Via latina Latin langues et cultures de l'Antiquité - 5e 4e 3e (CYCLE 4) Livre professeur Ed. 2017 2012407153, 9782012407152

Étude de la langue et approche culturelle à travers les textes Élaborée par des enseignants de collège, Via Latina est

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Via latina Latin langues et cultures de l'Antiquité - 5e 4e 3e (CYCLE 4) Livre professeur Ed. 2017
 2012407153, 9782012407152

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LIVRE DU PROFESSEUR

CYCLE 4 Latin • Langues et cultures de l’Antiquité

Agathe Antoni Mottola

Marion Charletoux

Certifiée de lettres classiques Académie de Marseille

Certifiée de lettres classiques Académie d’Orléans-Tours

Aline Simon

Isabelle Honnoré-Goarant

Certifiée de lettres classiques Académie de Marseille

Agrégée de lettres classiques Académie d’Orléans-Tours

Emmanuel Lesueur

Pierre-Olivier Luet

Agrégé de lettres classiques Académie de Versailles

Certifié de lettres classiques Académie d’Orléans-Tours

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www.hachette-education.com © Hachette Livre 2017, 58 rue Jean-Bleuzen – 92178 Vanves cedex ISBN : 978-2-01240715-2 Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays. Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes des articles L.122-4 et L.122-5, d’une part, que « les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les « analyses et les courtes citations » dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite ». Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, sans autorisation de l’éditeur ou du Centre français de l’exploitation du droit de copie (20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris), constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du code pénal.

Sommaire Les thèmes pour la construction de séquences, les connaissances et les compétences associées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

En cinquième

1 Des héros et des villes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 2 Le voyage d’Énée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 3 Les épisodes célèbres de la Rome royale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 4 Divines histoires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31 5 Portrait de famille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39 6 « J’habite ici ! » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 7 Une journée dans la Rome antique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53

En quatrième

8 Ad Romanam scholam . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62 9 Installation à Rome . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71

10 La naissance de la République. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 11 Des institutions en crise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89 12 Alter non ego . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97

13 Jour de fête à Rome. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106 14 À la conquête de l’Italie (de 509 à 265 av. J.-C.). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115 © Hachette Livre 2017 – Via latina cycle 4 – Livre du professeur

15 Roma contre Carthaginem . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124 16 Amor, amicitia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133

En troisième

17 César, assassin de la République . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141 18 Cedant arma togae : la toge face aux armes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149 19 Auguste, l’art du pouvoir et le pouvoir des arts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156 20 Splendeurs et misères des empereurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163 21 Si vis pacem, para bellum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171 22 Villes et campagnes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179 23 Rome, à la croisée des religions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185 24 Une médecine venue de Grèce . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193 25 Sciences et techniques dans le monde romain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 201

Les thèmes pour la construction de séquences, les connaissances et les compétences associées Thèmes

Lecture, compréhension, traduction

Étude de la langue

En cinquième

Chapitre 2, Le voyage d’Énée, p. 17

Chapitre 3, Les épisodes célèbres de la Rome royale, p. 24

De la légende à l’histoire – Les origines de Rome et ses figures héroïques – Les légendes de fondation De la légende à l’histoire – Les origines de Rome et ses figures héroïques – La fondation d’une cité – De Troie au Latium

Lire à haute voix un texte latin ou grec Comprendre le fonctionnement d’une Utiliser une traduction pour repérer langue à déclinaison et comprendre des éléments du texte Connaître les cas et les fonctions en langue ancienne Aborder la 1re déclinaison

Développer des stratégies pour accéder au sens d’un énoncé simple dans la langue étudiée Repérer l’influence des œuvres antiques dans des productions culturelles de différentes époques Disposer de connaissances sur des œuvres antiques De la légende à Mettre en avant l’importance de la l’histoire – Les origines traduction de Rome et ses Gérer une variété de supports en vue figures héroïques – de construire du sens, interpréter, proLes épisodes célèbres blématiser de la Rome royale Identifier un réseau lexical dans un texte

Vie privée, vie Chapitre 4, Construire sa compréhension d’un Divines histoires, publique – La religion texte en tenant compte des indices romaine, divinités, p. 31 repérés collectivement rites et fêtes ; figures Savoir rattacher le contenu d’un texte grecques et figures à ses connaissances culturelles romaines des divinités Comprendre collectivement un texte en latin Vie privée et vie Extraire des informations de textes en Chapitre 5, publique – Famille, langue ancienne et de documents icoPortrait filiation, place des nographiques en vue d’interpréter, de de famille, femmes, âges de la vie problématiser p. 39 Identifier un réseau lexical dans un texte Construire sa compréhension du texte en tenant compte des indices repérés collectivement Vie privée, vie Chapitre 6, Extraire des informations de textes en publique – L’habitat « J’habite ici ! », langue ancienne, et de documents icop. 46 nographiques en vue d’interpréter, de problématiser Identifier un réseau lexical dans un texte et construire sa compréhension du texte en tenant compte des indices repérés collectivement Chapitre 7, Une journée dans la Rome antique, p. 53

4

Vie privée, vie publique – La vie quotidienne

Extraire des informations de supports variés (textes en langue ancienne, textes en langue française, textes traduits, documents iconographiques…) en vue de problématiser Mobiliser ses connaissances linguistiques et culturelles en vue d’interpréter un texte en langue ancienne Proposer une traduction aboutie en étant capable de justifier ses choix (traduire une recette de cuisine)

Comprendre le principe de fonctionnement des langues à déclinaison : réinvestir les acquis de la 1re déclinaison et découvrir la 2e déclinaison Découvrir les mots outils

Comprendre la formation des formes verbales en distinguant radical, marques de mode, temps et marques de personnes pour les modes personnels en observant : – les marques du présent de l’indicatif ; – les formes du verbe sum au présent. Mettre en réseaux les mots par champ sémantique et par famille lexicale Observer et comprendre la formation des adjectifs de la 1re classe Observer et comprendre la formation des pronoms personnels et des adjectifs possessifs L’accord et la déclinaison des adjectifs (1re classe) Les formes du verbe « être » et de ses composés au présent de l’indicatif Observer et comprendre la formation du génitif et du datif Mettre en réseaux les mots par champ sémantique et par famille lexicale ; regrouper des mots par famille morphologique Comprendre la formation de l’imparfait Les valeurs de l’imparfait dans les passages descriptifs Observer et comprendre la formation de l’ablatif Observer le sens des préverbes et rapprocher entre eux des verbes présentant les mêmes préverbes Identifier les groupes syntaxiques, leurs constituants et leur fonction : les compléments circonstanciels de cause, de temps et de lieu Identifier les constituants de la phrase complexe : observer et comprendre la construction des subordonnées de cause, de temps et de lieu à l’indicatif. Identifier, former et traduire le participe parfait passif et ses compléments.

Les thèmes pour la construction de séquences, les connaissances et les compétences associées

© Hachette Livre 2017 – Via latina cycle 4 – Livre du professeur

Chapitre 1, Des héros et des villes, p. 10

Thèmes

Lecture, compréhension, traduction

Étude de la langue

En quatrième Chapitre 8, Ad Romanam scholam, p. 62

© Hachette Livre 2017 – Via latina cycle 4 – Livre du professeur

Chapitre 9, Installation à Rome, p. 71

Chapitre 10, La naissance de la République, p. 80

Vie privée et vie publique – Éducation et formation dans l’Antiquité ; magisters, rhéteurs

Utiliser une traduction pour repérer et comprendre des éléments du texte en langue ancienne Extraire des informations de supports variés (textes en langue ancienne, textes en langue française, textes traduits, documents iconographiques…) en vue de construire du sens, interpréter, problématiser Repérer différents types d’indices signifiants pour émettre des hypothèses de lecture Identifier un réseau lexical dans un texte Mobiliser des connaissances linguistiques permettant de construire une compréhension du texte Construire sa compréhension du texte en tenant compte des indices repérés collectivement De la légende à Utiliser une traduction pour repérer l’histoire – La ville et comprendre des éléments du texte de Rome et son en langue ancienne site : urbanisation, Extraire des informations de supinfluences étrusques ports variés (textes en langue ancienne, textes en langue française, textes traduits, documents iconographiques…) en vue de construire du sens, interpréter, problématiser Repérer différents types d’indices signifiants pour émettre des hypothèses de lecture Identifier un réseau lexical dans un texte Mobiliser des connaissances linguistiques permettant de construire une compréhension du texte Construire sa compréhension du texte en tenant compte des indices repérés collectivement De la légende à Utiliser une traduction pour repérer l’histoire – La naissance et comprendre des éléments du texte de la République, en langue ancienne les épisodes célèbres Extraire des informations de supports des premiers siècles variés en vue de construire du sens, de la République interpréter, problématiser Repérer différents types d’indices signifiants pour émettre des hypothèses de lecture Identifier un réseau lexical dans un texte Mobiliser des connaissances linguistiques permettant de construire une compréhension du texte Construire sa compréhension du texte en tenant compte des indices repérés collectivement

Connaître la prononciation du latin ; connaître l’alphabet grec et sa prononciation Comprendre le fonctionnement d’une langue à déclinaison : connaître les cas et les fonctions ; utiliser ses connaissances de la morphologie nominale pour accéder au sens des textes Identifier les groupes syntaxiques, leurs constituants et leur fonction Réviser les deux premières déclinaisons Réviser le présent de l’indicatif actif Regrouper des mots par famille morphologique Réviser les mots de coordination

Comprendre le fonctionnement d’une langue à déclinaison : connaître les cas et les fonctions ; identifier les groupes syntaxiques, leurs constituants et leur fonction ; utiliser ses connaissances de la morphologie nominale pour accéder au sens des textes Observer et comprendre la 3e déclinaison Mettre en réseaux les mots par champ sémantique et par famille lexicale ; regrouper des mots par famille morphologique

Observer et comprendre l’opposition entre infectum et perfectum du point de vue morphologique (temps primitifs) et syntaxique (valeur des temps) ; réviser le présent de l’imparfait et comprendre la formation du parfait actif Mettre en réseaux les mots par champ sémantique et par famille lexicale ; regrouper des mots par famille morphologique Observer et comprendre la formation du pronom-déterminant ipse, ipsa,

ipsum

Les thèmes pour la construction de séquences, les connaissances et les compétences associées

5

Thèmes De la légende à l’histoire – La République : histoire et institutions : assemblées, délibérations et votes dans le monde antique

Chapitre 12, Alter non ego, p. 97

De la légende à l’histoire – Patriciens et plébéiens ; le clientélisme Vie privée et vie publique – Maîtres et esclaves dans l’Antiquité

Chapitre 13, Jour de fête à Rome, p. 106

Vie privée et vie publique – Théâtre, jeux et loisirs publics

Chapitre 14, À la conquête de l’Italie (de 509 à 265 av. J.-C.), p. 115

Le monde méditerranéen antique – Alliances et conflits entre cités dans le monde antique

6

Lecture, compréhension, traduction Utiliser une traduction pour repérer et comprendre des éléments du texte en langue ancienne Repérer différents types d’indices signifiants pour émettre des hypothèses de lecture Identifier un réseau lexical dans un texte Mobiliser des connaissances linguistiques permettant de construire une compréhension du texte Proposer une traduction aboutie en étant capable de justifier ses choix Savoir rattacher le contenu d’un texte à ses connaissances historiques ou culturelles Utiliser une traduction pour repérer et comprendre des éléments du texte en langue ancienne Repérer différents types d’indices signifiants pour émettre des hypothèses de lecture Identifier un réseau lexical dans un texte Mobiliser des connaissances linguistiques permettant de construire une compréhension du texte Proposer une traduction aboutie en étant capable de justifier ses choix Savoir rattacher le contenu d’un texte à ses connaissances historiques ou culturelles Utiliser une traduction pour repérer et comprendre des éléments du texte en langue ancienne Repérer différents types d’indices signifiants pour émettre des hypothèses de lecture Identifier un réseau lexical dans un texte Mobiliser des connaissances linguistiques permettant de construire une compréhension du texte Revenir sur sa traduction en tenant compte des annotations du professeur Savoir rattacher le contenu d’un texte à ses connaissances historiques ou culturelles Utiliser une traduction pour repérer et comprendre des éléments du texte en langue ancienne Identifier un réseau lexical dans un texte Mobiliser des connaissances linguistiques permettant de construire une compréhension du texte Revenir sur sa traduction en tenant compte des annotations du professeur Proposer une traduction aboutie en étant capable de justifier ses choix Savoir rattacher le contenu d’un texte à ses connaissances historiques ou culturelles

Étude de la langue Comprendre le fonctionnement d’une langue à déclinaison : connaître les cas et les fonctions ; identifier les groupes syntaxiques, leurs constituants et leur fonction ; utiliser ses connaissances de la morphologie nominale pour accéder au sens des textes Les adjectifs de la 1re classe ; le pronom-déterminant is, ea, id Le participe parfait passif (morphologie et emplois), les composés de fero Mettre en réseaux les mots par champ sémantique et par famille lexicale ; regrouper des mots par famille morphologique Les adjectifs de la 1re classe ; le pronom-déterminant hic, haec, hoc Les marques de personne de l’indicatif actif et de l’impératif présent actif ; la conjugaison et les emplois de l’impératif actif ; les composés de sum Mettre en réseaux les mots par champ sémantique et par famille lexicale ; regrouper des mots par famille morphologique

Le pronom-déterminant ille, illa,

illud

Le futur de l’indicatif ; les composés de eo Mettre en réseaux les mots par champ sémantique et par famille lexicale ; regrouper des mots par famille morphologique

Les adjectifs de la 2e classe Morphologie et emploi du participe présent Observer, comprendre, mémoriser et réinvestir la construction des compléments de lieu, temps, moyen, manière, cause, accompagnement (principes généraux) ; observer et comprendre la construction de l’ablatif absolu Mettre en réseaux les mots par champ sémantique et par famille lexicale ; regrouper des mots par famille morphologique ; repérer la synonymie et la polysémie

Les thèmes pour la construction de séquences, les connaissances et les compétences associées

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Chapitre 11, Des institutions en crise, p. 89

Chapitre 15, Roma contre Carthaginem, p. 124

Chapitre 16, Amor, amicitia, p. 133

Thèmes Le monde méditerranéen antique – Carthage et les guerres puniques

Vie privée et vie publique – Les sentiments et leur expression

Lecture, compréhension, traduction Utiliser une traduction pour repérer et comprendre des éléments du texte en langue ancienne Identifier un réseau lexical dans un texte Mobiliser des connaissances linguistiques permettant de construire une compréhension du texte Revenir sur sa traduction en tenant compte des annotations du professeur Proposer une traduction aboutie en étant capable de justifier ses choix Savoir rattacher le contenu d’un texte à ses connaissances historiques ou culturelles Mobiliser des connaissances linguistiques permettant de construire une compréhension du texte Identifier un réseau lexical dans un texte Revenir sur sa traduction en tenant compte des annotations du professeur Proposer une traduction aboutie en étant capable de justifier ses choix Savoir rattacher le contenu d’un texte à ses connaissances historiques ou culturelles

Étude de la langue Le pronom-déterminant idem, eadem,

idem

Morphologie et emploi du plus-queparfait et du futur antérieur Observer et comprendre la construction des subordonnées causales et temporelles Identifier les constituants de la phrase complexe Mettre en réseaux les mots par champ sémantique et par famille lexicale ; regrouper des mots par famille morphologique ; repérer la synonymie et la polysémie

Observer et comprendre les degrés de l’adjectif ; du pronom-déterminant iste, ista, istud Observer et comprendre la morphologie et l’emploi de l’infinitif présent et du parfait actif Observer et comprendre la subordonnée infinitive Identifier les constituants de la phrase complexe Mettre en réseaux les mots par champ sémantique et par famille lexicale ; regrouper des mots par famille morphologique Repérer la synonymie et la polysémie

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En troisième De la République au Chapitre 17, Utiliser une traduction pour repérer principat – Les crises et et comprendre des éléments du texte César, assassin de la République, la fin de la République en langue ancienne p. 141 Extraire des informations de textes en langue ancienne et de documents iconographiques en vue de construire du sens, interpréter, problématiser Savoir rattacher le contenu d’un texte à ses connaissances historiques ou culturelles Chapitre 18, De la République au Lire à haute voix un texte latin ou grec Cedant arma principat – Les crises et Utiliser une traduction pour repérer togae : la toge la fin de la République et comprendre des éléments du texte face aux armes en langue ancienne Le monde p. 149 méditerranéen – Extraire des informations de textes Les pratiques de en langue ancienne et documents icol’argumentation dans nographiques en vue de construire du la Grèce et la Rome sens, interpréter, problématiser antiques Repérer différents types d’indices signifiants pour émettre des hypothèses de lecture ; identifier un réseau lexical dans un texte Proposer une traduction aboutie en étant capable de justifier ses choix Savoir rattacher le contenu d’un texte à ses connaissances historiques ou culturelles Mobiliser ses connaissances linguistiques et culturelles en vue d’interpréter un texte en langue ancienne

Réviser les trois premières déclinaisons Réviser les temps primitifs, la formation des temps, introduire les désinences passives Repérer et analyser des champs lexicaux Observer le sens des préverbes et rapprocher entre eux des verbes présentant les mêmes préverbes Mémoriser et réinvestir les déclinaisons des pronoms personnels ; observer, comprendre, mémoriser et réinvestir la déclinaison du pronom personnel réfléchi de 3e personne Mémoriser et réinvestir l’indicatif actif des conjugaisons régulières Distinguer phrase simple et phrase complexe Mettre en réseau les mots par famille lexicale

Les thèmes pour la construction de séquences, les connaissances et les compétences associées

7

Chapitre 20, Splendeurs et misères des empereurs, p. 163

Chapitre 21, Si vis pacem, para bellum, p. 171

Chapitre 22, Villes et campagnes, p. 179

8

Thèmes L’Empire romain – La Paix romaine (ici uniquement la Pax augustana) De la République au principat – La naissance du principat, Auguste

Lecture, compréhension, traduction Utiliser une traduction pour repérer et comprendre des éléments du texte en langue ancienne Extraire des informations de textes en langue ancienne et de documents iconographiques en vue de construire du sens, interpréter, problématiser Savoir rattacher le contenu d’un texte à ses connaissances historiques ou culturelles Traduire des passages ciblés L’Empire romain : Utiliser une traduction pour repérer figures d’empereurs et comprendre des éléments du texte en langue ancienne Extraire des informations de textes en langue ancienne et de documents iconographiques en vue de construire du sens, interpréter, problématiser Mobiliser ses connaissances linguistiques et culturelles en vue d’interpréter un texte en langue ancienne Traduire des passages ciblés, et notamment rendre compte des valeurs possibles des ablatifs absolus L’Empire romain Disposer des repères nécessaires – L’impérialisme pour se construire une représentation romain : l’armée de l’étendue historique et de l’ampleur romaine et les guerres culturelle des civilisations antiques de conquêtes ; Disposer de connaissances sur des la Paix romaine, faits, des croyances et des institula romanisation de tions caractéristiques des civilisations l’Empire antiques ; utiliser à bon escient les Vie familiale, sociale ressources permettant d’affiner ces connaissances et intellectuelle – Rome et les provinces Proposer et justifier la traduction d’un passage, à partir de sa propre analyse Repérer et traiter les indices donnant accès au sens d’un texte en mobilisant ses connaissances culturelles et linguistiques Saisir l’organisation d’un énoncé simple dans la langue étudiée en utilisant les connaissances en morphologie et en syntaxe nécessaires Vie familiale, sociale et Disposer des repères nécessaires intellectuelle – La vie pour se construire une représentation à la ville et la vie à la de l’étendue historique et de l’ampleur campagne ; Citoyens, culturelle des civilisations antiques non-citoyens Repérer et traiter les indices donnant accès au sens d’un texte en mobilisant ses connaissances culturelles et linguistiques

Étude de la langue Observer, comprendre et employer la 4e et la 5e déclinaisons Observer, comprendre et réinvestir les déclinaisons des adjectifs des deux classes Revoir la formation des temps du perfectum (indicatif actif uniquement) : parfait, plus-que-parfait et futur antérieur

Observer, comprendre, mémoriser et réinvestir les comparatifs et superlatifs de l’adjectif qualificatif Revoir la formation, la déclinaison et la traduction du participe présent et du participe parfait passif Observer, comprendre, mémoriser et réinvestir la construction de l’ablatif absolu Repérer et analyser des champs lexicaux, observer le sens des préverbes et rapprocher entre eux des verbes présentant les mêmes préverbes Observer et comprendre les marques du passif et la formation du passif Observer, comprendre, mémoriser et réinvestir l’indicatif passif (3e personne) et les formes du degré de l’adverbe

Savoir repérer et analyser en contexte l’emploi d’unités lexicales Savoir mobiliser des compétences d’intercompréhension des langues : établir des correspondances entre le système linguistique français et les systèmes des langues anciennes, ménager des ouvertures vers les autres langues étudiées par les élèves Observer, comprendre, mémoriser et réinvestir la déclinaison des pronoms adjectifs indéfinis Observer et comprendre la formation du gérondif et de l’adjectif verbal

Les thèmes pour la construction de séquences, les connaissances et les compétences associées

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Chapitre 19, Auguste, l’art du pouvoir et le pouvoir des arts, p. 156

Chapitre 23, Rome, à la croisée des religions, p. 185

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Chapitre 24, Une médecine venue de Grèce, p. 193

Chapitre 25, Sciences et techniques dans le monde romain, p. 201

Thèmes Vie familiale, sociale et intellectuelle – Polythéisme et monothéismes

Lecture, compréhension, traduction Utiliser une traduction pour repérer et comprendre des éléments du texte en langue ancienne Extraire des informations de supports variés (textes en langue ancienne, en langue française, traduits, documents iconographiques…) en vue de construire du sens, interpréter, problématiser Savoir rattacher le contenu d’un texte à ses connaissances historiques ou culturelles Se repérer dans le dictionnaire latinfrançais/grec-français Le monde Repérer et traiter les indices donnant méditerranéen – accès au sens d’un texte en mobilisant Rome et la Grèce : ses connaissances culturelles et linguiséchanges et influences tiques ; lire oralement un texte latin – La transmission Proposer et justifier la traduction d’un culturelle, de la Grèce passage, à partir de sa propre analyse à Rome, de l’Antiquité et/ou de traductions disponibles au Moyen Âge et à la Renaissance

Le monde méditerranéen – Rome et la Grèce : échanges et influences – La transmission culturelle de la Grèce à Rome, de l’Antiquité au Moyen Âge et à la Renaissance

Utiliser une traduction pour repérer et comprendre des éléments du texte en langue ancienne Extraire des informations de supports variés (textes en langue ancienne, textes en langue française, textes traduits, documents iconographiques…) en vue de construire du sens, interpréter, problématiser Mobiliser des connaissances linguistiques permettant de construire une compréhension du texte Proposer une traduction aboutie en étant capable de justifier ses choix Savoir rattacher le contenu d’un texte à ses connaissances historiques ou culturelles

Étude de la langue Observer, comprendre, mémoriser et réinvestir la déclinaison du pronom relatif Observer et comprendre la construction des propositions relatives

Observer et comprendre les marques du passif, la formation du passif et du déponent Observer, comprendre, mémoriser et réinvestir la conjugaison des verbes eo, fero, volo, nolo, malo et facio ; l’indicatif passif et le déponent (3e personne du singulier et du pluriel) Observer et comprendre le sens des propositions indépendantes ou subordonnées au subjonctif permettant d’exprimer le souhait Révision de l’ordre et de la défense Observer le sens des préverbes et rapprocher entre eux des verbes présentant les mêmes préverbes ou formés avec les mêmes radicaux Circuler entre les systèmes de langue : établir des correspondances entre le système linguistique français et les systèmes des langues anciennes (lexique médical) Repérer l’influence des œuvres antiques ou de l’histoire ancienne dans des productions culturelles de différentes époques ; en tirer parti pour mieux les comprendre Comprendre les principes essentiels concernant la construction et le sens des propositions indépendantes ou subordonnées au subjonctif permettant d’exprimer le temps, la cause, le but, la conséquence Mettre en réseaux les mots par champ sémantique et par famille lexicale ; regrouper des mots par famille morphologique Décliner les noms de nombres

Les thèmes pour la construction de séquences, les connaissances et les compétences associées

9

Chapitre

1

Des héros et des villes Fonder une ville, fonder un mythe ?

Fil directeur du chapitre L’objectif de ce chapitre est de faire découvrir ou redécouvrir aux élèves les mythes liés à la fondation des grandes cités antiques, avec un éclairage particulier sur Rome et la légende de Romulus et Remus. Il s’agit de montrer aux élèves que la fondation d’une ville est soumise à des choix stratégiques, liés à la géographie, aux relations entre les peuples, à des intérêts commerciaux et agricoles, et que les mythes, qui se substituent dans la culture antique aux faits historiques, interviennent dans un second temps pour donner son identité à la cité. Les mythes sont alors lus pour les symboles et les valeurs qu’ils transmettent et ce qu’ils racontent de la ville. Le projet final, édifier un mythe de fondation, doit permettre d’évaluer cette lecture du mythe : au-delà du héros qu’il met en scène et des faits merveilleux qu’il contient, il devra définir une cité en lui associant des valeurs qui accompagnent sa fondation et caractérisent, pour les peuples voisins ou hostiles, des traits communs aux enfants de cette patrie.

Thèmes du programme De la légende à l’histoire – Les origines de Rome et ses figures héroïques – Les légendes de fondation

Lecture, compréhension, traduction Lire à haute voix un texte latin ou grec Utiliser une traduction pour repérer et comprendre des éléments du texte en langue ancienne

Étude de la langue Comprendre le fonctionnement d’une langue à déclinaison Connaître les cas et les fonctions Aborder la première déclinaison

1

pp. 14-15 (manuel)/pp. 6-7 (cahier 5e)

Une survie extraordinaire

Le chapitre s’ouvre sur un tableau célèbre de Rubens, légendé par des bulles. Ce choix doit permettre à l’élève de ne pas se sentir en difficulté face à un texte authentique d’auteur antique : ces phrases courtes adaptées et faciles à traduire sont plus abordables. Chaque phrase est suivie de sa traduction et le choix du vocabulaire, volontairement facile, doit permettre aux élèves d’établir intuitivement des ponts entre les deux langues et de faire certains rapprochements étymologiques. 1. Les jumeaux ont survécu à la noyade. Le terme aqua le désigne. 2. C’est la louve qui sauve les jumeaux. Le mot louve est répété deux fois : lupa et lupam. On remarque que le radical est le même mais que la terminaison change : -a/am. 3. En observant la traduction, on remarque que la fonction de ce mot n’est pas la même. C’est pour cette raison que la terminaison du mot a changé. 4. Les élèves commenceront peut-être par associer les deux personnages à gauche du tableau aux parents des jumeaux, Mars et Rhea Silvia. Cependant, il existe d’autres interprétations. On peut voir l’homme comme une personnification du Tibre, le fleuve qui a pris les jumeaux sous sa protection. La 10

1. Des héros et des villes

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Découverte

jeune femme peut être considérée comme une naïade. Les arguments qui pencheraient en faveur de cette interprétation seraient sa jeunesse et sa nudité que l’on devine. De fait, les naïades étaient associées aux sources et aux rivières, plus rarement aux fleuves. Le Tibre et la naïade seraient donc bien une sorte de relais parental entre les parents biologiques (Mars et Rhea Silvia) et les parents adoptifs (le berger Faustulus et son épouse, d’où le regard des jumeaux). Mais le dieu Mars n’est pas absent pour autant : on retrouve son oiseau préféré, le pivert, au fond du tableau.

2

Les villes antiques du bassin méditerranéen

Grâce à cette carte, les élèves doivent situer les grandes cités de la Méditerranée. Ce sera l’occasion d’approfondir les connaissances sur le bassin méditerranéen et de faire appel à ce qu’ils ont étudié dans d’autres matières, comme l’histoire-géographie. 1 = Alexandrie. 2 = Carthage. 3 = Rome. 4 = Mycènes. 5 = Marseille. 6 = Athènes. 7 = Argos.

Lecture 1

Rome : entre mythe et réalité

Le site de Rome : un choix judicieux

pp. 16-17 (manuel)/pp. 8-9 (cahier 5e) audio

Ce texte est un bon exemple pour montrer aux élèves que la fondation de Rome ne repose pas que sur des raisons mythologiques, mais aussi sur des choix stratégiques. Il évoque de façon assez simple tous les avantages géographiques de la ville de Rome. De plus, la présentation de la carte permettra aux élèves de les visualiser et de les situer. Les questions visent à aborder tout d’abord le lexique et l’étymologie grâce au repérage de mots transparents, puis à montrer aux élèves que la langue latine utilise bien moins de mots que le français, notamment parce que les articles n’existent pas. 1. a. colline : colles. b. fleuve : flumen.

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c. de la mer : maritimi. d. une région unique : unice locum. 2. L’expression latine Italiae medium a été traduite par au centre de l’Italie. En comparant les deux langues, on remarque que l’expression latine en deux mots est traduite par un groupe de mots plus étendu en français. Le terme Italiae, transparent, devrait être repéré assez facilement par les élèves. 3. Le site de Rome a une position idéale puisqu’il est situé au bord d’un fleuve et à une trentaine de kilomètres de la mer. Les habitants de la ville peuvent ainsi profiter du commerce de la pêche, remonté vers la ville par le fleuve, sans être exposés directement aux attaques maritimes. Il en est de même pour ses collines environnantes qui permettent de développer l’agriculture, le fleuve servant à acheminer les récoltes. 4. Sur la carte, il est facile de repérer le fleuve, la mer et les collines ainsi que la position centrale de la ville.

2

Quand la querelle tourne au drame

Ce texte est un grand classique, un incontournable de la légende de la fondation de Rome. L’intérêt de ce choix est de mettre en lumière la personnalité de Romulus, prêt à tout, même à commettre un fratricide pour protéger sa ville. 1. Des héros et des villes

11

1. À l’origine de la querelle entre les jumeaux Romulus et Remus se trouvent deux causes : Remus a vu en premier les vautours, mais Romulus en a vu deux fois plus ; Remus a franchi les remparts élevés par son frère. ● ●

La querelle débouche sur le meurtre de Remus par son frère Romulus. 2. Le mot en couleur dans le texte latin, discordiam, est traduit en français par une querelle. Les autres occurrences de ce mot latin dans le texte sont discordia et discordiae. On remarque que la terminaison n’est pas la même : -am pour l’accusatif, -a pour le nominatif et -ae pour le génitif. 3. La version la plus réaliste semble être la version historique de la fondation de Rome (doc. 1). En effet, l’archéologie a montré que le site de Rome est occupé dès le xe siècle av. J.-C. et qu’il n’est alors qu’un ensemble de villages de bergers, répartis sur les collines. 4. Cette légende délivre le message d’une ville guerrière prête à affronter jusqu’à la mort quiconque osera la défier (Romulus a tué son propre frère). C’est une ville forte, désirée par les dieux et créée par le fils d’un dieu. Elle est donc destinée à dominer toutes les autres villes. 5. Lecture orale.

Lecture 1

D’autres villes, d’autres mythes

p. 18 (manuel)/p. 10 (cahier 5e)

La fondation de Marseille

Le choix de ce texte vient non seulement de son intérêt historique mais aussi de la présence dans le lexique de mots de la 1re déclinaison, comme filia et aqua. Il a été adapté pour montrer que le latin est une langue flexionnelle. 1. La fondation de Marseille a eu lieu en plusieurs étapes : deux habitants de Phocée arrivent d’Asie Mineure chez les Ségobriges ; le roi prépare les noces de sa fille ; la fille du roi doit choisir son prétendant : elle tend de l’eau à Protis sur qui son choix s’est porté ; Protis reçoit le terrain pour fonder la ville. ● ● ● ●

2. La fille présente l’eau. La fille : sujet ; l’eau : complément du verbe direct (COD). 4. Amicitiam (l. 3) et aquam (l. 12) ont la même terminaison et donc la même fonction. Ce sont des compléments du verbe direct (COD). En latin, il s’agit d’un accusatif féminin singulier. 5. L’hospitalité et la générosité des Ségobriges ont permis la fondation de Marseille.

Et en Grèce…

2

et

3

Athènes, une ville sous protection divine

p. 19 (manuel)/p. 11 (cahier 5e)

La dispute entre Athéna et Poséidon – La puissance d’Athènes

L’image de la reconstitution du fronton ouest du Parthénon est assez parlante. Les dieux, ainsi que leurs attributs et leurs présents, sont facilement identifiables. L’étude du texte permet d’associer les aspects mythologiques et historiques de la création d’Athènes tout en sous-entendant que la légende tend toujours à prendre le dessus sur l’histoire. Le texte d’Hérodote permet de faire découvrir le grec ancien aux élèves qui doivent se familiariser avec lui. Les points de langue sont liés à ceux qui sont étudiés en latin pour montrer la proximité entre ces deux langues. 12

1. Des héros et des villes

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3. Filiae (l. 5) : la terminaison est -ae. Filia (l. 12) : la terminaison est -a.

1. Ποσειδέωνά (Poséidon) ; Ἀθηναίην (Athéna) (l. 4). 2. Athéna propose un olivier et Poséidon un cheval. 3. Non, ce récit ne semble pas historique car il s’appuie essentiellement sur des éléments mythologiques. 4. L’olivier qui repousse symbolise la puissance d’Athènes qui ne peut pas être détruite par ses ennemis. 5. Ποσειδῶν = Poséidon ; Ἐρεχθέος = Érechthée ; Ἀθηνᾶ = Athéna. 6. Lecture orale.

Étude de la langue

pp. 20-21 (manuel)/pp. 12-13 (cahier 5e)

Lexique 1. a. Une filiale est une entreprise contrôlée par une autre société, une société mère. b. Cet enfant aime beaucoup ses parents. Son amour filial est admirable. c. Leur petite fille est très gentille. Quelle adorable fillette ! 2. Sylvie, Sylvestre, Sylvain, Sylvaine.

Grammaire

+ d’exercices en pdf

3. Puella ; puellarum ; puellae ; puellam. 4. Sujet de la phrase a : puella. Sujet de la phrase b : familia. La terminaison commune aux deux mots est le -a. 5. Sujet de la phrase c : puellae. Sa terminaison au pluriel est -ae. L’exercice suivant est uniquement présent dans le manuel de cycle. À partir d’ici, la numérotation est décalée d’un point entre cahier et manuel de cycle.

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6. La terminaison des mots latins lorsqu’ils ont la fonction complément du verbe direct (COD) en français est -am. 7. Les mots de la 1re déclinaison sont : lupa, ae, f., puella, ae, f., silva, ae, f., via, ae, f. 8. Amicitia, ae, f. appartient à la 1re déclinaison. Singulier Nominatif Vocatif Accusatif Génitif Datif Ablatif

Amicitia Amicitia Amicitiam Amicitiae Amicitiae Amicitia

Pluriel

Amicitiae Amicitiae Amicitias Amicitiarum Amicitiis Amicitiis

9. a. Romam : accusatif singulier. b. silvis : datif ou ablatif pluriel. c. luparum : génitif pluriel. d. filias : accusatif pluriel. 1. Des héros et des villes

13

e. aquae : génitif ou datif singulier ; nominatif ou vocatif pluriel. f. causam : accusatif singulier. Les questions suivantes sont uniquement présentes dans le manuel de cycle. g. discordia : nominatif ou vocatif singulier, ablatif singulier. h. nuptiarum : génitif pluriel. i. causa : nominatif ou vocatif singulier, ablatif singulier. 10. a. La louve vit dans la forêt (silva, ablatif singulier). b. Les fils d’un dieu ne craignent pas les louves (lupas, accusatif pluriel). c. Rome (Roma, nominatif singulier) est une ville puissante. d. Les fondateurs de Rome (Romae, génitif singulier) sont les fils de Mars. e. Louve (Lupa, vocatif singulier), tu es bienveillante. Les questions suivantes sont uniquement présentes dans le manuel de cycle. f. La dispute (discordia, nominatif singulier) entre Romulus et Remus éclate soudainement. g. Le roi prépare les noces (nuptias, accusatif pluriel) de sa fille. 11. a. La fille boit l’eau. Filia aquam bibit. b. La louve regarde la fille du roi. Lupa regis filiam spectat. c. Je vois une statue de la déesse. Statuam deae video. 12. a. La louve sauve les jumeaux. Lupa gemellos servat. b. Les filles présentent l’eau. Filiae aquam porrigunt. c. Romulus aime la louve. Romulus lupam amat. d. Protis voit ses filles. Protis filias videt. Les questions suivantes sont uniquement présentes dans le manuel de cycle. e. Les louves vivent dans la forêt. Lupae in silva vivunt.

Traduction 13. a. Lupae in silvam vivunt. Les louves vivent dans la forêt. b. Filae lupas timent. Les filles craignent les louves.

Et en grec… 14. Lecture à voix haute. 15. Mégalopole = très grande agglomération urbaine. Cosmopolite = ouvert à toutes les civilisations. Politique = manière d’exercer l’autorité dans un État ou une société. Nécropole = grand cimetière, lieu de sépultures.

14

1. Des héros et des villes

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f. Je crains les louves. Lupas timeo.

D’un monde à l’autre

La louve d’hier à aujourd’hui pp. 22-23 (manuel)/pp. 14-15 (cahier 5e)

Pour faire le point

p. 22/p. 14

1. Au centre du tableau, on identifie Protis et Gyptis. Cette dernière est vêtue d’une robe blanche, comme les autres femmes. À droite, le vieillard peut être identifié comme le roi des Ségobriges, le père de Gyptis. 2. Le peintre fait reposer la fondation de Marseille sur les rapports pacifiques qu’ont voulu entretenir les Phocéens avec les autochtones, contrairement à d’autres colonies où ils se sont emparés du territoire par la force ou par la ruse. Les marins cherchent à commercer avec les Ségobriges et s’installent durablement et pacifiquement sur leur territoire. On remarque que plusieurs personnages ont les bras tendus, ouverts, et que tous les regards semblent tournés vers Protis et Gyptis. Le blanc, couleur dominante, évoque la pureté des intentions. Le bleu, symbole de spiritualité, d’infini et des dieux, est également très présent. 3. On observe des vaisseaux (à gauche de l’image) et la mer en arrière-plan. La fondation de Marseille repose sur le choix d’un lieu stratégique propice au commerce.

Pour aller plus loin

p. 23/p. 15

1. La louve, assez maigre, se tient droite sur ses pattes. Elle tourne la tête à gauche. Sa gueule est ouverte et laisse apparaître ses crocs. Ses oreilles sont dressées, signe qu’elle est attentive. La maigreur témoigne aussi de son caractère sauvage. Les jumeaux sont entre ses pattes, sous sa protection. 2. Les jumeaux n’ont pas peur de la louve. Ils boivent son lait. Ils accueillent ce que leur donne la louve les bras ouverts. 3. La louve est associée aux jeux Olympiques. C’est le symbole d’une ville forte voulue par les dieux et protégée par la providence et donc, en quelque sorte, invincible. 4. On voit la louve du Capitole allaitant les jumeaux et, au-dessous, un athlète tenant dans sa main gauche les lauriers de la victoire et, dans sa main droite, une couronne qu’il pose sur sa tête. C’est une scène de victoire.

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5. Cet événement a eu lieu en 1960, du 25 août au 11 septembre.

L’atelier du latin L’

pp. 24-25 (manuel)/pp. 16-17 (cahier 5e)

à la loupe

1. La louve allaite les jumeaux ; Romulus et Remus sont recueillis par Faustulus. 2. Le Tibre représente le temps qui s’écoule. 3. Le soleil symbolise Rome à son apogée. 4. a. Roma magna urbs est. Rome est une grande ville. b. Gloria Romae magna est. La gloire de Rome est grande. c. Romulus et Remus lupae confidunt. Romulus et Remus font confiance à la louve. 5. Pour légender ce tableau : 1 La louve et les jumeaux = 4c. 2 Le soleil = 4b. 3 La ville de Rome = 4a.

1. Des héros et des villes

15

À

d’écrire !

Dans cette grille, les élèves doivent repérer 8 mots. La difficulté pour eux sera non pas de les identifier mais de réussir à reconstruire des phrases. Leur attention devra se porter en premier lieu sur le verbe puis sur les autres éléments de la phrase latine. 1. La fille donne de l’eau à la louve. Filia aquam lupae porrigit. 2. Les terres de l’Italie sont fertiles. Italiae terrae fecundae sunt.

i t a l i a e t

a r l u f q s e

q o l p i u u r

u m e a l a n r

a a u e i m t a

p m p o a e s e

p o r r i g i t

f e c u n d a e

dater comme les Romains ? 2017 correspondrait à 2770 selon le calendrier romain !

PROJET Grâce à ce projet, les élèves vont réinvestir leurs acquis sur les mythes de fondation. Ils pourront bien évidemment faire d’autres recherches sur d’autres mythes ou inventer leur propre ville et leur propre mythe. La difficulté sera de rester dans le vraisemblable et dans le cadre temporel imposé : l’Antiquité.

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L’enregistrement audio leur permettra de « tester » leur prononciation du latin. Enfin, quelques phrases très simples pourront être ajoutées pour réinvestir les notions apprises sur les cas et les fonctions.

16

1. Des héros et des villes

Chapitre

2

Le voyage d’Énée Comment Énée a-t-il accompli son destin ?

Fil directeur du chapitre Le choix d’un groupement de textes autour de l’Énéide de Virgile permet aux élèves de 5e de découvrir un grand auteur de la langue latine qui n’est souvent abordé que dans les classes suivantes. Les élèves se familiarisent ainsi avec la langue de la poésie et découvrent Énée, le « héros national ». Ce choix de textes montre l’évolution de ce personnage et fait découvrir la figure féminine de Didon, véritable héroïne tragique. Les textes présentés avec leur traduction permettent de développer la pratique de la lecturecompréhension pour habituer les élèves, comme en cours de français (ou de langues vivantes), à exprimer des hypothèses de lecture traduisant un premier niveau de compréhension du texte. Après l’étude du premier chapitre, les élèves connaissent la prononciation du latin. Il est maintenant vivement recommandé de leur faire lire ces textes à voix haute, après une première lecture faite par le professeur. Pour ce qui est de l’étude de la langue, les élèves vont découvrir dans ce chapitre la déclinaison des mots masculins et neutres ainsi que les principaux mots outils qui structurent les textes latins.

Thèmes du programme De la légende à l’histoire – Les origines de Rome et ses figures héroïques – La fondation d’une cité – De Troie au Latium

Lecture, compréhension, traduction Développer des stratégies pour accéder au sens d’un énoncé simple dans la langue étudiée Repérer l’influence des œuvres antiques dans des productions culturelles de différentes époques Disposer de connaissances sur des œuvres antiques

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Étude de la langue Comprendre le principe de fonctionnement des langues à déclinaison : réinvestir les acquis de la 1re déclinaison et découvrir la 2e déclinaison Découvrir les mots outils

Découverte 1

pp. 26-27 (manuel)/pp. 18-19 (cahier 5e)

Un songe prémonitoire

Ce texte permet de faire un rappel sur la guerre de Troie. L’étude du champ lexical est abordée et peut être approfondie. Les mots à traduire sont transparents afin de ne pas mettre les élèves en difficulté. 1. Le fantôme d’Hector appelle Énée « fils de déesse ». C’est, en effet, le fils d’Aphrodite (Vénus). 2. Énée a un destin exceptionnel : il doit fonder une nouvelle Troie. 3. Les mots soulignés du texte sont transparents : fuge : fuis ; flammis : flammes ; muros : murs ; Troja : Troie. ● ● ● ●

2. Le voyage d’Énée

17

4. Les mots flammis et muros renvoient à la destruction de Troie après l’introduction du cheval de bois construit par les Grecs. 5. Hector dit à Énée de quitter Troie, de prendre les objets sacrés et d’aller fonder une autre ville ailleurs car Troie est perdue : hos cape fatorum comites, his moenia quaere magna (l. 5-6).

2

De Troie au Latium

Grâce à cette carte, les élèves retracent le parcours d’Énée et pourront parfois le comparer au parcours d’Ulysse qui a été, lui aussi, confronté à des créatures monstrueuses, comme Charybde et Scylla, et qui est lui aussi descendu au royaume des Morts… 1. Dans cette région de la Campanie, j’ai consulté la célèbre Sybille. Avec elle, je suis descendu dans une région terrifiante interdite aux vivants. Il s’agit de Cumes et des Enfers. (● 10) 2. Dans cette île, située dans la mer Ionienne, j’ai été attaqué par les Harpyes, créatures effrayantes mi-oiseaux, mi-femmes. (● 4) 3. C’est là, en Asie Mineure, que tout a commencé. (● 1) 4. Nous sommes partis de ces îles et nous avons gagné une région montagneuse, partagée maintenant entre la Grèce et l’Albanie. J’y ai rencontré Andromaque, veuve d’Hector. (● 5) 5. C’est dans cette ville, correspondant à l’actuelle Trapani (en Sicile), que mon père Anchise mourut. (● 7) 6. J’ai enfin rejoint la région où sera fondée Lavinium, puis Rome. Je suis accueilli par le roi Latinus dont la fille Lavinia est courtisée par Turnus. (● 11) 7. Ensuite, après une escale à Délos, nous avons accosté dans une île grecque où j’ai fondé Pergame et où nous avons été frappés par la peste. (● 3) 8. J’ai d’abord rejoint cette région grecque située au nord de Troie. (● 2) 9. Là, sur les côtes de ce pays, j’ai rencontré la reine Didon qui a fondé une ville célèbre. Ce sont les vents déchaînés par Éole sur la demande de Junon qui m’y ont porté. (● 8)

11. Je me suis arrêté de nouveau en Sicile pour me rendre sur le tombeau de mon père. Des jeux en l’honneur de mon père y sont organisés. Une partie de mes compagnons s’établit ici, mais nous repartons vers l’Italie avec d’autres. (● 9)

Lecture

Une reine désespérée

pp. 28-29 (manuel)/pp. 20-21 (cahier 5e)

À travers ce texte, c’est la mission d’Énée qui est mise en avant face au vain désespoir de Didon.

1

La colère de Didon

audio

1. Didon est agitée par un sentiment de fureur (accensa) car Énée a décidé de partir. 2. Didon accuse Énée d’insensibilité, de trahison, d’ingratitude et de cruauté. 3. Oculos : yeux ; lacrimas : larmes ; Italiam : Italie. Ce sont tous des compléments du verbe directs (COD). Leur terminaison est -os, -as, -am. 4. L’expression horrida jussa (l. 14) montre qu’Énée doit obéir aux ordres divins. Par ailleurs, I, sequere Italiam ventis, pete regna per undas (l. 17-18) dit qu’Énée doit prendre la mer pour rejoindre l’Italie et fonder une nouvelle ville. 5. Lecture orale. 18

2. Le voyage d’Énée

© Hachette Livre 2017 – Via latina cycle 4 – Livre du professeur

10. Arrivés sur la côte orientale de la Sicile, nous évitons l’écueil de Charybde et entendons les grondements de l’Etna. (● 6)

2

Énée quitte Carthage et Didon

Avec ce texte, les élèves découvrent l’un des éléments fondamentaux de la langue latine : les mots de coordination qui structurent un texte. 1. Énée est pris entre le désir de calmer et de consoler Didon et le devoir de partir. 2. Le mot cependant montre que, malgré son amour pour Didon, il se plie aux ordres des dieux. 3. Les mots de coordination français sont la traduction de : mais : at ; et : et ; et : -que ; cependant : tamen ; et : -que ; et : et. ● ● ● ● ● ●

4. Les mots de coordination addition

-que (accroché au mot qu’il coordonne)

et

et… ne… pas alternative

ou, soit

opposition

mais et pourtant

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cependant cause

en effet

conséquence

c’est pourquoi

Lecture 1

et ac nec (neque) aut sed at tamen (se place toujours en 2e position dans la phrase) equidem enim (se place toujours en 2e position dans la phrase) itaque

Le combat d’Énée contre Turnus

p. 30 (manuel)/p. 22 (cahier 5e)

Le duel

1. Énée s’adresse à Turnus. Dans le texte, on le trouve sous la forme Turne (l. 3) et Turnus (l. 13) : ce sont un vocatif et un nominatif. 2. Turnus est désemparé (il ne voit pas où fuir, ni comment attaquer son ennemi). Il est en proie à la peur et à l’égarement. 3. Impétueux (fervidus), il enfonce son fer (ferrum, c’est-à-dire son arme) dans le cœur de son ennemi. Alors que Turnus hésite, Énée n’éprouve aucune pitié pour son adversaire. Il est violent et veut absolument la mort de Turnus. C’est donc une issue fatale pour Turnus. 4. La terminaison de telum, i, n. et d’exitium, i, n. à l’accusatif dans le texte est la même qu’au nominatif pour les mots neutres de la 2e déclinaison : -um (l. 1, l. 6, l. 8). 5. Les mots fervida et fervidus (l. 4 et 17) ont donné ferveur, fervent ; terrent (l. 5) : terreur, terrifier ; ira (l. 15) : irascible. Ces termes montrent qu’Énée est animé par une colère aveugle, voire bestiale. 2. Le voyage d’Énée

19

Et en Grèce…

2

Intervention divine

p. 31 (manuel)/p. 23 (cahier 5e)

Énée sauvé de la mort par sa mère

Avec ce texte de l’Iliade, c’est encore un autre Énée que l’on découvre : un héros valeureux qui a besoin de la protection de sa mère pour échapper à la mort. 1. Énée : Αἰνείας. Tydée : Τυδεΐδης. Anchise : Ἀγχίσῃ. Aphrodite : Ἀφροδίτη. Danaens : Δαναῶν. Dios (Zeus) : Διὸς. 2. Αἰνείας et Αἰνείαο n’ont pas la même terminaison car leur fonction dans la phrase n’est pas la même. 3. Aphrodite se doit d’intervenir dans le combat pour sauver Énée de la mort car elle est sa mère. 4. Les verbes grecs sont souvent au centre de la proposition. Ils n’ont pas de place fixe.

Étude de la langue

pp. 32-33 (manuel)/pp. 24-25 (cahier 5e)

Lexique 1. a. Le patriarche est un vieillard respectable entouré d’une famille nombreuse. b. Les produits du terroir sont réputés pour leur qualité. c. Marseille est une ville qui a un riche patrimoine culturel. d. Les Martiens habitent la planète Mars et les Terriens la planète Terre. Les questions suivantes sont uniquement présentes dans le manuel de cycle. f. Nous n’oserons jamais remettre en cause les décisions paternelles. 2. L’intrus est : armoiries – armoise – armure – armée – armature – armement – désarmer – armurier. L’armoise est une plante aromatique.

Grammaire

+ d’exercices en pdf

3. Les terminaisons de la 2e déclinaison des mots soulignés dans le texte sont : -um, -os, -i, -us, -e, -um, -um. 4. Le mot socii est un nominatif pluriel et filius est un nominatif singulier. 5. Dans la phrase f, les mots de coordination sont : -que et et. 6. flamma, ae, f. : 1re déclinaison, génitif en -ae.

deus, i, m. : 2e déclinaison, génitif en -i. statua, ae, f. : 1re déclinaison, génitif en -ae. patria, ae, f. : 1re déclinaison, génitif en -ae. equus, i, m. : 2e déclinaison, génitif en -i. 20

2. Le voyage d’Énée

© Hachette Livre 2017 – Via latina cycle 4 – Livre du professeur

e. Terrasser son adversaire signifie le vaincre en le mettant à terre.

Les questions suivantes sont uniquement présentes dans le manuel de cycle.

dea, ae, f. : 1re déclinaison, génitif en -ae. donum, i, n. : 2e déclinaison, génitif en -i. poeta, ae, m. : 1re déclinaison, génitif en -ae. magister, magistri, m. : 2e déclinaison, génitif en -i. servus, i, m. : 2e déclinaison, génitif en -i. 7. a. La déesse protège son fils. Dea filium suum tegit. b. Didon sauve les compagnons d’Énée de la mort. Dido Aeneae socios a morte reducit. c. Énée cherche sa patrie. Aeneas patriam quaeret. d. Énée brandit une lance. Aeneas telum coruscat. e. Le fils s’enfuit avec son père. Filius cum patre fugit. f. La lance est immense. Telum ingens est. La question suivante est uniquement présente dans le manuel de cycle. g. La patrie d’Énée est l’Italie. Patria Aenae Italia est. 8. a. Dea ad patrem incessit. (La déesse s’avance vers son père.) b. Virtus Aeneae deos finire coegerat (La vertu d’Énée avait désarmé les dieux) c. et patri ait Venus : « nunc sis mitissimus (et Vénus dit à son père : « Daigne m’être encore plus favorable aujourd’hui :) d. opto, Aeneam meum, numen esse. » (Je souhaite que mon cher Énée devienne immortel ! ») e. Dei adsensunt. (Les dieux approuvent.) f. Nunc Romani Aeneam honorant. (Maintenant les Romains honorent Énée.)

Traduction 9. Toutes les phrases ont été réécrites d’après Ovide, Métamorphoses, XIV. a. Juppiter immortalitatem filio Veneris dat. = C. Jupiter donne l’immortalité au fils de Vénus. © Hachette Livre 2017 – Via latina cycle 4 – Livre du professeur

b. Graeci Trojanis equum dant. = E. Les Grecs offrent un cheval aux Troyens. c. Regina pulcherrima est. = D. La reine est éblouissante. d. Dea filium spectat. = A. La déesse regarde son fils. e. Romani Aeneam honorant. = B. Les Romains honorent Énée.

Et en grec… 10. Le mot grec Suffixe μάχη : ὅπλον : arme combat

λόγος : science

Le mot français composé

Le sens

hoplomachie

combat en armes (équivalent de l’escrime)

logomachie

discussion sur les mots ou dans laquelle les interlocuteurs emploient les mêmes mots dans des sens différents

2. Le voyage d’Énée

21

Suffixe μάχη : ναῦς : navire combat

naumachie

représentation d’un combat naval dans une arène

Τιτάνες : les Titans titanomachie

D’un monde à l’autre Pour faire le point

combat des Titans

Le départ vu par les artistes pp. 34-35 (manuel)/pp. 26-27 (cahier 5e)

p. 34/p. 26

1. AENEAS VENERIS ET ANCHISAE F(ilius) TROIANOS QVI CAPTA TROIA BELLO SVPER FVERANT IN ITALIAM ADDVXIT BELLVM SVSCEPIT 2. Les points sont comme des espaces entre les mots. Ils séparent les différents mots. 3. Les élèves pourront identifier le nom d’Énée (Aeneas), de Vénus (Veneris), le nom de la ville de Troie (Troja) et les Troyens (Trojanos). Ils peuvent aussi identifier les mots bellum et Italiam et la préposition in. 4. Énée, fils de Vénus et d’Anchise, qui, après la prise de Troie, conduisit en Italie les Troyens qui avaient survécu à la guerre. Il entreprit une guerre.

Pour aller plus loin

p. 35/p. 27

1. Souba et Énée doivent tous deux accomplir une mission qui les dépasse. Énée est le fils d’un dieu, Souba non. 2. On peut dire que le héros est obéissant, déterminé et courageux car il ne doit pas poser de questions, accomplir ce qu’on lui demande. La peine et les efforts ne seront pas épargnés.

L’

pp. 36-37 (manuel)/pp. 28-29 (cahier 5e)

à la loupe

1. On reconnaît Énée qui porte son père Anchise sur ses épaules. Il est accompagné de son fils Ascagne. 2. C’est Anchise qui tient les objets sacrés de Troie. Il les porte sur son épaule droite. Ce sont des statuettes de dieux. 3. On observe les muscles saillants de la cuisse et des bras d’Énée. Il tourne la tête vers la gauche pour permettre à son père d’être mieux installé. Il n’hésite pas à porter une lourde charge alors qu’il ne sait pas exactement où il doit aller ni combien de temps durera son périple. 4. Les élèves peuvent remarquer plusieurs détails selon leur sensibilité. On pourra, par exemple, s’attacher au petit Ascagne, au fait qu’Énée disparaisse presque sous la charge de son père, à son regard, au fait que les personnages soient dévêtus…

À

d’écrire !

1. Les phrases s’ordonnent chronologiquement dans l’ordre indiqué entre parenthèses. a. Énée et ses compagnons cherchent une nouvelle patrie. (3) 22

2. Le voyage d’Énée

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L’atelier du latin

b. Le père de la patrie est Énée. (4) c. Troie confie les Pénates à Énée. (2) d. Les Grecs ont détruit la ville de Troie. (1) 2. Aeneas et socii novam patriam quaerunt.

Pater patriae Aeneas est. Penates Aeneae Troja dat. Graeci Trojam urbem deleverunt.

comment la mythologie se retrouve dans notre langage ? L’expression « cheval de Troie » désigne un logiciel malveillant. Il est installé à l’insu de son utilisateur. Il contient des parasites, de type virus et logiciel espion, qui vont endommager les données. On comprend donc bien le parallèle avec le cheval de Troie installé par les Grecs sur la plage de Troie pour tromper ses habitants. Ce faux présent maléfique conduira à la ruine et à la destruction de Troie.

PROJET Les élèves trouveront dans ce chapitre des éléments qui pourront les amener à réaliser leur diaporama. L’intérêt de cette recherche est d’approfondir les connaissances sur Énée et les lieux qu’il a traversés. Les représentations d’Énée sont nombreuses et faciles à trouver. Pour ce qui est du texte, la traduction française, à ce niveau de l’année, est à privilégier. Il serait bien de présenter différentes représentations : fresques, statues, mosaïques, peinture. Le professeur peut préciser que les élèves doivent en présenter une de chaque sorte.

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SITOGRAPHIE Une traduction en ligne de l’Énéide, traduction libre et gratuite : • http://www.crdp-strasbourg.fr/je_lis_libre/livres/Virgile_Eneide.pdf • ou http://remacle.org/bloodwolf/auteurs/Virgile.htm L’Énéide en images : • www4.ac-nancy-metz.fr/langues-anciennes/Textes/Virgile/Venus.htm

2. Le voyage d’Énée

23

Chapitre

3

Les épisodes célèbres de la Rome royale Comment Rome a-t-elle affirmé sa puissance pendant la royauté ?

Fil directeur du chapitre L’objectif de ce chapitre est de faire découvrir ou redécouvrir aux élèves les grands épisodes de la royauté à Rome. Depuis sa fondation en – 753 jusqu’à l’avènement de la République en – 509, Rome connaît sept rois. Il s’agit de montrer aux élèves que, à cette période, les Romains assoient leur puissance et leur domination sur les peuples voisins et que, une fois encore, les légendes légitiment la gloire des Romains alors que l’histoire laisse plutôt la place aux Étrusques. La bourgade de Rome devient une véritable cité et la religion fédère les habitants. Le choix des textes suit la chronologie des différents rois. Enfin, dans ce chapitre, les élèves vont découvrir le système de conjugaison latine, au présent de l’indicatif.

Thèmes du programme De la légende à l’histoire – Les origines de Rome et ses figures héroïques – Les épisodes célèbres de la Rome royale

Lecture, compréhension, traduction Mettre en avant l’importance de la traduction Gérer une variété de supports en vue de construire du sens, interpréter, problématiser Identifier un réseau lexical dans un texte Comprendre la formation des formes verbales en distinguant radical, marques de mode, temps et marques de personnes pour les modes personnels en observant : – les marques du présent de l’indicatif ; – les formes du verbe sum au présent. Mettre en réseaux les mots par champ sémantique et par famille lexicale

Découverte 1

pp. 38-39 (manuel)/pp. 30-31 (cahier 5e)

L’enlèvement des Sabines

1. Ce célèbre tableau de Nicolas Poussin représente l’un des épisodes fondateurs et mythiques de la Rome antique. Romulus a fondé sa ville, Rome. Alors que la cité manque de femmes, il décide d’enlever les femmes des Sabins, un peuple voisin. Le peintre met l’accent sur la panique et la confrontation entre les hommes et les femmes. a. Romulus sum. Signum do. (Je suis Romulus. Je donne le signal.) On reconnaît facilement Romulus (1), premier roi de Rome, à gauche du tableau : il porte une couronne et lève son bras gauche en guise de signal d’attaque. b. Nos, feminae miserae sumus. Cur nos rapitis ? (Nous, les femmes, nous sommes malheureuses. Pourquoi nous enlevez-vous ?) Il s’agit des paroles de la femme en bleu, en bas à gauche du tableau, 24

3. Les épisodes célèbres de la Rome royale

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Étude de la langue

qui se fait enlever par un Romain (2). N’importe quelle femme pourrait prononcer ces paroles tant l’accent est mis sur la confusion et la panique. c. Vos rapio jussu Romuli. (Je vous enlève sur l’ordre de Romulus.) Il s’agit du cavalier en bleu, à droite du tableau. Il prononce ces paroles en tentant d’enlever une Sabine (4). d. Vos, Romani, saevi estis. (Vous, les Romains, vous êtes cruels.) Ce sont les paroles de la vielle femme agenouillée au centre du tableau (3). 2. On peut repérer les terminaisons verbales suivantes : sum : -m, 1re personne du singulier ; do : -o, 1re personne du singulier ; rapitis : 2e personne du pluriel ; sumus : -mus, 1re personne du pluriel ; rapio : -o, 1re personne du singulier ; estis : -tis, 2e personne du pluriel. ● ● ● ● ● ●

3. Si l’image s’avère une aide précieuse pour identifier les personnages, les terminaisons verbales et les terminaisons de genre, en particulier le féminin pluriel désignant les Sabines, donnent aussi des indices et ne sont pas à négliger : -ae pour le nominatif pluriel par exemple. Sur l’image, on peut faire noter aux élèves la position de Romulus, caractéristique de la statuaire impériale : il lève le bras pour donner le signal et porte une couronne. 4. La tenue des personnages, (la toge antique, pour les hommes et la tunique pour les femmes) ainsi que le temple en arrière-plan permettent de planter un décor antique. 5. Romulus est un homme sûr de lui. C’est le chef, il est placé au-dessus des autres. Deux hommes semblent l’assister ou veiller sur lui. Il porte une couronne et il est vêtu de rouge.

2

L’apothéose de Romulus

1. L’expression latine His immortalibus editis operibus (après ces immortels travaux) révèle la puissance de Romulus. 2. […] ensuite, Romulus ne fut plus sur terre. […] lorsque le peuple romain vit le siège du roi vide, il semblait peu éloigné de croire au témoignage des sénateurs […].

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Romulus est enlevé par un orage alors qu’il inspecte son armée. 3. Les verbes au présent de narration sont : ordonnent (jubent, l. 14) et demandent (exposcunt, l. 15). Leur terminaison à la 3e personne du pluriel est -nt, très proche de celle du français. 4. Le roi Romulus est désormais associé à un dieu. On lui demande alors de protéger et d’assurer la prospérité de Rome : deum […] regem parentemque urbis (l. 13-14) ; pacem precibus exposcunt (l. 15) ; propitius (l. 15). 5. Romulus a cherché à organiser au mieux la société. C’est lui qui a créé le calendrier lunaire pour mieux envisager la division du temps ; il a surtout renforcé la puissance militaire de Rome. C’était un roi guerrier qui a protégé son territoire et a cherché à l’agrandir.

Lecture 1

Quelques figures héroïques de Rome

pp. 40-41 (manuel)/pp. 32-33 (cahier 5e)

La métamorphose de la nymphe Égérie

1. Numa apporte les rites des sacrifices et les arts de la paix à son peuple. Il s’oppose donc à Romulus, roi guerrier : ritus sacrificos (l. 3) ; ad artes pacis (l. 4). 3. Les épisodes célèbres de la Rome royale

25

2. Les matrones, le peuple et les sénateurs ont pleuré la mort de Numa : nurus populusque patresque (l. 7-8). 3. Tous ces termes français proviennent des mots latins lacrimas, gemitu, dolentis. Le poète insiste sur la douleur d’Égérie. Elle est effondrée et inconsolable. 4. Les trois verbes au présent de narration qui montrent la douleur d’Égérie sont : latet (l. 10), impedit (l. 12), valent (l. 14). 5. Égérie est métamorphosée en fontaine. On peut laisser les élèves interpréter librement cette fin, heureuse ou malheureuse. Ils n’auront pas de mal à comprendre que l’eau qui s’écoule de la fontaine symbolise les pleurs intarissables d’Égérie.

2

et

3

Les Horaces contre les Curiaces – La mort de Curiace

1. Les mots qui expriment le champ lexical du combat sont : volneratis (blessés), adversus singulos ferox (redoutable face à chacun singulièrement), arma (armes), gladium […] defigit (plante son épée). On devine que l’issue du combat va être fatale et sanglante. 2. gladium […] defigit (Il plante son épée).

spoliat (il dépouille). Romani […] Horatium accipiunt (Les Romains accueillent Horace). La terminaison du verbe au présent à la 3e personne du singulier est -t ; à la 3e personne du pluriel, c’est -nt. Ce sont les mêmes terminaisons qu’en français. 3. La joie est le sentiment dominant chez les Romains. 4. Rome devient encore plus puissante qu’avant alors que la ville d’Albe doit lui être soumise. Cela signifie la fin de la guerre entre les deux cités. 5. Horace est courageux et cruel. Il n’hésite pas à combattre. Il sait que la force se dévoilera dans un duel. Il va jusqu’à transpercer la gorge de son adversaire.

1

Un épisode sanglant

Redoutable Tullia

p. 42-43 (manuel)/pp. 34-35 (cahier 5e)

audio

1. Dans l’expression regnum paternum (le trône paternel) se trouvent les racines reg- et pater-. Tarquin cherche à devenir roi. 2. Il y a 3 verbes dont Tullia est le sujet : properat, evocat, salutat. Ils sont au présent de narration qui permet de rendre le récit plus vivant, de le dynamiser et de donner une grande importance aux actes de Tullia. C’est elle qui pousse Tarquin à demander le trône et c’est elle qui le proclame roi. 3. Verbe

coepit contendit properat evocat salutat videt praecipit 26

Personne 3e personne du singulier 3e personne du singulier 3e personne du singulier 3e personne du singulier 3e personne du singulier 3e personne du singulier 3e personne du singulier

3. Les épisodes célèbres de la Rome royale

Radical (+ voyelle de liaison)

coep + i contend + i propera evoca saluta vide praecip + i

Terminaison

t t t t t t t

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Lecture

4. La terminaison des verbes est toujours la même alors que le radical peut se terminer par une consonne ou par une voyelle. 5. Le terme prima se traduit par la première. C’est une femme qui prend l’initiative de saluer son époux de roi. 6. L’ambition et la cruauté sont les principaux traits de caractère de Tullia. L’adjectif qui la caractérise est Sceleratus (Scélérate). Un scélérat est une personne capable de commettre ou qui a déjà commis un crime.

Et en Grèce…

2

Un héros presque roi

p. 43 (manuel)/p. 35 (cahier 5e)

Le combat contre Périphétès

1. Thésée est comparé à Héraclès (Hercule) grâce à sa massue. 2. On observe qu’un même mot peut avoir des terminaisons différentes selon son cas, comme en latin : -η ou -ην, par exemple. 3. Thésée est célèbre pour avoir combattu vaillamment contre le Minotaure, terrible créature mihomme mi-taureau, qu’il a tué.

Étude de la langue

pp. 44-45 (manuel)/pp. 36-37 (cahier 5e)

Lexique 1. Le mot rex, qui vient de la racine indo-européenne reg signifiant « tendre, étirer en ligne droite, redresser », a donné les termes suivants en français : a. gouverner : régner. b. pays dirigé par un roi : royaume. c. personne qui gouverne l’État pendant sa minorité ou l’absence du roi : régent ; d. gouverner de façon autoritaire : régenter. © Hachette Livre 2017 – Via latina cycle 4 – Livre du professeur

e. unité militaire regroupant plusieurs bataillons : régiment. 2. Les mots suivants viennent du verbe facio, is, ere : a. manière de faire : façon. b. fait à la main : façonné. c. réalisé : fait. d. aisé à faire : facile. L’exercice suivant est uniquement présent dans le manuel de cycle. À partir d’ici, la numérotation est décalée d’un point entre cahier et manuel de cycle. 3. Le mot « corps » vient de corpus, corporis, n. Le -u est tombé et on a gardé le -s final. Dans la même famille, on peut citer : corporel, corporation.

Grammaire

+ d’exercices en pdf

4. a. sumus : terminaison -mus. b. es : terminaison -s ; estis : terminaison -tis. c. timemus : radical time- + -mus ; oramus : radical ora- + -mus ; paramus : radical para- + -mus. 3. Les épisodes célèbres de la Rome royale

27

d. sum : terminaison -m ; video : radical vide- + -o ; fleo : radical fle- + -o. e. auditis : radical audi- + -tis. 5. Le radical se termine par la voyelle « e », ou « a » ou « i ». 6. La 1re personne est facilement identifiable : -o. La 2e personne manque dans ces exemples : elle se termine par -s. La 3e personne du singulier demande un -t. La 1re personne du pluriel : -mus. La 2e personne du pluriel : -tis. Enfin, la 3e personne du pluriel se termine par : -nt. 7. Le verbe être (sum, es, esse) est irrégulier, comme dans beaucoup de langues. 8. a. consecro, as, are, avi, atum : consacrer ➔ 1re conjugaison. b. dico, is, ere, dixi, dictum : dire ➔ 3e conjugaison. c. duco, is, ere, duxi, ductum : conduire ➔ 3e conjugaison. d. fugio, is, ere, fugi : fuir ➔ 3e mixte. e. habeo, es, ere, habui, habitum : avoir ➔ 2e conjugaison. f. oro, as, are, avi, atum : prier ➔ 1re conjugaison. g. peto, is, ere, peti(v)i, petitum : demander, chercher à atteindre ➔ 3e conjugaison. h. scio, is, ire, sci(v)i, scitum : savoir ➔ 4e conjugaison. i. teneo, es, ere, tenui, tentum : tenir ➔ 2e conjugaison. j. timeo, es, ere, ui : craindre ➔ 2e conjugaison. k. venio, is, ire, veni, ventum : venir ➔ 4e conjugaison. l. voco, as, are, avi, atum : appeler ➔ 1re conjugaison. 9. a. vocatum : supin de voco, as, are. b. tenes : 2e personne du singulier du présent de teneo, es, ere. c. fugi : 1re personne du singulier du parfait de fugio, is, ere. e. habere : infinitif de habeo, es, ere. f. venis : 2e personne du singulier du présent de venio, is, ire. 10. a. Roma mundi caput est. b. Deas et deos oramus. c. Tarquinius rex sum. d. Barbaros timetis. 11. a. Tu consacres. Consecras. b. Vous faites. Facitis. c. Je salue. Saluto. d. Nous sommes assis. Sedemus. e. Ils sont. Sunt. La question suivante est uniquement présente dans le manuel de cycle. f. Elle voit. Videt. 28

3. Les épisodes célèbres de la Rome royale

© Hachette Livre 2017 – Via latina cycle 4 – Livre du professeur

d. dixi : 1re personne du singulier du parfait de dico, is, ere.

Les exercices suivants sont uniquement présents dans le manuel de cycle. À partir d’ici, la numérotation est décalée de trois points entre cahier et manuel de cycle. 12. a. venio, is, ire, veni, ventum (venir) : venio, venis, venit, venimus, venitis, veniunt. b. consecro, as, are, avi, atum (consacrer) : consecro, consecras, consecrat, consecramus, consecratis, consecrant. c. habeo, es, ere, habui, habitum (avoir) : habeo, habes, habet, habemus, habetis, habent. d. scio, is, ire, sci(v)i, scitum (savoir) : scio, scis, scit, scimus, scitis, sciunt. e. peto, is, ere, peti(v)i, petitum (demander, chercher à atteindre) : peto, petis, petit, petimus, petitis, petunt. 13. a. cresco : je grandis, crescis : tu grandis, crescunt : ils grandissent, crescere : grandir. Le radical est : cresc-. b. voco : j’appelle, vocatis : vous appelez, vocant : ils appellent, vocare : appeler. Le radical est : voca-. c. video : je vois, videmus : nous voyons, vident : ils voient, videre : voir. Le radical est : vide-. d. venio : je viens, venis : tu viens, venitis : vous venez, venire : venir. Le radical est : veni-.

Traduction 14. a. Populus Romulum amat. Le peuple aime Romulus. b. Tarquinius patrem interficit. Tarquin tue son père. c. Egeriam videmus. Nous voyons Égérie.

Et en grec… 15. Sur le radical βασιλεύς (roi), le français a formé basilique ou le prénom Basile. 16. Un dédale de rues est un ensemble labyrinthique de petites rues où l’on peut s’égarer. Un dédale de lois désigne un ensemble de lois et de contraintes administratives embrouillé et confus dans lequel il n’est pas facile de se retrouver.

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D’un monde à l’autre

Un épisode célèbre du royaume de France pp. 46-47 (manuel)/pp. 38-39 (cahier 5e)

Pour faire le point

p. 46/p. 38

1. Sur l’image, on repère le temple de Jupiter dominant la colline du Capitole. C’est au pied de cette colline que Romulus, selon la mythologie, décida de fonder Rome. 2. Ce sont les rois étrusques qui sont à l’origine du temple de Jupiter sur le Capitole. 3. Cette construction témoigne de l’essor de Rome pendant la Royauté car les rois qui se sont succédé ont continué les travaux entrepris par leurs prédécesseurs.

Pour aller plus loin

p. 47/p. 39

1. Les ennemis que doit combattre le roi Philippe Auguste sont les Teutons, dirigés par l’empereur germanique Otton IV. Ils sont les alliés du roi d’Angleterre Jean sans Terre et du comte Ferrand de Flandre. 2. Le rôle du roi a été décisif. Il ne s’est pas laissé abattre et a su retrouver la force de retourner au combat au côté des siens et leur donner le courage de gagner la bataille. 3. Cette victoire contribue au renforcement de l’autorité du roi car il redonne espoir aux Français. Il est le symbole d’un courage quasi divin et il est, pour cela, respecté par ses troupes. 3. Les épisodes célèbres de la Rome royale

29

4. Les éléments étudiés dans ce chapitre qui font écho à ce texte sont le courage du roi, qui, comme Romulus, participe aux combats lors de l’enlèvement des Sabines, ou celui des Horaces qui n’ont pas eu peur d’affronter la mort pour sauver leur ville de la domination albaine.

L’atelier du latin L’

pp. 48-49 (manuel)/pp. 40-41 (cahier 5e)

à la loupe

1. Les différents personnages sont les soldats romains et les soldats albains. On identifie les soldats morts au centre de l’image et les femmes pleurant à gauche de l’image. 2. Le moment représenté est le duel entre le dernier Horace et le dernier Curiace : Horace tue Curiace avec son épée. 3. Le deuil, la tension et le désespoir peuvent se lire sur les visages. 4. Le peintre a choisi de représenter l’attente avant la victoire finale des Romains. C’est un moment intense.

À

d’écrire !

Eheu ! Eheu ! Numa mortuus est. Misera sum. Quotidie fleo et non beata sum. Non dormio.

Hélas ! hélas ! Numa est mort. Je suis malheureuse. Je pleure chaque jour et je ne suis pas heureuse. Je ne dors plus.

reconnaître un personnage derrière un nom commun ? Voici des expressions françaises utilisant un personnage antique : un travail de titan, le talon d’Achille, un bel Adonis, nettoyer les écuries d’Augias, jouer les Cassandre, un cerbère, tomber de Charybde en Scylla, un Narcisse, être dans les bras de Morphée. Chacun est libre de les insérer dans les phrases de son choix.

Avec ce projet, les élèves vont devoir s’initier, pour la plupart, à l’écriture journalistique. Ils doivent donc utiliser de nombreux adjectifs et essayer d’employer des phrases courtes. Une ponctuation forte est à privilégier. Les élèves peuvent reprendre les exemples proposés dans ce chapitre et essayer d’en faire un tout, pour montrer l’évolution de la royauté de Romulus jusqu’au dernier roi, Tarquin le Superbe. La difficulté réside dans le fait de ne pas écrire un simple résumé ou une succession chronologique de ces épisodes.

SITOGRAPHIE • Sur le serment des Horaces : www.louvre.fr/oeuvre-notices/le-serment-des-horaces • Maquette du temple de Jupiter Capitolin : www.unicaen.fr/cireve/rome/pdr_maquette.php?fichier=visite_temple_jupiter 30

3. Les épisodes célèbres de la Rome royale

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PROJET

Chapitre

4

Divines histoires Quelle place pour les dieux dans la vie des Romains ?

Fil directeur du chapitre Il s’agit, dans ce chapitre, de présenter aux élèves les divinités romaines ainsi que leurs équivalents grecs et, surtout, de leur faire comprendre la place importante qu’elles occupaient dans la vie quotidienne des Romains : à travers la lecture et l’interprétation des mythes qui y sont associés, les élèves accèdent à la complexité de cette croyance polythéiste qui régit la vie dans l’Antiquité. En effet, les dieux servaient à expliquer les origines et le monde tel qu’il est. Il fallait connaître les mythes pour mieux se plier à leurs lois et ne pas subir leur colère. Ainsi, le projet final permet d’évaluer cette compréhension de la place des dieux dans la vie des hommes : en imaginant une fête qui consacre un dieu, les élèves vont devoir réfléchir à la position que le Romain de l’Antiquité doit adopter face à un dieu, selon sa fonction et sa représentation.

Thèmes du programme Vie privée, vie publique – La religion romaine, divinités, rites et fêtes ; figures grecques et figures romaines des divinités

Lecture, compréhension, traduction Construire sa compréhension d’un texte en tenant compte des indices repérés collectivement Savoir rattacher le contenu d’un texte à ses connaissances culturelles Comprendre collectivement un texte en latin

Étude de la langue

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Observer et comprendre la formation des adjectifs de la première classe Observer et comprendre la formation des pronoms personnels et des adjectifs possessifs L’accord et la déclinaison des adjectifs (première classe)

Découverte

pp. 50-51 (manuel)/pp. 42-43 (cahier 5e)

L’objectif est de découvrir les dieux, mais aussi de mettre en lien un texte et une image : cette démarche fait partie des compétences évaluées à l’épreuve de français du DNB ; dès la 5e, les élèves peuvent être habitués à ce rapprochement, d’autant plus intéressant que le texte appartient à l’Antiquité et le tableau à la Renaissance. Le tableau permet aussi d’illustrer le caractère anthropomorphe des dieux.

1

Que de dieux !

1. Les dieux sont représentés sur un nuage, comme s’ils étaient dans le ciel. On peut ici faire référence à l’éther, le lieu du ciel le plus élevé et le plus lumineux qui n’est accessible qu’aux dieux. On peut aussi évoquer l’Olympe, le plus haut sommet de Grèce, considéré comme la demeure des dieux. 2. À partir du texte d’Ovide, on peut repérer Neptune à son trident, Minerve appuyée sur sa lance et Jupiter au centre. D’autres dieux sont aussi reconnaissables : à la droite de Jupiter, on reconnaît Mars et son casque, puis à la droite de Mars, Venus et Mercure (avec son caducée). Derrière Mercure, on remarque Pluton avec son sceptre qui est tourné vers Neptune. Au-dessus de Jupiter se trouve Minerve casquée et, à la gauche de celle-ci, Apollon et sa lyre. 4. Divines histoires

31

3. Jupiter est au premier plan, sa posture royale est rendue par son attitude languissante : il est confortablement installé et les autres divinités sont tournées vers lui. Cette représentation de Jupiter doit être mise en relation avec le texte.

2

Quand les dieux se partagent le monde

Le choix a été fait de ne donner ce texte qu’en latin : les élèves s’aperçoivent qu’ils peuvent comprendre un texte sans traduction, en entrant, comme ici, par la structure et les noms propres, qui sont transparents. 1. L’objectif du relevé est de mettre en avant la construction du texte : chaque divinité reçoit son prédicat qui permettra à l’élève de la définir facilement et de se repérer dans le texte pour répondre à la suite. On retrouve Juppiter (ou Jovis), Saturni, Neptunus, Pluto, Phoebus-Apollo, Mars, Bacchus, Vulcanus, Mercurius, Juno, Vesta, Minerva (ou Pallas), Ceres et Diana, Venus. 2. et 3. Saturnus = Saturne = Cronos : le père de Jupiter, qui le détrôna. Ops = Rhéa : épouse de Saturne, déesse de la terre fertile. Pluto = Pluton = Hadès : dieu des Enfers (inferis imperat). Neptunus = Neptune = Poséidon : dieu des mers et des océans (mari imperat). Jupiter/Jovis = Zeus : dieu des dieux et père des dieux et des hommes (deorum hominumque pater). Juno = Junon = Héra : épouse de Jupiter (jovis conjux), reine des dieux (regale) mais aussi déesse du

Ceres = Cérès = Déméter : déesse de l’agriculture (agriculturae). Vesta = Hestia : déesse du foyer (focis custos), elle garde le feu sacré de la cité. Bacchus = Dionysos : dieu du vin et de la fête (conviviis et vino). Diana = Diane = Artémis : déesse de la chasse et des forêts (venatui). Apollo (ou Phoebus) = Apollon : dieu des arts (Musarum magister : maître des Muses) et de la lumière (lucis auctor). Mercurius = Mercure = Hermès : messager des dieux (nuntius) et dieu des voyageurs et des voleurs. Minerva = Minerve = Athéna : déesse de la sagesse et de la stratégie guerrière (belli), mais aussi des arts et des techniques (pacis artibus : les techniques en temps de paix). Venus = Vénus = Aphrodite : la plus belle des déesses (formosissima) et déesse de l’amour. Mars = Arès : dieu de la guerre (bello et armis). Vulcanus = Vulcain = Héphaïstos : dieu de la forge (fabricandis Jovis fulminibus) qui fabriqua le

foudre de Jupiter.

Lecture 1

Les dieux tout-puissants

Le paon se plaignant à Junon

pp. 52-53 (manuel)/pp. 44-45 (cahier 5e)

audio

Cette fable a pour objectif de mettre en avant le rôle des dieux dans la création du monde et la fragilité des créatures qui en dépendent. 1. Le paon se plaint parce qu’il n’a pas une voix agréable à entendre, mais une voix qui lui attire des moqueries. Il jalouse le rossignol. Le vers latin qui le dit est : cantus luscinii quod sibi non tribuerit (parce que le chant du rossignol ne lui avait pas été attribué). On peut déjà attirer l’attention de l’élève sur le terme sibi qui renvoie au paon. 32

4. Divines histoires

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mariage.

2. Junon lui donne d’abord une explication : les dieux ont distribué les vertus et les caractéristiques à chaque créature avec équité. Elle met en avant le fatum (l. 11), c’est-à-dire la parole qui exprime la volonté divine et que les hommes doivent suivre sans chercher à discuter. Elle le menace dans les derniers vers qui constituent une morale : mieux vaut que le paon veille à accepter le fatum tel qu’il est. 3. Dans le texte, chaque animal a sa caractéristique : le corbeau : augurium (les présages) ; le rossignol : melos (le chant mélodieux) ; la corneille : laeva omina (les présages du côté gauche, c’est-à-dire les présages sinistres) ; l’aigle : vires (les forces) ; le paon : forma (la beauté). ● ● ● ● ●

4. La qualité du paon, qui est la beauté (forma), est précédée de tibi alors que toutes les caractéristiques retrouvées dans la question précédente sont associées au nom de l’animal qui lui correspond. Le terme tibi est donc le pronom personnel de la 2e personne : à toi ou pour toi. 5. Les dieux sont à l’origine de l’organisation du monde mais ils peuvent aussi, à tout moment, modifier le cours des choses pour punir les impudents (au risque qu’un espoir déçu ne te fasse retomber dans tes plaintes). Les hommes, comme le paon, n’ont d’autre choix que d’accepter cette volonté divine.

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Cette fable trouve son équivalent chez Jean de La Fontaine : « Le Paon se plaignant à Junon » (Fables, II, 17). Les deux textes peuvent être mis en parallèle en prolongement de la lecture. Il peut être intéressant de comparer la traduction littérale des vers et la retranscription qu’en fait La Fontaine, notamment sur le passage travaillé dans les questions 3 et 4. On peut aussi réfléchir au sens que prennent ce texte et sa morale dans une société qui ne vénère plus Junon. Le Paon se plaignait à Junon : Déesse, disait-il, ce n’est pas sans raison Que je me plains, que je murmure : Le chant dont vous m’avez fait don Déplaît à toute la Nature ; Au lieu qu’un Rossignol, chétive créature, Forme des sons aussi doux qu’éclatants, Est lui seul l’honneur du Printemps. Junon répondit en colère : Oiseau jaloux, et qui devrais te taire, Est-ce à toi d’envier la voix du Rossignol, Toi que l’on voit porter à l’entour de ton col Un arc-en-ciel nué de cent sortes de soies ; Qui te panades, qui déploies Une si riche queue, et qui semble à nos yeux La Boutique d’un Lapidaire ? Est-il quelque oiseau sous les Cieux Plus que toi capable de plaire ? Tout animal n’a pas toutes propriétés. Nous vous avons donné diverses qualités : Les uns ont la grandeur et la force en partage ; Le Faucon est léger, l’Aigle plein de courage ; Le Corbeau sert pour le présage, La Corneille avertit des malheurs à venir ; Tous sont contents de leur ramage. Cesse donc de te plaindre, ou bien, pour te punir, Je t’ôterai ton plumage.

Jean de La Fontaine, Fables, II, 17. 4. Divines histoires

33

2

Quand les dieux se fâchent…

Dans la continuité du texte précédent, il s’agit de montrer aux élèves que les hommes peuvent souffrir de la colère des dieux s’ils n’adoptent pas la bonne attitude. 1. Vox quoque jam rauca est, inflataque colla tumescunt : Déjà leur voix est rauque, leurs cous enflés se gonflent.

terga caput tangunt : leurs dos touchent leurs têtes. spina viret : leur échine (leur dos) verdit. 2. La déesse change les paysans en grenouilles. Le tableau le montre à travers le personnage du premier plan à gauche dont la tête est métamorphosée. Le texte rend compte d’une transformation elle aussi progressive : la voix devient rauque, puis le cou gonfle, la couleur verte apparaît. Cette transformation est la conséquence de la colère de Latone : les paysans l’ont empêchée de boire de l’eau dans une mare. Ils semblent se complaire dans la mare et crient des insultes. 3. a. vox rauca. b. colla inflata. 4. Les adjectifs ont la même terminaison que les noms qu’ils accompagnent. Les élèves doivent pouvoir mettre en relation ce qu’ils savent des noms latins et le transposer à d’autres mots qui dépendent eux aussi des cas, comme les adjectifs. 5. Ce mythe devait inspirer de la crainte aux Romains : ces paysans changés en grenouilles sont un avertissement envers ceux qui voudraient s’opposer à la volonté divine. D’autant que, comme les paysans, il est toujours possible de blesser les dieux sans le savoir. Au-delà d’une leçon de vie (les paysans se sont montrés inhumains, grossiers et inhospitaliers), les Romains voyaient dans ce mythe la fragilité de leur condition : les humeurs des dieux pesaient sur eux comme une menace de tous les instants (c’est le principe de la tragédie dans la Grèce antique).

Lecture

p. 54 (manuel)/p. 46 (cahier 5e)

L’origine des Saturnales

Comme les Romains avaient conscience qu’il fallait veiller à la susceptibilité des dieux, ils prenaient soin de les honorer correctement. Un exemple en est donné dans ce texte à travers les Saturnales. 1. Pendant les Saturnales, il est interdit de commencer une guerre (Bellum Saturnalis sumere ne fas habitum) et de mettre à mort un condamné (poenas a nocente isdem diebus exigere piaculare est). On peut repérer le mot fas qui a le même radical que fatum qui signifie la parole divine qui interdit. Cette interdiction trouve son explication dans l’histoire du dieu qui est honoré : pendant son règne, la violence entre les hommes n’existait pas. 2. Les termes fructum (récolte) et frugum (fruit) ont donné : fructueux, frugal, frugalité… 3. Pendant les Saturnales, les maîtres (patres familiarum, les pères de familles) mangeaient avec les esclaves (cum servis) car ces derniers ont participé aux travaux des champs. En effet, le dieu apprécie le culte rendu par les esclaves (servorum) en considération de leur travaux. Saturne est le dieu qui a enseigné aux hommes l’agriculture et il est sensible à ceux qui l’honorent à travers son don.

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4. Divines histoires

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1

Des dieux qu’il faut honorer

Et en Grèce…

2

Que les hommes restent à leur place !

p. 55 (manuel)/p. 47 (cahier 5e)

Punition divine

1. Les divinités citées par Hésiode sont : ῞Ηφαιστον (Héphaïstos, c’est-à-dire Vulcain) ; Ἀθήνην (Athéna, c’est-à-dire Minerve) ; Ἀφροδίτην (Aphrodite, c’est-à-dire Vénus) ; Κρονιωνι (Cronos, c’est-à-dire Saturne). ● ● ● ●

2. L’adjectif περικλυτὸν (illustre) qualifie Héphaistos et χρυσέην (parée d’or) qualifie Aphrodite. Comme en latin, dans le texte précédent, ces adjectifs présentent la même terminaison que le nom qu’ils accompagnent. Les deux langues fonctionnent de la même façon : la flexion concerne tous les mots soumis aux cas et les terminaisons des adjectifs sont empruntées aux déclinaisons des noms. 3. Pandore est la première femme à être créée. Avant elle, seuls des hommes habitaient la Terre ; ils vivaient dans l’Âge d’or : ils ne souffraient pas et ne connaissaient pas la violence. Pandore est envoyée sur Terre avec une jarre (ou une boîte) qu’elle ne doit pas ouvrir. La curiosité l’emporte et elle ouvre la jarre, libérant tous les maux que les dieux y avaient placés (la maladie, la vieillesse, le vol, la jalousie…). Comme elle referme précipitamment la jarre, elle laisse au fond, enfermée, l’Espérance.

Étude de la langue

pp. 56-57 (manuel)/pp. 48-49 (cahier 5e)

Lexique 1. a. Jean de La Fontaine a réécrit plusieurs fables de Phèdre. b. Des récits fabuleux au sujet des métamorphoses nous sont transmis par Ovide. c. Antoine ne cesse de mentir, il ne peut s’empêcher d’affabuler quand il raconte quelque chose ! d. Certaines personnes se vantent en racontant des exploits qui n’ont jamais eu lieu : il ne faut pas se laisser impressionner par ces fabulateurs.

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e. Les fabliaux sont des récits du Moyen Âge qui permettaient de critiquer la société. 2. a. Territoire occupé et administré par une nation en dehors de ses frontières : une colonie. b. Ensemble des pratiques, des hommages et honneurs rendus à un dieu : un culte. c. Ensemble des connaissances que l’on a acquises grâce à l’apprentissage : la culture.

Grammaire

+ d’exercices en pdf

3. L’adjectif iratus qualifie pavo. L’adjectif pictas qualifie plumas. L’adjectif pulchram qualifie vocem. 4. L’adjectif iratus est au nominatif masculin, sa terminaison est en -us, comme les noms masculins de la 2e déclinaison. L’adjectif pictas est à l’accusatif féminin pluriel et se termine en -as, comme les noms de la 1re déclinaison. L’adjectif pulchram est à l’accusatif singulier et se termine en -am, comme les noms de la 1re déclinaison. Les adjectifs empruntent donc leurs terminaisons aux déclinaisons des noms : à la 1re déclinaison quand ils sont féminins et la 2e quand ils sont masculins. 5. Les mots soulignés sont des pronoms personnels. 4. Divines histoires

35

6. Quand le latin emploie les pronoms personnels sujets, comme ego et tu, il veut insister sur la personne et cela est rendu en français par : moi, je et toi, tu. 7. a. Jovis Neptunusque magni (nominatif, pluriel, masculin) dei sunt. Jupiter et Neptune sont de grands dieux. b. Pii (nominatif, pluriel, masculin) Romani putabant : « Dei nostras vitas mutare possunt. » Les Romains pieux pensaient : « Les dieux peuvent changer nos vies. » c. Pluto suum (accusatif, singulier, masculin) sedem in Infernis habet, Minervaque acutam (accusatif, singulier, féminin) hastam tenet. Pluton a son trône dans les Enfers et Minerve tient une lance acérée. 8. a. Romani multos deos colunt. Les Romains honoraient plusieurs dieux. b. Romani qui non pii sunt miseram vitam habent. Les Romains qui n’étaient pas pieux avaient une vie misérable. c. Pueri multas fabulas legunt. Les enfants lisent de nombreuses légendes. d. Romanus populus pulchra templa saevis deis aedificat. Le peuple romain construit de beaux temples pour les dieux cruels. Les exercices suivants sont uniquement présents dans le manuel de cycle. À partir d’ici, la numérotation est décalée de deux points entre cahier et manuel de cycle. 9. a. Moi (Ego), je ne te veux aucun mal. b. Les ennemis nous (nos) menacent. c. Vos amis pensent beaucoup à vous (vobis). d. Jupiter, les hommes te (tibi) font des sacrifices, toi (tu), tu ne les écoutes pas. 10. a. Ma déesse cruelle (nominatif ) : mea saeva dea. b. Tes nombreuses légendes (accusatif ) : tuas multas fabulas. c. Notre malheureux poète (datif ) : nostro misero poetae. d. Tes beaux temples (ablatif ) : tuis pulchris templis. e. Mon misérable autel (génitif ) : meae miserae arae.

11. a. Poetae multas fabulas de deis narrant. Les poètes racontent de nombreuses légendes sur les (au sujet des) dieux. b. Dei saepe saevi iratique sunt. Les dieux sont souvent cruels et en colère. c. Igitur Romani deos daesque colere debent : templa aedificant et vitulos aut pullos immolant. C’est pourquoi les Romains doivent honorer les dieux et les déesses : ils bâtissent des temples et sacrifient des veaux ou des poulets.

Et en grec… 12. Une religion basée sur plusieurs (πολύς) dieux est une religion polythéiste. Une religion basée sur un seul (μόνος) dieu est une religion monothéiste. 13. La théologie est l’étude (ὁ λόγος, ου) des dieux (ou de Dieu) ou de la religion. Les exercices suivants sont uniquement présents dans le manuel de cycle. 14. Théodore (θεός + δῶρον) signifie don de dieu et Théophile (θεός + φιλέω) signifie qui aime dieu. 15. Celui qui ne croit en aucun dieu est athée (préfixe privatif a-). 36

4. Divines histoires

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Traduction

D’un monde à l’autre

Les dieux romains dans vos rayons pp. 58-59 (manuel)/pp. 50-51 (cahier 5e)

Le bilan permet de synthétiser la réflexion menée tout au long du chapitre : les Romains vénéraient leurs dieux comme des êtres tout-puissants, capables d’expliquer le monde mais aussi de le modifier selon leur plaisir. Ces dieux anthropomorphes présentent aussi les défauts des hommes : ils sont jaloux, mesquins, enclins à la vengeance. C’est pourquoi les hommes devaient les honorer et se montrer pieux : ils sont imprévisibles. On peut aussi expliquer aux élèves que cette intrusion des dieux dans la vie quotidienne, facilitée par leur multiplicité et l’attribution à chacun d’un domaine particulier, était encouragée par la politique (c’est-à-dire la vie de la cité) : en effet, être pieux était une obligation et l’impiété pouvait être punie par la loi puisque l’acte d’un seul pouvait attirer la colère des dieux sur tous les autres.

Pour faire le point

p. 58/p. 50

1 Le fronton se trouve tout en haut de l’édifice. 2 Le pronaos est l’espace couvert et entouré de colonnes mais non fermé. 3 La cella est l’espace fermé où se trouvait la statue. 4 Les colonnes forment l’entrée du temple.

Pour aller plus loin

p. 59/p. 51

1. Le dieu utilisé dans le logo d’Interflora est Mercure (ou Hermès). 2. Ce dieu symbolise la fiabilité de l’entreprise qui, à travers la livraison de fleurs, prend en charge des messages, traités comme messages divins. Les accessoires ailés de Mercure sont aussi symboles de rapidité. 3. Les entreprises ont choisi des noms de dieux pour mettre l’accent sur un aspect de leur produit, en faisant référence à une culture commune : la force de Mars ; la beauté de Vénus ; l’ingénierie de Vulcain. ● ●

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Une précision : on peut noter que Mars fait aussi référence aussi à Frank C. Mars, fondateur du groupe du même nom. Mais ce choix n’est pas anodin : ce nom de Mars, dieu de la guerre, est très présent dans l’imaginaire collectif. La marque a d’ailleurs largement joué sur cet imaginaire avec les couleurs notamment et la notion de force physique acquise grâce à la consommation de la barre. Les dieux romains ont toujours aujourd’hui un rôle allégorique. On peut aussi citer l’expression : « beau comme Apollon ». La connaissance des dieux est alors un outil pour mieux comprendre les références qui y sont faites dans la vie quotidienne ou dans les textes littéraires.

L’atelier du latin L’

pp. 60-61 (manuel)/pp. 52-53 (cahier 5e)

à la loupe

1. Ce document représente une sculpture en marbre du Ier siècle. On y voit une procession qui conduit des animaux (bœuf, bélier, cochon) vers l’autel où ils seront sacrifiés. 2. Cette cérémonie a lieu en l’honneur du dieu Mars. 3. Il s’agit peut-être de la cérémonie traditionnelle du dieu qui avait lieu au printemps. On peut aussi imaginer que ce sacrifice précède une entrée en guerre ou un combat et qu’il s’agit de s’attirer la faveur 4. Divines histoires

37

du dieu de la guerre. On peut aussi penser qu’il vient à la suite d’un combat ou d’une bataille et que les célébrants veulent remercier un dieu favorable ou faire fléchir un dieu qui ne l’a pas été. 4. Les personnages sont graves, la plupart sont tournés vers l’autel. Il n’y a que des hommes, ce qui peut s’expliquer par les intentions du sacrifice (la guerre), mais le nombre de participants représenté laisse deviner une grande foule. Le prêtre, la tête couverte des plis de sa toge, est devant l’autel, tenant à la main les instruments nécessaires au sacrifice. Les personnages veulent être agréables au dieu à travers ce sacrifice, on sait que le taureau est un animal qui est supposé plaire à Mars.

À

d’écrire !

1. Neptunus mare praesidet. 2. Juppiter (Jovis) deos et deas praesidet. 3. In templis, Romani orant et immolant. 4. Est statua in cella.

ce qu’était le pileus libertatis ? Outre les similitudes dans leur forme, le pileus libertatis et le bonnet phrygien portent les mêmes valeurs de liberté et d’égalité. Lorsqu’il était porté par les esclaves affranchis, il symbolisait la liberté retrouvée. Il en est de même pour les révolutionnaires français qui se sont libérés du joug de la monarchie. ●

Lors des Saturnales, le pileus libertatis était porté par tous afin d’effacer les différences entre les pauvres et les riches, les maîtres et les esclaves. Cet accessoire rappelait l’Âge d’or, durant lequel régnait Saturne, un âge qui ignorait la propriété, donc les inégalités, et le travail, donc la hiérarchie. On retrouve la célébration de ce temps délivré de l’ordre établi dans les carnavals depuis le Moyen Âge : le roi du carnaval, éphémère et factice, renverse la notion de hiérarchie car tout le monde peut être roi. Le bonnet phrygien veut rappeler aussi l’égalité entre les hommes, qui va au-delà de l’ordre établi, et la liberté de tous, gagnée par la Révolution.



PROJET

Les interdictions et les obligations imposées lors de cette célébration imaginaire vont reprendre les éléments indispensables des rites de la religion romaine (les sacrifices, les offrandes, les processions) mais elles vont aussi être adaptées à l’histoire de la divinité, à sa fonction, aux faveurs ou aux tourments qu’elle peut apporter aux hommes. Ainsi, pour une fête en l’honneur de Neptune, on peut imaginer des phrases telles que debetis navigare. Pour une fête en l’honneur de Junon, on peut imaginer : non debetis discordiam cum viro habere !

SITOGRAPHIE / BIBLIOGRAPHIE • www.antiquite.ac-versailles.fr/mytho0.htm • Denis Lindon, Les Dieux s’amusent, Flammarion, 2010. • Alain Surget, Dieux grecs, dieux romains, comment s’y retrouver ?, Père Castor, 2015. 38

4. Divines histoires

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La conception du projet doit permettre d’évaluer l’assimilation par les élèves de la place des dieux dans la vie des Romains ; en s’inspirant de l’exemple étudié des Saturnales, ils doivent à leur tour imaginer ce qui pourrait plaire à telle ou telle divinité, en fonction de ce qu’elle représentait pour les Romains.

Chapitre

5

Portrait de famille Un rôle pour chacun ?

Fil directeur du chapitre Il s’agit essentiellement de présenter les membres d’une famille romaine, y compris les esclaves, ainsi que son organisation fondée, à l’époque de la République, sur la toute-puissance paternelle : c’est une société patriarcale. À partir de quelques textes, la place des hommes, des femmes, des enfants et des esclaves dans la société romaine est évoquée. Aussi l’étude du vocabulaire des âges de la vie prend-elle une grande importance. Ce travail doit permettre d’asseoir l’idée que la société romaine est une société divisée en classes d’âge fonctionnelles : aux hommes, la sphère publique et une avancée dans la vie qui va de pair avec les fonctions juridique, militaire et politique de la Rome antique ; aux femmes, la sphère privée et une trajectoire de vie centrée exclusivement sur leur capacité d’enfantement. Le choix des œuvres doit permettre aux élèves de mieux comprendre l’évolution de chaque membre de la famille au cours de leur vie. Ils seront amenés à s’interroger et à adopter un regard critique sur cette évolution : l’exemple de Primila et Aphtorus, véritable exemple d’amour conjugal, leur montrera que certaines femmes travaillaient et que l’amour qui unissait un mari à sa femme pouvait être sincère et fort.

Thèmes du programme Vie privée et vie publique – Famille, filiation, place des femmes, âges de la vie

Lecture, compréhension, traduction Extraire des informations de textes en langue ancienne et de documents iconographiques en vue d’interpréter, de problématiser Identifier un réseau lexical dans un texte Construire sa compréhension du texte en tenant compte des indices repérés collectivement

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Étude de la langue Les formes du verbe « être » et de ses composés au présent de l’indicatif Observer et comprendre la formation du génitif et du datif Mettre en réseaux les mots par champ sémantique et par famille lexicale ; regrouper des mots par famille morphologique

Découverte 1

pp. 62-63 (manuel)/pp. 54-55 (cahier 5e)

L’autorité du paterfamilias

1. Appius, aveugle et âgé, dirigeait quatre fils robustes, cinq filles, une grande maison, de grandes clientèles, en effet, il avait l’esprit tendu comme un arc […] ses esclaves le craignaient, ses enfants le vénéraient. 2. Appius est le personnage présenté dans le texte. 3. Dans le texte, les adjectifs qui caractérisent Appius sont : senex : ce terme a donné « sénile », « sénilité », « Sénat » ; caecus : ce terme a donné « cécité » ; carum : ce terme a donné « caressant », « charmant », « cher ». ● ● ●

5. Portrait de famille

39

4. Ce personnage fait preuve d’autorité sur les siens (auctoritatem, imperium, metuebant, verebantur). Toute la famille le respecte (carum omnes habebant) et, malgré son âge, il est toujours vif d’esprit (animum tamquam arcum habebat, nec languescens senectuti). 5. La mère de famille n’est pas présentée dans ce texte. Elle n’a pas de rôle autre que celui d’avoir des enfants. 6. Ce texte présente une conception idéale de la famille romaine qui montre tout le pouvoir du paterfamilias et le respect dû aux anciens. En effet, la famille que décrit ici Cicéron ne correspond pas à la réalité de l’époque à laquelle il vit. Cicéron écrit lors d’une période politique particulièrement troublée, agitée par de nombreuses crises. Les adulescentes prennent de plus en plus de pouvoir et Cicéron tente de revaloriser la figure du senex.

2

L’organisation de la famille

1. Le personnage situé au centre est un homme, un noble romain. Il n’est pas tout jeune : on peut voir les premiers traits de la vieillesse sur son visage. Il porte une toge et tient dans chacune de ses mains les effigies de ses ancêtres. 2. Grâce à cette sculpture, on comprend le respect qu’accordaient les Romains à leurs ancêtres. En effet, les effigies étaient des masques des ancêtres moulés à la cire. Cette sculpture est une sorte de portrait : le personnage central s’est fait représenter portant les portraits de ses ancêtres disparus pour signifier d’où il vient. 3. paterfamilias : au centre, en toge blanche (f ).

filius : à droite du père (g, h, i). mater : à gauche du père, en robe verte et toge blanche (e). filia : à gauche de la mère (c et d). servus (et ancilla) : tout à gauche et tout à droite (a, b, j). On peut imaginer que la servante la plus âgée (b) est aussi la mère de la servante la plus jeune (a) et sûrement l’épouse du serviteur (j).

1

Prendre soin des siens

pp. 64-65 (manuel)/pp. 56-57 (cahier 5e)

Une épouse adorée

1. Elle a vécu 44 ans, dont 30 avec Lucius Cocceius Aphtorus, sans plainte. 2. La défunte épouse s’appelait Primila. Elle est qualifiée de médecin (medica). En effet, il existait bien des femmes médecins à Rome. Sa fonction de medica l’amenait à pratiquer des accouchements. 3. Elle avait 14 ans au moment de son mariage et elle est morte à 44 ans. 4. Les femmes se mariaient très jeunes à Rome. 5. a. Lucius semble avoir été très attaché à son épouse car il la nomme ma pure déesse (deae sanctae meae) et très bonne épouse (conjugi optimae). b. Il la compare à une déesse (deae sanctae meae). 6. Deae sanctae meae est un complément du verbe indirect (COI), les terminaisons sont en -ae. En latin, c’est un datif.

2

Tiron est malade

1. Cicéron est inquiet pour Tiron. Il prend de ses nouvelles et fait son possible pour qu’il guérisse au plus vite et qu’il soit bien entouré pendant sa convalescence. Un lien très fort d’amitié semble unir ces 40

5. Portrait de famille

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Lecture

deux hommes. En effet, Tiron est né esclave dans la famille de Cicéron, il a grandi avec lui et l’a suivi jusqu’à Rome. Il n’a été que très occasionnellement séparé de Cicéron, en particulier dans le cas évoqué ici, pour des raisons de santé. 2. Cicéron souhaite que Tiron se rétablisse : conserva te mihi (Conserve-toi pour moi), mea causa facias (fais donc cela pour moi). Tiron est son esclave, il sert Cicéron comme secrétaire. Cicéron a promis d’affranchir Tiron de son esclavage et souhaite que cela arrive au plus vite. 3. Cicéron prend soin de Tiron à distance, autant que possible : il promet de donner au médecin tous les honoraires qu’il demandera (Medico mercedis quantum poscet promitti jubeto) ; il lui demande de retrouver une santé physique et morale (nunc opus est te animo valere, ut corpore possis) ; il lui laisse son esclave Acaste qui pourra l’aider et mieux le servir (castum retine, quo commodius tibi ministretur). ●





4. Adest et possum sont deux composés de sum au présent de l’indicatif. Ils sont formés sur le radical du verbe sum auquel on a ajouté un préfixe : ad- et pos-.

Lecture 1

Préparer l’enfant à devenir citoyen

Première sortie au Sénat

p. 66 (manuel)/p. 58 (cahier 5e)

audio

1. La mère du petit (enfant) Papirius, qui avait accompagné son père à la Curie, questionna son fils pour savoir ce qu’avaient fait les sénateurs en séance. […] le secret de l’affaire et le silence de l’enfant excitaient son désir de savoir. […] Alors, l’enfant, sous la pression de sa mère, décide (d’inventer) un mensonge plaisant et amusant. […] Le petit (l’enfant) Papirius, s’étant avancé au milieu de la Curie, raconta l’affaire comme elle s’était passée […]. Le Sénat approuva la parole donnée et l’intelligence de l’enfant. 2. Pueri (l. 1) est un génitif singulier dont la terminaison est -i.

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3. Les hommes au Sénat débattent de questions qui restent inconnues aux femmes. Le Sénat agit comme un conseil d’État que les magistrats supérieurs doivent consulter quelle que soit la nature de l’affaire concernée. 4. L’enfant est rusé, ingénieux. Il invente un mensonge lorsque sa mère veut savoir ce qui s’est passé au Sénat afin de ne pas trahir le secret des séances au Sénat. 5. mulier : la femme ; uxores : les épouses ; matronas et mater : la mère de famille.

Et en Grèce…

2

L’éducation des garçons à Athènes

p. 67 (manuel)/p. 59 (cahier 5e)

Former le corps et l’esprit

1. Erratum : dans l’édition 01 du manuel de cycle, il est mentionné deux fois « Élève l’enfant dans son plus jeune âge. ». L’une des deux occurrences doit être remplacée par « Nourrit, allaite l’enfant en bas âge. ». Nourrice : τροφὸς (trophos) : Nourrit, allaite l’enfant en bas âge. Mère : μήτηρ (métèr) : Élève l’enfant dans son plus jeune âge. Pédagogue : παιδαγωγὸς (païdagogos) : Accompagne le jeune enfant de son domicile à l’école. Lui fait la conversation et lui apprend à se comporter. 5. Portrait de famille

41

Père : πατὴρ (patèr) : Élève l’enfant dans son plus jeune âge. Maître : διδάσκαλος (didascalos) : Enseigne les œuvres des grands poètes. Pédotribe : παιδοτρίβος (païdotribos) : Enseigne la gymnastique. 2. On préparait le jeune garçon à être un bon citoyen. Il devait s’inspirer de ce qu’ont fait les hommes illustres avant lui. On l’entraînait aussi à être un bon soldat. C’est avant tout un enseignement par imprégnation et imitation qu’il reçoit.

Étude de la langue

pp. 68-69 (manuel)/pp. 60-61 (cahier 5e)

Lexique 1. a. Sa fille va à l’école maternelle. b. Après la naissance d’un enfant, on peut prendre un congé de maternité. c. Cendrillon a une marâtre cruelle, mais une marraine bienveillante. d. Cette société est matriarcale : les enfants ne se définissent que par rapport à la mère. 2. a. Partir avec ses gens : partir avec ses domestiques, avec l’ensemble des personnes que l’on a à son service. b. Les gens du spectacle : personne exerçant la même profession, dans ce contexte il s’agit des comédiens. 3. a. Tu te comportes comme un enfant. Ton comportement est puéril. b. En vieillissant, il devenait sénile. c. Souvent, les parents redoutent l’adolescence de leurs enfants. d. Les jeunes sont parfois atteints d’acné juvénile. 4. Le radical des mots suivants est pot- et poss-: possible – potentiel – omnipotent – impotent – possibilité – peut-être. On retrouve le verbe possum et son alternance de radical : pos- et pot-. + d’exercices en pdf

5. Les mots au génitif sont : servorum (génitif pluriel, 2e déclinaison), ancillarum (génitif pluriel, 1re déclinaison), domini (génitif singulier, 2e déclinaison), Agrippae (génitif singulier, 1re déclinaison). 6. Les verbes sont : est, adest, curat, dat, possum. Les verbes des phrases b et d sont des composés de sum : adest : 3e personne du singulier ; possum : 1re personne du singulier. ● ●

7. l’esprit de l’homme : animus viri les esprits des hommes : animi virorum les sacrifices du dieu : sacrificia dei un sacrifice à un dieu : sacrificium deo le père de la fille : filiae pater les yeux des filles : filiarum oculi 8. Les mots en gras suivants ne sont ni au génitif ni au datif : matrem – parentes – ancillarum – avos – remedia – senatus – mendacii – pueri – servo – medicis. 42

5. Portrait de famille

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Grammaire

9. Erratum : dans l’édition 01 de l’ouvrage, phrase c, il faut lire familiae et non familia. a. Cicéron a un esclave. Cicero servum habet. b. Le médecin donne des remèdes à l’esclave. Medicus remedia servo dat. c. Le médecin soigne le fils de la famille. Medicus familiae filium curat. d. La mère de l’enfant est curieuse. Mater pueri curiosa est. e. Le Sénat remercie l’enfant. Senatus puero gratias agit. 10. Erratum : dans l’édition 01 du cahier 5e, il faut lire Terentiaeque et non Terentiaque.

Pater materque filiam filiumque diligunt. Villae dominus servis pecuniam dat. Tulliola Marci Terentiaeque filia est. Les deux exercices suivants sont uniquement présents dans le manuel de cycle. À partir d’ici, la numérotation est décalée de deux points entre cahier et manuel de cycle. 11. a. potest : il peut b. possumus : nous pouvons c. deesse : manquer à, faire défaut d. abest : il est absent e. non absum : je ne suis pas absent f. deest : il manque à, il fait défaut g. adsunt : ils sont présents h. adesse : être présent i. desum : je manque à 12. Au pluriel, les verbes suivants donnent : a. ades : adestis. b. possum : possumus. c. abest : absunt. © Hachette Livre 2017 – Via latina cycle 4 – Livre du professeur

d. absum : absumus.

Traduction 13. a. Marcus, filius Fundani, epistulam legit. Marcus, le fils de Fundanus, lit une lettre. b. Marcus, filius Fundani, ancillae epistulam legit. Marcus, le fils de Fundanus, lit une lettre à la servante. c. Marcus, filius Fundani, ancillae et servis epistulam legit. Marcus, le fils de Fundanus, lit une lettre à la servante et aux esclaves.

Et dans les autres langues… 14. a. La mère : mamma, mother, Mutter, madre. Le père : padre, father, Vater. La sœur : sister, sorella, Schwester. Le frère : fratello, Bruder. La famille : famiglia, family. b. Tous ces mots sont issus de quatre langues : français, anglais, italien, allemand. 5. Portrait de famille

43

D’un monde à l’autre

Quid des sociétés matriarcales? pp. 70-71 (manuel)/pp. 62-63 (cahier 5e)

Pour faire le point

p. 70/p. 62

1. On voit, à gauche du sarcophage, un enfant dans les bras de sa mère. Elle l’allaite sous le regard du père de famille (paterfamilias). Il se trouve ensuite dans les bras de son père puis sur un char miniature en train de jouer. Enfin, cet enfant est confié au maître (magister), chargé de l’instruire. 2. On identifie très facilement tous les personnages : l’enfant, la mère, le père et le maître.

Pour aller plus loin

p. 71/p. 63

1. Dans cette tribu du nord-est de l’Inde, les femmes détiennent le pouvoir de régenter « le foyer, les affaires financières et les biens immobiliers ». 2. Les hommes s’opposent à ce pouvoir car cette tribu se trouve dans un pays largement gouverné par les hommes. 3. L’antonyme de « matriarcale » est « patriarcale ».

L’atelier du latin L’

pp. 72-73 (manuel)/pp. 64-65 (cahier 5e)

à la loupe

1. La scène représentée sur la gravure est une cérémonie de mariage. L’homme prend une femme pour épouse lors d’une cérémonie et d’un sacrifice. Le titre de la scène est au libre choix des élèves.

3. La gravure montre que le mariage se déroule en deux étapes : le sacrifice puis la cérémonie. Le sacrifice avait lieu sur l’autel domestique, on consultait alors les auspices avant d’unir les époux. 4. La jeune mariée baisse la tête et détourne son regard. Elle ne semble pas heureuse. Ce mariage doit avoir été arrangé.

À

d’écrire !

a. Servus iram domini timet. L’esclave craint la colère du maître. b. Cicero epistulam filiae scribit. Cicéron écrit une lettre à sa fille. c. Medici filius rosam matronae dat. Le fils du médecin donne une rose à sa mère.

que le mariage était une obligation sociale ? Aujourd’hui, on retrouve dans la cérémonie du mariage l’échange des vœux, l’anneau passé à l’annulaire gauche, les cadeaux, la présence de témoins, la tradition de porter la jeune mariée avant de franchir le seuil de la demeure conjugale.

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5. Portrait de famille

© Hachette Livre 2017 – Via latina cycle 4 – Livre du professeur

2. On repère les futurs mariés, à droite de l’image, avec deux personnages de sexe féminin, qui sont très certainement la servante de la mariée et une matrone qui n’a été mariée qu’une seule fois et qui unit les époux devant les témoins. À gauche de l’image, on remarque des hommes avec un esclave qui tient un bélier qui doit être sacrifié.

PROJET Ce projet a pour but d’amener les élèves à faire une recherche sur le dies lutricus, le jour de la purification. C’est aussi le jour où l’enfant reçoit son prénom. Cette fête est accompagnée d’un sacrifice et signe définitivement l’entrée de l’enfant au sein de la famille. C’est aussi l’occasion de faire une recherche sur les jouets dans l’Antiquité et de montrer aux élèves que certains d’entre eux sont toujours utilisés dans nos sociétés modernes (dé, jouet en bois…). De plus, grâce à cette recherche, les élèves vont découvrir que les premiers jours des nouveau-nés étaient assez différents de ceux que vivent les bébés d’aujourd’hui : emmaillotement, pas de prénom jusqu’au 7e ou 9e jour… Tout cela doit leur faire aussi réaliser que ces coutumes différentes des nôtres s’expliquent aussi à cause de la mortalité infantile qui était très élevée.

SITOGRAPHIE

© Hachette Livre 2017 – Via latina cycle 4 – Livre du professeur

• Sur le mariage romain : latogeetleglaive.blogspot.fr/2013/11/le-mariage-dans-la-rome-antique-1ere.html • L’enfant dans la Rome antique : terrain.revues.org/1534 • La famille : remacle.org/bloodwolf/institutions/familia.htm

5. Portrait de famille

45

Chapitre

6

« J’habite ici ! » Montre-moi où tu habites et je te dirai qui tu es.

Fil directeur du chapitre Il s’agit essentiellement de confronter les habitations luxueuses, les domus, aux habitations les plus modestes, les insulae. Nous restons à l’intérieur de Rome, laissant pour l’instant de côté l’étude des villae car la question de l’habitat se veut ici associée à celle des classes sociales et des modes de vie. Les élèves découvrent en 5e le visage de la Rome antique et s’immergent dans la vie des Romains : les habitations qu’ils occupent, dont la construction et la conception répondent à des intentions particulières selon le statut de l’habitant, sont intéressantes pour comprendre la société romaine, à travers la vie quotidienne de ses habitants. L’accent a été mis sur la précarité des insulae, et sur le luxe des domus, en s’arrêtant notamment sur les œuvres d’art qui les ornaient, afin que les élèves comprennent que, au-delà du confort qu’il y avait à occuper de tels espaces, ces éléments devaient dire quelque chose de ceux qui habitaient là. Ils seront amenés à s’interroger sur la pertinence de ces choix et à adopter un regard critique sur ces habitations : l’exemple de Trimalcion et de Scipion l’Africain leur montrera que cette dichotomie, luxe – homme important / simplicité – petit peuple, peut être controversée et que la maison d’un homme nous renseigne aussi sur sa philosophie.

Thèmes du programme Vie privée, vie publique – L’habitat

Lecture, compréhension, traduction

Étude de la langue Comprendre la formation de l’imparfait Les valeurs de l’imparfait dans les passages descriptifs Observer et comprendre la formation de l’ablatif Observer le sens des préverbes et rapprocher entre eux des verbes présentant les mêmes préverbes

Découverte 1

pp. 74-75 (manuel)/pp. 66-67 (cahier 5e)

Vivre dans une insula

1. Tu nescis : toi, tu l’ignores. ●

divina opici rodebant carmina mures : des rats ignorants rongent de divins poèmes. 2. Ces habitations sont précaires (tenui tibicine) et insalubres (pendante ruina, mures), les proprié●

taires ne se souciant pas de leur entretien. Les incendies y sont fréquents (on peut préciser que ces immeubles étaient essentiellement bâtis avec du bois, matériau peu cher). 46

6. « J’habite ici ! »

© Hachette Livre 2017 – Via latina cycle 4 – Livre du professeur

Extraire des informations de textes en langue ancienne, et de documents iconographiques en vue d’interpréter, de problématiser Identifier un réseau lexical dans un texte et construire sa compréhension du texte en tenant compte des indices repérés collectivement

3. Les habitants étaient des gens qui avaient peu de moyens : Cordus possède peu de choses : lectus erat Cordo Procula minor, urceoli sex ornamentum abaci (l.9-10), voire rien du tout : Nil habuit Cordus (l. 13). On remarquera aussi que les personnes avaient peu d’importance : nul ne se soucie de les voir brûler et le propriétaire reste indifférent ; les habitants des insulae avaient peu de moyens pour se défendre et se faire entendre. 4. On reconnaît : 1a. tabulata tertia : le troisième étage. 2b. tegula : la toiture. 3c. gradibus ab imis : le rez-de-chaussée.

2

La domus

Il faut reconnaître les pièces suivantes : a10. vestibulum : entrée. b9. taberna : boutiques. Les boutiques constituaient alors un sas entre l’espace public (la rue) et l’espace privé. c1. cubiculum : chambre. d8. compluvium : bassin qui recueille les eaux de pluie. On peut donner le nom de l’impluvium (ouverture dans le toit). Ces eaux étaient utilisées pour l’entretien de la maison, mais aussi pour la toilette parfois. Il est intéressant de faire remarquer aux élèves que certaines domus possédaient l’eau courante. e6. culina : cuisine. À mettre en relation avec le terme « culinaire ». f5. triclinium : salle à manger, mais aussi banquette à trois places sur laquelle on s’allongeait pour les repas. g3. lararium : chapelle des dieux Lares, auxquels on faisait des offrandes de miel, d’encens, de gâteaux. h4. hortus : jardin. i2. atrium : pièce la plus étendue de la domus. j7. tablinum : bureau dans lequel on travaillait et recevait les associés dans les affaires ou la politique.

© Hachette Livre 2017 – Via latina cycle 4 – Livre du professeur

On pourra faire distinguer aux élèves les pièces qui peuvent être vues par le visiteur (atrium, tablinum) et celles qui sont réservées à la famille (cubiculum). La domus est en effet divisée entre espace

privé et espace public, elle est lieu de vie et lieu de représentation.

Lecture 1

Entre luxe et simplicité…

pp. 76-77 (manuel)/pp. 68-69 (cahier 5e)

Une domus impressionnante

1. Erratum : dans l’édition 01 de l’ouvrage, les passages soulignés ne correspondent pas aux éléments à traduire. Ils sont corrects dans l’édition 02 de cet ouvrage destinée aux élèves. in lance argentea pisum purgabat : il triait des pois dans un plat en argent. cavea aurea : une cage en or. canis ingens, catena vinctus : un chien énorme, retenu par une chaîne. ● ● ●

Trimalcion attend que ses invités soient surpris et admiratifs : les matériaux précieux cités (argent, or), la fantaisie (la pie qui salue les invités) font de sa maison une habitation impressionnante. L’ordre inscrit à l’attention des esclaves l’installe d’emblée comme un maître respecté. La fresque et la statue le présentent comme un homme de goût. 6. « J’habite ici ! »

47

2. Les expressions ego omnia stupeo (je m’extasiais sur tout) et non destiti totum parientem persequi (je ne pouvais détacher mes yeux de la fresque) exprime l’admiration du narrateur devant cette domus). 3. Les nombreux compléments de lieu, ad januam (à la porte), in aditu (à l’entrée), super limen (au-dessus du seuil), ad sinistram (à gauche), in angulo (dans un angle), rendent la description détaillée et organisée. Ils insistent sur le fait que le narrateur ne peut s’empêcher de regarder de tous côtés, et que chaque espace de la maison offre un motif de surprise et d’admiration. 4. Les prépositions rencontrées sont : ad (à), in (dans), super (au-dessus). 5. Les verbes suivants sont à l’imparfait : stabat (se tenait), purgabat (il triait), pendebat (pendait), salutabat (saluait). On peut déjà faire repérer la constante -bat.

2

Un héros aux goûts simples

audio

Il est utile de présenter Scipion, qui est issu d’une famille illustre et qui doit sa renommée et son surnom à sa victoire sur Hannibal, le pire ennemi que les Romains n’aient jamais connu. Son caractère noble, ajouté à ses exploits, font de lui un personnage respectable et admiré, qui aurait pu, s’il l’avait souhaité, vivre dans le luxe et la meilleure société. 1. Sénèque est un philosophe : ses lettres à Lucilius sont un prétexte pour exposer sa vision de la vie, qu’il veut modérée et sa conception du bonheur, qui passe par la vertu. Sénèque reproche aux gens de son époque de faire passer le luxe avant l’utile. À travers l’expression des « colonnes qui ne soutiennent rien » (l. 13-14), il désigne le souci de charger les maisons d’éléments purement décoratifs et de perdre de vue leur aspect pratique. La maison n’est plus lieu de vie mais lieu de représentation. Il exagère le souci du luxe à travers l’expression « nid à blattes » (l. 20) et les termes « pauvres et misérables » (l. 8-9) : la course au luxe est devenue excessive chez ses contemporains. 2. in hoc angulo : dans ce réduit. sub hoc ille tecto : sous ce toit. in hoc balneo : dans cette salle de bain. ex solio : de sa baignoire. ●

● ● ●

3. Les prépositions reconnues sont in (dans), sub (sous) et ex (hors de, depuis). 4. Les noms latins qui les suivent se terminent en -o. Il s’agit de faire remarquer aux élèves qu’ils sont alors au même cas. 6. La maison de Trimalcion était un étalage de luxe et de puissance. Il y accumulait les ornements et les matériaux précieux. À l’inverse, celle de Scipion présente le souci de l’utilité et de la simplicité : la salle de bain ne perd pas de vue sa fonction première. 7. Les habitations de ces deux personnages ne sont pas en accord avec leur importance : Trimalcion est un ancien esclave, maintenant affranchi qui doit sa fortune à sa chance et à sa réussite dans le commerce. Scipion quant à lui est reconnu pour son courage et les services rendus à la patrie. Il appartient également à la noblesse et aurait pu orner sa maison de décorations luxueuses lui aussi, mais il fait le choix de la simplicité, peut-être parce qu’il n’a pas besoin de faire étalage de ses qualités militaires, déjà célèbres, à travers des marques ostentatoires de richesse. La simplicité du personnage se retrouve aussi dans les travaux des champs cités au début du texte : travailler la terre, ses terres, était une activité louable et cette occupation simple achève le portrait d’un personnage qui, bien que devenu un héros par ses actes, sait garder le lien avec ce qui est essentiel.

48

6. « J’habite ici ! »

© Hachette Livre 2017 – Via latina cycle 4 – Livre du professeur

5. L’ablatif se retrouve à chaque fois ici dans des compléments circonstanciels de lieu.

Lecture 1

Une maison vivante

p. 78 (manuel)/p. 70 (cahier 5e)

Un accueil divin

1. aures rigent, nares hiant, ora saeviunt : leurs oreilles se dressent, leurs narines s’entrouvrent, leurs bouches écument. 2. La statue de Diane est en marbre de Paros (lapis Parius), elle est drapée dans son vêtement (veste reflatum) et entourée de chiens (canes) eux aussi en marbre (ispsi lapis erant). 3. Le visiteur est impressionné par la vraisemblance de la sculpture : l’artiste a retranscrit le caractère divin de la déesse, ce qui la rend imposante (majestate numinis venerabile, l. 10). Elle semble surtout animée : le jeu du vêtement et la posture donne l’impression qu’elle vient à la rencontre du visiteur (introeuntibus obvium, l. 9) tandis les chiens ont l’air si vivants qu’on s’attend à les entendre aboyer. 4. Les verbes attolerabat et erant sont à l’imparfait. On peut déjà s’appuyer sur la terminaison -bat pour identifier le premier et noter que erant ne présente pas cette terminaison. En revanche son radical diffère du présent. 5 et 6. Les autres verbes sont au présent, présent de narration qui contribue à rendre la statue vivante. L’impression produite sur le visiteur par cette statue, objet de luxe et de raffinement, témoigne du rôle de l’atrium : dès son entrée dans la domus, le visiteur devait mesurer la richesse de son propriétaire mais aussi son goût des arts.

Et en Grèce…

2

et

3

Une place pour tout… et pour chacun !

p. 79 (manuel)/p. 71 (cahier 5e)

Un jeune marié fier de sa maison – De l’oïkia à la domus

© Hachette Livre 2017 – Via latina cycle 4 – Livre du professeur

1. La construction de la maison d’Isomaque traduit son pragmatisme : l’agencement des pièces, leur orientation, étaient réfléchies en fonction de leur destination. Elles devaient offrir les températures et la praticité indispensables à leur fonction. 2. On retrouve ἡ γυνή, γυναικός et ὁ ἀνήρ, ἀνδρός dans les mots grecs γυναικωνῖτιν (les appartements des femmes) et ἀνδρωνίτιδος (les appartements des hommes). 3. Les maisons romaines sont, on l’a vu, plutôt organisées autour de la distinction entre espace privé et espace public. Les maisons grecques ont soin de séparer l’espace des femmes et celui des hommes, essentiellement pour surveiller les relations entre les esclaves, mais aussi pour assurer à la femme un espace retiré qui correspond à son mode de vie. Les habitations grecques et romaines ont cependant en commun une organisation autour d’une grande pièce essentielle (atrium ou andron) qui en est le cœur. Les éléments de décoration, comme le péristyle, se retrouvent également dans les deux habitats.

Étude de la langue

pp. 80-81 (manuel)/pp. 72-73 (cahier 5e)

Lexique 1. a. demeurer b. domicile 2. Les Corses et les Siciliens sont insulaires car ils vivent sur une île, sens premier du mot insula. Le terme a été repris de façon imagée pour les immeubles, comme l’on dirait en français « un îlot » d’habitations. 6. « J’habite ici ! »

49

3. a. Les insectes lignicoles s’attaquent au bois. b. Des statues marmoréennes sont en marbre. c. Un visage d’une blancheur éburnéenne a la blancheur de l’ivoire. d. Des rocs aurifères contiennent de l’or. e. Les peintures pariétales sont sur les murs.

Grammaire

+ d’exercices en pdf

4 et 5. Les verbes des phrases sont : capiebat (prenait), audiebamus (entendions), timebam (je craignais), erant (étaient), lavabat (lavait). Les terminaisons apparaissent en gras. 6. Le verbe irrégulier, qui ne présente pas la syllabe -ba-, est le verbe esse. Son imparfait se forme sur le radicale era-. 7. Les compléments de lieu sont in vestibulo (dans le vestibule), in armurio (dans l’armoire) et in parvo balneo (dans une petite salle de bains). Les textes ont permis d’établir qu’ils étaient à l’ablatif. 8. a. In Scipionis balneo minimas rimas in muris (ou muro) videbamus. b. Sub solio non erant blattae ! c. Romani agros numquam ex insulis videbant. 9. a. Dans la salle de bains de Scipion nous voyions des petites fentes dans le(s) mur(s). b. Sous la baignoire, il n’y avait pas de blattes. c. Les Romains ne voyaient jamais les champs depuis (leurs) immeubles. 10. a. Ils vivaient : vivebant. b. Il venait : veniebat. c. Nous avions : habebamus. 11. a. Les Romains qui habitaient dans des immeubles étaient malheureux. b. Les Romains riches occupent des maisons immenses et ont des esclaves. c. Scipion était un soldat courageux, maintenant il se lave dans une salle de bains misérable.

12. Marcus habitait dans un immeuble ; il n’avait pas de statues, mais la famille de Marcus était heureuse. Les fils de Marcus allaient chercher de l’eau à la fontaine et jouaient dans les rues avec les enfants voisins !

Et en grec… 13. Le groupe grec ἐν ὀχυρῷ (dans un endroit sûr) est introduit par la préposition ἐν, équivalent du in latin. 14. La préposition latine in a donné le préfixe des mots « investir », « incarcérer », « inhumer » (à distinguer du préfixe in- qui établit le sens contraire). La préposition grecque en a donné les mots « embarquer », « encaisser »… 15. En latin, ἐν ὀχυρῷ serait à l’ablatif. On peut faire remarquer que ce cas n’existe pas en grec mais que les compléments de lieu se mettent au datif lorsqu’il s’agit du lieu où l’on est, et à l’accusatif quand il s’agit du lieu où l’on va, comme en allemand. On retrouve l’accusatif dans les lieux exprimant une destination en latin aussi : in + accusatif désigne le lieu où l’on va.

50

6. « J’habite ici ! »

© Hachette Livre 2017 – Via latina cycle 4 – Livre du professeur

Traduction

D’un monde à l’autre

L’architecture antique, au-delà du temps, au-delà des frontières ! pp. 82-83 (manuel)/pp. 74-75 (cahier 5e)

Pour faire le point

p. 82/p. 74

La première image représente les vestiges d’une cuisine (culina), identifiable au four et à l’incurvation dans la pierre qui pourrait être assimilée à nos éviers. La deuxième image où l’on distingue un compluvium et des colonnes représente un atrium. On devine des restes de peintures pariétales. L’impluvium est clairement identifiable. On peut faire remarquer aux élèves que les traces de peintures laissent deviner des couleurs vives.

Pour aller plus loin

p. 83/p. 75

1. Le salon de la Maison Blanche rappelle l’atrium romain par les décorations, mais aussi parce qu’il est lieu de réception, qui donne au visiteur la mesure de l’espace investi. Les portes du fond laissent supposer que, comme l’atrium, cette pièce ouvre sur les autres et constitue le cœur du bâtiment. 2. Le document 1 fait apparaître un fronton, des colonnes et un péristyle. 3. La salle de réception présente le choix de mosaïques au sol qui rappellent les décorations antiques ; on remarque aussi les peintures pariétales, sous forme de fresque.

L’atelier du latin L’

pp. 84-85 (manuel)/pp. 76-77 (cahier 5e)

à la loupe

© Hachette Livre 2017 – Via latina cycle 4 – Livre du professeur

1. Les colonnes, les peintures et le choix des couleurs vives de la fresque se retrouvent dans la vignette de bande dessinée. 2. La vignette fait apparaître des colonnes, des peintures, des statues (on remarquera le mouvement attribuée à celle de droite, à mettre en parallèle avec la statue de Diane décrite par Apulée, p.78). On y retrouve le compluvium, agrémenté d’une fontaine, luxe inutile comme le dirait Sénèque. Les peintures, et même les statues, sous lesquelles on distingue des inscriptions, peuvent représenter les ancêtres de la famille : l’atrium était aussi le lieu où ces ancêtres étaient représentés pour rappeler aux visiteurs l’importance de l’hôte. Les élèves ont tendance à se représenter les bâtiments antiques comme des espaces essentiellement blancs (la Maison Blanche qui s’en inspire a peut-être conforté ce préjugé). Il est intéressant de leur faire remarquer qu’au contraire le rouge, le jaune, l’ocre dominaient. Les personnages sont nombreux : hommes, femmes, enfants, l’atrium était le lieu le plus fréquenté car le plus ouvert de la domus. Une femme y est confortablement installée, un homme donne l’impression de présenter de la main la pièce qu’il occupe. La pièce est aussi lieu de passage : les deux personnages en arrière-plan semblent la traverser. 3. La réflexion des élèves est orientée sur le travail de recherche de l’auteur d’Alix, un travail qu’ils ont eux-mêmes mené tout au long du chapitre : c’est en lisant les textes, en analysant les vestiges que l’auteur a pu produire une vignette aussi vraisemblable et aussi vivante. Une réflexion sur les métiers d’archéologue ou encore d’historien et d’auteur peut enrichir le travail sur les parcours (parcours avenir en l’occurrence qui invite à faire réfléchir l’élève, à chaque fois que l’occasion se présente, sur les métiers et leur complexité). 6. « J’habite ici ! »

51

À ●

d’écrire !

Ibi panem emo. (Là, j’achète du pain.) ➔ In taberna panem emebat. (Elle achetait du pain dans une

boutique.) ●

Ibi flores observo. (Là, j’observe des fleurs.) ➔ In horto flores observabat. (Elle observait les fleurs

dans le jardin.)

Ibi inter columnas ambulo. (Là, je me promène entre les colonnes.) ➔ In peristylo inter columnas ambulabat. (Elle se promenait entre les colonnes dans le péristyle.) Ibi cum amicis ceno. (Là, je dîne avec mes amis.) ➔ In triclinio cum amicis cenebat. (Il dînait avec





ses amis dans le triclinium.)



Ibi cenam paro. (Là, je prépare le dîner.) ➔ In culina cena parabat. (Il préparait le dîner dans la cui-

sine.)

qui sont les pénates ? « Regagner ses pénates » signifie « rentrer à la maison ». Les pénates désignaient les statuettes qui représentaient les divinités protectrices de la maison. Elles étaient conservées dans une petite chapelle à l’intérieur des maisons.

PROJET Le projet doit faire apparaître les différentes pièces de la maison mais aussi reprendre les interrogations posées dans le chapitre : l’élève devra doser les qualités qui rendent une maison fonctionnelle, à l’image des préoccupations de Scipion, et celles qui la rendent admirable. Les décorations devront reprendre les détails étudiés : les couleurs, les techniques, les matériaux.

SITOGRAPHIE / BIBLIOGRAPHIE • www.mediterranees.net/civilisation/Rich/Articles/maisons/domus.html • www.franceculture.fr/conferences/luxe-et-confort-dans-la-domus-romain • Vitruve, De l’architecture, Les Belles Lettres, 1990

52

6. « J’habite ici ! »

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La phrase latine choisie sera le reflet de la préoccupation que l’élève aura retenue, et le dialogue rappellera les autres contraintes liées à la construction d’une maison romaine.

Chapitre

7

Une journée dans la Rome antique Comment les Romains occupent-ils leur temps ?

Fil directeur du chapitre À présent que les élèves ont cerné les grands aspects de la vie en société dans la Rome antique, à travers la religion et les rites qui mobilisaient la collectivité, la famille et sa hiérarchie, ce chapitre met l’éclairage sur l’individu romain. Il s’agit de « vivre avec le Romain » en le suivant dans les lieux qu’il fréquente, en l’accompagnant dans ses activités et en partageant ses repas. Au-delà de la simple question du quotidien, ces différents thèmes permettent de comprendre que l’on ne vivait pas de la même façon selon qu’on était un homme ou une femme, un amoureux de la ville ou de la campagne, un lettré ou un oisif. Chaque Romain rencontré au fil des textes raconte son quotidien, mais donne surtout sa conception du bonheur : ainsi, à travers l’étude des individus, les élèves se font une idée plus large de la mentalité d’une époque et d’une société dont ils saisissent de plus en plus finement toute l’ambiguïté et toutes les nuances. La distinction entre vie privée et vie publique, une fois de plus, est ténue dans ce chapitre : les loisirs et les activités de chacun nous éclairent sur le mode de vie de tous, en communauté et selon les codes établis. Les élèves pourront aussi réfléchir sur l’évolution de ce quotidien jusqu’au leur : qu’aspirait-on à faire dans une cité qui ne connaissait ni les jeux vidéo ni le cinéma ? La réflexion porte aussi sur les loisirs : la notion d’otium leur permet de considérer autrement la littérature, l’ennui, le plaisir d’apprendre et doit les amener à élargir leur vision du bien vivre.

Thèmes du programme Vie privée, vie publique – La vie quotidienne © Hachette Livre 2017 – Via latina cycle 4 – Livre du professeur

Lecture, compréhension, traduction Extraire des informations de supports variés (textes en langue ancienne, textes en langue française, textes traduits, documents iconographiques...) en vue de problématiser Mobiliser ses connaissances linguistiques et culturelles en vue d’interpréter un texte en langue ancienne Proposer une traduction aboutie en étant capable de justifier ses choix (traduire une recette de cuisine)

Étude de la langue Identifier les groupes syntaxiques, leurs constituants et leur fonction : les compléments circonstanciels de cause, de temps et de lieu Identifier les constituants de la phrase complexe : observer et comprendre la construction des subordonnées de cause, de temps et de lieu à l’indicatif. Identifier, former et traduire le participe parfait passif et ses compléments.

7. Une journée dans la Rome antique

53

Découverte 1 1.

pp. 86-87 (manuel)/pp. 78-79 (cahier 5e)

Éloge de l’ancien temps Viri nostri majores non sine causa praeponebant rusticos Romanos urbanis : Nos ancêtres ne préféraient pas les Romains de la campagne à ceux de la ville sans raison. (Ce n’est pas sans raison que nos ancêtres préféraient ceux qui vivaient à la compagne à ceux qui vivaient à la ville.) quod nunc intra murum fere patres familiae correpserunt : parce que, maintenant, presque tous les pères de familles se sont glissés à l’intérieur des remparts. ●



2.

La vie à la campagne (mode de vie, activités)

À l’époque des ancêtres rura colerent (ils cultivent la terre) de Varron

in villa (dans leurs maisons de campagne)



À l’époque de Varron

ignaviores (plus oisifs) in agro versantur in aliquo opere faciendo (s’agitent dans les champs pour





La vie en ville (mode de vie, activités)

desidiosiores (plus paresseux) ●

relictis falce et aratro (ayant délaissé

la charrue et la faux)

manus movere maluerunt in theatro ac circo (préfèrent agiter leurs mains au



théâtre ou dans le cirque)

faire tous les labeurs)

3. Les Romains sont obligés d’importer leur blé car les campagnes sont désertées et la production de blé de Rome n’est plus suffisante. Les élèves mettront sans doute ce phénomène en relation avec ce qu’ils ont déjà rencontré en histoire-géographie – l’exode rural – et une réflexion peut être menée sur le parallèle entre cette situation antique et la situation actuelle. Cela peut constituer une entrée dans le texte par la problématique élargie. Les pères de famille ont délaissé la charrue et les activités agricoles pour exercer en ville des fonctions liées à l’artisanat ou à l’administration : aujourd’hui encore, la ville offre des emplois plus variés et souvent mieux considérés que ceux de la campagne. Par ailleurs, aujourd’hui encore, les loisirs et la vie culturelle offerts par les villes semblent plus enviables aux loisirs proposés à la campagne. Il est toujours intéressant de montrer aux élèves que les Romains de l’Antiquité ne sont pas que des personnages de l’histoire mais qu’ils ont des intentions, des aspirations qui sont constantes et que les textes nous permettent de mieux pénétrer leur mentalité. La partie du texte qui a permis de répondre est la proposition subordonnée de cause : quod nunc

intra murum fere patres familiae correpserunt (l. 7-8). 4. Cette proposition est introduite par quod (parce que).

2

Le rythme de la vie en ville

La compréhension du texte ne peut se faire qu’en lien avec la lecture du Quid : les heures de la journée sont variables en fonction du rythme du soleil, mais on peut essayer de trouver des équivalences larges. L’anglais utilise encore l’expression latine : ante meridiem (a.m.) ou post meridiem (p.m.). 54

7. Une journée dans la Rome antique

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Il ressort de ce tableau que la vie à la campagne était autrefois entièrement tournée vers le noble travail de la terre, qu’elle est plus mitigée à l’époque de Varron puisque les plus aisés s’y rendaient aussi pour trouver du repos. En revanche, la vie en ville est toujours associée à l’oisiveté et à des occupations futiles : le théâtre, le cirque, et convient aux plus paresseux.

a. On reconnaît le jeu de balle : Sufficit in nonam nitidis octava paelestris ➔ nous sommes dans l’après-midi. b. Il s’agit de la salutatio : Prima hora salutantes atque altera continet hora ➔ la salutation des patrons par les clients. L’étude de cette pratique sera approfondie en 4e : les Romains les moins aisés se mettaient sous la protection (sens premier du mot patron, qui partage sa racine avec le mot père, responsable de la sécurité des siens) d’un plus riche et d’un plus influent qu’eux en échange de services rendus. c. Cette illustration représente différents métiers : on y distingue l’enclume et le marteau et des artisans protégés par leur vêtement, il s’agit de la 4e et 5e heure : In quintam varios extendit Roma labores.

Lecture 1

Ah, la belle vie !

pp. 88-89 (manuel)/pp. 80-81 (cahier 5e)

Les petits bonheurs d’Horace

Horace est un poète, il décrit ici sa vie et vante le mérite d’une vie simple. Il fait la critique de l’ambition et de ceux qui passent leur vie à briguer des postes importants. Ce texte, et surtout sa dernière phrase, peut permettre une ouverture sur le carpe diem, thème cher aux poètes antiques qui, protégés par leur mécène, pouvait profiter de la vie. 1. incedo solus : je me promène seul. ●



fallacem circum vespertinumque pererro saepe forum : je parcours le cirque rempli de charlatans

et, souvent, le soir, le forum.

fugio campum lusumque trigonem : je fuis le Champ de Mars et le jeu de balles. 2. Horace se promène au cirque (circum) et sur le forum, la place publique, où il consulte les devins (adsisto divinis), il rentre chez lui (domum) pour manger (cena ministratur pueris tribus), et pour dormir (eo dormitum). Ensuite, il lit (lecto) ou écrit (scripto), il se rend au Champ de Mars (campum), pour jouer à la balle (lusum trigonem). Enfin, il va se laver (ire lavatum) et il déjeune (pransus). 3. Dans la phrase, le complément de temps est : Ubi me fessum sol acrior ire lavatum admonuit (Dès que le soleil trop ardent m’avertit d’aller me laver, épuisé). Le subordonnant qui l’introduit est Ubi ●

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(dès que).

4. Cette phrase montre la liberté d’Horace car il n’écoute que son corps, obéissant à sa fatigue, et il peut se permettre de suivre le rythme du soleil, sans avoir à subir une chaleur trop importante. On voit que les heures ne sont ici qu’indicatives : elles ne rythment pas la journée d’Horace comme elles le faisaient dans le texte de Martial, qui évoquait le travail. 5. Une autre subordonnée montre la grande liberté d’Horace : Quacumque libido est (Partout où j’en ai envie). Cette subordonnée met cette fois en avant le lieu, et non le temps.

2

Au menu : petits plats et grande convivialité

audio

1. cochleae ternae, ova bina : trois escargots et deux œufs par personne. olivae, betacei, cucurbitae, bulbi, alia mille non minus lauta : des olives, des betteraves, des calebasses, des oignons, et mille autres choses non moins raffinées. (On peut faire noter les mots transparents : « bulbe », « cucurbitacée », et profiter de ce dernier mot pour montrer aux élèves des légumes oubliés). comoedum vel lectorem vel lyristen : un comédien, un lecteur, ou un joueur de lyre. ●





2. Horace évoquait des pois chiches et des poireaux, il voulait donner une impression de frugalité, Pline propose un repas plus varié, mais qui comporte aussi beaucoup de légumes : les Romains en mangeaient en effet beaucoup, notamment des légumes secs. On peut faire un lien vers l’agriculture 7. Une journée dans la Rome antique

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et la production des régions méditerranéennes (Pline cite les olives, le vin et le miel). Les plats de Pline montrent plus de raffinement (alia mille non minus lauta), et le plat de semoule est travaillé. L’invité de Pline aurait aussi mangé des œufs et des escargots, qui étaient un plat recherché, un peu comme aujourd’hui. 3. Le mot paratae (préparés) est en français comme en latin un participe passé. 4. La place de ce mot en texte de phrase insiste sur la déception de Pline : tout avait été préparé et son invité n’est pas venu. 5. Pline évoque le menu et les plats, mais surtout l’ambiance de son dîner : il cite les divertissements (comeodum, lectorem, lyristen). On peut faire remarquer aux élèves que l’énumération des plats trouve un écho dans celle des regrets (lusissemus, risissemus, studuissimus) : la cena partagée est un moment de convivialité et d’échange qui se traduit, chez un hôte aussi lettré que Pline, par un intérêt pour la littérature et les réflexions sérieuses. Le Quid permet alors d’expliquer ce goût pour l’étude, qui ne semble pas forcément un divertissement pour les élèves : étudier les lettres et lire les auteurs étaient le privilège des plus aisés, ceux qui pouvaient se permettre l’oisiveté. La chanson Rosa de Jacques Brel peut aider les élèves à comprendre cet aspect de la société puisqu’il y évoque « ceux qui ont la chance/d’apprendre dès leur enfance/tout ce qui ne servira pas ». Les Romains qui jouissaient de l’otium avaient le temps pour des activités qui n’étaient pas pragmatiques. 6. Horace aurait sans doute pu participer à un dîner tel que le décrit Pline : c’est un homme de lettres et il a le temps de se consacrer à l’otium, il est libre et rien ne l’empêche de participer à des cenae qui commencent tôt dans la soirée (on pouvait commencer vers 15 heures) et se terminent tard dans la nuit.

Lecture 1

Et les femmes ?

pp. 90-91 (manuel)/pp. 82-83 (cahier 5e)

« Qu’une épouse rend la vie difficile ! »

Ce texte est extrait d’une comédie : le genre et quelques mots sur Plaute (qui dénonce par le théâtre les aspects risibles de la société) permettront aux élèves d’en percevoir l’humour et la tendance caricaturale. 1. priusquam galli cantant : avant que les coqs chantent. hariolae atque haruspicae : les divineresses et les haruspices (ou « celles qui disent l’avenir et les paroles des dieux »). ●

2. Selon Périplécomène, une bonne épouse doit s’occuper essentiellement… de son mari ! Même si la volonté caricaturale de ce personnage difficile est notable, la femme romaine avait bien pour rôle de filer la laine, de veiller à la fabrication des vêtements pour la famille. Les filles romaines étaient par ailleurs éduquées en ce sens. 3. Cependant, d’après cette tirade, les femmes romaines se préoccupaient davantage des devineresses et des interprètes des songes : cette profession a déjà été évoquée par Horace car connaître les volontés des dieux et en déduire l’avenir était une préoccupation courante chez les Romains, et y répondre était une activité très lucrative. On sait que les Romains aisés consultaient presque quotidiennement les interprètes des songes, pensant que les dieux choisissaient ce moyen pour communiquer avec les hommes. La littérature romaine y fait par ailleurs de nombreuses références, jugées très sérieuses puisque, par exemple, Hector initie Énée à son destin en lui apparaissant en songe ! Cette activité laisse supposer que la femme dont Périplécomène fait le portrait ne reste pas chez elle à s’occuper de la maison, mais sort pour rencontrer les haruspices. Les documents qui suivent insistent sur l’évolution de la vie de la femme : le choix a été fait ici de ne pas limiter la réflexion à la République mais de l’étendre à l’Empire afin de préciser le statut des femmes. La loi Oppia est ici intéressante car elle montre que la représentation de la femme à Rome est ambiguë : 56

7. Une journée dans la Rome antique

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on lui associe la maison et la gestion des esclaves, laissant les affaires publiques et importantes aux hommes, mais elle était malgré tout considérée, comme le montre le discours de Valérius qui rappelle que les femmes ont déjà conservé la paix à Rome, dès ses débuts, en s’interposant entre leurs maris et les Sabins (Tite-Live, Histoire romaine, XXXIV, 5-7). On peut évoquer aussi le rôle des femmes dans l’histoire romaine à travers Agrippine par exemple.

2

Une épouse remarquable

1. Contrairement à Périplécomène, Pline ne reconnaît pas à son épouse des qualités de ménagère mais il aime qu’elle soit cultivée : elle a le goût de la littérature et de la musique. Loin d’être écartée des affaires de son époux, il aime qu’elle s’y associe et s’en préoccupe. Bien sûr, on remarque que son rôle reste secondaire et que toutes ses activités dépendent de celles de son mari et que son attitude, qui est tant louée, est valorisante pour lui, mais Pline donne ici une conception du mariage qui dépasse l’association d’intérêts et la répartition des fonctions : il s’agit d’une union durable car basée sur des goûts communs, des aspirations qui les réunissent. 2. Plus de deux siècles séparent les deux auteurs et leurs textes témoignent d’une évolution des mentalités : la femme n’est plus considérée à travers son rôle dans la famille et le mariage mais pour ellemême. Elle est toujours écartée des droits civiques, mais au-delà de ce qu’elle sait faire, elle est appréciée pour ce qu’elle est. Si les femmes romaines n’assistaient pas aux banquets, elles se réunissaient entre elles pour parler littérature et échanger sur des sujets sérieux. On pourra montrer aux élèves que cette évolution de la femme est lente et prendra encore plusieurs siècles pour parvenir aux droits d’aujourd’hui. Une réflexion pourra être menée dans ce sens en comparant par exemple le statut de la femme dans l’Antiquité et au XVIIe siècle, éventuellement dans le cadre d’un EPI.

Et en Grèce…

3

Un devoir de vertu

p. 91 (manuel)/p. 83 (cahier 5e)

Diriger la maison

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1. Ménandre insiste sur le caractère « vertueux » de la femme : χρηστὴ. Les élèves peuvent définir cet adjectif dans ce contexte : il suppose la pudeur, la fidélité, mais aussi la sagesse qui permet de résister aux vices. On peut aussi déduire des phrases suivantes le bon sens (phrase a). 2. La première phrase est une métaphore car elle assimile la femme au gouvernail : la maison est un navire qui doit être bien dirigé. La femme dirige la maison et la sphère privée, pendant que les hommes s’occupent des affaires extérieures : des Res Publicae, des affaires publiques. 3. Ici le terme κόσμος désigne les bijoux, l’ornement : plus qu’une simple mise en ordre, il désigne ce qui est beau. Cette phrase peut être rapprochée de la phrase de Cornélia, la mère des Gracques : tandis qu’une invitée lui montrait ses bijoux, elle désigna ses enfants qui entraient et dit : « Haec ornamenta mea. » (« Voici mes bijoux. »). Elle est l’occasion de faire le lien entre la civilisation grecque et la civilisation romaine.

Étude de la langue

pp. 92-93 (manuel)/pp. 84-85 (cahier 5e)

Lexique 1. a. Activités laborieuses : scribere (car les écrits étaient aussi des écrits de travail : les registres, les comptes, mais aussi les écrivains qui vivaient de leur plume), laborare, lanam trahere (qui était le travail des femmes et des esclaves). 7. Une journée dans la Rome antique

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b. Activités ludiques : ludere, ambulare, studere (pour les raisons évoquées au sujet de l’otium), theatrum. c. Activités studieuses : scribere, studere. d. Activités noctures : dormire, mais aussi cenare puisque le repas se prenait souvent à la tombée de la nuit. e. Activités diurnes : ambulare, laborare. f. Activités manuelles : lanam trahere, laborare.

Grammaire

+ d’exercices en pdf

2. a. Les compléments de phrase sont : quod fessus sum (parce que je suis fatigué) et ubi sol acrior est (quand le soleil est trop ardent). On peut rappeler les caractéristiques de ces compléments qui peuvent se déplacer et se supprimer. Ce qui n’est pas le cas de dormitum, qui indique le but. b. Les mots qui les introduisent sont quod (parce que) et ubi (dès que). Les élèves, à cette période de l’année, peuvent identifier les conjonctions de subordination. 3. Scriptos (écrits) est en français, comme en latin, un participe passé. 4. a. Le radical de ce participe en latin est script-. b. Il se rapporte à libros, on remarque qu’ils ont une terminaison commune. L’accord en français permet de déduire un accord en latin et la terminaison commune laisse supposer une déclinaison commune. 5. A viro (par son mari) désigne l’auteur de l’action. La préposition a(b) l’introduit. 6. a. oratam b. captorum c. data d. missos 7. a. librum lectum (le livre lu) : accusatif, masculin, singulier. b. amicos convocatos (les amis invités) : accusatif, masculin, pluriel.

8. a. Amici cenam ab ancilla paratam edunt. Les amis mangent le repas préparé par la servante. b. Verba ab uxore dicta viro non placent. Les paroles dites par la femme ne plaisent pas au mari. c. Uxor viro pallium ex calida lana factum dat. La femme donne à son mari le manteau fait avec de la laine chaude. d. Poeta divinos in foro auditos credit. Le poète croit les devins entendus sur le forum. 9. a. Dominus dormit dum servi laborant. Le maître dort pendant que les esclaves travaillent. b. Poeta non ambulat cum nox est. Le poète ne se promène pas quand il fait nuit. c. Dominus laetus est quod bonos servos habet. Le maître est content parce qu’il a de bons esclaves. 10. Il s’agit d’obtenir les phrases suivantes : ●

Romani frumentum non satis habent quia multi patres familiae Urbe vivent.

Les Romains n’ont pas assez de blé parce que de nombreux pères de familles vivent en ville. Servi laborant ubi primum galli cantant. Les esclaves travaillent dès que les coqs chantent. Poeta ambulat ubi divini stant. Le poète se promène là où se trouvent les devins. ● ●

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7. Une journée dans la Rome antique

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c. poetam videtum (le poète vu) : accusatif, masculin, singulier. On fera remarquer que le mot poeta, bien que de la 1re déclinaison, est masculin.

Traduction 11. Pendant que les femmes filent la laine, souvent les hommes (ou leurs maris) se promènent : ils vont au théâtre ou sur le forum. Ils aiment aller aux thermes où ils peuvent se laver, ou jouer, ou même étudier.

Et en grec… 12. a. Le mot grec τέχνας est à l’origine du mot « technique » ; il a été traduit ici par « ruse », qui désigne une technique qui ne relève pas de l’art, ni de l’artisanat mais de l’artifice ! b. εὕρηκα est resté célèbre et se traduit par « j’ai trouvé », après la prononciation victorieuse de cette formule par Archimède qui avait compris comment évaluer la part de l’or dans la couronne du roi Hieron. En effet, ce dernier lui avait demandé de vérifier si l’artisan qui avait fabriqué la couronne en or commandée ne l’avait pas trompé. Archimède, dans son bain, eut les prémices de son théorème par lequel il pourrait définir la masse d’or contenu dans l’objet et sortit de son bain pour courir chez lui, nu paraît-il, en criant son fameux « Eurêka ».

D’un monde à l’autre

Les thermes, un passe-temps qui a des siècles ! pp. 94-95 (manuel)/pp. 86-87 (cahier 5e)

Pour faire le point

p. 94/p. 86

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Cette page reprend les différents aspects des modes de vie étudiés dans le chapitre : la vie urbaine ou rurale, la vie des femmes et des hommes. Un temps particulier est accordé aux thermes, qui font partie intégrante du mode de vie des Romains. Les activités possibles aux thermes, outre les bains et les soins de la peau qu’ils procuraient, étaient la lecture et les exercices physiques. Les thermes, initialement prévus pour l’hygiène, sont devenus un lieu de rencontre et d’échange. On y parlait culture et politique. On peut détailler les activités en indiquant que dans la première pièce, le vestiaire, on devait laisser un esclave qui garde les affaires, et qu’il était de bon ton d’en avoir un autre pour se faire racler la peau avec le strigile après les bains chauds. On peut aussi préciser que la piscine destinée à la natation (la natatio) permettait des exercices physiques et que la piscine privée, que l’on trouve dans les jardins aujourd’hui, n’existait pas dans l’Antiquité.

Pour aller plus loin

p. 95/p. 87

1. Cette photographie rappelle les thermes anciens par la construction des lieux : les colonnes travaillées et la mosaïque au sol. La piscine rappelle la natatio du plan précédent. 2. Les thermes, très à la mode aujourd’hui, proposent surtout des soins pour le corps, associés aux vertus des sources ou des eaux utilisées. Certains prennent même une dimension thérapeutique. Au-delà des activités liées à l’eau, on y propose des massages. Les bienfaits de l’eau sont agrémentés des techniques modernes : les jets, les bulles, les cosmétiques. 3. Dans l’Antiquité, les bains étaient fréquentés quotidiennement car ils étaient un espace de détente et de rencontre ; mais aussi parce qu’ils étaient associés à l’hygiène : les différentes températures des bains permettaient de purifier la peau qui, grattée par le strigile, retrouvait toute sa netteté. Les Romains s’y faisaient aussi masser, ils faisaient du sport pour que la sudation favorise l’élimination des impuretés de la peau. Petit à petit, cette fonction première a cédé la place au loisir, mais la fréquentation est restée culturelle. Aujourd’hui, les thermes restent un lieu de détente, où l’on prend soin de soi, mais leur fréquentation relève davantage du loisir pur. Les thermes d’aujourd’hui restent comparables 7. Une journée dans la Rome antique

59

à ceux de l’Antiquité mais ils favorisent une ambiance feutrée et propice au repos, on suppose que ceux de l’Antiquité résonnaient des jeux de balle et des conversations, comme le dit Sénèque qui se plaint d’habiter à proximité des thermes (Lettres à Lucilius, IV, 56).

L’atelier du latin L’

pp. 96-97 (manuel)/pp. 88-89 (cahier 5e)

à la loupe

1. La mosaïque représente des volailles, du poisson, des fruits dont on reconnaît les trognons au sol. L’abondance du repas est rendue par les trois plats de volaille, mais aussi par les déchets au sol : ils sont nombreux et variés. 2. Les personnages debout sont des esclaves : l’un tire le vin de la jarre, d’autres présentent les plats et les coupes, un autre, au sol, semble ranger ou nettoyer. 3. On remarque que les convives sont tous des hommes. 4. Les déchets éparpillés, l’attitude des convives (l’un semble endormi sur sa main) et leur tenue vestimentaire visiblement très décontractée prouvent que le repas dure depuis longtemps déjà.

À

d’écrire !

Il s’agit de faire travailler les élèves non plus sur la compréhension du texte mais sur sa retranscription. Ils doivent faire des choix de traduction pour donner au texte tout son sens mais aussi sa juste tonalité. Les participes passés, par exemple, qui sont beaucoup utilisés en latin, sont parfois lourds ou maladroits en français et ne permettent pas, comme en latin, de rendre évident l’ordre des actions. Les recettes d’Apicus sont écrites au futur, à la 2e personne : cette valeur injonctive du futur existe en français, mais elle n’est pas utilisée dans les recettes de cuisine. Les élèves choisiront alors plus volontiers l’infinitif, ou l’impératif. La première phrase, qui comporte une réflexion sur le participe, peut se traduire ainsi : « Nettoyer et faire bouillir des poires, puis les écraser avec du poivre… » ou encore « Nettoyez des poires, faites-les bouillir et écrasez-les… »

Le sel était utilisé pour conserver les aliments, notamment la viande et le poisson.

PROJET Les élèves doivent pouvoir réutiliser le vocabulaire du chapitre et seront amenés à formuler des phrases complexes qui contiennent des propositions subordonnées circonstancielles de temps. L’activité présentée à l’oral sera l’activité qu’ils auront retenue, soit parce qu’elle leur semble originale, soit parce qu’elle illustre bien la vie quotidienne des Romains. Ils pourront aussi faire le choix entre un Romain ou une Romaine, un esclave ou un homme libre, un lettré ou un adepte de loisirs plus futiles.

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7. Une journée dans la Rome antique

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cuisiner comme les Romains ?

SITOGRAPHIE / BIBLIOGRAPHIE

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• antique.mrugana.net • www.antiquite.ac-versailles.fr/femme.htm • www.romae-vitam.com/cuisine-de-la-rome-antique.html • Ugo Enrico Paoli, Vita Romana, Desclée de Brouwer, 1972. • Jean Dautry, Georges Hacquard, Olivier Maisani, Guide romain antique, Hachette Éducation, 1967.

7. Une journée dans la Rome antique

61

Chapitre

8

Ad Romanam scholam Quelle formation reçoivent les jeunes Romains ?

Fil directeur du chapitre Le chapitre propose une découverte tout à la fois du contenu, de l’organisation et des conditions de l’éducation que recevaient les jeunes Romains. Il invite à se pencher sur l’évolution de l’enseignement, notamment en ce qui concerne les méthodes pédagogiques, alors très rudimentaires, et qui ne manqueront pas de faire réagir les élèves. Le premier chapitre de quatrième permet de revoir les acquis grammaticaux de cinquième en matière de déclinaison (1re et 2e), de conjugaison (présent de l’indicatif ) et d’organisation de la phrase latine. Tout en permettant les réactivations des connaissances grammaticales, les textes, au-delà de leur valeur documentaire (notamment ceux de Martial et de saint Augustin), montrent que l’éducation était déjà dans l’Antiquité grecque et latine le lieu d’un questionnement qui reste d’actualité (voir les textes de Quintilien et de Plutarque). Enfin, la lecture du manuel répertorié sous le titre Hermeneumata Pseudodositheana et l’examen du portrait du boulanger Paquius Proculus et de sa femme représentés en lettrés sont un moyen de montrer l’attachement des Anciens à la culture générale, d’où provient le nôtre.

Thèmes du programme Vie privée et vie publique – Éducation et formation dans l’Antiquité ; magisters, rhéteurs Utiliser une traduction pour repérer et comprendre des éléments du texte en langue ancienne Extraire des informations de supports variés (textes en langue ancienne, textes en langue française, textes traduits, documents iconographiques…) en vue de construire du sens, interpréter, problématiser Repérer différents types d’indices signifiants pour émettre des hypothèses de lecture Identifier un réseau lexical dans un texte Mobiliser des connaissances linguistiques permettant de construire une compréhension du texte Construire sa compréhension du texte en tenant compte des indices repérés collectivement

Étude de la langue Connaître la prononciation du latin ; connaître l’alphabet grec et sa prononciation Comprendre le fonctionnement d’une langue à déclinaison : connaître les cas et les fonctions ; utiliser ses connaissances de la morphologie nominale pour accéder au sens des textes Identifier les groupes syntaxiques, leurs constituants et leur fonction Réviser les deux premières déclinaisons Réviser le présent de l’indicatif actif Regrouper des mots par famille morphologique Réviser les mots de coordination

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8. Ad Romanam scholam

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Lecture, compréhension, traduction

Découverte 1

pp. 98-99 (manuel)/pp. 6-7 (cahier 4e)

Bientôt les vacances !

audio

1. Les deux mots désignant le maître d’école appartiennent tous deux à la 2e déclinaison. Ludi : masculin singulier génitif, car c’est un CDN. magister : masculin singulier vocatif, car c’est une apostrophe. ● ●

2. Le terme férules (ferulae, v. 7), qualifiées ironiquement de sceptres (sceptra, v. 7) par Martial, dénonce le recours systématique aux châtiments corporels dans l’Antiquité, ce qui explique l’invitation (parce est à l’impératif, v. 1) faite au maître de ménager ses élèves dans le premier vers de l’épigramme. Au vers 8, les subjonctifs de souhait cessent et dormiant vont dans le même sens. La récurrence de l’évocation des mauvais traitements dans les textes anciens nous indique que l’école était souvent un lieu détesté par les enfants (voir aussi le texte de saint Augustin, page suivante). C’est pourquoi, par la pointe finale, Martial juge l’école de la vie meilleure éducatrice que les professeurs (v. 9). 3. Le vers 4 fustige les professeurs en charge de l’enseignement des fondamentaux (calcul, lecture et écriture), désignés par les termes calculator et notarius et appelés, de façon générale, par le mot magister. Le rejet en fin de vers de l’adjectif velox (rapide) dénonce leur impatience et leur absence de pédagogie, tout comme la répétition du coordonnant négatif nec (v. 4). Rappeler aux élèves que nec s’écrit neque devant une voyelle. 4. Par opposition aux mauvais professeurs, Martial dresse le portrait du professeur idéal. Ses qualités sont la bienveillance (delicatae […] mensae, v. 3), la douceur (il ne recourt pas à la violence) et le charisme qui le fait aimer de ses élèves (l’image suggérant l’harmonie est empruntée au théâtre : diligat chorus, v. 3). L’expression du souhait qui lance l’épigramme (v. 7-10) indique combien la réalité était éloignée de cet idéal !

2

C’est la rentrée ! Dans le cahier, les réponses ne sont pas numérotées. Elles sont données ici de haut en bas et de gauche à droite.

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La fresque, retrouvée à Herculanum, atteste la volonté du propriétaire de la maison de montrer son goût pour la culture et de s’en faire valoir. 1 Il s’agit d’un abacus (boulier) qui servait à compter. 2 À gauche de la fresque, on reconnaît un ensemble de quatre tabulae ou cerae (tablettes de cire), reliées entre elles, qui servaient à écrire. 3 Accepter la proposition stilus (stylet) : il s’agit, en réalité, d’un calamus (roseau), qui est un roseau taillé pour écrire à l’encre, posé sur un double encrier contenant de l’encre noir et rouge. 4 À droite de la fresque, on reconnaît un volumen (feuillet de papyrus) qui laisse voir un texte écrit à l’encre noire.

Lecture 1

Quelle méthode pour éduquer les enfants ?

pp. 100-101 (manuel)/pp. 8-9 (cahier 4e)

Douloureux souvenirs d’école

1. Le bon ordre de la traduction est : 1C – 2B – 3A – 4E – 5D. 2. La lecture en alternance du latin et du français a pour but une appropriation plus grande du texte 8. Ad Romanam scholam

63

avant son explication. Elle prépare aussi les collégiens à l’exercice de retraduction attendu à l’oral facultatif du baccalauréat. 3. Outre le mot schola (phrase 1) d’où est dérivé notre mot école, saint Augustin emploie le terme litteras au pluriel (phrases 1 et 4) qui désigne non seulement l’alphabet, mais aussi la pratique de la lecture et de l’écriture des lettres. 4. Saint Augustin souligne le soutien apporté par les adultes au professeur qui le battait (vapulabam, phrase 2, laudabatur, phrase 3). De fait, ce recours à la violence dans l’éducation des enfants était une norme (voir texte de Martial, page précédente). 5. Pourquoi battre un enfant qui ne comprend pas l’utilité de ce qu’on lui apprend ? C’est bien ce déficit d’explication et donc de sens que dénonce saint Augustin, notamment au moyen du coordonnant adversatif tamen.

2

Pour une éducation précoce et douce

1. travail (complément du verbe direct ou COD) : operam (l. 3). jeu : lusus (l. 7), attribut du pronom hic. par des récompenses (complément de phrase ou CC de moyen) : praemiis (l. 11). 2. Classement des mots de coordination du texte de Quintilien selon leur signification : coordination positive : -que (l. 3), et (l. 5-6, 8 et 11) ; coordination négative : nec (l. 1) ; surenchère : etiam (l. 6 et 12) ; explication : nam (l. 3-4). ● ● ● ●

L’exercice suivant est uniquement présent dans le manuel de cycle. À partir d’ici, la numérotation est décalée d’un point entre cahier et manuel de cycle. 3. Classement des mots de coordination du texte de Saint Augustin selon leur signification : explication : enim (phrase 3) ; opposition : tamen (phrases 2 et 5). ●

4. Quintilien propose trois moyens pour stimuler l’intérêt des enfants et leur donner le goût d’apprendre : le jeu (lusus, l. 7), la compétition (l. 9-10), les compliments (laudetur, l. 8) et récompenses (praemiis, l. 11). Tous ces moyens visent à stimuler l’attention et l’émulation. 5. Quintilien rejette le recours à la violence qui était couramment pratiquée par les enseignants de l’Antiquité. Frapper un jeune enfant pour l’obliger à apprendre est contre-productif car cela risque de le dégoûter à vie des études et c’est inhumain (acerbe, l. 2). Quintilien souligne que l’enfant, du fait de son jeune âge, ne peut pas avoir conscience du travail bien fait (exigendam plane operam, l. 3). D’ailleurs, il prend bien soin de préciser que l’envie d’apprendre n’est pas innée (ne studia qui amare nondum potest, l. 4-5).

Lecture 1

La langue et la culture grecques

p. 102 (manuel)/p. 10 (cahier 4e)

Le grec, passage obligé

1. Le bon ordre des phrases latines est le suivant : praeceptor, ave – quoniam volo – et valde cupio loqui – Graece et Latine – rogo te, magister – doce me. 2. Il est aussi possible d’entraîner les élèves à lire le grec et, ainsi, de faire lire successivement les trois versions du texte. 64

8. Ad Romanam scholam

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2

Le grec, passage parfois compliqué

1. magistri (sujet) – grammatici (attribut du sujet). 2. legere et scribere et numerare (l. 6) : lire, écrire et compter. 3. Le verbe latin docent (l. 4) est conjugué à la 3e personne du pluriel du présent de l’indicatif. Conjugaison complète : doceo, doces, docet, docemus, docetis, docent. 4. Ce sont les grammairiens (grammatici, l. 5) qui ont donné à saint Augustin le goût d’apprendre parce qu’il était alors en âge de comprendre ce qu’il apprenait et d’en mesurer la portée. Le grammaticus était en effet le nom donné au professeur en charge de la formation des enfants de 11 à 15 ans.

Et en Grèce…

3

Comment bien choisir les éducateurs p. 103 (manuel)/p. 11 (cahier 4e) de ses enfants ?

Des professeurs exemplaires

1. Les éducateurs sont désignés par les termes παιδαγωγός (pédagogue, l. 1 et 3) et διδάσκαλος (maître, l. 6). 2. Étymologiquement, le pédagogue est celui qui conduit (ἄγω : conduire) l’enfant (παῖς : enfant) sur le chemin de l’école et lui sert de répétiteur. Aujourd’hui, un pédagogue est un spécialiste des moyens à mettre en œuvre pour former et éduquer un enfant. Le mot a donc pris un sens plus théorique. 3. διδάσκαλος désigne étymologiquement la personne chargée d’instruire (διδάσκω  : j’apprends, j’instruis) les enfants, autrement dit le maître d’école. Une didascalie désigne une indication fournie par un auteur dramatique visant à enseigner (διδάσκω : j’apprends, j’instruis) au metteur en scène et aux acteurs la manière de jouer sa pièce.

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4. Plutarque conseille de faire encadrer les enfants par des personnes expérimentées, compétentes, bonnes conseillères et exemplaires. Le profil du bon éducateur suppose donc : un parcours de vie sans accident, une moralité irréprochable et une sagesse puisée à l’expérience pour qu’il puisse être à un modèle à suivre.

Étude de la langue

pp. 104-105 (manuel)/pp. 12-13 (cahier 4e)

Lexique 1. a. ludus : ludique b. opera : opérationnel, opératoire c. puer : puérile d. magister : magistral e. paedagogus : pédagogique f. tabula : tabulaire (de tabularius, le caissier qui écrivait sur des tabulae) Les questions suivantes sont uniquement présentes dans le manuel de cycle. g. calculus : calculateur, calculatoire h. verbum : verbal, verbeux i. schola : scolaire (faire noter la disparition du « h » en français, demeuré dans l’anglais school) 8. Ad Romanam scholam

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2. a. lettré : cultivé b. littéraire : relatif à la littérature c. illettré : qui ne sait ni lire ni écrire d. littéral : qui s’en tient à ce qui est écrit 3. a. noter : inscrire b. exiler : proscrire c. adhérer : souscrire d. reproduire : transcrire e. ordonner : prescrire f. délimiter : circonscrire L’exercice suivant est uniquement présent dans le manuel de cycle. À partir d’ici, la numérotation est décalée d’un point entre cahier et manuel de cycle. 4. Le mot « numération », forgé sur le verbe numerare, désigne étymologiquement l’action de compter. Le mot « lecture », forgé sur le supin (lectum) du verbe lego, désigne étymologiquement l’action de lire. L’« auditoire », forgé sur le verbe audio, désigne étymologiquement l’ensemble des personnes qui écoutent.

Grammaire

+ d’exercices en pdf

5. On reconnaît la fonction des trois premiers mots de la phrase par leur terminaison et non, comme en français, par leur place. 6. Les élèves déclinent le mot tabula, appartenant à la première déclinaison, en en donnant les différents cas. 7. Le verbe est conjugué au présent de l’indicatif, ce qui indique que l’action de décliner dure dans le temps. 8. a. cera : féminin, nominatif, vocatif ou ablatif singulier. c. praemia : neutre, nominatif ou vocatif pluriel. d. tabulae : féminin, génitif ou datif singulier. 9. a. capis est l’intrus car c’est le seul verbe appartenant la 3e conjugaison mixte ; les deux autres appartiennent à la 2e. b. auditis est l’intrus car c’est le seul verbe appartenant la 4e conjugaison ; les deux autres appartiennent à la 2e. L’exercice suivant est uniquement présent dans le manuel de cycle. À partir d’ici, la numérotation est décalée de deux points entre cahier et manuel de cycle. 10. a. doceo (3e pers. du pluriel) : docent. b. numero (1re pers. du pluriel) : numeramus. c. sum (2e pers. du pluriel) : estis. d. lego (3e pers. du pluriel) : legunt. e. disco (2e pers. du singulier) : discis. f. vapulo (2e pers. du pluriel) : vapulatis. 66

8. Ad Romanam scholam

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b. pueri : masculin, génitif singulier, nominatif ou vocatif pluriel.

11. a. Stilo litteras verbaque scribitis. b. In fori scholis, litteras pueri discunt. c. Magister, discipulorum calculos legis. d. Magistri verba audimus sed non discimus. 12. Singulier

Pluriel

Discipulus librum legit. Paedagogus capsam puero dat. Puer magistri ferula vapulat.

Discipuli libros legunt. Paedagogi capsas pueris dant. Pueri magistrorum ferulis valupant.

L’exercice suivant est uniquement présent dans le manuel de cycle. À partir d’ici, la numérotation est décalée de trois points entre cahier et manuel de cycle. 13. a. Magister, legimus, scribimus numeramusque. Maître, nous lisons, écrivons et comptons. b. Paedagogus stilum, tabulas capsamque puero dat. Le pédagogue donne son stylet, ses tablettes et son cartable à l’enfant. c. Ludi magistri discipulorum operam legunt. Les maîtres d’école lisent le travail de leurs élèves. d. In Romanis scholis, libri tabulaeque sunt. Dans les écoles romaines, on trouve des livres et des tablettes.

Traduction 14. Je sors de ma chambre avec mon pédagogue et ma nourrice saluer mon père et ma mère. […] Je me rends à l’école. J’entre et je dis : « Bonjour, maître. »

Et dans les autres langues… 15. scuola : italien scoala : roumain © Hachette Livre 2017 – Via latina cycle 4 – Livre du professeur

skolan : suédois school : anglais escuela : espagnol schule : allemand escola : portugais

D’un monde à l’autre

Heureuse évolution ! pp. 106-107 (manuel)/pp. 14-15 (cahier 4e)

Pour faire le point

p. 106/p. 14

Le réalisme des portraits de la peinture romaine, hérité de la statuaire hellénistique, était volontaire car il s’imposait comme une marque de distinction chez les patriciens, et donc chez des parvenus de province, comme ce boulanger et son épouse. 1. La femme tient des tablettes (cerae) et un stylet (stilus), le boulanger un rouleau de papyrus (volumen). 8. Ad Romanam scholam

67

2. La femme adopte la pose des poétesses ou des muses. C’est la raison pour laquelle on a parfois imaginé que ce portrait pouvait être celui de la poétesse Sapho. Comme elle, la femme tient un stylet et des tablettes. Le boulanger essaye de prendre la même attitude inspirée, mais le réalisme de ses traits plus grossiers et la manière gauche dont il tient son rouleau le rendent moins convaincant que son épouse. Tous deux veulent montrer leur réussite sociale.

Pour aller plus loin

p. 107/p. 15

Outre l’évolution du matériel scolaire, c’est une évolution de la conception même de l’école que cette comparaison doit faire ressortir. L’école n’est plus exclusivement le lieu d’une transmission descendante du savoir, appris par cœur, dont le professeur vérifie autoritairement l’acquisition. Elle est aujourd’hui un lieu où les élèves découvrent non seulement des connaissances, mais développent de façon consciente et active des compétences, selon des dispositifs orchestrés par les professeurs.

Enseignant : – quelle est sa position ? – que fait-il ?

Image antique

Image récente

Le magister antique est représenté comme une figure d’autorité : il est assis et a calé son menton sous sa main droite, comme pour passer au crible ce que va lui dire l’élève.

Le professeur moderne est debout au milieu de sa classe, les mains posées sur des tables, comme pour mieux se mettre à la portée de ses élèves qu’il regarde travailler avec bienveillance. Il semble disponible pour leur venir en aide ou les accompagner dans leur travail.

Matériel utilisé

Le magister et le jeune élève tiennent tous deux un rouleau. Si, pour le maître, le rouleau de papyrus est l’indice de sa profession et de sa culture, le rouleau de l’élève semble détenir le contenu de la leçon qu’il s’apprête à réciter.

La classe moderne dispose de bureaux et de chaises, d’un tableau, d’un écran ; les élèves disposent de cahiers, de trousses et de crayons.

Organisation et atmosphère du cours

Le rapport entre le magister et l’élève est frontal. Même si le visage du magister affiche une certaine bienveillance, la tension visible dans le corps et sur le visage de l’élève rappelle que le bien-être de l’élève n’était pas la première préoccupation de l’école antique.

Malgré la position des tables et des chaises en rangées, l’ambiance de la classe moderne est détendue, comme l’indique la diversité des attitudes des élèves qui peuvent échanger. La classe est vivante.

68

8. Ad Romanam scholam

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Élèves : L’enfant antique s’avance vers le Les élèves de la classe moderne sont – quelle est leur attitude ? maître. Il semble s’apprêter à réci- assis, travaillent ou échangent. – que font-ils ? ter. Il regarde devant lui, le visage tendu, comme pour mieux se concentrer. Rappelons que l’enseignement antique était en grande partie fondé sur la mémoire.

L’atelier du latin L’

pp. 108-109 (manuel)/pp. 16-17 (cahier 4e)

à la loupe

La présence de ce monument funéraire, comme beaucoup d’autres retrouvés en Rhénanie, atteste de la romanisation de la Germanie pendant la domination romaine. Le sujet de l’école, fréquent sur les sarcophages romains (voir le sarcophage p. 107/p. 15), confirme ce phénomène d’acculturation. Le magister (maître), l’air autoritaire, lève le bras droit comme pour réprimander l’élève en retard à moins qu’il ne corrige l’élève en train de lire (on lisait à haute voix dans l’Antiquité). Un premier discipulus (élève), assis dans une chaise à haut dossier, lit un volumen (papyrus). Un second discipulus (élève) se tient debout, sa capsa (cartable) dans la main gauche et lève la main droite comme pour signaler ou s’excuser de son retard.

À

d’écrire !

Les attentes d’écriture autonome en début de 4e sont nécessairement modestes. Pour rassurer les élèves, il faut leur indiquer au préalable le vocabulaire dont il dispose : les mots du chapitre dont on attend qu’ils soient réinvestis, le lexique complémentaire fourni au bas des consignes et les mots outils donnés dans le lexique (p. 328/p. 124). Ainsi, les élèves pourront structurer leur texte par des coordonnants et des connecteurs logiques ou temporels. Cet exercice d’écriture vise aussi à apprécier les acquis culturels et leur compréhension. Le recours à l’emploi de la première personne du singulier peut aider les élèves à adopter le point de vue d’un petit Romain. Le texte ainsi composé pourrait se présenter comme une variation du manuel bilingue Hermeneumata Pseudodositheana, abordé à deux reprises dans le chapitre (pp. 102 et 105/p. 10 et 13).

compter comme les Romains ?

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753 = DCCLIII : fondation de Rome. 509 = DIX : chute de la Royauté. 27 = XXVII : fin de la République. 476 = CDLXXVI : chute de l’Empire romain d’Occident. Année en cours : 2017 = MMXVII.

PROJET Le caractère rudimentaire du cadre et du mobilier de l’école romaine rend possible sa réalisation en 3D au moyen d’un logiciel préalablement téléchargé (SketchUp ou Solidworks, par exemple). Cette activité est pratiquée en cours de technologie, généralement à travers l’exemple de l’abri bus, qui a en commun avec l’école romaine d’être ouvert. Le dessin proposé en illustration (p. 98/p. 6) peut servir à lancer le projet et inspirer les élèves. Il faut sans doute proposer un petit travail de recherche préalable sur la configuration architecturale d’un forum (espace fermé par une série de galeries ouvertes : les portiques). La phase préalable du croquis doit permettre aux élèves de faire preuve de créativité en personnalisant leur école, à travers le choix de son cadre et des objets qu’ils voudront y mettre. La réalisation technique participe à leur formation aux outils numériques en même temps qu’elle leur fera prendre conscience de l’interdisciplinarité du projet. L’oral constitue un entraînement à la prise de parole longue. Dans l’esprit de la nouvelle épreuve du brevet, en plus de la simple présentation de la réalisation finale, il est possible de demander aux élèves de rendre compte de leur démarche, de la manière dont ils se sont organisés, dont ils ont collaboré, des difficultés qu’ils ont rencontrées, du bénéfice qu’ils ont retiré de ce travail. 8. Ad Romanam scholam

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SITOGRAPHIE • Synthèse bien faite sur les fiches de l’enseignant des musées de Bourgogne, consultables en pdf : http://www.musees-bourgogne.org/ expos_virtuelles/index.php?lg=fr&id_dossier=7

BIBLIOGRAPHIE • Florence Dupont, Le Citoyen romain sous la République (509-27 av. J.-C.), Hachette, 1994. • Danielle Gourevitch, « Quand les Romains maltraitaient les enfants », dans L’Histoire, n° 261, janvier 2002, pp. 82-87. • Henri-Irénée Marrou, Histoire de l’éducation dans l’Antiquité, tome 2, Le Monde romain, Le Seuil, 1981. • Laurent Pernot, À l’école des Anciens, coll. L’Antiquité par ses textes, Les Belles Lettres, 2008.

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• Emmanuelle Valette-Cagnac, « Être enfant à Rome, le dur apprentissage de la vie civique », dans Terrain, anthropologie & sciences humaines, mars 2003.

70

8. Ad Romanam scholam

Chapitre

9

Installation à Rome Comment Étrusques et Romains s’accommodèrent-ils du site aux sept collines ?

Fil directeur du chapitre Pour dynamiser l’entrée des programmes « La ville de Rome et son site : urbanisation, influences étrusques », le chapitre se propose de faire vivre aux élèves l’installation des premiers habitants sur le site. Il s’agit de faire comprendre comment Romains et Étrusques ont su faire d’un lieu marécageux, au relief accidenté (les sept collines), la capitale du monde connu (orbis terrarum). L’appartenance du vocabulaire géographique à la 3e déclinaison (urbs, collis, vallis, flumen, Tiberis…) permet de faire découvrir et de manipuler en contexte cette nouvelle déclinaison. Les textes convient donc, en quelque sorte, à une visite guidée. De la vision panoramique du site depuis le Janicule (voir le texte de Martial) à la plongée au cœur de la ville, on découvre tour à tour l’atmosphère grouillante des rues, l’activité et les dangers liés au Tibre (voir les textes de Cicéron et de Tite-Live) et les premières traces de l’urbanisation initiée par les rois étrusques (voir les textes de Tite-Live). La mise en perspective s’attache à montrer combien l’urbanisme romain est encore une source d’inspiration pour les architectes et les urbanistes modernes.

Thèmes du programme De la légende à l’histoire – La ville de Rome et son site : urbanisation, influences étrusques

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Lecture, compréhension, traduction Utiliser une traduction pour repérer et comprendre des éléments du texte en langue ancienne Extraire des informations de supports variés (textes en langue ancienne, textes en langue française, textes traduits, documents iconographiques…) en vue de construire du sens, interpréter, problématiser Repérer différents types d’indices signifiants pour émettre des hypothèses de lecture Identifier un réseau lexical dans un texte Mobiliser des connaissances linguistiques permettant de construire une compréhension du texte Construire sa compréhension du texte en tenant compte des indices repérés collectivement

Étude de la langue Comprendre le fonctionnement d’une langue à déclinaison : connaître les cas et les fonctions ; identifier les groupes syntaxiques, leurs constituants et leur fonction ; utiliser ses connaissances de la morphologie nominale pour accéder au sens des textes Observer et comprendre la troisième déclinaison Mettre en réseaux les mots par champ sémantique et par famille lexicale ; regrouper des mots par famille morphologique

Découverte 1

et

2

pp. 110-111 (manuel)/pp. 18-19 (cahier 4e)

Vue imprenable sur Rome depuis la banlieue – Plan de Rome sous la République

1. Le Janicule est l’une des sept collines de Rome, située sur la rive opposée au centre historique. Les 9. Installation à Rome

71

adverbes hinc et illinc indiquent que l’invité de Julius Martialis regarde d’abord en direction du nordest, puis vers l’est. 2. Traduction littérale : toute Rome, autrement dit Rome dans toute son étendue. L’expression totam Roman (toute Rome) insiste sur le fait que l’on parle de Rome dans toute son étendue. L’emploi de l’adjectif totus (tout entier) insiste sur le caractère panoramique du regard porté par l’invité. 3. Dominos est à traduire par maîtresses et dominus par maître. Rome est pour les Romains non seulement le centre du monde (orbis terrarum), mais aussi la ville qui domine le monde. La création du mythe fondateur de Romulus (qui aurait donné son nom à Rome) manifeste aussi ce sentiment de supériorité des Romains. Voilà pourquoi les sept collines sont qualifiées de dominos (maîtresses). L’autre emploi du mot dominus (maître) désigne Julius Martialis en tant que propriétaire de la villa. 4. Le caractère sacré du Tibre est double. L’adjectif sacrum (sacré) constitue d’abord un rappel du mythe fondateur de la ville : les jumeaux Remus et Romulus, fils de Rhea Silvia et du dieu Mars, ont été jetés dans le Tibre, sauvés et nourris par une louve. Par ailleurs, artère naturelle vitale pour Rome, le Tibre était considéré comme un dieu à la fois bienfaisant et destructeur (voir les textes suivants).

3

Circuler dans Rome : quel danger !

À la manière du sage épicurien de Lucrèce, Martial souligne combien il est doux d’être éloigné de l’agitation de la ville, que l’invité de Julius Martialis contemple depuis les hauteurs du Janicule. Ce plaisir de la villégiature est traduit par la comparaison hyperbolique avec le jardin des Hespérides (v. 2) et l’évocation de la sensation de bien-être (v. 13-16).

Lecture 1

Le Tibre : un fleuve au double visage

pp. 112-113 (manuel)/pp. 20-21 (cahier 4e)

Le Tibre bienfaiteur

1. La mer : maritimas (l. 6), mare (l. 8), mari (l. 10). Le fleuve Tibre (Tiberis) : amnis (l. 7), flumine (l. 11). L’exercice suivant est uniquemet présent dans le manuel de cycle. À partir d’ici, la numérotation est décalée d’un point entre cahier et manuel de cycle. 2. La mer et le fleuve sont considérés comme des atouts du site de Rome en grande partie parce que la ville se situait ainsi à la bonne distance de la mer : ni trop près, ni trop loin. Cette situation sur le Tibre permettait aux habitants d’assurer le transport des marchandises en aval et en amont du fleuve, c’està-dire d’approvisionner la ville à la fois en produits de la mer et en victuailles de l’intérieur des terres (l. 9 à 14). Sa position privilégiée lui permettait aussi de se protéger des invasions et des pirates. 72

9. Installation à Rome

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À l’atmosphère sereine de la villa, indépendamment de la tension dramatique recherchée, le dessin donne à imaginer l’activité grouillante et bruyante de Rome : encombrement des rues trop étroites, bruit des chars, cris des marchands, bousculades… Cette agitation rendait le sommeil difficile, comme l’indique Martial (v. 8). En guise de légende, on pourrait aussi faire lire aux élèves la célèbre satire (III) de Juvénal sur Les embarras de Rome : « En une colonne compacte, la foule qui me suit m’écrase les reins ; l’un me frappe du coude, un autre d’une perche dure, celui-ci m’envoie une poutre dans la tête, celui-là une jarre… » Indiquons, pour finir, que l’attrait pour la capitale du monde (près de 500 000 habitants à la fin de République) redoublait l’impression de surpopulation.

3. Nominatif singulier : urbs (l. 9, 19). Vocatif singulier : urbs. Accusatif singulier : urbem (l. 1, 7, 15). Génitif singulier : urbis. Datif singulier : urbi (l. 3). Ablatif singulier : urbe. 4. Rome, summo esse imperio (siège et demeure du plus grand empire, l. 16) est la ville capitale, la ville par excellence. Une fois conquis tout le bassin méditerranéen, Rome devint donc la capitale de l’orbis terrarum. Voilà pourquoi, quand le mot Urbs désigne dans un texte Rome, il porte la majuscule.

2

Le Tibre destructeur

audio

1. Extrait 1 : aquae : les eaux ; agros : les champs. Extrait 2 : aquae : les eaux ; Tiberis : le Tibre ; urbis : de la ville ; portam  : la porte ; porta : la porte ; murus : le mur. 2. Dégâts

Zones touchées

Inondations de 214 av. J.-C. champs, maisons, troupeaux, hommes

campagne

Inondations de 193 av. J.-C. bâtiments et mur d’enceinte au sud du champ de Mars

parties basses de la ville

3. Extrait 1 : tectum, i : tectorum (l. 4) ; pecus, pecoris : pecorum (l. 4). Extrait 2 : locum, i : loca (l. 2) ; fulmen, fulminis : fulmine (l. 4). 4. Les mots tectum et locum relèvent de la 2e déclinaison.

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5. Les noms de la troisième déclinaison ont un génitif en -is. Entre le nominatif et le génitif singulier, le nombre des syllabes change. Cette modification qui affecte une partie des noms de la 3e déclinaison concerne les noms appelés « imparisyllabiques ». 6. La sculpture est l’une des nombreuses allégories du Tibre. Conformément à la représentation antique des fleuves, le Tibre apparaît sous les traits d’un homme barbu, d’âge mûr. Il est à demi allongé, accoudé sur la tanière de la louve qu’entourent les jumeaux Remus et Romulus. Il tient dans sa main droite une corne d’abondance qui évoque les bienfaits qu’apportent les eaux du fleuve à la terre. On attend que les élèves associent l’austérité et le caractère imposant de la représentation masculine aux caprices du fleuve (inondations), notamment en la comparant à la petitesse des jumeaux, et qu’ils mettent en avant son double caractère de protecteur (mythe de Remus et Romulus) et de bienfaiteur (corne d’abondance et navigation).

Lecture 1

Les Étrusques, premiers bâtisseurs de Rome

p. 114 (manuel)/p. 22 (cahier 4e)

Les travaux de Tarquin l’Ancien et de son fils

1. Les bas-quartiers de la ville autour du forum et les vallées situées entre les collines, parce que les eaux s’évacuaient difficilement des zones planes, [Tarquin l’Ancien] les assèche au moyen d’égouts amenés par une pente vers le Tibre. 9. Installation à Rome

73

2. L’archéologie atteste que c’est au VIe s. av. J.-C. seulement que les rois étrusques firent de Rome une ville. On ne peut pas parler de ville avant ce siècle. Ce sont eux qui unifièrent les villages, alors disséminés sur les collines, en une entité politique, et qui réalisèrent les premiers aménagements urbanistiques. Amélioration du cadre urbain – Drainage du forum – Construction de la Cloaca maxima

Bâtiments religieux – Temple de Jupiter sur le Capitole – Construction du Circus Maximus entre le Palatin et l’Aventin – Autres temples

3. Pour mener à bien ses projets de construction, le roi Tarquin le Superbe fait non seulement appel à la main-d’œuvre locale romaine (ex plebe, l. 4), mais il a aussi recours à une large main-d’œuvre issue du peuple étrusque (fabris undique ex Etruria accitis, l. 2-3). Cette précision souligne la domination étrusque sur Rome. 4. L’historien Tite-Live annonce la source du mécontentement qui met fin à la royauté. En effet, la charge financière (pecunia, l. 3) et la pénibilité de ces travaux (operis, l. 4) nourrissent le ressentiment de la population à l’égard d’un pouvoir de plus en plus tyrannique. Toutefois, l’historien établit que les ouvriers préfèrent construire des temples, bâtiments gratifiants, que des aménagements proprement urbains (foros, l. 10, et cloacamque maximam, l. 11). On peut en conclure que les Étrusques, peuple très religieux, ont aussi communiqué leur sens du devoir sacré aux Romains.

Et en Grèce…

1

L’héritage grec

p. 115 (manuel)/p. 23 (cahier 4e)

De l’hippodrome grec au Circus Maximus

1. Mot grec : ἱππόδρομος. Mot français : hippodrome. On remarque la modification de la finale -ος en -e : la terminaison est variable en grec selon les cas (ici, il s’agit du nominatif ) mais elle est unique en français, car il n’y a pas de déclinaison. On remarque aussi la transcription de l’esprit rude par un « h » pour marquer l’aspiration (voir p. 13/p. 5). 3. L’hippodrome est de forme oblongue. 4. Dans le texte, Platon insiste sur la largeur de l’hippodrome qui laisse aux chevaux la place de courir sur toute la longueur et, surtout, d’effectuer le virage, passage toujours périlleux. Les chevaux font donc des tours de la piste (περὶ τὸν κύκλον ὅλον, l. 6). 5. Beaucoup : πολλά (l. 1) et πολλοί (l. 2). Le préfixe français poly- vient de cet adjectif grec : πολύς. gymnase : γυμνάσια (l. 2). Étymologiquement, c’est l’endroit où les athlètes concourent nus (qui se dit gymnoi en grec) stade : σταδίου (l. 5). Le stade désigne, en grec, à la fois le lieu où se déroulent les concours sportifs et l’unité de valeur équivalant à la longueur d’un stade.

Étude de la langue

pp. 116-117 (manuel)/pp. 24-25 (cahier 4e)

Lexique 1. Le vocabulaire relève de la géographie. Les deux premières colonnes relèvent de géographique physique (relief et eaux), la troisième se rattache à la géographie humaine (peuplement et urbanisme). 74

9. Installation à Rome

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2. Aérodrome, cosmodrome, vélodrome, boulodrome, palindrome…

2. 1re déclinaison

2e déclinaison ager, agri, m. : champ, campagne

terra, ae, f. : terre aqua, ae, f. : eau cloaca, ae, f. : égout Etruria, ae, f. : Étrurie Italia, ae, f. : Italie Roma, ae, f. : Rome

forum, i, n. : forum locus, i, m. : lieu templum, i, n. : temple

3. a. Quae Romanorum urbs est ? Roma (est). b. Quae Latinorum regio est ? Latium (est). c. Quae Tuscorum regio est ? Etruria (est). d. Quis Romae amnis est ? Tiberis (est). 4. a. urbaniser : donner l’aspect d’une ville à un lieu. b. urbanisme : science de l’aménagement des villes. c. urbanité : politesse (d’un homme de la ville). d. urbain : relatif à la ville ; poli. 5. a. orbis terrarum (le cercle des terres) : les Romains désignent ainsi l’ensemble des terres situées autour de la Méditerranée. Les questions suivantes sont uniquement présentes dans le manuel de cycle. b. terra cognita (terre connue) : les hommes de l’Antiquité ne connaissaient qu’une partie du monde ; ils opposaient donc les terres connues aux terres inconnues. c. mare internum (mer intérieure) : il s’agit de la Méditerranée, la mer située à intérieur du bassin méditerranéen.

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d. mare nostrum (notre mer) : une fois le bassin méditerranéen conquis, les Romains ont eu le sentiment d’être non seulement maîtres des terres connues mais aussi de toute la Méditerranée, d’où l’emploi du possessif.

Grammaire

+ d’exercices en pdf

6. 1re déclinaison

aquas cloacis

2e déclinaison

loca, locis Tarquinius Le latin distingue le masculin locus, i (lieu) du neutre locum, i (zone), le plus souvent au pluriel.

3e déclinaison urbis, collibus, convalles,

Tiberim

L’accusatif en -im est une forme concurrente plus rare que la terminaison en -em.

7. a. Tous les noms sont au neutre et appartiennent à la 3e déclinaison, sauf forum. b. Tous les noms sont des faux imparisyllabiques, sauf regio. 8. a. templi : génitif neutre singulier. b. flumini : datif neutre singulier. 9. Installation à Rome

75

c. agri : génitif masculin singulier ; nominatif ou vocatif masculin pluriel. d. mari : datif ou ablatif neutre singulier. e. loci : nominatif ou vocatif masculin pluriel ; génitif masculin singulier (neutre possible aussi quand il signifie zone). La question suivante est uniquement présente dans le manuel de cycle. f. fori : génitif neutre singulier. 9. a. Romae locus opportunus est. b. Hominibus opportunus est. c. Homines septem colles mirantur. d. Tiberis in mari se dejicit. e. Tarquinius maximam cloacam in urbe fecit. 10. a. Urbis templum magnificum est. b. Flumina hominibus opportuna sunt. c. Domini valles ruraque vident. d. Romana urbs forum habet. L’exercice suivant est uniquement présent dans le manuel de cycle. À partir d’ici, la numérotation est décalée d’un point entre cahier et manuel de cycle. 11. a. Je n’aime pas les villes (urbes) sauf Rome. b. Rome est la plus belle des villes (urbium). c. Les étrangers admirent la ville (urbem). d. L’égout de la ville (urbis) est très grand. e. Tarquin fit construire un égout pour la ville (urbi).

12. Aquae ingentes eo anno fuerunt ; Tiberis duodeciens campum Martium planaque urbis inundavit. Les eaux furent grosses cette année-là ; le Tibre inonda à douze reprises le champ de Mars et les parties basses de la ville.

Et en grec… 13. Le mot grec Préfixe géo- : γῆ

Le sens

γράφη : écriture géo-graphie

Description (écriture et dessin) de la Terre.

μέτρον : mesure géo-métrie λόγος : science géo-logie

Mesure de la Terre.

θερμός : chaud

76

Le mot français composé

9. Installation à Rome

géo-thermie

Science qui a pour but la connaissance de la Terre. Étude des différentes températures de la Terre.

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Traduction

D’un monde à l’autre

Brasilia, ville nouvelle pp. 118-119 (manuel)/pp. 26-27 (cahier 4e)

Pour faire le point

p. 118/p. 26

1. L’organisation de la ville obéit à un plan rigoureusement géométrique. Elle se développe au sein d’une muraille en forme de quadrilatère. Les rues découpent des îlots d’habitation parfaitement réguliers. La géométrie du plan atteste du sens rationnel de l’esprit romain en même temps que son sens pratique, notamment pour faciliter les déplacements au sein de la ville. 2. Une ville romaine s’organise selon deux artères principales, héritées du bornage étrusque, que sont le cardo, axe nord-sud, et le decumanus, axe est-ouest. 3. Le forum est situé à la croisée des deux axes. Il est, dans la ville romaine, le lieu central où se tient la vie économique (marchés) et politique (réunions publiques, harangues). 4. Le plan fait apparaître les principaux bâtiments autour desquels s’organise la ville romaine : temples : vie religieuse ; thermes : vie sociale (les thermes ne servent pas seulement à se laver, ils sont aussi un lieu essentiel d’échanges) ; curie : vie politique, lieu où se tient le Sénat ; basilique : vie sociale et judiciaire ; bibliothèque : vie sociale et culturelle. ● ●

● ● ●

Pour aller plus loin

p. 119/p. 27

Brasilia, sortie de terre à la fin des années 1950, est inaugurée en 1960. Fondée au cœur du territoire brésilien, cette nouvelle capitale a alors pour ambition de mieux répartir la population et les richesses, concentrées essentiellement sur les côtes. La comparaison avec le plan d’une ville romaine est frappante. On y retrouve la même occupation de l’espace et les mêmes bâtiments.

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Concernant l’aménagement de l’espace : l’urbaniste Lucio Costa s’est inspiré de l’organisation rationnelle de l’espace urbain romain. Le plan de la ville s’articule autour de deux axes perpendiculaires, rappelant le cardo et le decumanus romains, et appelés Eixo monumental et Eixo Rodoviário. L’originalité de Brasilia tient dans sa forme en arc de cercle. Elle s’explique par la nécessaire adaptation à la configuration géographique du site que lui donnent les bras du lac Paranoá. Concernant la nature des bâtiments : comme pour la ville romaine, les habitations sont réparties en îlots. Les bâtiments principaux, religieux et administratifs, ont été édifiés au cœur de la ville : la cathédrale, le Congrès national du Brésil (Chambre des députés et Sénat), le tribunal fédéral suprême et l’esplanade des Ministères. Le but recherché est le même que celui des Romains : donner un sentiment de puissance par la majesté des constructions. En poussant la comparaison, on peut faire remarquer la similitude de fonction entre la bibliothèque antique et l’université moderne (fonction sociale et culturelle) et, dans une moindre mesure, entre les thermes, le parc d’attractions et le centre commercial (fonction sociale).

L’atelier du latin L’

pp. 120-121 (manuel)/pp. 28-29 (cahier 4e)

à la loupe

Jean-Claude Golvin (né en 1942), tout à la fois architecte, archéologue et illustrateur, s’emploie à reconstituer en images les sites antiques en s’appuyant sur les découvertes et les travaux des meilleurs spécialistes. L’aquarelle proposée est une restitution de Rome au temps de l’empereur Constantin (306-337). 9. Installation à Rome

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1. Video Tiberim (attention ! -im à l’accusatif ) et loca plana (les zones planes, en descendant vers le fleuve) et pontem Sublicium (le pont Sublicius, indiqué sur le plan de la p. 111/p. 19) et Capitolium (ou collem Capitolinum) et Jovis templum (le temple de Jupiter, en haut du dessin) et forum et circum maximum. 2. En comparant avec les premières impressions du début du chapitre, il est facile de constater que l’espace urbain, à l’instar des villes nouvelles, s’est rationalisé dans sa partie centrale. Cet aménagement manifeste la volonté politique de doter la ville d’une urbanisation de prestige dont sont l’emblème les fora impériaux et surtout le Colisée, bien visible sur le dessin. En revanche, si l’on prend le temps de bien regarder, l’on retrouve ces zones d’habitation anarchiquement organisées et aux rues étroites, évoquées en ouverture, en bordure de l’aquarelle.

À

d’écrire !

L’activité d’écriture autonome doit permettre de réinvestir au moyen de la dynamique du dialogue, non seulement les acquis sur l’urbanisation et l’urbanisme romain à la fin de la Royauté et au début de la République, mais aussi les notions de langue abordées dans les chapitres précédents. Les questions (quid videmus ? Que voyons-nous ? Quid est ? Qu’est-ce que ? Quis est ille locus ? Quel est ce lieu ?) et le lexique doivent aider les élèves à organiser leur texte. L’obligation d’employer le présent d’énonciation est l’occasion de faire revoir la conjugaison de ce temps. Il ne faut pas hésiter à encourager et à aider les élèves à proposer d’autres questions et à leur faire préciser ou décrire, succinctement bien sûr, les lieux évoqués.

mesurer les longueurs comme les Romains ? 3 500 m (35 km)/1,5 m = 23 333,33 pas romains.

PROJET

Avant la sortie, il est nécessaire de construire des séances de recherche au CDI, en collaboration avec le professeur documentaliste, sur le plan de la ville choisie et sur son histoire architecturale et urbanistique. La collecte des informations peut s’effectuer sous la forme de cartes et de plans légendés que les élèves pourront ainsi confronter à la réalité du terrain. Le collègue d’histoire-géographie trouvera ainsi matière à exercer les élèves à la cartographie. La présentation orale initie les élèves au travail de synthèse, tandis que la consigne « à la manière d’un guide touristique » suppose un nécessaire travail de transposition et un changement de posture : les élèves-enquêteurs se mueront en élèves-guides. Pour éviter la simple lecture du diaporama, il est nécessaire d’exiger que seul le référencement des lieux y soit inscrit. Le diaporama doit illustrer la présentation et non l’inverse.

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9. Installation à Rome

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Le projet vise à développer la curiosité des élèves sur l’environnement urbain actuel. Il suppose d’organiser une visite curieuse et avertie de la ville choisie comme lieu d’investigation. Cette organisation peut faire partie intégrante du projet en y associant les élèves. On peut ainsi leur demander de réfléchir à l’itinéraire qui sera suivi.

SITOGRAPHIE • Reconstitutions graphiques de Jean-Claude Golvin : http://jeanclaudegolvin.com/gallery-fullscreen/ • Maquette du plan de Rome sur le site de l’université de Caen : http://www.unicaen.fr/cireve/rome/index.php • Carte interactive des monuments de la Rome antique : http://www.rome-roma.net/ • Visite virtuelle sur le site de la médiathèque Jean-Ferrat d’Aubenas : http://www.bm-aubenas.fr/blog/livres-et-presse/lurbanisme-antique-romain • « Créer une cité romaine » sur le site francetvéducation : http://education.francetv.fr

BIBLIOGRAPHIE • Dominique Briquel, « Rome comme ville étrusque », communication au colloque Roma illustrata, représentations de la ville, dir. P. Fleury et O. Desbordes, octobre 2005 (2008), p. 63-84. • Luc Ducret et Jean-Pierre Néraudeau, Urbanisme et métamorphoses de la Rome antique, coll. Realia, Les Belles Lettres, 2001.

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• Marie-José Kardos, Topographie de Rome : les sources littéraires, L’Harmattan, 2000.

9. Installation à Rome

79

Chapitre

10

La naissance de la République Comment Rome devint-elle Res publica ?

Fil directeur du chapitre Le chapitre initie la découverte de la deuxième période de l’histoire romaine. À travers les incontournables événements et personnages qui ont marqué les premiers temps de la République, il entend faire découvrir aux élèves comment s’est élaboré un corpus de références et d’exemples représentatifs de valeurs propres (pietas, virtus, patientia…). La construction de l’identité romaine et sa permanence se lisent à travers le choix des temps employés par les auteurs. Voilà pourquoi la valeur des temps est mise en évidence à travers les notions d’infectum et de perfectum. Ainsi sont revues et travaillées la morphologie et les valeurs du présent et de l’imparfait auxquelles sont associées celles du parfait. Montrer combien un peuple a besoin d’événements fondateurs et de figures héroïques est l’objectif de la lecture critique des textes à laquelle invite ce chapitre. Les textes font mesurer à la fois ce que les Romains doivent aux Étrusques dans le domaine institutionnel et la manière dont ils ont constitué une histoire patriotique glorieuse pour conquérir leur liberté. C’est sur la constitution d’une légende nationale propre à chaque peuple que fait réfléchir, en fin de chapitre, le parallèle avec la légende de Guillaume Tell.

Thèmes du programme De la légende à l’histoire – La naissance de la République, les épisodes célèbres des premiers siècles de la République Utiliser une traduction pour repérer et comprendre des éléments du texte en langue ancienne Extraire des informations de supports variés en vue de construire du sens, interpréter, problématiser Repérer différents types d’indices signifiants pour émettre des hypothèses de lecture Identifier un réseau lexical dans un texte Mobiliser des connaissances linguistiques permettant de construire une compréhension du texte Construire sa compréhension du texte en tenant compte des indices repérés collectivement

Étude de la langue

Observer et comprendre l’opposition entre infectum et perfectum du point de vue morphologique (temps primitifs) et syntaxique (valeur des temps) ; réviser le présent de l’imparfait et comprendre la formation du parfait actif Mettre en réseaux les mots par champ sémantique et par famille lexicale ; regrouper des mots par famille morphologique Observer et comprendre la formation du pronom-déterminant ipse, ipsa, ipsum

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10. La naissance de la République

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Lecture, compréhension, traduction

Découverte 1

pp. 122-123 (manuel)/pp. 30-31 (cahier 4e)

À bas le roi !

1. feminam : femme

uxorem : épouse marito et patri et amicis : son mari, à son père, à ses amis populum : le peuple Urbem : Rome (voir chapitre 9, p. 112, questions 3-4/chapitre 2, p. 20, questions 2-3) 2. Première réaction : Lucrèce rend publique le crime en alertant les cercles successifs de ses proches comme l’indique la gradation marito et patri et amicis (l. 4). Deuxième réaction : elle se suicide (se occidit, l. 5) parce qu’elle ne peut vivre après ce déshonneur. Le suicide est, pour elle, le moyen de rester fidèle à son mari envers qui elle ne peut plus assurer la légitimité de sa descendance, condition essentielle dans le mariage romain. Par ce geste, elle confirme son attitude vertueuse, signalée au début du texte par les superlatifs nobilissimam (l. 1) et pudicissimam (l. 2). L’outrage est, en quelque sorte, racheté par l’acte héroïque, accompli précisément en public (in omnium conspectu, l. 4-5), ce qui lui confère le statut d’exemplum. 3. Brutus est celui qui, par son intelligence (il feint la bêtise, ce qui lui vaut son surnom de Brutus), permet au peuple de se révolter (concitavit, l. 7) et de mettre fin à la domination étrusque (Tarquinio ademit imperium, l. 7-8). Même si son existence est loin d’être avérée, il sera repris dans la suite de l’histoire romaine (assassinat de César par un autre Brutus) comme figure du libérateur. 4. Ipse (l. 6) souligne l’étroitesse du lien de parenté entre Brutus et Tarquin et donc la trahison que constitue l’appel à la révolte.

Ipso (l. 9) souligne la soudaineté de la révolte populaire et donc la brutalité de la déchéance de Tarquin

et de son exil.

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2

Les faisceaux (fasces)

1. Au singulier, le faisceau est un fagot. Au pluriel, ce sont des baguettes de bois (de bouleau ou d’orme), liées par des lanières en forme de fagot régulier. Sous la royauté et dans les premiers temps de la République, une hache y était adjointe. 2. Les faisceaux étaient une source de crainte parce qu’ils symbolisaient la force du pouvoir politique. Leur aspect rappelait ainsi, même symboliquement, qu’ils constituaient une arme.

3

Vive la Res publica !

1. L’historien Tite-Live signale deux changements majeurs lors de l’instauration de la République : le remplacement à la tête de l’État du roi par deux hauts magistrats qui exercent le pouvoir de façon alternée ; la limitation du consulat à une année pour éviter toute tentation tyrannique, principe que l’on retrouve dans la démocratie athénienne. 2. Sous la République, les Romains conservent les faisceaux pour que la population puisse identifier les détenteurs du pouvoir suprême. Mais, pour éviter le retour de la tyrannie, ils adoptent l’alternance dans l’exercice du pouvoir entre les consuls. La possession temporaire des faisceaux doit ainsi prémunir contre la tentation du pouvoir monarchique.

10. La naissance de la République

81

Lecture 1

Sauvons la République !

pp. 124-125 (manuel)/pp. 32-33 (cahier 4e)

Une jeunesse héroïque

1. Les personnages d’Horatius Coclès, de Mucius Scaevola et de Clélie sont, pour les Romains, des exempla à suivre, comme l’attestent leurs traits de caractère. Leur courage tient à ce qu’ils entreprennent tous trois une action individuelle contre l’ennemi. Ils font preuve de détermination dans l’action : Horatius n’abandonne pas ses armes qui, pourtant, empêchent son avancée à la nage ; Mucius Scaevola oublie la douleur de sa main brûlée ; Clélie n’hésite pas à traverser le fleuve. Au courage ils allient l’intelligence de la ruse : Horatius Coclès empêche les Étrusques d’accéder à la ville en faisant couper le pont ; Mucius Scaevola retourne la situation à l’avantage de Rome ; Clélie échappe habilement à ses gardiens. 2. L’historien Florus insiste sur le caractère patriotique du dévouement de ces personnages. Mucius Scaevola se fait porte-parole de la jeunesse romaine en employant la 1re personne du pluriel (l. 13-14), tandis que Clélie traverse le Tibre qualifié de patrium flumen (l. 16). 3. transnatat : traverse à la nage.

dimittit : abandonne. geminat : redouble. Ces trois verbes sont conjugués au présent de narration qui dynamise et actualise le récit au moment où l’intensité dramatique est à son comble. 4. Conformément à la tradition historique, Florus fait un éloge de Rome, même s’il est conscient de la mythification à laquelle se sont livrés ses prédécesseurs. Il ouvre l’évocation des héros de la République par des précautions oratoires, comme l’indiquent l’emploi de l’irréel du présent et l’expression prodigia atque miracula (l. 1-2). Le caractère merveilleux des exploits accomplis est redoublé par le terme fabulae (l. 3) et, au terme du texte, par celui de monstris (l. 18), accentué par les intensifs tot tantisque (l. 17). L’emploi du mot monstris rappelle que l’histoire à Rome est avant tout subjective et édifiante : elle donne à voir, montre des conduites exemplaires (ou des contre-exemples) pour nourrir le patriotisme et inviter à respecter les valeurs romaines.

2

1. Les verbes soulignés indiquent les différentes étapes du récit marqué par les décisions et les actions de Cincinnatus : offenderunt (l. 4) : la rencontre entre les messagers et Cincinnatus ; jussit (l. 6) : la prompte et énergique réaction de Cincinnatus qui demande à sa femme d’aller lui chercher sa toge ; liberavit (l. 9) : ses exploits qui ont permis la libération de l’armée romaine ; abdicavit (l. 11) : son renoncement à la dictature qui traduit son honnêteté politique et morale ; rediit (l. 12) : le retour à son humilité initiale. ● ●

● ● ●

2. Les verbes sont conjugués au parfait. Ce temps signale que l’action est terminée. L’abbé Lhomond emploie ce temps parce qu’il rend compte dans le récit d’événements achevés. Il s’agit aussi de montrer l’action héroïque de Cincinnatus en faisant s’enchaîner les actions. 3. À l’instar de Horatius Coclès, de Mucius Scaevola et de Clélie, Cincinnatus constitue un exemple à suivre. Il est respectueux du protocole : il se change avant d’écouter les ordres du Sénat. Il fait preuve de dévouement patriotique (il n’hésite pas à sauver sa patrie en danger), d’honnêteté (il n’abuse pas des pleins pouvoirs et renonce à sa mission sitôt terminée) et d’humilité (il retrouve sa condition de paysan : se référer à l’étymologie de humus (terre) et à la statue qui le montre en train de rendre les faisceaux). 82

10. La naissance de la République

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Un exploit entre deux labours

4. L’apposition spes unica imperii Romani (l. 1) est une périphrase hyperbolique. Cette figure de style statufie le personnage et contribue, comme la construction du récit, à le faire entrer dans la légende des héros républicains.

Lecture 1

O Romanae virtutes !

Éloge des premiers temps de la Res publica

p. 126 (manuel)/p. 34 (cahier 4e) audio

1. Salluste est un historien qui écrit à la fin de la République, alors secouée par les rivalités entre hommes politiques et à l’aube des guerres civiles. Par contraste, il évoque les qualités qui caractérisaient les hommes des débuts de la République : le culte de la vertu (boni mores, l. 1), le courage patriotique (audacia in bello, l. 10), la saine émulation (l. 6-7), la piété (l. 7-8) et la parcimonie (minima avaritia, l. 2-3, domi parci, l. 8). 2. Salluste rappelle combien la force morale a assuré à Rome sa puissance parce qu’elle est garante de l’État et d’une société bien réglée. La société décrite par Salluste s’appuie sur le sens de l’autre (concordia, l. 2), ce qui implique le respect naturel du droit (jus bonumque, l. 3) et l’équité entre les hommes (aequitate, l. 11). Cette inutilité des lois dans un monde régi par l’instinct naturel, comme au temps de l’Âge d’or, est un lieu commun de la littérature latine (voir Virgile, l’Énéide, 7, 202). 3. Tous les verbes du texte, à l’exception du premier et du dernier, sont employés au même temps et à la même voix : colebantur (l. 2) : imparfait passif ; erat (l. 3) : était ; valebat (l. 4) : s’imposaient (accord avec le sujet le plus proche en latin) ; exercebant (l. 6) : s’exerçaient ; certabant (l. 7) : rivalisaient ; erant (l. 9) : étaient ; curabant (l. 12) : s’occupaient : ces verbes sont à l’imparfait actif ; evenerat (l. 11) : plus-que-parfait actif. ● ●



L’imparfait se forme sur le radical du présent auquel on ajoute le suffixe -ba, puis les désinences -m, -s, -t, -mus, -tis, -nt.

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4. L’imparfait renvoie définitivement au passé, ici le portrait que Salluste dresse des premiers Républicains. Ce temps manifeste donc un sentiment de nostalgie. 5. L’histoire à Rome n’est pas objective, mais moraliste. Salluste s’implique donc et livre sa propre vision du cours de l’histoire : il idéalise le passé donné comme un exemple à suivre pour fustiger la décadence de ses contemporains.

Et en Grèce…

2

Que la Grèce reste indépendante !

p. 127 (manuel)/p. 35 (cahier 4e)

Le sacrifice héroïque de Léonidas

1. La bataille se déroule aux Thermopyles (Θερμοπύλας, l. 3). 2. Les Thermopyles étaient, avant le recul de la mer, un passage étroit entre la mer et la montagne du Pinde. Son nom, signifiant littéralement « portes chaudes » (θερμός : chaud ; πύλη : porte), est dû à des sources chaudes qui jaillissent au pied du massif montagneux. Autres mots français commençant de même : thermos, thermomètre, thermostat, thermochimie… 3. Conformément à la pensée ethnocentrique, l’historien Diodore de Sicile emploie le terme βαρβάρων (barbares, l. 6), qualificatif dont se servaient les Grecs pour désigner tous ceux qui ne parlaient pas grec, puis, au-delà, ceux qui n’adhéraient pas à la culture grecque. Les Romains reprirent cette distinction à leur compte en parlant de leur propre culture. 10. La naissance de la République

83

4. Léonidas est un roi spartiate qui commande les troupes grecques, les organise et les stimule. C’est lui qui amène les Perses à se concentrer devant les Thermopyles. 5. Les Grecs sont attachés à leur liberté (ἐλευθερίας, l. 9). Chaque cité est indépendante et possède son propre régime politique (la démocratie à Athènes, l’oligarchie à Sparte). C’est pour préserver cette indépendance qu’ils luttent. Les Perses sont tout entiers au service de leur roi (βασιλέα, l. 7). C’est d’ailleurs son seul regard qui les motive par la crainte qu’il inspire.

Étude de la langue

pp. 128-129 (manuel)/pp. 36-37 (cahier 4e)

Lexique 1. a. Les personnes exerçant le pouvoir : consul, rex. b. Le pouvoir lui-même : imperium, potestas. c. Le symbole du pouvoir : fascis, insigne. d. Le contrôle du pouvoir : jus, libertas, res publica. 2. a. hostilité : hostis. b. régisseur : regis (génitif de rex). c. fugitif : fugio. d. impérialisme : imperium. e. abdication : abdico. f. juridique : juris (génitif de jus). Les questions suivantes sont uniquement présentes dans le manuel de cycle. g. républicain : re(s) publica. h. originel : originis (génitif de origo).

3. a. Sur captum (capio), on a construit capture, captation. b. Sur expulsum (expello), on a construit expulsion.

Grammaire

+ d’exercices en pdf

4. Le verbe dimitto est conjugué à la 3e personne du singulier dans les trois phrases. 5. La désinence -t identifie la 3e personne. 6. Le verbe dimitto est conjugué au présent (phrase a), à l’imparfait (phrase b) et au parfait (phrase c). 7. L’imparfait et le présent se construisent sur un même radical et indiquent une action en cours ; le parfait est construit sur un autre radical et indique l’achèvement de l’action. 8. Le déterminant ipse insiste sur l’exploit accompli par le personnage. 9. a. capio et fugio appartiennent à la 3e conjugaison mixte ; venio à la 4e conjugaison. b. dimitto et expello appartiennent à la 3e conjugaison mixte ; abdico à la 1re conjugaison.

84

10. La naissance de la République

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L’exercice suivant est uniquement présent dans le manuel de cycle. À partir d’ici, la numérotation est décalée d’un point entre cahier et manuel de cycle.

10. Présent

abdicant tenes expello capimus fugitis venit

Imparfait

abdicabant tenebas expellebam capiebamus fugebatis veniebat

Parfait

abdicaverunt tenuisti expuli cepimus fugistis venit

11. a. Romani libertatem ceperunt (action achevée, perfectum exprimé par le parfait). b. Romae hostes fugebant (action en cours, infectum exprimé par l’imparfait). 12. a. O reges, imperia tenetis. b. Reges expulistis. c. Civis jus non dimisi. d. Consul ipse non fugiebat. L’exercice suivant est uniquement présent dans le manuel de cycle. À partir d’ici, la numérotation est décalée de deux points entre cahier et manuel de cycle. 13. a. Tuscum regem Romani expulerunt. Les Romains ont chassé le roi étrusque (action achevée). b. Consul Rei publicae fasces tenet. Le consul tient les faisceaux de la République (action qui dure). c. Clelia periculum non fugiebat. Clélie ne fuyait pas le danger (action en cours). d. Libertas Romanorum animus est. La liberté est le courage des Romains (vérité générale).

Traduction

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14. « Romanus sum », inquit, « civis ; (« Je suis citoyen romain, dit-il,)

Caium Mucium vocant. (on me nomme Caius Mucius.) Hostis hostem occidere volui, (Ennemi, j’ai voulu tuer un ennemi,) nec ad mortem minus animi est, (et je n’ai pas moins de courage pour mourir) quam fuit ad caedem : (que j’en ai eu pour tuer :) et facere et pati fortia Romanum est. » (agir et supporter courageusement est proprement Romain. »)

Et en grec… 15. Basile est le prénom venant du grec et signifiant « roi ». 16. a. ἄριστος, meilleur : aristo-cratie. b. μόνος, seul : mon-archie. c. δῆμος, peuple : démo-cratie. d. ὀλίγος, petit nombre : olig-archie. e. πλοῦτος, richesse : plouto-cratie. f. ἀν- (préfixe privatif ) : an-archie.

10. La naissance de la République

85

D’un monde à l’autre Pour faire le point

À chaque peuple ses héros

pp. 130-131 (manuel)/pp. 38-39 (cahier 4e)

p. 130/p. 38

1. Ce buste, attribué sans aucune certitude à Brutus, est un très bel exemple de la statuaire de la période républicaine. Seule la tête est authentique. Le visage affiche un réalisme austère visant à incarner les valeurs romaines de courage, de droiture et de détermination. Le port de tête est droit, le visage fermé, le regard fixe, les rides du front sont marquées, la bouche pincée, le nez anguleux. On remarque aussi un grand réalisme aussi dans la barbe, les sourcils et la chevelure courte. 2. La forme en X est caractéristique de la chaise curule.

Pour aller plus loin

p. 131/p. 39

1. Le cadre montagnard, le lac et le village constituent un rappel des paysages naturels de la Suisse. 2. De la multitude de personnages représentés en gris bleu, trois personnages se détachent par leurs couleurs et par leur place. À gauche, vêtu de jaune et de rouge, Guillaume Tell est dans la position du tireur. Son regard fixe l’objectif, concentré et déterminé. Au centre, le bailli Hermann Gessler, vêtu d’un bel habit aux couleurs vives (rouge, bleu, et jaune), monté sur son cheval en mouvement, donne autoritairement le signal du tir. À droite, la couleur rouge de la longue tunique portée par le fils de Guillaume Tell attire le regard. Ainsi, les trois personnages forment-ils une pyramide dont la base est constituée par la ligne allant du père au fils, correspondant précisément à la trajectoire de la flèche. Cette organisation triangulaire permet de dramatiser la scène.

4. Le timbre reproduit une huile sur toile de 1897 (Solothurn, Kunstmuseum) du peintre suisse Ferdinand Hodler (1853-1918). Le personnage est massif et porte des vêtements plus rudimentaires que ceux du personnage figuré sur la gravure. On retrouve, en revanche, la même assurance dans le positionnement des pieds et dans le maintien ferme de l’arbalète. Si le tableau montre l’exploit en train de se réaliser, le timbre représente le héros sans doute après. C’est en effet en libérateur et en protecteur du peuple suisse, comme l’indique sa main droite levée et ouverte, que Guillaume Tell est présenté sur le timbre. Il est le héros national qui regarde frontalement le spectateur et l’interroge sur son propre patriotisme. Cette allure agressive explique que cette représentation de Guillaume Tell est souvent reprise sur les affiches politiques.

L’atelier du latin L’

pp. 132-133 (manuel)/pp. 40-41 (cahier 4e)

à la loupe

1. Comme pour tous les héros antiques figurés dans les manuscrits médiévaux, l’épisode de Mucius Scaevola est représenté dans un cadre contemporain à la réalisation de l’enluminure. Tout rappelle en effet l’univers médiéval : le cadre (tente, château fort), les personnages, leurs expressions, leurs vêtements (robe du roi, coiffe, caleçon), les armes des soldats (cotte de maille, gantelet, casque, hallebarde et hache). 86

10. La naissance de la République

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3. Il ressort de la comparaison avec Horatius Coclès la même détermination dans le geste : attitude de défi, courage et précision du geste. En comparant avec Mucius Scaevola et Brutus, on retrouve la même volonté de ne pas se soumettre à l’autorité, ici incarnée par l’imposante figure du bailli au premier plan ; avec tous les héros romains, un même exploit exceptionnel.

2. L’épisode représenté est l’acte de défi réalisé par Mucius Scaevola (reconnaissable par sa main droite qu’il plonge dans le brasier) devant le roi étrusque Porsenna (le personnage le plus grand et richement vêtu) qui a installé son camp, symbolisé par la tente, pour assiéger Rome, figurée en arrière-plan par le château fort au pied duquel coule le Tibre. Le fleuve était alors la frontière naturelle entre les Étrusques et les Romains. 3. Mucius Scaevola semble tout à la fois retenir une grimace de douleur et fixer du regard le roi. Porsenna semble esquisser un mouvement de recul lisible aussi dans son expression, le regard à la fois frappé de stupeur et marqué par la fascination pour ce geste inattendu.

À

d’écrire !

L’activité d’écriture autonome est ici fortement guidée par les questions proposées : quis est ? (qui est-ce ?), quid fecit ? (qu’a-t-il fait ?), quomodo fecit ? (comment l’a-t-il fait ?), contra quem ? (contre qui l’a-t-il fait ou a-t-il agi ?), quam proter causam id fecit ? (pour quelle raison l’a-t-il fait ?). Si la première question appelle une réponse au présent ou à l’imparfait pour signifier la permanence du portrait, les autres réponses doivent être formulées au parfait. Il faut valoriser les élèves qui savent réinvestir la distinction entre infectum et perfectum, comme ceux qui non seulement restituent l’exploit individuel, mais en rappellent la valeur exemplaire.

ce qu’est un doublet ? Mot latin

caput, capitis, n. ministerium, ii, n. populus, i, m.

Dérivé populaire

Dérivé savant

chapiteau

capitale

métier

ministère

peuple

population

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PROJET Au même titre que la mythologie, les exempla de l’histoire romaine ont été un vivier d’inspiration dans lequel les artistes occidentaux depuis le Moyen Âge, et plus encore depuis la Renaissance, ont abondamment puisé. Il sera alors facile aux élèves d’en trouver des représentations. Pendant la phase de recherche, les élèves doivent veiller à organiser la collecte et à bien référencer les représentations (artiste, date de création, lieu de conservation). La constitution de l’album doit faire l’objet d’une réflexion pour n’être pas seulement un catalogue d’images, d’autant que les élèves auront à choisir une seule représentation pour chaque héros. Il est possible de demander aux élèves de justifier ce choix comme de leur demander de rédiger un petit texte de présentation pour faire expliquer la nature du projet et ainsi mieux en faire saisir les intentions. Peut-être faut-il faire analyser les tableaux sélectionnés avant le travail sur les légendes, selon la méthodologie pratiquée en cours d’arts plastiques. Les éléments d’analyse doivent nécessairement faire l’objet d’un travail de synthèse pour éviter la surcharge, par exemple en imposant une limite de lignes ou de mots. Le choix des citations latines doit être pertinent. Les élèves qui choisissent d’écrire leurs propres légendes peuvent s’inspirer de l’activité d’écriture autonome proposée précédemment. L’album peut prendre des formes variées (album proprement dit, carnet, livre papier grand ou petit format, livret numérique…). Ce choix du support et sa justification peuvent aussi être intégrés au déroulé du projet. 10. La naissance de la République

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SITOGRAPHIE • Textes et ressources à propos de Brutus l’Ancien, Tarquin le Superbe et Lucrèce sur le site Méditerranées : www.mediterranees.net/histoire_romaine/brutus/index.html • Présentation des sources antiques sur la naissance de la République et leur réception par les historiens modernes par le professeur Sylvie Pittia sur le MOOC « Découper le temps : les périodes de l’histoire » : www.france-universite-numerique-mooc.fr/courses/Paris1/16002/session01/about

BIBLIOGRAPHIE • Dominique Briquel, Mythe et Révolution. La fabrication d’un récit : la naissance de la République à Rome, Latomus, 2007. • Dominique Briquel, « La naissance de la République romaine comme avènement d’un monde parfait : arrière-plan eschatologique du récit traditionnel », dans Bulletin de l’Association Guillaume Budé, 2007, vol. 1, n° 2, pp. 71-94. • François Hinard, Histoire romaine. Des origines à Auguste, Fayard, 2000.

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• Tite-Live, Histoire romaine, II à V.

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10. La naissance de la République

Chapitre

11

Des institutions en crise Quel rôle jouent les patriciens et les plébéiens dans la République romaine ?

Fil directeur du chapitre Le chapitre entend faire comprendre aux élèves, dans les grandes lignes, la question technique et complexe des institutions romaines. Le fonctionnement de la République romaine est appréhendé au moyen d’une mise en relation de la carrière de Caton (voir le texte d’Aurelius Victor) avec un schéma des institutions. Par la suite, pour faire comprendre le caractère oligarchique de la République romaine, sont privilégiés les conflits entre patriciens et plébéiens dans leur rapport à la loi. Voilà pourquoi sont abordées les deux premières sécessions de la plèbe (voir les textes de Tite-Live et de Florus) puis une page amusante sur les dérives d’une application stricte de la loi (voir le texte d’Aulu-Gelle). La comparaison avec la démocratie grecque achève de faire percevoir le caractère oligarchique des institutions romaines. Pour ne pas ajouter la difficulté de la langue à celle des notions de civilisation, le chapitre fait réviser les adjectifs de la première classe, déjà vus en 5e, et fait découvrir le participe parfait passif qui suit la déclinaison des adjectifs de la 1re classe. À ces notions, s’ajoute la découverte du pronom-déterminant is, ea, id. En ce qui concerne la lecture des textes, les appareillages proposés visent, à partir de ce chapitre, à initier progressivement les élèves à la lecture autonome des textes, notamment à travers une initiation graduée au travail de traduction.

Thèmes du programme

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De la légende à l’histoire – La République : histoire et institutions : assemblées, délibérations et votes dans le monde antique

Lecture, compréhension, traduction Utiliser une traduction pour repérer et comprendre des éléments du texte en langue ancienne Repérer différents types d’indices signifiants pour émettre des hypothèses de lecture Identifier un réseau lexical dans un texte Mobiliser des connaissances linguistiques permettant de construire une compréhension du texte Proposer une traduction aboutie en étant capable de justifier ses choix Savoir rattacher le contenu d’un texte à ses connaissances historiques ou culturelles

Étude de la langue Comprendre le fonctionnement d’une langue à déclinaison : connaître les cas et les fonctions ; identifier les groupes syntaxiques, leurs constituants et leur fonction ; utiliser ses connaissances de la morphologie nominale pour accéder au sens des textes Les adjectifs de la première classe ; le pronom-déterminant is, ea, id Le participe parfait passif (morphologie et emplois), les composés de fero Mettre en réseaux les mots par champ sémantique et par famille lexicale ; regrouper des mots par famille morphologique

11. Des institutions en crise

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Découverte 1

et

2

pp. 134-135 (manuel)/pp. 42-43 (cahier 4e)

La carrière modèle d’un homo novus – Le fonctionnement de la République romaine

1. Valerius Flaccus a lancé la carrière de Marcus Porcius Caton en l’introduisant à Rome (Romam sollicitatus, l. 2). Caton a appris auprès de Scipion (sub Scipione, l. 3) l’art de diriger et d’administrer.

Il s’est formé intellectuellement auprès du poète Ennius qui lui a fait découvrir les auteurs grecs (Graecis litteris, l. 5).

2. Sur le schéma, il manque, de gauche à droite, les magistratures suivantes : préteur, consul et censeur. 3. a. Les participes parfaits passifs sont formés sur le radical du supin. b. Ils marquent le résultat d’une action achevée. 4. Caton fait partie des grandes figures de la République dont Aurelius Victor (IVe s. ap. J.-C.) dresse la biographie dans son ouvrage De viris illustribus. Conformément à la rhétorique de l’hommage, l’historien dresse un portrait élogieux de Caton. Le personnage historique est décrit tout à la fois comme un homme volontaire (il apprend le grec sur le tard, l. 5-6), courageux (le superlatif fortissimus, l. 4), intègre (le superlatif justissimus, l. 4) et compétent dans les fonctions exercées : consul, il met fin à la rébellion des Celtibères (l. 6) et, en censeur très conservateur, il veille scrupuleusement à la morale (l. 9 à 12).

Lecture 1

Quand les patriciens abusent de leur pouvoir… pp. 136-137 (manuel)/pp. 44-45 (cahier 4e)

La première révolte plébéienne

audio

Non jam foro se tumultus continet, (Le tumulte ne se cantonne plus au forum,) sed passim totam urbem pervadit. (mais partout envahit la ville entière.) Nexi, vincti solutique, (Les endettés, les enchaînés et les laissés libres,) se undique in publicum proripiunt, (de toutes parts se répandent sur la voie publique,) implorant Quiritium fidem. (implorent la protection des Quirites.) 2. Comme il est indiqué tout d’abord dans l’en-tête, l’historien prend soin de détailler les marques de la misère chez cet homme déchu. Il décrit d’abord son aspect général (son âge avancé, l’aspect misérable de ses vêtements et la maigreur de son corps) pour s’arrêter sur son visage déshumanisé. L’exposition de son dos couvert de cicatrices (ostentare tergum foedum, l. 1), dans la partie du texte à traduire, achève de donner au vieillard un aspect affreux. Ce réalisme des détails vise à provoquer un sentiment tout à la fois d’horreur et de compassion face au traitement inhumain subi par l’homme. 3. Tite-Live fait vivre les réactions du peuple (cris, protestations, mouvement de foule) au moyen d’un enchaînement de phrases courtes dont les verbes sont au présent (oritur, l. 4, continet, l. 5, pervadit, l. 6, proripiunt, l. 8, implorant, l. 9). 4. Cet épisode provoqua la première sécession de la plèbe qui obtint la création d’une magistrature nouvelle pour la représenter et défendre ses droits : les tribuns de la plèbe. Ces magistrats furent dotés de droits qui les rendirent très puissants aux IVe et IIIe s. av. J.-C. Ils possédaient le droit de convoquer et de présider les assemblées du peuple (concilia plebis et comices tributes), un droit de veto (jus intercessionis) et le droit d’accueillir toute personne poursuivie (jus auxilii). 90

11. Des institutions en crise

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1. clamor ingens oritur. (une clameur immense s’élève.)

2

Deuxième secousse populaire

1. Participes parfaits passifs

adlatas (l. 2) lecti (l. 3) ordinata (l. 4) traditos (l. 5) elatus (l. 7) oppressam (l. 10) admotis (l. 13) obsessam (l. 15)

Mots auxquels ils se rapportent

leges (l. 3) principes (l. 3) justitia (l. 5) fasces (l. 5) Appius (l. 7) filiam (l. 11) signis (l. 13) dominationem (l. 14)

Traduction apportées (l. 4) choisis (l. 3) réglé (l. 5) livrés (l. 7) emporté (l. 9) condamnée (l. 14) avancées (l. 16) assiégée (l. 18)

2. Les participes parfaits passifs permettent de concentrer le récit sur les verbes principaux de l’action en livrant de façon rapide les circonstances qui les précédent. 3. Lucrèce a été violée par le fils du roi étrusque Tarquin le Superbe tandis que Virginie est victime du désir d’Appius. Déshonorée, Lucrèce se suicida. Virginie est tuée par son père pour éviter le déshonneur. Lucrèce était une femme vertueuse. Virginie, comme son nom l’indique (virgo, inis, f. : la jeune fille vierge), est une jeune fille pure. Toutes deux subissent un déchaînement de violence injustifiée, quasi animale. 4. Les expressions quodam furore (l. 6) et oblitus et Lucretiae, et regnum (l. 9) rappellent l’épisode tragique du viol de Lucrèce par le fils de Tarquin le Superbe qui provoqua la chute de la royauté. Elles disent combien la tyrannie de Tarquin a laissé un très mauvais souvenir de l’exercice monarchique et abusif du pouvoir, au point d’agir contre tout individu tenté de l’exercer.

Lecture © Hachette Livre 2017 – Via latina cycle 4 – Livre du professeur

1

Dura lex sed lex

p. 138 (manuel)/p. 46 (cahier 4e)

Un maniaque de la loi

1. Lucius Veratius fuit egregie homo improbus (Lucius Veratius fut exceptionnellement méchant,)

atque inmani vecordia. (et d’une extravagance cruelle.) Is pro delectamento habebat (Cet homme avait pour amusement) os hominis liberi manus suae palma verberare. (de frapper de sa main le visage des hommes libres.) Eum servus sequebatur (Un esclave le suivait) ferens crumenam plenam assium. (portant une bourse pleine d’as.) Ut quemque depalmaverat, (Quand il avait giflé quelqu’un,) numerari statim secundum duodecim tabulas (aussitôt il ordonnait selon les Douze Tables) quinque et viginti asses jubebat. (que lui fussent payés vingt-cinq as.) Propterea […] praetores postea (C’est à cause de cela […] que les préteurs ensuite) hanc abolescere et relinqui censuerunt (décidèrent de supprimer et d’abandonner cette loi) injuriisque aestumandis (et pour évaluer les injures) recuperatores se daturos edixerunt. (ils nommèrent des récupérateurs.) 11. Des institutions en crise

91

2. Les mots qui reprennent le nom de Lucius Veratius sont des formes du pronom de rappel is, ea, id, équivalant à un pronom personnel. On retrouve ici le nominatif masculin singulier is (l. 3) et l’accusatif masculin singulier eum (l. 5). 3. En giflant les citoyens romains qu’il rencontre, Lucius Veratius provoque leur colère et les insultes qui les accompagnent. Ainsi, en plaçant par leurs réactions ses victimes dans la position d’agresseurs, Lucius Veratius les met sous le coup de la loi et empoche les 25 as d’amende (quinque et viginti asses, l. 9). C’est cette exploitation abusive de la loi qui entraîne sa modification en remettant aux préteurs le soin de régler les cas d’injures. 4. Comme le confirme le schéma des institutions romaines (voir p. 135 ou 43), la justice est le domaine sur lequel s’exercent les pouvoirs du préteur. De fait, dans l’affaire de Lucius Veratius, ils ont procédé à une modification de la loi dans les cas d’injures (l. 10-13). 5. Si le père vend trois fois son fils, que le fils soit libéré de son père.

Et en Grèce…

2

Athènes, un modèle politique

p. 139 (manuel)/p. 47 (cahier 4e)

L’invention de la démocratie

1. Étymologiquement, la démocratie est un régime dans lequel le peuple (δῆμος) a le pouvoir (κράτος). 2. Périclès rappelle l’un des fondements de la démocratie athénienne : l’égalité entre tous les citoyens (la juxtaposition πᾶσι τὸ ἴσον, l. 8). 3. πόλιν (accusatif singulier, l. 13), πολιτείᾳ (datif singulier, l. 1). 4. L’organisation censitaire de la société romaine s’oppose au principe d’égalité qui fonde la démocratie athénienne. Dans les deux assemblées électrices (les comices tributes et les comices centuriates), la majorité des voix est détenue par la minorité la plus riche de la population (les tribus rurales aux mains des riches propriétaires terriens dans les comices tributes et les 98 centuries les plus riches dans les comices centuriates). La République romaine est donc une oligarchie. pp. 140-141 (manuel)/ pp. 48-49 (cahier 4e)

Lexique 1. a. Lieu où siègent les magistrats de la tribu : tribunal. b. Lieu d’où parlent les tribuns : tribune. 2. Deux mots latins composent le mot « légiférer » : le nom lex et le verbe fero. Le mot signifie donc étymologiquement porter la loi, c’est-à-dire faire la loi. Le mot « législateur » est construit à partir des deux mêmes mots latins ; pour le verbe fero, le mot utilise le radical du supin latum. Le législateur est donc celui qui porte la loi, c’est-à-dire celui qui fait la loi. L’exercice suivant est uniquement présent dans le manuel de cycle. À partir d’ici, la numérotation est décalée d’un point entre cahier et manuel de cycle. 3. Imperium : empire, impérial, impérialement, impérialisme, impérialiste, impérieux, impérieusement.

Miles : militaire, militariser, militarisation, militarisme, militariste, militer, militant, militantisme. Ordo : ordinaire, ordinal, ordinateur ; ordination, ordre, ordonner, ordonnance, ordonnateur. Confero : conférer, conférence, conférencier, confer (abrégé en « cf. », qui est l’impératif confer). Differo : différer, différence, différentiel. 92

11. Des institutions en crise

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Étude de la langue

+ d’exercices en pdf

Grammaire

4. Les deux mots de la phrase a, improbus et plenam, sont des adjectifs qualificatifs. Les deux mots de la phrase b, adlatas et lecti, sont participes parfaits passifs. 5. Improbus dépend de homo ; plenam de crumenam.

Adlatas dépend de leges ; lecti de decemviri. 6. Le mot eum est l’accusatif singulier du pronom de rappel is, ea, id. 7. a. eam bonam : féminin, accusatif singulier. b. id jus : neutre, nominatif ou accusatif singulier. c. miseri plebeii : masculin, génitif singulier ; masculin nominatif ou vocatif pluriel. d. eis injustis praetoribus : masculin, datif ou ablatif pluriel. 8. a. Praetores hominibus verberatis a Lucio Veratio novas leges fecerunt. b. Decemviros collatos cives videbant. c. Pater oppressae filiae ab Appio Virginius est. 9. ces : eorum – cette : ea – lui : ei – la : eam – son : ejus – la : eam – cela : id – leur : eorum 10. Singulier

Pluriel

Magnum imperium collatum consuli fuit. Civis id jus adlatum e Graecia approbat. Senator rumorem dilatum a plebeio audiebat.

Magna imperia collata consulibus fuerunt. Cives ea jura adlata e Graecia approbant. Senatores eos rumores dilatos a plebeis audiebant.

Traduction

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11. Édile, il s’appliqua beaucoup plus à rendre la justice qu’à produire des jeux. ➔ Aedilis juri reddendo magis quam muneri edendo studuit. Préteur dans la guerre contre Jugurtha, il se laissa cependant corrompre par son argent. ➔ Praetor adversus Jugurtham, tamen ejus pecunia uictus [fuit]. Consul, il porta une loi au sujet des dépenses et au sujet des votes des fils d’affranchis. ➔ Consul legem de sumptibus et libertinorum suffragiis tulit. Censeur, il fit recouvrir la voie Emilia et fit construire le pont Mulvius. ➔ Censor viam Aemiliam stravit, pontem Mulvium fecit.

Et en grec… 12. a. ἀγρός : campagne, champ. b. ἀστἠρ : astre, étoile.

Question présente uniquement dans le manuel de cycle.

c. αὐτός : lui-même, soi-même. d. γαστήρ : estomac. e. οἶκος : maison, propriété. f. φύσις : nature (du visage).

Question présente uniquement dans le manuel de cycle. 11. Des institutions en crise

93

D’un monde à l’autre

Faire campagne aujourd’hui comme hier pp. 142-143 (manuel)/pp. 50-51 (cahier 4e)

Pour faire le point

p. 142/p. 50

Le bas-relief présente le census (recensement), c’est-à-dire l’opération essentielle qui préside à l’organisation de la société romaine et régit son cadre électoral. 1. Le personnage assis à gauche est un greffier (jurator) qui inscrit sous la dictée le nom et la nature des biens des citoyens sur le registre posé sur ses genoux. 2. Le magistrat assis face à lui est le censeur qui vérifie et entérine (geste de la main posée sur l’épaule) la situation de chaque citoyen avant qu’il ne fasse enregistrer sa fortune. 3. Les quatre personnages debout sont des citoyens recensés : le premier donne sous serment (tablettes sous le bras et bras tendu) son nom et l’état de ses biens ; le deuxième est contrôlé par le censeur ; les deux autres sont en tenue militaire en vue de leur intégration dans l’armée.

Pour aller plus loin

1

p. 143/p. 51

Élection à Pompéi !

1. M Holconium Priscum II vir i d pomari[i] universi cum Helvio Vestale rog[ant]. 2. Les spécialistes ne s’accordent pas sur ce graffiti de Pompéi. Certains pensent qu’il s’agit d’un dessin d’enfant, d’autres d’une caricature politique. En tout cas, ce Peregrinus (étranger) est manifestement la cible de moqueries, comme l’atteste le grossissement de ses traits : rondeur excessive de la forme du visage et de l’œil, bouche atrophiée, sourcil froncé, nez aquilin, calvitie accentuée par la couronne qui semble trop lourde pour sa tête…

Réussir une campagne électorale

3. Le passage s’ouvre sur ce qui peut être lu comme une définition du terme même de « démagogie » : la tâche d’un candidat qui vise à se concilier le peuple (l. 1-2). Quintus décrit ensuite la posture idéale que doit adopter son frère Cicéron s’il souhaite être élu. Il doit adopter l’attitude de l’hypocrite (acteur, en grec), en feignant de s’intéresser aux électeurs (l. 1, 4-6), et surtout en les flattant. Le mot revient à deux reprises dans l’extrait (l. 2-3 et l. 10). Cette flatterie consiste à partager leurs goûts, à se montrer libéral (l. 3) et à faire des promesses purement électorales (l. 3-4). 4. Pour faire comprendre, dès la couverture, la nature politique du texte que comporte l’ouvrage, la maison d’édition Les Belles Lettres a choisi d’expliciter la lettre de Quintus à son frère en lui donnant un titre accrocheur (« pour réussir en politique ») et en l’associant à une carte d’électeur française. Toutefois, pour indiquer qu’il s’agit d’un texte latin, deux symboles ont été ajoutés à la carte : la louve et le sigle symbolique de la République romaine, SPQR (signifiant Senatus Populusque Romanus). Cette présentation doit donner envie aux lecteurs modernes de comparer la manière de faire campagne aujourd’hui avec la pratique romaine.

L’atelier du latin L’

pp. 144-145 (manuel)/pp. 52-53 (cahier 4e)

à la loupe

Guillaume Guillon Lethière, peintre d’origine guadeloupéenne, s’illustra dans la peinture des sujets antiques. Il fut directeur de l’académie de Rome et fut nommé membre de l’académie des Beaux-Arts. 94

11. Des institutions en crise

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2

1. Outre les bâtiments en style néoclassique (comme le temple de Jupiter, situé sur le sommet du Capitole en arrière-plan en haut à gauche), figure au centre du tableau l’emblématique louve allaitant Remus et Romulus et trônant sur un piédestal marqué de l’inscription SPQR (Senatus Populusque Romanus). 2. La tension dramatique est marquée dans le cadre par l’arrivée des nuages noirs qui obscurcit la scène de larges bandes sombres. 3. Les personnages principaux de ce tableau sont (de droite à gauche) : le corps de Virginie soutenu par des plébéiens ; Virginius, le père, qui, après avoir tué sa fille, menace le décemvir, responsable de son geste désespéré ; Appius Claudius, enfin, revêtu d’une toge rouge, symbole de son pouvoir, dont il semble se faire une sorte de bouclier face à la menace que représente Virginius. 4. Les patriciens, vêtus de la toge blanche, sont situés en hauteur et sont défendus par des licteurs qui brandissent les faisceaux. Ils sont dépassés par les événements. Les plébéiens sont beaucoup plus nombreux, habillés de façon très hétérogène (noter la présence d’un homme très amaigri derrière Virginius). Ils ne sont pas aussi facilement distinguables. Le peintre met avant leur nombre et la révolte qu’ils mènent. Rappelons que le peintre est guadeloupéen et qu’il est donc attaché à l’émancipation de ceux qui subissent l’oppression. Il a d’ailleurs rendu hommage aux premiers dirigeants noirs d’Haïti (Dessalines et Pétion) dans Le Serment des Ancêtres (1822).

À

d’écrire !

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Il convient de faire précéder l’activité par la mise en lumière de l’expression curriculum vitae à partir du rapprochement de celle de cursus honorum. Curriculum, comme cursus, signifie course. Le curriculum vitae est donc le document rendant compte de l’identité d’une personne, de sa formation et de son expérience professionnelle. Il est peut-être aussi nécessaire de rappeler que les Romains se servaient de trois noms pour désigner les hommes : le prénom (praenomen), le nom de famille (nomen) et le surnom (cognomen) utilisé pour distinguer les frères et, donc, les différentes branches de la famille. Les femmes ne portaient que le nom de famille. Pour ce qui est de l’origine sociale et de la carrière politique, on attend que les élèves s’appuient sur la réalité de la société romaine telle qu’elle a été découverte dans le chapitre. Comme indiqué dans les consignes, le travail s’effectue en deux temps : un temps d’élaboration de l’identité sous la forme de notes, puis une seconde étape consistant en la mise en forme des données, structurée autour des connecteurs logiques fournis. Du point de vue de la langue, il faut inviter les élèves à employer des adjectifs et des participes parfaits passifs pour retracer les différentes étapes du parcours. Le présent est à réserver à la description de la situation actuelle.

déchiffrer un symbole romain ? Senatus Populusque Romanus : Le Sénat et le peuple romain. La coordination -que insiste sur l’étroitesse du lien entre le Sénat et le peuple, bien que la République romaine fût dirigée avant tout par les sénateurs…

PROJET Le projet participe à l’éducation morale et civique des élèves. Il prend place dans le parcours citoyen, lequel « concourt à la transmission des valeurs et principes de la République et de la vie dans les sociétés démocratiques » (Bulletin officiel). Le travail de comparaison entre les institutions antiques et nos institutions peut s’effectuer de 11. Des institutions en crise

95

deux manières. L’on peut suivre le protocole indiqué dans le manuel : un temps de collecte des informations et d’analyse, suivi du travail de comparaison. L’on peut aussi, selon le profil des élèves, leur demander de mener en parallèle le travail de recherche, d’analyse et de comparaison en fonction des différentes caractéristiques de l’Assemblée nationale et du Sénat. La réalisation d’un panneau, par les contraintes qu’il impose (format, schématisation, résumé, illustration…), constitue un moyen pédagogique efficace pour faire développer l’esprit de synthèse chez les élèves. Le professeur documentaliste est associé à toutes les étapes du projet, aussi bien dans l’accompagnement des élèves lors du travail de recherche et d’analyse que dans celui de la comparaison et de sa mise en forme. Il est possible de faire rédiger aux élèves une sorte de questionnaire-parcours pour stimuler et dynamiser la visite de l’exposition par les autres élèves du collège. La transposition de l’exposition sous la forme d’une vidéo peut aussi amener le professeur d’arts plastiques à participer au projet. Pour éviter l’effet diaporama, mieux vaut amener les élèves à réfléchir sur les différences d’attitude et de regard du visiteur et du spectateur.

SITOGRAPHIE • Ressources pédagogiques sur le site Arrête ton char : www.arretetonchar.fr • Sur le site CANOPE, Audrey Anceaux, Organigramme des institutions de la République romaine – Images actives, décrypter l’image en numérique (payant).

BIBLIOGRAPHIE • Christophe Badel, La République romaine, PUF, 2013.

• Claude Nicolet, Le Métier de citoyen dans la Rome républicaine, Gallimard, 1976. • Jean Rougé, Les Institutions romaines, Armand Colin, 1969.

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11. Des institutions en crise

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• Élisabeth Deniaux, Rome de la Cité-État à l’Empire. Institutions et vie politique, Hachette, 2001.

Chapitre

12

Alter non ego Comment la société romaine impose-t-elle une place à chacun ?

Fil directeur du chapitre La société romaine est extrêmement hiérarchisée selon un système d’oppositions fortes. C’est cette compartimentation du corps social que le chapitre fait découvrir. Chaque double page met en regard ceux qui détiennent le pouvoir et ceux qui le subissent : points de vue croisés sur la relation patrons-clients (voir le texte de Cicéron et de Plaute), récriminations d’un esclave contre son maître, puis d’un maître contre ses esclaves (voir les textes de Plaute), gros plan sur la difficile condition des femmes à Rome, comme en Grèce (voir les textes de Tite-Live et d’Aristote). Cette perspective oblige les élèves à ne pas tomber dans la caricature, en découvrant, à partir des points de vue de ceux qui la composent, l’organisation d’une société très éloignée de la leur. Il peut être alors aisé de s’appuyer sur leurs réactions pour avancer dans le chapitre. La diversité dans la présentation des textes (texte français avec mots latins ou grecs, texte avec traduction juxtalinéaire, texte avec traduction paralinéaire) favorise cette mise en débat des textes, en en diversifiant l’appropriation par les élèves. Qui dit hiérarchie, dit donneurs d’ordre et exécutants. Voilà pourquoi l’impératif est le point de langue travaillé dans le chapitre, auquel a été associé le pronom-déterminant hic, haec, hoc, si fréquent au théâtre. Le chapitre donne aussi l’occasion de revoir les composés de sum. Signalons pour finir que le prolongement du chapitre sur l’esclavage moderne invite à comparer nos sociétés à celles de l’Antiquité. Des débats peuvent être organisés autour des avancées, des résistances, voire des menaces de régression.

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Thèmes du programme De la légende à l’histoire – Patriciens et plébéiens ; le clientélisme Vie privée et vie publique – Maîtres et esclaves dans l’Antiquité

Lecture, compréhension, traduction Utiliser une traduction pour repérer et comprendre des éléments du texte en langue ancienne Repérer différents types d’indices signifiants pour émettre des hypothèses de lecture Identifier un réseau lexical dans un texte Mobiliser des connaissances linguistiques permettant de construire une compréhension du texte Proposer une traduction aboutie en étant capable de justifier ses choix Savoir rattacher le contenu d’un texte à ses connaissances historiques ou culturelles

Étude de la langue

Les adjectifs de la première classe ; le pronom-déterminant hic, haec, hoc Les marques de personne de l’indicatif actif et de l’impératif présent actif ; la conjugaison et les emplois de l’impératif actif ; les composés de sum Mettre en réseaux les mots par champ sémantique et par famille lexicale ; regrouper des mots par famille morphologique

12. Alter non ego

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Découverte 1

pp. 146-147 (manuel)/pp. 54-55 (cahier 4e)

Patrons et clients : une association d’intérêts

1. Les hommes modestes (Homines tenues) peut (potest) de nous ou de chevaliers romains (nobis aut ab equitibus Romanis) à cette classe d’hommes inférieure (inferiori generi hominum) peuvent (possunt) pouvoir (posse) ●

● ● ● ● ●

2. Cicéron met en valeur les obligations (officia) des citoyens les plus pauvres au moyen de la négation du verbe posse employé à trois reprises (potest, l. 5, possunt, l. 13, posse, l. 16). Cette définition par la négative des activités des patroni et des clientes manifeste d’une organisation extrêmement hiérarchisée et cloisonnée de la société romaine. 3. Il est possible de faire relire l’extrait de la lettre de Quintus à son frère Cicéron (p. 143/p. 51) pour la mettre en rapport avec les obligations des clients envers leur patron quand ce dernier se lance dans une campagne électorale. Patrons : les riches

Clients : les pauvres

nobis aut ab equitibus Romanis (l. 6)

Homines tenues (l. 1) inferiori generi hominum (l. 11)

– Activités politiques : campagnes électorales

– Oisiveté

– Activités judiciaires : procès

– Activités quasi serviles : soutien et escorte des hommes riches lors de leurs campagnes électorales

– Activités mondaines : banquets

2

Dur, dur d’être client

audio

1. De même que, quand il fait chaud, les escargots se cachent dans un trou, vivent de leur propre matière, si la rosée ne tombe pas, dans un trou, malheureux, vivent de leur propre matière, pendant que séjournent à la campagne les hommes dont ils pourraient profiter. Les affaires reportées, nous les parasites nous sommes des chasseurs, quand les affaires reviennent, nous sommes des molosses désagréables et très incommodants. 2. Le personnage de la pièce de Plaute, Ergasile, se fait le porte-parole de tous les parasites. Voilà pourquoi il recourt à la 1re personne du pluriel, et à l’emploi du verbe sumus (v. 7). 3. Le personnage est un parasite qui mange gras quand son patron est à Rome pour ses affaires, notamment politiques (temps du negotium), et jeûne ou chasse quand il est à la campagne (temps de l’otium). 4. Ergasile et ses semblables se comparent tour à tour à un escargot (cocleae, v. 1), à un chien de chasse (venatici, v. 6) et à un molosse (molossici, v. 7). Ces comparaisons animalières peu flatteuses dénoncent sa nature de parasite, tout entière dépendante de son patron.

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12. Alter non ego

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de même, une fois les affaires reportées, les parasites se cachent

Lecture 1

Maîtres et esclaves

pp. 148-149 (manuel)/pp. 56-57 (cahier 4e)

La voix des esclaves

1. C’est pourquoi, auprès d’un homme puissant, la condition d’esclave est dure, bien plus, il est malheureux l’esclave d’un riche : nuit et jour, sans arrêt, il y a assez et même trop à faire […]. Lui-même, le maître, riche, dispensé de travail et de peine, tout ce qui se présente à un homme spontanément, il pense que c’est possible […] ; et il ne se demandera pas s’il donne un ordre juste ou injuste. Donc beaucoup d’injustices surviennent dans la condition d’esclave. 2. Sosie dénonce la condition de l’esclave par l’emploi de l’adjectif miser (misérable, v. 2) parce qu’elle est sujette aux injustices, décrites par l’adjectif iniquum (v. 6) et iniqua (v. 7), qui a donné notre adjectif inique. Sosie souligne de surcroît le nombre d’injustices subies au moyen de l’adjectif multa (v. 7). Tous ces adjectifs sont des termes extrêmement forts ; ils disent combien pénibles et incessantes étaient les tâches que les maîtres assignaient à leurs esclaves. 3. Ce monologue de Sosie adopte le ton de la revendication. L’emploi des tournures impersonnelles (satis superque est, v. 3, quodcumque homini accidit, v. 5), du présent de vérité générale et de termes génériques pour désigner l’opposition sociale entre maître et esclave (opulento homini, v. 1, et homini, v. 5, miser […] servus, v. 2, dominus dives, v. 4) attestent du rôle de porte-parole endossé par Sosie. 4.

dominus servus

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2

dominateur

dominant

domination

dominer

serviteur

servile

servitude

servir

Un maître en colère

1. Ballion est particulièrement susceptible à la veille de son anniversaire. Il souhaite que ses invités soient reçus le mieux possible et redoute que ses esclaves ne le servent pas comme il le souhaiterait. Selon lui, ils sont paresseux (ignavi, v. 1), malfaisants (male habiti et male conciliati, v. 1), très durs à la douleur (v. 4-5), voleurs et profiteurs (impératifs, v. 6-7) au point que le maître ne peut avoir aucune confiance en eux (v. 8-9). Ce portrait très dépréciatif est lisible également à travers la multiplication des négations que l’on peut aussi faire relever (numquam, v. 2, nisi […] non, v. 3, neque… numquam, v. 4). 2. hoc (v. 3) : de cette manière

hi (v. 5) : ceux-ci haec […] consilia (v. 6) : ces idées hoc (v. 7) : voilà hos (v. 9) : ces individus Le maître utilise ce démonstratif pour montrer du doigt ses esclaves et pour manifester son mépris. Le pronom-déterminant indique aussi que ce sont les siens (valeur de proximité du pronom-déterminant). Enfin, le pronom neutre hoc (v. 7) a valeur de présentatif. 3. Tous les verbes soulignés sont employés à l’impératif présent. Ballion emploie tout d’abord la 2e personne du pluriel quand il s’adresse à l’ensemble de ses esclaves (Exite, agite exite, v. 1). L’emploi de 12. Alter non ego

99

cette personne témoigne de sa position de maître et de la violence de sa parole. Plus loin, Ballion emploie la 2e personne du singulier quand il imagine les mauvaises intentions de ses esclaves (rape clepe tene harpaga bibe es fuge, v. 6-7) ou leurs pensées secrètes, ce qui ne manque de provoquer le comique en plaçant le maître dans la situation d’un esclave qui s’exhorte à le piller… Ainsi la parole autoritaire du maître est-elle savoureusement ridiculisée. 4. Les comparaisons animalières achèvent de dire tout le mépris que le maître a pour ses esclaves, qu’il n’hésite pas à injurier (v. 1) et à battre (v. 4-5). Selon Ballion, ses esclaves ont la peau plus dure que celle des ânes (asinos, v. 4) et sont plus voraces que des loups (lupos, v. 8).

Lecture 1

Difficile condition des femmes…

p. 150 (manuel)/p. 58 (cahier 4e)

Trop, c’est trop !

1. Le premier extrait s’ouvre sur le terme matronae (l. 1) qui désigne la mère de famille, mariée et respectée au sein de la maison. En dehors de ce cadre, la femme met en danger son statut en risquant d’être associée à une prostituée, plus libre dans ses déplacements. Le terme feminas est employé par Caton (l. 2) pour désigner les femmes dans leur opposition aux hommes. Il manque le terme mulier, qui désigne la femme de façon générale ou la femme mariée, désignée aussi de façon exclusive par le terme uxor (épouse). 2. Dans la société romaine dominée par les hommes, pour toute activité qui sort du cadre de la maison, la femme doit demander l’autorisation de son tuteur, comme le rappelle l’expression sine tutore auctore (extrait 2, l. 2) employée par Caton. Ce tuteur est d’abord son père ou, à défaut, son frère, puis son mari (parentium, fratrum, virorum, extrait 2, l. 3-4). La femme n’avait donc pas le droit de sortir sans autorisation de son responsable.

3. Ce qui choque Caton dans l’attitude des femmes tient à ce qu’elles enfreignent la règle qui veut qu’une femme demande à son mari le droit de sortir (extrait 1, l. 1-3). Cette fronde lui fait craindre une surenchère de la revendication qui pourrait mener à une égalité de la liberté de mouvement, voire une égalité des droits civiques. Selon lui, non seulement l’organisation sociale serait bouleversée, mais la société serait corrompue. En donnant une dimension morale à sa crainte, en supposant que les femmes seraient enclines à la débauche (extrait 2, l. 7-9), Caton développe une vieille idée machiste, longtemps utilisée pour garder la femme dans un état de soumission.

Et en Grèce…

2

La société grecque

p. 151 (manuel)/p. 59 (cahier 4e)

Que dit le philosophe Aristote sur les esclaves et les femmes ?

1. Selon Aristote, seul l’homme libre possède de façon complète les qualités de jugement et d’autorité, ce qui légitime sa domination sur les autres catégories de la population. 2. homme libre ≠ esclave : opposition civique homme (libre) ≠ femme : opposition sexuelle homme (adulte) ≠ enfant : opposition psychologique 3. Si l’on peut accepter que l’enfant n’ait pas la maturité nécessaire pour faire preuve d’esprit critique (l. 9-10), il est aujourd’hui irrecevable, voire inhumain, de la retirer aux serviteurs, tout comme il est 100

12. Alter non ego

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Caton s’appuie sur le mos majorum (la coutume des ancêtres) pour justifier cette condition quasi servile de la femme romaine, à qui n’est laissée aucune initiative, y compris dans le domaine privé (nullam, ne privatam quidem rem, extrait 2, l. 1-2). Rappelons que Caton est un conservateur parmi les plus radicaux.

scandaleux d’estimer que les femmes manquent d’autorité. Cette argumentation tient dans l’organisation fortement patriarcale de la société classique grecque. Les esclaves et les femmes sont maintenus dans l’ignorance et dans une dépendance qui les empêchent d’exercer leur jugement. Les femmes étaient cloîtrées chez elles et les esclaves sous la domination de leur maître. De fait, l’esclavage et la condition des femmes constituent les deux éléments qui ternissent la modernité dont ont fait preuve les Athéniens en inventant la démocratie. 4. ἀνήρ, ἀνδρος : androgyne (qui tient à la fois de l’homme et de la femme).

γυνή (nominatif ) : androgyne ; γυναικός (génitif ) : gynécologue. παῖς, παιδός : pédiatre. Les exercices suivants sont uniquement présents dans le manuel de cycle. 5. Une société dominée par les hommes est qualifiée de patriarcale. Une société dominée par les femmes est qualifiée de matriarcale. 6. L’adjectif « patriarcal » est issu du mot grec πατριάρχης (patriarche) qui signifie « chef de famille ». Le mot grec est lui-même composé du mot πατήρ (pater, père) et du suffixe -άρχης, (-archès, qui commande). L’adjectif « matriarcal » a été créé sur le modèle de « patriarcal », à partir du génitif du mot latin mater (matris).

Étude de la langue

pp. 152-153 (manuel)/pp. 60-61 (cahier 4e)

Lexique

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1. La société romaine est extrêmement hiérarchisée. Au sommet de la pyramide se trouve l’homme libre et riche, le patricien, dont dépendent les plébéiens, dans le cadre de la relation patroni-clientes. Tous les hommes libres, patriciens et plébéiens, possèdent des esclaves. Les femmes, considérées comme mineures, sont nécessairement sous la tutelle d’un père, d’un frère ou d’un mari. Esclaves et femmes doivent obéir au dominus de la maison. 2. Patronus (patron) : si le rapport de subordination et de réciprocité des services a été conservé, le cadre social de la relation a changé. Un patron est un chef d’entreprise, le plus souvent artisanale, qui forme un jeune pour lui apprendre son métier.

Cliens (client) : il est amusant de noter l’inversion du rapport de dépendance. Aujourd’hui, le client est celui dont dépendent les commerçants. Un client se définit par ses goûts, ses habitudes et, bien sûr, son pouvoir d’achat. L’exercice suivant est uniquement présent dans le manuel de cycle. À partir d’ici, la numérotation est décalée d’un point entre cahier et manuel de cycle. 3. Le nom « féminité » vient de l’adjectif feminus (féminin), lui-même issu du nom femina (la femme). Le nom « virilité » a suivi la même dérivation : il est issu de l’adjectif latin virilis, issu du nom vir (l’homme). Aux adjectifs a été ajouté le suffixe -ité. 4. a. beneficium : bénéfice, bénéficiaire, bénéfique. b. officium : office, officier, officine, officieux, officiel. c. labor : labeur, laborieux. d. servus : service, servage, serviteur, serviable, servile. 12. Alter non ego

101

Grammaire

+ d’exercices en pdf

5. Le verbe possunt est conjugué au présent de l’indicatif. Il s’agit d’un composé de sum. 6. a. Le démonstratif haec se rapporte au nom concilia. b. concilia est un neutre pluriel décliné à l’accusatif (complément du verbe direct ou COD du verbe habere). c. Les mots haec […] concilia annoncent la série des impératifs présents : rape clepe tene harpaga bibe es fuge. 7. a. hoc : masculin ou neutre, ablatif singulier ; neutre nominatif ou accusatif singulier. b. hujus : masculin, féminin ou neutre, génitif singulier. c. huic : masculin, féminin ou neutre, datif singulier. d. haec : féminin nominatif singulier ; neutre nominatif ou accusatif pluriel. 8. a. Hunc est déterminant et se rapporte à patronum. b. Hi est un pronom. c. Haec est un déterminant et se rapporte à matrona ; hujus est un pronom. 9. Les verbes à l’impératif sont : a. jubete. b. fuge. c. dic. 10. a. Patronus servi hujus abserat. Le patron de cet esclave était absent. b. Feminae, paretis his viris ! Femmes, obéissez à vos maris ! c. Male serve, hoc audi ! Mauvais esclave, écoute ceci (ou ce que j’ai à te dire) ! d. Haec benefia clientibus defuerunt/-ere. Ces bienfaits font défaut aux clients. Les exercices suivants sont uniquement présents dans le manuel de cycle. À partir d’ici, la numérotation est décalée de trois points entre cahier et manuel de cycle.

his clientibus hac matrona harum mulierum haec officia 12. Indicatif présent

saluto, as are, avi, atum adfero, fers, ferre, adtuli, adlatum venio, is, ire, veni, ventum duco, is, ere, duci, ductum jubeo, es, ere, jussi, jussum

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12. Alter non ego

salutatis fers venitis ducis jubes

Impératif présent

salutate fer venite duc jube

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11. huic patrono

Traduction 13. Ni les magistratures, ni les sacerdoces, ni les triomphes, ni les distinctions, ni les récompenses ou les butins de guerre ne peuvent les concerner : les élégances, les bijoux, les toilettes, voilà ce que sont les distinctions des femmes, voilà ce dont elles se réjouissent et se glorifient, voilà ce que nos ancêtres ont appelé l’univers féminin.

Et dans les langues romanes… 14. Femme : mulher : portugais ; mujer : espagnol ; muiere : roumain. Épouse : moglie : italien ; muller : catalan ; molhèr : occitan.

D’un monde à l’autre

L’esclavage moderne pp. 154-155 (manuel)/pp. 62-63 (cahier 4e)

Pour faire le point

p. 154/p. 62

1. Ces bustes funéraires constituent un témoignage de l’engagement des époux dans le mariage romain. La sérénité des regards manifeste la confiance qu’inspire la femme et que reçoit le mari. De fait, la femme semble plus franchement s’engager que le mari. On a identifié ces bustes à Caton l’Ancien et à sa femme Licinia. 2. Les mains des époux qui se serrent est un geste rituel du mariage, par lequel la femme donne sa

fides, c’est-à-dire la fidélité nécessaire pour assurer la légitimité de leurs enfants. Le geste est ici ren-

forcé par la main que l’épouse pose de façon concomitante sur l’épaule de son mari. Dans le mariage romain, l’engagement est donc, avant tout, celui de la femme, si elle souhaite être respectée comme matrona…

Pour aller plus loin

p. 155/p. 63

© Hachette Livre 2017 – Via latina cycle 4 – Livre du professeur

1. Les personnes sont photographiées de dos, en train de travailler. La femme est courbée et l’homme a les bras dans une position instable. Par la vue plongeante, le spectateur est placé dans la position du contremaître qui surveille le travail effectué pour créer chez lui un sentiment de malaise. 2. La femme nettoie les toilettes, ce qui est peu gratifiant. On rappellera que, à Rome, ce sont les esclaves qui ramassaient les ordures. L’homme, quant à lui, doit guider un chargement métallique pesant soulevé par un engin de chantier, sous lequel il semble en danger. Les travaux pénibles de ce type étaient aussi accomplis par les esclaves à Rome. 3. Les inscriptions blanches sont comme la traduction de la pensée des deux personnes qui taisent la précarité dans laquelle elles se trouvent. Le choix d’une graphie sans majuscules, au tracé proche d’une écriture manuscrite mal assurée, donne à entendre leur voix. Elles confèrent aux affiches un rôle de porte-parole. 4. La campagne d’affichage a pour but de faire prendre conscience que l’esclavage n’a non seulement pas disparu des sociétés occidentales, mais que nous le côtoyons sans le voir. Elle vise à dénoncer les employeurs peu scrupuleux et à susciter un mouvement d’indignation pour mettre fin à ces situations d’esclavage. 5. L’esclavage moderne consiste dans l’exploitation de la précarité ou de la fragilité de personnes au mépris de la dignité humaine. Il est possible de prolonger la réflexion à partir du site du Comité contre l’esclavage moderne (www.esclavagemoderne.org).

12. Alter non ego

103

L’atelier du latin L’

pp. 156-157 (manuel)/pp. 64-65 (cahier 4e)

à la loupe

1. Les personnages au centre sont les maîtres (2 et 3). Les personnages qui les entourent et leur versent du vin sont leurs esclaves (1 et 4). 2. Les esclaves ont les pieds nus, sont plus grands que les maîtres, puissamment musclés et sommairement vêtus. L’insistance sur la musculature rappelle que les esclaves accomplissent des travaux pénibles. Ils portent de simples pagnes pour être plus libres dans leurs mouvements. Sur l’amphore, ornée de feuilles de lierre, de l’échanson de droite est écrit, en caractères grecs, le mot PIE (bois) et sur celle que porte l’échanson de gauche ZHCHC (tu vivras). Les deux inscriptions se complètent : bois et tu vivras. 3. Comme il convient à des maîtres autour de qui tous doivent graviter, ils sont représentés au centre de la mosaïque. Habillés de tuniques courtes, ils tendent leurs coupes larges pour être servis de vin. Selon une disposition symétrique, ils sont doublement encadrés par leurs esclaves et deux jeunes hommes de compagnie. Ainsi, les maîtres constituent-ils un tableau en soi dans le cadre même de la mosaïque, délimité par le motif d’une frise appelée « grecque ».

À

d’écrire !

Le travail d’écriture suppose d’avoir effectué au préalable la lecture de l’image proposée sur la page de gauche. Ce travail peut être envisagé de deux manières, selon les niveaux de compétences des élèves. Il est possible de faire suivre à la lettre la consigne en faisant rédiger d’abord la contextualisation de la scène au présent à l’aide des mots du chapitre, auxquels on peut ajouter ad dextram (à droite) et ad sinistram (à gauche). Une fois le cadre et la situation d’énonciation présentés, les élèves sont invités à rédiger en style direct les ordres que donnent les maîtres à leurs esclaves. On attend que soient réinvestis les acquis sur le démonstratif hic, haec, hoc et l’impératif. Le monologue de Ballion peut fournir une aide et une source d’inspiration motivante pour les élèves qui peinent à se lancer.

que les esclaves se révoltaient ?

PROJET Le projet contribue à montrer aux élèves que la mise en scène d’un texte revient à en produire une interprétation. Ainsi le projet trouve-t-il naturellement sa place dans l’application des programmes de français. L’étude des textes est en effet un préalable indispensable. Cette étude peut s’effectuer à partir du questionnement proposé dans les appareils didactiques. Elle peut aussi se faire en demandant aux élèves de se mettre directement dans la situation du metteur en scène. Les élèves sont invités à enrichir le texte théâtral de didascalies portant sur le décor, les costumes, le jeu des acteurs, le ton, les gestes, les déplacements, le rythme. Pour ce qui est des costumes, il est possible de renvoyer les élèves à la présentation du théâtre proposée dans la synthèse du chapitre suivant. Le professeur d’arts plastiques guide les élèves dans le choix et la réalisation matérielle des éléments de costumes et de décor. Le temps de verbalisation, habituellement pratiqué en cours d’arts plastiques, contribue à assurer la pertinence des choix. Pour ce qui est du langage du corps, le professeur d’EPS fait travailler la manière d’occuper l’espace, de maîtriser son corps et de faire varier le rythme. 104

12. Alter non ego

© Hachette Livre 2017 – Via latina cycle 4 – Livre du professeur

SPARTACUS

La réalisation de l’affiche est l’occasion de faire travailler l’esprit de synthèse. L’affiche doit tout à la fois rendre compte de la lecture qui aura été faite du texte mis en scène et donner envie d’assister à la représentation. Les éléments constitutifs (dessin, photo, texte…) de l’affiche doivent être judicieusement sélectionnés et liés entre eux par une même intention. Il peut être formateur pour les élèves de leur signaler que l’exercice constitue une lecture d’image en acte. Enfin, le projet peut trouver une mise en perspective motivante dans l’organisation d’une représentation devant d’autres élèves, latinistes de 5e ou de 3e, ou devant l’ensemble des élèves du collège.

SITOGRAPHIE • Un pdf synthétique présentant l’organisation de la société romaine sur le Web pédagogique : ewebpedagogique.com/litterae/files/ste-ro.pdf • Esclaves et affranchis dans l’Antiquité gréco-romaine sur le site Méditerranées : www.mediterranees.net/civilisation/esclavage/index.html

BIBLIOGRAPHIE • Danielle Gourevitch, Marie-Thérèse Rapsaet Charlier, La Femme dans la Rome antique, Hachette, 2001. • Élisabeth Deniaux, Clientèles et pouvoir à l’époque de Cicéron, Publications de l’École française de Rome, 1993.

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• Jean-Christian Dumont, Servus. Rome et l’esclavage sous la République, Publications de l’École française de Rome, 1987.

12. Alter non ego

105

Chapitre

13

Jour de fête à Rome Pourquoi les Romains aiment-ils tant les jeux ?

Fil directeur du chapitre Montrer l’engouement sans cesse croissant des Romains pour les jeux, donner à voir la diversité des spectacles et des lieux où ils se déroulaient, faire sentir tout ce que les jeux disent de la nature paradoxale de la société romaine, faite de raffinement mais aussi de violence, tels sont les objectifs du chapitre. Les élèves sont placés, dès l’ouverture, dans la situation des Romains au moment où s’annoncent les festivités. Ils sont invités à lire l’une des inscriptions publicitaires retrouvées à Pompéi. Tout de suite après, ils sont immergés dans la rivalité qui oppose les jeux du cirque et le théâtre à travers les doléances d’un acteur (voir le texte de Térence). Une double page, consacrée aux incontournables combats de gladiateurs, vise à dépasser le cliché en plaçant les élèves tour à tour à la place du spectateur critique (voir le texte de Cicéron) et du combattant dominé par ses passions (voir le texte de Lucilius). Le texte d’Isocrate propose une mise en perspective critique des jeux qui pourra être facilement prolongée par un débat, toujours actuel, sur la starisation des sportifs. Il est possible à cette occasion de s’appuyer aussi sur l’évolution des récompenses proposée en ouverture. La promesse de divertissement pour les spectateurs et celle de victoire et de récompenses pour les participants aux jeux appellent tout naturellement la découverte du futur de l’indicatif, de sa morphologie et de sa valeur, à laquelle est associée celle du pronom-déterminant ille, illa, illud présent dans les textes du chapitre.

Thèmes du programme Vie privée et vie publique – Théâtre, jeux et loisirs publics Utiliser une traduction pour repérer et comprendre des éléments du texte en langue ancienne Repérer différents types d’indices signifiants pour émettre des hypothèses de lecture Identifier un réseau lexical dans un texte Mobiliser des connaissances linguistiques permettant de construire une compréhension du texte Revenir sur sa traduction en tenant compte des annotations du professeur Savoir rattacher le contenu d’un texte à ses connaissances historiques ou culturelles

Étude de la langue

Le pronom-déterminant ille, illa, illud Le futur de l’indicatif ; les composés de eo Mettre en réseaux les mots par champ sémantique et par famille lexicale ; regrouper des mots par famille morphologique

Découverte 1

pp. 158-159 (manuel)/pp. 66-67 (cahier 4e)

Bientôt les jeux !

1. Les verbes pugnabit et erunt sont employés au futur de l’indicatif parce qu’ils annoncent une action qui n’a pas encore eu lieu. 106

13. Jour de fête à Rome

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Lecture, compréhension, traduction

2. Comme aujourd’hui, l’annonce joue sur la surenchère. Elle commence par annoncer l’essentiel du spectacle à venir (le combat de gladiateurs), puis les suppléments susceptibles d’obtenir l’adhésion complète du public : le combat d’animaux dangereux, appelé venatio (chasse) pour le sensationnel et le recours aux vela (toiles) pour le confort. 3. La mise en voix de l’annonce peut s’effectuer à une ou deux voix. On attend des élèves qu’ils mettent de la conviction et qu’ils donnent bien à entendre les deux futurs.

2

Rude concurrence entre le théâtre et le cirque

audio

1. je la représente à nouveau. Au début de l’action, je plais, quand entre-temps le bruit court qu’on va montrer des gladiateurs ; le public y vole, les gens se bousculent, crient, se battent pour une place ; moi entre-temps je n’ai pas pu défendre ma place. Aujourd’hui il n’y a pas d’agitation ; c’est le calme et le silence ; on m’a donné le temps de jouer ; à vous est donnée la possibilité d’honorer les jeux scéniques. 2. De façon traditionnelle dans la comédie romaine, un messager ouvre la pièce sur un prologue dans lequel l’auteur présente sa pièce et ses motivations aux spectateurs. L’emploi de la 1re personne du singulier confirme le rôle de porte-parole du personnage. Le prologue est le moment de retenir l’attention du public, un équivalent de la captatio benevolentiae en rhétorique. 3. Pour jouer (agere, l. 1) l’action (actu, v. 6) d’une pièce dans de bonnes conditions, il faut obtenir l’attention du public en le séduisant (placeo, v. 6) et, ainsi, obtenir le calme (otium, v. 10) et le silence (silentium, v. 10). C’est ainsi que sont honorés les ludos scaenicos. En réalité, le public était indiscipliné : les acteurs devaient jouer parmi les bavardages et l’agitation des spectateurs. 4. Le personnage évoque les rencontres athlétiques (boxeurs, l. 2), les spectacles acrobatiques (funambule, l. 2) et les combats de gladiateurs (gladiatores, v. 7). Ces spectacles réclament moins d’attention intellectuelle que le théâtre, d’où leur succès.

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5. Le témoignage de Térence constitue un document précieux sur le goût des Romains en matière de spectacle. Il souligne combien la concurrence entre les jeux était âpre. Les jeux du cirque, pour les sensations fortes qu’ils procuraient, avaient la préférence. C’est peut-être pour cette raison que les ludi scaenici précédaient les ludi circenses.

Lecture 1

Mortels combats

pp. 160-161 (manuel)/pp. 68-69 (cahier 4e)

Souffre et endure !

1. Les gladiateurs, hommes perdus ou barbares, quels coups supportent-ils sans défaillir ! Comment ceux qui sont bien dressés préfèrent recevoir un coup que de l’éviter honteusement ! Combien souvent il apparaît qu’ils ne préfèrent rien d’autre que satisfaire leur maître ou le public ! 2. Cicéron nous apprend que les gladiateurs étaient choisis parmi les criminels les plus endurcis (perditi homines, l. 1, sontes, l. 13) ou les prisonniers de guerre (barbari, l. 2). 3. Dans cet extrait des Tusculanes, Cicéron réfléchit sur les moyens de surmonter la douleur. Pour lui, l’habitude est un bon moyen dont témoigne l’exemple des gladiateurs. Ils endurent (perferunt, l. 2) toutes les souffrances. Ils ne font preuve d’aucune lâcheté jusqu’au moment même de mourir (ils ne rentrent pas le cou, l. 10). Ils suivent à la lettre le désir de leur maître (l. 5-6). Endurance, courage, patience, telles sont les qualités dont le sage stoïcien doit s’inspirer pour maîtriser les douleurs qui ne dépendent pas de lui. 13. Jour de fête à Rome

107

4. Institutionnalisée, la violence est à Rome une réponse à tout ce qui peut causer le désordre (guerre, crimes, révoltes). Néanmoins, les combats de gladiateurs, en excitant les instincts les plus bas chez l’homme, ont été dénoncés dès l’époque romaine pour leur inhumanité (voir aussi Sénèque ou saint Augustin). La position de Cicéron est ambiguë : la litote je ne sais s’il en est ainsi (l. 12, haud scio an ita sit dans le texte latin original) ne manifeste pas une franche indignation, d’autant que les gladiateurs lui fournissent un exemple pratique de stoïcisme.

2

La rage du gladiateur Pacideianus

1. Les paroles que le poète Lucilius prête au gladiateur Pacideianus manifestent la violence à laquelle étaient poussés les combattants de l’arène. Il est tout entier soumis aux passions (passif ecferor, v. 6) : la rivalité (studio, v. 6), la haine (odi, v. 4, odio, v. 6) et la colère (iratus, v. 4, ira, v. 6). 2. Pacideianus regarde son adversaire avec mépris. Il l’insulte (spurci, v. 3) et le met à distance, comme le montre l’emploi du pronom démonstratif ille (illum, v. 1, illius, v. 6). Pour être en mesure de tuer son adversaire, le gladiateur doit lui ôter toute appartenance à l’humanité, faire abstraction de tout ce qui pourrait les rapprocher. 3. Les verbes occidam, vincam (v. 1), accipiam (v. 2) et accomodet (v. 5) sont conjugués au futur de l’indicatif. Ils manifestent la détermination et l’agressivité du gladiateur Pacideianus. Ils disent aussi son impatience d’en découdre. 4. Outre la mention de la mort et du glaive (gladium, v. 3), l’évocation du corps et, plus particulièrement, celle de la blessure au visage (v. 2) et du coup porté au ventre et aux poumons (v. 3) constituent des détails horriblement réalistes. 5. La présentation de la traduction de façon paralinéaire, la nature poétique du texte et l’explication de son contenu particulièrement marquant doivent faciliter le travail de mémorisation. Il est possible de faire dire le texte à deux voix.

Lecture

p. 162 (manuel)/p. 70 (cahier 4e)

Des théâtres vus du ciel

1. Le théâtre de Ségeste a été construit à l’époque hellénistique, entre le IVe et le IIIe s. av. J.-C., et marque l’influence grecque sur la Sicile – avec l’Italie du Sud, elles constituaient la Grande Grèce. Même s’il a été remanié au Ier s. av. J.-C. par les Romains, les ruines donnent une bonne idée de ce que pouvait être un théâtre grec. Le bon état de conservation du théâtre d’Aspendos, construit par l’architecte Zeno sous Marc Aurèle (161-180 ap. J.-C.), permet de bien comprendre la structure d’un théâtre romain. Théâtre grec – Gradins adossés à la colline.

Théâtre romain – Voûtes en berceau pour soutenir les gradins.

– Espace circulaire au centre (si l’on ne tient pas compte des fondations du proscenium ajouté par les Romains).

– Espace semi-circulaire au centre fermé par un mur de scène (qui était habillé de colonnes et percé de niches recevant des statues).

– Accès de part et d’autre de la scène.

– Enceinte complètement fermée.

– Fondations visibles, en retrait de la scène, du bâtiment servant de coulisse.

– Gradins divisés en leur milieu par un couloir de circulation et qui laissent voir des portes d’accès.

– Pas de couloir de circulation ni de portes d’accès au centre des gradins.

– Au sommet, couloir de circulation surmonté d’une rangée d’arcades sur colonnes.

108

13. Jour de fête à Rome

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1

Ludi scaenici

2

L’architecture des théâtres grec et romain

2. Les termes sont associés aux dessins de haut en bas. Théâtre grec

Théâtre romain

1 Gradins (a) 2 Orchestre (c)

6 Gradins (a) 7 Orchestre (c)

3 Entrée et sortie (b) 4 Scène (f)

8 Couloirs d’accès réservés au public (g) 9 Scène (f)

5 Coulisses (d)

0 Mur de scène richement décoré de statues (e)

Et en Grèce…

3

Des jeux et des dieux

p. 163 (manuel)/p. 71 (cahier 4e)

On récompense trop les athlètes !

1. L’adjectif gymniques correspond au grec γυμνικοὺς (l. 2). 2. Le mot « gymnase » est issu du grec γυμνάσιον. Les mots « gymnique » et « gymnase » viennent de l’adjectif grec γυμνός (gymnos) qui veut dire nu. La question de la nudité des athlètes grecs est discutée. Si les vases les représentent effectivement nus, cela semble relever davantage d’une volonté d’idéalisation du corps que de la stricte réalité. De fait, la pratique nue de certaines épreuves des concours sportifs n’était pas sans danger… Il semblerait que la nudité était effective seulement lors d’entraînements à la palestre.

© Hachette Livre 2017 – Via latina cycle 4 – Livre du professeur

3. Dans le texte, le mot athlète correspond au grec ἀθλητῶν (l. 9). Le mot français est la transcription du mot grec. Deux lettres grecques correspondent au son [t] : le thêta θ, transcrit en français par un th et le tau τ correspondant à notre t (voir l’alphabet, p. 12/p. 4). Les deux lettres sont présentes dans le mot ἀθλητής. 4. Pour Isocrate, rien ne compte autant que ce qui peut permettre aux citoyens de bien vivre ensemble. Cette noble activité est la politique, c’est-à-dire tout ce qui sert la cité (πόλις, polis, en grec). Voilà pourquoi il faut honorer les hommes qui œuvrent pour le bien commun, par leur intelligence ou leur action (l. 5-7). Isocrate déplore donc le culte fait aux vainqueurs des jeux. La légitimité de la starisation des sportifs reste une question très actuelle. 5. Jeux olympiques : Zeus – Olympie. Jeux pythiques : Apollon – Delphes. Jeux isthmiques : Poséidon – Corinthe. Jeux néméens : Zeus – Némée.

Étude de la langue

pp. 164-165 (manuel)/pp. 72-73 (cahier 4e)

Lexique 1. Les colonnes recensent l’univers du théâtre (theatrum), la nature des spectacles proposés dans l’amphithéâtre (amphitheatrum) et les réactions du public (populus). 2. a. fabuleux : fabula. b. oisif : otium. 13. Jour de fête à Rome

109

c. précieux : pretium. d. pugnace : pugno. e. turbulent : turba. f. vulnérable : vulnus. 3. Le mot exit employé pour indiquer une sortie de secours est la 3e personne du verbe exeo. Les exercices suivants sont uniquement présents dans le manuel de cycle. À partir d’ici, la numérotation est décalée de deux points entre cahier et manuel de cycle. 4. a. réciter à haute : déclamer. b. ovationner : acclamer. c. exiger : réclamer. d. annoncer en public : proclamer. 5. « Occire » est un vieux verbe français signifiant « tuer ». Il vient du latin occido, is, ere (tuer).

Grammaire

+ d’exercices en pdf

6. Le déterminant démonstratif illum se rapporte au nom hominem. 7. Il est au masculin singulier accusatif. 8. Les verbes occidam et vincam sont conjugués au futur de l’indicatif. 9. Le futur se construit à partir du radical du présent. 10. Il indique une action qui n’a pas encore eu lieu, qui est à venir. 11. a. illi : masculin nominatif pluriel ; masculin, féminin ou neutre datif singulier. b. illo : masculin ou neutre ablatif singulier. c. illius : masculin, féminin ou neutre génitif singulier. d. illa : féminin nominatif singulier ; neutre nominatif ou accusatif pluriel. 12. a. illi : pronom. b. illud : déterminant qui dépend du nom spectaculum. 13. a. Venationes erunt. Il y aura des chasses. b. Illi gladiatores victores exibunt. Ces gladiateurs sortiront vainqueurs. c. Spectator gladiatoris illius vulnus videbit. Le spectateur verra la blessure de ce courageux gladiateur. d. Theatrorum actores populorum clamores audient. Les acteurs des théâtres entendront les cris des publics. 14. Présent

pugnant placetis applaudo is capit audimus 110

13. Jour de fête à Rome

Futur

pugnabunt placebitis applaudam ibis capiet audiemus

Imparfait

pugnabant placebatis applaudabam ibas capiebas audiebamus

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c. ille : déterminant qui dépend du nom gladiator ; illi : pronom.

L’exercice suivant est uniquement présent dans le manuel de cycle. À partir d’ici, la numérotation est décalée de trois points entre cahier et manuel de cycle. 15. Les démonstratifs sont associés aux noms qu’ils déterminent : illorum pretiorum ; illi tragoediae ; illud amphitheatrum ; illo gladiatori ; illa cavea. ● ● ● ● ●

Traduction 16. N’attendez pas, spectateurs, que ceux-là reviennent ici devant vous ; personne ne ressortira : ils finiront tous leurs affaires à l’intérieur. Quand cela sera fait, ils déposeront leurs costumes. Et ensuite, celui qui a fait des fautes sera battu, celui qui n’en aura pas fait boira. Maintenant, en ce qui vous concerne, spectateurs, il reste une chose à faire, selon la coutume de vos ancêtres, applaudissez à la fin de la comédie.

Et en grec… 17. χορός (chœur) : groupe de chanteurs et de danseurs qui dialogue avec l’acteur.

πρωταγωνιστής (protagoniste) : premier acteur. σκηνή (scène) : bâtiment qui sert de vestiaires aux acteurs. ὀρχήστρα (orchestre) : espace circulaire où évoluent les danseurs. δρᾶμα (drame) : action d’une pièce. ὑποκριτής (hypocrite) : acteur.

D’un monde à l’autre

Des couronnes aux médailles pp. 166-167 (manuel)/pp. 74-75 (cahier 4e)

Pour faire le point

p. 166/p. 74

1. Le gladiateur s’appelle Oceanus ; le « l » tracé à côté signifie libertus (affranchi). © Hachette Livre 2017 – Via latina cycle 4 – Livre du professeur

2. Les lettres inscrites à côté donne le nombre de victoires qu’il a remportées : XIII = 13. 3. La lettre « V » tracée à côté indique ces victoires. 4. Elle est l’abréviation de vicit (il a vaincu). 5. L’auteur du graffiti est sans doute un admirateur ou, tout du moins, un supporter. Certains gladiateurs étaient adulés comme aujourd’hui les stars de la chanson, du cinéma ou du sport.

Pour aller plus loin

1

p. 167/p. 75

Les Jeux olympiques grecs

1. Cet athlète, vainqueur à Olympie, porte une couronne d’olivier. Le végétal composant la couronne variait selon le lieu du concours sportif : une couronne faite de l’olivier sacré aux jeux d’Olympie, de laurier à Delphes, de pin à Corinthe et de céleri à Némée. 2. Il porte également un ruban rouge, autre marque de distinction, qui pouvait être aussi ceint autour de la tête et des cuisses. 3. Le juge-arbitre remet au vainqueur un rameau prélevé sur l’olivier sacré, situé près de l’angle sudouest du temple de Zeus dans l’enceinte des jeux. 13. Jour de fête à Rome

111

2

Les courses de chars à Rome

4. À Rome, le mode de distinction se conserve. Le cocher vainqueur brandit de sa main droite une couronne de laurier. C’est de là que vient notre expression « les lauriers de la victoire ». 5. Le cocher tient dans sa main gauche un rameau de palmier. La palme reste aujourd’hui encore le symbole de la victoire (comme la Palme d’or décernée chaque année au festival de cinéma de Cannes).

3

Les Jeux olympiques modernes

6. Il s’agit de la déesse Νίκη (Nikè), allégorie de la victoire, pourvue d’ailes pour répandre l’heureuse nouvelle. Son nom a été repris par une marque célèbre de sport. 7. Derrière la déesse, on distingue le rocher de l’Acropole avec le Parthénon et le stade Panathinaïko, rénové pour les premiers Jeux olympiques modernes de 1896.

L’atelier du latin L’

pp. 168-169 (manuel)/pp. 76-77 (cahier 4e)

à la loupe

1. Ces très beaux masques ont été retrouvés dans la villa de l’empereur Hadrien à Tivoli. Ils sont posés en trompe-l’œil sur une plinthe et figurent deux types de personnages de la Comédie Nouvelle à l’époque hellénistique : la jeune femme, affligée par ses malheurs, et l’esclave, poltron et moqueur. 2. Le masque de gauche se distingue par un teint blanc qui contraste avec les cheveux et les sourcils noirs. Le blanc était déjà ce qui distinguait les hommes des femmes sur certaines céramiques grecques. Le visage présente des traits fins. Les yeux et la bouche sont grands ouverts. Tous ces éléments renvoient au genre élevé de la tragédie.

3. Cette mosaïque, conçue comme un emblema (tableau voulant rivaliser avec la peinture), appartient à la même demeure de Pompéi que la célèbre mosaïque du cave canem et a donné son nom à la maison : la Maison du poète tragique. Le personnage assis sur un escabeau est le chef de chœur. Il distribue les rôles et fait répéter les acteurs, les musiciens et les danseurs. 4. C’est le temps de la préparation avant la représentation. Les artistes s’apprêtent à jouer un drame satyrique, comme semblent l’attester les costumes en peau de chèvre que portent les deux acteurs debout à gauche. Les masques sont posés ou relevés sur le front. Au centre, un musicien s’entraîne à jouer de la flûte double, l’aulos grec (αὐλός). À droite, un jeune acteur enfile son costume aidé par un jeune serviteur. 5. On retrouve sur les deux mosaïques l’aulos (double flûte), le masque comique (qui évoque le drame satyrique) relevé sur la tête de l’acteur de gauche et le masque tragique, posé au pied du chef de chœur sur une sorte de siège.

À

d’écrire !

Le travail d’écriture peut s’ouvrir sur une ou deux phrases pour amener les élèves à se présenter en tant que magistrats romains. Le choix d’une magistrature conduit à réinvestir les acquis sur le cursus honorum abordé dans le chapitre 11 (chapitre 4 du cahier de 4e). 112

13. Jour de fête à Rome

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Le masque de droite porte une couronne de lierre avec des baies renvoyant au culte de Bacchus (dieu du théâtre). Les traits sont ridiculement grossiers (nez épaté, joues plissées, yeux saillants), les cheveux et la barbe fournis. L’expression égrillarde évoque celle d’un satyre. Le masque renvoie à l’univers enjoué de la comédie.

Pour éviter que les élèves se bornent à dresser un catalogue des festivités, il est possible de leur demander d’introduire chacune des parties du programme autour d’un verbe conjugué au futur. Le graffiti proposé à la lecture, en ouverture du chapitre, peut servir de modèle à la rédaction de l’annonce. Pour l’étoffer, il est possible de demander aux élèves de vanter chaque élément du programme.

reconnaître les casaques des cochers ? Veneta : les Bleus. Prasina : les Verts. Russata : les Rouges. Alba : les Blancs.

PROJET Réfléchir sur la manière dont les sociétés contemporaines font des sportifs des stars, voire des super-héros, par un travail de recherche critique est le moteur du projet. La comparaison entre le culte voué aux athlètes antiques et la starisation des sportifs actuels peut constituer un catalyseur particulièrement efficace de la prise de recul sur le monde contemporain dans un domaine qui touche les élèves.

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Pour rendre plus aisée la collecte des informations sur les sportifs, antiques et modernes, il peut être donné un tableau synoptique (nom, lieu de naissance, formation, discipline sportive, nature et lieux des victoires…). En ce qui concerne la collecte des textes et des documents attestant du culte des sportifs, le professeur documentaliste aide les élèves à les trouver et à les recenser (initiation à la bibliographie et à la sitographie). Il est aussi préférable de faciliter l’analyse des textes et des documents trouvés par un guide de lecture (type de texte ou de document, nature et valeur des informations, lieu de conservation et fonction des objets ou des monuments…). Le projet aide les élèves à réfléchir sur le sport envisagé comme un spectacle, mais aussi à connaître l’histoire des pratiques, comme il est attendu dans les programmes d’EPS. Le travail de comparaison se poursuit dans la réalisation de l’exposition. C’est le moment de faire coopérer les élèves en autonomie, de la conception à la réalisation. Pour faciliter l’encadrement, on peut discuter collectivement du contenu et de la répartition des panneaux à réaliser, étant entendu que le fil conducteur reste la comparaison. Ce temps du projet développe chez les élèves des compétences d’organisation, de synthèse et de créativité. La brève présentation pour informer les autres élèves du collège et les inviter à venir visiter l’exposition peut être envisagée, dans des proportions modestes, comme un entraînement à l’épreuve orale du brevet, puisque les élèves devront rendre compte de leur projet, de ses intentions et de leur production pour convaincre.

13. Jour de fête à Rome

113

SITOGRAPHIE • Textes et ressources à propos des spectacles antiques sur le site Méditerranées : www.mediterranees.net/civilisation/spectacles/index.html • Découverte du théâtre romain d’Orange sur le site officiel : www.theatre-antique.com/fr/la-decouverte-du-lieu/theatre-antique • Découverte des arènes de Nîmes sur le site officiel : www.arenes-nimes.com/fr/decouverte-lieu/arenes • Archéologie expérimentale du sport (reconstitution de combats de gladiateurs) sur le site de l’association ACTA : www.acta-archeo.com • Sur le sport : www.ia27.ac-rouen.fr/medias/fichier/fichier_1266847698519.pdf et stillmed.olympic.org/AssetsDocs/importednews/documents/fr_report_1416.pdf

BIBLIOGRAPHIE • Florence Dupont, Pierre Letessier, Le Théâtre romain, Armand Colin, 2017. • Jean-Noël Robert, L’Empire des loisirs, coll. L’Antiquité par ses textes, Les Belles Lettres, 2011. • Éric Teyssier, Brice Lopez, Gladiateurs. Des sources à l’expérimentation, Errance, 2005.

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• Paul Veyne, Le Pain et le cirque. Sociologie historique d’un pluralisme politique, Seuil, 1976.

114

13. Jour de fête à Rome

Chapitre

14

À la conquête de l’Italie (de 509 à 265 av. J.-C.)

Quels peuples les Romains ont-ils combattus ? Fil directeur du chapitre Le chapitre traite la conquête romaine, depuis les premiers temps de la République jusqu’à la conquête complète de la péninsule italienne, effective en 265 av. J.-C. D’un point de vue historique, il fait donc suite au chapitre 10 (chapitre 3 dans le cahier 4e). D’un point de vue civilisationnel, il montre la complexité de cette conquête à travers la diversité des peuples avec lesquels les Romains sont tantôt alliés, tantôt ennemis. Après avoir évoqué combien fut longue et difficile cette conquête territoriale (voir le texte de Florus), le chapitre s’arrête sur les événements qui ont failli ruiner les ambitions romaines : les invasions gauloises et les guerres samnites (voir les textes de Tite-Live). Une double page fait ensuite dialoguer deux historiens amis autour de la figure de Pyrrhus, le dernier grand roi hellénistique. Les élèves pourront ainsi mieux mesurer le bilinguisme qui caractérise le monde romain puisque l’un, Florus, est un auteur de langue latine et l’autre, Plutarque, un auteur de langue grecque. Les regards croisés entre les Romains et les autres peuples de la péninsule impliquent une caractérisation réciproque, qui est lisible à travers l’emploi des adjectifs. Le chapitre fait donc découvrir les adjectifs de la 2e classe. L’étude des compléments de phrase (compléments circonstanciels) permet de faire traduire les circonstances des événements, tout comme l’observation de la syntaxe du participe et de l’ablatif absolu.

Thèmes du programme Le monde méditerranéen antique – Alliances et conflits entre cités dans le monde antique

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Lecture, compréhension, traduction Utiliser une traduction pour repérer et comprendre des éléments du texte en langue ancienne Identifier un réseau lexical dans un texte Mobiliser des connaissances linguistiques permettant de construire une compréhension du texte Revenir sur sa traduction en tenant compte des annotations du professeur Proposer une traduction aboutie en étant capable de justifier ses choix Savoir rattacher le contenu d’un texte à ses connaissances historiques ou culturelles

Étude de la langue Les adjectifs de la deuxième classe Morphologie et emploi du participe présent Observer, comprendre, mémoriser et réinvestir la construction des compléments de lieu, temps, moyen, manière, cause, accompagnement (principes généraux) ; observer et comprendre la construction de l’ablatif absolu Mettre en réseaux les mots par champ sémantique et par famille lexicale ; regrouper des mots par famille morphologique ; repérer la synonymie et la polysémie

14. À la conquête de l’Italie (de 509 à 265 av. J.-C.)

115

Découverte 1

La longue et difficile conquête de l’Italie

pp. 170-171 (manuel)/pp. 78-19 (cahier 4e) audio

1. Une fois l’Italie domptée et soumise, le peuple romain, vivant presque sa cinq centième année quand en toute bonne foi il eut atteint son adolescence […], c’est alors qu’il commença vraiment à être fort, jeune et d’une taille semblable au monde. Ainsi – chose admirable et incroyable ! – lui qui lutta près de cinq cents ans chez lui (tant il avait été difficile de donner une tête à l’Italie !), pendant les deux ans qui suivent, parcourut successivement l’Afrique, l’Europe, l’Asie et enfin tout le monde par ses guerres et ses victoires. La majorité des mots à traduire (Italia, l. 1, orbi terrarum, l. 5, Africam, Europam, Asiam, l. 9-10, totum orbem terrarum, l. 10-11) renvoie à la géographie car il est question des conquêtes territoriales effectuées par les Romains. 2. Tout au long de son Abrégé de l’histoire romaine, Florus compare les étapes de l’expansion de Rome à la croissance d’un homme. Cette comparaison est un poncif de la littérature antique. Au terme de la conquête de l’Italie, le peuple romain termine son adolescence (adolevisset, l. 3), c’est-à-dire, selon Florus, la deuxième phase de son évolution. Il entre alors dans sa jeunesse (juvenis, l. 4), caractérisée par la force physique (robustus, l. 4). 3. Florus signale l’achèvement de la conquête de l’Italie au moyen de l’expression Domita subactaque Italia (Une fois l’Italie domptée et soumise, l. 1), composée de trois mots : un nom commun (Italia) et deux participes parfaits passifs coordonnés (domita subactaque) tous à l’ablatif. C’est l’occasion de faire découvrir l’ablatif absolu comme moyen dont dispose le latin pour livrer de façon concise des circonstances, grammaticalement indépendantes du verbe principal.

2

et

3

Les peuples de la péninsule italienne avant la conquête romaine – Les régions et les peuples de l’Italie

1. Les Celtes : ● ●

Regionis nomen : Gallia Citerior ; Populi nomen : Galli.

Les Étrusques : ● ● ●

Regionis nomen : Etruria ; Populi nomen : Tusci ; Habitus : la plupart des représentations des guerriers étrusques les montrent nus ou seulement

vêtus d’une peau d’animal qui couvre leurs cuisses, comme c’est le cas ici. Ils portaient sans doute une cuirasse courte qui laissait apparaître les jambes recouvertes de jambières. Le soldat porte un bouclier rond sur lequel est représenté un cerbère entouré de serpents (souvent représenté dans l’art funéraire étrusque) et un casque à cimier (rappel du panache des casques grecs). Les Latins : ● ●

116

Regionis nomen : Latium ; Populi nomen : Romani. 14. À la conquête de l’Italie (de 509 à 265 av. J.-C.)

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4. Florus met en valeur le caractère paradoxal des conquêtes romaines dans un commentaire exclamatif : mirum et incredibile dictu ! (l. 6, notez l’emploi rare du supin dictu). Ces conquêtes ont été longues et laborieuses en Italie, mais deux fois plus rapides et beaucoup plus vastes à l’extérieur, comme le précise l’énumération finale (l. 9-11). L’admiration tient aussi dans la comparaison du peuple romain avec la croissance d’un être humain.

Les Grecs : ● ●

Regionis nomen : Magna Graecia ; Populi nomen : Graeci.

Les Apuliens : ● ●

Regionis nomen : Apulia ; Populi nomen : Apuli.

Les Ombriens : ● ●

Regionis nomen : Umbria ; Populi nomen : Umbri.

Les Samnites : ● ● ●

Regionis nomen : Samnium ; Populi nomen : Samnites ; Habitus : ce soldat samnite figure sur une frise décorant d’un tombeau de Paestum datant du

s. av. J.-C. : il porte une armure de cuivre (sur un vêtement de lin), des jambières, un casque surmonté d’une aigrette, un bouclier large pour couvrir les épaules et une lance (les Samnites utilisaient principalement des armes de jet). IVe

2. Quand on compare la taille du Latium au reste de l’Italie, on mesure les efforts accomplis par l’armée romaine pour se rendre maîtresse de toute la péninsule et, surtout, le nombre de peuples qu’elle a dû affronter. C’est bien cette première phase de la conquête qui a permis aux Romains de faire leurs armes, non seulement dans le domaine militaire mais aussi en politique. Voilà pourquoi la conquête de l’Italie a mis plus de temps que celle du reste du bassin méditerranéen.

Lecture

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1

Les Romains en péril

pp. 172-173 (manuel)/pp. 80-81 (cahier 4e)

Rome envahie par les Gaulois (vers 390 av. J.-C.)

1. Les Romains, voyant depuis la citadelle la ville pleine d’ennemis et des courses désordonnées à travers toutes les rues, alors qu’à un endroit ou un autre apparaissait un nouvel incendie, ne pouvaient non seulement admettre la situation par la pensée, mais même être complètement maîtres de leurs oreilles et de leurs yeux. Partout où les cris des ennemis, les lamentations des femmes et des enfants, le crépitement des flammes, le fracas des maisons qui s’écroulaient attiraient leur attention, effrayés ils tournaient leur esprit, leur visage et leurs yeux vers tous les désastres, comme placés par la Fortune en spectateurs de leur patrie qui succombait. 2. Les Romains sont retranchés sur la citadelle d’où ils assistent au ravage de leur ville par les Gaulois. La comparaison avec le théâtre (velut ad spectaculum a fortuna positi, l. 10-11) vise à souligner d’abord leur incrédulité face au désastre, puis leur impuissance tragique. La scène, d’une grande intensité dramatique, sert à créer l’empathie du lecteur romain du Ier s. face au saccage de sa ville. 3. Poterant (l. 6) et flectebant (l. 10) sont conjugués à l’imparfait de l’indicatif, non seulement pour décrire une action en cours, mais aussi pour montrer combien il est douloureux pour les Romains d’assister à la destruction de leur ville. Ils redoublent donc le caractère pathétique de la scène. 4. Conformément à leur emploi, les participes présents indiquent des actions simultanées à celle des verbes principaux. La stupeur des Romains (l. 4-6) est concomitante du spectacle de l’invasion (cernentes, l. 2). De même, leur frayeur est provoquée par les destructions auxquelles ils assistent impuissants, les murs des maisons qui s’écroulent (ruentium, l. 8) et, d’une façon générale, leur patrie qui succombe (occidentis, l. 11). Là encore, il s’agit pour Tite-Live de faire assister le lecteur au ravage de la ville, comme le ferait aujourd’hui le cinéma. 14. À la conquête de l’Italie (de 509 à 265 av. J.-C.)

117

5. Ce travail sur l’oralisation du texte latin a pour but de faire sentir aux élèves que le latin, comme le grec, était avant tout une langue orale. Avant de faire apprendre le texte, il faut donc faire repérer les nombreuses assonances et allitérations ainsi que les effets de rythmes (accumulations, rythme croissant, balancements).

2

Les Romains humiliés par les Samnites (321 av. J.-C.)

1. Les participes en couleur sont tous au masculin nominatif pluriel : exprobrantes eludentesque (l. 5) sont des participes présents ; ils dépendent du nom hostes (l. 5) ; intentati, et vulnerati […] necati (l. 6-7) sont des participes parfaits passifs ; intenti se rapporte au nom gladii (l. 6) ; vulnerati et necati dépendent du pronom indéfini quidam (l. 7). ●



Traduction des lignes 5 à 9 : Les ennemis armés les entouraient, en les insultant et en les raillant. Des épées étaient même pointées sur la plupart et plusieurs furent blessés ou tués. 2. Les participes présents manifestent l’attitude méprisante des Samnites (exprobrantes eludentesque, l. 5), tandis que les participes parfaits (intentati, et vulnerati […] necati, l. 6-7) dénoncent leur violence quasi sadique : ils tuent des soldats désarmés. 3. L’épreuve est terriblement humiliante parce que les Romains, contraints de passer sous le joug, sont abaissés non seulement au rang d’esclaves, mais aussi d’animaux, alors qu’ils ont le statut de citoyens (autrement dit d’hommes libres), comme le rappelle le comparatif acrior (trop fier, l. 8). Tite-Live souligne, en recourant à nouveau à un comparatif (gravius, plus pénible, l.10), que cette déchéance est d’autant plus humiliante qu’elle a eu lieu sous les yeux de leurs ennemis (quod paene gravius erat per hostium oculos, l. 9-10). 4. Les images utilisées par Tite-Live sont particulièrement fortes. L’historien compare l’épreuve subie à un supplice des Enfers (etsi velut ab inferis extracti, l. 11-12). L’humiliation a provoqué chez les Romains un tel sentiment de honte que, en sortant du défilé, ils désirent mourir, comme le signale la comparaison avec la mort (morte tristior, l. 14). C’est une manière de signifier leur attachement farouche à la liberté.

1

Cap au Sud

p. 174 (manuel)/p. 82 (cahier 4e)

À la conquête de la Grande Grèce (vers 280 av. J.-C.)

1. a. bello et pace (l. 1) : en temps de paix et en temps de guerre.

omnem in partem (l. 2) : en toute situation. b. foris et domi (l. 1) : à l’extérieur et à l’intérieur. c. Romanis milibus (l. 14) : avec des soldats romains. me rege (l. 14) : avec moi pour roi. Traduction du texte manquant : Mais, en temps de guerre comme en temps de paix, à l’extérieur comme à l’intérieur, en toute situation, le courage romain alors se révéla ; et, plus qu’aucune autre, la victoire de Tarente montra le courage du peuple romain, la sagesse du Sénat, la magnanimité des généraux. […] Ils avaient tous des blessures à la poitrine ; quelques-uns étaient morts sur leurs ennemis ; tous, l’épée à la main, l’air menaçant fixé sur leurs visages, et, dans la mort même, leur colère vivait encore. Pyrrhus fut si admiratif qu’il dit : « Combien facile serait de conquérir le pouvoir du monde, pour moi avec des soldats romains ou pour les Romains avec un roi comme moi ! » Mais quelle fut la rapidité de ceux qui survécurent pour reconstituer leur armée ! Et Pyrrhus d’ajouter : « Je vois que je suis bien né sous l’étoile d’Hercule, puisque, comme celles de l’hydre de Lerne, toutes les têtes coupées aux ennemis renaissent de leur sang. » 118

14. À la conquête de l’Italie (de 509 à 265 av. J.-C.)

© Hachette Livre 2017 – Via latina cycle 4 – Livre du professeur

Lecture

2. Les trois occurrences de omnis dans le texte mettent en valeur l’union des Romains dans l’endurance et la détermination à tenir tête aux ennemis. Ils sont prêts quelle que soit la situation (omnem in partem, l. 2), ne marquent aucune hésitation à s’engager dans le combat, comme l’attestent leurs blessures communes (omnium, l. 7), et sont animés par une volonté collective d’en découdre (omnium, l. 9). 3. Pyrrhus compare l’armée romaine à l’hydre de Lerne, animal mythologique fabuleux dont les têtes avaient la faculté de repousser doubles une fois coupées. Cette image donne l’impression que l’armée romaine est invincible du fait de sa faculté à refaire ses forces (in reperando exercitu, l. 16). 4. Florus dresse le portrait d’un personnage très prétentieux. Il tourne très vite l’admiration (Pyrrhus miratus est, l. 11-12) que suscitent en lui les qualités des combattants romains à son avantage. Il

reconnaît leur courage pour souligner son propre mérite. Lui seul est en mesure de venir à bout de la pugnacité des Romains. D’ailleurs, la comparaison qu’il établit entre ses ennemis et l’hydre de Lerne dit combien haute est l’opinion qu’il a de lui-même : elle l’amène tout naturellement à se comparer à rien moins que Hercule (plane procreatum Herculis sidere, l. 18-20).

Et en Grèce…

2

La défaite de Pyrrhus

p. 175 (manuel)/p. 83 (cahier 4e)

Hommage à Pyrrhus

1. a. Les mots πολέμους (l. 4) et πολεμικῇ (l. 7) appartiennent à la même famille que « polémique ». b. πολέμους est traduit par le mot guerres (l. 3) et πολεμικῇ par le mot militaire (l. 8). c. Le mot grec πόλεμος (polémos) signifie guerre. 2. Si les deux auteurs font le constat de l’échec du roi d’Épire face aux légions romaines, Florus présente Pyrrhus comme un personnage prétentieux, tandis que Plutarque salue les qualités de chef du roi grec qui tiennent à son expérience militaire, à son autorité et à son audace (l. 7-8).

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3. L’histoire antique n’est pas objective. Elle vise avant tout à célébrer des événements et, surtout, de grandes figures qu’elle donne en exemples. Voilà pourquoi l’historien Florus célèbre de façon patriotique la gloire du peuple romain dans la tradition du panégyrique. Le positionnement de Plutarque est plus complexe. Habitant de l’Empire (il obtint même la citoyenneté romaine), il reste grec et ne peut s’empêcher de rendre hommage aux qualités de Pyrrhus, roi grec, même s’il reconnaît les qualités du peuple romain. Il tient en quelque sorte la balance entre Grecs et Romains.

Étude de la langue

pp. 176-177 (manuel)/pp. 84-85 (cahier 4e)

Lexique 1.

Bellum

Sens

belliqueux

Qui aime la guerre.

belliciste

Partisan de la guerre pour régler les conflits.

belligérant

Engagé dans une guerre.

Pax

Sens

pacifique

Qui aime la paix.

pacifiste

Partisan de la paix.

pacifié

Ramené à un état de paix. 14. À la conquête de l’Italie (de 509 à 265 av. J.-C.)

119

2. a. miles : militaire, militariste, militant. b. pugna : pugnace (combatif ). c. vetus : vétuste. d. victor : victorieux. L’exercice suivant est uniquement présent dans le manuel de cycle. À partir d’ici, la numérotation est décalée d’un point entre cahier et manuel de cycle. 3. a. Un duc est, en France, le titre de noblesse le plus élevé après celui de prince. b. Le mot français « duc » vient du radical du mot dux utilisé à partir de l’accusatif (duc-em). Le dux désigne d’abord, en latin, un chef militaire, puis un officier en charge de l’administration militaire et, par la suite, de l’administration civile ou d’un territoire. À partir du IIIe s., le mot dux renvoie à un rang précis dans la hiérarchie romaine. Au début du Moyen Âge sont apparus de grands commandements appelés « duchés ». Le duc exerce alors, au nom du roi, les pouvoirs militaires et judiciaires sur son duché. c. Un grand-duc désigne à la fois un souverain (grand-duc du Luxembourg) et un rapace (grand hibou).

Grammaire

+ d’exercices en pdf

4. Le participe parfait passif armati et le participe présent insultantes se rapportent à hostes ; l’adjectif omnes se rapporte à Romanos. 5. Le participe présent insultantes s’accorde en genre, en nombre et en cas avec le nom hostes auquel il se rapporte : le participe est donc un mode qui se décline. 6. a. prudente duce : masculin ablatif singulier. b. fideles socios : masculin accusatif pluriel. c. omnibus armis : neutre, datif ou ablatif, pluriel. d. facili victoriae : féminin datif singulier. e. ingentium proeliorum : neutre génitif pluriel. 7. a. Romani impotentes videbant Gallos invadentes urbem. b. Romani audiebant ruentium templorum fragorem. d. Pyrrho regnante, Romani vicerunt Graecos. L’exercice suivant est uniquement présent dans le manuel de cycle. À partir d’ici, la numérotation est décalée de deux points entre cahier et manuel de cycle. 8. acres socios pugnanti pediti veterem loricam facilis pugna 9. Les Romains sont courageux… – en temps de guerre et en temps de paix. – dans un difficile combat. – loin de Rome. – avec leurs épées. – quand leurs alliés sont soumis. 10. a. Acres Galli Romanorum totam urbem armis tenebant. Les vigoureux Gaulois occupaient de leurs armes toute la ville des Romains. 120

14. À la conquête de l’Italie (de 509 à 265 av. J.-C.)

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c. Hostes militibus occidentibus, arma capiebant.

b. In furculis Caudinis, audaces Samnites Romanas legiones vicerunt. Sous les fourches Caudines, les audacieux Samnites vainquirent toutes les légions romaines. c. Pyrrhus videbat Romanos milites magna fortitudine occidentes. Pyrrhus regardait les soldats romains tomber avec un grand courage.

Traduction 11. « En rappelant » non les fourches Caudines, mais la valeur romaine, « [les Romains] massacrent indistinctement ceux qui résistent comme ceux qui fuient, ceux qui sont sans armes comme ceux qui sont armés, les esclaves, les hommes libres, les adultes, les enfants, les hommes et les bêtes. »

Et en grec… 12. Le prénom Irène vient du grec εἰρήνη (eirènè, la paix).

D’un monde à l’autre

L’unité retrouvée pp. 178-179 (manuel)/pp. 86-87 (cahier 4e)

Pour faire le point

p. 178/p. 86

1. Ce soldat est un pedes, c’est-à-dire un fantassin. 2. Colonne de gauche, de bas en haut : habet galeam ; habet gladium. ● ●

Colonne de droite, de bas en haut : habet pilum ; habet loricam ; habet scutum. ● ● ●

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Pour aller plus loin

p. 179/p. 87

1. En 1850, l’Italie est divisée en cinq États (royaume de Piémont-Sardaigne, duché de Lucques, duché de Modène, États du pape, royaume des Deux-Siciles) auxquels il faut ajouter les territoires sous domination autrichienne. 2. Le processus d’unification a démarré dans le nord de l’Italie à partir du royaume de PiémontSardaigne et de la région de Milan. 3. L’Italie a cédé la Savoie et la région de Nice à la France. 4. Rome est devenue la capitale du nouvel État italien en 1871. 5. La République de Saint-Marin (San Marino) et le Vatican sont les deux États indépendants que compte encore l’Italie.

L’atelier du latin L’

pp. 180-181 (manuel)/pp. 88-89 (cahier 4e)

à la loupe

1. Le tableau est une commande publique du canton de Vaud, désireux de substituer aux légendes médiévales de résistance des images identitaires nouvelles plus ouvertes (voir aussi l’héroïsme de Guillaume Tell, p. 84). Pour célébrer la victoire des Helvètes hors du territoire suisse en 107 av. J.-C., 14. À la conquête de l’Italie (de 509 à 265 av. J.-C.)

121

Charles Gleyre s’inspire de l’épisode humiliant des fourches Caudines imposé par les Samnites aux Romains en 321 av. J.-C. 2. Le spectateur peut distinguer des montagnes en arrière-plan (le mont d’Arvel, les dents du Midi) et la surface du lac Léman, emblème de la Suisse. La scène s’organise au pied d’un chêne, symbole celte de la force et de la liberté. 3. Les Helvètes (qui sont des Celtes) sont juchés sur deux chars de part et d’autre de la scène centrale occupée par les Romains. À gauche, les chefs helvètes portent des casques. Divico, monté sur son cheval, porte des vêtements en peau et un casque à cornes de taureau, tout comme l’homme situé devant le tronc du chêne. Tous ses hommes enjoignent les Romains à passer sous le joug. À droite sont figurés des prêtresses et des druides, à la chevelure et à la barbe fournies, en train de maudire les vaincus ou de rendre grâce aux dieux. L’un d’eux, en haut à droite, tient une harpe. 4. Les Romains ont été partiellement dévêtus pour être ravalés à la condition de bête de somme. Les enseignes, emblèmes de la puissance militaire romaine, ont été jetées à terre. Les Romains sont aussi reconnaissables à leurs cheveux courts, selon la mode romaine dans la vie civile comme dans l’armée. 5. Malgré l’humiliation subie, Gleyre, républicain engagé, souligne la dignité des Romains. Leurs corps sont athlétiques, conformes aux canons de l’art classique. Ils font preuve de sang-froid, se tiennent droit et continuent à respecter la discipline. Les Romains jettent des regards noirs et pleins de fierté qui sont l’incarnation des valeurs républicaines. D’ailleurs, le visage du Romain de gauche, qui apparaît derrière ceux qui passent sous le joug, est emprunté à Brutus. Les traits de l’empereur Néron apparaissent dans les traits du Romain aux cheveux roux. C’est une manière pour Gleyre d’opposer les vertus républicaines aux mœurs dépravées de l’Empire, qui fait en l’occurrence écho à celui de Napoléon III qui renversa la République. Les têtes empalées du consul et de son second, couronnées de laurier comme l’étaient les généraux vainqueurs, évoquent également le souverain français qui faisait frapper monnaie à son effigie couronnée de laurier.

d’écrire !

La première étape du travail d’écriture autonome fait réinvestir les connaissances acquises sur les peuples de la péninsule italienne avant la conquête romaine. La carte proposée en ouverture de chapitre peut, bien sûr, faciliter cette caractérisation initiale. Une boîte lexicale est fournie pour aider à les situer. Les adjectifs attendus pour singulariser chaque peuple peuvent être puisés dans les mots du chapitre. Le professeur reste une ressource pour répondre aux demandes de vocabulaire supplémentaire. La seconde étape consiste à résumer la conquête de l’Italie en trois temps (voir pages précédentes). Le rappel des connecteurs temporels doit faciliter la structure du texte. Les élèves qui sauront s’inspirer de la subjectivité pro-romaine de l’historien Florus devront être valorisés.

utiliser des expressions tirées de l’histoire romaine ? a. Passer sous les fourches Caudines : les Romains, vaincus par les Samnites, durent se mettre l’un après l’autre sous le joug, comme de vulgaires animaux de trait. Passer sous les fourches Caudines signifie donc subir une défaite cinglante ou être soumis à des conditions humiliantes. b. Remporter une victoire à la Pyrrhus : malgré ses victoires, Pyrrhus perdit la guerre contre les Romains qui étaient plus rapides à remplacer leurs soldats morts que les Grecs. Une victoire à la Pyrrhus est donc une victoire temporaire, présage de défaite.

122

14. À la conquête de l’Italie (de 509 à 265 av. J.-C.)

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À

PROJET Le projet vise à faire prendre conscience du caractère vivant des langues : elles ne sont ni figées ni pérennes et sont, le plus souvent, liées à l’histoire politique. Pour ce faire, les élèves sont placés dans la situation de chercheurs. La carte proposée en ouverture de chapitre sert de point de départ à l’investigation. Elle doit aussi en limiter le champ pour ne pas perdre les élèves dans la complexité de l’histoire linguistique de la péninsule italienne. Voilà pourquoi le projet peut se limiter aux langues italiques suivantes : ombrien, latin, samnite, apulien, auxquelles il faut ajouter l’étrusque et le grec. Les professeurs plus à l’aise peuvent encore élargir le champ. S’il est facile d’établir la généalogie des langues romanes à partir du latin, la généalogie des langues italiques est sujette à beaucoup d’incertitudes. Confronter les élèves aux hypothèses (qu’il est préférable de sélectionner au préalable) constitue un exercice très formateur. La recherche de traces épigraphiques doit sans doute être, elle aussi, encadrée. Cette étape du projet peut être supprimée si elle est jugée trop savante. Les professeurs de langues vivantes ou régionales (espagnol, italien, portugais, roumain, catalan, occitan, corse) contribuent à initier les élèves aux rudiments de l’histoire des langues qu’ils enseignent, non seulement en les encadrant tout au long de la phase d’enquête, mais en les aidant à retracer l’évolution linguistique des trois mots choisis. Ce choix doit s’appuyer sur les certitudes scientifiques en la matière. Demander de présenter oralement dans la langue étudiée l’évolution des trois mots achève de donner son caractère interdisciplinaire au projet.

SITOGRAPHIE • Carte interactive des principales étapes de la conquête romaine : explorethemed.com/RomeMedFr.asp?c=1

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• L’armée romaine et ses conquêtes sur le site Méditerranées : www.mediterranees.net/civilisation/armee_romaine/index.html

BIBLIOGRAPHIE • Florence Dupont, Le Citoyen romain sous la République (509-27 av. J.-C.), Hachette, 1994. • Pierre Cosme, L’Armée romaine. VIII e s. av. J.-C.-V e s. ap. J.-C., Armand Colin, 2012. • Jacques Heurgon, Rome et la Méditerranée occidentale jusqu’aux guerres puniques, PUF, coll. Nouvelle Clio, 2017. • François Hinard, Histoire romaine, tome I. Des origines à Auguste, Fayard, 2000. • Tite-Live, Histoire romaine, livres VI à X : La Conquête de l’Italie, Flammarion, coll. GF, 1996.

14. À la conquête de l’Italie (de 509 à 265 av. J.-C.)

123

Chapitre

15

Roma contre Carthaginem Comment les Romains vainquirent-ils la puissance carthaginoise ?

Fil directeur du chapitre Les guerres puniques constituent un épisode incontournable de l’histoire de la République. Le chapitre épouse la chronologie pour donner aux élèves une vision claire du conflit. Ce choix est dynamisé par des textes donnant à voir, de façon vivante et forte, les épisodes et les hommes les plus marquants. Ainsi, la tension programmatique du titre Roma contra Carthaginem se déploie-t-elle au fil du chapitre. Les causes de la première guerre sont expliquées par la mise en relation du texte de Florus et de documents montrant l’inévitable face-à-face des deux puissances de l’époque. La deuxième guerre est abordée sous l’angle des succès de Carthage : l’incroyable expédition d’Hannibal et la défaite cuisante de Cannes (voir les textes de Tite-Live). Le double portrait des Scipion, Scipion l’Africain et son neveu Scipion Émilien, permet aux élèves de s’interroger sur le mal que constitue la guerre et sur la vanité de tout impérialisme (voir les textes de Tite-Live et de Plutarque). La représentation du désastre de l’Invincible Armada, proposée en ouverture, permet de prolonger le questionnement. Connaître les circonstances des guerres puniques implique de faire observer et comprendre le fonctionnement des subordonnées temporelles et causales, ainsi que la concordance des temps au sein de la phrase complexe. Ainsi, le plus-que-parfait et le futur antérieur sont-ils découverts et manipulés. À ces points de langue a été associé le pronom-déterminant idem, eadem, idem, marqueur de l’engagement des acteurs du conflit. À ce stade d’avancement dans la connaissance de la langue, les passages à lire et à traduire sont plus conséquents.

Thèmes du programme Utiliser une traduction pour repérer et comprendre des éléments du texte en langue ancienne Identifier un réseau lexical dans un texte Mobiliser des connaissances linguistiques permettant de construire une compréhension du texte Revenir sur sa traduction en tenant compte des annotations du professeur Proposer une traduction aboutie en étant capable de justifier ses choix Savoir rattacher le contenu d’un texte à ses connaissances historiques ou culturelles

Étude de la langue

Le pronom-déterminant idem, eadem, idem Morphologie et emploi du plus-que-parfait et du futur antérieur Observer et comprendre la construction des subordonnées causales et temporelles Identifier les constituants de la phrase complexe Mettre en réseaux les mots par champ sémantique et par famille lexicale ; regrouper des mots par famille morphologique ; repérer la synonymie et la polysémie

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15. Roma contre Carthaginem

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Le monde méditerranéen antique – Carthage et les guerres puniques

Lecture, compréhension, traduction

Découverte 1

pp. 182-183 (manuel)/pp. 90-91 (cahier 4e)

Un choc inévitable

1. Vainqueur de l’Italie, le peuple romain, comme il était arrivé jusqu’au détroit […], s’arrêta un moment. Bientôt, comme il voyait une très riche proie très proche, coupée d’une certaine manière de son Italie et comme arrachée ; il brûla d’un tel désir qu’[…]il décida de la joindre par les armes et la guerre et de la rattacher au continent qui est le sien. […] Or le Romain convoitait autant la Sicile que le Punique ; et au même moment, l’un et l’autre avec une ambition et des forces égales songeaient à l’empire du monde. 2. Les deux subordonnées sont introduites par un cum (l. 1 et 2), appelé traditionnellement « historicum » dans la mesure où il est employé par les historiens latins avec une double valeur temporelle et causale. Le cum historicum permet de donner les circonstances dans lesquelles s’inscrit l’action indiquée par le verbe principal, en l’occurrence l’achèvement de la conquête de l’Italie par les Romains, pour la première subordonnée, et leurs ambitions impérialistes, pour la seconde.

3. La cause principale du conflit tient dans le contrôle de la Sicile et, au-delà, dans la politique expansionniste des deux puissances dont la simultanéité des projets est soulignée par le complément de temps eodem tempore (l. 7). 4. Rappelons que tout au long de son Abrégé de l’histoire romaine, Florus compare les étapes de l’expansion de Rome à la croissance d’un homme. Cette comparaison est un poncif de la littérature antique. Florus évoque ici de façon allégorique Carthage et Rome en prêtant aux nations des sentiments proprement humains. Il les désigne par le singulier collectif Romanus et Poenus (l. 6), qui a pour effet de réduire les peuples à un seul être. Il emploie aussi l’image du feu ardent (exarsit, l. 4) pour donner à sentir la politique expansionniste des deux puissances. Les peuples sont donc comme des corps troublés (agitabat, l. 7) et soumis aux mêmes passions dévorantes que celles qui affectent les individus.

2

La première guerre punique

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1. Le site de Carthage se trouve dans l’actuelle Tunisie. 2. L’image de l’arrachement employée par Florus pour rendre compte de la position géographique de la Sicile par rapport à l’Italie (quodam modo Italiae suae abscissam, et quasi revulsam, l. 3) n’est pas totalement sans fondement au regard de la théorie de la dérive des continents, développée par Alfred Wegener au début du XXe s. En tout cas, du point de vue strictement romain, qui est celui de Florus, elle légitime la volonté d’annexer la Sicile et, au-delà, la politique impérialiste. 3. Colonie phénicienne, Carthage est avant tout une puissance maritime qui a établi des comptoirs dans toute la partie occidentale de la Méditerranée. En cela, elle est bien l’héritière de l’esprit commerçant et marin des Phéniciens. La reconstitution du port de Carthage montre des installations imposantes avec deux zones de mouillage et atteste de la thalassocratie punique. 4. Face à la force navale des Carthaginois, les Romains n’étaient pas de taille. La victoire n’était possible que si les soldats romains, dont le courage, la détermination et la résistance avaient permis de conquérir toute l’Italie, pouvaient lutter à pied. Voilà pourquoi les navires romains furent pourvus d’un système d’abordage, appelé « corvus », qui leur permettait de s’arrimer aux navires ennemis grâce à un bec placé au bout d’une passerelle basculante. En éperonnant et en figeant ainsi les navires phéniciens, les Romains retrouvèrent le corps-à-corps du combat terrestre dans lequel ils étaient supérieurs et qui leur donna la victoire lors de la première guerre punique.

15. Roma contre Carthaginem

125

Lecture 1

L’incroyable expédition d’Hannibal

Des éléphants dans les Alpes !

pp. 184-185 (manuel)/pp. 92-93 (cahier 4e)

audio

1. Subordonnée causale 1 introduite par la conjonction cum : Per omnia nive oppleta cum signis prima luce motis segniter agmen incederet (l. 1-2). Subordonnée causale 2 coordonnée à la 1 : pigritiaque et desperatio in omnium voltu emineret (l. 3-4). Sujet : Hannibal (l. 4). Groupe de mots dépendant d’un participe au nominatif indiquant la première réaction d’Hannibal :

praegressus signa Hannibal in promunturio quodam, unde longe ac late prospectus erat (l. 4-6). Groupe verbal (dont un complément au datif ) : consistere jussis militibus ostentat (l. 6-7). 4 groupes COD énumérant ce qu’Hannibal montre à ses hommes : ● ● ● ●

Italiam subjectosque Alpinis montibus circumpadanos campos (l. 7-8) ; moeniaque eos tum transcendere non Italiae modo sed etiam urbis Romanae (l. 9-10) ; cetera plana, proclivia fore (l. 11) ; uno aut summum altero proelio arcem et caput Italiae in manu ac potestate habituros

(l. 11-13).

2. Malgré son patriotisme, l’historien latin Tite-Live salue les qualités exceptionnelles du chef punique. Hannibal fait preuve d’un esprit d’initiative d’autant plus efficace qu’il a le sens de l’anticipation : il devance ses soldats pour reconnaître les lieux (le participe praegressus, l. 4). Il témoigne aussi d’une grande finesse psychologique : il est sensible au moral de ses troupes (les deux subordonnées causales en tête de phrase, l. 1-4) et sait comment motiver ses soldats (les 4 groupes COD, l. 7-13). Enfin, il montre une forte détermination : il est animé par un esprit de revanche, comme l’indique la double désignation par les termes arcem et caput (l. 12) de la ville de Rome, l’objectif ultime d’une expédition qui entend anéantir les prétentions impérialistes du jeune empire.

La plus grande défaite de Rome : Cannes, 2 août 216 av. J.-C.

1. Le tribun militaire Gnaeus Lentulus, passant à cheval, aperçut le consul couvert de sang, assis sur une pierre. Il lui dit : « À toi seul, Paul Émile, les dieux doivent aujourd’hui la vie sauve, car tu n’as aucune responsabilité dans le désastre. Prends mon cheval, tant qu’il te reste des forces et qu’en t’accompagnant je peux te hisser et te protéger. Ne rends pas funeste cette bataille par la mort du consul : il y a sans cela bien assez de larmes et de deuils. » À cela le consul répondit : « Pour ta part, Gnaeus Cornelius, bonne chance ; mais garde-toi en me plaignant en vain de consumer le peu de temps qui te reste pour te dégager des mains des ennemis. Pars, recommande publiquement aux sénateurs de fortifier la ville de Rome et, avant que, vainqueur, l’ennemi n’arrive, de renforcer les postes de défense, dis en particulier à Quintus Fabius que c’est en se souvenant de ses conseils que Paul Émile a vécu jusqu’à ce moment et qu’il meurt. » 2. La situation est désespérée pour l’armée romaine. La défaite met Rome en péril. Voilà pourquoi le moment est marqué par l’urgence. Le passage compte trois impératifs : celui employé par Lentulus qui presse le consul de se sauver (cape hunc equum, l. 6) puis ceux par lesquels Paul Émile ordonne à Lentulus de prévenir Rome de la défaite (abi, nuntia, l. 15). 3. Le consul Paul Émile assume entièrement la responsabilité du désastre, puisque c’est lui qui a pris l’initiative d’affronter directement l’armée carthaginoise. Il n’accable pas le tribun militaire Lentulus (l. 12-15). Il rappelle la sage tactique de temporisation du dictateur Quintus Fabius (l. 18-20) qui avait, en effet, entrepris de fatiguer les Carthaginois en évitant le combat direct et en multipliant les 126

15. Roma contre Carthaginem

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2

harcèlements ponctuels. Le sentiment de culpabilité l’amène à accepter la mort comme punition de son erreur de jugement. Par ailleurs, il ne souhaite pas être une charge pour Lentulus à qui il confie la mission de prévenir les sénateurs du danger que représente pour Rome cette victoire d’Hannibal (l. 15-18).

Lecture 1

La destruction de Carthage

p. 186 (manuel)/p. 94 (cahier 4e)

La bataille de Zama (202 av. J.-C.)

1. Hannibal avec quelques cavaliers au milieu du désordre s’enfuit et se réfugia dans Hadrumète. Il avait tout tenté en amont de l’engagement et pendant le combat avant de quitter la bataille ; et, par l’aveu même de Scipion et de tous les experts de l’art militaire, il obtint cet éloge d’avoir disposé ce jour-là sa ligne de bataille avec un rare talent. […] Hannibal, comme il s’était réfugié à Hadrumète et que, rappelé de là à Carthage, il était revenu trente-six ans plus tard dans la ville qu’il avait quittée enfant, déclara à la curie qu’il n’avait été vaincu non par un combat mais par la guerre et que l’espoir du salut ne devait être obtenu nulle part ailleurs que dans la paix. 2. Dans le premier paragraphe, la subordonnée introduite par la conjonction priusquam (priusquam excederet pugna expertus, l. 4) souligne la ténacité d’Hannibal à lutter jusqu’au bout avant de renoncer. Dans le second paragraphe, la subordonnée introduite par cum (cum Hadrumentum refugisset […] redisset, l. 8-11) met en valeur le caractère à la fois dramatique et émouvant du retour d’Hannibal dans sa ville natale.

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3. L’enchaînement rapide des actions exprime les conséquences d’une situation qu’Hannibal juge désespérée. Tout d’abord, sa propre défaite et sa fuite à Hadrumète sont signalées par le participe elapsus (l. 2) et le verbe perfugit (l. 3), relayé par le verbe refugisset (l. 8). Hannibal est ensuite convoqué en urgence à Carthage, comme le signale le participe accitus (l. 9). Là, il fait une déclaration solennelle (le participe fassus, l. 12) invitant les Carthaginois à conclure la paix avec Rome pour éviter la destruction complète. 4. L’hommage rendu par les Romains à Hannibal n’est pas complètement désintéressé (l. 4-7). Par cet hommage, Tite-Live souligne d’abord combien les Romains ont eu à souffrir des talents militaires d’Hannibal sur leur propre sol : défaite au Tessin, à La Trébie, au lac Trasimène et, bien sûr, à Cannes. C’est aussi un moyen d’opposer Hannibal à Scipion et, ainsi, de redorer le blason romain. Autrement dit, avoir vaincu un génie militaire comme Hannibal a permis d’affirmer la supériorité du génie militaire romain.

Et en Grèce…

2

Fragiles civilisations !

p. 187 (manuel)/p. 95 (cahier 4e)

Les larmes de Scipion Émilien

1. πόλεις (poléis ➔ politique) : villes.

ἔθνη (ethnè ➔ ethnologie) : peuples. ἀρχὰς (archas ➔ monarchie) : pouvoirs. ἀνθρώπους (anthropous ➔ anthropologie) : hommes. 2. Le mot grec dont « Ilion » est la transcription est Ἴλιος (l. 9). Il renvoie à l’Iliade, épopée qui ne raconte

pas les dix ans de la guerre de Troie, mais la dernière année marquée par la colère d’Achille, contraint de céder sa captive Briséis au roi Agamemnon. Cette guerre s’acheva en effet par la destruction entière de la ville de Troie dont Énée fut le seul rescapé. La fondation de Rome par le descendant d’Énée est, en quelque sorte, la revanche de Troie sur la Grèce, devenue simple province sous l’Empire romain. 15. Roma contre Carthaginem

127

3. La destruction de Carthage rappelle à Scipion la ville de Troie détruite par les Grecs, comme l’indique la citation des vers de l’Iliade. À travers le destin de ces deux villes, réputées pour leur puissance, c’est bien sûr au destin de Rome que songe Scipion. L’évocation du général romain en pleurs devant Carthage incendiée est une image fortement émouvante. Elle renvoie l’homme à sa précarité, dénonce sa vanité. Cette réflexion sur la prétention des hommes à vouloir bâtir des empires peut nourrir aisément la réflexion des élèves, par exemple dans le cadre d’un débat en lien avec l’histoire.

Étude de la langue

pp. 188-189 (manuel)/pp. 96-97 (cahier 4e)

Lexique 1. L’impérialisme se définit par la volonté d’un État à dominer les autres. Le vocabulaire dit ce désir de puissance (2e colonne), en liste les enjeux territoriaux et les acteurs (1re colonne) et en donne les moyens militaires (3e colonne). 2. Voici trois adjectifs dérivés de navis : naval : relatif aux navires, à la navigation ; navigable : où il est possible de naviguer ; navigateur : qui navigue (peuple navigateur). ● ● ●

3. Le mot incessant est construit à partir du supin incessum (incedo). Le mot possesseur est construit à partir du supin possessum (possido). L’exercice suivant est uniquement présent dans le manuel de cycle. À partir d’ici, la numérotation est décalée d’un point entre cahier et manuel de cycle. 4. Le mot « ex-voto » est issu de l’expression latine ex voto suscepto qui signifie littéralement suivant le vœu réalisé. Il désigne tout objet symbolique (statue, plaque, tableau…), avec ou sans formule de reconnaissance, que l’on plaçait dans un sanctuaire (aujourd’hui une église ou une chapelle) pour remercier la divinité d’avoir accompli un vœu. + d’exercices en pdf

5. La subordonnée de temps est placée en tête de la phrase : Postquam per longos annos pugnaverat eosdem hostes in Italia. a. La subordonnée indique une action antérieure à l’action principale. b. Le verbe pugnaverat est conjugué au plus-que-parfait de l’indicatif. c. Le déterminant eosdem, employé à l’accusatif masculin pluriel, se rapporte au nom hostes. 6. a. Romani Poenique tanta cupiditate eadem exardescunt. b. Ante bellum Carthaginienses Romanique easdem vires habebant. c. In Zamae pugna, Hannibal cum eisdem (ou iisdem) elephantibus non pugnaverunt. 7. Imparfait

capiebatis vincebat ferebamus poteram 128

Plus-que-parfait

ceperatis vicerat tuleramus potueram

15. Roma contre Carthaginem

Futur

capietis vincet feremus potero

Futur antérieur

ceperitis vicerit tulerimus potuero

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Grammaire

8. a. Exarsit bellum, quia Carthaginienses Romanique eamdem terram cupiverant. La guerre s’alluma, parce que Carthaginois et Romains avaient désiré le même territoire. b. Postquam corvos navibus fecerint, Romani victores erunt. Après qu’ils auront construit des corbeaux pour leurs navires, les Romains seront vainqueurs. c. Hannibalis agmen incessit quod Romam viderat. La colonne d’Hannibal se mit en marche (quand) parce qu’elle avait vu Rome. L’exercice suivant est uniquement présent dans le manuel de cycle. À partir d’ici, la numérotation est décalée de deux points entre cahier et manuel de cycle. 9. In secundum bellum Punicum, Poeni cum (conjonction) ad Alpes pervenissent, nivis elephantes cum (préposition) hominibus cepit. Ostendata Roma omni agmini, cum (conjonction) omnibus fortitudo non jam fuisset, pedites cum (préposition) equitibus in montes incedebant.

Traduction 10. Brûlant d’une haine mortelle contre Carthage et inquiet pour la sécurité de ses descendants, [Caton] comme il clamait à chaque séance du Sénat qu’il fallait détruire Carthage, apporta un jour à la curie une figue précoce qui provenait de cette province et, la montrant aux sénateurs : « Je vous demande, dit-il, quand vous pensez que ce fruit ait été cueilli ? » Comme il fut constaté par tous qu’il était frais : « Eh bien, répliqua-t-il, sachez qu’il y a trois jours qu’il a été cueilli à Carthage, tant l’ennemi est près de nos murs ! »

Et en phénicien… 11.

: A.

: D. : X. : R.

D’un monde à l’autre

Autre maîtrise de la mer, autre chute

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pp. 190-191 (manuel)/pp. 98-99 (cahier 4e)

Pour faire le point

p. 190/p. 98

Première guerre : invention du corbeau (corvus) pour éperonner les navires ennemis. Deuxième guerre : victoire à Zama de Scipion surnommé « Africanus (l’Africain) ». Troisième guerre : obsession du sénateur Caton : « Delenda Carthago ! (Il faut détruire Carthage) ». Destruction complète de Carthage par Scipion Émilien (Scipio Æmilianus), neveu de « l’Africain ».

Pour aller plus loin

p. 191/p. 99

Les toiles historiques de Philippe-Jacques de Loutherbourg (1740-1812) témoignent de son goût du spectaculaire. Il aime peindre des sujets d’histoire au moyen de couleurs et de lumières volontairement contrastées, ce que les tenants des canons classiques ne manquèrent pas de lui reprocher. Le tableau montre la flotte espagnole aux prises avec les Anglais, le lendemain de l’attaque des barques pleines d’explosifs. La bataille est organisée selon deux lignes obliques correspondant à peu près aux diagonales de la toile. Une première diagonale sépare très nettement, dans la partie gauche, les bateaux en flammes et le sauvetage des équipages espagnols. À noter qu’une barque de soldats 15. Roma contre Carthaginem

129

anglais se faufile entre la proue du premier navire et la première chaloupe, pleine de soldats qui s’apprêtent à se battre. L’affolement est dramatisé par la contamination des couleurs intenses provoquées par l’incendie. La boule de feu jaune diffuse une chaleur qui vire au rouge sang. Qu’ils descendent pour repousser les Anglais ou qu’ils s’y tiennent précaires dans les barques, les Espagnols semblent des grappes confuses qui rappellent les évocations picturales de l’Enfer et de sa fournaise. À la suite du premier navire, se détache le navire amiral du duc de Medina Sidonia, le San Marin, portant pavillon du Pape. Le navire central arbore le drapeau de Castille-et-Léon. En face de lui, plus petit, un bateau anglais portant la croix de Saint-Georges se dirige vers la zone de combat. Devant lui se trouve une chaloupe dans laquelle un moine espagnol lève, geste désespéré, ses bras en direction du ciel. C’est lui qui est au centre du tableau. Dans le haut de la partie droite, à travers les fumées dégagées par les incendies, le spectateur découvre l’alignement des navires anglais qui pointent leurs mâts vers les trouées bleues du ciel. Le contraste est saisissant. La seconde diagonale isole un navire sous lequel viennent mourir les vagues vert sombre produites par l’agitation provoquée autour des navires espagnols. Il s’agit du galion amiral anglais, l’Ark Royal, commandé par Charles Howard, comte de Nottingham. Il porte bien en évidence les armes d’Élisabeth Ire. L’écume blanche que provoque le mouvement d’avant du navire lui fait une auréole, annonce de l’éminence d’une victoire totale.

L’atelier du latin L’

pp. 192-193 (manuel)/pp. 100-101 (cahier 4e)

à la loupe

1. Si l’on reconnaît des soldats puniques, comme celui à cheval que tient par la taille une femme, le dessin rend bien compte des différents mercenaires auxquels faisait appel Carthage. On distingue des Gaulois (les Ligures), reconnaissables à leurs vêtements en peau, comme les deux hommes au premier plan (celui qui soutient un Numide et celui qui s’apprête à frapper le cheval). Les Cornacs, au teint sombre et aux vêtements amples, rappellent les peuples d’Afrique du Nord, les Berbères. Les trois hommes au premier plan, portant tous la même coiffe jaune rayé de bandes noires, évoquent un autre peuple de l’Afrique du Nord, les Numides. 2. L’armée d’Hannibal est confrontée à un double obstacle. Elle doit d’abord lutter contre les difficultés liées au relief très accidenté des Alpes qui fait chuter les animaux et à la neige présente sur les flancs de la montagne située en arrière-plan. En même temps, elle doit répondre aux assauts des montagnards indigènes, reconnaissables à leurs vêtements en peau, qui réagissent à cette intrusion étrangère. On voit des femmes lancer des pierres depuis une hauteur, tandis que les hommes assaillent les soldats en contrebas. 3. Le chef de l’armée punique est mis en valeur par son isolement au centre du dessin, par le rouge de son manteau (qui n’est pas sans rappeler le palladium des généraux romains) et par sa détermination symbolisée par le bras tendu vers la direction à suivre et son visage que rien ne semble perturber.

À

d’écrire !

L’atelier d’écriture est envisagé comme une mise en perspective des acquis culturels et historiques sur la République romaine. Il convoque aussi les acquis linguistiques (temps du passé, présent de narration, impératif, démonstratifs…). Les renvois doivent aider les élèves à mobiliser ou actualiser leurs connaissances. 130

15. Roma contre Carthaginem

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Gottlob Heinrich Leutemann (1824-1905), peintre et dessinateur allemand, s’est rendu célèbre pour ses illustrations d’animaux. Il s’est aussi attaché à représenter les sujets classiques de la peinture d’histoire, comme cette illustration de la traversée des Alpes par Hannibal et ses éléphants, publiée en 1866 dans la série illustrée Münchener Bilderbogen.

Les élèves par groupes de trois se répartissent l’écriture du discours, ce qui suppose un temps d’écriture individuel. La nécessaire mise en commun assure la cohérence de l’ensemble. Pour ce faire, se reporter au lexique fournit une aide précieuse. Pour faciliter l’écriture, les élèves sont invités à construire des phrases courtes et simples, ce qui peut précisément les aider à rendre le discours plus frappant. La mise en voix du discours peut être collective et donner lieu à un concours d’éloquence.

que la guerre avait une saison ? a. Bellum omnium contra omnes. La guerre de tous contre tous. C’est par cette formule que le philosophe anglais Thomas More (1588-1679) décrivit au XVIIe s. dans son Léviathan (1651) l’état de nature dans lequel s’exerce la loi du plus fort. b. Casus belli. Littéralement, cas de guerre. C’est donc une situation qui peut provoquer la guerre. c. Si vis pacem, para bellum. Si tu veux la paix, prépare la guerre. Adage forgé sur une réflexion de Végèce, auteur d’un livre sur la tactique militaire entre le IVe et le Ve s. intitulé De Re Militari. Le texte de Végèce est le suivant : Qui desiderat pacem, praeparet bellum. d. Statu quo ante bellum. Dans l’état qui prévalait avant la guerre. L’expression indique un retour à la situation précédant un conflit.

PROJET L’élaboration de la une d’un journal amène les élèves à développer des compétences de synthèse et de créativité.

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Le professeur d’histoire accompagne les élèves dans l’approfondissement de leurs connaissances sur l’épisode choisi des guerres puniques, abordées de façon nécessairement trop succincte dans le chapitre. Ce temps de recherche peut s’effectuer en collaboration avec le professeur documentaliste, selon la grille proposée (acteurs, lieux événements). Le professeur de français fait analyser des unes de journaux pour en dégager les éléments constitutifs et la rhétorique. Pour gagner en efficacité, il peut être choisi de recourir à une étude comparée. Un document de travail (nature et choix des contenus, répartition des tâches, planning de travail…) est fourni pour rendre productive la tenue du comité de rédaction. Prévoir plusieurs séances pour accompagner les élèves dans la rédaction des articles et la réalisation de la une, très consommatrices de temps. Le choix support (papier ou numérique) peut faire l’objet d’une séance riche de réflexion. Nombre de logiciels existent pour aider à la réalisation d’un journal numérique. La transposition du journal écrit en journal radiophonique ou télévisuel est l’occasion de faire mesurer les spécificités de chacune de ces formes. Une séance de présentation des productions peut être organisée au sein de la classe selon l’ordre chronologique du conflit, afin d’asseoir les connaissances des élèves.

15. Roma contre Carthaginem

131

SITOGRAPHIE • Le site du musée de Carthage (collections puniques, romaines et byzantines) : www.patrimoinedetunisie.com.tn/fr/musees/carthage.php • Reconstitutions graphiques de Carthage sur le site de Jean-Claude Golvin : jeanclaudegolvin.com/carthage • Hannibal et les Alpes, Une traversée, un mythe, catalogue de l’exposition temporaire présentée au Musée dauphinois (Grenoble) en 2011 consultable en ligne : issuu.com/museedauphinois/docs/hannibal_et_les_alpes • Dossier pédagogique : cultivoo.com/documents/articles/hannibal1.pdf • Textes et ressources sur les guerres puniques sur le site Méditerranées : www.mediterranees.net/histoire_romaine/guerres_puniques.html

BIBLIOGRAPHIE • Jean-Michel David, La République romaine : de la deuxième guerre punique à la bataille d’Actium, 218-31 av. J.-C., Seuil, Paris, coll. Points, 2000. • François Ducret, Carthage ou l’empire de la mer, Seuil, coll. Points, 1977. • François Hinard, Histoire romaine. I. Des origines à Auguste, Fayard, 2000. • Claude Nicolet, Rome et la conquête du monde méditerranéen, 264-27 av. J.-C. 2. Genèse d’un Empire, PUF, coll. Nouvelle Clio, 1978.

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• Tite-Live, Histoire romaine, XXI à XXX (la deuxième guerre punique), Flammarion, 1999.

132

15. Roma contre Carthaginem

Chapitre

16

Amor, amicitia Comment les Romains expriment-ils leurs sentiments ?

Fil directeur du chapitre Éprouver des sentiments est universellement humain mais l’expression des sentiments varie selon la culture et l’époque. C’est en s’appuyant sur cette dichotomie entre le sentiment et son expression que le chapitre s’emploie à faire percevoir la manière dont les Romains regardaient les émotions qui nous envahissent. Deux sentiments significatifs de la sociologie et de l’éthique romaines ont été retenus : l’amour et l’amitié. Si l’amour inspire méfiance du fait des débordements dont il peut être la cause, l’amitié constitue un fondement de l’organisation sociale. Le chapitre s’ouvre sur l’amour passionnel condamné par les vertueux Romains de la République parce qu’il fait obstacle à la maîtrise de soi (voir le graffiti de Pompéi et le texte de Plaute). À travers la poignante expérience de Cicéron, il est ensuite question de l’amour familial qui permet de cimenter le premier maillon de la société. Pour faire comprendre la place, tout à la fois singulière et fondamentale, de l’amitié dans les sociétés antiques, une réflexion générale sur ce sentiment livrée par Cicéron trouve un très bel exemple dans le cas de l’amitié entre Achille et Patrocle dans l’Iliade. Les degrés de l’adjectif sont précisément, dans le domaine de la langue, une manifestation de l’expression graduée des sentiments. Ils sont donc abordés dans ce chapitre, où seront réinvestis les acquis sur les deux classes d’adjectifs. La découverte de la subordonnée infinitive a été associée aux degrés de l’adjectif parce qu’elle participe aussi à l’expression des points de vue sur les sentiments. Enfin, pour achever la découverte des pronoms déterminants démonstratifs, le chapitre fait découvrir le dernier démonstratif iste, ista, istud.

Thèmes du programme Vie privée et vie publique – Les sentiments et leur expression

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Lecture, compréhension, traduction Mobiliser des connaissances linguistiques permettant de construire une compréhension du texte Identifier un réseau lexical dans un texte Revenir sur sa traduction en tenant compte des annotations du professeur Proposer une traduction aboutie en étant capable de justifier ses choix Savoir rattacher le contenu d’un texte à ses connaissances historiques ou culturelles

Étude de la langue

Observer et comprendre les degrés de l’adjectif ; du pronom-déterminant iste, ista, istud Observer et comprendre la morphologie et l’emploi de l’infinitif présent et du parfait actif Observer et comprendre la subordonnée infinitive Identifier les constituants de la phrase complexe Mettre en réseaux les mots par champ sémantique et par famille lexicale ; regrouper des mots par famille morphologique Repérer la synonymie et la polysémie

16. Amor, amicitia

133

Découverte 1

pp. 194-195 (manuel)/pp. 102-103 (cahier 4e)

Quand les murs de Pompéi parlent d’amour…

1. Bon ordre : Secundus Prime suae ubique isse salute rogo domina ut me ames. 2. a. Marcus Spendusam amat. Marcus est l’amant de Spendusa. L’auteur peut être Marcus, Spendusa, un jaloux, un délateur… b. Sejano amantissimo. À Séjan, mon amoureux très amoureux. L’auteur peut être Séjan ou la maîtresse de Séjan… Ces deux graffitis rendent compte d’un amour passionnel.

2

Gardez-vous de l’amour !

1. Vint la paresse, ce fut pour moi une tempête, à son arrivée, elle apporta grêle et pluie. Celle-ci a aussitôt mis à bas et rejeté loin de moi ma retenue et toute espèce de mérite. Après j’ai négligé de me recouvrir. Immédiatement après, en guise de pluie, vint l’amour, Celui-ci s’est insinué jusque dans ma poitrine, a inondé mon cœur. Maintenant, en même temps, biens, crédit, réputation, honneur m’ont quitté : je suis devenu un vrai bon à rien. Note : précisons que virtus et decus ont été traduits par le seul mot honneur pour gagner de la place.

3. L’amour est décrit comme une passion nuisible, en totale contradiction avec les valeurs de la société romaine, rappelées dans la gradation res, fides, fama, virtus, decus (v. 8). L’amour profite de l’inactivité des individus pour s’insinuer en eux. Voilà pourquoi il est précédé de la paresse (ignavia, v. 1). Le constat final est sans appel : Philolachès reconnaît que l’amour l’a diminué et rendu impropre au regard de la société (voir le rejet très marqué en fin de vers du comparatif nequior, v. 9). Le Romain est avant tout un être social et l’amour l’a déclassé, marginalisé, exclu du corps social des citoyens. Les images fortes de la dévastation, produite par les intempéries (tempestas, v. 1, grandinem imbremque, v. 2, imbre, v. 6), n’ont donc rien d’exagéré. Elles font office de mise en garde. 4. Cette fresque de L’Amour puni est exceptionnelle dans la mesure où elle est la seule, retrouvée à Pompéi, dont l’amour soit le sujet central. Les amours sont en effet habituellement représentés en groupe et menant joyeuse vie ou bien comme compagnons des dieux ou d’autres personnages. La scène se déroule dans le cadre d’un paysage hellénistique qui fait songer étonnamment aux paysages de la peinture chinoise. a. Le dieu-enfant vu de dos est Éros (ou Cupidon dans la mythologie romaine). b. Éros est, le plus souvent, donné comme fils de la déesse Vénus et du dieu Mars. c. Sa mère lui a confisqué son carquois et ses flèches qu’elle tient sur ses genoux. C’est avec ses attributs qu’il blesse le cœur des hommes. L’une des trois Grâces, divinités de la beauté, le tient sous sa garde à la demande de Vénus, qui montre un visage tout à la fois sévère et mélancolique. 134

16. Amor, amicitia

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2. Conformément aux représentations anthropomorphiques de la religion gréco-latine, Philolachès personnifie l’amour : amor advenit (v. 6). Pour dire aussi sa puissance, il compare ce sentiment à l’intensité du phénomène naturel de la pluie (pro imbre, v. 6), puis à une sorte de maladie contagieuse, comme le montre l’image de la progression des symptômes physiques, de l’extérieur au plus profond de l’être (Is usque in pectus permanavit, v. 7).

d. Éros a sans doute fait un usage abusif ou inapproprié de son pouvoir, peut-être même à l’encontre de sa propre mère. On sait que Vénus alla jusqu’à délaisser son rôle de déesse pour partir à la chasse avec le bel Adonis. Éros a la réputation de s’amuser avec le cœur des hommes, comme le chante la poésie élégiaque romaine. La fresque peut être vue comme le pendant divin des larmes et du repentir de Philolachès : Cupidon est pressé par sa mère de prendre conscience des malheurs dans lequel il plonge les hommes en les jetant dans la passion.

Lecture

Loin des yeux, près du cœur pp. 196-197 (manuel)/pp. 104-105 (cahier 4e)

1

et

2

La douleur de l’exil

audio

– La famille au cœur des sentiments

1. Et puis, est-ce que je ne regrette pas en même temps ma fille ? Quelle piété, quelle vertu, quelle intelligence ! Une image de mon visage, de mon expression et de mon esprit. Et n’ai-je pas le regret de mon fils très beau et très doux ? Que moi, cruel et insensible, j’ai repoussé de mes bras, un enfant plus intelligent que je ne l’aurais voulu : car il comprenait déjà ce qui se passait. Et n’ai-je pas le regret ton fils, tout ton portrait, que mon Cicéron aimait aussi comme un frère et déjà respectait comme un frère aîné ? Et puis n’ai-je pas refusé que me suive ma femme, une épouse si malheureuse, si fidèle, voulant qu’il y eût quelqu’un pour protéger les restes de notre commune catastrophe, nos propres enfants ? 2. Indépendamment des liens affectifs qui lient Cicéron aux membres de sa famille, il est peut-être nécessaire de préciser aux élèves que Cicéron, l’orateur, ne peut s’empêcher de recourir à un style volontiers rhétorique pour faire part de ses sentiments. Termes

Filia sua Filius suus

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Mulier sua Filium fratris

Qua pietate, qua modestia, quo ingenio (l. 3-4) venustissimum (l. 6), dulcissimum (l. 6), sapientiorem (l. 8) mulierem miserrimam, fidelissimam conjugem (l. 14-15) imaginem tuam (l. 11) ut fratrem (l. 12) majorem fratrem (l. 13)

Nature Trois noms accompagnés d’un déterminant exclamatif. Deux adjectifs au superlatif et un autre au comparatif Deux noms qualifiés par deux adjectifs au superlatif. Un nom apposé. Un nom donné comme comparaison. Un adjectif au comparatif.

3. On attend que les élèves puissent identifier, malgré les variantes, le suffixe du comparatif en -ior et celui du superlatif en -issimus. Suffixe 1 (en -ior) Suffixe 2 (en -issimus ou -errimus)

sapientiorem (l. 8), majorem (l. 13) venustissimum (l. 6), dulcissimum (l. 6) miserrimam (l. 14), fidelissimam (l. 14)

4. Cicéron, exilé volontaire loin de sa famille, culpabilise. Il éprouve du remords à n’avoir pas répondu au désir de son fils de le serrer dans ses bras au moment de son départ (e complexu […] meo, l. 7-8). Les adjectifs ferus ac ferreus (l. 7) et leur proximité phonétique (jeu sur la paronomase) dénoncent sa dureté de père comme une cruauté. Il avoue aussi son manque de clairvoyance en regrettant n’avoir pas bien mesuré le degré de maturité de son fils, comme le révèle le comparatif sapientiorem puerum quam vellem (l. 8-9). 16. Amor, amicitia

135

5. La lettre de Cicéron témoigne d’une grande harmonie au sein de sa famille. Y règnent l’amour et le respect. Cicéron est aimé par sa fille (qua pietate, l. 3) et par son épouse prête à le suivre dans l’exil (me prosequi, l. 15). Le fils de Cicéron aime (amabat, l. 12) et respecte (verebatur, l. 13) son cousin. L’harmonie se lit jusque dans la ressemblance physique entre les enfants et leur père : Cicéron voit en sa fille une image de lui-même (l. 4-5), comme il voit dans son neveu une image de son frère (l. 11). Cette image d’une famille unie n’est pas une exception. Le relief présenté comme illustration confirme la place prépondérante de l’amour au sein de la famille. Le paterfamilias veille sur sa progéniture à qui il léguera l’histoire, les biens et les valeurs de la famille, mais aussi de la Cité. En retour, les enfants doivent une piété filiale indéfectible – symbolisée par la figure d’Énée portant sur son dos son père Anchise (voir le chapitre 2 du manuel). Si l’amour-passion est perçu comme une maladie dont il faut se garder, l’amour familial est l’un des ciments de l’organisation de la société romaine.

Lecture 1

L’amitié, au cœur de la société romaine

p. 198 (manuel)/p. 106 (cahier 4e)

Comment vivre sans amis ?

1. L’amitié contient des bienfaits très nombreux : où qu’on se tourne, elle est à notre disposition, exclue d’aucun lieu, elle n’est jamais gênante, jamais pénible. C’est pourquoi ni l’eau ni le feu, comme on dit, ne nous servent plus que l’amitié. Et je ne parle pas d’amitié commune ou ordinaire, qui pourtant ellemême charme et est utile, mais de la vraie et parfaite amitié […]. Car l’amitié rend le bonheur plus resplendissant et le malheur, en le partageant et en le communiquant, plus léger.

3. La véritable amitié a un pouvoir métamorphosant, comme l’indiquent les deux comparatifs employés dans la dernière phrase : splendiores et leviores (l. 7). Elle redouble le sentiment de bonheur et console du malheur. Voilà pourquoi elle ne peut être une gêne, ce que signale la négation des adjectifs : intempestiva et molesta (l. 2-3). 4. La comparaison avec deux des quatre éléments constitutifs du monde, selon les conceptions des philosophies héritées des présocratiques, vise à souligner le caractère indispensable de l’amitié pour l’homme. C’est bien la dimension philosophique de l’amitié que Cicéron évoque dans ce passage. Elle n’est pas seulement utile à l’homme, elle lui est naturelle ; autrement dit, elle est ce qui le définit.

Et en Grèce…

2

Des compagnons d’armes

p. 199 (manuel)/p. 107 (cahier 4e)

« Inutile fardeau de la terre »

1. Les mots grecs correspondant à compagnon sont ἑταίρῳ (v. 1) et ἑτάροισι (v. 5). Les deux occurrences du mot sont mises en valeur en fin de vers. 2. En raison de sa force et de son invincibilité, à l’exception de son talon, Achille est le symbole de la puissance grecque. Il est celui dont l’engagement assure à l’armée grecque son salut, comme le traduit la métaphore de la lumière (φάος, v. 5). 136

16. Amor, amicitia

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2. Dans l’ouvrage théorique qu’il consacre au sujet, De l’amitié, Cicéron distingue l’amitié quasi fraternelle des amitiés purement sociales qu’il qualifie d’ordinaires (vulgari et mediocri, l. 5). Ces amitiés sont d’autant plus courantes qu’elles constituent l’un des fondements sur lesquels repose une société organisée et dominée par les hommes. Ces liens d’amitié permettent d’assurer la cohésion au sein de l’armée, la solidarité et l’esprit de corps au sein d’une même classe sociale, la garantie d’une victoire aux élections… Par opposition, il qualifie l’amitié pure, désintéressée, celle qui résiste à toutes les épreuves, de vera et perfecta (l. 6).

3. Le titre consacré de cette céramique est Achille pansant Patrocle. Elle montre Achille posant, avec une précaution pleine d’affection, une bande, mise en évidence par un rehaut blanc, sur le bras que lui tend Patrocle. Le guerrier maintient son bras de son autre main tout en détournant la tête et en grimaçant sous l’effet de la douleur. La flèche figurée parallèlement à la jambe repliée de Patrocle est celle qui l’a probablement blessé. 4. Achille est profondément désespéré, comme l’indique son désir de mourir (v. 1). Il est tourmenté par un profond sentiment de culpabilité, non seulement à l’égard de son ami mais aussi à l’égard de toute l’armée grecque (v. 2 et 5). La douleur redoublée par la culpabilité explique l’état de prostration et le profond sentiment d’inutilité qu’il évoque dans le dernier vers. 5. Après la mort de Patrocle, l’affliction d’Achille est redoublée par l’impossibilité de revoir sa patrie, désignée par les termes πάτρης (v. 2) et πατρίδα γαῖαν (v. 4). En effet, il a fait le choix de la gloire, lequel impliquait de participer à la guerre de Troie et d’y mourir en héros.

Étude de la langue

pp. 200-201 (manuel)/pp. 108-109 (cahier 4e)

Lexique 1. a. irascible : ira ➔ synonyme : coléreux, irritable. b. odieux : odium ➔ synonyme : haïssable, détestable. c. charitable : caritas ➔ synonyme : indulgent, secourable. d. obséquieux : obsequium ➔ synonyme : flatteur, servile. e. superbe : superbia ➔ synonyme : orgueilleux, fier. 2. a. levis : léviter ➔ synonyme : s’élever, planer. b. molestus : molester ➔ synonyme : brutaliser, rudoyer. c. vulgaris : vulgariser ➔ synonyme : généraliser, populariser. 3. Les adjectifs latins laetitia et felix ont donné les prénoms Laëtitia et Félix. On pourrait également citer doler (Dolorès) et dulcis (Dulce, Dulcinée).

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Grammaire

+ d’exercices en pdf

4. Les deux verbes sont conjugués au présent : dicit à l’indicatif, esse à l’infinitif. 5. Le nom fratrem est le sujet de l’infinitif esse et l’adjectif turpiorem son attribut ; ils sont tous deux à l’accusatif, comme il se doit dans la subordonnée infinitive. 6. Le terme superbissima est le superlatif de l’adjectif superbus ; turpiorem est le comparatif de l’adjectif turpis. 7. Le déterminant démonstratif ista, au nominatif féminin singulier, se rapporte au nom soror. 8. a. tristiores : comparatif, masculin ou féminin, nominatif, vocatif ou accusatif pluriel. b. difficillima : superlatif, féminin, nominatif, vocatif ou ablatif singulier ; neutre, nominatif, vocatif ou accusatif pluriel. c. levius : comparatif, neutre, nominatif, vocatif ou accusatif singulier. d. miserrimi : superlatif, masculin ou neutre, génitif singulier ; masculin, nominatif ou vocatif pluriel. 9. a. Ciceronem e Roma fugisse tradunt. La subordonnée infinitive indique une action antérieure. Ils rapportent (On rapporte) que Cicéron s’était enfui (exilé) de Rome. b. Cicero fratrem litteram scripisse putat. La subordonnée infinitive indique une action antérieure. Cicéron pense que son frère (lui) a écrit une lettre. 16. Amor, amicitia

137

c. Cicero homines sine amicitia felices vivere posse non credebat. La subordonnée infinitive indique une action simultanée. Cicéron ne croyait pas que les hommes pouvaient (peuvent) vivre heureux sans amitié. 10. a. Fratre soror tristior est. Fratribus sorores tristiores sunt. b. Dicimus iras istorum honinum molestas esse. Dicis iram istius hominis molestam esse. c. Istius mulieris invidiam non desideravisti. Istarum mulierum invidias non desideravistis. Les exercices suivants sont uniquement présents dans le manuel de cycle. À partir d’ici, la numérotation est décalée de deux points entre cahier et manuel de cycle. 11. a. dulcis au comparatif, génitif pluriel féminin : dulciorum. b. jucundus au superlatif, accusatif pluriel neutre : jucundissima. c. fidelis au superlatif, datif singulier masculin : fidelissimo. d. pulcher au comparatif, ablatif singulier féminin : pulcherrima. e. superbus au superlatif, ablatif pluriel masculin : superbissimis. 12. a. Pour les Romains, l’amitié est plus précieuse que l’amour. Romanis amicitia pretiosior amore est. b. Vidimus Romanorum patrum cartitatem liberis majorem quam putavimus. Nous voyons que la tendresse des pères romains pour leurs enfants est plus grande que nous ne l’avons pensé. c. Ce soldat cruel pense que les hommes sont plus courageux que les femmes. Iste ferus miles homines

fortiores quam feminas (feminis) esse putat.

Traduction 13. Quant à moi, je suis plus malheureux que toi qui es très malheureuse, parce que cette catastrophe même nous est commune […], mais la faute n’est que la mienne. […] Il est honteux en effet que je n’aie pas montré pour ma très bonne épouse et pour mes enfants très doux mon courage et mon attention.

Et en grec… 14. a. Misogyne (μισεῖν + γυνή) : personne qui méprise les femmes. c. Misanthrope (μισεῖν + ἄνθρωπος) : personne qui déteste l’humanité. d. Philosophe (φιλεῖν + σοφία) : personne amoureuse de la sagesse.

D’un monde à l’autre

Pleurer ses morts, hier comme aujourd’hui pp. 202-203 (manuel)/pp. 110-111 (cahier 4e)

Pour faire le point

p. 202/p. 110

La statue de L’Arringatore (le harangueur) est l’une des statues en bronze les plus belles qui nous sont parvenues de la République romaine. Elle constitue un don votif effectué par un magistrat, comme l’indique l’inscription en étrusque gravée au bas de la statue. Cette langue était encore parlée à la fin de la République. La statue était sans doute placée dans un petit sanctuaire de la propriété du donateur, à Sanguineto, près du lac Trasimène, où il a été découvert en 1566. 1. Le souci du détail rend compte du soin que les citoyens romains apportaient à leur apparence. Il s’agit, pour ce magistrat étrusque, habitant la province et nommé Aulus Metellus, de montrer son désir d’assimilation aux grandes familles patriciennes romaines. Son visage présente une barbe parfaitement rasée. Ses cheveux sont coupés court selon la mode d’alors. Sa toge est bien ajustée à son buste. 138

16. Amor, amicitia

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b. Bibliophile (βιβλίον + φιλεῖν) : personne qui a la passion des livres anciens.

2. Un citoyen romain doit faire preuve de retenue et de rectitude morale. C’est cette gravité qu’expriment la bouche pincée, le cou tendu et ferme, le front plissé. Peut-être le sculpteur a-t-il voulu montrer une expression d’inquiétude au moment où l’orateur va prendre la parole afin de capter l’attention de son auditoire.

Pour aller plus loin

p. 203/p. 111

La reproduction proposée ne donne à voir qu’une partie du sarcophage. Au centre, le défunt est porté par huit porteurs sur un lit de parade. À gauche, les membres de la famille suivent le corps du défunt. On distingue deux enfants qui semblent venir se blottir contre leur mère. Le défunt serait donc le père de famille. À droite, des pleureuses tirent sur leurs cheveux défaits. Le sarcophage compte trois musiciens, deux joueurs de buccin (instrument à vent proche du cor) et un joueur de tuba. Juste en dessous sont figurés quatre autres musiciens qui jouent de la double flûte (aulos). En bas à gauche, un petit personnage suit les porteurs, un récipient d’eau purificatrice à la main. Il asperge les participants, considérés comme souillés par le mort.

L’atelier du latin L’

pp. 204-205 (manuel)/pp. 112-113 (cahier 4e)

à la loupe

La riche villa dans laquelle a été retrouvée cette peinture est située à Stabies, face au golfe de Naples. La consigne invite les élèves à une lecture subjective de l’image, comme elle est proposée en fin de cycle 4 à l’épreuve du brevet. Toutes les réponses peuvent donc être acceptées dans la mesure où elles sont justifiées et ont recours au vocabulaire des sentiments, emploient des adjectifs au comparatif et au superlatif ainsi que la proposition infinitive. Sans décrire la femme, les élèves peuvent toutefois s’appuyer sur son attitude et ses expressions.

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À

d’écrire !

L’écriture d’invention proposée suppose un travail au brouillon que le professeur guide en suggérant de commencer par déterminer la situation d’énonciation propre à la lettre (le destinataire, le lieu d’écriture, les formules de politesse). Ensuite est rédigée une première version du récit de l’anecdote. Une fois le récit achevé, les élèves sont invités à identifier les sentiments qui ont accompagné l’événement, à constituer une boîte lexicale (à l’aide des mots du chapitre notamment) puis à insérer ce vocabulaire dans le corps du récit. Il ne faut pas hésiter à faire réécrire les élèves pour améliorer leur texte. Il faut bien sûr valoriser ceux qui recourent aux degrés de l’adjectif et aux subordonnées relatives, points de langue du chapitre.

expliquer des proverbes latins ? ●





Amor vincit omnia. L’amour vainc tout. Amor omnibus idem. L’amour est le même pour tous. Amor mundum fecit. L’amour a fait le monde.

16. Amor, amicitia

139

PROJET La constitution d’une anthologie littéraire est une activité fréquemment proposée par les professeurs de français. L’originalité du projet tient précisément dans son caractère interdisciplinaire. Amener les élèves à comparer l’expression d’un même sentiment à travers ses variations, non seulement au sein d’une même langue, mais aussi avec des langues et des cultures différentes, constitue un exercice pédagogique motivant et très formateur. Avant de lancer la recherche, et pour la rendre plus efficace, les élèves doivent réfléchir aux mots clés et à leur traduction dans les différentes langues retenues, dont le latin. Pour rendre plus aisée la compréhension des textes, il est possible d’imposer une limite de lignes ou de vers, comme il peut être fixé également un nombre précis de textes à faire figurer dans l’anthologie. Le principe esthétique de la mimesis, qui a prévalu dans la création artistique et littéraire en Occident jusqu’au XIXe s., aidera les élèves à trouver plusieurs réécritures d’un même motif. Les professeurs de latin et de langues vivantes sélectionnent les quelques textes qui peuvent faire l’objet d’une traduction ou d’une retraduction. L’élaboration de l’anthologie implique des compétences d’organisation, de synthèse et de créativité. L’écriture de la préface permet aux élèves de faire la synthèse de leur travail. Elle rend non seulement compte de l’évolution du sentiment choisi et de son traitement, mais aussi du choix de la présentation des textes. Le professeur d’arts plastiques peut aussi être associé au projet s’il est décidé d’illustrer l’anthologie. La lecture publique est envisagée comme point d’orgue. Sa préparation (choix des textes lus, ordre, affiche de présentation) peut être elle aussi intégrée au projet.

SITOGRAPHIE

BIBLIOGRAPHIE • Lydie Bodiou, Véronique Mehl, Rouge sang, coll. L’Antiquité par ses textes, Les Belles Lettres, 2015. • Laure de Chantal, Karine Descoing, Séduire comme un dieu, coll. L’Antiquité par ses textes, Les Belles Lettres, 2008. • Florence Dupont, Le Citoyen romain sous la République (509-27 av. J.-C.), Hachette, 1994. • Hélène Monsacré, Les Larmes d’Achille, Albin Michel, 1984. • Catherine Salles, L’Amour au temps des Romains, First-Gründ, 2011.

140

16. Amor, amicitia

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• Textes et ressources autour de l’amour dans l’Antiquité gréco-latine sur le site Méditerranées : www.mediterranees.net/civilisation/amour/index.html

Chapitre

17

César, assassin de la République La fin d’un tyran ou l’agonie de la République ?

Fil directeur du chapitre Ce chapitre a été conçu comme une « remise en route » après deux mois de vacances. Les activités sont très accessibles, aucune traduction longue n’est, par exemple, demandée. Les élèves seront rassurés de retrouver des notions d’histoire et de civilisation déjà abordées en 4e, comme les magistratures de la République. Les crises de la fin de la République sont traitées à travers la figure de Jules César, bien connue des élèves. Les autres protagonistes de la période n’ont pourtant pas été négligés, comme Pompée, Brutus ou Marc-Antoine. Le chapitre s’organise de manière plutôt chronologique. La première double page présente des portraits de César et des membres du premier triumvirat. Ensuite, le célèbre épisode du passage du Rubicon est étudié à travers deux extraits bien différents : un texte de Jules César lui-même dans La Guerre civile et un passage de l’épopée de Lucain. Enfin, la troisième double page traite de l’assassinat de Jules César ainsi que de ses conséquences : le second triumvirat. La postérité de Jules César est mise en lumière, depuis les empereurs qui ont repris son nom jusqu’à la bande dessinée Astérix, en passant par la propagande de Napoléon ou de Mussolini.

Thèmes du programme De la République au principat – Les crises et la fin de la République

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Lecture, compréhension, traduction Utiliser une traduction pour repérer et comprendre des éléments du texte en langue ancienne Extraire des informations de textes en langue ancienne et de documents iconographiques en vue de construire du sens, interpréter, problématiser Savoir rattacher le contenu d’un texte à ses connaissances historiques ou culturelles

Étude de la langue Réviser les trois premières déclinaisons Réviser les temps primitifs, la formation des temps, introduire les désinences passives Repérer et analyser des champs lexicaux Observer le sens des préverbes et rapprocher entre eux des verbes présentant les mêmes préverbes

Découverte 1

et

2

pp. 206-207 (manuel)/pp. 6-7 (cahier 3e)

Le portrait de Jules César – La famille de César : la gens Julia

Suétone (Caius Suetonius Tranquillus) est particulièrement connu pour son ouvrage Vies des douze Césars, qui traite la période de Jules César à Domitien. Sa fonction de secrétaire de l’empereur Hadrien lui a permis d’accéder aux archives impériales. Suétone est considéré, de nos jours, comme un biographe et non comme un véritable historien. 17. César, assassin de la République

141

1. Le verbe traditur est traduit par rapporte-t-on (mot à mot : il est rapporté). On peut faire le lien avec le mot français « tradition ». L’emploi de ce verbe traduit un souci apparent d’objectivité de la part de Suétone. 2. Les parties du corps décrites dans ce texte sont : statura (taille), colore (teint), membris (membres), ore (visage), oculis (yeux), valetudine (santé). (Les mots sont à l’ablatif de qualité.) On peut aussi repérer dans le paragraphe en français les termes chauve et cheveux de derrière.

Le portrait semble plutôt valorisant car les adjectifs donnent une image flatteuse de César. Quant au visage trop plein, l’adverbe paulo (un peu) vient nuancer ce qui pourrait apparaître comme un défaut. 3. Le visage paraît beaucoup plus émacié sur le buste, les joues sont plus creuses. 4. Le denier est une pièce d’argent de 3 à 4 g valant 10 as. Une livre de pain coûtait 1 as. Un ouvrier était payé 1 denier par jour. Ce denier, qui a été frappé vers 47-46 av. J.-C. en Afrique du Nord, représente, sur l’avers, Vénus et, sur le revers, Énée portant son père Anchise lors de la fuite de Troie. Énée tient également dans sa main droite le palladium (statue d’Athéna). Jules César tenait à souligner son ascendance prestigieuse afin de légitimer sa prise de pouvoir.

3

et

4

Le cumul des honneurs – Les alliances de Jules César

1. Cette activité de traduction à trous, qui ne devrait pas poser de difficultés aux élèves même en début d’année, permettra au professeur d’introduire les révisions sur les trois premières déclinaisons. César reçut des honneurs excessifs : le consulat ininterrompu, la dictature perpétuelle, le prénom d’Imperator, le surnom de « Père de la Patrie », sa statue parmi celles des rois, un siège en or à la Curie, des temples, des autels, son nom donné à un mois de l’année. 2. Il s’agit du mois de juillet (auparavant Quintilis). Le professeur pourra, s’il le souhaite, évoquer la réforme du calendrier mise en place par Jules César (voir p. 306 du manuel ou p. 106 du cahier).

4. IVLIA CAII CAESARIS FILIA POMPEI VXOR. Julia, fille de Caius César et épouse de Pompée. Le mariage entre Pompée et Julia, la fille de Jules César, renforce l’alliance entre les deux hommes.

Lecture 1

César et Pompée : le combat des chefs

pp. 208-209 (manuel)/pp. 8-9 (cahier 3e)

Jules César parle à ses soldats !

Les Commentaires sur la Guerre civile (Commentarii de Bello civili) rapportent la guerre civile qui opposa Jules César et ses partisans à ceux de Pompée. 1. Les verbes sont conjugués à la 3e personne du singulier. L’emploi de cette personne traduit un souci apparent de neutralité et d’objectivité de la part de Jules César. Il veut prendre de la distance par rapport à son propre personnage. En réalité, Jules César présente surtout les événements à son avantage et on a pu lui reprocher quelques « défaillances de mémoire », puisqu’il a omis de raconter certaines actions moins glorieuses dans son ouvrage. 142

17. César, assassin de la République

© Hachette Livre 2017 – Via latina cycle 4 – Livre du professeur

3. Jules César cumule des fonctions qui ne pouvaient l’être et sur des durées beaucoup plus longues que ce qui avait été prévu dans les institutions de la République (le consulat ininterrompu, la dictature perpétuelle, l. 1-2) : le consulat était prévu pour un an, la dictature était une magistrature exceptionnelle qui ne devait pas durer plus de six mois. De nombreux honneurs qui lui sont décernés le rapprochent d’un roi (sa statue parmi celles des rois, un siège en or, l. 5-6) et même d’un dieu (des temples, des autels, l. 6).

2. Cet exercice permettra de poursuivre les révisions sur les déclinaisons. Il s’agira, notamment, de repérer les modifications éventuelles du radical pour les noms de la 3e déclinaison. Les élèves pourront s’aider des tableaux de déclinaisons à la fin de l’ouvrage. jalousie : invidia : 1re déclinaison, ablatif singulier, radical invidi- ; dénigrement : obtrectatione : 3e déclinaison, ablatif singulier, radical obtrectation- ; mérites : laudis : 3e déclinaison, génitif singulier, radical laud- ; titres : honori : 3e déclinaison, datif singulier, radical honor- ; dignités : dignitati : 3e déclinaison, datif singulier, radical dignitat- ; allié : adjutor : 3e déclinaison, nominatif singulier, radical adjutor-. ● ● ● ● ● ●

3. Jules César se présente comme la victime d’une injustice de la part de Pompée, à qui il a toujours rendu service. Son ancien allié est devenu un ennemi jaloux. César oppose sa loyauté à la perfidie de son ancien ami qui apparaît comme ingrat, faible et influençable. Les élèves se rendront sans doute compte que Jules César force le trait lorsqu’il évoque les torts de Pompée. Par ailleurs, on pourra signaler que les Commentaires sur la Guerre civile ne contiennent pas d’allusion plus précise au passage du Rubicon.

2

« Me voici, César ! »

Marcus Annaeus Lucanus, Lucain (39-60 ap. J.-C.), neveu du philosophe Sénèque, est l’auteur de l’épopée La Pharsale, du nom de la célèbre victoire de César sur Pompée en 48 av. J.-C. Le sujet est donc le même que celui des Commentaires sur la Guerre civile, mais le registre est très différent. 1. Si l’on prend imago au sens de spectre, l’apparition de la Patrie peut apparaître comme un phénomène fantastique. Certains passages de la narration peuvent aller dans le sens de cette interprétation (clara per obscuram, brillante dans la nuit obscure, l. 3) tout comme certains gestes décrits qui sont caractéristiques du deuil chez les Romains : en s’arrachant des mèches de cheveux, les bras dénudés (l. 5). 2. Pour ce travail de repérage, les élèves pourront s’aider des dérivés français : le droit : jure (juridique, jurisprudence) ; citoyens : cives (civil, civique) ; il est permis : licet (licite, illicite) ; (qu’)on me le permette : liceat ; coupable : nocens (innocent). ● ● ● ●

© Hachette Livre 2017 – Via latina cycle 4 – Livre du professeur



Les mots surlignés appartiennent au champ lexical du droit et de la justice. On remarque que la réponse de Jules César reprend certains termes de la Patrie (licet, l. 8, liceat, l. 11). À l’interdiction formulée par la Patrie, César oppose sa propre légitimité. En effet, comme il l’a toujours servie (ubique tuus miles, l. 12-13), il s’estime autorisé à traverser le Rubicon. 3. Une épopée est un long poème narratif qui raconte les exploits d’un héros. La fin de cet extrait est épique car elle met en valeur les qualités héroïques de Jules César : il a été victorieux dans de nombreux combats et il surmonte sa peur face à l’apparition pourtant terrifiante de la Patrie.

Lecture 1

Meurtre au Sénat !

Menez l’enquête sur la mort de Jules César !

p. 210 (manuel)/p. 10 (cahier 3e) audio

Nous proposons d’étudier le meurtre de César sous forme d’enquête policière. Pour faire la transition avec les séances précédentes, le professeur pourra demander aux élèves de rappeler le mobile possible du crime : les honneurs et les pouvoirs excessifs de Jules César qui semblait vouloir devenir roi. 17. César, assassin de la République

143

Le texte de Suétone est donné sans traduction : les élèves pourront repérer facilement les noms propres, ils pourront s’appuyer sur des mots transparents et sur le vocabulaire. 1. a. Cimber Tillius est celui qui a immobilisé César. b. Le premier coup a été donné par l’un des frères Casca (alter e Cascis, l. 8). c. Marcus Brutus est celui qui a infligé à César l’une des dernières blessures. On reconnaît la célèbre phrase Tu quoque mi fili, que César a prononcée en grec et non en latin. César, comme tout Romain cultivé, connaissait parfaitement le grec et c’est cette langue qui lui est venue naturellement dans ce moment fatidique… D’ailleurs, il peut être intéressant de préciser que Marcus Brutus n’était certainement pas que le fils adoptif de Jules César, mais bien son fils biologique, puisqu’il avait entretenu une liaison avec sa mère. 2. a. Le crime a été perpétré par des poignards (pugionibus, l. 13). b. César a reçu sa première blessure un peu en dessous de la gorge (paulum infra jugulum, l. 9). c. César a en tout reçu 23 coups (tribus et viginti, l. 17). 3. César a frappé l’un de ses assaillants à l’aide de son stylet pour se défendre (Caesar Cascae brachium arreptum graphio trajecit ; César, lui ayant saisi le bras, le transperça de son stylet, l. 10-11). 4. Toga caput obvolvit. Il couvrit sa tête de sa toge. Cette réaction est surprenante car César, au moment de mourir, pense déjà à l’apparence qu’il aura après sa mort. Il ne veut pas que l’on découvre la souffrance sur son visage. Il recouvre également ses jambes afin de rester digne. 5. César a une attitude plutôt noble par rapport à celle de ses assassins, qui n’hésitent pas à le frapper par-derrière (aversum, l. 9). Quand César comprend que les conjurés sont trop nombreux face à lui, il n’essaie plus de se défendre et pense surtout à ce qui va advenir de son corps.

2

Vincenzo Camuccini, La Mort de César

1. Les élèves devraient identifier facilement Jules César en orange, les conjurés qui l’entourent et les autres sénateurs qui assistent, impuissants et terrifiés, à la scène. On remarquera qu’une diagonale (un rayon de soleil provenant d’une ouverture en haut à gauche) sépare les groupes de personnages : César et ses assassins d’un côté, le reste des sénateurs de l’autre. Le tableau semble correspondre au moment où César se rend compte qu’il ne peut rien face au nombre des conjurés (utque animadvertit undique se strictis pugionibus peti, l. 12-13), juste avant qu’il ne recouvre sa tête de sa toge. Par ailleurs, César semble s’adresser à un sénateur en particulier, il s’agit très probablement de Brutus. 2. Jules César est mis en valeur de différentes manières : par les couleurs et la lumière : il est dans la partie la plus éclairée du tableau, sa toge orange ressort particulièrement par rapport aux vêtements des conjurés ; les regards : il est le centre de l’attention, tous les regards sont portés vers lui. ●



3. La scène se déroule dans le Sénat, lieu emblématique de la République romaine. Les trois statues situées dans les niches du mur illustrent la grandeur de Rome. L’assassinat de Jules César en pleine séance du Sénat est, en quelque sorte, une atteinte à la République elle-même. Par ailleurs, il s’agit de la Curie de Pompée. La statue qui se trouve au-dessus de César représente Pompée. La chute de César aux pieds de son ancien ennemi est donc particulièrement ironique. 144

17. César, assassin de la République

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Vincenzo Camuccini (1771-1844) se rattache au mouvement néoclassique qui s’inspire de l’Antiquité, à la fois dans les thèmes et dans la manière de les traiter. Cette œuvre est une huile sur toile de 112 × 185 cm.

Et plus tard…

3

p. 211 (manuel)/p. 11 (cahier 3e)

La fin de la République

1. Le peuple des Romains avait perdu le gouvernement populaire, sans être tombé cependant sous un gouvernement purement monarchique : Antoine et César administraient les affaires sur le pied de l’égalité.

Καῖσαρ (César) désigne ici Octave, petit-neveu de Jules César, que ce dernier a adopté dans son tes-

tament.

2. Le peuple : Ὁ δῆμος. le gouvernement populaire : τῆς δημοκρατίας. monarchique : μοναρχίαν.

Étude de la langue

pp. 212-213 (manuel)/pp. 12-13 (cahier 3e)

Lexique 1. a. la peine capitale : caput, itis, n. (tête). b. la participation orale : os, oris, n. (bouche, visage). c. un discours honorable : honos, oris, m. (honneur). d. des études juridiques : jus, juris, n. (droit). e. un suspect innocent : nocens, entis (coupable). f. une substance illicite : licet (il est permis). 2. a. ad- (ac-) : vers, près de (idée de rapprochement). b. de- : du haut de, de (deduco : conduire du haut de, déduire). c. sus- (sub-) : sous (suscipio : se charger de, prendre sous sa responsabilité). d. re- : ici, en arrière (recipio : prendre en retour de quelque chose), mais aussi à nouveau. e. tra- (trans-) : à travers (trajicio : jeter à travers).

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Grammaire

+ d’exercices en pdf

3. Les verbes commemorat et licet sont conjugués au présent. 4. injurias : accusatif pluriel, 1re déclinaison. inimicorum : génitif pluriel, 2e déclinaison. jure : ablatif singulier, 3e déclinaison (remarque : cet emploi étant très fréquent, on considère parfois ce mot comme un adverbe). cives : nominatif pluriel, 3e déclinaison. 5. a. recipiunt : ils reçoivent. b. amatis : vous aimez. c. jacitis : vous jetez. d. videtur : il est vu. e. vocamini : vous êtes appelés. Cette question est uniquement présente dans le manuel de cycle. f. leguntur : ils sont lus. g. il est conduit : ducitur. h. vous recevez : recipitis. i. je lance : jacio. 17. César, assassin de la République

145

j. ils sont entendus : audiuntur. k. nous prenons : capimus. l. elle est aimée : amatur.

Cette question est uniquement présente dans le manuel de cycle.

L’exercice suivant est uniquement présent dans le manuel de cycle. À partir d’ici, la numérotation est décalée d’un point entre cahier et manuel de cycle. 6. a. accedebant : ils allaient vers ou ils s’approchaient. b. amabo : j’aimerai. c. capitis : vous prenez. d. debebunt : ils devront. e. ducebamus : nous conduisions. f. ducemus : nous conduirons. g. jacient : ils jetteront. h. trajiciunt : ils lancent ou ils transpercent. 7. À l’oral. L’exercice suivant est uniquement présent dans le manuel de cycle. À partir d’ici, la numérotation est décalée de deux points entre cahier et manuel de cycle. 8. a. civitas, tatis, f. (cité) : civitatem. b. frater, tris, m. (frère) : fratrem. c. laus, laudis, f. (mérite) : laudem. d. mors, mortis, f. (mort) : mortem. e. pugio, onis, m. (poignard) : pugionem. f. occupatio, onis, f. (occupation) : occupationem. 9.

F

I

C

I U M

b

I

N

I M I

c C A P d V U L N E e P f

I

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J

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g S

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C

I

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T A T U R A M I

C O S

i H O N O R

I

B U S

Traduction 10. a. Caesarem conspirati circumstant. Les conjurés entourent César. b. Casca Caesarem vulnerat infra jugulum. Casca blesse César au-dessous de la gorge. c. Caesar Cascae brachium graphio trajicit. César blesse le bras de Casca avec son stylet. d. Marco Bruto Caesar dicit : « Tu quoque mi fili ! » César dit à Marcus Brutus : « Toi aussi mon fils ! » 146

17. César, assassin de la République

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a O F

Et en grec… 11. a. ὁ δῆµος (démos), le peuple : démocratie, démagogie… b. ὁ κράτος (kratos), le pouvoir : démocratie, aristocratie, ploutocratie… c. µόνος (monos), seul : monarchie, monocycle, monothéiste… d. ἄρχω (archô), commander, commencer : monarchie, oligarchie, anarchie, hiérarchie, architecte, archéologie, archaïque…

D’un monde à l’autre

De César à… Napoléon et Mussolini pp. 214-215 (manuel)/pp. 14-15 (cahier 3e)

Pour faire le point

p. 214/p. 14

Les quatre étapes du cursus honorum (course des honneurs) sont : questeur, édile, prêteur, consul. C’est l’ordre obligatoire d’accès aux magistratures publiques dans la Rome antique.

Pour aller plus loin

p. 215/p. 15

1. Le tableau de Jean-Baptiste Mauzaisse (1784-1864) représente Napoléon élevé au ciel et couronné par le temps. On y voit l’empereur graver sa loi sur des tables de pierre. Napoléon est représenté tel un héros. Il s’agit d’une apothéose : Napoléon est représenté auprès des dieux dans le ciel, la faucheuse abaissée souligne son immortalité. Il est clairement identifiable grâce à son uniforme militaire et au drapeau français. La couronne de lauriers et l’aigle peuvent évoquer Jules César. La statue de la colonne Vendôme représente Napoléon Ier en Caesar Imperator, drapé dans un manteau court et portant les attributs de la gloire : le glaive, la victoire ailée et la couronne de lauriers. L’assimilation est totale. On a l’impression de voir Jules César lui-même. On voit que Napoléon s’identifie de plus en plus à Jules César. 2. Napoléon veut profiter du prestige de Jules César. Il désire apparaître comme un conquérant. L’assimilation avec Jules César est un élément du culte impérial.

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3. Mussolini et la statue dominent tous deux la foule. Ils portent une tenue militaire. Tous deux lèvent le bras droit (le salut fasciste reprend le salut à la romaine). 4. Mussolini faisait souvent référence à la Rome antique et à sa gloire dans sa propagande politique. Le culte de la personnalité fait de lui l’héritier des premiers empereurs de Rome. Le salut fasciste, avec la main droite tendue, instauré par Mussolini et s’inspirant de l’Antiquité, sera ensuite repris par Hitler sous la forme du salut nazi.

L’atelier du latin L’

pp. 216-217 (manuel)/pp. 16-17 (cahier 3e)

à la loupe

Le tableau de Richard Westall (1976-1836) est une aquarelle et huile sur papier de 94 × 72,4 cm. 1. Après l’étude de l’extrait de La Pharsale, les élèves pourront identifier : le spectre de la Patrie (Rome, en haut à gauche), Jules César (au centre) et les soldats (en bas à droite). Le titre original du tableau est : La Déesse Rome apparaissant à Jules César au bord du Rubicon. 2. Les élèves pourront relever l’aspect fantastique de l’apparition, la Patrie a été représentée comme un spectre. Ils pourront aussi remarquer la stupeur de César. On a l’impression que la scène est en 17. César, assassin de la République

147

suspens, qu’aucun des personnages, ni même le cheval, n’ose bouger devant la Patrie. 3. Juste après cette scène, César franchit le Rubicon, déclenchant ainsi une nouvelle guerre civile. 4. La Curie de Pompée est transformée en latrines (après avoir été murée). On la considérait, en effet, comme un locus sceleratus (un lieu infâme, souillé d’un crime), puisque César y avait été assassiné. Cette transformation peut paraître plus terrible qu’une destruction pour un lieu qui symbolise la République romaine.

À

de relier !

a. Il reçut un honneur excessif : un siège en or. 5 b. Il reçut le droit de porter en toute occasion une couronne de lauriers. 4 c. Une comète brilla en continu pendant sept jours. 2 d. Il s’aperçut que de toutes parts on l’attaquait le poignard à la main. 3 e. Il fut vainqueur en Gaule. 6 f. Il aima plus que tout la reine d’Égypte. 1

qu’il y eut plus d’un César ? Un empereur est un tsar en Russie, un kaiser en Allemagne.

PROJET Le projet doit reprendre les enjeux des chapitres : le rôle des différents protagonistes mais aussi les causes de l’assassinat. Les phrases latines seront peu nombreuses, puisqu’il s’agit simplement d’accroches, mais elles devront donner envie au lecteur potentiel d’en savoir plus.

SITOGRAPHIE / FILMOGRAPHIE • On trouvera une étude détaillée du tableau de Richard Westall sur le site www.arretetonchar.fr • La séance sur l’assassinat de Jules César pourra être complétée par l’étude de différentes adaptations filmiques de cet épisode : dans le célèbre péplum de Mankiewicz Cléopâtre, dans la série Rome (saison 1, épisode 12) par exemple.

148

17. César, assassin de la République

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La conférence de presse fera intervenir des compétences d’argumentation, puisque chaque groupe devra défendre ses propositions.

Chapitre

18

Cedant arma togae : la toge face aux armes Les mots sont-ils plus puissants que les armes ?

Fil directeur du chapitre L’objectif majeur de ce chapitre est de montrer que la chute de la République trouve ses origines dans les crises nées de la lutte entre Optimates et Populares, dont les revendications et les moyens d’action diffèrent radicalement : les « gens excellents » souhaitent défendre par la voie légale l’ordre établi ; les « partisans du peuple » veulent renverser par tous les moyens cet ordre établi. L’une des figures emblématiques de cette lutte pour l’ordre établi est Cicéron, d’homo novus devenu pater patriae. Il n’a pas ménagé ses efforts pour tenter de sauver le régime, sans jamais déroger à sa devise : « Que les armes cèdent à la toge. » L’art oratoire lui semble le seul moyen qu’un citoyen romain accompli doit utiliser pour lutter contre ses adversaires politiques. Face à lui, pourtant, se sont érigés deux adversaires majeurs, qui n’hésitent pas à utiliser les armes. Si, en 63 av. J.-C., Cicéron remporte contre Catilina une éclatante victoire grâce notamment à sa maîtrise de l’art oratoire, c’est probablement ce même art, tourné contre Marc-Antoine, qui précipite son assassinat en 43 av. J.-C. L’un des plus puissants remparts contre la violence armée a cédé sous les coups des hommes de Marc-Antoine.

Thèmes du programme De la République au principat – Les crises et la fin de la République Le monde méditerranéen – Les pratiques de l’argumentation dans la Grèce et la Rome antiques

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Lecture, compréhension, traduction Lire à haute voix un texte latin ou grec Utiliser une traduction pour repérer et comprendre des éléments du texte en langue ancienne Extraire des informations de textes en langue ancienne et documents iconographiques en vue de construire du sens, interpréter, problématiser Repérer différents types d’indices signifiants pour émettre des hypothèses de lecture ; identifier un réseau lexical dans un texte Proposer une traduction aboutie en étant capable de justifier ses choix Savoir rattacher le contenu d’un texte à ses connaissances historiques ou culturelles Mobiliser ses connaissances linguistiques et culturelles en vue d’interpréter un texte en langue ancienne

Étude de la langue Mémoriser et réinvestir les déclinaisons des pronoms personnels ; observer, comprendre, mémoriser et réinvestir la déclinaison du pronom personnel réfléchi de troisième personne Mémoriser et réinvestir l’indicatif actif des conjugaisons régulières Distinguer phrase simple et phrase complexe Mettre en réseau les mots par famille lexicale 18. Cedant arma togae : la toge face aux armes

149

Découverte 1

pp. 218-219 (manuel)/pp. 18-19 (cahier 3e)

Cicéron dénonce Catilina

1. Le consul Cicéron s’adresse aux sénateurs réunis dans le temple de Jupiter Stator le 8 novembre 63 av. J.-C., et en particulier à Catilina. Cicéron veut convaincre ce dernier, devant les sénateurs, de quitter Rome et de rejoindre l’armée d’Étrurie, ce qui prouverait sa culpabilité. 2. Les différentes lignes de force mènent vers Cicéron, à hauteur de ses bras tendus et de sa gorge. Ce point de fuite très excentré accroît la distance entre l’orateur et l’accusé, qu’un espace vide sépare. Le corps de Cicéron, debout, ainsi que le brasero d’où monte de la fumée (évocation de Jupiter Stator) se trouvent précisément dans le prolongement de la ligne formée par une puissante colonne d’ordre corinthien en surplomb : le consul aurait la protection du dieu. Aux origines de Rome, suite à un vœu de Romulus, Jupiter avait arrêté la fuite des Romains avant qu’ils ne mettent en déroute les Sabins venus jusqu’au forum (d’où son épithète de Stator, qui arrête). Ici, Cicéron entend mettre fin à l’attentisme des sénateurs, pour contrer les funestes plans de Catilina. 3. Cicéron se trouve au centre de la cella du temple de Jupiter Stator, debout, tête haute, les bras levés vers le ciel. Il est assuré et semble s’indigner contre Catilina. Ce dernier est assis, tête basse, les dents serrées, perdu dans ses pensées. Esseulé, il paraît vulnérable. 4. Un peu plus d’une soixantaine de sénateurs sont représentés sur les 600 que pouvait compter le Sénat depuis Sylla. La moitié des sièges sont vides. Les sénateurs présents sont massés derrière Cicéron : ceux des premiers et des derniers rangs sont assis ; les autres sont debout. La majorité a l’air attentif, certains chuchotent, voire parlent ouvertement, d’autres observent Catilina. Sauf exception, ils semblent soutenir Cicéron et faire corps autour de lui. 5. Cette œuvre rappelle aux sénateurs contemporains qu’ils doivent veiller à ce que nulle d’entre eux, par ambition personnelle ou envie de nuire, ne parvienne à renverser la République.

Cicéron attaque Catilina

audio

1. nos (l. 3) : nous (l. 4) – se (l. 4) : s’ (l. 5) – te (l. 6) : toi (l. 7) – hic (l. 9) : ce (l. 10) – horum (l. 11) : de ceux-ci (l. 11) – tua (l. 12) : tes (l. 13) – horum (l. 13) : qu’en ont (tous) ceux-ci (l. 14-15) – tuam (l. 14) : ta (l. 15) – nostrum (l. 18) : d’entre nous (l. 19) – haec (l. 20) : ces choses – hic (l. 20) : celui-ci, cet individu, lui. 2. D’emblée, Cicéron veut montrer que les plans de Catilina sont découverts et que ce dernier est cerné de tous côtés. Il interpelle son adversaire en formulant six interrogations d’affilée. La quatrième phrase est rythmée par l’anaphore de l’adverbe nihil et l’accumulation de termes indiquant que toute la population de Rome est aux aguets pour éviter le désastre. La sixième phrase est composée d’un enchaînement d’interrogatives indirectes. Cicéron passe cette fois en revue les derniers agissements de Catilina. Il tente d’esseuler son adversaire, comme le montre l’emploi des pronoms personnels et démonstratifs ou des adjectifs possessifs : d’un côté ce qui se rapporte à l’accusé (te, tua, tuam) ; de l’autre, les sénateurs et Cicéron (nos, horum, nostrum), qui semblent faire bloc. 3. Le Sénat connaît ces choses, le consul les voit ; lui cependant est en vie. 4. Cicéron commence son discours en interpellant vivement son adversaire à travers trois questions de longueur sensiblement identique. L’orateur s’en prend à la furor (l. 3) et à l’audacia (l. 5) de Catilina, qui a dépassé toutes les limites. Il s’indigne également en lançant le célèbre O tempora ! O mores ! (l. 19). Cicéron regrette ici le système de valeurs des ancêtres (mos majorum), que Catilina a piétiné de ses agissements. Cicéron doit utiliser une gestuelle forte pour marteler son propos et doit moduler la puissance, le rythme et le ton de sa voix pour impressionner son auditoire. 150

18. Cedant arma togae : la toge face aux armes

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2

Lecture 1

La victoire finale de Cicéron

pp. 220-221 (manuel)/pp. 20-21 (cahier 3e)

L’emportement de Catilina

1. ille (l. 1) ; sibi (l. 7) ; is (l. 10) ; ille (l. 13) ; se (l. 17). 2. Catilina commence par s’assoir parmi les sénateurs, sans rien laisser transparaître. Puis il prend spontanément la parole pour se défendre des accusations portées contre lui, n’hésitant pas à injurier Cicéron. Les sénateurs manifestant leur réprobation, il menace d’anéantir la République avant de sortir précipitamment de la Curie. Catilina s’est donc montré incapable de se maîtriser. 3. Le premier argument de Catilina est d’ordre social : son ascendance aristocratique et son éducation lui promettent un bel avenir. Le deuxième est politique : il est citoyen, né à Rome, d’une famille patricienne qui a été au service de la plèbe romaine ; Cicéron est né à Arpinum, d’un père appartenant simplement à l’ordre des chevaliers. Il n’est donc pas logique que Catilina veuille détruire la République et Cicéron la sauver.

2

Cicéron, un général en toge !

1. Le déterminant démonstratif illos (l. 3) a ici un sens emphatique et est traduit par ces grands [jours]. Pour l’orateur, il s’agit de marquer les esprits en montrant que ces journées du début de décembre 63 av. J.-C. sont exceptionnelles et resteront gravées dans l’histoire de Rome. 2. Cicéron prononça son troisième discours contre Catilina le 3 décembre 63 av. J.-C., en fin de journée, devant le peuple, du haut des marches du temple de la Concorde ou du haut des Rostres républicains.

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3. Les mots appartenant au champ lexical de la divinité sont : pulvinaria (l. 2), supplicatio (l. 2), diis immortalibus (l. 4) ainsi que, dans ce contexte, celebratote (l. 2) et honores (l. 4). Cicéron encourage ses concitoyens à célébrer les dieux par devoir de pietas. C’est en effet grâce à la pietas et au culte rendu aux dieux (religio) que Rome est devenue maîtresse du monde. Cicéron veut donc que les Romains rendent grâce aux dieux, qui leur ont à nouveau été favorables en sauvant la ville d’un immense désastre. 4. La dernière phrase est fondée sur un oxymore rapprochant les substantifs duce et imperatore (l. 9) de l’adjectif togato (l. 8) : Cicéron se présente comme un général en toge, dont l’arme unique est la parole. L’arme oratoire a permis de vaincre sans effusion de sang, idée mise en valeur par la répétition de erepti (l. 6 et 7), par l’anaphore de la préposition sine et l’accumulation de termes appartenant au champ lexical du combat : interitu, caede, sanguine, exercitu, dimicatione (avec deux homéotéleutes croisées).

Lecture 1

Cicéron et Marc-Antoine

p. 222 (manuel)/p. 22 (cahier 3e)

Marc-Antoine accusé d’avoir voulu rétablir la royauté…

1. Les temps des verbes du texte sont : l’imparfait de l’indicatif : sedebat (il était assis), eras (tu étais), imponebas (tu posais), rejiciebat (il repoussait) ; le présent de l’indicatif : escendis (tu montes), accedis (tu t’approches), ostendis (tu présentes) ; le plus-que-parfait de l’indicatif : sustuleras (tu avais ramassé), adtuleras (tu avais apporté) ; l’imparfait du subjonctif : deberes (tu devais). ●

● ● ●

Il était assis sur les Rostres, ton collègue, enveloppé d’une toge pourpre, sur un siège d’or, couronné. Tu montes, tu t’approches du siège (autant tu étais Luperque, autant tu devais te rappeler que tu étais consul), tu présentes un diadème. Bruit à travers tout le forum. D’où venait le diadème ? Car tu ne l’avais pas ramassé par terre, mais tu l’avais apporté de chez toi : crime prémédité et réfléchi. Toi, tu posais le diadème sous les cris du peuple, lui le rejetait sous les applaudissements. 18. Cedant arma togae : la toge face aux armes

151

2. Selon Cicéron, le crime qu’a commis Marc-Antoine est d’avoir remis à Jules César, son collègue au consulat pour l’année 44 av. J.-C., un diadème royal rappelant celui que portait le souverain (βασιλεύς) dans les royaumes hellénistiques, autrement dit d’avoir voulu restaurer un régime monarchique. 3. Cicéron veut donner de Marc-Antoine l’image d’un homme qui a manqué au devoir de la majestas, de la grandeur, de la dignité, du sentiment de supériorité naturelle dont devait faire preuve tout citoyen romain accompli. Marc-Antoine s’est présenté sur les nouveaux Rostres vêtu de seules peaux de boucs sacrifiés en l’honneur de Faunus lupercus, dieu qui assure la fertilité. Cicéron lui reproche d’avoir voulu sacrifier la libertas du peuple romain en souhaitant rétablir un régime monarchique et en se soumettant à César. 4. À la dernière phrase, les mots de l’orateur sont comparés à des coups de lanières. Cicéron porte une attaque ad hominem contre Marc-Antoine, destinée à le blesser ; les mots de l’orateur sont donc comme les coups de lanières de cuir découpées dans les peaux de boucs sacrifiés le jour des lupercales, dont on frappait les passants.

Et en Grèce…

2

Défense de l’art oratoire

p. 223 (manuel)/p. 23 (cahier 3e)

Mort pour avoir osé dénoncer

1. Plutarque ne semble pas approuver les ordres donnés par Marc-Antoine, présentés implicitement comme la vengeance du triumvir contre les Philippiques de Cicéron. De plus, Marc-Antoine apparaît comme l’homme des proscriptions, auxquelles il met fin au moment même où il apprend que Cicéron vient d’être assassiné, comme si son principal objectif, en établissant les listes de proscriptions, avait été d’éliminer l’orateur. 2. La tête symbolise la pensée et le pouvoir de la raison, qui doit prévaloir sur la passion et la barbarie. Les mains sont les membres sans lesquels l’écriture et l’actio oratoire ne sont pas possibles. 3. Les désinences de l’article sont, ici, les mêmes que celles du nom qu’il détermine : tête : κεφαλὴν, déterminé par Tὴν ; mains : χεῖρας, déterminé par τὰς ; Philippiques : Φιλιππικοὺς, déterminé par τοὺς ; discours : λόγους, déterminé par τοὺς ; livres : βιβλία, déterminé par τὰ ; proscriptions : προγραφαὶ, déterminé par αἱ. ● ● ● ● ●

Étude de la langue

pp. 224-225 (manuel)/pp. 24-25 (cahier 3e)

Lexique 1. patricii, orum, m. pl. (apparentés aux chefs de famille noble) : provient de pater.

senatus, us, m. (assemblée des anciens) : provient de senex, is, m. decerno, is, ere (séparer, distinguer de) : provient de de + cerno, is, ere. toga, ae, f. (couverture, vêtement qui couvre le corps) : provient de tego, is, ere. collega, ae, m. (celui qui est choisi avec) : provient de cum + lego, is, ere. consul, ulis, m. (celui qui siège avec un autre) : provient de cum + sedes, is, f. consilium, ii, n. (endroit où l’on siège avec) : provient de cum + sedes, is, f. 2. a. oratio : vient de orare (prononcer des paroles de caractère solennel). Il a donné : oraison, adorer,

orateur, oracle, pérorer, inexorable. Attention, oral ou oralement sont des mots savants de la famille du latin os, oris (bouche).

152

18. Cedant arma togae : la toge face aux armes

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b. eloquentia : vient de loqui, locutus sum (parler). Il a donné : locution, allocution, circonlocution, élocution, éloquence, colloque, interloquer, interlocuteur, grandiloquence, ventriloque, loquace. c. rhetorica : vient du grec ῥητορική (τέχνη, art oratoire). Il a donné : rhétorique, rhéteur.

Grammaire

+ d’exercices en pdf

3. a. Ego (nominatif masculin singulier) renvoie à Catilina ; vobis (ablatif masculin pluriel) renvoie à amicos. b. sibi (datif masculin singulier) renvoie à Cicero ; eum (accusatif masculin singulier) renvoie à Catilina. c. Iste (nominatif masculin singulier) renvoie à Catilina ; nos (accusatif masculin pluriel) renvoie à Cicero et aux Patres conscripti ; vos (nominatif masculin pluriel) renvoie aux Patres conscripti. d. se (accusatif masculin singulier) renvoie à Catilina lui-même. e. me (ablatif masculin singulier) renvoie à Cicero lui-même. 4. Le pronom en couleur renvoie au sujet principal dans les phrases b et d : sibi renvoie à Cicero, sujet de timebat ; se renvoie à Catilina, sujet de proripuit. Les autres pronoms se trouvent dans des phrases au discours direct. 5. César était assis sur les Rostres, au Forum, vêtu d’une toge de pourpre. Le consul Marc-Antoine lui/ei remit un diadème en lui disant : Je/Ego me/me soumets à toi/tibi ; je/ego te/te reconnais comme roi. Et Marc-Antoine se/se prosterna. Mais les citoyens de Rome le/eum désapprouvèrent : « Nous/Nos ne voulons pas de César comme roi ! » Celui-ci les/eos écouta et refusa le diadème. 6. a. Ille orator rem publicam servavit. b. Iste mortem meretur. c. Hic locus ubi convenimus munitissimus est. d. Quamvis longe abest, ille exercitus delendus est.

Traduction 7. Il est en vie ? Mieux encore, il vient même au Sénat, il prend part au débat public, il stigmatise et désigne des yeux, en vue d’assassinats, chacun de nous.

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Et en grec… 8. 1re personne du singulier (N., Acc., G., D.) : ego, me, mei, mihi ; ἐγώ, ἐμέ/με, ἐμοῦ/μου, ἐμοί/μοι. 2e personne de singulier (N., Acc., G., D.) : tu, te, tui, tibi ; σύ, σέ/σε, σοῦ/σου, σοῖ/σοι. 9. Les formes grecques du nominatif et de l’accusatif sont très ressemblantes.

L’actio en action !

D’un monde à l’autre

pp. 226-227 (manuel)/pp. 26-27 (cahier 3e)

Pour faire le point

p. 226/p. 26

Populares

Optimates

Dénomination Favorables au peuple

« Gens excellents »

Objectifs

Renforcer l’autorité du Sénat.

Défendre le peuple contre les abus de pouvoir. Renforcer les pouvoirs du peuple. Améliorer les conditions de vie des citoyens (distribution de terres et de blé).

Perpétuer la hiérarchie politique.

18. Cedant arma togae : la toge face aux armes

153

Populares

Optimates

Méthode

Discours démagogiques, violence armée, agitation populaire

Discours pondérés, maintien de l’ordre public

Personnalités influentes

Jules César, Pompée, Catilina, Marc-Antoine

Cicéron

Pour aller plus loin

1

et

2

p. 227/p. 27

Marc-Antoine, un acteur hors pair ! – Une interprétation célèbre d’un discours de Marc-Antoine

L’interprétation de Marlon Brando est conforme à ce que dit Cicéron de l’actio dans Brutus. D’abord immobile, le regard sévère, la main gauche sur la hanche, Marlon Brando se déplace ensuite sur la tribune, variant les expressions de son visage, la position de son corps, en particulier de ses épaules, de ses bras et de ses mains, en fonction des mots et des idées. L’acteur fait également varier le ton et le rythme, serrant même parfois les dents, tantôt grave, tantôt en colère.

3

Barack Obama : le discours de Chicago

1. Barack Obama tourne sa tête de droite à gauche ou de gauche à droite environ 15 fois par minute. De même, ses phrases sont ponctuées de pauses, parfois courtes, environ 10 par minute. 2. Barack Obama ne fait pas particulièrement de grands gestes en prononçant ce discours. Il lève cependant régulièrement, simultanément ou successivement, la main gauche et/ou la main droite, parfois le(s) doigt(s) tendu(s), pour appuyer ses propos. Il lui arrive de ponctuer ses paroles du poing. 3. Les spectateurs semblent captivés : larmes, sourires, applaudissements, signes d’approbation…

L’atelier du latin L’

pp. 228-229 (manuel)/pp. 28-29 (cahier 3e)

à la loupe

1.

N

Ro

Éperons

st

Comitium

Via Sacra

Curie hostilia

re s

Basilica Porcia

utumiaru m Vicus La

10 m

2. Chacun des trois organes du gouvernement de la République romaine (Sénat, magistrats et assemblées des citoyens) bénéficiait d’un lieu particulier et inamovible pour se réunir, délibérer et s’exprimer. Chacun de ces espaces distincts était imbriqué de manière que le peuple soit au centre de la vie politique, avec d’un côté (au nord) le Sénat, de l’autre (au sud) les magistrats. Ainsi, les délibérations du Sénat, qui avaient lieu à l’intérieur de la Curie mais avec les portes ouvertes sur le Comitium, les propositions des magistrats, qui s’exprimaient depuis les Rostres face au Comitium et à la Curie, et les votes des citoyens étaient censés concorder. 154

18. Cedant arma togae : la toge face aux armes

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Les anciens Rostres : les orateurs au cœur de la République

Les nouveaux Rostres : les orateurs écartés du pouvoir ? Les organes de gouvernement de la République ne sont plus symboliquement unis. Le Comitium disparaît ; les Rostres sont déplacés et écartés de la Curie, qui pivote légèrement pour être adossée au mur d’enceinte du nouveau forum de César. Cette nouvelle organisation de l’espace public est liée à la personnalisation croissante du pouvoir : le nouveau centre du pouvoir est désormais le forum Julium ; le Sénat est symboliquement subordonné à Jules César ; les nouveaux Rostres, dans l’axe longitudinal de la place, ne sont plus en surplomb d’un espace délimité pour les assemblées de citoyens, mais font face à l’immense place où s’amasse la foule indistincte de la population romaine.

À

d’écrire !

Il s’agit de faire rédiger aux élèves des phrases simples et courtes, présentant trois ou quatre arguments de Marc-Antoine. On pourra émailler ces quelques phrases de procédés stylistiques simples, comme l’anaphore.

travailler la diction comme les Anciens ? Plutarque écrit au sujet de Démosthène : « Il triompha, selon lui, de son élocution confuse et de son défaut de prononciation et réussit à articuler nettement en se mettant des cailloux dans la bouche pour déclamer des tirades ; il fortifia sa voix en courant et gravissant des pentes tout en déclamant et en prononçant des discours ou des vers sans reprendre haleine » (Vie de Démosthène).

PROJET Ce projet pédagogique a pour objectif de faire travailler les compétences liées à la mémorisation, à la prononciation et à la mise en scène d’un extrait de discours en latin. Ces compétences d’oral sont liées à des compétences de lecture. La mise en action nécessite une mise en contexte et en perspective du discours choisi, une compréhension littérale fine du texte en latin et, au minimum, des éléments d’analyse et d’interprétation.

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Afin d’améliorer la production finale, des outils numériques peuvent être utilisés : enregistrements audio et/ou vidéo, utilisation d’un prompteur en ligne afin de faciliter en amont le travail de mémorisation, de mise en voix, de mise en scène. Il est aisé de trouver sur Internet quelques exemples de mise en action de l’exorde de la Première Catilinaire.

SITOGRAPHIE Visite virtuelle possible du Palazzo Madama sur : http://www.senato.it/vt/vttotem/

BIBLIOGRAPHIE • Cicéron, Catilinaires, Les Belles Lettres, coll. Classiques en poche, 2012. • Filippo Coarelli, Guide archéologique de Rome, Hachette, 1998. • Pierre Grimal, Cicéron, Tallandier, 2012. • Michel Humbert, David Kremer, Institutions politiques et sociales de l’Antiquité, Dalloz, 2017. • Laurent Pernot, La Rhétorique dans l’Antiquité, Le Livre de poche, 2010. • Olivier Reboul, Introduction à la rhétorique, PUF, 2013. • Cicéron, L’Orateur idéal, trad. Nicolas Waquet, Rivages poche, 2009. 18. Cedant arma togae : la toge face aux armes

155

Chapitre

19

Auguste, l’art du pouvoir et le pouvoir des arts Comment Auguste met-il en scène son nouveau régime, le principat ?

Fil directeur du chapitre Dans ce chapitre, il s’agit de comprendre comment Auguste a réussi à mettre en place un régime politique fort, le principat, qui deviendra ensuite l’Empire. Pour asseoir son pouvoir, Auguste fait preuve d’habileté politique en maintenant les apparences républicaines, comme il l’explique non sans ambiguïté dans les Res Gestae. Il utilise différentes formes de propagande : littéraire, avec l’Énéide, architecturale avec le forum ou l’ara Pacis… Il souligne son image de pacificateur et son règne apparaît comme un nouvel âge d’or. Toutefois, l’extrait des Annales de Tacite vient nuancer l’adhésion dont le jeune prince a pu bénéficier. En effet, c’est aussi et surtout le contexte historique qui a permis à Auguste d’arriver et de se maintenir au pouvoir.

Thèmes du programme

L’Empire romain – La Paix romaine (ici uniquement la Pax augustana) De la République au principat – La naissance du principat, Auguste

Lecture, compréhension, traduction

Étude de la langue Observer, comprendre et employer la 4e et la 5e déclinaisons Observer, comprendre et réinvestir les déclinaisons des adjectifs des deux classes Revoir la formation des temps du perfectum (indicatif actif uniquement) : parfait, plus-que-parfait et futur antérieur

Découverte 1

pp. 230-231 (manuel)/pp. 30-31 (cahier 3e)

Anchise l’avait prédit !

1. Les verbes au futur sont : ventura (monteront, c’est un participe futur), condet (fondera) et proferet (étendra). Le texte est au futur car il s’agit d’une prophétie, celle des descendants d’Énée. 2. Les trois portraits de la page suivante devraient aider les élèves à repérer les différents noms d’Auguste. Les mots et les expressions qui désignent Auguste dans cet extrait sont : Caesar (César), Hic vir, hic est (Le voici, cet homme), tibi quem promitti saepius audis (celui que tu t’entends si souvent promettre), Augustus Caesar, tibi genus (Auguste César, né d’un dieu). 156

19. Auguste, l’art du pouvoir et le pouvoir des arts

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Utiliser une traduction pour repérer et comprendre des éléments du texte en langue ancienne Extraire des informations de textes en langue ancienne et de documents iconographiques en vue de construire du sens, interpréter, problématiser Savoir rattacher le contenu d’un texte à ses connaissances historiques ou culturelles Traduire des passages ciblés

Virgile insiste sur les origines d’Auguste en lui donnant le nom de César, en remontant à son ancêtre Iule. Auguste apparaît aussi comme un homme providentiel (promitti). La répétition du démonstratif hic permet de souligner son importance. 3. Le règne d’Auguste apparaît comme un véritable apogée : aurea […] saecula (un nouveau siècle d’or ou un nouvel âge d’or), proferet imperium (l’empire sera étendu ou il étendra son empire).

2

et

3

Trois noms pour un seul homme ! – Le forum d’Auguste

1. Auguste fait construire ce nouveau forum pour satisfaire un besoin d’urbanisme (l’ancien n’était plus assez grand et il fallait en construire un nouveau qui soit protégé des inondations et des incendies), mais il souhaite surtout laisser son empreinte sur la ville. 2. La statue d’Auguste est au centre du forum à la fois pour souligner son importance et sa place parmi ses ancêtres prestigieux. 3. L’Énéide et les bâtiments construits par Auguste font partie d’un programme de propagande.

Lecture 1

Auguste : un prince pour la République ?

Auguste réclamé et proclamé !

pp. 232-233 (manuel)/pp. 32-33 (cahier 3e)

audio

Erratum : une erreur s’est glissée dans l’édition 01 du cahier 3e : pour le parfait de praesto, il faut lire « stiti ». 1. rem publicam ex mea potestate in senatus populique Romani arbitrium transtuli j’ai transféré la République de ma puissance à la libre décision du Sénat et du peuple romain

Post id tempus auctoritate omnibus praestiti Depuis ce temps (ou après ce temps), je l’ai emporté sur tous en autorité 2. Les verbes en couleur sont conjugués à la 1re personne du singulier du parfait car il s’agit des mémoires politiques d’Auguste.

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3. Auguste tient à maintenir les magistratures traditionnelles de la République pour ne pas laisser penser qu’il souhaite un pouvoir absolu. Il ne veut pas commettre la même erreur que Jules César : il ne veut pas passer pour un roi. On remarque, cependant, qu’il n’est pas un magistrat ordinaire puisqu’il cumule les magistratures. On pourra introduire la notion de primus inter pares (premier parmi des égaux) : Auguste se considère à la fois comme égal et supérieur aux autres magistrats, comme il l’explique dans le dernier paragraphe du texte. 4. Les historiens modernes situent le début de l’Empire en 27 av. J.-C. car, en lui donnant le nom d’Auguste, le Sénat romain reconnaît le pouvoir du nouveau prince.

2

Une vision plus nuancée…

1. militem (l’armée) : donis (des dons)

populum (le peuple) : annona (des distributions de blé) ceteri nobilium (le reste des nobles ou les nobles qui restaient) : opibus et honoribus (des richesses et des honneurs)

cunctos (tous) : dulcedine otii (la douceur du repos) Auguste parvient à satisfaire le plus grand nombre grâce à des cadeaux et au retour au calme qu’il propose. 19. Auguste, l’art du pouvoir et le pouvoir des arts

157

Le professeur pourra interroger les élèves sur les cas des mots : à l’accusatif dans la 1re colonne (complément du verbe direct ou COD), à l’ablatif dans la seconde (complément de phrase ou CC de manière ou de moyen). 2. D’autres facteurs ont permis l’ascension d’Auguste. Tout d’abord, l’opposition est réduite à néant : ferocissimi per acies aut proscriptione cecidissent (les républicains les plus déterminés avaient péri). Ensuite, les Romains ont besoin de stabilité après les guerres civiles qui se sont succédé : tuta et praesantia mallent (ils préféraient le présent et sa sécurité). Enfin, ils se méfient des dangers de la République : suspecto senatus populique imperio (parce qu’elles se méfiaient du pouvoir du Sénat et du peuple, ablatif absolu). 3. Déclinaison 4

e

5e

Mot du texte

Genre du nom

Cas et nombre

senatus

masculin

génitif singulier (complément du nom munia)

magistratuum

masculin

génitif pluriel (complément du nom munia)

statum

masculin

accusatif singulier (complément du verbe direct ou COD de abnuebant)

acies

féminin

accusatif singulier (après la préposition per)

rerum

féminin

génitif pluriel (complément du nom statum)

Les élèves pourront remarquer que la plupart des noms de la 4e déclinaison sont masculins, et que ceux de la 5e sont majoritairement féminins.

1

La Pax augustana, une mythologie de la paix pp. 234-235 (manuel)/pp. 34-35 (cahier 3e)

La fermeture du temple de Janus, un geste symbolique

1. L’expression qui désigne la fermeture du temple est Janum geminum cludere, l. 4 (fermer le temple de Janus au double visage). Par ce geste, Auguste souhaite marquer le début d’une ère de paix. 2. La date donnée par Florus est 53 av. J.-C., puisque la fondation de Rome est estimée en 753 av. J.-C. Cela ne correspond pas aux dates du règne d’Auguste (27 av. J.-C. à 14 ap. J.-C.). 3. Auguste souhaite instaurer une paix intérieure grâce à des lois morales : gravibus severisque legibus multis, l. 7-8 (par un grand nombre de lois strictes et sévères). Auguste établit, par exemple, toute une série de lois en faveur du mariage et contre l’adultère… La Pax augustana est avant tout une paix intérieure.

2

La Paix, une déesse à célébrer

Avant d’étudier ce bas-relief, on pourra rappeler la définition de l’allégorie : représentation d’une idée par un personnage et ses attributs. Par exemple, la Justice est souvent représentée par une femme tenant dans ses mains une balance et un glaive et dont les yeux sont bandés. Il s’agit ici d’une allégorie de l’Italie sous le règne d’Auguste. 158

19. Auguste, l’art du pouvoir et le pouvoir des arts

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Lecture

De part et d’autre de la femme (Tellus ou l’Italie), située au centre et tenant deux enfants qui symbolisent le peuple de Rome, on peut voir deux figures féminines : ce sont des nymphes qui représentent les souffles fertiles. À gauche, la nymphe des vents terrestres est portée par un cygne ; à droite, celle des vents marins est conduite par un dragon de mer. 1. De nombreux détails évoquent l’abondance et la fertilité : la Terre-Mère nourricière et ses deux enfants au centre du relief, les nombreux animaux, les références aux cultures (céréales en bas à gauche), la végétation luxuriante (fleurs et arbres au second plan et dans les frises qui encadrent le bas-relief). 2. Ce bas-relief nous donne une image idéale du règne d’Auguste, qui apparaît comme une période de paix et de prospérité : un nouvel âge d’or.

Et en Grèce…

3

À l’origine, l’âge d’or

p. 235 (manuel)/p. 35 (cahier 3e)

Comme des dieux…

1. Les formes des noms grecs dans le texte d’Hésiode sont : a. ὁ οὐρανόϚ, οῦ (ouranos, le ciel) : οὐρανῷ, v. 1. b. ὁ πόνοϚ, ου (ponos, le travail) : πόνων, v. 3. c. ὁ θεόϚ, οῦ (theos, le dieu) : θεοὶ, v. 2. d. ὁ καρπόϚ, ου (carpos, la récolte) : καρπὸν, v. 4. On remarque que la terminaison des noms varie selon leur fonction dans la phrase : il existe donc des déclinaisons en grec comme en latin. 2. Les poètes comparent Auguste à Cronos lorsqu’ils affirment qu’il a instauré un nouvel âge d’or. Son équivalent latin est Saturne.

Étude de la langue

pp. 236-237 (manuel)/pp. 36-37 (cahier 3e)

Lexique Erratum : une erreur s’est glissée dans l’édition 01 du cahier 3e : pour le parfait de praesto, il faut lire « stiti ». © Hachette Livre 2017 – Via latina cycle 4 – Livre du professeur

1. auctor, oris, m. (auteur, garant)

auctoritas, tatis, f. (autorité) augeo, es, ere, auxi, auctu (augmenter) augurium, ii, n. (augure, présage) augustus, a, um (vénérable, sacré) 2. a. extincteur : exstinguo. b. prestance : praesto. c. réel : res. d. statut : status. e. vétéran : vetus. 3. a. Qui sait tout : omniscient. b. Qui mange de tout : omnivore. c. Qui permet la pratique de tous les sports : omnisport.

19. Auguste, l’art du pouvoir et le pouvoir des arts

159

Grammaire

+ d’exercices en pdf

4. Le verbe exstinxeram est conjugué au plus-que-parfait. Le verbe transtuli est conjugué au parfait. 5. consulatu : ablatif singulier (après la préposition in).

rem : accusatif singulier (complément du verbe direct ou COD de transtuli). senatus : génitif singulier (complément du nom arbitrium). 6. Dans rem publicam, la terminaison de l’adjectif n’est pas identique à celle du nom qu’il complète parce que les deux termes n’appartiennent pas à la même déclinaison. Rem appartient ici à la 5e déclinaison, tandis que publicam suit la 1re déclinaison. 7. a. clauserunt : ils ont fermé/fermèrent. b. clauserant : ils avaient fermé. c. abnui : j’ai refusé/je refusai. d. il transféra : transtulit. e. tu as préféré : maluisti. f. vous aviez préféré : malueratis. 8. Pour relier l’adjectif et le nom avec lequel il s’accorde, les élèves devront s’appuyer sur les cas et les nombres des mots, et éventuellement les genres. a. omnibus rebus (datif ou ablatif pluriel) b. ceterorum hominum (génitif pluriel) c. magnam aedem (accusatif singulier féminin) d. veteres amici (nominatif ou vocatif pluriel) e. aureum clipeum (accusatif singulier masculin) L’exercice suivant est uniquement présent dans le manuel de cycle. À partir d’ici, la numérotation est décalée d’un point entre cahier et manuel de cycle. 9. a. aciem : accusatif singulier. c. magistratuum : génitif pluriel. d. manui : datif singulier. e. rebus : datif ou ablatif pluriel. f. status : nominatif, vocatif ou génitif singulier ; nominatif, vocatif ou accusatif pluriel. 10. a. magistratus (accusatif singulier) : magistratum. b. status (génitif pluriel) : statuum. c. acies (ablatif singulier) : acie. d. cuncti homines (accusatif pluriel) : cunctos homines. e. longum tempus (génitif singulier) : longi temporis. f. res publica ou respublica (datif singulier) : rei publicae ou reipublicae. 11. a. corpus, tempus, senatus, vulnus : l’intrus est senatus car il appartient à la 4e déclinaison, tandis que les autres appartiennent à la 3e. b. magistrorum, magistratuum, magistrum : magistrorum et magistrum sont deux formes de magister de la 2e déclinaison, tandis que magistratuum appartient à la 4e. 160

19. Auguste, l’art du pouvoir et le pouvoir des arts

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b. consulatu : ablatif singulier.

c. regem, rem, consulem, ducem : regem, consulem et ducem appartiennent à la 3e déclinaison, tandis que rem appartient à la 5e. d. amicum, senatum, magistratum, statum : amicum appartient à la 2e déclinaison, les autres noms sont de la 4e.

Traduction 12. a. Habitavit Augustus in aedibus modicis. Auguste habita dans une maison modeste. b. Caesar Augustus novum aureum saeculum condidit. César Auguste fonda un nouvel âge d’or. c. Provinciae illum rerum statum non abnuebant. Les provinces ne refusaient pas ce nouvel état des choses.

Et en grec… 13. L’ablatif n’existe pas en grec (le datif grec est l’équivalent du datif et de l’ablatif latins). 14. Les articles se déclinent en grec.

D’un monde à l’autre

De Mécène au mécénat pp. 238-239 (manuel)/pp. 38-39 (cahier 3e)

1

et

2

Le cercle de Mécène – Le mécénat

1. Un mécène est une personne riche qui aide financièrement les artistes, les savants et les gens de lettres. 2. Les entreprises deviennent mécènes pour leur notoriété et leur image de marque. L’État les y encourage par des déductions fiscales.

L’atelier du latin © Hachette Livre 2017 – Via latina cycle 4 – Livre du professeur

L’

pp. 240-241 (manuel)/pp. 40-41 (cahier 3e)

à la loupe

Le texte entier du bouclier « clipeus virtutis » est :

SENATVS POPVLVSQVE·ROMANVS IMPERATORI·CAESARI·DIVI·FILIO·AVGVSTO CONSULI·VIII·DEDIT·CLVPEVM VIRTVTIS·CLEMENTIAE JVSTITIAE·PIETATIS·ERGA DEOS·PATRIAMQVE On peut repérer les 4 premières lettres des premiers mots qui forment le célèbre SPQR. 1. Le bouclier d’or, dont on voit ici la copie en marbre, a été offert à Auguste en 27 av. J.-C., lors de la cérémonie du 16 janvier (voir p. 232 ou 32). 2. L’expression divi filio (l. 3) peut être traduite par fils d’un dieu (Jules César). Cela participe au culte de sa personnalité. 3. Les vertus d’Auguste, auxquelles cette inscription rend hommage, sont : virtutis (la vertu), clemen-

tiae (la clémence), justitiae (la justice), pietatis (la piété).

19. Auguste, l’art du pouvoir et le pouvoir des arts

161

4. Le titre officiel du tableau de Louis de Boullongne est Auguste fait fermer les portes du temple de Janus. 5. Par ce geste, Auguste veut donner une image pacificatrice. 6. Voir la réponse suivante dans « À vous d’écrire ! ».

À

d’écrire !

a. Servus arietem ad sacrificium adducit. Un esclave conduit un bélier au sacrifice. On le situe en bas à gauche du tableau 3. b. Infans sedet super matris genibus. Un enfant est assis sur les genoux de sa mère. On le situe en bas à droite du tableau 5. c. Manus gestu, Augustus jubet Janum geminum claudere. D’un geste de la main, Auguste ordonne la fermeture du temple de Janus au double visage. On le situe au milieu du tableau 2. d. Signifer et alii milites Augustum sequuntur. Un porte-enseigne et d’autres soldats suivent Auguste. On le situe à droite du tableau 4. e. Duo viri templi januam/januas claudunt. Deux hommes ferment la porte/les portes du temple. On le situe à gauche du tableau 1.

expliquer le nom des mois ? Le mois qui porte le surnom du premier empereur est août en français, august en anglais et en allemand, agosto en italien et en espagnol… Jusqu’à la réforme du calendrier par Jules César en 46 av. J.-C., le premier mois de l’année était mars. Les quatre derniers mois gardent le souvenir de l’ancien calendrier. Septembre, octobre, novembre et décembre étaient donc respectivement les 7e, 8e, 9e et 10e mois de l’année.

Il s’agit de présenter une œuvre de propagande d’Auguste : un poème ou un monument. Les élèves devront interroger l’image que l’œuvre donne du prince, comme cela a déjà été fait dans le chapitre. L’évaluation doit prendre en compte des compétences d’oral, mais aussi de lecture et éventuellement de traduction pour les passages latins.

SITOGRAPHIE • www.ac-orleans-tours.fr/lang_anciennes/arapacis/arapacaccueil.html • www.grandpalais.fr/pdf/dossier_pedagogique/Dossier_Pedagogique_Auguste.pdf

162

19. Auguste, l’art du pouvoir et le pouvoir des arts

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PROJET

Chapitre

20

Splendeurs et misères des empereurs Quelle image les empereurs ont-ils laissée ?

Fil directeur du chapitre Le chapitre propose un vaste panorama des empereurs romains. Parfois abordés de manière succincte, leur présentation devra être complétée par les exposés des élèves. Un texte d’un abréviateur sur les Julio-Claudiens ouvre le chapitre et permet d’introduire la notion de dynastie impériale. Ensuite, la figure de l’empereur Néron est abordée pour se questionner sur sa responsabilité dans l’incendie de juillet 64. Le règne des Antonins, considéré comme l’apogée de l’Empire romain, est l’occasion de faire le parallèle avec l’apogée d’Athènes lors du siècle de Périclès, même si le contexte politique et historique diffère fortement. À travers ces différents textes latins, les élèves devront questionner l’image que les Anciens proposent de leurs empereurs. Cette image, souvent très tranchée, est reprise par des péplums hollywoodiens, comme Gladiator, alors que les historiens modernes sont plus nuancés.

Thèmes du programme L’Empire romain : figures d’empereurs

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Lecture, compréhension, traduction Utiliser une traduction pour repérer et comprendre des éléments du texte en langue ancienne Extraire des informations de textes en langue ancienne et de documents iconographiques en vue de construire du sens, interpréter, problématiser Mobiliser ses connaissances linguistiques et culturelles en vue d’interpréter un texte en langue ancienne Traduire des passages ciblés, et notamment rendre compte des valeurs possibles des ablatifs absolus

Étude de la langue Observer, comprendre, mémoriser et réinvestir les comparatifs et superlatifs de l’adjectif qualificatif Revoir la formation, la déclinaison et la traduction du participe présent et du participe parfait passif Observer, comprendre, mémoriser et réinvestir la construction de l’ablatif absolu Repérer et analyser des champs lexicaux, observer le sens des préverbes et rapprocher entre eux des verbes présentant les mêmes préverbes

Découverte 1

pp. 242-243 (manuel)/pp. 42-43 (cahier 3e)

Les empereurs julio-claudiens

Eutrope est un abréviateur du IVe s. ap. J.-C. Son Abrégé de l’histoire romaine, en 10 livres, va de la fondation de Rome à la fin du règne de l’empereur Jovien (364 ap. J.-C.). 20. Splendeurs et misères des empereurs

163

1. Les mots qui désignent les défauts des empereurs : ingenti socordia (une grande mollesse), l. 4 ; gravi crudelitate (une révoltante cruauté), l. 4-5 ; scelesta avaritia (une criminelle avarice), l. 5 ; turpi lubidine (une honteuse débauche), l. 5 ; sceleratissimus ac funestissimus (personnage très criminel et funeste, superlatifs), l. 8-9 ; dedecora purgaverit (il en fit même oublier les actes honteux de son prédécesseur), l. 9-10 ; crudeliter et insulse (de cruauté et de stupidité, adverbes), l. 14 ; inusitatae luxuriae, sumptuumque (il poussa l’excès du luxe et de la dépense), l. 17-18. ● ● ● ● ● ● ● ●

2. Différents procédés d’écriture peuvent être mis en évidence : des énumérations (l. 4 et 5) ou l’emploi de termes forts et de superlatifs (en gras dans le texte latin). On a l’impression que chaque empereur est pire que son prédécesseur. Le style est hyperbolique. 3. La terminaison en -issimus, a, um est caractéristique du superlatif. On peut rapprocher ce superlatif de l’expression française richissime ou de l’italien pianissimo. Les adjectifs en -ilis comme similis font leur superlatif en -illimus. 4. Eutrope donne une image très tranchée, à la limite de la caricature, des empereurs julio-claudiens. Il veut faire ressortir les qualités de ceux qu’il estime comme de bons empereurs : Auguste, tout d’abord, cité au début du texte, et les contemporains de l’auteur.

2

La dynastie des Julio-Claudiens

1. 1 ligne : Auguste (– 27-14). re

2e ligne : Tibère (14-37). 3e ligne : Claude (41-54). 4e ligne : Caligula (37-41). 5e ligne : Néron (54-68).

2. Le nom de la dynastie des Julio-Claudiens vient de Jules César (grand-oncle et père adoptif d’Auguste) et de Tiberius Claudius Nero (père de Tibère).

3

Chronologie des empereurs romains d’Auguste à Commode

3. Voir question 1, ci-dessus. 4. Les derniers empereurs de chaque dynastie ont subi une mort violente.

Lecture 1

Néron : un monstre incendiaire ?

pp. 244-245 (manuel)/pp. 44-45 (cahier 3e)

Néron sur le banc des accusés

1. offensus : blessé (ou ayant été blessé).

deprehensos : qui avaient été surpris (ou ayant été surpris). compulsa : ayant été refoulée. Les participes parfaits passifs sont formés à partir de la 5e forme des temps primitifs, appelée « supin ». 164

20. Splendeurs et misères des empereurs

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Les élèves devront prendre soin de placer correctement Claude, qui succède à son neveu Caligula (l. 11-12 du texte 1). Le professeur pourra, s’il le souhaite, ajouter quelques précisions sur Claude, qui épouse sa propre nièce Agrippine et qui laissera Néron, son beau-fils, lui succéder, après l’avoir adopté.

2. L’expression plebe compulsa est à l’ablatif car il s’agit d’un complément circonstanciel (complément de phrase). Ce groupe formé d’un nom et d’un participe, tous les deux à l’ablatif, s’appelle un ablatif absolu. 3. Néron aurait mis le feu à la ville pour construire une nouvelle Rome (qu’il voulait appeler Neropolis) : il ne voulait plus de la laideur des anciens édifices, des rues étroites et tortueuses. De plus, il était fasciné par les flammes (charmé, disait-il « de la beauté des flammes », il chanta La Prise de Troie, l. 11-12). 4. Néron apparaît comme un personnage égocentrique et fou. Le tableau d’Hubert Robert, représentant Néron pendant l’incendie de Rome, est une huile sur toile de 75,5 × 93 cm dont la composition souligne l’intensité dramatique de la scène.

2

Un alibi pour Néron

Tacite (58-120) est, pour Jean Racine, le plus grand peintre de l’Antiquité (préface de Britannicus). Les Annales devaient couvrir la période du début du règne de Tibère à la fin de celui de Néron. Une partie des livres a disparu. 1. Tacite avance deux hypothèses pour expliquer l’incendie : le hasard (les incendies étaient en effet très fréquents à Rome) et un coup monté de l’empereur. Il ne tranche pas entre ces deux possibilités : on ne sait pas, chacune de ces interprétations a ses défenseurs. 2. Tout d’abord, Néron dispose d’un alibi (on pourra rappeler au passage le sens de l’adverbe latin alibi : ailleurs), puisqu’il était à Antium au moment du déclenchement de l’incendie. Ensuite, l’incendie a touché les bâtiments que Néron avait fait construire : la maison qu’il avait bâtie pour joindre le palais des Césars aux jardins de Mécène (il s’agit de la domus transitoria). Enfin, Néron est venu en aide au peuple romain en lui offrant des refuges. 3. Le participe présent flagrantis (l. 10) est au génitif singulier et complète Urbis ; adsimilantem (l. 14) est à l’accusatif singulier et complète eum (l. 11), qui désigne Néron. 4. ipso tempore flagrantis Urbis, au moment même où Rome brûlait,

iniisse eum domesticam scaenam Néron s’était réfugié dans son théâtre privé, et cecinisse Trojanum excidium, et avait chanté la ruine de Troie, praesentia mala vetustis cladibus adsimilantem. assimilant les malheurs présents aux désastres © Hachette Livre 2017 – Via latina cycle 4 – Livre du professeur

anciens. Tacite présente les faits comme une rumeur, tandis que Suétone n’émet aucun doute sur ce qu’il avance. On perçoit un souci d’objectivité et de neutralité chez Tacite. Les historiens modernes nient la responsabilité de Néron dans l’incendie. On peut, en effet, aisément concevoir que l’empereur disposait d’autres moyens pour mettre en œuvre ses projets architecturaux. Le professeur peut, s’il le souhaite, organiser un procès de Néron, les élèves assumant les différents rôles : juge, procureur, avocat de la défense, témoins…

Lecture 1

Trajan et Hadrien, l’apogée de l’Empire

Trajan, le meilleur des empereurs ?

p. 246 (manuel)/p. 46 (cahier 3e) audio

La colonne Trajane mesure 40 m de haut. Le bas-relief, qui s’entoure en spirale autour de son fût, commémore la victoire de l’empereur sur les Daces (ce peuple habitait une région qui correspond plus ou moins à l’actuelle Roumanie). 20. Splendeurs et misères des empereurs

165

Le Panégyrique de Trajan est un vaste discours composé par Pline le Jeune en 100 ap. J.-C., à l’occasion de sa nomination au Sénat. Le véritable discours était sans doute beaucoup plus court que la version retravaillée par l’auteur qui nous est parvenue et dont voici le passage le plus connu. 1. Il faut numéroter les paragraphes ainsi pour les avoir dans l’ordre. 5 [a] Ainsi, ni l’âge, ni l’état de santé, ni la faiblesse du sexe n’a empêché personne d’emplir ses yeux de ce spectacle insolite. 7 [b] Et les uns proclamaient qu’ils avaient assez vécu, maintenant qu’ils t’avaient vu, qu’ils t’avaient accueilli, et les autres au contraire, que c’était maintenant qu’il fallait vivre plus que jamais. 1 [c] Et d’abord, quel beau jour que celui où, attendu et désiré, tu es entré dans ta Ville ! 4 [d] Toi, plus haut et plus grand que les autres par la majesté seule de ton corps, tu as remporté un triomphe, non pas sur notre soumission, mais sur la vanité des princes. 3 [e] En effet, tes prédécesseurs avaient l’habitude de s’avancer en se faisant porter, je ne dis pas sur un char attelé de quatre chevaux blancs, mais sur des épaules d’hommes, ce qui était plus arrogant. 6 [f] Les enfants s’empressaient de te connaître, les jeunes gens de te montrer, les vieillards de t’admirer ; les malades aussi, après avoir négligé les ordres de leur médecin, se traînaient dehors pour te voir, comme si tu apportais guérison et santé. 2 [g] Déjà, la façon même dont tu as fait ton entrée, comme elle était admirable et plaisante ! 2. te viso, te recepto : maintenant qu’ils t’avaient vu, qu’ils t’avaient accueilli. La traduction ne fait pas apparaître les participes car cela créerait une certaine lourdeur en français. Le mot à mot serait : toi ayant été vu, toi ayant été accueilli. 3. Le mot grec πανήγυρις (panégyrique) désigne à l’origine le rassemblement de tout un peuple pour une fête solennelle, par exemple les Jeux olympiques. Il prend, dès l’Antiquité, le sens d’un discours qui fait l’éloge d’un personnage. 4. Pour valoriser Trajan, l’auteur utilise des phrases exclamatives, la comparaison avec les prédécesseurs de Trajan (à l’avantage de ce dernier) ou encore le style hyperbolique. Trajan apparaît comme un sauveur – il apporte même la guérison aux malades.

La paix d’Hadrien

L’Histoire Auguste est le nom que l’on donne à un recueil de biographies d’empereurs romains, composées au IVe s. ap. J.-C. On place souvent ces textes dans la continuité de l’œuvre de Suétone. L’auteur du volume « Vie d’Hadrien » est Aelius Spartianus. 1. Après cela, étant parti pour les Gaules, il apporta son aide à toutes les villes par diverses actions généreuses. De là, il passa en Germanie et même s’il désirait la paix plus que la guerre, il exerça son armée comme si la guerre était imminente, en lui donnant une leçon d’endurance, lui-même montrait l’exemple en vivant en soldat au milieu d’un manipule. […] Après avoir plié ses soldats à cette discipline impériale, il passa en Bretagne où il fit de nombreuses réformes et où il éleva une muraille de quatre-vingts milles, pour séparer les Barbares des Romains. 2. Les champs lexicaux de la guerre et de l’armée : pacis (la paix, l. 3), belli (la guerre, l. 4), militem (l’armée, l. 4), bellum (la guerre, l. 4), manipula (manipule, l. 6), militarem (militaire, traduit ici par en soldat, l. 7), militibus (ses soldats, l. 8). 3. Hadrien, tout d’abord, s’attire le soutien des cités de l’Empire en leur apportant de l’aide. Il restaure la discipline militaire en n’hésitant pas à montrer l’exemple. (On pourra faire un lien avec le titre du chapitre suivant « Si vis pacem, para bellum ».). Il renforce les frontières en faisant construire, notamment, ce qui deviendra le mur d’Hadrien. 166

20. Splendeurs et misères des empereurs

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2

Et en Grèce…

3

L’apogée d’Athènes

p. 247 (manuel)/p. 47 (cahier 3e)

Le siècle de Périclès

L’apogée de l’Empire est l’occasion de faire un pendant avec le siècle de Périclès à Athènes. Il faudra toutefois bien distinguer les périodes historiques (le Ve s. av. J.-C. à Athènes ; le IIe s. ap. J.-C. à Rome) ainsi que les régimes politiques (la démocratie athénienne ; les empereurs romains). 1. le temps : χρόνον (a donné les mots dérivés : chronomètre, chronologie…). la cité : τῆς πόλεως (a donné les mots dérivés : politique, métropole…). la guerre : ὁ πόλεµος (a donné le mot dérivé : polémique). la puissance : τὴν δύναµιν (a donné le mot dérivé : dynamique). 2. Périclès fait preuve de modération, qui est une qualité primordiale pour les Grecs anciens. On pourra citer la devise inscrite au fronton du temple de Delphes : Μηδὲν ἄγαν (Rien de trop). Elle invite à faire preuve de mesure en toute chose. De plus, Périclès a donné force et puissance à Athènes, ce qui s’est avéré utile dans les périodes de guerre (il s’agit de la guerre du Péloponnèse).

Étude de la langue

pp. 248-249 (manuel)/pp. 48-49 (cahier 3e)

Lexique 1. a. flagrant (évident, manifeste) : sa racine est flagro. b. népotisme (avantages excessifs accordés aux membres de sa famille par un homme au pouvoir) : sa racine est nepos. c. relique (objet ou partie du corps ayant appartenu à un saint) : sa racine est relinquo. d. offense (parole blessante) : sa racine est offendo. (On pourra remarquer que ce mot vient du supin, dernière forme des temps primitifs, qui donne de nombreux dérivés français.) e. similitude (ressemblance) : sa racine est similis.

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f. transition (passage d’un état à un autre) : sa racine est transeo. (Comme pour « offense », ce mot est dérivé du supin du verbe.) 2. Les deux composés de eo sont ineo (aller dans, entrer) et transeo (aller à travers, passer, traverser).

Grammaire

+ d’exercices en pdf

3. La phrase b contient un comparatif : crudelior. La phrase c contient un superlatif : crudelissimus. On mettra en évidence les terminaisons du comparatif (-ior) et du superlatif (-issimus). 4. Roma est un nom propre, flagrante un participe présent. Tous les deux sont à l’ablatif car ce groupe est un complément de phrase (complément circonstanciel de temps). Il s’agit d’un ablatif absolu. 5. viso est un participe parfait passif à l’ablatif masculin singulier, il complète Trajano. 6. Dans la phrase d, le participe présent indique que l’action de l’ablatif absolu est simultanée à celle de la principale (simul : en même temps). Dans la phrase e, le participe parfait passif indique que l’action de l’ablatif absolu est antérieure à celle de la principale (ante : avant). 7. a. Trajanus excelsior quam alii imperatores erat. Trajan était plus grand (ou plus élevé) que les autres empereurs. (On pourra préciser que le comparatif excelsior est souvent utilisé pour valoriser un produit ou une marque. C’est le nom d’un hôtel quatre étoiles à Nice.) 20. Splendeurs et misères des empereurs

167

b. Claudius nepote suo moderatior fuit. Claude fut plus modéré que son neveu. c. Nero simillimus avunculo suo erat. Néron était tout à fait semblable à son oncle. Les adjectifs en -ilis font leur superlatif en -illimus. d. Nero dicebat Romae incendium pulcherrimum esse. Néron disait que l’incendie de Rome était très beau. Les adjectifs en -er font leur superlatif en -errimus. 8. Verbes

cano gero relinquo

Participe présent

canens, entis gerens, entis reliquens, entis

Participe parfait passif

cantus, a, um gestus, a, um relictus, a, um

9. a. Amico adjuvante (mot à mot un ami aidant) : Avec l’aide d’un ami. b. Romanis victis (mot à mot les Romains ayant été vaincus) : Une fois les Romains vaincus. c. Hoste castra vastante (mot à mot l’ennemi dévastant le camp) : Pendant que l’ennemi dévastait le camp. L’exercice suivant est uniquement présent dans le manuel de cycle. À partir d’ici, la numérotation est décalée d’un point entre cahier et manuel de cycle. 10. Nerone regnante, Urbs incendio deleta est. Sous le règne de Néron (mot à mot Néron régnant), Rome fut détruite par un incendie.

Cicerone consule, Catalina conjurationem paravit. Sous le consulat de Cicéron (mot à mot Cicéron

{étant} consul), Catalina prépara une conjuration.

Germanico adoptato, Caligula Tiberii nepos erat. Après l’adoption de Germanicus (ou grâce à l’adop-

tion de Germanicus, mot à mot Germanicus ayant été adopté), Caligula était le petit-fils de Tibère.

Hostibus victis, Trajanus triumphum accepit. Après sa victoire sur les ennemis (ou grâce à sa victoire sur les ennemis, mot à mot les ennemis ayant été vaincus), Trajan reçut le triomphe.

11. a. Trajano regnante, imperium Romanum ingens erat. (Trajan régnant) Sous le règne de Trajan, l’Empire romain était immense. b. Romanis Trajanum recipientibus, Plinius laetissimus hominum fuit. (Les Romains accueillant Trajan) Quand les Romains accueillirent Trajan, Pline fut le plus heureux des hommes. c. Rubicone transito, Caesar Romam petiit. (Le Rubicon ayant été traversé) Après le franchissement du Rubicon, César gagna Rome.

Et en grec… 12. a. ὁ χρόνος (chronos), le temps : chronomètre, chronologie, anachronisme, chronophage… b. ἡ πόλις (polis), la ville : politique, police, métropole, mégapole… c. ἡ δύναµις (dunamis), la puissance : dynamique, dynamisme… La question suivante est uniquement présente dans le manuel de cycle. d. πολεμικός (polémikos), qui concerne la guerre : polémique. 168

20. Splendeurs et misères des empereurs

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Traduction

D’un monde à l’autre

Des stéréotypes antiques à ceux d’Hollywood pp. 250-251 (manuel)/pp. 50-51 (cahier 3e)

Pour faire le point

p. 250/p. 50

1. Le visage qui a été volontairement effacé appartenait à Geta. 2. Caracalla voulait détruire le souvenir de son frère Geta, ainsi que de son assassinat, afin de conserver sa légitimité au pouvoir.

Pour aller plus loin

p. 251/p. 51

1. Les deux personnages semblent très proches. Leurs visages sont à la même hauteur, ils sont donc sur un pied d’égalité. Marc Aurèle a un geste de tendresse que l’on pourrait qualifier de paternaliste : il pose ses mains autour du cou de Maximus. En effet, dans le film, on voit que Marc Aurèle considère Maximus comme le fils qu’il aurait aimé avoir à la place de Commode. On pourrait aussi commenter le décor : l’intimité du lieu (la tente de l’empereur) est soulignée par les jeux de lumière qui rendent la scène chaleureuse. 2. Maximus occupe la même position dans l’image mais sa situation est très différente puisqu’il est enchaîné dans les coulisses du Colisée. Malgré ses chaînes et ses vêtements déchirés, Maximus domine Commode : il est plus grand que lui et Commode semble le craindre. On pourra aussi demander aux élèves si la tenue vestimentaire de Commode leur paraît réaliste…

L’atelier du latin L’

pp. 252-253 (manuel)/pp. 52-53 (cahier 3e)

à la loupe

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La colonne d’Antonin a été élevée au nord du Champ de Mars, en 161 ap. J.-C., à la mémoire d’Antonin le Pieux par ses successeurs, Marc Aurèle et Lucius Vérus. Il ne reste que des vestiges de cette colonne : ce piédestal, ainsi que quelques fragments. 1. L’empereur Antonin (3) se trouve au milieu en haut du bas-relief, aux côtés de l’impératrice Faustine, son épouse (4). La déesse Rome casquée et armée (7) est située en bas à droite. Les aigles de Jupiter entourent le couple impérial, en haut à gauche et à droite (2 et 5). Le génie (6) chargé d’emporter les nouveaux dieux vers l’Olympe occupe la partie centrale de la sculpture. Enfin, en bas à gauche, on reconnaît l’allégorie du Champ de Mars (1). 2. On reconnaît des armes aux pieds de la déesse Rome. Cela nous apprend que le règne d’Antonin a été pacifique. 3. Le buste de Néron a été modifié car il a été victime d’une damnatio memoriae.

À

d’écrire !

Pour rédiger ce petit texte, les élèves pourront s’inspirer des textes de Suétone et de Tacite de ce chapitre.

Incendium prospectans, Nero dicebat id pulcherrimum esse. Trojanum excidium cecinit, praesentia mala vetustis cladibus adsimilans. Romani fugerunt.

20. Splendeurs et misères des empereurs

169

que chaque empereur a sa devise ? a. Pecunia non olet. (L’argent n’a pas d’odeur.) : Vespasien, pour justifier une nouvelle taxe sur les latrines publiques (d’où le nom de vespasiennes donné aux urinoirs publics !). b. Festina lente ! (Hâte-toi lentement !) : Auguste, pour qui la prudence valait mieux que l’audace. c. Qualis artifex pereo ! (Quel artiste meurt avec moi !) : Néron, quand il a été contraint au suicide. d. Oderint, dum metuant ! (Qu’ils me haïssent, pourvu qu’ils me craignent !) : Caligula, qui a modifié la devise de son prédécesseur.

PROJET Les différents exposés permettront de compléter le panorama des empereurs proposé dans le chapitre. Il faudra donc veiller à ce que les empereurs les plus importants soient pris en charge par les élèves. Tous les éléments cités dans l’encadré devront apparaître dans la présentation. Les élèves devront interroger l’image que leur empereur a laissée, à travers des supports de différentes époques : des textes, des représentations iconographiques, mais aussi des films. L’évaluation prend en compte des compétences d’oral, mais aussi de lecture et de traduction pour le texte latin. Le professeur pourra valoriser la variété des supports choisis ainsi que l’originalité de la présentation.

• Chris Scarre, Les Empereurs romains, l’histoire règne par règne des souverains de la Rome impériale, éditions Thames & Hudson, 2012. • Le commentaire audio du tableau d’Hubert Robert sur l’incendie de Rome est disponible sur la page Internet du musée des Beaux-Arts du Havre : www.muma-lehavre.fr/fr/collections/oeuvres-commentees/15e-18e-siecles/ robert-lincendie-de-rome • On pourra approfondir l’étude de l’incendie de Rome à travers le docufiction Brûlez Rome ! (Urite Romam) de Robert Kechichian.

170

20. Splendeurs et misères des empereurs

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SITOGRAPHIE / BIBLIOGRAPHIE / FILMOGRAPHIE

Chapitre

21

Si vis pacem, para bellum Comment conquérir et conserver un immense empire ?

Fil directeur du chapitre Le chapitre est centré sur l’Empire romain. On abordera d’abord l’impérialisme romain et la conquête progressive à travers les siècles et les régimes politiques du bassin méditerranéen. Puis, on évoquera l’armée romaine, instrument de conquête, de protection de l’Empire et de romanisation. Le texte de César décrit son organisation ainsi que sa composition tandis que la colonne trajane montre l’armement de ses différents corps. Ainsi, elle intègre les peuples vaincus parmi les auxiliaires et finit par leur accorder la citoyenneté à la fin de leur service : c’est à la fois un moyen de les fidéliser et de multiplier les spécificités militaires (frondeurs baléares, archers crétois…). L’Empire ne parvient pas à dépasser le Danube ou à vaincre les Parthes, il subit des révoltes (en Judée, par exemple) et ses frontières reculent parfois, lors de crises de succession qui l’affaiblissent ou de guerres difficiles qui mobilisent les forces militaires et l’attention des empereurs. C’est alors que des rois ou des reines (comme Zénobie) en profitent pour reprendre leurs terres et se constituer un empire. La propagande impériale exhibe les ennemis asservis et vaincus (Zénobie enchaînée) et glorifie la puissance et les victoires de Rome lors des triomphes, en frappant des monnaies ou en construisant des monuments commémoratifs (colonne trajane, arcs) à travers tout l’Empire. Enfin, on montrera l’attractivité du modèle romain qui incite les vaincus à adopter les mœurs et la langue des Romains : l’exemple de Trèves, romanisée au point de devenir capitale impériale, en est une illustration parfaite. La force de la romanisation reste visible après la chute de l’Empire romain dans la survivance du latin comme langue juridique, officielle ou celle des lettrés européens, dans les vestiges architecturaux et dans l’héritage culturel transmis à travers les siècles.

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Thèmes du programme L’Empire romain – L’impérialisme romain : l’armée romaine et les guerres de conquêtes ; la Paix romaine, la romanisation de l’Empire Vie familiale, sociale et intellectuelle – Rome et les provinces

Lecture, compréhension, traduction Disposer des repères nécessaires pour se construire une représentation de l’étendue historique et de l’ampleur culturelle des civilisations antiques Disposer de connaissances sur des faits, des croyances et des institutions caractéristiques des civilisations antiques ; utiliser à bon escient les ressources permettant d’affiner ces connaissances Proposer et justifier la traduction d’un passage, à partir de sa propre analyse Repérer et traiter les indices donnant accès au sens d’un texte en mobilisant ses connaissances culturelles et linguistiques Saisir l’organisation d’un énoncé simple dans la langue étudiée en utilisant les connaissances en morphologie et en syntaxe nécessaires

Étude de la langue Observer et comprendre les marques du passif et la formation du passif Observer, comprendre, mémoriser et réinvestir l’indicatif passif (3e personne) et les formes du degré de l’adverbe 21. Si vis pacem, para bellum

171

Découverte 1

pp. 254-255 (manuel)/pp. 54-55 (cahier 3e)

Des phases de conquêtes successives

1. Le texte évoque une période régie par les consuls (République) et une autre par les empereurs (principat/Empire). 2. a. Des noms de peuples (au pluriel) : Illyrici, Istrii, Liburni, Dalmatae, Macedones, Parthis, Corduenos, Saracenos, Arabas, Cilices, Syri. b. Des noms de régions ou de provinces (au singulier) : Italia, Africa, Hispaniae, Galliae, Britanniae, Achaiam, Ponti regnum, Armenia minor, Mesopotamiam, Judaea, Aegypti, Pontus, Armenia major, Oriens, Mesopotamia, Assyria, Arabia, Aegypto. 3. Les formes verbales en couleur sont constituées d’un participe passé et du verbe être au présent (occupata est, par exemple) ou à l’imparfait (foederati erant). 4. a. Galliae et Britanniae tributariae factae sunt (l. 3-4). Les Gaules et les Bretagnes furent (ou ont été) soumises à un traité. b. Macedones subacti (sunt) (l. 6). Les Macédoniens furent (ou ont été) soumis. c. Armenia armis obtenta est (l. 9-10). L’Arménie fut (ou a été) obtenue par les armes. d. Foedus initum est (l. 12). Un traité fut (ou a été) initié. e. Judaea devicta est (l. 13-14). La Judée fut (ou a été) vaincue. 5. Elles montrent des relations de soumission (suite à une défaite) ou d’alliance. Les conquêtes s’étendent sur des siècles, comme le montrent l’énumération et l’accumulation des noms de peuples et de régions. Au cours du temps, les statuts changent et d’anciens alliés sont vaincus ou intégrés à l’Empire.

2

L’Empire romain au iie siècle

1. Dans le sens des aiguilles d’une montre en partant d’en haut à gauche :

3

Des provinces soumises

2. Sur cette pièce, la Judée est représentée comme une femme (allégorie) assise seule, des boucliers à ses pieds. 3. Un soldat est debout près d’un palmier (symbole de cette région), la Judée est assise, la tête baissée, soutenue par un bras, ce qui montre sa défaite et sa soumission. L’inscription explicite la situation : Judaea capta (Judée prise/prisonnière), SC (senatus consulte : par décret du Sénat). Sur l’avers, l’empereur Vespasien est représenté avec l’inscription suivante (abrégée) : IMP(erator)

CAES(ar) VESPASIAN(us) AUG(ustus) PM (pontifex maximus) TR(ibunicia) P(otestate), P(ater) P(atriae) COS (consul) III. L’empereur César Vespasien Auguste, grand pontife, revêtu de la puissance tribunicienne, père de la patrie, consul pour la troisième fois.

L’empereur Vespasien et son fils Titus sont en effet venus à bout de la révolte de la Judée. En 70, la ville de Jérusalem a été prise et son temple pillé. On pourra élargir le sujet en observant l’arc de Titus sur lequel est représenté le triomphe de Titus ou en traduisant des inscriptions épigraphiques comportant des titulatures impériales.

172

21. Si vis pacem, para bellum

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1 b. Britannia – 2 i. Illyrium – 3 h. Asia – 4 e. Syria – 5 d. Arabia – 6 g. Aegyptus – 7 f. Africa 8 c. Hispania – 9 a. Gallia

Lecture 1

Étendre et conserver les territoires conquis…

pp. 256-257 (manuel)/pp. 56-57 (cahier 3e)

L’armée à l’œuvre

1. l. 3-8 : César conduisait six légions armées à la légère ; après celles-ci, il avait placé les bagages de toute l’armée ; puis, deux légions, qui avaient été recrutées très récemment, fermaient toute la colonne et servaient de défense aux bagages. l. 16-18 : […] entre-temps, les six légions qui étaient arrivées les premières, une fois les dimensions prises, commencèrent à construire le camp. 2. L’ennemi harcèle les Romains en attaquant puis en se repliant dans les bois : c’est une technique de guérilla qui permet de fatiguer les Romains et d’éviter la bataille rangée. 3. Les verbes reciperent et facerent au subjonctif imparfait sont formés à partir de l’infinitif présent et sont introduits par cum (alors que : temporel, causal). 4. Le dessin est séparé en deux par la rivière : sur une rive, les six légions de César en train de construire le camp ; plus loin, les bagages et les deux légions ferment la marche (ils sont toujours en route : dessiner une flèche de mouvement) ; sur l’autre rive, la cavalerie, les frondeurs et les archers de l’armée romaine en terrain découvert et la cavalerie des Nerviens qui fait des allers-retours (dessiner des flèches dans les deux sens) pour se cacher dans les bois. Prolongement : on pourra prendre la suite du texte pour suivre les mouvements des troupes car les Nerviens traversent le fleuve au moment de l’arrivée des bagages (qui bloquent l’arrivée des deux dernières légions et gênent l’action) et attaquent par surprise les légionnaires qui construisent le camp.

2

Zénobie, vaincue et enchaînée

audio

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L’image illustre la défaite de Zénobie à Palmyre, elle est habillée en reine orientale et porte des chaînes en or (comme dans le texte), elle contemple depuis une terrasse élevée sa ville et son royaume pour la dernière fois. On aperçoit en contrebas un soldat romain qui la regarde. Le soleil se couche sur cet empire que la reine va quitter. 1. Elle fut donc conduite en triomphe avec une magnificence telle que le peuple romain n’avait jamais vu de plus beau spectacle. Tout d’abord, elle avait été ornée de pierres précieuses énormes, si bien qu’elle peinait sous le poids de ces parures. On rapporte, en effet, que cette femme pourtant très robuste s’arrêta très souvent en disant qu’elle ne pouvait plus supporter le poids des pierres. En outre, ses pieds avaient été liés avec de l’or, ses mains étaient également attachées par des chaînes en or et son cou ne manquait pas d’être pourvu d’une attache en or, qu’un serviteur perse portait devant elle. La vie (sauve) lui fut accordée par Aurélien et l’on raconte qu’elle vécut avec ses enfants à la manière d’une matrone romaine après avoir reçu un domaine à Tibur. 2. Les mots qui désignent le statut de captive sont : vincti (enchaînés, l. 8), catenis (chaîne, l. 10), vinculum (lien, chaîne, l. 11) : ses pieds, ses mains et son cou sont enchaînés comme ceux d’une esclave. On peut ajouter à ce champ lexical les tournures passives qui montrent aussi son statut de vaincue :

ducta est (l. 1) ; vincti erant (l. 8) ; vita […] concessa est (l. 12-13) ; data (l. 15). Les mots qui montrent son statut de reine, la splendeur (pompa) du cortège sont : ornata gemmis ingentibus (ornée de pierres précieuses immenses, l. 4), ornamentorum onere (le poids des ornements, l. 5), 21. Si vis pacem, para bellum

173

gemmarum onera (le poids des pierres précieuses, l. 7-8), auro (d’or, l. 9), aureis (en or, l. 10), aureum (en or, l. 10). La comparaison pompabilius (plus splendide, l. 2) et la subordonnée de conséquence insistent sur la somptuosité, la grosseur et le poids des pierres. La répétition du mot or souligne la richesse du cortège. 3. (Ita) ut introduit une subordonnée de conséquence ayant pour verbe diceret (l. 7) ; cum introduit une subordonnée à valeur temporelle causale ayant pour verbe laboraret (l. 5). Ces deux subordonnées insistent sur le poids des pierres et ornements de la reine. 4. Le suffixe utilisé est -issime car saepissime est un adverbe au superlatif (le plus/très souvent). L’emploi du superlatif souligne l’opulence du triomphe à travers l’opposition entre la robustesse et la force de la reine (superlatif fortissima) et ses très fréquents (saepissime) arrêts en raison du poids des pierres précieuses. 5. Zénobie est désignée par le terme matronae (mère de famille romaine) et est associée à ses enfants (liberis) : elle n’est plus reine, elle n’a plus de statut politique, elle n’est plus qu’une femme et une mère qui adopte les coutumes romaines, assignée à résidence par l’empereur. Elle est donc totalement vaincue et tout risque de révolte est supprimé puisque l’empereur la garde près de lui en simple particulière et en fait une femme romaine (matrona).

Lecture 1

Après la conquête, la romanisation de l’Empire

p. 258 (manuel)/p. 58 (cahier 3e)

Trèves, une seconde Rome

1. Les atouts géographiques sont sa situation au bord de la Moselle et à proximité du Rhin ainsi que sa position en hauteur sur une colline, ce qui permet une fortification renforcée. La proximité des deux fleuves est un atout économique qui lui permet de recevoir des marchandises de tout l’Empire. La paix qui règne favorise également la circulation des marchandises.

Le champ lexical militaire est : armipotens (puissante par les armes, l. 1), imperii vires (forces de l’Empire, si l’on considère que ce sont les armées, l. 5), armat (arme, l. 5), moenia (murailles, l. 6). 3. Le mot armipotens est composé du substantif armi (armes) et de l’adjectif potens (puissant, qui peut), ce qui donne puissante par ou grâce aux armes. 4. La paix est garantie par la position géographique de la ville de Trèves, loin du limes (frontière de l’Empire romain, fortifiée et surveillée par les légions), par ses fortifications naturelles (fleuve, colline) et ses murailles ainsi que par une présence militaire proche.

Et ailleurs… Le latin, une langue qui survit à la chute de l’Empire

2

p. 259 (manuel)/p. 59 (cahier 3e)

La conquête de l’Angleterre par Guillaume le Conquérant

On pourra commenter la tapisserie qui, à la manière d’une bande dessinée, illustre le texte, raconte l’histoire. On voit ainsi des cavaliers avec casques, cottes de mailles, boucliers et épées ainsi que des chevaux renversés et des hommes à terre. Les combattants se distinguent difficilement les uns des autres si ce n’est, peut-être, par la couleur de leur cotte de mailles. 174

21. Si vis pacem, para bellum

© Hachette Livre 2017 – Via latina cycle 4 – Livre du professeur

2. Le champ lexical de la paix et de la tranquillité est : pacis (paix, l. 4), secura quiescit (repose en sûreté, l. 4), tranquillo (l. 7). L’insistance est renforcée par l’usage de la métaphore du giron maternel (gremio, l. 4).

1. Mot de la tapisserie en latin médiéval

Traduction française

Mot en latin classique

caballi

chevaux (en espagnol, caballo : cheval)

equi

ceastra Anglorum

camp militaire

castra Britannicorum

Franci

Français

Anglais

(Bretons)

Galli (Gaulois)

On pourra faire l’exercice avec prepararent (l. 10), préparent (en français), praepararent (en latin classique) ; avec prelium (l. 11), combat (en français) et proelium (en latin classique, dans le texte de César l. 10). Les diphtongues se sont ainsi simplifiés (ae devient e et oe devient e). L’ordre des mots latins (de l. 5 à la fin) est pratiquement identique à l’ordre des mots français. Le verbe n’est plus à la fin de la phrase ou de la subordonnée.

2. Le terme dux signifie duc dans le texte, il signifiait chef en latin classique. 3. HIC CECIDERUNT SIMUL : ANGLI ET FRANCI IN PRELIO 4. Ici tombèrent ensemble au combat les Anglais et les Français.

Étude de la langue

pp. 260-261 (manuel)/pp. 60-61 (cahier 3e)

Lexique 1. a. belliqueux : qui cherche la bataille. b. belligérant : combattant. c. fédération : union par un traité. d. hostilité : acte d’un ennemi en guerre, haine, antipathie. 2. a. laboro, as, are, avi, atum : collaborer, élaborer, laboratoire, laborieux, labourer. La question suivante est uniquement présente dans le manuel de cycle.

mitto, is, ere, misi, missum : commission, commettre, promettre, permission, permettre, transmettre, © Hachette Livre 2017 – Via latina cycle 4 – Livre du professeur

transmission, émission, émettre, démission, soumission… b. laboro, as, are, avi, atum : collaboro (travailler ensemble) ; elaboro, as, are (travailler avec soin, perfectionner).

mitto, is, ere, misi, missum : permitto (lancer d’un point à un autre, laisser libre), transmitto (envoyer de l’autre côté, faire passer), immitto (envoyer vers, contre), emitto (envoyer dehors, hors de), praemitto (envoyer devant ou avant), committo (unir, combattre), demitto (faire tomber ou descendre), promitto (laisser aller en avant, garantir), submitto (envoyer dessous, soumettre).

Grammaire

+ d’exercices en pdf

3. Dans la phrase a, le complément d’agent est auro qui est à l’ablatif. 4. Le verbe au passif Fertur est traduit à l’actif par On rapporte (phrase b). Littéralement, l’expression signifie il est rapporté, forme impersonnelle. 5. Dans les verbes procederet et bellavissent, on reconnaît l’infinitif présent et l’infinitif parfait. Ils sont traduits par un imparfait et par un plus-que-parfait de l’indicatif. 6. Ils sont introduits par ut (si bien que), qui désigne la conséquence, et par cum (comme, alors que), qui induit une notion temporelle causale. 21. Si vis pacem, para bellum

175

7. a. imperabat : imparfait ; passif imperabatur. b. bellaverunt : parfait ; passif bellati sunt. c. vincit : présent ; passif vincitur. d. posuerant : plus-que-parfait ; passif positi, ae, a erant. L’exercice suivant est uniquement présent dans le manuel de cycle. À partir d’ici, la numérotation est décalée d’un point entre cahier et manuel de cycle. 8. a. vincti erant (masculin pluriel) : sujet Galli. b. transitum est (neutre singulier) : sujet regnum. c. munita sunt (neutre pluriel) : sujet castra. d. munita est (féminin singulier) : sujet urbs. e. occupatae sunt (féminin pluriel) : sujet provinciae ou Gallia et Hispania. f. capta sunt (neutre pluriel) : sujet impedimenta ou castra. 9. a. vincat b. muniant c. imperet d. capiant e. occupent f. sint 10. Présent : videant, dicat. Imparfait : diceret, laboraret. Plus-que-parfait : imperavissent, laboravissent. 11.

fortis, is, e : courageux bonus, a, um : bon celer, eris, ere : rapide doctus, a, um : savant

Adverbe

fortiter bene celeriter docte

Comparatif de l’adverbe

fortius melius celerius doctius

Superlatif de l’adverbe

fortissime optime celerrime doctissime

Traduction 12. D’abord, les cavaliers, frondeurs et archers précédaient l’armée. Ensuite, venaient les légions. Après elles s’avançaient les bagages qui étaient protégés par deux légions.

Et en espagnol… 13. La morphologie du subjonctif présent en espagnol est semblable au latin : changement de voyelle de la désinence en -a pour tous les verbes, sauf pour ceux dont le radical était en -a qui utilisent donc la voyelle -e : a. pugnar (espagnol) : pugnes ; b. pugnare (latin) : pugnes ; c. vivir (espagnol) : vivas ; d. vivere (latin) : vivas. 176

21. Si vis pacem, para bellum

© Hachette Livre 2017 – Via latina cycle 4 – Livre du professeur

Adjectif

D’un monde à l’autre

Les défilés militaires de l’Antiquité à nos jours

pp. 262-263 (manuel)/pp. 62-63 (cahier 3e)

Pour faire le point

p. 262/p. 62

La colonie suit le plan d’une ville romaine en damiers, avec des rues parallèles au cardo (nord-sud) et au decumanus (est-ouest). Elle comporte une enceinte fortifiée avec des portes et l’on reconnaît un amphithéâtre, des temples, des thermes et des villas.

Pour aller plus loin

1

p. 263/p. 63

La libération de Paris

1. À l’arrière-plan, on aperçoit l’arc de triomphe de l’Étoile et un drapeau. Sur l’avenue des ChampsÉlysées défilent des soldats sur leurs chars. Sur les côtés, la foule, avec des drapeaux, les regarde passer. 2. Lors d’un triomphe romain, l’armée défilait dans Rome, en tenue d’apparat avec ses armes, ses étendards, ses aigles mais aussi avec les prisonniers et le butin pris à l’ennemi. Le général victorieux sur un char précédait le convoi. On ne voit pas le général Leclerc sur ce cliché mais ses soldats défilent. Le défilé passait sous des portes et arcs de triomphe (l’architecture parisienne a emprunté cela à l‘Antiquité). La foule acclamait son armée victorieuse, ce qui est aussi le cas sur cette photo car l’armée française vient de libérer Paris.

2

L’arc de triomphe de l’Étoile

3. Napoléon est représenté à la manière romaine : il tient une épée et est couronné des lauriers de la victoire. On pourra comparer cette représentation avec celle de la colonne Vendôme (voir p. 215 du manuel de cycle ou p. 15 du cahier 3e). 4. La Renommée, qui vole au-dessus de Napoléon, souffle dans une trompette (c’est son attribut car elle annonce ainsi les victoires) et tient un étendard militaire.

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À gauche, l’Histoire (à la fois muse et allégorie) écrit les exploits de l’empereur. À droite, la Victoire, reconnaissable à ses ailes et à sa palme, couronne Napoléon de lauriers. Derrière elle se devine un ennemi captif, les mains attachées derrière le dos. Enfin, à genoux, la Ville vaincue, identifiable à sa couronne de tours, montre sa soumission au vainqueur qui étend sa main sur elle. 5. Les allégories et vêtements sont empruntés à l’Antiquité, de même que l’arc de triomphe ou le titre d’empereur (imperator : général victorieux). Napoléon s’inscrit ainsi dans la lignée des empereurs romains. Le titre L’Apothéose de Napoléon Ier renvoie à l’apothéose (ou divinisation) d’un empereur après sa mort (voir p. 250 du manuel de cycle ou p. 50 du cahier 3e). Or, Napoléon n’est pas mort ! De son vivant, il s’érige au rang d’un dieu.

L’atelier du latin L’

pp. 264-265(manuel)/pp. 64-65 (cahier 3e)

à la loupe

1. Les soldats romains portent des glaives (visibles sur la gauche) et des lances. Les auxiliaires, au premier plan à droite, portent des frondes et des pierres dans un pli du vêtement : ce sont des frondeurs. 21. Si vis pacem, para bellum

177

2. On reconnaît les soldats romains à leur casque, à leur cuirasse et à leur bouclier. Les auxiliaires, à l’arrière-plan à droite, ont des casques pointus et une cuirasse mais leur arme n’est pas visible. Ce sont probablement des archers car le casque pointu est leur caractéristique. Les frondeurs portent de simples tuniques et n’ont aucune protection, ils ne combattent pas en première ligne. 3. On peut apercevoir une machine de jet sur la muraille du camp romain et, au centre de l’image, protégée par un système de rondins, une sorte de baliste (voir p. 310 du manuel de cycle ou p. 110 du cahier 3e).

À

d’écrire !

On renverra les élèves au lexique pour l’utilisation des connecteurs de temps et de lieu. Exemple de travail d’écriture : Primum hostis equitus impetum fecit. Deinde equitus romanus processit et pugnavit. Funditores lapides jecerunt. Simul, milites pila jecerunt et testudinem scutis fecerunt ut se tegerent et procederent. Postea omnes pedites gladiis pugnaverunt. Tandem Romani vicerunt, hostes fugerunt.

ce que représente l’aigle dans l’Empire romain ? L’aigle a été choisi par les Romains comme emblème car c’est l’oiseau de Jupiter, roi des dieux. C’est un oiseau puissant qui vole très haut. Il est souvent représenté avec la foudre et les éclairs, autres attributs de Jupiter. L’aigle devient ensuite l’emblème de nombreux empires : celui de Byzance, de Charlemagne, de Charles Quint, de Napoléon, de l’empire autrichien, du IIIe Reich nazi…

PROJET Les élèves sélectionneront des sites fiables (institutionnels, dictionnaire…), préciseront leurs sources et utiliseront des filtres pour choisir des images libres de droits (wikimedia commons) en indiquant, si nécessaire, l’auteur de la photo et la licence. Ils étudieront l’histoire de la conquête et de la province : les guerres de conquête, le général romain et son ennemi ; le statut et le nom de la province (sénatoriale, impériale), les légions sur place s’il y en a ; les colonies fondées et, le cas échéant, les auteurs célèbres ou les empereurs originaires de cette province. ● ●

Ils rechercheront les traces de l’occupation romaine : la romanisation visible à travers des vestiges romains, monuments ou fortifications ; l’héritage linguistique (espagnol, italien, etc.) ; la toponymie ; l’héritage juridique, les habitudes et le mode de vie (thermes…), etc. ● ● ● ●

On pourra réaliser une exposition, un diaporama en utilisant divers logiciels (Prezi, Powerpoint, Powtoon…), un reportage, voire un journal en utilisant, par exemple, Publisher.

SITOGRAPHIE Pour compléter des recherches sur les monuments de Rome (colonne trajane, arcs) : www.unicaen.fr 178

21. Si vis pacem, para bellum

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Chapitre

22

Villes et campagnes Deux arts de vivre irréconciliables ?

Fil directeur du chapitre Le chapitre s’intéresse à l’opposition entre les villes (tout particulièrement Rome) et les campagnes. Les grandes villes, à la fois lieux de loisirs, de commerce et de politique, sont attractives malgré le bruit, les dangers et l’agitation qui y règnent (le negotium, voir les textes de Sénèque et de Juvénal). À l’inverse, la vie à la campagne, par son calme et sa tranquillité, favorise l’otium, loisir sérieux. De riches Romains, comme Pline, accomplissent leur rôle politique et social à la ville et se retirent ensuite dans leur luxueuse villa à la campagne. Louer le calme de la vie loin de Rome est une mode lancée par Auguste, Virgile ou Horace qui célèbrent les valeurs ancestrales, les bonheurs simples des saisons et des activités agricoles. La réalité est bien différente. Les esclaves des villae rusticae ont des conditions de vie très difficiles. Les fermes familiales gérées par le propriétaire, comme Caton ou Cincinnatus, ont laissé la place à de grandes exploitations administrées par des intendants. Beaucoup d’esclaves y meurent, les propriétaires n’en attendant que des revenus tirés le plus souvent de la vente d’huile et de vin.

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Les hommes libres ne parviennent plus à vivre du travail de leurs terres et beaucoup quittent les campagnes pour la ville, lieu de tous les espoirs et de tous les possibles. Rome atteint probablement un million d’habitants au Ier s. ap. J.-C. Cet exode rural massif n’est pas sans évoquer la situation actuelle dans les pays en voie de développement où de grandes aires urbaines ne cessent de croître. Ces migrations provoquent une accélération de la croissance économique mais creusent aussi les inégalités. C’est donc l’opposition entre riches et pauvres qui prime sur celles entre villes et campagnes. Les plus riches, dans leurs somptueuses villae avec jardin sur les collines de Rome, dans d’autres villes ou dans leurs villae urbanae à la campagne, reçoivent leurs amis, mènent une existence agréable et confortable. Leur mode de vie change peu à la campagne ou à la ville. Les plus pauvres, esclaves ou hommes libres, dans les villae rusticae, dans de modestes domus à la campagne ou dans les insulae (immeubles) à la ville, subissent les inconvénients de leur environnement (chaleur, froid, bruit, insécurité…) et survivent difficilement.

Thèmes du programme Vie familiale, sociale et intellectuelle – La vie à la ville et la vie à la campagne ; Citoyens, non-citoyens

Lecture, compréhension, traduction Disposer des repères nécessaires pour se construire une représentation de l’étendue historique et de l’ampleur culturelle des civilisations antiques Repérer et traiter les indices donnant accès au sens d’un texte en mobilisant ses connaissances culturelles et linguistiques

Étude de la langue Savoir repérer et analyser en contexte l’emploi d’unités lexicales Savoir mobiliser des compétences d’intercompréhension des langues : établir des correspondances entre le système linguistique français et les systèmes des langues anciennes, ménager des ouvertures vers les autres langues étudiées par les élèves Observer, comprendre, mémoriser et réinvestir la déclinaison des pronoms adjectifs indéfinis Observer et comprendre la formation du gérondif et de l’adjectif verbal 22. Villes et campagnes

179

Découverte 1

pp. 266-267 (manuel)/pp. 66-67 (cahier 3e)

Rome, une ville « cosmopolite »

1. De leurs municipes, de leurs colonies, enfin du monde entier, les gens ont afflué à Rome : pour les uns c’est l’ambition qui les a conduits, pour d’autres l’obligation liée à une charge officielle, pour d’autres une ambassade imposée […]. Ensuite, quitte Rome, cette cité qu’on peut pour ainsi dire appeler universelle, fais la tournée de toutes les villes […]. 2. Ils viennent de partout, de toute la surface de la terre : municipiis et coloniis (l. 1), toto […] orbe terrarum (l. 1-2). Rome est appelée communis (la ville commune à tous, universelle, l. 22) et des gens de toutes sortes s’y rendent (nullum non hominum genus, l. 13). 3. Le préfixe con- signifie avec, ensemble ; il insiste sur le déplacement en masse et l’affluence à Rome.

2

et

3

Tous les chemins mènent à Rome – Urbs, la capitale

La Ville, capitale de l’Empire, attire à elle des marchandises de toute provenance, y compris des soies de Chine et des épices d’Inde, acheminées par les caravanes jusqu’à Palmyre et, de là, jusqu’à Rome. On pourra, à partir de la carte, faire relever aux élèves les marchandises et leurs provenances. 4. Les trois anaphores (l. 6-12) sont les pronoms indéfinis alios (les uns), quosdam (les autres), quidam (certains). 5. Ces anaphores désignent les gens qui arrivent à Rome. 6. C’est une énumération qui est associée à ces anaphores. 7. Cette énumération souligne la foule, le nombre de personnes qui viennent à Rome et la diversité de leurs motifs. 8. Les motifs pour venir à Rome sont : la politique, le désir de succès ou de réussite, les loisirs, le luxe, le commerce : toutes les marchandises sont acheminées vers Rome, la capitale (doc. 2), et les marchés sont nombreux dans les rues de Rome (doc. 3).

Lecture 1

Deux mondes opposés

pp. 268-269 (manuel)/pp. 68-69 (cahier 3e)

Les inconvénients de la ville

1. Avec beaucoup d’argent, on dort dans cette ville. Voilà la principale cause de nos maladies. Le passage des voitures dans les sinuosités des rues étroites, les jurons du muletier qui n’avance plus, ôteront le sommeil à Drusus et à des veaux marins. Pour dormir à Rome, il faut de l’argent, des moyens pour s’éloigner des rues étroites, passantes et bruyantes et vivre dans de riches villae à l’écart du bruit. L’illustration extraite d’Alix Senator montre une rue passante avec les commerces (tabernae, boutiques, et thermopolium, lieu de restauration rapide) qui débordent sur la rue, un mulet, une litière, une foule cosmopolite portant des sacs, des amphores… Les constructions en bois, les tissus tendus à travers la rue, les offrandes aux dieux qui brûlent évoquent les risques d’incendie fréquents à Rome. 2. La nuit, les voleurs (grassator, l. 4) sortent armés dans les rues désertes, on risque donc d’être volé (spoliet, l. 1) et attaqué (ferro[…] agit rem, l. 4). Pour s’en protéger, il faut se barricader chez soi (clausis domibus, fixa campago, catenatae tabernae, l. 3). 180

22. Villes et campagnes

© Hachette Livre 2017 – Via latina cycle 4 – Livre du professeur

9. La situation des autres cités est semblable à celle de Rome, elles sont habitées par des personnes qui n’y sont pas nées (peregrinae), attirées par la ville et ses activités.

2

L’otium et le negotium

audio

1. aut lego aliquid aut scribo : ou je lis ou j’écris quelque chose – Nihil audio : Je n’entends rien – nihil dico : je ne dis rien – neminem ipse reprehendo : Moi-même, je ne blâme personne – nulla spe nullo timore sollicitor […]. je ne suis troublé par aucun espoir, par aucune crainte. – O dulce otium honestumque ac paene omni negotio pulchrius ! Ô le doux et honnête loisir, presque plus noble que toute activité ! 2. Les journées d’un citoyen romain comme Pline (qui occupe une position proche de l’empereur) sont consacrées à des obligations sociales. En effet, un citoyen romain qui occupe une place importante dans la société possède de nombreux clients (qui votent pour lui, l’escortent…). En tant que patron, il doit les défendre en justice, être leur avocat, leur servir de témoin pour un testament, un mariage, une prise de toge virile. 3. Avec le recul dû à l’éloignement de Rome, Pline considère ces occupations comme vides, inutiles : l’adjectif inania (l. 7) s’oppose ici à necessaria (l. 6). 4. Il emploie le mot negotium pour désigner ces occupations. 5. Dans sa villa, Pline est délivré des médisances, du besoin de se censurer, de surveiller ce qu’il dit, de l’inquiétude. Il utilise de nombreuses négations (nihil, nemo, neminem, nulla/nullo). 6. Les mots latins qui désignent les activités de Pline sont : lego […] aut scribo (je lis ou j’écris, l. 10), corpori vaco (activités physiques, l. 11). Il se consacre à ses activités personnelles. a. Le mot qui désigne ces activités est l’otium. b. Les adjectifs latins pour qualifier ces activités sont : dulce, honestum, pulchrius (comparatif,

l. 18-19). Ces adjectifs mélioratifs sont mis en valeur par l’accusatif exclamatif et l’invocation qui soulignent le bonheur de Pline et sa préférence pour l’otium, temps consacré à la lecture et à l’écriture. Pourtant, Pline est fier de sa position politique et se plie volontiers aux règles du pouvoir, comme en témoignent ses Lettres à l’empereur Trajan et surtout son Panégyrique de Trajan en 99.

Lecture

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1

À la campagne…

p. 270 (manuel)/p. 70 (cahier 3e)

Que cultiver sur ses terres ?

1. Quomodo agrum emi pararique oporteat. Comment il faut qu’un terrain soit acheté et arrangé (ou Comment un terrain doit être acheté et arrangé). Il s’agit d’une proposition infinitive et d’un subjonctif dans une subordonnée interrogative indirecte. 2. Nourrir les personnes

Nourrir les animaux

hortus inriguus (jardin irrigué, l. 4) pratum (prairie, l. 5) oletum (plantation d’oliviers, l. 4) glandaria silva (forêt qui campus frumentarius (champ produit des glands, l. 6)

de blé, l. 5)

Chauffage et vannerie

silva caedua (forêt de taillis,

l. 5-6)

salictum (oseraie, l. 4)

arbustum (lieu planté d’arbres, verger, l. 6)

2

Conseils pour gérer son exploitation agricole

1. La première culture citée est celle de la vigne (vinea et vino, texte 1, et vinariam, texte 2) : elle est importante car un bon vin se vend cher (caritatem) mais il faut pouvoir le stocker dans des jarres (dolia) et cellae et attendre le bon moment pour le commercialiser. La deuxième culture est celle de 22. Villes et campagnes

181

l’olivier (oletum, texte 1) qui est beaucoup développée dans le texte 2 : l’olive (olea) doit être récoltée et transformée en huile (oleum) pour ne pas risquer de pertes dues aux intempéries. Il faut, pour cela, utiliser des pressoirs (torcularia) et stocker dans des dolia placés dans une cella olearia. Ces cultures sont importantes parce qu’elles servent au commerce. L’huile est le produit de base de la cuisine mais aussi de l’éclairage et des soins pour le corps dans les thermes. Le vin coupé d’eau et agrémenté d’aromates est un produit de consommation courante. 2. Le verbe fiat est au subjonctif, il a une valeur de conseil.

Oportet et expedit à la forme impersonnelle ont une valeur d’obligation et servent également à donner des conseils : il faut, il est utile de. Ces tournures et le subjonctif d’ordre ou de conseil sont des formes attendues dans un traité d’agriculture à l’usage des propriétaires. 3. Les récoltes sont soumises aux risques météorologiques (tempestates magnas, fortes tempêtes, mauvais temps, l. 6). Les Romains des débuts de la République (Cincinnatus, Caton) sont très attachés à leurs terres dont ils gèrent l’exploitation. Ils sont réputés pour leur honnêteté et leur intransigeance, fidèles aux valeurs ancestrales qui sont l’incarnation de la virtus romaine et de la pietas (dévouement aux dieux, à la patrie et à la famille).

Et en Grèce…

3

Des citoyens agriculteurs attachés à leur terre

p. 271 (manuel)/p. 71 (cahier 3e)

Difficile de quitter sa campagne

1. Les Athéniens ne veulent pas quitter la campagne car : ils y sont nés et y vivent en famille ; ils viennent de réparer les dégâts causés par les guerres médiques et de reconstruire leurs maisons ; ils y sont attachés par une longue tradition ; ils ont coutume de vivre à la campagne et ne veulent pas changer de façon de vivre. ● ● ●

2. La campagne est, pour eux, l’équivalent d’une cité car c’est le lieu de leur naissance, ils y ont des attaches familiales, culturelles, religieuses et ils ont eu l’habitude d’y vivre sous leurs propres lois. Ce lieu leur vient de leurs pères par une longue tradition. 3. a. ἀγροῖς : agriculture, agricole (même radical agr- qu’en latin : ager, agri, m.). b. πάτρια : paternel, patrie, patriotique (même radical patr- qu’en latin : pater, patris, m. : père). c. πολιτείας : politique, politesse, police.

Étude de la langue

pp. 272-273 (manuel)/pp. 72-73 (cahier 3e)

Lexique 1. a. Les dérivés français de negotium sont : négociation, négocier, négoce. b. Le mot negotium signifie contraire à l’otium, au loisir. 2. a. civitas : la cité (de civis, le citoyen), civilisation, civil, civique. b. municipium : municipal, municipalité. c. rusticus : (de rus, ruris, campagne, rural) rustique. d. ager (agri) : agricole, agriculture, agriculteur. 182

22. Villes et campagnes

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Grammaire

+ d’exercices en pdf

3. a. Scribe-nd-o, lege-nd-o (en écrivant, en lisant) b. signa-nd-um (apposer/signer). Le suffixe est -nd-. 4. Les terminaisons en -o correspondent à l’ablatif singulier (traduit par un gérondif : en écrivant, en lisant) et la terminaison en -um à un accusatif singulier (traduit par un infinitif : apposer/signer). 5. a. traho (is, ere) : trahendum (accusatif ), trahendi (génitif ), trahendo (ablatif ). b. sollicito (as, are) : sollicitandum (accusatif ), sollicitandi (génitif ), sollicitando (ablatif ). 6. a. ad laborandum (accusatif ) : pour travailler. b. necessitas emendi (génitif ) : la nécessité de vendre. c. legendo (ablatif ) : en lisant, en ramassant. 7. a. Negotia relinquenda sunt. Les affaires doivent être abandonnées. b. Otium vivendum est. Le loisir doit être vécu. c. Dulcis vita agenda est. Une vie agréable doit être menée. 8. a. nemine : ablatif singulier ; datif : nemini. b. quorumdam : génitif pluriel ; datif : quibusdam. c. alios : accusatif pluriel masculin ; datif : aliis. d. nullius rei : génitif singulier ; datif : nulli rei. e. alicujus : génitif singulier ; datif : alicui.

Traduction 9. a. Certains ne font rien, certains font quelque chose. b. Je n’ai demandé à personne de venir. c. Quelqu’un doit faire quelque chose ! (ou Quelque chose doit être fait par quelqu’un !) d. Les uns cueillent les olives, les autres les pressent.

Et en grec, espagnol, anglais… © Hachette Livre 2017 – Via latina cycle 4 – Livre du professeur

10. Il manque la négation « ne » : Personne ne vient. 11. En anglais : Nobody comes. En espagnol : Nadie viene. En latin : Nemo venit.

D’un monde à l’autre Pour faire le point

Comment nourrir un monde de villes ?

pp. 274-275 (manuel)/pp. 74-75 (cahier 3e)

p. 274/p. 74

1. La pars urbana (villa du maître) se reconnaît à son péristyle avec, au centre, un jardin avec un bassin. 2. On peut voir des vignes.

Pour aller plus loin

p. 275/p. 75

1. Les gens des villes (capitales) sont des « déracinés » car ils ont perdu leurs racines, ils ne sont pour la plupart pas nés sur place. En effet, beaucoup sont venus dans les villes en pensant trouver du travail ou vivre mieux que dans les campagnes. 2. Le texte de Sénèque est toujours d’actualité car les capitales attirent toujours des étrangers et des provinciaux pour des raisons économiques, le plus souvent, mais aussi culturelles (poursuite d’études, loisirs)… 22. Villes et campagnes

183

L’atelier du latin L’

pp. 276-277 (manuel)/pp. 76-77 (cahier 3e)

à la loupe

Sur ce calendrier, on peut voir des activités de : a. tressage des paniers (vannerie). b. pressurage des olives à l’aide d’un pressoir, l’huile recueillie coule dans un récipient à l’extérieur. c. vendange. d. foulage du raisin, le jus de raisin s’écoule dans des amphores à l’extérieur. On pourra compléter les activités agricoles à l’aide d’autres images du calendrier de Saint-Romain en Gaal : ramassage de branches, semailles, labours, utilisation de la meule pour faire de la farine, cuisson des pains… (site de la rmn.fr).

À

d’écrire !

Terrae arandae sunt. Frumentum colendum est. Panes faciendi sunt. Oleae legendae et premendae sunt. Oleum in doliis servandum est. Uva legenda et premenda est.

ce qui oppose rats de villes et rats des champs ? Cette fable nous dit que la vie en ville est luxueuse, riche, permet la variété mais, en contrepartie, il faut vivre dans l’insécurité et les dangers ; en revanche, la vie à la campagne est simple, pauvre, frugale et plus difficile mais l’on vit dans le calme et la tranquillité, ce qui n’a pas de prix. Le rat des champs renonce aux richesses et à l’abondance de nourriture de la ville pour retourner chez lui et vivre en sécurité car la peur lui gâche son plaisir et son repas.

PROJET Les avantages de la ville sont : davantage d’activités, d’emplois, d’occupations, de distraction, de confort, de monde, d’abondance, un accès facile aux commodités, aux soins, aux commerces, aux universités, aux écoles… Les inconvénients sont : la foule, la perte des repères, le bruit, la pollution, la circulation, le danger, le manque de place, le coût de la vie… Les avantages de la campagne sont : une vie plus calme et tranquille, plus saine, à l’air pur, qui permet de s’occuper de soi, de revenir à l’essentiel. Les inconvénients sont : la dureté de la vie, l’isolement, le désert (l’absence de médecins ou de commerces, la nécessité de prendre sa voiture), les récoltes soumises aux intempéries et aux catastrophes naturelles et dépendantes des prix du marché.

SITOGRAPHIE / BIBLIOGRAPHIE • L’évolution de la villa au cours du temps sur le site : www.villa.culture.fr/#/fr/annexe/video/Restitution3D de Loupian • Jean-Noël Robert, La Vie à la campagne dans l’Antiquité romaine, Realia/Les Belles Lettres, 2009 184

22. Villes et campagnes

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On pourra s’inspirer d’affiches touristiques de régions, villes et terroirs…

Chapitre

23

Rome, à la croisée des religions La religion, facteur d’unité ou de diversité ?

Fil directeur du chapitre La ville de Rome, puis son immense empire, furent un carrefour des religions du VIe s. av. J.-C. au Ve s. ap. J.-C. Il s’agit dans ce chapitre de s’interroger, d’une part, sur le rôle de Rome dans l’implantation, la consolidation puis, parfois, la diffusion des religions, et, d’autre part, sur l’influence de la religion dans la construction progressive de l’unité de l’Empire romain. Le culte d’Isis fut l’un des plus emblématiques de l’adoption par les Romains de certains cultes orientaux. Cela correspondait à de nouvelles attentes en matière de piété. À partir d’Auguste, le culte impérial, inspiré notamment des monarchies hellénistiques, contribua, malgré des heurts, à l’unification politique du pourtour méditerranéen. Néanmoins, en fonction de la personnalité et du règne de chaque empereur, la consecratio du défunt n’était pas toujours évidente, et les cas de damnatio memoriae ne furent pas si rares. Quant à la religion chrétienne, elle commença par semer la discorde avant de devenir, quatre siècles plus tard, l’unique religion autorisée de l’Empire romain.

Thèmes du programme Vie familiale, sociale et intellectuelle – Polythéisme et monothéismes

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Lecture, compréhension, traduction Utiliser une traduction pour repérer et comprendre des éléments du texte en langue ancienne Extraire des informations de supports variés (textes en langue ancienne, en langue française, traduits, documents iconographiques…) en vue de construire du sens, interpréter, problématiser Savoir rattacher le contenu d’un texte à ses connaissances historiques ou culturelles Se repérer dans le dictionnaire latin-français/grec-français

Étude de la langue Observer, comprendre, mémoriser et réinvestir la déclinaison du pronom relatif Observer et comprendre la construction des propositions relatives

Découverte 1

pp. 278-279 (manuel)/pp. 78-79 (cahier 3e)

Une déesse venue d’Orient : Isis multiforme

1. Me voici, émue par tes prières, Lucius, mère des choses de la nature, maîtresse de tous les éléments, souche primitive des générations, la plus grande des puissances divines, reine des Mânes, première des habitants du ciel, visage unique des dieux et des déesses, moi qui gouverne par ma volonté les hauteurs lumineuses du ciel, les souffles favorables en mer, les silences désespérés des Enfers. La déesse Isis apparaît ici comme l’origine et la maîtresse des éléments de la nature, la mère des générations humaines, la première et la plus grande des divinités célestes et infernales, le portrait unifié des dieux et des déesses, la reine du ciel, de la mer et des Enfers. 23. Rome, à la croisée des religions

185

2. Le pronom relatif quae (l. 5) désigne la déesse Isis. Il est le sujet de dispenso. 3. Isis apparaît comme la mère des dieux en Asie Mineure. En Attique et à Athènes, fondée par le mythique Cécrops, Isis est identifiée à Minerve (l’Athéna hellénique), présidant à l’activité intellectuelle. À Chypre, elle est Vénus : née de l’écume de la mer, la déesse grecque de l’amour aurait été amenée par le vent d’ouest sur les rivages de l’île, un peu à l’est de l’ancienne Paphos. Dans l’île de Crète, dominée par le mont Dicté et dont les archers étaient réputés, on la nomme Diane, avec pour domaine la chasse. En Sicile, habitée à l’origine par trois peuples indigènes, Isis est Proserpine, reine des Enfers entourés par les eaux du Styx. À Éleusis, en Attique, Isis porte le nom de Cérès, déesse de l’agriculture, des moissons et de la fécondité. Ailleurs, on l’appelle aussi bien Junon, reine des dieux et protectrice du mariage, que Bellone, divinité de la guerre et de ses horreurs, ou Hécate, assimilée à la Lune, déesse de la nuit, des morts, de l’ombre (elle est aussi magicienne et maîtresse en sorcellerie), ou encore Rhamnusie, du nom d’un bourg de l’Attique, Rhamnus, où l’on adore particulièrement Némésis, déesse de la vengeance et de la justice. 4. En tant que déesse toute-puissante et syncrétique, Isis est à même de sauver l’âne Lucius en lui redonnant sa forme humaine, notamment grâce à sa magie.

2

Isis capitoline

1. a. L’uraeus : c’est la partie sommitale de la coiffe (1). b. La situle : c’est le récipient porté à main gauche (4). c. Le sistre : c’est l’instrument de musique porté à main droite (7). d. Le basileion : c’est le disque porté au sommet du front, sous l’uraeus (8). e. Le nœud isiaque : c’est le nœud de la tunique porté au niveau de la poitrine (6). f. Le chiton : c’est la tunique portée à même le corps (3). g. L’himation : c’est une sorte de grand châle porté sur le chiton (2). 2. En Égypte, d’où elle vient, Isis est souvent représentée comme une jeune femme coiffée d’un trône, ou d’une perruque surmontée d’un disque solaire inséré entre deux cornes de vache, et portant parfois un sistre ; elle peut également prendre la forme d’un oiseau. Isis est considérée comme la mère des dieux et comme la maîtresse de l’au-delà, rattaché au domaine funéraire. Elle représente également la fertilité de la nature et a été identifiée à Déméter et à Aphrodite. Petit à petit, Isis est devenue une déesse à la puissance universelle.

Lecture 1

Le culte impérial : un pour tous, pp. 280-281 (manuel)/pp. 80-81 (cahier 3e) tous pour un ?

Hommage des Gallo-Romains au divin Auguste

audio

1. NVMINI·AVGVSTI VOTVM·SVSCEPTVM·A·PLEBE·NARBONENSIVM INPERPETVOM 2. Lecture orale : une lecture magistrale est vivement recommandée pour entrer dans le texte. 3. Chaque élève devra d’abord travailler seul, phase primordiale et nécessaire de réflexion individuelle ; ensuite, une mise en commun par binôme permettra d’utiles corrections, ajouts, reformulations. La correction en classe entière n’a rien d’obligatoire : le professeur peut passer de groupe en groupe pour vérifier le fond et la forme des productions. 4. L’inscription gravée sur l’autel de Narbonne mentionne ce qu’on appelle un votum perpetuum (promesse perpétuelle), c’est-à-dire l’engagement pris par le Sénat et les citoyens de la colonie d’honorer 186

23. Rome, à la croisée des religions

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h. Les sandales (5).

la puissance divine (numen) d’Auguste : chaque année, le 23 septembre, date anniversaire de la naissance d’Auguste, trois chevaliers et trois affranchis offriront des sacrifices et des distributions gratuites de vin et d’encens pour la supplication, prière publique ou remerciements adressés aux dieux.

2

Plaidoyer contre la divinisation de l’empereur Claude

1. Quorum complète le nom numerus, sujet de la proposition relative ; les deux mots peuvent être traduits par nombre (ou décompte) desquels. 2. Ceteros est à l’accusatif masculin pluriel. 3. Puisque le divin Claude a tué son beau-père Appius Silanus, ses deux gendres Magnus Pompée et Lucius Silanus, le beau-père de sa fille Crassus le Frugal […], Scribonia, la belle-mère de sa fille, sa sœur Messaline et d’autres dont on ne peut faire le décompte, … 4. L’avis d’Auguste est de punir Claude en le contraignant à plaider sans relâche dans les tribunaux. Il désire ne pas le compter au nombre des dieux et le bannir du ciel ainsi que de l’Olympe. En effet, Claude ayant été un criminel récidiviste, le peuple ne pourrait croire en lui. Si un tel individu accédait au rang de divinité, c’est l’ensemble des dieux, parmi lesquels Auguste lui-même, qui serait déconsidéré. Autrement dit, l’idée sous-jacente est que seuls ceux qui ont rendu de grands services à l’État méritent la consecratio, les mauvais devant subir la damnatio memoriae (voir aussi p. 250 du manuel ou p. 50 du cahier). 5. Comme lors d’une séance au Sénat, l’orateur, Auguste divinisé, s’adresse à ses pairs, ici les dieux. Nous en sommes à l’interrogatio : après qu’un magistrat a exposé la question à l’ordre du jour, quelques sénateurs, dans un ordre hiérarchique strict, prennent la parole pour donner leur avis (sententia), avant que l’ensemble des sénateurs n’expriment leur vote. De plus, Auguste utilise certains codes de la rhétorique. Il prononce ici la péroraison : terminant par une série de fausses interrogations et un argument par lequel il met en garde l’auditoire (l. 2), l’orateur lance un appel à la pitié (l. 3) avant de récapituler les accusations portées contre Claude (l. 5-9) et de proposer une condamnation (l. 10-12). Le recours à une tablette (l. 4) semble indiquer que le divin Auguste avait particulièrement soigné ses dernières paroles.

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Lecture 1

Le christianisme, une religion unificatrice ?

p. 282 (manuel)/p. 82 (cahier 3e)

L’édit de Milan

1. L’antécédent du pronom relatif quam est religionem (l. 5) ; l’antécédent du pronom relatif qui est omnibus (l. 6). 2. La fonction de quam dans la proposition relative est complément du verbe indirect (COI) de voluisset (l. 5) ; la fonction de qui est sujet du verbe sunt constituti (l. 7). 3. Nous donnons aux chrétiens et à tous la libre possibilité d’embrasser la religion que chacun veut, afin que chaque divinité séjournant au ciel puisse se montrer bienveillante et favorable, à nous et à tous ceux qui sont placés sous notre pouvoir. 4. En promulguant cet édit, les empereurs Constantin et Licinius ont accordé la liberté de culte à toutes les religions, en particulier aux chrétiens. Ces derniers peuvent désormais pratiquer leur culte au grand jour. Il s’agit d’un édit de tolérance instaurant la paix religieuse dans l’Empire. 5. a. Les deux premières lettres du mot ΧΡΗΣΤΟΣ sont lisibles au centre de la mosaïque : la croix latine est un X (khi) ayant subi une rotation et dont la branche verticale est une partie du P (rhô). 23. Rome, à la croisée des religions

187

b. L’idée de commencement et de fin est exprimée par la première et la dernière lettre de l’alphabet grec : α (alpha) et ω (oméga). Ces deux lettres sont souvent associées au Christ (ΧΡΗΣΤΟΣ) pour symboliser son éternité : « Il était au commencement de tout et sera jusqu’à la fin du monde. » c. L’idée d’unité et d’universalité est exprimée par la forme du cercle. Une couronne triple, composée d’un feuillage stylisé, entoure les lettres centrales désignant le Christ pour signifier que ce dernier a été envoyé par Dieu sur la Terre pour sauver tous les hommes, sans aucune distinction. Cette couronne représente probablement l’orbis terrarum, c’est-à-dire le disque des terres habitées. d. L’idée d’abondance et de plénitude est représentée par les quatre fleurs de grenadier, symboles bibliques de vie, de fertilité et de puissance, disposés ici aux quatre points cardinaux.

Et en Grèce…

2

Un jugement sévère contre l’empereur

p. 283 (manuel)/p. 83 (cahier 3e)

Néron, persécuteur des chrétiens

1. Mots relevant du champ lexical de la religion : piété (l. 4), Dieu (l. 4), apôtres (l. 7), crucifié (l. 9). Mots relevant du champ lexical du combat : ennemi (l. 4), adversaires (l. 6), crimes (l. 7), décapité (l. 9). Mots relevant du champ lexical de l’écriture historique : probablement (l. 3), par exemple (l. 5), en tout cas (l. 8), selon les historiens (l. 10), confirme l’Histoire (l. 11). Termes désignant l’empereur Néron : lui (l. 2), le premier (l. 2), il (l. 3), ennemi (l. 4), celui-ci (l. 5), premier parmi les plus vifs adversaires de Dieu (l. 5-6). 2. a. αὐτο-κρατόρων (lui-même étant maître) : empereurs. b. θεο-μάχος (combattant dieu) : adversaire. c. ἀπο-τμηθῆναι (couper en séparant) : décapité. d. ἀνα-σκολοπισθῆναι (fixer en haut) : crucifié.

Étude de la langue

pp. 284-285 (manuel)/pp. 84-85 (cahier 3e)

1. a. facies : face, facette, face-à-main, effacer, effacement, effaçable, surface, facial, faciès. b. fides : fidèle, fidélité, perfide, perfidie, confidence, confidentiel, affidé, fiduciaire. c. saeculum : siècle, séculier, séculariser, séculaire. d. summus : sommet, somme, consommer, consommé, consommateur, sommer, sommation, sommaire, sommité, summum. e. sequor : obsèques, séquence, séquentiel, conséquence, conséquent, inconséquence, subséquent, subséquemment, séquelle, séquestre, séquestrer, obséquieux. 2. a. celeber, bris, bre (seul mot sans rapport avec l’idée de cacher). b. proceres, um, m. (seul mot sans rapport avec l’idée de demander). c. tendo, is, ere (seul mot sans rapport avec l’idée de couper). d. dividia, ae, f. (seul mot sans rapport avec l’idée de lumière). e. aedon, onis, f. (seul mot sans rapport avec l’idée de foyer).

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23. Rome, à la croisée des religions

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Lexique

Grammaire

+ d’exercices en pdf

3. a. qui : nominatif masculin singulier. b. quam : accusatif féminin singulier. c. cui : datif masculin singulier. 4. a. qui : sujet du verbe invocavit. b. quam : complément de verbe direct (COD) de velit. c. cui : complément d’objet de verbe indirect (COI) de objiciebant. 5. a. L’antécédent de qui est Lucium. b. L’antécédent de quam est religionem. c. L’antécédent de cui est Claudium. 6. a. Le relatif que (quam) a pour antécédent lumière. b. Le relatif auxquels (quibus) a pour antécédent esclaves. dans le manuel de cycle.

Cette question est uniquement présente

c. Le relatif Qui (qui) n’a pas d’antécédent exprimé. d. Le relatif dont (cujus) a pour antécédent pièce. e. Le relatif qui (quibus) n’a pas d’antécédent exprimé. 7. a. Le relatif quibus a pour antécédent Amphitheatra. Les amphithéâtres dans lesquels les gladiateurs combattaient étaient immenses. b. Le relatif quam a pour antécédent fabulae. Tu as lu une partie de la pièce que Plaute a écrite. c. Le relatif cui a pour antécédent Agitator. Le conducteur (de char) qu’Ovide encourageait (ou auquel Ovide donnait sa faveur) remporta la victoire. d. L’indéfini relatif quidquid n’a pas d’antécédent exprimé. J’appelle bien tout ce qui est conforme à la Cette question est uniquement présente dans le manuel de cycle. nature. e. Le relatif qua a pour antécédent Via. La voie par laquelle nous avons cheminé à pied est dangereuse.

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Traduction 8. Le consul L. Aemilius Paulus, comme le Sénat avait décrété que les sanctuaires d’Isis et de Sérapis devaient être détruits, et que personne n’osait commencer le travail, ayant ôté sa toge prétexte s’empara d’une hache et cogna sur les portes de ce temple.

Et en ancien français… 9. a. Le relatif qui a pour antécédent Enfant et est sujet du verbe seit. b. Le relatif cui a pour antécédent dame et est complément de verbe indirect (COI) du verbe vient. Les questions suivantes sont uniquement présentes dans le manuel de cycle. c. Le relatif que n’a pas d’antécédent exprimé et est complément de verbe direct (COD) de prie. d. Le relatif dont a pour antécédent mesfait et est complément circonstanciel de cause du verbe haoit. 10. Nous constatons que les pronoms relatifs du français moderne et de l’ancien français sont affiliés à ceux du latin : qui en français moderne vient de qui/cui en ancien français, hérités du nominatif qui du latin ; que en français moderne vient de que en ancien français, hérité de l’accusatif quem/quam du latin ; ● ●

23. Rome, à la croisée des religions

189

quoi en français moderne vient de coi/quoi en ancien français, hérités du datif cui du latin ; dont en français moderne vient quant à lui de l’adverbe relatif unde en latin précédé de la préposition de : de unde signifiant proprement d’où. ● ●

D’un monde à l’autre

La basilique Saint-Pierre de Rome : une énigme à clé

pp. 286-287 (manuel)/pp. 86-87 (cahier 3e)

Pour faire le point

p. 286/p. 86

1 e. L’oculus : trou percé au sommet de la coupole. 2 d. La coupole : plafond hémisphérique de la cella. 3 b. Le fronton : partie triangulaire supportée par les colonnes de façade. 4 a. Le pronaos : portique soutenu par les colonnes et permettant l’accès à l’intérieur du temple. 5 f. Les chapiteaux : parties sommitales des colonnes du pronaos. 6 c. La cella : salle intérieure du temple. 7 g. Les caissons : rectangles aménagés sous la coupole.

Pour aller plus loin

p. 287/p. 87

1. La façade du Panthéon est surmontée d’un fronton supporté par huit colonnes corinthiennes ; celle de la basilique est flanquée de quatre pilastres et de huit colonnes corinthiennes, dont les quatre du centre soutiennent un fronton. Les deux édifices possèdent une immense coupole et un dôme : ceux du Panthéon reposent sur une puissante rotonde formant la cella, ceinte de colonnes intérieures, et percée d’un large oculus en son sommet ; ceux de la basilique reposent sur un tambour, caractérisé par des colonnes extérieures jumelées, et sont couronnés d’une haute lanterne. En revanche, le plan général des deux édifices diffère grandement.

3. La basilique Saint-Pierre est construite selon un plan combinant croix grecque et latine. La coupole principale se trouve à la croisée des branches d’une croix grecque, flanquée de quatre petites coupoles sur ses angles extérieurs. Une longue nef relie la coupole centrale à la façade, formant ainsi une branche de croix latine. Le plan de la basilique semble avoir été conçu pour symboliser l’unité entre l’Occident (de tradition latine) et l’Orient (de tradition grecque). 4. Vue du ciel, la partie elliptique de la place Saint-Pierre est comparable à un monogramme christologique, comme celui représenté sur un sarcophage exposé aux musées du Vatican (voir www. museivaticani.va, sous le numéro d’inventaire 31 550). Sur la place, l’aire circulaire est divisée par quatre larges bandes formant deux croix dont les branches se croisent au centre de l’ellipse, là où se trouve l’obélisque. Or, ces bandes forment, avec l’ellipse ellemême, les lettres X (khi) et P (rhô), qui sont les deux premières du mot ΧΡΗΣΤΟΣ. Cette aire circulaire, bordée au nord et au sud par deux portiques arrondis, est comparable aux couronnes des monogrammes christologiques et symbolise l’unité du monde chrétien. 5. La partie elliptique de la place Saint-Pierre est prolongée vers l’ouest par une aire en forme de trapèze isocèle, l’ensemble représentant une serrure. Symétriquement, la basilique, avec son plan en croix gréco-latine, peut être interprétée comme une clef. Ainsi, l’accès à la basilique, qui sous-tend un chemin spirituel de la part du chrétien pratiquant qui y pénètre, permettrait d’ouvrir les portes du paradis post mortem à cet individu. 190

23. Rome, à la croisée des religions

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2. Au sommet de la lanterne du dôme, le globe représente la Terre et la croix latine symbolise la victoire du christianisme sur le monde entier : la basilique Saint-Pierre se veut ainsi le centre de la chrétienté.

L’atelier du latin L’

pp. 288-289 (manuel)/pp. 88-89 (cahier 3e)

à la loupe

1. a. Banquet de Mithra avec le Soleil (3). b. Coupole du Panthéon (2). c. Le Christ représenté en Sol Invictus (1). 2. Sur le bas-relief, le Soleil est représenté par des rayons sculptés sur une sorte de large auréole derrière la tête du personnage central. Afin que la coupole du Panthéon soit plus légère sans pour autant perdre en solidité, une série de cinq rangs de caissons concentriques a été réalisée. Vue du dessous, la coupole peut apparaître comme un astre rayonnant, dont la partie centrale est formée par l’oculus et dont les rayons sont les lignes de béton entre les caissons. La mosaïque est comparable au bas-relief : le Soleil y est représenté par sept rayons partant d’une auréole derrière la tête du Christ. 3. Coupole du Panthéon : culte impérial. Banquet de Mithra avec le Soleil : culte oriental. Le Christ représenté en Sol Invictus : culte chrétien.

À

d’écrire !

Carmen ad Solem Colo te, o Solem cujus lux, Vt omnem frontem bene dicat et omne mel maturet, Penetrans in omnem florem et in omnem casam, Se dividit et integra manet Quemadmodum amor matris !

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que le 25 décembre a une longue histoire ? La date du 25 décembre fut choisie pour fêter le Soleil car elle tombe au moment où les jours commencent à rallonger, après le solstice d’hiver. Pourtant, sans l’aide d’outils astronomiques modernes, la date du solstice est difficile à établir précisément ; la marge d’erreur était de trois à cinq jours autour du 20 décembre. Le 25 décembre, on est donc certain que les jours ont fini de raccourcir : c’est le moment de fêter ce renouvellement du cycle solaire.

PROJET Le professeur de mathématiques fera fabriquer, à l’échelle, différents solides : une sphère en polystyrène achetée dans le commerce (ici en bleue), pour la coupole ; deux cylindres de révolution (ici en rouge) en papier cartonné, pour les murs intérieur et extérieur de la rotonde ; un pavé droit à base rectangulaire (ici en jaune) dont on adaptera l’un des côtés pour qu’il s’associe parfaitement avec le cylindre le plus grand ; un pavé droit à base rectangulaire (ici en vert) en papier cartonné, pour le pronaos ; un pavé droit à base triangulaire (ici en gris) en papier cartonné, pour le fronton et la toiture du pronaos. ● ●



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23. Rome, à la croisée des religions

191

Il est possible également de réaliser six ou sept couronnes découpées dans du carton (ici en violet), pour le dôme. Avec le professeur de technologie, les élèves étudieront les poussées exercées sur l’édifice et tous les moyens utilisés pour répartir les forces (fondations, épaisseur des murs, matériaux, vides et niches, voûtes et arcs de décharge, etc.) et feront couler du sable légèrement humide entre les deux cylindres de révolution, pour matérialiser la solidité de la structure. Le professeur de langues et cultures de l’Antiquité étudiera la composition de l’édifice et la symbolique des différents éléments. Le plan du temple, à la fois rectangulaire et circulaire, est une combinaison du plan rectangulaire des temples grecs et étrusques et du plan circulaire des anciennes cabanes italiques ou des tholoi grecques : le Panthéon apparaît alors comme un temple syncrétique, forme unifiée de tous les autres. La rotonde, matérialisée par deux cylindres, peut représenter l’orbis terrarum, ensemble des terres habitées où sont honorées des divinités : le Panthéon apparaît alors comme le temple de « tous les dieux », selon son étymologie. La coupole, probablement inspirée des voûtes à encorbellement des tombes à tholos grecques ou des mausolées orientalisants, représente la voûte céleste couvrant l’orbis terrarum, voûte céleste éclairée par l’astre solaire (oculus et rayons de la couple), symbole de la majesté impériale rayonnant sur le monde entier : le Panthéon apparaît alors comme le monde en réduction, éclairé durant le jour par les rayons solaires. Le panthéon de Rome étant devenu plus tard église chrétienne, ce temple réunit en un seul lieu tous les cultes qui marquèrent le monde romain.

SITOGRAPHIE • droitromain.upmf-grenoble.fr/Negotia/Arae_Narbonensis_CIL.html • www.unicaen.fr/cireve/rome/pdr_maquette.php?fichier=visite_temple_claude • Apulée, Les Métamorphoses ou l’Âne d’or, coll. Classiques en poche, Les Belles Lettres, 2007. • Jean Baubérot, Petite Histoire du christianisme, Librio, 2008. • Laurent Bricault, Les Cultes isiaques dans le monde gréco-romain, Les Belles Lettres, 2013. • Jacqueline Champeaux, La Religion romaine, Le Livre de poche, 1998. • Filippo Coarelli, Guide archéologique de Rome, Hachette Littérature, 1998. • John Scheid, La Religion des Romains, coll. Cursus, Armand Colin, 2017.

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23. Rome, à la croisée des religions

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BIBLIOGRAPHIE

Chapitre

24

Une médecine venue de Grèce La médecine : l’affaire des dieux, des charlatans ou des médecins ?

Fil directeur du chapitre Le chapitre a pour objectif, à travers l’exemple de la médecine, de montrer les emprunts que les Romains ont faits aux Grecs et leur assimilation à la culture romaine. L’exemple de l’adoption du dieu grec Asclépios est parlant. Attiré à Rome selon un rituel romain (consultation des livres sibyllins) pour faire face à une dramatique épidémie, il est romanisé par un nouveau nom (Esculape) même si son sanctuaire sur l’île Tibérine garde des caractéristiques grecques. Pourtant, au-delà de l’admiration pour la civilisation grecque, des sentiments xénophobes doublés de mépris existaient envers les Grecs présents à Rome, ce qui se perçoit dans le texte de Pline l’Ancien. Dans le domaine linguistique, de nombreux Romains des grandes familles étaient bilingues, ils avaient appris le grec durant l’enfance auprès de leurs pédagogues. Dans le domaine artistique, les Romains ont fait venir les originaux grecs des statues et des fresques à Rome (translatio) puis les ont imités ou copiés (interpretatio, imitatio). Au théâtre, les dramaturges latins, Plaute et Térence, s‘inspirent de comédies grecques et les adaptent au goût et à la société romaine tout en conservant les noms grecs des lieux et des personnages. C‘est le cas dans Les Ménechmes de Plaute.

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Dans le domaine scientifique, les Grecs sont des modèles et des références : la langue grecque est celle de la science. Des traces de cette suprématie demeurent dans la langue française en ce qui concerne la médecine, les mathématiques et les sciences. Cet héritage grec se prolonge au-delà de l’Antiquité. En médecine, la superstition et l’incompétence coexistent avec des instruments et des techniques médicales avancées (opération de la cataracte…). La conception méliorative du médecin savant et honnête, héritier d’Hippocrate, ou celle péjorative de l’imposteur, qui se cache derrière un jargon incompréhensible et un vêtement, ont perduré et sont visibles jusque dans les textes de Molière.

Thèmes du programme Le monde méditerranéen – Rome et la Grèce : échanges et influences – La transmission culturelle, de la Grèce à Rome, de l’Antiquité au Moyen Âge et à la Renaissance

Lecture, compréhension, traduction Repérer et traiter les indices donnant accès au sens d’un texte en mobilisant ses connaissances culturelles et linguistiques ; lire oralement un texte latin Proposer et justifier la traduction d’un passage, à partir de sa propre analyse et/ou de traductions disponibles

Étude de la langue Observer et comprendre les marques du passif, la formation du passif et du déponent Observer, comprendre, mémoriser et réinvestir la conjugaison des verbes eo, fero, volo, nolo, malo et facio ; l’indicatif passif et le déponent (3e personne du singulier et du pluriel) 24. Une médecine venue de Grèce

193

Observer et comprendre le sens des propositions indépendantes ou subordonnées au subjonctif permettant d’exprimer le souhait Révision de l’ordre et de la défense Observer le sens des préverbes et rapprocher entre eux des verbes présentant les mêmes préverbes ou formés avec les mêmes radicaux Circuler entre les systèmes de langue : établir des correspondances entre le système linguistique français et les systèmes des langues anciennes (lexique médical) Repérer l’influence des œuvres antiques ou de l’histoire ancienne dans des productions culturelles de différentes époques ; en tirer parti pour mieux les comprendre

Découverte 1

pp. 290-291 (manuel)/pp. 90-91 (cahier 3e)

Un dieu grec pour sauver Rome

1. Les mots évoquant l’épidémie et le sort funeste de Rome sont : dira lues (funeste épidémie, l. 1), vitiaverat (avait corrompu, l. 2), pallida (pâles , l. 2), exsangui (exsangues, l. 2), morbo (maladie, l. 3), funeribus fessi (fatigués par les funérailles, l. 4), miseris (misérables, l. 10), mala (malheurs, l. 11). 2. […] Fatigués par les funérailles et après avoir vu que ni les efforts des mortels ni la science des médecins n’y pouvaient rien, ils demandent l’aide divine, ils se rendent à Delphes, au centre du monde et prient l’oracle de Phoebus de bien vouloir apporter à cette misérable situation une réponse salutaire et de mettre fin aux malheurs de cette si grande ville. 3. Les Romains luttent contre l’épidémie avec tous les moyens des humains (mortalia […] temptamenta, tentatives mortelles, l. 4-5) et avec tout le savoir des médecins (artes […] medentum, l. 6) mais en vain, rien n’y fait (nihil, répété deux fois).

2

L’arrivée du dieu Esculape à Rome

1. Esculape est le fils d’Apollon. 2. Le dieu tient un bâton autour duquel un serpent s’enroule pour monter vers sa main. 3. Le dieu est représenté à la manière grecque (coiffure, drapé) avec une barbe, un visage idéalisé et serein, debout, drapé dans un vêtement. Il est imposant. Cette statue est la copie d’une statue grecque. Les Romains édifient un temple à Esculape sur l’île Tibérine sur laquelle se trouvent toujours des hôpitaux.

3

Le dieu guérisseur à l’œuvre : l’incubatio

4. a. La patiente en incubatio est allongée au centre, durant son sommeil. b. Le dieu médecin Esculape se trouve à droite. c. À gauche, les mortels (sans doute la famille de la patiente avec un enfant) remercient le dieu de son intervention avec un geste de prière. d. La déesse de la santé Hygie se trouve à gauche, derrière Esculape. Les divinités sont plus grandes que les humains (mortels) et soignent la patiente. 194

24. Une médecine venue de Grèce

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4. Les Romains se tournent alors vers les dieux (auxilium caeleste, aide divine, l. 6-7). Ils vont à Delphes, centre du monde (nombril du monde où se sont croisés les deux aigles envoyés par Jupiter) prier Apollon (qui a la fonction de médecin) de les secourir et sauver (succurrere, salutifera sorte, l. 9-10).

Lecture

Un médecin en consultation

Un quiproquo médical

pp. 292-293 (manuel)/pp. 92-93 (cahier 3e)

audio

La mise en forme du texte en vers n’a pas été conservée ici pour des raisons pratiques. On indiquera néanmoins aux élèves que le théâtre antique est écrit en vers (non pas rimé, mais rythmé). L’enregistrement audio correspond donc à une lecture prosaïque du texte sans les élisions voulues en poésie. On expliquera aussi que la langue de Plaute est familière et correspond au langage parlé. Elle comporte des fautes et des archaïsmes (uti pour ut, face pour fac), des élisions (n’ pour -ne, des jurons, comme edepol pour par Pollux). Un travail de traduction sur le niveau de langue (familier) pourra être effectué. 1. Ménechme souffre de folie (deliramenta, l. 13, insania, l. 15, insanire, l. 36). 2. Dans l’expression deliramenta loquitur (il prononce des paroles délirantes, l. 13-14), la forme du verbe (loquitur) est passive mais se traduit par un actif (il dit, il prononce). 3. Le médecin s’intéresse au mode de vie de Ménechme, il l’interroge sur son alimentation, ce qu’il mange (esse, l. 10), la couleur de son vin (album an atrum vinum potas ?, l. 7), son sommeil (perdomiscin’ […] facilen’ tu dormis, l. 30-31), son appétit (intestina crepant, ventre qui gargouille, l. 24). 4. Les verbes au futur simple sont : percontabor (l. 17), potero (l. 41), potabis (l. 43), fodiam (l. 46). Les verbes à l’impératif sont : dic mihi (l. 6, 19, 23), mane (l. 16), face (l. 38), age (l. 42), I, arcesse (l. 47). Ils sont surtout utilisés par le médecin parce qu’il pose des questions, donne des ordres et des prescriptions. C’est lui qui a l’autorité. 5. […] MÉNECHME : Que veux-tu ? LE MÉDECIN : Dis-moi ce que je te demande. Bois-tu du vin blanc ou rouge ? […] MÉNECHME : Pourquoi ne me demandes-tu pas si j’ai l’habitude de manger du pain violet, rouge ou jaune ? ou si j’ai l’habitude de manger des oiseaux à écailles et des poissons à plumes ?

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Le Vieillard : Diantre ! Entends-tu ? Il prononce des paroles délirantes. Pourquoi tardes-tu à lui donner une potion avant qu’il ne soit pris de folie ? LE MÉDECIN : Attends un peu. Je vais l’interroger encore. LE VIEILLARD : Tu me tues avec ton bavardage. LE MÉDECIN : Dis-moi cela : tes yeux ont-ils l’habitude de durcir ? MÉNECHME : Quoi ? Tu me prends pour une sauterelle, toi le plus ignorant des hommes ? LE MÉDECIN : Dis-moi : sens-tu parfois ton ventre gargouiller ? MÉNECHME : Quand je suis rassasié, rien ne gargouille, quand j’ai faim, si. LE MÉDECIN : Par Pollux, sa réponse est loin d’être insensée, c’est sûr. Dors-tu jusqu’au jour ? T’endors-tu facilement une fois couché ? MÉNECHME : Je dors quand j’ai payé l’argent que je dois. Que Jupiter et tous les dieux t’anéantissent, maudit questionneur. […] LE MÉDECIN : Pourquoi pas ? Là, je pourrai le soigner à mon gré. […] LE MÉDECIN : Allez, fais venir des hommes pour qu’ils le transportent chez moi. 24. Une médecine venue de Grèce

195

6. C’est une scène de comédie en raison : du comique de situation : quiproquo sur l’identité de Ménechme que l’on croit fou et qui s’énerve face aux questions du médecin ; du comique de caractère : le médecin est bavard (le vieillard et Ménechme lui en font le reproche : Obcidis fabulans, l. 18, et percontator, l. 34), il pose des questions sans fin et est très ignorant (ignavissume, l. 22) ; Ménechme, quant à lui, est un personnage irascible ; comique de mots : Ménechme se moque du médecin, il parodie sa question (des poissons à plumes, l. 11-12) et sa prescription (l. 45). ●





Lecture 1

L’hégémonie des médecins grecs

p. 294 (manuel)/p. 94 (cahier 3e)

Le Grec fait le médecin !

1. Ce n’est pas cela pourtant que nous considérons, tant chacun est séduit par la douceur d’espérer. Il n’y a d’ailleurs aucune loi qui châtie l’ignorance mortelle, aucun exemple de punition. Les médecins apprennent à nos risques et périls ; ils mènent leurs expériences à travers les décès et le médecin est le seul qui puisse tuer un homme en toute impunité. 2. Selon Pline, il suffit de savoir le grec (Graece, l. 2) et de se déclarer médecin pour l’être (quicumque

medicum se professo, l. 7).

3. Le médecin est : ignorant (inscitiam), menteur (mendacio), criminel (capitalem : mortelle ; mortes : décès ; occidisse : tuer) et impuni (impunitas, l’impunité) ; on pourra ajouter (nullae) vindictae (aucune punition), nulla lex quae puniat (aucune loi qui punisse). Il pratique en grec (Graece). Les malades sont : ignorants (inperitos expertesque), naïfs (credunt), jugés coupables (culpatur, arguuntur).

La vision de Pline est très négative, les médecins ne sont que des charlatans, des criminels ignorants qui font leurs expériences sur leurs patients et n’ont pas de compte à rendre à la justice. Ici point de savoir ni d’admiration pour les sciences venues de Grèce.

Et en Grèce…

2

Hippocrate, le père de la médecine

p. 295 (manuel)/p. 95 (cahier 3e)

Un code de déontologie médicale

1. Ἀπόλλωνα : Apollon. Ἀσκληπιὸν : Asclépios. Ὑγείαν : Hygie. Πανάκειαν : Panacée. θεοὺς : dieux. 2. Hygiène vient de Ὑγείαν (Hygie, déesse de la santé) : tout ce qui permet de conserver la santé (lavage de main, désinfection d’une plaie…). Panacée vient de Πανάκειαν (Panacée), déesse des remèdes : remède universel. 3. τέχνην : a donné technique. θεραπείῃ : a donné thérapie, thérapeutique. βίον : a donné biologie. 4. En prononçant le serment d’Hippocrate, on promet de respecter l’honnêteté, la justice et la loyauté, d’être au service des malades et de garder le secret médical (discrétion). Les médecins de Pline ne respectent pas ce serment puisqu’ils expérimentent sur les malades et ne maîtrisent pas l’art de la médecine. 196

24. Une médecine venue de Grèce

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4. Les malades sont naïfs et ignorants et font confiance à des ignorants sous prétexte qu’ils parlent une langue qu’ils ne connaissent pas et se disent médecin. Pline les excuse en s’associant à eux (utilisation de la 1re personne du pluriel : intuemur, l. 10, et nostris, l. 14) et en justifiant cette naïveté par la maladie et la douceur (le besoin) d’espérer une guérison et un remède.

Étude de la langue

pp. 296-297 (manuel)/pp. 96-97 (cahier 3e)

Lexique 1. a. crédible : de creditum, qui peut être cru. b. involontaire : de volo, sans le vouloir. c. interlocuteur : de locutus, personne à qui l’on parle. d. éloquent : de loquor, qui parle bien. e. intellectuel : de intellego, qui réfléchit et comprend. f. insalubre : de salus et préfixe in- privatif, qui est contraire à la santé. g. morbide : de morbus (malade), qui engendre la maladie. La question suivante est uniquement présente dans le manuel de cycle. Erratum : dans le manuel, « involontaire » figure deux fois, on peut le remplacer par « inintelligible ». h. inintelligible : de intellego, que l’on ne peut pas comprendre. 2. a. radical pota + suffixe bilis : potabilis (potable, que l’on peut boire). b. radical cura + suffixe bilis : curabilis (curable, qui peut être soigné) ; préfixe privatif in- + radical cura + suffixe bilis : incurabilis (incurable, qui ne peut pas être soigné). 3. salutifer : salus + fero (qui apporte la santé).

Grammaire

+ d’exercices en pdf

4. Verbes avec un sens actif : loquitur et Percontabor (malgré les terminaisons actives). Verbes avec un sens passif : Culpatur et deferatur (terminaisons passives), fiunt (terminaison active). 5. a. Utetur : il utilisera (futur déponent). b. Patiuntur : ils souffrent (présent déponent). c. Experti sunt : ils ont essayé (parfait déponent).

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d. Creditus erat : il avait cru (plus-que-parfait passif ). e. Fit : il est fait (présent passif ). 6. Les déponents sont : utuntur, patientur, locuti erant. a. fieri : être fait, devenir (infinitif présent passif ). b. fiant : qu’ils soient faits (subjonctif présent passif ). c. patientur : ils souffriront, supporteront (futur simple déponent). d. curatur : il est soigné (présent indicatif passif ). e. utuntur : ils utilisent (présent indicatif déponent). f. factus est : il a été fait, il fut fait (parfait passif ). g. vis : tu veux (présent actif ). h. occisus est : il a été tué, fut tué (parfait passif ). i. locuti erant : ils avaient parlé (plus-que-parfait déponent). 7. a. feramus : au singulier feram ; la défense : ne feram. b. dicite : au singulier dic ; la défense : noli dicere. c. legite : au singulier lege ; la défense : noli legere. 24. Une médecine venue de Grèce

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L’exercice suivant est uniquement présent dans le manuel de cycle. À partir d’ici, la numérotation est décalée d’un point entre cahier et manuel de cycle. 8. Ordre

Faciam Dic Curet Eamus Potate Sint

Défense

Ne faciam Noli dicere Ne curet Ne eamus Nolite potare Ne sint

Traduction Que je fasse Dis Qu’il soigne Allons Buvez Qu’ils soient

9. Les formes au subjonctif sont : deferatur, potemus, eat. a. fac : fais (impératif ). b. deferatur : qu’il soit porté (subjonctif ). c. potabo : je boirai (futur). d. cape : prends (impératif ). e. dormite : dormez (impératif ). f. potemus : que nous buvions, buvons (subjonctif ). g. ibo : j’irai (futur). h. ferte : portez (impératif ). i. eat : qu’il aille (subjonctif ). 10. a. composés du verbe eo (aller) : transeunt, exire, adeo. b. composés du verbe fero (porter) : defert, transferre, deferuntur, fertur. c. verbe volo (vouloir) : volo, volumus, vult, vis, volunt.

11. a. Lingua graeca a medicis discebatur. La langue grecque était apprise par les médecins. b. Medici Hippocratis praecepta sequebantur. Les médecins suivaient les préceptes d’Hippocrate. c. Potiones et sanguinis detractiones saepe praescriptae sunt. Potions et saignées ont souvent été (ou furent souvent) prescrites. d. Omnes herbis et balneis utentur. Tous utiliseront des herbes et des bains.

Et en grec… 12. Le vocabulaire médical français a conservé de nombreux mots d’origine grecque en lien avec le corps. a. Un cardiologue soigne le cœur. b. Un pneumologue soigne les poumons. c. Un ophtalmologue soigne les yeux. d. Un dermatologue soigne la peau.

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24. Une médecine venue de Grèce

© Hachette Livre 2017 – Via latina cycle 4 – Livre du professeur

Traduction

13. a. δέρμα, δέρματος, (τό) : peau. b. ὀφθαλμός, οῦ, (ὁ) : œil. c. πνεύμων, ονος, (ὁ) : poumon. d. καρδία, ας, (ἡ) : cœur.

D’un monde à l’autre

Du grec au latin : le langage fait le médecin pp. 298-299 (manuel)/pp. 98-99 (cahier 3e)

Pour faire le point

p. 298/p. 98

Les réponses sont données de haut en bas en commençant le haut de la colonne de gauche. 1 Coupelle pour écraser les ingrédients. 2 Étuis pour instruments. 3 Manches de scalpels. 4 Louche à bec pour verser la préparation. 5 Ventouse (en haut de la colonne de droite). 6 Boîte pour ranger les éléments solides. 7 Tablette pour mélanger les ingrédients. 8 Pinces à dissection.

Pour aller plus loin

p. 299/p. 99

Molière, Le Malade imaginaire

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Traduction de l’extrait en latin macaronique (l. 9-19) : Moi, avec ce bonnet, je te donne et te concède l’aptitude et la puissance de faire le médecin (soigner), de purger, de saigner, de percer, de tailler, de couper et de tuer en toute impunité à travers la terre entière. 1. Argan va devenir médecin pour se soigner lui-même (l. 2). 2. Selon Argan, pour devenir médecin, il faut savoir parler latin, connaître les maladies et les remèdes, c’est-à-dire étudier. Selon Béralde, l’habit fait le médecin : en recevant le bonnet et la robe, il apprendra tout ce qu’il lui faut. 3. Lors de la cérémonie, Argan reçoit le bonnet (isto boneto, l. 9). 4. Il soignera en pratiquant la chirurgie (Perçandi, Taillandi, Coupandi, percer, tailler, couper, l. 15-18), en saignant (Seignandi, l. 14), en purgeant (Purgandi, l. 13, on observe le clystère pour le lavement représenté sur la gravure), autant de remèdes qui tuent la maladie en tuant le malade (occidendi) ! On reconnaît certains traitements (saigner et purger) préconisés dans la théorie des humeurs. 5. Dans le texte de Pline et celui de Molière, le médecin est incompétent et peut tuer en toute impunité (occidisse inpunitas). Les mots de Pline sont presque repris tels quels par Molière (occidendi impune). Chez Pline, le grec fait le médecin ; chez Molière, c’est le latin et le vêtement (le bonnet et la robe) qui font le médecin, pas les études ni le savoir. On pourra prendre d’autres extraits du troisième intermède (fin du Malade imaginaire) faisant de ces remèdes une panacée pour toutes les maladies. 24. Une médecine venue de Grèce

199

L’atelier du latin L’

pp. 300-301 (manuel)/pp. 66-67 (cahier 3e)

à la loupe

Le tableau est une représentation de l’intérieur d’un temple d’Esculape (Asclépios), et notamment de la cella, endroit sacré où se trouve la statue du dieu. Les réponses sont données de gauche à droite en commençant par la ligne du haut. 1 Statue monumentale et polychrome du dieu Asclépios, barbu et assis. 2 Serpent enroulé autour du bâton tenu par Asclépios. L’emblème des médecins est un bâton stylisé avec un serpent (le caducée est une erreur, car c’est l’attribut de Mercure) ; celui des pharmaciens est une coupe d’Hygie avec un serpent. 3 Ex-voto accrochés au mur : ils représentent le plus souvent les parties du corps guéries par le dieu (tête, yeux, jambe, pied, main, sein, bras) ou bien ce sont des inscriptions ou des stèles sculptées représentant des scènes de guérison. 4 Les malades allongés (en incubatio) dans la cella sur des matelas attendent leur guérison pendant leur sommeil ou une apparition du dieu en songe. 5 Prêtre-médecin qui donne à boire (une potion ?) à un malade, probablement suite à une prescription du dieu. Son statut de sage est visible à sa barbe et à ses cheveux blancs. D’autres prêtres plus jeunes l’assistent en s’occupant de l’éclairage du temple.

À ●



d’écrire !

Domi mane per XV dies et dormi. Aquam solum pota et pisces ede. Potionem potabis et corporem exercebis deinde ad frigidum balneum ibis.

saluer et porter un toast comme les Romains ? En français : salut (bonjour familier) ; en espagnol : salud ; en italien : salute (pour porter un toast).

On pourra travailler le projet au cours d’une séquence en français traitant de la critique de la société, et en particulier la satire des médecins : dans l’Antiquité avec Plaute, au Moyen Âge avec Le Vilain Mire au XVIIe s. avec Molière (Le Médecin malgré lui, Le Malade imaginaire, Le Médecin volant) et au XXe s. avec Knock de Jules Renard. On pourra élargir aux faux savants et aux ignorants et utiliser des caricatures et des tableaux (représentant des consultations médicales, par exemple Jan Steen, La Visite du médecin). Différentes scènes pourront alors être jouées en suivant les étapes de mise en scène proposées.

SITOGRAPHIE / BIBLIOGRAPHIE • La présentation d’une exposition au musée gallo-romain de Lyon sur la médecine sur le site de la faculté des lettres de l’Université de Fribourg : https://lettres.unifr.ch • Le serment d’Hippocrate : www.conseil-national.medecin.fr/le-serment-d-hippocrate-1311 • Jacques André, Être médecin à Rome, Payot, coll. Petite bibliothèque Payot, 1995. • Vivian Nutton, La Médecine antique, trad. Alexandre Hasnoui, Les Belles Lettres, 2016. 200

24. Une médecine venue de Grèce

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PROJET

Chapitre

25

Sciences et techniques dans le monde romain Les Romains : imitateurs, ingénieurs ou précurseurs ?

Fil directeur du chapitre L’objectif est ici de nous demander si, dans le domaine des sciences et techniques, les Romains furent de simples imitateurs, image dont ils ont longtemps souffert, de véritables ingénieurs ou d’éclairés précurseurs. S’il est indéniable que les Romains sont restés héritiers et tributaires des découvertes et des avancées mises au point par les civilisations orientales antérieures, en particulier la civilisation grecque, il n’en reste pas moins que les ingénieurs et scientifiques romains contribuèrent eux-mêmes aux progrès et à la diffusion des sciences et des techniques, influençant profondément et durablement l’histoire de la pensée occidentale au Moyen Âge puis à la Renaissance. Dans ce vaste champ d’investigation, nous avons choisi d’aborder trois domaines très différents : les proportions idéales en architecture, héritées des Grecs mais parfois appliquées de manière innovante, comme pour la construction du panthéon de Rome ; l’ingénierie maritime, à laquelle les Romains, à la suite des Grecs et des Carthaginois, contribuèrent par des inventions qui permirent de changer le cours de l’histoire, comme avec le fameux corbeau ; la mesure du temps, avec l’établissement du calendrier bissextile par Jules César (conseillé par un astronome grec), système que nous utilisons encore aujourd’hui sur tous les continents…

Thèmes du programme Le monde méditerranéen – Rome et la Grèce : échanges et influences – La transmission culturelle de la Grèce à Rome, de l’Antiquité au Moyen Âge et à la Renaissance © Hachette Livre 2017 – Via latina cycle 4 – Livre du professeur

Lecture, compréhension, traduction Utiliser une traduction pour repérer et comprendre des éléments du texte en langue ancienne Extraire des informations de supports variés (textes en langue ancienne, textes en langue française, textes traduits, documents iconographiques…) en vue de construire du sens, interpréter, problématiser Mobiliser des connaissances linguistiques permettant de construire une compréhension du texte Proposer une traduction aboutie en étant capable de justifier ses choix Savoir rattacher le contenu d’un texte à ses connaissances historiques ou culturelles

Étude de la langue Comprendre les principes essentiels concernant la construction et le sens des propositions indépendantes ou subordonnées au subjonctif permettant d’exprimer le temps, la cause, le but, la conséquence Mettre en réseaux les mots par champ sémantique et par famille lexicale ; regrouper des mots par famille morphologique Décliner les noms de nombres

25. Sciences et techniques dans le monde romain

201

Découverte 1

pp. 302-303 (manuel)/pp. 102-103 (cahier 3e)

Le corps humain, modèle des proportions idéales

1. a. Léonard de Vinci a réalisé son célèbre dessin d’après les premiers paragraphes du Livre III du De Architectura (De l’architecture) de l’ingénieur romain Vitruve (Ier s. av. J.-C.). Les dimensions de chaque partie du corps seraient proportionnelles à la mesure de l’ensemble. De plus, la représentation du corps humain idéal par Léonard de Vinci met visuellement en évidence le fait que ce corps s’inscrit à la fois dans un cercle et dans un carré. b. Lisons Vitruve : « Le centre du corps humain est en outre par nature le nombril ; de fait, si l’on couche un homme sur le dos, mains et jambes écartées, et qu’on pointe un compas sur son nombril, on touchera tangentiellement, en décrivant un cercle, l’extrémité des doigts de ses deux mains et de ses orteils. » 2. En superposant, sans modifier leurs proportions, le carré et le cercle, dans lesquels s’inscrit le corps humain idéal, à la façade du Parthénon, on s’aperçoit que cet édifice s’inscrit lui aussi dans ces deux figures. Si on trace le carré correspondant à la largeur des huit colonnes et de l’architrave, les diagonales de ce carré se croisent précisément au milieu du fronton, là où étaient fixées les statues centrales de la scène sculptée. La présence de la statue de Zeus (fronton est) au croisement des diagonales du carré peut être interprétée comme un symbole de puissance, de même que les diagonales du carré dans lequel s’inscrit le corps humain de Lénoard de Vinci se croisent sur les parties génitales de l’homme. Quant au cercle, son centre se trouve précisément au niveau de l’acrotère sommital du temple, ce qui ne peut pas être un hasard.

2

Un principe d’harmonie hérité des Grecs

1. La subordonnée que, par leurs proportions, les membres s’accordent avec sa forme globale (l. 2-4), est introduite par de telle sorte (l. 2).

La subordonnée bien qu’ils aient recommandé ces règles pour tous les genres d’ouvrages (l. 10-11), ne dépend pas d’un mot introducteur. La subordonnée dans lesquels les qualités comme les défauts ont pour habitude de perdurer éternellement (l. 13-15), a pour antécédent ouvrages (l. 11). 2. natura, composuit, membra, respondeant, videntur, antiqui, habeant, traderent, laudes, culpae. 3. Vitruve énonce ici un principe fondamental : de même que les dimensions des membres du corps humain sont proportionnelles et harmonieuses entre elles, de même doivent l’être les composantes des édifices, en particulier celles des temples des dieux. 4. En superposant, après avoir modifié un peu leurs proportions, le carré et le cercle dans lesquels s’inscrit le corps humain idéal, à la façade du Panthéon, on s’aperçoit que cet édifice s’inscrit lui aussi dans ces deux figures. Le plan du Panthéon associe également les figures du cercle et du carré, tout comme le dallage de marbre de la cella, constitué de carrés et de cercles inscrits.

202

25. Sciences et techniques dans le monde romain

© Hachette Livre 2017 – Via latina cycle 4 – Livre du professeur

La subordonnée que dans les ouvrages parfaits aussi, les proportions de chaque composante soient en harmonie avec la forme extérieure de l’ensemble (l. 5-9) est introduite par avoir institué (l. 5).

Lecture 1

et

2

Les Romains devenus ingénieurs maritimes

pp. 304-305 (manuel)/pp. 104-105 (cahier 3e)

Une invention qui a changé le cours de l’histoire ! – Un combat naval comme sur terre !

1. Légende : |proposition principale| [proposition subordonnée] (proposition indépendante) |C. Duellius, [cum videret graves suas naves mobilitate Punicae classis eludi irritamque virtutem militum fieri], excogitavit manus ferreas|. [Quae ubi hostilem apprehendarant navem], |superjecto ponte transgrediebantur Romani| et (in ipsorum ratibus comminus eos trucidabant). C. Duellius, comme il voyait que ses lourds navires étaient esquivés à cause de la mobilité de la flotte punique et que le courage de ses soldats devenait inutile, inventa les mains de fer. Lorsque celles-ci attrapaient le navire ennemi, une fois la passerelle jetée, les Romains traversaient et massacraient [les ennemis] au corps à corps sur leurs propres bateaux. 2. Manus ferreas (les mains de fer, l. 4) désigne le grappin ; ponte (la passerelle, l. 6) désigne la passerelle du corbeau. 3. De nombreux documents iconographiques sont disponibles en ligne concernant les navires de guerre de l’Antiquité (voir aussi la bibliographie en fin de chapitre). 4. Pour éviter que leurs navires ne soient esquivés par les ennemis (graves suas naves mobilitate Punicae classis eludi, l. 1-2) et que la valeur guerrière des soldats ne soit pas inutile (irritamque virtutem militum fieri, l. 3-4), C. Duellius inventa le grappin ou main de fer (manus ferrea, l. 4). Il

s’agit d’une sorte de crochet métallique à plusieurs pointes, relié à une corde, grâce auquel les soldats romains pouvaient agripper les navires ennemis et les tirer auprès des leurs. Ils abaissaient ensuite la passerelle du corbeau (superjecto ponte, l. 6), dont la pique venait se ficher sur le pont du bateau ennemi. Il ne restait plus qu’à traverser cette passerelle (transgrediabantur, l. 6) et à combattre au corps à corps (in ipsorum ratibus comminus eos trucidabant, l. 7-8).

3

Le premier navire de guerre « automoteur »

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1. a. adhaerentes rotas : des roues étant fixées. b. exstantes radii : des rayons étant en saillie. c. currentibus rotis : les roues tournant. d. elidentes [radii] : les rayons chassant. e. impetu parturiente : l’impulsion faisant naître. f. machinis operantibus : les machines travaillant. 2. Les mots latins appartenant au champ lexical du mouvement sont : rotas (l. 2), volvunt (l. 3),

currentibus (l. 4), impetu (l. 7), discursum (l. 7), venientes (l. 11). 3. Travail personnel des élèves.

4. La liburne automotrice était conçue pour pouvoir naviguer sans vent. Elle permettait également de s’affranchir de la force musculaire des rameurs, qui fatiguaient rapidement : 3 paires de bœufs remplaçaient avantageusement environ 170 rameurs et leurs avirons. De la sorte, l’embarcation était sans doute plus légère et les besoins en nourriture et en eau, ainsi que certains problèmes d’hygiène, étaient limités. Par ailleurs, si l’on en croit l’extrait, la puissance dégagée par les mécanismes de la liburne automotrice est supérieure à celle des trirèmes classiques. En revanche, on imagine difficilement des animaux opérer un mouvement constamment circulaire sur 25. Sciences et techniques dans le monde romain

203

un engin naviguant, d’une part à cause du déplacement du bateau vers l’avant, d’autre part à cause du roulis. De plus, il semble compliqué de faire avancer les animaux au même rythme. Enfin, un tel équipage interdisait d’embarquer un grand nombre de soldats pour le combat.

Lecture 1

Les Romains, inventeurs d’un calendrier fiable

Une belle invention : les années bissextiles

p. 306 (manuel)/p. 106 (cahier 3e) audio

1. Les mots désignant les nombres sont : decem (dix, l. 1), trecenti sexaginta quinque (trois-centsoixante-cinq, l. 3), quadrans (un quart, l. 5), quarto (quatrième, l. 6), unum (un, l. 7), quinque (cinq, l. 10), bissextum (double-six, l. 12). 2. Jules César ajouta donc dix jours à l’ancien décompte, afin que trois-cent-soixante-cinq jours correspondent à une année, au long desquels le soleil parcourt le zodiac : et, pour qu’un quart ne soit pas en reste, il établit que, tous les quatre ans, les prêtres qui s’occupaient des mois et des jours intercaleraient un jour […]. 3. Iulius Caesar est sujet des verbes superadjecit (l. 2) et statuit (l. 5). Le calendrier romain républicain comptait 355 jours en année normale et 377 ou 378 les années complétées d’un mois intercalaire. Désormais, le nouveau calendrier, basé sur le cycle solaire zodiacal, compte 365 jours, tous les ans, plus un tous les quatre ans, pour compenser le quart de jour supplémentaire que compte, en réalité, l’année solaire.

Et en Grèce…

2

« Le Soleil a rendez-vous avec la Lune… »

p. 307 (manuel)/p. 107 (cahier 3e)

Une explication sur les astres

1. TR. Séléné en effet et le rusé Soleil, complotant contre vous depuis longtemps, trahissent l’Hellade pour les barbares. HE. Pourquoi donc font-ils cela ? TR. Parce que, par Zeus, c’est à vous que nous sacrifions, mais à eux que les barbares sacrifient, voilà pourquoi vraisemblablement ils voudraient que nous soyons tous anéantis, afin que seuls parmi les dieux ils reçoivent les offrandes. […] 2. Cet extrait est issu d’un texte théâtral car c’est une succession de courtes répliques échangées entre deux locuteurs dont les noms apparaissent sous forme d’initiales en capitales graissées : Trygée et Hermès. La présence de l’expression par Zeus indique aussi qu’il s’agit d’un texte rapportant des paroles au style direct. 3. Le comique vient du fait que, pour expliquer un phénomène astronomique, le personnage se réfère à un récit d’ordre mythologique, en prétendant que ce phénomène est la conséquence d’une jalousie ! 204

25. Sciences et techniques dans le monde romain

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4. Le mot « bissextile » signifie littéralement double sixième. Les mois du calendrier julien romain étaient divisés en trois périodes de durée inégale, séparées par des jours particuliers : les calendes, les nones et les ides. Les jours suivant les calendes et précédant les nones sont notés par un numéro, en comptant à rebours à partir des nones, ce jour de référence comptant lui-même pour un jour à part entière, et ainsi de suite pour les jours suivant les nones et précédant les ides et, enfin, pour les jours suivant les ides et précédant les calendes. Le jour correspondant à notre 24 février était donc le sixième jour avant les calendes de mars. En l’occurrence, il s’agissait pour les prêtres chargés du calendrier d’intercaler un deuxième sixième jour avant les calendes de mars.

Or, dès le VIe s. av. J.-C., les scientifiques grecs savaient expliquer, à leur manière, le mouvement des différentes planètes ; à partir du IVe s. av. J.-C., on eut notamment recours au système très complexe des sphères homocentriques.

Étude de la langue

pp. 308-309 (manuel)/pp. 108-109 (cahier 3e)

Lexique 1. machine, machiniste, machinisme, machinerie, machin, machinal, machinalement, machiner, machination, mécanique, mécaniser, mécaniste, mécanisme, mécanisation, mécanicien, mécano. 2. ordo, inis, m. : rang, rangée, ligne.

ordino, as, are : mettre en ordre. ordinatio, onis, f. : action de mettre en ordre. ordinator, oris, m. : celui qui met en ordre. ordinarius, a, um : rangé par ordre, régulier. extraordinarius, a, um : en plus du rang, supplémentaire. exordium, ii, n. : commencement, début. primordium, ii, n. : premier rang, origine.

Grammaire

+ d’exercices en pdf

3. b. Ita natura composuit corpus hominis, [ ut proportionibus membra ad summam figurationem ejus respondeant ]. La nature a ordonné le corps humain de telle sorte [ que , par leurs proportions, les membres s’accordent avec sa forme globale]. c. Phalereus Demetrius, [ cum patria expulsus esset], se Alexandream contulit. Démétrios de Phalère, [ comme il avait été expulsé de sa patrie], se rendit à Alexandrie. 4. a. But.

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b. Conséquence. c. Cause, temps. 5. a. Conjurati sunt ita multi, [ ut eos carcer capere non possit]. Les conjurés sont si nombreux [ que la prison ne peut les contenir]. La subordonnée exprime la conséquence. Le verbe sunt (sont) attribue au sujet Conjurati (Les conjurés) l’état d’être excessivement nombreux (ita multi, si nombreux). C’est ce nombre excessif qui entraîne la possibilité, exprimée par le verbe de la subordonnée au subjonctif en latin, que la prison soit trop petite. b. Vercingetorix jubet portas claudi, [ ne castra nudentur]. Vercingétorix ordonne de fermer les portes, [ pour que le camp ne se vide pas]. La subordonnée exprime le but. Le verbe jubet (ordonne) exprime une volonté mue par un objectif, qui ne sera peut-être pas atteint, d’où le verbe au subjonctif dans la subordonnée en latin. c. Decima legio […] ei gratias egit [ quod de se optimum judicium fecisset]. La dixième légion lui fit des remerciements [ parce qu’ à son sujet il avait une si bonne opinion]. La subordonnée exprime la cause. 25. Sciences et techniques dans le monde romain

205

La locution verbale gratias egit (fit des remerciements) est la conséquence d’une cause exprimée par la subordonnée dont le verbe au subjonctif en latin indique qu’il s’agit peut-être d’une cause alléguée et non réelle. Quod aurait donc pu être traduit par sous prétexte que. d. Pyrrhus, [ cum Argos oppidum oppugnaret in Peloponneso] , lapide ictus interiit. Pyrrhus, [ alors qu’ il assiégeait la place forte d’Argos dans le Péloponnèse], mourut d’un coup de pierre. La subordonnée exprime la cause/temps. Le verbe interiit (mourut) exprime un fait réel : la mort. Il est accompagné du complément de moyen ayant entraîné la mort (lapide ictus, d’un coup de pierre). Mais l’emploi du subjonctif en latin dans la subordonnée laisse supposer que les circonstances invoquées (le siège d’Argos) ne sont peut-être pas réelles. La phrase pourrait alors se traduire par : Pyrrhus, alors qu’il assiégeait, dit-on, la place forte d’Argos dans le Péloponnèse, mourut d’un coup de pierre. 6. a. triginta quinque : 35. b. undequadraginta : 39. c. septuaginta tres : 73. d. ducenti nonaginta quattuor : 294. e. tria milia octoginta duo : 3 082. L’exercice suivant est uniquement présent dans le manuel de cycle. À partir d’ici, la numérotation est décalée d’un point entre cahier et manuel de cycle. 7. a. XXIX : undetriginta. b. CVII : centum duo, ae, o. c. CCLV : ducentum quinquaginta quinque. d. DCCXLI : septingenti quadraginta unus, a, um. e. MMMCCCXXXIII : tria milia trecenti triginta tres, tres, tria.

Traduction b. Lorsque les consuls romains s’aperçurent que les soldats n’étaient pas vainqueurs sur mer, ils firent construire des trirèmes et inventèrent les mains de fer et le corbeau.

Et en grec… 9. En grec et en latin, δύο/duo, τρεῖς/tres, ὀκτώ/octo, δέκα/decem ont la même racine. On peut aussi ajouter ἕξ/sex et ἑπτά/septem, par évolution phonétique. 10. a. tétraplégique : se dit de quelqu’un qui est paralysé des quatre membres. Ce mot vient de τέτταρες. b. hexamètre : vers comportant six mesures. Ce mot vient de ἕξ, l’esprit rude ayant donné le h.

D’un monde à l’autre

Une invention ancienne diffusée par les Romains : la voûte pp. 310-311 (manuel)/pp. 110-111 (cahier 3e)

Pour faire le point

p. 310/p. 110

La baliste est une arme de jet. Le projectile, ici une lourde flèche, est inséré dans une glissière orientable 206

25. Sciences et techniques dans le monde romain

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8. a. Par nature, le corps humain est ainsi constitué que, pour les Grecs, il est un modèle de perfection.

munie d’une crémaillère. La projection s’effectue grâce à une sorte d’arc puissant, dont les deux pièces courbes sont fixées à des ressorts à torsion constitués de faisceaux de fibres. À l’extrémité inférieure de la glissière, une manivelle, comme une main bandant l’arc, permet de tendre la corde par torsion des ressorts ; une petite tige permet de bloquer la corde à chaque cran de la crémaillère. Il suffit ensuite d’ôter cette tige pour libérer le projectile.

Pour aller plus loin

p. 311/p. 111

1. a. La basilique Saint-Rémi de Reims, France (XIe-XIIIe s.) : 3e image (en partant du haut de la page). b. Le pont du Gard, France (Ier s.) : 4e image. c. L’arc de Septime Sévère, Rome (203) : 1re image. d. L’entrée du stade d’Olympie, Grèce (Ve s. av. J.-C.) : 2e image. 2. La clé de voûte est la pierre qui permet à l’édifice de ne pas s’effondrer. 3. Les Romains réussirent à bâtir les théâtres et les amphithéâtres sur terrain plat grâce à l’utilisation d’arcades en série.

L’atelier du latin L’

pp. 312-313 (manuel)/pp. 112-113 (cahier 3e)

à la loupe

1. Les théâtres grecs du IVe s. av. J.-C., dont celui d’Épidaure fut un modèle, sont constitués d’une aire centrale circulaire (orchestra) bordée de gradins (theatron) en pente adossés à une colline naturelle et disposés en arc de cercle outrepassé.

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L’amphithéâtre romain, quant à lui, presque toujours édifié en terrain plat, est constitué d’une arène centrale elliptique, bordée par des gradins (cavea) soutenus par de puissantes arcades construites sur plusieurs niveaux et auxquels on accédait par des couloirs, des escaliers et des vomitoires. Souvent, des coulisses étaient aménagées sous l’arène. 2. Le mot amphithéâtre est un emprunt au latin amphitheatrum, lui-même emprunté au grec ἀμφιθέατρον (théâtre double). En effet, architecturalement, l’amphithéâtre romain peut être interprété comme le résultat de la jonction de deux théâtres face à face, dont on a ôté les murs de scène. 3. a. Coulisses (3) : long espace rectangulaire creusé au milieu de l’arène. b. Arcades (1) : série de voûtes, notamment visibles au-dessus des gradins, à l’arrière-plan. c. Galeries (4) : couloirs intérieurs que l’on aperçoit à l’extrême droite de l’illustration. d. Vomitoire (2) : trous rectangulaires percés dans les gradins. 4. Tous les grands stades construits en terrain plat et dont les gradins entourent une aire de jeu elliptique peuvent être considérés comme héritiers des amphithéâtres romains.

À

d’écrire !

Amphitheatra vero vocata sunt quod ex duobus sint theatris composita. Nam Amphitheatra rotunda sunt, theatra vero ex mediis amphitheatris sunt, semicirculorum figuras habentia.

tracer une ellipse parfaite comme les Romains ? Il est aisé de trouver sur Internet des vidéos montrant comment tracer une ellipse sans compas, selon la méthode dite « du jardinier ». 25. Sciences et techniques dans le monde romain

207

PROJET Le professeur de langues et cultures de l’Antiquité s’attachera à mettre en perspective l’histoire de l’utilisation de la voûte, depuis la porte d’Ishtar à Babylone, notamment, jusqu’aux monuments romains, en passant par quelques exemples d’emplois en Grèce (voûte à encorbellement des tombes à tholos de Mycènes, tunnel d’accès à la piste du stade d’Olympie). Il sera opportun d’ouvrir cette étude sur l’utilisation de la voûte dans la construction des édifices religieux postérieurs à l’époque romaine, qu’ils soient catholiques, byzantins ou encore musulmans. En classe de technologie, il s’agira d’élaborer, par une expérimentation empirique et une approche théorique, le programme de construction des voûtes à réaliser, afin de déterminer et d’observer leur fonctionnement architectural.

SITOGRAPHIE • www.unicaen.fr/cireve/rome/machines.php?fichier=liburne • Sur les navires de guerre de l’Antiquité : sites.google.com/site/navigationdanslantiquite/ (rubrique 10 : Les navires de l’Antiquité)

BIBLIOGRAPHIE

© Hachette Livre 2017 – Via latina cycle 4 – Livre du professeur

• Jérôme Bonnin, La Mesure du temps dans l’Antiquité, Les Belles Lettres, 2015. • Richard Chevallier, Sciences et techniques à Rome, Que sais-je ?, PUF, 1993. • Marie-Christine Hellmann, L’Architecture grecque, Le Livre de poche, 2011. • Geoffrey E.R. Lloyd, Une histoire de la science grecque, 1993. • Jean-Jacques Maffre, L’Art grec, Que sais-je ?, PUF, 2001. • Jean-Pierre Verdet, Une histoire de l’astronomie, Seuil, coll. Points, 1990.

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25. Sciences et techniques dans le monde romain