Suétone: ΠΕΡΙ ΒΛΑΣΦΗΜΙΩΝ, ΠΕΡΙ ΠΑΙΔΙΩΝ [Des termes injurieux. Des jeux grecs]: extraits byzantins 9782251320144, 2251320148

399 69 22MB

French Pages [192] Year 1967

Report DMCA / Copyright

DOWNLOAD FILE

Polecaj historie

Suétone: ΠΕΡΙ ΒΛΑΣΦΗΜΙΩΝ, ΠΕΡΙ ΠΑΙΔΙΩΝ [Des termes injurieux. Des jeux grecs]: extraits byzantins
 9782251320144, 2251320148

Citation preview

}iOUVELLE COLLECTION DE TEXTES ET DOCUMENTS . publiée .sow, le patronage de l'ASSOCIATION GUILLAUME BUD:lt

SUÉTONE BAA~ HMION. IIE PI IIAILlION (EXTRAITS

BYZANTINS) PAR

JEAN TAILLARDAT

PARIS

SOCIÉTÉ D'ÉDITION

« LES

BELLES LETTRES»

Boulevard Raspail, 95 1967

INTRODUCTION

C. Suetonius Tranquillus, l'historien latin, â consacré deux petits traités aux termes injurieux employés par les Grecs (Ilepl. ~Àourq,'1)µ.Lfilv xcd 11:60ev éxoccrni)et à leurs jeux (Ilepl. -rwvmtp' "EtJ..'l')crt 11:oct3L&v). Un fait est aujourd'hui avéré : ces deux opuscules ont été écrits en grec. Qu'un érudit comme Suétone ait, à l'occasion, choisi de s'exprimer en cette langue n'est pas fait pour surprendre; car, entre autres mérites, son excellente connaissance du grec l'avait désigné à l'attention d'Hadrien : l'empereur le chargea de la procuratèle des bibliothèques grecques et romaines (procuratèle a biblioihecis 1 ). Le texte intégral du Ilepl. ~Àoccrq,'Y)µtwv et du Ilepl. 11:oct8twvest perdu. En effet, dès le haut moyen âge, on abrégea ces deux traités et, cet épitomé même, nous ne le connaissons plus aujourd'hui que par des versions mutilées et fragmentaires. Le mieux qu'on puisse encore espérer, c'est de prendre une idée générale des et Ilepl. 11:oct8twv ainsi que extraits byzantins des Ilepl. ~Àoccrq,'l')µtwv de leur contenu. A cette fin, il a paru utile de réunir les fragments épars de et Ilepl. 11:oci8twv) en un livre unique où Suétone (Ilepl. ~ÀOCO'q>'l')µtwv l'on pût les consulter commodément 2 • Ce sera peut-être le moyen d'en finir avec la fâcheuse erreur qui attribue le bien de Suétone à Aristophane de Byzance : elle se propage sourdement depuis 1848, date de l'édition d'Aristophane de Byzance par Nauck 3 • Cette erreur, on aurait pu la croire définitivement dissipée par les travaux (1) Comme l'a appris une inscription trouvée en 1960 au forum d'Hippone (Hippo Regius). Suétone fut désigné à cette procuratèle entre la fin de juillet (ou le début d'août) 118 et la fin d'avril 121. Sur cette inscription, voir Ervan Marec et H.-G. Pflaum, C.R.A.I., 1962, p. 76-86 ; H.-G. Pflaum, Les carrières procuratoriennes équestres sous le Haut-Empire romain, t. I (Paris, 1960), n• 96. (2) Au témoign.age de Cohn (Jb. f. class. Philol., Suppl.-Bd., 12, 1881, p. 374, in fine), Reifl'erscheid travaillait, en 1881, à une seconde édition des C. Suetoni 1'ranquilli reliquiae, y compris les restes des Ilepl ~À que nous venons de décrire (fol. 94r, l. 4) n'est vide qu'en apparence. Comme Maximilien Bonnet l'a indiqué à Fresenius (op. l., p. 76, n. 1), comme nous l'avons constaté, M. Irigoin et nous-même, en examinant le manuscrit, cet a contenu une rubrique débordant sur la marge. Elle est malheureusement illisible 2, tant l'encre rouge a pâli : ni l'examen direct du manuscrit avec un écran vert, ni l'examen de photographies ne

+ ).

(1) Léopold Cohn, Jb. XII (1881), p. 289 s., a justement montré (contre Fresenius, op. l., p. 78 s.) que la glose ~W"f)appartient aussi à Aristophane de Byzance et, plus précisément, à son Ilepl. -r:wvôrro'.Tt'Te:uoµévœv ... A la suite d'on ne sait quelles circonstances, la glose ~w1i a été déplacée dans un ancêtre du Parisinus gr. 1630 et mise après les ,extraits du Il1a:pl cruyyev:xwv ôvoµchœv. (2) Elie l'était déjà vers 1873-1874, quand Maximilien Bonnet la signala à Fresenius : « Dieses [scil. das rothgeschriebene] habe ich mich wieder vergebens zu lesen angestrengt • (lettre de Bonnet, citée par Fresenius, op. l., p. 76, n. 1).

TRADITION

DIRECTE

7

(COD. P)

permettent d'arriver à une lecture sûre des traces qu'on observe. Cependant, on peut tenir pour certain, avec Fresenius (op. l., p. 76, n. 1) que cette rubrique portait, d'une manière ou d'une manchette >> autre, le nom de Suétone (p. ex. TpocyxôUou)et que la.•> (p. x1x). La découverte et la publication du manuscrit M (en 1868) ne vont rien ôter à cette confusion. Nauck, en effet, ne démord pas de est toujours d' Aristoson opinion : à ses yeux, le Ile:pl. ~Àoccrcp'1)µt&v (1) C'est nous qui soulignons. (2) A. E. W. Grafenhan, Geschichte der klassischen Philologie im Alterthum, t. IV (Bonn, 1850), p. 87; J. Regent, De C, Suetonii Tranquilli vita et scriptis, Vratislaviae, 1856, p. 17, 53; .K. L. Roth, C. Suetonii Tranquilli quae supersunt omnia, Lipsiae, 1858, p, LXXIII, 282. (3) A. Reifferscheid, C. Suetoni Tranquilli praeter Caesarum libros reliquiae, Lipsiae, 1860. (4) Car, si Reifferscheid cite incidemment (p. 454) • Nauck. de Aristoph. Byz. p. 163 sqq. », il est clair qu'à ce moment il s'est contenté de parcourir l'édition de Nauck d'un œil distrait. était écrit en.latin (op. l., (5) Reifferscheid croyait, à tort, que le Ifapl (1Àctcrqr1iµ.1wv p. 455).

TRADITION

INDIRECTE

(EUSTATHE}

11

phane de Byzance. Mais alors, comment expliquer le titre l:ouYJ-rlvou T poyxuÀou Ikpt fjÀoca'Y)µLwv et qu'il pouvait servir à reconstituer partiellement l'opuscule de Suétone 1 . De son côté, Regent (De C. Suelonii Tranquilli vila et scriplis, Vratislaviae, 1856, p. 17) faisait une constatation voisine : Eustathe, p. 725, 29 ss. 2 , était un emprunt évident au Ilepl ~ÀMq>'Y)µLwv de Suétone. Quant à Miller, il ignorait la découverte de Nauck et de Regent. Mais dès qu'il eut trouvé les Extraits M (Parisinus suppl. gr. 1164) du Ilepl ~À'Y)µLwv, les nombreuses coïncidences littérales qui existent entre Eustathe et Suétone lui sautèrent aux yeux. Il en releva quelques-unes dans les notes qui accompagnent les Extraits M du Ilepl ~ÀOUJq>'Y)µu'.';)v (Mélanges ... , p. 413-426). Miller était ainsi fondé à conclure (op. l., p. 392) qu'Eustathe .C'est un fait qu'Eustathe possédait un exemplaire du Ilepl ~Àamp'Y)µLwv plus complet que M. Fresenius (en 1875), puis. Cohn (en 1881, dans l'article déjà cité des Jahrb. f. classische Philologie) ont recherché systématiquement les fragments de Suétone épars chez Eustathe. Ce n'est pas une entreprise aisée, car Eustathe n'a jamais cité une seule fois le nom de Suétone; il se contente de dire (comme l'a remarqué Miller) ot naÀawl,

nû,ai6ç 't"LÇ.

Parfois cependant, certains mots (outre ol naÀ()(wl, n()(Àai6ç 't"Lç) indiquent ou confirment qu'Eustathe copie Suétone : ce sont 3 , évidemment, ~Àao-q>'Y)µl()( mais aussi o-xwµµa, o-x.wn't"e:LV (et nal~ew), o-xwn't"Lxwç, tj;6yoç ( dans les locutions tj;6yov ~xeL, tj;6yov a'Y)Àoi)et tj;oyep6ç (tj;oyepwç)4 • Qu'Eustathe ait trouvé ·ces mots ou ces expressions chez Suétone, on peut en donner la preuve dans quelques cas favorables : ( 1) Sur la découverte de N auck et sur l'erreur qui l'accompagne (le Ile:pt ~ÀC(> SERVIUS,ad Verg. Aen. V, 602 ( = Suétone, fr. 197 Reifferscheid): «Vt ait Suetonius Tranquillus, lusus ipse, quem uulgo PYRRHICHAM appellant, TROIA uocatur. Cuius originem expressit in libro de puerorum lusibus 1 • >> AcRoN, ad Hor. Art. poet. 417 ( = Suétone, fr. 198 Reifferscheid): > (Reifîerscheid, Quaesl. Suel., p. 462). Léopold Cohn, en 1881, adopte la thèse de Reifîerscheid, son maître, sauf sur ce point essentiel : la publication du cod. M par Miller (1868), l'identification des codd. Let P par Fresenius (1875), la nature même des jeux décrits par Suétone, enfin la coïncidence fréquei,te de Suétone avec l'enseignement des lexicographes grecs ont à juste titre convaincu Cohn 2 que le Ileel, Twv na(!' "EJ..J..nm :rcatotwvétait écrit en grec (Jb. f. class. Philo!., Suppl.-Bd XII [1881], p. 327). Mais Cohn croit toujours à une Ludicra historia divisée en quatre livres dont le Ilepl muôtwv n'aurait été qu'une partie (ibid., p. 354). Trois ans plus tard (Jb. f. class. Philo[., Suppl.-Bd XIII, 1884, p. 858-859, n. 1), on voit même Cohn partir en guerre contre P. J. Meier et son livre De gladiatura Romana (Bonn, 1881) pour défendre avec acharnement les vues de Reifîerscheid sur la structure de cette prétendue Ludicra historia. La thèse de Reifîerscheid est pourtant insoutenable : elle se contente de déplacer les difficultés que présentent les trois témoignages latins sans en lever aucune, car elle oblige à bouleverser arbitrairement la notice de la Souda 3 et à Servius. Il reste plus simple, en définitive, d'admettre que le texte de la Souda est sain et que Suétone a composé deux ouvrages absolument distincts, l'un écrit en grec (le Ilepl -rwv nocp' "Et:À'Y)crt mxiôiwv ~tOÀtov oc'), l'autre écrit en latin (les Ilepl -r&v nocpoc'Pu.lµoclotç Oeu.lptwvxoct &ywvu.lV~LOÀ[oc ~').

En ce cas, Servius ()fait simplement allusion au Ilepl -r&v mxp' ''En'Y)cn nociôt&v. En effet, comme le note finement G. Brugnoli (M emorie della Classe di scienze morali e sloriche dell'Accademia dei Lincei, Ser. Sa, VI, 1 [1955], p. 12), l'expression >. Quant au témoignage d' Aulu-Gelle, la difficulté qu'il présente n'est qu'apparente : rien ne prouve que l'expression in libro Ludicrae hisforiae primo se rapporte à une partie du Ilepl. nocLÔtwv.Car, si l'on remarque que le mot ludicrum (neutre substantivé de l'adjectif ludicer) désigne tout jeu public, au théâtre comme au cirque, et qu'il peut traduire indifféremment fü:wplcx.et &.ywv1,on admettra sans peine qu'en écrivant in libro Ludicrae hisloriae primo AuluGelle renvoie au Ilepl. 0ewptwv, premier livre des Ilepl. ,r;wv na.pœ 'Pwµ.oclmç 0ewptwv xcx.l.&:ywvwv ~LOÀtocW (Souda). Il serait assez naturel que Suétone eût été amené à parler de lyre ({ides) dans ce Ilept 0ewptwv2 • La vraie difficulté est ailleurs : Aulu-Gelle dit >, alors qu'on attendrait ~, Ôcr't"pixxlv3a M,L M,L 'E1tocr't"paxtcrµ6ç M,L \jitna MocÀta:3e:ç Kov3ocÀoç,xuv3a1i.tcrµ6ç M,L M,L 'AcrxwÀ,acrµôç M,L T puyo3[qi'Y)crtç :Exw0ap[~e;w M,L,P p 'Pa0anuy[~e:tv

OnomasUcon IX, 94-98 VI, 107 Pollux,

IX, 122, 124 IX, 110, 116 (cf. 111) IX, IX, IX, IX, IX, IX, IX, IX,

110,111 118, 119 122, 127 120 118, 121 122, 124 126 126

Dès lors, un grand nombre de philologues ont pensé que Pollux s'était borné à copier le Ile:pl na,3Œ)v de Suétone : ainsi C. Robert, Bohm, Macé, Lafaye, Bethe, Tolkiehn, Hug 3 • Au contraire, Reifferscheid (Quaest. Suet., p. 463), puis Cohn (Jb. XII, 1881, p. 356; ibid. XIII, 1884, p. 861) ont admis que Pollux n'était pas tributaire de Suétone, mais que l'un et l'autre avaient indépendamment puisé à la même source. Quant à Fresenius (op. l., p. 32, n. 2), il préfère laisser la question pendante, encore qu'il paraisse pencher pour la première explication (Suétone source de Pollux) : > Pour trancher cette question controversée, il sera utile de reprendre méthodiquement les pièces du dossier. Les voici : Suétone (M, L, Eustathe) et Pollux (IX, 122-127) ont en commun la leçon q,lnix (Mix1i.,&:3e:ç), q,[na ('Po,a[). Elle est évidemment (1) Pour l'&.cr-c-payaÀtcrµ6ç, voir supra, p. 34, n. 2. (2) Tableau incomplet, car on s'est ici volontairement borné aux Excerpta Sueloniana de la tradition directe. (3) C. Robert, Archaeol. Zeitung, 1879, p. 80, n. ; Bôhm, De collabo, Bonn, 1893, p. 3-8; Macé, Essai sur Suétone, Paris, 1900, p. 268, 418; Lafaye, Dict. Antiquités, III, 2 (1904), s.v. Ludi, p. 1366 b; Bethe, Realenc. (1917), s.v. Julius (Pollux), col. 777, l. 37-60 [en outre, Bethe attribue toujours le IIe:pl nci:t8twvà Aristophane de Byzance !J; Tolkiehn, Realenc. (1926), s.v. Lexikographie, col. 2467, 1. 67; Hug, Realenc. (1929l, s.v. Spiele, col. 1762, 1. 41-43.

INTRODUCTION

fautive, car l'interjection ip(-r't'otn'est pas autrement connue : ailleurs, on a tji(1'-rot(schol. Théocr. IV, 45; Hésychius), tj;offoc (Euripide, Lucien, etc.) ou o-h1'ot(Théocr. IV, 45, etc. ; Hésychius), toutes formes auxquelles E. Schwyzer a consacré une étude approfondie (KZ, 58, 1931, p. 170-177). Il convient donc de penser à une mélecture de + (= tji ) en onciale et de corriger le i:plffot de Suétone et de Pollux, non pas en tj;uncx (avec E. Schwyzer, ibid., p. 176, n. 1), mais plus simplement en tjih1'cx,, émendation déjà suggérée par Miller (Mélanges ... , p. 436, n. 4) et admise par Bethe dans son édition de Pollux. La faute ip('t'-roi:,commune à Suétone et à Pollux, peut recevoir l'une ou l'autre de ces deux explications qui s'excluent : ou bien Suétone est, en effet, la source de Pollux ; ou bien Suétone et Pollux ont, chacun pour soi, utilisé la même source (ou les mêmes sources) qui portait rptffcx. Trois faits suffisent à écarter l'hypothèse que Suétone soit la source de Pollux. Le premier n'est encore qu'un indice : Cohn a depuis longtemps fait remarquer (par ex., Jb., XII, 1881, p. 356, 361, 362, 364, 367) qua les notices de Suétone et de Pollux n'ont qu'un air vague de ressemblance ; il est très rare, en effet, que leurs rédactions coïncident exactement. Voici un second fait qui est déjà une preuve: les vingt et un jeux que décrivent les Excerpta de Suétone (M, L, P, ap. Eustathe, ap. Tzetzès), Pollux les connaît tous sauf un: l'ewÀoxpM(oi:. Pollux, en effet, n'a recueilli nulle part l'é:wÀoxpoi:o-(oi: ni en IX, 94-101 (où il est vrai, Pollux ne souffie mot des o-uµ.rco't'Lxa),ni même en VI, 107-111 1 • Or Suétone, traioù il parle des cruµ.rco't'ixa(scil. ypî:cpot, x61'1:'oi:ooc;) cruµ.rcocrlwva non seulement décrit les ypî:tpot (M, tant des rcoi:t3ioi:l. L, Eustathe), le x61'-rcxooc; (Tzetzès), mais encore l'ewÀoxpoi:cr(oi:. On a sur ce point le témoignage formel de Tzetzès ( Var. H ist. VI, 875 ss., cité supra, p. 27). C'est assez dire que Pollux n'a pas recopié Suétone. Sinon, par quel caprice inexplicable Pollux aurait-il écarté la seule ewÀoxpacr[oi: parmi tous les jeux que lui proposait son modèle? Mais il est un troisième fait, particulièrement net, sur lequel personne, pas même Cohn (Jb., XIII, 1884, p. 860) n'a attiré l'attention. Il concerne le jeu crxiv0ap[~e:ivet la forme même du verbe (forme dont Cohn n'a pas pensé à tirer argument). Suétone explique: O'Xtv0oi:pt~EtV È:o-1:'l. 1'0 1:'cj)µ.écrep3oi:x't'UÀ(p 7'Ct%LELV 1:'tvoc;'t'OVµ.ux't"~pcx.Chez Pollux (IX, l 26), on lit : 1:'o3il: crxoi:v0oi:pt~mè:o-1:'l. "0 µ.écrep~c; xe:tpoc; 31Xx't'UÀ

> renvoie donc à la Sectio C, IV, n° 113 de ce livre où le passage d'Eustathe, p. 1243, 29 ss., est exactement transcrit. (1) Sur l'édition envisagée par Reifferscheid, voir p. 1, n. 2.

SECTIO

A

SVETONII TTepi'3Àcxcrqn-iµ1wv KCXi TI66evà.oç 1t't'wcrs:içëxs:L (Sic) . 'tfocrocpocç, èç ÉOÔoµ&:Ôoç XOC't'CX CX.V't'l0S:'t'OV O'U)'XS:L(-1,éVOCÇ WO'm:pOX.ÜOOÇ ëxs:i ôè &v't'Lxdµs:voc µov&:ôocxoct &1;ixôoc, d't'oc 't'pL&:ôoc xocl.'t't't'pixôoc.'H yà.p ôux't'Ô èxdvouç ôuà.ç xocl.1tS:V't'CXÇ è1tl. 't'WVxüowv µ6vwv 1tocpocÀocµo&:vs:'t'ocL 't'WV&cnpocy&:Àwv 7t't'WO'Eit; èmq>ocvdtxçëxeLVe1;. 20 Elcrl ôè oct cruµ1tOCO"OCL 21Toû't'CùV ôµoü 't"tcrcr&:pwv 1ttxpocÀtxµoocvoµévwv 1téns: xocl.'t'pi&:xov't'oc. ôè oct µèv '(}ziJJvs:LO'LV è1twvuµoL OCL Ôè i)pWWV, OCL Ôè (10tO'LÀéwv, OCL Ôè èvô61;wv 1 &.vôpwv,oct ôè É:'t's:plôwv(sic) · oct ôè &.1t6't'LVwvcruµoe6Yjx.6't'wv ~'t'oL't'tµ'Yjç 22 lvexoc ~ XÀEû'lJÇ 1tpocrYjy6peuv't'ocL. Aéye't'ocLôé 't'LÇèv ocÙ't'octç I:'t'Yjcrlxopoç 't"Y)V Ôx't'&:Ôoc, è1td ô èv xocl.hépoc Eùpm(ÔYjç,I:'t'Yjcrlx_opoç µèv ô O"l]µoclvwv 'UpCf ( sic) 't'Oܵs:Ào1toLOÜ dq>oç è1; Ôx't'Wywvtwv cruvéxet-ro, EùpmLÔYjÇ 't'WV't'S:O"crocp&:xov't'oc 'A6't)V7JO'L (sic) 1tpocr't'OC't'WV ôè ô 't'OVµ · dç yà.p EùpmlÔYjÇ XOC't'ocÀùO'LV (sic). 23 Twv ôè !,LS:'t'OC 't"Y)V 't'WV5: 't'up&:vvwvXOC't'OCO''t'OC6év't'CùV èMye't'o, Xfoç ôè (3oÀwv(sic) ô µèv 't'tx.!1; ôuv&:µevoçKé()oç xocl.&1;('t'Yjç 't'o!v xocl.xüwv. 24Aéye't'ocLôé 't'LÇxocl 1ttxpoiµ(tx&.1tô'TOù't'ou,ofov « Xtoç Ké()ov oùx Mcrw » · &q>'ou xocl I:'t'p&:ntç Aiµvo1téôoctç (sic) · 1tocpoccnà.ç .wv 1j 't'Lvwv &.ÀÀwvè1;e't'&:Çeiv't'Ôv cruµ1toc(Çov't'oc, 7tO't's:pov &p't'LOUÇ ~ 1tepicrcroùç xoc't'éx_ei · 'Apicr't'O(f)IXVYjÇ IlÀoù't'Cp· « I:'t'oc't"YjpcrL ôè ot 6s:p&:7tOV't'S:Ç &p't't&:Çoµev ». 2 6 Te6na ôé ècr-.wiJ dç (366uvovèx ÔtOCO"tj1,LIX't'OÇ (1oÀ't).Kpoc-.tvoç IluÀocLCf · « t iJ Lltovùcroiç &xolÀotç t 1tocl~oucrw O't'OCV 7tS:pL"(ptX4JOCV't's:Ç Xùl"f)alv · « "Erce:t"t''dae:tµ.L èv8ii8e:µ.s(votc; slç &µ.LMotV xocv(.L'Y) µ.s,+n )),

2. Schol. (cod. Clarkianus) Plat. Theaet. 146 a (quo de scholio, v. Cohn, Jb. XIII, 1884, p. 780, 862) : 5èv tjj ô,à qdç oùpocvov -njç Cl'(!>OC!pot,TTEllùAHC. Autre hypothèse, mais moins serait le croisement de 1tew8't)i:;soit avec vraisemblable : 1teLWÀ'fJÇ ; mais le mot ÀeLWÀ'fJÇ est très rare) soit avec ÀeLWÀ'fJÇ ( = 1tocvwÀ't)Ç Àetw8't)i:;( = ÀÛoç, Souda ; Àeioç est souvent dit des pédérastes. Mais Àeiw8't)i:; est aussi rare qu_e ÀeLWÀ'tJi:;). isA&yv'tJi:; notice, il est difficile de reconstituer les Excerpla Eustathe étant particulièrement confus. II apparaît pourtant que Suétone reconnaissait dans ).,ciyv't)çun composé, signifiant Àtocv1t0Myovoç, dont le premier terme était la particule intensive (è:m-roc-rixov µ6pwv) Àii-, le second terme le mot y6voç ou yov~. Ainsi *Àoc-y6v't)i:; aurait donné par > ( explication chère aux grammairiens de l'Antiquité) Myv't)ç. Suétone offrait de d'ailleurs une étymologie de rechange *Àoc-yuv'!Jç.

2) nÀeovix~etv ( inlr. ; en parlant d'un mot) lnl -rwoç CCU""fJV mpwµC(-rt peuvent signifier : Tel qu'il est rédigé, 1

~ I

1

(1) Ko:TCÎ, c. ace., équivaut souvent à un génitif (en général possessif); ainsi Suétone, II. ~Àet:cr>). Mais, jusqu'à n'est attesté dans aucun présent, x_ocµixi-rumi autre texte. Aussi peut-on comprendre les doutes de Fresenius (op. l., p. 132, n. 4) : Àtç. On expliquerait ainsi la disparition de &vixcre:1crlq,ixlloç dans la Souda par un accident banal (saut du même au même) : (3opôop6mv · xod &vcxcrup-c61îoÀw, x-cÀ. C'est d'ailleurs l'ordre retenu par Cohn (Jb. XII, p. 329), mais Cohn ne donne pas ses raisons.

122

COMMENTAIRES

(TIEPI B~HMinN)

Il est donc raisonnable d'extrapoler et d'adopter pour ioules les gloses de Suélone (codd. M, L et Eustathe) l'ordre que suggère la Souda. C'est ce que nous avons fait, après Fresenius (p. 132 sq.) et Cohn (Jb. XII, p. 329). Il est manifeste que Suétone (ou sa source, qui doit être Pamphile) classait ici les ~Àocmp'Y)µloct dans l'ordre chronologique des auteurs chez lesquels elles apparaissent1 : Archiloque: 35 µucrix:x,VY) (Suét. ap. Eust. 1329, 32) ; 36 èpyixTt) de l'adjectif µucroc:x,v6c, conservé par Hésychius (µucrex:x,v6v · µeµoÀucrµ$vov).Le mot est en effet un soit avec le suffixe -*no- (en ce cas, l'aspirée dérivé de µucrix-rToµoct, serait ),soit avec le suffixe -*sno- (l'aspirée serait alors phonétique) ; la première explication peut être la bonne, car on a le parallèle de ~SeÀu:x,p6c, en face de ~SeMnoµoct et de 1tTw:x,6c, en face de 1t-rwxckc, et de 7t1:'6>~, gén. 7t1:'wx6c,. }:;wµocTtèpyix~eofloct,quaeslum corpore facere, est attesté chez Démosthène (59, 20) et ailleurs ; d'où ~ èpyoccrloc,meretricium (Hérodote 2, 135 ; Démosthène 18, 129, etc.) et To èpyotcrTI)ptov « 1topveîov» (Démosthène, 59, 67, etc.). La présence d'èpyix-nc,(littt : travailleuse; cf. fr. pop. : ) chez Archiloque montre que le sens particulier que ce groupe peut éventuellement prendre est ancien, beaucoup plus ancien que ne le laisseraient croire les témoignages d'Hérodote et de Démosthène. De même, To l:pyov a déjà une acception très spéciale chez Hipponax, fr. 84, 20 éd. Masson. s1Ll1εoc, Küster (ad Sudam, s.v. µucrix:x.v'YJ) a conjecturé S~µwc,, leçon acceptée par Nauck (Ar. Byz., p. 169, n. 14) et par Cohn (Jb. XII, (l} Toutes ces gloses se trouvent chez Suétone (codd. M, L; ap. Eustathe, selon les cas). Mais, dans chaque parenthèse, figurera le nom du lexicographe qui assure l'attribution à Archiloque, Hipponax, etc.

COMMENTAIRES

(TIEPI BAA.1:4'>HMION}

123

1881, p. 329 et n. 94) ; il y a en effet 87JµCîJv Kurcpw (Hésych. s.v~), i.e. rc6pvîjv (selon Hésychius), 8ocµmupyo( (Hésych. s.u. ; mot signifiant rc6pvocL,id.), .â:>1µ(MLrcuÀoci,;(Hésych. s.u.). Pourtant on se gardera de rien changer à la leçon 8-'tjµo,;de Suétone (cod. M ; Eust.) qui est aussi celle de la Souda (s.u. µumfx.v1J);pour cet emploi métonymique de 8-yjµo,;,voir infra, p. 143, à propos de 209 -ruqi6,;. D'autre part, Nauck (Mél. p. 171) considère les mots Àéye't'ocL 8è 87Jµà,; x.oct't'O Àbto,; (M) comme interpolés ; Fresenius partage cette opinion (op. l., p. 30 s.) : « atque haec mihi quoque insiticia esse videntur, etsi non ignoro quam facile in huiusmodi excerptis possint inculcata videri quae mutila tantum sunt. >>A notre avis, ce passage est en effet mutilé, mais authentique. Suétone devait hésiter entre deux étymologies (on a vu le même genre d'hésitation à propos de 18 Myv1J,;) : une étymologie par 8-yjµo,; ( qui est sûrement la seule bonne explication), l'autre par ilîjµ6,; .La dame en question serait c'est-à-dire une personne grasse. Il est notable que Suétone expliquait 38 rcocxe:ïoc immédiatement après 878-yjµo,;(ou immédiatement avant ; cf. Suét. ap. Eust. 1329, 32 ss., in fine) : c'est le sens de 1rocxe:~oc qui a pu suggérer à Suétone une explication par 8îjµ6,; . F. R. Adrados, Rev. Philo[. 30 (1956), p. 34 s., propose de lire mixdoc, 8~µo,;, èpyoc't'Lç,µuo-&xvîJ,ce qui constituerait un trimètre iambique catalectique ; c'est précisément le mètre des vers pairs de l'épode VIII Lasserre dans laquelle Archiloque visait probablement Néoboulé et l'on sait par Hésychius (s.v. èpy&'t'tç) que les et 1rocxdocs'appliquaient à Néoboulé. L'hypothèse est mots èpyoc't'LÇ ingénieuse, mais invérifiable.

Pour ce mot, Grammairiens et Lexicographes donnent les formes suivantes : Suétone (cod. M) : f3opoopC.:>1t1J. Hésychius, s.v., : f3opoopurn:6,;. Souda: f3opoop6mv,ace. (s.vv. f3opoop6mvet µuo-&xvîJ). Eustathe : 862, 44 et 1329, 32 : f3opoop6n1Jv,ace. dans aucun vers Sous prétexte que >(imprudente affirmation, car il y a des hexamètres chez Hipponax 1 ), Miller préfère lire f3opoopwnîJ(avec M) ou ~opoopwm,;. Cohn (Jb. XII, p. 329, n. 95) opte pour ~opoopwm,; : os:rpéeet.Comme la grand-route, la ÀS:W(!)6poç (sens figuré) d'Anacréon est ouverte à tous : c'est>, comme dit le français populaire en parlant d'une telle femme. (1) Tt,;

no 10.

=

-1\·rn;; cf. Kühner-Gerth,

t. II, p. 517 s.; Schwyzer-Debrunner,

p. 644,

COMMENTAIRES

(IlEPI

BAAI:~HMION)

125

Eupolis, fr. 161 des K611ocxi::c;, s'est diverti en donnant à l'homérique i::i11btouc; un sens tout différent de celui que connaît le Poète (Homère applique le terme aux vaches « aux jambes torses>>). Pour la réalité à laquelle Eupolis fait allusion, voir Aristoph. Paia: 889 s., Ois. 1254, Lys. 229, Ass. d. F. 265; Eupolis, frgg. 47, 50, 77, Kock; Théophr. Caraci. 28, 3; Hérondas 5, l s. Dans notre littérature, nous nous contenterons de renvoyer à Verlaine, Odes en son honneur, XI, 19-21. La plaisanterie d'Eupolis s'insère dans un ensemble sémantique où 'TocÜpoc; désigne l'homme (Eschyl. Agam. 1126), (,,oüc;(id. ibid. 1125; Pind. Pylh. 4, 142), µocrx_oc; (Eur. Androm. 711, Hécub. 206, (Lycophr. 102) et nopLc;(id. 184) la femme ou la jeune 526) nop'TLc; fille. Cette série métaphorique n'appartient pas seulement à la haute poésie, comme le montre Zénobius IV, 69 : Kew~vÂov (evyoç; (= Com. adesp. 804) · 1tocpoLµ[oc ènl. 'TOÏc; u1ti::poœÀÀOUO"() 7tOV'lJPLCf xi::x_p'l]µévoLc;'TIX'T'TOµév'l]. Mi::'Ti::V~Vil:X'TO(L 3è &.1to1topvooocrxoü1:woc;KpwouÀou, ¼'Toclpocc; X'T'lJO"OCµévou Mo. Au reste, Eupolis lui-même parle, dans la même comédie des K611œxi::c; (fr. 169), de 1ts:~occ; µ6crx_ouc; (&.v'Tt 't"oÜ hœ(pocc;,dit Photius).

Dans son Excerplum Suetonianum de la page 1329, 32 ( = C, IV, écrit : ocAÀoc; M 'Ttc;(scil. wvd3Lcrs: TIJV'TOLOCU'T'lJV yuvoctxoc) (sic) 3L' i::Ù'TéÀi::Locv 'TOÜ3L3oµévouvoµlcrµoc'Toç.La Souda x_ocÀxL3l'T'l]v a une glose très voisine (puisée probablement chez Pausanias l' Atticiste ; cf. supra, p. 121, à propos de 35 µumxxv'lJ):x_ocÀxL3Ï'Ttc; · nocpoc t 'Iw~TC'{)t' ~ 1topVYJ. ,Ano 'T'Y)Ç i::1hi::Àdocc; 'TOÜ3L3oµévouvoµfoµoc'TOÇ. De la confrontation d'Eustathe (ibid.) et de la Souda, Cohn (Jb., XII, 1881, p. 329, n. 96) tire la conclusion suivante : ), c'est ce que montre un texte ancien. >> Suétone est le seul auteur à avoir transmis ce mot. Pour le sens particulier de xôwv (i.e. 1téoç), cf. Plat. Corn. 174, 16; Anlhol. Pal. 5, 105; 12, 225; Hésych. s.v. xuwv. Le second terme doit reposer sur -*e:p-yoc; on peut penser à èpuw (Suétone) ou à e:tpw(*ser-yo) . La seconde hypothèse peut être la bonne : xuve:ip°' aurait désigné proprement la (sens non attesté) et, figurément, la femme qui s'attache trop aux xuve:ç. Mais fait remarquable, dpw (non plus qu'èpuw) n'a jamais fourni de second terme de composés. Problème présentement sans solution, faute de documents.

56

"Aa-ru-roç, 5 8 'Aa-ru&vcc1;

p. 1283, 24 Fresenius (op. l., p. 134, n. 4) affirme qu'Eustathe, C, IV, 38) a puisé le fragment de Xénarque chez Athénée, II, 63f. C'est un fait qu'Eustathe (ibid.) cite ensuite nommément Athénée (II, 69 e) à propos des mots 0ptacc1;et &a-ru-r(ç.L'hypothèse de Fresenius nous paraît cependant ruinée par Eustathe, p. 862, 42 (= C, IV, 36) : on y voit &a-ru-roçdonné comme synonyme de w16oupoç (qui était sûrement expliqué par Suétone ; cf. cod. M), ce qui entraîne une accumulation d'expressions plaisantes : oixoç &a-ru-roç(Xénarque le Comique), cr-ruoµcci-rpiéµooÀov(Aristophane), 'Aaw&vcc1;yéyovcc(qui est comique, cf. Eust. p. 656, 63 = C, IV, 37). Ce groupe d'expressions comiques est évidemment indissociable et yépwv et 'Acr-ru&vcc1; y sont Eustathe, p. 849, 53 ( = C, IV, 5 : ôtO"t'U-roç joints à 17 Tmfv), montre qu'il provient bien du Ifap1. ~ÀCCO'tp'f)µu7w. Athénée, II, 63 f, cite plus exactement le début du fr. 1 (tiré de de Xénarque le Comique : la pièce intitulée Bou-rCCÀ(wv)

(=

COMMENTAIRES (IIEPI

BA.A~HMmN)

127

füveL Mµoç ciO"U\l't'>) et, en grec même, xoccrwptc;,x0ecrocÀoixc;, xcccrocupoc, tous mots apparentés à xocmxc;« schabraque >>. 69

'Ex3poµa8ec;

Pour &:vcxnocÀw c. dat. ( = contra ac ; hapax d'emploi), on rapprochera lµnocÀLv,c. dal., chez Hérodote, II, 35. Sens de la glose : «Les outre-passants: hommes se livrant aux excès de la débauche,

130

COMMENTAIRES

(IlEPI

BAA:Ecf!HMION}

ainsi appelés parce qu'ils ont dépassé le bel âge et qu'ils sont tout le contraire des jeunes gens auxquels pousse le premier duvet de moustache. >>'Ex~poµ.ocçest un adjectif masculin chez Eubule, fr. 11 (texte cité ici, sous C, IV, 44 = Eust. 1915, 14). Quoi qu'en dise Suétone, il paraît être formé sur èx ~p6µ.ou et signifier simplement >.

Selon Suétone, un poète comique (lequel?) a employé ô ~po't'oÀoLyôç avec le sens de pédéraste (sens non enregistré par le dictionnaire L.S.J.}. Cette acception de ~po't'oÀoLy6ça étonné certains philologues et Lobeck (Phryn. p. 573} a voulu corriger le mot en ~po't'oÀorlôç, fellalor. Léopold Cohn (Jahrbücher ... , XII, 1881, p. 335) propose une autre explication : ; mais, dès la fin du me siècle av. J.-C., Dioscoride applique cette épithète à Érôs (Anlhol. Palal. 12, 37 : ~po't'oÀoLyoç''Eptùç} et un siècle plus tard, Méléagre reprend cette expression à son compte (Anthol. Palat., 5, 180}. Ainsi ~po't'oÀoLyoç"Eptùç pouvait apparaître comme un synonyme plaisant du banal Àumµ.e:À~ç "Eptùç. Mais Éros > (R. Flacelière, Plutarque, Dialogue sur l'Amour, Paris, 1952, p. 21. Cf. Id. Rev. Ét. Gr. 67 (1954}, p. 71 ss.) et c'est précisément l'Éros pédérastique que Dioscoride, lac. cil., nomme ~po't'oÀmyoç "Eptùç ( pour Méléagre, on ne peut rien préciser). En définitive, on a appelé le pédéraste ô ~po't'oÀoLy6çparce qu'on l'identifiait comiquement avec l'Érôs pédérastique luimême.

Suétone, qui reconnaît dans ces composés un premier terme Àii.6c:;, Àe:wç,peuple, et un second terme apparenté à épyov (cf. Àocooç?iLe:pyoc~6µ.evoç), a recueilli là une tradition lexicographique ancienne, égale-

COMMENTAIRES

(IlEPI

BAA~!l>HMION)

131

J

ment acceptêe par le scholiaste à Eschyle, Prom. 4-5 et par Hésychius dans ses gloses Àe:wpyôv · xocxoüpyov, 1tocvoüpyov,à.'11'5emp61ov et Àocopyôç· &vôcLoç,:E~xe:À.oL Cette étymologie est partiellement fausse; car, si le second terme est en effet tiré de *fepy-, le premier terme Àe:w-est une forme particulière de l'adjectif Àe:Ï:Oç HMION)

n'est pas encore attesté ailleurs que chez Suétone. Il s'agit d'une déformation populaire de Àocmo-tjc; (cf. Àoc1t'((eLv,Mmo-µ.oc) par calembour sur un nom propre. En se fondant sur Hésychius (Àoco7t'L(ew 11ÀOC1t'L(e:w • 't'oùi; Àowùc;eti; l>7t'Lv &ye:wxocl èmO"'t'r,ioep1Jv 3Loc-riji; &_).oc(ove(oci;), Cohn, Jb. XII, p. 345, veut rétablir ?'insi le début de la notice de Suétone : À1:ml0"1)i; • ô OCÙ)'.."l)!-'-OC't'LOCÇ, œ7t'O't'OÜV de Suétone (ainsi, sûrement, Eust. 1tC1:ÀatlXV tcr-ropCcx.v). p. 1329, 32 = C, IV, 23 : xcx.-rà: Cohn (Jb. XII, p. 337, n. 106) se demande si le niais qui se sert d'une aiguière comme oreiller n'est pas le Boutalion que cite Didyme, ap. schol. Ar. Gren. 990. Hypothèse invérifiable.

Miller corrige le Àaµv-fi(sic) de M en Mµtc,; et cette conjecture a été reçue par Fresenius (op. l., p. 141) et par Cohn (Jb. XII, 1881, p. 337, n. 109). Contre ces philologues, nous lirons Mµv'Y),En effet, à deux reprises (Hal., 1, 370 et 6, 36), Oppien nomme Mµv'Y)(ou *Mµvii? A lui seul, le texte d'Oppien ne permet pas d'en décider) un poisson cartilagineux (raie d'une espèce particulière ? touille ?) que d'autres auteurs, y compris Aristote, appellent Mµtc,;. Ce poisson portait le même nom que le croque-mitaine femelle dont les nourrices effrayaient les enfants (cf. schol. Ar. Guêp. 1036, Paix 758). Le poisson s'appelant indifféremment Mµv'Y)(nominatif garanti par Suétone) et Mµtc,;, nous avons admis qu'il en allait de même pour l'ogresse. C'est d'elle qu'il s'agit chez Suétone ; on comparera le français familier une vieille fée qui se dit d'une vieille femme revêche et sotte. Si l'on voulait absolument conserver la leçon de M, ton compris (Àcx.µv-fi), on pourrait faire valoir que Àcx.µv-fi a le même accent que les adjectifs ôetvôi;, crµepôvôi;,crwyvôç exprimant la crainte ou la haine.

COMMENTAIRES

(IIEPI BAA~(])HMIQN)

143

Sur la légende de Tithônos, voir I'Hymne à Aphrodite (I), v. 218238 : Eôs, maitresse de Tithônos, avait obtenu de Zeus qu'il accordât l'immortalité à son amant; mais elle oublia de préciser qu'elle voulait pour lui, outre l'immortalité, une éternelle jeunesse. Tîthônos arriva donc au comble de la décrépitude. Comme notre Mathusalem, il est le symbole de la vieillesse chez Aristophane (Ach. 688), Philonidès le Comique (fr. 15 Kock) et Callimaque (fr. 194, 53 Pf2). Cléarque de Soloi (ap. Athénée, 6 c; cf. 548 f) parle aussi de Tithônos suspendu dans sa chambre nuptiale (èv 6ccMµ>.En grec même, on a les parallèles suivants : o 811µoç,Hom. M 213, «l'homme du peuple » ; jJ (?) S1iµoç, Archiloque, fr. 241 Lasserre-Bonnard ( = 184 Bergk), « 7tOf)V'1J » ; jJ :Exu0&v èp'1]µtoc,Ar. Ach. 704, «la brute sans ami » ; o xoµ1t6ç, Eur., Phén. 600, ; o À'Yjpoç,Plat. Charmid. 176 a, ; o Àtµ6ç, Ménand. Kolax, 109 Kôrte; Posidipp. le meurt-de-faim>>; o crx6"t'oç,Hipponax 79, corn. 26, 12 Kock; > o i:p06poç,Ar. Cav. 1151, etc., «le gredin»; o ~6i:poç, Lucien, Dial. Mer., 15, 3 ; Alciphron 4, 18, 13 Schepers, >. Et pour faire bonne mesure, on pourrait encore ajouter ~opoopo-r&po:~tç(Ar. Cav. 309), xa:Ào:LOMtç(Suétone, Ilspl ~ÀMq>'1J[Lt&v, 66), &-rox&"t"~tç(Ar. fr. 98 Kock), xo:xocèMrxë-ix(Hom. 0 228), xocxà µéptç (Anlhol. Pal. 7, 433), mots abstraits qui désignent des personnes. En latin, Pétrone (45, 12) dit ainsi plane fugae merae en parlant de gladiateurs peureux. Tmp6i;est le ton donné par les codd. M et L. On le conservera, car il y a entre -rui:poç« délire d'un esprit fumeux >>et -rui:p6ç«vieillard délirant» la même opposition qu'entre µ&xoi; ffiv; voir Fr. Bechtel, Die historischen Personennamen ... , p. 503). Mais on a chez Pétrone (98, 1) le nominatif pluriel, avec épenthèse d'un i, sciniphes (sans variante). Avec Miller, nous avons donc admis que la bonne leçon chez Suétone était OCKlNl'f ( = & crxtvLlj;,gén. crxtvLcpoi:;; cf. Pétrone) devenu, par perte de C (entre deux lettres de forme presque semblable) et par iotacisme, OKYNl'f; pour le ton de o,c(vu!>,cf. J. Vendryes, Traité d' accenluafion grecque, § 2..'31.Le sens figuré de crxtvLlj;ou xv(lj;, , n'est enregistré par aucun dictionnaire ; c'est pourtant lui qui explique le patronyme I'vhp>. Le 0uµ.ov,dont 0uµ.opocdoit être un dérivé (adj. en -po- : *0uµ.-p1i, scil. ~o't"&v'YJ, vel si:m.) est une plante aromatique (cf. 0uoc;,0ue:w), la Sarriette en tête (Salureia capilala L. - Voir J. André Lexique des termes de botanique en latin, Paris, 1956, s.vv. Thymbra, Thymum 4). Cette espèce de sarriette poussait spontanément et à foison en Attique; elle constituait l'/541ovsoit des pauvres (cf: J. Taillardat, Les images d'Aristophane ... , § 546, avec les Add. p. 518), soit des avares. La forme 0puµ.oouc; (ace. pl.) est, sauf erreur, inconny.e d'ailleurs; mais on a ~ 0puµ.Ô1)dans la schol. Ar. Nuées, 421 (codd. Paris. gr. 2820 el 2821; ap. Dübner, p. 432) : 0uµ.op1J,~ xo:l. 0uµ.opov ~V tatw't"tXwc:; oôae:'t"épwc; Àéye:'t"o:L, ~O't"œvri ,:-(c;ècr't"LV èÀO:XLO''T'YJ xo:l. cpo:t>À'Y) XO:ÀOÜO'L 0evµ~r;v (cf. Suétone, cod. Mac : 0puµ.oe:rclae:trcvoc;). 251

No0oÀoye:ïv

Ce verbe (non enregistré par les dictionnaires) sert de glose à xLÀtx(~e:w dont le sens ( = mentir) est bien connu ; cf. le proverbe, cité par Miller, Mél., p. 425, n. 9 : KlÀd; où pCfalwç&.À1J0e:ue:t. La des codd. M, L est fautive et l'on doit la corriger leçon vw0oÀoye:ïv Le premier terme de ce composé (avec Miller, l. c.) en vo0oÀoye:ïv. est en effet v60oç et le verbe lui-même signifie «mentir>>. 260

Tpl.ç xe:xop'Y)µ.évoç

La conjecture de Nauck (Ar. Byz. p. 177) ,:-pl.çxe:xop'Y)µ.évoc:; s'impose : un mot 't"ptcrxe:xop'l]µ.évoç (leçon d'Eustathe ; cf. ,:-ptaxoxop1Jµ.évoc;, M, L) est invraisemblable; on attendrait en effet un composé en -'t"oçdu type 't"ptyévv1J-roç, -rp[xÀucr-roç, -rp[xÀwcr't'oc:;, etc.

148

COMMENTAIRES (IIEPI B~HMION}

Suétone, en glosant xexop11µ.évoçpar èxaeaocp©~oç, rapporte ce participe à xopeï:v, balayer. C'est un fait que xopei:v a p.ris le sens figuré de maltraiter (cf. Hésychius : xopé "t'pumiµ.ML ôè:"t'OU't'o:; signifiait, à la fois, n:ocvoüpyo:;et 1tœvoüp"('Y)µœ.

Cette double acception de c;-x.(pœq>o:; n'aurait rien de surprenant, 1 ; cf. a bien été > si le sens premier de crxtpoc:cpo:; Anecd. Bekker (Aé/;e:L:;p'Y)'t'OpLXoc:t), p. 300, 23 = Etym. Magn. 717, 't'LÇÈO"'t'LV 6pyœvov xuoe:u't'Lx6v.Le mot concret c;-x.(pacpo:;, 28 : cr..tdpoc:q>6:; désignant un objet matériel, aura pris, par métaphore, le sens 2 • Dans une seconde étape, c;-x.(poc:cpo:;, abstrait de ruse (1toc:voüp"('Y)µœ) ruse, aura désigné le rusé lui-même (cf. Tuq>6:;,délire > vieillard délirant 3 ). L'étymologie donnée par Suétone est et sans la moindre vraisemblance : car, s'il était vraiment le dérivé d'un lieudit local (le sanctuaire d" A0YJvii::ExLpâ:;),comment le mot cxtpoc:q>o:; aurait-il pu être employé et compris si loin d'Athènes dès le temps d'Hipponax ? n Ile:1toLYJV't'oc:L ôè xoc:l.n:pocrTLMcoq>o:;, grec est le dieu de la chance (cf. Eitrem, Realenc. VIII, 1 [1912], s. V. Hermes [n° 1], col. 783 s.) et le dieu protecteur des gymnases et des palestres (cf. Eitrem, ibid., col. 876 s.; J. Delorme, Gymnasion ... , Paris, 1960, p. 339 s. - Gymnases et palestres étaient des lieux où l'on aimait jouer aux dés ou aux osselets dans les moments de repos ; voir précisément Platon, Lysis 206e) ; tout cela suffit à expliquer qu'Hermès patronne le jeu de dés. En revanche, le patronage de Pan est moins clair. Pan était souvent réputé fils d'Hermès (Hdt. II, 145, 146; Plat. Cratyle 408 c; Hymn. Hom. 19, (1) Et non pas spécialement « cornet de dés» (comme on traduit parfois) : l'expression grecque l>py0t11011 xu!lw·nx611 est plus vague. (2) Pour ce type d'évolution sémantique, cf. français blague ( = plaisanterie), ficelle ( = moyen artificiel, artifice) et les autres exemples que cite Kr. Nyrop, Grammaire historique de la langue française, t. IV Sémantique, Copenhague, 1913, p. 230 s. (3) Voir supra, p. 143 s.

152

COMMENT AIRES

(IlEPI

Il.AIAION)

33, etc. Cf. Fr. Brommer, Realenc., Supp.-Bd VIII [1956), s.v. Pan, col. 952) ; souvent les Grecs ont représenté ensemble Hermès et Pan (cf. Brommer, ibid., col. 1002). Ce peut être la raison pour laquelle Hermès et Pan sont associés dans la protection des joueurs de dés. Bien que Suétone soit le seul, sauf erreur, à mentionner ce rôle de Pan, l'authenticité du renseignement est certaine : elle est garantie par l'épithète que porte Pan dans une épigramme de Thasos (IG, XII Suppl., 429; du ive av. J.-C., selon M. J. Pouilloux qui a fait le rapprochement) : füm:rocp6pouBpoµEou 7t'p67t'oÀov ' ~v YJµéITT} ypocµµ:ritspoc txocÀsî:-ro.Kocl.'t'Y)Vè1t' o::Ù't'1Îc; 41!ijqiov ürxa-rnv bdvovv xocl. ocÙ't'Y)V tspiiv 1 • Mais nous sommes obligé de donner xocÀoüvn,; à teo-Ooctè1tL..,

se hâter, aller vers ►>, un sens figuré (>) qui n'est pas autrement attesté; de toute façon, la présence du verbe îecrOocL, chez un auteur des 1er-ne siècles, reste surprenante. Elle ne l'est d'ailleurs pas moins si Pamphile (1er s.), comme il est probable, est ici la source de Suétone. 14füv~crw 't'àv &.>.Diodore (dernier tiers du ive siècle av. J.-C.), surnommé Cronos, l'un des maîtres de la dialectique mégarienne, a participé aux fameuses discussions sur la possibilité du mouvement ; cf. Diels, Doxographi graeci, p. 320 b 7 ; Natorp, Realenc. V, 1 (1903), s.v. Diodoros (n° 42), col. 706, 8 ss. Ce doit être dans son Arcésilas que Cléarque de Soloi, le disciple d'Aristote, s'est intéressé au jeu des 1tév-reypocµ.µocl ; cf. schol. Plat. Legg. 739 a (à propos du proverbe xtv-fiaw -rov &:q,'kpiiç) : ... µ.e-rdÀ'YJ7t't'OCL ôè oc1to-r&v 7tE't"t'EûOV't'WV · 7tocpà.'t'Oû't'OLÇ yocp xeï:-rocl't'LÇq;~q,oçofov Lep&: xoci wç >. En effet, un chœur coup oc;; Xî:oc;;sont sentis, quelle que soit l'origine de ces termes, comme les ethniques des îles de Cos et de Chios. Pour le reste, on ne peut faire que des hypothèses plus ou moins vraisemblables. Keï>oc;;, dit Suétone, amène le 6, Xfoc;;l'as, ce qui est obscur : faut-il et Xfoc;;désignent, respectivement, la marque comprendre que Ké;'ioc;; d'un seul osselet sur les quatre qu'on employait, K0oc;;étant 6+ x+x+x et Xtoc;;1 +x +x+x? Ou bien Keï>oc;; est-il 6+6+6+6 et Xïoc;;1 + 1 + 1 + 1 ? On en a beaucoup discuté!!, en oubliant trop souvent un principe (1) Voir aussi Reisch, Realenc. III, 2 (1899) s.v. Ghor, col. 2380, 1. 34 ss. (2) Voir Lamer, ibid., col. 1951-1954.

COMMENT AIRES

(IlEPI IlAIAiflN)

157

d'explication fondamental qui tient à la psychologie du joueur: ce qui intéresse le joueur passionné, c'est le coup exceptionnel. Il est donc invraisemblable que Kéj>oçsoit, dans un même jet de quatre osselets, la marque d'un seul osselet amenant 6, car sur les trente-cinq combinaisons possibles des osselets grecs1, il y en a vingt où apparaît 6 (6+x+x+x) ; de ce fait, la probabilité de 6+x+x+x est assez grande. Le coup rare étant seul insigne, Une. comme nous l'avons dit, Kcï>0çne peut être que 6+6+6+6. confirmation est apportée par le parallélisme du meilleur coup au jeu de dés, le 't'plç !~ qui est, sans contestation possible, 6+6+6 (voir supra, p. 150). Cet argument, que personne n'a fait valoir, paraît décisif. De même le Xfoç n'amène pas l'as sur un seul des quatre osselets; c'est le coup qui amène 1+1+1+1, exactement comme 't'peîç xuêoi ( 1 + 1 + 1) est le pire coup au jeu de dés. Le proverbe X'i:oç nocpacr't'ocçKij>ov oùx Mcrw et le fragment 23 K Kcï>ovoùx Èq. )..éym) montrent qu'existait de Diphile (X'foç nocpoccr't'ocç Kcï>ovoùx Èq.ovoùx Èq. oç).Autre avis encore, mais bien peu vraisemblable, de Lamer, ibid., col. 1949 : l'Eopml87Jç serait un seul et même coup; • an sich hatte er einen uns unbekannten Zahlenwert, etwa 6, 6, 6, 6 ; man rechnete ihn aber ais 40, d. h. hôher sls nach dem Augenwert ». Mais dans ce cas, il n'y aurait {à notre point de vue du moins) aucune différence entre l'EopmŒ7Jç et le Kcj>oç 1 (3) Cf. Ar. Eccl. 825-9 et les scholies (les mss. ont EopmŒ'l),;;).Eôp,1rnŒ7J.Le xixt 01.lyo~i;de la scholie à Platon est une interpolation qu'ignorent Eustathe (p. 1289, in fine : xixt ri;oÀÀo!i; &mpixy>. A moins de frais, Meineke voulait lire ènt 't"i)v èv x.ux.Àepx.ix-rocx.Àmw. Edmonds (The Fragments of Allie Comedy, t. I, p. 414) propose ènt 't"ijv .:tç Kux.Àwnwv xix-roctlto-Lv: >.Sens du fragment 288 d'Eupolis (où la conjecture de Meineke x&n.:L't'•.:fo.:tµ' permet de retrouver les restes d'un système anapestique) : « Tiens donc ! Moi qui suis resté ici, je vais entrer dans le cercle, même si l'on ne vient pas me chercher.>> Selon Edmonds, ce serait Ulysse qui parle ici, se proposant de prendre part au banquet chez les Cyclopes. Kock, s'inspirant sans doute de Pollux (taToxoc~ov't'o't'OܵeZvat Tov ~À't)flév-rix b, -ci[:> uvuÂq.,) joint .:tç &µtÀÀixvà µdvixç et traduit : «posiquam hic permansi tamquam dç >.

Ce chapitre {totalement absent de M, L) pose de difficiles problèmes de reconstruction. 1- 2 IIM1XL'TCO't'è: 't'O o-q,octpt~.:w - ia-xup&ç .:ù~ox(µ'Yj0-1::V. Ce passage ne se trouve que dans Eustathe, p. 1553, 62 ss. ; ni la scholie de Platon (Theael. 146 a), ni Pollux (IX, 104-106) ne le connaissent. C'est Fresenius (op.!., p. 60, n. 1) qui y a reconnu un extrait du II.:pt 1toct3t&v ; voici son argumentation : octpl~etv - ocÔTI)V lxptvocv.Encore un passage dont Eustathe seul (p. 1601, 30 ss.) est la source ; Eustathe l'insère après 9 ocwtv8oc ôé, 6,r;ocv- ocÔTI)vÈm1téµmùaw (sur cet ordre, cf. infra, p. 163). Ce peut être un Excerpium Suelonianum. Mais l'attribution n'est faite que sur de fragiles indices et nous avons en conséquence marqué ce passage d'un double astérisque. Pour en discuter les points litigieux, nous suivrons pas à pas le texte intégral d'Eustathe, tel qu'il apparaît après 9 1 Erbse ; cf. Cohn, ibid., p. 362, n. 170).

Èv

- ôpy&.votc; 2) jeu de balle el gymnastique : 3 "O,r;t 8è ,r;o atpoctplÇe:tv xocl crtpocî:poc. Il est remarquable qu'Eustathe (c'est-à-dire sa source) parle de la statue du médecin Hérophilos comme d'un monument célèbre et sans dire où elle se trouve. Cette statue était-elle donc universellement connue dans le monde gréco-romain ? Assurément pas, car Eustathe est le seul auteur qui en fasse mention. En fait, ce monument devait être une célébrité locale que connaissait bien, non pas Eustathe lui-même, mais l'auteur qu'il suit (médiatement ou immédiatement). Hérophilos (dernier tiers du ive siècle av. J .-C. ), né à Chalcédoine, avait vécu, sous Ptolémée Ier, à Alexandrie; c'est là qu'il s'était illustré dans son art au point de devenir aussi réputé qu'autrefois Hippocrate (voir Gossen, Realenc., VIII, 1 [1912], s.v. Hérophilos [n° 4], col. 1104-1110). Il est donc vraisemblable que la statue d'Hérophilos se trouvait, non à Rome ni à Athènes, mais à Alexandrie et que la source (immédiate ou lointaine) d'Eustathe était un Grec d'Égypte. A priori, l'on pourrait penser à Athénée (de Naucratis!) puisque la phrase suivante ,r;oü 3è: &:~locv Myou - èxdvep &:voccrnicrocne:,; est sûrement un emprunt à Athénée I, 19 a (Athénée traite du jeu de balle en I, 14 d-15 c; 19.a; 20 f; 24 b). Cette hypothèse doit pourtant être écartée; en effét, Eustathe lisait Athénée dans un abrégé à peine moins lacunaire

COMMENTAIRES

(IIEPI IIAIAION)

163

que notre 2pilomé (codd. C, E) et qui, pas plus que notre 2pilomé, ne devait mentionner la statue d'Hérophilos 1 • En définitive, ce Grec d'f:gypte a chance d'être Pamphile d'Alexandrie dont Eustathe a pu recueillir l'enseignement par l'intermédiaire de Suétone. 3) estime accordée au jeu de balle : Toü aè &;locv"A6you- èxs(v I L e mo t uvo,;; !/ d'es1• xoct croc"ntyyo,;; u,;; · e:1tL -.wv 1 gne aussi le vaincu au jeu de l'ocr-.pocxlv3oc (cf. infra, p. 168 s.).

Platon (Rép. 479 c) fait allusion à cette devinette enfantine (-r6,') dont voici la traduction : « C'est une vieille -rwvnocl3wvocMyµ.oc-.i) devinette : un homme qui n'était pas un homme aperçut sans l'apercevoir un oiseau qui n'était pas un oiseau perché sur une branche qui n'était pas une branche ; avec une pierre qui n'était pas une pierre, il le visa sans l'atteindre. ►> Notre traduction« c'est suivi une vieille devinette>> vise à rendre la valeur d'octvô,;;ècr't'LV (cf. Kühner-Gerth, II, p. 364 s.). Platon de l'optatif oblique (3'TO~ tjî

8ox4i 1tpocrocyocyeï:v ).

Dans la tradition de Suétone (ap. Eust.) TTP A r A ~WNTA NWTA A YnSTHlliOKWIs'est réduit, par haplographie, à TTPAr A flùNTA A)'T~THlliOKlùl, groupe inintelligible qui. a été > en TTPAr A flùNA YTO. Les abréviations TTP( = 1tpocr-) et A YTi'S (= rx(;-Toi1),l'article THI (avec I courbe, comme il arrive) ont été fautivement lus TCpo-, rt(;-To,'t'lj,; (ce qui a entraîné 8oxou). D'une façon voisine, Cohn (Jb., XII, p. 365, n. 175) songeait à lire

7tpocrocyocyè1v rxù-Tovtjî 8ox-re: &voc.ÔÀ'l'}8tv -ro 1.>inpixKov *or. 1 llv µ.èv'Ïjv-ro,ea-rœ1:ov ô0"1:eâ,eov lq>euyov,of 3è ).oi1totè3((J;)xov {Suétone, ap. Eustathe, p. 1161, 34). Il y a donc lieu de corriger la leçon de M, L (et -rà ne:maaroµtvov a:vœauvÉ:Ô'YJ 1teae:tv,lq>e:uyov o! -roiho 't'Oµépoç !xo'll'r~), qui est inintelligible, en et -ro 1te:nu:raeuyov,x-rÀ. La scholie de Platon indique que tout fuyard rattrapé dans la poursuite portait sur le dos son vainqueur jusqu'au lieu où l'on avait commencé le jeu. On appelait le vaincu ISvoç(Pollux IX, 112). 9. 'Enocr-rpocxmµ6ç Les joueurs, ajoute Pollux (IX, 119), comptaient le nombre de bonds que la pierre faisait à la surface de l'eau avant de sombrer. Le vainqueur était celui qui avait obtenu le plus grand nombre de ricochets.

Les Excerpl~ Byzantina ont réduit à rien, ou presque, le texte de Suétone. C'était un jeu pratiqué par les fillettes, cf. Pollux IX, lflcr'lt'epxal YJ 127 : yuvaLx&v3è µiiÀÀov7J mx.L3ui(scil. Tex.nev-réÀt81X), 'lfJh:-r:a Ma.Â.iai5eç, 'lfJh:-r:a 'Powt, 'lfJh:-r:a Mûtai nap8évrovîjv · -rcx.ç ycx.pvoµq,œç n'est eÙcpîjµoücrcu 8éoucrL,'l'Cotpo~uvoucro:L œÀÀ~ÀOCÇ dç -riixor;,.Le mot 4JtffOC qu'une interjection invitant à courir rapidement. c'est-à-dire les nymphes des frênes (YJ µù(oc), Les voµcpa.tMeÀtcxL, étaient réputées filles de la Terre ; la Terre les avait conçues quand elle eut reçu en son sein le sang d'Ouranos mutilé par Cronos (Hésiode, Théog. 187). Les 'PoLoclsont donc les nymphes des grenadiers (cf. Eustathe, p. 1572, 35 : potocl,oµ(l)vuµwç "3év3p "twL (?) xoc't'ocmj~oct 't"ov7tÀt ou .En conséquence, K. Latte tient pour bonne l'étymologie (par &.v& et crxwÀo-)que W. Schulze, Quaest. ep. 141, 2, ' sent aux vers 14-15 la fin du dialogue que cite Suétone : Àe:uxêi.v Lïtïtwv d,;; OocÀoccrcrocv &Àoc't'o, >.Selon G. Lafaye (Dict. Antiquités, III, 2 [1904] p. 1360 b ), V, = Suétone, Ile:pt 1to:18twv.

1t

c. dat., • contrairement à ..• •, {369. &v&1to:Àw, &ppe:vC:mix,; (gén. -ou), « cinaedu~ •, {361. {3po-roÀoty6,;;, 1) • cinaedus », {3 70, 2) {3po-roÀoty6,; se dit ironiquement médecin (Eust. p. 518, 41 ; cf. C, IV, 45).

d'un mauvais

lktcrix~i;;,• cinaedus •, {364. 8'1)µoe:yép'r'l)ç (vel 8'1)µoysp'r'l)i;;), • trublion», {383. Le mot a été supprimé à tort dans le L.S.J., Addenda et corrigenda, p. 2061. e:!8oµaÀL8'1),;, • pathicus », {363. èx8poµ&i;;,« exoletus », {369. è~e:-ro:tp.:icr80:1, {3 (Titulus Jll: È~'IJ'rO:tp'l)µtvo,; &pp'l)v), • !-rixtpe:îcr8ixL ». xv(tji, v. crx(vttji. xuve:tpo:, • 1tÔpV'IJ », {351 (et non • dog-leash », comme traduit le L.S.J.). t xwµo:~, vox nihili. Mélecture certaine de {3wµo:~( = {3wµoÀÔx_o,;), {315. AaµV'IJ, « stulta mulier », {3196 (cf. A&µtœ). Ào:1t(O'l)i;;, «l'orgueilleux», {31:,2. µ.e:yaÀocppu,;, {392 ; une des caractéristiques des gens ayant le • mauvais œil •· µwu8w8'1),;, • e:ùµe:-rcx.ÔoÀo,; », {3ll 1. vo8oÀoye:tv,•mentir», {3251. b~u8e:px~ç,«quia le mauvais œil », {392. {320. II&v, i. e. ô xœ-r&cpopoç, 1tÀe:ov&Çe:w (intr.), « être souvent usité (en parlant d'un mot) », {325, {394. l:aô&Çtoç ({3126), l:&ôoi;;({3125), « aÀaÇwv». crx&1te:p8oi;;, • 8ucrx_e:p~c;; •, {3 122. ax(vttji ( = axv(tji, xv[tji), • vieil avare», {3217. O'Xtpo:cpoc;;, « le rusé (en parlant d'un homme) • 1t !1°. aops).À'IJV (gén.-'l)vo,;), « vieillard qui a un pied dans la tombe», {3213. a1taÀœ8pov,« intrigant, brouillon ( = 1t0Àu1tp&yµoov) », {3164. am:pµov6µoc;;,• écornifleur », {3145. crrc6yyot (plur.), «éponges» que les voleurs s'attachaient sous les pieds pour étouffer le bruit de leurs pas, {384. -rpu7tetVOV, « '/tO:VOÜpyoç », {3 16 7. -rucp6i;;,• vieillard délirant », {3209. xœÀœ[6c,;cru;;, • cinaedus », {3 66. xacrxo:ç, « pathicus » (et non « gaper, gaby », comme traduit le L:,S.J.), {365.