Manuel de la Cosmographie du Moyen Age: Traduit de l'Arabe 9781463212605

A fine example of Arabic science, Shams ed-Din abu-Abdullah Muhammad al-Dimashqi’s Cosmography has almost been forgotten

238 23 40MB

French Pages 465 Year 2006

Report DMCA / Copyright

DOWNLOAD FILE

Polecaj historie

Manuel de la Cosmographie du Moyen Age: Traduit de l'Arabe
 9781463212605

Citation preview

MANUEL DE LA COSMOGRAPHIE DU MOYEN AGE

MANUEL DE LA COSMOGRAPHIE DU MOYEN AGE

TRADUIT DE L'ARABE

A.F. MEHREN

•À í® GORGIAS PRESS

2008

First Gorgias Press Edition, 2008

The special contents of this edition are copyright © 2008 by Gorgias Press LLC

All rights reserved under International and Pan-American Copyright Conventions. No part of this publication may be reproduced, stored in a retrieval system or transmitted in any form or by any means, electronic, mechanical, photocopying, recording, scanning or otherwise without the prior written permission of Gorgias Press LLC. Published in the United States of America by Gorgias Press LLC, New Jersey

This edition is a facsimile reprint of the original edition published in Copenhague, Paris, 1874 ISBN 978-1-59333-588-5 ISSN 1935-6919

& GORGIAS PRESS 46 Orris Ave., Piscataway, NJ 08854 USA www.gorgiaspress.com

T h e paper used in this publication meets the minimum requirements of the American National Standards. Printed in the United States of America

INTRODUCTION. ems ed-Dîn Abou 'Abdallah Mohammed, connu sous le nom de Dimashqui ou Dimishqui, d'après la ville de Damas, naquit l'an 654 de l'Hég. (1256 de Jés. Chr.) et vécut à une époque où l'éclat de l'Islam commençait à pâlir, et où les germes de sa dissolution se montraient en Orient et en Occident.

Le dernier espoir d'une

alliance des peuples de l'Islam en deçà et au delà de la Méditerranée fut anéanti par l'affaiblissement du pouvoir des Almohades en Espagne, en même temps que les princes chrétiens de ce pays commençaient à comprendre que l'union fait la force.

L'an 1238,

Jacques I d'Aragon occupa Valence, et, vers la même époque, Ferdinand III de Castille s'empara du royaume de Murcie, après s'être avancé vers le sud-ouest de la Péninsule et avoir planté l'étendard de la croix sur les minarets de Cordoue.

Les Arabes perdirent

bientôt les villes importantes de Baëza, Estépa, Eçija et Almodowar; Séville tomba au pouvoir des Chrétiens en 1248, et les Portugais occupèrent Alentejo et Algarve.

Les restes de la domination

glorieuse des Arabes étaient en 1264 concentrés à Grenade, où les derniers rayons d'une civilisation, jadis régénératrice de l'Europe, vinrent s'éteindre, laissant des traces encore visibles dans la littérature des peuples du midi de l'Europe.

C'est pourquoi Dimash-

qui, en parlant d'Elvira (p. 345), s'exprime ainsi:

«Au commence-

VI «ment de l'Islam, elle était capitale de ee district,

mais Grenade

«s'éleva à ce rang, après que les Francs se furent emparés de la «majeure partie de la Péninsule et que, par suite, la population «musulmane s'y fut réfugiée.»

Tandis

que llslam

succombait

sous les armes des Chrétiens en Occident, il subit, vers la fin du XIIIème siècle et au commencement du XIV ème , un changement total en Orient.

Le califat, démembré en diverses dynasties presque

indépendantes, n'existait guère plus que de nom et finit par s'éteindre ignominieusement dans la personne du dernier calife Most'acim, l'an 1258.

Après l'occupation- du Mawaralnahr ou de la

Transoxanie, d'où le roi Mohammed, sultan du Khowarezm, s'était enfui dans une île de la mer Caspienne, laissant le trône à son fils Djelàl ed-Din, Octai, fils de Djengiskhan, repoussa facilement la résistance que ce prince opposa à l'invasion des Barbares, et, après la prise de Bagdad, la Syrie et l'Egypte furent ouvertes au vainqueur.

Une nouvelle dynastie sembla alors s'élever pour la con-

servation momentanée de l'ancien éclat du califat; les Mamlouks, dans l'origine mercenaires turcs, et cantonnés par les successeurs de Saladin sur l'île de Rodha du Nil, ce qui leur a fait donner le nom de

BAH'RITES,

profitant de la faiblesse des Eyyoubides, élevèrent

EIBEK,

un de leurs chefs les plus renommés, à la dignité royale.

Les Mogols, après s'être emparés de Damas et avoir détruit Alep, Ba'albek et Hamah, s'approchaient déjà de la frontière de l'Egypte, lorsque le chef des Mamlouks, Rokn ed-Dîn Beibars s'opposa à leur invasion et les battit, en 1260, à 'Ain-Djalout, près d"Akka. Après cet échec, fondateur

les Mogols renoncèrent à la Syrie, et

d'une nouvelle dynastie,

titre de sultan.

BEIBARS,

s'arrogea le pouvoir et

le

Ce fut sous les vicissitudes de cette dynastie,

mentionnée par notre auteur (p. 883) sous le titre pompeux «ces illustres combattants pour la vérité qui remporteront la victoire jusqu'au jour de la Résurrection», que Dimashqui passa sa jeunesse

vu en Syrie, où il remplit les fonctions d'imâm dans le village de Raboué, aux environs de Damas, et professa l'état de Sofî.

Les

Chrétiens, ayant occupé la plupart des places fortes de la Syrie et s'étant alliés avec les Mogols, furent bientôt repoussés par Beibars qui, par une suite de brillantes victoires, reprit la Syrie et détruisit l'église chrétienne de Nazareth.

C^SAKÉE,

la forteresse importante des Templiers, bèrent,

vers l'an

1266,

JAFFA

CAFAD1),

ARSOCF,

et

tom-

ANTIOCHE

au pouvoir des Mahométans,

qui

même arrêtèrent les Mogols dans leur marche vers l'Ouest. Assassins, nommés maîtres bars

aussi Ismaélites

du château de Bànias,

devinrent

et lui livrèrent leurs forteresses

sa mort,

en

1277,

phrate jusqu'à Kirkésia. et

EL- MÉLIK

tributaires

étaient de

un royaume

dont

et s'étendaient le long de

Il eut pour

E L - MANCOCR

qui

Les

SEIF

Bei-

les plus importantes.

Beibars avait fondé

limites touchaient à Dongola,

SA'ID

et Bathiniens,

successeurs

ED-DÎN

EL-MÉLIK

QILÂWOEN ;

ce

de

A les

l'EuES-

dernier,

connu dans l'histoire des croisades par sa cruauté et sa perfidie, vit Tripolis tomber au pouvoir des Mahométans le règne de son fils d'AKKA

et

TYR,

EL-ASHRAF

KHALÎL,

ceux-ci,

et,

12892)

après la prise

s'emparerent de presque toute la Palestine 3 ).

sous le califat de son frere

NÀOIR

ED-DÎN

M OH.

sous

C'est

IBN QILÂWOUN ( F 1 3 4 1 )

qui, après avoir succombé dans plusieurs révoltés, monta pour la troisième fois sur le trône, que Dimashqui mourut, en 1327, à Cafad, non loin quatre (f

ans

du mont Thabor,

environ

avant

son

âge

illustre

de 73 années contemporain

lunaires, Aboulféda

Le règne de ce dernier sultan est clairement

1331).

par notre auteur p. 101,

•i V. p .

286.

2

) V. p .

282.

' ) V. p .

291

indiqué

où il fait mention de divers tremble-

VIII ments de terre,

qui eurent lieu, en 719 et 728 de l'Hég., sous

Mohammed b. Qilàwoun, en ajoutant après son nom la formule usitée «que D i e u p r o l o n g e s o n r è g n e ! » . Le nom que Dimashqui,

d'après la coutume ordinaire

des

auteurs orientaux, donna à son ouvrage et que nous voyons sur le titre de cette traduction, «nokhbet ed-dahr etc.», signifie «ce qu'il y a de plus remarquable dans les temps, en fait de merveilles de la terre et de la mer.»

Cet ouvrage appartient pour la

majeure partie à la géographie descriptive.

Bien que l'auteur soit,

à plusieurs égards, inférieur à Aboulféda, notamment comme ayant le plus souvent omis les indications de la géographie mathématique, il se distingue néanmoins par une plus grande abondance et variété de matières.

L'histoire, la botanique,

la zoologie, la

minéralogie, les divers produits de l'industrie orientale ont fourni à l'auteur des sujets très variés et forment dans leur ensemble une mosaïque qui porte l'empreinte d'une érudition vaste et élégante, quelquefois animée par un souffle du spiritualisme qui caractérise l'école philosophique à laquelle il appartient.

L'univers

pour lui est une chaîne unie et continue des manifestations de l'omnipotence du créateur; au bout de cette chaîne, et occupant la place la plus sublime, se trouve l'homme, auquel tout est assujetti, et qui, en raison de sa perfectibilité, tend à s'élever au degré supérieur des anges et delà à l'union éternelle avec Dieu. ral, cet ouvrage a le caractère d'un résumé

En géné-

des connaissances

cosmographiques de son temps, et l'auteur, tout en ayant bien souvent

suivi presque, littéralement ses prédécesseurs,

Mas'oûdi,

al-Bekri, Ibn-H'auqal,

Edrisi e. a. '),

a

tels que

spécialement

choisi pour modèle le livre, intitulé «menâhidj el-fikr» («les voies

') L a liste -VIII.

e n t i è r e des a u t e u r s

cités

se t r o u v e d a n s

ledit, ar.,

p. LXXXVli

IX de la méditation») et composé

par son contemporain Ah'med et-

Thîni ou el-Micri el-Warrâq, c. à d. le libraire ( f 1318 de J . Chr.). Cet ouvrage,

dont nous avons eu sous les yeux une copie,

appartenant à la bibliothèque de Berlin, est à peu près divisé comme celui de Dimashqui en 9 chapitres, et j espère bientôt préciser, à une autre occasion, le rapport entre ces deux compositions.

Notre

auteur n'observe que partiellement la division en 7 climats;

com-

mençant par l'extrême Orient, il continue sa description, en avançant de l'Est vers l'Ouest,

en 3 zones parallèles, A, B , C.

La

première (A) s'étend depuis la frontière la plus reculée des Indes et de la Chine jusqu'au golfe de Bengale et la côte de Coromandel; la deuxième (B) comprend

la côte de Coromandel,

l'Indostan,

le

Sédjestàn, les deux 'Iràqs, l'Ad'erbeidjàn, l'Arménie, l'Aldjézira et la Syrie avec la Palestine jusqu'à la Péninsule arabique; la troisième (C) commence dans le Turkestan Khorasân,

le Tbabéristàn,

et

traverse le Khowarezm,

le Mazandérân,

le Ghilàn,

le Deilem,

l'Asie-Mineure et la côte méridionale de la mer Noire.

Dans un

chapitre à part suit la description de la partie occidentale terre; commençant à l'Egypte,

le

il décrit ensuite le littoral

de la depuis

Barqa jusqu'à l'Océan, puis le Maroc et les pays Berbères, situés le long du désert, enfin le Soudan et les pays des Nègres ; la dernière section comprend l'Espagne. Comme mon intention, donner

au

âge, j'ai

public

évité

un

de

en traduisant cet ouvrage,

manuel

m'étendre

de

la

même sur

p. e. la situation des pays des N è g r e s , tique peur»,

n'eût

pas

été

cosmographie

déplacée;

«les

a été

du

moyen

des questions,

comme

où une discussion longs

ouvrages

c'est pour cette raison que j e me suis contenté

de

crifont

presque

partout de citations très succinctes ou de renvois susceptibles de fournir la matière à des dissertations plus détaillées.

Bien que la

publication de ce livre ait été subventionnée par notre Académie des

X S c i e n c e s , il m'a fallu, autant que possible, m'en tenir aux conditions qui ont para convenables à mon honorable libraire-éditeur. Dans la transcription

des lettres arabes qui expriment des

sons

particuliers, j'ai rendu dans les noms propres, qui n'ont pas reçu une forme fixe dans le français,

la lettre ^ par le signe

par g ou gh, les autres lettres nuancées, telles que le ¿>

t>>

-bj

k

P

t')

ar

d

J)

h

\

k h

,

le ) V. Géogr. d'Ab. par Reinaud l'Introd. p. CCLXX1I. 2

) Al-Farghàni indique à p e u - p r è s le m ê m e chiffre, exprimé en 1 3 2 , 6 0 0 , 0 0 0 m i l l e s v. E l e m . Astron. ed.

G o l i u s , p. 31,

Comp.

W i i s t e n f e l d t. 1; dans la computation de 9 0 ° =

Mo'djem e l - b u l d a n

• ed.

1710 paras, le degré est é v a -

l u é à 19 parasanges, m a i s l e s chiffres s u i v a n t s 5 2 3 6 7 3

milles

et 2 0 0 6 6 6 2 / 3

c o u d é e s s o n t fautifs, 1 7 1 0 parasanges équivalant à 5 1 3 0 m i l l e s ; n o u s aurons 228,000 coudées = coudées =

1 0 à 57 milles, l e m i l l e =

4 0 0 0 c o u d é e s , et 2 2 6 , 6 6 6 2 / 3

1 0 à 56 2 /s milles.

3

) Ici de m ê m e le chiffre 1884 est é v i d e m m e n t fautif, le produit de 1 8 8 4 x 2 2 / 3

4

) Sur

étant 5 0 2 4 au lieu d e 4 0 0 0 coudées. les

diverses

p. CCLXV;

évaluations

de

la

coudée

v. Ab.

p. Reinaud

l'Introd.

le doigt est ici évalué à 8 g r a i n s d'orge, o u p e u t - ê t r e l'auteur

évalue pour cette m e s u r e la c o u d é e à 32 doigts, ce qui n o u s d o n n e la m e sure ordinaire

de 6 grains pour le doigt;

le grain c o m p t a n t 6 p o i l s

cheval, v. l'o. c. p. CCLX1V. 5

) N o u s trouvons u n e indication pareille chez Al-Farghàni v. l'o. c. p. 82.

de

CHAP. I ,

IIIE

SECTION.



De l'Equateur

9

."!.

et des régions

situées au delà vers le

sud et vers le nord. Divisant la terre habitée et considérant ses régions,

nous

nous apercevons, au mouvement naturel par lequel la sphère c é leste se meut avec toutes les étoiles et les deux lumières, le soleil et la lune, d'une cercle,

rotation perpétuelle et phénoménale, dont le

en égalisant les heures du jour et de la nuit aux signes

du Bélier et de la Balance, divise la sphère céleste en deux moitiés.

De même nous trouvons la partie de la terre qui s'est éle-

vée de l'eau divisée par cette ligne, qu'on appelle Equateur,

en

deux parties, l'une septentrionale qui est habitée, l'autre méridionale, non habitée.

Cette ligne, purement fictive, a son point de

départ aux îles Fortunées et Éternelles, situées dans la mer occidentale ou mer Verte, en se continuant vers l'est,

au nord des

montagnes de la Lune et de la région appelée Sofala, de la terre des Zendjs et des côtes des îles situées aux environs 1 ),

passant

les îles de Dîbadjat 2 ) entre les côtes méridionales de l'île de Sérendip et l'île de Sérira 3 ); après l'île de Zabedj,

elle touche la

côte méridionale de la Chine et aboutit à l'extrême frontière de l'Orient, où sont situées les îles de Sila et la terre Ouçthiqoun 4 ). Ainsi elle sépare la terre habitée de la partie plongée dans la mer Ténébreuse, et sa circonférence fait la moitié de celle de la Terre ou 180° correspondant au même nombre de degrés célestes et à

M Sur les m o n t a g n e s de la Lune, où sont les sources du Nil, et s u r les côtes orientales de l'Afrique, Sofala et le pays- des Zendj, v. Reinaud, Introduction h la Geographie d'Aboulféda, p. CCCV suiv. 2

) Sur les îles Dibadjât, c'est-à-dire les Laquedives et Maldives, v. le m ê m e , p. CCCLXXXVIII. 3 Serendip est l'île de Ceylan; Serîra, p r o b a b l e m e n t le nom d'une partie de S u m a t r a ou d ' u n e île située aux environs, v. le Mémoire de Duiaurier, Journal Asiatique, 1846, t. VIII, p. 212. 4 ) Zabedj, nom de l'île de Java. v. Aboulféda, Introd. par Reinaud, p. CCCXCI ; les îles de Sila appartiennent sans doute à l'archipel de J a v a , v. Masoudi par Sprenger, p. 358.

10

MANUEL

DE

LA

COSMOGRAPHIE

l'étendue de 1 0 , 2 0 0 milles 1 ) à 12 heures;

DU MOYEN

ÂGE.

Cette dimension équivaut en temps

par suite une heure fait

2° =

1T8

15°.

Cette ligne,

non pas à confondre avec une autre portant le nom de ligne équinoxiale partant de l'Est vers l'Ouest, est appelée É q u a t e u r , que les nuits et les jours sont égaux aux lieux qu'elle

parce

traverse.

Elle est coupée par une autre ligne, qu'on trace du nord au sud, divisant le globe en deux moitiés égales, occidentale; dans le point d'intersection Terre.

l'une orientale,

l'autre

se trouve le centre de la

Ce lieu n'a aucune latitude, situé à distance égale,

90°

des quatre points cardinaux de la T e r r e ;

c'est là que s'élève la

coupole d'AzîN ou d'ARÎN, château grand,

élevé et d'un accès dif-

ficile.

D'après

l'opinion

et le séjour des démons.

d'Ibn-el-'Àraby,

là est le trône

d'Iblis

Les Persans et les Dualistes prétendent

que c'est le centre des choses créées

avec leurs constrastes;

ils

font aussi des récits fabuleux et impies sur les habitants de ce lieu,

appelés

Manichéens,

qui croient

à la lumière et aux

té-

nèbres, au bien et au mal, designés dans la Parole de Dieu [Sourate V I , v. 1-3]: terre,

«Louange à D i e u ,

qui a créé

les cieux et

qui a établi les ténèbres et la lumière, etc.»

aussi racontent

la

L e s Indiens

sur ce lieu des choses semblables et débitent des

fables à son sujet.

C'est la réunion angulaire des quatre quadrans

de la terre ressemblant au bouton de capuchon dont on enveloppe la tête 9 ).

De ces quatre quadrans, deux sont situés vers le sud

et deux vers le nord;

ceux-ci

forment

la partie

habitée de

la

terre, ceux-là sont habités, d'après l'assertion de Ptolémée, jusqu'au 11 T 5 2 0 an delà de l'Equateur; 13 ou 1 6 ° ,

d'après une autre opinion, jusqu'au

où un pays bas s'étend aux bords de la mer.

reste est plongé dans l'eau et désert, cessive du soleil.

L a partie habitable

Le

à cause de la chaleur s'étend depuis

ex-

l'Équateur

vers le nord jusqu'au 6 3 ° ou 6 6 ° | , où la longueur du jour, pendent le solstice d'été, monte à 2 0 heures.

' ) Nous avons ici le degré évalué à 5(i 2 /3 milles. 2

) Ce

morceau sur la coupole d'Azîn a été cité par Reinaud Plntrod.

géogr.

d'Ab.

p. CCXLIII.

h

la

CHAP.

IVE

SECTION.

•—

I,

11

4.

De la longitude et de la latitude de la partie

habi-

table de la terre, et des diverses opinions des anciens. La partie septentrionale de la terre commence à être habitée au 1 2 ° | de latitude au nord de l'Equateur, tandis que les régions équatoriales sont peuplées de tribus de nègres ressemblant aux animaux sauvages ou aux bestiaux; leur teint est brûlé, leurs cheveux crépus, la taille et l'esprit contrefaits, les cerveaux saillants, bouillis par la chaleur excessive du soleil.

Au delà de l'Equateur

se trouvaient, au temps de Ptolémée, huit villes considérables dont voici les noms: DAGHUTA,

EL-QOMOR,

SEFÂQIS,

KOGHA.

AGHNA1),

LOQMERANEH,

DAHNA,

Le soleil étant dans le

13

E

LEMLEMEH,

degré du

scorpion, se trouve au zénith de cette dernière ville 2 ); ce qui est au delà de ces régions, sont des contrées sablonneuses et désertes ou recouvertes par la mer; on y trouve des îles habitées par des peuples d'une stature extraordinaire, ou trop grande ou trop petite. D'après l'opinion d'Ah'med b. Sahl el-Balkhi, la stérilité de cette contrée est causée par la proximité du soleil qui, deux fois par an, atteint le zénith et répand ses rayons sur ces contrées, transformant l'air en vent effervescent, échauffant l'eau jusqu'à ébullition et desséchant les humidités naturelles et indispensables à la vie animale, et qui servent à tempérer la chaleur renfermée dans les corps.

D'après uue autre opinion contraire à cette assertion,

«la partie traversée par l'Equateur est seule déserte; l'autre, située «au sud et appelée la partie méridionale, est habitable.

La preuve

«que l'Equateur divise la terre en deux hémisphères égaux, c'est «que la ligne équinoxiale est perpendiculaire à l'axe de l'horizon; «la proximité du soleil y empêche la semence et la récolte, comme «nous avons dit, jusqu'au 1 2 ° | ;

par suite il est possible que la

Aghna, nom d'une ville située sur l'île de Ceylan; Lemlemeh sur la côte occidentale de l'Afrique, Daghuta sur la côte orientale, v. Géographie d'AboulJéda, texte arabe, p. 375, 157, 152. 2 ) D'après cette indication, la ville de Kogha est située sur 1 5 ° 3/4 latitude méridionale.

12

MANUEL

DE LA

COSMOGRAPHIE

DU MOYEN

AGE.

«partie méridionale soit habitée comme la partie

septentrionale;

«celle-ci étant seulement habitable jusqu'au 1 2 ° | par la déclinai"Son du zénith qui produit une température convenable à la vie «végétale; de la même manière, par la déclinaison méridionale du «soleil, l'autre partie 1 ) peut être divisée en sept climats, être ha«bitée et peuplée,

mais l'impossibilité de toute

communication

«entre les habitants des deux parties est causée par la chaleur «excessive du soleil dont souffre l'intervalle s'étendant entre

les

«deux hémisphères au nord et au sud de l'Equateur sur un espace «de 24°.

Ainsi les degrés et les constellations de la partie méri-

«dionale correspondent à ceux de la partie septentrionale en ce «qui concerne l'effet du soleil, de la lune, des planètes et des «étoiles fixes sur la température et réchauffement, qui est sem«blable, en proportion de leur distance $ pour l'une comme pour «l'autre.»

A quoi les sectateurs de l'opinion opposée répondent:

«L'hémisphère méridional est désert,

et l'on n'y trouve

aucune

«plante, la partie habitable ne s'étendant au delà de l'équateur qu'à « l l ° f - d'après l'opinion de Ptolémée; d'après une autre des géo« graphes anciens, à 13° ou 16°

D'ailleurs la partie méridionale

«de la grande île de Qomor, ainsi que les îles de Waqwaq et Qas«mîn, s'étendent vers le sud, plongées dans la m e r , comme aussi «une partie de Daghuta, située dans le pays des Zendjs sur les «bords de la mer

PACIFIQUE,

tout près de l'île de Qomor.

L'accès

«y étant possible, nous p o u m o n s communiquer avec les habitants; «ceux de l'île de Qomor, de l'île de Loqmeraneh et de Dahnah «sont doués d'un teint plus p u r , de cheveux plus longs et d'un «esprit plus facile que les nègres de Qaldjour et de Koukou 2 ). «Le soleil au solstice méridional étant dans le signe du Capri«corne à son périgée, et au solstice septentrional dans le signe «du Cancer à son apogée, il répand une chaleur plus intense et

') Sur l'existence de ces pays appelés «terres australes», v. de S a n t a r e m , Essai sur l'histoire de la Cosmographie, J, p. 122, II, p. 277-79. s ) Sur ces deux tribus de n è g r e s , v. Géographie d'Aboulféda, par Reinaud, trad., p. 221 et 225. Cf. les Voyages d'Ibn-Batoutah, publiés et traduits par C. Defrémery et le Dr. S a n g u i n e t t i ; t. IV, p. 435.

CHAP.

I,

4.

13

«des feux plus ardents sur la partie méridionale, qui en est brûlée «tellement que la poussière s'y dissout en sable, le silex se fond «en hyacinthe et pierres précieuses, les minerais se changent en «or et éméraudes, et les eaux de bas-fonds en diverses espèces de «minéraux.

La chaleur trop excessive aux plantes et aux animaux

«ne permet à rien de naître, «nature assez patiente

si ce n'est aux êtres doués d'une

pour supporter le climat de cette partie

«brûlée 1 ), comme, par exemple, l'on dit de la salamandre et d'un «animal ressemblant au lézard qui éclôt au milieu du fourneau à «verre, si toutefois ces légendes sont fondées.

L'homme des ré-

«gions équatoriales, idiot, la peau noire et les cheveux crépus, la «figure desséchée, d'odeur puante et de mauvaise constitution, res« semble plus aux animaux sauvages et aux bestiaux; il ne peut «en aucune manière se transférer dans le deuxième climat, encore «moins dans le troisième

et dans le quatrième,

pas plus que

«l'homme du premier climat ne peut supporter le sixième, et ce«lui du sixième le premier ou les régions équatoriales,

à cause

«de la différence de la température et de la chaleur du soleil.»

VE

SECTION.



Des sept climats et de leur extension,

des montagnes

qui s'y trouvent, des grandes villes et des royaumes, de leurs dimensions en degrés et en heures, indication de leurs frontières. Bien que les anciens n'aient pas été d'accord dans leurs opinions sur la division de la terre, les astronomes et les géographes admettent généralement la division de la terre en climats, qui s'étendent du sud au nord, depuis le 12e degré de latitude septentrionale jusqu'au 6 0 ° ! , et de l'ouest à l'est, depuis les îles FortuSur

cette

partie de

la c o s m o g r a p h i e

très-intéressante:

La c o m p o s i t i o n e

italiano del

pubblicato

trouvons

1281,

exactement

du m o y e n

âge, c o m p . la publication

del m o n d o di Restora d'Arezzo,

da E n r i c o Narducci.

les m ê m e s

opinions

sur

Roma,

1859.»

testo

Nous y

la terre entourée des trois

autres é l é m e n t s , v. p. 18, 19, 70, 7 2 ; sur la partie habitable de la terre et l'autre

appelée la z o n e Torride ou brûlée

[«la zona P e r u s t a » ] , v. p.

sur l'évaluation d'un degré à 50 m i l l e s , v. p. 3 8 ; c l i m a t s , v. p. 89 et s u i v .

sur la division

en

146; s«pt

14

MANUEL DE LA COSMOGRAPHIE DU MOYEN ÂGE.

nées et Éternelles situées à une distance de dix degrés dans la mer occidentale ou l'Océan, jusqu'aux bords de la mer Ténébreuse ou orientale, où sont, à la côte orientale de Sin-es-Sin, les îles de Sila, les îles de Soubh', les îles d'Hyacinthe et les îles Alides.

La

dimension de cette longueur, qui fait la moitié de la sphère,

esf

évaluée à 180°; on divise la Terre en supposant un homme placé sur l'Equateur et traçant une ligne de l'ouest à l'est, de la même manière un parallèle de l'ouest à l'est fait la frontière du premier climat au nord.

Tout ce qui se trouve entre l'Équateur

parallèle, terre et m e r , plaine et montagnes, est considéré hors des sept climats,

et

ce

habitable et stérile,

et l'on donne à cette partie

de la Terre le nom des régions équatoriales ; sa largeur est de 1 2 l e heures.

jour le plus long pendant le solstice d'été durant 1 2 | Ainsi continuant la division entre des parallèles

tracés

de l'ouest à l'est, de manière que le plus long j o u r , dans chaque climat, augmente d'une demi-heure, on aboutit au dernier climat, où la durée du jour, pendant le solstice d'été, est de 16 heures. Tout ce qui est situé au délà du septième climat n'est pas compté parmi les climats, bien qu'il soit habité jusqu'au 63° o u ,

selon

5

d'autres géographes, jusqu'au i)G°T a ; la durée du jour pendant le solstice d'été est de 20 heures. montagnes et de pâturages,

Le reste, couvert de marais, de

n'est pas habité, si ce n'est par des

tribus sauvages de Slaves et de Tatares, qui ressemblent aux animaux, à peine doués de langage.

Au delà de ces contrées, nous

arrivons aux régions polaires enveloppées de ténèbres, où la durée du jour et de la nuit est pour chacun de 6 mois ; pendant 6 mois le soleil ne parait pas laissant tout plongé dans les plus profondes ténèbres. — On doit cette division de la terre aux plus célèbres rois de l'antiquité dont la puissance a égalé la sagesse et la p r u dence:

Soleiman, fils de David; Asaph, fils de Berekhiah; D'oul-

Qarnein, le premier croyant, Tobbah, roi de l'Yémen; Ardéshir, Ptolémée et le calife al-Mamûn.

La figure de chaque climat est

celle d'une plaine vaste, dont la longueur s'étend de l'orient à l'occident, et la largeur de l'Equateur vers le nord.

Les climats

varient entre eux de largeur et de longueur; le p r e m i e r , le plus

CHAP.

1,

5.

15

long et le plus large, mesure 3,000 parasanges en longueur et 150 en largeur depuis le 12 0 J jusqu'au 20°; la durée du plus long jour y est de 13 heures; la direction de l'ombre est vers le nord et vers le sud, et la température produit huit saisons: deux hivers, deux printemps, deux étés, et deux automnes. Ce climat comprend les royaumes ci-après nommés: Premier climat. La partie orientale de la Chine avec les îles de Sila et le pays d'Oucthiqoun situé au bord de la mer, la partie intérieure de la Chine vers l'est jusqu aux fleuves, par lesquels montent les grands vaisseaux arrivant aux ports de KHANFOU, de KHALFOUR. de KHAMTÂN et de SINIA, situés sur le détroit dit «portes de la Chine», les îles de Cenf, de Serira, de Berekât, de Subh', de Qomâr, de Lendjebalus, de Faneur, de Serendip, la partie septentrionale de l'île de Qomor, les îles de Cindapoulât et de Dâmiàt, l'archipel de Zendj, la partie septentrionale de la coupole d'Azîn, la mer de l'Yémen, de Berberah, l'île de Socotorah, le pays de Zeila', une partie de l'Yémen, savoir: H'adhramaut, Zhafar, Shih'r, Can'aah, Aden; Dongolah, capitale de la Nubie, l'Habyssinie, le Sudan avec les pays de Djézel, Kenâwoul, Khoumid, Damaut, Hedjâmi, Kôuri, puis les districts de De'àmet, de Samgharah, de Sam'ârah, de Zaghawah, Koûgah, Tekrour, Kànem, Zawîlah, Ghadàmis, Warham et les îles Fortunées, situées vers l'Ouest dans la mer Occidentale ou l'Océan. La partie septentrionale de la châine des montagnes de la Lune, les deux lacs, d'où sort le Nil et le lac du confluent, le pays de Demàdem et l'Habyssinie sont dans ce climat qui, après avoir traversé le pays de Kôukôu et de Ghana, aboutit, comme nous avons dit, à la mer Occidentale 1 ).

') Les portes de la Chine sont le détroit qu'il faut passer pour arriver aux ports de la Chine, entre le continent et les récifs, s'étendant à quelque distance des côtes. •Khanfou» est la ville de «Eangtsheufou» dont le port est appelé par Aboulféda al-Chansa, par Marco Polo Quinsai, situé sur le fleuve de Kamdàn, nom qu'on donnait aussi à la résidence «Singanfou», située sur le fleuve W e i , et corruption du Tchang-ngan «cour occidentale». «Sinia» que n o m m e Edrisi c o m m e la ville la plus reculée vers l'est, est considérée par Lelewel [v Géographie du moyen âge, t. IV, p. 16] c o m m e identique avec Hang, proche de Khanfou. L'île de Cenf, n o m probablement

1(5

M AN L1 EL 1)E LA COSMOURAFHIB DC MOYEN AGE.

Le deuxième climat, trionale,

entre le 2 0 " et le 27° latitude

septen-

comprend la partie orientale de la Chine avec les pays

de 'libra [Tippérahj et de T â d j e h , les montagnes de Balharah, le pays de Qàmroun, c'est-à-dire d'Àssam, Canodje, Bùnamni ou Bàramni (?), Oudjein, le royaume de Maharadjah situé dans la mer du même n o m ,

le grand pays du M a ' b a r , c'est-à-dire la côte de

Coromandel, une partie du pays de Ilind, savoir Tâneh (aujourd'hui Bombay), C e y m o u r , Sindàn, Jawah,

les lies de Seylan, Kermouh (?), de

une partie du pays de S i n d ,

savoir M a u c o u r a h ,

Dayhol,

Moh'ammadiah, Moultàn, M e h r à n , le golfe Persique j u s q u ' à Oman et Tsedjràn, I l a d j a r , Bah'rein, B a c r a h , Yemàmah, Mahreh, N o b â , Thayef, les villes saintes,

la Mecque et Médine,

Sabà, la mer

Rouge dite mer de Moïse, les îles de Dahlak. de Sawàkin, Àid'âb, Aswàn, Koûc, le haut Said, la partie méridionale des Oasis,

le

Saharah, la partie septentrionale de Soudàn, le pays des Molet't'em i n , Sous-el-Aqcà, et aboutit à l'Océan occidental. ce climat a la direction du nord et du s n d ;

L'ombré de

les saisons sont au

nombre de huit, et le soleil passe le zénith deux fois par an ; dans ses montagnes et dans ses d é s e r t s , on trouve des mines d'or et diverses espèces de pierres précieuses.

d é r i v é de « T s i a m p a » , riam.

e s t ia

La largeur s'etend, comme

p a r t i e m é r i d i o n a l e de

Serirah, Berékât et Subfi

Les îles de

de S o u m a t r a ou être s i t u é e s a u x e n v i r o n s . M a l a i - Q o m à r est la p r e s q u ' î l e de M a l a c c a ,

ta C o c h i n c h l n e ou A n -

Subh'd

ou

d o i v e n t faire p a r t i e

L'île de Q o m f i r , les A r a b e s

aussi

appelée

se s e r v a n t du

même

m o t • djézirali• p o u r s i g n i f i e r lie et p r e s q u ' î l e ; ce n o m filÎTfre de l ' a u t r e île nommée

ci-après «fiomor»,

qui d é s i g n e

l'île de M a d a g a s c a r .

L e s îles de

Annales des Voyages,

L e n d j e h a l o u s s o n t les Nicobar (Cfr. U e f r é m c r y ,

décem-

b r e l S i G , p, 318, s u i v . ) , F a n f o u r on Fan c o u r u n e p a r t i e de S u m a t r a .

dapoulât,

Cm-

s a n s d o u t e la m ê m e ville q u e S î m l a p o u r a , m e n t i o n n é e p a r A b o u l -

f é d a , est s i t u é e & t r o i s j o u r n é e s d e T a n a h o u B o m b a y ; les îles d e Z e n d j s o n t l e s î l e s é p a r s r s e n t r e l'Asie

et l ' A f r i q u e ;

de

même

on

doit, d'après

notre

a u t e u r , c h e r c h e r la c o u p o l e de la T e r r e ou Arîn s u r u n e de c e s î l e s , l'on

a r r i v e à la m e r de l ' Y é m e n

p a y s de CCtXiX, Les a u t r e s

Zcila'.

V.

CCCCXIII, localités

ou

Gerbera!),

Vlnirod. d'Aboulfêda, CCCCXV, CCXLV, seront mentionnées

à l'île d e S o c o t o r a b et

par

Beinaud,

p.

d'où au

CCCXC11I,

c l t r a d u c t i o n , i l , p. 2 0 8 , not. 3. cl-aprÈs,

m ê m e p o u r les é c l a i r c i s s e m e n t s d e s m o r c e a u x



suivants.

nous

renvoyons

de

CHAP.

I,

17

5.

nous avons dit, depuis la frontière du premier climat jusqu'au 27°12"). Le troisième climat commence vers l'orient à la partie septentrionale de la Chine, en s'étendant sur les montagnes de Poivre, le pays de Hyathilah 2 ), Boûrân, Dehli, Tanis et Qandahar dans la Guzerate 3 ), Kendoûra du pays de Sind, les montagnes d'Afànieh, Moultan, Sind, le pays de Sedjestân, Kermân, Mekrân, Thourân, Khuzistân, Ahwâz, Fars, Irâq, Ispahan, Coûfah, Babel, Hirah, la Mésopotamie, la Syrie, la Palestine, Qolzoum, le désert Israélite, Saîd et la partie septentrionale de l'Egypte, Awdjelt, Barqah, Ifriquiah, Fez, Marocco, Sedjelmessah, Dar'ah, la montagne de Dâren, Tanger, et aboutit à l'Océan occidental. Les ombres de ce climat n'ont de direction que vers le nord; les saisons y sont au nombre de quatre, la largeur s'étendant depuis la frontière du deuxième climat jusqu'au 33° 49'.

Les habitants y ont le teint rouge, qui

varie entre le foncé et le clair. Le quatrième climat commence à la frontière du pays de Tibra [Tippérah] et aux bords de la mer de Zerqaya et de Touli (?), traverse le Tibet et les montagnes de Cashmir et de Wadjàn (?), comprenant le pays de Badakhshân, Ferghanah, Khodjend, Ceirem, Ghaznah, Iiabul, Boumm, Ghoûr, Herât, Roud'ân, Merw, Balkh, Nisâbur, Dehistân, Rai, Ilamad'ân, Zendjàn, Koum, Qâshân, Thokharistân, Thaberistàn, Djordjàn, Mûghân, Mazenderàn, Guilàn,

') On n o m m a i t la chaîne de Hindoûkoush et Himalayah «Montagnes de Balhara», traversant le milieu du continent asiatique. Balhara, nom probablem e n t altéré de «Malva-Ray» ou •Radja du Malva», était un royaume célèbre h dans la partie septentrionale de la presqu'île indienne; v. Beinaud, Vlntrod. la Géogr. d'Abouiféda, p . C C C X L W . S u r les villes de Canodje, Oudjeiri et Tan a h , v. Voyages d ' I b n - B a t o u t a h , par Defrémery, t. IV, p. 25, 45; t. Il, p. 177. S u r les Molet't'emin, tribus demi-sauvages de Berbers et domiciliées entre l'Atlantique et Tripoli, v. de S l a n e , l'Eist. des Berbers, t r a d . , t. II, p. 64. «Sou$-el-Aqsâ» correspond à la ville actuelle de Marocco ou au pays situé au sud de la Chaîne de Dâren, c'est-à-dire de l'Atlas. 2

) Les Hyathilah s o n t les Indoscythes, qui peuplaient les pays entre les Indes et la Chine. 3 ) Sur la ville de Qandahar, v. Voyages d'Ibn-Batoutah, t. IV, p. 58. 2

18

MANUEL

DE

LA

COSMOGRAPHIE

DU MOYEN

ÂGE.

Mooul, Ad'erbeidjan, Diâr-Bêkr, Diâr-Modhar, Manbidj, Bàlis1), Harr â n , Halep, Roha ou Edesse, Tharsous, la frontière de la Syrie vers l'Arménie, Antioche. En passant par la Méditerranée il traverse les îles de Chypre, de Rhodes, de Malte, de Qoûcera (l'île de Pantellaria), la Sicile, les îles de Majorque et de Minorque, Mazemma et aboutit à l'Océan. Sa largeur s étend depuis la frontière du troisième climat jusqu'au 38° 23'; le teint de ses habitants est un rouge clair; on y compte 130 villes, dont la 'longitude et la latitude sont indiquées dans «I'AL MÉGISTE» de Ptolémée. Le cinquième climat, s'étendant depuis la frontière du quatrième climat jusqu'au 41°, ou plus exactement jusqu'au 43° 15', commence au pays des Turcs et des peuples voisins de Yagog et Magog, comprenant Kàshghâr, Sâgh'oûn, Isfîdjâb, Shàsh, Ilâq, Ousroushent 9 ), Bokhârah, Samarqand, Khowarezm, la mer Caspienne jusqu'à Bàb el-Abwâb ou Derbend, Barda'ah, Maiâfàrkin, la frontière de l'empire Byzantin, le pays de Roum jusqu'à la ville de Rome, la Galicie, Constantinople, Gênes, Venise, la Sardaigne, Barcelone, la partie méridionale de l'Espagne; il aboutit à l'Océan occidental au 43° 18', latit. septentrionale. Il y a dans ce climat une quantité de fleuves et d'arbres, et l'on y trouve soixante-dixsept villes dont la longitude et la latitude sont inscrites dans l'alMégiste. La majeure partie de sa population a le teint clair, les yeux noirs ou bleus. Le sixième climat s'étendant depuis le pays des Turcs de l'Orient, entre le 43° et le 5 0 ° \ latitude, comprend le pays de Khirgiz, Qarqar, de Iieimâks, de Téghazghaz 3 ), le pays de Boulghars musulmans, les pays situés au nord de la mer Caspienne, les Allans, les Serirs, les Bordjâns, les Kurdjs 4 ), la mer de Cri-

•) Manbidj et Bàlis Oéogr. 3

) Shâsh, d'Ab.,

d'Aboulféda, llâq

sont deux villes situées dans la S y r i e , v. ci-après et la texte arabe, p. 268, 270.

et Ousroushent,

sont des provinces de la Transoxanie, v.

Oéogr.

p. 4 9 4 - 9 6 .

3

) Sur le peuple de «Téghazghaz»,

4

) Les Allans, les Serirs, les Bordjans sont des peuples autour de la mer Caspienne; les Kurdjs aux environs de la mer d'Azow.

v. Reinaud, l'Introduction,

p. CCCLXI1—IV.

CHAP. I ,

19

s.

mée, Soudaq ou Azow; la partie septentrionale de l'Espagne,

la

province Ifrenkiah (la France), Tolède, et aboutit à l'Océan occidental.

Le livre al-Mégiste de Ptolémée nous donne la longitude

et la latitude de soixante-trois villes de ce climat. beaucoup de neige,

Il y tombe

sa population a le teint clair, des cheveux

rouges, des yeux bleus, noirs ou verts. Le septième climat est peu habité

La partie orientale

est

couverte de marais et de montagnes, qui servent de refuge à des tribus sauvages de Turcs.

11 s'étend sur le pays des Petchenegs,

des Boulghars, qui ne confessent pas l'Islamisme, des Slaves, des Russes, sur les pays des Iskherts, de Jurah, de Suwâr, de Wareng et de Norah 1 ).

La frontière la plus reculée vers le nord est au

60°, où le jour le plus long dure 16 heures.

La partie habitable

de la Terre s'étend encore jusqu'au 66° T 5 2; les contrées au delà jusqu'au 90° sont désertes et inhabitées;

situées

on n'y trouve

pas d'animaux connus, à cause de la quantité de neige, de l'épaisseur des ténèbres et de la trop grande distance du soleil.

Pour-

tant il est peut-être habité par des animaux qui, fixés à leurs demeures,

nous restent inconnus; les habitants des autres climats

ne pouvant ni habiter ces contrées ni y entrer sous peine de mourir; c'est, comme nous avons dit, le climat des ténèbres. figuration

La con-

des sept climats est représentée par des cercles parallèles

qui distinguent les climats; au milieu se trouve la région des ténèbres,

autour de laquelle la voûte céleste

meule d'un moulin.

se meut comme la

Ptolémée dit, dans son al-Mégiste, que, dans

les sept climats et les contrées situées au delà, on trouve jusqu'à deux cents chaînes de montagnes, les unes s'étendant sur une longueur d'un ou deux mois, les autres de 10 journées. mentionnerons

2

ici: la chaîne dite Abwâb es-Sine

Nous en

[«PORTES DE

I Le p a y s de Jurah o u la Ougrie e s t s i t u é à l'est de l a v i l l e de P e r m e , les

fleuves

d e P e t s c h o r a et d'Ob,

dans

L e s d i v e r s e s m a n i è r e s d'expliquer

les

la partie s e p t e n t r i o n a l e

de

entre

l'Oural.

t r o i s n o m s S u w & r , W a r e n g et N o r a h

s o n t e x p o s é e s p a r f e u F r œ h n , d a n s l e s extraits d'ibn F o z z l â n , v. p. 1 9 4 ; y t r o u v e r a i t p e u t - ê l r e l e s trois p e u p l e s S c a n d i n a v e s l è g e s , c ' e s t - à - d i r e D a n o i s et N o r a h

LA

Suad ou S u é d o i s ,

(Norvégiens). 2*

on Wa-

20

M A NI! EL DE LA COSMOGRAPHIE DR MOYEN ÂGE.

CHINE»]

qui

commence

par

s'appeler

montagnes

de

BALHARAH,

puis montagnes de Touràn, de Tàdjé, de Iihamdân, de Khirgiz, et qui aboutit à l'Océan oriental.

Cette chaîne, armée de forteresses

nombreuses et bien peuplée, est une des plus longues de la T e r r e ; sa

plus

grande

largeur varie entre deux et sept j o u r n é e s ;

elle

s'étend depuis la Chine orientale jusqu'à la côte de Ma'bar, c. a. d. côte de Coromandel,

se continuant vers le Sind et la P e r s e ;

elie se dirige vers Ispahan et le Khorasan,



se divisant en deux

branches : l'une combinée avec les montagnes

de Boumm et de

Ghour; l'autre, en Ad'erbeidjàn, se continue vers le Thaberistàn et le Zindjàn 1 ). L a seconde en étendue est la chaîne d'OusiHiQODN, aussi

ap-

pelée QÂFODNIA, qui, après avoir traversé la partie la plus reculée de la Chine,

aboutit dans la mer Ténébreuse

ou mer

de Poix;

dans ces montagnes on trouve la terre d'Hyacinthe et de ténèbres. La troisième, la chaîne de QAMAR, C. a. d. DE LA LÜNE, sépare la partie méridionale et déserte de la partie bitée de la terre;

septentrionale et ha-

au milieu de son étendue sont les sources du

Nil, le pays de Demàdem et de Ghana.

Suivent les montagnes de

«SHERÂT», qui séparent la terre de Téhamah de celle de Nedjd; de la presqu'île arabe elles traversent la Syrie et l'Égypte, leurs branches dans toutes les directions; RADHWÂ près de Yambah

[Médine],

étendant

ainsi les montagnes de

de SUBH près de Bozwà,

de

RAIJÂN près de Balqah en Syrie, d'ADjîz près de Semâwet en M é sopotamie,

de SANYR près de D a m a s ,

de Moqattem

en Egypte,

sortent de cette chaîne qui traverse Aylah; en outre la montagne d"AMiLAH en Canaan ou Palestine et le Liban, qui côtoie les bords de la Méditerranée, nier porte,

sont des branches de cette chaîne.

Ce der-

au commencement près des bords de la m e r , le nom

de «THIRÂZ AL-AKHDHAR», où l'on trouve une quantité de forteresses appartenant aux sectes Alides : Mélah'idats, Bathiniens et Carmaths, qui s'y réfugièrent;

ij

les forteresses construites sur la frontière de

Celte chaîne est m e n t i o n n é e

par Aboulféda

sous le nom générique de Djé-

bel, c ' e s t - à - d i r e m o n t a g n e ; v. Ab., trad., p. 8 9 .

CHAP. I, 5. ia Syrie se trouvent aussi dans cette chaîne.

21 C'est encore de là

que sortent les montagnes d'al-Aqra' s'étendant vers la mer et les régions de la Syrie,

où elles portent le nom de montagnes de

Lokam; elles se dirigent vers l'occident jusqu'à la mer Noire ou mer de Trébizonde, de là elles s'étendent jusqu'à la terre de Mathrika vers le nord et vers l'est,

où elles rencontrent les mon-

tagnes de Kurdj et de Derbend, en côtoyant la mer Caspienne vers le sud et vers l'ouest 1 ). La chaîne de «Daren» en Afrique depuis Bedjâya, passant par Fez, Marocco, Dar'ah, Sedjelmesse, Massa, le pays des Berbers elMolat't'emins, va jusqu'à la mer occidentale 2 ). Les montagnes de Beshâbet et de Fath' séparent la partie occidentale de la péninsule Ibérique de la partie orientale;

une

ramification de cette chaîne aborde la mer au nord, dite mer des Warengs, des Slaves et des Kélabiens''). Selon Àbou-l-Faradj b. Qodàmeh 4 ), le nombre total des fleuves d'un cours rapide et navigable aux vaisseaux monte à 228, parmi lesquels 23 sont situés dans le premier climat, 29 dans le deux') La montagne de «Sher&t» correspond au m o n t Seir d e l à Bible; v. la Oèogr. d'Ab., texte a r a b e , p. 84 et 228. De toute celte description u n peu vague, il résulte que l'auteur a regardé les m o n t a g n e s de l'Arabie, la chaîne du C a u c a s e , du T a u r u s et du L i b a n , c o m m e f o r m a n t un grand système. Cf. la Oéogr. d'Ab. trad., p. 8 9 , et le texte a r a b e , p. 228. La terre de «Mat h r i k a » , leçon que nous avons adoptée au lieu du n o m erroné de notre m a n u s c r i t ; «Mastikki» est la presqu'île de Taman avec la ville de T m o u t a rakan sur le détroit de Jenikaleh. Les Kurdj sont les Géorgiens. 2

) Dâren est la chaîne de l'Atlas, dont Pline, Eist. nat., lib. V, ch. I, fait m e n tion sous le m ê m e n o m «Dyrin». Bedjâyah est la ville de Bugie; sur les villes de Sédjelmessé et Dar'ah, v. Ab., trad., p. 187-189. 3 ) Les m o n t a g n e s de «Beshâret et de F a t h ' » , c'est-â-dire de la Conquête et de la Victoire, sont les chaînes de Sierra en E s p a g n e ; le n o m de «Sierra ou Sharat» en a r a b e , est changé en Beshâret (victoire), a u q u e l on a ajouté le mot synonyme de Fath', c'est-à-dire Conquête, v. Ab., trad., p. 238. La m e r de W a r e n g s ou W a r è g u e s , de Slaves et de Kélabiens est le golfe de Bothnie, s u r les bords duquel vivaient, d'après les géographes arabes, les p e u p les du m ê m e nom. Les Kélabiens sont les Cynoscéphales des a n c i e n s . V. R a s m u s s e n , De orientis Commercio cum Eussia et Scandinavia, p. 46. 4

) Abou-l-Faradj b. Qodameh, géographe d'entre le IX e et le X e siècle, m o u r u t l'an 948, après avoir donné une statistique détaillée des possessions de l'Islamisme.

22

MANUEL DE

LA

COSMOGRAPHIE

DÛ MOYEN

ÂGE.

ième, 26 dans le troisième, 24 dans le quatrième, 28 dans le cinquième, 18 dans le sixième, 14 dans le septième; au delà du septième climat il y en a 28 et au delà de l'Equateur 36 ; parmi ceuxci nous en trouvons sur l'île de Qomor 4 , appelés Aghbâb,

10

descendent des montagnes de la Lune, er-Rahûn sur l'île de Serendib, Djob, le grand et le petit, dans le pays de Maqdashou, 2 dans le pays de Daghoutah, 3 dans le pays d'Ousthiqoun, 3 sur l'île d'Anfoudjeh, le fleuve de Sefâqis, le fleuve de Temîm, le fleuve d'Alhou au delà des montagnes de la Lune,

le fleuve de Loqme-

râneh, le fleuve de Dahneh et les 2 fleuves de l'île de Serirah 1 ). D'après l'opinion de Zindjani, les villes des sept climats et des parties de la terre situées au delà,

qui au temps du calife

Mamûn, soumises aux Musulmans, confessaient l'Islamisme,

sont

au nombre de 4,536; on dit qu'au temps de Féridoun on en comptait dix mille et quelques cents; les royaumes les plus connus au temps dudit calife étaient 343 ; le plus grand avait une extension de trois mois, le plus petit de trois journées ; parmi ces royaumes on nomme l'Iraq, la Syrie, la Grèce, l'Yémen, l'Egypte, les deux derniers divisés en parties.

VIe

SECTION.



Autre division de la Terre d'après les opinions des anciens.

Ardeshir-ben-Bâbek a divisé la Terre en quatre parties, l'une appartenant aux Turcs, l'autre aux Arabes, la troisième aux Perses, la quatrième aux Nègres.

Le roi Feridoun s'est imaginé la

division de la Terre sous forme d'un oiseau, dont la Chine serait la tête, l'Inde l'aile droite, le pays des Iihozars et des Turcs l'aile gauche;

le Hedjaz, l'Yémen, l'Iraq, la Syrie et l'Egypte la poi-

trine, et l'occident la queue, les pennes étendues vers le Soudan.

'} Sur le mot Aghbâb, v. Relation des Voyages, par Reinaud, discours préliminaire, p. LXVII et p. 128. L'île d'Anfoudjeh est située aux environs de Java ou Soumatra, v. la Oéogr. d'Edrisi, t. ), p. 59. Sur le fleuve «Alhou», selon Reinaud, identique au fleuve • Jeo«» qui se jette dans le lac de Tchad, v. Aboul., trad., p. 209.

23

CHAP. I, 6.

Alexandre le Grand a divisé les peuples de la Terre: il appelait une partie Europe, comprenant l'Andalousie, le pays des Slaves, Ifrendje, Tanger et Roum; l'autre, Ifriquia (c'est-à-dire l'Afrique), comprenant l'Égypte, le golfe Arabique, Habesh, Zendj et l'océan méridional; la troisième

«ESQAMOUNIA»

1

), comprenant l'Arménie, le

pays des Khozars, des Turcs et le Khorasan; la quatrième partie BENOUSHIA,

comprenant Téhamah, l'Yémen, les Indes et la Chine.

Hermès et ses premiers successeurs sur le trône de la Perse ont divisé la Terre en sept climats ou cercles, dont trois occupaient le milieu; deux le dessus, l'un à droite, l'autre à gauche; deux le dessous avec la môme disposition.

Le premier de ceux du milieu

comprenait la Syrie et le Maghreb; le deuxième au centre, appelé Yrânshehr, le Khorasân, la Perse et l'Iraq; le troisième, à gauche, le Tibet et la Chine;

de ceux situés au-dessus,

droite

presqu'île

comprenait

la

arabe

et

le cercle de

l'Yémen,

celui

de

gauche les Indes et le Sind; de ceux situés au-dessous, le cercle de droite les pays des R o u m s , des Slaves et des nations vers le nord et vers l'ouest;

celui de gauche le pays des Khozars, des

Turcs avec leurs diverses tribus et les nations de Yagog et Magog vers l'est et le nord.

Dans cette division on n'a pas tenu compte

de l'Habessynie, du Soudan, des Berbers, ni de l'Égypte, soit que ces royaumes n existassent pas à cette époque,

soit qu'ils fussent

compris dans ceux déjà nommés. Noé avait aussi divisé la Terre entre ses trois fils: l'orient et le septentrion furent donnés à Japhet et à sa postérité ; le midi et l'occident à Kham et à ses descendants; le milieu à Sem, comprenant les Arabes, les Persans et les Grecs, tandis que les descendants de Japhet furent les Turcs, les Slaves, Yagog et Magog, et ceux de Kham les Koptes, les Berbers et les Nègres.

D'après

l'opinion de Çà'id el-Andalousi, les Nègres et les Berbers forment une race, au nord de laquelle sont situés les Koptes et les Yfrendj ; les Indiens et les Zendjs, une race au nord de laquelle habitent

') Le n o m «Esqamounia» est

probablement une altération du mot

nous ignorons toute dérivation du n o m

«Benoushia».

«Scythia»;

24

MANUEL DE LA COSMOGRAPHIE DU MOTEN ÂGE.

les peuples de l'Arabie, de la Syrie, de l'Iraq et de la Perse; les Chinois, une race qui comprend vers le nord les peuples du Khathai, les Turcs, les Yagog et Magog ; les Grecs et les Romains, une race à laquelle appartiennent les Russes,

enfin les Slaves.

Les

Grecs et les Romains occupèrent le milieu de la terre ; c'est pourquoi ils se distinguèrent par excellence dans les sciences, comme Hippocrate et Galien dans la médecine et dans l'histoire naturelle, Aristote et Platon dans la philosophie et dans la théologie,

Eu-

clide et Pythagore dans les Mathématiques et les siences exactes, Euclimon et Hylaus dans la physiognomie. — On dit, que 1Amr fils d"Amir prévoyant la rupture de la digue,

appelée Seil

al-Irem,

c. a. d. l'inondation qui envahit le pays de Saba dans l'Yémen, rassembla ses descendants autour de lui et partagea entre eux les districts de la terre disant: «Je pressens la rupture de la digue qui enlevera les pierres, anéantira tous les vestiges humains et submergera les troupeaux et les hommes.

Que celui qui possède des

richesses en esclaves, en chameaux et en chevaux prenne demeure à la vallée de Bewwân, ce que fit IIamadàn; qui a de la patience et de l'énergie dans les vicissitudes des temps, que celui-là réside àBATHN-MARR, ce que fit Khozà'ah; qui voudra des immeubles dans les plaines fertiles et des vivres en abondance pendant les temps de disette, qu'il se fixe à Jathrib, riche en palmiers, ce que firent el-Aus et al-Khazradj; que celui qui voudra une place élevée, du vin et de la boisson fermentée, la puissance et la domination, de l'or et de la soie, se fixe en Sybie, ce que fit Ghassan; et qui voudra des vêtements somptueux, de nobles chevaux, de l'or et de l'argent, qu'il réside à I'Iràq, ce que fit la tribu de Lakhm1).»

') Cette tradition est réitérée vers la fin de cet ouvrage dans le IX chap. VI ème section. Sur la vallée de Bewwân, portant par son aménité le nom d'un des paradis terrestres, v. ci-après la descript. de la Perse, chap. VII, sect. IV, et Qazwîni t. II, p. 139; sur celle de Bathn-Marr aux environs de la Mecque v. lexic. géogr. I, p. 160 et Masoudi, les praieries d'or, t. III, p. 388.

CHAF.

J,

25

T

La différence des levers du soleil selon les latitudes et Vaugmentation de la durée du jour jusqu'au point oie toute l'année ne fait qu'un jour et une nuit VII

E

SECTION.

D'après



l'opinion

des

savants,

la

diversité des saisons

de

l'année est causée pour les lieux de l'hémisphère boréale par la distance qui les sépare de l'Equateur dn côté du n o r d , les

contrées équatoriales

par

celle du côté du

Quant aux contrées situées sous l ' E q u a t e u r ,

et pour

nord et du sud.

elles ont deux p r i n -

temps, deux étés, deux automnes et deux hivers.

Les ombres s'y

dirigent tantôt vers le n o r d , tantôt vers le s u d , et le soleil à son entrée dans les signes du Uélier et de la Balance, méridien,

n'y laisse pas d ' o m b r e ,

puits durant son passage au zénith. ment causée

en passant le

ainsi qu'il éclaire le fond des Cette différence est

seule-

par le mouvement du soleil et par la diversité des

horizons et des latitudes, c ' e s t - à - d i r e des distances de l'Equateur calculées en degrés.

Le Zodiaque se meut autour de l'Equateur

comme les seaux d'un puits 1 );

le j o u r y égale la nuit en durée,

les ombres y sont dirigées vers le sud pendant le

nord

pendant

six autres

mois;

la

plus

soleil au zéniih est à p e u près de 24 degrés. on la déclinaison disparaît,

six mois et vers

grande distance

du

Le point du milieu,

est à la tête du Bélier et à la Ba-

lance; alors la distance des pôles au zénith est de 9 0 " , les deux pôles du nord et du sud se trouvant aux deux extrémités de l'horizon comme les b r o c h e s du banc du tourneur'-).

Selon que les

pays s'éloignent de l'Equateur, le lever du Zodiaque et des étoiles y diffère; les

saisons varient de t e m p é r a t u r e s ,

comme

aussi la

durée des j o u r s et des nuits j u s q u ' a u i)0°, c ' e s t - à - d i r e où le pôle

') !! faut bien distinguer les deux expressions pour le mouvement des corps célestes; l'une, le mouvement comme -la meule d'un moulin- signifie celui où les corps célestes restent continuellement sur l'horizon ; par l'autre, comme -les seaux d'un puits», il faut entendre celui où alternativement ils se couchent et se lèvent. J j Comp. une semblable expression chez Masôudi 1. p. 19t.

26

MANUEL DE LA COSMOGRAPHIE DU MOYEN AGE.

est distant de l'Equateur de 9 0 ° ,

ou d'un quart de toute sa cir-

conférence; c'est la plus grande distance, où peut s'élever le pôle à l'extrémité de la terre; là le Zodiaque tourne comme la meule d'un moulin autour du pôle qui est au zénith; le plus long jour arrive quand le soleil est entré dans le signe du Cancer, dans la moitié des Gémeaux et dans la moitié du Lion, et la plus longue nuit avec l'entrée du soleil au signe du Capricorne, dans la moitié du Sagittaire et du Verseau.

Entre ces deux extrémités les

jours varient, le soleil restant tantôt toujours à l'horizon, s'en éloignant tout à fait.

tantôt

D'abord on aperçoit une lueur du so-

leil semblable au lever de l'aurore, puis on voit pendant quelque temps une lueur blanche,

puis pendant quelque temps une lueur

rouge, puis un petit segment tournant à l'horizon, puis le disque entier s'élève peu à peu sur l'horizon de hauteur d'homme en y tournant sans se coucher.

Après avoir parcouru la distance de

la tête du Bélier à celle de l'Écrevisse,

il retourne de la même

manière jusqu'au signe de la Balance ; là il disparaît et reste dans la partie méridionale du Zodiaque, tandis que les ténèbres couvrent les régions polaires, puis il revient au signe du Bélier pour recommencer sa course de la manière déjà indiquée.

Ainsi l'an-

née du pôle septentrional varie entre un jour durant six mois et une nuit de la même durée;

c'est la plus grande latitude où l'on

puisse arriver depuis l'Équateur.

VIII e

SECTION. —

La différence des climats et des températures

les latitudes et les horizons; les climats qui sont généralement convenables aux plantes,

aux minéraux,

aux animaux,

selon estimés

à l'homme

ou à tous ensemble. Quand le soleil, à son entrée dans les signes du Bélier et de la Balance,

se trouve à l'Equateur, les heures du jour et de la

nuit sont égales, à toutes les latitudes de la terre ; en s'éloignant du zénith, les heures du jour égalent celles de la nuit dans les régions équatoriales,

mais la diversité apparaît pour toute autre

latitude et pour tout autre horizon.

Ainsi, quand le soleil atteint

CHAP.

I,

27

8.

sa plus grande distance de l'Equateur,

les heures du jour et de

la nuit restent égales pour les régions équatoriales ; mais la différence en est sensible pour tout autre lieu de la terre.

Ainsi la

chaleur augmente dans les régions équatoriales par l'approche du soleil au zénith, et l'air s'attiédit;

pour les lieux dont la latitude

surpasse la déclinaison du soleil de l'Equateur d'un degré,

c'est-

à-dire situés depuis une latitude de 25° où le soleil n'atteint jamais le zénith, jusqu'à 90°, ce qui est la plus grande distance de l'Équateur,

la température de la terre et de l'air varie graduelle-

ment; l'air et l'eau y varient entre une température convenable et rafraîchissante jusqu'au point où le froid devient sensible et rigoureux; l'été est alors tempéré et l'hiver excessivement froid et humide ; enfin nous arrivons aux contrées couvertes de neige, où les fleuves et les lacs gèlent,

et qui sont enveloppées de ténèbres.

On n'y voit ni la lune, ni le. soleil, ni les étoiles, excepté quand le soleil est entré dans le signe de l'Écrevisse ou dans la dernière moitié des Gémeaux, ou dans la première moitié du Lion 1 ).

Parmi

les constellations, dites mansions de la lune, onze sont visibles, qui, dans une rotation perpétuelle semblable à celle de la meule d'un moulin, ne se couchent jamais.

Ces mansions sont Aldébaran et

les suivantes jusqu'à la mansion dite al-Khart'ân et les étoiles autour du pôle septentrional appelées la petite Ourse et al-Markab qui tournent continuellement sur leur place fixe 2 ) Les régions équatoriales et le premier climat ne conviennent qu'aux minéraux; les plantes,

les animaux et l'homme ne sup-

') Il faut nécessairement voir ici une description de l'épaisseur de l'atmosphère, qui ne permet pas l'apparition des corps célestes; comme expression astronomique, cette phrase n'aurait pas de sens. 2 ) Sur les constellations de la lune, au nombre de 28, dont 14 se trouvent sur l'hémisphère septentrional, v. Reinaud, l'Introd. à la Oéogr. d'Aboulféda, p. 187; le nom «al-Khart'ân» signifie deux étoiles appartenant au signe du Lion et situées dans la crinière; on les appelle aussi «ez-Zubratu». Aldébaran appartient au signe du Taureau. Toutes ces constellations sont les plus septentrionales des mansions lunaires et ayant une déclinaison d'à peu près 16°, elles deviennent circumpolaires à une latitude de 74°, c'està-dire au nord du cap Nord.

28

MANUEL DE

LA

COSMOGRAPHIE

DU MOTEN

ÂGE.

portent pas la chaleur excessive, la sécheresse et l'inflammation de l'air causées par le feu du soleil. Le deuxième climat convient généralement à l'homme et aux minéraux, mais non pas aux plantes et aux animaux, à quelques exceptions près qui y sont produites. Le troisième climat ne convient pas généralement aux minéraux, mais bien à l'homme, aux animaux et aux plantes. Le quatrième convient également

à ces quatre à l'exception

de quelques minéraux. Le cinquième et le sixième conviennent aux plantes, aux animaux, mais peu à l'homme, et à quelques minéraux. Le septième convient aux plantes, mais non pas aux trois autres espèces, si ce n'est à quelques minéraux. L'or, l'hyacinthe, les pierres précieuses et les perles sont fréquents dans les régions équatoriales

et dans les contrées

si-

tuées au delà vers le sud, comme aussi dans le premier et dans le deuxième climat; l'argent et les autres minéraux, l'émeraude et une quantité de pierres précieuses, excepté l'hyacinthe, se trouvent fréquemment dans les troisième, quatrième et cinquième climats. Le type le plus parfait de l'homme en constitution, en développement du cerveau et des facultés mentales,

en clarté du teint et

de l'esprit, se trouve dans le troisième et le quatrième climats, dans une partie du deuxième et du cinquième; on y trouve, de préférence aux autres climats, des prophètes, des savants, des hommes de lettres et les monarques les plus célèbres.

IXE

SECTION. —

Sur les anciens monuments

et les restes remarquables

d'édifices, de temples, et de sanctuaires dispersés sur la terre; remarques sur la religion

Sabéenne.

Selon les anciennes traditions et l'histoire, le premier monument qui ait été érigé sur la terre après le déluge, fut le palais appelé

«TOUR

DE

BÂBEL»,

bâti par Nirnroud le grand b. Koush b.

Khâm b. Noëh dans la ville de

KOUT'AJA

appartenant à Bâbel. On en

trouve encore aujourd'hui des restes en forme de collines ressem-

29

CHAP. I, 9.

blant à des montagnes d'une étendue de 5000 coudées.

Il a été

bâti de pierres, de chaux, de plomb, de bitume et de briques pour servir de refuge à Nimroud

et à sa famille contre un nouveau

déluge, mais Dieu le détruisit nuitamment par la même révolution, qui confondit les langues humaines et qui donna dès lors à cette contrée le nom de Babel [confusion]. Parmi les anciens monuments est aussi le palais ÜL- IMÂD,

»d'IREM D'AT

qui, d'après l'expression du Coran, n'a pas son pareil dans

le monde 1 ).

Il a été bâti selon les traditions par

SHEDDÂD

b. 'Ad.

entre H'adhramaut et Zhafràn dans le pays de l'Yémen, d'une longueur de 12 parasanges sur la même largeur; il était entouré d'un mur d'une hauteur de 200 coudées, et le nombre des pièces en dedans

égalait

celui des princes

de son royaume.

Le

milieu

était traversé par un canal, où il avait mené diverses rivières, dont le sable était composé de diverses pierres précieuses;

ses bords

étaient plantés de fleurs odoriférantes et d'arbres fruitiers ; il avait rempli les palais de tableaux, de peintures, de ciselures en or et en argent et de toutes espèces de pierres précieuses; les parois étaient enduites en dedans de musc et d'ambre.

Il y avait ajouté

un jardin magnifique avec des arbres d'émeraude et d'hyacinthe et de toutes espèces de pierres précieuses, et il avait étendu un filet de soie sur la cime de tous les arbres, au dessous duquel séjournaient toutes

espèces d'oiseaux chanteurs et de paons.

Malgré

les remontrances de Houd le prophète, qui le dissuadait et le décourageait, après avoir quitté H'adhramaut, il se dirigea vers cette place,

et se moquant des paroles du prophète, il y construisit la

ville et le jardin mentionnés, mais après avoir passé l'entrée, il fut saisi par un cri du ciel qui le perdit, lui et toute sa suite; après quoi Dieu déroba Irem d'ât ul-'Imàd aux régards de tout le monde, ce qui arriva peu de temps avant l'anéantissement de 'Ad par la tempête violente.

Selon une tradition, un homme y entra sous le

Califat d'Omar b. el-Kat't'âb, qui, en ayant pris connaissance, ne nia pas le fait et s'entretint avec les assistants de cet édifice et

' ) V. S. 89 v. 6 - 7 et C a u s s i u de Percev.nl lissai 1, p. 14.

30

MANUEL DE LA COSMOGRAPHIE DU MOTEN ÂGE.

de sa déstruction,

prédisant qu'un homme de ce peuple y entre-

rait un jour dans l'avenir. Parmi les édifices remarquables est la m u r a i l l e de D ' o u l - Q a r n e i n qu'il construisit contre les invasions de Yagog et de Magog. D'après la relation d'Ah'med b. Sahl el-Balkhi 1 ), son fondement est une haute montagne, traversée par un ravin d'une largeur de 150 coudées;

sur les deux côtés du ravin sont érigés deux po-

teaux de porte, chacun d'une largeur de 25 coudées, construits en briques de fer et de cuivre, qui portent un linteau d'une longueur de 120 coudées, sur lequel s'élève un maçonnage de fer et de cuivre à portée de vue jusqu'au sommet de la montagne, muni de créneaux en fer dont chacun se termine en deux cornes, l'une opposée à l'autre.

A l'entrée se trouve une porte à deux battants,

chacun de 50 coudées en longueur, sur une largeur de 5 coudées ; elle est fermée au moyen d'un verrou cylindrique long de 7 coudées, épais d'une brasse en circonférence, et placé à 25 coudées au dessus du niveau du sol. largeur de "10 coudées,

Le seuil inférieur de la porte a une

sur une longueur de cent,

le fondement des piliers.

sans compter

La longueur de chaque plaque de fer

est d'une coudée et demie sur la même largeur, et sur une épaisseur d'une demi-coudée.

Ces plaques, par suite de la rouille, sont

devenues adhérentes les unes aux autres.

Alexandre y plaça des

gardiens et des figures en fer et en cuivre qui leur ressemblaient, et qui émettaient un mugissement qu'on pouvait entendre de loin; la garde changeait régulièrement d'après un certain ordre.

Cette

fortification entourait les peuples de Yagog et Magog, habitant 10 hautes montagnes d'un accès difficile à un chevreuil et encore davantage à un être humain.

On n'y trouve ni habitation humaine

ni aliment nécessaire, ce qui nous empêche l'entrée dans leur pays et la sortie de ces peuples chez nous jusqu'à

l'accomplissement

de la volonté de Dieu prédite dans la révélation: sera réduit en poussière;

«et le

rempart

la parole du Seigneur esf atniillible -).»

') C o m p . u n e p a r e i l l e d e s c r i p t i o n d a n s E d r i s i t r a d , p a r J a u b e r t t. II, p . 4 1 8 V. S. 18. v . 9 8 .

suiv.

CHAP.

I,

31

9.

Parmi les constructions remarquables est l a b a r r i è r e d e Q o b à d b. Firouz, élevée en briques excellentes et dures, qui s'étend de Shirwân jusqu'au pays des Allans sur une étendue de 100 Paras.

Les points de départ sont les défilés du Caucase, montagne

qui renferme une quantité de tribus et de peuples sur une étendue en toutes dimensions de deux mois, à une distance d'un mille d'une sinuosité de la mer Caspienne, et la digue traverse le pays jusqu'à la frontière du Thabéristan.

Il érigea tous les 3 milles

une porte de fer fortifiée et y plaça des gardiens.

C'étaient les

invasions des Khazars dans les pays des Perses envahissant qu'aux villes de Hamadan et de Mosul,

jus-

et les dangers du pays,

exposé aux pillages et au bouleversement, qui provoquèrent la construction de ces remparts 1 ). Parmi les constructions remarquables est le château de G h o m d à n à Can'àa, élevé selon la tradition par Ja'rob b. Qah'than et fini par Wâil b. H'imjar b. Sabà.

Il avait une forme quadrangulaire,

dont les ailes étaient en marbre de couleurs, contenant

plusieurs

étages séparés l'un de l'autre par une distance de 50 coudées; il avait une hauteur d'à peu près 300 coudées.

A chaque angle se

trouvait la figure creuse d'un lion, la gueule béante, ainsi que l'air passant par la perforation du derrière, sortait par la bouche et faisait entendre, agité par le vent, un rugissement comme d'un lion. D'après une autre tradition, ce château fut bâti par Bojourasp, qui en fit un temple de Vénus; il fut détruit par Ot'màn b. 'Affàn au commencement de son califat se conformant à la parole d"Omar b. el-Iihat't'ab,

son prédécesseur-):

«Les Arabes ne

pas, tant que restera le château de Ghomdàn.»

réussiront

On dit aussi que

Dhah'h'âk' ou Aydahâk le dédia à Vénus, puis il fut la résidence de Sayf b. D'î Yazn, roi Himjarite, qui est la personne désignée dans le vers de Omaija b. Abi-Calt 3 ) :

') Comp. sur c e s fortifications Ab. trad, par Reinaud p. 94. 2

) V. Qazwini II, p. 33.

3

) Sur ce roi Himjarite v. C a u s s i n de Perceval Essai I, p. 154, et sur le poète Omaija v. ibd. p. 44.

p.

Masoudi III, p. 171, IV, p. 49 sq.

155,

et

Ibn

Hisham

sirâth

er-rasouli

ed.

Wiistenfeld

32

MANTEL

BE

LA

COSMOGRAPHIE

DD

MOYEN

ÂGE.

«Bois en pleine santé, la tête couronnée, et assis sur le trône dans le château de Ghomdân, la résidence de ton choix.» Parmi les anciens monuments sont les p y r a m i d e s de l'Egypte [«que Dieu la protège et la surveille de ses yeux qui ne dorment jamais,

et en fasse une demeure de l'Islam jusqu'au jour de la

résurrection, Amen, ô Seigneur de l'univers!»].

Parmi les pyra-

mides, monuments grands et considérables, les deux pyramides de DJÎZEH

en Égypte sont les plus grandes.

D'après les historiens,

elles ont été élevées avant le déluge par Sahlouq b. Shiryâq ou par Hermès Trismégistos qui est identique avec Edris, appelé en Hebreu Enokh. Hermès, après avoir prévu par les astres l'arrivée du déluge, ordonna de les élever et d'y renfermer les manuscrits et les trésors qu'on craignait de perdre à cette occasion.

Cha-

cune de ses pyramides a la base quadrangulaire avec la forme conique;

elle est haute en ligne perpendiculaire de 317 coudées,

formant quatre plans à côtés égaux dont chacun est de 460; mais, malgré cette hauteur elles ont une telle solidité, durabilité et une si juste proportion, qu elles n'ont éprouvé aucune altération ni par les eaux pluviales ni par les tremblements de terre.

Entre

pierres on ne trouve point de ciment, mais on croirait,

les

qu'une

toile blanche ait été étendue au dessus des pierres, et il n'y a pas la distance d'un crin qui les sépare.

La longueur de chaque pi-

erre est de 5 coudées sur une largeur de 2 coudées. l'architecte a construit des voûtes, l'une sur l'autre.

On dit que

Elles ont des

portes bâties en pierre dans le même style que le reste; la longueur de chaque voûte est de 20 coudées.

Chaque porte est d'une pi-

erre qui tourne sur des gonds; quand elle est fermée, on ne voit pas qu'il y a une ouverture. Il y a une voûte vers le sud, une vers l'est, et une vers l'ouest, et chacune des portes mène à 7 chambres, dédiées aux 7 planètes et fermées par des verrous.

Devant

chacun de ces appartements, il y a une idole creuse d'or, tenant la main à la bouche; au front elle porte une inscription himjarite; quand on la lit, elle ouvre la bouche,

et on y trouve la clé du

verrou. Les Coptes prétendent, que ces deux pyramides et la pe tite sont des tombeaux; la pyramide orientale renferme le tombeau

CHAP.

I,

33

9.

du roi Soweid [Sourid], l'occidentale celui de son frère Herdjîb, et la pyramide de couleurs celui d'Afroùbîn b. Herdjîb 1 ). D'après l'opinion des Sabéens, l'une de ces pyramides est le tombeau d'Agathodœmon, identique avec le prophète Seth, l'autre celui de Hermès ou Edrîs le prophète, dont nous avons fait mention précédemment; la pyramide de couleurs appartient à Câb b. Hermès qui a donné le nom aux Sabéens. un coq,

Ceux-ci y font des pèlerinages et immolent

par les convulsions duquel, au moment de l'immolation,

ils prétendent savoir les choses cachées de l'avenir.

Les inten-

tions des rois de révéler le contenu de ces deux pyramides ont été vaines jusqu'au

temps de Mamoûn le Calife qui, arrivant en

Egypte, ordonna d'en ouvrir u n e , grand effort 2 ).

ce qui lui réussit

après

un

Il eut le succès de faire la fouille à un point qui

le mena immédiatement au but qu'il cherchait, la mine le conduisant à un appartement carré, couvert

en marbre.

au milieu duquel était un réservoir

Après en avoir enlevé le couvercle, on n'y

trouva rien, excepté des ossements pourris depuis bien de siècles passés.

Alors Mamoûn donna l'ordre de cesser les fouilles.

Plût

à Dieu qu'il eût commandé d'ouvrir les deux pyramides ou les 3 autres petites, monde.

afin que le secret fût manifeste à lui et à tout le

Un savant, regardant les pyramides dit ces paroles :

«Pour chaque édifice, je crains le t e m p s ,

mais, quant à ce

«monument, je crains pour le temps.» 8 ). Parmi les monuments remarquables est la muraille de la vieille nommée

DALOCKÂ4)

jusqu'à Aswân,

qui régna sur l'Egypte; elle s'étend d' c Arîsh

comprenant les districts

orientaux

de

l'Egypte.

D'après l'assertion des Coptes, elle a élevé ce rempart, craignant

') S u r les d i m e n s i o n s des pyramides et tout ce qui appartient à l e u r description v. Relation de l'Egypte par Abdallathif publ. p a r Silv. de Sacy p. 172-79. Selon de Sacy n o u s avons traduit le m o t «azedj» p a r «voûte» dans le m ê m e sens qu'il a d o n n é à ce mot p. 249. Le dernier passage de cette description a été t r a d u i t p a r M. C h w o l s o h n t. I l , p. 409 suiv., qui de m ê m e a é m e n d é les n o m s propres des rois c i - m e n t i o n n é s . 2

) S u r cet essai de Mâmoun v. Abdallathif p. 176 et la note de de Sac; p 219.

3 4

) Ce vers a été m e n t i o n n é de m ê m e par de Sacy dans la rel. de lEg. p. 215) Cette reine sera m e n t i o n n é e ci-après d a n s le VIll èm, c o u l e u r de «wars», n o m d'une plante j a u n i s s a n t e , pareille au s é s a m e [ m e m e c y l o n t i n c t o r i u m , suiv. Sprengel, hist. rei. herb. I, p. 258]-

2

) V. sur la ville de Therrâneh

ci-après ch. VIII, l è r e sect.,

derung nach den N a t r o n k l ö s t , Berlin 185-5, p. 19.

et Brugsch W a n -

94

MANTEL DE LA COSMOGRAPHIE DÛ MOYEN ÂGE.

Un poëte, regardant des vases vernis à l'ammoniac, adressa ce vers à l'ouvrier: «Si cela provient de l'homme,

béni soit-il,

s'il n'en est pas

ainsi, maudite soit la méprise!» 1 ). 7. Quant aux vitriols, il y en a plusieurs espèces: le meilleur est le C h y p r i e n ,

jaune comme le moyeu de l'oeuf cuit,

a la nature de pierre, sans mélange de poussière; m ê l é de v e r t ,

et qui

puis le j a u n e

puis le v e r t couleur de Henna, puis le b l a n c

tournant au jaune. 8. Quant aux a l u n s ,

le meilleur est celui de l'Yémen,

est blanc, rougeàtre et transparent; acide et acre.

On en trouve des mines dans le district de

dans l'Yémen, dans les oases de l'Egypte et en Grèce. appelé D ' i f e r ,

qui

il a un goût composé: doux, SHIH'R

L'alun,

se trouve en Grèce et en Iihorasan; l'alun blanc

et fin vient de l'Egypte, où l'on en trouve une mine à Said.

Une

des propriétés de l'alun est celle, que jeté dans l'eau ou dans le vin trouble, il les clarifie et les purifie. 9. Parmi les matières intermédiaires entre les aluns et les vitriols, sont l e Q a l q a n d [calcanthum], la S h a k h î r a t [espèce de potasse] et le C o l c o t a r ,

employé en cire à cacheter, qu'on ne

trouve plus à présent [toutes ces substances sont noires;

parmi

celles qui se discernent de la poussière par leurs qualités et leurs propriétés,

sont l ' a r g i l e

rouge,

l'argile a r m é n i e n n e

et le

8

b o l u s ] , l ' a n d j e b à r ) , dont on trouve des mines autour de Djarmaq dans le pays de Shaqîf, le g y p s e et le p l â t r e , dont il y a plusieurs espèces: le b l a n c ,

celui d ' I s p a h a n et celui de T h a -

b é r i s t a n de couleur foncée; le n i t r e naturel et artificiel, produit de potasse; le b o r a x naturel et artificiel [tinchal]; on se sert des deux dernières substances pour la fusion des métaux et pour les purifier; enfin la m a g n é s i e et l ' a l c a l i , dont on se sert pour la fusion et la purification du sable danc la fabrication du ver.

Allusion au verset 158 de la Bordah, éd. de 1824. s

) Nous i g n o r o n s quelle s u b s t a n c e signifie le m o t

«andjebâr».

La

95

CHAP. II, 8.

fonte s'opère ainsi très vite, et la masse devient liquide comme de l'eau et revient à sa dureté par le froid de l'air. Abou 'Abdallah

[Abou 'Obeid

al-Bekri]

mentionne

livre, intitulé «les voyages et les royaumes»,

dans

son

une pierre merveil-

leuse, qu'on trouve à DAR'AH dans, le pays des B e r b e r s ;

posée

dans un lieu chaud, elle s'amollit en une pâte ductile en fils comme du lin; on en tisse des vêtements et des essuie-mains, qui quand ils sont sales, sont j e t é s au feu pour être nettoyés; le feu consumant la saleté, ne les brûle pas.

A Bédakshàn dans le pays des

Turcs, on trouve une pierre blanche ductile, même manière en tissus et en t r e s s e s ;

qu'on emploie de la

ainsi on en fabrique des

mèches de lampes; l'huile y pénètre, mais elles ne se consument pas par le feu 1 ). 10.

Parmi les substances qui se discernent de la poussière,

sont les pierres huileuses et résineuses, telle que la S a n d a r a q u e , pierre

résineuse

et

transparente comme l'ambre;

qui est mâle et l'autre femelle.

il y en a une

Elle provient de sources des îles

de la Méditerranée, et ayant atteint l'eau de la mer, elle durcit ; elle se forme aussi en morceaux dans les crevasses de ces pays. Parmi les pierres huileuses végétales est le K j a h r o u b a ,

que

nous avons mentionné sous les pierres magnétiques; la pierre de M o ï s e ou la pierre du t o m b e a u

de

Moïse,

qu'on trouve à l'Est de Jérusalem; brisée et mise dans la cornue, comme on fait en distillant l'eau de r o s e ,

on en tire du naphte;

allumée elle brûle comme du bois. 11.

L'Euphorbe

forme au concombre, foncée,

est

un

arbuste,

qui

ressemble

par

sa

contenant un suc très acre et de couleur

qu'on en tire comme il suit :

on prend des peaux d'ag-

neaux, qu'on étend bien nettoyées autour de la racine de l'arbre; puis s'éloignant à une certaine distance, on jette contre l'arbre de courtes l a n c e s ,

qui font couler en abondance la résine.

On le

trouve le plus souvent dans les pays des Berbers, surtout dans les

') Aboulfède a déjà remarqué cet emploi de la pierre «amiante» sous «Bedakhshân» ; comp. Essai sur la min., p. 152.

l'article

96

MANUEL

DE

LA

environs de la montagne

COSMOGRAPHIE

DÉREN;

ceux de la laitue et larges,

DL; MOYEN

ÂGE.

ses rejetons sont blancs comme

et les branches sont pleines de lait ;

aucun autre arbre ne croît dans son voisinage; on en trouve une autre espèce dans le Soudan 1 ). L ' a l o ë s est la gomme d'une plante, dont les feuilles ressemblent à celles du lis, si ce n'est qu'elles sont plus longues et plus épaisses, revêtues sur les extrémités de petits piquants

et cou-

vertes d'une humidité qui s attache à la main ; chaque feuille a une veine. Cet arbre se trouve dans les Indes et dans l'Occident, nommé

d'après

ces lieux: le s o c o t h o r i e n ,

celui de H ' a d h r a m a u t ,

l'occidental

dont le premier est le meilleur.

thora est le nom d'une île tout près de l'Yémen.

et

Soco-

Le socothorien

est rouge, tandis que le persien, venant du côté de T'Oman, est noir, luisant; on en trouve une semblable espèce dans le H'adhramaut et dans le district d'Ah'qâf. Le s a n g de d r a g o n vient de l'île de Socothora et aussi des Indes; il y en a aussi une espèce minérale, qu'on trouve dans le golfe Arabique. La m y r r h e vient d'un arbre ressemblant au cognassier et au pommier, et portant un fruit de la grosseur d'une noix, semblable à la pèche blanche; on en mange la partie extérieure, qui est un peu amère, tandis que le noyau contient une gomme,

appelée

«myrrhe sèche»; on en tire aussi la myrrhe liquide. Le b d e l l i u m bleu est la gomme de grands arbres,

crois-

sant dans les districts entre Shih'r e t ' O m a n ; de même le s t y r a x b e n j o i n se trouve dans ces environs et dans l'Yémen. Le s o u f r e est une substance humide et huileuse qui se coagule;

affecté par la chaleur du feu, il fond et s'attache aux ma-

tières minérales, avec lesquelles il se mêle.

Le feu en le consu-

mant, anéantit aussi tous les corps qu'il contient, voire même l'or et l'hyacinthe. L ' a s p h a l t e ou b i t u m e de J u d é e vient de la mer Morte ou

'l S u r la f a m i l l e des E u p h o r b i a c é e s c o m p . C l é m e n t Mullet «Sur l e s n o m s Arabes de d i v e r s e s f a m i l l e s de v é g é t a u x » d a n s l e Journ. a s . 1 8 7 0 , I, p. 5 4 — 9 0 .

CHAP.

H,

97

8.

mer de Loth; il se détache du fond de la mer en morceaux, appelés «vaches» de la grosseur d'un navire, qui sont jetés vers les rivages.

L'année est dite fertile et bénie,

si les morceaux sont

gros et se suivent les uns les autres, mais au contraire inféconde, s'ils sont petits. Le vent de l'ouest les emmène vers l'est et réciproquemment; on l'emploie à divers usages 1 ). La p o i x

noire,

ressemblant à la poix ordinaire, vient de

sources dans le pays de Mocul et de Hît et coule avec l'eau de la terre, d'où on la ramasse en grande quantité ; la source, appelée «source de poix»,

est dans un bouillonnement

continuel,

et le

peuple de Tlrâq s'en sert pour paver ses bains. La m o m i e ou p i s s a s p h a l t e comprend 3 espèces: la m i nérale,

la v é g é t a l e

et l ' a n i m a l e ;

la dernière vient d'un vil-

lage près de Shirâz en Perse et ne se trouve pas ailleurs;

c'est

une eau huileuse, distillant pendant l'automne du haut d'une caverne dans un réservoir.

La quantité ramassée par an est d'un

Rathl. Il y a en cet endroit des surveillants désignés par le sultan, comme pour l'huile de baume en Egypte.

Une espèce est impor-

tée de l'Occident, où, comme l'ambre, elle est jetée pendant l'hiver aux rivages, surtout dans le district de Ketânah 2 ). La v é g é t a l e

découle d'un certain arbre comme la gomme

noire, distillant de la même manière. La momie a n i m a l e provient des cendres des ossements humains décomposés.

IXE

SECTION. —

Sur quelques pierres, qui suivent les pierres

euses2), ou il décrit les pro-

Ainsi, l'eau produit un air salubre et favorable

à la constitution des corps des animaux et à leur vie. traire, si elle eut été douce,

Au con-

elle se serait corrompue et gâtée

dans le cours des ans, et aurait causé l'infection de l'air et l'anéantissement des êtres vivants.

On ne trouve guère d'eau salée

vers le Nord et vers le Sud, dont les rives ne soient entourées et bordées de montagnes,

couronnées d'arbres et fertilisées par des

brouillards et des pluies abondantes; tout cela est l'effet du sol, dont les éléments ont tiré de la mer une propriété bienfaisante. Aussi la substance du sel a-t-elle la force de préserver les cho-

') V. u n e remarque s e m b l a b l e de Qazwîuî 'Adj. el-Makh., de la page. '') V. Coran chap. XXV, v. 55.

p. 9 4 , 1. 10 au bas

CHAP.

iv,

169

a.

ses humides de toute altération, le sel étant combiné avec une huile, qui, en couvrant les eaux de la mer, les défend de putréfaction, de stagnation et d'évaporation trop rapide, tandis que l'eau douce est sujette aux altérations, à cause de sa légèreté et de l'attraction de la chaleur du soleil.

IIIE

SECTION.



Description du golfe, formé par la mer

Pacifique

ou mer de Poix ou des Ténèbres. Ce golfe est situé à l'extrémité orientale de la Chine. D'après l'assertion des savants, les bords de la mer Orientale ou de la mer de Poix, portant ce nom à cause de ses ténèbres et de sa noirceur,

sont vers la partie la plus reculée de l'Orient; au delà on

ne connaît rien.

Ici commence un grand golfe, dépassant la fron-

tière la plus reculée du côté du Sud, lequel s'étend de la terre ïippérah, du grand lac d'eau douce et des montagnes de Balharah, jusqu'à ce qu'il se combine avec la mer Méridionale des Indes et celle de la Sine qui porte divers noms d'après les terres baignées par ses eaux.

La dimension de ce golfe s'étend au delà de

l'Equateur vers le Sud jusqu'au 13 èmc °, un degré égalant 569/a milles; c'est là, en deçà de l'Equateur, qu'est l'extrémité du pays de K h a m d â n

et'de S î n - e s - S î n

avec l'embouchure du grand

K h a m d â n qui, large de 28 milles, se jette dans l'Océan.

Le

courant de ses eaux se conserve, après son embouchure, jusqu'à une distance de 2 journées, et elles ne se mêlent pas avec les eaux salées de la mer à cause de leur impétuosité; on ne trouve non plus dans ce fleuve le flux et le reflux, correspondant à celui de la mer, comme dans d'autres fleuves. La longueur de ce golfe s'étend du Nord au Sud;

sur ses bords sont dix montagnes, sil-

lonnées de dix cours d'^eau douce et salée, qui portent le nom de « p o r t s de la C h i n e »

[Akhwâr es-Cîn],

Ces montagnes

sont

aussi nommées c h â i n e d ' A m m o n i a c , parce qu'on y trouve de ce minérai en quantité, comme aussi du soufre rouge.

Sur ces mon-

tagnes croît en abondance l'arbre de camphre, le brésil et l'ébène; [celui-ci est une espèce de saule hédjàzien, excepté qu'il est noir

170

MANUEL

DE

LA

COSMOGRAPHIE

DU

MOYEN

et très dur, il ressemble aussi à l'acaçia.] 1 )

ÂGE.

Les navires de la

Chine n'entrent dans la mer de Poix qu'après avoir traversé ces ports, et il n'y a pas de navigation plus périlleuse par la quantité des détroits et la véhémence des vents.

La longueur des côtes

de ce golfe, depuis le lac de ï i p p é r a h jusqu'à l'extrémité méridionale, est de 750 parasanges.

D'après Ptolémée et d'autres, il

y a dans cette mer 6 îles, nommées î l e s d e S a y l i , parce que leur gisement est riche en diverses espèces d'hyacinthe et de joyaux; elles sont bien peuplées, et ceux qui y abordent, souhaitent y rester à cause de la température agréable, de la douceur de l'eau, de la beauté des femmes et de l'abondance de tous les biens. trouve,

sur les bords de cette mer vers le Nord,

On

3 statues en

pierre, taillées dans le rocher, de figure effrayante ; la main étendue vers la m e r , elles indiquent, par leur air menaçant, qu'il n'y a pas de passage au delà. îles

FORTUNÉES,

Il y a de même à

CADIX

à l'entrée de la mer de Leblàbeh,

et sur les

de semblables

figures qui avertissent le navigateur de ne pas se hasarder plus loin dans l'Océan vert ou l'Atlantique.

Après avoir traversé ce golfe,

dont les côtes s'étendent vers le Nord jusqu'aux montagnes de Balharah, le navigateur arrive aux rivages de K i r g h i z , à l'extrémité du nord-est de la terre;

là s'avance un autre golfe, dont la

longueur est de l'fe mois, sur une largeur de 20 journées.

11 y

a dans ce golfe des îles, peuplées d'une race d'hommes, dont nous avons donné précédemment 8 )] la description, en mentionnant les îles de

THOÛLÈ

et de

REFÂ'AH.

Ce golfe s'étend vers le

nord, derrière les montagnes de Yàgog et Mâgog ; cette chaîne l'entoure vers le Nord, l'Est et le Sud. Un dernier golfe s'étend vers le nord du pays de Y à g o g et M â g o g ,

qui lui donne son n o m ;

après avoir bordé la chaîne de Qâfoùniah, près d'un douce et salée, qui est combiné avec la m e r ,

lac d'eau

ses rivages entrent

dans le pays des Ténèbres sous le pôle septentrional, où il n'y a

•) Les mnserts. de St. Pét. et de Leyde omettent le morceau parenthèse. 2 ) V. plus h a u t p. 159.

renfermé en

CHAP.

pas de passage.

IV,

171

4.

Le flux de la mer Orientale

est considérable et

monte jusqu'à 4 toises malgré la grande étendue.

Les eaux sont

poussées vers les rivages jusqu'au temps du reflux, reprennent leur hauteur ordinaire;

ainsi,

quand

elles

cela se continue 4 fois,

en un jour et une nuit, pendant le cours des siècles.

IVE

SECTION.

Description des îles de la mer de Poix1), merveilles et de ses divers animaux.



Les savants disent

de ses

qu'il y a dans la mer Orientale ou mer

de Poix, derrière la chaîne d'Ammoniac et les ports de la Chine près du rivage,

6 grandes îles,

qu'on y trouve de l'hyacinthe

nommées îles de S a y l i 2 ) ,

et des pierres précieuses

mines, dans les cavernes et dans le lit des fleuves.

parce

dans les

Des Àlides y

ont été j e t é s dans leur fuite des Omayades, après quoi ils s'y domicilièrent, en prirent possession et y moururent.

Il n'y a guère

d'habitants de l'Occident qui, après avoir abordé ces îles, souhaitent d'en sortir,

quand même ils y seraient assujétis à une vie

dure; elles sont situées du côté du Nord dans cette mer. Près Château

des

montagnes du lac T i p p é r a h ,

luisant3),

biles ouvriers.

est située l'île du

dont la population est belle et composée d'ha-

Le château de cette île est blanc, bâti en cristal

de roche ou en pierre encore plus éclatante et luisante, ainsi qu'on le suppose ordinairement construit d'argent, mais il n'en est rien. On dit qu'îl appartient aux constructions des génies. tuée sous l'Equateur, îles E t e r n e l l e s ,

à l'autre extrémité

dont l'une s'appelle île F o r t u n é e ;

îles est encore l'île de D j à b u r q à du C h â t e a u

luisant

en Orient

Elle est si-

duquel se trouvent les parmi ces

avec un château d'or. et l'île F o r t u n é e

[L'île

en Occident

sont comme les broches du banc du tourneur qui porte le bois à

') S u r c e 2)

nom

c o m p . Ab. G é o g r . p a r R e i u a u d , t. II, p.

V. 'Adj. e l - M a k h l . ,

I,

G é o g r . , I, p. 3 6 6 ;

sur

p. 1 0 9 les

et

25.

Edrisi Géogr. par J a u b e r t ,

p i e r r e s p r é c i e u s e s dites

7 3 suiv., et Mas'oûdi, m e a d o w s of g o l d by S p r e n g e r , p. 3i

V. A t a r - o u l - B e l à d ,

p. 5 5 ;

Ibn-al

I, p. 9 3 . ;

« S a i l i » , v. c i - d e v a n t ,

Ab. p.

358.

W a r d i , G é o g r . , é d T o r n b e r g , p. 4 9 ,

I. Ar.

172

MANUEL DE

LA

leurs deux extrémités.] 1 ).

COSMOGRAPHIE

DU MOYEN

ÂGE.

Au delà de cette île, dans un éloigne-

ment de 100milles, est située l'île de S u b h ' , connue sous le nom d'île ' A l i d e ; on y trouve des mines d'hyacinthe comme nulle part ailleurs.

20 milles au delà,

se trouve le pays d ' O u ç t h i q o û n ,

peuplé d'une race d'hommes d'origine chinoise, païens qui adorent le soleil.

Les mines d'or et d'hyacinthe y sont nombreuses, et

cette terre est contiguë à la chaîne d'Ouçthiqoûn

qui sépare ce

golfe de l'Océan vers le Sud-Est ou de la mer des Ténèbres; elle produit les mêmes C'est

l'extrémité

espèces d'arbres

que la Chine et les Indes.

de la terre en longitude,

depuis la frontière

la plus reculée vers l'Ouest jusqu'à la frontière la plus orientale; le sommet de cet arc est au milieu, où la longitude est de 90°;

[c'est là qu'est situé le château d'Arîn.

Voilà la figure de

cet arc traversant le centre du cercle, depuis la mer Environnante jusqu'à l'autre extrémité du globe.] 2 ) D'après l'opinion des savants, il y a parmi les îles de S a y l i 3 îles, nommées S e l â , parce que quiconque y aborde, est enchanté par le séjour et oublie tous les autres pays.

VE

SECTION.

[«Selâ» en Arabe signifie «oublier».]



Description

des rivages de l'Océan Atlantique,

des

golfes qui en sont dérivés, de l'ambre cru et cuit. D'après l'opinion des savants, l'Océan environne toutes les côtes de la terre;

la mer O c c i d e n t a l e 3 ) s'appelle vers le Nord

mer des T é n è b r e s ou mer N o i r e S e p t e n t r i o n a l e , parce que les vapeurs qui s'élèvent, ne sont jamais dissoutes par le soleil, n'apparaissant pas sur ces parages; ainsi, ses eaux sont épaisses,

*) Les morceaux renfermés entre les parenthèses ne se trouvent pas dans les manuscrits de St. Pétersbourg et de Leyde. 2 ) Dans l'édition de St. Pétersbourg nous avons reproduit la figure accompagnant le texte. Sur la coupole d ' A r î n et les îles de S a y l i ou S e l â , v. cidessus, p. 9—10. 3 ) Comp. la description d'Aboulfède, trad. par Reinaud, t. II, p. 31—42; le nom «mer Ténébreuse» correspond à celui des «ténèbres Cimmériennes» donné par les anciens aux pays septentrionaux.

CHAP.

IV,

173

5.

enveloppées de ténèbres, impénétrables à la vue 1 ). tuosité de ses ondes, l'épaisseur des ténèbres, vents et la quantité des périls,

Par l'impé-

la violence des

on ne connaît qu'une partie de

ses rivages et les îles situées près de la terre habitée.

Ses ri-

vages s'étendent depuis le golfe au delà de l'Equateur, appelé mer de S é f â q i s ou T a m î m de S o u d a n ; la longueur de ce golfe est d'un mois, et sa largeur de 10 journées.

Là, sont 3 grandes îles

dont nous donnerons la description ci-après; l'Océan occidental

puis, les côtes de

s'étendent de ce golfe jusqu'à un autre plus

petit, nommé mer de I i o û g a h ou de W a r h a m ;

c'est là qu'est

l'embouchure du fleuve de G â n a h

Abyssiniens

du S o u d a n .

ou fleuve des

La longueur de ce golfe est de 15 journées et sa

largeur de 10; on y trouve 2 îles;

puis on arrive à un grand

golfe, appelé en langue Espagnole mer de L e b l â b e h .

De ce

golfe se dérive le détroit du S a c [c. à d. le détroit de Gibraltar] ou l'entrée de la Méditerranée;

sa longueur est depuis les frontières

de Sous el-aqçâ, c. à d. la Mauritanie, jusqu'à Tortose dans l'Andalousie; il s'étend en largeur dans l'inconnu, et on connaît seulement les îles Eternelles,

au nombre de 6,

dont nous donnerons

la description ci-après. Puis vient un autre golfe encore moindre, appelé mer de C a d i x près de l'Andalousie vers le Nord; sa longueur est d'un mois, et sa largeur de 4 à 6 journées.

Il contient

une île, nommée Cadix, où il y a une statue de cuivre jaune et dorée, dont nous donnerons la description plus bas 2 ).

Les côtes

de l'Océan s'étendent de la mer de Cadix à un petit golfe d'une forme oblongue,

dont la plus grande largeur est de â journées,

mais sa longueur inconnue.

Ce golfe est la mer d ' A n g l e t e r r e .

Puis, en suivant les côtes de l'Océan,

on tourne vers le Nord-

Ouest, où est le grand golfe, appelé mer de Y a r e n g s .

Varengs

est le nom d'une race brutale qui ne sait parler et

appartient

à la race Slave.

Ce golfe est la mer des T é n è b r e s ou mer

') V. les m ê m e s expressions employées par Ibn K h a l d o u n , Slane, I, p. 95, t. Ar 2 ) V. chap. VIII, 6 è m e sect., sous la description de l'Espagne.

l'édlt. de M. de

174

MANUEL DE LA COSMOGRAPHIE DU MOYEN AGE.

Septentrionale,

et près de ses rivages sont 5 îles que nous

décrirons ci-après;

alors les côtes tournent vers le Nord-Ouest

jusqu'à l'entrée dans la région des Ténèbres, où tout est inconnu. Cet océan a le flux et le reflux comme l'Océan oriental.

Sur la

plupart de ses bords, et surtout dans les sinuosités, on trouve de l'ambre cru.

L'ambre 1 ) surgit de puits de montagnes sous les

eaux du golfe Persique, de la mer d'Abyssinie, de la mer des Indes, de la mer Occidentale, de la mer de Chine et de la mer de Moïse, c. à d. le golfe Arabique.

Il est formé de morceaux

réunis; au moment de sortir, il est en ébullition et en très grande effervescence; dès qu'il atteint le froid de la m e r ,

il se congèle

en pierre et se forme en morceaux petits ou grands.

La coagu-

lation s'opère comme celle de la cire, quand, en fondant, elle rencontre l'eau froide, et il reste attaché aux rochers jusqu'au temps, où la mer, troublée par les vents de l'hiver, enlève ces fragments du fond et les fait nager sur la surface, d'où ils sont jetés sur le rivage par les vagues. La meilleure espèce d'ambre se trouve sur les côtes de S l i i h ' r dans le pays de M a h r â h [dans l'Arabie méridionale], où les glaneurs le ramassent.

Quelquefois une espèce

de poisson, appelé «Wâl», c. à d. le cachalot, dévore de l'ambre qui par sa chaleur fait rompre le ventre de l'animal; jeté sur le rivage,

on en fait la récolte.

est appelé « a m b r e c u i t » , «ambre cru».

Il a une senteur de graisse et

tandis que l'autre espèce est nommée

Il n'y a pas d'animal qui, ayant mangé de l'am-

bre, jeté au rivage, n'en meure; quand un oiseau en pique, le bec se brise, et quand il y pose ses pattes, elles s'y attachent, et s'il en mange, il meurt.

Voici une tradition vraie sur le poisson de

l'ambre : Le prophète, que Dieu lui soit propice 1 avait envoyé 300 chevaliers sous le commandement

d ' A B o u 'OBEIDAH B. EL-DJARRÂH' 2 ).

Après avoir été tourmentés par la famine, jusqu'au point qu'une

') Y. sur l'ambre,

c. à d. l'ambre gris,

Reinaud, Belation

des voyages,

p. 4,

144; Edrisi, Géogr. par Jaubert, I, p. 64. 2 ) Sur ce général, célèbre par ses conquêtes s o u s les successeurs de Mahomet» v. Caussin de Perceval, Bist.

des Arabes,

I, p. 389.

CHAP.

IV,

175

fi.

seule datte devait suffire à la nourriture d'un homme pendant un jour et une nuit,

se promenant aux bords de la m e r ,

ils trou-

vèrent une baleine morte pleine d'ambre, pareille à une grosse colline de sable;

elle leur servit de nourriture pendant un mois, et

ils s'en graissèrent.

Après avoir puisé de l'huile des cavités des

yeux, Abou 'Obeidah y fit descendre et se placer 13 hommes; puis, prenant une de ses côtes, il l'érigea,

et ayant fait monter un

homme de la plus haute stature sur un des plus grands chameaux, il lui donna l'ordre de passer au dessous de la côte, mais la tête du chevalier ne dépassa pas la partie concave de la côte.

A leur

retour, ils se nourrirent de la chair de ce poisson, dont ils portèrent les os à Médine, et, y arrivés, ils racontèrent tout cela au prophète qui leur répondit:

«C'est la nourriture que Dieu même

vous a portée; vous reste-il encore quelque chose de sa chair que vous puissiez me donner?» Après quoi, ils lui en offrirent et il en mangea. — D'après une autre opinion, l'ambre est l'excrément de cet animal.

"VIe

SECTION.

parmi



Sur les îles de la mer Verte, situées près du rivage,

lesquelles sont les îles Fortunées; récit merveilleux de Samarqandi.

D'après l'opinion

des savants,

les plus grandes

monde sont les 3 suivantes: l'Océan E n v i r o n n a n t ,

mers

du

la M é d i -

t e r r a n é e [Nithos] avec la mer N o i r e [Manithos] et la mer C a s pienne.

L'Océan environne toutes les parties de la terre; parmi

les îles connues, il y en a 6, situées vers l'Ouest et nommées îles F o r t u n é e s ou E t e r n e l l e s 1 ) .

D'après Abou 'Obeidah el-Bekri,

auteur de l'ouvrage intitulé: «livre des voyages et des royaumes», les îles F o r t u n é e s

l

sont situées vis à vis de Tanger et s'appel-

) V. Ab. G é o g r . p a r R e i n a u d , t . II, p. 2 3 et 2 6 3 ; le n o m u n e a l t é r a t i o n d u Grec

fiaxc'Qinp vrjaoï..

«Qarthiânis»

semble

L ' a u t e u r a p p e l l e d a n s le c h a p . s u i -

v a n t , 2 è m e seet. la M é d i t e r r a n é e « b a h ' r M a n i t h o s » ; r a t i o n e r r o n é e de P o n t u s , s i g n i f i a n t a i l l e u r s la m e r

le n o m Noire.

«Nithos», a l t é -

176

MANUEL

DE

LA

COSMOGRAPHIE

lent en grec « Q a r t h i â n i s » .

DU

MOYEN

ÂGE.

Elles sont submergées à l'exception

d'une, appelée île F o r t u n é e , parce que l'on trouve dans ses vallées et ses forêts toute espèce d'excellents fruits qui sont produits sans plantation ni culture de la terre; ainsi, toute espèce d'herbes odoriférantes couvre la terre au lieu de ronces et de plantes inutiles qu'on trouve ailleurs.

Les autres îles sont dispersées à di-

verse distance de la côte occidentale de la Berbérie.

Quelques

navigateurs, ne pouvant résister à un vent contraire et impétueux, furent jetés sur une de ces îles et, après y avoir abordé et pris séjour, ils explorèrent les autres îles et en rapportèrent comme cargaison une quantité de choses merveilleuses et excellentes. population de cette île, bien étonnée de leur présence,

La

leur dit:

«nous n'avons jamais vu personne avant vous, qui nous soit venu de l'Orient, et nous avons supposé qu'il n'y avait rien que la mer Environnante». Le vaisseau, après avoir plusieurs fois échappé au péril de faire naufrage, rentra en Espagne, et à la demande, d'où il venait, et quelle cargaison il portait, les navigateurs racontèrent leur histoire. Après quoi, on équippa des bâtiments qu'on fit sortir, mais ils ne trouvèrent aucune île, et la majeure partie des vaisseaux fit naufrage par suite de l'impétuosité de la mer et de la violence des vents 1 ).

Les navigateurs déjà mentionnés mesurèrent la dis-

tance entre la côte de l'Espagne et une de ces îles, et ils la trouvèrent de 10°. — Dans cette mer, près du pays des Slaves, il y a deux grandes îles, dont l'une s'appelle I r m i â n u s m e s et l'autre I r m i â n u s d e s f e m m e s 2 ) ;

des

hom-

celle-là n'est habitée

que par des hommes, celle-ci que par des femmes. Au printemps, ils se réunissent, et, après avoir cohabité pendant 2 mois, ils se séparent.

Ces deux îles sont à peine visibles à quiconque y veut

aborder, à cause de la quantité de nuages, de brumes de la mer

') Comp. ce récit avec celui des «Magrourin», raconté par Edrisi Géogr., t. II, p. 27. 2 ) Sur ces deux îles comp. Edrisi Géogr., t. II, p. 433, Qazwîni, At'âr-ul-belâd, p. 408, et Bakouwi, Not. et extr., t. Il, p. 539: Adam de Brème du Xlême siècle mentionne un pays semblable sous le nom «terra feminarum et amazonum patria», v. Suhm, l'hist du Danemarc, t. IV, p. 600, 510, 514

CHAP. IV,

et de l'impétuosité de ses vagues.

177

6.

C'est le hasard seul qui fait

rencontrer ces merveilles du monde. A l'ouest de ses îles sont deux autres îles,

avec des mon-

tagnes très élevées, couvertes de grands bois et d'arbres fruitiers; la plupart des oiseaux qu'on y trouve, sont des faucons blancs et gris 1 ). le livre de S a m a r q a n d i 2 ) ,

On lit dans

qu'Alexandre

le

Grand, après avoir conquis tous les pays, les mers, les fleuves, les montagnes et toutes les contrées de l'univers, et en avoir reconnu les configurations, voulut explorer les côtes les plus reculées de la mer. Alors, ayant armé une quantité de vaisseaux très forts qui ne risquaient pas .de faire naufrage, et les ayant chargés d'eau et de provisions, il leur donna l'ordre de naviguer sans relâche pendant un an, pour lui rapporter des nouvelles.

Ils se

dispersèrent sur les diverses mers, tenant la même course jusqu'à la fin de l'année, mais ils ne virent guère autre chose que la surface de la mer,

et ce qu'elle produit d'animaux monstrueux, tels

3

que la phare ), le tounn et autres espèces de cétacés, après quoi ils revinrent sur leurs pas, à l'exception d'un seul vaisseau.

Quel-

ques uns des navigateurs dirent: «Naviguons encore un mois; peutêtre ferons-nous une découverte qui nous procurera la grâce de notre roi; amoindrissons donc nos rations de provisions et d'eau jusqu'au retour!» Ils n'avaient pas navigué un mois, qu'ils rencontrèrent un vaisseau, monté par des hommes.

A la rencontre des

deux vaisseaux, les équipages ne se comprenant pas, les compagnons d'Alexandre donnèrent aux autres une femme et reeurent de ceux-ci en échange un homme qu'ils menèrent à Alexandre.

Us

le marièrent à une femme qui était avec eux sur le vaisseau, et qui mit au monde un enfant qui comprenait les langues de ses parents.

La femme ayant appris la langue du mari,

et celui-ci

') V. Edrisi, Géogr., I, p. 2 0 1 . 2

) La

même

m a k h l . , p. 3

tradition

) Probablement voyages,

se lit v e r b a l e m e n t

dans

l'oeuvre

de Q a z w î n i ,

c

Adj. e l -

105. ce

mot

désigne

une

espèce

de b a l e i n e ,

c o m p . Relation

par R e i n a u d , t. I, p . 2 ; le m o t «sitân» du t e x t e m ' e s t

12

inconnu.

des

178

MANUEL DE LA COSMOGRAPHIE DU MOYEN

ÂGE.

sachant un peu de la langue de sa femme, ils dirent à la femme: «Demandez à votre époux, d'où il est venu!» alors celui-ci repondit: «de ce côté-là.» «Dans quel but êtes-vous parti?» il répondit: «notre roi m'a envoyé pour explorer ce côté.»

A la demande, s'il

y avait chez ce peuple des rois et des royaumes,

il donna une

réponse affirmative, en ajoutant: «un royaume encore plus vaste et plus étendu que celui ci» ;

et pourtant nous n'y avions jamais

supposé autre chose que la mer. de cette histoire!

Que Dieu discerne la vérité

179

CHAPITRE

CINQUIÈME

EN SIX SECTIONS.

[ R E SECTION.



Sur le détroit du sac, comment il a été attribué à Alexandre

le Grand;

son étendue.

D ' a p r è s l'assertion des historiens, Alexandre le Grand a percé le détroit, nommé «du sac», qu'il a creusé pour se défendre contre les pays et les royaumes, à présent submergés par les eaux 1 ). — D'après une autre opinion, il l'a percé pour séparer le peuple de l'Andalousie des Berbères et des autres nations du continent africain [le pays d'el-'Adwat], qui se plaignaient des invasions continuelles, par lesquelles leur repos mutuel était troublé. — D'après une autre opinion, il n'a pas lui même ouvert ce détroit,

mais

ayant l'intention de bâtir un pont, les grandes eaux s'élevèrent et couvrirent toutes les constructions en passant dessus; ainsi que les navigateurs voient encore au fond de la mer, au temps du reflux , quand les eaux sont tranquilles et qu'il ne fait pas de vent, les ruines monumentales qui restent de cette entreprise.

La lar-

geur du sac est présentement de 18 milles, et le pont devait être

') Sur ce récit fabuleux, auquel probablement les colonnes d'Hercule ont donné lieu, comp. Edrisi, t. II, p. 2—3; Qazwîni, cAdj. el-makhl., p. 123, en fait mention de même en reculant l'époque à des temps encore plus fabuleux ; le nom «Nitos», altération du Pontus, signifie ordinairement la mer Noire; sur la largeur du détroit, v. Ab.. II, p. 33.

12*

180

MANUEL

DE

LA

COSMOGRAPHIE

DU

MOYEN

ÂGE.

jeté sur la partie la plus étroite, d'une largeur de 4000 pas ou d'un mille.

Il l'avait divisé en 70 arches avec 72 tours, séparées l'une

de l'autre par une distance de 50 coudées, et il avait commencé sur les deux rivages pour réunir la construction au milieu. près la relation des mathématiciens,

D'a-

il opéra de cette manière:

d'abord il construisit des deux rivages un môle dans les eaux jusqu'aux profondeurs de la m e r ,

où les eaux sont agitées par les

vents; puis, prenant des vaisseaux, il les lia par des cordes les uns aux autres ;

puis, il réunit des chaînes de fer qu'il attacha aux

vaisseaux, jusqu'à ce qu'elles formassent une chaîne continue d'un rivage à l'autre, où on les fixa. Ainsi, ayant conduit 3 autres lignes de chaînes, il fit deux rangées de vaisseaux qui formaient un pont solide.

La distance entre ces deux files de pontons était de

40 coudées, comme nous l'avons representé sur le plan.

Puis, il

couvrit l'espace, occupé par les eaux, de planches de bois, réunies les unes aux autres, en ayant soin de boucher les fentes et de les bien calfater; ainsi qu'elles ressemblaient à un matelas étendu sur la surface des eaux et occupant la distance entre ces chaînes.

De

la même manière, il posa le fondement des piles dont nous avons dit le nombre,

servant à porter les voûtes du pont;

puis, il les

entoura de parois de bois en hauteur d'une brasse, bien calfatées et revêtues de fer, et construisit dedans un massif de pierre et de chaux; ainsi, il continua à élever des enceintes de bois qu'il remplit de maçonnerie, jusqu'à ce qu'il atteignit le fond des eaux, et les piles étaient toutes solides, bâties en pierre et entourées comme d'une caisse de parois de bois bien calfatées.

Après avoir achevé

tous les massifs et les avoir construits en piles, tenues par les chaînes, il les garnit de travées, mer et à la crue du flux.

inaccessibles aux vagues de la

Ayant laissé la construction dans cet

état une année, il la visita pour la compléter;

puis, après avoir

posé les cintres, il commença sur les extrémités de ces piles les arches qu'il acheva l'année suivante.

Enfin, dans le cours de la

3 ème année, il avait construit un pont, dont la longueur était de 4000 à 4200 coudées.

Lorsque cette oeuvre fut arrivée à son

terme, la mer renversa toutes les constructions, en faisant irrup-

CHAP.

y,

tion et inondant toutes les contrées,

181

9.

ainsi que, quand il ne fait

pas de vent, et que la mer est calme, les navigateurs,

comme

nous l'avons dit, voient encore, sous les eaux, des murailles et des vestiges de cet édifice.

Le passage du détroit est très difficile

à cause de la violence de la m e r ,

et les marins y redoutent le

voisinage de l'Océan. L'entrée de ce détroit est sur le 36° de latitude dans le 4 ème climat.

[Voici une représentation d'une de ces

piles, qui s'élève du fond de la mer jusqu'au dessus de la surface.] *)

II e

SECTION. —

Sur l'étendue de la Méditerranée,

sa configuration

et ses côtes. D'après les savants, la mer de T a n g e r et de C e u t a , ou mer de R o u m ou mer M â n i t h o s 5 ) ,

s'étend,

depuis le détroit entre

deux montagnes, vers l'Orient sur' une longueur de 58° équivalant à 1026 parasanges ou 3076 milles. qu'au 43°,

Sa largeur est du 30° j u s -

équivalant à 237 parasanges ou 711 milles, entre el-

'Àlàjah 3 ) jusqu'à Alexandrie, sur un espace de 37 journées.

Le

caractère général du climat de cette mer est chaud et humide en comparaison avec celui de la mer Méridionale qui est sec et chaud, et avec celui de la mer Septentrionale, dont le climat est froid et humide.

Le climat de la mer Méridionale est sec à cause de ses

eaux salées et chaudes.

La plus grande profondeur de la Médi-

terranée est de 300 toises.

Elle s'étend, depuis le Détroit qui

baigne la Berbérie au dessous de C e u t a wâz [c. à d. du passage], appelé c h â t e a u

et du château de Djad"Abd-el-Iférim4),

5

jusqu'à Mazemmah ) ; là elle prend la forme d'une trompe courbée et s'appelle mer de M a z e m m a h , dont voici la figure;

puis elle

Le texte arabe nous donne ici une figure. ) V. sur ce nom l'annotation ci-dessus p. 175. La réduction des degrés en parasanges n'est faite qu'à peu près, le degré équivalant à 18s/9 paras, ou 562/3 milles, et la parasange à 3 milles. 3 ) Sur la ville et les montagnesd'Alaya, v. Reinaud, Ab., t. II, 1, p. 84. 4 ) Sur ces deux noms, v. Ab. Géogr. t. II, 1, p. 185. 5 ) Sur le port d'al-Mazemmah, v. ibid., t. II, 1, p. 174. 3

182

MANUEL DE LA COSMOGRAPHIE DU MOYEN ÂGE,

baigne les côtes de l'Afrique jusqu'à

BARCA

et

ALEXANDRIE,

et là elle

forme par ses courbures deux cercles contigus, l'un près de l'autre ; puis, longeant le Nord du désert [al-tîh] et nommée mer de Syrie, elle baigne les côtes de la Palestine, jusqu'à ce qu'elle rencontre une branche du Liban occidental, Tripolis de Syrie, Laodicée, Antioche, une branche de la montagne el-Aqra' 1 ), jusqu'à SUWEIDIAH

et

AD'ANA'-)

; puis, tournant à la frontière du pays de Sîs

[c. à d. la petite Arménie] vers l'Occident, R o u m , c. à d. l'Asie-Mineure, THALIA"),

elle borde le pays de

avec les villes

d' L ALÂJAH

et

d'AN-

4

jusqu'au pays d ' e l - A s h k a r i ) [les états de Lascaris], le

pays des D j e l â l i q e t

[Ciliciens], le pays des K h a r a y t e s 5 ) ,

de

6

M a ç t h i q a h ) , jusqu'au détroit, appelé détroit de Constantinople; puis, tournant vers l'Ouest, de la

VENISE

et du

PISAN

elle passe près de la ville de

GÈNES,

et baigne les côtes de la Sardaigne,

Barcelone, Valence et la côte de l'Espagne.

Passant l'île de Ma-

jorque et l'île Verte [Algeciras]'), elle aboutit au détroit, où nous avons commencé notre description.

Cette mer est sujette, au

temps de la pleine lune, aux hautes marées, qui se retirent à celui de la lune décroissante ; en outre, elle a le flux et le reflux qui se réitèrent jour et nuit comme dans l'Océan. différentes sur le détroit de Constantinople;

Les opinions sont

les uns disent, qu'il

sort de la mer de Nithos ou de la mer Noire, appelée aussi mer des R u s s e s , qui serait combinée avec la mer des Varengs et des Slaves; d'autres disent que la Méditerranée entre dans la mer des Russes, et que celle-ci n'a aucune liaison avec la mer des Varengs, à cause de la grande étendue de l'empire romain, depuis l'Andalousie jusqu'à la Transoxanie et aux déserts de Qipdjaq, qui n'est traversé par aucune eau, si ce n'est par quelques fleuves d'eau douce.

') V. ci-dessus p. 21, 144. ! Sur ces deux villes, v. Ab. Géogr., t. I, p. 238, 248. ') V. ibid., t. I, p. 380.

2

4

) V. ibid., t. I, p. 206. ) Sur ce peuple, habitant les contrées du Bosphore, v. ibid., t. II, p. 313, 316. 6 ) L'île de Maçthiqah ou Cbio, ainsi appelée d'après une résine qu'on y trouve, v. Ab. Géogr., t. II, p. 268 et Edrisi, Géogr., t. II, p. 127 ; comp. ci-après p. 188, n. 3.

s

7

) V. Ab. Géogr., t. II, p. 246.

CHAP. v ,

183

a.

On dit que la plus grande étendue, depuis le détroit, sur la Sicile, l'île de Rhodes, le Chypre jusqu'à Antioche, est de 5000 milles, et qu'on y trouve plus de 170 îles, peuplées par diverses tribus de Francs,

dont la majeure partie a été dévastée au commence-

ment de l'Islam par les invasions des Mahométans.

Une partie est

restée désolée, d'autres ont été reprises par les Chrétiens. Voici le plan de la configuration de la Méditerranée.

III e

SECTION.



Sur les îles de la Méditerranée,

son étendue, et

les merveilles qu'elle contient. Parmi les îles de la Méditerranée, face de l'Afrique.

est la S i c i l e ,

située en

Sous la domination des Musulmans, elle excel-

lait comme l'Espagne dans les sciences par ses savants, ses littérateurs,

et ses hommes illustres;

elle a une forme triangulaire,

environnée de la mer, et une circonférence de 500 milles. Elle est montagneuse et riche en forêts, en arbres fruitiers, en fleuves, en villes et forteresses, situées sur le rivage, parmi lesquelles nous nommerons ') : PALERME,

résidence royale avec un faubourg;

au temps de la

domination des Musulmans, elle était la capitale de l'île, puis, la résidence fut transférée à

KHÂLIÇAH2),

ville nouvelle, bâtie sous le

Calif Qâim Abou-l-Qâsim el Mahdi l'a. de l'H. 325 = Ch. 937 ; CATANIA,

ville auparavant considérable, a été détruite par une

éruption de l'Etna;

c'est pourquoi la ville de

GOSTHAKAH

[AgostaJ

a été construite à sa place 3 ); MESSINE, SYRACUSE,

située à l'un des angles de l'île; à l'angle opposé vers le Sud, est entourée de la mer

') S u r la d e s c r i p t i o n d e la S i c i l e , c o m p . Carte

eomp.

D u f o u r et Amari, Ab. G é o g r . , t. II, 1, p. 2 7 3 ,

de la Sicile

moderne

et E d r i s i Géogr.,

par

t. II, p. 7 4

suiv. 2

) V. E d r i s i Géogr., t. II, p. 77.

Le calife c i - m e n t i o n n é est le 2 ê m e calife Fa-

t h é m i t e Qâim biamr Allah Aboul-Qâsim 3

) Sur ttniv.

les

d i v e r s e s d e s t r u c t i o n s de

par L a v a l l é e , t. III, p. 2 9 2 ;

p a r l ' e m p e r e u r F r é d é r i c II.

l a ville

b. a l - M a h d i ' O b e i d - a l l a h de C a t a n i a ,

[933—95],

v. M a l t e - B r u n

Géogr.

la v i l l e A g o s t a a é t é b â t i e a u XIII« s i è c l e

184

MANTEL DE LA

COSMOGRAPHIE

DU MOYEN ÀGE.

sur trois c ô t é s ; un pont m è n e dans la ville. l'île sont situées les villes de KENT

[Agrigente] 8 ),

[Noto] 4 ),

[Castro Giovanni] 7 ),

QAÇRJANEH THA (?),

NOCTHOS

AMÎSH

(?),

YERTIAH

SHAQEH

Dans l'intérieur de

[Sciacca]1),

MAZZARA2),

RAGUSE8),

RAMTHAH

KIR-

[TaorminaJ"),

S H I K L É 5 ) , THABEKMÎN

[Rametta],

(?) et autres moins considérables.

GUN-

L'île

est divisée en 14 grands districts. T o u t p r è s de la Sicile est située une autre île, n o m m é e île de Borkân

[c. à d. V o l c a n o ] ,

qui

lance

ments de feu de grandeur d ' h o m m e , la mer.

continuellement

retombant

frag-

sur la surface de

On trouve dans cette île la pierre ponce.

cette montagne est située celle de L o k â m ,

des

Vis à vis de

qui s'élève de la m e r

au dessus de la p r é c é d e n t e ; au pied de cette montagne, on trouve des n o i s e t i e r s , des cèdres et des châtaigniers. montagne est le c r a t è r e ,

Au sommet

d'où s'élève le f e u , visible

sur la

de la mer

pendant la nuit à une distance très grande, c o m m e on voit la fumée pendant le j o u r .

L e s environs sont couverts d'une quantité

inaccessibles

de c e n d r e s ,

à cause de leur peu

de leur chaleur, couvrant le feu.

de c o n s i s t a n c e et

Ce cratère lance aussi des p i e r -

res, mais moindres que celles du volcan p r é c é d e n t ; quelquefois en tombant,

elles dévient et enflamment tout ce qu'elles

sur leur route en le couvrant de s c o r i e s de f e r s ) . prétendent eux,

que les feux de c e s deux volcans

Les

navigateurs

sont hostiles entre

et que cette guerre mutuelle continue toujours.

appellent ce volcan «montagne d ' o r » ,

rencontrent

Les

Grecs

à cause des m i n e s d'or, de

soufre et de vif-argent qu'il renferme.

' ) V. E d r i s i Géogr., t. II. p. 2

86.

l V. ibid., p. 8 7 .

3

) V. ibid., p.

4

) V. ibid., p. 8 4 .

86.

5

) Au lieu de S h a m a k e h

des

manuscrits,

nous

avons

adopté

la

leçon

Shiklé

[ S c i c l i ] , v. E d r i s i , p. 8 5 . ) V. ibid., p.

82.

' ) V. ibid., p.

98.

6

»> V. ibid., p. 8 5 ;

la l e ç o n des t r o i s d e r n i è r e s

') fîomp. u n e pareille description t. II, p. 7 1 ;

est

incertaine.

d a n s Qazwîni, A t ' a r e l - b e l . , p. 1 4 4 et

Ab. G é o g r . p a r R e i n a u d , t. II, 1, p.

281.

Edrisi,

CHAP.

L'île

de Y â b i s a

[Iviça] 1 ),

V,

185

3.

située vis à vis de l ' E s p a g n e , 2

journées de longueur sur une journée de largeur, a une ville bien munie. L'île de V a l e n c i a , 3 journées de longueur sur 2 de largeur, contient 2 villes bien peuplées; L'île

de M a j o r q u e ,

2 journées de largeur

sur

la

même

longueur ); 9

L'île de M à n o û k a [Minorque] 3 ), /a journée de largeur,

2 journées de longueur sur

contient une ville peuplée.

1



Toutes ces

îles appartiennent à la Catalogne. Lîle de R h o d e s ,

d'une circonférence de 3 0 0 milles, est si-

tuée en face de l'Europe.

Elle contient deux forteresses 4 ).

L'île de S a r d a i g n e ,

d'une longueur de 2 8 0 milles et d'une

largeur de 180, comprend 3 villes; gent.

elle possède des mines d'ar-

Les habitants sont de race romaine, très sauvages et doués

de corps vigoureux

et capables

de soutenir des fatigues et des

privations; ils confessent une autre religion que les F r a n c s 5 ) . L a presqu'île du P é l o p o n è s e ,

d'une circonférence de 1 0 0 0

milles, est liée à la terre ferme par un isthme, large de 6 milles; elle comprend plus de 50 villes, dont

15 sont très considérables

et en possession des Francs ). 6

L'île de M a l t e ,

d'une longueur de 7 0 milles

sur une

lar-

geur de 30 milles, avec une ville du même nom 7 ). L'île de Q . o u ç e r a [Corcyre ou Pantellaria], grande, comprend des terrains incultes et non peuplés;

on prétend que des génies,

appelés Satans, y apparaissent aux habitants 8 ). L'île de D j à l i t h a ,

connue

sous le nom d ' î l e

parce qu'une quantité de bétail y paît librement

') V. Ab. Géogr., t. II, 1, p. 270. - ) V. ibd., p. 2 7 1 — 7 2 .

3 3

4

) V. ibd., p. 277.

5

) V., ibd., p. 272.

«) V. ibd., p. 275 et Ediisi, t. II, p. 123. ' ) V. Edrisi, t. II, p. 73. 8

) V. Ab. Géogr., t. II, 1, p. 267.

des

et s'y

brebis, reproduit;

186

MANUEL DE LA COSMOGRAPHIE DU MOYEN ÂGE.

il arrive rarement qu'on en tue, vage.

et ces brebis sont à l'état sau-

Sur cette île est situé un couvent, nommé «couvent des

brebis» '). L'ile de C r è t e , située vis à vis de Barca, a une longueur de 330milles et comprend deux villes, dont l'une s'appelle e l - K h a n d a q [Candie], c. à d. «le fossé», l'autre « b o u r g d u f r o m a g e » . Elle a des mines d'or, et on en tire le bendj [hyoscyamus] comme aussi la meilleure espèce d'Aftimoun 2 ) [espèce d'herbe médicinale]. L'île de Q o b r o s [Chypre], ainsi nommée parce qu'elle contient des mines de cuivre, qui s'appelle «xvnçoç»,

est d'une cir-

conférence de 1500 milles et comprend des villes très considérables, parmi lesquelles nous nommerons ici: sol] ,

FÂF

[Baffa ou Bafïo],

MAGOÛÇAH

AL-NIMASOUN

[Famagusta] et

[Lima-

EL-AFQASIAH

[Nicosia]; la dernière est la résidence du roi, située au milieu de l'île, tandis que les autres sont baignées par les eaux de la mer. Les plaines de cette île ressemblent à celles de l'Egypte, son limon contenant de l ' I b l i z [limon du Nil], ses montagnes à celles de la Syrie et de l'Asie-Mineure.

Elle a une montagne habitée

par un génie, et tout près est un couvent avec un crucifix, nommé Çalîb eç-Çalbout»,

en bois, les côtés revêtus

de fer doré,

et suspendu à une pierre d'aimant entre deux colonnes d'aimant, oeuvre de la stupidité des maudits Chrétiens 3 ). L'île d ' A r w â d 4 ) , près de la côte d'Antharsus [Tartous], d'une longueur de 6 milles sur la même largeur, a été conquise par Mo'âwiah b. Abi Sofîan, à sa première expédition sur la Méditerranée; alors il bâtit la forteresse Antharsous sur les ruines d'une ancienne ville. ') V. sur cette île Qazwîni, 'Adj. el-Makhl., p. 124 et Ibn-el-Wardi, «margarita mirabilium», ed. Tornberg, p. 88 texte arabe. 2 j V. Ab. Géogr., t. II, 1, p. 276, et Edrisi, t. II, p. 126. 3 ) Sur l'île de Chypre, v. Ab. Géogr., t. II, 1, p. 277, Edrisi, t. II, p. 130 et Golius, Alfraganus, p. 302, comp. la Oéogr. univers, de Malte-Brun, t. V, p. 54, éd. de Lavallée. «Iblîz» est le nom donné au limon noir et gras du Nil, v. Abdallatif, Bel. d'Eg., par de Sacy, p. 3 et 8. *) C'est l'île de Ruad où se trouvait anciennement la ville d'Aradus.

CHAP. T ,

187

8.

L'île d e s p a l m i e r s , vis à vis de Tripolis de Syrie, est une petite île voisine de 3 autres, situées entre celle-ci et le rivage. L'île d e l a m o r t ,

petite île inhabitée, parce qu'elle produit

des herbes et des arbres, dont l'odeur et l'ombre sont mortifères, de même si l'on en mange la moindre partie, on est exposé à la mort.

Les feuilles de ces arbres ressemblent à celles des pois et

de la rue. L'île du c o r b e a u , près de la côte de Sardaigne,

avec une

église au sommet d'une montagne, est ainsi nommée, parce qu'un corbeau vole continuellement autour de la coupole de cette église. En montant, on n'aperçoit pas l'oiseau perché dans une lucarne, mais si-tôt que des étrangers s'approchent,

il indique par ses

croassements leur nombre aux habitants 1 ). L'île d u c o u v e n t ,

dans le détroit de Constantinople sur un

point exposé à la violence de la mer, a une longueur de 2 milles sur 1/o mille de largeur.

Le couvent, dont elle tire son nom, est

toute l'année couvert par la mer, excepté un seul jour, 24 H'azîrân ou Juillet.

savoir le

Quand les eaux se sont retirées, on y

entreprend des pèlerinages pour faire des voeux, et le couvent reste découvert jusqu'à l'après-midi,

où les eaux recommencent

peu à peu à couvrir l'île, jusqu'au temps du coucher du soleil. Alors elle disparaît submergée dans les eaux et reste dans cet état jusqu'au même jour de l'année suivante 2 ). [L'ile de L a z q a h , petite île avec une ville du même nom 3 ).]

IVE

SECTION.



Sur les golfes de Venise et de Constantinople;

les

animaux remarquables y contenus. D'après l'opinion des savants,

deux golfes s'étendent de la

Méditerranée, l'un appelé golfe de V e n i s e , l'autre golfe de C o n ') V. la même tradition dans TAdj. el-Makhl. par Qazwîni, I, p. 124 et Ibn-elWardi, p. 88 t. Ar. ; d'ailleurs l'église du corbeau est située selon Ab. [t. II, 1, p. 242] et Edrisi [t. II, p. 22] au Cap St. Vincent. 2 ) V. cAdj. el-Makhl., p. 125 et Ibn-el-Wardi, p. 88 t. Ar. 3 ) Cette dernière ligne est omise dans les mnscrts. de St. Pétersb. et de Leyde.

188

MANUEL DE LA COSMOGRAPHIE

DU MOYEN ÂGE.

Quant au golfe de Venise 1 ),

il n'a pas d'embou-

chure, mais une entrée, large de 70 milles;

il baigne des villes

stantinople.

considérables, appartenant à une race de Francs, appelée V é n i t i e n s , avec des ports de relâche et de départ et des forteresses. Dans ce golfe sont situées 6 îles, 3 d'un côté, 3 de l'autre avec des villes bien peuplées;

trois autres près des bords sont aban-

données. — Le détroit ou golfe de Stamboul ou de Constantinople 2 )

[nommé en grec Manithos], d'une largeur d'un jet d'arc,

est une branche qui s'étend près de Stamboul; est vis à vis de l'île de Chypre vers le Nord.

son embouchure On dit

qu'une

chaîne tendue entre deux tours empêchait les navigateurs d'y entrer, si non après avoir obtenu la permission des intendants. golfe s'étend sur une longueur de 250 milles vers la mer

Ce

Noire

ou mer de T r é b i s o n d e ou mer des R u s s e s , où Constantinople est situé au bord occidental; vers l'Orient est le pays de M a ç t h i k â , très montagneux et couvert d'arbres s ). en cet endroit est de 3 milles;

La largeur du golfe

puis, il s'étend une trentaine de

parasanges jusqu'à son embouchure dans la mer de Manithos; là, elle a une largeur de 6 milles.

D'après Ibn H'auqal 4 ), un trois-

ième golfe sortirait au nord des Slaves, s'étendant à l'Orient vers les Bulgars musulmans;

entre les bords de cette mer et la fron-

tière des pays des Turcs, connus et désolés;

il y aurait des terres et des pays in-

mais nous avons déjà précédemment indiqué

les causes, pourquoi on nie la présence d'eau salée dans les pays des Slaves 5 ). D'après les naturalistes, il y a dans la Méditerranée un poisson de grandeur d'homme, de couleur rouge et d'un volume con-

') Sur le golfe de Venise, comp. Edrisi Géogr., t. II, p. 120 et Ab. Géogr., t. II, 1, p. 37. Sur le détroit de Constantinople, v. Edrisi, t. II, p. 301 et Ab. Géogr., t. II, 1, p. 38—41, 282. 3 ) Maçthikâ signifiant ordinairement l'île de Chios, nous avons pensé à la correcture M a t h r i k a , qui répondrait à la ville de Tmoutarakan ou à la presqu'île de Taman, v. Ab. Géogr , t. Il, 1, p. 286, 289, Edrisi, t. II, p. 395, et ci-dessus, p. 21 ; probablement la leçon vraie serait: «du domestique», v. Ab., II, p. 283. 4 ) Y. l'éd. de M. de Goeje, t. 1, p. 13, lin. 7 et p. 276, 1. 17. s ) V. ci-dessus p. 168, 182.

2)

CHAP.

sidérable ;

V,

189

1.

sa tête r e s s e m b l e à une c o u r g e ,

comme la tête d'un h o m m e r a s é ;

mais elle est blanche

sa figure est longue, la b o u c h e

arrondie c o m m e celle d'un singe ; depuis le menton j u s q u ' à la p a r tie inférieure agrafTes.

de la nuque

deux veines

apparaissent

comme

des

Il n'a pas de pieds, mais deux petites pattes de devant.

L a partie inférieure de son corps est comme celle d'un poisson à queue aplatie,

mais il ne montre que la partie supérieure de son

corps au dessus de la surface de la mer, mouvant la tête à droite et à g a u c h e ; ses yeux sont gros et ronds c o m m e ceux d'un b o e u f ; il plonge de la tête dans la m e r ,

comme

s'il faisait une culbute.

On trouve cet animal p r è s des c ô t e s , où il y a des cavités et des récifs,

[surtout

à un

endroit,

appelé W a d j - e l - H ' a d j a r

[ « F a c e de

pierre»] p r è s de Tripolis en Syrie} 1 ). Un

autre

poisson

s'y

trouve,

à

figure

humaine,

la

barbe

blanche, de la dimension d'un v e a u ; la couleur de son corps r e s semble à celle de la grenouille,

et on l'appelle «Vieux Juif».

sort de la mer le soir du sabbat avant le c o u c h e r du soleil reste sur terre j u s q u ' a u c o u c h e r

du d i m a n c h e ,

Il et

où il rentre dans

la m e r 2 ) . Un p o i s s o n , ressemblant à u n h o m m e d e g u e r r e , un petit sabre à l'une de ses mains et un bouclier à l'autre, un casque avec des franges pendantes sur la tête, s'appelle « e s p a d o n toutes vant,

ces

armes

sont formées

par le corps

de

mer»;

seul de l'animal vi-

le sabre étant un des m e m b r e s de ce poisson, de m ê m e le

bouclier et le casque.

Il se trouve souvent dans la m e r de S a r -

daigne et de B a r c e l o n e . Un poisson à f i g u r e d ' h o m m e ou de f e m m e , tandis qu'il a le corps de p o i s s o n , se trouve en quantité dans le détroit de Gibraltar et dans l'Atlantique.

L a mer, au temps du flux, en j e t t e au

rivage, où il est arrêté et saisi au temps du reflux, avant le retour de la marée. ' ) L'auteur semble par cette description

indiquer une espèce de phoque;

l'endroit appelé Wadj-el-H'adjar, v. lex. geogr., 2)

sur

t. III, p. 278.

V. la même description 'Adj. el-Makhl., p. 126 et Ibn-oul-Wardi, éd. de M. Tornberg, p. 89 t. Ar.

190

MANUEL DE LA COSMOGRAPHIE

DU MOYEN ÂGE.

Un poisson, d'une longueur de 2 empans ou moins, a sur le dos l'inscription arabe:

«Il n'y a pas d'autre Dieu que Dieu», et

derrière ses ouies: «Mahomet, le prophète de Dieu». vit dans les eaux aux environs de Constantinople, aussi le poisson, appelé «Seqonqour»,

Ce poisson

où l'on trouve

et dans le détroit.

C'est

une espèce de squale [squalus Carcharias] ; les navigateurs estiment comme un augure favorable, quand ils en trouvent dans leur filets, et le mettent immédiatement en liberté 1 ). Le poisson, appelé « m u l e t » , vit sur la terre et dans la m e r ; il brait comme un âne, quand il est terrifié, ou qu'il lui arrive un accident 2 ). Le poisson, appelé p o i s s o n d e M o ï s e , d'une longueur dépassant une coudée,

est très charnu d'un côté, mais de l'autre

dépourvu de chair, la peau sur les os. dèrent aussi comme un bon augure,

Les pêcheurs le consiet ils n'en mangent pas,

disant qu'il appartient à la race du poisson de Moïse et de Josuë 3 ). [Le poisson

«bonnet»

a le corps transparent

comme du

verre; il ressemble à un casque. Le milieu de son corps a quatre couleurs qui répandent une lumière pendant la nuit comme la lune, quand elle est couverte de nuages très fins.

On voit cette splen-

deur autour de lui dans la mer, et quand il aperçoit qu'on s'approche dans l'intention de le prendre, qui brûle comme des étincelles de feu. on l'appelle « b o u g i e d e la m e r » ;

son dard jette une liqueur Sa couleur est d'azur, et la mer en jette une grande

quantité sur les rivages 4 ).] Le poisson, appelé « p h a r e » ,

en a la forme;

sortant de la

mer, il se pose où le hasard le jette. Souvent il rencontre un vaisseau qui échoue, percé par les os de son corps 5 ). Dans cette mer, il y a aussi un oiseau blanc qu'on ne trouve

>) V. 'Adj. el-Makhl., p. 125 et Ibn oul-Wardi, p. 90 t. Ar. ) V. 'Adj. el-Makhl., p. 126 et Ibn oul-Wardi, p. 90.

2

®) V. 'Adj. el-Makhl„ p. 126—27 et Ibn oul-Wardi p. 91. C'est le passage du Coran, S. XVIII, y. 59 suiv. qui a donné lieu à la dénomination de ce poisson. 4 ) V. 'Adj. el-Makhl., p. 127 et Ibn oul-Wardi, p. 91. 5 t V. 'Adj. el-Makhl., p. 127 et Ibn oul-Wardi, p. 92.

CHAP,

guère sur le continent;

y,

191

5.

c'est une propriété de cet oiseau qu'il

avertit les navigateurs de toutes espèces de périls, et quand ils le voient, ils savent qu'un ennemi s'approche 1 ). Un poisson ailé vole à la surface de la mer; son bec a une longueur de i h empan 2 ). On y trouve de même le poisson, appelé S i n b à ç ou S î f i à ç , c. à d. «la s e i c h e » , dont le dos est employé par les tourneurs qui en font des bagues et des plaques de ceintures de femmes; on appelle cette matière «écume de mer». Quand les autres poissons l'attaquent pour le dévorer, il émet une liqueur noire, qui le sépare de ses persécuteurs; ainsi il se sauve 3 ). Louange à Dieu dont la Toute-puissance et l'Omniscience a créé toutes ces choses!

VE

SECTION.



Sur la mer de Trébisonde ou mer des Russes, appe-

lée Nithos ou mer Noire*), et sur une espèce de baleine dont l'horizon du ciel sur cette mer porte témoignage. D'après l'opinion des géographes, la mer des R u s s e s et la mer de S o u d â q est une mer ténébreuse, où les vents sont impétueux et variables, les vagues violentes;

elle est bien redoutée

des vaisseaux qui risquent d'y faire naufrage. duisent rien d'utile aux hommes,

Ses bords ne pro-

si ce n'est des zibelines et des

castors, et ce qu'on importe sur cette mer d'esclaves des pays des Turcs.

Elle comprend 7 îles, appartenant aux Russes et à

des brigands, qui s'abritent sur la côte occidentale. Cette mer s'é-

') V. 'Adj. el-Makhl., p. 126. ) V. 'Adj. el-Makhl., p. 127. 3 ) Ce poisson semble être identique avec celui mentionné ci-devant sous le nom de «poisson bonnet», dont la description est omise dans les mnscrts. de St. Pétersb. et de Leyde. Le mot ar. li iâçat, au plur. Vawâiç, signifie, selon Bohtor Dict.fr. etc., une ceinture de soie avec deux plaques en argent ou en or, qui se ferme par le moyen d'un crochet, garni quelquefois de pierreries, à l'usage des dames en Orient. 2

4

) Comp. la description de la mer Noire avec celle d'Aboulfède, v. Geogr.,t. II, 1, p. 38—42.

192

MANUEL DE LA COSMOGRAPHIE

Dû MOYEN ÂGE.

tend de l'embouchure du canal de Constantinople vers l'Est sur une espace de BOV20 depuis le 40° jusqu'au 7OV20 ce qui équivaut à 580 parasanges ou 1740 milles = 90 journées 1 ).

La largeur de

cette mer s'étend depuis le 44° jusqu'au 47 1 /s° sur 3'/2°, ce qui équivaut à 60V2 paras, ou à peu près 200 milles. rivages, peuplés d'une race d'hommes,

Ses îles et ses

appelée Russes chrétiens,

sont bien cultivés et couverts de villes, de villages, de vignes et de prairies; on y trouve des ports, des montagnes, des champs et des plaines cultivables.

On dit que cette mer subsiste par elle

même; et que le détroit de Constantinople qui en dérive, décharge ses eaux dans la Méditerranee ; d'après une autre opinion, elle est combinée avec l'Océan par un canal 3 ) au delà des pays des Slaves, de Balthamié 3 ), de l'Allemagne, de l'Azkéshié 4 ), de la Terkéshié 5 ), duBordjân 6 ) et duAllân 7 ); tous ces peuples confessent la religion chrétienne.

Les Musulmans ont dans cette mer 2 ports, d'où ils

entrent dans les pays chrétiens: l'un, T r é b i s o n d e ,

qui était au

commencement de l'Islam très peuplé et possédait de très riches magasins de denrées, étant un lieu de réunion pour les marchands chrétiens et mahométans; tre,

Sin ope;

avec une rade 8 ).

puis, il fut détruit, remplacé par l'au-

le port de S a m s o û n

a été récemment construit

On voit souvent dans cette mer une espèce de

') S u r Ja réduction des degrés en paras, v. la note p. 181. 2) S u r ce c a n a l , v. ci-dessus p. 1 8 2 , 1 8 8 et the meadows of gold by Sprenger, p. 374. 3 ) Ce n o m dérivé du latin «Baltia», indique p r o b a b l e m e n t la péninsule Scandinave avec la Finlande que les anciens croyaient de grandes îles, habitées par des races allemandes. 4 ) Arkéshyé ou Azkéshyé est p r o b a b l e m e n t le pays des Zikhes, habitant au Nord de la presqu'île de T a m a n , v. Reinaud, Ab., t. II, l , p . 286, 321 et Neumann «die Vôlker des sudl. Rusland», p. 125. 5

) Peuplade t u r q u e habitant les contrées au Nord du Caucase, v. Edrisi, t. H, p. 350, 416 et d'Ohsson, Des peuples du Caucase, p. 145. 6 ) Les Bordjân, habitant selon Édrisi les contrées de l ' e m b o u c h u r e du Dnieper, sont p r o b a b l e m e n t les Boulgares du Danube, v. d'Ohsson, p. 262 et Ab., t. If, 1, p. 313. 7

) Les Alains, se confondant avec les O s s ê t e s , habitaient les contrées entre la mer Noire et le Caucase; v. d'Ohsson l'o. c., p. 23. 8 ) Sur ces trois ports, v. Ab. Géogr., t. I, p. 392 t. Ar.

CHAP,

y,

193

5.

cétacé que l'ignorance prétend avoir été transporté encore vivant, par les anges, aux enfers, où il est renfermé, à cause de sa voracité et de sa violence contre les habitants de la m e r , parmi les animaux monstrueux qui servent à diverses espèces de punitions. D'après une autre opinion, ce cétacé séjourne au fond de la mer, où il se nourrit de poissons;

alors Dieu lui envoie un nuage et

des anges qui, l'enlevant de la mer, le jettent sur le rivage pour servir à la nourriture des Yagogs et des Magogs 1 ).

Les cétacés

sont très grands dans la Méditerranée, dans la mer Caspienne, et dans la mer de Varengs, comme aussi vers les côtes de l'Espagne dans l'Atlantique. Un golfe, en forme de canal, semblable à celui de Constantinople, sort de la partie septentrionale de cette mer, d'une largeur de 10 milles, et d'une longueur de 30 milles,

et débouche dans

la mer de S o u d â q et de S a q s y n ou de Q i p d j a q [c. à d. la mer d'Azofj 2 ).

Cette mer est ronde, d'une largeur de 200 milles sur

la même longueur; ses eaux baignent les villes de de

QIRYM,

SOCDÂQ,

de

KAIFA,

et ses bords sont peuplés de diverses tribus de Turcs,

d'Azkesh, d'Allans, de Berthâs et de Kélabiens a ).

D'après l'auteur

du livre «le don des merveilles», il y a dans le pays des Allans, au nord de cette mer, une mine d'argent qui n'a pas de pareille au monde.

C'est une espèce de plaine, longue et large, d'à peu-

près 100 coudées, humide et d'une couleur bleuâtre.

Les habi-

tants labourent le sol et le remuent; puis, après avoir ramassé la terre, ils la dessèchent et la forment en buttes;

ayant placé une

quantité de bois fendu au dessus, ils creusent des rigoles dans la terre et allument du feu;

après quoi, quand le feu a fondu la

masse entassée, l'argent découle dans les canaux, mêlé de calamine;

') V. la m ê m e tradition d a n s Qazwîni, 2

=

Adj. el-Makhl., p.

132—33.

) S u r la description de la m e r d'Azof, v. Ab. G é o g r . , t. II, e s t a i n s i appelé

d'après

les

Ab. G é o g r . , t. II, 1, p. 2 8 6 ; nord

de la m e r Noire;

Saxons

ou G o t h s ,

habitants

l e s Kipdjak ou Captchak

sur les

1, p. 40.

Saqsyn

de la Tauride, v.

étaient d o m i c i l i é s a u

villes de S o u d a q [ S o l d a ï a ] , de Kaffa et d e

Qirym ou Solgat, v. ibd., p. 320. a

) Les

Berthâs,

tribu t u r q u e ,

d'Ohsson, Peuples

du

Caucase,

habitaient l e s

contrées

à

l'ouest d u V o l g a ,

p. 72.

13

v.

194

MANUEL

DE

LA

COSMOGRAPHIE

DD

MOYEN

ÂGE.

enfin ils le purifient par les moyens ordinaires,

et l'on obtient

ainsi de l'argent pur.

VIE

SECTION.



Sur la mer Caspienne et la mer d'Aral;

sur le flux

et le reflux de ces mers. D'après l'opinion des géographes,

la mer C a s p i e n n e

combinée avec aucune autre mer; elle est oblongue;

n'est

sa longueur

est du Sud au Nord, et sa largeur de l'Est à l'Ouest.

Quand un

voyageur veut faire le tour de ses rivages, il n'y trouve rien qui l'en empêche,

si ce n'est les embouchures des fleuves; ainsi, il

peut revenir à son point de départ. à la navigation et pleine de dangers.

C'est une vaste mer, difficile Elle ne reçoit aucune aug-

mentation, si ce n'est par les fleuves d'eau douce qui s'y jettent; ils sont au nombre de 20.

La circonférence de cette mer est de

1500 paras, à peu-près; sa longueur est de 280, sur une largeur 200 paras.

Elle renferme 4 îles:

L'île de S i â k o û h , vis à vis de À b e s k o û n ,

port de la Gé-

orgie; elle est habitée par des Turcs qui y font la chasse aux diverses espèces de faucons 1 ); L'île de B o r k à n avec un grand volcan, dont les feux apparaissent jusqu'à une distance de 200 parasanges, comme les sommets des plus hautes montagnes; L'île de S a h î l â n , complètement inculte; et l'île d'Alfo u w e h [c. à d. l'île de garance], vis à vis de B à b - e l - a b w â b [Derbend], qui est riche en pâturages, en fleuves et en prairies; elle exporte de la garance aux villes environnantes 2 ). On tire de cette mer, appelée mer de D j o r d j à n , mer de Khozar,

mer de T h a b é r i s t â n et de M o u g â n ,

par les Turcs

mer de Q o r z o u m , la peau du c a s t o r , animal de la taille d'un petit chien qui vit indifféremment sur la terre et dans la mer, et de l ' h e r m i n e ;

') C o m p . 2

)

V. i b d .

Ab. p.

celle-ci appartient au genre des belettes et a une

Geogr., 44.

t. II,

1, p .

43—44.

CHAP.

V,

195

6.

couleur blanche luisante; ordinairement on la prend dans les montagnes de Iiourdj [Géorgie], aux environs de la mer Caspienne. — On trouve dans la mer Caspienne et sur ses rivages le c a s t o r 1 ) , qui a la forme d'un chien marin et s'appelle aussi

«semmour».

Le castor ressemble au renard par sa couleur rouge ; il n'a pas de pattes de devant, mais deux pattes de derrière, la queue longue, la tête formée comme celle de l'homme, la figure ronde ; sa marche est lente, appuyée sur la poitrine, comme s'il rampait sur quatre pattes,

tl a deux testicules apparentes et deux latentes, et

quand on le persécute,

il arrache deux de ses testicules et les

jette à ses persécuteurs.

S'ils n'observent pas cette mutilation et

continuent leur chasse, bientôt ils le trouveront étendu sur le dos et étalant sa blessure, ce que voyant, ils s'éloigneront déçus dans leur attente.

L'animal ayant coupé ses deux testicules apparentes,

les remplace par les deux latentes.

Les testicules renferment une

matière sanguinolente, grasse et mielleuse, dont l'odeur ressemble à celle du scarabée.

D'après Galien, le castor est amphibie; il

bâtit sa demeure sur la terre,

s'y propage et y prend sa nour-

riture, mais quand il veut, il s'enfuit dans l'eau et y reste long temps. Vers l'est de cette mer, à une distance de 20 journées, le lac de K h o w à r e z m

ou d ' A r a l ,

est

d'une circonférence de 100

parasanges, comme nous l'avons dit précédemment 2 ).

Toutes les

mers ont le flux et le reflux, excepté la mer Caspienne seule. Nous avons déjà antérieurement donné une exposition des causes qui produisent le flux et le reflux;

[ce qui nous semble le plus

vraisemblable, c'est que l'Océan, seul, par sa nature, produit cet effet.

Dans l'Océan les eaux croissent et diminuent comme le

ventre s'agrandit

et revient à sa proportion ordinaire, tant que

l'être est vivant; de même la pupille du chat croît et diminue; elle se dilate depuis midi jusqu'à minuit; puis, elle se rétrécit

') Comp. plus haut, p. 109 avec la note. ) V. ci-dessus p. 157 et Ab. Géogr., t. II, 1, p. 55.

2

13*

196

MANUEL

DE

LA

depuis minuit jusqu'à midi.

COSMOGRAPHIE

DU MOYEN

ÂGE.

De même, quand l'animal est terrifié

et chassé, l'oeil total devient noir, mais si-tôt que la peur a cessé et qu'il est tranquille, la prunelle reprend la dimension ordinaire d'un grain d'orge.]

') Le morceau, entre parenthèse, ne se trouve pas dans les mnscrts. de St. Pétersb. et de Leyde.

CHAPITEE SIXIÈME EN HUIT SECTIONS.

I R C SECTION.



Sur la mer Méridionale et sa nature, son flux et son

reflux, la dimension du grand golfe méridional qui en dérive, l'île de Qomor etc. D ' a p r è s les géographes, la mer Méridionale avec le grand golfe qui en dérive, appelé mer P a c i f i q u e ou mer T é n é b r e u s e ou mer d ' O u ç t h i q o û n , est la plus grande des 3 mers du monde 1 ) et la plus dangereuse pour les navigateurs qui y entrent.

Ses bords

sont inconnus, excepté ceux qui baignent les extrémités de la partie habitée de la terre. Parmi ses bords orientaux, nous nommons la côte de S i n e - e s - S i n e , où est l'embouchure du fleuve K h a m d â n sur le 174° de longitude et le 13° de latitude au delà de l'Equateur 2 ) ; vers le Sud, nous connaissons la côte de l'île de Q om o r le g r a n d .

La longueur de cette île est de 4 mois, mais la

partie méridionale est inhabitée, comme aussi la partie de la terre, située au delà.

Il n'y a qu'une seule entrée dans cette mer, sa-

voir par le détroit, formé par les montagnes d ' O u ç t h i q o û n ; ces montagnes sont une chaîne continue, qu'à une distance de 200 milles;

') V. ci-dessus p. 175. V. ci-dessus p. 127.

s'étendant dans la mer j u s -

elle comprend des montagnes

198

MAJNTEL DE

LA

COSMOGRAPHIE

DU MOYEN

ÂGE.

très élevées et s'étend de l'Est jusqu'au commencement de la chaîne de Qomor et du pays de Dagouta, traversant le milieu de la terre où est la coupole d'Arîn 1 ).

On dit que Iihidhr entra dans cette

chaîne avec l'armée de d'ou-l-Qarnein-). montagnes,

Dans le détroit, entre ces

il y a un courant véhément,

produit par le mouve-

ment de la mer, par le flux et le reflux et par l'impétuosité des eaux continuellement agitées du Sud au Nord, de telle sorte que le passage est impossible à toute espèce de navire, soit grand, soit petit;

sa largeur est de 100 milles, et le flux est si fort, que les

eaux couvrent les hauteurs jusqu'à une élévation de 6 toises et se répandent sur les plaines jusqu'à une journée. fois le jour et la nuit.

Cela se réitère 4

Après avoir traversé ce détroit, les eaux

se répandent en pleine mer jusqu'à la chaîne de Qomor et de Dagoûtah, où est formé le golfe deDagoûtah; la mer donne naissance à deux grands canaux, sur le côté occidental et oriental de l'île de Qomor, et à un troisième qui sépare les îles d ' A n f o û d j e h et de S é r î r a h 3 ) de l'île de Qomor. Ces trois canaux débouchent dans la mer des Indes, qui porte divers noms, d'après les côtes qu'elle baigne. Au delà de l'Equateur, sont situées l'île de l ' A n t i c h r i s t , l'île de Q a s h m î r ,

les îles des n u a g e s ,

des t e m p ê t e s et des

p l u i e s , enfin les îles de W â q w à q 4 ) au delà de la chaîne d'Ouçthiqoun.

L'île de Q à m r o u n 5 ) , près de l'île de Sérîrah, est ainsi

appelée d'après le nom du roi, comme on appelle le roi de la Chine B a g b o u r , Qandahâr,

le roi de Çenf M a h a r a d j ,

le roi de Perse

Khosroës,

le roi des Indes

le roi de

T o b b a h , le roi de Roum C s e s a r , le roi de l'Egypte

l'Yémen

Pharaon,

') V. p. 10. Comp. sur l'île de Qomor l'extrait d'Ibn Sa'îd dans l'introduction à la Géogr. d'Ab. par Reinaud, p. CCCXVI suiv. ') V. Coran, s. XVIil, v. 82 suiv. 3 ) L'île de Sérirah, probablement une partie de Sumatra, est mentionnée par Aboulf., v. la trad. de Reinaud, p. 26 et le texte Ar., p. 368; l'île d'Anfoûdjeh appartient, selon Edrisi, Géogr., t. I, p. 59 suiv., à l'archipel de Zâbedj. 4 ) V. l'introduction de la Géogr. d'Ab., p. CCCXV, Edrisi, t. I, p. 79, 92. 5

) V. Ab, Géogr., 1.1, p. 360 et l'introd., p. CCCLXXXVI1; l'observation suivante sur les noms des rois est tirée d'Edrisi, v. t. 1, p. 173; Maha-Raya est sanscrit et signifie «grand roi»; sur le titre chinois Baghbour ou Baghboun, v. Reinaud, Bel. des voyages, I, p. 45.

199

CHAP. VI, 1.

celui de l'Abyssinie N e d j â s h i , celui de Syrie H é r a k l , celui des Francs P a p e ,

celui de la côte de l'Afrique B e r b e r ,

Turcs I l k h â n .



celui des

Sur l'île de Qomor, il y a quatre grandes ri-

vières, appelées «agbàb»,

et à peu-près 20 villes y sont situées.

La plus grande s'appelle D a h m â ;

LOQMERÂNEH

roi, et la ville principale porte le nom de

est la résidence du

AGNÂ 1 ).

S é r î r a h , d'une circonférence de 1200 milles, contient beaucoup de villes, parmi lesquelles

SÉRÎBAH

est la plus célèbre; on y

trouve la meilleure espèce de camphre. L'île d ' A n f o û d j e h , d'une forme oblongue et d'une circonférence de 2000 milles,

contient des terrains incultes et des dé-

serts; ses habitants occupent une montagne vers la partie septentrionale, d'où l'on peut voir les deux côtes opposées de la mer. Les îles de W â q w â q sont situées dans l'Océan,

au delà de

la chaîne d'Ouçthiqoun, tout près de la côte; on y arrive par la mer de Chine.

Elles portent ce nom d'après un arbre chinois

qui ressemble au noyer o u a u K h î a r S h e m b e r [Cassia fistula] et porté des fruits, pareils à la tête de l'homme.

Quand un fruit se

détache de l'arbre, on entend le son «wâq, wâq», répété plusieurs fois, puis il tombe. Les habitants de ces îles et ceux de la Chine en tirent des augures 2 ). Quant à l'île de l ' A n t i c h r i s t , les porteurs de traditions prétendent que l'Antichrist y est emprisonné 3 ).

On dit que Tamîm

ed-Dâri, enlevé par les génies, y serait venu et aurait démandé à l'Antichrist des éclairsissements

sur le jour du jugement

et sa

venue. Quant aux trois îles: îles des n u a g e s , et des p l u i e s ,

îles des t e m p ê t e s

elles sont peuplées, d'après la relation des habi-

tants de Qashmîr, d'une race turque, qui, après une défaite, s'y est réfugiée sur la mer et y a pris domicile ; dès lors elles ont été con-

') La ville d'Agnà est située,

selon Edrisi,

sur l'île de Sérendîb [Ceylon], v.

t. 1, p. 7 2 ; sur le nom d'agbâb et les 3 villes, v. c i - d e s s u s p. 11, 12, 22. 2

i V. l a m ê m e description dans Qazwîni, c Adj. el-Makhl., p. 108.

3

) V. une tradition pareille, 'Adj. el-Makhl., p. 111, dans la description de l'île Berthâil, et sur Tamîm ed-Dâri, v. d'Herbelot, Bibl.Or.,

art. Deddjâl et Tamîm.

200

MANUEL DE LA COSMOGRAPHIE DU MOYEN ÂGE.

nues. L'une est enveloppée d'une pluie continuelle, l'autre, située vers le Sud, couverte de nuages et de ténèbres; la troisième, située tout près, est toujours illuminée d'éclairs, bien qu'on n'y observe ni pluie, ni nuages 1 ).

A l'extrémité de la chaîne d'Ouçthi-

qoun, tout près du détroit qui dérive de l'Océan,

est situé un

grand volcan, nommé «lampe des ténèbres», qui lance ses feux à plusieurs parasanges vers le ciel, visibles à une distance de plusieurs journées. — L'Ile de Qomor sera mentionnée ci-après. Quand la mer a passé l'île de Qomor,

elle s'élargit et porte

des noms divers, d'après les côtes et les contrées qu'elle baigne; mais toutes ces diverses mers n'en forment qu'une seule, dont la plus grande longueur s'étend de l'Ouest depuis M a q d a s h o u ,

So-

f à l a h et la B e r b é r i e du S o u d a n , jusqu'à la Sine-es-Sine, au pays de Çenf, aux côtes de Maharadjah et au point le plus reculé vers l'Est qui a la plus grande longitude, et qui est situé, au Sud de Sine-es-Sine,

à l'embouchure du fleuve Khamdân le grand.

La dimension de cet espace est de 104° depuis le 76° jusqu'au 180°, sur lequel est situé le pays de K h a m d â n et S i n e - e s - S i n e , baigné par la mer au delà de l'Equateur;

elle équivaut à 1976

paras, ou 59B1 milles, ou, d'après une autre indication, 8000 milles 2 ). Sa plus grande largeur est de 900 paras., dont 600 font la distance, depuis l'embouchure du Khamdân jusqu'au 15 è m e ° vers le Nord. Sa largeur entière, depuis les golfes qui en dérivent, comme le golfe Persique, la mer Rouge, le golfe de Ma'bar [c. à d. le golfe de Bengale] e. a., varie considérablement entre la plus grande de 2700 milles et la plus petite de 2000 milles.

Dans notre des-

cription de ses côtes, nous commençons au point le plus méridional, puis nous arrivons à l'Equateur, traversant la partie inférieure de l'île de Q â m r o u n

et la partie supérieure de l'île de

S é r e n d î b avec la montagne R â h o u n et le pays d ' A r î n , où est la coupole d'Arîn.

Puis, la mer baigne les côtes de D a g o u t a 3 ) ,

*) Sur ces 3 îles, v. Qazwîni, cAdj. el-Makhl., p. 112. 2 ) La réduction des degrés en parasanges et milles n'est, comme à l'ordinaire, pas exacte. 3 ) V. Ab. Géogr., t. 11, 1, p. 208.

201

CHAP. VI, 1.

et celles du pays de Z e n d j - e z - Z e n d j ,

de M a q d a s h o u

le

rouge 1 ) et le pays de K a l b e h 2 ) , habité par les Zendj musulmans; ayant atteint sa plus grande longitude le long de l'Equateur,

elle

prend une direction en formes circulaires, tantôt vers le NordOuest, tantôt vers le Nord-Est; ici on l'appelle mer de B e r b é r i e ou mer R o u g e , à cause des dangers qui y menacent les navigateurs.

Cette mer s'étend vers le Nord, jusqu'à une montagne

noire, plongée dans la mer et appelée K h â f o u n y 3 ) , que ne dépasse aucun bâtiment sous peine d'échouer;

e'est pourquoi, en

approchant, on fait des voeux et s'humilie devant le Tout-puissant; ce n'est que par la grâce de Dieu qu'on y est sauvé. 4

passe les côtes du pays de H a w y a ) ,

Puis, elle

ainsi appelé, parce qu'il

ressemble à l'enfer par sa chaleur et par l'intensité des feux' du soleil, puis celles de B e r b é r a h , une partie de D e m d e m 5 ) et la basse A b y s s i n i e , le pays de D j e b r a f i ) , de B â d h i ' 7 ) (?), le Z e n djebar,

Zeila'8)

mer de Q o l z o u m , d"Aden.

et O u t i l (?), où elle forme un golfe, appelé mer de M o ï s e ou mer de M a n d e b ou mer

L'origine de ce golfe est entre les villes d'Oum et

d' c ADEN,

où le détroit est dominé sur les deux côtés par deux montagnes, puis il s'étend vers le Nord, baignant les côtes Barbares, que l'Arabie est vers l'Est.

tandis 9

Il passe le pays de K h â s s é ) ,

la

partie inférieure de T â k é ou T â k e l a h 1 0 ) , la partie inférieure du pays K h â s s é , le pays de B é d j e h 1 1 ) , où est située l'île de D a h -

') V. Ab., Géogr., t. II, 1, p. 233. 2

) Kalbeh, ville de l'Oman, v. Ibn-Batoutah par Defrémery, t. II, p. 2 2 9 , 4 5 5

3

) Sur le promontoire de Khâfouny,

et IV, p. 311. probablement

un

peu au midi du

Cap

Guardafui, v. Ab., t. II, 1, p. 206. *< V. ibd. p. 232. 5

) V. ibd. p. 225.

6

) V. ibd. p. 229.

7

) Le lex. geogr.

Merâçid,

t. IV, p. 242, indique la ville de Bâdhi',

la côte de l'Hidjâz. 8

) Sur la ville de Zeyla', v. Ab., t. II, I, p. 231.

9

) Sur ce peuple, v. ibd. p. 210, 227.

10 n

) S u r la peuplade de Tàkela, v. lex. geogr.,

t. IV, p. 450.

) Sur les Bédjeh, v. Ab. Géogr., t. II, 1, p. 167.

s i t u é e sur

202

MANTEL DÈ LA COSMOGRAPHIE DU MOYEN ÂGE.

l a k 1 ) , avec une ville du même nom, appartenant au roi de

BÉDJEH;

puis, nous arrivons à l'île de S a w â k i n , située près de la côte et résidence d'un autre roi 2 );

p u i s , il passe la ville d"AYD'ÂB:') avec

un port pour les marchands de l'Yémen, les villes de

MARRIS5),

et

QOÇEYR")

SOCEZ,

le pays de

ELAH,

QOLZOUM

WADHAH'4),

et

JV'IADYAN');

à la dernière ville il tourne vers la Syrie; puis, il baigne les côtes de l'Arabie, ainsi que les villes de SERRAYN,

Puis,

MAHDJEM,

ZABÎD

et

YAMBO,

"ADEN8),



H'ADHRAHMACT,

D'HADJER15),

AH'QAF10),

et

BAHREÏN

RABIDH,

DJIDDAH,

ABYAN

QALHÂT,

ou

IBYÂN"),

le pays

de

où elle rencontre une

'OMAN,

noire, très élevée d'une forme ronde,

bâdân,

du K h o u z i s t â n

et

montagne

appelée Djomh'et 1 3 ) [Râsel-

de

Perse

et

s'étendant

le S i n d ,

le M e h r â n ,

jusqu'à

Puis, la mer

continue sa course depuis Thouràn, longeant la ville de territoire du

Celui-ci

baignant les côtes de S e l m a -

K e r m â n , M i k r â n et T h o u r â n , où ce golfe finit. Mend14),

SHIH'R,

MAHREH11),

qui est située à la frontière du golfe Persique.

prend sa direction vers B a s s o r a h ,

AL-

est notre point de départ.

la mer s'étend depuis 'Aden vers

ZHAFÂR,

gate],

I)JÂR,

SÎRÂF

et le

la côte de M a n î -

b â r [c. à d. Malabar], C a m b â y a , Ç o u m e n â t 1 5 ) , M a ' b a r [c. a d. Coromandel], S i n d â n , Ç i n d a p o u l â t 1 6 ) , Ç o u l i â n 1 7 ) ,

') S u r c e t t e î l e , v. Ab., t. I I , 2)

V. i b d . p.

1, p . 2 1 2 et l e t e x t e a r . , p. 1, p. 1 6 7 .

167.

s)

S u r l a v i l l e de M a r r i s , v. lex.

6)

V . Ab., 1. II,

1, p.

geogr.,

t. III, p. 8 7 .

152.

7)

S u r c e s t r o i s v i l l e s , v . i b d . p. 1 1 6 et

8)

S u r c e s v i l l e s , v. ibd. p . 1 1 9 ,

9)

V . i b d . p.

10)

109,

161.

124,

125, 120,

126.

126.

S u r l e s t e r r i t o i r e s d e s v i l l e s Z h a f â r , S h i h ' r et a l - A h ' q â f ,

")

V. ibd. p.

138.

12l

V. ibd. p.

137.

la)

V . M a s ' o û d i , the

M)

S u r l e p e u p l e de Mend ou M e y d , 233

370.

370.

») V . s u r l a v i l l e d " A y d a b , A b „ t. II, ) C o m p .

cette

description

Mas'oûdi, Meadows

d e s parties

of gold,

suiv. et R e i n a u d , l'Introduction 2

) Y. Ab., t. i, p. 3 6 8 ,

374.

de

la m e r

méridionale

by S p r e n g e r , p. 3 4 6 — 5 8 , h la géogr.

d'Ab.,

avec

l'éd. fr., t. I ,

p. C D X — X V I I .

celle

de

p. 3 3 0

CHAP.

VI,

205

2.

pas entièrement habitée; dans sa partie méridionale on trouve des déserts et des terrains incultes 1 ). L'île de S e n f , d'une longueur de 1600 milles sur à peu-près la même largeur.

On y trouve la meilleure espèce d'aloès et di-

verses épices ; l'arbre de casse, le cocotier et le cannellier y croissent aussi; les fruits du cassier ressemblent à ceux du palmier, mais l'arbre n'a pas la même durée que celui-ci.

Quand il fleu-

rit, on coupe les fleurs, avant qu'elles s'épanouissent, et on les met dans l'huile, jusqu'à ce qu'elle en prenne l'odeur; c'est cette huile qu'on appelle l'huile de Casse. elles sèchent et tombent, n'a pas sa pareille,

Si les fleurs sont épanouies,

et l'odeur s'en va.

L'odeur de Casse

et l'huile a la propriété de rafraîchir et de

calmer le sang, quand il est agité.

La liqueur de Casse est aussi

2

très répandue ). L'île de S e l â m i t h 3 ) , d'une circonférence de 300 milles, couverte de montagnes et de forêts.

est

Elle produit des cocotiers

en abondance ; on y trouve une espèce d'animaux qui ressemblent à l'homme, parlant une langue inconnue. et le poil couvre les parties sexuelles.

Leurs corps sont velus

Ils habitent sur des arbres

comme les oiseaux et se nourrissent de fruits ; leur longueur varie de 3 à 4 empans. Leur poil est rouge, et leurs pattes ressemblent à celles d'un oiseau; en apercevant des hommes, ils s'enfuient et s'élèvent sur les sommets des arbres. De pareils animaux se trouvent sur les autres îles de la mer de la Chine. L'île de R â m n i , d'une circonférence de 500 milles, surtout le brésil;

produit

cet arbre ressemble au carroubier syrien, por-

tant des fruits semblables, mais très amèrs.

On y trouve aussi

l'arbre de camphre, le poivrier, la caryophyllée et le cannellier. Il y a aussi sur cette île une quantité de perroquets rouges, verts, blancs et gris.

Le perroquet vit dans les Indes, dans l'Abyssinie,

') V. E d r i s i Gcogi'., 1.1, p. 5 9 ; l ' a u t e u r n o u s a d o n n é p l u s h a u t la de c e s d e u x îles. 2 3

) V. Ab., t. I, p. 369.

) V. E d r i s i , t. 1, p. 82, et Qazwîni, ' A d j . el-Makhl., p. 111.

description

20t>

MANUEL D E

LA

COSMOGRAPHIE

la Nubie, le Gànah et la Chine; grise,

BU

MOYEN

ÂGE.

il y en a dont la couleur est

ressemblant à celle d'un pigeon à collet,

noire ou jaune

ou blanche; il a une huppe, couleur vert de mer, sur la tête; le bec et les pieds sont noirs;

il prend sa nourriture à la main

comme un homme, et il a de l'intelligence, imite la voix humaine, et il est très docile. Avec son bec courbé, il casse et perce toutes espèces d'objets d u r s , son et en amour, esprit

fin.

et il est abstinent en nourriture, bois-

semblable à une personne noble et douée d'un

Cette île est aussi habitée par un animal, ressemblant

au buffle, de couleur grise, d'un fort volume sans queue 1 ). L'île de Ç e n d j i appartient au royaume de Maharadja 2 ), qui comprend une quantité d'îles contiguës, grandes et petites;

on y

trouve plusieurs espèces d'épices et d'aromates, l'arbre de camphre et le cocotier d'une grandeur extrême.

Cet arbre ressemble

au

palmier, mais son tronc est plus fort, et il produit plus de fleurs et de fruits que le palmier''). temps, on y trouve des fruits.

Il porte continuellement, et, en tout Le coco contient d'abord une eau

douce et rafraîchissante, qui devient une liqueur laiteuse et douce, puis un lait pur et blanc d'un goût agréable, mais enivrant, quand on en boit; il n'est pas acide comme le lait coagulé. La noix est grasse et savoureuse ; on en tire de l'huile, du moût, du vin et du vinaigre, tout d'une qualité supérieure.

Sur ces îles croissent di-

verses espèces de muscadiers [le Besbâzeh (macis), Djouz-bewa et Djouz-et-thaijibJ, le giroflier, le cannellier et le Shâhsîni, dont les feuilles sont connues

sous le nom de bétel,

donne du storax benjoin.

et dont la résine

On y trouve aussi du bois d'Aloès et

de Sandal. Le navigateur qui entre parmi ces îles, n'en peut faire le tour en une année. L'île de M a h a r a d j a est la plus considérable; est de 12 journées sur une largeur de 5;

') S u r cette île c o m p . E d r i s i , t. I, p . 7 5 , Mas'oûdi, meadows

of gold,

sa longueur

à son extrémité est

Q a z w î n i , ' A d j . el-Makhl., p. 107,

et

by S p r e n g e r , p . 356.

') V. Ab., t. I, p. 375. 3

i V. la m ê m e o b s e r v a t i o n , faite p a r M a s ' o û d i , meadows

of gold,

by S p r e n g e r ,

p. 3 5 1 ; s u r le m u s c a d i e r , v. I b n B a t o u t a p a r D e f r é m e r y , t. IV, p . 243.

CHAP.

VI,

207

2.

situé un grand volcan qui lance des étincelles comme des pierres, avec un bruit de tonnerre et des éclairs; à cause du feu, il n'y a ni lieu d'habitation, ni passage jusqu'à une distance d'une parasange.

Ce volcan est le plus grand du monde,

et il n'y en a

pas de pareil; la place qu'il occupe, s'appelle î l e de

volcan,

et, comparée avec le reste de l'île, elle ressemble au pied en proportion de la jambe').

Quand les vaisseaux abordent cette île, au

commencement d'une tempête, de petits personnages noirs, longs de 5 empans ou moins, et ressemblant à des nègres, apparaissent et y grimpent sans faire de mal à personne. teurs les observent, feront naufrage;

Quand les naviga-

ils sont convaincus qu'ils périront, ou qu'ils

mais si Dieu veut les sauver et donner du se-

cours dans ce péril, il leur montre au sommet du mât un oiseau ardent comme le feu, dont ils annoncent l'arrivée avec une joie mutuelle.

Le danger passé, l'oiseau s'envole sans qu'on observe

ce qu'il est devenu 2 ). L'île de Q o m â r ,

d'après laquelle le bois e l - Q o m à r i porte

3

son nom ), a une circonférence d'un mois;

elle contient beau-

coup de villes, peuplées de dévots de la Chine et des Indes, et de savants.

Un roi, nommé Qàmeroûn, y règne.

On y trouve une

quantité de Boudds et d'idoles comme nulle part ailleurs;

les

peintres distinguent parmi les représentations des Boudds, le Boudd à regard miséricordieux, ou louchant, ou pleurant, ou riant, ou escamotant, comme nous l'avons dit précédemment en parlant de la race qui peuple le pays de Tippéra 4 ). On y trouve une mine d'or, de l'ébène et des paons.

L'éléphant y est importé, et le rhino-

céros y vit aussi; nous en donnerons la description ci-après. L'île de L a n k â w o u s

[les Nicobars],

grande

et

peuplée d'une race dont la couleur tourne au blanc,

') C o r n p . M a s ' o û d i , i b d . p. 3 5 6 ;

E d r i s i , t. I, p. 8 9 ;

Relation

des

étendue, est située

voyages

par

R e i n a u d , p. L X X I V et p . 94 s u i v . 2

) V. la m ê m e d e s c r i p t i o n

de

f e u St. E l m e

dans Mas'oûdi,

meadows

of

p. 3 5 7 . 3

) V. Ab. G é o g r , t. I, p. 3 6 9 e t Bel.

J

i V. p l u s h a u t p .

171.

des voyages

p a r R e i n a u d , 1, p. 9 7 .

gold,

208

MANUEL DE LA COSMOGRAPHIE DU MOYEN ÂGE.

près de l'Equateur 1 ).

On y trouve des mines de fer, ressemblant

en couleur à l'argent, et l'arbre de camphre, dont le tronc est mince et succulent. Quand on en perce la partie supérieure, l'eau de camphre en coule, qui est recueillie en cruches ; puis, en perçant le milieu et la partie inférieure de l'arbre, la liqueur coule en parties coagulées; après quoi, l'arbre sèche et meurt comme le bananier, privé de ses branches 2 ).

Sur la côte orientale du Qomàr est le

château royal, traversé par un fleuve, sur lequel est un vaisseau enchanté, construit de minéraux et attaché par une corde devant le château.

Un homme, mordu par un serpent ou attaqué par une

maladie subite, est transporté à bord et laissé sur le vaisseau;

si

celui-ci traverse le château avec le malade et sort de l'autre côté, le malade guérit;

au cas contraire, il mourra, ou il ne guérira

jamais de sa maladie. L'île de Z â i l â et les îles environnantes sont, d'après l'assertion générale, au nombre de 900, grandes et petites y comprises. Zâilâ est la principale de ces îles,

contenant une mine d'or très

riche, bien que les trésors, malgré la quantité d'or, soient, remplis de cauris 3 ); l'or chez eux n'a que la valeur du fer. L'île de K a l a h ,

d'après laquelle la mer porte ce n o m ,

bien périlleuse à aborder; largeur de HELÂBIR,

Elle contient les villes de

350.

LÂWEZI

et

est

sa longueur est de 800 milles sur une

KALAH 4 ).

FANÇOXJR,

de

DJAWAH,

Il y a des éléphants, introduits du

continent, qu'on élève et dresse pour les rois du pays.

Il y a

deux espèces d'éléphants: le petit, appelé «Zend», et le grand, offrant la distinction entre le rat et la souris, la vache et le buffle, la grande et la petite fourmi, entre le cheval coursier et la bête de somme.

Quand la femelle est pleine, le mâle ne l'approche

M Comp. Edrisi Géogr., t. 1, p. 76. ') Comp. une pareille description dans Edrisi Géogr., t. 1, p. 8 0 , et Qazwîiii, 'Adj. el-Makhl., p. 107. 3 ) Y. Relation des voyages par Reinaud, p. 28 et Mas'oûdi, mead.of gold, p. 352. ") Par le nom de Kalah, l'auteur semble ici désigner les îles de Sumatra et Jawa; sur les éléphants de Sumatra, v. Reinaud, Introduction à la Géogr. d'Ab., p. CD1X et Bel. des voyages, p. 7 et II, p. 6 3 ; sur l'île de Kalah, v. Mas'oûdi, p. 354, et Bel. des voyages, t. I, p. 93.

CHAI'.

VI,

20»

>>.

pas de 3 ans, et elle porte deux années.

Le mâle est très jaloux

de sa femelle, et le faible succombe au plus fort et lui est a s s u jéti, bas,

Lorsque la femelle veut mettre

comme parmi les hommes.

elle descend dans une eau profonde et y met au monde le

petit, de peur que, tombant sur la terre dure, il ne p é r i s s e ; ne dort jamais couchée sur le flanc, sans genoux et sans articulations.

elle

ses j a m b e s étant inflexibles

L e s testicules de l'éléphant

son

renfermés dans le corps près des reins, et le sperme génital, tiré des environs du coeur, s'échauffe facilement; c'est pour cette raison que l'action de l'accouplement s'accomplit très vite comme chez les oiseaux.

L'éléphant est méchant comme le chameau et garde

le souvenir des offenses de son conducteur j u s q u ' à lui tendre un piège et le tuer, quand il en trouve l'occasion.

Quant à la chasse

à l'éléphant, 011 dit que les chasseurs creusent un large fossé, qu'ils cavent peu à peu sous la surface de la t e r r e , j u s q u ' à ce qu'il ait atteint une profondeur d'une toise ; sa largeur n'est pas plus grande que l'éléphant, y étant entré, ne peut ni en sortir, ni s'y retourner; après quoi ils mettent du riz et d'autres aliments propres à l'animal autour de

l'entrée de ce f o s s é ,

jusqu'au bout, et s'en vont. ce qu'il trouve,

en

ajoutent

toujours

davantage

L e petit éléphant, s'approchant, mange

et continue sa route, j u s q u ' à ce qu'il arrive

au

milieu du f o s s é , où il se repait, attiré par la quantité de nourriture et s'avançant j u s q u ' à ce qu'il ait atteint le bout du fossé. Quand il s'y arrête stupéfié, un des chasseurs s'approche, vêtu de rouge, de jaune ou de bleu, et lui donne un coup de bâton, ainsi qu'il s'évanouit et ne peut plus se mouvoir, vêtus des mêmes couleurs,

le

après

quoi ses

compagnons,

rappent encore plus

violemment.

Tandis qu'ils sont ainsi occupés, un autre arrive, vêtu de blanc qui apporte de l'eau et de la nourriture et écarte les premiers de l'éléphant, après quoi il lui donne à manger et à boire et lui fait des caresses en s'approchant.

Au temps du second affouragement, il

s'éloigne de l'éléphant, et les premiers viennent et le frappent, j u s qu'à ce qu'il soit près de mourir;

alors cet autre arrive, et,

les

ayant chassés, il lui donne, en caressant, à manger et à boire une seconde

fois.

A i n s i , ils continuent ce p r o c é d é ,

j u s q u ' à ce qu'il U

210

MANUEL

DE

LA

COSMOGRAPHIE

I)U

MOYEN

ÂGE.

puisse approcher avec la main, et l'ayant apprivoisé, il monte sur son dos, l'éléphant s'étant familiarisé avec cette personne; alors, il lui ouvre une autre sortie et l'éléphant sort de sa prison, apprivoisé et dompté 1 ).

Dieu a créé à l'éléphant un ennemi dange-

reux qui cherche à le tuer;

c'est un animal, plus grand que le

buffle, d'une forme plus arrondie, les pieds plus forts et la tête plus grosse, la peau plus épaisse et d'un naturel plus intelligent, fl a deux cornes sur le front, dont l'une ressemble à la pique d'une lance, l'autre surgit des environs du nez comme un support de la première; tue;

avec celle-ci il perce le flanc de l'éléphant et le

alors il arrive souvent que portant l'éléphant percé sur sa

corne à un pays éloigné, il meurt par la putréfaction de son corps et par l'écoulement du sang corrompu, surtout quand

l'éléphant

2

est petit ). L'île de B e l d j é r â 3 ) , située à une distance de 40 paras, derrière l'île de Sérendîb,

a une longueur de 60 paras, sur à peu-

près la même largeur;

elle contient diverses espèces d'hyacinthe

très précieuses.

Là se trouve le pied d'Adam [pic d'Adam], trace

qu'il y laissa, chassé du paradis.

Les voyageurs racontent que sa

longueur est de 12 empans, sur une largeur de 3 et une profondeur d'un empan;

et qu'il est oint de diverses espèces d'huile

odoriférante et rempli de pierres précieuses, dont les visiteurs lui ont fait présent 4 ). L'île de M a l â i , à l'Est de l'île de Qomor, est d'une circonférence de 700 milles; elle est peuplée de pirates qui exercent leur métier sur la mer et se sont révoltés contre leur roi; ils sont nommés B é h â r i a h .

à présent

Sur cette île croît l'arbre de T e a c k ,

qui devient grand et fort; en le cavant, on en construit des vais') C o m p . cette d e s c r i p t i o n p. 2

de

la c h a s s e û l ' é l é p h a n t

) L'auteur semble indiquer par cette description a r . ] , y. ' A d j . el-Makhl., p. 4 0 2 et Relation

3

avec

celle d ' E d r i s i , t. I,

185—8G. le R h i n o c é r o s [ K e r k e d e n n

des voyages,

eu

t. U, p . 28.

) Par ce n o m l ' a u t e u r a d é s i g n é p l u s h a u t p . 2 0 4 u n e ville, s i t u é e s u r l'île de Sérendîb ou Ceylon.

4

) V. la d e s c i i p t i o n de toutah,

la m o n t a g n e «Pic d ' A d a m »

t. IV, p . 170, 181 s u i v .

dans

les

voyages

d'lbn-Ba-

CHAP. VI,

211

3.

seaux, formés d'une seule planche de bois;

la longueur de cette

planche est de 40 coudées, sur une largeur de 7 1 ). III e

SECTION.



Sur les îles de la mer des Indes, contiguë à la mer

de la Chine; sur les merveilles qu'on y trouve. L'île d ' A ç r â r 2 ) , située vers le Sud au delà de l'Equateur, est d'une circonférence de mille milles; une ville y est située, d'après laquelle l'île est nommée.

Sur une extrémité de cette île est si-

tuée une haute montagne, donnant vers la mer et peuplée d'une espèce de grands

singes de la taille d'une vache ou d'un âne.

Ils sont doués d'une chevelure qui pend de la nuque épaules,

jusqu'aux

longue, molle et ressemblant à une crinière ;

elle est

chattoyante de diverses couleurs, comme la queue du paon.

Ils

n'ont pas de queue, et leur derrière est d'un rouge foncé avec des testicules bleus; ils ne font pas de mal, quand on les saisit, et ils nagent comme l'homme, quand ils font la chasse aux poissons. Sur cette île est la vallée de l a T e r r e u r , contenant une mine d'hyacinthe rouge [Behrmâni ou escarboucle], qui est très précieuse; on y trouve un animal, dont le corps ressemble à l'homme,

mais il

a la tête d'une bête féroce. On voit ces animaux à distance, mais quand on s'en approche, ils ont disparu; ils ne font point de mal et n'empêchent pas d'entrer dans la mine; [on les croit des génies. Dans cette mer, se trouve l ' o i s e a u d e l u m i è r e , vivant dans la mer et sur la terre; quelquefois il s'approche des vaisseaux et s'y repose 3 ). —

Sur cette île et d'autres encore,

on trouve deux

oiseaux, dont l'un précède toujours, comme maître, l'autre qui suit, comme domestique.

Celui qui suit, s'appelle K e r k e r , l'au-

tre qui précède, K h a r s h é n é ;

celui-là n'a d'autre nourriture que

') S u r l'Ile de Malài, v. Edrisi, t. I, p. 9 2 , de 2

) C'est p r o b a b l e m e n t l a m ê m e Makhl., p. 1 0 8 , s o u s le n o m

3

qui de m ê m e m e n t i o n n e l e p e u p l e

Béhâriah. île,

dont Qazwîni

fait l a d e s c r i p t i o n 'Adj. e l -

«Athwàrân».

) Cette d e s c r i p t i o n s e m b l e i n d i q u e r le f e u S a i n t - E I m e , et Ibri e l - W a r d i ,

margarita mirabil,

v. Qazw. ibd. p.

ed. T o r n b e r g , I, p. 79.

a*

109,

212

MANUEL

les excréments cette mer,

UK I,A

COSMOGRAPHIE

que le premier

DC MOYEN

laisse tomber en volant 1 ).

sur les côtes de Sérendîb,

nom correspondant trouve d'animaux

à son existence.

même tête, avec laquelle il

à quatre têtes sur un

il s'appelle « m o n s t r e

aquatiques

et

Dans

de Loqméraneh et] au sud

de cette île, vit un monstre amphibie ailé, cou, et à dents courbées;

AGE.

Il

se nourrit de ce

terrestres,

déchire 9 ).

de r u i n e » ,

et

le

qu'il

il dévore avec

la

Dans cette mer, se trouve

aussi le poisson, appelé « l a t h a m » 3 ) , à tête de pourceau;

il a le

corps d'un homme, les parties sexuelles d'une femme, et son corps est couvert de poils;

les Indiens et les Chinois

quand on oint un corps de sa graisse, bois.

prétendent que,

l'eau le porte comme du

Cet animal nage toujours à la surface de l'eau.

L'auteur

du livre «don des merveilles» dit que, vers le sud de la mer des Indes et de la Chine, on pêche un poisson,

appelé S h e i l â n ;

vit 6 ou 7 jours, étendu sur la terre sans mourir. met tout frais dans une chaudière pour le tenir couverte, sinon,

de peur

les morceaux

gateurs, sa chair est bonne et très utile.

il faut la

Selon les navi-

Cette mer contient une

appelées écrevisses de mer, d'une grandeur

d'un empan ou davantage. arrivées sur la terre,

faire cuire,

que les parties dépécées n'en échappent;

sautent de la chaudière 4 ).

espèce d ' é c r e v i s s e s ,

il

Quand on le

Elles

sortent très

vite

elles se pétrifient et cessent

de la mer et, d'être animaux.

Elles sont bien connues sous le nom d ' é c r e v i s s e s on les emploie comme onguent pour les

yeux 5 ).

de

mer,

et

Toutes ces mer-

veilles se trouvent dans la mer de la Chine et dans la mer contiguë. La mer des Indes est tantôt agitée, tantôt calme ;

elle

est agitée

depuis l'entrée du soleil dans les Poissons [m. de Février] jusqu'à son entrée dans la Vierge lente et troublée pendant

[m. d'Août], ce temps ;

et ne cesse d'être turbu-

elle est le

plus

tranquille,

quand le soleil est entré dans le signe du Sagittaire [m. de Novembre].

•) V . I b n - e l - W a r d i , p. 79. 2)

V. ibd. p. 79.

s)

V. Q a z w î n i , ' A d j . el-Makhl., p.

4)

V . la m ê m e description ibd. p.

109.

5)

V. ibd. p. 110 et Mas'oûdi, meadows

109. of gold,

by S p r e n g e r , p.

358.

CHAP.

VI,

213

3.

Parmi les îles qui y sont situées, l'île de B e r t h â î l ' ) est voisine de l'île de R â n e d j ; elle est peuplée d'une race, ressemblant aux Turcs, à cheveux longs comme des crins de cheval. montagne,

Là, est située une

où la nuit on entend le son du tambour, des instru-

ments de cordes, des cymbales et des cris inconnus.

Les navi-

gateurs prétendent que cette alarme vient de l'Antichrist ou, d'après d'autres, d'un démon maudit;

on dit que l'Antichrist sort d'une

s

île ) pour se rendre à cette montagne et y retourne. L'île du c h â t e a u ,

bâti en cristal de roche,

tance sur la mer comme une étoile;

apparaît à dis-

elle s'appelle aussi «île du

c h â t e a u d u s o m m e i l » et est peuplée de Brahmans.

Les navi-

gateurs racontent que tout étranger qui s'y abrite, est accablé de sommeil, ainsi qu'il ne se réveille jamais, ce qui n'arrive pas aux habitans de l'île. On dit que ce château est occupé par un démon, chargé de garder, contre toute espèce de dangers, la population qui s'y est réfugiée; c'est pourquoi quiconque en approche, tombe dans un sommeil profond, et il est livré à la merci des habitants"). [L'île de K e n d o û l â i ,

d'une longueur de 6 paras, sur une

largeur de 4, a un volcan vomissant du feu avec un grand bruit; on y trouve une quantité d'épices et d'aromates; d'une race qui adore le feu.

elle est peuplée

La mer jette beaucoup d'ambre gris

sur ses rivages.] L'île de S e y l â n , d'une longueur de 600 milles sur une largeur de 200,

contient des mines de Benefsh, Mâd'anbi et Bal-

khash outre plusieurs autres espèces de pierres précieuses comme le Bedjàdi; elle produit aussi le bois d'aloès, qui prend son nom de l'île «Seylâni» 4 ). [L'île de M a l a y porte ce nom d'après une ville, située sur le rivage; elle produit une quantité de poivre, d'épices et d'aromates, dont on charge les vaisseaux de com

erce, qui y abordent seule-

5

ment pour un jour ).] ') V. Qazwîni, "Adj. el-Maklil., p. 111. 2

) C o n i p . p. 199 c i - d e s s u s .

3

) V. Qazwîni ibd. p. 112, et p l u s h a u t p. 171.

4

) C o m p . Qazwîni ibd. p. 112, et s u r ces p i e r r e s p r é c i e u s e s , p. 72 c i - d e s s u s .

••) V. E d r i s i , Géogr., t. I, p. 172.

214

MANUEL

DE

LA

COSMOGRAPHIE

L'Ile de K a r a m o û h 1 ) ,

DU

MOYEN

ÂGE.

d'une circonférence

de 300 milles,

contient 3 grandes villes; on y trouve du sucre qui tombe sur un arbre très grand, appelé «'Ousher» [espèce d'arbre épineux].

Les

fleurs de cet arbre produisent une espèce de soie luisante qu'on emploie en tricotages ou tissus pour divers vêtements. L'île de Ç e n d â p o u l â t 5 ) , d'une longueur de 300 milles, produit principalement l'arbre de Teack et le manguier.

Les fruits

de ce dernier sont gros, avec des noyaux, d'un goût doux-acide, et ont une forme triangulaire; ils ont trois noyaux.

L'arbre res-

semble au cèdre par sa hauteur, mais il est d'une autre couleur. Le F o û f e l [le bétel], ressemblant au palmier ou au bananier, y est aussi fréquent; on en tire le fruit de foûfel, qui ne se trouve qu'aux Indes.

De ses branches les plus minces,

on fait

des sarbacanes avec lesquelles, chargées de petites boules de la grosseur d'un pois,

les habitants chassent aux moineaux.

Sur

cette île, on trouve l'oiseau, appelé Qàvvend. Les îles d ' A n d a m i â n [les Andamans], contiguës l'une à l'autre, sont au nombre de 700, peuplées d'une race indienne et de nègres, d'une figure affreuse et de corps chétif;

il n'ont pas de

vaisseaux, et ils dévorent les naufragés jetés sur le rivage. L'île de M e n d ,

d'une circonférence de 700 milles,

contient

trois villes; on en tire des produits excellents 3 ). L'île de l a b a l e i n e ,

bien peuplée et étendue,

contient des

montagnes riches en minéraux, arbres fruitiers, aromates et épices ; on y trouve le chat «zibeth», comme dans l'Abyssinie, mais l'abyssinien est meilleur.

Sur cette île sont situés plusieurs châteaux

et une ville, appelée «baleine».

D'après l'assertion de la popu-

lation, on dit qu'Alexandre la bâtit et lui donna ce nom 4 ) à cause d'une grande baleine.

Pour prévenir ses dévastations, Alexandre

') C o m p . E d r i s i , Géogr., 1.1, p. 60, où le n o m est é c r i t d ' u n e m a n i è r e u n p e u différente. 2

) V. E d r i s i ibd. p. 90.

S u r le m a n g u i e r , c o m p . I b n B a t o u t a h p a r D e f r é m e r y ,

t. III, p. 126. s

) V. E d r i s i ibd. p. 171.

4

) V. Qazwîni, ' A d j . e l - M a k h l . , p.

112—13.

CHAP. VI,

215

s.

fit remplir de chaux vive et de soufre des peaux sanglantes neaux

et de chevreuils

et les fit placer pendant la nuit

route de la baleine parmi les pâturages du bétail. s'approchant le lendemain selon sa c o u t u m e ,

d'agsur la

La baleine,

en dévora une p a r -

tie, après quoi le ventre lui b r û l a ; pour apaiser sa soif, elle d e s cendit dans l'eau; mais, la chaux faisant explosion dévora ses intestins et son corps.

La ville fut bâtie pour conserver le souvenir

de l'anéantissement de ce monstre. Les îles de D î b a 1 )

[les Laquedives et les Maledivesj forment

un groupe cohérent, peuplé d'Arabes; la plus grande, appelée D î b a ou D i à b ,

est d'une circonférence de 400 milles;

on y trouve le

b a n a n i e r , la canne à sucre, le cocotier et le cassier.

Elle est un

lieu d'étape pour les vaisseaux, allant à Kîsh, à Hormouz, aux Indes, à l'Yémen, à Magadoxo sur le Zanguébar et en Abyssinie. L'île de S é r e n d i b ,

dans la partie méridionale de cette mer.

d'une circonférence de 1100 milles, est traversée par la montagne de R â h o ù n , où est tombé Adam, chassé du p a r a d i s , (que la paix soit avec lui!).

Elle est combinée sous la mer avec l'île de B e l -

d j e r a m ou B e l d j é r â 9 ) , dans les vallées de laquelle on trouve de l'hyacinthe, du diamant et de l'émeri. tagne

est de 200 milles ;

L'étendue de cette m o n -

la plus grande ville

p e u p l é e , outre de M u s u l m a n s ,

de cette île est

de Juifs, de M a g e s , de Chrétiens

et de païens, qui ne suivent aucune religion. j u g e , et l'une n'offense pas l'autre,

Chaque race a son

tous recourent à la décision

du roi musulman qui les gouverne et reçoit leurs plaintes.

Cette

île contient un lac d'eau d o u c e , d'une circonférence de 70 milles, où débouchent 4 rivières, n o m m é e s «agbàb» d'après le nom donné à celles de l'île de Qomor.

On y trouve la g i r a f e , animal d'une

forme remarquable; elle a le cou du chameau, la peau du léopard et du cerf, les cornes de l'antilope, les dents de la vache, la tête du chameau et le dos du coq. longues comme aussi le c o u ,

') V. R e i n a u d , Relation 2

des

) V. c i - d e s s u s p. 2 0 4 , 2 1 0 .

Voyages,

Les jambes de devant sont très ainsi qu'elle m e s u r e 10 coudées et

d i s c o u r s p r é l i m . , p . LV

suiv.

216

MANUEL

DE

davantage en hauteur,

LA

COSMOGRAPHIE

M:

MOYEN

ÂGE.

mais elle a les jambes de derrière

courtes et sans articulation.

très

Les jambes de devant seules ont des

genoux comme chez les autres animaux, parce que le cou est trop court en proportion de ses jambes de devant, quand elle broute à la terre.

En marchant, elle avance le pied droit de devant et le

pied gauche de derrière, au contraire des autres quadrupèdes; elle a le naturel doux et sociable envers ses compagnes; elle appartient aux ruminants, et ses excréments sont comme ceux du chameau. [Le mot « z e r â f e t »

signifie proprement,

une réunion de personnes.]



d'après

le dictionnaire,

Sur cette île croît le

giroflier,

ressemblant au jasmin ; il porte des fleurs noires et épaisses, divisées en mâles et femelles, qui forment les grappes de la giroflée ; des fleurs mâles viennent

les fruits,

d'olives, mais un peu plus longs.

ressemblant

à des noyaux

La résine est comme celle du

térébinthe, et ce qu'on appelle la cannelle giroflée, est l'écorce de cet arbre.

On y trouve aussi «le c a l a m u s » '), qui a un goût

amer et astringent, quand on en mâche.

IV0

SECTION.

•—

IJîle

de Qomor et ses merveilles.

ou l'île de M a l â i 2 ) ,

L'île de Q o m o r

mois sur une largeur d'un mois, Sérendîb vers le Sud, comprend plusieurs PAHMA,

KHAFOÛR,

d'une longueur de 4

est située vis à vis de l'île de

tandis que celle-ci est vers le Nord. villes,

BALÎK,

parmi

DAGLAH,

lesquelles

QOCMARIAH

LOQMÉRANEH,

MALÂI,

sont les plus c o n n u e s ;

d'après la dernière, une espèce de pigeons porte le nom mari».

Elle

«Qou-

Cette île est très riche en forêts qui produisent un bois

dur et sec; la longueur d'un tel arbre atteint jusqu'à 200 coudées, et la circonférence-de la racine est de 120 coudées.

Les côtes

méridionales, vers la mer des ténèbres, sont couvertes de déserts et

*) Sur ce r o s e a u , n o m m é Qaçalj ed-D'arîrah, v. Diet, gêogr. de la Perse, par M. B de Mcynnrd, p. 147 et 575. Sur cette île, qui semble e m b r a s s e r l'île de Madagascar avec une partie de Sumatra et de Jawa, v. R e i n a u d , Vlntrod. h la Oèogr. d'Ab-, p. CGC,XVI suivt.

CHAP.

de terrains incultes, seulement écrire.

vêtus

VI,

217

4.

peuplés d'une race de n è g r e s qui vont nus,

d'une

espèce

de

feuilles,

appelées

feuilles

à

Ces feuilles ressemblent à celles du b a n a n i e r ,

mais elles

sont plus larges, épaisses, douces, molles et durables;

on en fait

un cahier pour y écrire ses recettes et ses dépenses, comme dans un livre de compte. sa population,

Lorsque cette île devient trop étroite

pour

on bâtit sur le rivage des maisons au pied d'une

montagne, qui porte le nom de ces h a b i t a n t s , s'étendant en ligne contiguë j u s q u ' a u Soudan et aux sources du Nil. tient,

Cette île con-

aux environs de la montagne de Zendj, des mines d'or et

d'hyacinthe.

Les éléphants blancs et gris y vivent a u s s i ,

et sur

les côtes de l ' O c é a n , il y a une quantité de bétes sauvages

cor-

nues,

il y

qu'on ne peut dompter à cause de leur impétuosité;

a de m ê m e des bétes à figures r o n d e s ,

ressemblant à la figure

h u m a i n e , les oreilles minces et l o n g u e s , la peau rayée en bandes rouges et blanches, semblables au tissu, appelé 'Outâbi; elles sont aussi indomptables. On dit aussi que l'oiseau R o k h y vit; il apparaît volant très h a u t , et on trouve sur la partie orientale des pennes qu'il a p e r dues, et qu'on emploie pour y garder de l'eau; la largeur du tuyau est d'un empan et demi, la longueur dépasse une toise; couleur noire et une épaisseur de plusieurs doigts.

On

ces pennes j u s q u ' à ' I d e n , où les m a r c h a n d s les appellent de

Rokh.

on

trouve

elle a la exporte pennes

D'après l'assertion des voyageurs qui y sont venus, des oeufs de cet oiseau,

semblables à une

coupole.

Quelques navigateurs dignes de foi racontent qu'ayant abordé cette île pour y prendre de l'eau, ils y trouvèrent une coupole, dont ils s'approchèrent;

alors un des marchands leur dit: «c'est l'oeuf de

l'oiseau Rokh»,

après quoi ils le percèrent et l'ouvrirent comme

une coupole édifiée. Après avoir satisfait leur faim et leur soif du contenu de cet oeuf, ils le laissèrent et prirent la fuite sur le n a vire.

Peu de temps a p r è s ,

oeuf c a s s é ,

le R o k h , arrivé et ayant trouvé son

enleva un très grand rocher et cherchant le navire,

il vola au dessus de leurs tètes, puis, il lança la pierre qu'il p o r tait dans ses griffes, vers le vaisseau.

Les navigateurs,

faisant

218

MANUEL DE LA COSMOGRAPHIE DU MOYEN ÂGE.

force de rames et aidés par le vent, évitèrent la chute,

mais les

vagues agitées faillirent renverser le bâtiment, et l'oiseau continua ses persécutions, jusqu'à ce que la nuit tombée les sauva 1 ). Ve

SECTION.



Sur les îles de la mer de Zendj et les merveilles de

cette mer, appelée aussi mer de Berbéra ou mer de Maqdasliou le Rouge. D'après les géographes, la mer de Zendj porte ce nom, parce qu'elle baigne le pays de Zendj; de même elle est appelée mer de Berbéra, parce que ses côtes sont peuplées d'une race de nègres, parlant la langue Berbère, dont la prononciation est très rapide, comme celle d'un homme emporté, et mer Rouge à cause de l'impétuosité de ses vagues, des chaleurs de la température et du feu qui y apparaît la nuit. Le pays de Zendj est situé vers le Sud sous la Canope, et la mer qui en dérive, combinée avec la mer Pacifique, ést comme celle-ci enveloppée de ténèbres. du côté du Sud sur cette mer,

Quand on avance

on voit les deux pôles, le pôle

septentrional et le pôle méridional ensemble ; en pénétrant vers le Sud, l'étoile polaire disparaît avec le charriot, et une quantité d'étoiles inconnues apparaissent sur l'horizon. Parmi les îles de cette mer,

Q a m b a l o u appartient aux îles

des Zendjs; elle est peuplée, et on y trouve de l'ébène, des épices et des mines d'or 2 ); L'île de T h a i s â n , avec un volcan grand et violent, qui jette du feu avec un bruit terrible, ainsi que personne ne peut habiter ses environs à cause de la chaleur insupportable, qui y règne; L'île de B e r b é r a est habitée de nègres musulmans, qui appartiennent à la secte Zeïdite 3 ) et Shâtiite;

Vlntrod., p. CCCLXX1X ; Voyages d'ibn Batoutah, t. IV, p. 8 0 5 ; L a n e the Arab. n i g h t e n t e r t a i n m e u t s , t . III, p. 51 sv., éd. 1859. V. Meadows of gold by S p r e n g e r , t. I, p. 261 et Ab. Géogr., t. Il, 1, p. 31.

') S u r cet o i s e a u f a b u l e u x , v. R e i n a u d , 2

)

3

) Les Z e ï d i s , t i r a n t l e u r n o m de Zeid, fils d " A l i , i m a m s a n s p o u r t a n t r e j ë t e r A b o u Bekr et ' O m a r ,

religion des Druzes, II, p. 590.

r e c o n n a i s s e n t celui-ci v. de S a c y ,

pour

Expos, de la

CHAP.

[L'île de Qo t h r o u b i a ,

VI,

219

5.

d'une circonférence de 300 milles,

contient deux villes, appartenant aux Zendjs, et une montagne très élevée, habitée par des Gouls, appelés Qothroub, à cause de leur férocité.] Le grand groupe des îles de Z e n d j â ,

situé, d'après Ptolé-

mée, sur une longitude de 95° et une latitude de 2°,

comprend

700 îles, l'une près de l'autre; elles sont habitées de Zendjs, qui se nourissent de pois chiches et d'une espèce de millet. Sur une de ces îles,

on pèche des perles très précieuses.

Un jour que

des navigateurs y abordèrent, un marchand d entre eux, qui avait avec lui un demi boisseau de pois chiches, les offrit à vendre; il les échangea à raison d'une perle pour chaque pois, ce que voyant, ses compagnons y apportèrent leur provision qu'ils vendirent au même prix, et ils s'en retirèrent, emportant un gain considérable. Ils y revinrent une seconde fois, apportant des pois plein leur navire,

mais les habitants refusèrent d'en acheter, ayant semé ce

qu'ils avaient, dès la première visite.

Cette plante réussit à mer-

veille et y est très fréquente; sa couleur est noire. L'île B r û l é e est située vers le Sud; on n'y aborde que rarement.

Elle est ainsi appelée, parce que, tous les 80 ans, une

étoile à queue [c. à d. une comète],

paraissant sur l'horizon et

montant jusqu'au zénith pendant le cours de 6 mois,

laisse tom-

ber du feu qui brûle tout ce qui se trouve sur l'île. A son apparition, les habitants s'enfuient pour un temps,

après quoi ils re-

viennent 2 ). L'île de D j à n à est bien peuplée et cultivée.

Il y a là une

espèce de serpents venimeux, dont les peaux ont la propriété de guérir la fièvre étique et la phtisie, quand on se repose sur des tapis, faits de ces peaux 3 ).

On s'empare de ces animaux au moyen

de la fumée du storax benjoin. Les chasseurs, après avoir entassé une

') V. Edrisi Géogr., t. 1, p. 62. Sur la signification du nom Qothroub, v. Ab., Annales Islamismi, ed. Heiske, t. Il, p. HO. 2 3

) V. Qazwîni, 'Adj. el-Makhl., p. 120. ) V. ibd. p. 121.

220

MANUEL

DE LA

COSMOGEAPHIE

DC

MOYEN

AGE.

quantité de cette matière, qui leur est apportée par des m a r c h a n d s , e n f u m e n t les environs des c a v e r n e s de c e s s e r p e n t s , quand il fait un vent violent du N o r d ou du S u d - E s t .

L e vent, portant la f u -

m é e vers les serpents, les e n i v r e , a p r è s quoi les c h a s s e u r s

conti-

nuent à en tuer, j u s q u ' à ce que la f u m é e ait c e s s é , ou que le vent soit calmé.

L ' a u t e u r A h ' m e d , le libraire, n o u s donne cette rela-

tion dans son o u v r a g e , intitulé L'île de de

Oûr

n è g r e s de

espèce

[c. à d. des b o r g n e s ]

petite taille.

d'oiseau,

«al-Mebâhidj».

appelé

Au t e m p s

«gomouk»,

est p e u p l é e d'une race

de

la

semence

c. à d. « g r u e » ,

vient qui

une

dévaste

tout, et attaquant les l a b o u r e u r s , leur arrache les yeux.

D'après

le livre d'Aristote sur les animaux, les g r u e s viennent du K h o r a s a n sur les rivages du Nil en E g y p t e , où elles attaquent de m ô m e les h a b i t a n t s ; la hauteur de cette peuplade est d'uné

VI e SECTION. —

Sur

la mer de /' Yémen,

coudée1).

nés bords,

ses îles et ses

merveilles. D'après

l'assertion

des g é o g r a p h e s ,

le c o m m e n c e m e n t

de la

mer de l ' Y é m e n vers l'Est est le promontoire d ' e l - D j o m h ' e t

[Ras

el-Gate], qui s'étend dans le p a y s de M e h r a h vers la mer, formant la frontière de la m e r de P e r s e , d e m m e n t la description.

dont n o u s

avons

donné

L e s îles de D î b a d j a t ) , g r a n d e s et p e -

tites, l'une p r è s de l'autre, sont situées dans cette mer. Dîbadjat leuse de

est

au milieu

toutes

ces

précé-

2

de ce g r o u p e ;

îles,

L'île de

elle est la plus merveil-

p a r c e que ses habitants

sont d'un noir

f o n c é , et tout ce qu'on trouve c h e z e u x : la p o u s s i è r e , les pierres, les a n i m a u x , j u s q u ' à les

plantes

sont

d'un

la canne à s u c r e , vert

très

foncé,

est

de la m ê m e

de m ê m e

couleur;

le millet et le

camphre. D a n s la m e r de l ' Y é m e n ,

011 trouve

le s q u a l e ,

appelé

«bète

') Comp. Qazwîni, 'Aclj. el-Maklil., p. 121 et Ibn-el-Wardi, margar. mirab., cd. Tornberg, t I, p. 114. 2) Comp. Edrisi Géogr., t.. I, p. 07 suiv. et Belat. des voyages par Roinaud, p LV suiv.

CHAP.

vr,

221

fi.

de mer», d'une couleur verte, tournant au bleu,

et la peau très

réche, ainsi que son cou et son dos ressemblent à une. rape; on s'en sert pour recouvrir des poignées de glaives; il a une grande trompe en forme de scie, longue un peu moins d'une coudée, tandis que son 'corps n'a guère qu'une longueur de 4 coudées au plus; avec ses défenses, il frappe à droite et à gauche 1 ). Il y a dans cette mer un animal de forme ronde comme le melon vert;

sa couleur est jaune,

comme la grenouille; animal.

tachetée de noir et de vert

on ne voit ni la tôte, ni la queue de cet

Quand, tombé dans le filet du pêcheur, il est porté à la

terre, il se renfle, avec l'air contenu dans ses flancs, jusqu'à la double dimension de son volume ordinaire; puis il se rétrécit, et cela se réitère, jusqu'à ce qu'il meure ou revienne dans l'eau.

On

ne mange pas la chair de cet animal, parce qu'elle est venimeuse. Il y a un autre animal de la forme d'une assiette ou d'un bouclier ou ressemblant à une galette ou à une nappe de cuir étendue;

sa couleur est bleue,

tournant au vert et tachetée de

rouge; sa queue, d'une longueur entre 1 et 2 empans, est blanche et noire, armée d'un dard, avec lequel il pique. teint par ce poisson, se couvre d'ulcères, couleur de cendre.

L'homme, at-

et la peau prend une

Cet état dure jusqu'à la mort.

Cet animal n'a

ni nageoires comme les autres poissons, ni pattes, soit de devant soit de derrière,

mais ressemble à une nappe étendue.

Il meut

sa queue bifurquée, nageant tantôt vile, tantôt lentement; sa gueule est au dessous du ventre, à peu près au milieu, et l'anus près de la bouche; le ventre mesure un empan en longueur et en largeur., et la largeur de son crâne est d'une à deux coudées®). Un autre poisson, d'une longueur d'une coudée,

est couvert,

comme le porc-épic, de grands piquants qu'il peut, selon sa volonté,

plier contre son corps ou hérisser.

Son ventre ressemble

à celui d'un poisson, et sa téte à celle d'un hibou.

L'homme, pi-

') C o m p . cette d e s c r i p t i o n a v e c celle de Qazwîni, ' A d j . e l - M a k h l . , p. ' ) C o m p . ibd. p. 117.

117.

222

MANUEL DE LA

COSMOGRAPHIE

DU MOYEN

ÂGE.

qué par ce poisson, meurt; sa couleur est bleue, tournant au vert, et les nageoires de sa queue blanches et noires 1 ). Le poisson, appelé «al-Bésé» [la tortue], d'une longueur de 20 coudées, a le dos large, noir et orné de très jolis dessins en jaune; il lui sert de cuirasse. C'est de cette matière, qu'on fait des peignes, des manches de poignard, des bagues-cachets etc. La chair de cet animal est bonne, grasse, huileuse, douce et agréable; elle ne contient rien de rance. Les pêcheurs prétendent que les tortues mettent au monde leurs petits, tandis que chaque animal, n'ayant pas d'oreilles apparentes, pond ses oeufs et fait éclore les petits 2 ). Dans ladite mer, il y a un poisson, long et mince, appelé «coton de mer» ; on le pêche pour en sécher la chair, qui devient comme du coton; puis on en fait des fils, dont on fabrique des tissus de couleur grise, connus sous le nom de «Semkîn»"). VIIe

SECTION.



Sur le golfe Arabique, dit mer de Moïse ou mer de Zeila'.

Cette mer est un golfe étroit, ayant la forme d'une langue; elle dérive de la mer de l'Yémen, d'où elle sort jusqu'à la montagne, appelée B â b - e l - M a n d a m [c. à d. p o r t e du r e p e n t i r » ] qui s'étend de l'Est à l'Ouest sur une distance de 12 milles. Ce détroit est si resserré qu'on peut voir la terre des deux côtés. Après avoir passé ce détroit, qui s'appelle aussi B â b - e l - M a n d e b [c. à d . p o r t e de d o u l e u r ] , la mer prend une largeur de 60 milles près de la ville de AOUÂN4), appartenant à l'Abyssinie, puis, il s'étend vers le Nord-Ouest, tantôt s'élargissant, tantôt se rétrécissant, jusqu'aux villes de A I L A H et de QOLZOUM, aujourd'hui détruites. Sa longueur est de 1500 milles et sa largeur depuis 200 milles jusqu'à 400.

') a ) 3 ) «)

Comp. Comp. Comp. V. sur

Qajwini, *Adj. el-Makhl., p. 120. ibd. p. 120. Ibd. p. 120 et Ibn el-Wardi, margar. mirab., ed. Tornberg, t. 1, p. 111. !a ville d'Aouän Reinaud, Qiogr. cCAb., t. II, 1, p. 212.

CHAP.

Dans

cette m e r ,

VI,

223

8.

Dieu a submergé Pharaon et toute son armée.

C'est une mer très difficile à naviguer et offrant très peu de ressources aux pauvres habitans de ses rivages.

Le navigateur y

trouve des dangers et des périls comme nulle part ailleurs; il y a dans cette mer des coraux, dont l'intérieur et l'extérieur sont blancs, des tortues, dont la dimension, en longueur et largeur, est de 6 et 10 e m p a n s , ou encore moindre;

une espece de coquille et de

colimacon, S r o m b à q [strombus gallus], d'une longueur d'un e m pan et plus [et un animal, dont on tire un parfum]. aussi dans cette mer du s a n g

de d r a g o n ,

On trouve

et d'autres choses

merveilleuses, dont nous omettons l'énumération.

YIII e

SECTION.



Sur le golfe Persique,

ses bords, ses îles et ses

merveilles '). Le golfe Persique est une mer bénie et s u r e , produits;

riche

en bons

il est toujours navigable, et l'agitation et la véhémence

de ses eaux

sont moindres que dans les autres mers.

Il est

parmi les plus grands golfes, dérivés de la mer des Indes,

mais

bien qu'il soit combiné avec cette m e r , il en diffère en impétuosité des vents.

Il a une profondeur de 70 toises jusqu'à 80 et

contient des pêcheries de perles, grosses et petites; sur ses bords on trouve aussi des mines de cornaline, de Bedjàdi [le grénat], de Mâd'anbi, d'or et d'argent et de fer; diverses espèces d'aromates et d'épices.

Le flux et le reflux dépendent du lever et du cou-

cher de la lune et de son passage au méridien 2 ).

Il a une lon-

gueur de 460 paras., sur une largeur de 180; sa forme est triangulaire comme la voile d'un vaisseau; un côté s'étendant de Bassorah jusqu'au

promontoire

Djomh'et,

appartenant

au

pays

de

Mehrah, l'autre, depuis Bassorah jusqu'à Tîz-Mekrân, le troisième, commençant au promontoire Djomh'et et traversant la mer sur une

M Comp. celte description avec celle de Qazwîuî, "Adj. el-Makhl., p. 114, dont Dimishqui semble ici nous donner un extrait. 2 ) V. la m ê m e observation dans Relation des voyages pai* Reinaud, t. I, p. 20.

224

MANUEL

DE

LA

COSMOGRAPHIE

I)C

MOYEN

ÂGE.

longueur de 500 milles, tandis que la longueur de deux autres côtés depuis Tîz-Mekràn jusqu'aux villes de

I'AH'SÂ

et de

QATHÎF,

passant près de la ville de Bassorah et s'inclinant vers le promontoire de Djomh'et, est de 900 milles ; [il y a un tourbillon près 'ÀBBÂDÂN1).]

de

Dans cette mer il y a, d'après l'assertion des navigateurs, 9 îles, dont 4 sont peuplées: savoir l'île de K h â r a k , d'une circonférence de 20 milles,

sur laquelle est bâtie une ville avec une

belle mosquée; L'île de K à s ou Q î s , appartenant au gouverneur de T'Omân, d'une circonférence de 12 milles, est bien peuplée et cultivée; on y trouve beaucoup de jardins,

et elle possède des bâtiments de

guerre, avec lesquels on fait des excursions aux îles des Indes; là et sur l'île de Khârak, on a des pêcheries de perles; [L'île d ' A w â l , vis à vis de la côte de Bahreïn, dont elle est éloignée d'une journée, contient une ville avec une mosquée; L'île de J â f e t [Lâft, selon Aboulfède], connue sous le nom d'île de B n ê - K â f â n , d'une longueur de 12 milles, sur une largeur de 9,

est peuplée et cultivée.

Le mot «Wal» est le nom

d'un cétacé, dont la longueur varie jusqu'à 100 coudées, plus ou moins, et qui se trouve souvent sur les côtes 2 ).] L'île de F â r i s , située vis à vis de Khouzistân, d'une race de pirates, la mer.

est peuplée

habiles nageurs et livrant des batailles sur

D'après l'assertion des habitans de l'île de Qîs, ils ap-

partiennent à la race des génies.

Un roi indien, voulant envoyer

au roi de Perse un présent de belles filles, le vaisseau aborda à cette île qui n'était pas habitée,

et les navigateurs descendirent

sur les rivages avec les filles ; alors les génies s'en emparèrent, et, après les avoir faites captives, ils cohabitèrent avec elles. mirent au monde cette progéniture qui peupla l'île 3 ).

Elles

Cette île

>) Sur les villes de I'Ah'sâ et d'el-Qathîf, v. Ab. Géogr., t. II, 1, p. 112, et sur le tournant d'eau, dont la situation est f a u s s e m e n t indiquée, v. ibd. p. 28. '} Sur

les îles de Khârak,

Qîs et Lâft ou l'île de Bnê Kâfan,

p. 373 et Mas'oûdi, meadows 3

of gold,

v. ibd , t. I,

p. 2 6 8 ; l'édit. de Paris, I, p. 240.

) V. la m ê m e tradilion dans Qazwîni, °Adj. el-Makhl., p. 116.

CHAP.

produit des palmiers sent d ' e u x - m ê m e s . on fait le t r a j e t ,

comme —

De

VI,

nulle

225

8.

part a i l l e u r s ,

la côte de Ma'bar

jusqu'aux

îles

de W à q w â q ,

ou

car

ils y c r o i s -

du

Coromandel,

dont la

population

estime le fer, c o m m e les autres p e u p l e s l'or, ainsi que les colliers des

chiens

et les

chaînes

des bestiaux

sont faits de ce métal

à

c a u s e de son a b o n d a n c e et du manque de f e r 1 ) ; de m ê m e , la p o pulation

de

Gànah

emploie

l'étain

hàbitans de la haute A b y s s i n i e gent,

et le préfère

à l'or,

») V. Q a z w î n î , ' A d j . e l - M a k l i l . ,

p.

108.

les

estiment le laiton plus que l'ar-

et en font des o r n e m e n t s , regardant l'argent et l'or

de moindre valeur.

et

comme

226

MANUEL DE LA COSMOGRAPHIE DR MOÏEN

IGE.

CHAP1T1ÎE SEPTIÈME EN

Ire



SECTION.

des Indes, djezîrât] le. Sud,

Sur

abordées l7extrême

de

et baignées

TREIZE

SECTIONS.

les côtes les plus par

Orient, par

reculées

les navigateurs situées

la mer

sous ¡'Equateur

Ténébreuse,

du premier

de la Sine,

sur

celles

„les îles"

[al-

et au delà

vers

et nommées jusqu'au

commencement

climat.

A. otre intention est de commencer cette description

par les pays

les plus reculés de la Sine vers l'Orient, en avançant vers l'Ouest selon les latitudes de chaque climat, jusqu'aux côtes occidental;

de l'Océan

puis, nous recommencerons par les pays les plus r e -

culés vers l'Orient, mentionnés,

qui sont contigus vers le Nord à ceux

déjà

pour avancer sur la même latitude vers l'Ouest,

en

continuant de cette manière, jusqu'à ce que nous arrivions aux régions des ténèbres,

situées au delà des 7 climats,

comme

nous

avons dit précédemment, au commencement de cet ouvrage. Parmi les pays que nous commencerons à mentionner, et dont nous décrirons les villes principales et les provinces, sont; es-Sine,

Khamd&n,

Tâdjeh,

Sine

T i p p é r a , tout ce qui est situé

en deçà des purtes de la Sine e s - S i n e , des montagnes de Balharà jusqu'aux frontières de M a ' b a r e l - K a b î r [e. à d. le CoromandelJ, situées aux bords de la mer Indienne, et jusqu'aux montagnes de l i j à k h e t dans les Indes et au pays de K h a y z e r i l n .

CHAP.

VII,

227

1.

1. A la frontière la plus reculée vers l'Orient, est le pays de S i n e e s - S i n e , situé au delà de l'Equateur aux bords de la mer. Là est située

SÎNIA 1 ),

ville principale et fortifiée aux bords de la mer

de Ç e n f et de l'Océan, résidence du roi de Khamdân;

elle est

peuplée d'idolâtres, qui adorent et glorifient une idole d ' o r , appelée «Tammouz».

On dit que Tammouz est l'époux spirituel du

Soleil, et qu'il possède un temple au milieu de la terre, par lequel ils désignent le temple de Jérusalem.

Autour de ce temple furent

construites 7 murailles: une de feu, une d'or, une de marbre, une de pierre, une d'argent, une de fer et une de cuivre. est, d'après leur opinion,

mentionnée dans la Bible, mais ils se

rendent coupables d'un mensonge, leur grande imposture!

Cette île

que Dieu les maudisse pour

D'après les relations judaïques, 2

de cette idole est tiré du mois Tammouz ).

le nom

Près de Sînia, il y

a une pêcherie de perles-, et de cette ville on entre dans l'Océan en venant des îles de S a y l i , au delà de la montagne d'Oucthiqoûn, pour aller aux îles de W â q w â q ,

situées dans l'Océan ténébreux.

A l'embouchure du fleuve K h a m d â n ,

sont situées les villes de

KHAMDÂN,

(?) et

TOÎJTHIA

(?),

BEEKOÛH

(?),

'ARMEDH

TEGHARGHACH;

toutes

ces villes ont des territoires et des faubourgs, et elles sont situées au delà de l'Equateur jusqu'au 5° de latitude vers le Nord, sur une longitude entre le 160° et le 166° 2. Au nord de Sînia, est situé le royaume de K h a m d â n le grand3),

appartenant à Sine es-Sine, avec la capitale du môme

nom, traversée par le fleuve de Khamdân, qui donne ici naissance à une île, large de 3 journées, sur la même longueur; sur ce fleuve, il y a des ponts qui mènent à la ville de Khamdân, située sur la rive gauche.

Sur les bords de ce fleuve, jusqu'à la mer de

Poix et la mer de Çenf, sont situées les villes de

KHÂN,

KHÂNOÛ,

*) V. la Géogr. d'Edrisi, t. I, p. 194. ) M. Chwolsohn a cité ce morceau sur le temple de Jérusalem dans son ouvrage «Die Ssabier und der Ssabismus', II, p. 680. 3 ) Comp. Edrisi Géogr., t. I, p. 193 suiv. et Relat. des Voyages par Reinaud, p. C1X suiv. et t. I, p. 88 suiv.; Mas'oûdi, meadows of gold, p. 333. La ville de Khamdân correspond actuellement à Singanfou, jadis capitale; les deux fleuves de Khamdân sont le Kiang et le Hoangho.

2

228

MANUEL DE LA COSMOGRAPHIE

KHALFÀR,

DÀRÀB,

KOKLÂH,

RA'LOÛ,

ÇANTHA,

DD MOTEN

ÂGE.

et

ÇAMQOÛ

ÇÎRMAH,

d'idolâtres, qui adorent d'affreuses idoles sabéennes. des mines d'or en abondance dans leur pays; rieur affreux et ressemblent

peuplées

On trouve

ils ont un exté-

en naturel aux singes,

mais sont

doués d'une imagination très vive et de diverses capacités d'artiste plus que d'autres peuples de Sine es-Sine. 3. Au Nord est situé le pays de Ç e n f ,

avec la ville princi-

pale du même nom, située aux bords de la mer; elle est peuplée de musulmans, de chrétiens et d'idolâtres.

La religion maliomé-

tane y est venue au temps de 'Ot'mân [que Dieu lui soit propice!] et les Alides, expulsés par les Omayades et H'edjdjâdj, s'y sont réfugiés, après avoir traversé la mer de Poix et séjourné sur l'île, à laquelle ils ont laissé leur nom, sur l'île de S o u b h ' et l'île du château luisant1). KERWÂ,

SAH'OPTÂ,

Parmi les villes de Çenf est

SAMTHÂR

et

KHALIFÂT;

KHALBÂ,

T'OUBÂ,

ces régions produisent une

quantité d'opiums et d'aromates. 4. Au Nord est situé le pays de K h â l f o û r ,

qui est le plus

grand des pays, appartenant à la Sine ; il s'étend en longueur depuis la mer de Çenf jusqu'aux sources du fleuve de Khamdân et vers les montagnes d'Ammoniac dans la partie la plus reculée de la Sine. Parmi ses villes, SAMQATHAR,

THÂLIQ,

BALQÂN

¡1

y en a 6 considérables:

et

SALFÂR;

FOURÂB,

'ABÀB,

la population consiste de mu-

sulmans, de chrétiens et d'idolâtres, mais les musulmans, quoique inférieurs en nombre,

sont supérieurs par leur influence, et le

gouvernement leur appartient.

Le pays ressemble aux Indes par

le tempérament, la couleur et les moeurs des habitants; leur principale nourriture consiste en riz et une espèce de légumes [mâsh 2 )] dont on prépare un mélange, nommé K a s h l â ,

et qu'on mange

avec du moût. 5. Au nord de ce pays,

') V. ci-dessus p. 171 ) Sur cette espèce de 3 j V. Ab. Géogr , t. I, nommée Khanfou; tsclieoufou».

2

est situé le pays de K h a n i q o u 3 ) ,

suiv. grains, v. Ibn Batoutah par Defrémery, t. III, p. 131. p. 364 et l'Introduction, p. CCCXC1V, où cette ville est elle est probablement identique avec, la ville «Hang-

CHAP.

VII,

229

I.

qui .«'étend depuis les eûtes de la mer de Maharàdja et de Çenf jusqu'aux bords occidentaux du ileuve Khamdân. nous en nommerons la ville de

KHÂNI«OU

principales:

I

P a r m i ses villes, et

GABGC, GINOU, MALKÂ.V

QOÇYÀN;

est située sur le rivage occidental du fleuve de

Khamdân ; elle est peuplée de musulmans, d'idolâtres, de chrétiens et de mages.

On trouve une mine d'hyacinthe jaune dans

une

montagne qui domine la ville sur le rivage oriental du fleuve; là, est situé le c h â t e a u , résidence du roi; les trésors du royaume. 6.

il est fortifié et contient

Les éléphants sont fréquents dans ce pays,

Au n o r d - e s t de ce pays est situé

peuplé d'une r a c e ,

celui

ressemblant aux Khatais,

de

Tippéra,

aux T u r c s et aux

Chinois par la taille et le naturel; ils sont doués de force, de c o u rage et d'habileté artistique, mais idolâtres et ignorants.

Ils p o s -

sèdent A grandes villes :

TÉBEEMÂ.

L'extrémité de

QARMKZA ,

H'ORMÉZA,

et

'ALFOÛK

la chaîne de lialharâ forme la frontière vers le

Nord et l'Océan oriental vers l'Est.

Ce pays est le dernier

du

1 e r climat. Vers l'ouest, du pays de Tippéra est situé celui de K h a m d â n l e p e t i t , riche en fleuves, en forêts, volaille et mines.

Kham-

dân est la ville principale, située près d'un lac du môme nom et peuplée d'un mélange de m u s u l m a n s , d'idolâtres;

de c h r é t i e n s ,

de juifs et

les derniers sont plus nombreux, bien que les musul-

mans leur soient supérieurs en influence et en estime. villes, nous en n o m m e r o n s 7. Sine,

3:

DJOEDJOC,

OjorMÀai et

Vers l'Ouest, nous arrivons au dernier pays de Sine, appelé en persan S h î n e e t J V I â s h î n e ;

du roi du pays Shîne et Màshlne chands musulmans.

résidence

et lieu de réunion des m a r -

Parmi les villes, situées aux bords de la mer

de Maharàdja et vers le N o r d , nous en citerons MAHARABJ

es-

sa ville principale

se nomme TÂDJEH1), traversée par le fleuve de T à d j e h ,

RÉWI { ? ) ,

Parmi les

KHAMÎROÙ.

et

11

BAUIOÛR ).

4:

KALAH2},

LA-

Ce pays est combiné avec les

'] V. Edrisi Géogr,, t. î, p. 195, où celte vilte s'appelle liàdjal). !

) V. Ab., ÏIntrod.

3

par Rematiti, p. CDXIV.

) Bailleur, p r o b a b l e m e n t n u e altération de Balharà, s'élendait depuis C a m b a y u jusqu'à Sainiour,

m a i s , par u n e confusion des g é o g r a p h e s de cette é p o q u e ,

230

MANUEL

DE

LA

COSMOGRAPHIE

DF

MOYEN

ÂGE.

portes de la Chine, chaîne de montagnes très escarpée et presque infranchissable, si ce n'est pour un homme seul; il y a un passage, fermé par une porte et gardé par des huissiers qui se relèvent, comme cela a lieu maintenant à la porte de fer entre les Tatares et le pays de Berkeh 1 ).

[Ce pays est voisin de la G u z u r a t e des

Indes et le dernier pays de la Chine; il confine au pays de Balharâ, situé sur la même longitude vers le Nord.] 8. Le pays de G u z u r a t e des Indes, vers l'Ouest, est baigné par les mers de Ma'bar et de Maharâdja; parmi les villes, situées près du rivage et possédant des territoires, des districts et de grands édifices, est la ville de Qoçç, très considérable, avec un port, un grand commerce et un territoire étendu;

elle est environnée de

petites villes et à peu près de 10,000 villages, peuplés d'Hindous, ignorants et idolâtres;

tout près, est située la ville de KIR, très

considérable aux bords de la mer.

Suit la ville de

BÉZANEH 4 ),

vironnée d'à peu près 1000 villages, aux bords de la mer,

enavec

un port, où il y a flux et reflux. La ville de

RAKLEH,

près de la mer;

MANDJEROERSEH

[Mangalore] 3 ),

environnée d'à peu près 1500 villages et de 70 forteresses, situées dans la chaîne de B a l h a r â ,

qui s'étend des Portes de la Chine

vers le pays de Guzurate. 9. Après les côtes de Guzurate, nous arrivons aux côtes du pays de L â r avec le royaume de S o u m é n â t 4 ) . pale du pays de Lâr s'appelle

SOUMENÂT,

La ville princi-

aux bords de la mer et

abordée par des vaisseaux, qui viennent d' c Aden. Elle est peuplée de savants Indiens et de dévots qui adorent une idole très célèbre. ses confins sont élargis jusqu'à l'Inde Transgangétique; scriptorum Arab. de rébus Indicis, p. 42.

eomp. Gildemeister,

') Sur la porte de fer, détroit du Caucase, aussi appelé Derbend, v. Ab. Géogr., t. II, 1, p. 94, 284, 287. '') Sur la ville de Bézàneh, capitale du Guzurate, v. fragm. Ar. et Vers, relatifs h l'Inde par Reinaud, p. 107. *) V. Ibn Batoutah par Defréinery, t. IV, p. 79. 4 ) V. Ab. Géogr., t. I, p. 356. — En parlant de la Sine et de l'Inde, Dimishqui s'est rendu coupable d'une complète confusion, surtout en •plaçant les pays de Guzurate et de Lâr à l'Est des côtes de Malabar et de Coromandel, qu'il décrit dans le chap. suivant.

CHAP. v r i ,

231

1.

Le nom «Bouddh» signifie une idole de pierre, que les Indes adorent;

elle représente les parties sexuelles de l'homme et de la

femme en pierre, en or ou en fer, et on l'appelle cause la plus immédiate de l'unité du genre humain.

L'idole est placée sur un

trône d'or, ointe de musc de la tête jusqu'au siège et ornée de colliers d'hyacinthe et de diamants;

des vases d'or, remplis de

pierres précieuses, sont rangés par devant, et le trône repose sur un socle rond, assez grand pour 10hommes; il est entouré d'un gradin circulaire, haut d'une coudée et large de 2, au dessous duquel il y en a un 2 ème et un 3 ème jusqu'à 9, figure humaine.

tous remplis d'idoles à

Ces gradins sont réunis par de petits escaliers,

où les prêtres montent et descendent, et en plusieurs endroits, il y a des portes de pierre ou de bois verni, qui mènent dans l'intérieur.

Ces idoles représentent des rois ou des hommes illustres.

On offre à cette idole 1000 portions de nourriture, qu'on prépare de K a s h l â ,

et qu'on sert tout chaudes sur une nappe;

tandis

qu'on ôte les couvercles, de jeunes vierges, ministres de l'idole, battent des tambours et des cymbales, touchent des instruments de cordes, et font retentir des cornets, faits de corne, de coquilles et de cuivre; de peur que la vapeur, montant des mets tout chauds, ne s'échappe, on ferme les petites portes.

On prétend que cette

vapeur est la nourriture des âmes des défunts, réfugiées et séjournant autour du Boudd, et des idoles qui, de nature spirituelle, participent de la même jouissance;

puis,

on ouvre les portes et

partage la nourriture entre les ministres des deux sexes, les pauvres et les infirmes, qui se rangent autour de la nappe. Parmi les dévots et les savants, il y a une classe, Djoukia,

appelée

qui s'adonne à toutes espèces de tours d'adresse, de

jonglerie et de fantaisie; une autre, appelée B o u k i a h , qui mène une vie austère et pleine de privation.

Ils enlèvent tous les poils

de leur corps avec un onguent de chaux, et l'on n'en voit jamais que deux ensemble, dont l'un est le maître, l'autre le compagnon; ils s'adonnent mutuellement à la volupté 1 ). . . .

Le premier porte

') La t r a d u c t i o n verbale de c e s l i g n e s n'étant p a s c o n v e n a b l e , n o u s l ' a v o n s o m i s e .

232

MANCEL

DE

LA

COSMOGRAPHIE

J)F

MOYEN

ÂGE.

autour de son cou une clochette; quand il a faim, il soune d'une certaine manière dans la rue, sur le marché ou à la porte du Boudd, après quoi les passants, qui l'ont entendu, lui offrent du Kashlâ; après en avoir obtenu,

il retourne à son compagnon et,

l'ayant

placé devant lui, il s'en éloigne, tandis que l'autre en mange ce qu'il veut;

ensuite, celui-là retourne et mange sa portion,

sant le reste au donneur, qui l'estime comme une pour lui et sa famille.

lais-

bénédiction

Parmi les divers actes de dévotion, il y a

aussi celui-ci: ils brûlent le corps et les os de leurs rois défunts, conservant les cendres en un lieu sûr. Quand le roi actuel monte à cheval, il a toujours à sa suite deux dévots, portant des vases d'or, remplis de ces cendres; ils en répandent de temps en temps sur leurs figures et leurs corps et indiquent par cet acte le sort commun des rois en lui donnant une admonition de se souvenir de ne commettre aucune injustice et de ne faire que du bien. Parmi les classes des Indiens, il y a aussi les B r a h m a n s , adorateurs du feu. Ils prétendent qu'Abraham, l'ami de Dieu, fut leur apôtre, de même Adam, le premier homme;

tous deux auraient

recommandé le feu comme objet de prière,

auquel on doit

culte.

un

Les lîrahmans sont les savants parmi les Indiens, ils ne

changent rien de ce que la nature a donné à leurs corps, laissant pousser leurs ongles et leurs cheveux, ainsi qu'ils ressemblent aux bêtes sauvages. — [Porus],

[Samarqandi nous raconte, que le roi Borouç

ayant visité une idole et voyant sur son cou un collier

d'une grande valeur, l'enleva et s'en orna lui-même. Aux ministres qui faisaient objection, il répondit:

«c'est un présent de l'idole;

si vous ne concédez pas, je la renverserai; mais, si vous êtes véridiques, elle me l'a donné;» alors, ils feignirent d'ajouter foi à sa parole. La ville de

CAMBAYA1),

grande et considérable, possède une belle

mosquée musulmane, une vieille église chrétienne, un grand Boudd pour les Indiens et un temple du feu pour les mages.

M V.

Ab.

Géogr.,

t.

I, p .

356.

CHAP.

VII,

233

8.

La ville de BEKOÙÇ1), avec un territoire, comprenant 4000 villages, est située près d'une baie d'une longueur de 2 journées, où il y a flux et reflux; les vaisseaux y abordent; on y trouve du poivre et des bamboux en abondance.]

IIE

SECTION.

Sur les côtes des Indes depuis la frontière de Guzu-



rate ci l'Est jusqu'au pays de Çoidîan et de Kérowrâ à l'Ouest. a. Le premier pays sur la côte indienne après la ville de Berouç est K a n o k [Canoge] et K a n o u n â t , entourés de montagnes et situés sur la rive orientale du Gange.

Nous avons déjà précé-

demment décrit le Gange et les diverses espèces de dévotion, dont il est l'objet sur ses bords. La ville de

est située à l'embouchure du Gange près

BERAQU

de l'Océan. La ville de

NAUFOUL,

avec un grand territoire;

il y a là des

pêcheries de petites perles. La ville de

KHOÛRNOCL,

La ville de

THOESÂRI,

lieu d'étape pour les navires indiens; près d'une grande baie, où abordent les

navires au long cours; La ville de La ville

DHOCQ,

d'ÀKÂNTHI,

THÀNESH,

située aux bords de la mer; de même ;

SOUBÂREH,

SÂHI,

TÂNEH,

de même ;

située non loin de la mer, avec une grande mosquée,

est un lieu d'étape pour les marchands et contient beaucoup de richesses ; HEBÀR,

située près de la mer et entourée de montagnes; à ce

pays appartiennent à peu près 20,000 villages et 30 forteresses. A l'Ouest est situé aux bords de la m e r : b. Le pays de B e l o u à n avec les villes de SAKBÎS

et

2

SINDAPOERE ),

DHABOCH',

QARTÀLEH,

situées près de la mer; la dernière, qui est

la capitale, a une mosquée et un Boudd, appartenant aux Hindous ; ') V. Mas'oûdi,

meadows

of gold,

p. 2 6 7 ,

tes villes de S e y m o u r , Cambaie, Mémoire 2

sur l'Inde,

p. 220.

) V. Ab. Géogr., t. 1, p. 359.

où le nom est écrit Boroudh;

Sindân, Sonbâreh et T â n e h ,

sui-

v, Reinaud,

234

MANUEL DE

La ville de rons;

LA

HANNAWR

COSMOGRAPHIE

DU MOYEN

ÂGE.

[Onore], sur la côte, avec de beaux envi-

cette province possède

à peu près 10,000 villages, bien

1

cultivés ) ; c. Le pays de M a n î b à r 2 ) [c. à d. le Malabar], appelé pays du Poivre, comprend les villes suivantes:

FÂKANOUR

[Bakkanore],

très grande, avec une population d'Indiens, de Persans et d'Arabes musulmans; La ville de

près d'une baie plus grande que la baie

ÇEYMOUR*^),

de Fâkanour, où entrent les vaisseaux; dans les deux baies, il y a flux et reflux; La ville de

[Mangalore],

IMANDJÉROUR

située sur le fleuve du

même nom, qui débouche dans la mer; il y a là flux et reflux et un grand commerce de poivre; La ville de

sur la côte, environnée à peu près de

HÉRAQLÉA,

2000 villages, situés dans les montagnes et sur les côtes; Les villes de

HAYLY

[le promontoire d'Illi| 4 ) et de

DJERABATTÂN3)

ou Djor-Fattân, sur la côte, avec une population païenne. Les villes de

DEH-FATTÂN,

et

BODDFATTÂN

FANDARAINAH"),

situées

sur la côte; la population de cette dernière consiste principalement de juifs, d'Indiens et de musulmans;

les chrétiens y sont peu

nombreux. La ville de

dont la majeure partie de la population

SHINKLI7),

est composée de juifs; KATJLAM 8 )

est la dernière ville de la côte du Poivre.

d. Suit le pays de Ç o û l î a n avec la côte,

appelée le grand

et le petit M a ' b a r 9 ) [le CoromandelJ, où les vaisseaux, venant de la Berbérie, déchargent leurs cargaisons.

M V. A b .

Géogr.,

t. I, p .

354.

2

) V. ibd. p.

3

) V. Q a z w î n i , A t ' à r e l - b e l â d i ,

4

) V. A b .

354.

G é o g r . , t. I,

5

) V. Edrisi

6

) Y. I b n - B a t o u t a h ,

Géogr.,

V. Ab. Géogr., 8

Le petit Ma'bar est le

) V. i b d . p. 3 6 1 .

p.

p.

t. I, p .

179

ibd. p. 8 7 ,

t. I, p. 9

64.

354. et I b n - B a t o u t a h 88.

355. ) V. i b d .

p.

361.

p a r D e f r é m e r y , t . IV, p.

83.

CHAP. VII

port de la ville (le

KANKÀR;

235

a.

MANGALAH,

[Àllipoùr?], rési-

ÀLLIBNOÛN

dence royale, avec un Boudd, qui n'est guère fréquenté. Suit le grand Ma'bar avec les villes de belle ville avec une population mixte; ABÂMOU (?),

DHAFTEN,

KOUBRA

QÎRAH,

[Kat'îr?],

KAIBAR,

grande ville,

QÎN,

la capitale Fâmni [Fâtni?] est à présent

TENDÂ;

détruite. La montagne, située aux environs, appelée K â w e r d , contient un grand volcan, qui lance du feu jour et nuit. Le pays de K é r o u r â 1 ) , voisin de ce pays et la dernière étape des marchands, comprend la capitale de

KÉROURÂ

et

DJERÂM D'OR;

à

cette dernière ville, il y a un Boudd très célèbre qu'on vient visiter de contrées éloignées, jusqu'à une distance d'une année de voyage; il est l'objet d'une quantité de cérémonies; il y a des personnes qui font toute la route jusqu'au Boudd, rampant sur les genoux; d'autres se prosternent sur la terre et se relèvent,

réitérant cet acte

de dévotion, jusqu'à ce qu'ils y arrivent ou meurent sur la route; un autre tresse ses cheveux en cornes, entrelacés de fils et de coton, en les trempant d'huile et de graisse et tenant un poignard tranchant à la main droite;

ainsi, il visite le temple du feu avec

la foule de ses gens et de ses amis, tandis que les ministres l'accompagnent à l'autel. En s'en approchant, il allume les tresses de ses cheveux avec le feu qu'il a saisi d'une main, tandis que de l'autre, armée du poignard, il se fait six incisions dans le ventre, par lesquelles introduisant la main dans ses entrailles, il s'arrache le foie. Après en avoir donné un morceau à un de ses plus proches parents, il se jette dans le feu qui le réduit en cendres. en répand une partie dans le Gange,

On

et une autre est mêlée à

l'eau de ce fleuve pour servir à une espèce d'onguent bénit, dont on s'enduit le corps. Tous les Indiens croient à la transmigration des âmes, comme

') V. R e i n a u d ,

Mémoire

sur

Vlnde,

p. 80.

de v i l l e s en C h i n e et d a n s les I n d e s ,

il n'y a qu'un

très petit

l'ortographe d'une m a n i è r e c e r t a i n e ; p o u r la p l u s g r a n d e partie, n o u s c h o i s i la f o r m e ,

sur

laquelle

nombre

d e s q u e l l e s n o u s a v o n s r é u s s i à fixer avons

l e s m a n u s c r i t s s e m b l a i e n t être d'accord;

v a r i a n t e s o n t été i n d i q u é e s d a n s l'édition du texte.

les

236

MANUEL DE

les Ismaélites,

LA

COSMOGBAPHIE

les Ilhâdiens,

DU

MOYEN

ÂGE.

les Qaramathes et les Noçairiens 1 ) ;

ils prétendent que l'homme, durant sa vie, est dans une prison étroite, mais qu'après la mort, l'âme va habiter un autre corps, différent de l'ancien et qu'elle s'y développera, comme auparavant, pour atteindre un plus grand degré de bonheur. sagent la mort

Ainsi ils envi-

comme le commencement d'une autre vie, et ils

estiment, comme chose très facile, de se tuer.

III e

SECTION.

Sur les pays de Sind,



Mend jusqu'à la frontière

Thourân, Kirmân, de la

Mekrân,

Perse.

Les côtes du pays de Sind sont à l'Est, voisines du pays de Kérourà, qui comprend les territoires de M à l w a h et de N e h à w e r [Anhalwàrah].

La population de Sind a une langue différente de

celle des Indes.

Parmi les villes,

nous n o m m e r o n s :

DAIBOL"),

situées sur la côte du Sind,

près d'une baie dont les eaux entrent

de la mer Persique, et où abordent les navires; port que forme une baie combinée avec un fleuve, venant

BÎRODN,

de l'est du pays de Kâboulistan et débouchant dans la mer. — Dans l'intérieur du pays de Sind, est située la ville de «fossé d'or» [Faradj] ou «maison d'or»,

MOULTÂN 3 ),

appelée

à cause de la quantité

de ce métal que remportèrent les musulmans lors de l'occupation de cette ville; il y avait là un boudd, servi par 7000 ministres et devenu l'objet de vénération parmi les Sindiens.

D'après Mas'oûdi, le

représentait Job [que la paix soit avec lui !]. pays de Sind comprend

120,000 villages;

On prétend, qu'il

parmi les villes nous

nommerons : WAZOU

toire de

OU

LAHORE,

GHOCRIAH

MANÇOURIAH,

') N o m s de s e c t e s 2

résidence du roi, à qui appartient le terri-

EL-MOHAMMÉDIAH ;

bâtie au commencement de l'Islam et appelée en

m y s t i q u e s , qui t i e n n e n t à l'explication a l l é g o r i q u e d u Coran.

) S u r l e s v i l l e s de Daibol et t t î r o û n , mémoire

3

sur

l'Inde,

p.

v. Ab. G é o g r . , t. I, p . 3 4 8

et

Reinaud,

239.

i V. R e i n a u d ibd., p. 1 8 4 et 2 4 9 s u i v . et Mas'oûdi. meadows Edrisi, G é o g r . , t. I, p. 1 6 7 ; c o m p . c i - d e s s u s p. 48.

of gold,

p. 3 8 5 ;

237

CHAP. VII, B.

indien TÂMIRÂN;

elle est située dans une vallée,

branche du fleuve Mekran [de l'Indus];

entourée

d'une

aux environs sont

situés

à peu près 30,000 villages p e u p l é s 1 ) ; Les villes d'ANNERY2),

MENH'ÂTERY8)

sont situées sur le fleuve

de Mekrân; La ville de BASMID OU JJASMAD4), près d'un fleuve, qui

sort

d'une montagne aux environs et débouche dans le Mekrân; La ville de T'ÂLIMÂN, bâtie par Alexandre; La ville de QANDAHÂR5), les districts de DJONDROÛZ fi) et de Roûz'!), .auxquels appartiennent un grand nombre de villages. Le pays de M e n d

est voisin de ce territoire

désert entre le Sind et le Hind;

et occupe le

sa population est riche en cha-

meaux et b r e b i s , avec lesquels elle cherche les pâturages comme les Arabes 8 ). T h o û r â n est voisin de ce pays; c'est une vallée entre deux montagnes,

dont la longueur est de 3 j o u r n é e s ,

riche en fruits.

Parmi les villes y situées sont : la ville d e K o ç D Â R ou KOZDÂR, la capitale");

les villes de KYZKÂNÂN10), SOÛRDJAN OU SIRDJÂN11) et MOST-

AMBIH ou MOSTANIDJ,2), où commence le d é s e r t , qui s'étend j u s q u ' à

Moultàn. climat,

Tous les pays maritimes des Indes appartiennent au 1 e r tandis que toutes

les contrées montagneuses

dans l'intérieur du pays appartiennent au 2 è m e ; nîbâr.

et

situées

de même le M a -

Le Sind est situé dans le 1 e r et le 2 è m e climat et au c o m -

') V. Ab. Géogr., t. I, p. 351 , où l'ancien nom de la ville s'appelle «Yamanhou», comp. Edrisi, Géogr., t. I, p. 162. 2 ) V. Ab. ibd. p. 347. 3 ) V'. Keinaud, mémoire sur l'Inde, p. 240. 4 ) Gildemeister, de rebus Indicis, p. 169. 5 ) V. Ab. Géogr., t. 1, p. 356. 6 ) V. Gildemeisler 1. c., p. 180. 7 ) V. Lex. geogr., t. I, p. 490. 8 ) Sur la peuplade de Mend, v. Reinaud, mém. sur Finde, p. 234. 9 ) V. Gildemeister 1. c., p. 173. 10 ) V. ibd. p. 174. n ) V. Ictachri, das Buch der Länder von Mordtmann, p. 80. ,2 ) V. Edrisi, Géogr., t. I, p. 167, où cette ville est appelée Mostah, dans l'Abrégé Masnih.

238

MANDEL » E

mencement du 3 ème

LA COSMOGRAPHIE DD MOYEN ÂGE.

Quant à Thourân,

sa vallée appartient au

gème climat, comme les parties intérieures du pays de Sind. Le pays de K i r m â n est voisin du précédent et comprend une partie du Mekrân; on dit que celui-ci a ce nom d'après Mekrân b. el-Mound'ir.

Il est pour la majeure partie couvert de dé-

serts. Parmi les villes, situées sur la côte, nous avons: Tîz 1 ), appelée

TÎZ-MEKRÂN,

KÂIÎÂN (?),

Kîz 2 ), toutes avec des rades pour les

navires. Parmi les villes, situées dans l'intérieur, nous nommerons : QANDÂBLL3),

la capitale des Indes,

d e s B o d h a s , entourée d'un désert, RÂSHEK6),

8

QAMBALÂ,

QANNAZBODR,

la v a l l é e

KENA-EL-BODHAH4),

ou

BENH'OÛR

[KHARINODS

ou

BETROTO5),

KAREMBODZ] 7 ) ,

DARAK, MÂSA-

9

KÂN ).

Dans toutes ces villes, on fabrique le f a n y d ) [suc de la

canne, passé sur le feu et épaissi], qui est exporté à Khorasàn et à r'Irâq. krân,

Dans le Sind, entre Mançouriah et la frontière du Me-

sont les étangs du fleuve Mekrân,

qui sont peuplés de

Z o u t h s [Djath]; ceux qui vivent près de la mer, se construisent, comme les Berbers, des cabanes de roseaux et se nourrissent de poissons et d'oiseaux aquatiques, tandis que les autres, qui en sont éloignés, se nourrissent, à la manière des Courdes, de lait et de fromage 10 ). A l'ouest du Mekrân,

est la province,

appelée

«Bodhat»,

peuplée de païens qui habitent les marais et les étangs et se réunissent à la ville de

Quant au nom de K i r m â n ,

QANDÂBÎL.

') V. Ab. Géogr., t. I, p. 348. ) V. Reinaud, mém. sur Finde,

2

p. 240.

3

) V. ibd. p. 57, 234.

4

) Sur la peuplade des Bodhas o u , Reinaud, ibd. p. 234 et Lex.

on

selon une autre orthographe,

geogr.,

Nodhat,

v.

t. II, p. 4 5 2 et t. III, p. 2 0 6 ,

Qaz-wîni,

5

) Cette ville est appelée par Içtachri «Birur», v. das Buch der Länder,

p. 82, 85.

6

) Sur ces deux villes, v. Lex.

At'ar ul-belâdi, p. 84.

7

geogr.,

t. I, p. 399.

) Sur les villes de Qambalâ et Qannazboûr,

dont les n o m s sont bien altérés

dans les mnscrts., v. Gildemeister 1. c., p. 175, 177 et Lex.

geogr.,

453, Edrisi, Géogr., t. I, p. 164, 165. 8

) V. Ab. Géogr., t. I, p. 335 et Lex.

9 10

geogr.,

t. III, p. 31.

) V. Gildemeister 1. c., p. 177.

) Sur les Zouths ou Djaths, v. Reinaud, mém. sur l'Inde,

p. 233.

t. II, p.

239

CHAP. VII, 3.

prétend qu'il est dérivé de Iiirmân b. Fàris ou, d'après une autre opinion, Kirmân b. Féloudj b. Lathi b. Jàfeth b. Noé.

Cette pro-

vince s'étend sur 180 paras., mais la population y est très disséminée;

elle contient 540 chaires d'où l'on entend des sermons

musulmans, et elle a RISHÎR,

villes:

4

KOUÂSHYR OU BARDASYR'),

la ville de

au bord du désert et traversée par un fleuve rapide ; ces

villes sont situées dans le 3 ème climat; La ville de BAMM2), avec 3 mosquées au bord du désert, entre Kirmân et Sédjestân; SîruuÀx est la 4 ème ville s ). Outre ces villes, nous avons dans le Kirmân celles de WEde

LÂSHDJERD4),

FAHBIDJ 5 ), 7

ZBREND"), MEIMEND )

ou

à la frontière entre la Perse et le Kirmân;

BEIMEND, ROCD'ÂN 8 ),

toutes situées sur le bord

du désert, entre le Kirmân et le Sédjestân. par la chaîne de K o f ç , 7 montagnes,

Ce pays est traversé

et les montagnes de B à -

r i z 9 ) [ B â r z e n ou I i â r e n ] , avec des mines de fer et d'argent, jadis peuplées d'innombrables hordes de Courdes, connus par leur férocité et qui tuaient tous ceux qui tombaient dans leurs mains. Ces contrées sont maintenant peuplées des B e l l o u ç 1 0 ) [les Béloudj], qui sont encore plus féroces et d'un caractère encore plus sauvage.

Dans ce climat, il y a une contrée, appelée A h ' w â s h 11

[H'owâs] ), habitée par des Arabes qui possèdent des troupeaux de chameaux, de brebis et des pâturages; ils habitent des huttes de roseaux.

Toute cette contrée est aussi peuplée de C o u r d e s ;

à ce territoire appartient le port d'HoRMouz12), situé près d'une baie de la mer Persique et abordé par des marchands.

C'est la der-

nière ville du Kirmân. ') V. Ab. Géogr., t. I. p. 336;

daus lçtaehri, Buch

der Länder,

p. 8 2 ,

nous

trouvons les n o m s de Termâshir et Berdashir. 2

5

3

) V. Ab. Géogr., t. 1, p. 336.

4

) V. Lex.

geogr.,

) V. lçtaehri 1. c., p. 80.

6

) V. Ab. Géogr., p. 336.

') V. Edrisi Géogr., t. I, p. 422. 9

) V. ibd.

t. III, p. 296. 8

) V. ibd. p. 419.

) Sur les montagnes de Kàren et de Bârzen, v. lçtaehri, p. 78, 7 9 , de Goje, p. 164, Dozy, recherches,

t. I, p. 301 et Lex. geogr.,

t. IV, p. 237. 10

) V. Ab. Géogr., t. I, p. 334.

l2

t V. Ab. Géogr., t. 1, p. 338.

éd. de

t. 11, p. 437 et

") V. lçtaehri d. B. d. L„ p. 81.

240

MANUEL DE LA

IVE

SECTION.



COSMOGRAPHIE DD MOYEN ÂGE.

Sur la Perse et le Khouzistân,

la partie

intérieure

et celle, située vers la mer. La Perse est située à l'ouest du Kirmân et s'étend en longueur sur un espace de 150 paras., sur la même largeur; elle a un climat qui varie entre un froid très rigoureux et une chaleur très forte, ainsi qu'une personne, y ayant séjourné pendant l'hiver, me disait: «Je m'étonne, de ce que cette terre puisse produire des plantes», et une autre, y ayant passé l'été: «Ce pays ressemble à l'enfer par la violence de ses chaleurs, de sorte que les oiseaux y restent presque stériles»; quelquefois les rochers se fendent par l'effet de la chaleur comme par celui du feu. La Perse comprend 5 provinces : 1. I ç t h a k h r qui, selon la tradition, a été bâtie par Behrasp; après avoir été dévastée, les habitants se réfugièrent à B a i d h â 1 ) , c. à d. la v i l l e b l a n c h e ,

ainsi nommée à cause d'un château

blanc; autrefois on l'appelait Ni s h à n e k [Sebâbak?]. province est située la ville de

KUTÂREK

(?), au bord du désert.

2. Dans la province d ' A r d e s h î r d j e r d nifie propriété,

Dans cette

[le mot «djerd» sig-

ainsi que la signification du mot «Ardeshîrdjerd»

est propriété d'Ardeshîr], sont situées: DJODR2), la capitale; on prétend qu'elle porte aussi le nom de par Wdhad ed-Daulah ;

SHIRÂZ,

qui lui fut donné

FÎRÛZABÂD,

ville mahométane, bâtie par Moham-

med b. Abi-l-Qàsim et-T'aqafl sur d'anciennes ruines ; elle est capitale, station de l'armée et possède 3 mosquées 3 ). Près de la mer sont situées les villes de

SÎRÂF

et

TAWADJ

OU

TAWAZ

plutôt

[OU

TODK]4).

3. Dans la province D a r â b d j e r d [c. à d. propriété de Dârâ le grand] est la ville de 4.

DJAHRAM5).

La province de S a p o r

comprend

bâtie par Sapor b. Ardeshîr, les villes de DJÂN;

BAID'AKHÂN6),

et

KÀZEROÛN')

le long de la mer sont situées les villes de

DÂREIN,

capitale, NOUBENDETOCSTER8)

9

et

DJANNÂBEH ).

') V. E d r i s i G é o g r . , t. I, p. 4 2 0 e t A b . G é o g r . , t. I, p . а

) V. A b . i b d . p . 3 2 4 e t 3 2 7 .

5

) V . i b d . p . 3 2 2 e t Lex.

б

) V. A b . , t . l , p . 3 2 2 .

geogr., 7

3

328.

) V. ibd. p. 328.

t. I, p .

) V. i b d . p . 3 2 4 ,

4

) V. i b d . p .

320.

276. 8

) V. i b d . p . 3 1 4 .

a

) V. i b d . p. 3 2 4 .

CHAP.

VII,

241

4.

5. La province d ' A r d j à n ou A r r a d j â n est située en partie près de la mer, en partie dans l'intérieur du pays; une partie est montagneuse,

l'autre plaine.

La ville d'ARDJÀN est traversée par

le fleuve de T h â b , sur lequel est construit un pont, une des merveilles du monde.

Ce fleuve a ses sources dans les montagnes près

d'Ispahan et débouche dans la mer Persique.

La ville a été bâtie

par Qobâd b. Fîroûz; les habitans d'Amid sont venus s'y établir [et l'ont appelée La ville de

NEWBENDEDJÂN

MÂHÎR 2 )

, c. à d. meilleure qu'Amid 1 ).

est baignée par la mer, où elle forme un

golfe, de l'embouchure du Tigre jusqu'à 'Abbadàn; dans son territoire est situé un village, nommé

ASEK 3 )

avec un volcan, dont on

voit les feux jusqu'à une distance de 20 parasanges.]

On dit qu'il

y a 4 contrées qui sont les plus belles de la terre : la vallée de Bawwân4),

appartenant

à la province de Sâpor, longue de 2

parasanges, est ombragée par des arbres et arrosée de fleuves rafraîchissants, portant ce nom d'après Bawwân b. Abradj b. Féridoun.

Un poète décrit ainsi cette contrée:

«Les rayons du soleil levant, en jetant tous les matins leurs feux «sur la verdure des arbres, ressemblent à des dinars d'or dans la «main d'un paralytique, qui tantôt la ferme pour tenir l'or, tantôt «en laisse échapper par les interstices de ses doigts.» Les trois autres sont le S o g d d e S a m a r q a n d , d ' O b o l l a h et la G o u t h a d e D a m a s . Khowârezmi, qui a visité ces contrées,

la province

D'après Abou Bekr ella Goutha a la préférence

sur les 3 autres, en même proportion que celles-ci se distinguent des autres pays du monde;

elle ressemble à un paradis terrestre.

Le S o g d 5 ) est une contrée, traversée par un fleuve, sur les bords duquel on remarque des palais, des jardins et des villages

') V. Ab. I, p. 318, 326 et Lex. geogr., t. II, p. 189; la ville de Darin ou Darein est nommée par Içtachri, v. la trad, de Mordtmann, p. 66 et ci-dessus p. 149. 2 ) Cette ville est nommée Mâhin par Igtachri, v. 1. c . , p. 7 6 ; dans l'édit de de Goeje, p. 132 «Maîn». 3 ) V. ibd. p. 01. 4 ) V. Ab. Géogr., p. 321 et Lex. geogr., t. I, p. 178. s ) V. Ab. Géogr., t. I, p. 484. 16

242

MANUEL DE LA COSMOGRAPHIE DC MOYEN ÂGE.

bien peuplés jusqu'à une distance de 12 paras, des deux côtés; il est situé au milieu de la Transoxanie, voisin, vers l'Est, du pays de K h o d j e n d 1 ) , vers le Nord, des pays de D j a g à n i â n 2 ) , K e s h 3 ) et N e s e f 4 ) ou N a k h s h e b , vers le Sud, de la chaîne d " A r d j e h et du T h o k h â r i s t â n ,

combiné avec le B é d a k h s h i i n ;

vers

l'Ouest, il touche à Bokhârah. Le pays de Sogd, avant d'être cultivé, était une prairie, arrosée par les eaux descendant du fleuve Djih'oûn. La province d ' O b o l l a h

appartient au district de Bassorah,

s'étendant sur une longueur de 4 paras.; elle est entourée de jardins continus et d'allées en ligne droite, comme si les palmiers y avaient été plantés tous dans un seul jour. — Le district de Bassorah confine, vers l'Est, au Khouzistân et Ah'wâz, vers l'Ouest, au pays voisin du Nedj et de l'Hidjâz, vers le Sud, à la mer Persique et à la mer d"Omân, vers le Nord, aux marais et aux étangs Le premier lieu habité s'appelle M a t h â r e h 5 ) , où l'Eu-

de l'Iraq.

phrate et le Tigre se réunissent, après s'être divisés aux marais et aux étangs, et forment un seul fleuve. Quant au G o u t h a de D a m a s , c'est un terrain, long de 30 milles et large de 15, parsemé de villages et de prairies. Le soleil a de la peine à atteindre le sol à cause de l'épaisseur du feuillage et de l'entrelacement des fleurs, comme nous avons dit dans un poème:

«Des soleils et des lunes s'épanouissent de ses fleurs, et

«ses environs sont pleins de délices;

la rosée,

tombée sur ses

«feuilles, ressemble à des perles, mais ses gouttes sont encore «plus limpides;

les tiges, comme enivrées, tantôt debout, tantôt

«fléchies par les vents, s'entrelacent et reviennent à leur première «position.»

Nous terminerons la description de ces contrées en

son lieu dans les chapitres suivants. — Les Persans se servent des langues persane et arabe;

le Pehléwi était usité par leurs rois.

On dit qu'il y a dans cette province plus de 5000 forteresses,

') V. Ab. Géogr., t. I, p. 4 9 8 . 3

) V. ibd., p. 4 9 0 .

s

) V. ci-dessus p. 118 et Lex. geogr.,

2

) V. ibd. p.

504.

") Y. ibd., p. 4 9 0 .

t. III, p. 114,

CHAP. VI],

243

4.

situées dans les montagnes, ce qui est confirmé par l'auteur du livre «al-mebâbidj», Ab'med, le libraire.

On y trouvait aussi quatre

1

hordes [remms )) de G o u r d e s ; chaque horde possédait des villes et des villages et était gouvernée par un chef, auquel on obéissait comme à un roi;

une horde comprenait

100,000 tentes,

divisées

entre 32 tribus, dont chacune pouvait livrer de 100 j u s q u ' à J000 cavaliers.

Tous ces peuples ont été détruits par ie glaive des T a -

tares, selon la volonté de Dieu Tout-puissant.

Ce pays est traversé

par dix fleuves, et on y trouve 5 lacs salés, dont nous avons déjà donné la description; il est riche en mines de divers minéraux et Aux environs de D a r â b d j e r d , il y a des

de pierres précieuses.

montagnes de sel de diverses couleurs et tellement d u r , qu'on en forme des tables et autres objets.

Vers l'ouest de cette province,

8

nous avons le I i h o u z i s t à n ) , c. à d. pays de K h o u z , appelé en arabe A h ' w â z . 1} Sofa 2} Soûai

Ce pays comprend 7 provinces:

EL-AHWÀZ,

bâtie par Ardéshîr;

DAWRAI} OU

DAWRAQ E L - F A R E S " ) ,

fondée par Qobàd b,

FJroùz ; 3)

SHOCSTER,

fondée par Sbouster b. F i ri s et appelée en arabe

TOUSTER ;

4) SoDs, fondée par Sàpor d'oû-l-Aktâf 4 ) ; 5)

DJOKPI-SÂPOR5) ;

6}

RÂM-IÎORMOEZ®)

7)

'ASKER-MOKRAMt)

b. el-Farz el-Jîàbili,

OU IUMOPZ, fondée par Hormouz;

était auparavant un village, mais Mokram

y étant descendu, lors d'une excursion belli-

queuse, l'éleva au rang de ville. On y trouve une espèce de scorpion vert, inflammatoire et mortifère.

Outre les villes déjà m e n -

') Cette e x p r e s s i o n d e - t e m m « se t r o u v e a u s s i d a n s le livre d'Ictnchri, v.

p.62

de la 1 r é d u c t i o n , l'éillt. de de Goje, p. 1 1 3 ; d a n s notre édition de D l r a i s h q u i il faut lire • r e i n i n • au lieu de « z e m m !

) C e n o m e s t tantôt écrit a v e c u n

q u i a été i m p r i m é par errent,

«T-, t a n t ô t a v e c un *z«,

c o m m e dans les

m a n u s c r i t s de la Gëogr. d'Aboulféda, v, R e i u a u d é d i t , t. I, p. 311 ; la f o r m e a r a b i s é e Aliwàz prouve q u e la l e ç o n vraie e s t KhouzislAu, c o m p . Dict, de ia

Ferse,

par M. Barbier de Meynard, p. ;i7.

V. ibd, p. 241. 6

) V. ibd

p. 2 5 4 .

V. ibd, p. 3 2 7 .

s

) V. ibd. p.

169.

') V, ibd. p. 402.

iti*

yéoyr•

244

MANUEL

DE

LA

COSMOGRAPHIE

DU

MOYEN

ÂGE.

données, nous avons encore à nommer dans ce district:

MENÂD'IR

la grande 1 ),

MENÂD'IR

la petite,

ASMÂNÂZÂD, 2

BÂSIÂN ),

QORQOUB -),

13

ÏHÎB ),

DJOÛKHÂN ),

4

'ABDIDJÂN )

SOUQI-SCMBUL8),

forteresse de

La province d ' A h ' w â z Masroqàn1"),

à d. la maison du roi du feu, 3

EIDEDJ''), SOLEIMÂNÂN7), 1

C.

OU

GHOUNDIDJÂN,

DOULÂBA), 14

MAHDI ),

DJOUBBÂ10),

DESTEWÂ5), BACINNÂ11),

située près de l a m e r . —

est traversée par les fleuves de T l r â i s ) et

entre lesquels sont situées de nombreuses villes.

C'est là qu'on trouve les Z o u t h ,

habitant une montagne;

leur

Khan est Mohammed b. Josef, frère de Hedjdjàdj du pays de Sind, qui les établit sur cette montagne.

Les L o u z [ou Lour] ") ha-

bitent une montagne, contiguë à la chaîne d'Ispalian et s'étendant sur une distance de 7 journées; de Gourdes.

on y trouve aussi des hordes

Dans ce pays, il y a quatre fleuves, dont nous avons

déjà donné la description. Le peuple de cette province a un dialecte à part, qui ressemble au Barbare, mais le Persan est la langue la plus répandue. — Revenons maintenant dans notre description aux pays les plus reculés vers l'Est qui confinent, vers le Nord, à ceux déjà mentionnés; ceux-ci sont divisés entre le 2 i m e , le commencement du 3 èm0 et la dernière partie du 1 e r climat.

VE

SECTION.



Sur les pays des Indes et de la Sine, vers l'Est,

et

les pays, situés vers le Nord.

B. Cette section comprend 3 pays: La S i n e e x t é r i e u r e , H i n d o s t á n et S é d j e s t â n .

Le pays S i n e

Nord de Balharâ et Tippéra ') ) 5 ) 7 ) 10 ) ") 15 ) ,7 ) 3

V. V. Y. V. V. V. V. V.

extérieure

et s'appelle

Diet, giogr. de la Perse, p. 541. ") V. ibd p. 173. ") V. Jctachri trad., p. 70. 6 Diet, giogr., p. 232. ) V. ibd. p. 62. 8 9 Iotachri trad., p. 50. ) V. ibd. ) n 12 ibd. p. 150. ) V. ibd. p. 108. J 14 ibd. p. 314 et Diet, giogr., p. 399. ) 16 Diet, giogr., p. 576. | V. Ab. Geogr., ibd. p. 312 et Diet, giogr., p. 505.

S a b o û r et

s'étend du 'Aboûr,

ibd. p. 77.

V. V. V. t.

Diet, giogr., p. 243. Ab. Geogr., t. 1, p. 314 Ab., t. I, p. 316. I, p. 58.

CHAP.

VII,

245

5.

d'après 'Aboûr b. Sharmîl b. Jâphet b. Noé qui, étant descendu avec ses flls et ses neveux dans ce pays, y bâtit des villes, cultiva la terre, exploita des mines, creusa des canaux et planta des arbres; les habitants appartiennent à diverses tribus et familles, mais chaque individu peut faire remonter sa généalogie jusqu'à 'Aboûr; ils excellent par leur habileté d'artistes 1 ). fine vers l'Est à l ' O c é a n o r i e n t a l ,

de B a l h a r â et au pays de T i p p é r a , T i b e t et Z a r q i a h ,

Le pays con-

vers le Sud aux montagnes vers l'Ouest au pays de

vers le Nord au pays des K i r g h i z et à la

partie orientale du K h a t h â .

D'après la relation d'Aboù 'Omar b.

'Abd-al-Birr, dans son ouvrage «recherches et essais sur la connaissance de l'origine des peuples», il y a, au delà de la Sine, un peuple qui se réfugie dans les cavernes, quand le soleil se lève, et n'en sort qu'au temps du coucher; un autre peuple, qui porte la chevelure couverte, un autre, borgne, n'a pas de cheveux; sa nourriture consiste principalement en poissons de mer et en herbes. De ce pays, nous arrivons à la S i n e e x t é r i e u r e , prend 4 villes:

THENÂDJ3)

est cohérent à une montagne;

sur ce rocher est bâtie une cou-

pole élevée, d'une admirable construction. ou

HARDJOU;

la ville de

qui com-

avec une idole taillée dans le rocher qui

ZA'ZER

ou

ZA'RER

La ville de

HEEADJOXJ

avec la résidence du roi.

La population de la campagne est un mélange de Tatars, de Khathâ et de Sinois, appelés Zarqia, qui mènent leur troupeaux comme les Arabes et les Tatares. A l'Ouest sont situées les portes de la Sine extérieure; c'est une chaîne de montagnes contiguë et habitée par des Chinois, comprenant 100 forteresses, mais sans aucune ville considérable. A l'Ouest est situé le pays de H i n d o s t â n ,

ce qui signifie

en Arabe pays des Hindous; c'est un pays très étendu.

D'après

les relations qui nous sont parvenues, le roi sort, accompagné de 400 cavaliers, et 1000 éléphants précèdent son cortège.

La capi-

') Comp. à p e u - p r è s la m ê m e généalogie des Chinois dans Mas c oûdi, meadows of gold by S p r e n g e r , p. 309—313. ') C'est p e u t - ê t r e la m ê m e ville qu'Ibn-Sa'îd appelle T h a m g â d j , v. la Géogr. d'Ab., t. I, p. 506.

246

MANUEL DE LA COSMOGRAPHIE DU MOYEN ÂGE.

taie de ce royaume s'appelle

DELHI')

OU

DEHLI,

divisée en deux

parties, l'une habitée par le roi et son armée, consistant de Turcs musulmans, l'autre par les Rayahs ou les Hindous idolâtres. les villes considérables, nous nommerons : KÂBOCR,

BERDÂN,

AW.

et

SEBSÂR

aussi, parmi les provinces indiennes, pays, le Q a s h m î r ,

BEITÂ,

NAKBOULI.

ARDJÂHI,

Parmi

BÉLÂHOCR,

ce royaume appartient

A

situées dans l'intérieur du

fondé, d'après la tradition, par Kai Qàwous,

roi, appartenant à la 2 ème dynastie persane. deux parties, l'extérieure et l'intérieure.

Elle est divisée en

La partie extérieure com-

prend plus de 70,000 villages, et la partie intérieure plus de 100,000; la température y est froide, le pays s'étendant dans le 3 ème climat. Parmi les villes indiennes, la ville de

toire s'étend

situées dans le Qashmîr intérieur, est

résidence du roi; d'après Mas'oûdi, son terri-

QANODJ9),

sur 120 parasanges indiennes carrées,

[une paras,

indienne équivaut à 8 milles] et comprend 108,000 villages.

Entre

la partie extérieure et intérieure de la province de Qashmîr, s'étendent des montagnes élevées, parmi lesquelles nous avons les portes de la Chine. — D e là, nous arrivons au pays de Z a b o u l i s t a n ' 1 ) , grand et étendu, avec la capitale

GAZNAH,

située à la frontière de

l'Indostan et résidence du roi Mah'moûd b. Séboktékin.

Au terri-

toire de Gaznah appartiennent les provinces de B o û r â n (?), grand et étendu, A r z l â n [Ardelàn], les villes de 6

SÉKÂWEND ),

DESEK,

7

KABOUL ),

appelée

KHOWÂSH4)

KÂBOULISTÂN;

et

DJORWAS5),

sur les montag-

nes croissent les myrobolans. Ces pays sont voisins du S é d j e s t à n , dont la partie méridionale se trouve dans le 2 ème climat et au commencement du 1 e r , la partie septentrionale dans le 2 ème et au commencement du 3 ème A l'ouest du Sédjestàn est situé un pays, où les vents et le flux de sable sont très fréquents ; c'est pourquoi les habitants emploient les vents pour faire tourner les meules et transporter le sable d'un lieu à un autre; de sorte que les vents leur sont assujétis, comme V. A b . G é o g r . . t. I, p. 3 5 8 . 3

! C o m p . la d e s c r i p t i o n

') V. Dict. 6

géogr.

de

la

s

) V. i b d . p.

d ' A b o u l f è d e , t. I, p. Perse,

) V. A b . G é o g r . , t. 1, p . 4 6 4 .

p. 213. 7

361.

464. 5

) V. i b d . p.

) V. i b d . p .

468.

160.

CIIAr. VII, 5.

247

auparavant à Salomon [que la paix éternelle soit avec lui!]. Ils construisent ces moulins de la manière suivante: Après avoir choisi le sommet d'une montagne, une colline ou le rempart d'une forteresse, ils y élèvent un édifice comme une tour, divisé en deux parties : la supérieure, où est la meule qui, en tournant, broie le blé, et l'inférieure, mise en mouvement par les vents et faisant tourner l'axe de la meule, de telle sorte que l'axe et la meule combinés tournent à tous les vents. Après avoir élevé les deux parties, on pratique à la partie inférieure quatre ouvertures, dont les orifices, larges à l'extérieur, vont en se rétrécissant vers l'intérieur, comme le soufflet d'un forgeron, pour mieux recevoir tous les vents qui mettent la meule en mouvement. Les vents, entrant par ces ouvertures, rencontrent les ailes d'un axe, semblables aux métiers de la tisserande, en nombre de 6 jusqu'à 12, et couvertes d'une espèce de coton, qu'on emploie pour couvrir les lanternes. Chaque aile, couverte de coton, reçoit le vent et entraîne la suivante; ainsi toutes les ailes, mises en mouvement, font tourner l'axe, qui, combiné avec la meule, imprime à celle-ci la rotation nécessaire pour broyer le blé. Ces moulins sont ordinaires dans les contrées, où l'on trouve des positions élevées et exposées aux vents, mais qui souffrent du manque d'eau. — Quand les habitants veulent employer les vents pour transporter le sable d'un lieu à un autre, ils érigent de hautes planches, auxquelles ils attachent des nattes ou choses semblables et les placent graduellement l'une plus haute que l'autre contre le vent; le Nord, le Nord-Est et le Nord-Ouest amènent une quantité de sable, qui en remplissent les nattes, après quoi, le vent tournant, on enlève ces digues, et l'on en place de semblables du côté, où l'on veut que le sable entassé se transporte; le vent l'emmène, de cette manière peu à peu, du côté, où on le souhaite, quand même ce serait une montagne de sable mouvant1). Parmi les villes de Sédjestân est la ville de Zarendj, située

Comp. une pareille description de ces digues dans le Dict. géogr. de la Perse, p. 301, Içtachri trad., p. 110, Ab. Géogr., t. I, p. 340, et Mas'oûdi, éd. fr., t. U, p. 80.

248

MARCEL DE LA COSMOGRAPHIE DU MOYEN ÂGE.

dans un désert, qui est traversé par des canaux, dérivés du fleuve La forteresse THÂQ1), entourée de 7 murailles, la ville

Hindmend. de

ZÂLIQÂN9),

les districts de

d'AitQ4),

ROKHÂDJ3),

sont des forteresses à la frontière,

6

BÀLIS )

exposés et près des canaux.

DÂWER 5 ), BÂLISH

ou

situées sur les lieux

La population de ces districts oc-

cupe les montagnes de Hérât et possède une quantité de forteresses et de vastes prairies.

On trouve dans le Sédjestan une in-

nombrable quantité de serpents et de reptiles venimeux, mais Dieu a créé le porc-épic et l'ichneumon, appelé «'Azîrà», pour les dévorer et les anéantir.

V I E SECTION.



Sur l'irciq el-'Adjem

tué vers V Ouest jusqu'à tinuerons

la frontière

notre description

et al-Djébâl de l'Irâq

avec le pays,

el-Arabi;

nous

sicon-

situés dans le reste du 2e"'e

de ces pays,

im

climat, dans le 3 ° et le 4 d e

l'Est vers

l'Ouest,

Le premier pays est le D j é b â l , appelé I r a q e l - ' A d j e m avec la capitale

ISPAHÂN'),

est détruite;

divisée en deux parties: l'une, l'ancienne ville,

elle s'appelait auparavant

«DJAY»

, puis

SHEHERISTÂNE

[c. à d. ville], située près du fleuve Zenderoûd, l'autre, s'appelle

YÀHOÔDIAH,

habitée,

parce que Neboucadnézar, après avoir chassé

les Juifs de Jérusalem, les établit là.

Son territoire comprend 19

districts, dont chacun possède plus de 300 villages d'une circonférence de 80 parasanges carrées; elle est de même située sur un fleuve.

Dans ce pays est située la ville de

DINAWER,

appelée «mâhi

el-Koufah», c. à d. «lune de Koufah», à cause de sa beauté de son élégante construction.

La ville de

et

appelée «lune

NEHÀVEND,

deBassorah» pour la même cause [màh en persan signifie «lune»] 8 ).

M V. Diet, 3

géogr.

de la Perse,

p

376.

2

) V. i b d . p. 2 8 t .

) V. ibd. p. 258 et Ab. Géogr., t. I, p. 342.

4

) V. Lex.

5

) V. Heinaud, mémoire

6

geogr , t. 1, p. 47 et Diet sur Vlnde,

géogr.,

p. 25.

p. 173 et Diet,

géogr.,

p. 224.

) V. Edrisi Géogr., t. I, p. 444 et Içtachri trad., p. 111.

') Comp. lu description détaillée de cette ville d a n s le Diet, 6

) S u r ces deux d é n o m i n a t i o n s , v. ibd. p. 574 et Not.

géogr.,

et extraits,

p. 4 0 — 4 8 . t. II, p. 373.

CHAP. VII, «. On tilt que Noé !'a bâtie;

2ii>

elle comprend 24

districts, dont le

plus grand est H o ù d ' - D e r â w c r 1 ) avec la capitale IÎEKEDJ*), dont l'origine remonte à Àboit Dolaf el-'Adjeli. RAMADAN, d'après une tradition, bâtie par Djem b. JVotidjehân, puis, détruite, a été rebâtie pendant l'Islam 8 ); AnPiSTÂtï1) sur te bord du désert; MÉROTOJIRD

[BBROI'DJIRD o u

BORORIUNTII 5 ),

IÎEREDJ ABI DOLAF,

re-

bâtie sur d'anciennes ruines par Mo'taçim, qui y ajouta quatre districts et lui donna le nom d'As'iBEE*; La ville de QOUM, peuplée de Shiites extravagants,

doit son

origine comme ville à Rashîd, qui y ajouta 22 districts;

elle fut

bâtie sous Hedjdjàdj l'an 83 de l'Hég. et comprenait i) villages, qui furent réunis en une ville. I\OMEJDAN o u

Le nom d'un de ces villages

KOIMENDÀN, d o n t

on

a

formé

le n o m

était

d e QOUM, e n

cou-

pant la dernière partie du mot et changeant la lettre «ko en «q» fi ), QASH'IN OU QÂSIN1), bâtie, d'après la tradition, par Qâshàn b. Dhah'h'àk; on prononce le nom indifféremment par «s» et «sh». QAZWÎN, nom qui a reçu cette forme arabe de Kasiivvin 8 ); QÀRMISÎN OU QIRMISÎN, de même formée de Kirmânshâh 9 ); S Î R A W I N e t MASABAD A N 1 0 ) , s i t u é e s e n t r e d e s m o n t a g n e s

qui

res-

semblent à celles de la Mecque, que Dieu la glorifie I SÀWEH et AWEH11) ou ÂJEH, deux villes réunies, parce qu'elles sont situées l'une près de l'autre;

RÀTIEND, bâtie par Ràwend b.

Dhah'h'àk 1 2 ), ÇAIMARAH, appelée Mihredjàn-Qad'aq 1 8 ). KISSIWER14), appelé château des brigands. SHEHERZOÎR,5), près de ÎVloçoul, bâtie, d'après la tradition, par Zoiir b, Dhah'h'àk; le mot Shéher signifie ville. ABHER

OU AWJIAR e t Z A N K J À H 1 6 ) à l a

») V. Met. géogr., p. 257.

frontière

d'Ad'erbeidjân.

) V. ibd. p. 478.

2

J

| V. ibd. p. 5 3 7 .

) V. Ab. Géogr., t. I, p. 400 et ci-dessus p. 131. 2 ) V. ibd. p. 398 et, Dict. géogr. de la Perse, p. 21. 3 ) Y. Dict géogr. de la Perse, p. 521.

CHAP. VII,

255

;

de l'eau, et, tombant sur les palettes de la roue, met la meule en mouvement. servoir,

Après quoi, l'eau refoule, tombant dans le ré-

et est relevée de la même manière par l'autre tuyau de

la même dimension,

et dont le col est dirigé de l'autre côté.

Ainsi, alternativement, chaque tuyau du siphon ramasse l'eau rejetée par l'autre, et la masse d'eau, tantôt montant, tantôt descendant, n'augmente ni ne diminue, ni n'est mise en mouvement, si ce n'est que les embouchures des deux tuyaux du siphon élèvent et émettent à leur tour l'eau, qui fait tourner les meules.

[La

figure ci jointe nous représente le réservoir, la planche transversale et les deux canaux du siphon.] La ville d'OcRMiA avec la muraille a été construite par Moïse et par 'Abd es-Çâlih', qui était parmi ses compagnons 1 ). La ville de

MOUQÂN

OU

MOÉTGÂN,

où Moïse oublia le poisson,

qu'on trouve maintenant dans la mer Caspienne.

On dit que la

ville a été bâtie par Mouqân b. Kâshih' b. Jàfeth b. Noé 2 ). Après cette province, nous arrivons à l ' A r m é n i e , ainsi appelée d'après Armîni b. Laithâ b. Jâfet', son fondateur; les Arméniens portent de môme ce nom d'après Armtni.

Elle est divisée

en quatre parties : a) la première, située aux côtes de la mer Caspienne, appelée A r r â n ,

contient les villes suivantes:

construite par Qobâd b. Fîroûz 3 ),

BARDA'AH,

b. Armîni et puis occupée par Qobâd 4 ); DERBEND 5 ),

BEILEQÂN,

construite par Barda'ah BÂB EL-ABWÂB,

appelée

mot qui signifie passage difficile et étroit; elle est située

sur la pente du Caucase qui s'élève sur la mer.

Le mot «Abwâb»

ou «portes« signifie des forteresses, bâties par Anoushirwàn dans les vallées de cette montagne, au nombre de 12; par ces vallées, on passe aux diverses tribus, habitant les côtes de la mer Noire. Les noms de ces tribus

sont:

Allâns,

Azkesh6),

') V. Ab. Géogr., t. I, p. 396. s

) V. ibd. p. 4 0 0 et, sur le poisson de Moïse, c i - d e s s u s p. 190.

3

) V. Ab., ibd. p. 404.

4

) V. ibd. p. 402.

3

) V. ibd. p. 4 0 4 et Iptakhri, trad. par Mordtmann, p. 86.

6

) Sur ces peuplades, v. la note 4 et 7 p l u s haut p. 192.

Russes,

256

MANUEL DE LA COSMOGRAPHIE DU MOYEN ÂGE.

H on g a r s ,

Bâshqirds

et Q i p d j â q .

Les T a t a r s ,

après avoir

traversé ces vallées et pénétré parmi ces peuples, les ont détruits. Dans ces contrées, nous trouvons les villes de Iihowaij 1 ),

SHAKÀ 3 ),

SHÂBRÂN 3 ),

[probablement

KHAI

avec un port, sur la côte de la mer

Caspienne, construit par Anoushirwân. LEKS4), ville, nommée d'après un peuple [les Lesguis], qui ont cultivé les environs et les ont changés

en terre habitable.

On

dit que Qobâd et Anoushirwân ont bâti sur la plaine d'Arrân plus de 30 villes. ville de l'Arménie, construite par Arràn b. Kashloudjim

ARRÂN,

b. Laithâ 5 ). b) La 2 è m e A r m é n i e ,

portant le nom de D j o u r z à n

(c. à d.

la G é o r g i e ) 6 ) , qui, avec son frère Qâzân, étaient tous deux fils de Eomâshikh b. Laithâ, comprend les villes de

traversée par

TIFLIS,

le fleuve du K o u r r ; KENDJAH7),

werdieh,

ancienne ville, détruite par les Çéna-

SHAMKOÔR 8 ),

mais rebâtie par B o g h a , l'an 240 de l'Hég.,

et

appelée

MOTAWAKKÉLIAH. AHR9),

sur la rive orientale du fleuve K o u r r ;

ÇOGDÉBÎL10),

bâtie par Anoushirwân.

BÂBI-FÎROÛZ,

c) La 3 è m e Arménie comprend

les villes de

DABÎL,

bâtie par Dabîl b. Armîni et rebâtie par Anoushirwân 1 1 ); BJAN12),

SÉRADJTHÎR

1S

),

BAGROÛWEND

14

),

NASHEWÂ,

capitale, BASFOUR-

appelée aussi

NAQ-

DJEWÂN15).

d) La

4ÈME

Arménie comprend les villes de 16

résidence du roi ), [Erzéroum] ou

BIDLÎS

QÂLÎQALÂ,

OU

IÎADLÎS ),

ARDJÎSH18),

2

) V. i b d . e t I ç t a e h r i , t r a d , p a r M o r d t m a n n , p . 8 7 .

4

) V. Ab. G é o g r , 1.11, 2, p . 2 8 3 .

6

) V. A b . , t. 1, p. 3 8 7 , l a n o t e .

8

) V. ibd. p. 3 5 3 .

•") V. i b d . t. Il, p. 20.

,4

) V. Ab. G é o g r . , t. I, p . 3 9 8 .

1S

) V. ibd.

) V. i b d . p.

278.

ER-ROÛM

avec des

) V. i b d . t. I, p . 3 8 6 e t Diet, géogr.,

' ) V. Diet, 12

) V. Lex.

) V. i b d . t. I, p.

15

19

5

) V. i b d . p. 57.

) V. Ab. G é o g r . , t. I, p . 3 9 6 .

ARZEN MOÛSH

) V. E d r i s i G é o g r . , t. Il, p . 3 2 9 .

3

9

KHILÂTH OU AKHLÂTH,

bâtie par Anoushirwân 1 9 ),

•) V. Ab. G é o g r . , t. I, p . 3 9 6 .

n

,T

16

10

géogr.,

p. 1 7 . .

p. 4 9 4 .

) V. i b d . p. 3 7 ? . geogr.

p a r J u y n b o l l , t. I, p.

164.

) V. i b d . p . 3 9 4 .

>7) V. i b d .

153.

257

CHAP. VII, 8.

prairies étendues 1 ),

SHIMSHÀTH [SAMOSATE],

MELÂZGIRD OU MELÂZKIRD2),

bâtie par Ànoushirwân,

SOURÎIÂKI3), A m (?), WASTHAN4) , BARKERI

ou BÂKERI5), DOWÎN OU DAWÎN6) , la forteresse de ZUÂD avec la province, appelée K h a r t a Birt 7 ). Cette dernière est quelquefois comprise dans le Diâr Bekr, voisin et contigu de ce pays; les géographes meme les plus exacts se permettent beaucoup de liberté en énumérant et classant les divers pays. VIIIe SECTION. — Sur le pays d'Aldjézirah jusqu'au fleuve de VEuphrate, qui le sépare de la Syrie. Ce pays est divisé en 4 parties. La I è r e partie, M o s u l , ainsi appelée, parce que ce pays réunit T'Irâq et Aldjézirâh, contenait, avant l'occupation des Mahométans, 2 forteresses : NINEVEH, située sur la rive orientale du Tigre et appartenant aux Perses, avec une caverne, où, selon la tradition, Jonas b. Amithaï serait enseveli 8 ), et MOSUL, sur la rive occidentale, habitée par les Grecs, d'après une convention mutuelle. Après l'occupation mahométane, les Musulmans dirigèrent leur attention sur cette place, qui fut habitée et entourée d'une enceinte par Hart'amah b. 'Arfadjah; puis, elle fut élevée au rang de ville par Mohammed b. Merwân, qui du Tigre y conduisit un canal souterrain; le même y ajouta beaucoup de terrains de l'Irâq et de Djébâl 9 ). Parmi les villes, nous nommerons: HADÎT'A, sur la rive orientale du Tigre, appelée aussi HADÎT'A MOSUL, bâtie par Hart'amah b. 'Arfadjah 10 ); sur une montagne qui s'élève sur la rive occidentale de l'Euphrate, est traversée par la rivière de T ' a r t ' à r , qui se sépare de la rivière H a r m â s et débouche dans le Tigre 11 ); TIKRÎT,

2 3 1) V. Ab. Géogr., t. I, p. 392. ) V. ibd. p. 394. ) V. ibd. p. 403. 5 «) V. ibd. p. 396. ) V. ibd. p. 389. ') V. ibd. p. 398.

') V. ibd. t. II, 1, p. 52 et lex. geogr., t. I, p. 345. 8

) La tradition juive indique plusieurs endroits en Palestine comme Tibériade, Kefr Kenna, Kefr 'Uza, Sepphoris, renfermant le tombeau de ce prophète, y. Carmoly, itinéraires de la Terre Sainte, Bruxelles 1847, p. 185, 211, 256. 10 ») V. Ab. Géogr., t. I, p. 284. ) V. ibd. p. 286. «') V. ibd. p. 288 et 52. 17

258

MANTEL DE LA COSMOGRAPHIE Î>U MOYEN AGE.

du roi 1 ); sur la rive occidentale de L'Euphrate, est située ZÂB la petite; BEVAZIDJ

OU BEVAZÎDJ

La ville de H ' A B R A H , bâtie, selon la tradition, parArdéshîr sur la rive orientale du Tigre; A L S I N N , sur la rive orientale du Zâb el-awsath, bâtie par Sapor d'oul-Aktàf a ). Les villes de DAQOUQAH et d ' A R B É L A H , grande forteresse; celleci était auparavant comptée parmi les villes du pays de S o w â d , mais fut ajoutée à Mosul; puis, séparée de cette ville, elle forma un royaume à part, comprenant des forteresses et habité par des Gourds; il était situé entre les deux Zâb 3 ). DJÉZIRAT I B N - O M A R , qui porte ce nom d'après e l - H ' a s a n b. 'Omar b. el-Khaththab et-T'a'libi, a été bâtie après l'an 200; le Tigre l'entoure comme une demi-lune 4 ). Parmi les districts, appartenant à Mosul, sont B Â D J E L (?), B Â 9 D J E R A ) , B E H E D R I ) , B A ' D ' E R A H ) , M E R D J - D J O H A I N A ) , H'ASANIAH ), traversées par le fleuve Khâbor, sur lequel est bâti un pont, un des plus merveilleux du monde par son élévation et sa construction. 5

6

7

8

La 2 ème partie de l'Aldjézirah s'appelle D i à r - R é b i ' a h ; parmi ses villes, nous nommerons: B É L E T H ou B É L E D , sur la rive occidentale du Tigre; c'est là que la baleine vomit Jonas b. Amithaï [que la paix soit avec lui!] 10 ); La ville de SINDJÂR, dans l'intérieur du pays, est traversée par une rivière qui débouche dans le T'art'ar; elle est située dans une plaine11) ; N A Ç Î B Î N , capitale, traversée par la rivière de H a r m â s , qui dérive de la montagne Thour 'Abdîn et débouche dans le fleuve Khâbor 12 ); 2 3 ') V. Ab. Géogr., t. I, p. 286. ) V. ibd. p. 288. ) V. ibd. p. 286. ) V. ibd. p. 2 8 2 ; sur l'origine de ce n o m , tout à fait incertaine, v. Quatremère, Hist. des Mogols, p. 329.

4

5

) V. lex. geogr.,

ed. Juynboll, t. I, p . 114.

s ') V. ibd. t. I, p. 120. ) V. ibd. p. 276. 10 ) V. ibd. p. 171 et Ab. Géogr., t. I, p. 284. n

) V. Ab. ibd. p. 282. ) V. ibd. et lex. geogr.,

1J

t. II, p. 215.

6

) V. ibd. t. IV, p. 410. 9

) V. ibd. p. 303.

CHAP.

AD'RAMA,

VII,

259

8.

bâtie par H'asan b. 'Omar b. al-Khaththàb et-T'a'libi 1 );

2

DARÀ ), sur la pente d'une montagne, bâtie par Darius le petit, qui y fut tué par Alexandre le grand; BARKA'ÌD3),

TELL-A'FAR4),

DEIR-'ABDODU5),

RÂS-OUL-'AIN

ou

'AIN

on dit qu'il y a plus de 300 fontaines, dont les eaux

8

OUL-WIRDEH );

se jettent dans le lac, appelé «al-Motah'arriq» ; on n'a pas trouvé le fond de ce lac 7 ); sur la pente de la montagne de M â r i d î n 8 ) ;

DONEISAR,

Le district de Khâbor tient son nom du fleuve Khàbor, qui dérive du Ràs-oul-'ain et, bouche dans l'Euphrate; ÇOUWAR9),

et

SÂ'AH;

La 3 lée aussi

MÂKISÎN10),

après un cours de 7 parasanges, désur ses rives sont situées les villes de

SHEMSÀNIA11),

la capitale y était ème

'ARÂBÀN1-),

THÂBÂN13),

maintenant détruite.

QARQÎSIAH 15 ),

partie D î a r - M o d h a r , avec la capitale

RAQQA,

c'est une ancienne ville grecque;

BEIDHÂAH;

d'elle bâtit Mançour la ville de

RÂFIQAH

MADJDAL14)

appe-

tout près

l'an 75 (?) ; lorsque la pre-

mière fut détruite, les deux noms restèrent à la seconde 16 ). Près des deux fleuves H é n â et M é r â sont situés un grand nombre de villages, bien construits et peuplés; ce terrain est un des plus sains du monde entier.

La ville la plus considérable y est

H'ARRÂN,

portant ce nom d'après la postérité de H'arrân b . A z e r ; Azer était le père d'Abraham [que la paix soit avec lui!]. nait aux Sabéens;

H'arrân apparte-

parmi leurs monuments resta «le Modawwer»,

aujourdhui château, mais auparavant temple de la lune.

Les Sa-

béens y restèrent jusqu'à l'an 424 de l'Hég., où elle fut occupée par les Egyptiens, ') V. lex. geogr., 3 6

u

) V. ¡bd. p. 274.

qui s'emparèrent

t. I, p. 39.

2

) V. Ab. Géogr., t. I, p. 280.

") V. ibd. p. 284. 7

) V. Ab., p. 278.

de ce temple, le dernier

5

) V. lex. geogr.,

8

) V. lex. geogr.,

t. I, p. 412 et Ab. Géogr., t. I, p. 278.

9

) V. lex. geogr.,

t. II, p. 171.

l0

) V. Ab., p. 282.

l2 ) V. lex. geogr., t. Il, p. 125. ) V. ibd. p. 245. 15 ) V. ibd. p. 280 et lex. geogr., V. Ab., p. 274.

16

) V. Ab., p. 276 l'année 75 o u ,

13

) V. ibd. p. 189. t. I., p. 401.

et W e i l , Gesch. der Chalifen, t. II, p. 7 8 ; l'indication de d'après le manuscrit de St. Pétersbourg, 175 est fautive;

peut-être faut-il lire l'an 145; geogr.,

t. I, p. 435.

) V. c i - d e s s u s p. 158.

sur les deux

fleuves

Hénâ et Mérâ, v.

t. III, p. 326. 17*

lex.

260

MAKCEL DE LA COSMOGRAPHIE DU MOYEN ÂGE.

qu'aient possédé les Sabéens. Une partie des habitants se convertirent à l'Islam. Près deH'arrân est une rivière, appelée D j é l l â b i [c. à d . Gullâb]1). Rohâ, ancienne ville grecque, sur la rive orientale de L'Euphrate, comprend plus de 300 églises 2 ). La ville de Séroûdj3) et le château Dja'bak, appelé Doûser4). La 4 ème partie, D i â r - B e k r , est pleine de forteresses et de montagnes; parmi les villes célèbres y situées et appartenant à des royaumes considérables, est Maiâfâkeqîn, mot arabisé du Fârikin ou composé de Maià, son fondateur et de Fâriqîn 5 ); Amid, sur la rive orientale du Tigre 6 ); Mâridîn, résidence du roi et capitale, bâtie sur la pente d'une montagne, de sorte qu'une partie de la ville domine l'autre; la forteresse est située au sommet de la montagne 7 ). A ses environs appartient Arzen, située sur le Tigre et fondée par al-Mançour; elle a d'anciens monuments 8 ). La forteresse de Keifà est une des plus remarquables du monde 9 ). Zs'irt ou Si'irt1"), belle ville, [Thibériah 11 )], Ma'den (?), Salsalah (?); la montagne de D j o û d i [Ararat] 12 ), sur laquelle croissent, dit-on, 70 espèces de raisins. Quant à la capitale de Mâridîn , elle contient maintenant un château, bâti dans l'eau; quand le roi y veut séjourner, il le fait submerger. Ce château a des fenêtres, des salons et des portes vitrées, transparentes, d'où l'on voit les poissons, sans que rien soit mouillé. On entre dans ce château en bateau, et l'on y reste pendant les chaleurs les plus fortes de l'été, après quoi on en détourne les eaux, et il reste inhabité. ') V. Chwolsohn, die Ssabier, t. I, p. 3 0 6 , II, p. 412; Ab., p. 277 et plushaut p. 46. 3 ') V. Ab., p. 276. ) V. ibd. *) V. ibd. s 6 7 ) V. ibd. p. 278. ) V. ibd. p. 286. ) V. ibd. p. 278. 8 9 l0 ) V. Içtachri trad., p. 47. ) V. Ab., p. 280. ) V. ibd. p. 288. " ) Une -ville du même nom, située près de Wâsith, est nommée lex. geogr., t. II, p. 195. 1J ) V. Ab., p. 69 suiv; trad. p. 91.

261

CHAP. TU, 9.

IX E SECTION.



Sur la Palestine,

le district d'Ourden, jusqu'à la

côte de la Méditerranée, et la Syrie. On appelle la Syrie S h â m , à cause des différentes couches de terre de diverses couleurs, blanches ou noires, dont est composé son sol, ou parce qu'elle est située du côté gauche, c. à d. au nord de la péninsule Arabe, ou parce que Sem b. Noé y descendit; la lettre «s» est changée en «sh» pour éviter un augure défavorable [le nom «Sâm» signifiant «malheur»]. — Elle s'étend en longueur depuis M a l a t h i a jusqu'à ' A r î s h , journées,

sur un espace de 27

et la plus grande largeur est depuis M a n b i d j jusqu'à

T h a r s où s; elle était divisée, au temps des Romains, en 4 parties: la première, avec la capitale O u r d e n , avec la capitale EMESSE,

DAMAS,

TIBÉRIADE,

la deuxième, appelée

la troisième, avec la capitale

la quatrième, avec la capitale

ILIAH

[Aelia Capitolina], est

connue sous le nom de Palestine.

Dans chaque partie, il y avait

un patriarche qui la gouvernait.

Quand, au temps de l'Islam,

Abou-Bekr eut l'intention d'occuper la Syrie, il envoya

contre

chaque province une armée; ainsi, il expédia Aboû 'Obeidah Ibn al-Djarrah' contre Emesse, Jézid b. Abi Sofian contre Damas, contre Ourden Shorah'bil b. H'asaneh et en Palestine 'Amrôu b. el-'As et 'Alqamah b. Mouh'riz, donnant l'ordre de laisser 'Alqamah en Palestine, tandis qu'il se dirigerait lui-même vers l'Egypte 1 ).

Mainte-

nant ces provinces sont appelées A d j n à d , c. à d. les marches. Le Qinnesrîn fut ajouté à Emesse jusqu'au califat de Mo'awiah b. Ahi Sofian, au temps, où le peuple de l"Irâq, abandonnant Ali, prit parti pour celui-là;

alors il fit séjourner cette population à

Qinnesrîn, 'Awàçim, T'ougoûr, à part, séparée de l'Emesse.

dont il forma une province

Ainsi resta l'affaire jusqu'au temps

du calife Rashîd, qui sépara les districts de ' A w â ç i m et de T ' o u g o û r , en formant une province particulière, l'an 170 de l'Hég.

') Comp. Qeseh. der ChaU/en, par M. Weil, t. I, p. 38 et Caussin de Perceval, Essai sur Vhist. des Arabes, t. III, p. 425, 450 suiv. et 492 suiv.

262

MANUEL DE LA COSMOGRAPHIE DtJ MOYEH AGE.

La Syrie fut divisée en 6 provinces, puis, sous la domination des Turcs, en 9 provinces, dont l'une, occupée par les Tatars, les Arméniens et les Grecs, fut séparée de la Syrie sous le nom de Roûm. I. Dans la l è r e partie des huit restantes, la capitale est maintenant D a m a s , appelée D j i l l i « 1 ) , e l - K h a d r à , G o u t h a h et d'ATu-L-'lM» ; c'est une ancienne ville du temps des 'Adites, située en partie sur la plaine, et en partie entre les montagnes, et appartenant aux plus saines, aux plus jolies et plus belles et aux plus élégantes villes du monde ; il y a là une grande mosquée, qui par sa beauté, son élégance et sa perfection est comptée parmi les merveilles du monde. On y allume la nuit, au milieu du mois Sha'bân 2 ), 12,000 lampes, consumant en huile d'olive 50 canthars damasciens, en outre de ce qui est brûlé dans les écoles, dans les mosquées, dans les chapelles, les couvents, les cloîtres et les hôpitaux. Les murailles de la mosquée sont admirablement polies; une partie est revêtue de marbre et la partie supérieure de divers ornements en verre fondu et doré, tandis que les parois intérieures sont incrustées de nacre; il y a aussi une quantité de sculptures, représentant des arbres, des villes, des forteresses, des mers et toutes espèces d'images, dont l'imitation n'est pas défendue. On raconte que le calife 'Omar b. 'Abd el-'Azîz a dit: «Si je savais que cette mosaïque rende ce qu'on y a dépensé, je la dépouillerais.» Sous le califat de Soleimân b. 'Abd el-Mélik b. Merwân, on a dépensé en ciselures 40 caisses d'or, outre le marbre et les anciens matériaux. Sa dimension en longueur, de l'Est à l'Ouest, est de 282 coudées et en largeur de 210 [220]; le toit est revêtu de plaques de plomb au lieu d'argile, dont chacune pèse jusqu'à un demi canthar. Parmi ses propriétés est celle, qu'il n'y a d'araignée ni au plafond, ni sur les parois ; les moineaux, bien que très nom-

') V. lex. geogr,

t. I, p. 261.

') Dans la nuit du milieu du m o i s Sha'bân, le sort de chacun est décidé pour l'année suivante; grande pompe.

c'est pourquoi cette fête est célébrée partout avec

une

CHAP. V I I ,

9.

263

breux à l'entour, n'y pondent pas et n'y bâtissent pas leurs nids; de même, on n'y trouve point de lézard. La célébrité de cet édifice rend toute autre description superflue. Damas consiste en 3 parties différentes: la première, bâtie dans le Gouthah; si elle était réunie, elle formerait une ville considérable, comprenant des palais, des châteaux, des maisons, des étables, des moulins, des bains, des marchés, des écoles, des chapelles, des mosquées grandes et petites, des sanctuaires, des villages et des prairies, comme on n'en trouve nulle part ailleurs; La deuxième, située sous la terre, forme une ville à part de courants d'eau, de rigoles, de rivières, de sources, de réservoirs, de canaux souterrains; partout où l'on fouille, on trouve des courants d'eau entrelacés à droite et à gauche, une couche sur l'autre ; La troisième partie est formée par les édifices de la ville et de ses entours ; elle ressemble à un oiseau blanc, se reposant dans une verte prairie et buvant les eaux qui lui viennent, les unes après les autres. Parmi ses propriétés, nous nommerons aussi celle-ci, que les serpents ne mordent jamais dans l'enceinte de ses murs; ils sont peu nombreux dans la ville, dans le Gouthah et dans les environs. Ses jardins montent au nombre de 111,000, arrosés par un seul courant d'eau, qui vient du pays de Zabadàni et de la rivière de B a r a d â ; la source de celle-ci descend de la vallée et de la fontaine de F î d j a h , formant une rivière, connue sous le nom de B a r a d â 1 ) ; puis, elle se divise en 7 branches, dont chacune porte un nom particulier: 1) la rivière de J é z î d , ouverte par Jézîd b. Mo'âwiah; 2) la rivière de T ' o û r a h 5 ) , creusée par un roi grec du même nom; 3) la rivière de B a l n i â s 3 ) , creusée par Balniâs, le savant Grec, et 4) la rivière de Q a n n a w â t ; ces deux rivières se séparent au delà de Damas en petits cours d'eau, en

') V. Ab. Géogr., ') V. Alfraganus, unis dans un ») Y. lex. geogr.,

t. I, p. 230 et Içtachri, trad. par MordtmaDD, p. 36. Elem. Astron., p. 129, où les noms de ces rivières sont répoème; Ibn Batoutah, t. I, p. 234. t. I, p. 123 et Edrisi, t. I, p. 350.

264

MANUEL DE LA COSMOGRAPHIE DU MOTEN

ÂGE.

étangs et canaux souterrains, qui servent de bains et de lieux d'ablution 1 ); 5) la rivière d ' A l m i z z e h , appelée d'après la ville d ' À i M i z z E H 3 ) , dont le nom était a l - m u n a z z a h (la pure), à cause de la salubrité de 1' air, de la pureté de son eau, de ses beaux palais, de la bonté de ses fruits, de l'abondance de ses fleurs, surtout de ses roses. De ces dernières on prépare l'eau de rose, et on en voit dans les rues et dans les impasses, entassées comme des tas de fumier, quand elles sont flétries ou desséchées; c'est pourquoi cette ville a une senteur sans pareille et plus douce que celle du musc, jusqu'aux temps de la défleuration des roses. Cette eau de senteur est préparée dans des appareils, appelés «karakât», et construits de la manière suivante: On creuse dans la terre une fosse de 2V7) V. ibd. p. 122. ,8 ) y. lex. geogr., t. I, p. 186 s o u s l'article Bait-II'osein.

297

CHAP. VU, tO.

Tiiâbeh, Thajujîh1), Yat'îikb et Mah'boubeh, est située dans un terrain montagneux; près d'elle se trouvent deux montagnes, appelées les deux A k h s e h à b , l'une O b o ù d , l'antre 'Air®) et quatre Wàdi Qenàt3),

Wàdi Bothh'àn,

Wàdi-i-'Aqîq,

rivières:

le grand et

le petit, dont les eaux se rassemblent au temps des pluies, quand les

torrents débordent,

en un lieu,

appelé

H'arrk bnk-Soleim 4 };

puis, elles se répandent dans un courant d'eau, 1 - G à b e t 5 ) et dans un autre,

appelé

appelé

Wàdhi-

Wâdhi-l-ldhemaprès

quoi elles forment deux puits, dont l'un s'appelle B l r - R o u m a t 7 ) , l'autre B l r - ' A r w e t 8 ) .

Les enceintes de Médine ont été

con-

struites par Qasim ed-Daulah Aq-Sonqor, gouverneur de H'aleb qui y rassembla des ouvriers de divers pays et les y domicilia.

Le

territoire saint, que Dieu a consacré, est situé entre les deux L à b e t 9 } ou montagnes déjà mentionnées, 10

A Médine

le district el-'Arocdb ), qui s'étend sur al-Kawr, TAIMÀ11}, DOÙMET EL-DJENEEL , 9 ),

appartiennent

et les villages:

For' 1 "}, D'oû-l-Rocmmah14), Wâii-L-

QOCRÀ15), F E D E K K h a i b a r 1 * ) , Qoi'eA "Ouainet.18), JAMBO19}, Sejàlet 90 ), RoHiTH ai ), Okh'ol®), Madyan®8),

Le port de Médine, appelé Bjâr,

! «j V, te«. geogr., t II, p. 218. ) V. Ab., t. II, 1, p. U S . ) V. sur ces trois rivières lex. geogr., t. I, p. 159, t. SI, p. 451. V. Al)., t. Il, 1, p. 104 et tes. geogr., t 1, p. 298. s s ) V. lex. geogr., 1. Il, p. 299. ) V. ¡bd. t. 1, p. 73. a *) V. ibd. p. -592. t V. ibd. t. II, p. 253. note 3. *} Le. mot >làbet>, synonyme de «H'arré», signifie un lieu, couvert de pierres noircies et calcinées par le f e u ; v. lex. geogr., t. ill, p. 1 et t. 1, p. 297 sous l'article «H'arré»; eomp. la description de Médine dans Jacubi Kitab el-Itol(Jàn, p. 97 suiv. 10 ) S u r la signification de nom «et-Aroudli», qui peut c o m p r e n d r e Slédine, la Mecque et l'Yémen ou la Mecque et Thayef avec leur territoire, v. Ab., I. Il, I, p. 102 et lex. geogr., t. II, p. 252. 13 V. ibd, p. 130. | V. ibd. p. 129. » ) V. Ab., t. Il, 1, p. 117. s

" ) Une piace, n o m m é e R o u m e t , est mentionnée dans lex. geogr., t. I, p. 484, aux environs de Médine. I! ) Sur Wàdl-l-Qourà, situé au nord de Médine, v. Ab., t. Il, 1, p. 130 et Johansen, Hist. Jemanœ, p. 298. " - " ) V. Ab., t. Il, 1, p. 130 et lex. geogr., t. II, p. 337. 18 1 V. lex geogr., t, II, p. 254 et Edrisi par Jaubert, t. I, p. 142. I3 ) V. Ab., t- H, 1, p. 119, al

S u r Sejàlet, située sur la route de Médine à la Mecque, v. lex. geogr., t. II, p. 75! V. ibd. t. I, p. 493. " ) Nommé par Edrisi Akhel, v. t. 1, p, 143.

" ) V. Ab., i. II, I, p. 116.

298

MANUEL DE LA COSMOGRAPHIE DU MOYEN ÂGE.

est situé sur la mer Arabique 1 ), à trois journées de Médine, sur une presque-île, environnée de trois côtés par la mer. rons de

NOKHEIL"),

Aux envi-

près de Médine, on trouve une grande quan-

tité de sauterelles, dont, d'après ce qu'on dit, le corps est composé de 13 membres, appartenant à d'autres grands animaux: savoir la tète du cheval, les yeux de l'éléphant, le cou du taureau, les cornes du cerf, la poitrine du lion, le ventre du scorpion, les ailes de l'aigle, la cuisse du chameau, les pieds de l'autruche, la queue du serpent. II.

La 2 ème partie de l'Arabie est l ' Y é m e n , pays célèbre et

jadis un grand royaume, comprenant 24 districts ou mikhlâfs.

Au

commencement de l'Islam, l'Yémen était divisé en trois parties, chacune gouvernée par un roi; la l è r e ayant pour capitale la 2 ème

DJANED4),

la 3 ème

ZHAFAR 5 ).

ÇANAV),

Par la nature, ce pays est di-

visé en deux parties: T é h a m i a h et N e d j d i a h , c. à d. le bas et le haut Yémen.

La capitale de la T é h a m i a h est

ZABÎD,

résidence

du sultan; elle renferme en outre les villes suivantes: entourée de murailles avec 7 fossés et traversée par

DJANED,

un fleuve qui vient des montagnes; la côte, appelée

'ALÂFIQAT 6 ),

en

fait partie. traversée par une rivière qui vient d'une montagne,

QAH'MAT, 7

appelée Four' ); KADRÂ,

près d'une rivière qui prend sa source dans la vallée

des ruisseaux 8 ); MAHDJEM,

ville abondante en fruits, surtout en bananes,

près

d'une rivière, appelée Sourdad, sortant du Noub 9 ). MEDJÂL,

située sur un fleuve, sortant des montagnes de H'ou-

wir (?)10). M V. Ab., t. 11, 1, p. 109.

2

) V. lex. geogr.,

3

) V. Ab., t. II, 1, p. 127.

4

) V. ibd. p. 122.

6

) V. ibd. p. 121.

6

) V. ibd. p. 481 et J o h a u s e n , Hist.

7

) V. lex

geogr.,

t. II!, p. 205. 5

) V. ibd. p. 124.

t. II, p. 390. Jernanœ,

p. 279.

'') L'auteur a déjà n o m m é cette ville c i - d e s s u s ;

sur la rivière S o u r d a d , v. c i -

d e s s u s p. 1 4 7 ; s u r Noub, m o n t a g n e de Çana'a, v. lex. geogr., 10

t. III, p. 234.

) Ce n u m e s t écrit d a n s n o s m a n u s c r i t s «Mahàl» ; p e u t - ê t r e faut-il lire «Mahàlib», district situé dans l'Yémen, v. J o h a u s e n 1. c., p. 281 et lex. geogr.,

1.111, p. 46.

CHAP,

H'AKAUH,

TU,

299

LO.

s i t u é e aux b o r d s d ' u n e

rivière

qui sort du p a y s de

Kiiaulân ')• RÂTT'ET*),

traversée p a r u n e rivière qui vient du Nedjd ou de

la c o n t r é e m o n t a g n e u s e .

Q u a n t au p a y s de N e d j d ,

le m o t N e d j d

signifiant désert, c o n t r é e incuite et m o n t a g n e , ia partie la p l u s élevée est la T é h a m a t et l'Yémen, et la p a r t i e ia plus b a s s e T l r à q et la Syrie.

Il s'étend depuis M a h r e t j u s q u ' à ITIidjàz , s u r u n e d i s -

tance de 2 0 p a r a s a n g e s ; sa capitale est 'ADEN, c o n n u e s o u s le n o m (1"ADEB

AEYÂN

et située s u r la c ô t e ;

f o r m é e p a r la m o n t a g n e ,

on y entre

par u n e

porte,

c o m m e d a n s la ville de Kérak en Syrie.

Elle a un p o r t qui sert de r e l â c h e aux vaisseaux, d e s t i n é s p o u r la C h i n e , l ' I n d e , le K i r m à n , la P e r s e et l ' O m a n . sont r é d u i t s à recueillir dure,

les eaux de p l u i e ;

Les h a b i t a n t s y

elle n ' a p a s de v e r -

tout lui é t a n t a p p o r t é à u n e distance d'une j o u r n é e .

Tout

p r è s est s i t u é e la ville d'ABYiN avec un p o r t , a p p e l é MAHLb), dont les h a b i t a n t s d e m e u r e n t

d a n s des h u t t e s de r o s e a u x ;

a p p a r t i e n t un territoire, a b o n d a n t en villages. — s i t u é e s d a n s les m o n t a g n e s , vince de l'Yémen et malsaine

est

ÇANA'À,

j a d i s capitale de la p r o -

à cause de l ' a b o n d a n c e

elle est t r a v e r s é e par un fleuve, a p p e l é Siràr, S e n w â n , en f o r m a n t un l a c ,

à cette vilic

P a r m i les villes, des f r u i t s ;

qui se j e t t e d a n s le

dont les eaux d é b o r d e n t pendant les

pluies de l ' é t é 4 ) , ZHAFÀR

a a p p a r t e n u j a d i s aux T o b b a s 5 ) ;

T'iz ou TAAZ8), bien fortifiée et maintenant r é s i d e n c e du s u l t a n , est située e n t r e deux villes, dont l'une s'appelle

MA'ZIBEI

(?),

l'autre 'ADASET*) ; elle est traversée par un fleuve qui s o r t de la m o n t a g n e de Ç a b i r 8 ) .

Sur cette m o n t a g n e s o n t situés u n grand

') V, lex. geogr., t. I, p. 296 et Joharisen 1. c., p. 274, Le district de Khaulàn est situé p r è s de la nier, a u s u d de T é h a m a t , v. iex. geogr-, t. I, p. 375, 3 ) V- ibd. p. m . V. Ab., t. Il, I, p . 126 et Edrisi par Jauberl, t. I, p. 51 suiv. 1 ] S u r la rivière Siràr, v. lex. geogr., t. ÎJ, p. 30, où le lac c i - m e n t i o n n é s'appelle Shafwûn. «) V. Ab., t. Il, !, p. 1-24. e) V. ibd. p. 494. ,8 ls V. ibd, p. 494. ) V. ibd. p. 494. ) V. ibd. p. 498. 21 22 V. ibd. p. 487. ) V. ibd. p. 487. | V. ibd. p. 495. Dans les manuscrits on lit Tiskat, que nous avons corrigé d'après Ab., p. 487. La leçon du mns. de "Paris «Boubékkhat» ressemble beaucoup à celle de Noubendjkat», nommée par Ab., p. 496 et située dans le district d'Osroushàneh. 2S V. Ab., p. 496. ) V. ibd. p. 492. ") V. ibd. p. 496. Dans les manuscrils on lit Djerfàneh ou Khoufâneh; dans la géogr. d'Edrisi, t. Il, p. 203 nous lisons plusieurs fois Kharcanah; v. lex. geogr., 1.1, p. 348.

20*

808

MANUEL DE LA COSMOGRAPHIE DU MOYEN ÂGE.

BERK,

ZAK1),

marqande;

KHODAISER-),

auparavant forteresse, appartenant à Sa-

d'où l'on forme l'adjectif shibli 3 ).

SHIBLAH,

Dans ce di-

strict, il y a plus de 400 forteresses, et là se trouve la chaîne deBottam 4 ), comprenant 3 montagnes contiguës aux montagnes de Fergânah,

avec des forteresses inaccessibles ;

elles

contiennent

des mines d'or, d'argent, de vitriol et d'ammoniac. À ce district confine le pays de Ç o g d ,

ainsi appelé d'après

une peuplade, portant ce nom, avec la capitale

SAMARQANDE;

[on dit

que Shammir-Yera'sh 5 ), un des rois Himjarites, s'en empara et la détruisit; puis, elle fut rebâtie par Alexandre].

D'après la relation

d'Ah'med eth-Thîni, D'ou-l-Qarnein ou Alexandre le Grand, ayant traversé la terre, arriva au territoire de Samarqande.

Un de ses

amis les plus chers, étant tombé malade, avait à son arrivée" dans cette contrée recouvré la santé; lorsqu'on eut dit à Alexandre que l'air de cette ville était la seule cause de son rétablissement, Alexandre ordonna aux rois et aux grands de sa suite de construire, chacun, sa demeure et d'y conduire un courant d'eau. Leur nombre montant à 12,000 personnes, y conduisirent 12,000 canaux.

ils bâtirent 12,000 demeures et

D'après une autre relation, Sham-

mar D'oûl-Djenâh' b. el-'Atthâf, un des rois de Qah'thân et de Himjar, l'a bâtie, mais le plus vraisemblable est qu'Alexandre en est le fondateur, parce que ledit Shammar fut général des troupes de Tobba' D'il-Karib 0 ), mais non pas roi indépendant. l'occupation

des Musulmans,

Au temps de

Qotaibah b. Moslim assiégea cette

ville et s'en empara par la force; d'après une autre relation, il avait conclu un traité avec les habitants sous la condition de n'y

]

) C'est p e u t - ê t r e la m ê m e

ville

q u ' A b . , p. 4 9 7 ,

s o u s l'art. < S a b a t h » ,

nomme

D'erek. 2

/ V. Ab., p. 4 8 6 .

4

3

I D a n s l e s m n s c r t s . de St. P é t e r s b . et de L e y d e on lit « a l - Y a m m »

) V. Q a z w î n i , At'âr

oul-belâdi,

p. 3 6 3 .

de Paris « a l - B a r r » ; v. s u r l e s m o n t a g n e s B o t t a m lex. 5

) Sur l'expédition

geogr.,

de c e roi Hymjarite c o n t r e S a m a r q a n d e ,

t r a d i t i o n , e s t d é r i v é de S h a m m i r ,

dans

t. I, p.

celui

126.

n o m q u i , s e l o n la

v. C a u s s i n de P e r c e v a l , Essai,

t. 1, p. 8 0

s u i v . et Ab , p. 4 9 3 ; le s u r n o m Yera'sh [il t r e m b l e ] l u i a é t é d o n n é à c a u s e d'un t r e m b l e m e n t 6

nerveux.

) L'auteur v e u t dire p r o b a b l e m e n t le T o b b a A b o u Carib, v. C a u s s i n , Essai,

t. I,

p. 9 0 ; s u r la c a n a l i s a t i o n de c e t e r r a i n d u e à A l e x a n d r e , c o m p . c i - d e s s u s p. 110.

CHAP.

VII,

309

11.

entrer que pour faire les provisions pour son armée et puis la quitter 1 ); mais, après y être entré, il ne voulut pas en sortir, et les habitants ne purent l'en chasser. Après s'être emparé de cette ville, il la renouvela et l'environna d'un mur d'une circonférence de 70,000 coudées, équivalant à 171/.' milles ou à peu près 6 parasanges.

Son district appartient aux plus fertiles, et Qotaibah a

comparé son sol au ciel, ses palais aux étoiles, son fleuve à la Voie lactée. Parmi les villes environnantes, KESH3),

[ARBIKDJÂN 4 ) ,

ISHTÎKHÂN5)],

nous nommerons NASEF

1

forme l'adjectif nasafi et nakhshabi.

ou

DABOUSIAH9),

INAKHSHEB

fi

),

d'où

l'on

Sur les bords du fleuve de

Çogd, il y a des palais, des jardins et des villages, dispersés sur une étendue de 12,000 paras, carrées.

Quatre endroits de la terre

ont donné lieu à un proverbe par leur beauté, leur élégance et leur parfaite salubrité, savoir: le Çogd de Samarqande,

la vallée

de Bewwân dans le district de Sapor de la Perse, Obollah de Bassorah et le Gouthah de Damas 7 ). plus importante est

BOKHÂRAH,

Après Samarqande,

la ville la

riche en palais, en jardins et en vil-

lages;, son étendue est de 12 paras., comme nous l'avons dit précédemment, et elle est entourée d'une muraille;

son faubourg est

traversé par le fleuve de Ç o g d ; ce fleuve égale l'Euphrate en grandeur, sortant de la montagne, située au milieu de la chaîne de Bottam 8 ), et continuant son cours, en passant à Samarqande et à Bokhârah; puis, il se divise, arrosant les jardins et les champs et servant aux bains; ce qui reste de ses eaux, débouche dans un réservoir, semblable à un petit lac, près de villes, appartenant à Bokhârah. 11

THAWÂWÎS ),

KEND,

une des

BEIKEND"),

Ces villes sont:

KERMÎNIA10),

bâtie par Qotaibah b. Moslim,

ZEMM

13

RABR ), près du fleuve de Djîh'oun; à ces villes

15

) et

) ) B ) 9 ) 5

V. V. V. V.

Ab., ibd. lex. Ab.,

3 p. 490. ) V. ibd. *) V. ibd. p. 492. 6 7 p. 490. ) V. ibd. ) V. ci-dessus p. 24t. geogr, t. 1, p. 126; dans les manuscrits on lit al-Yamm. ,0 p. 488. ) V. ibd. p. 490.

" ) V. ibd. p. 488.

>2) V. ibd. p. 460.

I3

) V. ibd. p. 480.

FA-

appartiennent

La prise de cette ville eut lieu l'an 93 sous le calife al-Walid, Qesch. der Chai, t. I, p. 502. 2

BEI-

v. Weil,

310

MANUEL 1)E LA COSMOGRAPHIE DU MOYEN ÂGE.

des districts.

Au delà du fleuve sont situées la ville de

sur le Djîh'oûn, capitale

[les districts de

et

Qobàd'iân2)

T e r m i d ' ')

avec la

Çagàniân

auparavant forteresse des Musulmans

3

Shocmân ),

contre

les Turcs.]

Sur le pays de Khowârezm jusqu'aux frontières

XII E S e c t i o n . —

•pays

de

du

Naisâboûr.

Le pays de Khowârezm est assez vaste, environné de déserts et peuplé d'une population qui parle une langue à part; la capitale y fut auparavant h'oûn; appelée

Mançourah4),

après quoi le village 5

Djokdjânia )

scendirent.

submergée par les eaux du Djî-

Korkànedj

s'éleva au rang de ville,

, parce que les caravanes djordjaniennes y de-

Au temps de l'occupation des Tatars, ils ouvrirent une

écluse du fleuve Djîh'oûn, dont les eaux la submergèrent et la détruisirent totalement. Parmi ses districts sont Djowah, Hézâresb8), 10

shari ),

et

Kourdar9) Dergân11)

Shàdekân,

Zamakhshar,

et autres.

Ouhashmin"),

Khîwà1),

ville natale de Zamakh-

On dit que le pays de

Khowârezm comprend plus de 60,000 villages.

Quant au Khora-

sân, il est divisé en 4 parties, dont chacune est traversée par un grand fleuve, savoir: I.

Balkh,

Balkh,

Merwi-Shahidjân

et

Naisâboer.

située aux bords du fleuve Djîh'oûn, a été bâtie par

la mère de Bohrasp; en Balkh;

Herât,

son nom originaire de

Balah

a été changé

c'est une ville, comprenant des villages et des jardins

et entourée d'une muraille, dont la circonférence est de 12 paras.; hors de la ville, il n'y a ni village, ni bâtiment, tout étant occupé 3

') V. Ab., p. 500.

») V. ibd. p. 4 4 5 .

4

) V. ibd. p. 3 4 6 .

5

) V. ibd. p. 5 0 4 .

s

) A p p e l é par Edrisi, t. Il, p. 1 8 9 , A r d e k h a s h e m i n.

) V. ibd. p. 4 7 8 .

') A p p e l é ibd. H a n w a h ; y. Q a z w î n i , t. II, p. 8

) V. Ab., p. 4 7 8 .

9

j N o u s a v o n s c o r r i g é d'après

lex. geogr.,

355.

t. II, p . 4 8 7 ; d a n s l e m a n u s c r i t

de

P a r i s on lit, c o m m e d a n s Edrisi, K e r d a n ; v. la trad., t. H, p. 189 et Içtachri, éd. de de Goeje, p. ,0

) V. Ab., p. 4 7 8 .

n

)

299.

N o u s a v o n s de m ê m e c o r r i g é c e n o m d'après Ab., p. 4 8 0 et

lex. geogr.; b i e n

qu'on l i s e d a n s Edrisi, p. 1 8 9 , c o m m e d a n s le m n s c r t . de Paris,

Derghàsh.

(JHAP. VII,

par les sables 1 ).

311

12.

A Balkh appartiennent le haut et le bas Tho-

khâristan, deux districts qui comprennent des arrondissements; ils sont tous les deux très salubres à cause de l'abondance des arbres et des fleuves. KHOTTOLÂN2)

sont

et

Dans le haut Thokhâristan sont situés

situées les villes de

MANKET',

KHOTEL OU

deux districts, combinés entre eux; là

BÉDAKHSHÂN 3 ),

capitale du

WÂSHDJIRD 4 ),

capitale du Khottolân 5 ),

(?) et

HENK

Bédakhshân, environnée de

BÂMIAN,

montagnes, d'où sortent une quantité de fleuves 6 ).

Cette ville est

la capitale d'un royaume indépendant qui confine à Gaznah; Les villes de

et

HELÂWERD, LÂWEKEND

on dit que ce

WAKHSH');

district comprend plus de 400 forteresses et est traversé par 4 fleuves qui sortent des montagnes de Bâmiân; là on trouve divers minéraux,

tels que le Bedjâdi, le lapis lazuli, du cuivre, du vif-

argent, du plomb, du cristal, du bézoard. Dans le bas Thokhâristân sont situées les villes de BA'LÂN 9 ), KHOLM 1 0 ),

RÉDALIZ 1 1 ),

tigus a Balkh, sont

DJOUZDJÂN )

ou

SIMENDJÂN 8 ),

) ; parmi les districts, con-

SQURÂN, ZOTJQÂN14), 'ANIQÂN,

ATÎ-

ENDERÀBEH 15 ).

NÂN, ENDÉRÂB o u II.

ISKELKEND 13

i2

Quant à

HÉRÂT,

on dit, qu'elle a été bâtie par Alexandre ;

elle est traversée par un fleuve, qui lui vient des montagnes de Gaur, et sur lequel est bâti un grand pont.

Ces montagnes, con-

tiguës à Hérât, sont peuplées d'une tribu, portant le même nom et gouvernée par des rois qui possédaient Gaznah et Khorasan; là sont situées les villes de montagnes de

FIROUZKOÛH 17

KHOUDJOUSTÂN )

et

') C o m p . Ab., p. 461 et sDiet. géogr. »1 V. Ab., p. 502.

n

3

et autres forteresses 16 ).

GOCRISTÂN

de lu Ferse

) V. ibd. p. 474.

sont contiguës à celle-ci;

par Barbier de Meynard, p. 112.

") V. ibd. p

502.

5

) Une ville, appelée Manket', e s t n o m m é e d a n s lex, geogr.,

6

) V. Ab., p. 4 6 6 .

') V. ibd. p. 4 6 1 .

9

) V. ibd. p. 4 4 7 .

10

s

ce n o m d a n s le Kitâb ,2

) V. Ab., p. 472.

al-Boldan géogr.,

c o m p . diverses autres

,5

) V. lex. geogr.,

p. 586.

1 3 ) V. ibd. p. 446.

) V. Dict.

géogr.,

t. I, p. 9 6 et Dict. p. 407.

f o r m e s de

de Jaqubi par J u y n b o l l , p. 67, lex.

" ) On lit, dans l e s m n s c r t s . de St. Peterb. et de Leyde, 15

t. III, p. 165.

) V. ibd. p. 472.

) V. ibd.

) Ab. appelle cette ville W a l w â l i d j , p. 4 7 2 ; t. III, p. 297 et .Dict.

Les

géogr.,

p. 54.

" ) V. ibd. p. 197.

Zourqân,

geogr.,

3J2

MANUEL DE LA COSMOGRAPHIE DLL MOYEN AGE.

ce sont deux grands districts avec des forteresses, dont chacun formait jadis un royaume indépendant.

Le roi du Gouristàn s'ap-

1

pelait SÂM ), nom propre, qui fut donné à tous les rois suivants, et d'après lequel le pays se nomma pays de Sâm. districts sont situées les villes de et

MALÎN, WARÂMIN

flérât.

ACBAH ),

Dans ces deux

KÉROCKH 3 ),

MALÀN 4 )

ou

traversé par un fleuve qui vient de

BOCSCHENDJ 5 ),

Parmi les pays, appartenant à ces districts, sont encore ou, par une altération de la lettre «K» en «dj»,

KHARKERDfi) DJIRD,

2

et autres;

FARKARD

au Khorasan appartiennent encore des

districts étendus et de grands arrondissements, tels qife 8

9

BOTJZDJÂN ),

SÂMÂN ),

KHAR-

BIWERD

ou

10

11

ABÎWERD ),

ZOCZEN ),

SARAKS 7 ),

KOUFEN12),-

ville

bâtie par 'Abdallah b. Thâhir. III.

Quant à

c'est une ancienne ville, bâ-

MERWI-SHÂHIDJÂN 13 ),

tie, selon la tradition, par Thahomourt; les rois de Khorasan, prédécesseurs de Sapor, y descendirent, et elle avait une telle grandeur que les Tatars y tuèrent 700,000 hommes ; elle est traversée par un fleuve, qui vient des montagnes de Bâmiân 14 ) et continue son cours jusqu'à

puis, il débouche dans le lac

MERWI-ROÛD;

de Zéreh, lac d'eau douce, d'une longueur de 70 paras, et d'une largeur de 10; entre les deux Merw, il y a une distance de 6 Parmi les villes qui y appartiennent, sont RIZEH15), di-

journées.

visée par le fleuve déjà mentionné en deux parties, qui sont réunies par un pont, ARDESKEN (?),

SOBAH (?), KOSHMAIHEN 16 ), KOURÂN 17 ),

BAGSHOÛR (?), AMOL DU DÉSERT,

') Sur la dynastie des G o u r i d e s , des sultans

Gourides,

parce qu'elle est située aux

v. la dissertation

Paris 1 8 4 4 ;

EL-ÀMBÂR 1 8 ),

de M. Defrémery,

Histoire

le m a n u s c r i t de Paris a la leçon fautive

«Shàr». 2

) Dans les m n s c r t s . Auqah ; v. Diet, géogr.,

3

) V. ibd. p. 487.

5 6 8

) V. Diet,

géogr.,

sur Warâmin, v. ibd. p. 587 et Ibn Batoutah, t. II, p. 124. 7

t. I, p. 346. 9

) V. Diet,

géogr.,

) V. ibd. p. 297 et lex. geogr.,

p. 13.

n

) S u r les deux Merw, v, Diet,

14

) V. ibd. p. 290. géogr.,

p. 307. t. II, p. 4. >2) V. ibd. p. 497.

p. 5 2 5 — 3 3 .

) Dans les m a n u s c r i t s on lit D à m i i n au lieu de Bàtniàii.

15 n

geogr.,

) V. ibd. p. 121.

10 u

) V. ibd. p. 122;

) Y. lex.

p. 55.

) V. " ) V. 1S) V. 3)

H'ADF

occidental est celui de avec 17

SHEBÂS



BAD'AQOÛN



BARMOCN



37

SHIRÂK



17



TARNOÛTH



7



KHIRBITA



56



QARTHASÂ



18

ibd. t. III, p. 165. ibd. t. II, p. 16.

avec 7 1 villages;

avec 25 villages 13 )



lex. geogr., t. I, p. 174. lex. geogr., t. I, p. 153.

ÇÂ

villages 12 );]





" ) ;

1

T

) ;

a)

V. Ab., trad., p. 166. ') V. ibd. t. II, p. 198.

5)

V. ¡bd. p. 145.

7)

V. ibd. t. II, p. 216 et t. I, p. 19. 9 ) V. ibd. t. I, p. 80. 10 ) Comp. Ab., trad., p. 160.

ibd. p. 162 et 160. >2) V. lex. geogr., t. II, p. 90. 4 ibd., t. I, p. 135. > ) V. Jaqubi, Kit. al-boldân, p. 127. , 6 ) V. ibd. p. 345. 17 ) V. ibd. t. II, p. 399 lex. geogr., t. I, p. 203.

824

MANUEL DE LA COSMOGRAPHIE DU MOYEN ÂGE.

le district de

avec 31 villages;

MAÇÎL

le district d'Aii'YÂ , portion de terre accordée pour être colonisée 1 );] le district de

avec 14 villages; Rosette, capitale, a été

ROSETTE

envahie plusieurs fois par le sable; c'est pourquoi les habitants se réfugièrent à

située sur le Nil, avec des jardins ; la plupart'

FOUWA,

de ses arbres sont des bananiers 2 ); le district de

BOH'AIRAH

avec la capitale

DAMANHOUR,

arrosée par

3

un canal du Nil qui vient d'Alexandrie ); le district

, arrosé par un canal du Nil qui dé-

d'ALEXANDRIE

borde au temps de la crue, d'une longueur de 2 jours;

sur ses

bords sont des jardins florissants et des palais bien bâtis 4 ). Parmi les districts du Sud sont: les districts de le district de

et

THOUR

FÂRÀN5);

6

RAYEH );



QOLZOUM 7 ) ;



AYLAH8) ;



H'AURÂ9);

quant à la ville de

située sur le bord oriental du Nil;

FOSTHÀTH,

Moqaththam, sur la pente de laquelle est le cimetière. désolation,

elle est

à l'Est est la montagne el-

on y trouve encore 10 grandes mosquées;

Après sa à elle ap-

partiennent : le district de

SA'ID

avec le district de

EL-ADNÂ

com-

FAYOUM,

10

prenant 144 villages ); le district de DJÎZAH

11

avec

MENF

54

villages,

dont le principal est

);

le district

d ' A u s î M EL-KHITHATH

et

ATHFÎH',

sur le bord occidental

12

du Nil, vis à vis de Fosthàth );

') V. lex. 3

geogr.,

') V. A b . , t. I l , 5

) V. lex.

1, p .

geogr.,

9

) V. i b d . p. 3 2 8 .

) V. i b d . t. II, p. 3 6 8 e t A b d a l l a t i f , p.

e t A b . , t. II,

145 et 8

10

677.

669.

145.

6

) V . i b d . t . I, p .

) Y. i b d . t. I, p.

) V. i b d . t

) V . A b d a l l a t i f , p. 6 7 3 ,

1, p .

155.

t. I l , p . 3 2 8 .

') V. i b d . t. II, p. 4 4 0 . ,a

2

t . I, p. 3 2 .

) Y . A b d a l l a t i f , p. 6 5 9

II, p. 3 7 4 .

458.

108. ")

V . i b d . t. I, p.

278.

CHAP. YHI, ).

325

le district de Sharqyah 1 ) avec 17 villages, parmi lesquels sont Thari et H'olwàn 8 ); les districts de Delâç 3 ) et Bouçir 4 ) avec 6 villages; le district de Ahnâs avec 83 villages 5 ); Behnéseh a l - W â h ' à t avec 120 villages 6 ); Thah'â avec 25 villages 7 ); Shenoudeh8) avec 7 villages et Qâbes; Berîth) 9 ,

portion de terre accordée

pour être

colonisée; le district d'OsHMotNEw avec 120 villages, parmi lesquels sont Monyet lbn Khaçîb sur le bord du Nil 1 0 ); le district d'AsFEL-ANçiNA avec 10 villages 11 ); —

de Shothna avec 8 villages 13 );



de Qouç

— 11

—1S);



d'AsjociH

— 35

— ;

ce

district

est

éloigné

14

du Nil ); le district de [Behwa (?) avec 37 villages;] le district de Ikumîm avec 63 villages;

Ikhmîm est une an-

cienne ville avec un port très fréquenté, où sont des monuments des Coptes, sur le bord oriental du Nil 15 ); le district de Belnâ (?) avec 63 villages;

') 4 ) 6 ) 8 ) 3 ) >°) ,2 ) ") '«)

Hour

20

—16)

Fâu

28

— «)

QinA (?)

7

—1S)

Denderah

10

—19)

Qifth

22

— 2°)

2 3 V. Abdallatif, p. 602. ) V. lex. geogr., t. I, p. 314. ) V. ibd. p. 406. s V. Ab., t. II, I, p. 148. ) V. lex. geogr., I. I, p. 105. V. Abdallatif, p. 685. ') V. Ab., trad., p. 142. V. lex. geogr., t. II, p. 131. Il faut peut-être lire Boruth, v; Abdallatif, p. 687. V. ibd. p. 697. ») V. lex. geogr., t. I, p. 97. il faut peut-être lire Shathafnyeh, v. Abdallatif, p. 703. 16 V. ibd. p. 702. V. ibd. p. 698. ) V. ibd. p. 700. ,s V. ibd. p. 697. " ) V. lex. geogr., t. II, p. 333. ) V. Abdall., p. 704. a V. lex. geogr., t. I, p. 412. °) V. Ibd. t. II, p. 437.

326

HANDEL DE LA COSMOGRAPHIE DR MOYEN ÂGE.

le district de

avec 5 villages 3 );



ESNÉ



ARMENT

avec

7

villages 3 );

OSWÂN4)

ASWÂN OU



quels est

[Lucsor] avec 4 villages 1 );

AQÇOR

avec

7

villages, parmi les-

5

ODFOÛ ).

La ville d'Aswân ressemble à Bassorah par ses palmiers; elle est située à peu près sur la même latitude que la Mecque. Quant aux Oasis déjà mentionnées, elles constituaient un royaume à part et indépendant, mais furent depuis attachées aux divers districts.

Elles forment des territoires, qui ne sont combinés

avec aucun autre, mais entourés du désert, et s'étendent à égale distance entre Miçr [le Caire] et Alexandrie, le Magreb et le Sa'îd, la Nubie et l'Abyssinie.

Le sol produit des bananiers, des pal-

miers, des vignes, des coings et du riz.

Il y en a trois, dont la

première s'appelle l ' e x t é r i e u r e , avec la capitale du m i l i e u , avec les villes de

QAÇR

l ' i n t é r i e u r e , avec les villes d'ARs et

et

MENOÛN.

celle

MEDINAH;

et la troisième

HONDÂD,

I l y a des sources

d'eau acide, que les habitants boivent, et avec laquelle ils arrosent leurs terres; quand ils boivent d'autres eaux, ils se portent mal 6 ). On dit que l'Egypte possède 950 mines et produit des plantes qu'on ne trouve nulle part ailleurs.

Dans la montagne de Mo-

qaththam qui domine Miçr [le Caire], il y a des mines d'or, d'argent, d'hyacinthe, de joyaux. l'émeri;

A Aswân, on pêche dans le Nil de

dans un lieu, appelé

sur la côte de

KHIRBET EL-MOLOUK'),

la mer Arabique, il y a des mines d'or et d'émeraudes, et dans les montagnes de Qolzoum, contiguëe à la montagne d'el-Moqaththam, il y a des pierres d'hématite. Dans mes voyages, j'ai observé 9 temples anciens [Birbas 8 )] dans le Sa'îd : savoir à

>) V. lex.

geogr.,

') V. ibd. p. 1 5 5 . 6

IKHMIM,

t. I, p. 8 3 . 5

2

à

[on dit qu'à

3

) V. Ab., trad., p. 1 5 6 .

) V. lex. geogr.,

) S u r la d e s c r i p t i o n d e s O a s i s

BAHNÉSA

étaient

AHNAS

) V. ibd. p.

154.

t. I, p. 37.

comp. Ab., trad.,

p. 1 4 2 - . 4 4 et lex.

geogr.,

III, p. 2 6 2 . 7

) V. lex.

8

) S u r le m o t Birba, d'origine é g y p t i e n n e , v. Ab., trad, par R e i n a u d , p.

geogr.,

t. I, p. 3 4 5 et J a q u b i , Kitab

el-boldân,

p.

121. 152.

t.

CHAP. Till,

327

I.

le palmier et la colline, où se réfugia Jésus Christ avec sa mère 1 )], à

DENDÉRAH 2 ),

à

ODFOÛ

et à

à Qouç, à

à

ES.NK,

SHÂMEH

et

THÂMEH 3 ),

à

DIMAQRÂTH4),

A Aswân, entouré de tous côtés par le Nil,

BOULÂQ.

on trouve des cercueils en marbre, d'un jaune clair; la dimension d'un tel cercueil est de 4 coudées de charpentier en longueur, sur une largeur

de 3 coudées ;

il est fermé par un

couvercle

qu'a ouvert le calife al-Ma'moun, et il est posé sur des marches d'une solide construction 5 ).

Parmi les choses remarquables

que

j'ai observées dans les villes entre Aswân et Qâhirat, appartenant à Sa'îd, est un édifice avec une île, située dans le voisinage, appelée elle apparaît au spectateur comme une montagne de

MONÂÇIRAT;

palmiers, dont le milieu est occupé par des arbres très élevés que suivent, des deux côtés, des palmiers toujours moindres, jusqu'à ce qu'ils n'atteignent que la mesure d'une */« toise.

Elle est couverte

de diverses plantes qui rampent autour des troncs de ces palmiers tellement qu'il est presque impossible d'y pénétrer à cause de leurs enlacements.

C'est aussi de cette lie qu'on tire la canne à sucre,

appelée Q e n d , d'un bois très s e c ; quand on veut en manger, on la broie et la mêle aux aliments, où elle fond et devient comme du sucre ou du miel. EL-OQÇOUR

[Lucsor],

petite ville, où l'on fabrique des vases

d'argile très excellents, qui sont exportés à l'étranger,

bien que

ceux d'Emesse aient la préférence pour la beauté du travail et la qualité de la terre 6 ). DÉMÀMIL, OÇFOÛN,

petite ville 7 ); bon district, peuplé d'Ismaëliens, de Rafidhites, d'Ima-

miens, de Druzes et de Hakimites 8 ); ARMENT QINÂ,

et

[Esné] 8 ), de même.

belle ville 10 );

>) V. lex. geogr., 3

ISNÂ

a

t. I, p. 105.

) V. ibd. t. Il, p. 88.

) V. ibd. p. 412.

*) V. ibd. t. I, p. 409.

5

) Comp. la description d'Abdallatif, p. 199.

7

) Dans le lex. geogr., V. lex. geogr.,

10

) V. lex. geogr.,

6

) V. Ab., trad., p. 154.

t. I, p. 407 cette ville est n o m m é e Demâmîn.

t. I, p. 72. t. 11, p. 450.

9

) V. Ab., trad., p. 154, 156.

328

MANUEL DE LA COSMOGRAPHIE I ) t

Qifth,

MOYEN ÀGE.

de même 1 );

Qamoûlah,

petite ville2).

Lorsque je visitai Sa'îd, il arriva

qu'un homme, qui avait accepté l'hospitalité d'un habitant de la ville de Démâmil, lui parla de trésors et lui révéla son intention de faire des fouilles à Démâmil, où l'on trouverait de grandes richesses.

L'autre, lui ayant donné le conseil de renoncer à ce

projet, lui indiqua un endroit à Dendérah, ville située dans le voisinage, après quoi l'étranger, suivant cette indication, se rendit à Dendérah et, ayant trouvé le trésor, il en remplit 100 sacs à dattes, qu'il transporta au Caire.

A son arrivée, la police entoura le vais-

seau et, ayant saisi les sacs, ils en tirèrent les trésors qu'ils apportèrent au sultan; l'étranger, mis en prison, subit une punition corporelle.

Quant à l'habitant de Démâmil, sa raison en fut alté-

rée, et il resta fou. Dans le temple ou Birbâ de

Bocçîr-Kocrides

[Dioscourides] 3 ),

on trouve diverses figures, assez remarquables, qui témoignent d'un art avancé.

[Il y a aussi un ancien temple dans le district de

Qathia, situé dans les sables près de la mer;

sous le règne de

Mélik ez-Zhâhir Rokn ed-Dîn Bibars, le gouverneur de la ville, nommé Ibn et-Tourkemâni,

l'ayant ouvert, y trouva un cadavre

dans un cercueil de marbre; à son cou était attachée une chaîne d'or, d'où pendait une tablette d'or avec une inscription, en caractères inconnus; à côté du mort était un bracelet d'or, sur lequel 11 Quand celui qui mettait le bracelet, tou-

lettres étaient inscrites.

chait du poison, le bracelet serrait sa main, jusqu'à ce que, malgré lui, elle lâchât ce poison.

On dit que les merveilles du monde

sont au nombre de 165, dont 42 se trouvent en Egypte, telles que le puits de B e l s e m 4 ) ,

les lacs de F a y j o u m 5 ) et de T h a r r â -

neh''), les anciens temples et les pyramides.] ') V. Ab., trad., p. 151.

s

) V. ibd. p.

lex.geogr.,

140.

Eel.de VEg.,

3

) Sur ce village, v.

4

) S u r c e p u i t s , s i t u é d a n s l e terrain de Matharia, p r è s d e ' A i n S h e m s , v. A b -

5

) C o m p . la g é o g r . d'Edrisi par Jaubert, t. 1, p. 3 1 0 et Ab., t

6

) T h a r r â n e h s e t r o u v e au n o r d - o u e s t d u C a i r e ,

t. I, p. 1 8 0 et A b d a l l a t i f ,

dallatif, p. 8 9 s u i v . et c i - d e s s u s p.

p. 89.

p. 4 9 0 .

155. v. N i e b u h r ,

11, 1, p. 4 7 .

Beisebeschr.,

t. I,

CHAP.

ILG

SECTION.



Description

sur la côte et la partie

VILI,

329

2.

de la province d'Afrique,

la partie située

qui y est contiguë, jusqu'à

l'Atlantique.

D'après Abou 'Obeidah el-Bekri, l'Afrique s'étend en longueur de Barqa vers l'Ouest jusqu'à la ville de Tanger, et en largeur depuis la Méditerranée jusqu'au commencement du sable dans le Soudan, où l'on chasse l'éléphant, la belette [fenek] et l'animal, appelé »lamath» 1 ), espèce d'antilope. Le nom «Afrique« a la même signification que «Ibriquiah», c. à d. exposé au soleil, [ou il est dérivé d'Afrîqash b. Abrahah el-H'omeiri, qui envahit la Grèce et les pays occidentaux jusqu'à Tanger 2 ), ou de la tribu Afâriqeh, descendants de Fâriq b. Miçr b. Khâm b. Noé qui, le premier avec son fils, descendit dans ces L'Afrique est divisée en deux parties: l ' i n t é r i e u r e et

contrées.]

celle, s i t u é e s u r l a c ô t e . nom qui signifie «l'excellente», est située sur la frontière

BAHQA,

et comprend 5 villes que Mot&vakkel a entourées d'une enceinte. Elle est traversée par deux montagnes, dont l'orientale est peuplée de Lakhmites, de Djod'amites et de Mouradites, l'occidentale de Léwât'eh, Mezâteh et Howàreh;

le sable de son sol a la couleur

d'un rouge-jaunâtre et s'attache aux vêtements 3 ). A elle appartient: BARNÎQ,

situé sur la côte 4 );

THOULMEIT'A

ou

TOLOMÉTA 5 ),

château, habité par des Juifs; on

y fait le trajet par le golfe Qaçîr [c. à d. la grande SyrteJ. l'Ouest est située la ville de ') C o m p . a l - B e k r i , p. 2 1 ;

Descript.

SORT,

de VAfr.

septentrion

s u r l ' a n i m a l , appelé «fenek»,

Bekri, p. 171 ; s u r l e l a m a t h , v. Not. 2

) Sur

ce

roi Himyarite q u i ,

selon

les

, par d e S l a n e ,

v. B r u c e , Travels, et extr.,

) V. Jaqoubi, Kit.

al-boldân,

Alger

1857,

t. V, p. 128 et a l -

t. XII, p. 0 3 4 .

historiens

arabes,

déjà au t e m p s

J o s u é , pénétra d a n s l'Afrique, v. C a u s s i n de Perceval, Essai, 3

[Vers

pour la plus grande partie en

p. 132 et al-Bekri, p. 5 ;

les Léwât'eh,

et H o w â r e h s o n t des tribus b e r b è r e s , v. I b n - K h a l d o u n , Hist,

de

t. I, p. 6 7 sv. Mezâteh

des Berb.,

trad,

par de S l a n e , t. 1, p. 9. 4

) V. ibd. table géogr., p. LXXI1I et Jaqubi, p. 132.

5

) V. Jaqubi, p. 132 et Ab., t. II, I, p. 2 0 4 ;

s u r l e n o m al-Qaçîr, e m p l o y é d e

la Syrte, c o m p . Edrisi par Dozy et de Goeje, g l o s s , p. 3 6 7 .

330

MARCEL

DE LA

COSMOGRAPHIE DU MOYEN ÂGE.

ruines, sur la côte de la mer;

ses habitants parlent une langue

barbare à part] 1 ); THÉRAP'LOCS,

nom grec, qui signifie 3-villes, ressemble à Alex-

andrie par sa construction et par ses habitants 2 ); L'île de

DJERBEH

[Gerbi] avec une ville sur la côte, où l'on

fait le trajet par la petite Syrte; on y trouve des palmiers, des arbres fruitiers et des pommiers, dont on sent l'odeur jusqu'à une distance de plusieurs milles 3 ); SÉFAQS

[Sfax], ville, entourée d'une enceinte au milieu d'une

plantation d'oliviers, et située près d'un fleuve, connu par sa beauté, qui se jette dans la mer 4 ); [Gabs], située dans une vallée et entourée d'une mu-

QÀBÈS

raille ; la plupart de ses arbres sont des noyers et des pistachiers, arrosés par deux fleuves 5 ), qui viennent d'une montagne, située au Sud,

et se réunissent en un seul fleuve, qui se jette dans

la mer. MAHDIAH,

bâtie par Mahdi el-'Obeidi, l'an 306 de l'Hég.

mer l'environne

de trois côtés,

ainsi qu'elle ressemble à

La une

main étendue dans la m e r , dont le bras s'attache au continent ; deux portes donnent vers l'intérieur du pays et une seule vers la mer 6 ). SOUSA,

autrefois appelée «Sous el-adnà», est entourée d'une

enceinte et environnée de trois côtés par la m e r ; elle a été bâtie en pierres solides'); ÏOTJNIS,

autrefois appelée Tarsoûs, nom auquel on a fait subir

ce changement, a été rebâtie sous l'Islam;

là est maintenant la

Elle est située sur la pente d'une mon-

résidence du roi d'Ifriqia.

tagne et separée de la mer par un lac, que les navires traversent pour y arriver 8 ).

]

) V. Ab., t. II, I, p. 204 et al-Bekri, p. 6.

*) V. al-Bekri, p. 6 suiv. 4 ) V. Ab., t. II, 1, p. 200. 6

3

) V. ibd. p. 8 5 et Ab., t. II, 1, p. 2 7 3 . 5 ) V. ibd. p. 198.

) V. al-Bekri, p. 30 et Ab., trad., p. 200.

' ) V. al-Bekri, p. 34 et Ab., p . 199. 8

) V. al-Bekri, p. 37 et Ab., p. 197.

CHAP. VILI,

331

2.

ancienne ville avec des monuments, qui prouvent

QARTHADJEH,

Ja date ancienne de sa construction et le génie de ses habitants 1 ): [Bizerte], forteresse, où se réfugièrent les Marabouthes,

BENZERT

est traversée par un fleuve, qui sort de l'Est et se jette dans la mer 2 ); située près d'un fleuve, où entrent les vaisseaux,

THÉBARQA,

chargés de marchandises; elle a d'anciens monuments 3 ); MARSÂ EL-KHARAZ,

ainsi nommée parce qu'on y trouve des co-

raux, est entourée d'une enceinte; des sources fournissent l'eau nécessaire à ses habitants 4 ); BODNA

[Bone], sur le sommet d'une montagne, a été bâtie

après l'an 450; dans les environs se trouve un fleuve qui vient de l'Ouest et se jette dans la mer 5 ); [Bougie], belle ville dans un site très salubre 6 ), près

BEDJÀJEH

d'un joli fleuve, navigable pour les vaisseaux qui y entrent de la grande mer; elle a été bâtie par Naçir b. 'Alnâs'), un des descendants des bnê-H'ammâd, l'an 457 de l'Hég. ; "à côté est située la chaîne de Rah'mân, peuplée de tribus Kétàmeh; on y trouve des mines de cuivre et de lapis lazuli. [Les îles des TÉNÈS,

BNÈ-MAZGANNA

[Alger], entourées d'une enceinte 8 );]

à une distance de deux milles de la mer, peuplé de

Berbères, contient dans son milieu une grande forteresse 9 ); WAHRÂN

10

),

Mtie l'an 290, puis détruite, mais rebâtie plu-

sieurs fois; [TÀBAH'RÎT,

ville peuplée d'une tribu de Berbères,

appelée

11

Mathgera );] V. al-Bekri, p. 41 suiv. et Ab., p. 176. V. al-Bekri, p. 57 et Ab., p. 196. V. al-Bekri, p. 57 et Ab., p. 196. V. al-Bekri, p. 55 et Ab., p. 195. V. al-Bekri, p. 54 et Ab., p. 194. V. al-Bekri, p. 82 et Ab., p. 1-91. Dans les manuscrits ce nom est défiguré en Ka'nâç; nous avons corrigé d'après YHist. des Berbères, t. ar., t. I, p. 26 et trad.,' t. I, p. 45 suiv. et t. II, p. 51. 8 ) V. Ab., t. II, 1, p. 191 ; al-Beiri, p. 66 et la note de Quatremère, Not. et extraits, t. XII, p. 520. 9 10 ) V. al-Bekri, p. 61. ) V. ibd. p. 70. ") V. ibd. p. 87. ') 3 ) 4 ) ») 6 ) ')

332

MANUEL DE LA COSMOGRAPHIE DC MOYEN ÂGE.

AnisHQoûL1) et

AESAN,

entourées de murailles et situées sur

deux fleuves qui se jettent dans la mer; et

[BERISHKET2)

de la m e r ,

la dernière à une distance de h milles

NAKÔR 3 ),

sont situées sur deux fleuves, qui se jettent dans la

mer après un cours d'une journée et demie; à la dernière appartient le district maritime, appelé Mazemmah;] la ville de

SEBTA

[Ceuta], fréquentée par les vaisseaux et les

marchands, est entourée par la mer comme une demi-lune;

bien

qu'elle soit située près de la m e r , ils font porter l'eau nécessaire pour les bains 4 ); le château

DENHÂDJEH,

nommé aussi château d'ABD

EL-KERÎM,

nouvelle ville, située sur un fleuve qui se jette dans la mer.

C'est

la dernière ville de l'Afrique, située sur la côte de la Méditerranée ; les suivantes sont baignées par l'Atlantique 5 ): TANGER6), ville grecque dans un district d'une étendue mois avec les villes

d"ARÂSH

[Larache]'),

QASHMÎN

(?) et

d'un

AZYLA 8 ),

situées sur la côte; SELA

[Salé], une des villes les plus célèbres, est traversée par

le fleuve de Sébou 9 ),

sortant du Fez et divisant la ville en deux

parties, dont l'une s'appelle Moumin, l'autre

RIBÂTH EL-FATH',

CHÂTEAU DE PLAISANCF,

bâtie par 'Abd el-

bâti par Mançour de la po-

stérité d"Abd el-Moumin. AZAMMOUR10)

et

MÂRÎFAN 1 1 ),

deux villes, situées sur la côte;

>) V. al-Bekri, p. 77; Ab., t. Il, p. 171. ) Sur Berishket (Breshk), v. Edrisi par Jaubert, VAfr. par Edrisi, trad, par Dozy, p. 103. 3 ) V. al-Bekri, p. 90 et Ab., t. II, 1, p. 174. 4 ) V. al-Bekri, p. 102 et Ab., p. 186.

2

5

Descript.

) V. al-Bekri, p. 110, Ab,, t. II, 1, p. 184 et la note de Quatremère, Not. extr., t. XII, p. 565.

«) V. al-Bekri, p. 104 et Ab., ibd. p. 185. ') Araïsh (Larache), v. ÏHiat. des Berbtrad., 8

t. I, p. 2 3 5 ;

de

et

table géogr., p. LXX.

) V. ibd. p. LXXI. 9 ) V. al-Bekri, p. 87 et Ab., t. II, 1, p. 183; al-Bekri n o m m e de m ê m e ce fleuve S é b o u . 10 ) V. Y Hist, des Berb., table géogr., 1.1, p. LXX et Host, BesJcr. af Morocco, p. 76n ) V. al-Bekri, p. 8 7 ; cette ville est probablement identique avec la ville, appelée par Host, p. 76, Mazagan, située au sud d'Azammour.

CHAP. VIII,

333

3.

et Qoûz®), situés dans le disrict de Tîqîsàs;

[TÂMESNA 1 ) AMAQDOÙL 3 )

OU

SOUS;

toutes

ces villes, entourées d'une en-

ceinte et peuplées de tribus Berbères,

sont des ports du pays

Magreb el-aqçâ;

des districts,

à elles appartiennent

de même

peuplés de tribus Berbères.]

IIIe

SECTION. —

Sur les pays de l'intérieur, situés entre les côtes, dont

nous venons de donner à FAtlantique,

la description,

et les déserts.

Commençons

nous dirigeant vers l'Est jusqu'à la frontière de

Barqa.

Les pays de l'intérieur sont divisés en deux parties: celle qui suit immédiatement les pays déjà mentionnés, nommée A w s a t h , et celle, située au delà, vers le désert, nommée e l - a q ç â , c. à d. l'éloignée.

Dans la partie el-awsath, c. à d. du milieu, est située

Sous el-aqça,

d'une vaste étendue et riche en palmiers et en

cannes à sucre.

On dit qu"Abd er-Rah'mân b. Merwân [b. Mo-

hammed b. Merwân] b. el-H'akam fut le premier qui y colonisa et y mena des cours d'eau4).

Dans ce pays, il y a une quantité de

villes, dont la capitale est

TAMDOBLT,

plaine, en partie entre les montagnes.

en partie située dans une Elle est entourée d'une

enceinte, élevée par 'Abdallah b. Edrîs, et située près d'un fleuve, sortant d'une montagne à une distance de

10 milles, dont les

bords sont environnés de jardins et de moulins.

Dans cette mon-

tagne, il y a une mine d'argent5). Au pays de Sous appartient aussi la ville d'Ieu sur un fleuve, sortant du mont Déren, qui débouche dans l'Atlantique;

'Abdallah

b. Edrîs la construisit 6 ); >-2) V. al-Bekri, p. 86—87. >) V. ibd. p. S6. 4 ) 'Abd er-Rah'mân était fils de Merwân, le dernier calife Omayade [f 132 de l'Hég.1 surnommé a l - D j a ' d i ; dans la généalogie, nous avons suppléé les deux membres «Mohammed b. Merwân*, qui manquaient dans les mnscrts. après le premier Merwân; v. Ab., Annal,, t. 1, p. 490. 5 ) V. al-Bekri, p. 163 et Jaqubi, Kit. al-boldân, p. 150; 'Abdallah ci-mentionné est petit-fils du fondateur de la dynastie Edrisienne, v. lbn Kbaldoun, VBitt. 6 des Beri., t. II, p. 563. ) V. al-Bekri, p. 162.

334

MANUEL DE LA COSMOGRAPHIE DÛ MOYEN ÂGE.

[WADI

MÂSSEH,

station fréquentée sur la côte de l'Atlantique

avec de belles constructions 1 ).] Après le district de Sous suit le pays de N a i f i s ou N a f i s , contrée salubre à cause de ses fleuves et de l'abondance des arbres, ce qui lui a donné son nom 2 ); villes, dont la plus célèbre s'appelle

là sont situées nombre de TÂMROÛRT

sur un fleuve qui,

sortant du mont Déren et coulant de l'Est à l'Ouest, débouche dans l'Océan 3 ); Les villes de deux

AGMÂT,

T'EJOUMTÎN4),. W E R Z À Z Â T 5 )

et

[situées dans une plaine; l'une,

HESKOURAH;

puis, les

AGMÀT I L Â N ,

n'est pas

habitée par des étrangers, mais ordinairement ils s'établissent dans l'autre, appelée

AGMÂT W A R Î K A H ,

eloignée de la première par une

6

distance de 8 milles ).] MAROC,

bâtie par Josef b. Thashfyn es-Çinhâdji, l'an 4 9 0 , est

située sur un fleuve, sortant du mont Déren; sous le gouvernement d"Abd el-Moumin, elle est devenue résidence des califes'). FEZ,

deux villes réunies, dont l'une,

'ADWET

EL-ANDALOUS

tier des Andalous], a été bâtie l'an 1 9 2 de l'Hég., l'autre, ET-QAROUJINA

[quar'ADWET

[quartier des Cayrowanites], l'an 1 9 3 , sous le gouverne-

ment d'Edris b. Edris. par une rivière,

Les deux parties de la ville sont divisées

sortant

d'un

champ à

la distance

d'une

1

/a

8

journée ). MIKNÂSET EZ-ZEITOÛN,

âtre, près d'un TESOUL

') ) 3 ) 4 ) 2

5

) ) 7 ) 6

8

) ) ,0 ) 9

V. V. V. V. de V. V. V. le V. V. V.

OU ' A I N

fleuve9);

deux petites villes sur une colline blanch[les districts voisins s'appellent

SÉLA

et

10

[source] d'IsHÂQ ) avec des marchés.

al-Bekri, p. 161 et VSist. des Berb, t. I, p. XCII. al-Bekri, p. 160 et VHist. des Berb., p. XCVII. al-Bekri, p. 160. ibd. p. 155; une ville Tîounîounîn est mentionnée dans la table géogr. YSist. des Berb., t. I., p. CXI. al-Bekri, p. 152; Heskourah est le nom d'une tribu Berbère. ibd. p. 153; table géogr., p. LXIX et Ab., t. II, 1, p. 188. Ab., t. II, 1, p. 187; l'an 1146 Maroc fut prise par les Almohades sous règne du calife 'Abd el-Moumin. al-Bekri, p. 115 et Ab., p. 186. Ab., p. 171. al Bekri, p. 142.

335

CHAP. VIII, a.

et WADJDET, deux petites villes-);] TÉLEMSÂN8), com-

ZENÂTEH1)

prenant TAFOÛRT (?) et AFÂDÎN (?), deux villes voisines, l'une

de l'autre,

par la distance d'un jet

de pierre

près d'une rivière, qui sort de la montagne Noùl et

éloignées, et

situées

débouçhe,

après avoir traversé un grand étang, dans le fleuve d'Arishqoul; la forteresse HOWAREH OU TÂSHQÉDÀLET sur une montagne avec des mines de fer et de vif-argent 4 ); la forteresse MAGEÎLAH sur la montagne Daloûl 5 ); RIBÂTH TÂZEH, TÂMDOULT6)

bien fortifiée, près de la rivière Atàoun (?);

et SOUQI H'AMZAH7), bâtie pár l'Alide H'amza b. So-

leimàn ; l'ancienne et la nouvelle, deux villes, séparées par

TÂHABT,

une distance de 5 milles 8 );] MELÎLA 9 ), DJERÂWAH 10 ), [MAKHERTAH (?)], AFZROÛNEH11), COSANTHYNA EL-HAWÂ,

ainsi nommée à cause de sa situation élevée; elle appar-

tient aux villes les plus admirables du monde et est traversée par 3 rivières, navigables pour des vaisseaux,

lesquelles

débouchent

dans un fossé profond, environnant comme un fleuve la ville de tous côtés;

telle est sa hauteur qu'on voit l'eau du ravin comme

l'éclat d'une étoile. SHÉLIF,

belle ville, peuplée de Bnê-Wâthîl 12 ) ;

WÀRIFEN, KHADRÂ

appartenant aux Berbères 13 );

sur une rivière rapide14);

') V. table géogr., p. CXIV. ) V. al-Bekri, p. 87 et table géogr,, p. XCIX. 3 ) V. Ab., t. II, 1, p. 189 et lex. geogr., t. I, p. 212, où ces deux villes sont appelées Bàfzert et Afâdir; comp. Not. et extr., t. XII, p. 662. 4 ) V. al-Bekri, p. 69 et table géogr., p. CVIII. 5 ) V. al-Bekri, p. 69. б ) Ribâth Tâzeh se trouve mentionnée dans la table géogr., p. CXI; sur T a m doult v. ci-dessus, p. 333. 7 ) V. al-Bekri, p. 65 et table géogr., p. CV. 8 ) V. al-Bekri, p. 67 et table géogr., p. CIX. 9 10 ) V. al-Bekri, p. 88. ) V. ibd. p. 89 et table géogr., p. LXXX. " ) V. al-Bekri, p. 65, 76. u l Sur Cosanthyna (Constantine) v. Ab., t. II, 1, p. 193 et sur Shélif v. alBekri, p. 69 et table géogr., p. LXXIX. ,s ,4 ) V. al-Bekri, p. 69. ) V. ibd. p. 61. а

336

MANUEL DE LA COSMOGRAPHIE DU MOYEN ÂGE. MAZOÛNAH,

bâtie sur un rocher;

MILJANEH,

ville romaine, riche en

ASHÎR,

fleurs1);

2

bâtie par Zîri ); sur un grand fleuve, bâtie par Moh. b. 'Obeidallah

MASÎLAH,

el-Mahdi, connu sous le nom el-Qâim ; la ville fut appelée Mohammédiah 3 ); BÂDJEH EL-QAMAH' 4 ),

c. à d. Bâdjeh au blé, et la forteresse des

bâtie par H'ammâd b. Zîri sur le sommet d'une mon-

B N Ê - H AMMÂD,

tagne, abondante en scorpions, dont les piqûres sont mortifères. SATHÎF 5 ), FAW

et

[TÎDJÎS OU TIGIS 6 ), TIFÂSH,

BADÎS,

appelé l'injuste 7 );]

GADÎR 8 ),

deux forteresses 9 ); qui porte son nom d'après une tribu Berbère, est

TÉHOÛDAH,

traversée par un fleuve qui sort de la montagne d'Awrâs 10 ); Le pays de Z â b avec les villes de

BISKARA,



il y a une

11

plantation de palmiers d'une étendue de 6 milles ); THOÛLQA1-) 15

pide );

,

THUBNAH

DJAMOUNA 13 ),

BANTHIOÛS 1 4 ) ,

sur un fleuve ra-

16

est la capitale de ce district );

MEDJÂNAH DES MEULES,

ainsi nommée, parce qu'on extrait des

meules d'une montagne voisine, d'argent.

QÂSAS

où il y a des mines de fer et

Dans ce pays on sème du safran 1 7 );

MASÎNIA,

ancienne ville, située à une distance d e . . . de Qayrowàn 1S ) ;

') Sur Mazoûnah v. table géogr., p. XCII, et s u r Miljàneh v. al-Bekri, p. 61, 69 et table géogr-, p. XGV. 2 ) V. al-Bekri, p. 69 et table géogr., p. LXVII. 3

) V. le 4 ) V. 5 ) V. 7 ) V. 9 10

al-Bekri, p. 69 ; le fils trône l'an 322 Hég. = al-Bekri, p. 56 et table Ab., t. II, 1, p 193. al-Bekri, p. 53 et table

d"Obeidallah, premier calife Fathémite, monta sur 933 J. Ch.; v. Ab., Annal. Islam, t. II, p. 383. géogr., p. LXX1I, LXXV. 6 ) V. al-Bekri, p. 63 et table géogr., p. CXI. 8 géogr., p. CXI. ) V. al-Bekri, p. 60.

) V. al-Bekri, p. 74 et table géogr., ) V. al-Bekri, p. 72 et table géogr.,

p. LXXI. p. CIX.

" ) V. Ab., t. II, 1, p. 192 et al-Bekri, p. 52. 13 14 15 - ) V. al-Bekri, p. 52 ) V. ibd. p. 50. 16

) V. ibd. p. 50 et Ab., t. II, 1, p. 192.

" ) V. al-Bekri, p. 49, 145 et table géogr., p. XCII. 18 ) Le nom de cette ville que je n'ai trouvé mentionnée ailleurs, me paraît incertain, bien que tous les manuscrits soient d'accord; d'après al-Bekri, p. 50, on pourrait être tenté de lire M e s k i â n e h , de Medjâna sur la route de Qayrowàn.

village, situé aux environs

CHAI'.

VIII,

337

3.

ville Africaine du temps de l'Islam, qui fut fondée

QAYROWÂN,

par 'Okbeh b. Nàfi' b. 'Omar b. el-Khatthab;

elle a été rebâtie

plusieurs fois, dernièrement par Mo'izz b. Bâdîs, l'an.444. vant Qayrowan comprenait ÇOÛRIAH

et

QAÇB

4

villes, savoir

RAQQÂDEH,

Aupara-

ÇABREH,

MAN-

de toutes ces villes, il n'existe que des

EL-QADÎM;

ruines et des débris, habités par les Arabes 1 ). Le pays de Q a s t h î l i a avec la ville de

QOFÇAH,

construite sur

des colonnes de marbre, avec un forêt de palmiers et d'oliviers; elle est avoisinée par deux grands fleuves 5 ); SUBAITHALÀ

appelée aussi

(Sufetula), grande ville dès le temps des Romains, DJIRDJÎR

(Gregorius), nom du roi à qui les Musul-

mans enlevèrent la province d'Afrique 3 ); Le pays de N a f z â w e l i , avec des palmiers comme à Bassorah, est traversé par trois fleuves 4 ); [H'AMMEH BEHLOCL NAFTHAH,

avec une plantation de palmiers 5 );]

ville située sur un rocher; elle s'appelle aussi petite

Koufah, parce que sa population comprend des Shiites 6 ) ; KETOÎMAT

et

MIKNAT

(?), appartenant au district de Soûs dans

le pays de Qasthiliah; ['AZEB

EL-BELED ,]

NATHÂDS,

DEQÂS,

[SHÉDÂD ,

KHARSODF,

ÇODNAH

T

sont situées dans le désert ); au Sud, dans l'intérieur, sont situees les villes de

TEMÂNÂTJT 8 ),

SHÉROÛS9),

plantations de palmiers.]

MÂRAS,

forteresses avec des

Au delà du pays de Qasthiliah on ne

connaît ni habitation, ni être vivant, excepté le f é n e k (la belette), ') Sur Qayrowàn, dont le nom est dérivé de «Caravane», bien différente d e C y rène qui en est éloignée Jaqubi, Kit.

al-boldân,

de plus de 300 l i e u e s ,

p. 136 et W e i l , Oesch.

der

v. al-Bekri, Chai.,

p. 22 suiv.,

t. I, p. 283 suiv.;

Mo'izz b. Bâdis était gouverneur de la province Ifriquiéh, v. Weil, t III, p. 120. 2 3

) V. al-Bekri, p. 48 suiv. et Jaqubi, p. 139.

) V. Jaqubi, p. 139, Weil, Oesch-, 1.1, p. 161 et YHist. des Berb., t. I, p. 2 0 9 ;

par d e S l a n e ,

l'an 27 de l'Hég., les m u s u l m a n s s'emparèrent de la province

d'Afrique. 4

j V. al-Bekri, p. 47.

7

s 6

) L'orthogiaphe de ces villes,

- ) V. ibd. p. 48. que nous n'avons trouvées nulle part ailleurs,

est bien incertaine. ") C'est probablement la m ê m e ville qui est n o m m é e dans al-Bekri, p. 165. 9

) V. al-Bekri, p. 9 ; cette ville est située dans la chaîne de Nefousa, à 6 journées de Tripolis. 22

338

MANUEL DE LA COSMOGRAPHIE DU MOYEN ÂOE.

animal de la grandeur d'une gazelle; ce sont des sables imprégnés de sel, où il n'y a pas de trace de pied humain 1 ).

IVe SECTION. — Sur les pays du désert,

situés entre le Soudan avec

le Saharah et les pays intérieurs de l'Afrique,

dont nous venons de

donner la description. En avançant de l'Ouest vers l'Est, la première ville du désert est NOCL-LAMTHA, située sur la côte de l'Atlantique, près d'un fleuve qui débouche dans l'Océan.

Lamtha est le nom d'une, tribu Ber-

bère 9 ); puis, nous trouvons: ACDÉGAST3),

ville située dans le sable, avec des plantations de

palmiers; le pays est très malsain. de millet et de viande; excellent.

Ses habitants se nourrissent

dans le voisinage il y a une mine d'or

Parmi les tribus Berbères, qui y séjournent, sont les

LAMTOONA, l e s TÂZKÂGET, l e s JMESSOCFEH, l e s KAKDEM e t l e s DJOUDDÂLET,

compris sous le nom général de Molatthimoun 4 ) et de Moràbithoun, parce qu'ils couvrent leurs figures d'un voile [lithâm], excepté les femmes.

Le roi appartient à la tribu Lamtouna; de cette tribu

sortit Josef b. Tàshfîn, fondateur de Maroc 5 ), à qui Mohammed b. Toumert, nommé Mahdi, enleva le royaume qu'il laissa à son successeur 'Àbd el-Moumin b. "Ali").

La tribu des Messoufeli excelle

parmi les Berbères par la beauté de leur taille, mais les Djoudd

. Qasthallah était probablement la citadelle d'Elvira, v. Dozy, Bech,,

7

1.1, p. 332.

Nous avons supposé Salbânia de nos m a n u s c r i t s identique avec Shaloubinia signifiant Salobreña de nos .jours.

*, Au lieu de T h o ù n a h ,

forteresse, située au nord de Guadix et appelée aussi

Higuera, on lit dans les m a n u s c r i t s 9

) Sur Velez, v. Ab., t. II, 1, p

250.

Thoûsah.

CIIAP. Vili,

est riche en sources abondantes 1 ). nommerQns: sada),

BAIJASA 2

SEGURA ),

[DJELJÀNEH,

(Baëça),

[MADRASH],

SANTBÎSE ( ? ) , EL-QATHIF,

; à ce district appartient

célèbre, avec les dépendances forteresse,

Parmi ses dépendances, nous

UBÉDA,

la forteresse

SHANTH,

THALYÂTHA 4 )]

347

6.

(Qué-

QAYDJATHÉ 3

QÂSHROH ),

TABÂTA,

(Baza), ville

BASTHA

SHARGALI, ASHKOCBER, BESHER,

grande

(Yodar)5) avec une mine d'antimoine

SHOCSER

qui augmente et diminue avec la lune. La ville de

BEKKÂRISH

avec une mine de marbre coloré 6 ).

5. Parmi les districts de la partie occidentale est appelée

EMESSE

SÉVILLE,

' ) , une des plus belles villes du monde.

Le liber-

tinage et l'habileté de sa population à jouir du moment leur sont propres et ont donné lieu au proverbe:

«Son fleuve est le plaisir

et son crieur public la beauté.» Ce fleuve lui vient de Cordouc et a le flux et le reflux tous les jours. 'Abd er-Rah'mân b. el-H'akam en Nâçir bâtit ses murs; tout près est située la montagne e s h Sheraf

(Aljarafe), consistant d'une poussière rouge, dont la lon-

gueur du Nord au Sud est de 40 milles, et sa largeur de l'Est à l'Ouest de 12, comprenant

12,000 villages, couverts

Parmi ses dépendances est l'île de DJEZÎRAT AL-KHADHRA

THARÎF

d'oliviers.

sur la côte de la mer 8 );

(Algeciras) sur une colline qui donne sur la

m e r , devant laquelle est située une île qui a donné le nom à la ville 9 );

') Hadtiira s i g n i f i e en g é n é r a l c a p i t a l e ; le vrai n o m v i n c e Jaen était, s e l o n lex. geogr.,

de la capitale de la pro-

t. I, p. 2 8 1 et IV, p. 193,

Auraba.

a

) Ab. m e n t i o n n e les v i l l e s de Baëça, Ubéda, Q u é s a d a et S e g u r a , v. trad., p 2 5 2

3

) S u r Q à s h r o h , v. lex. geogr.,

et Edrisi, Descr. 4

de VAfr,

et de VEsp.,

) S u r Thalyathn v. Dozy, Bech.

p. 203.

t. II, p. 379. sur

Vhist.

et la littéral,

de VEsp.,

t. 1, p. 3 1 7 ;

s e l o n la critique de ce s a v a n t , Thalyatha serait s i t u é e à u n e d e m i - l i e u e o u e s t de S é v i l l e , ce qui n e c o r r e s p o n d p a s b i e n à sa p l a c e ici d a n s des v i l l e s d u Jaen. 5

rémunération

S u r D j e l j à n e h v. al-Maqqari, t. 1, p. 94.

) S u r S h o u s e r (Yodar) v. Descr.

de VAfr.

et de VEsp , p.

203.

B

) N o u s t r o u v o n s la v i l l e Bekkârish n o m m é e d a n s 'Abd e l - W â h ' i d al-Marrâkoshi, éd. Dozy, p. 264.

7

) S u r cette d é n o m i n a t i o n v. Dozy, et de l'Esp.,

Bech.,

p. 178 et al-Maqqari, Anal.,

") C o m p . Ab., trad., p. 2 6 7 . •>) V. ibd. p. 2 4 6 .

t. 1, p. 8 6 ; t. I, p.

100.

c o m p . Descr.

de

VAfr.

348

MANUEL DE LA COSMOGRAPHIE DU MOYEN ÂGE.

L'île de muraille.

CÂDIS,

située dans la Méditerranée et entourée d'une

Cadis est le nom d'une idole ou d'une espèce de talis-

man qui empêchait les bâtiments d'entrer de la mer de Bretagne dans la Méditerranée; elle était de cuivre, incrustée d'or, afin que la mer n'en altérât pas la surface, et posée sur des pierres rondes, attachées l'une à l'autre par du fer et du plomb;

chacun de

ces piliers avait 15 coudées en diamètre et 10 en hauteur. main de cette idole était étendue vers l'Océan.

La

Elle fut détruite

sous le règne de. la dynastie d"Abd el-moùmin, et dès lors, les bâtiments entrèrent dans la mer de l'Andalousie 1 ); sur les bords de la Méditerranée;

ESTHEPONA

(Grazaléma), appelée par les Espagnols «ni

MEDINAT IBN SALEM

ville, ni peuple», comme on dit d'Algézirat al-Khadh'râ «ville, mais sans peuple» 2 ); La forteresse de

SOHEIL,

[ainsi nommée parce que la popula-

tion dit que la Canope y apparaît à un temps fixe de l'année 3 ); Les villes de

QABTHAL,

QABTHOUR 4 ),

RAKS

(Arkos)5),

avec

XÉRÈS 6

beaucoup de marchés, d'hôtels, de bains et de mosquées ); à cette ville appartient le district THYSH

(Saltès),

SHELIB

SIDONIA OU PALESTINE 7 );

les villes de

SHAL-

(Sylves), dont les habitants étaient célèbres

par leur goût pour les belles-lettres,

ce qui a donné lieu à un

8

proverbe ); HEELBA,

') C o m p . c i - d e s s u s Gades, v. Aïar a

(Niebla), la dernière avec une source,

LEBLEH

p. 1 7 3 ; ul-belâdi,

) V. Edrisi, Descr.

de VAfr.

Qazwîni

nous

d o n n e c e t t e l é g e n d e s u r l'idole de

p. 3 6 9 s u i v ; c o m p . Dozy, Becherches, et de VEsp.,

qui

par Dozy et de Goeje, p.

t. II, p. 329. 174.

3

) S o h e i l appartient, s e l o n Ab., t. II, 1, p. 2 5 0 , aux d é p e n d a n c e s de Malaga.

4

) Qabthal et Q a b t h o u r s o n t d e u x î l e s ,

f o r m é e s par l e Guadalkivir et c o n n u e s

m a i n t e n a n t s o u s le n o m d'Isla m a y o r et m i n o r , v. Ab., p. 2 3 6 , 5

) Y. Edrisi par Dozy et de Goeje, p.

6 7

note.

174.

} V. ibd. p. 2 0 6 .

) S i d o n i a est le n o m d'une p r o v i n c e a v e c la capitale M e d i n a - S i d o n i a , v. de rjEsp.,

p. 1 7 4 ;

Shaltysh

est

le n o m

d'une

île,

Descr,

s i t u é e a u x e n v i r o n s de

l ' e m b o u c h u r e d e la G u a d i a n a , v. ibd. p. 179, 1 8 1 ; c o m p . C o n d e , p. 183, qui e s s a i e à l'identifier a v e c l ' a n c i e n B

) V. Ab., trad., p. 2 3 7 .

Tartessus.

CHAP.

VJI1,

349

fi.

produit d e l'alun, et u n e autre du vitriol;

il y e n a u n e

troisième

douce1);

d'eau

L e s f o r t e r e s s e s de D J Â B E R , THÂLIQA, QARMOÛNA ( C a r m o n e ) ,

MARSHENA8),

qui c o m p r e n d 6.

ville

murailles2);

entourée de

Parmi

ZENÂTEH 4 )

et la m o n t a g n e d e s o u r c e s

(Gibraléon)

un t r è s g r a n d n o m b r e de villes et de v i l l a g e s 5 ) ; les

provinces

située

au

m i l i e u du p a y s ; o n y t r o u v e la table de S a l o m o n " ) ; cette ville

est

s i t u é e a u x b o r d s du T a g e , admirables

édifices

Rah'mân.

Parmi

du m o n d e ,

détruit

ses dépendances,

même

est

TOLÈDE,

s u r l e q u e l fut bâti u n p o n t , u n d e s p l u s

aux b o r d s

du

(Albolote),

la m o n t a g n e de

QARÎSH

de l ' E s p a g n e

fleuve');

par

nous

OURITH

Bérânis,

a v e c d e s m i n e s de v i f - a r g e n t et

Hishàm

(Oreto), dont

b. 'Abd

nommerons: FAH'Ç

EL-BELLOUTH

la ville p r i n c i p a l e

[MAGÂM,

aux

environs

de l a q u e l l e o n t r o u v e u n e terre c o m e s t i b l e q u ' o n e x p o r t e d a n s le

monde

est

8

d'orpiment );

L e s villes d e THALAMANKA 9 ), SALÂMANQUE;

10

er-

TALAVKRA

tout

);

') L'orthographe de ces deux noms Walbeh et Lebleh varie beaucoup dans les manuscrits; en comparant les diverses leçons avec la description d'Edrisi (v. l'éd. de Dozy, p. 178), il n'y a pas de doute que l'auteur a voulu signifier les deux villes de Huelba et Niebla; c'est pourquoi nous regardons les leçons de notre texte ar. comme fautives. 2 ) Thâliqa et Carmone appartiennent au district de Séville, v. al-Maqqari, Anal., t. I, p. 99. 3 ) Marshena, à l'est de Séville, a conservé son nom. 4 ) Zenâteh, nom d'une tribu Berbère, est le nom commun de plusieurs forteresses en Espagne, v. lex. geogr., t. I, p. 518. 5 ) Gibraélon est situé au nord de Huelba. 6 ) Sur cette légende comp. Conde, Deacr. de Esp., p. 166. 7 ) V. Edrisi, IJescr. de VEsp, p. 187; = Talayera de la Reyna. 8 ) Djébel Berânis est la Sierra Morena avec le district de Fah'ç el-Bellouth (la plaine des chênes), comp. ibd. p. 175 et lex. geogr., t. IV, p. 289 et I, p. 172. 9 ) La ville de Thalamanka se trouve, d'après lex. geogr, t. II, p. 208, située au nord-ouest de Guadalaxara. 10 ) Maghâm est située, d'après Edrisi (v. Descr. de VEap., p. 188 et al-Maqqari, Anal., t. I, p. 123) tout près de Tolède; cette espèce de terre comestible est très répandue en Orient sous le nom de Thofel, et on la trouve souvent mentionnée; v. Seetzen, Beisen, herausg. von Kruse, t. III, p. 236 et Moses Maimonides, porta Mosis, ed. Pococq, p. 193; comp. Cherbonneau, Journ as., 1849, Jan., p. 67.

350

MANUEL DE LA COSMOGRAPHIE DU MOYEN AGE.

iMadrid), H e r e d j p r è s fie LA rivière C.uadalaxara 1 );)

Madjrith

0 SHF oc Kl AH ° | e t

7. laga

Shaktâlia s) ;

La province de la R u â t o u R a u a 4 ) ,

avec la capitale

aux b o r d s de la Méditerranée, produit u n e quantité de

Ma-

figues

et d ' a m a n d e s ; nous n o m m e r o n s e n c o r e : A r d j i d o u n a h (Archidona) et Montemator5).

8.

La province de Todmir 0 ) s'appelle aussi M i ç k , à c a u s e de

s a r e s s e m b l a n c e avec ce p a y s ,

p a r c e qu'elle est traversée par un

fleuve qui, à un certain t e m p s de l ' a n n é e , d é b o r d e , et qu'alors les habitants sèment leurs c h a m p s ,

situés sur les r i v a g e s , c o m m e Se

font aussi les E g y p t i e n s s u r les b o r d s du Nil. d a n c e s est

MmtciE,

bâtie

P a r m i ses d é p e n -

par 'Abd e r - R a l f m à n

appelée B o s t à n , c. à d. j a r d i n ;

b. e l - H ' a k a m et

elle est traversée p a r un

fleuve

qui vient du Sud du côté de S e g d h a et se jette d a n s la M é d i t e r r a née, au t e m p s de la c r u e ; Lorca,

d a n s les environs de laquelle on trouve le lapis-laxuli; selon d ' a u t r e s la m ê m e ville que T o d m i r , n o m d ' u n

Ohihuela,

ancien roi qui r é g n a au t e m p s de l'occupation Qaloudja

1

(Calaça) );

Lisant,

musulmane;

la grande et la p e t i t e , (Alicante),

situées toutes les deux au b o r d de la Méditerranée 8 }; tes villes de IÏathrîr,

Oela9),

Moula10),

[Mâoet,

Ebro,]

Thouthela

(ïudèle?)11);

'I D'après la position i n d i q u é e , Heredj p o u r r a i t être a l t é r é e de Alcala de Henares. Le non) e s t très i n c e r t a i n ; on p o i n t a i t p e u t - ê t r e p e n s e r ft 0caria, ville t r è s a n c i e n n e , a n sud d ' À r a n j u e z . 3

) Shantalia

est

probablement

d'après lex. geagr.,

u n e alteration

de

Santa-Eulnlia,

appartenant,

t. Il, p. 128, a u district de Tolède.

*) Le n o m Baija o u liijat s e m b l e dérivé du latin «regio*,

cette contrée étant

appelée regio m o n t a n a , v. Dozy, IUch., t. 1, p. 3 Î 0 , s

) Montemayor se t r o u v e , d ' a p r è s al-Maqqari, Anal.,

8

) T o d m i r , a l t é r é do T h e o d o m i r ,

d a n s c e l t e p r o v i n c e e t lui d o n n a son n o m ; Dozy, Rech.,

t, I, p. 9 1 , près do Malaga.

est le n o m d'un p r i n c e g o l h qui se m a i n t i n t s u r la d é n o m i n a t i o n de Mipt v.

t. I, p. 86 et Ab., trad., p. 253, n o t e 1.

') Y. Edrisl, Deacrpt.

de l'Msp.,

p. 195.

") Alicante e s t d ' a i l l e u r s écrite en a r a b e L l q a n t , y. lex. geogr., Edrisi, Bescrpt.

de l'Esp.,

s) Ouia p o u r r a i t être Oliva, près de Dénia. j Moula e s t n o i r e c o r r e c t i o n a u lieu de Houla

10

t. Ill, p. 1G et

p. i93—9-i. des m a n u s c r i t s ,

v. Ab., trad.,

p. 2 5 6 ; elle a p p a r t i e n t aux d é p e n d a n c e s de Murcie. " ) L ' o r t h o g r a p h e e s t i n c e r t a i n e ; AbouU'ède [v. trad., p. 259) écrit Tuthe.yta.

351

CHAP. VILI, 6.

CALPE;

port très fréquenté.

DÉNIA,

appartient de même le district des

[A

cette province de Todmir

ÇINHADJIENS 1 ),

l'hématite d'une excellente qualité;



l'on trouve de

une pierre pesant un drachme

attire le double de son poids de fer et l'enlève à hauteur d'homme et davantage. 9. Dans la partie orientale de l'Andalousie,

nous avons VA-

située sur une hauteur près de la Méditerranée et traversée

LENCE,

par un fleuve (le Guadalaviar) qui sort de Parmi ses dépendances sont 3

viedro) ),

MENÂR

4

) ; l'île de

HEIRÂN-),

SHUQAR

SANTAMARIA

(Albarracin).

QALANSAWAH, MARBATHR

(Mur-

(Xucar), environnée par un fleuve

comme une demi-lune; XATIVA5), 'OQÂB,

CASTELLON DE LA

MORELLA,

8

NATAH )

XERICA,

PLANA,

ABIDJA

(Abixat),

PENISCOLA 6 ),

(Cebolla)'), la forteresse de

DJOÛBALLA

ZE-

avec un district, riche en villages;

CARTAGÈNE. 10.

Voisin de ces districts, nous trouvons celui de

MERIDA,

un

des plus célèbres de la Péninsule avec la capitale du même nom, datant du temps des Romains; elle est située près d'un fleuve qui sort de Qala't Ribàh' (Calatrava, c. à d. le Guadiana) et se jette Parmi ses dépendances, nous nommerons 9 ):

dans la Méditerranée. QANTHARET ES-SEIF QANTHARET MAH'MOPD

(Alcantara), ville, bâtie sur pilotis, comme

(le pont de Mah'moud) 10 ) ;

') Çinhadjé e s t le n o m d'une tribu Berbère, qui a d o n n é l e n o m à c e district. 2

) Beirân e s t n o m m é e par Ab., trad., p. 2 5 7 , c o m m e a p p a r t e n a n t a u d i s f r i c t de

3

) S u r Murviedro v. Edrisi, Descrpt.

4

) Un d i s t r i c t , n o m m é M é n â r e t ,

Dénia. de

VEsp.,

p. 191 et C o n d e , p.

est mentionné dans

lex.

geogr.,

192.

t. 111, p.

151,

c o m m e appartenant à Saragosse. 5

) S u r S l m b i t a (Xativa) v. Edrisi, Descr.

6

) Q a s h t e l j o u n (Castellon

de l a P l a n a ) ,

t i o n n é e s par E d r i s i , v. Descr. 7

) S u r l e s quatre

de VEsp., Abixat

de VEsp.

et

p.

192.

Peniscola se

par Dozy, p.

trouvent

men-

v. Dozy,

Bech.,

191.

f o r t e r e s s e s O q à b , M o r e l l a , X e r i c a et C e b o l l a

t. 11, p. LX1I. 8

) On t r o u v e s u r la carte u n e p l a c e Z e n e t a , s i t u é e v e r s l'est d e Murcia.

9

) Nous

avons

corrigé

ici

le texte de notre édition

d'après l e

Berlin, a p p a r t e n a n t à la c o l l e c t i o n de M. S p r e n g e r , no. ,0

) S u r A l c a n t a r a v. R e i n a u d , trad., p. 2 4 6 , n o t e 1 , et s u r v. lidrisi, Descr.

de

VAfr.

et de VEsp.,

p.

189.

manuscrit

de

13. Qantharet-Mah'moud

352

MANUEL

LA

COSMOGRAPHIE

DU MOYEN

ÂGE.

(Badajoz), bâtie par 'Abd er-Rah'màn b. Merwàn;

BATHALJOIS BÂDJEH

DE

(Beja), ancienne ville,

connue sous le nom de Bâdjeh

d'olives; SANTAREM

sur le Tage;

AL-OSHBODNAH

(Lisbonne) est

située

sur la côte de

l'Océan;

dans les environs de ces deux villes et dans ceux d'OKSHoûNBAH, on trouve de l'ambre excellent');

près de Lisbonne,

il y a une

montagne avec des mines de Bedjâdi (le grenat), qui brille la nuit comme un flambeau. 11. La province de

TORTOSE

dans la partie orientale de l'Es-

pagne est traversée par l'Ebre; on y trouve des mines d'antimoine qiii égale en qualité celui d'Ispahan. TARRAGONE ,

BÂMENDOLA

(?),

LÂRIDA

Elle comprend les villes de: sur la Sègre, qui charrie de

la poudre d'or5)'; les forteresses de

MONTESHOÛN,

SANTAMARIA,

BARBATHÂNIA'1),

avec une île dans la Méditerranée du même nom, [ODRÂLIAH

WASHQA

IVIZA,

(Huesca),

(?)4)] avec des districts, couverts de villages, situés dans

les vallées et riches en bananiers et cannes à sucre; TUDELA, ARÎTH

sur l'Ebre, bâtie sous le règne de H'akam b. Hishâm;

(Ariza) 5 ),

QALA'T-EIJOUB

(Calatayud),

THARSOÛNA

(Tarazona),

') Okshounbah, souvent altérée en Okshoûnia, est, d'après Ibn H'auqal, v. l'éd. de de Goejé, p. 80, lin. 5, située à une distance de 6 j o u r n é e s de Sylves et correspond p r o b a b l e m e n t à lïstonibar ou Faro de la province Algarve; la dénomination arabe semble dériver de Ossonoba; l ' a m b r e , dont l'auteur parle ici, est l'ambre g r i s , produit du cachalot, non pas à confondre avec l'ambre j a u n e ou Kjâroûbah, v. ci-dessus p. 87 et Ab., trad., p. 242; sur la pierre Bedjâdi v. ci-dessus p. 72. 2

) Sur les villes de Tortose, T a r r a g o n e , Lârida (Lérida) v. Ab., trad., p. 2 6 0 ; Bâmendola m'est inconnue, et la leçon tout à fait incertaine. 3 ) Monteshoûn m'est i n c o n n u e et la leçon i n c e r t a i n e ; Santamaria correspond à Albarracin et a été n o m m é e c i - d e s s u s ; Barbathânia se trouve souvent m e n t i o n n é e par al-Maqqari e t , selon lex. geogr., t. I, p. 138 et Bayan alMogrib, t. II, p. 147, elle est située aux environs de Lérida et de Barbastro. 4

) Ourâliah (Orihuela) n'est m e n t i o n n é e que dans le m a n u s c r i t de Paris et p a raît très peu convenable ici. 5 ) Arîth correspond à Ariza, près de Calatayud, s'il ne faut pas lire Arnith (Arnodo), a p p a r t e n a n t , selon lex. geogr., t. I, p. 51, au district de Twlèle.

CHAP.

MEDÎNAT-SALIM THOLAITHOLA

(Médina Celi) 1 ),

(Tolède?) et

VJII,

BERMÂRIDA

SARAGOSSE,

353

fi.

(?)2),

ÎSHBILIAH

(Séville ?),

appelée »ville blanche»,

parce

que ses murs sont construits en marbre blanc. 12.

Ce district est limitrophe de celui de

BARCELONE,

située

aux bords de la Méditerranée; on y trouve des perles d'une couleur durable; à ses environs appartiennent: SANDJÎLI BOÛNAH

5

(St. Gilles) ),

ARGOÛN

(Arragone),

THAMARÎS3),

GIRANTÀLAH

YAQA4),

(Gironde),

AR-

(Narbonne) sur la Méditerranée 6 ).

Toutes ces villes ont été occupées par les Musulmans, commencement de l'Islam.

au

Quant au pays des Francs, situé au

delà, nous en avons déjà mentionné une partie dans notre description des îles et des mers septentrionales et occidentales. Parmi les fleuves de l'Espagne les plus considérables

sont:

celui de C o r d o u e et de S é v i l l e (le Guadalkivir), sortant de la montagne de A b l a (?); il reçoit un grand nombre de rivières, et beaucoup de sources y versent leurs eaux; Le fleuve de M u r c i e , appelé «fleuve blanc», c. à d. la Segura, sortant de la même source que le fleuve de Cordoue; L ' E b r e , sortant de la Sierra au delà d'Arîth (Ariza) dans le district de Saragosse; Le fleuve d'An a (Guadiana),

sortant des environs de Tortose

de la Sierra au delà de la ville Dalâjah 7 ), coule et disparait alternativement dans les environs de Calatrava; ') Sur Medinat-Salim y. Ab., trad., p. 256. ) La leçon Bermârida est incertaine; les noms des deux villes, qui suivent, sont probablement interpolés par un copiste. 3 ) Thamarîs ou Tamarite fut la capitale du district de Huesca, v. Gajangos, t. 1, p. 65. 4 ) Yaqa = Yaca au nord de Huesca; ses habitants sont mentionnés sous le nom de Djàqiah dans le Kit. al-boldân de Jaqubi, éd. de Juynboll, p. 145.

2

5

) Sandjîli = St. Gilles du Gard, près du canal de Beaucaire, au sud-est de Nîmes. 6 ) Argoûn est mentionné par al-Maqqari, t. I, p. 88; Girontâlah, correspondant probablement à l'ancienne ville St. Girons du département l'Arriège, se trouve de même dans al-Maqqari, t. I, p. 223; sur Arbounah v. Ab., trad., p. 262. 7 ) La ville de Dalàya étant située dans les environs d'Almeria. nous ne savons quelle autre ville l'auteur a voulu indiquer. 23

354

MANUEL DE

Le T a g e ,

LA

COSMOGRAPHIE

DD MOYEN

ÂGE.

sortant de la Sierra dans les environs de Tudèle,

a son embouchure près de Lisbonne. La chaîne B e s h â r e t

ou S i e r r a

s'étend

de Lisbonne et de

l'Atlantique de l'Ouest, vers Arboûna (Narbonne) et la Méditerranée du côté de l'Est et divise la péninsule en deux parties, dont l'une fut occupée par les M u s u l m a n s , possession des F r a n c s , nations.

tandis que l'autre resta dans la

de sorte que cette chaîne sépare les deux

Les Arabes n'ont jamais franchi cette f r o n t i è r e , excepté

'Âbd e r - R a h ' m â n en-Naçir q u i ,

après avoir réitéré ses invasions,

a été repoussé par la ruse et non par la force. Le D o u r o , sortant de la Sierra, débouche entre les villes de PORTEQÂL

(Oporto) et

QALEMRÂNEH

(Coimbra).

Dans les montagnes de cette péninsule et dans son sol, il y a une quantité de m i n é r a u x , pureté.

qui excellent par leur qualité et leur

J'ai abrégé l'énumération de ses villes, ses provinces et

ses districts j u s q u ' à en omettre à p e u - p r è s la moitié; mentionnée suffira, s'il plaît à Dieu !

la partie

CHAPITRE NEUVIÈME EN NEUF SECTIONS.

I E SECTION. —

Les fils de Sem b. Noé, comprenant les Arabes,

les

Perses, les Grecs, qui peuplèrent le milieu de la terre. l i e s Arabes se divisent en deux races : les

et les

'ADITES

descendant ensemble de ' A d n â n et de Q a h ' t h a n ,

MOST'ARJBA,

les deux fils

d'Ismaël b. Abraham 1 ); à la race des Arabes appartiennent encore deux peuples, les

DILÉMITES

et les

CURDES.

Les Dilémites sont les

descendants de D i l e m b. B a s i l b. M o d h a r ; les Curdes de I v o u r d b. ' O m a r b. Ç a ' ç a ' a h b. l l é b i ' a h , bien que les généalogistes ne soient pas d'accord à cet égard.

D'après l'opinion unanime des

historiens et des généalogistes, le nombre des individus, sauvés par Noé après le déluge, était de 80, hommes et femmes, parmi lesquels étaient ses 3 fils, Sem, Khâm et Japhet.

Il descendit

avec eux vers le pays de Mosul et y bâtit une ville, QUATRE-VINGTS,

s'est arrêtée 9 ). l

sur la pente du mont Djoûdi

[ARARAT],

nommée

où l'arche

Selon l'explication du verset [s. 37 v. 75] «nous

j C'est u n e opinion o r d i n a i r e m e n t rejetée p a r les m e i l l e u r s a u t e u r s q u e Qah't h a n soit issu d'Ismaël, qui ainsi d e v i e n t le père de t o u t e s les t r i b u s a r a b e s . Q a h ' t h a n , i d e n t i q u e avec le b i b l i q u e Y o c t a n , fils d'Héber, r e p r é s e n t e les t r i bus plus anciennes,

domiciliées d a n s l'Yémen a v a n t

lites, c o m p . C a u s s i n de Perceval, Essai, 2

) V. la m ê m e tradition

l'invasion

des I s m a é -

t. I, p. 40.

d a n s M a s ' o û d i , Meadows

of yold,

par Sprenger,

p. 7 3 — 7 4 et l'édition de Barbier de Meynard, t. I, p. 75 sv.

28*

t. I,

356

MANUEL DF, LA COSMOGRAPHIE

laissâmes subsister sa p o s t é r i t é » , seul resta avec sa progéniture.

DR MOYEN

AGE.

Dieu anéantit les 8 0 , el Noé

D'après la tradition,

mentionnée

par Abou-l-Faradj Qodàmeh, Noé pria Dieu, lorsque sa progéniture se multiplia, d é p a r t a g e r la terre entre ses trois fils; alors, l'ange Gabriel descendu du ciel, p r é s e n t a à Noé trois feuilles, chacune m a r quée d'un tiers de la t e r r e , el lui ordonna de les jeter dans une urne et de les retirer au nom de ses fils; ce qui devait en sortir, serait dévolu à lui et à sa postérité.

A S e m échut le milieu

de

la terre, depuis la frontière du Nil j u s q u ' à celle des T u r c s ; à J a phet

la p o r t i o n , depuis la frontière de Sem j u s q u ' à la z o n e ,



la constellation de l'ourse devient circompolaire ; à K h â m la par tie, depuis la frontière de Sem j u s q u ' a u p o i n t , où la Canope a p paraît sur l'horizon.

Après quoi, Noé rendit grâce à Dieu de ce

qu'il avait préféré S e m , en lui assignant la partie de la t e r r e , où il y avait trois m o s q u é e s , élevées à sa gloire;

Dieu lui avait e n -

core promis que son vicaire et tous les p r o p h è t e s surgiraient

de

cette partie de la terre parmi sa postérité ; à celle-ci appartiennent de m ê m e

les Arabes.

Mas'oûdi n o u s raconte que ce fut

Fâleg

b. ' A b e r ou, d'après d'autres, ' A b î r b. S h â l i k h b. A r f a k h s h a d b. S e m , qui partagea la terre entre les fils de Noé 1 ). Les descendants de J a p h e t : et

MÂGOG

Khâm

les

TCRCS,

les

et

JÂGOG

se dirigèrent vers l'Est et le N o r d , et la postérité

ou les

COPTES,

les

BERBÈRES

et les

les

GRECS

gardèrent

le t e r r a i n ,



de

vers le Sud et

NÈGRES

vers l'Ouest, tandis que la postérité de S e m : les SES

les

SLAVES,

ARABES,

il furent

les

PER-

engendrés,

c. à d. le milieu de la terre. — D'après une autre tradition, le roi F é r i d o u n , avant de m o u r i r , partagea la terre entre ses trois fils: S a l m , T h o u s ou T l i o u n o u s et I r a d j ou I r a n : la postérité de Salm, à laquelle appartiennent les rois des Grecs et des Slaves, r é g n a sur l e M a g r e b ; celle de T h o u s sur l'Orient, et les rois des Turcs et de la Sine furent parmi ses d e s c e n d a n t s ; centre de la terre ou sur F Iraq ;

' ) V. Meadows

of gold,

I r a d j sur le

les Kosroës appartiennent à sa

1. I, p. 7 8 e t l ' é d . d e P a r i s , t . I, p. 7 9

sv.

CHAP.

IX,

357

I.

postérité 1 ). — J'ai lu dans une collection de traditions,

faite par

un anonyme, que les hommes, après le déluge, se rassemblèrent en un lieu, appelé KOET'À8), et que leur langue commune était l'hébreu; c'était au temps de Fàlegh b.'Aber b. Shâlikh b. Arfakhshad b. Sem b. Noé.

Ils furent entre eux d'accord de bâtir un

édifice, dont les fondements poseraient sur la surface de la terre, et dont le sommet atteindrait les nues, pour se défendre contre l'arrivée d'un nouveau déluge; ainsi,

ils construisirent un palais,

élevé avec du plomb, des pierres, des briques, du ciment, dont la hauteur était de 5000 coudées et la largeur de 2500; à son massif ils n'appliquèrent ni fente, ni fenêtre, excepté la porte; étaient au nombre de 72 familles. milieu de la nuit,

Cet édifice terminé,

ils

Dieu, au

leur fit entendre un cri, qui détruisit le bâti-

ment et les dispersa par un vent impétueux, de sorte que,

l'un

ne voyant l'autre, ils se ruèrent sur divers chemins, poussés par le vent.

Les descendants de J a p h e t se dirigèrent vers le Nord,

et Dieu leur inspira 37 langages, selon le nombre de leurs familles;

les descendants de K h à m vers le Sud, avec 16 langages

que Dieu leur inspira, selon le nombre de leurs tribus;

enfin, les

descendants de S e m restèrent sur leurs places sans bouger, enchaînés par la confusion et l'engourdissement, et Dieu leur inspira 19 langages,

selon le nombre de leurs familles; ce terrain fut

appelé Bàbel, à cause de la confusion des langues.

On dit aussi

que le fondateur de ce palais fut Nimrod b. Iioûsh b. Rham, qui, d'après l'opinion des Khaldéens ou des Nabathéens, a été le premier roi du monde. — D'après une autre relation,

les 80 per-

sonnes, qui se sauvèrent dans l'arche avec Noé, passèrent une nuit dans la ville, bâtie par. Noé;

ils parlaient le syriac, mais

eveillés le lendemain matin, leurs langues étaient confuses, divisées en 80 divers langages,

tellement

que l'un ne comprenait

l'autre sans l'entremise de Noé comme interprète.

[A cette tradi-

•) V. Hamzœ Ispahanensis, Annal, p. 33, texte ar. 2 ) Kout'â est le nom d'un village, situé, selon les géographes, près de Bàbel, v. Içtachii, das Buch der Länder, p. 54 et Ab., trad., p. 67.

358

MANUEL

DE

LA

COSMOGRAPHIE

J>U MOYEN

ÂGE.

tion j'ajouterai ce que j'ai vu de mes propres yeux: Ma mère avait atteint l'âge de 80 ans; un an avant sa mort, elle s'éveilla, après avoir dormi la nuit, un matin sans comprendre mot de la langue arabe;

tantôt elle montrait l'objet qu'elle désirait, tantôt elle le

nommait en une langue inintelligible, bien que les mots employés fussent arabes.

Ainsi, par exemple, elle nomma un homme [Dje-

dàr] «paroi», les enfants [H'anbal] «nains», la nourriture [Khaith] «fil», la nuit fAbd] «servant», le jour [Çalât] «prière»; elle continua de cette manière jusqu'à ce que nous comprîmes ses désirs et sa terminologie.

Elle ne s'en désista pas, et jamais elle ne

substitua un mot à l'autre jusqu'à sa mort;

que Dieu lui

soit

propice ! Elle avait pourtant appris notre langue, et elle nous reconnut jusqu'à son dernier moment; sa prière et son récit du Coran étaient chose bien merveilleuse et ridicule.

La confusion des langues de

Babel aura eu lieu d'une manière analogue.] Revenons à notre description des Arabes et des Most'arabes, descendants de Sem. reçu leur n o m , qu'on dit,

Tous allèrent habiter la péninsule, qui a

une génération après l'autre.

Voici,

pourquoi ils se dirigèrent vers l'Arabie:

selon ce

lorsque les

descendants de Noé, après la tempête céleste, eurent été dispersés du pays de Babel, les Khamites se tournèrent vers le Sud, et les descendants de Japhet vers le Nord; puis, les descendants de Sem quittèrent leurs habitations pour se diriger vers les contrées entre l'Yémen et la Syrie, la mer Arabe et le golfe Persique.

Ad

b. 'Uz ou ' O û d h b. A r a m b. S e m descendit avec son fils vers AH'QÂF

[les montagnes de sable], c. à d. vers le pays du Shih'r 1 );

T ' é m o û d b. Djàt'ir b. Aram avec son fils peupla la contrée de H'idjer, entre la Syrie et le Hidjâz 2 ); D j a d î s , son frère, le district de Djaw de Jémàmet 3 ); T h a s m b. Loud b. Sem le pays d"Omân; 'Amlâq

ou A m â l e q ,

frère de Thasm,

M V. Caussiri do Perceval, Essai, t. I, p. 10 suiv. a 3 ) V. ¡bd. p 2 i . ) V. ibd. p. 28.

se dirigea

d'abord

CHAP. IX,

1.

avec son fils vers Çanà'a, puis vers la Palestine, puis vers l'Egypte; les pharaons sont ses descendants 1 ); A h ' m î m ou O m a y m , son frère, avec son fils et A r m e n se tournèrent vers la frontière des Bnê Sogd 2 ); ' A b î l b. 'Uz b. A r a m vers Médine, d'où les Amalékites les expulsèrent, après quoi ils se fixèrent dans le

DJOH'FAT,

district qui

a reçu ce nom, parce que l'inondation de la mer les y anéantit 8 ). D j o r h o m b. Q a h ' t h â n b. ' A b e r b. F â l i g b. S h â l i k h Arfakhshad

b. Sem b. Noé descendit dans le Téhamat,

b.

après

l'arrivée d'Abraham et de son fils Ismaël et de Hagar; les Ismaélites se marièrent avec les Djorhomites, mais comme ceux-ci dépassèrent les Ismaélites en force et en nombre, ils s'emparèrent de la Ka'ba et en prirent possession, profanant le saint territoire et attaquant ceux qui entraient dans la Mecque. s'étant rendus coupables

I s â f et N à i l a h ,

de fornication dans le temple,

furent

changés par Dieu en deux pierres, après quoi il punit les Djorhomites d'un flux de sang qui les anéantit.

La tribu de Khozâ'a, se

réunissant pour détruire les restants, leur livra plusieurs combats et les mit en fuite; enfin une partie se réfugia chez la tribu de Djohaynah, où une inondation les détruisit"1).

C'est à cette occa-

sion que leur chef 'Omar b. H'ârit' récita ces deux vers: «Helas! le pays entre

H'ADJOOT

et

ÇAFÂ

semble être dépourvu

d'habitants, de sorte qu'il ne reste à la Mecque personne, qui se livre aux doux entretiens de la nuit;» «Certainement nous avions formé sa population, mais les vicissitudes des temps et les années qui viennent de s'écouler, nous ont anéantis 5 ).»

[Sur la généalogie de Qah'thân, il y a une autre

tradition que nous mentionnerons ci-après, s'il plaît à Dieu.] ') V. C a u s s i n de P e r c e v a l , Essai, s c h e r , p. 2

) Quelques

généalogistes

Mas'oûdi, Meadows 3

t. I, p. 19 et Ab., Hist.

Anteislam.,

éd. F l e i -

178. regardent

of gold,

les

Perses

comme

ses

descendants,

v.

b y S p r e n g e r , p. 7 7 .

) V. ibd. p. 77 et s u r Djoh'fat,

s i t u é e à 5 j o u r n é e s de Djidda,

v. Ab. Géogr.,

trad., p. 107. 4

) V. C a u s s i n d e P e r c e v a l , Essai,

5

) V. ibd. p. 2 2 3 et Ab., Hist. b. H'ârit'.

t. 1, p. 33, 1 9 9 , 2 1 8 ,

Anteislam.,

223.

p, 1 9 2 , o ù l e p o è t e e s t a p p e l é ' A m i r

360

MANGEL

Toutes ces

DK I.A

COSMOGRAPHIE

I>R

tribus déjà mentionnées

MOYEN

AGE.

ayant été anéanties et

détruites par le temps et le sort commun des choses humaines, à l'exception de Qah'thân, .ce que le Coran nous a conservé de la mémoire d"Ad et de T'émoûd,

nous suffit.

'Ad le premier était

composé de 11 tribus ; elles ont été affaiblies, parce qu'elles adoraient la lune et négligeaient le culte de Dieu, en traitant d'imposteur le prophète Houd que Dieu leur avait envoyé;

après avoir été affli-

gées par une sécheresse pendant 3 ans, elles invoquèrent Dieu pour qu'il leur donnât de la pluie; alors, il leur envoya 3 nuages: un blanc, un rouge et un noir, laissant le choix à leur volonté.

Après

qu'ils eurent choisi le noir, Dieu leur envoya "8 jours et 7 nuits de tempêtes violentes, dont la première commença un Mercredi, et par lesquelles ils furent abattus comme des troncs de palmiers creux. L'anéantissement du 1« 'Ad accompli, resta seul 'Ad le 2 è m e , comprenant ' O b e i d , ' O m a r , ' A m i r , ' O m a y r [fils de Qajim b. HizâlJ, ce que nous raconte Ibn el-At'îr 1 ). Quant à

T'ÉMOÛD,

pagnons du chameau.

ils ont été connus sous le nom de comLorsqu'ils furent devenus insolents par leurs

richesses, oubliant les bienfaits du Ciel, Dieu leur envoya Çâlih', le prophète, pour les admonester et les effrayer.

Dans leur perver-

sité , ils lui demandèrent de faire sortir d'un rocher une chamelle noire, de 10 mois, à crinière, poils et crins, et il surgit de la montagne une chamelle, pleine, souffrante et sur le point de mettre bas; p e u . a p r è s , elle mit au monde un faon qui suivit sa mère. D'après l'arrangement de leur chef, on fut d'accord que l'eau de l'abreuvoir appartiendrait

alternativement

un jour

à la chamelle,

l'autre au peuple; mais un T'émoudite, nommé Qodâr el-Ah'mar [l'homme roux], lui coupa le nerf du pied. mère mutilée,

Le faon, voyant sa

gravit le rocher et poussa trois bêlements,

quoi Çâlih' leur dit:

après

«Chaque bêlement sera un jour de punition;

divertissez vous dans vos maisons!»

Le premier jour, leurs figures

devinrent jaunes, le 2 ème rouges, le 3 èmc noires: le quatrième jour, un cri du ciel les ayant surpris,

') C o m p . c e t t e t r a d i t i o n d a n s Essai

sur

le coeur leur fut arraché de la

I'hist.

des

Arabes,

t. I, p .

15.

L'HAP. IX,

361

1.

poitrine, et ils tombèrent la face contre terre.

[D'après les exé-

gètes do vieux testament, on n'y trouve aucune mention ni d"Ad, ni de T'émoud;] toutes ces contrées ont été peuplées après l'anéantissement de leur population, punie à cause de leur incrédulité, excepté le pays des Rass et celui des T'émoudites qui, après leur dévastation, furent habités par des génies 1 ). Quant aux Mostarabes, ils descendent d " Â d n â n et de Q a h ' t h à n 2 ) ; 'Adnàn est fils d'Ismaël b. Abraham. cord, si Ismaël a parlé l'arabe ou non;

On n'est pas d'ac-

quelques-uns disent que

Dieu le lui a inspiré, laissant le syriac à Ishaq. D'après une autre opinion, Ismaël était en bas âge, lorsqu'Abraham descendit avec lui vers la Mecque; une tribu de Djorhomites, rencontrant Abraham sur ses pâturages, séjourna quelque temps chez lui; c'est d'eux qu'Ismaël apprit l'arabe. Agé de 14 ans, ils le marièrent et parmi sa postérité est ' A d n â n , bien que, d'après les généalogistes, il y ait 30 générations entre Ismaël et 'Adnân, et qu'ils diffèrent beaucoup dans leurs traditions.

'Adnân engendra N i z â r , qui fut père

de M o d h a r et de R a b r ' a h , auxquels on attribue toute la tribu d"Adnân.

Modhar a la préférence sur Rabl'ah, parce qu'à lui ap-

partient Qoreish, et que Qoreish est la tribu par excellence parmi les Arabes, puisque le prophète en descend 3 ).

Les Qoreish ont

reçu ce nom parce que, après avoir été dispersés dans le pays de la tribu de Kénânet, ils furent rassemblés p a r Q o ç a y b. Kilâb, qui leur fit habiter les vallons autour de la Mecque et la banlieue; c'est pourquoi ils se divisent en deux branches : les Qoreishites DES VALLONS,

comprenant 'Abd M e n â f , fils de Q o ç a y ,

K i l â b b. M o r r a h Nadhr

b. L o w a y

b. K i n à n a h

b. G â l i b

b. K h o z a y m a h

nommé Z e i d

b. F i h r

b. M â l i k

b. M o d r i k a h ,

b. b.

nommé

') Comp. Caussin de Perceval, t. I, p. 25; Rass est le nom d'un district de l'Yémen. 2 ) Il y a ici une confusion do généalogie, provenant de la part de l'auteur qui tantôt fait Qali'than fils d"Aber, tantôt, comme ici, fils d'Ismaël, v. ciaprès la remarque de l'auteur. 3 ) Comp. sur cette généalogie Caussin de Perceval, Essai, t. I, tabl. VIII et p. 230 suiv. Il y a plusieurs étymologies du nom Qoreish, dérivé de la racine arabe «qarash».

362

MANUEL DE LA

aussi

'Amir

b. ' O m a r ;

COSMOGRAPHIE

DU MOYEN

les

fils

d " A b d - ' O z z à b. Q o ç a y , les fils d ' : A b d e d - D â r b. Q o ç a y ,

les

fils de T a y m b.

les fils de Z o h r a h

ARE.

b. M o u r r a h ,

Mourrah,

les

fils

les fils de

de S a h m

fd'Amr?] b. M o g î d h

b. K a ' a b ,

de

b. D h o b b e t

Hilàl

b . IVJâlik

et

b. K i l â b ,

Makhzoum

Djoumah',

b.

Jaqzah

fils

d"Amir

les fils d ' r A d i b. K a ' a b , b. H ' â r i t '

b. F i h r ,

les les

fils fils

d*Amir b. L o w a y . L e s Qoreishites de

LA BANLIEUE

m e r b. G â l i b b. F i h r , les fils de J a g î d h les fils de M o h ' â r i b

et

shites sont S â m e h ,

Hârit',

n e sont c o m p t é s , les habitants Hârit' à

de H â r i t '

b . ' A m i r b.

b. F i h r ;

Sa'ad

et ' A u f ,

et

parce que

Sa'ad à D'ibàn

fils

temps du p a g a n i s m e ,

Sâmeh

(Dhibon

de L o w a y ,

qui

ni parmi

se fixa à "Oman,

en Palestine) 1 ).

il y avait une distribution

la Ka'ba parmi les chefs des 10 familles

Loway,

le reste des Qorei-

ni parmi les Qoreishites des v a l l o n s ,

de la b a n l i e u e ,

Gazza,

les fils de M a ' -

comprennent:

Au

des fonctions de

Qoreishites

qui en h é r i -

tèrent, l'un après l'autre, j u s q u ' à l'arrivée de l'Islam. LÈRO

famille, les

b. Q o ç a y ;

c. à d. " ' A m r o û

BNOU HÂSHIM

à cette famille était confiée

[le Siqâya] ou la distribution

d'eaux

b.

'Abd-Menâf

l'administration des eaux

aux p è l e r i n s ;

au temps

de

l'islam, cette fonction était dans les mains d " A b b â s , fils 'Abd e l Motthalib, dont le n o m originaire était S h e y b a h

b. H â s h î m ;

au-

paravant elle avait été confiée à Aboû T h â l i b , frère d " A b b â s ,

qui,

p r e s s é par des dettes, avait emprunté une s o m m e à 'Abbas ; l'ayant dépensée et hors d'état de la r e s t i t u e r , lui donnant l'administration des eaux. elle était dans les mains d " A b b â s ,

il dédommagea 'Abbâs en Ainsi, à l'arrivée de l'Islam,

dont la postérité

puis, elle p a s s a aux califes, qui la tiennent encore 2 è m e famille, de la fonction

de

les B n o u T a y i m DIÂT

OU

de

b. M o r r â h ,

H'AMOÛLÂT.

la c o n s e r v a ;

aujourd'hui 2 ). étaient

Ce fonctionnaire avait

le droit d'imposer des amendes dues pour les c r i m e s ,

]

) Sur cette division des Qoreishites

—53 ei-Geschichte

chargés

v. Causs. de Perceval, Essai,

et on était

t. 1, p. 252

der Stadt Mecca von Azraki, durch Wüstenfeld, p. 66 sv.

') V. Causs. de Perceval, p. 258 suiv.

363

CHAI'. IX, 1.

obligé de se soumettre à ses décisions seules, au point que, si un autre quelconque eût voulu faire infliger une telle punition, on ne lui devait aucune obéissance.

Au temps de l'Islam, cette fonction était con-

fiée àAboû-Bekr, dont le nom primitif était ' A t î q , c. à d. le noble 1 ). La 3 è m e famille, les B n o u ' A d i b. K a ' a b , était chargée de la fonction de

SIFÂRET OU

de réconciliation; lorsqu'une rixe ou une

question de supériorité s'était élevée, on envoyait ce fonctionnaire pour réconcilier les deux parties qui acquiesçaient à ce qu'il trouvait équitable et à ses décrets.

Au temps de l'Islam, cette fonc-

tion appartint à 'Omar b. el-Khatthab b. N o f a y l b. A b d

el-'Ozzâ

b. Ribâh' b. "Abdallah b. Q o r t b. R i â h b. *Adi b. K a ' a b 2 ) . La 4 è n ^ famille, les B n o u

b. c A b d

Omayjat

esh-Shems

b. ' A b d M e n â f , avait la fonction de conserver le drapeau, appelé «Oqâb»,

qui devait être porté

guerre;

au temps de l'Islam

d'Abou

Sofian

Çakhr

par un Qoreishite en

cette

fonction fut dans

b. H ' a r b

b. O m a y a

temps

de

les mains

b. A b d

esh-

8

Shems ). La 5 è m e famille, les B n o u N a u f a l chargée de la fonction de

RIFÂDAH, C.

b. ' A b d

Ménàf,

était

à d. de la subvention en a r -

gent que les Qoreishites cotisaient de leur fortune et qu'on donnait aux pèlerins pauvres; mains de H â r i t '

au temps de l'Islam, elle fut dans les

b. ' A m i r b. N a u f a l

b. A b d M e n â f .

avait institué cette c h a r g e , disant à ses compatriotes:

Qoçay

«Vous êtes

gens de Dieu et convives de sa maison, tandis que les pèlerins y sont hôtes et visiteurs;

ils sont les plus dignes d'une réception

honorable; donnez-leur des vivres et de la boisson pendant les jours du pèlerinage!»

Par conséquent,

ils s'imposèrent une taxe pour

fournir des vivres pendant les jours de Minâ, c. à d. pendant les jours de la fête des sacrifices et les deux jours suivants.

Qoçay

lui même eut cette fonction 4 ).

') V. Caussin de Perceval, Essai,

t. 1, p. 274 et 359.

2

) Sur la généalogie v. ibd. t. VIII.

3

) V. el-Azraki par Wiistenfeld, p. 71, et sur le drapeau, appelé c Oqâb, signe du c o m m a n d e m e n t principal, v. Causs. de Perceval, Essai,

.

son organisation et de son naturel. — Après avoir décrit les trois règnes de la n a t u r e ,

les 7 climats avec les mers et ce qui y est

contenu, leurs propriétés et celles des divers pays, il ne n o u s reste plus que l'homme seul, l'objet principal de toute la création, et qui, par ses propriétés, est le centre commun, vers lequel tout converge. Il est le vicaire, mandements;

institué par Dieu et chargé d'exécuter ses c o m -

parmi

ses propriétés est celle, que Dieu a réuni

en lui les facultés des deux mondes deux

habitations;

nourrir,

il est animal

par le désir et le besoin de se

tant qu'il habite la t e r r e ;

dévotion et sa docilité.

et l'a rendu digne de ces

il est ange par sa science, sa

Dieu l'a chargé de son culte,

qu'il représente Dieu sur la terre qu'il habite;

tellement

il lui a offert son

voisinage dans le paradis et lui a confié les louanges de sa bonté. La sagesse divine apparaît dans la structure de l'homme beaucoup plus clairement que dans toute autre partie de la création,

parce

que l'homme consiste de deux essences opposées et de deux s u b stances bien diverses: l'une fine, spirituelle et divine, céleste, ethérée, vive, sensitive, intellectuelle; l'autre grossière, corporelle, terrestre, vile, ténébreuse, morte, insensible; c'est pour cela qu'il s'appelle «insân», qui est un duel de «ins», de môme qu'on forme «fi'làn» de nfi'l».

Dieu a composé le corps humain de sperme et de sang

et l'alimente de nourriture et de b o i s s o n ; il l'a engendré d'un père et d'une mère et, avant sa formation,

il l'a produit de l'eau

qui

se trouve entre l'épine dorsale et les c ô t e s , comprenant une r é union des qualités opposées.

L'homme est plus parfait,

s t a t u r e , que toutes les autres créatures;

par sa

tandis que celle de tous

les autres êtres est oblique, détournée, plus ou moins, de la position verticale, s'inclinant vers la terre, soit qu'il y rampe, soit qu'il s'y p l o n g e ,

Dieu l'a élevé verticalement;

il l'a créé comme

un

être angélique, doué d'esprit, d'âme et de raison, par lesquels il se gouverne lui-même ; il n'est ni assujéti à une volonté étrangère ni exclusivement végétal,

tandis qu'un être, qui n'est pas

indé-

pendant, est gouverné par une raison extérieure; comme p . e . la semence dispersée par le laboureur et les bêtes de s o m m e ; de m ê m e les plantes et tous les objets répandus sur la terre ont u n e vie

412

MANUEL

DE

exclusivement végétale. appartient;

LA

COSMOGRAPHIE

DU MOYEN

AGE.

La terre avec tout ce qu'elle contient, lui

Dieu a divisé les animaux, qui lui sont assujétis, en

trois classes : une partie sert à sa nourriture, comme le mouton et le chevreau, une autre à son usage comme le cheval et la vache, une troisième est anéantie par lui comme le lion et le serpent. L'homme a labouré la terre, creusé des canaux, planté des arbres, élevé des châteaux et des tours;

il ne reste sur la surface de la

terre et de la mer aucune place, qu'il n'ait occupée, et où il ne se meuve, et d'où il n'ait tiré quelque chose de nécessaire à ses besoins, tels que les bâtons des plantes, des peaux, des os, des nerfs et des cordes d'animaux, le fer du minerai.

Parmi les propriétés,

par lesquelles Dieu a distingué l'homme, sont sa taille élevée et bien proportionnée, ses ongles aplatis, sa peau lisse et sans poils; il a placé la raison au cerveau, la pudeur au coeur, la colère au foie, la joie aux reins, le rire à la rate, le désir aux poumons, la gaieté et la douleur à la figure; il est un être, doué de raison et de la faculté de rire,

qu'aucun autre ne

possède.

Parmi

ses

qualités distinctives sont aussi la douceur de ses yeux, la beauté de son nez et de sa figure, la propreté de sa peau, la forme élégante de sa bouche et de sa langue, la beauté de sa chevelure, l'élévation de sa stature, l'intelligence de ses allures. Dieu a cambré son nez, il a orné de cils ses paupières, dents

symétriquement

disposées,

des sourcils

il lui a donné des séparés par une

petite distance, des joues que la pudeur colore, l'iris de l'oeil, nuancé de diverses couleurs ; il l'a doué de raison et de la faculté d'exprimer à lui-même et aux autres ses pensées par la parole, par l'écriture et par le geste.

11 lui a donné une main,

dont il

se sert à tous besoins; en l'étendant, elle lui sert d'assiette pour porter;

en la creusant, elle est un vaisseau pour puiser ou un

vase; s'il joint les mains en les creusant, elles lui servent de bocal; s'il serre ses doigts autour d'une lumière, brûlant en l'air, sa main devient une lanterne; s'il les serre en creusant la main, elle lui sert de passoire;

s'il serre le poing, il a une arme.

Le bras

est doué de 7 articulations, auxquelles il peut à toutes ensemble ou à chacune d'elles imprimer un mouvement, depuis les doigts j u s -

CHAP. IX,

qu'aux épaules.

413

9.

Les deux bras ressemblent à deux ailes qu'il meut

en c o u r a n t , et qu'il agite dans l'air,

tellement qu'il se sert des

pieds sur la terre et des mains dans l'air, comme les quadrupèdes se, servent des pieds seuls en marchant sur la terre. propriétés l'aide de

de l'homme est celle, laquelle

Parmi

les

qu'il est doué de la r a i s o n ,

il choisit ce qui lui est

profitable,

à

et écarte

ce qui lui est nuisible; il connaît la condition de son âme et celle des personnes, qui l'environnent, même une partie de celui qui est caché et non pas encore entré en existence, de l'année.

comme les

saisons

Il unit les qualités animales à celles des anges, comme

nous l'avons remarqué en général; il est audacieux comme le lion, craintif comme le lièvre;

agile comme la gazelle,

l'ours;

le

astutieux

comme

soumis comme le chien, comme le léopard,

renard,

sincère

lourd

comme

comme

l'éléphant;

fort comme le loup-cervier;

redoutable

sociable comme l'âne;

gai comme le cheval,

vain comme le p a o n ; insidieux comme le loup, imitateur comme le singe, circonspect comme le buffle, vil et voluptueux comme le cochon et la souris, haineux comme le chameau, persévérant comme la taupe et la fourmi, alerte et agile comme l'oiseau.

En général, il

réunit en lui-même une ou deux des qualités de chaque animal; ainsi, il est la fleur et la crème de toute la création; une partie de ces qualités est manifeste, une autre latente, du l o u p , l'audace de l'éléphant, chat,

la force du cheval,

la vanité du paon.

soit unique par son e s s e n c e , angélique

et

éthérée

l i q u e et a p p a r t e n a n t

comme la persévérance

la servilité du chien, la ruse du Bien que l'homme

on peut dire qu'il est d'une nature

par ses bonnes qualités,

mais

diabo-

a u x t é n è b r e s par les mauvaises;

tan-

tôt il est parfait, tantôt défectueux; dans la première condition, il a place parmi les anges dans le voisinage du Seigneur,

attendant

à la porte, voué à sa louange et confiant en sa miséricorde.

Quand

il est entraîné par le désir et la colère, il est un chien hargneux, ou un chameau impétueux, un feu dévorant ou une mer engloutissante,

plus vorace qu'un p o u r c e a u , qui se vautre dans les im-

mondices, ou comme la mouche tournant autour des ordures, j u s -

414

MANUEL

DE

LA

COSMOGRAPHIE

DU MOTEN

ÂGE.

qu'à ce qu'elle périsse, plongée dans la boue, comme dit Dieu: «et l'homme périt souillant son âme» [v. s. 91, v. 10], Au contraire, s'il purifie son âme,

il est du nombre des anges et obtient une

force divine, de telle manière que la boisson dans laquelle il crache, est une thériaque, la nourriture où il plonge son doigt, devient un remède,

le membre souffrant qu'il a touché, guérit, et sa prière

sera exaucée;

s'il fait un serment par Dieu, il tient son serment.

L'homme forme par ses mains toutes choses;

il imite tous

les sons par sa bouche, il déchire la chair avec ses dents, comme l'animal sauvage, il se nourrit d'herbes comme le bétail,

il ra-

masse des graines comme l'oiseau; il a la stature élevée comme un arbre, tantôt il baisse la tête comme la bête, tantôt il est prosterné comme un poisson ou un serpent, tantôt il s'assied comme une montagne;

sa tête ressemble au ciel, son âme au soleil, sa

raison à la lune, ses sens aux planètes, ses larmes à la pluie, sa voix au tonnerre,

son rire à la foudre, sa forme extérieure à la

terre ferme, son intérieur à la mer, sa chair à la plaine, ses os aux montagnes, ses cheveux aux plantes, son corps aux 7 climats, ses veines aux fleuves.

Il est le but suprême de toute la créa-

tion, ou chaque objet trouve son analogie et sa qualité homogène ; il possède un moyen d'obtenir toute chose, et, entre lui et tous les objets créés, il y a une affinité et une ressemblance; ainsi, sa tête ressemble au ciel par sa forme extérieure et par son intérieur : ses yeux ressemblent au soleil et à la lune, ses narines à la planète Mars, ses oreilles à Saturne, sa bouche à Jupiter, sa langue à Mercure;

quelquefois aussi,

Mars, les yeux au soleil et à la lune,

on compare les oreilles à les narines à Yénus et à

Mercure.

Louange à celui qui l'a créé, proportionné, élevé et di-

stingué.

L'homme est la créature parfaite, le vicaire de Dieu, la

crème des êtres vivants, qui reçoit, par la bonté de Dieu, toutes espèces de bienfaits, en se développant dans le cours des siècles ; il est instruit par le Coran en éloquence et conduit par les révélations de la Loi, par celles de l'Evangile et des Psaumes sur le droit chemin.

S'il purifie son âme, o bonheur!, mais s'il la sou-

CHAP. IX,

ille, dites de lui:

415

0.

«son pied a glissé» 1 ).

Il n'y a aucune forme,

où l'on ne trouve contenue l'idée de l'homme; il est la forme des formes et l'idée des idées; il est le centre de l'univers; il est son commencement et sa fin; le monde est sa forme et son corps, tandis que lui-même est l'âme de l'univers et sa vie. «Son âme contient les âmes et les mondes; quand il dort, néanmoins, n'est il pas clair-voyant en tout? 2 ). Tout lui est présent, bien que lui-môme, en personne, soit absent; il embrasse tout, le monde présent et l'autre.» C'est pour cela que la foi lui a été donnée, et que la religion de l'Islam lui a été confiée; il a reçu le nom d'Ami intime, Voisin et Elu de Dieu. Dieu nous suffit, c'est un excellent protecteur! 3 )

'I V. Borda, v. 168, l'éd. de 2

) N o u s p r é f é r o n s la l e ç o n

3

) V. Corail, S. III, v.

167.

Rosenzweig.

«jerà» à c e l l e du texte

«terâ».

INDEX

GÉOGRAPHIQUE.

Abâb, 228.

Adjâd,

Abâmou

Adjdàbiah,

340.

'Adjeloun,

270.

(?), 2 3 5 .

Ab'ârein,

249.

'Abbâdân, 251,

118,

119,

148,

241,

'Abdidjân,

244.

Abeskoun,

194,

148,

252.

359.

334.

Afâdir (Afàdin), 1 4 2 ,

335.

A f q â s i a h (Nicosia),

131.

Afrah'oun,

138.

' A b o u r et S â b o u r , Abyan, 202, 299,

408.

Afzrouneh,

384.

323.



296.

Agna,

Abyssinie

(Habesh),

108,

129,

126,

15,

199,

342, 388, 396,

398.

A b z a n ou A b z a r ,

158,

182,

23, 201,

107,

Ah'mediah,

A h m î m ou O m a y m , t r i b u a r . , 3 5 9 . 326.

Ab'qàf, 96, 2 0 2 . 3 0 1 , Ahr, —

302.

Ah'wâz, 1 7 , 1 1 7 , 230,

295,

116,

156,

Ah'yà,

20,

descrpt. 254, 3 6 9 ,

113,

383.

267.

Ad'ra'at ou Maad'ra'ât, 259.

— Farroudj,

119, 242,

— Hermel,

272. 101. 281.

— el-Houmm, 270.

305.

239.

324.

'Ain-Djàlout, 18,

224.

Bnê-Sa'âd,

A h ' w à s h (H'owâs),

202.

358.

256.

el-Ah'sà (Lakhsa), 390.

305.

Ad'ramah,

301.

Ahnâs, 325,

201, 202, 204,

340.

204.

225,

294.

A d e m , v i l l e de l ' O m a n ,

Ad'erbeidjân,

199,

55,

299.

Aden-Abyân,

Wariqah, 334, 11,

215.

340.

215,

342.

' A d e l , ville de N è g r e s , "Aden, 15,

161, 199,

Agmât Ilân, 334,

Abyàt-H'osein,

329—33.

335.

A g b â b , p. 2 2 ,

305.

Abyâr en E g . ,

'Ad'râ,

186.

323.

Afrique, l a p r o v i n c e ,

Abou-Qobeis, 284, 295,

299,

334.

el-Qaroùjina,



351.

261.

361.

'Adwet el-Andalous,

249.

' A b î l b. 'Uz, t r i b u a r . ,

'Adanat,

20.

Adjnâd (les m a r c h e s ) ,

314.

A b i d j a t (Abixat),

Ad'ana,

267.

'Adnân, 355,

A b h e r ou A w h e r ,

Abkhàz,

'Adjir,

'Adjîz, m o n t ,

' A b d a s i ou c A b d à s ,

Ablin,

224,

252.

295.

— Ishàq,

315.

334.

— Shems, 44, 320,

322.

27

244.

418

INDEX

GÉOGRAPHIQUE.

Ain-Tâb, 279. — el-Wirdeh, 259. Air, 297. 'Ak, ?96. Akàki, 138. Akânthi, 233. Akhlâth, 113, 256. Akhshabân, 295, 297. 'Akkii, 104, 290, 291. 'Akkâr, 283. 'Aqoura, 286. 'Aqrabâ, 267. Aqçara, 318. Aqshâr, 318. 'Alaflqat (Galefca), 298. Alâya, 181, 182, 318. Alaqcor ou al-Oqcor (Lucsor), 326, 327. Alamout, 250, 283. Albolote, v. Bellouth. Alboz, v. Fah'c. Alcantara, v. Qanthara. Alexandrie, 36, 107, 134, 157, 181, 284, 286, 321, 324. 'Altour, 229. Algezira, v. Djezira. Algeciras en Esp., 182, 347, 348. Alhou, fleuve, 22, 88, 107. Alishâneh (Lucena), 346. Alicante (Lisant), 350. Alqam, 113. Allans, 18, 31, 131, 192, 193, 255, 378, 399. Allemands, 374. Allemagne, 192. Allipur (AUibnoun), 235. Almeria, 346. Almizzeh, 264. Almodowar, v. Modowar. 'Alwâ, 389. 'Alwân 250; A. el-Kourdi, 300. Amaqdoul, 333. Amalékites, 358. "Arnâtâ, 272. ' A m â w à s ('Imiwas), 272. Amasia, 318. Ambar, 113, 252, 312. 'Améria, 306. Amhàrah (Amdjarah?), 137, 388. 'Amilah, mont, 20, 269, 287.

'Amilah, tribu ar., 365. Amid, 116, 241, 260. Amish, 184. Ammon (Rabbat-A.), 34, 270, 285. Amol du désert, 114, 312, 314. — e s - S h a t t h , 313. ' A m m o u r i a h (Amorium), 132, 279, 317, 374. 'Ana, 113. Anafah, 283. Anah (Guadiana), v. Wâdi. 'Anât, 113. Andà, 389. Andamian, 214. Andalousie, 23, 82, 182. Andarasb (Andarax), 346. Andebouse, 345. And], tribu de Nègres, 389. Anfoudjeh, 22, 198, 199, 204. Angora (fl. d'A. = r S a n g a r i u s ) , 146, 318, 374. Anî, 257. Anifah, 291. 'Aniqân, 311. Anqlâ (Idjla) en Afr., 340. Ankélawous, 342. Annery, 237. Ançina, 34. Anthâkia (Antioche), 18, 182, 183, 280. Anthàlia, 182, 318. Antharse, 186, 283. Anwer, 300. Arabie, 23, 82, 2 9 5 - 3 0 6 . Arabes, 22, 23, 49, 355 suiv., 376, 393. 'Arâbân, 259. 'Arâfat, 126. 'Arâish (Laraclie), 142, 332. Ararat (Djoudi), 260, 355. Arbèle, 116, 258, 369. Arbindjàn, 309. Arbouna (Narbonne), 140, 353, 354. Archidona, 350. Ardébil, 131, 254. Ardeshîrdjerd, 240. Ardesken, 312 Ardistàn, 249. Ardjâbi, 246. Ardjân ou Arradjan, 146, 241. — les Bulgares, 373.

INDEX

GÉOGRAPHIQUE.

Ardjeh, 242. Ardoulâb, 307. Ardjîsh, 156, 256. Ardelftn ou Arzlàn, 240. Arghiân (Ghiân), 314. Arghoun (Arragon), 353. Arikhâ (Jéricho), 271. Arîn ou Azîn, 10, 15, 172, 198, 200, 390. Arîsh, 33, 261, 293. Arishqoul (fl. d'A. = T a f n a ) , 141, 142, 332, 335. Ariza (Arîth), 352, 353. Arq, 248. Arqâ, 283. ' A r m e d b , 227. Arménie, 18, 23, 113, 149, 150, 254, 255—56. Arméniens, 359, 375, 378, 383, 399. Arment, 326, 327. 'Aroudh, 297. 'Arousein, 300. Arrân, 255, 256, 383. Ars, 326; tribu turque, 382. Arsàn (Arslân), 141, 332. Arshîr, 127. Arsouf, 293. Artâh, 281. Art'ania, tribu Slave, 377. Arzen e r - R o u m (Erzéroum), 116, 149, 151, 256, 260. Arzindjàn, 318. Arzlân, 246. Arwâd (Ruad), 186, 283. Asd, 49. Aséfl, 136. Asek, 241. Asfel-Annina, 325. Ashfend, 314. 'Ashîr, 290. Ashîr-Ziri en Afr., 336. Ashkari (Laskari), 182, 319, 375. Ashkouber, 347. Aci (l'Oronte), 132, 158, 279, 280, 281. Asqalon, 292. Asker-Mokram, 153, 243. Asm&nâzâd, 244. Açrâr, 211. Astirâbàd, 314. Astidj (Esija), 345.

419

Aswan, 16, 33, 35, 82, 107, 135, 320, 326, 327. Atâoun, rivière en Afr., 335. At'ar (Tîrah = Thyatira), 318. Athflh, 324. 'Athif, tribu ar., 49. 'Atîqah (Chtésiphon), 251. 'Atîq, 113. 'Atinân, 311. Atkou, 157. At'lit', 291. Atrib, 322. Azeb el-beled, 337. Azàdwar, 313. 'Azâz, 279. Azammour, 332. Azkéshia, 192, 193, 255, 379. Azkerza, tribu de Nègres, 389. Azoudjerten, tribu turque, 382. Azrâq, 292. Azrâqia, 340. Azwer, mont. d'Afr., 340. Azyla, 332. ' A u à n , 222. Aubah (?), 312. Audegast, 338. Audeh'ash, 113. Aw, 246. 'Awadj, rivière, 267. Awâl, 224, 307. 'Awàçim, 152, 154, 261, 274, 293. Awdjéleh, 17, 340. Aweh (Ajeh), 249. A-wkar (Oukân?), 137, 341. el-'Awrâ, 117. Awràs, mont., 143, 336, 340. Aws, tribu ar., 24, 366, 395. Awsîm al-Khithath, 324. Ayd'âb, 16, 202, 390. Ayas ou Ayad', 294. Aylah (Elah), 20, 153, 202, 222, 320, 324. B a ' a l b e k , 34, 35, 39, 132, 268, 285. Bàb et Bozâ'ah, 144, 279, 408. Bàbi-Firouz, 256. Bâb el-abwàb, v. Derbend. — el-Arradjân, 146.

283,

420

INDEX

Bàb el-Mandeb, —

el-Mandam,



el-lyioun

222.

B a n l i e u e de la Mecque,

222.

Banthious,

( B a b y l o n e d'Eg.),

B a b e l , 17, 28, 3 8 , Badhi',

GÉOGRAPHIQUE.

321.

357.

139, 2 0 1 .



Baramni

ou B a n a m n i ,

Barada,

145, 263, 266,

16.

Baradân, 2 5 3 ; rivière,

B â d j e h (Béja), 1 4 0 , el-Qamah',

352.

362.

336. 267. 294.

Barbathania (Barbastro),

336.

Barcelone,

18,

Bâdjel, 258.

Barda'ah,

Bâdjera, 258.

B a ' r i n (Bàrin),

Bâd'erà,

Bariskat,

258.

352.

182, 1 8 9 , 3 5 3 ,

18, 131,

375.

255.

281.

307.

B a d ' a q o u n , 323.

Bàriz (Bârzen et Qâren), 239,

Bâdis,

B a r q a , 17, 1 3 6 , 182, 1 8 6 , 3 2 0 ,

336.

Badouspân, mont,

315.

Barqa'id, Barmoun,

Bagrâs,

B a r n i q (Bérénice),

Bagrouwend, Bagshour, Bahlât,

256.

312.

B a s t h a h (Baza),

16, 1 5 6 , 2 0 2 , 2 2 4 , 3 0 5 ,

393,

Basfourdjân, Basiân,

B a i a s a (Baësa),

347.

267. 270.

223, 242, 248, 252, 326, 337, 293.

Bacra en Eg.,

257.

— 288.

er-Rîf,

24, 395. 323.

B a t h r i r (Bithrir),

16,

361.

B a t ' r o u n (Botrys), 2 8 3 , 2 8 6 ,

B a l e s t i n e v. P a l e s t i n e . 20, 1 2 3 ,

229, 230, 244, Balhour,

B a t h h ' â (les v a l l o n s ) Bathn-Marr,

314. 311.

Balhâra,

Bédakhshàn, 125,

169,

226,

307,

17, 7 2 , 9 3 , 9 5 , 1 1 4 ,

311.

Bedjaneh (Pechina),

389. 346.

Bàliq,

130.

Bedjizza,

Balîk,

216.

B e d j à j e h ( B o u g i e ) , 2 1 , 141,

Bâlis o u B â l i s h , 1 8 , 1 1 3 , 2 4 8 , Balqà, 20, 270, 292, Balqân,

Balthamiah,

192.

Bamendola,

352.

285.

Banias,

269.

suiv.

210.

Behedri,

258.

Behesna,

280.

B e h n e s a a l - W â h â t , 35, 325, Beh-wa,

17, 2 0 ,

31?. 239.

331.

382.

82.

Behourasir,

145, 1 4 8 , 3 1 1 ,

Bamm (Boumm),

Bedlis,

Béhâriali,

B a l k h , 1 7 , 4 6 , 7 2 , 8 6 , 114, 3 1 0

Bamiàn,

279.

402.

228.

Balnyas (Belinas),

150.

Bedjna, tribu turque,

314.

291.

350.

Bedjat, 77, 201, 343,

245.

229.

B â l i n (Malin),

394.

323.

B a t h a l j o u z (Badajoz), 3 5 2 .

Bâkeri ou Barkeri,

Ba'lân,

293.

273.

Baqî'ah, 269,

237.

B a c r a ( B a s s o r a ) , 16, 113, 1 1 7 , 1 4 8 , 2 0 2 ,

— al-Moqaddas (Jérusalem), 272,

Bàkherz,

117.

Basmid (Basmad),

267.

— Djibrail, 272, — Djala,

256.

244.

Basloûi,

— Djenna, — Râs,

347.

244.

Bâcinna,

313.

Bait-Lihja,

329.

B a s h k i r s , 131, 256.

394. Baihaq,

323.

B a c t h a h en Eg., 323.

302.

Bah'rein,

329.

158, 2 5 9 .

Bagdad (Dâres-selâm), 113,116,252—53. 280.

315.

251.

325.

Beid'akhân,

240.

Beidhâa =

Raqqa,



259.

près d'Içthakhr,

240.

326.

242,

421

INDEX GÉOGRAPHIQUE. Beidhàa, forteresse de l'Yémen, Beikend,

301.

309.

Beileqàn,

Bermâl,

302.

B e r m à r i d a (?), 3 5 3 .

255.

B e r o u ç , 79, 233.

K e i m e n d (Meimend),

239.

Berthàs, 193, 379,

381.

Beirout, 273, 291.

Berthâil,

Beysàn,

Berthânia (Bretagne),

Beila,

133, 2 7 1 .

246.

Beitoun,

Berysa,

265.

Beiran,

267.

Ba'albek,

Bekkàrish,

314.

Belàhour,

246.

267.

Beeeh,



Besthâseh,

377.

284. 285.

Bewàrish,

307.

210,

Bezâneh, ou

Beldjeram,

204,

B e l i s h (Velez), 3 4 6 .

Biar, 233.

Belloup (Beloudjistan), 202,

239.

233.

Benfesh,

315.

Benoushia,

23. 349.

115.

Berdân,

246.

Berdidj,

131.

386. 218.

382.

325.

Beret, tribu turque, Berk,



Sàtourah,

286.



Boumah,

297.

201,

162,

Boh'airah,

324.

Bokhârah,

18, 115, 1 6 0 , 2 4 2 , 3 0 9 ,

399.

Bîsh,

(Mauritanie),

386. 145, 2 3 6 .

296. 336. 307.

B î w e r d (Abiwerd), Bodakhkat,

307.

Boddfattan,

234.

Bodhat, peuplade, 382.

332.

308.

Boldet,

Berkouh, tribu turque, 227, 382.

Bordjàn,

Berkeh, p a y s de B.,

Borqa,

230.

297.

268.

136,

179,

Biskat,

15.

Berishket,

294.

Rahmet,

Biskara,

B e r g a (Berdja), 3 4 6 . Berîth,

307.



Biroun,

139, 2 0 1 , 2 0 4 ,

Berdj-Oglou, tribu turque, Berekât,

382.

322.

Birr e l - ' A d w a t

B e r b é r i e et B e r b è r e s , 2 3 , 9 5 , 2 0 0 , 356, 385,

385.

B î r (puits) ' A r w e t ,

233.

B e r b é r a h , 15,

B î m a (la b a s s e E g . ) ,

Bîrah, 280,

B é r à n i s (Morena), Beràshet,

256.

323.

Bimek, tribu turque, Binkât,

B e n z e r t (Bizerta), 1 4 9 , 1 5 7 , 3 3 1 . Beraqla,

250.

Binha el-Asel,

323.

382.

126.

B i l b a i s , 134,

325.

Benà,

230.

B i d l î s (Badlis),

Bellouth, 345, 349. Belouàn,

258.

Bezanki, tribu turque, Bezwâ, 20,

Belloudj (Berroudj), 79,

238.

267.

B e w w â n , 2 4 , 2 4 1 , 3 0 9 , 3 6 9 , 395.

215.

Belnà,

289.

B e w a z i d j al-Mélik,

380

(Beldjra)

273.

Bethouf (Buttauf),

Betrour (Benhour ou Birour),

B e l e d (Beleth), 1 1 6 , 2 5 8 . Belidjra

344. 270.

Bethlehem,

Djebeleh,

Belasagoun,

250.

268.

Bet'eniah,

Belâçiah ou Béràciah, tribu Slave, Belathounous,

347.

Besthâm,

347.

Bekrabad,

Belendjer,

267.

Besher,

B e q à ' a el-'Azìz,

348.

137.

Berza,

351.



213.

312.

238.

285. 18, 192, 3 7 8 . 306.

422

INDEX

Borkàn (vulcan), l'Etna,

GÉOGRAPHIQUE.

183.

Constantine (Qosantliyna el-Hawa), 142,



(Volcano), île, 184.



île de la mer Casp., 194.



de la mer Mérid., 207.

335. Constantinople (Isthamboul),

18,

182;

golfe de C., 1 8 7 — 9 1 , 316, 319, 3 7 3 ,

Borloû, 318.

375, 3 7 7 .

Borzaiah, 279.

Cordoue,

Bocra, 270.

Côte du poivre et du bambou, 123, 204.

al-Bosharât (Alpujarras), 346.

Coufa (Koufàn), 17, 113, 252, 394, pe-

Bosht, 313.

139, 140, 344, 3 5 3 .

tite K., 253, 337.

Bost, 119.

Courdes, 239, 243, 368 suiv.

Bottam, 308, 309.

Crête (Iqrithoush),

Bothnân, 279.

Crête de coq, 279.

Bouna (Boue), 331.

Crimée, 18,

186.

193.

Bouçir (Abouçir), 3 2 5 . —

Kourides, 328.

D â b i q , 144, 2 J 4 .

Boulaq, 327.

Dàbil, 2 5 6 .

B o u m m , v. Bamm.

D'abou, 2 3 3 .

Bourân, 17, 2 4 6 . Bourg du fromage,

Dâbousiah, 309. 186.

Dàdkàn (Darekân), 313.

Boushendj, 312.

Dagouta, 11, 12, 22, 198, 200, 3 9 0 .

Bouzdjân, 312.

Dagla, 216.

Bulgars, 18, 19, 130, 188, 379,

381.

Byzantin, l'empire B., 18.

Dahlak, 16, 202, 390. Dahma (Dahna), 11, 12, 22, 199, 216. Daqahla, 323.

Cades (Cadix), 170, 173,

348.

Daqouqa, 116, 258.

Cahirah (le Caire), 107, 134, descr. 322, 395, 407.

Dalia (Dalâya), 346, 353. Dàloul, mont, en Afr., 335.

Calpe, 351.

Damanhour, 324.

Cambaya, 151, 202, 204, 233.

D'amàr ou D'imâr, 300.

Cana'an, montagne et vallée, 286, 288.

Damas, 34, .40, 42, 104, 144, 155, descr.

Canthara, v. Qantharah.

262 suiv., 293, 294, 345, 394, 4 0 0 .

Carmone, 349.

Damaut, tribu de Nègres, 15, 389.

Cartagène, 351.

Dâmegan, 250.

Cartadjeh (Cartage), 331.

Dâmiah, 2 7 2 .

Castellon de la Plata (Qashteljoun), Casthallah,

351.

346.

Damiât, île,

t5.

Damiette, 107,

Castille (Qasteh), 140.

134, 3 2 3 .

Dàra, 259.

Césaréa, 273, 293, 318.

Dàrâb, 228.

Catania,

Darabdjerd (Darabdjend), 240, 243, 4 0 0 .

183.

Caucase (Qabq), 31, 255, 305.

Dara, 17, 21, 95, 138, 143, 339, 3 4 0 .

Ceuta (Sebtah), 83, 126, 142, 181, 332.

Darak, 238.

C e j l a n , 72, 76, 8 2 , 89, 90. Chine, 5,

15,

Darajiah,

16, 17, 20, 22, 23,

60,

80, 82, 98, 113, 126, 127, 198, 206,

Daren ou Deren (Atlas), 17, 21, 9 6 , 138,

descrpt. 226, 244, 383. Chypre (Qobros),

18,

59,

descrpt. 186, 188, 283. Coimbra (Qalemrâneh), 354. Colline de l'aigle,

155.

266—67.

Darein, 149, 240. 143, 3 3 3 — 3 4 , 338, 340.

152,

183,

Darkah, 142. Dàroum, 2 9 3 . D'at el Qaçrein, 278. -

el-Yrq, 296.

IUDEX

GÉOGRAPHIQUE.

D a l el-'lmäd, 262. Däwer, 248. Dawraq al-Fares, 243. Daybol, 16, 120, 236. De'ämat, 15. Debwäs, 148. Dehistän, 17. Dehfattän, 234. Dehli, 17, 246. Deiiem (Dilem), 145, 315. Dilemites, 355, 367. Deir Simeon, 101.

Dibistan, 314. Dilbàk, 340. Dilmàn, 315. Dimaqrath, 327. D'imiouéh, 300.

— e l - A q o u l , 253. — Abdoun, 259. — el-Färous, 285. Deir (Rid), 317. Deqas, 337. Deläs, 325. Delibah, 152. Delleh, 145.

Djadjeroi, 314. Djafnah, tribu ar., 365, 374. Djagâniàn, 2 4 î . Djàna. île, 219. Djanban, 386. Djahket, mont., 226. Djahram, 240. Djaidour, 267. Djâlitha, île des brebis, 185. Djamrat, 151. Djamouna, 336. Djaned, 298, 300. Djannabeh, 240. Djàr, 202, 297. Djarmaq, 94, 132, 286, 288. Djashkoun, 115. Djasker, 315. Djay, 248. Djayan (Jaën), 346. Djaous, lac de Dj., 106, 136. Djaw el-Jemâmet, 306, 358. Djawah (Jawah), 208. Djawkhâ, 117. Djawlân, 267. Djawwît', 118, 119. Djébàl, v. l'Irâq el-'Adjem. Djebal (Gebalène) en Palest., 292. Djeba' (Gibea'), 288. Djebel-Dhebâb, 292. — Bnê Mahdi, 292. Djebelet, 285. Djebra, 201. Djebrain, 281. Djefâr (Djofâr), 292. Djelàbiqat, 124. Djelâliqat (la Cilicie), 182. — (Galice?), 18.

D e m ä d e m , 15, 20, 106, 109, 136, 138, 139. Demäwend, 251, 254, 368. Demämil, 327, 328. Demdem, 201, 343, 388, v. Demädem. Dendera, 35, 325, 327, 328. Denhadjeh, 332. Denia, 351. Derbend (Bäb el-Abwäb), 18, 21, 194, 255, 305, 381. Derbesäk, 280. Dergän, 310. Derkoush, 280. Dernounedj (Derounedj), 315. Desek, 246. Desert Israelite, 17, v. Tih. Destewä, 244. Detroit du Sac (de Gibraltar), 173,179,189. Dhah'ik, 306. Dhaften, 235. Dhal'ä de Thäi, 161. Dhinkän, 296. Dhoudhä, 154. Diär Bekr, 18, 257, 260. — Modhar, 18, 259. — Rabi'ah, 158, 258. Diba (Laquedives) ou Diäb, Dibadjftt, 215, 220. Didjlat, v. le Tigre.

Dinawer (mâhi Koufa), 146, 248. Djâber, 349. Djabbol, 253. Djabboul en Pal., 281. Djader (Gadera), 133. Djadis, t r i b u ar., 358. Djadjé, 137, 342.

121

INDEX GÍOGRAFHIQMS.

DJeljâneh, 347.

! Djouddàlet, Iribú berb., 338.

Djelliibi (Gullab), 260.

Djotidjou, 229.

Djend, 307.

Djoukhiln, 244.

Djeràcn d'or, ?35.

Djouein, 313,

Djeramlqah, 385.

Djonlfàr ¡Djoullafarí,

Ojera Italian (Djorfatlàn), 234.

Ojoumal, 168, 279,

147, 302.

DjerAsh (Gcrasa), 34, 270, 285,



' A k k a r , 283.

Djeràwah, 33s.



Bashariah, 283.

Djerbâb, [14.

Djoumaqa, 229.

Djerbeh iGerbii, 330.

Djoun, 283.

Djerdjeraych, 117, 253.

Djour (Firouzabad), 240.

Djered, 300.

Djourd, 268.

Djcrmah, 342.

Djouzdjiin (Sou ra ni, 311,

Djéze! ou Djazl, 15, 388.

Djourzftn, 256.

Ojeiirat (la Mésopotamie), 116, 119, 257

Djousia, 100.

-60.

Djowah, 310.



I b n 'Omar, 258.

D j j m y , 137, 342.



al-Khadrà (Mgeciras), 347.

Dodjeil (le petit Tigre), 39, 143, !46, 253,

Djeziil. 288.

Uokkàleh, t r i b u Berb., 340.

Djedda, 202, 295, 298.

Dolouk, 279.

Djih'ân, 13!, 294.

Uoneisar, 259.

Djili'oún (Amou Derja), 114, 115, 157, 242, 309, 310, 313.

Congola, 15, 107, 389. Dowîn (Dawín), 257.

D j i l l i q el-KbadlmV, 262.

Uoùkat (Toùkùi), 318.

Dj indares (G in dams), 158, 279,

D'oul-Kalii', 49,

Qjinln (G inca), 290.



Qiàm, 301.

Djirdjîr (Sufetula), 337.



Djembil, 301.



Roumma, 297.

Djisr Manbidj, 113, 279. Djizeh, 32, 324.

Doum&t el-Djendel, 49, 297,

Djobb, le grand et le petit, 22, 139.

Douma, 156.

Djobbeh- Ossall, 267.

Doulab, 244.

Ojod'àm, 49, 329, 365.

Dounaq, 301.

Djohayriah, t r i b u ar., 359.

D'ouq, 233.

Djoh'fat, 359.

Dourab, 120.

Djomh'el, mont. Ràs ei-gate, 202, 201,

Üous (Serdous), 134,

220, 223.



t r i b u ar., 365.

Djonâbid, 313.

Douser, 260,

Djondi-Sapor, 146, 243.

Douro (Duero), 141, 354.

Djondrouz, 237. Djord du Liban, 149.

l ' E b r c , 140, 350, 352, 353.

Ujordjàn, 17, 85, 145, 314, 368.

l'Egypte(Miçr), ¡7, 20, 22, 23, 32 suiv.,

Djordjania, 310. Djoresh, 296.

45, 93, 97, 1 13, 134, 150, 152, 198, 3?0 suiv., 393, 399.

Djorhom, t r i b u ar., 359.

Eidedj, 244.

Djorwùs, 246.

Elvira, al-Bîra, 345.

Dj ou bal la | Cebolla), 351,

lîmesse ( H i m r f , 36, 132, 155, 261, 273

Ujoubail, 291.

deserpl,,

Djoubba, 244.

408.

Djoubleb, 300.

281,

Endérahefi, 311.

293,

294, 327,

347,

INDEX

GÉOGRAPHIQUE.

ICsqamoutilgÎi ('il, 23. Ësnê, 35, 326, 327. E s p a g n e , 5, 18, 19, 98, 182, 343—54, 399. listhepona, 348, Etna, v, Iforkiin. Etangs, v. Bathâih', 117, 242. l'Eu pli raie, 113 suiv., 134, 153, 242, 2GO, 294, 295, 309, Europe, 23. F f t f (BalTa), (86. Faii'i, 271. FahrldJ, 239. Fah'c, 345. — a l - t t d l o u l h , 349. Fnkanour (Baccanore), 145, 234. Faladj, 147, 302. Fàmia, 158, 279. Fàmni, 235. Fandaraina, 234. Fancour, 15, 127, 208. Faràb, 115, 307. Fâràn, 290, 324. Farabr, 309, Farkard, 311. Farse, v. Perse. Farsath, 323. Faw, 325, 336. Fawâris, 279. Fawwâr, 154. Fayjoum, 134, 157, 324, 328. Fayjoumin, 142. Fedek, 297. Fergaoah, 17, 45, 93, 114, 306. Fez, 17, 21, 142, 332, 334. Fezzan, 342, 388. Fidjeli, 145, 263. Firouzabâd (Djour), 240. F i r o u î k o u h , 3(1. Fleuves du paradis, 105 suiv. Fom ec-Cllh, 143, 253. For', 297. Fora-wet, 314. Forteresse des Cordes, 283, — des Bné-Hammad, 336. — de Oa'wet, 233. Fosthath (Hier), 107, 321, 324. Foumen, 315.

m

Fouwa, 324. Fouwali, île de la mer Casp., 194 Fouah, 278. Foud, 279, Fourâb, 228. les Français, 399, Gabou, 229. Gabrfc, 306. Gadàmis, 15, 339. Gadir, 336. Gâfif[, 345. Galice {Djelallqat), 18. le Gange, 48, 120—23, 233, 235. Gânah, 15, 20, 55, 206, 225, 341 desc., 388; fleuve de G., 106, (09, 136 av., 173. Garlà, 268. Gassàn, 24, 365, 366, 374, 395. Gaur d e l à Palest., 133, 134, 137, 155, 271, 292. Gaur el-Hamqa, 271. Gayarah (Ghiarouat, 137, 341. Gaydh, mer de G„ 203. Gaz nu, 17, 48, 102, 246, 311, Gazza ou Gazza H&shim, 153, 292, 294, 362. Gênes, 18, 182. Géorgiens, v, Kourdj. Ghilân (Djilàn, Kllân), 17, 315. Gibraléwi (Djebel el-o'joun), 349. Ginou, 229. GirantaJah (St. Girons), 353. Golfe Persique, 16, 89, 113, 117, 146, 166, 174, 200, 204, descr. 223, 242. Golfe Arabique, 23, 96, 133, (66, 174, 200, descr. 222, 326. Gomdân, château, 31. Gomorrah, 156. Gosthara (Agosta), 183. Goundidjàn, v. 'Abdidjân, 244. Goùr, 17, 20, 119. Gouvislàn, 311. les Gouriens, tribu, 379. GoûrïHh Mohamruédiah, 236. Goulha de Damas, 241, 242, 254, 262, 267, 309. Gozz, U S , 379, la Grèce (Roum), 22, 94, 98, 113.

426

INDEX

GÉOGRAPHIQUE.

les Grecs, 23, 24, 49, 356, 371 descr., 376, 393, 399, 404. Grenade, 140, 346. Guadix (Wâdi-Ash), 99, 346. le Guadalkivlr, 353. Guézoulah, tribu Berb., 340. Guédalah, 387. Guntha, 184.

Hayathila ou Hyathila (la Scythie), 17, 114, 128. Hayly (Illi), 234. Hebàr, 233. H'ebâta, 306. H'ebràp, 273. H'esâ (Wadi-l-Ahsy), 292. H'edjâmi, tribu de Nègres, 15, 106, 138,

Guzarate, 17, 203, arabisé en Djeziràt 226, descr. 230, 233.

388. H'elab, 307. Helàbir, 208. Helâwerd, 311. Hemâm, 315.

H'adat' du Liban, 100, 283. — el-h'amrâ, 294. H'âdhirah (Auraba) en Jaen, 346. H'adhramaut, 15, 2 9 , 96, 202, 301, descr. 301. H'adhr, 39. Hadiah, 77. H'adit'a, 113, 116, 251, 257. H'adjr-Shoglân, 280. H'adjar, 16, 156, 166, 202, 305, 306. H'adjoun, 359. H'âflr, 157. H'aifà, 291. Halaq es-Sermédâ, 281. — et-Tîzîn, 281. H'albâ, 283. H'alep (Alep), 18, 144, 274, 294, 408. Haly, 296. Hamad'ân, 17, 31, 39, 249. Hamadân, tribu, 24, 49, 365, 395. H'amdh, 306. Hammeh-Behloul, 337. Hannawr, 234. H'arâmgàm, 115. H'àrim, 278. Harounia, 280, 294. H'arràn, 18, 46, 259. Harrah, 258. Harré b n ê Soleim, 297, 400. H'asania, 258. Hâshimia, 252. H'auf orient., 322—23 — occident., 322—23. H'auràt, 294. H'aurân, 270. H'aurâ, 324. Hawâ, 290. Hâwya, 138, 201.

H'émât, 132, 281, 294, 394, 408, 409. Hénâ et Mérà, 259. Henk, 311. Héraqléa dans les Indes, 234. — en Asie-Mineure, 318. Herâdjou (Hardjoû), 245. Herât, 17, 248, 310, 311. Heredj (Alcala de Hennàres), 350. Herkend, mer de H., 203. Hermàs, rivière, 144, 257, 258. H'erra, mont., 129. H'esbân (Hesbon), 147, 273. Heskoura, 334, 340. Hezàresp, 310 H'id'âriens, tribu de Nègres, 389. H'idjâz, 22, 242, 290, 295—98 descr., 299, 394, 398. H'idjer, 358. H'illah, petite Koufah, 113, 253. H'imjar, 49, 365, 367. Hindmend (Hilmend), 119, 248. Hindostàn, 245 suiv. H'îrah, 17, 113. H'içn oul-H'arb, 344. — 154, v. forteresse. Hit, 97, 113, 153. H'iththîn, 289. Hod'ail, tribu a r , 49. H'olwân, 117, 250, 251; en Eg., 325. Hondâd, 326. Hongars (Hongrois), 256. H'ormeza, 229. Hormouz, 215, 239. H'oula, 132. Hounîn, 288. Hour, 325.

INDEX

GÉOGRAPHIQUE.

H'ouroudh, 147, 299. H'ourrin, 98. Howâreh, tribu berb , 329, 335, 340, 386. H'owairiq, 293. H'ouwir (?), 298. Huelba (Walbeh), 348. Huesca (Washqa), 352. lfrenkiah(la France'', 1 9 , 2 3 , 1 9 9 , 3 7 4 , 3 9 9 . Ifriqiah (prov. d'Afrique), 17, 23, 199. lgli, rivière, 142, 333. Ikhmim, 35, 325, 326. Iqlim et toffàh', 269. — el-'Aishiet, 269. Ilàq, 18, 307. Ile d'intelligence, 154. — des palmiers, 187. — du corbeau, 187. — du couvent, 187. — de la mort, 187. — de l'Antichrist, 198, 199. — de Habesh, 154. — de la Baleine, 214. — brûlée, 219. — des borgnes, 220. — des bnê Kâfân, 224. — des bnè Mazganna (Alger), 331. — de Fàris, 224. — de Subh', 172. — de Tibr (d'or), 138. — de Djâbourqà, 171. — du château luisant, 171, 213, 228. — verte (Algeziras), 182. — grande, 118. Iles des nuages et des tempêtes, 198, 199. Iles Fortunées et Eternelles, 9, 14, 15, 170, 171, 173, descr. 175—78. Iles 'Alides, 14, 172, 228. Iles d'Hyacinthe, 14. Ilia (¿Elia Capitolina), 261, 293. l'Inde (Hind), 16, 22, 23, 73, 82, 96, 98, 113, 129 198, 391, 393, 394, 3 9 8 ; mer de l'I., 203, 211—16. Irem d'ât ul-'Imàd, 29. Irmianus des hommes, 176. — des femmes, 176. Iran Sheher (Khorasân), 369. Iraq el-'Arabi, 17, 22, 23, 24, 97, 116, descr. 251 - 5 4 , 295, 299, 393, 395.

427

Iraq el-Adjem ou Djebâl, 248—51, 254, 257, 369, 383. 'Irdh, 11. d'I., 306. Isferain (Mihredjân), 313. Isfîdjàb. 18, 307. Ishtîkhàn, 309. Ishbiliah, v. Seville. Is'ird, 260. Iskelkend, 311. Iskenderouneh, 280, 291. Iskhert, tribu turque, 19. Ispahan, 17, 20, 93, 94, 99, 119, 150, 241, descr. 248, 352, 405. Ifthakhr, 240. Istamboul, v. Constantinople. It'bâ, tribu turque, 382. Itil (le Volga), descr. 130, 378, 381. — ville d'I., 380. Iviza (Jabîsa), 352. J a f f a , 293. Jâfet, île (Làft), 224. Ja'four, 100. Jagrà, 280. Jàhoudia, 248. Jaqa (Yaca), 353. Jambo, 20, 202, 297. Japhet, descend, de J., 23, 356 sv., 376 sv. Jawa, 16, 208, v. Djâwah. Jerisni, pays de Nègres, 341. Jérusalem (Qods), 4 3 , 9 5 , 101, 153, descr. 272, 373. Jonjah't, 307. Jounân, v. Grecs. le Jourdain (Shari'at), descr. 132—34, 147, 271—72, 289, 409. Jurah (l'Ougrie), tribu sauvage, 19. Q à b , 292. Qabes (Gabs), 141, 330 dans la province d'Afrique; 325 en Eg. Qabq, v. Caucase. Qabliat, tribu de Nègres, 390. Kaboul, 17, 120, 246. Kaboulistân, 246. Kâbour, 246. Qabri-Sapor, 116. Qabthal (Isla mayor en Esp.), 348. Qabthour (Isla minor — ), 348.

428

INDEX GÉOGRAPHIQUE.

Quilas, lac de Q., 132, 134, 271. Qades Barnéa, 293 Qàdesia, 103, 113, 251. Qad'houm, ville du Soudan [?), 34 t. (Jad mous, 284. Kadrà, 147, 298. Kaffa, 193. Kaferbetil ou Kafertaia, 294. Haferth&b, 279, 408. Kaferkanna, 289, 290. Kafour, 267. Qàfounîah = Qupthiqoun, 20, 170. Kahf, 284 Qah'mat, 147, 298. Qah'lhàn (Joqlhan), 355, 36Í sv., 364. Qàin, 313. Qàim eL-Hermel (Shaqlf), 36, 132, 281. Kaibar (?), 235. (Jais el-h'amra, (ribu ar., 49, 289. Kakhta, 280. KAkdem, tribu berb., 338. Kalah, mer de K., 203; île de K., 208, 229. Qalansawah, 351. QaFai Ribâh* (Calatrava), 344, 351, 353. — er-Roum, 280, 294. — Semir&m, 345. — Nadjmat, 280. — Dja'ber, 260. — H'amle, 280. — Eyjoub (Calataijud). 352. Kalb, tribu ar., 49. Kalbeh, 201. Qaldjour, tr.de Nègres, 12, 106, 138, 388. Qalhàt, 202, 301. Qalgiens, tribu turque, 379. Qàllqalâ, 113, 131, 256. Qaloudja (Calosa), 350. (Jalyoub, 322. Qftmàniah (Comans), 379, Kamakh. 294. Qambaiou, île de Q., 218. QambalÈi, 238. Kâmld, 268. Qâmor, 115. Qatnoùia, 328. Qamroun (Assam), 16, 74, 108, 200. Kànàn, 238. Ka naneen s, 385, 386.

Kàueui(Ciilicm), 15, 138, 3 i l , 342, 388. Qaudabîi, 238. Qandahàr, 17, (9S, 237. Kailkùr, 235. Kanok (Qanodje), 16, 233, 246. Kanneh, 394. Qannaîbour, 238 Kanounàt, 233. Qautharat ez-zahrà, 40. — es-Seif (Alcantara), 40, 351. — Mahmoud, 40, 351. QArà, 267, 283. Qaraboklou, 382. Karamouh, 214. Qaratla, 293. (Jarau, 296, 301. Qàren, mont., v. Bâriî. Qarish, 349. KarKer, 280. Qarqîsiah, 259. Qaïqar, tribu turque, 18. QArqarl (Gaugra), 318. Qarshari (Karalsar), 318. Qarmisin ou Qirmisin, 249. Qarthadje, v. Carth. Qartaleh, 233. Qarthasa, 323. Qarthiànls (îles Fortunées], 176. K&sàn, 307. Qàsàn ou Qàsh&n, 17, 249. Qàaàs, 336. Kashgar, 18, 82, 130, 306, 399. Qashmîr, 17, ¡20, 121, 198, 199, descr. 246. Qashmîn (?], 332; île de la mer ilérlti ion., 12. Qàshroh, 347. Qacir (le Syrte), 329—30, Qaer (eh&teàu) de l'Oase, 326. —

d l b n Hobeirah, ¡13, 143, 253.

— — —

Ho'rnàn, 113. Jacob, 133. d 'Abd d - K e r i m ou du passage, 181, 332. Ibn T i n t â t , 274. des hrigands, 249. es-Shem' (du flambeau), 321. Jàneh (Castro Giovanni), 184. el-Qadîm, 337.

— — ~ — —

INDEX

429

GÉOGRAPHIQUE.

Q a s t e , v. C a s t i l l e .

Ketoumah,

Qasthemounla,

K h â b o r , rivière, 116,

318.

Qasthilia en Afr., 337,

400.

Kâslliàlân (Catalogne),

185.

Qathà'i,

Khadbrâ,

en Esp.,

Khalasa (Elusa),

293.

Khaldéens ou Khasdéens, 48,

45.

Khâlica,

297.

Kawerd,

216.

Khaladj, 116.

347.

328.

Kaushân-Shah, temple Sabéen, Kawr,

Khalbà,

305.

Qaydjatha (Quésada),

228.

Khalifat, 228.

347.

Qayrowan,

336—37.

Khalfâr,

Kàzeroun,

240.

K h a l f o u r , 15, 127, 203,

Qazwin (Qashwin), 249,

Khaimirlj,

156.

Khiim,

197,

382.

Kbân,

238.

Kenâwoul (Kenâwour ou Kenawer),

15,

Kendjeh (Guendjeh), Kendoulâi,

213.

Kenkà, tribu de Nègres,

Kerakeria, tribu de Slaves,

Kerki N o é ,

291, 292, 294, Kerak Moab,

100,

132,

Kéroukh,

Kerwân,

337. ou

182, 374,

Kharayth

16.

138, 2 0 1 . 246. 245,

305.

Khawlân,

236.

147,

299.

Khaws ou Khawst,

228.

K h a y b a r , 77,

307. 132,

Byzantins),

K h a t a i ( C h i n e sept.), 2 4 , 1 3 0 , 2 2 9 , Khatth,

Kesh, 242, 309,

(les

375.

382.

309.

Khaywân,

268.

135.

314.

297.

300.

K h a y z é r â n , pays de Kh. ( b a m b o u ) ,

314.

Ketàmeh, tribu berb., 331, Kelânah, 97,

316.

379.

Khâsh (Khowâsh),

312.

Kesrowân,

257,

Khassé,

299.

Kéroura, 233, 235, Kerwâ,

267

291.

K e r m o u h , î l e d e la m e r m é r i d . , Kerminiah,

307.

Kharta-Birt,

Kharyath

249, ou

302.

Kharqàneh,

Kharsouf,

253.

312.

224.

Kharlokh, 307,

267.

Keredj, Keiak

377.

229.

ou Khardjerd,

Kharqân,

378.

186.

127.

227.

Kharak, 90,

390.

389.

Kenz, tribu d ' A r m é n i e n s ,

Kerbela,

K h a n d a q (Candie),

Kharkerd

Kendjewiat, tribu de Nègres,

200,

125—28,

229.

Khaniqou, 203,

256.

124,

227.

Khânou,

17.

384

203.

K h a n f o u , 15,

138, 3 4 2 , 3 8 8 . Kendoura,

il. d e K b . ,

Khamîrou,

361.

Kena-l-Bodhah,

23, 356,

15, 2 0 , 1 0 9 , 161, 1 6 9 ,

226—29;

Qemankou, tribu turque,

Qerân,

380.

ses d e s c e n d a n t s ,

Khamdân,

193.

314.

Kénânah, 49,

228.

293.

suiv.

379.

Kélabiens, 21, 131, 159, Kélàr,

228.

Khaiîl (Hebron), 272,

283.

Keifa, 2 6 0 . K e i m a k , 18,

386.

183.

K h a l o u c (Lyssa), 2 9 3 .

235.

Qaws-Bah'rein,

Kéboudan,

259.

313.

201.

Khâfour,

305.

144, 258,

ou Khoushàn,

335

Khâfouny,

Qathif en O m a n , 224, —

Khàbousbân

321.

Qathia,

337.

387.

123,

226. Khayth ou Khaytbath,

133, 1 3 7 ,

288.

480

INDEX

GÉOGRAPHIQUE.

Khazradj, tribu ar., 24, 366. Khewabi, 284. Khidhrimet 306. Khilath, 150, 151, 256. Khirbet el-Molouk, 326. Kbirbita, 323. Khiwah, 310. Khodjend = Isfidjâb, 17, 242, 307. Khodaiser, 308. Kholkhiens, 379. Kholm, 311. Khorasân, 20, 23, 78, 84, 93, 94, 98, 114, 306, 310—15, 383, 394, 399. Khosroudjird, 313. Khottel (Khottolàn), 114, 311, 368. Khoten, 307. Khoudjân, 313. Khoudjoustàn, 311. Khoumid, tribu de Nègres, 15, 389. Khounâcirat, 274. Khournoul, 233. Khouzistàn, 17, 146, 153, 202, 224, 242, 243—44, 251. Khowai (Khai), 256. Khowaqend, 307. Khowarezm, 18, 310—11, 380; lac de Kh. = lac d'Aral, 1 14, 157, 166, 195. Khowâr, 250. Kho-wâsh, 246. Khozâ'a, tribu ar., 24, 359, 365, 395. Khozar ou Khazar, 22, 23, 31; mer de Kh. = m e r Caspienne, 194, 378, 379. Qifth, 325, 328. Kîlah, 139. Kilyatah (Quiloa), 139. Kîman du Caire, 322. Kindah, 2 9 6 ; tribu ar., 365, 366. Qîn, 235. Qîna, 325, 327. Kinkiwer, 249. Qinnesrîn, 144, 261, 274, 293, 346. Qipdjaq, peuplade t u r q u e , 130, 158, 182, 256, 381 suiv. Kîr, 230. Qîrah, 235. Kirkent (Agrigent), 184. Kirgiz, peuplade t u r q u e , 18, 20, 115, 130, 159, 170, 245, 379.

Kirmân, 17, 114, 119, 146, 202, descr. 238. Qirim (la Crimée), 18, 193. Qîs (Kâs), 215, 224. Kisoum, 279. Kîtouk, 294. Kiz, 238. Kizkanân, 237. Qoaikyân, 295. Qoba, 307. Qobad'iân, 310. Qods, y. Jérusalem. Kofc, chaîne de mont., 239. Qofcah, 337. Qofth, 385. Kogha, 11, 15, 138, 173, 342. Qolzoum, 17, 202, 292, 324, 3 2 6 ; m e r de Q., 201, 222. Qomor, île de Q., 11, 12, 15, 22, 161, 197, 198, 199, 200, 210, 216—18. Qomâr, 15, 204, 207, 208. Kondor, 313. Qonia (Iconium), 318. Koptes, 23, 32, 33, 35, 49, 134, 356, 385, 393, 403 suiv. Qorein (Montfort), 287. Qoreish, tribu ar., 361 suiv. Korkânedj, 310. Qormeza, 229. Qorqoub, 244. Qorzoum, m e r de Q., 194, 379. Qopair, 202, 271, 280. Qoçyan, 229. Koshmaihen, 312. Qoçç, 230. Koçdar ou Kozdâr, 237. Kothour, 90. Qothayfah, 267. Qothroubia, île de Q., 219. Kouashyr (Bardasyr), 239. Koudjesfan, 315. Koubra (?), 235. Koufen, 312. Qouhistân, 313. Koukou (v. Kogha), t r i b u de Nègres, 12, 15, 106, 137, 339, 341, 388. Koulâd en Kanem, 342. Koulah, 228. Koulàm, 234.

INDEX

GÉOGRAPHIQUE.

Qoumariah, 216. Koumeidan ou Koumendan, 249. Qoumish, 250 Qoumm, 1T, 249. Qour (?), 152. Kouri ou Kourà, lac de K., 137, 138, 341. Qourii "Orainel, 297. KourdSr, 310. al-Kourâ, 283. KOUIÂD,

15,

106,

312,

Kounlj (la Géorgie), 18, 21, 194, 378, 379. Kourr et Rass, rivières, 131, 25G Qouc, 16, 35, 325, 327. Qoucera (Corcyra), 38, 185, Koush, 385. Kousbâ, 389. (iout'aja, 28, 357. Ko n t'A ri en s, 386. Koutàreh, 240. Koutoum, 315. Qouz en Àfr., 333. Kouwâr, tribu de Nègres, 158, 342, 388. Qoweiq (Koëkt, 144, 274. L a ' a h , 300. Labelftn, 297. Lac du confluent ou L de Koura, 15, 106, — de nalron on Eg., 150. — molati'arriq, 158, — de diables, 159. — de Wsnùs, 160. — luisant, 159. — d'Aral, 114, 115, descr. 157, 166, 195. Lâhldjao, 315. Lahore, 236 Lakhm, 24, 49, 329, 365, 395. Lamlha, 143, 338, 340, 387. Lamtouna, 338. L a n k a w o u s (les Nicobars), 207. Laodieée, 144, 182, 284, 286, 305. Larewi, mer de t . , 203, 229. Lâr, 230. Larendnh, 318, Larîda, 352. Lasqah, 187, Lawekend, 311.

431

Lâwezt, 208. Leblah (Niebla), 348. Leblûbeh, mer de L., 165, 170, 173. Leboueh, 132, 268, 281. Ledjilt, 267. Leddjoun (Megiddo), 290, — près de Telm&, 292. Leks (Lesguis), 2 5 G. Lemlem ou L e m l e m e h , 11, 138, 342, 388. Lendjebalous, 15. Lewàtbeh, tribu berb., 329, 386. Liban (Lubn&n), 20, 100, 132, 182, 2G8, 2 8 3 - 8 4 , 305. Lisante, v, Alicante. L i s b o n n e (Oshbouna), 140, 352, 354. Lok&ni, mont., 184, 293, 305. Loqaieraneh, 11, 12, 22, 1 9 9 , 2 0 4 , 2 1 2 , 216.

Lorca, 350. L o u b n â n , 267. Louizll, île de L., 317. Loukk, 345. Loushah (Loja), 346. Lour (Loui), peuplade, 244, Lucena, v, ÀlishAnah. Lydda, 272. Lylha ou Laylha, rivière (Lythany), 132, 287. M a ' a l i a , 287, Ma5àn (Màon), 291. M a'arrêt en-Nû'mân, 278, 408. e s - S e r m i n , 278. — Mabar (le Coromandeî], 16, 20, 123, 225, 226, 235; golfe de H. = golfe de Bengale, 200, 203. Ma'den, 260, ai-Madâln ou Àlmadain, 39, 113, 117, 252. Madàr, i l 7 . Madh'idj, tribu ar., 365 suiv, Madrash, 347, Madourah, 293. Madyan, 20Î, 292, 297. Madjars (Hongrois), 131. Madjdal, 259. Madjnoun (Zâb le gr.), 116. Madrid (Madjnlh), 350.

432

INDEX

GÉOGRAPHIQUE.

Magadoxo, 215.

M a n c o u r a , s u r le T i g r e , 2 5 3 ; M., c a p i -

M a g â m , 349.

t a l e du K h o w a r e z m ,

Mâghet (Magueda), 350.

Mancouriah

Maghilah, 335.

(Tâmiràn)

310. ou

Mancourah,

c a p i t a l e d u S i n d , 16, 120, 236.

Magousa ( F a m a g u s t a ) , 152, 186.

M a n c o u r i a h , p a r t i e de Q a y r o w â n , 337.

Magrawah,

Maraqva, 283.

388.

Magreb (les p a y s o c c i d e n t a u x ) , 2 3 , 8 2 , 3 3 3 .

M a r a s h , 280, 294.

Magzâ, 342.

Mârâs en Afr., 337.

Magzâtân, 36, 282.

Mardj, 1 4 2 ; M. e l - a h ' m a r ,

M a h ' a l l a h , 323. Mah'boubeh,

297.

274.



e l - o y o u n , 2 7 2 , 288.



e z - Z a b d a n i , 144, 145.

Mahdiah en Afr., 330.



Djohainah, 258.

M a h a r a d j a (Mihradj), 16, 125, 126, 200,



el-garq,



du goutha de Damas,

2 0 3 , 2 0 6 , 229, 230. M a h d j e m , 147, 2 0 2 , 296, Maherziah,

298.

119.

Marginân,

299,

307.

Mâridîn e n Diàr B e k r , 260.

267.

M a r i f â n , 332.

Mahl, 299. Mahrah,

267.

Mâreb, 300, 366.

Mâhîr (Màhîn), 241. Mahîn e n P a l e s t . ,

289.

Maris de la h a u t e Eg., 385.

16, 174, 2 0 2 , 204, 2 2 0 ,

223,

301.

M a r q a b ( c a s t r u m M e r g h a t u m ) , 144, 152, 284.

M a i a f a r e q i n , 18, 116, 260.

Maroc, 17, 21, 334, 3 4 0 ; 11. de M., 142.

Mainiqet, 2 8 4 .

M a r r i s , 202.

M a j o r q u e et M i n o r q u e , 18, 182, 185.

Marr Z h a h ' r â n ,

Ma'qal, c a n a l d u T i g r e ,

Marza K h a r a z (Alger), 8 3 , 331.

118.

296.

M a q â m e l - K h a l î I , 40.

Marshena en Esp.,

M a q d a s h o u , 22, 106, 154, 200, 201, 390.

Masabadân, 249.

— Makhertah,

349.

le r o u g e , 138, 2 0 1 .

M a s a k à n , 238.

335.

Mash en P e r s e , 369.

Màkisîn, 259.

Mashân,

Maqç, p r è s d u C a i r e , 322.

Mashgera, chaîne du Liban,

Malân (Malin), 312.

Mashour,

Malaga, 3 5 0 .

M a ' s h o u q a , 134.

Malathia,

Masqath,

113, 131, 2 6 1 , 293.

118. 132.

345. 302.

M a l à y - Q o m o r , 2 1 0 , 2 1 3 , 216.

Macîl, 324.

Malkân, 229.

Masîlah, 143, 336.

Malte, 18, 185.

M a s r o q à n , 146, 244.

Malwa, 236.

Massa, 21.

M a n b i d j (Manbih), 18, 44, 261, 279.

M a s i n i a h , 336.

M a n d j e r o u r s e h (Mangalore), 230, 234.

M a c t h i q a h (Ghios), 182, 188, 319.

M a n f o û h ' a h , 306.

Mâtàn, p a y s de Nègres, 342.

M a n î b a r (Malabar), Mânithos,

mer

de

202, 2 0 4 , 234, 237. M

=

mer

d'Azof,

181, 188, 378.

M a t h â r e h , 118, 242. Mathgarah,

331.

M a t h k h , 144, 274.

Mankalah, 235.

M a t h r i k a , 21.

Manket', 311.

M a t ' o u é h , 300.

M a n k h e r o u r - (ou Bhramapoutre),

Madjrour-) Khansh 123—24.

Mankour-Oglou, tribu turque,

(le

M a u r i t a n i e (v. Birr el-'Adwet), 136, 138. M a w a r a l - n a h r (la T r a n s o x a n i e ) , 182, 2 4 2 ,

382.

382.

INDEX

Ma'zemma,

18,

181,

332.

Mer de M a n i b a r ,

Ma'zibet,

299.



Mâzigeh,

340.



Mazenderân, Mazoûnah, Mnzzara,

17,

314.

336. 184. 16, 4|, 2 9 0 , 2 9 5 , 359,

la M e c q u e , Medjâmi, Medjâl,

361.

Medînah,

16, 295,

296,



Ibn

(Grazaiemaj,



Salem

(Medinaceii),

fl-H'âdhirà,

348.

218—20.

— 257. 38S.

214, descr. 237,

296.

Menhà,

132,

140,

193,

347



324. —

31,

Menshà,

135.

175,

de

159,

ou

m . de

Poix, 165,

20,

§es

Chine 87,

174,

ou m .

m. T é n é b r e u s e , 197 — 2 1 1 ;

la

73,

169-72,

Mer m é r i d i o n a l e 181,

125, 384.

Pacifique

9, 12, 14,

106,

divisions:

(Nithos),

ou m.

de l a C h i n e ,

Mer de C e n d j i , Kalah,

130,

175,

204—11.

21,

ou m . des

166,

175,

ou

85,

145,

203,



Mer de L à r e w i ,

92,

Zàbedj,

203.



Ma'bar ou de C e y l o n ,



Serendîb

o u de Rîthoûn,



Qomor,



Cambaya,

204. 204.

204.

18,21,

153,

157,

166,

194—95,

255,

314,

d'A.

96,

133—34,

descr.

149,

155,

166,

254.

M e r â q i a (la M a r m a r i q u e ) ,

386.

270. 132.

254. 351.

Meroudjird (Beroudjird),

— 203.

Ké-

271.

Merwi-l-Roûd,

203.



des 193.

Moi te o u n i . d e L o t h o u de Z o g a r ,

Merw, 1 7 , 6 9 , 3 6 7 ,

211—16.

182,

Té-

173,181.

378.

Merida, 4 0 , 174,

145,

M e r d ' A r a l , v. l a c

Merd o u Mird,

203.

122,

173,

descr.

Mérend,

Cindapoulàt,

378.

m . des

de Q o r z o u m ) ,

131,

Merdân, rivière,

Hind,

182,

319, 373,

Warengs,

165,

203.



106,

181—91,

Manithos.

203.



170,

158.

193,

Méràga;

Mer d ' H e r k e n d , m . de G a i d h , m . de C e n f



173,

C a s p i e n n e (m

326.

ou

165,

348.

Septentrionale

Menoûn,

m.

138,

suiv.

Met Glaciale, 237.

orientale

(l'At-

18, 20, 81, 95,

144,

labiens, 21,

134.

Menh'âtery,

129,

173,

Méditerranée,

Mer d e s S l a v e s , d e s 320,

de

222,

172-78.

n è b r e s ou m. noire, 1 6 5 , 1 7 2 ,

Menf (Memphis*,

m.

ou m . v e r t e

170, descr.

Mer d'Àzoff, v. 204,

ou

descr.

14, 15, 16, 17, 1 0 6 ,

188, descr. 1 9 1 - 9 4 ,

351

Mendjereh,

nu

201,

201,

320.

Russes

391.

Mer

85,

Mer Noire, m . d e T r é b i z o u d e

244.

Mend IMeyd), 2 0 2 ,

139,

m. Rouge

16,

Mer d'Angleterre,

302.

Menâr,

204,

ou

220—22.

M«r d e L e b l à b e h o u d e C a d e s ,

335.

Menâh',

204,

173.

346.

(Mali), t r i b u d e N è g r e s ,

Menâdir,

Z e n d j o u de B e r b e r a ,

353.

151.

M e i â z k i r d ou M e i â z g i r d , Mellin

l'Yémen,



165,

326.

204.

242.



lantique', 9,

359.

de l ' O a s e , Salem

204,

Mer o c c i d e n t a l e

336.



Melila,

Persique,

295,

des m e u l e s ,



'

Qolzoum,

298

204,

S i n d ou d e M e n d ,

M e r de M o ï s e

133.

Medjàneh

Meiroun,

433

GÉOGRAPHIQUE.

73,

Shahidjàn,

249.

371. 145,

312.

145, 3 1 0 ,

312.

Mesdjed e l - K h i d h r ( c h a p e l l e d e K h . ) , Mésopotamie,

1 7 , 3 9 4 , v.

Messoufeh, tribu berb., Messine,

Djézîrah. 338.

183.

28

119.

434

INDEX GÉOGRAPHIQUE.

Mezateb, 329, 386.

Mont, des Bnê Qa'qâa,

M i h r â n ( S i n d ) , 16, 2 0 2 , 2 3 6 , 2-37; l'Iridus,

1 0 9 , 120,

146.



M i h r e d j â n , 3 1 3 ; M. Q a d a q , Miknâsel ez-Zeitoun, 337.

Mikrân,

17, 2 0 2 , 2 3 6 ,

Miqrât,

306.

Milyana, Mînà,

249.

334.

Miknat,

Mirbath,



307. 301.

Miçr ( F o s l h a t h ) , 3 2 2 ; =

T o d m i r en Esp.,

-

D â r e n (Atlas), Y.



-

Rah'mân



-

Mousa

-

Salsalet (Caucase),

-

Q â r e n (Bàriz, B a r z e n ) , 2 3 9 , 3 1 5 .

Micicah, Mizzah,

-

C u r d e s , 146,



-

Poivre,

17. 17.

a l - M o d o w a r en E s p . , Modhar, tribu ar.,

d'Afanieh,



d'ammoniac

ou

de c a m p h r e en Chine,

344.

Khaçîb,

es-Çin

203.

325.

Mosballash,

142.

296. 366.

Mosta'riba, 355 suiv. Masilah e n A f r . ,

143,

M o h a m m é d i a h = Rei d e l ' I r a q e l - ' A d j e m , 16, 2 5 0 .

Mostambih ou Mostanidj,

=

Hadat' el-Hamra

en

M o q a t h t h a m , 20, 324,

17, 194,

M o l a t h t h a m o u n , p a y s d e s M., 16, 2 1 , 3 3 8 .

Mourad,

Monâcirat,

Moush,

16, 17, 4 8 , 120, 2 3 6 . 344. 250.

Montemayor,

350.

M o u t a h (Moteh),

Monteshoun,

352.

M u r c i e e t fl. d e M. ( =

Mont, d ' o i s e a u x e n Eg.. 35.

350,



O q l i s (Uclès),



Berânis (Sierra Morena),

345.



d'Abla,



Beshâret w a l - F a t h ' (Sierra en Esp.),



e l - a b w à b (les P o r t e s ) =



S h e r â t en Syrie,



d"Amilah du Liban,



a l - A q r â , 2 1 , 1 0 1 , 144,



de Lokâm,

21.



de C a n a a n ,

286.



d e s B n ê Hilâl, 2 7 0 , 2 7 2 .

292. le S e g u r a ) ,

Murviedra (Marbathr),

351.

N a b a t h é e n s , 385 suiv.,

354.

r é n é e s , 343,

Nabk,

les

372.

Py-

393.

267.

Nablous (Sichem), Nadjem,

270.

279.

Naifis (Nafîs), 3 3 4 .

20.

Auf, 272.

140,

353.

349.

353.

2 1 , 140,

147.

255.

350.

Moultàn,

327.

256.

Moudjal (Moudjalikh), Moula,

326.

389.

257.

M o t a h ' a r r i q , lac. M., 158, 2 5 9 .

Mougan,

294.

237.

18, 31, 3 9 , 9 7 , 1 1 6 , 2 4 9 ,

Motewakkéliah,

Mohammédiah

329.

Moshallal en Y é m e n ,

Mocul,



Akhwâr

9 3 , 169, 1 7 1 , 2 2 8 .

M o r e l l a , 35.1.

336.



368.

d e l a L u n e , 9, 15, d e s c r . 20, 2 2 ,

Morad, t r i b u ar., 49, 259.

361.

Mohammédiah =

Moqorra,

260.

M o r a b i t h o u n , p a y s d e s M., 338. 46.

Modawwar, temple sab.,

Syrie,

116,





267.

126.



Monyat lbn

Modarek (Modawwar),

Mohaddat'a,



en C h i n e ,

294.

Dâren.

en Afr., 331.



3 5 0 ; y. l ' E g . Micjâf, 2 8 4 , 4 0 8 .

286.





336.

274.

Nosaïriens, 274,

d e D j o u d i , Y. A r a r a t .

238.

363.

Mînekân,



Naftha (petite C o u f a h ) , 20. 182.

337.

N a h r (rivière) I b r a h i m e n P a l e s t , —

e l - a b t a r , 144,



el-abyadh en Pal., =

la S e g u r a ,

144;

en

353.



el-Sefyd-Roud en Perse,



el-Wabi,

139.

132.

285.

145.

Esp.

435

INDEX GÉOGRAPHIQUE. Nahr e l - Z a r q à (Jabbok) en Pal.,

147.



el-azwad (r. noire) en Pal.,



d"Isà, b r a n c h e de l'Euphrate,

280. 113,

116, 2 5 3

le Nil,

15, 2 0 , 3 4 , 8 8 , descr.

120,

134,

138,

141,

338, 3 4 2 , 3 5 0 ,

389.

Nil, canal du Tigre,

143.



el-Nahrawân, 117, 143, 2 5 3 .

Nimasoun (Limasol),



(canal) Deir, 118.

Nineweh,



iVashàn,

118.

Nisabour (Najsabour), 17, 3 1 0 ,



Obollah,

118.

Nîsân, 3 0 6 .



Djezirah,



Touster,

119.



d'Ah'wâz,



Caca'at,



Djawwit',



Carcar,

119. 119.

canaux

119.

du

119.

Tigre.

143.



du Nil, 143



el-Mélik, 144,



Jézid, 2 6 3 .



T'oura,



Balniàs,



Qannawât, 2 6 3 .



Almizzeh,

263.

Nishânek,

240.

Nishâwer,

314.

263. 264.

du Goutha de Damas.

Nithos, v. m e r Noire. Nizàr, tribu ar., Nobà,

361.

16. 298.

147.

Nomà (?), 3 2 3 . N'omanya,

117,

253.

Norah, peuplade du Norii, 19. Nothos (Noto), 184. Noub (Nounî), 147, 2 9 8 .

Nairn, 2 8 6 .

Noubekhakat,

307.

Nakbouli,

Nouberidjkat,

307.

Naqlin,

246.

Nouqàn,

390.

313.

Nou'm, 2 9 6 .

Nakôr, 3 3 2 . Naqshewân (Nashewa), Nakhsheb (Nesef), 2 4 2 , Naçibin (Nisibe), 1 1 3 , Nathaus,

313.

Nisnàs, pays de N., 160, 3 0 3 .

Nohâ,

canaux

186.

257.

Nokheil, 253.

105—13,

2 2 0 , 3 2 3 suiv.,

Noul, m o n t . ,

256.



309.

142,

335.

L a m t h a , 143, 3 3 8 .

Nubie, 15, 1 0 6 , 126, 129, 2 0 6 .

258.

Nubiens, 3 8 9 ,

337.

396—98.

Nàtil, 3 1 4 . Naufoul,

233.

O a s i s (Wahât), 16, 9 4 , descr. 3 2 6 .

Nawasâ,

323.

Obollah, 118, 1 1 9 , 2 4 1 , 2 4 2 ,

Nawa, 2 6 7 .

Odfou, 35, 3 2 6 ,

Nazareth (Sa'ir), 2 9 0 ,

373.

'Od'eib, 2 5 1 ,

Nazwâ, 3 0 2 .

Oh'oud, 2 9 7 .

Nebouk,

'Oqâb,

Nebroud,

283. 323.

309.

327.

295.

351.

'Okâzh, 2 9 6 .

Nedjd, 2 0 , 147, 2 4 2 , 2 9 6 , 2 9 8 , 2 9 9 , 3 9 8 .

'Okbérah,

Nedjràn, 16, 2 9 6 .

Okh'ol,

Nefousah, 3 3 9 ,

386.

Oqles (Uclès), 1 3 9 ,

Nefzâweh, 3 3 7 ,

388.

Okshoûnbah et £1. d'O., 1 4 1 ,

Nègres, 6, 11, 2 2 , 23, 1 3 8 ;

le Soudan,

3 3 8 — 4 3 , 356, 385, 387. Nehâwer (Anhalwarah),

236.

253.

297. 345.

'Omân,

16,

358, 362,

90,

96, 224, 242,

Oréto,

Nesàweh (Tesâweh), ville de Nègres, 3 4 2 .

Orihuela (Ouralia), 3 5 0 , 3 5 2 .

Nicée, 3 1 7 ,

Ocfoûn, 3 2 7 .

374.

N'iksàr (Néo-Césaréa),

318. 318.

301-5,

394.

Nehâwend, 2 4 8 .

Niqdeh (Nekideh), 2 8 1 ,

352.

'Ollaiqet, 2 8 4 .

349.

Oshboûnah (Lisbonne) et 352, 354. 28*

fi. d'O., 1 4 0 ,

IKDEX

G ¿ o GRAPHIQUE

O s h f o u n i a h (?), 350.

R a b f a , t r i b u ar., 361, 385, 403.

O s h k o ù n a b ou OsbknuiitaJi (Ossonoba),

Rabid h, 202.

140, 352.

R a d h w a , m o n t . , 20,

O s h m o u n , 385.

R a d r a a , 302.

O s h m o u n c i n , 325.

RÎLÛqa, 259.

Osyouth ou A s j o u t h (Soyoutb), 325,

Raguse,

O u a n s h e r i s h , m o n t , en Àfr., 340.

R a h ' a b a h s u r l ' E u p h r . , 113, 273.

Ouartan (Thouran?),

R ù h a t , 147, 299.

131.

184.

Ourijein, 16.

R a h b o u t (Zabbout?),

O u h ' a s h m î n , 310,

R à l l o û u , 22, 72, 73, 200, 204, 215.

O u k à n (Qukar),

Raqqàdeh,

137.

146.

337.

Ou la (OU va), 350.

i Raqqa, 113, 114, 259,

Oulil, p a y s d e s Nègres, 341.

! Rakleh,

l ' O u r d e n , 261, v. J o u r d a i n .

: Raks (Arcos), 348,

230.

O u r d h , 273.

Ra'lou, 228,

O u r m i a h , 255.

R â n i o u z ou R à m - H o r m o u z , 153, 243,

ûush,

R â m - F l r o u z , 250.

307.

O u s h ron s h e n i ( O s r o u s h â n e h i , 18, 307.

Râmnl, 205.

Out-.thlqoûn o u O u ç t l i i f o û n ,

R a m t h a (Ramelta),

9, 15, 20,

¡ Ràs, 132, 281.

û u s l a w a , 313.



Outil, pays d e s Nègres, 201, 390. Ouzkend,

Í84.

Rinedj, v . Zâbedj.

22, 172, 107, 198, 199, 227.

el-'Ain, 259,

Rass (l'Araxe),

111.

131.

R a s h e k , 238. P a l e r me, 183.

Ràsten, 281.

Palestine, 17, 20, 2 6 1 — 9 4 ,

R à w e n d , 249.

P a u é a s , 132,

Ra we u d a n , 280.

Péloponèse,

Ray, 17, 250, 370.

185.

l ' e n i s c o l a , 351.

Râyeh, 324.

la P e r s e , 17, 20, 23, 149, 202, 2 4 0 - 4 4 ,

Rayiàn, m o n t , , 20, 147, 270, 392.

383, 393.

Redàliz,

Perses, 2 2 , 2 3 , 4 8 , 2 4 2 , 3 5 6 , 3 6 9 — 7 1 , 3 7 6 .

31!.

R e f t f a h , 159, 170.

P e t s h e n e g s (Badjnakiah), 19, 379. P h a l n i (Fàmnl ou F â t n i =

R e m m (horde d e C u r d e s ) , 243. PatnaïJ, 235. , Res ht, 315.

Pisàn [Pisa), 182. P o r l e s de la C h i n e ,

; Rhôiies, 18, 183, 18a. 15, 20, 125, 203, ! Ribàli',

230, 245, 246 Ports de la C h i n e (Akhw&r), 169. Porte de fer =



D c r b e n d , 230.

Kir, v. B a t h o e r - R i f .

P o r t e q â l (Oporto), 141, 354. de

Baume =

Matharia

332.

T â z e h , 335.

Rîd (Deir), 317.

P o r t e s (les Pyrénées), 343, 372. Puits

127.

! Ribàlh e ! - F a t h \

Riii'à, 281. tu

07, 155, 328.

Eg.,

fiijah ftishir,

ou Raija ou b s p . , 350. 146, 239.

I Rishwerdji, 405. R a ' b a n , 273,

Rizeh, 312. 1 3 9 ; ; R o d j a l i a , 283, c h â t e a u (Qal'al It.) C a l a t r a v a , 140. Roll à [Orfa ou Edesae], 18, 260. R a b a d h a l - D j o u b o u u n i (bourg d u f r o - ! R o h à t h , 297. Rabàli 1 , fl. de lï. (le G u a d a l a v i m ) ,

mage), i s e .

i Rokhítdj il'Arachosie), 1 19, 248.

INDEX

GÉOGRAPHIQUE.

Ronda, près Cordoue, 345. Roçafat, 253, 279, 284. Rosette (Rashîd), 107, 320, 324. Roud = Djîh'oun, 114. Roud'ân, 239. Roudbâr, 114. Roud-Deràwer, 249. Rouz, 237. Rouyân, 314. Roum (l'Asie-Mineure), 18, 23, 131, 182, 262, 305, 374, 375. Roumiah al-Koubra (Rome), 18, 198, 316 - 1 7 , 372. Romains (les fils jaunes), 24, 371, 372, Rousia (Azoff), 377. Russes, 19, 24, 131, 255, 377, 378, 399. Câ, 323, 385. Sà'ah, 259. Sabà, 16, 24, 365. Saba' (Beer Saba), 293. Ca'bah, 156. Sabakhat, 118. Sàbâth, 307. Sabour et 'Ahour = Sine extér., 245. Cabir, mont., 299. Cabreh, 337. Ca'dah, 156, 300. Sàdjour, 144, 279, 280. Sàdoûkt, 307. Cafâ, 359. Cafad, 133, 151, 266, 269, 286, 294. Safàreh, tribu de Nègres, 388. Safîrah, 145. Sâfiah, 292. Safrà en Hidjâz, 73. Sàghoun, 18. Caghâniân, 310. Saharah, 16. Sah'art, 388. Sâhi, 233. Sahilân, 194. Cahjoun, 144, 284, 286. Sahm, tribu ar., 340. Sah'outa', 228. Cah'râ, 267. Sah'roud, 315. Sa'îd (le h a u t S.), 16, 17, 93, 94, 108, 123, 324,

437

Caidà (Sidon), 45, 273, 290, 291. Caimarah, 249. Sâ'ir (Nazareth), 290, 373. Sakhii, 323. Sakbîs, 233. Saqsîn, 131, 193. Sala', 292. Salamanque, 349. Salamiah, 155, 274, 281, 408. Salbàniah (Salobreña), 346. Salem, près de Jérusalem, 272. Salfàr, 228. Salmabadân, 202. Salonik, 316. Sàlous ou Shàloush, 315. Salsalah en Diàr Modbar, 260. — chaîne du Caucase, 116. Salth (Philadelphia), 272, 292. Salt en Ferganah, 307. Samakanda, pays des Nègres, 137, 341. Sâmàn, 312. Samâra (Samgarâ), 15, 55, 137, 341, 342. Sâmira (Samaría), 270. Samarqand, 18, 160, 308, 367, 399. Samqathar, 228. Camqoû, 228. S a m n à n , 250. Samosate (Shimshate), 113, 257, 294. Samsoûu, 192. Samthâr, 228. Cana'âh, 15, 31, 78, 80, 298, 299, 300, 359. Canariah, peuplade armén., 378. Cantha, 228. Càn, 323. Canghaneh, pays des Nègres, 341. Canhadjeh ou Cinhadjeh, 340, 346, 351. Santa Maria (Albarracin), 141, 351, 352. — Bisâ (Santbise), 347. — Eulalia (Shantalia), 350. Sandjili (St. Gilles), 353. Santarem, 352. Sanyr (Hermon), mont., 20, 267, 272. Sapor, province de Perse, 240, 241. Carat, 252. Carafand (Sarepta), 291. Saragosse, 353. Sarakhs, 312.

438

INDEX

GÉOGRAPHIQUE.

Sardaigne, 18, 182, 185, 187, 189. Sàriet, 315. Carkhad, 270. Carnar, 253. S a r r a - m e n r â a ou S e r m e n r a i , 116, 253. Sathif, 336. Sawâkin, 16, 202. Sàwerdiah, 378. Sâweh et Aweh, 249. Sayli, Sîlâ ou Selâ, îles de S., 9, 14, 15, 73, 170, 171, 172, 227. Sebastia (Samaria), 272. Sebou, 142, 332. Sebsâr, 246. Sédjestân, 17, 93, 119, 146, 246—48. Sédjelmessé, 17, 21, 109, 338, 386; fl. de S., 109, 138. Séfaqs (Sfax), 441, 330. Sefaqis, pays des Nègres, 11, 22, 173, 343. Sefyd-Rond (le fl. Blanc), 145. la Sègre, 141, 352. Seit el-'Arim, 24, 368, 395. Sejâlet, 297. Ceirem, 17. Sekâwend, 246. Sekhâ, 134. Sela (Salé), 332, 334. Selàmith, 154, 205. Celâwiah, tribu slave, 377. Sem, ses descendants, 23, 356, 385. Semâwet, 20, 267. Semender, 380. Oenawerdiah, 256. Sendjâr (île du lac Tinnîs), 156. Cendji, 203, 206. Cenf, 15, 124, 198, 200, 203, 205, 227, descr. 228, 229. Cenfân (Ceifân), 385. Senwàn, 299. Serâdjthîr, 256. Seràt, 296. Serendib, 9, 15, 22, 72, 200, 204, 212, 215. Serir, peuplade turque, 18. Serîrah, 9, 15, 22, 198, 199, ?04. Sermeda, 281. Sermin, 274. Seroudj en Diàr Modhar, 260.

Serw du Loubn, 301. de Mil, 301. Séville (Ishbiliah), fl. de S. =

Guadal-

kivir, 139, 140, 353. Séville, 347. Seylán (Ceylonf), 16, 213. Ceymour, 16, 145, 234. Sha'b-Bewwíln, v. Bewwán. Shábran, 256. Shadekán, 310. Shádrewani-Touster, 146. Shahbá, 274. Shakít, 256. Shaqeh (Sciacca), 184. Shaqíf, 94, 13?, 151, 287. — Tiroún, 288. Shalthysh (Saltés), 348. S h á m , v. Syrie. Shameh, 35, 327. Shamat, 313. S h a m k o u r = Motewakheliah, 256. Shamsin, 274. Shanth en Esp., 347. Shantalia, v. Santa-Eulalia. Sha'rá, dans le district de Damas, 267. Shardjeh, 296. Sharestán, 313. Shargali, 347. Shariat, v. Jourdain. Sharqiah, 325. Shash, 18, 307. Shátiba (Xativa en Esp.), 351. Shathth e l - A r a b , 118, 119. Shaubek (Mont-Koyal), 291. Shayzar, 132, 278, 408. Shebas, 323. Sheboümeh, 301. Shedad, 337. Sheqár, v. la Ségre. Sheheristaneh, 248. Sheherzour, 116, 143, 249. Shekoura (Segura), 347, 350. Shelif bné Wáthil, 335. Shelib (Sylves), 348. Shemirán, 139. Shemaimis, 274. Shemsániah, 259. Shenoudeh, 325. Sheráf (Aljarafe), 347.

INDEX

GÉOGRAPHIQUE.

439

Sheràt, mont, de Sh., 20, 305. — ville en Palest., 292. Sherbaloun, 318. Sherous, 337, 340. Sherica (Xerica), 351. Sheres (Xeres), 348. Shibâm, 301.

Sindmend, 204. Sîn es-Sine ou S. intérieure, 14, 125, 169, 197, 200, 203, descr. 226 suiv., 384. Sine extérieure, descr. 244 suiv., 384. Sînia, 15, 227. Sinn ed-Darb, mont., 144.

Shiblah, 308. Shih'r, 15, 94, 96, 160, 174, 202, 301, 303, 358. Shikle (Sicli), 184. Shinkli, 234. Shine et Mashine, 124, 229. Shirâz, 97, 150, 152, 240. Shirak, 323. Shirwân, 31. Shothna, 325.

al-Sinn (Alsinn), 258. Sinope, 192, 319. Sîrâf, 202, 240. Si'lrt ou Is'irt, 260.

Shoulair CSierra Nevada), 346. Shouf el-Mejâdinet, 269. el-Adsi, 269. — — el-H'inthi (Haythi), 269. el-Kharroub, 269. — — el-Shoumer, 269. Shougr et Bekas, 278. Shouqar (Xucar), 351. Shoumân, 310. Shouser (Yodar), 347. Shouster ou Toustér, 243. Siâh-senk, 150. kouh, 153, 194. Sîb, 118. Sicile, 18, 83, 137, 183—4, 283, 375. Sidonia, 348. Sierra, 139, 140. Ciffîn, 279. Sigànah, 137. Sîhan, fleuve, 131, 294. Sîh'oûn (Shâsh = Sir-Derya), 114, 157, 307. Simâq, 274, 278. Simendjân, 311. Sinà (Sinaï), 290. Sind,

16, 17, 20, 23, 120, 202, 204,

descr. 236, 391, 398, 400. Sindàn, 16, 42, 202. Çindapoulât, 15, 202, 214; mer de C., 203. Cindapoure, 16, 233. Sindjâr, 6, 258.

Sirâr, fl., 299. Sîrawân, 249. Cîrmah, 228. Sirrain, 202, 296. Sîs (Sîsà), 103, 182, 294. Sîwàs, 318. Slaves, 14, 19, 21, 23, 126, 168, 182, 188, 356, 3 7 6 - 7 8 , 399 suiv.; fl. des S., 131. Sobah' (?), 312. Sobaibet, 269. Sodome, 92, 156. Sofala, 9, 87, 139, 200. Cogd de Samarqand, 115, 116, 241, 308; les C., peuplade turque, 379. Cogdebîl, 256. C'oh'àr, 302. Sokotorah, 15, 96. Soleimânân, 244. Solwàn (Siloeh), 153. Somairem, 150. Sordad, rivière, 147, 297. Sort, 329. Soubâreh, 233. Soubaithala (Sufetula), 337. Coubh', 14, 15, 228. Goubh el-Bezwâ, 20. Soudan, 16, 22, 23, 96, 329, 339—43. Soudaq ou Serdaq (Azoff), 19, 131, 319, 3 8 1 ; mer de S., 191, 193. Souez, 202. Souhail en Esp., 348. Souq el-Ah'wàz, 146, 243. — Dawraq, 243. — Sumbul, 244. — H'amzah, 335. Soukhnat, 273. Couliàn, 202, 233, 234.

440

INDEX

GÉOGRAPHIQUE.

Coumenât, 48, 202, 230. Coûma, 274. Cour (Tyr), 43, 133, 290, 291. — en ' O m a n , 302. Sourâ, 113, 116. Souràn (Djouzdjân), 311. Counah en Afr., 337. C o u r a t , tribu et ville de Nègres, 388. Sourdjàn ou Sîrdjân, 237, 239. Sourian (Emesse), 273. Sourmàri, 257. Sous, V. Amaqdoul.

342,



el-aqçâ (Maroc), 16, 109, 138, 173, 333, 341. el-adnâ = Sousa, 330. — — du Khouzistàn, 117, 146, 243. Sousia, 270. Souwàd, au sud de Damas, 88, 270. — district de Bassora, 117, 258, Couwar, 259. Soweidah, 273. Soweidiah, 132, 182, 280, 282. Coweit, 272. Suwar (Suad? = Suédois), 19. Syracuse, 183. Syrie, 17, 18, 20, 22, 23, 24, 98, 100 - 101, 113, 261—94, 299, 383, 393, 395, 399. Syrte (Qaçîr), 329—30. Ta'az (Ti'z), 299. Tabah'rît, 331. Tabâta, 347. T â d j e h , partie du Tibet, 16, 20, 123, 125, 161, 203, 226, 229. Tàdemekka, 339. Tàdjoua, tribu de Nègres, 342. Tadmor (Palmyre), 36, 40, 273. Tàfoùrt, 335. le Tage, 349, 354. TagIib, tribu ar , 385. Tàhart, 335, 386. Taimâ, 297. Tàkeh ou Tâkelah, 201. Talà, 156. Talavéra, 349. Talamanca, 349. T'alimân, 237.

Tamarite (Thamaris), 353. Tàmarra, 143. Tamdoult, 333, 335. Tàmesnâ, 333. T a m i m , fleuve et lac de T . , 22, 106, 138, 173, 343, 388. Tàmiràn, 237. Tâmroûrt, 334. Tànah (Bombay), 16, 233. Tânesh, 17, 233. T a n g e r , 17, 23, 175, 181, 329, 332, 386, 387. Târkest, 307. Tarnouth, 323. T ' a r f a r , 257, 258. Tarragone, 352. Tàshqedâlet (Qala't-Howareh, 335. Tatars, 14, 256, 312, 322, 382. Tawadj (Tawaz ou Touk), 240. Tàzkâget, 338. Tebermâ, 229. Tebris (Tauris), 254. Tegharghauh, 227. Tehâmah, 20, 23, 296, 298, 299, 366, 398. Téhoûda, 143, 336. Teifash, 143. Té'joumtin, 334. Tekrour, 15, 55, 137, 138, 342, 387. e!-'Abd, 138. — Telemsàn, 335. Tell 'a'far, 259. — Bàshir, 280. — H'amdoun, 280. — Hi'màr, 293. — Cafiah (Alba-spelunca), 293. Temânàut, 337. T'emânin (Quatre-vingts), 355. T'emoud, 358, 360. Tendà, 235. Tennis en Eg., 323. Ténès dans la prov. d'Afr., 331. Terym, 301. Terkéshia, 192, 379. Termid', 114, 310. la Terre creuse, 158. la grande Terre (l'empire Romain), 162, 343, 372, 375. la Terre-Sainte, 272, 273.

INDEX

GÉOGRAPHIQUE.

Tesoul ('Ain-lshàq), 334. Tesâweh (Nézâweh), 342. ï h a b , fl., 146, 241. Thâbân, 259. Thàbeh ou Thaibeh, n o m de Medine, 297. Thabermîn (Taormina), 184. Thâberislân, 17, 20, 31, 94, 145, 194, descr. 314, 368, 382. Thaberân, 313. Thabes, 313. Thabor, mont., 410. Thagazgazziens, tribu turque, 18, 379. Thah'à en Eg., 325. Thai, 49, 303. Thaisàn, 218. Thaisafoun (Ctésiphon), 251. Thàq, 248. Thâliqah, 349. Thâliq, 228. Thalyatha, 347. Thamakhes, 307. Thameh, 35, 327. Tharabiah, 323. Tharâz, 307. Thari, 325. Tharîf, 347. Tharsous, 18, 261, 294. Tharsoûna (Tarazona), 352. Thasm, tribu ar., 49, 358. Thawâwis, 309 Thayef, 16, 295, 296. Thaybah (Médine), 297, 400. Thebarqa, 141, 331. Thenàdj, 245. Therrâneh, lac de Th., 93, 328. Thîb, 244. Thirâz ei-akhdhar, 20. Shâm, 284. — Thogb, tribu turque, 382. Thokhâristân, 17, 115, 242, deser. 311. Thoqasbâ, tribu turque, 382. Thoua, 323. Thoulmeitha (Tolométa), 329. Thoulqâ, 336. Thoubna, 336. Thoûna, 346. Thour eu Eg., 324. —

'Abdîn, 144, 258.

441

Thour Zeita, 271. Thour&n, 17, 20, 202, 2 3 7 ; Th. = Ouartan, 131. Thous, 313. Tibân, tribu nubienne, 389. Tibériade, 133, 134, 147, 153, 261, 271, descr. 289. Tibet, 17, 23, 114, 123, 129, 245, descr. 367, 384. Tibnîn, 288. Tîdjîs (Tigis) en Afr., 336. Tidjdjâu, 153. Tîfâsh, 336. Tiflis, 131, 149. le Tigre, 39, 113, 116—19, 241, 242, 252—53, 257, 260, 295. Tîh, 17, 182, 292, 293. Tîqîsâs, 333. Tikrit, 257. Tinnis, 156. Tippérah, 16, 17, 169, 207, 226, 2 2 9 ; fl. de T. (Irawaddy), 124; lac de T., 127, 161, 170, 171. Tîrâ, 146, 244. T'ira, v. At'ar. Tîrân, 141, not. 1. Tîrqi, 341. T'îrmà (thermes), 318. Tîz-Mekràn, 223, 238. Tîzîn, 158, 278, 281, 408. Todmir (Murcie), 141, 350. T'ogour, 261, 293, 294. — Djéziriah, 293. — Shâmiah, 294. Touthela (Tudèle), 350, 352, 354. Tolède (Tholeithala), 19, 44, 349. Tonkat, 307. Tortose, 140, 173, 352, 353. Toudhih', 306. T'oubà, 228. T'oul-'ain, 151. Toule (la Schythie), 17, 159, 170. Toulàn (Transoxanie), 114; l a e d e T . , 157. Toûlim, 315. Toum, 340. Toun en Qouhistàn, 313. Tousâri (Tousài), 233. Touster, 39, 119, 240, 243. Touthia, 227.

442

INDEX

GÉOGRAPHIQUE.

Trébizonde, 21, 131, 192, 319. Tripolis (Théraplus) en Syrie, 155, 182, 187, 189, descr. 282. en Afr., 330, 386. — Tunis, 330. Turcs, 18, 19, 22, 23, 24, 130, 188, 199, 229, 356, descr. 379—83, 393. Turkestân = Fergànah, 82, 114, descr. 306, 382. Tyr, v. Cour. U b é d a , 347. V a l e n c e , 182, 185, 351. Yenice (Bondouq), 18, 82, 182, 187. W a b à r ou Wabàri, 160, 302. Wadân, 340, 342. Wadhab', 77, 125, 126, 202. Wàdi 1-H'idjâret (Guadalaxara), 141,350. — — — — — — — — — — — —

Baradâ, 267. Anah (Guadiana), 140, 353. Qenât, 297. Both'ân, 297. Aqîq, le grand et le petit, 297. 1-Gâbet, 297. Idhem, 297. Ash (Guadix), 99, 346. 1-Qorâ, 77, 297. Bnê-Namîr, 292. Mousâ (Petra), 91, 292. Nakhlet (des palmiers), 126, 296.

— Taimâ, 267. — Mâsseh, 334. — Sojoul, 298, 300. Wadj el-H'adjar, 189. Wadjdet, '335. W a d j â n (Oudjân, Oukhftn?), 17. Wahrân (Oran), 331. Wakhsh, 114, 311. Walbeh (Huelba), 348. Wâqwâq, îles de W., 12, 198, 199, 225, 227. Warègues (Warenk), 19, 21, 182, 193. W a r â m i n , 312. W a r h a m , 15, 138, 179. Wârîfen, 335. Warkâla, tribu berb., 340. Wârqelân, district du Soudan, 339.

Wàsith, 113, 116, 117, 252. Washdjird, 311. Washqa (Huesca), 352. Wasthân, 257. Wazoû, 236. Wedjâ (Thayef), 296. Welashdjird, 239. Weneshrish, 340. Werzàzât, 334. Y â b i s a (Ivica), 185, 352. Yagog et Magog, 6, 18, 23, 24, 30, 159, 170, 193, 356, 383 suiv. Yalyal, 296. Yarmouk (Hiéromax), 147. Yashqouth, peuplade turque, 382. Yathrib, 24, 297, 366, 395. Yertia (?), forteresse en Sicile, 184. Yémamah (Djaw de Y.), 16, 113, descr. 306, 358, 393, 398. l'Yémen, 15, 22, 23, 9 4 / 9 6 , 126, 137, 149, 160, 198, 215, 290, descr. 298 —301, 393; mer de J'Y., 15, 204. Yrânshehr, 23.

Z â b le grand (Madjnoun), 116, 258. — le moyen, 116, 258. — le petit, 116, 258. — district de l'Afr., 336. Zabadâni, 144, 145, 263. Zâbedj (Rânedj), île de Z., 9, 203, 213. Zabîd, 126, 147, 202, descr. 298, 300. Zaboud, mont, en Palest., 151, 288. Zaboulistân, 246. Zagawah, tribu de Nègres, 15, 55, 138, 342, 388. Zahra (la fleurie), 344. Zâila, île de la mer mérid., 208. Zak (Dérek), 308. Zâliqân, 248. Zamakhshar, 310. Zâmîn, 307. Zamm, 114, 309, 313. Zareh ou Zéreh, lac de Z., 120, 145, 161, 312. Za'rer ou Za'zer, 245. Zarendj, 119, 247. Zarqaya ou Zarqiah, 17, 128, 129, 245.

INDEX

Z a r q â en P a l . , 272, 2 9 2 . Zawîlah,

Z h a f a r , ville de l'Yémen,

15, 340, 342.

298,

Zeila' s u r la côte orient, de l'Afr., 139,

15,

390.

267.



Zhifâr en H'adhramaul,

268.

Zhounniah,

269.



119, 248.

Zîli (Zîleli), 3 1 8 . 113,

Z î r , r i v i è r e , 143,

201, 204, 389, descr. 390, 396,

398;

Zogar,

9, 12, 15,

îles de Z e n d j â , 219. Zendjebâr (Zanguébar),

139, 2 0 1 ,

Z e n d j â n ou Z a n d j â n , 17, 2 0 , 239.

lac

338.

d e Z. =

m e r Morte,

d e s c r . 155, 2 7 1 , 2 8 9 , 204,

Zora,

249.

292.

269.

Zouqan

21-5, 3 9 0 . Zérend,

131.

Zijàd, 257.

ville en Esp., 349, 351. 23, 73, 74, 82,

Zendj,

202,

301.

Z h a n n î n , m o n t , en P a l . , Z i b a t h r a (Lozopetra),

Z e n â t e h , ville e n A f r . , 3 3 5 . Zenderoud,

15, 8 0 ,

299.

Z h a f r â n , 29.

201.

Zenâfikhat, tribu de Nègres, Zenâr,

443

GÉOGRAPHIQUE.

(Zourkàn),

311.

Z o u t h s o u Djaths, 238, 244. Zouzen,

312.

133,

CORRECTIONS. pg.182 î, 3af not. 6: Cbio [. Chio Pg. 10 t. dern : pendent I. pendant - 195 -9, 14 —là: apparentes—laten— 17-9 nut. I : Àqsà L Àqfû tes 1. apparents—latents — 18 - 17: Galicl« I. Galice — 212-17: (Jépécées 1. dépecées — 20 - 10 a f.: Bozvil I. Bezwâ — 23 -12 a f.: l'Habeisynie 1 1'Ila- — 237-2: Meknin 1.Mihrfm - 238 -15: — - — bvsslnle - 245 - 9 a t: leur 1. leurs — 24 -11: Irem I, 'Arim — 29 - 2 a f.: el-Kattab l Khathlhàb — 260 - 19: Zs'irl S. Is'lrt — 261 - 10: défleuralion 1. défleuraison — 58 - ¡6* mélange 1. mélange — G9 - 14: chaîne . , , , la traîne 1. - 305 - 15 : L i b n il n 1. Loubn&n - 4 a f: Qhathîf 1. Qathîf chaîne ... la trame - 311 - 5 a f.: Gaur 1. Gour — 77 - 15: pulvérisé 1. pulvérisé — 313 -14: Ton ni - K ouhi stiin 1. — S6 - 2 a f.: Usée 1. lissée Qouhlatân — 87 - 4: une L un — — -18: Khasroû dj ird l.Khos— DO -9: engine 1.énigme roûdjlrd — 96 - 12a f,: pèche I. pêche — 323- 15: Basjsiah 1. Baerai» — 97-13: dernière 1. première — 99 - 8af.: impregnée 1 Imprégnée — 330- 5 a f. : Toun is 1, Tunis — 334 - 7af.:*Adwet et- l.'Ad wet el— 102 - 4: califs 1, califes — 343- 4 : language 1. langage — 107 -9: Uongalali l, Dongolah - 344 - 9: réuunis L réunis — 117 -15: courrait 1. courait — — - 8 cl 17: tenèbres L ténèbres — 349not. 5 : Gibraélon 1. Gibraléon 3 a f. ; Khouslst&n LKhouzisUkn— 352 I. 5 a f. not. 3: Slogrib 1. Magrlb — 365- 3 a f,: Mad hid h 1. Madhidj — 127 - 6 a f. : ') L s| — 385 -7 at: Thaglib 1. Taglib — 168 -8 a f.: eut I. eût — 389 - 15: couvertures !, couvertures — 169 -3 ai.: minérai 1, minerai — 407 - 3: cuissent 1. cuisent. — 177 - 18 : la phare 1, le phare