Corpus benedictionum pontificalium: Perspectives de recherche 9782503016252

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Corpus benedictionum pontificalium: Perspectives de recherche
 9782503016252

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The Library SCHOOL OF THEOLOGY AT CLAREMONT

WEST

FOOTHILL AT COLLEGE AVENUE CLAREMONT, CALIFORNIA

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CHRISTIANORVM Series Latina

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CORPVS BENEDICTIONVM PONTIFICALIVM

édité avec une étude, un index scripturaire et liturgique et un index verborum par

Dom Edmond (Eugène)

MOELLER, O.S.B.

docteur en droit et licencié en sciences historiques

TVRNHOLTI TYPOGRAPHI BREPOLS EDITORES PONTIFICII MCMLXXIII

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SCHOOL OF TLEOLOGY

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California

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PERSPECTIVES

DE RECHERCHE

LA BÉNÉDICTION ÉPISCOPALE PERSPECTIVES DE RECHERCHE. Parmi les anciennes priéres des liturgies latines, auxquelles le nouveau ''*Missale Romanum"' du pape Paul VI a fait un large accueil, figure la bénédiction épiscopale, dont les antiques liturgies wisigothique et gallicanes ont fait un large usage dans le passé, et encore aujourd'hui, malgré la romanisation de leur rite à l'époque de Charlemagne, en ce qui concerne les Gaules. Ces textes vénérables, fort nombreux, à la fois pour le Tem-

poral et le Sanctoral, ont une longue histoire. Leur forme a varié à travers les temps, dans le rite gallican, jusqu'au moment oü Benoit d'Aniane, contemporain et ami d'Alcuin,

tenta de la fixer définitivement selon le modéle de la bénédiction épiscopale mozarabe, qui, elle, n'a jamais varié depuis le VIIe siècle. Si aujourd'hui, le nouveau ''Missale Romanum" en a accueilli vingt-cinq, la plupart empruntées au Supplément de Benoît d'Aniane à l' Hadrianum", sauf neuf nouvelles, à titre de bénédiction solennelle finale de la messe, les anciens

rites gallicans et wisigothique leur ont donné une autre place, apparemment insolite : aprés l'embolisme du Pater, en général avant la commixtio et le baiser de paix dans le rite gallican, aprés la commixtio dans le rite wisigothique. Dans ces liturgies, il n'y a pas de seconde bénédiction à la fin de la messe. '.—. Outre leur intérêt historique, tant du point de vue liturgique que philologique, ces bénédictions présentent une valeur pastorale actuelle, permettant de solenniser les grandes célébrations et de varier la formule stéréotypée de la bénédiction finale au moyen de textes concis, riches de doctrine, résumant

bien l'esprit de la féte. Comme nous avons déjà dit dans l'Introduction aux deux volumes de textes, notre objectif est d'offrir aux liturgistes et aux philologues un instrument de travail utile à leurs recherches, en rassemblant des piéces éparpillées dans diverses publications, parfois difficiles à atteindre, ainsi que dans les manuscrits que nous avons pu dépouiller à Paris et à Bruxelle, ou dont nous avons acquis un microfilm. Ce ''Voyage liturgique" à la recherche de quelques témoins principaux des trés nombreux bénédictionnaires répandus à travers l'Europe,

et la plupart encore inédits, est forcément limité. Nous espé-

rons cependant avoir pu fournir un ‘‘Corpus””, sinon intégral, du moins suffisamment complet, les différents manuscrits se regroupant en grandes familles, et n'ajoutant aux séries traditionnelles, que de rares textes propres à certaines fétes locales. ^ Afin de susciter, parmi les chercheurs, jeunes ou chevronnés, l’intérêt pour ces prières vénérables, et de faciliter leurs

VIII

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

recherches, nous alions tenter, maintenant, de leur présenter

quelques perspectives d'orientation, qui n'ont nullement la prétention d'étre complétes ni décisives. CHAPITRE I. NATURE ET ORIGINE DE LA BÉNÉDICTION ÉPISCOPALE.

Tout comme la liturgie wisigothique (improprement appelée '"mozarabe"', puisqu'elle est antérieure à l'invasion arabe en Espagne), encore aujourd'hui, l'ancienne liturgie gallicane connaissait, avant la communion de la messe (aprés le Pater et avant le baiser de paix) une bénédiction sur le peuple préparatoire. à Cet usage qui s’est maintenu, malgré la romanisation du rite gallican, sous Charlemagne, à travers tout le moyen âge, au moins jusqu'à la réforme du missel romain de S. Pie V (15661572), et méme jusqu'aujourd'hui dans les cathédrales d'Arras, d'Autun, de Lyon, de Meaux et de Toléde (!), fait surprenant à premiére vue, s'explique pourtant par comparaison avec les liturgies anciennes, dans lesquelles l'anaphore se termine aussi par cette bénédiction, qui, en méme temps que préparatoire àla communion, est un rit de renvoi des non-communiants.

Une solution de continuité semble apparaitre là entre la priére eucharistique et la communion. J. Lechner, dans son intéressante étude sur l'origine de la bénédiction sacerdotale finale de la messe (Der Schluszsegen der Priesters in der heiligen Messe), s'est efforcé de l'établir, ajoutant que les évéques se réservaient ce droit de bénir le peuple, à l'exclusion des simples prétres, du moins à l'origine. Ce qui signifierait, qu'en l'absence de l'évéque, l'anaphore se terminait sans bénédiction du peuple, et la communion suivait immédiatement, aprés le renvoi des non-communiants. Les priéres entourant la communion sont, en effet, d'origine plus récente (?). (1) A.G. Manriwonr, L'Église en prière (Paris 1961, p. 424). Cfr aussi Missale Lugdunensis (Lugduni 1771, p. 80-92) ; Dom Denys BuENNER, O.S.B., L'ancienne liturgie romaine : le rite lyonnais (Lyon 1934, p. 277-280) ; J.B. Morum, La bénédiction épiscopale en usage dans le diocèse de Meaux, dans le Bulletin de la Société d’histcire et d'art du diocèse de Meaux, 4 (1953), p. 139-151. LEBRUN, Explication de la messe, éd. de 1860, T. II, p. 230, signale que dans les anciens pontificaux de Lyon écrits depuis Charlemagne, il n’y avait point de bénédiction épiscopale avant le Pax Domini. On ignore, ajoute-t-il, depuis quel temps on a repris cet usage dans l'Ordo lyonnais (cité par J.B. Trrsaur, L'ancienne Liturgie Gallicane, Paris 1929, p. 86). Pour Arras, voir le Missale Parisiense ad usum ecclesiae "Atrebatensis (Paris 1841, p. 401). (2) Dans Festschrift Eduard Eichmann gum 10. Geburtstag, ed. M. GRABMANN et K. HorMANN (Paderborn 1940, p. 651-684). Cfr aussi W. Dürre, Der Enflassungssegen in der Messfeier, dans Liturg. Jabrbuch 19 (1969), p. 205-218. Sur l’origine plus récente des prières entourant la communion, voir, pat exemple, Dom Ambroise VERHEUL, O.S.B., L’ordonnance de la communion selon le nouvel Ordo Missae, dans Questions liturgiques 53 (1972), p. 119-134.

PERSPECTIVES

DE RECHERCHE

IX

A. Églises orientales et Jérusalem. Nous trouvons, en effet, un rit similaire, dans l'Eucologe de

Sérapion, n° 14-16 (IV? siècle ?) (3), qui parle, à la suite de la prière pour la fraction de l'hostie (ex Tí] «ace eùy), d'une priére de bénédiction sur les fidéles avant la communion (xetpodeoia Aao0), et aprés la communion, d'une priére d'action de grâces (EXyapíorotpev oo). Comme le titre l'indique, cette bénédiction se donnait avec imposition des mains sur les fidéles, maniére la plus ancienne de bénir. , En voici le texte, d'aprés l'édition de J. Quasten, dans ses Monumenta eucharistica et liturgica vetustissima (Pars I, 5. 65): Mera

kAdouv

T0

Le”. 8va8oóvatc

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TÜ]v

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xevpoOecoía

XV (III). Postífractionem cis distributam

Aaoó.

1 'Exreivo Tv yeîpa émi rôv Aaóv TroüTov koi Séouar ekraÿivau Tv ris àAÂndelas xeipa kal dora coAoyíav TQ Aa@ ToûTw 9i Tv omv duÀavOparríav, 9e Tv oikripu@v, Kai Tà JAUOTMPpIA TA Tapóvra ' 2 xeip evAaBelas kai Ouvduews kai owpporiouoô kai KkaÿapôTnTos kai mAoNs óciórqros e0Aoyqodro TO Aaóv roüTrov kai duarnpnodrw eis mpokonmv kai BeÂriwou Oià Tob povoyevoüs cov 'Inooó Xpioroû €v dylw mveÿuarr kai vüv kai eis «To)s» owmavras aidvas T@v aiovov, au.

cleribene-

cueste OX OT pU TH LExtendo manum super hunc populum et oro, ut extendatur manus veritatis et detur benedictio huic populo propter humanitatem

tuam,

Deus

misericordia-

rum, et mysteria praesentia ? manus prudentiae et virtutis et castitatis et puritatis et omnis sanctitatis benedicat hunc populum ac conservet in profectum et emendationem per unigenitum tuum Iesum Christum in sancto spiritu et nunc et in omnia saecula saeculorum, amen.

Dans son Sixième Sermon catéchétique, Théodore de Mopsueste (350-428) atteste le méme usage. Conservé en version syriaque, édité par A. Mingana avec une traduction anglaise, en voici la version latine de A. Rücker (4) : (3) Eucologe de Sérapion, ed. J. QuAsrEN, Monumenta eucharistica..., Pars Y (Bonn 1935, p. 65). D’après dom Bernard Botte, O.S.B., L’Excologe de Sérapion est-il authentique ? dans Oriens Christianus 48 (1964), l'analyse interne révèle un rédacteur

atien, ce qui rejette l'attribution faite à l’évêque de Thmuis, vers 350-360, et retarde la rédaction d’un demi-siècle ou même d’un siècle, sans exclure la possibilité d’une anaphote authentique de Sérapion remaniée par un arien. De toutes fagons, sous sa forme actuelle, cet eucologe ne peut prétendre à étre un témoin fidèle de l'authentique tradition alexandrine. (4) Sixième Sermon. catéchétique de Théodore de Mopsueste, ed. À. RucKzER, Rifus baptismi et missae quem descripsit Theodorus Ep. Mopsuestenus in sermonibus catecbeticis... (Opuscula et Textus, Series liturgica ,2. - Monasterii 1933, p. 35).

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X

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

“Postquam his vocibus finem fecit orationis (post fractionem), benedixit Populum cum ‘Pace’ ; respondet (populus) et redditur vox consueta, quae ab omnibus adstantibus profertur, cum capita sua, ut oportet, inclinant..'"'. Suit alors le "Sanctum sanctis'" préalable à la communion.

Ilen va de méme dans les versions copte et éthiopienne de la Tradition apostolique d'Hippolyte de Rome (c. 170/175-235). Mais ici, la bénédiction

est dédoublée ; une

seconde

priére

de bénédiction avec imposition des mains suit la priére d'action de grâces aprés la communion, et termine la messe (5). Quant aux Constitutions apostoliques, vers 400 (VIII, 13-15), elles n'ont que cette derniére bénédiction finale aprés l'action de grâces de la communion (€). Enfin, saint Grégoire de Nazianze (c. 329-389/90) atteste aussi cette bénédiction du peuple qui termine l'anaphore (Or. 18, 29 ;PG 35, 1021 A). Trait caractéristique de cette famille liturgique orientale : l'absence du Pater. Ce qui n'est pas le cas des liturgies de Saint Jacques, de Saint Marc et byzantine de Saint Basile, qui placent la bénédiction du peuple aprés le Pater et le souhait de paix, selon un rite semblable : à la monition diaconale Tàs «eóaAàs cuv rQ Kupiw kAivwuer le peuple répond : Zov Küpre. La prière de bénédiction, qui suit, se termine par la doxologie habituelle (7). Nous retrouverons précisément le méme rituel dans la bénédiction épiscopale gallicane. Si saint Cyrille de Jérusalem (c. 315-386), dans sa Ve catéchése mystagogique de 348, ignore encore ce rite de bénédiction, en revanche la pélerine espagnole Égérie (ou Éthérie), vers 381-384, l'atteste à Jérusalem à la messe dominicale célébrée à l'Anastasis : "Primum aguntur gratiae Deo (prière eucharistique), et sic fit orationem pro omnibus (prière catholique qui termine le canon). Postmodum

(3) Gr. Dix, The Treatise on tbe Apostolic Tradition of St. Hippolytus of Rome (version éthiopienne) ; London 1937, p. 11ss; F.E. BRIGHTMAN, Liturgies Eastern and Western, vol. I: Eastern Liturgies ;Oxford 1896, p. 190-1 93 ; H. DUENSING, Der aethiopische Text der Kirchenordnung des Hippolyt, nach 8 Handschriften berausgegeben und übersetzt; Gôttingen 1946. Sur la version copte, voir F.X. Funk, Didascalia et Constitutiones apostolorum (Paderborn 1905 ; T. II, p. ro1ss.). La Tradition apostolique de saint Hippolyte, telle qu'elle a été reconstituée par dom B. Botte, O.S.B, dans

sa forme originale (Liturgiewissenschaftliche Quellen und Forschungen; 39 ; Münster in Westf. 1963), ignore cette double bénédiction. La version égyptienne de cette Tradition a profondément remanié le texte otiginal. Cfr J.M. HANSSENS, S.J., La Liturgie d'Hippolyte. Documents et Études ; Roma, Università Gregoriana, 1970 ; in 89, VII-312 p. (6) J. QuasrEN, Monumenta ..., p. 227-233 ; FUNK, o.c. t. I, p. 520-521 ; BRIGHTMAN, 0.6. p. 26-27. (7) BRIGHTMAN, 0.c. p. 60-61 ; 137 ; 340. Cft aussi la Liturgie des Syriens Jacobites et des Coptes Jacobites ; bi. p. 100-101 ; 182-1 85.

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

XI

mittet vocem diaconus, ut inclinent capita sua omnes, quomodo stant ;

et sic benedicet eos episcopus stans intra cancellos interiores balustrade du Saint-Sépulcre), et postmodum egreditur”” (8).

(à la

B. Église d' Afrique. L'Église ancienne d'Afrique connaissait aussi cette bénédiction avant la communion. Dans son De schismate Donatistarum, écrit en 370, saint Optat de Miléve la signale déjà: , Etenim

inter vicina momenta,

dum

manus

imponitis, et delicta

donatis, mox ad altare conversi, dominicam orationem praetermittere

non.potestis'' (II, 20 ; PL 11, 975).

Comme le dit le P. Thibaut, dans sa remarquable étude sur L'ancienne Liturgie gallicane : ''Cette bénédiction solennelle prononcée par l’évêque est une sorte d'absolution générale amenée par ces mots de l'Oraison dominicale :Pardonnez-nous nos offenses et délivrez-nous du mal”. La courte citation d'Optat de Milève le suggère (?). Saint Augustin nous donne plus de renseignements à ce sujet. Dans son Epistola 149, 16, qui date de 414, en réponse à certaines difficultés de saint Paulin de Nole, il voit dans

la pratique de ce rite préparatoire à la communion, une application trés ancienne, répandue, ou peu s'en faut, dans toute l'Eglise, de ce texte de Saint Paul : ''J'exhorte donc à faire avant toutes choses des demandes, des priéres, des inter-

cessions, des actions de grâces pour tous les hommes", (4 Timothée 2, 1-2) :

etc.

“]Interpellationes autem, sive, ut vestri codices habent fostulationes,

fiunt cum fopulus benedicitur : tunc enim antistites, velut advocati, susceptos suos per manus impositionem misericordissimae offerunt potestati. Ouibus peractis, et participato tanto sacramento (communion), gratiarum actio cuncta concludit, quam in his etiam verbis ultimam commendavit Apostolus'' (10).

Dans une autre lettre de 415 adressée à l'évéque Jean de

Jérusalem (epist. 179, 4), le méme Augustin invoque cet usage de la bénédiction épiscopale sur le peuple pour combattre l'erreur de Pélage sur la nécessité de la gráce : “His itaque disputationibus perversis et impiis, non solum contradicitur

orationibus

nostris

..

verum

etiam

benedictionibus

nostris

(8) Cfr J.B. Trusaurt, Ordre des offices de la Semaine Sainte à Jérusalem du IVe au Xe siècle, Introduction, p. 8 ; et L'ancienne Liturgie Gallicane, p. 86-87. (Itinerarium Egeriae XXV, 5, dans lfineraria et alia geographica, CC 175, p. 70). (9) Cfr J.B. Taisaur, L'ancienne Liturgie Gallicane, p. 68.

(10) PL 35, 637; CSEL. 44, 363.

*

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

XII

resistitur, quando super Populum dicimus, optantes eis et poscentes a Domino : ut eos abundare faciat in caritate invicem et in omnes (I Thess. 3, 12) ; et det eis secundum divitias gloriae suae virtute corroborari per Spiritum eius (Eph. 3, 16), et impleat eos omni gaudio et pace in credendo, et abundent in spe et potentia Spiritus sancti! (Rom. 15, 13) ()

Il est difficile de dire si cette triple formule de bénédiction empruntée à saint Paul était employée telle quelle pour cette bénédiction épiscopale avec imposition des mains sur le peuple. Le P.J.B. Thibaut, dans son étude sur L'awcienme Liturgie Gallicane, le pense (p. 69). Il ajoute que cette formule n'est que le développement de la formule bréve qui sera employée par les simples prétres dans la liturgie gallicane, en l'absence de l'évéque, à une époque relativement plus récente : “Pax, fides et caritas et communicatio mini sit semper vobiscum".

corporis et sanguinis

Do-

Un autre témoignage de saint Augustin nous éclaire sur la forme de la bénédiction africaine, dont le formulaire, semble-til, variait suivant la féte, et auquel l'assemblée des fidéles

souscrivait en répondant Amen : *'Benedictiones,

fratres mei, benedictiones nostras, quas super vos

facimus, evacuant (il s'agit des Pélagiens), exinaniunt, elidunt. Auditis me, credo, fratres mei, quando dico :

Conversi ad Dominum benedicamus nomen eius ; det nobis perseverare in mandatis

suis, ambulare in via vecta eruditionis suae, placeve illi in

omni opeve bono, et cetera talia. Prorsus,

inquiunt,

hoc totum

in potestate nostra est constitutum.

Ergo nos inaniter talia vobis optamus. Defendamus

et nos, et vos ;

ne et nos sine causa benedicamus, et vos sine causa Amen subscribatis. Fratres mei, Amen vestrum, subscriptio vestra est, consensio vestra

est, adstipulatio vestra est'' (S. Aurelii Augustini sermonum quorumdam fragmenta ; PL 39, 1721 : fragment cité par Florus, ad II Cor. XIIT et I Tim. V).

Ces bénédictions épiscopales africaines avaient une forme optative, que nous retrouverons dans nos bénédictions gallicanes et mozarabes. Nous constatons une concordance, avec certaines nuances, entre les liturgies orientales, hiérosolomytaine et africaine sur l'usage de la bénédiction épiscopale avant la communion. Milan et Rome, au contraire, l'ignorent. Ceci ne nous indique pas la source directe de l'usage gallican, dont nous allons parler maintenant : est-ce l'Orient, ou Jérusalem, ou l'Afrique ? Le P. Thibaut penche plutót pour une influence de la

(11) PL 55, 775 ; CSEL. 44, 693.

PERSPECTIVES

DE RECHERCHE

XIII

liturgie d'Afrique, dont le rayonnement s'étendit au IV? siècle en Espagne, dans la Gaule narbonnaise et en Provence, tout

en admettant probable (!?).

l'institution hagiopolite du rite comme

fort

C. Églises de Gaule. Pour la Gaule, S. Césaire d'Arles (470-540), apporte son témoignage sur l'usage du rite. Dans son Sermon 77, 7, il déclare, en effet : * Et quotiescumque diaconus clamaverit ut aut in oratione genua flectere, aut benedictioni inclinare capita debeatis, obedienter hoc et fideliter cum vera humilitate faciatis; ut et orando pectora vestra ab omnibus malis liberari, et benedictionem accipiendo bonis spirituali-

bus mereantur impleri'' (13).

Comme chez Optat de Miléve, c'est bien au sens d'une absolution générale amenée par les mots : Pardonnez-nous mos offenses et délivrez-nous du mal, de l'Oraison dominicale, qu'il

l'entend. Dans un autre Sermon (76, 2), il atteste la monition diaconale

qui précède la bénédiction, comme dans les liturgies orientales, hiérosolomytaine et africaine : *Hwmiliate

vos

benedictioni

(qui correspond

à l'orientale

: Tas

kepalas Qv TQ Kupiw KkAivœpuer) : Et hoc admoneo simul et rogo, fratres, quotiens clamatum fuerit, ut vos benedictioni humiliare debeatis,

non vobis sit laboriosum Deo humiliatis"'.

capita inclinare ; quia non vos homini, sed

Il parle de méme dans son Sermon 77, 5, 7 déjà cité (14). Déjà, du temps de Césaire d'Arles, il semble que le sens primitif principal de cette bénédiction : priére préparatoire à la communion, se soit quelque peu estompé, pour prendre celui d'un simple renvoi des non-communiants. Ce passage du Sermon 73, 2 le suggère : “Ideo qui vult missas ad integrum cum lucro suae animae celebrare, usquequo oratio dominica dicatur, et benedictio populo detur, kumiliato corpore et compuncto corde se debet in ecclesia continere'' (15).

Divers conciles des Gaules de cette époque lui font écho. Tel le troisième d'Orléans de 538, canon 29 :

(12) O.c., p. 87. (13) Édit. G. Morin, CC 103, p. 322 (= 308, 7).

(14) CC 105, p. 317(— 303, 16), 321 (— 307, 13-16) et 322 (— 308, 7). (15) CC 105, 307 (— 294, 8).

*

XIV

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

“De missis nullus laicorum ante discedat, quam dominica dicatur oratio ; et si episcopus praesens fuerit, eius benedictio exspectetur'' (19).

D'autre part, à l'origine, cette. bénédiction est strictement

réservée à l'évéque, comme le prescrit le Concile d'Agde en 506, dont Césaire fut l'àme : ‘“Benedictionem super plebem in ecclesia fundere presbytero penitus

non licebit'' (17).

D. Église d'Espagne. Tel était aussi le cas en Espagne, semble-t-il, jusqu'au temps de saint Isidore de Séville (560-636). Le deuxiéme synode de Séville de 619, canon 7, interdit au simple prétre de donner la bénédiction, quand l'évéque est présent : “Nec licet presbyteris, praesente episcopo, sacramentum corporis et sanguinis Christi conficere, nec eo (5.e. episcopo) coram posito, populum docere vel benedicere aut salutare, nec plebem utique ex-

hortari'' (18).

La collection canonique appelée H?spana en tire la conséquence : ‘‘ubi episcopus defuerit, benedictionem accipiat (populus) sacerdotis" (1°).

A cette époque encore, la bénédiction wisigothique avant la communion demeure la conclusion de l'anaphore. Le quatriéme concile de Toléde, en 633, réprimande avec vigueur les prétres qui voulaient transférer cette bénédiction aprés la communion et prescrit que la communion termine la messe(?9) : *Nonulli sacerdotes post dictam orationem dominicam statim communicant, et postea benedictionem in populo dant : quod deinceps interdicimus ; sed post orationem dominicam et coniunctionem panis et calicis benedictio in populum sequatur, et tunc demum corporis et sanguinis Domini sacramentum sumatur'' (canon r6).

On remarquera cependant, que le Pater est inclus dans l'anaphore, puisque la bénédiction le suit, aprés la commixtio, accompagnée de la formule orientale : ''Sancta sanctis". (16) Concilium Aurelianense 3, canon 32 (29), dans CC 148A, p. 125-126. Voir aussi le canon 26 concilii "Aurelian. x [A.D. 511] : “Cum ad celebrandas missas in Dei nomine convenitur, populus non ante discedat, quam missae sollemnitas compleatur, et ubi episcopus fuerit, benedictionem accipiat sacerdotis" (CC 148A, p. 11). Cfr aussi le canon 47 du concile d'Agde [A.D. 506], dans CC 148, p. 212. (17) Can 44-éd. C. Mure, CC 148, p. 211. (18) Mast, Sacrorum Conciliorum nova et amplissima collectio, X, p. 559 ; suppl. I,

p. 471 ; PL 84, 597.

(19) Coll. Hispan. n° XLIII (I, c. 639ss), cfr MAASSEN, Die Geschichte der Quellen und Literatur des canonischen Rechtes im Abendland bis zum Ausgang des. Mittelalters, Y (Graz 1870), n° 710-729, p. 667-716 : sut la collection Hispana". Sur le canon, ibidem n° 240, p. 220. (20) Mansr, X, p. 624 ; PL 84, 372.

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

XV

Dans le rite gallican au contraire, la bénédiction se donne,

en général, aprés le Pater, avant la commixtio etlesouhait de paix. Plus rarement, aprés la commixtio, ou même aprés l'évangile (21). E. Bénédictions de l'Office divin.

Des formules de bénédictions semblables étaient aussi en usage, tant en Gaule qu'en Espagne, pour l'office divin. Elles sont, en effet, prescrites pour les vépres par le concile gaulois d'Agde de 506, et pour les matines par le concile espagnol de Barcelone en 540 (??). C'est la raison pour laquelle, nous les avons également reprises dans notre collection. F. Isidore de Séville et Expositio! gallicane. Deux textes paralléles, l'un d'Isidore de Séville, l'autre du pseudo-Germain de Paris (T 576), qui est en réalité un Ordinaire gallican de la messe de la fin du VII? siècle, expliquent et justifient l'emploi de cette bénédiction avant la communion. D'une part, le chapitre 17 : De benedictionibus, du Livre I (21) JUNGMANN, Missarum Sollemnia, YI, p. 366 (note 13) donne quelques témoignages de l'usage traditionnel gallican, plaçant la bénédiction avant le Pax Domini, qui la conclut : l'Hadrianuz supplémenté de Ratold, abbé de St-Vaast d'Arras, à l'usage de Corbie (Paris, B. IN. lat. 12052 : 2ème moitié du Xe siècle ; dans PL 78, 244B), le ms. de Regensburg (ve. 825) de l'Ordo Romanus 1 (ANDRIEU, Ordines, II, 97, et note du n? 94), l'Ordo sec. Rom. n° 11 (ibidem, lI, 224, 1 ; PL 89, 975), l'Ordo “Postquam de la messe épiscopale (bdezz, II, 361 ; PL 78, 993ss.), l'Ordo de Gregorienmünster pout la bénédiction 2bbatiale (MARTÈNE, De antiquis Ecclesiae ritibus, I, 4, att. XII, Ordo XXXII), le Pontifical de Mayence (Mainz, ca. 1300 ; zbidem, Ordo XVIII), le Liber Ordinarius du monastère de St- Jacques à Liège (1284-1287 ;

ed. Voix, Der “Liber ordinarius! des Lätticher St. Jakobs-Klosters, dans Beitráge zur Geschichte des alten Mônchtums und des Benediktinerordens, 10 ; Münster 1923, p. 97) ; enfin, une miniature de Marmoutiers (IX* siècle) représentant l'abbé Raganaldus donnant la bénédiction, à cet endroit de la messe, avec l'inscription : “Hic benedic populum" (DACL I, 3205 ; III, 75).

Deux Ordines missae, à peu près identiques, déplacent cette bénédiction après le *Pax Domini' et la fraction de l'hostie : celui de la Missa IJ]yrica (MARTÈNE, Ordo IV ; PL 138, 1305-1336), publié en 1557 pat Flacius Illyricus, le chef des Centuriateurs (protestants) de Magdeboutg, qui reproduit, en réalité, celui du cod. lat. x151 [Helmstadt] de la Herzog August-Bibliothek de Wolfenbüttel, écrit, semble-t-il pour l’évêque Sigebert de Minden (1022-1036) : *Non mittat episcopus in calicem partem oblatae, ut presbyteri solent, sed expectet, donec finita benedictione episcopus communicare debeat; et tunc accipiens partem, quam antea fregerat, tenensque super calicem immitat dicens : “Sacri Sanguinis commixtio cum Sacro Corpore D.N. Iesu Christi prosit omnibus sumentibus ad vitam aeternam". Suit le baiser de paix. Il en est de méme de l’Ordo de Séez (Paris, B. IN. lat. 820, XI? s. ; PL 78, c. 250). S1icARD DE CREMONA (f 1215), dans son Mifrale III, 7 (PL 213, 138ss.), notamment, en témoigne aussi. L'Ordinarium de Laon (Bibl. ms. 215 [457] : XIIIe s.), place la bénédiction épiscopale aprés l'évangile; MARTÈNE, Ordo XXI; CHEVALIER, Ordinaires de Laon, p. 51 (fo 817). m : (22) Can. 30 Concil. Agath. (CC 148, p. 206) ; Can. 2 Concil. Barcin. (Mawsr, IX, p. 109-110).

*

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

XVI

du De Ecclesiasticis

officiis de saint

Isidore ; d'autre part,

l'Expositio antiquae liturgiae gallicanae faussement attribuée à saint Germain de Paris (?) : Isidore : *'Benedictionem autem dari à sacerdotibus populo, antiqua per Moysen benedictio pandit et comprobat, qua benedicere populo sub sacramento trinae invocationis iubetur. Ait enim ad Moysen Dominus

Pseudo-Germain : *Oratio vero Dominica pro hoc ibidem ponitur, ut omnis oratio nostra in Dominica oratione claudatur. Benedictionem vero populi sacerdotibus fundere Dominus per Moysen mandavit, dicens :

:

*Loquere ad Aaron et filis eius + sic benedicetis filiis Israël et dicetis eis : [a.] Benedicat tibi Dominus et custodiat te ! [R. Amen]. [b.] Ostendat Dominus faciem suam tibi et misereatur tui! [g. Amen]. [c.] Convertat Dominus vultum suum ad te et det tibi pacem !" [&y. Amen].

On peut se demander, à la confrontation de ces deux passages, si l’'Expositio gallicane ne s'est pas inspirée de saint Isidore. Nous verrons, en effet, plus loin, que la plupart des bénédictions gallicanes avec triple invocation optative, sont de facture wisigothique, malgré la différence des formulaires d'un rite à l'autre. Il paraît d'autre part certain que ce type ternaire de bénédiction a pris comme modèle la bénédiction du Livre des Nombres (6, 22-26) que citent nos deux textes. Cette dernière bénédiction, d'ailleurs, a été reprise tant dans le rite gallican que wisigothique. G. Le 'Pax Domin, vestige romain et milanais de la bénédiction ? Tandis que la liturgie wisigothique ne distingue pas la forme de cette bénédiction suivant qu'elle est donnée par l’évêque ou par un simple prêtre, le rite gallican au contraire prescrit une formule-type uniforme et courte au simple prêtre, réservant à l’évêque les longues formules variant suivant les fêtes. Ceci résulte de l’Expositio gallicane, qui continue, comme suit, le texte cité plus haut : *Sed tamen propter servandam honorem pontificis, sacrae constituerunt canones, ut longiorem benedictionem episcopus proferret, breviorem presbyter funderet, dicens : Pax, fides et caritas et communicatio corporis et sanguinis Domini sit semper vobiscum". (23) S. Isidori Hisp., de benedictionibus (PL 83, 754) ; Expositio antiquae liturgiae gallicanae (PL 72, 94 ; J. QuAsrEN, dans Opuscula e£ Textus, series liturgica, 5 ; Münstet 1934, p. 21-22).

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

XVII

On remarquera que cette formule presbytérale courte n'est que l'amplification du ''Pax Domini sit semper vobiscum" de la liturgie romaine. Ce qui a fait penser à dom Buenner, dans son ouvrage sur L'ancienne liturgie romaine : le rite lyonnais, à l'existence d'une semblable bénédiction avant la communion dans la plus ancienne liturgie romaine, dans laquelle le souhait de paix devait avoir cette signification, dont le sens véritable se serait perdu dans la suite. La benedictio super populum du sacramentaire gélasien, aprés la communion, précédée de la monition diaconale : Humiliate capita vestra Deo, traduction de la monition grecque citée plus haut, ne serait qu'une amplification de la bénédiction primitive avant la communion que constituait le Pax Domin: actuel, avec déplacement à la fin de la messe (?5). Il est impossible de dire, dans l'état de nos connaissances, et faute de textes liturgiques romains antérieurs à nos sacramentaires, si cette interprétation est exacte. Une chose est certaine, c'est que Milan connait aussi la méme formule amplifiée du Pax Domini propre aux anciennes liturgies gallicanes. Si dom Buenner a raison, nous aurions ici l'indice d'un accord

de toutes les anciennes liturgies latines, y compris la romaine et la milanaise, sur l'existence d'une bénédiction du peuple avant la communion. Il faut rappeler, d'autre part, l'insistance des synodes espagnols du VITE siècle, pour le maintien de la bénédiction avant la communion et la réprobation de l'usage de certains prétres qui la transféraient aprés la communion, en conclusion de la messe. De méme la structure ancienne de la messe, qui se termine avec l'anaphore, avec ou sans le Pater, suivant les liturgies, la bénédiction préparatoire à la communion s'intégrant à l'anaphore elle-méme : la communion restait alors un rite extrinséque, dont l'eucologie s'est développée plus récemment. Bien entendu, nous restons ici dans le domaine de l’hypothèse. H. Sens de la bénédiction. L'Expositio gallicane ajoute, à la fin du texte précité : “Hoc ergo ante communionem benedictio traditur, ut in vas benedictum benedictionis mysterium ingrediatur''.

Par là, elle continue à mettre l'accent sur le caractére principal de la bénédiction : une préparation à la communion, plutót qu'un simple renvoi des non-communiants. L'interprétation de ce texte par J. Lechner me parait moins fondée. Pour lui celui-ci serait un indice de la tendance qui se fait jour de plus en plus, tant dans les Gaules qu'en Espagne, d'intégrer la communion à la liturgie elle-méme de la messe. (24) O.c., p. 279-280. Cft aussi THIBAUT, 0.c., p. 76-100.

b

XVIII

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

Il en décèle la tendance dans la législation canonique des conciles de Gaule et d'Espagne. Cette interprétation est sans doute valable, mais il n'en résulte pas que l'Exfositio gallicane aurait fait d'une bénédiction de renvoi des non-communiants une bénédiction préparatoire à la communion. Je crois que ce double aspect de la dite bénédiction a toujours co-existé (29). I. Persistance de la bénédiction, malgré l'usage romain contrate. Si l'hypothése de dom Buenner, suivant laquelle Milan et Rome avaient aussi connu jadis une bénédiction préparatoire à la communion, dont le pax Domini serait le vestige, est exacte on peut s'étonner alors de lire dans la lettre du pape Zacharie adressée en 751 à saint Boniface : *Pro

benedictionibus

autem

quas

faciunt

Galli,

ut nosti,

frater,

multis vitiis variantur. Nam non ex apostolica traditione hoc faciunt, sed per vanam gloriam hoc operantur, sibi ipsis damnationem adhibentes, dum scriptum est : S7 quis vobis evangelizaverit praeter id quod evangelizatum est, anathema sit. Regulam catholicae traditionis suscepisti, frater amantissime : sic omnibus praedica omnesque doce, sicut a sancta Romana,

cui Deo

auctore deservimus,

accepisti ecclesia’’.

Le pape pouvait certes se référer au sacramentaire de son temps, qui l'ignorait. Et de méme à l'Ordo romanus I (c. 750), purement romain, qui ne connaissait que la bénédiction papale suivant l'Ite missa est, selon un rite trés solennel dans lequel, successivement, les évéques, puis les prétres, les moines et la schola viennent demander au pape sa bénédiction, suivis ensuite par les porteurs de flambeaux, les acolytes, les porte-croix et les autres ministres (?9).

(25) Cft note 2. (26) Ep. 13 (PL 89, 951 D) ; Mon. Germ. bistor., Epist. merov. et karol., Y, p. 371. Ordo romanus I, n° 126 (éd. M. AnDRIEU, Ordines Romani, Il, p. 108). En ce qui concerne la lettre du pape Zachatie, on peut se demandet, comme nous l'a suggéré dom E. Dekkers, dans une lettre, dont nous le remercions vivement, s'il y s'agit vraiment des bénédictions épiscopales (selon l'opinion courante), la lettre de Boniface lui-même (éd. TANGL, S. Bonifatii et Lullii epistolae, dans Mon.

Ger. bistor., Epist. selectae, x ; Berlin 1916, n° 86, p. 191ss), objet de la réponse, n'en parlant pas. Benedictio, dans les lettres de Boniface, peut signifier : zzumuseulum (cfr TANGL, index, p. 302), c'est-à-dire une pratique simoniaque pour “acheter” l'ordination, sévèrement défendue par la *cautio episcopi! (serment de l’évêque avant son sacte), à laquelle Boniface fait allusion dans sa lettre (‘sacramento me consttinxit', p. 192, 8), ou bien des zzumseula offerts pour obtenir le pallium, sévèrement défendus par le Liber diurnus (éd. FÓRsTER, Bern 1958, p. 105 ; cft la "cautio episcopi", p. 133), pour lesquels Boniface demande l'indulgence du pape, à la suite d'irrégularités, dans sa méme lettre (p. 193, 16-17). Il faudrait alors interpréter l'expression Ga/// de la lettre de Zacharie, dans le sens des seigneurs francs acquéreurs d'évéchés à coup de cadeaux. Quoiqu'il en soit, les livres romains non gallicanisés ont toujours ignoté ces bénédictions épiscopales gallicanes.

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

XIX

Mais reste l'hypothése, qui ne manque pas de probabilité, suivant laquelle la benedictio gélasienne super Populum après la communion serait une sorte de substitut de la bénédiction gallicane avant la communion. Maàints pontificaux romanogallicans du moyen âge ont d'ailleurs transféré cette bénédiction gallicane à la fin de la messe. Nous l'avons montré dans notre édition du Liber benedictionum pontificalium de Guillaume Durand, évêque de Mende, composé entre 1280 et r29pa(27). Quoiqu'il en soit de la lettre du pape Zacharie, la bénédiction gallicane s'est maintenue à travers tout le moyen âge, aprés la romanisation du rite gallican sous Charlemagne et le pape Hadrien, et méme danscertaines cathédrales aujourd'hui. Nous l'avons déjà dit au début de cette étude. Par un curieux retour des choses, voici que le nouveau Missale Romanum de 1970 reprend, à son propre compte, vingt-cinq bénédictions solennelles la plupart empruntées au Supplément à l’Hadrianum, d'ailleurs en les retouchant, et en a composé neuf nou-

velles. Reportées à la fin de la messe, en remplacement de la bénédiction ordinaire, elles sont destinées aux fétes plus solennelles, ainsi qu'au mariage (trois formulaires), à la profession religieuse (deux formules), et à la consécration des vierges. Nous en avons fait un examen critique dans Les bénédictions solennelles du nouveau missel romain (?#). Nous y regrettions que la plupart de ces textes nouveaux, pour le mariage et la profession religieuse, ne respectaient pas le cursus wisigothique rythmé et assonancé sur le modèle duquel les ‘’bénédictions" du Supplément de Benoit d'Aniane ont été composées. Notons encore que les trois formulaires pour le mariage avaient déjà paru dans l’Ordo celebrandi matrimonium de 1969. Citons-en un à titre d'exemple (Ordo, p. 38-39 ; MR, p. 745 ; Corpus n° 2078) : [a.] Deus Pater aeternus in mutuo vos servet amore concordes, ut pax Christi habitet in vobis, et in domo vestra iugiter maneat. y. Amen. [b.] Benedictionem habeatis in filiis, ab amicis solatium, et veram cum omnibus pacem. gy. Amen. [c.] Caritatis Dei testes sitis in mundo, ut, quos afflicti et egeni benignos invenerint, in aeterna Dei tabernacula vos grati aliquando recipiant. &. Amen. Et vos omnes, qui hic simul adestis, benedicat omnipotens Deus, Pater, et Filius, % et Spiritus Sanctus. y. Amen.

(27) Questions Liturgiques et Paroissiales, 49 (1968), p. 17-18. De méme le Pontifical de Valencia (de 1417), selon FERRERES, Hés/oria ..., p. 172. (28) Questions Liturgiques, 52 (1971), p. 317-325.

XX

PERSPECTIVES DE RECHERCHE A propos de la benedictio sponsae, qui aujourd'hui encore se

place, dans le rituel romain du mariage, aprés le Pater, on peut

se demander s'il n'y aurait pas là un vestige romain de la bénédiction gallicane de la messe, qui se trouve précisément au méme endroit. A moins que cette bénédiction de l'épouse ne soit d'origine gallicane, et se soit incorporée ensuite à la liurgie romaine, comme c'est maintes fois le cas pour d'autres rites. Nous laissons cette question ouverte, à l'attention de spécialistes qui s'y intéresseraient. *K

*

*

Au terme de ce premier chapitre, il est bon de signaler encore que l'usage des bénédictions épiscopales passa également aux abbés, bénédictins et cisterciens notamment, comme

en témoignent, par exemple, les Bénédictionnaires de la Bibliothéque municipale de Douai : manuscrits n° 68 (XIe-XIIe siècle) et n° 7o (XVe s.) pour l'abbaye bénédictine de Marchiennes (France), et n? 72 et 73 (XV? s.) pour celle d'Anchin (Belgique), que cite P.M. Gy, dans Collectaire, rituel, proces-

sional (Rev. des Sciences philosophiques et théologiques, 44, 1960, p. 466), de méme que le manuscrit de la Bibliothéque Nationale à Paris (ms. lat. 12085 : XV€ s.), qui est un Bénédictionnaire-pontifical de l'abbé de Saint-Germain-des-Prés dans cette ville. Nous en avons utilisé maints autres dans notre édition. CHAPITRE II. LES FORMULAIRES GALLICANS ET WISIGOTHIQUES DES BÉNÉDICTIONS.

Si la bénédiction préparatoire à la communion semble bien commune aux rites syriens, égyptiens, et byzantin du IXe siècle, ainsi qu'aux anciennes liturgies africaine, hiérosolomytaine, gallicanes et wisigothique, il n'en est pas de méme des formulaires. Ceux qui ont été conservés dans les rites gallicans et wisigothiques ne peuvent prétendre remonter à la liturgie galloromaine et espagnole primitive, qu'il faut nettement distinguer de celle qu'attestent les anciens sacramentaires romanogallicans et mozarabes. Ils forment deux familles distinctes, bien que nettement apparentées : l'une gallicane, l'autre wisigothique. Qu'elles s'apparentent, cela ressort à l'évidence, non seulement d'un certain nombre, d'ailleurs restreint, de textes communs ou au

moins fort proches, mais aussi d'expressions caractéristiques communes aux deux familles.

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

XXI

M.G. Manz (??) affirme la priorité de la source wisigothique, par rapport à la gallicane : l'influence wisigothique s'étant longtemps fait sentir dans les milieux de liturgie gallicane, déjà dans le bénédictionnaire gallican du VIIe siècle, puis dans celui du VIII? siècle, dont Jean Deshusses, O.S.B., a fait

la généalogie, et surtout dans celui d'Alcuin que le savant bénédictin attribue trés justement à saint Benoit d’Aniane(#). A. Les bénédictions wisigothiques de la messe et de l'office. Nous sommes bien renseigné sur les recueils de bénédictions wisigothiques antérieurs au XIe siècle, époque de la romanisaion du rite, grâce aux précieuses éditions de dom Marius Férotin, O.S.B. Pour la messe: le Liber Mozarabicus Sacramen-

torum et les manuscrits mozarabes [— LMS], basé sur le manuscrit Toledo, Bibl. Capit. ms. 35, 3, datant du IX? siècle, com-

plété par neuf manuscrits antérieurs au XI* siècle. Pour la messe, le rituel et l'office : le Liber Ordinum en usage dans l’Église wisigothique et mozarabe d'Espagne du cinquième au onzième siècle [— Lo.], établi d’après les manuscrits de Syos, Archivo monástico, ms. 4 (A.D. 1052) et de Madrid, Academia de la Historia, ms. 56 (ancien F. 22 4) : X? siècle (#1). Un fragmento visigotico de Manuale" Toledano, édité par J. Janini dans Hispania Sacra 21 (1969) p. 388 [— Tor]: début XIIe siècle], est un fragment palimpseste du manuscrit Toledo, Fragm. Tol. 44.2 qui reproduit la bénédiction du n? I413 du Corpus : Iesus Salvator ac Dominus noster..." (IVa feria in IIIa hebdomada Quadragesimae), sans aucune variante. L'édition du Missale Mixtum de 1500, reproduite dans celle du P. Lesley, en 1775, datant de la restauration du rite et présentant le missel mozarabe sous une forme moderne [— Mrs. Mix. : XVe siècle], a été reproduite dans PL 85. Il diffère notablement de l'ancien LMS, malgré un fond commun. Dom

Ismael Fernandez de la Cuesta, de son côté, a publié

El ‘‘Breviarium Gothicum'' de Silos, d'après le manuscrit de Silos, Archivo monastico, ms. 6 [—BREV. GoTH. : XIE siéclej(?).

(29) Ausdrucksformen der lateinischen Liturgiesprache bis ins 11. Jabrbundert, gesammelf und dargeboten von Georg Maz (Texte u. Arbeiten, I, 1. - Beuron 1941, p- 25-28, 36-41), et ci-dessous, note 44. (30) J. Dzsnusszs, O.S.B., Le bénédictionnaire gallican du V.IIIe siècle, dans Ephem. Liturgicae, 77 (19356), p. 169-187. Cfr aussi note 41. (31) Dom Marius FÉROTIN, O.S.B., Liber Moxarabicus Sacramentorum... (Monumenta Ecclesiae liturgica, 6. - Paris, 1912 ; in 49, XCI-1096 p. et 9 planches) Le Liber Ordinum... (Monumenta Ecclesiae liturgica, 5. - Paris, 1904 ; in 49, XLVI800

p.).

mer Ismael FERNANDEZ DE LA CuzsrA, O.S.B., E/ Breviarium Geotbicum" T de Silos : "Archivo mondstico, ms. 6 (Monumenta Hispaniae sacrae, series liturgica, 8. Madrid-Barcelona, Consejo Superior de Investigaciones científicas, Instituto Enrique Flórez, 1965 ; in 89, 126 p.).

^

XXII

BERSPECIIVES DE RECHERCHE

Sous une forme moderne, datant de la restauration du rite au

XV? siécle, la PL 86 reproduit l'édition du bréviaire gothique de Lorenzana [ — BREv. GOTH. (PL 86)], parue en 1775 (après celle du cardinal Ximenés de 1502). J.G. Gilson a publié The Mozarabic Psalter, d’après le manuscrit London, Brit. Mus. Cod. Add. 30.851 originaire de l'abbaye de Silos [ — Moz. Ps. : XIE siècle] (?3). J. Vives a édité également l’'Oracional Visigôtico, recueil des oraisons du bréviaire, d'aprés le trés ancien manuscrit de Verona, Bibl. Capit. ms. LX XXIX [—OOna. Vis. : VIIe-VIIIe sieclein(85). Malgré

cette liste importante

d'éditions,

bon

nombre

de

textes anciens semblent aujourd'hui irrémédiablement perdus. Nous le verrons à propos des sources wisigothiques du bénédictionnaire dit d'Alcuin. De quand datent ces formulaires de bénédiction, de structure identique pour la messe et le bréviaire ? Peut-on remonter jusqu'au Ve siècle, comme le suggère dom Férotin dans le titre qu'il donne à son édition du Liber Ordinum? En tout cas antérieurs à la conquéte musulmane

de 712, le sont-ils aussi

par rapport aux gallicans ? Beaucoup le pensent. Notamment M. Manz (voir note 29). En effet, on retrouve dans le bénédictionnaire dit d'Alcuin et les recueils postérieurs gallicans la méme structure wisigothique en forme de prose rythmée, avec souvent assonance médiane et finale de chacun des trois membres de la bénédiction, dont voici un exemple pris dans LMS 9 pour la messe du premier dimanche de l'Avent : a.

Illustret vos Unigenitus lumine adventus sw, quos redimere non est dedignatus pretio sanguinis proprii. R. Amen. b. Accingat vos virtutibus facis, et ditet muneribus copiosis. EN. Amen.

c.

Ipsumque Dominum semper habeatis protectorem, quem omnipotens Pater suscitavit de tribu Iuda victorem. &. Amen. (n° 1427 du Corpus).

Cette influence wisigothique se fait déjà sentir dans les bénédictionnaires gallicans des VIIe et VIIIe siècles. B. Le bénédictionnaire gallican le plus ancien (VII siècle). Le Missale Gothicum, dont le texte remonte au moins au dernier quart du VII? siècle, conserve, dans son état actuel,

dix-sept benedictiones populi pour l’année liturgique, temporal

(33) J.G. Gizson, The Mozarabic Psalter (Henry Bradshaw Society, 30. - London 1905 ; in 8, IX - 383 p. et 2 pl.). (34) J. Vives, Oracional Visigótico (Monumenta Hispaniae sacrae, series litutgica, r. - Barcelona 1946 ; in 89, LIV - 433 p.).

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

XXIII

et sanctoral. Nous le citons sous le sigle GoTHIcuM (35). Il fut écrit vers 680 pour le diocése d'Autun (ms. Vat. Reg. lat. 317). D'autre part le Missale Gallicamum Vetus (Cod. Vat. Palat. lat. 493), que nous citons sous le sigle GALL. VETUS (39), semble un peu plus jeune que le précédent (début du VIIIe siècle) et sort peut-être d'un milieu monastique de l'école de Luxeuil" difficile à identifier. Venu de Bourgogne, il passa dans un des monastéres qui avaient des relations avec l'Allemagne, pour aboutir, au IX* siècle au monastère de Saint Nazaire à Lorsch. Il contient treize benedictiones populi. En y ajoutant Jes fragments Ruland, Bickel et Anderson, tous du VIII? siècle,

édités en appendice du Garr. VETUS, ce chiffre s'éléve à dix-sept, tout comme pour le Missale Gothicum. Il est clair que le bénédictionnaire primitif devait étre plus important. Nous n'en avons conservé malheureusement que ces fragments. Il est probable qu'il n'a pas été élaboré en une fois. Car on constate des différences notables de style et de source. Ainsi, quatre bénédictions du GALL. VETUS ne sont que des postcommunions ou des bénédictions ad populum gélasiennes : les n95 36, 52, 53 et 199. Une seule bénédiction est commune au GOTHICUM et au GALL. VETUS : celle de saint Etienne : “Deus, qui tuos martyres ...'' (n° 1162 du Corpus). Douze bénédictions du GOTHICUM ont été reprises, souvent en les remaniant, dans

le Bénédictionnaire gallican du VIII? siècle ; huit du GALL. VETUS, de méme.

Au point de vue style, un certain nombre sont en forme d'oraison

ordinaire,

mais

amplifiée,

sans

assonance,

ou

au

contraire avec assonance. En général plus longues, certaines

cependant présentent déjà la forme tripartite, caractéristique des bénédictions wisigothiques, avec assonance médiane et finale de chaque membre, au moins partiellement : ainsi GoTHICUM 122 : "Custos sacerdotii..." pour saint Clément (n9 605 du Corpus). Parfois l'assonance est identique pour plusieurs membres de la bénédiction : ainsi GOTHICUM 169 : "Ad custodiam gregis tui animarum..." pour le début du caréme (49 9 du Corpus). Divisée en cinq membres, conclus chacun par l'Amen des fidéles, on y constate l'assonance constante en

mé).

a

a. Ad custodiam gregis tui animarum invigila. Amen.

pastor, qui dormire nescis,

(35) L.C. Monrsznc, O.S.B., Missale Gothicum (Rerum Ecclesiasticarum Documenta, series maior, Fontes, 5. - Roma, Herder, 1961; in 89, X XXII - 141 p. et 6 pl.). (36) L.C. MonrsERG, O.S.B., L. ErzeNHÓrER et P. SIFFRIN, O.S.B., Missale Gallicanum Vetus (Rerum Ecclesiasticarum Documenta, series maior, Fontes, 3. — Roma, Herder, 1958 ; in 80, XXV - 166 p.).

XXIV

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

b. Et ne nocturnis terroribus fatigetur, invisibilia cum attactu sanctifica. Amen. c. Fragilem solida, contritum eleva, invalidum confirma, pietate alleva,

caritate

aedifica,

castitate

munda,

sapientia

1/uwmina,

miseratione conserva. Amen. d. Proficiat fidei vigilanti amoris tui perseverantia, morum femperantia, misericordiae providentia, actuum disciplina. Amen. e. Ut per concessa miserationis indulgentia non abicias eum a promissionis tuae magnificentia, sed perducas ad veniam, quem tibi adoptasti per gratiam. Amen.

On remarquera, une seconde assonance dans la seconde partie du dernier membre : veniam... gratiam. On retrouve ce méme type d'assonance, mais en général dans un style moins prolixe, dans certaines bénédictions wisigothiques, ainsi que dans maintes gallicanes du VIIIe siècle. M. Manz l'a montré pour une bénédiction gallicane du bénédictionnaire du VIII? siècle. Nous en reparlerons plus loin. Tout ceci montre qu'il y a une ligne de continuité entre le plus ancien bénédictionnaire gallican et celui, remanié, du VIIIe siècle, et de méme que l'influence wisigothique s'est exercée trés anciennement sur la liturgie gallicane.

C. Le bénédictionnaire gallican du VIIIe siècle. Il y a une divergence d'opinion sur la généalogie de ce bénédictionnaire, entre M. Manz et le P. Deshusses.

Pour le P. Deshusses, il a existé un recueil long, composé à Autun dans la premiére moitié du VIIIe siécle, peu avant l'achévement du GALL. VETUS vers 750. Vers 770, il a été abrégé au monastére de Flavigny, lors de la composition du sacramentaire gélasien franc dans le dit monastère (famille z). Les sacramentaires de Berlin (ms. Philhpps 1667 : sigle B.), de Fribourg (sigle F.), et le premier bénédictionnaire de Freising (sigle F I.) en témoignent, mais sous une forme déjà plus évoluée, ainsi que GELL, n98 1974-1985 : recueil composite, dont le second groupe, n9? 1987-2100, appartient à la famille y, citée plus loin, à travers deux intermédiaires

: GELL

r, et

(GELL), n° 1986 (table des Capitula benedictionum). Au contraire M. Manz place en tête, comme étant le plus ancien, le recueil abrégé. On serait tenté de lui donner, à première vue, raison : un

recueil plus long semble, à priori, l'amplification d'un recueil plus bref. Pourtant, il n'en est rien. L'enquéte minutieuse du P. Deshusses aboutit bien à l'antériorité du recueil long par rapport à l'abrégé. Un seul point n'est pas éclairé : d'oü viennent les benedictiones populi propres au Missale Gallicanum Vetus, qui serait de peu postérieur à la composition du bénédictionnaire du VIII* siècle ? Sur les treize du Cod. Vat.

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

XXV

Palat. lat. 493, plus les quatre des fragments publiés en annexe, sept se retrouvent dans notre bénédictionnaire du VIII? siècle, quatre sont empruntées au sacramentaire gélasien (postcom-

munion ou bénédiction ad populum). Restent six textes propres : in symboli traditione (GALL. VETUS 22), in missa chrismali in Coena Domini (ib. 89), in vigilia (ib. 183) et 2n die S. Paschae (2b. 191), feria III. et IV. paschalis (ib. 207 et 215). Le lecteur trouvera ces textes sous les n°5 1845bis, 75, 99, 863, 109 et 1365 de notre Corpus. Faute d'éclaircissement à leur sujet, nous les avons reportées au bénédictionnaire gallican le plus ancien, représenté par le M?ssale Gothicum. Si elles ne sont pas antérieures, en effet, à notre bénédictionnaire du VIII? siécle, on

ne s'explique pas pourquoi elles ne figurent plus dans les recueils gallicans postérieurs. Si elles sont antérieures, au contraire, on comprend pourquoi : le recueil plus récent ayant fait un choix dans le plus ancien et substitué des textes nouveaux à un certain nombre d'anciens. Parallélement à la famille z d'oü est sorti le recueil abrégé, continue le P. Deshusses, une famille y de manuscrits témoigne d'une nouvelle amplification et d'une profonde élaboration du recueil bref. Le sacramentaire de Gellone (sigle GELL.), nos 1987-2100, bien que sous une forme altérée et déjà mélée à des éléments d'autres sources (cfr p. xxiv), en est le principal témoin, avec le Pontifical de Cahors (sigle CAHORS), que nous avons personnellement dépouillé, et qui est plus correct que GELL., bien que plus tardif (fin IXe siècle). Il est à noter que Angouléme (sigle A) appartient à cette famille, de méme que le bénédictionnaire d'Augsburg (IXe-Xe* siècle), conservé à Cambridge (sigle C), dont nous parlerons plus loin. De la famille y dépend une série (y' contenant une autre série dominicale de bénédictions, que l'archétype GELL. r a ajouté à celle d'y dans sa recension, et que le sacramentaire Godelgaudus de l'abbaye St-Remy de Reims (753-800 ; sigle Go») reprend partiellement dans sa sélection de bénédictions gallicanes, qui ne comporte que 35 textes, sur les 74 de A et 114 de GELL. Reste une troisiéme famille x, qui occupe une place à part, et qui n'est représentée que par un fragment de bénédictionnaire de Freising (sigle F III), qui a servi de source directe au deuxiéme bénédictionnaire de Freising (sigle F II), presque contemporain du premier (VIIIe-IXe siècle). Ce recueil amplifié se situe vers 790, peu aprés l'arrivée de l'Hadrianum à la cour de Charlemagne. Le bénédictionnaire F II est fort composite : à cóté du fond commun aux divers représentants du bénédictionnaire du VIII? siècle, il a ajouté maints éléments d'autres sources,

notamment des bénédictions formées de la simple juxtaposition de trois bénédictions gélasiennes super populum post com-

PERSPECTIVES DE RECHERCHE munionem. D'autre part, sa série dominicale a été complétement bouleversée et démesurément enflée.

XXVI

Ce stemma. codicum compliqué est résumé comme suit par le P. Deshusses :

Recueil long

Z

x

qe

Recueil abrégé

=

os Mp

nr

Ede

b2 7

ss

7

Ȉ

— —TSGELL 1

F III FI

GELLB

EF

(n9$ 1974-1985)

| FII

D

(6

Gop

| GELL

(n** 1987-2100)

Ce schéma fait dans les divers manuscrits-témoins le départ entre le fond commun et les éléments propres à chaque manuscrit, tous nos témoins étant plus ou moins composites. Ceci explique, par exemple, qu'A., le meilleur témoin du plus ancien recueil (long) du VIII* siécle, figure au bas, dans la famille y, et que GELL. figure à la fois dans la famille z et la famille y. On y trouve, en effet, des éléments des deux familles. La descendance du bénédictionnaire du VIIIe siècle, par rapport au bénédictionnaire plus ancien, le mieux représenté par le Missale Gothicum, saute aux yeux, quand on examine le style des bénédictions. Rien d'étonnant à cela, puisqu'il reprend une bonne part de ces bénédictions plus anciennes du GorHICUM. Même style caractéristique des liturgies gallicanes : forme longue, quelque peu prolixe, bien que souvent améliorée, avec ou sans assonance interne. On y trouve cependant déjà ce type de bénédiction ternaire issu de la bénédiction sacerdotale du Livre des Nombres (6, 22-26), auquel se réfère le Pseudo-Germain, dans l'Expositio antiquae liturgiae gallicanae, parallélement à Isidore de Séville, au chapitre 17 : De bene-

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

XXVII

dictionibus du Livre I de son De Ecclesiasticis officiis, textes que nous avons cité plus haut (3?) : Loquere ad Aaron et filiis eius : sic benedicetis filiis Israél et dicetis eis : [a.] Benedicat tibi Dominus et custodiat te ! (y. Amen]. [b.] Ostendat Dominus faciem suam.tibi et misereatur tui! [m. Amen]. [c.] Convertat Dominus (y. Amen].

vultum

suum

ad te et det tibi pacem !

Nous la retrouvons, en général mise au pluriel, parfois méme #vec son préambule biblique, laissé au singulier, par exemple dans

GELL.,

Fr, et également,

sans

ce préambule,

dans la

plupart des témoins du bénédictionnaire du VIIIe siècle (cfr les n°% 144, au singulier, et 159, 243-245 du Corpus). Or, manifestement, maintes bénédictions gallicanes ont été construites sur ce modéle, au point qu'on peut se demander Si nous ne trouvons pas ici devant un type nouveau de bénédiction, apparenté à celles de la liturgie wisigothique. D'autant plus que la plupart des bénédictions composées ultérieurement observent ce schéma. J'incline à croire, que nous nous trouvons ici devant une renaissance littéraire influencée par les milieux wisigothiques florissants, bien avant la renaissance carolingienne du IXe* siècle. Quoiqu'il en soit, la parenté évidente entre le GOTHICUM et le bénédictionnaire du VIIIe siècle permet de dire à dom Deshusses que ''la matière du bénédictionnaire du VIII? siècle remonte,

dans

son

ensemble,

au

moins

au milieu

du VIIe

Sieclecd a5): L'influence wisigothique s'est fait sentir sur notre bénédictionnaire du VIIIe siècle. M. Manz établit la provenance wisigothique d'un certain nombre de ces bénédictions. Nous l'avons déjà constaté à propos du plus ancien bénédictionnaire gallican (GOTHICUM 122 : n° 605 du Corpus; et GOTHICUM 169 : n° 9 du Corpus) (??)). M. Manz en cite deux autres exemples, empruntés au bénédictionnaire du VIIIe siècle (4). Après un long préambule, que voici, qu'on retrouve dans A. 1864, B. 107r (n° 5), C. 31 (n° 70), CAHORS 111, F. 53, F I 15-17 (n° 5), F II 623-628, GELL. 1978, 2022 et 2040, et d'autres manuscrits postérieurs (voir #° 288 du Corpus) : “4. Benedicat vos omnipotens Deus et mentes vestras ad boni intelligentiam benignus institutor erudiat, et praestet vobis velle praecepit, inspiret quae diligit et tribuat quod oportet, atque vos bonorum spiritalium munerum cum praesentium rerum ministratione locupletet. Amen.”

^ (37) Cfr note 23. (38) Cfr note 30 : DESHUSSES, 0.6, p. 179. (39) Cfr p. XXIII. (40) Cfr note 29 : MANZ, 0.«., p. 25-26.

actus quae omni sub-

^

XXVIII

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

premier membre que l'Oracional visigótico (ORA. VIS. 315) adapte aux vépres de Noél, comme suit : * Dominus

Iesus Christus,

qui sua vos nativitate redemit,

ipse ..."'

(n° 1313 du Corpus) ;

et F II 518-520 (n? 1326 du Corpus) ainsi : “Dominus

noster Iesus Christus...'' ;

la concordance entre Ona. Vis. et le bénédictionnaire du VIIIe

siécle s'établit avec ce qui suit : Bénédictionnaire

VIIIe

siècle.

b. Ut vos in fide firmet in tentatione adiuvet, in conver-

ORA.

Vis.

vos in fide confirmet, et in tentatione gubernet,

satione castiget,

in virtute multiplicet,

in virtute multiplicet,

in infirmitate relevet,

in infirmitate relevet,

in anxietate laetificet. Amen. et in anxietate laetificet. [Amen]. c. In prosperitate praeparet (vel temperet), in iniquitate emendet, in tranquillitate sublimet. Infuninfundat in vobis suae pietatis dat gratiam, indulgeat offensam, gratiam temperet (vel ingerat) disciplinam. ^ temperet disciplinam, remittat Amen. Ille vos benedicat. offensam. [Amen].

On constate que la bénédiction gallicane est beaucoup plus prolixe que la wisigothique, et que la premiére version de F II (518-520), comme bénédiction dominicale, est plus proche de la wisigothique. D'autre part, l'apparat critique du texte gallican qui sert de point de comparaison, montre bien qu'il ne s'agit pas seulement d'une bénédiction de la série la plus courte du bénédictionnaire, que M. Manz croit plus ancienne que le recueil long, mais bien d'une bénédiction qui s'est maintenue aux divers stades de formation du bénédictionnaire du VIII? siécle, et qui était peut-étre déjà existante dans la tradition manuscrite gallicane antérieure.

Le second exemple de concordance entre les deux liturgies, cité par M. Manz, est la bénédiction commune au Liber Mozarabicus Sacramentorum [LMS. 113] et à F II 674-676 : '*Multiplicet vos Dominus copia benedictionis...", qu'on trouvera au 7? 1499 de ce Corpus. On y constatera que le bénédictionnaire dit d'Alcuin, dont nous parlerons dans le paragraphe suivant, a profondément remanié ce texte ancien, tout en lui

laissant la méme destination : benedictio in quotidianis diebus, comme dans LMS.

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

XXIX

D. Le bénédictionnaire d' Alcuin (ou de Benoît d' Aniane). Dans les premières années du IXe* siècle, Alcuin (ou plutôt, selon le P. Deshusses, saint Benoit d'Aniane), au moment de l'arrivée à la cour de Charlemagne du sacramentaire grégorien du pape Hadrien (Hadrianum) qui devait supplanter l'ancien sacramentaire gallican combiné avec l'ancien gélasien, conscient de l'insuffisance de l’Hadrianum, composa un supplément dans lequel il inséra des nouvelles formules de bénédictions épiscopales, d'une facture wisigothique (en prose

Aythmée avec assonance médiane et finale de chacun des deux

membres de chaque formule). C'est ce qui permet au P. Deshusses d'affimer que le véritable auteur n'est pas Alcuin, mais saint Benoit d'Aniane, dont le monastére subissait encore

l'influence wisigothique (4). Tout comme les bénédictions wisigothiques, ces textes dits alcuiniens comportent en général une triple formule optative assonancée, à chacune desquelles les fidéles répondent Amen. H.A. Wilson, The Gregorian Sacramentary under Charles the Great, a utilisé deux manuscrits pour reconstituer le texte original de ces bénédictions : l'Oftobon. lat. 313 [O.], le plus long, et le Regin. lat. 337 [R.], tous deux du IX* siècle. Dom Deshusses, qui vient de rééditer le Sacramentaire Grégorien d'après les plus anciens manuscrits, (Fribourg, Edit. Universitaires, 1971), n'a retenu que le ms. O, qu'il cite dans l'apparat, lui préférant le ms. d'Autun, Bibl. Munic., ms. 19 (ex Grand Séminaire, ms. 19bis), originaire de l'abbaye de Marmoutiers, vers 845, sous l'abbé Regnault (il le cite sous le sigle : H). Il est pratiquement identique à celui de O. Nous n'avons pu l'utiliser, notre texte étant déjà imprimé avant la parution de cette

nouvelle

édition.

Les autres manuscrits,

tous

du

IX? siècle, qui figurent dans l'apparat, sont décrits dans notre Tabula fontium (voir sigle : O. et KR.) (€). A cóté de la source wisigothique dont s'est inspiré l'auteur, il faut signaler aussi le sacramentaire d'Hadrien lui-méme auquel ila fait maints emprunts ou dont il s'est servi comme modéle. M.G. Manz en a fait le relevé dans son étude citée plus haut, de méme que M.E. Bourque (*). (41) Jean Dzsnusszs, O.S.B., Le “Supplément” au Sacramentaire Grégorien : Al. cuin ou Saint Benoît d'Aniane ? dans Archiv für Liturgiewissenschaft 9 (1965) 48-71. (42) H.A. WizsoN, The Gregorian Sacramentary under Charles tbe Great (Henry Bradshaw Society, 49. - London 1915 ; in 8, p. 247-254 [#5. R.], 302-315 [#5. O.]. Cfr aussi l'édition de Jean Desausses, O.S.B., Le Sacramentaire Grégorien, p. 68-70,

et n? 1758-1789 (p. 576-598).

(43) Cfr note 28 : MANZ, o.c., p. 36-41. Emmanuel BOURQUE, Éuude sur les Sacramentaires romains. Seconde Partie : Jes textes remaniés. Tome II. : Le Sacramentaire d Hadrien, le Supplément d’Alcuin et les Grégoriens mixtes (Studi di Antichità Cristiana, 25. — Città del Vaticano, Pontificio Istituto di Archeologia Cristiana, 1958 ; in 89, 575 p.) ; voit p. 226-230.

XXX

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

Nous nous bornerons ici à citer les quelques exemples donnés par M. Manz, renvoyant au texte-méme du Corpus, pour les autres emprunts. Pour la source wisigothique, il tic O. 313 et 314 : "Omnipotens Deus, sua vos clementia benedicat..." et “Devotionem vestram Dominus dignanter intendat...", qui reproduisent LMS. 545 et LO. 241 (n° 1696 et 1236 du Corpus). Sous une forme fortement modifiée : O. 313 : "Multiplicet in vobis Dominus copiam suae benedictionis..." se retrouve dans LMS. 1113 (n° 1499 du Corpus). Du Sacramentaire Léonien (L.), s inspire QUEE MEAM Det vobis Dominus munus suae benedictionis..." (n° 631 du Corpus) :L. 1040 et 1050 (mense septembri, n° XIII et XIV: item alia missa), reproduit presque textuellement par IZ adrianum (COR. 202, 44-45 : orationes cotidianae). De l'Hadrianum (202, 50, 51 et 43 : orationes cotidianae), s'inspire O. 314: "Omnipotens Deus caelesti vos protectione circumdet..."' (n9 1528 du Corpus). Treize bénédictions reprennent un fragment de l’Hadrianum : O. 308,1 : "Benedicat vos Omnipotens Deus, hodierna interveniente paschali..." ; COR. 96, 12 ; O. 309 : "Benedicat

vos Omnipotens Deus, cuius Unigenitus..." ; COR. 108, 1 et 6) (n° 292 : Pâques, et 281 : Ascension, du Corpus) ; O. 304 : "Deus, lumen verum..." ; COR. 17, 1 (Epiphanie : 2? 732 du Corpus) ; O. 311 : "Deus, qui vos beati Ioannis Baptistae..." (décollation) ; COR. 125, 8 (Natale S. Io. Bapt. : n° 1194 du Corpus) ; O. 314 : “Concedat vobis omnipotens Deus munus suae benedictionis..." (cotidianis diebus) ; COR. 60, 4 (super populum feriae II. hebd. IV. Quadrag. : n° 571 du Corpus); O. 314 : "Omnipotens Deus, dexterae suae perpetuo..." (cotidianis diebus) ; COR. 96, 18 (oratio paschalis : n9 1562 du Corpus) ; O. 315 : "Omnipotens Deus dies vestros..."' (cofidianis diebus) ; COR. 202, 55 (id. : n° 1563 du Corpus) ; O. 305 : "Omnipotens Deus, ieiunii ceterarumque virtutum..." (d. R. 249, I : domin. II. Quadr.) ; COR. 69, 1 (collecta feriae IV. hebd. V. Quadrag. ; n° 1576 du Corpus) ; O. 304 : "Omnipotens Deus, pro cuius unigeniti veneranda infantia infantium..." COR. 12, 1 : natale SS. Innocentium : n° 1600 du Corpus) ; O. 307 et R. 249 : "Omnipotens Deus, qui unigeniti sui passione..." ; COR. 73, 1 (Rameaux : n° 1671 du Corpus) HOME: "Omnipotens Deus vos placito vultu respiciat..." ; COR. 193, 6 (de Adventu :n? 1722 du Corpus) ; O. 31 5: "Omnipotens Deus universa a vobis adversa excludat... COR. 202, 28 et 25 (en quotidianis diebus : n° 1703 du Corpus) ; OQ. 315: "Omnipotens Dominus, intercedentibus sanctis virginibus suis.. (plurim. virgimum) ; COR. 7,5 (fraefatio de nocte Natalis Domini ad sanctam Anastasiam :n° 1742 du Corpus). Certaines combinaisons de mots, telles que : ‘‘agon martyrii,

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

XXXI

exhibitio bonorum operum, locupletare benedictione, locupletare dono benedictionis, regio caelestis, stadium praesentis vitae", ou certains mots, tels que: ''ascisco(O. 308,2; 310,2; 312, 2); fulcio (O. 305, x, 306-307, 315, 1) gratissimus imber (O. 302303), dona (O. 304, x), defensio (O. 310, 3) ; indemnis (O. 306,

2 ; 311, 3 ; 315, 2), volo (au sens de : ''ceci est compris dans mon décret” ; O. 304, 3 ; 307, 2 ; 313, 1 ; 315, 4), font penser à

une source wisigothique perdue. Car d'autres expressions alcuiniennes ne se retrouvent que dans cette liturgie, telles : "copia benedictionis, ditare benedictione, gratuita miseratio,

ihcentiva vitiorum, interritus exspecto, lampades bonorum operum, sepulcra vitiorum, tenebrae carcerales, terrena caelestibus sociare, victimae parsimoniae'"' (44). D'autres concordances partielles avec LMS sont encore citées par M. Manz : I. O. 307, 2 : in Coena Domini. ‘a. Benedicat vos Deus, qui per unigeniti ... consparsio. Amen'', b. Et qui ad celebrandam redemptoris nostri coenam mente devota

convenistis,

aeternarum dapium vobiscum epulas reportetis. Amen’’.

(n° 233 du Corpus).

O. 310, 4 : in festivitate S. Mariae. «a-viDeussquidper

dust.

beatae

omnipotens

Mariae...

C. ... qui ad eius celebrandam festivitatem hodierna die devotis mentibus convenistis, spiritalium gaudiorum et aeternorum praemiorum vobiscum munera reportetis''. (n9 1053 du Corpus).

a. Benedicat vos omnipotens Deus, vestramque ... fecit esse sollemnem. Amen. b. Et qui eum qui panis est angelorum in praesepi ecclesiae ciesse

“a.

1059

unius

Benedicat

vos

Dominus

... Amen.

2. O. 303, 1 : in die Natalis Domini

bum fecit lium:

LMS.

fidelium

anima-

b. ‘Ut, qui ad festivitatem tanti martyris fide integra et mente devota venistis, magna vobiscum gaudia et praemia reporte2

IS

n° 3 329 du Corpus). rp

LMS. 118 : de Nativitate Domini a. Deus Iesus Christus, qui

olim... nativitate purificet. Amen.

e Sitque vestrorum cordium interior pastus, qui in praesepio se voluit positus credentibus monstrari

vescendus.

(44) MANZ, 0.r., p. 40-42 ; et n° 193, 540, 395, 451, 499, 518, 912, 969, 980, 1036

de l'index verborum alphabétique. De méme les formules wisigothiques : Z4szrorum creator (n° 7x), Certamen martyrii (n° 148), Charismata caelestia (n° 136), Collegium angelorum (n° 168), curia caelestis (n° 221), dilectio pura (n° 274), bospitium cordis (n° 405), i/lecebrae vitiorum (n° 427), imber benedictionis (n° 428), immanissima crudelitas (n° 429), us perpetuum (n° 713), pressura saeculi (n° 791), sanguis passionis (n? 890), sedes paterna (n° 906), sedes superna (n° 908), sinus (matris) ecclesiae (n° 922), vox cordis (n° 1089), vulnera passionis (n° 1094).

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

XXXII

b. Et

qui infantiam

sumens

c. Quique eius infantiam vilibus voluit indui pannis, ipse vos caelestium vestimentorum induat ornamentis. Amen. (n9 321 du Corpus).

pannis, caelestium virtutum vos vestiat indumentis. Amen. (n9 709 du Corpus).

3. O. 312, 5 ; R. 253, 4 : Natalis unius virginis

LMS. 652 (p. 275, r. 25-26) S. Engratiae (Illatio).

‘a. Benedicat

vobis Dominus,

qui beatae virgini illi concessit... c. Quo sicut illa sexw fragili virile misa est ceviamen adire et post certamen de hostibus triumphare, ita vos ...'*. (n9 175 du Corpus).

humanitatis,

*Aequum

vilibus

vere

indutus

est,

est

:

Domine,

iuges tibi dicere grates ... Sequitur deinde sanctorum illa pulcherrima comes Engratia,quae sexw fragili virile nixa est adire certamen, cui sacrilegium nulla poena valuit imperare ..””. LE

L'importance du fond wisigothique dans le Supplément au Grégorien d'Hadrien, que nous avons ainsi pu constater dans le bénédictionnaire dit d'Alcuin, et le fait que quatre sur huit des "Orationes in agenda mortuorum", ainsi que six sur les neuf ‘‘Orationes post lavationem corporis" du méme Supplément, sont également wisigothiques, renforce singuliérement la thése de dom Deshusses suivant laquelle la paternité de ce supplément doit étre attribuée, non à Alcuin, mais à Benoit d'Aniane, et au milieu monastique wisigothique auquel il appartient (45). ‘Ce bénédictionnaire"', conclut dom Deshusses, ‘‘se combina

avec les anciens recueils gallicans de mille manières différentes: par combinaison pure et simple ou simple addition occasionnelle, par élimination,

substitution,

division

de formulaires

en deux ou au contraire fusion de deux en un, regroupement,

transposition des piéces'' (46).

Conclusion partielle. Arrivé à ce point de notre enquéte, nous voudrions tirer les conclusions suivantes : 1? Il nous semble bien acquis que c'est à Benoit d'Aniane que l'on doit l'introduction dans les livres gallicans romanisés, postérieursà lui, de ce type wisigothique plus parfait de la bénédiction, en forme tripartite, et en prose rythmée et assonancée. Sil'on trouve encore dans ceux-ci d'anciens textes gallicans,à côté de ceux du Supplémentà l’Hadrianum, les premiers se distinguent nettement des seconds par leur caractére prolixe, le nombre plus grand de membres, et l'absence du cursus wisigothique. Nous avons fait la méme constatation ^

(45) Cfr notes 41 et 44. (46) Cfr note 41.

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

XXXIII

pour les préfaces. proprement gallicanes de ces livres composites, comparées à leur fond romain. Nous le montrerons, lors de notre édition prochaine du "Corpus praefationum"', dans ce méme "'Corpus Christianorum". 29 Quand on compare ce type wisigothique de bénédiction aux autres priéres de ce rite, qui sont en général fort prolixes

et plutót médiocres, on se pose la question : d'oü provient ce type plus parfait de bénédiction ? Sans doute la répartition tripartite s'inspire-t-elle de la bénédiction du Livre des Nombres (6, 22-26): * a. Benedicat tibi Dominus, et custodiat te. b. Ostendat Dominus faciem suam tibi, et misereatur tui.

c. Convertat Dominus vultum suum ad te, et det tibi pacem. (Corpus, n9? 144, 150, 243, 244, 245). Nous avons vu plus haut, qu'aussi bien saint Isidore de Séville que le pseudo-Germain de Paris s'y référent. Elle était donc connue et utilisée, aussi bien en Espagne, que dans

les Gaules. Nous avons découvert plus récemment un nouveau témoin de celle-ci dans The Stowe Missal (ed. George F. Warner, dans Henry Bradshaw Society, 32 ; London 1915, vol. II, p. 36), comme bénédiction finale de l'Ordo visitationis infirmi,

aprés la communion en viatique : c'est un missel irlandais antérieur, probablement, à 850. Mais cette source commune aux liturgies gallicane et wisigothique ne suffit pas à expliquer l'origine du cursus propre à la bénédiction wisigothique tripartite. D'autre part, comment se fait-il que le rite gallican antérieur à Benoit d'Aniane ait un type de bénédiction prolixe, totalement différent du wisigothique, alors qu'il connaissait et utilisait aussi la bénédiction d'Aaron ? Nous n'avons aucune donnée qui nous permette d'élucider ce probléme. A la suite de Benoit, nous constaterons que tous les textes nouveaux composés pour les sacramentaires gallicano-romains postérieurs sont de type wisigothique. Ces compositions nouvelles permettent de les diversifier. en familles. E. Les bénédictionnaires gallicans postérieurs. I9 Les familles allemandes. Il faut entendre cette appellation au sens large : de l'ensemble des pays de langue allemande, y compris la Suisse alémanique. Des divers manuscrits décrits dans notre "Tabula fontium', s'étalant sur plusieurs siécles et représentant diverses familles gallicanes et dites alcuiniennes (mieux, de Benoit d'Aniane), nous retenons deux familles, d'ailleurs apparentées : a. Celle représentée par le manuscrit de Cologne utilisé par Pamelius, dans son édition du "supplément" à l'Hadrianum

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

XXXIV

(sigle S. GALL), dont il attribue la paternité à l'abbé Grimald de S. Gall (A.D. 872), et celui de St-Gall 398, que nous citons à plus bas. Le manuscrit de Pamelius n'est, ni le ms. 137, nile ms. 88 de

Cologne, qui ont servi à son édifion de l'Hadrianuwm, mais un autre codex de cette ville, qu'il décrit ainsi : "Caeterum Benedictiones episcopales (quarum fragmentum quoque erat sub finem Coloniensis praecipui codicis alia manu scriptum) ex ms. cod. Ultrajectino, et alio quodam Coloniensi, qui episcopalium functionum Ordinem complectebatur descripsimus. Et Coloniensis quidem hic Codex viginti quatuor Dominicarum post octavas Pentecostes Benedictiones suppeditavit, quas idcirco etiam et quod cum evangeliis Dominicarum concordiam habere viderentur, priore loco collocavimus. Undecim vero quae solae erant in Ultrajectino codice post has reposuimus'' (PL 121, c. 858, en note). Pamelius a donc utilisé, en appendice, un autre manuscrit

provenant d'Utrecht (aujourd'hui disparu ?), qui contenait onze bénédictions pour les dimanches aprés la Pentecóte, de un à onze (Corpus, n9$ 169, 1337, 31, 1962, 921, 1388, 360, 1745, 365, 1523, 569), dont sept sont d'origine mozarabe (n9$ 169, 1388, 360, 1745, 365, 1523, 569), mais sont aussi attestées par d'autres recueils gallicans, aucune d'entre elles n'appartenant au ''bénédictionnaire dit d’Alcuin””. Quant à celles du manuscrit de Cologne, propres à cette famille, elles doivent avoir appartenu à un Pontifical à l'usage de l'évéque de cette ville, qui devait se trouver, non à la Bibliothéque du dóme, mais à,la sacristie, disparu dans la tourmente de la révolution franceise, de l'avis de Mgr Wilhelm Schónartz, directeur de la Bibliothéque de la cathédrale, que nous remercions vivement pour ses précieuses indications. Le catalogue du jésuite Hartzheim, en 1752, ne le mentionne pas parmi les manuscrits du dóme, nous écrit Mgr Schónartz, et son identification avec un des pontificaux n? 139-141 de la Bibliothèque faite par Kl. Lóffler, dans sa ''Kólnische Bibliotheksgeschichte im Umriss'"" (Kóln 1923, p. 2r, note 2), ne lui parait pas vraisemblable. Pamelius fait remarquer que ces vingt-quatre bénédictions propres au manuscrit de Cologne, se caractérisent par leur concordance avec les évangiles de ces dimanches aprés la Pentecóte.

En

réalité,

certaines

d'entre

elles s'accordent

à

l'épitre du jour. Type de composition qu'on retrouve dans la famille

française

rémo-chartraine

d'Adelelme,

qui, elle, ne

reprend que l'évangile du jour comme base de ses textes. Nous avons eu la bonne fortune, aprés la sortie de presse de nos deux volumes de textes, de découvrir un manuscrit.

de S. Gall (n? 398), datant de l'abbatiat de Burchard (roor1022), qui contient trois bénédictionnaires : le premier (fo 1-65)

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

XXXV

correspond, mutatis mutandis, à celui d'Aniane (56 textes, dont 13 "'pro cotidianis diebus") ; le second contient ror bénédictions, correspondant, plus ou moins, aux 74 piéces de A et

aux 126 de GELL (fo 68-ro7), plus deux bénédictions "pro rege" (f9 176-180Y), appartenant aux mêmes recueils. Quant au troisième (f? 188v-219), contenant 41 bénédictions, il s'ouvre par la rubrique, rappelant la remarque de Pamelius : Item benedictiones congruentissimae ex lectionibus apostolicis et evangelicis ordinatae". Les deux premiéres bénédictions sont celles de la vigile et du jour de la Pentecôte (Corpus, n° 757 “et 787), que Pamelius donne comme ''alia", et la dernière (Corpus, n° 1650), ‘‘in natale Domini, primo mane". Toutes correspondent à la série propre de Pamelius, étrangére au ""bénédictionnaire dit d'Alcuin". Il faut y ajouter celle ‘“‘in vigilia natalis Domini" (Corpus, n? 925), figurant en téte du premier recueil de S. Gall 398. Nous remercions vivement le Pére Rasmussen, qui nous a fourni obligeamment ce précieux renseignement, gráce au manuscrit qu'il a vu à Saint Gall en 1968. Cette concordance entre le manuscrit de Cologne de Pamelius et le Sangall. 398 nous semble confirmer l'origine sangallienne probable de cette famille, qu'avait déjà suggéré E. Bourque (#7), bien que dom Deshusses et dom Laporte, consultés, se montrent plus réservés, en se bornant à lui reconnaitre seulement une origine allemande. Les autres témoins, que nous avons pu utiliser, pour cette famille, sont aussi d'origine allemande : S. GENEV. (Bavière, probablement), C (Augsbourg). C'est sans doute aussi le cas de W. (bénédictionnaire de l'évéque Warmondo d'Ivrea, dont le nom à consonnance germanique est un indice de l'influence allemande dans la province de Turin). Ces divers manuscrits combinent le bénédictionnaire gallican du VIII siècle et celui dit d'Alcuin avec la série propre à notre famille, tout au moins partiellement. A la différence des manuscrits S. GENEV. et C, qui donnent tous leurs textes d'une maniére continue,

sans les distinguer en sections précédées des rubriques du St. Gall 398, celui de W. reproduit ces derniéres : la premiére série, empruntée à celle d'Aniane, et la troisiéme propre à la famille sangallienne, avec la méme rubrique : "Benedictiones congruentissimae ex lectionibus apostolicis et evangelicis ordinatae". Seul le deuxiéme bénédictionnaire sangallien, em-

prunté à la famille gallicane du VIIIe siècle, est réparti autrement dans W. Ceci est un indice sérieux de l'origine allemande (sangallienne ?) de ce dernier. (47) BOURQUE, o.c. (note 43) p. 257-258 (n° 196) et p. 271-272 (n° 217) : à propos des sactamentaires de Cologne 137 et 88, manusctits de base de l'édition de l'Hadrianum pat Pamelius.

XXXVI

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

Le bénédictionnaire C, étant inédit, nous en avons donné

la table de l'incipit et du desinit et édité les 16 bénédictions < propres (49). Quant au contenu de cette famille allemande : outre les 24 dimanches après la Pentecôte, plus le samedi des QuatreTemps de septembre, on y trouve deux bénédictions propres pour la vigile et le matin de Noël : trois pour les dimanches de la Septuagésime. Sexagésime et Quinquagésime ; une pour la vigile et le jour de la Pentecôte, et l'octave ; trois ‘in triduano ieiunio" ; quatre pour la Toussaint ; et trois ‘in Synodo". En tout quarante trois : Corpus, n°8 388, 760, 1673, 1494, 1508, 54, 3, 1461, 4, 1, 1843, 1402, 1892, 2025, 1867, 1427, 1428, 893, 1904, 574, 586, 44, 1422, 1426, 1242, 925, 1650, 1459, 612, 1471, 757, 787, 1115, 1041, 1646, 1497, 1841, 1945, 45, 1652, 290, 1322, 1801.

Le ‘‘Bénédictionnaire de Durand de Mende" au XIII? siècle diffusera largement les textes propres à cette famille allemande Notons encore que certaines de ces bénédictions propres se retrouvent aussi dans une seconde famille, typiquement allemande [Bn.], dont nous allons parler maintenant.

b. La famille des bénédicthionnaires de Magdebourg et de Braunschweig. Bien que tardifs (XIIIe-XIVe siècle), ces deux témoins représentent une famille allemande propre, partiellement distincte de la précédente, dont l'archétype est sans doute beaucoup plus ancien (sigle Bn.). A cóté de quelques textes de la famille de S. GALL, le manuscrit de St. Blaise à Braunschweig (Wolfenbüttel, Landes-Hauptarchiv, ms. 213), surtout, possède un nombre impressionnant de bénédictions propres, dont l'éditeur, M.W. Lüdtke, se demande s'il ne représente pas les rites du diocése d'Hildesheim. Son édition ne comprenant que lincipit de ces textes, nous l'avons complétée, en publiant ces textes, gráce à un micro-film. Sur 287 textes communs à ce manuscrit et à celui de Magdebourg, il y en a 174, qui lui sont propres, à travers toute l'année liturgique, temporal et sanctoral compris, notamment pour les jours de semaine du temporal (Avent au Caréme), des aliae pour le reste du temporal, sans parler d'un nombre considérable de fétes propres. Bien entendu, nombre de ces 287 textes, mis à part ceux qui sont propres à Braunschweig, sont empruntés aux formules traditionnelles. Le manuscrit de Magdebourg, conservé au Domgymnasium (n° 1549 in 49), pourrait provenir de France, d'oü saint Norbert, devenu archevéque de Magdebourg en 1126, aurait pu en apporter l'archétype. (48) Dom Eugène MozrrER, O.S.B., Les Bénédictionnaires d’Augshourg et de Berlin, dans Questions Liturgiques et Paroissiales 50 (1969) 123-139.

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

XXXVII

29. La famille anglo-normande.

Gráce aux éditions précieuses de la Bradshaw Society de Londres, notamment, nous connaissons bien la famille anglonormande des bénédictionnaires gallicans et dits alcuiniens. En voici les manuscrits édités : Ar. (The Benedictional of St. Aethelwood, Bishop of Winchester : A.D. 963-984), CANT. (The Canterbury Benedictional : XIe siècle), EGBERT (The Pontifical of Egbert, archbishop of York : A.D. 732-766, from a manuscript of the tenth century in the Imperial Library, Paris), EVESHAM (Pontifical of the Abbot of Evesham : XIVe siècle), FLAN.

(Ponticale Lanaletense, formerly in use at St. Germans,

Cornwall : X9 siècle), LEornic (The Leofric Missal as used in the Cathedral of Exeter during the Episcopate of his first Bishop Leofric : A.D. 1050-1072), dont il faut rapprocher LONDON (Brit. Mus. Addit. Ms. 28188) : Benedictio in Conceptione Sanctae Mariae [n° 1986 du Corpus], sous le méme évêque Leofric, MAGD. (The Pontifical of Magdalen College : XIIe siécle), PARIS 943 (Pontifical de St-Dunstan de Sherborne : fin X° siècle ; inédit), PARIS 987 (Bénédictionnaire probablement originaire du monastère anglais de Ramsey : XIe siècle, partiellement inédit), RoB. (The Benedictional of Archbishop Robert of Jumièges : X* siècle), S. Micn. (Pontifical du MontSaint-Michel : XIIe siècle), West. (Missale ad usum Ecclesiae Westmonasteriensis, under Abbot Nicholas Lytlington : A.D. 1362-1386). Outre un fond commun alcuinien, avec quelques éléments du bénédictionnaire du VIII? siècle et d'autres plus nombreux communs à la famille allemande représentée par S. Garr, S. GENEV., C. et W., de méme qu'à la famille française (représentée notamment par le sacramentaire de St-Thierry de Reims [Sr.] de la fin du X* siècle), on y trouve des compositions nouvelles, surtout dans le Sanctoral. Quant à la série des dimanches aprés la Pentecóte, elle reprend les bénédictions "cotidianis diebus", dites alcuiniennes, qu'elle répartit tout au long de cette période de l'année liturgique. En revanche, elle ignore la série des 24 dimanches aprés la Pentecóte propre à S. GALL, S. GENEV., C. et W. que nous croyons d'origine allemande, comme nous l'avons dit plus haut. Dans l'ensemble, on peut avec dom Laporte (59), ranger cette famille anglo-normande dans la famille carolingienne dite alcuinienne avec des éléments gallicans antérieurs. Cependant, toujours selon dom Laporte, il faudrait ranger certains bénédictionnaires anglais, tel AE., dans ce qu'il appelle la (49) Dom Jean LAronrE, O.S.B., Quelques particularités du recueil des '* Benedictiones pontificales” de Durand de Mende, dans Mélanges en l'honneur de Mgr Michel Andrieu (Revue des Sciences Religieuses, hots-série) ; Strasbourg 1956, p. 279-286.

XXXVIII

PERSPECTIVES

DE RECHERCHE

famille de St-Vaast d'Arras représentée, notamment, par le sacramentaire de St-Vaast d'Arras : PARIS 12052, un des

manuscrits de base de l'édition du Sacramentaire grégorien de dom Ménard, reproduite dans PL 78. Cette famille se distingue de la famille carolingienne, principalement pour le temps de l'Avent. 39. Les familles françaises.

Il est difficile d'établir avec certitude les diverses familles de manuscrits de cette catégorie. Nous ne reprendrons pas ici la liste trop nombreuse des sources que nous avons utilisées

(voir notre Tabula fontium). Nous nous bornerons aux indications, d'ailleurs fragmentaires, de dom Laporte, dans son article cité plus haut. A cóté de la famille gallicane représentée principalement par GELL., il distingue deux familles : l'une carolingienne et l'autre originaire de St-Vaast d'Arras. Une troisiéme famille qu'il appelle rémo-chartraine, est représentée par le Bénédictionnaire d'Adelelme, évéque de Séez [ADELELME]. a. Dans la famille carolingienne, qui combine Alcuin, avec ou sans la série gallicane de GELL., le manuscrit de base est le sacramentaire de St-Amand (Panis 2291 : fin du IXe* siècle). Il cite encore WIEN, de la famille allemande, et qu'il croit originaire, non de Reichenau, mais de St-Gall; St-Eloi de

Noyons (PARIS 12051 : un des manuscrits de l'édition Ménard du Sacramentaire grégorien, reproduit dans PL 78), le sacramentaire (détruit) de St-Pére de Chartres (Chartres 577), PARIS 1238 (sacramentaire d'une église champenoise : Xe siècle), quelques manuscrits anglais (LAN., PARIS 943, ROB., etc.), et le Pontifical d'Elne (PARIS 967 : A.D. 1423), qui, selon nous, appartient plutót à la famille dépendant du bénédictionnaire de Durand de Mende, dont nous parlerons plus loin.

b. A la famille de St-Vaast d' Arras (PARIS 12052, utilisé par dom Ménard, et reproduit dans PL 78), appartiendraient certains bénédictionnaires anglais, dont AE., et S. Micx. (Pontifical d'Avranches du XII? siècle, reproduisant les bénédictions, plus archaiques et mutilées, du Sacramentaire du MontSt-Michel, du IX? siècle, conservé fragmentairement à Rouen,

Bibl. Munic. ms. mm 15) ; PARIS 13313 (Pontifical de Trèves, adapté à l'usage de Cambrai : XIe siècle). Il cite encore les manuscrits de St-Vanne de Verdun (Verdun, 88), Murbach (Colmar 420), et du Mont-Cassin (Vat. lat. 9430), que nous n'avons pu consulter.

c. La famille rémo-chartraine, représentée par le Bénédictionnaire d'Adelelme, évêque de Séez, au X? siècle [ADELEL-

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

XXXIX

ME|, a eu une étonnante postérité, grâce surtout au Bénédic-

tionnaire de Durand de Mende (XIIIe siècle). Dom Laporte l'appelle rémo-chartraine, en raison de formules composées, selon lui, au XIIe siècle, à Reims-ou à Chartres, qui se sont combinées avec celles, absolument ''sui generis" d'Adelelme,

et d'autres empruntées aux deux fámilles précédentes, dans les manuscrits qui ont repris Adelelme. Le manuscrit, fort composite, aprés six bénédictions pour les féries de l'octave de Pâques d'inspiration wisigothique, sauf la sixième d'inspiration gallicane (A., GELL., F II-III, C.) mais profondément æemaniée (cfr n° 858-859 du Corpus), contient une série originale qui porte le nom d'Adelelme, *'captivus episcopus", pour quatre dimanches après Noël, un dimanche aprés l' Epiphanie, les dimanches de la Septuagésime, Sexagésime et Quinquagésime, les quatre premiers dimanches aprés Pâques, et les vingt-quatre dimanches aprés la Pentecóte. Comme les bénédictions wisigothiques, celles d'Adelelme sont tripartites et assonancées dans la partie médiane et finale, de chaque membre. Leur inspiration est évangélique (évangile du jour), tout comme, d'ailleurs la série des dimanches aprés la Pentecôte de la famille allemande de S. GALL, S. GENEV., C. et W., qui

utilise, il est vrai, parfois aussi l'épitre du jour. Procédé qui apparait à la fin du IX* siècle, semble-t-il, dans la série de St-Amand, représentée par le Sacramentaire de Saint-Thierry de Reims [ST., édité dans PL 78, 605ss.]. Une troisième section contient des "benedictiones ad usum ecclesiae Parisiensis". Enfin une quatriéme donne une curieuse série alphabétique de bénédictions pour les féries du caréme, incompléte à cause de la disparition de deux feuillets, qui pourrait avoir comme auteur un certain "Arnulfus Pr.”, si l'on tient compte de l'ordre des initiales des trois bénédictions finales conservées pour le samedi S2ientes (A), le lundi (R), et le mardi (N) de la Passion. Peut-étre originaire du monastére de St-Germain-des-Prés à Paris, ce recueil, dont les bénédictions d'Adelelme pour la Septuagésime, la Sexagésime, et la Quinquagésime sont reproduites dans le Pontifical de Salzbourg, en marge (PARIS 820: milieu du XI? siècle), qui a été adapté à l'usage du diocèse de Séez, celui d'Adelelme, a trouvé son centre de diffusion, selon

dom Laporte, à qui nous devons ces renseignements, gráce à son étude introductive à l'édition de ce manuscrit, soit dans le diocése de Reims, soit dans celui de Chartres, dés le XIIe

siécle. En témoignent l'ancien sacramentaire de Reims du milieu du XII? siècle (Baltimore, Walters Art Gallery, n° 113), le pontifical, dit de Tréves (?), adapté à l'usage de St-Germaindes-Prés à Paris (PARIS 13315 : de la méme époque), dont le contenu se rapproche fort du Pontifical de Reims (Rowen, ms.

4-34 : XIIIe siècle), celui de Noyon (Paris, B. N. lat. 17335 :

XL

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

XIITe siècle) ; ainsi que le Pontifical de Chartres (Paris, B. N. lat. 945 : fin XII? siècle). Mais les formules d'Adelelme y ont été abrégées. " Mais, c'est surtout Durand de Mende qui se fit le véhicule des bénédictions d'Adelelme, sous leur forme primitive, et qui

leur assura une longue postérité et une large diffusion géographique, puisqu'on les retrouve, dès le XIVe siècle, à Sens (PARIS 962), Lisieux (Toulouse, Bibl. Mun. n° 119), à Sulmone en Italie (Vat. Reg. 1930), en Sicile, à Monreale, près de Palerme (Vat. lat. 6839), dans la région d'Arles (PARIS 733). Au XVe siècle, nous les rencontrons dans la région de Metz (? : Paris 734), à Angers (Paris, B. N. lat. 954), à Besançon (Besançon, Bibl. Mun. n° x17), et à-Utrecht (UTRECHT). Il est à noter cependant, que seules les bénédictions du temps aprés la Pentecôte ont été conservées dans ces témoins. 4°. Deux bénédictionnaires du XIII siècle : de John Peckham et de Durand de Mende. A la fin du XIII? siècle, deux bénédictionnaires totalement

différents l'un de l'autre, naissent. Celui de John Peckham, archevéque de Cantorbéry (1279-1292), conservé dans une copie du XVIe siècle (LONG.), et qui n’eût guère de lendemain. Et celui de Guillaume

Durand,

évéque de Mende,

composé

entre 1280 et 1290 (DURAND), qui, lui, au contraire, connüt une longue postérité, à la faveur de la large diffusion de son Pontifical, qui supplanta peu-à-peu le Pontifical romain, au point d'étre à l'origine de notre Pontifical actuel. a. Le bénédictionnaire de John Peckham, arch. de Cantorbéry (1279-1292). Conservé dans le bénédictionnaire de John Longlonde, évéque de Lincoln (1521-1532 ?), ainsi que dans le Pontifical de Lacy, évéque d'Exeter, et partiellement dans celui d'Anianus, évêque de Bangor (A.D. 1270), ce recueil nouveau se ressent par son style de la philosophie scolastique du temps. Sa nouveauté, malgré quelques formules traditionnelles conservées telles quelles, explique sans doute son peu de succés, à cette époque où la tradition liturgique restait trés ferme. b. Le “Liber benedictionum ontificalium" de Guillaume Durand, évêque de Mende. Il en va tout autrement du recueil de bénédictions de Durand de Mende, dont le succès durable s'explique par sa composition traditionnelle. L'évéque de Mende a voulu rassembler les textes traditionnels des diverses familles. Il s'est borné à y ajouter quelques compositions nouvelles. Nous l'avons édité (9), d’après deux des quatre manuscrits du (59) Dom Eugène Mozrrzn, O.S.B., Le “Liber benedictionum pontificalium" de Guillaume Durand, évéque de Mende (composé entre 1280 e 1290), dans Questions Liturgiques et Paroissiales 49 (1968) 12-42, 115-136.

PERSPECTIVES DE RECHERCHE XLI XIVe siècle qui l'ont conservé fidèlement, et qui sont les mêmes que pour son Pontifical :le Pontifical d'Amiens (Bruxelles, Bibl. Royale, lat. 390 [92168], fo 3327-4407) et celui d'Autun (Paris, B. N. lat. 951, f? 1587-192Y), qui concordent entièrement, de méme qu'avec les deux autres, originaires d'Autun (Lyon, Université, no 11, fo 206v-2397) et de la région Avignonnaise(?London, Brit. Mus. Cod. Addit. 39677, fo 1971-224"). Nous avons dit plus haut, à propos du bénédictionnaire

d'Adelelme, l'extraordinaire diffusion du recueil de bénédictions de Durand de Mende, concurremment à celle de son Pontifical. M. Andrieu, dans son édition du Pontifical de Guil-

laume Durand, a fait le relevé des nombreux manuscrits qui le contiennent (9). Les quatre manuscrits de base que nous avons cité, appartiennent à ce qu'il appelle le "groupe bourguignon". On peut suivre l'évolution du recueil à travers les manuscrits du ‘‘groupe arlésien", dont la caractéristique est d'avoir reporté à la fin de la messe la bénédiction épiscopale : "in fine missarum post Jée missa est" : nous l'avons fait pour le manuscrit PARIS 733 (XIV? siècle). Pour la "forme remaniée" combinant le Pontifical de Durand avec celui de la Curie romaine au XIII? siècle, nous avons dépouillé le manuscrit PARIS 734 (peut-être Messin : XVe siècle). Pour la classe des '*manuscrits tardifs", nous l'avons fait pour le Pontifical d'Elne (PARIS 967 : A.D. 1410-1425), et le bénédictionnaire

d'UrnECHT

(XV? siècle), dont la Bibliothèque

Royale de

Bruxelles conserve une copie du XVIe siécle (ms. 392 [13913] : A.D. 1569). Tous ces recueils postérieurs combinent Durand avec d'autres traditions locales. 59. Autres recueils.

Nous n'avons pu utiliser que quelques rares représentants de recueils de bénédictions d'autres pays d'Europe. Le dépouillement systématique des innombrables fonds de manuscrits demanderait des années et de nombreux collaborateurs. Force nous a été de nous limiter dans notre enquéte. a. Portugal : Le Pontifical de saint Gérard de Braga (BRAGA : XIV? siècle) conserve six bénédictions épiscopales pour le jour de Noël, le jeudi saint, Pâques, Pentecôte, l'Assomption et le dimanche des Rameaux, dont les cinq premiéres sont empruntées au bénédictionnaire

dit d'Alcuin,

et la dernière

à l’Oracional

Visigótico. Ce mélange caractéristique de la liturgie romanogallicane et de la wisigothique est révélatrice des fluctuations (s1) Michel Anprteu, Le Pontifical romain au moyen âge. T. III. Le Pontifical de Guillaume Durand (composé entre 1283 et 1293), dans Studi e Testi, 88. — Città del Vaticano, Biblioteca Apostolica Vaticana, 1940 ; in 49, XX - 691 p.

^

XLII

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

diverses par lesquelles est passée la liturgie particulière de Braga. i Pontifical de Coimbra (CorMBRA : XII? siècle), appelé ainsi parcequ’il a appartenu au monastère de Sainte-Croix de Coimbre,

est, en réalité,

originaire

du midi

de la France,

probablement d'un monastére de Narbonne, qui faisait partie jadis de la province wisigothique. La plupart de ses 58 bénédictions sont celles du bénédictionnaire dit d'Alcuin (ms. O.), mais combinées avec d'autres provenant des recueils gallicans, qui ont développé le fond alcuinien. On n'y trouve qu'une seule bénédiction wisigothique, pour la féte de l'Annonciation, empruntée à celle pour la féte wisigothique du 18 décembre, fête principale de Marie (n° 1292: du Corpus). On consultera pour ces deux pontificaux l'étude de J.O. Bragança, Die '' Benedictiones episcopales" des Pontifikale von Coimbra, qui accompagne l'édition (voir la Tabula fontium : CormBrA), et celle de A. de Vasconcelos, Notas liturgico-bracarense. Vl. O Pontifical de S. Geraldo, ainsi que le Jahrbuch f. Liturgiewissenschaft 10 (1931) 237-238 (ibid. : BRAGA).

b. Espagne : Le Pontifical de Huesca (A.D. circa 1318) contient 56 bénédictions épiscopales, qui ne gardent guére de trace des anciennes formules wisigothiques, à part une (n° 1292 du Corpus), ce recueil datant d'une époque où la romanisation du rite espagnol était déjà accomplie depuis le XIe siècle. Il semble bien représenter le bénédictionnaire de Durand de Mende, avec quelques ajoutes propres provenant d'autres sources allemandes et françaises méridionales (Albi ?). Voir à ce sujet l'étude de l'éditeur J. Leclercq et celle de J. Laporte (T'abula fontium : HvESscA). Le Pontifical de la cathédrale de Lérida (Aragon), qui date du XI? siècle, conserve 191 bénédictions épiscopales, la plupart d'origine gallicane et dite alcuinienne. Trente-cinq lui sont propres, plus neuf qu'il a en commun avec le Pontifical d'Auch [AUCH], ce qui fait penser à une source méridionale française commune. La source wisigothique de l'ancienne liturgie, supplantée par la romano-gallicane dés le XIe siècle, n'apparait plus que dans dix bénédictions: n? 29 [ — 2037 du Corpus], 33

[ — 1298], 70 [ — 513], 121 [— 188], 144 [ — 360], 166 [ — 1230],

175:|— 2006] 174 |£'1816]5 188. [ 51404]; io TrSal Un petit nombre de textes se retrouvent aussi dans HUESCA. Il parait peu probable que ces bénédictions propres soient d'origine wisigothique. Encore une fois, nous nous trouvons devant un témoin espagnol des bénédictions gallicanes postalcuiniennes et antérieures. Voir à ce sujet l'étude de l'éditeur J. Rius Serra (Tabula fontium : RopA). Le sanctoral indique qu'il s'agit bien cependant d'un pontifical espagnol, puisqu'on

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

XI

y trouve plusieurs des fétes propres à la liturgie wisigothique antérieure. Le Sacramentario pirenaico ms. 4r de Tortosa [TORTOSA : A.D. 1151-1165] est lui aussi purement alcuinien. Ses 33 bénédictions sont celles du ms. O. du supplément à l'Hadrianum, sauf quelques propres. c. Italie :

Le P.F. Dell'Oro vient de publier le Benedizionale di Warmondo [W.], de l’évêque d'Ivrea Warmondo (A.D. ca. 9691004), qu'il a collationné avec deux autres manuscrits de là méme Bibl. Capit. d'Ivrea (cod. 8 [XVIII], et 78 [XIII], respectivement du X* et du XII? siècle, et deux de la Bibl. Capit. Metrop. de Milan (cod. D. 1.11 et D. 2.34), respectivement du XIIe et du XIE siecle, ainsi qu'un autre manuscrit milanais passé à la Bibl. Vatic. lat. 13151, du XIIe siècle, le frère du Cod. D. 1.11. Grâce à son amabilité, nous avons pu

utiliser ce texte, sur le manuscrit-méme de l’A., auquel nous exprimons toute notre gratitude. Le ms. du Vatican 13151 était déjà connu par l'édition de A. Codaghendo, Una serie di benedizione episcopali di un Codice liturgico in uso nella Metropolitana Milanese nel Secolo XII, parue dans La Scuola Cattolica 57 (1929) 257-272. Le manuscrit de base porte la cóte : Ivrea, Bibl. Capit. Cod. 10 (XX). Le fond est emprunté au bénédictionnaire gallican du VIIIe siécle : A. - GELL., et au bénédictionnaire dit d'Alcuin, ainsi

qu'à la famille allemande représentée par S. GALL, S. GENEV., C., et à celle de Sr. Nous n'y avons trouvé qu'une seule bénédiction propre cotidiana (n° 125 — 1669 du Corpus). Les larges emprunts à la famille allemande nous font penser que ce bénédictionnaire est d'origine allemande. La consonnance du nom de l'évéque, du reste, est plutót germanique qu'italienne. L'introduction des bénédictions pontificales en Italie est tardive. Bonizo de Sutri (T ca. 1090) l'atteste dans son De vita christiana, II, 51 (éd. Perels, 60), ainsi que Sicard de Cremona

(f 1215) dans son Mitrale III, 7 (PL 172, c. 562). d. Pologne : Des deux bénédictionnaires polonais de Cracovie et de Wratislava [CRAc.: XIe-XITe siècle], nous n'avons pu utiliser que les fragments publiés par J. Wojtkowski dans son étude: De cultu B.M. Virginis in Polonia..., parue dans les Ephemerides Mariologicae 16 (1966) 492-500. Ces fragments sont, en général, propres. e. Belgique : Gráce à l'obligeance du chanoine Pl. Lefévre, nous avons eu connaissance d'un bénédictionnaire tardif, récemment entré

au cabinet des manuscrits de la Bibliothéque Albertine de

XLIV

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

Bruxelles : le Benedictionale Egidii Strael, praepositi capituli S. Iacobi "Koudenberg' (KOUDENBERG : A.D. ca. 1480). Réduites aux plus grandes fétes du Temporal et du Sanctoral, ses 36 bénédictions reprennent lé bénédictionnaire dit d'Alcuin complété par deux textes d'A. (Nativité et fétes mariales) et quatre de la tradition allemande (BR.) pour la Trinité et la Féte-Dieu (méme formulaire), le jour octave de la Pentecóte,

la Toussaint, et S. Jacques (patron de l'église de S. Jacquessur-Coudenberg). La bénédiction pour S. Laurent adapte la bénédiction allemande de S. Étienne (Bn. 30). Probablement faut-il donner aussi une origine allemande aux deux bénédictions propres : 2 novembre et ‘in quocumque tempore". Tout ceci fait penser à une source allemande. f. Yougoslavie : Nous ne connaissons que deux bénédictions d'un bénédictionnaire d'Estergom conservé à Zagreb (ms. MR. 89, f? 66 : XIe siècle [ZAGR.]), grâce à l'étude de C. Kniewald, Officium et missa de Conceptione et Nativitate B.M. Virginis secundum consuetudinem veterem Zagrabiensem, parue dans les Ephemerides Liturgicae 73 (1959) 20-21 : elles concernent les fétes de la Conception et de la Nativité de la Vierge.

69. Un recueil néo-gallican du XVIIIe siècle. On sait qu'au XVIII? siècle est née en France une liturgie néo-gallicane, distincte de l'ancienne liturgie gallicane, depuis longtemps disparue. Un Bénédictional de Mgr Lowis- Joseph de Montmorency-Laval, évêque d'Orléans (1754-1757), conservé à Paris (Bibl. Arsenal ms. 627 : MONTMORENCY), édité par F. Combaluzier dans Sacris Erudiri 14 (1963) 343-360, nous a conservé un spécimen de ces compositions nouvelles, qui gardent le style des textes alcuiniens. On y trouve cependant encore quelques textes traditionnels. Un bon nombre de ces textes nouveaux ‘‘s’enracinent sur quantité d'autres textes, datant de plusieurs siécles (qu'on songe aux manuscrits du VIIIe-IXe* siècle, tels le GELL., l’A. etc.)"", qui ont été remaniés

"dans une vivante tradition qui nous a laissé nombre de familles et d'adaptations" (a.c. p. 343-344). Les vingt-huit bénédictions, comme c'est le cas des recueils tardifs, se limitent

aux plus grandes fétes du Temporal et du Sanctoral. Les fétes plus récentes, telles que la Féte-Dieu et le Sacré-Cceur, sont dotées aussi d'un formulaire propre. Ce recueil, qui ne servit que trois ans, durant le court épiscopat de l'évéque d'Orléans, fut sans lendemain, du moins à notre connaissance.

Il reste néanmoins intéressant, comme témoin de la trés longue survivance des bénédictions épiscopales, longtemps aprés leur suppression officielle au XVI? siècle, le Pontifical de Léon X (Venise 1520) étant leur dernier témoin romain.

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

XLV

En 1535, notamment, Berthold.de Chiemsee atteste encore leur usage à Salzbourg (A. Franz, Die Messe im deutschen Mittelalter, p. 727). En 1595, Sébastien de Bade, prélat de Louka, édite encore un bénédictionnaire copieux, à son usage, dont nous parlons ci-dessous. Jusqu'en 1618, les abbés cisterciens en usérent (Schneider, Cistercienser-Chronik, I027;

p. 136-139). Le manuscrit 46 de Chantilly contient le Bénédictionnal de Godet des Marais, évêque de Chartres, en 1662. Enfin, au XVIII? siècle, le P. de Moléon (J.B. Lebrun-Desma-

rettes), atteste toujours l'usage des bénédictions épiscopales dáns plusieurs cathédrales frangaises, dont Lyon (voir cidessous) et Orléans (Voyages liturgiques de France, Paris 1718). 79. Les recueils modernes. a. L'Agendarium sive ordo rituum et ceremoniarum quo antiquitus Cand. Praemonstr. Ord. praesules quibus Pontificalium "sus concessus erai, lam in celebratione Summi Sacri. quam Vesper. ac Matutin. officio diebus solennioribus communiter uti consueverunt, de Sébastien de Bade, abbé de Louka (Kloster-

bruck) au diocése d'Olmütz (A.D. 1595), qui n'est pas entré dans la catégorie des livres officiels de Prémontré, contient un long bénédictionnaire de 60 pages (sur 119), avec une minutieuse description du rite de la bénédiction pontificale, dont l'usage s'est limité à cette abbaye, semble-t-il. Méme les vigiles et les dimanches

ordinaires

en ont une,

outre les fétes du

Temporal. Le Sanctoral se limite aux trois saints fétés pendant loctave de Noël, à la Purification, la Chaire de Saint-Pierre, l'Annonciation, l'Invention de la Croix, la Nativité de saint

Jean-Baptiste, saints Pierre-et-Paul, l'Assomption, la Décollation de saint Jean-Baptiste, la Nativité de Notre-Dame, la Dédicace,

Toussaint,

l'Exaltation

de la sainte

les saints Martin

Croix,

et André.

saint Michel,

En appendice

la

: le

commun des saints et trois bénédictions communes. Fr. PETIT (Offices pontificaux du Rite Prémontré au XVIe siècle, dans Analecta Praemonstratensia, 38, 1962, p. 266-274 ; vide p. 272-274), le décrit sommairement, et en cite deux bénédictions : pour le 29 juin (Corpus, n° 193) et le 4€ dimanche après la Trinité (Corpus, n° 1494). Cette bénédiction se donnait aprés la fraction, et n'était pas répétée à la fin de la messe (selon la formule pontificale ordinaire). Les livres officiels de Prémontré laissent penser qu'elle n'a jamais été en usage dans l'Ordre, pas plus que les offices pontificaux. Cependant, depuis 1311, bon nombre d'abbés étaient mitrés, et l'Ordinaire de 1634 est le premier à donner des indications pour l'office pontifical. b. Le Missale Sanctae Lugdunensis Ecclesiae, Primae Galliarum Sedis (Lyon 1771) [Lucp.], publie en tête, le texte de quarante-quatre bénédictions épiscopales pour les plus grandes

^

XLVI

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

fêtes du Temporal et du Sanctoral et d'autres circonstances, la plupart reprises, parfois avec des adaptations, à la tradition gallicane ancienne. Dix-neuf d'entre elles ont été reprises dans le Missel lyonnais de 1904 et le Propre de Lyon [LvoN] publié par les bénédictins d'Hautecombe (Labergerie 1953). Elles sont toujours en usage aujourd'hui à la messe pontificale lyonnaise. J'ignore l'histoire du Missel lyonnais antérieur au XVIII? siècle : avait-il gardé les anciennes bénédictions gallicanes ? ou bien le Missel de 1771, sous l'influence des nouvelles liturgies gallicanes, les avait-il restaurées ? c. Quoiqu'il en soit, quelques diocéses frangais du XIXe siécle obtinrent de la S.C. des Rites l'autorisation de reprendre l'usage des bénédictions épiscopàles : tels Autun, Meaux (en 1857). En 1859 parût à Meaux les Missae et benedictiones ad usum DD. Allou : quatorze bénédictions de l'ancienne liturgie gallicane, dont deux, pour la Féte-Dieu (XVe siècle) et le Sacré-Cœur, propres à Meaux [MEAUX]. 80. Survivances wisigothiques dans les recueils post-alcuiniens. Nous nous bornerons à citer ici les quelques exemples de formules wisigothiques passées dans les recueils gallicans post-alcuiniens, que donne M.G. Manz dans son étude déjà citée (Ausdrucksformen der lateinischen Liturgiesprache, p. 2728) : la bénédiction 2» Annuntiatione S. Mariae (n° 1292 du Corpus) empruntée à LMS. 109 ; in dominica III in Quadragesima, à LMS. 472 (n° 102) ; in dominica VII, VIII et XXII post Pentec. (n° 360, 1745 et 365), à LMS. 1139, 1148, 1157 et 1103 ; IVa feria Paschae (n° 1815), à LMS. 1130 et 1370. CHAPITRE III. RITES ET CHANT DE LA BÉNÉDICTION ÉPISCOPALE DE LA MESSE.

Le Pontifical de Durand de Mende (fin XIIIe siècle) décrit minutieusement la cérémonie gallicane de la bénédiction épiscopale, en ces termes. Quando et qualiter sollemnis episcopalis benedictio debet dari. 1. Sollemnis episcopalis benedictio dicitur et datur ad missam in dominicis

diebus, in festivitatibus Domini,

beatae Mariae,

apostolo-

rum, martyrum, confessorum, virginum, in dedicationibus ecclesiarum et altarium, in anniversario

dedicationis

eorum,

in consecrationibus

episcoporum et benedictionibus virginum, in ordinationibus clericorum et in aliis sollemnitatibus, quod fit hoc modo.

2. Nam post Orationem Dominicam, dicto Per omnia saecula saeculorum et responso a choro Amen, pontifex subsistit et tunc particulam hostiae, quam inter digitos supra os calicis tenet, super patenam caute

PERSPECTIVES

DE

RECHERCHE

XLVII

deponit. Et mox, inclinans reverenter, iunctis manibus, corpori et sanguini Domini, patenam cum omnibus hostiae particulis calicis superponit et totum simul cum palla corporali decenter operit. Et post mitram resumit. 3. Sane, dum haec fiunt, statim dicto Per omnia saecula saeculorum et responso Amen, diaconus ad populum conversus, cambucam in manibus

tenens, dicit alta voce : Humiliate Et chorus respondet : Deo gratias.

vos

ad benedictionem.

4. Vel, in maioribus sollemnitatibus, regentes chorum vel aliqui alii,

ante gradus per quos ascenditur in presbyterium constituti, statim résponso Amen, cantant alta voce : Princeps Ecclesiae, pastor ovilis, tu nos benedicere digneris. Tunc diaconus ad illos conversus, tenens cambucam in manibus, dicit : Cum mansuetudine et cavitate, humiliate vos ad benedictionem. Quo dicto, totus chorus dicit : Hwmili voce clamantes atque dicentes : Deo gratias semper agamus.

5. Quibus dictis, pontifex mitratus convertit se ad populum ante

medium altaris. 6. Tunc capellanus minister a dextris eius et diaconus tenens cambucam in sinistra manu a sinistris inclinant se profunde, versis dorsibus ad altare, subdiacono coram episcopo Librum benedictionum apertum tenente. Pontifex vero, manibus in altum extensis, imponit cubitos suos super scapulas dictorum ministri et diaconi, inchoans mediocri voce benedictionem sollemnitati congruentem, prout in Libro benedictionum per nos ordinato habetur, prosequens illam in tono solito usque in finem. 7. Cum autem pervenerit ad locum illum : Ef benedictio Dei, et coetera, tunc subdiaconus genua flectit, ne populi prospectum impediat,

et pontifex,

dicendo

: E

benedictio

Dei

ommipotentis,

Patris,

producit signum crucis super populum in meridionali parte ecclesiae manentem. Dicendo vero : e£ Filii, pxoducit illud coram se super populum in parte occidentali constitutum. Et dicendo : e£ Spiritus Sancti, producit à parte aquilonari. Quo facto et dicto, manus et cubitus reducit ut prius. Dictis autem verbis illis : Descendat super vos et maneat semper, mox iungit ante faciem suam manus sicque, manibus iunctis, revolvitur a parte dextra ad altare. 8. Et statim, mitra deposita, diaconus vel ipse amovens pallam corporalem desuper calice et inclinans Corpori Domini, reverenter reponit patenam cum particulis hostiae super altare in pristino loco, resumptaque illa hostiae particula, quam prius super os calicis tenuerat, et ea super os calicis iterum reducta, dicit in pristino tono : E? fax eius, et coetera.

|

9. Quae dicendo, facit solito more in fundo calicis tres cruces cum particula ipsa et, dicens

: Fiat commixtio,

et coetera,

in calice et missam solito more prosequitur. (5?) (52) ANDRIEU, Ponfifical de Guillaume Durand, p. 653-655.

dimittit illam

^

XLVIII

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

Le dit Ordo précise ensuite que ce type de bénédiction n'existe pas dans l'usage romain, où l’évêque bénit le peuple à la fin de la messe (n° 10) ; ensuite que, lorsque la bénédiction épiscopale a été donnée ainsi au cours de la messe, il n'y a pas lieu d'en donner une autre à la fin (n° 11).

r. La monition diaconale simple. Au temps de l'évéque Durand de Mende, il y avait donc deux rites différents de la monition diaconale. L'un, simple,

paralléle, comme nous le verrons, avec l'usage wisigothique, l'autre, solennel, réservé aux fétes les plus importantes. Dom

Hesbert, dans son article Le chant de la bénédiction

épiscopale (93), dont nous nous inspirons ici, croit pouvoir faire remonter la formule longue au moins au XIe siècle, et sans doute beaucoup plus haut, et en trouver la patrie en Aquitaine, en s'appuyant sur le témoignage de deux graduels du XIe siécle, originaires d'Albi et de Saint-Yrieix (mss. Paris, B. N. lat. 776 et 903). Nous n'oserions cependant pas supposer, comme lui, que c'est là ‘‘un reste de l'antique liturgie gallicane", si l’on entend par là la plus ancienne liturgie des Gaules. Nous inclinons plutót à croire que seule la formule bréve est la plus ancienne. Elle est, du reste, la seule, à étre paralléle

avec l'antique liturgie wisigothique, et méme avec les liturgies orientales, comme le montre le tableau ci-dessous.

Après l'embolisme du Pater (rite gallican) ou la commixtio" (rite wisigothique), et aprés le Pater (liturgies de saint Jacques, Saint Marc et byzantine de saint Basile), le diacre fait la monition suivante (94) : Liturgies orientales : Rite gallican :

Rite wisigothique :

Tàs Kkepalas qu@v T9 Humiliate vos ad Kvpio KkAlvwuer benedictionem.

Humiliate vos benedictioni.

Les fidèles (ou le chœur) répondent : E. Zo. Küpie E. Deo gratias.

E. Deo gratias.

En voici la musique, reconstituée par dom Hesbert pour le rite gallican, d'aprés douze manuscrits, et pour le rite wisigothique, d’après le Missale Mixtum (PL 85, c. 563 : monition diaconale, et 536 : réponse des fidèles (ou du chœur) transposée du fa au la.

(53) R.J. Hesserr, Le chant de la bénédiction épiscopale, dans Mélanges ... Michel Andrieu, Strasbourg, 1956, p. 201-218. x 64 Voir les notes 14 et 15 de notre Introduction au tome I du Corpus, p. XI-

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

XLIX

ay ROI (1)

Hu-mi- li- a- te

(2)

Hu-

vos

mi-li-a- te .

.

vos

ad be-nedic- ti- o-nem.

— be-ne- dicti- o-

ni.

di

lucri ie —r pu ep —— —

(1)

Hy. De- o gra- ti- as.

(2

KR. De- o0

gra-ti-

as. (reconstitution conjecturale).

2. La monition diaconale solennelle.

Dans les plus grandes solennités, on substituait à la simple monition diaconale précédente un prélude en trois versets. Un groupe de chantres (regentes chorum vel aliqui ali? : les préchantres ou quelques chantres), aprés l’Amen de réponse à la doxologie : Per omnia saecula saeculorum du Pater, demande à l'évéque sa bénédiction en chantant à haute voix : (1) Princeps Ecclesiae, pastor ovilis, tu nos benedicere digne-

ris. Enswite le diacre chante la formule longue de sa monition : (2) Cum mansuetudine et caritate humiliate vos ad benedictionem. L'ensemble du chœur conclut par le chant de réponse : (3) Humili voce clamantes atque dicentes : Deo gratias semper

agamus. Il existe des variantes de ce texte dans la traduction manuscrite. Dom Hesbert les a relevées dans seize manuscrits : pontificaux, graduels, processionaux ou Ordines s'échelonnant entre le XIe et le XVIe siècle, dont onze français — la plupart aquitains —, trois italiens et deux espagnols (mais non wisigothiques). Il en a reconstitué le texte le plus traditionnel, tel que Durand de Mende l'a retenu, réserve faite du mot /audantes, dans la troisième formule chantée, qu'il préfère au clamantes du texte de Durand, ainsi que de la formule : In altissimis Deo gratias | qu'il substitue à celle de Durand : Deo gratias

^

L

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

semper agamus. Nous renvoyons le lecteur à son étude, pour en trouver la justification. Sur la base de ce texte ainsi reconstitué, dom Hesbert en donne la mélodie la plus traditionnelle conservée dans quatorze manuscrits. Le quinziéme, le Pontifical Rouen A. 148 (576), datant du XIVe siècle, en donne une version musicale différente, que l'A. publie ensuite (p. 213). Nous ne la retiendrons pas ici, nous contenant de la formule chantée traditionnelle suivante :

pee ()

Princeps Eccle- si-

ae,

pas- tor o- vi-

lis,

E-nu—— tu

(2)

Cum

nos be- ne- di- ce- re

mansu-e-tu- di ne

di- gne- ris.

et

ca-ri- ta-

te

e.

hu-

(3)

mi-li-

a- te vos

Hu-mi- li vo-cce

lau-dan-tes

(xen cen-

tes:

In

ad be-ne-dicti-

— at-

o- nem.

quedi-

ur

altis

mis

De-o gra-ti -as!

On remarquera que la formule n? 2, dans sa seconde partie, s'apparente, mélodiquement, à la formule plus ornée de la monition diaconale wisigothique (n? 2).

Quant aux variantes textuelles, on trouve pour le numéro : (x) Pastor ovili (graduels aquitains de Gaillac et de SaintYrieix : Paris, B.N. lat. 776 et 903 : XI siècle), custos ovilis (processionnal de Vich : Bibl. cap. CX XIV : XIIIe-XIVe s.), pastorque gregis (pontificaux d'Aix-en-Provence : Bibl. Méjanes, 13, A.D. 1329-1348, et d'Auch : Rome, Vat. lat. 7114 :

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

LI

vers 1268). Ces deux dernières variantes s'inspirent visiblement de l'hymne des saints apótres (55) : Petrus beatus catenarumque laqueos, Christo iubente, rupit mirabiliter : Custos ovilis, et doctor Ecclesiae, Pastorque gregis, conservator ovium, Arcet luporum truculentam rabiem.

Au lieu de nos, dans le second demi-verset, on trouve dans

les deux graduels aquitains prénommés : nobis. P

(3) Les variantes sont ici nombreuses : Six manuscrits donnent la meilleure version : laudantes

aique dicentes ; cinq ont, comme Durand de Mende : clamantes

atque dicentes ; trois : psallentes aique dicentes ; un seul a clamantes. Dans la seconde partie du verset, on trouve six formes différentes : dans six manuscrits : Deo gratias semper agamus, leçon retenue par Durand ; dans quatre : In altissimis Deo gratias, lecon considérée par Deshusses comme la plus ancienne; deux ont simplement : Deo gratias ; un a Im altissimis gratias ; un autre : Gloria in altissimis Deo gratias ; un dernier : Gloria in altissimis referamus Deo gratias. L'A. en établit le sZemma codicum, pour en retrouver ainsi le texte le plus ancien et traditionnel, dont il reconstitue ensuite la mélodie. Il note encore d'importantes variantes : Dans le Processionnal de Vich, les trois versets traditionnels

sont précédés de : Pastor amande gregi caraeque plebi, Tu nos benedicere digneris.

Ceci semble bien une formule de rechange du n? r, comme le suggère la rubrique qui précède le Princeps Ecclesiae : Alia

benedictio. D'autre part, dans les deux graduels aquitains (Gaillac et Saint-Yrieix), les trois versets du prélude à la bénédiction sont insérés dans une série de neuf versets, dont le premier sert comme de refrain. Seul Saint-Yrieix en donne les rubriques : ANTE

BENEDICTIONEM

EPISCOPI

Princeps Ecclesiae, pastor ovili, Tu nobis benedicere digneris. Respondeat Chorus : Princeps Ecclesiae. y. En pastor veniae, sanctus et almus, Hic portat domnus gaudia mundo. E. Princeps. y. Omnes presbyteri, omnes clerici, Nostro praesuli canite carmen. E. Princeps. (55) U. CHEVALIER, Repertorium bymnologicum, n° 6060 et 14885.

^

LII

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

y. Cuncti vos homines, omnes et uni, Nostrum pontificem reddite laudem. g. Princeps. y. Illum suscipiat quem Deus ornat, cui circa patriam ecce beatos. EK. Princeps. Y. Christus te Dominus

salvet in aevum,

et vitam

faciat perfrui

sanctam. g. Princeps. y. Laetamini modo ne taceatis, sed coram pedibus ecce beatos. E. Princeps. y. Cum mansuetudine et caritate, humiliate vos ad benedictionem. EN. Princeps.

Et dicant caeteri. : Humili voce laudantes atque dicentes : In altissimis Deo gratias !

3. La bénédiction épiscopale. La bénédiction épiscopale qui suit immédiatement, est précédée et suivie dans le seul rite wisigothique par le salut sacerdotal : L'évéque (ou le prétre) : Dominus sit semper vobiscum.

Les fidèles répondent : Et cum spiritu tuo.

Dans le rite gallican décrit par Durand de Mende, on trouve la curieuse rubrique : Le Pontife, les mains étendues vers le haut, place ses coudes sur les épaules du chapelain (qui se tient à sa droite) et du diacre, tenant à sa gauche le Liber benedictionum ouvert, (tous deux tournant le dos à l'autel), et commence, d'une voix

moyenne, le chant propre à la féte, qu'il poursuit jusqu'au bout selon le ton habituel. Le Missel d'Autun actuel donne une autre rubrique : Quibus dictis (Humiliate vos ad benedictionem. x. Deo gratias), pontifex sine mitra convertit se ad populum in cornu Evangelii. Tunc baculum laeva tenens, dextera vero super populum extensa, inchoat et prosequitur, tono solito orationum benedictionem congruentem, prout notatur in libro praesenti, quem unus e capellanis ante Pontificem apertum gerit (56).

Ce geste d'imposition de la main droite en direction des fidéles est conforme au geste traditionnel antique de bénédiction par imposition des mains, encore en usage, notamment pour la bénédiction en question, dans les liturgies orientales. (56) Cité par J. Rrus SERRA, Bendiciones episcopales en un manustrito de Roda, dans Hispania Sacra 10 (1957), p. 164.

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

LIII

Le geste prescrit par Durand est simplement celui du célébrant pendant le canon de la messe, geste d'ailleurs également antique. Nous en donnerons, à la fin, la musique de la bénédiction

gallicane, telle que dom Hesbert l'a reconstituée, d'aprés dix des trente manuscrits analysés, seuls à la donner. 4. La doxologie de la bénédiction. A. Rite gallican : " La doxologie la plus courante est la suivante : Ouod ipse praestare dignetur, qui cum Patre et Spiritu sancto vivit et gloriatur Deus, per omnia saecula saeculorum. g. Amen.

Elle est parfois modifiée comme suit : Quod ipse praestare dignetur, cuius regnum et imperium sine fine permanet in saecula saeculorum. g. Amen.

On en trouve aussi deux autres, souvent juxtaposées : Ille vos benedicat in caelis, qui per crucem et sanguinem suae passionis vos redimere est dignatus in terris. y. Amen. et:

Ille vos benedicat, protegat atque defendat cunctis diebus vitae vestrae, et perducat vos ad regnum Ecclesiae suae, quem omnes gentes futurum exspectant esse iudicem. gm. Amen.

B. Rite wisigothique : Les doxologies du rite wisigothique sont plus variées. On trouve entre autres dans LMS : *Praestante sua misericordia, qui in Trinitate unus Deus vivit et regnat in saecula saeculorum. g. Amen'' (LMS. 317, 454, 545, 572, 609, etc.). “Ipso praestante (et auxiliante) (ve/ A Christo Domino nostro : LMS. 308, vel Regnante Domino Iesu Christo : LMS. 527), qui cum Deo Patre vivit et regnat in unitate Spiritus sancti in saecula saeculorum. y. Amen’ (LMS. 281, etc.). *Adiuvante (vel Auxiliante : LMS. 298, 500, 619) sua misericordia (vel Concedente eius misericordia : LMS. 371, 536, vel Adiuvante (clementia) divinitatis suae : LMS. 445, 463, vel Adiuvante Domino nostro Iesu Christo : LMS. 638), qui (in Trinitati unus Deus) vivit et regnat in saecula saeculorum. y. Amen"' (LMS. 290, 326, 435, 401, 674, etc.).

Elles sont aussi variées dans LO : “Praestet ipse Dominus et misericors : LO. 261, 292, 318 et 344 (sed om. Praestet), 393 (Praestante (vel auxiliante : LO. 351) ipsius misericordia Dei nostri : LO. 338, vel Ipso auxiliante : LO. 284, 316, vel :

*

nv

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

Ipso praestante : LO. 423), qui cum Deo Patre et Sancto Spiritu unus Deus gloriatur in saecula saeculorum. g. Amen".

*Ipse Dominus et misericors, qui vivit et cuncta regit in saecula saeculorum. g. Amen"' : LO. 241, 282, 344, 430. *Adiuvante : LO. 246 (vel Auxiliante : LO. 248) Domino nostro Iesu Christo, cuius arma victricia permanent per nunquam finita saecula.

g. Amen".

“Per gratiam pietatis tuae Deus noster, qui in Trinitate unus Deus gloriatur in saecula saeculorum. y. Amen’’ (LO. 258). "Christe, qui vivis cum

Patre et Spiritu Sancto, in Trinitate unus

Deus, et gloriaris in saecula saeculorum"' (LO. 272). “Per ineffabilem bonitatem

tuam, Deus noster, qui vivis et cuncta

dominaris in saecula saeculorum. y. Amen'"' (LO. 266, 276). “Per Dominum nostrum lesum Christum Filium tuum [qui cum Deo Patre et Sancto Spiritu unus Deus gloriatur in saecula saeculorum]. g. Amen" (LO. 325). * Per tuam magnam misericordiam, Deus noster, qui vivis et regnas in saecula saeculorum. y. Amen"' (LO. 312).

Le Missale mixtum [Mis. Mix.] et le Breviarium Gothicum [BnEv. Gor. (PL 86)] de la fin du XV? siècle ont uniformisé cette doxologie, qu'on trouve aussi dans LMS. 118 (Noël), comme suit : “Per misericordiam

ipsius Dei nostri, qui est benedictus,

et vivit,

et omnia regit in saecula saeculorum. y. Amen"'.

5. La bénédiction gallicane finale, et la musique de toute la bénédiction. Seul le rite gallican ajoute immédiatement à la doxologie finale la bénédiction épiscopale ordinaire des messes pontificales, à la fin de la messe romaine : (Et) benedictio Dei omipotentis Patris »K, et Filii %, et Spiritus Sancti »K, descendat super vos et maneat semper. &. Amen. [Et] Pax Domini (vel eius) sit semper vobiscum. &. Et cum spiritu tuo.

Elle est liée ou non par un e£ à la doxologie de la bénédiction. Son rite ne diffère pas du rite actuel de la bénédiction pontificale de la messe. Voici maintenant la musique de la bénédiction gallicane, avec sa doxologie et sa bénédiction finale, reconstituée par dom Hesbert d’après dix manuscrits, pour le re dimanche de l'Avent (Corpus benedictionum, n? 1544).

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

a.

Omnipotens Deus,

cuius Unigeniti

praeteritum creditis

LV

adventum et

et futurum expectatis,

WII — uno e oe E eiusdem adventus vos illustra-ti -o-ne sanctificet,

et sua

benedictione

lo-

E

cu-

pletet.

H7. Amen.

o

b.

In praesentis...

placabilem os-ten-dat.

Hj. Amen.

o

Quo a cunctis... exspectetis in-ter- riti.

Hj. Amen.

pr I Quod ipse.. insaecula

saecu- lo-rum.

ELI [Et] benedictio

et Spiritus

Hj. Amen.

Dei omnipotentis, Patris et Filii

Sancti,

descendat super vos et

mane-at semper. Nj. Amen. [Et] Pax Domini sit semper... (vel eius)

LVI

PERSPECTIVES DE RECHERCHE 6. Le rite wisigothique préparatoireà la communion.

La bénédiction épiscopale est suivie dans le seul rite wisigothique par le salut sacerdotal :

L'évéque (ou le prêtre) : Dominus sit semper vobiscum.

Les fidèles répondent (ou le chœur) : Et cum spiritu tuo.

Ce second salut sacerdotal (après la bénédiction) appartient visiblement au rite préparatoire à la communion, puisqu'il est suivi immédiatement de la monition diaconale : Locis vestris accedite.

Fr. Deo gratias.

Au chant de l’antienne de communion, empruntée au psaume 33, 9, les fidéles (accedentes) s'approchaient pour communier, immédiatement aprés la communion du prétre et de son diacre,à l'autel, et du clergé, dans le chœur, conformément

au canon 18 du 4* concile de Tolède (de 633) condamnant l'usage qui s'était introduit chez certains prétres de communier aussitôt aprés le Pater et avant la bénédiction des fidèles. L'antienne de communion porte le nom de A4 accedentes et était employée dans les anciennes liturgies (5?). La voici : Psaume 33, 9 : Gustate et videte, quam (ve/ quoniam) suavis est Dominus.

Le rite mozarabe emploie le mot quam au lieu de quoniam. Saint Jéróme en atteste l'usage, sous la forme wisigothique : Cotidie caelesti pane saturati dicimus

: Gustate et videte, quam

suavis est Dominus (58).

Si nous avons cru bon de faire cet excursus sur le rite de la communion, c'est parce qu'il nous reporte à une époque trés ancienne, durant laquelle l'eucologie de la communion n'existait pas encore. Alors, la bénédiction épiscopale terminait la liturgie eucharistique. Ce qui en explique fort bien la place, la communion ne s'accompagnant pas encore de priéres particuliéres, et terminant, sans plus, la messe. Le développement ultérieur de l'eucologie de la communion a donné à l’emplacement de cette bénédiction un caractère anormal, et amené l'usage romain d'une bénédiction sacerdotale terminant les

(57) Voir LO 85, note 4, et 121, 40ss. ;BRIGHTMAN, Li/grgies Eastern and Western, p. 466 (cfr p. 63 et 25); Paléograpbie musicale, to (Solesmes 1896), p. 22, note. (58) In Esaiam Il, v, 20 -CC 73, p. 77, 22-23 ; PL 24, 86.

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

LVII

prières de la communion, tout à la fin de la messe actuelle. La liturgie wisigothique, d'ailleurs, a toujours ignoré une seconde bénédiction aprés sa completuria (prière après la communion) finale. CHAPITRE IV. STRUCTURE MORPHOLOGIQUE ET SYNTAXIQUE ET CURSUS DES BÉNÉDICTIONS.

Deux études du professeur de Turin Mario Ruffini ont établi la structure morphologique et syntaxique et le cursus des bénédictions de l'Oracional visigótico (ORA. Vis.), dont la composition doit remonter à la domination wisigothique de Récaréde, à l'époque du troisiéme concile de Toléde de 589 (59). Ses conclusions s'appliquent, mutatrs mutandis, à l'ensemble des bénédictions wisigothiques, qu'il n'a pas étudié ; et sans doute aussi à un grand nombre de bénédictions gallicanes, surtout '"'alcuiniennes" ou carolingiennes, qui se sont manifestement inspirées de modéles wisigothiques, comme nous l'avons déjà dit. Une étude exhaustive comparative demanderait trop de temps, pour que nous puissions la réaliser. Nous souhaitons que des spécialistes la fassent ultérieurement sur la base de notre recueil de textes. Elle serait du plus haut intérét pour la philologie latine du haut moyen âge. Nous nous bornerons à résumer ici les recherches de M. Ruffini consacrées au seul Oyacional visigótico, avec quelques exemples similaires des bénédictionnaires gallicans. I. La premiére étude détermine le cursus de ces bénédictions, qui se composent toutes de trois membres. Ecrites en prose rythmée, celles-ci se caractérisent souvent par une assonnance médiane et finale de chaque membre et un cursus qui varie extrémement d'un texte à l'autre, suivant qu'elles présentent dans le premier membre une seule, deux ou trois clausules : le cursus planus I ou I1, tardus I ou II, velox, le trispondaique (forme normale) ; le dispondaique, spondaico-dactilique, dactilico-spondaique, bachico-dactilique, dactilico-bachilique, dispondaico-dactilique, dactilico-dispondaique et disbachique

(forme extravagante). L'assonance médiane et finale fréquente de chaque partie, en général égale, de chacun des membres ("responsio") détermine la musicalité des formules destinées, soit à être chantées,

soit simplement à étre récitées sur un ton oratoire. (59) Mario Ruffini, I/ Ri/zzo prosaico finale nelle *'Benedictiones" dell Orazionale Väsigotico (Cod. LXX XIX della Biblioteca capitolare di Verona), dans Analecta Sacra Tarraconensia 31 (1958) 209-258. — Item, Strutturazione morfologica e sintattica delle “Benedictiones” dell Oracional V/isigético (ms. LXXXIX della Biblioteca capitolare di Verona), dans Analecta Sacra Tarraconensia 32 (1959) 5-29.

LVIII

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

Voici un exemple de ‘‘cursus planus I'' avec clausule finale simple égale :ORA. Vis. 359 (n° 1278 du Corpus): a. Dominus Iesus Christus, qui ad confirmandas promissiones patrum minister circumcisionis voluit esse,

ipse cordium vestrorum immunditas dignetwr auferre. [Amen]. b. Idem qui praecepto legis suae signum desectae carnis accepit, omnes a vobis sordes qui amoris connexione depurget. [Amen]. c. Et qui vos filios Abrahae in se ipso, qui est semen eius, benedicere repromisit, hereditatis beatae vos collatiome munificet. [Amen].

On remarquera l'assonnance de chaque partie du premier membre : esse - auferre, différente dans les deux autres membres : accepit - depurget (b.) ; repromisit - munificet (c.) ; et la cadence identique de la clausule finale de chaque membre: ‘‘dignetur auferre -connexione depurget - collatione munifice". En voici un autre exemple emprunté au bénédictionnaire dit d'Alcuin : n Theophania : O. 304, 3 (Corpus, n? 732) : a.

Deus lumen verum,

qui Unigenitum

suum,

hodierna die, stella

duce gentibus voluit revelare, sua vos dignetur benedictione ditare. Amen. b. Quo exemplo magorum mystica Domino Iesu Christo munera offerentes, spreto antiquo hoste, spretisque contagiis vifiorum, ad aeternam patriam redire valeatis per viam virtutum. Amen. c. Detque vobis veram mentium innocentiam, qui super Unigenitum suum Spiritum sanctum demonstrari voluit per columbam, eaque virtute mentes vestrae exerceantur ad intelligenda divinae legis arcana, qua in Cana Galileae lympha est in vinum conversa. Amen.

On y retrouve l'assonance

médiane

et finale de chaque

membre : revelare - ditare ; vitiorum - virtutum ; arcana - con-

versa. De méme le cursus caractéristique de la cadence finale de chaque membre : benedictione ditare - viam virtutum - vinum

conversa. Il serait intéressant de comparer ce cursus des bénédictions avec celui des oraisons des sacramentaires romains. Mais il y faudrait une longue et patiente étude, à laquelle nous ne pouvons nous livrer ici. Bornons-nous à citer quelques exemples empruntés à l'Hadrianum. À La collecte de saint Etienne (COR. ro, 1) comporte dans son second membre l'assonance : a.

Da nobis, quaesumus

Domine, imitari quod colimus,

b. ut discamus et inimicos diligere, quia eius natalitia celebramus, qui novit etiam pro persecutoribus exovave.

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

LIX

Un autre type d'assonance se retrouve dans la finale de la seconde ‘alia oratio de Natale Domini" (Con. 9, 2) : a.

Largire,

quaesumus

Domine,

famulis

tuis fidei et securitatis

augmentum,

b. ut qui Nativitatis Filii tui Domino gloriantur, et adversa mundi, te gubernante, non sentia»! et quae temporaliter celebrare desiderant sine fine percipiant.

Un exemple de cursus de la médiane et de la cadence finale du premier membre : la collecte des saints Innocents (CoR. zou a.

Deus, cuius, hodierna die, praeconium innocentes martyres, non

loquendo, sed moriendo confessi sunt, omnia in nobis vitiorum mala mortifica,

b. ut fidem tuam, quam lingua nostra loquitur, etiam moribus vita fateatur.

Le second membre comporte aussi un cursus, mais mélangé. Nous ne pouvons entrer ici dans plus de détails. Nous renvoyons à l'étude de M. Ruffini.

2. En ce qui concerne la séyucture morphologique et syntaxique de ces bénédictions, objet de la deuxième étude de M. Ruffini, la forme la plus courante est celle d'un premier membre invoquant Dieu, sous des vocables variés, suivi immédiatement d'une proposition relative, puis d'une ou plusieurs optatives formant l'incipit de l'objet de la bénédiction. Le second membre, qui s'ouvre généralement par une proposition relative introduite par un pronom, se termine par une proposition optative. Le troisiéme, enfin, contient une finale introduite

par ut ou quo, suivie presque toujours par une relative ou une autre proposition subordonnée. En voici un exemple : Ona. Vis. 43 (n° 1653 du Corpus) : a.

Omnipotens Deus, qui per beatissimum Romanum fores ecclesiae infidelibus clausit, claustra vobis credentibus aperiat regni sui. [Amen]. b. Et, qui elinguis oris eius officium sua declaravit in laude, suffragia eius suscipiat pro vestrorum criminum emundatione. [Amen]. c. Ut in quo parvuli Teudole fides roborata peregit martyrium, in eo etiam habeatis praemium sempiternum. [Amen].

En parcourant notre Corpus, on verra le grand nombre de bénédictions gallicanes qui sont du méme type. En particulier, celles qui commencent par ''Omnipotens Deus” : cfr n? 1521 à 1724 ; ou par "Omnipotens Dominus : cfr n? 1726 à 1770; ou par Omnipotens sempiterne Deus” : cfr n° 1789 à 1803. Il faut cependant noter que dans le nombre, il y a assez bien

LX

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

de textes wisigothiques ; et que dans le sacramentaire grégorien, notamment, un grand nombre d'oraisons débutent par la méme formule ''Omnipotens sempiterne Deus" (36, dont 19 continuent avec une proposition relative : '"qui.."), et se terminent par une finale introduite par '*ut"' : en somme selon la méme structure que ce type de bénédiction, moins le second membre et sans formule optative (du moins généralement). Élargissant l'enquéte sur l'ensemble du répertoire wisigothique, on constate que l'introduction christologique est une des dominantes caractéristiques de cette liturgie, à la différence des bénédictions gallicanes : "Christus (ow Christe) Dei Filius", "Christus Dominus'' (cfr n° 391 à 538) ; "Christus, qui" (cfr n9 553-554). Seul le manuscrit gallican allemand de Braunschweig connaît une formule proche : "Christus Iesus" (cfr n? 542 à 551), qu'on ne rencontre qu'une fois dans LMS. 491 (cfr n° 541). Quant à la formule introductive ''Deus...'', elle est commune aux liturgies wisigothique et gallicanes, mais beaucoup plus fréquente dans les secondes que dans la premiére (cfr n9 635 à 1233). De méme : "Dominus (ou Domine") : cfr n° 1250 à 1328 ; ainsi que les bénédictions débutant par ''Benedic, Domine", "Benedicat [vos (ow vobis)) Dominus", etc. (cfr n? 65 à 354).

|

à

On retrouve encore dans chacune des deux familles un incipit de caractère impétratif (cfr n° 1331 à 1514, 1819 à 1939, etc.). Celui qui débute par "Alleluia" est propre à ORA. Vis. 508, 522 et 525 (cfr n9 24 à 26). De nombreux autres types d'incipit sont également en usage, surtout dans les liturgies gallicanes. Ainsi les bénédictions débutant par le nom d'un saint ou d'une sainte : "Beatae (vel beati, vel beatissimi, beatissimus, vel beatorum) N.'' (cfr n° 55 à 63) ; "Sanctae

(vel sanctarum, vel sancti, vel sanctorum) N."' (cfr n° 1945 à 1976). Dans la liturgie wisigothique, ce type de bénédictions commence parfois directement par le nom du saint. Ainsi, dans LMS. 263 : *'Babilae precibus..." (n° 53 du Corpus).

Si le premier membre présente une grande variété dans sa formule introductive, tant dans la liturgie que dans les bénédictions gallicanes, il en est de méme du second et du troi-

siéme.

En comparant la structure des bénédictions du bénédictionnaire dit d'Alcuin, par exemple, avec les bénédictions d'Ona. Vis., on constate que le schéma de la triple formule en forme de proposition optative, au lieu du second membre s'ouvrant par une proposition relative et du troisiéme introduit par "ut" ou "quo", est beaucoup plus fréquent chez le pseudoAlcuin. Nous verrons qu'il en est de méme du bénédictionnaire gallican antérieur, notamment dans Angouléme (A). Peut-être est-ce là une particularité gallicane, qui s’est main-

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

LXI

tenue dans le bénédictionnaire dit d'Alcuin et maints recueils postérieurs qui l'ont enrichi. Ce schéma d'une triple proposition optative, qu'on rencontre notamment dans les bénédictions qui débutent par : "Benedic"

ou

''Benedicat'", semble

bien

l'imitation

de la

bénédiction mosaique du Livre des Nombres (6, 22-26), dont nous avons déjà parlé (cfr n° 144 du Corpus) : a. Benedicat tibi Dominus et custodiat te. Amen. b. Ostendat Dominus faciem suam tibi et misereatur tui. Amen.

PAG

Convertat Dominus vultum suum ad te et det tibi pacem. Amen.

M. Ruffini signale maintes particularités morphologiques et syntaxiques de l'Ona. Vis., caractéristiques du sermo vulgaris de l'époque :

19. L'emploi du nominatif absolu, au lieu de l'ablatif absolu, soit comme participe passé ou présent, soit comme gérondif ou comme adjectif, spécialement dans le troisiéme membre : par exemple : Ona. Vis. 41 (n° 477) : ‘Ut, disciplinati oris habentes semper officium ..." (part. présent). 84 (n° 2044) : "Ut illustrati et suffragio martyris ..." (participe passé). 385 (n° 1284) : ‘Ut, prosperitate sibi placita laetabundi ..." (gérondif). 275 (n° 59 : "Ut, hilares de effectu bonorum operum..."(adjectif); dont on peut citer un autre exemple, entre maints autres, dans

LMS. 1406 (n9 480) : “Ut probabiles fide et opere immaculati. On retrouve aussi ce nominatif.absolu dans le bénédictionnaire dit d'Alcuin, par exemple : 0.302, 2 RI 247;3 d 2r ‘Quo eius et exemplo roborati et intercessione muniti . 29. L'emploi du pronom DM

d'identité : "ipse", qui

réitére et renforce le sujet dont il est séparé par une proposi-

tion relative: Ona. Vis. 7 (n° 1260) : "Dominus Iesus Christus, ad cuius adventum devotissime anhelatis, ipse in vobis augeat incendia sanctae devotionis"'. En voici un autre exemple tiré de O. 302, 1 (n° 1643) : *Quique eius sacratissimae nativitatis n Na, super vos ...

infundat", et la conclusion : ''Quod ipse. 39. Le parallélisme dans la construction de la phrase : a. par des adverbes de mode : "sicut ... ita" ; de temps :

“post … post", “Et nunc … et post", "nec ... nec post";

LXII

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

de lieu : "quo ... illic", "illic ... hic" : ORA. Vis. 234c (n° 521), 203c (n° 1298), 8orc (n° 414), 338c (n° 508), 357c (n° 1169) gd. r et 508b (n° 25). Comparez O. 312, 5 et R. 253, 4 (n? 1750) : "sicut ... ita. b. par des pronoms : ‘‘per quem ... per eum", ""per quos ... per eos”, per illam ... per eam", ‘ad hoc ... ad hoc”, "in quo ... in eo", ‘‘pro quo ... per eum", ‘ab eo ... a quo", ‘in ea … in ea", ' illo ... eo", **eius ... cuius" : ORA. Vis. 345c (n° 475), II70b (n° 518), 338b (n° 508), 81rb (n° 513), 43c (n° 1653),

11240 (n° 406), 336c (n° 1778), 41c (n° 477), 965c (n° 1157),

265c (n° 1411). c. par propositions complémentaires égales : ainsi ORA. Vis. 35b (n° 410); O. 311, 3 (n° 1722c). d. par l'emploi de l'ablatif absolu (ORA. Vis. 80b : n° 1746 ; O. 308, 4 : n° 1070b) ow du gérondif (ORA. VIs. 263b : n° 2053 ; O. 308, 4 : 1? 1070c). e. par propositions coordonnées : ainsi ORA. VIS. 315 (n° 1313);

A. 1864 (n9 288), exemple que nous citons plus loin (cfr 3, p. LXIV). f. par équivalence : ''tales ... quales" : ainsi ORA. Vis. 9c (n° 1341) ; O. 313, 5 et R. 254, 3 (n? 1499c : tali ... qua). g. par subordination : ainsi ORA. Vis. 781a (n° 1943) ; O. 302, 1 (n? 1643c). h. par opposition de concepts : ainsi ORA. Vis. 497c (n° 419) ; O. 303, 2 et R. 247, 3 (n° 854b). 49. L'usage des co-radicaux : Il s'agit de la répétition, à travers les trois membres de la bénédiction, ou un ou deux d'entre eux, de mots appartenant à la méme racine. Ainsi dans ORA. Vis. 14 (n° 1177) : "liberet ... liberandos ... Libertas ... redemptionis ... redemptor'' ; 1143 (n? 1225) : ‘‘felices ... Felicis ... feliciter . Infelicitates ... feliciter ... felicitatis ... In felicis ... felicitatem ... feliciter ... infelicitatis" ; 1145 (n° 1001) : '?ustus coronator éustorum. et pastor ... Iustum … Pastorem pastoris … Per Iwstwm ... vustitiae ... Pastorem ... vustitia Iusto ... Pastoris ...". Procédé trés courant, dont M. Ruffini compte 59 exemples pour le premier membre, 42 pour le second et 28 pour le troisième. Il semble cependant particulier à l’Oracional Visigótico.

59. L'usage de synomymes, et de concepts antithétiques : a. Synonymes : dans ORA. Vis. 534 (n° 1476bis) : ‘‘lumen, flamma, accendere, inardescere" ; 1147 (n° 1272) : "'decoctus, assatus ; concremare,

flammescere,

incensio,

incendium";

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

LXII

357b (n° 1169) : ""sidereus, calestis’’ ; 380a (n° 427) : "'circumcidere, abscidere praeputia'" ; 345a et b (n° 475) : "pectus, sinus" ; 419b (n° 426) : ‘‘via, iter" ; 742a (n° 525) : ''mors, somnium"

; 1052a

(n° 517) : "decorare,

exornare" ; 1143a

“ (no 1225) :. felix, gaudens" LE ; 1163c (n° 468) : ''praecursor, praevius" ; rr68a (n° 392) : ‘‘praëire, praecedere" ; 1170 (n° 518) : "curare, mederi".

b. Concepts antithétiques : ainsi ORA. Vis. 887 (n° 1808) : "mors, vita" ; 728 (n° 459) : "dulcedo, amaritudo ; dulcis, amarus" ; 63b (n° 391) : "Electus, peccator" ; 965b (n° 1157) : "terrena, caelestia" ; 255 (n9 763) : "tenebrae, lux ; exstinguere, accendere" ; 313b (n° 2049) : ‘‘humanitas, divinitas" ; 378c (n? 1310) : ‘‘vetustus, novus" ; 899c (n° 2039) : "captivus, liberator"; ro93c (n° 455) : ‘‘aperiri, occludere" ; 1168b (n? 392) : "crescere, minuere" ; rr7oc (n° 518) : ‘“‘latens, patens". On peut retrouver le méme procédé dans certaines bénédictions dites d' Alcuin : ainsi dans R. 248, 3 (n° 243c-d), les synonymes : "temperet, reprimat, repellat, frangat, comprimat, exstinguat”” ; les concepts antithétiques ‘‘ascenderent, ascendens caelum, descendere ad infernum ; sinistro, dexteram" dans À. 1830 ; R. 251, 2 (n° 1152).

3. Structure morphologique et syntaxique et prose rythmée des bénédictionnaires gallicans des VIIe et VIIIe siècles. Tout ce qui a été dit à ce sujet jusqu’à présent ne concerne que les bénédictions, d’ailleurs les plus nombreuses, de type wisigothique, tant dans la liturgie gallicane que wisigothique. Les bénédictionnaires gallicans les plus anciens diffèrent souvent de ce type. Au lieu de la division en trois membres, ils en comptent un nombre variable : trois, quatre, cinq, six, et méme neuf dans le Missale gothicum [GoTHicuM|, et sept dans Angouléme [A.], par exemple. Les textes sont en général plus prolixes, et le rythme prosaïque plus variable. Cependant un grand nombre de bénédictions se rapproche du type wisigothique, mais amplifié par des propositions incluses, par exemple celles qui débutent par “Deus, qui". Il en est de méme du procédé de l'assonance, bien qu'il semble traité différemment. Ainsi pour la bénédiction de saint Clément du GOTHICUM 122 (n° 605) : a.

Custos sacerdoZi, dicator martyr?i, palma triumphz, Deus, bene-

dic famulos et famulas tuas. Amen. b. Dona eis martyris huius obtentu recte viveve, sobrie agere, salubriter conversaz;. Amen. c. Utilla agant suo arbitro, quae digna habeantur tuo iudico, et indigna inveniantur subiacere supplicio. Amen. Quod ipse praestare digneris...

^

LXIV

PERSPECTIVES DE RECHERCHE

L'assonance n'est pas médiane et finale, mais répétée au long de chaque formule. Même procédé dans GOTHICUM 169 (n° 9), pour le début du caréme; mais cette fois elle est identique pour chacun des cinq membres, avec une seconde assonance finale du dernier membre. Nous en avons donné le texte plus haut (f. XXIII-XXIY) : *Ad custodiam gregis tui animarum invigila. Amen..." ;

pastor,

qui dormire

nescis,

et au cinquième membre à la fin : ''sed perducas ad veniam, quem tibi adoptasti per gratiam. Amen.” Autre exemple, emprunté au bénédictionnaire du VIIIe siècle pour une bénédiction dominicale : A. 1864, etc. (n° 288) : a.

b.

Benedicat vos omnipotens Deus et mentes vestras ad boni actus intelligentiam benignus institutor erudiat, et praestet vobis velle quae praecepié, inspiret quae diligit et tribuat quod oporzet, atque omni vos bonorum spiritalium munerum cum praesentium rerum subministratione locuplefet. Amen. Ut vos in fide firmes, in tentatione

adiuvef,

in conversatione

castigef, in virtute multiplicef, in infirmitate relevef, in anxietate

c.

laetificez£. Amen. In prosperitate praeparef (vel temperet), in iniquitate emende?, in tranquillitate sublime?. Infundat gratiam, indulgeat offensam, temperet (vel ingerat) disciplinam. Amen.

On pourrait croire que ce procédé d'assonance est particulier au bénédictionnaire gallican. En réalité, on le retrouve dans le texte paralléle de ORA. Vis. 315 pour les vépres de Noél (n9 1313), qui, sous une forme plus courte, a le méme

texte

que les membres 5. et c. de la bénédiction gallicane, comme nous l'avons montré plus haut (p. xxvii). On retrouve aussi, notamment dans le GorHICUM et Angouléme (A.), certaines caractéristiques du sermo vulgaris, comme dans ORa. Vis. et LMS., etc.

I9. Le nominatif absolu : Ainsi À. 1801 (n° 1458e), divisé en deux parties par GELL. 2062 etc. (n° 1263c), presqu'identique dans A. 1803 (n° 1352g) : "in praesenti vita positi...'". De méme GOTHICUM 157 (n? 2014a et c): "Supra caelorum agmina sedens, toto orbe terrarum pugillo concludens ..." ; ‘‘ut qui te Deum verum confitentes, laudes dicentes ..."

29. Le pronom déterminatif d'identité "ipse" : , Ainsi GOTHICUM 81 et A. 1815 (n° 10872) : "esto ... ipse lux itineris, qui ... es vex salutis". 39. Le parallélisme dans la construction de la phrase : Ainsi GOTHICUM 8 (n° 782c) : ‘‘sicut est partus ..., ita eos ..." ;

PERSPECTIVES DE RECHERCHE À. 1812 parvuli obtinente gratiam,

LXV

(n° 579c) : "Ut ic … grex accedat ..., «wb? felices ..." ; GorHICUM 34 et A. 1810 (n° 1162c) : "Ut se et te remunerante, perveniat 1lluc plebs acquisita per ubi te caelis apertis ipse vidit in gloriam "' ;GoTHICUM

116 (n° 2008) : '' ... cor in tuo amore sollicitum, in tuo timore

devotum, temporum, reantur te te teste ...

in tuo honore perfectum. Da eis tranquillitatem salubritatem corporum, salutem animarum. Mefide quaerere, operibus invenire, gratia promereri ... te iudice" ; A. 1864 (n° 288), cité plus haut ; etc.

«49. Les synonymes et les concepts antithétiques : Ainsi dans GoTHICUM 169 les synonymes : ''solida ... eleva ... confirma ... alleva ... aedifica ... munda .... illumina ... conserva (19 oc) ; dans A. 1830 (n° 1152) les antithéses : ''ascenderent, ascendens caelum, descendere ad infernum ; ... sinistro,

1 dexteram: Ici non plus on ne trouve pas le curieux procédé des coradicaux d'Ona. Vis. Ces quelques bréves données montrent l'intérét philologique de ces bénédictions du haut moyen âge, témoin de l'évolution de la langue latine et du développement du sermo vulgaris qui traversera tout le moyen âge jusqu'à la Renaissance du seiziéme siécle.

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CONCORDANTIA

SACRAMENTARIORUM

Cette concordance renvoie aux sacramentaires, dont les syntagmes été repris par certaines bénédictions, Pour ne pas allonger démesurément pas cru nécessaire de publier ici ces ment dans notre Corpus.

numéros d'ordre (ou pages) des ou les mots caractéristiques ont ou dont celles-ci se sont inspirées. cette concordance, nous n'avons formules, qu'on retrouvera facile-

I. Sacramentarium Leonianum (vel Veronense) [fL.']. * L. 133 (fostcomm. dedicationis) : 1249b (in Annuntiatione). L. 316 (alia ovatio SS. Petri et Pauli apost.) : 1604b-c (?n natale pluvim. apostol.). L. 421 (et 1397 : orationes et preces diurnae) : 13800c (de S. Petro mart. : 29 apr.). L. 625 (preces diurnae cum sensibus necessariis) : 1249b (in Annuntiatione B.M.V.). L. 898 (in Ieiunio mensis septimi) et 937 (id. mensis decimi) : 15h etd (dom. V. Quadv.). L. 964 (collecta in natale episcoporum) : 857a (in symboli traditione). L. 983 et 997 (collecta in natale episcoporum) : 1081a et c (in natale episcoporum). L. 1032 (in natale episcoporum) : 15d (dominica V. Quadragesimae). L. 1040 et 1050 (n° XIII-XIV : item alia missa mense sept.) : 631b-c (quotid. diebus). L. 1253 (secreta in vigilia Natalis Domini) : 1716c (in die Natalis Domini). L. 1324 (in Ieiunio mensis decimi) : 1888 (dominica XXVIII. post Pentecosten). II. Sacramentarium Gelasianum [*V.'].

V. 1 (secreta in vigilia Natalis Domini) : 1716c (in die natalis Domim). V. 5 (collecta in nocte Natalis Domini) : 1697a et c (in Natale S. Maviae : 8 sept.) ; 1785a (in mane Nativitatis Domini). V. 11,6 et 16 (orationes in vigilia natalis Domini, mane primo) : 1922 (in vigilia Natalis Domini in nocte). V. 25-27 (orat. de Natale Domini ad vesper. sive matutinos) : 1465 (in Nativitate Domina). V. 28-29 (id.) : 1789a-b (in Nativitate Domini). V. 42 (collecta SS. Innocentium) : 952a (SS. Innocentium). V. 60 (postcomm. vigiliae Theophaniae) : 1418a (dominica III. post Epiphaniam). V. 67 (postcomm. in die Theophaniae) : 1249b (im Annuntiatione B.M.V ). V. 68 et 63 (ad populum et collecta Theophaniae) : 10602-c (|domin. II. post Epiph.).

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CONCORDANTIA SACRAMENTARIORUM

V. 69-70 (collectae Septuagesimae) : 1063a-b (Septuagesimae). V. 69 et 73 (collectae Septuag. et Sexagesimae) : 1064a-b (domin. IV. post Epiph.). V. 77 et 74 (ad populum et collecta alia Sexagesimae) : 1902a-b (in Sexagesima). V. 78 (orationes et Preces super poenitentes) : 1435c (de laetania vel quacumque tribulatione). V. 78-80 (id). : 1344 (super poenitentiam). V. 88, 9o et 103 (super populum a Quinquagesima usque Quadrag. : F. IV. et sabbato Quinquag.) : 615a-c (in Quinquagesima). V. 93 (ad populumF. IV. Quinquages.) : 1902€ (in Sexagesima). V. 98 et 100 ( F. IV. et sabbato n SUI ud ad popul. et coll.) :2031b-c (F. IV et VI. cinerum). V. 108 (ad populum I. Dominicae Quadragesimae) : 1888 (domin. XXVIII. post Pentec.) ; 2012a (benedictio dominicalis). V. 113 (F. IH. hebd. I. Quadr. ad populum) : 2012c (benedictio evusdem). V. 118 (F. III. hebd. I. Quadr. ad populum) : 1343b (de Adventu) ; 2012e (F. II. hebd. I. Quadr.). V. 123 (F. IV. hebd. I. Quadr. ad bopulum) : 2012d (F. II. eiusdem). V. 128 (F. VI. hebd. I. Quadv. ad populum) : 2o12f (F..II. eiusdem). V. 133 (Sabbato hebd. I. Quadv. ad populum) : 2012g (F. II. eiusdem). V. 157 (collecta missae in ordinationibus) : 1076b [GELL.] (Sabbato Paschae) ; 1347a (in natale Macchabaeovum). V. 167 (ad populum domin. II. Quadvag.) : 2012h (F. II. hebd. I. Quadvag.) V. 219 (ad populum III. hebd. Quadv. F. VI) : 1888 (domin. XXVIII. post Pentec.) ; 2012a (benedictio dominicalis). V. 224 (ad populum sabbato post domin. III. Quadvag.) : x5c (domin. V. Quadvag.) V. 233 (super populum F. II. hebd. IV. Quadrag.) : 15h (domin. V. Quadyag.) V. 262 et 267 (ad populum F. II et III. hebd. V. Quadrag.) : 356a et c (F. II eiusdem). V. 272 (ad populum F. IV. hebd. V. Quadr.) : 943c (in natale plurim. confessorum) ; 1256b (benedictio dominicalis) ; 1352e (de Adventu); 13902 (ad complet. diebus festivis) ; 1391a (ad complet. V. Feviae per annum) ; 1458d (de Adventu) ; 1924a (in initio Quadrag.). V. 277 (ad populum F. VI. post domin. Passionis) : 15f (domin. V. Quadrag.) : V. 314 (symbolum) : 759a (de Trinitate), 883a (2a missa Nativitatis Domini). V. 329 (collecta dominicae in Palmis) : 1671 et 2080 (benedictio eiusdem). V. 374 (ad populum F. V. hebd. VI. Quadr.) : 1256b (bened. dominicalis) ; 1352e (de Adventu) ; 1390a (ad complet. diebus festivis) ; 1391a (ad complet. F. V. ber annum) ; 1458d (de Adventu) ; 1924a (in initio Quadrag.). V. 409 (orationes sollemnes F. VI. in Parasceve) : 879a (Sabbato sanc-

CONCORDANTIA SACRAMENTARIORUM

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to) ; 1714c (Sabbato Paschae) ; 1797a (in octava Natalis Domini). V. 454 (collecta in Sabbato Sancto) : 879b (benedictio eiusdem) ; 941a (bened. eiusdem). V. 457 (praefatio Sabbati sancti) : 1219a (benedictio eiusdem). V. 516 (oratio paschalis) : 1793c (domin. III. post octav. Paschae). V. 518, 523, 529, 530, 533 (orationes paschales vespertinales) : 1889 (domin. V. post octav. Paschae). V. 525 et 520 (id.) : 1207b-c (F. III. in albis). V. 525 et 527 (id.) :1377b-c (domin. IV, post octav. Paschae). V. 535, 536, 538, 539 (id.) : 1791 (domin. VI. post octav. Paschae). 3V. 541 (collecta domin. post octav. Paschae) : 925a (in vigilia Nativitatis vel Theoph.). V. 578 (postcommunio Ascensionis) : 1152a (in Ascensione). V. 615 (oratio ad consignandum baptizatum infantem) : xo4b (super bopulum) ; 1333 (in octav. Pentec) ; 1335 (super meophytos) ; 1761a (post confirmationem) ; 1802a (in quocumque tempore). V. 638 (collecta dominicae Pentec.) : 1956a (in natale unius virginis et martyris). V. 666-668 (orationes Sabbati Quatuor Temporum Pentec.) : 1861 (F. II. Paschalis). V. 709 (collecta in dedicatione basilicae novae) : 13344 (bened. sanctaemonialis) ; 133358 (super neophytos). V. 712 (praefatio missae dedicationis ecclesiae) : 1744€ (in anniversario ecclesiae) ; 1808b (in dedicatione ecclesiae). V. 829 (collecta in Purificatione B.M.V.) : 1674a (benedictio eiusdem). V. 850 (posicomm. Annuntiationis S. M aviae) : 1635b (in Nativitate

B.M.V.). V. 882 (postcomm. SS. Cyrini, Nabori et Nazari) et 927 (collecta in natale S. Pauli apost.) : 1249b (in Annuntiatione B.M.V.). V. 890 (alia collecta SS. martyr. Gervasii et Protasii) : 1970a (in natale S. Dionysii et soc.). V. 932, 933, 936 (orationes in festiv. SS. Petri et Pauli ad vesperum): 1795 à, c, d (in natale apostolorum). V. 975 (collecta in natale S. Laurentii) : 857a. (in symboli traditione). V. 993 (collecta in Assumptione S. Mariae) : 1249b (in Annuntiatione) ; 18o1a (in Assumptione). V. 1045 (collecta sabbati Quatuor Tempor. Sept.) : 1694b (S. GENEV. : in capite Teiunii). V. 1083 (Praefatio S. Andreae) : 905a (S. Andreae) ; 1203a (in natale unius apostoli) ;2085a (de apostolis). V. 1093 (postcomm. in natale plurim. sanctorum) : 19738. (in natali SS. confessorum, pontificum, etc.) V. 1120 et 1141 (collectae de Adventu) : 1352a et 1458a (de Adventu). V. 1124 (postcomm. de Adventu Domini) : 18ooc (de S. Petro martyre: 29 apr.). V. 1126 (collecta de Adventu), 1158 et 1173 (coll. F. IV. et Sabb. mensis decimi) : 1869 (de Adventu). V. 1139 (postcommunio de Adventu) : 611 (de Adventu).

CONCORDANTIA

SACRAMENTARIORUM

. 1145 (postcommunio de Adventu) : 1872 (de Adventu). . 1145-1146 (id.) : 580b-c (de Adventu). . 1147 (aliae orationes de Adventu) : 1343d (de Adventu). . I148, 1151, 1152 (aliae ovationes de Adventu) : 581a-c (de Adventu). . 1153-1155 (aliae orationes de Adventu) : 1370 (de Adventu). xs DA x . I154 (oratio de Adventu) et 1164 (collecta F. VI. mensis decimi) : 1862a-b (de Adventu). V. 1168 et 1177 (ad populum F. IV. et VI. Quatuor Tempor. decembris) 1343b-c (de Adventu). V. 1173 (oratio sabbati in XII lectiones decembris) : 1063c (in Septuagesima). V. 1273-1275 (super populum post communionem) : 1265 (ad populum). V. 1274 (id.): 1256b (bened. dominicalis) ;1352e et 1458d (de Adventu) ; 1390a et 1391a (ad complet. diebus festivis, et F.V. per annum) ; 19242 (in initio Quadrag.) ; 1926a (domin. II. post octav. Paschae). V. 1280-1282 (super populum post communionem) : 1367 (ad omnem populum). V. 1275 (id.) : 73 (ad omnem populum). . 1276-1279 (id.) :219 (ad omnem populum). . 1283-1287 (id.) : 12 (ad omnem populum). . 1323-1324 ( collectae missae pro caritate) : 888a-b (pro caritate Je . 1332 (ad populum missae pro caritate) : 888c (pro caritate). aa