Parlons lak: Caucase, Daghestan
 9782296990647, 2296990649

Table of contents :
Cover
Parlons Lak: Caucase, Daghestan
Avant-propos
Avertissement
Introduction
PRENllÈRE PARTIE
Bibliographie
Table des matières

Citation preview

Parlons lak

Parlons...

Collection dirigée par Michel Malherbe Dernières parutions Parlons shor. Saodat DANIYAROVA. 2012. Parlons bouriate. Russie-Baikal, Ga1ina DRUON. 2012. Parlons shina, Karim KHAN SAKA. 2012. Parlons batak. Yetty ARITONANG. 2011. Parlons kimbundu. Jean de Dieu N'SONDE, 2011. Parlons taiwanais, Rémy GILS, 2011. Parlons iaai; Daniel MIROUX, 2011. Parlons xhosa, Zamantuli SCARAFFIOTTI, 2011. Parlons géorgien, Irina ASSATIANI et Michel MALHERBE, 2011. Parlons tedim, Joseph RUELLEN, 2011. Parlons serbe, K. DJORDJEVIC, 2011. Parlons talysh, Irada Piriyeva, 2010. Parlons gagaouze, Gül!ü Karanfi1, 2010. Parlons dogon, Denis Amadingue DOUYON, 2010. Parlons nheengatu, Ozias AlvesJr., 2010. Parlons tpuri, Ko1yang Dina TAIWE, 2010. Parlons sakha, Émilie MAJ et Marine LE BERRE-SEMENOV, 2010. Parlons arabe libanais, Fida BIZRI, 2010. Parlons fang. Culture et langue des Fang du Gabon et d'ailleurs, Cyriaque Simon-Pierre AKOMO-ZOGHE, 2010. Parlons amis, Rémy GILS, 2010. Parlons wakhi. Culture et langue du peuple wakhi - Pakistan, Afghanistan, Tadjikistan et Chine, Karim KHAN SAKA, 2010. Parlons twi. Langue et culture, Kofi ADU MANYAH, 2009. Parlons akyé badin, Firmin AHOUA & Patrice ACHIE BROUH, 2009. Parlons balinais, Made Windu Antara KESIMAN, Michel MALHERBE, 2009. Parlons slovaque, Etienne BOISSERIE, Diana JAMBAROVA et V1asta KRECKOVA , 2009. Parlons néwari, Sushi1a MANANDHAR, 2009.

Kami! Tchalaev

Parlons lak Caucasef Daghestan

© L'Harmattan, 2012

5-7, rue de l'Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://W\VW.librairieharrnattan.com [email protected] [email protected] ISBN : 978-2-296-99064-7 EAN : 9782296990647

À la

mémoire de mes grands-parents

Tchalla Baza (1891-1966) Raziat (1901-1976)

KJwsrekh (district Lak), la traverse d'une porte; ouvrage en pierre sculptée, XVII' siècle, pJwto 1:J Djabrail Chalaev

Avant-propos Michel Malherbe, directeur de la collection « Parlons ... » de l'Harmattan, m'a sollicité pour produire ce livre car la langue lak, aussi rare qu'inconnue en Occident, est celle d'une partie de mes ancêtres. A Moscou, où je suis né en 1962, la pratique de cette langue était pour moi plus qu'improbable, et je ne l'ai entendue dans mon enfance que lors de mes rares escapades en pays lak. l'avais cependant à cœur de faire connaître ce peuple qui est le mien. Comme dans tous les livres de la collection, le lecteur trouvera des éléments d'information aussi abondants que possible sur l'histoire, les croyances et les coutumes. A cet effet, nous avons procédé à une large confrontation de documents anciens et récents disponibles. A l'origine de notre entreprise, nous ne disposions que des livres « La Grammaire lak » de G. Mourkelinski (Makhatchkala 197 1 ) et deux dictionnaires, lak-russe de S. Khaïdakov (Moscou, 1962) et russe-lak de N. Djidalaev (Moscou, 1987). Au fur et à mesure de notre travail de comparaison, s' est révélée à nous une somme considérable de recherches et publications, travaux universitaires, initiations, méthodes, articles et descriptions comparatives et encyclopédiques sur la langue lak, réalisée par une pléiade de scientifiques, amateurs et amoureux de cette culture antique minoritaire, qu'elle soit maternelle ou acquise. On s'aperçoit que la langue lak est relativement bien étudiée dans le monde à travers d'innombrables travaux philologiques bien savants ; nous publions à la fin une bibliographie sélective. La partie linguistique de l'ouvrage a été relue et corrigée par Madame Patima Kardashova, professeur de lak, Maître de conférences à l'Université Nationale de Makhatchkala. Nous lui devons également un nombre de publications et études sur le lak, qu'elle nous a fait parvenir depuis le Daghestan sous forme numérique.

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Je tiens à remercier Kalaguseyn Guseynov, maçon opératif et constructeur, natif du village de Khosrekh, pour sa contribution active à la composition et la naissance du livre, ainsi que Monsieur Alexeï Gajiev, pilote professionnel, amateur et zélateur de la langue lak, pour ses précieuses remarques et son regard critique. C'est à lui que nous devons la lettre d'avertissement. Djamal Chalaev, physicien chercheur de la diaspora lak en Ukraine, nous a procuré un corpus remarquablement complet des recherches historiques sur le Caucase, réalisées et publiées par les savants de l'Empire russe dès la seconde moitié du XIX' jusqu'au début du XX, siècle. Cette vaste série de cahiers édités à Tbilissi, collectés et conservés à l'Université de Harvard et numérisés par les bons soins de Google, contient une mine d'informations détaillées sur les langues, mœurs, folklores et statistiques des peuples du Caucase de l'époque. Le contenu des articles de P. Uslar et surtout S . Gabiev et A. Omarov nous a inspiré tout au long de la description historique. Mesdames Elmira Bagduev, Muminat Ramazanova et Zagrani Abdullaeva nous ont apporté également d'importantes corrections et contributions en lak. Je leur exprime toute ma reconnaissance pour leur aide amicale et désintéressée. Mes remerciements pour les corrections en arabe vont à Nabil Boutros et Reem Sadaoui, ainsi qu'à Monsieur Edouard Pellet pour ses remarques. Pour la partie ajami, c'est Bahman Panahi qui nous a offert non seulement sa belle calligraphie du mot LAK sur la couverture, mais surtout sa compétence et son sens de la transmission. Une pensée toute particulière à Daniele Marco Bevar, informaticien, sans qui je n'aurais jamais pu terminer cet ouvrage. Enfin, merci à Nathalie Lefevre pour ses relectures et ses corrections bienveillantes. Kamil Tchalaev Paris, mai 2012

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Avertissement J'apprécie bien l'idée de votre livre ainsi que le style de la collection. Vous avez requis mon avis sur cette entreprise. Cela mérite quelques remarques. Les professeurs à l'école et à l'université n'enseignent pas à leurs étudiants une langue lak littéraire, mais chacun présente sa propre variante dialectale, parfois différente de l'idiome de Kumukh. Ce dernier n'est pas un dialecte proprement dit mais une « langue commune », comme la koinè de la Grèce antique. Les manuels universitaires laks et les articles des savants lakologues n'ont guère d'unité. La langue standardisée et normative, littéraire ou plutôt « langue de littérature » , n'est pas celle des journaux et magazines. Chaque édition s'exprime en sa propre version. Un siècle et demi d'études savantes de la langue lak n'ont pas avancé d'un seul pas vers sa forme standardisée et normative. Les scientifiques sont préoccupés par l'étude et l'enseignement de leur « langue maternelle » (HfITTHJI Ma3). Les poètes et écrivains emploient la langue entendue depuis leur berceau. Les autorités des conseils éditoriaux de la presse écrite semblent ne pas vouloir s'en apercevoir. Sur une seule page d'un journal, on peut rencontrer trois ou quatre variantes de l'écriture du même mot. Dans les propositions interrogatives, les formes anciennes ont disparu et on trouvera, par exemple, pour dire qui est venu ? tly YBKlyp? ou bien tly yBKlpH? au lieu de tly yBKlpHB? où le B final marque une interrogation. Dans la langue lak, il existe quatre classes grammaticales qui nécessitent des accords. Selon le professeur L. 1. Jirkov, y figure une cinquième classe qui n'a qu'un seul et unique mot : K"baTTa (singulier, groupe Gyp ; pluriel K"baTpH groupe �yp). Cet informatif d'origine kumukh a égaré le professeur ; dans d'autres dialectes ce miracle est absent. Les enseignants et les professeurs n'observent pas toujours les classes : ils n'emploient qu'une seule pour tout, par exemple )l{yJIa, notre, (1re classe, masculin, groupe yp): )l{yJIa yccy, )l{yJIa -

ccy, )l{yJIa HHHy, )l{yJIa BaTaH, )l{yJIa K"baTTa, )l{yJIa K"baTpH

etc.

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On a publié récemment une méthode d'auto-apprentissage « JIaxbxbH BHJIa HHTTHJI Ma3 » (littéralement « Apprends ta langue maternelle»). Ici le pronom ne s'accorde avec rien, ce que l'auteur déclare déjà dans le titre. De même, on ne distingue plus la marque de la 1 re classe masculine 'B' ou nul, et l'exposant de la 3' classe féminine 6. Par exemple, on dit en lak de Khosrekh, BHJIa yccy, qIHBH obpqI (ton frère, petit garçon), BHJI6a ccy, qIH6H �yIII (ta sœur, petite fille) alors qu'à Kumukh, en langue dite littéraire, c'est BHJIa yccy, qIHBH obpqI, BHJIa ccy, qIHBH �yIII . La distinction des classes n'est donc plus présente. Dans la langue de Kumukh, le 6 en position intervocalique se transforme en B. Mais en pratique, on constate un peu partout l'absence de différences des marques de classes, et l'on ne tient pas compte des phonèmes sémantiques ni de l'étymologie. Par exemple, KbypBaH (Kbyp6aH, sacrifice), KlI'bBa (KlI'b6a, Ka 'ba), AbB�ypaxIMaH (Ab6�ypaxIMaH, Abdurahman), XIaBHBaT (Xla6H6aT, Habibat), KbHJIBa (KbHJI6a, Qibla), abpaBa (abpa6a, charrette), KaBaB (Ka6a6, kebab), HJIBHC (U6AUC, diable), ccaByp (cca6yp, patience), JIHBaC (Au6ac, vêtement), K'baBaH (K'ba6aH, sanglier); BarbaB (Barba6, Wahhab) etc. Selon les normes de orthoépie lak, le «1> se change en II dans les mots d'emprunt. Par exemple, IIaTHMaT (Fatima), I1HJI (cjJUA, éléphant), I1HKPH (cjJUl�i �77rn ., �\ /

Av

(Dargwa)

Lak

Andi, Botlikh

AghUl

e

Tchamalal

ll

Type nouveau

�"�"�

Langues du Caucase de l'Est

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ndien

Langues avaro-anda avar (600.000) andi ou qwannab ( 10.000) akhvakh (3.500) bagvala ou kvanada ou bagulal (6.000) botlikh (5.000) godobéri (3.000) karata ou karati ou kirdi (5.000) tindi ou tindal (6.700) tchamalal (5.000) Langues lako-darghiennes darghi (430.000) lak ( 1 50.000) Langues lesghiennes aguI (28.000) artchi ( 1 .200) budukh ( 1 .000) kryz (7.000) lezghi (400.000) rutul (30.000) tabasaran ( 1 00.000) udi (5.000) khinalug (2.000) tsakhur ( 1 5.000) Langues tsèzes (dido) bejita ou kapushta (2.500) ginukh ou hinukh (550) gunzib ou hunzib (2.000) khvarshi ( 1 .870) tsez ou dido (15.400)

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Nota bene Toutes les traductions françaises sont de l' auteur, excepté les cas spécifiés, Le principe de la lecture des noms propres : u (u) =

ou français (Rutul = Rou/ouf) Sh (sh) = ch français (Shunimi = Chounimi) Tch = [tch] q russe Kh = [kh] x russe S entre deux voyelles = [s1 non sonore N final = [nn] Gh reste [g] (dans Daghestan et Lezghi)

Les nombres sont inscrits avec un point (654,321)

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1

PRENllÈRE PARTIE Description de la langue Dagestan Efrlidteit 11



'" o

Le lai: aWarti=t au groupe des langues anci= du Nord Bt du ca=, Ccmme le tcUtchlne, l'ingouck et la plupart Œs langues du Daghestan O�'-"S nakho daghestanaises) Il est proche du darghin. Ses origines Se per6 B B fr f'b r'b fI. rh UA Ee Ë ë JK)I{ 3 3 li Il M il K K KK KK K'b K'b KI. KI. KI KI .JI JI M M H H 0 0 Oh Oh TI n TI n nn TI l nI P pC c Cc cc T T TT TT TI TI Y Y 4> X x Xx xx X'b X'b XI. XI. XhX h X hX h XI xl U n: Un: n:n: UI n:I q q qq qq qI qI III ru III ru: 'b 'b hl hl h h 3 3 10 10 H SI Cet alphabet est décomposé de 33 lettres simples et 22 doubles dont : Voyelles a / ah / e / ë / H / 0 / Oh / Y

/ hl / '3 / 10 eUI.

Consonnes

6 / B / r / rh / rh / � / )[( 1 3 / H / K / KK / K"h / Kh / KI / JI / M / / Il / 1111 / III / p / c / cc / T / TT / TI / «» / x / xx / X"h / Xh / XhXh / xl / u: / u:u: / u:1 / q / qq / qI / li et III. H

Lettres h / "h et le signe 1 (qui n'a pas de valeur propre dans

l'alphabet et signifie les abruptifs).

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Ces trois diacritiques b, 'b et 1 forment les combinaisons des lettres, qui expriment les sons spécifiques laks. Le b l 'b sont utilisés à leur place dans les emprunts au russe. Dans les emprunts des mots arabes, 'b correspond au coup de larynx (hamza stable arabe) : My'bMMHaT nom propre féminin, MlI'h.llyMcca célèbre. Les lettres ° 1 «1> 1 hl ne sont utilisées que pour les mots russes. Les lettres e 1 II\ 1 3, également présentes dans les emprunts du russe, transcrivent les sons typiquement laks : II\ représente un III géminé (redoublé). Un autre hamza léger se transcrit en lak par la lettre 3 comme dans Ca3� prénom masculin, ou 3JIMy science, et à travers le e central dans MeqI ortie, Hex rivière. Les 10 1 li tout en préservant leur sonorité russe, peuvent rendre en lak les diphtongues ya Ha 1 yu Hy dans IOpyX'b collation et lIparh arme, outil.

Classification des six phonèmes laks : Postérieures Antérieures Centrales

a (long) y M, 3/1e, ab, Ob a (bref)

Labialisées Non labialisées

y, Ob a, M, 3/1e, ab

Laryngées Non laryngées

ab, Ob, 3/1e a, M, y

Les voyelles laks sont brèves ou longues. Sans être marquée dans l'écriture, leur longueur détermine la fonction sémantique : Ta lorsque, Ta (a long) celui, MaX'b mot, Max'b (a long) derrière. La prolongation d'une voyelle marque aussi un superlatif dans les adjectifs : X'byHMacca grand X'byHMacca (a long) très grand ; JIaX'bMCCa long JIaX'bMCCa (M long) très long 610xTTyJICCa haut 610xTTyJICCa (y long) très haut. Le son a peut avoir plusieurs prononciations.

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Long, il sonne comment le a avec accent tonique russe, ou le â français : apx égout axHp la fin, aBa�aHcca riche, ara maître, seigneur; idem dans les emprunts directs au russe aBT06yc, aBTOM06HJIb, Bref, il sonne comme le a russe non accentué, une sorte de e muet. Après les consonnes xl, JI, �, KI, qI, u:! il devient palatal, plus proche du œ : JIaMy pont xIaJIJIy natte KlaJIaIII charbon, Devant le M, le a devient ê : 3aHaM yp [zanêï our] il marche, 3aM [zêï] malédiction, 6aJIaM [balêï] la chanson; a devant le B se prononce proche du son 0 français: aB [ow] la chasse, aBqH [owtchi] chasseur, 6aBIII [bowch] bleu, L'orthographe actuelle ne marque aucune distinction, Pour la plupart des cas, le a lak sonne plus au moins comme une sorte de compromis entre le e et le 0 français, mi-ouverte non arrondie postérieure [II] ou centrale [3], avec des variantes dialectales, V. Friedman note en phonétique le a bref comme [a. Toutefois ce préfixe peut aussi se placer en infixe, après la première syllabe du verbe au lieu du tout début. Exemples : je n 'écris pas (à cet instant) Ha K1>aqHqJIaM ypa ou bien Ha qHK1>aqJIaM ypa tu n 'écris pas HHa K1>aqHqJIaM ypa il n'écrit pas TaHaJI K1>aqHqJIaM yp (TaHaJI est au cas ergatif si le verbe est transitif, c'est-à­ dire s'il a un complément d'objet ; sinon, sans complément d'objet, on emploie le nominatif Ta au lieu de TaHaJI) )Ky K1>aqHqJIaM Gypy nous n 'écrivons pas 3y .!!.!ilq l HqJIaM Gypy vous n 'écrivez pas ils n'écrivent pas TaM (TaMHHaJI) K1>aqHqJIaM

Gyp

Ta 1 (gén. sing. -Hall l, -HlUI II, III, IV, nom. pl. TaH, gén. pl. TaHHHalI l, II, TaHHHyJI III, IV) 1 . pronom personnel sing. : il, elle, ce ; 2. marque de la direction : celui, celle-la, cela.

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A toutes les personnes, la forme K'baqHqJIaH peut être remplacée par qHK'baqJIaH. Avec l'autre forme du présent exprimant une action qui s'effectue de façon générale ou habituelle, on a : Ha K'baqHqapa je n 'écris pas ou bien Ha qHK'baqapa HHa K'baqHqapa tu n 'écris pas etc. On peut aussi exprimer la négation avec un auxiliaire selon le modèle suivant : je n 'écris pas (à cet instant) Ha qHqJIaH aK'bapa HHa qHqJIaH aK'bapa tu n 'écris pas il n'écrit pas TaHaJI qHqJIaH a.!!.1!l!p nous n 'écrivons pas )Ky qHqJIaH 6aK'bapy vous n 'écrivez pas 3y qHqJIaH 6aK'bapy ils n'écrivent pas TaH (TaHHHaJI) qHqJIaH

6aK'bap

Cette forme d' exprimer la négation ne s'emploie qu'avec le présent instantané et pas avec le présent général. L'auxiliaire de cette dernière forme de négation est à rapporcher de la négation du présent du verbe défectif être : Ha aK'bapa je ne suis pas tu n 'es pas HHa aK'bapa �aK'bapa, 6aK'bapa) Ta aK'bap il n'est pas nous ne sommes pas )Ky 6aK'bapy vous n 'êtes pas 3y (1-3) 6aK'bapy, (4) �aK'bapy ils ne sont pas TaH (1-3) 6aK'bap (4) �aK'bap

My cHlixIpaBy Ha aK'bapa - je ne suis pas sur cette liste. je ne suis plus Ha aK'baCCapa tu n 'es plus HHa aK'baCCapa (�aK'baCCapa, 6aK'baCCapa) Ta aK'baCCap il n'est plus nous ne sommes plus )Ky 6aK'baCcapy vous n 'êtes plus 3y ( 1 -3) 6aK'baCcapy, (4) �aK'baCcapy ils ne sont plus TaH (1-3) 6aK'baCCap, (4) �aK'baCCap Ex.: YTTH Ha 3YII\aJI aK'baCCapa - je ne suis plus avec vous (je suis partieJ.

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Avec le verbe donner, GyJlyH, on a : je ne donne pas Ha K'ba�yJlaB tu ne donnes pas MHa K'ba�yJlJlyHHM il ne donne pas TaHaJl K'ba�yJlJlyHHM )Ky K'ba�yJlap�y nous ne donnons pas vous ne donnez pas 3y K'ba�yJlJlyHHM ils ne donnent pas KlaHHHaJI TaHHHaJl K'ba�yJlJlyHHM

Les aspects verbaux Presque tous les verbes peuvent apparaître sous trois aspects qui expriment : le début de l' action (inchoatif), une action qui se prolonge ou se répète fréquemment, une action qui se reproduit parfois. Avec le verbe écrire, prendre etc. l'expression du mode verbal fait appel à un infixe comme JI ou aB Par exemple, le verbe JlacyH prendre, donne JlaC-aB­ aH, prendre parfois, ou JlaC-Jl-aH, prendre systématiquement.

L'inchoatif La forme verbale qui exprime qu'une action commence s'exprime avec l'auxiliaire MKlaH (!iMKlaH 1 llMKlaH), être : j'ai commencé à écrire Ha '1M'lJIaH MBKlpa tu as commencé à écrire MHa '1M'IJlaH MBKlyHHa il a commencé à écrire Ta '1M'IJlaH MBKlyHHM nous avons commencé à écrire )Ky '1M'lJIaH QMBKlpy vous avez commencé à écrire 3y '1M'IJlaH QMBKlyHHy ils ont commencé à écrire TaH '1M'IJlaH QMBKlYHHM

Le causatif

On le forme en insérant la syllabe aH, liée au verbe QaH, faire, après la marque de classe, si le verbe en comporte une. Exemple : j'ai écrit une lettre à la demande du garçon

obp'll-aJl TTyXb '1arbap '1M'IMH GyHHM le garçon afait que l'on m'écrive une lettre obp'll-aJl TTy'llaH '1arbap '1M'IMH GyHHM

Quelques remarques : obp'll est à l'ergatif puisque le verbe est transitif ; TTyXb est un cas oblique de Ha, je ; '1arbap,

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lettre, est au nominatif comme complément d'objet direct d'un verbe transitif ; quant à GyHHH, c'est plus compliqué, le G est la marque de la troisième classe, celle de qarhap, le reste du verbe est une forme du passé de fiaH,jaire.

JIacyH (JIa!!.cyH 1 JIancyH) prendre Traduction du verbe avoir Il n'y a pas, en lak, de verbe avoir à proprement parler. On emploie l'adjectif ycca, qui a et le sujet du verbe avoir est au cas adessif (de désinence qIa) : On peut ainsi traduire : TTyqIa llYccap ÙU'PHB) j'ai tu as BHqIa �yccap il a TaHaqIa �yccap )l{yqIa �ccap nous avons vous avez 3yqIa �yccap ils ont TaHHHaqIa �ccap L'initiale du verbe change avec la classe du nom possédé. TaHaXh TTyJI JIy flyccap il a mon livre )l{yJI qqHTy Gyp nous avons un chat S 'il s'agit d'un fils, la marque de la première classe est l'absence de préfixe : apc yccap j'ai un fils A la forme négative, on a je n 'ai pas tu n 'as pas il n'a pas nous n 'avons pas vous n 'avez pas ils n'ont pas

:

TTyqIa �aK"baCCap BHqIa �aK"baCCap TaHaqIa �aK"baCCap )l{yqIa �aK"baCCap 3yqIa �aK"baCCap TaHHHaqIa �aK"baCCap

On peut aussi exprimer le verbe avoir en faisant appel au génitif du nom, comme le montrent les exemples suivants : TTyJI u:a JIy flyp j'ai un livre (de-moi ! un ! livre 1 est)

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Au passé, j'ai eu un livre j'ai eu un dessin je n 'ai pas eu

TTyqIa GyCCJUI (3) JIy TTyqIa IWCCJUI cypaT (4) TTyqIa �aK'baCCJUI

Les suffixes verbaux

Certains peuvent considérer que les formes Gyp, �yp ou yp que nous venons de voir sont des suffixes. En fait, il en existe un grand nombre d'autres, de plus ou moins grande fréquence. Certains forment des gérondifs et nous les évoquerons plus loin. En voici quelques autres parmi les plus importants qui permettent souvent de traduire ce qui serait, en français, des propositions circonstancielles, de temps ou de lieu : cca forme des adjectifs et des adverbes. Il peut aussi exprimer la certitude, comme dans l'exemple : il est là Ta yp THKKy il est vraiment là Ta yccap THKKy

aH exprime qu'une action a un caractère général. Exemple : l'oiseau vole (il sait voler) JIeJIyXXH JIeXXaH HH exprime la simultanéité de deux événements sans pluie, c'est la sécheresse rnapaJI �aK'baHH, K'byparbJJJHBy �HKlaHccap (pluie / est-pas / sécheresse / ???) HaB / ByH sert à former un vœu, comme dans l'exemple : que meure votre ennemi 3yJI �yJJJMaH HBqIHByH KKap exprime l'incertitude. Exemple : il paraît qu 'il est sorti (il / sorti-semble-t-il)

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KhaH renforce les impératifs. Exemple : travaille donc aH exprime qu'un verbe a un caractère général. Exemple : l'oiseau vole (il sait voler) JIeJIyXXH JIeXXaH XTy indique qu'une action suit immédiatement une autre. Exemple :

Ta JIaraHXTY, Ha yBKlpa il venait juste de partir que je suis arrivé TTyH qly 6ill1HXTy, Ha HB3pa dès que j'ai entendu un cri, je me suis levé L'interrogation Les principaux interrogatifs sont : qui ? u:y? / au pluriel U:Ba? On rencontre aussi les formes

U:yMa? / U:yMyp? / quoi ? combien ? combien coûte ? comment ? pourquoi ? où ? (sans mvt) où ? (avec mvt) d'où ? quand ?

U:yMH? U:H? U:HMH? / U:HKcca? ccaH ro'P? U:yKyH? U:HBaH? / u:aH? qy? / qyB? qyH? qa? / qaTY? U:H qlYMaJI? / Ta?

Il est intéressant de noter que U:HBaH est formé de U:H, quoi, suivi de la marque de la 3' classe et du verbe faire. C'est, à proprement parler, ilfait quoi. Attention, les interrogatifs se déclinent mais la racine des cas obliques est nettement différente du nominatif indiqué ci­ dessus. Pour qui, les cas obliques sont formés sur II\H et pour quoi sur cca. On aura donc, par exemple, II\HJI, de qui (génitif de u:y) ou ccaH, à quoi (datif de U:H).

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L'interrogatif quel, en tant qu'adjectif, prend les terminaisons convenables :

quel ? Les verbes au mode interrogatif Les suffixes verbaux B 1 Ba 1 BH 1 By employés exclu sivement avec des verbes à la première personne (singulier et pluriel) donnent un sens interrogatif. Exemples : où nous asseyons-nous ? '1y Il\lIGHKlaru:? commentfaire ? U:yKyH GaBH? De la même façon, les suffixes aB (liB), HB et yB produisent des formes interrogatives aux autres personnes. Exemples : HHa y'lIaHHaB? viens-tu ? 3y Gy'lIaHH!!!.? venez-vous ? y a-t-il de l'argent ? apu:y iWP!!!!.? sont-ils revenus ? TaH 3aHa XhypHB? rrrry yCCHlIB? où est le père?

Les pronoms indéfinis Ils se forment à partir des pronoms interrogatifs grâce aux suffixes -liB, -PHB, ou bien en ajoutant l'indéterminé yHyry avec l'indice de classe convenable quelqu'un U:yllB 1 u:ypHB 1 U:yMa-yHyry U:H-�yHyry quelque chose

Les conjonctions Les conjonctions de coordination sont Ba et ry, et, ainsi que MyKyHMa, aussi ; u:aH'IHp'Ia parce que li, lIry ou aHMa mais arap si aH)I{arh seulement

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Les adverbes

Les adverbes de manière se caractérisent par des suffixes Ha ou Hy ajoutés à un nom ou à la forme courte des adjectifs. Exemples : fortement ryMHy loin apxHy En lak, les adverbes de lieu sont d'une extrême précision. Pour dire ici ou là, l'adverbe sera légèrement différent selon qu'il y a mouvement ou non mais aussi selon que le lieu désigné est à l'intérieur, sur le dessus, derrière quelque chose. Exemples :

IIIHKKy IIIHKKyH IIIHBa IIIHBy 1 IIIHByH IIIHH IIIHJIy rHKKy rHKKyH MHBa MHBy MHH MHJIa BHB BHHX

ici (sans mouvement) ici (avec mouvement) d'ici (provenance) ici (à l'intérieur) ici (en haut) ici (en bas) là (sans mouvement) là (avec mouvement) de là (à l'intérieur) là (à l'intérieur) là (en haut) de là (en bas) à l'intérieur à partir de l'intérieur

Les adverbes de temps peuvent être purs ou dérivés de noms Certains adverbes sont rendus par des postpositions

La phrase Les propositions relatives ou circonstancielles Elles n'existent pas en lak et sont remplacées par les participes. Exemple : la marchandise qui sera vendue llaXJIaHCCa X"byc

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Les propositions compléments d'un verbe Dans une phrase comme je n 'entends pas ce que tu dis, la proposition ce que tu dis est complément de je n 'entends pas. En lak, cette proposition complément se place le plus souvent où se trouverait un complément d'objet simple, entre le sujet et le verbe. On aura ainsi :

TTyH HHa TlHMyp K"baGaJIJlaH Gyp (HHa TlHMyp signifie tu dis, et K"baGaJIJlaH Gyp je n'entends pas)

Les nombres Le lak emploie un système décimal. Les nombres s'accordent avec la classe nominale. S ' ils sont énoncés seuls, les nombres sont les suivants :

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 30 40 50

u:a KlH UlaM MyKb XXIO pliX apyJI MlIH yp'lI au:I au:IHHlI u:a au:IHHlI KlH au:IHHlI UlaM au:IHHlI MyKb au:IHHlI XXIO au:IHHlI pliX au:IHHlI apyJI au:IHHlI MMH au:IHHlI yp'lI Kby KbyHHlI u:a 3yBH MyKbu:IaJI xXIOu:IaJI

71

60 70 80 90 100 1000

pllXu:I3.JI apyJIu:IaJI MlIHu:IaJI ypqIu:IaJI TTypIII (TTypIIIBa, TTypIIIpa) a3ap (a3apBa, a3ap�a)

Selon la classe du nom, ces nombres sont affectés d'un suffixe différent. Classe 1 Classes 2 et 4 Classe 3 1 u:apa u:aBa u:all 2 KlMlI KlMpa KIMBa IIIaMa IIIaHHa IIIaHMa 3

MyKha 4 5 XXlOli 6 pllxa 7 apyJIa 8 MlIHlI 9 ypqIa 10 au:Ia 20 Khyll 30 3yBMlI

MyKhpa xXlOpa pllxpa apyJIJIa MlIHpa ypqIpa au:Ipa Khypa 3yBMpa

MyKhBa XXIOBa pllxBa apyJIBa MlIHBa ypqIBa au:IBa KhyBa 3yBMBa

Les noms de dizaines à partir de 40 (40, 50, 60 etc.) ont le suffixe -JIa pour les classes 1 , 2 et 4 mais -JIBa pour la cl. 3. Pour former les nombres de I l à 19, on ajoute au nombre 10 (au:I) le suffixe HMlI suivi du nombre convenable. Exemple : 17 au:IHMlI apyJI Pour former les nombres de 2 1 à 29, on ajoute à KIM le même suffixe HMlI suivi du nombre convenable. Exemple : 28 KhYHMlI-MlIH Khyll signifie vingt. Pour former les nombres de 3 1 à 39, on ajoute à 3yBMJIJIMH le nombre convenable.

72

Exemple : 35 3yBHJIJIHH XXIO

3yBHlI signifie trente.

Pour former les nombres de 4 1 à 49, on ajoute à MYKh-u:IaJI, qui signifie quarante, le nombre convenable. Exemple : 44 MyKhu:IaJIJIHH MyKh Pour former les nombres de 5 1 à 59, on ajoute à xXIOu:IaJI, qui signifie cinquante, le nombre convenable. Exemple : 54 xXIOu:IaJIJIHH MyKh Pour former les nombres de 61 à 69, on ajoute à pllxu:IaJI, qui signifie soixante, le nombre convenable. Exemple : 62 pllXu:IaJIJIHH KlH Pour former les nombres de 7 1 à 79, on ajoute à apyJIu:IaJI, qui signifie soixante-dix, le nombre convenable. Exemple : 78 apyJIu:IaJIJIHH MlIH Pour former les nombres de 8 1 à 89, on ajoute à MlIHu:IaJI, qui signifie quatre-vingt, le nombre convenable. Exemple : 87 MlIHu:IaJIJIHH apyJI Pour former les nombres de 91 à 99, on ajoute à ypqIu:IaJI, qui signifie quatre-vingt dix, le nombre convenable. Exemple : 97 ypqIu:IaJIJIHH apyJI A partir de cent, voici quelques nombres : 100 TTypIIIa (TTypIII!!.a 1 TTypIIIna) TTypIIIJIHH u:all (u:a!!.a 1 u:ana) 101 200 KlHTTypIIIa (KlHTTypIII!!.a/KlHTTypIIIna) 1000 a3apa (a3ap!!.a 1 a3aplla) 2000 KlHa3apa (KlHa3ap!!.a 1 KlHa3aplla)

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Les nombres sont suffisants pour indiquer la quantité, ce qui implique que le nom des objets comptés ne prennent pas le pluriel : on dira a3ap�a K'bypyIII , mille roubles, en remarquant le � de la classe dans le nom de nombre.

Les nombres ordinaux Leur formation est assez complexe : on ajoute au nombre cardinal le suffixe qHH tiré du verbe yqHH, dire, puis l'un des suffixes -cca, -Ma, -MYP ou -MH, selon la classe du nom auquel l' ordinal se rapporte. La première classe emploie -Ma, les deuxième, troisième et quatrième classes -Myp, et le pluriel -MH. On aura ainsi : premier U:aJIqHHCCa 1 u:aJIqHHMYP 1 u:aJIqHHMa troisième IIIaMyJIqHHCCa 1 IIIaMyJIqHHMa septième apyJIqHHCCa 1 apyJIqHHMa onzième au:IHHlI u:aJIqHHCCa etc. MaX'ba-MaX'b-cca dernier Exemples : premier homme (classe 1) U:aJIqHHMa HHcaH première femme (classe 2) U:aJIqHHMYP II\apcca Les nombres ordinaux ne se déclinent que s'ils sont pris de façon substantive et ne sont pas attachés à un nom. Dans les autres cas, ils se déclinent comme des adjectifs.

Nombre de fois Pour former les expressions indiquant combien de fois, on ajoute à la forme courte du nombre le suffixe -JIJIa une fois U:aJIa 1 u:aJIJIa cinq fois XXIOHJIa (xxIOHJIBa, XXIOHJIJIa) vingt fois KhyHJIJIa Ce suffixe apparaît dans les multiplications : deux fois deux, quatre KlHJIJIa KlHBa - MyKhBa Le mot U:aJI lui-même signifie fois. Pour dire deux par deux, trois par trois etc. on se contente de répéter le numératif. deux par deux KlH-KlHBa

74

Les fractions

Les mots pour dire partie et moitié sont

moitié partie

llaqIH 6yTla Pour dire, par exemple, un tiers (113), la tournure est : IIIaHMa 6yTlYJI u:a 6yTla ( trois-de / parties-de / une /

partie)

Vocabulaire Le vocabulaire lak moderne n'est pas homogène. Il est formé par trois strates différentes. La première, dont les origines remontent à l'antiquité, est représenté par les TtWts communs à toute la famille des langues nakho-caucasiennes, à leur proto-langue. Etroitement attachée à elle, se trouve la strate des TtWts indigènes laks. Et enfin, la troisième est formée des emprunts des langues qui n'ont aucune parenté génétique ni linguistique avec le lak. Son apparition est liée aux conditions historiques et commence avec le développement des relations multilatérales étroites du peuple lak avec d'autres ethnies. La formation de la langue lak en tant qu'unité autonome est liée, entre autre, à la création de ces propres lexèmes, absents dans la proto-langue. Ce sont ces mots que nous appelons indigènes. Pour illustrer ce propos, nous prenons le couple synonymique �aKl / K"bIOKI (le coeur). Le premier, avec des variantes, se rencontre dans toutes les langues daghestanaises, tandis que le second est uniquement à l'usage local lak. Les causes des emprunts linguistiques peuvent varier autant que les destins des peuples et leur développement historique. Une partie des arabismes a intégré le lak grâce à l'islam, directement de l' arabe, une autre partie à travers les langues turques et persanes, également riches en arabismes. Les Laks, peuple d'artisans, étaient dans un mouvement incessant. Durant les différentes périodes, la communication des Laks avec les Koumyk au nord, les Azéris et les Perses au sud fut assez intense. Les relations avec ces peuples à long terme exigèrent des Laks la connaissance de leurs langues.

75

Le caractère des emprunts des langues turques et iraniennes se différencie de celui de l'arabe. Pour les premiers, dominent les désignations des choses concrètes : fruits, épices, instruments de musique, armes ; alors que de la langue arabe, en lak sont passées essentiellement les notions abstraites et les termes religieux et mystiques. Tous les mots d'emprunt ne sont pas obligatoirement fixés par la langue. Ainsi, dans une source manuscrite lak, XaHHaJI Mypa�

(désir du Khan),

datée de 1734, se rencontrent en

nombre les termes médicaux et botaniques arabes, perses et turcs, par exemple 6yJIn.aM flemme )KYlaM lèpre K"hyJIaH)K

coliques

HUKLpac

goutte

pauxIaH

basilique

pa3u»H

aneth

qui n'ont jamais été assimilés par la langue parlée et sont devenus des archaïsmes.

Fragment d'une carte de la rigion du Daghestan ; les villages Zaks, 1860

Les arabismes Le lak est riche en arabismes. Pourtant, aucun territoire habité par les Arabes n'a de frontières avec le Daghestan. La seule source en était l'islam. Avec le temps, au pays lak apparut une couche de population maîtrisant l'arabe et le propageant parmi les siens. Les traductions des livres arabes

76

sacrés et profanes, l'enseignement en arabe des disciplines telles que l'astronomie, la géographie, l'arithmétique, l'algèbre etc. dans les écoles auprès des mosquées, influencèrent ces emprunts. Contrairement à l'influence des langues kumyk ou azéri, résultant d'une fréquentation quotidienne, l'emprise de la langue arabe s'est opérée en absence de contacts directs avec le peuple porteur de cette langue. Quelques arabismes après leur absorption par le lak se sont modifiés phonétiquement. Dans les variantes laks des mots arabes, les phonèmes sourds sont remplacés par des sonores : ca�aKha aumône IIacHxI éloquent BaTaH patrie IIapH3a devoir ahTpH esprits. Le f arabe se change en p lak : «»axp IIaxpy fierté, «»HKp - IIHKPH pensée, «»arhM compréhension, IIarhMy capacité, talent; le K"b change contre le Kh laryngal lak : «»aK"bHp - IIaKhHp pauvre, lIK"byT - lIKhyT rubis, XaJIK"b - XaJIKh peuple. Avec l'islam, le lak adopte la plupart des termes religieux. AJIJIarh Allah, BaxIHH qui envoie les révélations, MaJIaHK (pl.) anges, pyxI âme, r"ba3H combattant de la foi, Kha�HH juge, XImKH pèlerin, amKaH paradis, cCHpaTl enfer, �HH religion, �yah prière, 3HKPH zikr, choeur rituel, ca�aKha don, KhHCMaT sort, MH3HT mosquée, MHHapa minaret; également KHJIHCa église, KhypaH Coran, MH)I{HJI Evangile TTaBpaT Torah (pentateuque), cCyHaT circoncision etc. Du domaine parlé : JIyr"baT dialecte, MaCaJIa fable, )l{aBa6 réponse, xaBap message, conte. Des objets : CCliT l'heure, Ta)l{ couronne, KHPIIHT allumettes, KhliJIaH crayon, K"baIIHJIa caravane, xxa3HHa trésor (de l'arabe khazna qui a donné magasin fr. et Kl13lla russe). AKBap, l'appel du muezzin, vient de akbar, de l'invocation Allahu akbar, Dieu est le plus grand. De la société : HHcaH l 'homme, a�HMaHa l'homme (Adam), 3JIHMQy savant, lICHp prisonnier, lITHH orphelin, XaJIKh peuple, �yHHlIJI monde, MaXJIyKhaT l'humanité. 2 2

AJIMac

diamant, MapAŒH corail ; MaÜMyH singe, TlaByc paon, pyx oiseau mythique ,. f'La.J]aTI erreur, oyxap oyxxaH devenir fou, rLypBaT la tnTe itrangère, n.aRa air, rMIBac disir, passion, 3Ha;rl; volonti, AŒBrI.ap noyau, xIl1c sentiment, impression, xIaAŒT besoin, xIajl honte, xII1KMaT miracle, xlypMaT respect, xlaKI1H docteur, de l'arabe : hakim) etc.

77

Se sont produits quelques glissements sémantiques entre l'arabe et le lak, par exemple (les mots arabes sont toujours en transcription cyrillique) : arabe

xIa33 bonheur �aBJIaT état, puissance MaH3HJI habitation HXTHlip cha ix HHca«» justice XaJIK'b créatures a«»�aJI meilleur, digne

lak

xIa3 plaisir, jouissance �aBJIaT richesse MaH3HJI temps, distance HXTHlip droit HHcaIl conscience morale XaJIKh peuple aB�aJI bienheureux,fou

Influence perse La langue iranienne à laquelle le lak empruntait directement fut I1apCH Ma3, le persan, le peuple iranien étant connu par les Laks sous le nom de K'ba)Kap. Le roi lak Shergir combattit du côté des Perses au V, siècle contre les Grecs et les Arméniens. Pendant toute la première moitié du XVIII' siecle, Nadir-shah d'Iran et Khan Sourkhaï II X'byH6yTTa, souverain lak, se livrent des batailles sanglantes : l'expansionnisme des iraniens heurte la fierté minoritaire lak qui, tout en défensive, parvient à maintes reprises non seulement à prendre et piller mais à annexer et gouverner les villes perses importantes tels Derbent et Shemaha.

IIapcH Ma3paH rhaJIr'ba TlHH Ha xIaHpaH Ma6yJIJIap�a ne me séduis pas en parlant la langue perse; ce dicton populaire souligne l'élégance de la langue perse que nombre d'intellectuels laks maîtrisaient, notamment par la lecture des livres iraniens. Quantitativement, il y a moins d' emprunts perses que d'arabismes et de mots d'origine turque dans le lak. Les noms d'animaux des pays chauds : raMYIII buffle, )KaHpaH gazelle, I1aJIaHr nom général des félins, I1HJI éléphant, Kapra�aH rhinocéros ; a)K�arha dragon. îKaHaBap bête, prédateur, 6H�aB cheval rapide. Les noms d'épices et de plantes : MHxaK girofle, �apqHH cannelle, 6Hr'b coing, 6a�aH amandes, I1I1HpHH)K datte, I1aMMa coton.

-

78

IIap'Ia brocard, qll�pa tchador, IIap�aB rideau, XXyp)l{HH double sac de voyage ; KaMaHqa kemantche, vielle, Tap tar, instrument à cordes pincées ; 3yMpyT émeraude, qHHH porcelaine, initialement en provenance de Chine ; xaHa maison, �apBa3a portes cochères, TyMaH une dizaine (billet rouge de banque, valeur 10 roubles). Quelques adjectifs : IIIa� joyeux, KyTla court, KyrhHa vétuste, TypIII aigre. L'adjectif perse �ypyc exacte, précis -

est employé en lak en tant qu'adverbe ou avec les verbes X'hyH devenir et 6aH faire ; en tant qu'une forme verbale complexe : �ypyc auJpa CCliT �yp à dix heures précises. ,r:t:yIIIMaH ennemi, �yc ami (dost en perse), IIIarh shah,

�ap3H couturier, 3aprap orfèvre, TaMMaJI paresseux, KyMar aide (persan komak). TaxTa planche, Tapa3a perche de funambule, qapx roue, JIyJIa canon, tuyau ; 3aHr cloche, �apc canyon ; paHr couleur, 6axIIIHIII cadeau, �ap� tristesse, a3ap maladie, 6axT bonheur, IIaH� occasion, HHrh peur, 6yxhTaH calomnie.

Influence russe Les mots empruntés au russe se transforment dans l'écriture et à la prononciation ; le 0 accentué est remplacé par le y (KHHy cinéma, KKaJIxy3 kolkhoz), non accentué par le a : KKaMHTleTl comité, KKaMyHHcT communiste. Le «» russe, inexistant dans le lak, passe au II tout comme aux emprunts arabes : IIa6pHKafabrique, IIaHap (I 06JIaCTb (blason ci-contre) et crée la circonscription de Kazi-Knmnkh,

Charte de lafondation du Daghestan en 1921 ; pièce d'orfèvrerie par des maîtres-artisans nielleurs de Kubatchi.

112

En lnl, la R6pubÜJ.ue Automrne du Daghestan cct fondée Et 1922, b Comte ex6cutif de la RépubÜJ.l.>O du Da�hestan attesk cette cir=ttiption dans Sct frtnt:i&et ; 0lll\n, 70 foyers, 220 habitants, Sumbatl Cyn6aTlYJI, antique village lak, l'historien Davoudov fait remonter ses origines au IV' siècle avant notre ère, 1 87 foyers et 584 habitants dans les années 1930, Tsovkra 1 IJ,IYBKlYJI 1Myp, village juché à une altitude de 2,800 m au-dessus de la mer, 343 foyers pour 1,025 habitants, Une dynastie de funambules professionnels, plusieurs artistes et scientifiques, 205 appelés, 95 morts à la guerre, Tsovkra II IIlyBKlyJI 2MYP, les inscriptions sur les pierres tombales témoignent de sa fondation datant de 750 ans, 150 foyers

117

avec 750 habitants avant la gnerre, à présent, 1 14 maisons avec 520 habitants, Coopérative agricole, école secondaire, Tsushar 1l,IYII\ap, recensement de 1886 - 136 maisons 447 habitants, 130 foyers dans les années 1930, Sur 108 appelés, 60 laissèrent leur vie à la guerre,

District Novolak

1l,IycCaJIaKpaJI pailoH

Par décision du 13 mars 1 944, la République Tchétchéno­ Ingouche a été supprimée, et les Tchétchènes, notamment ceux du district d'Aukh (AyxOBCKHi'I pai'IoH), ont été déportés au Kazakhstan et dans d'autres républiques d'Asie centrale, Selon le plan de cette grande migration politique, 600 ménages laks des circonscriptions Kuli et Lak devaient être déplacés afin d'intégrer les maisons tchétchènes abandonnées, Par excès de zèle des fidèles huissiers du Parti Communiste (bolchevique - signataire de l'oukase estampillé « secret d' État » - respectivement 737 (3,030 personnes) et 781 (2,801 personnes) ménages laks ont été arrachés à leurs terres ancestrales dans les hautes montagnes pour être déportés sur les terres de la plaine, Par la même décision, la région fut nommée Novolak, Un tiers de la population déportée lak périt durant cette opération, décimée par les brutaux changements climatiques, les maladies et l'inanition, Après la levée des sanctions administratives et le retour spontané des Tchétchènes en 1956, il leur a été néanmoins interdit de réintégrer leur région et leurs anciennes habitations, Les habitants des villages avars, détruits par le tremblement de terre du 14 mai 1970, ont été installés également dans cette région, En 199 1 , le mouvement autochtone souleva avec force la question de retour des Tchétchènes sur leur terre, En 1 994, en vertu de la loi sur la réhabilitation des peuples déportés et réprimés, la décision de reconstitution du district d'Aukh a été prise, et par là même, les Laks du Novolak devraient être de nouveau déplacés, cette fois sur les terres au Nord de Makhatchkala (voir le plan de construction des villes nouvelles), Cette décision se réalise tant bien que mal ; faute d'investissements (1 ,270 maisons construites en 2009 sur 3,872 prévues) ; par le refus des Laks et des Avars de quitter leur région d'adoption pour s'installer sur les terres salines et basses au bord de la mer Caspienne ; une tension ethnique avec les Konmyks, peuple historique de cette région ; absence d'aménagement social et économique des nouvelles habitations etc,

118

A présent, la région Novolak est peuplée de 22. 357 personnes dont 46% d' ethnie lak. Les villages qui la composent sont Gamiakh rMIMU5IIIJ,U, Toukhtchar TIlOx'Iap, Akhar AbX'b5lp , Bourtni EypTTyU, Varaï BapauMu, Doutchi .IJ:y'lIuMu, Novo-Kuli, Novo-Tchourtakh, Tchapayevo (qanaeBo, anc. Kichenaoul, KumeHaYJI), Novolakskoye (apparu avec le déplacement des habitants d'une vingtaine de villages montagnards), Shoushia IllyuwMu, Tchayakh. Les habitants d'Akhar et Shoushia ont été finalement déplacés dans des villes nouvelles, et les anciens noms tchétchènes Banayourt et Yamansou leur ont été rendus . District Rutul

:

Haut Katroukh qIaTJIyx'bu 51JIyB

District Akushi : Arakul .IJ:IOK'byJI, Ullutchara Ypy'lyJI, Balkhar Eapx'ban célèbre par ses poteries artisanales, Kuli d'Akushi, Sovietskoye, ancien Bourchi-Makial Eypmu-MaKhaJI, Tsoulikani IJ;IyJIUK'b5lH, Shshadni IIlail:YH, Shalib IIIan à 2320 M, Khanar X'baHap.

Axap Cê: WyWlt1fl Ci) HO Bo4ypTaxCê) ,[ly 4 lt1 Cê) raMlt1flXrê) Tyx 4 a P Ce)

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119

Vue sur la mer Caspienne à Makhatchkala, 2012. Photo Patima Kardashova

La Capitale Un tiers de la popnlation lak, à savoir pins de 50,000 personnes, habite la capitale dn Daghestan, Makhatchkala 1 MaxIaqK'harra (les laks l'appellent pins sonvent par son nom initial, AHJKH), Snr l'emplacf'ment de la fortification maritime tnrc lnci-Kala datant dn Moyen Age, le fort Petrovskoye est fondé par les Rnsses en 1844 an bord de la mer Caspienne en l'honnenr dn séjonr de l'emperenr Pierre 1°' en 1722, En 1857, la fortification obtient le statnt de la ville ; après l'édification d'nn port en 1 86 1 , devient Port­ Petrovsky, En 1 9 1 8 le maire Abdonsalam Magometov renomme la ville en Shamilkala (illaMHJIbKarra), Par Onkase dn Comité révolntionnaire de 1921, la ville prend le nom de Makhatchkala, en honnenr dn révolntionnaire avar Makhatch Dakhadaev ( 1 882191 8), marié avec la petite fille de l'Imam ShamiL La ville, remplaçant ainsi Bouïnaksk (EynHaKcK) en tant qne centre administratif, fnt élevée an statnt de capitale de la Répnbliqne Antonome dn Daghestan en décembre 1925, La pins grande agglomération de la circonscription fédérale dn Cancase, 577,990 habitants, regronpant tontes les ethnies, Le jonrnal lak MJIqH (Ilci, le Messager), fondé en 1917 par Garnn Saïdov et anssitôt mis en sommeil, est depnis 1991 nn hebdomadaire imprimé à 3,000 exemplaires ; il traite de la vie sociale, politiqne, sportive et cnltnrelle, Une station de radio émet en lak 7 mais la télévision est en russe, langne officielle, En 1914, nn gronpe d'intelligentsia de Kazi-Knmnkh crée nn cercle dramatiqne, En 1920, les amatenrs dirigés par l ' écrivain Saïd Gabiev obtiennent le statnt de Théâtre Soviétique, En 1935, le Ministère fonde snr sa base le Théâtre National Lak Dramatique et musical Effenâi Kapiev, JIaKparr TeaTp, Dirigé par Alexandre Vassiliev en 1 940, il est fermé pendant la gnerre, treize artistes sont appelés et plnsienrs ne reviennent pas, En 1960, le Théâtre réalise avec snccès nne tonrnée à Moscon, et en 1 970 il déménage à la capitale Makhatchkala, où il fonctionne encore anjonrd'hni, On mentionnera les dramatnrges Tcharimov, Fatnev, Aliev et bien d'antres, « Un Jonr Noir », tragédie contemporaine de Siberbek Kasnmov, traite le thème dn déplacement des Laks en 1944 ; le Festival des Théâtres dn Cancase attribne à titre posthnme le prix de la meillenre mise-en-scène à V Efendiev, Les artistes se prodnisent anssi an Centre cnltnrel lak de la Ville Nonvelle, an Nord de la capitale, 7

dont deux célèbres speakers lakophones, CyJlTaHaT Cal1)l;rycaHHoBa et ra3a 30 ans de travail à la Raillo lak.

rMaeB, respectivement 50 et

121

Toponymie AbmTTuKKyJI, habitants des villages Ashti et Kuli et leur environs. napx'bu, banlieusards, habitants du village Balkhar et ses environs. nypmu-qapaBaJI, environs des villages Burshi et Tcharaval, leurs habitants. BuU;lx'bu, territoire entre les villages Untchukatl et Tsudakhar, leurs habitants. BaqqU-qÙJ.UMU, pays autour de Vatchi et Kaya et leurs habitants. MaqqaUMU, « les parrains », pays à l'Est et derrière le mont Vatsilou, ses habitans. Mam:ux'bu, « les fermiers » , pays autours du village Tsovkra. Ypu-MyKbap, pays autours des villages Uri et Mukar, ses habitants. Abpacau la Russie ; ryp:IKucTTaH la Géorgie ; K'bUpUH la Crimée. K'byBaJI la ville de Kuba en Azerbaïdjan ; KlanlKlau la capitale d'Ossétie, Vladikavkaz (BJIap;IIIŒBKa3) ; Ta PK la rivière Terek ; II)1.uJI le fleuve Volga. Les noms de peuples en lak : 51pycca Avar �apru Darghin KypaJI Lezghi JIaK Lak Ta6acapaH Tabasaran Ar'byJI Agul PyTlYJI Rutul ll,lax'blOp Tsakhur K'byMyKb Kumyk Hyr'bau Nogaï A3Up6u:lKaH Azerbaïdjan ObpyC Russe

Groupe de musique populaire 8 8

Assis : argan, tar, tchugur, agaç-kumuz, datchu. Debout : zunnav, shutukh.

Atlas d'instruments des peuples de l ' URSS, 1963, Éd. Muzgiz 1 22

La musique : genres, instruments, usage

La musique populaire du peuple lak se subdivise en deux genres : instrumental et vocal. La musique vocale est représentée par le chant soliste, accompagné d'un instrument ou d'un petit ensemble instrumental. Le genre instrumental comprend des mélodies produites par des bergers, ainsi que les �usiques pour danser, pour marcher, pour les fêtes de mariages. Le système modal lak est caractérisé par l'usage des modes diatoniques : hypoionien, éolien et dorien, ainsi que des modes chromatiques, à la seconde augmentée (hijaz) et aux degrés mobiles. Le système lak, souvent plagal, adopte la mélopée de la poésie, exprimée par une métrique ternaire, à 6 ou 9 temps, avec des libertés d'insertion des temps, allant jusqu'aux I l ou à l'irrationnel. Le genre vocal est caractérisé par un système majeur-mineur et la base du saut ascendant diastématique (quarte / quinte), suivi d'un mouvement descendant par degrés. Les genres vocaux se subdivisent en deux types : BaJlaH : chants aux mélodies développées, au tempo lent ou modéré, déclamations épiques au thème musical fixe ; ballades expressives dont la cantilène syllabique étendue ne trouve pas d'analogue dans le folklore des autres peuples du Daghestan. D'une large variété de rythmes, à la métrique irrégulière et changeante, ce sont des chants rituels, hymnes épiques, chants d'amour, de protestation sociale, berceuses, etc. Les épopées héroïques laks fondent une véritable mémoire du peuple. Grâce à ces poèmes dont les premiers apparaissent probablement déjà au XVII' siècle, se transmettaient à travers les générations (en partie illettrées) les détails du déroulement des batailles historiques, les gestes fondateurs des figures éminentes de la résistance, les exploits des femmes célèbres. Il existe toute une pléiade de fresques sonores épiques. Les premières études dans l'Empire russe commencent avec les publications à Thilissi du recueil sur l'éthographie du Caucase et de ses peuples, à partir des années 1860. Nous reviendrons sur les protagonistes dans la description de l'héritage littéraire lak.

123

Les chants lyriques sont plus courts, ils contiennent généralement plusieurs couplets, - toutefois, quelque soit leur longueur, le rapport entre la création poétique et ses interprétations par les chanteurs et chanteuses fait partie intégrante de la tradition orale. Voici la transcription d'un balei traditionnel. Khadij a, chanteuse lak du district de Kuli du seconde moitié du XXe siècle, est accompagnée par son compagnon B agyrtcha au tchougour. L'enregistrement réalisé lors d'une expédition folklorique au début des années 1970. oantplla (llyryp, tchougour)

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Brave, je n·ai pas réussi Paraître bonne à tes courses Tu as pris une épouse Par dépit de moi, orgueil

Tu me parlais : Viens à la source, rusais-tu ; Comme 1" eau de la source Coulent mes yeux

KKyJIJIaJIyJI 6yBTy rbUHTa IU.uHauH 6yqlaucca KyHMa IJ;u KlyJIJIU M»Kb JIUXXaH 6aH MHary K'ba6yqlaucca

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Comme une gazelle tuée par balle Accourait cherchant de 1" eau Toi aussi tu viendrais à moi Peut-être pour te désaltérer

Ce balei est un exemple du mode dorien (ré), yegâh pour la tradition orientale, avec le second degré descendant qui comporte un intervalle en dehors du système tempéré (le ton neutre).

IDaMMa, un autre genre vocal à la mélodie courte, rythmes rapides, contenu sarcastique et sur un ton plaisantant. Ce genre est proche des tchastouchki russes ; un relief mélodique explicite, une métrique simple, une rythmique pointue et vivace, des textes souvent improvisés ; chansons enfantines, chansons aux allégories animales, onomatopées etc. Voici une comptine d'enfants :

- }lTTY qyBpH? - IIJ,aMapaHpH. - U:H KaHaHpH? - IIJ,aMa KaHaH. - XXyJIy qapH? - qapTTaByxpH. - AqHTla-qHTla. - qHTlYJI x"bapy. - JIHId-JIHrrl-JIHrrl

Les moutons sont où? Sur le gravier. Que mangent-ils? Le gravier ils mangent. La route vient d'où? Elle traverse les pierres. Atchita-tchita. Les ailes d'hirondelle. Lipp-lipp-lipp.

HaBa - u:a, U:yrrrra - KlH, IDaTTa - IlIaH, KlyJIy - MyKh, XXIOHqla - XXIO, PlIxKlH - pliX, YpyH - apyJI, MlIHpa - MMB, Ypqlpa - ypu:IH, U:HHlIp�ary - au:l!

Moi - un, Moi-même - deux Un serpent - trois, Une souris - quatre, Une caille - cinq, Un crochet - six, Une fronde - sept, Huit bagels, Neuf baquets, En tout - dix !

125

Les instruments

de musique du peuple lak, comme tous les instruments du monde, se classent dans des catégories de l' organologie universelle aérophones, cordophones et membranophones, l'ordre dans lequel nous les décrivons. IlJ,IOTlyxx(u) sifflet, une flûte bec, taillée dans un roseau. IIneJIJIHTly petite flûte oblique, en roseau ou paille, comme le ney turc ou ne; persan. En dépit de sa simplicité apparente, il exige une maîtrise un apprentissage cause de la difficulté d' émettre le son sur l'embouchure terminale, l'instar du ney turc ou nei persan et arabe. r"helliTepy, ocarina d' argile, en forme d'oiseaux, parfois peint en rouge ; deux trous d'obturation, il s' agit d'un instrument-jouet l'usage des enfants. EaJIaMaH, fabriqué également en roseau où on taille l' extrémité supérieure fermée une anche simple (clarinette idioglotte). La légende dit qu'un berger tombé dans un canyon, appela au secours l ' aide des sons plaintifs de cet instrument. 310HHaB anche double est un hautbois (zurna) ; tourné en bois de rose, noyer ou abricotier, de forme et de perce coniques, se terminant par un pavillon. Une double anche est ligaturée un tube métallique joint l'instrument ; une bobèche y est fichée, où buttent les lèvres. Les Laks des montagnes l'utilisent en solo ou en combinaison avec le tambour datchu. Ce son puissant est très reconnaissable lors des festivités en plein air : danses, mariages, fêtes de l' agriculture (le premier sillon en printemps) . ApraH anches libres est une sorte d' accordéon boutons, importé par les soldats russes au XIX' siècle. A la main droite, touches diatoniques (sol-fa) au tirer ou au pousser du soufflet produisent les mêmes tons (contrairement l'harmonica) alors que les basses, disposées en deux rangées de boutons par couples, donnent un ton au pousser et un autre la quinte au tirer par la main gauche, traditionnellement en mouvement de l' éventail. C 'est la grande particularité de cet instrument très populaire, devenu national au Daghestan. qyryp est un luth cordes, équivalent du saz turc, de facture élaborée (résonateur piriforme assemblé des lamelles du bois d' abricot, cerisier ou noyer) ; la table résonnante en sapin comporte quelques petites ouvertures. Cet instrument la sonorité confidentielle accompagne le chant ; dans les ensembles instrumentaux il joue le rôle soliste.

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Ara'l-KyMy3, du turc Agaç-kumuz (ar'ha'lK'hOMy3 en kumyk, bois chantant) luth cordes de facture monoxyle (manche et corps en forme de pelle se taillent dans une seule bille). Dans les années le luthier Kurban Mamedov créa une famille d'agaç kumuz d' orchestre (soprano, alto et basse), en y rapportant des frettes en métal, ancrées par demi-tons tempérés. qar'haHa ou KaMaH'Ia, vielle posée verticalement sur une pique, formée par l'extrémité du manche qui traverse le résonateur hémisphérique, avec une table résonante en peau tendue ; instrument en usage dans les traditions musicales perse, turque et arabe (rabab). Les modèles antiques étaient munis de trois cordes en crin du cheval, les modèles actuels sont montés du boyau filé, accordé en quartes. Produit un son nasillard assez puissant. ,n:a'lly est un grand tambour deux membranes en peau animale ou artificielle, tendues sur un fût par des cordages entrelacés. Quelquefois incrusté d' ornements en os ou en nacre ; dans ces temps anciens, on les taillaient dans un tronc d' arbre. Cette percussion hauteur indéterminée accompagne les danses, processions, mariages ; souvent couplé avec le 3IOHHaB ; frappé par deux mains ou par une mailloche sur un côté et une verge sur l'autre ; ce dernier usage renvoie au doül turc, dool arménien ou nagara azéri. q'1epr'hHJIy est un tambourin sur cadre muni de petites cymbales, clochettes ou anneaux métalliques, produisant le son par secouement. Monté avec de la vessie de boeuf ou de la peau de poisson, plus résistante l'humidité. Joué avec des doigts, cet instrument accompagne les danses dans les ensembles instrumentaux. Les musiciens laks ont également adopté depuis longtemps accordéou, maudoliue, balalaïka et violou. A la période actuelle de convergence (normalisation et nivellement du langage musical), la plupart des musiciens se produisant lors des événements communautaires, amplifient leurs instruments, chantent au micro et utilisent les syuthétiseurs adaptés aux micro-intervalles de la musique du système modal oriental.

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1930,

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Parmi les représentants de l'école nationale de la fin du XIX'­ premier tiers du XX, siècle, deux poétesses-chanteuses : IIaTHMaT Patimat de Kumukh et lIJ,a3a Shyaza de Kurkli.

127

La voix de la chanteuse Maryam Dandamaeva, née en 1936, fut très appréciée et ses enregistrements constituent un fonds d'or du chant lyrique et héroïque (elle succombera en 1967 à un coup de feu, tiré par son mari). Des festivals de musique populaire lak ont lieu (biennale « Shunudag »). Fidèle à ses racines, la musique authentique de tradition orale se base sur les mêmes universaux antiques, perpétués par les maîtres byzantins, arabes ou persans. Mis à part des musiques traditionnelles pratiquées en amateur et 1 ou étudiées à titre conservatoire ethnographique, la musique savante lak à l' époque soviétique bénéficia de la discrimination positive que la lutte contre le formalisme dans la musique, décrétée par Jdanov en 1948, favorisa. Prenant racines dans la grande tradition de l' école nationale russe, développée d' abord par l'amateur éclairé M. Glinka puis professionnelle depuis P. Tchaikovski et A. Rubinstein, fondateurs des conservatoires à Moscou et Saint-Petersburg, elle jetta un pont vers les musiques occidentales du XVIII' et XIX' siècles, période classique « canonisée » par la culture officielle musicale autrefois. Compositeurs professionnels Laks L'école savante musicale Daghestanaise est liée à la fondation de l'Union des Compositeurs de cette République, puissant syndicat pendant toute l'époque de l'URSS. Son protagoniste était le lezghi Gottfried Gassanov (1900-1965), auteur du premier opéra au Daghestan ; s ' adjoignirent à lui le compositeur kumyk Nabi Daghirov (1921-2003) et Sergei Agababov, élève de G. Gassanov, arménien né au Daghestan en 1926 qui périt dans un crash d'avion en 1959. Après ces trois figures clefs de la vie musicale daghestanaise, la génération suivante a pris la relève, dont deux compositeurs laks majeurs : Mourad Kajlaev (Mypa� KruKJIaeB) naît en 1931 dans une famille lak de Bakou, capitale de l'Azerbaïdjan ; après avoir été diplômé du Conservatoire de cette ville, il réalise une carrière de compositeur, chef d'orchestre et pédagogue, avec une certaine tendance vers la musique accessible, parfois non loin des variétés. Ballet rOpRll1W ( lpy Kba6HTaB, EYPPbHJI-3YPAapiW>l 6aTIHH K'ba6IOX'bJIail. K'byMacca paTIaBy K'bIOKlry KbapHTaB, 3>1i1- 3>1i1 TIH II\HHaII\aJI XX>lJIJIaHx 3KbH Hail. XIaJIaJI HTH, 6YTTaJI YJIqail, HIDKarb [bis : arap] 3aHa HKlaH KbHCMaT K'baxbypqaH. En hautes montagnes, sur les versants j'ai laissé mes yeux, Je n'ai pas laforee de les ôter des glaciers blancs. Aux cols et dans les gorges j'ai laissé mon cœur, Comme de l'eau éclatante se brisant sur des pierres. Pardonne-moi, la terre de mes pères, S'il ne m'est pas destiné de revenir à toi. 9

Chants Zaks, vinyle, Éd. Méloclia, Moscou, 1981

129

La littérature la

La création orale des peuples montagnards est historiquement liée à poésie. Prioritairement chantée, puis se détachant en un genre

littéraire à part, elle tient toujours une place privilégiée dans la littérature lak. Dans la forme poétique se reflète la vie réelle du peuple, faite autant des joies que de l 'injustice sociale, les persécutions calomnieuses, le sort rude et laborieux des femmes. Composées à l ' époque de l ' état théocratique de l'imam Shamil, aux

éloges du héros de la lutte anticolonialiste succèdent les appréciations mitigées de son régime despotique.lO Léon Tolstoi, lors de l'écriture de sa célèbre nouvelle Hadji Mourat 11 sur les relations entre l'Imam et son murid, s 'inspirait autant de ses propres souvenirs du service militaire au Caucase que des écrits disponibles depuis la publication à Tbilissi du premier Cahier

en 1868. Le linguiste Piotr Uslar, en plus de ses études savantes sur les langues du Daghestan, contribua aux recherches en publiant de nombreuses descriptions des coutumes et traditions des peuples montaguards. Son élève lak, Abdulla Omarov, publia en russe deux essais sur la vie du

d'études ethnographiques sur les peuples du Caucase,

peuple ; cette série parut annuellement jusqu'en 1908. Comme il a été déjà dit, entre 1928 et 1938 le lak s'écrivait en caractères latins . L'époque soviétique a misé sur l 'éducation en favorisant la formation d'une culture véritablement minoritaire ; le lak parlé à Kazi-Kumukh a été reconnu comme une langue officielle, enseignée à l ' école obligatoire (laïque) primaire et secondaire, ainsi

qu'à l'Université et aux Instituts pédagogiques de Makhatchkala et Bouïnaksk (ancienne Temirkhan-Shura). Avec la pression idéologique en contre-partie, il s ' est produit le phénomène commun à toute l[;l culture de ces années : l ' élaboration d'une langue allégorique d'Esope. Cependant, les poètes et les écrivains laks se sont professionnalisés, ce qui procurait un vrai statut

10 On tient à mentionner le rejet par imam Shamil du prêche de l'islam pacifique et non violent du jeune Kunta-haji Kishiev Kyma-Xap)KII Knnrn:eB, un saint cheikh soufi tchétchène de la confrérie Kadiri-Hajimurid, né en 1829. Poussé en exil par Shamil, Kunta-Haji revient au pays après la capture de l'imam et devient très populaire. Son arrestation en 1863 provoqua le « soulèvement des poignards » où 4000 de ses disciples, armés du poignard rituel, tentèrent de le libérer. 200 furent tués et les autres dispersés par les troupes du général Tunnanov. Kunta Haji est mort dans une prison Russe en 1867. Sa pratique du Dhikr fut interdite mais son ordre resta le plus populaire parmi les Tchétchènes. Il sied de se rappeler que l'ennemi N°l de l'Empire Russie, chef d'une guerre sanglante et interminable, imam Shamil après sa capture fut traité par avec les honneurs, ennobli, résida avec ses épouses dans une maison à Kalouga sous surveillance modérée, obtint une permission pour le hajj, pèlerinage rituel à la Mecque, et décéda à Médine en 1871. Il Composé entre 1895 et 1902, la nouvelle ne sera pas publiée de son vivant.

130

social avec quelques facilités quotidiennes - gratuité du logement,

sanatorium, « maisons de création ». Evidemment, dans ces conditions de nombreux opportunistes de carrière apparurent. Cela n'était pas tout à fait vrai pour tous ; nombreux écrivains et poètes ont su garder leurs distances grâce à ce modèle d 'écriture-lecture entre les lignes. S 'est développé un style réaliste et symbolique à la fois, Saïd Gabiev Ca311 ra6neB (1 882-1963), écrivain et intellectuel ;

l'un des fondateurs de la littérature lak Né à Opotchka, en Russie, dans une famille lak déportée suite aux insurrections du Daghestan en 1 877, Il étudia à l'Université de Petersburg, publia dans les Cahiers ethnographiques un essai sur la vie des Laks, En 1912-1913, écrivit au journal « L'Aurore du Dagestan » ; en 1920, dirige le Théâtre lak à

Kumukh ; dans les années 1920, rédacteur du journal « Le Montagnard révolutionnaire ». Traducteur des œuvres de Lermontov et Krylov en lak, il composa les allégories et les poèmes en langues russe et lak, Abutalib Gafurov A6yTlaJIn6 r'Lalj>ypoB (1 882-1975), poète, écrivain et musicien, né à Shuni, commence la littérature après une

longue vie d' artisan étameurY Une personnalité légendaire. Garun Saidov rapyu CanllOB (1891-1919), né à Vatchi, fils d'un j)lge-kadi, auteur de la première pièce dramatique lak « Les Etameurs ». Premier rédacteur en chef du journal Ilci IfnqlI. Exécuté, en qualité de révolutionnaire, par l 'Armée de Dénikine.

Muetdin Tcharinov Myryrrnu qapnuoB (1 893-1936), né à Khurukra, poète, traducteur prolifique des œuvres littéraires et poétiques russes en langue lak : Pouchkine, Lermontov, Tolstoi, Gogol, Gorki, mais aussi Shakespeare, Heine, Hugo,

12 Dans son recueil de nouvelles biographiques « Abutalib dit h, parmi d'autres situations rocambolesques, l'écrivain raconte l'épisode suivant : il reçoit un jour par la poste une convocation du Ministère de la culture du Daghestan, s'y présenter à 10 heures précises. Avec une légère appréhension, il quitte son atelier pour s'y rendre, mais n'ose pas y entrer car le vestibule ministériel est trop propre. Enfin il tente d'y pénétrer ; le milicien aux boutons luisants, observant ses hésitations, le traite de vaurien et annonce que « ici ce n'est pas pour les gens comme toi h . Abutalib insiste, le milicien appelle le second milicien en aide, à qui il demande d'arrêter ce type qui rôde et l'empêche de travailler. Abutalib est enfermé durant plusieurs heures dans une cellule au sol en ciment, avec des voyous ensanglantés après une bagarre et autre canaille et alcooliques. A chaque ouverture de porte, il clame son innocence au gardien qui ne veut rien entendre jusqu'à ce qu'Abutalib mentionne sa convocation au ministère, qui est restée sur la table de son atelier. S'ensuivent des coups de fil, après quoi on le libère en cinq minutes. Abutalib monte au bureau où le clerc lui annonce son élévation au rang honorifique du « Poète du peuple du Daghestan h. En sortant, le poète aperçoit ce même milicien se mettre au garde à vous à son passage.

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Yussup Khappalaev

1940

IOcyn XannaJIaeB, né en 1916, dans les années

systématise les écrits épiques laks et les interprète. On lui doit notamment la reconstitution complète d'une ballade monumentale, Murtaza'ali MypTa3ahaJIU qui narre de la bataille historique de 1741 entre l ' armée du khan Surkhaï Tcholak de Kazi-Kumukh et les troupes de l ' envahisseur Nadir-shah. Ce poème cardinal avec d'autres titres principaux forment l ' épopée héroïque lak : Partu Patima IIapTly­

IIaTluMa, Kaïdar de Tabakhli rhyX"haJIJIaJI K"haÜi1ap, La déjense de Khosrekh, La prise de Tsudokhar, Lajorteresse de Kurah etc.

Parmi les classiques de la littérature lak soviétique, Kurdi Zakuev

KYPllu 3aKyeB (1888-1968), évrivain et poète, auteur du célèbre « Amour perdu », Ibrahim-Khalil Kurbanaliev H6parHM-XaJIHJI Kyp6aHaJIUeB (1891-1985), Nuraddin Yusupov HypaTIlUH IOcynoB

(1931-2000).

De nombreuses œuvres écrites par des Laks l ' ont été en langue russe. C ' est particulièrement vrai pour Effendi Kapiev 31j>Ij>eHI1U KanueB (1909-1944), organisateur très engagé dans la construction socialiste et animateur de la vie littéraire locale. Notamment grâce à ses activités, quasiment la totalité de la production officielle poétique des poètes du Daghestan était traduite en russe à l ' époque : fondateurs des littératures nationales, Avar raM3aT u,a!1aca Gamzat Tsadassa et son fils, illustre PacyJI raM3aToB Rasul Gamzatov ; Lezghi C yJIeÜMaH CTaJIhCKUii Suleiman Stalski et 3THM 3MUH Etim Emin ;

Darghin EaThlpaii OMapJIa Batyraï Omarla. Non seulement de nombreuses traductions on été effectuées du russe vers le lak, mais aussi se pratiquaient couramment les traductions des poésies et de la prose lak vers les langues d ' autres peuples, voisins du Daghestan ou plus éloignés. Aujourd'hui cela peut sembler insignifiant, car la production typographique soviétique est plus au moins cantonnée au niveau du papier de recyclage ; néanmoins, pratiquement dans tous les villages les bibliothèques fonctionnaient et la vie littéraire était intense. Parmi d'autres écrivains laks citons Abakar Mudunov (1918), Miriam Ibragimova, auteur des nouvelles e t romans dont « Imam Shamil » ; Buta Butaev, cosignataire avec Ramazan Marshaev d'un ouvrage encyclopédique sur 1 'histoire du peuple lak ; Magomed­ Zaghid Aminov, publiciste et écrivain pour les enfants ; poètes Mirza

Magomedov (1921), Abatchara Guseinaev (1921), Badavi Ramazanov (1927), Minkaïl Aliev dit Watsilu MUHKaHJI AJIUeB Balju.ny (1907-... ) , dramaturge et directeur du Théâtre lak ; Mahomed Bashaev MarOMell EamaeB.

132

«

Couverture d'une publication posthume d'Abutalib Gapurov Les contes du vieillard », 44 nouvelles ; graphiste O. Guseynov

Religion En réaction aux persécutions contre les musulmans en URSS, les montagnards libres ont su sauvegarder l'islam, la foi transmise par les arabes, et préserver toutes leurs pratiques religieuses, plus au moins tolérées à l'époque précitée. A présent, une mosquée sur deux en Fédération de Russie est au Daghestan. Les Laks sont majoritairement musulmans sunnites de rite shaféite (à plus de 90%). Certains sont affiliés à une confrérie soufie dont la plus importante est la naqshbandi 13, implantée au Daghestan au XIVe siècle. 13 Onze préceptes de cette Confrérie : 1 la respiration consciente, 2 observer les pas, 3 le voyage vers la maison, 4 la solitude dans la foule, 5 le souvenir essentiel, 6 le retour, 7 être attentif, 8 le souvenir, 9 la conscience du temps, 10 la conscience des nombres, 1 1 la conscience du cœur.

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De nombreux savants ulémas arabistes enseignèrent en terre lak. Au XIX' siècle, une branche de la tarîqa suffi, le muridisme, apparaît dans le Caucase en réaction contre les « envahisseurs infidèles �>. La figure la plus importante est celle du sheikh Djamaluttin de Kazi-Kumukh LlJKaMa.JIyTTnH K33nKyMyxcKn" (1788-1866), disciple du grand Mabomed Yaragski HpaI"L MerLaMell (1771-1838), 1ezghi, maître de l'Imam Shamil et fondateur du muridisme au Daghestan. Sheikh Saïfulla Kadi B ashlarov Ceiiq,yJlJla K3I\n HnIlOBKpn"cKn" l>aumapoB (1853-1919), savant érudit, maîtrisant dix langues dont l'arabe et le russe ; député du Daghestan à la Douma en 1905, il avait une grande autorité sociale et spirituelle. Hasan Guzunov (1854-1940), érudit arabiste de Kumukh, auteur des nombreux traités d' astronomie et de théologie, poète. Yusup Murkelinsky IOcyrr MypK'LeJlnHCKn" (1860- 1918), poète savant et polyglotte. Ali Kayaev ALJln K'LruleB (1878-1943), savant et philosophe, réformateur de l'école traditionnelle, originaire d'une famille ancienne de Kazi-Kumukh, étudie au Caire, subit les répressions staliniennes et meurt en déportation.

Jé.4. � -J �J .; ,j -,-r�

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Recueil « Iman va Islam », auteur d'une partie du texte : sheikh Djamalutdin al-Gazykumub, copiste Mourtadaali al-Kilatli date de la copie : l'an 1295 de l'hégire (1878). Lieu de la copie : ville de Kassimovsk, gouvernement de Riazan. Fonnat 10,5 x 17,5, encn: nom:, capitales en rouge. Propriétaire : Sahib haza kitap Cum' ali Asuhmuf Prièn:s arabes, leur explication en lak ; Sourate 36 Yà-Sin (oraison funèbn:). Début «f),apqyMatil:a TrYJl ;QmmaJ1YR yccffirnry cffirnry KlyJ1lllar3., Ifj'M� fIJ1aM11JIaHry, l1l;apcc amui:ry HMaHry, HCJHlMry . . . ">,. tin « . . . . BK..TH4YH 6HBKlYH 6ypH $ Ma"hlj:Jyp TlltCCa, TrYKKYry 6HBKlYH 6ypH wa Ahl1:6lIT TlltCCa, TI"H3aiJ:cca Trary 6HBKlYH 6ypIl ». Catalogue des manuscrits, Acad. sciences, sect daghestanaise, N°241, f14 op.1. Cité par S. Khrudakov, Essais du lexique lak, pages 110-111.

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En guise d'exemple d'un autre type de texte, nous présentons ci-dessous la version lak de cette prière universelle :

Notre Père en lak

traduction

3caJI raHHHaxb KyHy 6yp : JJ:yab �yJIJIamIHHH, yKyH yJIyqapa : 51 IIny, BHJI u:Ia 610xTTyJIHy JIHqIaHHaB BHJI IIIycca JJ:yHHlIJI qqllHH �yqIaHHaB LKy TaqIaB qqaTlYli MaxIpyM Ma6apa! LKyH 6yHarbpy xIaJIaJI 6HTH, )Kyry xIaJIaJI 6HTapyxxa LKyHMa ob6aJIa 6yBMH. LKyHH 3axIMaTcca KbHHH �yKKaHry Ma�apa.

[sa leur dit : Quand vous prierez, prononcez ceci : Ô Père, que ton nom soit hautement apprécié Que Ton Monde Nouveau vienne tôt, Ne nous démunis jamais du pain ! Pardonne nous nos péchés, Nous pardonnons aussi qui nous ontfait du mal. Ne nous envoies pas le jour de tourment.

ciel père nom désirer pmn donner marque du pluriel nous ton pardonner

ccaB (4) nny u:Ia qqaH qqaTl 6yJIyH py )Ky BHJI xIaJIaJI HTaH

Depuis la haute antiquité, on disait également

5IJIyBcca 3aHHaJI xxapH aHHaB HHa! Que le Très Haut te donne de la joie !

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La cuisine L'alimentation des Laks était celle des pays de montagne, riche et caloriqne, basée snr la viande de monton, les céréales et les prodnits laitiers. Le fromage de brebis traditionnel, antrefois dans tontes les maisons et snr tons les champs, appelé commnnément 6pbIH3a, se dit >lTTnJI nnc, nnc fromage >lTTnJI brebis. Les plats nationanx sont la sonpe de lentilles, avec de la viande et des pommes de terre (rbYJIyBpaJI naKb qeqeBH'nlbIH cyrr) et le pilaf (nyJIaB) à base de riz et de viande qne l'on tronve dans tont le Cancase. Xbxbaxbxbapn est nne sonpe ritnelle, préparée à l'arrivée dn printemps on lors d'nne sécheresse, avec la langne de monton séchée, des noix et des haricots noirs. On cnisine qnantité d'antres sonpes à base de viande de monton, on des sonpes an foie de monton, à l'ail (rbaBKKypn). Les Laks ne disent pas manger la sonpe, ils la boivent ÙWKan 1 xIaqlan). Parmi les antres spécialités, citons Ta6a, nn plat de monton et de pommes de terre, Kyp3e, 6ypKnB, plat an fromage et à l'oseille, et, bien sÛT, QlapaHXAnKl shashlyk (grande brochette) KKypq, kacha 1 bonillie xxynKl (xnnKaJI), grosses pâtes en forme de coqnilles on carrées, cnites et consommées dans le bonillon à la viande on à la qnene de monton, servies avec la sance à l'ail ; le plat national par excellence. Nombrenses variétés, selon la méthode de préparation : l'"baBKKypn en forme de raviolis, fait par les femmes, et X"baTpnpIQY xxynKl en forme carrée, le plat des pastenrs ; abpaHn l'"baBKKypn, frit dans l'hnile « ponr la gnerre ». Les ravioli russes, neJIbMenn, s'appellent IInKlyJI xxynKlpy, littéralement khinkal à la viande. abpqqan, plat an fromage et anx céréales K"baBypMa (3) kaurma (sance à la viande) BnBpa, nn gâtean an miel, dessert Il est d'nsage d'offrir anx parents de la mariée nn plat spécial dans leqnel on prépare le halva, cette pâtisserie sncrée très répandne en Orient appelée 6aK"byx"b par les Laks. Kypar (3), abricots secs yp6eq urbetch, pâte-huile préparée avec des grains dn lin (TypT), dn chanvre, tonrnesol on des noyanx d'abricot écrasés pnis chanffée avec dn miel ; sons forme dn dessert, elle possède de nombrenses vertns vitaminiqnes et énergétiqnes. n>lTlyxI (3) khalva anx noisettes. 6Y3a lIyKbpa xIan, boisson fermentée légère, sorte de bière. Maqqa (4) hydromel, nne boisson de mariage, alcoolisée.

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Daghestan, disctrict Lak, fleuve Koï-sou, archive de l'auteur

Situation naturelle Le pays lak est un territoire situé sur le partage des eaux du massif montagneux du Grand Caucase. Les chemins périlleux sur ses crêtes mènent en Azerbaïdjan et en Géorgie, pays voisins. Alpages, hautes cimes, glaciers et rivières impétueuses caractérisent le paysage lak. Des routes goudronnées relient les villages entre eux, dont les premières habitations laks sont éloignées de la capitale d'environ 200 km. Sur le territoire lak, parsemé des rochers géants aux cavités multiformes, la tradition relate quelques phénomènes naturels énigmatiques, notamment des pierres énormes au milieu des vallées, ou des puits sans fond dont un près d'une ferme de Khosrekh, de 3 mètres de diamètre, et un autre dans la région du village Kuli. 1 37

Claude Lévi-Strauss dans son livre « La pensée sauvage » , Libr. Plon, 1962, raconte comment Eleonore Smith Bowen (pseudonyme de l'anthropologue amencaine Laura Bauhannan, 1922-2002) voulait apprendre la langue d'une tribu africaine et dont ses informateurs, au stade élémentaire de leur enseignement, trouvèrent naturel de rassembler un grand nombre de spécimens botaniques qu'ils nommaient et présentaient, mais l'enquêteur était incapable d'identifier, non pas tant à cause de leur nature exotique, que parce qu'elle ne s' était jamais intéressé aux richesses de la diversité du mode végétal, alors que les indigènes tenaient une telle curiosité pour acqmse. « Ces gens sont des cultivateurs : pour eux les plantes sont aussi importantes, aussi familières que les êtres humains ... Les plantes, comme les équations, ont l'habitude traîtresse de sembler pareilles et d'être différentes ou de sembler différentes et d'être pareilles. En conséquence, je m 'embrouille en botanique comme en mathématiques. Pour la première fois de ma vie, je me trouve dans une communauté où les enfants de dix ans ne me sont pas supérieurs en math, mais je suis aussi en un lieu où chaque plante, sauvage ou cultivée, a un nom et un usage bien définis, où chaque homme, chaque femme et chaque enfant connaît des centaines d'espèces. Aucun d'entre eux ne voudra jamais croire que je sois incapable, même si je le veux, d'en savoir autant qu 'eux » . E.S.B.

Depuis la nuit des temps, et encore en partie maintenant, le peuple lak vivait, dans une osmose avec la nature environnante, qui trouve son expression dans la diversité des noms des végétaux ; leur connaissance était transmise de génération en génération. Nous publions la liste, non exhaustive, des noms laks de quelques herbes médicinales, mauvaises ou comestibles, légumes, arbres et fleurs (d'après la liste du professeur Kh. Khalilov).

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Les herbes

Agropyron Agrostemma Ail des ours (allium ursinum) Alchémille Allium ursinum (ramson) Andropogon tenuiberbis Aneth Angelica archangelica Anis vert Arctium Artemisia scoparia Artemisia absinthium Atriplex chénopode Atriplexe hastata Aulne Avoine B arbarée commune (herbe de Sainte-Barbe) Bardane Berberis Blé Blé d'hiver Bouleau Campanule Camomille Cannelle Capsella Cerise-prune sauvage Champignon Chanvre (corde) Chardon (onopordon) 1 39

Map�1 ypTTy CaJICH CCyHyCCH K'by3ypHJI JIHKpH caHxbxbyTH, ypTTHJI JIaqqyJI qHMyC CyHHHJI ypTTy rbapaH KMIK raH3Hp KKaqqHB (yJIKJIyJI) rbyKJIy JIa H3aryp HHHKMDIŒ Ma:IKHJIyJI MypXb HeX'ba xxapTTyH KlHqlaJIa (61OqlYH KIHqlaJIa) YJIqqa cyc JIaqla CCyTTHJI JIaqla KlJlJIaxlH rlOHrlOTIH-TlYTIH KlJlJIa TlyTlH )1.apqHH qqypqqy XbXbyTH KKypMy3 TTyKKyJI HHC HH�la" X'byBa (qqaHannH) 6ypXbHH 6lOpy, BHK'bH

Chardon aux ânes (fausse-acanthe) 610py Chêne IUlJIyT KKa'l'lIfJI MaMapIf Chénopode Chicorée u:1IfKlYPIf (X'byHIfJI TlyTlIf), oh'llyJIa Ciguë vénéneuse 'IhIX'b Cirse des champs My'l'ly'l Cornouiller )J{yHaB Cresson alénois rhaMaJIa KKIf)J{ Cumin lIBIII Dattier 'IaccaryJI MypXh TTypJIaH Datura Eglantier, bruyère u:u:au:, x'baHaKl Estragon TapxyH TTyKKyJI HaKl Euphorbe Festuca valesiasa K'bIOJIJIy Fleurs de giroflier MIfxaK TlyTlIf Folle avoine MyJIU:y Fraise KhlOHyKhIf Framboise aX'bHIfJI KhlOHyKhIf Framboise sauvage Bau:lJIyJI MaMapIf Gagée CyHHIfJI 'IIfMyC Gentiane jaune (médicinale) KaCMaJIyJI ypTTy KIlIJI3)J{aB)J{ Gingembre 1 Gingembre II xxaTIfH, Hau:1y Mapxxa Grande ortie KKa'l'lIfJI Me'll Groseille ohp'lIIfKlypIf Groseille verte X'blICa Hêtre 'IIfHap Huile d'olive 3ailTyH�aJIyJI ahr'byIIIIfBy Joubarbe (sempervivum) K'blIr'byJI rhIfB'I Jusquiame JIyXlIf TTypJIaH (herbe de Sainte Appoline) (aBJIIflI Mapxxa) Lichen (mousse) MIfXhJIIfIIIaJIIf Lin (linum) TypT Liseron des champs Klar'b (MyMIflIJIy) Malt KlyT (K'baJIMyJI) Malva rrarra)J{apIf (TlyTlIf)

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rhyKlJIy IIIarh6aJIJIyT u:hlHu:I-ypTTy r'bIOHyrnH K'baH, rraCTTaH cypa IIIH MlIXXH TTHpKhlOKhH TlyTlH (MapHlIHHyJI MaKh) KlyJIJIyJI Marnpy, 6yMa�apaH, ryJIhMa�apaH ohpqIHKlypH JIyxIH Khall a3rHJI rryHHyKhyJI MypXh rryHHyKh rhHH�ycTTaHHaJI rhHBXh JIyxIH )l{aB)I{ rhHBXh lIT1yJI qHMyC CyHqHMyC 3ailTyH�aJIyJI MypXh X'ba y MeqI KhHpH MeqI KhypqI XXyHXXyTlH �apaqqH xIaBHJIyJI MypXh TTapJIHJI MypXh K'byrrrraXXaJIaXXH xIyxqHJI qIarrIH 6yx'b MlOpIII X'blOpy HCCHlIBT

Malve royale Marronnier Mauvaise herbe Mélilot officinal Melon Mente Millet Moisissure Muguet Myriophylle Myrtilles Navet Néflier commun Noisetier Noisette Noix de coco Noix de muscade Noix Oignon rouge Oignon vert Olivier Orge Orge (Hordeum vulgare) Ortie Ortie blanche Oseille Pavot Perce-neige Peuplier Pin Pissenlit Plantago Prunellier (épine noire) Pois cultivé Poivre

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qqHKKyJI TlYTIH mlKlyHHapaJI MypXb BTlyJI KbaB KbaB

Primevère Prunus padus (bois-puant) Radis Radis noir Renouée d'Aubert (Fallopia aubertii) Renouée des oiseaux (Polygonum aviculare) Ronce commune Rumex confertus Safran Sauge Saule Salsifis cultivé Seigle Seigle d' hiver Solanum (les morelles) Sonchus arvensis

KblOpm;yJI qlanlH K'hy3yJIHJI ypTTy MaMapH Ha:qly Meql 3B'hnHpaH MamaKy m;aBm;H KB:qJIyJI qlHPH cycJIaqla CCyTTHJI cyc JIaqla obpBaTlyJI aX'hyJIcca X'hyHHJI TlYTIH, X'haX'hH TlYTIH mBa" (ma") CyHHHJI XXaJIaXXHB TTapJIHJI MypXb JIBKbJIyJI ypTTy TTyKKyJI :qly XbXbHpHJIyJI MypXb maHqlany JI ypTTy m;aBm;H -xIaBH xxaTHH HeXXaJI qlanlHH CCHpK xlaKbB X'hlOpy JIyXIH X'hlOpy 6aHaBma

Sorbe Stipa caucasica Thuya Thym gaber Thym Tilleul Trèfle Tremble Tubéreuse Tussilage (pas-d'âne) Vesce Vicia crocea Viciafaba Violette

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Les origines des Laks Hérodote d'Halicarnasse (v.�485- �452) mentionne les peuplades sauvages des rives de la mer Caspienne dans le Caucase méridional. 14 Général Piotr Uslar, linguiste, ethnographe et philologue russe, dans son article daté de 1868 sur la littérature caucasienne, déconsidère l'affabulation finale de ce verset. On trouve dans XI, 5 de la Géographie de Strabon de Cappadoce (�58?-entre 21 et 25) la mention des tribus scythes « leghes » (Àr]Ym) et « guels » (Y'lÀm), vivant dans les montagnes du Caucase, parmi les Alvanais et les Amazones. Plutarque le Béotien (46/49-v. 125) dans sa « Vie de Pompée », décrit également certains legues O..fJYEÇ) vivant dans les montagnes du Caucase. L'historien arménien Moïse de Khorène If"'lu!;u Iunrbù"'9� (MoBcec Xopemu(II, 410-490), dans le chapitre XXXVIII de son « Histoire de l'Arménie », décrit la victorieuse bataille des troupes gréco-arméniennes contre les Perses, soutenus par le roi lek Sh'ir'ir. Historien arabe AI-Masû'dî de Bagdad (mort en 956) considère les Laks comme un des plus anciens peuples du Daghestan, en les nommant gummik. Cette nomination apparaît également dans les chroniques géorgiennes. Khosrow Anushirvan, roi sassanide (531-579) philosophe et protecteur des arts, règne sur toute la région de la mer Caspienne. Dans sa lutte contre les Khazars, peuple nomade, qui envahissent le Caucase, il construira les fortifications de Derbent, qui n'empêcheront guère l'expansion des Khazars dans les terres de l'intérieur. Il existe quelques avis sur leur présence à Kumukh, qui se transformerait à ce titre en diocèse chrétien et aurait été gouverné par les badriks (patriciens). Cela reste à vérifier. Il est notoire également que l'élite khazar a été convertie au judaïsme, et il en découle une hypothèse qui attribue à cette conversion l'origine de toute la population juive ashkénaze en Europe centrale. Il est possible que les termes toponymiques laks }l{yn.YT-n.lITTa-JIY cimetière juif, >KyrLYTHa.JI ap champ juif (près du village de Khosrekh), remontent bien à cette péricxle. 14 Hérodote, Histoire, Livre l, CCIII : La mer Caspienne est une mer par elle­

même, et bien diffirente de l'autre. Elle a autant de longueur qu'un vaisseau qui va à la rame peut faire de chemin en quinze jours, et, dans sa plus grande largeur, autant qu'il en peut faire en huit. Le Caucase borne cette mer à l'occident. C'est la plus grande de toutes les montagnes, tant par son itendue que par sa hauteur. Elle est habitée par plusieurs nations différentes, dont la plupart ne vivent que de fruits sauvages. On assure que ces peuples ont chez eux une sorte d'arbre dont les feuilles, broyées et mêlées avec de l'eau, leur fournissent une couleur avec laquelle ils peignent sur leurs habits des figures d'animaux. L'eau n'efface point ces figures, et, comme si elles avaient été tissues, elles ne s 'usent qu'avec l'étoffe. On assure aussi que ces peuples voient publiquement leurs femmes, comme les bêtes. Traduction grec-français : Pierre-Hemi Larcher, 1786, éd. Charpentier 1860

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Étymologie

Dans le passé, jusqu'à la révolution d'octobre 1917, de nombreux peuples du Daghestan TI ' avaient pas leur nomination ethnique propre, excepté les Laks. A titre d'exemple, les mot « lezghi » ne signifiait pas l'ethnie lezghi mais était employé par les Azéris pour tous les peuples du Daghestan. Les Géorgiens et les Arméniens appelaient tous les Daghestanais « lek ». A noter que dans la littérature plus ancienne, on rencontre le mot « lezgi » sous forme de « lekzi ». Le philologue V. Abaev remonte le nom propre « lak » au « laeg » d'origine ossète, qui signifie « l'homme ». A. Alikhanov-Avarsky remonte les Laks aux Huns. Les langues du Daghestan, dont le lak, sont apparentées génétiquement aux langues indiennes, de l'Asie Mineure et de l'Extrême Orient. Célèbre philologue russe du XIXe siècle, P. Uslar, comparait le terme « lak » avec la dénomination « leghi » chez 1 'historien du début de notre ère, Strabon. C'est également lui qui a soutenu la thèse sur la parenté du mot « lak » avec le nom Lekos, connu dans les chroniques géorgiennes en tant qu'ancêtre mythique de tous les peuples du Daghestan. Le spécialiste des langues caucasiennes, N. Marr propose une hypothèse sur la migration des Laks du royaume de Urartu. S. Kolokoltsev pense que les Kazikumukh sont un peuple formé à partir des anciens Kumukh, les restes de la tribu des Kommatchen, qui faisait des razzias en Asie Mineure au VII' siècle avant J.-C. Les travaux de I. Abdoullaev et K. Mikailova fondent la première tentative d'élucidation scientifique de l'origine des ethnonymes lezghi et lak (lek). Ils pensent entre autre, que la forme géorgienne « lek », reconstruite par Strabon en « leghi » en tenant compte des remarques du compagnon de Pompée, Théophan de Mitiline, au sujet de l'Albanie Caucasienne, sur les Leghs et Ghels, habitant les territoires entre les Albanais et les Amazones, remonte au « lak » plus général pour tous les Daghestanais. V. Minorsky pensait aussi que la racine « lak » est locale et se rapporte au mot « lagh » qui signifie « homme » dans plusieurs langues du Caucase et en Géorgie. La langue est une des sources principales pour connaître la provenance des Legs du Daghestan. L'étude de cette langue dans son développement historique dévoile les changements qui se sont produits dans la vie quotidienne, politique et culturelle du peuple lak. Leur langue a beaucoup de mots étrangers, empruntés en diverses époques et apparus dans la langue grâce à des influences variées. Ces mots prouvent les relations économiques et culturelles des Laks. De cette période protohistorique, il ne nous parvient aucune trace orale ni écrite, la seule source est la langue avec ses éléments constructifs. Mais, au regard aussi bien de nombreux dialectes du lak que de sa parenté avec de nombreuses langues daghestanaises dont le darghin, l'avar et le tchétchène, il nous est difficile de savoir aujourd'hui avec exactitude, s'il s'agit finalement du résultait des convergences linguistiques locales de plusieurs tribus isolées ça et là dans des zones géographiques données ou au contraire, de la division d'une pra-langue legh, ce qui relève de processus bien différent.

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Le terme « lak » apparaît dans les annales des rois assyriens du VIDe siècle avant J.-C. Cette dénomination tribale figurait un pays indépendant situé, selon les avis des chercheurs, en partie nord de la Mésopotamie, sur le cours du fleuve Euphrate au sud de la ville actuelle de Meletène. Ce pays est connu dans les sources comme la ville royale de Kummukh ou Kutmukh. La coïncidence hypothétique de cette ethnie avec les Laks est autant probable que paradoxale. Cependant, dans la région, habitée par cette tribu, on localise plusieurs autres dénominations toponymiques daghestanaises. Dans les inscriptions cunéiformes des villes assyriennes, les lieux habités par les Laks se nommaient Tituli, Kibaku, Kuba et Shereshi. L'étymologie de ces mots se retrace facilement dans la langue lale Kuba vingt, Kibaku (ki deux, baku montagne, colline) ; Shereshi source d ' eau, fontaine. Sur les Laks classiques de la Mésopotamie, d'autres précisions historiques existent. Par exemple, après l'affaiblissement du puissant royaume Hittite, deux états apparaissent sur l'arène historique en Asie Mineure : Assyrie et Urartu. Assyrie, permanent rival d'Urartu, garde dans ses chronique de nombreuses descriptions des campagnes militaires et batailles entre ses rois et les dirigeants du royaume des Laks. Déjà les chroniques de Salmanasar 1er (XIDe siècle avant J.-C.) mentionnent des tribus descendues des montagnes, qui s'accaparent le pays Kutmukhi et contre lesquels le Tiglatpalassar 1er (�1115 �1077) livre une bataille sanglante. Le roi assyrien Ashumasirpal II (�884/3 �859) effectue une large conquête, annexant les terres entre la rive droite du Tigre jusqu'au pays lak, à la frontière avec la Babylonie. Mais il est peu probable que leur territoire, avec la capitale Kutmukh se trouvât sur la rive droite du fleuve, plutôt au-delà, sur les côtés de la vallée d'Euphrate. Cette période est caractérisée par des grands mouvements migratoires des peuples d'Asie. Au V]Je siècle avant J.-C., avec la chute d'Urartu, la migration des Khaïasses (Armenes) se produit depuis les régions occidentales du pays Hittite. Hérodote écrit qu'une partie des Scythes, après leur défaite face aux Mides, migra vers le nord du Caucase. A ce moment on ne trouve plus les Laki en Mésopotamie, alors que Pline l'Ancien (23-79) mentionne la présence à cette époque des tribus guels et leghs sur les bords de la mer Caspienne. 15

La société féodale lak se subdivisait en plusieurs ordres. EaITaJI (sing. EaK), beks, riches propriétaires des terres et des troupeaux, en alliance familiale avec les khans de Kazi-Kumukh. qlaHldpH, leurs enfants avec les femmes des catégories inférieures. Y3,ll;aHTaJI (sing. Y3,ll;aH), uzden, paysans libres, majoritaires. PeüaT, serfs, affranchis seulement en 1913, et JIa['1,apT (sing. JIar), esclaves (L. Lavrov).

15 Source : Ramazan Marshaev et Buta Butaev, Histoire des Laks, 1991.

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Moyen Âge D'après la tradition orale du peuple, nous essayerons de construire une vague représentation de l'aspect, des armements et coutumes des Laks à l'époque féodale. De taille moyenne, solidement bâtis, teint hâlé, épaisse barbe noire, nez droit à l'extrémité crochu, yeux noirs expressifs, les Laks se rasaient la tête, les cheveux gênant lors des expéditions militaires. Les vêtements traditionnels des hommes étaient la courte tunique beshmet (6eUIMeT), les bottes en cuir marron (cauorH), le chapka en karakul noir (uauaxa) et une sorte de robe courte, prise à la taille par une ceinture, tcherkeska, (qepKecKa), aux bras libres et articulés. Dans les chants et épopées ancestrales laks, apparaissent des allusions aux troupes romaines et à leurs campagnes caucasiennes. Il est probable que les Laks eurent autrefois des occasions de se heurter aux Romains, d' autant plus que Pompée a mené quelques guerres dans le Caucase. Les jeux le rappellent curieusement : au printemps, les enfants de 8 à 15 ans se réunissent dans une ancienne fortification de Kazi­ Kumukh, se partagent en deux camps et commencent à se battre avec tout ce qu'ils trouvent sous la main, excepté de vraies armes. Un parti se nomme littéralement « l'ordre romain » , l'autre « l'armée lak » . La technique du combat lak alors se fait en tierces, allusion aux centuries romaines qui se battaient en trois rang : soldats jeunes, soldats mûrs et vétérans. Durant des siècles, vêtus d'armures de guerre, formés en brigades, les Laks rodaient de longs mois à l'étranger, en quête de butin. Ils ne se mélangeaient jamais avec leurs voisins, sauf face à un danger commun, lorsque les corps armés laks rejoignaient leur anciens frères-ennemis pour affronter les envahisseurs extérieurs plus puissants. Dépouiller ou assassiner un étranger procurait aux Laks une vraie satisfaction, néanmoins, infâme était celui qui tuait son ennemi dans le dos ! Depuis les temps ancestraux, les Laks se regroupaient par tukhums (clans) ; le danger permanent extérieur renforçait leur amitié inter-clanique. Le plus ancien était élu comme chef du clan, son autorité faisait loi sans contestation.

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Les Laks antiques n'avaient aucune idée de l'organisation étatique et ne supportaient donc aucun pouvoir absolu venu de l'extérieur ; leur liberté indomptée et sauvage fut un palladium sacré. Les clans voisins s'aventuraient rarement dans les guerres civiles fratricides et de tels troubles de l'ordre public furent condamnés et punis par le peuple tout entier. L'ancien ordre clanique entretenait des liens sociaux entre les tukhums (familles), et par conséquent, apportait une cohésion à la tribu lak. Les sujets nationaux étaient gérés par un Conseil des anciens ; une assemblée des vieux sages de tous les clans se réunissait dans un lieu déterminé pour délibérer sur certaines questions. Leur verdict faisait foi pour le peuple. Sans un accord commun, ou celui d'une majorité, aucune campagne militaire ni élection du chef n' était possible. Le peuple limitait le pouvoir du chef élu. Il arrivait que la brigade militaire, lors des moments les plus critiques, reniât son guide, s'il s'avérait indigne pour une raison ou une autre ; on élisait immédiatement un autre à sa place. Plus tard, lorsque le développement historique démontra les lacunes de ce type du gouvernement, le peuple établit des règles obligatoires communes, grâce auxquelles on pouvait espérer une entente globale, en vue de la défense de la patrie ou des projets de domination des voisins. Les rafles des jeunes femmes d'un clan voisin furent très répandues parmi les Laks. Cette pratique suscitait de terribles querelles qui terminaient pour l'essentiel dans un bain de sang et un massacre mutuel. Cette circonstance était l'obstacle principal à la croissance des populations laks. Cependant, la conscience populaire mit en évidence la nécessité d'une institution juridique plus générale, ainsi les adats, réglant les us et coutumes, et les juges (kadi) firent leur apparition, mettant un frein aux guerres fratricides. Le quotidien de nos ancêtres était très rude. Ils mangeaient de tout et sans aucune régularité. Les Laks ne pratiquaient aucune forme de polygamie et traitaient bien leurs femmes. L'usage domestique était extrêmement pauvre : les vestiges font entrevoir quelques ustensiles en terre cuite, le tripode en

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forge pour bouillir les aliments, les plaques de fer pour pétrir le pain. Les lampadaires en forme de bottine à gorge étroite faisaient paraître la mèche allumée ; parfois c'est une simple pierre carrée concave, où la graisse se consumait en crépitant, qui fournissait un éclairage rudimentaire à la saklia, minuscule bâtisse de pierres montées pratiquement sans enduit. Les chroniques gardent le silence sur la foi des Laks antiques. De quelques indications, parvenues à travers les chants anciens, on conclut que les Laks préislamiques étaient païens. Ils croyaient en l'existence de dieux mystérieux et d'êtres surnaturels, esprits maléfiques des maladies, de l'eau, de montagne, les gnomes, les démons. Le culte tardif fut celui du Soleil, premier dieu du panthéon lak, tandis qu'il ne nous parvint pratiquement aucune précision sur leur particularité cultuelle, rites ou sacrifices. Le système légendaire mentionne trois mondes, celui du haut, du milieu et d'en bas 16 Le royaume Médique, disparu en �553, était au centre du Zoroastrisme, devenu la religion d'état sous les Sassanides. Dans le passé, les Laks entretenaient un culte du feu, proche à celui des anciens Mèdes : à l'arrivé du printemps, ils allument les feux des bûchers sur les cols et les sommets, et sautent par-dessus. Chaque saut réussi devait guérir des maladies et laver des péchés. Les enfants à l 'équinoxe confectionnent les boules d'argile (mlypUju), dans lesquelles les brochettes en bois sont fixées. Ces boules servent de projectiles enflammés, lancés depuis les hauteurs du village au moyen d'une fronde en cuir (ypyll oumall), une vision féerique durant la nuit ! Dans le passé, chaque village lak aménageait un lieu spécifique pour entretenir le feu inextinguible. Dans les tombes, on mettait des lampadaires, du charbon de bois et des morceaux du kiziak (08 - fumier desséché, consumé traditionnellement dans les poêles). Pendant les cérémonies nuptiales, pour chercher la fiancée, les jeunes sortaient en procession avec des torches allumées et faisaient du feu devant l'entrée de la maison pour sauter par-dessus. 16 Source : Saïd Gabiev, Recueil d'informations sur les montagnards du Caucase, Tbilissi 1906.

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Sur l'apparition des Arabes dans le Caucase En 632 le Prophète Mahomet décéda, mais son enseignement se propagea à travers le monde, en couvrant l'espace entre l'Inde et la Chine jusqu'aux montagnes de Castille et au Caucase, Ses adeptes, les califes, reprirent avec enthousiasme l'épée de la foi et traversèrent les terres de l'Extrême Orient jusqu'aux Pyrénées, au nom d'Allah tout puissant En 777, l'an 116 de l'Hégire, les Arabes avec Abû Muslim à leur tête apparurent dans les montagnes du Caucase et commencèrent le prêche de l' islam, s' appuyant sur la force, Les Laks furent un des premiers peuples du Daghestan qui se convertit L'historien arabe, parlant des Laks - gummik de cette époque, - raconte qu'ils n'avaient aucun chef mais étaient gouvernés par les élus parmi les anciens du peuple, La légende populaire raconte la conversion en ces termes : lorsque le peuple prit connaissance de l'arrivé des nouveaux venus, établis à Derbent, les anciens déléguèrent une mission ayant pour but d'apprendre ce que ces arabes désirent Les missionnaires arabes saisirent l'occasion de cette ambassade et se rendirent dans les terres intérieures du Daghestan, conduits par Abu-Muslim, Ils se présentèrent à Kumukh et firent les sermons de la nouvelle religion, Séduits par les longs prêches qui vantaient les béatitudes du paradis pour des bons musulmans et la vie future après leur mort, nombreux Laks, présents à la capitale, en quelques jours seulement, acceptèrent cette nouvelle doctrine, En accord avec le peuple et ses anciens, Abû Muslim posa à Kazi-Kumukh une pierre fondatrice de la première mosquée au Daghestan, qui demeure toujours intacte dans le bourg, 17 17 Le texte d'après Saïd Gabiev. Nota ben e : Abû-Muslim al-Khurasani, général abbasside né à Isphagan en 718 et mort en 755, était le fils d'un zoroastrien de Khorassan. Abû Muslim fut un grand défenseur de la cause abbasside, il rencontra leur Imam Ibrahim ben Muhammad à la Mecque et devint plus tard un ami personnel d'Abû al-Abbas as-Saffan, futur calife. Il fut envoyé à Merv par les Abbassides en 747, contre le gouverneur Nasr, qui avait tenté de s'allier à l'insurgé sogclien Harith Ibn Sarayi. Reçu avec enthousiasme, il bénéficia du soutien aussi bien des chiites que des kharidjites, mazdéens, mazdakites et même des chrétiens et juifs, fortunés et influents dans la région (l'un d'eux, Mahyar, fut tout dévoué à Abû Muslim). C'est en janvier 748 qu'avec 10.000 hommes Abû Muslim marche finalement sur Merv, capitale du Khorassan, d'où il chasse Nasr. Le poursuivant, il met en déroute les deux années que les Omeyyades avaient envoyées contre lui, obligeant le calife Marwan II à se réfugier en Égypte. AI-Mansûr haïssait Abû Muslim en raison d'humiliations subies pendant le règne d'As-Saffah. AI­ Mansûr et lui se querellèrent à propos de la garde du butin amassé lors d'une dernière campagne victorieuse en Syrie d'Abû Muslim. Ce dernier refusa

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Selon Hasan Alkadari, historien daghestanais du XIX' siècle, lorsque Khalif Abbas installa à Derbent plus de 700 familles ressortissantes de Syrie, Mésopotamie et Mosul, parallèlement à la construction des fortifications, ces Arabes ont également érigé deux mosquées identiques, l'une à Derbent, l'autre à Kazi-Kumukh dont l'inscription date de l'an 160 de l'hégire et signifie « la mosquée consacrée qu'ils érigèrent en honneur de la dévotion envers Allah Très Haut d'Abu-l-Muslim », ce qui présente une version bien plus vraisemblable que Abu-Muslim en personne, En résumé, entre la fin du Vill' et le début du IX' siècles, les califes Abbassides ont remplacé par leurs hommes les gouverneurs locaux du Daghestan, Ils les ont proclamé propriétaires de ce territoire, A Bakikhakov et H, Alkadari parlent de la nomination d'un gouverneur du pays lak, de la lignée de l'oncle du prophète Abbas, avec le titre Shamkhal-shahbal, et la résidence à Kumukh, Sur l' origine du terme sharukhal, les historiens V Bartold et A Polievktov affirment qu'il provient du nom d'un chef de guerrearabe, Shah-Baal ibn Abdulla, nommé gouverneur du Daghestan, La tradition orale locale lak relie le terme Shamkhal soit avec l'action d'AM Muslim, soit l'attribue au descendant du Prophète Mahomet

d'obéir au calife et se dirigea vers le Khorasan en passant par Hulwân. AI­ Mansûr finît par promettre que si Abû Muslim venait à sa rencontre, il ne lui serait fait aucun mal. Abû Muslim tomba dans le piège et se rendit auprès d'AI-MansÛT. Au mois de février 755, quand Abû Muslim fut mis en confiance, AI-Mansfu l'invita et lui fit part de tous les griefs qu'il avait à son encontre l'appelant à cette occasion « Abû Mujrim » (Le père du crime). Sur un signal d'AI-Mansûr, cinq hommes armés tuèrent Abû Muslim à coups de sabre. Le cadavre d'Abû Muslim fut enroulé dans le tapis qui garnissait le sol, puis jeté dans les eaux du Tigre. Le terme « Compagnons d'Abû Muslim jj désigne un certain nombre de révoltés souhaitant venger ce dernier, actifs de 755 à 783. À peine Abû Muslim mort, son ancien ministre des finances Simbad de Nichapur tenta de le venger. Celui-ci est arrêté à Hamadan en 755 après avoir guerroyé dans le nord de l'Iran. TI est suivi d'Ishaq qui s'était proclamé successeur de Zarathoustra (échec en 757) puis du mazdéen Oustad Sis, qui aidé de 300.000 hommes, après s'être emparé de la plupart des villes, échoue en 767. Le dernier révolté des insurrections des « Compagnons d'Abû Muslim » fut al-Muqanna, actif de 776 à 783. Pour lui, l'esprit de Dieu s'est incarné dans tous les prophètes, les deux derniers étant Abû Muslim et lui­ même.

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Selon « Tariqi-Daghestan » , 18 Shamkhal était le nom du premier gouverneur arabe. Il le tenait de son grand-père, originaire du village Khal à Sham (Syrie). Sa généalogie fut brillante, il était le fils d'Émir-Khamza et descendant directe de Sultan-Ahmet, Khan­ Mohamed, Abdul-Melik, AI-Arabii, Ibrahim, Ishak, Mansour, Kassim, Yakub, Omar, Naïb et Suleiman (Solomon). Une autre source, Derbent-namé, précise que Muslim, frère du calife Khasham ibn Abdul-Melik, chef des troupes arabes au Daghestan, après avoir conquis Kumukh, nomma pour gouverner un certain Shah-bal, fils d'Abdulla, fils d'Abbas. Selon les traditions orales des habitants de Kumukh, dans la mosquée de Bougraï se trouvait la tombe de Shakh-Baal, fondateur de la dynastie des Shamkhals. La science historique souligne l'impossibilité de la présence au Daghestan de Abu-Muslim, assassiné avant l'époque en question. Les chercheurs pensent que la popularité d'Abu-Muslim parmi les montagnards lui attribue cette présence et induit en confusion les faits historiques. Il est certain que la conversion des Laks est liée étroitement à un autre chef de guerre arabe, Maslama. Alkadari informe qu' au Ve siècle de l'Hégire (XIe commun) un missionnaire du nom Abu-Muslim vint de l'Arabie au Daghestan pour enseigner la foi et propager la charia.

Hasan de Alkadar (1834-1910), penseur lezghi, petit fils de Mohamad Jaragsky.

1 8 « Histoire du Daghestan » écrite par Muhammad mollah Rati Diya ad-din Abul-Fath al Makki, ou le mollah Tchalli ar-Rati, ou Muhammad-Rati ash­ Shirvani, ou entin Muhamad mollah Rati, surnommé Masum, impeccable ; les variantes du nom de l'historien daghestanais de la seconde moitié du XIIle­ première moitié du XIVe siècle. Tariqi Daghestan, ouvrage écrit en arabe en 1 3 1 2- 1 3 1 3 , a pour sujet l' islamisation de Kumukh et du Daghestan et ses protagonistes, sur la période du Xe au XIVe siècles. Un autre manuscrit historique sur ladite période est « Derbend-Namé », écrit en arabe au XVIe siècle, traduit par un anonyme en lak, dont le manuscrit a été trouvé à Kazi­ Kumukh par Yakub-bek Lazarev en 1 853. Il existe 40 copies manuscrites arabes de ces livres dont certaines contenant les deux titres.

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Analyse de la fin du XIX' siècle Le pays lak est composé d'une multitude de rochers, crêtes et canyons infranchissables. De la vallée de Samur, il est séparé par les cimes enneigées de Dulti-dag haut de plus de 4.000 mètres, parallèle à la chaîne principale du massif montagneux du Grand Caucase. Seulement durant les trois mois d'été, les cols deviennent praticables. Malgré les obstacles naturels, des escadrons libres des Laks réalisèrent un nombre de raids audacieux contre les riches voisins en Géorgie et Shirvan. D'autres crêtes, sans être couvertes par les neiges éternelles, séparent les Laks de leurs voisins Avars, Darghins et Kuriniens. Trois voies de communication sont possibles : a) depuis Andaliala par les hauteurs de Turti-dag et à travers les villages Bukhty et Mukark, vers Kazi-Kumukh ; b) depuis Akushi en montant le cours de la rivière Koïsou de Kazi­ Kumukh et enfin c) depuis Kura à travers le col de Kokma­ dag à 3.300 mètres vers Khosrekh. La complexité du franchissement, les obstacles naturels et l'efficacité des fortifications naturelles du pays ont permis aux Laks de préserver longtemps leur indépendance, malgré les attaques incessantes des peuples d'Asie contre le Daghestan. Le pays lak est démuni de forêts, la culture y est impossible à cause de la rudesse du climat et de l'absence de terres fertiles. Dans les vallées au fond des canyons s'offre parfois la possibilité des cultures labourées ; autrement, les terres cultivables sont dispersées çà et là sur les contreforts des montagnes rocheuses. Leurs cimes abritent de vastes alpages durant l'été, d'immenses troupeaux de moutons s'y trouvent en pâture, mais la pénurie de fourrage d'hiver empêche le développement de l'élevage du bétail qui ne fournit point les moyens suffisants, avec une agriculture rudimentaire, à la survivance du pays. Les circonstances naturelles font en sorte que les hommes Laks partent souvent ailleurs pour gagner leur vie. Les artisanats, étamage, argenterie, niellure, dinanderie sont bien développés parmi eux ; ils sont aussi des bottiers ou maçons de renommée. Leur femmes font du filage, tissage et feutrage des quantités de laine arrivant aux villages avec la tonte printanière.

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Le nombre de Laks n'a jamais été important. Les guerres incessantes avec la Géorgie, l'inimitié permanente avec les voisins et la défense héroïque contre les agressions des ennemis puissants faisaient l'obstacle à la croissance démographique de la population. Les villages (ayJIbI, aouls) étant implantés à une petite distance entre eux, toute la population masculine armée pouvait se réunir rapidement à Kazi-Kumukh en nombre entre huit et dix mille, sur le premier appel des anciens du pays. Cette position particulière a permis non seulement de préserver l'indépendance des Laks mais également d'assujettir les pays limitrophes. Ainsi, sous le gouvernement du khan Tcholak-Surkhaï, les Laks dominèrent les sociétés Varkun-Dargwa et Ashti-Kunki, annexèrent le village d'Artchi, le col de Kara-Samura, soumirent les riches Shémakha et Shirvan. A l'époque de Surkhaï-khan Kun­ Buttaï, le khanat de Kura a été annexé à celui de Kazi­ Kumukh. Comme les Laks ne pouvaient vivre du travail de paysan, ils réalisaient des razzias contre la Géorgie, Shirvan, Ganji, Derbent, Bakou, jusqu'aux frontières de la Turquie et d'Iran. Les trophées de guerre n'étaient pas la seule motivation de ce peuple, il voulait aussi démontrer sa bravoure et exprimer sa haine envers tout ce qui est étranger et notamment chrétien. Les Laks d'alors, ne connaissant point d'autres peuples chrétiens, se vengeaient contre les Géorgiens et les Arméniens. Soldats et cavaliers indomptables, ils avaient également l'habitude de devenir mercenaires, toujours dans le but d'épanouir leur esprit de francs guerriers. En Russie les Laks sont connus officiellement sous le nom de Kazi-Kumukh. En voilà l'histoire de son apparition : le bourg principal lak se nommait Gumukh, r"byMyqH en lak. Alors que les Gumukh ont été les premiers à se convertir à l'islam qu'ils commencèrent à imposer par les armes aux autres montagnards du Daghestan, les arabes les ont surnommé « gazi » (r"ba3H) qui signifie « les combattants pour la foi » . En ajoutant ce titre honorifique au nom du bourg, cela a donné Gazi (Kazi) Kumukh, r"ba3H-r"byMyQH, devenu avec le temps la nomination du peuple même. Leurs

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voisins, Avars et Kumyks, les nomment ainsi, ce terme est passé en langue russe. Les Avars voisins appellent les Laks « Tumav » (plur. « Tumal »), les Dargwas « Vulugouni » , les Kuriniens « Yakholissu » , les Lezghi « Yakhulvi » . L'étymologie de ces dénominations reste opaque. Les Turcs appellent les Laks « Beyaz lezgi » (lezghi blanc), sinon « lek ». Quelques siècles avant l'arrivée des Russes au Daghestan, les Laks formaient le khanat de Kazi-Kumukh, puissant parmi les montagnards. Les Laks nomment leur pays Lakral­ kanu (JIaKp3JI KlaHY), la langue - lakku-maz (JIaKKY Ma3). Quelque mille Laks sont rattachés à la circonscription de Dargwa et autant à celle de Kura. Le recensement de 1 897-98 compte 65.000 personnes. La circonscription principale est divisée en deux magals, Kazi-Kumukh avec la capitale éponyme et Vitskhi avec pour centre administratif le village d'Untchougatl, 10.000 foyers en tout. La langue lak est étendue sur les circonscriptions Kazi-Kumukh, Samur, Dargwa et Gunnib. On parle lak dans 135 villages du Daghestan. Tous les Laks se comprennent sans difficulté, mais il y a des variantes de prononciation, difficiles à décrire. Domine le lak de Kazi-Kumukh, considéré comme langue pure. Les dialectes de Vikhli, Vatchi et Tchaïmi sont particuliers, ils allongent les syllabes et appuient la fin accentuée des mots 19

Strabon positionne les Leghs entre les Alvanais et les Amazones. Chez les Laks anciens, les femmes sans seins se nommaient llMl13y (amazu), on leur confiait l'éducation des jeunes filles. Jusqu'à aujourd'hui, les femmes du village Kuli se distinguent par leur bravoure et leur force : elles ne veulent en rien céder aux hommes. Selon la légende, tous les ans, pendant deux mois les tribus leghs séjournaient près du fleuve Termodon en compagnie des Amazones de Ters. 19 Saïd Gabiev, ouvrage précité. A. V. Komarov Khans de Kazikumukh et Kura, 1869 ; Histoire manuscrite du Daghestan par Abbas Kuli-Bakikhanov ; Affaire d'archive de Derbent.

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Femme lak vêtue d'une parure en argent, village de Balkhar, années 1930

Panthéon lak préislamique A6.ll:aJI : dieu de la chasse, protecteur des caprins, chèvres sauvages et cerfs «< le fou », d'après Khaïdakov). AJlMac xaTyH (A.rrna6) : esprit maléfique féminin, nuisibles aux femmes enceintes et aux enfants. S'accouple avec les chasseurs. AMHp : héros épique lak. Né d'une liaison entre un chasseur et une aimas khatoun. De force titanesque, il soulève et jette les rochers, en réveillant ainsi les tremblements de terre. Lutte contre le dieu Zal, qu'il défie et à qui il vole le feu. Zal en colère enchaîne Amir au rocher, seul un aigle sait où se trouve le héros dont les larmes rouillent et émoussent les fers, mais les coups de marteau des forgerons leur redonnent de la vigueur. AU;U;aJIaB (3aJI3aHaIbn'i) : esprit maléfique incarné par une femme géante mal coiffée et en haillons ; son apparition prédit les malheurs et les guerres, mais on peut racheter sa bienveillance par la nourriture. Eapf"L : personnification du soleil, forme anthropomorphe d'un magnifique jeune homme irradiant de lumière aveuglante. Il est avalé par le monstre KYPTMa et libéré par le dieu Zal. Le bien-aimé de --. Eap3 : divinité, personnification de la lune. Autrefois couple amoureux, la Lune se targuait que les hommes privilégient sa beauté en la regardant davantage. Alors le Soleil en colère projeta de la crasse indélébile sur son visage (origine des taches). Alors la Lune fâchée s'est enfui. Le Soleil avoue sa faute et dorénavant, essaie de la rattraper, en vain. ElIpHHJI IhIDKa : maîtresse des eaux. Habite dans les fonds des lacs et des rivières, une belle femme à la peau blanche ; ses yeux et ses longs cheveux irradient une lumière verdâtre. Elle embrasse les hommes solitaires pour les noyer. Objet des cultes sacrificiels. BUJIax (AmIaH) : dieu du feu de la cheminée. Habite le foyer de la maison ; les anciens Laks entretenaient un feu éternel, leur malédiction la plus terrible est « que s'éteigne ton Vilakh ». ,Il;3B (sing.) ,Il;3BpTTy (plur.) : esprits maléfiques conununs à tous les peuples asiatiques et ibérico-caucasiens. Selon la légende lak, Dev fut un pasteur des brebis, cyclope géant et cannibale. Un voyageur rusé, capturé et enfermée dans la grotte du monstre pour lui servir du repas, crève son oeil unique et réussit à s'enfuir au milieu des brebis, en s'enveloppant d'une peau de mouton. 3aJI : Dieu éternel, omniscient, miséricordieux, maître tout puissant du ciel et de la terre. Zal habite le monde supérieur. Créateur de l'ordre mondial, dont dépend la fertilité et l'abondance de la terre. Avec le développement de l'islam, s' identifie avec Allab. 310BUJI (l'yIlUJI) : dieu de la pluie. Les vestiges de son culte restent dans les rites d'évocation de la pluie, auxquels doit participer un adolescent couvert de branches et de feuilles vertes. KIHHH : esprit bénéfique de la maison qu'il protège et rend prospère. Invisible, Kini visite les maisons un vendredi ; sa représentation est zoomorphe, il prend les traits d'un chat, d'un hamster, d'un serpent à pieds et aux cornes d'or. Si KlwiU laisse ses traces sur la farine que la

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maîtresse de la maison lui offre dans une assiette, cela annonce l'abondance et le bonheur. Dans la légende de « La femme et du serpent », Kini est un reptile à la tête humaine qui habite le champ d'une femme noble et protège sa récolte. KaBTap K'LapH (KymKaljJTap) : esprit maléfique, apparaît sous les traits d'une vieille femme laide qui enlève et dévore les enfants. K'Ly aLC : dieu du tonnerre et des éclairs. En phaéton, il parcourt la voie lactée (ALCCaJI-XXyJIJIy, la voie d'Aç en lak). Klmm qIHpH : « Barbe blanche », esprit ambivalent. Sous les traits d'un cavalier tout de blanc vêtu, il vient devant les maisons et exige de la nourriture. Ceux qui satisfont sa faim, « Barbe blanche » récompense par l'abondance, mais punit par la pauvreté ceux qui refusent. MaMOB : chez les peuples du Daghestan, esprits responsables de la naissance des enfants ; peuvent devenir méchants et maléfiques. Sous les traits des vieilles femmes vêtues de blanc ou de noir, ils envoient les maladies et la mort. MaHTyJIH (JIax'LH xIaJIJIy) : Natte longue (longue natte). Esprit féminin bénéfique, sous les traits d'une belle jeune femme aux cheveux longs dorés. Mantuli aide les femmes dans leur travaux domestiques, discrètement ; celle qui divulgue le secret, sera lourdement punie. napH : esprit succube de la mythologie iranienne. Une Fée, d'après Khaïdakov. Chez les Laks et les autres peuples du Daghestan, Pari est un esprit féminin protecteur des hommes. Sous l'aspect d'une belle femme, elle entre en liaison avec son élu et lui offre des qualités surnaturelles. Ceux qui refusent l'amour de Pari, seront punis des maladies. Selon une légende épique lak, élue des Narts Barkhu et Arine, géants mythiques, Pari habite le sommet d'une montagne enneigée dans son palais de cristal. PHKlapaJI ,u:aKI : littéralement « poitrine de hache ». Représentation anthropomorphe d'un esprit maléfique avec une hache fichue dans sa poitrine. Couvert d'une pilosité touffue, il est insaisissable mais se soumet à 1 'homme qui réussit à lui arracher une touffe de poils. Gnome, selon le professeur Khaïdakov. CyJIyxacy : esprit maléfique sous les traits d'une méchante vieille femme ; habite au fond des caisses à grain. Celui qui attrape son collier, parvient à la dompter ; ainsi elle devient la protectrice de ses récoltes. ALpm;H KLyJIJIa (aLpm;H terre, KLyJIJIa source intarissable) : divinité des fruits et de la végétation. qaccIDKH : maîtresse des vents chez les Laks. Aux cheveux longs et hirsute, elle habite les maisons dans des lieux déserts. Protège les orphelins et les pauvres, intransigeante envers les fainéants et les bons à rien. Sur les hommes qui commettent des mauvaises actions, elle envoie le vent puissant qui balaie et dessèche tout sur son parcours. Pour l'amadouer, on fait fondre sur le feu la graisse du bélier sacrifié.20 20 Dictionnaire mythologique .Mn:cpOJIOrwIecKI1ii: CJIOBapb, Moscou 1990, réd.

Acad. Sergei Averintsev & Collectif. Les articles sur la mythologie des Laks sont signés du professeur Kha1i1 Kha1ilov.

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Chez les anciens Laks fut répandue l'épopée des titans, portant le noms de Narts, HapT, plur. HapTbI (HapTbTypaJI 6ycaJIa). Nart est le synonyme du géant qui passe son temps à la chasse ; ses traces sur le sol sont larges d'un pied et longues de trois pieds. Parmi ces géants, il y a des bons, proprement Narts, et des méchants. Dans la mythologie nart existe un autre personnage, chevalier-nain, qui monte un lièvre. Sa barbe longue recèle une force inouïe dont d'un seul poil, il peut ficeler n'importe quel géant. Sur la rive Est de la mer Noire, sont présents des constructions en pierre, formées de quatre énormes plaques formant les murs et une cinquième posée dessus en guise de toit. Dans les pierres murales, les trous étroits sont aménagés, où un homme peut à peine introduire un bras. Selon la mythologie des Adygs, peuple du Daghestan du nord, ces dolmens sont construits par les géants pour que les nains y habitent. Ces derniers portent chez eux le nom de CHrryHH, qui signifie « les sciures » . Selon cette mythologie, narts et sipouni vivaient ensemble. Les méchants nains faisaient travailler à leur profit des puissants géants. Pourtant, dans les épopées laks, les chevaliers-lièvres apparaissent comme les étrangers. KapTb est une femme anthropophage géante, mère de nombreuses petites filles également cannibales, qu'elle aime avec douceur. On mentionne une terrible maladie, « le pont de cendres », par laquelle Kart gratifie les hommes. La provenance de ces légendes et leur lien avec les Narts reste opaque. Fait également partie de l'épopée magique des Laks l'histoire d'un jeune homme, petit troisième d'une fratrie, sujet à la jalousie de ses grands frères. Il entre en relation avec le monde fantastique d'en-bas dans ses recherches de la Vérité. Vaillant, il récupère de l'écume de mer son magnifique cheval blanc, obtient un glaive nommé aJIMaC (diamant) avec lequel il coupe dix têtes et dix-huit oreilles du serpent s'apprêtant à dévorer les aiglons géants d'une aigle qui niche dans la forêt de sycomores. Les aiglons intercèdent auprès de leur mère qui, pour remercier le preux chevalier, le remonte sur terre. Presque arrivé à la destination, la nourriture commence à lui manquer, et l'homme découpe des

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morceaux de sa chair qu'il fera manger à l'aigle géante. Une fois sur la terre ferme, cette dernière restitue les parties manquantes et lèche ses plaies qui disparaissent aussitôt. Généralement, les contes s ' achèvent sur un mariage heureux. Pour la plupart des fables animalières lales, les héros sont la renarde (l1YJIQ}a), l 'ours (l1YIIIa), le loup (6apl\Iu) et aussi le chameau (BapaHH). La renarde s'exerce en ruse, parfois très sanglante, contre les autres, qui terminent souvent dévorés par elle, Voilà un autre type de fable lale : Une fois le vent dit à la grange : ouvre moi les portes, je

vais verser quelque chose. Stupide, la grange ouvre. Le vent n'a non seulement rien versé, mais en s'y engouffrant, ramasse tout et emporte avec lui. Le soir, le maître de la maison vient chercher du combustible 21 pour le mettre dans sa cheminée. N'ayant rien trouvé à la grange, il la démolit et brûle aussi bien la porte que les poutres, Depuis, la grange demeure en ruines (sans toit et sans portes).

Ornement d'une pierre tombale, 1954, Académie

L Lavrov (1909-1982) comparait l'aire d'habitation des Laks à la soucoupe aux bords surélevés des hautes montagnes qui facilitaient la consolidation des différents tribus de cette zone en une seule ethnie lak, mais d'autre part favorisaient leur isolationnisme.

21 La glume (en russe MSlKHHa, en lak HaXh). Ce un mot français dérivé du latin gluma, soit la balle de graine, substantif lié au verbe glubere signifiant -

-

peler ou écorcer.

KH3S1K en russe, le fumier desséché pour le feu, que l'on utilisait (et on utilisera encore) dans les cheminées et poêles.

ESI (II,Iy il:Hmaucca)

-

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Paysan lak portant Xùyll pax/y, un grand manteau en peau de mouton, vêtement traditionnel. Académie

Fêtes, rites funéraires et nuptiaux anciens Tous les tribus du Daghestan se ressemblent ; seul un regard expert pourrait les distinguer. Décrire les particularités morphologiques propres aux Laks est très délicat ; elles se composent d'une somme de traits menus, à peine discernables, dont aucun en particulier ne saute aux yeux mais dont l'ensemble forme une expression propre et bien distincte de chaque ethnie. Le Lak type est de taille moyenne, bien bâti, maigre, de beaux yeux noirs sur un visage basané et pâle, les cheveux noirs, le nez droit, souvent allongé ; ses mouvements sont hâtifs et impulsifs. Les montagnards s'habillent simplement, leur costumes ne comportent aucune décoration : robe en laine, chapka caracul noir, tunique en satin et bottes de cuir. Les paysans portent 6ypQyJI ycpy, une sorte de simples chaussons en cuir. Les Laks sont propres, bien que les sous-vêtements ne soient pas souvent changés. Une ou deux fois par mois toute la vêture et même les biens sont accrochés dehors pour prendre l'air. Les villages et les maisons des Laks ne se différencient pratiquement en rien de ceux des autres peuples du

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Daghestan, ni extérieurement ni intérieurement. Les maisons sont

bâties pour essentiel avec des pierres, montées sans aucun enduit. Depuis la nuit des temps, les maisons des aouls en montagnes sont construites à l 'identique ; l ' assemblage de ces édifices sur un rocher ressemble à un groupement de nids d 'hirondelles. Dans tous les aouls daghestanais et notamment chez les Laks, les maisons sont érigées avec un étage, destiné à l 'habitation ; le bétail occupe l ' étable au rez­

de-chaussée. Sur les pentes, souvent très raides, à peine discernables, serpentent les sentiers étroits menant au village ; par endroit, quelques marches montantes sont sculptées dans le roc. Ces sentiers périlleux ne sont praticables qu'à pied et souvent avec grande précaution. Les villages sont distants d'une demi-heure de marche, à travers des

gorges sombres, ravins profonds et cols élevés sur les crêtes des montagnes . Tantôt suspendus par-dessus des précipices, tantôt longeant des ruisseaux impétueux, près desquels se nichent des moulins lilliputiens, presque invisibles. Souvent, plusieurs familles laks habitent une seule maison. Même chez les ménages plus à l ' aise, l 'espace habitable ne dépasse jamais

deux pièces, et plus souvent une seule. Leur confort était toujours assez rudimentaire : dans les murs en pierres nues quelques niches sont aménagées, où on dépose les ustensiles en terre cuite. Le tout est éclairé par la lumière incertaine d'un vieux lampadaire, qUpax'h. Cet environnement était commun pour la maj orité des villages de

montagnes du Daghestan ; aujourd'hui cela ne reste vrai que pour les plus éloignés et les plus pauvres. Les Laks vont chercher fortune en Russie et s'imprègnent plus en plus des notions du confort européen et commencent à aménager leurs maisons en conséquence. Les moeurs des Laks ne se différencient pas beaucoup de celles des peuples voisins. Mais il faut noter que, en tant que peuple le plus

patriarcal parmi ses pairs, les Laks sont parvenus à un degré élevé de développement politique et social. A l'instar des grecs antiques, avec une comparaison proportionnelle à leur nombre, ils ont aussi bien survécu à la république démocratique, au vicariat arabe, au pouvoir autocratique des khans aux prétentions républicaines, et à la tyrannie ; maintenant ils forment une paisible population de la circonscription du

Daghestan. Toutefois les Laks , pré- ou post- islamiques, jusqu'à nos jours privilégient leurs propres ah)1;aT, coutumes séculières, et même la loi intransigeante de la Charia n'a jamais réussi à asservir ce peuple totalement libéré des superstitions. Bien que chez les Laks il ne reste plus aucune trace du paganisme ou d'une autre religion, ils préservent les coutumes particulières de tradition ancienne. Lorsque tous les peuples de l ' Orient ont commencé à enfermer leur femmes entre quatre murs, les montagnardes laks demeuraient libres et ne cédaient en rien à leurs hommes.

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En plus de trois fêtes musulmanes (Kurban, Ramazan-B ayrami et

Mawlid), les Laks fêtent solennellement le printemps, l ' automne et la fin de moisson du blé et des foins, Au premier jour du printemps, le vieil homme le plus respecté et honoré trace le premier sillon sur le champ, et tout le monde commence à labourer.

Chaque foyer pétrit des pains particuliers, en forme de tête d' animal avec cornes et oreilles, 6apTa, aux yeux en dattes, et les compare avec fierté à ceux des autres. Les enfants pétrissent les boules en argile, Tlypmn, que l ' on lance à l ' aide des frondes nommées YP YM, Ce sont des longs rubans tissés en fils de laine, larges d'un doigt ; au centre, le ruban s'élargit pour former une cavité large de trois doigts et long de

quatre, On loge dans cette cavité les boules munies de tiges d'herbes, que l'on allume, Prenant le ruban par les deux extrémités, le garçon le tourne longtemps au-dessus de sa tête, en décrivant les cercles ; enfin, il lâche une extrémité et son Tlypmu déj à sec s ' envole au loin avec un sifflement strident Malheur à celui qui sera atteint par cette sorte de

balle d'argile ! Après l ' arrivé des crépuscules, les salves se démultiplient, on tire des tous les toits, cette coutume est maintenue encore de nos jours.22 En automne, les festivités sont moins spectaculaires mais plus gastronomiques ; on mange et on boit. La fête de la moisson se prépare à tour de rôles par quartier, autrement dit par mosquée, du village, Le quartier sur lequel revient la préparation annuelle, commande à chaque foyer un nombre de pains déterminé et une quantité de 6y3a (bière traditionnelle caucasienne, brassée à partir de malt d'orge et de pain) , On boit buza dans les cornes de vache (cul sec à cause de leur forme ; on tient à la main les coupes pleines, et une fois vidées, on les raccroche à la ceinture ou sur un clou !)

On loue une cour ou une grande maison, où s e réunit toute la population du village, petits et grands, On égorge quelques moutons pour les cuire à l ' eau sur place et les consommer aussitôt. Après être rassasiés et désaltérés, les villageois rentrent chez eux, alors que les restes du festin sont déposés dans les maisons des plus pauvres. Une partie des traditions populaires se rapporte à l'antiquité pré­ islamique, une autre est plus tardive, Par exemple, le lundi est considéré comme meilleur jour pour partir en voyage. On ne peut s'en aller un vendredi avant que l 'office public à la mosquée ne se termine. A l 'heure du départ, si un mauvais homme traverse la route, le voyage portera malheur ; c'est pourquoi le voyageur reste encore quelque temps à la maison,

22 Al Coran, sourate 105, Eléphant : dans l'ayate 4 : « ils lui jetaient les pierres de l'argile cuite jj Les balles d'argile des enfants laks et les projectiles utilisés contre les éléphants de campagne de Abraha al-Ashram al-Habashi, vice-roi éthiopien chrétien, qui marchait vers la Mecque, selon les sources, vers 570, semblent provenir de la même époque.

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L'homme qUi Jette ses ongles coupés n'importe où, réduit son espérance de vie au paradis, Si l'homme éternue une fois, c'est le signe qu'il faut attendre avec le début d'une affaire ; s'il éternue deux fois, au contraire tout se terminera bien, avec l'aide de Dieu, L'essentiel est de prononcer à chaque éternuement aJIXLaM):\yJIUJIarL gloire à Dieu, En observant la pleine lune, on s' efforce de poser ensuite son regard sur un homme heureux et bon, à travers une paire de ciseaux que l'on -

tient dans les mains, L'appellation d'un nouveau-né se produit le septième jour, en présence du mollah et des invités, On prépare une vaste collation, surtout à la naissance d'un fils, On porte le bébé ; le mollah le prend dans les bras tendus et lit une longue prière, face à la Mecque, Ensuite il prononce à très haute voix dans les oreilles du bébé le nom que le père lui a donné ; tout en mettant dans sa bouche un petit bout de datte mâchée, A partir de ce moment, la famille offre des cadeaux au nouveau-né.

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Tombe de Tchalla Baza, ancien cimetière de Khosrekh, 1968. Archive

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Les

coutumes funéraires

sont assez simples. Après la mort d'un

homme, tous les présents au village hâtent de se rendre au cimetière. On y amène également les ustensiles pour creuser la tombe. Les jeunes préparent le caveau très rapidement, les vieux partent pour chercher le corps. Après l ' avoir enrobé dans un linceul blanc, on pose le défunt, couvert d'une cape en feutre (6YPKa), sur une échelle horizontale. Les porteurs se précipitent avec la dépouille au cimetière où, après une courte prière récitée par quarante vieillards , on la descend vivement dans l'excavation. En un instant, un monticule de

terre se forme au-dessus , et bien plus tard, une pierre tombale sera posée. Le peuple explique l'urgence de cette cérémonie d ' enterrement ainsi : l'homme est constitué de l'âme et du corps ; dès que l 'âme s'est envolée, le corps doit revenir vers son état primordial, à la terre. Tout de suite après l'inhumation, tous les présents s ' asseyent pour suivre attentivement la lecture coranique sur les livres que l ' on distribue sur place. Ces livres sont apportés de la mosquée dont le défunt était fidèle. Après la fin de la récitation, on distribue de l ' argent au-dessus de la tombe. Durant les quarante jours qui suivent, les hommes proches du mort ne portent point de capes de feutres et les femmes revêtent les habits du deuil. Leurs amis les invitent pour leur offrir les repas. En outre, vers midi tous les habitants du village se rendent à la tombe pour prier. Cette coutume est respectée même à l ' étranger. Autant simples sont les rites funéraires , autant sont complexes les

coutumes nuptiales

des Laks. Les négociations du mariage peuvent

durer des mois et des années. Mais une fois les familles enfin d ' accord, on récite MaKKyTla, formule brève de la prière. La famille de la fiancée prépare une collation aux messagers d'honneur, qui apportent des riches présents. Quelques jours après, accompagné de deux vénérables anciens,

arrive le mollah qui accomplit Maxap, la noce. En présence des deux témoins, les nouveaux mariés prononcent leur accord mutuel dont l'inscription au livre du juge-kadi de village sera portée, après être sacrée par la prière du mollah. Dès cet instant l'homme, s'il le désire, en plein droit peut conduire sa promise chez lui. Mais en réalité,

personne ne le fait, et on attend toujours le mariage, fort onéreux pour le fiancé. Après la noce, les amies de la jeune fiancée se réunissent chez elle pour préparer d'un effort commun une robe richement ornée. Cela dure généralement trois ou quatre jours. Tous les soirs, le fiancé se rend à la maison de la fiancée avec ses amis pour y passer une soirée de liesse, dansant jusqu'à l ' aube.

164

Le quatrième ou cinquième jour, il invite toutes ses connaissances, vieux ou jeunes. Les jeunes se réunissent dès le matin et demeurent trois jours ensemble. Les vieux apparaissent uniquement au moment de l ' apparition de la fiancée. Pendant la liesse de ses hôtes. la fiancée

se prépare ponr l ' expédition. Quelques femmes et hommes partent chez le fiancé et organisent une alcôve. Vers cinq ou six heures du soir, le fiancé choisi entre dix et quinze femmes et autant d 'hommes, tous bien habillés, ponr chercher la fiancée. Après les avoir régalés de sucreries et de cadeaux, la famille expédie avec eux la fiancée. Son

visage est totalement voilée par une gaze spécialement brodée et un châle. Quelque femmes la soutiennent sous les bras. Devant cette procession, courent et crient les garçons avec des torches allumées, et tout en amont, on porte la dot. De temps à autre la procession s ' arrête ponr danser snr les places du village qu'elle traverse. Zunnav et datchu bourdonnent et pulsent en continu. Voilà la fiancée chez le

fiancé, elle est introduite dans la chambre à coucher. La femme qui l ' accompagne, l'instruit sur ce qui se produira la nuit. Vers neuf heures, chez HaBPY3-6eK, c ' est ainsi que l ' on nomme le jeune marié, en négligé arrive un clown qui mime une conversation. Tout le monde lui donne des coups pour qu'il se remette à parler, mais il observe le

silence jusqu'à ce que les jeunes gens parviennent à le faire rire. Alors une fois le clown parle, à cet instant même tous se lèvent et conduisent le fiancé dans la chambre à coucher. La vieille femme qui accompagnait la fiancée, se retire. Les jeunes mariés restent seuls. Pourtant les hôtes bien qu'épuisés, ne partent guère, la fête continuera jusqu'au matin lorsque une équipe fraîche de fêtards viendra les remplacer. A l 'aube, le mari sort de la chambre à coucher et transmet à l 'un de ses amis le petit foulard cum testimonio castitatis de sa fiancée. Celui-ci en informe tous le monde. Dès ce jour, les réjouissances se prolongent pendant une semaine. Le septième jour on n'invite que des parrains , les familles et les amis proches, qui offrent les cadeaux ; la jeune femme à son tour offre

à tous les pièces en soie ou brodées. Ainsi se termine le mariage. Les années passent ; héritiers et héritières apparaissent. L'homme est entièrement absorbé par son travail, qui procure les moyens de subsistance à la famille ; la femme consacre sa vie au foyer et élève les enfants. Les montagnards peuvent à juste titre se vanter de l ' éducation exemplaire et spartiate de leurs enfants. Père et mère ne les battent jamais, lenr seul regard suffit ponr les dompter.23

23 D'après le récit d'Abdulla Omarov, Peuples du Caucase, 1905.

165

Villages laks célèbres pour leur artisanat traditionnel nom du village

spécialisation

Kumukh, Ubra Ubra Kumukh B alkhar Kumukh, B alkhar Untchukatl Shovkra Kaya Kuma Tsovkra

dinanderie taille de pierre orfèvrerie poterie broderie d'or et argent sellerie cordonnerie négoce pâtisserie funambules et acrobates

Tsavkra J, années 1 960 (archive de A. G. Bulatava)

Jeux ApqHMa ü (3) est le nom lak du dé de la phalange moyenne de mouton ou de chèvre (6a6KH en russe) ; utilisées en nombre dans un jeu très ancien nommé aJIbqHKH, répandu sous diverses formes parmi les peuples du Caucase et de l'Asie centrale. Chaque dé jeté apqHMaÜ 6yTaH retombe sur une des quatre ou six côtés possibles ; la hiérarchie de leur position détermine le meilleur joueur qui gagnera les dés.

166

Conseil du village La place centrale du village, en lak KKypqIa (3), lieu des réunions populaires, se nomme rO)1.eKau dans le Tout-Caucase, et aussi OBqap en russe. Il y avait une tradition également de se reposer sur godekan, ce qui avait pOlIr réputation de « polir les pierres qui le composent ». Au Moyen Age, l 'exécutif du village était composé de X'byuucca, conseil des anciens, autrement dit MapqI apaMTaJI (littéralement honnêtes hommes). En faisaient partie Kba)1.U juge, MaUr'bym (1) annonceur, qaBm (1) chef des gardes, quelques MIOXqU gardiens et 1IJI yp3y surveillant, huissier.

Bal{lUly, mont sacré des Laks, près de Kumukh (photo de Kamil)

BalJ,HJIy Watsilu, dans la mythologie lak et ossète ( Uacilu) était le nom d'une divinité protectrice contre la sécheresse. Pendant le solstice d' été, hommes, femmes et enfants gravissent ce mont sacré pour contempler le majestueux panorama qui s ' ouvre à son sommet. On dit que les méchants ne peuvent passer à travers les deux rocs approchés en haut de cette montagne, tandis que le passage rituel par cet interstice étroit délie la fécondité féminine et enlève les péchés. Selon la légende, le nart Eapxxy Barkhu, amoureux de la fée IIepu Peri, creusa à sa demande une énorme fosse pour y verser de l'eau qui deviendra la mer : le mont Watsilu résulte de cette excavation.

1 67

Dans la mesure du possible, nous indiquons la classe du nom entre parenthèse : (3) etc. La terminaison longue des adjectifs, -cca, est séparé par un tiret pour des raisons de clarté. Ce tiret ne s'écrit pas. Les verbes sujets à la marque de classe ne sont, en général, donnés que sous une forme. Le lecteur se reportera à la grammaire pour le modifier comme il convient selon la classe.

168

Lexique français-Iak A abeille abricot abricots secs accompagner accord accord (d') acheter aCier addition (restaurant) adresse adulte agneau agriculteur agriculture aide aigle aiguille ail aile mmer aîné arr allemand (langue) aller allumettes alors (jadis) amande ambassade (bâtiment) ambassadeur âme amende ami amitié amour anCien âne

HaM ax'bBa3aH 6ypyBcca (3) / Kypar (3) apxIaJI .liaqHH KhyTlH (4) p1l3HHy / KhaMyJIHy JIacyH / MaIIIaH JIacyH qaHHaH (4) xIHcaB (4) a�pec X'byHa-cca qIH X'by�yrhy (1) X'by �yrhaBy KyMar (3) 6ap3y XXaJIaxxH JIaqqH (3)/ JIaqqyJI qHMyC X'ba (4) qqBaH X'byHaMa rhaBa HeMeu: Ma3 rhaH / HaH / JIaKhaH / .liaqHH KHPIIHT HyKly 6a�aH (3) HJIqHXaHa (3) HJIqH (1) pyxI (4) ahqIa �yc �yCIIIHBy / �yBCIIIHBy qqaBy (4) HyKly 3aMaHHyJI TTyKKy (3) 169

angle animal année appel appeler appétit apporter apprendre après après-demain araignée arbre argent (métal) arme armée arriver assemblée asseoir (s') assez assiette assoiffé attaque atteindre attendre attention ! aubergine aujourd'hui auparavant aUSSi aussitôt automne autre autour avant (en) avant-hier ave';1gle (nom) avome avoir (verbe)

Mypu:Iy (3) xIaHBaH IIIH H ObBqaBY ObBqHH TaMaxI (3) .!iyU:HH 1 JIa!!.cyH yqIaH JIaxbXbHH MaX'b (postposition) capaHy XXMJIu:y (4) MypXb (4) apu:y (4) Mparh (3) abpaJI 1 abcKap (3) lIHMH (lIHPHy 2, 4) yBKlyH HKlaH Ma)KJIHC (3) tu:M-6HKlaH Ma�apa 1 �HMJIHy 6yIIIK'barr (pers.) 1 TapeJIKa MMKb-cca rby)KyM (3) lIHMH =yrbJIaH JIHqlJIYJIHY 1 JIHqIJIyJIHy HKly 6aKJI�aH (3) xIaKbHHy XbXbHqI MyKyHMa 1 MyKyHa u:aKyHy CCyT (4) u:aMa JIarMa (postposition + génitif) XbXbHqyHMaH 1 XbXbHqI u:apxbxby MypqIy HeX'ba (3) QHKlaH I lIHKlaH

170

B bagages baiser (nom) balai bambou barbe bateau battre beau beaucoup bénédiction betterave beurre bien blanc blé blesser blessure bœuf boire bois (matériau) boisson (alcoolisée) boiteux bon bon au goût bon marché bonheur bouche bouillir boulanger bouleau bouteille bouteille de vin boutique bouton (vêtement) branche brebis brique brochettes (viande)

rhflBy IIIIaM (3) qlaTJIY / uJyuIII (3) 6aM6YK (3) qlHPH (3) )l{aMH aTTaH xxyM-cca qÙlBy-cca 6apaqaTIIIHBy (4) qlHKlYHTla ObJIHJI Harb / JIaraBy X'bHHHy KhlJIa-cca K'baMa (3) / JIaqla (3) HII\YH aH II\aBy (4) HHU xlaqlaH / xlapqlYH TlaMa xlaH abpKKy X'bHH / xXyM-cca TlaabHHy KhIoBKby-cca apIIlH / 6axT (3) / 6apaqaT (3) KbaUI (3) II\apaH qqaTlIIIaxby KhlJIarbH (3) II1yIIla (4) qaxHp�aHyJI II1yIIla TTyqaH (3) 6aH� / ulYH (4) K'blipTTa TTa (3) KaJIIIyIIl (3) KaBaB (4) 171

brun brûler buffle buis but (objectif!

C

cadavre capitale (ville) carotte casser cause (à cause de) ceinture célibataire (homme) celui-là cendre cent cense cerveau chaîne chaise chaleur chameau champ champignon chant chanter chanteur / chanteuse chapeau chaque charbon charbon de bois charrue chasse chasseur chat chaud (il fait chaud)

Obpy-cca qqypqqHH raMyIII (3) II\eHII\HT (3) Mypa� (3) "ŒHa3a / HypqIH (4) X'byH IIIarbpy K'byp (3) r'har'baH caBaB (4) caBaBHy, postposition MYXlJIy (4) II\ap K'ba�ypu:y-cca My JIax TTypIIIa GlI'bJIH (3) Hl! (4) IIIHH3Hp KlaHy KlHpHIIIHBy BapaHH (3) X'by (4) TTyKKyJI HHC GaJIaH / IIIaMMa GaJIaH TlyH GaJIaHTlaJIa KbllIIa (3) rbap / rbapu:a x'bypyqI KlaJIaIII (gén. KlYJIIl\YJI) KyTaH (4) aB (3) aBqH (1) qqHTy (3) KlHpH-cca KlHpHIIIHBy �p 172

chauffeur chaussette chaussure chaux chef chemin chemin de fer chemise chêne cher (tous sens) chercher chéri cheval cheveu chèvre chevreau chien choisir choix chou chute d' eau cigarette ciel cimetière cinq (5) Ciseaux clan clé clou cœur col (montagne) colle colline combattre combien ? combustible comme (comparaison) comment ? commencer

IIIolj>ëp )({yJmp (4) yc (pl. ycpy) KHPmK (3) 6aKlqH (1) xxyRRy (3) / abpxxH MyxxM xxyRRy rbyX'ba (3) rnmyT (3) xxHpa-cca RyrRaH M3H-cca qy (3) (pluriel �yqpH) 1 qBy (3) qIapa (4) UJyKy (3) qIaKy (3) 1 ra�a (3) KKaqqH (3) M3H 6yrbaH QyBqIaBy (4) KaRaH (3) )((lOpy)({aH(H) (4) rrIarrIHpyc (4) ccaB (4) xIaTTaRy (4) XXIO xIHcHRy TyXyM (3) KlyRa (4) MMp K'bIOKl I �aKl (4) �RHKly (4) CHHa 6aKly TaRaH U:HMH? 1 U:HK-cca? 1 U:yKcca? qqyqqHM (4) KyHa 1 KyHMa U:yKyH? llaHllHIIIHH

173

commerçant (métier) comprendre concombre confiance confrérie soufie connaître connaître (quelqu 'un) conseil confiture conserver construire contrat conversation coq cordonnier corne corps coton côté côté droit cou coucher (se) coude coudre couler (eau etc.) couleur coupé couver counr court couteau couverture (lit) couvnr craindre crème crOiX cueillir cuillère cuisine (local)

MaInaqH QyBqIHH HHcBapTH (3) BHXIIIarra TlapHKhaT (4) KlyJIHy 6HKlaH QyBqIHH MacJIHxIaT Mypanna (4) lIli.aH 1 1illaH 1 IIIarraH llaH KhyTlH (4) rharrr"ha 1 HXTHJIa T mKapH (3) (pl. a)({apTTy) yccaJI yCTTap I IIHHaqH (1) X"hH 1 Khypy KhapKhaJIa (4) IIaMMa qyJI 1 mpall (4) 1 qyJIyxaJIy (4) ypqIa qyJI ccypccy (4) yTTy 6HIIIHH CClOpX"h QypyxxaH u:IarraH paHr (4) rhaprh KhyKhJIaH JIHX"haH K"haHTla-cca 1 KyTla-cca qIHJIa BHprhaH �aKhHH Bac TlyH K"haHMarh (4) 1 6apT (4) xxaq (3) 6aTlHH K"hyca u:IypHxhy (3)

174

CUlslmer CUlsse CUlvre

D Daghestan danger dangereux danse danser danseur début décision défense déjeuner (petit) déjeuner (nom) déjeuner (verbe) demain demande demander démolir dent dentiste dépenses déranger dernier derrière (adv.) désir désirer dessin deuil deux (2) développement devenir devoir (nom) diable dictionnaire Dieu difficile

�yKpa�yBy (1) xUlpa (3) �yBCCH (3) JJ:ar"bycTTaH HHrbaqIaBY (4) HHrb�y-cca K"baBTlaBy K"baBTlyH K"baBTlaJIa (1) �aH�Hxby IIHKPH �aBy 1 IIypMaH (3) 6ypyqqaBy 1 1I6aBy KllOpXXHJICca axTTaHH-cca KIlOpXXHJICca KaHaH rbyHTTHH MHHHaT (3) UJYXXHH 1 MHHHaT 6yJIJIaH r-nar"baH KKapqqH (4) KKapqqaJI xIaKHH xapM (3) axqHH MaX"ba-Max"b-cca MaX"byH Mypa� (mot arabe) 1 IIIaBKb (4) qqaH cypaT �r"by (4) KlH XbXbHHqyHMaH IIIaBy (3) XbyH (X"baHaH) 6ypM HJIBHC (3) CJIOBapb 1 MyK"by3aH 3aJI (gén. 3aHHaJI) (1) 3axIMaT-cca 175

difficulté dimanche diminuer dinde diner (nom) dire direction (entreprise) diriger discours dix (10) docteur doigt donner dormir dos douleur doux drap de lit drapeau droit (côte; droit (tout) dur durée

3axIMaT (3) aJIxIaT qaHcca li.aH ObpyC abHaKh. rbaHTTaHHCCa (4) yqHH (TlyH) l li.ycaH KallJIyIIIHBy (4) GaKlqH �yJIJIaH rhaJIr'ba au:! xIaKHH (mot arabe : hakim) KlHcca li.yJIyH IIIaHaH TTHJIHKI (4) K'bIOBy (4) KlYKlJIy-cca IIIaHyJI rryTa TTyrh 1 GaHpaX'b ypqIa 1 ypqIBax-cca TlaHJIaHa KbllHKba-cca MyTTa (3)

E eau école écouter écrire écrivain écurie éduquer élections emporter encore enfant enfuir (s') ennu,yeux enseigner

II\HH (4) IIIKOJIa BHqIH llHIIIHH qHqHH qHqy (1) rrrraJI (3) Bap�HIII li.aH li.yBqIaBY (4) JIa!!.cyH rbaH lIJIary obpqI JIHX'baH GH3ap-cca �yKKHH aH 176

étoile étonnant étude étudier exclure excuser expliquer

u:aqly 1 apxlaJI QallH WlHHB 6yxxaH KlaHy QyxxaH X'ba JIac (1) maJIaTl qypTTy XhyJI (3) 6apm6yKKaH qyJIyxaJIy u:1yMy 1 JIliKha (4) IIIIaJI (3) Mapm6a 1 3HBy K'baJIaH (4) 611p mH (4) JIeII\a JIeKha �aH yp (Qyp, llYp) 1 HKlaH (.!iHKlaH, lIHKlaH) u:1yKy (3) (pl. u:1YPTTH) MaxlaTTaJI-CCa �yKKaBy (4) �yKJIaH HKlaH QyKKaH QaH 6amHIIIJIa aH QyBqlHH QaH

F facile faible faim faire famille farine fatigué fatiguée fatigués (être fatigué

6Hrha-cca 3a3B-cca KKaIIIH QaH (6yBHy III) 1 1IaH KyJIIIaT (3) HHHKlMa (4) caK'baT-cca 1 yBxpa llYllxpa Qy.!!.xpy yBXXyH HKlaH)

ensemble entendre entre entrée entrer épaule époux erreur escalier espOII Est estomac étable étage étain étang été éteindre être (verbe)

177

faucille faucon faux (adjectif) femme fenêtre fer fer à repasser fermé fermer (être fermé fête feu feuille (d'arbre) feuille (de papier) fierté figue fil à coudre fil de fer fille Ueune) fils fin fini finir fleur foie fois fond force forêt forteresse foudre four fourchette fourmi fraise français frapper frère

MyxI (3) JIaqHH (3) lIHrDHJI-cca II\ap / II\apcca (2) qIaBaxhyJIy (3) Max (4) (génitif : MyxXaJI) II\Ba6yKKy (mot turc) / MaHrDaJI / yTy JIaBKhy-cca JIaKhHH JIaBKhyHy 6HKlaH) 6aHpaH uJy / qaHH qIarrIH (3) qIarrIH (4) XXaJIJIHJIIIIHBy HIDKHP (3) xxaJI (4) MyXXaJI KlyHy �yIII (3) apc axHp (4) K'bypTaJI-CCa K'bypTaJI liaH TlyTlH TTHJIHKI (4) U;aJI qIaH rDy)l{ Bau;Ia (3) K'baJIa (3) (mot arabe) rrapaHHy (4) rraq (3) rhHCCHJIy MeTlHKhyKhy (4) KhlOHyKhH «»paHU;Y3 / rraJIaHr PHII\YH / pHIIIJIaH yccy (1) 178

frisson (fièvre) froid (il fait froid) fromage frontière fruit fumée fumer fumier funérailles

3yp3y (3) WlpK'by-cca WlP K'bY ro'P HHC (4) �a3y (4) ax'byJIcca (4) rrypKly (3) K'baJIHlIH TlyH rrapa (3) rbaB (4)

G garçon garde garder gardien gauche (côte; à gauche général (adjectif) genou géorgien glace (froid) gorge (anatomie) goût goutte go�vernement grmsse grand grand-père grandir gras gratuitement gratuit grenade (fruit) grenouille griller guerre

Obpql K'bapaJI (3) 1I6yJIJIaH / 6ypyqqHH K'bapaJIqH (1) Kyll KyliX abM-cca HHK (4) ryp)l{H MHKI KbaKbapH (3) TlHH (3) / TlaabH (3) KlyHTI (3) rraqqaxIJIyr'b (4) / xlyKyMaT abr'byIIIHBy X'byH / X'byHMa-cca / rba3-cca TTaTTa JI1I6yKKaH abr'by-cca yKBa yKBa-cca CyHyB (4) obpBaTlH u:1apaHx .!iaH WI'bBH

179

H habitude habituer (s') hache halva (sucrerie) haricot haut herbe héros hésitation heure heureux hier hier soir hirondelle histoire hiver homme hôpital horloger hors d'œuvre hôtel huile huit (8) humanité humeur (état d'esprit) 1

ICI

il île impatience impôt inclure indépendance information inhumer innombrable insolvable

ah�aT (4) ah�aT xhyH pHKI (4) 6aK'byX'b (3) X'blOpy (3) 6IOxTTyJI-CCa / rha3-cca / JIax'b ypTTy (4) BHPHqy (pl. BHpTTaJI) MyrhJIaT CClIT (mot arabe) xxapH JIaxhXhy JIaxhXhyKhyHHy qHTly (3) TapHX (3) KlH (4) qyB / HHcaH (pl. HHCaHTaJI) a3apxaHa (3) cClITKap (mot arabo-persan) �yKHlI rraTHp (3) Harh (4) MlIHBa MaXJIyKhaT (3) TaB (3) lIIHKKy ra / My )IŒ3Hpa (mot arabe) MaTTa (3) �HlIIaJIa (4) xIaJIa 6aKhHH qHHX'bap6aK'balIIHBy (4) xaBap (3) yqqHH KKM .!iaH K'balIIaHCCa KalIIH �aK'ba-CCa 180

interprète intestin inviter irrigation Ivre

mp)KyMa'lH (1) xxlOTTy (4) ObB'IHH II\HH �HIIIaBy ! II\HH �yu;aBy KaHII-cca

J Jamms jambe � ardin Jaune je (nominatif) � eter Jeu jeudi � eune � eunesse Joue Jouer � ouer (instrument) Joug JOur jour férié jour (24 heures) � ournal � uge Juger � uif JUS jusqu'à justice

Ta'llaB '1'1aH (3) ax'b ! Garl> X'baxbH-cca Ha pymH TlypKly xaMHC (4) '1laBa-cca ! )KarbHJI-cca )KarbHJIIIIHBy 'II aB (4) TlypKly TlyH QHII\YH pyKl KbHHH (4) 3yK'ba3H KbHHH rbaHTTa KKa3HT (français gazette) CCy�HlI, Kba�H �HBaH GyJIJIaH )KyrbyTl KHU;H (3) XbyHHHH ab�JIy (2)

K khan khanat

xaH (1) xaHJIyr'b (3)

181

L là lac laine laisser lait lak (langue) lampe langue langue maternelle large larme laver léger (poids) légumes lentement lentilles lessive lettre (missive) lever lever (se) lèvre libellule libération libérer libre lièvre limite lin liquide (adjectif) lire lit litière livre loin / lointain long loup lourd lumière

THKKy 6ap rrrrarr (4) HTaH ÛlHTaH / QHTaH) HaKl JIaKKy Ma3 qHpaX'b (3) (mot persan) Ma3 HHTTHJI Ma3 yTTa-cca MaKh II1IOIIIHH / llHccyH, QHCCyH KyKJIy-cca K'bypKhaH (4) / aX'bHHJICpH XlaJIJIHX / xlypxla rhyJIyB (4) II1IOIIIyKhIOIIIy (4) qarhap rha3 QaH rha3 XhyH / QH3aH (QHB3yH) MypqqH (pl. MypqqHB) 6ap3yKKa (4) MypaxacIIIaBy (4) Mypaxac QaH TapX'baH-CCa / a3aT-cca 610px (3) 3yMa (3) TypT xhlOMy-cca KKarraH / QyKKHH (6yKJIaH) TaX (3) / II1aHyKlapaJIy (4) JIypcca JIy apx-cca JIax'bH-cca 6apuJ (3) Kly-cca qaHH 182

lundi lune lunettes M

magasm mam maintenant mais maïs maison Makhatchkala majorité mal (adverbe) malade maladie malheur manger maraiS marchandise marcher mardi marI mariage marié matelas matin maUVais médecin médicament menace menthe mer mercI mercredi mercure merde mère

HTHH (4) Gap3 (3) »py (3) TTyqaH (3) Ka (4) yTTH 1 u:IaHa aMMa IIIarbHaJI JIaqIa (3) (blé royal) K�aTTa (3) (gén. K�aTJIyJI) AIDKH qbByqHJI ObHy K�aIIIaBaH-cca K�aIIIaHIIIHBy 1 a3ap 1 u:Iyu:IaBY GaJIa (3) KaHaH 1 �yKaH xbyHu:Ia x�yc (4) 3aHaH TTaJIaT (4) JIac (1) x�aTlH (3) II\ap �ypu:y-cca IIIaHy (3) KllOpx (4) ObKKH-cca I Ob-cca xIaKHH (mot arabe : hakim) �apMaH 1 �apy (3) HHrbaqIaBY (4) cyBpa (3) XbXbHpH GapqaJIJIarb apBaxI (4) XblOMy MyCH ObT (4) HHHy (2) 183

midi miel migrame milieu minuit miracle mirabelle mifOrr moms mOlS mOlSissure mOlssonner moitié mon / ma l mes monde (terre) montagne montrer morceau mordre mort (nom) mort (adjectif) mosquée mot mouche moudre moulin mourrr moustaches moustique mouton mur mûr mus�q�e mUSiCien musulman (nom)

QaqIH rhaHTTa / axTTaHH qIYH HHu:I (4) Ha3yJIa (4) MI (4) XhXhy�lIpH3y / X'baTlaH KapaMaT (4) aJIqa �arhaHH qaHcca 6ap3 (3) (gén. 3ypyJI) r'haMa (4) TTHxIHH QaqIH (3) / llaqIH (4) TTyJI �yHHlIJI 3yHTTy / 6ap3yHTTHB KKaKKaH QaH K'bypX'b (4) Khau:Ia TlyH QH!!.Kly llHl!Kly-cca MH3HT MaX'b (3) (gén. MyK'byJI) 3HMH3 rhallH / rhaeH rhapaX'baJIy QHqIaH / QH!!.qIaH (QH!!.KlyHy) CCypCCHJIy (4) MHqIaK Ky (3) qIHpa 6HB-cca My3b1Ka (3) My3b1Ka6Htu:y (1) 6ycypMaH (1)

184

N

Nord nouilles nourriture nous nouveau nuage nuit

rhYlyH rhYly3aJIa aH Ha yBccapa -HY IIIHHaJI K'haJIHlIH MHJIJIaT (3) ahpKHH-cca MapXXaJIa MapXXaJIa GyHHH MapuJ GyJIJIaH ypql MaH KlOpy JIyxhH-cca rhHBXh u:la (pl. u:lap�y) ah�a� (4) .!!aK'hap (aK'hap ! llaK'hap) ! IOX (turc) yxccaB lIXIIIa (3) a3HX'h ! �yKHli ! �yKpa ! 3a )Ky u:ly-cca TTypJIy XhXhy

0 obéissant obscur obscurité occupé odeur œil œuf Ole Olgnon Olseau

MIOTlHH-cca u:laH-cca u:laH (4) MaIIIr'hyJI-CCa (mot arabe) KhaHKh (4) li (pl. lIpy) KKyHyK (3) K'hBa3 ! K'ha3 (3) qHMyC (3) JIeJIyXXH (3)

nager nageur naître je suis né en narguileh nation nécessaire neige il a neigé nettoyer neuf (9) nez nid nOIT nOlX nom nombre non

185

onze or (métal) orange ordinateur ordonner ordre oreille oreiller orge or�eil ongme orphelin ortie os oseille ou où ? (avec mvt.) oublier Ouest om ours ouvert ouvner ouvrière ouvrir

3aihyH (3) 3aflTyH�aJIyJI ahr'byuulBy xxaihKaHH (3) MHXh U:aqIyHXhy MHJIJIaTHpTTaJI OpraHH3aU:HlI au:IHHlI u:all MyeH (4) uIypTlHxaJI (4) KOMulOTep aMpy QaH aMpy (3) BHqIH (4) KlapaJIy (3) X'ba 1 HeX'baII\Y (3) xxBapa (3) GHKI (3) lITHH (1) 1 XhlOJIyohpqI (3) MeqI (3) TTapKl (4) KhypqI (3) lIry I II 1 1iBa qyH? X'baMa GHTaH Gapr'bJIaraH qyJIyXaJIy �H U:yIIIa TlHBTlYHMa-eea 3y3aJIa (1) 3y3HII\apeea (2) TlHTlHH

p page (livre) pa�n pmx pao� papier paradis

qIauIH (4) qqaTl (3) �aKhaBy (4) TlaBye qarhap (3) aJI)I{aH

olive huile d'olive omelette ongle ONU

186

parce que parent paresse paresseux parler partager partie partir pastèque patrie pays paysan peau péché pêcher pê�heur peigne pensée perdre (qqch) perdrix père perle permettre personne (négatif) petit pétrole peu peuple peur peut-être pharmacie pied à pied p�erre pigeon pmce pipe à eau place (lieu) place (ville)

u:aHqHpqa Maqqa (1 / 2 / 3) KBlIpqI (4) TaHMaJI-cca .!lyCJIaH / rnaJIrna TlyH llaqIHH 6yTla (3) lIJIa rhaH K'baJIIIy3 (3) BaTaH (4) YJIqa / 6HJIaliT X'by�yrhy TTaIIKI / 6ypqy (3) rhaKh (3) .!lyrhaH 6aJIyr'b qaBax'b6yrhy (1) TTapaJI (4) IIHKPH lIaK'ba lIaH K'bax'bHy IIIIy (génitif6YTTaJI) / llY (1) TTHpKhlOKhH (4) 6yJIyH u:yqIaB qIHBH-cca HaBT qaH / qaHHY KhaTl / XaJIKh (3) HHrh (4) / u:u:ax (3) 6IOX'baH aIITeKa (mot russe) qqaH (3, 4) axhTTa / 6axhTTa qapy (3) XhXhH (3) K'bllu:Ia (3) K'baJIHlIH (3) KlaHy MaH�aH

187

placer plaisanterie platane pleurer plomb pluie il pleut il pleuvait plus poche poële à frire poids poignard pmre pms pmsson . pmvre nOIT pmvre rouge police / policier pomme pomme de terre pont porc porte (à un battant) porte (deux battants) poser possibilité possible (si possible poste (bureau) potager poule poumon pour pourC],uoi ? pourrIT poussière pouvoir (verbe)

llHIIIHH X'M[Pq (3) / Maxcapa (3) qHHap (3) abTlyH qlyTlH (4) rhapaJI rhapaJI JIaqlJIaH �yp rhapaJI JIaqlJIaH �HlI X'bHHHy )[ŒII

TaBa (4) �yU;HH / KlyIIIHBy X'Xap)[ŒH (4) X'blOpT X'blOpy qaBaX'b / 6aJIyr'b (3) / xlaBa HCCHlIBT (3) MaMaIII (3) MHJIHU;HlI (3) rbHBq (3) HyBIIIH (3) JIaMy 6ypKl Hy3 (4) Hy3KbyH (4) JIHIIIHH 61OX'baBy / Ma)[{aJI (4) / qapa (3) 6IOX'baH-CCa 6IOX'bJIaH 6yxbypqa) lIyq ax'b (3) abHaKIH rbyTpy (3) voir grammaire U;HBaH? JIHlIH JIax (3) 6IOX'baH

188

préférer [mettre devant] premier prendre près prêt prêtre prière printemps pnson pnx problème proche produire ( se) profond promenade promener (se) propre propreté protéger prune puce pms puits punition

Q

quand ? quantité quatre quelqu'un quelque chose question queue qui ? quoi ?

XhXhflqlyH JIacyH U:aJIqHH-CCa JIacyH (JIa!!cyH 1 JIall.CyH) qlapaB xla�yp KaIIIHIII (1) WI'bBaT 1 qaK (3) 1 �yah (4) HHT (4) �ycHaKh (3) 6arha 1 KhHMaT (3) MaC'baJIa (3) qlapaB-cca 1 r'baH-cca XhyHy 6HKlaH KypTl-cca raih (3) raih 6aH Mapu:l-cca Mapu:IIIIHBY (4) K'bapaJI l!aH lŒKaH (3) 1 aJIqa (3) qlaqa mIa

K'byH (4) TaHMHXI (3)

Ta? ah�a� (4) MyKh U:yMa-yHyry U:H-�yHyry cyaJI Marh (4) u:y? U:H?

189

R racme raconter rmsm rapide rarement rasoir (barbe/couteau) ravm récent recevOIT refus regarder religion renard rencontre rencontrer rentrer / revenir repasser (linge) répéter réponse repos représentant respect respiration restaurant rester réveiller revenir (rentrer) rhume riche richesse nen rire (verbe) rire (nom) rivière nz rocher rond (adjectif)

Mapxxa (3) 6yeaH JIyxhl dydH aHaBap-eea / �HpH-eea '1aHHy '1IHpH '1apdH 6an '1IHJIa KhaKha (4) TTHr'baHHy-eea 6HpHlIH HHKap (2) 6ypyraH �HH (4) U:yJI'IIa (3) xhyHa6aKhaBy (4) xhyHa6aKhHH / KKaKKaH Klypa 6aeH yTy PHII\YH THKpaJI liaH )l{aBa6 llHrhaJIarpy BaKHJI (1) xIypMaT / 6yepaB (3) eeHxI (3) ahIIIB aIIIxaHa JIH'IIaH '1aHd y'lHH 6yJIJIaH / '1aHd y'lHH aH Klypa liaeH/ 3aHa liHKlaH ahH'I-KHH'I (3) / IIIlIpa aBa�aH-eea �aBJIaT (3) U:H'IIaB X'bllH X'bllX'baBy (4) Hex (4) IIIIHpHH)I{ (3) MypJIy (3) KKypKKH-eea 190

rossignol rouble roue rouge rougeole route (carte routière) roux rue russe Russie

S sable sac Saison salaire sale salière salive samedi sang sanglier sans sav01r savon sCie sCience sec sécher sécheresse sel selle (cheval) semame sept sérieusement sérieux serpent serrure

6yJI6yJI (mot turc) K'bypyIII (mot turc) HHrh (4) / 'Iapx (3) lIT1YJI-cca MycHK'beil (4) xxyJIJIy (3) xxyJIJIyJI KapTa 'IŒiI-cca / TTypy-cca Ky'la / IIIlIpa (4) OhpyC Ahpacail K'byH XXyp)l{HHT IIIHHaJI 'IlyH (temps de l'année) xlaKh Myp�aJI-cca UJypKKy'lH (4) XhypXh (4) / 'IleHIIH (4) XXyJIJIyH OhTTy / Oh (3) K'baBaH (mot russe) .!!aK'ba (llaK'ba, aK'ba) KlyJIHy 6HKlaH ccaxlBaH xxapa'llaHH 3JIMy (mot arabe) 'IyJIy / KhaBKh-cca / K'LyparL-cca KhaBKhaH / KhaKhaH K'byparhIIIHBy (4) ulBY (3) �JIHKly (4) HIO)I{Map apyJI 6yHHlIJIa 6YHHlIJIa-CCa IIIaTTa (3) KhyHKhyJIa (4) 191

service seulement shashlyk si (condition) siècle signal signature signer SiX sœur sOle soif SOja soldat soleil coucher de soleil solvabilité sombre sommeil son sonnene sortir sottise soulever soupe source sourcil sounre souns souvent spectacle sucre Sud sueur suffisant sme suivant (dans temps) sympathique

KbyJIJIyrn aH)I{arn u:lapaHx�HKI (4) arap 1 araHa TTypIIIp a IIIHH, ObpMy 1 3aMaHa 3aHr K'byJI6ac KaqHqHH, K'byJI6ac �aH pliX ccy CHMH (3) MlIKb (3) HyXyTl (4) caJIJIaTl, abcKap 6apr'b (3) 6apr'b JIaraBy KaIIIH (4) u:1aH-cca IIIaHy qly 3aHr (4) QyKKaH K'baKpy (3) rba3 6aH HaKb (4) tu:apatu:H (3) HTTau:1aHH IIHIII KlyJIy (3) qlllByHy TaMaIIIa (3) Kaqap KbHpBa rbyX'b (4) �HlIJI-CCa Kla (4) X'bHpHB-Cca lIHy-cca 192

T table tache tailleur talon tambour tapis tard tasse taxe téléphone témoin temps (époque) temps (durée) temps (météo) terre tête tilleul timbre-poste tisser toit tombeau tomber tonneau tôt toujours tour (bâtiment) tout / tous toux traducteur traduction traduire travail travailler tremblement de terre très trésor trois tromper (se)

yCTTyJI / CTOJI TTaHrna (4) �ap3H HHK'ba (3) �aqly XaJIHqa qlaJIHY qqaMa HHpX (3) TlHJIHIIyH / TeJIe«j>oH Gapa (1) 3aMaHa (mot arabe) qlYH rhaBa (mot arabe) ahpII\H (4) Gad (3) XhXhHpH (3) I1yqpaJI MapKa II\aII\aH MarnH rhaB llarhaH KhaJIH qqllHH �aHMaH / My�aH qllOH U;HHlIB / rhap3a� X'byrhy mp)l{yMaqH (1) mp)l{yMa (mot arabe) mp)l{yMa .!iaH �aBy (4) (pl. �aBypTTy) 3yH / ayH 3ap3aJIa X'bHHHy xxa3HHa (3) I1IaH ahHKhHH / lIHr'bHJI XhyH 193

trou troupeau trouver tu tué tuer

U

un um umr unité usé utile utilité

V vache vamcre vaisselle veau velours vendeur vendre vendredi vemr vent vente ventre vérité verre (à vitre) verser vert vêtement viande vide Vie vieux vieillard

KKyTl (4) TTyp3aH (4) / ra3y (4) JUlK'bHH HHa llHl!Kly-cca / QH!!.Kly-cca HBqlaH u:a u:aqly-cca u:aqlYH 6aH u:aIIIHBy (4) 6yx-cca ahpKHH-cca X'bHH6aJIa (3) OhJI (3) JIeqaH TlaxlHHKlHqly 6Mpq (3) MaxMyp (3) llaxxy (1) QaxxaH / llaxxaH HIO)I{Map (4) .!iyqlaH (yqlaH / llyqlaH) Mapq (gén. MypqaJI) (3) �axxaBy (4) JIahKha / JIMKha xlaKhMyp rrlOpyH (3) pyTlHH II\IOJIJIH-CCa MHHa (4) �HKI 6aqlBaCCa / xaB-cca OhpMy .!iyx-cca K'by)l{a / X'byHaBxhyqy (1) 194

village ville vm vmmgre visage visite vite vitesse vivant VOICI vOIr

me voiture

VOIS

VOIX

vol (larcin) voler (en l'air) voler (dérober) voleur vouloir (je veux) vous voyage

IIJ,lIpaBMy 1 IIJ,ap lII an.py (3) '1aXHp (4) cCHpKa (4) JIa)J{Hn xI>yna6aKhlIBy (4) anaBapny 1 �HpH- cca �HpHlII HBy (4) can.cca Bana 'lIMan 1 KKaKKan '1laxxyIIJ,ap (2) MalllH na '1ly (3) lQ'PK (3) JIexxan lQ'P K 6an lQ'PK Y ( 1 ) '1'1Ban TTyn 'l'lait �p

3y

al>pXXH

(3) 1 ccanap (3)

Khosrekh, place du village, nwnument aux morts et points d'eau © Dj. Chalaev

195

Nous avons souligné la lettre qui marque la classe d'un mot. Nous avons vu que cette lettre se trouve le plus souvent au début du mot mais elle peut aussi être placée au milieu (comme B ou p) ou exceptionnellement à la fin. Cette lettre doit être changée, selon les règles exposées ci-dessus dans la partie grammaticale, si l'on a affaire à une autre des quatre classes nominales ou à un pluriel. Autrement dit, si un mot commence par une marque de classe comme 6 ou �, le mot peut se trouver dans le lexique avec une autre marque de classe. Parfois même, si le lecteur ne trouve pas un mot commençant par une voyelle, celui-ci peut se trouver ailleurs dans le lexique, avec une marque de classe à l'initiale (l'absence de marque de classe est elle-même une marque de classe). Rappelons que les noms, les adjectifs et même certains adverbes sont sujets à ces changements. Dans la mesure du possible, la classe des noms est indiquée entre parenthèses.

196

Lexique lak-français A

aB (3) aBqH (1) arap a�HMHHa (1) a3ap (4) a3apxaHa (3) a3aT-cca a3HX'b a)l{apH aKBap (3) aK'ba aJI)I{aH AJIJIarb (1) aJIJIarbaK'by (1) aJIxIaT aJIqa (3) aMMa aMpy (3) aMpy l!aH aH aHaBapHy aHaBap-cca aH)I{ar'b AH)I{H (Inci, perle en turc) aHMa mITeKa apc (1) apyJI apyJIa apx-cca apxIaJI apxIaJI l!aqHH apu;y (4) aTTaH aXqHH apuIH

chasse chasseur si (condition) homme maladie hôpital libre nourriture coq appel du muezzin il n'y a pas / non paradis Allah athée (nom) dimanche alytcha / sorte de mirabelle malS ordre ordonner naître / faire vite rapide seulement Makhatchkala mais / cependant pharmacie fils sept (7) sept personnes lointain ensemble accompagner argent battre déranger bonheur

197

aTHJI aXHp (4) aXTTaHHcca ax'b (3) aX'bHHJICpH aX'byJIcca (4) aXbTTa au:! au:IHHlI u:all aqHH

humide / mouillé fin diner ( nom) potager légumes fruit à pied dix (10) onze ( I l) aller / se diriger

Ab

abr'by-cca abr'byIIIHBy ab�a� (4) ab�aT (4) abMcca abHaKlH (3) abHq-KHHq (3) abpaBa (4) abpaJI (3) abp3a (3) abpKHHcca abpKKy abpxxH (3) abpII\H (4) abTapa (3) abTlyH abqIa (4) abIII (4) abIIIB aIIIxaHa

gras / fertile grmsse quantité / nombre tradition (mot arabe) / habitude général (adject� poule rhume voiture à cheval / arba armée demande nécessaire boiteux voyage terre torrent pleurer amende ligne / trait restaurant

E 6ar'b (3) 6ar'bHIIIJIa aH 6ar'bHIIIJIa �aH 6arba (3) 6a�aH (3) QaeH

jardin excuser offrir pnx amande s'éclaircir

198

6a3ap (3) 6a3apraH (1) 6a3H (3) 6a3HH 6a3y (3) l!aHl!HIIIHH 6aHcca (3) 6aHpaH (4) 6aHpaX'b 6aK.JIaMaH (3) 6aK'ba l!aK'ba l!aH 6aK'byx'b (3) 6aKl (4) 6aKly (3) 6aKlqH (1) 6aKlqH �yJIJIaH 6aJIa (3) 6aJIaH (3) 6aJIaH TlyH 6aJIaHTlaJIa 6aJIa-cca 6aJIyr'b (3) l!yrbaH 6aJIyr'b 6aM6YK (3) l!aH (6yBHy III) 6aH� (3) 6apa (1) 6apaqaT (3) 6apaQaTIIIHBy (4) 6apr'b (3) 6apr'b6yKKaH QyJIyxaJIy 6apr'bJIaraH QyJIyXaJIy 6ap3 (3) 6ap3y (3) 6ap3yKKa (4) 6ap3yHTTHB 6apT (4) 6apuJ (3)

marché marchand durée unir / réunir membre (du corps) commencer pâturage fête drapeau aubergine sans / sauf / à l'exception de perdre (qqch) halva (sucrerie) tête colline chef diriger malheur chant chanter chanteur / chanteuse hmrible / épouvantable pOisson pêcher bambou faire bouton (vêtement) témoin bonheur bénédiction soleil Est Ouest lune / mois aigle libellule montagnes crème loup

199

6apqaJIJIarb !i.aTTaH 6aTlHH 6aXT (3) !i.au:IaH !i.aqHH 6aqIBa-cca !i.aqIH (3) !i.aqIH rbaHTTa !i.aqIHH !i.allH !i.H!!.Kly (3) 6HBKly 6aK'ba-CCa 6HBqIaH (6HBKlYHY) 6HB-cca 6Hrba-cca !i.H3aH (li.HB3yH) 6H3ap-cca 6HKa (2) 6HKI (3) !i.HKlaH 6HJIaliT (3) 6HpHlIH !i.HCCyH (qaKJIHH 6HCCyH !i.HTaH !i.HBqIaH 6HIIIHH !i.HII\YH !i.y (1) !i.y!!.HY !i.yBqIaBY (4) !i.yBqIHH !i.yBqIHH !i.aH !i.yrbaH !i.yKJIaH !i.yKKaH !i.yKKaH !i.aH 6yJI6yJI (3)

merCi battre cueillir bonheur être debout / être vertical aller / se diriger vide moitié midi partager entendre tué / mort (nom) immortel mOUf1r mûr facile se lever ennuyeux femme du khan début / origine se trouver / avoir pays / liouvernement recevOIT laver faire ses ablutions) laisser mourIT poser / placer jouer (d'un instrument) père fait / ayant fait (du verbe !i.aH) choix / élections comprendre faire comprendre / expliquer prendre / attraper / tenir lire sortir exclure rossignol

200

!!yJIJIaH 6yHluIJIa 6yHlulJIa-cca !!yJIyH 6ypKH (3) 6ypKl 6ypyBcca (3) !!ypyraH 6ypyKKHH (3) !!ypyxxaH 6ypyQqaBy (4) 6ypQy (3) !!ycaH !!yCJIaH 6ycpaB (3) 6ycpaB-cca 6ycypMaH (1) 6ycypMaH-cca 6yTep6po� 6yTTaJI 6yTla (3) !!yx-cca 6yxxaH KlaHy !!yxxaH !!yU;HH !!yQIaH 6YQIHp 6yIIIK'barr (4) 610px (3) 6IOxTTyJI-CCa 6IOX'baH 6IOX'baH-CCa 6IOX'baH 6»p (3) 6»pQ (3) 6»'bJIH (3)

faire (forme durative de QaH) sérieusement sérieux donner / permettre gâteau porc abricots secs regarder tristesse / chagrin coudre défense peau dire / raconter / communiquer parler respect honoré / estimé musulman (nom) musulman (adjectif) sandwich génitifde rrrry, père partie / part usé / vieux entrée entrer apporter venir / arriver c' est possible assiette lièvre haut peut-être possible pouvoir (verbe) étang veau cense

201

B

ce . . . ci ! ce . . . là / il ! elle Ba au secours ! BaBIIIaB représentant BaKHJI ( l ) plein pouvoir / mandat 1 procuration BaKHJIJIaMa (4) parfois BaKcca-TaKcca BapaHH (3) chameau éduquer Bap�HIII liaH éduqué / habitué Bap�HIII-cca manteau de feutre BapcH peur Bac (3) Bac TlyH craindre Bau:Ia (3) forêt sanglier Bau:lJIyJI �yHrny3 BH te (cas oblique de HHa) BHB à l'intérieur BHBBaJIJIHJI HIIIHpTTaJICCa GaHcca MHHHcTepcTBo

BHBpa (3) BHHX BHJI BHpr"baH (4) BHPHqy (pl. BHpTTaJI) BHXIIIaJIa BHXhXhyH BHqIH (4) BlIpK"by (3)

Ministère de l'Intérieur sorte de gateau au miel à partir de l'intérieur génitif de HHa : ton / ta / tes couverture héros confiance à toi (datif de ) oreille pie (oiseau)

r ra�a (3) ra3y (4) raH3 (3) raH3 GaH raMyIII (3) rHKKy ryM (3) rypMH rypMHCTTaH ryp-cca

chevreau troupeau promenade se promener buffle là force / puissance géorgien Géorgie bruyant

202

f'b

r'baBr'b-cca r'baBr'bcca MypXb r'baBJIaBr-cca r'bar'baH r'ba3aBa T (3) r'ba3H (1) r'baJIaTl (3) r'baJIaTl-cca r'baJIr'ba (3) r'baJIr'ba TlyH r'baMa (4) r'baH-cca r'bapaJI (3) r'bapr'b-cca r'bacy (3) r'bH (4) r'by)f{ (3) fi, rbaB (4) rbaB (3) rbaBa (3) rba3 QaH rba3-cca rbaeH rbaKcca rbaKb (3) rbaJIMaXqy (1) rbaJIMaXII\ap (2) rbaH (JIa!!ryH) rbaHHa rbaHTTa rbaHTTaHHCCa (4) rbap 1 rbapu:a rbapax'baJIy (4) rbap)f{a (3) rbap3a� rbapH

abattu 1 coupé arbre abattu sombre 1 couvert (temps) casser 1 démolir guerre sainte combattant de la foi erreur faux 1 erroné conversation 1 discours parler mOisissure proche (adj.) pluie coupé (adjectif) vent du Nord été force 1 puissance

tombeau 1 funérailles v�nt froid 1 instant présent au

soulever 1 élever haut moudre certes 1 bien sûr 1 très péché camarade 1 compagnon fiancée aller semence 1 espèce jour (24 heures) dîner (nom) chaque moulin malle 1 valise tout assez ! 1 cela suffit

203

rbaIIIHHy rbHBXb (4) rbHBq (3) rbHCCHJIy rbY*YM (3) rbYlyH rbyJIyB (4) rbyJIyB HaKb rbyHap (3) rbyHT (4) rbyHTTHH rbyTpy (3) rbyX'b (4) rbyX'ba (3)

U

�aBJIaT �aBy (4) llarbaH �arbaHH (4) llaeH �a3ra (4) �a3raxI (4) �a3y (4) �aHMaH �aH�Hxby llaHllHIIIHH llaK'ba llaH �aKbaBy (4) �aKbHKba (4) �aKbHH �aKl (4) llaH C!iYJIJIaH) �apa*a (3) �ap3H �apMaH / �apy llaxxaH llaxxy (1) �aqIH

cette année nOlX pomme fourchette attaque nager lentilles soupe aux lentilles (plat national) capacité / talent le lendemain demain poumon sueur chemise

richesse travail tomber lllirOlr s'éclaircir établi JOle frontière toujours début commencer pe;dre (qqch) palX minute (temps) couvrir / mettre au-dessus cœur faire / accomplir / construire degré / niveau tailleur médicament vendre vendeur moitié

204

�aqIy (3) �H �HBaH (3) �HBaH 6yJIJIaH llHrbaJIarpy (4) �HKI (4) llHKlaH �HH (4) �HpH-cca �HpKly-cca llHccyH llHTaH �HIIIaJIa (4) llHIIIHH �HlIJIHy �HlIJICCa llHlIH (llHPHy II, IV) �yBCCH (3) llYKaH �yKHli (4) llYJIyH �yHr'bY3 (1) �yHr'by3paJI �HKI �yHHlIJI (4) �yKJIaH HKlaH �yKpa (4) �yKpa�yBy (1) �yKKaBy (4) �yKKHH aH llYllHy �yc (1) �ycHaKb (3) �yCIIIHBy �yqpH (3) �yqIaH (�ypKlyH) �yIII �1I (4) �lIr'hy (4) �lIJIHKly (4)

mesure de grains (16 kg, IIy�'b) OUl tribunal Juger repos viande aVOIT religion rapide mort / tué laver laisser impôt mettre / poser assez suffisant arriver / atteindre CUlvre manger nourriture donner porc viande de porc monde (terre) étudier nmll;riture / cuisine (qu'onfait) CUlSlmer étude enseIgner fait ! ayant fait (du verbe liaH) amI pnson amitié chevaux (pluriel de qBY) arriver / se produire fille milieu deuil selle (cheval) / col (montagne)

205

�lIHHB �lIpK'by (4) �lIpK'bycca �lI'bBaT �lI'bBH (3)

entre / au milieu de froid (nom) froid prière guerre

LI{

xŒBa6 (4) XŒrbHJI-cca )KarbHJIIIIHBy (4) )Ka3Hpa (mot arabe) )KaMH (3) )KaHaBa (4) )KHII (4) )KHpa (3) )Ky )KyJI )KyJIap (4) )KyrbyTl )Ky)K (3) )KlOpY)KaHH (4) )KlIM (3) )KlIMaT (3) )KlIMaTHM-cca

:éponse Jeune Jeunesse île bateau cadavre po�he CUlsse nous génitifde )Ky, nous bas / chaussette juif brochure chute d'eau bilan / total / somme communauté de village social / de société

3 3a 3a6pH (4) 3aJI (gén. 3aHHaJI) 3aHHaJI KaJIaM 3aJIJIy (1) 3aMaHa (3) 3aHa QHKlaH 3aHaH 3aHr (4) 3ap3aJIa (4) 3axIMaT (3) 3axIMaT-cca 3a3B-cca

nourriture / chose entonnoir Dieu Coran propriétaire temps / période / époque revenir / rentrer / retourner marcher cloche / signal / sonnerie tremblement de terre difficulté difficile faible

206

3HBy 3HMH3 (3) 3y 3y3aJIa (1) 3yK'ba3H KbHHH 3yMa (3) 3yH 3yHTTy (3) 3yp3y (3) 3ypyJI li HBu:IaH HKlaH (QHKlaH / llHKlaH) HJI (3) HJIBHC (3) HJIqH (1) HJIqHXaHa (3) HMaH (4) HHa HHrHJIHC HIDKHP (3) HHHKlMa (4) HHKap (2) HHcaH (1) HHcan (4) HHT (4) HHTTy HCBaTHy HCBaT-cca HCCHlIBT (3) HCy (3) HTa llaKbHH HTaH HTHH (4) HTXXlIBx-cca HTTau:IaHH HXTHJIaT

étage mouche vous travailleur / ouvrier jour férié limite / fin / extrémité / rive travailler montagne frisson (fièvre) mois (génitif sing. de Gap3) tuer être (verbe) / se trouver peuple / gens diable / satan ambassadeur ambassade (bâtiment) foi / religion tu anglais figue farine refus homme conscience printemps au printemps / printanier clairement / évidemment clair / évident pOivre nOir 1. hibou / 2. borne laisser partir / relâcher laisser lundi capable / doué sourcil conversation .

207

.

HIll (3) HII\YH aH HlIH

occupation 1 affaire 1 travail blesser atteindre

K

Ka (4) KaBaB (4) KaHII (3) KaHII-cca KaJIaH (3) KaJIlIyIII (3) KaHaH KapaMaT (4) KaTI (pl KaTlpH) Kaqap (3) Kaqap�aHyJI qIaxIa KaIIIH (4) KaIIIH llaK'ba-Cca KaIIIHIII (1) KallJIyIIIHBy (4) KBHlIX KBlIpqI (4) KHPmK (3) KHplIHT KHU;H (3) Ky (3) KyKJIy-cca KyJIlIaT (3) KyMar (3) KyHa 1 KyHMa KyHy KyHu;Ia (3) Kypar (3) KypTl-cca Kyca-cca KyTaH (4) KyTla-cca Kyqa (3) Kyll

mam shashlyk 1 kebab 1 brochettes jouissance 1 satisfaction Ivre chou brique manger miracle gant sucre canne à sucre solvabilité insolvable prêtre direction (entreprise) à gauche paresse chaux allumettes jus 1 moût mouton léger (poids) famille aide comme (comparaison) dit-on (du verbe yqHH) / ayant dit marais 1 marécage abricots secs (plur.) profond imberbe charrue court rue gauche (côte;

208

Kym:-cca KlOpy (3) KliKaH (3)

gauche (adjectif) nid prune

KK

KKa3HT KKaKKaH KKaKKaH QaH KKaJI (4) KKaJI QaH KKaJI QaH K'baIIIaHCCa KKaJIaH KKapqqH (4) KKapqqaJI xIaKHH KKaqqH (3) KKaIIIH (3) KKyHyK (3) KKypKKH-cca KKypq KKyTl (4)

journal (de gazette) voir / rencontrer montrer compte compter / dénombrer innombrable lire dent dentiste chien faim œuf rond (adjectif) kacha / bouillie trou

K'b

K'baBaH K'baBTlaBy (4) K'baBTlaJIa ( l ) K'baBTlyH K'baBypMa (3) K'ba3 (3) K'baKpy (3) K'baHMarn (4) K'baJIa (3) K'baJIaH (4) K'baJIHlIH K'baJIHlIH TlyH K'baJIIIy3 (3) K'baMa (3) K'baHTla-cca K'bapaJI (3) K'bapaJI QaH

sanglier danse danseur danser kaurma / sauce à la viande Ole sottise crème forteresse (mot arabe) étain kalian / narguileh / pipe à eau fumer pastèque blé court garde garder / protéger

209

K'bap3.JIQH ( l ) K'bapH (2) K'baTJIyJI K'baTTa (3) K'baX'bHy (3) K'bBa3 (3) K'bHpHH K'bpm (1) K'byH (4) K'byJIJIyrn K'byH (3) K'byp (3) K'byparh-cca K'byparhIIIHBy (4) K'bypKhali (4) K'bypTaJI l!aH K'bypTaJI-CCa K'bypTaJIIIIHBy (4) K'bypyIII (mot turc) K'bypX'b (4) K'byca K'bIOBy (4) K'bIOKI (4) K'bIOKlJIHJI a3ap K'blipTTa K'bllu;Ia (3)

gardien vieille femme génitif de K'baTTa maison / chambre p�rdrix Ole Crimée vieillard puits service sable carotte / champ sec / desséché sécheresse légumes finir / tuer fini achèvement rouble morceau cuillère douleur cœur maladie de cœur branche pmce

Kh KhaBKhcca KhaBKhaH KhaH (4) KhaK (4) KhaKha (4) KhaKhaH KhaKhapH (3) KhaJIH (3) KhaMyJIHy KhaMyJIHy 6HKlaH KhaH (3)

sec sécher objet / chose angélique (plante) ravm sécher gorge (anatomie) tonneau d'accord être d' accord peuple / gens

210

KhaHKh (4) odeur corps KhapKhaJIa (4) KhaTl peuple KhaTlaJIJIIfJI IfIIIlfpTTaJICCa 6aHcca MIfHlfcTepcTBo Ministère des Affaires Etrangères bouche Khau:I (3) Sud KhlfJIBa KhlfMaT (3) prix / coût KhlfHIf (4) JOur Sud KhlfpBa vingt (20) KhyBa KhyKhJIaH couper KhyHKhYJIa serrure

KhypaH Khypy (3) KhypqI (3) KhyTlIf (4) KhlOBKhy-cca KhlOHyKhlf KMIHKhacca KMllla (3)

corne oseille contrat ! accord bon marché fraise dur chapeau

KI Kla (4) KlaHy KlaJIaH (4) KlaJIaIII (4) KlapaJIy (3) KlIf (4) KlIfHJIa KIIfBa Kllfplf-cca KllfplfIIIIfBy (4) Kllfcca (3) Kllfllry KlYKlJIy-cca KlyJIa (4) KlyJIy (3) KlyHTI (3)

sme place (lieu) / chaise étincelle charbon de bois oreiller hiver deux fois deux chaud chaleur / température doigt tous les deux doux clé souns goutte

Coran

211

Klypa l!aeH Kly-cca KllOpx (4) KllOpxXflJIcca (4) KIlOpXXfIJICCa KaHaH KlyuulBy KhlJIa-cca KhlJIarhfl

rentrer / revenir lourd matin petit déjeuner (nom) déjeuner (verbe) poids blanc bouleau

.JI JIaBaR JIaBaR l!aH JIaBaR-Cca JIa!!.ryH JIaBKhyHy 6HKlaH JIa!!.cyH JIa!!.cyH yqIaH JIa!!.cyH rhaH JIaraBy JIarMa (+ gén.) JIa)l{HH (4) JIa)l{HHHH(qa) JIaKKy Ma3 JIaKhaH JIaKhHH JIaMy (3) JIac (1) JIacyH (JIa!!.cyH) JIax (3) JIaX"haH JIaXhXhHH JIaXhxhy JIaXhxhyKhyHHy JIaqHH (3) JIaqqH (3) JIaqqyJI qHMyC JIaqIa (3) JIahKha JIeJIyxxH (3)

au-dessus monter / soulever élevé / important aller être fermé prendre apporter emporter beurre autour visage s'il vous plaît langue lak aller fermer pont époux / mari prendre / acheter cendre / poussière se lever / élever / allumer apprendre hier hier soir faucon ail (gousse) ail (plante) blé ventre Oiseau

212

JIeXXaH JIeIIIa JIeKha �aH JIHX'baH JIH'lJIyJIHy JIHqIaH JIHIIIHH JIHlIH JIy (3) JIyB JIyr'baT (3) JIypcca (4) JIyxIH TlyTlH JIbI)I{ap�y (4) JI1I6yKKaH JI1I6yKKy (3) JIlIK'bHH JIliKha (4)

voler (en l'air) éteindre courir / s'enfuir attention ! rester poser / placer pourrIT livre en bas / sous dialecte litière / lit ratsm skis grandir productivité trouver estomac

M

Mar'h (4) Mar'hH (4) Ma�apa Ma)l{aJI (4) Ma)KJIHC (3) Ma3 (3) MaM�aH (3) MaMMyH (3) MaKh (4) MaJIaHK (1) MaJIJIa (1) MaMaIII (3) MaHr'baJI (4) Map)l{aH (3) MapKa (3) rryqpaJI MapKa MapTa6a Mapxxa (3) MapXXaJIa (3) MapuJ 6yJIJIaH

queue (d'un animal) toit / plafond assez possibilité assemblée langue place (d'une ville) smge larme ange mollah pOivre rouge fer à repasser corail timbre timbre-poste étage racme neige nettoyer

213

MapuJ-cca MapUlImlBy (4) Mapq MaCMa MaCJIHXIaT (3) MaC'baJIa (3) MaTTa (3) Max (4) MaXJIyKhaT (3) MaxMyp (3) Maxcapa (3) MaX'b (postposition) MaX'b (3) MaX'ba MaX'bBa-Max'bMyp MaX'byH MaxIaTTaJI-cca MaxIpyHcca MaqI Maqqa (1 / 2 / 3) Maqqa (4) MaIIIa (3) MaIIIaH JIacyH MaIIIaqH MaIIIrhyJI-CCa MeTluKhyKhy (4) MeqI (3) MHBa MHBy MH3HT (3) MHD MHd MHJIa MHJIJIaT (3) MHJIy MHHapa (3) MHHHcTepcTBo (3) MHHHaT (3) MHXh

propre propreté vent (3) par exemple conseil question / problème impatience fer humanité velours plaisanterie après / derrière mot / discours de derrière dernier derrière (adv.) étonnant désespéré toile de coton parent boisson au miel / hydromel commerce acheter commerçant (métier) occupé fourmi ortie de là (à l'intérieur) là (à l'intérieur) mosquée là (en haut) glace (]raid) de là (en bas) nation là (en bas) minaret ministère demande ongle

214

MHThlKhyKhy (3) MHqlaK MHlI My My�aH MyKyHMa , MyKyHa MyK'by3aH MyK'byJI MyKh Mypa� (3) Mypa�paHH HlIH Myparrrra (4) Mypaxac QaH MypaxacIIIaBy (4) Myp�aJI-cca MypJIy (3) MypXh (4) Mypu:1y (3) Mypqly MyCH (4) MycHK'berr (4) MY3b1Ka6HII\Y ( l ) MyTTa (3) MyxXaJI xXyJIJIy Myxl (3) MYXlJIy (4) MIOTIHH-cca Mli (4) MlIH MliKh (3) MlIKh-cca Mlip (3)

fourmi moustique de là (en haut) celui-ci ' il ' elle constamment ' toujours aUSSi dictionnaire génitif de Max'b quatre (4) désir ' but atteindre le but confiture libérer libération ' délivrance sale rocher arbre angle aveugle (nom) or (métal) rougeole mUSiCien durée chemin de fer serpe ' faucille ceinture obéissant crochet ' agrafe huit (8) soif assoiffé clou

H Ha HaBT (3) Harh (4) OhJIHJI Harh HaH (3)

je (nominatif! pétrole huile beurre abeille

215

Ha3yJIa (4) HaKh (4) HaKl (4) HaJI HaH HeMeu: Hex (4) HeX'ba (3) HeX'baII\Y (3) He'bMaT (3) He'bMaT-cca HHrh (4) HHrhaqlJIaBY (4) HHrh)U'-cca HHK (4) HHK'ba (3) HHHy (2) HHpX (3) HHC (4) HHcBapTH (3) HHTTHJI Ma3 HHU: (3) HHu:I (4) HyBII\a (3) HyBII\H (3) Hy3 (4) Hy3KhyH (4) HyKly HypqIH (4) HyXyTl (4) HIO)I{Map HM (4)

llligrame soupe lait génitifde My aller (forme durative de rhaH) allemand rivière avome orge bienfait / bienveillance Joyeux danger / peur / roue menace dangereux genou talon mère taxe fromage concombre langue maternelle bœuf miel mouton de plus de deux ans pomme de terre porte (à un battant) porte (à deux battants) jadis / alors cadavre SOja vendredi / semaine cerveau

Ob

Oh (3) oh6aJIa (3) OhBaH OhBqaBY OhBqHH

sang mal (nom) / dommage / dégât exprès / à dessein appel appeler / inviter

216

ObKKH-cca ObJI (3) ObJIJIaJI ra3y ObHa ObHy obpBaTlH ObpMy (3) ObpyC ObpyC abHaKlH obpy-cca obpqI obpqIaH-cca ObT (4) ObTTy (3) ObTTyJIyqy (1) ObxxaH obxIaJIIlIHBy (4) obU;IaJIy (4)

maUVaIS vache troupeau de vaches sans travail / chômeur mal (adverbe) / très grenouille Vie russe dinde brun enfant enfantin excréments / merde sang meurtrier / assassin manger avec appétit méchanceté variole

TI lIaJIaHr lIaJIaHr Ma3 lIaMMa/ lIaHMa (3) lIapa (3) lIapaHHy (4) lIaTHp (3) lIaq (3) lIaqqaxlJIYrh (4) lIHKPH lIHKPH �aBy lIHJI (3) lIHHaqH (1) lIHlII (3) lIyJIaB (3) lIyJIaH (1) lIypKly (3) lIypMaH (3) lIyTa lIyq

français français (langue) coton fumier / cendre foudre auberge, hôtel four gouvernement pensée / idée décision éléphant cordonnier sounre pilaf (plat national du Caucase) un tel fumée ordre / décision drap poste (bureau)

217

II10pyH (3) IUlJIyT (3) TIn IIIIaM (3) rrrraJI (3) rrrraJI (4) rrrrHpHH)J{ rrrry (1) TIl rrlarrlHpyc (4) rrlypTlHXaJI (4) rrbM TlyH rrbpx (3) p paHr (4) paTl (4) paxlaT-cca pHKI (4) PHlIlyH / pHIIIJIaH yTy PHlIlyH pyKl pyTaH pyTl (4) pyTlHH pyxl (4) p1I3HHy plIX plIxu:1aJI

verre (à vitre) chêne baiser (nom) étable / écurie laine nz

père

cigarette orange briller craquement

couleur gorge / lit (d'une rivière) calme / tranquille hache frapper repasser du linge joug / fardeau jeter foule verser âme / esprit d'accord SiX

soixante

C

caBaB (4) carn-cca carnyJI carnIIIHBy (4) caK'baT-cca

cause vivant / en bonne santé sois en bonne santé / au revoir santé fatigué

218

capaHy CHMH (3) CHHa (4) CHlIcHH-cca CJIOBaph cy (3) cyaJI cyBpa (3) CyHyB (4) cyp (3) cypaT (4)

Cc

cca ccaB (4) ccarrap (3) ccaxIBaH (3) CCHpHH (3) cCHpKa (4) cCHxI (3) ccy CCy�HlI CCypCCHJIy (4) ccypccy (4) CCyT (4) CClOpX'b (4) CCliT (4) cCliTKap (1)

T

TaB (3) TaBa (4) Tarhap (4) TalIaH TaJIHXI (3) TaMa�a (1) TaMaxI (3) TaMaIrra (3) TaMaIrra-cca

après-demain SOle colle / résine politique (adjectif) dictionnaire coffre à grains question menthe grenade (fruit) astrakan (fourrure) dessin / photo

cas oblique de U;H, quoi ciel voyage savon nervosité vmmgre respiration sœur Juge moustaches cou automne coude heure horloger humeur / état d'esprit / caractère poêle à frire position / situation / état combattre bonheur président de banquet appétit spectacle / représentation étonnant / étrange

219

TaHM3.JI-eea TaHMHxI (3) TapaIT (4) TapHx (3) Tap)l{yMa (3) Tap)l{yMa QaH Tap)l{yMaqH ( l ) TapX'baH-eea Tax (3) TaqIaB THBa THKpaJI QaH THKKy THKKyH THJIy THJIyH Typ (4) TypT TyxyM (3)

paresseux châtiment / punition côté histoire traduction traduire traducteur / interprète libre lit un jour / jamais (dans phrase négative) de là / à partir de là répéter là (sans mouvement) là (avec mouvement) là en bas (sans mouvement) là en bas (avec mouvement) sabre lin clan

TT

TTa (3) TTaJIaT (4) TTaHr'ba (4) TTapaJI (4) TTapKl (4) TTH TTHBaTTH TTHr'baHHy-eea TTHJIHKI (4) TTHHHH TTHpKhlOKhH (4) TTHxIHH TTy TTyr'b (3) TTyKKy (3) TTyKKyJI HHe TTyJI TTyp3aH (4)

brebis mardi tache peigne os maintenant de nouveau récent dos / foie jusqu'à maintenant perle mOissonner te (cas oblique de Ha) drapeau âne champignon mon / ma / mes troupeau (moutons)

220

TTypJIy TTypy-cca TTypIII TTyqaH (3)

nuage roux cent ( 100) boutique / magasin

TI

TlaabH (3) TlaabHHy TlaByc TlaflJIaHa TlaMa Tlap (3) TlapHKbaT (4) TlHH (3) TlHTlHH TIHBTIYHMa-cca TlyH TlypKly TlyTlH y yBKKyH HKlaH yBKlyH HKlaH y!!.Hy yBXXyH HKlaH yKBa yKBa-cca YJIqa yp (!iyp, llYp) ypTTy (4) ypIIIa (3) ypql ypqla ypqlax ypqlBaX-Cca yc (4) yccaJI yCTTap yCTTap yCTTyJI

goût bon (au goût) paon tout droit / directement bois (matériau) bruit / rumeur confrérie soufie goût ouvnr ouvert

lorme durative de yqHH Jeu fleur

sortir / quitter venir / arriver fait / ayant fait (du verbe liaH) être fatigué gratuitement gratuit pays / région être (verbe) herbe baratte / grand récipient neuf (9) droit (côte; à droite droit (côte; chaussure cordonnier maître / spécialiste table

221

ycca yccy (1) yTTa-cca yTTH yTTHrnaHHy yTTy GHIlIHH yTTyJIy yTy (4) yTy pHIlIyH yxccaB yqHH yqqHH yqIaH

qui existe, l'être frère large maintenant récemment se coucher queue grasse de mouton (kurdyuk)

fer à repasser repasser (linge) Nord dire inhumer / enterrer descendre lanterne français

X

xaBap (3) xaB-cca xaHp (3) XaJIHqa (3) xaMHC (4) xaH (1) xaHJIyrn (3) xap)({ (3) xaTlaJIHH

information vide (adjectif) utilité / profit tapis jeudi khan khanat dépenses / salaire par hasard

Xx

XXaH)({aHH (3) xxa3HHa (3) XXaJI (4) XXaJIaXXH XXaJIJIHJI-cca XXaJIJIHJIIlIHBy xxapaqIaHH (4) xxapH-cca XXap)({aH (4)

omelette trésor fil à coudre aiguille fier fierté SCie heureux / joyeux poignard

222

Xxaq (3) xXBapa (3) xXHpa-cca xXyHcca xXyJIJIy (3) XXyJIJIyH xXyHKI (3) XXyHy XXypMHHT XXIO xXIOTTy (4) XXlIJIIQ' (4)

crOiX fierté / orgueil cher beau / bon chemin / route samedi khinkal (plat caucasien) diaphragme sac cinq (5) intestin araignée

X'b

X'ba (4) X'baMa 6HTaH X'baMH X'baTlaH X'baTlH (3) X'baxbHcca X'bH X'bHH HKIaH X'bHH6aJIa (3) X'bHHHy X'bHH-cca X'bHpHB X'bHpHB-Cca X'by (4) X'by �yrbaBy X'by�yrby ( l) X'byrby (3) X'byHa-cca X'byHaBxbyqy ( l) X'byH IIIarbpy X'byHaMa X'byHHa-cca X'byp�aKKaBy (4) X'byc (4) X'blOpT (4)

aile oublier femmes (pl. de II\apcca) minuit manage Jaune corne être hospitalier utilité très / bien bon à la suite / après suivant (dans temps) champ agriculture paysan / agriculteur toux grand / adulte vieillard capitale (ville) aîné long / allongé

fête du printemps, du premier sillon

marchandise pOlIe

223

X'blOpy (3) X'bllH X'bllpq (3) X'bllX'baBy (4)

pOiS rire (verbe) plaisanterie rire (nom)

XI.

XhyJI (3) XhyJI 6HIIIHH XhlOMy MyCH xhlOMy-cca XhyH xhyHa6aKhaBy (4) xhyHa6aKhHH XhyHy 6HKlaH xhyHu;la (3) x'bypyql XhypXh (4) XhlOJIyOhpql (3)

espolI mettre son espoir en . . . mercure liquide (adjectif) devenir / pouvoir / grandir rencontre / visite rencontrer se produire / arriver marms charbon salive orphelin

XI.XI.

xhxhapa-cca XhXhH (3) XhXhHpH (3) XhXhHqlyHMaH XhXhHHqlyHMaH IIIaBy (3) XhXhHql XhXhHqIMaX'b XhXhHqlyH XhXhHqlyxcca (4) XhXhy (4) xhxhy6aH XhXhy�lIpH3y

faible pigeon mer / tilleul en avant développement auparavant introduction / préambule en avant tablier / bavoir nuit nuitamment / de nuit minuit

XI

xlaBa xlaB3 (3) xla)({ (3) xlaHBaH xIaHII

pOisson bassin hadj / pèlerinage à la Mecque animal c'est dommage

224

xIaHII TlyH XlaKHH xlaKh (3) xlaKhMyp xlaKhHHy xlaJIa GaKhHH xlaJIaJI HTaH XlaJIJIHJI qlYH

se plaindre docteur (mot arabe : hakim) salaire vérité aujourd'hui inclure pardonner temps de la moisson

xlaH xlapII (4) xlaTTMY xlaqlaH xlHcaG (4) XIHCHJIY xlyKyMaT xlypMaT

boisson (alcoolisée) lettre (de l'alphabet) cimetière boire compte / addition (restaurant) Ciseaux gouvernement respect

U

u:a u:aKyHy U:M U:MqHHCCa u:aHHa? U:Mcca u:apxhxhy u:aqly u:aqlYH GaH u:aqly-cca u:aIIIHBy (4) U:H? U:H-�yHyry U:HBIIIIa ( l , 2, 3) U:HIUIB U:HqlaB u:y? U:yKcca? U:YJIqla (3) U:yMa?

un aussitôt fois premier pourquoi ? tant, pendant que avant-hier ensemble umr um unité quoi ? quelque chose eux-mêmes tout / tous nen qui ? combien ? renard Qui ? / quel ?

225

U:yMa yHyry u:ypK (3) u:ypK GaH u:ypKy (1) u:yqlaB U:yIIIa

Un:

u:u:ax (3) U:U:HX (4) u:u:y-cca u:u:y-cca Gapu:1

UI

u:la (pl. u:lap/lY) u:la lIaH u:larraH u:laH (4) u:laHa u:laH-cca u:lapaHx QaH u:lapaHx�HKI (4) u:ly / u:IBY (3) u:lyGap3 u:lyKy u:lYJIJIy-cca u:lyMy (3) u:lYH (4) u:lypHXhy (3) u:lypKKyqH (4) u:lypyKlaH (4) u:lypyKlypy (3) u:lycca u:IYXXHH u:lyu:laBY (4) u:lYIIIH (3)

quelqu'un vol (larcin) voler / dérober voleur personne (négatif) ours

peur diarrhée femelle louve nom / gloire louer / faire l'éloge de couler (eau etc.) obscurité maintenant sombre / obscur griller shashlyk (grande brochette) sel / feu nouvelle lune / titre de journal chèvre bien portant estomac de ruminant bouton (vêtement) CUlsme salière torche / flambeau gémissement nouveau demander maladie balai

226

q

qa? ( qaTy? qaBaX'b (3) qaBax'b6yrby ( l ) qarbap (3) qaK (3) qaH qaHH (3) qaHHaH (4) qaHHy qaHcca qaHcca QaH qaHTI yqHH QyJIJIaH qapa (3) qapy (3) qapx (3) qaTy? qaXHp (4) qBy (3) qHBapKl qHBqycca qHJI qHMyC (3) qHHap (3) qHHX'bap6aK'baIIIHBy (4) qHpaX'b (3) qHTly (3) qHqHH qy (3) qyJI (3) qyJIy qyJIyxaJIy (4) qypTTy qyTTy

d'où ? pOisson pêcheur papier ( lettre (missive) prière peu lumière aCier peu. ( rarement mOlllS diminuer réveiller possibilité pierre roue d'où ? Vlll cheval gens ( hommes écrit (participe) autre Oignon platane ( hêtre indépendance lampe (mot persan) hirondelle écrire cheval côté sec côté escalier pâté

qq

qqaBy (4) qqaH ro'P qqaMa (3)

amour je préfère tasse ( gobelet

227

qqaH (3) qqaTl (3) qqaTlIIlaxhy (1) qqBaBy (4) qqBaH qqHTy (3) qqypqqHH qqyqqHlI (4) qqyqqy qqllHH qqll-qqllHH

jambe / pied pam boulanger amour désirer, aimer chat brûler / être incendié combustible bravo ! tôt souvent

qI

qIaB (4) qIaBa-cca qIaBaxhyJIy (3) qIaBa-qIaBa qIaBqIH (3) qIaKy (3) qIaJIaH qIaJIHy qIaJI-cca qIaH qIaIIIH (3) qIapa (4) qIapaB qIapaBBa-cca qIaTJIy qIaxxyqYB qIaxxYII\ap qIaqa qIeHIIH (4) qIH qIHBH-cca qIHKlYHTla qIHJIa qIHMyqIaJIH (3) qIHHHKI (3) qIHHHKI 6HIIIyH

� oue Jeune fenêtre peu à peu / graduellement branche chevreau VOlY tard / en retard tardif fond feuille cheveu près / côte à côte proche / voisin (adjectif! balai VOlsm VOlsme puce salive agneau petit betterave couteau / rasoir papillon faux faucher

228

qlHpa (3) qlHPH (3) qly (3) qlyeH qlYH (4) qhlByHy qhlBycca qhlByqHJI qhn'f-cca

mur barbe voix ' son ' cri ' bruit serrer ' renforcer temps (durée) ' date souvent beaucoup majorité ' tous roux

III I1IaBa I1IaBaJ'f I1IaBaH I1IaBKh (4) I1Iarhpy (3) I1IaJ'f I1IaHMyp I1IaJIaH I1IaMMa (3)

à la maison (sans mouvement) à la maison (avec mouvement) impératif de XhyH, devenir désir ville il devient (verbe XhyH) possible garder ' conserver chant ' poésie

I1IaMHHJIa I1IaH I1IaHaH I1IaHy (3) I1IaHyKlapaJIy (4) I1IaHyJI rryTa I1IaTTa (3) I1Iarh (1) I1IarhHaJI JIaqla (3) I1IarrrraH I1IHBa I1IHBy , I1IHByH I1IHH I1IHKIUIT (3) I1IHKKy I1IHKKyH I1IHJIy I1IHH (4)

trois fois trois (3) dormir sommeil ' matelas ' lit lit drap de lit serpent shah ' roi maïs (blé royal) à la maison (avec mouvement) d'ici (provenance) ici (à l 'intérieur) ici (en haut) plainte ' querelle (mot arabe) ici (sans mouvement) ici (avec mouvement) ici (en bas) année

229

II1HH3Hp II1yIIla (4) II1IOIIIH H II1IOIIIyKhIOIIIy (4) II1Mpa (4) II1MpaB3JIy

lU

II\aBy (4) II\aK (3) II\aJIJIy-cca II\ap (2) II\ap �YPIQ'-cca II\ap (4) II\apaII\H (3) II\apcca (2) II\aII\aH II\Ba (3) II\Ba6yKKy (4) II\eHII\HT (3) II\HJI II\HH (4) II\HH �HIIIaBy II\HpHIIIaH II\IOTlyxx (3) II\IOJIJIH cca II\M-6HKlaH

chaîne bouteille nettoyer / laver lessive / blanchissage rue village

blessure soupçon plein / entier femme marié village source femme (pl. X'baMH) tisser ligne / trait fer à repasser buis cas oblique de u:y, qui eau irrigation toupie sorte de flûte vert s'asseoir

3

36paT (4) 3KhH rhaH 3JIMy (4) 3H (4) 3QQy (4) 3II1KhH (4) 3II1KhH XhyH

exemple couler (eau) sCience courrOle crête (oiseau) amour / passion (mot arabe) tomber amoureux

230

10 IOpr'ba IOpyX'b

(3) (3)

51 JI (3) JI JI!iaH Jl6aBy Jl6yJIJIaH Jlry Jl3H 6ynaH Jl3H-CCa JlJIa JlJIa rLaH JlJIaBan JlJITTy JlJIyB JlJIyrLJIaH JlHr'bHJI-cca JlHr'bHJI XLyH JlHHa (4) JlHy-cca Jlpar'b (3) Jlpy (3) JlCHp ( 1) JlTHH ( 1) JlTTy (3) JlTlYJI-cca Jlxrna (3) Jlxl (3)

amble (allure du cheval) visite de politesse œil ou garder / conserver défense garder ou choisir le meilleur / chéri / préféré puis / le plus partir en bas au-dessus au-dessus attendre faux (adjectif) se tromper vêtement aimable / sympathique arme lunettes / eczéma pnsonmer orphelin brebis rouge nouilles / pâtes honneur

Poterie traditionnelle lak, Balkhar

23 1

Projet de la Constitution, en lak, 1936. Composition de l 'État :

Onze Républiques de l ' Union avec leurs Républiques et Régions Autonomes.

SSR- D f\ N U L S O J U Z R f\ L GOS U D R RSTVf\LU L U STROJSTVf\ ( S S R · d a n u! S oj u z ra l Ko nstitu s ij a J u 4 u n b a vq u n u )

Les prénoms laks Cyrillique

Ajami

Transcription

Signification

A611YJIJIaX

Il:aMaJI A611YJIKal1IIp

J� I � , Abd al-Jamal .JJW I � , Abd al-Qadir

A611YJIJIaTIIn

J,bJJ 1J..>aTTax

C � I � , Abd al-Fattah



qui donne la sécurité pour les croyants 24

Servant de Celui qui à les clés du futur et de l'inconnu

24 En l'unicité de Dieu, l'existence des anges, des livres saints (Torah, Évangile, Psaumes (Zabor) et le Coran), les prophètes, le jour du jugement et le destin.

233

A611YJIMauan

� I � , Abd al-Hakim wWIJ..> 1KaMillUIl



!1:>KaHllap !1:>KaHu6eK

Perfection de la religion

�.

!1:>KUpax

C I.J7

Djirah

Qui blesse, chirurgien

!1:>Kaxull

Djahid

Déterminé

!1:uJIapa

"-"4IJ iJ

Dilara

Aimante (kurde)

!1:uJII,6ap

EJ

Dilbar

Courageuse (urdu)

!1:YPllaHa

'

'J

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'J

_

�.j

238

3aiiuYJIa6uI1uu 3aiiuYMuu

ù::' Ù:.>;WI u: •

Zaynulabidin

.;J 1 U:" Zayn ad-DIn •



.111 Jk Ima! ad-Dm

Soutien de la foi

HMaMYMIIH

ù,>.111 � Lo ! Imam ad-Dm

Représentant de la foi

HMpaH

ù 1y>KaT

. 4--=Y.-'"'" Sabrijat

244

Patiente

CallUK CaI1PYMU" Cal1YJIJIax Cauil Cei'u!>YMU"

c3:.L.

Sadik

ù:.11 I".L. Sadr ad-Din

KYMU"

C l.)""' . .11 1 u:

Siraj ad-DIn

Lumière de la foi

CYJIeiiMa" (l1p. eBp.)

. l.o..L, u _

Suleiman

Paisible, protégé

CYJITa"

ùlhb

Sultan

Seigneur

CypaiUI

L.,'Y•

Suraya

Riche

",I.*'-"

SOOrab

Rubis

Cypxa6 (nepc.)

.



_

_

Ol)J)\!i

Tabib

Médecin

Taxup

� .,.. Lb

Tahir

Sans tache

TeMyp



Temur

Vigoureux, Solide

Ta6u6

245

Typa.n

ù li..b J I.,y

Y6aÜi\

.l.llYMIIu

.

' Shams ad-DIn

u;.Il l �

J.w, ù:.;J I

....y1 .

Lumière de la religion

Shamil

Qui comprend (turc, azéri)

Sharaf ad-Dm

Grandeur de la foi

lIIaplIlj>

� � _'Y"'

Sharif

Grand, noble

lIIalj>II

".-'11

Shafi

Protecteur

lIIaxlIl1



Shahid

Martyr de la foi

lIIaxlIMapllau

ù l J.,...o l1 Shahimardan

247

Roi des hommes

III axHa3ap III axcaHaM

� . l.,1 Shahnazar F · l.,1 Shahsanam

Roi du regard Roi du pouvoir

III HpHH

ü=�

Shirin

Mignonne

III IIXa6

"'�

Shihab

Foudroyant

III IIXa6YMHH

ù;JlJ ",lj....t Shihab ad-Dm (HOCHIj> I1p. eBp.)

�J:

Yusuf

Qui prolifère (hébr. Joseph)

III yKpyJIJIa 3JI1'l1ap

11::>1 '

513HI1

.J:j:

Yazid

Qui augmente

51Ky6

��

Yakub

Qui suit à la trace (hébr. Jacob) ::lj7Y'

Yamin al-Dm

Bras droit de la foi (persan)

..:..)

Yarash



Yahya

Héritier W1! Qui donne la vie (hébr.) lml'

51MHHYMHH 51pam 51xh>! (l1p. eBp.)

. .;J Ju:.o: . u:

Source cyrillique « HCTOpIDI JIaKCKOro Hapop;a » , P. MaprnaeB, B. ByraeB, 1991

248

Nombres ll,aBa - YpqIBa

AQIHlI>I

o HaJIh ""Y HyJIh

10 AqlBa

1 Il,aoa (Il,a)

11 AqlHlli! Qaoa

2 KInBa

12 AqIHllll Klima

3 IIlalThla (IIlaMMa)

13 AqlHHlI IIIaBMa

4 MyKhBa

14 AqlHHlI MYKhBa

5 XXIOBa

15 AqIHllll XXIOBa

6 PlIXBa

16 AqlHHlI pllXBa

7 ApyJIBa

17 AqIHllll apyJIBa

8 MlIiffia

18 AqlHHlI MmlBa

9 YpqlBa

19 AqIHllll ypq{Ba

KhyHHlI

3yBHJIJIHH

20 KhYBa

30 3YBHBa

21 KhYHH" Qaoa

3 1 3YBHJIJIHH Qaoa

22 KhYHH" KlHBa

32 3YBHJIJIHH KlBBa

23 KhYHH" IIIaBMa

33 3YBHJIJIHH IIIaBMa

24 KhYHH" MYKhBa

34 3YBHJIJIHH MYKhBa

25 KhYHH" XXIOBa

35 3YBHJIJIHH XXIOBa

26 KhYHH" pllxBa

36 3YBHJIJIHH pllXBa

27 KhYHH" apyJIBa

37 3YBHJIJIHH apyJIBa

28 KhYHH" MlIiÎBa

38 3YBHJIJIHH MlIiIBa

29 KhYHH" ypqIBa

39 3YBHJIJIHH ypqlBa

MYKhQIaJIJIHH

XXlOqlaJIJIHH

40 MYKhQIanBa

50 XXIOqlaJIBa

4 1 MYKhQIaJIJIHH Qaoa

5 1 XXIOqlaJIJIHll Qaoa

42 MYKhQIaJIJIHH KrnBa

52 XXIOqlaJIJIHll KlBBa

43 MYKhQIaJIJIHH IIIaBMa

53 XXIOqlaJIJIHll IIIaBMa

249

44 MYKhI1Iammil M)'KhBa

54 XXIOQlaJIJIHi\ M)'KhBa

45 M)'Khl1Iammil XXIOBa

55 XXIOQlaJIJIHi\ XXIOBa

46 M)'Khl1Iammil pllXBa

56 XXIOQlaJIJIHi\ pllxBa

47 M)'Khl1Iammil apyJIBa

57 XXIOQlaJIJIHi\ apyJIBa

48 M)'Khl1Iammil MlIMBa

5 8 XXIOQlaJIJIHi\ MlIilBa

49 M)'Khl1Iammil yp'llBa

59 XXIOQlaJIJIHi\ ypqlBa

PlIXl1IarrJIHil

ApYJII1IaJIJIHil

60 PlIxQlaJIBa

70 ApYJIQlaJIBa

6 1 PlIxQlaJIJIHi\ l1aBa

7 1 ApyJll1laJIJIHi\ l1aBa

62 PlIxQlaJIJIHi\ KlBBa

72 ApYJIQlaJIJIHi\ KlBBa

63 PlIxQlaJIJIHi\ IIIaHMa

73 ApyJll1laJIJIHi\ IIIaBMa

64 PlIxQlaJIJIHil M)'KhBa

74 ApyJll1laJIJIHi\ M)'KhBa

65 PlIxQlaJIJIHi\ XXIOBa

75 ApyJll1laJIJIHi\ XXIOBa

66 PlIxQlaJIJIHi\ pllxBa

76 ApYJIQlaJIJIHi\ pllXBa

67 PlIxQlaJIJIHi\ apyJIBa

77 ApYJIQlaJIJIHi\ apyJIBa

68 PlIxQlaJIJIHil MlIilBa

78 ApYJIQlaJIJIHi\ MlIilBa

69 PlIxQlaJIJIHi\ ypqlBa

79 ApYJIQlaJIJIHi\ ypqlBa

MlIill1IaJIJIHil

Yp'llQlaJIJIHil

80 MlIilQlaJIBa / MlIilQlaJIa

90 Yp'llQlaJIBa / Yp'llQlaJIa

8 1 MlIilQlammil l1aBa

9 1 Yp'llQlammil l1aBa

82 MlIilQlammil KlBBa

92 Yp'lll1Iammil KlHBa

83 MlIilQlammil IIIaBMa

93 Yp'llQlammil IIIaHMa

84 MlIilQlammil M)'KhBa

94 Yp'lll1Iammil M)'KhBa

85 MlIilQlammil XXIOBa

95 Yp'lll1Iammil XXIOBa

86 MlIilQlammil pllXBa

96 Yp'lll1Iammil pllXBa

87 MlIilQlammil apyJIBa

97 Yp'lll1Iammil apyJIBa

8 8 MlIilQlammil MlIilBa

98 Yp'llQlammil MlIilBa

89 MlIilQlammil ypqlBa

99 Yp'llQlammil yp'llBa

250

1 re classe (cent hommes)

2'classe (centfemmes)

rrypma ailaMIlHa

rrypmpa lI1apcca

3' classe (centfilles, centjeunes

4' classe (cent roubles 100 Py6)

rrypmBa l1ym

rrypmpa K'Lypym

femmes) 200

KlIlrrypma ailaMIlHa

KlIlrrypmpa lI1apcca

KlIlrrypmBa l1ym

KlIlrrypmpa K'Lypym

300

maHrrypma a!1aMIlHa

maHTTypmpa lI1apcca

maHrrypmBa l1ym

maHrrypmpa K'Lypym

400

MyKhTTypma ailaMIlHa

MyKhrrypmpa lI1apcca

MyKhrrypmBa l1ym

MyKhrrypmpa K'Lypym

500

xXIOrrypma allaMIlHa

xXIOrrypmpa lI1apcca

xXIOrrypmBa l1ym

xXIOTTypmpa K'Lypym

600

p>Ixrrypma allaMIlHa

pRXrrypmpa lI1apcca

p>IXrrypmBa l1ym

pRXrrypmpa K'Lypym

700

apyJIrrypma allaMIlHa

apyJIrrypmpa lI1apcca

apyJIrrypmBa l1ym

apyJIrrypmpa K'Lypym

800

M>Iiirrypma allaMIlHa

M>Iiirrypmpa lI1apcca

M>IiirrypmBa l1ym

M>Iiirrypmpa K'Lypym

900

ypqIrrypma a!1aMIlHa

ypqJrrypmpa lI1apcca

ypqIrrypmBa l1ym

ypqJrrypmpa K'Lypym

251

1000

a3apa al1aMHUa

a3apl1a lI1apCCa

a3apBa l1ym

a3apl1a K'Lypym

2000

KlHa3apa al1aMHua

KlHa3apila lI1apcca

KlHa3apBa l1ym

KlHa3apila K'Lypym

Abakar Mudunov (1918), écrivain lak, enseignant A6aKap AmteBl1q MYAyHOB

Photo Ruslan Bashaev

252

Minaret à Untchukatl photo Patima Kardashova

1 Orchestra Sinfonica di� Milano Giuseppe Verdi 1'l'!!!!!!I.��_....

)98 Mdano TC;Hro Linco 5 .6.8. l11 a rZ() 1 ( ,,

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Dirc((orc

VLADIMIR JUROWSKI CORO DEU:OPERA KIROV Soprano

CillARA ANGELLA l.enore

GRAm HANEDANIAN Barilono

NIKOLA MIjAILOVIC Programma

SERGE) RACHMANINOV L'Îsoia dei morli poema sinfonzco op 29

ALFRED SCHNITTKE Gogol suite

12 marwl998

DirClcore VALERY GEHGIEV Pianofon�

ALEXANDH

TORADZE

Baritotlo

SHlnVANI CI-IALAEV

Festivalopl.l.'-­

Notti Bianche a Milano

Programma

SEHGEj PROKOFIEV CrwœrlfJ n. 2 III .\(j! IIlI//oTe pC/" /JIlIIIO/OI'll.> c: orc!Jel//,{/

SIIlRVANI Cl lALAEV Qua/mlll\ 11er h{/I'!/()/II) (' IJ/'chcl/ra SEHGEj

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