Mauritanie du Sud : conquêtes et administrations coloniales françaises 9782845868656, 2845868650

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French Pages 815 Se [747] Year 2007

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Mauritanie du Sud : conquêtes et administrations coloniales françaises
 9782845868656, 2845868650

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Ibrahima Abou Sail

Mauritanie du Sud Conquêtes et administration coloniales françaises 1890-1945

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MAURITANIE DU SUD

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Ka r t h

ala

sur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé

Couverture : Abdul Aziz Kan (vers 1900-juillet 1967), chef du canton des Y iirlaa6e-Hebbiyaa6e (1946-1960), prononce un discours de bienvenue au nom des chefs de canton de Mauritanie à l’occasion de la visite du Gouverneur général de l’AOF Coumarie à Kayhaydï en 1946. (Photo offerte par Frank Gaston.)

© Éditions Karthala , 2007 IS B N : 978-2-84586-865-6

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Ibrahim a A bou Sail

Mauritanie du Sud Conquêtes et administration coloniales françaises 1890 -1945

Éditions Karthala 22-24, boulevard Arago 75013 Paris

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Carte n° 1 Carte politique. La Mauritanie en Afrique

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REMERCIEMENTS

Le présent livre est tiré de notre thèse de doctorat. Il aurait pu paraître plus tôt, mais il a fallu accepter, à la fin, de procéder à des coupures impor­ tantes exigées par les différents éditeurs comme condition pour la publication de cette thèse. Certains sont allés jusqu’à proposer de publier exclusivement la partie consacrée aux pays du bassin inférieur du Sénégal qui représente le corps principal de notre travail. Dans notre introduction, nous donnons les arguments historiques et expliquons le contexte régional géopolitique et socioculturel sans lequel il n ’y aurait pas la construction coloniale telle que nous l’avons connue. Tout en acceptant d ’élaguer des passages entiers, nous avons évité de modifier le plan initial et sa logique historique. Ce qui aurait exigé une refonte du travail et une modification de la problématique qui explique ce plan initial que nous avons élaboré. Lorsque nous avions décidé en 1979 de rédiger la thèse, nous ne pensions pas que son travail allait prendre un temps aussi long, presque dix-sept années. Une entreprise qui a connu de très longues interruptions à cause des graves crises de nationalités que vit la Mauritanie, crises auxquelles nous sommes personnellement impliqués. L ’essentiel de notre rédaction, une partie de nos fiches de recherche, les enregistrements de nos informations orales ont disparu lors des massacres ethniques et pillages d ’avril 1989 à Nouakchott contre les Noirs non arabes de ce pays. Lors de ces conflits raciaux, pour les mêmes causes politiques, nous étions en prison où nous avons passé quatre années (septembre 1986-septembre 1990). Il a fallu reprendre donc, en exil, toute une partie de notre travail de recherche. Ceci explique donc cette durée inhabituelle pour une thèse. Malgré tous ces obstacles, nous avions gardé la volonté et l’espoir d ’aboutir. Aboutir pour tenir une promesse faite à notre camarade, feu Tafsiiru Jiggo, au cours des longues conversations que nous avions eues ensemble en septembre 1988 pendant sa longue et pénible agonie à la prison de Waalata. Au fil de ces longues armées de recherche, nous avons eu l’occasion de rencontrer de nombreuses personnes qui furent associées à notre travail : des informateurs, des passionnés de l’histoire de la vallée du Sénégal qui encou­ ragent tout chercheur qui travaille sur cette région, mais aussi des personnes qui, bien que loin de tout ce monde de l’Histoire et de la recherche, ne

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Mauritanie

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du

S ud

manquèrent jamais de nous encourager. Nous écrivons ces pages pour les en remercier et leur exprimer toute notre gratitude, certains à titre posthume. Aux personnes qui sont décédées aujourd’hui, nous dédions ce travail auquel ils tenaient beaucoup : Tafsiiru Jiggo, Alassan Umar Bah et Abdul Quddûs Bah, décédés dans la dignité au cours de leur détention politique à Waalata en 1988, Mouhamed Moustapha Kan avec qui nous avions formulé de nombreux projets de recherche sur l’histoire du Fuuta Tooro, Muttaar « Maabo » Kase. Nous remercions Aamadu Umar Ngayde dit Bayai, Hammee Joop, Aliyun Joop, Umahaani Kan et Huseynu Faal, Hammaat Jah, Alfa Wan, Sammba Jaara Ndongo et son épouse Jeynaba Jallo, Aali Caam, Dr Yuusuf Kan et son épouse Marlène, Aamadu Mammadu Soh et son épouse Poolel Jaako, Njawaar Kan et son épouse Hawwa Bah. Leur accueil et leur hospitalité si généreuse nous avaient permis de faire nos enquêtes sans difficultés, et de recueillir de riches informations orales sur l’ensemble de la rive mauritanienne du fleuve Sénégal, et de consulter les archives des anciens chefs-lieux de cercle à Rooso, Aleg, Selibaabi et de la Résidence de Boggee en Mauritanie, et les Archives nationales du Mali à Bamako. Que Demmba Kayyu Ngayde et son épouse Ummu Sih, André et Suzanne Périllat, André et Thérèse Luneau, Yero Jammel Kamara et Sayku Umar Bah reçoivent ici toute notre gratitude pour le soutien qu’ils n ’ont cessé de nous apporter pour que ce travail aboutisse enfin. Nous n ’oublions pas Aamadu Umar Jah, Muusa Sal et Abuubakri Kaaliidu Bah qui, parce que nous ne pouvions plus retourner en Mauritanie, lorsque nous avions repris notre travail de thèse, nous avaient aidé, depuis ce pays, dans la reconsti­ tution d ’une partie de notre banque d ’informations perdue lors des conflits raciaux d’avril 1989. La personne à qui nous devons certainement le plus est notre épouse Habsa Bannoor qui a été le socle moral et matériel de ce travail. Lors de ces mêmes conflits de 1989, elle avait réussi à sauvegarder in extrem is une partie de nos notes pour de près de trois années de recherche, et sans lesquelles je n ’aurais pas eu le courage de reprendre notre travail de thèse, malgré les promesses faites aux disparus de Waalata. Infatigable, elle nous a aidé à gérer tout le travail de secrétariat et à nous sortir souvent des difficiles problèmes de traitement de texte. Nous ne saurons trouver les mots pour exprimer notre reconnaissance pour sa solidarité et la patience dont avaient fait preuve nos enfants, Zakaria, Habib et Yérim. Nos remerciements vont aussi particulièrement aux professeurs JeanLouis Triaud de l’Université d ’Aix-en-Provence et David Robinson du Michigan States University (États-Unis) qui avaient dirigé notre thèse, à Jean Schmitz de l’Institut d ’études africaines (École des hautes études des

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R emerciements

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sciences sociales, EHESS, Paris) qui nous avait installé, dès que nous sommes arrivé en France en 1990, dans son réseau de relations qui nous a perm is d ’enrichir nos relations universitaires. Nous remercions enfin le professeur Henry Toumeux qui a consacré beaucoup de temps dans la correction des transcriptions des mots en pulaar ou fulfulde, les Éditions Karthala et leur directeur, Monsieur Robert Ageneau. Champs-sur-Mame, août 2002

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Abréviations

AEF ANC B ANCS ANM ANM ANS ANSOM AOF BCAF BCEHSAOF BIFAN CARAN CEA CHEAM

HSN IFAN JOAOF BCAFRC RFHOM RM1M MSD PPMBS TCM UCAD

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Afrique-Équatoriale française Archives non classées de Boggee Archives non classées de Selibaabi Archives nationales du Mali Archives nationales de Mauritanie Archives nationales du Sénégal Archives nationales, Section outre-mer Afrique Occidentale française Bulletin du Comité de l’Afrique française Bulletin du Comité des Etudes historiques et scientifiques de l’Afrique-Occidentale française Bulletin de l’Institut fondamental de l’Afrique noire Centre d ’accueil et de recherches des Archives nationales - Paris Cahiers d ’études africaines Centre des hautes études d ’administration musulmane (après 1958, Centre des hautes études administratives sur l’Afrique et l’Asie modernes) Haut-Sénégal-N iger Institut fondamental d ’Afrique noire (devenu Institut fondamental d ’Afrique noire - Cheikh Anta Diop) Journal officiel de l’Afrique occidentale Bulletin du Comité de l’Afrique française : Renseignements coloniaux Revue française d ’Histoire d ’Outre-mer Revue du Monde musulman Moniteur du Sénégal et Dépendances Protectorat des Pays maures du Bas-Sénégal Territoire civil de Mauritanie Université Cheikh Anta Diop

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Transcriptions phonétiques

La transcription des mots wolof, sooninke et pulaar dans cette étude est conforme au décret n° 81-072/P.G./M.E.N. (ministère de l’Éducation nationale) du 15/07/81 fixant les alphabets du sooninke, du pulaar, et du wolof en caractères latins qui étaient en vigueur au défunt Institut des langues nationales de Mauritanie1. Cette transcription est identique à celle adoptée par l’État sénégalais, bien que dans les deux pays, les partisans (de plus en plus nombreux) de la consonne ny adoptée par la conférence de Bamako (1963) et l’Unesco refusent d’employer la consonne fl. Nous utiliserons celle de Bamako.

Transcription et prononciation des termes en pulaar2 4 sur les 31 lettres de l’alphabet pulaar se prononcent de la même manière qu’en français : a, i, k, o. La lettre g se prononce toujours dur (comme dans bague). La lettre e se prononce toujours é (exemple : elo, varan). La lettre u se prononce toujours ou (comme dans sou) (exemple : ufde, pourrir). La lettre j se prononce toujours dj. (comme dans djellaba) (exemple : jalo, houe). La lettre fl se prononce comme le fl espagnol. C ’est le n + y comme le gn fiançais (dans agneau) (exemple : flalawma ou nyalawma). La lettre g e prononce comme dans le mot anglais singer ou le mot franglais camping. Elle est plus fréquente à l’intérieur des mots. Elle est

1. 2.

Cet Institut a été supprimé en 1999. En dehors de la partie comparative entre le pulaar d ’une part, le wolof et le sooninke de l’autre, nous avons puisé le reste des informations dans le mémoire de fin d ’études de Aamadu Umar Jah : « Paysannerie et évolution foncière dans la province Halay6e. (région de Boggee) », mémoire de fin d ’études, ENS, Nouakchott, 1985-1986, pp. 5-8.

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Mauritanie du S ud

utilisée pour la nasalisation des lettres k, g. (exemple : dagki ou danki, hangar). L’orthographe g k ou nk est optionnelle. Les lettres B,