Parlons ouïgour: Chine
 9782343022888, 2343022887

Table of contents :
Remerciements
Introdluction
I. Première partie
II. Deuxième partie: Conversation courante
III. Troisième partie: Histoire géogntphie, traditions et culture
IV.Lexigue
Table des matières

Citation preview

Parlons ouïgour

Parlons .. . Collec,;oll dirigée par Michel Malherbe

Dernières panltions Parlons dhi\'ehi, Gérard ROBUCHON, 2013. Parlons glljrâti, Azad MONANY, 2013. Parlons (hmong), Jacques LEMOINE, 2013. Parlons talian, Ozias DEODATO ALVES Jr, 2013. Parlons IU/1/snïehiseh, Ozias DEODATO ALVES Jr, 2013. Parlons kabiyè, David ROBERTS, 2013. Parlons balol/telle, Michel MALHERBE, NASEEBULLAH, 2013. Parlons dOllala , Valérie EWANE , 2012. Parlons rOlltol/l, Svetlana MAKHMUDOVA, 2012 . Parlons coréen, Michel MALHERBE et Olivier TELLIER, 2012. Parlons lak, Kamil TCHALAEV , 2012. Parlons shor, Saodat DANIYAROVA, 20 12. Parlons bOl/riate. Russie-Baikal, Galina DRUON, 2012. Parlons shina, Karim KHAN SAKA, 2012. Parlons batak, Yeny ARITONA1'~G, 2011. Parlons Idmbundll , Jean de Dieu N'SONDE, 20 11. Parlons taiwanais, Rémy GILS, 201 1. Parlons iaai; Daniel MIROUX, 2011. Parlons xhosa, Zamanndi SCARAFFIOTII, 20 11. Parlons géorgien, Irina ASSATIANI et Michel MALHERBE, 2011. Parlons tedim, Joseph RUELLEN, 20 11. Parlons serbe, K. DJORDJEVIC, 201 1. Parlons talysh , Irada Piriyeva, 2010. Parlons gagao /c e, GülIü Karanfil, 20 10. Parlons dogon, Denis Amadingue DOUYON, 20 10. Parlons nheengatll, Ozias AlvesJl'. , 2010. Parlons tpuri, Kolyang Dina TATWE, 20 10. Parlons sakha, Émilie MAl et Marine LE BERRE-SEMENOV, 2010. Parlons arabe libanais, Fida BIZRI, 2010.

Palizh a ti S. Yiltiz

Parlons ouïgour Chine

V!' L' Harmattan

Du même auteur La langue ouïgoure. Manuel pour les Hans en Chine, Le peuple du Xinjiang, 2013.

L 'histoire de l'écriture ouïgoure. Les réformes de 1956 à 1983, L· Hrumanan, 2012.

Les letTres de Paris, Les Jelmes du Xinjirulg, 2012. Où som les feux de l 'enfer ? Roman scientifique, Le peuple du Xinjirulg, 2006.

Les réformes et les Ouïgours, Les JelUles du Xinjirulg, 2004. La rérolution étair culturelle ? Roman historique, Les Jeunes du Xinjiang, 2002.

T.-adudious Jeanne d 'Arc. Romaf/français, Les J elUles du Xinjiang. 1999. Les méthodes étrangères desjounJahstes, Les JelUles du Xinjiang 1997.

Photographie de couvemu-e : lille Kashgruielllle.

li;) L'H anullttall, 2014 5-7, rue d e l' Ecole-Poly tedmique, 75005 Pa ris

hltp-Jlwww.hannaUan.fr [email protected] [email protected] ISBN: 978-2 -343-02288-8 EAN : 9782343022888

Ana tildin ayrilsam Môminj an fiuayiw Mëyli mülkülll fiEm mélimdin ayrilsam, MEyli baral" ménzilimdin ayrilsam.

Mëyli tündE illEshélimdill ayrilsam, Yaq 1 ô lilllEll ana tildin aytilsam.

Peu importe, si de mes biens je me sépare, Tant pis, si de la bonne direction je 111 'égare, Qu 'importe, si je perds mo torche dans la

fllIif,

Non ! Je mOl/rrai si' ma langue malen/elle j'oublie.

Remerciements Au moment de tenniner ce livre, je remercie toutes les personnes qui m'ont permis de mener à bien ce h-avail. Surtout un immense merci pour les persOimes qui m'ont aidée et qu' il ne m' est possible de nommer dans cet ouvrage. Mes remerciements vont, en premier lieu, à Monsiem Michel

Malherbe qui m'a donne la chance d'écrire ce livre sur ma langue matemelle qui est en danger et sm10ut n"ès peu énldiée

en occident. Son soutien et sa disponibilité tout au long de l'écritme de ce livre m'ont été n~ès précieux. Ma gratitude va également à :M r Guiot pour sa relecnrre et la mise en page. Son intérêt pOlU" la langue ouïgoure a été constant et motivant. A Pikret Eider pour ses conseils pel1inents et pour ses très vifs enCOlU"agements, ainsi que pour sa traduction des poèmes inclus

dans ce livre. Je remercie particulièrement Gulbanum.Eli pour sa photo de la couverture .Très grand merci à Mukeddes Abliz, Muyesser Toxti, Nigare Tashpolat, Sureye, Suret pour leurs photos et à Nur' eli pour les photos des altistes de Muqam Dolan lors de leur séjom· à Paris. Je remercie particulièrement Madame Petide Rashidin, directrice du centre de traduction et d' emegistrement du Centre de la Télévision du Xinjiang, et Monsieur Adil Qurban pour l'enregisn·ement des phrases et différents textes ouïgours du CD rom (saufles poèmes) qui accompagne ce livre.

"]

Abréviations ADJ:

adjectif

ADV :

adverbe

API :

Alphabet Phonétique Intemational

DAT :

MASC :

datif expressIOn féminin génitif impératif palticule intelTogative locatif masculin

N :

nom

NL :

nom lieu

NUM :

lllllilénque

NUMORD :

nombre ordinal

PL :

pluriel

PR :

prénom

SG :

singulier

SFX : UKY:

suffIxe OlÜgOur latinisé infonnatique

VAUX :

verbe auxiliaire

EXP : FEM : GEN : !MP :

INTER :

LOC:

"

Introdluction Les OlÜgOurS appal1iellllellt à la grande famille des peuples nrrcs COlllllle les Ouzbeks, les Kazakhs, les Azells et bien

d'autres. La majOli té d'entre eux vivent en Chine et sont donc chinois de nationalité.

Presque dix millions

OlÜgOurS

vivent dans la région autonome

ouïgoure du Xinjiang qui recouvre

llll

sixième du territoire

chinois.

Le Xinjiang a des frontières comnnmes avec le Tibet, la Mongolie, la Fédération de Russie, le Kazakhstan, le Kirghizstan, l'Ouzbékistan, le Tadjikistan, l' Afghanistan, le Pakistan et l'Inde.

11

RUSSI!" KAZAKHSTAN

_,

r--

MCIHGO UA

~~~~X~: : ..NO ?

,- ----

~

CHINA

IHOIA

.-'mI

.DDM

Les populations nu·cophones, c'est à dire les Ouïgours, Kazakhs, Kirghizes, Uzbeks et Tatars du Xinjiang, sont aussi présentes au-delà de la frontière chinoise. On rencontre aussi des Ouïgours, en plus petit nombre, dans les républiques de l'Asie centrale. Le telTitoire où vit la population appelée aujourd'hui « ouïgoure }} se situe dans une région multi-langues et multi-écritures. Dans lm premier temps, il est sans doute utile de préciser d'où vient ce mot « Uygur }) (ouïgour), quelles sont les personnes qu'il désigne aujmrrd 'lmi et qu'elles ont été les fOlUles d'écrinue en usage jusqu 'au milieu du XX~ siècle. Dans les temps anciens, le mot « Ouïgour }} a été utilisé pour nonmler les clans et les nibu s (umk kebililer) qui sont les ancêtres des OUïgOlll"S d'aujourd'hui et qui vivaient en Mongolie. Puis, ce mot a désigné, soit un clan, soit lme fédération de clans et de ITibus. ] Au fil du temps, le développement, les déplacements et le regroupement des clans et des tribus ont dOllllé naissance à lm peuple et à lm royaume. ] Voir la page 2, Zhongguo Az. sanlik Milletler Edibiyati Mejmu'asi Uygur Edibiyali Tarihi « HislOire de la littéramre OIügoure '>, Beijing (Edition de la .Maison des minorités na tionales de la C hine) 2000.

12

James Russell Hamilton 2 présente les OlÜgoms dans son livre « Les Ouïgours à 1'époqlle des cinq Dynasties (d 'après les documents chinois)) : « D'après les livres d 'histoire des Chinois, les Ouïgours descendent des anciens Hiong-Nou (Htms). De petite stattlfe, fiers, I:mels, ils excellaient à monter à cheval et à tirer à l'arc, et surpassaient tout aun·e peuple en rapacité. A l'époque de la dynastie de Wei postérieme

(IV~-V:r

siècles), on les appelait « la tribu des hauts chars )) (kao-tcholl

,11;40 à cause des chars aux grandes roues dont ils se servaient. Cependant, les Ouïgours appattenaient au groupe de tribus des Tolis. Le pays des Ouïgours était la région de la rivière Selenga dans la haute Mongolie, au nord des pâturages de Sïr-Tardud (et non pas au nord du Bayüqu, conIDIe le dit Chavalme (Documents sur les Tou-Kiue occidentallx, p89)). Et le Kieou

rang chou (cxcv, l a) rappelle que les Tou-Kiue (K6k-Trük) Olientaux, dès la fondation de lem empire, se selvaient des Ouïgours pour gouvemer les régions sauvages du nord.

(. .. ) « A paltir de 741 , les Basmil, les Qarluq et les Ouïgoms, agissant de concelt, patviennent à détmire l'empire des Tou -Kiue Olientaux. Or, en 745 , nous n·ouvons que les Ouïgours, ayant plis le dessus sm leurs alliés, se sont établis en seuls maîn·es dans le domaine conquis, tandis que les Basmil et 2 James Russell Hamilton, page l , Dans cette partie, les réferences de cet historien sOllI les émdes d'O.Franke: ((1) Les Mongols se servaielll, dit-on. encore aujourd'hui, de chars à deux grandes roues pour mieux traverser les rivières enflées par les pluies. Voir à O.Franke, « Gesdtidlle de chinesischen Reiches, III )) page 256. (2) Le Tang chao, ccxvII A, l a, fOUlltit IUle liste de quinze tribus de la confédération Tiili~ . Il semble qu'on peut y reconnaitre les noms des tribus suivantes: les ÜlÜgOUrs, les sir Tardus .. .(voir page 1, James Russell Hantilton, «Les Ouïgours à l'époque des cinq Dynasties (d'après les docmnents chinois»)))

13

une pa11ie des Qarluq ont été réduits au rôle de simples auxiliaires. L'histoire de Tang nous apprend alors que les neuf clans proprement ouïgours formaient avec les Qarluq et les Basmil une nation appelée « Les onze tribus }}. Pour ce qui est des « neuf clans ouïgours », ils sont peut-ên·e à identifier avec les Toquz-Oyuz des inscriptions nu·ques, peuple qui figurait au premier plan dans les empires t'ou-kiue et ouïgour. }) D'après ce texte de J. R Hamilton qui utilise des SOlU-ceS chinoises, on peut considérer que le mot Ouïgour est appam dans les doclUllents historiques chinois au COlU"S du VIIIesiècle sous la forme des « neuf dans OUïgOlU"S }}. Des énldes archéologiques récentes sm l'éclinlfe Urhun-Yincey du milieu du vIII" siècle confinnent les travaux de J.R.Hamilton.3 Avant cette période, on ne peut pas dOlmer de preuves exactes de l'utilisation du mot « ouïgour )}, les archives découve11es ne remontant pas antériemement à cette époque. Après le renvel"Sement du royalUlle Ouïgour4 par les Kirghiz en 840, le mot OlÜgOlIf disparait jusqu'à la fin du XIXesiècle, les populations se nomlrumt elles-mêmes rnrlci ou du nom de l'oasis où elles vivent: Kashgarlik, Tmfanlik . . Le mot ouïgour réapparait dans le milieu des scientifiques msses puis soviétiques à la fin du XIX e

I~t

au début du

~

siècle, en

3 Cf : Voir la page 3, Zhongguo Az sanlik Milletler Edibiyati Mejmu 'asi 4 Les OlÜgours sont lUI peuple mus:ulman turcophone ayant des apports turco-iraniens. Turquises par la langue des le VIlle siècle, ils étaient nomades et de religion manichéetme, On les trO"lIve aujomd' hui essentiellemetlt au sud du Xinjiang, province de l'Ouest chinois, mais aussi dans les régions d'Asie centrale, ou on compte entre 300.000 et 1 million de persOlmes. On compte 100.000 ÜlÜgOUrs en Arabie Saoudite, 50 000 etl 1\rrquie, et mie diaspora est signalée en Allemagne, etl Suède ou encore aux Etats-Unis. Au Xinjiang, on en compte officiellement 10 millions, s:oit près de 45 % de la population de la province. ((Qui sont les Ouigours)) Le Monde, disponible sur le site, http://v.·\V,,·.universalis.fr/cOlpussearch.php).

14

patticulier à la conférence de Tachkent en 1921. il selt à désigner les populations venues du Xinjiang voisin qui se nommaient d'elles-mêmes, Kashgat"lik et Taranchi 5 . Le nom est défmitivement adopté en URSS en 1926. Le gouvemement du Xinjiang l'adopte à son tolU." en 1933 pour nommer les populations du sud du Talim. Ensuite, la nation ouïgoure a été officiellement recollllUe par l'Etat chinois après la création de la République populaire chinoise. Par ailleurs, au XI" siècle, Mahlllud Kashghari,6 pour la première fois , décrit le mot Uygur dans son œuvre « Divan-i Lügati't-Türk }} (Le dictionnaire de la langue turque)7. ils se sont basés sm l'histoire d'Ouguzhan 8 ainsi que sur les plincipes de la constll.lction des mots de la langue ChagataY.

~ Cf. David Brophy, «Taranchis, Kashgaris, and the 'Uygur Question' in Soviet Central.A.sia », 2005 Global Ltd, Inner7 (2005; 163-84): « Taranchi est lm mot IIIOngol (agriculmre) qui est dOlmé à des populations du sud du Tian shan (Hantengri en langue ouïgoure) qui ont été déplacées dans la vallée d'IIi au XVIII' siècle. » 6 Mahmud Kashghari (< le Kashgh.ariel.m) est ml philosophe et linguiste, né en 1028 au village d'Opale de la v:i1le de Kashgar, ancielme capitale du royamne ouïgour Karakhanide, et actuellement ville de Chine. Il est mort en 1126. Il était issu d'mie famille royale. 7 C'est la plus grande œuvre de Mahmud Kashghari: ml dictiOlmaire de la langue nrrque écrit en arabe, à Bagdad, entre 1072 et 1083. Dans l'idiome des savants, ce livre est à la fois IUle encyclopédie des mœurs et des counmles des peuples turcs encore païens et IUle anthologie de la linéramre populaire et cultivée en langue turque. (page 163, Jean-Paul ROUX, Histoire de Turcs, Paris, Fayard 2000 (494 pages). A cette époque, dans le monde musulman, la langue arabe était la langue la plus recherchée. L'Asie centrale était tres fortement influencée par les Arabes et les Persans. Les scientifiques, les poetes écrivaient leurs œuvres en langue arabe ou persane. Face à la conclUTeuce linguistique Mahmud essaya de prouver la richesse de la langue turque et sa valeur par rapport aux langues arabe et persane. En parcourant tous les territoires où les peuples turcophones vivaient, et apres trois ans de recherche sur les différents dialectes et de collection des littératures folkloriques des peuples turcs, il réalisa sa fameuse œuvre qui est intimlée "Divan-i Ltigati't- Türk)) (Grand dictionnaire turc).

15

il Y a diverses opinions sur la constmction du mot « ouïgour "

ainsi que sur son histoire. (Voir Palizhati le livre « L'histoire de l'écritlU"e ouïgoure ))) . Rares sont les langues dont l'écriture a connu autant d'avennlfes, jadis éClites avec

dl~s

lettres atuourd 'hui dispal1les.

Le peuple ouïgour a connu et utilisé plusieurs éClinll"es depuis des siècles. Pour mieux comprendre l'utilisation et puis l'abandon de ces diverses écrinlres, nous nous alTêtons blièvement sur l 'histoire des écrinll"es antérieures. Les écritures anciellnes Jusqu 'au XX e siècle, pour des misons histOliques, culnll-elles ou politiques, le peuple ouïgolll' a utilisé l'éclinu'e Urhlm-Yincey, l'ancienne éctinll"e ouïgoure et l'écrinlfe Chagatay.

8 Oguzhan (le royaume d'Oguz): m semble de tribus turques que l'on considere conune étalll le rameau d'ori.gine des Turcs établis acnlellement en Asie occidentale, de la Turquie il l'Iran occidental. La première mention des Oghouz apparaît dans mie inscription du Ienisseï, au VIle si~le , suivant laquelle six tribus oghouz vivaielll sur les rives du fleuve Barlik. On les trouve ensuite mellliOlmées dans les inscriptions de l'Orkhon (VIT( s.) et eUes semblelll alors avoir eu des relations talllôt amicales, tantôt hostiles avec les nyue, puis avec les Ülüghours en haute Asie, ensuite en Asie celllraie (VIII" X"s.), où les sources arabes les mellliOlmelll sous le nom de Ohouzz. C'est il partir de la seconde moitié du X" siècle que les Oghouz ont conuuencé il s'islamiser, et c'est aussi il la même époque qu'ils se SOIll scindés en plusiem s groupes, les Petchenegues se dirigeant vers les rivages nord de la mer Noire, les Khazars vers la mer Caspiemle, les Kiptchak (ou Coumanes, ou Polovtsy) vers la mer d'Aral et le Syr-Darya, les Seldjoukides vers l'Afghanistan et l'Iran. Ces derniers ont été, avant les Ottomans, les plus célebres panni les tribus oghouz, en raison de leur rôle au sein du monde musulman du Moyen et du Proche-Orient (XI" - XIII). (voir Robert Manhan 1< Histoire des peuples d 'Asie centrale )) ). 9 La langue Chagatay est mie langue du systeme altaïque et de la famille nrrque. Elle a été utilisée par les peuples nlfCophones connue les om'gours et les ÜllZbeks elllre le XIV" et le XX" siede.

16

L'écritllre Urhlll/ -Yincey

Selon l'histOlien ChenZongzhen

( Il

*

tu: ): « L'écriture

Urhun-Yincey est une écrinrre Pinyin utilisée par l'ensemble des peuples ntrcophones antiques. Elle ressemble à l'éclinrre mnique de l'Emope du Nord antiqne, d'où son appellation d'écrinrre nrrque IlUlique. Les vestiges les plus importants ont été trouvés dans les bassins dUrhun et de Vincey, d'où son appellation d'éclinlre Urhun-Yincey. Elle est aussi appelée éClinrre nrrque bleue ou écrinll·'~ sibérienne. Les inscriptions et les livres rédigés dans cene éClinu·e se trouvent en Sibéli e, en Mongolie, dans le bassin du Vincey, au Xinjiang, au Gansu et dans la plupalt des régions d'Asie centrale. Cene écrinue a été utilisée du v If au Xe siècle.

,,10

L'éclinu·e Urhun-Vincey est un mélange de phonèmes et de syllabes . Elle n'est ni une éCliture phonétique, ni une écrinue syllabique. Le nombre et la fonne de lenres de cene écrinrre diffèrent selon la région et l'époque. Ce nombre a valié de 38 à 40 letn-es, et certaines de ces lettres ont pu avoir 4 ou 5 fOlmes différentes. Il Les ancêtres des OIÜgOlll"S ont donc utilisé cene écriture en même temps que d'autres populations de langue nuque. Après la migration vers l'ouest des ancèn·es des Ouïgolll"s, vers le milieu du IXe siècle, cene écritme est tombée progressivement en désuénlde.12

10 Voir la page 39, Chen Zonzhen M:*t~t ,.Tujuewen )}~ll:t, (L'écriture Urhlm-Vincey), Zhongguo gu wenzi ru lu nl

La langue ouïgoure n'est pas lUle langue tonale donc il n 'y a pas des tons comme en chinois, par contre il y a des accents. L'accent du mot tombe généra lement sm la delnière syllabe , mais il y a toujours des exceptions. Par exemple, dans certains mots slU10ut des adjectifs de deux syllabes, l'accent pOlte souvent sur la première syllabe. Par exemple:

« qilp - qizil ))

rouge

« ya1p-yt>Jil )) \"en il Y a aussi des mots de deux syllabes avec l'accent tombant sur la première syllabe. Par exemple: « al:lnn ))

l 'univers

« jflklf )) exclure Parfois, l'accent pOlte sur la deuxième syllabe de celtains mots composés de quatre syllabes. Par exemple: « fia :zi1rqidfk )) comme ils sont maintenant

« uljld3uuuP ))

exalté En ouïgour, le placement de l'accent dans la phrase est

important. Habituellement, l'accent change de place dans la phrase selon le besoin logique. Quand on veut montrer l'importance d'lille chose, on met l'accent sur le mot cOlTespondant. Par exemple:

« E: tE mf1 u baraj! )) je vais demain . « fl:tf lllEn bamj ! )) demaill ,je vais . Dans les deux mêmes phrases ci-dessus, selon l'accent, le sens change ; dans la première phra.se l'accent porte sur mf1n (je) ; dans la deuxième phrase l'accelll.t polte sur f l:tf (demain) . Donc, selon la place de l'accent, dans la première phrase, le mot

39

important est Im:1n (je), par contre, dans la deuxième phrase le mot important est t:1:tl:: (demain) .

La grammaire (more/JOlagie ) Le ,wm: singulier et plI/riel

{r:::ti

Dans la langue ouïgoure, il y a des préfixes et des suffIxes. Les noms peuvent se tt·ouver sous dix cas différents, indiqués par des suffixes. La consttuction lexicale dépend aussi à des préfixes et des suffixes. En OlÜgOur standard, la catégOlie du nom est large : tous les mots qui peuvent répondre à la question « qui 7 " , « quoi 7" et

« où 7" sont considérés conIDIe des noms. Il n'y a pas d'alticle, ni de genre non plus. Les noms sont différents selon qu' ils sont au singulier ou au pluriel. Le phuiel se fonne en ajoutant les suffixes -lar ou - h:r à la fin du nom singulier. L'harmonie vocalique penllet aussi à un nom singulier de devenir phu·ie!. Par exemple :

« bala " l'enfant, « balilar " les enfants. « 1:1" " l'homme, « I:I"h:r" les hOll/mes . FOllllation du pluriel (~.Li !l~~;S ,il

~)

a) Par addition des suflIxes pluriels. Les suffixes -lar /lu sont ajoutés aux pronoms, noms et adjectifs pour les mettre au phlli:el. Par exemple : U1ar (ellx) ; chonglar (les grands ou adultes); kitaplar (les livres) .

40

FOllllation : si la syllabe finale de la racine est -aJô/-ël-ü/-g/-k/ng, on aj oute le suffixe - lu, pour tous les autres on ajoute le suffixe -laI'. b) Quand abandollller le suffixe pluriel ? Le suffixe phuiel n'est pas néce ssaire ni utilisé quand il est déjà clair que le mot est au pluriel par l'addition d'lm chiffre ou d'lm adverbe de quantité ou d'un mot de mesure intelTOgatif. Par exemple: bl:.sh bala (cinq enfams) jiq kitap (beaucoup de liw es) Notes: Quand on ajoute le sufflXe de plmiel -iar/-IEI à un adjectif, ce delnier devient un nom. Par exemple: qizil (rouge), qizilliri (les rouges) . (Notons qu'ici -lE.· devient -liri en raison d 'hanllonie vocalique). Parfois les sufflXes -lar /-lu peuvent être ajoutés au nom d'une personne pmu· en associer d 'autres à cette personne. Par exemple: Adillar kddi - Adil et ceux avec llli (amis/famille) sonf l'elllIS. Adilning oyidikilu/dostlhi kddi - Les amislla f amille d 'A dil sont ven ilS.

Les cas

Cel1ains livres linguistiques indiquent que dans la langue ouïgOlrre, il y a six cas : le cas plimitif, le cas génitif, le cas accusatif, le cas ablatif, le cas comparatif, et le cas locatif. Cette affmllation est cel1ainement due à un désir d'hannonie de la langue Olügoure avec la langue chinoise. Nous avons remarqué qu 'après les trente demières allllées de recherche

41

linguistique, la majorité des linguistes OlÜgOurS sont en désaccord avec cette afflllnatioll. Le linguiste le plus COllllU pour la grammaire olÜgoure Hnnit TbMÜR a indiqué dans son ouvrage « Modt'rll Uyghllr

Grammar)) 20 11 qu'il y a dix cas. Nous avons suivi son livre pour les cas ouïgours. 22

En ouïgour, il y a les dix cas suivants· Les cas

primitif

Le,

Lf~S

suffixes

exemples

-------

bash kelish gênitif

nn]

egilik kelish accusatif

«~ "';0

,

L. • .: .

.t:J~

B. Les mots de mesure verbaux

Les mots de mesure verbaux se composent de chiffres et de quantificateurs, ils représentent la quantité et la durée de l'action. Par exemple: qétim, I][u:ydan, sad.... Selon le sujet, le quantificateur change. aller lUle fois

bir qélim bannaq

jouer trois fois parler lUle demi- herne

Yérim saEt sôzlimEk .!l,l.,.......Jj;...

étudier cinq allS

bESh yil oqlUnaq

r-'.r.-:!

J.o~~ ~ J.~

reposer 15 minutes on bESh minui dEin almq .;W~ ;-.::.

52

":,,ôL...

.::..y..... ...;~ .:.;f

Les pronoms personnels ( kishilik almash , ;,W~ ,51 , l,

A

,< )

Voici le tableau des pronoms personnels ' perSOillle

singulier

1'" 2"'"

pluriel ~

w~

w~

singlùier

pluriel

J'

IIOUS

",

vom;

infoffilelle

2"'" fonnelle 3"'"

"L

i-' jl

Nous dOllllons Cl-dessous des

" ,>1,.

vous

il/elle

{~xphca tlons

ils/elles ..

sur l'utIlisatIOn des

pronoms personnels selon les régions et les couhunes, Utilisation de sm

,j u;';>

j""

J;';'"

Parfois , il est difficile de distingu er le passif du pronominal ; dans ce cas, on le détennine en fonction du contenu de la phrase Par exemple : U ni konp koglum t'childi (1lllleJaif plaisir). rS

~

y,

,,.,< " < 1y.;.-..;l;-' d ......;1;/0-..;,..

;-.;I;!;-.;t;.

;..t........;Iy;..t............;-.

watimEnliwatimm

singulier

watimizliwatimiz

pluriel

watistnliwatiSEn watisizliwatisiz watisilrr/iwati.silEr

Infonnel

l~

persOIUle

singulier

2ème personne

fonnel pluriel

;,)..j ~ I;,)..j'"

3"'"

watidu/iwatidu

singulier et pluriel persOIUle

Dans les phrases ci-dessous les verbes turiva timEIl (.j~1,-,);.; en train de se lever) , ishlnva timm (j~1;~ en train de travailler) et yfghiwa tidll (,j,....Jl~ en train de pleuvoir)

fc hiliwatidu

Le {j/tur

Le futur du verbe exprime l'action du funrr. TI est réalisé en ajoutant des suffixes à la fin du verbe radical. Le tableau ci-dessous donne les suffixes et la manière de les ajouter aux verbes singuliel'

pluriel

0-.../ 04.>

. \,... r-'

ytnrnlimrn

ymizlimiz

l in peISOllIle

..:..t-!-I J-'

2.... pers. infonnelle

ysm lism

r-! y.....

2.... pers. fonneUe

,"-
'

maintenant

fiaz.i.r

r j L.

r allllee d'avant

bultur

J~"

cette annee

bu yil

J...,;'

tout à l'heure (passé)

fiéli

tout à l'heure (ftltur)

abaya

t,L~

apres

kéyin

~

avant

burun

pour le moment

fiaz.i.rchE

"tr3L.

éternelle

mEllggü

p.!~

inuuédiatement

dEdiai

à l'instant

EIlldi.

d'abord

awwal

Jr··~ JJ

parfois

gailida

r~l~y. ,

Î;:.:...., ~

Mon ami, viens che= moi a ujourd 'hui !

80

Les ponctuations

On insère les signes de ponch lation suivants dans des textes OUïgOlITS : le point {.}, le point d'inten ogation {?}, le point d'exclamation { !}, la virgule {,}, le point-virgule {;}, le deux-points {:}, les points de suspension { . .. }, les parenthèses {a}, les crochets {D}, les guillemets {« ) } et le tiret {-}.

Une phrase COllllllence toujom·s par la lettre capitale. Les noms propres et les noms du lieu sont également écrits en majuscules.

81

Le vendeur de nan

II. Deuxième partie: Conversation courante

B_

Des exoressiolls couralltes En français Je ne sais pas Oui

En oUlgour-arabe

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[ç-

Note: En ouïgour, nous n'avons pas de verbe auxiliaire pour se présenter ; donc la phrase est sans verbe. Par exemple : Mnl Ayum·

(Je sllis Aynur).

U méuiug dadam (Il est II/on père). Nous dOllllons ci-dessous du vocabulaire concemant les membres de la famille ou l Ul lien familial. 86

papa

dada/ata

1.::.1.::. \ l;~

maman

ana/apa

L,ll \ Lll

les parents

ata/analdada/apal

les familles

qérindash

le frere ainé

,ka

le frere cadet

uka/ini

Lll

l;~

_

";\~ni

l5ll ~ \ LS~ ~~

hfdd ac!b.a

la sœur allIée

l.;~

1.::.1.::. \

\

.

.::.....,.

J.L

la sœur cadette

singil

la fille

qiz qizchaq

le garçon

oghul

le grand-pere

bow,

la grand-mere

mOIlla

Ie mari

ér i(yoldishi)

(~,J,,)

'-'r'

la femme

xoruni(ayali)

(JLll)

"

'" .

.:;~ j..i 'j..i

J"" \;,-!

L.,lS'''~

D eman er occu[!.o t IOn d " En français

UKY

En ouïgour-arabe

Que faites-vous?

Siz n6nE ish qilisiz

Je suis énldiant.

IIIEn oqughuchi.

Quel esl leur

Ular némf ish

travail ?

qilidu ?

Ils sont ouvriers.

Ular ishchi

Que fail votre

Dadingiz nélIlE ish

pere dans la vie ?

qilidu?

Mon pere est ala

Dadam pénsiYEgE

retraite.

chiqti.

~.;-.J-.i

..;...;

~

i-'

·~;.)

....;s

);iS"':',,;

.il"')~ ..s ù....;,J~

~)~ ..s

..;..,...

Accueil et adieu'.!; En français

UKY

En ouïgour-arabe

Bienvenue

Xush lœldingiz

Je suis content de te voir

Xush boduq

Bienvenue

Mffill'"

Très heureux de vous

Simi kOrup xosh holduq

. rL..Jô .;.;;.

.;.;.>

. ..;;..J,.

~t..) ...

. ..;;..J,. ';'y "';;;5 ......7--'

"= .';'y

Au revoir

Xœh

Au revoir

XE)'T-xosh

A la prochaine fois

KeŒr qetim kOriishryli

Au revoir

Hudaga amanEl

·,,;,r )"lb .~"':';;;5 ~

. ..:...;W

)0t.4S l