L'Année épigraphique 2022/1 (année 2019) L'Année épigraphique 2022/1 (année 2019) — Notices 1338 à 1399 — Provinces balkaniques 9782130829522, 213082952X

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L'Année épigraphique 2022/1 (année 2019) — Notices 1338 à 1399 — Provinces balkaniques
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Notices 1338 à 1399

Provinces balkaniques Dans L'Année épigraphique 2022/1 (année 2019), pages 559 à 598 Éditions Presses Universitaires de France ISSN 0066-2348 ISBN 9782130829522 DOI 10.3917/aep.2019.0559

Article disponible en ligne à l’adresse https://www.cairn.info/revue-annee-epigraphique-2022-1-page-559.htm

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PROVINCES BALKANIQUES Généralités 1338) Le réseau routier romain en Grèce, du premier milliaire au dernier palimpseste. F. M , dans Roman Roads (supra n° 82), p. 272-302. Examen d’ensemble de l’histoire de réseaux routiers romains, principalement en Macédoine et Achaïe, au long de cinq siècles et demi, depuis l’installation définitive des Romains dans la région jusqu’à la fin, en s’appuyant essentiellement sur les milliaires. L’étude est organisée chronologiquement. Le millaire le plus ancien, sur la uia Egnatia, mentionne le gouverneur Gnaeus Egnatius, dans les toutes premières années de la création de la province (ILGR, 246) : il s’agit vraisemblablement du réaménagement de cheminements préexistants. Le milliaire au nom d’Auguste trouvé à Larissa (ILGR, 236) date de 27 a. C. Il s’agit d’une indication près des villes principales plus que d’un jalonnement de l’itinéraire, et son élévation est une manifestation de reconnaissance pour le rattachement de la Thessalie à l’Achaïe. Sous Néron, le procurateur de Thrace, T. Iulius Vstus, procède à la rectification de la uia Egnatia. Sous Trajan, l’activité porte sur la uia Egnatia dans la perspective de l’expédition parthique de 114, d’après un milliaire de la région de Philippes daté de 112 p. C. (AE, 1936, 51), mais aussi sur les routes de la province d’Achaïe, en 114-115, où cet empereur aurait été le premier à faire borner et améliorer un réseau préexistant, promu au rang de uiae publicae. Le voyage d’Hadrien en Grèce en 125 est l’occasion d’une floraison de milliaires, en Achaïe et en Thessalie. Les sept milliaires de formulation identique trouvés en Thessalie pourraient être la trace d’une action analogue dans cette région à celle de Trajan en Achaïe. Sous les Sévères, c’est à nouveau la uia Egnatia qui fait l’objet de travaux, sous Septime Sévère ou dans la dernière année du règne de Caracalla. Par la suite, les milliaires prennent la forme d’inscriptions

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honorifiques gravées souvent sur des pierres de remploi. Les martelages et la superposition des textes, parfois de la même main, reflètent le souci des autorités locales de manifester leur allégeance aux maîtres successifs. À la période tétrarchique, si la Thessalie voit son réseau routier réorganisé en étoile autour de Larissa entre 297 et 307, les milliaires assez différents par leur support et leur formulaire qui jalonnent la uia Egnatia sont des marques d’allégeance plutôt que l’indice de travaux routiers. Par la suite, les milliaires sont des remplois et la multiplication de textes différents sur la même pierre, et en latin quand cette langue avait à peu près disparu de l’usage, les rend illisibles et en fait de véritables palimpsestes. Chemin faisant, plusieurs inscriptions sont révisées ou publiées (voir ci-dessous nos 1342-1343 ; 1356 ; 1369 ; 1373).

THRACE Généralités 1339) Caractères culturels et sociaux de l’intégration de la Thrace dans le monde romain. F. C , dans Sprachen - Schriftkulturen - Identitäten der Antike (supra n° 49), 7 p. Examen d’ensemble des conséquences sociales et culturelles de l’intégration graduelle de la Thrace dans l’ensemble romain, d’après l’épigraphie des cités de Maronée, Périnthe, et Philippopolis. L’attention se porte sur trois traits : la diffusion du latin, celle des noms romains et celle de la citoyenneté romaine. L’usage du latin dans les inscriptions est très minoritaire, surtout à Maronée ; à Périnthe et Philippopolis, il s’explique surtout par la présence de soldats. Si l’on fait abstraction des Aurelii, la diffusion de la citoyenneté paraît très limitée et plutôt tardive (surtout au IIe s. p. C.) : environ 30 exemples à Maronée, 80 à Périnthe (dont un tiers liés à l’armée ou à l’administration), plus d’une centaine à Philippopolis. L’usage de noms romains par des personnes qui n’avaient pas la citoyenneté romaine est naturellement bien plus large. Études et inscriptions site par site 1340) Thasos et les Romains. J. F , CRAI, 2018, p. 1573-1594. Exposé synthétique de l’histoire des relations entre Thasos et Rome qui ne peut être connue que par les inscriptions et les monnaies du fait de la perte de Polybe et Tite-Live. Thasos est libérée de l’occupation macédonienne en 196 a. C. et devient cité libre. Elle le reste lors de la création de la province de Macédoine et semble avoir eu des rapports fréquents avec les proconsuls. À partir des années 120 a. C., l’essor de son monnayage doit être mis en rapport avec les opérations militaires constantes des Romains contre les tribus thraces, et montre son soutien

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aux Romains. Elle le conserve lors de la crise mithridatique et en subit de grands dommages, mais cela lui permet de conserver son statut de ville libre et, probablement, de bénéficier d’un traité avec Rome vers la fin des années 80 a. C., période où l’a. situe aussi le traité entre Rome et Maronée (discussion p. 1581-1584) ; il devait être de type égalitaire. L’inscription récemment découverte (AE, 2018, 1418) pour C. Octauius, père du futur empereur Auguste, patron de la cité, puis celle pour Sextus Pompeius, patron ancestral de la cité (AE, 1994, 1540), montrent la continuité de ces liens. L’île sert de base arrière aux républicains pendant les guerres civiles, ce qui entraîne peut-être la perte de sa liberté, qu’Auguste lui restitua. Plusieurs témoignages montrent l’allégeance des Thasiens envers Auguste. Les Thasiens semblent donc avoir « tiré parti de l’hérédité par le sang pour transformer un patronat provincial en faveur impériale ». 1341) Thasos. En 1965, lors de travaux de dragage dans le port de Liménas. Base quadrangulaire moulurée en h. et en b., épaufrée aux arêtes et à l’arrière, brisée en h. où subsistent deux mortaises pour la fixation d’une statue de bronze un peu plus grande que nature ; face postérieure plane (la base était adossée à un mur) : 183 (dé 120) × 88 (dé 69 à 71) × 69 (dé 63) cm. Inscription dans la partie sup. du dé, très soignée mais très usée ; epsilon en forme de sigma inversé. Lettres : 3,8 à 4 cm ; interl. : 0,9 cm. Musée de Thasos, cour principale. J. F , dans Philorhômaios kai philhellèn (supra n° 21), p. 267-288 ; photo. Ἡ Θασίων πόλις | τὸν δικαιότατον λογ[ι]|στὴν καὶ ῥήτορα ἄρι|στον Πόπλιον Σέντιο[ν] | Σεκοῦνδον Σαβῖν[ον] | ἀρετῆς π[άσ]η[ς καὶ εὐνοίας ?] | ἕνε[κα]. « La cité de Thasos (a honoré d’une statue) le très équitable curateur et excellent rhéteur Publius Sentius Secundus Sabinus, pour toute sa valeur et [son dévouement ?]. » (Traduction d’après l’a.) La base trouvée au fond du port provenait probablement de l’agora toute proche. Le personnage était professeur de rhétorique (ῥήτωρ) et a été chargé d’une mission de curateur de la cité, donc chargé d’en redresser les finances, mais n’était pas thasien lui-même. S’il est inconnu par ailleurs, son gentilice Sentius est attesté en Macédoine et en Thrace, entre autres par un Publius Sentius Septimius Nikolaos d’une grande famille de Stobi, municipe dont le curateur de Thasos était peut-être originaire. On ne sait pas précisément ce qui a mis à mal les finances de la cité, peut-être les grands travaux exécutés sous les Antonins, comme ce fut le cas à Philippes sous le règne de Marc Aurèle. Date : probablement 2e moitié du IIe s. p. C., d’après l’écriture.

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1342 a-b) Neos Xerias (Chrysoupolis, nome de Kavala ; terr. de Topeiros). Trouvée en 1983. Colonne en marbre blanc très érodée : 147 × 28 (diam.) cm. Publication partielle : d’un côté de la pierre, Maximin et Maxime, lettres 3 à 3,5 cm (a) ; de l’autre, cinq textes successifs depuis le règne de Dioclétien jusqu’à celui de Valens, Gratien et Valentinien II dont seul le deuxième est transcrit (Constantin et ses fils), lettres 2,5 cm (b). F. M , dans Roman Roads (supra n° 82), p. 287-289 ; photo (a) et p. 296-297 ; photo (b). a) Α[ὐ]τοκ[ράτ]ορι | Καίσαρ[ι Γ]αίῳ [Ἰουλίῳ ?] | 〚Οὐήρ[ῳ Μαξε]ι[μί]〛|νῳ Εὐ[σεβ]εῖ Εὐ|τυχεῖ Σεβ﹙αστῷ﹚ [Γ]ερ|μανικῷ Με|γ[ί]στῳ, αὐτο|κράτορι τὸ δʹ, | δημα[ρχ]ικῆς | ἐξουσίας τὸ γʹ, | καὶ Γαίῳ Ἰουλίῳ Οήρῳ Μαξίμῳ | τῷ π[ιφ]ανεστά|τῳ Καίσαρι Γερ|[μ]ανικῷ Μεγ﹙ίστῳ﹚ | ἡ πόλις ἡ [Τοπει]ρι[τ]ῶν. Le martelage du nom de Maximin est la conséquence de son abolitio nominis. Ce milliaire permet de préciser les limites entre le territoire de Philippes et celui de Topiros, donc entre les provinces de Macédoine et de Thrace : la zone côtière à l’ouest du Nestos, au sud-est du mont Lekani, n’appartenait pas à Philippes (voir P. Paschidis, BE, 2020, 239). b) ------ | [C]on[st]an[t]ino Au[gus]t[o] | et Fl(auio) Iul(io) C[ri]spo | [e]t Fl(auio) Cl(audio) Con[stan]tin[o] | et Fl(auio) Cl(audio) Con[s]t[ant]io | nobbb(ilissimis) C[ae]ss[s(aribus)]. Il s’agit de la deuxième inscription de ce côté-ci, visible sous les textes postérieurs « grâce à son alignement précis, à la petite taille de ses lettres et à la répétition superposée du nom Flauius ». Date : 10 décembre 236-237 (a) ; 8 novembre 324 - mai 326 (b) p. C. 1343) = AE, 1991, 1407. Pherai. Milliaire de Néron, nouvelles restitution et interprétation. F. M , dans Roman Roads (supra n° 82), p. 277. §Neroà Claudius d[i]ui | Claudi f(ilius) Germanic[i] Cae|s[a]ris n(epos) Ti(beri) Caesaris Aug(usti) | pron(epos) diui Aug(usti) abn(epos) Ca[es]ar |5 Aug(ustus), G[erm(anicus), po]nt(ifex) ma[x(imus)], trib(unicia) | pot(estate) VI[---, imp(erator) ---], p(ater) p(atriae), co(n)s[(ul) I]I[I ou II, | uias derigen]das cura[uit per | T(itum) Iuli]um V[s]tum pr[ocura|tor(em) p]rouinc(iae) Thrac[iae, m(ilia) p(assuum)] |10 CXI[---]. L. 7 : la restitution nouvelle s’appuie sur un milliaire inédit de Komotini dont la publication par Chryssoula Karadima aurait dû prendre place dans le volume. Ces travaux consistaient donc en améliorations de la uia Egnatia, non en constructions nouvelles. Date : 13 octobre 59 - 12 octobre 63 p. C.

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1343 bis) Dragovishtitsa (commune de Kostinbrod, environs de Serdica). En fouille en 2014 dans une uilla rustica. Fragment sup. dr. de la tabella II d’un diplôme militaire : 6,8 × 6,5 × 0,2 à 1,5 cm. Sur la face extérieure, encadrement mouluré large de 1 cm. Inscription conservée uniquement sur la face extérieure, lettres bien gravées 0,7 cm ; sur la face interne, traces très difficilement déchiffrables. Musée de Sofia, en cours d’inventaire. N. S , M. H , Proceedings of the National Museum of History (Sofia), 31, 2019, p. 253-272 ; photo. Intus : ------ | [--- B]ess[o]. Extrinsecus : [Ti. Iuli] Vrbani, | [Ti. Claudi] Menandri, | [Q. Fabi] Iti, | [P. Vigelli] Pris[ci, | A. Cascelli Proculi | P. Atini Crescentis, | L. Pulli Verecundi]. La liste des sept témoins est restituée surtout d’après la liste identique des témoins sur les diplômes AE, 2005, 1738 et 2014, 1618-1619 pour des soldats de la flotte de Misène, d’où l’identification de la constitution impériale dont ce fragment est la copie. Ce parallèle permet de reconnaître dans les traces évanescentes de l’avers de la tablette le nom de la tribu thrace à laquelle appartenait le bénéficiaire. [Le principal intérêt de ce fragment est qu’il a été trouvé en fouille, donc d’une provenance sûre, ce qui donne de bonnes indications pour les autres de la même série (tableau p. 262), sans provenance connue.] Date : 25 décembre 119 p. C.

MACÉDOINE Généralités 1344) La prise de contrôle de la Macédoine par les Romains. J.-L. F , dans Βορειοελλαδικά. Tales from the Lands of the Ethne. Essays in honour of Miltiades B. Hatzopoulos. Histoires du monde des ethnè. Études en l’honneur de Miltiade B. Hatzopoulos. Proceedings of the International Conference Held in Athens (February 2015). Actes du colloque international tenu à Athènes (février 2015), M. K , P. P , C. A , A.-M. G -S éd., Athènes, 2018 (Meletêmata, 78), p. 299-308. Nouvel examen du processus d’assujettissement de la Macédoine, synthèse des travaux des trente dernières années, à la lumière en particulier d’un rapprochement avec l’action de Rome dans l’ancien royaume de Pergame. Le processus, très graduel, a cherché à conserver le plus possible l’organisation existante dans la mesure où elle était efficace en se contentant de l’infléchir dans le sens des intérêts des Romains. Le premier successeur du gouverneur Q. Caecilius Metellus doit avoir été Cn. Egnatius, dont l’a. place le gouvernement en 146-145 a. C., avant celui de Q. Fabius Maximus Seruilianus, daté de 144-143 a. C. 1345) Les noms romains dans les catalogues éphébiques de Macédoine. E. S , dans Βορειοελλαδικά (supra n° 1344), p. 69-112. Étude du riche matériel onomastique offert par les différentes listes d’éphèbes des principales cités de Macédoine. On ne peut rien conclure de la grande variation du nombre d’éphèbes inscrits, d’une cité à l’autre ou à l’intérieur de la même cité. Quoique le tableau soit variable d’une cité à l’autre, jusqu’au premier quart du IIe s. p. C., la plupart des éphèbes ont une formule onomastique de type grec ; l’utilisation de noms d’origine

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romaine peut dénoter une attitude pro-romaine de la famille, celle de gentilices un mariage mixte. Vers la fin du siècle, les citoyens romains représentent environ 80 % des éphèbes à Beroia, 88 % à Thessalonique, mais ce n’est pas le cas ailleurs. Dans certaines cités, comme Kalindoia ou Thessalonique, la plupart des porteurs de noms romains appartiennent à des familles de souche italienne, et la moitié à Beroia. Sinon, la diffusion de la citoyenneté romaine a été limitée jusqu’aux derniers Antonins. Examen détaillé pour les cités de Styberra, avec les gentilices rares Allius, Scirtius, Insteius, Vettius (p. 70-74) ; Kalindoia, avec les gentilices Scanius, Laecius, Rennius, Tessidius, Cot(t)ius, Maesius (p. 74-82) ; Létè (p. 82) ; celle de nom inconnu en Orestide, avec les gentilices Marius et Fundanus (p. 82-83) ; Beroia, avec les gentilices Magnius et Vettulenus (p. 83-88) ; Thessalonique, avec les gentilices Ebutius (Aebutius ?), Astricius, Catilius, Laetilius (p. 89-92) ; enfin Edessa, avec les gentilices Peducaeus et [O]fesius, voir infra n° 1357 (p. 92-94). Études et inscriptions site par site 1346) = AE, 2014, 1168 = SEG, 64, 492. Dolichè. Le dossier des lettres de Paul-Émile adressées à Gonnoi, nouvelle édition révisée. Découverte en 2007 en remploi dans la basilique C. Stèle pyramidante en marbre grisâtre très friable brisée en h. et en b., épaufrée aux arêtes, face ant. érodée par endroits, angle sup. dr. recollé : 24,9 × 34 à 34,9 × 7,8 cm. Lettres irrégulières : 0,4 à 0,6 cm ; interl. : 0,2 cm. Musée de Larissa, Λ 91 et Λ 99. A. B , G. A. P , Horos, 26-31, 2014-2019, p. 281-302 ; photo. Voir aussi D. Rousset, BE, 2020, 205. Ι. [--- τοῦ Ἀ?]σάνδρο[υ - 15 - | - 10-12 -] πλέθρα εἴκοσι· Ἀντιφίλου τοῦ [- 6 - | .]ους, ἐλαιώδους πλέθρα τριάκοντα, ἀμπέλων πλέθρ[α | ἑ]πτά· ∆ικαιοκράτους τοῦ Ἀσάνδρου, ἐλαιώδους πλέθρα |5 ἑξήκοντα, ἀμπέλων εἴκοσι καὶ τὸ ἐποίκιον καὶ τὰς οἰκία[ς] | τὰς ἐν πόλει· Φιλαιτώλου τοῦ Ὀνησάνδρου ἐλαιώδους | καὶ ἀμπέλων πλέθρα τριάκοντα. uac. | uac. | ΙΙ. Λεύκιος Αἰμύλιος Λευκίου στρατηγὸς ὕπατος Ῥωμαίων | Γοννέων τοῖς ταγοῖς χαίρεν· ∆ημόφιλος ∆ολιχαῖος ἐνέτυ[χέ] |10 μοι φάμενος περὶ τῶν συνκεχωρημένων ἐγγήων αὐτῶι τ[ινὰς] | ἀντιλέγεν ὡς μὴ γεγονότος τούτου μετὰ τῆς ἡμετέρα[ς] | γνώμης καὶ τῆς τῶν δέκα καὶ διὰ τὴν αἰτίαν ταύτην ν[ῦν] | ἐπιβαίνεν ἐπ᾽ αὐτά· ἔδει μὲν οὖν [ὑ]μᾶς καὶ ἐπιτετιμηκ[ότας] | τοὺς κωλύοντας τὸν ἄνθρωπον κανονίζεν τὰ δεδομένα· |15 ἕτι καὶ νῦν προνοήθητε περὶ τοῦ μέρους τούτου ἵνα παρα[λαβῇ] | τὰ ἐν τῶι πρότερον ἀπεσταλμένωι προστάγματι δε[δομέ]|να· ἐὰν δὲ ὁμοίως τινὲς ἀποβιάζωνται, ἐκπέμπετε [- 3 -] | πρὸς

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ἡμᾶς ὅπως ἐπιγνόντες τί λέγουσιν διαλαβῶ[μεν] | τί ποιητέον ἐστίν. uac. | III. 20 Λεύκιος Αἰμύλιος Λευκίου στρατηγὸς ὕπατος Ῥωμαίων Γο[ννέ]|ων το﹙ῖ﹚ς ἄρχουσι· περὶ τοῦ ∆ημοφίλου τοῦ [- 3-4 -]λέμου· δὶς ἦλ[θε] | πρὸς ὑμᾶς ὅπως παραλαβῇ τὰ δεδομέ[ν]α αὐτῶι χωρία κ[αὶ τὴν] | οἰκίαν· φαίνεσθε τελέως ὄντες ἀγνώμονες μὴ πεφρο[ντι]|κέναι διὰ τὸ ἐνποδοστατῈν ἐν τούτω[ι Φ]ιλινίαν τε κ[αὶ] |25 Αἰσχύλον· ἔδει μὲν οὖν καὶ μείζονι ἐπιμ[ονῆ]ι περιπεπ[οηκέ|ν]αι πάντας ὑμᾶς, οὐ στοχαζομένους τοῦ καλῶς ἔχ[- 3-4 - | καὶ ? ἄ]λλοις μοχθηροῖ[ς] συνεπακολουθοῦντας, πλὴν γεγρ[αφέ|ναι ? τῶ]ι τε στρα[τηγ]ῶι τῶν Περραιβῶν καὶ τοῖς συνέδ[ροις | ὅπως ∆ημόφιλος - 3-4 - πα]ραλαβῇ τὰ δεδομένα χ[ωρί |30 - traces de lettres -]Α[---] | -----L. 2-3 : peut-être Ἀντιφίλου τοῦ [Σωκρά|τ]ους. L. 12 : μ[ὴ] éd. L. 13 : ἐπιτετιμηκ[έναι] éd. L. 21 : probablement ∆ημοφίλου τοῦ [Εὐπο]λέμου. L. 27-28 : autre possibilité suggérée par les éd., ἔδει μὲν οὖν καὶ μείζονι ἐπιμ[ονῆ]ι περιπεπ[οηκέ|ν]αι πάντας ὑμᾶς, οὐ στοχαζομένους τοῦ καλῶς ἔχ[ειν | τοῖς ἄ]λλοις μοχθηροῖ[ς] συνεπακολουθοῦντας, πλὴν γεγρ[αφό|τας τῶ]ι τε στρα[τηγ]ῶι τῶν Περραιβῶν κτλ. « il aurait mieux valu qu’un châtiment plus lourd vous soit infligé à tous, qui n’avez pas cherché à vous bien conduire et avez collaboré avec ces autres malfaiteurs, plutôt que d’avoir écrit au stratège des Perrhèbes, etc. ». « [---] ; d’Untel : 20 plèthres de [---] ; d’Antiphilos fils de [---kra]tès : 30 plèthres de terre à olivier, 7 plèthres de vigne ; de Dikaiokratès fils d’Asandros : 60 plèthres de terre à olivier, 20 (plèthres) de vigne, le bâtiment agricole et les maisons qui sont en ville ; de Philaitôlos fils d’Onésandros : 30 plèthres de terre à olivier et de vigne. Lucius Aemilius fils de Lucius, (pro)consul de Rome, aux tages de Gonnoi, salut ! Démophilos de Dolichè est venu me trouver pour me déclarer que [certains ?] lui contestaient les biens-fonds qui lui ont été octroyés, niant que cela fût advenu en accord avec notre avis et celui de la commission des Dix, et que, pour cette raison, [ils ?] occupaient indûment ces terrains : dans ces circonstances, vous devriez donc aussi, après avoir châtié ceux qui empêchent l’homme, régler les donations. Il n’est pas trop tard, en l’occurrence, pour que vous veilliez à ce qu’il reçoive ce qui lui a été accordé par l’édit précédemment envoyé ; et dans l’hypothèse où certains se mettraient en de pareilles difficultés, adressez-vous à nous surle-champ, afin que, mis au courant de ce qu’ils disent, nous décidions ce qu’il faut faire. Lucius Aemilius fils de Lucius, (pro)consul de Rome, aux magistrats de G[onnoi], salut ! Au sujet de Démophilos, il est par deux fois venu auprès de vous afin de recevoir les terrains et la maison qui lui ont été accordés : vous faites preuve d’une grande inconséquence à ne vous

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préoccuper en rien du fait que Philinias et Aischylos lui font obstacle. Dans ces circonstances, un châtiment plus lourd aurait dû vous être infligé à tous, qui n’avez pas cherché à vous bien conduire et avez collaboré avec ces autres malfaiteurs, plutôt que d’écrire au stratège des Perrhèbes et aux synèdres afin que Démophilos reçoive les terres qui lui ont été accordées [---]. » (Traduction d’après R. Bouchon, revue par D. Rousset et retouchée.) Publication officielle de ce document important, mais de lecture difficile, qui a bénéficié du concours de plusieurs collègues grecs nommément remerciés. (Nous intégrons dans le texte et la traduction certaines corrections de D. Rousset, ΒΕ). Il comporte la fin d’une liste de biens-fonds et deux lettres de PaulÉmile à Gonnoi, voir déjà AE, 2014. L’identification du personnage avec l’un des deux marchands perrhèbes ayant aidé les Romains cités dans Tite-Live, 44, 35, 10, proposée par R. Bouchon (AE, 2014), mais contestée, est acceptée par les éd. : Menophilus de la tradition devrait être corrigé en Demophilus. Ces textes jettent quelque lumière sur les mesures concrètes prises par les Romains à l’encontre des partisans des Macédoniens, et sur l’existence d’un clan pro-macédonien à Gonnoi. Les a. considèrent eux aussi que la géographie (mention de terres à olivier, impossibles à Dolichè) et la prosopographie imposent que les terres en question aient été situées à Gonnoi. Date : 167 a. C., d’après la mention de la commission des dix sénateurs qui ont rejoint Paul-Émile en mars 167. 1347-1355) Piérie. Autels funéraires d’époque romaine. P. P , Die Grabaltäre Pierias in der Kaiserzeit, Athènes, 2019, 178 p. 66 pl. (Corpus Signorum Imperii Romani, Griechenland, III, 2). Corpus des 101 autels funéraires de Piérie dont 89 sont inscrits, et parmi eux 12 sont nouveaux. Quatre d’entre eux avaient déjà été publiés par l’a., dans Bonae Gratiae. Essays on Roman Sculpture in Honour of Professor Theodosia Stefanidou-Tiveriou, E. V , E. P , N. K éd., Thessalonique, 2017, p. 297-305 (ils sont décorés de reliefs consistant en bustes de face, ce qui les distingue de ceux de Dion, où il n’y en a pas, mais les rapproche de ceux de Beroia et de Thessalonique, où ce décor n’est pas rare ; trois d’entre eux comportent des noms romains). Il y a seulement quatre autels inscrits en latin : nos 10 (SEG, 44, 525), 20 (voir ci-dessous, n° 1348), 83 (ILGR, 192) et 97 (CIL, III, 595). 1347) P. 103-104, n° 17 ; photo. Dion, zone du rempart Ouest. Partie sup. d’un autel pyramidant à fronton à acrotères en marbre gris-blanc à

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gros grains brisé en b. et à l’arrière ; grande fêlure oblique au travers du fronton et du couronnement, ce dernier sans travail particulier : 66 × 48 × 27 cm. Dans le fronton, phiale entre des décors en forme de croissants de lune de hauteur décroissante. Ch. ép. avec cadre mouluré, l. 1 au-dessus. Traces de réglure. Lettres : l. 1, 3,7 à 4,3 cm, sinon 3 cm, sauf à l’initiale de chaque ligne, 3,7 à 4,3 cm ; interl. : 0,8 à 1 cm. Musée de Dion, sans numéro d’inventaire. D(is) M(anibus) s(acrum). ‖ Φλάβιος | Βειβιανὸς | Ἰουλίᾳ Ὑγείᾳ | [τῇ] σεμνο|[τά]τῃ συμ|[βίῳ] μνεί|[ας χάριν]. Date : fin du IIe - début du IIIe s. p. C. 1348) P. 104, n° 20 ; photo. Dion. En 1936, près du théâtre. Fragment de la partie dr. d’un autel en marbre blanc à gros grains, dont il subsiste en partie la face antérieure du dé et de la moulure de couronnement, avec une partie de la face latérale : 82 × 28 × 18 cm. Ch. ép. avec cadre mouluré sur le dé. Lettres : 3 à 4 cm ; interl. : 1,5 cm. Musée de Dion, inv. 86. [---] M. f. Quir[ina ? | ---]M aed(il-) | [---]IQA[--- | ---]ISOL[---] | -----[Les restitutions proposées pour cette inscription très ruinée sont hypothétiques et l’a. ne les donne pas dans son édition du texte. Il ne manque que très peu de lettres à la fin de chaque ligne. À la fin de la l. 2, partie gauche d’une lettre ronde ? ; à la fin de la dernière ligne, peutêtre V.] Date : IIe - IIIe s. p. C. 1349) P. 108, n° 24 ; photo. Dion. En remploi dans le rempart Est. Autel pyramidant en marbre blanc à gros grains mouluré en h. et en b., brisé à l’avant à l’angle inf. g. de la base et à l’angle sup. g. du couronnement, épaufrures en plusieurs endroits ; la partie arrière est perdue ; traces d’outil fines en façade, plus grossières sur les côtés ; au lit sup., mortaise, diam. 23,5 cm : 180 × 95,5 × ép. conservée 41 cm. Le sommet est décoré d’un fronton à acrotères incisé ; dans le fronton, phiale entre des décors en forme de croissants de lune de hauteur décroissante, décor qui se répète sur les côtés autour d’une rosette. Ch. ép. avec cadre mouluré dont l’inscription n’occupe que la partie sup. Lettres : 4,5 à 6 cm ; interl. : 2,3 à 3,5 cm. Musée de Dion, inv. 5783. Μ﹙άρκωι﹚ Κορνηλίωι | Μαξιμιανῶι Μαρκελλιανὸς | τῶι | ἀδελφῶι. Date : 2e quart du IIe s. p. C.

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Μ﹙ᾶρκος﹚

Κορνήλιος

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1350) P. 108-109, n° 25 ; photo. Dion. En remploi dans le rempart Est. Autel pyramidant en marbre blanc à gros grains mouluré en h. et en b., brisé dans l’épaisseur en deux fragments jointifs ; nombreux éclats, en particulier sur la face latérale dr. dont le couronnement est laissé en bosse ; traces d’outil fines en façade, plus grossières sur les côtés ; face arrière grossièrement piquetée : 196 × 103 × 89 cm. Au-dessus de la moulure de couronnement, fronton à acrotères incisé, aussi bien en façade que sur les côtés ; en façade et sur le côté g., le fronton est décoré d’une phiale entre croissants de lune. Cadre mouluré sur la face antérieure et les faces latérales. Inscription sur la façade. Lettres : 5,5 à 6,5 cm ; interl. : 2,3 à 2,5 cm. Musée de Dion, inv. 5784. Μ﹙άρκωι﹚ Κορνηλίωι | Μαρκελλιανῷ | Κορνήλιοι Μαρ|κελλιανὸς καὶ | Ἱππόνεικος | τῷ πατρί. Date : 2e quart du IIe s. p. C. 1351) P. 109-110, n° 26 ; photo. Provenance inconnue. Autel pyramidant en marbre blanc à gros grains mouluré en h. et en b., complet, mais la face antérieure est très endommagée, presque plate, et la face latérale dr. porte deux rainures verticales dues à un remploi ; les moulures de la base et du couronnement se poursuivent sur la face arrière, contrairement à l’habitude, mais y sont laissées en bosse : 107 × 38 × 33 cm. Au-dessus du couronnement, en façade et sur les côtés, fronton décoré d’une phiale entre deux acrotères. Au lit sup. et taillée dans le même bloc, pomme de pin, h. 22 cm. Sur la face antérieure, ch. ép. mouluré. Lettres : 2,8 à 4 cm ; interl. : 1,5 à 2 cm. La dernière ligne au-dessous du cadre. Musée de Dion, inv. 7925. Παρά|μονος | Ἀδύμου | καὶ Τιτί|α Καπί|τωνος | τῷ ἰδίῳ | τέκνῳ Ἀ|λεξάνδρ ‖ μνήμης χάριν. Date : 1re moitié du IIIe s. p. C. 1352 a-b) P. 151-153, n° 88 ; photo ; et dans Bonae Gratiae (supra n° 1346), p. 297-299, α ; photo. Kitros (terr. de Pydna). Autel pyramidant en marbre blanc à gros grains mouluré en h. et en b., brisé en deux dans l’épaisseur (seule la moitié antérieure est conservée) ; lacune verticale creusée à la partie inf. du champ épigraphique, l’angle inf. dr. est brisé : 122 × 61 cm × ép. non indiquée. Dans un champ délimité par un encadrement mouluré, relief (deux bustes féminins de face, celui de g. plus grand que l’autre) et immédiatement au-dessous l’inscription a ; sur la face gauche de l’autel, à la hauteur de la moulure sup. du champ, main g. supine ; sur la face dr., à la même hauteur, inscription b. Musée de Dion, inv. 5798.

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a) Sur la face antérieure, immédiatement sous le relief. Lettres : dimensions non indiquées. Hedera à la fin de la l. 4. Βενουλεῖος | Εὐτυχιανὸς | Αὐρηλίᾳ Λυκο|┌λ┐ένῃ τῇ ἰδίᾳ |5 συνβίῳ | μνείας χ[άρι]ν | ἐκκ τῶν ἰδί[ων]. [L. 1 : le gentilice Venuleius, attesté à Thessalonique (IG, X, 2, 1, 641). OS] L. 3-4 : Λυκοδένη lapis ; correction de ce nom difficilement explicable par P. Paschidis, BE, 2021, 270, d’après le parallèle Λυκολένα dans I.Leucopetra, 95. b) Sur la face latérale dr., à la hauteur du sommet de l’encadrement. Lettres : dimensions non indiquées. Χαῖρ[ε παρο]|δ[εῖτα]. Date : 1re moitié du IIIe s. p. C., après 212. 1353 a-b) P. 154-155, n° 90 ; photo ; et dans Bonae Gratiae (supra n° 1346), p. 300-301, β ; photo. Koukos, chapelle Saint-Jean-Baptiste. Autel pyramidant en marbre gris-blanc à gros grains mouluré en h. et en b., brisé dans l’épaisseur, entraînant la perte de la partie postérieure : 114 × 52 × ép. conservée 36 cm. En h., fronton sculpté peut-être avec acrotères, décoré d’une rosette entre des décors en forme de croissants de lune de hauteur décroissante, trois de chaque côté ; légère épaufrure à l’arête dr., angle inf. g. brisé. Sur le dé, deux reliefs : en h., buste d’un homme à g., d’une femme à dr., de face ; au-dessous, deux figures de face, plus jeunes, un garçon à g., une fille à dr. Inscription au-dessus et au-dessous des reliefs (a), lettres 2 à 3,5 cm, interl. 3 à 5 mm en haut, 5 à 15 mm en bas. Sur la face latérale dr., représentation d’un homme de face à côté d’un cheval et, au-dessous, d’un chien dans une tabula ansata ; audessus, inscription b, lettres 4,5 à 5 cm, interl 0,5 à 2 cm. Autrefois dans la cour de l’église Saint Démétrios à Koukos, à présent à Makrygialo, dépôt des antiquités de l’éphorie de Piérie, inv. Πυ 14336. a) Sur la face antérieure, l. 1-2 au-dessus du relief, l. 3-5 au-dessous. Hedera à la fin des l. 1 et 2. Γαβία Μενναεὶς | [Αὐρ]ηλίῳ [Ε]ὐήννει ‖ [τῷ] γλυκυτάτῳ συν|[βί]ῳ ἐκκ τῶν κοινῶν |5 [κό]πων μνήμ{ν}ης χάριν. b) Sur la face latérale dr., au-dessus du relief ; au-dessous du relief, inscription de deux lignes non déchiffrée. Χέρε [π]α[ρο]|δεῖτ[α].

Dans le relief, au-dessous du personnage masculin : ΜΑΡΙΟΥΒΑΣ. Selon l’a., nom non grec du personnage.

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Sous le relief : ∆ράκων Ω Λύκος ΠΡΑ[---]. Selon l’a., il s’agirait du nom de chiens. L. 2 : le cognomen [Ε]ὐήννης pourrait être une forme de Εὔηνος. [Le gentilice Gauius est déjà attesté à Dion ; le cognomen Μενναείς est probablement une forme de Μεννηίς, attesté à Beroia, BE, 2021, 270.] Date : début du IIIe s. p. C., après 212. 1354) P. 157-158, n° 91 ; photo ; et dans Bonae Gratiae (supra n° 1346), p. 301-302, δ ; photo. Cimetière au lieu-dit Agiasma (Makrygialo), entre l’ancienne et la nouvelle route nationale. Autel pyramidant à relief presque intact : 114 × 69 × 56 cm. Relief : deux bustes de face, à g. homme barbu et moustachu, à dr. femme voilée ; entre eux et au-dessous, buste d’un jeune garçon, d’une taille beaucoup plus petite. Inscription au-dessus du relief, avec addition de la l. 6 au-dessous du relief. Hederae après chaque mot de la l. 1, et au début de la l. 6. Lettres : 2,5 à 3 cm. Makrygialo, dépôt des antiquités de l’éphorie de Piérie, sans numéro d’inv. Εὔτυ[χ]ε χαῖρε φίλε. | Χαῖρε καὶ ὺ παροδεῖτα. | Κουσωνία Ἅγνη Κουσωνίῳ | Εὐτύχει τῷ ἰδίῳ ἀνδρὶ καὶ πά|τρωνι μνείας χάριν. ‖ καὶ ἑαυτῆς ζώσας. Χαίρετε. Date : 2e quart ou milieu du IIe s. p. C., d’après le visage de l’homme et les proportions de l’autel. 1355) P. 161-162, n° 96 ; photo. Sebaste. Autel en marbre blanc légèrement pyramidant mouluré en h. et en b., très endommagé ; la moulure du couronnement est entièrement abattue, ainsi que celle de la base sur la face g. ; en façade, elle ne subsiste au complet que dans l’angle inf. g. ; sur la face g., la partie subsistante du fronton est ornée d’une rosette : 144 × 74 × 49 cm. Au lit sup., grand évidement (29 × 26 min., prof. 15,5 cm) pour la mise en place d’une ostothèque. La face ant. est ornée d’un cadre mouluré (65 × 37,5 à 38,5 cm) dans lequel est gravée l’inscription. Lettres : 2,5 à 3 cm ; interl. : 1 à 1,8 cm ; au-dessus du cadre était gravée une ligne dont ne subsiste que la dernière lettre. Église évangélique de Sebaste. [---]Α ‖ Γεγανίῳ Ὀνη|σικράτει τῷ θείῳ | καὶ Γεγανίῳ Ἐρω|τιανῷ τῷ πα|τρὶ μνήμης χάριν. [L. 2 : le gentilice Geganius, attesté à Thessalonique (IG, X, 2, 1, 495 et 980). OS] Date : 2e quart du IIe s. p. C.

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1356 a-c) = AE, 1974, 586 = ILGR, 240 = IKM, I, 482. Beroia. Milliaire d’époque constantinienne portant plusieurs inscriptions. Nouvelles lectures et présentation. F. M , dans Roman Roads (supra n° 82), p. 293-296 ; photo. Voir BE, 2020, 218 (P. Paschidis). a) Ἀγαθῇ Τύχῃ. | Imp(erator) Cae[s]ar Fl(auius) Va[l(erius)] | Constantinus P(ius) F(elix) | Inuictus Augustus et |5 [§Imp(erator)à] Caesar [§Licini(anus) | Licinius P(ius) F(elix) Inu(ictus) Aug(ustus.à] | Εὐτυχῶς. b) [Ὁ] κ[ύρ]ιο[ς ἡμῶν | ὁ ε]ὐανθέ[στ]ατος | Αὔγουστος | (l. 1 à 5 du texte a) | Φλ﹙άβιος﹚ Βα﹙λέριος﹚ Κών| (l. 7 du texte a) |σταντας (sic). c) Dd(ominis) nn(ostris) | Valentiniano et | Valente Augg(ustis).

Après examen visuel, l’a. laisse de côté l’inscription 1 du corpus, presque entièrement ruinée, et considère que les inscriptions 2 et 3 forment un seul texte pour Constantin et Licinius, dont le nom fut ensuite martelé (a), malgré le mélange des langues ; le texte b pour Constant est gravé en gros caractères irréguliers et englobe le texte a en masquant l’essentiel du nom de Licinius. Ce texte aurait été gravé en deux temps la fin d’abord (texte 4 du corpus), ce qui expliquerait que le titre de César de Licinius a été conservé, et en remplaçant le gentilice Iulius de Constant par celui de son père, le début ensuite (nouvelle lecture du texte 5 du corpus qui y reconnaissait Julien), quand il est devenu Auguste [pour P. Paschidis, la proposition a est probable, la proposition b n’est pas vraisemblable ; le terme εὐανθέστατος qui traduirait florentissimus, est sans exemple épigraphique]. Date : entre 314 et 317 p. C. (a, dont le martelage est postérieur à 320) ; après 333, puis après 337 (b) ; 364-367 (c). 1357) = IKM, II, 182. Édessa. Catalogue d’éphèbes, nouvelles lectures. E. S , dans Βορειοελλαδικά (supra n° 1344), p. 93. L. 10-11 : [.] Φήσιοι Κάσανδρος, [∆]ημό[φιλος], Ἀμά|ραντος. L. 14-15 : Αὐρήλιος ΕΥΛΟ[.]Η[.] υἱὸς Αὐρηλ[ί]|ου Κέλερος στρατ[ι]ώτου. L. 16 : Ἰούλ[ι]ος Σύμ[φορ]ος. L. 18 : Φλ[άβ]ιος Φίλιστος, Αὐρ﹙ήλιος﹚ Εὐφρό[συ]νος. L. 20 : Αὐ[ρήλ]ιος Φίλιππος. L. 22 : Αὐ[ρήλι]ος Ζώσιμος. L. 24 : Φ[λα]βιανὸς Ἡρώδης. L. 28 : Αὐρήλιος Παρμενίσκος. Nouvelles lectures après examen visuel. L. 10, le gentilice pourrait être [Ὀ]φήσιος, d’après IG, X, 2, 1, Suppl. 1, 1379. L’un comme l’autre sont très rares.

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1358-1359) Byllis. Les Domitii Sallentini. R. H , dans Philorhômaios kai philhellèn (supra n° 21), p. 335-350. À la suite de la publication de l’inscription pour L. Domitius L. f. Sallentinus, AE, 2011, 1171, nouvel examen de deux inscriptions déjà connues, mais fragmentaires et d’interprétation difficile. Elles concernent une même famille et peut-être les mêmes personnages. 1358) = LIAlbanien, 209 = CILAlbanie, 208. P. 336-339. Nouvelle restitution et interprétation. JÖAI, 21/2, 1922-1924, p. 300, n° 15. L. Dom[itio L.] | f. Salle[ntino] | Flauian[o ob infini]|ta merit[a patris] |5 eius Dom(itii) [Sallen]|tini patr[oni col(oniae)] | quae A·V· | [---] | cum f(-) philo[---] | +et omni[bus decc(urionibus)] | praesen[tibus].

L. 7 : quae a(b) u(niuersis / -o populo) ? L. 8 : probablement f(ilio) ou f(ecit) et, plutôt qu’un nom de personne, un titre grec transcrit en latin tel que φιλόπατρις ou φιλοκτίστης (voir à Palmyre [phi]lopatrin, IGLS, 17, 1, 304). Inscription honorifique et non funéraire ; restitution d’après AE, 2011, 1171 [nous rétablissons les crochets de restitution non indiqués par l’a.]. 1359) = LIAlbanien, 203. P. 340-341. Nouvelle restitution. [Domiti]|us Sallentinus patronus co|loniae B[yllidens(ium) per L. Domiti]|um Sallen[tinum f(ecit) amore patri]|ae balineu[m] | sua pecunia. La restitution est proposée en admettant, ce que suggère la photo, que le bord gauche de la plaque est intact ou peu endommagé.

1360) Hardishtë (région de Dyrrachium). Bloc de calcaire local en remploi, endommagé à dr. et en b., arête verticale g. épaufrée : 59 × 28 × 10 à 17 cm. Au revers, traces d’un relief illisible. Inscription apparemment intacte dans un champ délimité par une ligne incisée dont seul l’angle sup. g. est conservé. Lettres irrégulières : 3 à 5 cm. Près de l’ancienne école du village, actuellement démolie. B. F , B. S -R , K. K , E. S , R. R , E. T , dans L’Illyrie méridionale et l’Épire dans l’Antiquité. VI. Actes du VIe colloque international de Tirana (20-23 mai 2015), J.-L. L , L. P , A. S éd., Tirana, ALSA, 2018, I, p. 301-318 (sp. p. 308-309 ; photo). D(is) M(anibus) [- ?] | Ponpon[i]|ae SAV+[-]|+O Vrsu[s | b]ene mer[en]ti coniug[i, ui(xit) a]|n(nis) XLV, d(iebus) V[- ?], fecit.

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L. 3 : les lettres SAV pourraient appartenir au cognomen de la défunte ou au gentilice de son mari. Date : IIe ou IIIe s. p. C. 1361) Palaeokastro Kaisareias (en Élimiotide, Haute Macédoine, dans le voisinage d’Aiani). Dédicace du pavement de mosaïque de la basilique. En fouille en 2014. Dans un champ en forme de tabula ansata délimité par un bandeau bordé d’un rinceau, inscription de deux lignes en tesselles noires sur fond blanc séparées par une rangée de tesselles noires et endommagées à dr. : h. 24 cm (l. 1) et 30 cm (l. 2). Croix au début de chaque l. M. T , Arch Erg Mak Thrak, 29, 2015, p. 111-118 ; photo. Ὑπὲρ εὐχῆς Ἰουστινιανο[ῦ] | καὶ Φ[ι]λοκρατείας. Date : fin du Ve - début du VIe s. p. C., d’après les données archéologiques. 1362) Styberra. Trouvaille fortuite. Stèle en marbre à fronton presque intacte (manquent le sommet du fronton, un éclat à l’arête dr. et le tenon de fixation), revers épannelé : 102 × 53 × 11 cm. Fronton à acrotères très petits orné de deux palmes affrontées (on pourrait les prendre pour des oiseaux) ; au-dessous, relief représentant autour d’une petite statue d’Héraclès de face, appuyé sur la massue du bras dr. avec la peau de lion sur le bras g., à g. une femme nue de face, avec un vêtement sur les hanches (au type d’Aphrodite), à dr. une femme assise sur un siège à dossier, le corps de profil mais la tête de face. Sous le relief, ch. ép. avec cadre mouluré : 40 × 35 cm. Lettres soignées : 2 cm. Hedera à la fin du texte. Musée de Prilep, inv. n° 3586. V. K , O. J , ŽAnt, 69, 2019, p. 123-134 ; photo. Ὀκταβιανὸς Ἰνστει|ανὸς Ἀττικὸς τῷ | υἱῷ Ἀττικῷ καὶ τῇ | μητρὶ αὐτοῦ Ὀλυμ|πιάδι καὶ τῇ ἀδελ|φῇ αὐτοῦ Νεικοπο|λιανῇ μνείας χά|ριν. On ne connaît qu’une seule autre stèle funéraire à Styberra. Pour les a., les personnes mentionnées sont la femme, le fils et la sœur du dédicant, mais pour P. Paschidis, BE, 2021, 277, il s’agit plutôt de la consecratio in formam deorum de son épouse et de ses deux enfants ; le fait qu’Olympias n’est pas dite femme d’Octauianos pourrait être dû à un mariage au statut incertain. En annexe, liste des Insteii de Styberra. Le catalogue de A. Tataki, The Roman Presence in Macedonia, Athènes, 2006, p. 253-254 (n° 276) en recensait sept, auxquels il convient d’ajouter Ἰνστέιος Ἀλέξανδρος, fils de Φλάβιος Παράμονος, Ἰνστέια Νικόπολις, sa mère, tous connus par une base votive du IIe s. en l’honneur de cette dernière,

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et Γάιος Ἰνστέιος Ζωίλος, prêtre d’Héraclès, et son père Γάιος Ἰνστέιος Θεογείτων, connus par une inscription de 247-248 p. C. (BE, 2021, 276). Date : IIIe s. p. C., selon les a., mais on ne peut exclure la fin du IIe. 1363) = AE, 2014, 1178 = EKM, II, 432. Pella. Texte et interprétation. R. H , dans Epigraphische Notizen. Zur Erinnerung an Peter Herrmann (supra n° 26), p. 255-266 (étude générale) et p. 270-272 (texte, traduction allemande, apparat critique) ; photo. Dans le cadre d’observations portant sur des documents faisant référence à des abus commis dans l’utilisation du cursus publicus (voir supra n° 50), l’a. se livre à une étude de ce texte (en deux langues, latin et grec, les deux sections n’étant pas la traduction l’une de l’autre), lacunaire au début et à la fin, dont les deux sections centrales (en latin) consistent en une lettre d’un certain Messala Rutilianus à un préfet du prétoire non nommé et la réponse du préfet adressée au même Messala, et dont la section finale consiste en une lettre de l’ordo de Pella à Messala, salué comme κύριε (l. 21). Les observations principales de l’a. sont les suivantes (la numérotation des lignes est celle retenue dans AE 2014) : — la restitution [te] au début de la l. 10 ne semble pas correcte, parce qu’il y a assez de place pour plusieurs lettres dans la lacune et parce que la restitution [te] signifierait que les Pellenses auraient simplement ignoré la suggestion de Messala de recourir au préfet du prétoire (note 35). L’a. propose de restituer [proco(n)s(ulem)] ou plutôt [proc(uratorem)] (p. 271) ; —le ton « sarcastique » et « ironique » de consti[tutionib]us, quas certum est te non ignorare (l. 16-18) rappelle les sacrae litterae de 204 p. C. [voir AE, 2016, 1659] (p. 258) ; — le fait que le préfet ne soit pas nommé dans les deux lettres latines indique qu’il a été passé sous silence à dessein (voir p. 256) ; — Messala Rutilianus a été pris précédemment pour un proconsul de Macédoine, mais cela semble très incertain : par exemple, parce qu’il précise dans sa lettre que la colonie des Pelle(n)ses faisait partie de la prouincia Macedonia (l. 6) ; il était probablement plutôt un curator rei publicae (p. 264-265, voir 257) ; — la datation proposée précédemment, fin du IIe ou début du e III s. p. C., qui se fondait sur la conviction que Messala Rutilianus était soit identique à L. Iulius Messala Rutilianus, consul suffect en 193 p. C., soit peut-être son fils, doit être en fait postérieure de plusieurs décennies. Selon l’a., dater ce dossier de la fin du IIIe s. serait plus vraisemblable (p. 266, voir p. 261 et 276 ; dans ce cas, Messala Rutilianus serait un descendant du consul de 193). Cette proposition [selon nous convaincante] prend appui sur l’écriture, étudiée minutieusement (comme parallèles du point de vue de la paléographie, l’a. mentionne, p. 260-261, EKM, I,

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Beroia 15, AE 2002, 1293 et CIL, III, 568, avec photo de l’estampage), et sur le vocabulaire et surtout sur le style des documents latins. Parmi les exemples d’expressions qui indiquent une période tardive, l’a. mentionne armati pour milites (l. 9) et partibus tuis functus (l. 18). Une date non antérieure à la fin du IIIe s. est indiquée aussi, par exemple, par le fait que l’ordo de Pella écrit sa lettre à Messala en grec et le fait qu’un curator rei publicae, sénateur, s’adresse au préfet, personne appartenant à un ordre inférieur au sien, en l’appelant domine (l. 5), ce qui aurait été peu vraisemblable avant cette période. En raison du titre de uir clarissimus du préfet, le dossier doit en tout cas être antérieur à la fin du IVe s., quand les préfets du prétoire étaient des uiri illustres. Dans l’apparat critique, p. 271-272, l’a. propose pour le texte les modifications principales suivantes (plusieurs de ces suggestions sont dues à D. Feissel ; les propositions de EKM déjà mentionnées dans la notice AE, 2014, 1178 ne sont pas répétées) : — l. 1 : ἐκτρεπομέν[οις τῆς] ὁ[δ]οῦ (Feissel), « aux personnes déviant de la route » ; — l. (5-)6 : splendidissi|[mus] ; l’épithète qualifie ordo, non [coloni]ae (voir p. 257 et note 37) ; — l. 7 : [et nunc dem]um au lieu de [et nunc iter]um ; — l. 10 : [proco(n)s(ulem)] ou plutôt [proc(uratorem)] au lieu de [te] (voir supra) ; — l. 13 (au début de la ligne dans la lacune) : [debeam] (Feissel) [le subjonctif de l’imparfait deberem, autre possibilité envisagée par l’a., nous semble moins vraisemblable] ; — l. 17 : selon la photo, le E dans te (ainsi EKM au lieu de t dans l’editio princeps) a été écrit à partir d’un S, TS devenant TE ; — l. (17-)18 : ignora|[re. Vbi s]ecundum (Feissel), à poursuivre à la l. 19 avec la proposition de l’édition EKM, [sis, nequ]e ; — au début du uacat d’environ deux lignes entre les l. 20 et 21, on pourrait envisager une salutation, une datation ou une formule d’authentification ; — l. 21 : [καὶ πάλιν] au lieu de [Ἐπιστολὴν] (Feissel) ; — l. 22 : [δι᾿ αὐτὸ τὸ μέ]γεθος (Feissel) ; — l. 23 : [βοήθειαν φ]εύγομεν (Feissel). 1364-1366) Pella. Graffites d’époque romaine dans la tombe macédonienne ∆. P. C , Οι μακεδονικοί τάφοι του Αρχοντικού και της Πέλλας ΙΙ, Thessalonique, 2019, 905 p., 34 pl. Dans ce volume très détaillé et probablement destiné à rester peu diffusé, publication, p. 286-322, des graffites inscrits dans l’antichambre et la chambre principale de la tombe IV par des visiteurs indiscrets

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postérieurs à la deuxième vague de pilleurs qui ont opéré au IIe IIIe s. p. C. Il s’agit d’une part de graffites obscènes (une dizaine), de l’autre de commémorations. Voir BE, 2020, 223 (P. Paschidis). 1364 a-b) P. 287-292, α-β ; photo. Sur la paroi Nord de la chambre funéraire. Lettres : 3 à 6 cm. a) Ἐγὼ Κάσις Μυρτίλου πε|πύγικα τοὺς πρώτους τεθηκότες. b) Πυγίζω τοὺς πρώτους εἰσελθόντες.

Τεθηκότες, εἰσελθόντες : la finale en -ες au lieu de -ας est courante à l’époque impériale. Ce graffite fait partie d’un ensemble d’une dizaine d’autres semblables. Ces deux graffites doivent aller ensemble (les suivants mentionnent un autre scripteur) et expriment la déception d’un pilleur de tombe resté bredouille. 1365) P. 318-319, IV ; photo. Sur la paroi Est de l’antichambre. Lettres irrégulières : 10 à 20 cm. Secundus L(ucius) Cascell(ius) f(ilius) Capitonis | [---] hac. La formule onomastique de cette inscription est en désordre [fautil penser à une influence de la formule onomastique usuelle en grec, maladroitement adaptée au système romain ?]. 1366) P. 319 ; photo. Sur la paroi Ouest de la chambre funéraire, inscription en latin de deux lignes très peu lisibles. Lettres : 32 à 42 cm. ------ | [---]ilius Pius.

[Il n’est pas vraisemblable que le nom Γέτας, inscrit à l’intérieur de la chambre funéraire en lettres de 29 à 42 cm (p. 320 ; photo), soit en rapport avec celui de l’empereur, et on ne peut en tirer aucune conclusion chronologique.] 1367) = IG, X, 2, 1, 80. Thessalonique. La dédicace aux dieux égyptiens de Manius Curtius Signinus. Nouvelle datation. F. C , ASAA, 97, 2019, p. 216-220 ; photo. La dédicace de Μάνιος Κόρτιος Μανίου Σιγνῖνος [sic lapis, non Σίγνιος que donne le corpus] ὁ ἐπικαλούμενος ∆ημήτριος est celle d’un negotiator originaire de Segni dans le Latium. Elle est datée dans le corpus de la fin du IIe ou du début du Ier s. a. C., mais selon l’a., l’écriture indique une date plus ancienne d’un siècle, au plus tard dans la dernière décennie du IIIe s. a. C., ce qui en ferait l’un des plus anciens témoins de la présence de negotiatores en Macédoine. Pour P. Paschidis, BE, 2020, 228, si la date donnée par C. Edson dans le corpus est effectivement un peu

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trop basse, la présence d’un Romain dans un sanctuaire de Thessalonique à une date aussi ancienne que celle que propose l’a. serait inattendue. 1368) Akanthos. En fouille en 2005, en remploi dans la couverture d’une tombe. Stèle à fronton en marbre blanc à gros grains, probablement de Thasos, brisée en deux fragments jointifs, presque intacte malgré quelques éclats mineurs : 77 × 43 à 46 × 7 à 7,5 cm. Dans le fronton, rosette encadrée de deux tritons. Au-dessous, deux reliefs séparés par un mince bandeau : en h., deux bustes de face, à g. un homme dont l’épaule g. est en partie masquée par le buste de la femme ; au-dessous, trois personnages, à g. une jeune fille nue de face, qui masque ses seins de la main dr. et son sexe de la main g. dans l’attitude de l’Aphrodite Pudica, au centre un jeune homme nu de face avec une chlamyde sur les épaules, à dr. un Amour ailé nu, étendu sur un rocher. Inscription au-dessus (l. 1) et au-dessous des reliefs. Lettres : 2 cm ; interl. : 0,5 à 0,7 cm. Musée de Polygyros, inv. I. 138. 204. E. T -S , dans Bonae Gratiae (supra n° 1346), p. 267-273 ; photo. Μωμὼ Σερουιλίῳ Θεοπό‖μπῳ | τῷ ἀνδρὶ μνήμης | χάριν· ἔτους· γσʹ. L. 1 : les trois dernières lettres sont gravées l’une au-dessous de l’autre sur le bord droit de l’encadrement du relief. Il s’agit du premier citoyen romain connu à Akanthos. Date : année 203 selon l’ère auguste, donc 171-172 p. C. (la date 55-56 p. C., selon l’ère de la province, est exclue par l’écriture et le style du relief). 1369) = AE, 1999, 1441. Chrysoupolis (Eion, port d’Amphipolis). Le milliaire de Caracalla. Nouvelle lecture. F. M , dans Roman Roads (supra n° 82), p. 286, note 42 ; photo. Imp(erator) Caes(ar) | M. Aurel(ius) An|toninus Pius | Felix Augustus, | Parthicus maxi|mus, Brittani|[c]us maximus, Ger|m[a]nicus maximus, | pontifex maximus, | tribuniciae pot(estatis) | XX, imp(erator) III, co(n)sul IIII, | p(ater) p(atriae), proco(n)s(ul) resti|tuit | (milia passuum) IIII. [Légères corrections résultant d’une relecture de la pierre qui ne modifient pas l’interprétation ni la date du document.] Date : 10 décembre 216 - 8 avril 217 p. C. 1370) Philippes. Le contexte de la mission de l’apôtre Paul à Philippes. C. B , Revue d’histoire et de philosophie religieuses, 99, 2, 2019, p. 255-291.

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Essai de commentaire du texte néotestamentaire de la mission de Paul à Philippes (Actes des Apôtres, 16, 11-40) en précisant son contexte d’après les documents archéologiques et épigraphiques livrés par un siècle de recherches sur ce site. L’a. s’intéresse aux réalités matérielles, mal connues pour cette époque, à la composition sociale très mêlée de la colonie et au public probable de l’apôtre, les milieux hellénophones commerçants, au contexte religieux dans lequel s’est insérée la communauté fondée par Paul. Il appelle en conclusion à une approche intégrée de l’histoire du christianisme primitif par une meilleure conjonction de la recherche néotestamentaire et de la recherche d’orientation archéologique et historique, et prêche d’exemple par sa riche bibliographie (p. 284-291). 1371) Philippes. La statue de Fortuna au forum. Sur la fasce supérieure de l’architrave entièrement ruinée en surface, à 18,5 cm de l’extrémité gauche laissée en blanc, lettre incomplète en bas, h. conservée 6 cm, l. conservée 3,5 cm, seule conservée d’une ligne dont l’ensemble a disparu. G. B , M. S , P. W , BCH, 143, 2, 2019, p. 713-766 (sp. p. 729-730, n° 8) ; photo. [--- ?] | F[ortunae ? ---] Nouvelle publication de la statue assise conservée in situ au forum, avec la restitution architecturale inédite du baldaquin sous lequel elle était exposée. L’inscription qui figurait sur l’architrave a entièrement disparu à l’exception de la première lettre (de la deuxième ligne ?) . Ce pourrait être un F (moins probablement un E), d’où la restitution très hypothétique qui repose sur le type iconographique de la statue et son exposition dans le côté Ouest du forum consacré aux activités civiques et administratives, à l’emplacement des locaux jouant le rôle de basilique civile. Date : époque de Marc Aurèle. 1372) = I.Philippi2, 349 = I.Philippes, II.1, 24. La dédicace de la Pentapole à Septime Sévère, Caracalla et Iulia Domna et le rituel du culte impérial. F. C , ASAA, 97, 2019, p. 441-447. L’inscription de 20 lignes gravée sur un autel en marbre comporte aux l. 1-17 la titulature des membres de la famille impériale bénéficiaires de la dédicace, aux l. 17-19 le nom des cinq membres de la Pentapole et l. 20, la mention de l’objet de la dédicace, τὴν θυσίαν. Les commentaires ont jusqu’ici cherché à préciser, non sans difficultés, qui étaient les auteurs de la dédicace. C’est à l’explication du dernier mot que s’attache l’a. Il ne peut s’agir que d’un sacrifice, et c’est l’explicitation verbale du

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message qu’implique son support, un sacrifice adressé directement aux empereurs, sans qu’on puisse déterminer de quel type, sanglant ou non, était ce sacrifice ; ces communautés pérégrines se sont vraisemblablement inspirées d’un calendrier rituel de la colonie. La pratique du sacrifice était donc une partie intégrante du rituel du culte impérial. [Ajoutons que si l’autel des Princes de la Jeunesse à l’agora de Thasos est muni d’un anneau qui atteste la célébration de sacrifices sanglants, voir AE, 2018, 1417, il n’y aucun autel à proximité du temple du Génie de la colonie et des empereurs au forum de Philippes.] 1373) = AE, 1974, 590. Lefki / Nea Karvali (terr. de Philippes). Milliaire au nom d’Arcadius, Honorius et Théodose II. Nouvelle lecture. F. M , dans Roman Roads (supra n° 82), p. 298-299 ; photo, fac-sim. H. K -C , Ath. An. Arch., 5, 1972, p. 475. [Ddd(ominorum) nnn(ostrorum) | Arcadi et] Ono|[ri et T]hedo|[si s]s[s]e(m)ppp(er) Au[ggg(ustorum)]. [L’ed. pr. donne seulement le texte suivant, d’interprétation difficile selon l’a. : [---]ONO[--- | ---]NEO[--- | ---]EPPEA[---].] Le texte, gravé sur un ancien millaire de Caracalla, est établi d’après un examen visuel de la pierre. L’inscription la plus récente a occulté le début des trois premières lignes de celle pour Caracalla. Un exemplaire encore inédit a été trouvé à Argyroupolis (terr. de Philippes). Date : 402-408 p. C. (probablement peu après la naissance de Théodose II).

ÉPIRE Études et inscriptions site par site 1374 a-b) Palokastër (près de Gjirokastër dans la vallée du Drin). En fouille en 2018, insérée dans la fondation de l’abside de la petite église construite à l’intérieur de l’enceinte fortifiée. Brique de terre cuite opisthographe : 37 à 39,5 × 28,5 à 29,5 × 3,7 à 4,3 cm. S. A , S. M. M , Y. A. M , R. P , L. P , ASAA, 97, 2019, p. 295-310. a) Face avec les deux diagonales grossièrement tracées au doigt avant cuisson, puis incisée après cuisson en lettres de 3,2 à 5,7 cm. Croix au début de la l. 1 et sous le texte au milieu. Κοσμᾶ | ∆αμιανοῦ. b) Inscription incisée après cuisson, d’une autre main. Lettres : 2,9 à 4,4 cm. Thêta ovale, omicron plus petit et ovoïde. Croix latine au début du texte. Ἅγιος ὁ Θεός, | ἅγιος ἴσχυρος, | ἅγιος ἀθάνατος, | ἐ┌λ┐έησον ἡμᾶς. L. 4 : un alpha a été gravé par erreur à la place du lambda. Il s’agit du Trisagion. Le culte des saints Côme et Damien a été promu par l’empereur Justinien et Félix IV, évêque de Rome (526-530). L’inscription est la première attestation de ce culte dans la province d’Epirus Vetus. Date : courant du VIe s. p. C., d’après l’écriture, la présence du trisagion et la mention des saints Côme et Damien. 1375-1381) Photike. Nouvelles inscriptions. K. K , B. F , dans Thesprotia expedition IV: region transformed by empire, B. F éd., Helsinki, 2019 (Papers and monographs of the Finnish Institute at Athens, vol. XXIV), p. 223-242.

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Publication de 25 inscriptions trouvées en fouille en 2006-2008 dans la Panagia Lambovithra, à Limboni (probablement l’emplacement exact de Photike) et actuellement conservées dans le dépôt de l’éphorie des Antiquités de Thesprotie à Ladochori. Elles sont en latin (il n’y en a que trois en grec) et consistent en petits fragments ne conservant que quelques lettres. Leur intérêt est moins dans leur texte, le plus souvent impossible à restituer, que dans leur existence même, ce qui laisse penser qu’il y a eu à Photike des immigrés italiens dès l’époque augustéenne, et ajoute quelques éléments à la question difficile du statut exact de la ville au Haut-Empire. 1375) P. 226, n° 3 ; photo. Fragment d’une plaque en marbre brisée de tous côtés, laissée brut au revers : 25 × 26 × 12 cm. Lettres : 9,5 à 10,3 cm. Dépôt de Ladochori, Λ 115. [--- A]ug(usti) li[b(ert-) --- | ---]V+[---].

Fragment d’une inscription monumentale qu’on peut songer à rapprocher de la dédicace d’un temple de Diane par un affranchi impérial, CIL, III, 12298, si l’on admet qu’il y avait très peu d’affranchis impériaux à Photike susceptibles d’être mentionnés sur une inscription monumentale. Les a. songent à en rapprocher les fragments nos 4 et 7 où ne subsistent qu’un très petit nombre de lettres mutilées. Date : Ier - début du IIe s. p. C. 1376) P. 227, n° 5 ; photo. Fragment d’une plaque en marbre brisée de tous côtés, revers épannelé : 25 × 17 × 7,5 à 8 cm. Lettres : 5,4 à 5,8 cm ; interl. : 5,3 à 5,4 cm. Dépôt de Ladochori, Λ 615. ------ | [---]NI[--- | ---] Aug(ust-) [lib(ert-) ? ---]. Date : Ier - début du IIe s. p. C. 1377) P. 228-229, n° 9 ; photo. Plaque en marbre grisâtre brisée en deux fragments qui pourraient être jointifs : 22 × 27 × 7,5 à 8 cm (a) ; 15 × 25 × 7,5 à 8 cm (b). Ch. ép. rectangulaire recreusé. Lettres : 4 à 6 cm. Ligature : AN à la l. 1. Dépôt de Ladochori, Λ 424 (a) et 443 (b). Abascantus u[ixit] | an(nis) XX. L(ucius) S[-]++[---] | Martia[lis ---] | -----Date : IIe - IIIe s. p. C. 1378) P. 229-230, n° 11 ; photo. Fragment d’une plaque en marbre brisée de tous côtés, laissée brute au revers, apparemment partie sup. d’une stèle à relief (deux restes misérables sous la l. 3) à couronnement

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ionique : 24 × 27,5 × 10 cm. Inscription sur chacune des fasces du couronnement. Lettres : 3,9 à 4 cm. Dépôt de Ladochori, Λ 425. [---]LO+[--- | uix(it)] ann(is) [--- | --- D]osithea m[ater ? ---].

[Le rapport avec le judaïsme, suggéré par les a., n’est fondé que sur le nom propre Dosithea et est extrêmement fragile.] Date : Ier - IIe s. p. C. 1379) P. 230-231, n° 12 ; photo. Fragment de la partie sup. d’une stèle funéraire à fronton apparemment double, en calcaire légèrement grisâtre, brisé de tous côtés : 42 × 34 × 9 cm. Sous l’architrave ionique, vestiges de deux champs recreusés bordés d’une moulure simple et séparés par une colonne peut-être ionique, qui soutient la fasce inf. de l’architrave ; il ne subsiste rien d’éventuels portraits sculptés. Inscription sur les deux fasces supérieures de l’architrave. Lettres : 3,6 à 4 cm ; interl. : 3 cm. Dépôt de Ladochori, Λ 630. [---]enus Front[--- | ---]ciena Lami[---].

[L’homme et la femme (peut-être l’affranchie de l’homme) semblent avoir le même gentilice finissant en -cienus (donc par exemple Accienus, Lucienus, Peticienus). OS] Date : Ier - IIe s. p. C. 1380) P. 231, n° 13 ; photo. Fragment d’une plaque en marbre brisée de tous côtés, sauf en haut, revers bien piqueté : 17 × 23 × 7 à 8 cm. Lettres : 5,2 à 5,3 cm. Dépôt de Ladochori, Λ 35. [---] Neru[a ? --- | ---]VLE[---].

L. 1 : l’écartement des lettres rend improbable une restitution [Mi]neru[a] ; le monument paraît trop modeste pour qu’il s’agisse d’un empereur. Date : fin du Ier - IIe s. p. C. 1381) P. 231-232, n° 14 ; photo. Fragment d’un bloc de marbre brisé en b. et sur les côtés, mais qui paraît conservé en h., malgré des épaufrures à l’arête, revers travaillé en partie seulement : 24 × 54 × 17 cm. Lettres : 4,2 à 6,8 cm ; la première lettre est plus haute que les autres. Dépôt de Ladochori, Λ 79. Sex. Pompeio | Sex. f. +V[---].

L. 2 : l’avant-dernière lettre est le vestige supérieur gauche d’une lettre ronde, donc C, G, O ou Q ; s’il s’agit d’une tribu, Qu[i(rina)]

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ou Ou[ f(entina)], mais ce peut aussi être le début du cognomen du personnage. Date : période augustéenne - IIe s. p. C. 1382 a-b) Agios Donatos (terr. de Photike). En 2006-2009, en fouille dans la villa romaine. Estampilles sur 28 briques, ép. 2,2 à 3,2 cm, où l’on reconnaît trois groupes dont l’un est dépourvu d’inscriptions et ne porte qu’un rinceau autour d’une grappe de raisin (2 exemplaires), les deux autres étant connus respectivement par 9 exemplaires (a) et 17 exemplaires (b). Deux fragments d’un graffite incisé sur une paroi sont trop partiels pour être interprétables. B. F , K. K , P. R , dans Thesprotia expedition IV (supra nos 1375-1381), p. 413-428 ; photo. a) P. 415-417 ; photo. Timbre en ligature dans un champ rectangulaire dont il existe deux séries. Dimensions respectives : 3,2 × 2,8 cm et 3 × 3,5 cm. PHML. La lecture de la ligature est certaine, mais d’interprétation difficile : soit le nom du propriétaire de l’atelier, avec un praenomen P(ublius) et l’initiale d’un gentilice et de deux cognomina, soit le nom de l’ouvrier probablement de statut servile, Ph(---) M(arci) L(---). b) P. 417-421 ; photo. Timbre dont il existe plusieurs séries différant entre elles par des détails de l’écriture et la hauteur du champ, h. 3,1 à 3,8 cm (pour les deux seuls exemplaires complets, 3,1 × 6,4 cm). COS. Probablement début du gentilice du propriétaire, peut-être L. Cossinius mentionné par Varron et Cicéron comme l’un des propriétaires de grandes villas en Épire. D’autres timbres aux mêmes types ont été découverts ailleurs dans la région : une douzaine d’exemplaires du type b au Nekymanteion (à 18 km au sud d’Agios Donatos), 1 exemplaire du type a à Nikopolis (à 45 km au sud d’Agios Donatos). Date : fin du Ier s. a. C. - époque flavienne. 1383-1384) Zavali, près de Ladochori (au sud d’Igoumenitsa). Objets inscrits découverts dans le mausolée romain. A. B , dans Thesprotia Expedition IV ( supra nos 1375-1381), p. 199-222.

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Résultats de la fouille en 2012-2013 d’un mausolée romain connu depuis 1975 où l’on a trouvé trois sarcophages néo-attiques et 14 autres tombes dont 9 sont romaines. Parmi le matériel funéraire, quelques objets inscrits. 1383 a-b) P. 206-207 ; photo. Dans la tombe à ciste T 6. Deux lampes. a) Lampe intacte. Autour de la dépression d’alimentation, deux rinceaux de vigne. Dimensions estimées : 11 (long.) × 9 (diam.) cm. Inscription sur la base. Dépôt de Ladochori, ΘΕ 9545. Συνφ|όρου. D’autres lampes à ce nom sont connues à Corinthe, Patras, Athènes. Date : fin du IIe - 1re moitié du IIIe s. p. C. b) Lampe dont le bec est brisé et où il manque un fragment de la base. Autour du trou d’alimentation, triton et néréide. Dimensions estimées : 10,6 (long. conservée) × 9 (diam.) cm. Inscription sur la base. Dépôt de Ladochori (?), sans n° d’inventaire indiqué. Rο[υ]φεί|[ν]ου. La première lettre est incontestablement un R latin. La même signature est connue à l’agora d’Athènes. Date : IIe s. p. C. 1384) P. 210-211. Tuile de couverture de la tombe T 13. Tuile de type corinthien dont manque un angle supérieur : dimensions non indiquées ; timbre porté à l’intérieur de la tuile, parallèlement à ses extrémités, surface endommagée surtout à la base des lettres. Dimensions estimées : 1,5 × 19 cm. Raiae et Terent(ii). Le même timbre est connu en deux exemplaires à la villa fouillée au nord-ouest du mausolée. La présence d’un nom féminin est étonnante. Date de la tombe : dernière décennie du IIe - 1re moitié du IIIe s. p. C., d’après le matériel céramique. 1385) Nicopolis. Estampilles d’époque romaine sur briques et tuiles. K. G , dans What’s New in Roman Greece ? Recent Work in the Greek Mainland and the Islands in the Roman Period, V. D N , F. C , V. E , D. G , D. R , S. V éd., Athènes, 2018 (Meletêmara, 80), p. 189-193 ; photo. Présentation cursive, à l’issue d’une thèse de doctorat de 2014, de onze types différents de timbres sur tuiles et briques connus à Nicopolis, le

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plus souvent début de noms, parfois monogrammes. Quelques exemples en lettres latines donnés sans indication de dimension, tous conservés au musée de Nicopolis : Publ(-) dans un timbre rectangulaire dont le champ est limité par une ligne en relief (cimetière Sud-Ouest, AE 0933) ; [---]Iust+(-) sur un timbre rectangulaire brisé à gauche et endommagé en bas (AE 03522) ; Phul(-) ou Phil(-) sur un timbre en losange (côté sud du rempart protobyzantin, AE 02905 ; timbre peu lisible sur la photo). La diffusion du timbrage à Nicopolis pourrait être due à une influence occidentale, quoiqu’une tradition locale ne puisse pas être exclue.

ACHAÏE Généralités 1386) L’empreinte de Sylla en Béotie (88-85 a. C.). C. M , dans La Béotie de l’archaïsme à l’époque romaine. Frontières, territoires, paysages, T. L , C. M , A.-C. O -P éd., Paris, 2019, p. 155-177. Utile rappel des sources littéraires et épigraphiques qui documentent les conséquences de la première guerre mithridatique (88-85 a. C.) sur les frontières et les territoires des cités de Béotie. À Akraiphia, l’a. commente le catalogue de vainqueurs aux Sôteria IG, VII, 2727, concours rétablis vers 80 a. C. (l. 3-4), où l’agonothète est un citoyen romain, ainsi que la base de statue publiée dans Arch. Deltion 23A, 1968, p. 293-294. Dans cette dernière, Sylla est honoré par la cité comme ἰμπεράτορα. L’honneur porterait sur son imperium militiae plutôt que sur son acclamation comme vainqueur par ses troupes (pour ce terme, voir, pour Sylla, SEG, 48, 496 [Messène], et, pour L. Licinius Murena, IG, V, 1, 1454 [Messène] et IG, XII, 1, 48 [Rhodes]). L’a. revient ensuite plus particulièrement sur la question des trophées syllaniens en Béotie, pour lesquels les témoignages de Plutarque (Sylla, 19, 9-10 ; 34, 4 ; Mor. 318d [De fortuna Romanorum]) et de Pausanias (9, 40, 7) ne sont pas aisés à concilier. Elle fait ensuite le point sur les textes épigraphiques : SEG, 41, 448, qui serait un monument honorifique privé lié à la victoire romaine (contra infra n° 1397), et AE, 2018, 1461, le trophée syllanien d’Orchomène. Dans le catalogue IG, VII, 2727, l. 32 et 34 est mentionné un tropaion sur le territoire d’Akraiphia. Sur la base d’un fac-similé de 2014, l’a. propose une nouvelle lecture de l’épreuve mentionnée à la l. 34 : [τὸ] ἵππ[ιον ἀπ]ὸ τ[οῦ τ]ροπαίου, l’hippion n’étant pas une épreuve hippique, mais de course à pied (voir ce terme aussi en IG, IV2, 1, 629). Il pourrait ici s’agir d’un trophée local, éventuellement érigé par la cité d’Akraiphia en commémoration des victoires de Sylla.

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Études et inscriptions site par site 1387) Délos. Analyse socio-onomastique des Romains de la diaspora. J.-S. B , CCG, 30, 2019, p. 29-52. En s’inspirant de la sociolinguistique, l’a. exploite le large matériel onomastique de Délos pour en tirer des considérations relatives à l’histoire sociale de la période. Il étudie les variations dans la nomenclature (praenomen, gentilice, filiation, cognomen et ethnique) des Romains de la période 130-80 a. C. dans quatre contextes d’énonciation spécifiques : les dédicaces de collèges d’Italiens (ID, 1730-1739, 1750-1771 ; SEG, 23, 514), une réparation architecturale associant Grecs et Italiens (ID, 2612), les cultes étrangers (notamment les dédicaces ID, 2109, 2127, 2142, 2174 et les souscriptions ID, 2614-2625 et 2627-2628) et le gymnase (ID, 1922-1924, 1927, 2593, 2595, 2597-2598). On est loin d’une notation « fantaisiste » de la nomenclature des Romains par les Grecs à l’époque hellénistique. Parmi les autres documents analysés, on mentionera en particulier I.Thespies, 425 et IG, XII, 4, 1, 365 (Cos). 1388) = AE, 1967, 458 (A) ; AE 2014, 1196 = SEG, 63, 289 (B). Messène. Étude des décrets en l’honneur du quaestor P. Cornelius Scipion. C. P. J , Chiron, 49, 2019, p. 23-44 : textes, commentaires et traductions. BE, 2020, 166. L’a. montre que le texte découvert dans les fouilles de la cité en 2013 par P. Thémélis (B) est la fin du fameux dogma des synèdres publié par A. Orlandos en 1965 (A) dans lequel le quaestor pro praetore P. Cornelius Scipion (PIR2, C, 1438) est notamment honoré pour avoir encouragé des cités de la province d’Achaïe à organiser des Kaisareia et des célébrations pour la sauvegarde de Gaius fils d’Auguste. Le dossier contient probablement une allusion à la blessure de celui-ci à Artagira qui causa sa mort. Il se composait d’un décret (dogma) des synèdres, le conseil administratif le plus important de la cité, et d’un décret voté par la cité et les Romains de Messène. Les deux décrets ont peut-être été passés durant la mission de Scipion sous le gouverneur Octauius Rufus. Les commentaires éclairent entre autres la nature exceptionnelle des honneurs reçus par Scipion, le contenu de sa charge de questeur (δικαιοδοσία) ainsi que le style des décrets. Noter que les δεκάπρωτοι mentionnés dans ce dossier semblent avoir été un groupe de citoyens privilégés de la cité à ne pas confondre avec les δεκάπρωτοι d’Asie mineure responsables en particulier de la levée des taxes. À Messène, Scipion est le troisième questeur actif dans la cité (M. Caesius Gallus [PIR2, C, 196] et Sex. Sotidius Strabo Libuscidianus [PIR2, S, 790]) ; Messène était peut-être leur lieu de résidence. L’éloge de la cité reçu par Scipion pour sa bonne

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administration semble cependant trop vague pour relier celle-ci aux troubles liés à Gaius Iulius Euryclès dans la région. Grâce à un rapprochement prosopographique, l’a. propose de dater AE, 2014, 1197 = SEG, 63, 290, un autre décret en l’honneur de Scipion, de la première décennie de notre ère. Date : fin de l’an 3 - début de l’an 4 p. C. 1389-1390) Athènes. Bienfaits d’Hadrien aux cités du Panhellènion. Compléments et nouvelles lectures. S. F , D. P D , BCH, 143, 2, 2019, p. 767-793 ; photos. 1389) = IG, II2, 1089. P. 769-777 ; photo. Fragments réunis (IG, II2, 1089 ; 3279 ; 4775b ; Hesperia, Suppl. 13 (1970), n° 45, p. 123-124 ; inédits) d’une stèle en marbre pentélique à fronton décoré d’un relief représentant l’empereur Hadrien, appuyé sur un sac de pièces d’or, et les Charites. Mot unique à la ligne 4, peut-être addition ultérieure. Variations importantes dans la forme des lettres ; petits apices. L. 6, 11, 14 terminées par un uacat. Ἀγαθῇ Τύχ[ῃ] ταῖς Χάρισ[ι] τοῦ αὐτοκ[ράτορος Ἁδριανοῦ]. | Αὐτοκράτορος Ἁδριανοῦ Ὀλυμπ[ίου ὅσαι Κροίσου τοῦ ?] | Λυδίου εὐεργεσίαι εἰσὶ [ε]ἰς ἡμᾶς Σα[ρδιανούς], | ἅπερ |5 [ὁ θειότατος αὐτοκράτωρ ?] διατηρεῖν τε καὶ ἀνασῴζιν καὶ ἀποαμβάνειν ἡμᾶς προαι|[ρεῖται. --- | Ἁδριανὸς Σεβαστός, πολλὰ ? ὑπο]σχόμενος αὐτὸς ὑπὲρ ἡμῶν, ἐπὶ τοσοῦτον βελτείους | [καὶ] τοὺς πολείτας ἐ[ποίησεν ? ὥστε τούτων] τὰ μὲν οἴκοθεν φιλοτειμουμένων, τὰ δὲ καὶ ἐξ ὧν | δι᾽ ἐπιμελείας τῆς αὐτοκ[ρατόρων καὶ συγ]χωρήσεως ἐκ τῶν κοινῶν καὶ δημοσίων πο|10ρίζουσιν, νεαρόν τι καὶ ἀ[γλαὸν ? προσηγ?]γύησεν γενέσθαι κάλλος ταῖς Σάρδεσιν, | τό τε σύνολον οὐκ ἔστι[ν αὐτὰς ὑπερβαλεῖν ?. Ἠμεῖς δὲ] κατηφήσαμεν. | Τῆς ἀναστάσεως τῆς [στήλης ἐπεμελήθησαν οἱ ποιήσαν]τες αὐτὴν ἐκ | τῶν ἰδίων σύνεδροι Π[ανέλληνες (καὶ πρέσβεις ?) ---]χος καὶ | Α. Κορνήλιος Πόστομ[ος]. « À la Bonne Fortune, aux Grâces de l’empereur (Hadrien ?). Les bienfaits de l’Empereur Hadrien Olympien sont (aussi nombreux que ? ceux du Lydien (Crésus ?) envers nous, habitants de Sardes, ce que le (très divin empereur ?) choisit que nous préservions, fassions revivre et recevions. Hadrien Auguste, ayant fait lui-même (de nombreuses ?) promesses en notre faveur, a rendu aussi nos concitoyens à tel point meilleurs (que, ceux-ci ?) se montrant généreux d’une part sur leurs biens propres, d’autre part à partir des ressources qu’ils tirent, grâce

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à la sollicitude et à la permission des empereurs, des fonds communs et publics, il a garanti (?) l’apparition à Sardes d’une beauté en quelque sorte nouvelle (et éclatante ?), et dans l’ensemble il est impossible (de la surpasser ?). Nous en sommes, nous, restés confus. La charge de faire ériger cette (stèle a été assumée) par ceux qui l’avaient fait préparer à leurs frais, les délégués au P[anhellènion (et ambassadeurs?) ---]chos et A(ulus) Cornelius Postum[us]. » (Traduction S. Follet.) « Décret » de la ville de Sardes plutôt que des Panhellènes, érigé dans le « Panthéon » de l’Acropole (Pausanias, 1, 5, 5 et 1, 18, 9). N’ayant cependant ni considérants ni décision, il ne s’agit pas d’un décret à proprement parler ; ce texte devait résumer les propos du décret voté à Sardes, en faisant aussi office de « témoignage » sur les bienfaits d’Hadrien. L. 1 : les Charites ne font pas référence au culte athénien, mais symbolisent les bienfaits d’Hadrien. L. 3 : la lecture Λυδίου peut suggérer une comparaison entre les évergésies de Crésus, roi de Lydie, et celles d’Hadrien. L. 5 : les trois verbes à l’infinitif (« préserver », « restaurer » et « recevoir ») résument la nature des bienfaits d’Hadrien qu’il a personnellement choisis (προαιρεῖται). L. 7 : ses nombreuses promesses encouragent l’émulation parmi les citoyens de Sardes. L. 9 : à noter l’expression rare τὰ κοινὰ καὶ δημόσια (voir aussi FD, III, 2, 70), qui doit renvoyer à deux caisses distinctes alimentant, sans doute, les finances municipales. L. 10 : la beauté urbaine est un trait des éloges d’autres cités à l’époque impériale. L. 11 : à noter, avec le verbe κατηφήσαμεν, le brusque changement de sujet et l’expression de la réaction des bons citoyens à la générosité d’Hadrien. L. 13 : noms des deux délégués de Sardes au Panhellènion. Date : entre 129 et 132 (Hadrien Ὀλύμπιος, non Πανελλήνιος). 1390) = IG, II2, 1075 = SEG, 30, 89. P. 778-792 ; photos. Nouvelles lectures d’un décret de Synnada. Le début du décret devait mentionner les noms des habitants héritiers des Athéniens et Lacédémoniens (l. 1 : [Ἀγαθῆι Τύχηι ? Οἱ --- Συνναδεῖς, Ἀθηναίων καὶ] Λακεδαιμο[ν---]) et faisait peut-être allusion aux héros colonisateurs Akamas et Thynnaros (l. 2 : [ἀπο]ικίαν ἀγαγό[ντες) ainsi qu’à la fondation du Panhellènion en Attique par Hadrien et à ses bienfaits envers les peuples (?) et cités (l. 4 : [εἰς ἔθνη καὶ ?] πόλεις εὐερ[γέτηκε ? ---] Ἁδριανός). Synnada fit graver les bienfaits d’Hadrien sur l’Acropole (l. 5-6 : [--- ἐν Ἀκροπό]|λει Ἀθήνηισ[ιν ἀναγράψαι ? ἡ π]όλις [ἐψηφίσατο ?]) afin de les « rendre visibles pour tous ». Parmi ces bienfaits que de nouvelles lectures viennent préciser, on compte des actions contre des inondations (l. 8-9), des largesses (l. 10), un conflit de frontières (l. 13-14), la création d’une route (l. 15-16). À la l. 19, une

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nouvelle lecture permet d’identifier Κλαύδιόν τε Ἄτταλον Ἀνδράγ[αθον], citoyen de Synnada. D’autres dispositions concernaient des propriétaires de grandes demeures (l. 25 : [τοῖ]ς κεκτημένοις οἴκου μεγάλας κατασκ[ευάς]) et un culte privé (l. 26 : τὴν οἰκείαν θρησκείαν). Les l. 29-30 évoquaient la révision des lois anciennes par Hadrien lors de son premier séjour ([--- χρῆσθαι] τοῖς παλαιοῖς τῆς πόλε|[ως νόμοις] et les l. 31-36 des mesures en Asie (ἐν Ἀσίαι), difficiles à préciser. À la l. 40, la prière à tous les dieux (θεοῖς εὐχόμεθα πᾶσι) invite à penser que le décret fut érigé dans le Panthéon évoqué par Pausanias (1, 5, 5 et 1, 18, 9). Aux l. 41 et 42 venaient les mentions de la titulature complète d’Hadrien et probablement du Sénat romain, qui avait joué un rôle important dans la création du Panhellènion. Enfin, les l. 42-45 indiquaient les noms de Cl. Attalos Andragathos et de son frère Cl. Pison Tertullinus qui avaient fait graver et ériger la stèle. En appendice (p. 792-793), l’a. propose quelques améliorations au texte IG, II2, 1105 (= SEG, 30, 86) mentionnant Andragathos. 1391) = IG, II2, 1103. Athènes. La lettre d’Hadrien sur la pêche. G. D. M , dans Uomini, Istituzioni, Mercati (supra n° 28), p. 343-352, commente la lettre d’Hadrien sur la pêche (epistula Hadriani de re piscatoria), reconstituée à partir de fragments trouvés au Pirée et à Ténos (IG, II2, 1103) et déjà abondamment étudiée, dans la perspective qui est la sienne, celle du lien entre les taxes douanières et le commerce. Elle offre sa propre interprétation : Hadrien aurait décidé l’exemption de la taxe sur le poisson destiné au marché d’Éleusis (certainement en raison de l’importance religieuse de l’endroit) et aurait limité les intermédiaires commerciaux, en vue du contrôle du marché éleusinien ; l’empereur voulait ainsi encourager les pêcheurs locaux à mettre directement en vente leur propre marchandise à Éleusis, à des prix nettement plus bas, sans l’augmentation provoquée par les intermédiaires. Toutefois, l’exemption de la taxe n’est pas générale et les droits de douane à l’importation continuent à être prélevés sur ceux qui apportent du poisson à Éleusis et ne sont pas des pêcheurs locaux. 1392) Athènes. En fouille entre 2010 et 2013, en remploi dans le rempart de la cité érigé après l’invasion des Hérules en 267 p. C. et provenant peut-être de la Bibliothèque d’Hadrien, 16 bases de statue en marbre du Pentélique datant du milieu de la période impériale : 105 × 58 × 49 cm. D. S , dans From Document to History (supra n° 10), p. 393-407 ; photo, fac-sim. Avec le commentaire de D. Ackermann, J.-Y. Strasser, BE, 2020, 142.

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Ἀγαθῆι τύχηι. | Λ﹙ούκιον﹚ Ἐγνάτ﹙ιον﹚ Οὐίκτορα Λολλιανὸν | τὸν λαμπρότατον ὑπατικόν, τὸν | πρώτιστον τῶν δέκα ῥήτορα, |5 τὸν ἐπανορθωτὴν τῆς Ἑλλά|δος, τὸν ἰς τριετὲς ἀνθύπατον | τῆς Ἀσίας, τὸν Ἀρεοπαγείτην, | τὸν Εὐπατρίδην, τὸν Πραξιεργί|δην, τὸν Εὐμολπίδην, τὸν τοῖν |10 θεοῖν σεμνότατον ἐξηγητήν, | Μ﹙ᾶρκος﹚ Οὔλπιος Ἀσκληπιάδης Εὐρυ|τίδας ὁ ῥήτωρ καὶ πολιτευτὴς | τὸν σωτῆρα καὶ προστάτην καὶ | ἐν πᾶσι εὐεργέτην ὅτι καὶ τὴν |15 ἀνάστασιν τῶν ἀνδριάντων | κατὰ τὴν γνώμην τῶν σεμνο|τάτων συνεδρίων αὐτὸς ἐπο|λειτεύσατο. « À la Bonne Fortune. M(arcus) Vlpius Asclépiadès Eurytidas, rhéteur et homme d’État, (a érigé ce monument) à L(ucius) Egnatius Victor Lollianus, consulaire clarissime, le tout premier des dix orateurs, corrector de l’Hellade, proconsul d’Asie pendant trois ans, Aréopagite, Eupatride, Praxiérgide, Eumolpide, très vénérable exégète des Deux Déesses, son sauveur, patron (prostatès) et évergète en toute chose et parce qu’il (Lollianus) a lui-même accompli comme homme d’État l’élévation des statues proposées par les très vénérables Conseils. » La personne honorée est le fameux rhéteur L. Egnatius Victor Lollianus (PIR2, E, 36 et B. P , Orateurs et sophistes, p. 151), consul suffect entre 225 et 230 p. C., corrector Achaiae vers 230, proconsul d’Asie entre 242 et 245 et praefectus Vrbi en 254. Attesté à plusieurs reprises dans des inscriptions d’Asie et de Grèce (voir, en dernier lieu, la lettre impériale de Trézène AE, 2010, 1488), on apprend ici qu’il avait été Aréopagite et, chose remarquable, membre de trois genè athéniennes. Son éloquence, déjà célébrée en I.Smyrna, 635 (τὸν μόνον καὶ πρῶτον τῶν ῥητόρων), et en SEG, 53, 1328, est ici mesurée à celle des dix orateurs attiques dans une formule ambiguë (il faut probablement comprendre qu’« il était loin devant les dix orateurs attiques dont il ne faisait évidemment pas partie »). Le dédicant Vlpius Asclepiades, lui aussi rhéteur, est connu dans plusieurs documents éphébiques athéniens (IG, II2, 2193, 2194 et 2196 avec S. F , Athènes, p. 232-233 ; voir S. B , Roman citizens of Athens, p. 306, n° 24), dans lesquels, selon l’a., le nomen Iulius du personnage devrait être corrigé en Vlpius. Les termes choisis de politeutes et politeuomai soulignent la participation des deux rhéteurs aux affaires publiques de la cité. Date : après 245 p. C. (année de son consulat). 1393) Athènes. En 1870, colonne en marbre de l’Hymette vue près du temple de Zeus Olympien. Édition d’après le journal de P. Eustratiadis (texte et fac-sim.). Pierre aujourd’hui perdue. A. M , G. N. P , Horos, 26-31, 2014-2019, p. 121-125. D. Ackermann, J.-Y. Strasser, BE, 2020, 141.

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Εὐτύχι Ἱμέριε ποθ[εινό]|τ[α]τε, ὦ διδάσκαλε, βασιλέω[ς] | φίλε, μετὰ τοῦ ἑτέρου σου | Βεναιτίου τοῦ Κρητὸς |5 καὶ Ἡλιοδώρου τοῦ | Βιθυνοῦ. « Sois heureux, très désirable Himérios, mon maître, ami de l’empereur, accompagné de ton disciple Vénétius de Crète et d’Héliodοre de Bithynie. » L. 1 : Εὐτύχι pour Εὐτύχει ; l. 3 : ἑτέρου pour ἑταίρου ; l. 4 : Βεναιτίου pour Βενετίου. Himérios (PLRE, I, p. 436, s. u. « Himerios 2 ») est le rhéteur et sophiste, originaire de Pruse de Bithynie, qui vécut et enseigna à Athènes, et compta parmi ses disciples Grégoire de Nazianze. Il fut un proche de l’empereur Julien (probablement évoqué l. 2). Inconnue à Athènes, la formule εὐτύχει se retrouve principalement en Asie mineure et s’adresse généralement aux vivants. Il pourrait s’agir ici d’une colonne funéraire dressée à l’endroit où étaient enterrés Himérios et ses deux disciples Vénétius et Héliodοre, inconnus par ailleurs (BE). Date : IVe s. p. C. 1394) Athènes. En remploi dans un bâtiment ottoman autrefois situé à l’emplacement de la bibliothèque d’Hadrien. Bloc de marbre rectangulaire, peut-être un ambon : 66 × 15 × 43,5 cm. Christogramme au début du texte ; croix au début de la ligne 1. Sous la dernière ligne, trois symboles gravés : un soleil, une palme et une feuille de lierre. Lettres : 2 à 4 cm. Bibliothèque d’Hadrien (BA 1237). G. N. P , dans ΣΤΕΦΑΝΩΙ ΣΤΕΦΑΝΟΣ. Μελέτες εἰς μνήμην Στεφάνου Ν. Κουμανούδη (1931-1987), A. P. M , V. N. B éd., Athènes, 2019, p. 157-164 ; photo. Θ﹙ε﹚ῷ π﹙ατρ﹚ὶ | [Ἰ]﹙ησο﹚ῦ Χ﹙ριστο﹚ῦ Ἁ﹙γί﹚ῳ | [Ἰ]ουλιανὸ |5 [ἐ]παρχικὸ[ς | ὑ]πὲρ εὐχῆ[ς | ἐ]ποίησεν.

[Π]ν﹙εύματ﹚ι

|

« À Dieu le Père de Jésus-Christ, au Saint-Esprit, Iulianos eparchikos a fait faire (ce monument) en vertu d’un vœu. » L'eparchikos Iulianos était un praefectianus, membre des services du préfet du prétoire d’Illyricum. Pour deux autres eparchikoi à Athènes, voir SEG, 49, 285 et IG, II2, 13394. Date : Ve - VIe s. p. C. 1395) = Sherk, RDGE, 23 = I.Oropos, 308. Fiscalité romaine à la fin de l’époque hellénistique. C. M , dans Philorhômaios kai philhellèn (supra n° 21), p. 391-417 ; photo. Du fameux SC de Amphiarai Oropii agris l’a. donne le texte grec (dans la version de Pétrakos) et une traduction personnelle. Elle propose ensuite une chronologie des événements qui ont abouti au SC de 73 a. C.

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en faveur des Oropiens et au détriment des publicains. Au lendemain de la campagne en Grèce de 87-86 a. C., Sylla a consacré les revenus de la cité d’Oropos au sanctuaire d’Amphiaraos et agrandi de mille pieds le territoire sacré du sanctuaire ; la décision est entérinée par un SC en 80 p. C. Suivant ici C. Nicolet, la lex locationis (νόμος μισθώσεως) daterait de 75 p. C., ce qui expliquerait l’ambassade oropienne en 74 et le SC de 73. Étaient exemptes de la décision syllanienne les terres d’Hermodôros, le prêtre d’Amphiaraos, symmachos, socius et vraisemblablement amicus du peuple romain (l. l. 17 ; 50-51) ; il pourrait avoir hérité ces titres d’un ancêtre qui avait établi de bonnes relations avec les Romains bien avant la première guerre mithridatique (l’Olympichos, fils d’Hermodôros, du décret de 156 a. C., I.Oropos, 307, était-il son ancêtre ?). L’a. éclaire ensuite les modalités de la fiscalité romaine à l’œuvre à Oropos. Rien ne prouve que les publicains aient été à Oropos pour percevoir un tribut imposé à la Grèce – que ce tribut remonte à 146 ou à Sylla – ni qu’ils aient perçu des uectigalia issus de l’exploitation d’un ager publicus béotien. Selon l’a., il dut y avoir une locatio de l’ensemble de la Béotie après 86 a. C. Les publicains étaient là pour percevoir les prosodoi, les produits de la taxation locale générés par les chôrai (en latin des uectigalia, voir SC de Asclepiade) ; en d’autres termes Rome avait confisqué les « revenus civiques » à son profit et ce sont eux (τῆς πόλεως καὶ τῆς χώρας λιμένων τε τῶν Ὠρωπίων τὰς προσόδους) que Sylla avait attribués au sanctuaire d’Amphiaraos. 1396) Les Romains honorés au sanctuaire d’Amphiaraos à Oropos. É. D , dans Philorhômaios kai philhellèn (supra n° 21), p. 419-441. L’a. étudie la carrière des onze Romains de l’élite dirigeante, de Sylla à Agrippa, que les Oropiens honorèrent au sanctuaire d’Amphiaraos en remployant des bases de statue destinées à des Grecs – huit bases portaient des statues équestres –, et tente d’identifier les motifs de ces honneurs (I.Oropos, 442-451 et 456). Sans surprise, la place centrale est dédiée à Sylla pour sa générosité envers le sanctuaire (voir supra n° 1395). 1397) = SEG, 41, 448. Plutarque et le trophée de Chéronée. Y. K , dans La Béotie de l’archaïsme à l’époque romaine (supra n° 1386), p. 179-196. L’a. revient sur l’interprétation de cette inscription en l’honneur d’un Homoloicos et d’un Anaxidamos (Ὁμολώιχος | ϝανα[ξ]ίδαμος | Ἀρ[ισ]τίς), trouvée sur la colline d’Isoma à l’ouest de Chéronée (voir déjà SEG, 64, 336). Ce monument est connu de Plutarque qui le présente dans sa Vie de Sylla comme un trophée érigé sur le territoire de Chéronée, au sommet du Thourion, honorant « Homoloichos et Anaxidamos, distingués comme

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les meilleurs combattants » (Ὁμολώιχον καὶ Ἀναξίδαμον ἀριστεῖς, Sylla, 19, 9-10), à la suite de leur contribution militaire à la bataille de Chéronée (Sylla, 17, 6). La forme du monument (une base funéraire plutôt qu’un trophée), la forme des lettres de l’inscription et la présence d’un digamma, unique dans l’épigraphie béotienne du Ier s. a. C., ainsi que l’interprétation « erronée » du nom féminin Ἀριστίς par Plutarque, poussent l’a. à émettre l’hypothèse qu’il pourrait s’agir d’une tradition inventée par Plutarque (à l’instar de celle de Damon de Chéronée dans la Vie de Cimon, 1-2), ou bien par les Chéronéens, pour appuyer la fidélité de la cité à Rome. 1398) = IG, XI, 1, 11. Ambryssos. Nouvelle édition. D. R (D. Rousset), dans Philorhômaios kai philhellèn (supra n° 21), p. 329-333 ; photos. Ἀγαθᾶι τύχαι· ἄρχοντος ἐν Ἀμβρύσσωι ∆αμί|ωνος τοῦ ∆αμάρχου· ἐν ἐννόμοι ἐκκλησίαι | τᾶς πόλιος· ἔδωκε ἁ πόλις τῶν Ἀμβρυσσίων | ∆αμοτίμωι τῶι μὲν γένει Φυσκεῖ, χρηματί|ζοντι δὲ καὶ διαγραφομένωι Ῥωμαίωι αὐ|τῨι καὶ ἐκγόνοις προξενίαν, προεδρίαν, ἰσο|πολειτείαν καὶ γᾶς ἔγκτησιν καὶ οἰκίας | [κ]αὶ τὰ ἄλλα τί[μ]ι[α], ὅσα [κ]αὶ τοῖς ἄλλοις | [προξένοις καὶ εὐεργέταις τᾶς πόλιος κτλ.]. « À la Bonne Fortune. Sous l’archontat à Ambryssos de Damiôn fils de Damarchos, lors de l’assemblée de la cité conforme à la loi, la cité d’Ambryssos a donné à Damotimos, originaire de la cité de Physkeis par la naissance, mais aussi qualifié et enregistré comme Romain, à lui et à ses descendants, la proxénie, la proédrie, l’isopoliteia et le droit d’acquérir terre et maison ainsi que les autres honneurs tels qu’aux autres [proxènes et évergètes de la cité etc.]. » La nouvelle édition de ce décret fait apparaître le nom de la personne honorée, ainsi que sa double appartenance de Locrien de Physkeis et de Romain. La formule onomastique sans patronyme et les termes τῶι γένει sont fréquents pour les esclaves à Delphes. La mention épigraphique de la citoyenneté romaine pour un Grec de cette époque est remarquable (noter l’absence de gentilice). [Est-on en présence d’un affranchi romain originaire de Physkeis que l’on mentionna avec son nom grec mais sans sa nomenclature romaine ? (Voir au contraire SEG, 52, 543, décret de proxénie d’Amphissa en l’honneur d’un Λεύκιος Καικίλιος Μνασεάς).] Date : 2e moitié du IIe s. a. C., d’après la prosopographie. 1399) = IG, IX, 1, 61. Le conflit de propriété à Daulis en Phocide. L. G , ZPE, 209, 2019, p. 159-174 ; texte grec et traduction anglaise.

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L’a. revient sur le conflit bien connu qui opposa la cité de Daulis à un certain Memmius Antiochus περὶ χώρας ἀμφισβητουμένης. Le premier document de ce dossier, le texte du verdict (ἀπόφασις) du juge T. Flauius Euboulos (ὁ δοθεὶς κριτής, iudex datus, et ὁριστής), délimitait la taille de ce qui revenait à Antiochus. Les motifs du conflit, qui dura deux à trois ans voire plus, peuvent avoir été plus complexes que la seule usurpation illégale de terres civiques. Dans le second document, un jury, local selon l’a., avait réglé deux autres questions de propriété touchant aux propriétés d’Antiochus. L’a. démontre combien il peut être difficile de séparer nettement ce qui est romain de ce qui est purement local dans l’administration de la justice en Achaïe au IIe s. p. C.