Géographie 1re - Édition 2019 Livre du professeur

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Géographie 1re - Édition 2019 Livre du professeur

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Mise en page : Gudrun Challe Édition : Émeline Marx avec l’aide de Juliette Sauty et Lucile Foucher © Nathan 2019 – 25 avenue Pierre de Coubertin, 75013 Paris ISBN : 978-2-09-172875-9

© Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

Avant-propos Présentation des nouveaux programmes Les programmes de géographie ont été profondément renouvelés. Trois changements majeurs sont à souligner. Tout d’abord, les contenus s’appuient sur un axe principal, porté par une notion transversale. En Première, c’est la notion de « recomposition » qui se structure autour de trois thèmes – métropolisation, production et espaces ruraux – qui aboutit à un thème dit « conclusif ». Ce dernier permet de mobiliser les acquis de l’année en les appliquant à une aire géographique précise, la Chine. Ensuite, la grande nouveauté réside dans le fait que la géographie de la France trouve désormais sa place tout au long des programmes. Autrefois démarquée et enseignée en classe de Première, la France est maintenant insérée dans chacun des trois thèmes abordés en tant qu’entrée spécifique. Cela permet une meilleure interaction entre monde et France. Enfin, ces nouveaux programmes envisagent aussi bien la démarche inductive par étude de cas que la démarche déductive. Cela permet une plus grande liberté pédagogique.

La conception des manuels Plusieurs principes ont dicté notre travail afin de respecter la « philosophie » de ces nouveaux programmes. Nous avons bien entendu veillé à vous proposer un manuel en totale conformité avec ces programmes : pages de cours, notions expliquées et détaillées au moyen de nombreux schémas, études de cas… Mais nous avons également souhaité proposer des entrées originales au travers des pages « Géo Autrement » et « Géo Débat ». Par ailleurs, nous avons eu le souci du respect de votre liberté pédagogique. Avec le manuel, toutes les mises en œuvre sont envisageables en fonction de vos choix et des profils des classes et des élèves. Ainsi, vous trouverez, en plus des études de cas, des « dossiers » thématiques plus généraux pouvant venir en appui des cours, dans une démarche plus déductive. Nous avons également voulu faciliter la mise en œuvre de la différenciation : dans les activités, vous trouverez systématiquement deux itinéraires qui proposent un parcours plus ou moins guidé, ainsi que de nombreuses fiches à imprimer sur le site Nathan et le manuel numérique, à distribuer aux élèves qui en auraient besoin. Nos manuels ont surtout été pensés pour les élèves, qui doivent pouvoir s’en servir en autonomie. Des onglets permettent un repérage et une circulation faciles et rapides. Les grands documents (cartes, photos, infographies…) ont été privilégiés, tout comme les textes écrits par des géographes. Le cahier « Guide du lycéen », réalisé en partenariat avec l’ONISEP donne aux élève une vue synthétique du nouveau lycée et pose des jalons pour réussir leur année de Première. En plus de ce guide, des pages « orientation » montrent que la géographie a sa place dans la construction des parcours éducatifs et professionnels. Les cours sont synthétiques, les schémas faciles d’appropriation. Les pages « Apprendre à apprendre », « Apprendre à lire une carte » favorisent cette acquission de l’autonomie. De même, les pages de réactivation de connaissances « Pour entrer dans le thème » permettent aux élèves de consolider leurs savoirs en autonomie. Quant aux pages Bac, elles ont été conçues de manière à accompagner les élèves dans cet exercice qui prendra une forme nouvelle dans le cadre de la réforme, notamment à travers la nouvelle épreuve de transposition d’un texte en croquis.

Éric Janin, directeur de collection © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

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Sommaire Programme

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Thème 1 : La métropolisation : un processus mondial différencié Chapitre 1 – Dans le monde

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Les villes à l’échelle mondiale : le poids croissant des métropoles

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Des métropoles inégales et en mutation

Chapitre 2 – En France ■■

11 15

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■■

6

31

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La métropolisation et ses effets

Thème 2 : Une diversification des espaces et des acteurs de la production

41

Chapitre 3 – Dans le monde

43

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■■

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Les espaces de production dans le monde : une diversité croissante

Métropolisation, littoralisation des espaces productifs et accroissement des flux

■■

Chapitre 4 – En France

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57

Les systèmes productifs entre valorisation locale et intégration européenne et mondiale.

■■

4

© Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

Thème 3 : Les espaces ruraux : multifonctionnalité ou fragmentation ? Chapitre 5 – Dans le monde

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65

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67

■■

La fragmentation des espaces ruraux

■■

Affirmation des fonctions non agricoles et conflits d’usages

Chapitre 6 – En France

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81

Des espaces ruraux multifonctionnels, entre initiatives locales et politiques européennes

■■

Thème 4 : La Chine : des recompositions spatiales multiples

91

Chapitre 7 – La Chine : des recompositions spatiales multiples

91

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■■

Développement et inégalités

■■

Des ressources et des environnements sous pression

Recompositions spatiales : urbanisation, littoralisation, mutations des espaces ruraux

■■

Fonds de carte

© Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

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Programme Classe de Première : « Les dynamiques d’un monde en recomposition » (48 heures) Sous l’effet des processus de transition – appréhendés en classe de Seconde –, le monde contemporain connaît de profondes recompositions spatiales à toutes les échelles. Dans le cadre du programme de Première, l’étude des dynamiques à l’œuvre fait ressortir la complexité de ces processus de réorganisation des espaces de vie et de production. Ces recompositions peuvent être observées à travers le poids croissant des villes et des métropoles dans le fonctionnement des sociétés et l’organisation des territoires. La métropolisation, parfois associée à l’idée d’une certaine uniformisation des paysages urbains, renvoie toutefois à des réalités très diverses selon les contextes territoriaux. Elle contribue aussi à accentuer la concurrence entre les métropoles, ainsi que la diversité et les inégalités socio-spatiales en leur sein. En lien avec la métropolisation, les espaces productifs se recomposent autour d’un nombre croissant d’acteurs aux profils variés. Ces recompositions s’inscrivent au sein de configurations spatiales multiples qui évoluent en fonction de l’organisation des réseaux de production (internationaux, régionaux ou locaux). Les espaces productifs liés à l’agriculture sont traités plus spécifiquement dans le thème sur les espaces ruraux. La multifonctionnalité de ces derniers et leurs liens avec les espaces urbains s’accentuent, à des degrés divers selon les contextes, et contribuent au développement de conflits d’usages.

Thème 1 : La métropolisation : un processus mondial différencié (12-14 heures) Depuis 2007, la moitié de la population mondiale vit en ville ; cette part ne cesse de progresser. Cette urbanisation s’accompagne d’un processus de métropolisation : concentration des populations, des activités et des fonctions de commandement.

Questions ➡➡ Les villes à l’échelle mondiale : le poids croissant des métropoles. ➡➡ Des métropoles inégales en mutation.

En dépit de ce que l’on pourrait identifier comme des caractéristiques métropolitaines (quartier d’affaires, équipement culturel de premier plan, nœuds de transports et de communication majeur, institution de recherche et d’innovation…), les métropoles sont très diverses. Elles sont inégalement attractives et n’exercent pas la même influence. À l’échelle locale, l’étalement urbain combiné à l’émergence de nouveaux centre fonctionnels (dans la ville-centre comme dans les périphéries) contribuent à recomposer les espaces intramétropolitains. Cela se traduit également par une accentuation des contrastes et des inégalités au sein des métropoles.

Études de cas possibles : –– La métropolisation au Brésil : dynamiques et contrastes. –– Londres : une métropole de rang mondial. –– Mumbai : une métropole fragmentée. –– La mégalopole du Nord-Est des États-Unis (de Boston à Washington) : des synergies métropolitaines. 6

© Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

Question spécifique sur la France ➡➡ La France : la métropolisation et ses effets.

La métropolisation renforce le poids de Paris (ville primatiale) et recompose les dynamiques urbaines. L’importance et l’attractivité des métropoles régionales métropolitaines et ultramarines tendent à se renforcer, mais de façon différenciée, de même que la concurrence qu’elles se livrent. Cela conduit à une évolution de la place et du rôle des villes petites et moyennes, entre, pour certaines, mises à l’écart, dévitalisation des centres-villes, et, pour d’autres, un renouveau porté par une dynamique économique locale et la valorisation du cadre de vie.

Thème 2 : Une diversification des espaces et des acteurs de la production (12-14 heures)

Questions ➡➡ Les espaces de production dans le monde : une diversité croissante. ➡➡ Métropolisation, littoralisation des espaces productifs et accroissement des flux.

À l’échelle mondiale, les logiques et dynamiques des principaux espaces et acteurs de production de richesses (en n’omettant pas les services) se recomposent. Les espaces productifs majeurs sont divers et plus ou moins spécialisés. Ils sont de plus en plus nombreux, interconnectés et se concentrent surtout dans les métropoles et sur les littoraux. Les processus de production s’organisent en chaînes de valeur ajoutée à différentes échelles. Cela se traduit par des flux d’échanges matériels et immatériels toujours plus importants. Les chaînes et les réseaux de production sont, dans une large mesure, organisés par les entreprises internationales, mais l’implantation des unités productives dépend également d’autres acteurs – notamment publics –, des savoir-faire, des coûts de main d’œuvre ou encore des atouts des différents territoires. Ceux-ci sont de plus en plus mis en concurrence. Parallèlement, l’économie numérique élargit la diversité des espaces et des acteurs de la production.

Études de cas possibles : –– Les espaces des industries aéronautique et aérospatiale européennes : une production en réseau. –– Singapour : l’articulation de la finance, de la production et des flux. –– Les investissements chinois en Afrique : la recomposition des acteurs et espaces de la production aux échelles régionale et mondiale. –– La Silicon Valley : un espace productif intégré de l’échelle locale à l’échelle mondiale.

Question spécifique sur la France ➡➡ La France : les systèmes productifs entre valorisation locale et intégration européenne et mondiale.

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L’étude des systèmes productifs français (Outre-mer inclus) permet de mettre en avant les lieux et acteurs de la production à l’échelle nationale, tout en soulignant l’articulation entre valorisation locale et intégration européenne et mondiale.

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Thème 3 : Les espaces ruraux : multifonctionnalité ou fragmentation ? (12-14 heures)

Questions ➡➡ La fragmentation des espaces ruraux. ➡➡ Affirmation des fonctions non agricoles et conflits d’usages.

Les recompositions des espaces ruraux dans le monde sont marquées par le paradoxe de liens de plus en plus étroits avec les espaces urbains et l’affirmation de spécificités rurales (paysagères, économiques, voire socio-culturelles), impliquant des dynamiques contrastées de valorisation, de mise à l’écart ou de protection de la nature et du patrimoine. Globalement, la part des agriculteurs diminue au sein des populations rurales. Toutefois, l’agriculture reste structurante pour certains espaces ruraux, avec des débouchés de plus en plus variés, alimentaires et non alimentaires. À l’échelle mondiale, la multifonctionnalité des espaces ruraux s’affirme de manière inégale par l’importance croissante, en plus de la fonction agricole, de fonctions résidentielle, industrielle, environnementale ou touristique, contribuant tout à la fois à diversifier et à fragiliser ces espaces. Cette multifonctionnalité et cette fragmentation expliquent en partie la conflictualité accrue dans ces espaces autour d’enjeux divers, notamment fonciers : accaparement des terres, conflits d’usage… Elles posent la question de leur dépendance aux espaces urbains.

Études de cas possibles : –– Les mutations des espaces ruraux de Toscane. –– Les transformations paysagères des espaces ruraux d’une région française (métropolitaine ou ultramarine). –– Mutations agricoles et recomposition des espaces ruraux en Inde. –– Les espaces ruraux canadiens : une multifonctionnalité marquée. En France, les espaces ruraux se transforment : —— Mutation des systèmes agricoles et diversification des fonctions productives, —— Pression urbaine croissante et liens accrus avec les espaces urbains.

Question spécifique sur la France ➡➡ La France : des espaces ruraux multifonctionnels, entre initiatives locales et politiques européennes.

—— Entre vieillissement et renouveau des populations rurales, diversification des dynamiques démographiques et résidentielles. Ces mutations s’accompagnent d’enjeux d’aménagement et de développement rural : valorisation et soutien de l’agriculture, équipement numérique, télétravail, protection de l’environnement, maintien et organisation ou réorganisation des services publics… Ces enjeux mobilisent des acteurs à différentes échelles, du développement local aux politiques nationales et européennes de développement rural.

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Thème 4 : La Chine : des recompositions spatiales multiples (8-10 heures) Questions ➡➡ Développement et inégalités. ➡➡ Des ressources et des environnements sous pression. ➡➡ Recompositions spatiales : urbanisation, littoralisation, mutations des espaces ruraux.

La Chine est un pays où les évolutions démographiques et les transitions (urbaine, environnementale ou énergétique…) engendrent de nombreux paradoxes et suscitent des recompositions spatiales spectaculaires. Les évolutions démographiques, les migrations des campagnes vers les villes, la surexploitation des ressources, la pollution, l’ouverture et l’insertion de plus en plus forte dans la mondialisation accentuent les contrastes territoriaux.

Notions et vocabulaire à maîtriser à l’issue de la classe de Première (en complément des notions et vocabulaires acquis en classe de Seconde qui seront remobilisés tout comme les repères spatiaux acquis) : –– Recomposition : notion transversale à l’ensemble des thèmes. –– Centralité, centre-périphérie, métropole/métropolisation, ville. –– Espace productif, entreprise multinationale, chaîne de valeur ajoutée, flux, production, système productif. –– Espace rural, multifonctionnalité, fragmentation, périurbanisation, ruralité.

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Thème 1 : La métropolisation : un processus mondial différencié

> MANUEL PAGES 28-97

Rappel du programme Depuis 2007, la moitié de la population mondiale vit en ville ; cette part ne cesse de progresser. Cette urbanisation s’accompagne d’un processus de métropolisation : concentration des populations, des activités et des fonctions de commandement.

Chapitre 1

Dans le monde ■■ Les villes à l’échelle mondiale : le poids croissant des métropoles ■■ Des métropoles inégales en mutation

En dépit de ce que l’on pourrait identifier comme des caractéristiques métropolitaines (quartier d’affaires, équipement culturel de premier plan, nœuds de transports et de communication majeur, institution de recherche et d’innovation…), les métropoles sont très diverses. Elles sont inégalement attractives et n’exercent pas la même influence. À l’échelle locale, l’étalement urbain combiné à l’émergence de nouveaux centre fonctionnels (dans la ville-centre comme dans les périphéries) contribuent à recomposer les espaces intramétropolitains. Cela se traduit également par une accentuation des contrastes et des inégalités au sein des métropoles.

Chapitre 2

En France ■■ La métropolisation et ses effets

Ouverture de thème > MANUEL PAGES 28-29

■■Programme

et objectif pédagogique du thème

Le thème 1 du programme de 1re est consacré à la généralisation et à la différenciation du processus de métropolisation dans le monde. À l’échelle mondiale, il s’agit d’aborder le rôle croissant des grandes métropoles dans le fonctionnement des sociétés et dans l’organisation des territoires. Ces métropoles sont de plus en plus peuplées et de plus en plus nombreuses. Elles sont également marquées par des processus de fragmentation multiples : économiques, sociales, ethniques… En cela elles s’inscrivent parfaitement dans la logique de la notion centrale de ce programme, à savoir celle des recompositions spatiales. Les métropoles sont en mouvement et les processus de recomposition sont dynamiques. À l’échelle de la France, il s’agit de © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

La métropolisation renforce le poids de Paris (ville primatiale) et recompose les dynamiques urbaines. L’importance et l’attractivité des métropoles régionales métropolitaines et ultramarines tendent à se renforcer, mais de façon différenciée, de même que la concurrence qu’elles se livrent. Cela conduit à une évolution de la place et du rôle des villes petites et moyennes, entre, pour certaines, mises à l’écart, dévitalisation des centres-villes, et, pour d’autres, un renouveau porté par une dynamique économique locale et la valorisation du cadre de vie.

montrer que ces processus sont également actifs et que le poids économique de Paris et des métropoles régionales ne cesse de croître.

■■Commentaire

du document iconographique

Cette photographie permet de croiser les deux entrées de ce thème 1 : l’entrée « Monde » à travers le développement urbain de Las Vegas (Nevada, ÉtatsUnis), métropole mondiale du jeu en pleine expansion, et l’entrée « France » à travers l’hôtel-casino, le Paris Las Vegas Hotel. Cet établissement est situé le long du « Strip », artère principale de la métropole américaine le long de laquelle s’égrène un grand nombre de casinos. On y retrouve les lieux iconiques de la capitale française : la tour Eiffel et l’Opéra, entre le Bally’s à l’arrière-plan et le Bellagio, dont on voit une partie des bassins au premier plan. Cette infrastructure hôtelière témoigne de la vitalité de cette ville dont l’agglomération regroupe plus de 2 millions d’habitants, soit deux fois 11

plus qu’il y a une trentaine d’années. S’il ne s’agit pas de la métropole la plus peuplée des États-Unis, loin de là, elle témoigne toutefois du processus d’expansion urbaine qui se généralise dans le monde. Alors qu’il ne s’agissait que d’une petite ville consacrée aux jeux au milieu du désert, elle a, depuis le milieu du XXe siècle, connu une formidable croissance démographique en lien avec son insertion dans la mondialisation des loisirs et du tourisme. Elle est considérée aujourd’hui comme l’une des capitales mondiales du jeu avec Macao.

Pour entrer dans le thème > MANUEL PAGES 30-33

◗◗ 1. Vérifier ses repères géographiques

1. Les grandes caractéristiques de la répartition de la population mondiale sont : −−l’inégalités de la répartition ; −−la concentration dans les grandes villes ; −−la concentration sur les littoraux.

◗◗ 2 Tester ses connaissances

9. b. à plus de la moitié de la population mondiale. 10. d. 85 % 11. c. 35 % 12. c. 10 millions 13. 1. a. quartier résidentiel / c. quartier fragmenté 2. b. caractéristique d’une métropole d’un pays en développement / c. caractéristique d’une métropole d’un pays émergent 14. a. Un quartier d’affaires ➞ Photographie n° 1 (Londres) b. Un centre-ville ancien ➞ Photographie n° 2 (Prague) c. Une banlieue résidentielle ➞ Photographie n° 3 (Deganwy, Pays de Galles) ◗◗ 3 Mobiliser le vocabulaire et les notions

15.

2. • Cinq métropoles situées dans les pays développés : New York, Los Angeles, Paris, Tokyo, Osaka-Kobé (par exemple).

L’aire urbaine

(espace sous l’influence d’une agglo

Agglomération Ville-centre Banlieue

• Cinq métropoles situées dans les pays émergents ou en développement : Mexico, Rio de Janeiro, Buenos Aires, Le Caire, Lagos (on peut citer également Mumbai, Dhaka, Kinshasa, Delhi, Beijing, Manille…).

espaces urbanisés de façon continue

+

Dynamique d’éta

L’aire urbaine

4. Deux métropoles dont la population dépasse les 20 millions d’habitants : par exemple Mexico et New York (on peut citer également Tokyo, Beijing, Le Caire, Mumbai…).

6. Métropoles françaises qui comptent plus d’un million d’habitants : Nice, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Paris, Lille, Lyon. 7. Réponse personnelle de l’élève.

Densité de

Déplacements q des habitants tra

3. L’Asie est le continent qui compte le plus grand nombre de métropoles.

5. Deux métropoles asiatiques qui comptent parmi les plus grandes métropoles du monde : par exemple Tokyo et Beijing (on peut citer également Mumbai, Dhaka, Shanghai, Delhi…).

(espace sous l’influence d’une agglomération)

Agglomération Ville-centre Banlieue

Couronne périurbaine

espaces urbanisés de façon continue

+

Espaces ruraux

(faible influence des villes)

campagnes plus ou moins urbanisées

Densité de population

-

Déplacements quotidiens : plus de 40% des habitants travaillent dans l’agglomération Dynamique d’étalement urbain, périurbanisation

Le livre du professeur en couleurs est à télécharger sur le site compagnon Nathan.

8. Paris est la métropole française ayant un statut de métropole mondiale.

12

Co pér

© Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

16. a. ➞ 2. b. ➞ 1. c. ➞ 5. d. ➞ 7. e. ➞ 3. f. ➞ 8. g. ➞ 6. h. ➞ 4. ◗◗ 4 Valider des situations géographiques

17. 1. L’urbanisation est un phénomène mondial. a. Aujourd’hui, plus de la moitié des habitants de la planète sont des urbains. b. Sur tous les continents, les villes sont attractives et concentrent les populations et les richesses. c. La ville s’étend sur les espaces ruraux environnants. 2. Les métropoles mondiales sont organisées en différents types de quartiers. a. Les paysages urbains sont variés. b. La ville est un espace urbain fragmenté. c. Les fonctions urbaines varient selon les quartiers. 3. Les taux d’urbanisation varient selon les États du monde : a. Les pays du Nord sont déjà très urbanisés. b. La majorité des États africains compte un pourcentage élevé de ruraux. c. Certains pays du Sud comme l’Argentine ou le Brésil compte une très grand majorité d’urbains.

© Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

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Chapitre 1 : La métropolisation : un processus mondial différencié Dans le monde ➡➡Les

villes à l’échelle mondiale : le poids croissant des métropoles

➡➡Des

métropoles inégales et en mutation

Ouverture de chapitre > MANUEL PAGES 34-35

■■Objectifs

du chapitre

Ce premier chapitre a pour objectif principal de montrer que l’urbanisation est un processus désormais généralisé au monde entier, et qu’il se manifeste principalement par une forte dynamique urbaine des grandes métropoles. La métropolisation est à la fois une notion quantitative (de plus en plus d’urbains vivent dans les métropoles) mais aussi qualitative (concentration des activités et des fonctions de commandement, et ce, à différentes échelles). Le processus de métropolisation donne lieu à de profondes inégalités, entre les métropoles mais également au sein même des métropoles. C’est pour cette raison que le processus est considéré comme différencié.

■■Bibliographie ◗◗ Ouvrages généraux

−−Marie-Françoise DURAND (dir.), Espace mondial. L’Atlas 2018, Presses de Sciences Po, 2018. −−Julien DAMON, Un monde de bidonvilles, migrations et urbanisme informel, Éditions du Seuil, La République des idées, 2017. −−Thierry PAQUOT, Terre urbaine ; cinq défis pour le devenir de la planète, La Découverte-Poche, 2016. ◗◗ Revues

−−Élisabeth DORIER (dir.), « L’urbanisation du monde », Documentation photographique, La Documentation française, n° 8112, septembre-octobre 2018. −−Gilles PISON, Atlas de la population mondiale, Autrement, 2019. ◗◗ Film

■■Commentaire

du document iconographique

−−Favelas, de Stephen Daldry et Christian Duurvoort, 2014.

Pour illustrer l’entrée de ce chapitre sur la métropolisation, le choix s’est porté sur une photographie montrant une rue commerçante du quartier de Shibuya à Tokyo. Tokyo est depuis plusieurs décennies la métropole la plus peuplée de la planète, avec environ 37 millions d’habitants en 2019. Elle va accueillir les Jeux olympiques d’été de 2020, plus d’un demi-siècle après avoir accueilli ceux de 1964. Shibuya est l’un des 23 arrondissements de Tokyo, connu pour son intense activité autour sa gare éponyme. C’est aussi un quartier très touristique, réputé pour abriter les grands noms de la mode et très prisé de la jeunesse tokyoïte. Quelques rues du quartier ont été récemment piétonnisées, ce qui en fait un pôle très attractif. La capitale japonaise concentre les pouvoirs, les services, les activités de commandement et une partie de ces fonctions se retrouve dans le quartier de Shibuya. La photographie témoigne également d’une activité nocturne très importante, au moyen d’une foule dense. Les nombreuses enseignes lumineuses attestent également de l’attractivité de ce quartier.

◗◗ Émissions

© Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

−−« Les villes du futur », Le dessous des cartes, Arte, émission du 6 septembre 2014.

Étude de cas – La métropolisation au Brésil : dynamiques et contrastes > MANUEL PAGES 36-37

◗◗ Les documents : compléments d’information

• Doc. 1 – L’évolution du taux d’urbanisation au Brésil

Ce document montre la rapide évolution urbaine du Brésil au cours des soixante-dix dernières années. Encore sous-peuplé au regard de la taille de son territoire et de son caractère très majoritairement rural 15

au sortir de la Seconde Guerre mondiale (environ 50 millions d’habitants), l’essor économique du Brésil s’est accompagné d’un intense exode rural et d’une urbanisation rapide à partir des années 1950-1960. Le symbole de ce processus fut bien entendu la construction de la nouvelle capitale, Brasilia. Le taux d’urbanisation ne cesse de croître et atteint en 2019 87,1 %. Le pays compte 182 millions d’urbains. • Doc. 2 – São Paulo, une métropole financière

Ce texte atteste du processus de métropolisation que connaît São Paulo en montrant : −−qu’il s’agit de la métropole la plus peuplée du Brésil (22 millions d’habitants) ; −−qu’elle est la capitale économique et financière du pays ; −−que cette métropole est intégrée dans la mondialisation en raison de ses activités financières ; −−que des nouveaux quartiers émergent comme centres de commandement. • Doc. 3 – Urbanisation et métropoles au Brésil

La carte montre : −−que le pays compte 17 métropoles de plus d’1 million d’habitants ; −−que les taux d’urbanisation varient selon les États brésiliens mais que ceux du Sud sont dans l’ensemble nettement plus urbanisés que ceux du Nord ; −−que la quasi-totalité des métropoles connaissent une croissance démographique positive depuis 2000, parfois avec des taux très élevés ; −−que le processus de métropolisation est beaucoup plus intense autour de São Paulo et de Rio de Janeiro. • Doc. 4 – Belo Horizonte, 3e métropole la plus peu-

construites, notamment dans le centre, au cours de ces dernières décennies. Les immeubles résidentiels de standing côtoient les tours de bureaux du centre des affaires. S’affranchissant des contraintes topographiques, les quartiers d’habitat précaire (les favelas) se sont développés à proximité du centre. Les populations défavorisées s’y concentrent et profitent des opportunités d’emploi engendrées par les activités tertiaires du centre. Ces quartiers ne sont pas sans risques, compte tenu de la dangerosité des sites occupés (pentes). La dynamique urbaine demeure très active avec le déploiement récent de quartiers destinés aux classes moyennes. Les favelas sont souvent détruites pour laisser la place à ces nouveaux programmes immobiliers et ainsi lutter contre la paupérisation des péricentres. L’agglomération de Belo Horizonte s’étire sur environ 25 kilomètres du nord au sud (photo prise ici en direction du nord) et d’est en ouest. Les périphéries paupérisées côtoient les quartiers aisés enclos (communautés fermées). • Doc. 5 – Les conséquences de la métropolisation au Brésil

Le texte montre : −−les limites du processus de métropolisation au Brésil : urbanisation incontrôlée, densification urbaine, extensions spatiale… ; −−les insuffisances en matière de politique d’aménagement de la part des autorités ; −−les phénomènes de fragmentation socio-spatiale, particulièrement entre riches et pauvres ; −−l’intensification de la «  bidonvillisation  » et des habitats précaires ; −−les risques auxquels sont exposées les populations les plus vulnérables ; −−la tentation des communautés fermées, notamment chez les classes moyennes supérieures.

plée du Brésil

Située dans le Sud-Est du Brésil, Belo Horizonte est au cœur de l’État du Minas Gerais, connu pour ses ressources minières. Ancienne ville frontière minière, planifiée à la fin du XIXe siècle, l’agglomération compte désormais plus de 6 millions d’habitants et se classe au 3e rang des métropoles brésiliennes les plus peuplées après São Paulo et Rio de Janeiro. Moins saturée que les deux précédentes, Belo Horizonte, qui fut autrefois capitale du pays, n’en est pas moins l’archétype de ces petites villes qui ont connu un formidable essor depuis un demi-siècle. Elle a souvent été l’objet d’initiatives urbanistiques comme en témoigne la richesse de son patrimoine architectural et le complexe architectural du quartier de Pampulha, pensé par le grand architecte Oscar Niemeyer. La photographie atteste cependant de la modernisation et de la verticalisation de son paysage urbain avec les nombreuses tours qui ont été 16

➡➡Itinéraire 1 1. Le Brésil connaît depuis 1950 un processus d’urbanisation rapide. Son taux d’urbanisation a été multiplié par près de 2,5 passant de 36,2 % à 87,1 % aujourd’hui. Les taux d’urbanisation élevés concernent tous les États brésiliens, mais ceux du Sud du pays sont toutefois nettement plus urbanisés que ceux du Nord. Les plus grandes métropoles (São Paulo, Rio de Janeiro, Belo Horizonte…) sont toutes situées dans le Sud du pays. 2. L’ensemble des États brésiliens est très urbanisé. De nombreuses métropoles ont émergé à travers le pays puisqu’on compte aujourd’hui 17 d’entre elles avec plus d’1 million d’habitants. Le processus de métropolisation est plus important dans le Sud du pays où on trouve les métropoles les plus peuplées : São Paulo, Rio de Janeiro, Belo Horizonte, Porto Alegre, Curitiba… © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

3. Les inégalités sont de différentes natures : économiques (polarisation des quartiers d’affaires et des centres historiques, émergence de nouveaux centres…), démographiques (entre les métropoles qui voient leur population croître de manière importante et celles qui sont sur le déclin), sociales (quartiers riches, communautés fermées, favelas…). 4. Le processus de métropolisation et les défis qu’elle soulève sont : −−augmentation des populations urbaines métropolitaines et urbanisation incontrôlée (extension, « bidonvillisation », densification…) ; −−accroissement des inégalités socio-spatiales entre quartiers paupérisés et quartiers enclos réservés aux classes aisées ; −−insuffisance des politiques publiques en matière d’aménagement des espaces métropolitains.

La métropolisation au Brésil…

Informations apportées par les documents

… est une dynamique urbaine qui s’est généralisée…

Doc. 1 : Une urbanisation très rapide et massive au Brésil depuis les années 1950.

Doc. 4 : Verticalisation très importante du centre de Belo Horizonte ; densification urbaine. Doc. 5 : Une urbanisation incontrôlée ; extension et verticalisation des villes ; São Paulo s’étend sur une centaine de kilomètres. … avec des hiérarchies entre les métropoles…

… qui se traduit par des inégalités socio-spatiales…

• Bien veiller à ce que les contenus des trois parties soient équilibrées.

Doc. 5 : Extension et verticalisation des métropoles ; inégalités en matière de transports ; les riches se déplacent en hélicoptère ; les pauvres se concentrent dans les favelas ; les classes moyennes se regroupent dans des quartiers fermés.

• Dans la perspective de l’exposé, rédiger le plan et les contenus en utilisant une feuille par partie. Écrire uniquement sur le recto. Même remarque si un ordinateur et un traitement de texte sont utilisés.

◗◗ Conseils pour la présentation orale

• Veiller à adopter une attitude propre à ce type d’exercice : regarder le public sans fixer une personne en particulier, parler suffisamment fort et pas trop vite, bien articuler, ne pas trop lire ses notes, commenter les documents du diaporama en les montrant, expliquer les mots difficiles employés dans l’exposé. • Respecter et bien gérer le temps de parole. Si l’exposé doit durer 15 minutes, s’entraîner auparavant afin de ne pas dépasser le temps imparti.

Doc. 2 : Le centre de São Paulo concentre les fonctions de commandement ; de nouveaux centres périphériques apparaissent. Doc. 4 : Inégalités socio-spatiales dans le centre de Belo Horizonte : quartier des affaires et résidentiel (immeubles de standing) ; favelas (populations défavorisées dans des quartiers d’habitat précaire) ; lotissements de petits immeubles récents pour classes moyennes.

◗◗ Conseils pour la réalisation de l’exposé :

• Si un diaporama est utilisé en support de l’exposé, ne pas proposer trop de documents (un seul document par idée proposée). Varier les types de documents (photo, brochure, tableau de données statistiques, etc.).

Doc. 2 : São Paulo est une capitale économique qui concentre les sièges sociaux des grandes entreprises ; elle domine la hiérarchie des métropoles par son intégration aux circuits économiques planétaires. São Paulo est la métropole la plus peuplée (plus de 22 millions d’habitants) ; on compte 17 métropoles de plus d’1 million d’habitants. Doc. 3 : Les taux d’accroissement des populations métropolitaines est très élevé depuis les années 2000 (accélération de la concentration des populations dans les métropoles).

➡➡Itinéraire 2 – Préparer un exposé oral

• Numéroter les parties, souligner les titres. Écrire les introduction et conclusion sur des feuilles à part.

Doc. 3 : Tous les États du Brésil sont fortement urbanisés (plus de 70 % d’urbains pour la plupart).

Doc. 5 : Ségrégation urbaine et insuffisances des pouvoirs publics.

Étude de cas – Londres : une métropole de rang mondial > MANUEL PAGES 38-41

◗◗ Les documents : compléments d’information

• Doc. 1 – Affiche diffusée par l’aéroport de LondresHeathrow (2018)

Cette affiche illustre les stratégies de marketing urbain déployées par les métropoles mondiales dans un contexte de mise en concurrence des territoires entre eux. Elles reposent non seulement sur des campagnes de communication, mais aussi sur l’effet-vitrine recherché par les mutations permanentes de la skyline reposant sur le déploiement d’une architecture iconique, œuvre des plus grands « starchitectes » mondiaux (ici, la Shard Tower de Renzo Piano). • Doc. 2 – La City : un quartier d’affaires

Cet article illustre la concentration des activités stratégiques liées aux multinationales dans les métropoles occupant les sommets de la hiérarchie urbaine mondiale. Elle répond à la recherche d’économies d’agglomération, tout en bénéficiant de très bonnes connexions avec les © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

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autres centres d’impulsion du système-monde. Ainsi, à l’éparpillement croissant des activités industrielles (notamment lié aux délocalisations et à la division internationale des processus productifs), répond une centralisation des fonctions de décision visant à une meilleure gestion globale. • Doc. 3 – Les vols directs au départ de Londres-Heathrow

Septième aéroport mondial pour le trafic de passager, Heathrow est l’un des sept aéroports desservant la ville de Londres (les autres étant notamment Gatwick, Luton, Stansted et London City Airport). Il s’agit de la plate-forme de correspondance principale de la compagnie British Airways. Ce planisphère traduit l’insertion européenne autant que mondiale de Londres et du Royaume-Uni. Ainsi, outre l’intensité des relations avec l’Europe de l’Ouest, l’importance des flux avec l’Amérique du Nord constitue un fait saillant qui s’explique aussi bien par l’histoire que par le fonctionnement de l’économie globalisée. Les flux en direction de l’Asie témoignent de l’intensification des relations avec les métropoles des pays émergents même si, dans le cas de l’Inde, il faut d’abord y voir un héritage historique (on peut faire la même observation concernant l’Afrique anglophone). • Doc. 4 – Londres dans le classement des métropoles mondiales

La Mori Memorial Foundation, établie à Tokyo, publie un indice de puissance des villes mondiales depuis 2008. Ce classement repose sur 70 indicateurs répartis en 6 critères pour comparer la compétitivité des grandes villes mondiales. La hiérarchisation des villes mondiales repose moins sur des données quantitatives que sur des critères qualitatifs. Cette infographie peut être l’occasion de rappeler que les classements de villes à l’échelle mondiale sont nombreux et doivent être considérés avec la distance critique nécessaire. Il faut notamment se départir de toute conception fixiste : les villes doivent être replacées dans un réseau mondial où leur position n’est pas statique. De même, c’est toujours un faisceau de critères (concentration de fonctions, connexion aux différents flux…) qui fait d’une métropole une ville mondiale ce qui explique que les classifications reposent sur des combinaisons de données. • Doc. 5 – Stratford (Newham) : un quartier en recomposition (2017)

Cette vue aérienne oblique peut faire l’objet d’une analyse de paysage urbain détaillée. Au premier plan, la reconversion du quartier industriel et ouvrier de Stratford s’est faite en deux temps : après avoir accueilli le village olympique des Jeux olympiques d’été de 2012, qui fut l’occasion d’y inaugurer l’un des 18

plus vastes centres commerciaux du pays (Westfield Stratford City), il s’oriente désormais vers les affaires et la fonction résidentielle haut-de-gamme à la faveur d’une excellente desserte. Les inégalités socio-spatiales visibles au second plan illustrent cette gentrification. À l’arrière-plan, la skyline du centre de Londres reflète les phases d’aménagement successives de ses quartiers d’affaires autour de la City puis de Canary Wharf. • Doc. 6 – Étalement urbain et recompositions de la métropole londonienne

Le grand Sud-Est de l’Angleterre fait figure de vaste région métropolitaine polarisée par Londres. La région contribue à 45 % du PIB britannique mais elle n’est pas homogène : la périphérie londonienne s’organiser aussi bien autour d’activités de hautes technologies (finance, R&D pharmaceutique, informatique) attirant des actifs très diplômés en quête d’un environnement de qualité, que des emplois moins qualifiés (back office de la City, logistique) favorisant le maintien de poches de pauvreté (estuaire de la Tamise). • Doc. 7 – Les contrastes socio-économiques à Londres

Cette carte reflète le glissement vers l’est du centre de gravité de Londres. Le développement des quartiers d’affaires est lié au remplacement des fonctions résidentielles du péricentre, et de certaines activités de commerce, au profit de la concentration d’activités à très haute valeur ajoutée. Les prix très élevés du foncier contribuent à la concentration d’activités qui ont besoin de peu d’espace, tout en générant de très forts rendement financiers (banque, assurance). L’émergence de l’East London Tech City, surnommé « Silicon roundabout » reflète le rôle des « classes créatives » (Richard Florida) dans cette gentrification. • Doc. 8 – Des inégalités à différentes échelles

Les politiques suivies par l’État britannique depuis les années 1980 ont consisté à favoriser la croissance du Grand Londres au détriment du rééquilibrage du territoire national. La macrocéphalie londonienne a contribué au creusement des inégalités entre la ville mondiale et les régions périphériques confrontées à la désindustrialisation (nord de l’Angleterre, pays de Galles). La précarisation touche aussi certains Londoniens relégués aux emplois mal rémunérés et confrontés à des prix de l’immobilier exorbitants. La géographie du vote au moment du référendum sur le Brexit reflète ces inégalités entre gagnants et perdants de la mondialisation. ➡➡Itinéraire 1 1. Londres se distingue par la concentration de fonctions économiques de haut niveau, en particulier © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

dans les domaines de la finance (bourse, banques, assurances) et des services aux entreprises (comptabilité, assistance juridique). Il s’agit de fonctions spécialisées qui se concentrent dans un nombre limité de villes à l’échelle mondiale dont elles garantissent le pouvoir de commandement. La fonction culturelle renvoie aussi bien au rayonnement universitaire de Londres (fonction académique) qu’à l’attractivité que lui garantissent ses musées et la richesse de son patrimoine (fonction touristique), facilités par la diffusion de la langue anglaise. 2. Heathrow, le principal aéroport de Londres est connecté à la quasi-totalité des grands aéroports mondiaux même si certaines zones géographiques sont mieux desservies pour des raisons économiques et/ou historiques (Europe de l’Ouest, Amérique du Nord, Asie du Sud et de l’Est). Il s’agit d’un hub qui met en relation Londres et les villes britanniques avec les autres métropoles européennes, mais aussi les autres villes mondiales. 3. Londres domine la hiérarchie des métropoles dans les domaines économiques (PUB, activités décisionnelles) et culturels (formation, R&D, offre touristique, cosmopolitisme), ainsi que grâce à la qualité de son réseau de transport (hub mondial, multimodalité). Elle occupe des rangs intermédiaires en matière d’environnement et de qualité de vie, ce qui témoigne des externalités négatives de son rayonnement (saturation, coût de la vie, inégalités sociales). 4. C’est à la fois sur un plan quantitatif et d’un point de vue qualitatif que Londres peut être qualifiée de pôle attractif à l’échelle mondiale. La capitale britannique se démarque autant par la diversité de ses fonctions que par leur haut niveau de spécialisation. Celles-ci sont largement liées à des multinationales, acteurs majeurs de l’économie mondialisée. La connexité des aéroports londoniens est aussi un atout pour la métropole qui voit son attractivité renforcée en matière d’implantation de grandes entreprises. 5. Le centre de Londres possède trois quartiers d’affaires spécialisés dans les activités financières les plus stratégiques (City, Canary Wharf, London Bridge Quarter). C’est aussi dans le centre de la métropole que se trouvent la fonction politique (Westminster, Kensington) et la fonction culturelle (Westminster, Kensington, City). La recherche dans les hautes technologies se développe à proximité de ces quartiers, mais aussi dans la périphérie ouest de la métropole, le long du M4 Corridor, et au nord de la ville où les activités de R&D bénéficient des synergies avec les universités d’Oxford et de Cambridge. Essentielles au fonctionnement urbain mais géophages, les activités logistiques s’organisent le long des grands axes routiers et à proximité des aéroports londoniens. La fonction industrialo-portuaire décline, mais reste établie © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

le long de la Tamise. 6. Les différentes infrastructures cartographiées mettent en évidence le caractère multimodal du carrefour londonien. Particulièrement dense, le réseau autoroutier met en relation la capitale avec le reste de la GrandeBretagne, tout comme le réseau ferré. Celui-ci permet aussi à Londres d’être mieux intégré à la mégalopole européenne depuis l’ouverture du tunnel sous la Manche en 1994. Les aéroports complètent ce dispositif en reliant la métropole à l’espace mondial. Si Heathrow et Gatwick, parfaitement reliés au centre de Londres, sont les deux principaux aéroports britanniques, l’aéroport de LondresCity, situé dans le quartier des Docklands, dessert le cœur financier de la métropole. À la périphérie nord de la ville, Luton et Stansted accueillent surtout des vols charters. 7. La reconversion d’anciens quartiers industriels en quartiers d’affaires ayant vocation à garantir l’insertion de Londres dans la mondialisation entraîne un processus d’affinage social. Le cas de l’est de Londres (Docklands, Stratford) illustre cette gentrification, facteur de renforcement des inégalités entre élites économiques mondialisés et populations ouvrières pauvres et peu qualifiées. Les inégalités se creusent aussi à l’échelle de la métropole entre l’hypercentre et les espaces périurbains, ainsi qu’à l’échelle nationale entre la capitale et les régions périphériques. 8. La concurrence entre les métropoles à l’échelle mondiale favorise l’émergence de nouveaux quartiers d’affaires destinés à capter les flux de capitaux (IDE) et la matière grise. Ce développement du tertiaire supérieur favorise l’exclusion de certaines populations du système économique de la métropole alors que, dans le même temps, les quartiers d’affaires de Londres entretiennent davantage de relations avec les autres villes de l’archipel mégalopolitain mondial qu’avec certaines parties de leur propre agglomération (notamment grâce aux NTIC). Ils forment des îlots économiques au fonctionnement « glocal » c’est-à-dire souvent largement dissociés de leur environnement spatial immédiat. À l’échelle locale, la mondialisation s’avère donc un facteur de renforcement des logiques de ségrégation socio-spatiale. ➡➡Itinéraire 2 – Réaliser un croquis de synthèse Proposition de légende : 1. Une diversité de fonctions, facteur de polycentrisme Quartiers d’affaires (fonction financière) Fonctions politique et culturelle Pôles universitaires et de recherche Aire de spécialisation technologique et financière Aire de spécialisation logistique et technologique

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2. Un carrefour de communications Chemins de fer Aéroports internationaux

3. Une métropole inégalitaire et en recomposition Espace bâti du Grand Londres Étalement urbain Forte proportion de population pauvre Gentrification

Le livre du professeur en couleurs est à télécharger sur le site compagnon Nathan.

Étude de cas – Mumbai : une métropole fragmentée > MANUEL PAGES 42-45

◗◗ Les documents : compléments d’information

• Doc. 1 – L’espace métropolitain de Mumbai • Doc. 2 – Le développement économique de Mumbai

Mumbai est un cas représentatif de l’émergence économique de l’Asie du Sud et de l’Est et des inégalités persistantes au sein de cette aire. Capitale économique et financière de l’Inde, Mumbai compte environ 24 millions d’habitants en 2018. Elle connaît un fort développement économique, mais aussi d’importants problèmes d’aménagement en raison de son site urbain (presqu’île), de sa croissance désordonnée et de sa forte attractivité migratoire. • Doc. 3 – Une métropole moderne

Marine Drive est un boulevard de 3,6 kilomètres situé le long du littoral sud de la ville. Cerné par le quartier d’affaires de Nariman Point et les riches collines résidentielles de Malabar Hill (le prix au m² est l’un des plus chers au monde), il est le symbole de la modernité de Mumbai. • Doc. 4 – Mumbai dans le classement des métropoles mondiales

Le classement est effectué à partir du « Global Power City Index ». C’est un indicateur d’intégration des métropoles à la mondialisation. Le classement repose sur 70 indicateurs répartis en 6 fonctions : économie, R&D, interaction culturelle, qualité de vie, environnement, et accessibilité.

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• Doc. 5 – Des inégalités territoriales, doc. 6 – Dharavi, bidonville de Mumbai

Plus de 50 % des Mumbaikars vivent dans un bidonville. Dharavi est l’un des plus grands bidonvilles au monde avec plus de 200 hectares et près d’un million d’habitants. Le Dharavi Redevelopment Project prévoit de les reloger dans des immeubles sociaux pour permettre à des promoteurs d’exploiter cette zone au cœur du centre-ville, proche du quartier d’affaires de Bandra Kurla Complex, mais il rencontre l’hostilité des populations du bidonville. • Doc.  7 – Le monorail de Mumbai NB : Nous avons dû modifier l’iconographie dans le manuel de l’élève à la suite de problèmes de droits de reproduction. Mumbai est caractérisée par la fragmentation sociospatiale. La persistance de la pauvreté est caractéristique des pays émergents : en Inde, selon une enquête de 2017 menée entre autres par Lucas Chancel et Thomas Piketty pour la période 1980-2015, les 0,1 % des salariés les plus riches ont accaparé une part de la croissance totale supérieure aux 50 % les plus pauvres (12 % contre 11 %). • Doc. 8 – Construction de la ligne 3 du métro à Mumbai (2019)

• Doc. 9 – De nombreux aménagements

Depuis fin 2014, le gouvernement indien et les autorités du Grand Mumbai ont décidé de relancer une série de projets jusque-là suspendus, parmi lesquels le Trans-Harbour Link, un pont de 22 kilomètres destiné à desservir le futur aéroport de Navi Mumbai ou la ligne 3 du métro, censée irriguer la métropole en souterrain, du nord au sud, à l’horizon de 2020. L’idée est de désengorger la ville et d’embellir les zones situées le long des autoroutes, de la ligne de métro et du monorail en créant des espaces verts, ce qui améliorerait son image internationale. ➡➡Itinéraire 1 1. Avec plus de 20 millions d’habitants, Mumbai est la 7e agglomération la plus peuplée au monde. Capitale économique (5 % du PIB, 25 % de la production industrielle, littoraux touristiques, Bollywood) et financière (70 % des transactions) de l’Inde, elle concentre les fonctions métropolitaines dans trois quartiers d’affaires. Mais elle n’est encore qu’une métropole émergente eu égard à son classement autour de la 40e place des métropoles mondiales. 2. La croissance de Mumbai s’explique à la fois par l’explosion démographique indienne, par l’exode rural (afflux vers les bidonvilles) et par l’attractivité © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

économique de Mumbai (activités économiques notamment les industries).

agences internationales de financement) dans le cadre de partenariats public-privé.

3. Les fonctions de commandement sont diversifiées. Elles sont économiques, financières et culturelles : quartiers d’affaires de Tardeo, de Bandra Kurla (deux places boursières) et de Navi Mumbai, capacité d’innovation (R&D) ; rayonnement culturel (Bollywood) et touristique (Marine Drive, centre colonial historique). Les infrastructures portuaires et aéroportuaires renforcent son accessibilité internationale.

8. La recomposition spatiale de Mumbai s’appuie sur une série d’aménagements urbains (nouvelles infrastructures : ponts, routes, métro, aéroport), y compris au-delà des limites de la municipalité, visant à réduire la saturation des axes de communication et à améliorer l’accessibilité des quartiers d’affaires, des quartiers riches et des zones touristiques déjà insérés dans la mondialisation. Mais ces projets sont conduits sans une concertation globale et au-delà de toute considération sociale (pas de lutte contre la pauvreté), environnementale (pas de lutte contre la pollution et les dégradations engendrées) et morale (spéculation foncière).

4. Mumbai connaît un fort étalement urbain (près de 90 kilomètres du nord au sud de la région métropolitaine) au-delà du cœur historique, saturé et très densément peuplé. La multiplication des zones pauvres intensifie les dysfonctionnements (accès au logement, souséquipement, chômage). Les espaces ruraux et naturels sont progressivement happés par l’urbanisation et l’industrialisation, à l’origine de pollutions. 5. Les éléments de réponse suivants peuvent être attendus : −−des fonctions de commandement, la capitale économique et financière de l’Inde ; −−des activités et des infrastructures de communication diversifiées ; −−une forte attractivité démographique ; −−mais un classement modeste à l’échelle mondiale ; −−lié, en partie, à des dysfonctionnements (environnementaux, qualité de vie et accessibilité médiocres). 6. Mumbai est marquée par une intense fragmentation socio-spatiale. À l’échelle de la municipalité, les quartiers aisés, principalement situés à l’ouest sur le littoral (Marine Drive, Malabar, Colaba, Bandra...) abritent les plus grandes fortunes de la métropole tandis que les bidonvilles qui comblent les interstices sont habités par les migrants ruraux, mais aussi par une partie de la classe moyenne pourtant intégrée. Les infrastructures (autoroutes, voies ferrées) et les espaces verts servent de frontières. La nature du bâti et des activités (immeubles et quartiers d’affaires d’un côté, baraques et activités informelles mal raccordées aux réseaux d’eau et d’électricité de l’autre) sont des marqueurs paysagers de l’identité de ces deux mondes. 7. Les aménagements urbains sont décidés et financés par des acteurs publics et privés. À l’échelle du Grand Mumbai (région métropolitaine), la municipalité a relancé toute une série de projets. L’Autorité de développement de la région métropolitaine de Mumbai (MMRDA) a constitué la société « Mumbai Metro Rail Corporation » (MMRC) pour gérer la construction de la ligne 3 du métro. Elle coopère avec des acteurs privés (cabinets de consultants, entreprises de construction, © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

9. Les éléments de réponse suivants peuvent être attendus : • Le processus de métropolisation s’appuie : −−sur une concentration des fonctions de commandement, des activités économiques, financières et culturelles indiennes ; −−sur une concentration de population (la moitié dans les bidonvilles) liée à la forte attractivité après des ruraux ; −−ayant pour effets une saturation du centre et des axes de communication, une forte pollution et un fort étalement urbain. • La fragmentation socio-spatiale : −−est renforcée par les projets d’aménagement qui ne visent pas à réduire la pauvreté ou les dégradations environnementales ; −−mais favorisent l’accessibilité des quartiers insérés dans la mondialisation. ➡➡Itinéraire 2 – Réaliser un croquis Proposition de légende : 1. L’espace métropolitain Espace urbanisé Centres des affaires (ancien et nouveaux) Aéroport Bollywood

2. Des inégalités socio-spatiales Quartiers aisés Principaux bidonvilles Littoraux touristiques

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3. Des aménagements urbains Axes de communication saturés Infrastructures de communication en projet Villes nouvelles Aéroport en projet

Le livre du professeur en couleurs est à télécharger sur le site compagnon Nathan.

Étude de cas – La mégalopole du Nord-Est des États-Unis > MANUEL PAGES 46-47

◗◗ Les documents : compléments d’information

• Doc. 1 – Les fonctions de la mégalopole

Ce texte montre : −−l’origine du terme mégalopole, sa définition et ses limites géographiques ; −−le rôle des infrastructures de communication, des réseaux, des échanges, des synergies… entre les métropoles dans la dynamique mégalopolitaine ; −−la combinaison entre les activités de recherche, de la finance, de la production industrielle et la concentration des différentes formes de pouvoir ; −−que la mégalopole du Nord-Est des États-Unis s’inscrit à l’échelle nationale, mais surtout à l’échelle mondiale. • Doc. 2 – Un long corridor urbain

Cette carte montre : −−les limites géographiques de la mégalopole (Boston au nord, entre Washington et Richmond au sud) ; −−qu’il s’agit d’une vaste région urbaine composée de plusieurs métropoles millionnaires en population ; −−l’importance des infrastructures de communication à différentes échelles ; −−les lieux de l’intégration dans la mondialisation : lieux de pouvoirs politique, économique, financier, culturel… • Doc. 3 – L’espace urbain central de Boston

La photographie montre : ➊ Le quartier d’affaires (Central Business District), situé entre la Charles River que l’on voit en arrière-plan et la baie de Boston au premier plan. S’y concentrent les activités commerciales, de finance et d’assurances. ➋ Le quartier de North End, quartier central et historique de Boston, fortement marqué par les héritages 22

de l’immigration. Souvent considéré aujourd’hui comme le « quartier italien » de la ville. ➌ Le port de Boston. Le front d’eau (waterfront) a été requalifié autour des activités de services. L’espace portuaire est aujourd’hui tertiarisé et patrimonialisé (promenades, espaces de bureaux, centres commerciaux, musées, ports de plaisance...). Faneuil Hall fut l’une des premières opérations d’aménagement (Festival Market Places) menées par le promoteur immobilier James Rouse dès les années 1960. ➍ Le Civic center : il s’agit du centre administratif (mairie, bâtiments fédéraux, bibliothèque…) de la métropole du Massachusetts. • Doc. 4 – Les mobilités dans la mégalopole

Ce document atteste des mobilités pendulaires intramégalopolitaines, c’est-à-dire des déplacements effectués par les actifs entre leur lieu de résidence et leur lieu de travail. Il témoigne des synergies qui s’établissent entre les principales métropoles et il montre que l’attractivité de ces métropoles s’effectue sur des métriques importantes, parfois sur plusieurs centaines de kilomètres. ➡➡Itinéraire 1 1. Le poids économique et démographique des métropoles de la mégalopole du Nord-Est des ÉtatsUnis est considérable à l’échelle du pays. Le « Zoom » précise que la mégalopole représente près de 17 % de la population et 20 % du PIB américains. Les lieux de pouvoir sont nombreux dans différents domaines : politique, économique, financier, culturel, universitaire… 2. Les activités qui se développent dans la mégalopole sont : la finance, les transports, le commerce, le tourisme, la production industrielle, la recherche scientifique et universitaire, la diplomatie, la culture… 3. Plusieurs facteurs expliquent l’attraction des métropoles de la mégalopole : −−la concentration des pouvoirs et des activités ; −−la densité des réseaux de transport et de communication ; −−la multitude des pôles politiques, culturels, scientifiques ; −−la présence de grandes institutions internationales ; −−le cadre de vie métropolitain. 4. La mégapole du Nord-Est des États-Unis est un espace dynamique aux échelles : −−régionale (entre les métropoles) ; −−nationale (pôle démographique et économique majeur à l’échelle des États-Unis) ; −−mondiale (centres de commandement et grandes institutions internationales). © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

➡➡Itinéraire 2 – Réaliser une carte mentale ◗◗ Conseils à destination des élèves pour réaliser la carte mentale

• Chaque rubrique de la carte mentale doit être illustrée par des exemples concrets relevés dans les documents de la double page. • Dans un premier temps, extraire les informations proposées par chaque document. • Regrouper ensuite ces informations en fonction des thèmes qu’elles abordent. • Propositions de 3 thèmes pour évoquer « Le poids et les dynamiques de la mégalopole » : 1. À l’échelle régionale 2. À l’échelle des États-Unis 3. À l’échelle mondiale • Un même document peut concerner plusieurs thèmes. • Prévoir suffisamment de place (en utilisant par exemple une feuille A4 au format paysage). • Compléter les informations recueillies sur les documents au moyen de recherches ou lectures personnelles, en particulier sur Internet.

• Civic center (administration fédérale) (Doc. 3) Échelle mondiale • Activités de management, d’innovation, de gestion des grandes entreprises multinationales (Doc. 1) • Formes de pouvoir politique, financier, culturel, militaire, diplomatique… ; rôle déterminant dans le « commandement » du monde (Doc. 1) • Instances internationales majeures (ONU) (Doc. 1) • Une mégalopole intégrée à la mondialisation (aéroports, ports, flux de capitaux de marchandises, d’informations, de populations…) (Doc. 2) • Centres mondiaux : Wall Street (bourses), grandes institutions internationales, pôles universitaires, scientifiques et techniques… (Doc. 2) • Quartier d’affaires (CBD) de Boston (Doc. 3)

Dossier – Les quartiers d’affaires des grandes métropoles > MANUEL PAGES 48-49

◗◗ Informations à replacer dans la carte mentale

➡➡Les documents : compléments d’information

Échelle régionale • Nombreuses métropoles entre Boston et Washington : New York, Baltimore, Philadelphie (Doc. 1 et 2)

• Doc. 1 – Le quartier d’affaires de Sydney en

• Synergie entre les métropoles par des réseaux de transport et de télécommunication (Doc. 1) • Une vaste aire urbaine aux densités de population élevées (Doc. 2) • Une mégalopole en expansion (Doc. 2)  • Héritages urbains à Boston (quartier historique, port de Boston requalifié en centre récréatif et culturel…) (Doc. 3) • Civic center (administration locale) (Doc. 3) • Mobilités régionales (Doc. 4) Échelle des États-Unis • Grandes universités (MIT) (Doc. 1) • Lieux de production industrielle (Doc. 1) • Poids dans la « culture américaine » (Doc. 1) • Une mégalopole intégrée au territoire américain par les moyens de transport (routes, aéroports…) (Doc. 2)

Australie (2018) et doc. 2 – Les principaux quartiers d’affaires

Le classement des quartiers d’affaires est ici réalisé en 2017 par « Ernst & Young (EY) », un cabinet de conseil britannique et « Urban Land Institute (ULI) », une association américaine promouvant un usage responsable des espaces urbains, sur la base de cinq grands critères mesurant leur attractivité. L’accès aux compétences (attraction des talents) est une priorité absolue pour 70 % des chefs d’entreprise interrogés. Celui de Sydney ne figure pas dans les 17 quartiers d’affaires classés, mais il exprime une forme de mixité (sièges sociaux, services financiers, centres commerciaux, fonctions culturelles et récréatives). Le lien vers l’étude « Baromètre d’attractivité des quartiers d’affaires mondiaux » : https://www.ey.com/Publication/vwLUAssets/ey1er-barometre-d-attractivite-des-17-grands-quartiers-daffaires-mondiaux/$File/ey-1er-barometre-d-attractivitedes-17-grands-quartiers-d-affaires-mondiaux.pdf

• Grands centres universitaires, techniques et scientifiques… (Doc. 2) © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

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• Doc. 3 – Les fonctions de commandement de Mexico

Mexico n’est pas qu’une mégapole de 20 millions d’habitants. La concentration des fonctions de commandement politique, économique, financière, logistique, culturelle mexicaines la désigne comme une métropole nationale qui intègre l’archipel mégalopolitain mondial. • Doc. 4 – Le quartier d’affaires de Zuidas à

Amsterdam (Pays-Bas) et doc. 5 – L’attractivité des quartiers d’affaires

Le schéma (doc. 4) et le texte (doc. 5) montrent que les fonctions d’un quartier d’affaires dépassent les simples activités économique et financière. La multifonctionnalité (culturelle, récréative, résidentielle...), la diversité des services (crèches, hôtels, restauration rapide...) et la qualité de vie recomposent ces quartiers et jouent un rôle dans leur attractivité. Les quartiers d’affaires sont aussi des lieux de vie comme le montre le schéma de Zuidas (classé 12e des quartiers les plus attractifs au monde). ➡➡Itinéraire 1 1. Le quartier d’affaires de Sydney est marqué par la densité et la verticalité du bâti. Il est composé de nombreux gratte-ciels récents, constitués de structures en verre, béton et acier, aux pieds desquels on distingue une esplanade longeant le front de mer et constituant un lieu de promenade, de détente et de restauration. 2. Les quartiers d’affaires de Mexico (Reforma et Santa Fé) et d’Amsterdam (Zuidas) concentrent les fonctions de commandement : sièges sociaux de firmes, activités financières (banques, assurances, bourse), services aux entreprises (cabinets d’avocats, de consultants), fonction culturelle (médias). Associées à d’autres fonctions (universitaire, récréative, sportive, et résidentielle), ces activités renforcent la métropolisation dans la mesure où elles attirent les investissements, les hommes et les compétences au sein des métropoles. 3. Les principaux quartiers d’affaires sont situés au sein des trois pôles de l’ancienne Triade regroupant les puissances économiques mondiales (Chine exceptée) : Amérique du Nord, Europe occidentale et Japon. 4. La mono-fonctionnalité économique et financière des quartiers d’affaires ne suffit plus à préserver leur compétitivité. Afin d’attirer les talents et les compétences, elle doit être accompagnée de fonctions juridique, culturelle, commerciale, récréative et résidentielle pour que ces quartiers soient des lieux de vie non désertés après le travail. Cette mixité doit s’accompagner d’une excellente accessibilité et de services aux entreprises (coworking, incubateurs pour start-up, programmation événementielle) ou aux particuliers (hôtels, restaurants). 24

5. Les réponses suivantes peuvent être attendues : −−concentration des fonctions de commandement, des hommes, des activités et des investissements ; −−multifonctionnalité ; −−renforcement des capacités d’attractivité des talents et des compétences. ➡➡Itinéraire 2 – Réaliser un diaporama ◗◗ Conseils à destination des élèves pour réaliser le diaporama :

• Exemples de centres d’affaires pouvant être choisis par les élèves (liste non exhaustive) : −−La City ou Canary Wharf (Londres) −−Midtown (New York) −−Marunouchi (Tokyo) −−La Défense (Paris) −−Downtown Core (Singapour) −−The Loop (Chicago) −−Chaoyang (Pékin) −−Bankenviertel (Francfort) −−DIFC (Dubaï) −−Central District (Hongkong) −−Pudong- Lujiazui (Shanghai) −−Paulista Avenue (São Paulo) • Élaborer trois ou quatre diapositives à enregistrer sur une clé USB pour le jour de l’exposé. • S’inspirer du corpus documentaire du manuel pour comprendre le travail. • Veiller à ce que chacune des diapositives soit bien reliée à la notion de métropolisation. Elles peuvent aborder : −−des caractéristiques paysagères propres au centres d’affaires ; −−des fonctions de commandement ; −−des moyens de communication qui permettent au centre d’affaires d’être facilement accessible ; −−des projets urbains pour améliorer l’attractivité du centre d’affaires. • Donner un titre à chaque diapositive et rédiger une légende qui montre quels aspects de la métropolisation sont illustrés. ◗◗ Conseils pour un exposé oral :

• Préparer sa présentation orale en réalisant une fiche avec l’essentiel des arguments listés mais non entièrement rédigés afin d’éviter de lire l’exposé. • Au vidéoprojecteur, ne montrer que les trois diapositives (pas le texte). © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

Dossier – Métropoles, métropolisation et pauvreté > MANUEL PAGES 50-51

◗◗ Les documents : compléments d’information

• Doc. 1 – Un bidonville à Manille (Philippines)

Manille est l’une des villes les plus peuplées d’Asie du Sud-Est. Sur 13,4 millions d’habitants en 2018 (selon l’ONU), 40 % vivent dans des bidonvilles alimentés par l’exode rural.  À l’échelle du pays (105 millions d’habitants), plus de 26 millions restent pauvres avec près de la moitié vivant dans l’extrême pauvreté et n’ayant pas les moyens de se nourrir. • Doc. 2 – Urbanisation et pauvreté urbaine et doc. 3 – Population des quartiers pauvres

Bien que la part de population vivant dans des quartiers pauvres diminue presque partout dans le monde, les pauvres sont toujours plus nombreux à y vivre. En effet, près d’un milliard de personnes habitent dans des bidonvilles, soit environ un urbain sur trois. D’ici à 2050, la population urbaine pourrait atteindre 6,3 milliards d’individus et ce sont principalement les pauvres qui l’alimenteront. Pour l’analyse des données, voir le lien suivant (« Un milliard d’habitants dans les bidonvilles ? », Observatoire des inégalités, 2017) : https://www.inegalites.fr/ Un-milliard-d-habitants-dans-les-bidonvilles • Doc. 4 – Un quartier pauvre au cœur de Buenos Aires (Argentine)

L’Amérique latine est aujourd’hui la région la plus urbanisée au monde. D’après ONU-Habitat, 113 millions de latino-américains habitaient dans des quartiers informels en 2014. Des projets de régularisation des bidonvilles (urbanisme social) sont imaginés comme c’est le cas pour la « Villa 31 », un quartier pauvre de 40 000 habitants à Buenos Aires. • Doc. 5 – Une pauvreté urbaine généralisée

Il s’agit de l’entretien du sociologue français Julien Damon. Il a notamment publié : Un monde de bidonvilles. Migrations et urbanisme informel, aux éditions du Seuil, en octobre 2017.

© Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

➡➡Itinéraire 1 1. Un quartier pauvre se caractérise le plus souvent par une forte densité de constructions informelles basses et une forte concentration de population. Parfois délimité par des barrières physiques (voies ferrées par exemple), il est marqué par l’insalubrité résultant d’un manque d’accès aux services de base. Les quartiers pauvres des pays riches sont marginalisés ; ceux des pays en développement abritent des familles, y compris de la classe moyenne émergente, insérés dans l’économie urbaine. Les activités informelles reposent sur la force de travail familial. 2. Dans les pays en développement, 880 millions de personnes vivaient dans un bidonville en 2014 (689 en 1990). Si la part de population des quartiers pauvres diminue (divisée par 3 en Afrique du Nord, par 2 en Asie du Sud et de l’Est), le nombre d’urbains pauvres continue de croître, surtout en Afrique subsaharienne (200,7 en 2014, 93,2 millions en 1990) et en Asie du Sud et de l’Est (526 en 2014, 455 millions en 1990). Cette croissance résulte de l’exode rural. 3. Le surpeuplement est le premier risque (forte concentration de population pauvre face à des services de base trop rares). Le risque sanitaire (hygiène), l’insécurité des personnes et les expulsions sont d’autres menaces. 4. La lutte contre la pauvreté passe par des programmes d’éducation et d’abolition du travail des enfants. Dans le cas de la « Villa 31 » à Buenos Aires, les autorités souhaitent donner un aspect formel au quartier : construction d’infrastructures de communication reliant le centre-ville, nouveaux logements, mais aussi projets de pôle éducatif. 5. Les réponses suivantes peuvent être attendues : −−dans les pays riches, les habitants des quartiers pauvres sont marginalisés ; −−dans les pays en développement, les quartiers pauvres concentrent parfois la moitié des urbains. En Afrique et en Asie, les pauvres sont issus de l’exode rural, leur nombre augmente de façon considérable. Le nombre de pauvres stagne ou diminue en Amérique latine et en Afrique du Nord ; −−les quartiers pauvres des pays en développement abritent aussi des membres de la classe moyenne bien insérés dans l’économie de la ville ; −−en Amérique latine, des programmes sont conduits pour les aménager.

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➡➡Itinéraire 2 –Réaliser une affiche Des logiciels comme Publisher ou Adobe Illustrator permettent de réaliser des affiches. ◗◗ Conseils à destination des élèves pour réaliser l’affiche :

• Critères de réussite : l’affiche doit comporter : −−le titre général du sujet : la pauvreté urbaine ; −−les sous-titres de chacun des trois thèmes ; −−des illustrations de natures différentes (photo, dessin, graphique, schéma, croquis...) ; −−des textes courts et précis pour expliquer les illustrations. L’illustration et le texte sont complémentaires. • L’affiche doit être visible de loin : jouer sur la taille et la couleur des titres, insérer des illustrations assez grandes. • L’affiche doit attirer l’attention : soigner la présentation, laisser un peu d’espaces blanc pour aérer. ◗◗ Liste de sites Internet pour accompagner la recherche documentaire :

• Le site de l’ONU-habitat : https://fr.unhabitat.org/urban-themes/logement-etamelioration-des-bidonvilles/ • L’Almanach des Bidonvilles 2015/2016 de l’ONU-Habitat : http://www.worldurbancampaign.org/sites/default/ files/subsites/resources/almanach_des_bidonvilles_ 2015-2016_ppab.pdf • Julien Damon, « Un milliard d’habitants dans les bidonvilles », Observatoire des inégalités, 20 octobre 2017 : https://www.inegalites.fr/spip.php?page=spipdf& spipdf=article_pdf&id…

Dossier – Des métropoles, une multitude de centres > MANUEL PAGES 52-53

◗◗ Les documents : compléments d’information

• Doc. 1 – Schéma (modèle) d’une métropole portuaire polycentrique

La vocation de ce schéma est de faire comprendre et travailler l’abstraction en géographie. Les élèves doivent comprendre qu’un schéma n’est pas la réalité mais qu’il la reflète globalement, permettant d’avoir des outils pour comparer/différencier des situations géographiques (en l’occurrence la multiplication des centres-villes) à une échelle plus globale, et pas seulement locale. Tous les 26

documents de la double page sont « localisables » sur ce schéma, de sorte que le passage concret/réalité peut être opéré de manière évidente. On peut commencer par expliquer/commenter le schéma, ce qui introduit bien le reste des documents, mais l’inverse est aussi possible, y venir en dernier, car il s’agit d’un modèle de synthèse qui permet de mettre en relation et donner du sens à tous les autres documents. • Doc. 2 – Un nouveau centre pour la métropole du Caire (Égypte)

Cette photographie, extraite d’un site promotionnel, valorise l’initiative du pouvoir égyptien (Le Président al-Sissi) de créer un nouveau centre en périphérie du Caire pour désengorger la capitale égyptienne. On notera la dimension de prestige du projet et la crainte de certains qu’il ne constitue in fine qu’une coquille vide. Néanmoins, le projet d’un transfert massif des services gouvernementaux dans ce nouveau quartier, à l’image de chantiers comparables dans les années 1960 (Brasilia au Brésil, Yamoussoukro en Côte d’Ivoire), laisse envisager une croissance assez rapide. Le nouveau quartier se trouvera non loin des pyramides, symbole de la réunion de l’histoire ancienne et de celle à écrire. • Doc. 3 – Montréal (Canada) : une métropole, des centres

a. Le centre historique de Montréal Les fonctions industrielles et commerciales de l’hypercentre de Montréal ont longtemps été symbolisées par le port historique et ses docks, puis par les gratte-ciel attestant du succès économique de la ville. Ces fonctions ont largement évolué spatialement : elles se trouvent désormais en périphérie, tandis que l’hypercentre est devenu un espace de loisirs, de tourisme (réhabilitation des docks sur le modèle londonien), mais aussi de « postindustrialité », avec le CBD à l’arrière-plan qui rassemble une écrasante majorité d’emploi liés à la finance, au service aux entreprises, etc. Cette photo est l’occasion de montrer la transition, plus ou moins visible dans le paysage, d’une économie industrielle à une économie post-industrielle. b. Brossard, un centre en périphérie de Montréal (2016) Ce document rappelle que les Edge cities sont d’abord nées dans les sociétés les plus développées, notamment nord-américaine, résultat de l’accroissement urbain et de l’étalement résidentiel. Cette photographie permet d’illustrer la notion de fonctions commerciales, au premier et second plan, stimulées par la présence d’un habitat résidentiel typique des banlieues américaines (alignements de pavillons à l’arrière-plan).

© Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

• Doc. 4 – Les Edge cities ou « villes-lisières »

Ce document qui définit le concept d’« Edge cities » est extrait du site Hypergéo. Il peut être l’occasion de faire découvrir aux élèves ce site de partage scolaire et universitaire en géographie, librement accessible et utile notamment pour parfaire son lexique géographique, mais aussi découvrir des manières originales de faire de la géographie. ➡➡Itinéraire 1 1. Il s’agit des points bleus. On accepte, c’est même plus pertinent, les réponses désignant aussi les zones cerclées en pointillé bleu dans lesquelles on trouve des symboles correspondant aux fonctions des « villeslisières », développement technologique et commercial, pôles récréatifs, centres commerciaux. 2. Densité du bâti, architecture verticale – moins pour le quartier de Brossard qui est plus porté sur le récréatifrésidentiel que pour l’hypercentre de Montréal et le nouveau centre du Caire. À terme, celui-ci est censé rassembler les fonctions à la fois de pouvoir et de loisirrésidence qu’on trouve dans l’hypercentre de Montréal (plutôt pouvoir et loisir) et dans le quartier de Brossard (plutôt commerce, loisir et résidentiel). 3. Le document 3.a. correspond sur le croquis au carré marron, qualifié d’hypercentre historique dans la légende. 4. On attend que l’élève utilise les notions d’urbanisation, de métropolisation et d’étalement urbain. Il peut être nécessaire de les introduire si cela n’a pas déjà été fait. Voici une structure possible de réponse argumentée : a. Présenter les trois photographies en expliquant qu’elles représentent chacune un certain type de centre avec certaines fonctions spécifiques, mais aussi des fonctions similaires. b. Montrer que chacune de ces photographies illustre un élément du schéma (doc. 1), puis décrire globalement ce schéma en dégageant ses principales dynamiques. c. Montrer que la multiplication des centres est une conséquence de l’urbanisation, de l’étalement urbain et de la métropolisation. ➡➡Itinéraire 2 – Réaliser une recherche

◗◗ Exemples de sites de ressources pour la recherche documentaire :

• Mise au point : https://www.vie-publique.fr/actualite/ dossier/villes/metropolisation-phenomene-mondial.html • Exemple de Séoul ainsi que d’autres métropoles mondiales : http://geoconfluences.ens-lyon.fr/actualites/ veille/revues-de-presse/seoul-ville-mondiale • Comment dynamiser tous les territoires grâce aux métropoles : https://www.lemonde.fr/idees/ article/2018/12/25/les-metropoles-doivent-jouerun-role-d-entrainement-des-territoires-pluseloignes_5402076_3232.html • Imaginer la métropole de demain : le projet d’AixMarseille : https://www.ampmetropole.fr/sites/default/ files/2018-07/AmbitionMetropolitaine2040.pdf

Carte – Urbanisation et grandes métropoles dans le monde > MANUEL PAGES 54-55

◗◗ Carte : compléments d’information

La carte montre : −−les inégalités des taux d’urbanisation par pays ; −−la hiérarchie des métropoles de plus de 5 millions d’habitants ; −−la dynamique démographique de ces métropoles au XXIe siècle. ◗◗ Réponses aux questions

1. Les régions les plus urbanisées de la planète sont : l’Amérique du Nord, l’Europe occidentale, l’Amérique du Sud, le Japon et la Corée du Sud, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, la péninsule arabique. Les régions les moins urbanisées sont l’Afrique sub-saharienne, l’Asie centrale, du Sud et du Sud-Est. 2. Les régions qui concentrent le plus grand nombre d’aires métropolitaines de plus de 10 millions d’habitants sont : l’Asie du Sud et l’Asie orientale. 3. Les régions où les métropoles ont connu la plus forte croissance démographique depuis 2000 sont l’Asie du Sud et l’Asie orientale.

documentaire ◗◗ Plan possible de l’exposé

1. Définition d’une métropole polycentrique 2. Comparer différents types de métropoles 3. Imaginer la métropole de demain © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

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Carte – Le poids des métropoles à l’échelle mondiale > MANUEL PAGES 56-57

◗◗ Carte : compléments d’information

La carte montre : −−la hiérarchie dans la capitalisation des principales places financières de la planète ; −−les métropoles disposant des principales bourses de commerce pour les matières premières ; −−les mégalopoles existantes et celles en formation dans le monde. ◗◗ Réponses aux questions

1. Les régions qui disposent des places financières les plus importantes sont l’Amérique du Nord, l’Europe occidentale et l’Asie orientale. 2. Les régions qui ne disposent pas de métropoles bien intégrées dans la mondialisation sont l’Afrique et l’Asie centrale. 3. Les principales mégalopoles sont situées sur les continent américain, européen et asiatique.

Géo autrement – Métropolisation, jeux vidéo et dystopie urbaine > MANUEL PAGES 62-63

◗◗ Les documents : compléments d’information

• Doc. 1 – Mirror’s EdgeTM Catalyst (Electronic Art, Inc.) : la ville de Glass City

Le jeu Mirror’s Edge Catalyst, sorti en 2016, a été développé par le studio suédois DICE. • Doc. 3 – Paris en 2084 (Remember Me)

Le jeu Remember Me, sortir en 2013, a été développé par le studio français Dontnod Entertainment. • Doc. 2 et 4 – Deux textes d’éclairage sur la ville dans les jeux vidéo

Ces textes permettent à l’élève de comprendre le concept de « dystopie » et de l’appliquer à la fois aux représentations des territoires et des sociétés du futur dans les jeux vidéo, et plus généralement dans l’univers de la science-fiction. ◗◗ Réponses aux questions

1. Mirror’s Edge Catalyst (2016) et Remember Me 28

(2013) sont des jeux vidéo sortis récemment, ayant pour décor un univers urbain futuriste. Le joueur est ainsi immergé dans la ville de Glass avec le premier jeu et dans la capitale française (Paris) avec le second. Dans les deux cas, le décor se compose notamment de gratteciels et apparaît plutôt hostile, les héroïnes de ces jeux (Faith et Nilin) étant amenées à explorer leur univers pour réaliser une mission. On pourra noter l’absence d’éléments « naturels » : aucun espace vert par exemple. 2. Ces jeux vidéo proposent au joueur de s’immerger dans un univers et un scénario dystopiques, les héroïnes évoluant dans des décors futuristes clairement hostiles. Le jeu Mirror’s Edge Catalyst imagine que la société de l’avenir sera totalitaire, aux mains d’une firme transnationale réduisant la liberté à néant. Ce sécuritarisme est d’ailleurs combattu par l’héroïne, Faith. Dans le jeu Remember Me, la ville de Paris apparaît totalement transformée, dénaturée, et a perdu sa singularité de « villemusée » pour devenir un territoire composé de gratteciels sombres, tous plus hauts les uns que les autres. Ces jeux s’inscrivent dans une « image négative de la grande ville », « très ancrée dans la culture occidentale » (doc. 4). 3. Le document 4 nous rappelle que la dystopie des jeux vidéo « s’inspire du monde actuel pour en imaginer des évolutions et créer de nouveaux mondes à partir de celles-ci ». La métropole parisienne futuriste imaginée dans le jeu Remember Me confirme cette idée puisque certains éléments réalistes sont identifiables (par exemple : la Seine), mais noyés au cœur d’un décor totalement transformé. On peut ainsi reconnaître la cathédrale Notre-Dame (en petit, au centre de l’image). 4. Ces jeux vidéo imaginent le futur possible des territoires urbains, nous invitant à réfléchir à ce qui pourrait se passer dans les décennies à venir. Les villes sont ainsi clairement verticales (gratte-ciel) : le document 2 évoque les « architectures totalitaires ». Les firmes transnationales y dominent les sociétés (« multinationales toutes puissantes », doc. 2). Se dégage l’idée que la ville futuriste fera peur et que les libertés y seront forcément réduites. Le document 2 parle de « citoyens impuissants » et d’univers où ceux qui veulent être libres sont contraints de s’engager dans la résistance (« la carrière criminelle apparaît comme la seule voie, ou presque, pour survivre »). 5. Il s’agit ici pour l’élève d’établir un lien entre géographie et jeux vidéo. Il peut organiser sa réponse en deux temps : évoquer d’abord la question des territoires futuristes, revenir ensuite sur le thème des sociétés futuristes. La question l’invite aussi à prendre conscience qu’il existe toujours un message politique dans les œuvres de science-fiction, l’objectif étant d’anticiper les conséquences négatives dans le futur de projets menés aujourd’hui. Le troisième paragraphe du document 4 illustre parfaitement cette idée. © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

◗◗ C’est à vous !

L’exercice invite chaque groupe d’élèves à imaginer une ville imaginaire dystopique. On peut en particulier leur demander de trouver un nom pour leur ville et de réfléchir à une caractéristique actuelle des territoires et des sociétés, poussée à l’extrême : inégalités sociales, place des espaces verts, accès aux ressources (eau, électricité, etc.), traitement des déchets, respect des libertés. On peut envisager que chaque groupe présente à la classe sa production finale.

© Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

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Chapitre 2 : La métropolisation : un processus mondial différencié En France ➡➡La

métropolisation et ses effets

Ouverture de chapitre > MANUEL PAGES 64-65

■■Objectifs

du chapitre

Ce chapitre « France » s’inscrit dans la continuité du chapitre « Monde ». Il évoque la question de la métropolisation en France et de ses effets. Il prend en compte les dynamiques actuelles : affirmation de la métropole parisienne à différentes échelles ; renforcement des métropoles régionales ; émergence des métropoles secondaires. L’ensemble du territoire français, métropolitain et ultramarin, se caractérise par son archipelisation autour de ces métropoles qui concentrent populations et activités.

■■Bibliographie ◗◗ Ouvrages généraux

−−Christian LEFÈVRE, Paris : métropole introuvable, PUF, collection « La ville en débat », 2017. −−Hervé MARCHAL, Jean-Marc STÉBÉ, La France périurbaine, PUF, collection « Que sais-je ? », 2018. −−Vincent NOYOUX, Tour de France des villes incomprises, Editions du Trésor, 2016. −−Pierre VELTZ, La France des territoires ; défis et promesses, Éditions de L’Aube, 2019.

Étude de cas – Paris : les effets de la métropolisation > MANUEL PAGES 66-69

■■Commentaire

du document iconographique

Pour illustrer ce chapitre sur la France des métropoles, le choix iconographique s’est porté sur Bordeaux, en raison de la forte croissance démographique et de la forte attractivité que cette dernière connaît depuis le début du XXe siècle. Le processus de métropolisation s’y est renforcé à la faveur de nombreux programmes d’aménagement : extension des lignes de tramway, arrivée de la ligne à grande vitesse (LGV), réhabilitation des quartiers de la rive droite, nouveau pont ChabanDelmas… Sur la rive gauche de la Garonne, le nouveau quartier des « Bassins à Flot » entre les Chartrons et Bacalan contribue à rééquilibrer la métropole régionale dans sa partie nord. La Cité du Vin en constitue une des portes d’entrée. Le long de la Garonne, en lieu et place d’anciennes friches industrialo-portuaires, il s’agit d’un véritable centre culturel dédié à l’art viticole, aux ambitions de rayonnement international. Les espaces publics aménagés autour de la Cité du vin ont été pensés dans le cadre du développement urbain durable : mobilités douces, espaces de convivialité, perspectives paysagères… La photographie a ici été prise le long des « Halles de Bacalan » en direction de la Cité du Vin.

© Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

◗◗ Les documents : compléments d’information

• Doc. 1 – Paris (Île-de-France) dans les classements nationaux et internationaux

Cet ensemble de trois graphiques statistiques montre : −−que Paris et sa région détiennent une place déterminante et hypercentralisée dans les classements nationaux ; −−que la région parisienne se place au premier rang du classement du PIB des régions européennes ; −−que Paris est un pôle touristique mondial en prenant le classement des capacités d’accueil des logements proposés par Airbnb. L’ensemble de ces indicateurs démontre que Paris est un pôle qui s’inscrit à différentes échelles. • Doc. 2 – L’attractivité de Paris

Le texte montre que : −−Paris est un pôle d’attraction des investissements étrangers ; −−Paris accueille de nombreux centres de décision ; −−les facteurs de cette attractivité sont nombreux : stabilité politique, sécurité juridique, densité des infrastructures de mobilité et de communication, qualité 31

de vie, superficies de bureaux ainsi que nombreux sites d’accueil de congrès et de salons. • Doc. 3 – La Défense (2018)

La photographie est prise en direction de l’Est, en direction de Paris. Véritable « Wall Street sur Seine », le quartier de la Défense offre son paysage de tours dans la continuité du grand axe Est-Ouest, perspective historique de la capitale. Ici se concentrent les activités tertiaires de décision dans un véritable CBD à l’américaine. Hypercentre décisionnel de la modernité qui s’étend sur le territoire de trois communes (Puteaux, Courbevoie, Nanterre), la Défense reste encore aujourd’hui un lieu de polémique esthétique, mais aussi symbolique, car il s’agit d’un lieu d’activités où se regroupent plus de 200 000 personnes au quotidien, mais n’a que faiblement réussi à fixer les populations résidentes (environ 20 000 habitants). La Défense souffre donc de cette dissymétrie, où les flux se dirigent plus vers un site de sièges sociaux et de bureaux que vers un véritable quartier. Dans la continuité de l’axe historique et du « glissement » vers l’Ouest, les projets de prolongement et d’aménagement ne manquent pas tout au long du XXe siècle. Espaces de banlieue progressivement transformés en friches et en taudis, les abords du carrefour de la Défense posent problème aux autorités politiques à la fin des années 1950. Le ministère de l’urbanisme combine alors deux initiatives privées d’implantation dans ces lieux pour s’y engouffrer, et proposer un vaste programme d’urbanisation. La société Esso voulait se construire un nouveau siège social (la tour a depuis lors été détruite en 1992) et un industriel privé désirait édifier un hall d’exposition, le CNIT (Centre national des industries et des techniques), que l’on distingue sur la photo en haut à droite, au pied de la Grande Arche. L’organisme public, l’Epadesa (Établissement Public d’Aménagement de la Défense Seine Arche) fut mis en place en 1958. Les travaux de ce nouveau quartier d’affaires commencent en 1960. L’ensemble est regroupé autour d’une vaste dalle qui recouvre l’axe de circulation principale. Le tout est limité par un boulevard circulaire. Le quartier de la Défense est aujourd’hui le 1er quartier d’affaires en Europe et le 2e hub multimodal de la région parisienne (500 000 voyageurs par jour).

➊ Le centre commercial « Les Quatre Temps » a été construit dans les années 1970. C’est un des centres commerciaux les plus fréquentés en Europe. ➋ Le CNIT (Centre national des industries et des techniques) est le premier bâtiment à avoir été construit dans le quartier, à la fin des années 1950. Il a accueilli pendant longtemps foires et conférences avant d’être transformé en centre commercial et espace de bureaux. 32

➌ Il s’agit d’une vaste dalle centrale autour de laquelle gravite l’ensemble des bâtiments du quartier. Ce parvis couvre une superficie d’environ 3,5 hectares. Il s’inscrit dans l’axe « historique » Est-Ouest dont le quartier de La Défense constitue la terminaison occidentale. C’est le long de de cet axe, en partant du Louvre, que les quartiers de l’Ouest parisien se sont développés et que les activités du tertiaire supérieur ont « glissé » en direction de ce quartier d’affaires, le plus important d’Europe. ➍ Construite au début des années 1980, la Tour Areva fut longtemps la tour la plus haute du quartier. Anciennement Tour Fiat puis Tour Framatome, elle accueille désormais les sièges sociaux d’Orano et Framatome, deux sociétés issues du démantèlement du groupe Areva. ➎ La Tour EDF a été construite au début des années 2000 par I.M. Pei, architecte de la pyramide du Louvre. ➏ Le Cœur Défense est un complexe de bureaux couvrant 350 000 m2, soit la plus grande superficie de bureaux d’un seul tenant en Europe. Les tours ont été construites au début des années 2000. • Doc. 4 – Un grand projet : le Grand Paris Express

Ce texte issu du site Internet de la Société du Grand Paris résume en quelques lignes les principales ambitions du projet qui va concerner le territoire de la capitale et de sa région pour les prochaines décennies. Ces ambitions sont économiques (développement durable de l’économie et de l’emploi ; renforcer la position de l’Île-de-France), scientifiques (clusters, pôles de développement stratégiques) et logistique (création d’un réseau de transports). Face à l’étalement urbain, à la croissance démographique, à la multiplication des pôles de développement économique, à la saturation des réseaux existant, il était urgent de penser le schéma des mobilités des Franciliens pour le XXIe siècle. Le projet principal repose sur la construction d’une gigantesque ligne périphérique, la ligne 15, maillon essentiel d’un futur réseau de près de 200 kilomètres de long auquel seront rattachées certaines lignes existantes et parfois rallongées pour certaines d’entre elles. Le coût pour l’ensemble du réseau est estimé à 33 milliards d’euros, mais 60 à 70 milliards d’euros d’investissements privés sont attendus en matière de logements, de commerces, d’équipements de loisirs, de bureaux et de locaux d’activités. Il s’agit d’un projet également essentiel dans la perspective des Jeux olympiques de 2024. L’achèvement du réseau pourrait toutefois prendre plus de temps que prévu. L’achèvement de l’ensemble est prévu entre 2030 et 2040.

© Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

• Doc. 5 – Les disparités de revenus en Île-de-

France (2014), Doc. 6 – L’avenue Montaigne (2015) et Doc. 7 – Les inégalités entre les quartiers

Ces trois documents soulignent les inégalités sociospatiales métropolitaines. À l’échelle de la région Île-deFrance, les inégalités de revenus sont importantes entre l’ouest et l’est de la région. La carte des écarts au revenu médian montre que les communes de l’ouest parisien, des Hauts-de-Seine et des Yvelines polarisent les foyers aux revenus supérieurs à la médiane, alors que celles de Seine-Saint-Denis et de l’est de la Seine-et-Marne polarisent les foyers aux revenus inférieurs à cette même médiane. La polarisation des riches est très forte dans certains quartiers parisiens comme le long de l’avenue Montaigne où l’on peut trouver boutiques de luxe et résidences pour classes très aisées. La diversité sociale a diminué et les fragmentations se sont intensifiées. De nombreuses études récentes montrent que les inégalités socio-spatiales s’aggravent et que les « distances » sont grandes entre les quartiers « huppés » de l’ouest de la capitale et les enclaves urbaines dans lesquelles se concentrent des populations défavorisées. • Doc. 8 – L’organisation spatiale de la région parisienne

Cette carte permet d’aborder de manière synthétique les grands traits de l’organisation spatiale du Grand Paris dans les prochaines années. Elle repose tout d’abord sur le polycentrisme fonctionnel. Si Paris constitue le foyer économique principal de l’aire métropolitaine, un certain nombre de pôles se sont développés en périphérie plus ou moins éloignée du centre depuis quelques décennies. Le quartier de La Défense, les plateformes aéroportuaires de Roissy et d’Orly, les villes nouvelles alimentent cette armature à laquelle il faut rajouter les pôles de proximité fortement spécialisés dans la première couronne de Paris (Plaine Saint Denis, Villejuif, Créteil...). Cette spécialisation fonctionnelle demeure hiérarchisée en raison du degré d’internationalisation des activités qui s’y développent. Ainsi se distinguent des territoires au rayonnement économique international de ceux qui s’inscrivent dans une lecture spécifiquement régionale. Les dynamiques de développement ne sont pas absentes autour des filières de l’environnement ou bien en relation avec les espaces logistiques. • Doc. 9 – Le pôle de Paris-Saclay

Ce texte souligne que Paris-Saclay : −−est un grand pôle universitaire et scientifique de rang mondial ; −−est un projet d’aménagement territorial autour de l’économie de la connaissance et de l’innovation ; −−s’inscrit dans des logiques de compétitivité à différentes échelles ; © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

−−est un symbole de la métropolisation de la région parisienne ; −−contribue à la recomposition et à la réorganisation de l’espace productif, fonctionnel et social de la région parisienne. ➡➡Itinéraire 1 1. Paris occupe les premiers rangs dans de nombreux classements aux échelles nationale, européenne et mondiale : population, emplois, richesse produite, étudiants, tourisme… 2. Paris est attractive car il s’agit de la capitale de la France, un pays reconnu pour : sa stabilité politique, sa sécurité juridique, la densité de ses infrastructures de mobilité et de communication, sa qualité de vie, ses superficies de bureaux ainsi que ses nombreux sites d’accueil de congrès et de salons… 3. La Défense est un grand centre d’activités de la région parisienne car le site concentre de nombreux sièges sociaux, des espaces de congrès, deux centres commerciaux. 4. C’est la Société du Grand Paris qui est à l’origine de ce texte, il s’agit de l’organisme en charge de la réalisation du projet. Il présente ce projet comme un atout majeur pour le développement de Paris dans la mondialisation. 5. Paris dispose de nombreux attributs à l’échelle nationale, à l’échelle européenne et à l’échelle mondiale (cf. tableau de l’itinéraire 2 ci-dessous). 6. Les inégalités socio-spatiales auxquelles la métropole parisienne est confrontée sont de plusieurs natures : inégalités des revenus, inégalités de logement, inégalités d’emploi, inégalités de transport. 7. Ces inégalités ont notamment pour conséquence la ségrégation spatiale, la polarisation des quartiers de classes aisées et de classes populaires, la diminution de la diversité sociale. 8. Si Paris demeure le pôle majeur de la région, d’autres pôles secondaires émergent : Paris-Saclay (innovation scientifique et technologique), La Défense (finance), Gennevilliers (plate-forme portuaire), SaintDenis, Marne-la-Vallée (tourisme), Roissy… 9. Les effets de la métropolisation de Paris sont : −−le rayonnement (à différentes échelles) ; −−les inégalités socio-spatiales ; −−les transformations de l’espace (métropole polycentrique).

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➡➡Itinéraire 2 – Utiliser un tableau d’extraction d’informations Les effets de la métropolisation de Paris sont :

Informations

1. Un rayonnement à différentes échelles

Échelle locale ––La Défense : pôle d’emploi et commercial régional (Doc. 3) ––Grand Paris Express : plus grand projet urbain en Europe (Doc. 4) ––Mise en réseau de toute la région parisienne : naissance de nouveaux quartiers (Doc. 4) Échelle nationale ––Paris est au 1er rang dans la totalité des classements nationaux proposés (population, emploi, PIB, étudiants, entreprises…) (Doc. 1) Échelle internationale ––Paris dispose du 1er PIB des grandes régions en Europe (Doc. 1) ––Paris fait partie des grandes destinations touristiques mondiales (Doc. 1) ––Facteurs pour attirer les investissements étrangers (Doc. 2) ––Rôle actif dans la mondialisation (Doc. 2) ––Leader mondial sur le marché des salons et congrès (Doc. 2) ––Plus grande surface en Europe pour le tourisme d’affaires (Doc. 3) ––Quartier d’affaires (La Défense) : principale concentration de sièges sociaux en Europe (tours) (Doc. 3)

2. Des inégalités socio-spatiales

––Des écarts de revenus qui varient entre plus et moins 40 % du revenu médian régional (Doc. 5) ––Disparités fortes entre la moitié Ouest de la région parisienne et la moitié Est (Doc. 5) ––« Triangle d’Or » à Paris : avenue Montaigne (boutiques de luxe et prix de l’immobilier parmi les plus élevés) (Doc. 6) ––Diminution de la diversité sociale et augmentation des disparités socio-spatiales (Doc. 7) ––Quartiers aisés vs quartiers qui cumulent les difficultés (chômage, délinquance, transports…) (Doc. 7)

3. Une organisation spatiale polycentrique

––Paris : centralité historique, pôle majeur (Doc. 8) ––Multiplication des pôles secondaires, périphériques, mis en réseau (Doc. 8) ––Dynamiques d’expansion qui favorisent le polycentrisme (Doc. 8) ––Le pôle de Saclay : un pôle scientifique et universitaire de rang mondial. Il contribue au polycentrisme de l’agglomération parisienne (Doc. 9)

Dossier – Les métropoles régionales : concurrences et complémentarités > MANUEL PAGES 70-71

◗◗ Les documents : compléments d’information

• Doc. 1 – Diversité des métropoles régionales françaises

La carte présente les métropoles au sein de chaque (nouvelle) région ainsi qu’à l’échelle nationale, sans oublier l’Europe et le monde. Cette typologie est fondée sur l’ampleur de leur rayonnement et leur situation par rapport à des axes majeurs ou infrastructures stratégiques. 34

Cette carte combine les deux sens du mot « métropole ». D’une part, le sens politico-administratif conféré par l’État pour l’aménagement des territoires (lois MAPTAM et NOTRe, sites du gouvernement : https://www. gouvernement.fr/action/les-metropoles et du CGET : https://www.cget.gouv.fr/territoires/metropoles). D’autre part, celui des géographes (sens étymologique, ville « mère », concentrant des fonctions de commandement, d’innovation dans les domaines stratégiques : économie, politique, culture, sciences, recherche…), surtout aux échelles européenne et mondiale (définition Géoconfluences : http://geoconfluences.ens-lyon.fr/ glossaire/metropole). • Doc. 2 – Le dynamisme des métropoles

Pour définir la métropolisation et montrer comment s’établit le dynamisme des métropoles, cette géographe privilégie le sens plus global que celui résultant du statut conféré par l’État. Les critères sont quantitatifs mais surtout qualitatifs : les fonctions métropolitaines supérieures. Le rayonnement métropolitain repose sur des logiques réticulaires grâce à la qualité de la desserte. L’attractivité métropolitaine résulte d’autres critères qualitatifs : les aménités. • Doc. 3 – Lyon, une métropole attractive

Cette photographie d’étudiants sur les toits du centreville illustre l’importance du marketing territorial pour cette métropole régionale et européenne. La métropolisation étant très concurrentielle, il s’agit d’attirer des populations jeunes, qualifiées, porteuses d’avenir. Elles exerceront les fonctions métropolitaines supérieures garantissant la compétitivité de Lyon. • Doc. 4 – Des métropoles aux caractéristiques variées

Cet histogramme réalisé avec des données quantitatives et qualitatives de l’Insee permet de dresser une hiérarchie métropolitaine. ➡➡Itinéraire 1 1. En dehors de Paris, seule métropole mondiale, les principales métropoles françaises sont loin d’elle, à la périphérie du territoire et souvent capitale de leur région : Lille, Strasbourg, Lyon, Marseille-Aix, Nice, Toulouse, Bordeaux et Nantes. 2. La géographe définit la métropolisation comme un processus qualitatif (activités de commandement, fonctions métropolitaines supérieures, desserte efficace, services aux entreprises, recherche, qualification de la main d’œuvre), cumulatif (concentration de population et d’activités de commandement, les plus grandes villes, villes mondiales en réseau, marché de main d’œuvre et © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

de consommation) et très concurrentiel (hiérarchisation des activités, aménités, qualité du cadre de vie et de la vie culturelle). 3. Les principaux facteurs renforçant l’attractivité des métropoles et les mettant en concurrence sont : l’accessibilité et l’efficacité des réseaux de transports, le nombre et la qualité des emplois, les niveaux de rémunération, la densité et la diversité des activités et services pour particuliers ou entreprises, le rayonnement et la pluralité des fonctions de commandement (politique, économie, culture), enfin, les aménités (importance de l’offre dans l’enseignement supérieur et la recherche, qualité de vie, activités culturelles). 4. Des métropoles régionales ; Hiérarchisées

––Critères quantitatifs et qualitatifs : poids démographique, desserte, nombre et types d’emplois, densité et diversité des activités, force des activités de commandement.

Complémentaires

––Fonctionnement en réseaux : les métropoles de même niveau coopèrent mais elles reposent aussi sur des métropoles de rang inférieur, des pôles relais.

En concurrence

––Les complémentarités n’excluent pas les concurrences entre métropoles de même niveau mais aussi entre toutes les métropoles. Chacune veut être la plus attractive et concentrer le plus de population, d’activités, de services, d’aménités afin d’exercer les fonctions de commandement les plus puissantes et une influence la plus étendue possible.

➡➡Itinéraire 2 – Réaliser un exposé Pour répondre au questionnaire proposé pour structurer l’exposé, il est utile de consulter le site de l’Insee qui fournit des informations dans les données statistiques (cf. aires ou unités urbaines) et ses publications (Insee Première). Autres sites : −−La page métropoles du CGET : https://www.cget. gouv.fr/territoires/metropoles −−Fédération Nationale des Agences d’urbanisme : http://www.fnau.org/fr/publication/metroscope/ −−Étude 2017 Arthur Loyd, conseil en immobilier d’entreprise : https://www.agence-api.fr/uploads/ article/4c6d1b63e71dba0441a5e4ec638c9342a88b7b2b. pdf?v=125

Dossier – Les villes petites et moyennes en France : déclin et renouveau > MANUEL PAGES 72-73

◗◗ Les documents : compléments d’information

© Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

• Doc. 1 – Les villes petites et moyennes dans le système urbain en France

Ces histogrammes illustrent le déclin marqué des villes petites et moyennes à partir de critères relatifs aux services privés (commerces) ou publics (santé, écoles primaires, desserte ferroviaire). Les petits pôles urbains présentent des situations moins favorables que les moyens. Les grands pôles ont aussi connu des revers dans tous les domaines, mais les écarts avec les pôles petits et moyens atteignent 2,7 à 3,5 points en ce qui concerne la vacance commerciale, entre 69,7 et 31,3 pour la diminution des maternités, entre 12,5 et 4,1 pour la fermeture d’hôpitaux. Quant aux écoles primaires et à la desserte ferroviaire, des évolutions négatives concernent aussi les grands pôles mais les pôles moyens présentent des retraits plus sévères, respectivement de 2,5 et 5,6 points. Seules les communes rurales sont affectées d’un déclin plus fort. • Doc. 2 – Vannes (Morbihan) : une ville moyenne dynamique

La capture d’écran met en exergue, à des fins de marketing territorial, un indicateur économique : la création d’entreprises. Avec une commune de plus 50 000 habitants et une aire urbaine de 156 000 habitants, la quatrième agglomération régionale bénéficie d’une localisation au Sud de la Bretagne, au fond du golfe du Morbihan, sur l’Armor, dynamisée par le tourisme et la desserte. La qualité paysagère et de vie participe de cette attractivité. Les fermetures d’entreprises ne sont pas indiquées. Pour les créations, sur le site de l’Insee, la moyenne annuelle depuis 2009 se situe entre 800 et 900 pour l’aire urbaine. • Doc. 3 – Le soutien de l’État aux villes moyennes

Capture écran de la page du CGET consacrée à l’action de l’État en faveur des villes moyennes : « Action cœur de ville ». La carte met en évidence le rôle essentiel de ces pôles urbains à l’origine d’un maillage très dense composé de 222 villes. Le découpage départemental (dont les DROM) renforce la perception de cette réalité du quotidien à l’échelle locale. L’approche privilégie les centres-villes, dénommés « cœurs de villes » car c’est ici que l’urbanité peut être maximale si l’offre en commerces et services ne décline pas en faveur des zones périphériques qui favorisent les mobilités automobiles et non la sociabilité. • Doc. 4 – l’importance des villes petites et moyennes en France

Même si la métropolisation concerne les grands pôles urbains, la géographe rappelle avec pertinence les vertus des villes moyennes et petites à des échelles plus fines, locales, pour satisfaire les besoins quotidiens ou fréquents. Elles constituent un maillage dense de proximité indispensable, pourtant menacé. 35

➡➡Itinéraire 1 1. Plus que les grands pôles urbains, les villes petites et moyennes ont beaucoup de mal à fixer les services privés (commerces) et publics (écoles primaires, maternités, hôpitaux et desserte ferroviaire) qui permettraient de retenir leurs populations, voire d’affirmer leur attractivité. Il s’agit de services essentiels garantissant une qualité de vie au quotidien. 2. Malgré un contexte défavorable et des indicateurs alarmants, les villes petites et moyennes peuvent connaître un renouveau car elles sont à taille humaine et concentrent tous les services essentiels à proximité : les avantages de l’urbain sans les inconvénients ni des métropoles ni du rural à l’écart ou enclavé. 3. L’État dans son soutien aux villes moyennes privilégie les « cœurs de villes » car c’est au centre que les commerces et services déclinent alors que c’est l’espace où l’urbanité et les sociabilités à l’origine de l’attractivité d’une ville peuvent s’épanouir. Le centreville est un lieu symbolique et stratégique. 4. Les villes petites et moyennes constituent le maillon indispensable entre les espaces ruraux à l’écart et les grands pôles urbains à l’accès coûteux et compliqué. Ce semis de pôles petits et moyens assure un maillage vital de proximité et quotidien (emplois, commerces, services publics – en particulier éducation et santé). 5. Facteurs de déclin

––Cercle vicieux : diminution des commerces, des services privés ou publics en particulier éducatifs et de santé, dégradation de la desserte surtout ferroviaire à l’origine du déclin démographique.

Attractivité ––Cercle vertueux : maintien, voire affirmation de tout ce qui a été évoqué ci-dessus, à l’origine d’une qualité de nouvelle vie fondée sur la proximité et la satisfaction des besoins quotidiens.

➡➡Itinéraire 2 – Réaliser une recherche documentaire

Partir du site Internet d’une ville petite ou moyenne ou de son intercommunalité, puis compléter la recherche avec le site de l’Insee, qui fournit indicateurs et études. Les articles de la presse régionale constituent également une source d’informations. On peut également établir si la ville étudiée fait partie du dispositif « Cœur de ville » et lister les éventuelles actions mises en place : −−Présentation du plan d’action Cœur de Ville sur le site Internet du CGET : https://www.cget.gouv.fr/dossiers/ action-coeur-de-ville −−Présentation des actions menées par la Caisse des Dépôts dans le cadre du plan d’action : https://www.banquedesterritoires.fr/ action-coeur-de-ville-renovation-des-centres-villes 36

−−Présentation du plan d’action sur le site de Géoconfluences : http://geoconfluences.ens-lyon. fr/actualites/veille/breves/centres-des-villesmoyennes-en-france

Cartes – Villes et métropoles en France > MANUEL PAGES 74-75

◗◗ Cartes : compléments d’information

Ces deux cartes réalisées à partir des dernières données statistiques et rapports de l’Insee souligne plusieurs faits géographiques. −−Une métropolisation et une archipelisation du peuplement : le document 1 met en valeur la très forte concentration de la population autour des métropoles. Ces « taches » urbaines d’importance variable soulignent l’effet de polarisation du territoire au profit de ce que l’Insee appelle désormais les « aires urbaines ». Cette métropolarisation est d’autant plus forte que les métropoles régionales sont puissamment intégrées aux réseaux d’échanges européens et mondiaux. −−Des hiérarchies fortes entre grandes métropoles et villes moyennes et petites : l’essentiel de la dynamique démographique est porté par les métropoles régionales ; les villes petites et moyennes qui s’inscrivent dans leurs rayonnements en tirent profit ; ce n’est pas le cas des villes petites et moyennes les plus éloignées, ou bien celles du nord de la France, marquées par des dynamiques démographiques et économiques défavorables. −−Une apparence de sous-peuplement : avec 118 habitants au km², la France a une densité de population à peine deux fois supérieure à la moyenne mondiale (55). Mais par rapport à la plupart de ses voisins européens (Belgique, Pays-Bas, Allemagne), la France apparaît comme sous-peuplée. Seule l’Espagne est moins densément peuplée. Sur les ¾ du territoire, les densités n’atteignent pas 50 habitants au km², et la désormais célèbre « diagonale du vide » qui s’étire entre le massif ardennais et les piémonts pyrénéens en passant par le Massif central quant à elle n’atteint pas 20 habitants au km² en moyenne. À noter qu’une seconde diagonale de faibles densités se distingue progressivement, partant du sud des Alpes, traversant le Massif central jusqu’aux territoires de l’intérieur de la Normandie. −−Une répartition dissymétrique : la dissymétrie du peuplement de part et d’autre d’une ligne fictive allant de la basse Seine au bas Rhône (longtemps nommée ligne Le Havre-Marseille) semble se réduire mais demeure une structure forte du peuplement du territoire. Elle résulte de l’histoire urbaine et industrielle des XIXe et XXe siècles qui a transformé la moitié orientale en une nébuleuse de grands foyers de développement économique et © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

démographique, la moitié occidentale demeurant quant à elle majoritairement rurale. L’accentuation, puis désormais le rééquilibrage, s’effectue par le jeu des migrations intérieures, essentiellement au profit des grandes métropoles. −−Des régions de fortes densités le long des principaux axes de communication : la carte met en valeur les grandes vallées fluviales (Seine, Oise, Loire, Garonne, Saône, Rhône, Rhin) ce qui souligne l’importante corrélation entre peuplement et activités économiques, elles-mêmes dépendantes des grands axes de communication. C’est aussi sur ces grands axes que se localisent les principales agglomérations urbaines. −−Une concentration démographique et une polarisation métropolitaine au profit des littoraux : ce phénomène dépend en grande partie de la nature même du contact littoral. Si les 5 000 kilomètres de littoraux métropolitains ne constituent pas un ensemble homogène et accueillant, certains secteurs sont tout particulièrement le support d’une intense urbanisation. On parle depuis peu d’un processus de litturbanisation, c’est-à-dire d’urbanisation intensive du littoral. C’est le cas des littoraux méditerranéen, breton, vendéen, basque, normand ainsi que ceux du nord. Quelques secteurs échappent à cette tendance comme le littoral landais ou le littoral corse. Les territoires ultramarins n’échappent pas à ces tendances (métropolisation, litturbanisation) mais dans un contexte de très fortes densités de population qui dépassent fréquemment 300 habitants au km². ◗◗ Réponses aux questions

1. Les métropoles à forte croissance démographique se concentrent dans le Grand Ouest (Rennes, Nantes, Bordeaux, Toulouse…), dans le Centre-Est (Lyon, Annemasse, Annecy…) et à proximité du littoral méditerranéen (Perpignan, Montpellier). 2. Le document 2 souligne l’inégalité des dynamiques urbaines des villes petites et moyennes en prenant en compte des variables démographique, économique et sociale. On distingue une ligne imaginaire qui s’étire entre Saint-Lô et Thonon-les-Bains et passant par Cholet, Vichy et Bourg-en-Bresse. Globalement les villes petites et moyennes situées au sud de cette ligne sont marquées par des dynamiques favorables, ce qui n’est pas le cas, dans la très grande majorité des cas, des villes situées au nord de cette ligne. 3. Réponse en fonction de la localisation du lycée des élèves.

© Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

Géo débat – Faut-il construire de nouvelles tours dans les métropoles françaises ? > MANUEL PAGES 78-80

◗◗ Les documents : compléments d’information

• Doc. 1 – Le retour en grâce des gratte-ciel à Paris

À la différence de Londres, dont le centre-ville a été dévasté lors de la Seconde Guerre mondiale, le centreville de Paris a été préservé et patrimonialisé. Les projets de construction de nouvelles tours sont donc localisés en périphérie. Le texte fait ainsi référence au zonage urbain au travers du PLU (Plan local d’urbanisme). • Doc. 2 – Des projets à Paris mais pas seulement…

Ce tableau permet de montrer l’existence de projets de construction dans toutes les métropoles françaises. On notera néanmoins la hiérarchisation de ces projets. Les plus hauts sont situés à Paris, où la demande de bureaux est plus forte en raison de son statut de métropole mondiale. • Doc. 3 – La tour Occitanie (nouveau quartier d’affaires EuroSudOuest à Toulouse)

Ce photomontage du projet de la tour Occitanie permet d’aborder la question de l’insertion d’une nouvelle tour à l’échelle d’un quartier. Cet aménagement doit ici permettre le développement du quartier de la gare et est espéré comme un facteur de dynamisation. Il doit contribuer à l’émergence d’une nouvelle centralité urbaine. À une échelle européenne, la comparaison du projet de la tour Occitanie avec la tour First de la Défense à Paris et du Shard Tower à Londres souligne les ambitions métropolitaines de Toulouse. • Doc. 4 – Le projet des Quais d’Arenc à Marseille

Ce photomontage des Quais d’Arenc dans le quartier portuaire de Marseille illustre une autre inscription territoriale que celle de la tour Occitanie à Toulouse. Il s’agit ici d’un projet de recomposition du littoral marseillais en ouvrant le front de mer aux résidences, aux bureaux en remplacement des activités industrialoportuaires. C’est ici également une illustration du processus de métropolisation par la concentration de population et l’installation d’activités du tertiaire supérieur. • Doc. 5 – « Non au gratte-ciel » (Toulouse)

Cette affiche du collectif « Non au gratte-ciel » répond au document 3 par des contre-arguments face à la construction de la tour Occitanie. Cette association d’habitants craint les impacts sociaux et environnementaux de ce projet. 37

• Doc. 6 – « Stop aux tours à Paris »

Ce message du collectif « Stop aux tours de Paris », diffusé sur son site Internet, est également un appel à pétition. Il complète le document précédent sur les contestations face aux projets de construction de nouvelles tours. On relève une convergence des arguments portant sur les impacts sociaux et environnementaux. Le débat porte également sur l’intérêt de nouvelles tours pour limiter l’étalement urbain.

◗◗ Participer au débat

Arguments des acteurs

◗◗ Comprendre et préparer le débat

Pour de nouvelles tours dans les métropoles françaises

Contre de nouvelles tours dans les métropoles françaises

Promoteurs immobiliers :

Collectif « Non au gratte-ciel »

création de nouvelles centralités ; lutte contre l’étalement urbain ; dynamisation/transformation de quartiers ; rivaliser avec les autres métropoles par la hauteur des constructions.

1. Les projets de nouvelles tours à Paris se concentrent en périphérie. Le centre-ville est déjà très dense et est protégé par le PLU (Plan local d’urbanisme). Ces projets sont motivés par la volonté de créer de nouvelles centralités et d’accueillir les Jeux olympiques en 2024. 2. La Tour Occitanie doit permettre d’associer un quartier d’affaires à la gare de Toulouse-Matabiau. Elle devrait accueillir 11 000 m² de bureaux mais elle renforcera également la fonction résidentielle du quartier avec la création de 100 à 120 logements. 3. La construction de nouvelles tours renforce les pouvoirs des métropoles et participe donc à la métropolisation. Les tours créent de nouvelles centralités (périphérie de Paris, quartier de Toulouse-Matabiau, Quais d’Arenc à Marseille) en accueillant des bureaux devant accueillir des activités du tertiaire supérieur. Les tours offrent également de nouveaux logements dans des espaces saturés. Elles montrent également la domination symbolique des métropoles par leurs hauteurs (projet le plus haut à Paris Hermitage).

Défigurer un quartier ; remettre en question un équilibre social ; réaliser un aménagement peu respectueux de l’environnement ; sursaturer les moyens de transport ; utiliser l’argent public au profit du promoteur. Collectif « Stop aux tours à Paris » Réaliser une construction de trop au détriment d’espaces libres, d’espaces verts, rares à Paris ; c’est une fausse solution au problème de l’étalement urbain.

Exercices > MANUEL PAGES 86-87

◗◗ Réponses aux questions

Les exercices 1 et 4 sont proposés dans le manuel numérique.

◗◗ Exercice 2 – Réaliser un croquis à partir d’une photographie

L’organisation d’un espace urbain de la Randstad Holland : Amersfoort (Pays-Bas).

1. La ville historique Centre ancien Canaux Principales voies de communication

2. L’extension concentrique Habitat récent Lieux d’attraction

(hôtel de ville, sites touristiques, centre commercial, centre de conférences et de concerts)

Zone d’activité commerciale Axes d’urbanisation Voie ferrée

Le livre du professeur en couleurs est à télécharger sur le site compagnon Nathan. 38

© Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

◗◗ Exercice 3 – Analyser un texte et une photographie

1. Une mégapole mondiale est une très grande agglomération de plus de 10 millions d’habitants dont les fonctions de commandement lui permettent d’exercer un rayonnement à l’échelle mondiale. 2. Istanbul est une mégapole mondiale car, avec plus de 15 millions d’habitants, elle est l’une des vingt plus grandes villes du monde, une place commerciale internationale, interface entre l’Europe et l’Asie. 3. Le paysage du centre d’affaires se caractérise par une concentration de hautes tours modernes, accueillant des entreprises et des banques. 4. −−Un espace urbain en croissance : étendue sur une centaine de kilomètres, démesure urbanistique, l’équivalent d’un quartier de la Défense se construit presque tous les ans, nouveaux quartiers. −−Un lieu de concentration d’activités et de richesses : capitale économique et culturelle, quartier d’affaires, reçoit le plus d’investissements publics, concentration de la moitié de la totalité des crédits à la consommation accordés dans toute la Turquie, centres commerciaux, universités. −−Un carrefour international : interface entre l’Europe et l’Asie, accueil de nombreux réfugiés (plus de 500 000 Syriens), place commerciale internationale (clients bulgares et iraniens).

◗◗ Exercice d’application

1. L’échelle cartographique est ici représentée par une échelle graphique. Elle indique que 2,2 cm sur la carte représente 6 cm dans la réalité. 2. La distance, sur la carte, entre Fabrègues et Grabels, à l’ouest de Montpellier, est de 4,4 cm. Ces deux lieux sont donc éloignés de 12 km dans la réalité. 3. La carte représente un espace à l’échelle locale. 4. L’échelle géographique choisie permet de montre la présence et la proximité de quartiers aux revenus très différents. Ainsi, les quartiers des banlieues apparaissent plus riches que les quartiers du centreville. Par exemple, Vert-Bois se caractérise par une très forte surreprésentation des bas niveaux de vie, tandis que Castelnau-le-Lez se distingue par une très forte surreprésentation des hauts niveaux de vie. 5. Une carte à l’échelle régionale permettrait une comparaison entre Montpellier et les campagnes environnantes.

Apprendre à lire une carte – Les échelles > MANUEL PAGE 89

◗◗ Carte – Les inégalités de revenus à Montpellier

Au travers de l’exemple de Montpellier, cette carte illustre la diversité des définitions et des échelles de la ville. Les figurés linéaires délimitent les différents espaces constituant l’unité urbaine (ville-centre, par opposition aux banlieues) et l’aire urbaine (grand pôle urbain, contour de l’aire urbaine). Le zonage des quartiers prioritaires de la politique de la ville permet une identification sociale et politique des espaces urbains. La représentation des quartiers, de la ville-centre, de l’aire urbaine révèle la difficulté à cerner l’échelle locale. Par son contenu, cette carte rend nettement visibles les inégalités socio-spatiales de Montpellier et remet en question l’idée que les centres-villes sont toujours plus riches que les banlieues.

© Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

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Thème 2 : Une diversification des espaces et des acteurs de la production

> MANUEL PAGES 98-167

Rappel du programme À l’échelle mondiale, les logiques et dynamiques des principaux espaces et acteurs de production de richesses (en n’omettant pas les services) se recomposent. Les espaces productifs majeurs sont divers et plus ou moins spécialisés. Ils sont de plus en plus nombreux, interconnectés et se concentrent surtout dans les métropoles et sur les littoraux.

Chapitre 3

Dans le monde ■■ Les espaces de production dans le monde : une diversité croissante ■■ Métropolisation, littoralisation des espaces productifs et accroissement des flux

Les processus de production s’organisent en chaînes de valeur ajoutée à différentes échelles. Cela se traduit par des flux d’échanges matériels et immatériels toujours plus importants.

Chapitre 4

L’étude des systèmes productifs français (Outre-mer inclus) permet de mettre en avant les lieux et acteurs de la production à l’échelle nationale, tout en soulignant l’articulation entre valorisation locale et intégration européenne et mondiale.

En France ■■ Les systèmes productifs entre valorisation locale et intégration européenne et mondiale

Ouverture de thème > MANUEL PAGES 98-99

■■Programme

et objectif pédagogique du thème

L’idée clé de ce thème est celle de recomposition de l’espace productif mondial. Cette recomposition est d’abord économique. La distinction de moins en moins nette entre industries et services est la conséquence de la révolution numérique, qui permet aux entreprises de fournir des services tout en étant positionnées sur un secteur industriel. La rapidité des connections assure une mise en réseau toujours plus rapide des différents acteurs d’une filière. La recomposition est aussi spatiale. La désindustrialisation qui caractérise certaines économies occidentales est discutable ailleurs : les pays émergents, Chine en tête, ont connu l’industrialisation en même temps que l’urbanisation, la métropolisation et la littoralisation de leur économie. Le système productif repose en effet sur une chaîne de valeur ajoutée, caractérisée par une dispersion mondiale des lieux de décision, de conception, de fabrication et de commercialisation en fonction des © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

Les chaînes et les réseaux de production sont, dans une large mesure, organisés par les entreprises internationales, mais l’implantation des unités productives dépend également d’autres acteurs – notamment publics –, des savoir-faire, des coûts de main d’œuvre ou encore des atouts des différents territoires. Ceux-ci sont de plus en plus mis en concurrence. Parallèlement, l’économie numérique élargit la diversité des espaces et des acteurs de la production.

avantages comparatifs qu’offrent les territoires aux FTN qui recherchent la meilleure rentabilité. Jamais les flux de biens, de capitaux et d’informations n’ont été aussi intenses. Se construit alors un monde en archipel, où sont favorisées des métropoles ultra-connectées qui fonctionnent en réseaux et des façades maritimes qui concentrent les hubs portuaires. Ce phénomène, qui aboutit à une marginalisation des espaces périphériques, touche moins l’Europe et la France du fait d’une meilleure cohésion territoriale.

■■Commentaire

du document iconographique

Les Chantiers de l’Atlantique (depuis juillet 2018 sous le contrôle de l’État français et de l’entreprise italienne Fincantieri) situés à Saint-Nazaire se composent de trois branches d’activités internationales (la construction de navires, les énergies marines et le service aux armateurs) qui comptent 3000 salariés. Depuis 150 ans, le chantier naval a construit un grand nombre de paquebots pour le compte de croisiéristes étrangers (MSC Croisières, Royal Caribbean Cruise Line, Celebrity Cruises) mais aussi des 41

navires de guerre pour les marines française et étrangère. Représentant le savoir-faire industriel français, c’est l’un des plus importants et l’un des plus innovants chantiers dans le monde. Le site met en œuvre l’ensemble de la chaîne de valeur productive : la conception, la fabrication, le montage et la mise en service des navires. Une école de formation sera ouverte en 2020.

Pour entrer dans le thème > MANUEL PAGES 100-103

◗◗ 1. Vérifier ses repères géographiques

1. et 2

11. c. les services 12. a. L’agriculture dans le monde représente 3 % des richesses produites. 13. c. L’industrie dans le monde représente 25 % des richesses produites (PIB). 14. a. ➞ 3 e. ➞ 3 b. ➞ 1 f. ➞ 1 c. ➞ 2 g. ➞ 2 d. ➞ 2

15. a. ➞ 3 b. ➞ 2 c. ➞ 1

◗◗ 3. Mobiliser le vocabulaire et les notions

1. Les Grandes Plaines

États-Unis

Amérique du Nord

a.

2. Disneyworld

États-Unis

Amérique du Nord

c.

3. Londres

Royaume Uni

Europe (du Nord-Ouest)

d.

Espace mondial

4. Delta du Niger

Nigéria

Afrique (de l’Ouest)

b.

Zone industrialo-portuaire

5. Île Maurice

Maurice

Océan Indien

c.

Littoral

6. Busan

Corée du Sud

Asie (de l’Est)

b.

Arrière-pays

3. Littoral de la mer du Nord / Littoral de la Mégalopolis du Nord-Est des États-Unis / Littoral du Golfe du Mexique au sud-est des États-Unis / littoral de la Chine orientale / Littoral de la Mégalopole japonaise 4. Les principaux espaces en voie de désindustrialisation se situent autour des espaces frontaliers du nord et de l’est. 5. C’est dans les métropoles que se développent des activités industrielles innovantes. 6. Les principales régions touristiques sont les littoraux atlantiques et méditerranéens, les régions montagneuses des Alpes ou du Jura, la Normandie ou l’Alsace. Paris est également une grande région touristique tout comme les DROM. 7. Les activités d’affaires se concentrent dans les métropoles. 8. Les DROM se sont spécialisés dans le tourisme. 9. Les principales infrastructures de transport sont les autoroutes mais également les voies ferrées qui relient entre elles les métropoles. ◗◗ 2. Tester ses connaissances

10. b. La France est la 7e puissance économique mondiale. b. La France est la 4e puissance industrielle européenne. a. La France est la 1re puissance agricole européenne. 42

a. La France est la 1re puissance touristique mondiale.

15.

Échanges avec le reste du monde Échanges avec les ports secondaires

Le livre du professeur en couleurs est à télécharger sur le site compagnon Nathan. 16. a. ➞ 4 b. ➞ 2 c. ➞ 5 d. ➞ 6 e. ➞ 3 f. ➞ 1 ◗◗ 4. Valider des situations géographiques

17. 1. Il y a une grande variété des espaces productifs dans le monde. a. On retrouve des espaces à vocation agricole, à vocation industrielle, à vocation touristique. b. À l’échelle d’un pays, les activités économiques sont variées tout comme les espaces où se développent ces activités. 2. Quelle que soit l’activité économique développée dans un espace productif, on retrouve les mêmes modalités de fonctionnement de cet espace. a. Des acteurs, des lieux, des potentialités, une activité économique b. Des paysages spécifiques. © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

Chapitre 3 : Une diversification des espaces et des acteurs de la production Dans le monde ➡➡Les

espaces de la production dans le monde : une diversité croissante

➡➡Métropolisation,

flux

littoralisation des espaces productifs et accroissement des

Ouverture de chapitre > MANUEL PAGES 104-105

■■Objectifs

du chapitre

Dans ce chapitre, la diversité des espaces et des systèmes productifs est abordée sous l’angle de leur spécialisation : espaces industriels (études de cas portant sur l’aéronautique et l’aérospatiale en Europe, sur Singapour, sur les investissements chinois en Afrique, un dossier sur la filière du Ketchup et une approche de la désindustrialisation), planète financière (Singapour, les investissements chinois en Afrique), territoires de l’innovation (l’aéronautique et l’aérospatiale en Europe, la Silicon Valley), espaces touristiques (les îles tropicales). Les espaces agricoles, non traités ici, sont le sujet du thème 3. Ces espaces sont hiérarchisés en fonction des avantages comparatifs offerts aux FTN (dossier sur les stratégies des FTN). Leur dynamisme entraîne des flux de plus en plus importants dont bénéficient les métropoles et les littoraux.

■■Bibliographie ◗◗ Ouvrages généraux

−−Laurent CARROUÉ, Atlas de la mondialisation, une seule terre, des mondes, Éditions Autrement, 2018. −−Jean-Baptiste MALLET, L’Empire de l’or rouge. Enquête mondiale sur la tomate d’industrie, Librairie Arthème Fayard, 2017. −−Pierre VELTZ, La société hyperindustrielle. Le nouveau capitalisme productif, Paris, Le Seuil, 2017. ◗◗ Revue

−−Frédéric LÉRICHE, « Du local au global : géopolitique de la Silicon Valley », Revue Diplomatie, n° 85, marsavril 2016. ◗◗ Sites Internet

−−Le site Géoconfluences propose une sélection d’articles récents en lien avec le thème depuis le glossaire : http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/ espace-productif ◗◗ Films

■■Commentaire

du document iconographique

Amazon est une entreprise de commerce électronique nord-américaine créée par Jeff Bezos en 1994 et dont le siège se trouve à Seattle. C’est l’un des géants du Web et l’un des symboles de l’économie numérique. Introduite en bourse au Nasdaq en 1997, Amazon est la plus valorisée des grandes sociétés mondiales avec 840 milliards de dollars de capitalisation boursière en 2018. L’entreprise compte plus de 500 000 employés dans le monde et plus de 175 centres logistiques dont douze en Allemagne (40 en Europe). Les centres logistiques sont des entrepôts dans lesquels s’effectue le traitement des commandes de la première à la dernière étape : les marchandises sont livrées par les fabricants et envoyées directement aux clients. © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

−−La pluie et le beau temps, Ariane Doublet, 2011. −−Le cauchemar de Darwin, Hubert Sauper, 2005.

Étude de cas – L’aéronautique et l’aérospatiale en Europe : une production en réseau > MANUEL PAGES 106-109

◗◗ Les documents : compléments d’information

• Doc. 1 – Un succès européen

Ce texte de géographe présente de manière synthétique et historique, sans omettre d’évoquer l’avenir, la force et les succès de l’industrie aéronautique et spatiale européenne. Ce texte permet de prendre la mesure 43

du succès accompli en quelques décennies grâce à la construction de l’Europe. L’aéronautique et le spatial constituent un pilier de l’UE, à l’origine de son intégration à la mondialisation. • Doc. 2 – Les acteurs du secteur aéronautique et spatial

Cette infographie permet d’appréhender la multitude d’acteurs de qualité ainsi que la complexité des processus et la forte intégration en réseau. • Doc. 3 – Columbus, le laboratoire de recherche européen dans l’espace

Ce cliché regroupe deux symboles de l’Europe spatiale : le laboratoire Columbus composante de l’ISS consacré à la recherche en apesanteur et le médiatique spationaute de l’ESA, Thomas Pesquet. La complexité et la densité des technologies embarquées apparaissent de manière évidente. • Doc. 4 – Galileo, un système européen de positionnement par satellites

Cette infographie illustre l’ampleur du système Galileo : une constellation de 30 satellites mise en place sur quatre ans pour cinq milliards d’euros, en connexion avec des installations terrestres pour de multiples applications civiles ou militaires. La précision de système européen est supérieure à celle de ses concurrents. • Doc. 5 – Ariane 6 : un lanceur européen

Le document montre la multitude de pays européens impliqués dans le programme. Certaines parties de la fusée relèvent d’entreprises spécialisées en provenance d’un petit nombre de pays ; c’est le cas de la coiffe (Suisse) ou bien des structures inter-réservoirs (Allemagne), voire des réservoirs (France et Allemagne). Mais dans l’ensemble, la fusée s’apparente à un gigantesque mécano qui voit se croiser des entreprises d’une multitude de pays ; c’est le cas notamment pour les propulseurs, les moteurs, et surtout pour l’ingénierie. Il est possible de souligner qu’il s’agit pleinement d’un projet européen, même si, au final, le nombre de pays participants demeure réduit (11 au total). • Doc. 6 – Airbus, une réussite européenne

Benoît Montabone, géographe et chercheur à l’université Rennes 2, décrit le miracle industriel et technologique accompli, les concurrences nouvelles et la compétitivité renouvelée. • Doc. 7 – La chaîne de production de l’Airbus A350

Cette infographie montre l’hyperspécialisation et la mise en réseau des sites. 44

• Doc. 8 – Le pas de tir de la fusée Ariane

Le pas de tir de la fusée Ariane, en cours d’aménagement, est conçu pour être à la mesure du futur lanceur lourd Ariane 6. Le pas de tir de la future Ariane 6 est un aménagement de très grande envergure au sein du CSG à Kourou. La latitude proche de l’Équateur permet de bénéficier de l’effet de fronde presque maximal de la rotation de la Terre qui se cumule à la puissance des moteurs Vulcain et permet l’envoi de charges lourdes – plusieurs satellites ou un seul gros. Par ailleurs, la proximité de l’Océan Atlantique permet des tirs vers l’Est, au-dessus de zones non habitées – la mangrove et la végétation tropicale participent à la protection du site. C’est une évolution majeure pour maintenir la compétitivité des Européens et du CSG. • Doc. 9 – Le pôle de compétitivité Aerospace Valley Le pôle de compétitivité Aerospace Valley est un cluster de rang international, organisé autour de la capitale mondiale de l’aéronautique et du spatial (Toulouse) et de deux grandes régions (Nouvelle Aquitaine et Occitanie). ➡➡Itinéraire 1 1. L’industrie aéronautique et spatiale européenne est née après la Seconde Guerre mondiale, durant les 30 Glorieuses, grâce à la construction européenne qui a favorisé le volontarisme des États et la coopération des acteurs publics et privés du secteur pour mutualiser leurs ressources. Ainsi se concrétisent et réussissent les projets Airbus et Ariane, devenus des leaders mondiaux. 2. Les principaux concurrents de l’Europe sont les États-Unis, la Russie, le Japon et la Chine. L’Europe est particulièrement compétitive par rapport à eux dans tous les secteurs : aéronautique avec Airbus face à Boeing, spatial avec le lanceur Ariane et les satellites de télécommunication (Thales, EADS) mais aussi le positionnement par satellites Galileo plus performant que les concurrents (GPS, Glonass, Beidu, QZSS). 3. Des secteurs d’activité particulièrement complexes : −−La multitude d’acteurs publics et privés, civils et militaires impliqués, à intégrer et à coordonner. −−Des processus à l’origine de chaînes longues et de réseaux fortement intégrés : de la conception – innovation (R&D) à la commercialisation des solutions et services en passant par la production industrielle avec les constructeurs et leurs nombreux sous-traitants −−Le caractère hyperspécialisé des très hautes technologies mises en œuvre au service de l’innovation et de la recherche : aéronautique civile et militaire, missiles, fusées, satellites civils et militaires parfois en constellations, systèmes de positionnement…

© Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

4. Les succès

Les raisons

––Airbus devant son rival Boeing et Dassault (avions civils et militaires)

––La coopération européenne voulue par les États, mise en place par les entreprises à l’origine de la mutualisation des ressources gigantesques nécessaires (capitaux, technologies) et de la mise en réseau des acteurs et processus

––Safran (motoriste) ––Lanceur Ariane et le CSG de Kourou ––Colombus laboratoire de recherche sur l’ISS ––Les satellites (Thales, EADS) ––Le système Galileo

––La R&D grâce à des organismes (Onera) et agences spatiales (CNES, ESA) moteurs de l’innovation pour dépasser les rivaux, soutenir la concurrence

5. Le système de production d’Airbus et d’Ariane correspond à un gigantesque « mécano ». De multiples acteurs européens hyperspécialisés (10 pays pour Ariane et 3 pays pour les sites de production de l’A350) produisent un ou des éléments spécifiques (doc. 5 et 7) sur plusieurs sites répartis tout le continent, mis en réseau par de puissants moyens logistiques (navires dédiés, convois routiers exceptionnels, avions Beluga) avant l’assemblage final. 6. De nouveaux constructeurs concurrencent Airbus : Sukhoï en Russie, Comac en Chine, Embraer au Brésil, Bombardier au Canada et Mitsubishi au Japon. Malgré ce contexte de compétition mondiale, Airbus prend des participations chez ses homologues (ce qu’a fait Airbus avec Bombardier en rachetant sa branche courtcourriers, renommée série A200), implante des centres de recherche dans les pays rivaux ou s’impose comme un fournisseur indispensable. Tous sont concurrents et complémentaires. 7. Les deux pôles principaux d’Aerospace Valley sont en premier lieu Toulouse, puis Bordeaux. Ces deux pôles concentrent le plus grand nombre d’emplois, les plus diversifiés et les plus qualitatifs (ingénierie et informatique, commercialisation, fabrication d’éléments de haute technologie, assemblage final).

© Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

8. Le pas de tir de la future Ariane 6 est un aménagement de très grande envergure au sein du CSG à Kourou. Des voies spécifiques sont aménagées pour permettre l’acheminement du lanceur sur le pas de tir. Ce dernier doit être éloigné des installations humaines et supporter la puissance des moteurs au décollage. Compte-tenu du caractère hautement inflammable du carburant des propulseurs et de l’importance du volume embarqué, un important réservoir d’eau est indispensable à proximité du lanceur. 9. Organismes et institutions

––Une coopération sur l’ensemble du continent (États et entreprises) pour mettre en place une Europe de l’aéronautique et de l’espace ––Des organismes de recherche (Onera) et des agences spatiales (CNES, ESA) ––Une mutualisation des capitaux et des ressources

Compétence des acteurs, des constructeurs et performance des matériels

––Airbus qui a dépassé son rival américain Boeing (aussi des hélicoptères – 1er rang mondial – et des avions militaires) ––Le lanceur lourd Ariane (dont la future version 6) ––Un laboratoire de recherche sur l’ISS (Colombus) ––Des acteurs majeurs dans le domaine des satellites de télécommunication (Thales, EADS) ––Un motoriste de 1er rang : Safran ––Un système de positionnement par satellites plus performant que celui des concurrents (Galileo)

Organisations et systèmes de production à toutes les échelles

––Une hyperspécialisation des pays et entreprises avec une forte intégration des constructeurs et de leurs sous-traitants grâce à une R&D et une production en réseau (logistique dédiée d’une grande efficacité) ––Des clusters de niveau mondial (Aerospace Valley en France) ––Le meilleur site de lancement : le CSG

Un positionnement fort face à la concurrence

––Un rang compétitif face à de grandes puissances : États-Unis, Russie, Chine, Japon ––Une capacité d’innovation importante dans tous les domaines de l’aéronautique et de l’espace

45

➡➡Itinéraire 2 - Compléter une carte mentale Recherche et développement : organismes (ONERA), agences spatiales (CNES, ESA)

CGS Kourou

Airbus

Colombus (ISS)

Ariane

De nombreux acteurs et secteurs complexes Le succès de cette industrie européenne Satellites de télécommunication (Thalès, EADS)

Mutualisation des ressources : capitaux, laboratoires, technologies avancées

Galileo

Constructeurs civils et militaires : avions, hélicoptères, missiles, lanceurs, systèmes

Équipementiers et sous-traitants en réseau

Commercialisation des solutions et applications

Applications

Comment expliquer la réussite de la production aéronautique et spatiale européenne Des espaces de production spécialisés et connectés Aerospace Valley (Nouvelle Aquitaine et Occitanie)

Une chaîne de production partagée

Airbus et Ariane : des pays et sites pour chaque type de pièce ou de composant

- Toulouse / Bordeaux / Pau / Biarritz-Bayonne - Construction aéronautique et spatiale - Équipements - Réparation et maintenance - Commerce et logistique - Ingénierie et informatique

Airbus A350 : - Sites de production sur 3 pays (France, Allemagne, Espagne) - Assemblage des ailes à Broughton (Royaume-Uni) - Assemblage final à Toulouse

Ariane 6 : 10 pays au total - Ingénierie : 6 pays - Coiffe : 1 pays - Moteurs : 6 pays - Réservoirs : 2 pays - Propulseurs : 5 pays - Assemblage et lancement à Kourou (Guyane, France)

Logistique assurée par des avions ou des bateaux dédiés (Beluga) ou des convois routiers exceptionnels

Le livre du professeur en couleurs est à télécharger sur le site compagnon Nathan.

Étude de cas – Singapour : l’articulation de la finance, de la production des flux > MANUEL PAGES 110-111

◗◗ Les documents : compléments d’information

• Doc. 1 – Un espace productif de services

Laurent Carroué présente ici, dans un texte issu d’un Atlas de la mondialisation (Éditions Autrement), plusieurs caractéristiques majeures de Singapour. On peut insister sur les transformations permanentes du littoral : des terres gagnées sur la mer (près de 140 km² depuis 1965), un système politique autoritaire (comportements très encadrés dans l’espace public : interdiction de fumer ou de mâcher du chewing-gum dans la rue, peu de droits de manifestation, peu de liberté d’expression), le recours 46

à une main d’œuvre immigrée venue de toute l’Asie et vivant dans des logements souvent surpeuplés : un « envers du décor » qui contraste avec l’image lisse et touristique mise en avant par le marketing territorial de la cité-État. • Doc. 2 – Les espaces portuaires de Singapour

La cité-État de Singapour a décidé d’investir dans la construction d’un nouveau port, gigantesque : le port de Tuas, qui devrait commencer à fonctionner en 2021.Toute l’activité portuaire actuelle des autres sites de Singapour va progressivement y être transférée et les anciens sites portuaires vont faire l’objet de grands travaux d’aménagement urbain, sur le modèle de ce qui a été réalisé à Marina Bay. L’objectif du mégaport de Tuas est d’atteindre 65 millions d’EVP (Équivalent vingt pieds, unité de mesure d’un conteneur standard, soit environ 6 mètres de long) d’ici le milieu des années © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

2030, quand les travaux seront achevées. Le port veut aussi devenir hyper compétitif et attractif en misant sur les nouvelles technologies, une hyper-connectivité et un impact environnemental le plus faible possible. • Doc. 3 – Singapour dans le monde de la finance

Le trading de matières premières est en plein essor à Singapour, qui en est devenu la 2e place financière mondiale derrière Genève. C’est ici que se négocient en permanence, dans des salles de marché et par ordinateur, les cours du pétrole, des minerais, des engrais. Singapour profite de sa proximité géographique avec les grands marchés asiatiques, et surtout de la Chine (75 % de la population de Singapour est d’origine chinoise). La plupart des grandes entreprises de négoce international spécialisées dans les matières premières ont un siège à Singapour. • Doc. 4 – Les centres de Singapour (2017)

La photographie montre à quel point Singapour s’est transformée depuis son indépendance en 1965. Ancienne colonie britannique, la cité-État n’en garde que peu de traces architecturales en dehors du quartier historique, aujourd’hui complètement dominé par les gratte-ciels. La politique de planification urbaine menée par le dirigeant Lee Kuan Yew a assuré le maintien de vastes espaces verts (jungles) à proximité immédiate des quartiers commerciaux ou d’habitation. Le littoral a été profondément transformé avec de nombreux terre-pleins gagnés sur la mer. L’hôtel du Marina Bay Sands, visible à gauche sur la photo, construit en 2010, est devenu un des symboles les plus connus de Singapour aujourd’hui : plus de 2500 chambres et un casino, trois immeubles de 55 étages surmontés d’une vaste piscine à débordement située à 200 mètres de hauteur et surplombant la ville. Réalisé par le « starchitecte » Mosche Safdie pour le compte du groupe Las Vegas Sand, déjà propriétaire de plusieurs hôtels et casinos à Las Vegas mais aussi en Asie du Sud, il était qualifié par l’hebdomadaire « Les Inrocks » en 2010 de « plus bling bling tu meurs ». Ce complexe montre l’importance prise par la société de consommation et de loisirs dans l’organisation de la ville aujourd’hui et le quotidien des Singapouriens, dont un des loisirs préférés est de passer du temps dans les malls, ces grands centres commerciaux à l’américaine. Pour aller plus loin, on peut consulter un blog de qualité sur l’histoire de Singapour : http://singapour.blog.lemonde.fr/category/non-classe/ histoire/ • Doc. 5 – Un site de production industriel attractif

À son indépendance en 1965, l’activité principale de Singapour est le commerce d’entrepôt, autour du port. Le jeune État décide de valoriser l’industrie comme © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

stratégie de développement dès la fin des années 1960, en attirant les investissements étrangers (essentiellement occidentaux et japonais à l’époque) et en se spécialisant dans la sous-traitance et la réexportation. La main d’œuvre nombreuse, stable et bon marché de Singapour ainsi que sa localisation font de cette stratégie un succès. À l’industrie lourde des débuts (construction navale) succède l’électronique et, de plus en plus à partir des années 1970, l’industrie pétrochimique. Depuis les années 1980, les activités industrielles à faible valeur ajoutée ont été délocalisées (Chine, Vietnam) et Singapour se spécialise dans les hautes technologies. ➡➡Itinéraire 1 1. Singapour est dynamique dans les activités portuaires et l’industrie. 2. Se juxtaposent à Singapour un centre historique et de nouveaux quartiers d’affaires gagnés sur la mer, qui contrastent dans leur architecture. Comme dans toutes les grandes métropoles mondiales ces quartiers d’affaires se distinguent par une architecture très verticale, avec des bâtiments réalisés par des architectes de renom. 3. Les atouts de Singapour sont sa localisation géographique sur le détroit de Malacca, et à l’échelle locale le statut du territoire qui en fait un quasi paradis fiscal. 4. Des terre-pleins ont été réalisés, les activités portuaires vont être concentrées sur le nouveau port de Tuas. 5. Singapour attire des flux de marchandises grâce à ses infrastructures portuaires et à ses vastes terre-pleins industriels, mais aussi des flux de capitaux. L’articulation de ces flux matériels et immatériels est très forte dans le domaine des matières premières, dont Singapour est devenu l’un des principaux hubs mondiaux. Le territoire de Singapour en a été profondément transformé : Singapour a constamment gagné des terres sur la mer depuis les années 1960 et fortement artificialisé son littoral. Singapour a la particularité d’être un territoire minuscule (une cité-État) pourtant au cœur de la mondialisation : s’y croisent des flux de marchandises et des flux financiers considérables par leur volume et par leur vitesse. ➡➡Itinéraire 2 – Extraire et hiérarchiser l’information Informations 1. Les atouts des espaces productifs de Singapour

––La localisation géographique (détroit de Malacca ; proximité de la Chine) ––La main d’œuvre qualifiée ––Les infrastructures ultra-modernes

47

2. Les acteurs et les aménagements réalisés pour dynamiser l’espace productif

––L’État (dirigiste)

3. Les dynamiques de l’espace productif

––Une industrialisation très rapide depuis l’indépendance en 1965

––Les investissements étrangers ––Les terre-pleins gagnés sur la mer ––La transformation quasi permanente du littoral

––La spécialisation géographique des espaces de la cité-État (zonage) ––La réorganisation permanente des espaces productifs pour gagner en connectivité

Étude de cas – Les investissements chinois en Afrique > MANUEL PAGES 112-115

◗◗ Les documents : compléments d’information

• Doc. 1 – La production chinoise en Afrique

Le texte évoque la délocalisation d’usines chinoises en Afrique dans le secteur de la chaussure et du textile. On peut attirer l’attention des élèves sur le titre de l’article (« Le Made in Ethiopia sur la voie du Bangladesh ? ») en faisant repérer et commenter les expressions devenues clichés comme « l’usine du monde » (avant-dernière ligne). On voit bien comment se confrontent l’échelle mondiale (la destination des produits, la provenance des investissements) et l’échelle locale (la recherche d’une main d’œuvre peu chère, l’importance des ressources présentes sur place). • Doc. 2 – Les investissements étrangers en Afrique

Tous les ans, la CNUCED (Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement, fondée en 1964) publie un rapport commenté sur l’investissement dans le monde. On lit ici la spectaculaire progression des IDE chinois en Afrique. À souligner que la CNUCED retient comme IDE les projets dans lesquels des entreprises chinoises détiennent au moins 10 % des parts (c’est la définition officielle retenue par le FMI ou la Banque Mondiale pour les IDE), ce qui minimise la présence chinoise en Afrique : de nombreuses entreprises chinoises font de la prestation de services, par exemple sur des projets de construction, et leurs activités ne sont donc pas comptabilisées par ces statistiques. En Angola par exemple, les entreprises chinoises participent à la construction de routes en échange ensuite d’un accès privilégié à des ressources minières. • Doc. 3 – Mines de cobalt en république démocratique du Congo (2018)

et les technologies de l’information (disques durs, batteries des ordinateurs et des téléphones portables). La république démocratique du Congo détient entre 60 et 70 % des réserves mondiales estimées de cobalt. L’approvisionnement en cobalt est stratégique pour l’industrie chinoise. • Doc. 4 – La Chine en Afrique

La carte permet d’identifier les pays et les régions dans lesquels les investissements chinois et la présence chinoise sont les plus importants. On constate que la carte des IDE chinois recoupe nettement celle des ressources minières du continent africain. Le littoral oriental (Kenya, Tanzanie) fait l’objet de grands projets d’aménagement dans le cadre des nouvelles « routes de la soie » chinoises. • Doc. 5 – Les stratégies des entreprises chinoises en Afrique

Le texte souligne le caractère encore largement dominant des investissements dans le secteur minier, et montre comment la présence chinoise peut susciter des tensions locales (deuxième partie de l’étude de cas). • Doc. 6 – La présence militaire chinoise à Djibouti

La carte permet de croiser trois échelles : locale (Djibouti a misé sur la « rente » des bases militaires étrangères, celle de la France, ancienne puissance coloniale, étant la plus ancienne, et la base chinoise, la plus récente), régionale (le contrôle de la route maritime de la mer Rouge) et mondiale (la proximité de Djibouti avec la péninsule arabique, sa localisation à l’échelle du continent africain et de l’océan Indien). • Doc. 7 – Les intérêts diplomatiques vus de Chine

Le texte montre que le « hard power » militaire chinois s’accompagne d’un « soft power » très développé : formation de militaires africains, soutien aux institutions régionales africaines. • Doc. 8 – Un chantier au Kenya

L’intérêt de cette photographie est notamment de présenter la carte située au premier plan en bas à droite. Devant elle a lieu une réunion de chantier sur la nouvelle voie ferrée entre Mombasa et Nairobi. Cette carte, rédigée en chinois, représente les grandes routes maritimes à travers l’océan Indien et jusqu’en Chine. On voit à quel point c’est à l’échelle mondiale que la Chine pense les projets qu’elle soutient en Afrique. On peut rapprocher cette carte du document 6 (la mer Rouge et Djibouti sont visibles).

Le cobalt est un minerai stratégique, utilisé dans l’industrie lourde (production d’aciers et d’alliages), 48

© Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

• Doc. 9 – Les investissements chinois vus par la presse francophone

Jeune Afrique est une revue hebdomadaire qui paraît en France et dans l’Afrique francophone. L’intérêt du document est de présenter de façon binaire les investissements chinois en Afrique (une aubaine ou un risque ?) en insistant sur le problème de la dette. La réalité est plus nuancée. Au-delà des investissements dans les grands projets miniers ou d’infrastructures, l’Afrique est aussi devenu un marché considérable pour les produits chinois : textiles, électroménager, motos et camions sont achetés et consommés tous les jours partout en Afrique. • Doc. 10 – Une aide au développement ?

Cet article a été écrit à l’occasion d’un sommet AfriqueChine (celui de 2018 était le 7e forum sur la coopération sino-africaine) événement qui souligne à lui tout seul l’importance des relations entre la Chine et les pays africains. Il permet de détailler les thèmes annoncés par le document 9 et cite l’exemple de la voie ferrée évoquée dans le document 8. ➡➡Itinéraire 1 1. En Afrique, les espaces attractifs pour les investissements chinois sont les régions riches en matières premières (essentiellement hydrocarbures et minerais), les pays bénéficiant d’une main d’œuvre nombreuse et peu chère, et enfin les littoraux, stratégiques pour le commerce mondial. 2. Les investissements chinois en Afrique ont été multipliés par 2,5 entre 2011 et 2016 : une progression spectaculaire, que n’ont pas connu les autres investisseurs. Les investissements américains sont restés stables, ceux du Royaume-Uni et de l’Afrique du Sud ont légèrement progressé, ceux de la France ont légèrement reculé. Le montant des IDE chinois a largement dépassé celui de l’Afrique du Sud, et rattrape les investissements occidentaux même s’il reste encore inférieur. 3. Les entreprises chinoises investissent en Afrique essentiellement dans le domaine des matières premières car, malgré sa taille gigantesque, la Chine manque de ressources minières et énergétiques. 4. Le continent africain est très attractif pour les investissements chinois en raison de l’abondance de ses ressources naturelles (minerais, hydrocarbures, bois, terres agricoles) dont la croissance chinoise est très demandeuse. La main d’œuvre abondante aux salaires très faibles rendent aussi certains pays comme l’Éthiopie très attractifs pour les industriels chinois qui déplacent ainsi en Afrique le « made in China » suite à l’augmentation du niveau de vie, et donc des salaires et des coûts de production, en Chine. © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

5. Situé à l’entrée du détroit de Bab-el-Mandeb, qui commande la mer Rouge, Djibouti permet de contrôler une route maritime majeure reliant, via le canal de Suez, l’océan Indien et la mer Méditerranée, et qui est stratégique dans les échanges entre l’Europe et l’Asie. À l’échelle régionale, Djibouti permet aussi d’être à proximité de la route maritime provenant du golfe persique, stratégique pour les flux de pétrole du MoyenOrient vers l’Asie. 6. La Chine renforce sa puissance politique grâce à l’Afrique en s’affirmant comme une grande puissance militaire et diplomatique (nouvelle base construite à Djibouti ; casques bleus), en construisant des relations de partenariat (formation des militaires africains, soutien aux organisations régionales africaines). 7. Les principales critiques soulevées par les investissements chinois en Afrique sont le creusement de la dette des pays africains et donc la création d’une situation de vulnérabilité et de dépendance par rapport à la Chine. Les investissements chinois ont pu aussi être critiqués pour leur mauvaise gestion ou la corruption qui en découle, ainsi que par l’emploi d’une main d’œuvre chinoise au détriment de la main d’œuvre locale. 8. La puissance industrielle et diplomatique chinoise participe à recomposer le continent africain : les investissements chinois sélectionnent certains pays et certaines régions, et contribuent à y développer des infrastructures de transport, des projets miniers qui ont un fort impact sur l’organisation du territoire. ➡➡Itinéraire 2 – Mener une recherche documentaire en binôme

Tous les pays désignés comme principaux récepteurs des IDE chinois peuvent faire l’objet d’une étude (en vert sur la carte p. 113). Les pays qui cumulent forte présence chinoise, investissements dans les matières premières, réalisation d’infrastructures seront les plus intéressants : Algérie, Nigéria, Angola, Éthiopie, Kenya. Les pays d’Afrique francophones peuvent être plus aisés à étudier car les élèves pourront plus facilement trouver des informations dans la presse. Un seul choix ici d’après la carte : l’Algérie. On peut conseiller aux élèves de rassembler d’abord des informations générales sur le pays qu’ils ont sélectionnés, pour pouvoir faire l’état des lieux du niveau de développement. Si les élèves rencontrent des difficultés à trouver des informations précises sur les investissements chinois dans le pays qu’ils ont sélectionné, on peut leur conseiller de partir de documents généraux (par exemple des articles écrits à l’occasion des sommets sino-africains, où tous les pays africains concernés sont présents) pour en tirer des conclusions sur leur exemple. 49

Ressources en ligne : Le site de Thierry Pairault, chercheur au CNRS et à l’EHESS spécialisé dans les investissements chinois en Afrique est une source précieuse et actualisée pour trouver les chiffres sur les IDE : https://www.pairault. fr/sinaf/. Le rapport de la CNUCED sur l’investissement dans le monde est publié tous les ans : https://unctad.org/en/ Pages/DIAE/World%20Investment%20Report/World_ Investment_Report.aspx.

Étude de cas – La Silicon Valley, un espace productif intégré à la mondialisation > MANUEL PAGES 116-117

◗◗ Les documents : compléments d’information

• Doc. 1 – Les grandes étapes de la formation de la Silicon Valley

Cette frise n’est pas exhaustive en termes de « dates clés » mais celles sélectionnées permettent d’aborder tous les facteurs de la réussite de la Silicon Valley : universités (Stanford), laboratoires et parcs industriels (Stanford Industrial Park) mis en relation avec les entreprises dont celles sélectionnées incarnent chacune un pan du secteur numérique, fabrication de matériel informatique (Apple), stockage de données (Oracle), moteur de recherche (Google) et réseau social (Twitter). • Doc. 2 – La Silicon Valley, capitale mondiale des industries high tech

Ce texte est extrait d’un article de la revue Diplomatie. Il aborde notamment des notions de prospective, sur les questions de territoire en particulier, qui peuvent revêtir beaucoup d’intérêts pédagogiques. Il souligne que le territoire innovant de la Silicon Valley contribue à l’affirmation de la puissance américaine dans le domaine des hautes technologies ; il en est même le cœur mondial. On peut donc aborder cet exemple à travers différentes échelles d’analyse, au moyen de grilles de lecture variées ; géopolitique, géoéconomique, géostratégique… L’attractivité et les aptitudes à la synergie des entreprises de la Silicon Valley expliquent en grande partie la réussite de ce modèle, copié dans le monde entier. • Doc. 3 – Un système intégré pour l’innovation

Ce texte montre que la Silicon Valley et les universités fonctionnent en réseau, sur le modèle du cluster. Les liens étroits entre universités, centres de recherche et industriels permettent de fournir un vivier de talents, générateur d’innovations et de dynamisme économique. 50

• Doc. 4 – Siège social de Google à Moutain View (Californie, 2018) Cette photographie représente le siège social du géant Google. L’architecture très contemporaine du lieu symbolise l’innovation. Mais d’autres éléments du paysage traduisent cet aspect : par exemple les vélos sont un service gratuit mis en place par l’entreprise, la Silicon Valley se positionne sur la question du développement durable – alors que les industries informatiques et du cloud sont très polluantes. Autre élément significatif, le personnage du logo Android et les sièges en forme d’Oreo. Le logo Android, entreprise rachetée par Google, peut symboliser son appétit monopolistique, tandis que les sièges Oreo constituent une incarnation du style de travail « cool ». La Silicon Valley se veut en effet un laboratoire des nouvelles pratiques professionnelles. • Doc. 5 – La Silicon Valley, territoire de l’innovation

Il convient de distinguer spatialement la Silicon Valley de la métropole de San Francisco d’une part et de l’aire urbaine de la Baie de San Francisco de l’autre. Son implantation s’explique par la proximité des métropoles de San Francisco et San Diego qui offrent un grand marché de consommation et une main d’œuvre hautement qualifiée, des axes de transports et des moyens d’import-export très performants. Le fait que la Silicon Valley se soit développée à l’extérieur des métropoles s’explique par les prix du foncier et les besoins d’espaces croissants des zones industrielles. On peut aussi lier cela à l’esprit d’innovation : il s’agit d’inventeurs un peu en marge, à l’image de la légende de Steve Jobs élaborant le premier Mac dans son garage, qui par le succès de leurs découvertes créent une nouvelle centralité par rapport à la métropole historique ou en tous cas contribuent à son étalement dans l’espace. NB : l’administration américaine distingue bien la Silicon Valley proprement dite de San Francisco ou des ensembles urbains de l’autre côté de la Baie. ➡➡Itinéraire 1 1. La Silicon Valley se situe aux États-Unis, sur la côte ouest, donnant sur le Pacifique, dans l’État de Californie, au sud de la Baie de San Francisco. La Silicon Valley est un territoire emblématique des hautes technologie, capitale mondiale des industries high tech. Les sièges sociaux des plus grands groupes informatiques y sont implantés et le territoire est la première concentration au monde de start up. Acteur essentiel de la mondialisation économique, la Silicon Valley est un pilier de la puissance des États-Unis. Elle concentre notamment une immigration de travailleurs qualifiés (brain drain). Les universités, centres de recherche et industries de la haute technologie fonctionnement en réseau sur le modèle du cluster. © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

2. Oracle, Facebook, H&P, Tesla, Snapschat, Yahoo, AMD, Apple, Cisco, eBay, Adobe, Intel, Nvidia, McAfee, Sun Microsystems, Google, Mozilla, LinkedIn, Symantec, Microsoft. Il s’agit des principales multinationales des secteurs informatiques et numériques (industrie, services destinés aux professionnels ou aux particuliers, secteur des loisirs). 3. La Silicon Valley, depuis la fondation de l’université Stanford et plus encore avec la création de l’Industrial District, met en liens les universités, viviers de talents, avec les centres de recherche. Ces centres sont euxmêmes mis en relation avec les industriels pour que ceux-ci restent en permanence à la pointe de l’innovation – grâce aussi à la proximité d’un bassin de main d’œuvre hautement qualifiée à la sortie de l’université. 4. La mondialisation s’appuyant sur les avantages comparatifs entre les différentes régions du monde, la carte de l’innovation permet à la Silicon Valley de garder une avance, de rester en tête de la concurrence mondiale sur les industries et services informatiques. Plan pour une réponse davantage développée : 1. Décrire les raisons de la capacité d’innovation de la Silicon Valley. 2. Montrer pourquoi elles permettent à la Silicon Valley d’être particulièrement bien intégrée à la mondialisation. 3. Éventuelle partie prospective sur ce qui doit être fait à l’avenir pour conserver cette position prééminente. ➡➡Itinéraire 2 – Préparer un exposé oral Proposition de plan pour l’exposé : 1. Les caractéristiques de la Silicon Valley −−Capitale des industries high techs américaines et mondiales. −−Concentration des plus grandes entreprises, des universités et des laboratoires les plus performants. 2. Les raisons de la puissance de la Silicon Valley −−Fonctionnement en réseau (universités, laboratoires, entreprises). Vivier de start up et brain drain. 3. Les perspectives dans la mondialisation : connexion, influence, attractivité −−Connexion au Monde par l’innovation, le commerce, l’économie. Le brain drain montre l’attractivité de ce territoire à l’échelle mondiale et produit un effet culturel en retour : américanisation des migrants et diffusion de leur modèle. Les élèves peuvent construire un diaporama en consacrant une diapositive par sous-partie, c’est-à-dire deux à trois par grande partie. Il est souhaitable que le texte ne prenne pas toute la place, soit accompagné © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

de documents (photographies, schémas) et que ces documents soient utilisés comme support d’analyse (sachant que l’essentiel est déjà dans le dossier). Ressources complémentaires : −−https://www.arte.tv/fr/articles/tracks-silicontechnocracy −−https://usbeketrica.com/article/silicon-valleycapitalisme-dechaine −−https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/05/08/ la-silicon-valley-bernee-par-theranos_5459537_ 1650684.html

Dossier – Les firmes transnationales, des acteurs puissants de la production > MANUEL PAGES 118-119

◗◗ Les documents : compléments d’information

• Doc. 1 – Les 500 premières FTN dans le monde en 2018

Chaque année, le magazine américain Fortune publie le classement des 500 plus grandes firmes dans le monde sur la base de leur chiffre d’affaires. En 2018, les régions comptant le plus de FTN dans ce classement sont l’Amérique du Nord (avec six entreprises présentes dans le top 15, les États-Unis restent la nation la plus représentée), l’Europe occidentale et l’Asie orientale (notamment le Japon et la Chine, les entreprises chinoises occupant trois des cinq premières places du classement). L’Afrique reste absente du classement tandis que l’on note depuis le début des années 2000 la progression de la proportion des FTN issues de pays émergents, notamment d’Asie. Tous les secteurs sont concernés, mais les secteurs de l’énergie (en particulier des hydrocarbures), de la grande distribution (le n° 1 Wallmart) et des nouvelles technologies (les 5 géants américains du numérique regroupés sous l’acronyme GAFAM) sont les plus représentés. • D o c .   2   –   M a g a s i n   D e c a t h l o n   à   M o s c o u en Russie (2014)

Decathlon est une entreprise française créée en 1976. Elle regroupe deux activités : la création de produits sportifs et leur distribution. Elle maîtrise l’ensemble de la chaîne de valeur du produit : de la recherche et développement à la vente en passant par la conception, la production et la logistique. Elle a mené ces dernières années une vaste politique d’implantation à l’international. Elle compte en 2019 plus de 1 500 points de vente répartis dans 52 pays sur tous les continents et des usines de production dans 24 pays en Europe, Asie et Amérique latine. 51

• Doc. 3 – La stratégie de H&M, géant suédois du prêt-à-porter

H&M est le numéro 2 mondial de l’habillement. Implantée dans 69 pays, l’entreprise emploie 171 000 personnes et possède environ 4 700 magasins dans le monde. Elle fait tourner plus de 1500 usines principalement situées dans les pays d’Asie du SudEst qui concentrent 80 % de sa production. En 2013, H&M décide d’étendre son réseau de fournisseurs à l’Éthiopie. Cette délocalisation d’une partie de la production s’explique par la flambée des salaires en Chine. Les salariés des usines de vêtements éthiopiens sont les moins bien payés au monde : 26 dollars par mois en 2019 quand ceux du Bangladesh, notoirement mal payés, gagnent 95 dollars par mois, et ceux de Chine 326 dollars. • Doc. 4 – L’internationalisation des FTN

Le texte pointe une mondialisation qui « marque le pas » depuis 2008 : on note en effet un ralentissement des flux d’investissements directs à l’étranger en partie lié à une réorganisation des chaînes de production. La Chine, notamment, cherche à produire chez elle les composants qu’elle assemble, au lieu de les importer. D’où une insertion dans les chaînes mondiales de valeur qui tend à refluer. ➡➡Itinéraire 1 1. L’Amérique du Nord (principalement les États-Unis), l’Europe occidentale et l’Asie orientale (notamment le Japon et la Chine) concentrent le plus grand nombre de FTN. On note depuis 2005 une forte progression des FTN d’Asie, et dans une moindre mesure d’Amérique latine tandis que la proportion des FTN d’Amérique du Nord et de l’Union européenne diminue nettement, révélant ainsi le processus d’émergence de certains pays. Les FTN d’Afrique demeurent cependant absentes du classement. 2. Les FTN adoptent des stratégies mondiales en internationalisant leur production par le biais d’investissements directs à l’étranger (IDE) utiles à l’acquisition ou la création de filiales à l’étranger. Leur implantation se fait en fonction des avantages comparatifs des pays (main d’œuvre bon marché, avantages fiscaux, accès aux marchés de consommation…). Les activités de direction et de recherche et développement demeurent dans le pays d’origine. 3. Tous les secteurs sont concernés, notamment celui de l’habillement ou celui des nouvelles technologies, désormais très dynamique. 4. Par leurs stratégies devenues mondiales, leur taille et leur puissance financière grâce à de profits gigantesques, leur capacité à mettre en concurrence les territoires, 52

les FTN sont devenues des acteurs puissants de la production. ➡➡Itinéraire 2 – Réaliser un croquis Proposition de légende : 1. Une firme française… ––Siège social de la firme Décathlon

2. …implantée dans le monde entier ––Pays accueillant des sites de production de l’entreprise ––Nombre de magasins par pays 100

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Le livre du professeur en couleurs est à télécharger sur le site compagnon Nathan.

Dossier – Le ketchup, logiques et dynamiques d’une filière mondialisée > MANUEL PAGES 120-121

◗◗ Les documents : compléments d’information

• Doc. 1 – Tri de tomates industrielles dans la région du Xinjiang (Chine, 2015)

La tomate d’industrie est une tomate modifiée génétiquement, de forme oblongue, à la peau dure et la chair dense, apte à être transportée sans dommage et facilement transformée en concentré dans une des quinze usines géantes du groupe Cofco Tunhe, numéro un mondial du secteur, classé parmi les 500 plus grandes firmes au monde. Le Xinjiang, région pauvre de l’est de la Chine, concentre les champs et les usines de première transformation qui envoient leurs barils de concentré dans les usines de seconde transformation du monde entier. Ces femmes (parfois des enfants ou des prisonniers des laogaïs) appartiennent à la minorité musulmane ouïghoure qui peuple la région et fournit une main d’œuvre bon marché pour la culture, la récolte et le tri des tomates dans les usines. • Doc. 2 – Le commerce mondial du concentré de tomates

Le marché mondial du concentré de tomates est dominé par une petite poignée d’acteurs chinois, italiens et américains. C’est en Italie qu’est née cette industrie à la fin du XIXe siècle. Elle a ensuite essaimé aux ÉtatsUnis grâce à la diaspora italienne et au développement de la Heinz Company. En Italie, traders et constructeurs de machines-outils ont aujourd’hui encore un rôle primordial. Mais la culture des tomates et la production de concentré sont désormais aux mains des États© Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

Unis et de la Chine devenue en vingt ans le premier producteur et exportateur de concentré (les Chinois consomment encore très peu de sauce tomate). Toutes les grandes multinationales de l’agroalimentaire utilisent du concentré chinois dans les préparations qu’elles fabriquent et vendent dans le monde entier. • Doc. 3 – Heinz, leader historique de la filière

Heinz produit 59 % du ketchup mondial et vend 650 millions de bouteilles par an dans 200 pays. La firme traiterait à elle seule 5 % de la production mondiale de tomates industrielles. Elle achète du concentré qu’elle transforme, conditionne et commercialise auprès de divers fournisseurs dont l’un des principaux est la firme chinoise Cofco Tunhe. Alors qu’elle a initié l’industrialisation de la tomaticulture en Californie dès 1914, elle a en quelque sorte, un siècle plus tard, délocalisé une partie de sa production au Xinjiang, devenu son principal fournisseur. • Doc. 4 : La chaîne de valeur mondiale du ketchup

Jean-Baptiste Mallet, journaliste indépendant, a reçu en 2018 le Prix Albert Londres pour l’enquête qu’il a mené pendant deux ans et demi sur l’économie mondiale de la tomate d’industrie.

recentrés sur les activités de seconde transformation et la commercialisation, plus lucratives. ➡➡Itinéraire 2 – Pratiquer différents langages Titre : Le Ketchup : logiques et dynamiques d’une filière mondialisée Le Ketchup : une filière mondialisée… ––Une sauce produite et consommée dans le monde entier ––Principales régions de première transformation (production de tomates et transformation en concentré ––Principales régions de seconde transformation (production de ketchup à base de concentré)

… reposant sur des flux d’échanges matériels et immatériels intensifiés… ––Exportations de concentré de tomates ––Transferts de capitaux et de compétences

… et dominée par deux firmes géantes et interdépendantes. H C

––Siège social de la Heinz Company ––Siège social de COFCO

Le livre du professeur en couleurs est à télécharger sur le site compagnon Nathan.

➡➡Itinéraire 1 1. Le Xinjiang est une région de l’ouest de la Chine. C’est le premier producteur mondial de tomates d’industrie et de concentré de tomates. La région exporte ses barils de concentré dans le monde entier, notamment en vue de produire du ketchup : la région abrite les usines de première transformation de la chaîne de valeur du ketchup. 2. La chaîne de valeur du ketchup est constituée de plusieurs étapes : la production de la matière première principale (culture de la tomate), la première transformation (fabrication du concentré de tomates), la seconde transformation (fabrication du ketchup à partir du concentré), le conditionnement et la commercialisation. 3. La filière repose sur des flux d’échanges divers et nombreux : des flux matériels (barils de concentré) mais aussi immatériels (IDE et savoir-faire). 4. Heinz est le leader mondial de la filière : en tant que producteur historique mais aussi leader actuel de la production et de la vente du ketchup, il pilote l’essentiel la chaîne de valeur du produit, de la fourniture des semences à la commercialisation du produit. 5. La production de tomates et la première transformation génèrent peu de profits, ce qui explique que les géants de l’agroalimentaire comme Heinz aient délaissé ces activités au profit de régions à faible coût de main d’œuvre comme le Xinjiang. Ils se sont © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

Dossier – Les îles tropicales, des espaces à vocation touristique > MANUEL PAGES 122-123

◗◗ Les documents : compléments d’information

• Doc. 1 – Brochure de la République dominicaine

Avec une fréquentation record de 6,2 millions de visiteurs en 2017, la République dominicaine est la première destination touristique des Grandes Antilles. Le tourisme y représente près de 8 % du PIB. En forte croissance depuis les années 1990, il vise l’objectif gouvernemental de 10 millions de visiteurs d’ici 2020. Le pays met en avant son patrimoine naturel (insularité et tropicalité favorisent l’endémicité et la richesse faunistique et floristique terrestre comme marine) tout autant que culturel. • Doc. 2 – Campagne de sensibilisation au tourisme en Polynésie française

Cette campagne s’intègre dans le plan stratégique de développement du tourisme 2015-2020 mis en place par la Polynésie française avec le soutien de l’État français et de l’Union européenne. Le tourisme, premier secteur économique, occupe 11 % des entreprises polynésiennes 53

et embauche 17 % des effectifs salariés. Il a connu en 2018 une croissance record avec l’ouverture à la concurrence du ciel polynésien (+ 6,6 %). • Doc. 3 – Le Club Med aux Seychelles

Cet exemple rappelle que le développement du tourisme renforce la dépendance économique de ces petits États insulaires îles vis-à-vis des entreprises multinationales et des grands foyers émetteurs de touristes. L’insuffisance des capitaux nationaux permet aux grands groupes comme le Club Med de prendre possession du marché.

2. Les grandes firmes transnationales réalisent les investissements hôteliers. Les acteurs publics locaux encadrent et encouragent le développement du secteur (campagnes de promotion, investissements en infrastructures de transport, formation de la main d’œuvre…). La population locale assure la main d’œuvre.

• Doc. 4 – Une île-hôtel aux Maldives

3. La mono-activité touristique de ces îles souvent petites pose des problèmes d’aménagement et de dépendance vis-à-vis d’acteurs extérieurs (investisseurs et clients) très sensibles aux conjonctures (crises économiques, catastrophes naturelles…). Il a un impact environnemental lourd sur des écosystèmes riches mais fragiles. Il peine à répondre aux exigences de durabilité.

Les Maldives sont un micro-État insulaire de l’océan Indien de 298 km2 formé de 26 atolls portant 1200 îles (dont 200 habitées) éparpillées sur 800 km. Le tourisme y est la principale ressource : 1,28 million de touristes en 2016, près de 41 % du PIB et 20 % des emplois. Il se développe selon le modèle atypique de l’île-hôtel, véritable enclave touristique : dans un pays où la religion d’État est un islam rigoureux, le gouvernement a choisi de séparer strictement les touristes de la population locale en implantant les hôtels sur des îles inhabitées afin de réduire les impacts sociaux et culturels de leur afflux. Chaque île-hôtel loge ses employés à l’écart des touristes et de leurs familles restées sur leurs îles d’origine. C’est un produit touristique haut de gamme en raison des coûts élevés induits par l’ouverture et la gestion de tels établissements. Fragilisé par le dérèglement climatique qui menace plusieurs îles de submersion, l’essor touristique engendre des problèmes divers dont celui du traitement des déchets. • Doc. 5 – La diffusion du tourisme au sein des archipels

Le tourisme est une activité discriminante spatialement : il se concentre d’abord sur l’île principale qui dispose des infrastructures de transport international, puis se diffuse aux îles les plus proches et les plus accessibles, laissant de côté les îles plus éloignées. À titre d’exemple, en Polynésie française (doc. 2), les îles les plus fréquentées sont Tahiti (l’île capitale), Bora Bora et Moorea. Toutes trois appartiennent à l’archipel de la Société et concentrent près de 90 % de l’offre d’hébergement en hôtellerie. Le tourisme engendre ainsi des déséquilibres spatiaux en accélérant l’afflux de population vers les îles principales devenues macrocéphales au détriment d’îles secondaires désertifiées. ➡➡Itinéraire 1 1. Ces îles sont situées de part et d’autre de l’équateur, en mer des Caraïbes (République dominicaine), dans l’océan Indien (Maldives) et dans l’océan Pacifique (Polynésie française). Elles mettent en avant leur image 54

de paradis insulaire tropical : leur climat chaud et ensoleillé ; leur riche patrimoine naturel (richesse des milieux naturels tant terrestres que maritimes au sein des lagons) et culturel, source de dépaysement ; la qualité de leurs infrastructures.

4. Les îles tropicales ont fait du tourisme une de leur principale source de revenus en jouant de leurs avantages comparatifs et de leur image de paradis insulaire. Elles sont devenues des destinations incontournables dans un marché touristique mondial en plein essor mais très concurrentiel. ➡➡Itinéraire 2 – Réaliser une affiche Pour cette activité, il peut être judicieux d’orienter les élèves vers le cas d’une île ou d’un archipel en particulier : par exemple une île de la mer Méditerranée ou de la mer des Caraïbes (deux bassins insulaires devenus des hauts lieux du tourisme mondial). Une aide détaillée est proposée à l’élève dans le manuel numérique.

Carte – La diversité des espaces de production dans le monde > MANUEL PAGES 124-125

◗◗ Réponses aux questions

1. Il s’agit des pays dits occidentaux ou développés : Amérique du Nord, Europe occidentale, Asie orientale sans oublier les grands émergents de la fin du XXe siècle, devenus des géants économiques : Chine, Inde, Brésil ou un « réémergent » comme la Russie. 2. Ce sont les pays qualifiés de PMA, Pays les Moins Avancés, que l’on trouve essentiellement en Afrique de l’Ouest, en Afrique Équatoriale et en Afrique du Sud, mais aussi dans certaines régions d’Asie, parfois victimes de conflits : Yémen, Afghanistan ou encore Mongolie (problème de retard de développement, non de conflit). © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

3. On peut opposer un Nord plus développé qu’un Sud qui est cependant très varié dans ses stades de développement : il n’y a par exemple aucune commune mesure entre deux pays pourtant de tailles et ressources comparables, comme le Brésil et la RDC. En quatre catégories : espaces de production traditionnels et mondialisés, espaces de production nouveaux et mondialisés, espaces de production émergents, espaces de production marginalisés.

Carte – Métropolisation, littoralisation des espaces productifs et accroissement des flux > MANUEL PAGES 126-127

◗◗ Réponses aux questions

1. Les principales façades industrialo-portuaires se situent sur les côtes est et ouest de l’Amérique du Nord, sur les côtes d’Europe de l’Ouest, Manche et Mer du Nord, ainsi que la Méditerranée au sud ; et enfin en Asie orientale, les littoraux chinois, japonais et coréens. 2. Les pôles sont intensément connectés : Amérique du Nord, Europe dont l’UE notamment et Asie orientale. Certaines régions sont émergentes et jouent le rôle d’étapes, d’intermédiaires du commerce mondial entre ces principales régions : Inde, Afrique de l’Ouest, Amérique du Sud. Il faut également noter les espaces excentrés mais déjà développés à l’occidentale que sont l’Australie, la Nouvelle Zélande et l’Afrique du Sud. 3. Les principaux pôles des espaces productifs dans le monde se situent dans les régions proches des littoraux, des métropoles, où l’on trouve une population riche, qualifié et consommatrice : États-Unis, Canada, Union Européenne, Japon-Chine-Corée, Afrique du Sud, Australie-Nouvelle Zélande. Une autre réponse possible peut être de citer les métropoles au cœur de ces espaces : New-York, Chicago, Los Angeles, San Francisco, Vancouver, Londres, Paris, la Ruhr, Tokyo, Sydney. On peut citer aussi des métropoles de pays émergents, dans la mesure où elles sont connectées intensivement au système économique mondial à l’inverse de certaines parties du territoire qu’elles dominent : Mexico, Moscou, Lagos, Beijing, Delhi…

Géo autrement – Désindustrialisation et recomposition architecturale > MANUEL PAGES 132-133

◗◗ Les documents : compléments d’information

• Doc. 1 – Reconversion de la centrale thermique

Montemartini, doc. 2 – Reconversion du bassin minier de Zollverein (Essen, Allemagne), doc. 3 – Reconversion d’une ligne ferroviaire, la High Line à New York (États-Unis)

L’idée ici est de proposer pour chaque exemple de reconversion une photographie assez parlante, associée à une fiche d’identité (fonction d’origine et fonction actuelle, date de la reconversion). • Document 4 – La reconversion des espaces industriels

Cet article de Paul Smith permet d’aborder de façon synthétique les enjeux liés à la reconversion des espaces industriels. On peut expliciter l’idée de protection du patrimoine avec les élèves. ◗◗ Réponses aux questions

1. Ces documents sont des photographies illustrant respectivement la reconversion d’une centrale thermique en Italie, d’un bassin minier en Allemagne et d’une ligne ferroviaire aux États-Unis. 2. Le document 4 s’impose comme un éclairage d’expert puisque l’auteur de cet article, Paul Smith, est un historien d’origine britannique, expert de l’histoire et du patrimoine de l’industrie. L’extrait est issu d’une revue officielle du ministère de la Culture. 3. La centrale thermique Montemartini (doc. 1) a été reconvertie à la fin des années 1990 en un musée archéologique. Les collections présentent essentiellement des sculptures antiques, grecques ou romaines. Le bassin minier de Zollverein (ancien site d’extraction de charbon) a été quant à lui reconverti dans les années 1990 en un centre artistique et de loisirs : des visites guidées de la cokerie, des puits et de l’extérieur y sont aujourd’hui organisées. On y trouve également des galeries d’art moderne, des salles d’exposition, une piscine ainsi qu’une patinoire. Enfin, la High Line de New York permettait, à partir du milieu du XIXe siècle, à des trains de circuler au cœur de la métropole américaine. Elle est devenue aujourd’hui une « voie verte », un espace de promenade accueillant plusieurs millions de visiteurs chaque année (reconversion à partir de 2006). 4. L’ancien et le moderne sont associés dans ces espaces reconvertis. Dans le document 1, les sculptures trônent dans la salle des machines, les conservateurs du

© Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

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musée ayant fait le choix de maintenir les équipements de l’ancienne centrale thermique (chaudières, turbines, etc.) afin de juxtaposer collections antiques et architecture industrielle. De même, sur le document 2, on constate que la piscine a été construite au milieu de l’ancienne cokerie de Zollverein, faisant de cet espace de baignade un des plus originaux d’Allemagne et du monde. Enfin, l’ancienne ligne ferroviaire High Line a été préservée : c’est d’ailleurs parce que la ligne désaffectée était envahie de mauvaises herbes qu’a été émise l’idée d’en faire un espace vert. 5. Il s’agit ici de faire le lien avec la géographie en démontrant que la reconversion de ces sites s’inscrit dans une dynamique de recomposition spatiale. Paul Smith parle de « requalification urbaine » dans le document 4 et explique ainsi que la reconversion permet de préserver le patrimoine industriel ancien tout en lui attribuant de nouvelles fonctions. Des sites marqués par le déclin et la désaffection se trouvent ainsi dynamisés et accueillent de nombreux visiteurs. Ce qui entraîne aussi une transformation des quartiers environnants, voire une gentrification. 6. Le développement durable demeure l’un des enjeux de ces projets de reconversion. Paul Smith parle ainsi de « nouvelles vertus ». L’exemple de la High Line est particulièrement évocateur à ce propos puisqu’il s’inscrit dans une logique d’écologie urbaine : espace végétalisé permettant la rétention des eaux de pluie, fournissant de l’ombre, de l’oxygène, et marqué par la présence de diverses espèces végétales, de champignons et d’animaux (insectes et oiseaux en particulier). ◗◗ C’est à vous !

La division de l’affiche en deux parties (« Avant » / « Aujourd’hui ») permet ici d’illustrer facilement le phénomène de reconversion. On peut inviter les élèves à proposer toute une série de photographies sur les anciennes fonctions du site industriel puis sur les fonctions actuelles afin de les confronter. On peut également envisager de réaliser une exposition au CDI sur ce thème de la désindustrialisation et de la recomposition architecturale.

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© Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

Chapitre 4 : Une diversification des espaces et des acteurs de la production En France ➡➡Les système productifs entre valorisation locale et intégration européenne et mondiale

Ouverture de chapitre > MANUEL PAGES 134-135

■■Objectifs

du chapitre

Cette question vise à décrire et à comprendre les nouvelles logiques d’organisation de l’espace économique français. Le chapitre 4 fait suite à celui sur la diversification des espaces et des acteurs de la production dans le monde. Dans la continuité de ce dernier, il met en avant les lieux et acteurs de la production à l’échelle nationale. Il s’agit de montrer le caractère évolutif des systèmes productifs français en les replaçant dans le contexte européen, mais aussi dans celui d’une économie mondialisée. Quelles sont les recompositions des systèmes productifs français liées à l’intégration européenne et mondiale ? L’enjeu est ici de mettre en évidence le caractère très contrasté des mutations sectorielles et territoriales témoignant des modalités variées d’adaptation des systèmes productifs français à la mondialisation. La question suppose d’identifier le rôle des acteurs privés (en particulier les entreprises) et publics (l’État, les collectivités territoriales, l’Union européenne) et les liens qui les unissent.

■■Commentaire

du document iconographique

Le quartier de la Confluence à Lyon est une opération de renouvellement urbain menée sur 150 hectares entre la Saône et le Rhône depuis le début des années 2000. L’ambition du projet urbain vise à reconvertir d’anciennes friches industrielles pour prolonger l’hypercentre de Lyon, en doublant sa superficie. Plusieurs architectes contemporains de renommée internationale sont engagés dans ce processus de mutation urbaine. Certaines constructions attirent l’attention, tel le Cube Orange des architectes Dominique Jakob et Brendan MacFarlane © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

(2010), le siège de région dessiné par Christian de Portzamparc (2011) ou le musée des Confluences de l’agence Coop Himmelb(l)au (2014).

■■Bibliographie La bibliographie a été renouvelée avec la question inscrite au programme du CAPES et de l’agrégation pour les sessions 2014 et 2015 : « France : mutations des systèmes productifs ». ◗◗ Ouvrages généraux

−−Guy BAUDELLE, Jacques FACHE, Les Mutations des systèmes productifs en France, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2015. −−François BOST, La France : mutations des systèmes productifs, Paris, SEDES, 2014. −−Laurent CARROUÉ, La France : les mutations des systèmes productifs, Paris, Armand Colin, 2013. −−Alexandra MONOT, Les Espaces productifs en France, Paris, Bréal, 2018. ◗◗ Articles scientifiques

−−Laurent CARROUÉ, « Paris-Saclay, une Silicon Valley à la française ? », Géoconfluences, mars 2017. −−François BOST, Frédéric LERICHE, « Entreprises et territoires à l’épreuve de la démondialisation », Annales de géographie, n° 723-724, 2018/5. ◗◗ Sites Internet

Bases de données : −−Agreste (statistique agricole) : http://agreste.agriculture.gouv.fr/ −−INSEE : https://www.insee.fr/fr/accueil Sites institutionnels : −−Pôles de compétitivité : https://competitivite.gouv.fr/ ◗◗ Documentaire

−−Benjamin AUDOUR, Benjamin CARLE, Karine 57

DUSFOUR, Made in France : l’année où j’ai vécu 100 % français, 2013.

Étude de cas – Un pôle de compétitivité dédié aux technologies numériques en région PACA > MANUEL PAGES 136-139

◗◗ Les documents : compléments d’information

• Doc. 1 – Les missions

du pôle de compétitivité SCS

La commune de Rousset (Bouches-du-Rhône) présente le pôle de compétitivité SCS sur son site Internet. Le pôle, qui regroupe les acteurs de la microélectronique, des télécommunications et des logiciels, a été labellisé pôle de compétitivité mondial en 2005 par l’État. • Doc. 2 – Bioceanor, une entreprise innovante du pôle SCS

Spécialisée dans les systèmes de mesure de la qualité de l’eau de mer, la start-up développe à destination des fermes aquacoles une station météo sous-marine connectée qui réalise des mesures physico-chimiques (température, salinité, turbidité, etc.) et propose une solution logicielle pour la prédiction de contamination microbienne. • Doc. 3 – Le pôle de compétitivité SCS implanté dans la région PACA

Le pôle SCS rassemble les acteurs de trois secteurs industriels : la microélectronique, les télécommunications, les logiciels et le multimédia. La cartographie des membres du pôle de compétitivité SCS met en évidence une bipolarisation régionale entre Nice-Sophia et Aix-Marseille, mais aussi le développement de liens jusque dans l’Hérault. Le pôle de compétitivité SCS met en relation le cluster de microélectronique de Rousset-Gémenos dans les Bouches-du-Rhône avec le technopôle de Sophia Antipolis dans les Alpes-Maritimes. • Doc. 4 – Les trois domaines d’activité du pôle SCS

Les trois domaines d’activités du pôle de compétitivité SCS se déclinent à travers des produits technologiques et des marchés. • D o c .   5   –   L e   p ô l e   d e   c o m p é t i t i v i t é   S C S au sein du technopôle de Sophia Antipolis

Lors de sa création, le technopôle Sophia Antipolis 58

incarne l’ambition des politiques et des aménageurs français de recréer, sur la Côte d’Azur, une Silicon Valley française. Pensée à l’origine par Pierre Laffitte, l’opération d’aménagement Sophia Antipolis est menée de concert par l’État et les collectivités pour proposer un environnement de qualité pour les cadres (avec par exemple de nombreux espaces verts). Le technopôle regroupe des entreprises (grands groupes, PME et start-up), des centres de formation supérieure et des centres de recherche, spécialisés dans les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Le pôle de compétitivité SCS possède une antenne implantée sur le technopôle. • Doc. 6 – Un partenariat avec un investisseur régional

Le fonds d’investissement régional PACA Investissement est un fonds de co-investissement créé par la région Sud PACA. Il est destiné à apporter une aide en fonds propres aux entreprises régionales innovantes, en partenariat avec d’autres investisseurs privés. Les membres du pôle SCS font partie des entreprises bénéficiaires de ce fonds d’investissement. • Doc. 7 – Une synergie entre différents acteurs

Le pôle de compétitivité SCS met en relation divers acteurs : les entreprises privées qui produisent et vendent des produits innovants ; des centres de formation supérieure, universités et grandes écoles, qui forment une main-d’œuvre qualifiée ; des centres de recherche publics et privés et des acteurs publics qui soutiennent financièrement les projets. • Doc. 8 – TBC-France au salon Eurosatory 2018

L’entreprise TBC-France, membre du pôle SCS, est spécialisée dans la conception d’équipements de sécurité : elle fournit aux entreprises de surveillance et aux services de sécurité des grandes entreprises des solutions de pointe en robotique de sécurité. • D o c .   9 –   L e   p ô l e   S C S ,   u n e   co m p é t i t i v i t é à l’échelle internationale

À l’international, le pôle SCS déploie financement et accompagnement pour ses entreprises dans les plus grands salons internationaux, comme le Consumer Electronic Show de Las Vegas. BeeLife, une start-up membre du pôle SCS, a reçu lors du dernier salon les deux plus prestigieuses récompenses pour sa ruche CoCoon, reconnue comme l’une des solutions les plus innovantes et prometteuses du marché mondial. ➡➡Itinéraire 1 1. Le pôle de compétitivité SCS s’inscrit en région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, dans les départements © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

des Bouches-du-Rhône (69 communes), des AlpesMaritimes (112 communes), et dans une moindre mesure du Var (19 communes). La plupart des membres se concentre dans la métropole d’Aix-Marseille-Provence, les communautés d’agglomération Sophia-Antipolis (Valbonne) et Toulon-Provence-Méditerranée. 2. Le pôle de compétitivité SCS est dédié aux technologies numériques. Une première spécialisation du pôle est le sans contact, une technologie de communication sans fil à courte portée opérant à différentes fréquences. Les principaux usages du sans contact sont l’identification des personnes et de leurs droits (transports…) et l’identification et la traçabilité des marchandises (logistique, grande distribution…). Un deuxième domaine d’activité du pôle correspond aux réseaux, à la communication entre machines et aux services mobiles, qui assurent une gestion de la communication (téléphonie). Un troisième secteur développe la sécurité et les identités numériques, utiles dans l’aide aux personnes âgées (domotique), l’économie d’énergie (compteurs électriques intelligents), le suivi médical personnalisé, la géolocalisation ou les réseaux sociaux. 3. Les trois missions du pôle de compétitivité SCS sont : −−de développer des projets collaboratifs innovants ; −−d’accompagner le développement et la croissance des entreprises sur leurs marchés ; −−de contribuer à la création d’un écosystème approprié au développement des technologies de l’information et

de la communication. 4. Un pôle de compétitivité favorise l’émergence de projets collaboratifs de R&D en rassemblant des entreprises et des établissements de recherche et de formation autour de projets innovants. 5. Sophia Antipolis est un parc d’activités qui regroupe des entreprises (STMicroelectronics, Thalès…), des universités et grandes écoles (École des Mines, Eurecom…) et des centres de recherche (CNRS, Inria…) spécialisés dans des activités de haute technologie. C’est donc un technopôle. 6. Les acteurs du pôle de compétitivité SCS rassemblent des centres de recherche, des entreprises qui développent des produits innovants, des centres de formation qui forment une main-d’œuvre qualifiée et des acteurs publics qui soutiennent les projets. 7. Le pôle de compétitivité SCS rayonne à l’international par la participation de ses membres aux grands salons internationaux (Eurosatory, CES) et par la reconnaissance des innovations développées (CES Innovation Award et CES Best of Innovation Award pour la start-up BeeLife). 8. Le pôle de compétitivité renforce le dynamisme d’un espace productif innovant en favorisant les synergies entre les acteurs (entreprises, centres de recherche et de formation supérieure) et en accompagnant le développement des projets menés.

➡➡Itinéraire 2 – Utiliser un tableau d’extraction d’information 1. Les caractéristiques du pôle de compétitivité Doc. 1

––Missions : favoriser l’émergence de projets collaboratifs ; accompagner le développement des entreprises ––Sites de Rousset et de Sophia Antipolis

2. Les acteurs qui favorisent l’innovation et leur rôle

3. Les effets sur la compétitivité du système productif (à toutes les échelles)

––Des acteurs publics financeurs : État, région Sud PACA, départements, communautés d’agglomération et communes

––Synergie

Doc. 2

––Site de Sophia Antipolis

––Bioceanor : une start-up qui met au point des produits innovants

Doc. 3

––Région Sud PACA

––300 membres

Doc. 4

––3 grands domaines d’activité

Doc. 5

––Technopôle de Sophia Antipolis

Doc. 6

––Mise en relation des entreprises et des financeurs

Doc. 7

––Mise en relation des différents acteurs

––Centres de recherche : CEA, IFSTTAR…

Doc. 8

––Promotion des produits innovants

––Entreprise TBC-France

––Promotion des produits innovants

––Collectivités locales : région, métropoles, communautés d’agglomération

––Concentration géographique favorisant les projets collaboratifs ––Identification de marchés cibles et développement de produits innovants

––Entreprises privées : Thalès, STMIcroelectronics… ––Centres de recherche : CNRS, Inria…

––Cadre de vie agréable (espaces verts)

––Universités et grandes écoles : École des Mines, Eurecom..

––Bonne accessibilité : A8

––Région Sud PACA ––Fonds d’investissement Investissement PACA

––Financement et levées de fonds

––Entreprises privées : Orange, Hewlet Packard Entreprise…

Doc. 9

––Universités et grandes écoles : Aix Marseille Université, Yncréa…

––Start-up BeeLife

© Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

––Synergie

––Participation à un salon international ––Participation à un salon international ––Récompenses

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Dossier – Le renouveau du made in France ? > MANUEL PAGES 140-141

◗◗ Les documents : compléments d’information

• Doc. 1 – Une marque de chaussettes communique

sur sa participation au Salon du made in France (2018)

Le Salon du made in France est un lieu de rencontre entre consommateurs et fabricants qui produisent sur le territoire national. Pour sa 7e édition, le Salon a accueilli à Paris, en novembre 2018, 60 000 visiteurs venus découvrir plus de 450 entreprises de tous les secteurs. Parmi elles, la marque de chaussettes Archiduchesse, née en 2009 et à la fabrication 100 % française, les chaussettes étant tricotées par une entreprise familiale du Limousin. • Doc. 2 – Les types de relocalisations

François Bost, professeur à l’Université de Reims Champagne-Ardenne et spécialiste de géographie économique et industrielle, s’intéresse dans cet article à la question de la relocalisation en France des activités parties à l’étranger. Il s’appuie sur la typologie proposée par le ministère de l’Économie et des Finances qui identifie les trois principales logiques auxquelles obéissent les entreprises concernées à travers un exercice de classement entre relocalisations « d’arbitrage », « de retour » ou « de développement ». • Doc. 3 – Les faiblesses des relocalisations

Les relocalisations peuvent survenir en cas de mauvaise estimation des coûts et risques liés aux délocalisations. Par exemple, entre 2000 et 2011, les salaires réels ont augmenté de 25 % à l’échelle mondiale dont plus de 50 % en Asie contre 5 % dans les pays industrialisés (BIT). L’article met également en perspective le phénomène de relocalisation en insistant sur l’ampleur des délocalisations. Des études montrent en effet que pour 4 200 emplois créés grâce aux relocalisations entre 2009 et 2017, 32 000 emplois ont été détruits dans le même temps par les délocalisations. • Doc. 4 – Les principales relocalisations en France

En observant la carte des relocalisations emblématiques en France, on s’aperçoit que les territoires qui accueillent aujourd’hui les relocalisations sont notamment les régions industrielles de tradition ancienne et mono industrielle.

Solex, depuis la Chine et au profit de l’usine de SaintLô, entraînant la création de 8 emplois. La décision de Rossignol, groupe phare de la production mondiale de skis, de relocaliser à Sallanches une grande partie de sa production, transférée pendant plusieurs années à des sous-traitants taïwanais, s’opère en contrepartie d’un vaste programme de modernisation et d’automatisation de la production. Si les relocalisations en France de produits emblématiques frappent les esprits depuis quelques années, le phénomène reste cependant encore marginal et avant tout symbolique, rapporté au nombre d’emplois créés (20 emplois équivalents temps plein pour Rossignol à Sallanches, 13 emplois pour Le Coq Sportif à Romilly-sur-Seine). ➡➡Itinéraire 1 1. La sensibilisation de l’opinion publique au made in France constitue un nouvel argument de communication et de vente (doc. 1). Les relocalisations peuvent parfois être justifiées par des problèmes de qualité ou de contrefaçon (doc. 2). Les économies réalisées par le biais de la robotisation ou de l’automatisation de tout ou partie du processus de production peuvent également être à l’origine d’une relocalisation (doc. 3). 2. Les activités qui se relocalisent en France, mises en avant dans le document 4, sont principalement les secteurs de la construction de vélomoteurs et vélos électriques, de l’habillement et de l’équipement sportif. Ces activités proviennent du Portugal et du Maroc, mais aussi d’Asie (Chine, Taïwan). 3. Les relocalisations sur le territoire national sont un phénomène encore modeste car l’accélération des relocalisations ne compense pas l’amplification du mouvement de délocalisation. 4. Le made in France peut être utilisé comme argument de vente par les entreprises. Son renouveau est notamment porté par le processus récent de relocalisation. Ce phénomène reste encore modeste car les flux observés sont limités. ➡➡Itinéraire 2 – Réaliser une interview En s’appuyant sur le doc. 4, il s’agit de choisir une entreprise ayant relocalisé son unité de production industrielle en France, puis de chercher des documents et des informations complémentaires en consultant le site Internet de l’entreprise retenue.

On trouve une majorité de cas dans la moitié nord et nord-ouest de la France, telle que la relocalisation de 60

© Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

Dossier – Les systèmes productifs dans les espaces transfrontaliers > MANUEL PAGES 142-143

◗◗ Les documents : compléments d’information

• Doc. 1 – Qu’est-ce qu’un espace transfrontalier ?

Il est intéressant de découper ce texte en trois parties correspondant aux trois échelles de l’UE : −−1er paragraphe : échelle locale, −−2e paragraphe échelle nationale, −−3e paragraphe échelle mondiale. Ce document pointe les contradictions entre ces trois niveaux d’échelle géographique, qui n’ont pas le même intérêt à développer l’aspect transfrontalier de la région. • Doc. 2 – La promotion du travail transfrontalier

Un travail de décomposition peut être entrepris à partir de cette affiche. −−On peut interroger les élèves sur les personnes qui sont présentes : de qui s’agit-il ? Pourquoi sont-elles déguisées ? Quelle est la signification du pouce levé ? −−On peut également sensibiliser les élèves aux logos qui sont représentés : à quoi correspondent-ils ? Pourquoi sont-ils présents sur cette affiche ? −−On peut aussi interroger les élèves sur le pont représenté en arrière-plan : à quel pont correspond-il ? quelle signification lui donner ? −−On peut achever le questionnement en demandant aux élèves si ce type d’affiche est efficace, si elle sensibilise le public ciblé, si d’autres types d’affiche étaient envisageables, etc. • Doc. 3 – L’organisation de l’espace productif transfrontalier catalan

La carte atteste des principales caractéristiques d’organisation de ce territoire transfrontalier. −−Le territoire s’organise de manière polycentrique ; une métropole principale est située à la fois côté français (Perpignan) et côté espagnol (Girona) ; les villes secondaires sont multiples et s’étirent à la fois le long du littoral transfrontalier, mais également en direction des Pyrénées, qui, en l’occurrence, ne constituent pas une discontinuité forte. −−Le territoire est fortement mis en réseau, ce qui contribue à sa dynamique ; deux axes majeurs – transfrontaliers – le traversent ; des connexions transversales sont établies, permettant les interactions entre le littoral et l’arrière-pays. −−Il s’agit bien entendu d’un espace productif © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

hiérarchisé ; le gradient s’effectue du littoral qui concentre les activités et les centres urbains vers l’arrière-pays rural et montagnard ; les zones de coopération transfrontalière permettent d’atténuer ce gradient. • D o c .   4   –   L e s   d y n a m i q u e s   d e   l ’ e s p a c e transfrontalier genevois

Le texte souligne que : −−l’espace transfrontalier genevois est très dynamique sur le plan démographique depuis une vingtaine d’années (à titre de comparaison, la croissance démographique est trois fois plus rapide, en rythme, que la croissance démographique en France, et deux fois plus rapide qu’en Suisse) ; −−cette croissance s’explique principalement par l’attractivité des entreprises, des sièges d’organisations internationales…sans oublier le cadre de vie et les conditions salariales et fiscales que les salariés étrangers peuvent trouver en Suisse ; −−cette dynamique démographique donne lieu à des processus d’étalement urbain dans les périphéries de l’agglomération genevoise ; −−le bassin genevois est à la fois un bassin d’emplois mais aussi un bassin résidentiel très actif. ➡➡Itinéraire 1 1. Il s’agit d’un territoire séparé en deux par des frontières nationales, mais qui présente un patrimoine commun antérieur au tracé des frontières. La circulation est libre de part et d’autre de la frontière. Il est souvent négligé au niveau national car il s’agit des marges du territoire mais au niveau européen, ce sont au contraire des laboratoires pour la mise en œuvre de la construction européenne. 2. Les infrastructures qui permettent de relier les systèmes productifs de part et d’autre de la frontière sont un réseau de routes nationales et d’autoroutes et un axe ferroviaire à grande vitesse. 3. Il y a tout d’abord des flux de personnes, qu’il s’agisse de travailleurs ou de personnes vivant « à cheval » sur les deux parties du territoire, notamment pour la pratique des loisirs, le lieu de résidence, qui peut différer du lieu de travail (« migrations pendulaires »). Mais les flux sont aussi des flux de marchandises, sans compter les flux immatériels : culturels, de savoir-faire, de services. Ces échanges sont stimulés par l’aspect transfrontalier qui engendre une vraie spécificité de ces territoires. 4. Les acteurs institutionnels (autorités régionales, nationales, européennes) jouent un rôle dans la stimulation de ces territoires, mais aussi parfois de frein (différences de systèmes politiques, fiscaux…). 61

Les acteurs locaux, qu’il s’agisse des particuliers, des entreprises, des acteurs de la culture et des médias jouent un rôle très important dans la structuration de ces territoires particuliers. 5. Proposition de plan : 1. Les espaces transfrontaliers : traits d’union entre la France et ses voisins dans le cadre de l’UE 2. Des échanges qui se développent de manière croissante de part et d’autre de la frontière 3. Des territoires parfois désavantagés, par tradition nationaliste ou à cause de complexité d’organisation, devenus les laboratoires des gouvernements pour construire l’Europe ➡➡Itinéraire 2 – Réaliser une recherche documentaire

Proposition de plan pour mener la recherche : 1. Le fonctionnement de l’Eurodistrict de StrasbourgOrtenau 2. Ses objectifs 3. Les projets de développement transfrontalier Ressources : −−Le fonctionnement de l’Eurodistrict : http://www.eurodistrict.eu/fr/les-organes −−Les objectifs de l’Eurodistrict : http://www.eurodistrict.eu/fr/objectifs −−Les projets transfrontaliers : http://www.eurodistrict.eu/fr/projets-transfrontaliers −−Pour établir d’éventuelles comparaisons, le site de l’Eurodistrict trinational de Bâle : https://www.eurodistrictbasel.eu/fr/home.html

Cartes – Les dynamiques des systèmes productifs industriels et tertiaires en France > MANUEL PAGES 144-145

◗◗ Cartes : compléments d’information

• D o c .   1   –   L e s   d y n a m i q u e s   c o n t r a s t é e s des systèmes industriels français

C’est l’évolution même de la définition d’industrie que donne à voir cette carte. La part croissante des ingénieurs (par rapport à celle des ouvriers), l’augmentation de la production de biens immatériels, l’importance des activités de conception par rapport à la seule fabrication sont l’illustration d’une industrie qui se technicise et 62

s’organise en systèmes productifs englobant le secondaire productif et le tertiaire périproductif (recherche, transports, logistique, services aux entreprises, etc.). Ces évolutions expliquent les nouvelles dynamiques de localisation des activités industrielles en France, qui sont venues se substituer aux politiques d’aménagement du territoire des Trente Glorieuses (ZIP). • Doc. 2 – Les espaces productifs de services en France

La carte des services en France reflète largement la métropolisation du territoire, les métropoles concentrant les activités tertiaires supérieures. Elle souligne aussi le poids du secteur touristique dans l’économie de certaines régions françaises, y compris celles dont les activités sont très diversifiées. Les régions de l’Ouest et du Sud, à l’économie longtemps agricole et sous-industrialisée, ont connu une tertiarisation qui repose sur le tourisme et les activités de R&D. ◗◗ Réponses aux questions

1. Les principales régions industrielles se concentrent au Nord-Est d’une ligne Le Havre-Grenoble (Hauts-deFrance, Île-de-France, Grand Est, Bourgogne-FrancheComté, Auvergne-Rhône-Alpes) (doc. 1). Les principales régions touristiques sont l’Île-de-France et les régions méditerranéennes (Corse, Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur), suivies par la Bretagne, Auvergne-Rhône-Alpes et la Nouvelle-Aquitaine (doc. 2). 2. Les infrastructures de transport et de communication favorisent l’intégration des espaces productifs français à l’espace européen et mondial (autoroutes, LGV, ports et aéroports).

Géo Débat – L’or, une ressource d’avenir pour la Guyane ? > MANUEL PAGES 148-150

◗◗ Les documents : compléments d’information

• Doc. 1 – La Compagnie minière Montagne d’Or NB : Nous avons dû modifier le texte dans les manuels de l’élève en raison de problèmes de droits de reproduction. La montagne d’Or est un vaste projet d’exploitation aurifère. Une compagnie minière, associant deux firmes transnationales (l’entreprise canadienne Columbus Gold et l’entreprise russe Nordgold) a été constituée pour sa mise en valeur. Son site Internet insiste sur la durabilité du projet en affirmant respecter l’environnement en étant une source d’emplois. Remis en question par l’État, cet aménagement est également contesté par d’autres acteurs (doc. 5 et 6) © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

• Doc. 2 – L’exploitation aurifère sur le territoire guyanais

Cette carte à l’échelle régionale permet de localiser le projet de la Montagne d’Or et de distinguer deux sous-ensembles régionaux : le nord où l’exploitation est permise et le sud, occupé par le parc national amazonien, espace de préservation de la nature où existe néanmoins une activité d’orpaillage illégale. • Doc. 3 – La Guyane en quelques chiffres

Cette infographie territorialise les enjeux de l’exploitation aurifère dans une région où le développement est inférieur à celui de la métropole (revenus par habitant nettement inférieurs, important taux de chômage). Cette situation est un argument utilisé par les défenseurs de l’exploitation aurifère.

remonte au XIXe siècle avec la découverte des premières pépites d’or en 1855. Les premières exploitations se sont développées de 1880 à 1930. 3. L’exploitation de l’or menace les espaces forestiers, notamment ceux situés hors du parc national amazonien de Guyane mais elle menace également les fleuves comme le Maroni ou le Mana où peuvent se déverser le cyanure utilisé dans les mines d’or. ◗◗ Participer au débat

Arguments des acteurs

• Doc. 4 – L’exploitation aurifère guyanaise en dates

En complément de la contextualisation territoriale du document 3, cette frise chronologique montre l’ancienneté et l’irrégularité de la mise en valeur aurifère de la Guyane. Les statistiques montrent néanmoins l’exceptionnalité du projet de la Montagne d’Or par son ampleur.

Il faut poursuivre l’exploitation de l’or en Guyane

Il faut limiter l’exploitation de l’or en Guyane

––Compagnie Montagne d’Or : le gisement de la Montagne d’Or permettrait de créer 900 emplois tout en respectant l’environnement ; formation de la population à de nouveaux métiers industriels.

––Collectif « Or de question ! » : La filière aurifère est l’une des plus polluantes au monde ; risque majeur pour la santé des habitants et la biodiversité. ––Le WWF : les impacts de l’exploitation de la Montagne d’Or seraient très importants : utilisation de 57 000 tonnes d’explosifs, 465 000 tonnes de cyanure, 195 millions de litres de fuel ; des alternatives à l’or existent : 20 000 touristes visitent la Guyane chaque année : une ressource économique à préserver. D’autres activités peuvent être développées : l’agroalimentaire, la pêche, la foresterie.

• Doc. 5 – Le Collectif « Or de question ! »

Le collectif « Or de question ! » agglomère une contestation locale contre l’exploitation aurifère. L’argument écologique est mis en avant. Les projets miniers nécessitent une déforestation et l’utilisation de cyanure, qui risque d’être ensuite déversé dans les milieux humides. • Doc. 6 – Le WWF (Fonds mondial pour la nature)

L’ONG (Organisation non gouvernementale) WWF (Fonds mondial pour la nature) représente une opposition internationale à l’exploitation aurifère et en particulier au projet de la Montagne d’Or. Ce document montre qu’à la mondialisation de la filière aurifère répond une mondialisation de sa contestation. La WWF présente des alternatives plus durables que l’exploitation minière pour le développement de la Guyane.

Exercices > MANUEL PAGES 156-157

◗◗ Réponses aux questions

Les exercices 1 et 4 sont proposés dans le manuel numérique. ◗◗ Exercice 2 – Analyser une carte

1. Étapes

Pays

Conception

États-Unis

Extraction et transformation des matières premières

Chine, Australie, Malaisie, République démocratique du Congo, Zambie, Brésil, Chili

Fabrication des composants

Japon, Chine, Corée du Sud, Taïwan, Singapour, Allemagne, Italie, États-Unis

◗◗ Comprendre et préparer le débat

Assemblage

Chine

1. L’exploitation de l’or en Guyane attire d’importants projets comme celui de la Montagne d’Or qui prévoit d’extraire environ 6,7 tonnes d’or sur douze ans. Elle est possible et autorisée dans la moitié nord de la région. Elle est une voie de développement possible face aux difficultés sociales de la région où le taux de chômage atteint 22 % et où le PIB/habitant est inférieur de moitié à celui de la métropole.

Distribution

France

2. L’exploitation de l’or en Guyane n’est pas récente et © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

NB : le planisphère principal propose une configuration de la chaîne d’approvisionnement. En réalité, l’extraction des matières premières et la fabrication des composants sont réalisées dans un plus grand nombre de pays. Le planisphère « Ils fabriquent pour Apple » montre que la fabrication des composants de l’iPhone s’effectue dans des centaines d’usines réparties dans 28 pays (en 2016, la Chine compte 340 usines de fabrication de composants). 63

2. Les différents pays échangent entre eux leur production. Les matières premières sont acheminées des centres d’extraction vers les usines de fabrication des composants ; les différents composants sont transportés vers les centres d’assemblage. Le produit fini est exporté vers les pays où il sera commercialisé. 3. La conception de l’iPhone, reposant sur la recherche et l’ingénierie, est faite aux États-Unis, siège d’Apple. De nombreux pays sont uniquement des fournisseurs des matières premières ou des composants nécessaires à la fabrication. L’assemblage est effectué en Chine où la main-d’œuvre est qualifiée et peu chère. On observe donc que les pays sont spécialisés dans une étape de la chaîne de production. Cette spécialisation repose sur les avantages comparatifs des différents pays. ◗◗ Exercice 3 – Analyser la carte d’un espace productif

1. Le technopôle se situe pour l’essentiel sur le plateau de Brabois à Vandœuvre-lès-Nancy, au sud-est de l’agglomération de Nancy. 2. Il rassemble des activités de recherche appliquée, scientifiques et médicales, des hôpitaux, des établissements universitaires. 3. L’espace du technopôle est organisé en pôle spécialisés (santé, entreprises, campus universitaires, espaces de loisirs). 4. Atouts du technopôle : proximité d’une grande agglomération ; facilité d’accès (lignes de transports en commun, autoroute A33 Metz-Strasbourg ; offre d’activités de loisirs (hippodrome, parcs, jardin botanique).

pour montrer l’intérêt de l’anamorphose pour visualiser rapidement des inégalités de répartition. Cette carte représente la richesse produite dans le monde au travers de la répartition du PIB. Elle fait apparaître les trois principales aires de puissances : l’Asie de l’Est, l’UE et l’Amérique du Nord. Elle montre la fragilité économique de l’Amérique latine et de l’Afrique. ◗◗ Exercice d’application

1. La source permet de savoir qui a réalisé la carte (le site américain Worldmapper) et avec quelles données (celles du FMI, le Fonds monétaire international). La carte a été réalisée en 2018 et s’appuie sur des chiffres de cette même année. 2. Le maillage de cette carte est à l’échelle nationale. 3. L’Amérique du Nord, L’Europe occidentale et l’Asie de l’Est, notamment la Chine, apparaissent agrandies par rapport à leurs superficies. Cela s’explique par les PIB élevés de ces régions où se concentrent les puissances économiques. 4. L’Amérique du Sud, l’Afrique, et notamment la République démocratique du Congo, apparaissent réduites par rapport à leurs superficies. Cela s’explique par la faiblesse des PIB de ces espaces en voie de développement. 5. La représentation par anamorphose permet de visualiser, par la taille, des pays associés à des valeurs fortes ou faibles. Cela est plus immédiat et marquant qu’une variation de couleur.

5. Le document permet de comprendre les caractéristiques particulières et l’organisation spatiale d’un technopôle : il s’agit d’un territoire de l’innovation où entreprises, chercheurs et institutions spécialisées travaillent en synergie.

Apprendre à lire une carte – Les surfaces sur une carte par anamorphose > MANUEL PAGE 159

◗◗ Carte – Le PIB (Produit intérieur brut) dans le monde

Le site Worldmapper, développé par des géographes de l’université anglaise de Sheffield et par Mark Newman de l’Université du Michigan, présente des centaines de cartes par anamorphose. Ce planisphère peut être confronté aux autres cartes du chapitre ou du manuel 64

© Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

Thème 3 : Les espaces ruraux : multifonctionnalité ou fragmentation ?

> MANUEL PAGES 168-235

Rappel du programme

Chapitre 5

Dans le monde ■■ La fragmentation des espaces ruraux ■■ Affirmation des fonctions non agricoles et conflits d’usage

Les recompositions des espaces ruraux dans le monde sont marquées par le paradoxe de liens de plus en plus étroits avec les espaces urbains et l’affirmation de spécificités rurales (paysagères, économiques, voire socio-culturelles), impliquant des dynamiques contrastées de valorisation, de mise à l’écart ou de protection de la nature et du patrimoine. Globalement, la part des agriculteurs diminue au sein des populations rurales. Toutefois, l’agriculture reste structurante pour certains espaces ruraux, avec des débouchés de plus en plus variés, alimentaires et non alimentaires. À l’échelle mondiale, la multifonctionnalité des espaces ruraux s’affirme de manière inégale par l’importance croissante, en plus de la fonction agricole, de fonctions résidentielle, industrielle, environnementale ou touristique, contribuant tout à la fois à diversifier et à fragiliser ces espaces. Cette multifonctionnalité et cette fragmentation expliquent en partie la conflictualité accrue dans ces espaces autour d’enjeux divers, notamment fonciers : accaparement des terres, conflits d’usage… Elles posent la question de leur dépendance aux espaces urbains. En France, les espaces ruraux se transforment : −− Mutation des systèmes agricoles et diversification des fonctions productives, −− Pression urbaine croissante et liens accrus avec les espaces urbains.

Chapitre 6

En France ■■ Des espaces ruraux multifonctionnels, entre initiatives locales et politiques européennes

−− Entre vieillissement et renouveau des populations rurales, diversification des dynamiques démographiques et résidentielles. Ces mutations s’accompagnent d’enjeux d’aménagement et de développement rural : valorisation et soutien de l’agriculture, équipement numérique, télétravail, protection de l’environnement, maintien et organisation ou réorganisation des services publics… Ces enjeux mobilisent des acteurs à différentes échelles, du développement local aux politiques nationales et européennes de développement rural.

Ouverture de thème > MANUEL PAGES 168-169

et objectif pédagogique du thème

dont 1,3 milliards d’agriculteurs. Ces territoires ruraux connaissent de profondes recompositions, en particulier une multifonctionnalité et une fragmentation croissantes sur le plan économique, social et environnemental, qui peuvent favoriser l’émergence de conflictualités.

■■Programme

Comparativement au précédent programme des classes du lycée, cette nouvelle mouture offre une place de choix aux espaces ruraux. Il est vrai qu’en dépit de l’urbanisation de la planète, la population rurale est demeurée majoritaire dans le monde jusqu’en 2007 et que 45 % de la population mondiale vit encore dans les campagnes, © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

■■Commentaire

du document iconographique

Emblématique de la Provence, la lavande et son hybride naturel, plus productif, le lavandin, sont traditionnellement cultivés sur le plateau de Valensole 65

(Alpes-de-Haute-Provence). L’huile essentielle de lavande de Haute-Provence, protégée par une AOP, est utilisée en parfumerie et en pharmacie, tandis que le lavandin, plus rustique, produit une essence de moindre qualité, meilleur marché, donc destinée à la parfumerie industrielle (lessive, savonnerie). Ce sont de bons exemples de l’orientation des espaces agricoles vers des productions non alimentaires. Après une extension des superficies cultivées dans les années 1990, le dépérissement lié aux maladies et à la concurrence étrangère, a rendu nécessaire l’association de ces plantes à parfum avec d’autres activités telles que la culture des plantes aromatiques (thym, romarin, estragon, basilic) ou l’apiculture au sein des exploitations. Néanmoins, depuis une dizaine d’années, les cultures de lavande sont devenues un levier de développement d’un tourisme international pour la région. La fréquentation chinoise a, en particulier, explosé suite à la diffusion en 2007 sur Hunan TV d’une série tournée dans la région, Rêves derrière un rideau de cristal, et vue par 200 millions de téléspectateurs. Des tour-opérateurs chinois ont alors intégré le plateau de Valensole à leurs circuits touristiques. Localement, les professionnels du tourisme se sont adaptés à cette nouvelle clientèle en développant la signalétique en mandarin (menus, panneaux) et en embauchant du personnel sinophone. La vente directe de produits à base de lavande a été fortement stimulée par la demande de la clientèle asiatique. Toutefois, cette fréquentation suscite aussi des conflits d’usage car les producteurs déplorent chaque été certaines incivilités (piétinement et cueillette des fleurs).

Pour entrer dans le thème > MANUEL PAGES 170-173

◗◗ 1. Vérifier ses repères géographiques

1. b. Faux 2. a. Vrai 3. États-Unis / Brésil / Argentine / … 4. Amazonie / Afrique centrale / Asie du sud / Chine /… 5. La Martinique ou la Guadeloupe 6. La Guyane 7. La Bretagne / le Bassin parisien 8. 1. ➞ Agriculture et élevages intensifs 2. ➞ Plateaux et espaces de polyculture 3. ➞ Vignes, cultures méditerranéennes, tropicales, maraichères et fruitières

66

◗◗ 2. Tester ses connaissances

9. b. 45 % 10. b. 30 % 11. a. 2 % 12. c. La production obtenue sur une surface donnée. 13. 1. ➞ c. 2. ➞ b. 3. ➞ a. ◗◗ 3. Mobiliser le vocabulaire et les notions

14. a. ➞ 5. b. ➞ 6. c. ➞ 1. d. ➞ 3. e. ➞ 2. f. ➞ 4. 15. a. ➞ 2. b. ➞ 1. c. ➞ 5. d. ➞ 3. e. ➞ 4. ◗◗ 4. Valider des situations géographiques

16. 1. Il y a une grande diversité des systèmes agricoles dans le monde. a. Les systèmes vivriers cohabitent avec des systèmes productivistes. c. La diversité des productions est liée à la diversité climatique. 2. Les performances de l’agriculture varient selon les systèmes agricoles. a. Les systèmes agricoles assurent de manière inégale la sécurité alimentaire des populations. b. Plus de 50 % de la production agricole est fournie par 10 % des agriculteurs mondiaux.

© Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

Chapitre 5 : Les espaces ruraux : multifonctionnalité ou fragmentation ? Dans le monde ➡➡La

fragmentation des espaces ruraux

➡➡Affirmation

des fonctions non agricoles et conflits d’usage

Ouverture de chapitre > MANUEL PAGES 174-175

■■Objectifs

du chapitre

En dépit du maintien de certaines spécificités rurales (paysages, peuplement, poids de la fonction agricole et part des espaces « naturels »), de nouvelles caractéristiques émergent, notamment en relation avec une influence urbaine croissante, porteuse de nouvelles valeurs et de représentations qui renforcent la multifonctionnalité des territoires ruraux. Ces rapport villes/campagnes s’avèrent souvent très ambivalents (artificialisation contre patrimonialisation, spécialisation fonctionnelle contre multifonctionnalité, fragilisation contre revitalisation) et ne doivent pas être essentialisés tant la typologie des espaces ruraux est variée (du périurbain au rural fragile, en passant par les espaces d’agriculture intensive et les territoires de sanctuarisation de la nature). La spécialisation fonctionnelle, le creusement des inégalités socio-économiques et le morcellement des écosystèmes favorisent une fragmentation des espaces ruraux qui sont au cœur d’enjeux géopolitiques à la fois locaux et mondiaux.

■■Commentaire

du document iconographique

Le « Pont doré » a été inauguré en 2018 dans les Bà Nà Hills au centre du Vietnam. Ce site à 1400 m d’altitude était déjà fréquenté dans les années 1920 par les colons français qui s’étaient fait construire des villas afin d’échapper à la touffeur tropicale de la côte durant la saison des pluies. Établie sur les hauteurs de Da Nang (dénommée Tourane par les Occidentaux à l’époque de l’Indochine), cette passerelle d’une longueur de 150 m, qui repose sur une paire de mains géantes en pierres à l’aspect vieilli, offre une vue spectaculaire sur les forêts de la chaîne annamitique. Le projet vise à développer l’arrière-pays rural de la principale station balnéaire du Vietnam qui dispose déjà d’un parc d’attraction parfois © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

qualifié de « Disneyland vietnamien » et du plus long téléphérique au monde.

■■Bibliographie ◗◗ Ouvrages généraux

−−Martine BERGER et Jean-Louis CHALÉARD, Villes et campagnes en relations. Regards croisés Nords/Suds, Paris, Karthala, 2017. −−Guillaume BLANC, Une histoire environnementale de la nation ; regards croisés sur les parcs nationaux du Canada, d’Ethiopie et de France, Paris, Éditions de la Sorbonne, 2015. −−Jean-Paul CHARVET, Atlas de l’agriculture, Paris, Autrement, 2018. −−Alexis GONIN et Christophe QUÉVA, Géographie des espaces ruraux, Paris, Armand Colin, coll. « Portail », 2018. −−Martine GUIBERT et Yves JEAN, Dynamiques des espaces ruraux dans le monde, Paris, Armand Colin, coll. « U », 2011. −−Stéphane HÉRITIER, « Tourisme et des activités récréatives dans les parcs nationaux des montagnes de l’Ouest canadien : Impacts et enjeux spatiaux (Parcs nationaux de Banff, Jasper, Yoho, Kootenay, Lacs Waterton, Mont Revelstoke et des Glaciers) », Annales de Géographie, n° 629, janvier-février 2003, p. 23-46. −−Frédéric LANDY (dir.), Dictionnaire de l’Inde contemporaine, Paris, Armand Colin, 2015. −−Frédéric LANDY, Un milliard à nourrir. Grain, territoire et politiques en Inde, Paris, Belin, coll. « Mappemonde », 2006. −−Lionel LASLAZ (dir.), Atlas mondial des espaces protégés, Paris, Autrement, 2012. −−Isabelle SAINT-MÉZARD, Atlas de l’Inde, Paris, Autrement, 2016.

67

◗◗ Revue

−−Samuel DEPRAZ et Stéphane HÉRITIER, « La nature et les parcs naturels en Amérique du Nord », L’Information géographique, 2012, n°4, vol. 76, p. 6-20.

nombreux, la Toscane étant l’un des territoires au monde comptant le plus d’appellations protégées. Ceux cités en document 1 sont de réputation mondiale mais les amateurs en connaissent bien davantage. • Doc. 6 – L’agritourisme toscan

Étude de cas – Les mutations des espaces ruraux de Toscane > MANUEL PAGES 176-179

◗◗ Les documents : compléments d’information

• Doc. 1 – Les espaces ruraux toscans

Il est important de faire le lien entre le « Zoom sur » les superficies des différentes zones de relief toscan et le document, en précisant que les espaces à dominante urbaine et périurbaine sont essentiellement des espaces de collines et que les rares plaines (8,4 % du territoire) se trouvent le long de l’Arno et sur les littoraux. • Doc. 2 – Une diversité de paysage

Le document 2 est une description détaillée des paysages toscans, qui traduit le document 1 et est illustré visuellement par la photo du document 3 : on y trouve en effet plusieurs éléments essentiels des paysages toscans (sinon les plaines et le littoral qui couvrent des superficies beaucoup plus réduites que les montagnes et les collines) et tous les types d’agriculture sont représentées (céréales, vignes, oliviers, au loin le bois et l’élevage dans les montagnes). • Doc. 3 – Paysages ruraux du Val d’Orcia (2018)

Cette photographie est prise dans les espaces dits de « plaines et collines agricoles » dans la légende du document 1. Correspondant au Val d’Orcia au sud de la Toscane, on voit que cet espace est à cheval sur une zone de montagne : celle-ci correspond à celles qu’on voit à l’arrière-plan de la photo. • Doc. 4 – Le vin de Chianti, une production internationale en mutation

À propos du Chianti, il est à noter que jusque dans les années 1990-2000, il avait en effet, sauf le Chianti classico, plutôt mauvaise réputation. Pourtant, peu à peu, les vins dans leur ensemble se sont améliorés depuis les années 1970, jusqu’à briser le « plafond de verre » de cette mauvaise réputation. Ce sont tous les vins du Chianti qui ont bénéficié d’améliorations techniques – même si bien sûr, tous ne sont pas devenus des « classico ». • Doc. 5 – La Toscane, un tourisme de terroir

Il convient de préciser que le document 1 ne cite que quelques terroirs réputés mais qu’ils sont en réalité 68

Ne pas oublier de préciser qu’il s’agit d’un document publicitaire. La fonction économique de l’agritourisme apparaît peu : il s’agit à l’origine de sauver des exploitations ou des domaines de famille en attirant des visiteurs pour compléter les revenus, devenu insuffisants par la seule production agricole. Pour sauvegarder le terroir, il faut être prêt au compromis de l’agritourisme qui peut en déranger certains. • Doc. 7 – Le parc national de la Forêt Casentiseni, Mont Falterona et Campigna (2017)

L’idée est de montrer une image atypique et pourtant courante de la Toscane : la montagne est très présente dans la région et l’Italie connaît aussi des hivers rigoureux à partir d’une certaine hauteur : d’où des fonctions des espaces ruraux qu’on aurait eu du mal à imaginer sans s’y être rendu. • Doc. 8 – Espaces ruraux et urbanisation en Toscane (2014)

Cette photo de village contraste avec celle de la page précédente, document 3, où l’on voit un paysage agricole où ne siège qu’une exploitation isolée. La périurbanisation est un peu particulière en Toscane : historiquement, celleci a toujours possédé, du moins dans les espaces fertiles, de gros bourgs, relais des grandes cités de la Renaissance au premier rang desquelles Florence. La périurbanisation part aujourd’hui principalement de ces villages – qui, à terme, peuvent atteindre la taille de petites villes – et non des banlieues des grandes villes, qui s’étendent mais moins systématiquement qu’en France. • Doc. 9 – De nouveaux conflits d’usage

Autre aspect spécifique de la périurbanisation : elle est principalement industrielle. En l’occurrence, la colonisation industrielle des campagnes part plutôt des marges des métropoles que des gros bourgs agricoles – spécialisés dans l’agriculture ou le résidentiel, les villageois-résidents menant un mode de vie en partie urbain, travaillant à la ville et profitant de ses services grâce aux transports. ➡➡Itinéraire 1 1. Le Val d’Orcia se situe au sud-est de la Toscane, dans une région entre collines et montagnes ; on y retrouve la plupart des paysages caractéristiques toscans comme en témoigne la photo : champs de céréales (plutôt en plaine), vigne et olivier (plutôt collinéen) au premier © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

plan, une ferme typique, sur une éminence au milieu des espaces agricoles, au second plan des forêts, puis à l’arrière-plan des montagnes, domaine de l’exploitation du bois et de l’élevage. 2. Le vallonnement du territoire offre de nombreux point de vue, contrairement aux régions de plaines ; il s’agit par ailleurs de l’une des plus vieilles régions cultivées du monde, les paysages sont donc sculptés par l’homme depuis des millénaires. Il faut aussi faire la part du climat, particulièrement doux – mais rigoureux dans les espaces de montagne – et à la beauté de la végétation qui en est la conséquence. Dernier point, la diversité des milieux sur un territoire aussi petit favorise la diversité des paysages. 3. Le Chianti possède une tradition très ancienne, ce dont atteste le fait que ce fut la première appellation classée de l’histoire, le premier «  terroir  » identifié. Cette appellation est donnée par les autorités publiques, qui continuent à jouer un grand rôle dans la promotion de la marque Chianti, promotion qui repose sur une image de marque nettement améliorée depuis les perfectionnements productifs des années 1970. Mais ce succès repose aussi sur une production massive de Chianti ordinaire, exporté partout à travers le monde à bas prix. Depuis 2010, pour conserver la qualité du Chianti classico, les autorités ont décidé d’interdire la production de celui-ci en dehors de sa zone historique. 4. Construire un tableau peut être utile pour structurer sa réponse. Types d’espaces

Types de productions agricoles

Atouts

Littoraux

Activités halieutiques, marais salants

Tradition, savoir-faire, aménité et paysages qui favorisent le tourisme balnéaire et patrimonial, agritourisme.

Plaines

Céréales, vignes, oliviers

Grenier à blé, espaces urbanisés.

Collines

Céréales, vignes, oliviers

Origine de la réputation internationale des terroirs toscans : agritourisme qui se développe massivement.

Montagnes

Élevage, silviculture

Réserve d’énergie, de matériaux, agritourisme ou reconversion touristique de luxe d’anciennes fermes.

5. −−Fonction productive ; −−fonction commerciale – concernant l’export des produits toscans ; −−fonction résidentielle ; −−fonction touristique (qu’il s’agisse de l’hiver ou de l’été et de n’importe lequel des milieux toscans). Il faut rappeler que le cœur du tourisme est d’abord urbain mais que l’agritourisme connaît un développement © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

exponentiel depuis le dernier tiers du XXe siècle – la Toscane étant en effet pionnière en la matière. 6. L’agritourisme consiste en la valorisation des terroirs agricoles et naturels avec pour objectifs d’attirer des visiteurs. Pour développer l’offre, de nombreux domaines agricoles sont restaurés avec une double vocation : produire une agriculture traditionnelle d’excellence ou une agriculture bio (ce qui revient à pratiquer l’agriculture selon les méthodes ancestrales) et proposer une offre résidentielle de qualité ou typique, à même d’attirer les curieux et les amateurs de nature et de patrimoine culturel et culinaire. Les atouts sont la diversité agricole de la Toscane, la beauté de ses paysages, la douceur de son climat, un certain savoirvivre toscan, sans compter la taille assez réduite de la région, qui permet de profiter de son patrimoine urbain extraordinaire tout en se ressourçant à la campagne. 7. La périurbanisation, c’est-à-dire l’extension des villes dû à l’urbanisation sans cesse croissante de la population, conduit à un étalement des constructions sur des zones réservées normalement à l’agriculture. Ce sont d’ailleurs souvent sur les terrains les plus fertiles que s’étend le bâti, puisque c’est dans cette zone que les communautés se sont installées originellement pour bénéficier des qualités du sol. L’extension urbaine est aussi et peut être encore davantage industrielle, ce qui pose des problèmes de dégradation des paysages, meilleur atout de la région, sans compter les problèmes de pollution, contradictoires avec l’image paradisiaque que la région veut véhiculer aux touristes étrangers. Ce sont aussi les Toscans qui se mobilisent massivement pour préserver leurs paysages. 8. Les acteurs qui s’engagent pour la préservation des espaces ruraux sont les autorités publiques mais aussi largement les citoyens, qui ont développé une culture de défense du paysage, ce dont témoignent les nombreuses associations contrariant les projets d’industriels et de promoteurs immobiliers, y compris à destination touristique. 9. Proposition de plan pour une réponse argumentée. On peut conseiller aux élèves de retourner à la ligne pour chaque nouvelle idée, correspondant aux différentes sous-parties. I. Mutations des espaces ruraux toscans a. Les paysages traditionnels… b. …sont modifiés par la patrimonialisation des terroirs, la croissance urbaine c. …et le développement de l’agritourisme

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II. Conséquences des mutations des espaces ruraux toscans a. La périurbanisation résidentielle et industrielle entraîne… b. …une dégradation des paysages et des risques accrus de pollution… c. …contre lesquels les autorités publiques, les citoyens et les acteurs de l’agritourisme se mobilisent. ➡➡ Itinéraire 2 – Réaliser une présentation numérique

Proposition de plan : I. Les espaces ruraux toscans se répartissent inégalement entre territoires de plaines, de collines, de montagne et littoraux… a. Un territoire majoritairement collinéen b. Des plaines où les espaces urbains et la culture céréalière se disputent l’espace c. L’importance des zones de montagnes boisées II. … où se sont développées des activités spécifiques en liens avec leurs caractéristiques physiques… a. En plaine les céréales, sur les littoraux des activités halieutiques b. Dans les collines toute la gamme de l’agriculture et de l’élevage c. Dans la montagne l’élevage et le bois III. … qui connaissent des dynamiques contrastées. a. La réputation des terroirs toscans b. Le développement de l’agritourisme c. Les enjeux liés à la périurbanisation Propositions de mise en forme du diaporama : Les élèves peuvent construire un diaporama en consacrant une diapositives par sous-partie, c’est-àdire deux à trois diapositives par grande partie. Il est souhaitable que le texte ne prenne pas toute la place, soit accompagné de documents géographiques, photos, schémas et que ces documents soient utilisés comme supports d’analyse (sachant que l’essentiel est déjà dans le dossier).

70

Étude de cas – Mutations agricoles et recomposition des espaces ruraux en Inde > MANUEL PAGES 180-181

◗◗ Les documents : compléments d’information

• Doc. 1 – Les phases d’évolution de l’agriculture indienne

La Révolution verte a joué un rôle essentiel dans l’amélioration de la sécurité alimentaire en Inde grâce au recours à des variétés de blé et de riz à haut rendement, aux intrants et à la diffusion de l’irrigation. Néanmoins, si le spectre des famines qui affectaient encore le pays dans les années 1940 semble aujourd’hui éloigné, tous les agriculteurs n’ont pas bénéficié de cette modernisation agricole. Le désengagement de l’État depuis les années 1990 a même aggravé leur situation (surendettement, taux de suicide très élevé, vulnérabilité aux sécheresses). Malgré quelques avancées au début des années 2010 (le Food Security Act adopté en 2013 est le plus grand programme de distribution alimentaire au monde), les agriculteurs ont profité de la campagne des élections législatives début 2019 pour réclamer l’effacement de leur dette et le retour de la garantie des prix agricoles. • Doc. 2 – Campagne de communication de l’État indien du Kerala (2019)

L’État du Kerala, qui présente l’un des niveaux de développement les plus élevés du pays, a développé ces dernières années une politique volontariste de développement touristique. Cette stratégie s’inscrit dans une démarche de développement durable valorisant les retombées locales du tourisme et contribue à rendre les campagnes du Kerala en moyenne moins pauvres que celles du reste du pays. L’État s’appuie sur un potentiel favorable à l’écotourisme et à l’agritourisme : plantations d’épices et de thés, backwaters (réseau de lacs et de canaux navigables), parcs nationaux et réserves naturelles. • Doc. 3 – Les campagnes indiennes

Le Pendjab, l’Haryana et l’ouest de l’Uttar Pradesh constituent à la fois le berceau et les territoires gagnants de la Révolution verte. À l’inverse, l’archaïsme des techniques agricoles demeure un des facteurs de la grande pauvreté rurale dans les États du Madhya Pradesh, de l’Odisha et du Bihar où elle est souvent un facteur d’insécurité alimentaire. Ces inégalités sont dénoncées par les naxalites très actifs dans les États du Chhattisgarh, du Jharkhand et du Bihar. La carte reflète aussi l’inégale polarisation des campagnes par les grandes métropoles. Si la périurbanisation contribue à la perte de terres agricoles, notamment dans le sud où elle est actuellement © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

la plus soutenue (Hyderabad, Bengaluru, Chennai), elle offre aussi aux ruraux des opportunités d’emploi tout en améliorant le recours aux services. • Doc. 4 – La diversité des espaces ruraux indiens

Le document 3 et le document 4, tous deux extraits du Dictionnaire de l’Inde contemporaine de Frédéric Landy, ont été choisis afin de faire l’objet d’une lecture croisée. Afin d’obtenir une analyse plus approfondie de la carte, on pourra donc se référer à cet ouvrage de référence qui offre, outre l’article « campagnes » de nombreuses entrées sur les espaces ruraux indiens (agriculture, coton, activités rurales non agricoles, plantation, canne à sucre etc.). ➡➡Itinéraire 1 1. Durant les années 1960-1980, la Révolution verte a favorisé la modernisation de l’agriculture indienne mais elle a aussi conduit à des excès (épuisement des terres, pollution hydraulique) facteur de problèmes environnementaux. Le désengagement de l’État à partir des années 1990 a contribué au creusement des inégalités entre territoires et agriculteurs gagnants de la Révolution verte et les exclus. Certains ont donc été poussés à l’exode rural contribuant ainsi à alimenter la périurbanisation des métropoles indiennes, au détriment de leurs périphéries rurales. Dans certains cas, cette urbanisation des campagnes a pu être un facteur d’industrialisation et de renforcement de leur multifonctionnalité (Pendjab). 2. Bien que la fonction agricole soit essentielle dans les campagnes indiennes, l’artisanat (forges, poteries) y reste aussi très présent tandis que le commerce, les loisirs et l’industrie demeurent très inégalement implantés. Les campagnes sous influence urbaine et les littoraux connaissent un renouveau de la fonction résidentielle et une diffusion des industries. Proches des principaux marchés de consommation, elles bénéficient aussi du développement touristique (Gujarat, Kerala). 3. Les territoires ruraux sont confrontés à des difficultés socio-économiques à l’échelle nationale, entre les États de la fédération, mais aussi à l’échelle locale, entre agriculteurs. Les campagnes agricoles de plaines du nord-ouest ainsi que celles qui profitent la proximité des métropoles sont plus favorisées que celles des plateaux du centre du pays qui ont moins bénéficié de la Révolution verte. Cette dernière a aussi été source d’excès sur le plan environnemental (épuisement des sols, pollution) et social (surendettement de certains agriculteurs).

diffuse, notamment dans l’ouest du pays. Cependant, certaines zones rurales demeurent à l’écart de cette multifonctionnalité facteur de développement et présentent une forte inertie (États de l’Est). Ces inégalités témoignent d’une certaine fragmentation des campagnes indiennes qui s’avère source de tensions (insurrection naxalite). ➡➡Itinéraire 2 – Réaliser une affiche Les élèves peuvent commencer par lister et classer les informations dans un tableau d’extraction :

Doc. 1

Les différents types d’évolution

La diversité des fonctions

Les difficultés

Révolution verte (modernisation agricole, autosuffisance alimentaire)

Fonction agricole

––Problèmes sociaux (surendettement, suicides, inégalités, insécurité alimentaire) ––Problèmes environnementaux (épuisement et pollution des sols)

Doc. 2

––Écotourisme et agritourisme ––Protection environnementale

Doc. 3

––Périurbanisation ––Diversification économique

––Diversité des agricultures (riziculture intensive, plantations, céréaliculture extensive) ––Protection environnementale

Doc. 4

––Développement lié aux remises des migrants (Kerala) et aux progrès de l’alphabétisation

––Inégale modernité et compétitivité des espaces agricoles ––Insurrection naxalite

––Agriculture ––Artisanat ––Districts industriels

––Influence urbaine

Afin de compléter leurs sources d’information, les élèves pourront se référer aux ouvrages sur l’Inde cités en bibliographie auxquels on peut ajouter : L’Inde, puissance en construction, Lucie Dejouhanet, La Documentation française, Coll. Documentation photographique n° 8109, 2016. Des logiciels (Studio-Crap, Canva, Publisher) peuvent être utilisés par les élèves afin d’agrémenter leur production et de les rendre plus attrayantes (insertion de photographies, de cartes, jeu sur les couleurs et les polices d’écriture).

4. Même s’ils restent encore dominés par l’agriculture, les espaces ruraux indiens sont de plus en plus multifonctionnels, notamment en périphérie des villes (fonctions résidentielle et industrielle) ainsi que sur les littoraux et dans les montagnes où le tourisme se © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

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Étude de cas – Les espaces ruraux canadiens : une multifonctionnalité marquée > MANUEL PAGES 182-185

◗◗ Les documents : compléments d’information

• Doc. 1 – La diversité des espaces ruraux canadiens

Outre sa vocation de synthèse, cette carte peut être utilisée pour exposer la complexité de la notion d’espace rural tant celle-ci recouvre, dans le cas canadien, des réalités variées. Les gradients d’anthropisation témoignent de mises en valeur très contrastés entre les campagnes agricoles périurbaines du sud du pays, les espaces de nature sanctuarisée et mise en scène des Rocheuses et les immenses étendues de toundra du Grand Nord canadien aux limites de l’œkoumène. • Doc. 2 – Les Grandes Plaines canadiennes dans l’Alberta (2017)

Cette vue aérienne oblique a été choisie non seulement pour la diversité des informations qu’elle fournit mais aussi pour servir de support méthodologique à une analyse de paysage par plans. • Doc. 3 – La wilderness : entre valorisation et protection

Stéphane Héritier a montré qu’au cours de l’histoire du Canada, certains paysages des Rocheuses ont été sélectionnés pour être mis au service de la construction idéologique de la nation canadienne et de son territoire. La sélection de sites monumentaux et devenus des icônes paysagères de la nation participa à l’élaboration concomitante d’une conscience et d’un patrimoine national. Ces monuments de nature constituent une synecdoque du territoire qui est dès lors lui-même considéré comme un patrimoine à transmettre. Cette patrimonialisation est liée à une représentation de la nature porteuse de sens commun qu’on retrouve dans la conception états-unienne de la wilderness. Autrement dit, elle est au fondement d’une identité collective nationale parce que directement contemporaine de la délimitation du territoire et de la constitution de la fédération canadienne. Investi d’une certaine spiritualité tout en étant lié à des objectifs politiques, le patrimoine naturel représente alors un moyen de rendre sensible l’histoire vécue en commun. De manière concomitante, les parcs ont été des lieux de mise en scène de la nature afin d’y développer le tourisme dès la fin du XIXe siècle, notamment sous la pression des compagnies ferroviaires. • Doc. 4 – L’exploitation du gaz de schiste au Québec

Dans un contexte de course aux nouvelles ressources 72

énergétiques, l’exploitation du gaz de schiste, favorisée par la mise au point de nouveaux procédés technologiques, a été au cœur de nombreuses conflits d’usage dans le monde (États-Unis, Europe, Argentine). Le Canada possède d’importantes ressources d’hydrocarbures non conventionnels (gaz de schiste, sables bitumineux) qui font l’objet de stratégies de mise en valeur très contrastées. En la matière, le système fédéral canadien accorde une certaine autonomie décisionnelle aux autorités des États fédérés qui disposent d’instruments publics de régulation du foncier. Cependant, les acteurs politiques visent des objectifs contradictoires, soutenant l’industrie gazière tout en réclamant l’encadrement de ses activités. Au Québec, cette situation se traduit par un interventionnisme éclaté et peu coordonné tandis que l’Alberta a adopté une politique plus favorable aux entreprises pétrolières. On pourra d’ailleurs prolonger la lecture de ce texte par la projection d’une photographie des conséquences paysagères et environnementales de l’exploitation des sables bitumineux de l’Athabasca dans cet État. • Doc. 5 – Le lac Louise dans le parc national de Banff en Alberta (2017)

Dès la fin du XIXe siècle, les affiches publicitaires des compagnies ferroviaires transcontinentales puis les peintres et la photographie ont joué un rôle essentiel dans la diffusion des représentations des paysages de glaciers et de lacs des Rocheuses (lac Louise, lac Moraine). La valorisation des images de la nature trouve même comme support la monnaie canadienne. En 1885, le parc de Banff accueille 3 000 visiteurs. Ce chiffre atteint plus de 78 000 touristes en 1920 à la faveur de l’aménagement, par la Canadian Pacific Railways, de gigantesques hôtels de style victorien permettant d’accueillir les visiteurs en nombre tout en leur garantissant une vue imprenable sur les paysages des Rocheuses mis en scène. De nos jours, ce sont plus de 3 millions de touristes qui le visitent chaque année. • Doc. 6 – South Surrey près de Vancouver en Colombie-Britannique (2017)

Cette vue aérienne oblique a été choisie car elle concilie atouts esthétiques, possibilités d’exploitation méthodologiques en classe (analyse d’une photographie par plans) et forte densité informationnelle. Sur le plan conceptuel, elle permet aussi bien d’illustrer la complexité de la notion de ruralité que celles de multifonctionnalité et de fragmentation. • Doc. 7 – Les espaces ruraux canadiens : pressions, protection et conflits d’usage

Cette carte vise à rendre compte de la fragmentation des espaces ruraux canadiens qui juxtaposent territoires sacrifiés à l’exploitation des ressources et espaces de © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

sanctuarisation de la nature. Créée dès 1911, l’agence gouvernementale Parcs Canada assure la gestion de 46 parcs nationaux selon un mode qui a évolué d’un paradigme radical vers une gestion plus participative. En effet, elle s’appuie de plus en plus sur une participation accrue des populations locales, en particulier des Premières Nations (peuples autochtones canadiens) qui restent néanmoins victimes de certains choix politiques et économiques en faveur de l’exploitation très polluante. ➡➡Itinéraire 1 1. Les espaces ruraux se caractérisent par la faible densité du peuplement, du bâti, des activités et des équipements. Les paysages ruraux sont très marqués par les formations végétales (cultures, prairies, forêts) et les activités agricoles. 2. Les espaces ruraux canadiens sont caractérisés tantôt par une agriculture intensive (agrobusiness céréalier et feedlots des Grandes Plaines, élevage laitier et maraîchage périurbains en Ontario, au Québec et autour de Vancouver), tantôt par une agriculture plus extensive (ranching dans les Rocheuses et leur piémont). 3. La protection de certains espaces ruraux canadiens a favorisé le développement de l’écotourisme mais elle a aussi servi un objectif de construction idéologique de la nation canadienne et de son territoire. La patrimonialisation de la nature constitue donc un ciment identitaire mais la sanctuarisation des espaces de wilderness renvoie aussi, en filigrane, à la capacité qu’ont eue les colons de maîtriser le territoire canadien. 4. Les espaces ruraux de plaine et/ou les campagnes les plus proches des villes ont surtout fait l’objet d’une mise en valeur agricole (Grandes Plaines, Grands Lacs, vallée du Saint-Laurent). Les zones de montagne, les espaces forestiers et les régions arctiques concentrent davantage d’espaces protégés qui ont pu être mis au service du développement de l’écotourisme (Rocheuses). 5. Les espaces ruraux sont notamment fragilisés par l’extraction des ressources du sous-sol (gaz de schiste, pétrole), la déforestation liée à l’exploitation du bois, la construction de barrages hydroélectriques, la progression de l’agriculture intensive, la pollution industrielle (papeteries) et la périurbanisation. 6. Les espaces ruraux sont investis de valeurs, de représentations et de pratiques parfois divergentes et difficilement conciliables. Pour les uns, les campagnes offrent une nature-ressource à exploiter, pour les autres, il s’agit d’un patrimoine à préserver. Les activités qui favorisent la déforestation (exploitation du sous-sol), la pollution de l’eau (papeterie), l’ennoiement de vastes surfaces (retenues liées aux barrages hydroélectriques) favorisent donc les conflits d’usage. Certaines mises en © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

valeur économiques sont aussi difficilement conciliables : écotourisme et activités facteur de dégradation des paysages, agriculture et exploitation du sous-sol mais aussi périurbanisation qui sont toutes deux facteurs de pertes de terres agricoles. 7. Le Canada a joué un rôle précurseur dans l’aménagement de vastes parcs nationaux destinés à sanctuariser des espaces naturels dans les régions les moins artificialisées (Rocheuses, Arctique). Dans les zones les plus anthropisées, la protection des espaces ruraux s’effectue sur des surfaces plus restreintes (petits parcs nationaux, réserves ornithologiques). Les acteurs de cette protection sont multiples et s’inscrivent aussi bien à l’échelle mondiale (sites classés au patrimoine mondial par l’UNESCO), qu’aux échelles nationale (parcs nationaux gérés par l’État) et locale (réserves amérindiennes et association des populations autochtones à la protection environnementale). 8. Les espaces ruraux canadiens sont de plus en plus multifonctionnels. L’agriculture et l’écotourisme sont anciens, tandis que la production d’hydroélectricité, l’exploitation des ressources du sous-sol, l’industrie et la diffusion de la fonction résidentielle en lien avec la périurbanisation obéissent à des dynamiques plus récentes. Cette multifonctionnalité occasionne différentes formes de fragmentation, sur le plan économique (forte spécialisation fonctionnelle des espaces), sur le plan social (inégale prise en compte des intérêts des populations locales), sur le plan environnemental (fragmentation écologique) et sur le plan de la géopolitique locale (conflits d’usage). ➡➡Itinéraire 2 – Réaliser un croquis de synthèse 1. Des espaces ruraux multifonctionnels ––Agriculture productiviste ––Espaces forestiers exploités ––Exploitation des ressources du sous-sol ––Production d’hydroélectricité ––Industrie du papier

2. Des territoires confrontés aux pressions et aux conflits d’usage ––Pollution (industries, gisements de ressources) ––Zones exposées à la déforestation ––Périurbanisation et mitage ––Conflits d’usage liés à l’exploitation des ressources

3. Des espaces de nature inégalement protégés ––Parcs nationaux : protection de la nature et écotourisme

73

➡➡Itinéraire 1

––Territoires autonomes inuits

1.

––Réserves amérindiennes ––Territoires peu anthropisés (toundra, forêt boréale)

Dossier – Les défis des « petites » agricultures dans le monde > MANUEL PAGES 186-187

Main d’œuvre ––Familiale, femmes, populations autochtones et communautés traditionnelles

Superficies

––Majoritairement petites (84 % ont moins de 2 ha = 12 % superficie totale des terres agricoles)

Techniques

––Ancestrales ––Respectueuses de l’environnement ––Agriculture peu productive, à faibles rendements, soignée

Productions, lieux

◗◗ Les documents : compléments d’information

• Doc. 1 –Famille de paysans devant sa récolte de quinoa, Quivilla (Pérou, 2014)

Cette photographie illustre les défis relevés par les « petites » agricultures : fournir une activité et nourrir une famille nombreuse (ici 13 personnes dont 6 enfants) dans un environnement andin montagnard contraignant à haute altitude. De surcroît, le quinoa peut être commercialisé à l’exportation. • Doc. 2 – La diversité des « petites » agricultures

Trois idées ressortent du texte et des logos : −−le caractère majoritaire, familial, sur de petites superficies des « petites » agricultures ; −−la diversité des productions, des populations et des localisations ; −−l’intérêt et le soutien d’une institution comme la FAO, en particulier pour assurer la sécurité alimentaire mondiale. • Doc. 3 – Agroécologie au Mali (2018)

Ce cliché met en évidence les qualités propres aux « petites » agricultures : −−de petites superficies ; −−une agriculture respectueuse de l’environnement, minutieuse, qui s’adapte aux conditions locales (agroécologie) ; −−une forte participation à la sécurité et à l’équilibre alimentaires. • Doc. 4 – Un modèle de développement durable

Ce texte présente l’analyse synthétique d’une géographe qui expose les atouts multiples des « petites agricultures » à toutes les échelles (du local au mondial), justifiant ainsi l’intérêt stratégique porté par une institution internationale comme la FAO.

––80 % des nourritures mondiales (en valeur) ––Productions végétales, pastoralisme, pêche ––Forêt, montagne ––Pays en développement ––Produits locaux

2. Les facteurs de diversité des « petites » agricultures sont : −−adaptation aux populations (familles, femmes, autochtones) ; −−adaptation aux conditions géographiques locales ; −−grande variété des systèmes et productions agricoles (élevage, productions végétales, pêche) avec une priorité donnée aux produits locaux ; −−localisation aussi bien dans les pays en développement que dans les pays développés. 3. Des « petites » agricultures considérées comme stratégiques car : −−des agricultures familiales vivrières contribuant à la sécurité alimentaire mondiale ; −−un fondement des économies locales (emplois, ressources générées) avec de nouveaux débouchés (produits identitaires, valorisation des productions familiales) ; −−un levier d’aménagement des territoires ruraux (requalification, préservation y compris culturelle) avec retombées sociales positives ; −−une participation à la protection de l’environnement et un changement de regard sur les espaces ruraux. Avec ces impacts économiques, sociaux et environnementaux, elles constituent des voies de développement durable à toutes les échelles. 4. Alimentaire

––Assurer la sécurité alimentaire ––Maintenir les productions locales susceptibles de fournir une nourriture équilibrée ––Préserver la diversité des productions et des petites exploitations

Économique

––Maintenir, créer des activités, emplois dans les campagnes ––Valoriser les productions, permettre de nouveaux débouchés (produits identitaires)

Social

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––Agriculture vivrière

––Préserver les traditions ancestrales, les produits locaux et la culture

© Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

Environnemental ––Encourager des mises en valeur agricoles bénéfiques pour l’environnement, la biodiversité

Aménagement

––Maintenir les populations autochtones, communautés traditionnelles, requalifier les espaces ruraux, changer le regard sur ces territoires

➡➡Itinéraire 2 – Réaliser une recherche documentaire

Quelques ressources : −−Mise au point sur Géoconfluences : http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/ agriculture-familiale −−L’exemple de la petite agriculture au Costa Rica : http:// geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/ a-la-une/image-a-la-une/jeunes-agriculteurs-costa-rica −−Exemples de la FAO : http://www.fao.org/family-farming/fr http://www.fao.org/family-farming/background/fr http://www.fao.org/fao-stories/article/fr/c/1100339

Dossier – Tourisme et espaces ruraux dans le monde > MANUEL PAGES 188-189

◗◗ Les documents : compléments d’information

• Doc. 1 – La généralisation du tourisme rural

Ce texte d’une géographe présente les multiples facettes du tourisme rural ainsi que les raisons de son succès à l’échelle mondiale. • Doc. 2 – Découverte à cheval du vignoble californien

Ce visuel de brochure montre un exemple de combinaison de pratiques : l’équitation pour découvrir les campagnes californiennes, en particulier le vignoble (œnotourisme ou tourisme viti-vinicole). • Doc. 3 – La région du café en Colombie

Cette carte montre un exemple d’imbrication de pratiques au profit des campagnes d’un pays du Sud : la valorisation d’un produit du terroir de qualité, le café, est au cœur de la mise en tourisme et délimite une région classée par l’UNESCO. Les sites culturels et les périmètres de protection de l’environnement bénéficient des dynamiques induites. • Doc. 4 – Rafting dans la rivière Tama à Okutama au Japon (2017)

Cette pratique de pleine nature, engagée et à la mode est un moyen original de découvrir les campagnes nippones.

© Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

Les sports d’eaux vives contribuent au renouvellement et rajeunissement du tourisme rural, et se sont généralisés à l’échelle mondiale. • Doc. 5 – Tourisme et conflits d’usage

Ce géographe montre qu’il n’y a pas que des retombées positives. Le tourisme, à l’origine de populations nouvelles et plus nombreuses, de pratiques et de représentations inconnues, peut bouleverser les espaces ruraux en engendrant des concurrences, des conflits. ➡➡Itinéraire 1 1. Activités touristiques pratiquées dans les espaces ruraux : −−activités de plein air : pêche, chasse, randonnées équestres, canyoning, rafting ; −−tourisme fluvial ; −−Œnotourisme, tourisme viti-vinicole, gastronomique, découverte de produits d’un terroir ; −−tourisme culturel ; −−découverte de sites naturels (paysages, parcs nationaux et aires protégées). Toutes ces pratiques touristiques ne s’excluent pas et peuvent se combiner. 2. Atouts touristiques des espaces ruraux : −−découverte des campagnes et des espaces naturels, de régions moins fréquentées, à l’échelle mondiale, en respectant les paysages ; −−activités (de plein air, culturelles) et hébergements variés (campings, à la ferme, gîtes, résidences secondaires) ; −−tourisme familial ou individuel ; −−découverte de produits agricoles. 3. Principales retombées du tourisme : Certaines positives : −−maintien d’activités, de populations ; −−revenus complémentaires ; −−valorisation de productions agricoles ; −−préservation de paysages, de l’environnement ; −−intégration de régions délaissées ; −−amélioration des relations entre citadins et ruraux. D’autres moins : −−apparition et multiplication de conflits d’usage ; −−dégradations environnementales ; −−dépendance au tourisme.

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4. Le tourisme rural à l’échelle mondiale Facteurs de développement

Limites

––Diversité des espaces, hébergements et activités, donc tourisme

––Conflits d’usage

––Attrait des citadins pour les campagnes, les espaces naturels, les régions moins fréquentées ––Image positive du tourisme rural (protection de l’environnement et des paysages, valorisation et découverte de produits du terroir, rencontre avec les populations)

––Dépendance au tourisme ––Dégradations environnementales

––Complémentarité des activités

5. ––Diversification

Activités

––Maintien et diversification

Environnement

––Protection des paysages et espaces naturels

––Maintien, attrait de populations permanentes ou temporaires ––Valorisation des productions agricoles, de la culture locale

Complémentarité ––Amélioration des relations entre citadins et ruraux - conflictualité ––Complémentarité des activités

––Concurrences, conflits d’usage

➡➡Itinéraire 2 – Réaliser un dossier en groupe Des revues (Géo, National Geographic), des articles dans des hebdomadaires ou des documentaires TV peuvent inspirer le choix d’un territoire et fournir les premiers éléments. Les guides (Michelin, Hachette) permettront d’approfondir. Les articles scientifiques (revues, sites : Mappemonde, Espaces ou Géoconfluences) consolideront et nuanceront les analyses. Enfin les manuels publiés selon les thématiques des concours (espaces ruraux, espaces du tourisme et des loisirs - Nathan, Bréal, Atlande, A. Colin) seront utiles pour enrichir le dossier. Chaque groupe est divisé en sous-groupe pour que chacun d’eux se consacre à un axe.

Dossier – L’accaparement des terres agricoles dans le monde > MANUEL PAGES 190-191

◗◗ Les documents : compléments d’information

• Doc. 1 – La marchandisation des terres agricoles

Cet économiste chercheur dresse un tableau du lang grabbing en mettant en évidence les acteurs et logiques à l’œuvre ainsi que les conséquences sur les territoires et sociétés accaparés. L’investissement spéculatif est le fondement principal du processus. • Doc. 2 – Le land grabbing, nouvelle forme de 76

• Doc. 3 – Un processus en croissance

Cette infographie met en évidence une croissance spectaculaire de ce processus en à peine plus de 10 ans (superficies multipliées par + de 1500). Cela concerne très majoritairement le continent africain (plus de 50 %). • Doc. 4 – Accaparement des terres et situation ali-

Populations

colonialisme

Cette caricature fait ressortir les deux conséquences liées au land grabbing : la dépossession des terres et par conséquent des moyens de subsistance ou d’existence.

mentaire dans le monde

Cette carte met en évidence deux corrélations : les pays les plus accaparés sont ceux où la sous-alimentation (Afrique) est la plus marquée, les pays accapareurs correspondent aux puissances émergentes les plus dynamiques (Chine, Inde, Asie du Sud, Brésil). • Doc. 5 – Manifestation de femmes au Cambodge (2016)

Ce cliché illustre une protestation croissante face à l’accaparement des terres agricoles et notamment le rôle majeur des femmes. ➡➡Itinéraire 1 1. Principaux pays accapareurs (essentiellement des pays développés ou des puissances émergentes)

Principaux pays accaparés (majoritairement en Afrique)

Chine

République Démocratique du Congo

États-Unis

Congo

Arabie Saoudite

Soudan

Émirats Arabes Unis

Éthiopie

Inde

Mozambique

Malaisie

Ghana

Singapour

Liberia

Royaume-Uni

Brésil

Pays-Bas

Argentine

Brésil

Ukraine Russie Myanmar Cambodge Indonésie Papouasie-Nouvelle-Guinée

2. L’accaparement peut avoir des conséquences sur la situation alimentaire mondiale pour les raisons suivantes : −−l’accaparement est une menace pour la souveraineté alimentaire ; −−les terres accaparées sont consacrées à la production d’agrocarburants ou à des cultures alimentaires d’exportation (canne à sucre, maïs, soja, huile de palme) ; −−blocage des réformes agraires et de l’accès au foncier © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

agricole de paysans sans terre, voire petits exploitants expropriés et expulsés ; −−rapports de force inégaux entre les puissances accaparantes (entreprises privées en bourse, fonds d’investissements, États) et les populations ou États accaparés ; −−les pays les plus accaparés sont ceux où la sousalimentation est la plus élevée. 3. Les enjeux humains de l’accaparement : −−menace sur la souveraineté alimentaire des États pauvres et aggravation de la sous-alimentation dans le monde ; −−populations expropriées, dépossédées de leurs terres et donc de leurs moyens de subsistance et d’existence ; −−réformes agraires et un accès à la terre rendus impossibles, des fondements sociaux et culturels mis à mal ; −−affirmation de cultures d’exportation ou à usage non alimentaire au détriment des cultures vivrières. 4. Croissance du processus

Conséquences

––Forme d’investissement pour de multiples acteurs (États, entreprises, fonds, bourses, entrepreneurs)

––Petits exploitants expropriés, dépossédés, accès aux terres et réformes agraires bloqués

––Potentiel de l’immense continent africain (+ de 50 % des superficies accaparées)

––Sécurité et souveraineté alimentaires menacées, sous-alimentation aggravée

––Rapport de force en défaveur des pays du Sud

––Cultures d’exportation ou productions à usage non alimentaire au détriment des cultures vivrières

––Forte demande pour des usages alimentaires ou autres (superficies accaparées multipliées par plus de 1500 depuis 2007)

––Fondements sociaux et culturels mis à mal

––Processus mondialisé

➡➡Itinéraire 2 – Réaliser un reportage audio Pour structurer leur propos et construire leur reportage audio, les élèves peuvent s’inspirer de podcasts : −−France culture : https://www.franceculture.fr/ emissions#G −−France Inter : https://www.franceinter.fr/emissions −−France info : https://www.francetvinfo.fr/replayradio/emissions-podcasts.html Les élèves devront respecter un certain nombres de points : −−structuration du propos avec des liens explicites ; −−diction et prononciation claires ; −−variations de rythme et de ton ; −−intercaler des interviews, des propos d’acteurs ou de spécialistes.

© Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

Carte – La multifonctionnalité des espaces ruraux dans le monde > MANUEL PAGES 192-193

◗◗ Réponses aux questions

1. Les sociétés les plus agricoles se situent essentiellement dans les pays en développement, en particulier en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud qui présentent aussi les plus faibles taux d’urbanisation de la planète. À l’inverse, les pays développés à l’économie fortement tertiarisée (Amérique du Nord, Europe de l’Ouest, Australie, Nouvelle-Zélande), mais aussi certains pays émergents (Brésil, Cône Sud, Afrique australe) ainsi que les pays producteurs de pétrole où le désert contraint fortement l’agriculture (péninsule arabique), présentent les plus faibles proportions d’actifs agricoles. 2. Outre l’activité agricole qui constitue un élément structurant des espaces ruraux, d’autres types de systèmes productifs s’y développent tels que l’extraction minière (Appalaches, Andes, Afrique australe, Russie, Inde, Chine, Australie…) et l’industrie (Europe, Nord-Est des États-Unis, Inde). Certaines campagnes sont aussi en voie de tertiarisation en raison du développement des activités récréatives (agritourisme, écotourisme) et de l’économie présentielle. 3. Les espaces ruraux les plus multifonctionnels se situent surtout dans les pays du Nord (façades Est et Ouest des États-Unis et du Canada, Europe de l’Ouest, Australie) mais aussi dans certains pays émergents (Sudeste et Sud du Brésil, région du Cap en Afrique du Sud, façade littorale de la Chine, Inde du Sud). Dans ces États, les espaces ruraux situés en périphérie des villes sont souvent les plus multifonctionnels car la périurbanisation favorise la diffusion de nouveaux usages (fonction résidentielle, activités de loisirs, protection environnementale).

Carte – La fragmentation des espaces ruraux dans le monde > MANUEL PAGES 194-195

◗◗ Réponses aux questions

1. Les espaces agricoles de la planète se caractérisent par une inégale productivité. Les pays développés et les pays émergents présentent souvent des agricultures intensives et productives (États-Unis, Canada, Brésil, Cône Sud, Europe de l’Ouest, Russie, Afrique du Sud, Australie), tandis que les agricultures des pays en développement pâtissent fréquemment d’un manque de productivité (pays andins, Afrique subsaharienne, 77

Asie Centrale), agriculture sur abattis-brûlis (forêts tropicales). Toutefois, certains pays en développement ont aussi développé des systèmes agricoles très performants (riziculture intensive en Asie du Sud et du Sud-Est, grandes plantations tropicales de bananes en Amérique Centrale, de sucre au Brésil, de cacao sur le littoral du golfe de Guinée, arboriculture de contresaison au Chili et en Afrique du Sud). Ces espaces agricoles se caractérisent aussi par une inégale insertion dans l’économie mondialisée. Certains produisent des denrées destinées à l’exportation : céréaliculture intensive (Amérique du Nord, Europe, Russie, Cône Sud et Australie), fruits tropicaux (Amérique Centrale, Brésil, Afrique de l’Ouest), riz (Asie du Sud-Est). D’autres sont tournés vers l’autoconsommation (agriculture vivrière) : élevage extensif (Sahel, Asie Centrale), cultures sur brûlis (Amazonie, Laos, Birmanie, Indonésie, bassin du Congo), polyculture vivrière extensive (Mexique, Amérique Centrale, pays andins). 2. Les conflits d’usage en zone rurale peuvent être liés à l’utilisation du foncier, notamment lorsque l’agriculture se trouve concurrencée par l’étalement urbain (littoraux asiatiques, métropoles européennes et nord-américaines, villes africaines en forte croissance). Certains agriculteurs doivent aussi faire face au land grabbing (Mozambique, Soudan, Éthiopie, Madagascar, Brésil, Indonésie), c’est-à-dire à l’accaparement des terres qu’ils exploitent (sans toujours posséder un titre de propriété officiel) par des acteurs extérieurs (Chine, États pétroliers de la péninsule arabique, pays européens) ce qui peut remettre en question la sécurité alimentaire des sociétés concernées. La raréfaction de la ressource en eau en fait aussi un objet de conflits d’usage, notamment entre les utilisations agricoles, domestiques, industriels et touristiques, aussi bien entre acteurs locaux (Californie, Espagne, Tunisie) qu’entre États ce qui peut dégénérer en hydroconflits (Afrique du Sud/Lesotho, Mexique/États-Unis, Égypte/Soudan/Éthiopie, MoyenOrient). L’expansion des espaces agricoles peut aussi alimenter des conflits d’usage, notamment lorsque des fronts pionniers entraînent une déforestation aux lourdes conséquences sur la biodiversité mais aussi sur les pratiques traditionnelles (chasse, cueillette) des peuples autochtones (Amazonie, bassin du Congo, Bornéo).

Géo autrement – Les espaces ruraux dans les films d’animation japonais > MANUEL PAGES 200-201

◗◗ Les documents : compléments d’information

• Doc. 1 –La présentation de la nature dans un des films de Miyazaki, et doc. 4 – Des espaces ruraux fragmentés

Julie Proust Tanguy est écrivain et tient un blog de critique littéraire. Emmanuel Trouillard est docteur en Géographie. Ces deux textes d’éclairage ouvrent une réflexion sur l’œuvre d’Hayao Miyazaki, en particulier la place et la représentation de la « nature ». Les mots « nature » et « campagne » ne sont pas synonymes, mais dans les films du cinéaste, la « nature » se distingue nettement de l’espace urbain. On peut donc expliquer aux élèves qu’il s’agit, avec ce corpus documentaire, d’établir une corrélation étroite entre la sacralisation de la nature et la représentation des territoires ruraux. • Doc. 2 –Affiche rééditée pour les 30 ans du film Mon voisin Totoro (2018)

Le film Mon voisin Totoro est sorti en 1988. Un jeune professeur emménage dans un village avec ses deux filles, Mei et Satsuki. Ces dernières ne tardent pas à découvrir des créatures merveilleuses dans la campagne environnante. • Doc. 3 – Paysage du film Le Château ambulant (2004)

Le film Le Château ambulant est sorti en 2004. La jeune Sophie est transformée en une vieille femme par une sorcière puis se retrouve emportée dans toute une série d’aventures à l’intérieur d’un château extraordinaire, capable de se déplacer en tous lieux. ◗◗ Réponses aux questions

1. Le document 2 est l’affiche du film Mon voisin Totoro, réalisée en 2018, à l’occasion du 30e anniversaire de la sortie du film (1988). Le document 3 correspond à une capture d’écran du film Le Château ambulant, sorti en 2014. Réalisme (paysages naturels) et imaginaire (créatures, château en mouvement) sont associés sur les deux images. 2. Hayao Miyazaki est un dessinateur et réalisateur d’anime japonais mondialement reconnu, en particulier depuis la sortie du film Princesse Mononoké en 1999. Il a obtenu de nombreux prix (exemple : Oscar du meilleur film d’animation en 2003 avec Le Voyage de Chihiro) et ses films rencontrent un grand succès partout dans le monde à la fois chez les adultes et les enfants.

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© Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

3. Les deux images présentent quelques similitudes : dessin enfantin très coloré et teinté d’une certaine tendresse, couleurs froides dominantes (bleu et vert), paysage naturel (montagne, cours d’eau, végétation). Les élèves peuvent dégager l’idée d’une certaine sacralisation de la nature (« source de spiritualité joyeuse » selon le document 1). 4. La nature occupe une place majeure dans l’œuvre de Miyazaki : elle constitue à la fois un décor et un personnage, en quelque sorte. Nous sommes incités à être humbles face à la nature et conduits à l’admirer, à la respecter et à la protéger. Le document 1 parle de « nostalgie », de « regard attentif, émerveillé et protecteur » et de personnages qui « vivent en harmonie avec leur environnement ». 5. Les espaces ruraux sont associés à l’idée de « nature » dans les œuvres de Miyazaki, par opposition aux espaces urbains. Ils offrent diverses fonctions : récréative, touristique, fonction résidentielle et dans une moindre mesure, fonction agricole. 6. On peut inviter les élèves à répondre en utilisant les pages de cours qui précédent. La réponse peut s’organiser en deux temps : montrer d’abord que les espaces ruraux sont des territoires fragmentés (déprise agricole, relations conflictuelles entre acteurs locaux, pression des sociétés sur l’environnement) et expliquer ensuite en quoi ils sont séparés par des « frontières » invisibles (opposition ville/campagne qui prolonge le rapport nature/société, construction d’une image nostalgique et fantasmée des espaces ruraux). ◗◗ C’est à vous !

Un storyboard est littéralement la « planche du récit » : il permet de visualiser tous les plans qui serviront à réaliser le film. L’élève pourra le réaliser sur papier ou à l’aide d’un ordinateur. On peut demander aux élèves de se renseigner d’abord sur un territoire de campagne à proximité de leur lieu d’habitation : quelles sont les fonctions de cette campagne ? quels en sont les atouts ? Pourquoi des touristes visitent-ils ce lieu ou pourraientils avoir envie de visiter ce lieu ? Les élèves devront ensuite se demander comment faire la promotion de ce territoire de campagne de façon plutôt réaliste, poétique ou imaginaire.

© Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

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Chapitre 6 : Les espaces ruraux : multifonctionnalité ou fragmentation ? En France ➡➡Des espaces ruraux multifonctionnels, entre initiatives locales et politiques européennes

Ouverture de chapitre > MANUEL PAGES 202-203

■■Objectifs

du chapitre

Le chapitre porte sur les recompositions des espaces ruraux en France (mutations des systèmes agricoles, diversification des fonctions productives, renouveau de l’attractivité résidentielle) et de leurs conséquences qui peuvent être source de tensions (conflits d’usages en lien avec l’utilisation des ressources et la protection environnementale) et de fragmentation (inégale attractivité démographique, enjeux liés au maintien des services publics, fracture numérique). Ces enjeux mobilisent des acteurs à différentes échelles : des collectivités territoriales (développement local) aux acteurs étatiques (services publics, aides aux agriculteurs) et européens (PAC, projets financés par le FEADER), sans oublier les sociétés locales (agriculteurs, résidents, écologistes, professionnels du tourisme).

■■Commentaire

du document iconographique

La transhumance consiste à déplacer les troupeaux accompagnés de bergers, entre deux espaces éloignés l’un de l’autre afin de fournir une herbe abondante aux troupeaux durant la période estivale. Chaque été, les alpages de la chaîne de Belledonne accueillent plus de 18 000 moutons et 1100 vaches. Si la moitié des animaux sont originaires d’exploitations locales et hivernent dans les vallées du massif, l’autre moitié est constituée de troupeaux transhumants provenant d’autres vallées iséroises pour les bovins et, pour les ovins, de zones méditerranéennes confrontées à la sécheresse estivale (Drôme, Provence). Pour faire face aux contraintes et aux coûts de cette pratique qui a beaucoup régressé en France, les éleveurs du massif se sont organisés en 16 groupements pastoraux qui leur permettent de mutualiser les moyens humains et financiers (salariat de bergers, entretien et aménagements © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

des alpages). Au total, 116 personnes travaillent sur les alpages pour la gestion des troupeaux, dont 21 bergers salariés. Cette photographie montre que l’élevage ne se réduit pas à sa finalité alimentaire (viande, lait, fromage). Il exerce aussi une fonction d’entretien de terrains parfois difficilement accessibles : la dépaissance du bétail limite l’embroussaillement et la reconquête forestière. C’est donc un facteur de prévention du risque d’incendie mais aussi de régénération des écosystèmes prairiaux et de maintien d’une biodiversité faunistique et floristique. Outre cette fonction écologique, l’élevage transhumant permet aussi d’entretenir des paysages ouverts qui peuvent être le support d’une attractivité écotouristique en été, avant d’accueillir les pistes de ski hivernales. La patrimonialisation du pastoralisme, comme la fête de la transhumance présentée ici, revêt un objectif de valorisation de l’identité rurale locale et d’attractivité touristique mais aussi de transmission aux jeunes générations, notamment citadines (Grenoble n’est situé qu’à une trentaine de kilomètres). Les éleveurs bénéficient ainsi d’une nouvelle demande sociale (gestion paysagère et patrimoniale, vente directe des produits de la ferme, loisirs) aussi bien de la part des citadins en vacances que des nouveaux résidents s’installant en zone rurale ou périurbaine.

■■Bibliographie ◗◗ Ouvrages généraux

−−Adrien BAYSSE-LAINÉ, « Les nouvelles ruralités » in Benoit MONTABONE (dir.), La France, géographie générale, Atlande, 2018. −−Jean-Benoît BOURON et Pierre-Marie GEORGES, Les espaces ruraux en France, Éllipses, 2015. −−Antoine BRÈS, Francis BEAUCIRE et Béatrice MARIOLLE (dir.), Territoire frugal. La France des campagnes à l’heure des métropoles, Metis Press, 2017. −−Marc DEDEIRE, Aménagement rural et qualification territoriale. Les indications géographiques en France et en Europe, Éditions Peter Lang, 2018.

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−− Yves JEAN et Laurent RIEUTORT (dir.), Les espaces ruraux en France, Armand Colin, coll. « horizons », 2018. −−Yves JEAN et Michel PÉRIGORD, Géographie rurale. La ruralité en France, coll. « 128 Géographie », Armand Colin, Paris, 2017. −−Christine MARGETIC, Michaël BERMOND, Valérie JOUSSEAUME et Maxime MARIE (dir.), Atlas des campagnes de l’Ouest, PUR, 2014. −−Michaël POUZENC, Commerce et ruralité. La « renaissance rurale » d’un siècle à l’autre ?, Presses Universitaires du Midi, 2019. −−Laurent RIEUTORT, Julie RYSHAWY, Auréline DOREAU, Caroline GUINOT, Atlas de l’élevage herbivore en France, Autrement, 2014.

Étude de cas – Les transformations paysagères des espaces ruraux de la Normandie > MANUEL PAGES 204-207

◗◗ Les documents : compléments d’information

• Doc. 1 – Paysages et orientation économique des espaces ruraux normands et doc. 2 – La Normandie : une mosaïque de paysages

Ces documents révèlent des paysages normands qui conservent une grande diversité en dépit de tendances à une certaine uniformisation des paysages ruraux sous l’effet de la modernisation agricole accélérée ou de l’étalement urbain depuis plus d’un demi-siècle. • Doc. 3 – Le clos-masure, ferme typique du pays de Caux (Seine-Maritime, 2017)

Le pays de Caux est une région naturelle de la Normandie, à l’ouest du département de la SeineMaritime. C’est un plateau sédimentaire du bassin parisien portant un openfield dont la spécificité est le clos-masure, constitué d’une ferme située au sein d’une cour plantée d’un verger cidricole et entourée de talus surmontés d’arbres ayant un rôle de brise-vent (les « fossés »). Les bâtiments sont dispersés dans l’enclos pour limiter le risque de propagation d’incendie. La maison est logée contre le talus nord pour bénéficier au mieux de l’effet brise-vent. Les plus anciennes sont à colombages et toit de chaume. Les fossés offrent un habitat à de nombreuses espèces animales et végétales. La modernisation agricole transforme le paysage cauchois : pour abriter les engins agricoles on construit des hangars extérieurs aux clos tandis que les anciens bâtiments menacent de tomber en ruines. Les haies ne 82

sont plus entretenues ou démantelées. Ceci nuit à la valeur patrimoniale du paysage. En réaction, le conseil général (puis départemental) subventionne depuis 1991 le renouvellement des haies et a entamé une procédure visant à inscrire le clos-masure au patrimoine mondial de l’UNESCO. • Doc. 4 – Le recul du bocage normand

Le bocage couvre en Normandie les régions de socle imperméable du massif armoricain à l’ouest, et les plus humides du bassin parisien à l’est (doc. 1). Il est constitué de parcelles agricoles closes par des talus plantés de haies d’arbres aux multiples fonctions : marquer la limite des champs, protéger les cultures du bétail, limiter le risque d’inondation et d’érosion des sols... Depuis cinquante ans on observe une débocagisation continue en lien avec le recul de l’élevage, la baisse de la main d’œuvre agricole, la mécanisation et les opérations de remembrement encouragées par la PAC : de 2006 à 2010, 5,6 % des haies ont disparu dans l’ancienne BasseNormandie, soit 1800 km par an. En comparaison, 50 km de plantation par an ont été financés dans le Calvados depuis 1982, ce qui ne compense pas les arrachages. Le bocage constitue pourtant un élément essentiel du patrimoine naturel et paysager de la région dont la conservation et la restauration est un enjeu majeur : il participe à son attractivité résidentielle et touristique et répond à des enjeux environnementaux majeurs tels que la préservation de la biodiversité ou la gestion des risques. • Doc. 5 – Le développement de l’agritoursime

Depuis 2016, les fromages AOP de Normandie (camembert de Normandie, pont-l’évêque, livarot et neufchâtel) ont leur « route » touristique. Pas tout à fait une route (il n’y a pas d’itinéraire à suivre) mais des dizaines d’étapes proposées : producteurs, restaurateurs, éleveurs, crémeries et musées ouvrent leurs portes aux touristes gastronomiques pour faire découvrir leurs métiers et produits. La région compte également une Route du cidre : un itinéraire touristique fléché de 40 km qui sillonne le bocage du Pays d’Auge. L’objet de ces routes touristiques est la découverte des productions des terroirs traversés mais aussi des paysages et patrimoines de la région. Leur parcours implique de plus en plus souvent l’intégration d’une offre d’hébergement (chambres d’hôtes, camping à la ferme…). Ces exemples rappellent les routes des vins initiées dès 1953 en Alsace. • Doc. 6 – Le cheval au cœur du territoire normand

En Normandie, les activités autour du cheval ont un fort impact économique, social et environnemental. Elle est la seule région à accueillir un pôle de compétitivité voué à la filière équine (Hippolia), et compte plus de 6 500 entreprises et 18 000 emplois gravitant autour du cheval : © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

éleveurs, constructeurs de vans, cabinets vétérinaires, centres de formations, selliers, fabricants d’aliments, de produits de soin… Le cheval est omniprésent dans les paysages de la région et participe à son dynamisme, à la diversification de ses activités et à son attractivité. • Doc. 7 – Éoliennes et centrale photovoltaïque à Veules-les-Roses

Dans le contexte de transition énergétique, la France met en service environ 500 éoliennes par an. Elles fleurissent en Normandie : en 2016, la région en compte déjà 271 sur 60 sites, principalement dans ses trois départements littoraux qui concentrent 90 % du parc. La Seine-Maritime à elle-seule en compte 112 sur 24 sites, essentiellement sur les côtes comme à Veulesles-Roses. Parallèlement à l’éolien terrestre, la région développe l’éolien off-shore : 3 parcs sont prévus au large des côtes, à Courseulles-sur-Mer (Calvados), à Fécamp (Seine-Maritime) et près du Tréport (SeineMaritime). Malgré́ un ensoleillement moins important que dans d’autres régions, le développement de l’énergie photovoltaïque progresse aussi rapidement. La Manche et la Seine-Maritime concentrent 50 % des installations de la région. • Doc. 8 – La transformation des paysages naturels

dans l’estuaire de la Seine et doc. 9 – Des terres normandes bétonnées

L’estuaire de la Seine constitue un ensemble paysager composite : la nature (fleuve, marais, mares, roselières) s’associe aux plaines alluviales drainées et vouées à l’agriculture intensive, aux infrastructures de transport et aux installations industrialo-portuaires. Cet espace « naturel », également labellisé ZPS (zone de protection spéciale) et Natura 2000, est au centre d’intérêts divergents Activités humaines et espaces naturels fragiles cohabitent dans un environnement lourdement artificialisé : assèchement des marais, dragage et endiguement du fleuve, multiplication des pollutions sont autant de perturbations écologiques majeures nécessitant la recherche d’une gestion durable pour tous les acteurs du territoire. Cette conflictualité se retrouve également dans le phénomène de bétonisation des surfaces naturelles en Normandie (nouvelles activités économiques, habitat, commerce). L’artificialisation et la bétonisation des milieux naturels accélèrent l’augmentation des risques naturels (inondations) et l’uniformisation des paysages.

© Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

➡➡Itinéraire 1 1. Le bocage et l’openfield sont les deux principaux paysages agraires de la Normandie. 2. L’expression « mosaïque » décrit la juxtaposition de multiples petites régions naturelles et paysagères faisant la diversité des paysages normands. 3. La description doit noter des éléments du cadre physique (plateau) et humain (description du closmasure) ainsi que les évolutions en cours (remembrement, nouvelles constructions). 4. Le bocage a été remembré afin de faciliter la mécanisation agricole. 5. L’agriculture occupe 66 % de la superficie de la région. Elle a façonné les paysages traditionnels et les recompose au fil de sa modernisation : l’utilisation de gros engins agricoles nécessite de grandes parcelles et la diminution de la main-d’œuvre agricole favorisent l’abandon de l’entretien des talus et des haies. Le tout aboutit au démantèlement du bocage et à l’uniformisation des paysages. 6. Le tourisme et les loisirs (notamment la découverte des terroirs et des pratiques équines) et la production d’énergies renouvelables sont de nouvelles fonctions économiques qui recomposent les paysages ruraux normands. 7. Leur développement entraîne un recul des terres agricoles, l’artificialisation et la bétonisation des milieux naturels accélérant l’érosion de la biodiversité, l’augmentation des risques naturels (inondations), l’uniformisation des paysages. 8. Leur développement engendre aussi des conflits : conflits d’usage entre urbains et agriculteurs pour les terres agricoles ; entre défenseurs de la nature et chasseurs ou aménageurs de la zone portuaire dans l’estuaire de la Seine. 9. Les pôles urbains de la région (ou proches tels ceux de l’IDF) participent à la recomposition des paysages ruraux normands qui doivent développer de nouvelles fonctions pour répondre aux besoins des citadins : fonctions résidentielle, récréative et touristique ; fonction portuaire ou production d’énergie. La baisse de la population active agricole et la nécessité d’alimenter les villes grandissantes a également participé à la mutation des paysages agraires.

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➡➡Itinéraire 2 - Organiser l’information dans un tableau (1/2) Doc. 1

Doc. 2

Doc. 3

Doc. 4

Des paysages ruraux divers…

––Mosaïque paysagère, bocage et openfield dominants

––Clos-masure du Pays de Caux

… aux fonctions multiples…

––Agriculture (élevage ou grandes cultures), étalement urbain, touristification du littoral

––Agriculture

… et à l’origine de conflits d’usage.

––Étalement urbain au détriment des terres agricoles

––Modernisation agricole contre préservation du patrimoine paysager

––Démantèlement du bocage contre politiques de « rebocagement »

➡➡Itinéraire 2 - Produire un oral construit et argumenté (2/2) Doc. 5

Doc. 6

Des paysages ruraux divers… … aux fonctions multiples…

––Intégration agriculture/ tourisme

––Filière équine : élevage, activités récréatives, tourisme

… et à l’origine de conflits d’usage

Dossier – Conflits et espaces ruraux en France > MANUEL PAGES 208-209

◗◗ Les documents : compléments d’information

• Doc. 1 – Des espaces ruraux aux multiples usages

Ce texte présente une vision synthétique et scientifique de géographes qui permet de comprendre les origines de la multifonctionnalité des espaces ruraux et ses conséquences, notamment les retombées négatives de la trop forte attractivité de certains espaces ruraux. • Doc. 2 – Le Luberon : les évolutions d’un espace rural

Ce texte présente l’exemple emblématique et rare de réussite du tourisme rural à l’intérieur de la Provence, loin du littoral, dans les hautes terres et moyennes montagnes du Luberon, grâce au festival d’Avignon et à la desserte (autoroute du soleil et LGV Méditerranée). Les revers sont à la mesure du succès : impacts de dynamiques périurbaines (des résidences temporaires aux résidences permanentes) et processus intense de gentrification qui exclut certains usages et populations. • Doc. 3 – Des usages récréatifs opposés

Cette caricature exprime efficacement certaines réalités des conflits d’usages dans les espaces ruraux français.

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Doc. 7

Doc. 8

Doc. 9

––Plateau littoral portant un openfield

––Zones humides de l’estuaire de la Seine

––Paysage en voie d’urbanisation

––Production d’énergies renouvelables

––Fonction portuaire, fonction de protection de la nature

––Fonction résidentielle

––Recul des surfaces agricoles

––Conflit écologistes/ chasseurs, fonction de protection/ fonction portuaire

––Conflits d’usage entre agriculteurs et urbains

• Doc. 4 – Espaces ruraux et conflits d’aménagement

Cette carte synthétique et actualisé, réalisée à partir de travaux de géographes, met en évidence à quel point les espaces ruraux constituent le support (report à l’extérieur des aire urbaines ou passage du fait de la place disponible) d’aménagements nombreux et variés. La contestation est à la mesure de l’envergure des projets dont certains sont finalement abandonnés. • Doc. 5 – Pratiques agricoles et espaces de vie

Cette affiche illustre une opposition classique entre la fonction résidentielle recherchée dans les campagnes par des périurbains actifs, jeunes, avec des enfants et la fonction agricole avec une agriculture intensive, productiviste accusée d’être à l’origine de risques sanitaires dénoncés par les néo-ruraux et des associations comme « Générations futures ». ➡➡Itinéraire 1 1. Fonction productive et d’accueil des grands équipements - aménagements

Fonction résidentielle (résidences permanentes ou temporaires)

Fonction récréative (loisirs, tourisme) et de conservation

––Agriculture, petite industrie

––Périphéries des villes

––PNR ou parcs nationaux

––Parcs éoliens

––Luberon

––Center Parcs

––Mine de la Montagne d’or (Guyane)

––Luberon

––LGV

––Observation de la nature, randonnées

––Chasse

© Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

2. Depuis trente ans, le Luberon s’est affirmé comme un haut lieu du tourisme. Les villages perchés ont été investis par ces nouveaux occupants temporaires mais aussi de plus en plus par des résidents permanents. La rareté de l’offre face à la très forte demande a engendré un embourgeoisement (gentrification) conséquent et une intense spéculation foncière au détriment de l’agriculture. 3. Exemples de conflits dans les espaces ruraux : −−des usages récréatifs opposés comme la chasse et l’observation de la nature ou la randonnée ; −−le refus de grands aménagements dans les espaces ruraux comme : ·· les infrastructures de transport (LGV, contournement routier de Strasbourg ou Nouvelle route du littoral à La Réunion, installations portuaires à Marseille ou Bastia, aéroport de Notre-Dame-des-Landes…) ; ·· des équipements énergétiques (parcs éolien, EPR, ITER, lignes très haute tension, barrage…) ; ·· des zones de traitement ou d’enfouissement des déchets (Bure) ; ·· des élevages industriels comme la Ferme dite des « 1000 vaches » ; ·· des centres de loisirs comme les Center Parcs (Poligny et Roybon) ou des périmètres de protection (PNR ou PN) ; ·· des zones commerciales (Europa City, Val Tolosa). 4. Les conflits dans les espaces ruraux s’expliquent par un accroissement démographique et des activités qui entraine une diversification des populations et des fonctions. Certaines populations ou activités peuvent présenter intérêts divergents, voire des incompatibilités. Ces visions, représentations ou usages opposés sont à l’origine de concurrences exacerbées (en particulier pour l’occupation de l’espace) qui peuvent aller jusqu’aux conflits. Il est intéressant de remarquer que certaines origines de conflits peuvent être, au départ, considérées comme « positives ». C’est le cas par exemple de l’accroissement des populations et des activités ainsi que de leur diversification. 5. La conflictualité au sein des espaces ruraux français : trois sources majeures Diversification des populations et des activités

Exclusion de certaines populations

Création ou accroissement de risques

––Multifonctionnalité à l’origine d’usages et de visions opposées qui créent des incompatibilités, des concurrences jusqu’aux conflits

––Phénomènes de gentrification

––Création de risques sanitaires et environnementaux

––Expropriations liées à de grands projets d’aménagement

––Accroissement des risques naturels

➡➡Itinéraire 2 – Réaliser un schéma fléché CARACTERISTIQUES DES CONFLITS

CAUSES DES CONFLITS

Usages concurrents, divergents, opposés

Diversité des activités et des populations

Gentrification, exclusion, ségrégation

Visions différentes voire opposées du développement

Expropriation

Choix de populations à fort capital culturel et financier

Opposition à des aménagements

Pression foncière et spéculation

Dégradations environnementales et paysagères

Agriculture intensive productiviste

Atteintes sanitaires, pollutions

Grands aménagements publics ou privés

Le livre du professeur en couleurs est à télécharger sur le site compagnon Nathan.

Dossier – Les agricultures françaises entre initiatives locales et européennes > MANUEL PAGES 210-211

◗◗ Les documents : compléments d’information

• Doc. 1 – L’agriculture française dans le monde

Ce texte d’une géographe présente la puissance de l’agriculture française à l’échelle mondiale sans omettre de mentionner ses faiblesses et les concurrences. • Doc. 2 – Exporter le Pays catalan

Cette brochure promotionnelle démontre l’intérêt des vignerons catalans de se regrouper pour communiquer, mettre en commun leur matériel et production pour assurer à des vins locaux (un type de vins du Roussillon) des débouchés commerciaux nationaux et internationaux (imbrication fructueuse du local et du global). • Doc. 3 – Initiative au service des circuits courts

Cette brochure présente une démarche originale à plus d’un titre : l’appel à candidature d’une agglomération en faveur d’une agriculture urbaine, biologique destinée à fournir les circuits courts.

––Représentations et visions divergentes

© Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

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• Doc. 4 – Des labels nationaux et européens aux alentours de la vallée du Rhône

Cette carte propose une illustration concrète et spatialisée de l’intérêt des démarches qualitatives pour valoriser des productions agricoles très variées, hyperlocalisées. Il n’y a donc pas de contradiction entre les terroirs et la commercialisation aux échelles nationale et européenne, voire au-delà. Pour rappel, les appellations françaises ont servi de modèle à celles de l’UE.

4. À toutes les échelles, des acteurs transforment les systèmes agricoles. Échelle européenne

Échelle nationale

Échelle locale

––Commission européenne (PAC, appellations, évolution vers la qualité et le respect de l’environnement)

––État et Ministère en charge de l’environnement (soutien à l’exportation, modernisation, appellations)

––Vignerons catalans pour l’exportation, agglomération de Besançon pour une agriculture urbaine biologique, les producteurs locaux des terroirs de la vallée du Rhône

• Doc. 5 – La réforme de la PAC

Ce texte de géographes présente deux évolutions majeures de la PAC, à l’origine diamétralement opposées : un désengagement financier de l’Europe et une plus grande liberté à l’échelle nationale. ➡➡Itinéraire 1 1. La France est une puissance agricole mondiale comme le confirment son rang aux échelles européenne (1er) et internationale (5e). Ces performances s’expliquent par l’efficacité de ses systèmes productifs (productivisme, intégration à l’agribusiness avec des progrès en termes d’équitabilité et de respect de l’environnement). Cette compétitivité ainsi que la grande qualité de certains produits lui permettent d’exporter dans de nombreux pays malgré la concurrence. 2. Quelques initiatives, à l’échelle locale, qui transforment les agricultures : −−1500 vignerons catalans se regroupent pour bénéficier de matériels modernes, performants mais aussi pour être plus forts sur le marché national et international ; −−la communauté d’agglomération du Grand Besançon est à l’origine d’une initiative durable à plus d’un titre : soutenir des maraîchers, développer une agriculture urbaine, encourager la production biologique et favoriser des circuits courts ; −−les agricultures de part et d’autre de la vallée du Rhône, en Ardèche et dans la Drôme, grâce à des politiques diversifiées de labellisation et d’appellations/ indications contrôlées ou protégées permettent de maintien et la valorisation de productions très spécialisées et localisées ; −−les évolutions récentes de la PAC semblent plutôt en faveur des initiatives locales. 3. Les productions agricoles françaises sont soutenues essentiellement par des politiques nationales et européennes : Politiques nationales

Européennes

––Nouvelles exigences en termes de qualité, de traçabilité et de respect de l’environnement

––PAC dont les subventions et dotations financières

––Aides à l’exportation ––Labels et appellations (AOC, AB, LR)

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––Labels et appellations (AOP, IGP)

➡➡Itinéraire 2 – Réaliser une recherche sur un produit du terroir

Les sites Internet de producteurs de la région, regroupement de producteurs, promotion de l’appellation, INAO… mais aussi les articles de la presse locale permettent une première approche. Dans un second temps, une rencontre avec les producteurs et les acteurs de la valorisation du produit semble indispensable (interviews, enquêtes, photos, vidéos). Enfin, la visite de foires ou marchés locaux peut être riche d’enseignements. Trois axes peuvent structurer les résultats de la recherche : caractéristiques du produit et aire géographique, stratégies de valorisation et de promotion, débouchés commerciaux et retombées pour le terroir et les producteurs.

Cartes – Des espaces ruraux en recomposition > MANUEL PAGES 212-213

◗◗ Réponses aux questions

1. Les régions de grandes cultures intensives sont au cœur de la puissance agro-exportatrice de la France. Il s’agit des régions céréalières (Beauce, Brie, Champagne crayeuse, Champagne berrichonne) et de plantes industrielles (Picardie, Artois) du Bassin parisien, mais aussi du Bassin aquitain (maïsiculture des Landes au Lauragais). Les régions d’élevage intensif (Bretagne, Vendée) favorisent les exportations de viande (volailles, porc) et de produits laitiers (lait en poudre, beurre), tandis que les territoires d’élevage en plein air (élevage bovin laitier en Normandie, volailles de Bresse, palmipèdes gras du Sud-Ouest) et de pastoralisme (Jura, Alpes du Nord, Auvergne) alimentent plutôt des filières de qualité générant des exportations à forte valeur ajoutée (fromages, conserves de luxe). Les vignobles français les mieux insérés dans les marchés mondiaux sont ceux du Cognaçais, de la Champagne, du Bordelais et de Bourgogne. Ceux d’Alsace, du Val de Loire, du Languedoc et de la Provence sont un peu moins © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

internationalisés. Les plantations des DROM (bananes, canne à sucre, ananas) alimentent surtout des flux en direction de la métropole. 2. Les espaces agricoles français bénéficient tous, à des degrés divers, des aides de l’Union européenne (Politique agricole commune) et de l’État, si bien qu’ils sont tous dépendants des décisions prises à Bruxelles et à Paris. Les villes portuaires jouent aussi un rôle structurant pour les régions agro-exportatrices : l’hinterland du port de Rouen s’étend à une grande partie du Bassin parisien, celui de La Rochelle au nord du Bassin aquitain tandis que Bordeaux et Bayonne exportent les grains issus de la maïsiculture du sud de la Garonne. Les marchés d’intérêt national (MIN) sont nombreux dans les huertas du sud de la France (Perpignan, Avignon), y compris dans des petites villes (Cavaillon, Châteaurenard), qui alimentent le reste du pays en fruits et légumes frais. Les MIN situés en périphérie des métropoles jouent un rôle essentiel dans la redistribution des produits frais vers les principaux marchés de consommation à l’échelle régionale (Nantes, Lyon) et nationale (Rungis). L’influence urbaine se traduit aussi par la diffusion des activités présentielles en direction des campagnes, en lien avec la périurbanisation (pays Rennais, pays Nantais, Midi Toulousain, plaine de Montpellier, plaine lyonnaise, Genevois), l’installation de néo-ruraux (arrière-pays méditerranéen, littoral atlantique) ou le développement de l’écotourisme (Périgord, Gers). Les relations de complémentarité sont donc très fortes entre villes et espaces ruraux. 3. Les territoires ruraux les plus multifonctionnels cumulent souvent des activités agricoles avec la fonction touristique (Val de Loire, Provence, Savoie, littoraux atlantiques) et/ou les fonctions résidentielles et récréatives périurbaines (périphérie des métropoles, notamment Paris, Lyon, Marseille, Rennes, Nantes, Bordeaux, Toulouse, Lille…) ce qui se traduit par la diffusion de l’économie présentielle. Certains territoires ruraux sont aussi dynamisés par l’existence de districts industriels (confection, plasturgie, menuiseries extérieures et bateaux de plaisance du Choletais au littoral vendéen, microtechniques dans le Jura, décolletage dans la vallée de l’Arve, serrurerie et robinetterie du Vimeu…).

Géo Débat – Doit-on fermer les services publics dans les espaces ruraux ? > MANUEL PAGES 216-218

◗◗ Les documents : compléments d’information

• Doc. 1 – L’évolution des services publics en France

par la notion de service public, définie en bas de page. Ce document présente une différenciation des évolutions des services publics dans les villes petites, grandes ou moyennes et dans les campagnes. Les grands pôles, les petits et moyens pôles font en effet référence aux définitions des aires urbaines, identifiées par l’INSEE. Les communes rurales hors de l’influence des pôles ne recouvrent pas l’ensemble des communes rurales en excluant celles qui sont situées dans les couronnes périurbaines des aires urbaines. • Doc. 2 – Les services publics, un enjeu national

Cet extrait de la fiche de préparation du grand Débat national illustre à nouveau ce que peut recouvrir la notion de service public. Il révèle également la tension entre les populations rurales et l’État sur la question des services publics puisque seulement 14 % des Français sont satisfaits de la gestion de ces services (sur l’ensemble du territoire et pas seulement dans les campagnes). Néanmoins, l’État, par des chiffres, veut rappeler l’importance de l’action menée par ces services. • Doc. 3 –L’accès à un service d’urgence en France

À l’échelle de l’ensemble du territoire, cette infographie montre, au travers des seuls services d’urgences, les inégalités d’accès. Si une très grande majorité bénéficie d’une proximité avec ces services, plus de 10 % des Français sont situés à plus de 30 minutes. Le géographe Emmanuel Vigneron a montré la faible acceptation de cette situation, notamment pour la très faible partie de la population, à plus d’une heure des services d’urgences, qui est très vulnérable et souffre de cette marginalisation. • Doc. 4 – Le numérique, une réponse à la fermeture des services publics ?

Ce dessin de presse interroge sur une des alternatives proposées par l’État à la fermeture des services publics dans les espaces les moins peuplés. L’accès au numérique y est difficile en raison de deux facteurs propres à ces espaces : un vieillissement important de la population, et donc une difficulté plus grande à utiliser ces services, et un accès difficile aux réseaux de télécommunication. • Doc. 5 – Services publics et cohésion sociale

Cette analyse de François Tautelle pose la question de la diversité des effets de la fermeture des services publics. Au-delà de plus grandes difficultés d’accès, ces fermetures ont des effets économiques (disparition des revenus de fonctionnaires et affaiblissement de l’économie résidentielle qui peut y être liée) et sociaux (remise en question de la qualité de vie dans les territoires affectés et de la cohésion sociale à l’échelle nationale).

Ces diagrammes en bâtons permettent d’abord d’identifier, par des exemples, ce que l’on peut entendre © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

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• Doc. 6 – L’égalité d’accès aux services publics

Cet extrait d’article des Échos présente l’argumentaire de l’État qui peut compléter, en s’y opposant, celui du document précédent. Ce texte donne les arguments favorables à la fermeture de services de santé. Il s’appuie sur l’exemple de fermeture de la maternité du Blanc, très médiatisé, et symbolique des enjeux de la fermeture des services publics en milieu rural.

◗◗ Participer au débat

Arguments des acteurs

◗◗ Comprendre et préparer le débat

1. Entre 1980 et 2013, les communes rurales hors de l’influence des pôles ont enregistré les plus fortes baisses pour la présence postale (– 10,2 %), l’implantation d’écoles primaires (– 40,6 %) et pour les gares ferroviaires (–  41,8 %). Néanmoins, sur la même période, la présence de gendarmeries a plus baissé dans les grands pôles (hors Paris) (– 26,2 %) et la diminution du nombre d’hôpitaux a été plus forte dans les petits et moyens pôles (– 8 %). 2. D’après la consultation du Grand Débat national, les Français sont assez peu satisfaits de l’organisation et de la qualité des services publics : « 45 % des usagers perçoivent une dégradation de la qualité des services publics et seuls 14 % des Français considèrent que les responsables politiques et les institutions prennent suffisamment en compte leurs préoccupations ». 3. En France, en 2015, 266 000 personnes, soit 0,4 % de la population française, habitent à plus d’une heure des services d’urgences. Cela correspond aux populations vivant dans des espaces ruraux isolés. 4. L’État ferme aujourd’hui principalement les services publics dans des espaces ruraux éloignés des aires urbaines, où la population desservie est peu nombreuse. De même, les hôpitaux des villes petites et moyennes ferment davantage que ceux des grandes villes ; l’État entend ainsi traiter équitablement les citoyens avec une installation des services en fonction du nombre de citoyens concernés. L’égalité de traitement des habitants prime sur l’égalité géographique. L’État met également en avant le risque associé à des services de santé moins développés qui seraient moins efficaces et moins sûrs. Les collectivités locales prennent donc des initiatives pour maintenir une équité entre les territoires (cantines partagées, systèmes de transport, bibliothèques itinérantes par exemple).

Il faut fermer les services publics dans les espaces ruraux

Il ne faut pas fermer les services publics dans les espaces ruraux

––État : Les services publics desservant peu de population doivent fermer ; le numérique peut aider à remplacer des établissements de services publics ; les services publics sont trop coûteux lorsque les densités de population sont très faibles ; l’égalité de traitement entre les citoyens impose un certain nombre de personnes par implantation de services publics.

––Collectivités locales, habitants des espaces ruraux : Les espaces ruraux sont plus touchés que les autres territoires par les fermetures de services publics ; le numérique est difficile à utiliser pour les personnes âgées, nombreuses dans les espaces les moins densément peuplés ; le numérique est difficile à utiliser dans des espaces où les télécommunications sont peu développées. La fermeture des services publics ruraux entraîne la disparition d’autres activités qui dépendaient de la présence de fonctionnaires ; ces fermetures posent la question de la cohésion sociale à l’échelle du pays.

Exercices > MANUEL PAGES 224-225

◗◗ Réponses aux questions

Les exercices 1 et 4 sont proposés dans le manuel numérique. ◗◗ Exercice 2 – Analyser un dessin de presse

1. Tous les éléments du dessin caractérisent un espace rural : engin agricole, paysage très vert (prairie, arbres), mare avec des oiseaux, chemin. 2. Éléments illustrant les différentes fonctions de cet espace : Fonction agricole

Fonction touristique

Fonction patrimoniale

––Engin agricole, « labourer son champ »

––GR (chemin de grande randonnée), promeneur

––Dolmen, menhir (patrimoine historique) ; ––Zone humide (mare), biodiversité (patrimoine naturel)

3. Le champ de Marcel est situé en zone non défavorisée, il n’est soumis à aucune contrainte naturelle particulière limitant l’activité agricole. Cependant Marcel doit faire face à d’autres types de contraintes pour aller labourer son champ entouré d’espaces d’intérêt touristique ou patrimonial. 4. Ce dessin illustre la diversification des activités dans les espaces ruraux qui ne sont plus à dominante agricole. Les agriculteurs doivent composer avec les acteurs du tourisme et de la protection du patrimoine et de l’environnement. Cette co-occupation de l’espace rural est source de conflits d’usage lorsqu’une activité entrave l’exercice de l’autre.

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© Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

◗◗ Exercice 3 – Confronter deux graphiques

1. a. Les graphiques représentent les effectifs de la population rurale dans sept ensembles régionaux du monde et le total mondial. Les données sont représentées en pourcentage de la population totale et en millions de personnes pour les années 1960 et 2017. b. −−Pourcentage le plus important en 1960 : Afrique subsaharienne (85 %), Asie du Sud (83 %) −−Pourcentage le plus important en 2017 : Asie du Sud (66 %), Afrique subsaharienne (60 %) −−Pourcentage le plus faible : Amérique du Nord (30 %, puis 18 %) c. La diminution de la population rurale s’explique principalement par la transition urbaine alimentée par l’exode rural notamment dans les pays du Sud. Dans les pays du Nord ce phénomène est accentué par le développement de l’agriculture productiviste. d. On constate que la population rurale diminue en pourcentage dans tous les ensembles régionaux et à l’échelle mondiale mais qu’elle augmente en valeur absolue partout (à l’exception de l’Union européenne). 2. a. Cette apparente contradiction s’explique par le choix de l’unité de représentation des statistiques. La population rurale continue de s’accroître naturellement en valeur absolue parce que la population totale s’accroît ; en revanche la part des ruraux dans la population totale diminue. En 1960, les 2 milliards de ruraux dans le monde représentaient 66 % des 3 milliards d’habitants de la planète ; en 2017, les 3,4 milliards de ruraux représentaient 35 % de la population mondiale qui se chiffrait à environ 7,5 milliards.

proches des voies de communication principales sont les plus fréquentés par opposition à des campagnes plus isolées, notamment dans les Monts d’Arrée, à l’ouest de la région, où la fréquentation touristique peut même être en baisse. ◗◗ Exercice d’application

1. Cette carte de la Bretagne est à l’échelle régionale, une échelle intermédiaire entre l’échelle locale et l’échelle nationale. 2. La source de la carte précise que les données utilisées datent de 2017 et sont issues de l’INSEE (l’Institut nationale de la statistique et des études économiques). La carte a été réalisée par le CRT (Comité régional du tourisme) de Bretagne, probablement pour mieux connaître l’organisation du tourisme dans cette région et pour mieux le développer. 3. Plus les tailles des figurés ponctuels sont grandes, plus la fréquentation par les piétons et les cyclistes est grande. Cela montre l’inégale répartition des touristes dans la région. 4. Les différentes formes de figurés ponctuels permettent d’identifier des passages sur des sites différents. Ainsi les carrés représentent les passages sur les pointes naturelles, tandis que les triangles représentent les passages sur les îles. 5. Les couleurs des figurés ponctuels informent sur les tendances de l’évolution de la fréquentation touristique. En bleu, une couleur froide, sont représentés les points de passage où la fréquentation est en baisse, à l’inverse des figurés en rouge, une couleur chaude, qui représente les points de passage où la fréquentation touristique est en hausse.

b. L’élève doit argumenter son choix.

Apprendre à lire une carte – Les figurés ponctuels > MANUEL PAGE 227

◗◗ Carte – La hausse de la fréquentation touristique en Bretagne en 2017

Cette carte révèle l’attractivité différenciée des campagnes bretonnes. Dans l’ensemble, y compris dans l’Argoat, l’intérieur, les campagnes bretonnes sont de plus en plus attractives pour le tourisme. Les passages enregistrés révèlent une littoralisation du tourisme et une concentration sur des sites remarquables comme la Pointe du Groin ou la Côte de granite rose, notamment à Ploumanac’h. Cela pose la question de la conservation de ces lieux constitutifs du patrimoine naturel de la France. On remarquera également que les espaces les plus © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

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Thème 4 : La Chine : des recompositions spatiales multiples

> MANUEL PAGES 236-273

Rappel du programme Chapitre 7

La Chine : des recompositions spatiales multiples ■■ Développement et inégalités ■■ Des ressources et des environnements sous pression ■■ Recompositions spatiales : urbanisation, littoralisation, mutations des espaces ruraux

Ouverture de thème > MANUEL PAGES 236-237

et objectif pédagogique du thème

La Chine est un pays où les évolutions démographiques et les transitions (urbaine, environnementale ou énergétique…) engendrent de nombreux paradoxes et suscitent des recompositions spatiales spectaculaires. Les évolutions démographiques, les migrations des campagnes vers les villes, la surexploitation des ressources, la pollution, l’ouverture et l’insertion de plus en plus forte dans la mondialisation accentuent les contrastes territoriaux.

changements génèrent des recompositions spatiales à toutes les échelles, depuis les villes jusqu’aux espaces ruraux, en passant par une persistance de la littoralisation des sociétés et des activités.

■■Programme

La Chine est un pays continent qui connaît de multiples recompositions spatiales et sociétales. Il convient d’en étudier les éléments saillants : évolutions démographiques, exode rural, pressions sur les ressources et les environnements à l’aune de l’inscription toujours plus forte dans la mondialisation. Après une entrée dans le thème par des vérifications de connaissances, cinq dossiers précisent les problématiques et construisent les notions. Si la Chine est un territoire inégalement développé (dossier 1), elle connaît, comme les pays développés, des problèmes de pollution (dossier 2) que le gouvernement tente de régler. Cela passe par une transition énergétique (dossier 3). Il ne s’agit pas, cependant, de remettre en cause le développement du pays où les villes représentent la vitrine de l’émergence (dossier 4), alors que les espaces ruraux connaissent de profondes mutations (dossier 5). Peuplement et développement, puis dynamiques d’une Chine en recomposition font l’objet ensuite de quatre cartes de synthèse : suit un bilan spatialisé des problématiques abordées auparavant. Le cours se décline en trois double-pages. Après un point sur le développement du territoire en soulignant la persistance des inégalités à toutes les échelles, résultat de transitions tant économique que démographique, la problématique de la nécessaire meilleure gestion des ressources et de l’environnement est ensuite développée, en montrant les défis d’un développement énergivore entraînant une dégradation des espaces nécessitant une transition environnementale. Enfin, on note que ces © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

■■Commentaire

du document iconographique

Prise au sommet de la Tour de la télévision (CBD de Guangzhou), cette photographie illustre la littoralisation et l’occidentalisation des populations. Associée aux mégapoles de Dongguan et de Shenzhen, Guangzhou s’inscrit dans une gigantesque mégalopole littorale en formation. Les jeunes mariés sur la photographie, habillés à l’occidentale, se pressent sur la plateforme, culminant à 450 mètres, pour immortaliser leur union, comme ils le font aussi lors de leur voyage de noce sur les marches du Trocadéro avec en arrière-plan la tour Eiffel.

■■Bibliographie ◗◗ Ouvrages généraux

−−Thierry SANJUAN, Atlas de la Chine, Éditions Autrement, réédition 2018. ◗◗ Roman et bande dessinée

−−Qiu XIAOLONG, Chine, retiens ton souffle, Éditions Liana Lévi, 2018. −−Béka et Marko, Les Enfants de l’ombre, Dargaud, 2012. ◗◗ Sites Internet

−−Site chinois du bureau des statistiques (en anglais) : http://www.stats.gov.cn/tjsj/ndsj/2018/indexeh.htm 91

−−Dossiers thématiques proposés par l’Institut Confucius : https://www.institutconfucius.fr/fr/liste-documents/ magazines/all ◗◗ Film

−−Le Promeneur d’oiseau, de Philippe Muyl, 2014.

Pour entrer dans le thème

b. La Chine est la deuxième puissance commerciale du monde. c. Les produits chinois sont exportés partout dans le monde.

Dossier – La Chine, un territoire inégalement développé > MANUEL PAGES 240-241

> MANUEL PAGES 238-239

◗◗ 1. Vérifier ses repères géographiques

1. La Chine est un État situé en Asie de l’Est, la population y est inégalement répartie. L’Est est plus peuplé que l’Ouest, et il y a de grandes agglomérations. La Chine présente une diversité des milieux : opposition entre une Chine de l’Ouest montagneuse et aride et une Chine littorale. 2. −−Présence de matières premières dans le sous-sol. −−Présence de grands fleuves. 3. Mongolie / Corée du Nord / Vietnam / Laos / Myanmar / Inde / Bhoutan / Népal / Pakistan / Kirghizstan / Kazakhstan / Russie / Afghanistan / Tadjikistan 4. Le territoire chinois bénéficie d’une ouverture sur la mer de Chine méridionale, la mer de Chine orientale, et la mer Jaune. ◗◗ 2. Mobiliser le vocabulaire et les notions

5. 1 ➞ Émergence 2 ➞ Conflit d’usage 3 ➞ Métropolisation 4 ➞ Littoralisation 5 ➞ Exode rural ◗◗ 3. Valider des situations géographiques

6. 1. La Chine est un pays émergent. a. La croissance économique est forte depuis une trentaine d’années. 2. La Chine doit aujourd’hui relever de nombreux défis. a. La pollution engendre plus de 4 000 décès par jour. b. Le vieillissement de la population est une caractéristique de la démographie chinoise. 3. La Chine est intégrée dans les grands courants d’échanges mondiaux. 92

◗◗ Les documents : compléments d’information

• Doc. 1 – Des inégalités sociales en Chine

Nashidil Rouiaï est docteure en géographie, spécialiste de géographie culturelle et de géopolitique. Elle s’intéresse particulièrement à l’Asie orientale. L’article proposé ici aborde la question des inégalités sociales à différentes échelles. Il s’accompagne, dans la revue Carto (n° 49), d’une série de cartes sur les inégalités de revenus dans les provinces chinoises. • Doc. 2 – Les chiffres du développement en Chine

Cette infographie est réalisée à partir de sources diverses (FMI, Database, PNUD, China Statistical Yearbook). Elle permet d’apporter des informations précises et accessibles sur le développement chinois. • Doc. 3 – Les disparités régionales : les « Trois Chine »

La carte est tirée de l’ouvrage de Thierry Sanjuan, Atlas de la Chine, publié en 2018 (quatrième édition), l’un des principaux ouvrages de référence sur le sujet. L’auteur est l’actuel titulaire de la chaire d’Asie méridionale et orientale à l’université Paris-1 Panthéon-Sorbonne. La division du territoire chinois en trois régions peut être nuancée mais elle demeure pertinente pour appréhender les disparités régionales du pays. • Doc. 4 – Des villes aux inégalités marquées

Cette photographie propose un contraste entre les tours d’habitations délabrées du premier plan (quartiers populaires) et les tours construites plus récemment par l’État en arrière-plan et destinées à reloger une partie de la population (domaine public). On peut associer ce document à une vidéo sur les « réfugiés de Mc Do » à Hong Kong, tirée d’un reportage du journal de France 2 de janvier 2019. La ville de Hong Kong est en effet marquée par de fortes inégalités : on estime que la pauvreté touche environ 20 % de la population hongkongaise. • Doc. 5 – La lutte contre la pauvreté

Jean-Pierre Cabestan est un spécialiste de la Chine, directeur de recherche au CNRS. Cet article aborde © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

la volonté de l’État chinois de réduire les inégalités : le président Xi Jinping, au pouvoir depuis 2013, a en effet fixé pour objectif l’éradication de la pauvreté d’ici 2020. Le dernier paragraphe du document permet d’expliquer aux élèves l’actuel système politique chinois (Parti communiste = parti unique). La date de 1978 correspond aux « quatre modernisations » lancées par Deng Xiaoping. ➡➡Itinéraire 1 1. Les inégalités se manifestent d’abord entre provinces chinoises : le document 3 illustre les disparités régionales en proposant un découpage en « Trois Chine » (Chine littorale vitrine de l’émergence, Chine de l’intérieur dynamique et Chine de l’Ouest davantage en marge). Le document 1 revient sur les inégalités entre urbains et ruraux, mais aussi au sein des villes (à compléter avec le document 4) et des campagnes. 2. Les inégalités sont présentes à l’échelle des villes : ici, sur le document 4, le contraste est flagrant entre les quartiers populaires anciens et délabrés et l’immeuble

en arrière-plan construit par l’État (domaine public) et destiné à reloger une partie de la population. Hong Kong est une des métropoles chinoises où les inégalités apparaissent extrêmes. 3. Le document 5 mentionne un exemple de politique mise en œuvre par l’État pour réduire la pauvreté en Chine : la généralisation des systèmes de protection sociale, avec une prise en charge notamment à l’échelle municipale. On peut s’appuyer sur le cours (pages 254255) pour apporter des compléments d’informations : politique de relogement, développement d’industries locales, programmes de santé et d’éducation dans les régions et quartiers en difficulté. 4. La réponse des élèves peut s’organiser en deux temps : montrer d’abord comment les inégalités de développement se manifestent en Chine (entre les territoires chinois, entre villes et campagnes, au sein des villes et des campagnes) et expliquer ensuite quelles sont les mesures prises par l’État pour réduire ces inégalités (à la fois volonté d’éradiquer la pauvreté et politiques visant à dynamiser l’intérieur du territoire).

➡➡Itinéraire 2 – Réaliser une carte mentale Revenu annuel net des ménages ruraux presque 3 fois inférieur à celui des ménages urbains

Taux de pauvreté en Chine : 3 % en 2017

Disparités régionales entre les Trois Chine : littoral vitrine de l’émergence, Chine de l’intérieur dynamique, Chine de l’Ouest plus en marge et en cours d’aménagement

À l’échelle nationale

À l’échelle régionale

Les inégalités de développement en Chine

À l’échelle locale

Lutte contre les inégalités

Au sein des campagnes (exemple : vulnérabilité des retraités et des agriculteurs pauvres) Au sein des villes (exemple : vulnérabilité des travailleurs migrants)

Inégalités entre villes et campagnes

Systèmes de protection sociale (santé, éducation, etc.)

Politiques de relogement

Volonté de développer l’intérieur du territoire

Le livre du professeur en couleurs est à télécharger sur le site compagnon Nathan. © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

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Dossier – Lutter contre la pollution : une priorité en Chine > MANUEL PAGES 242-243

◗◗ Les documents : compléments d’information

• Doc. 1 – Pollutions et risques sanitaires en Chine

Cette carte s’appuie sur plusieurs indicateurs afin d’illustrer les différentes formes de pollutions : à la fois, la pollution de l’air et la pollution des eaux et des sols. Elle présente aussi trois catastrophes majeures récentes : la première liée à la pollution de l’eau, la seconde à la pollution de l’air et la troisième aux conséquences d’une marée noire. • Doc. 2 – La pollution dans les métropoles chinoises les plus peuplées

Ce document illustre les progrès réalisés en matière de lutte contre la pollution avec la baisse des concentrations de particules fines dans ces neuf métropoles chinoises. Il montre aussi les conséquences sanitaires de l’exposition aux particules fines, puisque la réduction de ces dernières s’accompagne d’un gain d’espérance de vie. L’OMS considère aujourd’hui que la pollution de l’air est responsable chaque année de la mort de plusieurs millions de personnes dans le monde. Cependant, les chiffres sur la question divergent de façon considérable. • Doc. 3 – Habiter un environnement pollué

2. L’élève est ici amené à faire le lien entre la pollution et la croissance : les territoires les plus touchés par la pollution sont ceux qui concentrent les hommes et les activités, c’est-à-dire la Chine littorale, en particulier les métropoles les plus peuplées. Le document 4 explicite cette idée : « une hausse [des émissions] principalement liée à la croissance chinoise bondissante à cette période ». 3. La pollution engendre des conséquences majeures sur le plan sanitaire : le document 1 évoque en particulier les « villages à cancer ». Le document 3 illustre concrètement ce qu’est un environnement pollué. Le document 2 établit également une corrélation entre concentration de particules fines et espérance de vie moyenne : si ce document évoque le gain d’espérance de vie, il faut toutefois souligner que les concentrations de particules fines dans ces métropoles demeurent largement au-dessus des seuils définis par l’OMS. 4. L’État chinois s’est engagé dans la lutte contre la pollution. On peut revenir avec les élèves sur la COP 21 et l’accord de Paris sur le climat de 2015. On peut également revenir sur des mesures concrètes prises pour atteindre les objectifs : taxation des entreprises et institutions les plus polluantes, obligation de passer du chauffage au charbon au chauffage au gaz ou électrique.

Cette photographie récente est tout à fait pertinente pour montrer le contraste saisissant entre ces personnes qui se promènent au milieu d’un potager (vert dominant) au premier plan et en arrière-plan, les émissions polluantes d’une centrale de charbon.

5. L’élève peut ici organiser sa réponse en plusieurs temps : montrer d’abord les formes de pollutions en Chine, expliquer ensuite les conséquences principales de la pollution en terme de santé, revenir enfin sur les objectifs en terme de réduction de la pollution et les mesures prises par l’État.

• Doc. 4 – La lutte contre la pollution

➡➡Itinéraire 2 – Travailler en groupe

Cet article de Charles Delouche (journaliste à Libération) revient à la fois sur la volonté de la Chine de réduire ses émissions de CO2 mais aussi sur des exemples de mesures concrètes prises par l’État pour atteindre cet objectif. Il serait intéressant de coupler la lecture de ce texte avec le document 2 page 244 qui illustre la transition énergétique chinoise et ses limites : la part des énergies non renouvelables dans la consommation totale demeure largement majoritaire. ➡➡Itinéraire 1 1. La pollution revêt différentes formes. On peut d’abord évoquer la pollution de l’air ou pollution atmosphérique avec les documents 1, 2 et 3 : il faut ici aborder la question des particules fines et leurs conséquences sur la baisse de l’espérance de vie. On peut également revenir sur la pollution des eaux (pollution des cours d’eau et pollution des mers et océans avec les 94

marées noires). On peut enfin souligner l’importance de la pollution des sols par les métaux lourds.

L’idée ici est de constituer des groupes de deux élèves. Dans un premier temps, chaque élève construit un plan sur le sujet attribué et dans un second temps, les deux élèves confrontent leurs propositions afin d’établir un plan en commun. L’objectif est de travailler sur la notion de « problématique » et de montrer que la construction du plan peut différer en fonction de la façon dont la question est posée.

Dossier – La Chine en transition énergétique : un enjeu majeur > MANUEL PAGES 244-245

◗◗ Les documents : compléments d’information

• Doc. 1 – La Chine, numéro 1 de la production d’énergie solaire

Cette photographie est intéressante pour comprendre © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

que la Chine mise sur la production d’énergie solaire : elle représente près d’un quart de la production mondiale d’énergie solaire photovoltaïque (1er rang mondial). Ceci étant, le solaire représente une très faible part de la production et de la consommation énergétique totale. Se pose aussi la question du recyclage de ces panneaux quand ils arriveront en fin de vie d’ici quelques décennies. • Doc. 2 – Vers la diversification des énergies ?

Ce document illustre l’évolution de la consommation énergétique en Chine sur une période courte (20072017) : il s’agit avec les élèves de mettre en avant la « transition » énergétique tout en insistant sur les limites, les énergies non renouvelables conservant une part largement majoritaire dans la consommation totale. • Doc. 3 – Les principales ressources énergétiques en Chine

Cette carte permet de localiser les principales ressources énergétiques sur le territoire chinois. La légende se divise en trois parties reprenant la distinction classique entre énergies fossiles, énergie nucléaire et énergies renouvelables. À noter : le parc nucléaire chinois évoluant à grande vitesse, les centrales nucléaires indiquées ici « en construction » seront rapidement opérationnelles et d’autres à nouveau en construction. • Doc. 4 – Le paradoxe de la transition énergétique chinoise

L’Institut Montaigne est un groupe de réflexion français (think tank). Cet article confirme quelques-uns des paradoxes de la transition énergétique chinoise déjà illustrés par le document 2. ➡➡Itinéraire 1 1. Les Chinois représentent aujourd’hui 22 % de la consommation mondiale d’énergie alors que la part des Chinois dans la population mondiale est de 18 %. Le document 2 permet de mesurer l’évolution des différentes sources d’énergies dans la consommation énergétique totale (réduction de la part du charbon et augmentation de la part du nucléaire et des énergies renouvelables en particulier). Il faut toutefois rappeler aux élèves que le document 2 porte sur des parts/pourcentages (valeur relative) et non sur des volumes (valeur absolue) : ainsi, depuis 1990, la consommation d’électricité en Chine a été multipliée par 10 alors que sur la même période, la population totale a été multipliée par 1,2. 2. Plusieurs éléments peuvent être explicités ici : la concentration du parc nucléaire sur le littoral, l’exploitation d’hydrocarbures off-shore, l’intérêt énergétique de la province du Xinjiang, le potentiel solaire des régions de l’intérieur, etc. On peut aussi © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

rappeler aux élèves que les besoins énergétiques de la Chine sont supérieurs à la production, ce qui oblige à importer une partie de l’énergie nécessaire (notamment depuis le Moyen-Orient ou la Russie). 3. La réponse ici peut être construite en trois temps : rappeler d’abord les objectifs fixés par la Chine en matière de réduction de la pollution (document 4), montrer ensuite comment ces objectifs se traduisent en terme de production et de consommation (documents 1 et 2), expliquer enfin la traduction territoriale de ces objectifs avec le développement de parcs de production d’énergie éolienne et solaire, et la construction de barrages hydroélectriques. 4. Il s’agit ici de reprendre d’abord les éléments des réponses précédentes tout en soulignant ensuite les limites de la transition énergétique chinoise, en particulier autour de deux idées : d’une part, les énergies non renouvelables demeurent majoritaires dans la consommation et la production énergétique totales (documents 2, 3 et 4) et d’autre part, les efforts opérés depuis quelques années peuvent être nuancés (exemple formulé dans le document 4 : les voitures électriques sont en général alimentées avec de l’électricité produite à base de charbon). ➡➡Itinéraire 2 – Réaliser un exposé oral On peut proposer cette activité sur un laps de temps réduit (pendant une heure de cours) afin d’évaluer les élèves sur leur capacité à prélever des informations dans les documents (et éventuellement sur Internet) et à les synthétiser à l’oral pendant un exposé de quelques minutes à peine, tout en s’appuyant sur un diaporama contenant au maximum trois diapositives. Les élèves peuvent également utiliser les pages de cours 256-257.

Dossier – Les villes, vitrines de l’émergence chinoise > MANUEL PAGES 246-247

◗◗ Les documents : compléments d’information

• Doc. 1 – La Chine en villes

Les villes sont les moteurs et les relais du développement en Chine avec un renouvellement et une occidentalisation du bâti accompagnant l’organisation réticulaire des villes très peuplées. • Doc. 2 – Shanghai, une mégarégion urbaine en expansion

Il y a multipolarisation des espaces urbains secondaires autour de Shanghai, vitrine et interface de la Chine dans la mondialisation (CBD, aéroports internationaux). Ce 95

sont des espaces productifs reliés aux espaces portuaires et aux zones franches, qui complètent l’interconnexion. Mais l’extension urbaine et l’étalement qui en découle sont à l’origine de conflits d’usage avec les périphéries agricoles. • D o c .   3   –   L e s  v i l l e s   d a n s   l e s   d y n a m i q u e s de l’espace chinois

Le document montre l’importance du rôle structurant du réseau des villes sur le littoral oriental et vers l’intérieur. À partir de métropoles mondiales, la modernisation des axes de circulation, terrestres (routes, LGV) et naturel (Chang Jiang), organise le maillage vers l’Ouest, passant par les villes relais des zones d’influence des mégapoles littorales. La concentration des populations à l’Est alimente les mégalopoles en formation à Beijing – Tianjin, Shanghai et Guangzhou – Dongguan – Shenzhen. • Doc. 4 – Quartier d’affaires de Beijing (2019)

Le CBD de Beijing s’étend sur 4 km² et est traversé du premier à l’arrière-plan par l’autoroute urbaine EstOuest. Au second plan, on perçoit le CBD, avec la CCTV (Chinal Central Télévision), arche au Sud, puis la Tour China Zun (108 étages, 528 mètres, achevée en 2018). Ce CBD symbolise la richesse et la modernité de la capitale chinoise, alors que l’axe routier souligne la nécessité d’une recomposition constante du territoire urbain.

le mode de vie occidental. Les populations les moins aisées sont redistribuées en périphérie avec les activités industrielles. 4. Les villes participent aux recompositions de la Chine à toutes les échelles. Localement, la métropole de Shanghai est à la fois tête d’une mégarégion urbaine en expansion et ville de rang mondial intégrée à la mondialisation. Elle possède des espaces vitrines (CBD, zones franches ou espaces de loisirs), mais l’étalement urbain accompagnant l’extension des villes est source de conflits d’usage avec des périphéries rurales intégrées par mitage. L’aire d’influence des métropoles se manifeste au niveau régional par sa diffusion intérieure vers l’Ouest à l’aune de l’exode rural en s’appuyant sur des villes relais, devenant à leur tour des mégapoles régionales structurant l’espace proche. La majorité de la population chinoise est urbaine. À l’échelle nationale, la Chine est inégalement peuplée même si des politiques publiques volontaristes encouragent la conquête des territoires intérieurs. ➡➡Itinéraire 2 – Organiser des informations dans un tableau Le développement des villes recompose le territoire chinois À l’échelle nationale

––Modernisation des axes de communications (LGV et fleuve) irriguant le réseau ––Inégale répartition population et richesse malgré politiques urbaines publiques volontaristes et lente diffusion du modèle urbain vers l’intérieur

➡➡Itinéraire 1 1. Les recompositions urbaines sont au cœur des préoccupations de la société chinoise : réseau urbain organisé depuis des métropoles mondiales (Beijing, Shanghai) à toutes les échelles le long d’axes de communication modernisés. Les villes concentrent la population renforçant leurs aires d’influences régionales et nationales en intégrant leur arrière-pays. 2. Shanghai est une mégarégion urbaine en expansion et une interface de la mondialisation (espaces productifs et ports ; parc à thème d’origine américaine). L’extension est soutenue par la croissance de sa population. L’étalement urbain grignote l’espace à partir du centre historique. Les périphéries extérieures sont progressivement intégrées au détriment de l’agriculture devenant interstitielle. La recomposition s’articule le long des axes de communication et par les pôles urbains secondaires (Qingpu). 3. Les politiques urbaines publiques réorganisent le développement du pays à partir du réseau urbain. Les villes sont actrices et vitrines des politiques contemporaines de décloisonnement du territoire : profondes restructurations du bâti, créations de CBD. Si les populations les plus riches se concentrent dans les centres, elles adoptent, avec leur hausse de revenu, 96

––Réseau de mégapoles principales (métropoles mondiales) et secondaires (villes relais)

À l’échelle régionale

––Renforcement des aires d’influences, mégapoles avec mitage progressif des arrière-pays ––Constitution de trois mégalopoles autour de Beijing, Shanghai et Guangzhou – Shenzhen

À l’échelle locale

––Expansion urbaine depuis le centre historique plus ou moins préservé ––Création de CBD et espaces vitrines du développement et de la mondialisation (China Zun à Beijing ; Disneyland de Shanghai) ––Concentration des populations riches dans les centres. Redistribution des populations moins aisées et des industries en périphérie ––Mitage de l’espace rural et conflits d’usage entre espaces urbains et agricoles ––Problèmes de saturation des axes de transport routiers dans les mégapoles

Dossier – Les mutations des espaces ruraux en Chine > MANUEL PAGES 248-249

◗◗ Les documents : compléments d’information

• Doc. 1 – Les transformations de l’agriculture chinoise

La Chine est autosuffisante depuis 2000. Cependant, exode rural et développement des mégapoles remettent en cause cette autosuffisance. Le modèle productiviste est critiqué et on cherche à maintenir les populations © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

dans les campagnes afin de développer les productions vivrières. • Doc. 2 – Les espaces agricoles en Chine

Les productions sont surtout concentrées dans l’Est. L’altitude et l’aridité des sols à l’Ouest (Tibet, Takla Makan) l’expliquent, comme la concentration du réseau fluvial à l’Est (Hang He, Chang Jiang, Xi Jiang), corrélé par la concentration de la population. La légende souligne la diversité des productions agricoles. • Doc. 3 – Les principales productions agricoles en Chine

La Chine est au premier rang mondial dans de nombreuses productions agricoles, mais aussi pour la consommation. Elle doit donc massivement importer : porc, soja… • Doc. 4 – Tourisme rural à Xinghua (province du Jiangsu)

La photographie montre l’évolution de l’espace rural. Avec l’exode rural, les populations urbaines sont coupées de leurs racines. Le tourisme rural propose dès lors redécouverte de paysages ancestraux comme les champs de colza en fleur qui sont, dès février, de beaux panoramas. • Doc. 5 – Le développement du tourisme dans les campagnes

Les espaces ruraux se spécialisent alliant agriculture et tourisme. Les paysans diversifient leurs revenus depuis les réformes de 1970, alors que cette population est composée de personnes âgées quand les jeunes partent en ville. Les revenus de complément génèrent croissance économique et création d’emplois dans les espaces ruraux les plus en déprise. ➡➡Itinéraire 1 1. Les différentes activités allient agriculture productiviste (élevages et cultures intensifs) aux cultures vivrières. Avec l’exode rural, les populations des périphéries en déprise diversifient leurs activités avec des revenus de complément dans le tourisme. 2. Les espaces ruraux se transforment en fonction de leur éloignement à la ville. Si l’agriculture productiviste répond aux besoins d’une population nombreuse et urbaine, les espaces agricoles reculent devant l’extension urbaine. Ils sont de plus en plus morcelés et en déprise. Ainsi, dans les périphéries éloignées, un tourisme rural (Xinghua) apporte revenus de complément et modernisation de l’agriculture. 3. Le tourisme rural se développe pour des urbains en © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

recherche de lien avec leurs origines rurales. Les terrasses jaunes d’or des champs de colza sont des panoramas somptueux pour des excursionnistes urbains en mal de campagne. Ce tourisme est facilité depuis les réformes des années 1970 autorisant les activités annexes. Les recettes touristiques générées permettent non seulement d’améliorer le niveau de vie, mais financent également la modernisation des productions agricoles pour des populations rurales de plus en plus âgées. 4. Les espaces ruraux sont étroitement liés à la ville car indispensables pour son ravitaillement. Ces liens sont aussi renforcés par l’exode rural continu sur l’ensemble du territoire. Dès lors, les espaces ruraux se transforment en fonction de leur proximité à l’espace urbain en expansion. Si les plus proches sont progressivement intégrés à la ville, les plus périphériques sont en déprise. 5. Les espaces ruraux chinois subissent des recompositions en fonction de leur distance à la ville. Si les productions agricoles sont variées et répondent pratiquement au besoin de sécurité alimentaire, elles sont surtout à l’Est, notamment dans les principaux bassins fluviaux. Néanmoins cet espace est aussi celui de l’expansion urbaine en concurrence avec les espaces ruraux. Il y a ainsi une fragmentation des espaces ruraux en fonction de la dépendance à la ville. Si des espaces maraîchers se maintiennent dans l’immédiate périphérie urbaine, les grandes productions productivistes reculent comme dans le delta du Chang Jiang à Shanghai. Pour répondre aux besoins des populations de plus en plus âgées des périphéries en déprise, des activités de compléments sont alors favorisées dans le tourisme rural pour des populations urbaines en mal de ruralité. ➡➡Itinéraire 2 – Rédiger un article −−Proposer de travailler à partir d’un Google Doc partagé avec l’élève. −−Proposer une aide, sous forme d’un tableau : une colonne donnant la référence de chaque document, une colonne donnant les éléments descriptifs, une colonne donnant les éléments explicatifs : on peut reprendre les questions de l’itinéraire 1. −−On peut imaginer la constitution de groupes avec distribution des rôles pour les recherches (textes, iconographiques, etc.) et/ou la distribution des parties de l’article. −−Proposer de faire les recherches à partir du moteur Qwant. −−Exemples de sites utiles à distribuer en coup de pouce : −−Transformation des campagnes et tourisme rural en Chine : http://perspectivesinternationales.com/?p=832 ; −−Les autorités publiques et la modernisation agro-industrielle : l’exemple du groupe alimentaire 97

Guangming : http://geoconfluences.ens-lyon.fr/ informations-scientifiques/dossiers-regionaux/la-chine/ corpus-documentaire/groupe-alimentaire-guangming ; −−Les nouvelles dynamiques du tourisme dans le monde. Le tourisme intérieur chinois, reflet des mutations de la Chine contemporaine : http://geoconfluences.enslyon.fr/doc/typespace/tourisme/TourScient3.htm

Cartes – Peuplement et développement en Chine > MANUEL 250-251

◗◗ Cartes : compléments d’information

Ces deux cartes visent à illustrer l’inégale répartition de la population et les inégalités de développement à l’échelle du territoire chinois. Elles s’accompagnent de chiffres clés qui apportent des compléments d’informations. ◗◗ Réponses aux questions

1. La population chinoise est inégalement répartie sur le territoire puisque la Chine littorale et la Chine intérieure concentrent entre 90 et 95 % des Chinois. Deux idées se dégagent ici : à la fois une forte littoralisation (puisque le littoral de l’Est de la Chine est marqué par des densités supérieures à 400 habitants par km2) et une forte métropolisation, Beijing, Shanghai et Chongqing regroupant chacune plus de 20 millions d’habitants. Les migrations internes accentuent cette inégale répartition. Une seule flèche verte part de l’Est vers l’Ouest, vers la région du Xinjiang en particulier. 2. La Chine a un IDH moyen de 0,752 (en 2017), ce qui correspond à un IDH élevé d’après le rapport du PNUD en 2018. Ceci étant, les inégalités régionales sont fortes : la région de Beijing par exemple se caractérise par un IDH supérieur à 0,8 (IDH très élevé) alors que la région du Tibet est marquée par un IDH compris entre 0,6 et 0,7 (IDH moyen). Aucune région ne présente un IDH faible. Comme sur la carte précédente, il apparaît que la Chine littorale et la Chine de l’intérieur se distinguent de la Chine de l’Ouest : on y observe les régions dont l’IDH est le plus élevé mais aussi les territoires moteurs, relais de la mondialisation (principales métropoles et principales régions réceptrices d’IDE). On peut s’appuyer ici sur le cours page 254. Les chiffres clés accompagnant la carte apportent une information complémentaire en rappelant que le revenu annuel moyen des ménages urbains chinois est presque trois fois supérieur à celui des ménages ruraux. 3. Ici, l’élève peut s’appuyer sur la page 255 du cours et montrer que la volonté de l’État chinois de réduire les inégalités territoriales se traduit notamment par la politique du « Go West » et dans le programme des 98

« nouvelles routes de la Soie ». L’État développe ainsi de nouveaux axes ferroviaires (Beijing-Lanzhou en 16 heures au lieu de 41 heures depuis 2017) et investit dans des villes de l’Ouest, mentionnées sur la carte comme « villes au développement prioritaire » selon l’expression du géographe Thierry Sanjuan dans son Atlas de la Chine de 2018 (exemples : Chengdu, Kunming, etc.).

Cartes – Les dynamiques d’une Chine en recomposition > MANUEL 252-253

• Doc. 1 – Des ressources et des environnements sous pression

Cette carte met en évidence la diversité des ressources disponibles et le déséquilibre Est-Ouest du territoire. Il y a ainsi une corrélation explicite entre concentration de la population et des activités et pression exercée sur les environnements. • Doc. 2 – Les dynamiques spatiales de la Chine

Cette carte met en résonance dynamiques spatiales et urbanisation et métropolisation progressive du territoire. Elle montre également une persistance du déséquilibre Est-Ouest qui est renforcé par la littoralisation des activités en raison de la mondialisation. ◗◗ Réponses aux questions

1. Les principales ressources exploitées sont agricoles avec une concentration orientale au-delà de la limite occidentale de l’agriculture non irriguée. Elles sont aussi minières, énergétiques et forestières mais avec un épuisement progressif des ressources fossiles et une pollution industrielle à l’est qu’aggravent des aléas naturels. Elles sont enfin renouvelables avec parc éolien et solaire (1er rang mondial). 2. Les régions les plus exposées à la dégradation environnementale sont les espaces fluviaux avec des pollutions industrielles et urbaines, les grandes mégapoles de l’est, comme Tianjin ou Shanghai, et leurs sites industriels générateurs de pollutions atmosphériques. Le littoral oriental est surexploité et sur-urbanisé depuis les années 1980 et soumis à des aléas naturels. 3. Les principales métropoles chinoises se concentrent à l’est et au sud-est du territoire et dans les bassins fluviaux, comme celui du Chang Jiang, avec Wuhan ou encore Chongqing. Les régions chinoises les plus attractives sont situées à l’Est et au sud-est du territoire, principalement sur le littoral concentrant les trois principales mégalopoles en formation de Beijing – Tianjin, Shanghai et Guangzhou – Dongguan, Shenzhen. © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

Géo autrement – Photographier la Chine aujourd’hui > MANUEL PAGES 260-261

◗◗ Les documents : compléments d’information

• Doc. 1 – Une fourrière à vélos à Hangzhou

La photographie proposée ici possède en quelque sorte une dimension artistique « malgré elle » puisque c’est la réalité qui est photographiée afin d’être dénoncée. On peut mettre en lien cette photographie avec les enjeux démographiques et environnementaux en Chine. • Doc. 2 – La photographie dans la Chine du XXIe siècle

L’auteure de cet article, Léo de Boisgisson, s’intéresse à la création artistique chinoise actuelle, en particulier dans le domaine musical. Ici, c’est un autre art, la photographie, qui retient son attention et permet aux élèves d’appréhender les idées de propagande et de censure en Chine. • Doc. 3 – Développement et environnement

Lu Guang est un ancien ouvrier qui s’est découvert une passion pour la photographie dans les années 1980. Il devient un photographe engagé à partir des années 1990, traitant notamment du sujet de la pollution en Chine et obtenant de nombreux prix. Il a été arrêté en novembre 2018 alors qu’il menait un projet dans la région du Xinjiang, ce qui confirme les limites de la liberté de la presse dans ce pays. • Doc. 4 – L’émergence d’une culture de consommation

Liu Bolin est un artiste chinois engagé, connu mondialement pour ses photographies dans lesquelles il se dissimule. Il est surnommé « l’homme invisible ». Ses « photo-performances » de camouflage lui permettent d’aborder divers thèmes : la liberté de la presse et la censure, les traditions chinoises ou la société de consommation. ◗◗ Réponses aux questions

1. Les trois photographies sont de nature différente ici. La première est la photographie d’une fourrière de vélos à Hangzhou : le photographe capte ici une réalité pour la dénoncer, il n’y a pas de mise en scène, mais l’angle de la prise de vue donne au cliché une dimension très intéressante, quasiment artistique, puisque sans légende, il est très difficile de déterminer ce dont il s’agit. Le travail de Lu Guang (doc. 2) peut quant à lui être qualifié de photojournalisme. La troisième photographie (doc. 4) relève clairement d’une approche artistique : Liu Bolin se met en scène et réalise une photo-performance. © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

2. Comme l’indique la rubrique « Le saviez-vous ? », la photographie était, jusque dans les années 1990, un véritable outil au service de la propagande chinoise, les photographes travaillant pour l’État. Le document 2 nous rappelle qu’ensuite, « les photographes ont pris leur distance avec l’imagerie de propagande », avec le développement du photojournalisme et l’affirmation d’artistes photographes engagés. Cependant, la liberté d’expression demeure limitée : en témoigne par exemple la censure des autorités chinoises à l’occasion du festival de photographie de Lianzhou en décembre 2018. 3. On peut prendre ici l’exemple du document 3. La photographie, plutôt sombre, représente au premier plan un troupeau de moutons en train de paître et en arrièreplan des industries dont se dégage de la fumée. Ces animaux sont en réalité des sculptures. 4. La photographie du document 3 laisse entrevoir un contraste frappant entre la nature et l’activité industrielle, contraste d’autant plus frappant que les moutons sont factices et ont été placés là par la collectivité locale afin de dénoncer la pollution des sols et l’impossibilité pour les troupeaux de paître dans ces champs. L’artiste cherche à susciter la stupeur, afin d’alerter sur les ravages de la pollution. 5. Il s’agit pour l’élève ici de faire le lien entre ces documents et les cours des pages qui précèdent. On peut évoquer en particulier l’enjeu démographique et l’urbanisation avec le document 1, la pollution avec le document 2 et l’émergence de la culture de consommation en Chine avec le document 4. ◗◗ C’est à vous !

Un travail peut être réalisé en amont sur la question du cadrage ou de la lumière en photographie. On peut également inviter les élèves à consulter le travail de photographes chinois ayant capté diverses formes de recomposition de la Chine actuelle, en particulier dans l’ouvrage dirigé par Yann Layma, China now, sorti en 2014 et regroupant 140 photographies.

Schéma de synthèse > MANUEL PAGE 263

◗◗ Réponses du schéma final

• 1. Un développement inégal Un territoire immense (9,6 millions de km2) Les régions vitrines de l’émergence Des périphéries dynamiques Des territoires en cours d’aménagement

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• 2. Des dégradations environnementales majeures Villes les plus polluées Régions touchées par la pollution industrielle Régions marquées par la fonte des glaciers, les déforestations et la désertification • 3. Des recompositions spatiales multiples Métropoles les plus peuplées Exode rural Interface maritime majeure Réduction des disparités (investissements vers l’Ouest) Le livre du professeur en couleurs est à télécharger sur le site compagnon Nathan.

Exercices > MANUEL PAGES 264-265

◗◗ Réponses aux questions

Les exercices 1 et 5 sont proposés dans le manuel numérique. ◗◗ Exercice 2 – Analyser un schéma fléché

1. Les flèches servent à mettre en relation les différentes parties du schéma pour montrer un enchaînement de causes à effets. 2. Les terres rurales sont achetées par le gouvernement et deviennent propriétés de l’État qui les transforme en terrains industriels et résidentiels. Des investissements d’infrastructures industrielles sont réalisés et des subventions sont accordées pour les entreprises s’y installant. L’emploi de main-d’œuvre dans les usines crée une demande de logements et de services commerciaux à proximité, ce qui entraîne le développement de la construction et l’extension des terrains résidentiels et commerciaux. Ce processus favorise l’extension urbaine. 3. Le rôle du gouvernement est central dans ce processus car il s’agit d’une politique volontariste de développement urbain. 4. Ce schéma illustre les recompositions spatiales en Chine en mettant en évidence les mutations à l’œuvre dans les espaces ruraux en faveur du développement économique et de l’urbanisation. ◗◗ Exercice 3 – Exploiter un reportage photographique

Lancée en 1978, la muraille verte est un vaste projet écologique de plantation de forêts destinées à freiner la progression du désert de Gobi (le dragon jaune) sur 4 500 kilomètres au nord-ouest de la Chine et à lutter contre le réchauffement climatique planétaire. Cette 100

tâche est affectée à des dizaines de milliers de soldats démobilisés de l’armée chinoise et aux paysans de la région. Armés de pelles, pioches, balais pour dégager le sable, ils ont planté plus de 60 milliards d’arbres. Les habitants, pour la plupart des fermiers, ont été expulsés de leurs terres pour céder la place aux plantations. Ils ont été déplacés dans les « Nouveaux Villages de Stockage », villes champignons construites spécialement pour les accueillir. Si ce projet permet de freiner l’avancée du désert et d’accroître la surface boisée dans cette partie de la Chine, il met en péril les ressources en eau car les arbres assèchent les nappes phréatiques. ◗◗ Exercice 4 – Analyser des statistiques

1. La future mégalopole est composée de trois régions très inégales par leur nombre d’habitants et leur économie. Par exemple, la province de Hebei est 5 fois plus peuplée que la municipalité de Tianjin mais 2,5 fois moins riche en terme de PIB par habitant ; elle est par ailleurs la région la plus industrialisée de cet ensemble. 2. Le projet « Jing-Jin-Ji » répond aux dynamiques actuelles de l’urbanisation chinoise qui vise à renforcer le poids des métropoles en concentrant les populations et les activités dans des ensembles urbains de très grande taille. Les atouts de chacun des pôles composant ce système polycentrique (Beijing, capitale administrative ; Hebei, centre industriel ; Tianjin, port majeur et centre d’innovation technologique) contribue au rayonnement et à la puissance de l’ensemble mégalopolitain à l’échelle nationale et mondiale. 3. La future mégalopole rassemble l’équivalent de 2 fois la population française sur moins de la moitié de la superficie de la France. Le PIB total représente 45 % du PIB français mais la part de l’industrie y est 3 fois plus importante. Si Jing-Jin-Ji n’a pas la puissance économique de la France, elle n’en est pas très loin (NB : en terme de PIB, la France est au 7e rang mondial, la mégalopole chinoise serait au 15e rang mondial, au niveau du Mexique).

Apprendre à lire une carte – Les figurés linéaires > MANUEL PAGE 267

◗◗ Carte – Les flux d’investissements directs étrangers vers la Chine

Cette carte représente seulement les flux d’IDE entrants. Elle complète donc la lecture de la Chine par la grille des espaces productifs. Elle montre l’attractivité de la Chine pour les capitaux étrangers mais également la part majoritaire des flux en provenance de Hong Kong, territoire intégré à la Chine mais disposant d’un statut © Nathan, Géographie Première – coll. Janin, 2019

spécial. En ajoutant les flux de Taïwan et de Singapour, on note l’importance des investisseurs chinois hors de la République populaire de Chine. Plus des trois quarts des investissements proviennent d’Asie, ce qui montre une forte intégration régionale de la Chine. Cela relativise l’effet cartographique de convergence de flux, qui semblent venir du monde entier, vers ce pays. On pourra remarquer l’importance de l’Amérique latine et donc l’importance croissante des nouvelles puissances telles que le Brésil. ◗◗ Exercice d’application

1. Cette carte présente la Chine dans le cadre d’une échelle régionale, intermédiaire entre l’échelle nationale et l’échelle continentale. 2. La nomenclature met en valeur la Chine, seul nom de pays inscrit en majuscules. Les provenances des investissements, en minuscules, distinguent, en gras les continents des pays, inscrits en police courante. 3. L’épaisseur des flèches est proportionnelle au montant des investissements en millions de dollars en 2016. La flèche la plus épaisse correspond aux flux provenant de Hong Kong, représentant 64,6 % des flux. La plus petite flèche provient d’Afrique, espace ne représentant que 0,9 % des flux d’IDE. 4. Les couleurs distinguent les continents d’où proviennent les investissements. Tous les espaces asiatiques (Japon, Corée du Sud, Taïwan, Hong Kong et Singapour) sont ainsi représentés en brun. 5. Les flèches ont toutes la même forme pour montrer qu’il s’agit d’un même phénomène représenté : des flux d’IDE.

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Le monde:projectionpolaire

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