L'Année épigraphique 2022/1 (année 2019) L'Année épigraphique 2022/1 (année 2019) — Notices 600 à 938 — Provinces ibériques 9782130829522, 213082952X

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L'Année épigraphique 2022/1 (année 2019) — Notices 600 à 938 — Provinces ibériques
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Notices 600 à 938

Provinces ibériques Dans L'Année épigraphique 2022/1 (année 2019), pages 257 à 394 Éditions Presses Universitaires de France ISSN 0066-2348 ISBN 9782130829522 DOI 10.3917/aep.2019.0257

Article disponible en ligne à l’adresse https://www.cairn.info/revue-annee-epigraphique-2022-1-page-257.htm

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PROVINCES IBÉRIQUES Généralités 600) Hispania Epigraphica (HEp) 2019. Les indices. Sous le titre Índices de Hispania Epigraphica 1-20 (I : volúmenes R. H S 1-10), J. L. G B , Ma éd., Madrid, ebook, sont réunies toutes les références publiées dans les dix premiers volumes, aujourd’hui millésimés selon l’année d’édition, soit HEp, 1989 ; HEp, 1990 puis en continu d’HEp, 1993 à HEp, 2000. L’indexation reprend les rubriques habituelles des précédents volumes. Le tome II est consultable sous le titre Índices de Hispania Epigraphica 11-20 (II : volúmenes 11-20). 601) = FE, 180, 2019 = indices des fascicules 171 à 179 et addenda et corrigenda à FE, 93, 2012, n° 416 = AE, 2012, 670 ; 137, 2016, n° 570 (infra n° 816) ; 161, 2018, n° 632 = AE, 2018, 797 ; 176, 2018, n° 668-1 = AE, 2018, 811 ; 179, 2018, n° 677 = AE, 2018, 817. 602) = FE, 190, 2019 = indices des fascicules 181 à 189 et addenda et corrigenda à FE, 58, 1998, n° 267 = AE, 1998, 701 ; 183, 2019, n° 682 (infra n° 675) ; 185, 2019, n° 688 (infra n° 843) ; 186, 2019, n° 692 (infra n° 670) ; 187, 2019, n° 696 (infra n° 672). 603) Les nouvelles techniques de lecture des inscriptions. J. L. G -P , MM, 60, 2019, p. 421-427, illustre l’apport de la technique de la luminescence aux rayons UV/A appliquée à CIL, II, 3288, qui a fait apparaître des gravures insoupçonnées au bas du décor central (un poisson peint en blanc) et du modelage photogrammétrique en 3D (« Structure from Motion » ou SFM) à partir de FE, 196, 2019, n° 719, voir infra n° 817.

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604) Les inscriptions sur verre. J. S D , B. M G , Pyrenae, 50, 1, 2019, p. 149-169, proposent, en raison de la découverte récente d’un fragment de verre inscrit dans la villa romaine de Veranes, Gijón (AE, 2018, 968), une étude étendue à l’ensemble de ce type d’inscriptions dans la péninsule. Leur nombre, limité à une vingtaine, si l’on exclut celles obtenues par moulage, est dû à la fragilité du matériau, qui devait être très répandu. Elles appartiennent en majorité à deux types de verres : les bols hémisphériques et vases d’une part, les « bouteilles de Pouzzoles » du IIIe - IVe s. p. C. d’autre part. La plupart d’entre elles ont été retrouvées en milieu urbain, dont la moitié en Galice, en relation certainement avec les deux centres de production identifiés à ce jour dans la péninsule, à Braga et Vigo. Les témoignages se répartissent entre les contextes domestique et funéraire où ils ont été retrouvés en moins grand nombre. Ils relèvent de quatre catégories principales : ceux qui, accompagnés de décors renvoyant à la côte de BaiaePuteoli, étaient gravés sur des récipients-souvenirs, les messages en forme de vœux qui illustraient des vases à boire, les noms chrétiens gravés sur des récipients produits selon la technique des fonds d’or, les témoignages incomplets, impossibles à rattacher à un type. 605) Hommages à Pilar Fernández Uriel. Purpurea aetas. Estudios sobre el Mundo Antiguo dedicados a la Profesora P. Fernández Uriel, J. C P , P. G S éd., Madrid, Salamanque, 2019, rassemble des communications ayant trait au monde antique. Plusieurs s’appuient sur les sources épigraphiques. Infra nos 610 ; 637 ; 815 ; 834. 606) Hommages à Joaquín Gorrochategui. Voir aussi supra nos 23-24. Studia philologica et diachronica in honorem Joaquín Gorrochategui. Indoeuropaea et Paleohispanica, J. M. V , I. I , C. G C éd., Vitoria-Gasteiz, 2018 (Anejos de Veleia, series minor, 35), rassemblent diverses contributions ayant trait à la linguistique ou à une discipline connexe dans lesquelles le chercheur basque s’était spécialisé. P. C , p. 83-100, examine les textes relevés par F. Fita, correspondant de E. Hübner et promoteur d’une science épigraphique autonome dans la péninsule à la tête de son propre réseau d’informateurs, afin de faire le point sur le corpus d’Iruña (Álava) qui a souffert de la disparition de nombreuses inscriptions en raison de leur mauvais état de conservation, et sur la méthode de travail de l’érudit fondée sur la confrontation avec le reste de la documentation faute de pouvoir procéder à un examen sur place. L’a. s’appuie sur les relevés de CIL, II, 2936 ; 5816-5817 ; 5819-5821 ; 5823, dont l’étude montre que Fita n’hésitait pas à introduire des corrections pour aboutir à un texte qui faisait sens. Voir aussi infra n° 625.

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607) Hommages à Juan Santos Yanguas. A verbis ad scripta. Studia epigraphica et historica. Homenaje a R , P. C T , Juan Santos Yanguas, Ma C. G E. O - -U , G. C -A éd., Vitoria-Gasteiz, 2019 (Anejos de Veleia, series minor, 36), réunit plusieurs communications qui se fondent sur l’épigraphie. Infra nos 882 ; 900 ; 916-917. A. C R , p. 57-77, poursuit son enquête sur les premiers colons des cités de Bétique par le réexamen de CIL, II, 1306 = ILJerez, 30 – dont il donne les dimensions exactes : 124,8 × 65,5 à 66,1 (diam.) cm – et par une inscription inédite de Martos, infra n° 846. J. M. I G , p. 109-123, considère la petite dizaine de monolithes anépigraphes découverts aux abords des vingt termini pratorum délimitant le territoire assigné à la legio IIII Macedonica, comme des bornes complémentaires aux termini Augustales, jalonnant le réseau viaire. J. M , p. 146-158, établit un parallèle entre les manifestations du culte de Diane en Italie et en Carpétanie, où les dédicaces religieuses se rencontrent en milieu rural, à l’extérieur de la cité de Aebura / Albura / Albora / Lebura, située entre Toletum et Caesarobriga (CIL, II2, 13, 145), et à Cenicientos, Madrid (HEp, 1996, 642 = LICS, 221), situé sur le territoire de Mantua (Villamanta) ou Bercicalia (Méntrida). S. M , p. 159-167, identifie l’auium inspex attesté dans CIL, II, 5078 d’Asturica Augusta, à un devin spécialisé dans la lecture des entrailles d’oiseaux par rapprochement avec la Mosaicarum et Romanarum Legum Collatio, 15, 1 qui distingue l’inspector auium de l’haruspex. L’a. n’exclut pas non plus une origine indigène à cette pratique divinatoire suggérée par un passage de Silius Italicus (Punica, 3, 344-345) évoquant l’examen de fibrae en Callaecia. Voir aussi AE, 2018, 966. J. F. R N , p. 169-189, reconstitue le « cahier des charges » des duumvirs coloniaux et municipaux designati, de leur élection à leur prise de fonction, période pendant laquelle ils étaient associés aux divers événements qui rythmaient la vie publique. M. S F , p. 215-228, examine la liste des magistrats de Lusitanie portant le gentilice Iulius. Nombreux à Mérida, ils se rencontrent exclusivement dans les cités privilégiées du sud de la province et devaient tirer leur aisance financière de l’agriculture. Ma L. S L , p. 228-243, répartit en trois catégories les actes d’évergétisme aux Baléares : les dédicaces de statue (CIL, II, 3659, 3698 ; AE, 1994, 1071), le financement de frais divers (CIBal, 16 ; CIBal, 20 = HEp, 2006, 67 ; CIBal, 127), celui de constructions publiques (CIL, II, 3706, 3663). N. S Y , p. 245-263, s’intéresse au motif de la palme, parfois associé à un cheval, caractéristique des stèles de Vadinia dans le

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conuentus Cluniensis. La position sur la stèle varie et elle apparaît parfois en double exemplaire. Selon l’a., elle symboliserait un arbre de vie. F. W A , p. 265-276, propose de comprendre les relations intercommunautaires (castellum, gens) à l’œuvre dans l’édit de Bembibre (AE, 1999, 915 = 2000, 760) en les replaçant dans un réseau hiérarchisé de contrôle territorial au sein d’un secteur minier et militaire 608) Hommages à Narciso Santos Yanguas. Hispania et Roma. Estudios en homenaje al Profesor Narciso Santos Yanguas, J. I. S V G A , C. C -B , E. G G éd., Oviedo, 2019, réunissent diverses études autour des thèmes de prédilection du récipiendaire qu’il a souvent croisés dans ses propres travaux. Ma L. S L , p. 155-166, examine les traces de la présence impériale dans l’île de Minorque des Julio-Claudiens aux Sévères qui se mesure en un buste de bronze de Tibère retrouvé à Port Mahon et des milliaires de Trajan qui commémorent la construction et la restauration de la route de Mago à Iamo (CIL, II, 6003 = CIBal, 132 ; CIBal, 133). Les liens de l’île avec Trajan sont corroborés par la découverte sur le forum de Barcino d’une inscription dédiée par l’ordo d’Iamo à L. Licinius Secundus, affranchi de L. Licinius Sura. Les témoignages de loyauté à la dynastie sévérienne se résument à deux dédicaces à Caracalla (CIL, II, 3707 = 5991 : CIBal, 120). J. M , p. 181-192, réaffirme la localisation de Mantua Carpetanorum, une cité sans vestige archéologique, à Villamanta, dans la communauté de Madrid ; en plus de CIL, II, 3084, l’a. présente deux autres inscriptions (infra nos 907-908). Infra nos 614 ; 827 ; 883. 609) Hadrien et la péninsule Ibérique. Ma P. G -C P , Las provincias de Hispania en los años de Adriano, Saragosse, 2019, dresse le panorama des provinces ibériques dans la 1re moitié du IIe s. p. C., sous le règne d’Hadrien auxquelles il était lié par les origines de sa famille mais qu’il traita sans favoritisme. Le territoire, dont les diverses instances administratives sont envisagées par l’a. dans les premiers chapitres, est marqué par un réel dynamisme depuis l’octroi du droit latin par Vespasien. Hadrien introduit une nouvelle forme de gouvernement caractérisée par un contact plus direct avec les administrés qui sur place fut inaugurée par son voyage, dont l’itinéraire et la chronologie exacts se laissent difficilement appréhendés. Le séjour fut préparé ou accompagné par la dédicace de nombreuses infrastructures. En matière législative, le règne d’Hadrien se caractérise par une importante activité dont rendent compte de nombreux

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documents comme le règlement de Vipasca ou le rescrit sur l’huile de Castulo. Les évolutions constatées sur les tituli picti des amphores Dressel 20 suggèrent un renforcement du contrôle pour une meilleure efficacité. La question de la promotion des cités est également discutée, notamment à propos d’Ilugo mal assurée. Les élites locales ont bénéficié de cet élan par l’accession aux premiers ordres dont les membres connus originaires de cités hispaniques sont passés en revue. La provincialisation du recrutement militaire est abordée de même que le rôle de la légion VII dans la péninsule et à l’extérieur. Enfin, les inflexions religieuses du règne ne sont pas oubliées comme l’attachement d’Hadrien au culte d’Hercules Gaditanus ou celles liées à l’évolution du culte impérial particulièrement visible en Citérieure. L’ouvrage tient compte des développements les plus récents de la recherche (voir par exemple AE, 2017, 687). 610) Les institutions civiques de la péninsule Ibérique. L’ouvrage, Ciudadanías, ciudades y comunidades cívicas en Hispania (supra n° 43), rassemble diverses contributions liées à l’organisation politique des provinces ibériques. La plupart empruntent leur matière à l’épigraphie. M. F C , p. 73-99, contextualise les manifestations épigraphiques de la tribu Quirina liée à l’obtention de la citoyenneté romaine per honorem, autant attestées dans les inscriptions honorifiques que dans les épitaphes. Ce double usage renvoie aussi bien à des phénomènes d’« autocélébration » d’individus fiers de leur position sociale qu’à des habitudes épigraphiques locales. Dans tous les cas, l’indication de la tribu est le fait d’une population aisée, comme en témoigne la qualité du support. L’a. prévient que la mention de la tribu n’est pas la preuve irréfutable de l’acquisition récente de la citoyenneté (infra n° 858). S. O A , S. G -D V , p. 103-134, évoquent le tissu civique de la Bétique en passant en revue les différentes fondations coloniales et municipales. E. O - -U , p. 135-166, reprend trente ans après (AE, 1993, 995) le dossier des attestations épigraphiques des expressions res publica et res communis en l’élargissant à l’ensemble de la péninsule Ibérique. Elles sont documentées sans solution de continuité du Ier au IIIe s. p. C. Les conclusions relatives au dynamisme des élites et à l’autonomie des cités ne sont pas modifiées de même que le corpus de la Bétique qui, depuis la précédente étude, n’a varié qu’à la marge avec une occurrence supplémentaire (CIL, II2, 5, 236). La formule omnibus honoribus in republica functus est particulièrement courante en Citérieure. Ma C. G R , p. 189-212, s’intéresse aux dédicaces au Genius civique qui, en Citérieure comme ailleurs, sont les manifestations d’un culte romain. Dans la province, il présente un certain nombre

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de caractéristiques comme l’absence de desservant connu, un moins grand nombre d’attestations qu’en Bétique et la présence du Genius du conuentus. J. A. D D , p. 213-238, étudie les prêtrises de la péninsule après avoir rappelé leurs origines et leur nature. Il distingue les sacerdoces ordinaires (dont l’augurat attesté dans la péninsule depuis la 1re moitié du Ier s. a. C.) des sacerdoces extraordinaires, tels le pontificat lié au culte impérial (probablement hérité d’une tradition républicaine), les sacerdoces féminins en Bétique et pour finir les prêtrises circonscrites à une seule cité comme le sacerdoce des Saliens à Sagonte ou celui du Génie municipal d’Obulco de tradition italo-romaine. C. C -B , p. 265-286, s’intéresse à la délimitation des cités. Les termini Augustales sont une spécificité de la péninsule Ibérique qui correspond à des interventions d’époque augustéenne, et dans une moindre mesure, à des révisions postérieures. L’indication du statut juridique des cités concernées sur les termini flaviens est le signe que la terminatio était à l’initiative de la communauté. M. T , p. 287-304, étudie les attestations épigraphiques des castella qui occupaient une position singulière dans la typologie des agglomérations en raison de leur présence en zone montagneuse. Les sources épigraphiques (CIL, V, 7749 ; VIII, 8369 ; AE, 1999, 915) corroborent un passage du Pseudo-Agennius Urbicus (Grom., 23, 5-8 Th. = 35, 13-16) sur la possession par les castella d’un territoire (ager castelli) en propre à l’instar des autres agglomérations. E. M G , p. 329-352, relativise les effets de la « crise » du IIIe s. p. C. sur les cités dont le dynamisme se maintient malgré le départ de certaines familles vers des cités plus importantes pour y faire carrière, au moins jusqu’aux Sévères. Voir infra n° 615. 611) Les praefecti Caesaris ou Imperatoris des cités de la péninsule Ibérique. E. M G , V. A. T G , Epigraphica, 81, 2019, p. 487-526, poursuivent leur enquête sur cette magistrature (AE, 2018, 769). Les a. rappellent que la pratique connut un floruit au début de la période julio-claudienne, pour afficher la loyauté des cités, et à l’époque des premiers Antonins. Dans la péninsule Ibérique, la transition du patronage civique à l’exercice d’une magistrature locale par l’empereur ou un membre de la domus Augusta s’observe dès les premiers temps à Carthago Noua. Les a. discutent les modalités de proposition de candidature de l’empereur au duumvirat et du choix du préfet. Le chapitre 24 des lois flaviennes signale la possibilité de faire revêtir le duumvirat à Domitien. En son absence, il est stipulé que la cité serait gouvernée par un

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seul préfet ; les colonies romaines préflaviennes n’étaient pas concernées par cette clause, comme l’indique la coexistence de deux préfets de Trajan à Ostie (AE, 1945, 35), à moins qu’une loi postérieure aux Flaviens n’en ait modifié le fonctionnement. Les a. établissent la liste des différents cas de figure (un préfet pour deux Césars, deux préfets pour deux Césars, un collège mixte préfet / duumvir qui semble la configuration le plus souvent retenue). Proposer la magistrature suprême à l’empereur ou à un membre de la dynastie a pu être l’une des solutions choisies par les cités dans leur phase de mise en place institutionnelle. Les a. estiment que les praefecti devaient occuper dans les albums municipaux une place prééminente à l’image des patrons. D’ailleurs, dans la péninsule, les préfets appartiennent aux meilleures familles et sont recrutés parmi les notables chevronnés qui ont déjà exercé des charges ou ont fait l’objet d’hommages publics. En vertu de ces nouvelles approches, les a. avancent de nombreuses relectures et donnent la liste des préfets attestés dans la péninsule Ibérique. Infra nos 921-922. 612) La crise des cités. Signs of weakness and crisis in the Western cities of the Roman Empire (c. II-III AD), J. A P , A. B -P éd., Stuttgart, 2019 (Potsdamer Altertumwissenschaftliche Beiträge, 68). J. A P , p. 25-35, rappelle la vulnérabilité intrinsèque des municipes, dont les problèmes de trésorerie visibles dans différents documents (CIL, II, 1423 ; AE, 1961, 147) ne sont qu’un des aspects (centres urbains de taille réduite, investissement des élites locales fondé sur le volontariat, économie essentiellement agricole), à l’origine de leur déclin. L. M M , p. 46-57, propose un bilan sur les revenus municipaux à partir d’une inscription retrouvée sur le forum de Los Bañales de Uncastillo portant le nombre LXXIII, voisin de celui qui est évoqué dans la Loi des XII Tables (Tab., VII, 1) : l’a. avance l’hypothèse qu’il pourrait correspondre à une mesure liée à l’application du ius superficiorum. J. M , p. 59-70, s’intéresse à l’investissement que représentait pour les cités d’Hispania la construction d’un aqueduc et surtout son entretien. Suivent des études de cas qui posent la question du possible déclin des cités : M. Z , C. F -O , P. H , G. E , R. P , p. 83-100, pour Sisapo-La Bienvenida (Ciudad Real). A. Q , p. 101-116, pour Carthago Noua. P. D -B , p. 117-130, pour les cités de la vallée de l’Èbre. J. F. P , p. 131-142, pour les cités situées au sud de la Meseta. A. G , M. H. O , E. T , p. 143-162, pour Lucentum.

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R. C , p. 163-178, pour Segobriga. C. C , J. G , J. G , p. 179-190, pour Iulia Lybica (Llivia). L. B , p. 191-206, s’interroge sur les changements intervenus dans le réseau civique de la péninsule Ibérique durant l’Antiquité tardive. 613) Le remariage dans la péninsule Ibérique. A. Á M , dans From Document to History (supra n° 10), p. 306-325, s’intéresse, grâce aux apports de l’épigraphie, aux strates inférieures à l’aristocratie sénatoriale, négligées par les travaux précédents qui s’appuient surtout sur les sources littéraires et juridiques. L’identification épigraphique de secondes noces se fonde essentiellement sur l’onomastique, comme le port par un enfant d’un nom différent de celui du mari de sa mère ou la disparité des gentilices au sein d’une fratrie. Les secondes noces peuvent se repérer à l’utilisation de termes d’alliance témoignant d’un remariage (uitricus, nouerca, uxor prior, priuignus, -a, filiaster, -tra ce dernier jamais mentionné dans la péninsule). Cette étude qui répertorie 34 exemples rassemblés dans un tableau et retranscrits en fin d’article, confirme que le remariage était un phénomène courant et ce, quelles que soient les catégories de population et le sexe des individus. 614) Exemples en Hispanie d’individus décédés en chemin. A. R -G , dans Hispania et Roma (supra n° 608), p. 131-141, complète sa recherche sur ce thème (AE, 2013, 750) en envisageant les témoignages selon trois catégories : les décès intervenus en chemin vers Rome (dont les cénotaphes CIL, II, 379 = ILS, 7337 au financement duquel participe un collège, indice de la relative fréquence de ce type de décès, CIL, II, 6271 et AE, 2018, 796), les assassinats par des bandits de grand chemin (les seules raisons signalées de ce type de décès à l’extérieur : CIL, II, 2968 ; AE, 1982, 512 ; 2006, 145 ; 2014, 761, qui évoque peut-être une technique d’attaque ; CIL, XIII, 259 érigé à l’endroit où se sont produits les faits ; leurs formulaires respectifs utilisent tous le verbe occido renvoyant peut-être à une habitude épigraphique locale) et les autres cas de morts violentes non précisées intervenues en dehors de la cité d’origine (infra n° 936 ; IRLugo, 43 et peut-être AE, 1954, 156). Le dossier concerne surtout de jeunes hommes, preuve que les femmes voyageaient moins, appartenant à des milieux assez aisés, comme en témoigne la qualité des monuments funéraires. La surreprésentation de ces morts violentes n’est pas un indicateur de la plus ou moins grande insécurité selon les époques, insécurité qui devait être de toute façon endémique, mais le signe de ce que les conditions de ces décès frappaient davantage les esprits. Voir aussi supra n° 71.

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615) Citoyenneté et résidence en Hispania Citerior. A. R -G , dans Ciudadanías, ciudades y comunidades cívicas en Hispania (supra n° 43), p. 305-327, s’intéresse aux aspects méthodologiques de la mobilité en passant en revue les différentes expressions de l’origine, qu’elles soient civiques ou para-civiques (natio, ex gente). Le système de l’incolatus, qui n’est connu que dans son expression collective, implique que l’indication d’une origo différente n’est pas le signe d’un déplacement à l’échelle d’un individu [noter un incola Romulensis à Hispalis, CIL, II, 1199, SD]. Des habitudes épigraphiques se dessinent aussi dans l’expression de l’origo : l’usage de domus à l’ablatif suivi du toponyme est plutôt précoce et peu répandu chez les ressortissants des cités péninsulaires. L’indication de l’origo dans la cité d’origine, comme à Vadinia, varie selon les cités et les critères retenus. L’a. s’attarde sur les cas de Clunia et Vxama Argaela qui sont des cités d’émigration et sur des cas variés mais isolés (cas de citoyennetés multiples, de translatio et d’adlectio). 616) Immigrants originaires des Gaules dans la péninsule Ibérique. J. O C , HAnt, 43, 2019, p. 155-201, conclut à la relative importance de la présence gauloise dans la péninsule Ibérique, notamment en Espagne Citérieure où résident la majorité des individus recensés. La côte levantine (Tarraco et Barcino) et le quart Nord-Ouest, autour d’Asturica Augusta, sont les régions les plus attractives. La majeure partie des immigrants vient de Narbonnaise. La mobilité, particulièrement attestée au Ier s. p. C., revêt surtout un caractère militaire et économique. Elle concerne pour l’essentiel des citoyens romains. Certains Gaulois sont attestés comme colons à Barcino (AE, 1978, 441 ; CIL, II, 4589), Tucci (CIL, II, 1713) ou encore Astigi (AE, 1977, 441). Leur intégration fut parfois rapide comme en témoignent l’accession aux magistratures locales ou le mariage. 617) Les compagnies minières dans le sud de la péninsule Ibérique. B. D A , J. A. A M , ZPE, 210, 2019, p. 291-303, passent en revue la documentation épigraphique témoignant des quatre principales compagnies « anonymes » (non familiales) qui ont contrôlé l’exploitation minière et la production métallique dans le sud-est de la péninsule et la zone de la Sierra Morena entre le Ier s. a. C. et le Ier s. p. C. : — La societas argentifodinarum Ilucronensium ou montis Ilucronensis, active dans la région de Mazarrón, à l’ouest du district minier de Carthago Noua (voir AE, 2012, 803), a livré plusieurs lingots (CIL, XV, 7916 ; AE, 1907, 135 ; P. R , M. B , N. H , Onuba, 4, 2012, p. 127-133), moules (AE, 2012, 804-805) et sceaux en plomb (AE, 2012, 806).

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— De nombreux sceaux en plomb de la societas C(---) ont été récupérés dans les principaux districts miniers de la Sierra Morena (J. A. A , B. D A , MM, 56, 2015, p. 211-231), particulièrement à El Centenillo (Jaén). L’abréviation S. C. apparaît aussi sur deux poids en plomb et sur un seau en bronze provenant du même site, auxquels il faut ajouter diverses légendes et contremarques sur des monnaies de bronze retrouvées dans la région. Il ne peut pas être exclu que la marque SAC sur quelques lingots de cuivre de l’épave Sud-Lavezzi 2 (AE, 1991, 923 b) corresponde à la même s(ocietas) a(rgentifodinarum) C(---). — La societas a(rgentifodinarum ?) Ba(---) est connue par une série de sceaux en plomb présentant les légendes S. B. A., [S. ?] A. BA. et S. BA. et provenant surtout des régions centrale et occidentale de la Sierra Morena. Le nom complet de la compagnie est inconnu, mais il n’est pas impossible que la marque SOC. BALIAR. sur un lingot en plomb de l’épave Escombreras III (AE, 2000, 784) y fasse référence. — La societas Sisaponensis est attestée par l’épigraphie (CIL, II2, 7, 415 a ; 699 a ; X, 3964) et mentionnée indirectement par Cicéron (Phil., 2, 19, 48). Les lettres S. S. apparaissent aussi sur plusieurs objets métalliques non encore soigneusement publiés et servent de contremarque à quelques monnaies de frappe hispanique. Enfin, les a. mettent en valeur l’apport de l’onomastique à l’étude de ces compagnies minières – notamment les gentilices Argentarius et Aerarius, très rares, qui étaient adoptés par leurs affranchis – et s’interrogent sur les causes de la substitution partielle des compagnies de propriété familiale par des societates « anonymes », ainsi que celles de leur disparition. 618) C. Rubellius Blandus et les mines d’argent de Carthago Noua. B. D A , Historia, 68, 2, 2019, p. 228-232, rapproche le mariage en secondes noces de la petite-fille de Tibère Iulia avec le sénateur d’âge mûr C. Rubellius Blandus de deux inscriptions contemporaines de Coto Fortuna près de Carthagène (CIL, II, 3530 ; AE, 1974, 378) qui font connaître trois Rubellii d’une même famille, vraisemblablement des affranchis impliqués dans les activités minières. Selon l’a., le remariage de Iulia aurait eu pour but de faire passer les mines d’argent sous le contrôle de l’empereur. 619) La mobilité des prêtresses locales. J. O C , Florentia Iliberritana, 30, 2019, p. 267-291, observe, que durant la période examinée (du Ier au IIIe s. p. C.), les témoignages provenant des cités de Bétique sont les plus nombreux. Les titres rencontrés ( flaminica, sacerdos) sont hétérogènes, parfois portés par la même personne (CIL, II, 3278), et la durée des fonctions demeure

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inconnue. Les cursus varient également : en Bétique, l’exercice de la prêtrise locale n’est jamais suivi du flaminat provincial à la différence des deux autres provinces. Sans surprise, le flaminat provincial est le plus prisé et donne lieu à des hommages et des actes d’évergésie. Enfin, le réseau familial des titulaires n’est connu qu’occasionnellement et partiellement. 620) Cultes oraculaires et pratiques divinatoires dans la péninsule Ibérique. Dans le volume Santuarios oraculares, ritos y prácticas adivinatorias en la Hispania Antigua, S. M H , J. G C éd., Madrid, 2019, trois contributions s’appuient tout ou partie sur l’épigraphie. M. V. G Q , p. 53-86, rapproche les témoignages épigraphiques relatifs au sacrifice dans la zone galaïco-lusitanienne (AE, 1989, 382 ; 2015, 533 ; CIL, II, 430, 606, 738-739 ; HEp, 2009, 585 ; 2014-2015, 864) des bronzes à motif sacrificiel et d’un texte de Strabon (3, 3, 6) pour établir la chaîne opératoire du sacrifice dans la région. J. M. A , p. 293-304, passe en revue la douzaine d’occurrences de l’augurat, attestées par les émissions monétaires et l’épigraphie. Les témoignages se concentrent essentiellement en Bétique et dans les colonies : loi d’Vrso, 67-68, à Italica (CIL, II, 1109 ; AE, 1983, 520), à Hispalis (CIL, II, 1188), à Astigi (AE, 2001, 1204). Le formulaire d’AE, 2010, 645 suggère la présence d’augures en Lusitanie. En Citérieure, les seules occurrences se rencontrent à Carthagène et ne dépassent pas le règne de Tibère. Sur les témoignages épigraphiques, la prêtrise y précède toujours les magistratures : CCNEp, 5 ; 7 ; 107 et AE, 2018, 1033. Infra n° 923. D. S O , p. 305-342, rassemble les témoignages épigraphiques de songes et d’incubation principalement répartis sur le territoire hispanique au sud, de part et d’autre de la Bétique et de la Citérieure, et dans l’Ouest lusitanien : ils regroupent 85 % des attestations. Sur les trente occurrences, une minorité renvoie clairement à des cultes d’importation, en provenance d’Afrique ou d’Orient, la majorité révélant l’enracinement préromain des pratiques d’incubation, notamment liées aux cultes des eaux. La sociologie des dévots est ouverte : toutes les catégories sociales sont plus ou moins bien représentées, de même que les deux sexes. 621) Le réseau viaire de l’Ouest péninsulaire. V. G M , Conimbriga, 58, 2019, p. 255-300, montre comment la construction du pont d’Alcántara (CIL, II, 759-760) a contribué à relier la Serra da Estrela à l’itinéraire Emerita-Bracara Augusta en densifiant sur cette portion le réseau routier sur cette portion, jalonné par des cités dynamiques.

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622) Le paysage socio-économique des nécropoles. A. R O , MM, 60, 2019, p. 215-245, essaie de dresser le profil économique des défunts à partir des indications portées sur les épitaphes. L’a. explique la rareté de l’indicatio pedaturae (12 pieds × 12 en moyenne) par les nombreux éléments architecturaux des enclos qui permettaient de délimiter les parcelles. Il n’y a d’ailleurs pas toujours de relation mécanique entre enclos de grandes dimensions attestés par l’épigraphie ou l’archéologie et niveau socio-économique. Dans la péninsule, sur les 155 inscriptions mentionnant l’indicatio pedaturae, 57,14 % sont le fait d’ingenui, 28,57 % de liberti et 1,95 % de serui. La prédominance des ingénus sur les affranchis est particulièrement nette dans les conuentus Astigitanus et Cordubensis et pourrait se justifier pour des raisons juridiques. La ligne de partage économique se voit surtout dans les cas de funus publicum, presque exclusivement connus pour la péninsule Ibérique en Bétique, dont la prise en charge est majoritairement assurée par la famille proche du défunt. 623) L’épigraphie et les langues paléohispaniques. Sous le titre Palaeohispanic Languages and Epigraphies, A. G. S , J. V éd., Oxford, 2019 [version castillane : Lenguas y epigrafías paleohispánicas, Barcelone, 2021], sont réunies quatorze contributions présentant l’état actuel des connaissances et des recherches sur l’épigraphie et les langues locales de la péninsule Ibérique, à savoir : le tartessien, l’ibère, le celtibère et le lusitanien. J. H , p. 1-24, introduit une série de questions méthodologiques essentielles en philologie historique, spécialement en lien avec cette discipline. A. L , J. S , p. 25-55, donnent une synthèse sur l’archéologie et l’ethnographie de l’âge du Fer péninsulaire. J. Á. Z , p. 56-77, examine l’épigraphie phénicienne de la péninsule Ibérique. J. F J , N. M , p. 78-108, présentent les caractéristiques principales des systèmes d’écriture paléohispaniques, leur origine et leur développement. J. A. C , A. G , p. 109-137, abordent la situation linguistique du sud-ouest de la péninsule, y compris la typologie et la classification de la langue tartessienne. J. H , p. 138-159, traite de la situation linguistique en Andalousie. J. V , p. 160-197, fait le point sur l’ibère, en se concentrant sur la description de la langue et l’extension de la culture écrite chez les Ibères. A. M , C. R D , p. 198-218, analysent les contacts linguistiques et culturels en Gaule méridionale. E. O , p. 219-239, offre une brève histoire de la théorie basco-ibérique et indique son importance pour les recherches actuelles. F. B , C. J , p. 240-303, étudient la langue et la culture écrite des Celtibères ; ils fournissent aussi un commentaire utile sur une sélection d’inscriptions celtibériques. E. R. L , p. 304-334,

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présente une description linguistique exhaustive du lusitanien et examine sa position au sein de la famille indo-européenne ; catalogue des inscriptions lusitaniennes en appendice. La contribution de J. G , J. Ma V , p. 335-364, est dédiée aux régions d’Hispania n’ayant pas développé une tradition épigraphique propre et prête attention surtout à l’apport de l’onomastique livrée par l’épigraphie latine. P. P. R , A. G. S , p. 365-395, s’intéressent au monnayage d’époque préromaine. B. D A , Ma J. E , I. S , p. 396-416, donnent une synthèse sur l’incidence de la conquête romaine et la colonisation qui a suivi sur les populations locales de la péninsule et leur épigraphie. Bibliographie, table de concordances et index de sources en fin de volume.

LUSITANIE Généralités 624) Inscriptions cachées de Lusitanie. J. ’E , dans L’iscrizione nascosta (supra n° 4), p. 169-190, rassemble divers messages disimulés à la vue, soit involontairement, quand la gravure s’est estompée (infra n° 642), soit volontairement comme les graffites à caractère diffamatoire (AE, 1997, 770 ; Fouilles de Conimbriga, II, 357a-b) ou les tablettes de malédiction (AE, 2001, 1135 = 2017, 568). 625) L’onomastique des habitants de Norba. M. N C , dans Studia philologica et diachronica in honorem Joaquín Gorrochategui (supra n° 606), p. 359-411, passe en revue les différents types d’identités présentes sur le territoire de la colonie de Norba Caesarina, après avoir tenté de définir l’extension maximale à partir d’une méthodologie fondée sur l’onomastique. Elle repère des colons d’origine italique, des pérégrins et des citoyens romains d’origine locale. La circulation des noms sans référence à un statut particulier suggère à l’a. le recours à un répertoire onomastique global. 626) Les milliaires de la Lusitanie. M. R , dans Roman Roads (supra n° 82), p. 303-322, propose un premier bilan du fascicule CIL, XVII consacré aux milliaires de la province. Des 266 bornes recensées, se dégagent quelques particularités propres à la province. Il n’existe aucun exemplaire d’époque républicaine et peu d’exemples tardifs. La plupart des milliaires datent des Ier et IIe s. p. C., à l’exception des règnes de Caligula et de Néron, peu représentés en général. Le formulaire des inscriptions y est plus bref que dans les autres provinces occidentales et en dehors d’Augusta Emerita et d’Ebora. Rares sont les cités attestées comme caput uiae. Enfin, 80 % environ de la documentation provient du Camino de la Plata.

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627) Les cultes de la Lusitanie. Sous le titre Imágenes, lengua y creencias en Lusitania romana, J. T. G , V. D P éd., Oxford, 2019, sont rassemblées diverses contributions ayant trait à l’expression écrite et plastique des cultes célébrés dans la province. Sont recensées celles qui s’appuyent sur les sources épigraphiques. V. D P , p. 16-35, s’intéresse aux manifestations du culte de Vénus que la plupart des témoignages présentent en relation avec le culte impérial. Trois lieux se détachent principalement : Mérida, Idanha-a-Velha et Santiago do Cacem. G. T B , p. 36-53, pointe les caractéristiques des inscriptions en langue lusitanienne : elles sont toutes votives, réalisées sur un support en pierre et tardives. Ma J. E T , p. 54-72, interprète l’emploi du lusitanien dans les inscriptions religieuses du nord-ouest de la péninsule Ibérique comme un cas de rétention linguistique à des fins cultuelles ou en raison du lien étroit entre langue, religion et communauté. L’a. souligne que la rétention de la morphologie de la langue locale dans la sphère religieuse est attestée aussi à l’intérieur de la Gaule, dans les théonymes basco-aquitains et pour les épithètes des Matres en Germanie inférieure. S. H R , p. 73-91, compare deux autels (CIL, II, 182 et 473) consacrés au culte du divin Auguste, l’un à Olisipo, l’autre à Emerita (onomastique et statuts des dédicants respectifs, relations entre les élites des deux cités) et conclut que le culte initialement consacré à Auguste fut progressivement élargi à Augusta dont des flaminiques n’eurent pas immédiatement la charge. P. M N , p. 134-164, passe en revue les desservants des cultes de la cité d’Olisipo du Ier s. a. C. au IIIe s. p. C., dont l’étude prosopographique confirme qu’ils étaient liés aux grandes familles et qu’une majorité était d’origine affranchie. L’endogamie semble avoir été une pratique relativement courante, à l’exception près que toutes les flaminiques n’avaient pas systématiquement pour époux un flamine (CIL, II, 197, 494). S. T , p. 261, examine le culte de Mars au sud du Portugal actuel, dans toutes ses dimensions, militaire avec l’iconographie d’IRCP, 568, agricole ou syncrétique. 628) Ex-voto du conuentus Emeritensis : corrections. J. C. O P , Veleia, 36, 2019, p. 149-162, photos, révisent six inscriptions votives du conuentus Emeritensis gravées sur des blocs de granit, matériau de lecture difficile. Les invocations à des dieux paléohispaniques dont les noms ne sont pas connus par ailleurs constituent un obstacle supplémentaire. Infra nos 678 ; 820 ; 826 ; 828-829 ; 833.

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629-630) Le latin de Lusitanie. 629) L’évolution des pronoms à la lumière de l’épigraphie de Lusitanie. C. G , S. T , Acta Antiqua Academiae Scientiarum Hungaricae, 59, 2019, p. 189-198, examinent l’évolution morphologique et syntaxique des pronoms relatifs à travers les formes du latin vulgaire jusqu’au portugais actuel. Les écarts par rapport au latin classique sont plus nombreux durant la première période, entre le Ier et le IIIe s. p. C., qu’entre le IVe et le VIIIe s. À l’exception des formules stéréotypées qui / quae uixit annis ou cum quo / cum qua uixit annis, on observe la confusion phonologique entre le pronom relatif quod et le pronom indéfini interrogatif quot (IRCP, 571 ; ERAE, 140). L’oscillation entre le t et le d reflète l’instabilité des finales, mais peut aussi être mise sur le compte de la confusion syntaxique entre l’ablatif (quo) et le nominatifaccusatif (quod). L’usage de la forme masculine comme genre universel se rencontre plus rarement que dans d’autres provinces (CIPTP, 3). À l’époque wisigothique, les formes COD / COT pour quod ou COR pour quorum (CIPTP, 161) par substitution du phonème labio-vélaire sont plus fréquentes, de même que la dévocalisation du d (quot ou cot pour quod), remplacé par un t (PizV, 92, 1), et parallèlement le recours à la forme neutre avec un antécédent féminin (PizV, 52, I, 3 ; PizV, 97, I, 2). Après une phase de « renormalisation » épigraphique aux XIIe et XIIIe s., la documentation du Moyen Âge porte en germes le système des pronoms relatifs du portugais moderne. 630) Le latin des inscriptions votives à Endouellicus. C. G , Acta Classica universitatis Scientiarum Debreceniensis, 55, 2019, p. 59-73, analyse l’expression linguistique des dévotions retrouvées dans le sanctuaire de la divinité, installé près de Rocha da Mina dès le Ier s. a. C., et parallèlement à S. Miguel da Mota (Terena, Alandroal) du Ier s. a. C. au IIIe s. p. C. au moins, ce qui permet de suivre des évolutions. Après le rappel des caractéristiques du sanctuaire comme la consécration de nombreux ex-voto à une seule divinité, ce qui est rare en contexte hispanique, le culte à une divinité celtique en contexte social et culturel romain, l’a. relève les variations dans la langue très formaliste des dévots, principalement des habitants romanisés de Lusitanie et de l’ouest de la Bétique dont certains étaient probablement impliqués dans l’industrie locale du marbre (carrières de Vila Viçosa, Trigaches, Pardais). La fabrication des monuments sur place ne permet pas de mettre les variations observées sur le compte des origines géographiques différentes des visiteurs. Le corpus révèle la maîtrise, en accord avec la sociologie des pèlerins, de structures syntaxiques relativement rares comme le génitif de qualité (CIL, II, 131) combinées à des traits de

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latin vulgaire repris sous forme d’un tableau synthétique, en particulier des évolutions phonologiques communes en Lusitanie, l’apparition de diphtongues, la confusion de cas ou des formes moins fréquentes comme des hypercorrections ou des graphies érudites. Les oscillations du nom du dieu, que l’a. rapproche de la déesse voisine d’Ataecina près de Cáceres, témoigneraient de la plus forte variabilité des noms indigènes. Études et inscriptions site par site 631) = IRCP, 223. Grândola (Troia). Proposition de restitution. J. ’E , Boletim de Estudos Clássicos, 64, 2019, p. 85-96 ; photos. D(is) M(anibus). | L. [Iuliu?]s | La[con] an(norum) LX | h(ic) s(itus) e(st). L. 2 : d’autres gentilices sont possibles. L. 2-3 : de nombreux affranchis sont attestés sur place (IRCP, 211, 221). L’âge au décès est vraisemblablement arrondi. 632-633) Alcácer do Sal (Salacia), conu. Pacensis. Graffites sur céramique. J. ’E , M. F , E. S , FE, 193, 2019, n° 711. Les graffites 1 – limité à des initiales – et 4 – quatre diamètres sur le fond qui dessinent une étoile – ne sont pas reproduits ci-dessous. 632) N° 711-2 ; photo, dessin. À une date indéterminée, lors de fouilles dans la natatio de la villa romaine de Santa Catarina de Sítimos. Fragment d’une coupe en céramique sigillée africaine (Hayes 3A), en huit morceaux jointifs : dimensions non indiquées. Graffite sur le fond extérieur, incisé avant cuisson selon les a. [L’incision semble après cuisson d’après la photo.] Pri|mi. Date : 2e moitié du IIe s. p. C., d’après la céramique. 633) N° 711-3 ; photo, dessin. En 1995, lors de fouilles dans le couvent Notre-Dame-d’Aracœli. Fragment d’une coupe en céramique sigillée sud-gauloise (Drag. 27) : dimensions non indiquées. Graffite après cuisson sur la paroi extérieure. Niliu[s]. Les a. avancent l’hypothèse que le nom soit un diminutif de Manilius. Date : 15 - fin du IIe s. p. C., d’après la céramique.

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634) Alcácer do Sal. En 1999, lors de travaux, rue du Almocreve. Fragment d’une brique de couleur orangée, produite dans les ateliers du Sado : 31 × 26,5 × 5 cm. Graffite avant cuisson. Lettres : 7,5 à 4,5 cm (l. 1) sauf le V et le S beaucoup plus petits (0,5 cm), incisés l’un au-dessus de l’autre ; 10 à 7 cm (l. 2). Alcácer do Sal, réserves du Musée Municipal Pedro Nunes, inv. n° 5751. J. ’E , M. F , E. S , FE, 197, 2019, n° 724 ; photo. Nonus | CLI. Selon les a., il est possible que l’inscription indique qu’il s’agit d’une neuvième fournée comportant 151 briques. 635) Alcácer do Sal. En 1994, lors de travaux dans le chemin d’accès à l’auberge D. Afonso II. Base d’une coupe tronconique en céramique sigillée italique avec pied du type Consp. B 4.11 : 2,8 (h.) × 5,4 (larg.) × 4,2 (diam. base) cm. Estampille du potier MAHES (CVArr2, 1087, 14) sur le fond intérieur. Graffite après cuisson sur le fond extérieur. Lettres : 0,5 à 1,2 cm. Ligature : FR. Alcácer do Sal, Musée de la Crypte, inv. n° 1091. J. ’E , M. F , E. S , FE, 197, 2019, n° 726 ; photo, dessin. Afra. Date : 5 a. C. - 10 p. C., d’après la période d’activité du potier. 636) Baleizão, Beja, conu. Pacensis. En remploi comme borne près d’un manoir de la propriété Paço do Conde depuis les années 1960. Cupa en granit à patine rose, complète à l’exception d’une partie du socle, décorée de quatre paires de cercles au dos et d’une queue de poisson sur les extrémités : 38 × 89 × 51 cm. Ch. ép. sur l’une des faces latérales, entre deux paires de cercles, délimité aussi en b. et en h. par des filets horizontaux : 18 × 21 cm. Lettres : 3 cm. Points. J. ’E , J. F , FE, 184, 2019, n° 686 ; photos. D(is) M(anibus) s(acrum). | Verus ann[o]|rum XVIIII. Mu|ste mater f(ilio) |5 p(onendum) c(urauit). H(ic) [s(itus) e(st). S(it) t(ibi) t(erra) l(euis)]. L. 2 : ou Vetus, moins fréquent. L. 3-4 : la terminaison à la grecque du nom de la dédicante renvoie au milieu servile, mais sa lecture n’est pas assurée : Muste, à rapprocher probablement du cognomen africain Mustus, ou Exuste, lié peut-être au cognomen latin Exustus, bien que les a. mentionnent aussi l’existence du nom Exusia (CIL, VI, 53), considéré comme grec. Date : 2e moitié du IIe s. p. C., d’après l’écriture et le formulaire.

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637) = CIL, II, 122 = 5189 = AE, 1969-1970, 214. Montemor-o-Novo, Évora (Ebora). Inscription authentique. M. S F , dans Purpurea aetas (supra n° 605), p. 701-710, croit à l’authenticité de l’inscription. Le problème de la prétendue transmission hasardeuse des noms est résolu si, comme pour le dossier de Cocceia Seuera et de sa famille (CIL, II, 813-814 ; 852), on considère que sont représentées trois générations de femmes : Iun(ia) Leonica, Calchisia et Maria L. f. Sidonia dont Apon(ius) Lupianus est l’époux. 638) Perolivas, Reguengos de Monsaraz, conu. Pacensis. Découverte fortuite il y a quelques décennies, dans une propriété rurale. Plaque en marbre blanc de type Estremoz / Vila Viçosa, polie à l’avant et à peine dégrossie à l’arrière : 43,5 × 59 × 5,5 à 7 cm. Ch. ép. en creux avec cadre mouluré : 27 × 42 cm. Lettres capitales carrées : 3,5 à 4 cm. Points triangulaires. Reguengos de Monsaraz, mairie, dépôt municipal de matériaux archéologiques. R. A , FE, 182, 2019, n° 681 ; photo. T. I(ulius) Silo | an(norum) XXXV | h(ic) s(itus) e(st). S(it) t(ibi) t(erra) l(euis). Date : milieu du Ier s. p. C., d’après l’emploi des tria nomina, l’écriture et le formulaire (absence d’invocation aux dieux Mânes). 639) São Miguel da Mota, Alandroal, conu. Pacensis. À une date indéterminée, en surface. Partie dr. d’une plaque en marbre gris de Trigaches : 10,3 × 7,7 × 2,7 cm. Lettres avec empattements : 3,9 cm. R. M , C. R , J. ’E , FE, 197, 2019, n° 722 ; photo. M. A D , FE, 200, 2020, ad n° 722. [---]FACE | [---]+ | ------ ? L’écriture ne semble pas d’époque romaine. L. 1 : M. Alves Dias suggère que la séquence puisse appartenir soit aux cognomina Facelus ou Facetus, soit à une forme du verbe facio (par exemple dans l’expression facere curauit), soit au substantif facella « petit flambeau » qui fait partie du vocabulaire rituel. L. 2 : les traces en fin de ligne peuvent correspondre à une ou deux lettres. 640) Rosário, Alandroal, conu. Pacensis. À une date indéterminée, en surface, aux environs de la villa romaine de l’Horta das Águas Frias. Angle sup. dr. d’une plaque en marbre de type Estremoz / Vila Viçosa : 21 × 36 × 9,5 cm. Ch. ép. en creux avec cadre mouluré. Lettres actuaires avec empattements : 4,5 cm. Mise en page soignée, vraisemblablement selon un axe de symétrie. Traces de réglure. Points en forme de queue d’aronde. Collection privée.

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R. M photo.

, C. R

, J. ’E

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, FE, 196, 2019, n° 720 ;

[---]ius Clemes | [--- h(ic)] s(itus) e(st). S(it) t(ibi) t(erra) l(euis). | -----L. 1 : Clemes pour Clemens. Date : 2e moitié du Ier s. p. C., d’après l’écriture et le formulaire. 641) Ciladas, Vila Viçosa, conu. Pacensis. En remploi dans le mur d’un four, au lieu-dit Torre do Pomar d’El-Rei, provenant peut-être d’une nécropole à ca 1 km au sud-est, à proximité de la Torre do Cabedal. Fragment de marbre de type Estremoz / Vila Viçosa : 11,9 × 13,4 × 25 cm. Lettres avec empattements : dimensions non indiquées. R. M , C. R , J. ’E , FE, 196, 2019, n° 721 ; photo. [---]+PITI E[--- | ---]EILVS HO[--- | ---]+[.]RAEM[---] | -----L. 2 : -eilus doit être la terminaison d’un nom masculin, mais les options possibles (Moeilus, Volteilus, Aceilus, Meilus, Piseilus, etc.) sont rares en Hispania [d’après la photo, lire peut-être -ellus, finale qui rencontre de nombreux parallèles]. L. 3 : les traces au début correspondent à M ou LA. Date : VIe s. p. C., d’après l’écriture. 642) = AE, 2018, 797. Mourão, Évora (Ebora), conu. Pacensis. Relecture. J. ’E , dans L’iscrizione nascosta (supra n° 4), photos, p. 169, lit à la l. 1, grâce à la technique de contraste 3D Polychrome : D(iis) D(eabusque) O(mnibus) s(acrum). 643) Lisbonne (Olisipo). La collection épigraphique. Sous le titre Lisboa Romana. Felicitas Iulia Olisipo. Os monumentos epigráficos, A. C , R. C éd., Lisbonne, 2019, ce premier tome d’une série programmée de huit volumes consacrés à l’histoire du municipe et de sa région présente les monuments épigraphiques remarquables. L’ouvrage, richement illustré, propose d’intéressantes mises au point relatives aux différents aspects de la vie quotidienne à Lisbonne. A. G , p. 12-29, se penche sur les réalités sociales de la cité et conclut au dynamisme d’une cité cosmopolite. J. ’E , p. 30-41, s’intéresse aux différentes expressions religieuses qui tracent une ligne de démarcation entre l’ager où dominent les actes de dévotion aux divinités locales et l’oppidum où le panthéon classique est le plus représenté. Ma M. A D , p. 42-51, évoque tous les aspects de la familia romaine ainsi que les groupes de sociabilité attestés sur place.

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S. H R , p. 52-69, observe les expressions locales de loyauté à l’empereur dans lesquelles les affranchis jouaient un rôle particulièrement important grâce à l’aisance financière que leur procurait le dynamisme économique de la cité. S. T , p. 70-85, examine les activités exercées par les affranchis et les esclaves du municipe, particulièrement présents dans les secteurs portuaires et agricoles. L. F , p. 86-99, replace dans le contexte du théâtre la dédicace de C. Heius Primus (CIL, II, 183) à l’empereur Néron. Encadrée d’une riche décoration, elle fut apposée, à l’occasion de la remodélisation du théâtre en 57 p. C., sur le proscaenium exposé à la vue de tous. R. C , p. 100-117, dresse la typologie des monuments épigraphiques de l’ager dont les modèles ont été importés d’Italie. J. ’E , p. 126-137, dresse le panorama de l’épigraphie de Cascais dont le corpus n’est pas modifié depuis la deuxième édition en 2001 du Roteiro Epigráfico Romano de Cascais (AE, 2001, 1137-1144). La variété des formulaires dépend de la nature des inscriptions. C. M , p. 144-168, reprend le dossier qu’il avait consacré à l’épigraphie funéraire et votive de Mafra, paru en 2004 dans le Boletim Cultural : n° I = CIL, II, 302 ; n° III = AE, 1965, 264 ; n° IV = AE, 1993, 878 ; n° V = CIL, II, 5223 ; n° X = AE, 1983, 474. Voir infra nos 645-652. 644) Lisbonne. Les techniques du lapicide à travers l’épigraphie. J. ’E , dans Extrair e produzir… Dos primeiros artefactos à industrialização, Fragmentos de Arqueologia de Lisboa, 3, 2019, p. 80-88, présente les différentes techniques d’élaboration d’un support épigraphique et de la gravure d’une inscription. Il s’appuie notamment sur une plaque de calcaire qu’il présente en détail (EE, IX, 26). 645-652) Mafra (terr. d’Olisipo). Inscriptions inédites ou publiées dans des revues de faible diffusion. C. M , dans Os monumentos epigráficos (supra n° 643), p. 144-168. 645) P. 148-149, n° II. Provenance exacte inconnue. En 1996, en remploi comme pied d’autel peint en blanc de l’église S. Domingos de Fanga da Fé, à Encarnação, depuis les années 1970. Stèle en calcaire, retaillée à g. : 80 × 63 × 60 cm. Ch. ép. non délimité : 56 × 22 cm. Lettres profondes présentant des traits archaïsants : 6 cm. Points circulaires. Inv. n° ENC.OO6.002. [Amoe]nae an(norum) XX Cassi|a L. f. Amoena | auuia (sic) d(e) s(uo) f(aciendum) c(urauit). Onomastique mixte fréquente. Date : début du IIe s. p. C., d’après le formulaire et l’écriture.

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646) P. 153-154, n° VI ; photo. Repérée au XVIIe s. entre Paço d’Ilhas et Quinta dos Chãos. Plaque rectangulaire : 67 × 144 × 18 cm. Ch. ép. : 40 × 117,5 cm. Lettres : dimensions non indiquées. Ligatures : MA aux l. 4-5. Points triangulaires. Aujourd’hui perdue. Dis Manibus | C. Iuli C. f. Gal(eria) Terentia|ni anno(rum) XXXII et | Iuliae Sex. f. Maxumae ann(orum) XX |5 et Terentiae L. f. Ammaiiae (sic). Onomastique latine fréquente commune aux trois individus qui peut suggérer des liens familiaux. Date : 2e moitié du IIe s. p. C., d’après le formulaire. 647) P. 154-155, n° VII. Santo Isidoro. À une date et dans des circonstances indéterminées. Cupa en calcaire : 111 × 58 × 47 cm. Ch. ép. : 50 × 18 cm. Lettres : dimensions non indiquées. Inv. n° STI.005.001. Maria Q. f. | Quintilla ann(orum) | XXVII. Onomastique latine. Le formulaire, sur trois lignes, sans l’invocation aux dieux Mânes ni l’indication H. S. E., est typique des cupae de la région de S. Miguel de Odrinhas et de Faião. Date : milieu du Ier s. p. C., d’après le formulaire. 648) P. 155-156, n° VIII. Au lieu-dit Fonte Velha, Monfirre, Santo Estêvão das Galés. En 1993, en remploi comme abreuvoir. Cupa moulurée en calcaire, perdue. [-] Liuius C. f. C[---] | -----Première attestation du gentilice sur le territoire d’Olisipo. Date : milieu du Ier s. p. C., d’après le formulaire et l’onomastique. 649) P. 156-157, n° IX ; photo. Alcainça, dans la chapelle du SaintEsprit. En 2004, avec des éléments architecturaux de la chapelle. Cupa moulurée en marbre rose, creusée pour servir d’abreuvoir : 115 × 44,5 × 43,5 cm. Ch. ép. : 25 × 42,5 cm. Lettres carrées : 6 à 5 cm. Points circulaires. Mise en page justifiée à g. Inv. n° ALC.002.007. Maria C. f. M[a]|xum[a h(ic)] s(ita) e(st) | Caecil[ia] Albu|ra mater d(e) s(uo) f(aciendum) c(urauit). Onomastique très courante sur place. Date : Ier, voire début du IIe s. p. C., d’après le formulaire, l’écriture et l’onomastique. 650) P. 158-159, n° X ; photo. En 1947, redécouvert au n° 7 du passage de la Miséricorde d’Ericeira. Autel tripartite avec base et couronnement

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orné d’un fronton triangulaire et d’acrotères : 35 × 14,5 × 12 cm. Lettres : dimensions non indiquées. Archives-Musée Santa Casa da Misericórdia, inv. n° ERI.041. Atilia Pub[l. fi|l.] Am[o]e[na] | Fonti[bus] | a(nimo) [l(ibens) p(osuit)]. Autel privé en raison de ses faibles dimensions et de la simplicité du formulaire. L. 1-2 : onomastique fréquente. L. 3 : Fonti est également envisageable. Mais l’espace manquant suggère une dédicace au pluriel [ou un nom de fontaine]. Date : IIe s. p. C. 651) P. 158-160, n° XI. Mafra (?). Connue depuis le XIXe s. Partie inf. d’une plaque en calcaire rose : 44 × 109 × ? cm. Ch. ép. avec cadre mouluré : 79 × ? cm. Lettres : dimensions non indiquées. Inclusions : CI, GA à la l. 1. Lisbonne, MNA, inv. n° ENC.003.001. M. Caecilius L. f. Ga(leria) | Pris|cus. La nature du texte (funéraire ou honorifique) reste indéterminée. Onomastique fréquente. L. 1 : l’a. interprète les deux dernières lettres comme l’abréviation de la tribu plutôt que la première syllabe du cognomen Capriscus [nom qui n’existe pas, OS], en raison de l’espace plus grand qui la sépare de ce qui suit. Bien que Gal(eria) soit la forme abrégée la plus répandue, d’autres sont attestées [on lit cependant un C : voir infra le n° suivant]. 652) P. 160-161, n° XII. S. Mamede, Enxara do Bispo. Cippe funéraire (?) en marbre rose incomplet, en trois fragments jointifs : 67 × 27 × 45 cm. Lettres : 5,5 cm. Signalé dans le Boletim Cultural de Mafra, 2005. ------ | [.] M. f. C(aleria ?) | Mar[---] | f(aciendum ?) [c(urauit) ?]. [Même graphie que le n° précédent.] 653) Terr. d’Olisipo, à l’embouchure du Colares. Le sanctuaire de Sol et Luna. J. C R , Escrever sobre a margem do Oceanus : epigrafia e religio no Santuário do Sol Poente (Provincia Lusitania), Barcelone, 2019 (SEBarc, Annexos III), complète le corpus des ex-voto déjà connus (CIL, II, 258-259) par des inscriptions inédites et une relecture dont les textes sont obtenus au moyen de la technique du MRM (Modelo de Resíduo Morfológico) indiquant que le sanctuaire fut en activité au moins entre les règnes de Trajan et Hadrien et la fin du IIIe s. Nos 3 = AE, 1954, 253 = 2008, 641 = HEp, 2008, 250 ; 5 = CIL, II, 258 ; 7 = CIL, II, 259. Infra nos 654-662.

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654) P. 12-14, n° 1 ; photos. En 2011, en remploi dans une structure d’époque islamique. Fragment dr. d’un linteau en calcaire local, destiné à être encastré dans une structure comme un temple : 93 × 30 × 55 cm. Lettres : 7 à 6 cm. São Miguel de Odrinhas, Musée (MASMO), inv. n° AV-LR-II-5. [- 12 à 15 -]o leg(atus) A[u]g(usti) | [- 17 à 21 -] et pr[o]b[auit]. L. 1 : finale du cognomen du légat de thème en -o, qui pourrait s’apparenter à l’un de ceux de trois légats de Lusitanie : L. Fulcinius Trio (21-31 p. C.), M. Porcius Cato en 46 p. C. et M. Saluius Otho (58-68 p. C.). L. 2 : fac(iendum) cur(auit) et prob(auit) ? Date : 1re moitié du Ier s. p. C., d’après l’écriture (forme des G). 655) P. 14-17, n° 2 ; photos. Assafora, Sintra, à 10 km à vol d’oiseau du sanctuaire. En 1997, près d’une maison, dans des circonstances indéterminées. Autel en calcaire local dont le couronnement a été retaillé et est en mauvais état de conservation : 89 × 44 × 40 cm. Ch. ép. délimité : 45,5 × 35 cm. Lettres : 4 à 2,5 cm. MASMO, inv. n° AS-LR-97-I. Soli e[t O]cea[n(o)] | -----Il s’agit peut-être de l’un des trois autels (avec CIL, II, 258-259) découverts dans le sanctuaire en 1505 et identifiés par A. de Resende en 1593. 656) P. 21-24, n° 4 ; photos. En 2009, lors d’une campagne de fouilles. Autel en calcaire local, avec base et couronnement orné d’un fronton et d’acrotères, en remploi à l’envers dans une structure d’époque islamique : 54,5 × 31,5 × 29 cm. Ch. ép. : 28 × 26 cm. Lettres : 3 à 5 cm. À la l. 1, apex sur le 1er O. Ponctuation et hedera final. MASMO, inv. n° AV-LR-09-I. Soli et Oc[ea]no | [-] Virius Agr[ic]ola | [pr]oc(urator) Augustor(um) | cum Statilia C. f. |5 Iuliane uxore e[t] | liberis. Le chevalier, homonyme du consul de 230 p. C. (PIR2, V, 703), L. Virius Agricola, fils de L. Virius Lupus, gouverneur de Bretagne sous Septime Sévère (PIR2, V, 711), est attesté pour la première fois. Originaire du nord-est de l’Italie, il doit appartenir à la famille à la génération encore antérieure, peut-être le père ou l’oncle paternel du gouverneur de Bretagne. Des C. Statilii (dont PIR2, S, 844) ont occupé des charges importantes à l’époque de l’activité de Virius Agricola, ce qui oriente vers une alliance avec une famille influente. Le formulaire souligne la culture des individus : le O accentué, le choix du mot liberi au lieu de filii plus commun et la déclinaison à la grecque du nom de l’épouse. Date : IIe s. p. C., d’après l’écriture et plus précisément sous les règnes conjoints de Marc Aurèle et Lucius Verus (161-169 p. C.) ou de Marc

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Aurèle et Commode (177-180 p. C.). [On ne peut pas exclure que le pluriel Augustorum signale que Virius Agricola fut le procurateur d’empereurs successifs plutôt que corégnants.] 657) = CIL, II, 258. P. 25-29, n° 5 ; dessins. Relecture à partir de l’Anonymus Neapolitanus, f° 38, probablement dû à Miguel da Silva, plus fiable que le relevé d’A. de Resende, apud Cod. Val., fos 46 et 131 (sur ce point, AE, 2016, 635). Soli et Lunae | L. Tul(lius) Tigidius | Perennis | leg(atus) Aug(usti) pr(o) pr(aetore) |5 prouinciae Lusitaniae. L. 2 : le gentilice abrégé est probablement celui de la mère. [Si la lecture L. Tul(lius) Tigidius | Perennis est correcte, ce légat devrait être lié à Sex. Tigidius Perennis, préfet du prétoire sous Marc Aurèle et Commode (PIR2, T, 203). OS] Date : fin du règne de Marc Aurèle - début du règne de Commode. 658) = IG España Portugal, 347. P. 29-34, n° 6 ; photos. En 2012, lors de fouilles. Partie inf. d’un autel : 16 × 11,8 × 6,8 cm. ------ | [---]ΡΕΣ[---]ΤΑ++[.] | Ἡλίῳ Μήνῃ κε|[χαρ]αγμένα δώ|ρα τὰ Μουσῶν |5 [- 4 -]ΤΕ ἀγαθοῖο ΠΡ+[.] [- 6 -]+Τ[- 8 -]. L. 4 : la référence aux Muses est un topos que l’on retrouve chez Hésiode (Théogonie, 93) ou dans la dédicace à Artémis réalisée à Cordoue (IG España Portugal, 368). C’est pourquoi l’a. identifie le dédicant à un gouverneur de Lusitanie hellénophone dont le gouvernement doit s’intercaler entre celui des sept connus pour cette période, dont aucun n’est d’origine orientale. Date : fin du IIe - début du IIIe s. p. C., d’après l’écriture. 659) = CIL, II, 259. P. 37-47, n° 7 ; dessins. Relecture des l. 9-12, à partir de la confrontation de l’Anonymus Neapolitanus, f° 37 et du relevé d’A. de Resende (supra n° 657). La lecture des 1res lignes reste inchangée : D. Iul[ius] Valer(ius) Coelianus |10 u(ir) [c]lari[ssim]us l[eg(atus)] Augustorum | cum V[- 2 à 3 -i]a Vale[ria]na [ux(ore)] sua et | Q. Iulius Satur, Q. Val[eri]us Anto|ni[n]us [- 20 -] | -----L. 9 : structure polyonyme comme au n° 4. Selon l’a., le gentilice abrégé devrait être hérité de la mère. L. 12 : l’a. identifie les personnages aux enfants du couple en raison de leur onomastique commune. Date : 201 - début 202 p. C., d’après la séquence impériale (l. 2-8) et par analogie avec les émissions monétaires à connotation dynastique qui célèbrent l’Aeternitas imperii et la Concordia imperii.

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660) P. 47-55, n° 8 ; photos. En 2016, lors de fouilles, avec des éléments architecturaux d’époque islamique. Partie sup. d’un autel en calcaire local avec couronnement orné d’un fronton et d’acrotères : 38,5 × 31 × 26 cm. Ch. ép. : 15,5 × 25,5 cm. Lettres : 3 cm. MASMO, inv. n° AV-LR-16-5. Soli Occi|duo et Oce|ano patri | -----L’épithète occiduus est attestée dans la littérature poétique (par exemple : Ovide, Fast., 5, 558 ; Met., 1, 63), de même que l’expression Oceanus pater, d’un registre moins soutenu (Virgile, Georg., 4, 382). Les dédicaces à Oceanus sont rares (AE, 1904, 2 = RIB, 1319 ; CIL, XIII, 8810-8811 ; peut-être CIL, II2, 7, 268 et supra nos 655-656). L’a. propose d’interpréter cette invocation, non comme la traduction métaphorique du lieu où se dressait le sanctuaire, mais comme l’expression d’une autre forme de culte, abandonnant Sol Inuictus, pour revenir à une manifestation plus traditionnelle et conservatrice de la religion romaine, en adéquation avec les changements introduits par Sévère Alexandre dont le monnayage célèbre l’Oceani solium (RIC, IV, Sev. Alex., n° 59). Date : règne de Sévère Alexandre. 661) P. 56-63, n° 9 ; photos. En 2015, lors de fouilles, avec des éléments architecturaux d’époque islamique. Autel en calcaire local comportant un trou de fixation sous la base. L. Aelius Paulus | u(ir) e(gregius) proc(urator) prou(inciae) | Lusitaniae | S[o]l[i] Inu[i]cto pro |5 sua et suorum | salute. L. 1 : de nombreux Aelii, exerçant des fonctions équestres, sont attestés au IIIe s. L. 4 : seule attestation du culte dans la série. Date : règne de Gallien, d’Aurélien ou un peu plus tard, d’après le formulaire. 662) P. 63-71, n° 10 ; photos. En 2011, lors de fouilles. Trois fragments jointifs correspondant au bord d’une plaque en calcaire local, dont il est difficile d’évaluer la taille à l’état complet, fixée à l’origine à l’intérieur d’un édicule : 30,5 × 22 × 2,7 à 3,4 cm. Lettres : 3,5 à 4 cm. MASMO, inv. n° AV-LR-11-1. ------ | [- 3 à 4 -]V+[.]+L?A?[---] | luce corus[c---] | ignescun[t --- | ---]+radiisq[ue |5 - 6 à 7 -]VM? | -----Texte métrique. L. 2 : la séquence luce corusca est attestée chez Sil. Ita., Pun., 13, 640-642 ; Pan. Lat., oratio 4, Nazarii Panegyricus Constantino Augusto dictus, 29, 5 ; Stace, Ach., 2, 1-4 ; Silv., 1, 1, 71-72 ; Theb., 12, 431-432 ; Virgile, Aen., 2, 469-470 ; Val. Flacc., Arg., 1, 485-486. L. 3 : ignescun[t ---] se retrouve chez Avienus, Phaen., 1815. L. 4 : radiisque est employé chez Virgile, Aen., 4, 119 ; 5, 65 ; 7, 141-142 ; Lucrèce, Rer. Nat.,

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6, 734-735 ; Ovide, Met., 7, 804 ; Ars Amat., 1, 723-724. Certains textes réunissent dans la même phrase plusieurs de ces éléments : Ovide, Met., 1, 767-769 ; Val. Flacc., Arg., 6, 517-518 ; Stace, Theb., 4, 665. Le texte fait référence à Sol (souvent qualifié de coruscus chez Virgile), probablement Inuictus, à une époque de réaffectation du sanctuaire. Date : IVe s. p. C. 663) = AE, 1994, 835 = HEp, 1996, 1045. Porto de Mós (Collipo, conu. Scallabitanus). Réinterprétation. J. ’E , Anas Leirienses. Estudos & documentos, 1, 2019, p. 51-64, photo, suggère d’identifier l’inscription, dénuée de tonalité funéraire, à une dédicace religieuse. [---u]s Arconis | [et Tagan?]us Tagani | [Vener?]i lapidem | [d(e) s(ua) p(ecunia) ?] d(ono) d(ederunt). Onomastique connue en Lusitanie. L. 3 : le don d’une pierre ne s’accomplit pas exclusivement en contexte funéraire (AE, 1982, 700). Venus, en plus de s’adapter à la taille de la lacune, est bien documentée (IRCP, 146-147 ; AE, 1992, 952 ; HEp, 2002, 622). L. 4 : la cassure de la pierre permet d’envisager de compléter le formulaire à g. 664) Teixoso, Covilhã (Castelo Branco). Nouveau commentaire. E. P M , Conimbriga, 58, 2019, p. 301-329. A. A J. ’E , A. G , RPA, 12, 2, 2009, p. 186.

,

Silo Angeiti f. | Maguacu(m) o(ptimus) u(ir) d(e) s(uo) f(aciendum) c(urauit) | M. Valerius Silo IIuir primus. L’a. s’interroge à partir de cette inscription sur le processus de transition d’une communauté indigène, les Lancienses Oppidani, en une organisation civique de droit latin. L. 2-3 : le second personnage, porteur de tria nomina sans être encore inscrit officiellement dans une tribu, est le premier ressortissant de sa communauté à exercer le duumvirat après l’octroi du droit latin. L’absence de tribu s’explique par le fait que la citoyenneté romaine ne s’acquérait qu’à l’issue de l’année de charge (même scénario dans AE, 1989, 456). L. 1-2 : le premier dédicant, qui porte un nom identique au cognomen du magistrat, pourrait être son grand-père, par analogie avec CIL, II, 834. 665) = HEp, 2000, 749. Cárquere, Resende. Relecture. J. ’E , C. V , O Ideário Patrimonial, 13, 2019, p. 8-19 ; photos. I(oui) O(ptimo) M(aximo) | Caste|lani ‖ u(otum) p(osuerunt) | l(ibentes) a(nimo).

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L’inscription court sur la face avant et arrière de l’autel. L. 2-3 : la communauté dédicante n’a pas mentionné son nom (AE, 1995, 855), ce qui suggère une chronologie précoce. [L’absence de nom peut également s’expliquer par le fait que la dédicace a été réalisée sur le lieu même du castellum.] Date : début du Ier s. p. C., d’après la typologie, l’écriture, l’omission du double L à la ligne 2 et le formulaire. 666) = CIL, II, 5250. Lamego (ciuitas Coilarnorum). Révision. J. ’E , Boletim de Estudos Clássicos, 64, 2019, p. 124-127 ; photos. Caturo, | Virius | Copori | Cei(i) f(ilii) et Bo|5utia Meid(ubrigensis) | h(eredes) ex t(estamento) f(aciendum) c(urauerunt). Il s’agirait de trois individus liés entre eux par le statut de cohéritiers. L. 3 : les deux frères appartiendraient au peuple des Copori établis dans le conuentus de Lucus Augusti. L. 5 : les Meidubrigenses apparaissent sur l’inscription du pont d’Alcántara (CIL, II, 760). 667) = CIL, II, 362. S. Martinho do Porto, S. João da Pesqueira (Viseu). J. ’E , Habis, 50, 2019, p. 269-281, replace l’inscription grâce au manuscrit de Joseph Macedo Rosales conservé à la Bibliothèque Nationale du Portugal (COD. 8750/5) et en propose une interprétation : ------ | [portus ter]minus | uiolare noli. Avertissement signalant l’interdiction de l’entrée d’une zone portuaire. 668-671) Condeixa-a-Velha (Conimbriga), Nouvelles inscriptions sur instrumentum. V. H. C , FE, 186, 2019, nos 690-693.

conu.

Scallabitanus.

668) N° 690 ; photo. En 1930-1944, lors de fouilles. Fond d’un vase à bord fermé en céramique grise fine polie : 5,2 (diam. base) cm. Graffite après cuisson, à tendance circulaire, sur le fond extérieur, en suivant les lignes du tour. Lettres soignées : 0,7 cm. Condeixa-a-Velha, Réserves du Musée Monographique de Conimbriga. Felicio. Indication de propriété. Première attestation du nom sur place. Date : milieu du Ier - milieu du IIe s. p. C., d’après la céramique.

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669) N° 691 ; photo, dessin. En 1950-1960, lors de fouilles dans la zone H des thermes du Sud. Fragment du bord d’une jarre en céramique orangée grossière. Graffite avant cuisson sur la paroi extérieure au-dessous du bord. Lettres cursives peu soignées : 1,5 à 2 cm. Vrc[---].

Ou Vro[---] ou Ero[---] en lisant le V initial comme II = E. La première hypothèse de lecture permettrait d’y voir le terme urceus. Date : règne de Claude - Ve s. p. C., d’après la céramique. 670) N° 692 ; photo. En 2004, lors de fouilles dans l’insula à l’ouest des thermes du Sud. Petit bloc en calcaire de fonction indéterminée : 3 × 4 × 3 cm. Ch. ép. en relief : 1,7 × 3,5 cm. Lettres régulières. Ligatures : MAVR et AE. FE, 190, 2019, ad n° 692 ; photo. Maurae. Lecture suggérée par M. Mayer (FE, 190) au lieu de Marae proposée par V. H. Correia (FE, 186). Maura est un cognomen banal. Date : postérieure au règne de Trajan, d’après le contexte archéologique. 671) N° 693 ; photo. En 2018, lors de fouilles dans la zone sud de l’amphithéâtre. Partie sup. d’un peson de métier à tisser : 7,5 × 6,8 × 3,7 cm. Graffite avant cuisson. Lettres : 0,7 cm. A de type archaïque ; II = E. Manacae. Première attestation du nom. Date : fin du Ier - début du IVe s. p. C., d’après le contexte archéologique. 672) Condeixa-a-Velha. En 1996, lors de fouilles dans la zone ouest de la maison attribuée à Cantaber. Provenant peut-être de la nécropole. Fragment dr. d’une plaque en calcaire oolithique : 8,5 × 9,5 × 5,2 cm. Ch. ép. avec cadre mouluré. Lettres capitales carrées, soignées, avec empattements élégants : 5,7 cm. Réglure. Point triangulaire. V. H. C , FE, 187, 2019, n° 696 ; photo. FE, 190, 2019, ad n° 696 ; photo. [---] Iu|[lius ? ---]. 673) Condeixa-a-Velha. Au cours de l’été 2001, découverte fortuite dans l’une des grottes de la rivière de Mouros. Fragment inf. d’une plaque en bronze : 3,8 × 5 × 0,2 cm. Dernière ligne centrée. Lettres actuaires

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soignées : 0,8 cm. Points. Condeixa-a-Velha, Musée Monographique de Conimbriga depuis 2018. V. H. C , FE, 187, 2019, n° 699 ; photo. ------ | [---]C[---]+RE[--- | --- ? He]rennius D[---] | a(nimo) l(ibens) u(otum) s(oluit). L. 2 : première attestation du gentilice Herennius à Conimbriga. L. 3 : la formule finale est également peu fréquente sur place (Fouilles de Conimbriga, II, 9 et 23). 674) Condeixa-a-Velha. En 2007, lors de fouilles, en remploi dans un mur de la basilique paléochrétienne, provenant de la nécropole de la cité. Partie g. et angle sup. dr., non jointifs, d’un linteau en calcaire, poli à l’avant et en b., présentant des trous (13,5 × 10 × 6 cm) sur les angles sup. dr. des extrémités pour l’insertion des poutres de construction du mausolée : 38 × 52 + 42 × 23 cm. Lettres capitales carrées, avec empattements discrets : 6 cm. I petit. Texte mal centré et mal planifié : l’espace entre les lettres varie de 2 à 2,5 cm du début à ca 1 cm de la fin. Traces de réglure. V. H. C , FE, 189, 2019, n° 703 ; photo. J. L Q , L. B D , R. C R , dans Conimbriga tardo-antigua y medieval: Excavaciones arqueológicas en la domus tancinus (2004-2008) (Condeixa-a-Velha, Portugal), J. L Q éd., Oxford, 2013 (Archaeological Studies on Late Antiquity and Early Medieval Europe, AD 400-1000. Archaeological Excavations & Catalogues, 2), p. 221-280 et, plus particulièrement, p. 230 et 261 ; photo. Fronto [--- f. T]ertius. Onomastique déjà attestée sur place. L’espace manquant oriente vers une expression de la filiation à la manière indigène. 675) São Simão, Penela (terr. de Conimbriga), conu. Scallabitanus. En 2017-2018, lors de fouilles dans une villa romaine occupée entre le IIe et le début du Ve s. p. C. Pavement de mosaïque d’une pièce de fonction indéterminée attenante au couloir Ouest du péristyle, dont la porte d’accès fut ultérieurement murée. Inscription à l’entrée de la pièce, en tesselles rose foncé sur fond blanc, au-dessus d’une ligne de carrés denticulés. La lacune au milieu de l’inscription subit une intervention de colmatage en opus signinum à l’époque romaine. Ch. ép. délimité par un rectangle : 18 × 110 cm. Lettres actuaires : 6,4 à 8,5 cm. Mise en page soignée. S. V , A. L. M , F. S , M. D , J. ’E , FE, 183, 2019, n° 682 ; photo. J. ’E , FE, 190, 2019,

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ad n° 682 ; photo. S. V , A. L. M , F. S p. 193-201 et, plus particulièrement, p. 196-197 ; photo.

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, RPA, 22, 2019,

Vte(re) fe[lix sine] caligis. | Catur[o Marti] deo. « Utilise-le avec bonheur, sans sandales ! Caturon au dieu Mars. » (Traduction d’après J. d’Encarnação) L. 1 : la formule, avec la recommandation de marcher pieds nus, peut se rapprocher de celle sur la mosaïque de Torre de Palma : sco[pa a]spra tessellam l(a)edere noli. uteri f(elix) (IRCP, 602). Caliga est la chaussure des soldats romains, mais les a. rappellent aussi l’emploi du mot dans le sens figuré d’« armée, vie militaire » (Sénèque, Dial., 10, 17, 6 ; Ben., 5, 16, 2), d’où une possible interprétation de sine caligis comme « pacifiquement, sans guerre ». L. 2 : Catur[o Marti] deo, restitution corrigée par J. d’Encarnação en raison de l’espace disponible (FE, 190), au lieu de Catur[igi Marti] deo (FE, 183). Caturo est un nom typiquement lusitanien. Dans FE, 190 sont avancées aussi trois hypothèses alternatives de I. Di Stefano pour la l. 2, toujours en considérant qu’il s’agit d’une inscription parlante : Catur[oni a]deo « Sers-toi (de moi) sans chaussures. Je vais vers Caturon » (c’est-à-dire vers le cubiculum du dominus ou vers le cenaculum de sa maison), Catur[o gau]deo « Sers-toi (de moi) sans chaussures, ô Caturon, je me réjouis » ou Catur[o splen]deo « Ô Caturon, sers-toi (de moi) avec bonheur, sans chaussures. Je brille ! ». 676) Vila Longa, Sátão, Viseu, conu. Scallabitanus. À une date et dans des circonstances indéterminées, près de la chapelle Saint-Jacques. Petit autel en granit marron jaunâtre local, avec couronnement mouluré, érodé en h. et brisé en b. : 33 × 38 à 40 × 32 cm. Ch. ép. : 15 à 10 × 29 cm. Lettres actuaires, régulières et soignées : 7 cm. Ligature : AN. Douro Calvo, Musée municipal de Gulfar. J. ’E , J. A. M. M , FE, 181, 2019, n° 678 ; photos. J. ’E , Antrope, 12, 2020, p. 249-273 et, plus particulièrement, p. 263-264, n° 4.8. [B]andi Bi|[d?]oae[co ?] | -----Divinité bien connue. Pour l’épithète, les a. mentionnent Bidiensis (HEp Online, 424) et Cantibidone (HEp Online, 23084-23085, 27346), ainsi que l’ethnonyme Obidoq(um) (HEp Online, 27075). Date : 1re moitié du Ier s. p. C., d’après l’écriture et la typologie du monument. 677) Faia, Sernancelhe, conu. Scallabitanus. En remploi comme support du porche d’un logement, au lieu-dit Raposeira. Milliaire

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en granit, détérioré par l’érosion et retaillé en vue de son remploi, provenant peut-être de la voie Augusta Emerita - Bracara Augusta : 117 × 33,5 (diam. sup.) cm. Lettres : 6 à 11 cm. J. ’E , J. C. S , FE, 193, 2019, n° 712 ; photos. [Domino nostro] | Imp(eratori) | [C]aes(ari) | [Const]antino |5 [Pio Fel]ici | [--- a]etern[o | semp]er Aug(usto) | -----Date : règne de Constantin. 678) = HEp, 2002, 648. Freixo de Numão, Vila Nova de Foz-Côa (Guarda). Identification d’un théonyme. Ligature : AM à la l. 2. J. C. O P , Veleia, 36, 2019, p. 150-151, n° 1 ; photo. [---]DV[--- | ---]ambru|[.]breaegui | u(otum) s(oluit) l(ibens) m(erito).

L. 1 : référence à la divinité Bandue ou identité du dédicant. L. 2-3 : possible épithète divine comme [C]ambru[.]breaeguis en relation avec un toponyme comme Cambracum chez les Cantabres (Cosmographe de Ravenne, IV, 43, 55). Le suffixe renvoie à un uicus ou un castellum de la région de Freixo de Numão. 679) Mérida (colonia Iulia Augusta Emerita). Typologie des monuments funéraires. C , Monumenta. Tipología monumental J. Ma M funeraria en Augusta Emerita. Origen y desrarollo entre los siglos I A.C. y IV D.C., Mérida, 2019 (Monografías Emeritenses, 12), établit la présentation exhaustive de tous les éléments liés à l’épigraphie funéraire. Après deux parties consacrées aux pièces architecturales et aux éléments de sculpture, l’a. s’intéresse aux supports épigraphiques. Il passe d’abord en revue tous les différents types de plaques selon leur gabarit et en fonction de leur type décoratif. Il aborde ensuite les monuments proprement dits, qui n’étaient pas insérés dans une construction : les stèles, les autels, les monuments à portrait, les cupae et les « tombes singulières ». Voir infra nos 715 ; 756 ; 776-779 ; 781-786 ; 788 ; 801 ; 804-813. 680) Mérida. Le culte de Mithra. C. R M , dans Der Stifter und sein Monument. Gesellschaft - Ikonographie - Chronologie. Akten des 15. Internationalen Kolloquiums zum Provinzialrömischen Kunstschaffen, 14. bis 20. Juni 2017 (Graz), B. P , P. S éd., Graz, 2019 (Schild von Steier, Beiheft 9), p. 374-380, propose un bilan du culte de Mithra dans la capitale provinciale. L’année 155 p. C. à laquelle AE, 1915, 68 = 1919,

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86, se réfère, marque la véritable fondation du culte dont G. Accius Hedychrus fut le grand-prêtre. Il devait s’agir d’un affranchi, originaire d’Orient comme l’indique l’inscription mixte de la statue en marbre d’Estremoz, identifiée à Mithra ou à un dadophore, qui comporte la signature de Demetrios, dont on reconnaît aussi le style dans la statue mithriaque du Mercure à la lyre, également datée de 155. Hedychrus était vraisemblablement un membre éminent de la communauté éméritaine, chargé de recruter de nouveaux dévots et sensible à la tradition artistique hellénistique. D’ailleurs, la qualité de ces représentations mithriaques et leur influence stylistique, qui devait leur donner une plus-value, rompt avec la médiocrité habituellement associée au matériel de ce culte. 681) = AE, 2010, 662 = 2011, 479-480 = 2013, 783. Mérida. Un bilan méthodologique dix ans après. Á. V V , Romula, 18, 2019, p. 129-147, photos, dessins, passe en revue les différentes restitutions, dont aucune ne s’impose, qui furent proposées depuis la découverte et l’editio princeps de l’inscription qui tient un rôle clé pour comprendre la mise en place du culte impérial dans la province de Lusitanie dans les années 15-30 p. C. [Nous renvoyons aux notices correspondantes qui ont rendu compte des diverses hypothèses de reconstitution.] 682) = AE, 2015, 544. Mérida. Nouveau commentaire de l’autel votif. P. L R , Epigraphica, 81, 2019, p. 676-683, photo, revient sur les différents aspects de ce texte que rien ne permet de relier à la « grande » histoire. L. 1 : la consécration au L(ar) A(ugustus) ou aux L(ares) A(ugusti ou -ugustales), dont le culte est pratiqué dans les colonies romaines et en harmonie avec le service impérial, est préférable à L(ibero) A(ugusto) sans caractère militaire avéré. Le dédicant devait s’acquitter d’une promesse à la suite de son affectation. L. 3 : le statut de miles n’exclut pas a priori un vétéran, mais pour un soldat en retraite, on attendrait une allusion à l’honesta missio. Q. Nonius Primus, que rien ne rattache à Mérida sauf son détachement, doit être plutôt considéré comme un soldat en activité de la légion VII Gemina bien attestée sur place. L. 4-5 : l’expression des épithètes de la légion sous la forme Gemina F(elix), sans mention de Pia qui date l’inscription d’avant 197 p. C., apparaît pour la première fois. La taille du support ne justifie pas l’interprétation d’un autel portatif. L’objet devait avoir été déposé dans un sacellum à l’entrée de la colonie. 683) Mérida (colonia Augusta Emerita). Inscriptions funéraires urbaines. L. Á. H M , J. E , J. M P , J. L. R S , Nueva epigrafía funeraria de Augusta Emerita.

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Tituli sepulcrales urbanos (ss. I-VII) y su contexto arqueológico (NEFAE), Mérida, 2019 (Memoria. Monografías Arqueológicas de Mérida, 1). L’ouvrage constitue un important recueil d’inscriptions funéraires provenant d’Augusta Emerita, soit inédites, soit publiées mais ayant besoin d’une révision. Le chapitre 1, p. 1-5, présente la collection épigraphique du Consorcio et les raisons de la publication de l’ouvrage. Le chapitre 2, p. 7-50, étudie les espaces funéraires d’Augusta Emerita, en prêtant attention à leur distribution aux Ier et IIe s., aux IIIe et IVe s. et à l’époque chrétienne (IVe - VIIIe s.). Le chapitre 3, p. 51-75, se concentre sur les supports épigraphiques et sur la typologie des monuments funéraires. Le chapitre 4, p. 77-108, analyse l’écriture (mise en page, types de lettres, ponctuation, orthographe) et le formulaire des épitaphes (invocation aux dieux Mânes, indication de l’âge au décès, termes affectifs, formules finales, formules des textes chrétiens). Le chapitre 5, p. 109-166, s’intéresse à l’onomastique et à la condition sociale et juridique des individus mentionnés dans les témoignages épigraphiques. Le chapitre 6, p. 167-200, étudie les types de commémoration funéraire. Le chapitre 7, p. 205-528, rassemble les fiches des 207 inscriptions composant le catalogue, précédées par les critères d’organisation des documents et la liste des signes diacritiques employés, p. 201-204 ; dans la mesure du possible, les a. donnent la provenance exacte et une description du contexte archéologique des épitaphes. Plusieurs indices en fin de volume (p. 529-569). Voir infra nos 684-800. Les corrections mineures et les menus fragments ne sont pas repris ci-dessous. 684) = HEp, 2006, 46 = NEFAE, 2 ; photo. En mai 2003, lors de fouilles de sauvetage dans le rond-point au carrefour des avenues de Los Milagros et de la Vía de la Plata, en remploi, face contre terre, comme couverture d’une sépulture tardive, à côté de AE, 2006, 616 et NEFAE, 3 (très fragmentaire). Plaque presque carrée en marbre blanc veiné de gris-bleu, polie sur les deux faces, incomplète, brisée en neuf fragments jointifs et un morceau disjoint correspondant à l’angle sup. g. : 67,5 × 65,5 × 4 cm. Lettres capitales carrées, avec empattements, de hauteur décroissante d’une l. à l’autre : 7,5 à 4 cm. Mise en page relativement bien centrée, sauf la l. 3 en retrait et la l. 5 déplacée vers la g. Points triangulaires. Mérida, Centre d’Interprétation du Temple de Diane / Palais des Corbos, inv. n° 2481-2-1. C. [A]efu[l]an[o] | Ma(g)neti | Augustali et | Aefulanae Ma(g)netis l. |5 Venustae. Probable inscription honorifique, provenant peut-être du forum de la colonie, dédiée à un Augustalis et à son affranchie et peut-être épouse.

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Un autre Augustalis et une autre femme portant le même gentilice sont connus à Mérida (AE, 1967, 188 ; 1990, 511). Aefulae étant une cité sabine du Latium, C. Aefulanus Magnes, dont la condition d’affranchi est confirmée par le cognomen d’origine grecque, pourrait être lié à l’un des premiers immigrants italiques à Mérida. L. 2 et 4 : Manes pour Magnes. Magnes, ethnique de Magnésie (soit la région en Thessalie, soit la cité en Asie), est un hapax comme cognomen, mais est déjà attesté comme ethnonyme (CIL, VI, 15036). Date : 2e moitié du Ier s. p. C., d’après l’écriture, l’usage du datif et la datation des deux autres inscriptions de Mérida mentionnant des Aefulani. 685) = NEFAE, 4 ; photo. En février 2009, lors de travaux, quartier de Sainte-Eulalie, dans le remplissage d’une tranchée d’époque contemporaine. Angle sup. dr. d’une plaque en marbre blanc, polie de tous côtés, en deux fragments jointifs : 21,5 × 15 × 2,5 cm. Ch. ép. avec cadre mouluré. Lettres capitales carrées avec tendance à la libraire : 2,5 cm. Mise en page selon un axe de symétrie. Points triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 1136-20-1. [D(is)] M(anibus) s(acrum). | [- ca 5-6 -]stalis | [--- h(ic) s(ita) e(st).] S(it) t(ibi) t(erra) l(euis). Iu|[- ca 3 - Fla]ccilla |5 [---]sim(a)e f(aciendum) c(urauit) | ------ ? L. 2 : le cognomen de la défunte était Vestalis ou Augustalis, tous les deux déjà attestés localement. L. 3-4 : compte tenu de l’espace disponible, le gentilice de la dédicante pourrait être Iulia ou Iunia, fréquents à Mérida. Date : 1re moitié du IIe s. p. C., d’après l’invocation aux dieux Mânes et l’écriture. 686) = NEFAE, 5 ; photos. Entre mai et novembre 2007, lors de fouilles, promenade Vicente Navarro del Castillo. Stèle en granit ocre à gros grain, à sommet arrondi, brisée en b. et assez érodée à l’avant : 82 × 48 × 19 à 22 cm. Lettres capitales carrées : 7,5 à 8 cm (l. 1) ; 6 cm (l. 2-3). II = E. Points peut-être triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 8140-00-1. Sucessa | Coilia | h(ic) s(ita) e(st). Inversion du gentilice et du cognomen. L. 1 : Sucessa pour Successa. L. 2 : Coilia pour Coelia. Coilius, -a est attesté, mais ici il peut s’agir aussi d’une erreur du lapicide par omission de l’un des traits verticaux du II = E. Date : dernier quart du Ier s. a. C. - 1re moitié du Ier s. p. C., d’après la simplicité du formulaire et l’écriture.

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687) = NEFAE, 6 ; photo. Entre mars 2004 et avril 2005, lors de fouilles au n° 27 de la rue Marquesa de Pinares. Fragment d’une plaque en marbre blanc, polie à l’arrière, brisée à g. et à dr. : 31 × 17 × 6,5 à 9,5 cm. Ch. ép. en creux avec cadre mouluré : 20 × ? cm. Lettres capitales carrées : 4 à 3 cm. Traces de peinture rouge. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 8071-225-26. Fabia [---] | C. Aem[ili- --- | ..]SALA[---]. L. 3 : peut-être Salaciensis ou Salariensis. Date : époque flavienne, d’après l’écriture et le type de monument. 688) = NEFAE, 7 ; photos. En 2005, dans les mêmes circonstances que le n° précédent. Mensa funéraire en opus signinum, à plan rectangulaire et section trapézoïdale, avec un décor polychrome de motifs végétaux : ca 130 × 250 × ? cm. Inscription peinte en rouge sur fond ocre, très fragmentaire, sur l’une des faces latérales longues, dont le seul parallèle à Mérida est infra n° 801. Ch. ép. : ca 20 × ? cm. Lettres capitales libraires : 3,5 à 4 cm. Réglure. In situ, inv. n° 8071-A133-1. [---]us SV[---]++IX[---]I+[--- | ---]+V[- ca 1-2 -]+OR[---]+isse[--- | ---]CV[---] | -----L. 2-3 : peut-être [---]+ u[x]sor[i pien]tissi[m(a)e fecit | maritus] cu[m qua uixit ---] ou [--- sist]e u[ia]tor [praete]risse [potes] (voir ERAE, 138). Date : 2e moitié du IIIe - 1re moitié du IVe s. p. C., d’après le type de monument et le contexte archéologique. 689) = NEFAE, 8 ; photos. Entre février 2008 et janvier 2009, lors de fouilles au n° 27 de la rue Marquesa de Pinares, en remploi dans une voie utilisée jusqu’à l’époque tardive. Moitié inf. d’un autel en marbre blanc, poli à l’arrière, avec base moulurée, dont le dé est orné d’un praefericulum en relief sur le côté g. : 19 × 15 × 9,5 cm. Lettres capitales libraires : 1,5 cm sauf le V petit à la l. 1 (1 cm) et le premier O petit à la l. 5 (0,7 cm). Mise en page centrée. Points triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 8183-117-1. [--- De]|cumin[- an(norum)] | XXVII h(ic) [s(ita) e(st) ?] | S(it) t(ibi) t(erra) l(euis). |5 [. V]al(erius) Cosmio | maritus f(aciendum) c(urauit). L. 1-2 : Decumina ou Decumin(a)e, cognomen peu répandu en Hispania. L. 5 : Cosmio, d’origine grecque, rencontre un seul parallèle péninsulaire (CIL, II, 3456). Date : IIe s. p. C., d’après le formulaire et l’écriture.

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690) = NEFAE, 10 ; photo. Entre mai et novembre 2006, lors de fouilles au n° 41 de la rue Almendralejo, au lieu-dit Corralón de los Blanes. Fragment d’une plaque en marbre blanc, polie à l’avant et brisée de tous côtés : 26 × 29 × 5 à 6 cm. Ch. ép. avec cadre mouluré. Lettres capitales peu soignées : 5 cm. A sans barre horizontale ; P ouvert. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 8123-2036-1. [--- ?] Flaccin[--- ? | --- ?] MIANO [--- ? | --- ?] NA sepu[--- ? | --- ?] LITE V+[--- ? |5 ---]++[---] | -----L. 1 : Flaccinus, -a ou Flaccinius, -a, inconnus jusqu’ici à Mérida. L. 1-2 : peut-être Flaccin[o | Maxi]miano, même si l’on n’attendrait pas l’usage des duo nomina dans une épitaphe chrétienne. L. 3-4 : sepu[lcrum | no]lite ui[olare] ou [sine ?] lite ui[xit annis, -os] à la l. 4, sur la base de CIL, X, 6432. Date : 2e moitié du IVe s. p. C., d’après l’écriture. 691) = NEFAE, 12 ; photo. Entre juin 2008 et janvier 2009, lors de fouilles au n° 12 de la rue Cervantes. Fragment, brisé en h. et en b., d’un petit autel en marbre blanc, poli de tous côtés, avec base moulurée : 12,5 × 12,3 × 6 cm. Lettres capitales carrées avec des traits libraires : 1,3 cm. TL gravé sur la moulure de la base. Points triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 8185-373-1. ------ | [.?]a Na[.]illa | ucsor ┌f ┐i┌l┐ius | fecerunt pien|tissimo. H(ic) s(itus) e(st). S(it) t(ibi) ‖5 t(erra) l(euis). L. 1 : le cognomen de la dédicante peut être Na[u]illa ou Na[t]illa. Date : milieu du IIe s. p. C., d’après le superlatif et l’écriture.

692) = NEFAE, 13 ; photos. À la même date et dans les mêmes circonstances que le n° précédent. Moitié dr. d’un autel en marbre blanc, poli de tous côtés et brisé en b., avec couronnement mouluré à fronton et acrotères en relief : 21 × 10 × 3 à 3,5 cm. À l’arrière le couronnement présente une moulure en forme d’oméga. Lettres capitales carrées, parfois avec des traits libraires : 2,3 à 2,8 cm. Traces de peinture rouge. DMS sur le fronton et les acrotères. Hederae aux l. 2 et 3 et point triangulaire à la l. 5. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 8185-323-1. [D(is)] M(anibus) s(acrum). ‖ [---]liae | [---]+siae | [---]XXVIII |5 [- ca 3-4 -]rc(ius) V[- ?] | ------

L. 2 : peut-être [Aure]liae ou [Cae]liae. L. 3 : probablement [Ma]rsiae. L. 5 : peut-être [Ma]rc(ius). Date : milieu du IIe s. p. C., d’après le type de monument, l’écriture et l’abréviation du gentilice à la l. 5.

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693) = NEFAE, 14 ; photo. Entre février et avril 2008, lors de fouilles au n° 1 de la rue Puerta de la Villa. Fragment sup. d’une plaque en marbre blanc, polie de tous côtés : 17,5 × 18 × 3,5 à 5 cm. Lettres capitales carrées : 3 à 2,5 cm. M, E et T avec des traits libraires. Réglure. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 8181-38-1. [---]mera Marta[--- | --- uixit an]nis XXI, habu[it --- | ---] anno et m[ens- ---]. L. 1 : probablement deux noms de la défunte, dont il reste la terminaison d’un nom d’origine apparemment grecque, suivie du nom hébraïque Martha ou son dérivé Marthana. [Marta[---] pourrait peut-être être le nom du père. OS] L. 2 : habuit in conubio ou habuit maritum. Date : IVe s. p. C., d’après l’écriture et le formulaire. 694) = NEFAE, 19 ; photo. Entre janvier et avril 1998, lors de fouilles dans un terrain entre la rivière Albarregas et l’avenue Los Milagros, à côté du quartier de La Corchera, dans une couche de remblai. Fragment g. d’une plaque en marbre blanc, polie sur le côté g. et à l’arrière, très érodée et couverte d’une patine ocre : 7 × 11,5 × 1,5 cm. Ch. ép. avec cadre mouluré. Lettres capitales carrées avec des traits cursifs : 1,5 cm. Points triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 8004-105-571. ------ ? | M. +[---] | Anu+[---]|I puer[--- | .]+[---] | ------ ? L. 2 : le cognomen du défunt est probablement Anullus. L. 3 : le I pourrait faire partie du nombre indiquant l’âge au décès et est suivi du terme puer, qui est attesté ici pour la troisième fois en Lusitanie. Date : IIe s. p. C., d’après l’écriture. 695) = NEFAE, 20 ; photo. Entre juillet 2007 et février 2008, lors de fouilles, avenue Los Milagros, dans une couche de destruction d’époque tardive. Fragment g. d’une plaque en marbre blanc : 9 × 18 × 4 à 4,5 cm. Lettres capitales carrées avec des traits libraires : 3,7 cm. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 8154-163-1. ------ | Niger [---] | ueter[---] | -----Nouveau témoignage d’un vétéran à Mérida. L. 2 : ueter[an- développé ou plutôt ueter(an-) abrégé. Date : fin du Ier - IIe s. p. C., d’après l’écriture. 696) = NEFAE, 21 ; photo. Entre mai 2010 et avril 2011, lors de fouilles, dans le terrain de l’ancienne caserne militaire Hernán Cortés. Petit autel en marbre blanc, avec base et couronnement surmonté d’un fronton

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triangulaire et puluini ou acrotères : 21,5 × 8,8 × 5,5 cm. Ch. ép. délimité par un sillon : 11 × 6 cm. Lettres capitales irrégulières : 1,5 à 2,2 cm. A et V cursifs ; S des l. 1 et 5 inclinés à dr. L. 6-7 sur la base, hors ch. ép. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 12010-1044-1. M(anibus) s(acrum). | F(---) P(--- ?) V(--- ?) | A(---) XV | an(norum). |5 L(euis) s(it) t(ibi) t(erra). ‖ D(e) s(uo) D(--- ?) | A(---). L. 1 : l’omission de D(is) dans l’invocation aux Mânes est rare mais attestée en Hispania. L. 1-2 : les initiales pourraient correspondre au nom d’un esclave suivi des tria nomina de son dominus ou à l’expression de la relation familiale entre le défunt et le dédicant, par exemple f(ilio) p(iissimo), suivie du gentilice et du cognomen du premier. L. 5 : l’ordre des termes de la formule funéraire rencontre très peu de parallèles. L. 6-7 : soit les initiales du dédicant, soit un verbe tels d(edicauit), d(at) ou d(edit) suivi d’a(ram). Date : IIIe s. p. C., d’après le type de monument, l’écriture et le formulaire. 697) = NEFAE, 22 ; photo. Entre mai et juillet 2012, lors de fouilles dans le terrain de l’ancienne caserne militaire Hernán Cortés. Moitié sup. d’une stèle en marbre blanc, décorée au sommet d’un arc semi-circulaire et polie de tous côtés, en sept morceaux jointifs : 39 × 21,5 × 1,2 à 2,8 cm. Lettres capitales carrées avec de forts traits libraires, de hauteur décroissante d’une l. à l’autre : 4 à 2,7 cm. Ponctuation en forme de parenthèse aiguë et virgule à la l. 1 et points triangulaires à la l. 3. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 12013-1340-1. Ti. Claud(ius) | Columbus | u(iuus) s(ibi) f(ecit) et CO|-----Plusieurs Claudii sont enterrés dans cette nécropole. La personne mentionnée était soit un affranchi, compte tenu de l’absence de filiation et tribu, soit un pérégrin qui obtint la citoyenneté de Claude [ou de Néron]. L. 2 : cognomen peu répandu ; seule la forme féminine était connue jusque-là en Lusitanie. L. 3 : une formule très similaire se retrouve à Mérida (ERAE, 436). Date : époque flavienne, d’après l’écriture et l’absence d’invocation aux dieux Mânes. 698) = NEFAE, 23 ; photo. Entre mai et novembre 2010, lors de fouilles dans le terrain de l’ancienne caserne militaire Hernán Cortés, dans un dépotoir d’époque médiévale. Fragment sup. d’une plaque en marbre blanc, polie à l’avant et à l’arrière : 10 × 7,5 × 1 à 2,5 cm. Ch. ép. avec cadre mouluré. Lettres capitales carrées avec de forts traits libraires :

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2,2 à 1,3 cm. Points triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 6048-2118-1. [D(is)] M(anibus) s(acrum). | [---]tyc(h)e an[n(orum --- ? | ---]ion et +[--- | --- ? filia]e piis[simae --- ?] | ------ ? Épitaphe dédiée par des parents à leur fille, dont le cognomen, d’origine grecque, pourrait être Callityche, Eutyche ou Tyche, précédé ou non d’un gentilice. L. 3 : finale du nom du père, probablement grec aussi. Date : IIe s. p. C., d’après le formulaire et l’écriture. 699) = NEFAE, 25 ; photos. En juillet 1998, lors de fouilles de sauvetage, rue Pontezuelas, entre la Maison de l’Amphithéâtre et le terrain de l’ancienne caserne militaire Hernán Cortés. Autel en marbre blanc veiné de gris et rose, poli de tous côtés, brisé à g., à dr. et à l’arrière, orné d’une patera sur le côté g. et d’un praefericulum sur le côté dr., avec couronnement, composé d’un fronton triangulaire, puluini et focus circulaire, et base moulurés : 40 × 20 × 11 cm. Lettres capitales carrées un peu irrégulières, avec des traits libraires : 2,3 à 1,7 cm. Premier N et deuxième I petits à la l. 5. Mise en page selon un axe de symétrie. Points triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 2112-00-1. D(is) M(anibus) s(acrum). | F(---) Mate[r]|na ann(orum) LXX[- ?] | h(ic) s(ita) e(st). S(it) t(ibi) t(erra) l(euis). |5 Sinni(us) Hispa┌n┐us | heres | f(aciendum) c(urauit). L. 2 : F(abia) plutôt que F(uluia) ou F(lauia) normalement abrégé Fl. L. 5 : première attestation de Sinnius comme gentilice en Hispania. Hispamius avec ligature AM corrigé en Hispanus. Date : 2e moitié du IIe s. p. C., d’après le formulaire, l’écriture et l’abréviation des nomina. 700) = HEp, 2014-2015, 88 = NEFAE, 29 ; photo. Au début des années 1980, lors de travaux d’excavation d’un tunnel, entre les avenues Extremadura et Juan Carlos I. Plaque rectangulaire en marbre blanc, en quatre morceaux jointifs, polie à l’avant, à l’arrière et sur le côté g., qui présente un trou d’agrafe : 37 × 18 × 2,5 cm. Ch. ép. avec cadre mouluré : 24 × 12 cm. Lettres capitales carrées, irrégulières, avec de forts traits libraires : 2,5 à 1,5 cm. Ligature : AE à la l. 4. Vacat entre les l. 5 et 6. Points triangulaires. MNAR, inv. n° 2013/3/8. L. Á. H M , dans R. S G , J. A L , L. Á. H M , Ars scribendi. La cultura escrita en la antigua Mérida, Mérida, 2014, p. 80-81, n° 30 ; photo. Dibus M|anibus sac(rum). | Fundano | L. Ae(li ?) C(---) s(eruo) |5 m(en)s(ium) XI d(ierum) XI | h(ic) s(itus) e(st). S(it) t(ibi) t(erra) | l(euis).

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L. 1 : la formule dibus Manibus est rare mais est attestée ici pour la troisième fois en Lusitanie. L. 4 : ou L. Aec(i). L. 5 : l’abréviation ms. pour mensium est inconnue en Hispania [voir néanmoins m(en)s(es) dans CIL, II2, 7, 652]. Date : fin du Ier - début du IIe s. p. C., d’après le formulaire et la mention du praenomen dans l’onomastique du dominus à la l. 4. 701) = NEFAE, 30 ; photo. En février 2005, lors de fouilles, entre l’avenue Juan Carlos I et le parc Jardines del Hipódromo, près du cirque romain, associé à une sépulture des IIe et IIIe s. p. C. Moitié g. d’une plaque en marbre blanc veiné de gris-bleu, surmontée d’un ornement semi-circulaire, polie à l’arrière et sur le côté g., brisée à l’angle inf. g. : 17,3 × 13,5 × 2 cm. Ch. ép. délimité par un sillon. Lettres capitales avec des traits libraires et empattements : 2 à 1,5 cm. Mise en page selon un axe de symétrie. Point triangulaire à la l. 2. Traces de peinture rouge. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 2608-690-1. Euge[nia] | felices ui[ximus] | tuo recues[cis] | anim[o]. Restitution hypothétique des l. 2-3. L. 3 : recues[cis] pour requies[cis]. [Ou recues pour requies tout simplement ? MYP] [S. T , Tyche, 35, 2020, p. 255-256, propose de restituer Euge[nius ?] | Felices (sic) (seruus) ui[x(it) an(no) perpe]|tuo recues[c(it) (sic) hoc loco ?] | anim[a bona ?] ou anim[a b(ene) m(erens) ?], avec Felices au génitif pour Felicis comme dans IRC, III, 11.] Date : IIe - IIIe s. p. C., d’après la datation de la sépulture, l’absence de symboles chrétiens et l’expression felices uiximus. 702) = NEFAE, 31 ; photo. Lors de la même intervention que le n° précédent. Autel en marbre blanc, poli de tous côtés et brisé en h., avec base moulurée : 17,5 × 15 × 6,5 cm. Lettres capitales carrées avec de forts traits libraires : 1,5 à 1,3 à 1 cm. A sans barre horizontale ; P et R à boucle ouverte. Ligature : HE à la l. 4. Points triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 2608-636-1. ------ ? | [- ca 4-5 -]und(a)e | [Iuli]ae Eutychi|[dis] l(ibertae) ann(orum) XXXV | [I]ulius Eutyches |5 maritus uxo|ri pientissi|mae. H(ic) s(ita) e(st). S(it) t(ibi) t(erra) l(euis). Restitution hypothétique de l’onomastique de la défunte. Les deux personnages mentionnés portent le même cognomen grec, dans sa forme féminine (Eutychis) ou masculine (Eutyches). L. 1 : peut-être le nom [Iuc]und(a)e ou [Sec]und(a)e, précédé d’un gentilice et, vraisemblablement, de l’invocation aux dieux Mânes. Date : milieu du IIe s. p. C. ou un peu postérieure, d’après le type de monument, l’écriture et le superlatif.

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703) = NEFAE, 32 ; photo. Lors de la même intervention que les deux nos précédents. Fragment d’une plaque en marbre blanc, polie sur les deux faces : 13 × 10 × 1,8 à 2,5 cm. Lettres capitales carrées avec des traits libraires : 2 cm. Points triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 2608-00-1. [D(is)] M(anibus) [s(acrum). | - Te]ren(ti-) Vict[- ca 5 - | a]n(norum) XXXV h(ic) s(it-) [e(st). S(it) t(ibi) t(erra) l(euis). | -] Statius C+[- ca 5 - |5 --- ?] fecit. Gentilices déjà connus à Mérida. Le cognomen du défunt pourrait être Victorinus ; pour celui du dédicant plusieurs restitutions sont possibles. Date : 1re moitié ou plutôt 2e quart du IIe s. p. C., d’après l’invocation aux dieux Mânes, l’écriture et l’abréviation du nomen du défunt. 704) = NEFAE, 34 ; photo. À la même date et dans la même couche que supra le n° 702. Fragment d’une plaque en marbre blanc veiné de gris-bleu, polie sur les deux faces : 15 × 17 × 2,3 à 3,5 cm. Lettres capitales carrées, soignées, avec empattements : 2,5 cm. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 2608-636-2. ------ | [---]erent[---]. Le nomen Terentius, -a ou un terme d’affection tel (bene) merenti ou merentissimo, -ae. Date : 2e moitié du Ier s. p. C., d’après l’écriture. 705) = NEFAE, 36 ; photo. Entre 1989 et 1992, lors de fouilles dans le cirque romain. Petit autel en marbre blanc, poli de tous côtés et brisé en h. et en b., avec vestiges de la moulure du couronnement à l’arrière : 8,5 × 10,7 × 3,5 à 4 cm. Lettres capitales carrées à empattements bien marqués : 1,8 cm. Dernier I long à la l. 2. Ligature : VA à la l. 2. DMS peut-être sur le couronnement. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 8223-27-1. [D(is) M(anibus) s(acrum) ? | M?]allia Pri|mitiua ux{i}or | [p]ientissim(a) | -----Les a. privilégient [M]allia, mais d’autres gentilices tels [G]allia, [I]allia ou [T]allia sont également possibles. Le cognomen renvoie au milieu servile. Date : milieu du IIe s. p. C., d’après le type de monument, l’écriture et le superlatif. 706) = NEFAE, 37 ; photo. En 1995, lors de fouilles dans le cirque romain. Angle sup. g. d’une plaque en marbre blanc, polie sur les côtés et dégrossie à l’arrière : 17 × 27,5 × 4 à 5 cm. Ch. ép. en creux avec cadre

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mouluré. Lettres capitales carrées avec de légers traits libraires : 4,5 à 3,7 cm. Points triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 8225-201-5. M. Valer[ius ---]|tus V+[---] | ------ ?

L. 2 : peut-être ue[t(eranus)], la mention de l’origo du personnage ou son métier. Date : époque flavienne ou début du IIe s. p. C., d’après l’écriture. 707) = NEFAE, 38 ; photo. Entre septembre et décembre 2004, lors de fouilles au sud du cirque romain, dans une sépulture à incinération datée entre la 2e moitié du Ier et la 1re moitié du IIe s. p. C. Angle sup. g. d’une plaque en marbre blanc, polie à l’arrière et sur les côtés, brisée en deux morceaux jointifs : 12 × 18,5 × 2 cm. Ch. ép. délimité par un sillon. Lettres capitales carrées avec tendance à la libraire : 3 à 1,8 cm. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 10066-181-7. D(is) [M(anibus) s(acrum)]. | Maria[--- | ---]+ustian[--- | ---]SV[---] | ------ ? L. 3 : la lettre pourrait être I, L ou N. Les Marii sont bien connus sur place. Le cognomen du dédicant – Iustianus, Sallustianus ou Venustianus – serait attesté à Mérida pour la première fois. L. 4 : il pourrait s’agir d’une expression incluant l’adjectif possessif suus, -a. Date : IIe s. p. C., d’après l’écriture et l’invocation aux dieux Mânes. 708) = NEFAE, 39 ; photo. Entre septembre et décembre 2004, lors de fouilles au sud du cirque romain, dans le remplissage d’une fosse d’inhumation du IIIe s. p. C. Fragment dr. d’une plaque en marbre blanc, polie à l’arrière : 10,2 × 18,3 × 2 cm. Ch. ép. avec cadre mouluré. Lettres capitales carrées, soignées, à empattements bien marqués : 2,5 cm. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 10066-211-10. ------ ? | [--- Mo]schas | [---]+ piae | ------ ? L. 2 : deuxième attestation du cognomen en Hispania (CIL, II, 2773), dont le caractère grec indique l’origine servile probable du dédicant. Les variantes Moschus et Moschis, en revanche, sont déjà connues à Mérida. Date : peut-être 2e moitié du Ier ou début du IIe s. p. C., d’après l’écriture. 709) = NEFAE, 41 ; photo. En mai 1993, lors de sondages, aux Jardines del Hipódromo. Partie sup. d’une plaque en marbre blanc, polie à l’arrière, en deux morceaux jointifs : 15,5 × 22 × 2,2 à 3 cm. Ch. ép. délimité par un sillon : ? × 19 cm. Lettres capitales carrées, à

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empattements bien marqués, influencées par la cursive : 2 à 2,5 cm. Mise en page apparemment centrée, mais la première ligne est déplacée vers la g. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 133-00-1. D(is) M(anibus) s(acrum). | Iul(ia) Proba | ann(orum) LI Euti|[ci]anus ma|5[ritus u]xori | ------ ? L’onomastique de la défunte se retrouve dans une autre inscription de Mérida (CIL, II, 573), mais l’identité des deux femmes est peu probable, compte tenu de la qualité et de la typologie différentes des monuments. Le nom d’origine grecque Eutychianus renvoie au milieu servile. Date : fin du IIe - IIIe s. p. C., d’après le formulaire, le nomen abrégé et l’écriture. 710) = NEFAE, 44 ; photo. Entre septembre et octobre 2004, lors de fouilles, avenue Juan Carlos I. Fragment d’une plaque en marbre blanc, polie à l’avant et à l’arrière : 24 × 25 × 4,5 à 5 cm. Lettres capitales carrées : 4,5 à 5,5 cm. P à boucle ouverte. Ligature : OC à la l. 5. Mise en page apparemment centrée. Hederae schématisées. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 2539-00-1. ------ ? | [---] f. Pap(iria) Sa[--- | ann(orum)] XXV [--- ? | ---] f. Pap(iria) Sa+[--- | an]n(orum) LX[--- |5 ---] Boc+[---] | ------ ? Mention de deux défunts de la tribu Papiria et un troisième personnage qui pourrait être un autre défunt ou le dédicant. L. 5 : le cognomen Bocchus, d’origine africaine, plutôt que Boccus. Date : Ier s. p. C., d’après l’écriture, la mention de la tribu et le contexte archéologique. 711) = AE, 1994, 838 = HEp, 1996, 81 = NEFAE, 45 ; photo. En 1987, lors de fouilles, au n° 41 de l’avenue Juan Carlos I, dans la nécropole du Albarregas. Angle sup. dr. d’une plaque en marbre en cinq morceaux jointifs : 57 × 106 × 4 cm. Lettres capitales carrées : 11 à 7 cm. Mise en page selon un axe de symétrie. Hederae. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 42-00-118 + 42-00-46. Deux nouveaux fragments de l’inscription. [- ca 8-9 -] Augustalis | [Pat]riciensis | [Aponiae] Q. l. Mandatae. Les nouveaux fragments repérés répondent à trois questions : Augustalis ne serait pas la fonction religieuse mais le cognomen du dédicant, comme l’avaient proposé J. Gómez-Pantoja et A. Ma Canto ; l’ethnique Patriciensis, restitué dans la première édition du texte, au lieu d’Emeritensis (AE, 1994) ; et l’identification de la défunte à l’Aponia

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Q. l. Mandata mentionnée dans l’épitaphe de Q. Aponius Rusticus de la même nécropole (AE, 1994, 840 = HEp, 1996, 83), ce qui avait été suggéré aussi par les premiers éditeurs de l’inscription. L. 1 : peut-être [Q. Aponius] Augustalis, (deuxième) mari d’Aponia Mandata ou fils de Q. Aponius Rusticus et Mandata. Date : fin du Ier - début du IIe s. p. C., d’après l’écriture. 712) = NEFAE, 48 ; photo. À la même date et dans les mêmes circonstances que le n° précédent. Fragment d’une plaque en marbre blanc, polie sur les deux faces : 5,5 × 9,5 × 2,8 cm. Ch. ép. avec cadre mouluré. Lettres capitales carrées avec des traits libraires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 42-00-1003. ------ | [--- bene me]renti [--- ?]. Date : IIe s. p. C., d’après le formulaire et l’écriture. 713) = NEFAE, 51 ; photo. Entre mai et juillet 1998, lors de fouilles, rue Nerja, à côté de la voie d’Emerita à Caesaraugusta. Moitié sup. d’un autel en marbre blanc, très érodé, avec couronnement mouluré composé d’un fronton schématisé et d’acrotères : 20 × 18,5 × 6 cm. Lettres capitales carrées : 2,2 cm. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 8007-95-1. [---]terna | -----Il est fort probable qu’il s’agisse d’un texte funéraire, compte tenu de la typologie de l’autel et du lieu de découverte. Le cognomen de la défunte pourrait être [Ma]terna ou [Pa]terna ou, moins probablement, [Fra]terna, tous connus sur place. Date : IIe - IIIe s. p. C., d’après le type de monument. 714) = NEFAE, 58 ; photo. Entre 1988 et 1990, lors de fouilles, au lieudit Sitio del Disco, entre les rues Cabo Verde et Octavio Augusto. Angle inf. g. d’une plaque en marbre blanc, polie de tous côtés, sauf à g., en quatre fragments jointifs : 13,5 × 15 × 1,5 à 2 cm. Ch. ép. avec cadre mouluré. Lettres capitales avec des traits libraires : 2,5 cm. Points triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 94-00-221. ------ | XI D[---]|us H+[---] | filio p+[---] | f(aciendum) c(urauit). H(ic) s(itus) e(st). S(it) [t(ibi) t(erra) l(euis)]. L. 1-2 : pour l’onomastique du dédicant, les a. proposent, à titre d’hypothèse, un nom tel D[omiti]|us et un cognomen tels He[rmes] ou Hi[larus]. L. 3 : peut-être pi[issimo] ou similaire. Date : IIe s. p. C., d’après le formulaire et l’écriture.

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715) = NEFAE, 59 ; photo. En 1989, dans le même site que le n° précédent, associé à la tombe n° 33 du Secteur C. Plaque en marbre blanc, brisée en b. à g., polie de tous côtés, sauf en h. et en b., en dixneuf morceaux jointifs : 29,5 × 29,5 × 1,5 à 2 cm. Lettres capitales carrées élégantes : 3,5 à 2 cm. Mise en page selon un axe de symétrie. Réglure. Points triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 94-00-1001. J. Ma M C , Monumenta (supra n° 679), p. 210, n° 25 ; planche 81, fig. 4. D(is) M(anibus) s(acrum). | Vernac(u)la | Plestarc(h)i Dio|nysi lib(erta) ann(orum) |5 XXXX[I]+ h(ic) s(ita) e(st). S(it) t(ibi) t(erra) l(euis). | [Marit]us uxo|[ri pientis?]sim(a)e | ------ ? L. 2 : Vernacla pour Vernacula. L. 3-4 : possible inversion du gentilice et du cognomen (voir supra n° 686 et infra n° 763) dans les duo nomina du patronus, dont l’origine grecque révèle qu’il était probablement aussi un affranchi. Le cognomen Plestarchus (Πλείσταρχος) rencontre un seul parallèle dans l’épigraphie latine (CIL, XIII, 8323), tandis que Dionysius est déjà connu sur place, même si c’est comme cognomen. L. 5 : XXXX[I]V ou XXXX[I]X. Date : 2e ou 3e quart du IIe s. p. C., d’après le formulaire (invocation aux dieux Mânes et superlatif) et l’écriture. 716) = NEFAE, 63 ; photos. En 1991, dans le même site que les deux nos précédents. Plaque en marbre blanc, polie à l’avant et en b., avec deux trous rectangulaires au sommet et restes de l’une des agrafes : 54 × 99 × 3,5 à 9 cm.. Lettres capitales carrées : 8 à 6 cm (l. 1) ; 6 cm (l. 2-3). Premier A sans barre horizontale à la l. 2 ; Q à queue allongée. Ponctuation en forme de pointe de flèche, sauf le point à la fin de la l. 3 en forme d’apex. Martelage. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 158-00-3. 〚Q. Camartius Q. l. Alypus. | Spura Callinice et | Camartiu[s] Q. + [.]+INO f(ecerunt)〛. Les dédicants sont probablement l’épouse du défunt et leur fils. Première attestation du gentilice Camartius, à rapprocher peut-être du cognomen Camars, originaire de la cité étrusque homonyme, et d’une autre inscription de Mérida dont la femme représentée porte le nom Cam. Chrysampelis (CIL, II, 494). L. 1 : le cognomen Alypus, d’origine grecque, est attesté ici pour la première fois dans la péninsule. L. 2 : le gentilice Spurius, -a est peu fréquent dans les provinces ibériques et se rencontre seulement à Mérida (AE, 1997, 780). L. 3 : la première lettre douteuse est

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F plutôt que L ; la seconde, A ou M, d’où [C]aino, nom pérégrin, plutôt que le moins fréquent [A]mino. Date : époque flavienne - début du IIe s. p. C., d’après le formulaire, l’écriture et les parallélismes avec d’autres plaques découvertes lors de la même intervention. 717) = NEFAE, 65 ; photo. Entre mars et juillet 1996, dans le même site que les trois nos précédents, associé à une sépulture d’incinération (n° A-67) du Haut-Empire. Angle sup. dr. d’une plaque en marbre blanc, polie à l’arrière : 6,5 × 10,5 × 2 cm. Lettres capitales carrées avec empattements : 3,3 cm, sauf le T long (4,2 cm). Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 8002-2807-1. [Do]mitia | -----Date : époque flavienne, d’après l’écriture. 718) = NEFAE, 66 ; photo. Lors de la même intervention que le n° précédent, hors contexte archéologique. Angle sup. dr. d’une plaque en marbre blanc, couverte d’une patine ocre à l’avant, polie à l’arrière, dégrossie en b. et à dr. : 12 × 19 × 4 cm. Lettres capitales avec des traits libraires marqués : 3,3 cm. Points triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 8002-00-01. [---] lib. Modestu[s | ---] h(ic) s(itus) e(st). S(it) t(ibi) t(erra) l(euis). | ------ ? Date : fin du Ier - 1re moitié du IIe s. p. C., d’après l’écriture et le formulaire. 719) = NEFAE, 67 ; photo. Lors de la même intervention que les deux nos précédents, hors contexte archéologique. Fragment du dé d’un petit autel en marbre blanc, brisé en h. et en b., poli de tous côtés : 7,5 × 8,5 × 4 cm. Lettres capitales, à empattements marqués, avec tendance à la libraire et des traits rustiques : 2 cm. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 8002-00-2. ------ | ann(orum) VII[. ?] | Secun|[d]illa | [mat]er f(aciendum) c(urauit). Personnes d’origine servile probable ou pérégrine, compte tenu du nom unique de la mère. Secundilla, bien que peu fréquent en Hispania, est déjà attesté dans la région. Date : IIe s. p. C., d’après la typologie du monument, le formulaire et l’écriture.

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720) = NEFAE, 68 ; photos. Lors de la même intervention que les trois nos précédents. Angle sup. dr. d’une plaque en marbre blanc, en cinq morceaux jointifs, avec vestiges d’un ch. ép. avec cadre mouluré sur l’arrière poli : 20 × 29 × 2 à 4 cm. D’autres plaques opisthographes sont connues à Mérida (ERAE, 182, 253, 411 ; AE, 2012, 692). Ch. ép. en creux avec cadre mouluré. Lettres capitales carrées à empattements marqués : 3 à 2,5 cm. L. 4 : O gravé sur la moulure. Points triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 8002-2703-1. [---]us M. f. | [---] ann(orum) XVII | [h(ic) s(itus) e(st). S(it) t(ibi)] t(erra) l(euis). | [---at]er fili[o ..]o | -----L. 4 : [mat]er ou [pat]er et [pi]o ou [su]o. Date : époque flavienne - début du IIe s. p. C., d’après le formulaire et l’écriture.

721) = NEFAE, 69 ; photo. En avril 1998, dans le même site que les nos précédents (supra nos 714-720), sur la voie unissant les édifices de spectacles, dans le remplissage d’une sépulture. Moitié inf. d’une plaque en marbre blanc veiné de gris-bleu, polie à l’arrière, avec un trou et restes de l’agrafe de fer en b. : 15 × 33 × 4 à 4,5 cm. Lettres capitales carrées avec des traits libraires marqués : 3 à 3,5 cm. Mise en page centrée. Hedera après le nom de la l. 1 et ponctuation en forme de pointe de flèche. Traces de peinture rouge. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 5022-582-1. ------ | Felicis ser(u-) ann(orum) | XXXII h(ic) s(it-) e(st). S(it) t(ibi) t(erra) l(euis). Date : époque flavienne - début du IIe s. p. C., d’après le formulaire et l’écriture. 722) = NEFAE, 70 ; photos. En 1991, lors de sondages, avenue Reina Sofía, dans l’ancien terrain de la CAMPSA. Plaque en marbre blanc en sept morceaux jointifs, brisée en h. et à dr., dégrossie à l’arrière, dont l’avant est très érodé et couvert d’une patine ocre et de nombreuses concrétions : 23 × 28 × 3,5 cm. Lettres capitales libraires allongées : 3 cm. Mise en page apparemment centrée. Points triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 156-00-3. D(is) M(anibus) s(acrum). | [V]al(erio) Vigilio an(norum) LXXX | h(ic) s(itus) e(st). S(it) t(ibi) t(erra) l(euis). | Aur(eli-) Colon[-] |5 fratri piissim[o]. Il faut noter que les frères mentionnés ici portent des gentilices différents : il peut s’agir d’amis, peut-être membres du même collegium,

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ou de fratres consanguinei avec des pères différents, en raison d’un deuxième mariage de leur mère. L. 2 : première attestation du cognomen Vigilius à Mérida. Date : 2e moitié du IIe - début du IIIe s. p. C., d’après le formulaire et l’écriture. 723) = NEFAE, 74 ; photo. Entre février et août 1998, lors de fouilles, dans l’ancien terrain de la CAMPSA. Deux fragments non jointifs d’une plaque en marbre blanc, très érodée, polie sur les deux faces : 34 × 25 × 7 cm. Lettres capitales libraires : 3,5 à 2,5 cm. Mise en page centrée. Points triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 8006-5-56. A. Ma B O , dans Mérida: Excavaciones arqueológicas 1998, Mérida, 2000 (Memoria, 4), p. 305-331 et, plus particulièrement, p. 311. Faustu[s] | T. Seruil[ii] | Vetto[ni]s | ser(uus) |5 an(norum) [-]X | h(ic) s(itus) e(st). S(it) t(ibi) t(erra) l(euis). Date : époque flavienne ou trajane, d’après la simplicité du formulaire et l’écriture. 724) = NEFAE, 75 ; photo. Lors de la même intervention que le n° précédent. Fragment g. d’une plaque en marbre blanc, polie à l’arrière : 29 × 14 × 3 à 3,5 cm. Lettres capitales carrées, à empattements marqués, de hauteur décroissante d’une l. à l’autre : 4,2 à 2,5 cm. Dernière ligne centrée. Traces de réglure. Points triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 8006-195-231. Dis M[anibus sacrum]. | Vale[riae - ca 8 -] | M. Va[leri- - ca 9 -] | M. Va[lerius - ca 9 -] |5 d(e) [s(ua) p(ecunia) f(aciendum) c(urauit, -erunt) ?]. Mention de trois membres de la même famille des Valerii. Les a. avancent deux hypothèses sur l’identité des personnes mentionnées, selon lesquelles la défunte à la l. 2 serait : — la sœur du dédicant (l. 4), tandis que leur père (l. 3) pourrait être le défunt ou le codédicant de l’épitaphe ; — la femme et la mère des hommes aux l. 3-4. Pour la coïncidence du nomen des époux, les a. envisagent un contubernium entre des affranchis de la même origine servile. Date : début du IIe s. p. C., d’après l’invocation aux dieux Mânes développée et l’écriture. 725) = NEFAE, 76 ; photo. Entre mai et octobre 2000, lors de fouilles, dans l’ancien terrain de la CAMPSA. Fragment d’une plaque en marbre blanc, polie à l’arrière : 19 × 12 × 3 cm. Lettres capitales carrées : 4 à

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3,5 cm. I long ; O petit inclus dans le C à la l. 3 ; Q à queue allongée ; T long. Ligature : IN à la l. 2. Points en forme de pointe de flèche. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 8024-00-2. [Dis Man]ib(us) sac[r(um) ? | ---]e Quint[--- | ---]+ Cor+[---] | ------ ? L. 2 : la terminaison en -e indique un nom féminin au datif tel [Pompeia]e Quint[illae] ou similaire. L. 3 : un nom tel [L. Corneli]o Corn[eliano] ou Q. Corn[elius ---]. Date : 1er quart du IIe s. p. C., d’après l’écriture et l’invocation aux dieux Mânes. 726) = NEFAE, 80 ; photo. Premier semestre de 2004, lors de fouilles au n° 43 de l’avenue Reina Sofía, dans le terrain de la Confédération Hydrographique du Guadiana, près du cirque romain. En remploi, en position horizontale, sur la tombe n° 4. Petit autel en marbre blanc, opisthographe, poli de tous côtés sauf en b., dont le couronnement triangulaire mouluré présente un fronton et des acrotères gravés sur la face antérieure : 24,5 × 12,8 × 4,2 cm. Ch. ép. : 17,2 × 11,2 à 12 cm. Lettres capitales carrées, irrégulières, avec des traits libraires et à empattements marqués : 2,3 à 1,8 cm, sauf les l. 1 (1,5 cm) et 8 (1,6 cm). Texte aligné à g. DMS sur le fronton et les acrotères. Formule funéraire sur la face postérieure, en b. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 2510-3031-1. D(is) M(anibus) s(acrum). ‖ Memmi|us Felix | annoru(m) se|5xsaginta. | Vxor mari|to bene m|erenti f(aciendum) c(urauit). ‖ H(ic) s(itus) e(st). S(it) t(ibi) t(erra) l(euis). L. 2-3 : le gentilice Memmius est attesté seulement dans une autre inscription de la cité. L. 4 : chute du -m final. Date : IIe s. p. C., d’après le type de monument et les formules funéraires. 727) = NEFAE, 81 ; photos. Lors de la même intervention que pour le n° précédent, dans une couche d’abandon datée à partir du IVe s. p. C. Partie dr. d’une petite plaque en marbre blanc, dont l’arrière dégrossi présente des traces difficiles à interpréter : 23 × 12,5 × 1,5 à 5,5 cm. Lettres capitales carrées, avec de forts traits libraires et à empattements bien marqués, de hauteur décroissante d’une l. à l’autre : 3 à 1,5 cm. Dernier I long à la l. 5. Ponctuation variée : hederae à la fin des l. 2, 3 et 6, virgules aux l. 4-5 et une virgule, deux triangles et une parenthèse brisée à la l. 7. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 2510-95-1. [---]+um | [--- an(norum, -nis)] LIII | [---]rgio | [h(ic) s(it-) e(st). S(it) t(ibi)] t(erra) l(euis). |5 [---]a Primi | [--- an(norum, -nis)] LXXXIII | [h(ic) s(it-) e(st)]. S(it) t(ibi) t(erra) l(euis).

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Deux épitaphes. L. 1 : probable nom grec latinisé du genre neutre tel [Erot]ium, [Philemat]ium ou [Ploc]ium. L. 2 et 6 : peut-être [uix(it) an(nis)]. L. 3 : les a. proposent une restitution telle [sine (ullo) iu]rgio, en référence au fait que la défunte aurait vécu « sans aucune dispute » avec son époux. L. 5 : il semble s’agir du compagnon de la femme mentionnée dans la première partie du texte, d’où un cognomen masculin de la première déclinaison tel [Agripp]a, [Cinn]a ou [Scaeu]a, esclave de Primus. Date : IIe s. avancé ou IIIe s. p. C., d’après l’écriture et le formulaire. 728 a-b) = NEFAE, 83 ; photo. Entre mai et août 2007, lors de fouilles, dans le même site que les deux nos précédents. Plaque en marbre blanc à deux registres, brisée en h. et à g. : 37,5 × 52 × 4,5 à 5 cm. Ch. ép. en creux avec cadre mouluré, séparés par une bande verticale à motifs végétaux : dimensions non indiquées (a) ; ? × 20 cm (b). Lettres capitales carrées avec des traits libraires : 3,2 cm, sauf les l. 1-3 de b (3,5 cm). Points triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 2956-00-1. a) ------ | [ann(orum) .?]VIII | [men]s(i)um X | [h(ic) s(itus)] e(st). S(it) t(ibi) t(erra) l(euis). [Iul(ia)] Semele |5 mater | [ fi]lio piiss(imo) | [ f ]ecit.

b) ------ | h(ic) s(itus) e(st). [S(it) t(ibi) t(erra) l(euis)]. | Iul(ia) Semele | marito | karissimo |5 fecit.

Épitaphes dédiées par Iulia Semele à son fils et à son mari. Le cognomen grec Semele, peu fréquent, est attesté ici pour la première fois en Hispania. Date : 2e moitié du IIe s. p. C., d’après l’écriture, le formulaire et les superlatifs. 729) = NEFAE, 85 ; photo. Entre septembre 2007 et mars 2008, lors de fouilles, dans le même site que les trois nos précédents. Plaque en marbre blanc et rosâtre veiné de gris, polie à l’arrière, en h. et à g. : 35 × 38 × 4 à 8,5 cm. Lettres capitales avec tendance à la cursive, très irrégulières, à empattements exagérément marqués à la l. 7 : 5 à 3 cm. IO petits inclus dans le C à la l. 2. Ligature : AV à la l. 4. Mise en page peu soignée. Ponctuation variée : hedera à la l. 1, points en forme de pointe de flèche aux l. 2-6 et S petits cursifs à la l. 2. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 650-487-1. D(is) M(anibus) s(acrum). L. Auer|cio L. f. ex Ital(ia) Quir(ina) Pe|lt(u)ino Celeri uet(e)ra|no l(egionis) VII G(eminae) Fel(icis) L. A{u}uerci|5us Maxsimus conuet(e)|ranus frauac.tri pio. | H(ic) sit(us est). S(it) t(ibi) t(erra) ┌l┐(euis).

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Deux nouveaux exemples de vétérans de la légion VII Gemina installés à Mérida (AE, 1946, 195 ; CIL, II, 489 ; infra n° 769) ou sur son territoire (CIL, II, 5212 ; AE, 1946, 200). Originaires de la ville italique de Peltuinum, dans le Samnium (regio IV), ceux-ci portent le gentilice Auercius – variante graphique inédite d’Auircius, peu répandu. L. 2-3 : mention de la tribu au milieu des deux toponymes servant à indiquer l’origo. Peltino pour Peltuino, peut-être erreur du lapicide. L. 3-4 et 5-6 : (con)uetranus pour (con)ueteranus. [Sur conueteranus, voir AE, 2015, 35. L. 7 : lire s(itus) e(st) avec II = E.] Date : IIe s. et antérieure à 197 p. C., d’après le formulaire, l’onomastique du défunt et l’absence de l’épithète Pia de la légion VII. 730) = NEFAE, 86 ; photo. Entre avril 2006 et mars 2007, lors de fouilles, dans la zone industrielle « Reina Sofía ». Plaque en marbre blanc en quatre morceaux jointifs, brisée à dr. et en b., polie à l’arrière, présentant des restes d’une agrafe de fer en b. : 28,5 × 28,5 × 4 cm. Lettres capitales carrées, soignées : 3 à 2,5 cm (l. 1-3), sauf le D plus grand à la l. 1 (3,5 cm) ; 3,5 cm (l. 4) ; 2,5 à 2,3 cm (l. 5-6). Mise en page selon un axe de symétrie. Points en forme d’épine. Traces de peinture rouge. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 8119-8-1. P. A. D M , dans Mérida: Excavaciones arqueológicas 2006-2008, Mérida, 2017 (Memoria, 12), p. 547-577 et, plus particulièrement, p. 552-553, fig. 5. Demetrius | Azzanites | h(ic) s(itus) e(st). | Vicarius |5 lib(ertus) pa[t]rono | suis fecit. L. 1 : l’onomastique d’origine grecque renvoie au milieu servile. L. 2 : A{z}zanites, ethnique de la ville phrygienne d’Aizanoi attesté seulement dans des inscriptions grecques, plutôt qu’un nom d’origine sémitique Azanites ou azanites, sorte d’assistant (Épiphane de Salamine, Panarion, 30, 11, 4 ; IGLS, 4, 1321) officiant dans l’une des synagogues de Mérida. Les a. privilégient la première hypothèse : d’une part, d’après la rareté de l’emploi de Demetrius comme gentilice, le manque de parallèles pour le cognomen Azzanites et l’absence de prénom ; de l’autre, en tenant compte du fait que l’épitaphe était associée à une sépulture à incinération, tandis que les juifs pratiquaient presque exclusivement le rite de l’inhumation. L. 4 : nom rare. Date : Ier s. p. C. et antérieure aux années 60, d’après l’écriture et la simplicité du formulaire. 731) = NEFAE, 87 ; photo. Lors de la même intervention que le n° précédent, en remploi dans la préparation d’une voie des IIIe et IVe s. p. C. Fragment d’une plaque en marbre blanc : 23,5 × 39 × 5,5 cm.

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Lettres capitales carrées, soignées : 5 cm. L. 2 centrée. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 8119-162-1. P. A. D M , dans Mérida (supra n° 730), p. 560, fig. 13. ------ ? | [--- ?] Hosti[li- --- | --- ?] +[--- | --- ? H]ostilia[--- | --- ? Ho]stil[i- --- ?] | ------ ? Mention d’au moins trois membres de la même famille Hostilia, le gentilice était inconnu jusqu’ici à Mérida et rare en Hispania. L. 2 : d’après la position centrée de la ligne, peut-être la formule funéraire h(ic) [s(itus, -a) e(st)]. Date : Ier s. p. C., d’après l’écriture. 732) = NEFAE, 88 ; photo. Lors de la même intervention que les deux nos précédents. Stèle rectangulaire en marbre blanc, brisée en h. et en b., ornée au sommet d’un couronnement semi-circulaire en relief avec une palmette de sept feuilles surmontée de trois rosettes à bouton central en séquence horizontale : 21,5 × 12 × 3,5 cm. Ch. ép. avec cadre mouluré : ? × 11 cm. Lettres capitales carrées à empattements très marqués : 2,5 à 1,8 cm. I petit inclus dans le L, V petit inclus dans le N et S petit sur le cadre à la l. 1 ; F long à la l. 2 ; IS plus petits à la l. 3. Points triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 8119-174-1. P. A. D M , dans Mérida (supra n° 730), p. 561, fig. 14. Proc(u)linus | Proc(u)li f. | Vxame(n)sis | an(norum) III | -----Formule onomastique pérégrine. Date : 2e moitié du Ier s. p. C., d’après l’absence d’invocation aux dieux Mânes et l’écriture. 733) = NEFAE, 90 ; photo. Entre décembre 2007 et mai 2008, lors de fouilles, dans la zone industrielle « Reina Sofía ». Petite plaque en marbre blanc : 13,5 × 16 × 3 cm. Lettres capitales carrées à empattements bien marqués : 2,7 cm (l. 1-3) ; 2 cm (l. 4). Réglure. Points en forme d’épine. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 8175-323-1. G. M G , dans Mérida: Excavaciones arqueológicas 2006-2008, Mérida, 2017 (Memoria, 12), p. 579-638 et, plus particulièrement, p. 620, fig. 44. Chiu[s - ?]+r|ior uerna | an(norum) XXIII | h(ic) s(itus) e(st). S(it) t(ibi) t(erra) l(euis). Plusieurs hypothèses sont avancées pour la lacune initiale : — pr|ior uerna, d’après les parallèles uxor prior (CIL, II, 5964) et coniux prior (CIL, VIII, 8530) ;

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— Pr|ior(is) uerna, même si le cognomen Prior serait attesté ici pour la première fois en Hispania ; — [c]ar|ior uerna, mais ce type de formules se rencontre dans des carmina epigraphica ; — [C]ar|ior(is) uerna, bien que Carior soit inconnu comme cognomen ; — [A]pr|ior(um) uerna ou [E]pr|ior(um) uerna ou [A]tr|ior(um) uerna, quoique les deux premiers gentilices soient inconnus en Hispania. En tout cas, compte tenu de l’espace entre les P ou T plausibles et le R suivant, ces dernières restitutions sont les moins probables. Date : 2e moitié du Ier s. p. C., d’après la simplicité du formulaire et l’écriture. 734) = NEFAE, 92 ; photo. Entre juillet et décembre 2006, lors de fouilles, avant les travaux de construction d’un rond-point au carrefour de l’avenue Reina Sofía et des rues Oviedo et Vicente Aleixandre. Angle inf. dr. d’une plaque en marbre blanc, polie de tous côtés : 9 × 14,5 × 2 cm. Ch. ép. délimité par un sillon. Lettres capitales avec tendance à la libraire : 1,7 cm, sauf les quatre dernières de la l. 2 (2 cm). A sans barre horizontale à la l. 2. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 2796-30-1. ------ | [--- I]ul(---) Aureli|[an- ---]onici Cari | [---] fec(it). Les a. présentent deux restitutions possibles : — L. 1-2 : [I]ul(ia) Aureli|[ana Amm]onici Cari (uxor), dédicante du monument. Il s’agirait d’un nouveau témoignage d’Ammonicus utilisé comme gentilice. L. 3 : [ filio] ou [ filiae] plutôt que [marito], car le nom du mari serait intégré dans l’onomastique de la femme. — [D(is) M(anibus) | in honorem | et memor|iam I]ul(iae) Aureli|[anae Amm]onici Cari (uxoris). | [Maritus] fec(it), sur la base d’ERAE, 210. Date : 2e moitié du IIe ou peut-être début du IIIe s. p. C., d’après l’écriture et le gentilice abrégé. 735) = NEFAE, 93 ; photo. En novembre 1993, lors de sondages, dans le quartier Los Bodegones. Moitié dr. d’une plaque en marbre blanc, polie sur les deux faces, avec un trou d’agrafe au sommet : 45 × 38 × 2,5 à 3,5 cm. Ch. ép. avec cadre mouluré : 34,5 × 32 cm. Lettres capitales carrés, avec tendance à la libraire, de hauteur décroissante d’une l. à l’autre : 4 à 3 cm. Mise en page centrée. Points triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 157-00-2. [- ca 4 - A]uitus | [Cordu?]bensis | [annor]um XVI | [h(ic) s(itus) e(st). S(it) t(ibi)] t(erra) l(euis). Herennia |5 [- ca 3-4 -]ta mater | [- ca 3 -]ra f(aciendum) c(urauit).

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L. 2 : ou [Ossono]bensis. L. 4 : le gentilice Herennius, -a est peu répandu à Mérida. L. 6 : [mise]ra plutôt que [ca]ra. Date : dernier quart du Ier s. p. C., d’après le formulaire et l’écriture. 736) = NEFAE, 94 ; photos. À la même date et dans les mêmes circonstances que le n° précédent. Moitié sup. d’un autel en marbre blanc, orné d’une patera à g. et d’un urceus à dr., avec couronnement mouluré composé d’un fronton triangulaire flanqué de deux puluini et surmonté d’un focus circulaire : 17,5 × 13 × 13 cm. Lettres capitales libraires avec de forts traits cursifs : 1 cm. B oncial à la l. 6. DMS sur les puluini et le fronton. Points triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 157-00-1. D(is) M(anibus) [s(acrum)]. ‖ L. Marius Augusti|nus ann(orum) LXXV hic | [se]pultus cuius no|5[me]n super aram | [... re]m publicam | [---]M+ | -----« Consacré aux dieux Mânes. Ci-gît Lucius Marius Augustinus, âgé de 75 ans, dont le nom a été mis sur cet autel en raison des services rendus à la communauté civique [---]. » (Traduction d’après les a. qui tient compte de leur proposition de restitution : voir infra.) L. 3-4 : le seul parallèle connu à Mérida pour la formule hic sepultus est AE, 1992, 956 où le développement de l’abréviation h. s. s. est douteux. L. 4-5 : voir CIL, IX, 3775 ; AE, 1977, 24. L. 6-7 : peut-être [ob in re]m publicam | merita positu]m ou [insertu]m. Date : IIIe s. p. C., d’après le formulaire, l’écriture et le type de monument. 737) = NEFAE, 95 ; photo. À la même date et dans les mêmes circonstances que les deux nos précédents. Angle inf. dr. d’une plaque en marbre blanc, très érodée à l’avant, présentant un trou d’agrafe en b. : 21,5 × 22 × 4 à 5 cm. Ch. ép. en creux avec cadre mouluré. Lettres capitales carrées : 2,8 à 1,6 cm. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 157-00-3. ------ | [---]+chus | [---] h(ic) s(it-) e(st). S(it) t(ibi) t(erra) l(euis).

L. 1 : [Antio]chus ou [Mos]chus, d’origine grecque, ou [Bo]cchus. Date : époque flavienne ou 1er quart du IIe s. p. C., d’après le formulaire et l’écriture. 738) = NEFAE, 96 ; photo. À la même date et dans les mêmes circonstances que les trois nos précédents. Fragment d’un autel en marbre blanc, poli et très érodé, brisé en h. et à dr., avec base moulurée : 16,5 ×

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11 × 7 cm. Lettres capitales carrées : 2,4 cm. Point triangulaire. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 157-00-4. ------ | +SO [---] | b(ene) m(erenti) [---]. Date : IIe s. p. C., d’après la formule et le type de monument. 739) = NEFAE, 97 ; photo. En septembre 1995, lors de travaux, dans la zone résidentielle « Zona Sur », hors contexte archéologique. Angle sup. g. d’une plaque en marbre blanc, présentant un trou d’agrafe au sommet : 30 × 30 × 6 à 9 cm. Ch. ép. en creux avec cadre mouluré. Lettres capitales carrées, élégantes, à empattements marqués : 7 à 4 cm. Mise en page selon un axe de symétrie. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 737-00-1. D(is) [M(anibus) s(acrum)]. | Vibia[---] | H[---] | ------ ? Date : début du IIe s. p. C., d’après l’invocation aux dieux Mânes et l’écriture. 740) = NEFAE, 99 ; photos. Entre avril et septembre 2003, lors de fouilles entre les rues Tomás Romero de Castilla et Antonio Hernández Gil, dans le lotissement Los Bodegones. Fragment d’une stèle en granit à gros grains, brisée de tous côtés, sauf à dr. : 43 × 38 × 32 cm. Ch. ép. en creux avec cadre mouluré, à deux registres verticaux séparés par une moulure. Lettres capitales très irrégulières, proches de la cursive : 5,5 à 3 cm. II = E à la l. 2. Deux dernières lettres de la l. 3 gravées sur la moulure. Points ronds. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 8061-00-2. ------ | [.?]icanus | [h(ic)] e(st) sit(us) in ‖ [a]gro p(edes) VIII | [in] fro++[.] | -----L. 1 : peut-être finale du nom Africanus. L. 2 : noter l’ordre des éléments de la formule, inédit à Mérida mais comptant quelques parallèles dans le territoire voisin de Turgalium et en Bétique. L. 4-5 : [in] front[e | p(edes) ---] ou [in] front(e) [p(edes)], suivi d’un nombre. Date : 1re moitié du Ier s. p. C., d’après la typologie (très similaire à infra n° 772) et l’emploi du granit. 741) = NEFAE, 100 ; photo. Entre juillet 2004 et mars 2005, lors de fouilles, au n° 5 de la rue Bartolomé José Gallardo. Fragment sup. d’une plaque en marbre blanc de très bonne qualité : 31 × 27 × 5,5 à 7 cm. Ch. ép. avec cadre mouluré. Lettres capitales carrées, élégantes : 6 cm.

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Q à queue allongée. Ligature : NI à la l. 4. Points triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 5036-192-1. [---] G. l. Fro[--- | ---] l. Qui+[--- | --- ? | ---]NIS[---] | ------ ? Mention d’au moins deux affranchis. L. 1 : peut-être Fronto. Date : 2e moitié du Ier s. p. C. ou époque flavienne, d’après l’écriture. 742) = NEFAE, 102 ; photo. Entre octobre 2000 et février 2001, lors de fouilles, rue Tomás Romero de Castilla, dans le lotissement Los Bodegones. Fragment g. et fragment irrégulier, non jointifs, d’une plaque en marbre blanc, polie à l’arrière : 17 × 14 × 2 cm + 6 × 9 × 2 cm. Ch. ép. délimité par un sillon. Lettres capitales avec tendance à la libraire, à empattements très marqués : 2 cm. Points triangulaires. Traces de peinture rouge. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 7504-17-12. [D(is) ?] M(anibus) ? [s(acrum) ?] | [---]+ius G[or]|gias [---] | Anton[ia ---]|5te coniu[gi bene] | merent[i ---] | An[toni ---] | +[---] | ------ ? Les cognomina d’origine grecque des deux premiers personnages renvoient au milieu servile. Date : 1re moitié du IIe s. p. C., d’après le formulaire et l’écriture. 743) = NEFAE, 106 ; photo. En 1989, lors de fouilles, route Don Álvaro. Fragment d’une plaque en marbre blanc, polie sur les deux faces : 17 × 18,5 × 3 à 4 cm. Lettres capitales carrées, élégantes, avec de forts traits libraires à la l. 2 : 4,2 cm (l. 1) ; 3,3 cm (l. 2). Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 74-00-2. ------ ? | [---]tor [--- ? | ---] Aemiliani [--- ? | ---]+XV[---] | ------ ? Les dimensions du fragment et l’élégance de l’écriture font penser à une plaque attachée à un important bâtiment funéraire. Possible nom unique de l’esclave défunt à la l. 1, suivi de la mention du dominus dont seul le cognomen est conservé. Date : époque flavienne ou début du IIe s. p. C., d’après l’écriture. 744) = NEFAE, 107 ; photos. À la même date et dans les mêmes circonstances que le n° précédent. Moitié sup. d’une stèle en marbre blanc, très érodée à l’avant, ornée au sommet d’un triangle isocèle mouluré, dont le tympan contient une rosette à quatre pétales et bouton central, et de deux rosettes à quatre pétales et bouton central aux angles sup. : 53 × 28,5 × 3,5 à 5,5 cm. Ch. ép. avec cadre mouluré : ? × 21,5 cm. Lettres

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capitales carrées : 3,8 à 3,4 cm. R à queue allongée. Points triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 74-00-3. D(is) M(anibus) s(acrum). | Seuera | Q. Vrs(ii) Se+|------

L. 3 : Vrsius plutôt qu’Vrsen(i)us ou Vrseius, voir infra n° 756 : [V]rsia T. f. Vege[ta]. L. 3-4 : peut-être Seu|[eri ser(ua) ou uer(na) ou Seu|[eriani (uxor)]. Date : 1re moitié du IIe s. p. C., d’après le formulaire, l’écriture et le gentilice abrégé. 745) = NEFAE, 109 ; photo. Entre 1993 et 1994, lors de fouilles, dans le terrain de l’usine « El Águila », entre l’avenue Lusitania et la route Don Álvaro. Fragment inf. d’une plaque en marbre blanc, polie de tous côtés : 11,5 × 16 × 2,5 à 2,7 cm. Ch. ép. avec cadre mouluré. Lettres capitales avec tendance à la libraire : 2 à 2,3 cm. Premier I petit et deuxième I long à la l. 3. Points triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 127-00-3. ------ | [---]+[... | ---] Colon[--- | ---]ri piis(sim-) f[---]. L. 2 : peut-être Colonus, -a, cognomen du dédicant. L. 3 : finale d’un terme de parenté + superlatif au datif + f(ecit). Date : milieu du IIe s. p. C., d’après l’écriture et le formulaire. 746) = NEFAE, 110 ; photo. À la même date et dans les mêmes circonstances que le n° précédent. Moitié dr. d’une plaque en marbre blanc, présentant un trou de fixation en b. et trois sur le côté dr. : 40,5 × 47 × 5 à 5,5 cm. Ch. ép. avec cadre mouluré : 28 × ? cm. Lettres capitales carrées à empattements marqués : 4,5 à 5 cm (l. 1-3) ; 2,8 cm (l. 4). T long à la l. 1. Points triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 127-00-4. [--- Mo]ntanus | [h(ic) s(itus) e(st). S(it)] t(ibi) t(erra) leuis. | [---] + f. Maxuma. | [H(oc)] m(onumentum) h(erede-) n(on) s(equetur). Il pourrait s’agir de l’épitaphe d’un couple d’ingenui, sans écarter la possibilité que Maxima soit la dédicante de l’inscription et non l’un des défunts. Date : 3e quart du Ier s. p. C., d’après la simplicité du formulaire, l’écriture et la gravure in extenso du terme leuis. 747) = NEFAE, 111 ; photo. À la même date et dans les mêmes circonstances que les deux nos précédents. Partie centrale d’une plaque en marbre blanc : 65 × 63 × 4,5 à 8 cm. Ch. ép. avec cadre mouluré : 46 × ca 40 cm. Lettres capitales carrées, avec des traits libraires à la l. 3 : 7,5

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à 6 cm. Mise en page soignée, avec la l. 2 en retrait. Vacat de 19 cm entre les l. 2 et 3. Ligature : NN à la l. 2. Points triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 127-00-1. [- ca 6-7 -]ius L. f. Pap[iria | ---]ns ann(orum) XLV[--- ? | h(ic) s(itus) e(st)]. S(it) t(ibi) t(erra) [l(euis)]. Date : époque flavienne, d’après le formulaire et l’écriture. 748) = NEFAE, 114 ; photo. En 1993, lors de fouilles, dans le même site que les trois nos précédents. Stèle en marbre blanc veiné de grisbleu, polie de tous côtés, sauf à g., brisée en douze morceaux jointifs, présentant trois orifices ronds à l’avant : 60 × 19,5 × 2,5 à 3 cm. Mise en page centrée mais peu soignée. Lettres capitales carrées avec de forts traits libraires : 2,5 à 2 cm. I final petit à la l. 5 ; B cursif à la l. 9. Points triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 196-00-1. D(is) M(anibus) s(acrum). | Meletine | mater an(norum) | XL. |5 Dromas fi|lia an(norum) XX. | C. Iulius Her|mes f(aciendum) c(urauit). | H(ic) s(itae) ┌s┐(unt). S(it) uobis |10 t(erra) l(euis). L’onomastique des trois personnes mentionnées renvoie au milieu servile, mais la relation entre elles est inconnue : C. Iulius Hermes, un affranchi, pourrait être le dominus des défuntes ou le père de la fille et le contubernalis de la mère. L. 5 : première attestation de Dromas en Hispania. L. 9 : e(st) pour s(unt). Date : 1re moitié du IIe s. p. C., d’après le formulaire et l’écriture. 749) = NEFAE, 115 ; photos. À la même date et dans les mêmes circonstances que les quatre nos précédents. Partie sup. d’un autel en marbre blanc, avec couronnement mouluré constitué d’un fronton triangulaire entre deux puluini et foculus ovale : 10 × 15 × 7,5 cm. Lettres capitales carrées peu soignées : 1,8 cm (l. 1) ; 1,2 à 1,5 cm (l. 2). DMS sur la moulure. Traces de peinture rouge. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 196-1-1. D(is) M(anibus) s(acrum). ‖ Secund[- ca 2 -] | -----L. 2 : un nom tel Secundus, -a ou Secundillus, -a ou Secundi(a)nus, -a. Date : IIe - IIIe s. p. C., d’après le type de monument et l’écriture. 750) = NEFAE, 117 ; photo. En 1992, lors de sondages, rue Adelardo Covarsí. Moitié sup. d’une stèle en marbre blanc, à sommet arrondi, polie sur les deux faces, brisée en h. et en b. : 18,5 × 20,5 × 4,5 à 5 cm. Lettres capitales carrées à empattements marqués : 3,7 à 2,6 cm. Ligatures :

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PHR, NE à la l. 2 ; XV à la l. 3. Ponctuation en forme de pointe de flèche. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 4-00-11. Viccia | Euphrosyne | an(norum) XXVII[- ?] | -----Épitaphe peut-être d’une affranchie. Date : milieu ou 2e moitié du Ier s. p. C., d’après l’écriture et le type de monument. 751) = NEFAE, 120 ; photos. En mars 2005, lors de fouilles, rue Aguadores, en remploi dans une fosse à inhumation d’époque indéterminée. Autel en marbre blanc veiné de gris-bleu et avec de nombreux tons ocres, brisé en b., orné d’une patera à dr. et d’un praefericulum à g., avec couronnement mouluré composé d’un fronton triangulaire entre deux puluini et surmonté d’un focus circulaire : 49 × 32,5 × 13,5 cm. Ch. ép. : 34,5 × 28,5 cm. Lettres capitales, élégantes, avec de forts traits libraires : 3 à 3,5 cm. DMS sur le fronton et les puluini. Points triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 2609-5-1. D(is) M(anibus) s(acrum). ‖ Pomponia Colo|na Emerit(ensis) ann(orum) | XLVII h(ic) s(ita) e(st). S(it) t(ibi) t(erra) l(euis). |5 P. Pomponius Di[o]|phanes uxor[i] | carissim[ae] | fe[cit]. L’onomastique des personnes oriente vers un mariage entre des affranchis de la même origine servile. P. Pomponius Diophanes, dont le gentilice est presque exclusif de Mérida et son territoire, était déjà connu par son épitaphe (CIL, II, 589 = ERAE, 354). Date : 2e - 3e quart du IIe s. p. C., d’après le formulaire, l’écriture et le superlatif. 752) = NEFAE, 121 ; photos. Entre juillet et septembre 1995, lors de fouilles, route Don Álvaro. Autel en marbre blanc avec base et couronnement moulurés, surmonté d’un fronton triangulaire entre deux puluini et d’un focus rectangulaire avec cadre mouluré, dont le bas présente un trou de fixation : 39 × 19 × 17,5 cm. Ch. ép. : 20,5 × 16 cm. Lettres capitales carrées, proches de la libraire, de hauteur décroissante d’une l. à l’autre : 3 à 1,8 cm. Texte aligné à g. Points triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 2179-00-3. D(is) M(anibus) s(acrum). | Allia Calli|ope ann(orum) XVIII | h(ic) s(ita) e(st). S(it) t(ibi) t(erra) l(euis). Fabi|5us Maturus ux|ori desideran|tissim(a)e fecit. Il semble s’agir de la commémoration d’une affranchie, peut-être la même qui dédie une épitaphe à son frère C. Allius Auitus à Conimbriga (ILER, 4961), bien que le gentilice Allius soit très répandu en Lusitanie.

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Date : 2e moitié du IIe s. p. C., d’après le type de monument, le formulaire, l’écriture, le superlatif et l’absence de praenomen dans l’onomastique du mari. 753) = NEFAE, 122 ; photos. À la même date et dans les mêmes circonstances que le n° précédent, associé peut-être à une sépulture du Haut-Empire. Stèle en marbre blanc à sommet arrondi, polie sur les deux faces, en trois morceaux jointifs : 88 × 19 × 5 cm. Ch. ép. : 21,5 × 19 cm. Lettres capitales carrées avec des traits libraires : 3,3 à 2 cm. S final petit à la l. 1 ; N petit à la l. 4. Points triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 2179-00-2. Augustinus | ann(orum) XXV | h(ic) s(itus) e(st). S(it) t(ibi) [t(erra)] l(euis). | Lasciua con(tubernali) |5 d(e) s(uo) po(suit). L. 4 : con(tubernali) ou con(iugi). Date : milieu du Ier s. p. C., d’après le formulaire et la typologie du monument. 754) = NEFAE, 123 ; photos. À la même date et dans les mêmes circonstances que les deux nos précédents. Plaque en marbre blanc, très érodée à l’avant : 41 × 58,5 × 6 à 7 cm. Ch. ép. avec cadre mouluré : 30 × 47 cm. Lettres capitales carrées, de hauteur décroissante d’une l. à l’autre : 3,8 à 2,7 cm. Q à queue allongée à la l. 3 ; T long à la l. 4. Mise en page selon un axe de symétrie. Points triangulaires plutôt que ronds. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 2179-00-4. L. Baebius L. l. | Caelian{n}us | sui[s] lib(ertis) reliquit. | Baebia L. l. Minerua et |5 Baebia L. l. Inuenta | ann(orum) XXXII h(ic) s(itae) s(unt). L. 4 : premier témoignage de Minerua comme cognomen. Date : milieu du Ier s. p. C., d’après la simplicité du formulaire. 755) = NEFAE, 124 ; photo. En décembre 2013, découverte fortuite au lieu-dit El Judío / Las Norias, à 6 km au sud de Mérida. Angle sup. g. d’une plaque en marbre blanc, avec de nombreuses traces de feu à l’avant, polie à l’arrière, présentant un trou de fixation au sommet : 53 × 53 × 7 cm. Ch. ép. en creux avec cadre mouluré. Lettres capitales carrées, élégantes, avec empattements : 7 cm, sauf à la l. 3 (5 à 5,5 cm). P à boucle ouverte ; Q à queue allongée ; T long à la l. 4. Les l. 4-5, gravées à un moment ultérieur, ont tendance à la libraire. Mise en page bien centrée. Points triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 4585-00-1. M. Petr[onius] | Quadr[atus] | Petronia [---] | M. Petronius Sa[---] |5 an(norum) XX [---] | ------

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La plaque serait attachée à un monument funéraire familial appartenant à plusieurs Petronii. Compte tenu de l’absence de filiation dans l’onomastique des hommes, il s’agit probablement d’une famille d’affranchis. Il n’est pas exclu que M. Petronius Quadratus soit le père de Petronia M. f. Quadratilla, commémorée dans une autre inscription de Mérida (AE, 1994, 853 = HEp, 1996, 96). Date : milieu - 2e moitié du Ier s. p. C., d’après l’écriture. 756) = NEFAE, 125 ; photo. En août 1996, lors de fouilles, avenue Portugal. Angle inf. g., en trois morceaux jointifs, et fragment inf. d’une plaque en marbre blanc, polie de tous côtés, sauf à g. : 31,5 × 56 × 5,5 à 7,5 cm + 22,5 × 26 × 6,5 à 8,5 cm. Ch. ép. en creux avec cadre mouluré. Lettres capitales carrées, élégantes, à empattements marqués : 7 cm (l. 1) ; 4 cm (l. 2) ; 5,2 à 5,5 cm (l. 3) ; 3,2 à 3,5 cm (l. 4). Mise en page selon un axe de symétrie. Ponctuation variée : points triangulaires à la l. 3 et point en forme d’épine, parenthèse aiguë et virgules à la l. 4. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 2029-9-1 et 2. J. Ma M C , Monumenta (supra n° 679), p. 229-230, n° 101 ; planche 97, fig. 2. ------ | [---]+a+[--- | --- ?] an[n(orum) ---]I | [V]rsia T. f. Vege[ta] ux[or] | uiro et fil[i- d(e)] s(ua) p(ecunia) f(aciendum) c(urauit). L. 1 : peut-être [Corne]liae [- f. ---] ou [Caeci]liae [- f. ---], fille défunte de la dédicante. Dans la partie perdue de l’inscription il y avait au moins le nom du mari d’Vrsia T. f. Vegeta. Date : fin du Ier - début du IIe s. p. C., d’après l’écriture et le formulaire. 757) = NEFAE, 127 ; photo. En août 2013, découverte fortuite au lieu-dit Araya, à 8 km au nord-ouest de Mérida, près de la localité d’Esparragalejo. Stèle en granit ocre rougeâtre à grain moyen-fin, brisée en h., avec indices d’un remploi : 155 × 33 à 38 × 26 à 28 cm. Ch. ép. : 67 × 30 cm. Lettres capitales carrées avec des traits libraires : 5,5 à 5 cm. Points triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 4555-00-1. ------ | [---]la Tu|[...]e lib(ert-) | [an(norum)] LX h(ic) s(it-) | [e(st)]. S(it) t(ibi) t(erra) l(euis). |5 [.]asta co|[n]tubern|[a]li d(e) s(uo) p(osuit). Couple d’affranchis. L. 1-2 : probablement Tu|[lla]e ou Tu|[sca]e, cognomen de la patrona du défunt. L. 5 : un nom tel Casta, Fasta ou Vasta, s’il s’agit d’une femme, ou Hasta, si l’on a affaire à un homme. Date : 2e moitié du Ier s. p. C., d’après l’écriture et le type de monument.

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758) = NEFAE, 128 ; photo. Entre 1990 et 1998, lors de fouilles, dans l’ancien quartier de Morería, entre l’avenue Roma et la rue Morería. Fragment d’une plaque en marbre blanc, polie à l’avant : 27 × 38 × 9 à 10 cm. Lettres capitales carrées, élégantes, à empattements marqués : 5,7 cm. Points triangulaires et en forme d’épine à la l. 3. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 7013-00-6. ------ ? | [---]R++[--- | --- ? O]bsequ[en- --- ? | --- ? an]n(orum) XVII et +V[--- | ---]++[---] | ------ ? Épitaphe collective, comme l’indique la conjonction et à la l. 3, appartenant probablement à un mausolée ou tombeau familial, compte tenu des dimensions de l’inscription et de l’épaisseur de la plaque. L. 1 : un gentilice tel Barbatius ou Norbanus, tous les deux connus à Mérida. L. 2 : peut-être première attestation en Hispania du cognomen Obsequens. L. 3 : les deux lettres finales doivent correspondre au gentilice du deuxième défunt, peut-être Iu[lia ---]. Date : Ier s. p. C., d’après l’écriture. 759) = NEFAE, 131 ; photo. Lors de la même intervention que pour le n° précédent. Partie inf. d’un autel en marbre blanc, avec base moulurée, orné d’un praefericulum à g. : 19 × 16,5 × 11 cm. Lettres capitales libraires : 1,7 à 1,5 cm. Mise en page centrée. Points triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 7013-6866269. ------ | piissima[e] | fecit. Date : 2e moitié du IIe - début du IIIe s. p. C., d’après le type de monument, l’écriture et le superlatif. 760) = NEFAE, 132 ; photo. Entre mars et septembre 2010, lors de fouilles dans l’enceinte de l’Alcazaba, en remploi dans une maison d’époque andalouse. Angle sup. g. d’une plaque en marbre blanc veiné de gris et rosâtre, très érodée à l’avant : 26 × 30 × 6 à 7,3 cm. Ch. ép. avec cadre mouluré. Lettres capitales carrées : 4 cm, sauf à la l. 4 (3,2 cm). Ligature : IN à la l. 1. Mise en page selon un axe de symétrie. Points triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 8230-140-1. Comin[i- ---] | d(e) s(ua) p(ecunia) +[---] | Pompeia[e ---] | filiae [---] | ------ ? L. 2 : la lettre finale est F ( fecit ou faciendum curauit) ou P (posuit ou ponendum curauit). Date : milieu du Ier s. p. C., d’après l’écriture.

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761) = NEFAE, 134 ; photo. Entre avril et novembre 2005, lors de fouilles, au nos 1-5 de la rue Constantino, en remploi dans un mur d’époque contemporaine. Tiers sup. d’une stèle en granit rougeâtre à sommet arrondi, à grain moyen-gros, avec traces d’un crépi blanc en raison de son remploi : 37 × 45 × 15 à 19 cm. Lettres capitales carrées : 7,5 à 9,5 cm, sauf le T long (12,5 cm) et le V et le S (5,5 cm) à la l. 1. Ligature : ET à la l. 1. Mise en page déplacée vers la dr. Points ronds. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 3027-00-1. Perpetu(u)s | L. Sex(tii) + | -----Épitaphe d’un esclave dont le nom est suivi du nom du dominus ou des domini, s’il faut restituer L(uci), Sex(ti et) A(uli) à la l. 2, en tenant compte du fait que les Sextii étaient inconnus à Mérida jusqu’ici. Date : 1re moitié du Ier s. p. C., d’après la typologie du monument et l’écriture. 762) = NEFAE, 136 ; photo. En janvier 1989, lors de fouilles, au lieudit « Corralón de los Mosquera », rue Atarazanas. Plaque en marbre blanc, brisée en h. et en b. à g. : 19 × 32 × 3 à 5 cm. Ch. ép. en creux avec cadre mouluré : ? × 24,5 cm. Lettres capitales carrées à empattements très marqués : 3,2 (l. 1 et 4) à 3,8 (l. 2-3) cm. A petit à la l. 2. L. 3 déplacée vers la dr. et l. 4 déplacée vers la g. Réglure. Points triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 82-00-1. [C]alpurn[ia] | M. f. Caesia | an(norum) XXXV | h(ic) s(ita) e(st). S(it) t(ibi) t(erra) l(euis). Le nom de la défunte se rencontre dans une épitaphe collective de Mérida (AE, 1994, 849 = HEp, 1996, 92), de sorte que la nouvelle plaque indiquerait la niche spécifique de Calpurnia M. f. Caesia à l’intérieur d’un enclos funéraire plus large indiqué par la plaque déjà connue. Date : 2e moitié du Ier s. p. C., d’après l’écriture et le formulaire. 763) = NEFAE, 137 ; photo. Entre 2000 et 2003, lors de fouilles, place Margarita Xirgu. Stèle en marbre blanc à sommet arrondi, presque complète mais brisée de tous côtés, sauf à dr., avec traces d’un remploi : 39 × 26,5 × 6 à 7 cm. Lettres capitales carrées à empattements bien marqués : 2,3 à 1,7 cm. Mise en page peu soignée selon un axe de symétrie. Points triangulaires, bien que mal employés. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 7011-316-1. Leda | Marcia s(ita) e(st) | an(norum) VI. Inversion du gentilice et du cognomen (voir supra n° 686), dont l’origine grecque renvoie au milieu servile. L. 2 : s(ita) e(st) plutôt que se(pulta). Date : milieu du Ier s. p. C., d’après le type de monument, la simplicité du formulaire et l’écriture.

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764) = NEFAE, 138 ; photo. Entre septembre et octobre 2005, lors de fouilles, au n° 25 de la rue Sagasta, en remploi dans un mur du XIXe s. Partie sup. d’une stèle en granit à sommet arrondi : 47,5 × 41,5 × 12 à 17 cm. Lettres capitales carrées : 8 à 9 cm (l. 1) ; 6 à 4,5 cm (l. 2-4). A petit inclus dans le C et V petit à la l. 1 ; I petits à la l. 2. Ligatures : LL aux l. 1 et 3. Texte bien centré. Points ronds. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 8105-70-1. Catellus | Ebriliae | C. f. Gallae | ser(uus) an(norum) XIIII | -----L. 2 : le gentilice Ebrilius, -a est un « fossile onomastique » porté par les premiers immigrants italiques d’époque augustéenne. Date : 1re moitié du Ier s. p. C., d’après le type de monument et l’écriture. 765) = NEFAE, 139 ; photo. Entre mars et mai 1994, lors de fouilles, au n° 50 de la rue Adriano. Fragment d’un autel en marbre blanc, poli de tous côtés, brisé en h. et en b., avec vestiges du couronnement mouluré : 10 × 13,5 × 3,5 à 4 cm. Lettres capitales avec traits libraires : 2,2 cm. Peut-être DMS sur le couronnement perdu. Point triangulaire à la l. 2. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 149-3008-174. Iunio Veran[o] | ann(orum) XX[---] | -----Date : IIe s. p. C., d’après l’écriture et le type de monument. 766) = NEFAE, 140 ; photo. Entre décembre 2007 et février 2008, lors de fouilles, au n° 19 de la rue Calvario, dans une couche d’époque tardive. Moitié inf. d’un petit autel en marbre blanc, avec base moulurée, brisé à l’angle inf. dr. de la face antérieure : 21 × 19 × 7,7 cm. Ch. ép. : 10 × 17,5 cm. Lettres capitales carrées avec tendance à l’écriture libraire, de hauteur décroissante d’une l. à l’autre : 2 à 1,3 cm. Points triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 3504-99-1. ------ | Aphrodite | marito pientis|simo bene meren|ti f(aciendum) c(urauit). Date : milieu du IIe s. p. C., d’après le superlatif et l’écriture. 767) = NEFAE, 141 ; photos. Entre 1991 et 1993, lors de fouilles, dans le terrain de l’actuel Centre Culturel Alcazaba, entre les rues J. Lennon, Romero Leal, Piedad y Cimbrón. Autel en marbre blanc, très érodé, brisé à dr. et en b. à g., avec base et couronnement moulurés, surmonté d’un focus circulaire entre puluini dont seul un petit morceau du dr. est conservé, présentant un trou de fixation en b. : 59 × 30 × 20,5 cm. Lettres capitales carrées : 4 à 3,1 cm. Vacat de 6 cm entre les l. 3 et 4. Point

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triangulaire à la l. 1. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 771-00-360. D(is) M(anibus) [s(acrum)]. | Fabia[---] | Tela[---] | h(ic) s(ita) e(st). [S(it) t(ibi) t(erra) l(euis)]. L. 3 : en tenant compte de la mise en page soignée, début plutôt que finale d’un cognomen (par exemple [Mus]|tela, suivi de l’indication de l’âge du décès). Le seul parallèle d’un nom commençant par Tela- est Telamoenus (ILAfr, 39, 1). Date : 1re moitié du IIe s. p. C., d’après le type de monument, le formulaire et l’écriture. 768 a-b) = NEFAE, 144 ; photos. Entre mars et juin 1995, lors de fouilles, au n° 25 de la rue Constantino, dans des couches d’époque andalouse. Fragment sup. et fragment inf., non jointifs, d’une plaque en marbre blanc, polie sur les deux faces : 16,5 × 17,5 × 4 à 4,7 cm (a) + 10 × 18 × 4 cm (b). Ch. ép. avec cadre mouluré. Lettres capitales carrées à empattements très marqués : (a) 4,5 cm ; (b) 2 à 1,2 cm. A sans barre horizontale à la l. 1 de b ; P et R à boucle ouverte ; T long (a). Points triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 167-97-1 et 167-120-1. a) [---]ntia L. l. [--- ?] | -----b) ------ | [---]ori piae +[--- ? | --- ? h(ic)] s(ita) e(st). S(it) t(ibi) t(erra) l(euis). b) L. 1 : [ux]ori ou [sor]ori. Probablement f(ecit) en fin de ligne. Date : fin du Ier - début du IIe s. p. C., d’après l’écriture et le formulaire. 769) = NEFAE, 145 ; photos. À une date et dans des circonstances indéterminées. Autel en marbre blanc, très érodé, avec base et couronnement moulurés, orné d’un praefericulum à g. et d’une patera à dr., surmonté d’un fronton triangulaire entre des puluini et d’un focus rectangulaire mouluré : 37 × 24,5 × 12 cm. Ch. ép. : 19 × 21 cm. Lettres capitales carrées avec des traits libraires : 3,5 cm. Ligatures : NN à la l. 4 ; VA à la l. 6. DMS sur les puluini et le fronton. Points triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 700-43. [D(is)] M(anibus) [s(acrum)]. ‖ M. Domitio | [P]astori, uet(erano) l[eg(ionis)] | VII G(eminae) F(elicis), ann(orum) LXX |5 T. Mun(atius) [C]eler, | mi(les) l(egionis) VI[I], u(iuus) me(moriam) sua p(ecunia) (fecit). « Consacré aux dieux Mânes. À Marcus Domitius Pastor, vétéran de la légion VII Gemina Felix, âgé de 70 ans. Titus Munatius Celer, soldat de la légion VII, (a fait) ce monument de son vivant à ses frais. »

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Un vétéran homonyme de la légion VII Gemina, bien que sans praenomen et décédé à l’âge de 86 ans, est commémoré dans une autre inscription de Mérida (CIL, II, 489 = AE, 1990, 510). Restitutions hypothétiques aux l. 5-6. L. 5 : ou un autre gentilice tel Mundicius, Mundius ou Munisius. L. 6 : selon les a., l’abréviation mi(les) est inédite [elle compte néanmoins de nombreuses attestations] et pourrait être une erreur pour mil(es), en tenant compte du fait qu’elle est suivie d’un autre L. Ensuite, VI[I] u(iuus) plutôt que VI V(ictricis), car au milieu du IIe s. p. C. (voir infra) la légion VI était à Eboracum, en Bretagne : il s’agit donc d’un nouveau témoignage d’un soldat commémorant un autre soldat ou vétéran de la même unité. Date : milieu du IIe s. p. C., d’après le type de monument, l’écriture et le formulaire. 770) = NEFAE, 146 ; photo. À une date et dans des circonstances indéterminées. Plaque en marbre blanc, en deux fragments jointifs, très érodée à l’avant : 35 × 35,5 × 2 à 3 cm. Ch. ép. avec cadre mouluré : 27,5 × 29,5 cm. Lettres capitales carrées à empattements bien marqués : 5,5 à 2 cm. Mise en page bien centrée, sauf les l. 2-3 légèrement déplacées vers la dr. Points triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 700-21. Iulia G. f. | Modesta | ann(orum) XVII | h(ic) s(ita) e(st). [S(it)] t(ibi) t(erra) l(euis). Plusieurs Iulii Modesti sont connus à Mérida (AE, 1952, 116 ; 2000, 692). Date : 2e moitié du Ier s. p. C., d’après l’écriture et le formulaire. 771) = NEFAE, 147 ; photo. À une date et dans des circonstances indéterminées. Stèle en marbre blanc, brisée en h. et en b. : 25,5 × 22 × 4 à 6 cm. Ch. ép. avec cadre mouluré : ? × 16,5 cm. Lettres capitales carrées à empattements bien marqués : 2,5 cm. Ligature : MA à la l. 1. Mise en page selon un axe de symétrie, sauf la l. 2 alignée à g. Points triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida depuis 2003, réserves, inv. n° 700-16. ------ | [Sat]urnia ma(ter) | Iunia | Siluana | auia |5 ┌h┐(ic) s(itae) s(unt). S(it) u(obis) t(erra) l(euis). L. 5 : II pour H, erreur du lapicide. Date : dernier quart du Ier s. p. C., d’après la formule h. s. s. s. u. t. l., l’emploi du nominatif pour la mention des défunts et l’écriture.

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772 a-b) = NEFAE, 148 ; photos. À une date et dans des circonstances indéterminées. Stèle rectangulaire en granit rougeâtre à grains moyens, brisée en b. et en h. à g., très similaire à supra n° 740 : 57 × 37 × 20 à 24,5 cm. Ch. ép. en creux, à deux registres verticaux séparés par une moulure : 18 × 24 cm + 16,5 à 18 × 21,5 à 23 cm. Lettres capitales avec tendance à la cursive, peu soignées : 3,5 à 5 cm. II = E aux l. 1 et 3 de a. Dernière lettre de b hors du ch. ép. Point rond à la l. 2 de b et peut-être à la l. 2 de a. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida depuis 1998, réserves, inv. n° 700-5. a) Decidi|o Pate|r{e}no. b) Venia|to Cae|nonus ‖ +. a) Lecture hypothétique. b) Onomastique pérégrine. Caenonus est probablement un dérivé du très fréquent Caeno. L. 3 : f(ecit) ou p(osuit). Date : 1re moitié du Ier s. p. C., d’après la typologie du monument. 773) = NEFAE, 149 ; photo. À une date et dans des circonstances indéterminées. Deux fragments jointifs de l’angle sup. g. d’une plaque en marbre blanc et gris-bleu, polie sur les deux faces : 7,8 × 15,5 × 1,5 cm. Ch. ép. délimité par un sillon. Lettres capitales carrées, élégantes, avec des traits libraires : 2,4 cm. Réglure. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 700-38. Titulu[---] | qui per[---] | ------ ? Les a. proposent deux interprétations : — Titulu[---] | qui per[iit ---], Titulu[---] étant une variante du cognomen Titullus. — titulu[m hunc tu] | qui per[legis ---] ou qui per[gis iter ---]. Date : peut-être IIe s. p. C., d’après l’écriture. 774) = NEFAE, 150 ; photo. À une date et dans des circonstances indéterminées. Angle inf. dr. d’une plaque en marbre blanc, polie à l’arrière : 10 × 23 × 3,5 cm. Ch. ép. en creux avec cadre mouluré. Lettres capitales avec des traits libraires : 2 cm. Points triangulaires. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida depuis 2003, réserves, inv. n° 700-28. ------ | [---]ori piissimae f(aciendum) c(urauit). | [H(ic) s(ita)] e(st). S(it) t(ibi) t(erra) l(euis). L. 1 : [ux]ori ou [sor]ori. Date : milieu du IIe s. p. C., d’après le formulaire, le superlatif et l’écriture.

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775) = NEFAE, 151 ; photo. À une date et dans des circonstances indéterminées. Fragment inf. d’une plaque en marbre blanc : 9,5 × 7 × 3 à 3,5 cm. Ch. ép. avec cadre mouluré. Lettres capitales avec tendance à l’écriture libraire, à empattements bien marqués : 2,3 à 1,8 cm. P à boucle ouverte. L. 2 gravée sur la moulure, hors du ch. ép. Points triangulaires en forme d’épine. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida depuis 2003, réserves, inv. n° 700-20. ------ | [---]+ piis[sim- --- ‖ h(ic) s(ita, -us) e(st). S(it) t(ibi) t(erra)] l(euis). Date : milieu du IIe s. p. C., d’après l’écriture et le superlatif. 776) = NEFAE, 157 ; photos. En 1970, en remploi dans le mur de l’Alcazaba. Moitié g. d’une cupa en granit à gros grains, avec base moulurée : 62,3 × 60 × 49 cm. Ch. ép. délimité par un sillon : 43 × 46 cm. Lettres capitales carrées : 6 cm. Mise en page selon un axe de symétrie. Points ronds. Alcazaba de Mérida, inv. n° 8220-205 du Consorcio et 13277 du MNAR. J. Ma M C , Monumenta (supra n° 679), p. 337, n° 183 ; planche 188, fig. 1-2. T. N B , J. L. R S , J. Ma M C , dans Las cupae hispanas. Origen, difusión, uso, tipología, J. A P éd., Tudela, 2012 (= AE, 2012, 666), p. 349-368 et, plus particulièrement, p. 363 et 366. D(is) [M(anibus) s(acrum)]. | L. Aelius M[- ca 7-8 -] | L. Aesyrius Rufu[s - ca 12-13 -] | Lupiani [--- |5 - ca 3-4 -]+[---]. Le début de la l. 4 correspond peut-être à l’onomastique du dédicant, dont le praenomen et le nomen se trouveraient dans la partie perdue de la l. 3 et seraient suivis de Lupiani + lib(ertus) + cognomen. Date : IIe s. p. C., d’après l’invocation aux dieux Mânes. 777) = NEFAE, 158 ; photos. À la même date et dans les mêmes circonstances que le n° précédent. Cupa, brisée à g. et à dr., avec base moulurée : 67 × 79 × 68 cm. Ch. ép. en forme de tabula ansata : 37 × 55 cm. Lettres capitales carrées : 6,5 cm. A sans barre horizontale. DMS hors du ch. ép. Points ronds. Alcazaba de Mérida, inv. n° 8220-369. J. Ma M C , Monumenta (supra n° 679), p. 338, n° 187 ; planche 189, fig. 3-4. D(is) M(anibus) s(acrum). ‖ T. Aemil(io) Lupo | an(norum) LXXX Aemil(ia) | Dynate f(aciendum) c(urauit). |5 H(ic) s(itus) e(st). S(it) t(ibi) t(erra) l(euis).

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La relation entre les deux personnes mentionnées est incertaine : Aemilia Dynate pourrait être la fille de T. Aemilius Lupus ou son affranchie, rendue libre peut-être matrimonii causa. Date : IIe s. p. C., d’après l’invocation aux dieux Mânes et les gentilices abrégés. 778) = NEFAE, 159 ; photos. À la même date et dans les mêmes circonstances que les deux nos précédents. Moitié g. d’une cupa en granit à gros grains, avec base moulurée : 65 × 61 × 64 cm. Ch. ép. avec cadre mouluré en forme de tabula ansata : 26 × 23 cm. Lettres capitales carrées avec des traits libraires : 6 à 5 cm. Alcazaba de Mérida, inv. n° 8220-328. J. Ma M C , Monumenta (supra n° 679), p. 339-340, n° 198 ; planche 192, fig. 5-6. D(is) M(anibus) s(acrum). | Claud[i- - ca 4-5 -]|uio [h(ic) s(itus) e(st). S(it) t(ibi) t(erra) l(euis)].

L. 2-3 : peut-être Claud[io Sal]|uio ou Claud[ius Cal]|uio. L. 3 : restitution hypothétique. Date : IIe s. p. C., d’après l’invocation aux dieux Mânes. 779) = NEFAE, 160 ; photos. À la même date et dans les mêmes circonstances que les trois nos précédents. Cupa en granit à gros grains, avec base moulurée, couverte maintenant d’une épaisse couche de mousse et lichens qui rend le texte illisible : 55 × 85 × 40 cm. Ch. ép. délimité par un sillon. Lettres capitales carrées : 5,5 cm. Mérida, Centre d’Interprétation des Columbariums depuis les années 1990, inv. n° 8278-3 du Consorcio et 13276 du MNAR. J. Ma M C , Monumenta (supra n° 679), p. 340-341, n° 202 ; planche 194, fig. 3-4. T. N B , J. L. R S , J. Ma M C , dans Las cupae hispanas (supra n° 776), p. 363 et 366. D(is) [M(anibus)] s(acrum). | Germa[---] | Minicia[no, VI]|uiro Aug(ustali), [an(norum) ---]. |5 H(ic) s(itus) es[t. S(it) t(ibi) t(erra)] l(euis). L. 3-4 : restitution hypothétique. L. 5 : noter la gravure in extenso peu habituelle de l’élément est. Date : début du IIe s. p. C., d’après l’invocation aux dieux Mânes et l’écriture. 780) = NEFAE, 162 ; photos. À la même date et dans les mêmes circonstances que les quatre nos précédents. Moitié g. d’une cupa en granit à gros grains, avec base moulurée : 57 × 58 × 53 cm. Lettres capitales carrées avec tendance à l’écriture libraire : 5 cm. Possible mise en page selon un axe de symétrie. Points ronds. Alcazaba de Mérida, inv.

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n° 8220-164 du Consorcio et 13281 du MNAR. T. N B , C , dans Las cupae J. L. R S , J. Ma M hispanas (supra n° 776), p. 363-364. D(is) [M(anibus) s(acrum).] | C. Ma[---] | an(norum) XXX[---] | Calpurn[ia ---] |5 marito [---]. L. 2 : onomastique du défunt sans filiation ni affranchissement, compte tenu de l’espace disponible. L. 3 : âge au décès suivi vraisemblablement de la formule funéraire h. s. e. s. t. t. l. Date : IIe s. p. C., d’après l’écriture et l’invocation aux dieux Mânes. 781) = NEFAE, 163 ; photos. À la même date et dans les mêmes circonstances que les cinq nos précédents. Moitié g. d’une cupa en granit à gros grains ocre-rose, avec base moulurée : 60 × 52 × 61 cm. Lettres capitales carrées : 5 cm. Mise en page selon un axe de symétrie. Alcazaba de Mérida, inv. n° 8220-367. J. Ma M C , Monumenta (supra n° 679), p. 341, n° 205 ; planche 195, fig. 3-4. ------ ? | VE+SI+[---] | h(ic) s(it-) e(st). S(it) t(ibi) t(erra) [l(euis)]. | Munatia Cha[--- | ---]C[---]. L. 3 : début d’un cognomen grec tel Charis ou Charite. Date : 2e moitié du Ier - début du IIe s. p. C., d’après l’écriture et la formule funéraire. 782) = NEFAE, 164 ; photos. En février 2012, découverte fortuite dans le terrain entre le Centre d’Interprétation des Columbariums et la Maison du Mithraeum, déplacé probablement depuis l’Alcazaba entre 1995 et 2012. Moitié g. d’une cupa en granit à gros grains, avec base moulurée : 62 × 48 × 63 cm. Ch. ép. en creux en forme de tabula ansata : 35 × 27 cm. Lettres capitales carrées avec tendance à l’écriture libraire : 4 à 6 cm. Mise en page soignée. Possible point triangulaire à la l. 1. Sur place, inv. n° 700-131. J. Ma M C , Monumenta (supra n° 679), p. 339, n° 196 ; planche 192, fig. 3-4. D(is) M(anibus) [s(acrum)]. | Pom[p(eius)] +[---] | an(norum) LX[---] | Pomp(eia) T+[---] |5 marito [---]. | H(ic) s(itus) [e(st)]. Le fait que les époux portent le même gentilice pourrait indiquer un contubernium entre des affranchis de la même famille. L. 4 : peut-être Ta[cita] ou Ta[pora] ou Ta[ura]. L. 5 : [optimo] ou [suo f(aciendum) c(urauit)] plutôt que [piissimo], compte tenu de l’espace disponible. Date : 2e moitié du IIe s. p. C., d’après l’absence du praenomen du défunt et les gentilices abrégés.

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783) = NEFAE, 165 ; photo. À la même date et dans les mêmes circonstances que supra les nos 776-781. Cupa en granit à gros grains, avec base moulurée, couverte d’une épaisse couche de mousse et lichens qui complique la lecture du texte : 60 × 90 × 63 cm. Lettres capitales carrées : 8,5 à 6 cm. Mise en page bien centrée. Points ronds. Mérida, Centre d’Interprétation des Columbariums depuis les années 1990, inv. n° 8278-2 du Consorcio et 13269 du MNAR. J. Ma M C , Monumenta (supra n° 679), p. 340, n° 200 ; planche 193, fig. 5-6. T. N B , J. L. R S , J. Ma M C , dans Las cupae hispanas (supra n° 776), p. 363 et 365-366. D(is) [M(anibus)] s(acrum). | Satria | Auita ann(orum) | L h(ic) s(ita) e(st). S(it) t(ibi) |5 t(erra) l(euis). F(ili-) f(aciendum) c(urau-). Date : IIe s. p. C., d’après l’invocation aux dieux Mânes. 784) = NEFAE, 166 ; photos. À la même date et dans les mêmes circonstances que supra les nos 776-781 et 783. Moitié g. d’une cupa en granit à gros grains, avec base moulurée : 59 × 62 × 58 cm. Ch. ép. avec cadre mouluré : 27 × 31 cm. Lettres capitales carrées avec de forts traits libraires : 6 à 3,5 cm. Mise en page centrée. Points ronds. Alcazaba de Mérida, inv. n° 8220-366. J. Ma M C , Monumenta (supra n° 679), p. 337-338, n° 186 ; planche 189, fig. 1-2. T. N B , J. L. R S , J. Ma M C , dans Las cupae hispanas (supra n° 776), p. 363-364. D(is) M(anibus) [s(acrum)]. | Titiae Seu[erae ann(orum)] | XXXV h(ic) s(ita) [e(st). S(it) t(ibi) t(erra) l(euis) ?] | Hymen+[---] |5 filius [---]. L. 2 : le gentilice Titius, peu répandu hors d’Italie, est un « fossile onomastique » porté par les premiers immigrants italiques. L. 4 : Hymen ou Hymenius, noms d’origine grecque, suivi d’un terme laudatif tel optimus ou pius. Date : IIe s. p. C., d’après le formulaire et l’écriture. 785) = NEFAE, 167 ; photos. À la même date et dans les mêmes circonstances que supra les nos 776-781 et 783-784. Moitié dr. d’une cupa en granit à gros grains, avec base moulurée : 68 × 70 × 65 cm. Ch. ép. avec cadre mouluré en forme de tabula ansata : 28 × 36 cm. Lettres capitales carrées : 5 cm. Points ronds. Alcazaba de Mérida, inv. n° 8220-368 du Consorcio et 13268 du MNAR. J. Ma M C , Monumenta (supra n° 679), p. 337, n° 182 ; planche 187, fig. 5-6. T. N B , J. L. R S , J. Ma M C , dans Las cupae hispanas (supra n° 776), p. 363-364. [D(is) M(anibus)] s(acrum). | [---] PA+++++ | [---] L. Val(erius) Agil|[---]. S(it) t(ibi) t(erra) l(euis).

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L. 2 : probable cognomen du défunt, Pa[---], suivi à la ligne suivante de l’indication de l’âge au décès. L. 3-4 : Agil|[is] ou Agil|[io] + un terme, tel fecit. Il est possible que le lapicide ait omis h. s. e. avant le souhait du passant. Date : IIe s. p. C., d’après l’invocation aux dieux Mânes et le gentilice abrégé. 786) = NEFAE, 168 ; photos. À la même date et dans les mêmes circonstances que supra les nos 776-781 et 783-785. Cupa en granit à gros grains, brisée à dr., avec base moulurée : 62 × 84 × 58 cm. Ch. ép. en creux en forme de tabula ansata : 39 × 44,5 cm. Lettres capitales carrées avec des traits libraires : 4 à 5 cm. Points ronds. Mérida, Centre d’Interprétation des Columbariums depuis les années 1990, inv. n° 8278-4 du Consorcio et 13266 du MNAR. J. Ma M C , Monumenta (supra n° 679), p. 336, n° 181 ; planche 187, fig. 3-4. T. N B , J. L. R S , J. Ma M C , dans Las cupae hispanas (supra n° 776), p. 363 et 366. D(is) M(anibus) s(acrum). | Val(erius) Primus [-]ti|arius ann(orum) LXXVI | Phrygia hos|5piti suo posu|it. H(ic) s(itus) e(st). S(it) t(ibi) t(erra) l(euis). L. 2-3 : peut-être le métier du défunt, par exemple retiarius, ostiarius ou uestiarius. L. 4 : le nom unique grec de la dédicante indique probablement une esclave. L. 4-5 : le terme hospes utilisé par une femme se rencontre déjà à Mérida dans une inscription funéraire (CIL, II, 489). Date : 2e moitié du IIe s. p. C., d’après l’invocation aux dieux Mânes, l’absence du praenomen du défunt et le gentilice abrégé. 787) = NEFAE, 169 ; photos. À la même date et dans les mêmes circonstances que supra les nos 776-781 et 783-786. Cupa en granit à gros grains, brisée à l’avant à g., très sale et érodée, avec base moulurée : 60 × 92 × 56 cm. Ch. ép. en forme de tabula ansata : ca 40 × 33 cm. Lettres capitales carrées avec des traits libraires : 5 à 3 cm. Points ronds. Alcazaba de Mérida, inv. n° 8220-159. T. N B , J. L. R S , J. Ma M C , dans Las cupae hispanas (supra n° 776), p. 363. [D(is) M(anibus)] s(acrum). | [---]AELIO | [---] ann(orum) L | [---]+VSS[.]M |5 [---] f(aciendum) c(urauit). | [---]a[- ca 1-2 -]ensis | [hi]c s(itus). S(it) t(ibi) t(erra) l(euis).

L. 2 : Aelio utilisé comme cognomen (voir IRCP, 286) ou [M]aelio, [C]aelio ou même Aelio|[dorus]. L. 4-5 : onomastique perdue du dédicant. L. 6 : peut-être un ethnique, tel [Vx]a[m]ensis, [Hisp]a[l]ensis ou

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[Segis]a[m]ensis, mais sa position éloignée de la personne à laquelle il fait référence est étonnante, car il n’y a guère d’espace pour la gravure du nom d’un deuxième défunt à la l. 6. Date : IIe s. p. C., d’après le formulaire et l’écriture. 788) = NEFAE, 170 ; photos. À la même date et dans les mêmes circonstances que supra les nos 776-781 et 783-787. Moitié dr. d’une cupa en granit à gros grains, avec base moulurée : 59 × 53 × 57 cm. Lettres capitales carrées : 7 à 5 cm. Points ronds. Alcazaba de Mérida, inv. n° 8220-163 du Consorcio et 13275 du MNAR. J. Ma M C , Monumenta (supra n° 679), p. 340, n° 201 ; planche 194, fig. 1-2. T. N B , J. L. R S , J. Ma M C , dans Las cupae hispanas (supra n° 776), p. 363-364. [D(is)] M(anibus) s(acrum). | [---]tius | [---]n an(norum) XL | [---] T. l. Her|5[---] et Hel|[--- l]ib(ert-) f(aciendum) c(urauerunt).

L. 3 : finale d’un cognomen d’origine gréco-orientale, tel [Hyme]n, [Dorio]n, [Glyco]n ou [Philemo]n. L. 6 : peut-être [--- patrono l]ib(erti, -ae). Date : IIe s. p. C., d’après l’invocation aux dieux Mânes.

789) = NEFAE, 172 ; photo. En 2005, lors de fouilles, dans la zone résidentielle « Las Abadías », parmi des matériaux provenant du pillage de deux sépultures à inhumation appartenant à un large enclos funéraire daté entre la fin du IVe et le Ve s. p. C. Deux fragments jointifs de la partie sup. d’un couvercle de sarcophage en marbre veiné de gris-bleu, poli sur les deux faces, avec vestiges d’opus signinum à l’arrière : 43 × 41 × 2 à 3 cm. Lettres capitales carrées sauf les T et les S libraires, soignées, à empattements très marqués : 5 à 5,5 cm. Chrisme flanqué de α triangulaire de type schématique et certainement ω (aujourd’hui perdu) surmontant le texte. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 8073-212-1. G. M G , dans Mérida: Excavaciones arqueológicas 2005, Mérida, 2015 (Memoria, 11), p. 17-100 et, plus particulièrement, p. 27, fig. 11. [G?]audenti[--- | ---]cissim[--- | ---]+RIA+[---] | -----L. 1 : Gaudentius, -a plutôt que Gaudentinus, -a ou Gaudentianus, -a qui briseraient la symétrie de la composition avec le chrisme au milieu. L. 2 : dulcissimus plutôt que felicissimus ou pudicissimus pour la même raison. Date : IVe - début du Ve s. p. C., d’après l’écriture et la similitude entre le chrisme et celui de CICM, 31, daté des premières décennies du Ve s. par le contexte archéologique.

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790) = NEFAE, 174 ; photo. Entre mai et novembre 2006, lors de fouilles au n° 41 de la rue Almendralejo, au lieu-dit « Corralón de los Blanes ». Fragment g. d’un élément architectural en marbre blanc, très érodé et avec traces de l’action du feu, remployé comme couvercle de sarcophage : 17 × 25,5 × 4,5 à 6,5 cm. Couronne de laurier schématique encadrant le texte. Lettres capitales caractéristiques de l’écriture wisigothique, à empattements bien marqués : 3,5 cm. A à sommet horizontal et traverse en forme de V. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 8123-2109-1. Pin[---] | fam[ul- Dei] | -----L. 1 : Pinus, Pinulus, Pinianus, -a ou Pincerna. Date : 1re moitié du VIe s. p. C., d’après l’usage de la couronne de laurier et l’écriture. 791) = NEFAE, 176 ; photo. Entre mars et mai 2010, lors de fouilles au n° 9 de l’avenue Extremadura, dans le couvent des Freilas annexe à la basilique Sainte-Eulalie, dans le remplissage de la fosse de pillage d’une sépulture d’époque tardive. Fragment d’une plaque en marbre blanc correspondant probablement à un couvercle de sarcophage, poli à l’avant : 9,5 × 12 × 2,5 cm. Lettres capitales de bonne facture : 3 cm. A étroit avec barre oblique. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 12009-35-1. [---]ATI+ [--- ? | famul]us Dei [--- ?]. Date : peut-être 2e moitié du Ve s. p. C., d’après le formulaire et l’écriture. 792) = NEFAE, 178 ; photo. Entre juin 2006 et juillet 2007, lors de travaux, avenue Extremadura, près de la basilique Sainte-Eulalie. Fragment sup. d’une plaque en marbre blanc utilisée comme couvercle de sarcophage : 33 × 23 × 2,5 cm. Couronne de laurier schématique encadrant le texte (diam. ca 32 cm), composée de trois lignes discontinues parallèles. Lettres capitales caractéristiques de l’écriture wisigothique, élégantes : 3 cm. A avec traverse angulaire à la l. 1 et avec barre oblique à la l. 2. Point en forme de virgule à la l. 3. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 2782-1007-100. Eulal[ia | fam]ula D[ei --- | ---] X[---] | -----Le nom de la martyre locale Eulalie est porté aussi par une femme commémorée dans une autre épitaphe chrétienne de Mérida (CICM, 30). L. 2-3 : les a. proposent de restituer [uix(it) | annos] X[---], suivi de la datation du décès. Date : fin du VIe s. p. C., d’après l’usage de la couronne de laurier et l’écriture.

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793) = NEFAE, 183 ; photos. Entre janvier et juin 2006, lors de fouilles, au carrefour des rues Cervantes et Travesía Cervantes, entre le mur de la cité et la basilique Sainte-Eulalie, en remploi dans un mur d’époque contemporaine. Plaque en marbre blanc veiné de gris-bleu, brisée à dr., polie sur les deux faces, retaillée en vue de son remploi comme couvercle de sarcophage : 50 × 36 × 3 à 5,3 cm. Lettres capitales avec des traits cursifs : 3 à 4,5 cm. B oncial ; D en forme de delta ; Q petit à la l. 6. Ligature : peut-être QVA à la l. 6. Texte aligné à g. Point à la l. 6 en forme d’oméga majuscule. Chrisme martelé en fin de texte, flanqué peut-être d’alpha et oméga. Martelage. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 1502-43-1. Benegniss[imae] | uxori ca[rae Eu]|genia〚e〛 Do[natus] | pius mem[o]|5〚riam fec[it] | an(norum) L qua(e) u(i)x[it] | in I(esu) C(hris)to〛. « Donat, (mari) pieux, a fait ce monument pour sa très bienvaillante et chère épouse Eugénie, âgée de 50 ans, qui a vécu en Jésus-Christ. » (Traduction d’après les a.) L. 1 : benegnissimae pour benignissimae. L. 4 : il faut sous-entendre (maritus) pius. L. 6-7 : lecture et restitution hypothétiques. L’expression finale a pu provoquer, avec le chrisme, le martelage des dernières lignes de l’inscription. Date : IVe s. p. C., d’après l’écriture et la coexistence de symboles typiques des premières épitaphes chrétiennes et de formules affectives familiales encore habituelles dans les inscriptions funéraires païennes, ainsi que le martelage du chrisme et de la formule chrétienne. 794) = HEp, 2006, 58 = SEG, 56, 1178 = IG España Portugal, 408 = NEFAE, 197 ; photo. Entre août et novembre 2003, lors de fouilles, avenue Reina Sofía, en remploi comme couvercle d’une inhumation d’époque émirale. Fragment d’une plaque en marbre blanc utilisée comme couvercle de sarcophage : 23 × 32 × 3,5 cm. Lettres capitales caractéristiques de l’écriture wisigothique, de hauteur croissante d’une l. à l’autre : 4 à 6 cm. Peut-être symbole chrétien au début de la l. 2. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 8065-200-1. Correction de lecture et nouvelle proposition de restitution. + | [--- ?] ἐντ[αῦθα κατά|κιτε Εὐλ]ωγία κ﹙α﹚λ﹙άνδαις﹚ | [Μαρτίαι]ς ἔρα |5 χιδʹ. « Ci-gît Eulogie, décédée aux calendes de mars de l’ère 614. » (Traduction d’après les a.) L. 2 : deuxième attestation du nom Eulogia en Hispania. Date : 1er mars 576 p. C.

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795) = NEFAE, 198 ; photo. Entre février et mars 2006, lors de travaux, au n° 7 de la rue San Pedro de Alcántara, dans la zone résidentielle « Los Bodegones ». Partie sup. g. d’un couvercle de sarcophage en marbre blanc, poli sur les deux faces et présentant des traces de peinture rouge à l’avant : 12 × 10 × 2 cm. Ch. ép. délimité par un sillon. Lettres capitales de bonne facture : 1,8 à 2 cm. D rectangulaire ; V oncial. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 2718-00-1. Buc[--- famul-] | Dei +[---] | -----L. 1 : nom masculin tel Buccellicus ou Buccaro ou bien féminin tel Buccula ou Buccaria. Date : VIIe s. p. C., d’après l’écriture. 796) = NEFAE, 199 ; photo. En 1989, lors de fouilles, route Don Álvaro, dans la zone résidentielle « Zona Sur », en remploi comme couvercle d’une sépulture postérieure au VIe s. p. C. Plaque en marbre blanc en trois morceaux jointifs, brisée en b., présentant un trou de fixation sur le côté latéral g. : 60 × 52 × 3 cm. Ch. ép. délimité par un sillon et surmonté d’une croix grecque : 25,5 × 34,5 cm. Lettres caractéristiques de l’écriture wisigothique : 3,5 cm. F en forme de E. Ligatures : XL à la l. 2 ; DIE à la l. 4. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 74-00-1. Formica, famula D|ei, uixit annos XLV, | requieu[i]t in pace | su(b) die kal(endas) Maias er|5a sescens trisis. « Formica, servante de Dieu, a vécu 45 ans, elle repose en paix depuis les calendes de mai de l’ère 603. » (Traduction d’après les a.) L. 1 : le nom Formica est peu courant. L. 5 : sescens pour sescenti. L’usage d’indications monétaires au lieu de nombres cardinaux dans les datations est habituel dans des inscriptions du VIe s. du sud-ouest péninsulaire : ici trisis (« trois as »). Date : 1er mai 565 p. C. 797) = NEFAE, 200 ; photo. Entre mai et novembre 2000, lors de fouilles, au n° 9 de la rue Félix Valverde Lillo, non loin de l’église wisigothique Saint-Jacques, dans le remplissage d’un silo d’époque califale. Fragment d’une plaque en marbre blanc utilisée comme couvercle de sarcophage : 22,5 × 14 × 3,2 cm. Couronne de laurier schématisée encadrant le texte. Lettres capitales caractéristiques de l’écriture wisigothique, très irrégulières : 3 cm. A avec barre oblique ; D oncial à la l. 6. Points ronds en forme de circonférence imparfaite aux l. 3-4 et

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d’ovale à la l. 5. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 3021-114-5. ------ ? | [---]+[--- | --- re]quie[uit | in pa]ce die X[--- | --- kal]endas|5 [Iu]lias [era] | DLIII. Date : 14-22 juin 515 p. C. 798) = NEFAE, 202 ; photo. En mai 2000, lors de fouilles, au n° 9 de la rue Dávalos Altamirano, dans un remplissage d’époque andalouse. Fragment d’un couvercle de sarcophage en marbre blanc : 23 × 32 × 5 à 5,5 cm. Couronne de laurier schématique encadrant le texte. Lettres capitales caractéristiques de l’écriture wisigothique : 3 cm, sauf la l. 4 (4 cm). D oncial à la l. 4. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 1015-61-1. ------ | [---] rec[epta ? | in p]ace d(ie) XVIII | [k]al(endas) Iul(ias) era | DLII. Date : 14 juin 514 p. C. 799) = NEFAE, 206 ; photo. À une date et dans des circonstances indéterminées. Fragment d’une plaque en marbre blanc, polie à l’avant, brisée de tous côtés, sauf peut-être à g., utilisée comme couvercle de sarcophage : 19 × 28,5 × 3 à 4 cm. Lettres capitales de bonne facture, avec empattements, caractéristiques de l’écriture wisigothique : 4 à 4,5 cm. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 700-59. ------ ? | Gal[l- --- uixit ann]|os LXX [--- ? requieuit] | in pac[e ---] | ------ ? L. 1 : nom du défunt suivi peut-être de l’expression famulus, -a Dei. Date : 1re moitié du VIe s. p. C., d’après le formulaire et l’écriture. 800) = NEFAE, 207 ; photo. À une date et dans des circonstances indéterminées. Fragment g. d’une plaque en marbre blanc, en deux morceaux jointifs, utilisée comme couvercle de sarcophage : 42,5 × 41,5 × 4 à 4,5 cm. Lettres capitales carrées avec empattements : 3,6 cm. Texte aligné à g. Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, réserves, inv. n° 700-39. ------ | respicien[s nomen] | tumoli quisq[uis es]. Restitution hypothétique sur la base de CIL, VI, 31942 = CLE, 1951. Il s’agirait d’un carmen à rythme dactylique. L. 2 : tumoli pour tumuli. Date : IVe s. p. C., d’après la typologie du monument, l’écriture et le lexique.

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801) = HEp, 2011, 13. Mérida. En 1980, lors de fouilles au MNAR. Huit fragments de la couverture en opus signinum d’un tumulus monumental, peinte, ornée de motifs végétaux, géométriques et céramiques. Tabula ansata peinte en blanc, pourvue d’un cadre de couleur noire, sur le fronton. Lettres rouges. Réserves du MNAR. J. E , dans L. Á. H M , J. E , J. M P , J. L. R S , Nueva epigrafía funeraria (supra n° 683), p. 222, fig. 7α et p. 244 ; photo. J. Ma M C , Monumenta (supra n° 679), p. 351-371, n° 7 et, plus particulièrement, p. 368-371 ; planche 217, fig. 1. R. S G , J. A L , L. Á. H M , Ars scribendi (supra n° 700), p. 35, fig. 7 ; photo. Est reproduite ici la lecture de J. Edmondson. D(is) M(anibus) s(acrum). | Vxsori pienti|ssim(a)e et frug|alissim(a)e ma|5ritus fecit | annos XXXVI. Date : 2e moitié du IIIe s. p. C., d’après le mobilier funéraire, l’écriture, l’invocation aux dieux Mânes et l’usage de superlatifs. 802) = ERAE, 348. Mérida. Correction de lecture. L. Á. H M , J. E , J. M P , J. L. R S , Nueva epigrafía funeraria (supra n° 683), p. 407, proposent de développer le gentilice de Pomp. Colonus à la l. 2 comme Pomp(onius) plutôt que Pomp(eius), de même que celui de son patronus Pomp(onius) Aelianus à la l. 4 – au lieu de Pomp(eius) Aelianus –, sur la base de NEFAE, 120 = supra n° 751. 803) Mérida. En remploi dans le mur nord-ouest, bâti dans les années 1970, de l’étage supérieur du cloître du couvent de l’Ordre de SaintJacques, en position horizontale sur le côté g. Moitié sup. d’une stèle en granit local ocre à gros grains, à sommet arrondi : 61 × 50 × ? cm. Lettres capitales carrées : 10 à 8,5 cm. P à boucle ouverte ; Q à queue allongée. Mise en page alignée à g. Vacat à la fin des l. 3 et 4. Points ronds. L.-Á. H M , FE, 189, 2019, n° 705 ; photos. Primus | Q. Corne|li Phoe|[bi] ser(uus) | -----Les noms Primus et Phoebus sont habituels dans le milieu servile ; le dominus de Primus était probablement un affranchi. Date : 2e moitié du Ier s. p. C., d’après le type de stèle et l’écriture. 804) Mérida. En 2016, lors de fouilles dans le terrain de l’extension du MNAR, parmi le mobilier funéraire de la tombe A 91. Marmite en céramique à deux anses et corps globulaire : 12 (h.) × 9,5 (diam. bord) × 4,2 (diam. base) cm. Graffite après cuisson sur la paroi, au-dessous

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de l’une des anses. Lettres capitales avec quelques empattements triangulaires : 1 à 1,5 cm. MNAR, inv. n° CE2017-1-8585. C , FE, E. G P , R. S G , J. Ma M 192, 2019, n° 708 ; photos. ++APONII. Nom du défunt ou de celui qui a fait l’offrande. Les a. proposent plusieurs interprétations et lectures alternatives du graffite : ++ Aponii ou H. Aponii ou + L. Aponii ou I(ulii) Laponii ou moins probablement ++ Aponi(a)e ou I(uliae) Lapon(a)e. Date : 125-275 ou plutôt 125-200 p. C., d’après le contexte archéologique et la céramique. 805-813) Inscriptions inédites de Mérida. E. G P , A. G R , J. Ma M C , Anas, 31-32, 2018-2019, p. 241-256, rassemblent des plaques et des autels gravés conservés au MNAR qui ont fait l’objet d’un inventaire dans l’ouvrage de J. Ma M C , Monumenta (supra n° 679), mais seulement du point de vue typologique. 805) P. 242-243 ; photo. À une date indéterminée, dans la décharge de Las Tenerías, près du « Pont de Fer ». Plaque en marbre polie : 31 × 29,5 × 6 cm. Ch. ép. non délimité. Lettres : 2,5 à 2 cm. Hederae. Au MNAR depuis 1993, inv. n° 36443 et visualisable sur Epigraphia 3D.es. J. Ma M C , Monumenta (supra n° 679), p. 210, n° 26 ; planche 81, n° 5. D(is) M(anibus) s(acrum). | Kaluina | anno(rum) LXX | Mani(lius) posui(t) |5 filius matri | pientissim(a)e | feci(t). L. 2 : première attestation de Caluina avec cette orthographe. L. 4 : Mani(lius) est attesté à Mérida (CIL, II, 575). Manius n’est pas exclu. [La chute systématique du -t final aux formes verbales signalée par les a. suggère peut-être que l’hommage était rendu à la 1re personne du singulier.] Date : IIIe ou début du IVe s. p. C., d’après l’écriture et le formulaire. 806) P. 243-244 ; photo. En 1973, lors de fouilles dans le cirque romain, près d’un canal de drainage. Plaque en marbre, brisée en h., à g. et à dr. : 24 × 15 × 4 cm. Ch. ép. mouluré en creux. Lettres : 2,3 à 1,8 cm. Points triangulaires. MNAR, inv. n° 19372. J. Ma M C , Monumenta (supra n° 679), p. 211, n° 28 ; planche 82, n° 2. Signalée dans Atlas antroponímico de la Lusitania romana, Bordeaux, 2003, n° 266. D(is) M(anibus) [s(acrum)]. | G. Baebiu[s Ianu?]|arius a[---] | h(ic) s(itus) e(st). S(it) [t(ibi) t(erra) l(euis)] |5 uxo[r] | pientissi[mo marito ?].

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L. 2-3 : onomastique banale. Plusieurs cognomina sont possibles : Ianuarius est le plus fréquent sur place. L. 6 : ou uiro. Date : IIe s. p. C., d’après l’écriture et le formulaire. 807) P. 245-247 ; photo. À une date et dans des circonstances indéterminées. Plaque polie en marbre incomplète dont il reste sept fragments jointifs, de même type et de même module qu’AE, 1991, 952 = 1992, 955, en provenance du même atelier : 26 × 28 × 3,5 cm. Ch. ép. délimité par un sillon. Lettres : 2 cm. Hederae. Traces de peinture rouge. Au MNAR depuis 1943, inv. n° 29770. J. Ma M C , Monumenta (supra n° 679), p. 211, n° 31 ; planche 82, n° 5. D(is) M(anibus) s(acrum). | V(ibia) Iuliana an(norum) XIX | C. Euuin[iu]s M(--- ?) et mat[er | filiae ? inc]onparabili |5 [ fe]c(erun)t | [h(ic) s(ita)] e(st). S(it) [t(ibi)] t(erra) l(euis). L. 2 : onomastique féminine connue. L. 3 : gentilice, suivi d’un probable cognomen, non attesté sous cette forme, mais un Iuuinius est connu à Mérida (CIL, II, 495). L. 4 : l’orthographe d’incomparabilis se rencontre dans ERAE, 226 et 271. Date : fin du IIe ou début du IIIe s. p. C., d’après l’écriture et le formulaire. 808) P. 247-249 ; photo. La Torre de Mérida, au nord de la ville dans une zone funéraire. Plaque en marbre, brisée à g. et à dr. et polie de tous côtés : 28,5 × 50 × 4 cm. Ch. ép. avec cadre mouluré. Lettres : 7 à 4,5 cm. Q à longue queue. Hederae. Au MNAR depuis 1974, inv. n° 19642. J. Ma M C , Monumenta (supra n° 679), p. 229, n° 99 ; planche 94, n° 6. [---]nnius Se[cundus ? ---] | h(ic) s(itus) [e(st) --- | --- sibi et sui]s posterisq[ue]. L. 1 : gentilice en -nnius dont les résolutions sont nombreuses. La formule finale oriente vers une plaque apposée sur un monument familial comme AE, 1994, 849. Date : époque flavienne, d’après l’écriture. 809) P. 249-250 ; photo. Provenance exacte inconnue, mais probablement de Mérida ou de ses proches environs. Stèle en pierre locale, brisée de tous côtés, sauf à g., dont le bas a été retaillé, et à la surface irrégulière : 73,5 × 57,5 × 14,5 cm. Lettres irrégulières : 8,5 à 11 cm. Ligature : VE à la l. 2. Second E petit à la l. 2. Points ronds. C , Monumenta MNAR, inv. n° : CE2014/6/18. J. Ma M

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(supra n° 679), p. 229, n° 100 ; planche 96, n° 3 (avec des dimensions erronées). M. Corn[el]|ius Veget[us] | an(norum) XX[---] | h(ic) s(itus) e(st). Date : fin du Ier s. a. C. - début du Ier s. p. C., d’après la simplicité du formulaire et l’usage du nominatif. 810) P. 250-252 ; photo. En 1973, lors de fouilles dans le cirque romain. Autel en marbre avec dé et couronnement décoré de puluini cylindriques et percé d’un focus circulaire, brisé dans l’angle sup. dr. et à l’arrière : 32,5 × 16 × 10 cm. Ch. ép. avec moulure en h. et en b. Lettres irrégulières : 2,5 à 2 cm. Points ronds. MNAR, inv. n° 17609. J. Ma M C , Monumenta (supra n° 679), p. 307, n° 103 ; planche 135, n° 1. D(is) M(anibus) s(acrum) | Prisci S(--- ?) Se|[cu]ndus | [ f ]eci(t) h(ic) s(itus) e(st). Lecture incertaine en raison de l’état de détérioration de la pierre. Date : fin du Ier - IIe s. p. C., d’après le formulaire et l’écriture. 811) P. 252-253 ; photo. À une date indéterminée, lors de travaux dans la rue Diego María Crehuet. Moitié sup. d’un autel dont il reste le couronnement doté d’un fronton arrondi, de puluini cylindriques et d’un orifice central, une partie de la moulure et du fût : 40 × 42 × 21 cm. Lettres : 3 à 4 cm. MNAR depuis 1982, inv. n° 27840. J. Ma M C , Monumenta (supra n° 679), p. 308, n° 108 ; planche 138, n° 5. D(is) M(anibus) s(acrum). ‖ Septimia E[---] | M[--- ?]. Date : fin du Ier - IIe s. p. C., d’après le formulaire et l’écriture. [Le gentilice suggère une date plus avancée.] 812) P. 253-254 ; photos. À une date indéterminée, dans une décharge près du Guadiana. Autel en marbre, brisé sur le sommet, avec couronnement, focus circulaire et puluini cylindriques décorés d’un motif floral, dont l’arrière est décoré d’un aspergillum et les côtés d’une patera et d’un urceus : 81 × 43,5 × 30 cm. Ch. ép. délimité en h. et en b. par une moulure faisant le tour. Lettres de bonne facture : 9 à 4,5 cm. Point triangulaire. Au MNAR depuis 1989, inv. n° 36029. J. Ma M C , Monumenta (supra n° 679), p. 321, n° 143 ; planche 161, nos 1-4. Dis | M[a]nibus | [---]i et | [---]ni. Date : 2e moitié du Ier s. p. C., d’après le formulaire et la gravure in extenso de l’invocation.

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813) P. 255-256 ; photos. À une date et dans des circonstances indéterminées. Cippe parallélépipédique en marbre blanc, brisé à dr. et légèrement à g. et présentant un orifice en h. et en b. : 39 × 29 × 16 cm. Ch. ép. délimité par deux colonnes et un fronton décorés. Lettres inspirées par l’écriture actuaire : 3 à 2 cm. Ligature : XV à la l. 4. Points triangulaires. Au MNAR depuis 1976, inv. n° 23279. J. Ma M C , Monumenta (supra n° 679), p. 348, n° 253 ; planches 209, nos 3-4 et 210, nos 1-2. D(is) M(anibus) s(acrum). | L. Munatius | L. l. Onisas | ann(orum) XXVII |5 h(ic) s(itus) e(st). S(it) t(ibi) t(erra) l(euis).

L. 3 : Onisas, inconnu en Hispania, est attesté à Nîmes (CAG, 30, 1, p. 508). Date : fin du Ier - début du IIe s. p. C., d’après le formulaire, l’usage du nominatif et l’écriture. 814) Mérida. En 2005, lors d’une intervention archéologique menée par le Consorcio de la Ciudad Monumental de Mérida au nord de la ville, à proximité du Guadiana et de l’Albarregas, à mi-chemin de deux routes antiques, la « Via de la Plata » et la route menant à Olisipo, à l’intérieur d’un édifice funéraire qui accueillit à l’intérieur comme à l’extérieur plusieurs dizaines de tombes à inhumation. Partie centrale d’une plaque en marbre blanc, polie à l’avant et dégrossie sur les autres côtés, en trois fragments jointifs, découverte en contexte funéraire secondaire, l’arrière étant recouvert de mortier pour servir comme couvercle d’une sépulture : 42 × 54 × 2,3 à 4 cm. Ch. ép. non délimité. Lettres régulières : 4,5 à 4 cm. Petit V (2,7 cm) à la l. 3. Réserves du Consorcio, inv. n° 8073-212-3. L. Á. H M , G. M G , Anas, 31-32, 2018-2019, p. 257-265 ; photo. Signalée par G. M G , dans Mérida. Excavaciones arqueológicas, 2005, Mérida, (2010), 2015, p. 28, fig. 13, note 1. ----- | [---]s cum | [omni ? u]tensilio | suo instructum | astante se summa |5 cum diligen[tia] | fieri prae[cepit ?] | ------

L. 4 : astante pour adstante. Dédicace édilitaire d’un type déjà rencontré sur place, comme celle de la restauration du cirque (AE, 1972, 165) et du théâtre (AE, 2018, 834) : son état fragmentaire ne permet d’identifier ni la nature exacte de la construction ni le commanditaire qui prit le plus grand soin à son édification (l. 4-6), peut-être le riche propriétaire de la uilla identifiée aux abords, plutôt que le jeune homme dont les restes furent découverts dans la tombe. Vtensilium est épigraphiquement attesté selon EDCS seulement ici et dans Kropp, Defixiones 07-01-02.

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Le « nécessaire » suggéré pouvait correspondre à du mobilier. L. 3 : l’auteur du texte dit qu’il a laissé faire quelque chose qui était garnie / munie / pourvue de tout l’équipement nécessaire. [Chez Philastre de Brescia, Div. haer., 117, utensilia, au pluriel, désigne des tissus. MYP] L. 4 : l’ablatif absolu adstante se, tournure courante dans l’épigraphie de l’Antiquité tardive, indique que le commanditaire a ordonné la construction sous sa supervision. Date : fin du IVe - début du Ve s. p. C., d’après l’écriture, le formulaire et le contexte épigraphique de la découverte à proximité de NEFAE, 172 (supra n° 789) portant un chrisme flanqué de l’alpha et de l’oméga. 815) = IG España Portugal, 394. Mérida. En 2006, lors de fouilles dans une zone funéraire, au sud de la ville, à la sortie du cardo maximus et dans son prolongement, en direction de Cordoue, en remploi dans une tombe à inhumation. Sur le lieu de découverte, voir A. Ma B O , Mérida. Excavaciones arqueológicas 2006-2008 (Memoria 12), Mérida, 2017, vol. I, p. 291-329. Plaque avec cadre mouluré en marbre blanc, peut-être d’Estremoz, destinée à être encastrée, brisée en diagonale en deux morceaux jointifs et brisée à l’angle inf. dr. et ornée d’un relief représentant une jeune fille dénudée assise, coiffée d’un chignon à la manière de Faustine l’Aînée, le bras droit replié, la main placée sous le sein g. dans un geste qui ressemble à l’attache de la fascia pectoralis : 36,8 × 30,4 × 4,3 cm. L’espace laissé au-dessus de la tête de la jeune femme a été mis à profit pour graver l’inscription. A. Ma B O , T. N B , Ma P. H G -B , Anas, 23, 2010, p. 189-209 ; photos. T. N B , dans Condicio feminae. Imágenes de la realidad femenina en el mundo romano, P. P éd., Rome, 2021, p. 397-399. T. N B , Catalogue d’exposition. Mulieres. Vida de las mulieres en Augusta Emerita. Fondation Caja Canarias, 2021, p. 18-19 ; photo. S. P Y , dans Purpurea aetas (supra n° 605), p. 683-699. Λαμπὰς ἐτῶν ιγʹ. L’onomastique, quoique rare, est déjà documentée et oriente vers une famille d’origine gréco-orientale installée à Mérida, ce qui pourrait expliquer l’originalité de la représentation. Étant donné le caractère érotique de la scène et la réutilisation postérieure de la plaque dans une tombe, il n’est pas exclu cependant qu’iconographie et texte (funéraire) n’aient rien à voir. On ne peut pas non plus totalement écarter la possibilité que la délicatesse de la scène – peut-être de toilette – combinée à la symbolique du nom – celle qui illumine – renvoie à un contexte de prostitution de luxe. Il pourrait alors s’agir d’un panneau d’affichage

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vantant les charmes d’une jeune prostituée qui dispensait ses services dans une maison particulière. Date : 138-141 p. C., d’après la coiffure identique à celle de Faustine l’Aînée, sans exclure la fin du IIe ou le début du IIIe s. 816) Trujillo (Turgalium), conu. Emeritensis. En remploi comme marche d’escalier dans le coin nord-ouest d’une place sur la rue Naranjos. Partie sup. d’une stèle en granit gris foncé à gros grains, très érodée : 80 × 32 × 18 cm. Ch. ép. en creux avec cadre mouluré. Lettres régulières : 7 à 8 cm. Points aux l. 2 et 3. J. L. G -P , F. P S , FE, 137, 2016, n° 570 ; photo, dessin. J. L. G -P , FE, 180, 2019, ad n° 570 ; photos. +IS++[---] | M. Flu[uius ? ---]|SA h(ic) s(itus) [e(st) ---] | Fuscu[s ---] |5 PO[---].

L. 2 : ou Flu[nius ---] ou encore Flu[rius ---], bien qu’aucun des trois noms ne soit attesté en Hispania.

817) = CPILCáceres, 447 = CILCNorba, 323 = HEp Online, 25601. Robledillo de Trujillo (terr. de Turgalium), Cáceres, conu. Emeritensis. Au début du XXe s., en remploi dans la partie extérieure du mur Ouest d’un logement rural, au lieu-dit Estorgano. Autel en granit gris rougeâtre, avec base et vestiges de la corniche du couronnement : 90 × 40 × ? cm. Lettres irrégulières : 8,5 à 7,7 cm. II = F ; R à boucle ouverte et queue horizontale. Points. Sur place. Nouvelle édition après redécouverte de l’inscription. J. L. G -P , F. P S , FE, 196, 2019, n° 719 ; photos. L. Norb|anus | Tangin|us Aidr|5[e]ni f. S(anctae) | ara(m) BA(---). La révision de lecture modifie le patronyme – Aidrenus déjà connu (CIL, XII, 5686, 46) au lieu d’Aidanus qui était un unicum –, le théonyme – Sancta, épithète par excellence d’Ataecina dont le culte est attesté sur place (HEp Online, 25600), au lieu de Salus – et la partie finale – BA(---) au lieu de b(ene) f(ecit). Date : Ier - IIe s. p. C. 818) Villamesías (terr. de Turgalium), Cáceres, conu. Emeritensis. À une date indéterminée, lors de la démolition d’une maison au n° 22 de la place de la Cebada. Stèle rectangulaire en granit clair à grains très fins, à sommet vraisemblablement arrondi, décorée d’un croissant lunaire en creux, brisée en b. et retaillée en h. en vue de son remploi : 67 × 38 × 20 cm. Lettres capitales carrées avec des traits rustiques, irrégulières

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et un peu allongées : 6 cm. Ligature : AN à la l. 2. Mise en page peu soignée. Points aux l. 1, 2 et 6. Sur place. J. E O , FE, 181, 2019, n° 679 ; photo. Calus Tan|cini f. an(norum) LV. | Pisira et | Secunda |5 sorores | d(e) s(uo) f(aciendum) c(urauerunt). Onomastique pérégrine. Calus est rare mais déjà attesté sur place (CILCTurgalium, 850). Tancinus et Pisira sont typiquement lusitaniens. Date : IIe - IIIe s. p. C., d’après l’écriture, le formulaire et l’usage de seuls cognomina. 819) La Aldea del Obispo (terr. de Turgalium), Cáceres, conu. Emeritensis. En remploi, en position horizontale sur le côté dr., dans l’encadrement d’une porte de la façade du n° 9 de la rue Portugalete. Bloc en granit, retaillé de tous côtés sauf en b. en vue de son remploi : ca 35 × 18 × ? cm. Lettres capitales carrées : 6 cm. J. L. G -P , F. P S , A. V , FE, 187, 2019, n° 698 ; photos. ------ | [---]L+[--- | ---]M[---]. Si le M était la dernière lettre de l’inscription [les a. pensent à une formule finale du type u. s. l. m.], il pourrait s’agir d’une dédicace votive, peut-être à [Be]ll[ona], divinité très populaire dans la regio Turgaliensis, mais l’état de l’inscription rendent toutes les conjectures hypothétiques. 820) = AE, 2002, 688 = CILCTurgalium, 897. Zorita, Cáceres. Correction du théonyme. J. C. O P , Veleia, 36, 2019, p. 154-155, n° 3 ; photo. [.]aenidiui | Varia Cle|mentis f. | uotu[m] | soluit. L. 1 : l’a. rejette la lecture Aenidiui en raison de la lacune qui précède ou Aerui(nae) diui(nae) en raison de leur liaison sans ponctuation, de leur abréviation qui contraste avec la gravure in extenso de la formule finale ou encore de l’abréviation inhabituelle de l’épithète. 821) Logrosán, Cáceres, conu. Emeritensis. À une date indéterminée, lors des travaux de construction d’un barrage. Autel en granit orangé à gros grains, brisé en b. et à dr., très détérioré, surmonté d’un couronnement mouluré avec des vestiges d’un puluinus : 35 × 27 × 20 cm. Lettres capitales carrées avec des traits rustiques, irrégulières : 2 cm. Points aux l. 1 et 3. Chez un particulier.

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J. E photos.

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, J. M. G

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, FE, 194, 2019, n° 713 ;

L. V[ale]rius | Successus, | mil(es) leg(ionis) VII | Gem(inae) Felici(s), |5 [Io]ui [O]p(timo) Max(imo) | -----Deuxième attestation de la légion VII Gemina dans la province de Cáceres (AE, 1997, 798), les témoignages lusitaniens étant concentrés à Augusta Emerita. L. 5 : restitution la plus probable, selon les a. Date : dernier tiers du Ier - IIe s. p. C., d’après l’absence de Pia parmi les épithètes de la légion. 822) = HEp, 2001, 97 = HEp Online, 23373. Casas de Belvís, Belvís de Monroy, Cáceres, conu. Emeritensis. À une date indéterminée, près d’une source, aux environs de la voie d’Emerita à Caesaraugusta. Autel en granit, très érodé, brisé en b. et à dr., avec couronnement mouluré surmonté de cornes : 60 × 29 × 31 cm. Lettres irrégulières : 6 à 3 cm. Ligatures : VA ou VAL à la l. 1. Mise en page peu soignée, avec les lignes inclinées vers le haut. Points aux l. 1, 2 et 6. Navalmoral de la Mata, Musée de la Fondation Antonio Concha, inv. n° D-6707. Relecture et restitution de l’inscription. J. E O , FE, 186, 2019, n° 695 ; photo. A. G C , dans VII Coloquios Histórico-Culturales del Campo Arañuelo, Navalmoral de la Mata, 2001, p. 115-163 et, plus particulièrement, p. 117-118, n° 1. C. Valer|i C. fil. [L]|abeo[n]|is et E[---]|5NIA+[---]|I [---] | ------ ? Vœu probable prononcé par deux individus, même si d’autres interprétations ne sont pas à exclure. L. 2-4 : Labeo, cognomen latin peu fréquent dans la péninsule, compte seulement une autre attestation dans la province de Cáceres (CILCNorba, 158). 823) Cáceres (colonia Norba Caesarina), conu. Emeritensis. Au début du XXe s., montée de la Compañía, en remploi, en position horizontale sur le côté dr., dans un mur latéral de la maison des Cáceres-Ovando, dite aussi Palacio de las Cigueñas, datant du milieu du XVe s., au-dessous d’une fenêtre à 5 ou 6 m du sol. Cippe en granit local gris, vraisemblablement retaillé en vue de son remploi : dimensions inconnues. Ch. ép. légèrement en creux. Lettres capitales carrées. R à boucle ouverte. Point à la l. 3. J. L. G -P , R. N Q , I. T P , FE, 191, 2019, n° 706 ; photos. J. S M , Notas referentes a Cáceres, M. P C , M. P C , A. M C éd., Badajoz, 1996, p. 13. Vrbana | Virgi[ni f. ?] | hic s(ita) [e(st)].

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L. 2 : Virginius est un nom peu répandu mais attesté en Hispania (EE, IX, 212 b = CILA, II (Sevilla), 1001). Date : 1re moitié du Ier s. p. C., d’après le formulaire et l’écriture. 824) = CILCNorba, 11 = HEp, 1997, 259. Aldea del Cano (terr. de Norba), Cáceres, conu. Emeritensis. Avant 1997, parmi des pierres destinées à la construction d’une barrière dans une propriété rurale près du chemin à Albalá. Bloc en granit, présentant une entaille en h. sur les côtés et à l’arrière : 60 × 35 × 18 cm. Lettres capitales, irrégulières : 5,5 à 4 cm. II = F ; Q de type archaïque. Points. Aldea del Cano, Musée des Métiers et Traditions. Nouvelle édition. J. L. G -P , R. N Q , I. T P , FE, 191, 2019, n° 707 ; photos. [-] Norba|nus Q. f. | Seneco | an(norum) XXXV |5 h(ic) s(it) t(ibi) t(erra) l(euis). L. 3 : Seneco pour Senecio, avec chute du -i- déjà attesté à Cherchell (H. D , MEFRA, 64, 1952, n° 12). L. 5 : variante intentionnelle de la formule h. s. e. s. t. t. l., presque exclusive des provinces ibériques et particulièrement répandue en Lusitanie. Date : début du Ier s. p. C., d’après la formule funéraire, l’onomastique et l’écriture. 825) Mata de Alcántara, Cáceres, conu. Emeritensis. En remploi dans le mur intérieur d’un bâtiment. Autel en granit, très mutilé, avec vestiges des moulures du couronnement : 36,5 × 16,5 × ? cm. Lettres capitales rustiques : 3,7 à 3,5 cm. Points ronds. J. L. G -P , A. D S , FE, 195, 2019, n° 718 ; photos. [J. ’E , Antrope, 12, 2020, p. 249-273 et, plus particulièrement, p. 264, n° 4.9.] Modest|us Tangi|ni f. Lari|bus Calla|5ciensib|[us u(otum) s(oluit) l(ibens) m(erito)]. Onomastique pérégrine. Le culte des Lares est très répandu en Galice et en Lusitanie, mais l’épithète ethnonymique Callacienses est inédite ; par contre, la mention du théonyme rencontre des parallèles sur place (CILCNorba, 225). 826) = HEp, 1996, 251 = CILCCaurium, 1310. Villamiel, Cáceres. Correction du théonyme. J. C. O P , Veleia, 36, 2019, p. 155-157, n° 4 ; photo. Eci[a]iso | Mailo|nus Le|uri (f.) a(ram) p(osuit) | [u(otum)] l(ibens) a(nimo) [s(oluit)]. L. 1 : le théonyme proposé n’a pas de parallèle.

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827) = CIL, II, 886. Baños de Montemayor, Cáceres. Lors de travaux de réhabilitation d’une maison, redécouverte de l’autel tripartite, trouvé en 1845 avec neuf autres dont certains furent dispersés, en remploi depuis dans un mur, ce qui a provoqué sa détérioration : 46 × 25 × 27 cm. Ch. ép. non délimité. Lettres : 3,5 à 5 cm. Ligature : HI à la l. 3. M. S F , dans Hispania et Roma (supra n° 608), p. 123-130 ; photos. A[sm]a | [Reb]urri | [N]imphis | [u(otum)] s(oluit) l(ibens) m(erito). Dédicace aux Nymphes, divinités le plus couramment invoquées dans le sanctuaire. L. 1 : le nom [restitué] est un hapax. L. 3 : les Nymphes ne sont pas accompagnées du génitif pluriel Caperensium comme sur cinq autres ex-voto, qui suggère le rattachement du lieu au municipe voisin de Capera. 828) = CILCCapera, 949. Baños de Montemayor, Cáceres. Ligature : IT à la l. 3. Identification du théonyme. J. C. O P , Veleia, 36, 2019, p. 158-160, n° 6 ; photos. Viuiu[s | R]ufu[s] | Aitio Ad|cino u(otum) | s(oluit) l(ibens) m(erito).

L. 3 : la ligature IT permet de reconnaître le théonyme Aitius, déjà attesté en Lusitanie sous la forme Aetius, ce qui rattache la divinité invoquée sur l’autel à sa zone géographique. La variante phonétique est fréquente dans la région. 829) = HEp, 2013, 141 = CILCCapera, 1139. Zarza de Granadilla, Cáceres. Relecture. J. C. O P , Veleia, 36, 2019, p. 152-154, n° 2 ; photo. Mira[.]o | Samac[i]|a Duali[n]|a ex uoto |5 matris a(ram) | [p(osuit)] Rufinus | Rufi (f.) Cada(---).

L. 1 : Mirarus ou Miratus comme nom d’une divinité non attestée. L. 2 : l’a. reconnaît l’identité de la dédicante dont l’onomastique est connue plutôt que celle de théonymes. L. 7 : Cada(---) est peut-être l’origo du fils qui pourrait être développée en Cadarnauaegiensis, formé à partir de Cadarnauaegium cité sur un bronze de Fuentes de Ropel, Zamora, ou un cognomen tel que Cadarus déjà attesté, à condition de considérer Rufinus comme un gentilice comme dans AE, 1990, 502. 830) Portela da Gardunha, Alcongosta, Fundão, conu. Emeritensis. À une date indéterminée, lors du nettoyage d’un bois, près de la voie ancienne entre Alpedrinha et Alcongosta. Petit autel en granit gris à grains fins, brisé en b., avec corniche moulurée surmontée d’un fronton

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triangulaire et du puluinus dr. : 21 × 14,5 × 10 cm. Ch. ép. : 10 × 10 cm. Lettres cursives : 2,2 à 2 cm. L. 2 centrée. Point à la l. 2 ? Fundão, Musée Archéologique Municipal. J. B , J. P. D , D. C , P. S , FE, 188, 2019, n° 701 ; photo. Boutia | C. Sabi|ni [---].

L. 2 : plutôt que Casabi avec A petit inclus dans le C. La relation entre les deux personnes mentionnées ne peut pas être établie : Boutia, nom lusitanien très répandu, pourrait être soit l’affranchie, soit la fille de C. Sabinius. 831) Quintas da Torre, Vale de Prazeres, Fundão, conu. Emeritensis. En mars 2015, lors de fouilles dans le pressoir du uicus de la Torre dos Namorados. Estampille sur un tesson de tuile : 18,4 × 10,6 × 2,4 cm. Cartouche rectangulaire : 3,6 × 8,9 cm. Lettres : 2,3 cm. Ligatures : AP et AN. C. A. R , M. J. Â , J. ’E , FE, 184, 2019, n° 687 ; photos. Apani. Nom du tuilier. Onomastique indigène. Date : Ier s. p. C., d’après l’onomastique. 832) Meimoa, Penamacor, conu. Emeritensis. À une date indéterminée, lors de travaux dans une maison de la rue du Cemitério. Angle sup. g. d’une épitaphe en granit foncé à grains moyen-gros, très érodé : 45 × 30 à 25 × 20 à 17,5 cm. Lettres actuaires : 8 à 5,5 cm. Mise en page peu soignée. Hedera à la l. 1. Meimoa, Musée Dr. Mário Bento. S. F , FE, 197, 2019, n° 723 ; photo. D(is) M(anibus) [--- ?] | PA[. ?]TI[---] | VIN[---]|tius [---] |5 XXIII [---] | -----Date : Ier s. p. C., d’après l’écriture et l’invocation aux dieux Mânes [mais celle-ci oriente plutôt vers une datation non antérieure à la fin du Ier s.]. 833) = HEp, 2001, 430. Zamarra, Salamanque. Identité de la dédicante. J. C. O P , Veleia, 36, 2019, p. 157-158, n° 5 ; photo. Aiburin|a C. lib. Ilu|rbedae | u(otum) s(oluit) l(ibens) m(erito) ‖5 [Ilurbedae ?]. | Sacrum | u(otum) s(oluit) l(ibens) m(erito).

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L. 1 : Aiburina n’est pas attesté, à la différence de nombreux anthroponymes en Aeb- ou Aib-. L. 2-3 : la ponctuation permet d’identifier les éléments constitutifs du lien de dépendance, ne laissant pas de doute sur le statut de la dédicante. 834) = CIL, II, 874 = EERPSalamanca, 84. Salamanque (Salmantica). Partie inf. d’un bloc prismatique (peut-être un piédestal) en marbre blanc, peut-être d’Estremoz, poli de tous côtés : 114 × 58 × 22 cm. Ch. ép. en creux et mouluré : 61 × 36 cm. Lettres : 5,5 cm. Cloître de la cathédrale. J. J. P V , dans Purpurea aetas (supra n° 605), p. 251-263 ; photos. ------ | Iulia Bassina | {i} marito | indulgent[i](ssimo) uac. L. 2 : I fautif attribué à une erreur du lapicide qui aurait commencé par graver l’épithète, plutôt que le génitif archaïque Bassinai. L. 3 : usage du superlatif plutôt que l’emploi du positif, moins fréquent. La typologie et le matériau utilisé qui distinguent le monument dans l’épigraphie locale suggèrent qu’il appartenait peut-être à un ensemble funéraire ou honorifique placé sur le forum, qui se trouvait non loin de la zone identifiée comme le lieu de provenance de l’inscription. Date : époque augustéenne, d’après l’écriture. 835) San Bartolomé de Béjar, conu. Emeritensis. En remploi dans le mur extérieur de l’abside de l’église Saint-Michel. Angle inf. g. d’une plaque en marbre jaunâtre : 35 × 45 × ? cm. Ch. ép. avec cadre mouluré. Lettres capitales carrées, soignées mais peu visibles du fait de l’érosion de la surface : 5 cm. Hederae à la l. 3. J. L. G -P , FE, 182, 2019, n° 680-2 ; photos. ------ | Lade [coniux ?] | mari[to]. | H(ic) s(itus) e(st). S(it) [t(ibi) t(erra) l(euis)]. Le type de support et le matériau sont exceptionnels dans cette partie de la Lusitanie, où les inscriptions funéraires se trouvent sur des stèles en granit à sommet arrondi, et renvoient à des individus habitant dans une région rurale mais puissants et cultivés, puisqu’ils étaient au courant de pratiques épigraphiques inconnues dans leur milieu. L. 1 : première attestation du cognomen féminin Lade dans les provinces ibériques. L. 1-2 : la combinaison coniux marito, déjà attestée en Hispania (CIL, II2, 14, 2117), est plus fréquente que l’alternative optimo marito. Date : IIe s. p. C., d’après l’usage de l’hedera et la formule funéraire.

BÉTIQUE Généralités 836) Iulia Augusta en Bétique. G. O G , Habis, 50, 2019, p. 147-166, examine l’intérêt que la Bétique semble avoir porté à Iulia Augusta à travers deux hommages en particulier. L’attention prêtée à l’épouse d’Auguste dans la province se mesure à l’hommage rendu à sa mère Alfidia dans une inscription de Tucci (CIL, II, 1667), alors que cette dernière est éloignée des liens dynastiques mis en valeur chez les Julio-Claudiens. La relation évoquée dans cette inscription fait écho au lien mère-fille particulièrement développé chez les femmes de l’élite hispanique. À Anticaria, Iulia Augusta est qualifiée de Genetrix Orbis (CIL, II2, 5, 748), par référence à Vénus, qui fait de la veuve d’Auguste et de son défunt mari, les fondateurs d’un ordre sans fin. L’a. met en outre cet hommage en relation avec des émissions monétaires locales au nom de Iulia Augusta et plus particulièrement avec une dédicace d’Hispalis à Venus Genetrix Augusta (HEp, 2000, 576) dans le temple du diuus Augustus et de la diua Augusta restauré par Antonin le Pieux. 837-838) Prosopographie et épigraphie amphorique. 837) L’ascension des Stertinii et des Ocratii. F. B , dans Sprachen - Schriftkulturen, Identitäten der Antike (supra n° 49), 21 p. [En ligne : https://doi.org/10.25365/wbagon-2019-1-6]. E ., REA, 121, 2019, p. 357-389, met en relation témoignages de l’épigraphie lapidaire et amphorique pour reconstituer la trajectoire de deux familles et la constitution de leurs fortunes respectives. Le point commun de leur ascension réside dans la prise d’intérêts dans la production oléicole du sud de la péninsule. — Les Stertinii : trois étapes se dégagent dans leur carrière. Les années 20 à 50 p. C. voient la réémergence de Stertinii en Italie et

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quelques années plus tard en Lusitanie (EE, VIII, 7 et AE, 1953, 88 à Juromenha) et en Bétique (AE, 1978, 404 à Cordoue), vraisemblablement des descendants d’affranchis installés dans la péninsule Ibérique, en parallèle à l’apparition de marques d’amphores Dressel 20 portant ce nomen, dans la fabrication desquelles ils auraient investi. Le règne des Flaviens et le début de celui des Antonins constituent le second temps, caractérisé par la consolidation des positions acquises avec l’exemple du chevalier L. Stertinius Qu[intilianus ---] – sans doute liée à la mise en place du culte provincial en Bétique (CIL, II2, 7, 133 à Obulco) – qui coïncide avec une augmentation des marques d’amphores datées des années 70-120 p. C. par leur typologie, provenant d’ateliers installés le long du Baetis. La troisième époque (entre 110/120 et la fin du IIe s. p. C.) voit la croissance de la famille atteindre sa plénitude avec l’apparition du premier membre devenu sénateur, le polyonyme L. Stertinius C. f. Maecia Quintilianus Acilius Strabo C. Curiatius Maternus Clodius Nummus (CIL, X, 1486), dont la nomenclature suggère une adoption, peut-être par le chevalier d’Obulco, et un fort ancrage local, avec le rappel de la séquence Curiatius Maternus, bien représentée à Liria et sans doute héritée du côté maternel. L’a. suppose que le polyonyme a lui-même adopté Q. Cornelius Rusticus Apronius Senecio Proculus, vraisemblablement apparenté aux Cornelii mentionnés dans l’inscription d’Obulco où apparaissait aussi L. Stertinius Qu[intilianus ---]. Parallèlement, les marques au nom de cette famille disparaissent, ce qui suggère une réorganisation des biens familiaux au profit des Cornelii dont le nom s’observe sur les tituli δ et qui traduit une forme de concentration verticale de toutes les activités liées à l’huile et à sa commercialisation. — Les Ocratii : la promotion de la seule famille sénatoriale connue de Tingitane coïncide avec l’apparition de tituli δ qui associent à d’autres noms celui d’Ocratius. L’a. envisage que la famille ait investi en Bétique. 838) Les affaires de C. Iuuentius Albinus. J. R R , J. M D , JRA, 32, 1, 2019, p. 224-249, s’intéressent à un aspect particulier des activités de ce grand propriétaire oléicole, patron du municipe d’Axati (CIL, II, 1054) et impliqué avec ses successeurs dans toutes les étapes de la production et de la commercialisation de l’huile, à savoir les productions amphoriques sorties de leur atelier à Malpica sur le Genil entre le Ier s. p. C. et le IIIe s., et l’organisation productive, à travers la typologie exhaustive des formules attestées sur les séries de timbres sur amphores de type Dressel 20 et de tituli picti β relatifs aux membres de la famille d’Albinus dont la généalogie peut être reconstituée. Entre Hadrien et le milieu du IIIe s. cependant l’atelier a accueilli l’activité contemporaine de L. F(---) C(---),

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ou à la suite des héritiers d’Albinus. La variété des combinaisons, de facture diverse, témoigne de la longévité de l’activité, mais aussi d’une organisation de la production sophistiquée, divisée en différentes unités dont le fonctionnement interne nous échappe, et qui permettaient de distinguer les productions entre elles et de les contrôler. 839-840) Les routes de la province. 839) Le corpus des milliaires de Bétique : bornes et politique routière (Ier - IVe s. p. C.). S. E C , ArchClass, 70, 2019, p. 397-454, s’interroge sur la chronologie des milliaires de la province dont le nombre est plus réduit qu’en Citérieure (519) et en Lusitanie (158), ce qui tranche avec les habitudes épigraphiques de la Bétique : leur absence sous la République (probablement due à l’ancienneté du dispositif routier) puis leur apparition, à partir d’Auguste, suggère à l’a. une dimension plus symbolique que fonctionnelle, soulignée par l’originalité du formulaire en rupture avec la tradition républicaine encore en usage ailleurs au début de l’Empire. De même, leur situation, irrégulière dans l’espace, n’est pas considérée comme le fruit du hasard ni comme le reflet de la construction d’infrastructures routières. Le Ier s. est celui qui compte le plus grand nombre de milliaires retrouvés à ce jour (33) avec une concentration géographique sur un axe central du Ianus Augustus jusqu’à Cordoue et des inégalités selon les règnes, sans relation avec des politiques de promotion. Le IIe s. est marqué par un vide dans la documentation hispanique qui n’a livré aucune occurrence entre Hadrien et Caracalla (à l’exception d’un milliaire de Septime Sévère en Lusitanie). L’a. met ce hiatus sur le compte du relatif désintérêt de Rome pour la province à une époque de déclin économique et d’invasions maures. Selon l’a., le terme fecit, employé sur les milliaires de Trajan et d’Hadrien ne renverrait pas à une politique de construction ex nihilo, mais simplement à des travaux. La reprise sous Caracalla est d’autant plus frappante que le règne a non seulement produit 11 milliaires comme sous Auguste, mais que leur emplacement ne s’est pas concentré sur la uia Augusta, mais voit le développement de la route Corduba - Anticaria - Malaca. Cette politique fut poursuivie par ses successeurs. Contrairement à d’autres régions, l’érection de milliaires se poursuit au IVe s., ce qui suggère la dynamique de l’axe Astigi - Ostippo. Le dernier empereur représenté en Bétique sur un milliaire est Décence avec une attestation à Cartima, du temps où il fut César (351-353 p. C.). Divers enseignements sont tirés comme le rôle probable des conuentus dans l’organisation du réseau routier aux Ier et IIe s. Liste des milliaires en annexe. Voir aussi AE, 2017, 680-681.

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840) La voie Astigi - Malaca à travers l’épigraphie. S. E C , Lucentum, 38, 2019, p. 341-353, conclut à l’importance de l’axe qui traversait des zones d’intense implantation rurale où ont été identifiées des centuriations antiques. L’a. relève le contraste entre la rareté des milliaires sur cet axe aux deux premiers siècles de notre ère et leur nette augmentation aux IIIe et IVe siècles qui coïncide avec l’essor des villas, reflet probable de la croissance de la population rurale, dans les régions traversées par la voie. Il s’agissait peut-être d’une voie de « délestage » de la uia Augusta, par ailleurs saturée de milliaires. Études et inscriptions site par site 841) Inscriptions de Barrancos et de Moura (= IRCBM). M. M. A D , R. B -B , C. G , H. G P , J. L. R S , Inscrições romanas dos concelhos de Barrancos e Moura (conuentus Hispalensis, prouincia Baetica), Lisbonne, 2019, rassemblent les inscriptions antiques et médiévales en provenance de ces deux sites. Aucun inédit. N° 1 anépigraphe ; n° 2 = AE, 1990, 483 ; n° 3 = AE, 1989, 370 ; n° 4 = CIL, II, 970 [= AE, 2009, 494] ; n° 5 = AE, 1990, 479 ; n° 6 = ERBC, 174 ; n° 7 = AE, 1990, 478 ; n° 8 = AE, 1990, 480 ; n° 9 = ERBC, 181 ; n° 10 = AE, 1990, 481 ; n° 11 = AE, 1989, 371 ; n° 12 = AE, 1990, 482 ; n° 13 = AE, 2012, 672 ; n° 14 = AE, 2013, 773 ; n° 15 = ERBC, 180. 842) Burguillos del Cerro (Segida Restituta Iulia), Badajoz, conu. Hispalensis. À une date indéterminée, lors de travaux agricoles, au lieudit Fuente Nueva. Autel en granit local, brisé en b. et à l’arrière, surmonté d’un couronnement mouluré avec puluini (seul le g. est conservé) et focus circulaire : ca 60 × 30 × ? cm. Lettres capitales carrées peu soignées : dimensions non indiquées. P. P D , FE, 183, 2019, n° 684 ; photos. Ioui sac|rum. M|ontan|us Clout[-] |5 s(oluit ?) u(otum) m(erito) l(ibens) a(nimo).

Onomastique pérégrine. [L. 4 : lire Clout[i]. L. 5 : la formule votive, non contrôlable sur la photo, est inédite.]

843) Los Cercos, Medina de las Torres (Contributa Iulia Vgultunia), Badajoz, conu. Hispalensis. En 2010, lors de fouilles sur le forum. Autel en marbre blanc, brisé de tous côtés, sauf à dr., et présentant de nombreuses traces de coups, avec couronnement mouluré composé d’un fronton triangulaire sur la face postérieure (celui de la face antérieure

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étant perdu) et de puluini (seul le dr. est conservé), surmonté d’un focus circulaire : 24 × 14 × 9,5 cm. Lettres capitales carrées à empattements marqués, irrégulières : 1,5 à 2 cm. Point triangulaire à la l. 2. Badajoz, Musée archéologique, inv. n° UE 5048, n° 62. M. G M , J. A V , J. V C , FE, 185, 2019, n° 688 ; photos. FE, 190, 2019, ad n° 688. [V]ictoria[e] | Aug(ustae) iussu | [M]artis | [Reb]urri|5[nus fe]cit. Dédicace à la Victoria Augusta, selon les a., ou à la Victoria Augusti, comme le suggère Y. Le Bohec (FE, 190), en tenant compte de l’intervention du dieu Mars. L. 4-5 : Reburrinus, d’origine hispanoceltique, est la restitution la plus probable du nom du dédicant. Date : fin du Ier ou plutôt début du IIe s. p. C., d’après l’écriture. 844) Morón de la Frontera (Lucurgentum), Séville, conu. Hispalensis. À une date indéterminée, découverte fortuite dans les champs près de la base militaire. Angle sup. dr. d’une plaque en marbre, en deux morceaux jointifs, polie à l’avant et sur les côtés : 13 × 12,7 × 3,3 à 3,7 cm. Lettres irrégulières influencées par la cursive : 3 cm (l. 1) ; 1,1 à 1,4 cm (l. 2), sauf le S (2,1 cm) ; 1,3 à 2 cm (l. 3-4), sauf le X à la l. 3 (2,6 cm). Hederae à la l. 1 et chiffre entre points à la l. 3. P. R , L. H , FE, 195, 2019, n° 716 ; photo. [D(is)] M(anibus) s(acrum). | [---]atianus | [uixit a]nnis X | [mens(ibus)] VII die(bus) VI | -----Selon les a., il semble manquer seulement la ligne finale avec une formule funéraire du type h. s. e. s. t. t. l. ou t. r. p. d. s. t. t. l. Date : IIIe s. p. C., d’après l’écriture et le formulaire. 845) Provenance inconnue, peut-être de quelque cité romaine des environs de Séville. Fragment d’une plaque en marbre blanc saccharoïde, polie à l’avant et à l’arrière : 4,3 × 4 × 1,5 cm. Lettres libraires : 1,6 cm. Traces de réglure. Madrid, collection privée. J. H , FE, 184, 2019, n° 685-II ; photo. ------ | [---] ossa +[--- | ---] den[os ? ---] | -----D’après le lexique conservé, l’a. envisage un carmen. L. 1 : en fin de ligne il y a les vestiges d’un trait vertical qui pourrait correspondre à un R, la séquence ossa residas étant habituelle dans les carmina epigraphica, en Bétique même (CIL, II2, 5, 372 et 399). L. 2 : parmi plusieurs restitutions possibles, l’a. opte pour le numéral den[os] qui est utilisé dans les inscriptions métriques pour indiquer l’âge du défunt. Date : 2e moitié du IIe s. p. C., d’après l’écriture.

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846) Martos (colonia Augusta Gemella Tucci), Jaén. En juillet 2014, lors de travaux, près de la Plaza del Llanete, à environ 500 m de l’antique forum colonial. Fût en calcaire micritique grisâtre local, en assez bon état de conservation, d’un type déjà connu sur place : 112,5 × 56 cm. Ch. ép. non délimité. Lettres : 4 à 3,6 cm. Mise en page selon un axe de symétrie central. Dans le jardin de la maison de la culture. A. C R , dans A verbis ad scripta (supra n° 607), p. 68-77. C. Iulio C. f. Ser(gia) | Scaeuolae | d(ecreto) d(ecurionum). Le gentilice et la tribu renvoient aux premières générations de colons dont divers représentants (CIL, II2, 5, 72 et 89), hypothétiquement membres d’une même famille, sont déjà connus. Scaeuola, nom célèbre, apparaît pour la première fois en Bétique. Il n’est pas non plus exclu de le rapprocher du cognomen Scaena (possiblement Scaeua) lu sur l’inscription CIL, II2, 5, 82, aujourd’hui perdue, de Tucci. Date : règnes de Tibère à Claude, d’après l’écriture. 847) Martos, Jaén, conu. Astigitanus. Après 1998, dans des circonstances indéterminées, au lieu-dit Viña de la Orden, en face du carrefour des rues Miguel Hernández et Jazmín, à l’intérieur des limites du site archéologique Oeste Campo de Fútbol. Bloc en calcaire micritique de tonalités violacées et grises, en deux morceaux jointifs, poli à l’avant et sur les faces latérales, avec un trou d’agrafe en forme de queue de milan centré sur la partie sup., correspondant à la partie dr. d’une inscription monumentale : 57 × 104 × 9 cm. Lettres capitales carrées, soignées, avec tendance à l’écriture libraire : 19,5 cm, sauf le O petit final (7 cm). Chiffre barré selon un usage déjà connu sur place (CIL, II2, 5, 72 ; 82 ; 87). L. 2 probablement centrée. [Points triangulaires.] Martos, Collection Archéologique de la Fondation Culture et Mission François d’Assise. S. O A , S. G -D V , ZPE, 212, 2019, p. 277-279 ; photo. [---]llo, aed(ili), IIuiro | -----L’espace nécessaire pour la gravure du nom complet du personnage honoré, dont seule la fin du cognomen est conservée, laisse penser à une inscription originellement composée de trois blocs. Date : règne d’Auguste, d’après l’écriture – très similaire à celle de CIL, II2, 5, 209 et 157, toutes les trois provenant vraisemblablement du même atelier – et le nombre barré par un trait horizontal.

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848) = CIL, II2, 5, 447. Espejo (Vcubi). Nouvelle datation. E. M G , V. A. T G , Epigraphica, 81, 2019, p. 505, n° 3. ------ | [---]IIuir(o) [--- | ---]ROM[--- | ---] [quinq(uennali)] | Imp(eratoris) Caes(aris) [Augusti ? ---].

praef(ecto)

La chronologie précoce de l’inscription permet d’identifier un préfet d’Auguste. L. 3 : la préfecture quinquennale est déjà attestée (CIL, III, 14712 ; IX, 3000 ; X, 5292-5295 ; 6101 ; AE, 1985, 328). Date : époque augustéenne d’après l’écriture (hastes verticales de IIuir surlignées). 849) Bailo-Baelo. Les monuments funéraires. F. P M , dans Villes et archéologie urbaine au Maghreb et en Méditerranée. Actes du VIIe Colloque International (Monastir, 10-11-12 avril 2018), M. R. H , A. E B éd., Tunis, 2019, p. 253-264. Les nécropoles permettent d’étudier les sociétés et leur hiérarchisation et, dans le cas de Baelo, une société mêlée. Le site en hauteur de La Silla del Papa (Bailo), à 4 km au nord de Baelo et plus ancien, est exploré depuis seulement une douzaine d’années. Des éléments d’architecture funéraire laissent entrevoir des monuments constitués par une base circulaire à une ou deux assises et une superstructure couronnée par une corniche à gorge égyptienne, suggérant des relations avec l’aire maurétanienne et d’autres aires culturelles de la péninsule Ibérique. À Baelo même, dans la nécropole orientale, la présence de cupae des deux premiers tiers du Ier s. p. C. renforce l’idée d’une origine africaine [remise en cause par l’historiographie récente qui insiste sur la diffusion du monument dans l’ensemble du bassin méditerranéen : AE, 2018, 782, SA], comme la présence de cognomina fréquents en Afrique (Donatus, Honoratus, Saturninus). P. 261, l’a. évoque la découverte d’AE, 2018, 891. 850) La Silla del Papa (Bailo), Tarifa, Cadix. En 2007, dans la nécropole nord-ouest utilisée du IIIe s. aux années 30-25 a. C., à l’occasion de la démolition d’un muret de propriété. Lamelle en plomb en deux morceaux en partie jointifs, trouvés à quelques jours d’intervalle, à proximité de son emplacement d’origine : 18,8 × 10,1 × 0,25 cm. Lettres assez régulières : 0,4 à 1 cm. La graphie des A, G, L et P s’inspire de modèles républicains, mais l’écriture en général est influencée par les inscriptions publiques locales et plus largement sur bronze (AE, 1993, 1008 ; 2012, 740). L. 6 : χ pour ch dans un nom d’origine grecque. Les lignes s’inclinent progressivement. Ponctuation. La tablette avait été pliée

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en deux, face non inscrite à l’extérieur, et percée d’un clou d’après les traces de corrosion verdâtre. P. M , E. D , C. R -D , H. J V , F. P M , REA, 121, 2, 2019, p. 329-356 ; photos, dessins. Deitei P[atrei Pr]oserpina (sic) deisque [in]|ferneis uos o[r]o ego Pilonicous | pupilli Flaui s[e]ruos uosque opsec[ro] | ut quod ego mando hosce omines d[--- |5 .?] Pilemo equariu[s ? A]emone uerbecarium | [A]ndromaχun d[---]+m Calaetensem | [---]un +++[---]+++ animam cor[pus | ---]teni[---] intra men[sem]+ | [--- e]ssent [--- s]ed me uac. ? +[--- |10 ---] esse ++[---]. « À Dis Pater, à Proserpine et aux dieux infernaux : je vous supplie, moi Philonicous, esclave du mineur (pupillus) Flauius et je vous implore, pour que – du fait que moi, je confie ces humains aux dieux – [---] : Philémon le palefrenier, Aemon (?) le berger, Andromachus l’usurier (?) de Calaet, [---] leur souffle de vie [et] leur corps [---] dans un délai d’un mois [---] mais moi [---]. » (Traduction d’après les a.) L. 1 : invocation traditionnelle dans les formulaires de malédictions qui indique la familiarité du scripteur avec le genre des malédictions tout comme le recours au datif en -a employé à l’époque républicaine, caractéristique des théonymes et des formulaires religieux. Le digramme ei se raréfie également après le Ier s. a. C. L. 2-3 : infernus plus rare qu’inferus, mais la forme est proche de CIL, II2, 7, 250 dont le commanditaire qui se nomme aussi est également de statut servile, comme la plupart des auteurs des malédictions hispaniques qui ne sont pas des prières de justice, et est le sujet de deux verbes comme dans le texte étudié. La construction double des verbes orare et opsecrare avec un groupe nominal au datif et un pronom personnel à l’accusatif, est rare, mais déjà attestée en Bétique. L. 3 : [pupillus est l’appellation, souvent abrégée pup. ou pu., dans des contextes plutôt « officiels » comme ici (un esclave mentionne son maître d’une façon « officielle » et solennelle), utilisée au lieu du prénom quand on a à faire à des mineurs ; voir O. S , Die römischen Vornamen, p. 62-65, avec un grand nombre d’exemples. Pour quelques exemples plus récents : AE, 1988, 33 (Rome) ; EDR, 076310 (Crémone). OS] La mention du maître suggère que l’auteur s’en réclamait pour donner plus de poids à son imprécation. Le choix d’enfouissement de la tablette dans une nécropole en cours d’abandon permettait également une meilleure dissimulation. L. 4 : hosce, recaractérisation du démonstratif par la particule -ce, non attestée dans les formules de malédiction, mais bien connue à l’époque républicaine (CIL, I2, 2439, par exemple) ; omines pour homines, sans notation de l’aspiration comme dans P(h)ilonicous ou P(h)ilemo, banal dans les defixiones. L. 5-6 : liste des personnes visées suivant un ordre identique : idionymes dont seuls P(h)ilonicous

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et P(h)ilemo sont attestés dans la péninsule, suivis des métiers liés pour deux à l’élevage. Le nominatif cohabite avec l’accusatif caractérisé, dans le cas d’Aemo, par la chute du M final, peut-être par contamination du grec. Equarius est attesté chez Solin, 45, 8 ; uerbecarius apparaissait jusqu’ici au plus tôt dans une loi burgonde. L. 6 : l’identité du troisième individu est complétée par son origine ou sa domiciliation qui renvoient à Callet mentionné par Pline l’Ancien (N. H., 3, 12, 8 et 15, 5), à environ une centaine de km au nord de Belo. Pour l’activité d’usurier, il faudrait, selon les a., restituer d[an]un corrigé en d[an]um, dérivé du grec δάνος, dont le texte pourrait être la première attestation latine. L’adaptation du grec au latin suggère la connaissance du grec dans le milieu dont provient la malédiction (voir la malédiction bilingue contemporaine de Barchín del Hoyo, Cuenca : AE, 2010, 108). Le commanditaire était peut-être un professionnel de la magie. La mention d’un usurier signale qu’au capital culturel s’ajoutait un accès, même limité, à l’économie monétaire. Les malédictions ne sont pas nécessairement motivées par des différends portant sur de grosses sommes. L. 7 : liste fragmentaire des parties maudites des personnes citées. L’association d’anima et de corpus est rare, mais déjà attestée (AE, 2001, 1135). L. 8 : fixation d’un délai pour l’effet de la malédiction, peut-être suivi du nom du mois. L. 9 : les a. font le choix de restituer le verbe être à l’imparfait du subjonctif, ce qui constitue un hapax dans un formulaire de malédiction ; sed suggère l’emploi de deux propositions coordonnées. Date : 2e moitié du Ier s. a. C., au plus tard époque augustéenne, d’après l’écriture, les traits orthographiques et linguistiques. En outre, dans la péninsule Ibérique, les malédictions qui ne sont pas des prières de justice se situent toutes entre le Ier s. a. C. et le Ier s. p. C. 851) Cordoue, Llanos del Pretorio. En 2016, lors d’un suivi archéologique, découverte d’un sepulcretum de 67 tombes à incinération ou inhumation, structuré autour d’une ou plusieurs voies à usage strictement funéraire. Les secteurs étaient délimités par des bornes dont deux mensurae sepulcri. D. V G , A. B. R O , M. R V , Zephyrus, 83, 2019, p. 79-105, photos, présentent succinctement la découverte, dans les secteurs F et G, de deux mensurae sepulcri portant la même indication. L(ocus) p(edum) XII. Le module de 12 × 12 pieds pour les loci semble être prédominant dans le sepulcretum, l’un des plus précoces de la colonie. Date : Ier s. p. C.

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852) = CIL, II2, 5, 510a. Fernán Núñez (Vlia Fidentia), Cordoue. Nouvelles interprétations. G. F E , Veleia, 36, 2019, p. 163-182, propose de nouveaux commentaires – que l’a. présente comme hypothétiques, mais plausibles – à la face (a) et la 1re ligne de la face (b) du palimpseste opisthographe composé de deux textes de malédiction gravés sur une lamelle en plomb pliée en deux et datés du IVe s. p. C. L’a. en propose l’interprétation-transcription suivante en « latin classique » : (a) Hagie, (tu) es ? (ou A Deus ?), qui uindicasti sanctam Susannam de falso crimine | Hagie, (tu) es ? (ou A Deus ?), qui uindicasti sancti Tomasi spem (et) laborem et de|teris malignos artes et adduxisti gloriam et gratiam, | exprobiga factores et libera innocentes. | Leopardus super isto busto latronatus fuit. | Tu laudem ostendis ; [ma]ledicus (ou maledictus) magus exit. « Saint, tu es ? Dieu ? Toi qui as libéré la sainte Suzanne d’une fausse accusation. Saint, tu es ? Dieu ? Toi qui as protégé l’espérance et le labeur de saint Thomas et tu as [---] les arts malins et tu as [---] la gloire et la grâce. Condamne les coupables, libère les innocents. Leopardus fut victime d’une attaque au-dessus de ce lieu de crémation. Tu montres ta blessure ; mage maudit ! » (Traduction d’après l’a.) (b) Marcescet Erytraeus ; e(t) (tu, Deus,) munda uirum. Festina (tu) qui uiceris. Savant assemblage d’extraits de provenances variées à l’occasion de la rédaction d’une contre-malédiction devant libérer un dénommé Leopardus du sort jeté par le premier texte gravé sur la lamelle audessus duquel il fit réinscrire une seconde malédiction élaborée par un mage chrétien. Il s’agirait de la première attestation d’une tablette de malédiction réutilisée qui oppose deux traditions religieuses, l’une païenne, l’autre chrétienne, même s’il existe des témoignages de tentatives de neutralisation des effets d’une malédiction (CIL, XI, 4639). Face a : L. 1 : ou Hagie, (tu) es ? par analogie avec l’invocation des Actes latins de Thomas, 24 (K. Zelzer, Die alten lateinischen Thomasakten, Berlin, 1977), le groupe ge / gi pouvant subir, en latin vulgaire, une évolution convergente avec le groupe de / di. [Hypothèse peu probable. Plutôt Adeus pour Deus. MYP] La figure de Suzanne évoquée est celle du Livre de Daniel dans l’Ancien Testament, et non celle de la Passio Sanctae Susannae, tuée par l’empereur Galère qu’elle refusait d’épouser, tradition postérieure à la malédiction. Sosanna pour Susanna selon une

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hypercorrection connue surtout à l’époque tardive. La formule Susana de falso crimine est attestée par ILCV, 2426. L. 2 : ou Hagie, (tu) es ? [Voir supra. MYP] Allusion, non à l’Évangile de Jean, mais aux Actes latins de Thomas, 20-24. [Le génitif de l’apôtre Thomas est Thomae, et non Thomasi. Par ailleurs, le parallèle invoqué avec les Acta Thomae n’est pas convaincant. Dès lors la restitution doit être abandonnée, tout comme le commentaire afférent. MYP] Labur pour labor, selon une hypercorrection rencontrée à la ligne précédente. L. 3 : il faudrait comprendre detris laminus ardes pour deteris malignos artes. Deteris de detero dont le second e aurait subi une syncope en position posttonique ; laminus serait le résultat d’une métathèse graphique, utilisation du u pour o et réduction du groupe consonantique gn en n. Motif emprunté à la littérature patristique. Ardes pour artes par sonorisation du t en d derrière un r, phénomène parfois attesté (CIL, IV, 4430). Comprendre adduxisti (g)lur(i)a(m) (pour gloriam) (e)t gratia(m) : le double s pour x est fréquent en latin tardif de même que l’hypercorrection o pour u. La séquence LV pour gloria est le résultat d’une simplification du groupe consonantique gl en l avec une hypercorrection. Le syntagme gloria et gratia est fréquent dans la littérature chrétienne (Ps., 83, 12). L. 4 : esprobriga, exprobriga, serait l’impératif d’un verbe inexistant en latin classique, mais dont la racine serait attestée dans les langues romanes sous une forme dérivée de repropriare. L. 5 : latronatus, participe passé du verbe latronare non attesté en latin classique ? Bisto pour busto de bustum qui renvoie au rite funéraire par crémation attesté dans des textes tardifs comme à Cordoue (IHC, 223) ? L’infortuné Leopardus aurait été victime d’un rite magique de tradition païenne qu’il avait fallu contrer par le recours à un formulaire chrétien gravé sur le texte de la précédente malédiction. L. 6 : lodem pour laudem par simplification de la diphtongue avec conservation de la marque de l’accusatif comme dans firmum (b, l. 3) et uerum (b, l. 5). Laus prendrait ici le sens de blessure qu’il aurait dans le passage consacré à l’apôtre Thomas dans le Liber in fide (44, 10) de Priscillien : ille qui uinculorum pressa uestigia et diuinae crucis laudes et uidit et tetigit. Face b : L. 1 : Erytraeus (CIL, V, 6217), probablement le nom du mage ; biceris pour iceris par bêtacisme.

ESPAGNE CITÉRIEURE Généralités 853) Les inscriptions de la partie septentrionale du conuentus Carthaginiensis : premier fascicule du CIL, II2, 13 (nos 1-911). J. M. A P , G. A †, avec la collaboration de C. C , R. C. K , R. H , M. H , J. H , M. M O , F. M , A. U. S , J. V F , I. V , Corpus inscriptionum Latinarum. Inscriptiones Hispaniae Latinae, 13. Conuentus Carthaginiensis, 1. Pars septentrionalis conuentus Carthaginiensis (Titulcia, Toletum, Consabura, Segobriga) (CIL II2/13, 1), Berlin, Boston, 2019. Ce nouveau fascicule de la deuxième édition du volume II du CIL, le premier dédié au conuentus Carthaginiensis, rassemble les inscriptions de quatre municipes latins – et leurs territoires – au nord-ouest du conuentus : I. Titulcia (p. 1-12, nos 1-29), II. Toletum (p. 13-88, nos 30-177), III. Consabura (p. 89-101, nos 178-203) et IV. Segobriga (p. 102-362, nos 204-911). Les textes sont toujours accompagnés d’une photo de bonne qualité et / ou d’un dessin. Les commentaires reprennent les divergences de lecture et avancent systématiquement une datation fondée sur des critères rigoureux. Les fiches sont précédées par un avant-propos des éditeurs du volume II2 du CIL (J. M. A , G. A †, M. M , A. U. S , J. V , R. H , p. vii-ix), une liste des abréviations (p. xi-xii), une introduction au conuentus Carthaginiensis (J. M. A , p. xiii-xiv), la bibliographie (p. xv-lx) et une explication des signes diacritiques (H. K , p. lxi-lxiii), tandis qu’en fin de volume prennent place une table de concordances (p. 363-384) et une carte du conuentus Carthaginiensis, plus détaillée en ce qui concerne sa partie septentrionale (CIL, II2, 13, 1-2). Une carte du territoire des quatre communautés du premier fascicule est incluse au début de leurs sections

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respectives, dont les introductions ont été rédigées par A. U. S , pour la première, et J. M. A , pour les autres. Le catalogue épigraphique de chaque municipe est précédé, autant qu’il est possible, par trois rubriques hors numérotation générale : les inscriptions externes qui mentionnent des personnages de la cité (nos E 1-21), les tituli falsi uel alieni (nos 1* - 36*) et les milliaires (nos M 1-16). Les documents de la cité et de l’ager de Titulcia (Titulcia, anciennement Bayona de Tajuña) sont tous classés sous une même rubrique ; le traitement est similaire dans les cas de Toletum (Tolède), où les tituli oppidi (nos 30-57) sont néanmoins distingués des tituli Christiani (nos 58-78), de l’instrumentum domesticum (nos 79-80) et des tituli agri (nos 81-177), et de Consabura (Consuegra), dont les textes ne sont séparés qu’entre tituli oppidi (nos 178-185) et tituli agri (nos 186-203). En revanche, les inscriptions de Segobriga (Cerro de Cabeza del Griego, Saelices), beaucoup plus nombreuses, sont classées selon l’ordre habituel du CIL : tituli sacri (nos 204-242), tituli Imperatorum (nos 243-266), tituli ordinis senatorii (nos 267-278), tituli ordinis equestris (nos 279-282), titulus apparitoris Augusti (n° 283), tituli magistratuum (nos 284-299), tituli collegiorum (nos 300-315), tituli uirorum non a Segobriga oriundorum quorum patria laudatur (nos 316-323), tituli uirorum quorum tribus indicatur (nos 324-328), tituli operum publicorum (nos 329-371), tituli basibus statuarum inscripti (nos 372-392), tituli possessorum sedium (nos 393-394), tituli sepulcrales (nos 395-754), tituli exercitationis scribendi (nos 755-758), tituli incerti generis (nos 759-821), instrumentum domesticum selectum (nos 822-894), titulus parieti scarifatus (n° 895) et tituli Christiani (nos 896-911). Presque toutes les inscriptions du recueil ont déjà fait l’objet d’une publication. Voir infra nos 909 et 911. 854) Catalogue des autels dédiés aux Lares uiales. J. M. A P , AAC, 30, 2019, p. 257-280, recense, désormais à l’échelle de la péninsule Ibérique où ils sont les plus nombreux en particulier dans le Nord-Ouest, 51 autels dédiés aux Lares uiales, une fois exclus du corpus AE, 2004, 731 ; HEp, 1990, 571 et ILER, 589. Dix-huit d’entre eux ont été localisés dans le conuentus Lucensis, tous surmontés de trois foyers quelle que soit leur disposition, ce qui en fait une caractéristique morphologique régionale. Le catalogue est composé de plusieurs rubriques (I. Autels à trois foculi alignés en longueur ou en profondeur : nos 1-15 ; II. Autels à trois foculi en triangle : nos 16-18 ; III. Autel à foculus unique, mais décoré de trois niches peut-être en rappel des trois foculi : n° 19 ; IV. Autels à foculus rectangulaire : nos 20-21 ; V. Autels dont le couronnement n’est pas identifié ou à foculus circulaire unique : nos 22-51). La présence de trois foyers ne tient pas à des raisons religieuses intrinsèques au culte, puisque

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il arrive que les Lares uiales soient associés à d’autres divinités. Ils ne sont pas non plus l’apanage de divinités plurielles puisqu’ils équipent parfois les autels consacrés à Reus Paramaecus de Lugo. Il pourrait alors s’agir de la reprise d’une tradition locale en raison de la précocité de l’apparition de ce type d’autel, dès le milieu du Ier s. a. C., afin de s’adapter aux nouveaux discours religieux, tradition qui aurait ensuite perdu son sens initial. Les deux autels présentés comme inédits ont fait l’objet de notices anticipées (n° 1 = AE, 2018, 955 et n° 22 = AE, 2018, 954). 855) Scripta uaria de J. M. Abascal Palazón. J. M. A P , Estudios sobre el hábito epigráfico en Hispania citerior, Saragosse, 2019, réunit plusieurs études consacrées exclusivement à l’épigraphie de la province de Citérieure. Après une rapide présentation et une bibliographie de l’a., suivent, dans une première partie 22 études inédites dont il est rendu compte dans le volume aux lieux de découverte correspondants, complétées par quatre travaux déjà publiés (AE, 2016, 763, 786 ; 2017, 709 ; 2018, 948-953 ; supra n° 3. Infra nos 856 ; 868 ; 871-874 ; 877 ; 905 ; 911 ; 914-915 ; 918-919 ; 926-927 ; 931. — P. 69-72, l’a. s’intéresse à deux graffites incisés sur un récipient (ILER, 5896). Le premier, en position verticale, renvoie probablement au nom au génitif d’un esclave, Aquilus, à qui devait appartenir le pichet ; le second, à l’horizontale, limité aux initiales des tria nomina, devait correspondre au propriétaire du fundus dont relevait l’esclave. — P. 91-94, l’a. met à jour le répertoire des idionymes de racine celtique (d’Aleon[---] à Allo) et indique les différents cas auxquels ils sont attestés. — P. 157-171, l’a. rassemble les exemples d’inscriptions gravées sur un support circulaire dans la tradition du clipeus uirtutis d’Auguste, mais rares dans la péninsule Ibérique (AE, 1965, 93 ; 1986, 441 ; 2017, 626 ; CCNEp, 63 ; CIL, II, 1329, 5408 ; II2, 5, 570 ; HEp, 2001, 443 ; 2006, 239). Diverses circonstances (réalisation en atelier, remploi) sont à l’origine de l’utilisation de ce type de support du Ier au IIIe s. p. C. — P. 173-183, l’a. s’intéresse à la tradition manuscrite des inscriptions de Palencia, l’une des plus limitées d’Espagne et des plus récentes puisque le premier relevé des 46 inscriptions connues à ce jour (dont 30 par E. Hübner) date de 1786. Liste et concordances en fin d’article. — P. 225-231, deux inscriptions de Castulo illustrent des cas différents de détérioration de textes, l’un (CIL, II, 3303) en raison d’un décor sculpté qui scinde le texte en deux, l’autre (HEp, 1995, 334) en raison de la dégradation naturelle. — P. 233-244, l’a. recense toutes les inscriptions conservées dans l’ermitage de Santa Eufemia (Castulo) jusqu’à sa destruction : CIL, II,

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3272, 3281, 3287, 3289, 3292, 3297, 3299, 3318-3319. Les textes ne sont plus connus que par la tradition manuscrite à l’exception du premier dont un fragment est conservé à la Real Academia de la Historia. L’a. donne les différents emplacements que ces inscriptions occupaient à l’intérieur de l’édifice. — P. 245-262, il recense les inscriptions du municipe préflavien d’Ilugo, connu dès le XVIe s. par une dédicace à Hadrien, provenant de plusieurs localités environnantes, mais toutes rassemblées dans le musée de Santisteban del Puerto (Jaén), qui prit la suite de la première collection réunie au XVIIe s. par Perfecto Urra, administrateur de la Maison ducale de Medinaceli : CIL, II, 3237 = AE, 2017, 819 ; CIL, II, 3239-3240, 3242, 3245 ; XVII, 1, 277 ; EE, IX, 321 ; 323-325. 856) Hommages dynastiques dans la province d’Orense. J. M. A P , Estudios sobre el hábito epigráfico (supra n° 855), p. 73-89, photos, réunit huit inscriptions en l’honneur d’empereurs ou de membres de la famille impériale, de Nerva aux Sévères (CIL, II, 2516-2517, 2529, 4853a ; HEp, 1990, 517, 524 ; IRG, IV, 8 ; AquaeFlauiae, 598). Il relève la concentration de ces témoignages dans ce secteur de Galice qu’il met en relation pour certains d’entre eux avec la proximité de la uia noua et du camp d’Aquae Querquernae. À Nocelo da Pena, les ressemblances des hommages à Hadrien et Antonin le Pieux suggèrent leur appartenance au même monument, qui devait intégrer d’autres textes honorifiques aujourd’hui perdus, et la réalisation dans un même atelier. De même, la présence dans la même zone, d’un hommage à Nerva, à S. Xoán de Camba et de deux inscriptions à Hadrien et Antonin le Pieux, plus au sud, à O Burgo, permet d’avancer l’hypothèse d’un lieu de culte dynastique commun. 857) Les procuratores metallorum et beneficiarii procuratoris du Nord-Ouest. N. S Y , SHHA, 37, 2019, p. 225-250, s’intéresse aux attestations de ce personnel dans la zone aurifère sur les activités duquel il demeure de nombreuses incertitudes, comme leur participation à l’exploitation des ressources argentifères, comme à Aljustrel, ainsi qu’au périmètre des districts placés sous leur autorité et leur éventuel épuisement. La documentation des premiers seulement dans la seconde moitié du IIe s. p. C. pose la question de la réactivation ou de l’intensification des activités minières dans la région sous les Antonins puis de la reprise sous Caracalla, peut-être en liaison avec la création de la prouincia noua Citerior Antoniniana. Le rôle des beneficiarii aux côtés des procuratores est commenté.

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858) Sociologie des inscrits dans la tribu Quirina dans le conuentus Cluniensis. G. G M , HAnt, 43, 2019, p. 202-245, passe en revue les individus concernés en fonction de leur lieu de résidence. Il en ressort que l’onomastique des titulaires révèle une romanisation culturelle par l’adoption d’une onomastique latine parallèlement au port de Decknamen ou du rattachement à des groupes de parenté élargie dont les noms peuvent servir à forger des gentilices. La filiation est majoritairement exprimée au moyen du patronyme au lieu du praenomen. Les épouses portent une onomastique locale souvent plus accusée. Tous les titulaires sont impliqués dans les structures socio-politiques provinciales (supra n° 610). 859) L’évergétisme en Espagne Citérieure. R. M , dans The Extramercantile Economies of Greek and Roman Cities, D. B. H , T. R. B IV, J. T. F éd., Routledge, 2019, p. 83-106, s’intéresse aux effets économiques et symboliques de l’évergétisme qui n’impliquait pas seulement le bienfaiteur et les bénéficiaires, mais aussi la main-d’œuvre employée. La relative rareté des spectacles offerts contredit l’idée selon laquelle le don de la construction d’un édifice aurait pu à la longue se retourner contre le bienfaiteur en raison de sa déterioration ou de la nécessité de l’entretenir. La compétition conduisit à des dons de plus en plus élaborés associant les constructions édilitaires et les activités qui s’y tenaient. Mais, paradoxalement, les dons les plus coûteux sont réalisés ex testamento. Toutefois, l’absence de dons chiffrés suggère que la valeur n’était pas le seul critère en matière d’évergétisme. 860) Les Africains en Tarraconaise. J. O C , Cartagine. Studi e Ricerche, 4, 2019, p. 221-242 = doi: 10.13125/caster/3840 ; http://ojs.unica.it/index.php/caster/ [p. 1-22]. Sur la base des témoignages épigraphiques (29 textes pour 33 personnages, 23 hommes et 9 femmes, 1 incertain), l’a. essaie de reconstruire les mouvements des Africains (sûrs ou supposés) dans les colonies romaines de la province d’Hispania Citerior aux Ier et surtout IIe s. p. C., ainsi que les motifs de leur mobilité. Ils sont concentrés à Tarraco (24 personnes) et à Barcino (7) ; deux exemples à Carthago Noua et à Ilici, une ville qui, selon Pline (N. H., 3, 4, 19), avait les Icositani comme contributi. Cette immigration, qui concerne donc les villes de la côte ibérique, peut être divisée en deux grands groupes : militaire (7 personnes, en particulier liées à la légion VII Gemina) ou économique (3). Pour les autres personnes, il n’est pas possible de connaître les raisons de leur mobilité. L’origo (quand elle est indiquée) montre qu’ils étaient originaires de Lixus, Cirta, Sicca Veneria, Carthage, peut-être Lepcis Magna, en général de la Proconsulaire ou de la

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Césarienne ; 22 de ces immigrés étaient des ciues Romani et seulement 5 des affranchis ; pour 6 d’entre eux, le statut juridique demeure inconnu. 861) L’image de la femme dans les épitaphes de Navarre. L. D L , Príncipe de Viana, 273, 2019, p. 53-73, observe que les épithètes (affectives, relatives au caractère, laudatives et de vertu) accolées aux épouses dans l’épigraphie de Tarraco ne se retrouvent pas employées pour les femmes de la région actuelle de Navarre, ce qui indique qu’en dépit de la diffusion de l’écriture et des pratiques funéraires, les usages culturels de la « capitale » provinciale ne s’étaient pas répandus. 862) La uia Augusta. R. J D , Quaderns de Prehistòria i Arqueologia de Castelló, 37, 2019, p. 143-167, rouvre le dossier de la signification du nom de la voie, qui apparaît sur plusieurs milliaires hispaniques, ainsi que du rôle d’Auguste dans l’organisation du réseau routier de l’est de la Citérieure. Il réfute l’interprétation selon laquelle le tronçon des Pyrénées à Gades portait ce nom, qui résulte d’une mauvaise compréhension des sources épigraphiques alors que plusieurs autres routes portent également ce même nom : non seulement le tronçon conduisant des Pyrénées à Tarraco mais aussi la route menant d’Arles à Carthagène et à Castulo, d’après l’Itinéraire d’Antonin. Les milliaires attestent ce nom sur le tronçon du Summum Pyreneum à Saguntum (IRC, I, 180 ; III, 192) ; sur la voie côtière de Gerunda à Iluro (CIL, XVII, 1, 44) et sur les routes menant à l’intérieur (CIL, II, 2886, 4887, 4920-4923, 4926-4927, 4930 ; J. L P , Los miliarios de la provincia Tarraconense, Saragosse, 1992, nos 14-15, 125), de même qu’en Bétique, sous les Flaviens, sur le territoire de Cordoue, sous la forme de uia Augusta militaris ainsi que sur une inscription commémorative de Vespasien (CIL, II2, 5, 1280). Ce sont autant d’occurrences qui doivent correspondre à différentes étapes dans la mise en place du réseau viaire sous Auguste et à l’importance accordée au raccordement de Tarraco et de colonies augustéennes comme Barcino ou Caesaraugusta. L’appellation uia Augusta ne serait pas l’appellation toponymique d’une route. L’épithète impériale renverrait à l’intervention d’Auguste [ou d’Agrippa]. 863) Stèles anthropomorphes et oikomorphes des Asturies. N. S Y , HAnt, 43, 2019, p. 53-68, met en relation les deux types de monuments dont le champ épigraphique est surmonté d’une tête (ERA, 38 d’Ell Forniellu, Ribadesella ; 60cd de Molleda, Corvera de Asturias et Selorio, Villaviciosa), dans le cas des premières, d’un toit dans le cas des secondes (CIL, II, 5750 ; ERA, 19, respectivement de Cornellana, Salas et Valduno, Las Regueras). Outre leur caractère

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funéraire, les cinq pièces présentent d’autres points communs : elles proviennent toutes de l’ancien territoire des Astures Transmontani, sis entre les fleuves Sella et Nauia, à proximité de la côte cantabrique et s’échelonnent entre la fin du Ier s. p. C., pour les stèles oikomorphes, et le début du IIe s. pour les stèles anthropomorphes. Études et inscriptions site par site 864) Environs de Porto. En 2005. Autel recouvert d’une patine foncée, avec base et sommet à acrotères et foculus, séparé du fût par trois sillons : 15 × 9,3/7,5/9 × 5,5/6 cm. Lettres irrégulières, inspirées par l’écriture cursive : 0,6 à 1,3 cm. J. ’E , RPA, 22, 2019, p. 117-120 ; photos. A. R , A cultura epigráfica no conuentus Bracaraugustanus (pars occidentalis) : Percursos pela sociedade brácara da época romana, Coïmbre, 2017, vol. I, p. 95, 385, 669-672 ; vol. 2, p. 91, n° 111. I(oui) | O(ptimo) M(aximo) | Conser|uatori B(--- ?) |5 Atheneu|s. L. 4 : J. d’Encarnação n’exclut pas l’épithète b(ene) m(erenti) ni l’initiale du gentilice du dédicant, sans doute un affranchi, peut-être B(aebius). 865) = HEp Online, 32405. Folgoso, Castelo de Paiva. En 1943, dans des circonstances indéterminées. Lauze en schiste : 56 × 14 × 4,5 cm. Lettres : dimensions non indiquées. Traces de réglure. J. ’E , RPA, 22, 2019, p. 120-123 ; photo. D(is) M(anibus) s(acrum). | Auitianu|s fatum funcset | VIIII k(alendas) Nouem|5bris annoru(m) XXV. Vtere fe|lix. L. 3 : funcset pour funxit [: forme active au lieu de functus est (quelques exemples dans TLL, VI, 1, 1586, l. 43-48, dont CIL, XII, 1381 = infra n° 1021 : fatum suum funxit), OS]. L. 4 : l’a. préfère retenir la lecture VIIII plutôt que VVIII pour XIII, non attesté. L. 5 : l’indication de l’année est manquante comme dans HEp Online, 22924. Date : probablement le IVe s. p. C., d’après la gravure et le formulaire. 866) = CIL, II, 2524. San Xoán de Camba, Castro Caldelas (Orense). Bloc de granit : 104 × 41 × 38 cm, vraisemblablement transformé en reliquaire. Lettres : 9 cm. Ligatures : ANE à la l. 1 . Points circulaires. Connu par RAH-OR-9-3931-10 conservé à la Real Academia de la Historia. Musée de los Caminos du palais épiscopal d’Astorga où il a été transféré à une époque indéterminée en raison du rattachement de Castro Caldelas au diocèse d’Astorga.

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J. M. A , Anuario Brigantino, 42, 2019, p. 99-103, photos, dessins, évoque la nécessité de confronter les archives, comme les lettres du frère Pablo Rodríguez (1722-1804) à José Cornide, à un travail d’enquête sur le terrain pour distinguer les relevés authentiques des falsifications comme CIL, II, 216a*-f*. Il retrace également les étapes de la redécouverte de l’inscription depuis son signalement par P. Rodríguez et signale la relecture de la l. 1 où il faut reconnaître un théonyme au datif : [N]abiae Elaesurranega[e]. 867) = AE, 2005, 839. Donón, O Hio, Pontevedra. Le corpus du sanctuaire de Monte do Facho. M. K , Monte do Facho. I. Die epigraphische Hinterlassenschaft des römisch-keltischen Heiligtums auf dem Monte do Facho (O Hío / Cangas, Galicien). I. El legado epigráfico del santuario céltico-romano en el Monte do Facho (O Hío / Cangas, Galicien), Berlin, 2019 (Madrider Beiträge, 38), publie le catalogue raisonné des inscriptions du sanctuaire, datées du IIIe s. p. C., et en donne une analyse en allemand et en espagnol. Dans une première partie, l’a. présente individuellement les documents accompagnés de photos, en partant : — des plus récemment publiés (AE, 2005, 839), classés selon trois critères principalement : le plus ou moins grand développement du formulaire caractéristique de la série (deo lari Bero Breo aram posui(t) pro (sua) salute aux nos 1-19), l’état plus ou moins fragmentaire (nos 20-44) et les autels anépigraphes (nos 45-93), — aux plus anciens présentés en fonction de leurs lieux de conservation : le musée provincial de Pontevedra (n° 94 = AE, 1994, 944 ; 95 = AE, 1994, 942 ; 96 = CIRG, II, 5 ; 97a = AE, 1994, 951 ; 98 = AE, 1994, 952 ; 99 = AE, 1994, 943 ; 100 = CIRG, II, 6 ; 101 = CIRG, II, 8 ; 102* = CIRG, II, 13 ; 103* = CIRG, II, 14 ; 104 = CIRG, II, 16 ; 105 = CIRG, II, 28 ; 106 = CIRG, II, 25 ; 107 = CIRG, II, 31 ; 108 = CIRG, II, 26 ; 109 = CIRG, II, 27 ; 110 = CIRG, II, 29 ; 111 = CIRG, II, 19 ; 112 = AE, 1971, 191 ; 113 = AE, 1994, 948 ; 114 (= 97b) = CIRG, II, 9 ; 115 = AE, 1971, 193 ; 116 = CIRG, II, 15 ; les nos 117 à 124 sont anépigraphes. Dans le commentaire analytique, l’a. présente la synthèse des différentes interprétations. Les ex-voto, en granit, sont de fabrication locale sans que l’on puisse les rattacher à un atelier unique en raison des nombreuses variations graphiques ou orthographiques. La destruction d’une grande partie d’entre eux est due à l’action humaine, soit en contexte cultuel, soit postérieurement. Parmi la variété des formes revêtues par ces autels, beaucoup se rattachent aux traditions plastiques locales, telle la stèle. En ce qui concerne les motifs décoratifs qui empruntent au registre astral, la rareté des épitaphes sur place empêche toute comparaison. Le nom du dieu, deus Lar Berus Breus, admet

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différentes interprétations liées aux relations entre les divers théonymes. Les détails du culte nous échappent à l’exception de l’offrande de monnaies du IIIe s. p. C. qui permettent de dater l’activité religieuse vraisemblablement orientée vers des rites agricoles. 868) = AE, 1953, 18, Lugo (Lucus Augusti). Confirmation de lecture. J. M. A P , Estudios sobre el hábito epigráfico (supra n° 855), p. 59-68 ; photos. Laho Para|liomego ‖ Cornelia | Rufina |5 ex uisu | libens merito. L. 1-2 : grâce à de récentes informations sur les conditions de découverte de l’autel en 1910 au n° 4 de la rue Obispo Aguirre, il est désormais possible d’opérer un rapprochement certain avec IRLugo, 5 découvert au même endroit, la même année, qui indique la présence d’un sanctuaire consacré au culte de la divinité Lahus Paraliomegus dont le nom gravé également sur le linteau du premier autel avait été suggéré par J. M. R C , dans Paisajes epigráficos de la Hispania romana, J. M. I G , A. R -G éd., Rome, 2013 (AE, 2013, 20), p. 149. Ligature : NE à la l. 3. L. 5-6 : hedera en fin de ligne. Les sanctuaires urbains sont une particularité dans le Nord-Ouest de la péninsule. Lugo comptait déjà en son sein celui de Lug. La forme particulière de l’autel dont la base prend appui sur une plateforme de 25 × 44 × 48 cm doit s’expliquer par la topographie particulière du lieu qui nécessitait de surélever le monument. Le culte de Lahus Paraliomegus doit être mis en relation avec celui de Laha / Lahe bien attesté dans le sud de la Haute-Garonne (CIL, XIII, 142-147). 869) = AE, 2013, 868, Cabeça Boa, Torre de Moncorvo, conu. Asturum. Nouveau commentaire. S. A , Conimbriga, 58, 2019, p. 331-364, propose une nouvelle compréhension de l’inscription à partir de l’onomastique et des relations de parenté. Après une étude du nom épicène Sunua, porté par la mère du défunt, l’a. montre que l’épitaphe s’insère dans une série de témoignages qui réunit une triade de parents composée du neveu, de son oncle maternel et de sa mère. Selon les circonstances, notamment le décès prématuré du père, l’auunculus pouvait être amené à tenir le rôle de soutien de famille, dont l’épigraphie funéraire est le témoin privilégié. 870) Manzanal del Barco, Zamora, conu. Asturum. Dans les années 1980, découverte fortuite au lieu-dit Teso de San Martín. Stèle en granit, brisée en b. et peut-être en h. : 27 × 33 × 17 cm. Ch. ép. en creux : 22 × 20 cm. Lettres capitales carrées : 5,5 à 6 cm. Ligature : AE à la l. 2. Zamora, Groupe Montagnard de Zamora.

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, FE, 192, 2019, n° 709 ; photos.

Visalo | Elaesi | f. an(norum) LV. Onomastique pérégrine connue dans le nord-ouest péninsulaire. Date : 1er quart du IIe s. p. C., d’après l’absence d’invocation aux dieux Mânes et l’usage de ligatures. 871-872) Alcañices, Zamora. Révisions des stèles de type Picote conservées à l’église Notre-Dame de l’Assomption, peut-être en provenance de Rabanales. J. M. A P , Estudios sobre el hábito epigráfico (supra n° 855), p. 145-156 ; photos. N° 4 = HEp, 2013, 488. 871) = HEp, 2013, 486 P. 148-150, n° 2 ; photos. Stèle du groupe II, atelier B selon la classification de M. N C , BSEAA, 64, 1998, p. 175- 206, relative aux stèles en brèche de Santo Adrião : 90 × 38 × 13 cm. Ch. ép. avec cadre : 17 × 28 cm. Lettres : 3 cm. Ligature : TI à la l. 2. D(is) M(anibus). | [A]tilia E[---] | Clouti f. | a(nnorum) XL. |5 S(it) t(ibi) t(erra) l(euis). 872) = HEp, 2013, 487. P. 151-152, n° 3 ; photo. Stèle en brèche de Santo Adrião : 45 × 31 × 18 cm. Ch. ép. non délimité avec une rosette en b. Lettres : 4 cm. Toutes les diphtongues AE sont rendues par E. [A]nt(oniae) Atie | [---]LE an(norum) | [-?]XXV | [F]lauie |5 Anne | an(norum) XXXI. Onomastique commune. L. 2 : peut-être l’indication d’une origo ou d’une appartenance familiale. 873) = HEp, 2013, 507, San Vitero, Zamora. Relecture. J. M. A P , Estudios sobre el hábito epigráfico (supra n° 855), p. 139-144 ; photos. §D. ?à Pintoui | Arron|is f. a(nnorum) X | ++[---]. Il semble que l’épitaphe ait été regravée sur une précédente inscription dont il reste quelques lettres. Onomastique répandue de l’Ouest péninsulaire : Pintouius est typique de la zone septentrionale du district de Bragance et de l’ouest de Zamora. Formulaire au génitif courant dans la région à partir du IIe s. p. C., précédé ou non de l’invocation aux dieux Mânes. Le remploi de la stèle comme seuil ne permet pas de savoir si la formule avait été gravée.

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874) Rabanales, Zamora. Les inscriptions de l’église du Sauveur. J. M. A P , Estudios sobre el hábito epigráfico (supra n° 855), p. 99-138, rassemble les différentes inscriptions en remploi, pour l’essentiel, dans les murs extérieurs de l’édifice et celles qui sont disséminées dans la localité. La plupart ont déjà été publiées par M. Gómez-Moreno, Catálogo Monumental de Zamora paru en 1927. Ces monuments, en majorité funéraires et datables des premiers siècles du Principat, proviennent d’une nécropole voisine. Seuls sont reproduits ci-dessous les textes inédits. N° 3 du catalogue = HAE, 1336 ; n° 4 = HEp, 2013, 506 ; n° 5 = ILER, 2343 ; n° 7 = ILER, 2346 = J. M. A P , dans Estudios y recuerdos in memoriam Prof. Emilio Illaregui Gómez, C. P G et al. éd., Ségovie, 2020, p. 165, n° 4 ; n° 8 = ILER, 2334 ; n° 9 = ILER, 3894 ; n° 14 = AE, 2003, 961 ; n° 15 = AE, 1981, 545. Voir infra nos 875-876. 875) = HEp, 2013, 505 P. 102-104, n° 2 ; photo. Relecture. Ligature : AE à la l. 2. Auniae | Caec(ili-) uac. ┌s┐er(uae) ? | ------ ? Onomastique courante dans la région. 876) P. 110-112, n° 6 ; photo. En 2019, lors de l’inventaire des inscriptions. En remploi au sommet du frontispice extérieur de la nef dr., sur la façade orientale de l’édifice. Fragment sup. dr. d’un bloc de granit en mauvais état. Dimensions impossibles à relever. Ch. ép. en creux. Ligature : MA à la l. 1. Magilo | [Cesari] f. Onomastique connue. 877) = AE, 1965, 105, Villalazán, Zamora. Correction d’erreurs récurrentes. J. M. A P , Estudios sobre el hábito epigráfico (supra n° 855), p. 59-68 ; photos. Salaius | Triti an(norum) | LV Marinu|s lib(ertus) d(e) s(uo) f(aciendum) c(urauit). L. 1 : Salaius, connu chez les Zoelae et les Vaccéens, au lieu de Salanus, non attesté. L. 2 : le patronyme à la place d’une cognatio.

878-879) Astorga (Asturica Augusta), León. Deux abolitiones nominis de Commode.

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I. M , J. M. A , Chiron, 49, 2019, p. 363-381, photos, réexaminent les deux dédicaces de P. Aelius P. f. Hilarianus dans la série des huit piédestaux de procurateurs trouvés à Astorga en 1967 (AE, 1968, 227-233) et confirment, à partir d’un examen des pierres fondé sur des éléments graphiques, qu’elles avaient été érigées pour la sauvegarde de l’empereur Commode dont le nom avait déjà été avancé sans réussir à faire l’unanimité. 878) = AE, 1968, 227. P. 363-368 ; photos. Piédestal en marbre grisâtre, mouluré et orné de puluini et d’un fastigium : 110 × 47 × 27 cm. Lettres : 4 cm. I longs à certaines lignes. Ligature : DI à la l. 6. Nombreux apices. Hederae. Dis deabusque | quos ius fasque est | precari in Pantheo | P. Ael(ius) P. f. Hilarianus |5 proc(urator) Aug(usti) cum liberis | pro salute §Commodià | Aug(usti) §Pii Felicisà. 879) = AE, 1968, 228. P. 371-373 ; photos. Piédestal en marbre, mouluré et décoré de puluini et d’un fastigium : 102 × 54 × 28 cm. Lettres : 4,5 à 3,5 cm. I petit aux l. 1 et 5. Ligatures : AV à la l. 5 ; DI à la l. 6. Nombreux apices. Hederae. Ioui Optimo Maximo | Iunoni Reginae | Mineruae Victrici | P. Ael(ius) P. f. Hilarianus |5 proc(urator) Aug(usti) cum liberis | pro salute §Commodià | Aug(usti) Pii Fel§icisà.

Même titulature impériale que dans le texte précédent : Pius est accordé à Commode entre le 10 décembre 182 et le 2 janvier 183 et il commence à employer Felix à partir de 185 p. C. Seule la mise en page est différente. La datation induite des restitutions de ces deux dédicaces de P. Aelius P. f. Hilarianus, que les a. excluent de confondre avec ses homonymes, fournit pour la première fois un jalon chronologique sûr à cette série épigraphique et à l’espace religieux qui l’accueillait. Le martelage n’est pas uniforme sur les deux supports et a peut-être dépendu de la mise en page. Le martelage d’une partie d’un élément (AE, 1986, 652 ; CIL, XI, 827) ou d’un seul (CIL, XIII, 11757 ; XIV, 2947) dans le but de le priver d’une de ses qualités en particulier est exceptionnel. Date : 185-192 p. C. pour la gravure et entre 193 et 195, date de la consecratio de Commode par Septime Sévère, pour le martelage. 880) = CIL, II, 509*. San Jorge de Heres, Gozón. Inauthenticité de l’inscription. N. S Y , dans De Falsa et Vera Historia. Estudios sobre pseudoepígrafos y falsificaciones testuales antiguas. Studies on

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pseudoepigrapha and ancient texte forgeries, volumen 2 : De ayer y hoy. Contribuciones multidisciplinares sobre pseudoepígrafos literarios y documentales, M. L éd., Madrid, 2019, p. 121-130, penche, à la suite de E. Hübner, après avoir envisagé diverses solutions (épitaphe authentique en raison d’un décor astral, remploi dans une église d’une inscription dont l’état de détérioration empêche d’en reconnaître la nature), pour un faux élaboré au XVIIIe ou XIXe s. dans un contexte de regain évangélique dans la région. 881) = AE, 1965, 109 = ERA, 11 = HEp, 2009, 22. Villaviciosa, Asturies. Relecture et contextualisation. A. O S V , C. F O , Lucentum, 38, 2019, p. 321-340, photos, replacent l’étude de l’inscription dans le contexte de la réorganisation de l’Asturie à l’époque augustéenne pour en proposer une interprétation renouvelée. [---]+oui|o Taba|liaeno | Luggo|5ni Argan|ticaeni | haec mo(numenta) | possierunt. Les a. excluent la dédicace à une divinité et privilégient, malgré la présence d’un certain nombre d’indicateurs, l’épitaphe d’un individu, peut-être un membre éminent (sur le modèle d’ERA, 14 ou d’ERPL, 374) de la communauté à l’origine de l’inscription ou avec lequel elle entretenait des liens de clientèle. L. 1-3 : onomastique duonominale formée d’un premier nom comme Pentouius, présent chez les voisins Vadinienses, et d’un second, Tabalus, proche de Tabaliaenus, documenté à proximité (ERA, 26). L’onomastique renvoie à la zone de l’Asturia transmontana. L. 4-6 : les Luggoni, également attestés dans ERA, 62 ; ERPL, 310-311 et chez Ptolémée, 2, 6, 32, sont difficilement localisables sur le territoire des Astures ou à leur voisinage, d’autant plus que les témoignages suggèrent deux communautés homonymes dans deux secteurs de l’Asturie. En ce qui concerne les Arganticaeni, les a. penchent pour une unité, familiale ou territoriale, de la ciuitas des Luggoni. Date : Ier s. p. C., d’après le caractère fruste de l’écriture et le formulaire. 882) = CIL, II, 2705 = 5728 = ILS, 4209 = HEp, 1997, 18. San Juan de la Isla, Colunga (Asturies). Nouvelles lectures. J. A , dans A verbis ad scripta (supra n° 607), p. 21-34, propose des corrections de détail. Ponit Inu|icto deo Au(gu)sto. Po|nit lebien|5s Fronto | aram Inui|cto deo Au|(gu)sto. F(ronto) Leueiu|s ponit, pr(a)e|10 sedente p[at]|re{m} patr[um | c]um leon(ibus). | M(onumentum) [h(oc)].

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L. 8-9 : Leueius par analogie avec Loueius (HEp, 1996, 754). Le dédicant est l’auteur des trois actes religieux exprimés au moyen du verbe ponere. L. 10-12 : la dédicace a été faite en présence du pater patrum et des initiés parvenus au 4e degré, les leones, ce qui indique que l’inscription ne correspond pas à la dédicace de fondation, mais que la communauté mithriaque locale était déjà bien installée dans une ville portuaire ouverte à différentes influences. L. 13 : la formule Inuictus deus, aux l. 1-2 et 6-7, suffit à désigner Mithra dont le nom n’a pas besoin d’être développé ensuite. Date : antérieure au IIIe s. p. C. 883) = CIL, II, 5735 = ERA, 40. Beleño, Ponga (Asturies). Nouvelle proposition. J. M. A P , dans Hispania et Roma (supra n° 608), p. 59-67, photos, réexamine la riche décoration de la stèle. Au sommet, le poignard biglobulaire est apparenté au pugio romain identique à l’armement du signifer de la cohors V Asturum (CIL, XIII, 8098 = ILS, 2580), ce qui suggère que le défunt était un soldat auxiliaire. L’a. s’attache particulièrement à la scène de chasse du bas représentant un cheval à la poursuite d’un cerf. Le premier porte une inscription sur son flanc dr. et son cou que l’a. développe de la façon suivante : L. Sep(timius) Sil(o) ben(ator).

Ben(ator) pour uen(ator). Les tria nomina correspondent à ceux du défunt dont l’épitaphe omet le prénom. Le personnage, décédé à 35 ans, a dû recevoir la citoyenneté au moment de son licenciement (CIL, II2, 14, 1084 ; XI, 1804) ou avant, étant donné l’âge consigné dans l’épitaphe. Date : règne de Septime Sévère. 884) Clunia. Les travaux de José Martínez Rives (1820-1895). J. H C , M. R C , ETF, Serie II, 32, 2019, p. 239-250, publient neuf inscriptions relevées en leur temps par l’érudit J. Martínez Rives dont les a. retracent la trajectoire. Figure de l’archéologie espagnole tombée dans l’oubli, il donna la première transcription de la plaque de bronze de Sasamón (CIL, II, 5812) et devint membre correspondant de l’Académie Royale d’Histoire en 1866. Il fut l’auteur d’un mémoire présenté en 1844 consacré aux monuments historiques de la cité et de la province de Burgos, où il consigna des inscriptions de Clunia. Son travail ne fut pris en compte ni par le CIL ni par les recueils locaux. Ses relevés sont soignés bien que l’érudit ne se prive pas d’introduire des corrections par rapport à un latin qu’il juge canonique et mêle sans distinction différents sites relevant du territoire de Clunia. N° 1 = CIL, II, 6338m = HEp, 1990, 130 ; n° 2 = CIL, II,

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2786 = HEp, 1990, 101 ; n° 3 = EpClunia, 7 ; n° 4 = EpClunia, 37 ; n° 5 = EpClunia, 84 (?) avec la proposition de relecture : D(is) M(anibus) ? | Iulio ? Reb[urro ---] ; n° 6 = CIL, II, 2807 ; n° 7 = EpClunia, 72 ; n° 8 (inintelligible) ; n° 9 = CIL, II, 2789 = 5791. 885) Clunia. L’instrumentum. J. H , M. R C , CAUN, 27, 2019, p. 163-175, étudie des textes inscrits sur des supports variés (pesons, tuiles, sigillée) de l’épigraphie du quotidien conservés au musée de Burgos. Seul le texte d’interprétation assurée est reproduit ci-dessous. P. 170-171, n° 5 ; photo. Deux tituli picti sur un fragment de vaisselle : 9 × 6,5 × 0,9 cm. Lettres : 1,8 à 1,1 cm. Pl(ena) p(ondo) LX | T(esta) p(ondo) XXII. Mesures en livres. La vaisselle à vide pèse 7,22 kg et remplie 19,71 kg. La seconde formule apparaît fréquemment sur des amphores gauloises (CIL, XIII, 10008, 43) et les deux sont associées en Bretagne et en Germanie inférieure. Elles sont rares dans la péninsule Ibérique. Les analyses ont montré que ces contenants conservaient souvent du miel et pouvaient servir comme vaisselle d’offrande dans les rites funéraires (AE, 2005, 904). 886) Doña Santos, Araúzo de Miel (terr. de Clunia), Burgos, conu. Cluniensis. En 2013, lors du nettoyage de l’intérieur de l’église paroissiale, dans le mur de la nef Nord attenant à la sacristie. Bloc en calcaire brunâtre local, retaillé en b. en vue de son remploi : 25 × 40 × 32 cm. Le début de l’inscription et d’éventuels éléments iconographiques étaient probablement gravés sur un autre bloc placé au-dessus. Lettres capitales carrées : 4 cm. Ligature : AN surligné à la l. 2. L. 2 centrée. Point rond à la fin de la l. 1. Doña Santos, presbytère de l’église paroissiale. J. H , M. R C , A. R B , FE, 194, 2019, n° 714 ; photos. A. B R , Araúzo de Miel. Historia, fiestas, programas y carteles de festejos, Legardeta, 2017, p. 28. ------ ? | Rutiliano | an(norum) XXVII | Sempronia | Paterna |5 [g]enero pienti|[ssimo f(aciendum) c(urauit)]. Date : IIe s. p. C., d’après l’écriture. 886 bis) = AE, 2018, 979 = AE, 2017, 768. Santervás del Burgo, Fuentearmegil (Soria), conu. Cluniensis. Identité de deux inscriptions. La lecture d’AE, 2018, 979 = HEp, 2012, 444 ne tient pas compte d’AE, 2017, 768.

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887) San Esteban de Gormaz, Soria, conu. Cluniensis. À une date et dans des circonstances indéterminées. Stèle rectangulaire en calcaire, brisée en h. : 40 × 37 × 18 cm. Ch. ép. avec cadre mouluré. Lettres capitales irrégulières : 5,9 à 4,7 cm. Ligature : AN à la l. 3. Lettre de la dernière ligne centrée. Réglure. Points triangulaires. San Esteban de Gormaz, chez un particulier. J. L. G -P , F. G P , FE, 187, 2019, n° 697 ; photo. ------ | [---]+++[--- | A]cuti l. T(---) | an(norum) XXV | O(---) A(---) L(---) h(ic) s(itus) |5 e(st). L. 2 : le gentilice Acutius est déjà attesté dans la région (CIL, II, 2801). L. 4 : les trois premières lettres pourraient correspondre aux initiales des tria nomina ou à une laudatio tel optimus amicus (et) libertus, en considérant la rareté du praenomen Olus et l’absence d’un verbe d’action après ce qui devrait être le nom du dédicant, mais ce sigle ne rencontre aucun parallèle strict. Date : Ier - IIe s. p. C., d’après l’écriture. 888-890) Lara de los Infantes (Noua Augusta ?) et sa région, Burgos. Trois nouvelles inscriptions. B. P. C A , ETF, Serie II, 32, 2019, p. 254-269, publie trois stèles qui viennent augmenter un corpus déjà bien fourni. Les trois pierres qui ne devaient pas comporter de décor correspondent à un type bien connu dans la région. 888) P. 254-259, n° 1 ; photo. Lara de los Infantes. Lors de travaux de réhabilitation d’un immeuble. Stèle en calcaire en remploi, brisée en h. et à dr. : 30 × 23 × 13 cm. Lettres de bonne facture et carrées : 3,8 à 4 cm. L. 2 : L = Λ ; l. 3, A sans barre horizontale. Ligatures : AN aux l. 2 et 4. Points triangulaires aux l. 2 et 3. Chez un particulier, résident de l’immeuble. Arcea(e) | Elanio|ca(e) Cri|spi f. an(norum) | XXC. La formule d’invocation aux dieux Mânes, peu commune dans la région, n’a pas besoin d’être restituée, non plus que la formule finale, peu compatible avec les proportions de la stèle. L. 1-2 : onomastique duonominale particulièrement fréquente sur place chez les femmes de statut pérégrin, qui est selon l’a., le signe d’un processus d’évolution onomastique. Le second élément se caractérise souvent par une dérivation en -icus, -a qui l’assimile à l’indication d’un groupe de parenté élargie, à rapprocher, dans ce cas, du génitif pluriel Elaniecum (AE, 2018, 981). Le patronyme latin est moins courant. L. 3 : l’âge indiqué, un

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multiple de cinq, est vraisemblablement arrondi. [Nouvelle attestation alternative de l’âge chez les pré-centenaires : XXC au lieu de LXXX.] Date : Ier s. p. C., d’après le formulaire. 889) P. 259-262, n° 2 ; photo. Lara de los Infantes, rue Mayor. En remploi dans le mur latéral d’une maison à 4,5 m de haut. Fragment d’une stèle en calcaire orangé, en mauvais état et présentant des concrétions en surface : 12 × 18 × ? cm. Lettres carrés : 5 à 5,5 cm. ------ | [---] Reb[urri | f. a]n(norum) X[---] Reburrus, -a, Reburrinus, -a, caractéristiques de la péninsule et attestés sur place dans une moindre mesure (AE, 2017, 763 ; ERLara, 216). La position du nom oriente plutôt vers un patronyme. 890) P. 262-267, n° 3 ; photos. Cubillejo de Lara. Hors contexte archéologique, par un promeneur. Moitié centrale et inf. d’une stèle en calcaire rouge orangé, en très mauvais état : 42 × 24,3 × 13 cm. Lettres : 4 à 3,5 cm. Traces d’un sillon à g. Am[bata(e)] | Des(s)i[ca(e)] | Sec[i f.]. L’identité duonominale de la femme tient compte de la fréquence des noms sur place. Le sexe de la défunte se déduit du second élément, exclusivement féminin. Même structure onomastique que supra n° 888. L. 3 : le cycle onomastique Seg- ou Sec- par hypercorrection est fréquent sur place. La taille de la lacune impose une restitution courte comme Secius attesté une fois (ERLara, 113). Date : Ier s. p. C., d’après l’onomastique. 891) La Cereceda, Arenzana de Arriba (terr. de Tritium Magallum), La Rioja, conu. Cluniensis. À une date indéterminée, par un pilleur. Plusieurs fragments d’un bol décoré en céramique sigillée hispanique portant une inscription intradécorative moulée et encadrée par deux listels. Lettres : 0,5 cm. II = E ; II = F. Point avant Caesare. Pampelune, Section de Registre, Biens Meubles et Archéologie de la Direction Générale de Culture-Institution Prince de Viane. I. S C , SEBarc, 17, 2019, p. 205-212 ; photos, dessin. J. C. S , Ma P. S , dans Terra Sigillata Hispánica. 50 años de investigaciones, Ma I. F G , P. R M , Ma V. P E éd., Rome, 2015, p. 163-178 ; dessin. [---] forma [I]mperatore Caesare Domitiano [---]. Le nom du potier, perdu, précédait vraisemblablement le mot forma « moule », suivi de la titulature impériale à l’ablatif servant de datation. Date : règne de Domitien

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892) = CIL, II, 242* = ERCan, 2*. Santoña. L’histoire d’une falsification. C. C -B , A. R -G , dans De Falsa et Vera Historia (supra n° 880), p. 111-120, reviennent sur les raisons qui ont poussé son auteur, l’ecclésiastique Juan Tamayo de Salazar à élaborer un faux, en relation avec une persécution chrétienne placée en Espagne, mentionné dans son ouvrage Martyrologium Hispanum, paru au milieu du XVIIe siècle. Un siècle plus tard, Enrique Flórez fut le premier à mettre en doute son authenticité, ce qui n’empêcha pas des auteurs postérieurs de la prendre en compte. Avec ce prétendu hommage à Caracalla rendu par des nauicularii faisant commerce en Cantabrie, il s’agissait pour le falsificateur de localiser l’antique portus Victoriae Iuliobrigensium cité par Pline l’Ancien à Santoña plutôt qu’à Santander, dans un contexte de débats historiographique et régionaliste autour des limites de la Cantabrie qui animaient les cercles érudits depuis le XVIe siècle. Le texte, parsemé d’erreurs graphiques et historiques, a certainement été composé à partir de plusieurs inscriptions (CIL, II, 1169-1170, 1180, 2663) mentionnées dans les œuvres respectives de Ambrosio de Morales et Rodrigo Caro. 893-895) La Cueva del Puente, Junta de Villalba de Losa (Burgos). Les inscriptions rupestres. M. M O , dans L’iscrizione nascosta (supra n° 4), p. 153-167. 893 a-c) Le premier groupe appelé A dans la publication est composé de trois inscriptions différentes : A1 gravée en lettres capitales et A2 en lettres cursives s’interpénètrent ; A3, en lettres cursives, est gravée en bas des deux précédentes. a) = HEp, 1998, 39. P. 157-159, A1 ; dessins, photos. Sur la paroi g. de la grotte, à 350 m de l’entrée. Placidus uenit V (quinquies). « Placidus est venu cinq fois. » b) = HEp, 1998, 40. P. 159, A2 ; dessins, photos. Gravée entre le S et le V d’A1. Qui antea hic fuit et supra | scripsit timuit ultra ire | dexuac.trum parietem lege hic. « Celui qui a été ici auparavant et a écrit au-dessus, il a craint d’aller plus loin. Lis ici la paroi de droite. » (Traduction de l’AE). c) = HEp, 1998, 41. P. 159, A2 ; dessins, photos. Gravée au bas des deux précédentes.

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Et cum ad extremum fueris lege sic pariete dextra | et scies qui id parietis si quis uestri fecerit | idque sagacius. « Et quand tu seras à la fin, lis ainsi sur la paroi de droite et tu sauras qui a fait cela de la paroi, si c’est quelqu’un des vôtres, et ce qui est le plus sagace. » (Traduction de l’AE). 894) = HEp, 1998, 42. P. 160-161, B ; dessins, photos. Située sur la paroi de droite, en face des précédentes. Vltra accede mile passus | quattuor quam fueru(nt) | et dirado hic fuit Nicolauus cum hominibus n(umero) X (decem) | Seuero et Quintiano co(n)s(ulibus) XI kal(endas) Nou(embres). « Approche-toi 1004 pas (ou 4000) plus loin qu’ils ont été. Et je grave : Nicolauus fut ici avec dix hommes, sous le consulat de Seuerus et de Quintianus, le 11 des calendes de novembre. » (Traduction de l’AE). L. 1-2 : la distance indiquée peut être de 1004 pas (soit 750 m) ou de 4000 pas (soit 6 km), selon que quattuor revêt une valeur additive ou multiplicative. Selon les interprétations, la distance parcourue correspondrait à la distance parcourue depuis l’entrée de la grotte ou depuis un point de départ extérieur jusqu’à la fin du boyau (infra n° suivant). L. 3 : dirado (« excorier » chez Cassiodore, Var., 11, 40, 7), variante de derado, ici dans le sens technique de « graver (un texte) ». Date : 21 octobre 235 p. C., sous le consulat de Cn. Claudius Seuerus et L. Ti. Claudius Aurelius Quintianus. 895) = HEp, 1998, 43. P. 161-162, C ; dessins, photos. Sur la paroi de droite, à 650 m de l’entrée. Ch. ép. : 15 × 45 cm. Hoc uiri fortes uenerunt | duce Nicolauo Seuero | et Quintiano co(n)s(ulibus) XI kal(endas) Nou(embres) | h(omines) n(umero) VIIII (nouem). « Des hommes courageux sont venus jusqu’ici sous le commandement de Nicolauus, sous le consulat de Seuerus et de Quintianus, le 11 des calendes de novembre, les hommes étant au nombre de neuf. » L. 1 : hoc pour huc comme dans d’autres inscriptions rupestres (HEp, 2010, 67). L. 2 : l’onomastique gréco-orientale, qui apparaît déjà à la l. 3 de l’inscription précédente (supra n° précédent), est peu fréquente. Le personnage a été identifié avec un décurion placé à la tête d’un détachement militaire stationné à Aloria, à environ 7 km du site, ce qui justifierait la distance correspondant à 6 km inscrite dans la grotte. Le qualificatif dux renvoie peut-être à un collegium iuuenum. L. 3 : le jour ne correspond à aucune célébration particulière dans le calendrier romain. L’a. n’écarte pas que les inscriptions soient des

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manifestations d’émulation à caractère sportif évoquées dans Pline le Jeune, Panégyrique, 81, 1-4. Date : 21 octobre 235 p. C., sous le consulat de Cn. Claudius Seuerus et L. Ti. Claudius Aurelius Quintianus. 896-897) Santa Criz de Eslava, Navarre. 896) La collection épigraphique. J. A P , I. D G , L. R N , T. M P , Santa Criz de Eslava, reflejos de Roma en territorio vascón, Pampelune, 2019, abordent tous les aspects de la culture matérielle de la cité. 897) Le musée virtuel. J. A P , P. S B , Cuadernos del Marqués de San Adrián. Revista de humanidades, n° 11, 2019, p. 107-127, présentent, après les expériences menées aux musées de Madrid (http:// epigraphia3d.es/galeriacutea-3d-man.html), Mérida (http://epigraphia3d. es/galeriacutea-3d-mnar.html) et de Los Bañales (https://sketchfab.com/ nanalesmuseo-virtual) le site (https://sketchfab.com/santacrizmv) qui réunit à ce jour 25 inscriptions et quelques éléments architectoniques et statuaires dispersés dans différents lieux de conservation et reviennent sur les conditions techniques de sa constitution. Des captures d’écran de vitrines virtuelles sont présentées. Sa réalisation a stimulé la constitution d’un recueil d’inscriptions dont les publications étaient dispersées. 898) Muruzábal de Andión (Andelo), Navarre, conu. Caesaraugustanus. À une date et dans des circonstances indéterminées, dans la partie haute de la cité romaine. Partie dr. d’une stèle en grès local jaunâtre, brisée en deux fragments jointifs et érodée, présentant un gros trou circulaire à l’avant en vue de son remploi comme base de colonne : 21 × 31 × 12 cm + 33 × 32 × 12 cm. Ch. ép. avec cadre mouluré, similaire à celui de la stèle d’Aguilar de Codés (IRMN, 35). Lettres capitales rustiques : 7 à 5 cm. Mise en page soignée. Cordovilla, Réserves du Service du Patrimoine Historique du Gouvernement de Navarre. J. A P , FE, 188, 2019, n° 700 ; photos. ------ | [---]io | [---]+N | [---]L | [---]us |5 [--- ma]rito | ------

L. 1 : onomastique du défunt au datif. L. 2-3 : peut-être [an]n|[orum]. L. 3 : indication de l’âge ou plutôt finale de la formule s(it) t(ibi) t(erra) l(euis). L. 4 : onomastique de la dédicante (soit un nom féminin en -us, soit un nom coupé en fin de ligne) ou de l’un des dédicants. Date : non antérieure à la fin du IIe s. p. C., d’après l’écriture.

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899) Cabezo Ladrero, Sofuentes (Saragosse). Dans les années 1990, au lieu-dit Los Bayos, lors de travaux agricoles. Partie centrale d’une stèle dont le sommet triangulaire est orné d’un croissant de lune, pointes vers le bas, d’un type connu dans la région, non polie à l’arrière : 95 × 51 × 19 cm. Ch. ép. en creux et mouluré en forme de tabula ansata : 48 × 43 cm. Lettres carrées de bonne facture : 7 à 5 cm. Ligatures : TE à la l. 3 ; ET à la l. 4 ; FE à la l. 5. Points triangulaires. Musée de Castiliscar. J. A P , CAUN, 27, 2019, p. 153-161 ; photos. I(unio) Masclo | Cl(audia) Thaum|aste mari|to et Iu(nius) Vi|5rilis fra|tri fecer(unt).

L. 1 et 4 : Iunius plutôt que Iulius, car le premier est déjà attesté sur place (AE, 2010, 722-723) tout comme le gentilice Claudius. Masclus = Masculus avec syncope. Virilis était inconnu dans les provinces ibériques. L’a. suppose une origine gauloise pour les deux frères en raison de la relative fréquence de leurs noms en Aquitaine et Narbonnaise. L. 2-3 : le cognomen grec de la veuve oriente vers une affranchie. Date : règne d’Auguste et Tibère, voire la 1re moitié du Ier s. p. C., d’après l’écriture et le formulaire. 900) = AE, 2015, 657 et 2016, 819. Los Bañales de Uncastillo, Cinco Villas, Saragosse. Nouveau commentaire. P. L R , dans A verbis ad scripta (supra n° 607), p. 125-146, propose un commentaire méthodologique de la série épigraphique réalisée ex testamento ou à l’initiative de l’affranchi et héritier du défunt, de la dédicace d’une statue à Tibère, hommage rare sous les Julio-Claudiens. L’a. examine l’état civil de Q. Sempronius L. f. Vitulus, un sous-officier sorti du rang mort dans la fonction de subpraefectus de la cohorte des Germains, dont rien n’indique qu’il était un local, et sa carrière dont les étapes sont difficiles à reconstituer en raison de la chronologie précoce et des variantes du formulaire d’une inscription à l’autre. Les hommages sont selon toute probabilité le témoignage de la reconnaissance de services réciproques dans un contexte d’essor de la cité. Dans une seconde partie, l’a. rouvre le dossier de l’ala Tauriana, de création sûrement augustéenne, dont les inscriptions de Los Bañales donnent à ce jour les plus anciennes occurrences. L’ala Tauriana, dont l’usage dans ses rangs de l’expression aera (au lieu de stipendia) indiquait déjà son passage précoce dans la péninsule, devait encore faire partie du dispositif militaire à l’époque de Galba. On peut vraisemblablement la reconnaître derrière l’une des ailes évoquées par Suétone (Galba, 10, 6), stationnées dans la vallée de l’Èbre dont le caractère stratégique est mis en avant par cette série de témoignages à laquelle il convient d’ajouter dans la région CIL, II, 2984 (Calagurris), qui était jusqu’ici la seule trace du passage de

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l’ala Tauriana à l’époque flavienne. Annexes dont photos d’AE, 2015, 656-657 et 2016, 819 en fin d’article. 901) Cascante (Cascantum), conu. Caesaraugustanus, dans la pars fructuaria de la villa romaine de Piecordero I, à 1,5 km de la uia de Italia in Hispanias (It. Ant., 392, 2), en direction de Gracchuris. En 2016, lors de fouilles dans le torcularium de la cella uinaria, graffite après cuisson incisé en rond sur le fond d’un bol en céramique sigillée hispanique de type 8, autour du pied. Lettres cursives : 0,9 à 0,36 cm. J. A P , M. G M , B. S A , Ó. B S , Á. S H , Romula, 18, 2019, p. 113-128 ; photo, dessins. Scripte calicetis.

Impératif de scribere avec fluctuation b / p et disparition de la voyelle post-tonique i. Le second mot est lié au terme calix qui apparaît dans d’autres graffites (CIL, IV, 1292 ; IX, 898), ici avec un suffixe diminutif en -etus au lieu d’-ellus. Nouvel exemple de personnification d’un objet. Les messages comportant un impératif revêtent souvent un caractère apotropaïque de protection de l’objet (AE, 2007, 803 ; 2009, 614 ; CIL, II2, 14, 185w et x) ou au contraire sont une invitation à l’utiliser (AE, 1965, 54 ; 1992, 989). Date : 1re moitié du IIe s. p. C., d’après l’écriture, notamment la forme du L. 902-903) La Cabañeta, El Burgo de Ebro, Saragosse, conu. Caesaraugustanus. Nouvelles inscriptions. B. D A , J. A. M M , Archivo Español de Arqueología, 92, 2019, p. 241-249. 902) P. 243-244 ; photo, dessin. En septembre-octobre 2014, lors de fouilles, dans une probable enceinte cultuelle. Bloc en albâtre à tendance parallélépipédique, incomplet, présentant une moulure simple en façade et appartenant à une corniche, peut-être du podium d’un sacellum : 25 × 47 × 47 cm. Plusieurs inscriptions autonomes sur la face sup. ; autour du texte principal, le seul reproduit ici, ont été gravées des lettres isolées et des groupes de lettres, ainsi qu’un tableau (9 × 10 cm), des dessins d’armes ibériques (deux falcatas et une caetra) et des traits aléatoires, dont les incisions sont beaucoup moins profondes. Lettres soignées : 3 cm. Réglure. Point triangulaire. El Burgo de Ebro, dépôt municipal. L. Rueli(us).

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Une dénomination au génitif ne peut pas être exclue non plus. Le gentilice Ruelius, très rare, est attesté dans une seule inscription, perdue, du Latium (CIL, X, 6494). Étant donné que le texte n’était plus visible quand la pierre était placée dans sa localisation définitive et que les marques de carrière sont peu habituelles avant l’époque impériale, les a. considèrent comme possible qu’il s’agisse d’une marque de tailleur de pierre, ce qui confirmerait l’existence d’ateliers sur place élaborant des éléments architecturaux déjà dans le dernier tiers du IIe ou au début du Ier s. a. C. Date : fin du IIe - début du Ier s. a. C., d’après la période d’occupation du site, l’écriture et l’absence de cognomen. 903) P. 245-247 ; photo, dessin. En juillet 2011, lors de fouilles, dans la rue en face des horrea et à proximité du forum, en remploi dans un conduit servant à recueillir les eaux de la rue. Bloc en albâtre à tendance parallélépipédique, incomplet, présentant une moulure simple en façade et appartenant à une corniche : 13 × 49 × 38 cm. Texte gravé sur la face sup., à dr. d’un tableau (26 × 19 cm) avec quelques lettres incisées. Lettres soignées : ca 2,5 cm. R de la l. 1 presque attaché au O de la l. 2. El Burgo de Ebro, dépôt municipal. R | [.?]BOSI++ L. 2 : les lettres corrompues doivent être I ou L, pour la première, et E ou F, pour la seconde. Lecture et interprétation incertaines : si le R de la l. 1 corrigeait une omission à la l. 2, on pourrait lire BORS-, séquence compatible avec la langue celtibère qui se rencontre aussi dans plusieurs anthroponymes aquitains de la Haute-Garonne, ou plutôt BROS-, ce qui permettrait de restituer [-] Brosi(us) L. f. et d’avancer l’hypothèse qu’il s’agisse d’une marque de tailleur (voir le n° précédent). Le gentilice Brosius / Prosius est extrêmement rare et, dans sa version avec occlusive sonore, est attesté seulement dans une inscription de Carthago Noua (AE, 1982, 635). Date : fin du IIe - début du Ier s. a. C., d’après le contexte archéologique et l’écriture. 904) Fayón, Saragosse, conu. Caesaraugustanus. En 2012, lors de fouilles, au lieu-dit Mas de Arturo, provenant vraisemblablement d’une nécropole des environs. Fragment sup. d’une plaque en calcaire, polie à l’avant : 10,6 × 15 × 3,7 cm. Ch. ép. avec cadre mouluré. Lettres : 2 à 1 cm. Réglure. Chrisme à la l. 1, avec un V au lieu de l’oméga. Musée de Saragosse, inv. n° 59.793. J. H R , FE, 188, 2019, n° 702 ; photos. L’a. présente aussi l’ensemble des inscriptions tardives de la partie orientale du conuentus

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Caesaraugustanus, dont ce nouveau texte constitue l’un des rares exemples. [---]CEL [--- | ---] puela [--- | ---]+O uac. V[---] | -----L. 2 : puela pour puella. L. 3 : la lettre incertaine peut être R ou P. Date : IVe s. p. C., d’après le contexte archéologique et la présence du chrisme. 905) = HAE, 2192. Saragosse (Caesaraugusta). Révision du texte. J. M. A P , Estudios sobre el hábito epigráfico (supra n° 855), p. 189-192, photos, dessins, publie les notes de relecture de G. Alföldy. [D(is)] M(anibus). | [Ant]on(iae) Fau|[stin]ae Do[nati] lib(ertae) an(norum) | [---] Anton(ia) | [H]ymnis f. | [m]atri pi|[is]sum(ae) et si[bi] f(aciendum) c(urauit). L’identification d’une mère et de sa fille permet de restituer la cohérence du texte. Date : 1res décennies du IIe s. p. C., d’après l’invocation initiale et l’écriture. 906) Labitolosa. Les marbres de la cité. M. C , J. G , Anales de Arqueología Cordobesa, 30, 2019, p. 105-132, examinent la provenance du marbre utilisé pour la réalisation des piédestaux retrouvés en très grande majorité dans la curie. La plupart des marbres, soit 18 piédestaux sur 25, proviennent de la carrière locale d’Aguinalíu, située à 5 km du municipe. Le reste est d’origine inconnue (4) ou en provenance de Saint-Béat (3). En fonction de la couleur des marbres, les a. proposent d’affiner les localisations des piédestaux à l’intérieur de la curie en rapprochant l’hommage à M. Clodius Flaccus par décret des décurions (AE, 1995, 890) de celui au Génie du municipe (AE, 1995, 892) en marbre gris ou encore les bases réalisées en marbre veiné de rose entre elles (AE, 1995, 891, 893, 895-896). Étant donné la proximité de la matière première, les a. concluent, comme de précédentes études consacrées aux donations évergétiques, que les dépenses des notables restaient raisonnables. 907-908) Inscriptions de Villamanta (Mantua Carpetanorum), Madrid. J. M , dans Hispania et Roma (supra n° 608), p. 181-192.

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907) P. 186. Arroyo del Soto de Móstoles (terr. de Mantua). Dans une probable villa romaine. [D(is) M(anibus). Fla?]uiano [a]n(norum) XL Fort[u]nata uxs[or] c(oniugi) d(igno). Date : 2e moitié du IIe s. p. C. 908) P. 186-187. Cenicientos (terr. de Mantua). Grand bloc de granit décoré d’un escalier sur la face postérieure et d’une scène rituelle composée de trois figures humaines et deux têtes animales autour d’un autel, sur l’avant. J. M , dans AAVV, Zona arqueológica. Vides monumenta ueterum, vol. II, Madrid, 2017, p. 183. A(nimo) l(ibens) s(oluit) Sisc(inius, -a) G(--) | Dianae. 909) = CIL, II2, 13, 103. El Viso de San Juan (terr. de Toletum), Tolède, conu. Carthaginiensis. Découverte fortuite il y a quelques années, lors de travaux agricoles. Autel trapézoïdal en calcaire, légèrement poli de tous côtés, brisé en b. et très érodé, dont le couronnement, rustiquement mouluré, présente un foculus circulaire (diam. 5 cm) placé entre deux rainures suggérant la présence de deux puluini : 45 × 30 à 33 × 18 à 28 cm. Les rares parallèles que rencontre la forme du support sont assez proches (AE, 2014, 713 et 718). Ch. ép. délimité par un sillon. Lettres : 3,5 à 2 cm. Points ronds. Collection privée. R. B -B , H. L F , Anuari de Filologia. Antiqua et Mediaeualia, 9, 1, 2019, p. 47-51 ; photos. [D(is)] M(anibus) s(acrum). | Aelio | ann(orum) V | h(ic) e(st) [s(itus) ?]. Aelius est peu répandu dans la région. Date : IIIe s. p. C., d’après l’écriture et le type de monument. 910) = HEp, 1989, 328 = CIL, II2, 13, 420. Segobriga. Nouvelle lecture. J. M. A P , Purpurea aetas (supra n° 605), p. 563-568 ; photo. D(is) M(anibus) s(acrum). | Aur(elio) Pyrro | ann(orum) XXXV defu|ncto Roma | Lic(inia) Vicaria |5 filio piissi|mo u(iua ?) f(aciendum) c(urauit). | S(it) t(ibi) t(erra) l(euis). Cénotaphe d’Aurelius Pyrrhus, décédé à Rome, vraisemblablement à l’occasion d’un séjour privé. L. 2 : le cognomen est attesté à Medina Sidonia, Cadix (CIL, II, 1317). L. 3-4 : coupure non syllabique. L. 4 : le

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cognomen maternel est rare. L. 6 : la formule est déjà attestée sur place (CIL, II, 3114). Date : époque sévérienne, d’après le formulaire et l’écriture. 911) = CIL, II2, 13, 834. Segobriga. En 2005, au sud du théâtre. Tesson de céramique sigillée hispanique de type Drag. 37 : 4,5 × 6,5 cm comportant une « marque-décor » dont les éléments sont séparés par des points triangulaires. Musée. J. M. A P , Estudios sobre el hábito epigráfico (supra n° 855), p. 185-187. ------ | Imp(erator-) Ca[es(ar-) uel –esar(-) ---]. Le vase peut être rattaché à un atelier de la vallée de l’Èbre qui fabriquait ce type de pièces avec mention de titulatures impériales. Voir supra n° 891. 912) [= CIL, II2, 13, 1118.] Casillas de Ranera, Talayuelas (Cuenca). Lors de l’installation d’un camp d’été, en remploi dans un mur de la propriété Dehesa de Ranera qui devait correspondre à une villa romaine. Fragment inf. d’un bloc de calcaire beige clair, non poli à l’arrière : 42 × 29 × 28 cm. Lettres : 4,5 à 4 cm. Ligature : AN à la l. 2. Points triangulaires. A. M V , Saguntum, 51, 2019, p. 265-268 ; photos. ------ | T(---) Canci|lus u(otum) | [s(oluit)] l(ibens) m(erito).

L. 1 : Terentius (?) fréquent en Hispania. L. 1-2 : Cancilus, si le L est archaïque, ou Cancimus qui serait la seule attestation. Ces deux cognomina sont d’origine indigène. L’a. suppose que la dédicace pouvait être consacrée à une divinité agraire. Date : Ier s. p. C. 913) [= CIL, II2, 13, 1316.] Lezuza (colonia Libisosa Foroaugustana), Albacete, conu. Carthaginiensis. À une date indéterminée, lors des fouilles de la basilique du forum, dans une couche de remblai. Angle inf. g. d’une plaque en bronze, percée d’un trou de suspension (diam. 0,4 cm) : 7,3 × 4,8 × 0,4 cm. Poids : 71 g. Lettres capitales : 0,4 à 0,5 cm. [Premier I long à la l. 3.] Disposition en paragraphes commençant aux l. 1, 3 et 6, avec les lignes suivantes en retrait. Points triangulaires. Collection Muséographique de Lezuza. H. U R , J. V , ZPE, 211, 2019, p. 310-312 ; photo, dessin. ------ | ++[---] | PO+[---] | Ti(berio) Caesari [---] | conu[---] |5 et qu[---] | egeru[nt ---] | AC[---] | LI[---] | V[---].

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L. 4 : probable mention du conuentus ou forme du verbe conuenio. [L. 5 : lire QVA[---] d’après J. M. Abascal (CIL).] L. 6 : la forme verbale egerunt est habituelle dans des inscriptions d’hospitalité et de patronage, mais elle apparaît aussi sur d’autres documents en bronze, telles les lettres impériales (par exemple AE, 1935, 170), et la séquence au datif de la l. 3 ne s’accorde pas bien avec un hypothétique formulaire d’hospitalité ou de patronage. L. 7 : peut-être ac[tum]. L. 8 : peut-être datation consulaire, par exemple Li[bone] correspondant au consul L. Scribonius Libo de 16 p. C., ou référence au toponyme Libisosa. [Date : règne de Tibère.] 914-915) Povedilla, Albacete (Mentesa Oretanorum). Deux nouvelles inscriptions. J. M. A P , Estudios sobre el hábito epigráfico (supra n° 855), p. 263-268. 914) [= CIL, II2, 13, 1415.] P. 264-266, n° 1 ; photos, dessin. À une date et dans des circonstances indéterminées. Autel en calcaire rose, brisé à dr. et en b. avec couronnement orné d’un fastigium et de deux puluini dont il manque celui de dr. Ch. ép. en creux, peut-être en raison d’un remploi pour supprimer le texte précédent. Lettres de facture médiocre, inspirées par l’écriture actuaire. Ligature : NV à la l. 3. Aucune dimension indiquée. D(is) M(anibus) [s(acrum)]. | Vale[ri]|nus V[--- | ---]T[---] | ------

L. 3 : Valerianus avec ligature ANV n’est pas impossible. Les l. 3-5 devaient comporter les autres éléments d’état civil et probablement une épithète laudative. Date : début du IIIe s. p. C., en raison de l’invocation aux dieux Mânes, de l’usage du nominatif et de l’écriture. 915) [= CIL, II2, 13, 1416.] P. 266-268, n° 2 ; photo. Près de Haza del Tesoro - Fuente del Arca. À une date et dans des circonstances indéterminées. Autel en calcaire jaunâtre, brisé en h. et à dr. Lettres frustes et irrégulières. Point rond et hedera. Aucune dimension indiquée. Chez un particulier. ------ | an(norum) XXXX[---] | Vrsio ma[tri ? ---] | p(onendum) c(urauit) p(osuit ?) Pud+[---].

L. 2 : Vrsio déjà attesté à Benavites, Valence (CIL, II2, 14, 649). L. 4 : vraisemblablement Pudens, curateur de l’autel au nom d’Vrsio. Date : fin du IIe - début du IIIe s. p. C., d’après l’écriture.

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916-917) Une relecture et une relocalisation dans le saltus Tugiensis. J. M. A P , dans A verbis ad scripta (supra n° 607), p. 1-20. 916) = CIL, II, 5918. P. 1-14 ; photos, dessins. Quesada (Tugia), Jaén, conu. Carthaginiensis. En remploi dans le pilier droit de l’« Arco de los Santos », malgré le CIL qui la déclarait perdue. 71 × 51 × 20 cm. Lettres fines et stylisées : 3,5 à 4 cm. Points ronds. ------ ? | C(---) Rufina, Flamini|o Rufino filio suo | titulum posuit | an(norum) XXI h(ic) s(itus) e(st). S(it) t(ibi) t(erra) l(euis). E. Hübner n’en avait eu connaissance que par une copie en plâtre provenant de la collection de Séville. L’examen sur place permet de rétablir l’identité de la dédicante sans la fonction de flaminique. Le texte était peut-être précédé d’une 1re ligne mentionnant l’invocation aux dieux Mânes. Le gentilice abrégé à l’initiale devait correspondre à l’un des plus fréquents dans la région comme Cornelia, Caecilia ou encore Clodia. Nouvelle occurrence du gentilice Flaminius bien attesté dans le saltus Tugiensis, à la charnière de la Citérieure et de la Bétique : l’a. donne les contours du saltus et y rattache le site ainsi que Santo Tomé jusqu’ici identifié à un municipium ignotum. Date : fin du IIe s. p. C., d’après l’écriture similaire d’AE, 1990, 634. 917) = CIL, II, 5945. P. 14-17 ; dessins. Tugia. Grâce à une enquête toponymique, l’a. réattribue l’inscription, non à la région de Murcie, à l’aval du Segura (Tader), mais en amont, dans la zone de sa naissance, dans le saltus Tugiensis. Nouvelle occurrence d’un M. Postumius dans la région, en fin de parcours de la uia Augusta, probablement le premier magistrat de Tugia. 918) Linares (Castulo). Les inscriptions de Puente Quebrada. J. M. A P , Estudios sobre el hábito epigráfico (supra n° 855), p. 193-223, rassemble tous les textes et éléments architecturaux remployés depuis Castulo dans cette construction du XVIe siècle qui enjambe la rivière Guadalimar : il n’en reste que des arches et elle fut abandonnée peu de temps après son achèvement en raison d’un vice de fabrication qui provoqua son écroulement partiel. La ruine fit l’objet en 1912 d’une étude par l’érudit Horace Sandars (AE, 2014, 556). Tous les textes sont connus ; ils ne sont plus visibles en raison de l’encombrement végétal des berges. Seul le n° 1 du catalogue, publié dans une étude peu diffusée (ms. RAH-9-4488) est reproduit infra n° 919. Nos 2 = CILA, III (Jaén), 162 ; 9 = HEp, 1999, 384 ; 10 = HEp, 1995, 435 ; 11 = CILA, III (Jaén), 156 ; 12 = CIL, II, 3312 ; 13 = CIL, XVII, 1, 276 ; 21 = HEp, 1999,

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395 ; 22 = HEp, 1999, 394 ; 29 = CILA, III (Jaén), 152 ; 30 = CILA, III (Jaén), 146 ; 31 = CILA, III (Jaén), 142. 919) P. 195-196, n° 1 ; dessin. En remploi dans les ruines du pont dit « Puente Quebrada », sur la rive nord du Guadalimar, parement Ouest. Bloc de calcaire dans une des parties maintenant inaccessibles, ce qui empêche de vérifier la lecture de H. Sandars : 42 × 120 × ? cm. Ti. Claudius Ca[esar ---] | P. Cornelius P. f. Ga[l(eria) ---] | P. Cornelius P. f. Gal(eria) Tau[rus ? ---]. L. 3 : vraisemblablement reconstituée d’après CIL, II, 3269. 920) Carthagène (Carthago Noua). Les cultes orientaux et alexandrins. J. M. A P , dans Santuario de Isis y Serapis (insula II), Molinete Cartagena. Sanctuary of Isis and Serapis (insula II), Molinete Cartagena. Barrio del foro romano. Proyecto integral de recuperación y conservación. Roman forum district. Recovery and conservation, J. M. N C , A. C A , Ma J. M B , I. M P éd., Carthagène, 2019, p. 28-33, photos, s’intéresse au panthéon punico-sémite (Hercules Gaditanus, Atargatis), et plus largement oriental de la colonie qui se démarque par la proportion de son épigraphie d’époque républicaine à laquelle se rattachent les trois attestations du culte individuel ou collectif à Serapis et Isis (AE, 1982, 635-636 ; 2012, 798). En revanche, leur chronologie haute ne permet plus de les relier au sanctuaire d’Isis localisé au pied du Cerro del Molinete (AE, 2012, 798). 921-922) Carthagène. Relecture des inscriptions mentionnant un praefectus. E. M G , V. A. T G , Epigraphica, 81, 2019, p. 502-508, confrontent les sources épigraphiques et numismatiques pour identifier les titulaires d’une préfecture sur place. 921) = CIL, II, 5931 = CCNEp, 52. P. 502-504, n° 1. [L. Bennio L. f. ? praef(ecto) Imp(eratoris)] Caesaris | [Augusti quinq(uennale) et ? IIuir]o design(ato), | [---] accensus | [--- e]t pauiment(um) |5 [d(e) s(ua) p(ecunia)] f(aciendum) c(urauit). Les a. identifient un seul magistrat dont l’identité et la titulature à l’ablatif absolu servent à dater l’évergésie effectuée par son accensus. L. 2 : il faut renoncer à l’identification d’un second magistrat, duumuir désigné, en la personne de Q. Varius Hiberus qui ne pouvait pas être mentionné dans les Fastes locaux comme duumuir désigné au même

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titre que le préfet d’Auguste, d’autant plus que l’on sait par une émission monétaire qu’il fut, la même année, préfet d’Agrippa. Date : 14 a. C., d’après l’émission monétaire X (RPC, I, 162-164). 922) = CCNEp, 53. P. 505-508, n° 4. Les a. privilégient le commentaire d’HEp, 1997, 424 qui fait du dédicataire un préfet de Ti. Claudius Nero. 923) = AE, 2018, 1033. Carthagène. Nouveau commentaire. J. M. A , dans Santuarios oraculares (supra n° 620), p. 296-298, photo, dessin, complète le précédent commentaire. Il s’agit d’une dédicace honorifique sur un probable monument public, réalisée à l’issue du cursus du personnage qui fut le premier augur à gérer l’édilité sur place en plus du duumvirat quinquennal, fonction qu’il revêt sur une émission monétaire de 7 p. C. et qu’il réitère sur une autre datée de 22 p. C., postérieure à l’instauration du culte au Diuus à Tarraco en 15 p. C. Son nom pourrait réapparaître sur une dédicace incomplète à L. Caesar du théâtre de Carthagène et sur un fragment de piédestal (HEp, 2000, 381-382). Date : 1re moitié du Ier s. p. C., d’après l’écriture. 924 a-e) Carthagène. Dans la domus dite de la Fortune, au centre de la colonie, habitée du Ier s. a. C. à la fin du IIe s. p. C., à une date et dans des circonstances indéterminées. A. Q , V. G -A , dans Ancient lamps from Balkans and beyond. Acts of the 4th International Lychnological Congress (« Ex Oriente Lux », Ptuj, 15th-19th of May 2012). In memory of Jean Bussière, L. C , A. N , V. V P éd., Drémil Lafage, 2019, p. 405-414. a) P. 405 ; photos, dessin. Marque incisée sur le fond d’une lampe de type Deneauve VII, à l’intérieur de trois cercles parallèles incisés. Sterce|i. Le nom est surtout attesté sur place sur les lampes de type Deneauve VIII. Date : 1re moitié du IIIe s. p. C. b) P. 406 ; photos, dessin. Marque incisée sur une lampe fragmentaire de type Deneauve VII. Lucce|[i]oru[m]. Marque commune en Afrique Proconsulaire, d’où la lampe proviendrait. Le pluriel indiquerait l’union de plusieurs ateliers appartenant à différents Lucceii : Lucceii Fortunatus, Mauricus et Felix sont déjà connus (G. S , Iscrizioni latine della Sardegna.

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Instrumentum domesticum II. 1. Lucerne. Supplemento al Corpus Inscriptionum, X e all’Ephemeris Epigraphica, VIII, Padoue, 1968, p. 80-82). Date : 157-225 p. C. c) P. 406-407 ; photos, dessin. Marque incisée sur le fond d’une lampe fragmentaire de type Deneauve VII. C. M(arius) Eupo(rus). Marque d’atelier connue par de nombreuses attestations dans le bassin méditerranéen occidental, peut-être originaire de Tébessa. Date : 1re moitié du IIe s. p. C. d) P. 407 ; photos, dessin. Dans la partie occidentale de la domus. Marque incisée sur le fond d’une lampe complète de type Deneauve VII. [Ex offi(cina)] Vic|toris. L’atelier était installé très probablement en Afrique Proconsulaire. Date : fin du IIe - début du IIIe s. p. C., d’après la typologie de la lampe. e) P. 407 ; photos, dessin. Dans la partie occidentale de la domus. Marque incisée sur le fond d’une lampe très fragmentaire. [Ex offi(cina) Q.] Sem(pronii). Production africaine, dont un exemplaire était déjà connu à Segobriga (J. M. A , R. C , Verdolay, 11, 2008, p. 203). Date : fin du IIe - début du IIIe s. p. C., d’après la typologie de la lampe. 925) = CIL, II, 3538. Au cerro de Peñarrubia, près de Los Villares et d’Elche de la Sierra, non loin du fleuve Segura, dans la région d’Albacete. À la l. 1, corriger en : G. Allius Fuscianus. La lecture avait été signalée dès 1800 par le chanoine Lozano, mais était restée inconnue de E. Hübner. Elle est confirmée par la présence d’autres Allii localement : CIL, II2, 14, 20, 22a. J. M. A P , Estudios sobre el hábito epigráfico (supra n° 855), p. 269-274. 926-927) Yecla, Murcie. Une nouvelle inscription et correction de la provenance d’une autre. J. M. A P , Estudios sobre el hábito epigráfico (supra n° 855). 926) P. 275-277 ; photo. À une date indéterminée, lors de travaux agricoles. Pondus en terre cuite présentant un graffite incisé avant

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cuisson : 7 × 4,7 × 4,8 cm. E = II. Musée archéologique municipal Cayetano de Mergelina. Gelos. Anthroponyme grec bien connu à Rome, peut-être le nom du propriétaire de l’atelier, jusqu’ici attesté une seule fois en Hispania sur une tabella defixionis à Astigi (AE, 2013, 830), où il désigne un cheval, comme dans d’autres exemples de Rome et Carthage. Parmi les graffites sur pondus, ceux qui sont gravés avant cuisson sont moins nombreux qu’après cuisson et se rencontrent surtout dans la péninsule Ibérique. Date : Ier s. p C. 927) = AE, 1997, 762. P. 279-282 ; photo. L’a. réaffecte à Yecla (au lieu du Cerro de los Santos à Montealegre del Castillo, dans la région d’Albacete) la provenance de l’inscription, aujourd’hui conservée au musée du Louvre. La proximité de Montealegre del Castillo et de Yecla, dont provenait une bonne partie de la main-d’œuvre employée par la mission de A. Engel et P. Paris sur place, explique probablement la confusion, mais un manuscrit de Carlos Lasalde, intitulé Tres cuestiones arqueológicas, publié en 1883 dans un numéro aujourd’hui introuvable du journal local El Cartaginés, indique clairement que la provenance sous laquelle est entrée la pierre au Louvre est erronée. 928) Villaricos (Baria), Almería. L’épigraphie amphorique. D. M C , HAnt, 43, 2019, p. 103-154, réunit les témoignages liés à cette activité, soit 35 inscriptions, dont 24 timbres, 7 graffites et 4 tituli picti. La majorité témoigne d’échanges avec l’Italie, mais les productions du sud de la péninsule Ibérique et de l’Afrique du Nord sont également représentées. Le floruit des importations des amphores vinaires d’Italie et du commerce avec l’Afrique se situe entre le IIe et le Ier s. a. C. Les échanges se poursuivent cependant sous le Haut et le Bas-Empire, représentés par les amphores de type Almagro 51 abc. L’ensemble s’inscrit dans la dynamique commerciale déjà observée pour le sud-est péninsulaire. 929) Orihuela, Alicante. En 2019, au lendemain d’inondations, dans le lit de la rivière Nacimiento. Milliaire avec une partie de sa base, en calcaire, très érodée, avec de nombreuses imperfections et traces de coups : 143 × 37 à 39 cm (diam.). Lignes inclinées de g. à dr. à l’exception de la 1re ; l. 3 centrée. Lettres inégales inspirées par l’écriture actuaire : 6 à 8,5 cm. J. M. A , Aurariola (Cuadernos de Historia), n° 2, 2019, p. 36-43 ; photos, dessin.

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[I]mp. Caes(ar-) | [C. I]u[l(i-) Ver-] | Max[i]mi[n- P(i-) F(eli-)] | Aug(ust-), D[ac(ic-) max(im-) --- ?]. |5 V[i]a Aug(usta). Milliaire de Maximin le Thrace, comme CIL, XVII, 1, 64. La série des bornes milliaires trouvées dans la région présente des diamètres inférieurs à la moyenne. Les lacunes ne permettent pas de savoir si la titulature était rédigée au nominatif ou à l’ablatif. L. 4 : l’épithète Dacicus suit immédiatement Augustus au lieu du plus habituel Germanicus. La petite taille de la borne n’a pas permis de faire figurer la titulature complète de l’empereur. L. 5 : attestation la plus méridionale sur les quatre connues, de la uia Augusta dont l’itinéraire, qui s’étendait des Pyrénées orientales à Carthago Noua puis Castulo, était déjà bien reconnu aux abords (CIL, XVII, 1, 64-66). Date : 236-238 p. C., d’après la titulature. 930) Gandía (terr. de Dianium), Valence. Les inscriptions du musée archéologique. A. C N , Recerques del Museu d’Alcoi, 26, 2017, p. 85-102, rassemble les neuf inscriptions de La Safor déposées au musée, sur les 42 connues et conservées aux musées d’Oliva et de Valence. Huit d’entre elles sont funéraires : n° 1 = IRILAD, 216 ; n° 2 = IRILAD, 199 ; n° 3 = CIL, II, 3616 rapproché d’IRILAD, 214 ; n° 4 = IRILAD, 205 ; n° 5 = IRILAD, 204 ; n° 6 = IRILAD, 195 ; n° 7 = IRILAD, 202 ; n° 9 = IRILAD, 203 ; n° 10 = IRILAD, 212. Seule une (n° 8) est de caractère votif : infra n° suivant. Le corpus révèle localement la prédominance des Baebii et des Pompeii que l’a. met en relation avec l’intégration du secteur à l’économie de la cité voisine de Dianium et notamment à son activité viticole. 931) P. 92-93, n° 8 ; photo. J. M. A P , Estudios sobre el hábito epigráfico (supra n° 855), p. 283-288 ; photos. Alquería de Rubio, Gandía, Valence. En 2005, lors de la fouille de la nécropole d’une villa romaine, dans un silo où il avait été abandonné. Piédestal en calcaire privé d’une partie de son couronnement, mais l’espace prévu pour recevoir la statue d’Hercule est toujours visible, et poli de tous côtés, sauf à l’arrière, qui indique qu’il était placé contre une paroi : 99 × 40 × 36 cm. Lettres de bonne facture avec une tendance à l’écriture libraire : 4 cm. L. 4 : dernier O petit (2 cm). Point. Herculem | inuictum | L. Cor(nelius) Gal(eria) Po|titus ex uoto. L. 1-2 : l’accusatif indique qu’il ne s’agit pas d’un autel votif, mais du don de la statue d’Hercules Inuictus, à savoir le signum Herculis inuicti. L. 3-4 : un homonyme (CIL, II2, 14, 131), probablement un parent, est honoré sur un piédestal de Llíria (Edeta), Valence. Les circonstances du

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décès de celui-ci, en 171 p. C., lors du bellum Mauricum, constituent un jalon chronologique. Rien n’exclut que la famille, originaire d’Edeta, ait pu posséder une propriété sur le territoire voisin de Saetabis. Date : 2e moitié du IIe s. p. C., d’après l’écriture, qui correspond à l’époque d’activité de la villa. 932-933) Llíria (Edeta), conu. Tarraconensis. Nouvelles inscriptions. F. M R , F. A G , X. V F , Saguntum, 51, 2019, p. 269-272. 932) P. 269-271 ; photo. En juillet 2016, lors de fouilles, rue Enric Valor, dans une couche de remblai. Bloc en calcaire bleu foncé d’Alcubles, poli à l’avant et dégrossi sur les faces latérales : 30,5 × 44 × 13 cm. Lettres soignées avec empattements : 4,5 à 3 cm. S inclus dans le O à la fin de la l. 5. Ligature : AN à la l. 6. Mise en page selon un axe de symétrie. Réglure. Points triangulaires. Q. Minicius Q. f. | Nauos an(norum) XXV h(ic) s(itus) e(st). | Q. Minicius Vrbanus | Domitia Buccula |5 uxor sibi et filios. | L. Min(icius) Maritumus an(norum) XXX. Épitaphe familiale de Q. Minicius Vrbanus, sa femme Domitia Buccula et leurs fils Q. Minicius Q. f. Nauos et L. Min(icius) Maritumus, ce dernier ayant été ajouté postérieurement, selon les a., ce qui aurait impliqué l’inclusion d’un S dans le O de filio à la l. 5 pour créer la terminaison d’accusatif pluriel [lire plutôt filis corrigé sur filio, toujours au datif, car l’accusatif serait incorrect]. Le gentilice Minicius est peu fréquent en Hispania mais connu sur place (CIL, II2, 14, 164), tandis que Domitius est banal. Quant aux cognomina, Nauus est rare et Bucculus est attesté pour la première fois dans les provinces ibériques. Date : Ier s. p. C., d’après l’usage du nominatif et l’écriture [considérer aussi l’orthographe archaïque de Nauos et Maritumus]. 933) P. 271-272 ; photo. À l’été 2018, lors de fouilles au n° 2 de l’avenue du Pla de l’Arc, en remploi dans le mur de soutènement d’une terrasse de culture du XVIe ou XVIIe s. Bloc en calcaire beige local, brisé de tous côtés, sauf en h., correspondant peut-être à une frise ou à un linteau : 24 × 42 × 37 cm. Ch. ép. en creux délimité en h. et en b. par des moulures : 8 × ? cm. Lettres soignées mais un peu irrégulières, avec empattements : 4 à 4,5 cm. I et V plus petits. Hedera. [--- Ma]ximus ae[d(ilis) ---].

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Première mention explicite d’un édile à Edeta, bien qu’une épitaphe de la cité rappelle aussi un personnage ayant obtenu les honneurs édilitaires (CIL, II2, 14, 131). Date : IIe s. p. C., d’après l’écriture et l’usage de l’hedera. 934-937) Tortosa (Dertosa), conu. Tarraconensis. Inscriptions nouvelles et révisées. M. M O , SEBarc, 17, 2019, p. 193-204. 934) P. 194, n° I ; photo. En 1997, en remploi dans la façade, tête en bas, du n° 7 de la rue Creuera, en face de la cathédrale. Bloc en calcaire : ca 30 × 39 × ? cm. Lettres légèrement inspirées par l’écriture actuaire : 4 à 2,5 cm. Points. J.-V. M. A R , J.-H. M S , dans Nous Col·loquis II, Tortosa, 1998, p. 19-24. I ., dans Nous Col·loquis III, Tortosa, 1999, p. 37-40. M. V A , Hibera Iulia Ilercavonia Dertosa. Dades històriques i arqueològiques des d’època ibèrica fins al segle I de la nostra era, Tortosa, 2010 (Quaderns de recerca, 6), p. 93-94, n° 18. L. Valerio Se|uero an(norum) XXXX | Pompeia Calinice. L. 3 : Calinice pour Callinice. Les Valerii sont bien connus sur place, mais l’onomastique de la dédicante apparaît pour la première fois à Dertosa ; son cognomen semble renvoyer au milieu servile. Date : fin du Ier - début du IIe s. p. C., d’après le formulaire et l’écriture. 935) = AE, 2015, 707 = HEp, 2014-2015, 634. P. 196-197, n° II ; photo. L. 4-5 : lire opsequens | parenti s[uo] et interpréter opsequens non comme un second cognomen, mais comme faisant partie d’une formule l’associant à parenti suo (voir CIL, VI, 27556 ; X, 4167). L. 6 : peut-être bene merenti posuit ou fecit. Selon l’a., le dédicant ne serait pas un affranchi du legatus M. Baebius Crassus, mais le legatus lui-même, fils du défunt. 936) = AE, 2015, 708 = HEp, 2014-2015, 635. P. 197-200, n° III ; photo. L. 4 et 6 probablement centrées. Nouvelle lecture et restitution. ------ | [--- M]ellisse [--- | uiua fe]cit sibi et | [---]to coniu|[gi et filiae |5 ---]ae Aphro|[--- ? peregre] def(unctae) | [ann(orum) -]XXII | -----L. 1 : cognomen grec au nominatif en -e, variante du plus fréquent Melissus, -a, de sorte que le dédicant serait une femme, en tenant compte du fait que coniux peut aussi indiquer le mari. L. 5-6 : si Aphro n’est pas le cognomen complet au datif, peut-être Aphro|[disiae], Aphro|[ditae] ou

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Aphro|[ni]. L. 6 : restitution d’après CIL, II2, 14, 799 et 800. Pour la mort en terre étrangère, voir AE, 2014, 768 ; 2016, 3 et supra n° 614. Date : milieu du Ier - 1er tiers du IIe s. p. C. 937) P. 200-204, n° IV ; photos. En 2013, en remploi, en position verticale sur le côté g., dans l’encadrement d’une fenêtre du cloître de la cathédrale. Bloc en calcaire local, dit « jaspe de la Cinta », appartenant vraisemblablement à un fronton, un épistyle ou un piédestal : 21 × 40 × 84 cm. Lettres : 7 cm. Points. [Imp(erator) Caes(ar) Aug]ust[us | Vespasian]us | [et Imp(erator)] Tit[us Caes(ar)] | -----On peut supposer un formulaire bref sans les autres titres impériaux ni de Vespasien ni de Titus. L. 1-2 : dans le cas de Vespasien l’antéposition du titre d’Augustus est déjà attestée (CIL, II2, 7, 870 ; XI, 2999 et 6106 ; XIV, 3608 ; AE, 2006, 428 ; 2012, 1703). L. 3 : ou [Caesar] Tit[us Imp(erator)] comme dans CIL, II2, 14, 13. Date : époque flavienne. 938) = CIL, II2, 14, 1315. Tarragone (Tarraco). Relecture du patronyme et observations sur l’inscription. M. C , SEBarc, 17, 2019, p. 213-220. Quartus Atepilli f. | domo Voltinia | -----L. 1 : Atepillus, nom gaulois attesté en Narbonnaise (CIL, XII, 3429 ; J. V , CAG. Le Montpelliérais 34/3, Paris, 2003, p. 344), au lieu de l’hapax Satepillus. Dénomination pérégrine : compte tenu des parallèles onomastiques et de la mention de la tribu Voltinia, il n’est pas nécessaire d’envisager l’existence d’une première ligne perdue contenant le praenomen et le gentilice, comme le faisait G. Alföldy, car les citoyens des communautés narbonnaises de droit latin s’identifiaient par un idionyme suivi du patronyme. Selon l’a., Quartus pourrait être un auxiliaire issu de Narbonnaise (domo Voltinia, un hapax) ayant servi dans la province d’Espagne citérieure. Date : époque augustéenne ou 1re moitié du Ier s. p. C., d’après l’usage du nominatif et l’onomastique.