Les chartes des comtes de Saint-Pol (XIe-XIIIe siècles) 9782503528458

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Les chartes des comtes de Saint-Pol (XIe-XIIIe siècles)
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Les chartes des comtes de Saint-Pol (XIe-XIIIe siècles)

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ARTEM (Atelier de Recherches sur les Textes Médiévaux) 11

Les chartes des comtes de Saint-Pol (XIe-XIIIe siècles)

Éditées par Jean-François Nieus

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© 2008, Brepols Publishers n.v., Turnhout, Belgium. All rights reserved. No part of this publication may be reproduced stored in a retrieval system, or transmitted, in any form or by any means, electronic, mechanical, photocopying, recording, or otherwise, without the prior permission of the publisher. D/2008/0095/79 ISDN 978-2-503-52845-8 Printed in the E.U. on acid-free paper

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Avant-propos

Un premier projet de publication des chartes des comtes de Saint-Pol avait germé avant la Seconde Guerre Mondiale, à l’initiative de Raymond Dubois, un notable de la région féru d’histoire médiévale et de dialectologie. Celuici donna un début d’exécution à ce projet en 1936, avec la publication du chartrier du prieuré de Lucheux, qui recelait un bel ensemble d’actes comtaux saint-polois. Mais les bouleversements de la guerre détournèrent bientôt Raymond Dubois de ses recherches historiques, et les dossiers qu’il avait constitués furent communiqués à un autre érudit du pays, le docteur Pierre Feuchère, connu des médiévistes pour ses travaux sur l’histoire des principautés du nord de la France publiés dans les années 1940 et 1950. Au nombre de ces travaux figure un court Regeste des actes des comtes de Saint-Pol paru dans la Revue du Nord en 1957. Ce catalogue était appelé à couvrir une période allant des origines au début du XIIIe siècle, mais seule la première livraison, décrivant à peine six actes jusqu’en 1145, sortit réellement de presse. C’est dans le cadre d’une thèse de doctorat consacrée aux comtes et au comté de Saint-Pol jusqu’en 1300 que j’ai été amené à reprendre le dossier en souffrance des chartes comtales. La perspective n’était pas celle d’une étude diplomatique proprement dite. Un recensement intégral et une exploitation approfondie des chartes diffusées par les comtes dans leur sphère d’influence s’imposaient néanmoins en raison des déséquilibres de la documentation locale : on ne conserve ni chronique régionale, ni archives comtales dignes de ce nom. Reflétant cette nécessité, la version manuscrite de la thèse (soutenue à Louvain-la-Neuve en 2001) comprenait en annexe une pré-édition des chartes de la première « maison » comtale éteinte en 1205, suivie par

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un catalogue des chartes des comtes du XIIIe siècle. À ce premier travail accompli dans l’élan d’une thèse, a succédé un effort de longue haleine pour poursuivre l’édition jusqu’en 1300 et aboutir à la mise au point de ce recueil de 384 documents. Il est inutile, je crois, de s’étendre longuement sur l’intérêt de cette nouvelle publication d’actes. Les chartes promulguées par les comtes de Saint-Pol constituent la principale source de l’histoire de ce territoire frontalier de la Flandre. Leur réunion dans un volume de « preuves » complétant l’ouvrage tiré de ma thèse (paru dans la Bibliothèque du Moyen Âge en 2005) était d’autant plus souhaitable qu’elles restaient aux deux tiers inédites – et même aux trois quarts si l’on tient compte des nombreux deperdita recensés. Mais au-delà de sa valeur régionale, le corpus ici publié, comme n’importe quel ensemble de chartes, est aussi un réservoir d’informations inépuisable pour tous les chercheurs qui voudront l’interroger : la diversité des matières traitées dans les actes et des réalités de tous ordres qui y sont évoquées – des techniques agricoles aux conceptions religieuses de l’aristocratie – permet toutes les approches croisées. Vient maintenant l’instant délicat, mais tellement agréable, des remerciements. Ma gratitude va tout d’abord à une institution, le Fonds national de la recherche scientifique belge (FNRS), qui finance mes travaux depuis le début. Un second remerciement institutionnel, collectif par la force des choses, s’adresse au personnel des dépôts d’archives et des cabinets de manuscrits visités, qui a souvent fait preuve d’un dévouement admirable, auquel il n’était nullement tenu. Parmi mes collègues, je voudrais d’abord exprimer ma reconnaissance envers Benoît-Michel Tock pour ses conseils et ses encouragements constants depuis dix ans, pour l’hospitalité donnée à ce travail dans la collection de l’ARTEM, et enfin pour la relecture du manuscrit, que Jean-Baptiste Renault et lui ont assurée avec une acribie salutaire. Un remerciement tout spécial va également à Philippe Demonty, concepteur du Thesaurus diplomaticus, qui m’a fourni les premières listes d’actes comtaux et m’a plusieurs fois mis sur la piste de textes insoupçonnés. D’autres personnes m’ont aussi apporté une aide infiniment précieuse dans cette traque aux documents inconnus, égarés ou peu accessibles : je me risque à nommer Roger Berger, Ghislain Brunel, Jon Crump, Thérèse de Hemptinne, Bernard Delmaire, Robert Fossier, Jean-Luc Fray et Anne-Marie Legras, en priant ceux que j’aurais oubliés de bien vouloir me pardonner. Merci enfin à tous ceux qui m’ont soutenu et réconforté au cours de ce long travail  : ils se reconnaîtront dans cet hommage anonyme. Jean-François Nieus Chercheur qualifié du FNRS belge aux Facultés universitaires de Namur (FUNDP) 6

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Table des matières

Avant-propos

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Table des matières

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Liste des abréviations

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Sources manuscrites

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Sources imprimées et bibliographie

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Introduction 1. Les comtes et le comté de Saint-Pol 1.1. Les premiers comtes : un siècle de pénombre 1.2. Les Candavène : l’apogée du comté autonome 1.3. Les Châtillon : intégration du comté dans la mouvance capétienne 2. Composition du recueil 2.1. Sélection des actes 2.2. Provenance et transmission des actes 2.3. Répartition chronologique des actes 3. Aspects de la production diplomatique saint-poloise 3.1. Forme des actes 3.2. Remarques sur la genèse des actes 4. Catalogue des sceaux comtaux 5. Principes d’édition

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Édition des chartes

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Index des noms propres

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Liste des abréviations

AD ADPdC AGR AN BM BNF Thes. dipl.

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Archives départementales Archives départementales du Pas-de-Calais Archives générales du Royaume Archives nationales Bibliothèque municipale Bibliothèque nationale de France Thesaurus diplomaticus

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Sources manuscrites

On trouvera dans cette liste, non l’ensemble des sources manuscrites dépouillées, mais seulement les références d’archives et de bibliothèques correspondant aux documents édités. Abbeville, Bibliothèque municipale 189 : cartulaire de l’abbaye d’Auchy-les-Moines, XVIIe s. Amiens, Archives départementales de la Somme 3 G 175, 317, 318, 353  : fonds de l’évêché d’Amiens (originaux et co­pies). 4 G 1543, 1794  : fonds du chapitre cathédral d’Amiens (original et copie). 4 G 2966-2971 : cartulaires I à VI du chapitre cathédral d’Amiens, XIIeXVe s. 7 H 2, n° 7 : fonds de l’abbaye de Clairfay (copie). 9 H 254, n° 1 et 2 : fonds de l’abbaye de Corbie (original et copie). 9 H 538, n° 8 : fonds du prieuré de Saint-Laurent-au-Bois (original). 13 H 72, n° 5 : fonds de l’abbaye du Gard (original). 30 H 2 : cartulaire de l’abbaye de Valloires, XIIIe s. 66 H 1 : cartulaire de l’abbaye de Berteaucourt-les-Dames, 1718 (copie de 1842). 66 H 9 : fonds de l’abbaye de Berteaucourt-les-Dames (copies). 1 J 3229 : photographie du ms. Amiens, Bibl. de la Société des antiquaires de Picardie, 62 (cartulaire de Valloires). 18 J : archives déposées de la commune de Lucheux.

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18 J 446 : inventaire de documents vus par les commissaires du roi pour une enquête sur le comté de Saint-Pol, [1537]. 3 T 101 : inventaire des archives communales d’Encre/Albert, 1862. Amiens, Bibliothèque municipale 520 : cartulaire du chapitre Saint-Firmin-le-Confesseur d’Amiens, XVe s. 1077 : cartulaire de l’abbaye d’Arrouaise, fin XIIe s. 1248, I-II : copies de chartes relatives à Encre/Albert par M. Devauchelle, fin XIXe s. 1264 : copie du ms. 1248 par H. Daussy, fin XIXe s. 1279 : copies de chartes par le notaire Letellier, fin XVIIIe s. Archives hospitalières, A 4 : cartulaire de l’hôpital Saint-Jean d’Amiens, XIIIe s. Amiens, Bibliothèque de la Société des antiquaires de Picardie 62 : cartulaire du prieuré de Saint-Laurent-au-Bois, fin XIIe s. 63 : fragment de cartulaire de l’abbaye de Valloires, XVe s. Arras, Archives départementales du Pas-de-Calais A 2 : premier cartulaire du comté d’Artois, fin XIIIe s. A 12, 21 : fonds du comté d’Artois (originaux). E dépôt 767 : fonds de la commune de Saint-Pol (copies). 3 G 16, 18, 20, 22, 26  : fonds du chapitre cathédral d’Arras (ori­ ginaux). 1 H 1508, n° 1 : fonds de l’abbaye Saint-Vaast d’Arras (original). 1 H 2 : copie du ms. 9 J AA par H. Loriquet, 1884. 2 H 1 : cartulaire de l’abbaye d’Auchy-les-Moines, fin XIIIe s. 2 H 2 : fonds de l’abbaye d’Auchy-les-Moines (originaux et copies). 4 H 2 : fonds de l’abbaye d’Étrun (originaux et copies). 12 H 1 : cartulaire de l’abbaye de Cercamp, fin XIIIe s. 12 H 2 à 24 : fonds de l’abbaye de Cercamp (originaux et copies). 17 H 3 : fonds de l’abbaye du Mont-Saint-Éloi (original). 18 H 1 : cartulaire du prieuré d’Aubigny-en-Artois, XIVe s. 22 H 1 : cartulaire de l’abbaye de Saint-André-au-Bois, début XVIIe s. 26 H 1 : cartulaire de l’abbaye de Maroeuil, XVe s. 26 H 4 : fonds de l’abbaye de Maroeuil (original). 1 J 1556 : photocopie d’un acte original de l’église de Saint-Pol, 1987. 4 J 157 : copies d’actes relatifs à l’Artois par V. Barbier, fin XIXe s. 9 J AA : cartulaire de l’abbaye Saint-Vaast d’Arras (dit « Guiman de l’évêché »), XVIIe s. 12 J, ms. 190 : copies d’actes divers par R. Rodière, début XXe s. 12

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Sources manuscrites

Arras, Bibliothèque municipale 291, I-II : copies d’actes divers par dom Le Pez, XVIIe s. 308 : copies d’actes divers par F. de Rigauville, XVIIe s. 316 : copies d’actes divers par dom Le Pez, XVIIe s. 319 : copies d’actes divers par dom Le Pez, XVIIe s. 332 : copie des ms. Bruxelles, AGR, Manuscrits divers, 5162 et 5169, par dom Le Pez, XVIIe s. 333 : copies d’actes divers par dom Le Pez, XVIIe s. 376 : copies d’actes divers par dom Le Pez, XVIIe s. 672 : copie du cartulaire de Maroeuil (Arras, ADPdC, 26 H 1) et d’un cartulaire perdu de l’abbaye de La Brayelle d’Annay par dom Le Pez, XVIIe s. 1739 : analyse du Registrum kartarum de l’évêché d’Arras (cartulaire du XIIIe s. disparu en 1918) par A. Guesnon, fin XIXe s. Beauvais, Archives départementales de l’Oise H 472 : fonds de l’abbaye Saint-Barthélemy de Noyon (originaux). Boulogne-sur-Mer, Bibliothèque municipale 144 : cartulaire de l’abbaye de Saint-Bertin, début XIIIe s. 156 : copies d’actes divers, XVIIe-XVIIIe s. Bruges (Brugge), Archief Bisdom Y 2 : « cartulaire A » de l’évêché de Thérouanne, XIIIe s. Bruxelles, Archives générales du Royaume Collection Gérard, 2 bis : table du cartulaire perdu du Mont-Saint-Éloi, vers 1300. Manuscrits divers, 5162 : copies d’actes divers par J.R. Hannedouche de Rebecque, XVIIe s. Manuscrits divers, 5169 : copies d’actes divers par J.R. Hannedouche de Rebecque, XVIIe s. Courtrai (Kortrijk), Rijksarchief Farde A. De Poorter, n° 7 : acte original. Dijon, Archives départementales de la Côte d’Or 7 H 6 (142) : premier cartulaire de l’abbaye de Molesme, XIIe s. 7 H 6 (143) : second cartulaire de l’abbaye de Molesme, XIIIe s. 7 H 1357, 1361-1364, 1369 : fonds du prieuré de Lucheux (originaux). 11 H 67 (167) : « Cartulare antiquum II » de l’abbaye de Cîteaux, XIIIe s. 11 H 68 (171) : « Cartulaire de France » de l’abbaye de Cîteaux, XIVe s. 13

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11 H 70 (185) : « Cartulaire de Jean de Cirey » de l’abbaye de Cîteaux, XVe s. 11 H 155 : fonds de l’abbaye de Cîteaux (originaux). Douai, Bibliothèque municipale 1342 : second cartulaire de l’abbaye d’Hasnon, XVe s. Fécamp, Musée Bénédictine Collection de chartes de l’abbaye de Fécamp, n° 99 (original). Gand (Gent), Rijksarchief Oorkonden der graven van Vlaanderen, Fonds Saint-Genois : fonds du comté de Flandre (originaux). Varia D 3328 : cartulaire de Saint-Augustin de Thérouanne, XIIIe s. Kew (Londres), National Archives Series C 60, n° 12 : « Fine Roll » de la 4e année de règne d’Henri III, 1219-1220 [consulté en ligne : http://www.finerollshenry3.org.uk, le 7 mars 2008]. Special Collection 1 (Ancient correspondence of the Chancery and the Exchequer), t. 1-3 : lettres adressées aux rois d’Angleterre, XIIIe s. (originaux). La Guerche, château de (Indre-et-Loire), Bibliothèque de F. de CrouyChanel (non coté) : cartulaire de l’évêché d’Amiens, début XIVe s. [Consulté sur microfilm à la Section de diplomatique de l’Institut de recherche et d’histoire des textes (Orléans)]. Liège, Archives de l’État Fonds du chapitre cathédral Saint-Lambert de Liège, Chartrier, n° 204 (original). Fonds du chapitre cathédral Saint-Lambert de Liège, Cartulaires : « Liber chartarum » du chapitre, XIIIe s. Lille, Archives départementales du Nord B 394, 400, 1001, 1009, 1395, 1463, 1483 : fonds de la Chambre des comptes de Lille (originaux). B 1593 : cartulaire du comté d’Artois, fin XIIIe s. B 17159, cahier non coté : dossier de procès, milieu XVIe s. (copie). 1 H 184, n° 2264 : fonds de l’abbaye d’Anchin (original). 1 H 416, 425 : fonds du prieuré Saint-Georges d’Hesdin (originaux). 1 H 1758 : cartulaire du prieuré Saint-Georges d’Hesdin, XIIIe s. 14

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Sources manuscrites

10 H 43, n° 690 : fonds de l’abbaye de Marchiennes (original). 10 H 323 : cartulaire de l’abbaye de Marchiennes, XIIe s. 27 H 16, 17, 33 : fonds de l’abbaye de Loos (originaux). 27 H 61 : cartulaire de l’abbaye de Loos, XVIIe s. Lille, Bibliothèque municipale Fonds Godefroy, 231 : copies d’actes divers, XVIIe-XIXe s. Londres, British Library Add. ms. 16611 : cartulaire de l’abbaye de Marchiennes, XIVe s.  Metz, Archives municipales Collection Salis, II, 233, n° 3 : acte original. Mons, Archives de l’État Fonds des cartulaires, n° 29 : premier cartulaire de l’abbaye d’Hasnon, XIIIe s.  Paris, Archives nationales J 174, 198, 199, 226, 229, 238, 241, 256, 376, 395, 427, 530, 622, 726 : trésor des chartes des rois de France (originaux). J 790, 792, 793, 808 : actes relatifs au comté de Saint-Pol (copies, XVIeXVIIe s.). J 1124-1125 : chartrier des comtes d’Auvergne (originaux). JJ 8 : cartulaire dit « Registre B de Philippe Auguste », XIVe s. JJ 26 : « Registre E » du roi Philippe Auguste, vers 1220. JJ 31 : cartulaire dit « de saint Louis », XIIIe s.  K 1145, n° 33, 35, 36 : actes relatifs au comté de Saint-Pol (originaux). K 1207, n° 27 : actes relatifs au comté de Blois (original). KK 894 : second cartulaire du comté de Blois, 1319. L 246, n° 150 : bulles et brefs des Archives nationales (original). LL 1351 : cartulaire du prieuré de Saint-Martin-des-Champs, 1209. LL 1352 : cartulaire du prieuré de Saint-Martin-des-Champs, XVe s. LL 1353 : cartulaire du prieuré de Saint-Martin-des-Champs, XVIe s. M 380, II : dossier généalogique de la famille de Créquy, XVIIIe s. P 48, n° 877  : aveux et dénombrements de la Chambre des comptes (original). S 1419, n° 2 et 57 : fonds du prieuré de Ligny-sur-Canche (originaux). S 5061, liasse 37, n° 27 : fonds de la commanderie de Belle-Église (ori­ ginal). S 5208 (A-B) : fonds de la commanderie de Haute-Avesnes (originaux). S 5533 : cartulaire de l’ordre du Temple, XVIe s. 15

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Paris, Bibliothèque de l’Arsenal 6023, n° 13 : actes relatifs à la famille de Courtenay (original). Paris, Bibliothèque de l’Institut de France Collection Godefroy, carton 96 : copies d’actes divers, XVIe-XVIIIe s. Paris, Bibliothèque nationale de France Collection Clairembault, t. 563  : copie des ms. Bruxelles, AGR, Manuscrits divers, 5162 et 5169, XVIIIe s. Collection Duchesne, t. 19, 22, 50, 60, 71 : copies et analyses d’actes divers par A. Duchesne, XVIIe s. Collection Dupuy, t. 184, 570, 702 : copies d’actes divers par P. Dupuy, XVIIe s. Collection de Flandre (Colbert), t.  192, n° 17  : actes de l’abbaye de Bourbourg (original). Collection Moreau, t. 62, 63, 65, 66, 69, 76, 79, 80, 88, 89, 102, 103, 104, 130, 133, 138, 147, 173, 178, 179, 191, 193, 197, 198, 200 : copies d’actes, XVIIIe s. Collection de Picardie, 33 : copies d’actes relatifs à l’abbaye de Corbie, par dom Grenier, XVIIIe s. Collection de Picardie, 175, 176, 231, 232, 234, 244, 249, 257, 258, 259, 261 : copies d’actes, XVIIIe s. fr. 5205 : actes divers relatifs au comté de Saint-Pol (copies, XVIe s.). fr. 9496, f. 3v-8r : analyses d’actes tirés d’un cartulaire de la châtellenie d’Encre, par Ch. du Cange, XVIIe s. fr. 9852 : « registre F » du roi Philippe Auguste, XIIIe s. fr. 18716 : Histoire de la Maison de Chastillon sur Marne et de la Maison de Luxembourg, pour monstrer de quelle façon le comté de Saint Pol est entré en ladite Maison de Luxembourg, et les seigneurs qui l’ont possédée depuis l’an 1202 jusques à présent, par A. Galland, vers 1620. fr. 18964  : Inventaire des comptes, tiltres et papiers trouvéz dans l’ancienne Chambre des comptes de La Fère, par J.-B. Le Picart, 1646. lat. 5441 : copies d’actes des prieurés de l’abbaye de Marmoutier par dom Gaignières, XVIIIe s. lat. 5992 : « cartulaire B » du comté de Champagne, XIIIe s. lat. 5993 : « cartulaire A » du comté de Champagne, XIIIe s. lat. 9376, f. 73v et 77r : lettre du comte Hugues IV Candavène (copie, XIIIe s.). lat. 9920 : cartulaire de l’abbaye de Bourbourg, XIIIe s. lat. 9921 : cartulaire de l’abbaye de Bourbourg, XVIe s. lat. 9126 : cartulaire de l’abbaye de Bourbourg, XVIe s. lat. 9930 : « Livre blanc » du chapitre cathédral d’Arras, XIIIe s. lat. 9778 : cartulaire dit « Registre F de Philippe Auguste », XIIIe s. 16

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Sources manuscrites

lat. 17737 : Registrum capellaniarum du chapitre cathédral d’Arras, 1282. lat. 17758 : « cartulaire noir » de l’abbaye de Corbie, XIIIe s. lat. 17759 : « cartulaire blanc » de l’abbaye de Corbie, XIIIe s. lat. 17768 : nécrologe de Corbie (fin XIIe s.), avec copies d’actes, XIIIe s. lat. 17777 : cartulaire de la seigneurie de Guise, 1327. nouv. acq. fr. 21819 : copies d’actes relatifs à la Normandie par L. Delisle, fin XIXe s. Reims, Archives départementales de la Marne 56 H 994, n° 2 : fonds de l’abbaye Saint-Remi de Reims (copie). Rouen, Bibliothèque municipale 1207 (Y 051) : cartulaire de l’abbaye de Fécamp, XIIIe s. Saint-Omer, Archives municipales BB CC 1 : fonds de la commune de Saint-Omer (original). Saint-Omer, Bibliothèque municipale 751 : Recueil des pièces, titres, actes, instumens et autres mémoires pour servir à l’histoire du païs, ville et comté de Saint Paul en Ternois, par le père Th. Turpin, vers 1730. 772 : Mémoires pour servir à l’histoire et description des comté, païs et ville de Saint Paul en Ternois, par le père Th. Turpin, vers 1730. 803, I-III  : «  grand cartulaire  » de l’abbaye de Saint-Bertin par dom Dewitte, XVIIIe s. 833 : Abrégé chronologique et historique de l’abbaye de Notre-Dame d’Eaucourt, XVIIIe s. 850, I-II : Histoire de l’abbaye de Clairmarais par dom Bertin de Vissery, 1748. 1669, I : copies d’actes de l’abbaye de Clairmarais conservés dans la collection de G. Garvey à Saint-Omer, par J. de Pas, vers 1900. Tramecourt, Château de (Pas-de-Calais) (non coté) : cartulaire de l’abbaye d’Avesnes-lès-Bapaume, début XIVe s. [Consulté sur microfilm aux AD PdC] Troyes, Bibliothèque municipale 22 : « cartulaire C » du comté de Champagne, XIVe s. Vatican, Bibliotheca apostolica Vaticana Ottoboni lat. 2796 : « Registre A » du roi Philippe Auguste, XIIIe s.

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Sources imprimées et bibliographie

Adam (P.), « À propos d’un curieux usage héraldique », dans Archivum heraldicum, t. 68, 1954, p. 9-10. Andrea (A. J.), Contemporary sources for the Fourth Crusade, Leyde-BostonCologne, 2000 (The medieval mediterranean peoples, economies and cultures, 400-1453, 29). Anvin (F. d’), « Charte d’Anselme, comte de Saint-Pol », dans Bulletin trimestriel de la Société des antiquaires de la Morinie, t. 4, 1867-1871, p. 452-454. L’art de vérifier les dates des faits historiques, des chartes, des chroniques et autres anciens monuments, 18 vol., Paris, 1819. Baldwin (J. W.), Gasparri (F.), Nortier (M.) et Lalou (E.), Les registres de Philippe Auguste, t. 1 : Textes, Paris, 1992 (Recueil des historiens de la France. Documents financiers et administratifs, 7). Barthélemy (D.), Les deux âges de la seigneurie banale : pouvoir et société dans la terre des Sires de Coucy, milieu XIe - milieu XIIIe siècle, Paris, 1984 (Publications de la Sorbonne. Série histoire ancienne et médiévale, 12). Beauvillé (V. de), Recueil de documents inédits concernant la Picardie, 4 vol., Paris, 1860-1882. Bertin (P.), La chronique et les chartes de l’abbaye de Maroeuil, de l’ordre de S. Augustin et de la congrégation d’Arrouaise au diocèse d’Arras, Lille, 1959 (Institut d’histoire de la Faculté des Lettres de Lille. Publications du Centre régional d’études historiques, 3).  Bétencourt (L.), Cartulaire de l’abbaye Saint-Sylvin d’Auchy-en-Artois, s. l., [1788]. Béthouart (B.), dir., Histoire de Saint-Pol-sur-Ternoise, Lillers, 2005.

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J.-F. Nieus, Les chartes des comtes de Saint-Pol

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Sources imprimées et bibliographie

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Sources imprimées et bibliographie

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Sources imprimées et bibliographie

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J.-F. Nieus, Les chartes des comtes de Saint-Pol

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Sources imprimées et bibliographie

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Introduction

1. Les comtes et le comté de Saint-Pol Les petits comtés de Boulogne et de Saint-Pol, ainsi que ceux, plus modestes encore, de Guînes et d’Hesdin, ont formé à partir de la fin du Xe ou du début du XIe siècle un glacis de territoires émancipés au sud-ouest de la principauté flamande. Nés de la dissolution des anciens pagi de Boulogne et de Thérouanne, un temps intégrés à cette dernière, ils constituent jusqu’à la fin du XIIe siècle ce qu’il est convenu d’appeler la « zone externe » de la Flandre, oscillant entre autonomie de fait et dépendance forcée au gré des transformations politiques. Leur situation géographique particulière, au carrefour de l’espace flamand, du monde anglo-normand et de la France capétienne, leur a permis de survivre en usant des jeux d’alliances et de bascule communs à toutes les seigneuries frontalières. À l’orée du XIIIe siècle, toutefois, l’intervention de Philippe Auguste aura pour effet de neutraliser la puissance flamande et de faire basculer ses anciens satellites dans la mouvance royale1. Hormis cette toile de fond commune, les quatre comtés mentionnés ont connu des destinées fort contrastées. Celui de Saint-Pol, dont le développement territorial fut de loin le plus lent, a aussi attendu plus longtemps le moment de gagner une place sur l’échiquier politique du nord de la France. Il ne bénéficiait en effet pas des mêmes avantages que son voisin boulonnais : sans accès à la façade maritime, en retrait des grands axes commerciaux, privé 1   Voir J.-F. Nieus, « Aux marges de la principauté : les ‘comtés vassaux’ de la Flandre, fin Xe - fin XIIe siècle », dans Actes du sixième congrès de l’Association des cercles francophones d’histoire et d’archéologie de Belgique, et LIIIe congrès de la Fédération des cercles d’archéologie et d’histoire de Belgique. Congrès de Mons, 25, 26 et 27 août 2000, t. 2, Mons, 2002, p. 309-324.

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de ville digne de ce nom, il n’offrait pas à ses possesseurs les moyens de se hisser au premier rang de la hiérarchie princière. Son meilleur atout fut peut-être d’être gouverné jusqu’au XIVe siècle par deux lignages très stables, celui des Candavène jusqu’en 1205, celui de Châtillon-sur-Marne ensuite. L’histoire du comté a déjà été retracée en profondeur dans l’ouvrage dont cette édition d’actes est le complément2. On se contentera donc d’un rapide aperçu de l’évolution politique et territoriale saint-poloise des origines à la fin du XIIIe siècle, visant à mettre en contexte les carrières des auteurs des chartes publiées3. 1.1. Les premiers comtes : un siècle de pénombre Les circonstances de l’apparition du comté de Saint-Pol autour de l’an mil ne sont pas documentées. Un dernier comte post-carolingien de Thérouanne, appelé Arnoul et lié à la famille comtale de Flandre, est attesté entre 988 et 996. Son successeur dans la région du « Ternois » (nom donné au territoire primitif du comté) est un dénommé Roger, premier comte connu de SaintPol, cité à partir de 1024. L’ascendance de ce Roger n’est pas connue. C’est un rejeton de la haute aristocratie, qualifié d’inclitus princeps et de nobilissimus comes dans un texte hagiographique, mais ses origines familiales ne sont pas identifiées. Son nom de baptême, couplé à ceux des deux fils qu’on lui connaît, Manassès et Robert, suggère tout au plus de fragiles rapprochements avec des lignages comtaux de la Champagne. L’activité de Roger durant le demi-siècle qu’il a passé à la tête du nouveau comté est difficile à saisir. Sa tâche essentielle fut d’asseoir son autorité sur les terres qui dépendaient du château de Saint-Pol, à savoir le Ternois primitif adossé aux frontières de l’ancien pagus : un modeste territoire confiné entre Lisbourg au nord, Frévent au sud, et les environs de Créquy à l’ouest. Politiquement, Roger se rattache à l’entourage des comtes de Flandre Baudouin IV et Baudouin V (1035-1067). Ses souscriptions dans leurs actes témoignent d’une cohabitation pacifique : les Baudouin reconnaissent son autorité régionale et le reçoivent à leur cour comme un allié. Un document de 1051 relatif aux droits de Roger sur la villa d’Heuchin et ses dépendances, ancienne possession de l’abbaye de Saint-Bertin, fait apparaître qu’il tenait ces droits en fief de Baudouin V. Le même document montre Roger en train d’affermir sont autorité sur Heuchin : on le voit imposer aux habitants des 2

  Id., Un pouvoir comtal, surtout p. 27-177.   Une version légèrement plus développée de cette synthèse est parue ailleurs : id., « Saint-Pol dans son comté : le cadre politique de l’an mil à la fin du XIIIe siècle », dans Histoire de SaintPol-sur-Ternoise, p. 37-50.

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coutumes que les moines qualifient d’iniquas leges, mais aussi sous-inféoder une partie du ban et de la justice à l’un de ses chevaliers, ancêtre des seigneurs d’Heuchin. Ce cas d’inféodation précoce est unique dans la documentation, mais on peut supposer que la tactique a été appliquée ailleurs au profit d’autres chevaliers de l’entourage comtal, dont les descendants se rencontrent parmi les petits seigneurs qui peuplent le comté aux XIIe-XIIIe siècles. Dans le domaine religieux, deux initiatives importantes restent associées au nom de Roger. C’est lui qui a fondé le chapitre Saint-Sauveur, appelé à desservir l’église installée dans l’enceinte du château de Saint-Pol. Il a également pris soin de restaurer la vie monastique dans la seule abbaye du comté, à savoir Sainte-Berthe de Blangy, une ancienne communauté féminine détruite au IXe siècle. Transformée en abbaye d’hommes, Blangy a été affiliée par Roger au monastère de la Trinité de Fécamp, important centre de la réforme monastique en Normandie. Le choix de Fécamp ne s’explique pas facilement, mais quoi qu’il en soit, en donnant un second souffle à la vieille communauté bénédictine, Roger s’attirait les faveurs de l’Église et offrait un digne mausolée à la famille comtale. Le comte Roger s’impose donc comme la figure fondatrice du comté. Il s’efface après 1067 dans un halo de mystère, car on ignore comment sa succession s’est organisée. Son premier remplaçant connu est un dénommé Guy, attesté en 1075 et 1078, en compagnie de son frère Hugues – le futur Hugues « II ». Ces deux hommes, dont est issue la lignée des « Candavène » (surnom porté par les comtes à partir du début du XIIe siècle), ne peuvent être les descendants directs de Roger ou de ses fils : leurs noms et ceux de leurs descendants (Enguerran, Hugues) trahissent une rupture en ligne masculine. Au mieux, ils sont issus d’une fille ou d’une petite-fille de Roger. Mais qui était leur père ? L’existence, traditionnellement admise, d’un comte de SaintPol appelé « Hugues (Ier) l’Ancien » n’est pas vérifiable : elle repose uniquement sur les propos tardifs du chroniqueur Lambert d’Ardres. Les noms Guy, Hugues et Enguerran permettent en revanche de suggérer une connexion familiale avec les comtes de Ponthieu, qui portent précisément les mêmes noms au XIe siècle. Un autre indice conduit dans la même direction : c’est la présence, dans le patrimoine des successeurs du comte Roger, du château et de la seigneurie de Lucheux, aux avant-postes du Ponthieu. Située en dehors de l’ancien pagus de Thérouanne, cette terre ne provenait pas de l’héritage laissé par Roger. Les carrières de Guy († 1078/80) et Hugues « II » († 1112/15) ne sont quasiment pas documentées. C’est à peine si l’on perçoit l’impact des changements politiques de l’époque sur le comté de Saint-Pol. À la fin de la vie du comte Roger, la conquête de l’Angleterre par le duc de Normandie (1066), la mort de Baudouin V de Flandre (1067) et l’arrivée au pouvoir de Robert le Frison (1071) ont bouleversé l’échiquier politique régional. L’influence du bloc anglo-normand et de ses alliés, comtes de Boulogne et de Ponthieu 31

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en tête, est devenue prépondérante dans le sud de la Flandre. Elle a dû se faire sentir dans le règlement de la succession de Roger. Hugues II ne s’inscrit d’ailleurs plus dans la mouvance flamande, mais bien dans celle des comtes de Boulogne, arrivés au faîte de leur gloire ; il évolue aussi dans l’entourage du comte Guy Ier de Ponthieu (1053-1100), dont il épouse vers 1080 une fille appelée Hélisende. Pour le reste, le seul trait saillant de la longue carrière d’Hugues II est sa participation remarquée à la première croisade, aux côtés de son fils aîné Enguerran, mort à Zara en 1099. La Chanson d’Antioche en a cultivé le souvenir. 1.2. Les Candavène : l’apogée du comté autonome C’est au début du XIIe siècle, grâce au deuxième fils d’Hugues II, le très remuant Hugues III « Candavène » (1112/15-1144/45), que le comté de Saint-Pol sort de la léthargie dans laquelle il semblait plongé au siècle précédent. Les trente années de principat du comte Hugues III marquent en effet un tournant décisif dans l’histoire saint-poloise. De ce qui n’était qu’un territoire marginal blotti autour du vieux château éponyme, à peine augmenté de la petite châtellenie de Lucheux, cet énergique dynaste a fait une mini-principauté solidement implantée en Artois et en Amiénois. Il a assuré la survie de son héritage au prix d’une politique systématique d’expansion territoriale, menée pour l’essentiel aux dépens des intérêts méridionaux des comtes de Flandre. La carrière du jeune Hugo Campdavene (qui porte d’emblée son surnom, bientôt symbolisé par une gerbe d’avoine gravée sur son sceau et ses monnaies4) démarre en Amiénois, où se situe l’un des principaux objets de sa convoitise, à savoir le puissant château d’Encre (aujourd’hui Albert), siège de l’avouerie du monastère de Corbie. Dès 1115, le comte de Flandre Baudouin VII (1111-1119) doit en expulser Hugues pour y installer son héritier, le futur comte Charles le Bon (1119-1127). Deux ans plus tard, pourtant, rien n’est réglé, car Baudouin assiège Saint-Pol et ne se retire qu’après une médiation du comte Eustache III de Boulogne. Peut-être Hugues a-t-il exprimé trop haut des prétentions sur le comté d’Amiens, dont Charles venait d’être investi par le biais d’un mariage avec Marguerite de Clermont. Un moment contenu, il profite néanmoins de la mort de Baudouin VII pour rejoindre les opposants de son successeur. Cette nouvelle confrontation se solde en 1120 par la destruction du castrum de Saint-Pol. C’est la grande crise provoquée par l’assassinat de Charles le Bon, en mars 1127, qui permet enfin à Hugues III d’assouvir ses appétits territoriaux. Guidé par un formidable sens tactique, il obtient tout d’abord du clan capé4

  Voir J.-F. Nieus, « L’avoine des Candavène », p. 191-212.

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tien la main de la veuve de Charles. Il relègue sa première épouse au couvent (une dénommée Béatrice, peut-être liée à la famille de Boves-Coucy) pour s’unir à cette femme qui lui permet de récupérer définitivement la châtellenie d’Encre, et peut-être de revendiquer encore les droits comtaux à Amiens. Dans le même temps, il parvient à s’emparer du comté d’Hesdin et des belles seigneuries artésiennes d’Aubigny et de Bucquoy. Le rétablissement du pouvoir comtal en Flandre sous la férule de Thierry d’Alsace (1128-1168) ne met d’ailleurs pas fin à ses menées. Il reparaît à l’avant-scène en 1131, à Arras, où l’évêque se plaint de ses exactions, et surtout dans le Ponthieu, où il assiège et brûle complètement le monastère de Saint-Riquier. Ce crime spectaculaire est à l’origine de sa légende noire. Condamné par les hautes autorités ecclésiastiques, il expiera sa faute en fondant une abbaye cistercienne à Cercamp près de Frévent (1137), qui deviendra la nécropole des comtes de Saint-Pol. L’essentiel de son parcours est alors accompli. Le bilan est impressionnant : il a réussi en quelques années décisives à doubler le territoire soumis à sa domination. Le comte de Flandre parviendra à récupérer le comté d’Hesdin avant 1150, mais ne pourra en faire autant des seigneuries de l’Artois soustraites à son autorité. Le comté de Saint-Pol a désormais atteint son extension définitive. Il s’étire des sources de la Lys au cours moyen de la Somme, suivant une courbe axée sur Lisbourg, Avesnes-le-Comte et Encre. C’est une vraie principauté de frontière, à cheval sur trois diocèses (Thérouanne, Arras, Amiens) et partagée entre différentes mouvances féodales. C’est aussi une construction polycentrique : les châteaux annexés par Hugues III et ses prédécesseurs (Aubigny, Encre, Lucheux, Pernes) font maintenant concurrence à celui de Saint-Pol. Les héritiers d’Hugues III Candavène auront la lourde tâche de préserver cet héritage complexe dans un contexte nouveau de centralisation princière. En 1144/45, ce sont les fils nés du premier mariage d’Hugues qui se partagent ses possessions. Enguerran († 1164) devient comte et recueille le comté primitif – c’est-à-dire le « Ternois » – augmenté d’Aubigny et Bucquoy, tandis que son frère Anselme († 1174) devient seigneur d’Encre et de Lucheux. Le temps des conquêtes et de l’audace politique est révolu : Enguerran doit traiter avec un Thierry d’Alsace de plus en plus puissant, qui contrôle de près ses agissements. Le nouveau maître de Saint-Pol se contente d’exercer un pouvoir intérieur discret ; on le voit par exemple superviser l’installation massive des moines cisterciens de Loos et de Clairmarais dans le nord du comté. Anselme, plus libre de ses mouvements sur ses terres méridionales, tente pour sa part de contrecarrer l’influence flamande en développant une alliance avec le roi d’Angleterre Henri II ; vers 1160, celui-ci lui donne une épouse de sang royal, Eustachie Gouet, ainsi que des terres dans l’Essex et le Kent. En 1164, la mort d’Enguerran, sans enfants de son épouse Ide d’Avesnes-sur-Helpe, permet à Anselme de recueillir le titre comtal et de 33

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réunifier ainsi les possessions de son père. Ses dix années de « règne » sont mal connues, mais on devine qu’il a subi à son tour la tutelle grandissante du comte de Flandre, devenu par ailleurs comte de Vermandois en 1163, et donc très influent dans l’espace picard. Le fils aîné d’Anselme lui succède, encore mineur, en 1174. Politiquement, le comte Hugues IV († 1205) marque la fin d’une époque. Dernier représentant de la lignée des Candavène à Saint-Pol, il est aussi le dernier dynaste de la grande époque du comté autonome. Au départ, il cultivera les accointances anglaises de son père (il se fait adouber par Henri II et s’attire la sympathie de Richard Cœur de Lion) tout en restant dans le sillage du comte de Flandre Philippe d’Alsace († 1191), qui l’ancre dans la mouvance flamande-hennuyère en le mariant à Yolande de Hainaut, sœur du comte Baudouin V. Mais il assiste bientôt à l’ascension du roi Philippe Auguste et au basculement de l’Artois dans la mouvance capétienne ; en 1191, le comté de Saint-Pol et ses voisins passent de la suzeraineté flamande à celle de la Couronne. Impliqué dans les guerres qui opposent ensuite le roi d’Angleterre et le comte de Flandre au roi Philippe, Hugues IV doit néanmoins se soumettre définitivement à ce dernier en 1198. À la même époque, il se voit contraint de donner la main de sa fille aînée, Élisabeth, au seigneur champenois Gaucher de Châtillon, parent et compagnon d’armes de Philippe Auguste. Ce geste scelle le destin du comté de Saint-Pol : à défaut d’héritier mâle, Élisabeth est appelée à recueillir les possessions paternelles. Il ne reste plus alors au dernier Candavène qu’à engager ses forces dans la quatrième croisade, dont il sera l’un des principaux chefs militaires. Parti de Saint-Pol au printemps 1202, il mourra à Constantinople trois ans plus tard. 1.3. Les Châtillon : intégration du comté dans la mouvance capétienne Ce sont donc les seigneurs de Châtillon-sur-Marne qui relèvent le comté de Saint-Pol après la mort d’Hugues IV. Il s’agit d’un changement politique majeur : au-delà de la simple alternance dynastique, on assiste à l’intégration complète du Ternois dans l’espace capétien. Le lien historique avec la principauté flamande est rompu ; les Châtillon, fidèles serviteurs de la Couronne, tournent exclusivement leurs regards vers la France. C’est aussi tout le rapport entre les maîtres de Saint-Pol et leur terre qui s’en trouve bouleversé. Les Candavène s’identifiaient au comté qu’ils avaient bâti et dont ils tiraient l’essentiel de leurs ressources et de leur prestige. Les Châtillon, en revanche, n’entretiennent pas ce lien viscéral avec Saint-Pol : ils possèdent d’autres grands fiefs et comptent avant tout sur leur position dans le cercle royal. D’ailleurs, plus on avance dans le XIIIe siècle, moins les comtes sont présents à Saint-Pol. Ils voyagent dans leurs différentes baronnies, suivent le roi dans ses pérégrinations, s’attardent de plus en plus, comme ce dernier, à Paris. Et pourtant, il faut constater que les premiers comtes de la maison de Châtillon 34

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se soucient globalement de la bonne administration de leur terre septentrionale. De façon paradoxale, ce sont eux qui porteront le comté de Saint-Pol à sa maturité institutionnelle. Après 1205, le changement est d’emblée frappant. Le comte Gaucher († 1219) guerroie aux côtés de Philippe Auguste, combat les hérétiques en Languedoc, intervient à la cour de Champagne et n’apparaît guère dans le comté de Saint-Pol. Un effondrement très net de la production de chartes comtales montre que le Champenois administre son nouveau domaine d’un œil distrait. La tendance ne se renverse qu’après sa mort, à la faveur du court gouvernement de sa veuve Élisabeth (1219-1223 et 1226-1228 ; † 1240/47). L’héritière des Candavène, reprenant la tâche de ses ancêtres, renoue avec une gestion plus active des affaires comtales. Cet intermède féminin sera toutefois bref, car les deux fils d’Élisabeth vont s’appliquer à lui ravir le pouvoir avec le soutien du réseau capétien. L’aîné, Guy « II » – qui n’a pas porté le titre comtal, en fait –, exploite les problèmes financiers de sa mère pour se faire céder d’abord la moitié des revenus du justice du comté (octobre 1222), puis la totalité des prérogatives comtales (mai 1223). Il meurt accidentellement en 1226, mais son frère Hugues s’impose à son tour dès 1228. Élisabeth vivra dès lors retirée dans son château de Frévent5. Hugues V († 1248) sera moins absent du comté que son père. Il veille à ce qu’il soit régi de manière efficace par ses administrateurs, dans le respect des droits qui sont les siens sur ses domaines personnels, sur les fiefs de ses vassaux et sur les terres d’Église. Un inventaire détaillé des fiefs de la châtellenie d’Encre est par exemple dressé sur son ordre. Il est aussi responsable d’une campagne de reconstruction des châteaux comtaux, entre autres à SaintPol et à Lucheux. Toutefois, son accession à la tête de l’important comté de Blois au milieu des années 1230, du chef de son épouse Marie d’Avesnessur-Helpe, détourne son attention à partir de cette époque. Le règlement de sa succession, mis par écrit en 1247, montre que Saint-Pol est devenu un fief de second rang à ses yeux : c’est le comté de Blois qu’il destine à son fils aîné Jean, laissant la contee de Seint Pol et la terre d’Ancre et toute ma terre qui est antre la riviere de Some et la mer à son deuxième fils, le futur Guy III6. Il en sera ainsi après sa mort. La carrière de Guy III († 1289) se distingue des précédentes par un ancrage plus marqué dans le comté de Saint-Pol, que ce comte possède à titre principal – abstraction faite d’une courte période de tutelle sur le comté voisin d’Artois, par le biais de son épouse Mahaut de Brabant, entre 1254 et 1265. Il exprimera lui-même ce lien de façon symbolique, en faisant graver des gerbes d’avoine sur son contre-sceau (le vieil emblème des Candavène devient ainsi un symbole territorial) et en élisant sépulture à l’abbaye de Cercamp 5

  Voir J.-F. Nieus, « Élisabeth Candavène ».   Acte n° 278 (mars 1247, n. st.).

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(alors que ses prédécesseurs se sont fait inhumer en Champagne). Épaulé par un officier de plus en plus important, le sénéchal de Ternois, il poursuit l’œuvre de consolidation du pouvoir comtal entamée par son père. Attaché à ses prérogatives supérieures, il tend à s’imposer comme le « seigneur souverain » de toute terre à l’intérieur du comté. Mais dans un mouvement inverse, le comte Guy et son épouse s’éloignent inexorablement de Saint-Pol. Le couple vit avant tout dans la proximité du roi, notamment à Paris. Et lorsqu’il vient dans le comté, c’est le château de Lucheux, luxueusement aménagé et entouré de forêts giboyeuses, qu’il préfère à celui de Saint-Pol. Les archives comtales seront d’ailleurs transférées à Lucheux vers la fin du XIIIe siècle. À la mort de Guy III en 1289, son fils aîné, Hugues VI († 1307), recueille le pouvoir comtal. Ayant hérité du comté de Blois un peu plus tard, Hugues abandonne toutefois Saint-Pol à son frère Guy IV († 1317) dès le mois d’avril 1292. Ce dernier, devenu bouteiller de France, mène carrière dans l’entourage royal et ne fait que de rares apparitions sur ses terres, confiées à la responsabilité de ses officiers. Son principat se caractérise par un déclin irréversible de la diplomatique comtale. 2. Composition du recueil Le présent ouvrage propose l’édition critique des chartes délivrées par les comtes de Saint-Pol jusqu’à la fin du XIIIe siècle, soit 384 documents (dont un seul faux) compris entre le premier tiers du XIe siècle et 1299. La décision de clôturer à la fin du XIIIe siècle découle de la chronologie assignée à l’étude sur le comté de Saint-Pol dont ce recueil est le complément. Le gouvernement de Guy IV de Châtillon s’étend certes un peu au-delà, mais la césure adoptée prend acte de l’effondrement de la production diplomatique de ce comte au tournant du siècle. 2.1. Sélection des actes On n’a pas rassemblé tous les actes qui témoignent de l’activité des comtes de Saint-Pol7, ni même tous les actes émanant de ces comtes, mais uniquement les actes comtaux relatifs au comté de Saint-Pol et à ses dépendances. Il faut donc s’expliquer sur les critères de sélection appliqués. 7

  C’est le parti extrême et courageux adopté par M. Aurell pour le recueil qu’il a publié à l’appui de sa thèse sur les Porcelet d’Arles : M. Aurell, Actes de la famille Porcelet d’Arles (972-1320), Paris, 2001 (Collection de documents inédits sur l’histoire de France. Série in-8°, 27).

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Ils sont différents selon qu’il s’agit des actes antérieurs à 1205 (époque des Candavène) ou des actes postérieurs à cette date (époque des Châtillon). Avant 1205, tous les actes portant la suscription des comtes de Saint-Pol ont été retenus8. Les Candavène n’ayant pas possédé d’autre grand fief que le comté de Saint-Pol, l’adéquation avec le critère territorial est presque parfaite. Les rares pièces concernant les quelques possessions étrangères du lignage (en Flandre, en France et en Angleterre9) ont été intégrées. On a aussi retenu les actes promulgués par Anselme Candavène et Yolande de Hainaut, épouse d’Hugues IV, en tant que seigneurs d’Encre. Anselme a détenu cette importante châtellenie, annexée par son père Hugues III en 1127, durant tout le principat de son frère Enguerran (1144/45-1164). De cette étape mal documentée de sa carrière, subsistent quatre actes dépourvus de titulature10. Yolande, pour sa part, a reçu Encre en douaire lors de son mariage en 1178, et l’a administrée de ce fait entre 1205 et 1223. En témoignent cinq actes produits avec le titre de comtesse de Saint-Pol et/ou dame d’Encre11. La situation se complique avec l’arrivée des Châtillon. Les ramifications familiales et patrimoniales du lignage – en Île-de-France, en Champagne, en Hainaut, etc. – ont amené ses membres investis du comté de Saint-Pol à instrumenter en abondance, avec le titre comtal saint-polois, dans des contextes sans rapport avec les affaires saint-poloises. Le recueil n’inclut donc pas la totalité des actes émis par les comtes au cours du XIIIe siècle. Trois catégories de documents ont été retenues. À titre principal, ce sont les chartes dont le contenu a un lien direct ou indirect avec le comté, qu’elles soient destinées à une institution ou un individu du territoire, ou qu’elles mettent simplement en cause des droits attachés à celui-ci. Ce sont ensuite les actes de nature familiale (contrats de mariage, partages successoraux, etc.), du moins ceux qui enregistrent des transactions susceptibles d’infléchir la destinée du comté. Enfin, pour illustrer les relations privilégiées entre la nouvelle maison comtale et la monarchie capétienne, on a intégré les actes comtaux qui se trouvent dans les archives des rois de France (hommages, cautions, etc.)12. L’utilisateur du recueil n’y trouvera donc ni les actes de Gaucher de Châtillon relatifs au patrimoine de ses ancêtres champenois, ni ceux de son fils 8

  C’est le moment d’indiquer qu’en bonne méthode, le relevé vise à l’exhaustivité. Mais nul éditeur de chartes n’ignore que cette noble ambition est tôt ou tard ruinée par de nouvelles trouvailles ! 9   Voir J.-F. Nieus, Un pouvoir comtal, p. 238-241. 10   Actes n° 18 et 25-27. 11   Actes n° 158, 164, 168, 178 et 205. 12   On n’a pas cherché à faire la distinction entre les pièces qui reposaient originellement dans le « Trésor des chartes » et les éléments exogènes introduits après coup dans l’actuelle série J des Archives nationales.

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Hugues V concernant le comté de Blois et les seigneuries d’Avesnes-surHelpe et de Guise, ni même ceux édictés par Guy III en raison de la garde qu’il a exercée avec son épouse Mahaut de Brabant sur le comté voisin d’Artois entre 1254 et 126913. Ces autres ensembles documentaires restent globalement indisponibles, si ce n’est à travers l’aperçu furtif qu’en donnent les pièces justificatives de l’Histoire de la maison de Chastillon sur Marne d’A. Duchesne. Des sondages ont de toute façon montré qu’il n’y a guère d’interactions entre les différents territoires aux mains des Châtillon. Rares sont en effet les transactions qui intéressent plusieurs fiefs en même temps. Cette « imperméabilité » garantit la cohérence du groupe d’actes publié. Les auteurs des actes retenus sont normalement les comtes, agissant seuls ou de concert avec leur épouse. On possède des actes au nom de Roger, Hugues II, Hugues III Candavène, Enguerran Candavène, Anselme Candavène, Hugues IV Candavène, Gaucher de Châtillon, Hugues V de Châtillon, Guy III de Châtillon, Hugues VI de Châtillon et Guy IV de Châtillon. Ne manque à l’appel que Guy Ier, frère et prédécesseur d’Hugues II. Certaines comtesses ont également instrumenté en leur nom propre à partir de la fin du XIIe siècle : c’est le cas de Yolande de Hainaut, épouse d’Hugues IV (durant les troisième et quatrième croisades, puis comme dame douairière d’Encre)14, d’Élisabeth Candavène, fille d’Hugues IV et épouse de Gaucher de Châtillon (pendant son veuvage)15 et de Mahaut de Brabant, épouse de Guy III de Châtillon16. On a aussi pris en compte les actes délivrés par les fils de Gaucher et Élisabeth avec le titre de « fils du comte de Saint-Pol » durant la viduité mouvementée de leur mère. Guy « II » – qui n’a jamais porté le titre de comte dans ses chartes – a notamment procédé de la sorte entre 1223 et 1226, alors qu’il monopolisait le pouvoir17. Son frère l’a brièvement imité en 1227-1228, avant de s’arroger le titre comtal18. On notera enfin que le futur Hugues VI a confirmé un acte de son père en 1287, de façon isolée19. Quatre chartes du XIIIe siècle ont été données conjointement par un comte et un noble étranger à la famille comtale : Élisabeth Candavène et Baudouin,

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  Pas plus que les actes relatifs à la succession du comté de Boulogne après 1259 et à ses retombées. Cf. B. Delmaire, Le compte général du receveur d’Artois pour 1303-1304. Édition précédée d’une introduction à l’étude des institutions financières de l’Artois aux XIIIe-XIVe siècles, Bruxelles, 1977 (Académie royale de Belgique. Commission royale d’histoire. Série in-4°, 68), p. XXXV-XXXVI, note n° 33. 14   Actes n° 79, 80-81, 137, 141, 145-147, 158, 164, 168, 178 et 205. 15   Actes n° 184, 186-188, 191-197, 200-201, 203, 208-209, 214-215, 217, 219, 221-223, 226, 228, 230-231, 237-238, 244-245, 248-249, 251, 260, 264-265 et 268. 16   Actes n° 310-313, 320 et 362. 17   Actes n° 185, 189-190, 198-199, 202, 204, 206-207, 201, 211-213, 216, 218 et 220. 18   Actes n° 224-225 et 227. 19   Acte n° 361.

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seigneur de Ligny-sur-Canche, dans le premier cas (1238) ; Guy III de Châtillon et Dreu d’Amiens, seigneur d’Aubigny-en-Artois, dans deux autres (1254) ; Guy IV de Châtillon et Raoul de Clermont, seigneur de Nesle, pour le dernier (1293)20. On a également joint au corpus quatre autres actes dont le comte de Saint-Pol n’est pas l’auteur principal, mais à la fin desquels il prend la parole pour signifier son accord et joint son sceau à ceux des suscripteurs. Il s’agit, d’une part, d’un arbitrage consigné par le prieur de SaintPierre d’Abbeville et le seigneur de Pas-en-Artois en 1195, puis approuvé l’année suivante par le comte Hugues IV ; d’autre part, d’un groupe de trois longs actes promulgués en 1273 par les chevaliers Jean de Fricourt et Étienne du Péage, chargés de régler un litige entre Guy III de Châtillon et Robert II d’Artois21. En revanche, les chartes collectives édictées par un comte de Saint-Pol en compagnie de plusieurs autres personnages – ainsi certaines ordonnances du roi Philippe Auguste – n’ont pas été prises en compte. Pour finir, on a retenu par exception un acte dont le comte n’est ni l’auteur, ni le disposant, mais seulement l’instigateur : c’est une déclaration des onze pairs du château de Saint-Pol relative à leurs obligations militaires (1232/38)22. Sur le plan de la forme, en plus des chartes au sens strict, qui constituent naturellement le gros de l’effectif, le recueil comprend un petit nombre de notices et de lettres. Les dix notices répertoriées sont antérieures à la fin du XIIe siècle23. Quatre d’entre elles ont été munies du sceau comtal, une cinquième a reçu le sceau du comte de Flandre Charles le Bon, tandis que les autres sont dépourvues de toute trace de scellement. Les lettres intégrées au corpus – ici aussi une dizaine de textes – appartiennent exclusivement à la période 1200-123024. Selon la loi du genre épistolaire, elles ne sont jamais datées, mais parfois authentifiées à l’aide du sceau comtal. Leur rédaction est brève et présente peu d’éléments de formulaire diplomatique autres que ceux du protocole (suscription, adresse individuelle, salut). Elles se rapportent néanmoins à la gestion des droits comtaux25, ce qui justifie leur prise en considération.

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  Actes n° 260, 289-290 et 372.   Actes n° 91 et 329-331. 22   Acte n° 255. 23   Actes n° 2-4, 6, 23, 26, 29, 46, 67 et 85. 24   Actes n° 115, 139, 142-143, 166, 178, 184-185, 205 et 230. On pourrait joindre à cette liste un mandement de Guy III de Châtillon pour le péagier de Lucheux, qui est toutefois daté et scellé (n° 325). 25   À l’exception des célèbres lettres expédiées de Constantinople par Hugues IV Candavène durant l’été 1203 (« actes » n° 142-143, dont le texte ne sera pas reproduit intégralement). 21

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2.2. Provenance et transmission des actes Les archives des comtes de Saint-Pol sont aujourd’hui réduites à l’état d’épaves26. De toute façon, les rares chartes comtales qui en proviennent s’y trouvaient par accident, car la petite administration saint-poloise n’a sans doute jamais pratiqué l’enregistrement. C’est donc vers les archives des interlocuteurs du pouvoir comtal qu’il faut se tourner pour retrouver les actes émanant de celui-ci. La liste des bénéficiaires des actes comtaux comprend de multiples établissements religieux, mais aussi, après 1200, d’autres autorités laïques et des personnes privées : Bénéficiaires ecclésiastiques (60 institutions) : Amiens, évêché (6 actes, 1211-1269) : 164, 170, 171, 178, 205, 319. Amiens, chapitre cathédral Notre-Dame (4 actes, 1238-1281) : 257, 291, 304, 348. Amiens, chapitre Saint-Firmin-le-Confesseur (1 acte, 1281) : 346. Amiens, hôpital Saint-Jean (1 acte, 1279) : 345. Anchin, abbaye Saint-Sauveur (4 actes, 1222-1240) : 193, 230, 259, 26827. Arras, abbaye Saint-Vaast (6 actes, 1195-1274) : 86, 120, 198, 235, 295, 335. Arras, chapitre cathédral Notre-Dame (10 actes, 1205-1293) : 150, 218, 284, 328, 332, 336, 344, 353, 366, 373. Arras, évêché (2 actes, 1264-1275) : 306, 338. Arrouaise, abbaye Saint-Nicolas (6 actes, 1157-1268) : 22, 26, 41, 53, 61, 314. Aubigny-en-Artois, prieuré Saint-Kilien (10 actes, 1144/47-1286) : 10, 34, 58, 66, 76, 180, 186, 267, 309, 357. Auchy-les-Moines, abbaye Saint-Sylvin (9 actes, 1112/15-1295) : 3, 5, 240, 276, 315, 323, 360, 361, 379. Avesnes-lès-Bapaume, abbaye Notre-Dame (2 actes, 1256-1261) : 293, 302. Bailleulet, prieuré Saint-Wulmer (1 acte, 1258) : 300. Belle-Église, commanderie du Temple (1 acte, 1281) : 347. Berteaucout-les-Dames, abbaye Notre-Dame (4 actes, 1150/57-1226) : 23, 60, 176, 221. Béthune, prieuré Saint-Pry (1 acte, 1174/1202) : 136. Blangy-sur-Ternoise, abbaye Sainte-Berthe (3 actes, 1186-1209)  : 65, 112, 159. Boulogne, abbaye Notre-Dame (1 acte, 1286) : 356. Bourbourg, abbaye Notre-Dame (1 acte, 1123) : 4. 26

  J.-F. Nieus, « Le chartrier des comtes de Saint-Pol », p. 11-36.   Trois de ces actes concernent en fait le prieuré Saint-Georges d’Hesdin, dépendance d’Anchin. 27

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Introduction

Cercamp, abbaye Notre-Dame (45 actes, 1137-1299) : 6, 11, 45, 49, 52, 54, 55, 59, 70, 73, 74, 81, 91, 93, 94, 96, 97, 105, 106, 129, 141, 156, 163, 219, 222, 226, 227, 234, 241, 244, 245, 248, 249, 251, 252, 258, 263, 264, 265, 269, 270, 303, 313, 326, 351, 359, 383. Cîteaux, abbaye Notre-Dame (7 actes, 1202-1231) : 138, 140, 146, 147, 151, 237, 238. Clairmarais, abbaye Notre-Dame (32 actes, 1146/49-1298) : 12, 24, 31, 32, 38, 39, 42, 43, 44, 50, 57, 63, 64, 68, 80, 82, 88, 89, 107, 108, 109, 110, 111, 124, 131, 152, 154, 181, 182, 183, 231, 381. Clarentinum, église Notre-Dame28 (2 actes, 1178/1202-1202) : 135, 137. Corbie, abbaye Saint-Pierre (4 actes, 1202-1294) : 117, 233, 273, 376. Doullens, prieuré Saint-Sulpice (1 acte, 1274) : 334. Eaucourt, abbaye Notre-Dame (5 actes, 1145-1257) : 8, 130, 158, 216, 297. Encre, hôpital (2 actes, 1227) : 223, 224. Encre, prieuré Saint-Gervais, v. Paris, prieuré Saint-Martin-des-Champs. Étrun, abbaye Notre-Dame (4 actes, 1150/64-1233) : 30, 149, 210, 242. Fécamp, abbaye de la Trinité (5 actes, 1029/75-1197/1201) : 1, 7, 99, 100, 115. Framecourt, prieuré Saint-Wulfran (2 actes, 1193-1238) : 83, 260. Frévent, hôpital (3 actes, 1285-1292) : 354, 367, 370. Furnes, abbaye Saint-Nicolas (4 actes, 1147-1174) : 9, 17, 19, 48. Gard (Le), abbaye Notre-Dame (1 acte, 1162) : 25. Ham-en-Artois, abbaye Saint-Sauveur (2 actes, 1285-1293) : 355, 374. Haute-Avesnes, commanderie de l’Hôpital Saint-Jean-de-Jérusalem (3 actes, 1164/74-1190) : 46, 71, 72. Hesdin, prieuré Saint-Georges, v. Anchin, abbaye Saint-Sauveur. Houdain, prieuré Saint-Remi (1 acte, 1239) : 262. La Brayelle d’Annai, abbaye Notre-Dame (1 acte, 1257) : 296. Licques, abbaye Notre-Dame (1 acte, 1267) : 311. Liège, évêché (1 acte, 1246) : 275. Ligny-sur-Canche, prieuré Saint-Modeste (2 actes, 1196-1222) : 95, 197. Longpré, prieuré Notre-Dame (1 acte, 1219/23) : 209. Loos, abbaye Notre-Dame (19 actes, 1146/50-1257) : 13, 14, 15, 16, 28, 29, 33, 35, 36, 37, 51, 79, 90, 98, 133, 145, 253, 285, 294. Lucheux, prieuré Saint-Léger (16 actes, 1095-1287) : 2, 18, 27, 62, 77, 122, 123, 132, 157, 188, 310, 312, 317, 321, 339, 362. Marchiennes, abbaye Sainte-Rictrude (1 acte, 1150/53) : 21. Marmoutier, abbaye Saint-Martin (3 actes, 1212/13-1226)  : 166, 167, 21729. 28

  Communauté de moniales absorbée par l’abbaye féminine d’Avesnes-lès-Bapaume avant le XIVe siècle. 29   Ces actes concernent le prieuré d’Œuf-en-Ternois, dépendance de Marmoutier.

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Maroeuil, abbaye Sainte-Bertille (1 acte, 1257) : 292. Mont-Saint-Éloi, abbaye Saint-Vindicien (14 actes, 1164/74-1248/89) : 47, 56, 114, 134, 148, 193, 194, 203, 261, 280, 287, 288, 343, 363. Noyon, abbaye Saint-Barthélemy (2 actes, 1214) : 168, 169. Œuf-en-Ternois, prieuré Saint-Martin, v. Marmoutier, abbaye Saint-Martin. Paris, prieuré Saint-Martin-des-Champs (4 actes, 1174/98-1290) : 103, 113, 128, 36530. Saint-André-au-Bois, abbaye (3 actes, 1187-1274) : 69, 298, 333. Saint-Laurent-au-Bois, prieuré (4 actes, 1174/86-1202) : 67, 84, 104, 121. Saint-Omer, abbaye Saint-Bertin (6 actes, 1196-1276) : 92, 153, 220, 283, 299, 340. Saint-Pol, chapitre Saint-Sauveur (3 actes, 1202-1284) : 116, 282, 352. Saint-Pol, église (2 actes, 1212-1286) : 165, 358. Saint-Pol, hôpital (1 acte, 1265) : 307. Saint-Pol, léproserie (1 acte, 1190) : 78. Soissons, abbaye Saint-Crépin-en-Chaye (1 acte, 1273) : 327. Thérouanne, abbaye Saint-Augustin (2 actes, 1169-1260) : 40, 301. Thérouanne, évêché (1 acte, 1153) : 20. Valloires, abbaye Notre-Dame (3 actes, 1224-1247) : 214, 215, 279. Bénéficiaires laïques (39 autorités ou particuliers)31 : Adam de Milly, bailli d’Arras (2 actes, 1223) : 208, 213. Amiens, prévôt, v. Pierre de Béthisy. Angleterre, régent, v. Hubert de Burgh. Angleterre, roi (1 acte, 1220) : 185. Arnoul Blondin (1 acte, 1222) : 196. Arras, avoués, v. Béthune, seigneurs. Arras, bailli, v. Adam de Milly. Arras, bourgeois (3 actes, 1223-1245) : 211, 272, 274. Artois, comtes (6 actes, 1254-1273) : 289, 290, 316, 329, 330, 331. Bar-le-Duc, comte (1 acte, 1216) : 175. Baudouin du Brouilly, chevalier (1 acte, 1228) : 228. Baudouin de Valhuon (1 acte, 1202) : 118. Béthune, seigneurs (4 actes, 1202/03-1223) : 142, 173, 204, 212. Blois, comte (2 actes, 1292-1294) : 369, 375. Boulogne, comtes et comtesses (3 actes, 1236-1293) : 254, 368, 372. Brabant, duc (1 acte, 1203) : 144. Encre, commune (5 actes, 1178/93-1296) : 85, 266, 337, 349, 380. 30

  Ces actes concernent le prieuré Saint-Gervais d’Encre, dépendance de Saint-Martin-desChamps. 31   Cinq actes échangés au sein de la famille comtale ne sont pas repris dans cette liste : actes n° 201, 202, 206, 255 et 278.

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Introduction

Flandre, comtesses (2 actes, 1270-1278) : 322, 341. Florent Havet, seigneur de Forceville (1 acte, 1228/48) : 281. Forceville, seigneur, v. Florent Havet. France, chambellan, v. Pierre de La Broce. France, rois (20 actes, 1198-1290) : 101, 102, 155, 161, 162, 172, 174, 177, 189, 190, 198, 199, 207, 236, 243, 246, 247, 250, 308, 364. Frévent, échevinage (1 acte, 1218/19) : 179. Gautier Flayel de Moncheaux (1 acte, 1190) : 75. Gilles, seigneur de Mailly[-Maillet] (1 acte, 1246) : 277. Gouy-en-Ternois, échevinage (1 acte, 1228) : 229. Guillaume, seigneur de Longueval (1 acte, 1269) : 318. Hubert de Burgh, régent d’Angleterre (1 acte, 1219/20) : 184. Hugues d’Ocoche, sénéchal de Ternois (4 actes, 1264-1294) : 305, 320, 377, 378. Jacques de Heilly, seigneur de Pas-en-Artois (1 acte, 1299) : 382. Longueval, seigneur, v. Guillaume. Lucheux, commune (2 actes, 1202-1281) : 125, 350. Lucheux, péagier (1 acte, 1271) : 325. Mailly[-Maillet], seigneur, v. Gilles. Marguerite de Sicile (1 acte, 1292) : 371. Mathieu de Rollepot, chevalier (1 acte, 1220) : 187. Oudart Marcadé, sénéchal de Ternois (1 acte, 1252) : 286. Pas-en-Artois, seigneur, v. Jacques de Heilly. Pierre de Béthisy, prévôt d’Amiens (1 acte, 1202) : 126. Pierre de La Broce, chambellan du roi de France (1 acte, 1271) : 324. Pontpoint, commune (1 acte, 1202) : 127. Robert de Boisleux (1 acte, 1203) : 143. Robert de Boves (1 acte, 1210) : 160. Robert de Saint-Pol (maître), chancelier du comte de Saint-Pol32 (1 acte, 1195) : 87. Saint-Omer, commune (1 acte, 1278) : 342. Saint-Pol, bailli (1 acte, 1202) : 139. Saint-Pol, chancelier comtal, v. Robert de Saint-Pol. Saint-Pol, commune (7 actes, 1202-1244) : 119, 191, 192, 225, 239, 256, 271. Séricourt et Sibiville, échevinage (1 acte, 1229) : 232. Ternois, sénéchaux, v. Hugues d’Ocoche, Oudart Marcadé. Les 383 chartes du recueil se répartissent donc entre 99 destinataires. Les trois quarts d’entre elles (289 chartes) ont été adressées à des gens d’Église – évêques et maisons religieuses ou hospitalières –, contre un quart seulement 32

  Ce personnage est à vrai dire un ecclésiastique, membre du chapitre cathédral d’Arras.

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(94 actes) à des acteurs laïques. Le déséquilibre est aussi chronologique, puisque les bénéficiaires profanes ne font leur apparition qu’à l’extrême fin du XIIe siècle. Cette forte coloration ecclésiastique n’est évidemment pas propre au corpus saint-polois : elle rappelle seulement que la production et la conservation des actes écrits est restée un quasi-monopole de l’Église jusqu’en 1200. Ce n’est qu’après cette date que le recours aux chartes scellées s’est généralisé dans les rapports de droit et dans la pratique gouvernementale, induisant une diversification des profils de bénéficiaires des chartes comtales. C’est aux monastères cisterciens fondés dans les années 1130 et 1140 que l’on doit la conservation des plus grosses séries de chartes comtales. La fondation comtale de Cercamp domine avec 45 actes, suivie par les abbayes flamandes de Clairmarais (32 actes) et de Loos (19 actes), qui ont acquis d’importants domaines fonciers dans le comté de Saint-Pol au cours du XIIe siècle. À eux seuls, ces trois établissements des moines blancs ont généré un quart des chartes comtales aujourd’hui conservées. Ne rivalisent avec eux que le prieuré de Lucheux, dépendant de l’abbaye de Molesme (16 actes), ainsi que le prieuré d’Aubigny-en-Artois et sa maison mère, l’abbaye de chanoines réguliers du Mont-Saint-Éloi près d’Arras (respectivement 10 et 14 actes). Le chapitre cathédral d’Arras a rejoint ce petit groupe de destinataires ecclésiastiques privilégiés dans le courant du XIIIe siècle (10 actes). Du côté laïque, seul les rois de France ont engrangé un volume d’actes comparable (20 actes). Ils sont suivis à bonne distance par les comtes d’Artois (6 actes) et les communes d’Encre/Albert (5 actes) et Saint-Pol (7 actes), dont les plus anciens documents ont survécu non sans mal aux affres du temps. La tradition des actes varie bien sûr d’un fonds à l’autre. Elle offre dans l’ensemble un spectacle contrasté, comme le montre un classement sommaire établi en fonction du plus ancien mode de transmission des documents (sans préjuger, bien sûr, de la qualité des témoins textuels ainsi mis en exergue) : Originaux (142 actes) : 4, 5, 7, 13, 15, 18, 21, 23, 25, 27, 30, 33, 35-36, 38, 44, 46, 51-52, 54-55, 59, 62, 70-75, 77, 86, 87, 91, 94-97, 105-106, 121-123, 129, 132-133, 138, 142, 148-151, 155, 157, 161-165, 168-174, 177, 184-185, 188-190, 193, 195, 197-199, 202, 204, 206, 210, 212, 218-219, 221-222, 226-228, 232, 234, 236-238, 241, 243-247, 251, 253-254, 258-259, 263-265, 268-270, 275, 278, 285, 289-290, 292, 308, 312, 317, 321-325, 330-331, 336, 339, 342, 347-348, 351, 354, 359, 362, 364, 366-367, 372-373, 376, 383. Vidimus médiévaux (17 actes) : 8, 14, 16, 28-29, 60, 194, 201, 272, 274, 284, 310-311, 313, 326, 368, 379. Copies de cartulaires médiévaux (80 actes) : 2, 9-10, 17, 19-20, 22, 26, 34, 41, 48-49, 53, 58, 66-67, 76, 84, 92-93, 99-102, 104, 113, 115-117, 128, 44

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137, 139-140, 143-144, 146-147, 153, 156, 175, 180, 186-187, 205, 214-215, 220, 229, 233, 240, 248, 257, 267, 276, 279, 291, 293, 301-304, 306, 309, 315-316, 319-320, 328-329, 332, 344-346, 353, 357, 360-361, 369, 371, 375. Copies d’érudits et autres copies modernes (69 actes) : 12, 24, 32, 37, 69, 79, 83, 85, 90, 98, 107, 118-120, 124, 130, 136, 141, 145, 158, 166-167, 176, 191-192, 196, 200, 207-208, 213, 216-217, 223-225, 230, 235, 239, 242, 249-250, 255-256, 260, 262, 266, 271, 283, 294-299, 305, 307, 314, 327, 333-334, 337, 340, 349, 352, 355, 358, 370, 374, 380. Éditions anciennes (6 actes) : 1, 125, 282, 300, 356, 365. Traduction ancienne (1 acte) : 179. Mentions d’actes perdus (68 actes) : 3, 6, 11, 31, 39-40, 42-43, 45, 47, 50, 56, 57, 61, 63-65, 68, 78, 80-82, 88-89, 103, 108-112, 114, 126-127, 131, 134-135, 152, 154, 159-160, 178, 181-183, 203, 209, 211, 231, 252, 261, 273, 277, 280-281, 286-288, 318, 335, 338, 341, 343, 350, 363, 377-378, 381, 382. Ce classement trahit surtout deux tendances opposées. D’un côté, on peut se réjouir d’un bon taux de conservation des originaux (37 %), auquel contribuent pour beaucoup les chartriers monastiques de Cercamp, Loos et Lucheux (dans le fonds de Molesme), ainsi que le « trésor des chartes » des rois de France33. Mais d’un autre côté, le tableau est assombri par un fort pourcentage de deperdita : 18 % des actes ne sont attestés que par l’intermédiaire de mentions ou d’analyses plus ou moins développées. Ce chiffre très élevé34 s’explique entre autres par la situation des archives de Clairmarais et du Mont-Saint-Éloi, détruites sous la Révolution, mais dont le contenu reste accessible via d’anciens inventaires35. Entre ces deux situations extrêmes, 25 % des actes nous sont parvenus dans des copies médiévales (vidimus et

33   À titre de comparaison, ce taux est de 27 % pour les actes des comtes de Ponthieu : C. Brunel, Recueil des actes des comtes de Pontieu, p. X. 34   C. Brunel ne donne pas le pourcentage de deperdita pour les actes des comtes de Ponthieu, mais on notera qu’il n’est que de 0,7 % pour les chartes les évêques d’Arras au XIIe siècle : B.-M. Tock, Les chartes des évêques d’Arras, p. I. 35   Plusieurs travaux d’érudits, allant du XVIIe au XXe siècle, permettent de reconstituer partiellement le chartrier de Clairmarais ; voir J.-F Nieus, « L’abbaye cistercienne de Clairmarais », p. 214-215. Pour le Mont-Saint-Éloi, on dispose surtout la table détaillée du grand cartulaire abbatial, qui fournit d’amples résumés des actes (Bruxelles, AGR, Collection Gérard, 2 bis) ; voir F. Boisson, Inventaire des chartes (Tabula cartarum) de l’abbaye du Mont-Saint-Éloi (vers 1300) : étude critique et typologique d’un document exceptionnel, mémoire de D.E.A. inédit de l’Université de Lille 3, Lille, 2000.

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cartulaires), contre 20 % par le seul biais de copies modernes (ou parfois d’éditions anciennes). L’apport des antiquaires de l’Ancien Régime est comme toujours appréciable, même s’ils ne se sont jamais livrés à des recherches très poussées sur les dynastes saint-polois. Les deux historiographes du comté aux XVIIeXVIIIe siècles, Ferry de Locre et le père Thomas Turpin, n’ont interrogé les archives que de façon indirecte et superficielle36. Quant aux « preuves » accumulées par André Duchesne sur la branche saint-poloise de la famille de Châtillon, elles ne recèlent, en dépit de leur abondance, presque aucun acte comtal inconnu par ailleurs37. Le corpus saint-polois est plus redevable envers un contemporain de Duchesne, le juriste polygraphe Auguste Galland, qui a vu une partie du chartrier des comtes et en a extrait une dizaine d’actes comtaux destinés à la ville, à l’hôpital et à l’église paroissiale de Saint-Pol, ainsi qu’à la léproserie de Frévent ; ses transcriptions sont médiocres, mais irremplaçables38. Il faut aussi nommer deux érudits artésiens du XVIIe siècle, Jean-Robert Hannedouche de Rebecque, gouverneur de La Gorgue et du pays de l’Alleu, et dom Le Pez, moine de Saint-Vaast d’Arras, auteurs d’excellentes copies tirées notamment des archives monastiques de Clairmarais, Ham-en-Artois et Saint-Vaast39. Enfin, au siècle suivant, les mauristes envoyés en Flandre, en Artois et en Picardie par Jacob-Nicolas Moreau pour le compte du Cabinet des Chartes ont travaillé dans nombre d’abbayes proches de l’ancien comté de Saint-Pol. Dom Grenier et dom Queinsert, épaulés par dom Dewitte, archiviste de Saint-Bertin, ont principalement sauvé le texte d’actes comtaux pour Arrouaise, Eaucourt, Étrun, Saint-Bertin, SaintCrépin-en-Chaye de Soissons et Saint-Sulpice de Doullens40. Les défaillances de Queinsert comme transcripteur de chartes sont connues41. Ajoutons que le brave ecclésiastique prétend avoir reproduit des actes du chapitre de SaintPol et de l’abbaye de Cercamp d’après les originaux conservés sur place 36

  F. de Locre, Histoire chronographique ; Th. Turpin, Comitum Tervanensium. On doit tout de même à Ferry de Locre quelques actes ou analyses d’actes émanant du chapitre de Saint-Pol, de l’hôpital de Saint-Pol, de l’abbaye de Blangy et de la famille d’Ocoche. Son successeur, lui, n’a sauvé que la charte de franchises de Frévent. 37   A. Duchesne, Histoire de la maison de Chastillon sur Marne.. À cet imprimé s’ajoutent les manuscrits de l’érudit, conservés dans la Collection Duchesne à la Bibliothèque nationale de France. 38   Paris, BNF, ms. fr. 18716. Sur ce manuscrit et son auteur, voir J.-F. Nieus, « Le chartrier des comtes », p. 15-16. 39   Bruxelles, AGR, Manuscrits divers, 5162 et 5169 (voir R. Rodière, « Manuscrits de Hannedouche de Rebecque », dans Bulletin de la Commission départementale des Monuments historiques du Pas-de-Calais, 2e série, t. 5, 1922-1934, p. 546-558) ; Arras, BM, ms. 291, 316, 319, 332-333, 376 et 672. 40   Paris, BNF, Collection Moreau et Collection de Picardie. 41   Voir en dernier lieu les observations de B.-M. Tock et L. Milis, Monumenta Arroasiensia, p. XLV-XLVI.

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(comme à son habitude, il décrit les documents et les lieux…), alors qu’il s’est contenté de recopier les vieilles éditions de Ferry de Locre, avec les fautes grossières qui les entachent42 ! L’anecdote est symptomatique : pas plus que dom Queinsert, les autres érudits n’ont entrepris de voyager à l’intérieur du Ternois pour recueillir les « monuments » médiévaux de ses monastères43. Du coup, aucune copie ou presque ne vient atténuer les dégâts infligés par la Révolution aux principales archives religieuses du pays, en particulier lors des réquisitions de parchemins opérées par l’école d’artillerie de Saint-Omer44. Parmi les nombreux chartriers du nord de la France disparus dans ces circonstances, se trouvent ceux des trois communautés qui avaient dominé le paysage ecclésiastique dans le comté de Saint-Pol avant l’arrivée des cisterciens : l’abbaye bénédictine de Blangy-sur-Ternoise, le chapitre castral Saint-Sauveur de Saint-Pol (dont les archives avaient peut-être déjà souffert auparavant) et l’importante abbaye arrouaisienne de Ruisseauville. Ces graves lacunes hypothèquent notre connaissance des origines du comté et affectent évidemment la représentativité du corpus édité pour la période antérieure au milieu du XIIe siècle. Sans s’épancher sur les nombreux les drames archivistiques du passé, on signalera tout de même encore les effets de la Première Guerre Mondiale. Les pertes notoires pour les actes comtaux se situent au niveau des originaux du chartrier de l’abbaye Saint-Vaast d’Arras, du cartulaire (XIIIe siècle) de l’évêché d’Arras – volé et démembré –, ainsi que des chartes originales et du cartulaire (XVIIe siècle) de la ville d’Albert/Encre. Dans les trois cas, heureusement, des copies ou des analyses permettent de restituer le texte ou la teneur des documents45. En définitive, on portera un jugement mitigé sur la conservation des actes comtaux saint-polois. Les documents destinés aux institutions situées à l’intérieur du comté ont fort mal résisté au passage du temps, nous venons de le voir. Les exceptions à ce constat se limitent à peu de choses près aux archives monastiques de Cercamp, Aubigny et Lucheux, ainsi qu’aux modestes lots d’actes des communes d’Encre/Albert et Saint-Pol. Mais cette pénu42

  Actes n° 116 et 313.   Sauf J.-R. Hannedouche de Rebecque, qui s’est rendu à Cercamp. 44   Les documents victimes des réquisitions ont été utilisés par les soldats de la Révolution pour fabriquer des gargousses. Une partie d’entre eux a finalement échoué aux arsenaux de Metz, où le baron de Salis a pu en sauver une petite fraction au milieu du XIXe siècle. Voir H. Tribout de Morembert, « Chartes et documents concernant le nord de la France (Flan­ dres, Artois, Tournaisis) conservés aux archives de la ville de Metz », dans Bulletin de la Société des antiquaires de Picardie, t. 47, 1960 (pour 1957-1958), p. 102-154.  45   Pour Saint-Vaast, on dispose encore, du point de vue des actes saint-polois dont il est ici question, d’un cartulaire du XVIIe siècle (Arras, AD PDC, 9 J AA) et des copies de dom Le Pez. Le cartulaire épiscopal a été analysé peu avant le conflit mondial par A. Guesnon, « Le cartulaire de l’évêché d’Arras », p. 165-323. Les chartes d’Albert, quant à elles, avaient été soigneusement copiées par M. Devauchelle à la fin du XIXe siècle (Amiens, BM, ms. 1248). 43

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rie est dans une certaine mesure compensée par la quantité inattendue d’actes éparpillés dans les archives d’établissements extérieurs qui avaient des biens ou des intérêts dans la mouvance saint-poloise. Au total, les chartes des comtes de Saint-Pol sont conservées en volume assez comparable à celles d’autres seigneurs laïcs du nord de la France, tels que les comtes de Ponthieu (483 actes avant 1280) ou, au niveau des potentats non titrés, les seigneurs de Nesle (211 actes avant 1287)46. Leur édition critique est en tout cas une œuvre directement utile  : pas moins de 204 actes, soit 65 % du corpus après décompte des deperdita, restaient entièrement ou partiellement inédits47. Parmi eux, 63 actes des Candavène. 2.3. Répartition chronologique des actes Hormis un acte tout à fait isolé du milieu du XIe siècle, destiné à l’abbaye normande de Fécamp, les premières chartes comtales datent de 1127/29 et 114148. C’est seulement à partir des années 1140 que la diplomatique saintpoloise se développe. À en juger d’après la distribution des actes conservés (graphique ci-dessous), la production s’accroît de façon continue entre le milieu du XIIe et le début du XIIIe siècle, se maintient à son plus haut niveau jusque 1230 environ, puis subit un brusque tassement avant le milieu du XIIIe siècle, pour ensuite se maintenir à un niveau modéré jusqu’à la fin de la période. Ces fluctuations répondent plus ou moins à la courbe générale de la production diplomatique dans le nord de la France aux XIIe-XIIIe siècles, telle que la dessinent entre autres les chiffres avancés par R. Fossier à l’échelle de la Picardie49. Cependant, les « creux » que l’on observe dans les années 46

  C. Brunel, Recueil des actes des comtes de Pontieu, p. X ; W. M. Newman, Les seigneurs de Nesle en Picardie, t. 2, p. 8. Dans l’un et l’autre cas, les éditeurs ont intégré à leur corpus des chartes promulguées en raison du contrôle de fiefs autres que le Ponthieu et Nesle. La comparaison avec le présent recueil n’est donc tout à fait équilibrée que si l’on minore légèrement les deux chiffres indiqués. 47   Compte non tenu des éditions de chartes proposées dans deux mémoires de maîtrise inédits de l’Université de Lille 3 : O. Lamant, L’idéal cistercien face à la réalité ; F. Béthouart, Les actes originaux du prieuré Saint-Georges d’Hesdin. 48   Actes n° 1, 5 et 7. Les n° 2, 3, 4 et 6 sont des notices. 49   Selon les comptages de cet auteur, le volume d’actes conservés augmente lentement tout au long du XIIe siècle, grossit de plus en plus après 1195 pour atteindre son apogée entre 1215 et 1255, et décroît ensuite régulièrement jusqu’au début du XIVe siècle. Voir R. Fossier, La terre et les hommes en Picardie jusqu’à la fin du XIIIe siècle, t. 2, Paris-Louvain, 1968 (Publications de la Faculté des lettres et sciences humaines de Paris-Sorbonne. Série Recherches, 49), p. 570, note 1 : donne la moyenne annuelle par tranches de vingt ans entre 1095 et 1315 – soit 15, 30, 42, 52, 62, 115, 225, 210, 160, 115, 75 – pour un total de 21.000 actes picards (concernant ce chiffre, voir les remarques de L. Genicot, « Une thèse : campagnards et paysans de Picardie jusqu’au XIIIe siècle », dans Annales. Économies, sociétés, civilisations, 1970, p. 1475-1491, ici p. 1475, note 2). Des corpus d’actes par auteurs couvrant le XIIIe siècle dessinent des

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1170, 1210 et 1240 ne se marquent pas dans la moyenne picarde. Ce sont des particularités du corpus saint-polois, qui s’expliquent en rapport avec l’activité des titulaires du comté.

Distribution du corpus par décennies (après 1090) Comte(sse) Roger Guy Hugues II Hugues III Enguerran (& frère) Anselme Hugues IV (& épouse) Gaucher (& belle-mère) Élisabeth (& fils) Hugues V (& mère) Guy III (& épouse) Hugues VI Guy IV

Période d’activité av. 1024-1067/75 1067/75-1078/80 1078/80-1112/5 1112/5-1144/5 1144/5-1164 1164-1174 1174-1205 1205-1219 1219-1228 1228-1248 1248-1289 1289-1292 1292-1300

Nombre d’actes 1 0 2 4 27 13 100 36 45 53 82 4 16

Moyenne annuelle 0,02 0 0,05 0,13 1,35 1,3 3,33 2,4 4,5 2,65 2 1,33 2

Distribution du corpus par comtes courbes similaires : outre les chartes des comtes de Ponthieu et des seigneurs de Nesle (C. Brunel, Recueil des actes des comtes de Pontieu ; W. M. Newman, Les seigneurs de Nesle en Picardie), signalons l’analyse de la production cumulée des évêques d’Arras et de leurs officiaux par B. Delmaire, Le diocèse d’Arras, p. 187-188.

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La rareté des actes antérieurs aux années 1140 reflète certainement la faiblesse de la production diplomatique des comtes de Saint-Pol jusqu’à cette époque, mais résulte sans doute aussi en partie d’une conservation hasardeuse. On remarquera en effet que les autres comtes de la France septentrionale – du moins ceux de Boulogne, de Guînes et du Ponthieu – instrumentent déjà autour de 110050. Si ce n’est pas le cas de leur voisin saint-polois, c’est notamment parce que les archives des vieilles fondations comtales de Blangy et de Saint-Pol ne sont plus là pour en témoigner. Les chiffres sont déjà plus corrects pour les comtes Enguerran et Anselme, qui émettent chacun 1,3 acte annuel. Ce démarrage est lié à l’apparition des abbayes cisterciennes de la région, grandes consommatrices d’actes comtaux : rappelons que Cercamp est fondée en 1137, Clairmarais en 1140 et Loos en 1146. Après un recul dans les années 1170, qui coïncide avec la minorité d’Hugues IV, la progression reprend et s’accélère de façon spectaculaire jusqu’en 1205. Le gouvernement du dernier Candavène est le plus productif sur le plan de la diplomatique : on arrive à une moyenne de 3,3 actes annuels qui ne sera plus jamais atteinte par la suite, si ce n’est durant les courtes régences de sa fille aînée. L’essor qui marque la seconde partie du principat se manifeste avec une quinzaine d’années d’avance sur la moyenne picarde. On assiste donc, en cette fin du XIIe siècle, à un important développement de la charte comtale, dont l’apogée est atteint dans les premiers mois de l’année 1202 avec une série de 21 actes délivrés simultanément à la faveur du départ du comte pour la quatrième croisade51. Le XIIIe siècle se caractérise globalement par un déclin. L’arrivée au pouvoir de Gaucher de Châtillon en 1205 est la cause du deuxième « creux » – le plus net – visible sur le graphique : étranger au pays, souvent absent, Gaucher a administré son comté de façon plutôt distraite. À l’inverse, les régences de sa veuve, la comtesse Élisabeth, sont à l’origine d’un quasi doublement du nombre moyen d’actes par an. La présence attentive de la fille d’Hugues IV sur ses terres, mais aussi les péripéties de la querelle avec ses deux fils, ont provoqué cet éphémère regain d’activité. La carrière d’Hugues V de Châtillon, que des préoccupations extérieures ont souvent tenu éloigné de ses possessions saint-poloises, est à nouveau synonyme de déclin  : la moyenne annuelle de ce comte rejoint presque celle de son père Gaucher. La précipitation de la baisse dans la décennie 1240-1250 serait aussi un effet 50

  Voir A. Duchesne, Histoire généalogique des maisons de Guines, d’Ardres, de Gand et de Coucy et de quelques autres familles illustres, qui y ont esté alliées, Paris, 1631, Preuves ; H. J. Tanner, Families, friends and allies. Boulogne and politics in Northern France and England, c. 879-1160, Leyde-Boston, 2004 (The Northern world. North Europe and the Baltic c. 400-1700 AD. Peoples, economies and cultures, 6), p. 164-165 (on conserve 8 chartes d’Eustache III, comte de ca 1089 à 1125) ; C. Brunel, Recueil des actes des comtes de Pontieu (22 actes antérieurs à 1130, dont 11 émanant de Guy Ier, comte de 1053 à 1100). 51   Actes n° 116-131 et 137-141.

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de la minorité supposée du comte Guy III de Châtillon52, dont on ne conserve aucun acte pour les premières années. La production se stabilise ensuite à un faible niveau, autour de 2 actes annuels, durant toute la seconde moitié du XIIIe siècle. En conclusion, on retiendra surtout que plus de la moitié du corpus (56 %) se concentre entre les années 1180 et 1240, et que la vigoureuse activité rédactionnelle des derniers Candavène – Hugues IV et aussi sa fille Élisabeth – contraste avec l’effacement relatif de leurs successeurs champenois dans ce domaine. 3. Aspects de la production diplomatique saint-poloise Une étude diplomatique intégrale des actes des comtes de Saint-Pol présenterait un intérêt limité, dans la mesure où ces derniers n’ont jamais mis sur pied une « chancellerie » chargée de confectionner une partie significative de leurs chartes. Comme beaucoup d’autres princes laïques, ils ont le plus souvent abandonné les travaux d’écriture au bénéficiaire, et ce jusqu’au XIIIe siècle y compris. En résulte logiquement une complète hétérogénéité des 384 actes édités dans ce recueil. On se contentera dès lors d’évoquer les grandes lignes de leur évolution formelle et de formuler quelques observations sur leur élaboration. 3.1. Forme des actes En son temps, le chartiste C. Brunel a donné une description systématique des variantes et des transformations rédactionnelles qu’il a observées dans les actes des comtes de Ponthieu antérieurs à 1280, eux aussi durablement rédigés sous le contrôle des bénéficiaires53. On peut dire que cette description s’applique sans réserve aux chartes saint-poloises, dont les variations et les évolutions de formulaire sont en tout point comparables. Nous nous permettons donc d’y renvoyer le lecteur, et de n’insister ici que sur les principaux changements qui ont affecté le formulaire « moyen » des actes comtaux au fil du temps, en particulier au tournant des XIIe et XIIIe siècles. Suivant la tendance générale, l’invocation disparaît autour de 1200 : l’invocation graphique sous forme de croix n’est plus utilisée après 119054 et

52   Essentiellement suggérée par son premier sceau, qui est de type armorial (voir infra, catalogue des sceaux). 53   C. Brunel, Recueil des actes des comtes de Pontieu, p. XV-LXXV. 54   Elle est présente (ou attestée) dans les actes n° 8-9, 17, 38, 44, 48, 52, 55, 71-74.

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l’invocation verbale sort à son tour de l’usage après 120255. La seconde apparaît toutefois encore dans deux actes pour Cercamp (en 1207 et 1228), ainsi que dans tous ceux adressés à l’abbaye de Cîteaux (en 1202/05, 1206 et 1231)56. Les préambules, aux thèmes très classiques (ils évoquent le plus souvent la faiblesse de la mémoire humaine et la nécessité du recours à l’acte écrit pour préserver le souvenir des transactions), connaissent une évolution comparable. Régulièrement présents dans les actes des Candavène jusqu’en 1202 (la proportion est environ d’un acte sur six), ils s’effacent ensuite d’un seul coup ou presque : on n’en trouve plus que quatre dans la première moitié du XIIIe siècle (en 1207, 1209, 1227 et 1238)57. Comme l’invocation et le préambule, la formule de piété Dei gratia se raréfie à la fin du XIIe siècle. Elle est présente dans près de 70 % des actes d’Enguerran et d’Anselme, mais la proportion tombe à 22 % dans les chartes d’Hugues IV. On invoque de moins en moins la volonté divine à partir des années 1180 et plus du tout après 1197, avec trois exceptions isolées en 1202, 1227 et 122858. L’évolution est similaire a celle constatée dans les chartes des comtes de Flandre : la formule pieuse apparaît dans 86 % des actes de Thierry d’Alsace, mais tombe ensuite en désuétude avant le XIIIe siècle59. L’élément stable du protocole, c’est la titulature comtale. Elle est toujours présente60, sous la forme figée comes Sancti Pauli ou comes de Sancto Paulo. La titulature concurrente comes Ter(ua)nensis ne s’est pas imposée. Employée à deux reprises au XIIe siècle, elle renvoie au Ternois, c’est-à-dire au territoire primitif du comté de Saint-Pol, tout en créant une homonymie ambiguë avec l’ancien pagus de Thérouanne61. Deux actes de la fin du XIIIe siècle

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  Actes n° 1, 4, 8-9, 10, 13-14, 16-17, 36-38, 46, 48, 51, 55, 59, 62, 73, 76, 83, 93-94, 98, 117, 133, 138, 140. 56   Actes n° 146-147, 151, 156, 226, 237-238. 57   27 préambules au total : actes n° 1-2, 5, 9-10, 18-19, 25, 30, 32, 34, 58, 60, 86, 90, 92-94, 96, 116-118, 123, 137, 153, 158, 222, 260. 58   Occurrences après 1180 : actes n° 56-59, 62, 68, 70, 73-74, 80, 86, 92-94, 96-97, 120, 222, 226. 59   Voir l’étude de B.-M. Tock, « The political use of piety in epicopal and comital charters of the eleventh and twelfth centuries », dans Negociating secular and ecclesiastical power. Western Europe in the central Middle Ages, éd. A.-J. Bijsterveld, H. Teunis et A. Wareham, Turnhout, 1999 (International medieval research : selected proceedings of the International Medieval Congress, University of Leeds, 6), p. 19-35, en particulier p. 26-29, et, pour le cas saint-polois, J.-F. Nieus, Un pouvoir comtal, p. 326. 60   L’unique exception est une notice du début de la carrière d’Hugues IV (acte n° 67, 1174/86). 61   Actes n° 8 (1145) et 41 (1170). Voir J.-F. Nieus, Un pouvoir comtal, p. 259.

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donnent par coquetterie comes Sancti Pauli in Ternesio62. Devenu comte de Blois du chef de son épouse, Hugues V de Châtillon s’intitule comes Sancti Pauli et Blesis (ou cuens de Saint Pol et de Bloys) dans les actes qui s’étalent de janvier 1236 à mai 124563. Son successeur Guy III, quant à lui, porte occasionnellement la double titulature comes Sancti Pauli et dominus Attrebatensis (ou quens de Saint Pol et sires d’Arras) entre 1254 et 126564. Enfin, si les Candavène n’affichent leur patronyme que de façon irrégulière, les Châtillon, eux, veillent normalement à faire suivre leur nom du toponyme qui rappelle leur origine. Les observations de C. Brunel à propos de l’adresse et de la notification des actes du Ponthieu s’appliquent en tout point au corpus saint-polois. La tournure impersonnelle notum sit, par exemple, sort définitivement de l’usage au tournant des XIIe et XIIIe siècles, dans un cas comme dans l’autre (après 1195 en Ponthieu, après 1202 à Saint-Pol). On ne s’étonnera pas que de fortes variations affectent la longueur du dispositif. Elles sont liées à la nature et à la complexité relative des actes, bien sûr, mais aussi aux habitudes des rédacteurs et des chancelleries. Les actes très brefs, souvent associés à l’essor des chancelleries princières, tendent à se multiplier à la fin du XIIe siècle. Certaines pièces produites aux alentours de 1200 ne comptent pas plus d’une cinquantaine de mots65. Dans la seconde moitié du XIIIe siècle, en revanche, la tendance est à l’inflation du dispositif, sous l’effet de rédacteurs frottés de droit qui entendent barder leur production d’un maximum de garanties juridiques. La phénomène s’accentue à l’approche de 1300, annonçant une tendance générale de la diplomatique au bas Moyen Âge. L’évolution la plus notable de l’eschatocole concerne l’énumération des témoins présents lors de l’action juridique ou de la remise de l’acte. Cette pratique est systématique jusqu’en 1195, puis se raréfie progressivement entre cette date et 1205, avant de cesser pour de bon66. Signe du recul de la caution baronniale et surtout du renforcement de la valeur intrinsèque de l’acte écrit, cette disparition procède d’un mouvement assez général. Dans le Ponthieu voisin, elle se joue un rien plus tard, entre 1210 et 1214 67. Comme l’indique C. Brunel, il existe une concomitance frappante avec l’introduction du complément « In cuius rei testimonium » dans l’annonce du sceau 62

  Actes n° 366 (février 1291, n. st.) et 373 (février 1293, n. st.), tous deux pour le chapitre cathédral d’Arras. 63   Actes n° 253-274. 64   Acte n° 299 et 305. 65   L’acte le plus court est le n° 130 (1202). 66   Listes de témoins entre 1195 et 1205 : actes n° 87, 91-94, 96-100, 102, 105-108, 110, 117-121, 124, 126, 129, 131, 136-137, 145, 149. Rares exceptions après 1205 : actes n° 153, 187, 193-194, 196, 210, 218, 306. 67   C. Brunel, Recueil des actes des comtes de Pontieu, p. CX-CXI.

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(1216 en Ponthieu, 1213 à Saint-Pol68). Sans les témoins, l’impression du sceau est en effet devenue le principal outil de validation des actes comtaux. Quant au système du chirographe, timidement expérimenté à la fin du XIIe siècle, il ne s’imposera pas69. Les actes dépourvus de date sont assez fréquents jusqu’au milieu du XIIe siècle, notamment parmi ceux destinés aux abbayes cisterciennes de Clairmarais et de Loos. La tendance s’inverse durant les années 1160-1170, au terme desquelles les documents non datés deviennent rares70. Les derniers cas remontent à 1202/05 et 1213 (abstraction faite de quelques lettres qui, par nature, ne portent pas d’indications chronologiques71). La mention du mois est courante à partir du début du XIIIe siècle. Les indications de lieu, pour leur part, restent sporadiques durant toute la période couverte par le corpus. La plupart de ces éléments témoignent d’une profonde transformation de la diplomatique comtale entre la fin du XIIe et les premières décennies du XIIIe siècle : le formulaire se laïcise ; le dispositif se fait progressivement plus concis, plus affûté, plus stéréotypé aussi ; la charte comtale, profitant pleinement du renouveau de la preuve écrite, devient un instrument juridique vraiment autonome. L’arrivée des Châtillon à Saint-Pol explique au moins en partie cette mutation, car les nouveaux comtes sont porteurs des traditions diplomatiques françaises et champenoises. On observe de fait une nette rupture entre les actes d’Hugues IV Candavène et ceux de ses successeurs à partir de 1205. Mais cette rupture n’est pas totale, loin de là, car beaucoup de changements sont déjà perceptibles dans la centaine d’actes conservés du dernier Candavène. Celui-ci, ou plutôt son chancelier et ceux qui composaient ses chartes, se sont montrés sensibles aux évolutions générales qui touchaient alors la diplomatique princière et seigneuriale du nord de la France. Un mot enfin sur la langue des actes. Les premiers documents en langue vernaculaire sont de l’année 1228 : il s’agit de la charte de coutumes du village de Gouy-en-Ternois et d’une courte lettre de la comtesse Élisabeth à l’abbé d’Anchin, toutes deux connues par des copies72. C’est beaucoup plus précoce qu’en Ponthieu (1245)73, mais conforme à la chronologie observée

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  Acte n° 167.   Actes n° 55 (1179), 59 (1183), 70 (1189) et 120 (1202). 70   Ne sont pas datés : actes n° 1, 5, 10, 12-16, 21, 24, 28-34, 38, 43-44, 58, 66, 68, 84-85, 132-133, 136, 139, 146-147, 167 (hormis les actes connus par des mentions imprécises, les notices et les lettres). 71   Pour les notices et les lettres intégrées au corpus, voir supra, section 2.1. 72   Actes n° 229 et 230. 73   C. Brunel, Recueil des actes des comtes de Pontieu, p. XVII. 69

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dans les actes seigneuriaux du sud de la Flandre74. Le passage du latin au français dans les chartes des comtes de Saint-Pol est toutefois très progressif : un seul acte est rédigé en français dans les années 1230, puis quatre dans les années 1240, cinq dans les années 1250, sept dans les années 126075 ; ce n’est guère que dans les années 1270 que les pièces en langue vernaculaire deviennent majoritaires. L’emploi du français est enfin de règle après 1280, hormis quelques actes rédigés sous le contrôle d’institutions ecclésiastiques anciennes76. 3.2. Remarques sur la genèse des actes Les propos qui précèdent font évidemment surgir la question du contrôle exercé par les comtes de Saint-Pol sur leur production diplomatique. Question épineuse, car, n’ayant pas (avant 1300 en tout cas) organisé un bureau d’écriture chargé de fabriquer leurs actes, lesdits comtes n’ont jamais atteint le stade d’une « autonomie diplomatique »77 complète. Au départ, avant le premier essor des chartes saint-poloise au milieu du XIIe siècle, les Candavène délèguent couramment à d’autres autorités le soin de notifier des actions juridiques qui les concernent pourtant de près. Il n’y a pas eu à Saint-Pol un « temps des chartes épiscopales » comparable à celui qu’ont connu d’autres potentats laïcs78, mais le fait est que d’autres auteurs se substituent parfois aux comtes : une donation à l’abbaye de Bourbourg est entérinée sous le sceau du comte de Flandre (1123)79 ; la réforme du chapitre castral d’Encre est annoncée par l’évêque d’Amiens (1138)80 ; l’obligation faite aux fils d’Hugues III de restaurer les droits de certains monastères est signifiée par l’évêque de Thérouanne (1145) 81. Certes, dans ce

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  Voir Th. Brunner, « Le passage du latin au français dans les chartes du diocèse de Thérouanne au XIIIe siècle », dans La ville et le diocèse de Thérouanne au Moyen Âge. Actes de la journée d’études de Villeneuve-d’Ascq, 3 mai 2007, éd. J. Rider et B.-M. Tock (à paraître). L’auteur prépare une thèse de doctorat sur le sujet à l’Université Marc Bloch de Strasbourg. 75   Actes n° 254, 271, 276, 278-279, 285, 288-290, 294, 303, 305, 309, 314-315, 317, 320. 76   Et celle, plus étonnante, d’un acte pour la léproserie de Frévent (n° 370, avril 1292). 77   L’expression est empruntée à B.-M. Tock, Une chancellerie épiscopale, p. 198. 78   Ainsi les sires de Coucy, qui s’en remirent longtemps aux chancelleries épiscopales et ne commencèrent à instrumenter eux-mêmes qu’une fois le XIIe siècle bien engagé. Voir D. Barthélemy, Les deux âges de la seigneurie banale, p. 102-104 : le premier acte émis par un sire remonte à 1139 et les chartes épiscopales restent majoritaires jusqu’au milieu du siècle. 79   Acte n° 4. 80   J. Depoin, Recueil de chartes et de documents de Saint-Martin-des-Champs, t. 2, p. 100-101, n° 244.  81   J. Diegerick, Inventaire analytique et chronologique, p. 13-14, n° 8 ; D. Haigneré, Les chartes de Saint-Bertin, t. 1, p. 194, n° 81.

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dernier cas, il s’agit d’une injonction de l’autorité épiscopale. C’est peut-être dans le même esprit que les évêques ont acté seuls les premières donations comtales envers la fondation expiatoire de Cercamp (en 1144/54 et 1156)82. Une autre circonstance particulière est celle de l’accord concernant le douaire de l’épouse du comte Enguerran, qui a été rédigé au nom du comte de Flandre (1150/56)83. Cependant, une fois passé le milieu du XIIe siècle, les comtes ne laissent plus guère à d’autres le soin d’instrumenter à leur place, sauf dans le cas spécifique des transports de dîmes84. Reste que, pendant un moment encore, les actes des Candavène sont fréquemment « supervisés » par une autre autorité, qui y joint la garantie de sa souscription, de son sceau ou même de sa propre charte. Le comte de Flandre, consulté comme seigneur féodal ou protecteur de l’institution bénéficiaire, décide parfois d’instrumenter parallèlement85. Les évêques, celui d’Arras en particulier, délivrent volontiers des chartes notifiant les aumônes saint-poloises en faveur des abbayes de leur diocèse86. Mais après les années 1160, ils ne le font plus que de manière très occasionnelle (en général lorsqu’une dîme est en jeu). Quant aux pouvoirs laïcs supérieurs – comte de Flandre, puis roi de France –, s’ils se manifestent de loin en loin jusqu’au terme de la période considérée, c’est pour des raisons essentiellement politiques. Il s’agit pour eux d’affirmer leur autorité éminente sur le comté de Saint-Pol ou d’exercer un contrôle sur des tractations importantes qui engagent leurs intérêts. Pour le reste, après les années 1160, les comtes de SaintPol instrumentent de manière tout à fait autonome. L’auctoritas publica reconnue à leurs chartes se suffit enfin à elle-même. Mais le degré ultime de l’autonomie diplomatique est atteint lorsque l’auteur rédige lui-même les chartes qu’il expédie. Les maîtres de Saint-Pol, on l’a dit, n’y sont jamais parvenus. Comment s’en étonner ? À la différence des princes territoriaux, qui se sont pour la plupart dotés d’un embryon de chancellerie vers 1200 au plus tard, les comtes de rang moyen n’ont pas forcément pris l’habitude de confectionner leurs actes par leurs propres 82   A. Miraeus et J.F. Foppens, Opera diplomatica, t. 2, p. 819 (charte de fondation antidatée de 1137, composée en 1144/54) ; Arras, AD PDC, 12 H 2, cahier non coté, f. 4 r-v (1156). Du moins le comte Enguerran et son frère Anselme apposent-ils leurs sceaux au second acte. 83   Voir J.-F. Nieus, Un pouvoir comtal, p. 95-96. 84   Lesquels sont soumis au contrôle épiscopal. Exemples : B.-M. Tock, Les chartes des évêques d’Arras, p. 144-145, n° 124 (1159) ; Lille, ADN, B 1486, 191 bis (1194). 85   Th. de Hemptinne et A. Verhulst, De oorkonden der graven van Vlaanderen, t. 2/I, p. 137-140, n° 83 (1145) ; p. 164-165, n° 101 (1144/47) ; p. 190-191, n° 116 bis (1149) ; p. 192-193, n° 117 (1149) ; p. 228-229, n° 142 (1150/55). Sont ainsi dédoublés les actes n° 8, 10-11 et 21. Ils concernent surtout des possessions artésiennes des Candavène, sur lesquelles Thierry d’Alsace tenait à exprimer sa suzeraineté. 86   B.-M. Tock, Les chartes des évêques d’Arras, p. 94-95, n° 79 (1142) ; p. 104-105, n° 90 (1147) ; p. 106, n° 91 (1147) ; p. 111-112, n° 97 (1144/47) ; p. 117, n° 104 (1153) ; p. 132, n° 115 (1157).

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moyens. Ainsi, selon C. Brunel, les chartes des comtes de Ponthieu n’ont été qu’accidentellement fabriquées par leur auteur, que ce soit au XIIe ou même au XIIIe siècle87. Il n’en va pas autrement pour de grands seigneurs picards comme les Coucy et les Nesle : des clercs, éventuellement assortis du titre de « chancelier », ont beau s’occuper des écritures de ces personnages à une date assez précoce, les souscriptions qu’ils ont laissées au bas de certaines chartes ne permettent jamais de conclure à une rédaction par leurs soins88. À quoi bon, d’ailleurs ? La plupart des destinataires des chartes saint-poloises étaient en mesure de rédiger eux-mêmes les pièces qu’ils demandaient. Le fait est avéré au XIIe siècle pour des monastères comme Anchin, SaintVaast d’Arras, Berteaucourt, Saint-Pry de Béthune, Bourbourg, Cercamp, Corbie, Eaucourt, Saint-Nicolas de Furnes, Loos, Marchiennes, le MontSaint-Éloi, Saint-Bertin ou encore Valloires89. Au détour de ses travaux, B.-M. Tock a prouvé qu’un acte comtal de 1147 pour Saint-Nicolas de Furnes et deux autres de 1199 pour Cercamp ont été produits par leur destinataire90. On ajoutera qu’un groupe d’actes pour cette dernière abbaye, datés entre 1178 et 1190, présente déjà un même type d’écriture en usage chez les cisterciens du lieu91. Ceux-ci avaient donc pris l’habitude de confectionner les chartes émanant de leurs protecteurs. À l’occasion, semble-t-il, ils travaillaient également pour le compte d’autres maisons religieuses, car un acte comtal destiné au prieuré de Lucheux se rattache lui aussi à ce groupe d’écriture92. La facture caractéristique des actes reçus par les cisterciens de Loos dans les années 1140-1160 montre qu’ils étaient eux aussi rédigés sur place93. Pour le reste, l’hétérogénéité globale des actes du XIIe siècle présents dans le corpus, tant au niveau de leurs caractères 87

  C. Brunel, Recueil des actes des comtes de Pontieu, p. LXXXVIII-XCIX.   Les sires de Coucy ont beaucoup instrumenté après 1160, assistés d’un chapelain qui leur servait de chancelier, mais les bénéficiaires sont apparemment restés maîtres de la rédaction des actes (cf. D. Barthélemy, Les deux âges de la seigneurie banale, p. 102-103). Le même constat vaut pour les seigneurs de Nesle : bien qu’un chancelier apparaisse dès 1154, on ne décèle guère son intervention dans la réalisation des chartes (W.M. Newman, Les seigneurs de Nesle, t. 2, p. 14). Sur l’absence de garantie offerte par les souscriptions de chancellerie en général, voir B.-M. Tock, « Auteur ou impétrant ? Réflexion sur les chartes des évêques d’Arras au XIIe siècle », dans Bibliothèque de l’École des chartes, t. 149, 1991, p. 215-248, ici p. 222-223. 89   W. Prevenier, De oorkonden der graven van Vlaanderen, t. 1, p. 549-553, dresse une liste de centres de rédaction ecclésiastiques qui composent – tantôt systématiquement, tantôt de manière sporadique – les actes reçus des comtes de Flandre à la fin du XIIe siècle. B.-M. Tock, Une chancellerie épiscopale, p. 36-50, identifie pour sa part les établissements religieux qui ont rédigé ou mis au net au moins une charte des évêques d’Arras. 90   Actes n° 9 et 105-106. Cf. B.-M. Tock, Une chancellerie épiscopale, p. 42, et id., « Les difficultés financières de l’abbaye d’Arrouaise », p. 326. 91   Actes n° 54-55 et 73-74. 92   Acte n° 62 (1186). 93   Actes n° 13-16, 28-29, 33, 35-37, 51. 88

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externes que de leur formulaire, confirme que leur élaboration a été déléguée à des tiers tout au long de la période. Du personnel comtal était néanmoins chargé de superviser le processus dès le milieu du XIIe siècle. Un chancelier nommé Godefroid ouvre la liste des témoins d’un acte d’Hugues III en 114194. Une dizaine d’années plus tard, curieusement, c’est le vicomte de Saint-Pol qui assure, à Saint-Pol même, la délivrance de deux chartes comtales aux envoyés de Saint-Nicolas de Furnes95. L’existence d’un titulaire régulier de la fonction de chancelier n’est toutefois pas antérieure à la fin du siècle. Celle-ci est remplie par le magister Robert de Saint-Pol, un chanoine du chapitre cathédral d’Arras, entre le retour de croisade du comte Hugues IV en 1192 et le nouveau départ de celui-ci pour l’Orient en 120296. La souscription de chancellerie de ce Robert (le plus souvent : Datum per manum [magistri] Roberti, cancellarii mei) apparaît sept fois dans la grosse cinquantaine d’actes promulgués par Hugues IV au cours de cette décennie d’activité97. Quelle fut donc la participation concrète du personnage à la réalisation des chartes comtales ? L’examen des originaux conservés pour la période 1192-1202 apporte un élément de réponse. Trois d’entre eux, bien qu’adressés à des bénéficiaires différents, présentent un même type d’écriture assez caractéristique, qui correspond en fait à l’un des principaux modèles en usage à la chancellerie épiscopale d’Arras à la fin du XIIe siècle98. L’évêque d’Arras n’intervient pourtant pas directement dans les actions juridiques consignées. Le premier acte concerne maître Robert lui-même, qui achète une dîme dans le diocèse d’Amiens. Le deuxième est un échange entre un seigneur local et l’abbaye de Cercamp, confirmé par le roi de France, les comtes de Ponthieu et de Saint-Pol, ainsi que les évêques d’Amiens et d’Arras ; ce dossier diplomatique émane de la chancellerie royale, à l’exception des chartes d’Hugues IV et du prélat arrageois, qui trahissent un travail de la chancellerie épiscopale99. Le troisième acte est un accord de coseigneurie négocié avec l’abbaye Saint-Vaast d’Arras ; l’actio s’est déroulée à Arras in pleno capitulo, mais les deux parties du chirographe ont été données au château de Lucheux per manum magistri

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  Acte n° 7.   Actes n° 17 (Data apud Sanctum Paulum per manum Raimboldi vicecomitis, 1151) et 19 (Datum apud Sanctum Paulum per manum Rainbaldi vicecomitis, 1152). 96   Concernant ce personnage, dont les origines peuvent être situées dans la région de Noyon, et qui finira sa carrière comme doyen du chapitre cathédral d’Arras, voir J.-F. Nieus, Un pouvoir comtal, p. 381-382. 97   Actes n° 83, 86-87, 92, 95, 99, 106, 120 et 121 (voir le tableau dans J.-F. Nieus, Un pouvoir comtal, p. 383). 98   Actes n° 87 (1195), 97 (1197) et 120 (1202). Il s’agit du « type J » défini par B.-M. Tock, qui est attesté entre 1190 et 1202 (B.-M. Tock, Une chancellerie épiscopale, p. 54-55 ; voir aussi p. 57 et 224 pour les actes ici concernés). 99   Cf. ibid., p. 56-57. 95

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Roberti. Tout indique que le chancelier du comte de Saint-Pol, responsable de l’établissement de ces trois documents, en a confié la réalisation à la chancellerie de l’évêque d’Arras. B.-M. Tock a d’ailleurs mis en lumière le fait que les clercs de l’évêque Pierre Ier (1184-1203) composaient volontiers des chartes pour le compte des seigneurs et les abbayes de la région100. Maître Robert pouvait en outre profiter de sa qualité de membre du chapitre cathédral pour recourir aux services de l’administration épiscopale, car celleci œuvrait également pour les chanoines101. Est-il en outre intervenu dans la rédaction de certains textes ? La confrontation des formulaires ne donne aucun résultat tangible. Il est certes permis de penser que, parmi les actes de rédaction courte qui se multiplient dans le corpus à la fin du XIIe siècle, quelques-uns pourraient éventuellement être mis à l’actif du chancelier. Trois de ces actes brefs portent sa souscription102. L’un d’eux, muni d’un dispositif singulièrement elliptique emprunté à une vieille confirmation, a été tout de suite remplacé par une autre charte au texte plus explicite103. S’agissait-il d’un travail de Robert, jugé insatisfaisant par le destinataire – la lointaine abbaye de Fécamp – après réception ? Une vague similitude formelle avec un autre acte court souscrit par le même Robert alimente l’hypothèse, sans la valider tout à fait104. Quoi qu’il en soit, si ce dernier a vraiment assuré le dictamen de certaines chartes comtales, c’est à l’évidence de manière tout à fait occasionnelle. Dans la majorité des cas, l’intervention du chancelier Robert, qui était avant tout le gardien du sceau comtal, a dû se limiter à une forme de contrôle au moment de la validation et de la promulgation. C’est bien ce que suggère un acte pour Saint-Vaast d’Arras, à la fin duquel le scribe a ajouté les mots « Datum per manum R. cancellarii comitis » en profitant d’un espace qui avait échappé à l’élongation de la dernière ligne d’écriture105. Ainsi l’action du chancelier comtal en cette fin du XIIe siècle paraît-elle s’adapter aux circonstances qui entourent chaque production d’acte : tantôt il rédige lui-même le document (au bénéfice du doute…), tantôt il en commande la mise au net à ses relations de la chancellerie épiscopale, tantôt encore – c’est de loin le

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  Ibid., p. 221-225.   Ibid., p. 35. 102   Actes n° 95, 99 et 121. 103   Actes n° 99 et 100 (1197). On relève un autre cas de rédaction double : actes n° 146 et 147 (1202/05). 104   Acte n° 95 (1196). Les formules communes sont banales (suscription, notification et formule de chancellerie), mais il faut considérer le fait que le bénéficiaire de l’acte n° 95, le petit prieuré de Ligny-sur-Canche, ne produisait apparemment pas ses documents (l’acte n° 197, donné aux religieux de Ligny en 1222, est de la main d’un scribe comtal : voir la suite de l’exposé). 105   Acte n° 86 (1195). 101

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cas le plus fréquent – il se contente de le valider après sa confection par des tiers. L’office de chancelier disparaît définitivement après le retrait de maître Robert en 1202. Sans doute a-t-il été supprimé par Gaucher de Châtillon, toujours prompt à imiter son mentor capétien106. Les tâches précédemment assumées par le chancelier ont alors été dévolues à un ou plusieurs clercs de l’entourage comtal. Une lettre de Gaucher mentionne son clerc Bernard (clericum meum), envoyé auprès de l’abbé de Marmoutier pour discuter du sort du prieuré d’Œuf-en-Ternois. Bernard est flanqué pour la circonstance d’un prêtre, sans doute chargé des aspects spirituels de la négociation, tandis que lui-même semble plutôt devoir s’occuper des chartes qui entérineront l’accord obtenu107. Mais après 1213, un lourd silence enveloppe les petites mains qui assurent le fonctionnement de la « chancellerie » saint-poloise. En fait, durant toute la période, l’hétérogénéité des textes et de leur présentation matérielle reste telle que la grande majorité des chartes comtales doit encore avoir été élaborée dans les officines des destinataires. Les originaux archivés par les abbayes de Cercamp, de Loos ou encore de Cîteaux témoignent toujours de productions locales. La continuité avec les pratiques du XIIe siècle s’étend même à l’activité extra-épiscopale de la chancellerie des évêques d’Arras, dont on retrouve la « patte » dans deux originaux de Guy de Châtillon, l’un donné à l’abbaye d’Étrun en 1223, l’autre au chapitre cathédral d’Arras en 1226108. À la fin du siècle encore, les chanoines arrageois restent maîtres de la fabrication des chartes qui leur sont adressées, comme le prouvent l’usage anachronique du latin et les longueurs d’une rédaction surchargée de clauses juridiques109. Mais qu’en est-il de la réalisation des actes que les laïcs s’échangent maintenant entre eux, en volume sans cesse croissant, sur les matières les plus diverses (accords familiaux au sein de l’aristocratie, règlements féodo-vassaliques, octrois de franchises aux communautés d’habitants, ordres communiqués aux agents du pouvoir, etc.)  ? D’autres voies de production ont forcément pris le relais des monastères. Hélas, il est presque impossible d’aborder leur étude dans l’état actuel des connaissances. Le seul résultat engrangé au niveau du corpus saint-polois concerne les chartes de la comtesse Élisabeth. L’examen paléographique des originaux révèle que cette dernière, durant sa première « régence » entre 1219 et 1222, a disposé d’un adjoint capable de produire ses documents : c’est une même main qui a tracé une lettre destinée au régent d’Angleterre Hubert de Burgh et deux petits actes 106

  Dans les actes des comtes de Ponthieu, la dernière souscription de chancellerie est de 1218 (C. Brunel, Recueil des actes des comtes de Pontieu, p. LXVIII). 107   Acte n° 166 (1212/13). 108   Actes n° 210 et 218. 109   Actes n° 328, 332, 336, 344, 353, 366 et 373 (1273 à 1293).

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adressés aux prieurés de Ligny-sur-Canche et de Lucheux (ill. cidessous)110.

Écriture du scribe de la comtesse Élisabeth (acte n° 188, juillet 1220) (© AD Côte-d’Or)

L’écriture de cet unique scribe comtal identifié avec certitude s’apparente aux cursives diplomatiques en usage à la chancellerie des comtes de Flandre – elle-même influencée par le modèle anglais111 – à partir de la fin du XIIe siècle. Ladite écriture n’est d’ailleurs pas propre à ce scribe au sein du corpus saint-polois. On trouve en effet des types relativement proches dans quelques actes de Gaucher et Guy de Châtillon, époux et fils de la comtesse Élisabeth, ou encore dans un acte tardif (1240) de cette dernière pour l’abbaye de Cercamp – un acte court qui, une fois n’est pas coutume, n’est visiblement pas l’œuvre des moines112. Ajoutons qu’une charte d’Hugues IV Candavène affiche déjà une cursive assez similaire113 ; le fait qu’il agisse du premier acte comtal destiné à un laïc (le sénéchal d’Hugues IV, en l’occurrence) renforce le sentiment que ce style d’écriture est lié à des « productions comtales ». Mais en fin de compte, la plupart des chartes comtales sont bien des œuvres collectives, inspirées tant par leur auteur nominal que par les bénéficiaires qui en ont le plus souvent assumé la confection (voire par les tiers impliqués en raison d’un savoir-faire technique). Il convient de ne pas l’oublier au moment de les lire et de les interpréter.

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  Actes n° 184, 188 et 197.   Voir Th. de Hemptinne et W. Prevenier, « La chancellerie pontificale et les centres ecclésiastiques de rédaction de chartes dans les anciens Pays-Bas méridionaux du XIe au XIIIe siècle », dans Papsturkunde und europäisches Urkundenwesen. Studien zu ihrer formalen und rechtlichen Kohärenz vom 11. bis 15. Jahrhundert, éd. P. Herde et H. Jakobs, Cologne, 1999 (Beihefte zum Archiv für Diplomatik, Schriftgeschichte, Siegel- und Wappenkunde, 7), p. 131-145, ici p. 142-144. 112   Actes n° 173 (1216), 185 (1220), 202 (1222), 204 (1223) et 264 (1240). 113   Acte n° 75 (1190). 111

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4. Catalogue des sceaux comtaux Hormis quelques missives et notices, tous les documents repris dans le corpus ont été validés par l’apposition d’un sceau, normalement annoncé dans la formule de corroboration. Sans surprise, on observe une nette prédominance du scellement sur double queue de parchemin, encore que les lacs de soie deviennent fréquents à partir des années 1190114. Parmi les actes conservés en original, bien peu sont encore munis de leur empreinte en cire, complète ou non, mais des représentations anciennes (XVIIe-XVIIIe siècles), voire de simples descriptions, permettent de compléter le corpus, d’achever la lecture de légendes abîmées et de préciser les chronologies d’utilisation. Le plus ancien sceau comtal documenté est celui d’Hugues III Candavène (acte de 1127/29), attesté par une gravure de la fin du XVIIIe siècle (voir les planches en fin d’introduction). La matrice de ce sceau a été récupérée par le successeur d’Hugues III, le comte Enguerran, qui en a fait regraver la légende à son nom et l’a employée dans cet état pendant toute sa vie115. On compte au total dix-huit sceaux de comtes jusqu’au terme du XIIIe siècle, plusieurs titulaires ayant utilisé deux ou trois matrices successives. Ils sont du type équestre de guerre à l’épée, hormis les premiers sceaux d’Hugues IV Candavène (type équestre de chasse, utilisé durant sa minorité), Guy III de Châtillon (type armorial, peut-être aussi lié au jeune âge de son possesseur) et Guy IV de Châtillon (type armorial, utilisé avant l’obtention du titre comtal). Les contre-sceaux font leur apparition à l’époque d’Anselme, au début des années 1160, et se généralisent ensuite. Ils sont tous de type armorial à partir du début du XIIIe siècle. Les sceaux des trois comtesses de Saint-Pol qui ont instrumenté en leur nom propre sont également présents dans le corpus, à savoir ceux de Yolande de Hainaut, Élisabeth Candavène et Mahaut de Brabant. Élisabeth a même utilisé cinq matrices successives, dont la première n’est pas représentée parmi les actes édités116. Ces sceaux féminins sont du type pédestre classique pour les dames de la noblesse : en forme de navette, ils représentent leur propriétaire debout, avec une fleur de lys ou un oiseau à la main.

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  La courroie de cuir est également utilisée jusqu’en 1200. La simple queue apparaît sporadiquement au début du XIIIe siècle (actes n° 172, 184 et 204). 115   Voir J.-F. Nieus, « Les remplois de sceaux princiers », p. 47-58 (p. 52-53 pour le sceau d’Hugues III). 116   C’est celle utilisée par Élisabeth après son mariage avec Gaucher de Châtillon en 1196, qui a été abandonnée peu après l’accession du couple à la tête du comté de Saint-Pol en 1205 (gravure dans A. Duchesne, Histoire généalogique de la maison de Chastillon sur Marne, Preuves, p. 35). Concernant les sceaux de cette comtesse, voir J.-F. Nieus, « Élisabeth Candavène » (sous presse).

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Introduction

Des sceaux de tiers sont occasionnellement appendus à des chartes comtales ou aux quelques actes collectifs repris dans le corpus117. Ils ne sont pas catalogués ici. (1) Hugues III Candavène a. Présentation du champ : cavalier nu-tête sur un cheval galopant vers la droite ; tient une épée dans la main droite et un écu normand dans la main gauche ; vêtu d’une tunique longue. Cinq gerbes d’avoine dans le champ : une devant le cheval et quatre entre ses pattes. b. Légende (incertaine) : SIG(ILLUM) HUGONIS […]SDA[…]. c. Forme et dimensions : ronde, 60 mm. d. Exemplaire : n° 5 (description de 1777 et gravure de 1788) ; voir aussi le sceau d’Enguerran Candavène, qui est le même. e. Période d’utilisation : l’emploi de ce sceau par Hugues III Candavène est seulement attesté en 1127/29. Il est ensuite utilisé par son fils Enguerran. f. Bibliographie : L. Bétencourt, Cartulaire de l’abbaye de Saint-Sylvin, p. 31 (gravure). — J.-F. Nieus, Un pouvoir comtal, p. 130-134. — Id., « Les remplois de sceaux princiers », p. 52-53. — Id., « L’avoine des Candavène », p. 199-201. (2) Enguerran Candavène a. Présentation du champ : identique au précédent (il s’agit de la même matrice). b. Légende : + SIGILLU(M) INGELRAMI COMITIS S(AN)C(T)I PAULI. c. Forme et dimensions : ronde, 60 mm. d. Exemplaires : n° 8 (description du XVIIIe s.), 10 (description et dessin du XVIIIe s.), 13, 15, 30 et 33. e. Période d’utilisation : de 1145 à 1150/64, probablement jusqu’en 1164. f. Bibliographie : G. Demay, Inventaire des sceaux de la Flandre, p. 45, n° 285. — Id., Inventaire des sceaux de l’Artois et de la Picardie, p. 11, n° 69. — D. L. Galbreath et L. Jéquier, Manuel du blason, p. 30-31. — E. Warlop, « ‘Campus Avenae’. Het wapen », p. 587-589. — M. Pastoureau, « La genèse des armoiries », p. 89. — Id., Traité d’héraldique, p. 305 et 307. — P. Bony, Un siècle de sceaux figurés, p. 26 et fig. 49. — J.-F. Nieus, Un pouvoir comtal, p. 130-134. — Id., « Les remplois de sceaux princiers », p. 52-53. — Id., « L’avoine des Candavène », p. 200-201. (3) Anselme Candavène (Type I, comme seigneur d’Encre et de Lucheux) a. Présentation du champ  : cavalier casqué (casque conique à nasal) sur un cheval galopant vers la droite ; tient une épée dans la main droite et un écu dans la main gauche.  117

  Voir les actes n° 260 (1238 ; dessin du sceau de Baudouin, seigneur de Ligny-sur-Canche), 289-290 (février 1254, n. st.  ; sceau de Dreu d’Amiens, seigneur d’Aubigny-en-Artois), 330-331 (janvier 1273, n. st. ; sceaux d’Étienne du Péage et Jean de Fricourt, chevaliers, ainsi que de Robert II, comte d’Artois) et 372 (19 janvier 1293, n. st. ; sceau de Raoul de Clermont, seigneur de Nesle).

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b. Légende : [SIGI]LLUM ANSEL[…].  c. Forme et dimensions : ronde, 68 mm. d. Exemplaire : n° 21. e. Période d’utilisation : l’emploi de ce sceau est seulement attesté en 1150/53. f. Bibliographie : G. Demay, Inventaire des sceaux de la Flandre, p. 45, n° 286. (4) Anselme Candavène (Type II, comme seigneur d’Encre et de Lucheux, puis comte de Saint-Pol) a. Présentation du champ : cavalier casqué (casque conique) sur un cheval galopant vers la droite ; tient une épée dans la main droite et un écu dans la main gauche ; la tunique du cavalier, son écu et la robe de son cheval sont parsemés de gerbes d’avoine. b. Légende : SIGILLUM ANSE[LMI ?] [C]ANDAVENE.  c. Forme et dimensions : ronde, 63 mm. d. Exemplaires : n° 28 et 38. e. Période d’utilisation : l’emploi de ce sceau est attesté en 1162 et 1164. f. Bibliographie : G. Demay, Inventaire des sceaux de la Flandre, p. 45, n° 287. — Id., Inventaire des sceaux de l’Artois et de la Picardie, p. 25, n° 209. — D. L. Galbreath et L. Jéquier, Manuel du blason, p. 30-31. — E. Warlop, « ‘Campus Avenae’. Het wapen », p. 588-589. — M. Pastoureau, « La genèse des armoiries », p. 89. — Id., Traité d’héraldique, p. 305 et 307. — P. Bony, Un siècle de sceaux figurés, p. 26 et fig. 65. — J.-F. Nieus, Un pouvoir comtal, p. 130-132. — Id., « L’avoine des Candavène », p. 207. Contre-sceau : a. Présentation du champ : aigle et gerbe d’avoine. b. Légende : CONTRA SIGILLUM.  c. Forme et dimensions : ronde, 28 mm. (5) Hugues IV Candavène (Type I, avant son adoubement) a. Présentation du champ : cavalier tête nue sur un cheval marchant vers la droite ; tient un aigle sur le poing droit et les rênes dans la main gauche ; vêtu d’une tunique longue. b. Légende : + SIGILLUM COMITIS HUGONIS DE S(AN)C(T)O PAULO. c. Forme et dimensions : ronde, 65 mm. d. Exemplaire : n° 51. e. Chronologie : l’emploi de ce sceau est seulement attesté en 1176. f. Bibliographie : G. Demay, Inventaire des sceaux de la Flandre, p. 45, n° 288 — L. Carolus-Barré, « La charte de Pontpoint », p. 559. — P. Bony, Un siècle de sceaux figurés, p. 47 et fig. 186. — J.-F. Nieus, Un pouvoir comtal, p. 104. (6) Hugues IV Candavène (Type II) a. Présentation du champ : cavalier casqué (heaume carré) sur un cheval galopant vers la droite ; tient une épée dans la main droite et un écu armorié (deux lions passants visibles à dextre) dans la main gauche. b. Légende : + SIGILL(UM) HUGONIS COMITIS DE S(AN)C(T)O PAULO.

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Introduction

c. Forme et dimensions : ronde, 70 mm. d. Exemplaires : n° 59 (dessin inexact du XVIIe s.), 72, 73 (fragment de contre-sceau) et 83 (dessin du XVIIe s.). e. Période d’utilisation : de 1183 à 1193, probablement dès 1179, année de l’adoubement d’Hugues IV. f. Bibliographie : L.-C. Douët d’Arcq, Collection de sceaux, t. 1, p. 320, n° 361. — P. Adam, « À propos d’un curieux usage héraldique », p. 9-10. — R. Viel, « Les armoiries probables d’Henri II », p. 19-20. — L. Carolus-Barré, « La charte de Pontpoint », p. 559. — J.-F. Nieus, Un pouvoir comtal, p. 104 et 130-132. — Id., « L’avoine des Candavène », p. 208. Contre-sceau : a. Présentation du champ : cavalier casqué (heaume carré) sur un cheval galopant vers la gauche ; tient une bannière dans la main droite et un écu dans la main gauche. b. Légende : HUGO CANDAVENA.  c. Forme et dimensions : ronde, 36 mm. (7) Hugues IV Candavène (Type III) a. Présentation du champ : similaire au précédent. b. Légende : SIGILL(UM) HUGONIS COMITIS DE S(AN)C(T)O PAULO. c. Forme et dimensions : ronde, 70 mm. d. Exemplaires : n° 86, 87, 92 (dessin du XVIIIe s.), 94 (photographie de la Collection Prevenier), 97, 105, 106, 120 (moulage des Archives nationales) et 133. e. Période d’utilisation : de 1195 à 1202. f. Bibliographie : G. Demay, Inventaire des sceaux de l’Artois et de la Picardie, p. 11, n° 70. — P. Bony, « L’image du pouvoir seigneurial », p. 494-495 et 498-499. — Id., Un siècle de sceaux figurés, p. 62. — J.-F. Nieus, « L’avoine des Candavène », p. 208, note 52. Contre-sceau : a. Présentation du champ : similaire au précédent, l’écu étant toutefois armorié. b. Légende : SECRETUM MEUM MICHI.  c. Forme et dimensions : ronde, 38 mm. (8) Yolande de Hainaut, épouse d’Hugues IV a. Présentation du champ : Dame debout, en robe et coiffée d’un voile ; porte la main droite sur son ventre et tient un oiseau sur son poing gauche. b. Légende : + SIGILL(UM) IOLENDIS COMITISSE DE S(AN)C(T)O PAULO. c. Forme et dimensions : en navette, 70 × 42 mm. d. Exemplaire : n° 120 (détruit en 1915 ; moulage des Archives nationales). e. Période d’utilisation : l’emploi de ce sceau est seulement attesté en mars 1202, n. st. f. Bibliographie : G. Demay, Inventaire des sceaux de l’Artois et de la Picardie, p. 11, n° 71. — P. Bony, Un siècle de sceaux figurés, p. 68 et fig. 313. Contre-sceau : a. Présentation du champ : aigle. b. Légende : + SECRETUM MEUM MICHI.  c. Forme et dimensions : ronde, 25 mm.

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(9) Gaucher de Châtillon (Type I, comme seigneur de Châtillon-sur-Marne) a. Présentation du champ : cavalier casqué (heaume carré) sur un cheval galopant vers la droite ; tient une épée dans la main droite et un écu dans la main gauche. b. Légende : SIGILL(UM) GALCHERI DE CASTELLIONE. c. Forme et dimensions : ronde, 70 mm. d. Exemplaire : n° 120 (détruit en 1915 ; moulage des Archives nationales). e. Période d’utilisation : l’emploi de ce sceau est seulement attesté en mars 1202 (n. st.) dans le présent corpus. f. Bibliographie : G. Demay, Inventaire des sceaux de l’Artois et de la Picardie, p. 12, n° 74. Contre-sceau : a. Présentation du champ : écu aux armes de Châtillon (trois pals de vair sous un chef). b. Légende : + SECRETUM SIGILLI.  c. Forme et dimensions : ronde, 31 mm. (10) Gaucher de Châtillon (Type II, comme comte de Saint-Pol) a. Présentation du champ : similaire au précédent. b. Légende : + S(IGILLUM) GALCHERI DE CASTELLIONE COMITIS S(AN)C(T)I PAULI. c. Forme et dimensions : ronde, 70 mm. d. Exemplaires : 153 (dessin du XVIIIe s.), 155, 167 (dessin du XVIIIe s.), 172, 173 et 177 (fragment). e. Période d’utilisation : de 1207 à 1217, probablement dès 1205 et jusqu’en 1219. f. Bibliographie : A. Duchesne, Histoire de la maison de Chastillon sur Marne, Preuves, p. 35 (gravure). — A. Teulet, Layettes du Trésor des chartes, t. 1, p. 428, n° 1162. Contre-sceau : a. Présentation du champ : écu aux armes des Châtillon (trois pals de vair sous un chef). b. Légende : + SECRETUM GALCHERI.  c. Forme et dimensions : ronde, 35 mm. (11) Élisabeth Candavène (Type II)118 a. Présentation du champ : dame debout, en robe et en manteau, coiffée d’un mortier ; porte la main droite sur la poitrine et tient un oiseau sur le poing gauche. b. Légende : + S(IGILLUM) ELISABETH DE CASTELLIONE COMITISSE S(AN)C(T)I PAULI. c. Forme et dimensions : en navette, 75 × 52 mm. d. Exemplaires : n° 167 (dessin du XVIIIe s.), 171, 195, 196 (dessin du XVIIIe s.), 197 et 200 (détruit en 1915 ; moulage des Archives nationales). e. Période d’utilisation : de 1213 à mai 1222, probablement jusqu’en octobre 1222.

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  Pour le type I (comme épouse de Gaucher de Châtillon), voir supra, note 116.

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Introduction

f. Bibliographie : G. Demay, Inventaire des sceaux de la Picardie, p. 9, n° 30. — Id., Inventaire des sceaux de l’Artois et de la Picardie, p. 12, n° 72. — P. Bony, Un siècle de sceaux figurés, p. 90. — J.-F. Nieus, « Élisabeth Candavène » (sous presse). Contre-sceau : a. Présentation du champ : écu aux armes des Châtillon (trois pals de vair sous un chef). b. Légende : + SECRETUM EST.  c. Forme et dimensions : ronde, 30 mm. (12) Élisabeth Candavène (Type III) a. Présentation du champ : dame debout, en robe et en manteau vairé, coiffée d’un mortier  ; porte  la main droite sur la poitrine et tient un oiseau sur le poing gauche. b. Légende : + S(IGILLUM) ELISABETH COMITISSE SANCTI PAULI. c. Forme et dimensions : en navette, 75 × 50 mm. d. Exemplaires : n° 208 (dessin du contre-sceau, XVIIIe s.), 217 (dessin du XVIIIe s.) et 226. e. Période d’utilisation : de mai 1223 à juin 1228. f. Bibliographie : J.-F. Nieus, Un pouvoir comtal, p. 130-132 et 171. — Id., « L’avoine des Candavène », p. 208-209. — Id., « Élisabeth Candavène » (sous presse). Contre-sceau : a. Présentation du champ : écu aux armes du comte Hugues IV, père d’Elisabeth (parti à dextre de deux lions passants et à sénestre de cinq gerbes d’avoine). b. Légende : + E(LISABETH) COMITISSA S(AN)C(T)I PAULI.  c. Forme et dimensions : ronde, 30 mm. (13) Élisabeth Candavène (Type IV) a. Présentation du champ : dame debout, en robe et en manteau vairé, coiffée d’un mortier ; porte la main gauche sur la poitrine et tient un fleuron à la main droite. b. Légende : + S(IGILLUM) ISABEL CO[MITISSE DE SANCTO P]AULO. c. Forme et dimensions : en navette, 75 × 45 mm. d. Exemplaire : n° 228. e. Période d’utilisation : l’emploi de ce sceau est seulement attesté en juillet 1228. f. Bibliographie : J.-F. Nieus, Un pouvoir comtal, p. 159. — Id., « Élisabeth Candavène » (sous presse). Contre-sceau : inchangé par rapport au type III. (14) Élisabeth Candavène (Type V) a. Présentation du champ : similaire au précédent. b. Légende : + S(IGILLUM) ISABEL COMITISSE DE S(AN)C(T)O PAULO. c. Forme : en navette, 70 × 50 mm. d. Exemplaires : n° 244 (fragment), 249 (description du XVIe s.), 251 et 260 (dessin du XVIIe s.). e. Période d’utilisation : de mai 1234 à 1238, probablement jusqu’en 1240/47.

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f. Bibliographie : G. Demay, Inventaire des sceaux de l’Artois et de la Picardie, p. 12, n° 73. — P. Adam, « À propos d’un curieux usage héraldique », p. 9-10. — R. Viel, « Les armoiries probables d’Henri II », p. 19-20. — E. Warlop, « ‘Campus Avenae’. Het wapen », p. 590-591. — P. Bony, Un siècle de sceaux figurés, p. 92 et fig. 489. — J.-F. Nieus, « Élisabeth Candavène » (sous presse). Contre-sceau : inchangé par rapport au type III. (15) Guy de Châtillon, fils du comte de Saint-Pol a. Présentation du champ : cavalier casqué (heaume carré) sur un cheval galopant vers la droite  ; tient une épée dans la main droite et un écu armorié dans la main gauche. b. Légende : + S(IGILLUM) GUIDONIS PRIMOGENITI FILII COMITIS S(AN)C(T)I PAULI. c. Forme et dimensions : ronde, 70 mm. d. Exemplaires : n° 190, 198, 199, 202, 204, 206, 212 et 220 (dessin du XVIIIe s.). e. Période d’utilisation : de 1221 à 1226, probablement dès 1219. f. Bibliographie : L.-C. Douët d’Arcq, Collection de sceaux, t. 1, p. 321, n° 366. — J. Th. de Raadt, Sceaux armoriés des Pays-Bas, t. 1, p. 359. Contre-sceau : a. Présentation du champ : écu aux armes des Châtillon (trois pals de vair sous un chef). b. Légende : + GUIDO DE CASTELIONE.  c. Forme et dimensions : ronde, 30 mm. (16) Hugues V de Châtillon (Type I, comme fils du comte de Saint-Pol) a. Présentation du champ : cavalier casqué (heaume carré) sur un cheval galopant vers la droite  ; tient une épée dans la main droite et un écu armorié dans la main gauche. b. Légende : + S(IGILLUM) HUGONIS FILII COMITIS SANCTI PAULI. c. Forme et dimensions : ronde, 70 mm. d. Exemplaire : n° 187. e. Période d’utilisation : l’emploi de ce sceau est seulement attesté en mai 1221. f. Bibliographie : L.-C. Douët d’Arcq, Collection de sceaux, t. 1, p. 321, n° 365. Contre-sceau : a. Présentation du champ : écu à trois pals de vair, brisé en chef d’un lambel à sept pendants. b. Légende : + HUGO DE CASTELIONE.  c. Forme : ronde, 30 mm. (17) Hugues V de Châtillon (Type II, comme comte de Saint-Pol) a. Présentation du champ : cavalier casqué (heaume carré) sur un cheval à la robe vairée, galopant vers la droite ; tient une épée dans la main droite et un écu armorié dans la main gauche.

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Introduction

b. Légende : + SIGILL(UM) HUGONIS DE CASTELLIONE COMITIS S(AN)C(T)I PAULI. c. Forme et dimensions : ronde, 70 mm. d. Exemplaires : n° 236, 243 et 247. e. Période d’utilisation : de mars 1231 à août 1234, probablement dès 1228. f. Bibliographie : L.-C. Douët d’Arcq, Collection de sceaux, t. 1, p. 320-321, n° 362. — P. Bony, Un siècle de sceaux figurés, p. 101 et fig. 547. Contre-sceau : a. Présentation du champ : écu à trois pals de vair, brisé en chef d’un lambel à quatre pendants. b. Légende : + COMITIS SANCTI PAULI.  c. Forme : ronde, 35 mm. (18) Hugues V de Châtillon (Type III, comme comte de Saint-Pol et de Blois) a. Présentation du champ : similaire au précédent. b. Légende : + S(IGILLUM) HUGONIS DE CASTELLIONE COMITIS S(AN)C(T)I PAULI ET BLES(E)N(SIS). c. Forme et dimensions : ronde, 85 mm. d. Exemplaires : n° 253, 254, 259, 269, 275, 276 (gravure du XVIIIe s.) et 278 (description du XVIIe s.). e. Période d’utilisation : de janvier 1236 à mars 1247, probablement jusqu’en 1248. f. Bibliographie : L.-C. Douët d’Arcq, Collection de sceaux, t. 1, p. 321, n° 363. Contre-sceau : a. Présentation du champ : écu à trois pals de vair, brisé en chef d’un lambel à cinq pendants. b. Légende : + HUGONIS COMITIS BLES(E)N(SIS).  c. Forme : ronde, 40 mm. (19) Guy III de Châtillon (Type I, avant son adoubement ?) a. Présentation du champ : écu à trois pals de vair, brisé en chef d’un lambel à cinq pendants. b. Légende : + S(IGILLUM) GUIDONIS DE CASTELLIONE COMITIS S(AN)C(T)I PAULI. c. Forme et dimensions : ronde, 60 mm. d. Exemplaires : n° 283 (dessin du XVIIIe s.) et 285. e. Période d’utilisation : l’emploi de ce sceau est seulement attesté de mars à août 1252. f. Bibliographie : néant. Contre-sceau : a. Présentation du champ : écu portant trois gerbes (deux et une). b. Légende : + SIGILL(UM) SECRETI.  c. Forme et dimensions : ronde, 25 mm.

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(20) Guy III de Châtillon (Type II) a. Présentation du champ : cavalier casqué (heaume carré) sur un cheval à la robe vairée, galopant vers la droite ; tient une épée dans la main droite et un écu armorié dans la main gauche. b. Légende : S(IGILLUM) GUIDONIS DE CASTELLIONE COMITIS S(AN)C(T)I PAULI. c. Forme et dimensions : ronde, 83 mm. d. Exemplaires : 289, 290, 292 (dessin du XVIIIe s.), 294 (dessin du contre-sceau, XVIIIe s.), 308, 322, 323 (gravure du XVIIIe s.), 324, 336 (fragment), 342 et 348. e. Période d’utilisation : de 1254 à 1281, probablement jusqu’en 1289. f. Bibliographie : A. Duchesne, Histoire de la maison de Chastillon sur Marne, Preuves, p. 164 (gravure). — L.-C. Douët d’Arcq, Collection de sceaux, t. 1, p. 321, n° 367. — J. Th. de Raadt, Sceaux armoriés des Pays-Bas, t. 1, p. 359. — J.-F. Nieus, Un pouvoir comtal, p. 171. Contre-sceau : a. Présentation du champ : écu portant trois gerbes (deux et une). b. Légende : + SIGILLUM SECRETI MEI *.  c. Forme et dimensions : ronde, 40 mm. (21) Mahaut de Brabant, comtesse d’Artois, épouse de Guy III a. Présentation du champ : dame debout, en robe et en manteau, accostée de deux lions ; porte la main gauche sur la poitrine et tient un fleuron à la main droite. b. Légende : + SIGILL(UM) MATILDIS COMITISSE ATTREBATENSIS. c. Forme et dimensions : en navette, 85 × 50 mm. d. Exemplaires : n° 308 et 324. e. Période d’utilisation  : de 1265 à 1271, probablement avant 1250 et jusqu’en 1288. f. Bibliographie : G. Demay, Inventaire des sceaux de la Flandre, p. 45, n° 289. — L.-C. Douët d’Arcq, Collection de sceaux, t. 1, p. 319, n° 356. Contre-sceau : a. Présentation du champ : écu aux armes d’Artois. b. Légende : néant.  c. Forme et dimensions : ronde, 30 mm. (22) Hugues VI de Châtillon a. Présentation du champ : cavalier casqué (heaume rond) sur un cheval à la robe vairée, galopant vers la droite ; tient une épée dans la main droite et un écu armorié dans la main gauche. b. Légende : SIGILLUM HUGONIS DE CASTELLIONE COMITIS S(AN)C(T)I PAULI. c. Forme et dimensions : ronde, 82 mm. d. Exemplaire : n° 364. e. Période d’utilisation : l’emploi de ce sceau est seulement attesté en avril 1289 ou 1290, mais il a probablement servi de 1289 à 1292.

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Introduction

f. Bibliographie : L.-C. Douët d’Arcq, Collection de sceaux, t. 1, p. 322, n° 368. Contre-sceau : a. Présentation du champ : écu portant trois gerbes (deux et une). b. Légende : + SECRETUM SIGILLI MEI.  c. Forme et dimensions : ronde, 25 mm. (23) Guy IV de Châtillon (Type I, comme fils du comte de Saint-Pol) a. Présentation du champ : écu à trois pals de vair, brisé en chef d’un lambel à cinq pendants. b. Légende : + S(IGILLUM) GUIDONIS DE S(AN)C(T)O PAULO MILITIS. c. Forme et dimensions : ronde, 40 mm. d. Exemplaire : n° 364. e. Période d’utilisation : l’emploi de ce sceau est seulement attesté en avril 1289 ou 1290. f. Bibliographie : L.-C. Douët d’Arcq, Collection de sceaux, t. 1, p. 322, n° 369. (24) Guy IV de Châtillon (Type II, comme comte de Saint-Pol) a. Présentation du champ : cavalier casqué (heaume rond) sur un cheval à la robe vairée, galopant vers la droite ; tient une épée dans la main droite et un écu armorié dans la main gauche. b. Légende : + S(IGILLUM) GUIDONIS DE CASTELLIONE COMITIS S(AN)C(T)I PAULI. c. Forme et dimensions : ronde, 80 mm. d. Exemplaires : 372 (fragment), 374 (dessin du XVIIe s.) et 383. e. Période d’utilisation : de 1293 à 1299 dans le présent corpus (qui s’arrête en 1300), probablement dès 1292. f. Bibliographie : G. Demay, Inventaire des sceaux de l’Artois et de la Picardie, p. 3, n° 12. — L.-C. Douët d’Arcq, Collection de sceaux, t. 1, p. 322, n° 370. — J.-F. Nieus, Un pouvoir comtal, p. 171. Contre-sceau : a. Présentation du champ : écu portant trois gerbes (deux et une). b. Légende : + SECRETUM SIGILLI MEI.  c. Forme et dimensions : ronde, 25 mm.

5. Principes d’édition On a suivi les règles qui prévalent actuellement pour l’édition des textes diplomatiques119, moyennant les quelques aménagements mineurs signalés ci-dessous. 119

  O. Guyotjeannin, J. Pycke et B.-M. Tock, Diplomatique médiévale, 3e éd., Turnhout, 2006 (L’atelier du médiéviste, 2), p. 397-411 ; Conseils pour l’édition des textes médiévaux, t. 2 : Actes et documents d’archives, dir. F. Viellard et O. Guyotjeannin, Paris, 2001 (Orientations et méthodes, 2).

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Les copies aujourd’hui perdues ne sont pas recensées en tant que copies, mais simplement signalées, le cas échéant, lorsqu’elles ont servi de modèle à une copie, une édition ou une mention conservée. Les copies subsistantes sont classées dans l’ordre chronologique, et non pas par ordre de fiabilité décroissante. Néanmoins, les copies reconnues comme non significatives (copies de copies conservées) sont rejetées dans un second paragraphe. Le relevé des mentions relatives à chaque acte édité dans les sources anciennes et dans la bibliographie (rubrique « Indiqué ») a été limité aux éléments essentiels pour l’identification et la critique des documents, ainsi qu’aux numéros attribués dans le CD-Rom Thesaurus diplomaticus. Cette base de données parue en 1997 ne va pas au-delà de 1200120, mais Ph. Demonty en prépare une deuxième version qui poussera le recensement jusqu’en 1250, et qui prendra en compte les 281 actes du présent corpus antérieurs à cette date. Outre une fourchette chronologique pour les actes non datés, les notes sur la datation donnent aussi – dans les trop rares cas où la chose est possible – des indications sur le style de changement du millésime. Ce problème toujours épineux ne trouve pas de solution claire au niveau du corpus saintpolois, dans la mesure où les actes émanent d’une multitude de centres de rédaction différents. Dans l’état actuel des connaissances, il semblerait que beaucoup de chancelleries de l’Artois, de la Flandre et de la Picardie soient passées du style de Noël à un style de printemps vers le tournant des XIIe et XIIIe siècles121. Le style de Noël est plus que probable en 1178 dans l’acte n° 54. Par cet acte, daté de 1178, le comte Hugues IV cède à l’abbaye de Cercamp tous ses revenus à Saint-Pol à partir du 2 février 1179 jusqu’au règlement d’une créance. La date ainsi mentionnée est certainement celle du premier 2 février à partir de l’émission de l’acte, et c’est donc bien à Noël que change le millésime. Le style de Pâques est très fréquent au XIIIe siècle, mais l’Annonciation rencontre aussi un certain succès, notamment dans l’espace picard où ont été rédigés beaucoup d’actes des comtes de Saint-Pol. Comme, selon C. Brunel, la plupart des chartes des comtes de Ponthieu suivent le style de l’Annonciation122, d’aucuns en ont déduit un peu facilement qu’il en allait de même 120

  Voir à son propos Ph. Demonty, « Le Thesaurus diplomaticus, un instrument de travail pour une nouvelle approche en diplomatique médiévale », dans La diplomatique urbaine en Europe au Moyen Âge. Actes du congrès de la Commission internationale de Diplomatique, Gand, 25-29 août 1998, éd. W. Prevenier et Th. de Hemptinne, Louvain-Apeldoorn, 2000, p. 123-132. 121   Voir le status quaestionis publié par O. Guyotjeannin et B.-M. Tock, « Mos presentis patrie », p. 67-69. 122   C. Brunel, Recueil des actes des comtes de Pontieu, p. LXII-LXIV. L’auteur reste toutefois prudent : « L’interprétation exacte du millésime d’un acte en particulier reste toujours un problème difficile et souvent insoluble si nous ignorons qui a rédigé la pièce » (ce qui est bien le cas pour une bonne part des actes comtaux du Ponthieu…).

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Introduction

à la « chancellerie » de leur voisin saint-polois123. Que voit-on en réalité dans les documents ? Quatorze actes, échelonnés de 1202 à 1293, confirment la domination des styles de printemps, sans toutefois permettre de trancher entre Pâques et l’Annonciation124. Sept autres, qui datent tous de mars ou avril 1202, excluent le style de Pâques, mais sans laisser deviner si le style utilisé est celui de Noël ou celui de l’Annonciation125. On a donc pris le parti de convertir les dates situées en début d’année, en tenant compte à la fois du style de Pâques et de celui de l’Annonciation. Une exception toutefois : les actes adressés aux rois de France, ou du moins établis sous le contrôle de leur chancellerie, ont été convertis, lorsqu’il y avait lieu, dans le seul style de Pâques. Les publications incomplètes d’actes sont aussi signalées parmi les éditions antérieures. Une édition qui omet un ou deux passages est qualifiée de « partielle ». Une édition limitée à quelques phrases ou membres de phrases sera désignée comme « fragmentaire ». Deux mémoires de maîtrise de l’Université de Lille 3 contenant des transcriptions de chartes sont également cités parmi les éditions, bien qu’ils restent eux-mêmes inédits126. Dans les transcriptions d’actes conservés en original, on a utilisé les crochets brisés pour signaler un mot omis par le scribe et les crochets droits pour signaler une lacune accidentelle ou pour résoudre un nom de personne réduit à une initiale. Ces derniers ont la même fonction dans les transcriptions d’actes connus par des copies. Dans les cas où le texte critique devait être établi sur base de plusieurs copies, on a généralement non pas respecté l’intégrité d’une copie de base, mais fait un choix parmi les variantes de toutes les copies significatives pour reconstituer un état proche de l’original perdu – les variantes écartées étant bien sûr présentées dans l’apparat critique. En revanche, pour certains textes en ancien français qui présentaient des états fortement divergents, on s’est résolu à transcrire une même copie et à donner les variantes des autres en apparat. Les actes sont publiés intégralement, sauf les deux lettres de croisade du comte Hugues IV, dont on n’a retenu qu’un prologue évoquant l’administration du comté de Saint-Pol127. Les identifications de personnes et de lieux ne sont pas données en fin d’acte, mais dans l’index général des noms propres. L’unique acte déclaré faux a été rejeté à la fin du corpus.

123

  G. Espinas, Recueil de documents, t. 3, p. 659 ; L. Carolus-Barré, « La date des chartes communales », p. 400-404. 124   Actes n° 116, 118, 120, 125, 137, 204-205, 222, 232-233, 344, 352,372-373. 125   Actes n° 119, 121-124, 128, 131. 126   O. Lamant, L’idéal cistercien face à la réalité ; F. Béthouart, Les actes originaux du prieuré Saint-Georges. 127   Actes n° 143-144.

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(1) Hugues III (gravure de dom Bétencourt)

(2) Enguerran (AN, Moulages, F 285)

(4) Anselme, type II (sceau et contre-sceau) (AN, Moulages, F 287 et P 209)

(3) Anselme, type I (AN, Moulages, F 286)

(5) Hugues IV, type I (AN, Moulages, F 288)

(6) Hugues IV, type II (sceau et contre-sceau) (AN, Moulages, D 361)

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(8) Yolande de Hainaut, sceau et contre-sceau (AN, Moulages, A 71)

(7) Hugues IV, type III (sceau et contre-sceau) (AN, Moulages, A 70)

(9) Gaucher de Châtillon, type I (sceau et contre-sceau) (AN, Moulages, A 74)

(11) Élisabeth, type II (sceau et contre-sceau) (AN, Moulages, A 72)

(10) (Gaucher de Châtillon, type II (sceau et contre-sceau) (dessin de Dewitte, © BM St-Omer; gravure de Duchesne)

(12) Élisabeth, type III (sceau et contre-sceau) (empreinte, acte n° 226 ; © AD PDC)

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(13) Élisabeth, type IV (sceau et contre-sceau) (empreinte, acte n° 228 ; © AD Nord)

(15) Guy de Châtillon, (sceau) et contre-sceau) (AN, Moulages, Ch 296)

(14) Élisabeth, type V (sceau et contre-sceau) (AN, Moulages, A 73)

(16) Hugues V de Châtillon, type I (sceau et contre-sceau) (AN, Moulages, D 365)

(17) Hugues V, type II (sceau et contre-sceau) (AN, Moulages, D 362)

(18) Hugues V, type III (sceau et contre-sceau) (AN, Moulages, D 363)

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(19) Guy III de Châtillon, type I (sceau et contre-sceau) (empreinte, acte n° 285 ; dessin de Dewitte)

(20) Guy III de Châtillon, type II (sceau et contre-sceau) (AN, Moulages, D 367)

(22) Hugues VI de Châtillon (sceau et contre-sceau) (AN, Moulages, D 368)

(23) Guy IV de Châtillon, type I (AN, Moulages, D 369)

(21) Mahaut de Brabant) (sceau et contre-sceau) (AN, Moulages, D 356)

(24) Guy IV de Châtillon, type II (sceau et contre-sceau) (AN, Moulages, D 369)

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ÉDITION DES CHARTES

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1 [1031-1075, sans doute avant 1051]. Roger, comte du château de Saint-Pol, avec l’accord de son épouse Hadvise et de ses fils Manassès et Robert, soumet l’abbaye Sainte-Berthe de Blangy[-sur-Ternoise] à celle de la Trinité de Fécamp. A. Original perdu. B. Copie du XIXe s. par L. Delisle, Paris, BNF, nouv. acq. fr. 21819, f. 190r, d’après a. a. E. Martène et U. Durand, Thesaurus novus anecdotorum, t. 1, col. 153, « ex archivis monasterii Fiscannensis ». - b. A. Miraeus et J. F. Foppens, Opera diplomatica, t. 2, p. 1130, d’après a. - c. Th. Turpin, Comitum Tervanensium, p. 26, d’après a ou b. - d. J. Mabillon, Annales ordinis S. Benedictini occidentalium monachorum patriarchae, t. 4, Lucques, 1739, p. 350. - e. J.-P. Migne, Patrologia latina, t. 147, Paris, 1850, col. 474-475, note 2, d’après a. Indiqué : P. Feuchère, « Regeste des comtes de Saint-Pol », p. 43, n° 1. - Thes. dipl. 7607. Note sur la datation  : La chronologie exacte de l’affiliation du monastère de Blangy à Fécamp n’est pas connue, pas plus que celle de sa restauration sous l’égide du comte Roger (cf. J.-F. Nieus, Un pouvoir comtal, p. 51-53). Martène et Durand ont situé la charte de ce dernier (attesté entre 1024 et 1067) « post annum 1031 », ce qui explique sans doute que Mabillon l’ait insérée dans ses Annales en 1032. L’année 1031 correspond au début du règne d’Henri Ier (1031-1060), sous lequel aurait eu lieu la restauration de Blangy selon les Miracula sanctae Bertae. Pour le terminus ante quem, il faut se contenter de la mort du comte Roger entre 1067 et 1075. Deux éléments suggèrent néanmoins que l’acte d’affiliation est antérieur au milieu du XIe s. : d’une part, la Vie de sainte Berthe de Blangy, faiblement diffusée, a été copiée à Fécamp vers cette époque, ce qui prouve l’existence de liens étroits les deux établissements ; d’autre part, un des deux fils de Roger ici mentionnés semble avoir disparu avant 1051, date à laquelle son frère intervient seul dans une charte (pour le détail, voir J.-F. Nieus, Un pouvoir comtal, p. 53). Texte établi d’après a.

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In nomine sanctae et individuae Trinitatis. Ego Rogerius, comes de castro quod dicitur Sancti Pauli, cum coniuge mea quae vocatur Haduis et filiis meis, Manasse videlicet et Rotberto, notum fieri volo tam praesentibus quam futuris donum quoddam quod pro redemtione animae meae et praedecessorum meorum, coniugis quoque et filiorum meorum, concedo sanctae et individuae Trinitati, trino et uni Deo vivo et vero, apud monasterium quod dicitur Fiscannus, abbatiam videlicet Sanctae Bertae in loco qui dicitur Blangiacus. Considerans igitur praesentis vitae varietatem et huius volubilis aevi mortalitatem, decrevi de possessione quam mihi Deus omnipotens contulit ipsum facere consortem et heredem. Nulli siquidem melius delegi partem de toto tribuere, quam illi qui totum quod habeo mihi tradidit gratuita sua bonitate. Nam sicut ipse in Evangelio clamat, quia laudavit Dominus villicum iniquitatis, quod prudenter sibi prospexisset in futurum(1), et illud : Date eleemosynam, et ecce omnia munda sunt vobis(2). Provocatus his et aliis dominicis admonitionibus, facio, ut praedixi, amicos Fiscannenses monachos de hereditate mea ut cum defecero recipiant me in aeterna tabernacula. Huius rei testes sunt(a) : Richardus canonicus, Warinus Trepellus, Guimerus Grossus, Arnulfus Glassellus, Acardus miles, Vitalis marescallus ; ex parte sanctae Trinitatis : Adelelmus Calvus monachus, Rainaldus monachus, Osmundus monachus, Milo clericus, Tetbaldus laicus, Willelmus de Ingliscavilla, Calvinus, Bernefredus, Rainaldus Marescalcus et alii plures. (a) sumus a, corr. sunt cd. (1) Luc, XVI, 8. - (2) Luc, XI, 41.

2 1095, 17 juin. - Lucheux. Notice relatant qu’Hugues II, comte de Saint-Pol, avec l’accord de son épouse Hélisende et de ses fils Enguerran et Hugues, a donné à l’abbaye de Molesme les prébendes du chapitre de Lucheux, les dîmes de Lucheux et du Cherchin, ainsi que d’autres biens et droits à Lucheux, dont la Neuville et ses dépendances ; Lambert, évêque d’Arras, a menacé les contrevenants d’anathème et prononcé un sermon devant la foule. A. Original perdu. B. Copie du XIIe s., Dijon, AD Côte d’Or, 7 H 6 (142) (premier cartulaire de Molesme), f. 25r-v. C. Copie du XVIIIe s., Paris, BNF, Collection de Picardie, t. 175, f. 83r-v, d’après B. - D. Copie du XVIIIe s., même bibl., Collection de Picardie, t. 234, f. 14r-v, d’après B.

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Les chartes

a. Th. Lefèvre, « Histoire des communes rurales », p. 244-245, n° 14, d’après B (éd. partielle). - b. J. Laurent, Cartulaires de l’abbaye de Molesme, t. 2, p. 89-90, n° I/84, d’après B. - c. R. Dubois, « Prieuré de Lucheux », p. 159-162, n° 2, d’après B. Indiqué : P. Feuchère, « Regeste des comtes de Saint-Pol », p. 44, n° 3. - Thes. dipl. 6454.

Quoniam plerumque bonorum statuta virorum pravorum malitia successorum immutari solent aut penitus adnullari, idcirco donum et investituram quam comes Hugo de Sancto Paulo, consilio fidelium suorum, laude quoque et voluntate uxoris suę Helisendis filiorumque suorum Ingelranni et Hugonis, fecit ęcclesię Molimensi de quibusdam rerum suarum redditibus quas apud villam Leuchodium ab antecessoribus suis in dominio suo possederat, ad noticiam huius donationis transmittendam in posteros stabilique firmandam positione tempus in reliquum, hortatu eiusdem comitis, memoria litterarum ęternare statuimus. Dedit itaque predictus comes Molismensi cenobio in persona sua per manum suam filiorumque suorum Ingelranni et Hugonis, in presentia donni Lanberti, Attrebatensis episcopi, in conspectu etiam procerum suorum et tocius ęcclesię Leuchodiensis in cuius templo hoc factum fuit, presente domno Rotberto, Molismense(a) abbate, qui de manu eiusdem comitis donum suscepit, decimas quas in ęcclesiis de Leuchodio et de Sarcingo in domin[i]o(b) suo ab antecessorum temporibus tenuerat, pariterque quicquid potestatis et dominatus in prebendis canonicorum habuerat. Dedit etiam cambam unam et tres hospites, mansum quoque suum ęcclesię contiguum ubi modo est habitatio monachorum, sicut ipse tenebat, mediatorem quoque suum et mansum in quo mediator habitat cum terra que ad unius carrucę culturam pertinet, sicut tunc tenebat Helisendis comitissa, uxor eius. [Dedi]t et Novam [Villam] cum appen[dicii]s suis, sicut [predic] ta comitis[sa eam t]enebat(c). Et ne aliquando huius tenor donationis in aliqua predictarum rerum forte per aliquem in reliquum cassaretur aut aliqua fraude retractaretur seu minueretur, domnus Lambertus, Attrebatensis episcopus, statim in presentia comitis et tocius multitudinis semel et bis requisivit an aliquis in his quicquam calumniaretur ; sed nullo contradicente, ilico omnes illos qui contra hęc instituta postmodum venire et alicuius violentię iniuria vel iniusticię pravitate seu doli malignitate infringere, diripere vel minuere seu calumniari temptarent episcopali auctoritate excommunicavit et districto anathemate usque ad satisfactionem innodavit, omnibus qui aderant laudantibus et « fiat ! fiat ! » ter aclamantibus. Et quia interdum repeticio dici solet confirmatio, idem domnus Lambertus episcopus de eadem causa in crastino sermonem fecit ad populum qui ad eius predicationem de circumquaque copiosius confluerat(d) et preteritę diei excommunicationem in audientia tocius populi iterum recensuit, turba iterum cla[ma]nte(e) « fiat ! fiat ! ». Hanc itaque premissarum rerum donationem presenti intuitu viderunt et presenti attestatione audierunt et clerici et laici : de clericis quidem 85

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domnus abbas Iohannes de Monte Sancti Eligii, Clarenbaudus Insulanus canonicus, Achardus magister scolarum Attrebatensium, Droardus in Albinacensi canonica prepositus, Goiffridus de Sancto Paulo, Godefridus canonicus Leuchodiensis, Sigo filius Roberti, Rainaldus, Godardus, Mainardus, Nicholaus, Ebrardus ; de laicis vero Gocelinus de Orivilla, Rotbertus de Passu, Warinus de Encria, Giraudus de Verzin, Richerius de Burviler, Robertus filius Ogeri, Fulbertus Cambarius, Hugo et Wermundus. Acta sunt hęc [et](f) publice confirmata apud Leuchodium in ęcclesia Sancti Leodegarii, presente episcopo supradicto et comite et populi turba, anno dominicę incarnationis millesimo nonagesimo V°, presulatus autem domni Lamberti Attrebatensis episcopi anno secundo, XV kalendas iulii, die dominica, regnante domino nostro Ihesu Christo cum Patre et Spiritu sancto in secula seculorum, amen. (a) Sic B, pour Molismensi. - (b) domino B, lire dominio. - (c) Dedit... tenebat : omission suppléée en marge et partiellement rognée dans B. Les mots manquants sont restitués d’après une confirmation épiscopale de 1142 (éd. B.-M. Tock, Les chartes des évêques d’Arras, p. 94-95, n° 79). - (d) Sic B, pour confluxerat. - (e) clante B, lire clamante. - (f) Om. B.

3 [1112-1115]. Hugues II, comte de Saint-Pol, et ses fils confirment qu’Arnoul d’Hézecques a donné à l’abbaye Saint-Sylvin d’Auchy[-les-Moines] divers biens et droits à Lugy, et s’engagent à protéger toutes les possessions de ce dernier dans le comté. Notice probable, perdue, dont la teneur est reprise dans une confirmation délivrée en 1120 par l’évêque de Thérouanne (original : Arras, ADPdC, 2 H 2, n° 12 ; éd. A. de Cardevacque, Histoire de l’abbaye d’Auchy-les-Moines, p. 180-181). Le rédacteur de la confirmation épiscopale précise que la donation d’Arnoul d’Hézecques remontait à 1112, mais il ne date pas l’approbation du comte Hugues de Saint-Pol. S’agit-il d’Hugues II ou d’Hugues III, qui succède justement à son père vers cette époque  ? La réponse vient d’une autre confirmation épiscopale de 1129 (ibid., p. 195-196) : la donation d’Arnoul a été reconnue par Hugo senior et non pas par Hugo Campusavene, le comte régnant Hugues III. Il est donc ici question d’Hugues II, qui a vécu jusqu’en 1115 au plus tard. Indiqué : Thes. dipl. 33692.

« Haec omnia Hugo, comes de Sancto Paulo, et filii eius, ad quorum fęodum locus pertinere videtur, confirmaverunt ; insuper de omnibus quae ad Sanctum Silvinum pertinent in omni comitatu suo advocatos se et defensores esse promiserunt. Huius rei testes adfuerunt Arnulfus Carus, Balduinus et Adam filii eius, Geraldus de Goy, Alulfus de Amvin, Hugo de Wercin, Rogerus Haslin, Eustachius de Blamzi, Gerbodo de Mallinkehen, Segardus de Hec, Balduinus de Funtaines, Wido Magnus cum pluribus. » 86

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4 1123, 7 juillet. - Saint-Bertin. Notice sous le sceau de Charles [le Bon], comte de Flandre, relatant qu’Hugues III Candavène, [comte] de Saint-Pol, a donné à l’abbaye Notre-Dame de Bourbourg une terre à Palendijk, non loin du château de Bourbourg. A. Original sur parchemin, 155/160 × 300 mm, sceau rond pendant sur double queue de parchemin et cousu dans une pochette de la même matière, Paris, BNF, Collection de Flandre (Colbert), t. 192, n° 17 (notes dorsales : « Donatio Hugonis de Sancto Paulo in Palendio », « Paledingdic », XIIe s. ; « Donnation de la cense de Pael[...] à l’abbaye de Burbourg par Hugue, comte de Saint Paul », XVIe s. ; « Bergue [...] 126.G.G² [...] », « Bourbourg, 1123 », XVIIe s.). B. Copie du XIIIe s., même bibl., lat. 9920 (cartulaire de Bourbourg), f. 11v. - C. Copie du XVIe s., même bibl., lat. 9921 (cartulaire de Bourbourg), f. 19v. - D. Copie du XVIe s., même bibl., lat. 9126 (cartulaire de Bourbourg), f. 33r. a. E. de Coussemaker, « Notice sur les archives de l’abbaye de Bourbourg », p. 160, d’après B (éd. partielle). - b. I. de Coussemaker, Un cartulaire de l’abbaye Notre-Dame de Bourbourg, t. 1, p. 29-30, n° 34, d’après C. - c. Ch. Duvivier, Actes et documents anciens intéressant la Belgique, t. 1, p. 238-239, d’après B. Indiqué : F. Vercauteren, Actes des comtes de Flandre, p. CXIV-CXV. - P. Feuchère, « Regeste des comtes de Saint-Pol », p. 45, n° 4. - Thes. dipl. 5125.

In nomine sancte et individue Trinitatis. Nullum pretereat fidelium ad quem presens spectat negotium quod Hugo de Sancto Paulo, cognomen habens Campdavaine, terram quandam Broburgensi oppido adiacentem, Paledhingedic dictam, cum viis et inviis, aquis aquarumque decursibus, cum omni piscium captura et universis utilitatibus exinde proventuris, ecclesię Sanctę Marię in Broburg perpetuo hereditatis iure, pro suę suorumque animarum remedio, presente et consentiente Karolo, Flandrensium comite, libere donavit. Huius traditionis testes isti aderant presentes : Eustachius comes Bolonie, Robertus advocatus de Betune, Odgerus prepositus ecclesię Sancti Audomari, Razo de Gaveren, Willelmus castellanus de Sancto Audomaro, Hugo nepos eius, Giselbertus frater eius, Frooulfus castellanus Bergensis, Lambertus de Drincam, Baldewinus capellanus comitis, Symon vicecomes Broburgensis, Bernoldus minister, Walterus de Locra. Quod ut ratum permaneat, comes Karolus sigilli sui impressione fecit confirmari. Acta Sitdiu, anno Domini M° C° XX° III°, indictione Ia, nonas iulii.

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5 [1127-1129]. Hugues III Candavène, comte de Saint-Pol, fait savoir qu’Ardo Bacularius et Baudouin Orilun, excommuniés pour avoir contesté les donations faites à l’abbaye d’Auchy-les-Moines par leur parent Arnoul d’Hézecques à Lugy (voir acte n° 3), ont finalement renoncé à leurs prétentions. A. Original sur parchemin, 355/360 × 410/440 mm (repli 10/30 mm), jadis scellé sur double queue de parchemin, Arras, ADPdC, 2 H 2, n° 10 [l’édition a est accompagnée d’une reproduction du sceau, légendé : « Sigillum Hugonis [...]sda[...] » ; le copiste de D décrit « un sceau de cire qui paroit actuellement blanche, attaché par un lac de parchemin, de figure ronde, sur lequel est dépeint en relief un homme à cheval tenant l’épée à la main ; et au bas et entre les pieds du cheval paraissent trois formes de gerbes ; et qu’enfin autour de cette figure on lit ces mots : ‘Sig. Hugonis’, les autres n’étant plus lisibles parce que la cire et les caractères en partie sont mangés ou tombés par vétusté »]. B. Copie du XIIIe s., même dépôt, 2 H 1 (cartulaire d’Auchy-les-Moines), p. 60-63. - C. Copie du XVIIe s., Abbeville, BM, 189 (cartulaire d’Auchy-les-Moines), p. 41-43. - D. Copie du 25 avril 1777 par dom Beugin, archiviste d’Auchy, Arras, ADPdC, 2 H 2, n° 10 (feuille collée au dos de A). - E. Copie du XVIIIe s., Paris, BNF, Collection de Picardie, t. 175, f. 84 r-v, d’après A. a. L. Bétencourt, Cartulaire de l’abbaye de Saint-Sylvin, t. 1, p. 28-31, n° 10, d’après A. - b. A. de Cardevacque, Histoire de l’abbaye d’Auchy-les-Moines, p. 182-183, n° 5, d’après D (éd. fautive). Indiqué : P. Feuchère, « Regeste des comtes de Saint-Pol », p. 45-46, n° 5. - Thes. dipl. 9599. Note sur la datation : Les donations d’Arnoul d’Hézecques remontent à 1112, mais les conflits qu’elles ont suscités sont intervenus entre 1120 et 1129 : leur résolution n’est pas encore signalée dans une confirmation donnée par l’évêque de Thérouanne en 1120 (éd. A. de Cardevacque, Histoire de l’abbaye d’Auchy-les-Moines, p. 180-181), mais bien dans une seconde confirmation épiscopale de 1129 (ibid., p. 195-196). Ce dernier acte nous apprend par ailleurs qu’Hugues III Candavène était comte d’Hesdin au moment du règlement (coram Hugone Campoavene qui tunc comes de Sancto Paulo et de Hisdinio fuit). Or, Hugues s’est emparé d’Hesdin à la faveur des troubles qui ont suivi l’assassinat du comte de Flandre Charles le Bon en mars 1127 (cf. J.-F. Nieus, Un pouvoir comtal, p. 82-84).

Predecessores nostri, paci ac utilitati providentes futurorum, libertates et dona ecclesiarum scriptis public[is](a) tradiderunt. Quorum exemplum ego Hugo, comes de Sancto Paulo, vulgo vocatus Candavena, imitans, presentibus et futuris huius carte pagina notifico quod Arnulfus de Heseca, assensu patris mei Hugonis et meo, tradidit Deo et ęcclesie Sancti Silvini de Alci totam terram de Luysy cultam et incultam, in pratis, in aquis, in pascuis, in silvis, cum vavasore quodam Alulfo nomine, iure perpetuo possidendam ; et 88

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apud Hesecam omnem decimam de bul[z]et et terram ad unam carrucam ; piscariam quoque inter Hesecam et Lusy ; et quandam s[e]dem molendini, ubi si fratres ędificare molendin[u]m pre lab[ore] noluerint, apud Hesecam predictis fratribus absque moltura moler[e] licebit. Statuit insuper ut potestatem habeant fratres in silvis suis accipere quantum opus fuerit ad ecclesiam, ad officinas, ad cętera quelibet edificanda vel reedificanda, ad focum quoque coquine [et] furni ac totius curtis suę quę apud Lusy est omni tempore absque contradictione de eisdem silvis ligna habeant. Postea vero duo quidam consanguinei eiusdem Arnulfi, unus videlicet nomine Ardo cognomento Bacularius, alter vero Balduinus vulgo vocatus Orilun, predictum vavassorem calumpniati sunt, dicentes quod Arnulfus ips[u]m Alciacensi ęcclesię non dederit. Unde diu excommunicati, cum tandem post multas disceptationes a veritate deficerent, in presentia mea coram baronibus meis uterque culpam suam confessus est ; prefatus vero Ardo cognomento Bacularius, primo iniusticiam suam recognovit et vavassorem illum ab Arnulfo datum et totam terram de Lusy sicut predictum est publice recognovit, et huic tam legittime(b) donationi coram omnibus quorum nomina hic pro testimonio annotari placuit assensum pr[e]buit. Testes huius rei et recognitionis quę ab Ardone facta est sunt : Balduinus de Orrivila, Eustachius de Crechi, Adam [K]iret, Ingelrannus de Le Rosire, Hugo de Hestruz, Robertus de Asli, Henricus Blokel, Henricus de Uz, Alelmus de Brasli, Balduinus filius eius, Hugo de Grinni, Amilius frater eius, Alelmus Petram, Warinus filius Alardi, Hugo cognomento Paulus aliique quam multi. Deinde [B]alduinus Orilun, cum diu excommunicatus fuisset propter iniuriam quam intulit prefate Alciacensi ęcclesię, tandem Deo annuente correptus(c), male se egisse recognovit, abssolvi(d) se petiit et donationem illam sicuti ab Arnulfo facta est, videlicet de tota terra de Lusy et de vavassore Alulfo et de duabus garbis quę pertinent ad bulzet de Hesecha, quas a[vunculus] eius [Arnu]lfus in elemosin[a]m dederat, et de una garba decime similiter de bulzet de Hesechela et de una garba [de b]ulzet de G[r]a[vi] Cult[u]ra et de [qua]rta parte decime de bulzet de Rairmés, quas homines eius, eo absente, in elemosinam similit[er d]ederant, Milone fratre suo, Guffrido quoque socero suo cum uxore sua et filiis ipsorum assentientibus, in perpetuum ratam esse conces[sit], insuper adiciens et assensum prebens, pro remedio animę suę et parentum suorum, amodo absque aliqua con[tradi]ctione licere hominibus suis qui tenent decima[s que] ad feodum suum pertinen[t] dare sepefatę ęcclesię, si D[eo i]nspir[ante] dare voluerint, co[r]am h[is] testibus [quorum] vocabula subiecta sunt : Alelmus Petram, Lambertus, Euvra[rdus] et Iohannes, filii eius, Eustachius de [Tabar, Robertus] Hircus, [Warinus] filius Alardi, Hugo de Grenni, Amilius avunculus eius, Hugo Cardun, Hug[o dictus Pa]ulus, Balduinus [fi]lius [Oylardi, Alulfus de] Lusy, Ev[rardus] presbiter [frater eius], R[ain]aldus Abraham, Rogerus prepositus, Warinus de Valires, Warinus filius [Bald]uini [presb] iteri. 89

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(a) Les nombreuses lacunes de A, déjà endommagé au XVIIIe s., sont complétées à l’aide de B. - (b) Sic A, pour legitime. - (c) Sic A, pour correctus. - (d) Sic A, pour absolvi.

6 [1137]. Hugues III Candavène, comte de Saint-Pol, excommunié pour avoir incendié l’abbaye de Saint-Riquier, se rachète en fondant sur ses terres l’abbaye cistercienne de Cercamp, qu’il dote du tiers de la Haie[-le-Comte] et de tout ce qu’il possédait sur le territoire de Cercamp. Notice probable, perdue, dont la teneur est reprise dans une confirmation délivrée entre 1144 et 1154, mais sous la date de 1137, par les évêques d’Amiens et de Thérouanne (original : Arras, ADPdC, 12 H 10, « Abbatie, A.b. »). Indiqué : Thes. dipl. 33693.

« Noverint igitur omnes homines tam presentes quam futuri quod cum diu Hugo Candavene propter combustionem ville Sancti Richarii sub anathematę mansisset, tandem, concedente domino papa Innocentio, meruit ut penitentiam in terra sua ageret et de suis possessionibus abbatiam quamdam construeret. Ęcclesiam itaque Cistersium quę de Carocampo dicitur constituit, quam terris et possessionibus dotavit. Hęc sunt nomina possessionum : tertia pars Haie atque Caricampi, terra ad duas carrucas et quicquid iuris in eodem territorio habebat. Hoc laudaverunt filii eius Engelrandus et Hugo, Anselmus, Radulfus et Wido. Huius rei testes sunt : Balduinus, sacerdos Sancti Hylarii ; Arnulfus, clericus de Sancto Paulo ; Andreas de Baldemento et Bonafides, monachi ; Anselmus de Pas, Balduinus et Goscelinus de Orevilla, Robertus de Alli, Adam Chareth, et Hugo de Hestruz et multi alii. »

7 1141. - Blangy-[sur-Ternoise]. Hugues III Candavène, comte de Saint-Pol, à la demande de son parent Henri, abbé de Fécamp, confirme les droits que ses prédécesseurs ont autrefois accordés à l’abbaye de Fécamp sur celle de Blangy. A. Original sur parchemin, 210 × 135 mm (repli 30 mm), jadis scellé sur double queue de parchemin, Fécamp, Musée Bénédictine, charte n° 99. B. Copie du XIIIe s., Rouen, BM, 1207 (Y 051) (cartulaire de Fécamp), f. 11r. - C. Copie de 1730 environ par le père Th. Turpin, Saint-Omer, BM, 751, p. 156, d’après a ou b. - D. Copie du XVIIIe s., Paris, BNF, Collection de Picardie, t. 231, f. 56r. - E. Copie du XVIIIe s., même ms., f. 57r.

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a. E. Martène et U. Durand, Thesaurus novus anecdotorum, t. 1, col. 594. - b. A. Miraeus et J. F. Foppens, Opera diplomatica, t. 3, p. 332, n° 49, d’après a. - c. Th. Turpin, Comitum Tervanensium, p. 72, d’après C. Indiqué : P. Feuchère, « Regeste des comtes de Saint-Pol », p. 46, n° 6. - Thes. dipl. 7679.

Notum sit omnibus tam presentibus quam futuris quod ego Hugo Candavena, comes Sancti Pauli, donni(a) Henrici, Fiscanensis abbatis, videlicet amici et cognati mei, peticionibus ammonitus, ecclesie Fiscannensi in Blangiacensi ecclesia ius anticum et pristinam dignitatem quam predecessores sui tenporibus(b) antecessorum meorum habuerant recognovi et concessi et sigilli mei autoritate(c) perpetuo tenendam confirmavi. Huius autem rei testes fuerunt, ex parte prefati comitis : Godefridus cancellarius suus, Arnulfus et Henricus Sancti Salvatoris canonici, Hugo de Estrut, Robertus de Asli, Henricus de Frevent, Gauterus Pisat ; ex parte abbatis : Gillebertus abbas Blangiacensis, Godescalz abbas de Auceio, Milo Tervacensis(d) archidiaconus, Alexander canonicus, Rainaudus et Rogerus Fiscannenses monachi, Isaac et Iohannes frater eius, Hugo et Droardus de Blangiaco. Anno ab incarnacione Domini M C XLI° actum est hoc apud Blangiacum, Lodovico rege Francorum, Milone episcopo Tervanensi. (a) Sic A, pour domni. - (b) Sic A, pour temporibus. - (c) Sic A, pour auctoritate. - (d) Sic A, pour Tervanensis.

8 1145. Enguerran, comte de Ternois (Saint-Pol), donne à l’abbaye d’Eaucourt tous les biens que son père Hugues III possédait à Courcelles-le-Comte et Baillescourt, avec l’accord d’Anselme de Houdain, son beau-frère, qui tenait ces biens de lui en fief. A. Original perdu [voir H : « titre original en parchemin de onze poulces une ligne de largeur, et de dix poulces moins une ligne de hauteur (...). Il reste encore quelques marques du scel qui y fut apposée, scavoir une partie d’un cheval sur lequel un homme paroit montée, mais dont la tête est endommagée entièrement, tenant de la main droite une épée (...). Le scel est de cire rougâtre à simple queue de peaux. » ; C précise : « Et au doz d’icelles lettres est escript ‘Ingelranni comitis de Saint Pol et (sic) Corcelles et Ballescourt’. »]. B. Vidimus du 6 octobre 1366 par l’official d’Arras, Lille, AD Nord, B 1483, d’après A. - C. Copie du XVIe s., Paris, AN, J 808, n° 78 (6), d’après une copie authentique du 29 novembre 1545 réalisée d’après A. - D. Copie du XVIe s., même dépôt, J 808, n° 78 (8), d’après une copie authentique du 11 mars 1560. - E. Copie partielle du XVIIe s. par dom Le Pez, Arras, BM, 319, f. 129r. - F. Copie partielle du XVIIe s., Paris, BNF, Collection Duchesne, t. 22, f. 208r. - G. Copie du XVIIe s., Lille, BM,

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Fonds Godefroy, 231, pièce n° 78. - H. Copie du 15 juin 1768 par dom Queinsert, Paris, BNF, Collection Moreau, t. 62, f. 155r, d’après A. a. A. Duchesne, Histoire généalogique de la maison de Béthune, Preuves, p. 29, d’après A (éd. partielle). - b. A. Havenith, Recherches historiques sur le château, p. 359, d’après B (éd. fautive). Indiqué : Thes. dipl. 8326.

(Crux)(a) In nomine Patris et Filii et Spiritus sancti, amen (b). Ego Ingelrannus(c), Dei miseratione Ternensis comes, eterne hereditatis titulo adscribi desiderans pro anime mee meorumque predecessorum salute, primo consulatus mei anno, ecclesie Sancte(d) Marie de Aiulcurte(e) ad sustentationem fratrum ibidem Deo(f) devote servientium concessi in elemosinam et liberum alodium quicquid pater meus Hugo iure hereditario possederat in villa que dicitur Corcelles(g) Comitis et quicquid habuerat apud Ballescort(h) in molendino et pratis et aquis, Ansello(i) de Hosden(j) qui omnia ista de me in feodum(k) tenebat cum Aiglina(l) uxore sua et filiis et filiabus suis, Ansello(i) etiam fratre meo et Adhelide(m) sorore mea benigno animo hoc ipsum annuentibus. Et ut hoc firmum et inconvulsum permaneat, sigilli mei impressione subscriptarumque personarum testimonio roboravi. S. Alvisi(n) Atrebatensis episcopi, S. Luce archidiaconi, S. Theoderici comitis et Sibille(o) uxoris sue et(p) filiorum Balduini et(p) Philippi, S. Arnulfi comitis de Gignes(q), S. Radsonis(r) de Gavra(s), S. Henrici de(t) Brubuc(u), S. Anselli fratris ipsius Ingelranni(v), S. Balduini(w) Miete(x), S. Hugonis filii eius, S. Roberti le Brun, S. Walteri de Averdon(y), S. Erlebaldi(z) prepositi de Buscoy(a’), S. Balduini fratris eius, S. Radulfi Colet(b’). Actum anno Domini M° C° XL° V°(c’). (a) Sic H, om. BCDEFG. - (b) In... amen, om. E. - (c) Engelranus G. - (d) beate BE. - (e) Ayeulcurte D, Ayulcurte E. - (f) Domino G. - (g) Courcelles BF, Corcels D, Corceles H. - (h) Ballescourt CD, Baillescourt EG. - (i) Ancello G. - (j) Husden B. - (k) fedum H. - (l) Aigelina C, Anglina G. - (m) Aelide B, Anhelide C, Adelide EG. - (n) Aloysii G. - (o) Sibile D. - (p) S. H. - (q) Gisnes B, Ghisnes G. - (r) Rassonis B. - (s) Gavera D. - (t) Radsonis… Henrici de, om. G. - (u) Burburt B. - (v) Enguerani G. - (w) Balduini, om. D. - (x) Miere C, Mietta G. - (y) Audogn B, Averdoing G. - (z) Erembaldi B, Erlebardi CD, Orlebrandi G. - (a’) Buschoy CH, Buscoit G. - (b’) Coer C, Coet D. - (c’) S. Alvisi… V°, om. E ; VI° H.

9 1147. Enguerran, comte de Saint-Pol, remet à l’abbaye Saint-Nicolas de Furnes la moitié de la villa de Gros-Tison, donnée par Anselme de Pas et son frère Effroy, qui la tenaient de lui en fief. A. Original perdu.

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B. Copie du XVe s., Douai, BM, 1342 (second cartulaire d’Hasnon), f. 74v-75r. - C. Copie authentique du 9 septembre 1627, Amiens, AD Somme, 18 J, liasse 351, d’après une copie faite sur un cartulaire d’Hasnon. - D. Copie du XVIIe s. par F. de Rigauville, Arras, BM, 308, f. 61r, d’après une copie du 29 avril 1630 faite sur un cartulaire d’Hasnon. E. Copie du XVIIe s., Amiens, AD Somme, 18 J, liasse 351, d’après une copie du 14 mai 1688 faite sur B. - F. Copie du XVIIe s. par dom Le Pez, Arras, BM, 291, II, f. 118r, d’après D. - G. Copie du 10 mars 1775 par dom Queinsert, Paris, BNF, Collection Moreau, t. 63, f. 100r, d’après B. a. R. Dubois, « Prieuré de Lucheux », p. 379-381, n° 71, d’après BCEG. Indiqué : Thes. dipl. 4017.

(Crux)(a) In nomine sancte Trinitatis. Prudenter procuravit sollercia(b) antiquorum scriptis tradere quod posteris voluit patere. Unde ego Ingelrammus(c), Dei gratia comes de Sempol, scriptis mandare volui quod pro mea meorumque salute necnon et anime patris mei requie dimidietatem ville que dicitur Geralotison(d) ab Anselmo de Paas et Efroido(e) fratre eius qui eam a me feodi iure possederant(f) coram principibus meis michi redditam, Deo et ecclesie Sancti Nicolai de Furnis ab omni cuiuslibet exactione liberam manu propria donavi. Ut autem hec rata et inconvulsa permaneant, sigilli mei impressione Anselmique manus appositione(g) fratris mei, presentibus episcopis domno Milone Tervanensi, Anselmo Tornacensi necnon et venerabilium virorum qui interfuere subscriptione(h) confirmare curavi. Subscriptio domni Luce Atrebatensis archidiaconi. Subscriptio abbatum Hugonis de Cirpamp(i), iterum Hugonis de Monte Sancti Eligii. S. Iswaldi prioris de Paas. S.(j) Balduini de Orivila(k) et Gozelini. S. Bernardi(l) de Dumpirra(m). S. Walonis de Coppela(n). S. Balduini(o) Caldron. S. Roberti de Troival. S. Simonis de Pas(p). S. Roberti de Belcamp(q). Actum est hoc anno Domini M° C° XLVII°, indictione decima. (a) Sic B, om. CDEFG. - (b) solertia CD. ­- (c) Ingelramus CD. - (d) Geraltison C, Geraltizon D. - (e) Efrido D. - (f) tenuerant C. - (g) impositione C. - (h) subscriptionibus D. - (i) Cercamp CD. - (j) Subscriptio B. - (k) Baldeuvini de Orvilla C, Orivilla D. - (l) Balduini D. - (m) Dumpirra, corr. Dumpetra B ; Dompierra CD. - (n) Copella CD. - (o) Baldeuvini C. - (p) Paas CD. - (q) Cercamp D.

10 [1144-1147]. Enguerran, comte de Saint-Pol, accomplissant les dernières volontés de son père, le comte Hugues III, donne les prébendes du chapitre d’Aubigny[-en-Artois] à l’abbaye Saint-Vindicien [du Mont-Saint-Éloi] pour y installer des chanoines réguliers. 93

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A. Original perdu [voir C : « titre en parchemin (...) très endommagé, ledit titre ayant de largeur huit poulces et demie, et de longeur avec le replis onze poulces et demie. (...) Le scel de ce comte est encore entier, et tient à cet acte à simple queue de parchemin ; il est sur cire blanchâtre » ; dessin du sceau, légendé : « Sigillum Ingelrami comitis Sancti Pauli »]. B. Copie du XIVe s., Arras, ADPdC, 18 H 1 (cartulaire d’Aubigny), f. 1v. - C. Copie du 5 juillet 1768 par dom Queinsert, Paris, BNF, Collection Moreau, t. 65, f. 28r-v, d’après A. a. A. de Cardevacque, L’abbaye du Mont-Saint-Éloi, p. 198, n° 21, d’après B (éd. partielle). Indiqué : Thes. dipl. 9106. Note sur la Datation : Le présent acte a été délivré par Enguerran peu de temps après la mort de son père en 1144 ou 1145. Son contenu a été confirmé avant juin 1147 par le comte de Flandre et par l’évêque d’Arras, de même que le 9 août de cette année par le pape (Th. de Hemptinne et A. Verhulst, De oorkonden der graven van Vlaanderen, t. 2/I, p. 164-165, n° 101 ; B.-M. Tock, Les chartes des évêques d’Arras, p. 111-112, n° 97 ; J. von Pflugk-Harttung, Acta pontificum, t. 1, p. 195-196, n° 212).

In nomine Patris et Filii et Spiritus sancti, amen(a). Ego Ingelrannus, comes Sancti Pauli, cunctis fidelibus presentibus et futuris in perpetuum. Religiosum propositum, Deo auctore, sine aliqua est dilatione complendum, principalis quoque potentia eo melius subditis antecessit quo verius super se principium omnium Deum agnoscit. Si ergo que Dei sunt Deo reddimus, eo protegente nostra melius possidemus. Eapropter prebendas Albiniacenses, quarum dominium predecessores mei annorum longa retro(b) serie tenuerant, pater meus comes Hugo, vite huius diem claudens extremum, Deo et ecclesie Sancti Vindiciani contradidit, volens me, successorem suum, causis militaribus potius quam ecclesiasticis implicari, presertim cum sciret eo devotius sue voluntatis Deo munus offerri si in ecclesia Albiniacensi clericos in commune viventes faceret ordinari. Patre igitur meo ad meliora translato, ego Ingelrannus, illius et voluntatis heres et honoris, quod ipse pie disposuerat benigne complevi, dans(c) ecclesiam supradictam liberam et absolutam cum suis possessionibus canonicis Sancti Vindiciani in ea Deo in perpetuum servituris. Ut autem hec donatio rata et intemerata in perpetuum perseveret, eam litteris annotari et sigillo meo consignari precepi et subscriptis testibus roborari, quorum nomina ista sunt : Milo episcopus Tervannensis, Gelduinus abbas Sancti Richeri, Gislebertus abbas de Blangi, Hugo abbas de Cercampo ; et clerici de Sancto Paulo  : Arnulphus, Gerardus, Henricus, Sicherus de Hecclx(d)  ; et barones comitis : Ansellus frater eius, Ansellus de Hosdaing(e), Hugo Segneres(f), Balduinus de Orivilla(g), Goscelinus de Orivilla(g), Ansellus de Pas(h), Gerardus de Silva Sancti Leodegarii.

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(a) In nomine... amen, om. B. - (b) retro, om. B. - (c) volens C. - (d) de Hecclx, suscrit B ; H(eze)che, suscrit C. Lecture incertaine dans les deux copies. - (e) de Hosdaing, suscrit BC. - (f) Segneres, suscrit B ; Seignereiz, suscrit C. - (g) de Orivilla, suscrit BC. - (h) de Pas, suscrit BC.

11 [1149]. [Enguerran], comte de Saint-Pol, fait savoir qu’Hugues d’Auxi[-le-Château] a donné à l’abbaye de Cercamp une moitié de la villa de Cercamp et le neuvième de l’autre moitié, contre une somme de 50 marcs d’argent et un cens annuel de 6 muids de froment qui sera réduit d’un muid à la mort d’Hugues ou de son épouse. Acte perdu, mentionné au XIIIe s. dans le cartulaire de l’abbaye de Cercamp, à la suite d’une confirmation de la donation d’Hugues d’Auxi par le comte de Flandre : Carta comitis Sancti Pauli de eodem (Arras, ADPdC, 12 H 1, p. 23, sous la cote « Bellum Videre, A.d. »). La date est celle portée par les actes de confirmation du comte de Flandre (Th. de Hemptinne et A. Verhulst, De oorkonden der graven van Vlaanderen, t. 2/I, p. 192-193, n° 117) et de l’évêque d’Amiens (Arras, ADPdC, 12 H 10, « Bellum Videre, A.e. »). Indiqué : Thes. dipl. 33694.

12 [1146-1149]. - Saint-Pol, in oppido. Enguerran, comte de Saint-Pol, conjointement avec son frère Anselme, fait savoir qu’Anselme de Pas a donné à l’abbaye de Clairmarais tout ce qu’il tenait de lui en fief à Neuville[-les-Convers], avec la dîme récupérée auprès des moines du prieuré de Pas[-en-Artois] ; le comte et Anselme de Pas cèdent aussi le droit de mouture sur le moulin dont ils sont copropriétaires. A. Original perdu. B. Copie du XVIIe s. par J. R. Hannedouche de Rebecque, Bruxelles, Manuscrits divers, 5162, f. 45r, d’après un cartulaire. - C. Copie de 1748 par dom Bertin de Vissery, Saint-Omer, BM, 850, I, p. 157-158. a. H. de Laplane, Les abbés de Clairmarais, p. 26-27, note 3, d’après C. - b. H. Tribout de Morembert, « Les origines de l’abbaye de Clairmarais », p. 199-200, d’après a. Indiqué : Paris, BNF, Collection Duchesne, t. 22, f. 471v. - J. de Pas, « Analyse d’une chronique », p. 252-253. - Thes. dipl. 12212. Datation : On conserve l’acte par lequel Anselme de Pas a procédé à l’échange de la dîme de Neuville avec le prieuré de Pas-en-Artois. Il est datable du départ de la deuxième croisade en 1146 ou 1147, car Anselme y exprime son désir de céder ce domaine à Clairmarais urgente necessitate peregrinationis mee (J. Depoin, Recueil de chartes et documents

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de Saint-Martin-des-Champs, t. 3, p. 93-94, n° 503, sous la date erronée 1189-1190). Le terminus ante quem est la fin de l’abbatiat de Geoffroy à Clairmarais (H. de Laplane, Les abbés de Clairmarais, p. 28).

Ego Engelramnus(a), Dei gratia comes de Sancto Paulo, notum esse volo omnibus(b) tam presentibus quam futuris me una cum fratre meo Anselmo in perpetuam elemosinam concessisse Gunfrido abbati et fratribus eius(c) in Claromaresch(d) Deo servientibus et successoribus eorum, rogatu et concessione Anselmi de Pas, quidquid in Novavilla de me in feodo habebat. Quia vero praedictam terram praefatus Anselmus uxori suae in dotem dederat, concessione eius et puerorum suorum sed et patris eius haec facta sunt. Decimam quoque illius terrae quam pater Anselmi monachis de Pas dederat(e), ab ipsis monachis excambivit(f) et praedictis fratribus donavit. Molneam etiam in molendino quod commune ego et Anselmus habemus, praedicto abbati et successoribus eius in perpetuum condonavimus(g). Haec autem facta sunt in oppido Sancti Pauli, presentibus baronibus et hominibus meis : Balduino de Aurivilla, Balduino filio eius, Adam Kiereth(h), Hugone de Hestrus(i) cum Eustachio fratre eius, Roberto de Asli, Waltero Rouel(j), Simone de Anvin(k), Engelramno castellano, presente quoque Milone Morinorum(l) episcopo et(m) Milone eius archidiacono, Luca quoque Attrebatensi archidiacono(n), Hugone abbate de Chercamp(o) et Hugone abbate de Biauliu(p). (a) Ingelramnus C. - (b) Om. C. - (c) Om. C. - (d) Claromarisco C. - (e) de Pas dederat : dederat in Pas C. - (f) excambuit C. - (g) condonamus C. - (h) Kieret C. - (i) Hestru C. - (j) Rouet C. - (k) de Anvin : D. C. - (l) Morinensi B. - (m) Om. C. - (n) Attrebatentium archiepiscopis C. - (o) Caricampo C. - (p) Beaulieu C.

13 [1146-1150]. Enguerran, comte de Saint-Pol, donne à l’abbaye de Loos 4 muidées et demi de terre que Gautier de Diéval tenait d’Hugues de Tincques, et ce dernier de lui. A. Original sur parchemin, 110/120 × 320/330 mm (repli 35 mm), sceau rond de cire brune pendant sur courroie de cuir, légendé : « + Si[gillum I]ngelrami co[mitis Sancti Pauli] », Lille, AD Nord, 27 H 16, n° 204 (notes dorsales : « Engelrannus comes Sancti Pauli de terra Walteri de Divart », « de Divart », XIIe s. ; « rot. VII. IIII. », XVe s. ; « sans date, de 1141 à 1150, 4 », XVIIe s.). B. Copie de 1167, voir acte n° 36. - C. Copie du XVIIe s., Lille, AD Nord, 27 H 61 (cartulaire de Loos), f. 84r, d’après A. - D. Copie du XVIIe s., même ms., f. 85v-86r, d’après B. a. O. Lamant, L’idéal cistercien face à la réalité, annexe, p. 3, n° 1/3, d’après B, et p. 6, n° 2, d’après A.

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Indiqué : Thes. dipl. 10516. Datation : Cette charte a été promulguée entre la fondation de l’abbaye de Loos, en 1146 ou 1147, et la rédaction de l’acte n° 15, daté entre 1147 et 1150. Au moment de cet acte, en effet, Hugues de Tincques est devenu convers à Loos et ses fiefs ont été repris par son beau-frère, ce qui n’est pas encore le cas ici.

In nomine Patris et Filii et Spiritus sancti. Ego Engelramnus, comes Sancti Pauli, dedi in elemosinam fratribus et ecclesie Sancte Marie de Los terram sementis quatuor modiorum et dimidii modicum plus minusve quam Hugo de Tenkes de me tenebat, de Hugone vero Walterus de Divart. Hanc terram idem Walterus in presentia mea Hugoni reddidit, Hugo autem mihi. Cumque iudicio baronum meorum eadem terra ab utroque domino, Hugone scilicet et Waltero, libera clamata esset, concessi eam in elemosinam prenominate ecclesie pro salute anime mee, Hugone id libere annuente et Waltero de Divart cum uxore et filiis sorore(a) uxoris sue, cuius etiam filium cum ad etatem venerit liberam clamare faciet. De qua pactione ego Engelrannus comes obses sum et Anselmus de Husdein et Rogerus de Wavrin, in cuius manu et uxoris filiorumque eius idem Walterus de Divart alodium suum de Waldrisilicurt et terram suam de Ruth in obsidium reliquit. Que omnia ne qua futurorum adversitate aut malignitate violari valeant, sigilli mei testimonio corroboravi et subscriptorum baronum attestatione : Anselmi de Husdein, Reinbaldi vicecomitis, Walteri de Averdon, Balduini de Aurivilla, Balduini de Anvin, Hugonis de Stallis, Symonis de Niles, Roberti de Galchin, Balduini Belegambe, Bernardi de Anvin, Eustachii de Hestrus, Balduini de Tenkes, Adam de Huflin. (a) Sic A, et sorore B.

14 [1146-1150]. Enguerran, comte de Saint-Pol, donne à l’abbaye de Loos deux pièces de terre [à Herlin-le-Vert](1) valant 30 setiers, que Bachelerius d’Hézecques tenait de lui, avec la dîme, le terrage et les droits d’usage ; Bachelerius a exempté l’abbaye de droits d’entrée et approuvé la donation d’une muidée de terre par Hugues le Vert. A. Original perdu. B. Copie de 1167, voir acte n° 36. C. Copie du XVIIe s., Lille, AD Nord, 27 H 61 (cartulaire de Loos), f. 85v, d’après B. a. O. Lamant, L’idéal cistercien face à la réalité, annexe, p. 2, n° 1/1, d’après B.

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Indiqué : Thes. dipl. 12954. Datation : Le présent acte a été promulgué entre la fondation de l’abbaye de Loos, en 1146 ou 1147, et la rédaction de l’acte n° 16, datant de 1149 ou 1150, qui fait allusion à la « vente » de deux pièces de terre effectuée précédemment (olim) par Bachelerius d’Hézecques.

In nomine sanctę Trinitatis, amen. Ego Engelrannus, comes Sancti Pauli, dedi in elemosinam ęcclesię Sanctę Marię de Los duo frusta terrę seminationis fere triginta sextariorum ad mensuram de Hosdem, quę Bachelerius de Heseche de me tenebat in feodum. Hoc donum idem Bachelerius concessit prefate ęcclesię cum decima et terrachio, annuentibus liberis eius. Omnes adaisiones, id est pasturam et vascherium, donavit ęcclesię quemadmodum cultores terrę prius tenuerant. Et si quis hominum suorum vult vendere seu dare terram suam cenobio, introitum sine precio concessit ; et quod Hugo Viridis terram seminationis unius modii ęcclesię dedit. Hanc pactionem fecit Bachelerius coram me et huius rei me obsidem reliquit. Testes Reinboldus vicecomes, Achardus d’Anir, Adam de Sancto Martino, Everardus de Petra Monte, Walterus Canis et Lupus, Robertus de Aremin. (1) L’acte n° 16 indique en effet qu’il s’agit de duo frusta terre iacentis in Herlin.

15 [1147-1150]. Enguerran, comte de Saint-Pol, concède à l’abbaye de Loos plusieurs pièces de terre données par Geoffroy de Tincques, par son fils Hugues, qui est devenu convers, et par Thibaud, homme d’Hugues ; Gautier d’Audincthun, beau-frère d’Hugues, approuve chacune de ces donations. A. Original sur parchemin, 230/235 mm × 255 mm (repli 20/25 mm), sceau rond de cire brune pendant sur courroie de cuir, légendé : « + Sigillu[m Ing]elra[...] », Lille, AD Nord, 27 H 16, n° 203 (notes dorsales : « Engleramus comes Sancti Pauli de terra Hugonis conversi filii Gaudefridi et de terra Tebaldini », XIIe s. ; « de Tebaldino », XIIe s. ; « rot. VII. VI. », XVe s. ; « sans date, de 1141 à 1150, 3 », XVIIe s.). B. Copie de 1167, voir acte n° 36 (copie partielle). - C. Copie du XVIIe s., Lille, AD Nord, 27 H 61 (cartulaire de l’abbaye de Loos), f. 84v-85r, d’après A. - D. Copie du XVIIe s., même ms., f. 87r, d’après B. a. O. Lamant, L’idéal cistercien face à la réalité, annexe, p. 6-7, n° 3, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 10517. Note sur la datation : Le fait que Gautier d’Audincthun s’engage à dédommager l’abbaye si un certain Baudouin Orelgon s’oppose à la donation d’Hugues de Tincques permet de proposer une chronologie serrée. L’acte n° 16 (1149/50) indique en effet que

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ce Baudouin a effectué un voyage en Terre Sainte et que Gautier était associé à la gestion de ses biens durant son absence. Tout porte donc à croire que le présent acte a été rédigé pendant l’absence de Baudouin, qui coïncide vraisemblablement avec la deuxième croisade, entre 1147 et 1149/50 (voir la datation de l’acte n° 16).

Ego Engelrannus, Dei gratia comes Sancti Pauli, concessi in elemosinam ecclesie Sancte Marie de Los duo frusta terre quam Gaufridus de Tenches de me et hominibus meis tenebat. Cuius terre redditus, quartam scilicet partem terrachii et terciam partem decime, dimidium quoque modium avene et, cum redempta fuerit terra, alium dimidium modium avene, Hugo filius prefati Gaufridi, patre mortuo, supra nominate ecclesie in elemosinam dedit ; in qua ecclesia ipse Hugo conversus factus est. Que omnia Walterius de Odingetune, sororius eius, cum uxore sua in curia mea concessit fideique sue attestacione firmavit, insuper adiungens daturum se prefate ecclesie alodium suum de Baisim XXX IIIum raseriarum sementis si prenominata ecclesia terram predictam in pace et absque calumnia Balduini Orelgon possidere non posset, testibus Balduino de Tenches, Ernulfo Fesfunes, Waltero de Divart. Que omnia sigilli mei attestatione corroboro, subscriptione etiam baronum meorum Walteri de Averdon, Willelmi Boteri, Iordani de Tenches, Adam de Briast, Hostii de Waldringen, Rainbaldi vicecomitis, Hugonis presbyteri. Aliam quoque terram concessi prefate ecclesie Sancte Marie de Los, quam Tebaldinus de predicto Hugone qui conversus factus est tenuerat. Quod etiam Walterus de Odingetune die quo eodem feodo a me investitus est coram me concessit, si Tebaldini super hoc assensum prefata ecclesia haberet. Igitur Tebaldinus, a fratribus predicte ecclesie conventus et assensum prebens, apud Baisiu predictam terram a Waltero de Odingetune in feodum accepit. Quo completo, idem Walterus predictam terram a Tebaldino ad opus ecclesie de Los sibi reddi poposcit. Quam susceptam et a Tebaldino liberam clamatam, supra nominate ecclesie fratribus libere possidendam tradidit. Huius rei testes affuerunt : pater Walteri de Odingetune, Walterus de Divart, Ernulfus Fesfunes, Bero prepositus de Usden, Hugo de le Poterie. Post hec omnia Tebaldinus cum avunculis et sororibus apud Herlim predictam terram cum ramo et cespite abbati et fratribus ecclesie de Los optulit. Testes iterum affuerunt Balduinus de Tenches, Balduinus de Betencurt, Walo de Tenches, Walterus de Divart, Ernulfus Fesfunes, Alzo de Divart, Gaufridus de Tenches. Medietatem quoque terrachii et duas partes decime de terra Tebaldini prefate ecclesie confirmo.

16 [1149-1150]. - Saint-Pol. Enguerran, comte de Saint-Pol, concède à l’abbaye de Loos deux pièces de terre à Herlin[-le-Vert], données aux moines par Baudouin Orelion à son retour de Jérusalem avec l’accord de Gautier d’Audincthun et de son épouse Heilegunt. 99

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A. Original perdu. B. Copie de 1167, voir acte n° 36. - C. Copie du XVIIe s., Lille, AD Nord, 27 H 61 (cartulaire de Loos), f. 84r-v, d’après A. D. Copie du XVIIe s., même ms., f. 85v, d’après B. a. O. Lamant, L’idéal cistercien face à la réalité, annexe, p. 2, n° 1/2, d’après B. Indiqué : Thes. dipl. 12955. Datation : O. Lamant propose la date précise de 1150. Le présent acte paraît en effet avoir été rédigé juste après le retour de la deuxième croisade (1147-1149) : Baudouin Orelion est fraîchement « revenu de Jérusalem » et la chronologie générale des premiers actes de l’abbaye de Loos (fondée en 1146) permet de rattacher ce pèlerinage à la croisade.

In nomine Domini. Ego Ingelrannus(a), Dei gratia comes Sancti Pauli, dedi in elemosinam ęcclesię Sanctę Marię de Los duo frusta terre ad mensuram illius terrę quam Bakelerius(b) predictę ęcclesię olim vendiderat. Quę duo frusta terrę iacentis in Herlin Walterus de Odingetun cum uxore sua(c) Heilegunt coram baronibus meis de me tenenda susceperat, cum Balduinus Orelion(d) profectus fuisset Iherosolimam, quem eiusdem terrę iustum heredem fuisse dicunt. Qui, Iherosolima reversus, apud Sanctum Paulum coram me et hominibus meis predictam terram cum decima et terrachio et omnibus usuariis(e), Waltero et Heilegunt annuentibus, prenominatę ęcclesię liberam in perpetuum clamavit. Et Walterus eandem terram liberaturum se et defensurum contra omnes calumpniatores ad ęcclesię utilitatem spopondit. Hanc donationem ego de manu Balduini et predictorum suscepi, et legitimam donationem ęcclesię sigillo meo confirmavi. Testes affuerunt Adam de Hovin, Wenemarus de Encra, Walo de Tenkes, Hugo de Stallis, Azo de Divart, Ernul Felfuneiz, Balduinus de Sancto Alario. (a) Engelrannus B. - (b) Bachelerius B. - (c) Om. C. - (d) Oreliun B. - (e) Herlin, add. C.

17 1151, 10 juin. - Saint-Pol. Enguerran, comte de Saint-Pol, confirme que Meriaduel de Mortagne, son épouse Clémence et ses fils ont donné à l’abbaye Saint-Nicolas de Furnes toute la terre de Gros-Tison avec le terrage et deux parts de la dîme, et qu’ils l’ont choisi comme garant. A. Original perdu.

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B. Copie du XVe s., Douai, BM, 1342 (second cartulaire d’Hasnon), f. 75r. - C. Copie du XVIIe s. par F. de Rigauville, Arras, BM, 308, f. 61r, d’après une copie du 29 avril 1630 faite sur un cartulaire d’Hasnon. D. Copie du XVIIe s., Amiens, AD Somme, 18 J, liasse 351, d’après une copie du 14 mai 1688 faite sur B. - E. Copie du XVIIe s. par dom Le Pez, Arras, BM, 291, II, f. 118v, d’après C. - F. Copie du XVIIIe s. par dom Grenier, Paris, BNF, Collection de Picardie, t. 249, f. 63r, d’après B. - G. Copie du 11 mars 1775 par dom Queinsert, même bibl., Collection Moreau, t. 65, f. 175r, d’après B. a. R. Dubois, « Prieuré de Lucheux », p. 384-385, n° 74, d’après BDFG. Indiqué : Thes. dipl. 4022.

(Crux)(a) In nomine sancte et individue Trinitatis. Ego Ingelrannus(b), Dei gratia comes de Saint Pol, totam terram de Gerothtison(c) cum suis appendiciis, terragio videlicet toto et decime duabus garbis, a Meriaduel(d) de Mauritania et uxore eius Clementia et filiis eius Ingelranno(e), Balduino, Gerardo(f), Arnulfo michi coram baronibus meis legittime redditam, Guillelmo abbati Sancti Nicolay(g) de Furnes(h) et fratribus eiusdem loci ab omni calumpnia liberam in elemosinam propria manu(i) pro salute vivorum et requie mortuorum imperpetuum tribuo et sigilli mei impressione confirmo. Notum sit etiam tam futuris quam presentibus quia fideiussorem et obsidem me dederunt Miliaduel(j) et uxor eius Clementia et horum filii Ingelrannus(b) et ceteri prefatis Sancti Nicolay(g) Furnensis prelato et fratribus, ut si deinceps de prenominata elemosina ulla ab ullo vel ulli oriatur calumpnia, probabilibus argumentis in curiis quibus deberent suam esse monstrarent et fratres libere possidere perficerent. Huius autem dationis et confirmacionis testes sunt Rainboldus vicecomes de Saint Pol, Adam de Hoving, Robertus Rufius de Dourlens, Robertus de Gelcing(k), Euvrardus Frillez de Pierremont, Beudins de Ablingehem, Lambertus Cirez, Thomas de Pernis, Adam de Briast, Balduinus de Anving cum tribus fratribus eius, Walterus de Hespinehaim, Gonterannus(l) de Roseria et duo nepotes eius Engerannus et Gotrannus, Hugo de Asli(m), Bachelers de Heseche. Data apud Sanctum Paulum per manum Raimboldi vicecomitis, IIII° idus iunii, anno dominice incarnacionis M° C° LI°. (a) Sic B, om. CDEFG. - (b) Ingelramus C. - (c) Geroltison C. - (d) Miraduel C. - (e) Ingelramo C. - (f) Geraldo C. - (g) Nicolai C. - (h) Furnis C. - (i) in elemosinam propria manu : manu propria donavi in eleemosinam C. - (j) Miriaduel C. - (k) Geleing B, Gelling C, lire Gelcing. - (l) Gunteranus C. - (m) Asii B.

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J.-F. Nieus, Les chartes des comtes de Saint-Pol

18 Acte interpolé. 1151 [ou 1152 (n. st.)], 13 janvier. - Lucheux. Anselme Candavène, [seigneur d’Encre et de Lucheux], confirme diverses possessions du prieuré Saint-Léger de Lucheux. A. Pseudo-original sur parchemin, 250 × 250/260 mm, sans trace de scellement et déchiré en deux, Dijon, AD Côte d’Or, 7 H 1357 (notes dorsales : « XV, lettres de fondacion [...] des heritages de Luc[heu] », XVe s. ; « 1151. Lucheu. Fondation de l’ermitage de Luchei », XVIIe s.). B. Copie du XVIIe s., même dépôt, 7 H 1357. a. Th. Lefèvre, « Histoire des communes rurales », p. 247, n° 16 (éd. partielle). - b. R. Dubois, « Prieuré de Lucheux », p. 175-177, n° 7, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 6457. Note critique : Les précédents éditeurs de cet acte ne l’ont pas suspecté, alors que le pseudo-original conservé présente une écriture suspecte (une main du XIIIe s. imitant une écriture du XIIe ? R. Dubois songeait à une copie du XIIIe s.) et que le texte ne figure pas dans le second cartulaire de l’abbaye de Molesme. Il est vrai que ce cartulaire du XIIIe s. ne reprend pas toutes les chartes du prieuré de Lucheux remontant au XIIe s. (voir les actes n° 25, 62, 77, 122, 123 et 132), mais le présent acte aurait dû s’y trouver en priorité dans la mesure où il s’apparente à une confirmation générale. Les incohérences de la rédaction suggèrent aussi une falsification. On notera surtout que la confirmation des biens sis dans la clôture du prieuré se trouve noyée parmi les donations mineures et que l’énumération est maladroitement ponctuée par les verbes « laudo et concedo » ou « concedo » (une même phrase cumule d’ailleurs les deux formules). On relèvera par ailleurs que le sceau est annoncé, alors qu’il n’y a pas trace de scellement sur le pseudo-original. Le faussaire doit cependant s’être basé sur un document authentique, car Anselme Candavène était bien seigneur de Lucheux en 1151 – son frère, le comte Enguerran, lui avait cédé la partie méridionale du comté vers 1145 – et parce que la liste des témoins semble digne de foi. Néanmoins, l’objet de l’interpolation, et partant le motif exact de la falsification, restent obscurs. Pour ce qu’on en sait, aucun bien ou droit acquis après le milieu du XIIe s. n’est mentionné.

Quoniam cum interierit homo non sumet omnia neque descendet cum eo gloria eius, iustum est igitur ut homo semper novissima sua memoretur et future vite sue perspiciat ne in eternum peccando moriatur. Unde ego, Ansellmus Cadavena(a), memor fragilitatis humane(b) et vite momentaneę, ne vacua manu in conspectu Domini appaream, providens mee antecessorumque meorum saluti, laudo et concedo Molismensi ecclesie et monachis Sancti Leodegarii de Lucheio libere in perpetuum obtinendas mansuras quas tenent Fulcherus vocatus Iudas et Rensendis et Alondus, filius Heldiardis. Laudo etiam et concedo quicquid orto monachorum continetur, cimiterium etiam, et hospites manentes in eo et circa, liberos a furnagio et omni consuetudine concedo ; cambam eorum liberam et ortos quos mutuaverunt a Lamberto de 102

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Hesdin, Novamvillam cum appenditiis suis que data est eis ab avo meo Hugone comite, laudante uxore sua Helisende, libere possidenda concedo. Concedo etiam nominatim : terram Montium, Noveville culturam, terram Anguli Susanne, terram de Salitio superius et inferius, terram de Campo Aloldi, Campum Marboti, terram Veteris Ville, Vallem Milun, terram Ruptorum et ceteras terras, libere possidendas concedo. Theloneum insuper de hospitibus suis predictis monachis concedo. Usuarium in pascuis, in aquis, in silvis ad comburendum et edificandum sibi et hospitibus suis libere concedo. Et ut hec omnia libere et quiete deinceps possideant, ne posterorum machinamento vel infestatione aliqua de huius libertate tenoris et dispositione violentiam aut aliquam iniuriam futuris temporibus predicti monachi patiantur, sigilli mei impressione confirmavi et testes subscriptos annotare precepi. Testes sunt : Guido tunc temporis prior, Arnulphus monachus, Iohannes presbiter, Engelrannus clericus, Adam miles de Sancto Martino, Willelmus de Bulvillari, Ogerus prepositus, Rodulfus Visard cum filiis suis Gualtero et Arnulfo, Wazo Ostiarius, Matheus hospes monacorum, Iohannes Scutarius, Ogerus Cambarius. Hanc donationis concessionem recognovit dominus Anselmus in plena ecclesia coram omni populo de Luceio, in octavis Epiphanie Domini. Actum anno incarnati Verbi M° C° LI. (a) Sic A, pour Anselmus Candavena. - (b) Suscrit A.

19 1152, 19 mai. - Saint-Pol. Enguerran, comte de Saint-Pol, confirme que Mirialduel de Mortagne et son épouse Clémence ont donné la terre de Gros-Tison et ses dépendances à l’abbaye Saint-Nicolas de Furnes (voir acte n° 17), et fait savoir que Gontran de Harundineto et Benoît Païen de Pomméra, qui tenaient cette terre en fief de Mirialduel, ont aussi approuvé la donation et présenté des garants. A. Original perdu. B. Copie du XVe s., Douai, BM, 1342 (second cartulaire d’Hasnon), f. 75r-v. - C. Copie authentique du 9 septembre 1627, Amiens, AD Somme, 18 J, liasse 351, d’après une copie faite sur un cartulaire d’Hasnon. - D. Copie du XVIIe s. par F. de Rigauville, Arras, BM, 308, f. 61v-62r, d’après une copie du 29 avril 1630 faite sur un cartulaire d’Hasnon. E. Copie du XVIIe s., Amiens, AD Somme, 18 J, liasse 351, d’après une copie du 14 mai 1688 faite sur B. - F. Copie du XVIIe s. par dom Le Pez, Arras, BM, 291, II, f. 118v-119r, d’après D. - G. Copie du 11 mars 1775 par dom Queinsert, Paris, BNF, Collection Moreau, t. 66, f. 5r-6r, d’après B. a. R. Dubois, « Prieuré de Lucheux », p. 386-389, n° 75, d’après BCEG.

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In nomine sancte et individue Trinitatis. Quamquam temporalium ad eterna condigna prorsus non sit comparacio, tamen quia munus quodcumque humilitatis ac pietatis optulerit(a) devocio, eo fit in conspectu divine maiestatis acceptabile quo de bone voluntatis radice hoc invenitur processisse(b). Ego igitur Ingelrannus(c), Dei gratia comes de Seint Pool(d), totam terram que dicitur Geroltison(e) cum suis appendiciis, terradgio(f) videlicet toto et decime duabus partibus, quam a me Clemencia de Mauritania(g) et ex eius parte maritus eius Mirialduel(h) feodi iure tenuerant, coram optimatibus et principibus meis publice michi ab ipsis redditam, et iustis heredibus filiis suis concedentibus, ecclesie Furnensi Sancti Nicolay(i) pro remedio animarum videlicet mei meorumque ab omni cuiuslibet exactione solutam et liberam perpetuoque iure possidendam concessi, concessamque manu propria donavi. Ut autem hoc nostre concessionis donum ratum atque illibatum permaneat, hoc in posteritatis memoriam placuit litteris annotari nostrique sigilli impressione signari. Pretera noticiam nostram penes est quod Gotrannus(j) de Harundineto et Benedictus de Pomesrast(k) qui cognominatur Paganus, qui prescriptam terram sicut a me Miriaduel ita ipsi eam ab ipso feodi iure tenuerant, sicut eam prefate ecclesie Sancti Nicolay(i) Furnensis dedi et confirmavi, sic ipsi cum iustis heredibus suis dederunt et confirmari postulaverunt. Pactum etiam eidem ecclesie tale pepigerunt ut si quispiam prefate terre(l) calumpniam impetraret(m), ipsi in omni loco et tempore cum iusticia exigeret pro ecclesia responderent et satisfacerent, et terram eamdem ad usus ecclesie prenotate ab omni inquietudine liberarent. Inde ego fideiussor Miriaduel et heredum suorum supra feodum suum si ecclesie pactionis huius veritatem non servaverit, Miriaduel Gotranni(n) fideiussor est supra feodum quod ab ipso tenet si pactum hoc preterierit ; fideiussor est Benedicti Pagani de Pomerast dominus suus, Simon de Paas, supra totum feodum(m) quod ab ipso tenet si predictum scriptum(n) pactum transgrediatur. Nos autem fideiussores ecclesie dampna restaurabimus, scribimus preterea regi, pontifici atque terre principibus quatenus sicut de prefata datione scripsimus, sigillavimus, sic ipsi scribant, sigillent atque pro Dei amore manu teneant. Huius elemosine dationis sive pactionis testes interfuerunt : ex clero, canonici de Seint Pool(o) : Acelinus(p) decanus, Arnulfus, Balduinus de Averdoung(q), Hugo capellanus, Nicolaus de Monz, Nicolaus de Nigella ; ex laicis vero, Balduinus de Orivila(r), Hugo de Heistru(s), Walterus de Averdoung(t), Wilgelmus Boters(u) et Eustachius patruus eius, Rainbaldus(v) vicecomes, Anselmus de Hunz(w), Simon et Bernardus de Amvin(x), Baceleu(y) de Hesaca, Hugo des(z) Estals, Miriaduel cum filiis suis Ingelranno et ceteris, Walterus Pissard(a’), Robertus de Glasgiin(b’), Robertus et Gocelinus filii Balduini de Orivila(r), Hugo Kyrez(c’) et frater eius Robertus, Hugo de Averdoung(q) et frater eius Laivoldus, Rogerus de Goi ; Hugo filius Wintsgestri(d’) presbyter(e’), Arnulfius(f’) presbyter, 104

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Gerardus de Rolgicourt canonicus Sancti Pauli, magister Henricus. Datum apud Sanctum Paulum per manum Rainbaldi(g’) vicecomitis, anno incarnationis dominice M° C° LII°, XIIII° kalendas iunii. (a) obtulerit C. - (b) Quamquam… processisse, om. D. - (c) Ingelramus CD. - (d) Sainct Pol CD. - (e) Geroldtison C, Geroltizon D. - (f) terragio CD. - (g) de Mauritania, om. D. - (h) Miriaduel C. - (i) Nicolai CD. - (h) Gontrannus CD. - (i) Pommerast C. - (j) ecclesie CD. - (k) calumniam imponeret CD. - (l) Goterranni C. - (m) feodum suum CD. - (n) Om. C. - (o) Seimpol C, Saint Pool D. - (p) Ancelinus D. - (q) Averdoing CD. - (r) Orivilla D. - (s) Heistrum C. - (t) Averdoing D. - (u) Boteri C, Boteret D. - (v) Remboldus C. - (w) Huus CD. - (x) Auy C, Amisin D. - (y) Bareleu B, Barleu C. - (z) de C. - (a’) Passard C, Passart D. - (b’) Galstgiin C. - (c’) Cirier C. - (d’) Wuintsgestri C, Wuintgestri D. - (e’) presbiteri C. - (f’) Arnulphus C. - (g’) Remboldi C.

20 1153. Enguerran, comte de Saint-Pol, avec l’accord de son frère Anselme, donne à l’église de Thérouanne, en compensation de dommages pour lesquels il a été excommunié, une terre située dans la paroisse de Saint-Pol, auparavant tenue à cens par le clerc Arnoul. A. Original perdu. B. Copie du XIIIe s., Bruges, Archief Bisdom, Y 2 (« cartulaire A » de l’évêché de Thérouanne), f. 53r, n° 48. a. Th. Duchet et A. Giry, Cartulaires de l’église de Térouane, p. 25, n° 29, d’après B. Indiqué : Thes. dipl. 8373.

Ego Ingelramnus, Dei gratia de Sancto Paulo comes, cunctis fidelibus in perpetuum. Notum tam futuris quam presentibus esse volo quod cum plurima m[a]la(a) et [d]ampna ecclesie Tervannensi intulissem et ex hoc excommunicationis sen[ten]tia diu et merito percussus fuissem, tandem in recompensatione dampni illati, [necn]on pro salute anime mee et antecessorum meorum, terram quandam in p[arroc]hia S[ancti P]auli, quam Arnulfus clericus de me hereditario iure tenebat ce[nsualiter] pro modio annone ad mensuram de Sancto Paulo, dimidio scilicet [modio fr]umenti et dimidio avene, concedente Anselmo fratre meo et hom[inibus mei]s cons[u]lentibus, ecclesie predicte perpetuo possidendam et ab omni exactione v[el comi]tatu liberam dedi. Et ut hec donatio nostra rata semper permaneat, sigill[i mei im]pressione roboravi. Actum est hoc anno Domini M° C° LIII°, coram his testi[bus : Milo]ne episcopo, Philippo et Milone archidiaconis, Fulcone presbitero, Arnulfo clerico [de San]cto Paulo, Anselmo decano, Girardo de Rullicurt, Henrico magistro, Gillebe[rto] de Li[l]leirs, [..]r[a]rdo(b) de Nedon, 105

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Rainero le Poitevin, Gilleberto Laban, Hugo[ne] de Ravenesbech, Symone de Amvrin et fratribus eius Balduino et Bernardo et multis aliis. (a) La copie B est abîmée en plusieurs endroits. - (b) Duchet et Giry ont lu Giraldo, à une époque où B était peut-être un rien moins endommagé.

21 [1150-1153]. Enguerran, comte de Saint-Pol, avec l’accord de son frère Anselme, de sa sœur Agelina et de son beau-frère Anselme d’Houdain, donne à l’abbaye de Marchiennes, devant la cour du comte de Flandre dont il tenait ce droit en fief, le droit de gavène qu’il percevait sur la villa de Boiry-Sainte-Rictrude. A. Original sur parchemin, 435/440 × 245/250 mm (repli 20 mm), sceau rond de cire beige pendant sur lacs de fils oranges, légende illisible (un second sceau, celui du comte Enguerran, a disparu), Lille, AD Nord, 10 H 43, n° 690 (notes dorsales : « Sigilla comitum et Ingelranni (sic) de Sancto Paulo, de gaulo de Bairi », XIIe s., répété au XVe s. ; « sans date, copié. 1141-1150 », XVIIe s.). B. Copie du XIIe s., même dépôt, 10 H 323 (cartulaire de Marchiennes), p. 126, d’après A. - C. Copie du XIVe s., Londres, British Library, add. ms. 16611 (cartulaire de Marchiennes), f. 86r-v. - D. Copie du XVIIe s. par A. Duchesne, Paris, BNF, Collection Duchesne, t. 22, f. 206r. - E. Copie du 11 novembre 1770 par dom Queinsert, même bibl., Collection Moreau, t. 59, f. 206r, d’après B. - F. Copie du 12 juillet 1817 par Godefroy, Lille, BM, Fonds Godefroy, 231, pièce n° 81, d’après A. a. A. Duchesne, Histoire généalogique de la maison de Béthune, Preuves, p. 29-30, d’après B. - b. Th. Turpin, Comitum Tervanensium, p. 75-76, d’après a. - c. A. Havenith, Recherches historiques sur le château, p. 355, d’après A (éd. fautive). Indiqué : Thes. dipl. 7951. Note sur la datation : Le terminus a quo est le même que celui d’une confirmation non datée du présent acte par le comte de Flandre, à savoir le 30 juillet 1150, date de la mort du fils aîné de Thierry d’Alsace (Th. de Hemptinne et A. Verhulst, De oorkonden der graven van Vlaanderen, t. 2/I, p. 228, n° 142). Une confirmation épiscopale de 1153 donne le terminus ante quem (B.-M. Tock, Les chartes des évêques d’Arras, p. 117, n° 104).

In nomine Patris et Filii et Spiritus sancti. Ego Ingerannus, Dei gratia comes de Sancto Paulo, omnibus tam futuris quam presentibus notum fieri volumus quod ego feodum meum qui vulgo gaulum dicitur de Baeri villa sanctę Rictrudis, totum sicut de comite Flandrię tenebam in universa potestate et iustitia villę eiusdem, inter scilicet villam et exterius ęcclesię Marcianensi, pro anima mea et anima patris mei, concessu fratris mei Anselmi et Anselmi de Hosden, sororii mei, et sororis meę Agelinę et filii eius Roberti, 106

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in elemosinam tali ordine contradidi : in manum comitis fęodum reddidi qui, cum mihi successuroque heredi meo iudicio barronum(a) in curia comitis abiudicatus fuisset, comes de manu mea accipiens, eidem ęcclesię Marcianensi perpetuo possidendum contradidit. Et petitione mea idem comes etiam comitissa Sibilla et filius eius Philippus et frater meus Anselmus et sororius meus Anselmus de Hosden et homines mei inde fideiussores fuerunt. Ut igitur hoc in perpetuum ęcclesia Marciacensis libere et absque aliqua cuiuscumque infestatione possideat, ego et Anselmus frater meus fide per manum data firmavimus et sigilli nostri utriusque impressionem et testium subscriptorum annotationem apposuimus. S. Hugonis presbiteri de Sancto Paulo, S. Balduini de Orivilla, S. Gualteri de Averdon, S. Hugonis de Hestrus, S. Elberti de Carenci, S. Laivuli de Montinocurte, S. Balduini de Salli, S. Balduini prepositi de Sancto Paulo, S. Hugonis prepositi de Albini, S. Walonis prepositi de Buscoit, S. Iohannis de Buscoit, S. Hugonis de Buscoit, S. Roberti de Iverni, S. Guillelmi de Burvileir, S. Anselmi de Pas, S. Ogeri Wireiz. (a) Sic A, pour baronum.

22 1157. Enguerran Candavène, comte de Saint-Pol, avec l’accord du comte de Flandre Philippe [d’Alsace], de son épouse Ide et de son frère Anselme, exempte la curtis de Dierville, possession de l’abbaye d’Arrouaise, de toute charge, confirme les donations faites aux religieux au même endroit et leur concède les droits d’usage reconnus aux habitants de Bucquoy. A. Original perdu. B. Copie du XIIe s., Amiens, BM, 1077 (cartulaire d’Arrouaise), f. 55v-56r, d’après A. a. B.-M. Tock et L. Milis, Monumenta Arroasiensia, p. 178-180, n° 80, d’après B. Indiqué : Thes. dipl. 11138.

In nomine Patris et Filii et Spiritus sancti, amen. Sciant moderni pariter et posteri quod ego Engelrannus Candavena, comes Sancti Pauli, pro remedio anime mee curtem de Diherevile que ad beati Nicholai ecclesiam de Arrowasia pertinet omni exactione liberam effeci. Possessiones etiam curtis illius seu curtilium sive sartorum tam veterum quam novorum aliarumve rerum que prenominate ecclesie, cuius curtis illa filia est, largitione fidelium in elemosinam collate sunt et quas usque in presens libere possedit vel in futurum possidere poterit, concedo ut in perpetuum libere possideat. Concedo 107

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etiam ut pasture nemorisque usualia que parrochianis de Buscoi communia sunt fratribus in prefata curte commanentibus sint absque omni contradictione communia. Prohibeo etiam et precipio ne quisquam meorum mee potestatis dominio pertinentium a fratribus predicte curtis in aliqua quicquam exigat vel contumeliam iniuriamve inferat. Actum vero istud est assensu Philippi, comitis Flandrie, de cuius feodo est, et assensu petitioneque Ide comitisse, uxoris mee, et Anselmi fratris mei. Huius donationis elemosine mee quam supradicte ecclesie do contra omnes defensor existam. Ut autem ratum perpetuo inconcussumque permaneat, sigillorum mei videlicet et Anselmi fratris mei roboratione testiumque astantium astipulatione muniri ac confirmari volui. Et ut munimine maioris auctoritatis roboraretur, in manus episcoporum Godeschalci Atrebatensis et Milonis Morinensis posui. Ipsi vero Fulberto abbati ad opus ecclesie de Arrowasia reddiderunt. Huius actionis testes signari subscribuntur. Signum Godeschalci Atrebatensis episcopi. S. Milonis Morinensis episcopi. S. Desiderii prepositi. S. Mathei prepositi Casselli. S. Ivonis comitis Suessionis. S. Bartholomei de Belmés. S. Balduwini de Sailli. S. Balduwini de Monstrol. S. Raineri de Hameleincurt. S. Leivoldi de Montenescurt. S. Eustachii de Squavies. S. Adam de Huvin. S. Iohannis de Buscoi. S. Hugonis filii Hermenen. S. Radulfi de la Ceingle. S. Bernardi Gremuns. S. Petri Levesca. S. Eustachii Bedelin. S. Willelmi Corbisun. S. Roberti de Herebusterne. S. Walteri militis. Actum ab incarnatione Domini anno M° C° L° VII°.

23 [1150-1157]. Notice sous le sceau d’Enguerran, comte de Saint-Pol, relatant que celui-ci, avec l’accord de son épouse Ide, a confirmé à l’abbaye Notre-Dame de Berteaucourt la donation d’Ablainzevelle, faite par son père Hugues III Candavène, et qu’il autorise les moniales à conserver le bois de cet endroit en l’état ou à le défricher. A. Original sur parchemin, 150 × 80/85 mm, jadis scellé sur double queue de parchemin, Amiens, AD Somme, 66 H 9, n° 8 (note dorsale : « Donation de la terre d’Ablainzevelle », XVIIe s.). B. Copie du XVIe s., même dépôt, 66 H 9, n° 4, f. 5v, d’après un cartulaire de Berteaucourt. - C. Copie du 21 janvier 1657, même dépôt, 66 H 9, n° 2, f. 1r, d’après la même source. - D. Copie du XVIIe s., même dépôt, 66 H 9, n° 5, f. 5r, d’après la même source. - E. Copie authentique du 12 mai 1741, même dépôt, 66 H 9, n° 3, f. 2r-v, d’après la même source. Indiqué : Thes. dipl. 12600. Note sur la datation : La présente notice est postérieure au mariage du comte Enguerran avec Ide d’Avesnes-sur-Helpe entre 1150 et 1156 (J.-F. Nieus, Un pouvoir

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comtal, p. 144, notice 12). Une confirmation épiscopale de 1157 donne le terminus ante quem (B.-M. Tock, Les chartes des évêques d’Arras, p. 133, n° 115).

Donum illud quod Hugo Candavena fecit Sancte Marie de Bertoilco[rt](a) de Albanisilvula tum in campo tum in nemore, libere et absolute eidem ecclesie [c]o[nc]edit comes Ingerannus, filius Candavene, cum uxore sua Yda, ut sanctimoniales inde agant quicquid voluerint videlicet seu placuerit eis nemus servatum fovere vel ut terram colant seu in pascuis habeant ipsum nemus extirpare. Testes inde sunt Laivoildus de Montenoiscoirt, Bernardus de Anvin, Walo de Tenches, Hugo capellanus Sancti Salvatoris de Sancto Paulo, Ysayas sacerdos, Baldevinus clericus de Averdon et Walterus de Averdon cum suis fratribus. (a) Lettres effacées par l’usure sur A.

24 [1144-1159]. - Saint-Pol, in oppido. Enguerran, comte de Saint-Pol, conjointement avec son frère Anselme, fait savoir que Raimbaud, vicomte [de Saint-Pol], a donné à l’abbaye de Clairmarais 100 mesures de terre dans la paroisse d’Antin, avec l’accord de ses fils et de son frère. A. Original perdu. B. Copie du XVIIe s. par J. R. Hannedouche de Rebecque, Bruxelles, AGR, Manuscrits divers, 5162, f. 45v, d’après un cartulaire. Indiqué : Paris, BNF, Collection Duchesne, t. 22, f. 471v. - J. de Pas, « Analyse d’une chronique », p. 252. Note sur la datation : Le terminus a quo correspond à l’accession d’Enguerran à la tête du comté. Le terminus ante quem est fourni par une mention de la donation de Raimbaud dans une confirmation de l’évêque de Thérouanne Milon Ier, entre 1152 et 1159 (voir B.-M. Tock, Les chartes des évêques de Thérouanne, en préparation).

Ego Engelramnus, Dei gratia comes de Sancto Paulo, notum esse volo omnibus tam praesentibus quam futuris terram in parrochia de Anthin ad valorem centum fere mensurarum(a) inter boscum et planum, quam Raimbaldus vicecomes fratribus in Claromaresch Deo servientibus et successoribus eorum in perpetuum pro salute animae suae et praedecessorum suorum donavit, me una cum fratre meo Anselmo, rogatu praefati Rainbaldi et concessione filiorum eius Alardi videlicet et Godardi et fratris ipsius Geroldi nomine, praedictis fratribus in perpetuam elemosinam concessisse. Quod ut ratum et inconcussum in evum permaneat, scripto et sigilli mei impressione munivi. Haec autem facta sunt in oppido Sancti Pauli, hiis testibus : Ascelino decano ; 109

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Hugone sacerdote  ; Arnulfo sacerdote  ; Riquardo, Nicholao, Mainardo, Arnulfo, clericis  ; Adam Kieret, Ernulfo, Raimmundo, Hugone Tiranno, Adam de Hovin, Balduino de Veslon, Hugone de Estals, militibus ; Iohanne filio Walceri, Rainoldo Tatin, Roberto de Pernes, Rogero, Waltero filio Richardi. (a) mensuras B, lire mensurarum.

25 1162. - Acheux-en-Amiénois. Anselme Candavène, [seigneur d’Encre et de Lucheux], se porte garant des conventions passées entre l’abbaye du Gard et son frère Guy [Candavène, seigneur de Beauval], concernant le territoire de Valheureux dans la Vicogne. A. Original sur parchemin, 250 × 110/120 mm (repli 20/25 mm), sceau rond de cire brune pendant sur double queue de parchemin, légendé : « [Sigi]llum Anse[...] », Amiens, AD Somme, 13 H 72, n° 5 (notes dorsales : « Anselli Candavene de guarandia territorii Viconie », XIIe s. ; « Super conventionibus factis inter ecclesiam de Gardo [et] Widonem fratrem [...] », « in primo ordine V° », « Vallercetis, VII », XIVe s. ; « 1162. Valheureux. Garantie d’une donation précédement faitte », « VH vii-5 », « E », XVIIe s.). Indiqué : Thes. dipl. 33695.

In nomine sancte et individue Trinitatis. Paci eorum et quieti providere qui divino mancipantur officio cum superis est inire consortium. Et ideo ego Anselmus Campus Avene volo cunctis innotescat(a) tam futuris quam presentibus quod pro conventionibus territorii Vallis Hederose, videlicet de Viconia, que inter fratres Sancte Marie de Gardo et fratrem meum Widone habite sunt et definite, me ipsum fideiussorem predictis fratribus dederim, eo dumtaxat tenore ut si frater meus illicite in aliquo de predictis defuerit conventionibus, ego illos pro posse meo sine dolo et absque ulla dissimulatione donec iusticiam obtineant adiuvabo. Huius rei testes Anselmus de Pas, Adam de Sancto Martino, Rogerius de Morcies, domina Eustachia uxor mea. Actum in domo mea apud Acel, anno Domini M° C° LXII°. a) Sic A pour innotescere.

26 1164. Notice sous le sceau d’Anselme Candavène, [seigneur d’Encre et de Lucheux], relatant que Mathieu de Bertrancourt, avec l’accord de son épouse Sarah, de ses enfants et du prévôt d’Encre, a confié à l’abbaye d’Arrouaise le défrichement de 10 muidées 110

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de terre dans le bois de Bertrancourt, contre une part de la dîme et du terrage, et qu’Anselme s’est porté garant de la convention. A. Original perdu. B. Copie du XIIe s., Amiens, BM, 1077 (cartulaire d’Arrouaise), f. 26v-27r. a. B.-M. Tock et L. Milis, Monumenta Arroasiensia, p. 211-213, n° 107, d’après B. Indiqué : Thes. dipl. 11154.

Notum sit tam futuris quam presentibus quod Matheus de Bertramecurt dedit et concessit in perpetuam elemosinam ecclesie Sancti Nicholai de Arrowasia in querceto Bertramecurt ad sartandum et excolendum X modiatas terre, id est quantum X modiis Atrebatensis mensure rationabiliter secundum ritum territorii illius seminari poterunt pro terragio et decima, id est quod de singulis XIcim garbis fratres predicte ecclesie pro labore suo novem habebunt et Matheus pro terragio et decima decimam et XIam accipiet. Cum autem predicti fratres garbas terre illius carricare voluerint, mittent ad domum Mathei ut ad campum pro parte sua veniat vel nuntium mittat, sed extra territorium ipsum querendus non est. Quod si nec venire nec vicarium mittere voluerit, vel forte non poterit, fratres uno ex seipsis quasi loco Mathei adhibito sicut predictum est terragiabunt et decimabunt, nichil ulterius expectantes. Si vero sepedicti fratres in territorio illo curtem edificare voluerint, duas mencoldatas terre illius concessit eis in elemosinam libere et quiete sine terragio et omni exactione, quantum ad ipsum attinet, possidendam. Quod si plus terre illius pro curte amplificanda habere voluerint preter duas, adhuc VI mencoldatas accipere poterunt eo tenore ut pro unaquaque VI mencoldatarum, si peraccepte fuerint, mancoldum avene annuatim Matheo persolvent. Verum, si predictam terram ecclesia libere et quiete, sicut predictum est, tenere aliquando non possit, Matheus vel quicumque hanc hereditatem illius possidebit eque valentem ipsi excambiabit. Hoc vero concessit predictus Matheus fratribus eiusdem ecclesie ut supra dictum est, concedente uxore sua Sara cum Waltero et Ilberto et Roberto filiis suis. Concesserunt etiam hec supradicta Godardus, prepositus Incre, et Walterus, frater eius, et Isabel de Incre preposita et Egelina soror eius. Ipsi vero fratres aliam terram sartare non poterunt donec ista penitus exculta sit, nisi X mencoldatas. Et si quid supradicta ecclesia acquirere poterit, acquirat. Hec conventio facta est anno ab incarnatione Dei M°C°LX°IIII°, presente Anselmo Campo Avene cuius sigillo carta ista presignata est et roborata, qui supradicte terre est dominus et advocatus et defensor et protector contra omnes qui ad iusticiam curie eius vel prepositi Incre venire debebunt. Hoc autem ad tenendum affidavit ipse Matheus et uxor eius Sara coram Anselmo Campo Avene qui etiam pro eisdem fideiussor factus est de hac conventione tenenda, his testibus Fulcone priore de Luceio, et Hugone cellerario de Cercampo, et 111

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Ulrico de Arroasia, et Arnulfo capellano Anselmi, et fratre Ilberto, et Winemaro de Incra, et Willelmo de Bulevilla, et Adam de Sancto Martino, et Rogero fratre eius, et Roberto de Renti, et Bartholomeo de Belmés, et Gervasio preposito de Pas, et Firmino fratre eius, et Werrico Bavus, et Roberto de Herebusterna, et Symone de Cumello, et Warino de Auviller’, et Gisleberto de Baiencurt, et Gotranno de Baiencurt.

27 1164, 12 novembre. Anselme Candavène, [seigneur d’Encre et de Lucheux], avec ses fils Hugues et Enguerran, abandonne aux moines de Saint-Léger de Lucheux le terrage de leurs terres et la mouture de leur blé, sauf la part des meuniers, pour le salut de son épouse Eustachie. A. Original sur parchemin, 210 × 245 mm (repli 40 mm), jadis scellé sur double queue de parchemin, Dijon, AD Côte d’Or, 7 H 1357 (notes dorsales : « XXXI, Lettre de la mousture des moulins », XVe s. ; « Prioré de Lucé, diocèse d’Arras », XVIe s. ; « Lucé, prieuré, diocèse d’Arras, 1164 », XVIIe s.). B. Copie partielle du XIIIe s., même dépôt, 7 H 6 (143) (second cartulaire de Molesme), f. 128r. - C. Copie du XVIIe s., Paris, BNF, Collection Duchesne, t. 71, f. 60r. a. J. Laurent, Cartulaires de l’abbaye de Molesme, t. 2, n° II/663, p. 492. - b. R. Dubois, « Prieuré de Lucheux », p. 182-184, n° 10, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 6601.

Universis sancte ecclesie fidelibus tam clericis quam laicis, tam presentibus quam futuris, Ansellus Campus Avene, salutem in Christo Ihesu. Notum sit vobis omnibus quod ego dedi et concessi, pro anima Eustachie uxoris mee, monachis Sancti Leodegarii de Luceio omne terragium totius terre sue et totam molturam bladi sui, exceptis partibus molendinariorum, ad tenendum de me et de heredibus meis in elemosinam et in bene et in pace et quiete et libere et honorifice. Et precipio ne aliquis tam ausus sit quod eis de his predictis in aliquo forifaciat. Hoc autem ego et Hugo et Engelramus, filii mei, par ramum et guasonem super altare obtulimus. Huius rei testes sunt hi : Wirefridus abbas de Sancto Eligio et Urbanus abbas de Cercampo, et Seguinus et Hugo fratres eius, et Ansellus cantor Sancte Marie Atrebatensis ecclesie, et Iohannes capellanus, et Arnulfus clericus meus, et Nicolaus clericus, et Ivo clericus, et Iohannes clericus, et Willelmus de Buleviler, et Adam de Sancto Martino, et Rogerus de Sancto Martino, et Isabel mater Eustachie uxoris mee, et Ogerus prepositus, et Ogerus Camberus, et Herebertus pincerna meus, et Acelinus camerarius meus. Hoc factum est tempore Fulconis prioris ecclesie Sancti Leodegarii de Luceio, anno ab incarnatione Domini M° C° LX° IIII°, II° idus novembris(a). 112

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(a) Dans l’espace resté vierge à la suite du texte, le même scribe a tracé cette note : Noscant universi fideles quod ego Fulco, prior ecclesie Sancti Leodegarii de Luceio, emi quasdam terras que fuerunt de tenura ecclesie nostre ad opus Sancti Leodegarii et coram Ansello Campo Avene, scilicet terram Simonis Fuace et Goce fratris eius et terram Petri filii Hunoldis.

28 [1155-1164]. Enguerran, comte de Saint-Pol, concède à l’abbaye de Loos le terrage de 9 muidées de terre à Herlin[-le-Vert], dont une partie lui a été remise par Jean de Divart, qui la tenait avec ses frères de Gautier d’Audincthun. A. Original perdu. B. Copie de 1167, voir acte n° 36. - C. Copie du XVIIe s., Lille, AD Nord, 27 H 61 (cartulaire de Loos), f. 83v, d’après A. D. Copie du XVIIe s., même ms., f. 86v, d’après B. a. O. Lamant, L’idéal cistercien face à la réalité, annexe, p. 4, n° 1/5, d’après B. Indiqué : Thes. dipl. 12957. Note sur la datation : La deuxième partie de l’actio se déroule devant Simon de Houdain et Hellin Ier de Wavrin, fils de Roger III de Wavrin, qui est attesté à partir de 1155 (cf. E. Warlop, De Vlaamse adel, t. 2/II, p. 588). Le terminus ante quem correspond à la mort d’Enguerran.

Ego(a) Engelrannus, Dei gratia comes de Sancto Paulo, concessi ęcclesię Sanctę Marię de Los terrachium cuiusdam terrę iacentis in Herlin de feodo meo, fere novem modiorum seminationis. In quorum novem modiorum medietate parum plus minusve, duas partes terrachii et reliquę terrę quartam partem terrachii quas(b) Iohannes de Divarth(c) hereditarie possidebat cum fratribus suis Clarbaldo et Roberto(d), Waltero de Odengetune reddidit(e) ; Walterus autem michi. Ego vero fratribus predictę ęcclesię idem terrachium in hereditatem concessi. Testes Balduinus de Monasteriolo, Adam(f) Crestes, Iohannes de Squavis, Iohannes de Bailus. Postea coram Symone de Hosden et Alelmo(g) castellano de Meinil, et item coram Hellino de Wavrin et duobus militibus, Roberto de Gondercort(h) et Theobaldo Dangi, in obsidium concessit allodium suum de Ruth et totam terram suam de Divart et quidquid(i) possidet in Husden, quia contra pactum coram me statutum ad ęcclesię dampnum non struet ulterius calumpniam, eamque contra omnes calumpniatores qui ad iusticiam venire audebunt acquitabit. Hoc verbum Iohannes prenominatus fidei suę testimonio firmavit et Rogerium de Wavrin, audientibus militibus, filio ipsius Hellino et Balduino de Bethencort(j), Roberto quoque Rufo de Wavrin, pacti huius obsidem reliquit(k). Quę omnia ut 113

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ęcclesię permaneant rata seculis labentibus, virorum qui hęc audierunt et viderunt subscriptis nominibus et nostri sigilli expressione confirmari fecimus. (a) Précédé de In nomine Domini, add. BD. - (b) quod BD. - (c) Divart BD. - (d) Clarbaldo et Roberto, om. C. - (e) Waltero, add. C. - (f) de, add. C. - (g) Alelino C. - (h) Gondrecort BD. - (i) quicquid BD. - (j) Betencort BD. - (k) Om. C.

29 [1152-1164]. Notice sous le sceau d’Enguerran, comte de Saint-Pol, relatant qu’Hugues le Vert, avec l’accord de son fils, de son épouse et de son seigneur Arnoul d’Hézecques, a vendu à l’abbaye de Loos le terrage de la terre de Gautier de Diéval et d’une terre voisine. A. Original perdu. B. Copie de 1167, voir acte n° 36. C. Copie du XVIIe s., Lille, AD Nord, 27 H 61 (cartulaire de Loos), f. 86v, d’après B. a. O. Lamant, L’idéal cistercien face à la réalité, annexe, p. 3-4, n° 1/4, d’après B. Indiqué : Thes. dipl. 12956. Note sur la datation : Arnoul d’Hézecques, seigneur d’Hugues le Vert, est le fils et le successeur de Bachelerius d’Hézecques, qui est attesté jusqu’en 1152 (voir acte n° 19). Le terminus ante quem correspond à la mort d’Enguerran.

In nomine Domini. Hugo Viridis vendidit terrachium suum, quod possederat in terra Walteri de Divarth et adiacentis cuiusdem terrę quę fuit de excambio Alelmi de Rollecort, fratribus ęcclesię Sanctę Marię de Los. Hoc werpivit Hugo prenominatus cum Rogerio filio, quartam scilicet terrechii(a) partem predictę terrę seminationis quinque modiorum una raseria minus, coram Engelranno comite de Sancto Paulo, annuente id Arnulfo de Hesekes, domino suo, qui et terrechium(b) de manu Hugonis suscepit et fratribus coram comite donavit, obsidem se relinquens illius conventionis. Testes affuerunt Raimbaldus vicecomes et filius eius Gohardus, Adam de Briasth, Hugo presbiter. Postea apud Maniecorth, coram prenominato Arnulfo, prefati Hugonis uxor cum filio minore huic conventioni assensum prebuit. Cuius rei testes affuerunt : Hugo de Rollecorth, Nicholaus de Rollecorth, Petrus Rufus, Segardus de Frevilers. Quę omnia, ut permaneant perpetuo, ego Engelrannus comes sigilli nostri impressione confirmo. (a) Sic B, pour terrachii. - (b) Sic B, pour terrachium.

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30 [1150-1164, probablement 1157]. Enguerran Candavène, comte de Saint-Pol, avec l’accord de son frère Anselme et de son épouse Ide, exempte la curtis d’Ayette et ses dépendances, possessions de l’abbaye d’Étrun, de toute charge, et y concède les droits d’usage dans les bois et les herbages. A. Original sur parchemin, 215 × 185/200 mm (repli 20 mm), sceau de cire brune pendant sur courroie de cuir, légendé : « + Sigillum In[gelrami comitis Sancti] Pauli », Arras, ADPdC, 4 H 2, farde « Ayette » (notes dorsales : « De Aesete », XIIIe s. ; « Busquoy, Ayestes », XVIe s. ; « D’Aeste », XVIIe s. ; « (sans date) vers 1150. Abbaye d’Étrun » suivi d’une analyse, XVIIIe s.). B. Copie du XIXe s., même dépôt, 4 H 1, cahier non coté, f. 43r, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 12958. Note sur la datation : L’acte est postérieur au mariage du comte Enguerran avec Ide d’Avesnes-sur-Helpe (entre 1150 et 1156). Son terminus ante quem correspond à la mort d’Enguerran. Sans doute est-il plus précisément contemporain de l’acte n° 22 (daté de 1157), qui arrête des dispositions identiques pour une curtis d’Arrouaise toute proche d’Ayette et comporte une liste de témoins très ressemblante.

In nomine Patris et Filii et Spiritus sancti, amen. Quoniam dignitatis meę benignitas exigit ut ęcclesiarum utilitati diligenter provideam, oportunum esse dico Strumensi ęcclesię misericordię opus exhibere et monialium inibi Deo devote famulantium victui providere. Notum sit igitur tam presentibus quam futuris quod ego Ingelrammus Candavena, Dei miseratione Sancti Pauli comes, curtem prenominatę ęcclesię, Haestę videlicet, pro remedio animę meę et patris mei ceterorumque antecessorum meorum liberam omni exactione effeci, possessionesque curtilium et sartorum tam veterum quam novorum, remota omni querela, libere tenendas usualiaque nemorum et herbarum eidem curti concessi. Precipio etiam omnibus potestati meę subiacentibus ne hominibus predictę curti pertinentibus aliquam molestiam iniuriamve in aliquo inferant, sed eis eorumque rebus causa mei pacem teneant. Sed ut decretum meum ratum illibatumque permaneat, assensu domini Anselmi, fratris mei, et Idę comitissę sigilli mei impressione confirmavi. Huius rei testes sunt : Iohannes de Boscoi, Baldewinus de Salli, Eustachius de Suavia, Baldewinus de Monsteruel, Hugo filius Ermenę et Alardus filius eius, Radulfus, Bernardus, Wilgelmus, Rainelmus de Hamelainecurt, Iohannes Cresteiz, Baldewinus frater Iohannis de Boscoi, Hugo de Squavia et Gerardus nepos eius, Hugo Coleiz, Robertus de Squavia.

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31 [1149-1164]. Enguerran, comte de Saint-Pol, confirme à l’abbaye de Clairmarais l’ensemble des donations qui lui ont été faites par ses hommes dans son comté. Acte perdu, mentionné au XVIIe s. par J. R. Hannedouche de Rebecque (Bruxelles, AGR, Manuscrits divers, 5162, f. 46r, d’après un cartulaire) et en 1748 par dom Bertin de Vissery (Saint-Omer, BM, 850, I, p. 202). Les deux érudits signalent que le texte était très proche de celui, légèrement plus développé, de l’acte n° 32 (voir cet acte pour la datation). Indiqué : Thes. dipl. 33696. Mention de J. R. Hannedouche de Rebecque :

« Ego Engelramnus, Dei gratia comes de Sancto Paulo, humanae vitae brevitatem attendens, etc. Toute la substance de cette charte est reprise toute entiere en la suivante qui est un peu plus ample. » Analyse de dom Bertin de Vissery :

« Eodem enim anno benevolentiam suam in nos ostendit Ingelramnus, comes Sancti Pauli, multa nobis a se impensa beneficia et ab aliis plerisque comitatus sui personis per litteras suas confirmando. Haec sunt verba quaedam : Ego Ingelramnus… necessarium duxi emptiones vel donationes quas vel ego vel homines comitatus mei ecclesiae Beatae Mariae de Claromaresch ad usus fratrum ibidem… Donationes recenset… ea libere et imperturbate possidenda concessimus atque confirmavimus in manu Willelmi abbatis. Et ne posteros latere possit, sigilli, etc. Sequitur alia eiusdem Ingelramni de eadem amplius continens in manu Willelmi abbatis. »

32 [1149-1164]. Enguerran, comte de Saint-Pol, confirme à l’abbaye de Clairmarais l’ensemble des donations qui lui ont été faites par ses hommes dans son comté. A. Original perdu. B. Copie du XVIIe s. par J. R. Hannedouche de Rebecque, Bruxelles, AGR, Manuscrits divers, 5162, f. 46r-v, d’après un cartulaire. Indiqué : Paris, BNF, Collection Duchesne, t. 22, f. 471v. - Saint-Omer, BM, 850, I, p. 202. - Thes. dipl. 12277. Note sur la datation : Cet acte a été délivré entre le début de l’abbatiat de Guillaume, auquel il est adressé, et la mort du comte Enguerran.

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Ego Ingelramnus, Dei gratia comes de Sancto Paulo, humanae vitae brevitatem attendens et ad redemptionem animae meae, dum adhuc vacat et in hoc fragili corpore subsisto, aliquid acquirere cupiens, necessarium duxi donationes quas ego vel homines mei comitatus ecclesiae Sanctae Mariae de Claromaresch ad usus fratrum ibidem Deo servientium contulerunt et in presentia mea sub testimonio curiae meae recognoverunt, ut ratae et inconvulsae permaneant munimento in perpetuum valituro, scilicet attestatione mea et hominum meorum eas confirmare ac corroborare scriptoque commendare et, ne malorum hominum improbitate labefactari queant aut infirmari, sigilli mei impressione et auctoritate munire. Donationes autem istae sunt : quidquid Anselmus de Pas in Novavilla habebat ; terra cum luco quam canonici de Monte Sancti Eligii possederant in parrochia de Anthin ; tota terra cum bosco quam vicecomes habebat in parrochia de Anthin, cum bosco etiam in parrochia de Dostrevile contiguo Novaevillae nemori ; terra de Mainartsart cum aliis terris ab Adam de Briast acquisitis, et terris etiam quas a Balduino milite de Briast, concedente domino suo scilicet Balduino de Anvin, fratres acquisierunt, cum duabus partibus decimarum et toto terragio terrarum praedictarum, quae iacent a terra Godefridi Palmart et Godefridi Boteri usque ad terram Hadewidis sororis Adam de Roulcort, concedentibus Adam et Balduino quidquid in praedictis decimis et terragiis alterutrum commune habebant ; quaedam terra Balduini de Olenaincort in parrochia de Monci per manum Balduini de Oriville de cuius feodo erat ; terra(a) quoque quae dicitur Campfolcart quam Geraldus filius Ertaldi de Wachin praefatae ecclesiae contulit, concedentibus sororibus eius et maritis earum et Hugone Tyranno, de quo tenebat eam, et Adam del Maisnil ; quarta pars terrarum de Liveldsart, quam a Roberto de Fontaines iure hereditario pro decima et terragio, et item alia quarta pars terrarum de Liveldsart, quam a Willelmo de Matringehem iure hereditario pro decima et terragio excolendam praedicti fratres acceperunt ; item terra cum nemore ab Arnulfo de Lisborch acquisita ; terra de Fiz cum nemore, iacens inter viam Bertae et viam quae tendit versus Lares, quam Robertus de Fontaines et Hugo de Chokes communem habebant, ab ipsis legitime fratribus acquisita. Haec igitur, quoniam coram me et per me et sub testimonio curiae meae et baronum(b) meorum legitime acquisita sunt et recognita, vel si qua alia in comitatu meo iuste et secundum ius patriae acquisierint, ea fratribus de Claromaresch libere et imperturbate possidenda concessimus manu Willelmi abbatis. Et ne posteros latere possit, presentis paginae scripto intimare et sigilli mei impressione signare curavimus. Testibus Hugone sacerdote ; Hugone sacerdote, filio Wincestre ; Gobero sacerdote ; Hugone sacerdote ; Balduino, sacerdote de Roelecort ; Arnulfo, Balduino de Averdoin, Radulfo, Nicholao de Mons, Hugone de Mangecort, clericis ; Anselmo Candavaine, Balduino de Orivile, Hugone Kiereth, Adam fratre eius, Raimbaldo vicecomite, Waltero de Averdoin, Roberto de Galcin, Balduino de Preci, Eustachio de Warci, Hugone Tirant, Everardo de Pierremont, Ber117

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nardo de Anvin et Simone fratre eius, Adam de Sancto Martino, Geroldo maiore, Balduino filio eius, Balduino milite, Roberto Waldol, Galtero Le Blont, Roberto Kiereth, Hugone des Estals, Adam de Ramecort, Rainaldo Tatin, Willelmo filio eius, Adam filio Hugonis de Briast, Arnulfo Liborel, Radulfo Aurifabro, Rogero homine vicecomitis. (a) etiam, biffé. - (b) barronum B, lire baronum.

33 [1146-1164]. Enguerran, comte de Saint-Pol, fait savoir qu’Hugues Le Vert a donné à l’abbaye de Loos 3 muidées de terre dont les fruits seront partagés à raison de trois quarts pour les moines et d’un quart pour lui, ainsi que 5 rasières et demi de terre avec le quart du terrage ; Bachelerius d’Hézecques, seigneur d’Hugues, a donné son accord. A. Orignal sur parchemin, 210/220 × 220/225 mm (repli 25mm), sceau rond de cire brune pendant sur courroie de cuir, légendé : « + Sigillum Ingel[ram]i comitis Sancti Pauli », Lille, AD Nord, 27 H 16, n° 202 (notes dorsales : « Ingerannus comes Sancti Pauli de tribus modiis Hugonis Viridis », XIIe s. ; « rot. VII. VII. », XVe s. ; « de Hugonis Viridis tribus modiis », XVIe s. ; « sans date, de 1141 à 1150, 2 », XVIIe s.). B. Copie de 1167, voir acte n° 36. - C. Copie du XVIIe s., même dépôt, 27 H 61 (cartulaire de l’abbaye de Loos), f. 85r. a. O. Lamant, L’idéal cistercien face à la réalité, annexe, p. 4-5, n° 1/6, d’après B. Indiqué : Thes. dipl. 12480. Note sur la datation : Le présent acte a été promulgué entre la fondation de l’abbaye de Loos, en 1146 ou 1147, et la mort du comte Enguerran en 1164.

In nomine sanctę Trinitatis. Ego Ingerrannus, Dei gratia comes Sancti Pauli, notum fieri volo omnibus fidelibus christianis quod fratres ęcclesię Sanctę Marię de Los, in presentia mea et baronum meorum, acceperunt terram trium modiorum colendam de Hugone Viridi, totum semen in eadem terra posituri, ita ut tres partes totius fructus ęcclesia sibi retineat, quartam vero partem pręfato Hugoni in domum suam apud Herlin fratres deferent. In cuius terrę redditibus nichil Hugo nisi quartam partem terragii possidebat, cuius partis tres particulas ęcclesia pręnominata, quartam vero Hugo habebit. Quinque etiam raserias terrę et dimidiam de quadam commutatione, et eiusdem terrę quartam partem terragii ex integro Hugo libere prędictę ęcclesię concessit. Et ante me et barones meos, quod numquam eidem ęcclesię dampnum aliquod de his omnibus ullo modo illaturus esset fidei suę testimonio firmavit. Sciendum etiam quod in tempore messis, collectis frugibus 118

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trium modiorum supra nominatorum, cum fratres Hugoni Viridi nuntiaverint ut ad partem frugum quę ad ipsum pertinet recolligendam properet, si ipse distulerit aut calumpniam fecerit, fratres absque mora(a), eius parte extra posita, suas partes quo voluerint deferent. Hęc omnia Bachelerius de Haseches, dominus Hugonis, in presentia mea concessit et huius paucti(b) conscium me et obsidem reliquid(c). Ego etiam pro remedio animę meę, ut prędicta ęcclesia in perpetuum hereditatem suam possideat pacifice, omnia verba hęc corroboravi sigilli mei impressione. Huius rei testes sunt Rainbaldus vicecomes Sancti Pauli, Adam de Hovin, Hugo de Stallis, Balduinus de Monesteriolo, Reinbaldus vicechomes(d), Simuns de Anvin. (a) mora, suscrit A. - (b) Sic A, pour pacti. - (c) Sic A, pour reliquit. - (d) Sic A, pour vicecomes.

34 [1144-1164]. Enguerran, comte de Saint-Pol, conseillé par son frère Anselme, renonce à percevoir la dîme sur les nouveaux essarts dans la paroisse de Tilloy[-lès-Hermaville], dont sa mère Béatrice avait donné la dîme à l’abbaye du Mont-Saint-Éloi. A. Original perdu. B. Copie du XIVe s., Arras, ADPdC, 18 H 1 (cartulaire d’Aubigny), f. 38v. Indiqué : Thes. dipl. 11898. Note sur la datation : Les termini sont ceux du principat d’Enguerran.

In nomine Patris et Filii et Spiritus sancti, amen. Ego Ingelrannus, comes de Sancto Paulo, Christi fidelibus presentibus et futuris, in perpetuum. Non est mirum si hominum infirmitas subdita vanitati interdum de ignorantia deserit veritatem, cum sit sapientis cognita ratione citius resipisci. Mater mea Beatrix, matrona nobilis, salutis sue et parentum suorum bene memor, totam decimam suam in parrochia de Tilloi ecclesie de Monte Sancti Eligii sub titulo elemosine contulerat. Cui ego succedens in hereditatem, non bono fertus consilio, eiusdem decime partem in novis sartis subtraxeram. Postea vero in rationem reversus et ad veritatem conversus, fratre meo Ansello interpellante, quod iustum est feci et ecclesie quod suum est restitui, et coram subscriptis testibus totam decimam in perpetuum possidendam sigilli mei impressione firmavi : Iohannes de Buskoi, Ansellus, Galterus, Hugo et Godardus frater eius, Eustachius de Squaviis, Iohannes de Asc, Symon de Ambrisne, Alardus de Anier, Balduinus de Freving et Symon et Nicholaus filii eius, Ibertus del Caisnoi, Hugo li Mauvais, Balduinus de Tenkes, Iohannes clericus et Drogo canonicus. 119

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35 1164. Anselme, comte de Saint-Pol, fait savoir qu’Arnoul d’Hézecques et ses frères, fils de Bakelerius d’Hézecques, ont abandonné à l’abbaye de Loos le quart de terrage et le tiers de dîme qu’ils percevaient sur une terre mise en culture par les moines à Herlin[le-Vert], et qu’Hugues le Vert a également cédé le quart du terrage sur 6 muidées de terre au même endroit. A. Original sur parchemin, 285/290 × 220/225 mm (repli 35/40 mm), sceau rond de cire brune pendant sur courroie de cuir, légendé : « [Si]gillu[m A]nse[lmi ?] [C]andavene », contre-sceau : « Contra sigillum », Lille, AD Nord, 27 H 33, n° 473 (notes dorsales : « Anselmus comes de Sancto Paulo de terra Arnulfi de Hesecha et VI modiorum terrachiorum Hugonis Viridi, .I. », « Arnulfi de Hesecha et VI modiorum et terrachiorum Hugonis Viridi », XIIe s. ; « rot. VII. I. », XVe s. ; « 1164 », XVIe s. ; « 1164, 10 », XVIIe s.). B. Copie du XVIIe s., Lille, AD Nord, 27 H 61 (cartulaire de Loos), f. 83r. a. O. Lamant, L’idéal cistercien face à la réalité, annexe, p. 8, n° 5, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 10519.

In nomine Patris et Filii et Spiritus sancti, amen. Ego Anselmus, Dei gratia comes de Sancto Paulo, notum esse volo omnibus fidelibus quod Arnulfus de Hesecca werpivit coram me, cum fratribus suis Balduino et Roberto, terram quandam feodi mei in Herlin, quam de Bakelerio, patre illorum, ecclesia Sancte Marie de Los adquisierat. Quam totam terram, sicut fratres predicte ecclesie eam occupaverant, coluerant et seminaverant, prenominati tres fratres cum quarta parte terrachii et tercia decime prefate ecclesie liberam concesserunt, et quia de hac ulterius calumniam non moverent sed contra omnes homines ad iusticiam venientes eam fratribus acquietarent, me testem et obsidem reliquerunt. Testes huius rei Rembaldus vicecomes, Accarz d’Anir, Adam de Hovin, Balduinus d’Orivileh, Willelmus de Bulevileir, Hugo presbyter, Balduinus clericus d’Averdon. Hugo quoque Viridis concessit fratribus eiusdem ecclesie coram me sex modios terre ad mensuram de Husden apud Herlin, iacentis in feodo meo, hereditario iure colende, quam fratres totam seminabunt, tres partes frugum sibi retinentes et Hugoni Viridi quartam relinquentes. In cuius terre sex modiis quartam partem terrachii, necnon et totius terre que fuit Tibaldini et terre que fuit Bakelerii, terre quoque que fuit Balduini Orelion, quas terras omnes prenominati fratres colunt, coram me et Arnulfo de Hesecca, domino suo, de quo quartam partem terrachii illarum terrarum tenuerat, fratre eius Balduino de Hesecca id annuente, liberam fratribus predictis cum liberis suis concessit, nullamque ex his omnibus calumniam ecclesie de Los ulterius se facturum fidei sue attestatione firmavit, et contra omnes calumniatores qui coram 120

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iusticia clamabunt se hec omnia liberaturum spopondit, huiusque pacti Arnulfum, dominum suum, obsidem posuit. Arnulfus etiam meipsum huius rei testem et obsidem esse rogavit. Hoc etiam sciendum quod in sex modiorum terra quam fratres colere debent iure hereditario, messe congregata, cum Hugoni Viridi nunciaverint, una solum die ad messes abducendas eum expectabunt : qua si non venerit die, tres partes suas in crastino abducent, de quarta vero Hugonis parte ferenda vel ducenda numquam se intromittent. Testes sunt Rembaldus vicecomes, Adam de Hovin, Hugo de Hasli, Eustachius de Hestruz et Hugo frater eius, Tescelinus de Sancto Paulo, Adam de Briast. Ego quoque Anselmus comes, ut bona predicte ecclesie rata et imperturbata permaneant, harum conventionum Arnulfi scilicet et Hugonis cum ecclesia me obsidem promitto et sicut scripta sunt sigilli mei impressione confirmo. Acta sunt hec anno incarnationis Domini M° C° LX° IIII.

36 1167. Pancarte sous le sceau d’Enguerran, comte (défunt) de Saint-Pol, rassemblant sept actes promulgués de son vivant pour confirmer les donations effectuées par ses hommes en faveur de l’abbaye de Loos, principalement à Herlin[-le-Vert]. A. Original sur parchemin, 520/550 mm × 525/530 mm (repli 23 mm), sceau rond de cire verte pendant sur courroie de cuir, légendé : « S[igillum...] », Lille, AD Nord, 27 H 16, n° 210 (notes dorsales : « Engelrannus comes Sancti Pauli », XIIe s. ; « rot. VII. VIII. », XVe s. ; « De terris de Herlin quae fuerunt Bachelerii et aliorum, 1167 », XVe-XVIe s. ; « Herlin », XVIe s. ; « De terris in Herlin quae fuerant Bachelerii, Balduini Orelion, Tebaldini, Hugonis Viridis, et de terrachio Iohannis de Divart », « 1167, 13 », XVIIe s.). B. Copie du XVIIe s., même dépôt, 27 H 61 (cartulaire de Loos), f. 85v-87r. a. O. Lamant, L’idéal cistercien face à la réalité, annexe, p. 2-6, n° 1, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 12959. Note critique : Ce grand parchemin daté de 1167 contient les actes donnés par le comte Enguerran à l’abbaye de Loos durant son gouvernement (actes n° 13-16, 28-29 et 33), recopiés l’un à la suite de l’autre sans articulation rédactionnelle, et pratiquement sans modification par rapport aux originaux. Bien que d’un genre plutôt inhabituel, cette espèce de pancarte ne serait pas gênante si elle n’arborait pas le sceau d’Enguerran, qui était mort depuis trois ans en 1167. La formule de datation révèle du moins qu’il n’y a pas eu de promulgation à strictement parler, mais un simple travail d’écriture : Scripta sunt hęc anno incarnationis Domini M° C° LX° VII°. Pourquoi les moines de Loos n’ont-ils pas demandé au comte Anselme de confirmer les actes de son prédécesseur en bonne et due forme ? La question, qui se pose aussi à propos de l’acte suivant, reste sans réponse.

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In(a) nomine sanctę Trinitatis, amen. Ego Engelrannus, comes Sancti Pauli, dedi in elemosinam ęcclesię Sanctę Marię de Los duo frusta terrę seminationis fere triginta sextariorum ad mensuram de Hosdem, quę Bachelerius de Heseche de me tenebat in feodum. Hoc donum idem Bachelerius concessit prefate ęcclesię cum decima et terrachio, annuentibus liberis eius. Omnes adaisiones, id est pasturam et vascherium, donavit ęcclesię quemadmodum cultores terrę prius tenuerant. Et si quis hominum suorum vult vendere seu dare terram suam cenobio, introitum sine precio concessit, et quod Hugo Viridis terram seminationis unius modii ęcclesię dedit. Hanc pactionem fecit Bachelerius coram me et huius rei me obsidem reliquit. Testes Reinboldus vice comes, Achardus d’Anir, Adam de Sancto Martino, Everardus de Petra Monte, Walterus Canis et Lupus, Robertus de Aremin. In nomine Domini. Ego Engelrannus, Dei gratia comes Sancti Pauli, dedi in elemosinam ęcclesię Sanctę Marię de Los duo frusta terrę ad mensuram illius terrę quam Bachelerius predictę ęcclesię olim vendiderat. Quę duo frusta terrę iacentis in Herlin Walterus de Odingetun cum uxore sua Heilegunt coram baronibus meis de me tenenda susceperat, cum Balduinus Oreliun profectus fuisset Iherosolimam, quem eiusdem terrę iustum heredem fuisse dicunt. Qui, Iherosolima reversus, apud Sanctum Paulum coram me et hominibus meis predictam terram cum decima et terrachio et omnibus usuariis Herlin, Waltero et Heilegunt annuentibus, prenominatę ęcclesię liberam in perpetuum clamavit. Et Walterus eandem terram liberaturum se et defensurum contra omnes calumpniatores ad ęcclesię utilitatem spopondit. Hanc donationem ego de manu Balduini et predictorum suscepi, et legitimam donationem ęcclesię sigillo meo confirmavi. Testes affuerunt Adam de Hovin, Wenemarus de Encra, Walo de Tenkes, Hugo de Stallis, Azo de Divart, Ernul Felfuneiz, Balduinus de Sancto Alario. In nomine Patris et Filii et Spiritus sancti. Ego Engelrannus, comes Sancti Pauli, dedi in elemosinam fratribus et ęcclesię Sanctę Marię de Los terram sementis quatuor modiorum et dimidii modicum plus minusve quam Hugo de Baisiu de me tenebat, de Hugone vero Walterus de Divart. Hanc terram idem Walterus in presentia mea Hugoni reddidit, Hugo autem mihi. Cumque iudicio baronum meorum eadem terra ab utroque domino, Hugone scilicet et Waltero, libera clamata esset, concessi eam in elemosinam prenominatę ęcclesię pro salute animę meę, Hugone id libere annuente et Waltero de Divart cum uxore et filiis et sorore uxoris suę, cuius etiam filium cum ad ętatem venerit liberam clamare faciet. De qua pactione ego Engelrannus comes obses sum, et Anselmus de Husdein et Rogerus de Wavrin. In cuius manu et uxoris filiorumque eius idem Walterus de Divart allodium suum de Waldrisilicurt et terram suam de Ruth in obsidium reliquit. Quę omnia, ne qua futurorum adversitate aut malignitate violari valeant, sigilli mei testimonio corroboravi, et subscriptorum baronum attestatione : Anselmi de Husdein, Reinbaldi vicecomitis, Walteri de Averdon, Balduini de Auri Villa, Balduini de Anvin, Hugonis de Stallis, Symonis de Niles, Roberti de Galchin, Balduini Belegambe, Bernardi de Anvin, Eustachii de Hestruz, Balduini de Tenkes, Adam de Hovin. In nomine Domini. Hugo Viridis vendidit terrachium suum quod possederat in terra Walteri de Divarth et adiacentis cuiusdem terrę quę fuit de excambio Alelmi de Rollecort fratribus ęcclesię Sanctę Marię de Los. Hoc werpivit Hugo prenominatus cum Rogerio filio, quartam scilicet terrachii partem predictę terrę seminationis quinque modiorum una raseria minus, coram Engelranno, comite de Sancto Paulo, annuente id Arnulfo de Hesekes, domino suo, qui et terrachium de manu Hugonis suscepit et fratribus coram comite donavit, obsidem se relinquens illius conventionis. Testes affuerunt Raimbaldus vicecomes et filius eius Gohardus, Adam de Briasth, Hugo presbiter. Postea apud Maniecorth, coram prenominato Arnulfo, prefati Hugonis uxor cum filio minore huic conventioni assensum prebuit. Cuius rei testes affuerunt : Hugo de Rollecorth, Nicholaus de Rollecorth, Petrus Rufus, Segardus de Frevilers. Quę omnia, ut permaneant perpetuo, ego Engelrannus comes sigilli nostri impressione confirmo. In nomine Domini. Ego Engelrannus, Dei gratia comes de Sancto Paulo, concessi

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ęcclesię Sanctę Marię de Los terrachium cuiusdam terrę iacentis in Herlin de feodo meo, fere novem modiorum seminationis. In quorum novem modiorum medietate parum plus minusve, duas partes terrachii et reliquę terrę quartam partem terrachii quod Iohannes de Divart hereditarie possidebat cum fratribus suis Clarbaldo et Roberto, Waltero de Odengetune reddidit ; Walterus autem mihi. Ego vero fratribus predictę ęcclesię idem terrachium in hereditatem concessi. Testes Balduinus de Monasteriolo, Adam Crestes, Iohannes de Squavis, Iohannes de Bailus. Postea coram Symone de Hosden et Alelmo castellano de Meinil, et item coram Hellino de Wavrin et duobus militibus, Roberto de Gondrecort et Theobaldo Dangi, in obsidium concessit allodium suum de Ruth et totam terram suam de Divart et quicquid possidet in Husden, quia contra pactum coram me statutum ad ęcclesię dampnum non struet ulterius calumpniam, eamque contra omnes calumpniatores qui ad iusticiam venire audebunt acquietabit. Hoc verbum Iohannes prenominatus fidei suę testimonio firmavit, et Rogerium de Wavrin, audientibus militibus, filio ipsius Hellino, et Balduino de Betencort, Roberto quoque Rufo de Wavrin, pacti huius obsidem reliquit. Quę omnia, ut ęcclesię permaneant rata seculis labentibus, virorum qui hęc audierunt et viderunt subscriptis nominibus et nostri sigilli expressione confirmari fecimus. In nomine sanctę Trinitatis. Ego Engelrannus, Dei gratia comes Sancti Pauli, notum fieri volo omnibus fidelibus christianis quod fratres ęcclesię Sanctę Marię de Los, in presentia mea et baronum meorum, acceperunt terram trium modiorum colendam de Hugone Viridi, totum semen in eadem terra posituri, ita ut tres partes totius fructus ęcclesia sibi retineat, quartam vero partem prefato Hugoni in domum suam apud Herlin fratres deferent. In cuius terrę redditibus, Hugo, quartam partem terrachii possidens, tres particulas eiusdem partis prefatę ęcclesię reliquit. Quinque etiam raserias terrę et dimidiam de quadam commutatione et eiusdem terrę quartam partem terrachii ex integro Hugo liberę predictę ęcclesię concessit, et ante me et barones meos, quod numquam eidem ęcclesię dampnum aliquod de his omnibus ullo modo illaturus esset, fidei suę testimonio firmavit. Sciendum quod in tempore messis, collectis frugibus trium modiorum supra nominatorum, cum fratres Hugoni Viridi nuntiaverint ut ad partem frugum quę ad ipsum pertinet recolligendam properet si ipse distulerit aut calumpniam fecerit, fratres absque mora eius parte extra posita suas quo voluerint deferent. Hęc omnia Bachelerius de Haseches, dominus Hugonis, in presentia mea concessit, et huius pacti conscium me et obsidem reliquit. Ego etiam pro remedio animę meę, ut predicta ęcclesia in perpetuum hereditatem suam possideat pacifice, omnia verba hęc corroboravi sigilli mei impressione. Huius rei testes sunt Raimbaldus vicecomes Sancti Pauli, Adam de Hovin, Hugo de Stallis, Balduinus de Monasteriolo, Raimbaldus vicecomes, Symon de Anvin.

In nomine sanctę Trinitatis. Ego Engelrannus, comes, concessi ęcclesię prenominatę quod Hugo de Baisiu, in eadem ęcclesia conversus factus, dedit in elemosinam modium avenę de terra Balduini Oreliun, avunculi sui. Testes

Balduinus de Tenkes, Ernulfus Felfuneiz, Walterus de Divart. Aliam item terram concessi prefatę ęcclesię Sanctę Marię de Los, quam Thebaldinus de predicto Hugone qui conversus factus est tenuerat. Quod etiam Walterus de Odingetune, die quo eodem feodo a me investitus est, concessit coram me, si Thebaldini super hoc assensum prefata ęcclesia haberet. Igitur Thebaldinus, a fratribus predictę ęcclesię conventus et assensum prebens, apud Baisiu predictam terram a Waltero de Odingetune in feodum accepit. Quo completo, idem Walterus predictam terram a Thebaldino ad opus ęcclesię de Los sibi reddi poposcit. Quam susceptam et a Thebaldino liberam clamatam, supra nominatę ęcclesię fratribus libere possidendam tradidit cum medietate terrachii et duabus partibus decimę. Huius rei testes affuerunt pater Walteri de Odingetune, Walterus de Divart, Ernulfus Felfuneiz, Bero prepositus de Husden, Hugo de Le Poterie. Post hęc omnia, Thebaldinus cum avunculis et sororibus apud Herlin predictam terram cum ramo et cespite abbati et fratribus ęcclesię de Los optulit. Tes-

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tes iterum affuerunt Balduinus de Tenkes, Balduinus de Betencort, Walo de Tenkes, Walterus de Divart, Ernulfus Felfuneiz, Aszo de Divart, Gaufridus de Tenkes.

Scripta sunt hęc anno incarnationis Domini M° C° LX° VII°. (a) Les petits caractères correspondent au texte des actes n° 13-16, 28-29 et 33.

37 1167. Enguerran, comte (défunt) de Saint-Pol, confirme les donations effectuées par ses hommes en faveur de l’abbaye de Loos, principalement à Herlin[-le-Vert]. A. Original perdu. B. Copie du XVIIe s., Lille, AD Nord, 27 H 61 (cartulaire de l’abbaye de Loos), f. 83v-84r. Indiqué : Thes. dipl. 12960. Note critique : Ce document, daté comme le précédent de 1167, présente les mêmes difficultés que lui : on a produit sous le nom d’Enguerran et muni de son sceau (Que universa ego Engelrannus comes sigilli mei impressione confirmo) un acte dont il ne peut être l’auteur, et qui se termine lui aussi par la formule inusitée « Scripta sunt hec ». L’ambiguïté est encore plus grande, puisqu’il s’agit cette fois d’une rédaction nouvelle et non pas d’une simple copie des chartes effectivement promulguées par le comte. Le texte est en réalité un résumé assez confus des pièces déjà transcrites dans l’acte n° 33, apparemment réalisé dans la foulée de ce travail d’écriture peu orthodoxe.

In nomine sancte et individue Trinitatis, amen. Ego Engelrannus, Dei gratia comes de Sancto Paulo, confirmo ecclesie Beate Marie de Los terram Bachelerii de Heseche triginta fere sextariorum cum medietate terrachii et tercia parte decime, et tantumdem de terra Balduini Orelion cum simili redditu, terram quoque Walteri de Divart fere quatuor modiorum et dimidii cum tribus partibus terrachii, de terra quoque Thebaldini parum amplius tribus modiis cum tribus terrachii partibus et duabus decime, totamque terram Hugonis Viridis quam fratres de Los colunt ad quartam partem ubique totam seminaturi et quartam partem Hugoni relicturi, excepto illo modio terre iuxta Scelest quam Hugo olim fratribus ecclesie vendiderat, cuius fundus ecclesie est, et quarta pars terrachii ex parte Iohannis de Divart. Hoc sciendum quod in Valle de Hugelin in terra trium modiorum Hugo Viridis quartam partem quarte partis terrachii habebit, et predicti fratres tres partes eiusdem terrachii, in ceteris terris ipsius quas fratres colunt fere sex modiis, scilicet et in terra Bachelerii et Balduini Orelion et Thebaldini in quibus quartarium possederat terrachii, nichil amplius de terrachio habebit, quia fratribus totum vendidit. Et hoc scribi voluerunt conversi quia, messe congregata, cum Hugoni Viridi nunciaverint, una solum die ad messes abducendas 124

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eum expetabunt, quod si ipse distulerit aut calumpniam fecerit, fratres absque mora, parte eius extra posita, tres partes suas quo voluerint libere deferent. De terra Bachelerii, testes Achardus d’Anir, Walterus de Averdon ; de terra Balduini Aurelion, testes Adam de Hovin, Wenemarus de Encra ; de terra Walteri(a) de Divart, testes Balduinus de Anvin(b), Eustacius de Hestrur ; de terrachio Hugonis Viridis in terra Walteri de Divart, testes Godardus filius Rembaldi vice comitis, Adam de Briast  ; de terrachio Iohannis de Divart, testes Symon de Hosden, Hellinus de Wavrin ; de tribus modiis Hugonis Viridis et de terrachiis eius, Adam de Hovin, Hugo de Stallis ; de terra Thebaldini, testes Balduinus de Tenkes, Balduinus de Betencort ; de terrachiis quos Hugo Viridis ecclesie vendidit, testes Adam de Hovin et Tescelinus de Sancto Paulo. Que universa ego Engelrannus comes sigilli mei impressione confirmo. Scripta sunt hec anno incarnationis Domini millesimo centesimo sexagesimo septimo. (a) Balduini B par erreur (voir acte n° 33). - (b) Annum, corr. Anvin B.

38 [1164-1169]. Anselme, comte de Saint-Pol, confirme à l’abbaye de Clairmarais l’ensemble des possessions qu’elle a acquises dans le comté sous l’autorité de son frère Enguerran, puis sous la sienne. A. Original sur parchemin, 325 × 460 mm (repli 20/30 mm), jadis scellé sur courroie de cuir, Paris, AN, K 1145, n° 33 (notes dorsales : « Comitis Anselmi de Sancto Paulo », « Anselmi comitis de Sancto Paulo, de possessionibus nostris in comitatu suo », XIIe s. ; « Precedens alia carta fere eadem, cum ista conscripta habetur in libro », « Novavilla I.B. », « B 2 », XIVe s.). a. F. d’Anvin, « Charte d’Anselme, comte de Saint-Pol », p. 452-454, d’après A (éd. fautive). Indiqué : Paris, BNF, Collection Duchesne, t. 22, f. 472r. - Thes. dipl. 12279. Note sur la datation : Le texte de cet acte est quasiment identique à celui du n° 44 (1170), lui aussi conservé en original et auquel renvoie d’ailleurs une note dorsale. Il ne s’agit cependant pas d’un même document en double expédition : les caractères externes des deux pièces divergent et l’acte n° 44 énumère trois donations supplémentaires. Deux de ces nouvelles aumônes sont datables de mai 1169 et de 1170 (voir les actes n° 39 et 42), ce qui fournit un terminus ante quem pour la version primitive. Le terminus a quo correspond au début du principat du comte Anselme.

(Crux) In nomine Patris et Filii et Spiritus sancti, amen. Notum sit omnibus tam presentibus quam futuris quod ego Anselmus, Dei gratia comes de Sancto Paulo, iustis petitionibus Willelmi abbatis et fratrum de 125

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Claromaresch libenter annuens, donationes quas in presentia Ingelramni comitis, fratris mei, sub testimonio curię ipsius ab hominibus terrę suę prefatę ęcclesię collatę sunt, et scripto sigilli eiusdem impressione munito confirmatę, eas quoque in presentia mea coram baronibus meis predictę ęcclesię sunt additę, libere possidendas in perpetuam elemosinam concessi. Quarum ista sunt vocabula : quicquid(a) Anselmus de Pas in Novavilla habebat, cum duabus partibus decimę a monachis de Pas per Anselmum de Pas cambio congruente acquisitis, concedente priore Sancti Martini de Campis ; terra Godardi in Novavilla quam excolendam fratres optinent ; terra cum luco quam canonici de

Monte Sancti Eligii possederant in parrochia de Antin ; terra cum bosco quam vicecomes habebat in parrochia de Antin, cum bosco etiam in parrochia Dostręvilę contiguo Novęvillę nemori ; terra de Mainardsart cum aliis terris ab Adam de Briast acquisitis, concedente Balduino de Orivile, et cum terris etiam quas a Balduino milite de Briast, concedente domino ipsius scilicet Balduino de Anvin, fratres acquisierunt, cum duabus partibus decimarum, et toto terragio terrarum predictarum, que iacent a terra Godefridi Palmard et Godefridi Boteri usque ad terram Hadewidis sororis Adam de Ruulcurt, concedentibus Adam et Balduino quicquid in predictis decimis et terragiis alterutrum commune habebant ; quędam terra Balduini de Olenaincurt in parrochia de Munci, per manum Balduini de Orivile de cuius feodo erat ; terra quoque quę dicitur Campfolcard quam Geraldus filius Ertaldi de Wachin prefatę ecclesię contulit, concedentibus sororibus eius et maritis earum et Hugone Tyranno, de quo tenebat eam, et Adam del Mainil ; terra a Walone de Hukelires pro terragio,

iure hereditario ; a Matilde de Valle Hugonis et Balduino filio eius, quedam terra pro sexta garba, iure hereditario ; quędam terra a Winemaro de Calceia ad medietariam, qui etiam concessit fratribus terram ad dimidium modium sementis iuxta mensuram de Sancto Paulo, in qua ipse nichil accipiet ; quarta pars terrę planę de Liveldsart quam a Willelmo de Matringehem iure hereditario pro decima et terragio ; item alia quarta pars eiusdem terrę quam a Roberto de Fontaines similiter iure hereditario pro decima et terragio excolendam prefatę ęcclesię fratres acceperunt, cum terra nemorosa eidem terrę contigua, pro terragio tantum ; terra cum nemore ab Ernulfo de Lisburch acquisita, pro sextario pisum ; terra quam fratres acquisierunt ab Henfrido Cornet ; terra de Fiz cum

nemore, iacens inter viam Bertę et viam quę vadit versus Lares, quam Robertus de Fontaines et Hugo de Chokes communem habebant, ab ipsis fratribus legitime acquisita ; terra quam

predicti fratres a Ricardo abbate de Blangi, eius capitulo annuente, acquisierunt in parrochia de Fevin, pro terragio tantum cum terra a Simone maiore de Hundingehem, annuente eodem abbate et capitulo eius ; terra a Hugone de Azli, concedente domino suo Adam Kiret, et tantumdem eiusdem terrę a Roberto de Fontaines, pro terragio tantum ; tota terra nemorosa de alodiis Clarembaldi de Wandone quam possederat in parrochia de Fiz ; terra nemorosa et plana quam Geroldus de Wandone similiter possederat in parrochia de Fiz. Hec igitur predicta, quoniam sub testimonio legitimarum personarum a fratribus acquisita sunt, vel si qua alia in comitatu meo iuste et secundum ius patrię acquisierint, ea fratribus de Claromaresch libere et imperturbate possidenda, pro salute animę meę et predecessorum meorum, conces126

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simus in manu domni Willelmi abbatis. Et ne posteros latere possit, presentis paginę scripto mandare et sigilli mei impressione munire curavimus. Horum autem testes sunt Hugo, Balduinus, Balduinus, sacerdotes ; Balduinus de Averdon, Deodatus, clerici ; Balduinus de Orivile, Anselmus de Pas, Winemarus de Encre, Adam de Briast, Ingelramnus de Werci, Balduinus iunior de Anvin, Adam de Hovin, Walterus de Averdon, Ysaac de Alfai et Robertus frater eius, Walterus Flael, Nicole de Bulevileir, Balduinus Morel, Eicelin de Valle, Acard de Anir. (a) Les petits caractères correspondent au texte de la confirmation de 1149/64 (acte n° 32).

39 1169, mai. - Saint-Pol. Anselme, comte de Saint-Pol, fait savoir qu’Enguerran de Verchin a donné à l’abbaye de Clairmarais une terre à Assonval. Acte perdu, analysé au XVIIe s. par A. Duchesne (Paris, BNF, Collection Duchesne, t. 22, f. 472r). Voir aussi l’acte n° 44. Indiqué : Thes. dipl. 33697.

« Litterae Anselmi, Dei gratia comitis Sancti Pauli, confirmantes donum Ingelranni de Werchin. Testes idem Anselmus comes et advocatus, Hugo filius Anselmi comitis, Robertus Fretel, Walterus de Haverdoing, Adam Kieret. Actum anno 1169, indictione II, mense maio, die quo Arnulfus de Lisborc et Arnulfus de Heseck armati fuerunt ad bellum unus adversus alterum, apud S. Paulum castrum. »

40 1169. Anselme, comte de Saint-Pol, fait savoir que Gautier Botri a conclu avec l’abbaye Saint-Augustin de Thérouanne un échange par lequel il cède aux religieux une terre contigue à celles de l’abbaye de Corbie à Laires, contre une autre terre que son père leur avait donnée. Acte perdu, mentionné en 1174 dans une confirmation générale de l’évêque de Thérouanne (C.L. Hugo, Sacri et canonici ordinis Praemonstratensis annales, t. 1, Preuves, col. 134-135) et analysé en 1654 par J. Malbrancq, De Morinis et Morinorum rebus, t. 3, p. 338. Une troisième mention du XVIIIe s. est trop succincte pour être citée (Nancy, BM, 992, II, f. 117v ; cf. E. Brouette, « Documents relatifs au temporel de SaintAugustin de Thérouanne », p. 85, n° 9). Indiqué : Thes. dipl. 33699.

Texte de la confirmation épiscopale :

« terram de Lares quam ecclesia Corbiensis (...) vobis concessit ; terram etiam quam, predicte terre contiguam, Walterus Botri ab omni exactione 127

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liberam per manum domini sui Anselmi comitis in concambium vobis dedit, pro terra videlicet quam pater eius Hugo ecclesie vestre dederat ». Analyse de J. Malbrancq :

« (...) ad annum 1169 Anselmus, Dei gratia Sancti Pauli comes, evulgat Walterum de Botri terram Corbeiensium terrae contiguam in Ternensi regione, per manum suam, omni exactione immunem, ecclesiae Sancti Augustini dedisse in concambium, advolentibus vicinis circumquaque militibus : Hugone de Hestruz, Oilardo de Kerky, Adamo de Briast, Adamo de Sancto Martino, Winemaro de Encra, Balduino de Orvilla. »

41 1170. Anselme Candavène, comte de Ternois (Saint-Pol), avec l’accord de son fils Hugues et du comte de Flandre Philippe [d’Alsace], donne à l’abbaye d’Arrouaise un essart de 4 muidées près de Bucquoy, appelé Ronsoy, dont il percevra la moitié des fruits jusqu’à sa mort. A. Original perdu [voir C : « le titre original en parchemin ayant huit poulces de largeur et sept de hauteur, le replis compris (...). Il ne reste aucune marque du scel qui y fut apposée »]. B. Copie du XIIe s., Amiens, BM, 1077 (cartulaire d’Arrouaise), f. 60v-61r. - C. Copie du 10 juillet 1768 par dom Queinsert, Paris, BNF, Collection Moreau, t. 76, f. 140r, d’après A. - D. Copie du XVIIIe s., même bibl., Collection de Picardie, t. 257, f. 209r. a. B.-M. Tock et L. Milis, Monumenta Arroasiensia, p. 234-235, n° 123, d’après BCD. Indiqué : Thes. dipl. 11168.

Noverint presentes et posteri quod ego Anselmus Candavena, comes Tervanensis(a), annuente filio meo Hugone, concessi ecclesie beati Nicholai de Arrowasia sartum IIIIor modiorum iuxta Buscoi, quod dicitur in Runschiato, in perpetuam elemosinam, tam pro anima Bartholomei militis de Belmes quam pro salute anime mee et antecessorum meorum, tali condicione quod medietatem frugum inde habebo quamdiu superstes fuero. Post decessum autem meum iam dicta ecclesia sine exactione et contradictione eumdem sartum quiete et libere possidebit. Factum est hoc in presentia comitis Flandrensis Philippi, qui et assensum prebuit, multis ibidem coram astantibus, quorum nomina subnotata sunt : Symon de Oisi et Hugo filius eius, Anselmus(b) de Ambianis, Cono castellanus de Brugis, Radulfus castellanus de Nigella, Hugo castellanus de Belmes, Petrus castellanus de Perona, Guido Candavena, 128

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Balduinus de Balloel(c), Galterus(d) de Averduin, Robertus Fretel, Gamelo de Morleincurt, Rainelmus de Hameleincurt, Anscherus de Friucurt. Ut autem hoc ratum(e) et inconvulsum permaneat, sigilli mei impressione corroborare et confirmare illud volui. Actum est hoc anno Domini M° C° LXX°. (a) Tarvanensis C. - (b) Alelmus C. - (c) Balsois B. - (d) Gualterus C. - (e) datum C.

42 1170. Anselme, comte de Saint-Pol, fait savoir qu’Eustache du Fay et Enguerran de Verchin ont respectivement donné à l’abbaye de Clairmarais 60 mesures de terre dans la paroisse de Fiefs et 86 mesures de terre à Lisbourg, réserve faite du terrage. Acte perdu, analysé au début du XVe s. dans un inventaire de chartes relatives aux possessions de Clairmarais dans le comté de Saint-Pol (copie de J. de Pas, Saint-Omer, BM, 1669, I, non paginé, n° 51, « I.b. »), puis au XVIIe s. par A. Duchesne (Paris, BNF, Collection Duchesne, t. 22, f. 472r) et par un érudit anonyme (cf. J. de Pas, « Analyse d’une chronique », p. 256). Voir aussi l’acte n° 44. Indiqué : Thes. dipl. 33700. Analyse de l’inventaire :

« A[nselmi], comitis de Sancto Paulo, de eadem [= de LX mensuris terre Eustachii de Alfay apud Fiéz] et de LXXXVI mensuris terre ab Ingerramno de Werchin. » Analyse d’A. Duchesne :

« Litterae Anselmi, Dei gratia comitis de Sancto Paulo, de terris in parochia de Fié et Lisborc, per manum comitis advocati Claromarisco datis per Eustachium de Alfay et Ingelrannum de Werchin. Testes Hugo de Averdun, Walterus de Balluel, Rogerus de Sancto Martino, Ingelrannus de Montcavrel, Arnulfus de Lisborc, Walterus de Antan, Arnulfus de Ghebaurval, Robertus de Sains. Actum anno 1170. » Analyse de la chronique anonyme, revue par J. de Pas :

« 1170. – Anselme (sic) d’Auffay donne à l’église de Clairmarais par les mains d’Anselme, comte de Saint-Pol, soixante mesures de terre situées à Fiez, tenues du comte de Saint-Pol, du consentement de ses enfants. Témoins : Hugues d’Averdoingt, Gautier de Bailloeul, Roger de Saint-Martin, Enguerran de Montcavrel, Arnoul de Lisbourg, Gautier d’Antan, Arnoul de Ghebauval, Robert de Sains. »

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43 [1164-1170]. Anselme, comte de Saint-Pol, fait savoir que Gautier Boteri a donné à l’abbaye de Clairmarais une terre à Bomy, réserve faite de la moitié du terrage. Acte perdu, analysé au XVIIe s. par A. Duchesne (Paris, BNF, Collection Duchesne, t. 22, f. 472v). La donation est reprise dans la confirmation générale de 1170 (acte n° 44). Indiqué : Thes. dipl. 33701.

« Litterae Anselmi, Dei gratia comitis de Sancto Paulo, tradentis in presentia baronum suorum terras de Bommi, quas Walterus Boteri, de quo quatuor wavassores partem tenebant in feodo, Claromarisco dedit. Testes Balduinus de Orville et Balduinus filius eius, Oilardus de Crequy et Arnulfus frater eius, Walterus de Bailluel, Adam de Maisnil Sancto Martino et Briast, Willelmus de Tengry, Bernardus de Kiry, Osto de Waldringehen, etc. »

44 [1170]. Anselme, comte de Saint-Pol, confirme à l’abbaye de Clairmarais l’ensemble des possessions qu’elle a acquises dans le comté sous l’autorité de son frère Enguerran, puis sous la sienne. A. Original sur parchemin, 420 × 520 mm, jadis scellé sur double queue, Metz, AM, Collection Salis, II, 233, n° 3 (notes dorsales : « Anselli comitis de possessionibus nostris », XIIe s. ; « Hec carta fit mentio de quibusdam possessionibus apud Belmas et Novam Villam », « Novavilla I.A. », XIIIe s. ; « 2 B », XIVe s.). B. Copie partielle du XVIIe s. par J. R. Hannedouche de Rebecque, Bruxelles, AGR, Manuscrits divers, 5162, f. 47r, d’après un cartulaire. a. H. Tribout de Morembert, « Les origines de l’abbaye de Clairmarais », p. 199-200, d’après A. Indiqué : Paris, BNF, Collection Duchesne, t. 22, f. 472r. - Thes. dipl. 33696. Note sur la datation : La date de 1151 proposée par H. Tribout de Morembert n’est pas fondée. En fait, le présent acte reprend les termes de la confirmation de 1164/69 (voir acte n° 38), qu’il complète pour trois donations intervenues entretemps (voir les passages en grands caractères). Deux de ces donations sont datables avec précision de mai 1169 et de 1170 (voir actes n° 39 et 42). La nouvelle confirmation doit avoir été produite dans la foulée, car on situe traditionnellement la mort de son destinataire, l’abbé Guillaume de Clairmarais, en 1169 (il faut donc corriger d’un an). D’après la note dorsale de l’acte n° 38, qui renvoie à celui-ci, une copie de cet acte figurait au XIVe siècle dans un liber, sans doute un cartulaire du XIIIe s. vu par Hannedouche de Rebecque.

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(Crux) In(a) nomine Patris et Filii et Spiritus sancti, amen. Notum sit omnibus tam presentibus quam futuris quod ego Anselmus, Dei gratia comes de Sancto Paulo, iustis petitionibus Willelmi abbatis et fratrum de Claromaresch libenter annuens, donationes quas in presentia Ingelramni comitis fratris mei sub testimonio curię ipsius ab hominibus terrę suę prefatę ęcclesię collatę sunt et scripto sigilli eiusdem impressione munito confirmatę, eas quoque in presentia mea coram baronibus meis predictę ęcclesię sunt additę, libere possidendas in perpetuam elemosinam concessi. Quarum ista sunt vocabula : quicquid Anselmus de Pas in Novavilla habebat, cum duabus partibus decimę a monachis de Pas per Anselmum de Pas cambio congruente acquisitis, concedente priore Sancti Martini de Campis ; terra Godardi in Novavilla quam excolendam fratres optinent ; terra cum luco quam canonici de Monte Sancti Eligii possederant in parrochia de Antin ; terra cum bosco quam vicecomes habebat in parrochia de Antin, cum bosco etiam in parrochia Dostręvilę contiguo Novęvillę nemori ; terra de Mainardsart cum aliis terris ab Adam de Briast acquisitis, concedente Balduino de Orivile, et cum terris etiam quas a Balduino milite de Briast, concedente domino ipsius scilicet Balduino de Anvin, fratres acquisierunt, cum duabus partibus decimarum, et toto terragio terrarum predictarum que iacent a terra Godefridi Palmard et Godefridi Boteri usque ad terram Hadewidis, sororis Adam de Ruulcurt, concedentibus Adam et Balduino quicquid in predictis decimis et terragiis alterutrum commune habebant ; quędam terra Balduini de Olenaincurt in parrochia de Munci, per manum Balduini de Orivile de cuius feodo erat ; terra quoque quę dicitur Campfolcard quam Geraldus, filius Ertaldi de Wachin, prefatę ecclesię contulit, concedentibus sororibus eius et maritis earum et Hugone Tyranno, de quo tenebat eam, et Adam del Mainil ; terra a Walone de Hukelires, pro terragio, iure hereditario ; a Matilde de Valle Hugonis et Balduino filio eius, quedam terra pro sexta garba, iure hereditario ; quędam terra a Winemaro de Calceia ad medietariam, qui etiam concessit fratribus terram ad dimidium modium sementis iuxta mensuram de Sancto Paulo, in qua ipse nichil accipiet ; quarta pars

de Liveldsart boscum et planum, boscum pro terragio tantum, terram pro decima et terragio, quem Willelmus de Matringehem in elemosinam ęcclesię contulit ; item alia quarta pars eiusdem terrę quam a Roberto de Fontaines similiter iure

hereditario pro decima et terragio excolendam prefatę ęcclesię fratres acceperunt, cum terra nemorosa eidem terrę contigua, pro terragio tantum ; terra cum nemore ab Ernulfo de Lisburch acquisita pro sextario pisum ; terra quam fratres acquisierunt ab Henfrido Cornet ; terra de Fiz cum nemore, iacens inter viam Bertę et viam quę vadit versus Lares, quam Robertus de Fontaines et Hugo de Chokes communem habebant, ab ipsis fratribus legitime acquisita ; terra quam predicti fratres a Ricardo abbate de Blangi, eius capitulo annuente, acquisierunt in parrochia de Fevin, pro terragio tantum cum terra a Simone maiore de Hundingehem, annuente eodem abbate et capitulo eius ; item terram in Cavalsart ; terra a Hugone de Azli, concedente domino suo Adam Kiret, et tantumdem eiusdem terrę a Roberto de Fontaines pro terragio tantum ; tota terra nemorosa et plana quam Geroldus de Wandone et Clarebaldus frater eius possederant in parrochia de Fiz ; sexaginta mensurę nemoris

quas Eustachius de Alfai et filius eius in elemosinam ęcclesię concesserunt, salvo terragio ipsius ; terra de Hasinval quam Ingelramnus de Wercin et heredes ipsius pro terragio tantum eisdem fratribus excolendam concesserunt ; terra in parrochia de Bomi quam Walterus Boteri et vavasores eius in elemosinam ęcclesię contulerunt, ad virgam comitis Flandrię mensuratam, retento tantum dimidio terragio. Hec igitur predicta, quoniam sub testimonio legitimarum

personarum a fratribus acquisita sunt, vel si qua alia in comitatu meo iuste et secundum ius patrię acquisierint, ea fratribus de Claromaresch libere et imperturbate possidenda pro salute animę meę et predecessorum meorum concessimus in manu domni Willelmi abbatis. Et ne posteros latere possit, presentis paginę scripto mandare et sigilli mei impressione munire

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curavimus. Horum autem testes sunt Hugo, Balduinus, Balduinus, sacerdotes ; Balduinus de Averdon, Deodatus, clerici ; Balduinus de Orivile, Anselmus de Pas, Winemarus de Encre, Adam de Briast, Ingelramnus de Werci, Balduinus iunior de Anvin, Adam de Hovin, Walterus de Averdon, Ysaac de Alfai et Robertus frater eius, Walterus Flael, Nicole de Bulevileir, Balduinus Morel, Acard de Anir. (a) Les petits caractères correspondent au texte de la confirmation de 1164/69 (acte n° 38).

45 [1172-1174]. Anselme, comte de Saint-Pol, fait savoir que l’abbaye de Cercamp a restitué à Adam, chevalier de Frévent, et à ses fils, une partie des biens qu’ils lui avaient donnés en 1172, à savoir ceux situés dans les limites de la villa de Frévent et à Hupylieri Monte. Acte perdu, mentionné dans l’acte n° 52 (1176). Il a été délivré entre le moment de la donation ici annulée (datée de 1172 dans l’acte n° 52) et la mort du comte Anselme. Indiqué : Thes. dipl. 33702.

« Hanc elemosinam et omnes conventiones superius dictas concessit pater meus, et fideiussor ęcclesię extitit, et scriptum inde factum confirmavit atque sigillo suo muniendo roboravit, et bonum defensorem ęcclesię se esse promisit. »

46 [1164-1174]. - Aubigny-en-Artois. Notice sous le sceau d’Anselme, comte de Saint-Pol, relatant qu’Hellin de Givenchy et son fils Nicolas ont donné à la commanderie de l’Hôpital Saint-Jean de Jérusalem à Haute-Avesnes 74 mencaudées de terre et de bois à Warlincourt[-lès-Pas] qui devront être défrichés dans un délai de quatre ans, en échange de 26 marcs et réserve faite de leur terrage et d’une partie de la dîme. A. Original sur parchemin, 155/180 × 230 mm (repli 10 mm), jadis scellé sur double queue, Paris, AN, S 5208 A, n° 16 (notes dorsales cachées par un parchemin de renforcement. Note dans le repli : « Commanderie de Haute-Avesnes, n° 1er, liasse 18e », XVIIe s.). a. C. d’Héricourt, « Titres de la commanderie de Haute-Avesnes », p. 13-14, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 8220. Note sur la datation : Les termini sont ceux du principat d’Anselme.

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In nomine Domini nostri Ihesu Christi. Notum scit(a) omnibus fidelibus ecclesiarum filiis tam futuris quam presentibus quod Hellinus de Iuvenci et Nicholaus, filius eius, in territorio de Garlencurt pro animabus suis et antecessorum suorum sexaginta XIIII mancoldees terre et nemoris proprii, quod infra quatuor annos pactum est extrumcari, hospitali sancto Iherusalem pro fraternitate sancte domus hereditarie et libere sine omni alia consuetudine in elemosinam condonaverunt, excepto terragio suo et parte quadam decime. Quod terragium ad prefatam villam debemus tantummodo ducere, et si remanserit de propriis nemoribus vel terris suis post portionem nostram, IIIIor  (b) viginti mancoldees debet nobis(c) perficere secundum precium alie terre. Quocirca, doni gratia, idem Hellinus ex beneficio sancte domus XXVI marcas in caritate accepit. Et sciendum est quod(c) utiles exitus viarum et communes marlerias ad cultum et fructificationem terrarum eorum debemus habere. Huius etenim doni(c) dominus Ansellus Candavena comes, a quo idem Hellinus supradictam terram tenet, obsses et protector noster asscribitur, et Robertus Fretels, senescallus suus, similiter. Et ut firmiter donum et compositio teneatur inter fratres hospitalis et Hellinum, sigillo suo confirmavit. Datum est autem et confirmatum apud Aubeni ante pares castelli, in tempore fratris Galfridi magistri et fratris Roberti, astantibus et testimonium rei perhibentibus Baldevino d’Anvin et domino Ammorico de Salti, Acardo d’Aner, Ilberto de Mondricurt, Ogero decano de Lucheu. Et notandum est quod Nicolaus, maior domini Hellini de Gallincort, donum quod dicebat esse suum in terra ante pares predictos sancto hospitali ad ianuam Aubeni concessit, ibi enim astantibus Waltero de Averduin et Hugone fratre suo, et Simone de Feverin et Nicolao fratre suo, Mainardo de Iuvenchi et Ingelranno de Tiloi, Hugone de Tenques et Marco fratre suo, Petro Bilagae, Adam preposito, istis nobis cum multis aliis in testimonium rei existentibus. Valete, amen(d). (a) Sic A, pour sit. - (b) Suivi d’un mot gratté. - (c) Mot suscrit. - (d) Et notandum... amen : phrase ajoutée dans un second temps, de la même main que le reste.

47 [1164-1174]. Anselme, comte de Saint-Pol, après avoir interdit à l’abbaye du Mont-Saint-Éloi de défricher un bois proche de Gouy[-en-Ternois], qu’elle avait reçu de Gautier [II de Râches], châtelain de Douai, décide de lever cette interdiction, réserve faite de sa seigneurie et de sa justice. Acte perdu, analysé vers 1300 dans la table du cartulaire perdu du Mont-Saint-Éloi (Bruxelles, AGR, Collection Gérard, 2 bis, f. 40v). Les termini sont ceux du principat d’Anselme. Indiqué : Thes. dipl. 33703.

« Littera domini Anselli, comitis de Sancto Paulo, sine cuius consensu 133

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nemus contiguum ville que dicitur Goy, quod Walterus, Duacensis castellanus, aliique fideles nobis contulerunt, quia de feodo dicti comitis erat proprium districtum et comitatus sui iusticiam, nobis non licebat extirpare. Tandem ipse nobis concessit, et Hugonem filium suum concedere fecit, ut predictum nemus funditus extirpemus et in eodem loco terram arabilem faciamus et modis omnibus quibus placuerit eam excolamus et ipsius terre fructus in usus proprios redigamus. Solum tamen districtum et comitatus iusticiam sicut in prenominate ville territoriis habet sibi retinuit. Et hoc est : Ego Ansellus. Quere CLXXXXI. »

48 1174. Hugues IV, comte de Saint-Pol, fait savoir que l’abbaye Saint-Nicolas de Furnes a vendu la curtis de Gros-Tison à l’abbaye d’Hasnon pour la somme de 1100 marcs, et accorde aux acquéreurs les droits de pacage et d’extraction de la marne sur ses terres. A. Original perdu. B. Copie fragmentaire du XIIIe s., Mons, Archives de l’État, Fonds des cartulaires, n° 29 (premier cartulaire d’Hasnon), f. 86r. - C. Copie du XVe s., Douai, BM, 1342 (second cartulaire d’Hasnon), f. 77v. - D. Copie authentique du 9 septembre 1627, Amiens, AD Somme, 18 J, liasse 351, d’après une copie faite sur un cartulaire d’Hasnon. E. Copie du XVIIe s. par F. de Rigauville, Arras, BM, 308, f. 63r, d’après une copie du 29 avril 1630 faite sur un cartulaire d’Hasnon. F. Copie du XVIIe s., Amiens, AD Somme, 18 J, liasse 351, d’après une copie du 14 mai 1688 faite sur C. - G. Copie du XVIIe s. par dom Le Pez, même bibl., 291, II, f.  120r, d’après E. - H. Copie du 11 mars 1775 par dom Queinsert, Paris, BNF, Collection Moreau, t. 79, f. 69r, d’après C. a. R. Dubois, « Prieuré de Lucheux », p. 396-397, n° 80, d’après CDFH. Indiqué : Thes. dipl. 4027.

(Crux)(a) In nomine Dei omnipotentis, Patris et Filii et Spiritus sancti, amen. Ego vocatus Hugo, Sancti Pauli comes, notum fieri volo tam presentibus quam futuris quod Hugo, venerabilis Sancti Nicolai(b) Furnensis ecclesie abbas, de ordine Premonstratensi, quandam curtem(c) que(d) dicitur Gerautizon(e), quam multos per annos libere et absolute in meo comitatu possederat et possidebat, Fulconi abbati et Hasnoniensi ecclesie, cui Deo auctore presidebat, pretio mille et centum marcarum, assensu et concordia totius sui capituli, vendidit et eidem ecclesie possidendam perpetuo concessit. Et quoniam prefata curtis de meo feodo descendebat, ratio postulabat ut meus assensus huic operi non deesset. Unde uterque abbas Hasnoniensis scilicet atque Furnensis, presentiam meam adeuntes, a me petierunt ut gra134

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tiam et assensum meum huic operi preberem. Ego autem, pro amore Dei et sancti Petri apostolorum principis et pro anima patris mei qui nuper fuerat defunctus et antecessorum meorum, venditionem et emptionem quam abbates fecerant(f) consilio meorum hominum approbavi, collaudavi et sigilli mei(g) auctoritate(h) confirmavi. Insuper etiam pascua pecorum eiusdem curtis et marlam ad agros meliorandum(i) per terram meam(j) Hasnoniensibus fratribus in elemosinam concessi. Signum Guidonis de(k) Candavene, S. Roberti de Mirelmont, S. Guidonis fratris sui(l), S. Ricelmi(m) de Hersin, S. Iohannis Fourdin(n), S. Adam Boteri, S. Roberti Fretel, S. Guillelmi le Baile. Factum est hoc anno Verbi incarnati M° C° LXXIIII°. (a) Sic C, om. DEFGH. - (b) Nicolay C. - (c) quando curtam C. - (d) vulgo, add. D. - (e) Gerantison D, Gerautison E. - (f) fecerunt E. - (g) mey C. - (h) authoritate E. - (i) meliorandos E. - (j) de Lucheu, add. E. - (k) Sic CDE. - (l) eius D. - (m) Ricelini C. - (n) Fourdins E.

49 1175. Hugues IV Candavène, comte de Saint-Pol, donne à l’abbaye de Cercamp 60 jugères de terre à Frévent, pour l’âme de son père. A. Original perdu. B. Copie du XIIIe s., Arras, ADPdC, 12 H 1 (cartulaire de Cercamp), p. 6-7, n° 7, sous la cote « Cantus Rane, J.a. ». Indiqué : Thes. dipl. 33704.

Notum fieri volo omnibus presentibus et futuris quod ego Hugo Campus Avene, Dei gratia comes Sancti Pauli, LXa iugera terre mee de Frevench ecclesie Sancte Marie Caricampi et fratribus ibidem Deo servientibus pro anima patris mei in elemosinam donavi. Et ut ratum et inconcussum consistat, sigilli mei inpressione(a) presentem paginam roboravi. Hiis testibus : Iohannes comes Pontivi et plures alii. Actum anno Verbi incarnati M° C septuagesimo V°. (a) Sic B, pour impressione.

50 1175. Hugues IV, comte de Saint-Pol, fait savoir que Gautier d’Audincthun et son frère Geoffroy, avec l’accord de leurs épouses et de leurs fils, ont donné à l’abbaye de Clairmarais 150 mesures de terre qu’ils tenaient en fief à Graviscultura. 135

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Acte perdu, analysé au XVIIe s. par A. Duchesne (Paris, BNF, Collection Duchesne, t. 22, f. 473r, et t. 67, f. 2r ; Thes. dipl. 12666) et par un érudit anonyme (cf. J. de Pas, « Analyse d’une chronique », p. 257). Indiqué : Thes. dipl. 33705.

Analyse d’A. Duchesne :

« Litterae Hugonis, Dei gratia comitis de Sancto Paulo, quod Walterus de Odinghethun quamdam terram in Gravicultura, quam de comite ipse, et Guifridus frater eius de eo tenebat, Claromarisco dedit per manum comitis in presentia baronum, concedentibus Ailegunde uxore Walteri, et Willelmo filio, Mabilia uxore Guifredi, et Roberto filio eius. Plegius : Walterus Botri. Testes : Ingelrannus frater comitis, Wido avunculus comitis, Hugo de Hosden, Robertus frater eius, Simon de Olhem, Balduinus de Rolaincort, Elnardus de Maresch, Ingelramnus de Olenaincort, Simon frater eius. Actum anno 1175. » Analyse de la chronique anonyme, revue par J. de Pas :

« 1175. – Guffroy d’Odingtun donne au monastère, par les mains de Hugues de Saint-Pol, cent cinquante mesures de terre tenues du comte de Saint-Pol : du consentement de Gautier, son frère, d’Aldegonde, sa femme, et de leurs fils Guillaume. Y apportèrent également leur consentement : Mabile, femme de Guffroy, et Robert leur fils. Témoins : Enguerran, frère du comte de Saint-Pol et son oncle Guy, Hugues de Holden et Robert, son frère, Simon de Hollehem, Bauduin de Rollaincourt, Adam Quiéret, Robert, son frère, Gautier de Bailloeul, Adam de Hovin, Adam de Brias, Guillaume de Tingry, Elvart de Maresch, Enguerran d’Olenancourt et Simon, son frère. »

51 1176. - Saint-Pol. Hugues IV, comte de Saint-Pol, fait savoir qu’Hugues Calvin a vendu à l’abbaye de Loos des parts de terrage à Valhuon et à Longa Cultura, ainsi que 2 rasières de terre à Herlin[-le-Vert], et qu’il a renoncé à ses prétentions sur le terrage des terres vendues au même endroit par Hugues Le Vert. A. Original sur parchemin, 200 × 200 mm (repli 30 mm), sceau rond en cire brune pendant sur courroie de cuir, légendé : « Sigillum comitis Hugonis de Sancto Paulo », Lille, AD Nord, 27 H 16, n° 220 (notes dorsales : « Hugo comes Sancti Pauli de calumpnia sopita Hugonis Calvin », XIIe s. ; « H. Calvin calumpnia sopita », XVIeXVIIe s. ; « 1176, 23 », XVIIe s.). B. Copie du XVIIe s., même dépôt, 27 H 61 (cartulaire de Loos), f. 87r. a. O. Lamant, L’idéal cistercien face à la réalité, annexe, p. 9, n° 6, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 10521.

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In nomine Domini. Scire volumus modernis et posteris quod Hugo Calvins terrachium suum quartarii, quartam partem in tribus modiis Vallis Hugelin et quartam partem terrachii in Longa Cultura, ubi modius unus seminatur, vendidit ęcclesię beatę Marię de Los et werpivit cum uxore Aelidi et filiolo qui per advocatum Galonem concessit coram Roberto, Rogerio, Amando et Hugone Blistart, conversis, annuente Hugone Viridi cum uxore, de quo tenebatur, et Roberto de Hesecha ex parte Arnulfi de Hesecha, qui dominus est Rogerii. Et terrachium illud werpivit quod Hugo Viridis fratribus prędictę ęcclesię in terris de Herlin, quas conversi ad quartam partem colunt, vendiderat, unde idem Calvin fratribus diu calumpniam fecerat. Duas quoque raserias terrę in Herlin eisdem conversis cum terrachio suo vendidit et werpivit cum uxore et filio. Quam terram Nicholao de Rolecort, de quo tenebat, reddidit ; Nicholaus autem terram Hugoni de Rolecort, de quo tenebatur, reddidit ; et Hugo Iohanni de Divart reddidit, qui dominus fuit ; Iohannes autem predictis conversis in possessionem ęcclesię de Los liberam donavit. Quod etiam filius Nicholai per advocatum Galonem annuit. Testes horum prenominatus Robertus de Hesecha, Galo prepositus, Iohannes, Clarbaldus, Robertus de Celest, Girardus Senex. Deinde, apud Sanctum Paulum, Hugo sepedictus coram me de his omnibus quę ęcclesię vendiderat recognovit et me omnium tenendorum obsidem reliquit. Que et ego Hugo, comes Sancti Pauli, coram patruo meo Gydone, Balduino capellano et fratre eius Hugone de Rolecort, Richelmo milite, Galone preposito, ad tenendam ęcclesię pacem sigilli mei sicut acta sunt auctoritate confirmavi. Acta sunt hęc anno incarnati Verbi M° C° LXX° VI°.

52 1176. Hugues IV Candavène, comte de Saint-Pol, fait savoir qu’Adam, chevalier de Frévent, et ses fils, qui avaient donné à l’abbaye de Cercamp tous leurs biens à Frévent en 1172, puis avaient obtenu de les récupérer en grande partie (voir acte n° 45), abandonnent à présent aux moines tout ce qu’ils possédaient hors de la villa de Frévent ; ils conservent leurs biens dans la villa et un cens annuel de 3 muids de céréales. A. Original sur parchemin, 295 × 275 mm (repli 25 mm), jadis scellé sur double queue de parchemin, Arras, ADPdC, 12 H 9, « Cantusrane, C.a. » (notes dorsales : « VIII », « abbatie », « confirmatio Hugonis comitis Sancti Pauli de terris Ade de Feverens », XIIIe s. ; « C.a. », XIVe s. ; « n° 9 », « 1172-1176. Frevent » suivi d’une analyse, XVIIe s.). Indiqué : Thes. dipl. 10609.

(Crux) Ego Hugo Campus Avene, Dei gratia comes Sancti Pauli, notum 137

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fieri volo omnibus presentibus et futuris quod Adam, miles de Fevrenz, et filii eius Vivianus et Hugo, Balduinus et Walterus dederunt in perpetuam elemosinam ęcclesię Sancte Marię Caricampi et fratribus ibidem Deo servientibus quicquid in prenominata villa et in toto territorio eiusdem in terris, in aquis, in planis et nemoribus, in edificiis et in universis redditibus habebant, ea videlicet conditione ut duos modios frumenti et duos avene et XL solidos ab ęcclesia Caricampi Adam et Vivianus vel heredes eorum censualiter acciperent. Hoc donum concessit Hugo de Hestruz et Ingelrannus et Layvulfus, filii eius, de quorum pheodo hereditas ipsa descendebat in proximo. Actum post incarnationem Domini anno M° C° LXX° II°. Aliquanto vero tempore elapso, predictus Adam et Vivianus, super donatione ista et elemosina penitentes, villam suam abbati et fratribus per se et amicos suos precibus insistentes requisierunt. Quorum tandem supplicationibus abbas et monachi misericorditer annuentes, reddiderunt eis dimidium molendinum suum et omnia que infra clausum predicte ville habebant et Hupylieri Montem, cum decima et terragio et universis rebus quas a cultoribus terre suę Adam et Vivianus ante quam hanc elemosinam facerent accipere solebant. Concesserunt eis abbas et monachi usuarium ad ignem faciendum et ceteros usus domus suę in nemore querqueti ; quod tamen nemus estirpare et fodere licet monachis cum voluerint. Adam vero et Vivianus, pro supradictis rebus quas abbas et monachi eis reddiderunt, condonaverunt ęcclesię Caricampi totum predictum censum IIIIor modiorum annone et XL solidorum et in bona pace possidere in perpetuum concesserunt et fide et iuramento confirmaverunt, promittentes quod nichil ex illis rebus quas monachi eis reddiderunt venderent vel invadiarent seu in elemosinam darent, nisi ęcclesię Caricampi si ad precium aliarum personarum retinere vellet ęcclesia. Hanc elemosinam et omnes conventiones superius dictas concessit pater meus, et fideiussor ęcclesię extitit et scriptum inde factum confirmavit atque sigillo suo muniendo roboravit et bonum defensorem ęcclesię se esse promisit. Factum est autem post incarnationem Domini anno M° C° LXX° VI°, post mortem patris mei, quod Adam et omnes filii eius Vivianus et Hugo, Balduinus et Walterus concesserunt et dederunt iure perpetuo et hereditario in elemosinam ęcclesię Sanctę Marię Caricampi et fratribus ibidem Deo servientibus omnia que extra villam de Fevrenz ex utraque parte habebant, in planis scilicet et in nemoribus, in aquis, in decimis, in terragiis, in curtilibus, et deventures et walchies, excepto Hupylieri Monte. De quibus omnibus terris et curtilibus omnes oblatas et capones, avenam, denarios, corveas, donaria, et de terris vendendis vel emendis concessiones et omnes consuetudines suas, cum uno curtili quod situm est ad caput stagni extra villam subtus viam quę ducit Sibevile, predicte ęcclesię similiter contulerunt, nec aliquid iuris vel potestatis extra villam ab aliqua parte ultra minores hortos sibi retinuerunt. Infra villam autem hospites suos et dimidium molendinum cum minoribus hortis et ceteris rebus quę infra villam ad ipsos pertinent habere debent. Cetera vero que extra villam et 138

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ultra minores hortos sunt, pro annuo censu trium modiorum annone cuius medietas sit frumenti et medietas avenę, quem ad mensuram Sancti Pauli monachi Adę et Viviano vel heredibus eorum largiuntur, in pace possidere debent. Et si quis ex ruricolis Ade vel Viviani de terra sua quandoque egredi voluerit, libere et absolute, predicto Adam et Viviano vel eorum heredibus inconsultis et etiam ignorantibus, terram suam prefate ęcclesię dare et vendere poterit. Si vero recedere et alibi morari voluerit terramque suam vacuam dimiserit, monachi colent eam et fructum ex ea accipient donec ipse cuius terra ipsa est vel eius heres redeat et terram suam post fratrum cumposturam recipiat. Hec omnia concessit Yda, uxor Ade, et Hildeburgis, uxor Viviani. Hanc elemosinam fide et iuramento pollicitus est Adam cum omnibus filiis suis ubicumque necesse fuerit guarentire et sicut pheodum suum pro omni posse suo tueri et acquietare. Pro hac quoque elemosina ęcclesię tuenda, ego me testem et fideiussorem abbati et fratribus atque bonum defensorem esse promisi, et scriptum istud confirmavi et proprio sigillo meo muniri feci. Testes sunt Guido Campusavene, Ingelrannus frater comitis, Robertus Fretels, Richalmus de Rebruviis, Hugo Saccus de Rollopoth et Radulphus filius eius, Henricus Avis, Gerardus de Richomeisnil, Balduinus prepositus, Hogerus de Neum, Everardus de Borraz, et plures alii totusque conventus Caricampi.

53 1176. Hugues IV, comte de Saint-Pol, fait savoir que Barthélemy de Beaumetz a autrefois donné à l’abbaye d’Arrouaise un essart au Ronsoy, près de Bucquoy, avec l’accord de son père, le comte Anselme Candavène (voir acte n° 41).

A. Original perdu [voir C : « Titre en parchemin de neuf poulces six lignes de largeur et de quatre poulces six lignes de hauteur », sceau en cire verte pendant sur lacs de soie verte].

B. Copie du XIIe s., Amiens, BM, 1077 (cartulaire d’Arrouaise), f. 61r, d’après A. - C. Copie du 15 juin 1768 par dom Queinsert, Paris, BNF, Collection Moreau, t. 80, f. 135r-136r, d’après A. a. B.-M. Tock et L. Milis, Monumenta Arroasiensia, p. 260-261, n° 141, d’après BC. Indiqué : Thes. dipl. 11177.

Notum sit omnibus tam presentibus quam futuris quod ego Hugo, comes Sancti Pauli, sartum quatuor modiatarum terre Bartholomei de Belmeis in Roinsceto iuxta Buscoi quod idem Bartolomeus, concedente patre meo Anselmo Candavena, dedit in elemosinam ecclesie Sancti Nicholai de Arroasia, me nichilominus presente et annuente, post obitum patris mei ego ipse et Ingelrannus frater meus recognovimus et reconcessimus eidem ecclesie in 139

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perpetuam elemosinam libere et quiete possidendam. Si vero quispiam in posterum super hoc eidem ecclesie molestiam inferre temptaverit, ego et Ingelrannus frater meus contra omnes, dum vita comes fuerit, integram warantiam nos laturos pepigimus. Huius rei testes sunt et plegii  : Wido Candavena, Robertus Fretels, Hugo Infans de Buscoi, Richelmus de Hersin, Rainelmus(a) de Hameleincurt, Adam Buteri. Ut autem huius elemosine donum omni tempore prefate ecclesie integrum et illibatum permaneat, presentem cartam predictorum virorum(b) attestatione et sigilli proprii impressione signavi(c). Actum anno ab incarnatione Domini M° C° LXX° VI°. (a) Ramelmus C. - (b) iurorum C. - (c) signatur C.

54 1178. Hugues IV Candavène, comte de Saint-Pol, afin d’apurer une dette de 200 livres, cède à l’abbaye de Cercamp tous ses revenus de Saint-Pol à partir du 2 février 1179 jusqu’au règlement de la créance ; il lui confirme en outre la possession des biens qu’elle a acquis ou doit acquérir à Frévent, Séricourt et Sibiville, et l’autorise à vendre son bois lorsqu’il vendra le sien. A. Original, parchemin, 210 × 125/130 mm (repli 7 mm), jadis scellé de deux sceaux pendant sur double queue de parchemin, Arras, ADPdC, 12 H 15, « Montis Gaudii, A.a. » (notes dorsales : « Montis Gaudii », XIIIe s. ; « A.a. », « Concessio Hugonis comitis super acquisitione terrarum », XIVe s. ; « 1178. Frevent, Sericour, Sibiville » suivi d’une analyse, XVIIe s.). B. Copie du XIIIe s., même dépôt, 12 H 1 (cartulaire de Cercamp), p. 125-126. Indiqué : Thes. dipl. 10612.

Sciant presentes et futuri quod ego Hugo Campus Avene, comes Sancti Pauli, ex universis rebus quas in domo Caricampi ad usus meos accepi, CC libras conventui me debere cognosco. Pro his igitur CCtis libris et pro omnibus rebus quas predicta ecclesia de cetero per manum et testimonium ministrorum meorum et eiusdem ecclesie monachorum credere mihi voluerit, omnes redditus meos de Sancto Paulo a Purificatione beate Marie que erit in anno incarnationis Domini M° C° LXX° IX° donec universum debitum quod fratribus debeo vel debiturus sum persolvatur, recipere eis et habere concessi. Concessi etiam eidem ecclesie quicquid in territorio de Fevrens et de Syricurt et de Sybevila hactenus acquisivit vel acquirere poterit cum grangia Alti Montis, salvis redditibus meis, libere et quiete perpetualiter possidere. Porro nemora sua quotiens sibi expedire viderit, etiam dum mea vendere voluero prefate ecclesie vendere concessi ; et tam hominibus meis 140

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quam ceteris universis qui ea emere voluerint, emendi securitatem prebui et bonam libertatem concessi. Ut autem ecclesia ipsa ex his que supra taxata sunt nullatenus diffidere queat vel hesitare, presens scriptum sigillo meo signatum in testimonium ei dimisi et omnia que in eo continentur bona fide observare promisi, et Guidonem, patruum meum, et Ingelrannum, fratrem meum, hoc ipsum bona fide ut sit stabile affidare feci. Homnes(a) quoque meos videlicet Ancherum de Fruicurt, Robertum Fretel, Adam de Maisnil, Flagelum de Moncels dapiferum meum, Nicholaum Bechet de Baliolo et fratres eius Balduinum et Layvulphum, Balduinum prepositum de Fevrenz, fideiussores dedi et affidare feci. De cetero episcopum Morinensem volo esse testem et huius rei confirmatorem, ut si forte quandoque ex hoc pacto deviare voluero, me et terram meam anathemate ferire non pertimescat. Actum est anno Domini millesimo C° LXX° VIII°. (a) Sic A, pour Homines.

55 1179. Hugues IV Candavène, comte de Saint-Pol, fait savoir qu’Adam de Frévent et ses fils ont donné à l’abbaye de Cercamp tous les biens que Vivien à la Barbe avait autrefois offerts à l’église de Saint-Hilaire-au-Bois, et tous ceux qu’ils possédaient à Frévent ; des revenus en nature que les moines leurs versaient auparavant, ils ne conserveront qu’un muid de céréales par an ; ils reçoivent en compensation 30 livres et un cheval. A. Original sur parchemin, partie droite d’un chirographe par « EOUADIMITERAGE » (peut-on essayer d’y reconnaître, en partie, les lettres des mots dime et terrage ?), 285 × 340 mm (repli 40 mm), jadis scellé sur courroie de cuir, Arras, ADPdC, 12 H 9, « Cantusrane, C.c. » (notes dorsales : « Cyrographum inter nos et Adam de Feverens de terris et decimis et quibusdam aliis », « VI », XIIIe s. ; « C.c. », XIVe s.). Indiqué : Thes. dipl. 10613.

(Crux) In nomine Patris et Filii et Spiritus sancti, amen. Ego Hugo Campus Avene, Dei gratia comes Sancti Pauli, omnibus presentibus et futuris, clericis et laicis, notum fieri volo quod Adam de Feverenz et omnes filii eius, Vivianus et Hugo et Walterus et Hugo, concesserunt et dederunt ęcclesię Caricampi et fratribus ibidem Deo servientibus omnem terram et decimam et quicquid in plano et nemore Vivianus ad Barbam et alter Vivianus, filius eius, pro redemptione animarum suarum altari sancti Hylarii de Nemore diu antea contulerant perpetualiter possidere. Preterea dederunt in presentia mea et sociorum meorum supradicte ęcclesię universa quę extra corpus ville de Feverenz et in toto territorio eiusdem, a metis et terminis quos ad egressus 141

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ville monachi fecerunt usque ad terras Ligniaci et de Neum et de Siricurt et de Borrez, in planis et aquis et nemoribus, decimis et terragiis et deventures et walchies ante habuerant, preter Hupiliermonte. Omnem etiam censum earumdem terrarum, videlicet oblatas, capones, avenam, denarios et omnes consuetudines, id est garbarum dona de terris quas emerit, concessum suum predicte ęcclesię indulserunt, nec quicquam omnino extra villam, preter sanguinem hospitum suorum, retinuerunt. Additum est etiam presenti pactioni quod omnes homines de pheodo supradicti Ade terram habentes absque illius nutu et licentia filiorumque eius prefate ęcclesię absolute vendere eam possunt et in elemosinam dare. Et si forte monachi aliquam terram vacantem et sine cultore de pheodo prefati Ade in supradicto territorio invenerint, colere eam poterunt et fructus colligere donec ipse cuius terra est vel heres eius veniat et post fratrum composturam terram suam recipiat. Porro notandum quod supra nominatus Adam pheodum quem ab ecclesia Sancti Martini de Campis tenere solebat, nunc ab ęcclesia et abbate Caricampi assensu et voluntate ęcclesię Sancti Martini tenendum suscepit et homagium fecit et fidele servitium ei promisit. Hoc sane non est pretereundum quod cum sepedictus Adam decem panes in ebdomada ad victum cotidianum cum cervisia et decem alnas panni per annum et sotulares pro dimidio modio annone, cuius medietas erat frumenti et medietas avene, in ecclesia olim haberet, omnia cum predicto dimidio modio ęcclesię perpetualiter donavit, nichil amplius quam unum tantummodo modium annone, cuius medietas sit frumenti et medietas avene, ad mensuram Sancti Pauli post sementem annuatim ipse Adam et heredes eius ab ęcclesia recepturi esse debito. Alium quoque modium annone, cuius medietas sit frumenti et medietas avene, post decessum Viviani heredes eiusdem recipere debent. Vivianus vero quamdiu advixerit tres panes cotidie de conventu et ex omnibus quę generaliter vel communiter monachi vescentur cum potu suo partem suam velut monachus habebit. Porro sciendum quod supra nominatus Adam supradictas elemosinas adversus omnes qui eas clamaverint vel ęcclesiam Caricampi in aliquo pro illis gravare voluerint pro posse suo resistere et in omni curia ubicumque opus fuerit elemosinam suam tanquam de pheodo suo factam garantizare et acquietare debet. Omnes suprataxatas conventiones Adam et filii eius inviolabiliter tenere et servare nobis fiduciaverunt et iureiurando super altare confirmaverunt. Pro istarum elemosinarum largitione in presentia mea facta recepit Adam et filii eius XXX libras ab ęcclesia de caritate et unum equum. Notandum sane quod Yda, uxor Ade, et Hugo, filius eius, cum duabus sororibus suis apud Donnum Martinum super altare sancti Thome, in presentia Hugonis, prioris eiusdem domus, et ceterorum canonicorum Alelmi, Michaelis, Drogonis et Petri, prioris de Buiencort, et Petri, socii sui, presente Willelmo monacho, cantore Caricampi, et Hugone, converso, elemosinam istam concesserunt. Hydeburgis quoque, uxor Viviani, cum filiabus suis hanc eandem pactionem concessit. Ut igitur omnia ista rata in sempiternum per142

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maneant, ego Hugo Campusavene de his omnibus me testem et fideiussorem esse promisi et presentem paginam sigillo meo munivi. Et ad certam utrisque reddendam de iure suo notitiam, eandem paginam in cyrographum divisi et utramque partem testibus roboratam eis distribui. Testes sunt Artaldus abbas Caricampi, Petrus cellerarius, Petrus grangiarius, Fulco prior de Luceio, Ogerus decanus de Luceio, Balduinus capellanus, Wimerus, Bernardus et Godescalcus clerici, Robertus Fretellus, Milo de Sartun, Iohannes de Buleviler, Robertus de Hersin, Balduinus Bechet, Ingelrannus Lovellus, Balduinus prepositus de Feverenz, Walterus Visardus, Hugo Colardus, Godefridus de Baleval, Henricus Oisax, Hugo frater prepositi de Feverenz et Geroldus nepos eius, Lambertus de Rebroviis. Actum est anno ab incarnatione Domini M° C° LXX° IX°, quo a rege Anglie arma militaria assumpsi.

56 1182. Hugues IV, comte de Saint-Pol, fait savoir qu’Enguerran Maucions a donné à l’abbaye du Mont-Saint-Éloi le tiers de dîme qu’il tenait en fief à Neuville[-auCornet], dans la paroisse de Foufflin[-Ricametz]. Acte perdu, analysé vers 1300 dans la table du cartulaire perdu du Mont-Saint-Éloi (Bruxelles, AGR, Collection Gérard, 2 bis, f. 38v). Indiqué : Thes. dipl. 33706. 

« Littera domini Hugonis, comitis de Sancto Paulo, in qua Ingerrannus Maucions, qui erat homo dicti comitis, tertiam partem decime de Nova Villa in parrochia de Fouflin, quam de dicto comite in feodum tenebat, nobis legitime resignavit. Et dictus comes predicte resignationi decime legitimum prebuit consensum. Actum anno M° C° LXXXII°. Et hoc est : H[ugo] Dei. Quere CLXXXII. »

57 1182. Hugues IV, comte de Saint-Pol, fait savoir qu’Eustache du Fay et Isaac, son fils, ont abandonné à l’abbaye de Clairmarais le terrage d’une terre sise à Fiefs, qu’ils avaient donnée aux moines du temps de son père, le comte Anselme (voir acte n° 42). Acte perdu, analysé au début du XVe s. dans un inventaire de chartes relatives aux possessions de Clairmarais dans le comté de Saint-Pol (copie de J. de Pas, Saint-Omer, BM, 1669, I, non paginé, n° 51, « I.c. »), puis au XVIIe s. par A. Duchesne (Paris, BNF, Collection Duchesne, t. 22, f. 472v) et par un érudit anonyme (cf. J. de Pas, « Analyse d’une chronique », p. 258). Indiqué : Thes. dipl. 33707.

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Analyse de l’inventaire :

« Hugonis, comitis de Sancto Paulo, de terra dicti Eustacii et de redemptione terragii eiusdem. » Analyse d’A. Duchesne :

« Litterae Hugonis, Dei gratia comitis de Sancto Paulo, de predicto dono per Eustachium de Alfay et Isaac filium eius, tempore Anselmi comitis, patris eius. Testes abbas Ballanciarum, prior de Lucheu, Balduinus de Mortania, Adam de Maisnil, Oilardus de Creky, Wenemarus de Calcea, Gillebertus de Mortania, Guido de Hucqueliers, Eustachius de Canteleu, Adam de Sancto Martino. Anno 1182. » Analyse de la chronique anonyme, revue par J. de Pas :

« 1182. – Eustache d’Auffay et son fils Isaac qui avaient donné à cette église certaine terre de Fiez avec réserve du terrage, par la main d’Anselme, frère (sic) de Hugues, comte de Saint-Pol, donnent par les mains de Hugues, comte de Saint-Pol, ledit terrage. Témoins : l’abbé de Chercamp, l’abbé de Blangy (sic), le prieur de Lucheu, Bauduin de Mortagne, Adam du Mesnil, Enguerran de Verchin, Alar de Créquy, Wenemar de la Cauchy, Gilbert de Mortagne, Guy de Hucqueliers, Eustace de Canteleu, Adam de SaintMartin. »

58 [vers 1182]. Hugues IV, comte de Saint-Pol, fait savoir que Nicolas de Villers a doté la nouvelle église qu’il a construite à Villers[-Brûlin] de 25 setiers de terre, avec l’accord des pairs du château d’Aubigny[-en-Artois]. A. Original perdu. B. Copie du XIVe s., Arras, ADPdC, 18 H 1 (cartulaire d’Aubigny), f. 41r-v. Indiqué : Thes. dipl. 11899. Note sur la datation : La fondation paroissiale de Nicolas de Villers a été confirmée par l’évêque d’Arras en 1182 (B.-M. Tock, Les chartes des évêques d’Arras, p. 213-214, n° 187). Cette date peut être retenue, dans la mesure où la chronologie des témoins ne s’y oppose pas (les deux officiers comtaux présents, Gautier de Moncheaux et Eustache de Canteleu, sont respectivement attestés à partir de 1178 et de 1182).

Ego Hugo, Dei gratia comes de Sancto Paulo, omnibus fidelibus, in perpetuum. Cum ad veram constet pertinere miliciam sanctam modis omnibus 144

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dilatare et promovere ecclesiam, per hoc divinam me posse consequi spero veniam. Proinde cum Nicholaus de Vilers in proprio suo, id est in eadem villa de Vilers, ea intentione ecclesiam construxisset ut presbiter in ea ordinaretur qui ibidem Deo serviret et populum procuraret, terram XXV sextariorum, duo in dotem altaris que persone essent, XXti IIIes ad victum sacerdotis providit ; et quia de feodo meo predicta terra erat, assensum super hoc meum requisivit. Ego vero, eius salubri proposito gratanter annuens, in ecclesia de Albigniaco, coram paribus Albigniacensis castri qui hoc idem et laudaverunt et posse fieri iudicaverunt, quod facere disponebat approbavi. Et appositis manibus, tam ego quam prefatus Nicholaus necnon et filii eius, Gamelo et Radulphus, altari beati Killiani sub multorum testimonio imposuimus, apponendo etiam cartulam et sigillum meum ad id quod factum fuerat roborandum. Testes Guirinfridus, prior de Albigniaco ; Radulphus, prior de Rebroviis ; Symon, Thomas, Robertus, Adam, canonici ; Ieronimus de Squavia, Geroldus de Inci, Petrus de Berla, Galterus de Penin, presbiteri ; Hugo Lupus, Iohannes li Escremissieres, clerici ; Nicholaus de Frevin, Teobaldus de Vileirs, Mainardus de Betencort, Hugo de Tenkes, Balduinus de Heldebertcamp, pares ; Eustachius Blandins, Hugo li Escremisseres, scabini ; Eustachius de Canteleu, Flaellus de Moncellis.

59 1183, [avant le 14 septembre]. Hugues IV, comte de Saint-Pol, avec l’accord de son seigneur Philippe [d’Alsace], comte de Flandre, abandonne à l’abbaye de Cercamp toute seigneurie sur les marais situés autour de Bouret[-sur-Canche], où les moines souhaitent construire un vivier, et confirme l’ensemble des donations faites à la même abbaye par ses prédécesseurs et ses hommes. A1. Original sur parchemin, partie gauche d’un chirographe par « ABCDEFGHIKLM », 360 × 495/505 mm (repli 40 mm), jadis scellé sur fils de soie rouge [le sceau est dessiné dans C, sans légende], Arras, ADPdC, 12 H 7, « Abbatie, H.a. » (notes dorsales : « Carta comitis Hugonis Sancti Pauli de vivario abbatie », « XII », XIIIe s. ; « H.a. », XIVe s. ; « 116. Cercamp » suivi d’une analyse, XVIIe s.). - A². Partie droite du chirographe, mêmes dimensions et scellement, même dépôt, même cote (notes dorsales : « Littera Caricampi », XIIIe s. ; « H.a. », XIVe s.). B. Copie authentique de 1603, Paris, AN, J 790, n° 9, d’après A. - C. Copie du XVIIe s. par J. R. Hannedouche de Rebecque, Bruxelles, AGR, Manuscrits divers, 5162, f.  10r-v, d’après A. a. H.-F. Delaborde, Layettes du Trésor des chartes, t. 5, p. 30, n° 87, d’après B. Indiqué : Thes. dipl. 10614.

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J.-F. Nieus, Les chartes des comtes de Saint-Pol

Note sur la datation : Cette donation est mentionnée dans une bulle de Lucius III datée du 14 septembre 1183 (J. Ramackers, Papsturkunden in Frankreich, t. 3, p.188-189, n° 133).

In nomine Patris et Filii et Spiritus sancti, Amen. Sciant omnes presentes et futuri quod ego Hugo, Dei gratia comes de Sancto Paulo, pro redemptione animę meę et antecessorum meorum, dedi per manum domini mei Phylippi, comitis Flandrię, in perpetuam elemosinam Deo et beatę Marię de Carocampo omnibusque ibidem Deo servientibus omnem dominatum et omne ius quod ego habebam et habere debebam in maresco quod est in villa et circa villam de Borrez, ad faciendum vivarium ad omnes usus monachorum, ita quod ascensus aquę decem pedum sit usque ad calceiam meam. Et si calceia mea rupta fuerit, aquam et pisces suos monachi sequi possunt quousque calceiam meam ego refecerim, omni exactione et reclamatione tam mei quam heredum meorum sublata in perpetuum. Antecessorum etiam meorum scilicet Hugonis Campi Avene, Ingelranni, filii eius, et Anselmi, patris mei, elemosinas et donationes necnon omnium hominum ad iurisditionem meam pertinentium in presentia comitis Flandrię recognovi et eidem ęclesię quas hactenus possederat libere et quiete habendas et tenendas concessi. Quę scilicet in territorio veteris villę Caricampi et de Belvoir, et nemore quod Haya vocatur, et infra abbatiam et circa, et de Fevrens, de Borrez, de Sancto Hylario, de Sibivilla, de Siricurt, de Neum, de Auframacurt, de Sainz, de Huvin, de Bunnevile ad pheodum meum pertinentes tam in nemoribus quam in planis et aquis et pratis continentur. Hanc donationem et elemosinarum cognitionem supradicte ęcclesię coram domino meo comite Flandrensi concessi et iuramenti interpositione firmavi. Yolendis etiam comitissa, uxor mea, huic donationi bonum assensum prebuit. Hoc totum tali factum est conditione quod predicte ęcclesię abbas et fratres nichil in terra mea ulterius absque meo consensu vel heredum meorum adquirant. De his etiam omnibus firmiter observandis prefatum comitem plegium et obsidem constitui. Ut igitur hęc omnia in perpetuum firma et inconcussa permaneant, sigilli mei impressione presentem paginam in cyrographum scriptam communivi et testium subnotatione roboravi, quorum nomina hec sunt : domnus Hugo abbas de Balantiis, domnus Everardus abbas de Claromaresc, domnus Artaudus abbas de Carocampo, Petrus eiusdem ęcclesię cellerarius, Girardus de Mescines, Balduinus cantor Attrebatensis, Ogerus decanus de Luceio, Willelmus castellanus de Sancto Audomaro, Gillebertus de Area, Rainaldus de Area, Balduinus de Area, Guido Campus Avene, Robertus Fretels, Eustachius de Cantelou, Balduinus de Copella et Robertus frater eius, Flagellus de Moncels, Adam de Masnil. Actum est hoc anno ab incarnatione Domini M° C° LXXX III°.

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60 1184. - Bucquoy. Hugues IV, comte de Saint-Pol, dont la grand-mère Béatrice avait donné à l’abbaye de Berteaucourt tout ce qu’elle possédait à Ablainzevelle, fait savoir qu’Héloïse, fille d’Hugues Malherbe, et son mari Lambert, de même que leur parent Gamelon et ses héritiers, ont tour à tour abandonné leurs prétentions sur ces biens pour devenir convers de l’abbaye ; il laisse à celle-ci la jouissance des manses vacants à Ablainzevelle. A. Original perdu. B. Vidimus de septembre 1226 par Élisabeth, comtesse de Saint-Pol, Amiens, AD Somme, 3 G 353, n° 1. - C. Copie du XVIIe s., même dépôt, 66 H 9, n° 5, f. 2r-v, d’après un cartulaire de Berteaucourt. - D. Copie de 1842, même dépôt, 66 H 1, p. 66-68, d’après un cartulaire réalisé en 1718 par F. Godart. E. Copie du XVIe s., même dépôt, 66 H 9, n° 4, f. 7r-8r, d’après une copie de B dans un cartulaire de Berteaucourt. - F. Copie de 21 janvier 1657, même dépôt, 66 H 9, n° 1, d’après la même source. - G. Copie du XVIIe s., même dépôt, 66 H 9, n° 5, f. 1r-2r, d’après la même source. - H. Copie du XVIIIe s. par dom Grenier, Paris, BNF, Collection Moreau, t. 88, f. 86r-87r, d’après la même source. - I. Copie du XVIIIe s., même bibl., Collection de Picardie, t. 231, f. 156r-v, d’après B. - J. Copie du XVIIIe s., même bibl., même ms., f. 157r-v, d’après B. - K. Copie du XVIIIe s., même bibl., Collection de Picardie, t. 258, f. 106r-v, d’après une copie de B dans un cartulaire de Berteaucourt. - L. Copie de 1842, Amiens, AD Somme, 66 H 1, p. 60-64, d’après une copie de B dans un cartulaire réalisé en 1718 par F. Godart. a. G. Durand, Inventaire sommaire des archives départementales, t. 5, 1902, p. 123, d’après B (éd. partielle). Indiqué : Thes. dipl. 12961.

Quoniam ex cursu temporis nuper facta labi possunt a memoria, ego Hugo, comes Sancti Pauli, notum volo fieri presentibus et futuris quod Beatrix, mater patris mei Anselli comitis, quidquid iuris(a) proprii in Albani Silvula hereditario(b) possidebat monasterio de Bertolcurt in perpetuam eleemosinam contulit de assensu heredum suorum, scilicet Ingerranni comitis, Hugonis Havet et Anselli comitis, patris mei, ab abbatissa et sororibus eiusdem monasterii in monialem recepta. Postmodum autem temporibus meis emersit questio inter ipsum monasterium et Heloydem, filiam Hugonis Maleherbe, super agris, hospitibus et furno et prefectura. Que tandem sopita fuit, Lamberto, eiusdem Heloydis marito, in conversum et ipsa Heloyde et eius(c) duabus filiabus in moniales receptis. Hee(d) autem omnes, facta concordia, recognoverunt quod prescriptam possessionem tam ipse quam earum predecessores, quia iam dicti monasterii propria fuerant, iniuste tenuerant. Quibus eidem possessioni pariter et mundo renuntiantibus, surrexit Gamelo tamquam heres 147

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et consanguineus earum, multis itaque vexationibus monasterium de Bertolcurt infestans ; tandem de assensu heredum suorum, videlicet Baldevini, Stephani, Hugonis, Ebrardi et Emme, fratris etiam sui Anselli et eius filii Nicolai, in conversum receptus, ab infestatione quievit. Et hii(e) omnes, possessionem iamdictam(f) abiurantes, fidem et iuramentum prestiterunt quod super ea de cetero questionem non moverent. Hoc autem factum est de precepto meo et coram me recognitum(g), audientibus quibusdam presbiteris, videlicet Ysaac capellano de Bertolcurt, Iohanne presbitero, Hugone filio eius presbitero, Baldevino de Duisans(h) presbitero, hominibus quoque meis domino Flael de Moncellis(i), Alardo de Busco(j), Simone de Buscoi(k), Hugone de Maneriis, Willelmo de Aucinviler, Roberto de Bos, Ursione preposito, Hugone Wascase(l), Galtero de Dulci, qui omnes iudicaverunt prenominatos reclamatores ad ea que abiuraverant nullatenus debere reverti. Ego autem de propria libertate(m) adieci ut quotienscumque mansum aliquod in Albani Silvula, hospite recedente, vacare contigerit, ad moniales predicti monasterii liberum et ab omni taillia(n) et angaria absolutum revertetur, quoadusque alius hospes redierit. Mansum etiam illud quod prenominata Heloydis tenebat liberum et quietum predicto(o) concessi monasterio ut monialibus eiusdem monasterii liceat facere quod voluerint de eo. Hoc quidem celebratum est anno dominice incarnationis M° C° LXXX° IIII° apud Buscoi(p), de precepto meo et voluntate predicti monasterii, testibus prenominatis astantibus. Quod ut robur habeat in perpetuum, presenti carte sigillum meum apposui. (a) et, add. C. - (b) Sic BCD, pour hereditarie. - (c) eiusdem C. - (d) hęc C, hec D­. - (e) hi CD. - (f) tam dictam D. - (g) cognitum CD. - (h) Duisan CD. - (i) Mancellis D. - (j) Buscoy CD. - (k) Simone de Buscoi, om. B. - (l) Walcase CD. - (m) liberalitate D. - (n) talia CD. - (o) predicto quietum CD. - (p) Buscoy C.

61 1185. Hugues IV, comte de Saint-Pol, promulgue en faveur de l’abbaye d’Arrouaise un acte de nature inconnue, peut-être relatif au tiers de la dîme de Vacquerie[-le-Boucq]. Acte perdu, mentionné au XVIIe s. par A. Duchesne d’après un « cartulaire de l’abbaye d’Arrouaise » (Paris, BNF, Collection Duchesne, t. 60, f. 2v). Il faut sans doute le rapprocher d’une indication du XIIe s. dans la table du cartulaire d’Arrouaise (Amiens, BM, 1077, f. 13v), comme le supposent B.-M. Tock et L. Milis, Monumenta Arroasiensia, p. 324-325, n° 182. Indiqué : Thes. dipl. 29049.

Mention de la table du cartulaire :

« Hugonis comitis Sancti Pauli de tertia parte decime de Vaccaria. »

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Mention d’A. Duchesne :

« Literae Hugonis comitis Sancti Pauli, in quibus mentio fit Ingelranni clerici et Widonis de Hosdaing, fratris eius. Anno MCLXXXV. »

62 1186. Hugues IV Candavène, comte de Saint-Pol, avec l’approbation de Jean Ier, comte de Ponthieu, et de Pierre, châtelain de Bray[-sur-Somme], restitue au prieuré SaintLéger de Lucheux les deux tiers de la dîme de Bucquoy, aumône de son père Anselme, qu’il usurpait depuis plusieurs années. A. Original sur parchemin, 310 × 200 mm, jadis scellé sur double queue, Dijon, AD Côte d’Or, 7 H 1364 (notes dorsales : « XIII. Lettre des dismes de Buquoy », XVe s. ; «  Buquois  », «  Lettres des dismes de Buquoy, dependance du prieuré de Lucheu, 1186 », XVIIe s.). B. Copie du XIIIe s., même dépôt, 7 H 6 (143) (second cartulaire de Molesme), f. 128v. - C. Copie du XVIIe s., Paris, BNF, Collection Duchesne, t. 71, f. 60r-v. - D. Copie du XVIIIe s., même bibl., Collection de Picardie, t. 175, f. 94r, d’après B. - E. Copie du XVIIIe s., même bibl., Collection de Picardie, t. 258, f. 307v, d’après B. - F. Copie du XVIIIe s., même bibl., même ms., f. 309r, d’après B. - G. Copie du XVIIIe s. par dom Grenier, même bibl., Collection Moreau, t. 89, f. 134r-v, d’après B. a. A. Duchesne, Histoire généalogique de la maison de Béthune, Preuves, p. 51-52, d’après B. - b. R. Dubois, « Prieuré de Lucheux », p. 201-203, n° 15, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 6606.

In nomine Patris et Filii et Spiritus sancti, Amen. Ego Hugo Campus Avene, Dei gratia comes Sancti Pauli, notum volo fieri tam futuris quam presentibus quod Anselmus, pater meus, duas partes decime de Buschoi quas possidebat tam in nemore quam in plano, cum in extremis positus esset, ęcclesię beatissimi Leodegarii martyris de Luceio pro anima sua in elemosinam dedit. Et ego Hugo, filius suus et heres, et Ingelrannus, frater meus, unanimiter et devote concedentes, donum ipsius decime cum ramo et guasone super altare prefate ecclesie posuimus. Postquam vero militaturus arma militie suscepi et uxorem maritali lege mihi copulavi, prefatum donum decime ego Hugo et uxor mea Iolendis et frater meus Ingelrannus iterum prefatam decimam ęcclesię Sancti Leodegarii dedimus. Anno postmodum incarnationis dominice millesimo centesimo LXXXVI°, tempore videlicet quo adversus Robertum, filium advocati Bitunie, in legem dimicandi extiti, omnem supradictam decimam quam insano et infideli consilio per plurimos annos supradicte ecclesie Sancti Leodegarii subripueram, omnibus qui eandem decimam tenebant vavasoribus sive militibus concedentibus, ad consilium 149

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domni Artaudi, abbatis Caricampi, ipso utique presente, super altare beati Leodegarii in perpetuam elemosinam et hereditariam reddidi et pro voluntate monachorum ęcclesię satisfactionem feci. Et ut ipsum donum perpetuis temporibus ratum esset, presentem scriptionem sigillo meo muniri precepi. Hoc namque donum factum fuit de assensu et voluntate domini Iohannis, comitis Pontivensis, et domini Petri de Braio, castellani. Huius doni testes sunt domnus Artaudus abbas Caricampi, Martinus prior, Galfridus subprior, Willelmus cantor, Nicholaus prior de Luceo in cuius tempore hoc factum est, Robertus Fretellus, Adam de Mainil, Nocholaus(a) de Bailiolo, Flagellus de Moncels qui tunc erat dapifer, Egidius de Pas, Robertus de Hersin, Rogerus Grosenmi. (a) Sic A, pour Nicholaus.

63 1186. Hugues IV, comte de Saint-Pol, confirme les donations faites à l’abbaye de Clairmarais sous l’autorité de son père Anselme et de son oncle Enguerran. Acte perdu, analysé au XVIIe s. par un érudit anonyme (cf. J. de Pas, « Analyse d’une chronique », p. 258). L’analyse évoque les donations faites « par » les comtes Enguerran et Anselme, alors que ceux-ci n’ont consenti aucun don personnel à Clairmarais. Sans doute sont-ce leurs confirmations générales qui sont ici visées. Indiqué : Thes. dipl. 33708.

« 1186. – Hugues, comte de Saint-Pol, confirme les donations faites au monastère par Anselme, son frère (sic), et son oncle Enguerran. Témoins : Adam Quiéret, Adam du Maisnil, Robert Frétel, Flahaut de Monceaux, Eustache de Canteleu, Simon de Hundiguehem, Hugues, abbé, Guillaume, chantre, et Laurent, moine de Chercamp. »

64 1186. Hugues IV, comte de Saint-Pol, fait savoir qu’Adam de Maisnil a donné à l’abbaye de Clairmarais toute la dîme qu’il détenait à Maisnil, [Foufflin-]Ricametz et Monts[-en-Ternois], ainsi qu’un domaine à Maisnil où il devra récolter cette dîme ; l’accord, approuvé par Didier, évêque de Thérouanne, sera maintenu si l’abbaye transmet ses droits à une autre institution. Acte perdu, analysé vers 1300 dans la table du cartulaire perdu du Mont-Saint-Éloi (Bruxelles, AGR, Collection Gérard, 2 bis, f. 51r-v). Indiqué : Thes. dipl. 33709.

« Littera domini Hugonis, comitis de Sancto Paulo, qui notum facit quod 150

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Adam de Maisnil dedit ecclesie de Claromaresco per manum dicti comitis et per manum Balduini de Dours, domini dicti A[de], in manu Evrardi abbatis, omnem decimam suam quam tenebat in Maisnil et in Rikesdmés et in Mons, et mansum in villa de Maisnil liberum ad eandem decimam recolligendam. Quam decimam dictus A[dam] et ipsius heredes propriis suis debent sumptibus cum terragio suo facere carriare ad predictum mansum, nisi predicti fratres eam colligere magis elegerint vel alibi ponere voluerint. Verumptamen si ecclesia de Claromaresco dictam decimam in aliis ecclesiis voluerit transmutare, eadem conventio que sibi concessa est aliis ecclesiis libere conservabuntur. Et hoc factum fuit per manum domini Desiderii, Morinorum episcopi, quem dictus comes et B[alduinus] de Dours et dictus A[dam] rogaverunt ut, sub excommunicationis sententia, dictam conventionem sigilli sui impressione tenendam confirmaret. Et hoc est : Ego. Quere CCXLV. Anno M° C° LXXX° VI°. »

65 1186. Hugues IV, comte de Saint-Pol, donne à l’abbaye de Blangy diverses terres et rentes qu’il exempte de toute charge. Acte perdu, mentionné en 1613 et en 1616 par F. de Locre, Chronicon Belgicum, p. 351 et, du même, Histoire chronographique, p. 30. Parmi les « rentes » désignées figure peutêtre la dîme de Bailleul-lès-Pernes, dont la possession a été confirmée la même année aux moines de Blangy par l’évêque de Thérouanne (Gallia christiana, t. 10, col. 1550). Indiqué : Thes. dipl. 33710.

Analyse du Chronicon Belgicum :

« Anno 1186. (...) Hugo Campavenensis, fani Sancti Pauli comes, Blangiacensi asceterio possessiones restituit, quas a maioribus suis temere usurpatas acceperat. » Analyse de l’Histoire chronographique :

« [Hugues IV] rendit aux religieux de Blangy quelques terres et rentes qu’aucuns de ses predecesseurs avoyent usurpé ; et les laissa en jouissance libre de tous et chasques leurs moyens et privileges. Ceste pieté advint l’An 1186. »

66 [1178-1186]. Hugues IV, comte de Saint-Pol, fait savoir que l’épouse de Baudouin Morau, ses enfants et Enguerran de Tilloy ont vendu au prieuré d’Aubigny[-en-Artois] la par151

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tie d’un manse qu’ils tenaient des chanoines près de leur clôture, et abandonne à ces derniers toute seigneurie sur la partie de ce manse tenue de lui par Enguerran. A. Original perdu. B. Copie du XIVe s., Arras, ADPdC, 18 H 1 (cartulaire d’Aubigny), f. 22v. Indiqué : Thes. dipl. 11897. Note sur la datation : L’acte est postérieur au mariage du comte Hugues IV avec Yolande de Hainaut, qui ouvre la liste des témoins. Le motif de l’achat consigné, à savoir l’agrandissement des ateliers du prieuré, est également invoqué dans une donation comtale de 1190 (acte n° 76). Toutefois, la présence du prieur Fulco parmi les témoins nous reporte quelques années auparavant : ce dignitaire attesté dès les années 1160 n’était déjà plus en fonction en 1186 (voir l’acte n° 62).

Ego Hugo, comes de Sancto Paulo, tam futuris quam presentibus notum fieri volo quod uxor Balduini Morau cum liberis suis, necnon et Ingerrannus de Tilloi ex parte uxoris sue et liberorum eius, tenebant de me mansum quendam iuxta curtem prioris et canonicorum de Albiniaco. Qui, cum necessarius eisdem canonicis ad dilatandas officinas suas esset, partem illam quam uxor Balduini et liberi eius tenebant ab ipsis emerunt et assensum meum super hoc quesierunt. Ego vero, tam pro salute anime mee quam pro abbatis et fratrum de Monte Sancti Eligii amore, concessimus(a) priori et canonicis de Albiniaco ut totius mansi, utriusque videlicet partis, liberum et absolutum dominium habeant, ita videlicet ut si prefatus Ingerrannus vel eius heredes partem suam vendere voluerint, nemini vendere possint nisi priori et canonicis de Albiniaco. Testes Yolendis comitissa, Fulco prior de Luceu, Robertus Frestiaus, Ingerrannus Louvels, Gualo prepositus de Celest. (a) Sic B, pour concessi.

67 [1174 - vers 1186]. Notice relatant qu’Hugues IV Candavène, [comte de Saint-Pol], son frère Enguerran et son oncle Guy ont donné au prieuré de Saint-Laurent[-au-Bois] une prairie située entre Méricourt et le campus Coruli. A. Original perdu. B. Copie de la fin du XIIe s., Amiens, Bibl. de la Société des antiquaires de Picardie, 62 (cartulaire de Saint-Laurent-au-Bois), f. 24v. Indiqué : Thes. dipl. 33711.

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Note sur la datation : Hugues était déjà comte de Saint-Pol lors de la rédaction de cette notice, bien qu’il n’y porte pas de titre. En effet, il n’a pas pu être investi de la châtellenie d’Encre – dans laquelle se situe le bien concédé – du vivant de son père Anselme, car il était encore mineur à la mort de ce dernier en 1174. Peut-être l’absence du titre indique-t-elle qu’il n’avait pas encore été adoubé (la cérémonie aura lieu en 1179). La présence de son oncle Guy Candavène fixe en tout cas le terminus ante quem avant 1186 (Guy n’est plus mentionné après cette date : J.-F. Nieus, Un pouvoir comtal, p. 149, notice 3), voire avant 1183 (jusqu’à ce moment, Guy souscrit presque toutes les chartes de son neveu : ibid., p. 103 et 364). Quant au frère d’Hugues IV, Enguerran, il disparaît des sources après 1179.

Noverint tam presentes quam futuri quod Hugo Campus Avene et Ingerrannus, frater eius, et Wido, patruus eorum, pratum quod est inter mansionem de Merincort et campus Coruli ecclesie Sancti Laurentii liberum et emancipatum concesserunt. Huius rei testes sunt Iohannes decanus, Gamelo de Morlaincort, Lambertus de Bosincort, Anscherus de Fruicort, Paganus Garez.

68 [1174 - vers 1186]. - Lucheux. Hugues IV, comte de Saint-Pol, fait savoir qu’Herman de Fiefs, avec l’accord d’Arnoul de Fruges et de sa mère Marie, a donné à l’abbaye de Clairmarais tous les biens qu’il possédait à Fiefs. Acte perdu, analysé au début du XVe s. dans un inventaire de chartes relatives aux possessions de Clairmarais dans le comté de Saint-Pol (copie de J. de Pas, Saint-Omer, BM, 1669, I, non paginé, n° 51, « VI.c. »), puis au XVIIe s. par A. Duchesne (Paris, BNF, Collection Duchesne, t. 22, f. 472r) et par un érudit anonyme (cf. J. de Pas, « Analyse d’une chronique », p. 261). Un terminus ante quem est fourni par la présence de Guy Candavène, oncle du comte Hugues IV, mort peu après 1186 (voir la datation de l’acte précédent). Indiqué : Thes. dipl. 33712.

Analyse de l’inventaire :

« Hugonis, comitis Sancti Pauli, de eodem [= de terra, nemore et decima et terragio Hermanni apud Fiéz] et de concessione Arnulphi de Fruses et Marie, matris eius. » Analyse d’A. Duchesne :

« Litterae Hugonis, Dei gratia comitis de Sancto Paulo, de dono Claromarisco facto in parochia de Fié per manum comitis ab Hermanno, concedentibus Adewide, uxore Hermanni, et heredibus suis, Arnulfo de Fruis et Maria, matre eius. Actum apud Lucheu in presentia baronum. Testes Wido avunculus comitis, Balduinus de Copella, Robertus Fretel, Rogerus de Neun, Isaac d’Alfay. » 153

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Analyse de la chronique anonyme, revue par J. de Pas :

« Herman de Siez (sic) fait don à l’abbaye de toute la terre qu’il avait à Siez (sic), et confirmation en est donnée par Hugues, comte de Saint-Pol, en présence de ses barons et de ses témoins : Wimer, clerc, Guy, son oncle, Bauduin de Coupelle, Flahaut de Moncels, Robert de Fretel, Roger de Neun, Enguerran de Werchin et Isaac d’Auffay. »

69 1187. Hugues IV, comte de Saint-Pol, confirme à l’abbaye de Saint-André[-au-Bois] la possession de tous les biens qu’elle a acquis de Guillaume, châtelain de Saint-Omer, dans le fief de Beaurain. A. Original perdu [voir B : « Y ayant ausquelles lettres une quoeue de parchemin sans scel »]. B. Copie authentique du 27 mai 1619, Arras, ADPdC, 22 H 1 (cartulaire de SaintAndré-au-Bois), f. 55v, d’après A. - C. Copie du XVIIe s. par J. R. Hannedouche de Rebecque, Bruxelles, AGR, Manuscrits divers, 5162, f. 75v-76r. a. Th. Turpin, Comitum Tervanensium, p. 84, d’après une copie faite par dom Boubers, archiviste de Saint-André (éd. partielle). Indiqué : Thes. dipl. 11782.

Ego Hugo, comes Sancti Pauli, tam presentibus quam futuris notifico quod quidquid(a) ecclesia Sancti Andree in feodo de Belraim(b) tam in terra quam in(c) nemore, pratis et molendino ab Willelmo, castellano Sancti Audomari, possidet, et sicut in cyrographo super predictis possessionibus ab eodem(d) composito et eiusdem Willelmi sigillo confirmato continetur, me concedere et pro anime mee et antecessorum meorum absolutione(e) in perpetuam elemosinam predicte ecclesie(f) Sancti Andree tradere. Quod ut nullatenus amodo vacillet, sigilli mei attestatione confirmo. Hii sunt testes(g) : Willelmus filius castellani, Galterus Boteris(h), Baldevinus de Anving(i), Robertus de Hersin, Laivolus Beches(j), magister Aignellus, Gualo de Copella, Baldevinus filius castellani, Guarinus de Mareschel  ; de fratribus ecclesie Baldevinus(k) prepositus, Iohannes frater eius, Liebertus(l), Bernardus conversi. Actum est hoc anno Verbi incarnati millisimo C LXXX° VII°. (a) quisquid B, quid a. - (b) Belrain C, Belraino a. - (c) in, om. Ba. - (d) eisdem B. - (e) ausolutione B. - (f) ecclesiae praedictae C. - (g) Hi testes a. - (h) Boberis C. - (i) Anvin C, Stiming a. - (j) Laviolus Beches B, Laviolus Berches a. - (k) Balduinus a. - (l) Libertus a.

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70 1189. Hugues IV Candavène, comte de Saint-Pol, fait savoir qu’Anselme, fils d’Alulfus d’Hestrus, a reconnu à l’abbaye de Cercamp la possession de tous les biens qu’elle avait acquis d’Adam, chevalier de Frévent, moyennant un cens de 2 muids de céréales et une somme de 10 livres. A1. Original sur parchemin, partie gauche d’un chirographe par « PACTIO », 210/215 × 285 mm (repli 15 mm), jadis scellé de deux sceaux pendant sur courroie de cuir (fragment de cire verte), Arras, ADPdC, 12 H 9, « Cantus Rane, C.f. » (notes dorsales : « Cyrographum inter nos et Anselmus de Hestruz de concessione elemosinarum quas Adam miles de Fevrenz fecit », XIIIe s. ; même note et « C.f. », XIVe s. ; « 1189. Cercamp » suivi d’une analyse, XVIIe s.). - A². Partie droite du chirographe, mêmes dimensions et scellement, même dépôt, 12 H 9, « Cantus Rane, C.g. » (mêmes notes dorsales). Indiqué : Thes. dipl. 10618.

Ego Hugo Campus Avene, comes Sancti Pauli, notum fieri volo omnibus sancte Dei ecclesie filiis tam clericis quam laicis, presentibus et futuris, quod Ansellus, filius Alulfi de Hestrus, concessit in presentia mea et sociorum meorum Deo et beate Marie Caricampi et abbati et fratribus in eodem loco Deo servientibus omnes donationes, venditiones et elemosinas quas Adam, miles de Feverenz, predicte ecclesie fecerat de assensu filiorum suorum et Anselmi patris mei, comitis Sancti Pauli, necnon et de assensu Hugonis de Hestrus et Ingelranni et Layvulfi, filiorum eius, de quorum pheodo tota ipsa hereditas in proximo descendebat, salvis duobus modiis quorum medietas sit frumenti et medietas avene ad mensuram Sancti Pauli, in festivitate sancti Martini de obitu in grangia abbatie Caricampi nuntio Anselli annuatim persolvendis. Quos etiam modios Ansellus interim retinet donec heres veniat qui predicti pheodi servitium reddat. Cum autem heres memorati pheodi veniet qui servitium ipsius adimpleat, predictos duos modios recipiet cui iure debebuntur secundum quod actum est inter heredes et ecclesiam Caricampi. Hanc autem conventionem predictus Ansellus legitime tenendam propria manu fiduciavit, et habuit de beneficio ecclesię X libras. Fidutiavit quoque Ysaac, frater eius, et Ysaac de Hestrus et Symon, frater eius, et Anselmus de Heez. De omnibus his conventionibus firmiter observandis et tenendis utraque pars me plegium et fideiussorem constituit. Ut autem pactio ista rata et firma teneatur, ego et prelibatus Ansellus sigillorum nostrorum impressione presentem cartam signavimus, et ad maiorem cautelam adhibendam paginam istam in cyrographum dividimus et utrique parti partem reddidimus(a), Richardo abbate de Blangi, Hermano decano de Hesdin, Matheo decano de Sancto Paulo, Baldewino Tachone de Albiniaco, Adam del Mesnil, Flagello dapifero de Muncels, Petro cellerario Caricampi, Iacobo priore, 155

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Willelmo quondam cantore testantibus. Actum est anno incarnati Verbi M° C° LXXX° IX°. (a) et utrique... reddidimus, om. A².

71 1190. Hugues IV et Yolande, comte et comtesse de Saint-Pol, font savoir que le chevalier Adam de Bours et ses fils, avec l’accord de leur seigneur Hugues Quiéret, ont engagé la dîme de Bours aux frères hospitaliers de Haute-Avesnes pour une durée de huit ans, contre 50 marcs de Flandre. A. Original sur parchemin, 210/215 × 300 mm (repli 25 mm), jadis scellé de deux sceaux pendant sur lacs de soie rouge et verte, Paris, AN, S 5208 B, n° 12 (notes dorsales : « Por I enwagement de le disme de Bors », « Enwagement de le disme de Bors », XIIIe s.). a. C. d’Héricourt, « Titres de la commanderie de Haute-Avesnes », p. 28-29, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 8230.

(Crux) Ego Hugo, comes, et ego Yolens, comitissa de Sancto Paulo, notum facimus omnibus qui litteras istas inspexerint quod Adam de Bors, miles, et duo filii eius primogeniti invadiaverunt totam decimam suam de Bors magistro Willelmo de Haltavennes et fratribus hospitalis Iherosolimitani pro quinquaginta marchis ad paiamentum Flandrense, a proxime preterito Penthecoste in VIII annos et postea de anno in annum ab ipso A[dam] vel eius heredibus redimendam, ita quod memorati fratres quamdiu decimam in vadio tenebunt de primo eius blado V modios frumenti et totidem avene ad mensuram Atrebatensem annis singulis percipient  ; de quibus V modios sepedictus A[dam] est propriis vecturis apud Haltavennes, Pernes, Sactum(a) Paulum, Hosdainc, ubi memorati fratres maluerint, perducturus. Ad colligendam vero eandem decimam idem fratres unum servientem annis singulis mittent, quem ipse Adam tenetur tam in solutione precii quam in pastu procurare ; et ipse serviens ad usum decime ei debet vel in campis vel in grangia ministrare. Hanc decimam sepedictus Adam domino suo Ade Keret, de quo eam tenebat, tanquam vadium reddidit, et ipse Adam Keres nobis tanquam ligiis dominis resignavit. Nos vero vadium istud memoratis fratribus tenendum concedimus, unde adiutores et defensores eorum nos et heredes nostros constituimus. Memorati autem Adam et filii eius in presentia nostra fidem dederunt quod hec fideliter et firmiter observabunt. Quod ut ratum maneat et illesum, presentem paginam sigillorum nostrorum testimonio roboramus, testibus subnotatis : magister Willelmus de Haltavennes, frater Bernardus de Luceto, 156

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frater Iohannes de le Fraisnoe, fratres hospitalis Iherosolimitani ; Adam Keres, Eustachius de Canteleu, Balduinus de Anvin, Hugo de Bailloleth, Hugo de Pernes, milites ; Henricus de Burs, Rogerus de Neum. Actum anno dominice incarnationis millesimo centesimo nonagesimo. (a) Sic A, pour Sanctum.

72 1190. Hugues IV et Yolande, comte et comtesse de Saint-Pol, donnent aux frères de l’Hôpital Saint-Jean de Jérusalem à Haute-Avesnes un manse et une charruée de terre à Lucheux, afin de construire une chapelle et d’y assurer le culte ; ils exemptent les frères de la taxe de mouture à leurs moulins. A. Original sur parchemin, 270 × 270 mm (repli 30 mm), jadis scellé de deux sceaux pendant sur lacs de soie rouges et verts ; l’un a disparu, l’autre est un sceau rond de cire verte, légendé : « + [Sigillum Hugonis c]omitis [de S]ancto Paulo », contresceau : « + Hugo Cand[avena] », Paris, AN, S 5208 B, n° 18 (notes dorsales dissimulées par un renfort de parchemin). B. Copie figurée du XIVe s., même dépôt, S 5208 A, n° 14. a. C. d’Héricourt, « Titres de la commanderie de Haute-Avesnes », p. 29-30, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 8231.

(Crux) Ego Hugo, comes, et ego Yolens, comitissa de Sancto Paulo, omnibus quibus litteras istas videre contigerit notum facimus quod pro animabus nostris et liberorum nostrorum et antecessorum in perpetuam elemosinam concessimus Deo et beate Marie ac fratribus Hospitalis Sancti Iohannis Baptiste de Iherusalem mansum unum apud Lucheium cum appendiciis suis, francum et ab omni exactione liberum perpetuo ab eis pacifice possidendum ; unam quoque carrucatam terre cum toto terragio ipsius in qua continebuntur C et L virneia. Concessimus etiam predictis fratribus ibidem comoraturis ut de blado quod ad usus suos molere volent nullam in molendinis nostris, quantum ad nos pertinent, molleiam deinceps solvant. Tenentur autem predicti fratres de suis sumptibus capellam ibi construere et pro animabus predictorum antecessorum nostrorum singulis diebus divina celebrare. Hoc autem memoratis fratribus concessimus salvo iure Sancti Leodegarii ęcclesię in castro de Lucheio site. Huius elemosine ac donationis nos et heredes nostri defensores in perpetuum esse debemus. Quibus tamen prenominatis fratribus non licet ulterius de pheodo meo vel de terris hominum meorum aliquid acquirere vel emere, nisi de assensu meo et heredum meorum. Ut 157

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autem hoc firmum et ratum habeatur, ego Hugo comes et ego Yolens comitissa presentem paginam sigillorum nostrorum testimonio confirmavimus. Testes Balduinus, comes Hanoniensis ; Willelmus, castellanus Sancti Audomari ; Guido [de Ho]sdain(a) ; Eustachius de Canteleu ; Fleaus de Moncheaus ; Malgrinus, capellanus Atrebatensis episcopi ; Ogerus de Luceto, magister Radulphus, canonici Atrebatenses ; frater [Willel]mus(b) de Haltavennes, frater Eulardus, frater Iohannes, frater Drogo et alii quamplures. Actum [anno domini]ce incarnationis millesimo centesimo nonagesimo(c). (a) Lacune due à l’usure, complétée à l’aide de B. - (b) Lacune due à une déchirure du coin inférieur gauche, complétée à l’aide de B. - (c) Élongation du dernier mot.

73 1190. - Frévent. Hugues IV et Yolande, comte et comtesse de Saint-Pol, font savoir que Gautier Flayel de Moncheaux, avec l’accord de son fils Roger, a renoncé en faveur de l’abbaye de Cercamp à un revenu qu’il tenait en gage sur les terres de Wiardus de Buneville et qu’il continuait à percevoir depuis des années, bien que ce dernier ait donné ses possessions aux moines. A. Original sur parchemin, 280 × 190 mm (repli 15 mm), jadis scellé de deux sceaux pendant sur courroie de cuir (fragment de contre-sceau en cire verte, légendé : « Hugo Canda[vena] »), Arras, ADPdC, 12 H 15, « Montis Gaudii, A.b. » (notes dorsales : « Montis Gaudii », « Carta comitis Hugonis et comitisse Yolendis de dono Walteri Flageli de Monceas de quibusdam redditibus Guiardi de Bunnavilla et filiorum eius », XIIIe s. ; « A.b. », XIVe s. ; « 1190. Mont-Joye » suivi d’une analyse, XVIIe s.). B. Copie du XIIIe s., même dépôt, 12 H 1 (cartulaire de Cercamp), p. 126-127. Indiqué : Thes. dipl. 10619.

(Crux) In nomine Patris et Filii et Spiritus sancti, amen. Ego Hugo Campus Avene, Dei gratia comes Sancti Pauli, et Yolenz, comitissa, significamus et notum esse volumus omnibus sanctę matris ęcclesię filiis presentibus et futuris quod Walterus Flaieux de Moncels pro remedio et salutę animę suę et patris et matris et antecessorum suorum, Rogero filio suo concedente, dedit et reddidit in perpetuam et firmam elemosinam Deo et ęcclesię beatę Marię Caricampi et abbati et monachis in eodem loco divino servitio deputatis redditum quem pluribus retroactis temporibus Wiardus de Bunivile ei in vadimonium miserat, quem etiam supradictus Walterus Flaieus in eisdem terris et agris et possessionibus monachorum, quas prenominatus Wiardus et filii eius Walterus et Adam memorate ęcclesię Caricampi in elemosinam contulerant, iuste vel iniuste per multos annos a fratribus extorserat. Hoc donum fecit prefatus Walterus Flaieux et Rogerus, filius eius, abbati in 158

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conspectu meo et comitisse apud Feverenz, et in presentia sociorum meorum et commilitonum, Adam videlicet de Mainil et Roberti de Hersin et Roberti de Mirialmont et Laivulphi Bechet et Hugonis de Ovin et Rainelmi de Ovinuel ; predictum redditum abbati reddiderunt, et postea super altare beatę Marię coram monachis sollempniter optulerunt. Prelibatus vero Walterus Flaieux recognovit et notum fecit quod Walterus, filius Wiardi, et fratres eius sepedictum redditum ęcclesię Caricampi olim concesserunt. Ut hoc ratum in ęternum permaneat, presenti scripto sigilla nostra apposuimus. Actum anno incarnati Verbi M C XC(a). (a) La formule de datation est écrite sur le repli.

74 1190. Hugues IV et Yolande, comte et comtesse de Saint-Pol, font savoir qu’Enguerran de Beaurain, son épouse et ses enfants ont abandonné à l’abbaye de Cercamp le cens que celle-ci leur versait en compensation des dommages causés par la construction d’un vivier à Bouret[-sur-Canche]. A. Original sur parchemin, 350 × 230 mm (repli 15 mm), jadis scellé de deux sceaux pendant sur double queue de parchemin, Arras, ADPdC, 12 H 7, « Abbatie, H.d. » (notes dorsales : « Carta comitis Hugonis et comitisse Iolendis de elemosina Ingelranni de Belraym super censu vivarii », « abbatie », XIIIe s. ; « H.d. », XIVe s. ; « 1190. Bourré » suivi d’une analyse, XVIIe s.). Indiqué : Thes. dipl. 10621.

(Crux) Ego Hugo Campus Avene, Dei gratia comes de Sancto Paulo, et comitissa Yolenz, notum fieri volumus omnibus sancte matris Ęcclesię filiis tam futuris quam presentibus quod Ingelrannus de Belraim et Sara, uxor sua, liberis suis Balduino scilicet et Hostone et Hugone et Ingelranno annuentibus, dederunt in perpetuam et firmam elemosinam Deo et ęcclesię beatę Marię Caricampi et monachis in eodem loco Deo servientibus, pro remedio et quiete animarum suarum et patrum et matrum et antecessorum suorum, universum annuum censum quem eadem ecclesia Caricampi pro evidentibus dampnis et gravaminibus que Ingelranno supradicto occasione vivarii in villa de Borrez contigerunt singulis annis eidem persolvebat. Post constructionem enim predicti vivarii, per manum quatuor virorum, Alelmi scilicet de Horridavilla et Ogeri, Beatę Marię Attrebatensis canonici, Arnulphi de Creki et Waldrici de Belraim, et ad arbitrium eorumdem, ordinatum fuit et constitutum ut pro defectu commoditatum et emolumentorum molendini de Borrez tres sestarios frumenti et unum quartarium, unum quoque sestarium siliginis et alterum hordei, alterum avene et duo buxtella ęcclesia Ingelranno 159

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annuatim redderet, et pro defectu ceterorum reddituum XIII solidos publicę monetę eidem restitueret. Hęc omnia Ingelrannus et Waldricus, frater eius, et Balduinus et Eustachius, filii Ingelranni, in donum perpetuum super altare beatę Marię condonantes per ramum et wasonem optulerunt, et tam pro Dei amore quam pro caritate ęcclesię guerpiverunt. Ceteri autem filii, videlicet Hosto et Hugo et Ingelrannus, apud Sanctum Andream de Nemore concessum suum in presentia fratris Gerardi, cellerarii, fecerunt. Supradicta vero Sara apud Tervanniam in conspectu domini episcopi et Petri decani et aliarum personarum recognovit se pro dotalicio suo de Borrez ad grantum suum aliud apud Belraim in escambium suscepisse. De his omnibus firmiter tenendis sepedictus Ingelrannus me et comitissam fideiussores et obsides esse voluit, ut si aliquis ecclesiam Caricampi super his gravare temptaverit, ad omnia que ipse apud Borrez habere videtur nos capiamus. Ut hec elemosina inconvulsa in eternum permaneat, presentem paginam sigillis nostris corroborantes communivimus et eos qui presentes fuerunt subscribi voluimus. Testes qui affuerunt sunt hi : Henricus l’Oiseux, Hugo de Uvin, Everandus de Borrez, Iohannes Violete, Hugo prepositus, Petrus li Cambers, Willelmus monachus hospitalis, Laurentius, Robertus, Gerardus, Bernardus. Actum est anno incarnati Verbi M° C° nonagesimo.

75 1190. Hugues IV et Yolande, comte et comtesse de Saint-Pol, avec l’accord de leur fille Élisabeth, donnent en fief à Gautier Flayel de Moncheaux et à son fils Roger un vivier situé en amont de celui des moines de Cercamp vers Bouret[-sur-Canche], et reçoivent leur hommage lige. A. Original sur parchemin, 250/255 × 70/80 mm (repli 10/20 mm), jadis scellé de deux sceaux pendant sur cordon de soie jaune et rouge, Arras, ADPdC, 12 H 7, « Abbatie, H.h. » (notes dorsales : « abbatie », XIIIe s. ; « H.h. », XIVe s. ; « 1190. Donation faite à l’abbaye de Cercamp [...] », XVIIe s.). Indiqué : Thes. dipl. 10938.

Ego Hugo, comes Sancti Pauli, filius Anselli Candavene, et ego Yolens, comitissa, notum facimus tam presentibus quam futuris quod assensu et voluntate Elisabet, filie nostre, Galtero Flagello de Moncellis et Rogero, filio suo, vivarium nostrum quod est supra sclusam vivarii monachorum de Fevrenc vel Carocampo versus Borrec cum omnibus pertinentiis suis quantum ius nostrum in maresco et aqua et prato durabat libere et absolute donavimus, et in ligium hominem predictum Flagellum et filium eius, salvis aliis legeiis dominorum suorum, recepimus. Ne igitur super hac donatione molestari possent vel gravari, presentem inde paginam sigillorum nostrorum impressione consignavi160

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mus. Huius rei testes sunt comes Hainonie, Adam Keres, R[obertus] Keres, Robertus Frestel pater et filius, Ysaac de Estrus, Simon frater suus et Nicholaus frater tercius, E[rnulfus] de Eseke, Robertus de Maisnil, H[enricus] de Briast. Actum est hoc anno Verbi incarnati M° C° nonagesimo.

76 1190. Hugues IV, comte de Saint-Pol, donne au prieuré Saint-Kilien [d’Aubigny-enArtois] un chemin qui conduit vers le chevet de l’église en passant par le verger des chanoines, ainsi qu’un autre chemin qui va de l’entrée du prieuré au manse d’Helvide, pour permettre l’agrandissement des ateliers du prieuré. A. Original perdu. B. Copie du XIVe s., Arras, ADPdC, 18 H 1 (cartulaire d’Aubigny), f. 22v-23r. Indiqué : Thes. dipl. 11901.

In nomine sancte et individue Trinitatis. Ego Hugo, comes de Sancto Paulo, notum fieri volo tam futuris quam presentibus quod concessi canonicis ecclesie Sancti Killiani quandam viam que ad caput eiusdem ecclesie per pomerium canonicorum dirigebatur, in perpetuam elemosinam possidendam. Preterea, quia continentia officinarum eorum adhuc stricta et insufficiens eis esse mihi videbatur, quandam aliam viam que ante portam domus eorum transitum ministrabat usque ad mansum Helvydis(a) concessi ab eis removendam et ibi loco competenti eis constituendam, ita tamen quod iuxta mansuram Sarre de Tenques per vivarium nostrum et per curtile quod fuit Haymeran iuxta curtile Tiessonis exitum facie[n]t(b). Quicquid autem spacii infra clausuram curtis et officinarum eorum usque ad predictam viam continebitur, eis libere et quiete possidendum concessi. Ut autem concessio ista stabilis et firma permaneat, paginam istam sigilli mei impressione signavi. Testes, milites : Eustachius de Canteleu, Balduinus de Tencques, Eustachius d’Estraeles, Matheus de Betunsart, Robertus de Tencques, Eustachius d’Anés, Radulphus de Vilers, Balduinus Blandins, Urso prepositus ; scabini : Willermus Quatreesperons, Raimbaldus, Nicholaus Escremiscieres ; burgenses : Hugo Escremiscieres, Symon Strabo, Werenfridus. Actum [est](c) hoc anno dominice incarnationis M° C° nonagesimo. (a) Helvydis de Val, selon l’analyse détaillée de la table du cartulaire perdu du Mont-Saint-Éloi (Bruxelles, AGR, Collection Gérard, 2 bis, f. 7v). - (b) faciet B, lire facient. - (c) Om. B.

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77 1190. Hugues IV Candavène, comte de Saint-Pol, fait savoir qu’il a conclu avec les moines du prieuré Saint-Léger de Lucheux un échange aux termes duquel ceux-ci lui cèdent le territoire de la Neuville et un petit bois sis en face du château, contre un pré contigu à leur jardin et 110 journaux de bois au Flavermont ; les moines conservent toutefois leurs anciens droits d’usage. A. Original sur parchemin, 240 × 135/140 mm, jadis scellé de deux sceaux pendant sur double queue, Dijon, AD Côte d’Or, 7 H 1369 (notes dorsales : « XXX. Lettre de don des boys de Flavermont et des prez du prieur de Lucheu », XVe s. ; « Luchei, Neuville », XVIIe s.). a. R. Dubois, « Prieuré de Lucheux », p. 204-206, n° 16. - b. R. Fossier, Chartes de coutumes en Picardie, p. 191-192, n° 31. Indiqué : Thes. dipl. 6450.

Ego Hugo Candavena, comes Sancti Pauli, Anselmi Candavene, comitis Sancti Pauli, et Eustachie comitisse filius, notum facio futuris et presentibus cambiationem que facta est inter me et monachos manentes in ecclesia beati Leodegarii apud Lucheum. Habebant siquidem prefati monachi possessionem que dicebatur Novavilla et hospites ibi manentes et nemus parvum et territorium sicut lapides pro metis circumpositi testantur. Hos hospites prefati monachi in alium transposuerunt locum. Ego vero locum in quo prefati hospites(a) manserant habere volui similiter et terram quam tenebat Mathildis, hospita eorumdem, iuxta viam que ducit ad Faverench ; et pro his omnibus dedi eis pratum quod est iuxta hortum ipsorum, in quo proposueram hospites collocare. Hec mihi concesserunt monachi, ville tamen ipsi circumadiacente et ad ipsam pertinente territorio sibi retente. Preterea, in latere montis qui predictam supereminet villam in faciem castri, infra sepedictum territorium, erat exiguum nemus pro quo et pro usuario quod habebant in nemoribus meis ad comburendum et ad edificandum ex dono avi mei Hugonis, nobilissimi comitis Sancti Pauli, et Helyxendis, coniugis sue, dedi illis C et X iornales nemoris in Flavartmont. Usuarium vero sicuti prius habebant ex donatione avi mei tam ipsi quam hospites Sancti Leodegarii in pascuis videlicet et acquis et wachiez, sibi retinuerunt. Actum est hoc anno ab incarnatione Domini M° C° nonagesimo, laudante et concedente Iolent comitissa, uxore mea, et filiabus meis Helysabeth et Eustachia. Et ut hoc ratum maneat, ego et comitissa sigillorum nostro(b) impressione roboramus. Huius rei testes sunt Hugo abbas de Carocampo, Richardus abbas de Blangeio, Ogerus canonicus Attrebatensis, Flaiaus de Monciaus, Robertus Frestaus, Guido de Hodain, Eustachius de Cantelou, Hugo de Baillelet, Bauduinus Bechet, Laivodus frater eius, Hugo de Pernes, Manardus de Betencort, Bauduinus de Anvin, Varins 162

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Braibencons, Adam de Martinsart, Bauduinus de Valle Hugonis, fratre Cleopha existente priore de Lucheo. (a) hospotes, corr. hospites A. - (b) Sic A, pour nostrorum.

78 1190. Hugues IV, comte de Saint-Pol, sur le point de partir en Terre Sainte, effectue plusieurs donations en faveur de la maladrerie(1) de Saint-Pol et confirme celles faites par ses prédécesseurs. Acte perdu, mentionné en 1616 par F. de Locre, Chronicon Belgicum, p. 356. Indiqué : Thes. dipl. 33713.

« Anno 1190. (...) Fuit in ea expeditione Hugo, Anselmi Campavenensis filius, fani Sancti Pauli comes, qui prius ac iter arriperet, plurimas possessiones xenodochio eiusdem opidi attribuit, ratasque cum Iolende coniuge eas omnes habuit quas maiores sui eidem loco concesserant. » (1) Le terme savant utilisé par F. de Locre (xenodochium) désigne plutôt un hôpital, mais les archives vues par cet érudit au XVIIe s. sont bel et bien celles de la léproserie de Saint-Pol (cf. J.-F. Nieus, « Saint-Pol avant 1300 », p. 91-92). L’unique hôpital de la localité ne sera d’ailleurs fondé qu’en 1265 (voir acte n° 307).

79 1191. Yolande, comtesse de Saint-Pol, fait savoir qu’Hugues Lagans a reconnu à l’abbaye de Loos la possession d’une terre vendue par Hugues de Magnicourt, et a abandonné aux moines la troisième gerbe qu’il percevait sur les récoltes de 17 mencaudées de terre. A. Original perdu. B. Copie du XVIIe s., Lille, AD Nord, 27 H 61 (cartulaire de Loos), f. 87v. a. O. Lamant, L’idéal cistercien face à la réalité, annexe, p. 10, n° 8. Indiqué : Thes. dipl. 12962.

Ego Iole, comitissa de Sancto Paulo, notum facio omnibus tam presentibus quam futuris quod Hugo Lagans terram quam Hugo de Mennicurt vendidit fratribus ecclesie de Los perpetuo concessit tenendam eisdem fratribus et ipsorum successoribus. Preterea hanagium septemdecim mencoldees terre, de quo fratres predicti duas garbas et dictus Hugo terciam debet habere, idem 163

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Hugo eisdem fratribus imperpetuum concessit habendum. Ut autem hoc ratum sit et firmum, presentem paginam sigilli mei munimine roboravi. Testes Robertus Frecellus, Oto de Huvin et frater eius Philippus de Averdun, Hugo de Tenkes, Marchus de Tenkes. Sepedictus etiam H[ugo] de hiis que dicta sunt garandiam(a) contra omnes parentes eius prestabit. Et ut pactio ista inconvulsa permaneat, me ipsam super hoc plegiam constituo. Actum ab anno Verbi incarnati millesimo centesimo nonagesimo primo. (a) garandiam, suscrit B.

80 1191. Yolande, comtesse de Saint-Pol, et Élisabeth et Eustachie, ses filles, font savoir que Robert du Fay, avec l’accord de ses frères Gilbert et Baudouin, a donné à l’abbaye de Clairmarais la terre de Sart, près de Fontaine. Acte perdu, analysé au début du XVe s. dans un inventaire de chartes relatives aux possessions de Clairmarais dans le comté de Saint-Pol (copie de J. de Pas, Saint-Omer, BM, 1669, I, non paginé, n° 51, « II.c. »), puis au XVIIe s. par A. Duchesne (Paris, BNF, Collection Duchesne, t. 22, f. 472v) et par un érudit anonyme (cf. J. de Pas, « Analyse d’une chronique », p. 260). Indiqué : Thes. dipl. 33714.

Analyse de l’inventaire :

« Iolendis, comitisse de Sancto Paulo, de tota terra eiusdem Roberti que dicitur Sart, contigua terris de Fontanis. » Analyse d’A. Duchesne :

« Litterae Yolendis, Dei gratia comitissae de Sancto Paulo, quod Robertus de Alfay per manum comitissae et filiarum eius Isabellae et Eustachiae confirmavit donum sartorum, assensu Gilleberti et Balduini, fratrum suorum. Anno 1191. » Analyse de la chronique anonyme, revue par J. de Pas :

« 1191. – Robert d’Auffay donne à l’abbaye par les mains d’Iolente, comtesse de Saint-Pol, et de ses filles Isabelle et Eustace, la terre de Sart, du consentement de ses frères Gilbert et Bauduin. Témoins : Robert de Fretel, Adam Kieret, et son frère Robert, Robert du Maisnil, Wimer de Fontaines. »

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81 [1191 ?]. [Yolande], comtesse de Saint-Pol, fait savoir qu’Adam Quiéret de Douriez a approuvé les donations faites à l’abbaye de Cercamp par ses vavasseurs Simon de Rocourt, Renaud le Meunier et Mainard de Sibiville, fils d’Eustache de Brouilly, à Frévent, Séricourt et Sibiville ; en échange, Adam a reçu des religieux 10 livres et un cheval, et son frère, Robert de Wavrans, 6 livres. Acte perdu, mentionné au XIIIe s. dans le cartulaire de l’abbaye de Cercamp, à la suite d’une confirmation donnée par l’évêque de Thérouanne en 1184 (et non pas 1284 comme l’indique le cartulaire) : Carta comitisse Sancti Pauli de eodem (Arras, ADPdC, 12 H 1, p. 5, sous la cote « Cantusrane, F.c. »). La datation proposée est hypothétique. Outre le présent acte émis par une comitissa Sancti Pauli qui n’est pas nommée, le cartulariste signale encore deux autres pièces qui formaient un dossier avec la charte épiscopale de 1184 : un second acte de l’évêque de Thérouanne (dont l’original conservé porte la date de 1176 : Arras, ADPdC, 12 H 9, « Cantusrane, F.b. ») et un acte d’Adam Quiéret (acte perdu ; le personnage est attesté dans les chartes comtales jusqu’en 1198). Des deux comtesses de Saint-Pol qui ont instrumenté en leur nom propre, à savoir Yolande de Hainaut et Élisabeth Candavène, la chronologie des actes associés invite donc à retenir la première. Yolande a produit ses chartes pendant la troisième et la quatrième croisades, en 1191 et en 1202-1205. De ces deux possibilités, nous retenons la plus proche des années 1176 et 1184. Indiqué : Thes. dipl. 33715.

82 1192. Hugues IV, comte de Saint-Pol, avec l’accord de Yolande, son épouse, de Gaucher de Châtillon, son gendre, et d’Élisabeth, sa fille, donne à l’abbaye de Clairmarais des essarts situés à Saint-Pol. Acte perdu, analysé au XVIIe s. par A. Duchesne (Paris, BNF, Collection Duchesne, t. 22, f. 472r). La date donnée par Duchesne pourrait être erronée, car l’acte mentionnait Gaucher de Châtillon, gendre d’Hugues IV, dont le mariage avec Élisabeth n’est probablement pas antérieur à 1196. Cela étant, il n’est pas impossible que des fiançailles aient scellé l’alliance quelques années plus tôt. Indiqué : Thes. dipl. 33716.

« Litterae Hugonis, comitis Sancti Pauli, de sartis Sancti Pauli Claromarisco datis, assentientibus Yolende comitissa, uxore, Galtero de Castellione, genere, et Elizabetha filia, uxore eius. Testibus Adam Kieret, Roberto fratre eiusdem, Adam de Boors. Actum anno M C VIII C. »

83 1193, octobre. - Frévent. Hugues IV, comte de Saint-Pol, son épouse Yolande et ses filles Élisabeth et Eustachie exemptent de toute charge les possessions du prieuré Saint-Vulgan à Framecourt, 165

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dépendant de l’abbaye de Ham[-en-Artois] ; ils dispensent les moines de la taxe de mouture au moulin de Frévent, mais la maintiennent pour leurs hôtes. A. Original perdu [voir B : dessin du sceau, légendé : « …Paulo », contre-sceau : « + Hugo Candavena »]. B. Copie du XVIIe s. par J. R. Hannedouche de Rebecque, Bruxelles, AGR, Manuscrits divers, 5169, p. 99-100, d’après A. C. Copie du XVIIe s. par dom Le Pez, Arras, BM, 332, f. 77r, d’après B. - D. Copie du XVIIIe s., Paris, BNF, Collection Clairambault, t. 563, p. 154-155, d’après C. Indiqué : Thes. dipl. 12311.

In nomine Patris et Filii et Spiritus sancti. Ego Hugo, comes de Sancto Paulo, tam futuris quam presentibus notum fieri volo quod ego et comitissa Iolendis, uxor mea, et filie nostre Elisabeth et Eustachia in perpetuam elemosinam dedimus et concessimus ecclesie Sancti Salvatoris de Ham et ecclesie Sancti Wulganii de Wulframecurt et abbati et monachis ibidem Deo servientibus ut domum suam de Wulframecurt et omnes hospites ecclesie Sancti Wulganii et omnia ad monachos et ad hospites eorum pertinentia libere et quiete in perpetuum possideant, ita quod in posterum nec a monachis de Wulframecurt nec ab eorum hospitibus aliquid petere nec ab eisdem quaslibet tallias vel exactiones seu servitia queque querere vel extorquere umquam ultra presumamus. Concessimus etiam et in perpetuam elemosinam dedimus prefatis monachis de Wulframecurt quod omne frumentum et omne genus annone quod eorum victui et proprie dispensationi domus sue fuerit necessarium in molendinis nostris de Frevenc molent libere et absque multura, post illud quod super molendinum invenerint absque contradictione suum frumentum vel annonam supponent, et a nullo de Frevenc poterunt delocari. Foraneos siquidem de extraneis locis venientes molere volumus iuxta consuetudinem suam, ita videlicet quod si ante monachos de Wulframecurt ad molendinum occurrerint, ante eos molent sine lite ipsosque continuo monachi subsequentur ; si autem monachi foraneos prevenerint, molent et ipsi in pace similiter ante illos. Hanc vero elemosinam amore beati Wulganii, cuius precibus nos adiuvari devotissime deposcimus, et pro salute animarum patrum et matrum nostrarum dedimus. Hanc etiam elemosinam concesserunt molendinarii qui multure participes esse dicebantur. Quia et hoc sciendum est quod omnes hospites monachorum de Wulframecurt per consuetudinem et per bannum omnem annonam quam in proprios usus convertent et expensuri sunt apud molendinos de Frevenc molent, daturi tantum pro multura quantum homines de terra comitis dabunt. Ut autem hoc ratum sit et firmum, presentem paginam inde conscriptam ego Hugo, comes de Sancto Paulo, sigillo meo et testibus subscriptis communiri precepi. Actum anno Domini M° C° XC° III. Datum apud Frevenc, mense octobris, per manum 166

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magistri Roberti. Testes Frevo capellanus comitis, Gillebertus presbyter de Croisetes, Adam Kires, Hugo filius eius, Robertus Kires et Adam filius eius, Robertus de Forcevile, Adam de Sancto Martino, Adam de Ballol, Hugo de Malannoy, Geroldus de Monceaus, Hugo de Wavrans, Guimerus de Fontaines, Iohannes Vielete, Henrichus li Oiseaus, Stephanus li Cras, Balduinus del Val Huun, Braibencons et alii multi.

84 [1187-1193]. Hugues IV, comte de Saint-Pol, autorise les religieux du prieuré de SaintLaurent-au-Bois à pêcher dans ses eaux d’Encre deux jours par an avant la SaintLaurent avec quatre pêcheurs, et prend les possessions du prieuré sous sa protection. A. Original perdu. B. Copie de la fin du XIIe s., Amiens, Bibl. de la Société des antiquaires de Picardie, 62 (cartulaire de Saint-Laurent-au-Bois), f. 43v-44r. Indiqué : Thes. dipl. 11799. Note sur la datation : Les termini sont ceux de l’abbatiat de Nicolas III de Corbie (cf. Gallia christiana, t. 10, col. 1277), témoin de cet acte.

Ego Hugo, comes de Sancto Paulo, ecclesie Sancti Laurentii de Nemore filiolus et in omnibus orationibus et beneficiis domus sicut frater quod plurimum diligo susceptus, presentibus et futuris notum facio quod ego ipse eidem ecclesie in omnibus aquis meis de Encra singulis annis licentiam piscandi quatuor piscatoribus cum omnibus instrumentis suis per duos dies integros ante festum sancti Laurentii in perpetuam elemosinam dedi. Set et datum meum, ut stabile permaneret, scripto signari permittens, tamquam indirutibili(a) muro sigillo meo munivi donumque elemosine super altare posui. Preterea, omnes ministros meos scire volo quod predictam ecclesiam et omnes possessiones suas, ubicumque posse habeo, in warandiam meam et conservationem suscepi. Unde eis precipio et omnimodis commendo ut si quando ab officialibus domus vel quolibet ex fratribus deferendo auxilio requisiti fuerint, quantum meis hominibus tantum eis in necessitatibus suis subveniant. Huius rei testes sunt Nicholaus abbas Corbeie, Erchelbaldus prior, Florentius camerarius, Eustacius de Lulli, Walterus de Helliaco, Willelmus de Bailos, Robertus de Morlaincurt, Flagellus de Moncellis, Walterus de Borgarcurt, Hesselinus de Morlaincurt, Hugo Chauceris, Haimo de Balpamis, Paganus Garez. (a) Sic B, pour indiruptibili.

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85 [1178-1193, probablement 1178]. Notice relatant qu’Hugues IV, comte de Saint-Pol, a reconnu que le témoignage du maire ou de trois jurés de la commune d’Encre suffit pour faire la preuve d’une créance ou du recouvrement de celle-ci, et qu’il a étendu cette reconnaissance à toutes les transactions effectuées devant le maire ou trois jurés. A. Original perdu. B. Copie du XVIIIe s., Paris, BNF, Collection de Picardie, t. 175, f. 96r, d’après un « cartulaire d’Encre ». - C. Copie du XVIIIe s., même bibl., même ms., f. 97r, d’après la même source. - D. Copie du XVIIIe s., même bibl., Collection de Picardie, t. 258, f. 358r, d’après la même source. - E. Copie de la fin du XIXe s. par M. Devauchelle, Amiens, BM, 1248, I, non paginé, d’après un « cartulaire d’Encre du XVe s. ». F. Copie de la fin du XIXe s. par H. Daussy, même bibl., 1264, non paginé, d’après E. a. J. Estienne, Chartes de l’hôpital, p. 16, n° 3, prétendument d’après H. Daussy et M. Devauchelle, « La charte de commune de la ville d’Encre », p. 72-73 (cette étude ne donne en fait qu’un commentaire du document). Indiqué : Thes. dipl. 33717. Note sur la datation : Cette notice figurait en annexe de la charte communale d’Encre de 1178 (éd. R. Fossier, Chartes de coutumes en Picardie, p. 172-177, n° 26), dont elle complétait les dispositions. L. Carolus-Barré, « La date des chartes communales », p. 406, pense qu’elle a été rédigée en 1202 à l’instar des franchises de SaintPol et de Lucheux, mais son argument – l’existence d’une clause similaire dans la charte d’Aire-sur-la-Lys (mars 1202) – n’emporte pas la conviction. Elle semble plutôt contemporaine de la charte communale de 1178, comme le suggère la souscription du chapelain Baudouin, qu’on retrouve en effet dans cette dernière et dans deux actes comtaux de 1176 et 1179. La chronologie des autres témoins est cependant moins catégorique : Nicolas de Bailleul est attesté entre 1178 et 1186, Guy d’Houdain entre 1185 et 1202. Il est donc prudent d’adopter un terminus ante quem un peu plus souple, fondé sur l’apparition d’un autre chapelain comtal en 1193 (voir acte n° 83).

Hugo, comes de Sancto Paulo, Incrensis communie honori et commoditati diligenter et assidue invigilans, ad sui(a) castri emendationem burgensibus Incre concessit quod si quis illorum militi vel burgensi vel alicui suam acommodaverit pecuniam(b), et de acommodacione solius maioris vel tantum trium iuratorum testimonium habuerit, sine clamore et iuramento, et eciam sine ipsius comitis iusticie incursu, peccunie accomodate receptioni testimonium illud sufficere possit. Si(c) vero debitor creditori suo debitum redidisse asserere voluerit, solius maioris vel trium iuratorum tantum, sine alia controversia, testimonio rata sit et legitima debiti redicio. Si(c) autem isti concessioni(d) aliquis adversari presumpserit, a comite concessum est ut ipsius viribus ad 168

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concessionem tenendam adversarius compelli debeat. Ista eciam concessio per omnes pactiones maioris vel trium iuratorum testimonium habentes preassignatum(e) extendit dignitatem. Huius concessionis sunt testes : Balduinus capellanus, Wido de Hosdench, Nicholaus de Ballol, Iohannes Liebet, comitis castelanus. (a) suy E. - (b) peccuniam E. - (c) sy E. - (d) concessiony E. - (e) preassignatam E.

86 1195. Hugues IV, comte de Saint-Pol, fait savoir que Guy de Souastre, avec l’accord de son épouse et de son fils aîné, a donné à l’abbaye Saint-Vaast d’Arras les droits qu’il tenait en fief de Baudouin de Daours sur un moulin d’Estrée[-Wamin]. A. Original sur parchemin, 315 × 230 mm (pas de repli), sceau rond de cire blanche pendant sur double queue de parchemin, légendé : « Sigillum Hugonis [comitis de Sancto Pa]ulo », contre-sceau : « [Secretum me]um michi », Arras, ADPdC, 1 H 1508, n° 1 (notes dorsales : « Carta comitis de Sancto Paulo de molendino de Strees », XIIe s. ; « LXXIX », XIIIe s. ; « Lettres de Hues, conte de Saint Pol, par lesquelles il desclaire que sont le droit qu’avoit ou molin d’Estrees ung Guido de Souastres qui le donnoit a l’eglise, Estrees, 7/Q4 », XVIe s. ; « Hugo comes de Sancto Paulo, 1195, n° 70 », XVIIe s.). B. Copie du XVIIe s., même dépôt, 9 J AA (cartulaire dit « Guiman de l’évêché »), f. 165v. - C. Copie du XVIIe s. par Dom Le Pez, Arras, BM, 316, p. 68, d’après un cartulaire coté P. - D. Copie partielle du XVIIe s. par le même, même ms., p. 113, d’après la même source. - E. Copie de 1884 par H. Loriquet, Arras, ADPdC, 1 H 2, f. 113r-v, d’après B. Indiqué : Thes. dipl. 10848.

Hugo, Dei gratia comes de Sancto Paulo, omnibus hec legentibus vel audientibus, salutem. Quoniam ex officio potestatis nobis a Deo collate ea que Dei sunt et sancte ecclesie iura tenemur conservare, inde est quod litterarum nostrarum apicibus sepe volumus commendare quod pia fidelium devotio in augmentum sancte ecclesie nititur erogare. Eapropter, omnibus tam presentibus quam futuris notum facimus quod Guido de Souastre, presente domino suo Balduino de Dors, cum esset in presentia nostra constitutus, quicquid iuris ac possessionis habebat in quodam molendino et eius appenditiis ville beati Vedasti de Estrees, site in comitatu nostro, per manum predicti Balduini de quo, sicut asserebat, tenebat in feodum, ecclesie beati Vedasti in perpetuum possidendum resignavit, et hominum meorum et hominum sepedicti Balduini et molendinariorum iudicio legitime guerpivit, et meipsum tanquam dominum et advocatum testem et plegium illius donationis constituit. Insuper et Elizabet, uxor ipsius G[uidonis], cum primoge169

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nito filio, herede suo, approbavit et in elemosinam contulit. Qui heres, cum esset minoris etatis, G[uido], pater eius, in testes et plegios videlicet Robertum Fretel et R[obertum] filium eius, Robertum de Bailues et R[obertum] filium eius, Alelmum avunculum ipsius G[uidonis], Heluinum de Salli et B[alduinum] filium eius, Symonem de Bethencurt sub eorum fidei sacramento posuit, ita quod cum ad perfectam veniret etatem, donationi iam facte, cum ab ecclesia requisitus esset, legitimum assensum preberet et firmiter observaret. Et ut hoc firmum habeatur, sigilli nostri munimine et testium qui approbaverunt nominibus subsignatis confirmavimus. Signum H[ugonis] comitis de Sancto Paulo, S. Roberti Fretel, S. Hugonis Lagan, S. Balduini de Dors, S. Hostonis de Houving, S. Arnulphi fratris eius, S. Roberti de Force Ville, S. Roberti de Rebrueves. Actum anno incarnati Verbi M° C° XC° V°. Datum per manum R[oberti], cancellarii comitis.

87 1195. - Encre. Hugues IV, comte de Saint-Pol, fait savoir que Tiwinus de Veteri Foro a vendu à son clerc, maître Robert, les dîmes qu’il tenait en fief d’Eustache de Martinsart à Mametz ; lui-même renonce à ses droits féodaux sur ces dîmes, pour qu’elles puissent relever comme telles de l’évêque d’Amiens. A. Original sur parchemin, 250 × 195 mm (repli 30 mm), sceau rond de cire brune pendant sur lacs de soie rouge, verte, jaune et bleue, légendé : « Sigillum [Hugonis comitis de] Sancto Paulo », contre-sceau : « Secretum meum michi », Amiens, AD Somme, 3 G 175 (notes dorsales : « pro decima de Molli Manso », complété ultérieurement «  ab episcopo acquisita  », XIIIe  s.  ; «  LXXII N ii  », «  de decima de Mollimanso », XIVe s.). B. Copie du XIVe s., Château de La Guerche, Bibl. de F. de Crouy-Chanel (cartulaire de l’évêché d’Amiens), f. 81v. - C. Copie du XVIIIe s., Paris, BNF, Collection de Picardie, t. 259, f. 56r-v. - D. Copie du XVIIIe s., même bibl., même ms., f. 57r-v, d’après A. a. G. Durand, Inventaire sommaire des archives départementales, t. 5, 1902, p. 43, d’après A (éd. partielle). Indiqué : Thes. dipl. 11614.

H[ugo], comes Sancti Pauli, omnibus quibus litteras istas legere vel audire contigerit, salutem. Noverit universitas vestra quod Tiwinus de Veteri Foro vendidit magistro Roberto, clerico meo, totum feodum suum qui in decimationibus territorii de Moumés constitutus est, assensu et voluntate(a) uxoris sue et propinquorum suorum, approbantibus Eustacio de Martinsart, dicti feodi domino, et hominibus suis, paribus dicti Tiwini, approbante etiam 170

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Pagano Garet, cui servicium illius feodi ab eodem Eustacio titulo pignoris fuerat obligatum. Dictus etiam Tiwinus quicquid iuris habebat vel habere videbatur in feodo illo in manu domini sui Eustacii, item in manus predicti P[agani] qui servicium illius feodi in vadio habebat, libere et absolute reddidit. Et prenominatus E[ustacius] quicquid iuris habebat in feodo illo in manus venerabilis domini et patris mei Theobaldi, Ambianensis episcopi, libere resignavit ; et predictus P[aganus] iuri pignoris renuntiavit ex toto, et feodum illum in manu episcopi reddidit absolute. Et ego comes alienationem istam, licet feodus qui a me descendebat alienaretur ex toto, quia constitutus erat in decimis, nomine elemosine fieri volui, concessi et approbavi coram hominibus meis de Encra, tam paribus quam aliis, et coram maiore et iuratis eiusdem castri. Concessi etiam ut predictus Robertus decimas illas, que antea feodus esse dicebantur, de manu domini et patris mei Ambianensis episcopi reciperet et eas cuicumque vellet ecclesie vel ecclesiastice persone et quandocumque libere conferret in perpetuam elemosinam possidendas. Ut autem conventio ista firma et inconvulsa futuris temporibus habeatur, ipsius tenende et firmiter observande me plegium constitui, tam me quam heredes omnesque successores meos in eadem plegiatione volens manere in perpetuum obligatos. Et inde presentem paginam sigillo meo confirmavi. Datum anno dominice incarnationis millesimo centesimo nonagesimo quinto. (a) Espace blanc d’un mot dans A.

88 1195. Hugues IV, comte de Saint-Pol, fait savoir qu’Henri de Brias a donné à l’abbaye de Clairmarais 80 mesures de terre dans la paroisse de Brias, et abandonne lui-même tous les droits qu’il détenait sur cette terre. Acte perdu, analysé au XVIIe s. par A. Duchesne (Paris, BNF, Collection Duchesne, t. 22, f. 472r) et par un érudit anonyme (cf. J. de Pas, « Analyse d’une chronique », p. 260). Indiqué : Thes. dipl. 33718.

Analyse d’A. Duchesne :

«  Litterae Hugonis, comitis de Sancto Paulo, concedentis Henrico de Briast ad usum Claromaresci quicquid in predictis terris iuris habebat ; quod similiter fecit Ingelrannus, frater Henrici. Testes Adam Keret, Hugo de Wavrans. Actum anno 1195. » Analyse de la chronique anonyme, revue par J. de Pas :

« Henry de Briast fait don de quatre-vingts mesures de terre en la paroisse 171

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de Brias, laquelle donation fut confirmée, l’an 1195, par Hugues comte de Saint-Pol « lequel donna aussi tout le droict de Terage et autre qu’il avoit en icelle donation ». Témoins : Adam Quiéret, Hugues de Waverans, Godard d’Ostreville, Robert de Hersin, et Robert du Maisnil. »

89 1195. Hugues IV, comte de Saint-Pol, fait savoir que l’épouse et les enfants d’Herman de Fiefs ont donné leur accord à la donation faite antérieurement par celui-ci à l’abbaye de Clairmarais (voir acte n° 68). Acte perdu, analysé au début du XVe s. dans un inventaire de chartes relatives aux possessions de Clairmarais dans le comté de Saint-Pol (copie de J. de Pas, Saint-Omer, BM, 1669, I, non paginé, n° 51, « VI.a. »), puis au XVIIe s. par un érudit anonyme (cf. J. de Pas, « Analyse d’une chronique », p. 261). Indiqué : Thes. dipl. 33719.

Analyse de l’inventaire :

« Hugonis, comitis Sancti Pauli, de terra, nemore et decima et terragio Hermanni apud Fiéz. » Analyse de la chronique anonyme, revue par J. de Pas :

« 1195. – Hugues de Saint-Pol confirme encore la même donation tant à l’égard d’Herman que d’Hadvige, sa femme, et que de Robert et Pierre leurs enfants. »

90 1195 [ou 1196 (n. st.)], 18 mars. - Aubigny[-en-Artois]. Hugues IV, comte de Saint-Pol, fait savoir qu’Eustache de Béthonsart, avec l’accord de ses proches, a donné à l’abbaye de Loos un essart de 33 mencaudées qu’il tenait en fief d’Herenburgis de Berles près du bois de Frévillers, avec son terrage, en échange de quoi les moines lui ont offert 7 quarts de marc d’argent par mencaudée ; les pairs d’Aubigny[-en-Artois] ont approuvé la transaction. A. Original perdu. B. Copie du XVIIe s., Lille, AD Nord, 27 H 61 (cartulaire de Loos), f. 87v-88r. Indiqué : Thes. dipl. 33720.

Ego Hugo, comes Sancti Pauli, presentibus et futuris imperpetuum. Quoniam servorum Dei orationibus apud Deum plurimum indigemus, necesse est ut eorum negociis et utilitatibus sollicite invigilare studeamus. Noverint 172

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igitur universi quibus istas litteras videre contigerit quod Eustachius de Betunsart, in nostra apud Albiniacum presentia constitutus, Losensi ecclesie in perpetuam elemosinam dedit atque concessit totum sartum suum quod habebat circa nemus de Frivileirs, continens circiter triginta tres mencoldatas terre, et totum terragium eiusdem sarti, et in manu Herenburgis de Berlea(a), domine feodi illius, et viri sui W. de Beles Aises spontanee(b) ad opus Losensis ecclesie resignavit, et ipsi eundem feodum in manu mea ad opus predicte ecclesie posuerunt. Ego itaque predicte ecclesie, sicut dominus ad quem principaliter pertinebat, predictum feodum liberaliter concessi et de eodem feodo eandem ecclesiam investivi, ita sane quod amodo terra illa erit liberum allodium ecclesie nec aliquid propter terram illam ab ecclesia illa a me vel ab alio aliquo poterit exigi vel aliquatenus extorqueri. Hanc elemosinam fecit predictus Eustachius per ramum et glebam ad opus Losensis ecclesie super altare de Albiniaco, et fratres sui cum eo, videlicet Rogerus et Stephanus et Renerus et Maria, soror eorum, et Achardus, avunculus eorum. Preterea predictus Eustachius et fratres et soror, iuramento corporali prestito, firmaverunt quod deinceps neque per se neque per alium predictam ecclesiam super eadem elemosina molestabunt, firmiter etiam promittentes quod contra quoslibet adversarios eandem elemosinam defendere ac manu tenere curabunt. Aelidis etiam, filia domine Herenburgis, et Osto, maritus ipsius, predictam elemosinam eidem ecclesie liberaliter concesserunt. Eustachio autem dedit prenominata ecclesia pro qualibet mencoldata septem fertones, pro beneficio scilicet ab eodem Eustachio collato. Hiis ita sollempniter pactis, pares de Albiniaco et pares Eustachii qui aderant interrogavi, et eos sub fide michi debita obiuravi ut michi per iudicium dicerent si res ita legitime facta erat quod non posset in futurum(c) de iure deduci. Ipsi autem per iudicium concorditer responderunt quod legitime factum erat et quod predictus Eustachius nec alius quilibet in predicta terra poterat aliquid de iure deinceps reclamare. Ego itaque hanc elemosinam approbavi, laudavi et eidem ecclesie in perpetuum possidendam concessi. Et quod eidem ecclesie de eadem elemosina garandiam prestabo promisi et sigilli mei munimine roboravi, sub­ scriptis testium nominibus qui predicto facto apud Albiniacum [affuerunt](d), quorum nomina sunt hec : Walterus, Renelmus, Thomas, canonici presbiteri de Albiniaco ; Hugo de Fevrin, Balduinus de Tenkes, Gamelo de Vilers et Radulfus frater eius, pares Albiniaci ; Werinfridus, Bernardus, Walterus de Steveles, Iacobus de Savie, pares Eustachii ; Eustachius de Canteleu, Flaellus de Moncellis, Eubertus de Quarenci, mei homines. Actum anno ab incarnatione Domini millesimo centesimo nonagesimo quinto, decimo quinto kalendas aprilis. (a) Berleca, corr. Berlea B. - (b) spontaneus, corr. spontanee B. - (c) irritum B, lire futurum. - (d) Om. B (ou un autre verbe de ce type).

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91 1195 et 1196. - Frévent. Gérard, prieur de Saint-Pierre d’Abbeville, et Baudouin, seigneur de Pas[-enArtois], font savoir que suite à leur arbitrage, Adam le Clerc, fils de Vivien de Pas, et ses fils ont cessé leurs exactions contre une grange de l’abbaye de Cercamp ; Hugues IV, comte de Saint-Pol, confirme ce règlement l’année suivante. A. Original sur parchemin, 195 × 140/160 mm (repli 15 mm), jadis scellé de trois sceaux pendant sur double queue de parchemin, Arras, ADPdC, 12 H 8, « Abbatie, U.b. » (notes dorsales : « Pactio inter nos et Adam Clericum de Basli », « XXII », « abbatie », XIIIe s. ; « U.b », XIVe s. ; « 1196. Cercamp. Satisfaction pour des injures faite a l’abbaye de Cercamp », XVIIe s.). Indiqué : Thes. dipl. 10937.

Noverint universi ad quos presentes littere pervenerint quod ego donnus(a) Giroldus, prior Sancti Petri de Abbatisvilla, et ego Balduinus, dominus de Pas, dolentes et compacientes perturbationibus et violentiis quas Adam Clericus, filius Viviani de Pas, et sui graviter et iniuste viris religiosis abbati et monacis Caricampi intulerunt, et inde valde contristati contemplatione videlicet religionis bonorum virorum et consideratione malignitatis ipsius Ade, utrosque pro bono pacis commonuimus ut ad pacem inter eos reformandam suum nobis preberent assensum. Ipsi vero, petitioni nostre annuentes, nullo impellente, immo spontanei dissentionis sue concordatores et pacis sue reformatores nos elegerunt. Nos autem, probato plenius processu Ade et suorum adversus ecclesiam, comperimus quod prefatus Adam multa dampna eidem ecclesie iniuste et contra omnem rationem inferre non pertimuit. Et quia non habebat unde illata dampna posset restituere, providimus ecclesie in hac parte cum ipse Adam cum filiis suis iuramento nobis teneretur astrictus ut quamcumque posset facere satisfactionem ecclesie, ipse cum filiis suis complere satageret. Unde nos in primis ei precepimus ut grangiam illam in qua tot obprobria et contumelias fecerat sine assensu abbatis et conventus Caricampi se cum filiis suis deinceps intraturam penitus abiurarent. Quod in presentia nostra satis humiliter compleverunt et omnem omnino calumpniam tam in ecclesia quam in omnibus membris eius ipse cum filiis, mediante sacramento, similiter remiserunt. Et ut hec reformatio pacis maiorem habeat firmitatem, post iuratoriam cautionem de predictis factam a prefato Adam et filiis, ad petitionem ipsius et filiorum suorum, ego donnus(a) Geroldus, prior Abbatisville, et ego Balduinus de Pas fideiussimus eum sub precio tenementorum quos in nostris possidet villis. Fideiussit eum prepositus de Pas super omnia que ab ipso tenebat, prepositus de Basli per XLa solidos de abeens et Anselmus frater eius per XX abeens, Giroldus de Bar per XX abeens, Girardus de Griencurt per XX de abeens, Daniel per XX Parisientium, Andreas de Boneriis per XX Parisientium. Et ut hoc ratum sit et 174

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firmum permaneat, presentem paginam sigillorum nostrorum impressione munivimus. Actum est hoc anno incarnati Verbi millesimo centesimo nonagesimo quinto(b). Ego etiam Hugo, comes de Sancto Paulo, ut predicte conventiones a prefato priore Abbatisville et predicto Balduino de Pas facte rate sint et stabiles perseverent, ad maiorem firmitatem istius rei presenti pagine sigillum apposui meum. Ipse vero Adam cum filiis suis prememoratas conventiones in presentia mea et baronum meorum apud Frevenc recognovit. Annus satisfactionis ipsius Ade fuit ad(c) incarnatione Domini millesimus centesimus nonagesimus sextus(d). (a) Sic A, pour domnus. - (b) Élongation du mot quinto. - (c) Sic A, pour ab. – (d) Élongation du mot sextus.

92 1196. Hugues IV, comte de Saint-Pol, confirme à l’abbaye de Saint-Bertin l’ensemble des possessions qu’elle a acquises ou doit acquérir dans son comté. A. Original perdu [voir D : « Cet original a 3 pouces et 3 quarts d’hauteur et 7 pouces et demi de largeur », et F : « Grand sceau rond en cire rouge, presentant un chevalier tenant l’epee nue de la main droite, l’ecu couvrant la poitrine de la gauche. Il y a des armoiries sur cet ecu, qu’on ne peut bien distinguer. Ce sceau est fendu en deux endroits. On lit autour : Sigillum Hugonis comitis… Le contrescel presente un chevalier tenant une baniere, avec cette inscription : Secretum meum michi. Chartrier, layette Heuchin, V, N.II. » ; la copie D est accompagnée d’un dessin de ce sceau (p. 552 et, au net, pl. VII, n° 122)]. B. Copie du XIIIe s., Boulogne-sur-Mer, BM, 144 (cartulaire de Saint-Bertin), f. 187r, n° 327. - C. Copie partielle du XVIIe s. par J. R. Hannedouche de Rebecque, Bruxelles, AGR, Manuscrits divers, 5169, p. 170. - D. Copie du XVIIIe s. par dom Dewitte, Saint-Omer, BM, 803, I (« grand cartulaire » de Saint-Bertin), p. 552, n° 387, d’après A. - E. Copie du XVIIIe s., Paris, BNF, Collection de Picardie, t. 175, f. 92r, d’après un cartulaire dit Vinitoris. - F. Copie du XVIIIe s., même bibl., même ms., f. 95r, d’après A. - G. Copie du XVIIIe s., même bibl., Collection de Picardie, t. 258, f. 307r, d’après A. - H. Copie du XVIIIe s., même bibl., même ms., f. 319v, d’après un cartulaire dit Vinitoris. a. D. Haigneré, Les chartes de Saint-Bertin, t. 1, p. 177-178, n° 406, d’après C. Indiqué : Thes. dipl. 6856.

Hugo, Dei gratia comes Sancti Pauli, omnibus ad quos presentium noticia pervenerit, salutem. Constat quia post hanc vitam mortalem nichil homini de universo labore suo quo laborat sub sole remanere potest, nisi quod vel(a) religiosis locis in elemosinam dando vel pauperibus misericorditer erogando 175

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vel aliis honestis modis in bonos usus distribuendo in celestes thesauros reposuerit. Ea propter, iustis postulationibus fratrum monasterii Sancti Bertini annuendo, notum fieri volo tam presentibus quam futuris quod quascumque possessiones, quascumque decimas vel quecumque bona ab antecessoribus meis vel quibuscumque legitimis personis in elemosinam sibi data, vel quibuscumque iustis modis acquisita predicti fratres in comitatu meo possident vel in posterum acquirere poterunt, pro salute mea et meorum eis presenti carta et sigilli mei auctoritate confirmo et libere et quiete in perpetuum possidere decerno. Datum anno Domini millesimo centesimo nonagesimo sexto, per manum(b) Roberti cancellarii mei. Testes Hugo de Malaunoi, Symon de Hondinghem(c), Symon de Hestru, Anselmus de Alewange, Arnulfus de Anvin(d). (a) vel, om. EH. - (b) manus EH. - (c) Houdinghem EH. - (d) Anum DG.

93 1196. - Frévent. Hugues IV Candavène, comte de Saint-Pol, fait savoir qu’Hearedus, fils d’Herbert de Bouquemaison, avec l’accord de son épouse et de ses enfants, a donné à l’abbaye de Cercamp tout le terrage qu’il possédait à Bouquemaison, sauf le terrage de ses courtils, ainsi que 10 journaux de terre qu’il tenait en fief des moines ; Hearedus a reçu de ceux-ci 45 marcs sterlings. A. Original perdu. B. Copie du XIIIe s., Arras, ADPdC, 12 H 1 (cartulaire de Cercamp), p. 50-52, n° 48, coté « Canteleu, K.c. ». Indiqué : Thes. dipl. 11387.

In nomine Patris et Filii et Spiritus sancti, amen. Ego Hugo, Dei gratia comes Sancti Pauli, universis presentibus et futuris ad [quos](a) presens scriptum pervenerit, salutem. Quoniam vita hominis brevis est labilisque memoria, idcirco res bene gestas litterarum custodie commendare decrevit antiquitas. Inde est quod ego [Hugo](b) Campusavene notum fieri volo universis quod Hearedus, filius Herberti de Bouquemaisons, Maria, uxore sua, et omnibus filiis et filiabus suis annuentibus et concedentibus, dedit et concessit in perpetuam elemosinam Deo et ecclesie beate Marie Caricampi et monachis ibidem Deo servientibus totum terragium quod habebat vel habere debebat in omni territorio ville de Bouquemaisons, excepto terragio curtilium suorum quod sibi retinuit. Decem etiam iornales terre sue quam in feodum cum predicto terragio a prefata ecclesia tenebat, de assensu uxoris, filiorum et filiarum suarum, prenominate ecclesie simili modo tradidit et concessit 176

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libere et quiete iure perpetuo possidenda. Porro hoc donum et elemosinam hanc predictus Haerardus et Robertus, primogenitus filius eius, cum ceteris fratribus suis Stephano, Almarico et aliis omnibus apud Caricampum in presentia Hugonis abbatis et monachorum eiusdem loci sollemniter et canonice fecerunt et super maius altare eiusdem ecclesie per ramum et glebam pariter obtulerunt ; tactis vero sacrosanctis reliquiis, sacramento corporaliter prestito iuraverunt quod(c) pro posse suo contra omnes reclamatores et vexatores iam dictam ecclesiam fideliter adiuvabunt. Illud etiam omnibus sit manifestum quod dicta ecclesia de beneficio suo caritative eidem donavit scilicet Haerardo XLa et Vque marchas sterlignorum, et eos ad voluntatem suam pacifice numeravit ; filii autem eius omnes inde tunicas habuerunt. Predictus autem Haerardus cum filiis suis iam dictam elemosinam sicut fuit ordinata et confirmata in presentia mea apud Frevench et in presentia sociorum(d) meorum Roberti de Hersin, Flagelli de Moncellis, Giroldi de Elaincort, Hugonis de Wavrans, amicabiliter recognovit, et pro eadem elemosina manu tenenda et conservanda me ipsum in plegium constituit, et rogavit ut illam sigillo meo ecclesie confirmarem et deffenderem et quietarem, si quis vellet in posterum pro predicta elemosina ecclesiam vexare vel ei in aliquo contraire. Ego siquidem Hugo, comes Sancti Pauli, ad peticionem abbatis et monachorum Caricampi, et de assensu et voluntate ipsius Haerardi, presentem paginam rei geste seriem continentem sigilli mei auctoritate munivi, munimine roboravi et impressione firmavi. Testes autem qui predicte donacioni et abmutacioni ipsius Haerardi et filiorum suorum presentes fuerunt in ecclesia Caricampi sunt hii : Henricus Avis de Frevench et plures alii. Actum anno dominice incarnacionis M° C° nonagesimo VI. (a) quos, om. B. - (b) Hugo, om. B. - (c) et B, lire quod. - (d) scociorum B, lire sociorum.

94 1196 et 1197. Hugues IV, comte de Saint-Pol, fait savoir que Guillaume, fils d’Eustache de Sibiville, avec l’accord de sa sœur et de son beau-frère, a donné à l’abbaye de Cercamp tout ce qu’il possédait dans le bois de Saussefay, contre 16 livres parisis ; qu’Élise, veuve de Bernard, autre fils d’Eustache, et ses fils ont fait de même contre 14 livres ; que Robert, fils de Simon de Rocourt, avec l’accord de son épouse et de ses enfants, a abandonné à l’abbaye un cens de 4 setiers de froment et de 2 setiers d’avoine, contre 7 marcs d’argent. A. Original sur parchemin, 270 × 310 mm (repli 10/15 mm), jadis scellé d’un sceau rond pendant sur courroie de cuir(1), Arras, ADPdC, 12 H 15, « Mons Gaudii, L.c. » (notes dorsales : « Montis Gaudii », « Carta pro nemore de Sausefai et pro censu Roberti de Roochurt », « Hugo comes de Sancto Paulo », « VI », XIIIe s. ; « L.c. », XIVe s. ;

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« Montjoie », XVe s. ; « 1196. Mont-Joye. Bois de Saullefay » suivi d’une analyse, XVIIe s.). B. Copie partielle du XIIIe s., même dépôt, 12 H 1 (cartulaire de Cercamp), p. 146-147. Indiqué : Thes. dipl. 12859 et 12863.

In nomine sancte et individue Trinitatis, amen. Obliviosa memoria et calumpniosa malicia duo sunt mala apud homines adversus quorum pernitiem vigilanter inventa sunt remedia litterarum. Quod enim litteris tenacibus annotatur et presentium memorie colligatur et ad futurorum noticiam transmittitur et adversus calumpnias communitur. Eapropter ego Hugo, Dei gratia comes Sancti Pauli, notum fieri volo universis presentibus et futuris ad quos presentis scripti noticia pervenerit quod Willelmus, filius Eustachii militis de Sibivilla, antequam filium vel filiam haberet, de assensu Berte, sororis sue, et Mainardi, mariti ipsius, dedit et concessit in perpetuam et firmam elemosinam Deo et ecclesie beate Marie Caricampi et fratribus eiusdem loci quicquid habebat vel habere debebat, absque ulla retentione, in toto nemore quod appellatur Saussefai, libere et quiete et pacifice iure perpetuo possidendum. Predictus igitur Willelmus, in presentia Hugonis abbatis et tocius conventus Caricampi et in multorum presentia hominum secularium, prenominatam elemosinam super maius altare eiusdem ecclesie per ramum et glebam devote optulit et postea super sacrosanctas reliquias iuravit quod super eadem elemosina nichil amplius reclamaret, nec ulterius ecclesiam pro ea vexaret vel molestaret, sed pro posse suo semper fideliter adiuraret. Hanc autem elemosinam in presentia mea et militum meorum Roberti de Hersin, Flagelli de Moncellis et Giroldi fratris eius, Hugonis de Ovin, Hugonis de Wavrans, Iohannis Vielethe, in domo Caricampi prefatus Willelmus sicut facta fuerat recognovit et confirmavit, et pro eadem elemosina adversus ecclesiam plegium me constituit, et rogavit ut eam sigillo meo ecclesie confirmarem et defenderem contra omnes qui inde ecclesiam vellent in posterum molestare vel ei in aliquo contraire. Preterea notum sit omnibus quod abbas et fratres predicte ecclesie iam dicto Willelmo de beneficio suo, caritative respectu prenominate elemosine, sedecim libras Parisiensium vel quod tantumdem valuit tradiderunt et eas ad voluntatem ipsius Willelmi liberaliter exolverunt. Item notum fieri universis tam presentibus quam futuris dignum duxi quod Aelis, quondam uxor Bernardi, filii suprascripti Eustachii militis de Sibivilla, et Balduinus et Galterus, filii sui, dederunt et concesserunt in perpetuam et firmam elemosinam ecclesie beate Marie Caricampi et fratribus eiusdem loci quicquid in predicto nemore de Saussefai habebant vel habere debebant, libere et pacifice iure perpetuo possidendum. Iamdicti vero iuvenes Balduinus et Galterus cum matre sua, in presentia mea et militum 178

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meorum quorum nomina in presenti pagina prescripta sunt, apud Cercamp actentice et sollempniter eandem elemosinam fecerunt et approbaverunt, et postea super maius altare eiusdem ecclesie per ramum et glebam optulerunt super sacrosanctas reliquias, iurantes et affirmantes quod super prefato nemore nichil ulterius reclamarent nec inde ecclesiam in posterum molestarent, sed contra omnes calumpniatores pro posse suo fideliter adiuvarent. Illud etiam omnibus sit manifestum quod predicta ecclesia de beneficio suo eidem mulieri et filiis suis Balduino et Galtero quatuordecim libras Parisiensium vel quod tantumdem valuit caritative donavit et eas ad voluntatem tam matris quam filiorum pacifice muneravit. Ego autem Hugo, comes de Sancto Paulo, ad petitionem tam abbatis et monachorum quam prescripti Willelmi et nepotum suorum Balduini et Galteri, presentem paginam seriem predictarum elemosinarum plenius continentem sigilli mei impressione signavi, actoritate(a) munivi, munimine roboravi, subscriptis virorum nominibus qui donationi et abiurationi utrarumque elemosinarum presentes fuerunt : Flagellus miles de Moncellis, Giroldus miles de Erlaincort, Hugo miles de Ovin, Balduinus de Sericort, Hugo prepositus de Frevenc, Galterus prepositus de Bugnivilla, Galterus prepositus de Sibivilla, Mainardus de Brosli. Actum anno Verbi incarnati millesimo centesimo nonagesimo septimo. Item tam presentium quam futurorum memorie commendamus quod Robertus, filius Symonis de Roocurt, concedente Matylde, uxore sua, Roberto et Iohanne, filiis suis, annuentibus et consentientibus, dedit et in perpetuam possessionem concessit ecclesie beate Marie Caricampi quatuor sextarios frumenti et duos avene quos in eadem ecclesia censualiter annis singulis recipere solebat. Hanc igitur donationem sive elemosinam predictus Robertus cum filiis suis, in presentia Hugonis abbatis et tocius conventus Caricampi, coram pluribus laycis fecit et confirmavit. Et postea super altare beate virginis Marie in ecclesia Caricampi iamdictus Robertus et filii sui per ramum et glebam optulerunt, super idem altare iurantes, affimantes(b) quod super predicto censu nullam amplius reclamationem facerent nec ecclesiam molestarent ulterius vel gravarent. Habuit siquidem prefatus Robertus de caritate ecclesie, respectu huius elemosine, septem marchas argenti quas ad voluntatem ipsius ecclesia fideliter persolvit. Et ut hoc ratum sit et inconcussum permaneat in futurum, ego Hugo, comes Sancti Pauli, presentem paginam sigilli mei auctoritate munivi et munimine roboravi. Testes Radulphus de Rollepot, Henricus Avis, Everardus de Borrech, milites, Iohannes Vielete, Hugo prepositus, Petrus li Canbiers. Actum anno Domini millesimo centesimo nonagesimo sexto. (a) Sic A, pour auctoritate. - (b) Sic A, pour affirmantes. (1) Ce sceau aujourd’hui disparu est encore visible sur la photographie n° 4858 de la Collection Prevenier à l’Université de Gand (insérée dans le Thes. dipl).

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95 1196. - Frévent. Hugues IV, comte de Saint-Pol, avec l’accord de son épouse Yolande, règle un différend à propos des oblations de la chapelle comtale de Frévent en octroyant au prieuré de Ligny[-sur-Canche] une rente de 10 sous sur le péage de Frévent. A. Original sur parchemin, 115 × 75/80 mm (repli 10/15 mm), jadis scellé sur double queue de parchemin, Paris, AN, S 1419, n° 57 (notes dorsales : « Littere decimarum prioratus Ligniacensis », « XXIII », XVe s. ; « Assignat de 10 s. de cens fait au prieur de Ligny par le comte de Saint Paul », XVIIe s. ; « 1196. Assignation dix sols de rente au prieur de Ligny par le comte de Saint Paul, XVIIIe s.). B. Copie du XVIIe s. par A. Duchesne, Paris, BNF, Collection Duchesne, t. 71, f. 64r. a. J. Depoin, Recueil de chartes et de documents de Saint-Martin-des-Champs, t. 3, p. 153, n° 552, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 6762.

Ego Hugo, comes de Sancto Paulo, notum facio tam presentibus quam futuris controversiam aliquam diu inter me et priorem de Ligniaco habitam super capella mea de Feverenc, in hunc modum esse decisam : siquidem ego de assensu comitisse Ioles, uxoris mee, pro commutatione oblationum predicte capelle predicto priori decem solidos assignavi de censu de Feverenc, in festo sancti Remigii singulis annis persolvendos. Ut autem hoc ratum sit et firmum, sigillo meo presentem paginam confirmavi. Actum anno Domini M° C° XC° VI°. Datum apud Feverenc per manum magistri Roberti, cancellarii mei.

96 1197. Hugues IV Candavène, comte de Saint-Pol, cède à l’abbaye de Cercamp des terres en friche situées à Sibiville, pour les essarter et les mettre en culture ; les récoltes seront partagées à raison de deux tiers pour les moines et d’un tiers pour lui ; le terrage lui reviendra, tandis que la dîme appartiendra aux moines. A. Original sur parchemin, 190 × 260 mm (repli 30 mm), jadis scellé sur courroie de cuir, Arras, ADPdC, 12 H 15, « Montis Gaudii, L.b. » (note dorsale : « Montis Gaudii », XIIIe s. ; « L.b. », XIVe s.). B. Copie du XIIIe s., même dépôt, 12 H 1 (cartulaire de Cercamp), p. 145-146. - C. Copie partielle du XVIIe s. par J. R. Hannedouche de Rebecque, Bruxelles, AGR, Manuscrits divers, 5162, f. 16v. Indiqué : Thes. dipl. 10625.

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Sepe longiturnitas temporum auferre solet noticiam rerum ; labilis enim et caduca humane nature conditio dum iuxta morem deperit subsequentes se nimirum a certitudine transducit. Eapropter ego Hugo Campusavene, Dei gratia comes Sancti Pauli, notum fieri universis tam presentibus quam futuris ad quos presentis scripti noticia pervenerit, quod ego quasdam terras nemorosas, silvestres et incultas quas habebam in territorio de Sibivilla fratribus Caricampi ad perpetuam societatem tradidi disrumpendas, arandas, seminandas et propriis sumptibus eorum totaliter et integraliter excolendas. Hoc siquidem tali factum est conditione quod predicti fratres de fructibus earumdem terrarum duas partes debent accipere et ministris meis in campo aliam partem terciam resignare. Servientibus autem meis duas bigas per unam diem cum requisierint debent providere, nec alias partem meam a campo removere vel quoquam ducere tenebuntur. Terragium autem earumdem terrarum totum et integrum accipiam, nec inde aliquid extrahetur. Universa vero decima tota et indivisa predictis fratribus permanebit, nec aliquid super ipsa de iure potero vel debeo reclamare. Et ut ista conventio sicut prescripta est rata sit et inconvulsa permaneat in futurum, presentem paginam iamdicte conventionis nominatim et expresse seriem continentem sigilli mei impressione munio et auctoritate confirmo. Testes qui prefate conventioni interfuerunt sunt hii : Flagellus, miles de Moncellis ; Giroldus, miles, frater eius ; Hugo de Wavrans, senescallus ; Iohannes Violethe, ballivus de Frevence ; Girardus, Bartholomeus, monachi Caricampi. Actum est hoc anno dominice incarnationis millesimo centesimo nonagesimo septimo.

97 1197. - Bucquoy. Hugues IV Candavène, comte de Saint-Pol, fait savoir qu’Hugues d’Auxi[-leChâteau], avec l’accord de son épouse et de ses enfants, a abandonné à l’abbaye de Cercamp un cens de 5 muids de froment que celle-ci lui versait pour les terres données par son père dans la villa de Cercamp (voir acte n° 11) ; Hugues a reçu des moines une compensation de 500 livres parisis. A. Original sur parchemin, 280/285 × 280 mm (repli 20/25 mm), sceau rond de cire verte pendant sur lacs de soie rouge et verte, légendé : « Sigillum Hugon[is co]mitis de Sancto Paulo », contre-sceau : « Secretum meum michi », Arras, ADPdC, 12 H 10, « Bellum Videre, B.c. » (notes dorsales : « Carta pro Hugone de Aussiaco », XIIIe s. ; « B.c. », XIVe s. ; « 10, Cercamp » suivi d’une analyse, XVIIe s.). Indiqué : Thes. dipl. 12846.

Ego Hugo Candavena, Dei gratia comes de Sancto Paulo, tam presentibus quam futuris in perpetuum. Cum Hugo de Ausi et Mathildis, uxor eius, et Hawildis de Avennis, mater ipsius Mathildis, quicquid habebant vel habere 181

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debebant in territorio ville de Cercamp absque ulla retentione tam plani quam nemoris monasterio eiusdem loci et monachis ibidem Deo servientibus in elemosinam pie concessissent, receptis quinquaginta marchis argenti ad magnum pondus de beneficio eiusdem domus, hoc etiam addito quod pro eadem terra quinque modios frumenti abbas et monachi eiusdem loci prefato Hugoni et uxori eius et heredibus eorum singulis annis exolvere tenerentur, et hoc Hugoni, filio iamdicti Hugonis, et uxori eius et filiis et filiabus suis et fratribus et sororibus suis de elemosina suprascripta pleni constaret quod recte facta, canonice data, sollempniter confirmata fuisset, ipsam elemosinam omnes laudaverunt et approbaverunt quamvis eidem si vellent de iure contradicere numquam possent. Deinde, quibusdam necessitatibus magnis et evidentibus, ipse Hugo, filius suprascripti Hugonis, occupatus, cogitans etiam quod elemosinas patris sui et matris sue et aliorum predecessorum suorum non debent in aliquo minuere sed augere, predictos quinque modios frumenti qui ei et heredibus suis a domo Caricampi annuatim pro predicta conventione debebantur eidem ecclesie in elemosinam donavit, cum uxore sua et omnibus filiis et filiabus suis et fratribus et sororibus suis, Balduino etiam de Aubeigni et filiis suis presentibus et consentientibus. Et per ramum et glebam super maius altare eiusdem ecclesie, in presentia Hugonis abbatis et totius capituli, iamdictos quinque modios obtulerunt penes predictam ecclesiam quiete et libere pacifice in perpetuum remansuros. Postea vero, tactis sacrosanctis reliquiis, sacramento corporaliter prestito, iuravit ipse Hugo de Ausi quod de cetero ecclesiam Caricampi pro elemosina patris sui et matris sue et pro quinque modiis quos ipse dedit in aliquo non vexaret, et si quis forte ecclesiam inde perturbare vellet, eam quantumcumque posset fideliter adiuvaret. Hoc idem iuravit Margareta, uxor eius, et Hugo primogenitus, Thomas, Drogo, Iohannes, Petrus, filii sui, et filie Beatrix, Margareta, Mathildis, Elyzabeth, Maria, Idora, Aelis, et Matheus et Eustachius, fratres sui, Oda, Hawildis et Elyzabeth, sorores eius, et Balduinus de Aubeigni et filii eius Balduinus et Hugo hoc idem iuramento firmaverunt. Illud etiam omnibus sit manifestum quod predicta ecclesia de beneficio suo caritative eidem Hugoni donavit quingentas libras Parisiensium et ad voluntatem suam eas pacifice muneravit. Predictas autem elemosinas in presentia mea et militum meorum et in presentia domni Petri, venerabilis Attrebatensis episcopi, apud Buscoi sicuti facte fuerant recognovit, et rogavit ut eas sigillo meo ecclesie confirmarem et defenderem et quitarem, si quis vellet in posterum ecclesiam de predictis elemosinis vexare vel eis in aliquo contraire. Ego autem, ad petitionem ipsius Hugonis et ad maiorem firmitatem huius rei, presentem paginam sigilli mei auctoritate munivi et impressione signavi. Testes Robertus abbas de Aroasia, Reinaldus abbas de Monte Sancti Eligii, dominus Willelmus advocatus de Betunia, Robertus Freteaus et filii eius Robertus et Girardus milites, Guido de Hosdain et Hugo Kerez milites. Actum anno Verbi incarnati millesimo centesimo nonagesimo septimo. 182

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98 1197. Hugues IV, comte de Saint-Pol, fait savoir que Nicolas de Magnicourt[-en-Comté], avec l’accord de son épouse, de son fils et de ses frères et sœurs, a vendu à l’abbaye de Loos 16 mencaudées de terre avec la moitié du terrage et une portion du terrage des terres exploitées par les moines à Rochart. A. Original perdu. B. Copie du XVIIe s., Lille, AD Nord, 27 H 61 (cartulaire de Loos), f. 88v. Indiqué : Thes. dipl. 12963.

In nomine Domini. Ego Hugo, comes Sancti Pauli, notum facio tam presentibus quam futuris quod Nicholaus de Mengecort, annuentibus fratribus suis Hugone et Petro et sororibus suis Aelide ac Maria, vendidit per manum meam ecclesie de Los terram quamdam sedecim circiter mancaldorum cum medietate terragii, et preter(a) hec quartum manipulum quem habebat de terragio per totas terras quascumque fratres de Rogiersart ab Hugone Viridi pacto societatis colendas susceperant. Uxor quoque Nicholai, Aelidis, super hoc interrogata, venditionem placide laudavit et non in illis sed in aliis prediis dotem se tenere respondit. Pro filio autem suo Theobaldo, quem unicum eo tempore habebant et parvulum, ostagios dederunt Balduinum de Rollecort, Gerardum de Bors et Iohannem de Devart, qui et in presentia mea polliciti sunt quod predictum puerum quem cito annos impleverit venditionem approbare facient et werpire possessionem. Postremo, ne quid omissum videretur ex hiis que ad cautissimam confirmationem valere(b) possunt, Nicholaus predictam possessionem domino suo Balduino de Rollecort, de quo in feodum tenuerat, reddidit coram paribus suis Petro de Frevileir, Alelmo de Fraipot et Iohanne(c) de Attrebato. Balduinus vero, postquam de manu Nicholai hominis sui suscepisset, reddidit eam et ipse pariformiter domino suo Iohanni de Devart, Iohannes de Devart Roberto de Hesecka, et Robertus michi. Cumque per singulos dominos gradatim devoluta in manus meas sepedicta possessio devenisset, ego in liberam et perpetuam hereditatem tradidi eam fratribus de Los et sigilli mei munimine subiuncto hominum meorum testimonio confirmavi. Testes Petrus de Mesnilio, Arnulfus de Heseca, Egidius de Selinx, Hugo de Waverans. Actum anno Domini millesimo centesimo nonagesimo septimo, die quo Robertus de Hesecca mihi fecit homagium. (a) propter, corr. preter B. - (b) narrare, biffé B. - (c) Iohannem, corr. Iohanne B.

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99 1197. Hugues IV, comte de Saint-Pol, confirme que ses prédécesseurs ont jadis accordé à l’abbaye de Fécamp certains droits sur l’abbaye de Blangy. A. Original perdu. B. Copie du XIIIe s., Rouen, BM, 1207 (Y 051) (cartulaire de Fécamp), f. 13r. Indiqué : Thes. dipl. 33721. Note sur la datation : La copie du cartulaire donne la date de 1297, ce qui est une erreur manifeste : le comte qui gouvernait Saint-Pol en 1297 ne s’appelait pas Hugues mais Guy, et le seul abbé de Blangy nommé Robert a dirigé le monastère entre 1193 et 1197-1201. La souscription du chancelier Robert de Saint-Pol, actif entre 1193 et 1202, nous reporte aussi à la fin du XIIe s. Il faut donc retrancher un siècle au millésime (comme c’est le cas pour l’acte suivant).

Ego Hugo, comes de Sancto Paulo, notum facio tam presentibus quam futuris quod ad petitionem et preces dilecti mei Roberti, abbatis de Blangiaco, ecclesie(a) Fiscanni in ecclesia Blangiacensi ius antiquum et pristinam dignitatem

quam temporibus antecessorum meorum habuerat recognovi, concessi et auctoritate sigilli mei perpetuo possidendam confirmavi, testibus Roberto abbate de Blangiaco,

Petro de Fontibus et multis aliis. Actum anno Domini M° C°(b) XC° VII°. Datum per manum magistri Roberti, cancellarii mei. (a) Les petits caractères correspondent au texte de l’acte n° 7 (1141). - (b) CC° B, lire C°.

100 1197. Hugues IV, comte de Saint-Pol, confirme que ses précédesseurs ont soumis l’abbaye de Blangy à celle de Fécamp, de sorte que l’abbé de Blangy doit être choisi parmi les moines profès de Fécamp. A. Original perdu. B. Copie du XIIIe s., Rouen, BM, 1207 (Y 051) (cartulaire de Fécamp), f. 11r-v. a. E. Martène et U. Durand, Thesaurus novus anecdotorum, t. 1, col. 1302, d’après B. Indiqué : Gallia christiana, t. 10, col. 1591. - Thes. dipl. 12964. Note sur la datation : On constate la même erreur qu’à l’acte précédent, dont l’objet est identique : le cartulaire et l’édition ancienne donnent la date de 1297. Il convient ici aussi de retrancher un siècle à ce millésime inexact. Outre les raisons déjà avancées, ajoutons qu’une analyse de la Gallia christiana mentionne bien la présente

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charte sous l’année 1197 et que Pierre de Fontaines, cité parmi les témoins, était moine de Blangy à la fin du XIIe s. (Arras, ADPdC, 2 H 2, n° 35 ; acte de Richard, abbé de Blangy, 1190).

Noverint presentes et futuri quod ego Hugo, comes Sancti Pauli, concedo et confirmo Deo et ecclesie Sancte Trinitatis Fiscannensis donationem abbatie Sancte Berte de Blangiaco super institutione abbatis, quam predecessores mei predicte ecclesie Fiscannensi in perpetuum possidendam contulerunt, tali quidem conditione quod si abbas Sancte Berte decesserit vel quoquo modo baculum resignaverit pastoralem, monachi Sancte Berte de Blangiaco absque dilatione et omni alio impedimento unum de monachis Fiscannensibus professum in capitulo Fiscannensi eligent in abbatem, et ipsum electum cum honore et reverentia ad abbatiam suam secum aducent. Et quoniam hoc ratum esse volui et inconcussum, sigilli mei munimine volui confirmari. Hoc actum est anno Domini M° C°(a) XC° septimo, testibus hiis : Roberto abbate Sancte Berte, Petro de Fontibus, et multis aliis. (a) CC° B, CC a, lire C°.

101 1198, avril. - Hesdin. Hugues IV, comte de Saint-Pol, fait savoir que Renaud [de Dammartin], comte de Boulogne, l’a donné en otage avec le fief et l’hommage qu’il tient de lui à [Philippe II Auguste], roi de France ; si Renaud ne respecte pas ses engagements, il devra se mettre au service du roi avec son fief et son hommage. A. Original perdu [voir E : « Seellé d’un seel de cere verd pendant sur lac de soye jaulne et rouge »]. B. Copie du XIIIe s., Paris, AN, JJ 31 (cartulaire de saint Louis) , f. 66r-v. - C. Copie authentique du 10 février 1559 (n. st.), Paris, Bibl. de l’Institut de France, Collection Godefroy, carton 96, d’après A. - D. Copie authentique du 15 février 1560 (n. st.), Paris, AN, J 792, n° 4, d’après A. - E. Copie authentique de la même date, Paris, BNF, fr. 5205, f. 22r-23r, d’après A. F. Copie du XVIIIe s., même bibl., Collection de Picardie, t. 175, f. 104r, d’après B. - G. Copie du XVIIIe s., même bibl., Collection de Picardie, t. 258, f. 351r, d’après B. - H. Copie du XIXe s., Lille, BM, Fonds Godefroy, 231, pièce n° 140, d’après C. a. H. Malo, Un grand feudataire, p. 258, n° 35, d’après BD. Indiqué : A. Teulet, Layettes du Trésor des chartes, t. 1, p. 41, n° 120, d’après D. - Thes. dipl. 9098. Note sur la datation : Bien que cet acte ait été élaboré sous le contrôle de la chancellerie royale, au sein de laquelle le style de Pâques était d’usage, une datation entre le 1er et le 17 avril 1199 est à rejeter, car l’allégeance de Renaud de Dammartin au roi

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de France a bien eu lieu en 1198 (voir l’acte correspondant au nom du roi : H.-F. Delaborde, Ch. Petit-Dutaillis et J. Monicat, Recueil des actes de Philippe-Auguste, t. 2, p. 128-129, n° 580).

Ego Hugo, comes Sancti Pauli, notum facio omnibus ad quos presens scriptum pervenerit quod Renaudus, comes Bolonie, posuit in ostagium me cum feodo et hominio quod ab eo teneo, me presente et concedente, erga dominum regem Francie, eo modo quod si comes Bolonie(a) non serviret domino regi sicut carta sua quam dominus rex habet testatur, et si in aliquo interciperet erga eum ita quod interceptio illa manifesta esset, ego ad dominum regem cum feodo et hominio quod a dicto comite teneo venirem usque dum illa interceptio domino regi emendata esset ; si vero interceptio illa manifesta non esset, ego cum feodo et hominio quod a comite teneo ad dominum regem non venirem, donec iudicatum esset in curia domini regis quod venire deberem ; quando autem iudicatum esset, ad dominum regem cum feodo et hominio quos(b) a comite teneo venirem. Et quotiens predictus comes Bolonie erga dominum regem interceperit, ego tociens ad dominum regem sicut dictum est veniam donec interceptio emendata sit, et quando(c) emendata fuerit ad dominum meum comitem Bolonie redibo. Quod ut ratum sit sigillo meo presens scriptum confirmo. Actum apud Hesdinum anno ab incarnatione Domini M° C° nonagesimo octavo, mense aprili. (a) Boloniensis B. - (b) quod B. - (c) sit... quando, om. E.

102 1198, avril. - Hesdin. Hugues IV, comte de Saint-Pol, reprend la châtellenie de Lucheux en augment du fief qu’il tient de Philippe [II Auguste], roi de France, et promet que les hommes de Lucheux serviront ce dernier en cas de guerre avec le comte de Boulogne ; il présente des garants et fait promettre aux hommes de la châtellenie d’Encre de respecter l’accord. A. Original perdu [voir C : « Seellé de cire verd sur laz de soye jaulne et rouge »]. B. Copie du XIIIe s., Paris, AN, JJ 31 (cartulaire de Saint Louis), f. 66v. - C. Copie authentique du 15 décembre 1558 par Dutillet, secrétaire royal, même dépôt, J 792, n° 5, d’après A. D. Copie du XVIIIe s., Paris, BNF, Collection de Picardie, t. 176, f. 20v, d’après B. - E. Copie du XVIIIe s., même bibl., Collection de Picardie, t. 258, f. 352r-v, d’après B. Indiqué : A. Duchesne, Histoire de la maison de Chastillon sur Marne, Preuves, p. 33, d’après B. - A. Teulet, Layettes du Trésor des chartes, t. 1, p. 41, n° 121, d’après C. - Thes. dipl. 10037. Note sur la datation : même remarque que pour l’acte précédent.

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Ego Hugo, comes Sancti Pauli, notum facio omnibus hanc cartam inspecturis quod posui in augmentum feodi mei quod teneo a domino rege Francorum Philippo Luciacum cum tota castellania sua, salvis conventionibus que sunt inter dominum regem et comitem Bolonie, sicut carta quam inde dominus rex habet a comite Bolonie testatur. Et hoc iuravi quod domino regi pro nullo deficiam nisi pro comite Bolonie, hoc modo : si dominus rex vellet guerram movere comiti Bolonie pro voluntate sua et sine ratione, et tunc ego in persona mea iuvabo comitem Bolonie de feodo quod teneo ab illo, sed feodum et homines de feodo quod teneo a domino rege iuvabunt dominum regem ; et quamdiu dominus rex voluerit facere iusticiam comiti Bolonie in curia sua, ego domino regi non deficiam pro comite Bolonie neque pro alio. Et de hac conventione firmiter tenenda dedi domino regi obsides Adam Queret et Balduinum de Dors et Balduinum de Albiniaco et Balduinum de Crequiaco, qui iuraverunt et fiduciaverunt domino regi quod si domino regi defecero in predictis conventionibus, ipsi venient ad dominum regem cum feodis et hommagiis suis que tenent a me, absque fide sua mentienda, ut faciant ei tale servicium quale michi debent usque dum interceptio emendata sit, et totiens id facient quotiens ego intercipiam domino regi ; et cum interceptio emendata fuerit, ipsi redibunt ad me. Hanc autem conventionem tenendam faciam assecurari domino regi a communia Encrie(a) et hominibus et militibus de tota castellania. Et Galcherus de Castellione hoc in manu cepit pro me. Iste vero assecurationes non durabunt nisi tandiu quamdiu dominus meus Philippus rex Francorum vixerit, sed feodum et hommagium remanebunt domino regi et heredibus suis in perpetuum. Huius rei testes sunt qui affuerunt : Galterius(b) camerarius domini regis, Guillermus de Gallanda, Bartholomeus de Roia, Eustachius de Cantelupo, Galterius(b) Iunior, Radulphus de Sarto et Aubertus de Hangest. Actum Hesdini anno Domini M° C° nonagesimo octavo, mense aprili. (a) Ancrie B. - (b) Galterus B.

103 [1174-1198, 26 novembre]. [Hugues IV], comte de Saint-Pol, consent à ce que des moines du prieuré de SaintMartin-des-Champs soient substitués aux chanoines qui desservaient précédemment l’église Saint-Gervais d’Encre. Acte perdu, mentionné dans une bulle du pape Innocent III pour Saint-Martin-desChamps en date du 26 novembre 1198 (J. Depoin, Recueil de chartes et de documents de Saint-Martin-des-Champs, t. 3, p. 159-160). Indiqué : Thes. dipl. 33722.

« (...) nobilis vir comes Sancti Pauli tam per fidei sacramentum quam per 187

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suas id vobis litteras confirmavit in hunc modum, videlicet quod tota ipsius ecclesie [= Sancti Gervasii de Encra] ordinatio de substitutione monachorum facienda ibidem in vestra consistere debeat voluntate (...) ».

104 1198. Hugues IV, comte de Saint-Pol, fait savoir que Baudouin Bodins a donné à Baudouin, chevalier de Sailly, une partie de la curtis de Fresmolin et les terres adjacentes qu’il tenait en fief de Robert de Morlancourt, et que Baudouin de Sailly a ensuite cédé ses droits sur ces terres à l’évêque d’Amiens, en veillant à ce qu’elles restent accensées aux chanoines de Saint-Laurent[-au-Bois]. A. Original perdu. B. Copie de la fin du XIIe s., Amiens, Bibl. de la Société des Antiquaires de Picardie, 62 (cartulaire de Saint-Laurent-au-Bois), f. 48r. - C. Copie de 1200 environ, Amiens, AD Somme, 4 G 2966 (« cartulaire I » du chapitre cathédral d’Amiens), f. 92v, n° 95. - D. Copie de 1300 environ, même dépôt, 4 G 2967 (« cartulaire II » du chapitre), f. 123r, n° 95. - E. Copie du XIVe s., même dépôt, 4 G 2968 (« cartulaire III » du chapitre), f. 92v, n° 98. - F. Copie du XIVe s., même dépôt, 4 G 2969 (« cartulaire IV » du chapitre), f. 56r, n° 99. - G. Copie authentique du 18 juin 1646, même dépôt, 4 G 1794, d’après A. a. J. Roux, Cartulaire du chapitre de la cathédrale d’Amiens, t. 1, p. 134, n° 99, d’après CDEF. Indiqué : Thes. dipl. 9128.

Ego Hugo, comes de Sancto Paulo, tam futuris quam presentibus notum facio quod Balduinus Bodins partem curtis de Fresmolin(a) et terram omnem quam habebat ante predictam curtem, assensu heredum(b) et propinquorum suorum et Roberti de Morlaincurt(c), de quo predictam terram tenebat, assensu etiam meo ad cuius dominium predictum feodum spectabat, Balduino militi de Salli(d) concessit. Et idem Balduinus similiter, assensu meo et predicti Roberti assensu, supradictam terram et curtem ecclesie Ambianensi liberam ab omni seculari potestate per manum domini episcopi Ambianensis in perpetuum tenendam concessit, ita quod canonici Sancti Laurentii sub annuo censu quo predictam terram et curtem ante tenebant de ecclesia Ambianensi tenebunt. Et ego et heredes mei predictam elemosinam garandire(e) et defensare rationabiliter tenemur. Unde ad petitionem predicti Roberti de Morlaincort(c), presentem(f) cartam sigilli mei appositione ad predicte conventionis recordationem muniri precipi. Actum est anno dominice incarnationis millesimo centesimo(g) nonagesimo octavo.

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(a) Fresmulin C, Fraitmolin DEFG. - (b) heredis DEF. - (c) Morlaincort CE, Morlaincourt FG. - (d) Sailli DEF, Sailly G. - (e) guarandire B. - (f) predictam B. - (g) M° C° CDEF.

105 1199. - Lucheux, in capella mea. Hugues IV, comte de Saint-Pol, fait savoir qu’Hugues Geleie, fils cadet d’Adam, chevalier de Frévent, a renoncé, moyennant 7 livres parisis, à ses prétentions sur les biens donnés par son père à l’abbaye de Cercamp. A. Original sur parchemin, 245 × 195 mm (repli 10/15 mm), scellé d’un sceau rond de cire verte pendant sur courroie de cuir, légendé : « [Sigi]llum Hugonis [com]itis de [Sancto Paulo] », contre-sceau : « Secretum meum michi », Arras, ADPdC, 12 H 9, « E.d. » (notes dorsales : « Confirmatio comitis Sancti Pauli de Hugone Geleie », « L III X », XIIIe s. ; « E.d. », XIVe s. ; « n° 9 », « 1199. Cercamp » suivi de deux analyses, XVIIe s.). B. Copie du XIIIe s., même dépôt, 12 H 1 (cartulaire de Cercamp), p. 2. Indiqué : Thes. dipl. 10629.

Ego Hugo, comes de Sancto Paulo, tam presentibus quam futuris, in perpetuum. Tam presentibus quam futuris notum fieri volumus quod Hugo Geleie, iunior filius Ade militis de Frevrenc, post dampna gravia et iniurias multiplices quas adversus ecclesiam Caricampi pro hereditate patris sui violenter et iniuste operatus fuerat, precibus et petitionibus parentum et amicorum suorum ad pacem et concordiam ecclesie rediit, et acceptis septem libris Parisiensis monete de beneficio ecclesie, omnes prorsus calumpnias, reclamationes et querelas et omne servicium pro quo predictam domum aliquociens molestaverit amicabiliter remisit in perpetuum et quitavit. Postea vero, tactis sacrosanctis reliquiis, in presentia Hugonis et tocius conventus Caricampi, multis secularium presentibus, Giroldo videlicet milite de Moncellis, Hugone milite de Ovin, Iohanne Violete ballivo de Frevrenc, Hugone vavasore de Noon, Petro le Canbier de Frevenc, super maius altare eiusdem ecclesie, sacramento corporaliter prestito, iuravit quod pro predictis querelis sive reclamationibus ab eo iniuste factis de cetero nullatenus ecclesiam molestaret in aliquo nec vexaret, addito etiam quod de cetero in abbatiam nec in eius grangias absque nutu et licentia abbatis eiusdem domus numquam ullatenus introiret, nec cuilibet fratrum seu monacorum pro aliquacumque re inferret calumpniam vel gravamen. Hoc siquidem fideiusserunt Balduinus de Serichort et Galterus avunculi ipsius, Bartholomeus et Balduinus nepotes eius. Ego autem Hugo comes hoc ipsum ab eo rogatus fideiussi, tali modo quod si deinceps firmam pacem ecclesie non teneret, teneri facerem et firmiter observari. Et ut hoc ratum sit et firmum maneat in futurum, presentem paginam sigilli mei atestatione(a) firmavi et munimine 189

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roboravi. Testes qui huic abiurationi in presentia mea et Iolendis uxoris mee in capella mea de Luceu presentes affuerunt sunt hii : Gillebertus de Mauritania, Robertus Freteaus iunior et Girardus frater eius, Osto de Ligniaco, Hugo Keres, Robertus de Hersin, Hugo de Wavrans senescallus, Garinus Braibenchons, Adans de Boors. Actum anno Domini M° C° nonagesimo nono. (a) Sic A, pour attestatione.

106 1199. - Lucheux. Hugues IV, comte de Saint-Pol, fait savoir que l’abbaye d’Arrouaise, contrainte par les circonstances, a vendu à l’abbaye de Cercamp la curtis de Beaulieu avec ses dépendances, et s’engage à défendre cette vente. A. Original sur parchemin, 245 × 205 mm (repli 20 mm), scellé d’un sceau rond en cire verte pendant sur lacs de soie verte et rouge, légendé : « Sigillum Hugonis comitis de [Sancto] Paulo », contre-sceau : « Secretum meum michi », Arras, ADPdC, 12 H 10, « Beauvoir, C.v. » (notes dorsales : « Belli Loci », « Carta comitis Sancti Pauli de Bello Loco », « XXV », XIIIe s. ; « C.v. », XIVe s. ; « Beauvoir. Confirmatio Hugonis comitis Sancti Pauli de venditione Belli Loci, anno Domini 1199 », XVIIe s.). a. B.-M. Tock, « Les difficultés financières de l’abbaye d’Arrouaise », p. 336-337, n° 14. Indiqué : Thes. dipl. 10630.

Ego Hugo, comes de Sancto Paulo, omnibus Christi fidelibus ad quos presentis scripti noticia pervenerit, in Domino salutem. Tam presentium quam futurorum memorie volumus commendare quod, constitutus coram nobis apud Luceu, vir venerabilis Robertus, abbas Sancti Nicholai de Aroasia, cum quibusdam canonicis suis, recognovit quod propter urgentissimam necessitatem domus sue que ob temporis caristiam, gerrarum pestilentiam et supervenientium tempestatum insolentiam ultra modum ere alieno multipliciter et miserabiliter fuerat onerata, nec absque rerum suarum immobilium distraxione poterat utilius relevari, de consilio domini Willelmi, Remensis archiepiscopi, necnon et vicinorum episcoporum domini Petri Atrebatensis et domini Theobaldi Anbianensis(a), et de communi assensu et voluntate tocius capituli sui et plurimorum abbatum ordinis Aroasie, curtem suam de Bello Loco cum omnibus appendiciis eiusdem curtis tam in nemore quam in terra sub tytulo perfecte venditionis pro certa summa pecunie versa in utilitatem domus Aroasie tradiderat et concesserat ecclesie Caricampi libere et quiete et pacifice iure perpetuo possidendam. Omnibus igitur sit manifestum quod predictus abbas, presentibus canonicis suis, nos ibidem cum quanta potuit attentione rogavit quatinus prefate venditioni benigne 190

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consentiremus et curtem illam ecclesie Caricampi proprio scripto et sigillo confirmaremus et defenderemus et quitaremus, si quis pro predicta curte tam de suis quam de alienis vellet in posterum iamdictam ecclesiam molestare vel ei in aliquo contraire. Nos autem sepedictam venditionem auctentice factam et a iamdictis episcopis sollempniter confirmatam ratam habemus et fideliter approbamus, et ut indissolubilis permaneat in futurum, ad maiorem confirmationem huius rei presentem fieri iussimus attestationem in litteris et sigilli nostri munimine roborari. Testes Robertus Freteaus senior et Robertus filius eius iunior, Gillebertus de Mauritania, Robertus de Hersin, Giroldus de Moncellis, magister Robertus canonicus Attrebatensis, Iohannes Violete, Guarinus Braibenchons. Actum anno dominice incarnationis millesimo centesimo nonagesimo nono. (a) Sic A, pour Ambianensis.

107 1199.

Hugues IV, comte de Saint-Pol, fait savoir qu’Henri de Brias a exempté de toute charge la terre qu’il avait donnée à l’abbaye de Clairmarais dans la paroisse de Brias (voir acte n° 88) ; le comte et Enguerran, frère d’Henri, ont eux-mêmes cédé à ce dernier, moyennant compensation, les droits qu’ils détenaient sur cette terre. A. Original non retrouvé, conservé vers 1900 dans la collection de G. Garvey à SaintOmer [voir B : « Haut. 18 cm, larg. 21 cm »]. B. Copie du début du XXe s. par J. de Pas, Saint-Omer, BM, 1669, I, non paginé, n° 3, d’après A. Indiqué : J. de Pas, « Analyse d’une chronique », p. 262. - Id., « Quelques chartes inédites », p. 712, n° 9. - Thes. dipl. 12283.

Ego Hugo, comes de Sancto Paulo, notum fieri volo omnibus tam futuris quam presentibus quod Henricus de Briast totam terram quam dedit in elemosina fratribus de Claromaresc, iacentem in parrochia de Briast, sicut mete eorumdem fratrum continent et discernunt, liberam dedit ab omni iure et consuetudine seculari penitus absolutam. Ego autem concessi ipso Henrico quicquid in eadem terra mei iuris fuerat, tam terre quam terragii, propter congruum cambium quod ipse Henricus mihi contulit. Similiter Ingelranus, frater eius, concessit eidem Henrico quicquid terragii et iuris habuit in predicta terra propter congruum cambium quod ab eo recepit. Facta fuerunt hec per manum meam, assensu Hazwidis, uxoris eiusdem Henrici. Ad hec notandum quod ipse Henricus eandem terram ab omni calumpnia debet in perpetuum supradictis fratribus acquitare, et super hoc me ipsum fideiusso191

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rem constituit. Que, ut perpetue stabilitatis robur optineant, presenti scripto annotari et sigilli mei impressione feci confirmari. Testes sunt Eustachius de Cantheleu, Hugo de Malannoy, Willelmus Morel, Hugo de Waverans. Actum anno Domini millesimo centesimo nonagesimo nono.

108 1199. Hugues IV, comte de Saint-Pol, fait savoir que l’abbaye de Clairmarais et celle d’Étrun ont conclu un échange par lequel la première cède 80 mesures de terres reçues d’Henri de Brias, tandis que la seconde se défait de la dîme de Brias. Acte perdu, analysé au XVIIe s. par un érudit anonyme (cf. J. de Pas, « Analyse d’une chronique », p. 262) . Indiqué : Thes. dipl. 33723.

« Les religieux de Clairmarais cèdent à Alix, abbesse d’Étrun, près d’Arras, les quatre-vingts mesures de terres que leur avait donnés (sic) Henry de Brias, moyennant quoi cette abbesse avec son couvent donnent en échange à l’église de Clairmarais la dîme de Brias. (...) 1199. – [Ce que confirme] aussi Hugues, comte de Saint-Pol, en présence d’Henry de Brias, Gérard de Moncels et Hugues de Waverans. »

109 1200. Hugues IV, comte de Saint-Pol, fait savoir que Baudouin du Fay, avec l’accord de son frère, de son neveu et de son épouse, a donné à l’abbaye de Clarmarais 15 mesures de terre entre Le Caurel et Grandsart. Acte perdu, analysé au début du XVe s. dans un inventaire de chartes relatives aux possessions de Clairmarais dans le comté de Saint-Pol (copie par J. de Pas, Saint-Omer, BM, 1669, I, non paginé, n° 51, « IIII.a. ») et au XVIIe s. par un érudit anonyme (cf. J. de Pas, « Analyse d’une chronique », p. 264). Indiqué : Thes. dipl. 33724.

Analyse de l’inventaire :

« Hugonis, comitis Sancti Pauli, de XV mensuris terre Balduini de Alfay inter Caurel et Grandsart, et de concessione eiusdem quam hiis a patris (sic) ipsius transcribi. » Analyse de la chronique anonyme, revue par J. de Pas :

« 1200. – Bauduin d’Auffay donne à l’abbaye de Clairmarais, par les mains de Hugues, comte de Saint-Pol, quinze mesures de terre entre Caverel et Grandsart, du consentement de son frère Gilbert, de son neveu Bauduin et sa femme Ligiarde. » 192

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110 1200. Hugues IV, comte de Saint-Pol, fait savoir qu’Hugues Boutry a donné à l’abbaye de Clairmarais 100 mesures de terres et de bois dans la paroisse de Reclinghem, et exempte de toute charge les biens que les religieux possèdent dans la paroisse de Bomy. Acte perdu, analysé au XVIIe s. par un érudit anonyme (cf. J. de Pas, « Analyse d’une chronique », p. 264). Indiqué : Thes. dipl. 33725.

« 1200. – Hugues de Boutry donne à l’abbaye cent mesures de terre et de bois en la paroisse de Reclinghem, et toutes les prairies et les eaux de ce lieu du consentement de Marguerite, sa femme, et de ses frères, Guillaume, Guffroy, Gautier et Aléame. (...) Confirmation du même acte par Hugues, comte de Saint-Pol, qui affranchit de toute servitude les biens que l’abbaye possède en la paroisse de Bomy. Témoins : Hugues Quiéret, Robert de Maisnil, Adam de Bailloeul, Arnoul de Hézecque, Gérolde de Herlancourt et Hugues de Waverans. »

111 [1174-1200]. Hugues IV, comte de Saint-Pol, fait savoir que Robert du Fay a cédé à l’abbaye de Clairmarais une terre et un bois dans la paroisse de Fiefs. Acte perdu, mentionné au début du XVe s. dans un inventaire de chartes relatives aux possessions de Clairmarais dans le comté de Saint-Pol (copie par J. de Pas, Saint-Omer, BM, 1669, I, non paginé, n° 51, « II.b. »). L’identité du disposant permet de situer cet acte dans les dernières décennies du XIIe s.  : Robert du Fay fait une donation à Clairmarais en 1191, avec l’approbation de ses frères Baudouin et Gilbert (acte n° 80), mais ne vit apparemment plus en 1200, quand son frère Baudouin effectue lui-même une donation approuvée par Gilbert (acte n° 109). Il n’y a toutefois pas de terminus post quem plus serré que l’accession d’Hugues IV au comté. Indiqué : Thes. dipl. 33726.

« Hugonis, comitis de Sancto Paulo, de terra et nemore Roberti de Alfay in parrochia de Fiéz (quod duplex habetur). »

112 1201. Hugues IV, comte de Saint-Pol, effectue en faveur de l’abbaye de Blangy une donation de nature inconnue à Érin. Acte perdu, mentionné au XVIIIe s. dans la Gallia Christiana, t. 10, col. 1591 : l’abbé Etardus de Blangy fut témoin d’une restitution « quam fecit Hugo comes S. Pauli apud

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Erin an. 1201 ». La Gallia signale aussi une confirmation de cet acte par l’évêque de Thérouanne  : «  1203. (...) acta ab Hugone comite S. Pauli in gratiam monasterii Blangiacensis confirmavit » (ibid., col. 1552). Indiqué : Thes. dipl. 33727.

113 1201. Hugues IV, comte de Saint-Pol, et Yolande, son épouse, après un long différend avec le prieuré de Saint-Martin-des-Champs concernant le nombre de moines appelés à desservir l’église Saint-Gervais d’Encre, acceptent d’en installer huit ; les deux derniers chanoines seront remplacés par des moines après leur mort, de manière à atteindre le nombre de dix. A. Original perdu. B. Copie partielle (l’eschatocole est omis) de 1209, Paris, AN, LL 1351 (cartulaire de Saint-Martin-des-Champs), f. 117r-v. C. Copie du XVe s., même dépôt, LL 1352 (autre cartulaire de Saint-Martin-desChamps), f. 128r, d’après B. - D. Copie du XVIe s., même dépôt, LL 1353 (autre cartulaire de Saint-Martin-des-Champs), f. 146r, d’après B. - E. Copie du XVIIe s., Paris, BNF, Collection Duchesne, t. 71, f. 63r, d’après B. - F. Copie de 1768 environ par le notaire Letellier, Amiens, BM, 1279, f. 20r-21r, d’après c. - G. Copie de la fin du XIXe s. par M. Devauchelle, même bibl., 1248, II, pièce non numérotée, d’après a. - H. Copie de la fin du XIXe s. par H. Daussy, même bibl., 1264, non paginé, d’après G. a. M. Marrier, Monasterii regali S. Martini de Campis, p. 301-302, d’après A. - b. A. Miraeus et J. F. Foppens, Opera diplomatica, t. 4, p. 224. - c. Th. Turpin, Comitum Tervanensium, p. 91, d’après b. - d. J. Depoin, Recueil de chartes et de documents de SaintMartin-des-Champs, t. 3, p. 186-187, n° 582, d’après BCDEa. Indiqué : Thes. dipl. 13104. Texte établi d’après Ba.

H[ugo], comes Sancti Pauli, et Y[ole], uxor mea, universis Christi fidelibus, in perpetuum. Cum sepenumero inter nos, ex una parte, et inter priorem et conventum Sancti Martini de Campis, ex altera parte, fuisset litigatum super numero monachorum instituendorum in ecclesia Sancti Gervasii de Encra pro divinis officiis ibidem digne et laudabiliter celebrandis, ad bonum pacis hinc inde eodem animo concurrentes et pari consensu confirmantes, constituimus et concessimus ut de cetero in octo monachis ibidem manentibus deservirent. Et cum adhuc duo canonici eiusdem loci superstites essent, firmavimus etiam ut, eis de medio sublatis, duo monachi eorum loco substituantur, ita quod, quando alter illorum canonicorum diem clauserit extremum, unus monachus loco illius incontinenti subrogabitur ; et sic dein194

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ceps imperpetuum in honore Domini denarius monachorum numerus(a) adimpletus perseverabit. Quod si aliquo casu seu per aliorum negligentiam istud minus fuerit observatum, dicti monachi concesserunt ut nos vel heres noster dominum Ambianensem episcopum super hoc requiramus, quatinus ab illis hoc emendari faciat ; et si ad eius mandatum infra quadraginta dies id emendare contempserint, volunt quod dictus episcopus ipsam ecclesiam Sancti Gervasii et reliquas ecclesias suas parrochiales ad illam ecclesiam spectantes in episcopatu suo interdicat, et interdictas teneat donec ad plenum quod minus iustum fuerit corrigatur, salvo privilegio ordinis Cluniacensis quod(b) eis a Sede apostolica est indultum, ut in ecclesiis suis interdictis, submissa voce, ianuis clausis, non pulsatis campanis, divina possent officia celebrare(c). Si vero nos vel noster heres ­– quod absit – contra hanc pactionem nostram et suam venire presumpserimus, concessimus et obnixius rogavimus dominos Ambianensem, Attrebatensem et Morinensem episcopos ut nos, vel heredem nostrum quem contra hoc venire contingeret, excommunicationi et universam terram interdicto, precisa dilatione postquam ab illis super hoc fuerint requisiti, supponant. Ut autem hoc ratum sit perpetuamque obtineat firmitatem, presentem paginam sigillorum nostrorum appositione dignum duximus roborari. Actum anno Verbi incarnati M CC I(d). (a) numerus, om. B. - (b) quo a. - (c) celebrantes, corr. celebrare B. - (d) Ut autem... M CC I : etc. B.

114 1201. Hugues IV, comte de Saint-Pol, ayant accepté l’arbitrage de l’évêque d’Arras et d’Eustache, seigneur de Canteleu, pour résoudre le conflit qui l’opposait à l’abbaye du Mont-Saint-Éloi à propos de Filescamps et de ses dépendances, dont Villeroy et le Plouy, renonce à toute justice et toute seigneurie sur ces lieux. Acte perdu, analysé vers 1300 dans la table du cartulaire perdu du Mont-Saint-Éloi (Bruxelles, AGR, Collection Gérard, 2 bis, f. 37v). Indiqué : Thes. dipl. 33728.

« Littera domini Hugonis, comitis Sancti Pauli, in qua, cum ipse et nos in dominum episcopum Attrebatensem et Eustachium, dominum de Canteleu, tamquam in arbitros compromisissemus super controversia que de Firescans et Veleroie et Ploeis, que sunt appendentia de Firescans, et super aliis appendentiis inter nos vertebatur, dicti arbitri, super premissis veritate diligenter inquisita, dixerunt quod predicta omnia erant liberum nostrum alodium, ita quod nullus preter nos ibi habet iusticiam vel aliquam potestatem. Si nobis – quod absit – opus fuerit auxilio seculari, ad illum recurremus comitem quantum ad hoc attinet. Actum anno M° CC° primo. Et hoc est : Hugo. Quere CLXXVII. » 195

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115 [1197-1201]. Hugues IV, comte de Saint-Pol, demande à Raoul, abbé de Fécamp, de prendre en charge des moines de l’abbaye de Blangy qui ont provoqué le scandale, et d’envoyer dans la même abbaye deux ou trois religieux susceptibles de donner l’exemple. A. Original perdu. B. Copie du XIIIe s., Rouen, BM, 1207 (Y 051) (cartulaire de Fécamp), f. 13 r-v. a. E. Martène et U. Durand, Thesaurus novus anecdotorum, t. 1, col. 1342, « ex archivis monasterii Fiscannensis ». ­- b. Gallia christiana, t. 10, Instrumenta, col. 407-408, n° 22, « ex chartis Fiscanni ». Indiqué : Thes. dipl. 12965. Note sur la datation : Cette lettre a été datée « circa 1307 » par Martène et Durand, puis, de façon plus clairvoyante, « circiter 1193 » par les auteurs de la Gallia christiana. Les initiales des trois personnages cités permettent en effet d’identifier l’abbé de Fécamp Raoul (1190-1219), le comte Hugues IV (1174-1205) et l’abbé de Blangy Robert (1193-1197/1201). La fin de l’abbatiat de Robert donne le terminus ante quem. L’autre terme se déduit d’une allusion aux actes n° 99 et 100 (1197) : ius et libertatem (...) volui (…) authentici scripti munimine confirmari.

Karissimis(a) dominis suis et amicis R[adulpho], Dei gratia abbati, et capitulo Fiscanni, H[ugo], comes Sancti Pauli, salutem et tam promptam(b) quam devotam ad obsequium voluntatem. Sicut vestra non ignorat discretio, ius et libertatem quam ecclesia Fiscannensis in monasterio Blangiacensi hactenus dinoscitur(c) habuisse et in posterum semper habebit illibatam, et volui conservari et authentici scripti munimine confirmari. Unde, ad petitionem meam, profectui et honori eiusdem ecclesie maiori cura et provida sollicitudine debetis intendere. Et quia in predictam ecclesiam ex quorumdam monachorum vita minus laudabili venerunt scandala, et per ipsos susceperunt sepius detrimenta alii qui bene facerent si eis liceret, rogo vos cum omni diligentia quatinus(d) monachos benignius recipiatis quos abbas eiusdem ecclesie vobis transmiserit, ipsos nullatenus remittentes donec de ipsis remittendis literas dilecti mei R[oberti], eiusdem loci abbatis, et meas pariter habeatis. Duos vero, vel(e) tres monachos de gremio vestre ecclesie(f) ad Blangiacense monasterium transmittatis, quorum exemplo et doctrina eadem ecclesia in spiritualibus floreat et in temporalibus suspiciat incrementa. (a) Carissimis ab. - (b) promtam a. - (c) dignoscitur a. - (d) quatenus ab. - (e) et b. - (f) vestre ecclesie : ecclesie vestre a.

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116 1202, janvier (n. st.). Hugues IV, comte de Saint-Pol, et Yolande, son épouse, avec l’accord de leurs filles Élisabeth et Eustachie, et de leurs gendres Gaucher de Châtillon et Jean de Nesle, concluent avec le chapitre Saint-Sauveur de Saint-Pol un échange par lequel ce dernier leur cède le moulin qu’il possédait à Maisnil, contre une rente de 14 setiers de céréales sur le moulin du bourg. A. Original perdu. B. Copie du XIIIe s., Bruges, Archief Bisdom, Y 2 (« cartulaire A » de l’évêché de Thérouanne), f. 70v-71r, n° 114. - C. Copie du XVIIe s. par dom Le Pez, Arras, BM, 316, p. 446, d’après un « cartulaire des chanoines de Saint Paul en Artois ». D. Copie du 30 avril 1778 par dom Queinsert, Paris, BNF, Collection Moreau, t. 103, f. 93r, d’après a (prétendument d’après A). a. F. de Locre, Chronicon Belgicum, p. 368, d’après la même source que C. - b. A. Duchesne, Histoire généalogique de la maison de Chastillon sur Marne, Preuves, p. 33-34, d’après a. - c. J. Malbrancq, De Morinis et Morinorum rebus, t. 3, p. 377-378, d’après a. - d. O. Vredius, Genealogia comitum Flandriae, t. 1, Preuves, p. 31. - e. A. Miraeus et J. F. Foppens, Opera diplomatica, t. 2, p. 727. - f. Th. Turpin, Comitum Tervanensium, p. 91, d’après b. - g. Th. Duchet et A. Giry, Cartulaires de l’église de Térouane, p. 82-83, n° 105, d’après B. Indiqué : Thes. dipl. 13151. Note sur la datation : La présence de Gaucher de Châtillon permet d’avoir la certitude que cet acte date du début de l’année 1202 plutôt que de l’année précédente. En effet, le gendre et successeur d’Hugues IV ne se montre jamais dans le comté de SaintPol avant 1205, hormis au commencement de 1202, à l’occasion des préparatifs du départ de beau-père pour la quatrième croisade (voir actes n° 119, 120, 124 et 126). L’emploi d’un style de printemps est ainsi avéré. Texte établi d’après BCa.

Quoniam vita hominis brevis est labilisque memoria, ea que memoriter tenere et rata atque inconcussa permanere voluit(a) antiquorum auctoritas, scripto commendare(b) consuevit. Ego itaque Hugo, comes Sancti Pauli, et Iole(c), uxor mea, notum fieri volumus tam presentibus quam futuris quod voluntate et assensu(d) generorum meorum Galteri de Castellione et Iohannis, domini(e) de Nigella(f), et filiarum mearum Elyzabeth et Eustachie, concambium fecimus cum ecclesia Sancti Salvatoris de Sancto Paulo super molendino quod(g) habebat apud Manilium, in hunc modum : assignavimus enim(h) thesaurario predicte ecclesie, quicumque fuerit ille, quatuordecim sextarios frumenti ad mensuram Sancti Pauli percipiendos, unoquoque mense unum et in Natali duos et in Pascha(i) duos, de multura melioris frumenti quod 197

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molitur ad molendinum in medio burgo, assensu etiam et coniventia(j) domini Lamberti Morinensis episcopi, prepositi ecclesie Sancti Salvatoris, et consilio ac deliberatione Balduini decani(k) et totius capituli Morinensis et Petri thesaurarii et canonicorum de Sancto Paulo. Rogavimus etiam dominum episcopum et capitulum Morinense ut super hoc concambio facto et firmiter tenendo scriptum suum facerent autenticum et, nisi(l) predictis terminis solutio illorum XIIIIcim(m) sextariorum frumenti parata(n) redderetur, persone nostre excommunicationi(o) et castrum nostrum de Sancto Paulo interdicto subicerentur. Quod si molendinum illud aliquo casu a multura cessare sive frangi aut dirui contigerit, quicumque fuerit thesaurarius frumentum illud de paratissimis redditibus nostris, terragio vel grangia, recipiet et habebit. Ut autem permutatio(p) ista et concambium(q) firma(r) et illibata permaneant et ne permutari possint in posterum, presentis scripti patrocinio communiri fecimus et sigilli mei et uxoris mee necnon et predictorum generorum nostrorum et filiarum nostrarum appensionibus sigillorum confirmari. Actum anno Domini M° CC°(s) primo, mense ianuario.

(a) volunt a. - (b) Om. C. - (c) Ida B. - (d) consensu Ca. - (e) dominis B. - (f) Sugella Ca. - (g) Om. B. - (h) cum C. - (i) Pasca C. - (j) conniventia C. - (k) Betani Ca. - (l) super Ca. - (m) quatuordecim C. - (n) Om. Ca. - (o) excommunicationem B. - (p) permutantia a. - (q) excambium Ca. - (r) sana Ca. - (s) millesimo ducentesimo Ca.

117 1202, 16 mars. - Cappy. Hugues IV, comte de Saint-Pol, définit les droits dont il jouit chaque année dans le bourg de Corbie entre la Saint-Mathieu et la veille de la Saint-Firmin (du 21 au 24 septembre, lors de la foire d’automne) : il prélève des taxes sur les ventes et perçoit les amendes de 7 sous et demi, mais renonce, après enquête et avec l’accord de son cousin Hugues de Beauval, à la justice des vols. A. Original perdu. B. Copie du XIIIe s., Paris, BNF, lat. 17768 (nécrologe de Corbie), f. 156v. - C. Copie partielle du XIIIe s., même bibl., lat. 17759 («  cartulaire blanc  » de Corbie), f. 119v-120r, n° 166. D. Copie du XVIIIe s. par dom Grenier, même bibl., Collection de Picardie, t. 33, p. 8 bis-8 ter, d’après B. - E. Copie du XVIIIe s., même bibl., Collection de Picardie, t. 244, f. 69r-v, d’après B. - F. Copie du XVIIIe s. par dom Grenier, même bibl., Collection Moreau, t. 103, f. 100r-v, d’après B. Indiqué : Thes. dipl. 33729. Note sur la datation : La copie du « cartulaire blanc » porte la date de 1202, tandis que celle du nécrologe, dont dépendent toutes les copies modernes, renvoie à l’année

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précédente. C’est le millésime 1202 qui a été retenu, sachant que l’abbaye de Corbie a usé du style de Noël au moins jusqu’à la fin du XIIe s. (cf. O. Guyotjeannin et B.-M. Tock, « Mos presentis patriae », p. 69), et que le présent acte a dû être promulgué en mars 1202, au moment où le comte Hugues IV réglait une série d’affaires pendantes avant de partir en croisade.

In nomine sancte et individue Trinitatis, amen(a). Quoniam ea que fiunt in tempore cum tempore labuntur tamquam si sint incognita nisi fuerint(b) eternata testimonio litterarum, idcirco ego Hugo, comes de Sancto Paulo, in communem et perhennem volo tam presentium quam futurorum venire noticiam quod(c) in oppido Corbeiensi quosdam hereditarios habeo redditus quos singulis annis recipere incipio(d) a vigilia Sancti Mathei, hora(e) scilicet quando vesperi sonant, et durant(f) usque ad vigiliam Sancti Firmini martyris, usque quo vesperi sonant. Quisquis igitur mercatorum vendat interim vel emat, unum denarium mihi reddere tenetur ; de unoquoque modio vini quod venditur ad brocham, unum sextarium vini debet mihi provenire ; quicumque vero granarium salis faciat vel novum veteri superponat in anno, unum salis sextarium mihi solvere debebit  ; banni qui sunt probati vel convicti de septem solidis et dimidio mihi debent emendari ; unusquisque hastarius hastam mihi debet. Si quis etiam iniuriosus extiterit mihi de premissis, ita quod predictos redditus in meum detineat detrimentum et dampnum infra Corbeiam, prepositus Corbeie quisquis fuerit pro tempore ipsum coget ad solvendum quod debebit ; pro cuius remuneratione(g) vicepreposito ipsi duo sextaria vini de proprio meo persolventur. Similiter si hoc ipsum in vicis Foillensi et Pratorum contingat, unicuique maiorum in cuius maioratu quicquam reddituum ipsorum mihi contradicatur duo vini sextaria pro premio suo solvere baillivum meum oportebit. Ceterum, quia(h) latronem reclamabam in ipso oppido mihi reddi debere(i) quando caperetur infra predictum terminum, ab omnibus siquidem sciri volo quod, facta inquisitione super ipsa questione per nobiles viros et amicos meos Ingelrannum de Bova, Robertum fratrem eius, et Walterum de Heilliaco, tandem de finali iudicio curie Corbeiensis actum est et cognitum quod nichil iuris habere debeo in tota reclamatione latronis, cui etiam renuntiavi perpetuo reclamande, astante Hugone nepote meo de Bellavalle(j) et consentiente in id ipsum(k). Hoc autem in presentia virorum venerabilium et dominorum meorum Walteri abbatis et capituli Corbeiensis constat esse factum, astantibus de militibus ipsis : Ingelranno de Bova, Roberto fratre eius, et Waltero de Heilliaco, cum aliis : Bernardo de Morolio, Bernardo de Plaisseio, Nicholao de Mailliaco, Petro de Vileriis, Waltero de Hamello, Hugone(l) de Guiencurte, Hugone de Bonaio, Radulfo de Belloforti, Willelmo de Fontibus(m) et multis aliis(n) nobilibus(o) viris, Laurentio quoque maiore et iuratis communie Corbeiensis et scabinis : Rogero de Bolengel, Lamberto Clerico, Waltero Albo, Iohanne de Hamel, Daniele Clerico(p). Quod ut firmitatem habeat permanentem presens scriptum sigilli mei caractere muniri feci, ne aliquis heredum meorum 199

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presentem paginam in posterum(q) infirmare presumat. Actum et ratum apud Capiacum in montem extra villam(r), in presentia multorum virorum nobilium, anno dominice incarnationis M° CC° secundo(s), mense martio, sabbato ante dominicam qua cantatur Oculi mei semper. Duret in perpetuum(t). (a) In nomine... amen, om. C. - (b) nisi fuerint : que non fuerunt B. - (c) cum, add. C. - (d) quosdam... incipio, om. C. - (e) diei, add. C. - (f) et durant, om. C. - (g) remunerationis BC, lire remuneratione. - (h) Quisquis igitur... quia, om C. - (i) reclamabam... debere : mihi reddi debere reclamarem C. - (j) nepote... Bellavalle : Candavena nepote meo C. - (k) in id ipsum, om. C. - (l) Galtero C. - (m) Hugone de Bonaio... Fontibus, om. C. - (n) aliis, om. C. - (o) liberis B. - (p) Rogero... clerico : et multis aliis C. - (q) in posterum, om. B. - (r) ratum... villam : recognitum C. - (s) primo B. - (t) sabbato... perpetuum, om. C.

118 1202, mars (n. st.). Hugues IV, comte de Saint-Pol, et Yolande, son épouse, avec l’accord de Gaucher de Châtillon et de sa femme Élisabeth, concluent avec Baudouin de Valhuon et son épouse Mathilde un échange par lequel ceux-ci leur cèdent tout ce qu’ils possédaient à Encre, contre une rente de 5 muids de céréales sur le moulin du vivier [à Saint-Pol]. A. Original perdu [voir B : « Ausquelles lettres estoient pendans quattre queues de parchemin. À la première y avoit ung grant seau de blanche cire ou patte, ouquel y avoit empraint ung frant homme à cheval, armé (…) ; à la seconde queue y avoit ung aultre pareil seau fort cassé et brisié ; et aux deux aultres queues (…) y avoit apparance qu’elles avoient estés seellés de pareille cire »]. B. Copie authentique du 21 janvier 1546 (n. st.) par M. Ocquier et P. Le Trocquier, notaires impériaux, Lille, AD Nord, B 17159, cahier non coté, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 33730. Note sur la datation : Cet acte ne peut remonter au mois de mars 1201, car il se rattache à la série de chartes promulguées par Hugues IV à l’occasion de son départ en croisade au printemps 1202. En témoigne la présence de Gaucher de Châtillon, venu épauler son beau-père pour la circonstance (voir acte n° 116). De plus, le formulaire est inspiré de l’acte n° 116, du mois de janvier 1202 (n. st.), qui traite également d’un échange impliquant une rente sur les moulins de Saint-Pol.

Quoniam vita hominum brevis est labilisque memoria, ea que memoriter tenere et rata atque inconcussa permanere voluit antiquorum a[u]ctoritas(a), commendare scriptis consuevit. Ego itaque Hugo, comes Sancti Pauli, et Yole comitissa, uxor mea, notum fieri volumus tam presentibus quam futuris quod voluntate et assensu Galteri de Castellione et Elisabeth, uxoris sue, cum Baldui[n]o(b) de Valle Hugonis et Matilde, uxore sua, super omnibus que habuerunt apud Encram(c) et in territorio Encre(d) in molendinis, in redditibus, in terris(e), in campis, excepto vadio quod Walterus Polés tenet 200

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et uno manso, concambium fecimus in hunc modum : assignavimus enim tam eis quam heredibus eorum in perpetuum quinque modios frumenti ad mensuram Sancti Pauli singulis annis ita quod unoquoque mense quinque sestarios percipiendos, de moltura frumenti quod moletur ad molendinum nostrum de vivario. Quod si molendinum illud aliquo casu a moltura cessare sive frangi contigerit aut dirui, frumentum illud de paratissimis(f) redditibus nostris, terragio vel grangia vel molendino, recipient et habebunt. Ut autem permutatio ista et concambium firma et illibata permaneant et ne permutari valeant in posterum, presentis scripti patrocinio communiri fecimus et heredes nostros(g) ad istius observa[n]tiam(h) obligavimus. Testes Hugo Kerez, Adam de Baillol, Robertus de Maisnilio, Arnulfus de Heseche, Ansellus de Kaieu, Hugo de Mortannia. Actum anno Domini M° CC° primo, mense mar[t]i[o](i).

(a) actoritas B. - (b) Balduio B, avec une rature au niveau du i. - (c) Eneram B, lire Encram. - (d) Enere B, lire Encre. - (e) in terris, suscrit B. - (f) paratissimus B, lire paratissimis. - (g) Suscrit B. - (h) observatiam B. - (i) mari B.

119 1202, mars. Hugues IV, comte de Saint-Pol, et Yolande, son épouse, concèdent aux bourgeois de Saint-Pol une commune selon la loi de Saint-Quentin, avec des exceptions concernant les reconnaissances de dettes et le droit de mouture. A. Original perdu. B. Copie des années 1620 par A. Galland, Paris, BNF, fr. 18716, f. 43v-44v, d’après un vidimus du 18 novembre 1381 par le bailli de Saint-Pol. - C. Copie du même, même ms., f. 32v-33v, d’après un vidimus du 15 avril 1334 par le comte de Saint-Pol. - D. Copie partielle du même, même ms., f. 2v, d’après la même source que B ou C. - E. Copie partielle du XVIIe s., Collection Duchesne, t. 71, f. 65r. a. G. Espinas, Recueil de documents, t. 3, p. 659, n° 836, d’après BCE. - b. R. Fossier, Chartes de coutume en Picardie, p. 257, n° 57, d’après BE. Indiqué : Thes. dipl. 32303. Note sur la datation : G. Espinas (voir a) et L. Carolus-Barré, « La date des chartes communales », p. 400-404, estiment que cet acte a été donné aux habitants de Saint-Pol entre le 25 et le 31 mars 1202. C’est plausible, compte tenu de la vraisemblance de l’emploi d’un style de printemps, mais rien ne permet de privilégier l’Annonciation, ni surtout d’exclure formellement le style de Noël. Reste que le mois de mars 1203 (n. st.) est impossible, en l’absence du comte Hugues IV parti en croisade.

Ego Hugo, comes Sancti Pauli, et Yole, comitissa, uxor mea, omnibus Christi fidelibus, in perpetuum. Noveritis quod dedimus et concessimus 201

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burgensibus Sancti Pauli et heredibus suis communiam perpetuo possidendam ad leges et consuetudines communie de Sancto Quintino, salvo iure ecclesie Sancti Salvatoris de castro Sancti Pauli(a) et nobilium hominum nostrorum et(b) nostro, et salvis consuetudinibus que in presenti pagina continentur. Si quidem homo communie de Sancto Paulo per duos homines de communia probare potest(c) debitum suum vel catellum super hominem foraneum, et foraneus nihil potest contra hoc facere. Rursum(d) homines communie ab exitu augusti usque ad Natale Domini debent molere bladum suum ad molendinos nostros de Sancto Paulo, unum sextarium pro uno boistello(e). Post Natale vero usque ad festum sancti Petri ad Vincula, tres minas debent molere pro uno boistello. Et interea(f) semper debent esse in molendinis nostris de Sancto Paulo boistellum et dimidium boistellum ad molturam capiendam(g). Ut autem ista rata sint et perpetuam obtineant firmitatem, sigillis nostris presentem paginam dignum duximus confirmari(h) ; et testes(i) tam canonici quam pares Sancti Pauli. Actum anno Domini M° CC° II°, mense martio. (a) Fin de D. - (b) de C. - (c) poterit E. - (d) ceterum B, et ac[.]cuin (sic) C. - (e) boissello E. - (f) Preterea B. - (g) Et... capiendam, om. E. - (h) confirmare E. - (i) testes, om. E.

120 1202, mars (n. st.). - Lucheux. Hugues IV, comte de Saint-Pol, conclut avec l’abbaye Saint-Vaast d’Arras un accord de coseigneurie pour la villa d’Estrée[-Wamin] : il est convenu d’installer un échevinage suivant la loi de Saint-Pol, dont les membres seront nommés et convoqués par les moines ; ces derniers percevront diverses redevances, le tonlieu, les revenus de la basse justice et les banalités du moulin et du four ; le comte se réserve le travers, le service militaire, l’aide aux trois cas et une taxe sur les terres et les courtils ; la haute justice et les profits des amendes seront partagés ; tout cela réserve faite des droits de Gérard, chevalier d’Estrée ; les moines reçoivent le comte et son épouse en association de prière. A. Original détruit en 1915 [anciennement : Arras, ADPdC, 1 H 1495 ; partie gauche d’un chirographe par «  CYROGRAPHUM  », scellée par Hugues IV, Yolande de Hainaut et Gaucher de Châtillon]. B. Copie du XVIIe s., Arras, ADPdC, 9 J AA (cartulaire de Saint-Vaast, dit « Guiman de l’évêché »), f. 153r-154v, n° 519. - C. Copie du XVIIe s. par dom Le Pez, Arras, BM, 376, p. 274-278, d’après un cartulaire coté P. - D. Copie partielle du XVIIe s. par le même, même bibl., 316, p. 112, d’après la même source. - E. Copie authentique du 26 janvier 1717 par P. Caze, avocat au Conseil d’Artois, Arras, ADPdC, E dépôt 767, FF 4, cahier non coté, d’après la même source. F. Copie de 1884 par H. Loriquet, Arras, ADPdC, 1 H 2, f. 89r-91v, d’après B. a. G. Espinas, Recueil de documents, t. 2, p. 490-500, d’après CF et une copie non identifiée de B par A. Guesnon.

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Indiqué : Thes. dipl. 32365. Note critique : Une allusion au prochain départ d’Hugues IV pour la quatrième croisade, qui eut lieu fin mars ou début avril 1202, prouve l’utilisation d’un style de printemps. On ne peut toutefois trancher en faveur du style de Pâques comme le voudrait L. Carolus-Barré, « La date des chartes communales », p. 403-404 (sur base de la date qu’il assigne aux coutumes de Saint-Pol : voir l’acte n° 119). Les sceaux autrefois appendus à cet acte ont été décrits par G. Demay, Inventaire des sceaux de l’Artois, p. 11-12, n° 70, 71 et 74. La partie droite du chirographe, au nom de l’abbé de SaintVaast, est quant à elle conservée en original (Paris, AN, K 1145, n° 34 ; éd. R. Fossier, Chartes de coutume en Picardie, p. 249-253, n° 53).

Ego Hugo, Dei gratia comes Sancti Pauli, et Yole(a) comitissa, uxor mea, omnibus Christi fidelibus presentem paginam inspecturis, in perpetuum(b). Cum inter ecclesiam Sancti Vedasti Atrebatensis et me, comitem Sancti Pauli, super quibusdam possessionibus(c) et exactionibus indebitis, ecclesia reclamante, a(d) me et predecessoribus meis in villa de Stratis super Quanciam(e) tam scienter quam nescienter occupatis, diutius fuerit litigatum, tandem ego Hugo, comes Sancti Pauli, crucesignatus et Iherosolimitanum iter arrepturus in proximo, castigante me super hoc conscientia mea et prudentum virorum edoctus testimonio, publica et manifesta confessione recognosco quod eadem villa de Stratis propria est ecclesie Sancti Vedasti de Nobiliaco monasterio et quicquid ambitus eius continet totum est fundus ipsius ecclesie. Habet in eadem villa ecclesia Sancti Vedasti curtem et domum propriam, ab omni consuetudine et exactione liberam. Habet etiam ecclesia Sancti Vedasti de omnibus super terram suam in eadem villa manentibus furnagia, hostagia, foragia, cambaria, stalagia, thelonea et de omnibus terris et domibus de dicta ecclesia moventibus venditis vel invadiatis tertium decimum denarium pro otragio, tam de emente quam de vendente. Verum quoniam eadem villa minus composite et impedite legi scilicet circummanentium ab antiquo subiacuerat, de nostro consilio et assensu, dominus(f) Remundus, predicte ecclesie Sancti Vedasti Atrebatensis tunc abbas, ob ipsius ville meliorationem in futurum, in ea scabinos instituit qui iura ipsius ecclesie et nostra et totius ville in perpetuum observanda successive iurabunt. Qui, vocati a nuntio ecclesie Sancti Vedasti quotienscumque necesse fuerit, in domo Sancti Vedasti de Stratis veniant et iura ecclesie et nostra, querelas etiam totius ville et infracturas, secundum legem scabinorum de Sancto Paulo iudicantes, terminent et decernant. Abbatis Sancti Vedasti vel nuntii eius est eosdem scabinos de Stratis coniurare, ipsius est etiam ipsos scabinos, si minus idonei reperti fuerint, deponere et alios reponere. Preterea, de nostro et Remundi, predicte abbatis ecclesie, consilio et concordi assensu de alta iustitia prefate ville statutum est ut si multro vel homicida vel latro vel raptum faciens in ea capti fuerint, in domum Sancti Vedasti de Stratis debent duci et in ea per scabinos iudicari. Quod si convicti fuerint vel damnati(g), servienti comitis ad faciendam iusticiam reddentur, res eorum et census comitis(h) erunt, terra vero et 203

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domus quas super fundum ecclesie Sancti Vedasti habuerunt(i) ipse ecclesie remanebunt. Si duellum inciderit, per nuntium abbatis et servientem comitis in ipsa domo de Stratis tractabitur, et si quis exinde profectus evenerit, due partes ecclesie, tertia comitis erit. De omnibus aliis querelis ville et infracturis et aliis que ad iustitiam pertinent, abbas in domo sua de Stratis debet placitare et plenariam exercere iusticiam. Et de omnibus que per se iusticiare poterit, forisfactum et obventiones eius erunt. Ad ea vero que per se iusticiare nequiverit, comitem Sancti Pauli tanquam advocatum evocabit et tunc tercia pars de forisfacto comitis(h) erit. Habet etiam ecclesia Sancti Vedasti in eadem villa proprium molendinum ad quod universi hospites ecclesie manentes in eadem villa de iure molere tenentur pro decima sexta mensura. Boistellus molendini per servientem comitis debet talliari, et illum boistellum, cum talliatur, debet habere comes plenum frumento de communi. Et si molnarius super alia mensura deprehensus fuerit, comiti per sexaginta solidos emendabit. Debet etiam molnarius comiti unam minam avene singulis annis, mensuratam veteri censuali mina. Et sciendum quod si quis de omnibus super terram Sancti Vedasti de Stratis manentibus alibi molere deprehensus fuerit, pena et lege que observatur in molendinis nostris de Sancto Paulo emendabit et exinde due partes ecclesie, tertia comitis erit. Habet etiam ecclesia Sancti Vedasti in predicta villa proprium furnum ad quem omnes super terram Sancti Vedasti manentes in eadem villa de iure furniare tenentur sub antiqua consuetudine ibidem furniandi. Et sciendum est quod cum super eodem furno multis diebus et annis ecclesie supradicte iniuriosus extitissem, tandem, accusante me super hoc conscientia mea, correctus, Gerardo militi de Stratis, qui de me ipsum tenebat, decambivi(j) et tam ipsum Geroldum quam universos heredes eius eundem furnum guerpire legitime et quitum clamare faciens, Deo et Sancto Vedasto libere et pacifice perpetuo possidendum sicut iustum est restitui. Preterea et vivarium proprium esse ecclesie Sancti Vedasti recognosco et ipsum de cetero libere et pacifice possidendum absque alicuius participatione prefate ecclesie restituo et concedo, in quo, si quis piscari sine licentia ecclesie deprehensus fuerit, sexaginta solidorum reus erit, quorum due partes ecclesie, tertia comitis erit. Preterea, cum(k) de singulis mencaldatis terre que ab hospitibus et mansionariis ville tenentur sex denarios habeam annuatim, si eas desertas esse contigerit vel per eleemosinam ad ecclesiam devenerint, ab eodem censu et ab omni alia exactione, quamdiu in manu ecclesie fuerint, liberas esse constituo et concedo. Quod si iterum ad homines de potestate transierint, priori censui et consuetudini subiacebunt. Similiter, de omnibus curtilibus ipsius ville que mihi in denariis et caponibus et avena censualia sunt, si ad ecclesiam vacua vel a mansore derelicta vel per eleemosinam devenerint, ecclesia potest ea tamquam propria et(k) ab omni consuetudine libera arare et excolere, donec ab aliquo herede vel mansionario fuerint requisita. Quod si nuntius ecclesie usque tertio sub testimonio scabinorum requisitus ea reddere distulerit, ser204

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viens comitis(h) sub priori censu potest ea reddere. Sciendum vero est quod ecclesia Sancti Vedasti omnibus in eadem villa volentibus habitare tenetur dare curtilia et, quamdiu vetera, vacua vel deserta penes ecclesiam fuerint(l), ecclesia nova talliare non tenetur. Quapropter antiquis et veteribus curtilibus in prima mensura et integritate permanentibus, abbas predicte ecclesie et capitulum de curtilibus deinceps dandis ad instantiam meam benigne concesserunt dimidiam mencoldatam terre ad mensuram Atrebatensem singulis curtilibus et non(k) amplius talliari(m). Sciendum preterea est quod comes Sancti Pauli ad domum Sancti Vedasti de Stratis non potest manum mittere neque res eius saisire occasione alicuius debiti vel alicuius clamatoris instantia, nisi ex bono et legitimo testimonio constiterit debitum illud pro ipsa domo de Stratis proprie fuisse accreditum. Nullus debet ad baillivum comitis clamorem facere de aliqua re nisi ex testimonio scabinorum monstrare possit nuntium abbatis usque tertio requisitum sibi in iustitia defuisse ; in quo, si quis deprehensus fuerit, lege et pena ab abbate et comite posita emendabit. Banni et institutiones ville necessarie per nuntium abbatis et comitis fient communiter, de quorum infracturis due partes ecclesie, tertia comitis erit. Scabini de omnibus querelis in villa emergentibus secundum antiquas leges ville et consuetudines usitatas et de hiis que dubitaverint vel nescierint secundum inquisitionem a scabinis de Sancto Paulo ab eis legitime factam iudicabunt(n). Sciendum est insuper quod, si quis scabinos dedixerit, ecclesie per tringenta solidos, singulis scabinis(o) per quinque solidos, emendabit. Sciendum est nihilominus quod comes Sancti Pauli habet in eadem villa de Stratis traversum omnium in eadem villa transeuntium. Eorum vero que(p) in ipsa villa emuntur et venduntur habet Sanctus Vedastus theloneum suum et nulla alia exinde comiti debetur consuetudo. Preterea, de rebus domus(k) Sancti Vedasti vendendis vel emendis nulla comiti consuetudo debetur. Debent etiam homines predicte ville comitem Sancti Pauli iuvare in captione corporis sui de manifesta et nominata guerra et ad faciendum militem filium suum primogenitum et ad maritandam filiam suam primogenitam. Debent etiam ad exercitus et equitationes comitis submoniti secundo die exire, postquam communia de Sancto Paulo exierit. Habet preterea comes de singulis curtilibus ville(q) habitatis duos solidos et duos capones et unum sextarium avene ad mensuram de Sancto Paulo censualem et de dimidiis curtilibus dimidium redditum ; et de singulis gregibus ovium unum agnum annuatim, universis hospitibus et mansionariis ville per hunc redditum ab omni alia exactione liberis et quietis remanentibus. Salvo per omnia iure Geroldi, militis de Stratis, et heredum eius videlicet in nemore, in alneto et in hospitibus, et bladum suum molere ad molendinum de Stratis sine moltura ad usus domus sue necessarium. Has igitur consuetudines et possessiones in villa de Stratis ad ecclesiam beati Vedasti Atrebatensis et ad comitem Sancti Pauli hereditario iure pertinentes in presentia mea et Yoles comitisse, uxoris mee, et Remundi, abbatis Sancti Vedasti, prudentum virorum et 205

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publice veritatis testimonio recognitas approbavi, et de modo Yoles comitisse, uxoris mee(r), et Galteri de Castellione et Elisabeth(s), uxoris eius, filie mee, voluntate et assensu approbatas, presenti chirographo(t) inscribi mandavi, quod ad maiorem securitatem in futurum sigilli mei et Yoles comitisse, uxoris mee(u), sigillorum appositione confirmavi, tacto etiam et osculato feretro in quo beatus Vedastus corporaliter requiescit. Hec omnia supradicta ecclesie beati Vedasti Atrebatensis et hominibus de Stratis me bona fide observare et garandire perpetuo promisi et iuravi, et ad eadem similiter observanda et garandisanda universos heredes et successores meos perpetuo obligavi. Verum prefate ecclesie abbas et capitulum devotionem nostram et erga ipsam ecclesiam nostre bone voluntatis considerantes propositum, me et predictam Yolen comitissam, uxorem meam, in fratres et socios susceperunt, quicquid ab me vel a predecessoribus meis contra eandem ecclesiam minus iuste hactenus attemptatum(v) est benigne remittentes, et deinceps omnium bonorum que in ipsa ecclesia modis omnibus fient plenariam nobis participationem concesserunt, post decessum nostrum ad annotationem nominum nostrorum in regula et in generali mandato recitationem et ad anniversarium diem obitus nostri in ipsa ecclesia sollemniter agendum obligati perpetuo. Facta in pleno capitulo eorum, me presente et audiente, generali excommunicatione super illos qui contra tenorem presentis chirographi aliqua temeritate in futurum venire presumpserint. Nomina eorum qui presentes affuerunt hec sunt : Gillebertus(w) prior ; Martinus supprior ; Petrus de Inciaco(x), Willelmus de Oberc, Wenemarus de Canteleu(y), Gefridus, Gosselinus, frater Vedastus, monachi Sancti Vedasti ; Balduinus de Albiniaco, Adam de Bailluel, Robertus de Maisnilio(z), Hugo de Waverans(a’), Geroldus(b’) de Monchels(c’), Geroldus(d’) de Stratis, Osto de Hovin(e’), Ernoldus frater eius, Hugo de Silva Sancti Leodegarii, Gillebertus(f’) de Mauritania et Balduinus frater eius et Osto de Leingniaco(g’), homines mei ; Balduinus castellanus Atrebatensis ; Ioannes de Waencort(h’), Nevelo Marescallus, domini regis baillivus(i’) Atrebatensis ; Wibertus maior ; Willelmus maior de Gaverella ; Guifridus de Warluis et Hugo de Berneville, homines Sancti Vedasti. Datum apud Lucetum per manum magistri Roberti, anno Domini M° CC° I°(j’), mense martio. (a) Yele B. - (b) posterum B. - (c) Des. D, jusqu’à la liste des témoins. - (d) ad B. - (e) Quintiam B, Quinciam E. - (f) eorum, add. C. - (g) dampnati C. - (h) communis BC, comitis corr. communis E. La partie du chirographe au nom de l’abbé de Saint-Vaast (voir la note critique) confirme la lecture comitis. - (i) habuerint CE. - (j) deguerpivi B, decabivi E. - (k) Om. BC. - (l) fuerunt B. - (m) tailliari C. - (n) iudicabitur B. - (o) Om. C. - (p) Eorum vero que : Horum vero qui B. - (q) villa BC. - (r) et Remundi… mee, om. C. - (s) Isabelh E. - (t) cyrograffo C. - (u) voluntate et assensu… mee, om. E. - (v) acceptatum BC. - (w) Gilbertus C, Gilebertus D. - (x) Inchrato B, Inchiaco C. - (y) Chanteleu B. - (z) Menilio C. - (a’) Wavrains B, Wavrans E. - (b’) Gerardus DE. - (c’) Monchrato B, Monchials C, Moncell E. - (d’) Geraudus DE. - (e’) Bovin B, Hoving C. - (f’) Gilbertus C. - (g’) Ligniaco BC. - (h’) Wahencurt B, Wahencourt C. - (i’) ballivus BE. - (j’) primo CE.

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121 1202, mars. Hugues IV et Yolande, comte et comtesse de Saint-Pol, donnent au prieuré de SaintLaurent-au-Bois 10 novalia de prés aux abords de Buire[-sur-l’Ancre], pour que les religieux célèbrent leur obit après leur décès. A. Original sur parchemin, 230/235 × 65 mm (repli 10 mm), jadis scellé de deux sceaux pendant sur double queue de parchemin, Amiens, AD Somme, 9 H 538, n° 8 (Note sur le repli : « Armoire 6, liasse 88, n° 6 », XVIIe s. Notes dorsales : « Sancti Laurentii », XVe s. ; « Saint-Laurent. Donnation de dis journeux de pré, en l’an 1202 », XVIIe s.). B. Copie du XVIIIe s. par dom Grenier, Paris, BNF, Collection Moreau, t. 104, f. 241r, d’après A. - C. Copie du XVIIIe s., même bibl., Collection de Picardie, t. 175, f. 99r, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 33363. Note sur la datation : Le mois de mars 1203 (n. st.) ne convient pas, le comte Hugues IV étant alors en croisade.

Ego Hugo, comes Sancti Pauli, et Iolens comitissa, uxor mea, universis in Christo fidelibus, in perpetuum. Universitati [vestre](a) notum facimus quod nos, pro redemptione animarum nostrarum et antecessorum nostrorum, dedimus et concessimus nomine elemosine ecclesie beati Laurentii in Bosco decem novalia pratorum que sunt extra Buires, in perpetuum possidenda. Unde ecclesia obligavit se ad hoc ut singulis annis mei et uxoris mee post decessum nostrum anniversaria nostra celebrare sollempniter teneatur, et in suis tam orationibus quam benefactis in presentiarum misericorditer nos recepit. Ut autem hoc ratum sit perpetuamque obtineat firmitatem, sigillis nostris presentem paginam fecimus confirmari. Testes Robertus de Balues, Hugo de Malagnoi, Robertus del Maisnil, Hugo de Wavrans. Actum anno Domini millesimo ducentesimo secundo, mense martio. Datum per manum magistri Roberti. (a) Mot effacé par l’usure dans A.

122 1202, mars. Hugues IV, comte de Saint-Pol, fait savoir que Jean du Castel, Baudouin fils d’Ibert et Gautier de Gommecourt ont renoncé en faveur du prieuré Saint-Léger de Lucheux aux dîmes des essarts de Bucquoy, sauf celle d’un essart à Logeast, pour laquelle ils verseront un cens de 2 sous au prieuré. A. Original sur parchemin, 180 × 50 mm (repli 15 mm), jadis scellé sur double queue, Dijon, AD Côte d’Or, 7 H 1364 (notes dorsales : « XVII. Du disme de Busquoy et de

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II sous de censive audit Busquoy », XVe s. ; « Cotté XXIIII », XVIe s. ; « Busquoy », XVIIIe s.). a. R. Dubois, « Prieuré de Lucheux », p. 211, n° 19, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 33731. Note sur la datation : Le mois de mars 1203 (n. st.) ne convient pas, le comte Hugues IV étant alors en croisade.

Hugo, comes Sancti Pauli, omnibus Christi fidelibus, in perpetuum. Noveritis quod Iohannes de Castello, Balduinus filius Iberti, Walterus de Gumbecurte generaliter et expresse renuntiaverunt universe decime omnium sartorum de Buscoio, excepta solum decima cuiusdam sarti de Logest quam sibi retinuerunt eo modo quod singulis annis ecclesie Sancti Leodegarii de Luceto pro illa decima duos solidos dabunt de pensione. Decime vero aliorum sartorum presentium vel futurorum proprie sunt ecclesie Sancti Leodegarii et erunt in perpetuum. Ut autem hoc ratum sit perpetuamque obtineat firmitatem, sigillo nostro presentem paginam fecimus confirmari. Actum anno Domini M° CC° II°, mense martio.

123 1202, mars. Hugues IV et Yolande, comte et comtesse de Saint-Pol, donnent au prieuré SaintLéger de Lucheux leur droit de forage dans la localité. A. Original sur parchemin, 220 × 130/140 mm, jadis scellé de deux sceaux pendant sur double queue de parchemin, Dijon, AD Côte d’Or, 7 H 1357 (notes dorsales : « XX. Lettre des forages de Lucheu », XVe s. ; « Lucei, 1202 », XVIIe s.). a. R. Dubois, « Prieuré de Lucheux », p. 213-214, n° 21, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 33732. Note sur la datation : Le mois de mars 1203 (n. st.) ne convient pas, le comte Hugues IV étant alors en croisade.

Quoniam vita hominum brevis est labilisque memoria, ea que memoriter tenere rata atque inconqussa(a) permanere voluit antiquorum auctoritas scripto commendare consuevit. Ego itaque Hugo, comes Sancti Pauli, et Iole comitissa, uxor mea, omnibus Christi fidelibus, in perpetuum. Noveritis quod nos, pro animabus nostris, patrum et matrum et antecessorum nostrorum et subsequentium, dedimus in elemosinam pietatis intuitu dedimus(b) et concessimus foragium nostrum de Luceto ecclesie Sancti Leodegarii et monachis eiusdem loci, libere et quiete habendum et pacifice percipiendum 208

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in perpetuum. Ut autem donatio ista rata sit et inconcussa permaneat et ne permutari possit in posterum, sigillis nostris dignum duximus confirmari. Actum anno Domini M° CC° secundo, mense martio(c). (a) Sic A, pour inconcussa. - (b) Sic A : dedimus, répété. - (c) Élongation du mot martio.

124 1202, mars. - Clairmarais et Saint-Pol. Hugues IV, comte de Saint-Pol, abandonne à l’abbaye de Clairmarais la totalité d’un cens de 8 muids de céréales qu’elle lui versait pour la villa de Brias et pour les essarts du bois de Saint-Pol, puis reconnaît ce don en présence de ses hommes, de son épouse Yolande, de sa fille Élisabeth et de son gendre Gaucher de Châtillon. A. Original perdu. B. Copie partielle (les témoins sont omis) de 1748 par dom Bertin de Vissery, SaintOmer, BM, 850, I, p. 244-245. Indiqué : Paris, BNF, Collection Duchesne, t. 22, f. 472r. - J. de Pas, « Analyse d’une chronique », p. 263. - Thes. dipl. 33733. Note critique : La restitution de la liste des témoins, omise en grande partie dans B, peut être tentée grâce aux analyses du XVIIe s. Celles-ci posent néanmoins problème, dans la mesure où A. Duchesne cite les noms en bloc, tandis que la chronique vue par J. de Pas distinguait les témoins de l’actio (qui a eu lieu à Clairmarais) de ceux de la recognitio (à Saint-Pol) : « 1202. – (...) Témoins : Litard, abbé de Blangy, Arnoul, avoué de Thérouanne, Adam de Bailloeul, Enguerran de Werchin, Eustache de Canteleu et Hugues de Waverans. Mars 1202. – Cet acte fut ratifié à Saint-Pol, en présence de Robert du Maisnil, Arnoul d’Anvin, Gérolde de Moncel, Robert de Hersin. » L’ordre d’énumération est pourtant bien le même dans les deux analyses. Il faut supposer que les deux listes s’enchaînaient en fin d’acte, précédées chacune d’une phrase introductive, qui serait perdue pour les témoins de la recognitio. Pour la datation, le mois de mars 1203 (n. st.) ne convient pas, le comte Hugues IV étant alors en croisade.

Ego Hugo, comes de Sancto Paulo, notum fieri volo omnibus tam futuris quam presentibus quod, cum dedissem ecclesie de Claromaresch omnia que in villa de Briast et in sartis nemoris mei de Sancto Paulo iuris mei erant, exceptis terris quas homines mei ibidem censualiter possident, pro censu quem mihi solvebat eadem ecclesia, quatuor videlicet modios avene et quatuor frumenti, cuius tamen medietatem dederam in eleemosynam et concesseram ut post decessum meum eidem remaneret ecclesie eiusdem census medietas, postea veniens Clarummaresch in capitulum monachorum ut eorum me orationibus commendarem, dedi eis in eleemosynam perpetuam, pro redemptione anime mee et antecessorum meorum atque successorum meorum, totum predictum censum octo modiorum ex integro, et super altare beate Marie 209

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genitricis Dei obtuli eum libere et perpetuo ab ipsa ecclesia possidendum. Deinde apud Sanctum Paulum positus, ita me eundem censum dedisse recognovi in presentia hominum meorum, presentibus Yolende comitissa, uxore mea, Elizabeth, filia mea, et marito eius Galchero de Castellione. Que eleemosyna, ut perpetue stabilitatis robur obtineat, ego et Yolendis comitissa, uxor mea, sigillorum nostrorum appensione cum subscriptorum appositione testium fecimus confirmari. Testes qui huic donationi apud Clarummaresch interfuerunt hi sunt : Eltardus abbas de Blangi, [Arnulfus Terouanne advocatus, Adam de Bailloeuil, Ingelrannus de Werchin, Eustachius de Canteleu, Hugo de Wavrans. (…) : Robertus de Maisnil, Arnulfus de Anvin, (…)](a). Actum anno Domini M CC II, mense martio. (a) Lacune partiellement suppléée grâce à l’analyse latine d’A. Duchesne (à la fin, manquent les noms de Gérard de Moncheaux et de Robert de Hersin : voir la note critique). Vissery indique seulement : cum ceteris supra memoratis, ce qui renvoie à quelques noms cités à la p. 243 de sa chronique.

125 er

1202, [1 mars - 13 avril] (n. st.). Hugues IV, comte de Saint-Pol, avec l’approbation de son épouse Yolande, de [son gendre] Gaucher de Châtillon et de ses filles Élisabeth et Eustachie, accorde aux bourgeois de Lucheux une commune selon la loi de Saint-Pol, à l’exception de certaines coutumes locales qu’il énumère. A. Original perdu. B. Copie authentique du 18 janvier 1691, d’après un vidimus du 19 novembre 1576 réalisé d’après un vidimus du 20 mai 1493, remontant lui-même à un vidimus du 24 mars 1419. En déficit : encore conservée dans les archives du château de Lucheux au début du XXe s. (sous la cote AA1, liasse II [14], n° 4042 : voir a), cette unique copie manquait lors du versement des archives communales de Lucheux aux AD Somme en 1989. a. R. Dubois, « La loi de Lucheux », p. 111-114, d’après B. - b. Id., « La charte de coutumes de Lucheux (Somme), 1201 », p. 309-316, d’après B. - c. R. Fossier, Chartes de coutume en Picardie, p. 246-248, n° 52, d’après B. Indiqué : Thes. dipl. 27643. Note sur la datation : Comme l’a vu L. Carolus-Barré, « La date des chartes communales  », p. 400-404, un style de printemps s’impose, car les franchises de Lucheux sont calquées sur celles de Saint-Pol, qui ont été accordées en mars 1202 (acte n° 119). Texte établi d’après abc.

Hugo, comes Sancti Pauli, omnibus tam presentibus quam futuris, salutem. Noverint universi presentem paginam inspecturi quod ego, consensu 210

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Yolentis comitisse, uxoris mee, Galteri de Castilione et filiarum mearum, Elisabeth de Castilione et Eustachie, dedi et concessi burgensibus Luceti et heredibus suis ius communie ad usus et consuetudines communie Sancti Pauli, salvis consuetudinibus que in presenti(a) carta continentur, et salvo iure mee(b) ecclesie beati Leodegarii et nobilium hominum meorum et meo. Si ego vel heres meus filium meum militem fecero, vel filiam meam maritavero, vel captus et redemptus de guerris fuero, communia sexaginta libras mihi vel heredi meo dabit. Si in uno anno talis eventus duo vel tres vel plures evenerit, pro talibus eventibus communia tantum sexaginta libras dabit. Omnia nemora septem annorum et plurium sunt ad pascua ville. Herbe omnium nemorum ab omnibus communie eradicari possunt sine falce. Si quis ad herbam eradicandam in nemoribus meis falcem apposuerit, duodecim denarios de forisfacto dabit. Si equus fuerit inventus in nemoribus non habentibus septem annos, quatuor denarios dabit. Si equa similiter inventa fuerit, duos denarios dabit. Si vacca similiter inventa fuerit in nemoribus, duos denarios dabit ; bestia sequens vaccam, non habens unum annum, nihil dabit. Si ovis in nemoribus similiter inventa fuerit, unum obolum dabit. Si serviens meus ceperit bestias hominis communie, iuramento pastoris, si quindecim annorum fuerit, vel iuramento suo reddi debent. Si homo communie inventus fuerit portans nemus vel excidens, citari debet coram castellano meo et inde [nullum](c) vadium debet capi et iuramento suo se poterit aquitari, nisi serviens nemoris habeat de forifacto testimonium. Homo communie, si convictus de forifacto, septem solidos dabit. Quicunque nemus vel aves vel bestias infra primam domum Luceti attulerit, nullum inde forifactum dabit. Si homo communie vel serviens eius ad carucam fuerit, virgas de nemoribus meis ad reparandum hernasium suum capere poterit, et in nemoribus tale traversarium capere poterit qui de eo suum facere possit dictum sine foramine faciendo. Homo communie extra parcum meum et extra vivaria mea piscari poterit. Quicunque adduxerit catelum suum infra Lucetum quitte catelum suum reducere poterit. Quicunque forifactum fecerit, si corpus suum salvum, abierit. Homines communie habent pascua Luceti secundum considerationem maioris et scabinorum, nec pascua a me vel alio poterunt angustari. Si homo communie redditum meum celaverit, iuramento suo se aquitare poterit ; si non iurare voluerit, redderit(d) et emendabit secundum legem qua utuntur [in dicto loco]. Debet septem denarios et unum obolum de relevamento quilibet mansionilis hereditarius ; unum obolum debet de relevamento unus iournalis ; invadiatum, aliquid(e) debet de relevamento. Si homo communie mortuus fuerit, vel eius filius vel heres domum suam retinere poterit sine forisfacto et infra septem noctes venire ad castellanum meum et reddere relevamentum. Si homo qui non sit mercator catelum suum vendidit, inde nihil dabit. Homines communie quitti sunt a [herbannia carucarum]. Homines communie non tenentur cariis nec culturis commodo meo [sine mercede. Homo communie] potest ducere suum mercenarium et se aquitare infra 211

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septem noctes ; si vero infra septem noctes non se aquitaverit, inde forifactum dabit secundum legem qua utuntur, nisi iuramento suo se aquitaverit. Si homo communie per unum diem et unam noctem ad molendinos meos locum suum servaverit, homo foraneus eum non degranabit. Si homo communie per unum diem et unam noctem ad molendinos meos locum suum servaverit, nec possit molere pro defectu aque, ad alios molendinos poterit transmeare. Homo communie de tredecim bostellis frumenti dabit unum bostiarium de moltura. In molendinos meos semper debet esse bostiarium integrum et dimidium bostellum. Quando primo fit vadium ab hominibus communie, et ab illo qui invadiat rem suam et ab illo qui recipit vadium datur mihi octrimentum. Si homo communie postea vadium suum invadiaverit, ab invadiante nullum dabitur mihi octrimentum, sed ab illo qui accipit in vadium. Hoc autem ut ratum sit et obtineat firmitatem, tam sigillo meo quam sigillo Yolentis comitisse, uxoris mee, feci presentem paginam confirmare. Actum anno Domini millesimo ducentesimo primo. (a) presente b. - (b) mee, om. c. - (c) Les mots entre crochets droits sont signalés par b comme étant « d’une lecture douteuse » dans B. - (d) rediderit c. - (e) non, add. c.

126 1202, [16 mars - 13 avril]. - Encre. Hugues IV, comte de Saint-Pol, et Yolande, son épouse, accordent à Pierre de Béthisy, [prévôt d’Amiens], en récompense de ses services, un fief-rente de 20 livres parisis sur le travers d’Encre. Acte perdu, analysé au XVIIe s. par Ch. du Cange d’après le second cartulaire de la châtellenie d’Encre (Paris, BNF, fr. 9496, p. 5). Sachant qu’il a été promulgué trois jours après le départ d’Hugues IV en croisade (die tertia post motionem nostram), on peut le situer entre le 16 mars et le 13 avril : le 16 mars, peut-être déjà en route, le comte donne encore un acte à l’abbaye de Corbie (acte n° 117) ; le 13 avril au plus tard, son épouse Yolande assure déjà la régence (acte n° 137). Indiqué : Thes. dipl. 33734.

« Lettres en latin de Hugues, comte de Saint Pol, et d’Yolande, sa feme, données à Encre, 1202 (die tertia post motionem nostram), par lesquelles il donne pour récompense de service à Pierre de Béthisy 20 lb. parisis en fief et homage, à prendre sur le passage d’Encre. Lesdites lettres souscrite de Wautier de Chastellon, Ph[ilippe] de Nantueil, Robert Frétel père et R[obert] filz, Hugues de Maloalneis, Robert de Bailues et Robert son filz, Hugues de Wavrans, Robert de Maisnil, Gui de Toutencourt, Robert de Morlencourt, Hoste d’Auviller, Girard de Friocourt, Jean d’Authuille. »

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127 er

[1202, 1 mars - 13 avril]. Hugues IV, comte de Saint-Pol, accorde aux bourgeois de Pontpoint une commune selon la loi de Saint-Pol. Acte perdu, mentionné dans trois arrêts du Parlement (1260, 1267 et 1272) et dans un acte du prévôt royal de Pont-Sainte-Maxence (1er juillet 1364). Son contenu, proche de celui de la charte de franchises de Lucheux (acte n° 125), a été reconstitué dans ses grandes lignes par L. Carolus-Barré, « La charte communale de Pontpoint », p. 527-559. La date qu’il portait n’est pas connue. Les termini sont la création de la commune « mère » de Saint-Pol (mars 1202 : acte n° 119) et le départ d’Hugues IV en croisade (avant Pâques 1202 : voir acte n° 137). Indiqué : Thes. dipl. 33735.

128 1202, [avant le 14 avril]. Hugues IV et Yolande, comte et comtesse de Saint-Pol, consentent à ce que le nombre des moines desservant le prieuré Saint-Gervais d’Encre soit réduit de sept à quatre pendant dix ans, en raison de travaux de construction. A. Original perdu. B. Copie de 1209, Paris, AN, LL 1351 (cartulaire de Saint-Martin-des-Champs), f. 120r-v. - C. Copie du XVe s., même dépôt, LL 1352 (autre cartulaire de Saint-Martindes-Champs), f. 133r, d’après B. - D. Copie du XVIe s., même dépôt, LL 1353 (autre cartulaire de Saint-Martin-des-Champs), f. 157r, d’après B. - E. Copie du XVIIe s. par A. Duchesne, Paris, BNF, Collection Duchesne, t. 71, f. 63v. a. J. Depoin, Recueil de chartes et de documents de Saint-Martin-des-Champs, t. 3, p. 205-206, n° 602, d’après BCDE. Indiqué : Thes. dipl. 33736. Note sur la datation : Cet acte est antérieur au départ d’Hugues IV pour la quatrième croisade (avant Pâques 1202 : voir acte n° 137).

Hugo, comes Sancti Pauli, et Iole comitissa, uxor eius, omnibus ad quos littere iste pervenerint, salutem. Noveritis quod, cum prior et conventus Sancti Martini de Campis tenerentur ad presens in ecclesia beati Gervasii de Enchra(a) et in septem monachis ibidem manentibus deservire, propter claustri et domorum suarum(b) edificationem, eis liberaliter concessimus ut usque ad decennium in prefata ecclesia in quatuor monachis deserviant(c) ; elapso vero decennio, incontinenti tenentur prefate ecclesie in septem monachis ibidem residentibus deservire. Actum anno M° CC° II°. (a) Encra E. - (b) suarum, om. B. - (c) decennium... deserviant : decimium in quortuor monachos deserviunt B.

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129 1202, [avant le 14 avril]. Hugues IV, comte de Saint-Pol, sur le point de partir en Terre Sainte, donne à l’abbaye de Cercamp un essart de 60 journaux à Sibiville ; il autorise aussi les religieux à supprimer un chemin qui passe trop près de la porte du monastère, à condition de construire un pont vers Bouret[-sur-Canche], et à acquérir le vivier que Gautier Flayel de Moncheaux tient en fief à Bouret. A. Original sur parchemin, 195/200 × 220 mm (repli 35 mm), jadis scellé sur double lacs de soie verte, Arras, ADPdC, 12 H 7, « Abbatie, H.e. » (notes dorsales : « Abbatie », XIIIe s.; « H.e. », XIVe s. ; « De remosione vie ante portam et de ponte de Boureez », XVIe s. ; « 207. Lettre de donation de 60 journeux de terre a Sibiville par un comte de Saint Paul, année 1202 », XVIIe s.). B. Copie authentique de 1567, Arras, ADPdC, 12 H 2 (cahier de copies d’actes), f. 1r-v. Indiqué : Thes. dipl. 33632. Note sur la datation : Cet acte est antérieur au départ d’Hugues IV pour la quatrième croisade (avant Pâques 1202 : voir acte n° 137).

Ego Hugo, comes Sancti Pauli, universis tam presentibus quam futuris, in perpetuum. Notum sit omnibus quod ego, in Terre Sancte subsidium profecturus, dedi in elemosinam ecclesie Caricampi et fratribus ibidem Deo servientibus, pro remedio anime mee et antecessorum meorum, sexaginta iornalia terre plus minusve, totum scilicet sartum de Sibivilla quod predicti fratres ad partem mihi excolebant. Hoc sartum libere et quiete perpetuo possidendum eisdem fratribus absque ulla retentione concedo, et apud omnes qui in eodem sarto iuris aliquid habere noscuntur de meo proprio acquitabo, necnum(a) et adversus omnes calumpnias legitimam garandiam me laturum promitto. Item viam quandam que prope portam abbatie inter nemus et murum transit et multam fratribus dicitur inferre molestiam penitus amoveri et omnino obstrui concedo ; ipsi vero dicti fratres pontem de Borrez facere et quociens opus fuerit reficere pro recompensatione tenebuntur. Item concedo eisdem fratribus ut, si quando potuerunt, aquam que est super calciatam de Borrez, quam ego Flagello de Monces in feodum dederam, libere liceat adquirere, et adquisitam in pace perpetuo possidere. Ut autem hec nostra elemosina firma perpetuo perseveret, presentem paginam sigilli mei appensione et testium qui adfuerunt annotatione munivi. Testes sunt Robertus de Maisnil, Hugo de Wavrans, Giroldus de Monces, Iohannes Violete. Actum anno ab incarnatione Domini M° CC° secundo. (a) Sic A, pour necnon.

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130 1202, [avant le 14 avril]. Hugues IV, comte de Saint-Pol, reconnaît que le produit de la pêche au moulin de Baillescourt appartient exclusivement à l’abbaye d’Eaucourt. A. Original perdu [voir B : « titre en parchemin de une demie pied une ligne de largeur, et de trois poulces moins une ligne ou environ de hauteur. (...) Il ne reste aucun vestige du seel qui y fut apposée. »]. B. Copie du 15 juin 1768 par dom Queinsert, Paris, BNF, Collection Moreau, t. 104, f. 153r, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 33737. Note sur la datation : Cet acte est antérieur au départ d’Hugues IV pour la quatrième croisade (avant Pâques 1202 : voir acte n° 137).

Ego Hugo, comes Sancti Pauli, omnibus Christi fidelibus, in perpetuum. Noveritis quod omnes pisces penticlorum(a) molendini de Ballocurte proprii sunt ecclesie Aicurtensis et in pendiculis nichil iuris habemus. Ut autem ista rata sint perpetuamque obtineant firmitatem, sigillo nostro presentem pa­ginam dignum duximus confirmari. Actum anno Domini M° CC° II. (a) Sic B.

131 1202, [avant le 14 avril]. Hugues IV, comte de Saint-Pol, fait savoir qu’Adam de Bailleul a renoncé à ses prétentions sur 28 mesures de bois entre Grandsart et Nédonchel, vendues à l’abbaye de Clairmarais par Gilles de Nédonchel. Acte perdu, mentionné au début du XVe s. dans un inventaire de chartes relatives aux possessions de Clairmarais dans le comté de Saint-Pol (copie de J. de Pas, Saint-Omer, BM, 1669, non paginé, n° 51, « XIII.d. »), puis analysé au XVIIe s. par A. Duchesne (Paris, BNF, Collection Duchesne, t. 22, f. 472v) et par un érudit anonyme (cf. J. de Pas, « Analyse d’une chronique », p. 264). Il était antérieur au départ d’Hugues IV pour la quatrième croisade (avant Pâques 1202 : voir acte n° 137). Indiqué : Thes. dipl. 33738.

Analyse de l’inventaire :

« H[ugonis], comitis Sancti Pauli, de renunciatione calumpnie Ade de Baliuel super predictis [= XXVIII mensuras terre nemorose inter Grandsart et Nedonchel (…) ab Egidio de Nedonchel]. »

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Analyse d’A. Duchesne :

« Litterae Hugonis, comitis de Sancto Paulo, de renunciatione Adam de Balliuel qui causa propinquitatis calumniatus fuerat venditionem ab Egidio de Niedonchiel Claromarisco factam. Actum anno 1202. » Analyse de la chronique anonyme, revue par J. de Pas :

« 1202. – Guillaume (sic) de Bailleul renonce par devant Hugues, comte de Saint-Pol, à la prétention qu’il avait sur le bois qu’avait vendu à l’abbaye Gilles de Nédoncel. Témoins : Arnoul, avoué de Thérouanne, Enguerran de Werchin et Hugues de Waverans. »

132 [vers 1195 - 1202, 13 avril]. Hugues IV, comte de Saint-Pol, fait savoir qu’Hugues de Talesac, avec l’accord de ses proches, a donné au prieuré Saint-Léger de Lucheux ses droits sur les moulins de Lucheux et une terre qu’il tenait des religieux aux Monts, pour l’entretien d’un luminaire perpétuel. A. Original sur parchemin, 190 × 135 mm (repli 10 mm), jadis scellé sur double queue de parchemin, Dijon, AD Côte d’Or, 7 H 1357 (notes dorsales : « XXXII. Lettre des moustures des moulins de Lucheu », XVe s. ; « Luchei. Lettre concernant les moutures des moulins de Lucheu », XVIIe s.). B. Copie du XIIIe s., même dépôt, 7 H 6 (143) (second cartulaire de Molesme), f. 118v-119r. - C. Copie du XVIIe s., Paris, BNF, Collection Duchesne, t. 71, f. 60v. - D. Copie du XVIIIe s., même bibl., Collection de Picardie, t. 175, f. 93r, d’après B. - E. Copie du XVIIIe s., même bibl., Collection de Picardie, t. 258, f. 309v, d’après B. - F. Copie du XVIIIe s., même bibl., même ms., f. 310v, d’après B. a. R. Dubois, « Prieuré de Lucheux », p. 208-209, n° 17, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 6608. Note sur la datation : L’absence de liste de témoins permet de situer la rédaction de cet acte après 1195, quand les comtes de Saint-Pol commencent à abandonner la pratique des souscriptions multiples qui était auparavant de règle. Le terminus ante quem est le départ d’Hugues IV pour la quatrième croisade (avant Pâques 1202 : voir acte n° 137).

Ego Hugo, comes Sancti Pauli, omnibus qui presens scriptum inspexerint, salutem in Domino. Notum facimus presentibus et futuris quod Hugo de Talesac, finem universe carnis ingressurus, dedit Deo et ecclesie beati Leodegarii de Luceu in perpetuam elemosinam, assensu et consilio Aeliz, uxoris sue, et Flandrigne, matris sue, et Baldevini, mariti sui, et Iberti, fratris Hugonis defuncti, et Matillis, sororis, et Baldevini, sororii, et Felicie, sponse sue, 216

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quicquid ad eum pertinebat in molendinis de Luceu de molitura bladi et annone monacorum, et terram quam tenebat in Montibus de eadem ecclesia, scilicet ad usum unius lanpadis die ac nocte accendende in ecclesia beati Leodegarii pro sue anime et antecessorum suorum salute. Qui quoniam hoc ipsum testati sunt in presencia nostra mater eius iamdicta Flandrigne, et Baldevinus, maritus suus, et Ibertus, frater, et Matillis, soror, et Baldevinus, sororius, et Felicia, sponsa sua. Nos, eisdem in iure ecclesiastico volentes adesse, ad huius elemosine testimonium confirmandum sigillum nostrum apponimus, promittentes dictam elemosinam tam heredum nostrorum quam nostri muniri patrocinio ad honorem et profectum ecclesie in perpetuum(a). (a) Élongation du dernier mot.

133 [1193 - 1202, 13 avril]. Hugues IV, comte de Saint-Pol, fait savoir que Walo, prévôt de Chelers, a donné à l’abbaye de Loos 8 mencaudées de terre qu’il tenait de lui en fief, y compris une moitié du terrage, avec l’accord de ses enfants et de Jean de Diéval qui possédait l’autre moitié du terrage. A. Original sur parchemin, 170 × 130 mm (repli 20 mm), sceau rond en cire blanche pendant sur courroie de cuir, légendé : « Sigillum Hugonis co[mitis] de [Sancto Paul]o » ; contre-sceau, légendé : « sec[retum meum mi]chi » ; Lille, AD Nord, 27 H 16, n° 218 (notes dorsales : « Hugo comes Sancti Pauli de terra Walonis prepositi de Celest », XIIe s. ; « rot. VII. XIII. », XVe s. ; « sans date, de 1174 à 1205, 19 », XVIIe s.). B. Copie du XVIIe s., même dépôt, 27 H 61 (cartulaire de Loos), f. 88r. a. O. Lamant, L’idéal cistercien face à la réalité, annexe, p. 10, n° 7, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 10528. Datation : Comme le précédent, cet acte dépourvu de liste de témoins ne peut être antérieur au milieu des années 1190. Un second indice corrobore ce terminus post quem : le sceau correspond au 3e type d’Hugues IV, qui a remplacé le 2e type entre 1193 et 1195. Le terminus ante quem est le départ d’Hugues IV pour la quatrième croisade (avant Pâques 1202 : voir acte n° 137).

In nomine Domini. Ego Hugo, comes Sancti Pauli, notum fieri volo tam presentibus quam futuris quod Walo, prepositus de Celest, seculum relinquens et transmigrans ad abbatiam de Los, dedit in elemosinam eidem abbatie, per manum meam, terram quandam octo mancaldorum cum medietate terragii eiusdem terrę quam de me in feodum tenebat. Hanc donationem concedentes approbaverunt liberi eius Milo et Lambertus, sed et meum assen217

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sum suis precibus impetraverunt ; assensus est etiam Iohannes de Divart, qui in predicta terra reliquam partem habebat terragii. Ego igitur, et ecclesie utilitati favens et hominum meorum satisfaciens petitioni, memoratam terram ecclesie de Los in liberam et perpetuam hereditatem, salvo iure Iohannis de Divart, consignavi scripto et sigilli mei impressione confirmavi.

134 [1184 - 1202, 13 avril]. - Aubigny-en-Artois. Hugues IV, comte de Saint-Pol, fait savoir que Jean le Clerc d’Aubigny a cédé sa dîme d’Ambrines à l’abbaye du Mont-Saint-Éloi contre un cens de 80 setiers de céréales, qu’il a ensuite partagé entre les religieux et son épouse ; celle-ci a donné sa moitié à Jacques, son fils aîné, qui l’a lui-même abandonnée aux religieux. Acte perdu, analysé vers 1300 dans la table du cartulaire perdu du Mont-Saint-Éloi (Bruxelles, AGR, Collection Gérard, 2 bis, f. 8r). Le terminus post quem est le début de l’épiscopat de Pierre Ier (1184-1203), auquel il faut identifier l’évêque d’Arras témoin de l’action juridique (Pierre Ier a en effet confirmé le présent acte à une date indéterminée : B.-M. Tock, Les chartes des évêques d’Arras, p. 329, n° 312). Le terminus ante quem est le départ d’Hugues IV pour la quatrième croisade (avant Pâques 1202 : voir acte n° 137). Indiqué : Thes. dipl. 33740.

«  Carta Hugonis, comitis Sancti Pauli, in qua omnibus notum facit Iohannem Clericum de Albiniaco dedisse nobis decimam suam de Ambrisnio, sub annuali censu octoginta sextariorum bladi et avene ad mensuram Attrebatensem. Et postea medietatem eiusdem census nobis in elemosinam dedit ; alteram partem uxori sue dimisit, ita quod daret cui vellet filiorum suorum. Ita quod ad nullum aliorum filiorum post decessum ipsius transiret, dicta autem mulier dedit Iacobo, filio suo maiori natu. Predictus Iacobus coram dicto comite et domino episcopo Attrebatensi dedit nobis illos XLa sextarios, medium frumenti et medium avene. Postea apud Albiniacum, coram paribus et scabinis, dictus Iacobus et mater eius illud quod fecerant recognoverunt. Et hoc est : Ego Hugo. Quere XXXVIII. »

135 [1178 - 1202, 13 avril]. Hugues IV, comte de Saint-Pol, et Yolande, son épouse, donnent aux moniales de Clarentinum un domaine entouré de fossés inondés, 6 jugères et demi de prés en dehors de ce domaine, ainsi qu’une créance de 103 livres parisis sur la dîme de Dernancourt ; celle-ci a d’abord été remise à maître Pierre, doyen de Bray[-sur-Somme], représentant de l’évêque d’Amiens.

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Acte perdu, mentionné en 1203 dans une charte de confirmation de Thibaud, évêque d’Amiens (Château de Tramecourt, cartulaire de l’abbaye d’Avesnes, f. 16v). Les termini sont le mariage du couple comtal et le départ d’Hugues IV pour la quatrième croisade (avant Pâques 1202 : voir acte n° 137). Indiqué : Thes. dipl. 33741.

« In publicam igitur volumus venire noticiam quod vir nobilis H[ugo], comes Sancti Pauli, et dilecta uxor eius, Yolendis, sicut in ipsorum scripto auctentico plenius inspeximus, ecclesie beate Marie de Clarentino et dilectis filiis monialibus ibidem Deo servientibus mancionem suam fossatis et aquis circumscriptam, et sex iugera prati et dimidium extra mansionem, et vadium quoddam centum et trium librarum Parisiensium super decima de Dernencurt, titulo pignoris obligatum, ab omni iure et consuetudine et exactione seculari in perpetuam elemosinam contulerunt absoluta, prius tamen in manu dilecti nostri magistri Petri, decani de Brai, ad hoc in loco nostro constituti resignata. »

136 [1174 - 1202, 13 avril]. Hugues IV, comte de Saint-Pol, fait savoir que le chevalier Adam a renoncé à ses prétentions sur la dîme et le terrage qu’Hugues le Brun, prieur de Saint-Pry de Béthune, possédait de longue date à Bours. A. Original perdu. B. Copie du XVIIIe s. par dom Dewitte, Saint-Omer, BM, 803, I (« Grand cartulaire » de Saint-Bertin), p. 376-377, n° 258, d’après un cartulaire de Saint-Pry. a. D. Haigneré, Les chartes de Saint-Bertin, t. 1, p. 126, n° 277, d’après B. Indiqué : Thes. dipl. 6829. Note sur la datation : Dom Dewitte a avancé la date de 1176, qu’il est impossible de vérifier. La formule « Notum sit omnibus tam presentibus quam futuris » n’apparaissant plus dans les chartes comtales du XIIIe  s., on peut en tout cas exclure Hugues V de Châtillon comme auteur potentiel. Le suscripteur est donc Hugues III ou Hugues IV. Il s’agit très vraisemblablement de ce dernier, dont nous retenons les dates. Un chevalier nommé Adam détenait la dîme de Bours – identification probable de Bus, confortée par l’origine géographique des témoins – en 1190 (voir acte n° 71). Cet Adam de Bours est encore attesté en 1192 et 1199 (voir actes n° 82 et 105).

Notum sit omnibus tam presentibus quam futuris quod ego Hugo, comes Sancti Pauli, decimationem et terragium quam habebat Hugo li Bruns, prior de Betunia, ex parte beati Preiecti, et diu in elemosinam apud villam que vocatur Bus libere et sine calumpnia possedit [...](a). Adam vero miles, fretus consilio impiorum, sibi predictam decimationem et terragium usurpare non 219

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timuit. Et quoniam hoc totum predictus Adam iniuste fecisse in nostra(b) presentia recognovit [...](a). Nostrum enim est quod iniuste factum est revocare et quod iuste factum est firmiter tenere, unde predictam pactionem in pace et inconcussam teneri precipio et(c) sigilli mei impressione roboro. Huius rei testes sunt Warinus decanus d’Alewaigne et Rainerus decanus de Housdeng, Georgius prior de Beverie et Alelmus presbyter de Niedon(d). (a) Phrase manifestement incomplète. L’acte semble avoir été coupé ou maladroitement résumé. - (b) nostri B, lire nostra. - (c) munire, add. B. - (d) Medon B, lire Niedon.

137 1202, [16 mars-13 avril] (n. st.). Yolande, comtesse de Saint-Pol, fait savoir que son époux, le comte Hugues [IV], au moment de son départ en Terre Sainte, a donné aux moniales de Clarentinum une maison habitée par Martin de Morlancourt et sa famille, ainsi que les prés qu’il possédait entre les saules de la dame de Toutencourt et Ville[-sur-Ancre]. A. Original perdu. B. Copie du XIVe s., Château de Tramecourt, cartulaire de l’abbaye d’Avesnes, f. 32r-v (en marge : « Lettre le contesse de Saint Pol d’un més et des prés ke li eglise a a Clarentin vers Miaute »). Indiqué : Thes. dipl. 33742. Note sur la datation : L’acte est postérieur au départ d’Hugues IV pour la quatrième croisade, qui a eu lieu après le 16 mars 1202 (voir acte n° 117). L’emploi d’un style de printemps s’impose donc, et permet de fixer le terminus ante quem au 14 avril 1202.

I[olendis], de Sancto Paulo comitissa, omnibus quibus presens pagina innotuerit, in salutis a[u]ctore(a) salutem. Quoniam tempore commobili mortalia cuncta moventur, et quia rebus in humanis nichil est quod non terat etas, ne oblivionis nebulo sepeliatur quod devote gestum est a domino nostro H[ugone], nobili de Sancto Paulo comite, et a me ipsa, presentis scripti recordatione posteris dignum duxi declarare. Igitur, cum dictus(b) dominus meus H[ugo], comes de Sancto Paulo, Iherosolimis iter arriperet, pro redemptione anime sue et suorum predecessorum monialibus apud Clarentinum manentibus in augmentum bonorum ab ipso eis collatorum titulo elemosine legavit totum mansum quod inhabitabat Martinus de Morlaincourt et eius familia, et insuper quidquid pratorum habebat ipse a salicibus domine Aelidis de Totencort et citra et extra suam aquam que ibi est usque ad locum qui Villa dicitur ; et hoc post dicti Martini(c) decessum. Ego vero dictam donationem volui, approbavi et concessi. Huius rei testes sunt : Robertus de 220

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Mollaincourt, Ingerrannus de Melte, Iohannes de Bosincourt, Iohannes de Novavilella, Robertus de Bailues, Iohannes d’Autuile ; et hii omnes milites et pares de castro Encre. Actum anno Verbi incarnati M° CC° I°. Et ut hoc firmum permaneat, sigilli nostri supposi[ti]one(d) firmavi. (a) actore B. - (b) Suscrit B. - (c) dicti Martini, suscrit B. - (d) supposione B.

138 1202, avril. - Cîteaux. Hugues IV, comte de Saint-Pol, en route pour la Terre Sainte, donne à l’abbaye de Cîteaux une rente de 100 sous parisis sur le travers de Saint-Pol, qui doit être affectée au pain et au vin de la communion, ainsi qu’aux cierges des messes privées. A. Original sur parchemin, 180 × 170 mm (repli 37 mm), jadis scellé sur lacs de soie rouge, Dijon, AD Côte d’Or, 11 H 155, pièce non cotée (notes dorsales : « m° cc° ii° », « primus », XIIIe s. ; « Dominus H. comes Sancti Pauli donat nobis quolibet anno C solidos Parisiensium super traverso suo apud Sanctum Paulum in festo Assumptionis nobis aut abbati Caricampi pro nobis solvendos, ad habendum vinum et luminaria pro missis privatis », « XXVI », XIVe-XVe s. ; « 5, Saint Pol », XVIe s. ; « Au mois d’avril 1211 anc. st., 1212 nouv. st. Double de la donnation cy jointe. Layette VVV, 1er cartable, liasse III, cotte 2 », XVIIIe s.). B. Copie du XIIIe s., même dépôt, 11 H 67 (167) (« Cartulare antiquum II » de Cîteaux), f. 79r. - C. Copie du XIVe s., même dépôt, 11 H 68 (171) (« Cartulaire de France »), f. 4r-v. - D. Copie du XVe s., même dépôt, 11 H 70 (185) (« Cartulaire de Jean de Cirey »), f. 217r, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 33743.

In nomine Patris et Filii et Spiritus sancti. Ego Hugo, Sancti Pauli comes, omnibus in perpetuum. Notum fieri volo quod, Ierosolimam profecturus, per venerabile Cisterciense monasterium transitum faciens et eximie relligionis(a) viros ibidem Domino congregatos admirans, illustris domini mei Balduini comitis Flandrie et Hainoie inductus exemplo et christiane devotionis fervore accensus, amplius atque perfectius eidem loco benefaciendi propositum mente concepi. Quia vero rebus meis omnibus et redditibus ordinatis in transitu meo quod conceperam perficere plene non potui, memoriale interim quoddam eis relinquere disposui, et pro salute anime mee et illustris consortis mee Iolent, comitisse Sancti Pauli, et antecessorum meorum ac deinde successorum centum solidos Parisiensis monete in elemosinam perpetuam dedi predicto Cisterciensi monasterio, singulis annis parate accipiendos in traverso meo apud Sanctum Paulum in festo Assumptionis beate Marie virginis, abbati Caricampi vel certo nuncio Cisterciensis monasterii sine omni occasione et dilatione reddendos et Cistercium fideliter deferendos. 221

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Hos autem centum solidos ad hunc usum specialiter dedi ut ad dominici corporis et sanguinis consecrationem inde frumentum procuretur et vinum, et ad missas privatas luminaria cerea accedantur. Hec igitur ut rata in perpetuum et inconqussa(a) permaneant, sepenominato Cisterciensi monasterio presentem contuli paginam sigilli mei munimine roboratam. Actum Cistercii, anno Verbi incarnati millesimo ducentesimo II°, mense aprili. (a) Sic A, pour religionis. - (b) Sic A, pour inconcussa.

139 [1202, avril. - Cîteaux]. Hugues IV, comte de Saint-Pol, mande à ses baillis de Saint-Pol de payer chaque année à l’abbé de Cercamp ou à tout autre envoyé de l’abbaye de Cîteaux la rente de 100 sous parisis qu’il a constituée en faveur de cette dernière sur le travers de Saint-Pol (voir acte n° 138). A. Original perdu. B. Copie du XIIIe s., Dijon, AD Côte d’Or, 11 H 67 (167) (« Cartulare antiquum II » de Cîteaux), f. 79r. - C. Copie du XIVe s., même dépôt, 11H 68 (171) (« Cartulaire de France »), f. 4v. - D. Copie du XVe s., même dépôt, 11 H 70 (185) (« cartulaire de Jean de Cirey »), f. 217v, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 33744. Note sur la datation : Ce mandement doit avoir été expédié en même temps que les actes n° 138 et 140.

Hugo, comes Sancti Pauli, universis pro tempore baillivis in perpetuum apud Sanctum Paulum constituendis, salutem. Mando vobis et precipio finaliter, volens ut singulis annis in Assumptionis beate semper virginis Marie festo sine omni occasione, dilatione et scampa abbati Caricampi vel certo nuntio Cisterciensis monasterii singulis annis solvatis centum solidos Parisiensis monete de transitu meo apud Sanctum Paulum, ut Cistercium deferantur, quoniam eidem monasterio dedi illos in puram et perpetuam elemosinam.

140 1202, avril. - Cîteaux. Hugues IV, comte de Saint-Pol, exempte l’abbaye de Cîteaux de tout droit de passage sur ses terres pour les biens à l’usage des moines. A. Original perdu.

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B. Copie du XVe s., Dijon, AD Côte-d’Or, 11 H 70 (185) (« Cartulaire de Jean de Cirey » de Cîteaux), f. 33v-34r. Indiqué : Thes. dipl. 33745.

In nomine Patris et Filii et Spiritus sancti, amen. Ego Hugo, comes Sancti Pauli, omnibus in perpetuum. Notum fieri volo quod, pro salute anime mee et illustris consortis mee Iolent, comitisse Sancti Pauli, et antecessorum ac deinceps successorum, Cisterciensi monasterio libere ac liberaliter remisi omnem exactionem pedagii(a), thelonei, traversi, calceie et omnis costume quocumque modo nomine[tur](b) per totam terram meam eundo et redeundo, ut predicti monasterii fratres liberi sint ab omnibus huiusmodi consuetudinibus penitus et immunes de omnibus rebus suis quas ad usum monasterii sui et fratrum suorum sine malo ingenio et fraude, sive per fratres suos sive per alienos, pro monasterii sui necessitate seu utilitate transvexerint. Actum Cistercii, anno Domini millesimo ducentesimo II°, mense aprili. (a) Mot répété B. - (b) nomine B.

141 1202, [après le 16 mars]. Yolande, comtesse de Saint-Pol, approuve les donations faites à l’abbaye de Cercamp par son époux, le comte Hugues [IV], au moment de son départ en Terre Sainte : une terre à Sibiville, un chemin passant devant la porte de l’abbaye et un vivier de Bouret[sur-Canche] (voir acte n° 129). A. Original perdu [voir B : « Ladicte lettre seellee et en parchemin ; en pendoyt ung sealx assés anchien à lach de cuir rouge »]. B. Copie authentique de 1567, Arras, ADPdC, 12 H 2 (cahier de copies d’actes), f. 1v. Indiqué : Thes. dipl. 33746.

Ego Yolendis, comitissa Sancti Pauli, universis tam presentibus quam futuris, imperpetuum. Notum sit omnibus quod totam elemosinam quam dominus meus Hugo, comes Sancti Pauli, in Terre Sancte subsidium profecturus, fecit ecclesie et fratribus(a) Caricampi, ego concedo, laudo et approbo : donationem scilicet terre de Sibivilla, amotionem vie que erat prope portam abbatie, et aque que super calciatam est de Borrech acquisitionem, secundo quod in eius autentiquo continetur. Quod ut ratum perpetuo perseveret, huius concessionis mee paginam feci sigilli mei appositione munire. Actum anno incarnationis Domini milesimo CC° secundo. (a) et fratribus, suscrit.

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142 [1202, juin - 1203, mai]. Hugues IV, comte de Saint-Pol, s’engage à rembourser une somme de 150 livres parisis qu’il a empruntée à Guillaume, seigneur de Béthune et avoué d’Arras, lorsque celui-ci arrivera à Venise. A. Original sur parchemin, 110 × 30 mm (repli 10 mm), jadis scellé sur double queue de parchemin, Gand, Rijksarchief, Oorkonden der graven van Vlaanderen, Fonds SaintGenois, n° 107 (notes dorsales : « LIX, n° 10 », XVIIIe s. ; « n° 81 », « n° 107 », XIXe s.). Indiqué : Thes. dipl. 33747. Note sur la datation : Datée erronément « vers 1260 » dans l’inventaire du fonds gantois (J. de Saint-Genois, Inventaire analytique des chartes des comtes de Flandre, t. 1, p. 35, n° 107), cette courte lettre se rapporte en fait aux tractations financières qui ont eu lieu à Venise durant les premiers mois de la quatrième croisade (cf. D. E. Queller et Th. F. Madden, The fourth crusade, p. 43-53).

H[ugo], comes Sancti Pauli, karissimo amico suo W[illelmo], domino Bitunie et advocato Attrebati, salutem et amorem. Mandamus vobis quatinus debitum vestrum videlicet CL libras Parisiensium super quibus vobis teneor astrictus, cum Veneciam Deo ducente veneritis ad libitum vestrum amicabiliter ex integro persolvemus. Super hoc autem dominum Q[uononem], fratrem vestrum, coram comite Flandrie et Haonii et magistro I[ohanne] Noviomensi et A[lardo] Makerel plegium constitui.

143 [1203, fin juillet-début août. - Constantinople]. Hugues IV, comte de Saint-Pol, informe son fidèle Robert de Boisleux, auquel il a confié la garde de sa terre, des détails de la prise de Constantinople et lui fait part de ses projets. A. Original perdu. B. Copie du XIIIe s., Paris, BNF, lat. 9376, f. 77r et 73v. a. Ch. Kohler, « Documents inédits concernant l’Orient latin », p. 9-14 [repris dans Id., Mélanges pour servir à l’histoire de l’Orient latin et des croisades, t. 1, p. 251-254], d’après B (éd. partielle). - b. R. Pokorny, « Zwei uneditierte Briefe », p. 203-209, d’après B. Indiqué : L’art de vérifier les dates, t. 12, p. 385 (« lettre [...] dont nous avons l’original sous les yeux »). - J. Martel, « Deux lettres d’Hugues IV Campdavène écrites à Byzance », p. 258-259. - Repertorium fontium historiae Medii Aevi, t. 5, p. 593-594, s.v.

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« Hugo comes S. Pauli ». - A. J. Andrea, Contemporary sources, p. 177-201 (traduction anglaise et commentaire). - Thes. dipl. 33748. Note sur la datation : voir R. Pokorny, « Zwei uneditierte Briefe », p. 196, confirmé par A. J. Andrea, Contemporary sources, p. 179-180. Seul le prologue est reproduit, car la suite n’intéresse pas l’histoire du comté de SaintPol.

H[ugo], comes Sancti Pauli, karissimo amico et fideli suo R[oberto] de Balues, salutem et amoris sinceritatem. Vobis de quo me uberius laudo, grates refero copiosas super diligenti cura terre mee a vobis impensa. Sciatis quod postquam terram meam exivi, nil de aliquo habui nisi id quod adquirere potui et lucrari. Nocte vero precedenti diem in qua se civitas reddidit nobis, ad tantam inopiam deveneram quod oportuit me supertunicale meum mittere ad panem, retentis tamen equis et armis. Modo autem sanus sum, incolumis et opulentus, et ab omnibus plurimum honoratus ; multum tamen de terra mea et meis commodis sollicitus existens, quia, si Deo permittente revertar, multis debitis oneratus revertar et expedit ut de terra mea persolvantur. Ceterum a tenaci memoria vestra non credo elapsum hoc quod michi dixistis dum spaciaremur equitando, videlicet quod plurimum tristis eratis ex eo quod cum talibus iter arripueram peregrinationis, qui erant iuvenes etate et sensu et ignorantes dare consilium in tam arduo negocio. Ego autem respondi vobis quod tale quid facerem [...](a), eos invadere et amplecti, quod, nisi illud factis audacibus evitarent, in Dei servicio capitum amissionem subirent. Quod autem vobis sermone promisi, sicut in sequentibus audietis, opere consumavi. (...). (a) Passage corrompu dans B : plusieurs mots semblent manquer (suite, selon b, à un saut du même au même entre deux facerem).

144 [1203, fin juillet-début août. - Constantinople]. Hugues IV, comte de Saint-Pol, adresse à Henri [Ier], duc de Brabant, une lettre semblable à la précédente (mais dépourvue de prologue). La tradition manuscrite et imprimée de cette lettre bien connue est extrêmement complexe (état de la question dans R. Pokorny, « Zwei uneditierte Briefe », p. 199-200, et A. J. Andrea, Contemporary sources, p. 177-180). Aux six éditions répertoriées par A. Potthast, Bibliotheca historica Medii Aevi, t. 1, p. 624, il convient d’ajouter  : P. d’Outreman, Constantiopolis Belgica, p. 705-711 ; J.-P. Migne, Patrologia latina, t. 213, col. 1014-1044 ; Chronica regia Coloniensis (Annales maximi Colonienses), éd. G. Waitz, p. 203-208 (éd. de référence). Indiqué : Thes. dipl. 13412. On n’a pas jugé utile de reproduire le texte, qui ne concerne pas le comté de Saint-Pol.

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145 1203. Yolande, comtesse de Saint-Pol, en l’absence de son époux parti en Terre Sainte, fait savoir qu’Arnoul d’Hézecques a déguerpi toutes les possessions de l’abbaye de Loos à Hézecques et s’est engagé à ne plus susciter de querelle à leur propos. A. Original perdu. B. Copie du XVIIe s., Lille, AD Nord, 27 H 61 (cartulaire de l’abbaye de Loos), f. 87r-v. a. O. Lamant, L’idéal cistercien face à la réalité, annexe, p. 11, n° 9. Indiqué : Thes. dipl. 33749.

Iolendis, comitissa de Sancto Paulo, presentibus et futuris imperpetuum. Noverint qui nunc sunt et qui futuri sunt quod, eo tempore quo dominus meus comes profectus erat Iherosolimam, Arnulfus de Heseka, veniens in curia nostra coram Roberto senescallo et plerisque hominibus comitis, werpivit omnes possessiones quas tenebant(a) in illa die fratres de Los de bonis antecessorum suorum, scilicet de Heseches, et corporale insuper prestitit sacramentum quod de preteritis causis nullam ex tunc et deinceps querelam renovaret, sed dimitteret in bona pace universa in perpetuum. Huius rei obsidem me constituit supradictus Arnulfus, testimonio hominum domini mei comitis qui interfuerunt. Testes Hoste de Hoving, Robertus de Hersin, Giraldus de Herlaincort, Ingeraldus de Wercin, Arnulfus de Anving. Actum anno Domini millesimo ducentesimo tertio. (a) quas tenebant, suscrit.

146 [1202, avril - 1205, août]. Yolande, comtesse de Saint-Pol, approuve la constitution d’une rente de 100 sous parisis en faveur de l’abbaye de Cîteaux par son époux, le comte Hugues [IV] (voir acte n° 138). A. Original perdu. B. Copie du XIIIe s., Dijon, AD Côte d’Or, 11 H 67 (167) (« Cartulare antiquum II » de Cîteaux), f. 79r. - C. Copie du XIVe s., même dépôt, 11 H 68 (171) (« Cartulaire de France »), f. 4v. - D. Copie du XVe s., même dépôt, 11 H 70 (185) (« Cartulaire de Jean de Cirey »), f. 217v, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 33750.

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Note sur la datation : La donation d’Hugues IV a eu lieu en avril 1202 à Cîteaux (acte n° 138). Yolande de Hainaut a conservé la garde du comté jusqu’à l’annonce de la mort de son mari, décédé en janvier 1205. On voit son beau-fils exercer le pouvoir à partir du mois d’août (acte n° 148).

In nomine sancte et individue Trinitatis, amen. Ego Iolendis, comitissa Sancti Pauli, notum facio tam presentibus quam futuris quod elemosinam centum solidorum Parisiensium quam dominus meus Hugo, comes Sancti Pauli, Cisterciensi ecclesie contulit in perpetuum ad consecrationem corporis et sanguinis Christi, ego quoque, divine remunerationis intuitu, ratam et gratam habeo et presentis scripti attestatione confirmo.

147 [1202, avril - 1205, août]. Yolande, comtesse de Saint-Pol, approuve la constitution par son époux, le comte Hugues [IV], d’une rente de 100 sous parisis sur le péage de Saint-Pol en faveur de l’abbaye de Cîteaux (voir acte n° 138). A. Original perdu. B. Copie du XIIIe s. au, Dijon, AD Côte d’Or, 11 H 67 (167) (« Cartulare antiquum II » de Cîteaux), f. 79r. - C. Copie du XIVe s., même dépôt, 11 H 68 (171) (« Cartulaire de France »), f. 4v-5r. Indiqué : Thes. dipl. 33751. Note sur la datation : voir la datation de l’acte précédent, dont l’objet est identique.

In nomine Patris et Filii et Spiritus sancti, amen. Ego Iolendis, comitissa Sancti Pauli, notum fieri volo tam presentibus quam futuris ratum me habere et gratum quod dominus meus Hugo, comes Sancti Pauli, centum solidos Parisiensis monete Cisterciensi monasterio in perpetuam elemosinam dedit, singulis annis parate accipiendos ex pedagio Sancti Pauli et in Assumptione beate Marie, ut ad dominici corporis et sanguinis consecrationem inde frumentum procuretur et vinum, et ad missas privatas luminaria cerea accendantur. Et eandem elemosinam presentis scripti attestatione confirmo.

148 1205, août. Gaucher de Châtillon, comte de Saint-Pol, et Élisabeth, son épouse, font savoir qu’Eustache de Canteleu a donné à l’abbaye du Mont-Saint-Éloi la moitié d’une dîme située entre les eaux de Duisans et de Wailly, qu’il tenait d’eux en fief après 227

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l’avoir achetée à Hugues de Frévin. A. Original sur parchemin, 225 × 100 mm (repli 35 mm), jadis scellé de deux sceaux pendant sur double queue de parchemin, Arras, ADPdC, 17 H 3, non coté (notes dorsales : « Carta comitis Sancti Pauli confirmans donationem de decima de Duisans factam ab Eustachio domino de Canteleu », XIIIe s. ; « Duisans II », XIVe s. ; « Duisans », XVe s. ; « 1205, coté 2 », XVIIe s.). Indiqué : Thes. dipl. 33600.

Ego Galcherus de Castellione, comes Sancti Pauli, et Elizabet comitissa, uxor mea, notum facimus universis presentibus pariter et futuris quod nos, divine pietatis intuitu et pro salute animarum nostrarum, medietatem decime que est inter aquam de Duisans et aquam de Walli, quam dominus Eustacius de Canteleu a Hugone de Fevrin emit et a comite Sancti Pauli in feodum tenuit et in elemosinam ecclesie de Monte Sancti Eligii contulit et in perpetuum habendam concessit, eidem ecclesie concedimus libere et absque ulla reclamatione possidendam. Ut igitur quod pie factum est perpetue firmitatis robur obtineat et ne aliquis in posterum predictam ecclesiam super hoc presumat inquietare, presentem cartulam sigillorum nostrorum munimine fecimus confirmari. Actum anno dominice incarnationis millesimo ducentesimo quinto, mense augusto.

149 1205. Gaucher de Châtillon, comte de Saint-Pol, et Élisabeth, son épouse, font savoir qu’Eustache de Canteleu a donné à l’abbaye d’Étrun une dîme située entre les eaux de Duisans et de Frévin[-Capelle]. A. Original sur parchemin, 145 × 83 mm (repli 27 mm), jadis scellé de deux sceaux pendant sur double queue de parchemin (reste un fragment du sceau de la comtesse Élisabeth, en cire verte), Arras, ADPdC, 4 H 2, « Duisans » (notes dorsales : « Concessio comitis Sancti Pauli super decima de Duisans », « m cc v », XIIIe s. ; « 1205 » suivi d’une analyse, XVIIe s.). Indiqué : Thes. dipl. 33608.

Galcherus de Castellione, comes Sancti Pauli, et E[lisabeth], uxor eius, omnibus presentem paginam inspecturis, salutem. Noverint universi quod nos donationem decime a domino Eustacio de Canteleu ecclesie de Estruenz in elemosinam assignate, quam ipse habebat inter aquam de Duisanz et aquam de Fevrign, ratam habemus eamque libere et pacifice prenominate ecclesie concedimus in perpetuum possidendam. Huic concessioni affuerunt Eubertus de Carenci, R[obertus] Freteaus et filii eius R[obertus] et G[erardus], Radulfus 228

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Ploukez. Ut igitur hoc firmum maneat, presens scriptum inde factum sigillis nostris confirmamus. Actum anno Domini millesimo ducentesimo quinto.

150 1205. Gaucher de Châtillon, comte de Saint-Pol, et Élisabeth, son épouse, font savoir qu’Eustache de Canteleu a donné au chapitre cathédral d’Arras une partie de la dîme de Duisans. A. Original sur parchemin, 140 × 75 mm (repli 18 mm), jadis scellé de deux sceaux pendant sur double queue de parchemin, Arras, ADPdC, 3 G 20, « Duisans » (notes dorsales : « I », « De decima de Duisans », XIIIe s. ; « Duisans, XLV », XVIe s.). B. Copie du XIIIe s., Paris, BNF, lat. 9930 (« Livre blanc » du chapitre cathédral d’Arras), f. 60v. a. A. de Loisne, « Le cartulaire du chapitre », p. 72, n° 107, d’après B. Indiqué : Thes. dipl. 32012.

G[alcherus] de Castellione, comes Sancti Pauli, et E[lisabeth] comitissa, uxor eius, omnibus presentem paginam inspecturis, salutem. Noverint universi presentes et futuri quod nos donationem partis decime de Duisans, quam Eustacius de Canteleu pro remedio anime sue contulit perpetuo possidendam Attrebatensi ecclesie, ratam habemus ; et ipsam decimam pacifice et quiete tenendam dicte ecclesie concedimus. Et ut hoc firmum et stabile permaneat, presens scriptum inde factum sigillorum nostrorum munimine confirmamus. Actum anno dominice incarnationis millesimo ducentesimo quinto.

151 1206, août. Gaucher de Châtillon, comte de Saint-Pol, et Élisabeth, son épouse, font savoir que leur père, le comte Hugues [IV], en route pour la Terre Sainte, a constitué en faveur de l’abbaye de Cîteaux une rente de 100 sous parisis sur le péage de Saint-Pol (voir acte n° 138), et approuvent cette donation. A. Original sur parchemin, 240 × 100 mm (repli 30 mm), jadis scellé de deux sceaux pendant sur cordons de soie rouge, Dijon, AD Côte-d’Or, 11 H 155, pièce non cotée (notes dorsales : « Confirmatio doni C solidorum Parisiensium annui redditus super pedagio Sancti Pauli die Assumptionis », « XXVI », « XIII », XIVe-XVe s. ; « Saint Pol 4 », XVIe s. ; « Au mois d’aoust 1206. Confirmation par Gauthier de Chatillon, comte de Saint Paul, et Elizabeth, comtesse, sa femme, de la donnation cy jointe. Layette VVV, 1er cartable, liasse III, cotte 2 », XVIIIe s.).

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B. Copie du XIIIe s., même dépôt, 11 H 67 (« Cartulare antiquum II » de Cîteaux), f. 79r-v. - C. Copie du XIVe s., même dépôt, 11 H 68 (« Cartulaire de France »), f. 5r. - D. Copie du XVe s., même dépôt, 11 H 70 (« Cartulaire de Jean de Cirey »), f. 217r-218v. Indiqué : Thes. dipl. 33752.

In nomine sancte et individue Trinitatis. Ego Galcherus de Castellione, comes Sancti Pauli, et Elizabet, uxor mea, comitissa, notum facimus presentibus pariter et futuris quod venerabilis pater noster Hugo, bone memorie comes Sancti Pauli, Ierosolimam profecturus, per venerabile Cisterciense monasterium transiens, eidem ecclesie, pro salute anime sue et antecessorum suorum, ad consecrationem dominici corporis centum solidos Parisiensium in perpetuam elemosinam benigne concessit, singulis annis in pedagio Sancti Pauli die festo Assumptionis beate Marie, sicut in autentico dicti comitis continetur, recipiendos. Nos vero, divine pietatis intuitu et pro salute animarum nostrarum, supradictam elemosinam ratam habemus et eamdem prenominate ecclesie concedimus in perpetuum pacifice possidendam. Quod ut ratum permaneat et inconcussum, presentem paginam sigillorum nostrorum munimine roboramus. Actum anno dominice incarnationis M° CC° sexto, mense augusto.

152 1206, septembre. Gaucher de Châtillon, comte de Saint-Pol, et Élisabeth, son épouse, font savoir que Pierre de Fontaine, avec l’accord de ses sœurs Emma, Ode et Gillette, a donné à l’abbaye de Clairmarais la dîme et le terrage de Livossart et du Caurel.

Acte perdu, mentionné au début du XVe s. dans un inventaire de chartes relatives aux possessions de Clairmarais dans le comté de Saint-Pol (copie de J. de Pas, Saint-Omer, BM, 1669, I, non paginé, n° 51, « IX.a. ») et analysé au XVIIe s. par un érudit anonyme (cf. J. de Pas, «  Analyse d’une chronique  », p. 266). Indiqué  : Thes. dipl. 33753.

Analyse de l’inventaire :

« G[alcheri] comitis et E[lizabeth] comitisse Sancti Pauli, de decima et terragio Petri de Fontibus apud Livalsart et Caurel. » Analyse de la chronique anonyme, revue par J. de Pas :

« Septembre 1206. – Pierre de Fontaines, du consentement d’Eme, d’Ode et de Gillette, ses sœurs, donne à Clairmarais, par les mains de Gaucher de Châtillon, comte de Saint-Pol, la dîme et le terrage de Givausart (sic). »

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153 1207 (n. st.), février. Gaucher de Châtillon, comte de Saint-Pol, confirme à l’abbaye de Saint-Bertin la libre possession de ses biens dans le comté, ainsi que l’avait fait son prédécesseur, le comte Hugues [IV] (voir acte n° 92). A. Original perdu [voir C : « Cet original a 5 pouces 3 quarts d’hauteur et 9 pouces 3 quarts de largeur » ; le sceau est dessiné dans C et décrit dans E : « Grand sceau rond en cire verte, pendant en lac de soie verte, parfaitement rond et plat, épais de trois lignes. Il offre un chevalier armé de pied en cap. Inscription : ‘S. Galcheri de Castellione, comitis Sancti Pauli’. Contrescel : un ecusson dont les pieces sont effacees. Autour : ‘Secretum Galcheri’. Original dans les archives de l’abbaye de Saint Bertin, boîte de la Greneterie, cote d’Heuchin, n° 6 »]. B. Copie du XIIIe s., Boulogne-sur-Mer, BM, 144 (cartulaire de Saint-Bertin), f. 187r, n° 328. - C. Copie du XVIIIe s. par dom Dewitte, Saint-Omer, BM, 803, II (« Grand cartulaire » de Saint-Bertin), p. 54-55, n° 47, d’après A. - D. Copie du XVIIIe s., Paris, BNF, Collection de Picardie, t. 175, f. 101r, d’après A. - E. Copie du XVIIIe s., même bibl., même ms., f. 103r, d’après A. a. D. Haigneré, Les chartes de Saint-Bertin, t. 1, p. 213, n° 487, d’après C. Indiqué : Thes. dipl. 13972.

Gaucherus de Castellione, comes Sancti Pauli, abbati Sancti Bertini et conventui in perpetuum. Quoniam temporalia(a) transitoria sunt et caduca, et homini post mortem de omni labore suo nichil remanebit nisi quod in opera pietatis impendendo in celestes reposuerit thesauros, eapropter, orationibus vestris me commendatum esse volens, ea que in dominio meo possidetis vobis libere tenenda concedo ; et que autentica(b) carta nobilis viri predecessoris mei Hugonis, quondam comitis de Sancto Paulo, vobis confirmat, ego quoque monasterio vestro perpetuo habenda confirmo, presentem paginam sigillo meo consignans ut perpetue(c) firmitatis robur obtineat, et vos, sub protectione mea pace gaudentes, pro me et uxore mea et liberis nostris et antecessoribus orare debeatis. Huius rei testes sunt Willelmus de Gherlande, Robertus de Forcevile, Hugo de Wavrans. Actum anno gratie millesimo ducentesimo(d) sexto, mense februario. (a) temporilia C. - (b) auctentica B. - (c) perpetuum D. - (d) millesimo ducentesimo : M° CC° B.

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154 [1205-1207]. Gaucher de Châtillon, comte de Saint-Pol, et Élisabeth, son épouse, font savoir que Gérard de Arvel a donné à l’abbaye de Clairmarais des terres indéterminées, ainsi que des terrages et des cens. Acte perdu, mentionné au début du XVe s. dans un inventaire de chartes relatives aux possessions de Clairmarais dans le comté de Saint-Pol (copie de J. de Pas, Saint-Omer, BM, 1669, I, non paginé, n° 51, « III.b. » ; des points de suspension indiquent un ou plusieurs mots non déchiffrés par l’érudit). Cet inventaire signale aussi une confirmation donnée par Lambert, évêque de Thérouanne († 20 juin 1207), ce qui fournit un terminus ante quem approximatif. Indiqué : Thes. dipl. 33754.

« Item [= G(alcheri), comitis, et E(lisabeth), comitisse de Sancto Paulo] de terra Gerardi de Arvel, et de terris et terragiis et censu et concessione que in predictis habuit […], que duplex habetur. »

155 1207, novembre. - Paris. Gaucher de Châtillon, comte de Saint-Pol, reconnaît qu’il tient Baillon, Bouffémont et Boscum Tirelli en fief prioritaire de Philippe [II Auguste], roi de France. A. Original sur parchemin, 140/145 × 70 mm (repli 15/20 mm), sceau rond de cire brune pendant sur double queue de parchemin, légendé : « [+ Sigillum Galcheri de Castellio]ne comi[tis] Sancti Pauli », contre-sceau : « + Secretum Ga[lcheri] », Paris, AN, J 376, n° 1 (notes dorsales : « XIC » biffé, « XVI », « Littere Galcheri comitis Sancti Pauli de feodo Ballolum et aliis », XIIIe s.).

a. A. Duchesne, Histoire de la maison de Chastillon sur Marne, Preuves, p. 53. - b. Id., Histoire généalogique de la maison de Montmorency, Preuves, p. 78. - c. L.-C. Douët d’Arcq, Recherches historiques et critiques, p. 48. - d. A. Teulet, Layettes du Trésor des chartes, t. 1, p. 311, n° 829, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 14036.

Ego Gaucherus de Castellione, comes Sancti Pauli, notum facio universis ad quos littere presentes pervenerint quod ego, in presentia domini mei illustris Francie regis Philippi constitutus, presentibus etiam Matheo, comite Bellimontis, Simone de Monteforti et Matheo de Montemorenciaco et aliis multis, recognovi quod ego de eodem domino rege in capite et principaliter teneo in feodum Ballolium et Bofermont et Boscum Tirelli cum eorum pertinentiis, neque de hiis alium dominum advoco nisi ipsum. Quod ut ratum habeatur in posterum, sigilli mei munimine presentem paginam confirmo. Actum Parisius, anno gratie M° CC° septimo, mense novembri. 232

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156 1207. Gaucher [de Châtillon], comte de Saint-Pol, fait savoir que son vavasseur Guillaume de Sibiville, avec l’accord de son épouse et de ses fils, a vendu à l’abbaye de Cercamp 34 mencaudées de terre et tous les droits qu’il détenait à Sibiville, pour une somme de 32 marcs et une rente de 6 setiers de céréales, qui sera réduite à 4 setiers après sa mort. A. Original perdu. B. Copie du XIIIe s., Arras, ADPdC, 12 H 1 (cartulaire de Cercamp), p. 136-137, n° 131, « Montis Gaudii, G.a. ». Indiqué : Thes. dipl. 33755.

In nomine sancte et individue Trinitatis. Ego Gaucherus, comes Sancti Pauli, notum facio presentibus et futuris quod Willelmus de Sibivilla, vavassor meus, me concedente, vendidit et in elemosinam dedit Deo et beate Marie et fratribus Caricampi XXXIIII mencoldatas terre, et dominium et totum censum et quicquid iuris in eis et aliis terris de Sibivilla habebat, quas predicti fratres Caricampi antea possidebant, pro XXXa et IIbus marchis, iure hereditario in perpetuum possidenda, ita quod predictus Willelmus numquam per se vel per alium in iamdictis terris reclamare aliquid poterit, sed ab omnibus qui ad iusticiam venient garandizare tenebitur, pro hiis omnibus tres sextarios bladi et tres avene ad mensuram Sancti Pauli in grangia de Montjoie tota vita sua annuatim accepturus. Cum vero obierit Willelmus, unum sextarium bladi et alterum avene domui Caricampi diminuentur ; heredes eius reliquos IIIIor perpetue possidebunt. Hoc laudavit uxor eius per advocatum Balduinum de Sibivilla, filii eius per advocatum suum Hugonem Gelee, Eustachius, filius eius, per Hugonem de Ouvin. Utque pactio ista firmissime teneatur, sigilli mei munimine roboro. Actum anno incarnationis Domini M° CC° VII°.

157 1209, juin. Gaucher de Châtillon, comte de Saint-Pol, et Élisabeth, son épouse, donnent leur droit de forage à Lucheux au prieuré Saint-Léger de Lucheux. A. Original sur parchemin, 185/190 × 110 mm (repli 15 mm), jadis scellé de deux sceaux pendant sur lacs ou cordons (restent les trous percés dans le repli), Dijon, AD Côte-d’Or, 7 H 1357 (notes dorsales : « XXVIII. Lettre des forages de Lucheu », XVe s. ; « Luchei », « 1209 », XVIIe s.).

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B. Copie du XIIIe s., même dépôt, 7 H 143 (second cartulaire de Molesme), f. 129r. - C. Copie du XVIIe s. par A. Duchesne, Paris, BNF, Collection Duchesne, t. 71, f. 60v. - D. Copie du XVIIe s. par A. Duchesne, même bibl., Collection Duchesne, t. 19, pièce n° 36. - E. Copie du XVIIIe s., même bibl., Collection de Picardie, t. 175, f. 105r, d’après B. a. A. Duchesne, Histoire de la maison de Chastillon sur Marne, Preuves, p. 36, d’après B. - b. R. Dubois, « Prieuré de Lucheux », p. 214-215, n° 22, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 14306.

Ego Galcerus de Castellione, comes Sancti Pauli, et Elizabeth, uxor mea, notum facimus presentibus et futuris quod nos, divine pietatis intuitu, dedimus et concessimus in perpetuum foragium nostrum de Luceu ecclesie Sancti Leodegarii et monachis eiusdem loci, libere et quiete habendum et pacifice possidendum. Ut hoc ratum sit et firmum, sigillis nostris confirmavimus. Actum anno Domini M° CC° nono, mense iunio.

158 1209, août. Yolande, comtesse de Saint-Pol [et dame d’Encre], à la demande de Richard, évêque d’Amiens, transforme en alleu la dîme [de Grandcourt], donnée à l’abbaye d’Eaucourt par Guy, seigneur de Grandcourt, sur son lit de mort. A. Original perdu [voir B : « Ausquelles lettres estoit pendant un seel anchien en chire verde, auquel estoit emprainct l’effigie d’une dame, et au contreseel ung oeseau a esles estendues. Et sur le dors desdites lettres estant en parchemin, en largeur trois petits doitz et en longueur de deux palmes, sont escriptz ces motz : ‘Comitissa Sancti Pauli pro decima de Grandcourt’ »]. B. Copie du XVIe s., Paris, AN, J 808, n° 78 (5), d’après une copie authentique du 11 mars 1559. Indiqué : Thes. dipl. 33756.

Actiones humane delete(a) pereunt et longi processu temporis infirmantur(b), nisi recipiant a voce testium aut scripti testimonio firmamentum. Ignotescat ergo presentibus et futuris quod quandam decimam quam vir nobilis Guido, dominus de Grancourt, in extremo vite sue curriculo sub elemosina Aquecurtensi ecclesie misericorditer et pie contulit, ego Yole, comitissa de Sancto Paulo, eidem ecclesie consilio et admonitione domini R[ichardi], Dei gratia Ambianensis episcopi, cum prius ad meum spectaret feodum, concessi sub allodio in perpetuum possidendam. Quod quia maneat inconcussum et stabile perseveret, sigilli mei presentem paginam duxi munimine confirmandam, anno Domini millesimo ducentesimo nono, mense augusto. (a) delevi B, lire delete. - (b) informantur B, lire infirmantur.

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159 1210 (n. st.), janvier. Gaucher de Châtillon, comte de Saint-Pol, confirme les donations faites à l’abbaye de Blangy par son beau-père Hugues [IV] Candavène en 1186 (voir acte n° 65).

Acte perdu, mentionné en 1613 par F. de Locre, Histoire chronographique des comtes, p. 30 et 34. Indiqué : Thes. dipl. 33757.

« Ceste pieté advint l’an 1186, et fust ratifiée par Gaultier, son gendre et successeur, l’an 1209 » (p. 30) ; « L’an 1209, au mois de janvier, ledict de Chastillon ratifia ce que Hues Campdavaine, son beau père, avoit ordonné au prouffit des religieux de Blangy » (p. 34).

160 12[10] (n. st.), 12 mars. Gaucher de Châtillon, comte de Saint-Pol, et Élisabeth, son épouse, donnent en fief à Robert de Boves les avoueries de Sailly[-Laurette] et ce que la comtesse Yolande tenait en douaire à cet endroit, ainsi que 10 muids de blé, 100 anguilles et les maisons de Païen Garet à Encre, et 30 muids de vin à Pont-Sainte-Maxence. Acte perdu, mentionné en 1784 par L.-F. Daire, Histoire civile, ecclésiastique et littéraire, p. 36, sous la date du 12 mars 1204. Cette date pose problème, car l’acte d’hommage de Robert de Boves au comte de Saint-Pol est daté de mars 1209, a. st. (Paris, AN, K 1213, n° 68 ; éd. V. de Beauvillé, Recueil de documents inédits, t. 2, p. 27, n° 31). L.-F. Daire a sans doute commis une erreur de lecture en déchiffrant un IV au lieu d’un IX. Il est au demeurant possible qu’il fasse simplement référence à l’acte de Robert de Boves, qu’il avait eu sous les yeux par le biais du second cartulaire de la châtellenie d’Encre (cf. J.-F. Nieus, « Le chartrier des comtes », p. 17, note 46, et p. 26, n° 4). Seule l’absence de quantième dans l’acte de Robert tend à confirmer l’existence d’une charte comtale vue par Daire. Indiqué : Thes. dipl. 33758.

161 [1209, 29-31 mars, ou] 1210 (n. st.), mars. - Laon. Gaucher de Châtillon, comte de Saint-Pol, s’engage envers Philippe [II Auguste], roi de France, à livrer sa forteresse de Saint-Pol à grande et à petite force chaque fois qu’il en sera requis. A. Original sur parchemin, 115/110 × 75 mm (repli 15 mm), fragment de sceau en cire brune pendant sur double queue de parchemin, Paris, AN, J 622, n° 6 (notes dorsales : « Littere Galcheri comitis Sancti Pauli de reddenda fortericia Sancti Pauli ad magnam vim et parvam, M° CC° IX° », XIVe s. ; « 4 », « 18 », « 1209 », XVIIe s. ; « J 1019, n° 1 » biffé, « J 622, n° 6 », XIXe s.).

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B. Copie du XIIIe s., Vatican, Bibl. Apostolica Vaticana, Ottoboni lat. 2796 (« Registre A » de Philippe Auguste), f. 85v. - C. Copie du XIIIe s., Paris, AN, JJ 31 (« cartulaire de saint Louis »), f. 66v. - D. Copie du XIVe s., même dépôt, JJ 8 (« Registre B » de Philippe Auguste), f. 89v. - E. Copie du XVIIIe s., Paris, BNF, Collection de Picardie, t. 175, f. 104r, d’après C. - F. Copie du XVIIIe s. même bibl., même ms., f. 96v, d’après C. a. A. Duchesne, Histoire de la maison de Chastillon sur Marne, Preuves, p. 35. - b. A. Teulet, Layettes du Trésor des chartes, t. 1, p. 346, n° 914, d’après C (signale que A est égaré). - c. J.W. Baldwin et a., Les registres de Philippe Auguste, t. 1, p. 395, n° 16, d’après B. Indiqué : Thes. dipl. 14412.

Ego Galcherus de Castellione, comes Sancti Pauli, notum facio universis presentes litteras inspecturis quod ego karissimo domino meo Ph[ilippo], illustri Francie regi, creantavi et corporali fide mediante fiduciavi quod ego et heres meus ad magnam vim et ad parvam reddemus ei et heredi eius fortericiam meam de Sancto Paulo quotienscumque eis opus fuerit, et nos exinde requisierint. Actum Lauduni, anno Domini M° CC° nono, mense martio.

162 1210, mai. - Mantes. Gaucher de Châtillon, comte de Saint-Pol, s’engage à ne pas accueillir ou retenir les Juifs de Philippe [II Auguste], roi de France. Ce dernier ne retiendra pas les siens. A. Original sur parchemin, 125 × 55 mm (repli 20 mm), jadis scellé sur double queue de parchemin, Paris, AN, J 427, n° 2 (pas de notes dorsales). a. A. Teulet, Layettes du Trésor des chartes, t. 1, p. 350, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 14427.

Ego Galcherus de Castellione, comes Sancti Pauli, notum facio universis presentes litteras inspecturis quod ego non recipiam neque retinebo de cetero iudeos karissimi domini mei Ph[ilippi], Francie regis illustris, neque meos iudeos ipse de cetero retinebit. Actum Medunte, anno Domini M° CC° decimo, mense maio.

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163 1211 (n. st.), janvier. Gaucher de Châtillon, comte de Saint-Pol, et Élisabeth, son épouse, avec l’accord de leurs enfants Guy, Hugues et Eustachie, donnent à l’abbaye de Cercamp une rente de 100 sous parisis sur le travers de Frévent, pour le luminaire de l’église et pour y célébrer des messes à la mémoire du comte Hugues [IV] et de ses prédécesseurs. A. Original sur parchemin, 130/135 × 100 mm (repli 15 mm), jadis scellé de deux sceaux pendant sur double queue, Arras, ADPdC, 12 H 7, « Abbatie, I.a. » (notes dorsales : « Carta comitis de Sancto Paulo super […] redditu centum solidorum », XIIIe s. ; « Abbatie », « I.a. », XIVe s. ; « 1210, Frévent » suivi d’une analyse, XVIIe s.). B. Vidimus du 9 octobre 1387 par le prévôt de Doullens, même dépôt, 12 H 7, « Abbatie, I.a. ». - C. Copie du XVIIe s. par J. R. Hannedouche de Rebecque, Bruxelles, AGR, Manuscrits divers, 5162, f. 18r, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 33631.

Ego Galcherus de Castellione, comes Sancti Pauli, notum fieri volo presentibus et futuris quod ego et Isabeldis comitissa, uxor mea, dedimus ecclesie Caricampi et fratribus ibidem Deo servientibus, de consensu filiorum nostrorum [Gui]donis(a) et Hugonis et Eustatie, filie nostre, centum solidos Parisiensis m[one]te ad luminare eiusdem ecclesie et ad missas celebrandas pro ani[ma]bus pie memorie Hugonis, quondam comitis Sancti Pauli, et omnium predecessorum nostrorum, in perpetuam elemosinam possidendos. Hoc autem statuimus et districte precipimus quatinus predicti centum solidi de trans[verso de] Feverens singulis annis in festo sancti Remigii absque omni dilat[ionis impe]dimento iamdictis fratribus solvantur. Actum anno g[ratie] M° CC° decimo, mense ianuario. (a) Le bord droit de A est mutilé. Le texte est complété à l’aide de B.

164 1211. Yolande, comtesse de Saint-Pol, fait savoir que le prêtre Gautier, chanoine d’Encre, a affecté à la chapellenie Saint-Nicolas d’Encre la dîme d’Auchonvillers qu’il tenait en engagère pour 60 livres parisis, ainsi que sa maison adjacente au prieuré SaintGervais d’Encre ; elle approuve en tant que dame d’Encre. A. Original sur parchemin, 205/215 × 140/145 mm (repli 20 mm), jadis scellé sur double queue de parchemin, Amiens, AD Somme, 3 G 317, n° 1 (notes dorsales : « [...] capelle beati Nicholai », « copiata est de novo », « Beati Nicholai de Encra », « Mxvi », XVe s.).

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B. Copie du XIVe s., Château de La Guerche, Bibl. de F. de Crouy-Chanel (cartulaire de l’évêché d’Amiens), f. 166v. - C. Copie du XVIIIe s., Paris, BNF, Collection de Picardie, t. 259, f. 96r. - D. Copie du XVIIIe s., même bibl., même ms., f. 97r, d’après A. - E. Copie de la fin du XIXe s. par M. Devauchelle, Amiens, BM, 1248, II, pièce non numérotée, d’après A. - F. Copie de la fin du XIXe s. par H. Daussy, même bibl., 1264, non paginé, d’après E. a. G. Durand, Inventaire sommaire des archives départementales, t. 5, 1902, p. 108, d’après A (éd. fragmentaire). Indiqué : Thes. dipl. 33375.

Yole, comitissa Sancti Pauli, omnibus presens scriptum inspecturis, salutem in Domino. Puplice(a) noticie duximus commendamdum(b) quod Galterus presbyter, canonicus Encrensis, in presentia nostra, capellanie in honore beati Nicholai apud Encram constitute, assensu et voluntate nostra, in elemosinam contulit decimam de Auconviler, quam titulo pignoris pro sexaginta libris Parisiensium possidebat, ita quod si eam redimi contingat, dicta pecunia refundetur in redditus ad incrementum capellanie memorate. Donavit etiam eidem capellanie domum suam lapideam cum omnibus eius appendiciis integre, iuxta caput monasterii Sancti Gervasii de Encra sitam, capellano sive capellanis, si plures fuerint eidem capellanie deserviende assignati, in perpetuum pacifice possidendam. Notandum est insuper quod prenotatus Galterus canonicus ad opus capellanie iam dicte in perpetuam elemosinam in manum nostram, sicut domine castri de Encra, sollempniter resignavit. Et nos resignationem illam approbavimus, et dicte capellanie concessimus ea que predicta sunt libere et pacifice in perpetuum possidenda. Et ad maiorem rei firmitatem, presentem cartam annotari fecimus contra cuiusconque(c) callumpniam et sigilli nostri impressione in testimonium veritatis roborari. Actum anno Domini M° CC° undecimo. (a) Sic A, pour publice. - (b) Sic A, pour commendandum. - (c) Sic A, pour cuiuscumque.

165 1212, mai. Gaucher de Châtillon, comte de Saint-Pol, fait savoir que Guillaume Heibons, chevalier, et Isabelle, son épouse, avec l’accord de leurs enfants, ont vendu à l’église de Saint-Pol leur terre de Bosiera avec tous les droits qu’ils y détenaient, pour une somme de 40 livres parisis.

A. Original sur parchemin, 160 × 130 mm (repli 20 mm), jadis scellé sur torsade de parchemin, collection privée (notes dorsales : « De terra de Bosiera cum omni iusticia et dominio », XIIIe s. ; « B », « XXIII », XVe s.). Fac-similé : Arras, ADPdC, 1 J 1556 (photocopie réalisée en 1987).

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Indiqué : Thes. dipl. 33759.

Ego Galcherus de Castellione, comes Sancti Pauli, omnibus presentes litteras inspecturis, salutem in Domino. Noverint universi tam presentes quam futuri quod Guillelmus Heibons, miles, et Ysabel, uxor eius, vendiderunt ecclesie Sancti Pauli terram suam de Bosiera cum omni iusticia et dominio et quicquid in ea habebant pro quadraginta libris Parisiensium. Hanc autem venditionem laudaverunt et voluerunt Petrus, filius eiusdem Guillelmi, et Eremburgis, uxor ipsius Guillelmi(a). Ego vero Galcherus, quia predicta terra de feodo meo erat, vendicionem istam laudavi et volui et contra omnes garantizandam manucepi. Quod ut ratum et inconcussum futuris temporibus permaneat, ego Galcherus predictus presentem cartam sigilli mei impressione feci communiri. Actum anno Domini M° CC° duodecimo, mense maio. (a) Sic A, pour Petri.

166 [1212 - 1213, avril]. Gaucher de Châtillon, comte de Saint-Pol, demande à Hugues, abbé de Marmoutier, de leur céder le prieuré d’Oeuf[-en-Ternois], à lui et à son épouse [Élisabeth], à titre viager ; il s’engage à le libérer de l’emprise des frères Quiéret, à le reconstruire et à augmenter son patrimoine, à payer 2 marcs d’argent chaque année, ainsi qu’à obtenir des chartes de confirmation.

A. Original perdu. B. Copie du XVIIIe s., Paris, BNF, Collection de Picardie, t. 175, f. 106r-v, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 33760. Note sur la datation : La présente lettre ne peut être antérieure de plus de quelques mois aux différents actes entérinant la cession du prieuré, qui ont été délivrés en avril et en mai 1213 (voir la datation de l’acte suivant).

Domino et amico in Christo carissimo H[ugoni], Dei permissione abbati Maioris Monasterii, G[alcherus] de Castellione, comes Sancti Pauli, salutem et paratam ad omnia voluntatem. Dilectos et fideles meos P., presbiterum, et B[ernardum], clericum meum, ad vos miseram et adhuc eosdem cum litteris meis patentibus ad vos mitto, rogans attente quatinus iis super hiis que vobis ex parte mea dixerint tamquam mihi credatis et pro utilitate ecclesie vestre opere compleatis, scilicet quod domum vestram d’Uvés mihi et uxori mee quamdiu vixerimus possidendam conferatis. Et ego de manu Herodis, scilicet de manibus Hugonis Kieret et fratrum eius, domum illam liberabo, ita quod post decessum meum et uxoris mee illam in pace possi239

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debitis sicuti possidere solebatis ; quicquid autem ibi acquirere potero ecclesie erit. Duas marcas argenti pro illa domo singulis annis vobis reddam, et litteras domini Ludovici, in cuius feodo domus est, et litteras domini Remensis archiepiscopi, Morinensis et Attrebatensis episcopi vobis tradam sub eadem forma quam volueritis, ne aliquis heredum nostrorum post decessum nostrum in eadem domo vel in acquisitis aliquid possit reclamare. Domos autem vestras reedificabo et tantum de bonis nostris et hereditate nostra, Deo auxiliante, ibi largiri proposui quod coram Deo et hominibus mihi cedet ad honorem et vobis ad utilitatem. Sciatis autem me graviter sustinere quod ore ad os vobiscum loqui non possem infra dominicam qua mihi mandastis per Bernardum, clericum meum, quia orare(b) erat tempus, sed feria quarta post dominicam illam ad vos venissem. (a) orere B, lire orare.

167 [1213, en avril au plus tard]. Gaucher de Châtillon, comte de Saint-Pol, et Élisabeth, son épouse, font savoir que l’abbé de Marmoutier leur a cédé le prieuré d’Oeuf[-en-Ternois] à titre viager, à charge d’en apurer les dettes, d’y entretenir un moine de Marmoutier et de respecter l’intégrité de ses possessions.

A. Original perdu [voir B : « Scellé de 2 sceaux en cire blanche, sur lacs de parchemin » ; les sceaux sont dessinés]. B. Copie du XVIIIe s. par dom Gaignières, Paris, BNF, lat. 5441, p. 165, d’après A. a. D. Haigneré, « Le prieuré d’Oeuf », p. 79-80, n° 1, d’après B. Indiqué : Thes. dipl. 33761. Note sur la datation : Cet acte a été confirmé en avril 1213 par le roi de France (J. Monicat et J. Boussard, Recueil des actes de Philippe Auguste, t. 3, p. 415-417, n° 1291) et en mai de la même année par l’évêque d’Amiens (D. Haigneré, «  Le prieuré d’Oeuf », p. 81, n° 3).

Ego Gaucherus de Chastellione, comes Sancti Pauli, et ego Elisabeth comitissa, uxor eius, notum fieri volumus universis qui presens scriptum viderint vel audierint, quod H[ugo], venerabilis abbas, et totus conventus Maioris Monasterii, communi assensu ipsorum omnium, tradiderunt et concesserunt nobis prioratum de Oeth cum omnibus pertinentiis suis toto tempore vite nostre nomine Maioris Monasterii pacifice possidendum et meliorandum, salva eidem(a) monasterio donacione parrochialis ecclesie eiusdem loci quociens ipsam vacare contigerit. Et sciendum quod nos dictum prioratum et 240

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omnia ad ipsum pertinentia ab omnibus debitis in presentiarum liberare tenemur, pro quibus debitis nec nos, nec heredes nostri, nec alius aliquid ab eisdem monasterio vel a prioratu predicto poterimus exigere. Tenebimus autem in eadem domo unum de monachis Maioris Monasterii, cui in necessariis honorifice providebimus et quem quociens voluerimus mutabimus. Item, predictum prioratum immunem semper ab omni debito et in bono statu fideliter conservabimus. Nec nobis licebit ex ipso prioratu vel eius pertinentiis aliquid dare aut vendere, seu pignori obligare, vel quoquomodo alienare ; nec in eodem prioratu vel eius possessionibus aliquam turrem(b) vel aliquid propugnaculum faciemus. Verum, cum in fata cesserimus, predictus prioratus, immunis ab omni debito, cum omni integritate possessionum suarum et cum omni melioratione quam in eodem prioratu, tam edificiis quam in augmentatione possessionum vel reddituum fecerimus, pro qua melioratione predicti monachi ad aliquid resarciendum nobis vel heredibus nostris minime tenebuntur, et cum omnis rebus, tam nutrituris quam aliis, que tunc in eadem domo reperte fuerint, sine heredum nostrorum reclamatione vel exactione aliqua quorumlibet aliorum, ad memoratos monachos libere et pacifice revertetur. In cuius rei testimonium, presentes litteras sigillorum nostrorum fecimus impressionibus roborari. (a) eiusdem B, lire eidem. - (b) terre B, lire turrem.

168 1214. - Encre. Yolande, comtesse de Saint-Pol et dame d’Encre, fait savoir que Gautier de Maurepas, son homme, a vendu à l’abbaye Saint-Barthélemy de Noyon 23 journaux de terre qu’il tenait en fief à Dompierre[-Becquincourt] et Heudincort, répartis en trois champs ; Gautier, son épouse, ses enfants, sa sœur et son beau-frère s’engagent à défendre cette vente selon la coutume de la région ; la comtesse fait de même selon la coutume du château d’Encre. A. Original sur parchemin, 290/295 × 110/120 mm (repli 20 mm), jadis scellé sur double queue de parchemin, Beauvais, AD Oise, H 472 (Fonds Saint-Barthélemy de Noyon), pièce non cotée (notes dorsales : « Yolendis comitisse super quibusdam terris sitis in territorio de Dompierre », « Dompetra, LXVII. Littere Iolendis comitisse de terra Walteri de Maurepast », « Iolendis comitisse », « De venditione Walteri de Maurepast », XIIIe s. ; « Dompiere, 1214. Confirmation de l’acquisition de vingt trois journeux de terres es terroirs de Dompiere et Heudicourt faite par les religieux de Saint Barthélemy de Gautier de Maurepas », « 24e layette, liasse C », « II », « Dompierre », XVIIe s.). Indiqué : Thes. dipl. 33762.

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Ego Iolendis, comitissa de Sancto Paulo et domina de Encra, presentibus et futuris notum facio quod Galterus de Malrepast, homo meus, in presentia mea constitutus, circiter viginti tria iornalia terre in territorio de Dumpierre et de Heudincort site, quam de me tenebat in feodum, ecclesie Sancti Bartholomei Noviomensis in perpetuum vendidit, videlicet culturellam inter Dumpierre et Beckincort sitam, et campum qui dicitur ad Audunfosse, et campum iuxta viam que de Lehomo ducit ad Esclusiers. Ego vero eandem venditionem predicte ecclesie concessi in perpetuum et quitavi omni honere(a) et servicio et censu excluso, prefato Galtero et Marga, uxore eius, et Roberto, filio eius antenato, et ceteris liberis eius, Flandrina etiam, sorore eius, et Roberto, marito ipsius, fidem interponentibus quod de cetero prefatam ecclesiam per se vel per alium super eadem venditione nullatenus molestabunt, sed adversus omnes qui iuri et legi parere voluerint secundum consuetudinem regionis debitam ferent garandiam. Ego quoque, si Galterus vel aliquis alius super terra illa sepedictam ecclesiam Sancti Bartholomei vexare vel impetere voluerit, contra omnes secundum consuetudinem castri de Encra eandem terram sepedicte ecclesie teneor garandizare. Ut autem hoc ratum et firmum permaneat, presens scriptum meo feci sigillo roborari. Actum apud Encram in presentia parium castri, anno gratie M° CC° X° IIII°. (a) Sic A, pour onere.

169 1214. - Encre. Gaucher de Châtillon, comte de Saint-Pol, et Élisabeth, son épouse, font savoir que Gautier de Maurepas, leur homme, a vendu à l’abbaye Saint-Barthélemy de Noyon 23 journaux de terre qu’il tenait en fief à Dompierre[-Becquincourt] et Heudincort, répartis en trois champs ; Gautier, son épouse, ses enfants, sa sœur et son beau-frère s’engagent à défendre cette vente selon la coutume de la région ; le comte et la comtesse font de même selon la coutume du château d’Encre. A. Original sur parchemin, 240 × 150 mm (repli 25 mm), jadis scellé de deux sceaux pendant sur bouble queue de parchemin, Beauvais, AD Oise, H 472 (Fonds SaintBarthélemy de Noyon), pièce non cotée (notes dorsales : « I », « Littere domini Gaugeri comitis de Sancto Paulo en Ternois super emptione XXti trium iornalium terre site in territorio de Donpierre », « Domperre, LXXVI », XIIIe s. ; « Dompiere, 1214. Vente de vingt trois journeux de terres à Dompiere et à Bequincaurt faite à Mr de Saint Barthélemy par Gaultier de Maurepas en présence de Gautier de Chastillon, comte de Saint Paul », « 10 », « 24e layette, liasse C », XVIIe s.). Indiqué : Thes. dipl. 33763.

Galcherus de Castellione, comes de Sancto Paulo, et Elisabeth, comitissa, presentibus et futuris in perpetuum. Notum facimus universis quod Galte242

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rus de Malrepast, homo noster, in presentia nostra constitutus, circiter viginti tria iornalia terre in territorio de Dumpierre et de Heudincort site, quam de nobis tenebat in feodum, ecclesie Sancti Bartholomei Noviomensis in perpetuum vendidit, videlicet culturellam inter Dumpierre et Beckincort sitam, et campum qui dicitur ad Audunfosse, et campum iuxta viam que de Lehomo ducit ad Esclusiers. Nos vero eandem venditionem predicte ecclesie concessimus in perpetuum et quitavimus omni honere(a) et servicio et censu excluso, prefato Galtero et Marga, uxore eius, et Roberto, filio eius antenato, ceterisque liberis eius, Flandrina etiam, sorore eius, et Roberto, marito ipsius, fidem interponentibus quod de cetero prefatam ecclesiam per se vel per alium super eadem venditione nullatenus molestabunt, sed adversus omnes qui iuri et legi parere voluerint secundum consuetudinem regionis debitam ferent garandiam. Nos quoque, si Galterus vel aliquis alius super terra illa sepedictam ecclesiam Sancti Bartholomei vexare vel impetere voluerit, contra omnes secundum consuetudinem castri de Encra eandem terram sepedicte ecclesie tenemur garandizare. Ut autem hoc ratum et firmum permaneat, presens scriptum nostris fecimus sigillis roborari. Actum apud Encram in presentia parium castri, anno gratie M° CC° quarto decimo. (a) Sic A, pour onere.

170 1214. Gaucher de Châtillon, comte de Saint-Pol, fait savoir qu’il a créé trois prébendes dans sa chapelle d’Encre avec l’accord de l’évêque d’Amiens, en réunissant l’ancienne prébende, la dîme de Fricourt et d’autres dîmes ; la collation en reviendra alternativement au seigneur d’Encre et à l’évêque d’Amiens. A. Original sur parchemin, 185/190 × 135 mm (repli 20 mm), jadis scellé sur double queue de parchemin, Amiens, AD Somme, 3 G 317, n° 2 (notes dorsales : « Copiata est de novo », « De prebendas de Friecourt », « Encra », XIIIe s. ; « CXXVI. Donatio capellaniarum seu prebendarum castri de Encra », XIVe s.). B. Copie du XIIIe s., Château de La Guerche, Bibl. de F. de Crouy-Chanel (cartulaire de l’évêché d’Amiens), f. 177r-v. - C. Copie du XVIIIe s., Paris, BNF, Collection de Picardie, t. 259, f. 104r. - D. Copie du XVIIIe s., même bibl., même ms., f. 105r. - E. Copie de la fin du XIXe s. par M. Devauchelle, Amiens, BM, 1248, II, pièce non numérotée, d’après A. - F. Copie de la fin du XIXe s. par H. Daussy, même bibl., 1264, non paginé, d’après E. a. G. Durand, Inventaire sommaire des archives départementales, t. 5, 1902, p. 108, d’après A (éd. partielle). Indiqué : Thes. dipl. 33376.

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Ego Gaucherus de Castellione, comes Sancti Pauli, notum facio presentibus et futuris quod, de voluntate et assensu venerabilis patris et domini mei episcopi Ambianensis, cum antiqua prebenda capelle mee de Encra et decima de Freuecort et aliis decimis in eadem capella statui tres prebendas, taliter de ipsarum donatione in futuro et aliarum que hiis prebendis, dante Domino, aggregabuntur, cum eodem episcopo disponens quod primo vacaturam pro mea comferam(a) voluntate et Ambianensis episcopus vacaturam secundo, ita ut omnium prebendarum pro tempore vacationis a me vel heredibus meis et Ambianensi episcopo interscalaris fiet donatio successive, ita videlicet quod cum ego vel heres meus, dominus Encre, unam prebendam vacantem dederit, Ambianensis episcopus potestatem habeat vacantem aliam comferendi(b) ; et sic domino Encre et Ambianensi episcopo in perpetuum de singulis vacaturis cumpetat(c) donatio, prout donandi, sicut superius expressum est, offeret se facultas. Actum Verbi incarnati M° CC° quarto decimo. (a) Sic A, pour conferam. - (b) Sic A, pour conferendi. - (c) Sic A, pour competat.

171 [1214, 25-31 mars, ou] 1215 (n. st.), mars. Gaucher de Châtillon, comte de Saint-Pol, et Élisabeth, son épouse, font savoir que Gérard, seigneur de Fricourt, a vendu à Gautier Burdellus, doyen d’Encre, et à Guy, prêtre de Toutencourt, toute la dîme qu’il possédait à Fricourt, en vue d’instaurer deux chapellenies dans la chapelle comtale d’Encre après leur mort ; Gérard leur a aussi cédé un journal de terre près de Fricourt, pour édifier une grange destinée au stockage de la dîme ; modification de douaire en faveur d’Agnès, son épouse. A. Original sur parchemin, 260/270 × 380/385 mm (repli 30 mm), scellé d’un sceau en navette de cire brune pendant sur double queue de parchemin, légendé : «  [+ Sigillum Elisabeth de Castellio]ne comitisse Sancti Pa[uli] », contre-sceau : « [+ S]ecretum es[t] » (un second sceau, celui de Gaucher, a disparu), Amiens, AD Somme, 3 G 317, n° 3 (notes dorsales : « De II capellaniis de Encra quarum fructus sunt in territorio de Friecourt », « III », XIIIe s.). B. Copie du XIIIe s., Château de La Guerche, Bibl. de F. de Crouy-Chanel (cartulaire de l’évêché d’Amiens), f. 98r-v. - C. Copie du XVIIe s., Amiens, AD Somme, 3 G 318, n° 2, d’après le « petit livre noir » de l’évêché d’Amiens. - D. Copie du XVIIIe s., Paris, BNF, Collection de Picardie, t. 231, f. 270r-v. - E. Copie du XVIIIe s., même bibl., même ms., f. 271r-v, d’après A. - F. Copie de la fin du XIXe s. par M. Devauchelle, Amiens, BM, 1248, II, pièce non numérotée, d’après A. - G. Copie de la fin du XIXe s. par H. Daussy, même bibl., 1264, non paginé, d’après E. a. G. Durand, Inventaire sommaire des archives départementales, t. 5, 1902, p. 108-109, d’après A (éd. partielle). Indiqué : Thes. dipl. 33377.

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Ego Gaucherus de Castellione, comes Sancti Pauli, et Elizabeth, uxor mea, notum facimus presentibus et futuris quod Gerardus miles, homo noster, dominus de Friecort, vendidit et in elemosinam concessit Galtero Burdello, decano de Encra, et Guidoni, presbytero de Toutencort, et successoribus eorum ecclesiasticis personis, totam decimam suam quam habebat in toto territorio de Friecort, videlicet octo garbas de singulis novem garbis, ad constituendas post obitum eorundem G[alteri] et G[uidonis] presbyterorum duas prebendas in capella nostra de Encra, ita videlicet quod homines de Friecort dictam decimam propriis sumptibus et vehiculis ad grangiam dictorum G[alteri] decani et G[uidonis] et eorundem successorum in qua decima reponetur adducent, preter quam de terra illa que tenetur de domino Gerardo de Cuerlu et de terra que appellatur li Alue. Si vero nemus vel aliquam partem nemoris quod est in toto territorio de Friecort extirpari contigerit et ad terram arabilem deduci, predicti G[alterus] et G[uido] et successores eorundem sicut in aliis campis de Friecort decimam ibi recipient. Concessit etiam ipse Gerardus G[altero] et G[uidoni] prenotatis et successoribus eorum unam masuram liberam unum iornalem terre continentem, iuxta villam de Friecort, ad faciendum grangiam in qua decima reponetur. Interposita est etiam hec conditio quod serviens dicti Gerardi vel heredum suorum qui ad terragiandum fuerit institutus, quando terragiare debebit, vocare tenebitur servientem dictorum G[alteri] et G[uidonis] et successorum eorum ad domum in qua decima reponetur, et ei significare ut pariter accedant ad terragiandum et ad decimandum. Factum est autem hoc assensu et voluntate Agnetis, uxoris dicti Gerardi, cui in presentia nostra pro dotalicio quod ipsa habebat in dicta decima sufficientem commutationem prefatus Gerardus assignavit, ad petitionem ipsius Agnetis et amicorum suorum approbationem, videlicet medietatem tocius terre sue arabilis de Friecort et totum terragium suum de Friecort, centum etiam iornalia nemoris, duos vavassores : Robertum filium Mathei, Iohannem de Bello Grandi et eorum heredes, et unam francam masuram infra villam de Friecort. Sciendum est itaque quod predictus G[erardus] miles, Agnes, uxor eius, Robertus, Ansellus, Maria et Mainssendis, heredes ipsorum, in nostra presentia, prestito sacramento cum interpositione fidei, dictam venditionem prefate decime, pro qua ducentas sexagita(a) libras Parisiensium de nummis supradictorum Galteri decani et Guidonis presbyteri receperunt, et elemosinam eiusdem decime factam eisdem et successoribus eorum ecclesiasticis personis creantaverunt se firmiter et fideliter cum eorum posteris in perpetuum observaturos. Nos autem dictam decimam que ad feodum nostrum pertinebat prefatis presbyteris G[altero] et G[uidoni] et successoribus eorum, sicut superius dictum est ecclesiasticis personis, liberam et inmunem ab omni servicio laicali benigne concessimus possidendam. Et ad petitionem sepedicti Gerardi, Agnetis, uxoris eius, et supra nominatorum heredum suorum, nos et heredes nostros huius rei fideiussores et garandizatores successive perempniter constituimus  ; et ad maiorem firmitatem, cartam nostram 245

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J.-F. Nieus, Les chartes des comtes de Saint-Pol

sigillorum nostrorum munimine roboratam supra memoratis Galtero decano et Guidoni presbytero contradidimus. Actum anno Verbi incarnati millesimo ducentesimo quarto decimo, mense martio. (a) Sic A, pour sexaginta.

172 1216 (n. st.), mars. - Paris. Gaucher de Châtillon, comte de Saint-Pol, se porte garant à raison de 200 livres parisis pour Gérard de Grimbergen, prisonnier de Philippe [II Auguste], roi de France, s’il venait à guerroyer contre celui-ci ou son fils Louis. A. Original sur parchemin, 160 × 45/60 mm (queue 15 mm), sceau rond de cire brune pendant sur simple queue, légende détruite, contre-sceau : « + Secretum Galcheri », Paris, AN, J 532, Flandre I (2), n° 6 (pas de notes dorsales). a. F. Duchesne, Historiae Francorum scriptores, t. 5, p. 270. - b. A. Teulet, Layettes du Trésor des chartes, t. 1, p. 428, n° 1162, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 15520.

Ego Galcherus de Chasteillon, comes Sancti Pauli, notum facio universis presentes litteras inspecturis quod ego karissimo domino meo Philippo, regi Francie illustri, pro Girardo de Grinbierge, prisone suo, de ducentis libris Parisiensium me fideiussorem constituo, tali modo quod si dictus Girardus dominum regem vel Ludovicum, filium suum, vel terram domini regis guerrearet, quamdiu dominus rex voluerit debitam iusticiam exibere in curia sua comiti Flandrie vel ei iusticiam facere, ego domino regi ducentas libras reddere tenerer infra quadraginta dies postquam ab eodem rege fuerim submonitus. Actum Parisius, anno Domini M° CC° quintodecimo, mense martio.

173 1216, 1er mai. Gaucher de Châtillon, comte de Saint-Pol, fait savoir que si sa fille Eustachie meurt avant que les 4000 livres parisis de dot qu’il a accordées pour elle à Daniel, avoué d’Arras et seigneur de Béthune, soient intégralement payées, il se remboursera de la somme déjà versée sur la terre que celui-ci a donnée en douaire à Eustachie. A. Original sur parchemin, 215 × 40 mm (repli 15 mm), sceau rond de cire beige pendant sur double queue de parchemin, légende détruite, contre-sceau  : «  [+ Secretum] Galc[heri] », Lille, AD Nord, B 394, n° 306 (notes dorsales : « Saint Paul », « Béthune, Saint Paul, mariages, 1216 », suivi d’une analyse, XVIIIe s.).

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Indiqué : Thes. dipl. 33111.

Ego Galcherus de Castellione, comes Sancti Pauli, notum facio omnibus presentibus et futuris quod si E[ustachia], filia mea, viam universe carnis ingrederetur antequam quater mille libras Parisiensium quas cum ipsa nobili viro D[aniele], Attrebatensi advocato, Bethunie domino, dedi in maritagium persolverentur, ad terram quam iamdictus D[aniel] E[ustachie], filie mee, dedit in dotalicum me caperem, donec quod solutum esset de iamdictis quater mille libris rehaberem ; et nichil aliud ad terram illam capere possem, nisi quod solutum esset de prefatis quater mille libris Parisiensium. Actum anno Domini M° CC° sextodecimo, primo die maii.

174 1216, juillet. - Melun. Gaucher de Châtillon, comte de Saint-Pol, fait savoir que les pairs du royaume de France ont rendu leur jugement sur le conflit entre Blanche, comtesse de Champagne, et Érard de Brienne concernant la succession du comté de Champagne : le roi doit en investir Blanche et son fils Thibaud [IV], héritiers légitimes d’Henri [II] et Thibaud [III]. A. Original sur parchemin, 250 × 135/140 mm (repli 13 mm), jadis scellé sur double queue de parchemin, Paris, AN, J 198 A (6), n° 36 (note dorsale : « Comitis Sancti Pauli », XIIIe s.). B. Copie du XVIIe s. par A. Duchesne, Paris, BNF, Collection Duchesne, t. 19, pièce n° 45. a. A. Teulet, Layettes du Trésor des chartes, t. 1, p. 433, n° 1187 (éd. fragmentaire). Indiqué : Thes. dipl. 15558.

G[alcherus], comes Sancti Pauli, universis ad quos presens scriptum pervenerit, in Domino salutem. Noverit universitas vestra quod, cum karissima domina nostra Blancha, comitissa Campanie, citata esset per ducem Burgundie, M[atheum] de Monte Maurenciaco et Willelmum de Barris ut iret in curiam domini regis, iuri paritura, super querela quam Erardus de Brena et Philippa, que dicitur uxor eius, contra eandem comitissam et Th[eobaldum], filium eius, proponebant et super eo quod idem Erardus et eadem Ph[ilippa] petebant a domino rege ut ipse rex reciperet hominagium eiusdem Erardi de comitatu Campanie, sicut inde tenens fuerat quondam comes Henricus, quem ipsa Ph[ilippa] patrem suum esse dicebat, tandem, apud Meledunum in presentia domini regis constituti, predicta comitissa Campanie et Th[eobaldus], filius eius, ex una parte, et predicti Erardus de Brena et Ph[ilippa], ex altera, requirentes super hoc sibi fieri iudicium, iudicatum est 247

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a paribus regni Francie, videlicet a venerabile patre nostro A[lberico], Remensi archiepiscopo, a venerabilibus viris Willelmo Lingunensi, Willelmo Cathalaunensi, Ph[ilippo] Belvacensi, Stephano Noviomensi episcopis, et ab Odone, duce Burgundie, et a multis episcopis et baronibus regni Francie, videlicet . . Altissiodorensi, R[enaldo] Carnotensi, G[uarino] Silvanectensi, I[ordano] Lexoviensi episcopis, et Willelmo, comite Pontivi, R[oberto], comite Drocarum, P[etro], comite Britannie, Willelmo de Rupibus, senescallo Andegavensi, Willelmo, comite Iovigniaci, I[ohanne], comite Bellimotis(a), et R[oberto], comite de Alenchon, audiente domino rege et iudicium approbante, quod hominagium Erardi de Brena vel Ph[ilippe] supradicte de comitatu Campanie nullatenus recipere debebat quamdiu B[lancha] comitissa et Th[eobaldus], filius eius, vellent ius facere in curia domini regis et prosequi, quia usus et consuetudo Francie talis est quod ex quo aliquis saisitus est de aliquo feodo per dominum feodi, dominus feodi non debet alium recipere in hominem de eodem feodo quamdiu ille qui saisitus est de feodo per dominum feodi velit et paratus sit ius facere in curia domini feodi et prosequi ; et quia comitem Th[eobaldum], patrem istius Th[eobaldi], per assensum baronum regni Francie, nullo contradicente, recepit dominus rex in hominem de comitatu Campanie et Brie sicut pater eiusdem, comes Henricus, inde tenens fuerat, et post decessum dicti comitis Th[eobaldi], recepit Blancham comitissam de eodem comitatu in feminam suam, sicut de ballio, et postea Th[eobaldum], filium eius, salvo ballio matris sue, de eodem comitatu in hominem recepit, nullo contradicente, de iure non debebat dominus rex dissaire(b) B[lancham], comitissam Campanie, vel Th[eobaldum], filium eius, de comitatu Campanie et Brie quamdiu parati essent ius facere in curia ipsius regis et prosequi. Et ipsa comitissa coram domino rege et coram baronibus regni id semper obtulit. Hoc autem iudicium predictum concesserunt predicti Erardus et Ph[ilippa]. Et ea die qua istud iudicium factum fuit nichil amplius quesierunt a predicta comitissa Campanie et eius filio, et sic sine die recesserunt. In cuius rei testimonium, presentes litteras fieri fecimus sigilli nostri munimine roboratas. Actum Meleduni, anno Domini M° CC° sextodecimo mense iulio. (a) Sic A, pour Bellimontis. - (b) Sic A, pour dissaisire.

175 1216, août. Gaucher de Châtillon, comte de Saint-Pol, fait savoir que lui et son fils Hugues ont demandé à Blanche, comtesse de Troyes, de se porter garante envers Henri [II], comte de Bar-le-Duc, de leur engagement à ne pas exiger plus de 500 livrées de terre pour la dot de sa sœur, qui doit épouser Hugues. 248

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A. Original perdu. B. Copie du XIIIe s., Paris, BNF, lat. 5993 (« cartulaire A » du comté de Champagne), f. 51v. - C. Copie du XIIIe s., même bibl., lat. 5992 (« cartulaire B » du comté de Champagne), f. 227r. D. Copie du XIVe s., Troyes, BM, 22 (« cartulaire C » du comté de Champagne), p. 137, d’après C. a. A. Duchesne, Histoire de la maison de Chastillon sur Marne, Preuves, p. 52 (sic pour 50), d’après B ou C. - b. O. Vredius, Genealogia comitum Flandriae, t. 1, Preuves, p. 36-37 (éd. fragmentaire). - c. L. Chantereau Le Febvre, Traité des fiefs et de leur origine, Preuves, p. 86. - d. E. Martène et U. Durand, Thesaurus novus anecdotorum, t. 1, p. 853. Indiqué : Thes. dipl. 15595.

Ego Galcherus de Castellione, comes Sancti Pauli, notum facio universis presentes litteras inspecturis quod ego et Hugo, filius meus(a), karissimam dominam nostram Blancham, illustrem comitissam Trecensem, plegiam constituimus erga nobilem virum(b) H[enricum], comitem Barriducis, super eo quod dictus Hugo, filius meus, ab ipso comite vel de(c) herede qui de corpore suo(d) procrearetur plus non exiget pro matrimonio quod contraxit ipse Hugo cum sorore memorati comitis Barriducis quam quingentas libratas terre. Si autem occasione huius plegerie domina comitissa aliquod dampnum incurreret, ego et filius meus Hugo ei creantavimus quod ipsam redderemus indempnem et inde se posset capere ad feodum quod de ipsa tenemus sine meffacere et sine fidem mentiri. In cuius rei testimonium, presentes litteras ego, comes Sancti Pauli, feci fieri et sigilli mei munimine roborari. Actum anno gratie M° CC° sextodecimo(e), mense augusto. (a) Hugo filius meus : filius meus Hugo C. - (b) Suscrit B. - (c) Om. B. - (d) corpore suo : suo corpore C. - (e) XVI° C.

176 1216, novembre. Gaucher de Châtillon, comte de Saint-Pol, et Élisabeth, son épouse, reconnaissent qu’ils ne peuvent demander aucune aide pour le mariage de leurs fils ou de leurs filles aux hommes d’Ablainzevelle dépendant de l’abbaye de Berteaucourt[-les-Dames]. A. Original perdu. B. Copie du XVIe s., Amiens, AD Somme, 66 H 9, n° 4, f. 5v, d’après un cartulaire de Berteaucourt. - C. Copie du 21 janvier 1657, même dépôt, 66 H 9, n° 2, f. 1r, d’après la même source. - D. Copie du XVIIe s., même dépôt, 66 H 9, n° 5, f. 3r, d’après la même source.

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Indiqué : Thes. dipl. 33764.

Ego G[alcherus] de Castellione, comes Sancti Pauli, et E[lisabeth], uxor mea, comitissa, notum facimus omnibus presentes litteras inspecturis quod nos nec heredes nostri aliquod auxilium pro matrimonio contrahendo filiorum vel filiarum nostrarum possumus capere vel petere ab hominibus de Albani Silva(a) pertinentibus ad sanctimoniales de Bertolcurt(b). Et hoc coram multis recognovimus. Quod ut ratum maneat, presentes litteras sigillis nostris roboravimus. Actum anno Domini millesimo ducentesimo sexto decimo(c), mense novembri. (a) Sic BCD, pour Silvula ? - (b) Berthocort C, Bertaucourt D. - (c) 1216 CD.

177 1217, novembre. Gaucher de Châtillon, comte de Saint-Pol, se porte garant de la fidélité de Robert de Courtenay envers Philippe [II Auguste], roi de France, à raison de 500 marcs d’argent.

A. Original sur parchemin, 135 × 60 mm (repli 13 mm), fragment de sceau en cire brune pendant sur double queue de parchemin, légende détruite, Paris, Bibl. de l’Arsenal, 6023, n° 13 (notes dorsales : « XLVII », « Securitas G. de Castellione de Va marchis pro R. de Corteniaco pro fideli servicio faciendo, M° CC° XVII° », XIIIe s. ; « 1217, 60 », « 722 A 13° p », « Lettres de G. de Chastillon » suivi d’une analyse, XVIIe-XVIIIe s.). Indiqué : A. Teulet, Layettes du Trésor des chartes, t. 1, p. 453-454, n° 1265, d’après l’inventaire de Dupuy. - Thes. dipl. 33765.

Ego G[alcherus] de Castellione, comes Sancti Pauli, notum facio universis presentes litteras inspecturis quod karissimus amicus meus Robertus de Corteniaco creantavit domino meo Ph[ilippo], illustri Francie regi, fidele servicium contra omnem rem terrenam, et de hoc firmiter tenendo pro eo me posui plegium erga eundem dominum regem de quingentis marcis, tali modo quod si dictus Robertus contra hoc iret, ego infra quadraginta dies ex quo a domino rege super hoc essem submonitus gratum eius facerem de quingentis marcis. Quod si non facerem, dominus rex propter hoc posset assignare ad omnes res meas sine meffacere. Actum anno Domini M° CC° XVII°, mense novembri.

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178 [1218]. Yolande, autrefois comtesse de Saint-Pol, dame d’Encre, demande à Évrard, évêque d’Amiens, de confirmer la donation qu’elle a faite à Gautier Burdellus, doyen d’Encre, de la chapellenie de son château en l’église Saint-Gervais et Protais, ainsi que du dixième de la dîme d’Encre, à tenir à titre viager avec la chapellenie. Acte perdu, mentionné en avril 1218 dans la charte de confirmation de l’évêque d’Amiens : mulier nobilis Iolendis, quondam comitissa Sancti Pauli, per suas patentes litteras exoravit (…) (éd. G. Durand, Inventaire sommaire des archives départementales, t. 5, 1902, p. 109, d’après une copie défectueuse du XVIIe s.). Indiqué : Thes. dipl. 33766.

179 [1218, 25-31 mars, ou] 1219 (n. st.), mars. Gaucher de Châtillon, comte de Saint-Pol, avec l’accord de son épouse Élisabeth et de ses fils Guy et Hugues, concède à ses hommes de Frévent les mêmes franchises qu’à Saint-Pol, moyennant 4 boisseaux d’avoine par an ; il se réserve la justice en forêt, les fours et les moulins, le gîte, les queutes et le service d’ost. A. Original perdu. Traduction : trad. fr. du début du XVIIIe s. par le père Th. Turpin, Saint-Omer, BM, 772, f. 120r-v, d’après une copie authentique du 14 mars 1597 conservée dans les archives communales de Frévent. a. [N.] Lambert, « Recherches historiques sur Frévent », dans Le Puits artésien, t. 2, 1839, p. 150, d’après Th. Turpin. - b. A. de Cardevacque, « Canton d’Auxi-le-Château », dans Dictionnaire historique et archéologique, p. 180-181, d’après a. - c. G. Espinas, Recueil de documents, t. 2, p. 540, n° 482, d’après Th. Turpin. - d. R. Fossier, Chartes de coutume en Picardie, p. 349-350, n° 91, d’après Th. Turpin. Indiqué : Amiens, AD Somme, 18 J 446 (inventaire de 1537), f. 25v-26r, d’après un vidimus du mois de février 1452 (n. st.), sous la date erronée de 1280. - A. Duchesne, Histoire de la maison de Chastillon sur Marne, preuves p. 88, sous la même date erronée. - Thes. dipl. 32313.

Moi, Gaucher de Chatillon, comte de Saint Paul, fais scavoir aux presens et a venir que, de l’aveu et consentement de mon epouse Elisabeth, comtesse, et de mes enfans, Gui et Hugues, chevaliers, j’ai donné et accordé a perpetuité a tous mes vassaux de Frevent, les memes franchises, lois et coutumes qu’a la communauté de Saint Paul, ainsy qu’il est contenu plus amplement dans la charte que je lui ai donné, de sortte que, dans toutes mes forets appartenantes au bourg de Frevent, les habitans de la comunauté pourront arracher l’herbe seule de la seule main sans auttre instrument, sauf a moy et a mes 251

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heritiers la justice que j’avois auparavant dans ces forests. Quand aux fours et moulins, les dits vassaux n’en pourront construire. Et moy ou aultre seigneur, ou dame du meme lieu, nous ne pourrons prendre leur couté sinon de l’aveu des maieur et eschevins ou de leur envoié, mais autant de foy que je profitteray de la couté, je m’oblige de paier un denier pour chaque nuit. Les eschevins toutefois ne pourront refuser ce droit a mes envoiés qui la demanderons de la maniere susditte et pour celuy qui viendra loger aux hotellerie, on n’exigera pas plus d’un denier pour la couté de chaque nuit. Cependant personne ne pourra demander ce droit de mes vassaux de la maniere susditte, sinon de l’aveu du maieur et des eschevins, saux le seigneur ou la dame de cest present bourg. Pour jouir de ces franchises et coustumes, ainsy qu’il est escrit, mes dits vassaux seront obligés de paier a moy ou a mes heritiers chaque annee, le lendemain de la naissance du Seigneur, quatre boisseaux d’avoisnes a la grande mesure de Saint Paul, sauf les revenus qui m’ettoient dues avant que d’accorder ces lettres d’octroies, scavoir en argent, chapon et avoines, sauf encor les revenus sur les estrangers qui dans la suitte viendront demeurer dans le bourg, scavoir en argent, chapon et avoines, sauf aussy le droit de lever des trouppes et de la cavallerie que je me suis reservé et a mes heritiers. Quant a moy, Gaucher de Chatillon, et mon successeur heritier, je ne pourray mener les vasseaux du meme bourg en trouppe ou en cavallerie, sinon pour mes propres affaires. Et nous vassaux du bourg de Frevent, avons juré d’observer de bonne foy en tout et par tout tous les droits du seigneur comte et de la comtesse, son epouse, et de ses heritiers. Et moy, Gaucher de Chatillon, comte, et la comtesse mon epouse, et Guy et Hugues mes fils, chevaliers, avons juré sur les Evangiles d’observer, de bonne foy et a toujours, le contenu de la presente charte. Et pour donner plus grande autorité aux presentes lettres, nous y avons apposé nos seaux. Fait l’an du Seigneur mille deux cens dix huit, au mois de mars.

180 1219, mai. Gaucher de Châtillon, comte de Saint-Pol, abandonne au prieuré Saint-Kilien d’Aubigny[-en-Artois] un chemin qui passe devant la porterie du prieuré, à condition de le remplacer par un nouvel itinéraire et de verser pour celui-ci un cens d’un chapon. A. Original perdu. B. Copie du XIVe s., Arras, ADPdC, 18 H 1 (cartulaire d’Aubigny), f. 23r. Indiqué : Thes. dipl. 32438.

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Ego Galcerus de Castellione, comes Sancti Pauli, notum facio omnibus presentes litteras inspecturis quod ego concessi canonicis Sancti Killiani in Albiniaco viam que transitum ante portam eorundem canonicorum ministrabat, ita scilicet quod deinceps per vivarium nostrum iuxta curtile eorundem transeat et circa idem curtile per fossatum ville eiusdem exitum ministret, in perpetuum possidendam ; et pro via fosseti eiusdem ville in Natale Domini singulis annis iamdicti canonici mihi et heredibus meis unum caponem tenentur persolvere. Ne autem huiusmodi concessio per successum temporis pati possit vel debeat detrimentum, presentem paginam sigilli nostri munimine fecimus roborari. Actum anno Domini M° CC° XIX°, mense maio.

181 [1213-1219, septembre]. Gaucher [de Châtillon], comte de Saint-Pol, fait savoir que Baudouin d’Aire a donné à l’abbaye de Clairmarais une rente en céréales au Caurel, ainsi que tous les droits et les terrages qu’il détenait sur les terres de l’abbaye au Caurel, à Livossart et à Beaumetz[-lès-Aire]. Acte perdu, mentionné au début du XVe s. dans un inventaire de chartes relatives aux possessions de Clairmarais dans le comté de Saint-Pol (copie de J. de Pas, Saint-Omer, BM, 1669, I, non paginé, n° 51, « XII.a. »). Cet inventaire signale en même temps une confirmation donnée par Adam, évêque de Thérouanne (1213-1229), de sorte que le comte désigné par l’initiale « G. » ne peut être que Gaucher de Châtillon (1205-1219). Indiqué : Thes. dipl. 33767.

« G[alcheri], comitis Sancti Pauli, quia B[alduinus] de Aria dedit nobis redditus bladi et avene apud Caurel et quicquid iuris et terragii habebat in terris nostris apud Caurel, Livalsart et Belmés. »

182 [1205-1219, septembre]. Gaucher [de Châtillon], comte de Saint-Pol, et Élisabeth, son épouse, font savoir que Baudouin du Fay a cédé à l’abbaye de Clairmarais des terres et des bois au Fay et à Fiefs.

Acte perdu, mentionné au début du XVe s. dans un inventaire de chartes relatives aux possessions de Clairmarais dans le comté de Saint-Pol (copie de J. de Pas, Saint-Omer, BM, 1669, I, non paginé, n° 51, « III.a. »). La transcription de J. de Pas désigne le second auteur de l’acte par l’initiale « G. », mais il s’agit d’une faute de lecture pour « E. ». L’identification du couple comtal est en effet garantie par la chronologie : d’une part, le disposant, Baudouin du Fay, est attesté aux alentours de 1200 (voir actes n° 80

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et 109) ; d’autre part, l’article suivant de l’inventaire décrit un acte attribué aux mêmes auteurs et qui peut être daté entre 1205 et 1207 (voir acte n° 154). Les termini sont donc ceux du principat de Gaucher de Châtillon. Indiqué : Thes. dipl. 33768.

« G[alcheri], comitis, et E[lisabeth], comitisse de Sancto Paulo, de terra et nemore Balduini de Alfay apud Alfay et apud Fiéz. »

183 [1205-1219, septembre]. Gaucher [de Châtillon], comte de Saint-Pol, confirme à l’abbaye de Clairmarais la possession de tous les biens qu’elle a achetés à Baudouin du Fay dans la paroisse de Fiefs. Acte perdu, mentionné au début du XVe s. dans un inventaire de chartes relatives aux possessions de Clairmarais dans le comté de Saint-Pol (copie de J. de Pas, Saint-Omer, BM, 1669, I, non paginé, n° 51, « IIII.c. »). L’identification de l’auteur désigné par l’initiale « G. » ne laisse aucun doute, étant donné que Baudouin du Fay vivait au seuil du XIIIe siècle (voir l’acte précédent). Les termini sont donc ceux du principat de Gaucher de Châtillon. Indiqué : Thes. dipl. 33769.

« G[alcheri], comitis Sancti Pauli, de omnibus que emimus in parrochia de Fiés a Balduino d’Aufay. »

184 [1219, mai - 1220, 9 février]. Élisabeth de Châtillon, comtesse de Saint-Pol, demande à Hubert de Burgh, [régent d’Angleterre], de délivrer tout ce qui lui appartient à Eustache d’Eps et de ne pas faire confiance à l’agent de son fils Guy, Eustache. A. Original sur parchemin, 135 × 45/60 mm (queue arrachée, 15 mm), jadis scellé sur simple queue, Kew, National Archives, Special Collection 1 (Ancient correspondence of the Chancery and the Exchequer), t. 1, pièce n° 80. Note sur la datation : La comtesse Élisabeth a recueilli le pouvoir comtal suite à la mort de son époux entre mai et septembre 1219, mais elle a renoncé à ses droits sur les fiefs anglais des Candavène dès le début du mois de février 1220 (voir acte n° 185). Indiqué : Thes. dipl. 33773.

E[lisabeth] de Castellione, comittissa(a) Sancti Pauli, viro nobili Huberto de Borc, salutem et paratam ad obsequia voluntatem. Dilectionem vestram, de qua plurimum confido toto cordis affectu, dulcius et attentius exoro quatinus omnes res que ad me pertinent domino Eustachio de Es ex parte mea(b) deliberari faciatis, tantum super hoc faciente quod vobis ad gratiarum 254

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tenear actiones vocare, et Eustachio, servienti Guidonis, filii mei, non credatis. (a) Sic A, pour comitissa. - (b) Suscrit A.

185 [1220, peu avant le 9 février]. Guy de Châtillon, fils aîné du comte de Saint-Pol, fait savoir à Henri [III], roi d’Angleterre, que sa mère [Élisabeth], comtesse de Saint-Pol, a consenti à lui céder les terres dont elle avait hérité en Angleterre ; il le prie de l’accepter comme son homme jusqu’à ce qu’il puisse lui prêter hommage, et de confier le revenu des terres au porteur. A. Original sur parchemin, 145 × 70 mm, sans trace de scellement, Kew, National Archives, Special Collection 1 (Ancient correspondence of the Chancery and the Exchequer), t. 3, pièce n° 36. a. W.W. Shirley, Royal and other historical letters, t. 1, p. 498, n° 157 bis, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 32710. Note sur la datation : Cette missive est signalée dans des mandements royaux adressés le 9 février 1220 aux shérifs de l’Essex et du Kent, et enregistrés dans le « Fine Roll » de la 4e année du règne d’Henri III (Kew, National Archives, Series C 60, n° 12, entrées n° 82-83 : Scias quod Ysabella comitissa Sancti Pauli concessit Guidoni filio suo omnes terras que eam hereditarie contingunt in Anglia, sicut constat nobis per litteras ipsius patentes quas ipsa nobis inde transmisit).

Reverendissimo domino suo H[enrico], Dei gratia regi Anglie, duci Normannie, comiti Andegavie et Aquitannie, domino Hibernie, G[uido] de Castellione, comitis Sancti Pauli primogenitus, salutem et paratam ad obsequia voluntatem. Noverit sublimitas vestra quod cum ego querelam haberem cum karissima matre mea, Sancti Pauli comitissa, de dote ipsius et de adquisitis eiusdem, consilio amicorum nostrorum pacem bonam fecimus et stabilem. Unde ipsa mihi concessit et omnino quitavit totam terram quam habebat in partibus Anglie habebat(a), que de ipsius hereditate erat. Propterea excellencie humiliter supplico quatinus me tamquam hominem vestrum habeatis, donec tempore idoneo ad possum tranfretare(b) ; et ego statim quando potero ad vos tranfretabo(c), vobis facturus homagium de terra prenominata. Precor item vos quanto dulcius possum et amicabilius, quatinus proventus illius terre inde susceptos et suscipiendos latori presencium tradi faciatis. (a) habebat répété, sic A. - (b) Sic A, pour transfretare. - (c) Sic A, pour transfretabo.

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186 1220, mai. Élisabeth de Châtillon, comtesse de Saint-Pol, abandonne au prieuré Saint-Kilien d’Aubigny[-en-Artois] un chemin qui passe devant la porterie du prieuré (et tout ce qui se trouve dans l’enceinte de celui-ci), à condition de remplacer ce chemin par un nouvel itinéraire et de verser pour ce dernier un cens d’un chapon. A. Original perdu. B. Copie du XIVe s., Arras, ADPdC, 18 H 1 (cartulaire d’Aubigny), f. 25r. Indiqué : Thes. dipl. 32442.

Ego Elyzabeth de Castellione, comitissa Sancti Pauli, notum(a) facio omnibus presentes litteras inspecturis quod ego concessi canonicis Sancti Killiani in Albiniaco viam que ante portam eorundem canonicorum transitum ministrabat et quicquid infra claustrum murorum eorundem continetur, ita scilicet quod deinceps per vivarium nostrum iuxta curtile eorundem transeat et circa idem curtile per fossetum ville eiusdem exitum ministret, in perpetuum possidendam ; et pro via fosseti eiusdem ville in Natale Domini singulis annis iamdicti canonici michi et heredibus meis unum caponem tenentur persolvere. Ne autem huiusmodi concessio per successum temporis pati possit vel debeat detrimentum, presentem paginam sigilli nostri munimine fecimus roborari. Actum anno gratie M° CC° XX°, mense maio. (a) Les passages en petits caractères correspondent au texte de l’acte n° 180.

187 1220, juillet. Élisabeth de Châtillon, comtesse de Saint-Pol, fait savoir que, suite à un différend entre elle et ses fils d’une part, et Mathieu de Rollepot, chevalier, et ses héritiers d’autre part, au sujet de deux charruées de terre comptant 320 journaux et de la terre appelée Baulesche, est intervenu un accord selon lequel elle gardera Baulesche et 160 journaux de terre, tandis que Mathieu conservera le reste, en continuant à assurer les services dus pour ses terres.

A. Original perdu.

B. Copie du XIIIe s., Lille, AD Nord, 1 H 1758 (cartulaire de Saint-Georges d’Hesdin), f. 19 r-v. - C. Copie partielle du XVIIe s. par A. Duchesne, Paris, BNF, Collection Duchesne, t. 50, f. 153r, d’après les « archives de l’abbaye d’Anchin ». a. A. Duchesne, Histoire généalogique de la maison de Béthune, Preuves, p. 110, d’après C ? (éd. partielle). Indiqué : Thes. dipl. 32794.

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Ego Elysabeth(a) de Castellione, comitissa Sancti Pauli, notum fieri volo tam presentibus quam futuris quod, cum inter me et Guidonem et Hugonem, filios meos, ex una parte, et Matheum de Rollepot, militem, et heredes suos, ex altera, super duabus carruagiis(b) terre, trecentas et viginti dietas que iorneta dicuntur continentibus, et super quadam alia terra, que Baulesche dicitur, verteretur questio, talis inter nos intercessit forma compositionis, videlicet quod Baulesche integra et de reliqua octo viginti iorneta mihi et heredibus meis in pace libere et pacifice(c) remanebunt, et residuam totam terram idem Matheus et sui heredes libere et absolute in perpetuum possidebunt ; et pars Mathei versus boscum suum se debet extendere. Et notandum quod idem Matheus omne servitium quo terra illa onerata est de parte sua debet facere, et pars mea ab omni onere et servitio libera remanebit. Et hiis conventionibus observatis, nec ego nec heredes mei in parte iamdicte terre Matheo et heredibus suis assignate aliquid poterimus reclamare, nec Matheus nec heredes sui in parte alterius terre mihi et heredibus meis assignate aliquid poterint reclamare  ; mihi et heredibus meis illam quitaverunt. In huius compositionis et pacis firmitatem, presentem paginam conscribi et sigillorum mei et Guidonis, filii mei, appentione feci roborari, subscriptis eorum qui interfuerunt nominibus : signum Roberti Fretelli, Roberti de Asli, W. de Legni, Iohannis de Conchi, Arnulfi del Espaut, Ravengeri, militum ; signum Werrici, decani Sancti Pauli, et Balduini Paliart(d). Actum anno gratie M° CC° XX°, mense iulio. (a) Elisabeth C. - (b) carrugiis C. - (c) libera et pacifica B, lire libere et pacifice. - (d) videlicet quod Baulesche… Paliart, om. C.

188 1220, juillet. Élisabeth de Châtillon, comtesse de Saint-Pol, fait savoir que Nicolas Visars a donné au prieuré Saint-Léger de Lucheux 15 journaux de terre à La Poterie, réserve faite de son droit de terrage. A. Original sur parchemin, 170 × 70 mm (repli 15 mm), jadis scellé sur double queue de parchemin, Dijon, AD Côte-d’Or, 7 H 1357 (notes dorsales : « IX. Lettre de XV journelx de terre assiz en Pothie », XVe s. ; « Potieris », « 1220 », XVIIe s.). a. A. Duchesne, Histoire de la maison de Chastillon sur Marne, Preuves, p. 37 (éd. fragmentaire). - b. R. Dubois, « Prieuré de Lucheux », p. 220-222, n° 26, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 33770.

Ego Elisabeth de Castellione, comitissa Sancti Pauli, notum facio presentibus et futuris quod Nicholaus Visars ecclesie beati Leodegarii de Lucheto 257

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in perpetuam dedit elemosinam quindecim iornatas terre quam in territorio quod vocatur Poteria possidebat. Ego vero donationem iamdicti Nicholai prefate ecclesie beati Leodegarii in perpetuam concedo elemosinam, salvo iure meo et terragio quod prius in eadem terra habebam. Quod ut ratum et inconcussum imperpetuum habeatur, ad peticionem ipsius Nicholai presentem kartam sigilli mei munimine ecclesie beati Leodegarii tradidi roboratam. Actum anno Domini millesimo ducentesimo vigesimo, mense iulio.

189 1221, mai. Guy de Saint-Pol et Hugues de Châtillon, fils de Gaucher, jadis comte de SaintPol, rendent Pont-Sainte-Maxence et ses dépendances à Philippe [II Auguste], roi de France, à titre de rachat pour le mariage de Guy avec [Agnès], fille d’Hervé, comte de Nevers. A. Original sur parchemin, 165/170 × 135 mm (repli 30 mm), jadis scellé de deux sceaux pendant sur lacs de soie verte et rouge ; subsiste un sceau rond de cire verte, détaché, légendé : « + Sigillum Hugonis filii comitis Sancti Pauli ». Paris, AN, J 229 A, n° 4 (notes dorsales : « CXXV » biffé, « XXX », « Littere Guidonis de Sancto Paulo et Hugonis de Castellione, fratrum, filiorum Galcheri quondam comitis Sancti Pauli, de quittatione ville Pontis Sancti Maxencii super Ysaram cum pertinentiis, M° CC° XXI° », XIIIe s.). B. Copie du XIIIe s., Paris, AN, JJ 26 (« registre E » de Philippe Auguste), f. 220v. - C. Copie du XIIIe s., Paris, BNF, lat. 9778 (« registre F » de Philippe Auguste), f. 177v, d’après B. - D. Copie du XIIIe s., Paris, AN, JJ 31 (« cartulaire de saint Louis »), f. 81v. - E. Copie du XVIIe s. par P. Dupuy, Paris, BNF, Collection Dupuy, t. 702, f. 32r. a. A. Duchesne, Histoire de la maison de Chastillon sur Marne, Preuves, p. 41-42. - b. O. Vredius, Genealogia comitum Flandriae, t. 1, Preuves, p. 34. - c. A. Teulet, Layettes du Trésor des chartes, t. 1, p. 516, n° 1447, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 16575.

Ego Guido de Sancto Paulo et Hugo de Castellione, frater eius, filii Galcheri quondam comitis Sancti Pauli, notum facimus universis tam presentibus quam futuris quod nos quitamus in perpetuum karissimo domino nostro Ph[ilippo], illustri Francie regi, et heredibus suis, villam Pontis Sancti Maxentii super Ysaram cum universis pertinentiis eiusdem ville, tam in feodis quam rebus aliis universis. Et hanc quitationem iuravimus nos bona fide servaturos domino regi et heredibus suis ; et iuravimus quod domino regi et heredibus suis fidele servitium fatiemus. Dominus autem rex propter hoc quitavit nobis rachatum quod habere debet de filia comitis Nivernensis Hervei. Et sciendum quod, quam cito ego, Guido de Sancto Paulo, desponsavero filiam comitis Hervei Nivernensis, dominus rex poterit in manu sua 258

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capere Pontem Sancti Maxentii cum universis pertinentiis eiusdem ville, tam in feodis quam omnibus aliis, et tenere in perpetuum sibi et heredibus suis sicut predictum est. Actum anno Domini M° CC° vicesimo primo, mense mayo.

190 1221, mai. - Melun. Guy de Saint-Pol, [fils du comte de Saint-Pol], prête hommage à Philippe [II Auguste], roi de France, présente plusieurs garants qui s’engagent pour un montant de 6500 marcs d’argent, et promet de demander aux barons et chevaliers du comté de Nevers un serment de fidélité au roi. A. Original sur parchemin, 200 × 210/220 mm (repli 25 mm), sceau rond de cire brune pendant sur double queue de parchemin, légendé : « [+ Sigillum Guidonis primogenit]i filii com[itis Sancti] Pauli », contre-sceau : « + Guido de Casteli[one] », Paris, AN, J 376, n° 2 (note dorsale : « Littera Guidonis de Sancto Paulo de fideli servicio, M° CC° XXI° », XIIIe s.). a. A. Duchesne, Histoire de la maison de Chastillon sur Marne, Preuves, p. 44 (sic pour 42). - b. A. Teulet, Layettes du Trésor des chartes, t. 1, p. 517, n° 1448, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 16576.

Ego Guido de Sancto Paulo, notum facio universis tam presentibus quam futuris me iurasse et bona fide firmiter promisisse karissimo domino meo Ph[ilippo], regi Francie illustri, et erga eum fideiussores constituisse dominum G[uillelmum], Cathalaunensem episcopum et comitem Pertici, Matheum de Monte Morenciaco, Francie constabularium, Robertum de Cortenayo, Stephanum de Sacrocesaris, Guillelmum de Barris, Hugonem de Castellione et Hugonem Lupum, quod fatiam quamdiu vivam bonum et fidele servitium domino regi et heredibus suis. Quod si forte – quod absit – de bono et fideli servitio faciendo domino regi et heredibus suis deficerem, et defectum ad iuditium curie domini regis non emendarem requisitus, fideiussores prenominati, infra quadraginta dies postquam ex parte domini regis essent super hoc submoniti, tenerentur reddere domino regi sex milia et quingentas marcas argenti ad pondus Trecense, de quibus dominus episcopus Cathalaunensis et comes Pertici teneretur domino regi in duobus milibus marcis super totam terram suam Pertici ; et dominus Matheus de Monte Morenciaco, Francie constabularius, in mille marcis super totam terram suam  ; et dominus Robertus de Cortenayo, in mille marcis super totam terram suam ; et dominus Stephanus de Sacrocesaris, in mille marcis super totam terram suam ; et dominus Guillelmus de Barris, in quingentis marcis super totam terram suam ; et dominus Hugo de Castellione, frater meus, in 259

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quingentis marcis super totam terram suam ; et dominus Hugo Lupus, in quingentis marcis super totam terram suam. Preterea creantavi domino regi quod omnes barones et milites comitatus Nivernensis fatiam iurare ut, si forte – quod absit – deficerem de bono et fideli servitio fatiendo domino regi et heredibus suis, et defectum ad iuditium curie domini regis non emendarem requisitus, ipsi ex tunc in antea se tenerent et adhererent domino regi et heredibus suis contra me quousque id esset emendatum ad voluntatem domini regis. Preterea constitui erga dominum regem fideiussores alios de bono et fideli servitio sibi et heredibus suis fatiendo, sicut predictum est, videlicet dominum Ingerrannum de Cociaco, de mille marcis argenti ad pondus Trecense, super totam terram suam ; et comitem Iohannem Belli Montis, de mille marcis argenti ad pondus Trecense, super totam terram suam ; Guidonem de Ruppe, de quingentis marcis argenti super totam terram suam ad pondus Trecense ; Guidonem, filium buticularii Silvanectensis, de quingentis marcis argenti ad pondus Trecense ; et Aubertum de Hangesta, de quingentis marcis argenti ad pondus Trecense. Isti fideiussores ultimo scripti plegii sunt eo modo quo alii plegii superius annotati. Actum Meleduni, anno Domini M° CC° vicesimo primo, mense mayo.

191 1221, juillet. Élisabeth, comtesse de Saint-Pol, concède aux bourgeois de Saint-Pol une banlieue délimitée par des bornes, telle que l’avait déjà octroyée son père, le comte Hugues [IV]. A. Original perdu. B. Copie (partielle ?) des années 1620 par A. Galland, Paris, BNF, fr. 18716, f. 35r, d’après un vidimus du 15 avril 1334 (a. st.) par le comte de Saint-Pol. - C. Copie fragmentaire des années 1620 par le même, même ms., f. 4r, d’après la même source. a. A. Duchesne, Histoire de la maison de Chastillon sur Marne, Preuves, p. 38, d’après une copie fournie par A. Galland. - b. Th. Turpin, Comitum Tervanensium, p. 114, d’après a. - c. P. Roger, Archives historiques et ecclésiastiques, t. 2, p. 288, note 1, d’après a. - d. G. Espinas, Recueil de documents, t. 3, p. 661, n° 837, d’après Ba. Indiqué : Thes. dipl. 16614. Texte établi d’après BCa.

Ego Elizabeth, comitissa Sancti Pauli, notum facio presentibus et futuris quod ego concessi burgensibus meis de Sancto Paulo et toti ville bannileucam(a) circa situm dicte ville adiacentem, sicut pater meus Hugo, quondam comes Sancti Pauli(b), predictis burgensibus concessit et sicut legitime tenuerunt. 260

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Eisdem concessi usque ad metas(c). Quod ut ratum sit, presentem cartam predictis burgensibus(d) tradidi sigillo meo roboratam(e). Actum anno Christi millesimo ducentesimo vigesimo primo(f), mense iulio. (a) si, add. B. - (b) Fin de C. - (c) Sic Ba. - (d) concessit et sicut… burgensibus, om. B. - (e) roboratum B. - (f) millesimo ducentesimo vigesimo primo : M CC XXI a.

192 1221, septembre. Élisabeth de Châtillon, comtesse de Saint-Pol, fait savoir que son père, le comte Hugues [IV], avait octroyé à la commune de Saint-Pol une banlieue dont elle décrit les limites. A. Original perdu.

B. Copie des années 1620 par A. Galland, Paris, BNF, fr. 18716, f. 35r, d’après un vidimus du 15 avril 1334 (a. st.) par le comte de Saint-Pol. Traduction  : trad. fr. partielle (non datable) éditée par Th. Turpin, Comitum Tervanensium, p. 114. a. A. Duchesne, Histoire de la maison de Chastillon sur Marne, Preuves, p. 38, d’après une copie fournie par A. Galland (éd. partielle). - b. O. Vredius, Genealogia comitum Flandriae, t. 1, Preuves, p. 32, d’après a. - c. Th. Turpin, Comitum Tervanensium, p. 114, d’après a. - d. P. Roger, Archives historiques et ecclésiastiques, t. 2, p. 288, note 1, d’après a. - e. G. Espinas, Recueil de documents, t. 3, p. 662-663, n° 838, d’après Ba. Indiqué : Thes. dipl. 16633. Texte établi d’après Ba, avec l’aide de la traduction de Th. Turpin pour les toponymes.

Ego Elisabeth de Castellione, comitissa Sancti Pauli, notum facio tam presentibus quam futuris quod Hugo, comes Sancti Pauli, pater meus, communie de Sancto Paulo banleucam(a) dedit et concessit, videlicet ab haia Ioannis filii Heluini et(b) ad spinam de Prognay, et ad creus(c) de Bener(d), et ad spinam ante Crois(e), et ad(f) quatuor arbores(g) ante templum de Waverans(h), et ad crucem ante Beleval, et ad crucem de Bristel, et ad frassinum de Dostreville, et ad ambellium(i) de Espineham. Quod ut ratum et stabile permaneat, presentem chartam sigilli mei munimine roboravi(j). Actum anno Domini millesimo ducentesimo vigesimo primo(k), mense septembri. (a) bannileucam a. - (b) Om. a ; sic B, pour usque ? - (c) treus B. - (d) Bevelet dans la traduction. - (e) Aris B, corrigé d’après la traduction. - (f) a B, lire ad. - (g) arboris B, lire arbores. - (h) templum Wanicans B, corrigé d’après la traduction. - (i) Sic B, pour aubellum ? cauvelet (sic, pour l’aubelet ?) dans la traduction. - (j) et ad creus… roboravi, om. a. - (k) millesimo ducentesimo vigesimo primo : M CC XXI a.

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193 1221. Élisabeth, comtesse de Saint-Pol, fait savoir que Jean Violette, avec l’accord de son épouse Agnès et de son fils Jacques, a donné à l’abbaye du Mont-Saint-Éloi tout ce qu’il avait reçu dans l’alleu de Nicolas Louvel à Sibiville, et exempte les biens concernés de toute charge.

A. Original sur parchemin, 140 × 120 mm (repli 10/15 mm), jadis scellé sur double queue de parchemin, Arras, ADPdC, 12 H 24, « Sibivile, VI » (notes dorsales : « Carta E. comitisse de Sancto Paulo super confirmatione de Sibivilla », « Carta E. de Sancto Paulo comitisse super confirmatione de Sebivile », XIIIe s. ; « Sibivile VI », XIVe s. ; « 1221, Sibiville » suivi d’une analyse, XVIIe s.). Indiqué : Thes. dipl. 33618.

Ego E[lizabeth], comitissa de Sancto Paulo, notum fieri volo tam presentibus quam futuris quod Iohannes Vielette, in presentia mea constitutus, assensu et voluntate Agnetis, uxoris sue, et Iacobi, filii eorum, ob remissionem peccatorum suorum, quicquid in allodio Nicholai Louvel quod est in territorio de Sibeville accipiebant, scilicet in hospitibus, in communi redditu, in decima et aliis profectibus ad ipsa allodia pertinentibus, ecclesie de Monte Sancti Eligii bene et legitime in elemosinam contulerunt. Et ne predicta ecclesia dubitet vel revereatur quod aliquod ius servicii michi attingeret, intuitu caritatis et dilectione quam ego et mei predecessores erga eum habuimus, prefatam elemosinam ab omni servicio et exactione liberam esse concedo. Et ut dicta ecclesia inde sit in perpetuum secura, presentem cartam sigilli mei appensione confirmo. Datum anno incarnationis Domini M° CC° XXI°. Testes qui interfuerunt : Werricus, decanus christianitatis de Sancto Paulo ; Henricus, Iohannes, Matheus, Simon, canonici de Monte Sancti Eligii ; Hugo, miles de Ouvin, et vavassores de Sebiville et multi alii.

194 1222 (n. st.), 31 janvier. - Frévent. Élisabeth, comtesse de Saint-Pol, confirme qu’Otton d’Ambrines, son épouse Marie, sa mère Sarah et son fils Amauri ont vendu à l’abbaye du Mont-Saint-Éloi toute la dîme qu’ils tenaient en fief à Ambrines, et exempte cette dîme de toute charge ; modification de douaire en faveur de Marie et de Sarah ; jugement des hommes de la comtesse.

A. Original perdu. B. Vidimus de février 1222 par Ponce, évêque d’Arras, Courtrai, Rijksarchief, Farde A. De Poorter, n° 7.

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a. E. Warlop, Ontledingen van de oorkonden, p. 4, n° 9 (éd. fragmentaire). Indiqué : Thes. dipl. 26302.

Ego Elyzabeth, comitissa Sancti Pauli, notum facio omnibus tam presentibus quam futuris quod Osto de Ambrine, homo meus, et Maria, uxor sua, et Sara, mater ipsius Ostonis, necnon et Amolricus, filius ac heres iamdictorum Ostonis et Marie, omnem decimam quam a me in territorio et tota potestate de Ambrine tenebant in feodum, de assensu et voluntate mea ecclesie de Monte Sancti Eligii vendiderunt et in manu mea ad opus eiusdem ecclesie bene ac legitime guerpiverunt. Et ego eam per manum Eustacii, decani de Albiniaco, qui ad hoc ex parte dyocesani domini Attrebatensis episcopi presens erat, reddidi abbati ecclesie memorate, ita quod eadem ecclesia omnimodam decimam, videlicet de decem manipulis seu garbis unam in cunctis terris, tam illis que sunt de perpetuo ahanagio ipsius Ostonis quam aliis in quibus decimam et terragium capiebat, et etiam de ipsis terragiis omnem decimam garbam, sine omni servicio vel iusticia seculari in perpetuum possideat, libereque percipiat et quiete. Quia vero prefate mulieres Maria et Sara in premissa decimatione dotalicium reclamabant, dicta M[aria] per Sygerum de Montenoiscourt, Sara autem et A[molricus], puer et heres iamdictus, nondum legitimam habens etatem, per Symonem de Denier, advocatos suos, guerpitionem istam bene et legitime creantarunt, hoc adiuncto quod eedem mulieres spontanea confesse sunt voluntate se pro dotalicio quod in hac decima habere debebant competens ac sufficiens excambium iam habere, et tam ipse quam idem Osto et Amolricus, filius ac heres eius, fide interposita firmaverunt quod neque nomine dotalicii, neque alio ullo modo per se aut per aliam personam monasterium de Monte Sancti Eligii super ista decima de cetero molestabunt. Ad hec, quia sepedictus Osto non coactus sed spontaneus recognovit quod propter urgentissimam necessitatem ac manifestissimam paupertatem suam prelibatam venditionem facere cogebatur, homines mei qui astabant et hunc contractum iudicare habebant, Gillebertus de Averdoign, Amolricus de Houvign, Petrus de Lotinghem et Symon de Denier, milites, Petrus de Bosco, Balduinus Paliars, Guido de Hautecloke, Rogerus de Houvign, Renaldus de Crois et Renerus de Mortaigne, a me tanquam domina sua propter hoc adiurati, dixerunt per iudicium quod sepefatus Osto bene ac legitime, licite, libere ac secure venditionem istam et guerpitionem in elemosinam ecclesie fecerat antedicte. Huic contractui et elemosine interfuerunt Matheus et Symon, canonici ecclesie sepefate, presbyteri ; Iohannes de Basseia, Attrebatensis ecclesie capellanus ; Robertus Freteaus, Matheus de Rollepot, Robertus de Silva Sancti Leodegarii et Balduinus de Sowaste, milites, et Gerardus de Burgo cum multis aliis. Quod ut perpetuo memorie commendatum stabile ratumque permaneat in futurum, presentem cartam inde confectam ad postulationem partium sigilli mei munimine roboravi, firmiterque promisi quod prenominate ecclesie preas263

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signatam decimam ego tanquam domina teneor absque meis sumptibus guarandire contra omnes qui voluerint iuri stare. Actum in domo mea apud Fevrench, anno gratie M° CC° XX° I°, pridie kalendas februarii.

195 1222 (n. st.), janvier. Élisabeth de Châtillon, comtesse de Saint-Pol, reconnaît qu’elle devra prêter hommage lige à l’abbé d’Anchin lorsqu’il viendra dans le Ternois, pour la terre que Gaucher, son défunt mari, avait achetée à Mathieu de Rollepot, qui la tenait lui-même en fief de l’abbé ; si elle ne peut se rendre aux assemblées tenues au prieuré Saint-Georges d’Hesdin, un de ses hommes liges la remplacera. A. Original sur parchemin, 190 × 115 mm (repli 25 mm), sceau en navette de cire verte pendant sur lacs de soie verte, légendé : « + S. Elisabeth de castellione [comitisse Sancti Pauli] », contre-sceau : « + Secretum est », Lille, AD Nord, 1 H 416, n° 3773 (notes dorsales : « Elisabeth comitissa Sancti Pauli de recognitione hominagii sui  », «  III  », XIIIe s.  ; «  CLVI  », XVe s.  ; «  S. George  », «  Fief  », «  R. 53  », XVIIe s.). B. Copie du XVIIe s. par A. Duchesne, Paris, BNF, Collection Duchesne, t. 50, f. 84r-v, d’après un cartulaire d’Anchin. - C. Copie du 15 janvier 1771 par dom Queinsert, même bibl., Collection Moreau, t. 130, f. 114r, d’après un cartulaire d’Anchin. a. A. Duchesne, Histoire généalogique de la maison de Béthune, Preuves, p. 110, d’après un cartulaire (éd. partielle). - b. Th. Turpin, Comitum Tervanensium, p. 113-114, d’après a. - c. G. Escallier, L’abbaye d’Anchin (1079-1792), p. 150. - d. F. Béthouart, Les actes originaux du prieuré Saint-Georges, t. 1, p. 131, n° 41, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 16521.

Elisabeth de Castellione, comitissa Sancti Pauli, omnibus ad quos littere presentes pervenerint, salutem in Domino. Noverit universitas vestra quod ego et heredes mei viro venerabili abbati Aquicinctensi et successoribus eius hominium ligium de tota terra quam karissimus dominus meus Galcerus de Castellione, quondam comes sancti Pauli, de Matheo de Rollepot, milite, emit, de qua ipse Matheus prefati abbatis cum aliis feodis suis homo ligius erat, quociens ipsum abbatem vel successores eius in terra de Ternois venire contigerit, facere tenemur, tali conditione quod si abbas predictus vel prior Sancti Georgii de Hisdinio propter negocium suum nos apud Hisdinium mandaverint, si aliquo negocio impediti ad submonitionem ire non possemus, nos per aliquem de hominibus nostris ligiis de submonitione ipsorum liberaremur. In cuius rei testimonium, predictis abbati et successoribus suis litteras meas tradidi sigillo meo roboratas. Actum anno Domini millesimo ducentesimo vicesimo primo, mense ianuario. 264

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196 1222 (n. st.), février. Élisabeth de Châtillon, comtesse de Saint-Pol, fait savoir qu’Arnoul Blondin et Élise, son épouse, ont acheté le fief d’Hugues Aioul à Bergueneuse, pour 160 marcs ; Arnoul, qui détenait une engagère de 140 marcs parisis sur ce fief, a prêté hommage à la comtesse après avoir donné 20 marcs au fils aîné d’Hugues.

A. Original perdu [voir B : « Cet original a 3 pouces 3 quarts d’hauteur et 6 pouces de largeur » ; le sceau est dessiné dans B, avec la légende : « + Sigillum Elisabeth de Castellione comitisse Sancti Pauli », contre-sceau : « + Secretum est », et décrit dans C : « Sceau oval offrant une dame debout tenant un oiseau sur la main. Contrescel : un ecusson chargé de trois demi pals en pointe. Original aux archives de Saint Bertin, boite de la Greneterie, cote d’Heuchin »]. B. Copie du XVIIIe s. par dom Dewitte, Saint-Omer, BM, 803, II (« grand cartulaire » de Saint-Bertin), p. 227, n° 173, d’après A. - C. Copie du XVIIIe s., Paris, BNF, Collection de Picardie, t. 175, f. 110r, d’après A. - D. Copie du XVIIIe s. par dom Grenier, même bibl., Collection Moreau, t. 130, f. 124r, d’après un cartulaire dit Vinitoris. a. D. Haigneré, Les chartes de Saint-Bertin, t. 1, p. 270, n° 619, d’après B. Indiqué : Thes. dipl. 16757.

Ego Elizabeth de Castellione, comitissa de Sancto Paulo, notum facio omnibus tam presentibus quam futuris presens scriptum inspecturis quod Arnulfus(a) Blondins et Alais, uxor sua, emerunt hereditarie feodum Hugonis Aioul a Warino, primogenito filio(b) suo, et uxore sua et suis heredibus, octo viginti marcas ; et hoc sciatis quod idem Arnulfus(a) et Alais, uxor sua, supra illud(c) feodum sub nomine vadii habebant septem viginti marcas Parisiensium, et eidem Warino et uxori sue et heredibus suis dederunt viginti marcas propter illius feodi deliberationem ; et illud feodum est in parrochia de Bergenehove. Ad illam deliberationem(d) factam, quam Warinus predictus et uxor sua et heredes sui fecerunt, et ad homagium quod Arnulfus(a) Blondins fecit, interfuerunt Gillebertus de Aria miles, Baldevinus(e) de Anving miles, dominus Robertus Frestels(f), dominus Rogerus de Dors, Adam de Wavrans(g) miles, Baldevinus(e) de Hezeke, Iohannes de Malroi, Ingeramnus de Gerbalval. Et quia(h) hoc firmum sit et stabile(i), ego Elizabeth, comitissa de Sancto Paulo, presens scriptum sigillo meo corroboravi. Actum anno Domini millesimo ducentesimo vigesimo primo(j), mense februario. (a) Arnulphus D. - (b) Om. CD. - (c) supra illud : in idem D. - (d) et illud… deliberationem, om. C. - (e) Baldewinus CD. - (f) Srostels BC. - (g) Waverans D. - (h) Sic BC, quod D (souligné CD). - (i) et stabile, om. D. - (j) M° CC° XXI° D.

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197 1222 (n. st.), février. Élisabeth de Châtillon, comtesse de Saint-Pol, fait savoir que Robert Maious de Rebreuve, avec l’accord de son épouse, de son frère et de ses héritiers, a renoncé à différentes terres que lui réclamait le prieuré de Ligny[-sur-Canche], dont sa mansio de Rebreuve[-sur-Canche]  ; le prieur de Saint-Martin-des-Champs, dont dépend le prieuré de Ligny, a donné plusieurs terrages à Robert. A. Original sur parchemin, 205/215 × 80/85 mm (repli 20 mm), fragment de sceau en navette en cire beige pendant sur double queue de parchemin, légendé : « [+ Sigillum Elisabeth d]e Ca[stell]ione co[mitisse Sancti Pauli] », contre-sceau non légendé, Paris, AN, S 1419, n° 2 (notes dorsales : « 1221. Abandon fait à l’église de Ligny par Robert Maieur de certaines terres y désignées », XVIIe s. ; « 1221. Restitution faite à l’église de Ligny par Robert de Rebrove, 4/N  », XVIIIe s.  ; «  S. 1419, n° 2  », XIXe s.). a. A. Duchesne, Histoire de la maison de Chastillon sur Marne, Preuves, p. 37-38, d’après A. - b. O. Vredius, Genealogia comitum Flandriae, t. 1, Preuves, p. 32 (éd. fragmentaire). - c. J. Depoin, Recueil de chartes et de documents de Saint-Martin-des-Champs, t. 3, p. 379-380, n° 786, d’après A (éd. fragmentaire). Indiqué : Thes. dipl. 16810.

Ego Elisabeth de Castellione, comitissa Sancti Pauli, notum facio presentibus et futuris quod Robertus Maious de Rebroves, de assensu Margarete, uxoris sue, fratris et heredum suorum per advocatum, non vi, immo spontaneus, ea que ecclesia de Legni contra eundem Robertum clamabat, silicet(a) culturam Sancte Marie, campum Sartum Ermengardis, les Calloies, les Esperrieres, preposituram, et decem iugera terre que idem Robertus habebat pro commutatione prepositure, et mansionem suam de Rebroves sicut pater dicti Roberti tenuerat, et le Menrebus, que tria ecclesia de Legni emit a dicto Roberto, in ecclesia de Rebroves deguerpivit et imperpetuum quitavit ; et si quid in hiis iuris habuerat, misericorditer erogavit. Et sciendum quod prior Sancti Martini de Campis prefato Roberto et heredibus suis terragium de terra Petri, de Walle Gillemi, de Doencamp et du Haistrel et de hortis et pratis dedit et concessit hereditarie. Quod ut ratum habeatur, ad petitionem predicte ecclesie et dicti R[oberti] litteras presentes sigillo meo roboravi. Actum anno Domini millesimo CC° vigesimo primo, mense februario. (a) Sic A, pour scilicet.

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198 1222 (n. st.), février. - Melun. Guy de Saint-Pol, [fils du comte de Saint-Pol], reconnaît que si Mathilde, comtesse de Nevers, manquait au service qu’elle doit à Philippe [II Auguste], roi de France, et se mariait contre son gré, il serait tenu de prêter hommage au roi pour les fiefs et les terres qu’il tient d’elle. A. Original sur parchemin, 175 × 110 mm (repli 25/30 mm), sceau rond de cire brune pendant sur double queue de parchemin, légendé  : «  + Sigillum Guidonis primogen[iti] filii com[itis Sancti Pauli]  », contre-sceau  : «  + Guido de Castelione », Paris, AN, J 256, n° 4 (note dorsale : « Littera Guydonis de Sancto Paulo de securitate facta ab ipso domino regi pro comitissa Nivernensi, M° CC° XXI° », XIIIe s.). a. A. Duchesne, Histoire de la maison de Chastillon sur Marne, Preuves, p. 44. - b. A. Teulet, Layettes du Trésor des chartes, t. 1, p. 538, n° 1503, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 16761.

Ego Guido de Sancto Paulo, notum facio universis presentes litteras inspecturis quod ego iuravi super sacrosancta carissimo domino meo Philippo, Dei gratia illustri Francorum regi, quod si domina mea Mathildis, comitissa Nivernensis, deficeret de bono et fideli servicio faciendo domino regi, et quod se maritaret sine licentia et voluntate eiusdem, ego tenerer venire ad dominum regem cum omni terra et feodis que teneo de ipsa, et ipsum iuvare contra dictam comitissam, donec id esset emendatum ad gratum et voluntatem domini regis. Quod ut firmum sit et stabile, presentes litteras sigillo meo sigillavi. Actum Meleduni, anno Domini M° CC° vicesimo primo, mense februario.

199 1222 (n. st.), mars. Guy de Châtillon, [fils du comte de Saint-Pol], se porte garant de la fidélité de Thibaud [IV], comte palatin de Champagne et de Brie, envers Philippe [II Auguste], roi de France, son seigneur lige. A. Original sur parchemin, 165 × 85 mm (repli 15 mm), sceau rond de cire brune pendant sur double queue de parchemin, légendé : « [+ Sigillum Guidonis primogeniti] filii com[itis Sancti Pa]uli », contre-sceau : « + Guido de Castelione », Paris, AN, J 199, n° 23 (notes dorsales : « Guido de Castellione », « XXXI », « Securitas Guidonis de Castellione pro comite Campanie, M° CC° XXI° », XIIIe s.). a. A. Teulet, Layettes du Trésor des chartes, t. 1, p. 542, n° 1526, d’après A (éd. fragmentaire).

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Indiqué : Thes. dipl. 33771.

Ego Guido de Castellione, universis presentes litteras inspecturis, notum facio me iurasse domino Philippo, regi Francie illustri, quod si dominus meus Theobaldus, Campanie et Brie comes palatinus, non serviret ei bene et fideliter sicut domino suo ligio contra omnes homines et feminas qui possint vivere et mori, et eidem deficeret de bono et fideli servicio, quamdiu ipse dominus rex vellet eidem domino meo facere et faceret rectum curie sue per iudicium eorum qui eundem dominum meum possunt et debent iudicare, ego, cum omnibus feodis et domaniis meis que de eodem comite Theobaldo teneo, essem in auxilium domini regis et dicto comiti Theobaldo in nocumentum, cum tali servicio quale debeo eidem comiti, donec id esset emendatum domino regi ad iudicium curie sue et eorum qui predictum comitem possunt et debent iudicare. Quod ut firmum sit et stabile, presentes litteras sigilli mei munimine roboravi. Actum anno Domini M° CC° vicesimo primo, mense martio.

200 1222, mai. Élisabeth de Châtillon, comtesse de Saint-Pol, fait savoir qu’Eustache de Houvigneul, son homme, et Marie, épouse de celui-ci, ont donné à l’abbaye Saint-Vaast d’Arras toute la dîme des fiefs qu’ils tenaient dans la paroisse de Wamin ; elle a investi l’abbaye de cette dîme, en renonçant à ses droits de justice et de seigneurie.

A. Original détruit en 1915 [anciennement : Arras, ADPdC, 1 H 1499]. Le sceau appendu à cet acte a été décrit par G. Demay, Inventaire des sceaux de l’Artois, p. 12, n° 72. B. Copie du XVIIe s., ADPdC, 9 J AA (cartulaire « de l’évêché »), f. 152r-v, n° 517. - C. Copie partielle du XVIIe s. par dom Le Pez, Arras, BM, 316, p. 115, d’après un cartulaire coté P. D. Copie du XIXe s. par H. Loriquet, Arras, ADPdC, 1 H 2, f. 88r, d’après B. Indiqué : Thes. dipl. 33772.

Elisabeth de Castellione, comitissa Sancti Pauli, omnibus presentes litteras inspecturis, salutem(a). Noverint universi quod Eustachius de Hovignoel(b), homo meus, et Maria, uxor eius, in presentia mea constituti, de toto tenemento quod de me tenebant in feodum et(c) de eodem feodo alii tenebant ab eisdem in territorio et parrochia de Wamin(d), totam integre decimam in agris, pratis, hortis, arborum fructibus aliisque(e) proventibus, de assensu et concessione Theophanie(f), sororis sue, et Balduini(g), mariti sui, ecclesie beati Vedasti Attrebatensis in elemosinam contulerunt et in manu mea ad opus 268

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ecclesie ipsius spontanee guerpiverunt. Predicta autem M[aria], dicti Eustachii hominis nostri uxor, quantum ad hanc decimam dotalitio suo abrenuntiavit, adherens de propria voluntate residuo feodi pro eodem. Creantavit etiam, coram me et hominibus meis, fidei religione interposita, corporali quoque prestito sacramento, quod dotis nomine super eadem decima dictam ecclesiam nullatenus de cetero molestabit. Ego autem dictam ecclesiam predicta decima, coram hominibus meis propter hoc convocatis, investivi, totum quoque ius et dominium quod in eadem decima hactenus habui prefate Sancti Vedasti ecclesie liberaliter concessi, ob mee et predecessorum et successorum meorum salutem animarum ; et hoc ius et dominium meum dicte ecclesie quitavi pacifice in perpetuum possidendum. Et super hiis omnibus sepefate ecclesie prestare garandiam me promitto. Ad maiorem insuper firmitatem, presentes litteras sigilli mei appensione roboravi. Actum anno gratie(h) M° CC° XXII°, mense maio. (a) presentes… salutem : etc. C. - (b) Hoignoel B. - (c) et, om. B. - (d) Wattini B. - (e) aliique B. - (f) Thophaniae B. - (g) Baldevini B. - (h) et in manu mea… gratie : etc. C.

201 1222, 23 octobre. Élisabeth de Châtillon, comtesse de Saint-Pol, par le dit de Robert de Boves et en présence de Philippe [II Auguste], roi de France, conclut avec son fils Guy un accord selon lequel celui-ci reconnaît le marché qu’elle a passé avec les bourgeois et accepte de rembourser une dette de 3200 livres parisis qu’elle a contractée, en échange de quoi il percevra la moitié des amendes du comté de Saint-Pol et jouira de son douaire pendant huit ans ; elle s’engage à ne plus contracter de dettes supérieures à 1000 livres. A. Original perdu. B. Vidimus du mois d’octobre 1222 par le roi Philippe Auguste, Lille, AD Nord, B 1001, n° 369. a. M. Nortier, Recueil des actes de Philippe Auguste, t. 4, p. 477-478, n° 1800, d’après B. Indiqué : Thes. dipl. 33774.

Isabellis de Castellione, comitissa Sancti Pauli, universis presentes litteras inspecturis salutem. Noveritis inter me, ex una parte, et Guidonem, filium meum, ex altera, talem conventionem per dictum domini Roberti de Bova, in domini regis presentia, factum esse. Dictus Guido, filius meus, creantavit et concessit burgensibus mercatum quod eis feceram de duobus milibus mencoldis bladi et duobus milibus et septingentis libratis nemoris, nisi forte sibi voluerit retinere mercatum illud eo modo quo dicti burgenses habent 269

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illud, ita quod ego exinde nullum dampnum incurram. Et filius meus Guido debet persolvere tria milia et ducentas libras Parisiensium pro debito meo ad terminos presentes et qui postmodum venient, de quibus denariis debet ultima pars persolvi infra primam dominicam quadragesime instantis. Et si forte contingeret quod pecunia ista non solveretur terminis assignatis solutioni dicti debiti et propter defectum pagamenti costum aliquem facerem, ipse Guido tenebitur reddere coustum illum ex quo hee conventiones sunt coram domino rege creantate. Sciendum autem quod Guido prefatus debet habere medietatem forisfactorum et emendarum comitatus de Ternoys, ab hoc instanti festo Omnium Sanctorum usque ad octo annos continuos. Et si ego possem persolvere mille libras infra Purificationem beate Marie, forisfacta mea et emende mee mihi remanerent ; et si dictas mille libras non possum persolvere, Guido, filius meus, potest habere ballivum suum in dicto comitatu, et ego meum, et meus et ipsius ballivi debent nobis mutuo per iuramentum obligari quod ipsi mihi et dicto filio meo iura nostra fideliter observabunt et ea nobis reddent ; et si ita non facerent et ego inde essem conquerens, debet hoc emendari per dictum domini Roberti de Bova. Preterea Guido debet habere dotalicium meum, scilicet Brougni et Troissi cum pertinenciis, per spacium octo annorum predictorum, et ipse debet michi dare ducentas libras Pruvinensium ; et debeo habere omnes bestias que sunt in dotalicio meo. Et si forte contingeret quod domina et mater mea, comitissa de Incra, infra dictorum annorum octo terminum moreretur, dotalicium meum, scilicet Brougni et Troissi, meis filiis remaneret sicut ante huius confectionem carte inter me et filios meos prius fuerat concessum. Et Guido, filius meus, Incram et dotalicium quantumcumque predicta mater mea tenet debet habere per totum id temporis quod supererit de octo annis predictis. Et si contigerit quod dictus Guido, filius meus, homines meos non ducat per ius aut legem et ego de hoc fuero conquerens, debet emendari per dictum domini Roberti de Bova tam in comitatu quam in dotalicio si forte exciderit. Sciendum vero est quod per conventiones istas non possum facere aliquid debitum ab instanti Pascha in duos annos, nec etiam ex tunc possum facere debitum quod excedat summam mille librarum ; et si hoc forte facerem, dictus filius meus non teneretur ipsum debitum reddere. Nec posset aliquis propter debitum quod amodo facerem aliquem de hominibus terre mee capere, set de debitis factis usque ad hanc diem que est dominica proxima ante festum apostolorum Simonis et Iude, teneor ego ad reddendum. Si autem contingeret quod submonita essem de servitio domini regis aut domini Ludovici, primogeniti sui, possem libere mutuare, per testimonium hominum meorum, quantum neccesse esset ad servicium domini regis aut domini Ludovici. Si vero dominus Robertus de Bova moreretur aut iret in peregrinationem, convenciones iste emendari debent per dictum domini qui nunc est Morinensis episcopi ; et si de illo contingeret quod moreretur vel iret in peregrinationem, dicte conventiones emendari debent per dictum domini Belvacensis 270

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episcopi qui nunc est. Et de hiis conventionibus tenendis et firmiter observandis, debemus ego et dominus Robertus de Bova habere litteras dicti filii mei Guidonis patentes. Et dominus rex et dominus Ludovicus, ad peticionem et preces meas, conventiones prenotatas per suas litteras confirmarunt. Actum anno Domini M° CC° vicesimo secundo, mense octobri, dominica proxima ante festum apostolorum Simonis et Iude.

202 1222, octobre. Guy de Châtillon, fils aîné du comte de Saint-Pol, reconnaît que s’il ne verse pas 3200 livres parisis et 200 livres de Provins à sa mère, la comtesse Élisabeth, avant la Chandeleur, celle-ci sera dégagée de leur accord, récupérera son sceau auprès de Robert de Boves et pourra réclamer une compensation de 500 livres parisis.

A. Original sur parchemin, 170/190 × 115 mm (repli 30 mm), sceau rond de cire beige pendant sur double queue de parchemin, légendé : « + Sigillum Guidonis [primogeniti] filii comiti[s Sancti P]auli », contre-sceau : « + Guido de Castelione », Lille, AD Nord, B 1001, n° 370 (note dorsale : « Saint Paul, 1222 », suivi d’une analyse, XVIIIe s.). Indiqué : Thes. dipl. 33105.

Ego Guido de Castellione, comitis Sancti Pauli primogenitus, notum facio universis quod nisi infra instantem Purificationem fecero creantare et gratificari domine ac matris(a) mee E[lisabeth](b) comitisse de tribus milibus et ducentis libris Parisiensium et de ducentis libris Provinensium, ipsa omnino libera esset et absoluta de conventionibus quas erga me habet per litteras suas et per litteras domini regis Francie et domini Ludovici ; et illi qui dictas litteras custodiunt poterunt ipsas reddere dicte matri mee sine se mesfacere ; et dominus Robertus de Bova poterit ipsi matri me(c) reddere sigillum suum, quod habet in sua custodia, sine se mesfacere. Et insuper ego tenerer dicte matri mee reddere quingentas libras Parisiensium infra quadraginta dies quibus submonitus fuero ab ipsa vel ab alio ex parte eiusdem, nisi de dictis tribus milibus et ducentis libris Parisiensium et de ducentis libris Provinensium termino prenotato facerem gratificari et creantare iamdicte matris(a) mee comitisse. Et hoc creantavi per abandonium rerum mearum, et requiro dominum meum regem Francie quod, si in predictis deficerem, me compelleret usque ad plenam iamdictorum satisfactionem. Ad predictorum autem confirmationem, litteras presentes sigillo meo feci roborari. Actum anno Domini M° CC° vicesimo secundo, mense octobri. (a) Sic A, pour matri. - (b) Initiale tracée après grattage. - (c) Sic A, pour mee.

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203 1222, [après le 23 octobre]. Élisabeth, comtesse de Saint-Pol, fait savoir que Baudouin de Givenchy, avec l’accord de son épouse et de Robert de Beaudricourt, son héritier, a vendu à l’abbaye du Mont-Saint-Éloi toute la dîme qu’il tenait en fief à Warlincourt[-lez-Pas], et que son bailli, Robert Frétel, a remis cette dîme à l’abbaye par la main de Ponce, évêque d’Arras. Acte perdu, analysé vers 1300 dans la table du cartulaire perdu du Mont-Saint-Éloi (Bruxelles, AGR, Collection Gérard, 2 bis, f. 73r). La mention du bailli d’Élisabeth permet de fixer cet acte après l’accord conclu le 23 octobre 1222 entre la comtesse et son fils aîné (acte n° 200), dont une clause prévoit en effet la nomination de ce bailli personnel. Indiqué : Thes. dipl. 33775.

« Carta domine Elizabeth, comitisse Sancti Pauli, que notum facit quod Balduinus de Iuvenchi coram Roberto Fretel, milite, ballivo dicte comitisse, consentientibus uxore sua et Roberto de Baudricort, herede ipsius, totam decimam quam habebat in territorio de Warlaincort et a dicta comitissa tenebat in feodum nobis vendidit et guerpivit. Et tam dictus B[alduinus] et dicta uxor sua quam dictus R[obertus], heres suus, dictam decimam in manu predicti ballivi ad opus nostrum reddiderunt et guerpiverunt. Et idem ballivus dictam decimam per manum domini Pontii, Attrebatensis episcopi, nobis resignavit, a nobis absque omni dominio, servicio vel iusticia seculari perpetuo possidendam. Et dicta comitissa dictam venditionem ratam habet et concedit. Et hoc est : Ego Elizabeth. Quere CCCXXXII. Anno M° CC° XXII°. »

204 1223 (n. st.), dernière semaine de février. Guy de Châtillon, fils aîné du comte de Saint-Pol, libère son beau-frère Daniel, avoué d’Arras et seigneur de Béthune, de la garantie qu’il lui avait accordée pour un emprunt de 1400 livres parisis contracté auprès des bourgeois d’Arras ; il devra rembourser cet emprunt endéans la semaine après la Chandeleur. A. Original sur parchemin, 170 × 70/60 mm (queue 15 mm), fragment de sceau en cire blanche pendant sur simple queue, avec contre-sceau légendé : « + Gui[do de Casteli]one », Lille, AD Nord, B 1009, n° 376 (note dorsale : « 1222, la derniere semaine de fevrier », XVIIe s.). Indiqué : Thes. dipl. 32880. Note sur la datation : L’emploi d’un style de printemps est avéré, si l’on admet que la somme empruntée par Guy a servi au remboursement des dettes de sa mère suite à l’accord d’octobre 1222 (voir les actes n° 201 et 202).

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Ego Guido de Castellione, comitis Sancti Pauli primogenitus, notum facio universis quod ego liberare teneor ab omni dampno et custo et pena et expensis karissimum fratrem meum D[aniel], advocatum Attrebatensem et dominum Bethunie, super eo quod ipse debitorem se constituit pro me de mille et quadraginta libris Parisiensium erga Robertum Wagon, Balduinum Crespin, Strabonem, Iacobum Mauroi, cives Attrebatenses ; quas mille et quadraginta libras teneor reddere dictis civibus Attrebatensibus ad octabas(a) Purificationis. In cuius rei testimonium, litteras presentes sigillo meo feci roborari. Datum anno Domini M° CC° vicesimo secundo, in ultima septimana februarii. (a) Sic A, pour octavas.

205 1223, [février-avril] (n. st.). Yolande, autrefois comtesse de Saint-Pol, dame d’Encre, demande à Geoffroy, évêque d’Amiens, de conférer la moitié de la dîme de Fricourt au prêtre Gautier, doyen d’Encre, ainsi qu’elle-même l’a déjà fait avec l’accord de son chapelain Guy, prêtre de Toutencourt, ancien détenteur de cette dîme. A. Original perdu. B. Copie du XIVe s., Château de La Guerche, Bibl. de F. de Crouy-Chanel (cartulaire de l’évêché d’Amiens), f. 86r-v. - C. Copie du XVIIe s., Amiens, AD Somme, 3 G 318, n° 3, d’après le « petit Livre noir » de l’évêché d’Amiens (copie fautive). D. Copie du XVIIIe s., Paris, BNF, Collection de Picardie, t. 259, f. 136r, d’après B. - E. Copie du XVIIIe s., même bibl., même ms., f. 137r, d’après B. a. G. Durand, Inventaire sommaire des archives départementales, t. 5, p. 110, d’après C. Indiqué : Thes. dipl. 33776. Note sur la datation : L’emploi d’un style de printemps est avéré, étant donné que le destinataire de la lettre, l’évêque d’Amiens Geoffroy d’Eu, a été élu en février 1223.

Reverendo patri ac domino G[aufrido], Dei gratia Ambianensi episcopo, Yolendis, quondam comitissa Sancti Pauli, domina de Encra, salutem et(a) devotam serviendi voluntatem. Paternitatem vestram attentius(b) exoro quatinus latori presentium, Galtero presbitero, decano vestro(c) de Encra, mediam partem(d) decime de Fruiecort(e) quam dominus Guido, presbiter de Totencort, capellanus meus, possidebat, ab ipso Guidone in manus vestras(f) resignatam, sicut eidem decano concessimus divine pietatis intuitu concedere, conferre et confirmare velitis. Concessit enim in presentia mea dictus Guido presbiter, 273

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propria ductus voluntate, ut ipsi decano dicta decima conferatur. Datum anno Domini M° CC° XXII°. (a) salutem et, om. C. - (b) attentimus C. - (c) nostro C. - (d) mediam partem : medietatem C. - (e) Friecort C. - (f) nostras C.

206 1223, mai. Guy de Châtillon, [fils aîné du comte de Saint-Pol], fait savoir qu’il a conclu avec sa mère Élisabeth, comtesse de Saint-Pol, un accord par lequel elle lui cède la jouissance du comté de Saint-Pol pour une durée de dix ans, en échange du remboursement d’une dette de 8000 livres parisis, et se retire au château de Frévent avec une rente annuelle de 600 livres parisis et la moitié des revenus de justice de cette seigneurie ; elle continuera à recevoir les hommages des feudataires, à nommer ses propres sergents et à participer aux jugements des pairs d’Artois. A. Original sur parchemin, 155 × 220 mm (repli 15 mm), sceau rond de cire brune pendant sur double queue de parchemin, légendé : « + Sigillum Guidonis primogeniti filii comitis Sancti Pauli », contre-sceau : « + Guido de Castelione », Gand, Rijksarchief, Oorkonden der graven van Vlaanderen, Fonds Saint-Genois, n° 16 (notes dorsales : « Conventio facta inter comitem Sancti Pauli et […] », « VIIIc IIIIXX [.] », XIIIe s. ; « XXIV, N° 15 », XVIIe s. ; « N° 16 », XIXe s.). Indiqué : Thes. dipl. 32503.

Ego Guido de Castellione, notum facio universis presentibus pariter et futuris quod karissima mater mea, comitissa Elisabeth Sancti Pauli, de consilio parium de Sancto Paulo et aliorum hominum suorum feodatorum, et maiorum, scabinorum et iuratorum omnium communiarum suarum, taliter mecum composuit quod ipsa michi tradidit totum comitatum de Sancto Paulo et totam terram suam, ubicumque eam habet, et omnia castella et fortericias suas cum omnibus appendiciis, proventibus, redditibus, nemoribus, aquis, expletis et omnibus commodis, cum omnimoda iusticia, tenenda a festo sancti Urbani in mayo usque ad decem annos completos. Et ego teneor eam deliberare de octo milibus libris Parisiensium et de omnibus custis predicte pecunie, sicut computatum fuit apud Lucetum coram me et R[oberto] de Bova et decano Atrebattensi(a) et Ingerranno de Helliaco et maiore de Sancto Paulo et Stephano de Kierriu. In fine vero decem predictorum annorum, totam terram predictam immunem a iamdictis debitis eidem matri mee teneor reddere pacifice, cum castellis et fortericiis predictis. Hommagia vero predictorum parium et feodatorum nullatenus capiem, set michi securitatem, sacramento prestito, tactis sanctis, facere tenebuntur, quod tantum pro me facient quantum pro ipsa antea faciebant ; et ego totam terram ab 274

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omnibus serviciis teneor deliberare ; et si forte interim aliquis feodatus decederet, ipsa hommagium heredis haberet, et ego securitatem et servicium et releveium haberem. Et ego eam assignabo ad castrum de Fevrenc, ita quod ipsa illud tenebit, et ibi assignabo ei redditum ad valorem secentarum librarum Parisiensium  ; ipsa etiam habebit medietatem forisfactorum tocius dominii de Fevrenc per sacramentum servientis ibidem assignati ex parte ipsius et mea. Preterea, ipsa habebit chaceriam suam in parco et nemoribus Luceti et piscariam suam in aquis Luceti, tam stangnis quam aliis. Et si aliqua forte super hoc emerserit dissensio, emendabitur per Robertum de Bova, Ingerrannum de Helliaco et ballivum de Atrebato. Et sciendum quod ipsa habebit servientes suos, quales voluerit et quantum ei opus fuerit, quitos et liberos, qui extra communias fuerint. Et sciendum quod si forte esset aliquod feodum in terra predicta de quo ipsa hommagium non vellet capere, propter hoc non remaneret quin securitatem et servicium et etiam releveium exinde haberem. Hec autem omnia facta sunt salvo iure liberorum suorum et etiam aliorum. Si autem contingeret quod dominus Ludovicus vel quicumque sit dominus de Artesio necesse haberet facere iudicia per pares, propter defectum aliorum parium sine ipsa matre mea non possent fieri, et ego non possem recipi loco eius ad facienda iudicia illa ; immo ipsa ratione paritatis iret ad iudicia facienda et ego tenebor ei refundere centum solidos Parisiensium pro expensa singulorum dierum quos expenderet eundo et redeundo ad iudicia illa per dietas competentes. Si vero me mori contingeret ante terminum dictorum decem annorum completorum, ille quem ego attornarem ad tenendum dictum comitatum et terram predictam et ad facienda servicia ipsius terre debita teneret integre totam terram, sicut predivisum est ipsam a me debere teneri, et conventiones predictas observaret. Quod si contingeret me venire contra conventiones predictas, dominus rex sine mesfacere posset assignare ad quicquid teneo de eo et tamdiu in manu sua tenere, ad requisitionem comitisse matris mee, donec integre perficerem omnia ad que teneor per conventiones predictas per iudicium curie sue. In memoriam igitur et confirmationem predictarum conventionum, presentes litteras sigilli mei munimine confirmavi. Actum anno Domini millesimo ducentesimo vicesimo tercio, mense maio. (a) Sic A, pour Attrebatensi.

207 1223, mai. Guy de Châtillon, fils aîné du comte de Saint-Pol, s’engage à servir le prince Louis, fils aîné du roi, pour le comté de Saint-Pol et pour les terres tenues par sa mère Élisabeth, comtesse de Saint-Pol.

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A. Original perdu [voir B : « Scellé d’un grand scel de cire blanche »]. B. Copie authentique du 16 juin 1559 par Sébastien le Roullyé, garde du Trésor des chartes, Paris, AN, J 792, n° 7, d’après A. a. H. F. Delaborde, Layettes du Trésor des chartes, t. 5, p. 89-90, n° 277-278, d’après B. Indiqué : Thes. dipl. 33777.

Ego Guido de Castellione, comitis Sancti Pauli primogenitus, notum facio universis quod fide bona, prestito iuramento, teneor domino Ludovico, domini regis primogenito, facere omne servitium quod eidem debetur de toto comitatu Sancti Pauli et de tota terra quam ad presens habet mater mea, Sancti Pauli comitissa. In cuius rei testimonium, litteras presentes sigillo meo feci roborari. Actum anno Domini M° CC° vicesimo tertio, mense maio.

208 122[3], mai. Élisabeth, comtesse de Saint-Pol, avec l’accord de son fils Guy, donne en fief à Adam de Milly, [bailli d’Arras], 200 mencaudées de terre arable à Bucquoy ; si Adam acquiert d’autres terres relevant d’elle, il les recevra en augment de fief sans devoir renouveler son hommage. A. Original perdu [voir B : « titre original en parchemin de huit poulces de largeur sur six poulces de hauteur, compris le replis » ; « du scel qui y fut mis, il n’en reste que la moitiée, il est à simple queux de soie rouge et sur cire verde » ; dessin approximatif du contre-sceau, légendé : « …omitissę Sancti Pa… »]. B. Copie du 16 juin 1768 par dom Queinsert, Paris, BNF, Collection Moreau, t. 133, f. 208r, d’après A. Indiqué : Saint-Omer, BM, 833, f. 33r (Abrégé chronologique et historique de l’abbaye de Notre-Dame d’Eaucourt, XVIIIe s.). - Thes. dipl. 33778. Note sur la datation : La copie de dom Queinsert porte le millésime 1224, alors qu’une confirmation du même acte par le fils d’Élisabeth est datée de l’année précédente (voir acte n° 213). Une analyse du XVIIIe s. permet effectivement d’établir que l’original était daté de 1223.

Ego Elisabeth, comitissa Sancti Pauli, universis presentibus pariter et futuris notum facio quod ego donavi Ade de Milliaco et heredibus suis, per assensum et voluntatem Guidonis, filii mei, ducentas mencoldatas terre arabilis site in territorio de Buschoy, in feodum et homagium omnimode iusticiabiliter, sicut eadem terra mensurata est et metita, perpetuo possidendas. 276

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Et sciendum est quod si predictus Adam in partibus illis aliquid adquisierit, quod sit de feodo meo vel mee iusticie dinoscatur pertinere, idem Adam illud acquisitum potest de me tenere per primum homagium, in sui feodi augmentationem, ita tamen quod non acquiscat integrum feodum per quod meum possit servitium deperire. Quod ut perpetue stabilitatis futuris temporibus robur obtineat, presentem paginam sigilli mei munimine roboravi. Actum anno dominice incarnationis millesimo ducentesimo vicesimo tertio(a), mense maio. (a) quarto B, lire tertio.

209 [1219, septembre - 1223, mai]. Élisabeth, comtesse de Saint-Pol, et Guy, son fils, constituent en faveur du prieuré Notre-Dame de Longpré une rente de 7 livres parisis à percevoir à Saint-Pol. Acte perdu, confirmé le 7 novembre 1247 par le pape Innocent IV (Paris, AN, L 246, n° 150). La comtesse Élisabeth n’a pu faire cette donation qu’entre la mort de son époux en 1219 et l’abandon de ses droits sur le comté à son fils aîné en 1223 (voir acte n° 206). Indiqué : Thes. dipl. 33779.

« Hinc est quod, cum, sicut asseritis, quondam Elisabeth, comitissa Sancti Pauli, et Guido, filius eius, quendam annuum redditum septem librarum Parisiensium percipiendum in villa Sancti Pauli vobis et monasterio vestro, prout spectabat ad ipsos, pro sua et pro genitorum suorum animarum salute, deliberatione provida duxerint concedendum, prout in ipsorum litteris confectis exinde dicitur plenius contineri (…) ».

210 1223, juin. - Arras. Guy, héritier du comté de Saint-Pol, fait savoir qu’Eustache de Houvigneul, son homme, avec l’accord de sa mère Raimburge, a vendu à l’abbaye d’Étrun le terrage qu’il tenait en fief à Magnicourt[-en-Comté], et exempte ce terrage de toute charge ; ses hommes ont approuvé la vente par jugement. A. Original sur parchemin, 200/205 × 150 mm (repli 25 mm), jadis scellé sur double queue de parchemin, Lille, AD Nord, B 1463, n° 22219 (note dorsale : « Maignicort », XIIIe s.). B. Vidimus contemporain par Adam, évêque de Thérouanne, même dépôt, B 1463, n° 22218. Indiqué : Thes. dipl. 33780.

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Ego Guido, heres comitatus Sancti Pauli, notum facio tam presentibus quam futuris quod Eustacius de Houvignuel, homo meus, de assensu Raimburgis, matris sue, totum terragium suum quod in territorio et in appendiciis de Maignicourt a me tenebat in feodum ecclesie monialium Strumensium vendidit, et in manu mea ad opus eiusdem ecclesie bene legitimeque guerpivit. Et ego illud iamdicte ecclesie reddidi, ab ea libere et quiete sine servicio et iusticia possidendum. Sciendum autem quod homines mei Robertus Freteaus, Amolricus de Houvign, Robertus de Rebruevies, Robertus de Enaucort, Hugo Rufus de Vimi et Robertus de Silva Sancti Leodegarii, milites, dixerunt tanquam iudices quod hec venditio bene ac legitime facta fuit. Et ego prefatum terragium sepedicto monasterio teneor contra omnes, sine meo ponendo, fideliter garandire. Hanc itaque venditionem, nomine elemosine factam, presentis scripti testimonio ac sigilli mei munimine roboravi. Actum Attrebati, presentibus Phylippo de Nantolio, Gamelone de Lonweis, . . preposito de Montghai, Gerardo del Burg, Petro Causse, Balduino castellano de Avesnis, Manassero de Linerueles et multis aliis, anno Domini M° CC° vicesimo tertio, mense iunio.

211 [1223, mai-juillet]. Guy de Châtillon, fils aîné du comte de Saint-Pol, reconnaît avoir emprunté à cinq bourgeois d’Arras une somme de 9000 livres parisis, qu’il devra leur rembourser par traites de 500 livres sur une période de six ans.

Acte perdu, mentionné dans l’acte suivant : (…) sicuti in carta mea continetur quam prefati burgenses penes se habent. Le terminus post quem correspond au moment où Guy a obtenu de sa mère Élisabeth la complète jouissance du comté de Saint-Pol, en échange du remboursement d’une dette de 8000 livres et de la constitution d’une rente annuelle de 600 livres (acte n° 206). On devine en effet que l’emprunt de 9000 livres ici contracté par le fils de la comtesse devait lui permettre d’honorer ses engagements. Indiqué : Thes. dipl. 33781.

212 1223, juillet. Guy de Châtillon, fils aîné du comte de Saint-Pol, commet Daniel, avoué d’Arras et seigneur de Béthune, au paiement des traites d’un emprunt de 9000 livres parisis qu’il doit rembourser à cinq bourgeois d’Arras sur une période de six ans.

A. Original sur parchemin, 185/175 × 120 mm (repli 25 mm), scellé d’un sceau rond de cire blanche pendant sur double queue de parchemin, légendé  : «  + Sigillum Guidonis primogeniti [filii comitis Sancti P]auli », contre-sceau : « + Guido

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[de Castelione] », Lille, AD Nord, B 1009, n° 381 (notes dorsales : « Saint Paul, 1223 », suivi d’une analyse, XVIIIe s.). Indiqué : Thes. dipl. 32878.

Ego Guido de Castellione, primogenitus quondam comitis Sancti Pauli, notum facio omnibus presentes litteras inspecturis quod ego constitui karissimum meum Daniel, Attrebatensem advocatum et Bethunie dominum, debitorem pro me apud Attrebatum erga Ermenfridum Puche, Ricardum Incisorem, Robertum Wagon et Balduinum Crespin, Strabonem, cives Attrebatenses, super novies mille libras Parisiensium de propria sorte eorundem civium, reddendis eisdem apud Attrebatum ad sex annos, scilicet in proximo festo Omnium Sanctorum quingentas libras, in sequenti Purificatione beate Marie quingentas libras et in sequenti Assensione Domini quingentas libras, et totidem quolibet anno ad eosdem terminos usque ad sex annos quousque novies mille libre predicte eisdem civibus integre persolvantur, sicuti in carta mea continetur quam prefati burgenses penes se habent. Et ego prefatum Daniel et heredes ipsius de omni custo sive dampno quocumque modo factis occasione istius debiti teneor acquitare. Quod ut ratum permaneat atque firmum, presens scriptum sigilli mei munimine roboravi. Actum anno Domini M° CC° vicesimo tertio, mense iulio.

213 1223, [en mai au plus tôt]. Guy de Châtillon, [fils aîné du comte de Saint-Pol], approuve l’inféodation faite par sa mère Élisabeth, comtesse de Saint-Pol, à Adam de Milly, bailli d’Arras, d’une terre située à Bucquoy (voir acte n° 208) ; si Adam acquiert d’autres terres relevant de lui, il les recevra en augment de fief sans devoir renouveler son hommage. A. Original perdu [voir B : « titre en parchemin de sept poulces trois lignes de largeur et de trois poulces neuf lignes de hauteur, compris le replis » ; « le scel est attaché à simple queux de soie verde, et en cire verde » ; dessin approximatif du contre-sceau, avec une légende défectueuse : « + Guido D G coms… »]. B. Copie du 15 juin 1768 par dom Queinsert, Paris, BNF, Collection Moreau, t. 133, f. 53r, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 33782. Note sur la datation : Cet acte est postérieur au n° 208 (mai 1223), qu’il confirme.

Ego Guido de Castellione, universis presentibus pariter et futuris notum facio quod donationem et assisiam terre quam domina et mater mea Elisa279

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beth, comitissa Sancti Pauli, fecit Ade de Milliaco, Attrebatensi ballivo, in territorio de Buschoy, sicut eadem terra mensurata est et metita, eidem Ade et heredibus suis in feodum et homagium sicut ante fecit omnimode iusticiabiliter dono et concedo, quantum ad me pertinet, perpetuo possidendam. Et sciendum est quod si prefatus Adam in partibus illis aliquid adquisierit, quod sit de meo feodo vel mee iusticie dinoscatur pertinere, idem Adam illud adquisitum potest de me tenere per primum homagium et in sui feodi augmentationem(a). Quod ut firmum futuris

temporibus permaneat, presentem paginam sigilli mei munimine confirmavi. Actum anno Domini M° CC° vicesimo tercio. (a) Les petits caractères correspondent au texte de l’acte n° 208.

214 1224. Élisabeth, comtesse de Saint-Pol, fait savoir qu’Alelme de Beaurain, chevalier et seigneur d’Oppy, son homme, a renoncé à un cens de 3 muids de céréales que l’abbaye Notre-Dame de Balances (Valloires) lui versait pour le quartier d’Argoules, et donné le quart du terrage de 3 charruées de terre dans les vieux essarts de Balances, contre une compensation de 90 livres parisis ; Vincent, bailli de Guy, fils aîné de la comtesse, a reçu 15 livres pour son consentement. A. Original perdu. B. Copie du XIIIe s., Amiens, AD Somme, 30 H 2 (cartulaire de Valloires), p. 96-97. C. Copie du XVe s., Amiens, Bibl. de la Société des antiquaires de Picardie, ms. 63 (fragment de cartulaire de Valloires), p. 14-15, d’après B. Indiqué : Thes. dipl. 33783.

Ego Elizabeth, comitissa de Sancto Paulo, omnibus notum facio presentibus et futuris litteras istas inspecturis quod Alelmus de Bello Ramo, miles et dominus de Huppi, homo meus, me volente simul et concedente, dedit et concessit in perpetuam elemosinam ecclesie beate Marie de Balantiis et fratribus ibidem Deo servientibus duos modios bladi et unum avene ad parvam mensuram, quos pro quartario Argovie tam in terris quam aquis et mariscis, excepto bosco, eidem Alelmo dicta ecclesia annuatim persolvebat. Dedit etiam idem Alelmus ecclesie memorate quartam partem terragii trium carrucatarum in veteribus sartis Balantiarum, iure perpetuo possidendam. Idem vero Alelmus, ere alieno graviter oppressus et debitis vehementer obligatus, sicut me presente prestito iurandi sacramento asseruit, de caritate prefate domus quatuor viginti et decem libras Parisiensium in recompensationem recepit benefitii collati. Hec omnia quitavit fide interposita nunc et imperpetuum sepedicte ecclesie, promittens quod nec ipse nec heredes ipsius in 280

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omnibus premissis aliquid de cetero reclamarent. Creantavit et supradicte ecclesie tam a se quam a suis heredibus dictam elemosinam bona fide semper garandizari, nichil in ea iuris sibi retinens vel heredibus suis. Insuper, ad petitionem eiusdem Alelmi, hominis mei, dictam elemosinam ego cum heredibus meis tanquam domina sepedictis fratribus bona fide cunctis diebus seculi garandire tenebor. Ut autem hec ipsa elemosina rata imperpetuum et illibata permaneat, presente Vincentio, tunc Guidonis primogeniti mei ballivo, qui pro concessu dicte elemosine recepit a dicto milite quindecim libras Parisiensium, sigilli mei appensione presentem paginam communivi. Actum anno incarnationis dominice M° CC° vicesimo quarto.

215 1224. Élisabeth, comtesse de Saint-Pol, reconnaît avoir reçu 10 livres parisis de l’abbaye de Balances (Valloires) pour le scellement de la charte confirmant la donation d’Alelme de Beaurain (voir acte n° 214). A. Original perdu. B. Copie du XIIIe s., Amiens, AD Somme, 30 H 2 (cartulaire de Valloires), p. 115. C. Copie du XVe s., Amiens, Bibl. de la Société des antiquaires de Picardie, ms. 63 (fragment de cartulaire de Valloires), p. 15, d’après B. Indiqué : Thes. dipl. 33784.

Ego Elysabeth, comitissa de Sancto Paulo, notum facio omnibus presentes litteras inspecturis quod ecclesia de Balantiis dedit michi decem libras Parisiensium pro appositione sigilli mei in carta confirmationis confecta de dono Alelmi de Bello Ramo, militis et domini de Huppi, scilicet de duobus modiis bladi et uno avene ad parvam mensuram eidem ecclesie ab eodem Alelmo in perpetuam elemosinam collatis, quos fratres eiusdem ecclesie dicto Alelmo annuatim solvere tenebantur, et etiam de aliis omnibus que continentur in carta nostra. In cuius rei testimonium, fieri fecimus presens scriptum sigilli mei munimine roboratum, anno gratie M° CC° vicesimo quarto.

216 Acte interpolé (ou abrégé ?). 1225, août. Guy, comte de Saint-Pol, fait savoir que, suite à une plainte de ses hommes de Bucquoy contre l’abbaye d’Eaucourt au sujet du droit de pâture dont ils affirmaient 281

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jouir depuis l’époque du comte Hugues [III ou IV] sur une partie du marais de Grandcourt, sous l’écluse de Baillescourt, ses baillis ont mené l’enquête et confirmé la possession des lieux. A. Original (ou pseudo-original) perdu [voir B : « Lesquelles lettres sont sellees d’un seel fort viel et rompu en plusieurs lieux, auquel seau est empraint ung cheval et ung homme dessus. »]. B. Copie du XVIe s., Paris, AN, J 808, n° 78 (6), d’après une copie authentique du 29 novembre 1545 réalisée d’après A par Robert Hapiot, huissier ordinaire du Conseil d’Artois. Indiqué : Thes. dipl. 33785. Note critique : Plusieurs éléments éveillent des soupçons, à savoir la titulature comtale (Guy ne porte normalement que le titre de « fils aîné du comte de Saint-Pol » dans les chartes : J.-F. Nieus, Un pouvoir comtal, p. 158-159), l’imprécision du dispositif (on peut se demander qui, des manants ou des religieux, s’est vu reconnaître totam loci circumferentiam !) et l’absence d’annonce du sceau. L’acte scellé transcrit au XVIe siècle n’était sûrement pas un faux intégral, car les autres composantes du texte paraissent saines ; même le titre insolite de superior baillivus conféré à Robert Frétel s’explique dans le contexte institutionnel du moment (cf. ibid., p. 379-381). Mais le texte qui a survécu est au mieux une copie tronquée, au pire le résultat d’une interpolation visant à infléchir le résultat de l’enquête menée par les officiers saint-polois. Dans cette seconde hypothèse, les mots « totam loci circumferentiam sicut prius possidebant et diu possederant confirmamus  » remplaceraient un verdict originel moins défavorable aux gens de Bucquoy. L’annonce du sceau aurait été coupée par mégarde. On peut également supposer que l’interpolateur en a profité pour modifier la titulature de Guy de Châtillon, l’acte d’un comte ayant plus de force que celui d’un fils de comte. Rien ne permet en revanche de situer ces manipulations dans le temps.

Guido, comes Sancti Pauli, omnibus presentes litteras inspecturis, salutem in Domino. Noverit universitas vestra quod, cum homines mei de Busquoy questionem movissent contra abbatem de Aicurte et conventum super pascuis et aliis usualiis(a) que dicebant se debere habere et habuisse in tempore Hugonis comitis, predecessoris nostri, in parte marisci(b) predictorum abbatis et conventus apud Grancourt sub exclusa de Baillescourt, accesserunt ad locum dominum R[obertus] Fretaus, superior baillivus meus in hac parte, et alii baillivi, castellanus scilicet de Encra et prepositus de Busquoy, ut super hoc congnoscerent(c) veritatem. Quorum inquisitionem factam per ipsos et bonorum [virorum](d) consilio accipiens, totam loci circumferentiam sicut prius possidebant et diu possederant confirmamus. Actum anno Domini millesimo ducentesimo XXV°, mense augusto. (a) acusiis B, lire usualiis. - (b) mansti B, lire marisci. - (c) Sic B, pour cognoscerent. - (d) Om. B.

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217 1226 (n. st.), 1er janvier. Élisabeth, comtesse de Saint-Pol, n’ayant pas honoré les promesses faites à l’abbaye de Marmoutier lorsque celle-ci lui a cédé, ainsi qu’à son époux Gaucher, le prieuré d’Oeuf[-en-Ternois] (voir acte n° 167), restitue ce dernier et donne en compensation tout ce qu’elle possédait à Nuncq. A. Original perdu [voir B : « Scellé en cire rouge sur lacs de soye verte » ; dessin du sceau, légendé  : «  Sigillum Elisabeth comitisse Sancti Pauli  », contre-sceau (légende défectueuse) : « Secretum comitisse Sancti Pauli »]. B. Copie du XVIIIe s. par Gaignières, Paris, BNF, lat. 5441, p. 166, d’après A. - C. Copie du XVIIIe s., même bibl., Collection de Picardie, t. 175, f. 108r-v. a. Gallia christiana, t. 10, Instrumenta, col. 409, n° 26, d’après un vidimus contemporain par Adam, évêque de Thérouanne, « ex chartis Maioris Monasterii ». - b. D. Haigneré, « Le prieuré d’Oeuf », p. 82-83, n° 5, d’après B (éd. fragmentaire). Indiqué : Thes. dipl. 33786. Texte établi d’après BCa.

Ego Elysabeth(a), comitissa Sancti Pauli(b), notum facio universis presentibus et futuris quod abbas et conventus Maioris Monasterii tradiderunt domino meo, comiti Galchero, et michi domum de Oes(c), propter bona que domui predicte facere promisimus, tali modo quod dictus comes tota vita sua tenere eam debuit et ego post illum tota vita mea similiter, et post nostrum decessum(d) domus libere cum suis appenditiis sine debito et contradictione ad abbatem redibit et conventum. Et propter grandia bona que ex illa habuimus et recepimus, salvo quod nichil boni ibidem fecimus(e), unde anime dicti comitis et mee valde timeo, ego domum predictam cum totis suis pertinentiis(f) quittavi et reddidi(g) abbati et conventui absolute sicut eam ab eis receperamus, ita quod ego vel alius causa mei vel comitis Galcheri nichil de cetero in domo illa poterimus reclamare. Et quia eam tam diutius(h) tenuimus sine restitutione alicuius boni quod ibidem fecimus(i), ego dono in perpetuam elemosinam abbati antedicto et conventui, perpetuo morandam, quidquid habebam apud villam de Neun(j) in terragiis et caponibus, terris arabilibus, redditibus universis(k), iusticiis et in omnibus aliis, ita quod nichil de rebus predictis penes me retinui. Et si forte aliquod(l) dampnum per me vel per aliquem eisdem supradictis(m) elemosinis immineret(n), ego ad maiorem securitatem et fidelitatem, propter(o) omnem calumpniam amovendam, expono personam meam excommunicationi et terram meam interdicto, quousque omnia damna illa restituerim per planum verbum predicti abbatis vel illius qui loco suo fuerit constitutus. Et propter maiorem huius concessionis confirmationem, ego precor venerabilem patrem meum Adam, Dei 283

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gratia Morinensem episcopum, ut predictam concessionem quam ecclesie Maioris Monasterii contuli, sicut superius(p) est expressum, ratam(q) habeat(r) et confirmet. Actum anno Domini M° CC° XX° V°(s), mense ianuario, in die circumcisionis Domini. (a) Elisabeth C, Elizabeth a. - (b) de Sancto Paulo a. - (c) Oez C. - (d) discessum a. - (e) fecerimus Ca. - (f) appenditiis a. - (g) redidi BC. - (h) diutus Ca. - (i) fecerimus Ca. - (j) Nevy C, Nenin a. - (k) traversis C. - (l) aliquid B. - (m) superdictis C. - (n) imineret B. - (o) protinus B. - (p) super Ba. - (q) ratum BC. - (r) habeatur C. - (s) 1225 B, M CC XXV C.

218 1226 (n. st.), février. - Saint-Pol. Guy de Châtillon, fils aîné du comte de Saint-Pol, fait savoir que Baudouin d’Hézecques, son homme, avec l’accord de son épouse Marie et de son fils aîné Arnoul, a vendu au chapitre cathédral Notre-Dame d’Arras toute la dîme et le terrage qu’il tenait en fief à Herlin[-le-Vert], dans la paroisse de Chelers ; Marie a accepté une modification de son douaire ; les pairs de Baudouin ont rendu leur jugement. A. Original sur parchemin, 300 × 195 mm (repli 35 mm), jadis scellé d’un sceau pendant sur lacs de soie beige, Arras, ADPdC, 3 G 18, « Celest XIII » (notes dorsales : « Littere domini Guidonis de Castellione pro quadam decima de Celest », XIIIe s. ; « Celest XIII », XVIe s.). B. Vidimus contemporain par Asson, évêque d’Arras, même dépôt, 3 G 18, « Celest XIII ». - C. Copie de 1282, Paris, BNF, lat. 17737 (Registrum capellaniarum du chapitre d’Arras), f. 55r. a. A. de Loisne, « Cartulaire des chapellenies », p. 312, n° 60, d’après C (éd. fragmentaire). Indiqué : Thes. dipl. 33638.

Ego Guido de Castellione, domini Galcheri quondam comitis Sancti Pauli primogenitus, notum facio universis tam presentibus quam futuris quod Balduinus de Heseke, homo meus, totam decimam ac terragium quod a me apud Herlin in parrochia de Celest tenebat in feodum, presentibus et per advocatos concedentibus Maria, uxore sua, et Arnulpho, primogenito eorum, nondum legitimam habente etatem, ecclesie beate Marie Attrebatensis vendidit et in manu Roberti Fretel, senescalci de Ternesio, ex parte mea ad opus eiusdem ecclesie bene legitimeque guerpivit. Qui Robertus illud ipsi ecclesie per manum Eustacii, decani Albiniacensis, a domino . . episcopo et capitulo Attrebatensibus ad hoc missi, liberaliter resignavit, ab eadem ecclesia libere et quiete, sine omni servicio, exactione vel iusticia, perpetuo possidendum. Et sciendum quod dicta M[aria] recognovit sufficiens excambium se habere pro dotalicio quod in predictis decima et terragio habebat aut 284

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habere debebat, quicquid scilicet ad dictum B[alduinum], virum suum, in molendino de Heseke noscitur pertinere. Notandum etiam quod homines mei qui presentes erant, pares videlicet ipsius B[alduini], Balduinus de Creki, Rogerus de Dours, Balduinus de Anvin, Iohannes de Baillolio et Robertus de Silva Sancti Leodegarii, hii omnes a iamdicto R[oberto] Fretel ex parte mea super hoc adiurati, iudicando dixerunt quod sepedictus B[alduinus] de Heseke propter testificatam et cognitam paupertatem venditionem istam bene ac legitime faciebat. Et tam ipse B[alduinus] quam prefata M[aria], uxor eius, fide interposita promiserunt quod neque nomine dotalicii, neque alio modo per se vel per alios sepefatam ecclesiam super iamdictis decima et terragio amodo molestabunt. Nomen advocati predicte M[arie] et Ar[nulphi], filii sui : Robertus li Vers, miles. Nomina testium qui interfuerunt : Iohannes de Sancto Paulo, Rogerus de Haimerivilla, Bernardus de Berla, presbyteri ; frater Balduinus, frater Petrus, frater Hermarus, conversi Strumenses  ; Gamelo de Lonweis, Robertus de Ainaucourt, Galo li Gros(a), milites ; supradicti etiam pares milites sunt. Interfuerunt et hii : Iohannes de Attrebato, baillivus Sancti Pauli ; Petrus de Nemore et Vincentius de Sebivilla, servientes mei, multique alii. Ut igitur venditio prelibata memoriter ac firmiter in perpetuum teneatur, ad petitionem tam ipsius B[alduini] venditoris quam sepius memorate Attrebatensis ecclesie, presentem cartam sigilli mei munimine roboravi. Actum apud Sanctum Paulum in castello meo, anno dominice Incarnationis M° CC° vicesimo quinto, mense februarii. (a) Grous A, u exponctué.

219 [1225, 25-31 mars, ou] 1226 (n. st.), mars. Élisabeth, comtesse de Saint-Pol, confirme que Pierre, chevalier de Lottinghen, homme de Jacques le Bouteiller, a renoncé en faveur de l’abbaye de Cercamp à une rente de 8 setiers de céréales qu’il percevait, suite à un don de Jacques, sur la grange de Canteraine. A. Original sur parchemin, 170/180 × 90 mm (repli 15 mm), jadis scellé sur lacs de soie verte, Arras, ADPdC, 12 H 9, « Cantus Rane, D.b. » (notes dorsales : « Cantus Rane », « D.b. », « XXIII », « Carta E. comitisse Sancti Pauli super elemosine Petri de Lostingehem », XIIIe s. ; « 1225. Chantraine », XVIIe s.).  Indiqué : Thes. dipl. 33630.

Ego Elizabeth, comitissa Sancti Pauli, omnibus notum facio presentibus et futuris litteras istas inspecturis quod Petrus miles de Lustinguehem, homo Iacobi Butucularii(a), hominis mei, dedit in elemosinam fratribus ecclesie Caricampi quatuor sextarios bladi et quatuor avene, nunc et in perpetuum 285

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possidendos, quos ex dono predicti Iacobi, hominis mei, annuatim recipere solebat ad mensuram Sancti Pauli in grangiam dictorum fratrum que dicitur Cantusrane. Ut hec itaque rata permaneat memoratis fratribus elemosina dicti Petri, nec ullius in posterum fraude vel calumnia violetur, ad preces dicti Iacobi Butucularii(a), hominis mei, hanc ipsam elemosinam concedentis et approbantis, et ipsa(b) nichilhominus eandem ratam habui, et presentem paginam inde confectam sigilli mei appensione communivi. Actum anno Domini M° CC° XX° V°, mense martio. (a) Sic A, pour Buticularii. - (b) Sic A, pour ipsam.

220 1226, [avant le 8 août]. Guy de Châtillon, fils aîné du comte de Saint-Pol, reconnaît à l’abbaye de SaintBertin la possession des terrages d’Heuchin, donnés par Baudouin d’Aire, [seigneur d’Heuchin], avec l’accord de son épouse et de sa fille.

A. Original perdu [voir E : « Cet original a 5 pouces 1 quart d’hauteur et 7 pouces 3 quarts de largeur » ; le sceau est dessiné dans E et I, avec la même légende erronée que dans la description de F : « Grand sceau, offrant un chevalier armé de pied en cap, son écu chargé de trois pals de vair, à la fasce en chef  : ‘+ Sigillum Guidonis de Castellione’. Contrescel, un écu chargé des mêmes pièces : ‘+ Guido de Castellione’. Original aux archives de l’abbaye de Saint Bertin, boite de la Greneterie, cote de Heuchin, n° 13, 5° »]. B. Copie du XIIIe s., Boulogne-sur-Mer, BM, 144 (cartulaire de Saint-Bertin), f. 190v, n° 336. - C. Copie du XVIIe s. par dom Le Pez, Arras, BM, 316, p. 488, d’après un cartulaire. - D. Copie du XVIIe s. par le même, même ms., p. 511, d’après un cartulaire. - E. Copie du XVIIIe s. par dom Dewitte, Saint-Omer, BM, 803, II (« Grand cartulaire » de Saint-Bertin), p. 352-353, n° 264, d’après A. - F. Copie du XVIIIe s., Paris, BNF, Collection de Picardie, t. 175, f. 112r, d’après A. - G. Copie du XVIIIe s., même bibl., même ms., f. 113r, d’après un cartulaire dit Vinitoris. - H. Copie du XVIIIe s. par dom Grenier, même bibl., Collection Moreau, t. 138, f. 10r, d’après la même source. - I. Copie de 1787 par dom Dewitte, même bibl., même ms., f. 12r, d’après A. a. D. Haigneré, Les chartes de Saint-Bertin, t. 1, p. 307, n° 700, d’après E (éd. fragmentaire). Indiqué : Thes. dipl. 17931. Note sur la datation : L’acte est antérieur à la mort de son auteur, tué le 8 août 1226 devant les murs d’Avignon.

Ego Guido de Castellione, primogenitus Gauchri(a), cundam(b) comitis Sancti Pauli, notum esse volo tam presentibus quam futuris(c) quod totum terragium de Helcin(d) totumque donum terrarum(e) terragium debentium, 286

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scilicet de unaquaque mensura(f) unam garbam(g), que nobilis vir dominus Baldevinus(h) de Aria in(i) elemosinam(j) contulit ecclesie Sancti Bertini per manum meam, Margareta(k), uxore predicti Baldevini(l), et Aielide(m), sorore(n) eius primogenita, et domino Baldevino(o) de Plancha(p), marito eius, assentientibus et volentibus, concessi ecclesie memorate, pro remedio anime mee et antecessorum meorum, libere et pacifice perpetuo possidenda. Quod ut perpetuo ratum permaneat, presentem paginam sigilli mei karactere(q) confirmavi. Actum anno Domini millesimo ducentesimo vigesimo sexto(r). (a) Bauchri EFI, pour Gauchri ; Gaucheri BCDGH. - (b) Sic EFI ; quondam BCDGH. - (c) tam… futuris, om D. - (d) Helchin, BDEGHI. - (e) donum terrarum, om. D. - (f) mansura H. - (g) gharbam BC. - (h) Balduinus C. - (i) Aria in : Ariam F. - (j) ellemosinam C. - (k) eius, add. F. - (l) Balduini C. - (m) Aelide BCH, Adelide EI. - (n) sororere F. - (o) Balduino C. - (p) Planka BC. - (q) caractere C. - (r) M° CC° XXVI° BCH.

221 1226, septembre. Élisabeth, comtesse de Saint-Pol, vidime l’acte de 1184 par lequel son père Hugues [IV], comte de Saint-Pol, confirmait une donation faite à l’abbaye de Berteaucourt[les-Dames] (voir acte n° 60). A. Original sur parchemin, 340/350 × 250/270 mm (repli 25/35 mm), jadis scellé sur lacs de soie rouge, Amiens, AD Somme, 3 G 353, n° 1 (notes dorsales : « Vue des lettres d’Autbainsevelle », XIVe s. ; « LXXI, pro abbatissa de Berthaucurte », XVe s. ; « CXVIII », « LXa », « Bertaucourt », XVIe s.). B. Copie du XVIe s., même dépôt, 66 H 9, n° 4, f. 7r-8r, d’après un cartulaire de Berteaucourt. - C. Copie du 21 janvier 1657, même dépôt, 66 H 9, n° 1, d’après la même source. - D. Copie du XVIIe s., même dépôt, 66 H 9, n° 5, f. 1r-2r, d’après la même source. - E. Copie du XVIIIe s. par dom Grenier, Paris, BNF, Collection Moreau, t. 88, f. 86r-87r, d’après la même source. - F. Copie du XVIIIe s., même bibl., Collection de Picardie, t. 231, f. 156r-v. - G. Copie du XVIIIe s., même bibl., même ms., f. 157r-v, d’après B. - H. Copie du XVIIIe s., même bibl., Collection de Picardie, t. 258, f. 106r-v, d’après un cartulaire de Berteaucourt. - I. Copie de 1842, Amiens, AD Somme, 66 H 1, p. 60-64, d’après un cartulaire copié en 1718 par F. Godart. Indiqué : Thes. dipl. 33787.

Elizabeth, comitissa Sancti Pauli, omnibus presentes litteras inspecturis, in Domino salutem. Noverit universitas vestra nos vidisse cartam Hugonis, clare memorie quondam comitis Sancti Pauli, predecessoris et patris nostri, hec verba continentem : (Suit l’acte n° 60). Nos vero, pro remedio predecessorum nostrorum et anime nostre, ea que sunt superius expressa aprobantes, concedimus et sigillo nostro confirmamus. 287

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Actum anno Domini millesimo ducentesimo vicesimo sexto, mense septembri.

222 1227, janvier (n. st.). Élisabeth, comtesse de Saint-Pol, pour le salut de ses proches et de ses aïeux, donne à l’abbaye de Cercamp tout le bois de la Haie-le-Comte à Bouret[-sur-Canche], ainsi que 2 journaux de terre et une rente de 100 sous parisis sur le péage de Frévent, en plus des 100 sous qui devaient déjà être perçus à sa mort ; elle affecte ces dons à la fondation de son obit et confirme toutes les possessions de l’abbaye dans le comté. A. Original sur parchemin, 175 × 305 mm (repli 17 mm), jadis scellé sur double queue, Arras, ADPdC, 12 H 7, « Abbatie, B.c. » (notes dorsales : « Carta comitisse super Haia Comitis et super duo iornalia terre et C solidos », XIIIe s. ; « Abbatie », « B.c. », XIVe s. ; « Donation du bois de la Haye Lecompte (sic) », XVIIe s.). B. Copie du XIIIe s., même dépôt, 12 H 1 (cartulaire de Cercamp), p. 20. - C. Copie du XVIIe s. par J. R. Hannedouche de Rebecque, Bruxelles, AGR, Manuscrits divers, 5162, f. 20r-v, d’après A. a. A. de Cardevacque, Histoire de l’abbaye de Cercamp, p. 93-94, note 1. Indiqué : Thes. dipl. 33788. Note sur la datation : l’emploi d’un style de printemps est avéré, car Guy de Châtillon († août 1226) figure parmi les parents défunts de la comtesse énumérés dans l’acte.

Quoniam, sicut sacra scriptura protestatur, elemosinis credo redimi peccata delinquentium, pacatum mihi reddere cupiens redemptorem et iudicem meum dominum Deum, salvatorem cunctorum vere fidelium, et presertim quod ei vovi sub mortis discrimine volens fideliter et efficaciter exequi, ego Elizabeth, Dei gratia comitissa Sancti Pauli, omnibus notum facio presentibus et futuris litteras istas inspecturis quod ego, pro salute et remedio anime mee necnon et animarum Galcheri de Castellione, mariti mei, Guidonis, primogeniti filii mei, patris etiam mei et matris mee et omnium antecessorum meorum, dedi Deo et beate Marie Caricampi et fratribus ibidem Deo servientibus totum nemus cum fundo terre quod vocatur Haia Comitis, situm super villam que Borrais appellatur et contiguum dictorum fratrum reliquo nemori, in perpetuam elemosinam iure hereditario pacifice possidendam. Dedi nichilominus eisdem fratribus portiunculam terre sitam super ripariam inter mansum conversarum et curtile Iohannis Violete, scilicet duo iornalia terre plus minusve, et centum solidos Parisiensium in pedagio de Feverens in festo beati Remigii, cum aliis centum solidis quos dicti fratres ad ecclesie 288

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luminare ex dono pie memorie Galcheri, mariti mei, et meo in eodem pedagio annuatim recipiunt, post meum decessum per annos singulos iure perpetuo recipiendos. In eadem etiam domo mihi elegi et statui locum sepulture cum maioribus meis. Fratres vero prefati monasterii, pro anima mea et anima Galcheri, mariti mei, et animabus tam heredum quam omnium antecessorum meorum, decem pauperes in hospicium recipient quos vestient et cibis reficient per annos singulos anniversaria die obitus mei, totique fiet conventui pitantia piscium et vini. Quicquid preterea iamdicti fratres in planis et nemoribus, in aquis et pratis, in terris cultis vel incultis, in decimis et terragiis, in hospitibus, in redditibus et in aliis quibuslibet dominiis, hominiis et libertatibus collatum sibi in elemosinam a meis predecessoribus vel etiam a meis ligiis hominibus seu quibuslibet aliis Christi fidelibus, vel emptionis titulo iam possident acquisitum in toto comitatu de Sancto Paulo nunc et in perpetuum pacifice tenendum eisdem fratribus libere concessi simul et confirmavi. Ut autem hec omnia rata permaneant, nec ullius in posterum fraude vel calumpnia violentur, sigilli mei appensione paginam istam communivi. Actum anno dominice incarnationis M° CC° vicesimo sexto, mense ianuario(a). (a) Élongation de la dernière ligne d’écriture.

223 1227, juin. Élisabeth, comtesse de Saint-Pol, fait savoir que le meunier Martin, autrefois dit prévôt d’Encre, avec l’accord de ses héritiers, a vendu à l’hôpital d’Encre une rente de 13 setiers de blé sur le boisseau des moulins, et exempte cette rente de toute charge. A. Original conservé jusqu’au milieu du XXe siècle dans les archives du Centre hospitalier d’Albert [voir a : « Original parchemin (0m10 × 0m19), scellé sur double queue, sceau disparu. – Archives hospitalières d’Albert, liasse 25. »]. B. Copie de la fin du XIXe s. par M. Devauchelle, Amiens, BM, 1248, II, pièce non numérotée, d’après le cartulaire communal de 1673 détruit en 1918. C. Copie de la fin du XIXe s. par H. Daussy, même bibl., 1264, non paginé, d’après B. a. J. Estienne, Chartes de l’Hôpital, p. 19-20, n° 7, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 33789.

Elizabeth, comittissa(a) Sancti Pauli, omnibus presentem paginam inspecturis, salutem in Domino. Noverit universitas vestra quod, constitutus in presencia nostra, Martinus molendinarius, quondam dictus(b) prepositus de Encra, vendidit et in elemosinam contulit domui hospitalis pauperum de 289

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Encra tresdecim sextarios furmenti de cista molinorum, a dicta domo iure hereditario in perpetuum possidendos, de quibus medietatem infra vigiliam Omnium Sanctorum et aliam medietatem infra vigiliam Pasche de legitimo furmento iure hereditario singulis annis de dicta cista predicta domus accipiet. Et hoc factum est de assensu et voluntate heredum suorum, silicet(c) Helewidis(d) et Eve, filiarum suarum, et Egidii, mariti ipsius Eve, et omnium aliorum heredum prefati Martini. Nos autem, quia dictum bladum ad nostrum pertinebat dominium, dictam vendicionem et elemosinam concedimus, volumus et approbamus, et ab omni servicio laicali quitavimus. Cartam etiam inde confectam sigillo nostro roboratam, ad peticionem sepedicti Martini et prefatorum heredum suorum dicte domui tradidimus. Actum anno Domini M° CC° vicesimo VII°, mense iunio(e). (a) Sic a, pour comitissa. - (b) dominus B. - (c) Sic a, pour scilicet. - (d) Heleindiae B. - (e) iulio B.

224 1227, juin. Hugues de Châtillon, [fils du comte de Saint-Pol], notifie la vente précédente (acte n° 223) dans les mêmes termes. A. Original conservé jusqu’au milieu du XXe siècle dans les archives du Centre hospitalier d’Albert [voir a : « Original parchemin (0m10 × 0m185), jadis scellé sur double queue. »]. B. Copie de la fin du XIXe s. par M. Devauchelle, Amiens, BM, 1248, II, pièce non numérotée, d’après le cartulaire communal de 1673 détruit en 1918. C. Copie de la fin du XIXe s. par H. Daussy, même bibl., 1264, non paginé, d’après B. a. J. Estienne, Chartes de l’Hôpital, p. 20, n° 8, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 33790.

Hugo de Castellione, omnibus(a) presentem paginam inspecturis, salutem in Domino. Noverit universitas vestra quod, constitutus in presentia nostra, Martinus molendinarius, quondam dictus prepositus de Encra, vendidit et in elemosinam contulit domui hospitalis pauperum de Encra tresdecim sextarios furmenti de cista molinorum, a dicta domo iure hereditario in perpetuum possidendos, de quibus medietatem infra vigiliam Omnium Sanctorum et aliam medietatem infra vigiliam Pasche de legitimo furmento iure hereditario singulis annis de dicta cista predicta domus accipiet. Et hoc factum est de assensu et voluntate heredum suorum, silicet(b) Helewidis(c) et Eve, filiarum suarum, et Egidii, mariti ipsius Eve, et omnium aliorum here290

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dum prefati Martini. Nos autem, quia dictum bladum ad nostrum pertinebat dominium, dictam vendicionem et elemosinam concedimus, volumus et approbamus et ab omni servicio laicali quitavimus. Cartam eciam inde confectam sigillo nostro roboratam, ad petitionem sepedicti Martini et prefatorum heredum suorum dicte domui tradidimus. Actum anno Domini M° CC° XX° VII°, mense iunio(d). (a) Mot placé entre crochets droits dans a, sans doute pour signifier une lacune dans l’original. - (b) Sic a, pour scilicet. - (c) Heleindiae B. - (d) iulio B.

225 1227, juillet. Hugues de Châtillon, fils du comte de Saint-Pol, jure aux maire et échevins de la commune de Saint-Pol de respecter la charte que son grand-père Hugues [IV] leur avait octroyée, tant que durera la convention qu’il a passée avec sa mère, [la comtesse Élisabeth]. A. Original perdu. B. Copie des années 1620 par A. Galland, Paris, BNF, fr. 18716, f. 34v, d’après un vidimus du 15 avril 1334 (a. st.) par le comte de Saint-Pol. a. A. Duchesne, Histoire de la maison de Chastillon sur Marne, Preuves, p. 52, d’après une copie fournie par A. Galland. - b. Th. Turpin, Comitum Tervanensium, p. 122-123, d’après a. - c. G. Espinas, Recueil de documents, t. 3, p. 663-664, n° 839, d’après Ba. Indiqué : Thes. dipl. 18094. Texte établi d’après Ba.

Ego Hugo de Castellione, comitis Sancti Pauli filius, omnibus presentem cartam inspecturis notum facio quod ego bona fide iuravi et creantavi maiori et scabinis et toti ville de Sancto Paulo cartam quam habent ab avo meo Hugone, quondam comite de Sancto Paulo, de communitate sua, sicuti eisdem dictam communitatem creantavit(a), quamdiu terminus meus durabit de conventionibus quas habeo cum carissima(b) matre mea teneri bona fide et conservari. Quod ut ratum(c) permaneat et stabile, presentem cartam sigillo meo confirmavi. Actum anno Domini millesimo ducentesimo vigesimo septimo(d), mense iulio. (a) creantam B. - (b) cum carissima : de Catharina B. - (c) iritum B. - (d) millesimo ducentesimo vigesimo septimo : M CC XXVII a.

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226 1228, juin. Élisabeth, comtesse de Saint-Pol, avec l’accord de son fils Hugues de Châtillon, donne à l’abbaye de Cercamp une rente de 50 livres parisis à percevoir après son décès sur les revenus de Frévent, pour achever la construction d’un oratoire (en plus de 50 livres déjà offertes à cet effet) ; son successeur pourra racheter ces 100 livres de rente au prix de 700 livres. A. Original sur parchemin, 160 × 185 mm (repli 15/20 mm), sceau en navette de cire verte pendant sur double queue de parchemin, légendé : « + Sigillum Elis[abeth comitisse Sa]ncti Pauli », contre-sceau : « + E. comitissa Sancti Pauli », Arras, ADPdC, 12 H 8, « Abbatie, K.e. » (notes dorsales : « Abbatie », « K.e. », « LIIII », « Carta comitisse Sancti Pauli super L libris », XIIIe s. ; « 1228, Cercamp. Donation faite par la comtesse de Saint Paul à l’abbaye de Cercamp de cent livres de rente à prendre sur Frévent pour achever un oratoire », XVIIe s.). Indiqué : Thes. dipl. 33791.

In nomine Patris et Filii et Spiritus sancti, amen. Ego Elizabeth, Dei gratia comitissa Sancti Pauli, omnibus notum facio presentibus et futuris litteras istas inspecturis quod ego, de consensu et voluntate Hugonis de Castellione, filii mei, pro salute anime mee et pro animabus patris mei et matris mee, Galcheri de Castellione, quondam mariti mei, et Guidonis, primogeniti nostri, necnon et omnium antecessorum nostrorum, dedi fratribus monasterii Caricampi in perpetuam elemosinam, ad fabricam oratorii consummandam, quinquaginta libras Parisiensium cum aliis quinquaginta libris quas alia vice dictis fratribus ad opus oratorii in elemosinam contuli, post meum decessum per annos singulos in omnibus redditibus ville de Fevrens et eiusdem appenditiis ab eisdem fratribus recipiendas. Et si voluerit heres meus ipsum redditum a fratribus prefatis ad integrum redimere, pro centum libratis annui redditus septingentas libras Parisiensium persolvi faciet eisdem fratribus et deinde redditum ad integrum habebit. Ut igitur hec omnia rata permaneant, nec ullatenus iam in posterum ab aliquo violentur, sigilli mei appensione cartulam istam communivi. Actum anno dominice incarnationis M° CC° vicesimo octavo, mense iunio(a). (a) Élongation du mot iunio.

227 1228, juin. Hugues de Châtillon, fils du comte de Saint-Pol, approuve la donation faite à l’abbaye de Cercamp par sa mère Élisabeth, comtesse de Saint-Pol, d’une rente de 50 livres parisis à prélever après sa mort sur les revenus de Frévent, jusqu’à ce que lui 292

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ou ses héritiers la rachètent pour 350 livres parisis. A. Original sur parchemin, 175/180 × 105/110 mm (repli 15 mm), fragment de sceau en cire verte pendant sur lacs de fil rouge, Arras, ADPdC, 12 H 8, « Abbatie, K.b. » (notes dorsales : « Abbatie », « K.b. », « LV » biffé, « Carta Hugonis de Castellione super elemosina comitisse L librarum », XIIIe s. ; « 1228, Frévent. Donation faite par Hugues de Châtillon à l’abbaye susdite de 50 lb. par an sur Frévent », « Confirmation de 50 lb. sur Frévent », XVIIe s.). Indiqué : Thes. dipl. 33792.

Ego Hugo de Castellione, filius quondam comitis Sancti Pauli, omnibus notum facio presentibus et futuris litteras istas inspecturis quod elemosinam karissime matris mee Elizabet, comitisse Sancti Pauli, quam ob remedium anime sue et animarum omnium antecessorum nostrorum contulit fratribus ecclesie Caricampi, videlicet quinquaginta libras Parisiensium redditus post decessum eiusdem matris mee per annos singulos in omnibus redditibus ville de Fevrens et eiusdem appenditiis ab eisdem fratribus recipiendas, donec ego vel heres meus, datis trecentis quinquaginta libris Parisiensium dictis fratribus, recuperemus eundem redditum, gratam et ratam habeo dictisque fratribus benigne concedo. In cuius rei testimonium, sigilli mei cartulam istam appensione confirmo. Actum anno dominice incarnationis M° CC° XX° octavo, mense iunio.

228 1228, juillet. Élisabeth, comtesse de Saint-Pol, donne à Baudouin du Brouilly, chevalier, 20 livrées de terre à Mortagne avec tous leurs revenus, pour son service et son hommage ; si elle ne peut asseoir ces 20 livrées à Mortagne même, elle les prélèvera sur ses terres les plus proches.

A. Original sur parchemin, 160 × 100/115 mm (repli 15 mm), sceau en navette de cire blanche pendant sur double queue de parchemin, légendé  : «  + Sigillum Isabel co[mitisse de Sancto P]aulo », contre-sceau : « + E. comitissa Sancti Pauli », Lille, AD Nord, B 1395, n° 475 (notes dorsales : « XIIC LXXX », « Lettre sq. le contesse de Saint Pol donne XX lb. par an heritables a Bauduin du Bruil et I manoir en sa terre de Mortaigne », XVe s. ; « Mortagne, juillet 1228 », suivi d’une analyse, XVIIIe s.). Indiqué : Thes. dipl. 33793.

Ego Elizabeth, comitissa de Sancto Paulo, notum facio universis presentem cartulam inspecturis vel audituris quod ego dilecto et fideli meo Baldevino de Brulio, militi, spontanea voluntate mea contuli et donavi viginti libratas terre in omnibus profectibus iusticiarie apud Mortagne cum manso, pro ser293

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vitio quod mihi inpendit et homagio suo a me et heredibus meis iure hereditario ipsi et heredibus suis perpetuo possidendum. Et si forte apud Mortagne valorem viginti libratarum terre nominato Baldevino non possem assignare, ad locos propinquiores in terra mea eidem teneor assignare. Ut autem dicta donatio perpetuam obtineat firmitatem, presentem cartulam sigilli mei appensione roboravi. Actum anno Verbi incarnati millesimo ducentesimo vicesimo octavo, mense iulio.

229 1228, décembre. Hugues V de Châtillon, comte de Saint-Pol, exempte ses hommes de Gouy[-enTernois] de toute corvée et leur accorde un échevinage selon la loi de Saint-Pol, contre paiement annuel d’un muid d’avoine par homme. A. Original perdu. B. Copie du XIVe s., Arras, ADPdC, 18 H 1 (cartulaire d’Aubigny), f. 7v. a. J.-L. Harbaville, Mémorial historique et archéologique, t. 2, p. 264. - b. M. Tailliar, Recueil d’actes des XIIe et XIIIe siècles, p. 83, n° 30. - c. A. de Cardevacque, « Canton d’Aubigny », dans Dictionnaire historique et archéologique, p. 90. - d. G. Espinas, Recueil de documents, t. 2, p. 545, n° 483, d’après B. - e. E. Brouette, « Le cartulaire du prieuré », p. 527, n° 4, d’après B. - f. R. Fossier, Chartes de coutume en Picardie, p. 399-400, n° 120, d’après B. Indiqué : Thes. dipl. 18615.

Jou Hues de Casteillon, quens de Saint Pol, fach savoir a tous chiaus qui ceste presente cartre esgarderont, ke jou tous les homes de Goy ai quité de toute corowee, sauf men droit et me justice parmanaulement. Jou ai otroiié aussi as devant dis homes en le devant dite ville a avoir eskievins a le loy et a le coustume de Saint Pol, liquel mes drois feelment warderont et les fourfais de cele ville a le loy et a le coustume de Saint Pol jugeront ; ces meismes fourfais renderont a mi et a mes hoirs. Pour les devant dites loy et coustume, li devant dit home paieront a mi u a mes hoirs, cascun an au Nouel, un mui d’avaine a le grande mesure de Saint Pol, sauves toutes mes rentes, et sauf men droit et toute me justice sauve. Et pour chou ke toutes ces coses permaignent fermes et nient blecies, jou ai doné ceste cartre enforcié du warnissement de men seel. Ce fu fait en l’an de l’incarnation nostre Signeur mil deux cens et vint et wit, ou mois de decembre.

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230 [1228, ou peu après]. Élisabeth, comtesse de Saint-Pol, prie l’abbé d’Anchin de recevoir l’hommage de Jean de Béthune, son époux légitime, pour les fiefs qu’elle tient du monastère. A. Original perdu. B. Copie du XVIIe s. par A. Duchesne, Paris, BNF, Collection Duchesne, t. 50, f. 141r-v, d’après un cartulaire. - C. Copie du XVIIIe s. par dom Queinsert, même bibl., Collection Moreau, t. 102, f. 37r, d’après un cartulaire. a. A. Duchesne, Histoire généalogique de la maison de Béthune, p. 179-180 et Preuves, p. 111, d’après un cartulaire. - b. M. Tailliar, Recueil d’actes des XIIe et XIIIe siècles, p. 86, n° 34, d’après a. Indiqué : Thes. dipl. 19677. Note sur la datation : M. Tailliar propose l’année 1233, en songeant sans doute au mariage d’Élisabeth avec Jean de Béthune. L’hypothèse d’un hommage rapide de Jean de Béthune après son union avec Élisabeth est tout à fait plausible, mais cette union a en fait été célébrée dès 1228 (cf. J.-F. Nieus, Un pouvoir comtal, p. 160). Texte établi d’après C, avec les variantes d’A. Duchesne (Ba).

A son tres kier segneur l’abé d’Avenchin, jou Ysabels(a), contesse de Saint Pol, salut(b) comm(c) a son segneur. Je vos manc(d) et pri et requier ke vos recevés(e) men segneur(f) Jehan de Betune(g) a home(h) de cou(i) dont je sui vos hom comm(c) celui(j) ki est(k) mes barons et mes avoés et ke j’ai(l) loiaument(m) espousé(n). (a) Ysabiaus Ba. - (b) salus Ba. - (c) com Ba. - (d) mand a. - (e) rechevés a. - (f) Je vos… segneur, om. B ; segnor a. - (g) Bethune Ba. - (h) homme Ba. - (i) chou Ba. - (j) celuy Ba. - (k) es Ba. - (l) ay Ba. - (m) loailment Ba. - (n) esposé Ba.

231 [1219-1223 ou 1226-1228]. Élisabeth, comtesse de Saint-Pol, fait savoir que Yolande du Fay a approuvé des donations faites précédemment à l’abbaye de Clairmarais (voir actes n° 154 et 182). Acte perdu, mentionné au début du XVe s. dans un inventaire de chartes relatives aux possessions de Clairmarais dans le comté de Saint-Pol (copie de J. de Pas, Saint-Omer, BM, 1669, I, non paginé, n° 51, « III.e. »). La comtesse qui a donné l’acte est désignée par l’initiale « G. », ce qui doit être une erreur de lecture pour « E. », comme cela s’est produit pour l’acte n° 182. Il s’agit donc de la comtesse Élisabeth, qui a gouverné le comté durant les années 1219-1223 et 1226-1228. Indiqué : Thes. dipl. 33794.

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« E[lisabeth], comitisse Sancti Pauli, de concessionibus Yolande de Alfay supra predictis. »

232 1229, février (n. st.). Hugues V de Châtillon, comte de Saint-Pol, à la demande de ses hommes de Sibiville et de Séricourt, leur accorde une loi et un échevinage sur le modèle de SaintPol. A. Original sur parchemin, 150 × 87 mm (repli 30 mm), jadis scellé sur double queue de parchemin, Arras, ADPdC, 12 H 24 (Cet acte ne se trouve plus dans le fonds de Cercamp. Une photocopie aimablement communiquée par le Professeur Robert Fossier a servi de base à l’édition.). a. G. Espinas, Recueil de documents, t. 3, p. 714, n° 860, d’après A. - b. R. Fossier, Chartes de coutume en Picardie, p. 400, n° 121, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 32324. Note sur la datation : L’emploi d’un style de printemps est avéré, car Hugues V a pris le titre comtal entre juin et décembre 1228 (voir actes n° 227 et 229).

Ego Hugo de Castellione, comes Sancti Pauli, notum facio omnibus literas presentes inspecturis, presentibus et futuris, quod ego, ad peticionem hominum meorum de Sebivilla et Sericort, eisdem hominibus dedi et concessi legem et consuetudinem et scabinatum secundum legem et consuetudinem Sancti Pauli et scabinatum, salvis omnibus reditibus meis aliis. Quod ut ratum sit et firmum, kartam presentem sigilli mei munimine feci roborari. Actum anno Domini M° CC° XX° VIII°, mense februario.

233 1229 (n. st.), mars. Hugues V, comte de Saint-Pol, reconnaît qu’il ne jouit d’aucun droit sur l’avouerie des marais situés entre Méricourt[-l’Abbé] et Bonnay, que Gautier, seigneur de Heilly, affirmait tenir en fief de lui ; il abandonne ses droits éventuels à l’abbaye de Corbie. A. Original perdu. B. Copie du XIIIe s., Paris, BNF, lat. 17758 (« cartulaire noir » de Corbie), f. 174r. - C. Copie du XIIIe s., même bibl., lat. 17759 (« cartulaire blanc » de Corbie), f. 178r. Indiqué : Thes. dipl. 33795.

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Note sur la datation : L’emploi d’un style de printemps est avéré, car Hugues V a pris le titre comtal entre juin et décembre 1228 (voir actes n° 227 et 229).

Ego Hugo, comes Sancti Pauli, notum facio omnibus presentes litteras inspecturis quod ego nullum ius, nullum dominium clamo nec habeo in advocatia omnium mariscorum qui sunt a villa de Merincort usque ad Bonaium(a), quantumcumque protenduntur dicti marisci ; quam videlicet advocatiam Walterus miles, dominus de Helliaco, de me se tenere dicebat in feodum. Et si quid iuris aut dominii in dicta advocatia et in mariscis predictis ad me spectabat et spectare poterat vel debebat, totum illud ecclesie beati Petri Corbeyensis et abbati et conventui eiusdem loci ad instanciam et petitionem dicti Walteri in perpetuum quito pariter et remitto(b). In cuius rei memoriam, presentem paginam sigilli mei duxi munimine confirmandam. Actum anno Domini M° CC° vicesimo octavo(c), mense martio. (a) Bonayum B. - (b) remito B. - (c) XXVIII° C.

234 1230, avril. Hugues V de Châtillon, comte de Saint-Pol, fait savoir que Baudouin le Blond de Sibiville, son homme, avec l’accord de son épouse et de ses enfants, a donné à l’abbaye de Cercamp un demi muid de blé de rente (dont 4 setiers qu’il percevait sur la grange de Montjoie, les 2 autres étant à prendre ailleurs) qu’il tenait en fief, ainsi que ses droits sur 11 journaux d’une terre appelée Cainoi. A. Original sur parchemin, 155 × 165 mm (repli 10 mm), fragment de sceau en cire verte pendant sur fils de soie verte, Arras, ADPdC, 12 H 15, « Mons Gaudii, I.a. » (notes dorsales : « Carta comitis super dimidio modio Balduini Blondi  », « Mons Gaudii », « I.a. », XIIIe s. ; « Cercamp, 1230. Carte de Hugues comte de Saint Paul au sujet de la donation d’un demi muid de bled donné par Balduinus Blondus de Sibiville », XVIIe s.). B. Copie du XIIIe s., même dépôt, 12 H 1 (cartulaire de Cercamp), p. 140-141. Indiqué : Thes. dipl. 33796.

Ego Hugo de Castellione, comes Sancti Pauli, omnibus notum facio presentibus et futuris paginam istam inspecturis quod Balduinus Blondus de Sibivilla, homo meus, dedit per manum meam fratribus ecclesie Caricampi, in perpetuam elemosinam, dimidium modium bladi annui redditus quem de me tenebat in pheodum, cuius dimidii modii quatuor sextarios in grangia dictorum fratrum que dicitur Monjoia idem Balduinus annuatim accipere solebat ; residuos duos sextarios prefati bladi colligi facient dicti fratres in territorio modiate et alibi ubicumque idem Balduinus vel in decima vel in 297

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terragio iuris aliquid habuerit. Et si per tres messes annis singulis in collectione prefata superexcrescuerit aliquid usque ad unum sextarium, dabitur a fratribus eidem Balduino pro eodem sextario de caritate domus iuxta prescriptorum precium sextariorum. Si vero superexcrescuerit aliquid amplius in terris fratrum Caricampi, terram accipiet idem Balduinus in escambium quam dicti fratres virique probi quos idem Balduinus sibimet elegerit iuxta precium redditus superexcrescentis eidem assignaverint. Dedit etiam sepedictis fratribus in perpetuam elemosinam idem Balduinus, per manum meam, quicquid habebat iuris in undecim iornalibus terre parum plus minusve que dicitur Cainoi ; et coniungitur terris fratrum predictorum. Hanc autem elemosine donationem Hawidis, uxor eiusdem Balduini, Iohannes et Guillelmus, filii, Elizabeth, Maria, Agnes et Matthildis, filie eorum, laudarunt et concesserunt et ratam habuerunt. Que ut in posterum stabilis et firma perseveret, sigilli mei appensione litteras istas feci communiri. Actum anno dominice incarnationis M° CC° tricesimo, mense aprili.

235 1230, octobre. Hugues V de Châtillon, comte de Saint-Pol, autorise l’abbaye Saint-Vaast d’Arras à détenir la maison-forte d’Estrée[-Wamin] dans son état présent, à condition de n’y ajouter aucune autre fortification.

A. Original détruit en 1915 [anciennement : Arras, ADPdC, 1 H 1507].

B. Copie du XVIIe s., Arras, ADPdC, 9 J AA (cartulaire « de l’évêché »), f. 177v, n° 589. - C. Copie du XVIIe s. par dom Le Pez, Arras, BM, 316, p. 68, d’après un cartulaire coté P. - D. Copie du XVIIe s. par le même, même ms., p. 299, d’après un cartulaire coté R. E. Copie du XIXe s. par H. Loriquet, Arras, ADPdC, 1 H 2, f. 135r, d’après B. Indiqué : Thes. dipl. 33797.

Ego Hugo de Castellione, comes Sancti Pauli, notum facio presentibus et futuris quod ego domum de Stratis super Canchiam ecclesie beati Vedasti Attrebatensis concedo tenere in perpetuum, in statu tali in quo est ad presens, tali conditione quod nulla alia fortericia in eadem domo a dicta ecclesia potest fieri. Quod ut ratum sit et firmum, litteras presentes sigillo meo feci sigillari, anno Domini M° CC° XXX°(a), mense octobri. (a) tricesimo C.

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236 1231 (n. st.), [1er-22] mars. Hugues V de Châtillon, comte de Saint-Pol, se porte garant de l’engagement de Simon de Boulogne, comte de Ponthieu, à respecter les conventions qu’il a passées avec Louis [IX], roi de France, à raison de 1000 marcs d’argent.

A. Original sur parchemin, 180/185 × 145/150 mm (repli 15 mm), sceau rond de cire brune pendant sur double queue de parchemin, légende détruite, contre-sceau : « + Comitis Sancti Pauli », Paris, AN, J 395, n° 121 (notes dorsales : « XXXII », « Securitas Hugonis de Castellione pro comite Pontivi, M° CC° XXX° », XIIIe s.). a. A. Teulet, Layettes du Trésor des chartes, t. 2, p. 197, n° 2103, d’après A (éd. fragmentaire). Indiqué : Thes. dipl. 18969.

Ego Hugo de Castellione, comes Sancti Pauli, notum facio omnibus ad quos littere presentes pervenerint quod ego erga karissimum dominum meum Ludovicum, regem Francie illustrem, et heredes ipsius, pro Simone de Bolonia, comite Pontivi, plegium et debitorem me constituo in mille marchis argenti, tali modo quod si dictus Symon a conventionibus vel aliqua earum quas cum domino rege iniit et iuravit pro habenda pace cum ipso, sicut in litteris quas idem rex habet ab eodem Simone et M[aria], uxore ipsius, plenius continetur, aliquo tempore resiliret, ego de predictis mille marchis sepedicto domino regi tenerer, fide prestita super hoc corporali, sicut debitor integre facere gratum suum, eidem domino regi propter hoc obligans omnia bona mea tam mobilia quam immobilia, ita quod propter istam plegiationem et debitum ad ea predicta sine se meffacere posset assignare. In cuius rei testimonium, presentes litteras eidem domino regi tradidi sigilli mei munimine roboratas. Actum anno Domini M° CC° tricesimo, mense martio.

237 1231, juillet. Élisabeth, comtesse de Saint-Pol, donne à l’abbaye de Cîteaux une rente de 25 livres parisis à percevoir après sa mort sur les revenus de Frévent et de Bouret[-surCanche]. A. Original sur parchemin, 300 × 165 mm (repli 30 mm), jadis scellé sur lacs de soie, Dijon, AD Côte-d’Or, 11 H 155, pièce non cotée (notes dorsales : « Elisabeth comitissa Sancti Pauli de XXV libris », « M° CC° XXXI° », XIIIe s. ; « Domina Elisabeth comitissa Sancti Pauli donat nobis quolibet anno XXV libras Parisiensium in festo sancti Remigii super castro suo et villa Borrec », « XXVI », XIVe-XVe s. ; « Au mois de juillet 1231 », suivi d’une analyse ; « Layette VVV, 1er cartable, liasse III, cotte 3ème », XVIIIe s.).

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B. Copie du XIIIe s., même dépôt, 11 H 67 (« Cartulare antiquum » de Cîteaux), f. 79v. - C. Copie du XIVe s., même dépôt, 11 H 68 (« cartulaire de France » de Cîteaux), f. 3v-4r. - D. Copie du XVe s., même dépôt, 11 H 70 (« cartulaire de Jean de Cirey »), f. 218v-219r. Indiqué : Thes. dipl. 33798.

In nomine Patris et Filii et Spiritus sancti. Ego Elizabet, comitissa Sancti Pauli, notum facio universis modernis et posteris presentes litteras inspecturis quod ego, pro salute anime mee et pro remedio animarum bone memorie G[alcheri] de Castellione, comitis Sancti Pauli, quondam mariti mei, et G[uidonis], filii mei, patris ac matris mee et predecessorum et heredum meorum, mea libera et spontanea voluntate contuli et dedi ecclesie beate Marie et fratribus Cistercii in puram et perpetuam helemosinam viginti quinque libras Parisiensium annui redditus singulis annis in festo sancti Remigii annuatim apud Fevrenc, castrum meum, et apud Borrec, villam meam, de redditibus meis de quibus maluerint post decessum meum libere, quiete et pacifice a fratribus Cistercii in perpetuum et omni tempore percipiendas. Et exinde dominium et possessionem me fratribus Cistercii confiteor tradidisse, et confiteor me ipsum annuum redditum dictarum viginti quinque librarum Parisiensum nomine dicte ecclesie et fratrum Cistercii possidere seu quasi possidere, tali modo quod post decessum meum statim dicta ecclesia et prefati fratres ius percipiendi viginti quinque libras Parisiensium ex integro in predictis redditibus dictorum locorum singulis annis termino predicto habeant et possideant vel quasi possideant, et exinde percipiant in perpetuum annis singulis pro voluntate sua libras viginti quinque bonorum Parisiensium libere, pacifice et quiete, et exinde iure proprietario faciant quicquid facere voluerint sine omni inquietudine, molestia, impedimento et contradictione omnium heredum et successorum meorum. Predictam autem helemosinam et omnia predicta volo, statuo et precipio in perpetuam ab omnibus heredibus et successoribus meis et posteris inviolabiliter observari. Ut autem hec omnia supradicta rata et firma permaneant omni tempore stabilia et inconcussa, presentem paginam feci sigilli mei inpressione et munimine roborari in testimonium veritatis. Actum anno Domini M° CC° XXX° primo, mense iulio.

238 1231, juillet. Élisabeth, comtesse de Saint-Pol, donne à l’abbaye de Cîteaux une rente de 40 livres d’Artois sur la foire de Torhout ; le comte de Flandre, qui lui a octroyé cette rente, sera tenu de la verser aux moines après sa mort.

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A. Original sur parchemin, 230 × 175 mm (repli 22 mm), jadis scellé sur lacs de soie, Dijon, AD Côte-d’Or, 11 H 155, pièce non cotée (notes dorsales  : «  De XL lb. Artisinorum in festo nativitatis sancti Iohannis Baptiste in nundinis de Torold in Flandria », XIIIe s. ; « Domina E. comitissa Sancti Pauli donat nobis XL lb. Artisinorum quas dominus comes Flandrie debebat sibi quolibet anno in festo nativitatis beati Iohannis in Flandria apud Torold in nundinis », XIVe-XVe s. ; « Saint Pol », XVIe s. ; « Au mois de juillet 1231 », suivi d’une analyse ; « Layette VVV, 1er cartable, liasse III, cotte 4 », XVIIIe s.). B. Copie du XIIIe s., même dépôt, 11 H 67 (« Cartulare antiquum » de Cîteaux), f. 79v-80r. - C. Copie du XIVe s., même dépôt, 11 H 68 (« cartulaire de France » de Cîteaux), f. 3r‑v. - D. Copie du XVe s., même dépôt, 11 H 70 (« cartulaire de Jean de Cirey »), f. 219r-v. Indiqué : Thes. dipl. 33799.

In nomine Patris et Filii et Spiritus sancti, amen. Ego Elizabeth, comitissa Sancti Pauli, notum facio universis modernis et posteris presentes litteras inspecturis quod ego, pro salute anime mee et pro remedio animarum bone memorie G[alcheri] de Castellione, comitis Sancti Pauli, quondam viri mei, et G[uidonis], filii mei, et patris et matris mee ac omnium predecessorum et heredum meorum, mea libera et spontanea voluntate contuli et dedi ecclesie et fratribus beate Marie Cistercii in puram et perpetuam helemosinam quadraginta libras Artisinorum annui et perpetui redditus quas in festo nativitatis sancti Iohannis Baptiste in nundinis de Torold a comite Flandrie vel bailivis suis iure hereditario debeo recipere annuatim, et quicquid iuris et actionis habeo et habere possum pro dictis quadraginta libris Artisinorum et occasione earum annuatim percipiendarum in dictis nundinis et alibi in comitatu Flandrensi et adversus comitem Flandrie et heredes et successores suos. Et exinde videlicet de omnibus predictis prefatis ecclesie et fratribus Cistercii possessionem et dominium me nomine et perpetue helemosine confiteor tradidisse, et confiteor quoque me eorum nomine possidere, tali quidem modo quod post decessum meum habeant, teneant et possideant sive quasi possideant omnia predicta et percipiant annuatim in perpetuum et habeant ius percipiendi dictas quadraginta libras termino pretaxato in dictis nundinis, et exinde iure proprietario faciant licite, quiete et libere quicquid facere voluerint sine omni contradictione, inquietudine et molestia omnium heredum meorum et demum omnium hominum et personarum. Et volo et statuo ut post decessum meum teneantur comes et comitissa Flandrie et heredes eorum qui pro tempore fuerint et bailivi sui reddere et solvere vel reddi et solvi facere predictas quadraginta libras annuatim in perpetuum in dicto festo quemadmodum michi ipsi tenerentur si viverem predictis ecclesie et fratribus Cistercii. Hanc autem donationem meam et helemosinam et omnia predicta volo, statuo et precipio in perpetuum et omni tempore ab omnibus heredibus et successoribus meis et posteris inrevocabiliter et inviolabiliter observari. Ut autem hec omnia supradicta rata et firma permaneant 301

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omni tempore ac stabilia sint et inconcussa, presentes litteras feci sigilli mei impressione et munimine roborari in testimonium veritatis. Actum a[nno Domini mil]lesimo(a) ducentesimo tricesimo primo, mense iulio. (a) Le coin inférieur droit de A est déchiré. Lacune suppléée à l’aide de B.

239 1231, novembre. Hugues V de Châtillon, comte de Saint-Pol, concède aux bourgeois de Saint-Pol le droit de faire des fagots dans sa forêt de Saint-Pol, et fixe les dimensions autorisées. A. Original perdu. B. Copie des années 1620 par A. Galland, Paris, BNF, fr. 18716, f. 35r-v, d’après un vidimus du 15 avril 1334 (a. st.) par le comte de Saint-Pol. - C. Copie partielle des années 1620 par le même, même ms., f. 5v, d’après la même source. - D. Copie du XVIIe s. par A. Duchesne, même bibl., Collection Duchesne, t. 19, pièce n° 72. Indiqué : Thes. dipl. 33800.

Ego Hugo de Castellione, comes Sancti Pauli, omnibus presentes litteras inspecturis(a) notum facio quod ego, per consilium proborum virorum(b), concessi et creantavi burgensibus meis de Sancto Paulo quod commune(c) ipsi habeant les fagots(d) nemorum meorum Sancti Pauli ad mensuram novem palmarum grossitudine, ita quod lignum grossum quod debet esse el fagot erit de septem pedibus et grossitudo del bourde erit de(e) decem(f) palmis(g). Quod ut ratum sit, presentes litteras sigillo meo feci confirmari. Actum anno Domini millesimo ducentesimo trigesimo primo(h), mense novembri. (a) presentes litteras inspecturis : etc. C. - (b) per consilium proborum virorum : etc. C. - (c) quod commune : lecture incertaine B, quod C, quatinus D. - (d) fagos D. - (e) Om. C. - (f) septem B. - (g) Fin de C. - (h) M CC XXXI D.

240 1232 (n. st.), février. Hugues V, comte de Saint-Pol, fait savoir que Baudouin d’Hézecques, son homme, a cédé à l’abbaye d’Auchy[-les-Moines] l’hommage du fief qu’il tenait à Domwetz et qu’il avait engagé aux moines depuis longtemps, contre une somme de 37 livres parisis. A. Original perdu [voir a : « Sont au bas deux incisions, à l’une desquelles sont attachés des fils de soie rouges, blancs, jaunes et noirs »]. B. Copie du XIIIe s., Arras, ADPdC, 2 H 1 (cartulaire d’Auchy-les-Moines), p. 110-111. - C. Copie authentique du 9 avril 1670, même dépôt, 2 H 2, n° 97, d’après A.

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a. L. Bétencourt, Cartulaire de l’abbaye Saint-Sylvin, p. 140-141, n° 97, d’après A. - b. A. de Cardevacque, Histoire de l’abbaye d’Auchy-les-Moines, p. 213, n° 41, d’après a. Indiqué : Thes. dipl. 32775.

Ego Hugo, comes Sancti Pauli, notum facio omnibus presens scriptum inspecturis quod Balduinus de Heseca(a), homo meus, homagium de Donvest(b) cum pertinentiis suis, quod abbas de Alchiaco longo tempore in vadio tenuerat, acceptis ab eodem abbate triginta septem libris Parisiensis monete, dictum homagium(c), quia de feodo(d) meo erat, ad opus ecclesie Alchiacensis in manus meas reddidit ; et ego, ad preces eiusdem Balduini(e), predictum homagium, salvo iure alieno, in puram et(f) perpetuam elemosinam concessi et tradidi ecclesie antedicte. Ut autem hoc ratum et firmum permaneat(g), presentem cartam(h) tam sigilli mei quam sigilli predicti(i) Balduini appensione feci roborari. Datum anno Domini M° CC° tricesimo primo(j), mense februarii. (a) Hesecca C. - (b) Donveest B, Donvet C. - (c) de Donveest, add. B, exponctué. - (d) foeudo C. - (e) eiusdem Balduini : Balduini eiusdem B. - (f) ac C. - (g) remaneat C. - (h) kartam B, chartam C. - (i) sigilli predicti : dicti C. - (j) XXX° I° B.

241 1232. Hugues V de Châtillon, comte de Saint-Pol, confirme une série de ventes faites à l’abbaye de Cercamp par ses hommes Guy de Moncheaux, Hugues Quiéret de Douriez, Clarembaud Bouriel de Rocourt, Guillaume de Sibiville et Baudouin Le Blond, à Bouret[-sur-Canche], Sibiville et Séricourt. A. Original sur parchemin, 290 × 395 mm (repli 40 mm), jadis scellé sur double queue, Arras, ADPdC, 12 H 7, « Abbatie, H.k. » (notes dorsales : « Carta comitis de Sancto Paulo de parvo vivario et de redditu Clarbaudi », XIIIe s. ; « Abbatie », « H.k. », XIVe s. ; « 1232, Cercamp » suivi d’une analyse, XVIIe s.) . B. Copie du XVIIe s. par J. R. Hannedouche de Rebecque, Bruxelles, AGR, Manuscrits divers, 5162, f. 21v-22r, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 33801.

Ego Hugo de Castellione, comes Sancti Pauli, omnibus notum facio presentibus et futuris quod Guido, miles de Moncheaus, homo meus, vendidit de consensu et voluntate mea fratribus ecclesie Caricampi vivarium suum situm supra calceiam de Borrais, quod de me tenebat in feodum, quinquaginta libris Parisiensium, de quibus emere debet alios hereditarios proventus quos cum rebus aliis deinceps tenebit in feodum ab Eustachia advocata, sorore mea ; eidem etiam militi quito hommagium suum. Item Hugo Kiret de Dourehier, homo meus, in monasterio Caricampi coram me constitutus, qui303

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tavit eidem ecclesie Caricampi et fratribus ibidem Deo servientibus quicquid idem fratres nunc in presenti tenent apud Sibivilla et in eiusdem territorio de feodo ipsius Hugonis et eius antecessorum acquisitum. Illud etiam quod Walterus de Piecort de eodem feodo acquisierat a Iohanne Cortois, quod etiam resignavit idem Walterus coram senescalco meo in manus dicti Hugonis, sub eodem servitio quod idem Walterus Hugoni prefato solvere debuerat fratribus ecclesie prefate idem Hugo pace perpetua tenendum concessit. Hoc est autem servitium quod inde solvent annuatim dicti fratres Hugoni in Pascha : par calcarium alborum. Hugo vero prefatus de predictis omnibus abbatem ecclesie prefate per ramum investivit, et qua citius miles fuerit et sigillum habuerit, ad simplicem peticionem dictorum fratrum, sine requisitione sive exactione doni vel mercedis, hoc totum se confirmaturum carta sub nomine eius scripta suoque sigillo proprio creantavit ; abbas vero quitavit Hugoni in perpetuum quicquid Iohannes Cortois nunc in presenti tenet in feodum ab eodem Hugone, scilicet hospites quos habet in Sibivilla. Item Clarbaudus Bouriel de Roocort, apud Sanctum Paulum coram prefato senescalco meo, Petro de Iuneio, constitutus, recognovit se vendidisse fratribus ecclesie Caricampi terras, terragium, decimam, hospites et hommagia et quicquid hereditatis, iuris et dominii habebat vel habere debebat in villa de Siricort et in toto territorio eiusdem ville et in terris grangie Montis Gaudii. Resignavitque idem Clarbaudus hec omnia in manus prefati senescalci mei, et de hiis omnibus abbatem et fratres ecclesie memorate idem senescalcus meus per ramum investivit. Uxor quoque eiusdem Clarbaudi, Maria, et Symon, primogenitus et heres eorum, per advocatum suum Adam de Attrebato, burgensem Sancti Pauli, necnon et Petrus, frater dicti Clarbaudi, hanc venditionem creantaverunt et libere concesserunt. Item Willelmus de Sibivilla et Balduinus Blondus, nepos eius, presente prefato senescalco meo, recognoverunt vendidisse se fratribus ecclesie Caricampi totum dominium quod habebant vel habere debebant in modiata territorii Sibiville, scilicet relevamina terrarum, concessiones de terris vendendis vel emendis, dona adiutoria, corveias et quicquid servitii exigere poterant ab hiis qui tenent aliquid in eadem modiata, necnon et sex denarios quos Petrus prepositus eisdem annuatim solvere tenebatur. De quibus omnibus prefati Willelmus et Balduinus, concedentibus uxoribus eorum et heredibus, se spoliantes, per manum prefati senescalci mei dictos fratres investiverunt et quicquid de hereditate eorum necnon et omnium antecessorum ipsorum dicti fratres nunc in presenti possident pace perpetua eisdem fratribus tenendum concesserunt. Ut autem hec omnia rata permaneant nec ullius in posterum fraude vel calumpnia violentur, sigilli mei appensione presentem paginam communivi. Actum anno Domini M° CC° XXX° secundo, mense(a). (a) Le mois n’est pas indiqué.

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242 1233, août. Hugues V de Châtillon, comte de Saint-Pol, avec l’accord de sa mère Élisabeth et de son épouse Marie, abandonne à l’abbaye d’Étrun tous ses droits à Magnicourt[en-Comté], réserve faite de la haute justice et d’un cens de 7 livres. A. Original perdu [voir B : « titre en parchemin, qui a de largeur sept poulces et demie ou environ, et de hauteur, le replis compris, cinq poulces quatre lignes »]. B. Copie du 4 octobre 1768 par dom Queinsert, Paris, BNF, Collection Moreau, t. 147, f. 133r, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 33802.

Ego Hugo de Castellione, comes Sancti Pauli, notum facio universis presentibus et futuris quod ego quitto, laude et assensu Elizabeth, matris mee, et Marie, uxoris mee, ecclesie et conventui monialium de Estruenz omne ius et dominium in villa de Maignicort, in hominibus et in omnibus appendiciis dicte ville, nec ibi de cetero potero aliquid reclamare preter raptum, multrum, incendium et latronem, et septem libras annui redditus, mihi et heredibus meis reddendas in festo sancti Remigii. Quod ut ratum sit et firmum, presentem cartam munimine sigilli mei et testimonio sigillorum matris et uxoris mee confirmo. Actum anno Domini M° CC° XXX° tercio, mense augusto.

243 [1233, 3-30 avril, ou] 1234 (n. st.), [1er-22] avril. - Melun. Hugues V, comte de Saint-Pol, prête hommage lige à Louis [IX], roi de France, pour la terre que sa mère Élisabeth, comtesse de Saint-Pol, et son mari Jean de Béthune tenaient de ce dernier.

A. Original sur parchemin, 190/200 × 80 mm (repli 20 mm), sceau rond de cire brune pendant sur double queue de parchemin, légendé  : «  + Sig[illum Hugonis] de Castel[lione comitis Sancti Pauli] », contre-sceau : « [+ Comi]tis Sancti Pauli », Paris, AN, J 376, n° 3 (notes dorsales : « CXXXV » biffé, « LXIIII », « Littere Hugonis comitis Sancti Pauli de homagio quod fecit domino regi de terra quam mater sua tenebat de ipso domino rege, M CC XXXIII », XIIIe s.).

B. Copie du XVIIe s. par A. Duchesne, Paris, BNF, Collection Duchesne, t. 19, pièce n° 73, d’après un registre du Trésor des chartes. - C. Copie du même, même bibl., Collection Duchesne, t. 50, f. 88r, d’après la même source. a. A. Duchesne, Histoire de la maison de Chastillon sur Marne, Preuves, p. 53, d’après un cartulaire. - b. Id., Histoire généalogique de la maison de Béthune, Preuves, p. 110. - c. A. Teulet, Layettes du Trésor des chartes, t. 2, p. 251, n° 2237, d’après A.

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Indiqué : Thes. dipl. 19509.

Ego Hugo, comes Sancti Pauli, notum facio universis presentes litteras inspecturis quod ego feci karissimo domino meo Ludovico, Francie regi illustri, homagium ligium de terra quam karissima mater mea I[sabel], comitissa Sancti Pauli, et Iohannes de Bethunia, qui dicebatur eius maritus, tenebant de eodem domino meo rege, salvo iure predicti Iohannis, si aliquid iuris in terra habeat supradicta, et salvo etiam omni iure alieno. Actum apud Meledunum, anno Domini M° CC° tricesimo tercio, mense aprili.

244 1234, mai. Élisabeth, comtesse de Saint-Pol, fait savoir qu’Eustache Stabularius et son épouse Freuchins, avec l’accord de leur fils Guillaume, ont donné à l’abbaye de Cercamp une rente d’un muid de céréales sur le moulin de Frévent, qu’ils avaient reçue de son mari Gaucher ; ils la conservent néanmoins à titre viager.

A. Original sur parchemin, 210 × 160 mm (repli 35 mm), fragment de sceau en cire brune pendant sur double queue de parchemin, Arras, ADPdC, 12 H 8, « Abbatie, N.b. » (notes dorsales : « Abbatie », « N.b. », « Carta de modio hereditario Eustachii Stabularii », XIIIe s. ; « 1234, Frévent. Donation faite à l’abbaye de Cercamp d’un muid de bled à prendre par an sur le moulin de Frévent », XVIIe s.). Indiqué : Thes. dipl. 33803.

Ego Elysabeth, comitissa Sancti Pauli, notum facio universis presentes litteras inspecturis quod Eustachius Stabularius et uxor eius Freuchins recognoverunt in presentia mea se dedisse, de consensu et voluntate Willelmi, filii sui, in perpetuam elemosinam ecclesie beate Marie Caricampi unum modium bladi quem maritus meus Galcherus, comes Sancti Pauli, dedit dicto Eustachio iure hereditario, ad molendinum de Frevench annis singulis capiendum, tali videlicet modo quod illum modium dictus Eustachius et uxor eius tenere debent quamdiu vixerint. Quod si unum eorum, Eustachii videlicet et uxoris eius, mori contigerit, alter quamdiu vixerit medietatem bladi percipiet ; aliam vero dicta ecclesia retinebit. Post decessum enim alterius, totus modius supradictus pace perpetua possidendus prefate ecclesie remanebit. Ego vero, donationem istam concedens et approbans, ad peticionem predictorum Eustachii scilicet et uxoris eius et Willelmi, filii eorundem, presentes litteras sigilli mei munimine roboravi. Actum anno Domini M° CC° tricesimo IIII°, mense maio.

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245 1234, juillet. Élisabeth, comtesse de Saint-Pol, confirme à l’abbaye de Cercamp la possession des revenus de 168 journaux du bois de la Haie-le-Comte, donnés par son fils Hugues [V] de Châtillon, comte de Saint-Pol, pour la construction de l’église, du cloître et des ateliers.

A. Original sur parchemin, 140 × 130 mm (repli 15 mm), jadis scellé sur double queue de parchemin, Arras, ADPdC, 12 H 7, « Abbatie, B.f. » (notes dorsales : « Abbatie », «  B.f.  », «  De elemosina CLXVIII iornalium nemoris Haie  », XIIIe s.  ; «  1234, Cercamp », suivi d’une analyse, XVIIe s.). Indiqué : Thes. dipl. 33804.

Ego Elazabeth(a), comitissa Sancti Pauli, omnibus notum facio presentibus et futuris presentes litteras inspecturis quod omnes proventus centum et sexaginta et octo iornalium nemoris quod dicitur Haia Comitis, que carissimus filius Hugo meus de Castellione, comes Sancti Pauli, dedit in perpetuam elemosinam ecclesie beate Marie Caricampi ad fabricam ecclesie et claustri et officinarum eiusdem monasterii, ex hoc nunc et usque in perpetuum recipiendos fratribus dicte ecclesie et habendos concessi. Quod ut ratum sit et firmum, sigilli munimine mei cartam istam communivi. Datum anno Domini M° CC° tricesimo quarto, mense iulio. (a) Sic A, pour Elizabeth.

246 1234, août. - Angers. Hugues V, comte de Saint-Pol, prête hommage lige à Louis [IX], roi de France, pour les droits que Gautier [d’Avesnes-sur-Helpe], comte de Blois, et sa femme Marguerite possédaient sur le douaire de l’épouse du vicomte de Châteaudun, qui meut du roi ; il s’engage à en payer le rachat. A. Original sur parchemin, 195 × 75/80 mm (repli 25 mm), jadis scellé sur double queue de parchemin, Paris, AN, J 174, n° 4 (notes dorsales : « CXLIII » biffé, « XLI », « IIII », « Littere Hugonis comitis Sancti Pauli de homagio facto regi super iure et hereditagio que G. comes Blesensis et M. uxor eius habebant in dote uxoris vicecomitis Castriduni, movente de feodo regis », XIIIe s.). B. Copie du XVIIe s. par A. Duchesne, Paris, BNF, Collection Duchesne, t. 50, f. 85r-v. a. A. Teulet, Layettes du Trésor des chartes, t. 2, p. 269, n° 2301, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 19832.

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Ego H[ugo], comes Sancti Pauli, notum facio universis ad quos littere presentes pervenerint quod ego feci homagium ligium karissimo domino meo Ludovico, regi Francie illustri, super eo iure et hereditagio que nobilis vir G[alterus], comes Blesensis, et M[argareta], uxor eius, habebant in dote uxoris vicecomitis Castriduni, videlicet in dote que movet de feodo eiusdem domini mei regis. Et ego teneor eidem domino meo regi super hoc reddere rachatum, quando placuerit eidem. In cuius rei testimonium, presentes litteras sigilli mei munimine feci sigillari. Actum apud Andegavum, anno Domini M° CC° XXX° quarto, mense augusto.

247 1234, août. - Angers. Hugues V, comte de Saint-Pol, se porte garant de l’engagement de Pierre, comte de Bretagne, à respecter les conventions qu’il a passées avec Louis [IX], roi de France, à raison de 2000 marcs d’argent. A. Original sur parchemin, 205 × 90/100 mm (repli 15 mm), sceau rond de cire brune pendant sur double queue de parchemin, légendé  : «  [+ Sigillum Hugonis d]e Castellione c[omitis Sancti Pauli]  », contre-sceau  : «  [+ C]omitis Sa[ncti Pauli] », Paris, AN, J 241 A, n° 12 (1) (notes dorsales : « LIII » biffé, « XV », « IIII. Cd » biffé, « Securitas Hugonis comitis Sancti Pauli pro P. comite Britannie, M° CC° XXXIIII° », XIIIe s.). a. A. Teulet, Layettes du Trésor des chartes, t. 2, p. 270, n° 2305, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 26054.

Ego Hugo, comes Sancti Pauli, notum facio universis ad quos littere presentes pervenerint quod ego me constitui plegium erga karissimum dominum meum Ludovicum, regem Francie illustrem, de duobus milibus marchis argenti, eidem infra mensem postquam me submonuerit super hoc reddendis, quod nobilis vir P[etrus], comes Britannie, eidem domino meo regi conventiones tenebit, sicut in litteris eiusdem comitis, quas dominus rex penes se habet, plenius continetur. In cuius rei testimonium, presentes litteras sigilli mei munimine roboravi. Actum apud Andegavum, anno Domini M° CC° tricesimo quarto, mense augusto.

248 1234, décembre. Élisabeth, comtesse de Saint-Pol, fait savoir que Jean li Babus de Bouquemaison et ses frères ont renoncé à leurs prétentions sur une terre de l’abbaye de Cercamp.

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A. Original perdu. B. Copie du XIIIe s., Arras, ADPdC, 12 H 1 (cartulaire de Cercamp), p. 56, « Cantus Lupi, K.k. ». Indiqué : Thes. dipl. 33805.

Ego Elizabeth, comitissa Sancti Pauli, notum facio universis presentes litteras inspecturis quod Iohannes li Babus de Bouquemaisons et fratres eius, scilicet Robertus, Hugo et Petrus, recognoverunt et iuraverunt coram [me](a) et coram domino Guidone de Monchias et coram senescallo Petro scilicet de Gonay, nihil iuris se habere in terra pro qua ecclesiam beate Marie Caricampi molestavera[n]t(b), et quod omnes qui eandem ecclesiam super hoc infestarent vel gravare vellent pro posse suo averterent. Et omnes querelas et contenciones que ante inter ipsos et dictam ecclesiam fuerunt(c) se in pace amodo usque in se[m]piternum(d) dimittere promiserunt ; et quod numquam propter hoc dictam ecclesiam gravarent firmiter creantaverunt. Ut autem ea que supra memoravimus rata in posterum observentur et pax et concordia inter ipsos et dictam ecclesiam teneatur, presentem paginam sigilli mei munimine roboravi. Actum anno Domini M° CC° XXX° IIII°, mense decembri. (a) Om. B. - (b) molestaverat B. - (c) fuererunt B, lire fuerunt. - (d) sepiternum B.

249 1235 (n. st.), janvier. Élisabeth, comtesse de Saint-Pol, fait savoir qu’à sa demande, les moines de Cercamp ont autorisé la construction d’un pont sur la rivière qui coule entre Frévent et l’abbaye ; ils pourront toutefois en exiger la démolition à tout moment. A. Original perdu [voir B : « ung seau de chire vert pendant en double queue, aucquel seau estoyt emprain la forme dudit contesse, et sur le contreseel estoyt escript ‘Comitissa Sancti Pauli’ »]. B. Copie du XVIe s., Arras, ADPdC, 12 H 2 (cahier de copies d’actes), f. 4v, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 33806.

Elizabeth, comitissa Sancti Pauli, omnibus presentes litteras inspecturis, salutem in Domino. Noveritis quod abbas et conventus Caricampi, ad petitionem et preces meas, quendam pontem super ripariam que est inter villam meam de Frevench et abbatiam fieri permisserunt ; quem, quotiens eisdem abbati videlicet et conventui placuerit, absque ulla contradictione tollere et ad nichilum redigere et predictam ripariam sine ponte sicut erat primus(a) 309

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tenere valebunt. Quod ut ratum sit et firmum, presens scriptum sigilli mei munimine roboravi. Actum anno Domini M° CC° XXXIIII°, mense ianuarii. (a) Sic B, pour primum ou primitus.

250 1235 (n. st.), février. - Paris. Hugues V, comte de Saint-Pol, se porte garant envers Louis [IX], roi de France, de l’engagement de Mahaut, comtesse de Boulogne, à ne pas marier sa fille Jeanne sans l’accord de ce dernier, à raison de 2000 marcs d’argent.

A. Original perdu [voir B : « Scellé de cire blanche sur double queue »]. B. Copie authentique du 7 mai 1564 par le notaire Dethou, Paris, AN, J 792, n° 11, d’après A. Indiqué : H.-F. Delaborde, Layettes du Trésor des chartes, t. 5, p. 128, n° 382. - Thes. dipl. 33808. Note sur la datation : L’unique copie du présent acte porte la date de février 1235 (a. st.), alors que la charte de la comtesse Mahaut et les cautions des autres barons sont datées du mois de février de l’année précédente (A. Teulet, Layettes du Trésor des chartes, t. 2, p. 281-284, n° 2335-2352). Il faut donc corriger le millésime d’une année.

Ego Hugo, comes Sancti Pauli, notum facio universis ad quos littere presentes pervenerint quod ego erga carissimum dominum meum Ludovicum, regem Francie illustrem, me constitui plegium de duobus milibus marcharum argenti pro karissima domina nostra Mathilde, comitissa Bolonie, tali modo quod si ipsa a conventionibus inter eumdem dominum regem et ipsam initis de filia sua, prout in litteris(a) eiusdem comitisse exinde confectis plenius continetur, resiliret, ego eidem domino regi vel eius heredibus de predictis duobus milibus marchis argenti tenerer(b) facere gratum suum, infra mensem postquam essem ab eodem domino rege vel ab eius heredibus super hoc requisitus. Et nisi hoc facerem, idem dominus rex vel heredes sui ad totam terram meam quam de ipso teneo sine se mesfacere posset assignare. In cuius rei testimonium, presentes litteras exinde confectas feci sigilli mei munimine roborare. Actum Parisius, anno Domini M° CC° tricesimo quarto(c), mense februario. (a) liegum (sic) B, lire litteris. - (b) teneretur B, lire tenerer. - (c) quinto B, lire quarto.

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251 [1234, avril, ou] 1235 (n. st.), [1er-7] avril. Élisabeth, comtesse de Saint-Pol, fait savoir que Goscelin l’Oiseau, son homme, a vendu à l’abbaye de Cercamp 34 journaux de terre à Hopelgeri Monte, ainsi que 4 journaux au fief de Bouret[-sur-Canche], là où se trouve la carrière de l’abbaye ; son épouse et ses enfants ont renoncé à toute réclamation. A. Original sur parchemin, 245/255 × 110 mm (repli 20 mm), sceau en navette de cire verte pendant sur double queue de parchemin, légendé : « + Sigillum Isa[bel comitisse] de Sancto Paulo », contre-sceau : « + E. comitissa Sancti Pauli », Arras, ADPdC, 12 H 9, « Cantusrane, K.b. » (notes dorsales : « Cantusrane », « K.b. », « Carta comitisse Elisabeth de terra Gosselini Avis », XIIIe s. ; « Bourré. Acquisition de 34 journeux de terres, année 1234, et aussi 4 journeux de terres du fief de Bourré », XVIIe s.). B. Copie du XIIIe s., Arras, ADPdC, 12 H 1 (cartulaire de Cercamp), p. 11, n° 13. Indiqué : Thes. dipl. 33809.

Ego Elizabeth, comitissa Sancti Pauli, omnibus notum facio presentibus et futuris quod Goselinus Avis, homo meus, vendidit fratribus ecclesie Caricampi triginta et quatuor iornalia terre sita in Hopelgeri Monte, quam terram tenebat a prefata ecclesia Caricampi. Vendidit etiam dictis fratribus, me concedente, quatuor iornalia terre de feodo de Borrais, sita in monte iuxta Profundam Vallem, in quibus continetur lapidicina dictorum fratrum. Hanc venditionem sollempniter factam pacifice concesserunt iamdictis fratribus iure perpetuo possidendam Maria, uxor predicti Goselini, per Gerardum Avem, suum advocatum, filii eorum, scilicet Matheus primogenitus, per Iohannem filium Alermi, Iohannes secundus, per Theobaldum Avem, Henricus tercius, per Henricum Avem, filia quoque, Elizabeth nomine, per Iohannem presbyterum, suos advocatos, sub iuramento, cum bona fide promittentes quod numquam de cetero super hac venditione per se vel per alios sepedictos fratres molestabunt. Ut igitur hec omnia rata et integra iugiter perseverent, sigilli mei appensione cartam istam communivi. Actum anno Domini M° CC° XXX° quarto, mense aprili.

252 [1235, avril]. Hugues V, comte de Saint-Pol, fait savoir que Mathieu de Rollepot, avec l’accord de ses fils Hugues, Raoul et Guillaume, a approuvé la donation faite à l’abbaye de Cercamp par Robert, vavasseur de Bouret[-sur-Canche], son homme, de 22 journaux de terre au Sartum Martini, au lieu-dit Beeloy ; modification de douaire en faveur de Mathilde, épouse de Robert. 311

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J.-F. Nieus, Les chartes des comtes de Saint-Pol

Acte perdu, mentionné au XIIIe s. dans le cartulaire de l’abbaye de Cercamp, à la suite de l’acte de Mathieu de Rollepot : Carta comitis de eodem (Arras, ADPdC, 12 H 1, p. 18). Indiqué : Thes. dipl. 33807.

253 1236 (n. st.), janvier. Hugues V de Châtillon, comte de Saint-Pol et de Blois, concède à l’abbaye de Loos la possession de 18 mencaudées de terre appelées Vallis Presbiteri, achetées par elle à Robert de Houvelin. A. Original sur parchemin, 130 × 90 mm (repli 15 mm), sceau rond de cire rouge pendant sur double queue de parchemin, légende détruite, contre-sceau : « [+ Hug]onis comitis Bl[esensis] », Lille, AD Nord, 27 H 17, n° 266 (notes dorsales : « Hugo comes Sancti Pauli de terra que dicitur Vallis Presbiteri, XV », XIIIe s. ; « rot. VII », XVe s. ; « 1235, en janvier. 110 », XVIIe s.). B. Copie du XVIIe s., même dépôt, 27 H 61 (cartulaire de Loos), f. 88v. a. O. Lamant, L’idéal cistercien face à la réalité, annexe, p. 11, n° 10, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 33810.

Ego Hugo de Castellione, comes Sancti Pauli et Blesis, notum facio universis presentes litteras inspecturis quod ego concessi ecclesie et fratribus de Los in perpetuum pacifice tenere et possidere terram que appellatur Vallis Presbiteri, que continet decem et octo mancaldas terre, quam emerunt a Roberto de Hovelin, salvo iure alieno. Quod ut ratum et firmum permaneat, presentem paginam sigilli mei appentione munimine roboravi. Actum anno Domini millesimo CC° XXX° V°, mense ianuarii.

254 1236, décembre. Hugues V de Châtillon, comte de Saint-Pol et de Blois, fait savoir qu’il a conclu un accord avec Mahaut, comtesse de Boulogne, concernant le mariage de Jeanne, fille de cette dernière, avec son neveu Gaucher : Mahaut conservera les comtés de Clermont et d’Aumale, ainsi que Lillebonne et Alysi, à titre héréditaire ou viager, suivant le jugement de la cour du roi ; Jeanne et Gaucher recevront Domfront et le reste. A. Original sur parchemin, 295 × 160/165 mm (repli 15 mm), fragment de sceau rond en cire brune pendant sur cordelette de fil rouge, légendé : « + Sigillum Hugo[nis de Castellione comitis Sancti Pauli et Ble]sensis », Paris, AN, J 238, n° 53 (note dorsale : « Littere cuiusdam tractatus inter comitem Sancti Pauli et comitissam Bolonie, datum anno M CC XXXVI », XIVe-XVe s.).

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B. Copie authentique du 15 décembre 1558, même dépôt, J 792, n° 12, d’après A. - C. Copie authentique du 31 octobre 1603, même dépôt, J 792, n° 12 bis, d’après A. a. A. Duchesne, Histoire de la maison de Chastillon sur Marne, Preuves, p. 45. - b. O. Vredius, Genealogia comitum Flandriae, t. 1, Preuves, p. 226. - c. A. Teulet, Layettes du Trésor des chartes, t. 2, p. 330-331, n° 2473, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 20429.

Je Hues de Chastelon, cuens de Saint Pol et de Blois, faz asavoir a touz chaus qui sunt et qui avenir sunt, que je ai tels convenances envers ma dame la contesse de Bouloingne Mahaut por le mariage de sa fylle Jehenne et de Gauchier, mon neveu, que ele toute sa vie tenra la contee de Clermont o toutes les apartenances, et la contee d’Aubemarle et Lyslebone o toutes les apartenances, dont ele est en droit en la cort le roi de France, car ele dit que ce est ses heritages ; et se c’est ses heritages, ele le tenra comme son heritage ; et se ce n’estoit mie ses heritages, si le tendroit ele toute sa vie. Et Alysi et tout le fié que li oirs le conte Robert tient, que li cuens Felippes li dona ; s’ele le puet ratraire comme son heritage, si le tenra comme son heritage ; et s’ele le ratrahoit comme l’iretage sa fylle, si le tenroit ele toute sa vie. Et Damfront et touz li remanant, quanque li rois en tient, sera la damoisele et Gauchier, sauf le douaire ma dame la contesse. Et ces convenances devant dites ai je jurees et creanté a faire tenir a bone foi. Et quant Gauchier sera en droit aage, et la damoisele, je sui tenuz a faire jurer Gauchier et sa femme ces convenances a tenir et a garder, si comme eles sont devant dites et devisees. Et me sui obligiéz a ma dame la contesse por ces convenaces(a) tenir que, se Gauchier ne sa femme aloient encontre, ele poroit asener a la contee de Saint Pol, que je tieng de li en fié et en demeinne, et tenir sanz li mesfaire dusques a tant que ce fust amendé. Et estre ce, je sui tenuz et ai convent a donner les leitres le roi de France de ces convenances tenir et garder a bone foi, se je les puis avoir. Et se je ne pooie avoir les leitres le roi, je sui tenuz et ai couvent a porchacier les leitres l’apostoile, a mon pooir, a bone foi, de ces convenances tenir. Et ai encore convent que je bailerai les leitres le vesque de Miauz et les leitres le vesque de Terouenne que, se ces choses n’estoient tenues, je leur doinz pooir de moi escommenier et ma terre dusqu’a tant que ces choses fussent amendees et tenues, si comme eles sont dites devant. Et sui tenuz de bailier ma dame la contesse bone seurté de mes amis de ces convenances tenir, dusqu’a mil livrees de terre, dont ele se tenroit apaiee avuec le fié de Saint Pol. Et por ce que cette chose soit ferme et estable, j’ai seelé ces leitres presentes et confermé de mon seel. Et ce fu fait en l’an de l’incarnation nostre Seigneur mil et CC et XXXVI, ou mois de decembre. (a) Sic A, pour convenances.

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255 [1232, mai - 1238, janvier]. Notice sous le sceau des pairs du château de Saint-Pol, relatant que ceux-ci, à la demande d’Hugues V, comte de Saint-Pol, ont reconnu devoir un service de 40 jours d’estage par an au même château, sous certaines conditions, ainsi qu’un service de 40 jours pour la défense du comté. A. Original perdu [voir B, f. 47r et 239r : « Ausquelles sont pendantes dix queues en deux desquelles y a quelque reste de seau de cire jaulne » ; « cotté au dos IIIIC LXXI »]. B. Copie des années 1620 par A. Galland, Paris, BNF, fr. 18716, f. 45r-47r, d’après A. - C. Copie du XVIIe s. par A. Duchesne, même bibl., Collection Duchesne, t. 71, f. 67r-v. a. Ch. du Cange, Glossarium ad scriptores, t. 3, col. 937-938 [rééd. L. Favre, t. 7, p. 573-574], s.v. Stagium. - b. Th. Turpin, Comitum Tervanensium, p. 96-98, d’après a. - c. J.-F. Nieus, « Pairie et ‘estage’ », p. 41-42, d’après BCa. Indiqué : J.-F. Nieus, « Le chartrier des comtes », p. 27, n° 9. - Thes. dipl. 13833. Note sur la datation : Attribuée à l’époque du comte Hugues IV Candavène depuis le XVIIIe siècle (voir a), cette notice est en réalité contemporaine de son petit-fils homonyme Hugues V de Châtillon, comme le prouve l’identification des pairs énumérés à la fin du texte (pour plus de précisions, voir J.-F. Nieus, « Pairie et ‘estage’ », p. 23-25). Texte établi d’après BCa.

Noverint universi pariter presentes et futuri quod, cum nobilis vir Hugo, comes Sancti Pauli, requireret a paribus castelli Sancti Pauli quale estagium vel residentiam facere debebant in eodem castello, ipsi, habito inter se super hoc diligenti consilio(a) et relatu, concorditer responderunt in hunc modum, videlicet quod si predictus comes et uxor eius estagium seu(b) residentiam faciebant in castello memorato, ipsi et uxores ibidem secum residentiam facerent per dies(c) quadraginta ; et si uxor ipsius comitis ibidem presens non erat, neque eorum uxores presentes esse tenerentur. Die vero prima adventus ipsorum, cum ipsi veniunt pro suo estagio faciendo in castello sepedicto, ipsi et eorum uxores cum familia universa quam secum adducunt ad estagium faciendum debent comedere primum prandium ad curiam comitis supradicti ; diebus vero sequentibus usque ad supradictos(d) quadraginta dies, si(e) ibidem tantam(f) moram fecerint, teneretur unusquisque sibi et familie sue necessaria providere. Die vero ultimo quadraginta dierum, sicuti et in primo teneretur eis in uno prandio providere dictus comes, et postea ipsos licentiare sine causa, nec a die illa in unum annum tenerentur estagium facere in predicto castello dicti pares. Si vero totum(f) estagium non facerent, sed solummodo per tres dies vel quatuor, vel amplius sive minus, nec opus esset, et tamen(g) cum licentia comitis recederent, nichilominus remanerent quieti 314

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et liberi de estagio ibidem faciendo usque ad unum annum. Sciendum est etiam quod si uxor dicti comitis tempore quadraginta dierum in castello iam dicto presens(h) erat, et pro viduitate sua vel pro casu aliquo a predicto estagio recederet, et uxores parium similiter possent(i) recedere(j) cum causa ; similiter et si dictus comes recederet sine causa, possent recedere dicti pares. Si vero dictus comes alicui parium iniuriam(k) faceret manente estagio, et conquereretur de ipso, per iudicium parium incontinenti teneretur emendare ipsi pari. Notandum etiam quod omnes pares communiter, per totum annum quo ibidem presentes erunt pro predicto estagio faciendo, possunt et debent in foresta(l) sua venari et in garennis suis similiter, tam ad bestias quam ad volucres ; in predicta foresta possunt mittere summarium suum pro lignis percipiendis ad ardendum per totum annum memoratum. Etiam, quia predictus comes a predictis paribus requisivit quale servitium ei(m) debebant(n) pro comitatu defendendo, ipsi concorditer responderunt quod si viderent quod comitatus defensione indigeret, quilibet eorum debet eum(o) defendere ad expensas proprias per quadraginta dies, nec a fine quadraginta dierum in unum annum servitium huiusmodi posset(p) requirere dictus comes. Et si minus(q) spacium temporis sufficiebat ad defencionem dicti comitatus, nihilominus quieti et liberi remanerent ab huiusmodi servitio usque ad unum annum. Ad hoc dicendum fuerunt et concordaverunt dominus Iohannes de Baliolo(r), dominus Rogerus de Dors, dominus Balduinus de Anvin(s), domina Aelidis(t) Buticularia(u), dominus Hugo Ploukés(v) et dominus de Pas, dominus Iohannes Bouteus(w), Balduinus dominus de Seue(x) Saint Legier(y), dominus(z) Balduinus de Aria, dominus(a’) Balduinus de Hezeke(b’), Rogerus de Hezeke(b’), Iohannes de Mirebeau. Et ut hoc ratum et stabile perseveret, predicti pares presens scriptum sigillorum suorum(c’) munimine confirmaverunt(d’), protestantes et dicentes quod si possent inquirere a probis viris et antiquis quid plus servitii facere deberent comiti memorato, plus eidem facerent diligenter. (a) concilio C. - (b) sive a. - (c) Om. B. - (d) predictos C. - (e) sibi BC. - (f) tantum a. - (g) tum B. - (h) tempus B. - (i) possint a. - (j) Om. B. - (k) inmorum B. - (l) Om. B, suscrit C. - (m) eidem C. - (n) deberent a. - (o) cum B, om. a. - (p) per se B, potest C. - (q) unius C. - (r) Baiolo B. - (s) Duvin BC (lecture incertaine), Dunjon a, lire Anvin. - (t) Nedidis BCa, lire Aelidis. - (u) Bouticularia B. - (v) Ploubés BCa, lire Ploukés. - (w) Sic B, Boulons Ca. Lire Bridous ? (cf. J.-F. Nieus, Un pouvoir comtal, p. 412, note 28). - (x) Sene BCa, lire Seue. - (y) Leger Ca. - (z) Om. Ca. - (a’) Om. a. - (b’) Hesebe B. - (c’) sigilli sui Ca. - (d’) confirmarunt Ca.

256 1238 (n. st.), 1er-7 mars. Hugues V de Châtillon, comte de Saint-Pol et de Blois, accorde aux bourgeois de Saint-Pol une exemption de tonlieu sur la nourriture, les vêtements et les chevaux qu’ils achètent pour leur usage personnel. 315

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A. Original perdu. B. Copie des années 1620 par A. Galland, Paris, BNF, fr. 18716, f. 35v-36r, d’après un vidimus du 15 avril 1334 (a. st.) par le comte de Saint-Pol. - C. Copie partielle du même, même ms., f. 5v-6r, d’après la même source. - D. Copie partielle du XVIIe s. par A. Duchesne, même bibl., Collection Duchesne, t. 19, pièce n° 72. Indiqué : Thes. dipl. 33811.

Ego Hugo de Castellione, comes Sancti Pauli et Blesensis, notum facio omnibus presentes litteras inspecturis(a) quod ego dedi et in perpetuum concessi burgensibus Sancti Pauli talem libertatem quod ego quittavi et eisdem remisi theloneum(b) seu pedagium in quo michi tenebantur occasione rerum quas curebant(c) pro victu suo(d), vestitu(e) atque usu, ita videlicet quod si aliquis dictorum burgensium emerit vel emi fecerit pro se et familia sua cibaria ad comedendum, vestes ad vestiendum et equum ad equitandum, sibi et ad usum suum retinendum, exinde michi nec heredi meo de cetero theloneum non persolvet ; et si dictum equum venderet, michi de theloneo teneretur. Quod ut ratum sit et firmum et stabile, presentem cartam sigillo meo dictis burgensibus tradidi roboratam(f). Actum anno Domini millesimo ducentesimo trigesimo septimo(g), prima septimana mensis martii. (a) omnibus… inspecturis : etc. C. - (b) teloneum C. - (c) emebant C. - (d) seu C. - (e) Fin de C. - (f) ita videlicet quod… roboratam, om. D. - (g) M CC XXX VII, D.

257 1238, avril. Hugues V de Châtillon, comte de Saint-Pol et de Blois, fait savoir qu’Adam de Puchevillers, son homme, a vendu au chapitre cathédral d’Amiens toute la dîme qu’il possédait dans la paroisse de Puchevillers, ainsi que la grange décimale avec la justice afférente  ; lui-même renonce à ses droits, réserve faite de la haute justice de la grange. A. Original perdu. B. Copie du XIIIe s., Amiens, AD Somme, 4 G 2966 (« cartulaire I » du chapitre cathédral d’Amiens), f. 168v-169r, n° 277. - C. Copie de 1300 environ, même dépôt, 4 G 2967 (« cartulaire II » du chapitre), f. 261r-v, n° 294. - D. Copie du XIVe s., même dépôt, 4 G 2968 (« cartulaire III » du chapitre), f. 182r-v, n° 268. - E. Copie du XIVe s., même dépôt, 4 G 2969 (« cartulaire IV » du chapitre), f. 107v-108r, n° 265. - F. Copie du XIVe s., même dépôt, 4 G 2970 (« cartulaire V » du chapitre), f. 8v-9r, n° 5. a. J. Roux, Cartulaire du chapitre de la cathédrale d’Amiens, t. 1, p. 43-44, n° 282, d’après BCDEF.

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Indiqué : Thes. dipl. 33812.

Ego Hugo de Castellione, comes Sancti Pauli et Blesis, universis presentibus et futuris presentes litteras inspecturis notum facio quod Adam de Pucheuviler, homo meus, de assensu et voluntate mea vendidit in perpetuum ecclesie beate Marie Ambianensis totam decimam quam habebat apud Pucheuviler in territorio de Morviler, in territorio quod dicitur territorium Ville et in territorio de Belesaises, et etiam in omnibus aliis territoriis et locis sitis infra metas parrochie de Pucheuviler, necnon et decimas quas tenent homines sui de Pucheuviler infra metas parrochie supradicte, cum grangia quadam que est ante domum dicti(a) Ade apud Pucheuviler ultra viam, quam dicta ecclesia in perpetuum liberam et quietam tenebit et possidebit absque omni servitio et exactione. In qua grangia dicta ecclesia omnimodam iusticiam de hominibus et servientibus ibidem existentibus habebit, preter altam. Totalis vero dicta decima ad dictam grangiam ab hominibus dicti Ade adducetur(b) sine aliquo custu dicte ecclesie, sicut dicti homines ad domum ipsius Ade eam adducebant, sive ad grangiam ipsius. Et ne aliquorum molestia memorata ecclesia in posterum inquietari valeat, dictam venditionem hac presenti carta mea, tanquam dominus de quo premissa tenebantur, approbo et confirmo, nichil dominii, servitii sive cuiuslibet alterius iuris in premissis michi vel heredi meo in perpetuum retinendo, excepta, ut dictum est, alta iusticia in grangia supradicta. Et ad ista observanda pariter et tuenda me et meos in perpetuum obligavi heredes. Ut autem ista omnia perpetuam obtineant firmitatem, presentes litteras sigillo meo sigillatas dicte ecclesie dedi in testimonium huius rei perpetuum et munimen. Actum anno Domini M° CC° XXX° octavo(c), mense aprili. (a) dicte BCD. - (b) adducentur B. - (c) VIII° CDE.

258 1238, avril. Hugues V de Châtillon, comte de Saint-Pol et de Blois, fait savoir que Jean de Rosière, chevalier, avec l’accord de son épouse et de ses enfants, a vendu à l’abbaye de Cercamp tout ce qu’il tenait en fief à Séricourt ; il le libère de son hommage.

A. Original sur parchemin, 155 × 90 mm (repli 15 mm), jadis scellé sur fils de soie rouge, Arras, ADPdC, 12 H 9, « Cantusrane, K.m. » (notes dorsales : « Cantusrane », « K.m. », XIIIe s. ; « 1238, Séricourt. Acquisition faite par l’abbaye de Cercamp d’héritages à Séricourt », XVIIe s.). Indiqué : Thes. dipl. 33813.

Ego Hugo de Castellione, comes Sancti Pauli et Blesis, notum facio omni317

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bus litteras presentes inspecturis quod Iohannes de Roseria, miles, de assensu et voluntate mea et uxoris sue et liberorurm suorum, vendidit domui Caricampi et fratribus ibidem Deo servientibus quicquid apud Sericort de me tenebat, perpetua pace possidendum. Ego vero, venditionem istam approbans et concedens, prefatum Iohannem ab homagio quo mihi proinde tenebatur quitum et liberum in perpetuum esse concedo. Quod ut ratum sit, presentes litteras sigilli mei munimine roboravi. Actum anno Domini M° CC° tricesimo octavo, mense aprili.

259 1238, avril. Hugues V de Châtillon, comte de Saint-Pol et de Blois, fait savoir que son homme Nicolas, chevalier, seigneur de Bailleulmont, a engagé à l’abbaye d’Anchin les dîmes qu’il possède à Bailleulmont pour 430 livres parisis ; les moines percevront 200 muids de céréales pendant 6 ans, après quoi Nicolas pourra racheter ses dîmes au même prix ; modification du douaire d’Emma, son épouse, sur le terrage de Bailleulmont ; déguerpissement entre les mains du bailli comtal d’Aubigny. A. Original sur parchemin, 350 × 160 mm (repli 20/25 mm), sceau rond de cire brune pendant sur cordon de soie rouge et verte, légendé : « [+ Sigillum Hugonis de Castel]lione comit[is Sancti Pauli et Blesensis] », contre-sceau : « + Hug[onis] comitis Blesensis », Lille, AD Nord, 1 H 184, n° 2264 (notes dorsales : « Hugonis de Castellione comitis Sancti Pauli et Blesis de decima de Balleolo in Monte », XIIIe s. ; « XXIII » biffé, « XXV », XIVe s. ; « H XVIII », XVIe s., « B 16 », XVIIe s. ; « 1238, 6e », XVIIIe s.). Indiqué : Thes. dipl. 33814.

Ego Hugo de Castellione, comes Sancti Pauli et de Blesis, omnibus fidelibus ad quos presentes litteras pervenerint, salutem. Noverit universitas vestra quod abbas et conventus Aquicinctensis, ad preces dilecti et fidelis hominis mei Nicholai militis, domini de Balleolo in Monte, super decimam quam ipse in territorio de Balleolo in terris suis seu in alienis possidet et possidere dinoscitur quadringentas et triginta libras Parisiensium mutuarunt. Quam decimam dictus miles tenetur facere valere ducentos mencaldos bladi et avene, quorum due partes bladi et tercia pars est avene, usque ad tres annos, quolibet anno. Si vero dicta decima non valeret ducentos mencaldos, sicut dictum est, quolibet anno usque ad tres annos, dictus miles tenetur dictam summam bladi et avene adimplere de terragio quod habet in territorio suo ville prenotate. Si autem dicta decima excresceret dictum numerum bladi et avene, prefata ecclesia tenetur refundere militi vel eius heredibus pecuniam ad valorem prenotatam. Dilectus vero Nicholaus, beneficiis eorum et bone voluntate volens reddere fructus et proventus ipsius decime, fratribus prenominate Aquicinctensis ecclesie in elemosinam usque ad sex annos concessit libere recipiendos. Expleto autem sex annorum numero, de anno 318

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in annum in festo sancti Remigii, et non aliter, decima redimi poterit a predicto Nicholao vel ab heredibus suis. Quod si die illo redempta non fuerit, predicti abbas et conventus fructus superventure messis semper in elemosinam recipient ; et ipsam decimam pacifice tenebunt et possidebunt, donec summa quadringentarum et triginta librarum ex integro prefatis abbati et conventui persolvatur. Verum quia domina Emma, uxor sua, in dimidia ipsius decime parte dotalitium se habere dicebat, omnem suspicionis et dubietatis cruspulum(a) de medio tollens et fratrum et ecclesie Aquicinctensis indempnitati et paci consulere volens et debens, sufficientem pro dotalitio suo commutationem et tantum valentem ei reddidit in terragio de Balleolo Nicholaus antedictus. Ipsa autem, bono animo, hilariter et spontanee coram ballivo de Aubegni et paribus dicti militis dotalicium quod in dicta decima habebat cum iuramento guerpivit per advocatum, videlicet dominum Iohannem Berlois, et consilio amicorum suorum, et in manu ballivi mei reddidit. Ballivus autem meus dictam decimam pignore debiti predicti de assensu meo reddidit ecclesie Aquicinctensi obligatam. Hanc autem conventionem factam in presentia mea tamquam dominus laudo, et decimam prefatis abbati et conventui tenendam libere et absque iusticia et servitio, quoadusque redempta fuerit, benigne concedo. In huius autem rei testimonium, presens scriptum sigilli mei munimine roboravi. Actum anno dominice incarnationis millesimo ducentesimo tricesimo octavo, mense aprili. (a) Sic A, pour scrupulum.

260 1238. - Framecourt. Élisabeth, comtesse de Saint-Pol, et Baudouin, seigneur de Ligny[-sur-Canche], après s’être disputé la propriété d’une terre appelée Champ du Troncoi à Ligny-surCanche, donnent conjointement cette terre au prieuré Saint-Vulgan de Framecourt.

A. Original perdu [voir B, qui reproduit deux sceaux : sceau en navette d’Élisabeth, légendé : « + Sigillum Isabel co[mitisse d]e Sanc[to P]aulo », contre-sceau : « + E. comitissa Sancti Pauli » ; sceau rond de Baudouin, de type armorial, légendé : « + […]ail[…]co s[uper Canc]hia »]. B. Copie du XVIIe s. par J. R. Hannedouche de Rebecque, Bruxelles, AGR, Manuscrits divers, 5169, p. 100, d’après A. C. Copie du XVIIe s. par dom Le Pez, Arras, BM, 332, f. 77r-v, d’après B. - D. Copie du XVIIIe s., Paris, BNF, Collection Clairambault, t. 563, p. 155-156, d’après C. Indiqué : Thes. dipl. 33815.

Quoniam temporalis expirat actio ni robur teneat a voce testium vel a scripto, icirco nos, ego Elisabeth, comitissa Sancti Pauli, et ego Balduinus, 319

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dominus de Leigni, miles, universis presentes litteras inspecturis notum facimus quod, cum inter nos controversia verteretur et contentio super quadam terra que vocatur Campus de Troncoi, in territorio de Leigni super Chanchiam(a), iuxta iter quod ducit de Sancto Paulo apud Leigni adiacenti, quam terram unusquisque nostrum dicebat suam esse, tandem nos, bonorum virorum habito consilio, nostris animabus precipue confidentes, terram supradictam sicut sedet pro redemptione animarum nostrarum et nostrorum antecessorum ecclesie Sancti Vulganii de Framecort in elemosinam perpetuam contulimus, eidem ecclesie libere, pacifice et absque servicio aliquo de cetero hereditarie possidendam ; et eandem terram guerpivimus et reddidimus, prout decet, per ramum et cespitem ecclesie memorate. Quod ut ratum sit et stabile permaneat, presentes litteras sigillorum nostrorum munimine dicte ecclesie tradi fecimus roboratas. Actum apud Framecort ante altare sancti Vulganii, anno Domini M° CC° tricesimo octavo. (a) Sic B, pour Canchiam.

261 1238. Hugues V, comte de Saint-Pol et de Blois, fait savoir que l’abbaye du Mont-SaintÉloi a acheté à Hellin Buticularius, bourgeois d’Arras, 18 novalia et demi de terre à Foufflin[-Ricametz], qui rendent annuellement 24 sous et 24 chapons ; il approuve cette vente, réserve faite de sa seigneurie et de 2 chapons de cens. Acte perdu, analysé vers 1300 dans la table du cartulaire perdu du Mont-Saint-Éloi (Bruxelles, AGR, Collection Gérard, 2 bis, f. 39v). Indiqué : Thes. dipl. 33816.

«  Littera domini Hugonis, comitis Sancti Pauli et Blesensis, qua nos emimus decem et octo novalia et dimidium terre site in parrochia de Foufelin et XXIIII solidos et XXIIII capones annis singulis reddendos, de Heluino Buticulario, civi Attrebatensi, que omnia de feodo dicti comitis movere noscuntur. Et ipse hanc emptionem tamquam dominus laudat et concedit, salvo dominio suo, et per duos capones annui redditus quos in festo Natalis Domini sibi reddere tenemur. Actum anno M° CC° XXXVIII°. Et hoc est : Ego Hugo. Quere CLXXXVI. »

262 1239 (n. st.), janvier. Hugues V de Châtillon, comte de Saint-Pol et de Blois, reconnaît au prieuré d’Houdain, dépendant de l’abbaye Saint-Remi de Reims, la possession de la dîme de Monchy[-Breton], qui relève de son fief, moyennant un cens de 2 setiers de blé et réserve faite de sa justice et de sa seigneurie. 320

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A. Original perdu. B. Copie du XVIe s., Reims, AD Marne, 56 H 994, n° 2. - C. Copie fragmentaire du XVIIe s. par A. Duchesne, Paris, BNF, Collection Duchesne, t. 19, pièce n° 81. Indiqué : Thes. dipl. 33817.

Ego Hugo de Castellione, comes Sancti Pauli et Blesis, notum facio universis presentes litteras inspecturis quod ego concessi in perpetuum ecclesie Sancti Remigii Remensis decimam de Monchiaco, que est de feodo meo(a) quod fuit Mathei Treket(b), pertinentem ad domum de Hudino que est membrum dicte ecclesie, tali pacto quod pro recognitione dicti feodi dicta domus de Hudino annis singulis reddet michi apud Sanctum Paulum duos sextarios bladi de dicta decima ad mensuram dicte ville de Monchy, infra festum Omnium Sanctorum persolvendos. Et ego vel heredes mei nichil aliud poterimus reclamare a dicta ecclesia Sancti Remigii vel a dicto prioratu ratione dicti feodi preter quam duos sextarios nominatos. Iusticiam autem meam et dominium retineo in dicto feodo, tantum quantum feodum meum se extendit. Si vero duo sextarii predicti predicto termino non fuerint soluti, illo anno duplabuntur quo non fuerint persoluti. Ego vero et heredes mei tamquam domini guarandiam dicte ecclesie et dicto prioratui super hoc portare debemus. In cuius rei testimonium, litteris presentibus sigillum meum apposui. Actum anno Domini M° CC° XXX° octavo, mense ianuario. (a) nostro B. - (b) Tregult C. Fin de C.

263 1239, août. Hugues V de Châtillon, comte de Saint-Pol et de Blois, et Marie, son épouse, donnent à l’abbaye de Cercamp une rente de 5 muids de céréales sur la dîme et le territoire du Souich, et une autre de 8 muids sur la dîme et le territoire d’Encre, pour que les moines fournissent à l’abbaye de Pont-aux-Dames, dans sa terre de Crécy [-la-Chapelle], 10.000 harengs et 3 livres de beurre. A. Original sur parchemin, 195/175 × 145 mm (repli 20mm), jadis scellé de deux sceaux pendant sur double queue, Arras, ADPdC, 12 H 8, « Abbatie, I.c. » (notes dorsales : « I.c. », XIVe s. ; « Donatio Hugonis de Castellione de V modiis tam bladi quam avene […] in decimatione de Soiche, de VIII modiis tam bladi quam avene […], 1239 », XVIIe s. ; « 1239, Cercamp », suivi d’une analyse, XVIIIe s.). B. Copie partielle du XVIIe s. par J. R. Hannedouche de Rebecque, Bruxelles, AGR, Manuscrits divers, 5162, f. 22r, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 33818.

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Ego Hugo de Castellione, comes Sancti Pauli et Blesis, et ego Maria, uxor eiusdem, comitissa Blesis et Sancti Pauli, notum facimus universis presentes litteras inspecturis quod nos dedimus et concessimus ecclesie beate Marie Caricampi quinque modios tam bladi quam avene in decimatione et in territorio de Soiche, ad mensuram de Luceto, et octo modios tam bladi quam avene in territorio de Encra in decimatione dicte ville de Encra, singulis annis in dictis territoriis videlicet de Soche et de Encra hereditarie capiendos, tali siquid apposita pautione quod prenominata ecclesia Caricanpi(a) ecclesie beate Marie site in terra nostra iuxta Cretiacum, cisterciensis ordinis, decem milia allectium et tria pondera butyri singulis annis infra Natale Domini tenetur persolvere et propriis sumptibus ad Pontem beate Marie adducere. Et sciendum quod dictas decimationes sepedicte ecclesie Caricanpi(a) nos et heredes nostri contra omnes qui ad iusticiam devenire voluerint tenemur garandire. Si vero proinde dicta ecclesia Caricanpi aliqua danpna(b) incurreret, omnia dampna teneremur restaurare. Quod ut ratum sit et firmum et in perpetuum inviolabile perseveret, presentes litteras sigillorum nostrorum munimine fecimus roborari. Actum anno Domini millesimo ducentesimo tricesimo nono, mense augusto. (a) Sic A, pour Caricampi. - (b) Sic A, pour dampna.

264 1240 (n. st.), février. Élisabeth, comtesse de Saint-Pol, fait savoir que sa sœur Eustachie de Nesle a donné à l’abbaye de Cercamp une rente de 12 livres parisis sur les revenus de Pernes[en-Artois]. A. Original sur parchemin, 165/170 × 55 mm (repli 20 mm), fragment de sceau en cire beige pendant sur double queue de parchemin, Arras, ADPdC, 12 H 8, « Abbatie, I.e. » (notes dorsales : « Abbatie », « I.e. », XIIIe s. ; « 1239, Cercamp. Donation de 12 lb. de rente à l’abbaye de Cercam par la comtesse de Saint Paul sur les revenus », XVIIe s.). Indiqué : Thes. dipl. 33819.

Ego Elizabeth, comitissa Sancti Pauli, notum facio presentes litteras inspecturis quod ego elemosinam quam karissima soror mea, Eustachia de Nigella, de duodecim libris Parisiensium in redditibus de Pernes singulis annis capiendis ecclesie beate Marie Caricampi erogavit, laudo, volo et pietatis intuitu concedo. Quod ut ratum habeatur, fratribus eiusdem ecclesie litteras meas tradidi, sigillo meo munitas. Actum anno Domini M° CC° XXX° IX°, mense februario.

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265 [1239, 25-31 mars, ou] 1240 (n. st.), mars. Élisabeth, comtesse de Saint-Pol, fait savoir que Jacques Violette, son homme, et son épouse Freessendis ont vendu à l’abbaye de Cercamp un cens de 5 sous parisis qu’ils percevaient sur une maison des moines à Frévent, dans une rue proche de l’abbaye. A. Original sur parchemin, 185 × 115 mm (repli 20 mm), jadis scellé sur lacs de soie rouge, Arras, ADPdC, 12 H 9, « Cantusrane, I.g. » (notes dorsales : « Cantusrane », « I.g. », XIIIe s. ; « Frévent. Aquisition de quinze sols de censives sur une maison scize à Frévent, rue de Cercamp, en l’année 1239 », XVIIIe s.). B. Copie du XIIIe s., même dépôt, 12 H 1 (cartulaire de Cercamp), p. 9-10, n° 11. Indiqué : Thes. dipl. 33820.

Ego Elizabeth, comitissa Sancti Pauli, notum facio universis presentes litteras inspecturis quod Iachobus Vielete, homo meus, et Freessendis, uxor sua, bene et legitime, necessitate etiam exigente, vendiderunt beate Marie Caricampi quinque solidos Parisiensium censuales quos dicti I[achobus] et F[reessendis] capiebant singulis annis supra quoddam mansum quod dicti fratres habent apud Fevrench, situm in vico qui propinquior est abbatie ex parte Cantus Rane et iuxta terras dicte abbatie. Dictos vero quinque solidos censuales eisdem fratribus pro quadam summa pecunie quam dicti I[achobus] et F[reessendis] receperunt et habuerunt spontanei, non coacti, concesserunt imperpetuum possidendos, promittentes sub iuramento et fide corporali quod in dicto censu nichil per se nec per alios de cetero reclamabunt, nec facient reclamare. Hanc autem venditionem factam et approbatam ex utraque parte laudavi et ratam habui similiter, et quicquid iuris habebam quiete et libere antedictis fratribus concessi tenere et habere. Et ad petitionem sepedictorum I[achobi] et F[reessendis], in huius rei testimonio et confirmatione, presentes litteras sigilli nostri munimine reddidi confirmatas. Actum anno Domini M° CC° tricesimo nono, mense martio.

266 [1239, avril, ou] 1240 (n. st.), [1er-14] avril. Hugues V de Châtillon, comte de Saint-Pol et de Blois, concède aux habitants d’Encre le droit de pâture dans les marais situés entre Aveluy et Héripont, moyennant un cens de 20 sous parisis qui sera réduit de moitié s’il installe un vivier ; les étrangers seront exclus et soumis à l’amende ; les bourgeois pourront ceindre les marais de fossés ; les moutons et les porcs seront interdits.

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A. Original détruit en 1918 [voir B : « Charte originale sur parchemin. Le sceau a disparu. Au dos, cette mention du XVe s. : ‘Le lettre des marès de le ville’. Et cette autre du XVIIe s. : ‘Douze pièces quy sont les tiltres de concestions de nos marests et association des habitans d’Avelluis, aux charges y portées’. »]. B. Copie de la fin du XIXe s. par M. Devauchelle, Amiens, BM, 1248, II, pièce non numérotée, d’après A. C. Copie de la fin du XIXe s. par H. Daussy, même bibl., 1264, non paginé, d’après B. Traduction : trad. fr. du milieu du XIVe s., reproduite dans B et C à la suite du texte latin. Indiqué : Amiens, AD Somme, 3 T 101, n° 4 (inventaire des archives communales d’Albert, 1862). - J. Estienne, Chartes de l’Hôpital, p. 21, n° 9, d’après cet inventaire. - Thes. dipl. 33821.

Ego Hugo de Castellione, comes Sancti Pauli et Blesis, notum facio universis presentibus et futuris quod ego, de voluntate Marie, uxoris mee, dedi et concessi maiori et iuratis et omnibus burgensibus meis de communia ville Encrensis et omnibus servientibus meis et omnibus hominibus meis, liberis et feodatis, in eadem villa manentibus, omnia marisca que mea sunt, sita inter villam Encrensem et villam de Aveluis, ex una parte, et inter dictam villam Encrensem et de Heriponte, ex altera, sibi et heredibus suis de me et heredibus meis in perpetuum quiete, libere et pacifice tenenda et habenda, ad pascua facienda, pro vinginti solidis Parisiensium singulis annis ad Natale Domini apud Encram censualiter persolvendis, ita videlicet quod si in aliquo predictorum mariscorum unum vivarium tantummodo facere voluero, illud facere potero. Et si illud me facere contingerit, predicti vinginti solidi Parisiensium censuales ad decem solidos Parisiensium, predicto modo annuatim persolvendos, reducentur. Si autem in marisco illo in quo vivarium factum fuerit aliquod residuum de marisco extra vivarium factum exstiterit, illud ad utilitatem omnium supradictorum revertetur, pacifice possidendum, modo et censu supradictis. Ego vero ad predicta marisca aliquem hominem sine voluntate maioris, iuratorum et burgensium meorum de Encra potero nullatenus associare ; nec ipsi aliquem similiter ad predicta marisca associare poterunt, nisi de mea voluntate. Si vero aliquem hominem foraneum, quicumque fuerit, animalia sua, quecumque fuerint, in predicta marisca mittere vel adducere contingerit, vel in illis mariscis aliquo modo inventa fuisse constiterit, ille cuius animalia exstiterint duos solidos et dimidium Parisiensium pro forifacto michi vel heredibus meis reddere tenebitur, ita quod si serviens meus dicta animalia in eisdem mariscis ceperit, ille cuius animalia exstiterint tractabitur de emenda per legem patrie. Et si aliquis de dictis burgensibus illa ceperit et de captione testem habuerit, ille cuius animalia exstiterint per testimonium convictus erit de emenda. Si vero captor testem 324

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non habuerit, ille cuius animalia exstiterint per solum sacramentum suum liberabitur. Si vero sacramentum inde facere recusaverit, convictus erit de emenda. Dicta siquidem animalia, a quocumque in forifacto fuerint inventa et capta, ad castellum adduci debent. Prefata vero marisca dicti maior et iurati et burgenses claudere poterunt, si voluerint, de fossatis. Hoc predictis adiuncto quod oves et porci, quorumcumque fuerint, a predictis mariscis sive pascuis excluduntur. Ego vero, in huius rei testimonium et munimen et ut robur obtinent inconcussum, presentes litteras sigilli mei impressione et caractere confirmavi. Actum anno Domini M° CC° XXX° nono, mense aprili.

267 1240, juin. Hugues V de Châtillon, comte de Saint-Pol et de Blois, donne au prieuré SaintKilien d’Aubigny[-en-Artois] un chemin allant de l’enclos du prieuré au vivier de Jean d’Amiens, ainsi que le courtil de feu Jean le Cambier ; mais si les religieux ferment le chemin, ils devront le remplacer par un autre itinéraire pour les besoins d’Aubigny. A. Original perdu. B. Copie du XIVe s., Arras, ADPdC, 18 H 1 (cartulaire d’Aubigny), f. 23v-24r. Indiqué : Thes. dipl. 32440.

Ego Hugo de Castellione, comes Sancti Pauli et Blesis, notum facio universis presentes litteras inspecturis quod ego, pro salute anime mee, concessi ecclesie beati Killiani de Albiniaco et canonicis ibidem Deo servientibus quandam viam sicut ab atrio ecclesie et domo quondam Marie de Harmarvilla usque ad vivarium domini Iohannis de Ambianis, militis, se proportabat. Concessi etiam eis quod curtilium quondam Iohannis le Cambier in usus suos et utilitatem domus sue de Albiniaco cum via predicta prout sibi melius viderint expedire possunt libere convertere, sive claudendo sive quocumque alio modo pro sue arbitrio voluntatis, ita tamen quod a maiori platea ville, videlicet a domo Andree Huardi, usque ad dictum vivarium semitam vel viam eiusdem latitudinis cuius erat via altera dicti canonici restituent pro necessitatibus ville nostre. Domus vero que de dictis mansis erant ad consuetudines ville nostre sicut ante consueverant per omnia remanebunt. Que ut robur obtineant inconcussum, ad instantiam prioris et canonicorum ecclesie supradicte presentes litteras sigilli mei munimine roboravi. Actum anno Domini millesimo CC° XL°, mense iunio.

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268 1240, décembre. Élisabeth, comtesse de Saint-Pol, fait savoir qu’elle a prêté hommage à Guillaume, abbé d’Anchin, entre les mains de Simon, prévôt du prieuré Saint-Georges d’Hesdin, pour le fief qu’elle tient de l’abbaye d’Anchin. A. Original sur parchemin, 170 × 60 mm (repli 15 mm), jadis scellé sur double queue de parchemin, Lille, AD Nord, 1 H 425, n° 3831 (notes dorsales : « Elizabeth comitisse Sancti Pauli de hommagio suo », XIIIe s. ; « O XXVIII », XVe s. ; « Saint Paul, 15 », XVIIIe s.). B. Copie du XVIIe s. par A. Duchesne, Paris, BNF, Collection Duchesne, t. 50, f. 141r, d’après un cartulaire d’Anchin. a. A. Duchesne, Histoire généalogique de la maison de Béthune, Preuves, p. 111, d’après un cartulaire d’Anchin (éd. partielle). - b. Th. Turpin, Comitum Tervanensium, p. 127, d’après une copie fournie par un moine d’Anchin (éd. partielle). - c. F. Béthouart, Les actes originaux du prieuré Saint-Georges, t. 1, p. 151, n° 54, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 32795.

Ego Elizabeth, comitissa Sancti Pauli, notum facio presentibus et futuris quod ego feci homagium viro venerabili et religioso Willermo, abbati Aquicinctensi, et eiusdem abbatis ecclesie de feodo quod teneo de ipsa Aquicinctensi ecclesia, coram hominibus dicte ecclesie, domino videlicet Matheo de Rollepot, milite, et Thoma, preposito Sancti Georgii Hisdiniensis, in manus domini Symonis, tunc prepositi Sancti Georgii, ex parte dictorum abbatis et ecclesie specialiter ad hoc missi. In cuius rei testimonium, presentes litteras eidem ecclesie contuli sigilli mei appensione roboratas. Actum anno Domini M° CC° quadragesimo, mense decembri.

269 [1242, 25-31 mars, ou] 1243 (n. st.), mars. Hugues V de Châtillon, comte de Saint-Pol et de Blois, vidime un acte de Jean, abbé de Cercamp, par lequel ce dernier lui cède la rivière coulant entre la clôture de l’abbaye et Frévent, à condition de ne pas y faire d’aménagements qui perturberaient le monastère ou ses moulins ; les moines pourront en outre y conduire leurs oies et leurs brebis. A. Original sur parchemin, 120 × 220 mm (repli 30 mm), sceau rond de cire brune pendant sur fils de soie verte, légende illisible, Arras, ADPdC, 12 H 7, « Abbatie, G.c. » (notes dorsales  : «  Carta comitis Sancti Pauli de concessione rivarie  », XIIIe s.  ; « Abbatie », « G.c. », XIVe s. ; « Et que nul ne le puist auchier au detriment de Cercamp », XVe s. ; « 1242, Cercamp » suivi d’une analyse, XVIIe s.).

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Indiqué : J.-F. Nieus, « Le chartrier des comtes », p. 27, n° 12. - Thes. dipl. 33822.

Ego Hugo de Castellione, comes Sancti Pauli et Blesis, notum facio universis presentes litteras inspecturis quod viri religiosi abbas et conventus Caricampi litteras suas michi dederunt sub hac forma : Ego frater I[ohannes], dictus abbas, et conventus Caricampi notum facimus universis presentes litteras inspecturis quod nos nobili viro H[ugoni], comiti Sancti Pauli et Blesis, in cuius dominio ecclesia nostra sita est, ab antecessoribus suis fundata, rivariam nostram ab artu clausure abbatie nostre versus Fevrench defluentem concessimus eidem comiti et heredibus suis in perpetuum possidendam, ita tamen quod nec dictus comes nec heredes sui dictam rivariam possunt levare nec vivarium facere vel aliud aliquid unde domus nostra vel molendinum nostrum disturbetur. Insuper, nos possumus insequi aves nostras in dicta rivaria, oves lavare et ipsam rivariam mundare cum ad utilitatem nostram nobis hoc viderimus expedire. Ut autem istud firmum et stabile perseveret, presentes litteras dicto comiti sigilli nostri munimine dedimus roboratas. Ego autem Hugo, comes Sancti Pauli, in huius rei testimonium abbati et conventui memoratis presens scriptum sigilli mei appensione reddidi roboratum. Actum anno Domini M° CC° quadragesimo secundo, mense martio.

270 [1242, 25-31 mars, ou] 1243 (n. st.), mars. Hugues V de Châtillon, comte de Saint-Pol et de Blois, reconnaît à l’abbaye de Cercamp la possession de 84 journaux de terre qu’elle a acquis en divers endroits du territoire de Bouret[-sur-Canche], réserve faite de ses terrages et de sa seigneurie ; énumération des terres. A. Original sur parchemin, 180 × 220 mm (repli 35 mm), jadis scellé sur fils de soie verte, Arras, ADPdC, 12 H 9, « Cantusrane, K.e. » (notes dorsales : « Cantusrane », « K.e. », « sola », XIIIe s. ; « 1242, Cercamp. Confirmation du comte de Saint Paul de toutes les acquisition faites par l’abbaye de Cercamp suivant le dénombrement y énoncé », XVIIe s.). B. Copie du XIIIe s., même dépôt, 12 H 1 (cartulaire de Cercamp), p. 13-14, n° 16. Indiqué : Thes. dipl. 33823.

Ego Hugo de Castellione, comes Sancti Pauli et Blesis, notum facio presentibus et futuris quod ego ecclesie Caricampi quam antecessores mei in suo dominio fundaverunt, pro salute anime mee et dictorum antecessorum meorum, quater viginti et quatuor iornalia terre parum plus minusve sita in diversis piechiis in territorio de Bourrech, que fratres dicte ecclesie acquisierunt tam nomine elemosine quam titulo emptionis, concessi libere et pacifice 327

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perpetuo possidenda, salvis tamen redditibus tam in terragio quam meo dominio, videlicet de Petro Caperon quatuor iornalia sita au Puis Balieu, et Ricardo del Moustier sex iornalia sita in Profunda Valle ; item de Girardo Au Pié quinque quartarios iuxta Haiam Comitis et quinque quartarios in Sarto Lupi ; item de Matheo Forestario unum iornale super Haiam Comitis ; item de Wiardo Crucesignato quatuordecim iornalia sita in hunc modum, scilicet duo iornalia in manso suo apud Bourrech et quatuor iornalia iuxta Haiam Comitis, duo iuxta viam de Luceto, duo inter Sibivillam et Bourrech, et residuum iuxta terras de Biauveoir  ; item de domino Iohanne, capellano de Fevrench, quindecim iornalia cum uno quartario, quorum quatuor iornalia sita sunt iuxta Haiam Comitis, octo au Boskel iuxta dictam Haiam versus Rebroves, tria iornalia et quinque quartarios iuxta terras de Biauveoir ; item ab Willelmo Silvestre unum iornale situm au Puis Balieu ; item a Hugone le Plat unum iornale et dimidium in Profunda Valle ; item a Rogero Malborgne novem iornalia sita in Valle Hugonis prepositi et unum iornalem en Renaut Prael ; item a domino Adam de Ouvin novem iornalia sita in Valle Hugonis prepositi ; item a Gosselino dicto Ave duo iornalia sita supra Profundam Vallem ; item de Waltero de Ponte et Ricardo, fratre eius, quatuor iornalia sita in Avesna supra vallem Ade le Cambier ; item de Waltero Preenevaire unum iornale et parum plus in Sarto Lupi ; item de Willelmo de Gauchin unum iornale et parum plus ibidem ; item de Balduino Forestario sex iornalia sita inter Bourrech et Fevrench ; item a Girardo Boutine et de domina Freuchin unum iornale et dimidium en Renaut Prael  ; item a Hugone de Villari unum iornale situm iuxta quarrariam supra pontem ; item a Petro preposito duo iornalia sita in eodem loco ; item de Matheo Aignart duo iornalia sita in Profunda Valle. Ut autem hec omnia dicte ecclesie Caricampi rata et firma in perpetuum permaneant, nec ullius in posterum fraude vel calmupnia violentur, presentes litteras feci sigilli mei munimine roborari. Actum anno Domini millesimo ducentesimo quadragesimo secundo mense martio.

271 1244, juin. Hugues V de Châtillon, comte de Saint-Pol et de Blois, concède au maire et aux échevins de Saint-Pol un droit de pêche (?) et de réparation des défenses au fossé qui se trouve devant les remparts de la ville, entre la Porte de la Couture et la Porte de Verloingt. A. Original perdu. B. Copie des années 1620 par A. Galland, Paris, BNF, fr. 18716, f. 36r-v, d’après un vidimus du 15 avril 1334 (a. st.) par le comte de Saint-Pol.

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Indiqué : Thes. dipl. 33824.

Nous(a) Hues de Chastillon, cuens de Saint Pol et de Bloys, fai savoir a tous chieux qui ces lettres verront et orront que je ay donné et octroié(b) a mes aiméz et feaulx au mayeur et as eschevins de tous le communité de le ville de Sainct Pol et a tous leurs successeurs hereditaulment le pestrue(c) a tous balens(d) et l’amendement des fortereches du fossé qui sis(e) dehors le murs de le ville de Sainct Pol devant dite, entre le porte de(f) le Coutiur(g) et le porte de le rue de Villoing(h), parmy lequel fossé la rivirre biau(i) que tenit(j) parmy la ville de Sainct Paul devant dite. Auquel tesmoignage nous ces presentes lettres avons faict sceller de mon seel. Ce fut faict en l’an de l’incarnation nostre Seigneur(k) mil deux cens et quarante quatre, el(l) mois de juin. (a) Sic B, pour Jous ? - (b) octoisé B, lire octroié. - (c) Sic B, pour pescherie ou pesque ? - (d) Sic B (lecture incertaine pour le s final), pour harnas ? - (e) Sic B, pour siet ou est sis ? - (f) et B, lire de. - (g) Continur B, lire Coutiur. - (h) Billoing B, lire Villoing. - (i) Sic B, pour d’iau(e) ? - (j) Sic B, pour vient ? La lecture tenis est également possible. - (k) de Monseigneur B, lire nostre Seigneur. - (l) es B, lire el.

272 1244, 19 août. Hugues V de Châtillon, comte de Saint-Pol et de Blois, se porte garant envers deux bourgeois d’Arras pour le remboursement d’une somme de 1200 livres parisis que son parent Robert [de Thourotte], évêque de Liège, doit effectuer avant Pâques. A. Original perdu. B. Vidimus du 26 mai 1246 par le même comte, Liège, Archives de l’État, Fonds Cathédrale Saint-Lambert, Chartrier, n° 204 (voir acte n° 275). C. Copie du XIIIe s., même dépôt, Fonds Cathédrale Saint-Lambert, Cartulaires (« Liber chartarum » du chapitre cathédral), f. 164r, n° 295, d’après B. a. S. Bormans et E. Schoolmeesters, Cartulaire de l’église Saint-Lambert, t. 1, p. 466, n° 378, d’après BC. Indiqué : Thes. dipl. 22425.

Ego Hugo de Castellione, comes Sancti Pauli et Blesis, notum facio universis tam presentibus quam futuris quod ego teneor reddere infra Pascha instans mille et ducentas libras Parisiensium apud Attrebatum Ermenfredo filio quondam Roberti Crespin et Audefrido dicto Lochart, civibus Attrebatensibus, vel eorum certo mandato, pro reverendo patre et karissimo consanguineo meo Roberto, Dei gratia Leodiensi episcopo ; de qua summa pecunie 329

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proprium debitum meum pro eodem domino episcopo feci apud ipsos, promittens eisdem quod si custus vel dampna aliqua occasione dicti debiti incurrerent, ego ad plenum dictum ipsorum sine probatione alia super hoc satisfacerem. In cuius rei […](a). Datum anno Domini M° CC° XL quarto, feria sexta post Assumptionem beate Virginis. (a) etc. B.

273 1244, août. Hugues V de Châtillon, comte de Saint-Pol, conclut avec l’abbaye de Corbie un accord par lequel il remplace le droit de pêche dont les religieux [de Saint-Laurentau-Bois](1) jouissaient dans ses eaux par une rente de 100 sous [parisis]. Acte perdu, analysé en 1646 par J.-B. Le Picart dans un inventaire des archives de la chambre des comptes de La Fère (Paris, BNF, fr. 18964, f. 142r ; cf. J.-F. Nieus, « Le chartrier des comtes », p. 28, n° 14). Indiqué : Thes. dipl. 33825.

« Traicté faict par Hugues de Chastillon, conte de Sainct Pol, avec l’abbé et religieux de Sainct Pierre de Corbie, par lequel, au lieu du droit de pesche qu’il avoit encontre ses eaues, il leur constitue cent sols de rentes, du mois d’aoust mil deux cens quarente quatre. Cotté ‘Cent vingt un’. » (1) Voir l’acte n° 376 (octobre 1294) : le comte Guy IV de Châtillon obtient de l’abbé de Corbie l’extinction de la rente de chent sols de Paresis que nous devions chascun an au prieus de Saint Leurench.

274 1245, mai. Hugues V de Châtillon, comte de Saint-Pol et de Blois, se porte garant envers deux bourgeois d’Arras pour le remboursement d’une somme de 1400 livres parisis que son parent Robert [de Thourotte], évêque de Liège, doit effectuer avant l’Épiphanie. A. Original perdu. B. Vidimus du 26 mai 1246 par le même comte, Liège, Archives de l’État, Fonds Cathédrale Saint-Lambert, Chartrier, n° 204 (voir acte n° 275). C. Copie du XIIIe s., même dépôt, Fonds Cathédrale Saint-Lambert, Cartulaires (« Liber chartarum » du chapitre cathédral), f. 164r, n° 295, d’après B. a. S. Bormans et E. Schoolmeesters, Cartulaire de l’église Saint-Lambert, t. 1, p. 490, n° 398, d’après BC.

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Indiqué : Thes. dipl. 22781.

Ego Hugo de Castellione, comes Sancti Pauli et Blesis, notum facio universis presentibus et futuris quod ego teneor reddere infra octavas proximo future epyphanie Domini mille quadringentas libras Parisiensium apud Attrebatum Ermenfredo filio quondam Roberti Crispini et Audefrido dicto Lochart, civibus Attrebatensibus, vel eorum certo mandato, pro reverendo patre ac karissimo consanguineo meo Roberto, Dei gratia Leodiensi episcopo, si idem episcopus super hoc eisdem infra dictum diem non satisfecerit, prout in ipsius episcopi litteris continetur ; de qua summa pecunie proprium meum debitum pro eodem domino episcopo feci apud ipsos, promittens eisdem quod si custus vel dampna aliqua occasione dicti debiti incurrerent, ego ad plenum dictum ipsorum sine probatione alia super hoc eisdem satisfacerem. In cuius rei […](a). Datum anno Domini M° CC° quadragesimo quinto, mense maio. (a) etc. B.

275 1246, 26 mai. Hugues V de Châtillon, comte de Saint-Pol, fait savoir que son parent Robert [de Thourotte], évêque de Liège, l’a libéré de son engagement envers les bourgeois d’Arras auprès desquels il s’était porté garant pour lui ; il vidime ses deux actes antérieurs (voir actes n° 272 et 274), que lui a restitués Robert.

A. Original sur parchemin, 190 × 190 mm (repli 15 mm), sceau rond de cire beige pendant sur double queue de parchemin, légendé  : « [+ Sigillum Hugo]nis d[e Castellione comitis Sancti Pau]li et Bl[esensis] », contre-sceau : « [+ Hug]onis comitis Blesen[sis] », Liège, Archives de l’État, Fonds Cathédrale Saint-Lambert, Chartrier, n° 204 (notes dorsales : « Rescripta », XIIIe s. ; « De mille et ducentis libris Parisiensium pro quibus cautionem fecit Ropertus episcopus », XIVe s. ; « Littera de 1200 libris debitis per Robertum episcopum Leodiensem. Cap. 49, 2di arm. », XVIIIe s.).

B. Copie du XIIIe s., même dépôt, Fonds Cathédrale Saint-Lambert, Cartulaires (« Liber chartarum » du chapitre cathédral), f. 164r, n° 295. a. S. Bormans et E. Schoolmeesters, Cartulaire de l’église Saint-Lambert, t. 1, p. 517, n° 423, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 23179.

Ego Hugo de Castellione, comes Sancti Pauli, notum facio universis tam presentibus quam futuris quod, cum ego pro reverendo patre ac domino Roberto, Dei gratia Leodiensi episcopo, consanguineo meo, erga Ermenfre331

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dum, filium quondam Roberti Crispini, et Audefridum dictum Lochart, cives Attrebatenses, de mille ducentis libris Parisiensium, item de mille quadringentis libris Parisiensium per duo paria litterarum mearum patentium me fecissem debitorem, idem dominus episcopus me quitavit super hoc erga ipsos et litteras meas mihi restituit, quarum tenor talis fuit : (Suivent les actes n° 272 et 274). In cuius rei testimonium, presentes litteras predicto domino episcopo tradidi sigillo meo roboratas. Datum anno Domini M° CC° quadragesimo sexto, in vigilia Pentecostes.

276 1246, mai. Hugues V de Châtillon, comte de Saint-Pol, confirme à l’abbaye d’Auchy[-lesMoines] la possession de 20 journaux de terre vendus par Arnoul d’Hézecques à Lugy, près de la maison des moines, réserve faite de la justice et d’un cens de 20 deniers. A. Original perdu [voir a : « Pend au bas à un lacs de parchemin un scel et contre-scel » ; une gravure représente le sceau, sans légende, et le contre-sceau, légendé : « + Hugonis comitis Blesensis »]. B. Copie du XIIIe s., Arras, ADPdC, 2 H 1 (cartulaire d’Auchy-les-Moines), p. 151-152. - C. Autre copie dans le même cartulaire, p. 267. a. L. Bétencourt, Cartulaire de l’abbaye Saint-Sylvin, p. 163-164, n° 120, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 33826.

Je Hues de Chastellon, cuens de Saint Pol, fas(a) asavoir a tous chaus(b) ki chest(c) escrit verront ke de vint(d) jornels(e) de terre qui sient a Luzi(f) pres de la maison de le glise d’Auchi, les queus(g) Arnous(h) de Heseke(i) vendi a le devantdite(j) eglise, ki estoient de mon fief, otroi et conferm chele meisme vente a tenir le glise d’Auchi permanablement comme sires, frankement(k) et quitement, sauf che(l) ke je(m) i retieng(n) la justice(o) et vint(p) deniers de chens(q) qu’il(r) me doivent rendre chascun an a Saint Pol, a moi ou a mon commandement, a la Saint Remi. Et ke cheste chose soit ferme et estable(s) perpetueument(t), je(u) i ai pendu mon seel. Che fu(v) fait en l’an(w) del incarnation nostre Segneur(x) mil et II chens et quarante sies(y), el mois de mai(z). (a) fais B. - (b) chiaus B. - (c) chet C. - (d) XX BC. - (e) journeus B, jorn’ C. - (f) Lusi BC. - (g) les queus : les qués B, le qués C. - (h) Ernous B, Arnos C. - (i) Hesekele a. - (j) devantdit B. - (k) franchement a. - (l) chou B. - (m) jou B. - (n) reting C, retineng a. - (o) justiche B, justise C. - (p) XXII B, XX C. - (q) cens B. - (r) ki B. - (s) estaule B. - (t) perpetuelment B. - (u) jou B. - (v) fut a. - (w) el an Ca. - (x) Seigneur B. - (y) CC et XLVI BC. - (z) may B.

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277 1246, juillet. Hugues V de Châtillon, comte de Saint-Pol, donne à Gilles, chevalier, seigneur de Mailly[-Maillet], la mairie d’Acheux[-en-Amiénois] et une pièce de terre à Encre, à l’endroit où il a construit son moulin. Acte perdu, analysé au XVIIe s. par Ch. du Cange d’après le second cartulaire de la châtellenie d’Encre (Paris, BNF, fr. 9496, f. 4v). Indiqué : Thes. dipl. 33827.

« Hues de Chastillon, cuens de Saint Pol, donne à Gillon, chevalier, seigneur de Mailly, la mairie d’Acheu et une pièce de terre à Encre où il a fait son moulin, etc. 1246, en juillet, p. 85. »

278 [1246, 25-31 mars, ou] 1247 (n. st.), [1er-30] mars. Hugues V de Châtillon, comte de Saint-Pol, règle le partage de ses terres et de celles de son épouse entre ses enfants : Jean, l’aîné, aura les terres mouvant de sa mère ; Guy aura le comté de Saint-Pol, la terre d’Encre et les terres sises entre la Somme et la mer  ; Gautier aura les terres de Crécy[-la-Chapelle], Crèvecoeur, Troissy et Châtillon[-sur-Marne] ; Hugues recevra de son frère Jean 3000 livrées de terre en un lieu à déterminer.

A. Original sur parchemin, 225/230 × 140/155 mm (repli 25 mm), jadis scellé sur lacs de soie jaune et rouge [voir a : « grand seel de cire verd sur laz de soye jaulne et rouge, representant d’un costé la figure d’un homme armé monté sur un cheval (…), et autour escrit : ‘S. Hugonis de Castellione comitis Sancti Pauli’ ; de l’autre costé l’escu des armes, et autour : ‘S. Hugonis comitis Blesensis’ »], Paris, AN, K 1207, n° 27 (notes dorsales : « Letre dou partage que li contes Hues de Saint Pol fist a ces enfans de toutes ses terres », XIIIe s. ; « 1246. 21. Partaiges. 3e, veriffié 1693 », « Partage entre les comtes de Blois, mars 1246. Partage des biens de Hues de Chatillon, comte de Saint Paul, en faveur de ses quatre enfans males », XVIIe s. ; « J 750, n° 9 » biffé, « K 1207, n° 27 », XIXe s.). B. Copie partielle du XVIIe s. par A. Duchesne, Paris, BNF, Collection Duchesne, t. 19, pièce n° 488. a. A. Duchesne, Histoire de la maison de Chastillon sur Marne, Preuves, p. 56-57, d’après A, qui se trouvait à la chambre des comptes de Blois. - b. O. Vredius, Genealogia comitum Flandriae, t. 1, Preuves, p. 37, d’après a. Indiqué : Thes. dipl. 23441.

Je Hues de Chasteillon, cuens de Seint Pol, fais savoir a touz celz qui verront ces presentes letres que je, par le conseil de noz amis et de preudes homes, por bien et por peis, et por eschiver descort qui poist estre ça en 333

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arriere antre mes anfanz de leur parties de la terre qui muet de par moi et de la terre qui muet de par leur mere, ai feit tel ordenemant et tel devise, ce est a savoir que Jehanz, mes einnéz fiz, aura toute la terre qui muet de par sa mere et quanque il puet escheoir a lui ou a ses freres de par leur mere ; et Guioz, mes fiz, aura la contee de Seint Pol et la terre d’Ancre et toute ma terre qui est antre la riviere de Some et la mer ; et Gauchiers, mes fiz, aura la terre de Creci et de Crievecuer et de Troissi et de Chastellon, que on tient de la contee de Champagne et de la contee de Grantpré ; et Jehanz, mes einnéz fiz, doit assener a Huet, son frere, trois mile livrees de terre a tornois en tel liu com il vodra, la ou il ait chastel, soit an la contee de Blois ou an la terre qui muet de son ayol. Et est a savoir que s’il desavenoit de Jehan, mon einné fil, senz hoir de son cors, laquel chose Dieus deffande, Guioz, mes fiz, auroit toute la terre que Jehanz, mes einnéz fiuz, tenroit ou qui li devroit escheoir ; et Gauchiers, mes fiz, auroit toute la contee de Seint Pol et toute la terre si come ele est par devant devisee a Guiot ; et Huez auroit la terre de Creci et l’autre terre si come ele est par devant devisee a Gauchiers ; et les trois mile livrees de terre que Jehanz auroit assises ou devroit asseoir a Huet, revenroient a Guiot. Et s’il desavenoit de Guiot senz hoirs de son cors, laquel chose Dieus deffende, Gauchiers auroit la contee de Seint Pol et toute la terre si come ele est devisee a Guiot ; et Huez auroit la terre de Creci et toute l’autre terre si come ele est devisee a Gauchiers ; et les trois mile livrees de terre revenroient a Jehan. Et s’il desavenoit de Gauchier senz hoir de son cors, laquel chose Dieus deffande, Huez auroit la terre de Creci et l’autre terre si come ele est devisee a Gauchiers, et les trois mile livrees de terre revanroient a Jehan. Et s’il desavenoit de Huet senz hoir de son cors, laquel chose Dieus deffende, ces trois mile livrees de terre revanroient a Jehan. Et s’il desavenoit des deus de mes quatre fiuz devant diz senz hoir de leurs cors, laquel chose Dieus deffende, li einnéz des deus qui demorroit auroit toute la terre qui muet de par sa mere, et li autres auroit la contee de Seint Pol et la terre d’Ancre et de Creci et de Crievecuer et de Troissi et de Chasteillon si come eles sont par devant devisees. Et se Guioz ou Gauchiers ou Huez ne se voloient assentir a ceste devise com il seront en aage, il porroient demander leur droiture et leur devise demorroit. Et an tesmognance de toutes ces choses devant dites, je ai feit seeler ces presentes letres de mon seel. Ce fu feit an l’an de grace mil et deus cenz et quarante et sis, en mois de marz.

279 [1247, avril, ou] 1248 (n. st.), [1er-9] avril. Hugues V de Châtillon, comte de Saint-Pol, confirme à l’abbaye de Valloires la possession des terres qui lui ont été données par les seigneurs d’Argoules, ainsi que des deux tiers de la dîme du fief d’Argoules, moyennant un cens de 14 sous. 334

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A. Original perdu [voir C : « Sceau en cire verte, pendant en lacq de soie rouge et verte, très fruste. Archives de l’abbaye de Valoires, layette d’Argoules, pièce cotée X. »]. B. Copie du XIIIe s., Amiens, AD Somme, 30 H 2 (cartulaire de Valloires), p. 97, n° 314. - C. Copie du XVIIIe s., Paris, BNF, Collection de Picardie, t. 175, f. 118r, d’après A. Indiqué : Thes. dipl. 33828. Note sur la datation  : L’acte est antérieur au 9 avril 1248, date de la mort ­d’Hugues V.

Jou Hues de Castellon, quens de Saint Pol, fais asavoir a tous chiaus qui sunt et ki a venir sunt ke chume le glise de Valoises(a) tenist trois carruees(b) de terre es viés eschars de Balanches du don Robert, chevalier et signeur d’Arghoves(c), et comme cele(d) mesme eglise eust du don Richart, chevalier et signeur d’Argoves, II carruees de terre ou terroir ki estoit apelés de Rombus et de Hatinangle et de Moiemont(e), et si eust C jorneus de terre ou bos de Mons et ou teroir de Moiement(e) du don Jehan, chevalier et signeur d’Argoves, et Ysabel, sa feme et hoyr(f) de cele(d) mesme vile, et cele mesme(g) Ysabiaus a doné a le devant dite eglise por l’ame(h) Richart, son engné fil et son hoyr, XX jorneus(i) de terre en Moiemont(e) sans terrage, et XII jorneus de bos en Clerefoisse(j), et sen terrage du Bughoart, et XV jorneus de terre es chortieus(k) sans terrage, et I jornel de pret deles le meulin d’Argoves por II eues de chens, et chumme le glise de Valoyses ait les II pars de le dime en tout le fief d’Argoves(l), l’une partie du don et del aumosne Gherart Cardon et l’autre parthie du don maistre Bernard(m), ki fu archidiacre(n) de Pontiu, k’il achata a Wathier de Vercol(o), toutes(p) ces(q) coses par devant nomees jo les creant et otroi(r) a tenir en pais permanablement(s), jo et mi hoir(f), a l’eglise de Valoises(a), por le salut de m’ame et de Maroie(t), ma feme ki morte est, et de Mehaut(u), me feme ki encore(v) vit, et de tous(w) mes anchesseurs. Et jo et mi hoyr somes tenus(x) a warandir contre tous homes(y) ki a droit et a loi(z) vorront(a’) venir. Et ke ceste(b’) chose soit ferme et estaule, jo l’ai confermé de mon seel. Et le glise de Valoyses doit rendre chascun an XIIII sous a mi et a mes hoyrs dedens la quinzaine(c’) de la Saint Remi a Saint Poul(d’). Che fu fait en l’an del incarnation nostre Signeur M° CC° XL° septimo, ou mois(e’) d’avril. (a) Valoyses B. - (b) caruees B. - (c) Argoves B. - (d) chele B. - (e) Moyemont B. - (f) hoir B. - (g) et cele mesme, om. B. - (h) arme B. - (i) jornes C. - (j) Clerefosse B. - (k) choreus C. - (l) por II… fief d’Argoves, om C. - (m) Bernart B. - (n) archedyacre B. - (o) Wautier de Vercoul B. - (p) totes B. - (q) ches B. - (r) otroy B. - (s) permenablement C. - (t) Maroye B. - (u) Mahaut B. - (v) qui enchore B. - (w) tout B. - (x) tenu B. - (y) hommes B. - (z) loy B. - (a’) vouront B. - (b’) cheste B. - (c’) quisainne B. - (d’) Pol B. - (e’) moys B.

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280 [1228, juin - 1248, 9 avril]. Hugues [V de Châtillon], comte de Saint-Pol, fait savoir que Gautier de Habarcq et son épouse ont engagé leur dîme d’Acq, comprise dans le fief que Guy de Wanquetin tient de lui, à l’abbaye du Mont-Saint-Éloi pour une durée de six ans, contre une somme de 215 livres parisis. Acte perdu, analysé vers 1300 dans la table du cartulaire perdu du Mont-Saint-Éloi (Bruxelles, AGR, Collection Gérard, 2 bis, f. 15v). L’auteur doit être Hugues V de Châtillon plutôt que de son grand-père Hugues IV Candavène (1174-1205) ou son petit-fils Hugues VI de Châtillon (1289-1292). D’une part, le présent acte a été confirmé par l’official d’Arras (ibid., f. 15r-v), qui n’instrumente pas avant le début du XIIIe siècle (cf. B. Delmaire, Le diocèse d’Arras, t. 1, p. 175-178). D’autre part, il est encore écrit en latin, alors que les actes comtaux de la fin du XIIIe siècle sont presque exclusivement en français (ceux destinés au Mont-Saint-Éloi ou à son prieuré d’Aubigny le sont tous). Au surplus, dans le diocèse d’Arras, la plupart des cessions de dîme par engagère ont eu lieu dans la première moitié du XIIIe s. (cf. ibid., p. 140, graphique 2). Les dates retenues sont donc celles d’Hugues V. Indiqué : Thes. dipl. 33829.

« Littera Hugonis, comitis Sancti Pauli, notum facientis quod Walterus d’Auberch et eius uxor decimam suam de Asc, que iacet in feodo domini Guidonis de Wanketin, quod feodum dictus G[uido] de dicto comite tenet, nobis pro CC et XV libris Parisiensium titulo pignoris obligarunt, nec dictam decimam possunt redimere citra spacium sex annorum completorum. Et hoc est : Ego. Quere LXXVIII. »

281 [1228, juin - 1248, 9 avril]. [Hugues V de Châtillon], comte de Saint-Pol, inféode la seigneurie de Forceville et ses dépendances à Florent Havet. Acte perdu, mentionné vers 1245 dans le livre des fiefs de la châtellenie d’Encre (éd. J.-F. Nieus, « Un exemple précoce », p. 46, n° 3). On retiendra les dates du commanditaire de cet inventaire féodal, le comte Hugues V de Châtillon, auquel la mention semble se référer. De fait, Florent Havet et son épouse, héritière de Forceville, étaient encore en vie en 1269 (voir acte n° 321), ce qui rend peu probable une investiture antérieure à 1228. Indiqué : Thes. dipl. 33830.

« Flourens Havés tient del conte de Saint Pol Forchevile et toutes les choses qui apartienent a icheli, ensi comme ses letres le devisent qu’il a del conte. »

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282 1251, vers le 15 mai. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, donne au chapitre Saint-Sauveur de Saint-Pol un terrain dans la ville, rue de Wasconia, pour y construire une nouvelle église (celle qui se trouvait dans le château ayant été partiellement détruite lors des travaux de fortification entrepris par son père) ; les chanoines conserveront leurs privilèges antérieurs et les oblations de la chapelle du château. A. Original perdu. a. F. de Locre, Chronicon Belgicum, p. 412-413, « ex monumentis eius ecclesiae ». - b. A. Duchesne, Histoire de la maison de Chastillon sur Marne, Preuves, p. 83, d’après a. - c. J. Malbrancq, De Morinis et Morinorum rebus, t. 3, p. 558, d’après a. - d. A. Miraeus et J.F. Foppens, Opera diplomatica, t. 4, p. 556. - e. Th. Turpin, Comitum Tervanensium, p. 135-136. Texte établi d’après a.

Universis presentes litteras inspecturis, Guido de Castillione, comes Sancti Pauli, salutem in Domino. Vestra noverit universitas quod, quum bone memorie Hugo de Castillione, comes Sancti Pauli, quondam pater meus charissimus, a sanctissimis patribus sacrosancte Romane ecclesie summis pontificibus et a reverendis patribus bone memorie Adam et Petro, quondam Morinensibus episcopis, pluribus exstiterat requisitus ut super translatione ecclesie Sancti Salvatoris in Sancto Paulo site infra munitionem castri mei – cuius ecclesie magna pars pacificis temporibus prefati quondam patris mei diruta fuerat in dictam munitionem castri, et accessui et regressui canonicorum et clericorum eiusdem ecclesie impedimentum inferentem, erat eadem ecclesia, sicut hodie adhuc est, debitis officiis defraudata – consilium et auxilium apponeret opportunum, ego, pro salute et remedio sepedicti quondam patris mei, progenitorum etiam meorum et meo, dedi et concessi canonicis prefate ecclesie plateam unam apud Sanctum Paulum in vico de Wasconia, liberam penitus et immunem, sicut sita est et sicut includi et signari faciam ab(a) ipsis canonicis, pro ecclesia Sancti Salvatoris ibidem construenda et pro assinamentis eorumdem quiete, libere et pacifice in perpetuum possidendam. Quam teneor eisdem contra omnes sicut sita erit et inclusa garandire, volens et concedens quod dicta ecclesia et eiusdem canonici et clerici, quantum in me est, eisdem gaudeant libertatibus, privilegiis et consuetudinibus et iuribus postquam translata fuerit, quibus et ante translationem gaudebant. Et cum predicti canonici oblationes omnes ecclesie sue site infra munitionem castri mei huc usque habuerint, volo et concedo, quantum in me est, quod oblationes que fient in capella infra munitionem castri mei sita sint canonicorum predictorum in futurum(b) sicut fuerunt usque modo. In cuius rei testimonium et munimen, ego Guido de Castellione, 337

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comes Sancti Pauli predictus, presentes litteras dictis canonicis tradidi sigilli mei munimine roboratas. Actum anno Domini 1251(c), circa medium mensis maii. (a) abs a, lire ab. - (b) futuris a, lire futurum. - (c) Sic a.

283 [1251, 25-31 mars, ou] 1252 (n. st.), [1er-30] mars. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, confirme un ensemble de 12 chartes délivrées en faveur de l’abbaye de Saint-Bertin entre 1209 et 1249 par Baudouin d’Anvin, Guy de Châtillon, fils du comte de Saint-Pol (voir acte n° 220), Baudouin d’Aire et Baudouin de Planques, seigneurs d’Heuchin, Adam, évêque de Thérouanne, et le doyen Baudouin, concernant les dîmes et les terrages d’Équirre, Heuchin et Prédefin ; le comte confirme aussi plusieurs donations foncières dans le même secteur et l’ensemble des biens acquis par l’abbaye dans le comté de Saint-Pol depuis 30 ans. A. Original perdu [voir B : « Cet original a 9 pouces 3 quarts d’hauteur et 10 pouces 1 quart de largeur » ; dessin du sceau, légendé : « + Sigillum Guidonis de Castellione comitis Sancti Pauli », contre-sceau : « + Sigillum secreti »]. B. Copie du XVIIIe s. par dom Dewitte, Saint-Omer, BM, 803, III (« grand cartulaire » de Saint-Bertin), p. 164-166, n° 104, d’après A. - C. Copie du XVIIIe s. par dom Grenier, Paris, BNF, Collection Moreau, t. 173, f. 74r-75r, d’après un cartulaire dit Vinitoris. - D. Copie du XVIIIe s., même bibl., Collection de Picardie, t. 175, f. 122r-123r, d’après la même source. - E. Copie du XVIIIe s., même bibl., Collection de Picardie, t. 261, f. 7r-8v, d’après la même source. - F. Copie du XVIIIe s., même ms., f. 15r-16v, d’après la même source. a. D. Haigneré, Les chartes de Saint-Bertin, t. 2, p. 53-54, n° 997, d’après B (éd. fragmentaire).

Ego Guido de Castellione, comes Sancti Pauli, notum facio omnibus tam presentibus quam futuris quod ego omnia et singula que secuntur ecclesie Sancti Bertini quantum in me est et tanquam dominus concedo, rata habeo et confirmo, videlicet cartam quam habet ipsa ecclesia a domino Balduino de Anving et Iohanne, filio eius, qui testantur per eandem cartam venditionem medietatis terragii totius parochie de Eskieres eidem ecclesie a Balduino de Briast esse legitime factam ; que carta sic incipit : Universis presens(a) scriptum inspecturis, Balduinus de Anving et Iohannes, filius eius primogenitus et heres, milites, in Domino salutem et cetera, et data fuit anno Domini M° CC°(b) XXX V°, mense iulio. Item confirmo et ratam(c) habeo cartam Guidonis de Castellione, primogeniti Gaucheri quondam comitis Sancti Pauli, que loquitur de toto terragio de Helchin et de toto dono terrarum terragium debentium, videlicet de unaquaque mensura unam garbam ; que carta sic incipit : Ego Guido de Castellione, primogenitus Gaucheri quondam comitis Sancti Pauli et cetera, 338

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et data fuit anno Domini M° CC° XXVI°, in ebdomada paschali. Item cartam domini Balduini de Aria que loquitur de eisdem, que sic incipit : Ego Balduinus de Aria, dominus de Helchin et cetera, et data fuit anno Domini M° CC° XXVI°, in ebdomada paschali. Item cartam domini Balduini de Plankes que loquitur de eisdem, que sic incipit : Ego Balduinus de Plankes, miles, dominus de Helchin(d) et cetera, et data fuit anno Domini M° CC° XLVIII°, mense februario, feria Va post octavam Purificationis beate Virginis. Item cartam domini(e) Balduini de Aria que loquitur de tota decima Balduini(f), hominis sui, que sic incipit : Ego Balduinus de Aria, dominus de Helchin et cetera, et data fuit anno Domini M° CC° XX° III(g), mense decembri. Item cartam domini Ade, episcopi Morinensis quondam, de eodem, que sic incipit : Adam, Dei gratia Morinensis episcopus et cetera, et data fuit anno Domini M° CC° XX° III(g), mense maio, ante ascensionem Domini. Item cartam predicti domini(h) Ade, Morinensis episcopi, que loquitur de tertia parte decime de Eskieres, quam Balduinus de Briast dicte ecclesie contulit in elemosinam, et de tota decima terre Hugonis de Masinghem  ; que carta sic incipit : Adam, Dei gratia Morinensis episcopus et cetera, et data fuit anno Domini M° CC° XX° IV(i), mense iunio. Item cartam predicti domini Ade, episcopi Morinensis, que loquitur de renuntiatione calumpnie et controversie mote contra eandem ecclesiam a Balduino Hiretier super quadam decima quam ipsa ecclesia acquisierat in territorio de Prestrefaim ; que carta sic incipit : Adam, Dei gratia Morinensis episcopus et cetera, et data fuit anno Domini M° CC° XXVII°, mense decembri, feria sexta post festum beate Lucie. Item cartam predicti episcopi Morinensis, continentem quod Gillebertus(j) Vavasor contulit in elemosinam dicte ecclesie omnem decimam quam habebat apud Helchin ; que carta sic incipit : Adam, Dei gratia Morinensis episcopus et cetera, et data fuit anno dominice incarnationis M° CC° XX, mense maio, in crastino ascensionis Domini. Item litteras decani et capituli Morinensis que locuntur de medietate decime antecessorum Ysaac de Fontanis et de vicesima quarta garba(h) decime cuiusdam(h) terre que vocatur Roseaus et de escambio alterius medietatis dicte decime ; que carta sic incipit : Balduinus, Morinensis decanus, et capitulum et cetera, et data fuit anno Domini M° CC° VIII°, octavo kalendas aprilis. Item confirmo dicte ecclesie terram et mansionem quam(k) acquisivit dicta ecclesia a(l) Hugone de Fontanis, quas habebat inter grangiam Sancti Bertini et crucem que dicitur as Fraines, cum tribus mensuris terre iacentis apud Vallem Auberti, de quibus habet cartam domini Balduini de Aria, que sic incipit : Universis presentem paginam inspecturis vel audituris et cetera, et data fuit anno Domini M° CC° XL° III(g), mense maio. Item sex mensuras terre iacentis in Valle Auberti et duas iacentes in(m) Buhersent, quas frater Gonfridus et Maroia, uxor eius, dederunt in elemosinam ecclesie memorate. Item concedo et confirmo predicte ecclesie quod habeat duodecim pedes terre extra muros curtis sue de Helchin versus atrium et sex pedes terre extra dictos(n) muros versus viam que tendit versus Fontaines, in 339

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longum secundum quod extendit dictus(o) murus, ad ampliandam curtem suam, et usque ad predictos terminos poterit dicta ecclesia asiamentum suum facere sicut ei placuerit, ut de suo ; de quibus habet cartam domini Balduini de Plankes, domini de Helchin, que facta fuit anno Domini M° CC° XL° VIII°, mense februario, feria quinta post octavam Purificationis beate Virginis(p). Item quatuor mensuras terre quas tenet dicta ecclesia ad censam de Petro de Fontanis Hermanni. Item sex mensuras terre quas dicta ecclesia habet in parochia de Eskieres(q), ad boscum de Valle Buonhoume(r). Item quatuordecim mensuras terre quas tenet ad censam ab heredibus domine Hasine de Cavesart. Item duas mensuras terre que iacent in Vakerie, quas dominus Ysaac de Fontanis, miles, contulit in elemosinam ecclesie memorate. Item octo mensuras terre iacentis in Valle Auberti et tres mensuras terre(s) iacentis sub Hasoi, quas octo et quas tres mensuras terre dicta ecclesia possederat longo tempore. Confirmo etiam eidem ecclesie alias decimas et possessiones, si quas possedit in comitatu Sancti Pauli, a triginta annis retro habitis usque nunc. In cuius rei memoriam et ut predictis omnibus et singulis in perpetuum fides adhibeatur, presentem cartam prefate ecclesie tradidi sigilli mei munimine roboratam. Datum anno Domini millesimo ducentesimo quinquagesimo(t) primo, mense martio. (a) presentes CDEF. - (b) C° DEF. - (c) rata CDEF. - (d) Helcin C. - (e) Om. CDEF. - (f) de Aria… Balduini, om. E. - (g) tertio CDEF. - (h) Om. B. - (i) quarto CDEF. - (j) Guillelmus CDEF. - (k) quas CDEF. - (l) ab EF. - (m) au CDEF. - (n) duos CDEF. - (o) Suscrit BD. - (p) Marie CDEF. - (q) Skieres CF. - (r) Bonhomme CDEF. - (s) Suscrit D, om. BEF. - (t) M° CC° L° CDEF.

284 [1251, 25-31 mars, ou] 1252 (n. st.), [1er-30] mars. Guy III, comte de Saint-Pol, fait savoir que Jean de Gommecourt, son homme lige, et Marguerite, épouse de celui-ci, ont engagé la dîme qu’ils tenaient en fief à Foncquevillers au chapitre cathédral d’Arras, au profit des chapellenies d’Herbert du Pré et de Jean Fastoul, pour une durée de douze ans, contre 200 livres parisis ; Marguerite a approuvé une modification de son douaire ; Gilles, oncle de Jean, a renoncé à ses droits pour 80 livres parisis et un terrage ; les hommes du comte, pairs de Jean, ont rendu leur jugement.

A. Original perdu. B. Vidimus de janvier 1253 (n. st.) par Jacques, évêque d’Arras, Arras, ADPdC, 3 G 22, « Gombecourt, XIII ». - C. Copie de 1282, Paris, BNF, lat. 17737 (Registrum capellaniarum du chapitre cathédral), f. 74v-75r, d’après A. D. Copie de 1282 dans le même ms., f. 75r, d’après B.

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a. A. de Loisne, « Le cartulaire des chapellenies », p. 337, n° 124, d’après CD (éd. fragmentaire).

Ego Guido, comes Sancti Pauli, notum facio universis tam presentibus quam futuris quod Iohannes de Gombecort, ligius homo meus, et Margareta, eius uxor, de assensu et voluntate fratris dicti Iohannis, in mei et hominum meorum, parium suorum, presentia, totam decimam suam sitam apud Gombecort, quam idem Iohannes de me tenebat in feodum, capitulo Attrebatensi ad opus duarum capellaniarum, videlicet capellanie Herberti de Prato et capellanie Iohannis Fastoul(a), pro ducentis libris Parisiensium titulo pignoris obligarunt(b) ab instanti festo nativitatis beati Iohannis Baptiste in annos duodecim sequentes et continuos, ab eisdem capellanis et eorum successoribus possidendam ; quibus duodecim(c) annis elapsis et non ante dicta decima redimi poterit, et postea similiter quolibet anno in festo Omnium Sanctorum, de pecunia supradicta. Promiserunt etiam tam dicti Iohannes et eius uxor quam Gerardus, frater dicti Iohannis, fide et iuramento ab eisdem corporaliter(d) prestitis, se dictam obligationem firmiter servaturos, et quod dictum capitulum aut prefatos capellanos aut etiam successores eorum super dicta decima nullatenus(e) molestabunt nec querent artem vel ingenium quominus quamdiu pignus duraverit de dicta decima pacifice gaudeant et quiete, recognoscentes sibi satisfactum fuisse in sicca et numerata pecunia de totali predicta pecunie quantitate. Promiserunt insuper dampna omnia que dictum capitulum haberet vel sustineret per se aut per alios ex parte sua pro dicto pignore conservando se dictis capellanis reddituros super dictum eorum aut successorum eorum, omni alia probatione remota, et prestare bona fide garandiam contra omnes. Nec est pretermittendum quod dicta Margareta, uxor dicti Iohannis, per advocatum expresse renunciavit omni iuri quod habebat vel habere poterat tam nomine dotalicii quam alio quocumque modo in decima memorata, et recognovit quod habebat sufficiens excambium pro prefata decima in mea et dictorum hominum meorum presentia, videlicet viginti duas mencaldatas terre ipsius Iohannis sitas ad sartum quam de me tenet in feodum, de quo assignamento se esse contentam asseruit coram nobis. Ad maiorem vero securitatem Egidius, patruus dicti Iohannis, recognovit quod sibi satisfactum erat de octoginta libris Parisiensium pro quibus dicta decima sibi fuerat obligata, et renunciavit omni iuri quod habebat vel habere poterat in dicta decima, salvo sibi terragio ad quod fuit in partem terre loco decime assignatus. Et ego concessi quod dicti capellani et eius successores, nomine Attrebatensis capituli, eandem decimam teneant et possideant sine servicio, iusticia et exactione qualibet, quiete et pacifice, quamdiu pignus duraverit antedictum ; et promisi tanquam dominus prestare garandiam contra omnes. Preterea dicti homines mei, pares ipsius Iohannis, a me super hoc coniurati, iudicando dixerunt quod inpignoratio(f) prefate decime bene et legitime secundum legem et consuetudinem patrie facta erat et quod prefatus Iohan341

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nes, eius uxor et Gerardus, frater dicti Iohannis, in ipsa decima durante pignore nichil reclamare poterant aut debebant(g). In cuius rei testimonium et munimen, presentes litteras ad instantiam sepedicti Iohannis sigilli mei munimine roboravi. Actum anno dominice incarnationis millesimo ducentesimo quinquagesimo(h) primo, mense marcio. (a) Fastol C. - (b) obligaverit C. - (c) XII C. - (d) corporaliter ab eisdem C. - (e) ullatenus C. - (f) impignoratio C. - (g) debeant C. - (h) M° CC° L° C.

285 1252, août. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, approuve l’achat fait par l’abbaye de Loos à Jean d’Amplier, homme d’Arnoul d’Hézecques, de 12 journaux de terre appelés Camp Hermen à Herlin[-le-Vert], réserve faite de sa justice et de sa seigneurie, moyennant un cens de 6 deniers par journal. A. Original sur parchemin, 205 × 160/150 mm (repli 30 mm), sceau rond de cire brune pendant sur double queue de parchemin, légendé  : «  + Sigillum Guido[nis de Castell]ion[e] com[itis Sancti Pau]li », contre-sceau : « + Sigillum secreti », Lille, AD Nord, 27 H 33, n° 474 (notes dorsales : « rot. VII. XVI. », XVe s. ; « De littera Iohannis d’Amplier, filii Beatricis de Magnicourt », XVIe s. ; « L’achat de douze journelz de terre gisant au terroir de Herlin », XVIIe s.). B. Copie du XVIIe s., même dépôt, 27 H 61 (cartulaire de Loos), f. 88v-89r. - C. Copie du 17 décembre 1776 par dom Queinsert, Paris, BNF, Collection Moreau, t. 173, f. 184r, d’après A. a. O. Lamant, L’idéal cistercien face à la réalité, annexe, p. 11-12, n° 11, d’après A.

Jou Guis de Castellon, cuens de Saint Pol, fac savoir a tous ceus ki sunt et ki a venir sunt ke jou ai otriet et creantet deboinairement al abbet et au couvent de le glise de Los l’acat de douse journeus de terre pau plus pau mains, sauve ma justice et ma segnourie, s’ele i eskeoit, a tenir de moi parmenablement par sisc deniers de rente de chaskun joumel, ke il doivent rendre chaskun an a moi et a mes hoirs a le feste Tous Sains a Sain Pol. Le quele terre on appele le Camp Hermen, ki siet el tieroir de Hierlin asom le Camp Tiebaut dales le Marlich, ki muet del fief ke Ernous de Heseke, mes hom, tient de moi, le quele terre devant dite li abbés et li couvens devant dit ont akatee a Jehan d’Amplier, fill me dame Beatris de Meingnicourt, et par l’otroi de sen hoir. Et cele terre devant dite jou leur doi warandir comme sire. Et pour chou ke che soit ferme chose et estable, jou Guis devant dis ai al eglise de Los devant dite ces lettres dounees et comfermees de mon saiel. Ce fu fait en l’an del incarnation nostre Segneur Jhesu Crist mil et deus cens et cinquante et deus, el mois d’aoust. 342

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286 1252. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, donne à Oudart Marcadé de Créquy, sénéchal de Ternois, 50 mencaudées de terre à Sus-Saint-Léger (achetées à B[audouin], seigneur de Sus-Saint-Léger) moyennant 2 sous de cens et 2 sous de relief, réserve faite de sa justice ; Oudard pourra vendre cette terre à l’Église aux mêmes conditions. Acte perdu, analysé vers 1300 dans la table du cartulaire perdu du Mont-Saint-Éloi (Bruxelles, AGR, Collection Gérard, 2 bis, f. 67r) :

« Carta domini Guidonis de Castellione, comitis Sancti Pauli, notum facientis quod ipse contulit Oudardo dicto Marchadé de Creciaco, senescallo Ternesii, La mencaldatas terre arabilis site in territorio de Silva Sancti Leodegarii, quas emerat dictus comes a domino B[alduino], homine suo, domino ville supradicte, dicto Odoni perpetuo possidendas et tenendas ab ipso comite et heredibus suis, per duos solidos annui redditus ipsi in Natali Domini persolvendos apud Sanctum Paulum et per II solidos de relevio tantummodo, absque alio servicio seu terragio solvendo sive dono vel tallia seu exactione quacumque, salva iusticia quam sibi et heredibus suis retinuit in terra predicta, volens et concedens quod dictus Odo possit dictam terram alicui ecclesie vendere, salvis dicto comiti redditu, relevamine et iusticia sicut prius. Actum anno M° CC° LII°. Et hoc est : Ego. Quere CCCVI. »

287 1252. - Saint-Pol. [Guy III de Châtillon], comte de Saint-Pol, approuve la vente faite à l’abbaye du Mont-Saint-Éloi par Oudart Marcadé, [sénéchal de Ternois], de 50 mencaudées de terre à Sus-Saint-Léger, qu’il lui avait données après les avoir achetées à Baudouin de Sus-Saint-Léger (voir l’acte précédent), moyennant 2 sous de cens et 2 sous parisis de relief à chaque changement d’abbé. Acte perdu, analysé vers 1300 dans la table du cartulaire perdu du Mont-Saint-Éloi (Bruxelles, AGR, Collection Gérard, 2 bis, f. 67r) :

« Carta comitis Sancti Pauli qui laudat, concedit et approbat venditionem La mencaldatarum terre arabilis factam ab Odardo Marchadé, serviente suo, nobis coram hominibus dicti comitis apud Sanctum Paulum, a nobis hereditarie possidendarum, quam terram dictus comes emerat a domino Balduino de Silva Sancti Leodegarii, homine suo, iacentem in territorio dicte ville, contiguam terre nostre quam habemus apud Rulecort, et quam eciam dederat dicto Odardo. Vult eciam dictus comes et concedit quod nos dictam terram de ipso et heredibus suis teneamus per duos solidos de annuo redditu, sol343

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vendos anno quolibet et in quolibet Natali Domini apud Sanctum Paulum sibi et heredibus suis, et per IIos solidos Parisiensium de relevio quotienscumque abbatem nostrum amoveri a nostra ecclesia contigerit per mortem sive alio modo, absque alio servicio faciendo seu terragio solvendo sive dono vel tallia sive exactione quacumque, salva tamen iusticia quam in dicta terra sibi retinuit. Actum anno M° CC° LII°. Et hoc est : Ego. Quere CCCVI. »

288 1252. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, fait savoir que Pierre, seigneur d’Épenchain, a donné la chapellenie d’Épenchain à l’abbaye du Mont-Saint-Éloi. Acte perdu, analysé vers 1300 dans la table du cartulaire perdu du Mont-Saint-Éloi (Bruxelles, AGR, Collection Gérard, 2 bis, f. 68r) :

« Li lettre monsigneur Gui de Castellon, conte de Saint Pol, qui a otroié et graé com souvrains sire, de tant k’a lui a[par]tient, le don de le capelerie d’Espinehain, en tel maniere que Pieres, sires dou liu, le donna et le confrema en sen vivant, si com il est contenu es lettres devant escrites. Fait l’an M CC LII. Et c’est chou : Jou Guis. Quier le CCCX. »

289 1254 (n. st.), février. Guy III, comte de Saint-Pol, et Dreu d’Amiens, [seigneur d’Aubigny-en-Artois], pairs du comté d’Artois, vidiment l’acte de Mahaut, comtesse de Boulogne, par lequel celle-ci, suivant la volonté d’Henri [II], duc de Brabant, père de Mahaut, comtesse d’Artois, donne le comté de Boulogne à cette dernière, à condition de pouvoir jouir des revenus dudit comté jusqu’à son décès, notamment pour faire des donations ou contracter des dettes ; ils font savoir que la comtesse d’Artois a accepté ces dispositions. A. Original sur parchemin, 220 × 140/145 mm (repli 20 mm), deux sceaux ronds de cire verte pendant sur fils de soie rouge (sceau du comte, brisé, légendé : « Sigillum Guidonis de [Castellione comitis Sancti Pauli] », contre-sceau : « [+ Sigillum se]creti mei » ; sceau armorial de Dreu d’Amiens, légendé : « Sigillum secreti », sans contre-sceau), Arras, ADPdC, A 12, n° 21 (notes dorsales : « Littere comitis Sancti Pauli et domini Droconis de Ambianis super dono comitatus Bolonie quod facit comitissa Bolonie domine comitisse Attrebatensi », « C », XIIIe s. ; « VIIXX et XVI », « Comment la contesse de Boulongne a donné a sa cousine la contesse d’Artois et a ses hoirs sa conté de Boulongne », XVe-XVIe s. ; « Laye d’Artois, 1253 », « Depuis remis en la laye de Boulogne » XVIIe s. ; « 1253, fevrier », XVIIIe s.). B. Copie du XIIIe s., même dépôt, A 12, n° 21 bis. - C. Copie authentique du 4 novembre 1603, Paris, AN, J 790, n° 13 (1), d’après A.

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a. H. -F. Delaborde, Layettes du Trésor des chartes, t. 5, p. 215-216, n° 639, d’après C.

Nous Gui, quens de Saint Pol, et Drieus de Amiens, per de le conté de Artois, a tous chaus ki ces letres verront, salus. Nous vous faisons asavoir ke noble dame Mahaus, contesse de Bologne, nos pers, par devant nous ki apelé fumes a ceste chose, douna en tant comme ele peut a sa chiere cousine Mahaut, contesse de Artois, et a ses hoirs le conté de Bologne aprés sen decés, selonc chou ke il est contenu en ses letres don li teneurs est tele : A tous chaus ki sunt et ki a venir sunt, Mahaus, contesse de Bologne, salut. Sachent tout ke jou, por le especial amour ke jou ai a ma chiere cousine noble dame Mahaut, contesse de Artois, et a ses enfans, et por le raison del don ke Henris, ki fu dus de Braibant, fist a celi Mahaut, contesse de Artois, se fille, de chou ke il atendoit en le conté de Bologne aprés mon decés, se de moi defausist sans hoirs de me char, et ke me sire Godefrois de Louvaig, freres celui duc, otria, si comme jou le vi contenir en leur letres, doins jou a celi contesse de Artois et a ses hoirs, par devant mes pers apelés a cesti chose, le conté de Bologne, en tant comme jou puis, aprés men decés, ensi ke jou demoerrai contesse de Bologne et tenrai le conté en tous pourfis et porrai couper les bos et les forés et de toute le conté faire mon esploit toute me vie, et porrai douner et aumosner seur le quint de le conté duskes a mil livree de tere a tornois par an en yretage, ou le valeur en muebles, avuec chou ke jou ai douné ; et porrai faire dete seur le conté ausi comme jou ne eusse mie fait ceste don. Et pri mes pers ke il soient tesmognant de ceste chose si avant comme il puent et doivent. Et pour chou ke ce soit ferme chose et estable, ai jou ces letres fait seeler de mon seel. Et ce fu fait en l’an de le incarnation mil CC et LIII, el mois de fevrier. Aprés Mahaus, contesse de Artois devant dite, no dame, otria ke cele contesse de Bologne tiegne le conté de Bologne comme siene en tous porfis toute se vie et puist couper les bos et les forés et de toute le conté faire son esploit, et douner et aumosner seur le quint de le conté duskes a mil livrees de tere a tournois par an en yretage, ou le valeur en muebles, avuec chou ke ele a douné ; et ke ele puist faire dete seur le conté tout ausi comme se ele n’eust mie fait cest don. Et promist no dame ki devant est dite, contesse de Artois, par son serement, ke ele ne porcachera par coi li contesse de Boulogne soit molestee des choses devant dites, et loia ses hoirs a chou ke il les tiegnent et wardent et ke, dedens l’an ke il venront a age, ces choses, si comme eles sont contenues en ceste chartre, se il en sont requis, vuellent et otrient et en ballent leur letres. Et si se loia encore cele contesse de Artois, no dame, et ses hoirs, de rendre a celi contesse de Bologne ou a celui cui ele aroit mis en son leu, tous les cous, les despens et les damages ke ele diroit ou feroit dire par son seul serement ke elle aroit eus par leur defaute. Et de chou mist no dame de Artois ses biens et les biens ses hoirs en abandon, en tel maniere ke li contesse de Bologne ou chil cui ele aroit mis en son leu les puisse partout 345

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prendre sans meffait. Et en tesmognage de cesti chose, nous Gui, quens de Saint Pol, et Driex de Amiens devant dit avons ces letres seelees de nos seeiax. Et ce fu fait en l’an de le incarnation mil CC et LIII, el mois de fevrier.

290 1254 (n. st.), février. Guy III, comte de Saint-Pol, et Dreu d’Amiens, [seigneur d’Aubigny-en-Artois], pairs du comté d’Artois, vidiment l’acte de Mahaut, comtesse de Boulogne, par lequel celle-ci donne le quint du comté de Boulogne à sa cousine Mahaut, comtesse d’Artois, à condition de pouvoir jouir des revenus dudit comté et dudit quint jusqu’à son décès, notamment pour faire des donations ou contracter des dettes ; ils font savoir que la comtesse d’Artois a accepté ces dispositions. A. Original sur parchemin, 215 × 165 mm (repli 25 mm), deux sceaux ronds de cire verte pendant sur fils de soie verte (sceau du comte, légendé : « Sigillum Guidonis de Castellione comitis Sancti Pauli », contre-sceau : « + Sigillum secreti mei » ; sceau armorial de Dreu d’Amiens, légendé : « Sigillum secreti », sans contresceau), Arras, ADPdC, A 12, n° 18 (notes dorsales : « Littere comitis Sancti Pauli et Droconis de Ambianis super donatione quinti comitatus Bolonie facta domine comitisse », XIIIe s. ; « 1253, fevrier », « N° 238 », XVIIIe s.). B. Copie authentique du 11 novembre 1603, Paris, AN, J 790, n° 13 (2), d’après A.

Nous Gui, quens de Saint Pol, et Drieus de Amiens, per de le conté de Artois, a tous chaus ki ces letres verront, salut. Nous vous faisons asavoir ke noble dame Mahaus, contesse de Bologne, nos pers, par devant nous ki apelé fumes a ceste chose, douna a sa chiere cousine Mahaut, contesse de Artois, et a ses hoirs le quint de le conté de Bologne aprés sen decés, selonc chou ke il est contenu en ses letres don li teneurs est tele : A tous chaus ki sont et ki a venir sunt, Mahaus, contesse de Bologne, salut. Sachent tout ke jou, por le amour especial ke jou ai a ma chiere cousine Mahaut, contesse de Artois, noble dame, et a ses enfans, doins pour Dieu et en aumosne, par devant mes pers apelés a cesti chose, a celi contesse de Artois et a ses hoirs, le quint de le conté de Bologne aprés men decés, ensi ke jou demoerrai contesse de Bologne et tenrai cel quint et toute le conté en tous pourfis et porrai coupre(a) les bos et les forés et de toute le conté faire men esploit toute me vie, et porrai douner et aumosner seur le quint de le conté duskes a mil livrees de tere a tournois par an en yretage, ou le valeur en muebles, avuec chou ke jou ai doné ; et porrai faire dete seur le conté ausi comme jou ne eusse mie fait ceste don. Et ensi ke ichou ke jou ai doné soit estable, et pri mes pers ke il soient tesmognant de cesti chose et aidant si avant comme il pueent a celi contesse de Artois et a ses hoirs, et leur letres en dognent. Et por chou ke chou soit ferme chose et estable, ai jou ces letres 346

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fait seeler de mon seel. Et che fu fait en l’an de le incarnation M CC et LIII, el mois de fevrier. Aprés Mahaus, contesse de Artois devant dite, no dame, otria ke cele contesse de Bologne tiegne cel quint et toute le conté en tous porfis et puist couper les bos et les forés et de toute le conté faire sen esploit toute se vie, et puist douner et aumosner seur le quint de le conté duskes a mil livrees de tere a tournois par an en yretage, ou le valeur en muebles, avuec chou ke ele a douné ; et ke ele puist faire dete seur le conté tout ausi comme se ele ne eust mie fait cest don. Et promist no dame ki devant est dite, contesse de Artois, par son serement, ke ele ne porcachera par coi li contesse de Bologne soit molestee des choses devant dites, et loia ses hoirs a chou ke il les tiegnent et wardent et ke, dedens l’an ke il venront a aage, ces choses, si comme eles sont contenues en ceste chartre, se il en sont requis, vuellent et otrient et en baillent leur letres. Et si se loia encore cele contesse de Artois, no dame, et ses hoirs, de rendre a celi contesse de Bologne ou a celui cui ele aroit mis en son lieu, tous les cous, les despens et les damages ke ele diroit ou feroit dire par sen seul serement ke ele aroit eus par leur defaute. Et de chou mist no dame de Artois ses biens et les biens ses hoirs en abandon, en(b) tel maniere ke li contesse de Bologne ou chil cui ele aroit mis en son lieu les puisse partout prendre sans meffait. Et en tesmognage de cesti chose, nous Gui, quens de Saint Pol, et Drieus de Amiens devant dit avons ces letres seelees de nos seeiaus. Et ce fut fait en l’an de le incarnation mil CC et LIII, el mois de fevrier. (a) Sic A, pour couper. - (b) Au départ el, corrigé en.

291 [1253, avril, ou] 1254 (n. st.), [1er-11] avril. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, fait savoir que Watighetus de Ville[sur-Ancre], homme de Baudouin de Vadencourt, a vendu au chapitre cathédral d’Amiens, pour 585 livres parisis, 75 journaux de terre répartis entre Noevirele, Méaulte et Omencort, ainsi que des cens et rentes se montant à 21 muids de céréales et 13 capons ; il approuve cette vente comme seigneur supérieur, réserve faite de la haute justice et d’un cens de 10 sous parisis. A. Original perdu. B. Copie de la fin du XIIIe s., Amiens, AD Somme, 4 G 2966 (« cartulaire I » du chapitre cathédral d’Amiens), f. 137v-138v, n° 183. a. J. Roux, Cartulaire du chapitre de la cathédrale d’Amiens, t. 1, p. 410, n° 356, d’après B (éd. fragmentaire).

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Nos Guido de Castellione, comes Sancti Pauli, notum facimus universis presentes litteras inspecturis quod cum dominus Watighetus de Villa sub Corbeia, miles, homo domini Balduini de Wadencort, militis, hominis nostri, vendiderit de assensu et voluntate dicti Balduini, domini sui propinquioris, venerabilibus viris decano et capitulo Ambianensi imperpetuum, pro quingentis et octoginta et quinque libris Parisiensium sibi persolutis, septuaginta et quinque iornalia terre sue site in territoriis de Noevirele, de Melta et de Omencort in diversis pechiis, quarum una continens viginti iornalia sita in cultura sua ante Meltam, libera ab omni terragio, exceptis sex iornalibus illorum viginti iornalium in quibus prior de Encra terragium percipit annuatim, alia continens viginti duo iornalia sita in cultura sua ante Noevirele, alia continens duodecim iornalia sita ante Omencort iuxta mariscum, alia continens quatuor iornalia sita ad nemus Auberti Ponchel, alia continens decem et septem iornalia sita sub Sancto Vedasto iuxta Noevirele ; et viginti unum modios bladi et avene per medium ad mensuram de Encra percipiendos quibuslibet tribus annis imperpetuum, modo inferius annotato, et tredecim capones censuales percipiendos et habendos ab ipsis decano et capitulo vel eorum mandato, videlicet dictos capones in Natali Domini singulis annis imperpetuum, bladum vero et avenam tempore duorum fructuum, quando scilicet terra blado erit onerata, bladum, et quando avena erit onerata, avenam, in quibuslibet tribus annis imperpetuum, videlicet quinque modios bladi et totidem avene et septem capones in duodecim iornalibus terre que tenet hereditarie Aelidis filia Wermondi, maioris de Melta, quatuordecim sextarios bladi et totidem avene ad dictam mensuram in tribus iornalibus terre que Petrus de Harbonieres tenet hereditarie sita prope cressonarias de Heripont, et sexdecim sextarios bladi et totidem avene ad dictam mensuram et duos capones in quatuor iornalibus terre site iuxta predictam culturam suam de Noevirele que Belinus de Noevirele hereditarie tenet, et quatuor sextarios bladi et totidem avene ad eandem mensuram et duos capones in dimidio iornali terre site ante Noevirele quod tenet hereditarie Iohannes filius Clarentini, et triginta duos sextarios bladi et totidem avene ad dictam mensuram et duos capones in quatuor iornalibus et uno quartario terre site in Valle Amelini quam Robertus de Milencort hereditarie tenet. Et idem Watighetus de omnibus et singulis se ipsum coram Balduino, predicto homine meo, ad opus dictorum decani et capituli dissaisierit. Nos, huiusmodi venditionem volentes et concedentes, laudantes et approbantes tanquam superior dominus, prefatos decanum et capitulum de predictis omnibus ad petitionem et instantiam dicti Watigheti investivimus et saisivimus, mittentes eos in possessionem pacificam de eisdem. Et promisimus bona fide nos dictis(a) decano et capitulo in premissis omnibus et singulis contra omnes iuri et legi parere, volentes tanquam superior dominus dicti feodi prestare garandiam. Et ne aliquorum molestia memorata ecclesia in posterum molestari valeat de premissis, dictam venditionem hac presenti carta nostra tanquam superior 348

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dominus de quo premissa tenentur approbamus et confirmamus, nichil dominii, servitii seu cuiuslibet alterius iuris in premissis nobis vel heredibus nostris imperpetuum retinentes, excepta alta iusticia quam in premissis terris nobis et heredibus nostris retinemus, et preter decem solidos Parisiensium censuales reddendos michi et heredibus meis singulis annis apud Encram in diebus Nativitatis Domini infra Epiphaniam, ita quod si dicti decem solidi non redderentur in termino assignato, ego et heredes mei possemus requirere duos solidos et dimidium pro emenda, et pro censu et emenda recurrere ad tenementa. Et ad ista observanda pariter et tuenda me et meos heredes obligavi. In cuius rei testimonium, presentes litteras predictis decano et capitulo tradidi sigilli mei munimine raboratas. Actum anno Domini millesimo ducentesimo quinquagesimo tertio, mense aprili. (a) dicti B, lire dictis.

292 [1256, 12 avril, ou] 1257 (n. st.), 4 avril. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, confirme à l’abbaye de Maroeuil la possession de 12 journaux de terre à Oppy[-en-Ternois], donnés par feu Robert, doyen du chapitre cathédral d’Arras (qui les avait acquis de feu Baudouin, homme du seigneur de Berlette, avec le terrage acheté à Baudouin, prévôt d’Oppy), réserve faite de toute justice haute et basse. A. Original sur parchemin, 210 × 105 mm (repli 20 mm), jadis scellé sur double queue [voir D : dessin du sceau, légendé : « …Guidonis de Castellio… » ; contre-sceau : « + Sigillum secreti mei »], Arras, ADPdC, 26 H 4, pièce non cotée (notes dorsales : « C’est cartre le conte de Saint Pol de le tiere d’Oupi », XVe s. ; « Confirmatio comitis Sancti Pauli pro 12 iournalibus et terragio d’Ouppy », XVIe s.). B. Copie du XVe s., même dépôt, 26 H 1 (cartulaire de Maroeuil), f. 91v. - C. Copie du XVIIe s. par dom Le Pez, Arras, BM, 672, p. 111, d’après B. - D. Copie du 21 août 1768 par dom Queinsert, Paris, BNF, Collection Moreau, t. 178, f. 194r-195r, d’après A. Traduction  : trad. fr. du XIIIe s., Arras, ADPdC, 26 H 4,  pièce non cotée (éd. P. Bertin, La chronique et les chartes de l’abbaye de Maroeuil, p. 244, n° 150 bis). a. P. Bertin, La chronique et les chartes de l’abbaye de Maroeuil, p. 243-244, n° 150, d’après A.

Universis presentes litteras inspecturis, Guido de Castellione, comes Sancti Pauli, salutem in Domino. Noverit universitas vestra quod nos collationem factam ecclesie de Mareolo a viro bone memorie Roberto, quondam decano ecclesie Attrebatensis, de duodecim iornalibus terre site in territorio de Oupi, quam idem decanus a Balduino de Oupi, quondam homine domini de Berlete, 349

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acquisivit cum terragio a Balduino preposito dicte ville acquisito, tanquam dominus superior approbamus, ipsam terram cum dicto terragio confirmantes ipsi ecclesie de Mareolo iure perpetuo possidendam. In cuius rei testimonium presentes litteras prefate ecclesie contulimus sigilli nostri munimine roboratas, omni iustitia tam alta quam bassa, prout ad nos pertinet in ipsa terra, nobis et nostris successoribus reservata. Datum anno Domini millesimo ducentesimo quinquagesimo sexto, feria quarta post Ramos Palmarum.

293 [1256, avril, ou] 1257 (n. st.), [1er-7] avril. - Lucheux. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, fait savoir qu’Eustachie, autrefois dame de Nesle, tante maternelle de son père, le comte Hugues [V] de Châtillon, avait donné à l’abbaye d’Avesnes[-lès-Bapaume] une rente de 2 muids de céréales sur les moulins et les revenus de Duisans ; il approuve cette donation. A. Original perdu. B. Copie du XIVe s., Château de Tramecourt, cartulaire de l’abbaye d’Avesnes-lèsBapaume, f. 7r-v.

Nos, Guido de Castellione, comes Sancti Pauli, notum facimus universis presentibus et futuris quod cum bone memorie Heustachia, matertera illustris viri recolende memorie karissimi genitoris nostri Hugonis de Castellione, quondam comitis Sancti Pauli, quondam domina de Nigella, monialibus ecclesie beate Marie de Avesnis iuxta Bapalmas, ob remedium et salutem anime sue et antecessorum suorum, duos modios bladi ad mensuram Attrebatensem, percipiendos ab eisdem monialibus annuatim in festo beati Remigii super molendinos et proventus de Duisans, in puram et perpetuam elemosinam contulisset, nos, ob amorem quem erga dictas moniales habemus et ob remedium anime nostre, antecessorum et successorum nostrorum, datam(a) donationem et elemosinam sicut superius est expressum volumus, acceptamus et pariter approbamus. Ne autem dictis monialibus possit contrariari per nos aut heredes nostros, quin dictam elemosinam pacifice percipiant in futurum sicut dictum est superius, annuatim, et ut hec donatio sive elemosina illesa et inconcussa permaneat in futurum, nos sepedictis monialibus presentes litteras sigillo nostro dedimus confirmatas. Datum Lucheti, anno Domini millesimo ducentesimo quinquagesimo sexto, mense aprili. (a) Sic B, pour dictam ?

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294 1257, avril. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, approuve l’achat fait par l’abbaye de Loos à Robert de Forceville, chevalier, d’un fief appelé Val du Cauroit à Herlin[le-Vert], qui contient 131 journaux et demi de terre et meut d’Arnoul d’Hézecques, moyennant un cens de 6 deniers par journal, et réserve faite de sa justice et de sa seigneurie. A. Original perdu [voir B : « titre en parchemin large de huit poulces une ligne, sur cinq poulces une ligne de hauteur, tout compris, auquel ne tient d’entier que le contrescel, à simple queue de parchemin, empreint sur cire jaune ; trouvée au refuge à Lille de l’abbaye de Los, où tous ses titres sont déposés » ; dessin du contre-sceau, légendé : « + Sigillum secreti mei »]. B. Copie du XVIIe s., Lille, AD Nord, 27 H 61 (cartulaire de Loos), f. 89r. - C. Copie du 18 décembre 1776 par dom Queinsert, Paris, BNF, Collection Moreau, t. 178, f. 241r, d’après A. a. O. Lamant, L’idéal cistercien face à la réalité, annexe, p. 12, n° 12, d’après B.

Jou Guis(a) de Casteillon, quens(b) de Saint Pol, fai a savoir a tous cheus(c) ki sont(d) et ki avenir sont(d), ke je ai(e) otrié et creanté debonairement(f) a l’abbé et au convent de le glise de Los, del ordene de Cistiaus(g), l’acat de tout le fief ki contient sis vins et onze et demi journels de tiere(h), pau plus pau mains, c’on apele le Val du Cauroit ki siet el terroir(i) de Herlin, sauf che(j) ke je retieng pour mi et pour mes oires(k) toute le justice et le segnerie, s’ele i escaoit(l) ; et si doit on tenir de moi et de mon oir(m) parmenaulement(n) cascun journel par sis deniers de rente, ke il doivent rendre cascun an a moi et a mon oir a le feste Tous Sains a Saint Pol. Lequele tiere(h) li abbés et li covens(o) de le glise devant dite ont acaté bien et a loi(p) a Robert de Forcheville, chevalier, par l’otroi Robert, sen ainsné fil et son oir ; liquele(q) tiere(h) mut du fief Ernoul de Heceke(r) k’il tient de moi, ki ansi l’a otroié et raporté en me(s) main par devant ses(t) pers avoec(u) le glise devant dite. Et ceste tiere(h) devant dite je leur doi warandir comme sires. Et pour che(j) ke che(j) soit ferme chose et estaule, jou Guis devandis(v), quens de Saint Pol, ai ces letres(w) donees(x) a l’abbé et au covent(y) de le glise de Los devandite(z) et confermees de mon seel. Che fu fait en l’an del incarnation nostre Segneur Dieu(a’) Jhesu Crist mil CC(b’) et cinquante set, el mois d’avril. (a) Guys B. - (b) cuens B. - (c) cheaus B. - (d) sunt B. - (e) je ai : j’ai B. - (f) Om. B. - (g) Cystiaus B. - (h) terre B. - (i) tieroir B. - (j) ce B. - (k) oirs B. - (l) escaioit B. - (m) hoir B. - (n) permanaulement B. - (o) li covens : le couvent B. - (p) loy B. - (q) liquelle B. - (r) Hesecke B. - (s) ma B. - (t) les B. - (u) aveuc B. - (v) devant dis B. - (w) lettres B. - (x) donnees B. - (y) couvent B. - (z) devant dis B. - (a’) Om. B. - (b’) deus cens B.

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295 1257, juillet. Guy III, comte de Saint-Pol, fait savoir que, suite à un différend opposant Marguerite, veuve de Guillaume Faverel, bourgeois d’Arras, et ses enfants à l’abbaye Saint-Vaast d’Arras, à propos de certains revenus et droits que cette dernière possède à Ficheux, est intervenu un arbitrage entériné par un acte d’Hugues de Habarcq, dont il approuve le contenu. A. Original détruit en 1915 [anciennement : Arras, ADPdC, 1 H 1557]. B. Copie partielle du XVIIe s. par dom Le Pez, Arras, BM, 316, p. 101, d’après un cartulaire de Saint-Vaast coté P.

Ego Guido, comes Sancti Pauli, notum facio universis tam presentibus quam futuris quod, cum inter viros religiosos abbatem et conventum monasterii Sancti Vedasti Attrebatensis, ex una parte, et Margaretam, relictam Willelmi Faverel, quondam civis Attrebatensis, et eius liberos, videlicet Thomam, Hugonem, Willelmum, Iohannem, Colardum, Mariam et Beatricem, ex altera, controversia verteretur super quibusdam redditibus, iusticiis et rebus aliis que dicta Margareta et eius liberi predicti dicebant se habere in tenemento dicti monasterii Sancti Vedasti apud Fescheu, ipsis abbate et conventu asserentibus ipsos Margaretam et eius liberos ius non habere in premissis, et de hiis inter dictas partes sit in arbitros compromissum sicut in litteris Hugonis de Habarch, militis, hominis mei, vidi plenius contineri, ego Guido, comes predictus, huic compromisso prout in dictis litteris eiusdem Hugonis, militis, est expressum assensum(a) prebeo, pariter et assensum et ipsum compromissum ad preces et instanciam dictorum Hugonis, hominis mei, Margarite et liberorum eius laudo, approbo et confirmo. […] (b) 1257(c), mense iulio. (a) ansensum B, lire assensum. - (b) etc. B. - (c) Sic B.

296 1257, juillet. - Lens. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, confirme à l’abbaye de La Brayelle d’Annay, près de Lens, la possession d’une rente d’un muid de céréales sur le moulin de Duisans, donnée par Eustachie, autrefois dame de Nesle. A. Original perdu. B. Copie du XVIIe s. par dom Le Pez, Arras, BM, 672, p. 39, d’après un cartulaire de La Brayelle. - C. Copie du XVIIe s. par A. Duchesne, Paris, BNF, Collection Duchesne,

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t. 50, f. 158r, d’après les « archives de l’abbaye de Nostre Dame de la Braielle près Lens en Arthois ». a. A. Demarquette, Cartulaire et abbesses de La Brayelle, p. 364, n° 98, d’après B.

Nos Guido de Castellione, comes Sancti Pauli, notum facimus universis tam presentibus quam futuris quod nos elemosinam unius modii bladi ad mensuram Attrebatensem, factam ecclesie de Le Braelle(a) iuxta Lensium(b) a nobili domina Eustachia, quondam domina de Nigella, singulis annis in festo Omnium Sanctorum super molendinum nostrum de Duisans capiendi volumus, approbamus et etiam confirmamus ecclesie supradicte. Ut autem ista elemosina firma sit in posterum et illesa, prefati carte sigillum nostrum duximus apponendum. Datum apud Lens, anno Domini M° CC° L° VII°, mense iulio. (a) La Braiele C. - (b) Lensum C.

297 1257, décembre. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, confirme qu’Eustachie, jadis dame de Nesle, tante maternelle de son père Hugues V de Châtillon, avait donné à l’abbaye d’Eaucourt une rente de 2 muids de céréales sur le moulin de Duisans ; les religieux célébreront pour lui et pour son épouse Mahaut, comtesse d’Artois, une messe annuelle du Saint-Esprit et, après leur mort, un service obituaire. A. Original perdu. B. Copie du 6 juin 1768 par dom Queinsert, Paris, BNF, Collection Moreau, t. 179, f. 191r-v, d’après A.

Nos Guido de Castellione, comes Sancti Pauli, notum facimus universis presentibus et futuris quod, cum bone memorie Eustachia, matertera illustris viri recolende memorie carissimi genitoris nostri Hugonis de Castellione, quondam comitis Sancti Pauli, quondam domina de Nigella, viris religiosis . . abbati et conventui beate Marie Ayulcurtensis, ob remedium et salutem anime sue et antecessorum suorum, duos modios bladi ad mensuram Attrebatensem, percipiendos ab eisdem annuatim in festo beati Remigii super molendinum et proventus de Duisans, in puram et perpetuam elemosinam contulisset, nos, ob amorem quem erga dictos abbatem et conventum habemus et ob remedium anime nostre, antecessorum et successorum nostrorum, dictam donationem et elemosinam sicut superius est expressum volumus, acceptamus et pariter approbamus. Dicti vero abbas et conventus nobis et nobili uxori nostre Mathildi, comitisse Attrebatensi, benigne concesserunt 353

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ut(a) quamdiu vixerimus unam missam de sancto Spirito pro nobis et pro heredibus nostris semel in anno celebrabunt sollempniter in conventu ; post­ quam vero nos et comitissa diem extremum clauserimus vite nostre, servicium nostrum id est vigilias novem lectionum et unam missam pro fidelibus semel in anno similiter facient in conventu. Ne autem dictis abbati et conventui possit contrariari per nos aut heredes nostros, volumus [quod](b) dictam elemosinam pacifice percipiant in futurum sicut dictum est superius, annuatim. Et ut hec donatio sive elemosina illesa et inconcussa permaneat in futurum, nos sepedictis . . .(c) abbati et conventui presentes litteras sigillo nostro dedimus sigillatas, predictam elemosinam eisdem in perpetuum confirmantes. Datum anno Domini millesimo ducentesimo quinquagesimo septimo, mense decembris. (a) et B, lire ut. - (b) Om. B. - (c) Sic B.

298 [1257, 25-31 mars, ou] 1258 (n. st.), [1er-24] mars. Guy III, comte de Saint-Pol, confirme les possessions de l’abbaye de Saint-Andréau-Bois à Campagne[-lès-Hesdin] et alentour, réserve faite de la haute justice autour de l’abbaye et de ses cours, de 10 sous parisis pour l’essart de Neuvillette, de 1000 anguilles pour la pêcherie du moulin de Maresquel et de 3 sous parisis pour le fauchage ; en échange, les moines célébreront une messe quotidienne pour lui et pour son épouse Mahaut. A. Original perdu [voir B : « lettres seellees d’un seel empraint sur cire verde, pendant a un lache de soye »]. B. Copie [du 27 mai 1619], Arras, ADPdC, 22 H 1 (cartulaire de Saint-André-au-Bois), f. 52v-53r, d’après A. - C. Copie authentique du 27 mai 1619, même ms., f. 57r-v, d’après un vidimus du 25 septembre 1391 par la ville de Montreuil. - D. Copie authentique du 27 mai 1619, même ms., f. 58r-v, d’après un vidimus du 14 janvier 1369 (n. st.) par le garde de la prévôté de Paris. - E. Copie du XVIIe s. par J. R. Hannedouche de Rebecque, Bruxelles, AGR, Manuscrits divers, 5162, f. 85v-86r. a. Th. Turpin, Comitum Tervanensium, p. 138 (éd. partielle).

Nos Guido, comes Sancti Pauli, notum facimus universis presentes litteras inspecturis quod omnia quecumque ecclesia Sancti Andree in Nemore(a) possidet vel quasi possidet in territoriis de Belloramo, de Giemés(b), de Campaignes, de Goy, de Maresquel sive alibi in terris, terragiis, nemoribus, redditibus, hospitibus sive aliis quibuscumque possessionibus que de nostro feodo descendunt et in nostro dominio consistunt, que(c) dicta ecclesia acquisivit tam per eleemosinam sibi factam quam per emptionem, nos, pro salute anime nostre et predecessorum nostrorum, eidem ecclesie in puram et perpetuam 354

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eleemosinam et in manu mortua in perpetuum libere et pacifice absque ullo servitio et absque ulla exactione possidenda et habenda concedimus et presentis scripti patrocinio confirmamus, nil(d) nobis in premissis retento, nisi alta iustitia extra situm et ambitum dicte ecclesie et curtium eius, videlicet molendini de Maresquel, Vallivonis(e) et Burnelli Prati(f), decem solidis Parisiensium pro sarto Noveville, uno mille anguillarum aut alectium(g) si defuerint anguille pro piscatione et(h) aque ductu fluentis ad molendinum de Maresquel, et tribus solidis Parisiensium pro faucillagio, que nobis et heredibus nostris tantummodo retinemus ; nec aliud exigere seu reclamare possumus ab ecclesia memorata. Tamen abbas et conventus dicte ecclesie nobis divine(i) pietatis intuitu concesserunt quod per unum de canonicis suis pro nobis et pro remedio anime nostre et pro Mathilde, karissima uxore nostra, et pro animabus predecessorum et successorum nostrorum, singulis diebus in perpetuum missam unam in ecclesia sua Sancti Andree facient celebrari. Unde volumus et concedimus dicte ecclesie quod nullus aut per usum aut per consuetudinem presenti contrariam instrumento possit aut valeat presentes litteras in aliquo impedire. Et est sciendum quod quando dicte ecclesie presens concessimus instrumentum, ipsa erat in possessione pacifica de omnibus et singulis superius nominatis. In cuius rei testimonium et munimen, presentes litteras eidem ecclesie(j) tradidimus(k) sigilli nostri impressione munitas. Actum anno Domini millesimo CC°(l) quinquagesimo septimo, mense martio. (a) in Nemore, om. D. - (b) Guméz D. - (c) quod B. - (d) Sic BCDE, pour nihil. - (e) Vallis Yvonis CD. - (f) Bulne Prati C. - (g) allectium C. - (h) Om. CD. - (i) divino C. - (j) Om. C. - (k) concedimus B, tradimus C. - (l) ducentesimo C.

299 1259 (n. st.), janvier. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol et seigneur de l’Artois, confirme que feu Arnoul de La Porte, bourgeois d’Heuchin, et Mathilde, sa veuve, ont fondé dans l’église Saint-Martin d’Heuchin une chapellenie dotée de 45 mesures de terre et de trois setiers de céréales, avec l’accord de Baudouin de Planques, seigneur d’Heuchin. A. Original perdu [voir B : « Cet original a 4 pouces 3 quarts d’hauteur et 9 pouces de largeur », et renvoi à la p. 244 pour le dessin du sceau ; voir aussi D : « Un grand sceau et contrescel, comme en 1257/8. Original aux archives de Saint-Bertin à Saint-Omer, boite de Heuchin, n° 21, 2° »]. B. Copie du XVIIIe s. par dom Dewitte, Saint-Omer, BM, 803, III (« grand cartulaire » de Saint-Bertin), p. 257-258, n°  173, d’après A. - C. Copie du XVIIIe s., Paris, Collection de Picardie, t. 175, f. 128r, d’après A. - D. Copie du XVIIIe s., même bibl., même ms., f. 127r, d’après d’après un cartulaire dit Vinitoris. - E. Copie du XVIIIe s., même bibl., Collection de Picardie, t. 261, f. 83r, d’après la même source.

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J.-F. Nieus, Les chartes des comtes de Saint-Pol

a. D. Haigneré, Les chartes de Saint-Bertin, t. 2, p. 78-79, n° 1056, d’après B (éd. fragmentaire).

Nos Guido de Castellione, comes Sancti Pauli et dominus Attrebatensis, notum facimus tam presentibus quam futuris quod nos concessionem et collationem quas fecerunt Arnulphus de Porta, defunctus, quondam burgensis(a) de Heuchin, et Mathildis, eius uxor, constante matrimonio inter eos, in elemosinam ad opus perpetue capellanie in ecclesia beati Martini de Heuchin, ad altare beate Marie instituende, de quadraginta quinque vel circiter mensuris terre et tribus sextariis avene ad mensuram de Heuchin sitis in tenemento Balduini de Planka, domini de Heuchin(b), hominis nostri, secundum quod in litteris super hoc confectis et sigillo ipsius Balduini sigillatis vidimus contineri, pro salute anime nostre, antecessorum successorumque nostrorum, tamquam dominus superior laudamus, approbamus et etiam confirmamus. Et in huius rei testimonium, presentes litteras ad habendam perpetuam memoriam premissorum fecimus sigilli nostri munimine roborari. Datum anno Domini millesimo ducentesimo quinquagesimo octavo(c), mense ianuario. (a) burgensis quondam DE. - (b) sitis... Heuchin, om. C. - (c) M° CC° L° VIII° E.

300 [1258, 24-31 mars, ou] 1259 (n. st.), mars. - Lucheux. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, confirme au prieuré du Bailleulet la possession de 6 arpents de terre arable achetés à Pierre, seigneur du Quesnel, moyennant un cens de 12 deniers parisis. A. Original perdu. a. D. Haigneré, « Quelques chartes de l’abbaye de Samer », p. 245, d’après une copie du XVIIIe s. détruite en 1915 [anciennement : Arras, ADPdC, B 986].

Nos Guido de Castillione, comes Sancti Pauli, notum facimus omnibus presentibus et futuris quod cum prior de Baillolet emerit et comparaverit de Petro, domino du Kesnel(a), sex arpenta terre arabilis paulo plus vel paulo minus, nos volumus et concedimus quod dictus prior predictam terram teneat et in perpetuum possideat, pro duodecim denariis Parisiensibus nobis et heredibus nostris annuatim in festo sancti Remigii persolvendis. Ut autem hec omnia rata et inviolabilia permaneant et in memoria(a) habeantur, presentem paginam sigilli nostri karactere fecimus roborari. Actum apud Lucheu, anno Domini millesimo ducentesimo quinquagesimo octavo, mense martio. (a) Resnel a, lire Kesnel. - (a) a corrige ainsi rememoriae.

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301 [1260, avril, ou] 1261 (n. st.), [1er-23] avril. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, confirme la vente faite à l’abbaye Saint-Augustin de Thérouanne par Hugues, seigneur d’Erny[-Saint-Julien], chevalier, de 42 mesures et 40 verges d’un bois situé près de Cuhem, dans le fief de son homme Robert, seigneur de Crecques, chevalier. A. Original perdu. B. Copie du XIIIe s., Gand, Rijksarchief, Varia D 3328 (cartulaire de Saint-Augustin), f. 54v. - C. Copie de 1689 par F. de Rigauville, Arras, BM, 308, f. 50v, d’après A. - D. Copie du XVIIe s. par dom Le Pez, même bibl., 376, p. 283-284, d’après A (note : «  Copie d’un tiltre en parchemin communiqué par Mr Scouthete, des archives de Madame la Marquise d’Hesdignouel »).

Nos Guido de Castellione, comes Sancti Pauli, notum facimus universis quod nos venditionem quam Hugo, dominus de Erni(a), miles, fecit ecclesie Sancti Augustini Morinensis, ordinis Premonstratensis, de quadraginta duabus mensuris nemoris sui ad mensuram Ternisiensem, siti prope Kuhem(b) in tenemento Roberti, domini de Kerseke, militis, hominis nostri, volumus, consentimus, approbamus et etiam confirmamus tamquam dominus superior. Datum anno Domini millesimo ducentesimo(c) sexagesimo, mense aprili. (a) Erny C. - (b) Cuhem B, Kutiem C. - (c) M° CC° B.

302 1261, septembre. - Hesdin. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, confirme que Gérard de Bailleul a jadis donné à l’abbaye d’Avesnes-lès-Bapaume une rente de 100 sous parisis assise à Beaurain, avec l’accord écrit de Guillaume [V], alors châtelain de Saint-Omer et seigneur de Beaurain(1) ; il reconnaît cette donation en tant que seigneur supérieur. A. Original perdu. B. Copie du XIVe s., Château de Tramecourt, cartulaire de l’abbaye d’Avesnes-lèsBapaume, f. 1r-v. - C. Autre copie dans le même ms., f. 25v.

Guido de Castellione, comes Sancti Pauli, omnibus ad quos presentes littere pervenerint, salutem in Domino. Sciant omnes presentes pariter et futuri quod, cum Gerardus de Bailloel quondam contulisset ecclesie beate Marie de Avesnis iuxta Bapalmas in puram et perpetuam elemosinam centum solidos Parisiensium apud Bellum Ramum, singulis annis percipiendos, et Guillermus, castellanus Sancti Audomari, dominus loci, eandem elemosinam sive donum confirmasset, nos, ob affectum amicitie specialis quam ad dictam 357

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habemus ecclesiam et potius ob remedium anime nostre et animarum predecessorum et successorum nostrorum, dictam elemosinam sive donum sicut in eiusdem Guillermi litteris continetur tamquam dominus superior volumus, concedimus, confirmamus etiam ac pariter approbamus, volentes et precipientes ut quisquis pro tempore loco nostri vel ex parte nostra et heredum nostrorum tenuerit Bellum Ramum dicte ecclesie vel eiusdem certo mandato reddat et deliberet indilate in posterum dictos centum solidos ad terminum assignatum. Quod ut ratum et stabile permaneat in futurum, dicte ecclesie presentes litteras sigillo nostro dedimus confirmatas. Datum Hisdini, anno Domini milesimo ducentesimo sexagesimo primo, mense septembri. (1) La charte de confirmation de Guillaume V de Saint-Omer (1191-1246) remonte au mois d’août 1210 (Château de Tramecourt, cartulaire de l’abbaye d’Avesnes, f. 4r).

303 1262, juillet. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, reconnaît que l’abbaye de Cercamp possède les droits de justice et de seigneurie sur 162 journaux et demi de terre vendus par le chevalier Baudouin de Moncheaux au Chastel, avec 26 setiers de terrage, l’hommage d’un homme lige et des cens ; il confirme aussi les ventes de terrages et de dîmes faites par le chevalier Robert de Hersin et Hugues de Mortagne le Jeune. A. Original perdu. B. Copie du XIIIe s., Arras, ADPdC, 12 H 1 (cartulaire de l’abbaye de Cercamp), p. 151, n° 149, « Montis Gaudii, M.d. ».

Nous Guis de Chatellon, cuens de Saint Pol, faisons savoir a tous chiaus qui ces lettres verront et orront que comme mesires Bauduins de Moncheaus, chevaliers, ait vendu et guerpi a l’abbé et au couvent del eglise de Chercamp wit vins jorneus et deus jorneus et demi de terre qui siet el teroer de Chastel, XXVI sestiers de grain de terrage peu plus peu mains, et l’oumage d’un home lige, et entour II sestiers d’avaine et III guelines de cens, li abbés doit avoir le justice et le segnerie en toute cele terre  ; et comme monsegneur Robers de Hersin, chevaliers, leur ait ausi vendu tout le terrage qu’il prendoit en leur terres, et Hues de Mortaigne li Jones leur ait ausi vendu tout le terrage et toute le disme qu’il prendoit en leur teres, nous toutes ches ventes volons, graons(a) et otroions tout ensi comme il est contenu es lettres as vendeurs devant dis. El temoing de laquele coze nous avons ches presentes lettres seelees de no seel, en l’an del incarnation nostre Segneur mil CC et LXII, el mois de jule. (a) Sic B, pour greons.

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304 1263, juin. Guy III [de Châtillon], comte de Saint-Pol, vidime un acte d’Henri Rabos par lequel celui-ci, avec l’accord de son seigneur Jean de Brimeux, vend les dîmes qu’il possédait à Verton au chapitre cathédral d’Amiens, pour 250 livres parisis ; il donne son accord en tant que seigneur supérieur, contre célébration d’une messe hebdomadaire par les chapelains d’Amiens. A. Original perdu. B. Copie de 1300 environ, Amiens, AD Somme, 4 G 2967 (« cartulaire II » du chapitre cathédral d’Amiens), f. 326v-327v, n° 364. - C. Copie du XIVe s., même dépôt, 4 G 2969 (« cartulaire IV » du chapitre), f. 137r-v, n° 326. a. J. Roux, Cartulaire du chapitre de la cathédrale d’Amiens, t. 1, p. 439, n° 389, d’après BC (éd. partielle).

Omnibus hec visuris Guido, comes Sancti Pauli, salutem in Domino. Litteras Henrici Raboth(a), hominis ligii Iohannis, domini de Brimeu, militis et hominis nostri, vidimus, legimus et diligenter inspeximus in hec verba : Universis Christi fidelibus presentem cartam visuris vel audituris, Henricus dictus Rabos, salutem in Domino sempiternam. Noverit universitas me vendidisse, pro ducentis libris et quinquaginta Parisiensium mihi pre manibus numeratis et plenarie persolutis, . . decano et capitulo Ambianensibus omnes decimas tam maiores quam minores quas habebam et habuerant pater meus Gaufridus et Sarra, mater mea, apud Verton. Minute vero consistunt in hiis, videlicet in omnibus domibus que sunt edificate vel que possunt edificari ibidem, omnes decimas de lanis, de agnis, de pullis gallinaciis, de anseribus, de vitulis, de porcellis(b) et de pontranis et de omnibus que de bestiis possunt nasci de quibus decima percipi debeat, et quatuor pisces de duabus navibus quolibet die quo ad mare ibidem in Quadragesima ibitur ad piscandum, et omnia alia ad me tempore huius venditionis pertinentia que minutarum decimarum appellatione comprehenduntur. Hanc autem venditionem feci de assensu Iohannis, primogeniti filii mei et heredis, et de assensu Ade, Petri et Willelmi, fratrum meorum, necnon et de assensu Sarre, uxoris mee, qui omnes dicte venditioni benignum prebuerunt assensum, firmantes omnes et singuli iuramento proprio quod contra premissa nullo tempore venirent nec capitulum seu capellanos ad cuius opus premissa empta fuerant aliquo tempore molestarent seu facerent per alium molestari. Et adiecit predicta uxor mea quod ipsa spontanea et non coacta renunciabat omni iuri quod ratione dotalicii vel alia sibi competebat vel competere poterat in premissis, prout in carta Ambianis super hoc confecta plenius continetur. Hanc autem venditionem dictis capitulo et capellanis pro tempore premissa possidentibus garandizare teneor, et ad hoc me, heredes meos et quoslibet suc359

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cessores meos presenti carta obligo ad usus et consuetudines patrie contra omnes qui iuri et legi parere voluerint. Et si predicti decanus, capitulum et capellani pro defectu garandie mee, heredum meorum vel successorum sumptus facerent vel dampna incurrerent, omnia dampna et sumptus sic factos eisdem restituere tenerer ad plenum, renuncians in hac parte exceptioni non numerate, non solute pecunie, fori et doli, omnique alii exceptioni et rei que possent obici contra presens instrumentum sive factum, subponens (c) me iurisdictioni cuiuscumque iudicis quem . . decanus, capitulum et capellani adire voluerint qui possit compellere me, heredes meos seu successores ad premissa servanda, et corpora et bona tam mobilia quam inmobilia, si forte premissis, quod absit, in aliquo contrairemus. Et in omnibus hiis renuncio omni beneficio iuris tam canonici quam civilis, omnique rei et exceptioni que possent contra presens instrumentum vel factum dici. Et quia predictas decimas a domino Iohanne de Brimeu, milite, tenebam in feodum, ipsius consensum huic venditioni tamquam domini intervenire procuravi, prout in litteris suis confirmationis continetur expresse(d). Nos autem, habita super premissis diligenti deliberatione et inspecta confirmatione predicti Iohannis de Brimeu, militis, hominis nostri, dictam venditionem prout continetur in littera dicti Henrici, venditoris, ratam et gratam habentes, eam laudamus, volumus et etiam approbamus et dictis . . decano et capitulo et capellanis tamquam secundus dominus in manu mortua confirmamus, ita tamen quod capellani ibidem residentes seu alter illorum quamdam missam pro nobis qualibet ebdomada dum diu vixerimus in presenti de Spiritu sancto vel de beata Maria Virgine teneantur celebrare, et nobis viam universe carnis ingressis, predicti capellani seu alter illorum teneantur etiam qualibet ebdomada quamdam missam in memoriam nostram pro fidelibus defunctorum in perpetuum celebrare. In cuius rei robur, testimonium et munimen, has presentes litteras nostras patentes prefatis . . decano, capitulo et capellanis tradidimus sigilli nostri munimine roboratas. Datum anno Domini M° CC° LXIII°(e), mense iunii. (a) Rabot C. - (b) pourcellis C. - (c) supponens C. - (d) L’eschatocole de l’acte n’est pas reproduit dans BC. Il se présente comme suit : In cuius rei robur, testimonium et munimen, has presentes litteras dictis decano, capitulo et capellanis tradidi sigilli mei proprii appensione signatas. Actum anno Domini M° CC° LXIII°, mense iunii. - (e) sexagesimo tercio C.

305 1264, juin. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol et seigneur d’Arras, charge Hugues d’Ocoche, son bailli d’Arras, de recevoir le déguerpissement de la dîme qu’Alous Wastiaus de Chelers tient à Chelers, et d’en investir l’évêque d’Arras ; il lui donne plein pouvoir pour convoquer les hommes et faire tout ce qui sera nécessaire. 360

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A. Original perdu. B. Copie de la fin du XIXe s. par V. Barbier, Arras, ADPdC, 4 J 157, n° 9, d’après le « Registrum kartarum » de l’évêché d’Arras (cartulaire du XIIIe s. disparu en 1918), f. 50r, n° 41. a. A. Guesnon, « Le cartulaire de l’évêché », p. 286-287, n° 229, d’après la même source. Texte établi d’après Ba.

Jou Guis de Castillon, quens de Saint Pol et sires d’Arras, fach savoir par ces mines presentes letres(a) a tous cheus ki les verront u oront ke jou Huon d’Aucoch, men bailliu d’Arras, mech et estaulis plainement en men liu a veoir et a oïr le werp et l’issue ke Alous dis Wastiaus de Celest, mes hom, doit faire et fera au vesque(b) d’Arras u a sen conmandement a oes le vesque d’Arras et ses successeurs en(c) le vesqué d’Arras(d), de le disme ke chius Alous tient de mi el teroir de cele meisme vile de Celest. Et mech cel meisme Huon, bailliu devant dit, du tout en men liu a veoir et a oïr l’entree et le vestissement(e) ke on fera de cele devant dite disme au devant dit vesque, u a sen conmandement u non de le veskié et du vesque et de ses successeurs devant dis ; et a veir, oïr et entendre et a faire en men liu toutes coses ki apertienent a bien et loiaument faire et acomplir ceste besoigne a seurté parmenaule. Et doins au devant dit bailliu plain pooir de conjurer mes homes ki ceste chose ont a jugier, de quanques il convenra et mestiers iert ki apertiegne a ceste besoigne. Et ai ferm et estaule quanques il iert(f) fait par lui et devant lui, aussi com(g) s’il estoit fait par mi et devant mi meisme, des choses devant dites et de quanques il i(h) apertient. Et en tesmoignaige(i) de ceste chose et pour chou ke ele soit ferme et estaule, ai jou ces presentes letres(a) dounées et otroïes(j), seelees de men propre seel. Che fu fait en l’an del incarnation nostre Signeur mil CC et LXIIII, el mois de juine. (a) lettres B. - (b) veske B. - (c) et B, om. a. Lire en. - (d) en le vesqué d’Arras, om. a. - (e) le vestissement : l’envestissement B. - (f) y ert B. - (g) con Ba, lire com. - (h) Om. a. - (i) tesmoignage B. - (j) otroiees B.

306 1264, juin. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, voulant créer un nouveau vivier près de Duisans, conclut avec l’évêque d’Arras un échange par lequel ce dernier lui cède le moulin du Pont-du-Gy contre la dîme de Chelers, qu’Alous Wastiaus, son homme, lui a rendue en contrepartie du moulin de Chelers. A. Original perdu.

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B. Copie fragmentaire de la fin du XIXe s. par A. Guesnon, Arras, BM, 1739, n° 42, d’après le « Registrum kartarum » de l’évêché d’Arras (cartulaire du XIIIe s. disparu en 1918), f. 50v, n° 42. Indiqué : A. Guesnon, « Le cartulaire de l’évêché », p. 214-215, n° 230, d’après B.

Gui(a) de Châtillon, comte de Saint-Pol, voulant in fundo meo prope villam meam de Duysans facere et habere unum vivarium, nec opus istud […](b) valeret convenienter expeleri, nisi in augmentum feodi mei quod a venerabili patre Attrebatensi episcopo teneo, molendinum de Pontibus Wysiaci eiusdem epicopi, mediante sufficienti ac perpetua recompensatione ipsi episcopo et episcopatui Attrebatensi, michi acquirerem, per quod possum cursum et exitum aque ipsius vivarii liberius moderari, a obtenu que moyennant une certaine somme que l’évêque lui a payée, Aloul Wastel de sa ville de Celest, son feudataire, en échange du moulin de ce lieu que le comte lui a concédé, a abandonné à l’évêque d’Arras, par les mains de Hue d’Aucoch, fidelis baillivi mei, la dîme de Celest tenue dudit comte. Noms des feudataires du comte de Saint-Pol (neuf). Datum anno dominice incarnationis M° CC° sexagesimo quarto, mense iunio. (a) Les passages en italiques correspondent à des éléments d’analyse. - (b) Quatre points de suspension dans B, signalant un ou plusieurs mots non déchiffrés.

307 1265, mai. - Paris. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, fonde à Saint-Pol un hôpital de 60 lits pour les pauvres, qui sera dirigé par trois prêtres, un clerc, deux convers et six converses ; il en édicte les statuts et énumère les revenus qu’il lui accorde pour l’entretien des pauvres, du personnel et de la chapelle ; Mahaut, comtesse d’Artois et de Saint-Pol, approuve les statuts et ajoute la dîme de Marck aux donations de son époux. A. Original perdu [voir B : « scellées en lacs de soye verd et de deux seaux de cire verd, l’un entier, l’autre rompu »]. B. Copie des années 1620 par A. Galland, Paris, BNF, fr. 18716, f. 47v-56v, d’après A. - C. Copie authentique du 12 octobre 1678 par Ogier et Bechet, notaires royaux, Boulogne-sur-Mer, BM, 156, pièce n° 30, d’après A. D. Copie du XVIIe s. par dom Le Pez, Arras, BM, 333, p. 263-271, d’après C. Traductions : Trad. fr. du mois de juin 1673 par J. Lefèvre, lieutenant général du comté de Saint-Pol, copiée par Th. Turpin, Arras, ADPdC, E dépôt 767, GG 7. - Trad. fr. de 1657, copiée par dom Le Pez, Arras, BM, 333, p. 275-281 (ainsi que par Th. Turpin : Saint-Omer, BM, 751, p. 143-148 ; même bibl., 772, f. 86r-89v). Indiqué : J.-F. Nieus, « Le chartrier des comtes », p. 29, n° 20.

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a. A. Duchesne, Histoire de la maison de Chastillon sur Marne, Preuves, p. 83, d’après une copie fournie par A. Galland (éd. partielle). - b. O. Vredius, Genealogia comitum Flandriae, t. 1, Preuves, p. 138 et 231 (éd. partielle). - c. B. Danvin, « Statuts de l’hôpital de Saint-Pol », p. 122-150. - d. L. Le Grand, Statuts d’hôtels-Dieu et de léproseries, p. 119-127, n° 11, d’après une mauvaise copie de C conservée à l’hôpital de Saint-Pol (éd. partielle, sans la liste des donations).

Nos Guido de Castellione(a), comes Sancti Pauli, notum facimus universis tam presentibus quam futuris quod nos, inherentes vestigiis precedentium patrum Iesum Christum pauperem in membris suis imitantium(b), qui dicit : Quod uni ex minimis meis fecistis(c), mihi fecistis(1), ob remedium anime nostre et Mathildis(d), karissime uxoris nostre, et parentum ac antecessorum nostrorum et omnium fidelium defunctorum, hospitale pauperum infirmorum apud Sanctum Paulum, villam nostram, fundavimus, subnitentes(e) illud et corroborantes ad perpetue stabilitatis fundamentum tribus presbiteris et uno clerico, duobus laicis conversis(f) et sex mulieribus similiter conversis(f), qui in utroque sexu Deo et pauperibus serviant in perpetuum sub regula et institutionibus infra scriptis ; statuentes […](g) sexaginta lectos ad minus ad cubandum et levandum pauperes in perpetuum et assidue, nec diminui poterunt, sed augeri, si necesse fuerit, secundum affluentium pauperum quantitatem, quia aliquando plus venient pauperes, aliquando minus. Presbiteros volumus esse provectos et idoneos, sufficientisque litterature(h) ad officium sacerdotale exercendum et consulendum pauperibus et conversis in confessionibus et penitentiis iniungendis, alioquin non recipiantur(i) in ipso(j). Clericus similiter sit aptus et idoneus, ac talis qui possit ad sacros ordines promoveri. Duo conversi sint provecti et sapientes et talis etatis quod valeant et sciant negotiis domus et pauperum providere. Mulieres sint fortes et habiles, que sciant et possint pauperes cubare et levare, et eis iuxta modum egritudinis ministrare, alioquin non recipiantur. Capellani et clericus singulis diebus matutinas et horas canonicas, horis determinatis, insimul alta voce in capella hospitalis decantabunt et celebrabunt divina, nisi legitimum habuerint impedimentum, assidue residentes in loco. Clericus autem capellanis serviat in capella, prout decet clericos presbiteris deservire. Omnes conversi et converse singulis diebus matutinis et horis canonicis ac missis intersint, nisi domus negotiis aut ministeriis pauperum prepediantur, et ad quamlibet horam dicant septem psalmos penitentiales, si sciant, vel, si nesciant, dicant ad minus ducentos et viginti quinque Pater noster, et(k) totidem Ave Maria, et septies Credo in Deum pro omnibus horis. Sorores pauperibus in cubando et levando et omnibus necessitatibus egritudinum ipsorum et aliorum omnium ipsis pauperibus convenientium solicite intendant et curiose subveniant, quia(l) hec est intentio nostra et totius hospitalis fundamentum. De duobus conversis unus erit magister sive provisor, quem nos vel heredes nostri duxerimus eligendum, cui omnes alii in utroque sexu tanquam suo superiori vice nostra obedient, in regularibus institutis. De mulieribus simi363

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liter una erit magistra, quam magister(m), de consilio nostro aut heredum nostrorum, duxerit eligendum, cui alie sorores in mulieribus obediant secundum quod ipsa viderit et providerit ordinandum. Numerus tam presbiterorum et clerici quam conversorum et conversarum nunquam diminuatur in futurum, nec etiam augeatur, nisi aliquis tantum(n) de facultatibus suis domui contulerit quantum(o) de suo proprio vivere valeat, sustenciis(p) pauperum in aliquo non mutatis, et hoc de consensu nostro et heredum nostrorum. Nullus in fratrem aut(q) sororem recipiatur nisi prius hec tria vota solemniter emiserit in conspectu fratrum et sororum, scilicet obedientie, castitatis et renuntiationis proprietatis, et nisi(r) per annum et diem professionem in hospitali fecerit, ut probet austeritates istius, et illud mores illius, et tunc, si sibi placuerit(s) et nobis, per magistrum, si frater sit, in osculo pacis recipiatur in fratrem, si soror, a magistra recipiatur in sororem. Nec est pretermittendum quod si, aliquo vel aliqua de predictis numeris, morte aut alio casu contingente, sublato, nos sive mandatum nostrum aut heredes nostri, seu etiam ipsorum nuntius, differamus per quadraginta(t) dies aliam personam loco ipsius substituere, statim quadragenario dierum completo numero ad diocesanum episcopum eius substitutio devolvatur, illa vice, nec propter hec nobis preiudicetur in aliquo, aut heredibus nostris, quin omnium aliorum substitutionem qui pro tempore substituendi erunt habeamus, forma probationis predicte non omissa(u), ut per institutionem istam hospitale suum robur in perpetuum valeat obtinere. Presbiteri et clericus in suo refectorio bis in die, si voluerint, exceptis ieiuniis que communiter ab ecclesia observantur, per se insimul ad prandium et ad cenam comedant et in suo per se insimul dormitorio dormiant ; et similiter conversi per se et sorores. Et in dormitorio et in mensa sorores a consortio fratrum omnino segregentur. De pulmento et uno aut(v) alio ferculo tantum ad prandium et ad cenam a magistro sive provisore fratres serviantur, et sorores a magistra, prout eis(w) magister duxerit ministrandum ; portione panis et vini sive cervisie quam(x) eis magister ministraverit, contenti erunt, nec plus exigere poterunt, dum tamen panis et cervisia competenter, prout unicuique opus erit, ad sufficientiam eis ministretur. De caseo, fructu et herbis crudis aliquando cum predictis pulmento et ferculo uti poterunt secundum dispositionem magistri et magistre. Nullus sive nulla unquam afferat aut afferri faciat ad mensam quod manducet, sed sufficiat eis ministratio magistri et magistre, cum nequeant aliquid proprietatis habere. Fragmenta que supererunt de mensa presbiterorum et sororum clericus magistro et magistra afferat, ut magister pauperibus sanis ea distribuat ne aliquid depereat quin totum in usus pauperum expendatur. Extranei in refectorio fratrum non comedant, aut in dormitorio dormiant eorumdem, et sic de refectorio et dormitorio sororum caveatur  ; extraneos autem et extraneas vocamus, qui non sunt de collegio hospitalis. Presbiteri, clericus, conversi et converse tribus diebus in hebdomada, die martis videlicet, die iovis et die dominica tantum(y) vescentur carnibus, et 364

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aliis diebus abstinebunt, nisi Nativitas, Circumcisio, Apparitio Domini, aut festum Omnium Sanctorum feria secunda aut quarta veniant(z) ; et tunc, propter solemnitatem diei, carnibus poterunt uti his diebus. De camelino bruno vestientur : presbiteris unam robam clausam in anno de agnulis(a’) fouratam, et unam cappam clausam et unam pelliciam de agnulis(a’), cum tribus paribus camisiarum et bracarum, et duas almucias(b’) de panno nigro agnulis(a’) fouratas habentibus singulis. Totidem habebit clericus, excepta cappa, sed loco cappe habebit tabericium(c’) unum. Tantum habebit quilibet conversus quantum clericus, et tantum sorores iuxta genus suum, excepto quod loco cappe et tabericii(d’) habebunt mantellos de agnulis fouratos et fascias secundum genus religionis, ac vela nigra supra capita sua deportabunt. De calceamentis autem et aliis indumentis que non specificantur disponent de consilio nostro magister et magistra. Fratres camisiis suis et braccis induti dormient et iacebunt, et sorores in camisiis. Nullus intromittatur infirmus nisi prius sit confessus, sed(e’) ipso ab uno presbiterorum predictorum confesso, et communione, si opportuerit, recepta, a fratribus et sororibus benigne et humiliter portetur ad lectum, et ibi tanquam dominum domus honorifice tractetur et quecumque voluerit aut petierit, si inveniri possint, ei inferantur(f’), dum tamen sue infirmitati contraria non sint. Sanitate vero ei(g’) reddita, per septem dies domi, si voluerit, remaneat, ne in egritudinem propter nimiam velocitatem surgendi relabatur. Due lampades inter infirmos, sive tres si congruerit, de nocte semper ardeant et tres semper in capella coram tribus altaribus nocte dieque. Una sororum et una ancillarum qualibet nocte semper vigilent coram infirmis, ita quod quelibet vigilet una post aliam, ad noctem ei(h’) spectantem. Pauperes mulieres pregnantes intra(i’) terminum, ad gezinandum(j’) proxime, iuxta ordinem infirmorum in hospitali recipiantur. Et cum pepererint, pueri a presbiteris, prout decet, baptisentur, et a sororibus nutriantur(k’) et opportuna querantur. Mulieribus ipsis in hospitali post partum per tres septimanas vel amplius, si expedire magistra viderit(l’), congruenter secundum quod talibus convenit in omnibus necessariis provideatur. Et ipse postea hospitali exeant secum pueros deferentes. Quod si pueros dimiserint clam sive furtim, nec patres inveniantur ipsorum, in hospitali maneant(m’) donec septennio(n’) peracto, et tunc nos, aut heredes nostri, de residuo nutrimento consulemus discretos quid agere debeamus. Decem pellicie et decem almutie(o’) nigre de agnulis(p’) fourate ad usus pauperum, cum levantur ad latrinas, semper in domo preparentur, ne propter frigus aud aliud impedimentum mortem aut maiorem infirmitatem incurrant. Presbiteri frequenter et assidue infirmos submoneant ad confessionem et ad eucharistiam suscipiendam. Ad ipsam(q’), cum necesse fuerit, deportandam, campana et aqua benedicta cum duobus cereis ardentibus honorifice et reverenter procedant, sororibus in communione vinum et aquam ministrantibus. Fratres et sorores in refectorio et dormitorio silentium teneant nec loquantur, nisi de licentia magistri aut magistre. In aliis autem locis humiliter et submissa 365

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voce loquantur. Si frater aut soror infirmentur, in infirmaria fratrum frater ibit et soror in infirmaria sororum, et tunc a magistro et magistra eisdem ministrentur quecumque necessaria erunt secundum infirmitatis gravitatem(r’), nullo ordine ciborum observato. Si frater aut soror iurgant ad invicem aut turpia verba sive blasphemias proferant, a magistro et magistra coherceantur et discipline subdantur, ita quod magister disciplinet fratres, et magistra sorores. Si frater aut soror in furto, homicidio, incendio, adulterio sive aliis criminibus enormibus deprehensi fuerint aut convicti, ab hospitali repellantur sine spe redeundi. Si sese percusserint, vel alter in alterum manus violentas iniecerint, tanquam excommunicati eiiciantur(s’), donec absolvantur ab illo qui potestatem habet absolvendi. De aliis culpis levioribus et manifestis magistro et magistre subiaceant, ut faciant eos ad terram comedere, aut subdant eos discipline vel alio generi penitentie, secundum quod viderint et habebunt consilium expedire. Nullique de hospitali exeant aut aliquid, quantuncumque(t’) parvum sit, faciant, nisi de licentia magistri aut magistre, alioquin gravi subiaceant ultioni. Quicumque fratrum aut sororum repertus fuerit cum proprio(u’) cui renuntiavit, si in vita, a domo repellatur, nisi ei misericorditer duximus (v’) indulgendum  ; si in morte, tanquam excommunicatus(w’) in sterquilinio(x’) subterratur. Omnes oblationes(y’), obventiones et dona sive legata hospitali, a quocumque collata, in usus ipsius sive pauperum totaliter secundum donationis dispositionem convertantur. De his autem omnibus et precipue redditibus et proventibus quibuslibet hospitalis dicti magister et magistra nobis vel mandato nostro et heredibus nostris ter in anno, vel amplius si nobis placeat, videlicet ad Nativitatem Domini, ad Pascha et festum nativitatis(z’) sancti Iohannis Baptiste, astantibus et presentibus aliis fratribus et sororibus, si voluerimus et videbimus expedire, tenebuntur in perpetuum computare. Omnia autem statuta predicta, punctos et observantias regulares universaliter et singulariter a fratribus et sororibus volumus in futurum inviolabiliter observari ; quorum qui transgressor extiterit graviter secundum delicti gravitatem(a’’) puniatur. Quod si meliora statuta et observantias regulares a consilio bonorum nos invenire contingat, per quas(b’’) ordo domus et habitus decentius et honestius valerent gubernari, augmentationem ipsorum cum predictis penes nos retinemus, supradictis institutis(c’’) in suo robore duraturis. Institutionem fratrum et sororum qui pro tempore fuerint, destitutionem, si enormiter deliquerint, et correctionem et omnimodam iurisdictionem temporalem in hospitali nobis et heredibus nostris cum iure patronatus reservamus, presentatione presbiterorum a nobis vel heredibus nostris facienda diocesano episcopo reservata. Ad sustentationem autem pauperum, victum et vestitum duorum conversorum predictorum et sororum, et ad lampades predictas de oleo et lumine confovendas, et ad luminare competens(d’’) divinis(e’’) in capella faciendis, dedimus eisdem et assignamus in perpetuum totam terram nostram quam emimus apud Veterem Villam, valoris circiter quinquaginta(f’’) librarum 366

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Parisiensium per annum ; item terram nostram de Pieremont(g’’) quam emimus a Baldiano le Galiez(h’’), valoris(i’’) quadraginta librarum Parisiensium ; item apud Ancram(j’’) octo modios bladi super molendinos nostros annuatim capiendos ; item decimam nostram de Hellinnecourt(k’’) quam habemus ex emptione nostra in eodem loco, valentem per annum septem modios tam bladi quam avene ; item terragium nostrum de Anne[…](l’’), quod valet per annum sex modios grani(m’’)  ; item decimam nostram de Helli, valentem septem modios ad modium Houdani ; item duas societates nostras de Sancto Paulo, ducenta continentes arpenta terrarum, valentes per annum circiter quadraginta libras Parisiensium ; item molendinum Feroul(n’’), valentem per annum septem modios et dimidium bladi ; item totum illud quod habebam apud Boienval(o’’), sub pretio viginti et unius librarum Parisiensium ; item decem iornaria nemoris, valentia quatuor libras Parisiensium per annum ; item dedimus in ipsa villa(p’’) nostra(q’’) Sancti Pauli triginta et tres libras et quindecim solidos Parisiensium, capiendos quolibet anno ad tres terminos consuetos, videlicet ad Nativitatem Domini undecim libras et quinque solidos, ad Pascha totidem et ad festum sancti Iohannis Baptiste(r’’) totidem(s’’). In omnibus autem predictis et singulis que ad sustentationem et nutrimentum(t’’) pauperum et ad victum et vestitum duorum conversorum et sex conversarum predictarum assignavimus et dedimus, omnimodam iustitiam nobis et heredibus nostris retinemus. Nos vero Matildis, comitissa Attrebatensis et Sancti Pauli predicta, una cum predicto comite, karissimo(u’’) domino et marito nostro, omnes regulares observantias et statuta predicta et universa dona et singula prelibata ratificantes et approbantes, dedimus et assignavimus in perpetuum tribus presbiteris et clerico supradictis Deo et pauperibus in capella hospitalis pro tempore servientibus sub regula et statutis antedictis decimam nostram de Mech(v’’), que valet per annum quingentas razarias(w’’) avene et ad denarios valet circiter octoginta libras Parisiensium parum plus vel parum minus. Qua decima nos, tam Guido comes quam Matildis comitissa predicti, volumus ipsos pro victu, vestitu et omnimoda sustentatione per magistrum hospitalis iuxta modum preordinatum providendis et ministrandis eisdem in perpetuum esse contentos, residuo si quid(x’’) fuerit post ipsorum administrationem et sustentationem pauperibus per magistrum reservato. Que omnia et singula supradicta, ut inconcussa et inviolata perenniter(y’’) et in futurum permaneant, has litteras nostris sigillis et appensionibus (z’’) eorum duximus roborandas. Actum et datum Parisius anno incarnationis dominice millesimo ducentesimo sexagesimo(a’’’) quinto, mense maio. (a) Castilione C. - (b) immittendum B. - (c) feceritis C. - (d) Matildis B. - (e) Sic BC. - (f) commissis B. - (g) Un ou deux mots non déchiffrés. C laisse un blanc, tandis que B transcrit les lettres mche(…)num(…), avec deux abréviations non résolues. La traduction de 1673 donne à cet endroit : ordonnant et statuant qu’il y aura. - (h) lecture B. - (i) recipiuntur B. - (j) ipsa B. - (k) cum B. - (l) et in B. - (m) magistram B. - (n) tamen B. - (o) quod B. - (p) substantiis B. - (q) et C. - (r)

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et nisi : cum B. - (s) placeant C. - (t) quadringenta B. - (u) obmissa B. - (v) Om. B. - (w) et B. - (x) quantum B. - (y) tamen B. - (z) eveniente B. - (a’) agniculis B. - (b’) almusias B. - (c’) tabercum B. - (d’) tabercis B. - (e’) se B. - (f’) ministrantur B. - (g’) sibi B. - (h’) ad noctem ei, om. B. - (i’) infra B. - (j’) terminum ad gezinandum : triduum vel quatriduum B. - (k’) nitantur B. - (l’) videat B. - (m’) nutriantur B. - (n’) septimano B. - (o’) aluncie B. - (p’) agniculis B. - (q’) quem B. - (r’) qualitatem B. - (s’) evitentur B. - (t’) quodcumque B. - (u’) ipso B. - (v’) duxerint C. - (w’) extraneus C. - (x’) stergulinio B. - (y’) collationes B. - (z’) Om. C. - (a’’) quantitatem B. - (b’’) per quas : per que (lire quas) B, prius quam C. - (c’’) nihilominus B. (d’’) competentes B. - (e’’) de cereis B. - (f’’) quingenta C. - (g’’) Winemont B, Rieremont C, lire Pieremont. - (h’’) Baldiono le Galiaco B. - (i’’) valorem B. - (j’’) apud Ancram : apud Ancoe(m) (lire Ancram) B, eadem mensuram C. - (k’’) Ellencourt dans la traduction de 1673. - (l’’) B n’a pas pu lire les dernières lettres ; Anné dans la traduction de 1673. - (m’’) Item decimam nostram… grani, om. C. - (n’’) Feroni B (lecture conjecturale des trois jambages finaux), Feron dans la traduction de 1673. - (o’’) Boiennat B, Boiaval dans la traduction de 1673. - (p’’) ipodana (sic) B, lire ipsa villa ; non déchiffré par C, qui laisse un espace blanc ; notre ville dans la traduction de 1673. - (q’’) nostrum C. - (r’’) Om. C. - (s’’) tantumdem B. - (t’’) et nutrimentum, om. C. - (u’’) et reverendissimo C. - (v’’) Non déchiffré par C, qui laisse un espace blanc ; Moech dans la traduction de 1673. - (w’’) raseiras B. - (x’’) quod B. - (y’’) principium B. - (z’’) approbationibus B. - (a’’’) Om. B. (1) Math. XXV, 40.

308 1265, septembre. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, et son épouse Mahaut, comtesse d’Artois, notifient l’accord intervenu entre eux et Louis [IX], roi de France, concernant la fin de leur tutelle sur le comté d’Artois en raison de la minorité de Robert, fils de Mahaut et neveu du roi : ils restituent le comté à Robert, sauf le douaire et les acquêts de Mahaut, contre une somme de 24500 livres parisis. A. Original sur parchemin, 280/285 × 205/215 mm (repli 30 mm), deux sceaux de cire brune pendant sur double queue de parchemin (sceau rond de Guy III, légendé : « + Sigillum Guid[onis de] Castellione [comitis Sancti Pa]uli », contre-sceau : « + Sigillum secreti mei » ; sceau en navette de Mahaut, légendé : « Sigillum Matildis comitisse Attrebatensis », contre-sceau non légendé), Paris, AN, J 530, n° 4 (notes dorsales  : «  V  », «  Littere comitis Sancti Pauli et eius uxoris de quittatione balli Attrebatensis, M° CC° LXV° », XIIIe s.) B. Copie authentique du 30 septembre 1603, même dépôt, J 793, n° 3, d’après A. a. A. Duchesne, Histoire de la maison de Chastillon sur Marne, Preuves, p. 86, d’après A. - b. O. Vredius, Genealogia comitum Flandriae, t. 1, Preuves, p. 230. - c. E. Berger, Layettes du Trésor des chartes, t. 4, p. 154-155, n° 5095, d’après A.

Universis presentes litteras inspecturis, Guido de Castellione, comes Sancti Pauli, et Matildis, comitissa Attrebatensis, uxor eius, salutem. Noveritis quod inter excellentissimum dominum nostrum karissimum Ludovicum, 368

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Dei gratia illustrem regem Francie, pro Roberto, herede Attrebatensi, nepote suo, filio nostri(a) comitisse, et nomine eius, ex una parte, et nos ex altera, super ballo comitatus et terre Attrebatensis, talis compositio seu conventio intercessit, quod nos quitavimus penitus et dimisimus memorato Roberto, nepoti ipsius domini regis, filio nostro, totum ballum predicti comitatus et terre Attrebatensis ac pertinenciarum, et quicquid iuris habebamus in eodem, salvis nobis comitisse dotalicio quod habemus in dicto comitatu et acquisitis nostris, promittentes dicto Roberto coram gentibus ipsius domini regis quod contra hoc non veniemus in futurum ; et nos etiam comitissa, tactis sacrosanctis euvangeliis, iuravimus nos ea fideliter servaturam. Idem vero Robertus et idem dominus rex pro ipso, ad ipsius requisicionem, per convenciones inter nos habitas, quicquid de nobis comitissa vel Roberto iam dicto contingat, tenentur nobis reddere viginti quatuor milia et quingentas libras Parisiensium pro predictis, hiis terminis, videlicet quinque milia librarum infra quindenam instantis festi Omnium Sanctorum, medietatem vero residui infra quindenam Purificationis beate Marie proximo sequentis, et aliam medietatem infra quindenam Purificationis subsequentis anno revoluto ; tali siquidem condicione quod valorem terre dicti comitatus et pertinenciarum extra acquisita nostri comitisse et dotem nostram ab Ascensione Domini citra totaliter Roberto predicto reddemus, et legitimum compotum sibi faciemus de receptis per iuramentum ballivorum nostrorum ; et quicquid recepimus nos comes et uxor nostra a dicta Ascensione citra cedet in solutionem quinque milium librarum que solvi debent nobis infra quindenam Omnium Sanctorum. Quicquid vero nos comes et uxor nostra receperamus ratione balli usque ad dictam Ascensionem proximo preteritam in dicto comitatu et pertinenciis nobis remanebit, salvo tamen iure in omnibus alieno. In cuius rei testimonium presentibus litteris sigilla nostra duximus apponenda. Actum anno Domini M° CC° sexagesimo quinto, mense septembri. (a) Sic A, pour nostre.

309 1266, novembre. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, après avoir contesté aux religieux du prieuré d’Aubigny[-en-Artois], dépendant de l’abbaye du Mont-Saint-Éloi, certains droits de justice sur leurs hôtes et leurs tenanciers, reconnaît ces droits et admet qu’un hôte ou un tenancier qui deviendrait échevin ne pourrait siéger comme tel à leurs plaids ; il renonce aussi à tout droit à l’intérieur de la clôture du prieuré. A. Original perdu. B. Copie du XIVe s., Arras, ADPdC, 18 H 1 (cartulaire d’Aubigny), f. 24r-v.

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Nous Guis de Chasteillon, quens de Saint Pol, faisons savoir a tous ceus ki ces letres verront et orront ke, comme houme religieus li abbés du Mont Saint Eloy et li couvens de cel meisme liu et li prieus d’Aubegni fuscent complaignant de nous et de nos serjans de chou ke nous destourbions et empeechions l’abbé et le couvent et le prieus devant dis de leur maniemens et de leur droitures ke il disoient k’il avoient eu ancienement et de lonc tans sour leu hostes et sour leur tenans de Aubegni, si est asavoir ke li abbés et se gent deseure dit avoient eu et devoient avoir les ajournemens de leur hostes et de leur tenans de Aubegni en leur court a Aubegni, les clains et les respeus et les jugemens des yretages de leur hostes et de leurs tenans, les bousnages de leurs tenances par leur hostes et par leur tenans la u eles ne marciscent a autrui tenances, et si disoient et dient ke se aucuns de leur hostes u de leur tenans est eskevins a Aubegni, ke pour chou ne laist il mie a estre a leur plais et a leur jugemens et a leur bousnages comme hostes u comme tenans et ne mie comme eskevins, nous, entendant a le pardefin ke c’estoit drois l’abbé et le couvent devant dis et de la priorté d’Aubegni, lor recounischons de nostre volenté ke ce est leur drois et les remetons en leur maniances des devant dites coses sans aler desoremais encontre. Et pour chou ke nous amons le glise du Mont Saint Eloy et le glise d’Aubegni, se nous avion aucune droiture dedens l’enclosure de leur maison d’Aubegni, nous leur quitons et dounons pour Diu et en aumosne, et volons ke tout chou ki est contenu dedens l’enclosure de la meson devant dite, ke il tiengnent franchement desores en avant. El confermement et el tesmoingnage des queles choses, et [pour](a) ke nous ne nostre hoir n’empuischons desores mais aler encontre, nous avons fait metre nostre seel a ces presentes letres. Ce fu fait et donné en l’an de l’incarnation nostre Segneur mil et deus cens et seissante et sis, el mois de novembre. (a) Om. B.

310 [1266, 25-31 mars, ou] 1267 (n. st.), mars. Mahaut, comtesse d’Artois et de Saint-Pol, fait savoir qu’elle a fondé à Lucheux, avec l’accord de son époux, du prieur et du curé de Lucheux, une chapelle dédiée à sainte Marguerite et dotée de 160 rasières d’avoine sur la dîme d’Ékelberg à Marck ; elle fixe les dimensions maximales de l’édifice et les prérogatives du chapelain ; son époux, le comte Guy [III], ainsi que le prieur et le curé, apposent leur sceau. A. Original perdu. B. Vidimus contemporain par Guillaume, abbé de Molesme, Dijon, AD Côte d’Or, 7 H 1362.

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a. R. Dubois, « Prieuré de Lucheux », p. 232-236, n° 32, d’après B.

Nos Mathildis, Attrebatensis et Sancti Pauli comitissa, notum facimus universis presentibus et futuris quod nos, de voluntate et consensu karissimi domini Guidonis de Castellione, comitis Sancti Pauli, et Gaufridi, prioris Lucheti, qui infra metas parrochie eiusdem ville ius patronatus obtinere dinoscitur, necnon ex voluntate et consensu domini Iohannis, curati ipsius parrochie, unam capellam apud Luchetum in villa, ob remedium anime nostre et omnium fidelium defunctorum, in honore sancte Margarete de novo edificavimus, dotantes ipsam ad perpetue stabilitatis fundamentum de centum et sexaginta raseriis avene ad mensuram de Merc, Morinensis dyocesis, capiendis et percipiendis annuatim et in perpetuum a capellano qui in ea pro tempore deserviet apud Merc, super decimam nostram que vocatur decima de Hekeleberghe, terminis in solutione decime consuetis. Capella autem, per conventiones inter nos et dictum priorem ac curatum habitas, nullo tempore debet excedere longitudinem quinquaginta pedum, nec latitudinem triginta, nisi de ipsorum processerit futuris temporibus voluntate. Capellanus insuper diebus dominicis non celebrabit in ea, donec in ecclesia parrochiali ad processionem fuerit propulsatum. Aliis autem singulis diebus, campana diei pulsante, videlicet inter auroram diei rutilantem et solem orientem, celebrare poterit licenter et etiam tenebitur, nisi legittimum habuerit impedimentum ; exceptis festivitatibus Omnium sanctorum, Commemorationis fidelium, Nativitatis, Resurrectionis Domini, Pentecostes et sancti Leodegarii, quibus a nona in vigiliis ipsarum usque post vesperas in diebus sollempnitatum earumdem a celebratione missarum et horarum in eadem capella omnino cessabit. Et tunc, scilicet in diebus sollempnitatum predictarum, in capella castri Lucheti tenebitur celebrare et horas canonicas decantare. Non erunt in ea campana neque fontes, nec nisi unum solum altare in quo capellanus celebrabit. Capellanus vero qui pro tempore fuerit priori iuramentum prestare tenebitur quod iuri parrochiali in aliquo non detrahet et quod omnes oblationes, obventiones sibi ratione capelle venientes, salvis et retentis sibi centum et sexaginta raseriis avene supradictis, ipsis priori et curato fideliter reservabit, nichil inde sibi appropriando ; item quod nullum parrochianum in capella ad ecclesiasticum sacramentum recipiet, nisi de licentia ipsorum. Collationem vero predicte capelle in fundatione ipsius nobis et heredibus nostris in perpetuum retinuimus, salvis articulis superius annotatis. Nos autem, tam Guido comes quam prior et curatus predicti, edificationem et fundationem predicte capelle, sub articulis et forma prenotatis a predicta comitissa editam, ratificantes et approbantes, appensione sigillorum nostrorum una cum sigillo comitisse prelibate hiis presentibus litteris confirmavimus. Actum anno Domini M° CC° sexagesimo sexto, mense martio.

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311 1267, avril. Mahaut, comtesse d’Artois et de Saint-Pol, fonde six chapellenies, à savoir une à Nouvelle-Église (dépendance de l’abbaye de Licques), deux à l’abbaye de Cercamp, une dans le bourg de Lucheux, une dans le château de Lens et une dans un lieu à déterminer ; elle leur affecte toute la dîme de Nouvelle-Église (Hereweghe), qui sera perçue par l’abbaye voisine de Licques, à charge pour cette dernière de reverser les sommes dues à chacune des chapellenies ; son époux Guy [III] de Châtillon et l’abbé de Licques approuvent et apposent leurs sceaux. A. Original perdu. B. Vidimus du mois d’avril 1285 par Henri, évêque de Thérouanne, Arras, ADPdC, 12 H 8, « Abbatie, Q.d. », d’après A. a. D. Haigneré, « Les chartes de Notre-Dame de Licques », p. 127-130, n° 92, d’après B. - b. R. Dubois, « Prieuré de Lucheux », p. 236-241, n° 33, d’après a. Note sur la datation : Cet acte étant mentionné dans le suivant, daté avec certitude d’avril 1267, on peut exclure une datation entre le 1er et le 8 avril 1268 (n. st.).

Ego Mathildis, Attrebatensis et Sancti Pauli comitissa, notum facio universis tam presentibus quam futuris presentes litteras inspecturis quod ego, de auctoritate et consensu karissimi domini et mariti mei, Guidonis de Castellione, comitis Sancti Pauli, facio et instituo pro salute anime mee et predicti Guidonis, domini et mariti mei, predecessorum et successorum meorum et specialiter pro anima karissimi domini et quondam mariti mei Roberti, quondam comitis Attrebatensis defuncti, de propriis bonis meis inferius declaratis et expressis, plures capellanias perpetuas deserviendas in locis que secuntur : unam videlicet deserviendam in quadam domo ecclesie de Liskes que vocatur Nova Domus, sita in parrochia de Hereweghe, per canonicum ecclesie prenominate, valoris quindecim librarum Parisiensium annuatim ; item duas capellanias in ecclesia beate Marie Caricampi, Ambianensis dyocesis, valoris quadraginta librarum Parisiensium annuatim ; item unam capellaniam in villa de Lucheu, valoris viginti quinque librarum Parisiensium annuatim ; item unam capellaniam in cappella castri de Lens, valoris viginti librarum Parisiensium annuatim ; et unam capellaniam instituendam vel assignandam in loco a me cum maiori deliberatione deputando. Quibus capellaniis preexpressis, perpetuo deserviendis in locis predictis, ut dictum est, confero pietatis causa in puram et perpetuam elemosinam, pro salute anime mee et animarum predictarum, de auctoritate et assensu predicti Guidonis, domini et mariti mei, totam decimam meam integraliter que vocatur decima de Hereweghe, sitam in parrochia et in territorio de Hereweghe, cum omnibus appendenciis ac pertinenciis dicte decime, adeo plene et libere prout eam 372

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tenebam cum pertinenciis, tali modo et condictionibus(a) hiis adiectis quod ecclesia beate Marie de Liskes, que propinquior est aliis dicto loco et decime prenotate, tenebit, possidebit et habebit integraliter et perpetuo dictam totam decimam cum pertinenciis suis, in quibuscunque bonis et locis se extendat, fructusque ac proventus eiusdem tanquam suos proprios percipiet et habebit de cetero, cum omni incremento quod ex nunc in antea proveniet de dicta decima et pertinenciis eius, que devote confero dicte Liskensi ecclesie, cum ad opus dicte capellanie in dicta domo que dicitur Nova Domus desserviende, tum in puram elemosinam, sub hac forma quod ipsa Liskensis ecclesia, ratione dicte decime, solvere tenebitur singulis annis in perpetuum in Pascha Domini predicte ecclesie Caricampi quadraginta libras Parisiensium ; predicte capellanie de Lucheu viginti quinque libras Parisiensium ; predicte capellanie de Lens viginti libras Parisiensium ; et alteri capellanie, nondum ad certum locum ut dictum est assignate, vinginti libras Parisiensium. Pro quibus pecunie summis a dictis capellaniis et ecclesiis habendis, ut dictum est, contuli et confero decimam memoratam ; et ad eandem decimam, cum suis pertinenciis, assigno predictas ecclesias et capellanias de pecunie summis supradictis pro servicio dictarum capellaniarum perpetuo celebrando, ita quod certi capellani institui debent in locis predictis, qui toto tempore vite mee currentis singulis diebus missam de Spiritu sancto, et post eiusdem vite cursum singulis diebus missam de fidelibus, ad hoc certis altaribus deputatis, pro salute dictarum animarum perpetuo celebrare tenebuntur. Et sciendum quod nullus, ratione dictarum cappellaniarum, aliquid in dicta decima aut pertinenciis, fructibus seu proventibus eiusdem contra Liskensem ecclesiam reclamare vel habere poterit nec debebit, nisi dictas pecunie summas que pro serviciis dictarum capellaniarum debebuntur, ut est dictum, nisi forte abbas et conventus Liskenses in culpa fuerint vel deffectu solutionis. Nam, quicquid ultra dictas pecunie summas singulis annis de cetero provenerit, remanserit vel excreverit de valore decime, pertinentiarum, fructuum et proventuum predictorum, hoc totum confero in puram et perpetuam elemosinam ecclesie Liskensi memorate. Et bona fide promitto quam citius potero curare et procurare predictam collationem, et omnia supradicta per dyocesanum ordinarium qui super hoc habebit potestatem ratificari, approbari et etiam confirmari. Nos vero Guido de Castellione, comes Sancti Pauli, predictam collationem factam a domina Mathilde, uxore nostra karissima, cui quantum ad hoc auctoritatem prestitimus et assensum, ratum habentes et approbantes omnia supradicta, ac eisdem consensum benigne prestantes, ea omnia et singula, quantum in nobis est, bona fide promittimus fideliter et inviolabiliter observare. In quorum omnium premissorum testimonium et munimen ad perpetuam memoriam, robur et firmitatem, nos Guido comes et Mathildis comitissa predicti, presentes litteras dicte ecclesie Liskensi tradidimus sigillorum nostrorum appensione roboratas. Nos abbas et conventus supradicti, nomine nostro et ecclesie nostre, iuxta 373

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tenorem litterarum predictarum domine comitisse et domini comitis predictorum, rationibus contentis in eisdem, pro commodo et utilitate nostre ecclesie, omnia et singula in dictis litteris contenta et expressa promittimus bona fide firmiter et inviolabiliter observare, et specialiter solvere annuatim et in perpetuum ecclesie Caricampi vel eius certo nuntio quadraginta libras Parisiensium in termino superius annotato, nos et omnia bona ecclesie nostre ad hec omnia specialiter obligantes. In cuius rei testimonium et munimen, presentes litteras dicte ecclesie Caricampi sigillorum nostrorum duximus appensione roborandas et tradere sigillatas. Datum anno Domini millesimo ducentesimo sexagesimo septimo, mense aprili. (a) Sic B, pour condicionibus.

312 1267, avril. Mahaut, comtesse d’Artois et de Saint-Pol, fait savoir qu’elle a fondé à Lucheux, avec l’accord de son époux, du prieur et du curé de Lucheux, une chapelle dédiée à sainte Marguerite et dotée d’une rente de 25 livres parisis à percevoir à l’abbaye de Licques ; elle fixe les dimensions maximales de l’édifice et les prérogatives du chapelain ; son époux, le comte Guy [III], ainsi que le prieur et le curé, apposent leur sceau. A. Original sur parchemin, 245 × 250 mm (repli 40 mm), jadis scellé de quatre sceaux pendant sur double queue de parchemin, Dijon, AD Côte-d’Or, 7 H 1362 (note dorsale : « Lettres de la fondacion de la chapelle Sainte Marguerite de Lucheu », XVe s.). B. Vidimus de novembre 1267 par Guillaume, abbé de Molesme, même dépôt, 7 H 1362. - C. Vidimus de février 1268 (n. st.) par Pierre, évêque d’Arras, même dépôt, 7 H 1362. - D. Copie du XVIIe s., même dépôt, 7 H 1362. a. Th. Lefèvre, « Histoire des communes rurales », p. 247-249, n° 17 (éd. partielle). - b. R. Dubois, « Prieuré de Lucheux », p. 241-242, n° 34, d’après A (éd. partielle). Note sur la datation : L’acte ayant été vidimé en novembre 1267 (voir B), on peut exclure une datation entre le 1er et le 8 avril 1268 (n. st.).

Nos Mathildis, Attrebatensis et Sancti Pauli comitissa, notum facimus universis presentibus et futuris quod nos, de voluntate et consensu karissimi domini nostri Guidonis de Castellione, comitis Sancti Pauli, et Gaufridi, prioris Lucheti, qui infra metas parrochie eiusdem ville ius patronatus obtinere dinoscitur, necnon ex voluntate et consensu domini Iohannis, curati ipsius parrochie, unam capellam apud Luchetum in villa, ob remedium anime nostre et omnium fidelium defunctorum, in honore sancte Margarete de novo edificavimus, dotantes ipsam, ad perpetue stabilitatis fundamentum, de viginti quinque libris Parisiensium capiendis et percipiendis imperpetuum 374

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annuatim a capellano qui in dicta capella pro tempore deserviet, in ecclesia de Liskes, ordinis Premonstrensis(a), dyocesis Morinensis, in die Pasche, prout in litteris abbatis et conventus dicte ecclesie plane et plenarie est expressum. Capella autem, per conventiones inter nos et dictum priorem ac curatum habitas, nullo tempore debet excedere longitudinem quinquaginta pedum nec latitudinem triginta, nisi de ipsorum processerit futuris temporibus voluntate. Capellanus insuper diebus dominicis non celebrabit in ea, donec in ecclesia parrochiali ad processionem fuerit propulsatum. Aliis autem singulis diebus, campana diei pulsante, videlicet inter auroram diei rutilantem et solem orientem, celebrare poterit licenter et etiam tenebitur nisi legittimum habuerit impedimentum, exceptis festivitatibus Omnium Sanctorum, Commemorationis fidelium, Nativitatis, Resurrectionis Domini, Pentecostes et sancti Leodegarii, quibus a nona in vigiliis ipsarum usque post vesperas in diebus sollempnitatum earumdem a celebratione missarum et horarum in eadem capella cessabit ; et tunc, scilicet in diebus sollempnitatum predictarum, in capella castri Lucheti tenebitur celebrare et horas canonicas decantare. Non erunt in ea campana neque fontes, nec nisi unum solum altare in quo capellanus celebrabit. Capellanus vero qui pro tempore fuerit priori iuramentum prestare tenebitur quod iuri parrochiali in aliquo non detrahet, et quod omnes oblationes, obventiones sibi ratione capelle venientes, salvis et retentis sibi predictis viginti quinque libris Parisiensium, ipsis priori et curato fideliter reservabit, nichil inde sibi apropriando ; item quod nullum parrochianum in capella ad ecclesiasticum sacramentum recipiet nisi de licentia ipsorum. Collationem vero predicte capelle in fundatione ipsius nobis et futuris pro tempore dominis de Lucheto in perpetuum retinuimus, salvis articulis superius annotatis. Nos autem, tam Guido comes quam prior et curatus predicti, edificationem et fundationem predicte capelle sub articulis et forma prenotatis a predicta comitissa editam ratificantes et approbantes, appensione sigillorum nostrorum una cum sigillo comitisse prelibate hiis presentibus litteris confirmavimus. Actum anno Domini M° CC° LX° septimo, mense aprili. (a) Sic A, pour Premonstratensis.

313 1267, avril. Mahaut, comtesse d’Artois et de Saint-Pol, élit sépulture à l’abbaye de Cercamp, où elle fonde deux autels qui seront installés dans le chœur des convers, afin de célébrer des messes quotidiennes et sa messe anniversaire ; à cet effet, elle donne à l’abbaye une rente de 40 livres parisis à percevoir au monastère de Licques ; son époux Guy [III], comte de Saint-Pol, approuve et appose son sceau. 375

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A. Original perdu. B. Vidimus du mois d’avril 1285 par Henri, évêque de Thérouanne, Arras, ADPdC, 12 H 8, « Abbatie, Q.d. », d’après A. C. Copie du 22 avril 1778 par dom Queinsert, Paris, BNF, Collection Moreau, t. 192, f. 112r-v, d’après a (prétendument d’après A). a. F. de Locre, Chronicon Belgicum, p. 420-421. - b. A. Duchesne, Histoire de la maison de Chastillon sur Marne, preuves, p. 87, d’après a. - c. J. Malbrancq, De Morinis et Morinorum rebus, t. 3, p. 598. - d. Th. Turpin, Comitum Tervanensium, p. 140-141. Note sur la datation : Cet acte fait partie de la même série que les précédents (voir actes n° 311 et 312), datés avec certitude d’avril 1267. On peut donc exclure une datation entre le 1er et le 8 avril 1268 (n. st.).

Nos(a) Mathildis, Attrebatensis et Sancti Pauli comitissa, notum facimus tam presentibus quam futuris quod nos monasterium et fratres Caricampi, ordinis Cisterciensis, Ambianensis dyocesis, pro amore(b) in Christo amplectantes, nostramque sepulturam affectuose ibidem eligentes, ubicumque nos a presenti vita contigerit decessisse, et ut adimpleremus desiderium quod in mente conceperamus, ad monasterium ipsum personaliter accessimus et abbatem totumque conventum in capitulo fecimus congregari(c). Quibus humiliter et devote supplicavimus ut, divine pietatis intuitu, duo altaria in uno loco ecclesie sue nobis(d) concederent, in quibus due misse qualibet die, una videlicet de Spiritu sancto et alia de beata Virgine, quamdiu vixerimus, et post decessum nostrum qualibet die et in perpetuum pro fidelibus a duobus fratribus ad hoc per abbatem qualibet ebdomada deputatis celebrarentur ; iterum, quod in singulis annis fieret anniversarium nostrum in die obitus nostri sollempniter in ecclesia Caricampi, presbytero, dyacono et subdyacono ad illud faciendum sacerdotalibus revestitis, quod iam capitulo generali Cisterciensi est concessum. Ipsis vero(e) amicabiliter predicta nobis annuentibus, exceptis festorum sollempnitatibus, in quibus oportet eos secundum statutum sui ordinis de festorum sollempnitate(f) quibuslibet altaribus ecclesie celebrare, nos, ob remedium anime nostre et anime Roberti, bone recordationis comitis Attrebatensis, quondam domini et mariti nostri(g), et ob remedium anime(h) karissimi domini nostri Guidonis, comitis Sancti Pauli, et animarum omnium liberorum ac parentum nostrorum, et pro cunctis fidelibus, de consensu eiusdem karissimi domini et mariti nostri(g) Guidonis(i), comitis Sancti Pauli, dicta duo altaria in choro conversorum ecclesie Caricampi ordinavimus construenda, videlicet ad dextram partem unum et alterum ad sinistram, via qua pergitur ad chorum monachorum, inter duo altaria existente  ; item nostrum anniversarium predicto modo annuatim faciendum. Set loco anniversarii, unam missam de Spiritu sancto pro nobis et amicis nostris volumus, quamdiu vixerimus, quolibet anno in septimana Pentecostes, aut si tunc nequiverit, alia die in anno, sollempniter(j), ut dictum 376

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est, celebrari. Preterea, hiis omnibus secundum intentionem nostram preordinatis, considerato quod qui ad onus eligitur repelli non debet a mercede et qui(k) altari deservit vivere debet de altari, ad institutionem et perpetuam stabilitatem(l) duorum altarium et anniversarii predictorum, dedimus et assignavimus in puram et perpetuam elemosinam monasterio Caricampi fratribusque Deo ibidem servientibus quadraginta libras Parisiensium in monasterio de Liskes(m), ordinis Premonstratensis, in die Pasche singulis annis perpetue capiendas, sicut in litteris predictorum abbatis et conventus de Liskes(m) plane et plenarie est expressum, ita tamen quod de quadraginta libris Parisiensium supradictis, quolibet anno in die anniversarii nostri predicti, decem libre Parisiensium(n) conventui fratrum in pinctancia(o) in refectorio communiter ab abbate ministrentur, residuo dictarum quadraginta librarum Parisiensium in monasterii utilitate et fratrum secundum dispositionem suam reservato. Que ut rata et inconcussa permaneant in futurum, nos, tam Guido comes quam comitissa predicti, presentes litteras sigillorum nostrorum munimine duximus roborandas. Datum anno Domini millesimo ducentesimo sexagesimo septimo(p), mense aprili. (a) Ego a. - (b) ordinis… amore, om. a. - (c) aggregari a. - (d) sue nobis, om. a. - (e) Om. a. - (f) in quibus… sollempnitate, om. a. - (g) mei a. - (h) Om. a. - (i) Om. a. - (j) Om. a. - (k) ad onus… qui, om. a. - (l) et perpetuam stabilitatem, om. a. - (m) Lisquio a. - (n) Parisiensium : partiantur et a. - (o) pitantia a. - (p) Domini… septimo : M CC LXVII a.

314 1268, novembre. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, vidime un acte de Dreu, seigneur de Bucquoy, son homme, par lequel celui-ci vend à Jean le Roux, chapelain perpétuel de Bucquoy, 11 mencaudées de terre qu’il tenait en fief à Bucquoy, moyennant versement d’un cens de 6 deniers au comte. A. Original perdu [voir B : « tres difficile de deschiffrer. Sur parchemin usé et gratté dans quelques endroits. Le scel qui y est attaché est à simple queux de soye et de cire verde (…). Titre en parchemin de onze pulces de largeur sur neuf poulces huit lignes de hauteur. »]. B. Copie du 10 juillet 1768 par dom Queinsert, Paris, BNF, Collection Moreau, t. 193, f. 1r-2r, d’après A. a. B.-M. Tock et L. Milis, Monumenta Arroasiensia, p. 560-562, n° 366 et 367, d’après B.

Nous Guis de Castellon, cuens de Saint Pol, faisons savoir a tous cheaus ki ces presentes lettres verront et orront ke nous avons veues les lettres Druion de Buschoi, no home, saines et entieres, seelees de sen seel, en tels paroles : 377

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Jou Drius, sires de Buschoi, fach savoir a tous cheaus ki ces presentes lettres verront et orront ke jou, pour me necessité aparant et pour eskiver pieur marchié, ai vendu bien et a loi, selont l’usage et le coustume dou païs par juste puischance de koi mes grés est fais a plain en seke monoie bien contee a Jean le Rous, perpetuel capelain de la capelerie de Buschoi, ke Jehans, jadis sires de Buschoi, mes peres, estora, a cesle capelerie devant dite onze mencaudees de me tere ke je tenoie en fief de mon segneur le conte de Saint Pol et sieent ou terroir de Buschoi en diverses pieces ci aprés nomees. C’est a savoir a le quarriere derriere le manoir Pieron Groignart VIII mencaudees et plus en une piece, et a le crois derriere le Ploich trois mencaudees peu plus peu mains, a tenir et a avoir de celui capelain et de ses successeurs d’ore en avant perpetuelment par le raison de le capelerie devant dite. Et ces onze mencaudees de tere devant nomees j’ai ostees et delevrees de mon fief et mises a rente par le gré et le volonté de mon segneur le conte devant dit, par sis deniers de rente par an a rendre a mon segneur le conte devant dit a cascune feste saint Remi de celui capelains et ses successeurs, sans entree sans issue et sans aucune chose rendre fors ke les sis deniers devant dis ; et prometh loiaument et en bonne foi ke jou encontre cest vendage ne venrai d’ore en avant par mi ne par autrui, ains lairai celui capelain et ses successeurs acés celi capelerie goir d’ore en avant paisieulement et entierement par le raison devant dite de toutes ces onze mencaudees de terre, et renonche tant com a chou a exception de monoie nient contée et nient recheue, a toutes bares de plait de crestienté et de loi mondaine et a toutes autres ki poroient estre dites encontre cest estrument et encontre chou ki ens est contenu ; et ai a demisele Agnes, me femme, faic souffisant escange pour le raison dou douaire k’ele poroit demander en cele tere aprés men decés, et pour chou elle a premis et juré ke jamais en cele tere nient ne demandera par raison de douaire ne d’autre chose ; et ai prié et requis mon segneur le conte devant dit ke a cest vendage ensi com il est dis et que je l’ai fait se consente et le confermie. Et pour chou ke ce soit ferme chose et estaule, j’ay ces presentes lettres seelees de mon seel. Ce fut fait en l’an de l’incarnation nostre Segneur mil deus cens sessante et VIII, el mois de novembre. Et nous Guis de Castellon, cuens de Saint Pol devans dis, a le requeste Druion, no home devant nomé, tout cest marchié et ceste covenenche, ensi comme ele est devant dite et devisee, pour chou que nous en veons sen pourfit volons, loons et approvons comme sires, et les premetons a warandir et a tenser bien et loiaument comme sires a celui capelain et a ses successeurs devant només par les raisons devant dites. Et en tesmoignages de toutes ces choses, nous avons ces presentes lettres ballies au capelain devant nomé, seelees de no seel. Ce fut fait en l’an de l’incarnation mil deus cens sessante et VIII, el mois de novembre.

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315 1269 (n. st.), janvier. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, fait savoir que son homme Gilles de Wandonne, pair du château de Saint-Pol, avec l’accord de son fils aîné Baudouin, a vendu à l’abbaye d’Auchy[-les-Moines] 40 journaux de terre qu’il tenait en fief au Val Jehan, près de Lugy, et lui en a aumôné deux autres ; il approuve comme seigneur souverain, réserve faite de sa justice et d’un cens de 42 deniers. A. Original perdu [voir a : « Pend au bas un lacs en parchemin »]. B. Copie du XIIIe s., Arras, ADPdC, 2 H 1 (cartulaire d’Auchy-les-Moines), p. 158-159. C. Copie du XVIIe s., Abbeville, BM, 189 (cartulaire d’Auchy-les-Moines), p. 15-16, d’après B. - D. Copie du XVIIIe s., Paris, BNF, Collection de Picardie, t. 261, f. 206r, d’après B. a. L. Bétencourt, Cartulaire de l’abbaye Saint-Sylvin, p. 219-220, n° 166, d’après A. Texte établi d’après a, avec les variantes de B.

Jou Guis de Chatellon(a), cuens de Saint Pol, fas(b) asavoir a tous chaus(c) ki ches presentes letres(d) verount(e) ou orrunt(f) ke des quarante jorneus(g) de terre seans par deseure Lusi el Val Jehan, en trois pieches, lequel(h) terre Giles(i) de Wandonne(j), chevalier(k), mes hom et pers du castel de Saint Pol, tient(l) de mi avoekes(m) autres coses(n) en fieif(o), a vendu bien et a loi(p), et de deus(q) autres journeus de terre de sen fief k’il a amonsné(r) ensement a l’abé(s) et au couvent(t) del eglise d’Auchi d’empres(u) Hesdin(v), par l’asentement(w) et le(y) volenté de Bauduin, sen ainsné(y) fil et sen oir, chevalier, jou le voel(z) et le gré et l’otrie et le conferme coume(a’) sires sovrains(b’), et voel(z) et otrie ke l’eglise(c’) devant dite en goie quitement et perpetueument par quarante et deus(d’) deniers parisis de chens ke il renderont a mi ou a men ballieu(e’) qui ert de par mi a Lieborc(f’), cascun(g’) an a le Saint Remi. Ne autre chose je ne leur puis demander ne ne doi, sans(h’) che(i’) ke je retieng(j’) le justice(k’), fors le part ki a eus demeure por escuer(l’) leur damage. Et ke ceste cose(m’) soit ferme et estaule perpetueument, jou ai ches letres(d) enseelé(n’) de mon seel, en l’an(o’) del incarnation nostre Segneur(p’) mil deus chens et sessante et vit(q’), el mois de genvier. (a) Chastellon B. - (b) fais B. - (c) chiaus B. - (d) lettres B. - (e) verront B. - (f) orront B. (g) des quarante jorneus : de XL journeus B. - (h) le quele B. - (i) Gilles B. - (j) Wandone B. - (k) chevaliers B. - (l) tint B. - (m) aveuckes B. - (n) choses B. - (o) fief B. - (p) loy B. - (q) II B. - (r) a amonsné : amosne B. - (s) abbé B. - (t) couvent B. - (u) d’empres : d’en pres a. - (v) Hesding B. - (w) assentement B. - (x) la B. - (y) ainei B. - (z) veul B. - (a’) comme B. - (b’) souverains B. - (c’) li eglise B. - (d’) XLII B. - (e’) baillieu B. - (f’) Libourc B. - (g’) chascun B. - (h’) Sic Ba, pour sauf. - (i’) chou B. - (j’) detieng a. - (k’) justiche B. - (l’) por escuer : pour

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esquier B. - (m’) ceste cose : cheste chose B. - (n’) enseelees B. - (o’) en l’an : el an a. - (p’) Seigneur B. - (q’) mil deus chens et sessante et vit : M CC et LXVIII B.

316 1269 (n. st.), mars. - Paris. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, s’engage à servir Robert [II], comte d’Artois, en Terre sainte pendant un an avec 29 chevaliers, en échange de quoi Robert lui versera 15.000 livres tournois, payables pour moitié au port de départ et pour moitié une fois l’année écoulée. Pour chaque chevalier, Robert devra assurer la traversée d’un écuyer, d’un valet et d’un cheval ; pour chaque chevalier banneret, de deux écuyers, de deux valets et d’un cheval ; pour Guy, de dix hommes, d’un chapelain et de quatre chevaux. Les chevaliers devront poursuivre leur service si Guy ou Robert devait mourir. A. Original perdu. B. Copie de la fin du XIIIe s., Lille, AD Nord, B 1593 (cartulaire du comté d’Artois), f. 56v-57r. C. Copie authentique du 11 mars 1571, Paris, AN, J 790, n° 14 (1), d’après B. - D. Copie du XVIIe s. par A. Duchesne, Paris, BNF, Collection Duchesne, t. 50, f. 130r-131r, d’après une copie faite sur B. a. H.-F. Delaborde, Layettes du Trésor des chartes, t. 5, p. 294-295, n° 844, d’après C.

Guido de Castellione, comes Sancti Pauli(a), universis presentes litteras inspecturis, salutem. Noverint universi quod nos, honorem(b) Dei et Terre sancte commodum amplecti affectantes, karissimo domino nostro Roberto, comiti Attrebatensi illustri, promittimus bona fide quod eidem domino comiti Attrebatensi nos tricesimus militum(c) serviemus in negocio dicte Terre sancte per annum integrum et continuum, anno incipiente prout cum incipient milites domino regi in dicto Terre sancte negocio servientes. Et ipse dominus comes Attrebatensis tenetur nobis dare quindecim millia libras(d) Turonensium pro omnibus nobis solvendis, medietatem cum primo venerimus ad portum, antequam portum ascendamus, et aliam medietatem anni medietate elapsum in quo tenemur eidem servire in subsidio dicte Terre. Tenetur etiam ipse dominus comes Attrebatensis dare nobis passagium nostrum et nobis facere passari, pro unoquoque simplici milite unum armigerum, unum gartionem et unum equum ; et pro unoquoque milite banneario duos armigeros, duos gartiones et unum equum ; et pro corpore nostro decem personas et capellanum nostrum pro omnibus gentibus et quatuor equos(e) ad opus nostrum. Si vero de voluntate divina nos decedere contingeret, milites nostri servire tenentur dicto domino comiti Attrebatensi secundum conventiones(f) inter nos et ipsum factas ac etiam ordinatas, nec habere debe380

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remus nec etiam haberemus de predictis quindecim milibus libris Turonensium nisi pro rata temporis et servitii quod ei fecerimus  ; immo totum residuum dominus comes Attrebatensis predictus haberet pro tenendis et implendis(g) conventionibus militibus nostris(h) quas cum eisdem fecimus pro predicto negotio Terre sancte. Quod si quid ultra ratam temporis et servicii nostri de predictis quindecim millibus libris Turonensium receperimus, illud totum tenemur reddere et restituere de nostro domino Attrebatensi comiti supradicto. Si autem predictus dominus comes antea decederet, nos et milites nostri tenemur servire excellentissimo domino nostro regi Francorum prout in suprascriptis conventionibus plenius continetur. Ad hec quidem omnia et singula predicta tenenda et perficienda obligamus nos, heredes et successores nostros et omnia bona nostra mobilia et immobilia ubicumque sint vel fuerint, presentia et futura, de predictis firmiter implendis, fide nostra prestita corporali. In cuius rei testimonium presentes litteras sigilli nostri fecimus munimine communiri. Actum Parisius, anno Domini M° CC° LX° octavo, mense martio. (a) Paulli B, lire Pauli. - (b) honore B, lire honorem. - (c) tricesimum similiter B, lire tricesimus militum. - (d) libris B, lire libras. - (e) equs B, lire equos. - (f) consuetudines B, lire conventiones. - (g) tenendum et implendum B, lire tenendis et implendis. - (h) Sic B, pour militum nostrorum ?

317 1269, 23 juin. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, avec l’accord de son épouse Mahaut, comtesse d’Artois et de Saint-Pol, et de son fils aîné Hugues de Saint-Pol, étend aux hommes du prieuré de Lucheux demeurant dans la Neuville et dans l’aître de Lucheux, mais pas aux hôtes qui pourraient s’installer en dehors, les droits d’usage dont les bourgeois de Lucheux jouissent dans les bois. A1. Original sur parchemin, 195 × 127 mm (repli 35 mm), jadis scellé d’un sceau pendant sur double queue de parchemin, Dijon, AD Côte-d’Or, 7 H 1363 (notes dorsales : « XII. Lettre de l’usaige des boys que le prieur et ses hommes de la Neufville ont a Lucheu », XVe s. ; « Lucheu, Neuville », « Lettres de l’usage des bois que le prieur et ses hommes de la Neufville ont à Lucheux, 1269 », XVIIIe s.). - A2. Second original sur parchemin, 200/205 × 120 mm (repli 28 mm), même dépôt, même cote (notes dorsales : « Usages des boys de Lucheu », XVIe s. ; « 1269, idem », XVIIIe s.). Les deux originaux sont attachés l’un à l’autre par un cordon de parchemin. a. R. Dubois, « La charte de coutumes », p. 316-317. - b. R. Dubois, « Prieuré de Lucheux », p. 245-246, n° 37. - c. R. Fossier, Chartes de coutume en Picardie, p. 502-503, n° 173.

A tous ceaus qui ces presentes letres verront ou orront, Guis de Chasteillon, 381

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cuens de Saint Pol, salus et amour en nostre Segneur. Nous faisons asavoir a tous que nous(a), par le gré et par le volenté noble dame Mahaut, contesse d’Arthois et de Saint Pol, nostre feme, et de Huon de Saint Pol, nostre ainsné fil, avons doné et otroié pardurablement, pour Diu et en aumosne, pour le remede de nostre ame et de nos ancisseurs, a la prioré de Saint Ligier de Lucheu et a ses homes demorans en le Nueve Vile ou en l’atre de Lucheu, les usages et les lois en nos bois de Lucheu ausi avant comme(b) nostre bourgois(c) de Lucheu les i ont par l’otroi de nos ancisseurs. Et s’il avenoit que la devant dite priorés de Saint Ligier s’acreust de hostes hors de la Nueve Vile et de l’atre devant dis, nous, par ceste letre, ne lour(d) otroions mie teus(e) usages et teus(e) lois en nos bois comme a ses devant dis hostes demourans en le Nueve Vile ou en l’atre. Et pour ce que ce soit ferme chose et estable, nous avons ces presentes letres seelees de nostre seel, en l’an del incarnation nostre Segneur mil et deus cens et sexante nuef, el mois de juing, le diemence la veille de Saint Jehan Baptistre. (a) nos A2. - (b) com A2. - (c) borgois A2. - (d) lor A2. - (e) tels A2.

318 1269, juillet. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, donne à Guillaume, chevalier, seigneur de Longueval, 60 livrées de terre qui ont appartenu à Gilles d’Étinehem, chevalier. Acte perdu, analysé au XVIIe s. par Ch. du Cange d’après le second cartulaire de la châtellenie d’Encre (Paris, BNF, fr. 9496, f. 4v) :

« Guy de Chastillon, cuens de Saint Paul, fait don à monseigneur Willaume, chevalier, sires de Longueval, soixante livrées de terre par an qui fu à monseigneur Gillon d’Estinehen, chevalier, l’an 1269 au mois de juillet. »

319 1269, septembre. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, vidime l’acte par lequel Florent Havet, chevalier, seigneur de Forceville, et son épouse Éléonore, dame de Fontenoy et de Forceville, fondent dans la chapelle de leur manoir de Forceville une chapellenie vouée à Marie et à sainte Catherine, à laquelle ils affectent 100 journaux de terres qu’ils tiennent en fief à Forceville et à Martinsart, en plusieurs champs ; ils choisiront le chapelain et le présenteront à l’évêque d’Amiens ; ils donnent en outre à l’abbaye de Clerfay, détentrice des droits paroissiaux, 8 journaux de terre à Forceville. A. Original perdu.

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B. Copie du XIIIe s., Château de La Guerche, Bibl. de F. de Crouy-Chanel, cartulaire de l’évêché d’Amiens, f. 81v-82v. - C. Copie du XVIIIe s., Paris, BNF, Collection de Picardie, t. 232, f. 170r-v, d’après A. D. Copie du XVIIIe s., même bibl., même ms., f. 168r-169r, d’après C. - E. Copie partielle et interpolée du XVIIIe s., Amiens, AD Somme, 7 H 2, n° 7, d’après B.

Nos Guido de Castellione(a), comes Sancti Pauli, notum facimus universis quod nos vidimus litteras Florentii Havet, militis, hominis nostri, domini de Forcevile(b), et domine Lianordis, eius uxoris, domine de Fontenoi et de Forchevile, in hec verba : Universis presentes litteras inspecturis, nos Florentius dictus Havet, miles, dominus de Forcevile(b), et Lianordis, eius uxor, domina de Fontenoi et de Forcevile(b), notum facimus quod nos, pro salute animarum nostrarum et animarum antecessorum nostrorum, requisita prius et obtenta auctoritate venerabilis patris nostri spiritualis B[ernardi], Dei gratia episcopi Ambianensis, instituimus et fundamus quandam capellaniam perpetuis temporibus in honore beatissime virginis Marie, Dei genitricis, et sancte Katerine deserviendam in capella nostra managii nostri de Forchevile ; que villa, cum dicto managio nostro, est parrochia et de cura virorum religiosorum abbatis(c) et conventus de Clarofageto. Ad quam quidem capellaniam in redditum perpetuum concedimus et assignavimus, de acquestibus nostris, centum iornalia terre quam tenebamus libere et in feodum de nobili viro domino comite(c) Sancti Pauli. Et que terra sita est in territorio de Forchevile et de Martinsart in locis infra scriptis, scilicet ad Campos Dyonisii(d) decem et septem(e) iornalia in duabus peciis ; in terra que fuit Walteri de Corbeia quinque(f) iornalia ; apud Heudinville(g), iuxta nemus, duo iornalia et dimidium ; ad Foveam Heugot tria iornalia et dimidium ; ad Vallem Berardi quatuor(h) iornalia et dimidium iuxta terram Firmini Coullevant(i) ; ad nemus de Acheu sex(j) iornalia et dimidium iuxta terram Iohannis Cobide ; ad Vallem Corbeie duo iornalia et dimidium iuxta terram Firmini Coullevant ; ad portam de Acheu tria iornalia et dimidium iuxta terram Thome le Faé ; in territorio de Martinsart, ad Campum Richaldis, triginta duo(k) iornalia ; ad viam de Aveluis septem(l) iornalia et subtus duo iornalia ; ad Albam Culturam sex(m) iornalia ; ad Crucem Eremburgis, iuxta viam quam vadit de Mailli apud Encram, quinque(n) iornalia ; et tria iornalia que fuerunt le Dieu(o) du Maisnil. In quibus omnibus peciis terre nos retinemus nobis et heredibus nostris omnem iurisdictionem et iusticiam, ita quod pro dono et elemosina quod faciamus de eisdem, nos vel heredes nostri nichil de iurisdictione et iusticia amittamus in eisdem. Retinemus etiam nobis et heredibus nostris potestatem conferendi dictam capellaniam seu ius eligendi ad eandem, personam ydoneam dicto domino Ambianensi episcopo presentandam quociens vacabit. Que persona, a nobis electa et dicto domino episcopo presentata, velit et possit deservire personaliter in eadem et se ad sacros ordines, statutis temporibus, facere promoveri. 383

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Hanc autem capellaniam instituimus et fundamus in dicto loco deserviendam salvo in omnibus iure parrochiali(p), preter(q) hoc tamen quod, de assensu dictorum abbatis et conventus Clarifageti, oblationes que fient et obvenient dicto capellano deservienti in dicta capella(r) erunt ipsius capellani. Et nos, in recompensationem dictarum oblationum, ne pro eisdem ipsi religiosi lesi videantur(s), damus et concedimus eisdem religiosis et eorum ecclesie elemosinamus imperpetuum, ac etiam pro anniversario nostro ab eisdem(t) faciendo, octo(u) iornalia terre libere ab omnibus preterquam de decima, salva iusticia nostra. Que terra sita est in territorio de Forchevile, in una pecia(v), iuxta nemus de Clerfai(w) quod dicitur de Heudinville(g) et iuxta terras de Clerfay(w) ; cuius terre decima fertur ad grangiam decimalem de Forchevile. Quam terram eis garandire promittimus, ad hoc heredes et successores nostros obligando. Nec est omittendum quod nos ordinamus(x) et volumus(y) quod capellanus cui conferetur dicta capellania in eadem personaliter resideat et deserviat competenter et honeste, et gaudeat dictis centum iornalibus terre, salvis censibus, terragiis(z), taillia exinde debitis ; et quod dictus capellanus, quicumque pro tempore fuerit, solvat nobis et heredibus nostris annis singulis sexdecim(a’) solidos Parisiensium de taillia de Forchevile pro dictis terris ; et quod inveniat in dicta capella unam lampadem cum oleo ad eandem, que continue de die et de nocte ardeat ante altare beate Marie et beate Katerine(b’)  ; et quod inveniat duos cereos duarum librarum cere in dicta capella, in celebratione misse accendendos. Si vero de hiis(c’) inveniendis esset in defectu, nos et heredes nostri propter hoc possumus trahere ad dictas terras et fructus earundem, et de hiis saisire, levare et vendere usque ad defectum plenarie adimplendum. Sciendum est autem quod in predicta capella non debet esse aliqua campana per quam pulsetur ad missam, seu per quam populus convocetur ad divinum officium, nec potest dictus capellanus nos vel familiam nostram seu alios ad aliqua iura et sacramenta ecclesie in dicta capella admittere ; sed huius omnia(d’) iura remanent(e’) integra ad curatum parrochie memorate. In cuius rei testimonium, presentes litteras sigillis nostris duximus roborandas. Actum anno Domini M° CC° LX° nono(f’), mense septembri. Quibus litteris intellectis, nos Guido de Castellione(g’), comes Sancti Pauli predictus, ad preces et instantiam dicti Florentii, hominis nostri, et eius uxoris, institutionem dicte capellanie et donationem et elemosinam(h’) factas de dictis terris eidem capellanie, ac etiam donum factum de dictis octo iornalibus terre abbati et conventui Clarifageti, ob amorem Dei et beate Virginis et ob honorem sancte ecclesie, volumus, laudamus, approbamus et concedimus(i’) benigne ; et in hiis nostrum prebemus(j’) assensum tanquam dominum, et tanquam ad nos pertinet tam nos quam nostros heredes et successores ad hoc obligamus. In cuius rei confirmationem, presentibus litteris sigillum nostrum duximus apponendum. Datum anno Domini M° CC° LXIX°(k’), mense septembri. 384

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(a) Castellone B. - (b) Forchevile B. - (c) Précédé de deux points B. - (d) Dionis C. - (e) XVII B. - (f) V B. - (g) Heudinvile B. - (h) IIII B. - (i) Coullevaut B. - (j) VI B. - (k) XXXII B. - (l) VII B. - (m) VI B. - (n) V B. - (o) Deu B. - (p) facere promoveri… parrochiali, om. C. - (q) propter C. - (r) capellania C. - (s) viderentur C. - (t) eis B. - (u) tria C. - (v) pechia B. - (w) Clerfey B. - (x) ordinavimus C. - (y) voluimus C. - (z) terragio C. - (a’) XVI B. - (b’) Catherine C. - (c’) his C. - (d’) huius omnia : omnia huius C. - (e’) remant C. - (f’) LX° nono : LXIX° B. - (g’) Castell’ B, Castellon C. - (h’) elemosinas C. - (i’) concessimus C. - (j’) prebens C. - (k’) LXX° nono C.

320 1269, 28 novembre. Mahaut, comtesse d’Artois et de Saint-Pol, dame de Calais et de Marck, avec l’accord de son époux Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, donne le revenu en avoine de la terre du Vroland, dans la paroisse de Marck, à Hugues d’Ocoche, sénéchal de Ternois, ainsi qu’à son fils Hugues après lui, à tenir en hommage lige jusqu’à leur mort ; le comte Guy approuve et appose son sceau en tant que seigneur de Calais et de Marck. A. Original perdu. B. Copie de la fin du XIIIe s., Lille, AD Nord, B 1593 (cartulaire du comté d’Artois), f. 50v-51r, d’après un vidimus de janvier 1270 (n. st.) par le comte Robert II d’Artois.

Je Mehaus, contesse d’Artois et de Saint Pol, dame de Calais et de Merc, fas savoir a tous chiaus qui ces presentes lettres verront ou orront que je, par le gré et par l’assentement de mon chier signeur Guion de Chastillon, conte de Saint Pol, toute le rente d’avoine de toute le terre qui est apelee le Vronlant, la quele terre gist en la paroisse de Merc, ai douné et otroié en homage lige, aussement franchement et aussi justichablement comme mi encesseur et je l’avion tenue cha en arrieres, a mon chier sergant Huon d’Aucoch, adonques seneschal de Ternois, a tenir et a rechevoir par tout le cours de sa vie et aprés son decés a Huon, son fil, en telle maniere que li devant dis Hues d’Aucoch et Hues, ses fiex, aprés lui, tenront et averont toute le rente devant dite tant comme il viveront de moi et de mes hoirs a droite ligee ; et aprés le dechés de l’un et de l’autre, li rente devant dite retournera a moi et a mes hoirs. Et cestui don devant dit je leur ai promis et sui tenue a garantir toutes leur vies, et a che ai je obligié moi et touz mes biens et mes hoirs. Et que che soit ferme chose et estable, je leur ai douné ces presentes lettres seelees de men seel. Et je Guis de Chastillon, cuens de Saint Pol devant dis, a la requeste de ma chiere feme Mehaut devant dite, le don dessus escrit voel, gré et otroi et le proumet a garantir tant comme je serai sires de Calais et de Merc. Et pour chou que ce soit ferme chose et estable, je ai mis mon seel en ces presentes lettres avoeques le seel de la contesse, ma feme devant dite. Ce fu douné en 385

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l’an del incarnation nostre Signeur mil deus cens LXIX, le joesdi aprés la Saint Climent.

321 1270 (n. st.), 16 février. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, avec l’accord de son épouse Mahaut, comtesse d’Artois et de Saint-Pol, et de son fils aîné Hugues de Saint-Pol, donne au prieuré Saint-Léger de Lucheux le bois de la Ronde Haie, sis aux Monts à Lucheux, contenant 4 journaux ; les religieux pourront enclore 3 journaux pour créer un domaine (manandise) ; il leur abandonne la seigneurie et la justice, mais retient la haute justice et le droit de chasse au gros gibier. A. Original sur parchemin, 230/235 × 190/200 mm (pas de repli), jadis scellé sur double queue, Dijon, AD Côte-d’Or, 7 H 1363 (notes dorsales : « XIIII. Lettre du boys de la Ronde Haye », XVe s. ; « Lucheu », « Lettre de donation du bois appellé la Ronde Haye au prieuré de Lucheux, 1269 », XVIIIe s.). a. R. Dubois, « Prieuré de Lucheux », p. 247-249, n° 38.

Nous, Guis de Chasteillon, cuens de Saint Pol, faisons savoir a tous ceaus ki ces presentes letres verront ou orront, que nous, pour le remede de nostre ame et de nos ancisseurs, par l’assentement et par le gré de noble dame Mahaut, contesse de Arthois et de Saint Pol, nostre feme, et par l’assentement de Huon de Saint Pol, nostre ainsné fil, avons doné et otroié, pour Dieu et en aumosne, a l’eglise de Nostre Dame de Molesmes et a l’eglise de mon segneur saint Ligier de Lucheu, pardurablement, le bois que l’en apele la Reonde Haie, contenans quatre journeus peu plus peu mains, li qués bois siet el terreoir de Lucheu que l’en apele les Mons. Et si avons otroié a la devant dite eglise trois journeus a clorre du bois devant dit et de lour terres qui sunt entour pour faire manandise, ne plus il n’en pueent clorre. Et si lour otroions la segnorie et la justice de lour gens laiens demorans ou de lour censiers qu’il i meteroient en lour lieu, sans la haute justice que nous en retenons des persones laies. Et s’il avenoit que fais i avenist de laie persone dont la justice aferist a nous, nous volons que li chatel de la dite maison soient sauf a l’eglise de saint Ligier. Et si lour otroions que nous ne nostre gent ne poons entrer dedens la closture de la devant dite maison, la quele closture contient trois journeus, pour nule beste chacier, sauf la grosse beste que nous en retenons. Et se la menue beste s’embat dedens le devant dit més, li quels contient trois journeus, penre le pueent et retenir cil de la devant dite eglise sans mespenre envers nous ne envers nos hoirs. Et est asavoir que cil qui demorront en la devant dite maison ne pueent mener lor chiens parmi nostre garanne sans laisse ; et se nostre gens les i trouvoient sans laisse, occire les pueent ou faire lor volenté des chiens devant dis. Et quant a toutes ces 386

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choses devant dites ensamble et chascune par soi tenir fermement nous obligons, nos et nos hoirs, et prometons en bone foi que par nous ne par autrui nous ne venrons encontre les poins de ceste chartre, ne ne querrons art ne engien par quoi nous ne nostre hoir puissons venir encontre. El tesmoignage de laquele chose, nous avons ces presentes letres seelees de nostre seel. Ce fu fait en l’an del incarnation nostre Segneur mil et deus cens et sexante nuef, el mois de fevrier, le diemence devant la Chaiere Saint Pierre.

322 1270 (n. st.), 1er-7 mars. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, convient avec Marguerite, comtesse de Flandre et de Hainaut, des conditions du mariage d’Hugues, son fils aîné, avec Marguerite, fille aînée de Guy, comte de Flandre et fils de la comtesse : l’épouse jouira de 500 livrées de terre à Wijnendale et à Torhout après le décès de son père, ainsi que d’un douaire de 1000 livrées de terres dans le comté de Saint-Pol ; l’époux sera investi du comté de Saint-Pol et de Lucheux après le décès de son père, mais reçoit déjà 1200 livrées de terre et un manoir dans le même comté ; lui-même recevra 20.000 livres parisis payables en quatre ans. A. Original sur parchemin, 400 × 465 mm (repli 30 mm), sceau rond de cire verte pendant sur lacs de soie rouge, légendé : « Sigillum Guidonis de [Castel]lione comitis Sancti Pauli », contre-sceau : « + Sigillum secreti mei », Lille, AD Nord, B 400, n° 1642 (notes dorsales : « Lettre Guy, conte de Saint Pol, dou mariage Huon, sen figl, et de le fille au conte de Flandre », « Registré », XIVe s. ; « Mariages, 1269 », suivi d’une analyse, XVIIIe s.).

Je Gui de Chatellon, cuens de Saint Pol, fais a savoir a touz ceus qui sont et qui a venir sunt que teles sunt les cauvenances faites et fiancees par foiz pleines entre moi, d’une part, et noble dame madame Marguerite, contesse de Flandres et de Henaut, d’autre. C’est a savoir que je doi donner Huon, mon einné fius, par loial mariage, se sainte Esglise s’i asant, a mari a Marguerite, einnee fille de noble homme Guion, conte de Flandres, fil la devant dite contesse. Et la devant dite contesse doit ausin donner Marguerite, sa niece devant dite, a fame au devant dit Huon, se sainte Esglise s’i asant  ; et les devons faire entrespouser au plus tost que l’on pourra, cauvenablement en bone foi. Et est a savoir que la devant nommee contesse doit donner a sa devant dite niece, pour li et pour le conte de Flandres, son fils devant dit, en mariage avec le deseur dit Huon, mon fil, cinc cenz livrees de terre a Parisis en fiéz, heritablement, a la dite Marguerite et ses hers qui seront de son cors a tenir du devant dit conte de Flandres et de ses hoirs contes de Flandres. Et ces cinc cenz livrees de terre li doit la devant dite contesse, pour li et pour son fil le conte, asoir a Winandale et a Thourot et et(a) leus proucheins, par pris de deus chevaliers, c’est a savoir Robert de Wavrin, senechal de Flandres, et Gilon, 387

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seigneur de Pas, en tel maniere que la meson et li manoirs de Winandale emsuit comme il sont contenu dedans les fosséz qui sont entour la meson et entour la court, ne cil fossé ausi ne doivent mie estre prisié au pris des des cinc cenz livrees de terre devant dites, mes en doit prisier le bos, les iaues, le jardin et la vile, et toutes les autres apartenances du devant dit manoir, et la ville de Thourout et les apartenances aussi, et seur ce parfere les cinc cenz livrees de terre devant dites. Mes il est a savoir que li devant diz cuens de Flandres la meson, le manoir et la ville de Winandale et toutes les apartenances, et la ville de Thourout et toutes les apartenances, doit tenir quittemant tant que il vivra ; et aprés son decés, les doit avoir et tenir sa devant dite fille et se hoir de sa choir a tous jors. Mes puis que li mariages de li et de Huon mon fil devant dit sera asouviz, et tant comme li devant dit cuens vivra puis le devant dit mariage asouvi, doit la devant dite Marguerite prandre et recevoir chascun en cinc cenz livres de Parisis au tonliu dou Dam ou leu du devant dit asenement ; et tantost aprés le decés dou devant dit conte de Flandres, la dite Marguerite doit estre tenanz et prenanz de son devant dit asenement de Winandale et de Thourout, et les dites cinc cenz livres du tonliu dou Dam demouront aus hoirs du devant dit conte de Flandres, seigneurs de Flandres. Et est a savoir que la devant dite contesse de Flandres, pour li et pour le conte son fil, doit donner en mariage a sa niece devant nommee avec Huon, mon fil devant dit, vint mile livres de Parisis ou autre monnoie coursable au vallant, a randre et a paier a moi pour Huon, mon fil devant dit, cinc mile livres de Parisis dedans les witenes de Pasques prouchenmement a venir et a la Chandeleur aprés ensuivant, et se li diz mariages est si en dedans asouviz, cinc mile livres de Parisis aussi ; et se le mariages n’estoit asouviz dedans de Chandeleur devant dite, la contesse ne seroit mie tenue de paier ces cinc mile livres a la Chandeleur, mes ele seroit tenue de paier et de randre les a moi dedans les trois mois aprés ce que si mariages seroit asouviz des devant diz Huon et Marguerite, et dedans l’autre anee suivant après, cinc mile livres de la devant dite monnoie, et dedans la tierce anee aprés ensuivant, les autres cinc mile livres de cele maimmes monnoie. Derechief doit on savoir que je doi heriter Huon mon fil devant dit de toute la conté de Saint Pol et de toutes les apartenances de cele conté entierement, bien et a loi, et de la ville de Lucheu et du manoir et de toutes les apartenances de cele ville ausint ; et ces heritemenz doi ge faire et aemplir devant ce que li mariage devant diz soit asouviz. Encore doit on savoir que je doi donner et assener en certeins leus a Huon, mon fil devant dit, douze cenz livrees de terre a Parisis, par la prisiee dou senechal de Flandres et du seigneur de Pas devant nomméz, et li doi encore avec un de mes manoirs donner ; et ceste prisiee doit estre fete devant le mariage asouvi de Huon et de Marguerite devant diz. Et de ces douze cenz livrees de terre et dou manoir doi ge le devant dit Huon, mon fil, faire tenant et prenant si tost comme il se voudra partir de moi. Et li seurplus de la value des prefiz et des sissues de la conté de Saint Pol et de Lucheu et des apartenances me doivent 388

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demourer toute ma vie, et aprés mon decés doivent revenir hairitablement a Huon, mon fil, et a ses hoirs. Et si doit on savoir que, puis que li mariages sera asouviz des devant diz Huon et Marguerite, se il avenoit que la dite Marguerite moureut avant que li devant dit Hues, sans hoir demourant de leur cher, je et Hues, mes fius, serion tenu randre et paier a la devant dite contesse de Flandres et au conte, son fil, ou a leur hoir conte de Flandres se de eus estoit defalli, la moitié des vint mile livres de Parisis devant dites, les queles la contesse de Flandres, pour li et pour le conte, son fil, auroit donnees en mariage avec sa niece devant dite a moi pour Huon, mon fil. Et cele moitié des vint mile livres de Parisis devant dites, c’est a savoir dis mile livres de Parisis, doivent la contesse et li cuens de Flandres, ses fius, ou leur hoirs cuens de Flandres, reprandre et recevoir entierement sur les douze cenz livrees de terre devant dites, les queles je doi donner et assigner a Huon, mon fil devant nommé ; et doivent la contesse et li cuens de Flandres devant diz, ou leur hoirs cuens de Flandres, tenir et recevoir ces douze cens livrees de terre tant qu’il en oient pris et receu entierement les dis mile livres de Parisis devant dites. Encore doit on savoir que se li devant diz Hues, mes fiuz, puis que li mariages devant diz sera asouviz, mouroit avant que la devant dite Marguerite, sa fame, et je demouroie adonc en vie, la devant dite Marguerite doit avoir pour son douaire mil livrees de terre a Parisis des douze cenz livrees de terre devant dites que je auroie donné et assigné, si comme dit est, a Huon, mon fil, et le manoir avec ; et en doit la devant dite Marguerite estre tenenz et prenanz tantost aprés le decés du devant dit Huon, mon fil, son mari. Et doit encore la devant dite Marguerite, avec ces mil livrees de terre devant dites, avoir pour son douaire tantost aprés mon decés, se elle me seurvit, mil livrees de terre a Parisis toute sa vie, et ces danriennes mil livrees de terre li doi ge assigner en certeins leus par la prisie dou senechal de Flandres et dou seigneur de Pas devant nomméz ; et doit ceste prisiee et cit asenemenz estre faiz devant le mariage asouvi des devant diz Huon et Marguerite. Et se il par avanture defalloit du senechal de Flandres ou du seigneur de Pas devant diz, ou de emtredeus, devant ce que les prisiees devant dites fussent par aus faites et acomplies, en doit en bone foi elire autres persones convenables ou leu de celui ou de caus de cui il seroit defalli, pour les prisiees devant dites parfaire et acomplir en la maniere devant devisee. Et se il avenoit par avanture que li devant diz Hues, mes fiuz, feust tenenz et mainanz au jour que il mauroit de la devant dite conté de Saint Pol et de Lucheu et des apartenances, et Marguerite sa fame devant dite demourat vivanz aprés lui, et le devroit avoir et auroit son douaire en toute la terre du devant dit Huon, mon fil, aus us et au coustumes du païs. Encore doit on savoir que li devant diz Hues, mes fius, doit avoir et tenir toutes les eschances des fiéz, des heritages et de toutes autres choses qui li escharront en son vivant ; et ai promis que je les escheances devant dites sauverai aut devant dit Huon, mon fil, en bone foi, sans amanrir, aus us et au coustumes du païs, ne chose ne fere ne ne pourchacere par coi li 389

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devant dit Hues, mes fius, ne si hoir en soient de riens arriere ne deserité. Et se il avenoit par avanture que li devant dit Hues, mes fius, sans hoir demourant de sa cher moureut avant que je, toute la terre dont ci Hues auroit esté airitéz revandroit plainnement et entierement a moi, sauf le douaire et la droiture a la damoiselle devant dite en toutes choses. Et se il avenoit par avanture – la quele chose ja n’aviengne – que li mariages entre Huon, mon fil, et Marguerite devant nomméz demourat ou par mort de aucunes des persones ou que sainte Esglise ne s’i asantit ou en aucune autre maniere, toutes les convenances devant dites seroient nules, sau ce que je, cuens de Saint Pol devant diz, ou mes hoirs se de moi estoit defalli, seroient tenuz et devroie randre a la devant dite contesse de Flandres ou au conte, son fil, ou a lour hoir conte de Flandres se d’aus estoit defalli, les cinc mile livres devant dites, les queles, par les convenances desur escrites, la devant dite contesse auroit paié dedenz les witenes de Pasches proucheinnement a venir, si comme est deseur dit. Et les doi ou mes hoirs randre et paier a aus au termes qui ci aprés sunt escrit, c’est a savoir la tierce part de ces cinc mile livres de Parisis a la nativeté sain(b) Jehan Baptistre qui sera en l’an de l’incarnation nostre Seigneur M CC LXXI, et l’autre tierce part a l’autre nativeté saint Jehan Baptistre proucheinnement suivant après, et la tierce partie de ces cinc mile livres de Parisis a ce maimme terme a l’autre ennee aprés en suivant. Et toutes ces convenances devant dites et devisees a la devant dite contesse de Flandres, pour li et pour le conte de Flandres, son fil, et pour Marguerite, sa niece devant dite, d’une part, et je, cuens de Saint Pol, pour moi et pour Huon, mon fil, d’autre part, promis et creante par foi fiancee et pleine a tenir et a son souvir loiaument, en bone foi, sans barat et sans engien, et que par nous ne par autrui n’irons encontre, ne en tout ne en partie. Et a ce faire et acomplir d’otant comme a nous apartient ou puet apartenir, avon nous obligié nous et nos hoirs et touz nos biens meubles et non meubles ou que il soient. Et a promis la devant dite contesse de Flandres qu’ele le devant dit conte de Flandres, son fil, fera asantir a toutes les convenances et les choses devant dites, tout emsi comme eeles sunt ci desus devisees. Et pour plus grant seurté, je et la devant dite contesse avons proié et requis et proions et requerons nostre tres haut et tres chier seigneur le roi de France que il, a la requeste de la contesse ou du conte de Flandres devant diz, ou a la requeste d’aucun de leur partie, me contreingne et face contraindre a tenir et a acomplir entierement les convenances devant dites se je en estoie en defaute en tout ou en partie ; et eus, a la requeste de moi ou d’aucun de ma partie, se il estoient en defaute en tout ou en partie. En tesmoingnage de la quele chose, je ai fait seeler ces lettres de mon seel, qui furent faites et donnees en l’an de l’incarnation notre Seigneur mil CC soissante et nuef, la prumiere semainne du moi de marz. (a) Sic A, pour es ? - (b) Sic A, pour saint.

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323 [1269, 24-31 mars, ou] 1270 (n. st.), mars. - Paris. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, confirme à l’abbaye d’Auchy[-lesMoines] la possession de 2 journaux de terre à Lugy, donnés par son homme Gilles de Wandonne, pair du château de Saint-Pol, sur son lit de mort ; il approuve aussi un échange de 4 journaux de terre entre Guillaume d’Hézecquel et l’abbaye. A. Original sur parchemin, 215 × 90/95 mm (repli 15/20 mm), jadis scellé sur double queue de parchemin [voir a : « Pendent au bas un scel et contre-scel en cire jaune » ; une gravure représente le sceau, avec un fragment de légende : « Sigillum Gui[…] », et le contre-sceau, légendé : « + Sigillum secreti mei »], Arras, ADPdC, 2 H 2, n° 168 (notes dorsales : « Ghido comes Sancti Pauli de II iornalibus apud Lusi pro anniversario domini Egidii de Wandonne et pro mutatione terre cum W. de Hesekele », XIIIe s. ; « Lugy. Donation de deux journaux de terre faicte par sire Gille de Wandone en 1269 » ; « CLXVIII, 1269, page 221 », XVIIIe s.). B. Copie du XIIIe s., même dépôt, 2 H 1 (cartulaire d’Auchy-les-Moines), p. 159. - C. Copie du XIIIe s., même dépôt, même ms., p. 272. - D. Copie du XVIIe s., Abbeville, BM, 189 (cartulaire d’Auchy-les-Moines), p. 16-17, d’après B. - E. Copie du XVIIIe s., Paris, BNF, Collection de Picardie, t. 261, f. 209r, d’après B. a. L. Bétencourt, Cartulaire de l’abbaye Saint-Sylvin, p. 221-222, n° 168, d’après A.

Jou Guis de Chastellon, quens de Saint Pol, fais asavoir a tous ciaus qui ches presentes letres verront et orront que jou otroie et conferme a l’abé et au covent d’Auchi dalés Hisdings deus jorneus de terre gisans par deseure Lusi, les qués deus jorneus devant dis me sire Gilles de Wandone, chevaliers, pers du chastel de Saint Pol, mes hom, leur amosna el lit mortel pour faire son universaire(a) en le glise d’Auchi. Et si m’assent, grée et otrie a l’escamge de quatre journeus de terre que Guilliaumes de Hesequele tient de Walon de Heseque, a fait a l’abé et au couvent devant dit, a quatre journeus de leur terre, liquel quatre journel de terre gisent pres de le maison celui Guilliaume devant dit. Et pour ce que ce soit ferme chose et estable a tous jours, jou ai mis mon seel en ches presentes letres. Ce fu fait a Paris en l’an del incarnasion nostre Segneur mil CC LXIX, el mois de march. (a) Sic A, pour aniversaire.

324 1271 (n. st.), janvier. - Culan. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, avec l’accord de son épouse Mahaut, donne en fief à Pierre de La Broce, chambellan du roi de France, une rente de 30 livres parisis sur le travers de Lucheux. 391

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A. Original sur parchemin, 275/280 × 250/265 mm (repli 40/45 mm), deux sceaux de cire verte pendant sur lacs de soie rouge et verte (sceau rond de Guy III, légendé : «  Sigillum Guidonis de Castellione comitis Sancti Pauli », contre-sceau  : « + Sigillum secreti mei » ; sceau en navette de Mahaut, légendé : « S[igillum Mati]ldis comitisse Attrebatensis », contre-sceau non légendé), Paris, AN, J 726, n° 44 (notes dorsales : « CV », « De triginta libris redditus apud Lucheu datis P. de Brocia a G. comite Sancti Pauli et eius uxore, M° CC° LXX° », XIIIe s. Note sur le repli : « La lettre de la rente de Lucheu », XIIIe s.). B. Copie partielle du XVIIe s. par A. Duchesne, Paris, BNF, Collection Duchesne, t. 50, f. 155r, d’après A.

Universis presentes litteras inspecturis, Guido, comes Sancti Pauli, salutem. Notum facimus quod nos dilecto nostro Petro de Brocia, cambellano excellentissimi domini Ph[ilippi], Dei gratia illustris regis Francie, volentes facere gratiam spetialem, de assensu dilecte uxoris nostre Matildis, comitisse Sancti Pauli, concessimus eidem Petro et heredibus suis triginta libras Parisiensium annui redditus percipiendas ab ipso et heredibus suis in pedagio nostro de Lucheu ad festum nativitatis sancti Iohannis Baptiste annuatim imperpetuum et habendas libere et quiete ac pacifice possidendas. Ipsumque Petrum in hominem nostrum recepimus, volentes etiam heredes suos a nobis et heredibus nostris similiter in homines nostros recepi de predictis. Unde volumus et precipimus ut quicumque pedagiarius noster et heredum nostrorum apud Lucheu pro tempore fuerit, dictas triginta libras Parisiensium annuatim dicto termino prefatis Petro et suis heredibus sine quacumque dilatione et difficultate persolvat. Nos vero dicta Matildis, comitissa Sancti Pauli, uxor prefati comitis, voluntate nostra spontanea, non coacta, memoratam donationem volumus, concedimus, laudamus et etiam acceptamus, promittentes bona fide quod contra donationem seu concessionem eandem, ratione dotis vel dotalicii aut alio quocumque iure vel ratione, non veniemus per nos vel per alium aut alios in futurum. Et insuper nos, predicti comes et comitissa, nos et heredes nostros ac etiam bona nostra et heredum nostrorum, mobilia et immobilia, quantum ad hec dicto Petro et suis heredibus specialiter obligamus. Quod ut ratum et stabile permaneat in futurum, presentibus litteris nostra fecimus apponi sigilla. Actum Cusanti, anno Domini millesimo ducentesimo septuagesimo, mense ianuario.

325 1271 (n. st.), janvier. - Culan. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, informe son péagier de Lucheux qu’il a accordé une rente de 30 livres parisis sur le péage local à Pierre de La Broce, chambellan du roi de France, à titre héréditaire, et lui ordonne de verser cette somme chaque année à Pierre ou à son envoyé. 392

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A. Original sur parchemin, 250 × 140 mm (repli 25 mm), jadis scellé sur double queue de parchemin, Paris, AN, J 726, n° 43 (notes dorsales : « XLVII », « De XXX libris redditus datis Petro de Brocia a comite Sancti Pauli, M° CC° LXX° », XIIIe s.).

Guido, comes Sancti Pauli, pedagiario suo de Lucheu, salutem. Cum nos dilecto nostro Petro de Brocia, cambellano excellentissimi domini Philippi, Dei gratia illustris regis Francie, et heredibus suis concesserimus triginta libras Parisiensium annui redditus, percipiendas ab ipso et heredibus suis in pedagio nostro de Lucheu ad festum nativitatis sancti Iohannis Baptiste annuatim, et habendas imperpetuum libere et quiete ac pacifice possidendas, ipsumque Petrum in hominem nostrum receperimus, volentes etiam heredes suos a nobis et heredibus nostris similiter in homines nostros recipi de predictis, prout in aliis litteris nostris super hoc confectis plenius continetur, mandamus tibi ac districte precipimus quatinus dictas triginta libras Parisiensium annuatim dicto termino memoratis Petro et suis heredibus, vel eius seu eorum certo mandato presentes litteras deferenti, sine quacumque dilatione et difficultate persolvas. Datum Cusanti, anno Domini M° CC° septuagesimo, mense ianuario.

326 [1270, avril, ou] 1271 (n. st.), [1er-4] avril. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, confirme à l’abbaye de Cercamp la possession de tous les biens acquis sur ses terres avant 1270. A. Original perdu. B. Vidimus du 16 octobre 1412 par Jean Lourdel, garde du sceau du bailliage d’Amiens dans la prévôté de Doullens, Arras, ADPdC, 12 H 3, non coté.

Ego Guido de Castellione, comes Sancti Pauli, notum facio omnibus presentes litteras inspecturis quod ego, assensu et voluntate heredum meorum, ob remedium anime mee et antecessorum meorum, concessi et confirmavi ecclesie Caricampi et fratribus ibidem Deo servientibus omnia et singula que possident et habent, possederant et habuerunt in terra mea usque ad annum Domini millesimum ducentesimum septuagesimum, tam in terris quam aliis quibuscumque, in perpetuum pacifice possidenda, salvo in omnibus iure meo ac eciam alieno. In cuius rey testimonium et munimen, presentem literam predictis ecclesie et conventui tradidi sigilli mey impressione communitam. Datum anno prescripto, mense aprili.

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327 1273 (n. st.), janvier. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, confirme qu’Adam de Houvin, chevalier, a donné à l’abbaye Saint-Crépin-en-Chaye de Soissons la grosse et la menue dîme de Houvin, mouvant de son fief et précédemment engagée aux religieux, et renonce à tous ses droits sur cette dîme. A. Original perdu. B. Copie du XVIIIe s. par dom Grenier, Paris, BNF, Collection Moreau, t. 197, f. 84r, d’après A. - C. Copie du XVIIIe s., même bibl., Collection de Picardie, t. 175, f. 131r, d’après A. - D. Copie du XVIIIe s., même bibl., Collection de Picardie, t. 261, f. 244r, d’après A.

Nous Guis de Chastillon(a), cuens de Saint Pol, faisons asavoir a tous cels qui ces presentes lettres verront et orront que, comme il fust(b) ainsi que l’eglise Saint Crespin en Chaye de Soissons eust tenu ca en arriere et tenist encore en nom de gage la disme de Houvin, mouvant de(c) nostre fié et appartenant a Adam de Houvin, chevalier, par raison d’heritage, nous, a la requeste le dit Adam, reconnoissant(d) devant nous comme devant seigneur qu’il avoit aumosné et quitté de nouvel la proprieté et l’heritage de toute celle disme, grant et menue, en nom d’aumosne pure a toujours a la dite eglise, sans retenir ne rachapt ne autre droiture, volons, greons, loons et confermons comme sires la dite aumosne de la dite disme faite a la dite eglise dou dict Adam ; et octroions a cele eglise a avoir et a tenir d’ore en avant toute cele disme et les apartenances de cele disme a tous jours franchement et quittement en main morte ; et quittons a la dite eglise de tout en tout, de nous et de nos oirs a tous jours, quelconque nous avons et povons et devons avoir de fié, d’omage, de service, de seigneurie, de toute droicture et de toute redevance en la dite disme, ne riens ne retenrons. Et pour ce que ce soit ferme chose et estable a toujours, et tenable de nous et de nos oirs, que nous y obligons(e), nous avons baillié a la dite(f) eglise ces presentes lettres scellees de nostre seel. Ce fu fait en l’an de grace M CC LXXII, ou mois de janvier. (a) Chasteillon CD. - (b) fut CD. - (c) en C. - (d) reconnaissant C. - (e) obligeons CD. - (f) dit B.

328 1273 (n. st.), janvier. - Aubigny[-en-Artois]. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, vidime l’acte de son homme lige Jean de Bailleulmont, chevalier, par lequel celui-ci fait savoir qu’il a vendu au chapitre cathédral d’Arras 50 mencaudées de terre à Pommier, pour l’entretien de deux cha394

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pellenies dans l’église, en présence du sénéchal de Ternois et de ses pairs, qui ont approuvé la transaction, et avec l’accord de son épouse Mathilde ; le comte approuve cette vente en tant que seigneur immédiat de Jean. A. Original perdu. B. Copie de 1282, Paris, BNF, lat. 17737 (Registrum capellaniarum du chapitre cathédral), f. 76v-78v. a. A. de Loisne, « Le cartulaire des chapellenies », p. 349, n° 159 (éd. fragmentaire).

Nos Guido de Castellione, comes Sancti Pauli, notum facimus omnibus tam presentibus quam futuris nos vidisse et diligenter inspexisse litteras Iohannis, domini de Balloel(a) in Monte, militis, ligii hominis nostri, sigillo sigillatas ipsius continentes hec verba : Ego Iohannes, dominus de Balloel in Monte, miles, notum facio omnibus tam presentibus quam futuris quod ego, propter apparentem paupertatem meam, cognitam, probatam et iudicatam per illos ad quos pertinet cognitio et iudicium talis rei, in presentia discreti viri Hugonis, senescalli de Ternesio, servientis magnifici principis domini Guidonis de Castelleone, comitis Sancti Pauli, domini mei, et hominum ipsius, parium meorum, quinquaginta mencaldatas terre, parum plus aut parum minus, iacentes in territorio de Pumiers, videlicet : ad locum qui dicitur as Haveis quindecim mencaldatas, ad locum qui dicitur Campus Ransindis et retro domum de Capi quindecim mencaldatas, et ad viam de Bailloel viginti mencaldatas, quam quidem terram de ipso comite tenebam in feodum, presente ad hoc Mathilde, uxore mea, volente et consentiente expresse, ecclesie Attrebatensi ad opus et usus perpetuos duarum capellaniarum ecclesie ipsius, quarum unam tenet ad presens Egidius de Angre, aliam vero Egidius Wardeavoir, perpetui eiusdem ecclesie capellani, bene et ad legem secundum usum et consuetudinem patrie vendidi et werpivi ; atque terram ipsam, cum omni iure quod in ea ego aut dicta uxor mea habebam et habere poteram quacumque de causa, in manu senescalli ipsius, ad opus et usus predictos, more solito reportavi. Et recognovi coram eodem senescallo dictisque hominibus comitis ipsius, paribus meis, me recepisse et habuisse ad plenum ex parte dicte ecclesie, de bonis ad easdem capellanias spectantibus, precium venditionis istius in sicca pecunia et bene numerata ; que iam totaliter in utilitatem meam propriam est conversa. Coram quo quidem senescallo dictisque hominibus ipsius comitis, paribus meis, fide interposita, publice creantavi quod in huiusmodi terra aut in aliqua parte eius per me aut per alium nichil iuris ex nunc in posterum reclamabo, neque queram artem, ingenium, materiam, causam, medium aut remedium sive modum per quod aut per que dicta Attrebatensis ecclesia sive capellani predicti aut successores eorum aliquam(b) processu temporis solam modicam molestiam sustineant aut iacturam. Ad hec, si dicta M[athildis], 395

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uxor mea, dotem aut ius aliquod aliud in huiusmodi terra aut in aliqua parte eius processu temporis peteret et forsitan obtineret, in presentia senescalli ipsius hominumque dicti comitis, paribus meis predictis, aboutavi legittime capellanos predictos et successores suos, capellanos Attrebatenses, per assensum expressum dicte M[athildis], uxoris mee, ad quinquaginta mencaldatas terre quam habeo et in feodum teneo de ipso comite Sancti Pauli in territorio de Bailluel inter haiam Berengeri et haiam(c) Theobaldi le Berron, quam quidem terram libere et absolute capellani ipsi suique successores nomine assignamenti tenebunt, fructus et proventus ex ea levabunt pacifice, omni tempore per quod ipsa M[athildis] dotem aut ius aliud obtineret et haberet in terra superius nominata. Quibus actis ut dictum est, prenominatus senescallus, ad petitionem meam, per documentum dictorum hominum comitis ipsius, parium meorum, de terra huiusmodi vendita virum dominum Andream de Aurelianis, tunc decanum Attrebatensem, nomine ecclesie predicte, ad opus et usus capellaniarum ipsarum, in forma qua fieri debuit sollempniter investivit, ita quod capellani ipsi successoresque sui terram huiusmodi tenebunt imperpetuum de dicto comite Sancti Pauli suisque heredibus, comitibus Sancti Pauli, per tres denarios Parisienses annui redditus, solvendos annis singulis in festo sancti Remigii in capite octobris apud Albigniacum servienti comitis ipsius, ad hoc ibidem et ad alia deputato, sub pena duorum solidorum de lege, et per sex denarios de relevio totiens quociens decanus Attrebatensis qui pro tempore erit morietur(d), exemptam penitus ab aliis servitiis, consuetudinibus, oneribus et exactionibus quibuscumque ; hoc notato quod, per modum et formam contractus istius, illam omnino iusticiam quam in tota terra predicta habebam quitavi eidem comiti suisque successoribus, comitibus successive Sancti Pauli, imperpetuum, volens quod me non obstante aut alio herede meo ex ea amodo pacifice gaudeat et quiete. Homines vero comitis ipsius, predicti pares mei, ab ipso senescallo, deinde a serviente viri nobilis domini Drogonis de Ambianis, militis, super hiis de consuetudine castri Albigniacensis communiter et specialiter adiurati, dixerunt et iudicaverunt, habito inter eos primitus consilio, quod per ea que viderant et audierant ego contractum istum, urgente paupertate mea, bene et ad legem facere poteram et feceram, et quod si hunc non fecissem deteriorem contractum oportuisset me fecisse, et quod etiam terram huiusmodi in manu dicti senescalli ad opus dicte Attrebatensis ecclesie perpetuosque usus capellaniarum ipsarum reportaveram ut decebat, et quod etiam tantum ex ea feceram quod ego aut aliquis alius heres meus sive alius ex parte mea nichil iuris in terra huiusmodi aut in modica parte eius ex nunc imposterum reclamare poteram aut debebam, et quod etiam nesciebant aliquem preter quam ecclesiam Attrebatensem ad opus et usus perpetuos capellaniarum ipsarum qui ius haberet aliquod in eadem, et quod aboutamentum predictum rite et legittime factum erat. Dixerunt etiam et iudicaverunt quod dictus senescallus, vice et nomine comitis ipsius, prenominatum decanum Andream, 396

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nomine sepedicte Attrebatensis ecclesie, ad usus capellaniarum ipsarum de terra predicta investiverat bene et ad legem, et quod ecclesia ipsa in forma predicta ad usus predictos eandem terram habebat et tenebat licite et secure, et quod nullus alius quam ecclesia ipsa ad usus capellaniarum earumdem per ea que superius acta sunt ius habebat aliquod in eadem, et quod etiam aboutamentum predictum pro dote dicte M[athildis] factum fuerat modo debito et etiam consueto. Ad cautelam tamen promisi terram huiusmodi venditam liberare penitus ab assignamentis, obligationibus et dotibus, si que sint, prenominate ecclesie Attrebatensi, meipsum bona mea necnon heredes et successores meos quicumque pro tempore fuerint ad hec obligans specialiter et astringens. Ut ergo hec omnia et singula suprascripta tam a me quam heredibus meis et successoribus fideliter et firmiter observentur imperpetuum, presentem cartam inde factam sigilli mei munimine roboravi. Actum apud Albigniacum, anno dominice incarnationis M° CC° LXX° II°, mense ianuario. Nos vero predicta omnia et singula, prout superius acta sunt et scripta, tanquam ipsius Iohannis immediatus dominus rata habentes et grata, propter Deum, nostrarum et antecessorum nostrorum remedium animarum, Attrebatensis ecclesie reverentiam et amorem, humilem quoque supplicationem ipsius Iohannis, volumus, concedimus et laudamus atque etiam quantum in nobis est approbamus. Igitur, ut hec predicta robur obtineant perpetue firmitatis, cartam presentem sigilli nostri fecimus appensione muniri. Actum loco et anno et mense supradictis.  (a) militis, biffé B. - (b) aliqua B, lire aliquam. - (c) loaiam B, lire haiam. - (d) decanus, répété B.

329 1273 (n. st.), janvier. Étienne du Péage et Jean de Fricourt, chevaliers, reproduisent l’acte par lequel Robert [II], comte d’Artois, leur a confié le soin de partager, entre lui et Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, la haute justice dans la châtellenie d’Aubigny[-enArtois] et à Bucquoy, ainsi que de délimiter les châtellenies de Beaurain et d’Hesdin ; ils procèdent à ce partage pour la châtellenie d’Aubigny, en énumérant les fiefs et les arrière-fiefs sur lesquels chacun se verra reconnaître le droit de haute justice. Les deux comtes approuvent l’accord et apposent leurs sceaux. A. Original perdu. B. Copie du XIVe s., Arras, ADPdC, 18 H 1 (cartulaire d’Aubigny), f. 60r-62v.

[N]ous(a) Estevenes dou Puage et Jehans de Friucourt, chevalier, faisons savoir a tous chiaus qui sont et a venir sont ke, comme nous avons recheu 397

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les lettres de nobles hommes nos chiers signeurs, c’est a savoir de Robert, conte d’Artoys, et de Guyon de Chasteillon, conte de Saint Pol, en paroles de latin si com eles sont chi apres devisees et escrites : Robertus, comes Attrebatensis, omnibus presentes litteras inspecturis salutem. Noveritis quod nos, propter dilectionis affectum quem ad carissimam matrem nostram Mathildim, comitissam Attrebatensis et Sancti Pauli, uxorem dilecti et fidelis nostri nobilis viri Guidonis de Chastellione, comitis Sancti Pauli, et ad ipsorum liberos, fratres nostros, gerimus, damus et concedimus ex gratia speciali, in augmentationem feodi quod tenet a nobis, prefato Guydoni et eius heredibus omnimodam altam iusticiam in medietate ville de Albigniaco et ortorum dicte ville, necnon et totam altam iusticiam in tota villa de Buscoy et ortis eiusdem ville, et totam altam iusticiam in medietate omnium feodorum et retrofeodorum villarum predictarum moventium de feodis dicti comitis – omnimoda alta iusticia in alia medietate dicte ville de Albigniaco et omnium feodorum et retrofeodorum predictorum, necnon et omnium feodorum et retrofeodorum totius alterius terre domini Drogonis de Ambianis, militis, penes nos et heredes nostros remanente. Nos autem et dictus comes Sancti Pauli elegimus duos probos viros, videlicet Stephanum dictum de Pedagio et Iohannem de Friuecort, milites, qui, per iuramentum suum, villam de Albigniaco et ortos eiusdem ville et omnia feoda et retrofeoda supradicta de dicto comite moventia fideliter et equaliter pro posse suo divident ac metas etiam ponent, ita quod unam medietatem feodorum predictorum et retrofeodorum ponent versus Attrebatum et alteram medietatem versus terram dicti comitis Sancti Pauli. Partitione vero huiusmodi sic facta, omnimoda alta iustitia in medietate feodorum et retrofeodorum de dicto comite moventium versus Attrebatum, assignata et metata, ac etiam in medietate ville de Albigniaco, nobis et heredibus nostris libere remanebit, omnimoda alta iustitia in altera parte penes dictum comitem et heredes suos remanente. Predicti autem duo milites divident similiter castellaniam de Bello Ramo a castellania de Hysdinio, et divisione facta, metas ponent, ita quod omnimoda iusticia in castellania Belli Rami sic divisa et metata et pertinentiis eiusdem penes dictum comitem et heredes ipsius similiter remanebit, excepta villa de Aubin et ortis dicte ville, in quibus villa et ortis nos et heredes nostri habebimus omnimodam iustitiam et omne maniamentum iusticie quod ibidem habuit dictus comes, et excepta villa que dicitur Tortefontaine et ortis eiusdem ville in quibus etiam omnem iusticiam habebimus. Si vero prefati duo probi viri non possent in divisione predictorum vel metarum positione concordare, ipsi discordiam et causam discordie ad nobilem virum senescallum Flandrie tanquam ad tercium a nobis et dicto comite electum reportarent. Et quicquid senescallus predictus cum altero duorum predictorum militum super premissis omnibus et singulis concordaret vel etiam ordinaret, illud a nobis et dicto comite inviolabiliter servaretur. Quicquid autem super dictis divisione et metarum positione 398

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a predictis viris factum fuerit, in scripturam sigillis ipsorum sigillitam redigeretur. Si vero aliqua feoda de castellania Belli Rami infra castellaniam de Hisdinio includantur, alta iusticia illorum feodorum ad nos integre pertinebit. Et si aliqua feoda castellanie de Hysdinio infra castellaniam Belli Rami includantur, alta iustitia illorum feodorum ad comitem Sancti Pauli penitus remanebit. In cuius rei testimonium, nos et dictus comes unanimiter et concorditer sigilla nostra presentibus litteris duximus apponenda. Actum apud Attrebatum, anno Domini millesimo ducentesimo septuagesimo primo, mense aprili. Nous, selonc le fourme des lettres devant dites et par le conseil de preudomes, avons partie et devisee le haute justice des fiés et des arriere fiés et des tenemens de le castelerie de Aubigni qui muevent du fief le conte de Saint Pol, dont il est hom le conte d’Artoys. Et chi apres, premierement, est devisee et determinee en quels fiés et en quels arriere fiés et en quels tenemens mouvans dou conte de Saint Pol li cuens d’Artoys a le haute justice, c’est a savoir a Bailluel, dont me sire Jehans de Bailluel est hom le conte de Saint Pol, et en toutes les tenanches qui descendent ou muevent ou sont del homage et dou fief que me sire Jehans de Bailluel tient de lui ; item, il a le haute justice a Habarc et en tous les fiés et les arriere fiés et les tenanches qui muevent, sont ou descendent del homage et dou fief que li sires de Habarc tient dou conte de Saint Pol, fors mis et exceptés les homages et les tenances des homages et(b) des arriere fiés dont Symons d’Ambrine et Wios d’Ambrine sont home le signeur de Habarc, es quels fiés et es quels arrierefiés et es queles tenances le haute justice demeure au conte de Saint Pol ; item li cuens d’Artoys a le haute justice es fiés et es arrierefiés et es tenances qui muevent et descendent ou sont del homage et dou fief mon signeur Wautier d’Auberch, qu’il tient dou signeur de Hachicourt ; item, il a le haute justice es fiés et es arriere fiés ou es tenances d’Anés, dont me sire Flaiaus d’Anés est hom le conte de Saint Pol de par se feme ; item, il a le haute justice ou fief Ernoul dou Val, qu’il tient dou conte de Saint Pol ; item, il a le haute justice es fiés et es arrieres fiés et es tenances qui muevent et descendent et sont dou fief et del homage que Hues dou Fiermont tient dou conte de Saint Pol ; item, il a le haute justice es fiés et es arrierefiés et es tenances qui muevent et descendent du fief et del homage que me sire Jehans de Hamarvile tient a Hamarvile dou conte de Saint Pol ; item, il a le haute justice ou fief et arrierefiés et es tenances qui muevent et descendent et sont du fief et del homage que Bauduins de Leuval tient de Wiot de Noiele, qui en est hom du conte de Saint Pol ; item, il a le haute justice ou fief et es arriere fiés et es tenances que me sire Enghorans de Gouve tient de Wiot de Noiele, qui en est hom le conte de Saint Pol ; item, il a le haute justice ou fief et es arrierefiés et es tenances que Jehans Longhebars de Fevring tient a Aubigni du conte de Saint Pol ; item, il a le haute justice es fief et es arrierefiés et es tenances que Caupesewe tient de mon signeur Bauduin Cauderons, et Bauduin Cauderons le tient du signeur de Berlete, et li sires de 399

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Berlete du conte de Saint Pol ; item, il a le haute justice ou fief et es arrierefiés et es tenances que Wibers de Biaumont tient de mon signeur Gillon de Berlete ; item, il a le haute justice ou fief et es tenances dont Heuvins li Boutilliers est hom liges mon signeur Jehan de Squaves ; item, il a le haute justice ou fief et es arriere fiés et es tenances que Brakes tient dou conte de Saint Pol a Anés ; item, il a le haute justice en IX hostises que li abbés du Mont Saint Eloy a a Le Capele d’encosté Aubigni et en VIII hostises qu’il a au Més et en VI hostises qu’il a a Anier et en XXIIII hostises qu’il a a Vileroie, a Filescans et au Ploych ; item, il a le haute justice en XXVIII mencaudees de terre que li prieus d’Aubigni y a ; item, il a le haute justice ou fief et es arriere fiés et es tenances mon signeur Warin de Becourt qu’il tient dou conte de Saint Pol en le terre d’Aire, et li cuens de Saint Pol a en restor de ce fief et des arriere fiés et de ces tenances qui sont vers le terre d’Aire toute le haute justice en ses demaines quelconke part qu’il les tiegne dou conte d’Artoys ; item il a le haute justice ou fief ke li sires de Squaves tient dou conte de Saint Pol, c’est a savoir sen manoir de Squaves ; item, il a le haute justice ou fief que li sires de Gouve tient dou conte de Saint Pol, c’est a savoir sen manoir de Gouve ; item, il a le haute justice ou fief que Jehans de Wanketin tient dou conte de Saint Pol, c’est a savoir sen manoir de Wanketin. En tous les fiés et en tous les arriere fiés et en toutes les tenances chi deseure devisees a li cuens d’Artoys et si hoir le haute justiche, hors mis et excepté chou qui apartient de le haute justice au conte de Saint Pol si com il est deseure devisé. Et chi apres est li partie ou li cuens de Saint Pol a le haute justice, c’est a savoir a Vilers et es fiés et es arriere fiés et en toutes les tenances qui muevent et descendent(c) et sont dou fief et del homage que Jehans Brovelins de Vilers tient dou conte de Saint Pol ; item, li cuens de Saint Pol a le haute justice a Savie et en tous les fiés et les arriere fiés et en toutes les tenances ki muevent et descendent et sont dou fief et del houmage ke Adans de Savie tient de lui ; item, li cuens de Saint Pol a le haute justice a Berlete et en tous les fiés et les arriere fiés et les tenances qui muevent et descendent et sont dou fief et del homage que me sire Gilles de Berlete tient de lui, hors mis le arriere fief que Capesewe tient de mon signeur Bauduin Cauderon, qui le tient de mon signeur Gillon de Berlete, et hors mis l’arriere fief que Wibers de Biaumont tient de celui mon signeur Gillon de Berlete, si com il est devisé chi deseure de ces II en le partie le conte d’Artoys ; item, li cuens de Saint Pol a le haute justice es fiés et es arriere fiés et es tenances qui sont et muevent et descendent dou fief et del homage ke Wistasses Caudiaus tient de mon signeur Gillon d’Enaucourt, que cil me sire Gilles tient dou signeur de Hacycourt, et li sires de Hacycourt dou conte de Saint Pol ; item, li cuens de Saint Pol a le haute justice es fiés et es arri[e]re fiés et es tenances(d) et es rentes et es terres ahanaules qui muevent et descendent et sont du fief Symon d’Ambrine, qu’il tient dou fief de Habarc ; item, li fiés et li arriere fiés et les tenances qui sont dou fief Jakemon Ammaurri, qu’il tient en fief de Longhebart, sont de le partie le conte de Saint Pol ; item, li cuens de Saint Pol 400

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a le haute justice en chinquante et V mencaudees de bos que li sires de Hacycourt tient de lui a Bellancourt ; item, li cuens de Saint Pol a le haute justice es fiés et es arriere fiés et es tenances qui descendent et muevent et sont dou fief et del homage que Hellins d’Av[er]dong(e) tient de lui a Linerueles ; item, li cuens de Saint Pol a le haute justice en tous les fiés et les arriere fiés et es tenances qui muevent et descendent et sont dou fief et del houmage que Bauduins d’Ambrine tient de mon signeur Jehans de Squaves ; item, il a le haute justice es fiés et es tenances qui muevent et descendent et sont dou fief que me sires Mikieus de Squaves tient dou signeur de Berlete ; item, il a le haute justice ou fief et es arriere fiés et es tenances qui muevent et descendent dou fief ke demisele Agnes Mairesse de Wandelicourt tient de lui ; item, il a le haute justice a Gyvenchi et en tous les fiés et les arriere fiés et les tenances qui muevent et descendent et sont del houmage et dou fief ke me sire Nicholes de Gyvenchi tient de lui ; item, il a le haute justice en tout chou que me sire Warins de Becourt tient de lui a Savie et en tous les tenemens qui muevent et descendent dou tenement mon signeur Warin a Savie ; item, il a le haute justice en tous les fiés et les arriere fiés et les tenanches qui muevent et descendent et sont dou fief et del homage que me sire Hellins de Wavring tient de lui a Hamarvile et es apartenances ; item, il a le haute justice es fiés et es arriere fiés et es tenances qui muevent et descendent et sont du fief et del homage que me sire Bauduins de Rume tient de lui a Tylloi et es apartenances ; item, il a le haute justice es fiés et es arriere fiés et es tenances de Betencourt qui muevent et descendent et sont dou fief et del homage Bauduin de Betencourt, qu’il tient de lui ; item, li cuens de Saint Pol a le haute justice en tous les hostes et en tous les tenances et les tenemens que li prieus d’Aubigni a a Savie et a Ysier et a Ghiertruvile et a Wandelicourt ; item, il a le haute justice en tout sen demaine de Aubigni, par le restor ke li cuens d’Artoys en a en le terre de Aire en le terre le signeur de Becourt. En tous les fiés et les arriere fiés et en tous les autres tenemens chi deseure devisés en le partie le conte de Saint Pol, et en toutes les apartenances, demeure li haute justice au conte de Saint Pol et a ses hoirs. Et pour chou que ces parties de le haute justice chi deseure pour l’une partie et pour l’autre devisees soient fermes et estaules parduravlement, nous Estevenes dou Puage et Jehans de Fruyecourt, chevalier devant nommé, avons mis nos seaus a ces presentes lettres. Et nous Robers, cuens d’Artoys, et Guys de Chasteyllon, cuens de Saint Pol, qui nous sommes acordé as parties devant dites, avons pendus nos seaus en ces lettres aveuc les seaus des deus chevaliers devant dis por chou que les parties ne puissen[t] estre corrumpues ne enfraintes ou tans a venir. Ce fu fait en l’an del incarnation nostre Signeur M CC LXXII ans, el mois de jenvier. (a) L’emplacement de l’initiale est resté blanc. - (b) et, suscrit B. - (c) et descendent, répété et exponctué B. - (d) et es tenances, répété B. - (e) Audong B, lire Averdong.

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330 1273 (n. st.), janvier. Étienne du Péage et Jean de Fricourt, chevaliers, reproduisent le même acte d’avril 1271/72 (voir acte n° 329) et procèdent au partage de la haute justice dans le village d’Aubigny[-en-Artois] entre Robert [II], comte d’Artois, et Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, en énumérant les parcelles (més) sur lesquelles chacun se verra reconnaître le droit de haute justice. Les deux comtes approuvent l’accord et apposent leurs sceaux. A. Original sur parchemin, 470/480 × 620 mm (repli 35/40 mm), scellé de quatre sceaux ronds de cire brune pendant sur lacs de soie rouge (sceau armorial d’Étienne du Péage, légendé : « + S. Estevenon du Paaie chevalier » ; sceau armorial de Jean de Fricourt, légendé : « + S. Jehans de Frieeourt (sic) » ; sceau équestre de Guy III de Châtillon, légendé : « + Sigillum Guidonis de Castellione comitis Sancti Pauli », contre-sceau : « + Sigillum secreti mei » ; sceau équestre de Robert II d’Artois, légende détruite, contre-sceau non légendé), Arras, ADPdC, A 21, n° 5 (notes dorsales : « La division de la haute joutice d’Aubegni entre mons. d’Artois et le conte de Saint Pol, M CC LXXII en jenvier », XIIIe s. ; « XLIICC », XVe-XVIe s. ; « Laye d’Aubigny, 1272 », « 1271 avril, 1272 janvier, Aubigny, n° 464 », XVIIIe s.).

Nous Estevenes dou Paiage et Jehans de Friuecourt, chevalier, faisons savoir a tous caus ki sont et ki a venir sont ke, comme nous aions recheu les lettres de nobles hommes nos chiers siegneurs, de Robert, conte d’Artois, et de Guion de Castellon, conte de Saint Pol, en paroles de latin si com eles sont chi apres devisees et escrites : (Suit l’acte de Robert II d’Artois reproduit dans l’acte n° 329) Nous, selonc le fourme des lettres devant dites et par le consel de preudommes, avons partie, divisee et bousnee le haute justiche en le vile de Aubengni en ceste maniere, si est a savoir ke nous avons assené au devant dit conte d’Artois et a ses hoirs le moitiet de le vile d’Aubengni et au devant dit conte de Saint Pol et a ses hoirs l’autre moitié. Et ceste est li partie le conte d’Artois, c’est a savoir li castiaus mon signeur Drieuon d’Amiens et se mote ensi com ele s’estent de lé et de lonch et toute li partie de le vile d’Aubengni par devers l’iave ensi com ele s’estent parmi le milieu de le vile duskes as bousnes ki sont assises de l’un coron duskes a l’autre. Et chi desous sont contenu li manoir et li més amasé et desamasé ki sont en ceste partie, et cil et celes ki les tienent : premierement, Jehans dou Flos I més, Berte li Ducoise un més, Pieres li Karons un més, Jehans de Teneu un franch més, Michieus de Bele Avesne un més, Jehans li Merchiers un més, Vinchans Durs Deniers un més, Pieres li Merchiers un més, Robers de Biaumont II més, Jehans de l’Iave un més, Bauduins Croke Orson un més, Margerite Lambelete un més, Symons Makeriaus III més, Guifrois li Barbiers un més, Jehans Makeriaus un més, Sare Larie un més, Pieres d’Arras un més, Juliane li Cate 402

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un més, Pieres d’Arras Bon Chiers un més, Robers de Coulement un més, Maroie li Marescalle un més, Maihus dou Pont un més, Emmelos li Mausniere un més, Gilles de Hestrus un més, Bernars Groingne un més, Nicholes dou Pont un més, Guifrois li Harles un més, Pieres li Goudaliers un més, Symons Makeriaus un més, sen part Pieres de Closcamp avoech lui, Colars Taut Saison un més, Bauduins Croke Orson un més, Nicholes li Asnes un més, Colars Pilepot un més, Maroie Morande un més, Colars dou Pont un més et li més ki fu Colart de Baillelet, Aliaumes Cardons un més, Maroie Onneree un més, Robers Leurens un més, Colars de le Crois un més, Margerite Lambelete un més, Guifrois li Harles un més, Mehaus Kikeree un més, Colars Taut Saison un més, li enfant Huon de Vilers I més, Aalis Rousee I més, Jehanete Morande I més, Michieus Robache un més, Bauduins li Fourniers I més, Jehans li Cressonniers un més, Colars Dodins un més, Hues li Goudaliers un més, Maroie li Marescalle I més, Michieus Robache I més, Mehaus Kikeree I més, Simons Glagos II més, Jehans li Drapiers un més, Jehans Porte Hors un més, Climenche Boidine I més, Bauduins Maraus I franch més, me sire Nicholes d’Anés I més, Symons Glagos un franch més, Mehaus Kikeree I més, Maroie de Caucourt I més, Jehans Espourons un franch més, Michieus Robache I franch més, Emme feme Colart Roussel ki fu I franch més, de rekief I més rentier, Simons Buskes I més, Jakemes li Cordiers I més, Killiens Pilepot I més, Jehans li Drapier I més, sire Drieus d’Amiens I més, Colars li Mansniers I més, et si i est li molins au pont, Wiliaume li Drapiers I més, Jehans Bonnes I més, Maroie de Hestrus un més, Marges Makerele I més, Jakemes li Cas I més, Colars de Tilloi I més, Pieres de Closcamp I més, Aalis Rousee I més, Grars de Vilers I més, Jehanes Rousee I més, Maroie li Barbiere I més, Jehan Roussiaus I més, Pieres de Closcamp I més, Maroie Ragane I més, Jakemes des Wés I més, li Prieus I vuit més, Mehaus Prieuse I més, Maroie Rollande I més, Pieres li Fourniers I més, Jehans Vernes I més, Jehans de l’Iave I més, tous li manoirs de le priauté d’Aubengni, Gilles de le Capele I més, Margrite de le Capele I més, Wistasses Morans I més, Raous Coiteles I més, Yde de Betencourt I més, Jehans Cachons I més, Maroie Morande I més, Gilles Basins I més, Pieres Ogiers I més, Bauduins li Fourniers I més, Jehans Bonsoi I més, Jakemes li Cordiers I més, Jehans Turelure I més, Jehans Porte Hors I més, Jehans des Wés I més, Pieres d’Arras I més, li molins de le vile d’Aubengni. En ces parties deseure devisees et es apartenanches demeure li haute justiche au conte d’Artois et a ses hoirs. Et che est li partie le conte de Saint Pol en le vile d’Aubegni devant dite, c’est a savoir li mote le conte de Saint ensi com ele s’estent de lonch et de lé et toute li partie de le vile d’Aubegni par devers le mote devant dite ki est le conte de Saint Pol, ensi com ele s’estent par milieu de le vile duskes as bousnes ki sont assises de l’un coron duskes a l’autre. Et chi desous sont contenu li manoir et li més amasé et desamasé ki sont en ceste partie, et cil et celes ki les tienent : premierement, Jehans li Petis I més, Beetris li Sammeresse I 403

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més, Liegars Mignote I més, Thumas Pavellons I més, Ysabiaus li Ahaneresse I més, Jehans Baudris I més, Pieres li Fourniers I més, demisele Gile I més, Bertous de Habarch I més, Maupins I més, Colars li Asnes I més, Vinchans li Asnes I més, Wautiers li Fourniers I més, Jehans de Gauchin I més, Killiens Froide Espee I més, li enfant Jehan l’Asne I més, Jehans de Gauchin I més, Lambers de deriere le castel I més, li enfant Raoul Godebert I més, Colars Werinfrois I més, Gilles Guerle I més, Jehans Alauamme I més, Tassars li Buleteres I més, Juliane li Waite I més, Leurens li Baillus I més, Sare Oedele I més, Agnes Couillete I més, Tassars li Buleteres I més, Marghe d’Anving I més, me sire Hues de Houchin I més, Oede Maupine I més, Rogiers dou Ploich I més, Michieus Pipe I més, Pieres Potiers I més, Colars Bruge I més, item Colars Bruge I més, Colars Godebers I més, Bauduins de Coulemont I més, Jehans del Oumel I més, Oliviers I més, Jehans des Wés I més, Gilles Basins I més, Oliviers I més, Jehans Gourdins I més, Ernous li Asnes I més, Symons li Clers I més, Pieres Groingne I més, li fours le prieus d’Aubengni, Averons de Gremmes I més, Colars Belme I més, et ses sereurs, Alars de Castel I més, Mehaus Prieuse I més, Wauterie li Ribaus I més, Michieus Pipe I més, Eve d’Arras I més, Wautiers li Merchiers I més, Jakemes li Fevres I més, Colars de Tilloy I més, Gilles li Merchiers I més, Hues li Escremisieres I més, Pieres d’Arras I més, Hanons de Montenescourt I més, Wibers Longes I més, Maihus dou Monchel I més, Jehans d’Asch I més, Warins li Goudaliers I més, Pieres Maughiers I més franch, Colins li Asnes I més, Felisse de Gauchin I més, Maroie li Cate I més, Williaumes Constans I més, Maupins I més, li enfant Jehan l’Asne I més, Juliane li Waingneresse I més, Williaumes Constans I més, Marghe li Cuveliere I més, Williaumes Constans I més, Maroie Ouneree I més, Maroie li Barbiere I més, Colins Belins I més, Marghe li Cuveliere I més, Bauduins de Coulemont I més, Bauduins li Goudaliers I més, Tassars li Karons I més, Colars Lambers I més, Gilles li Karons I més, Maroie li Faneresse I més, Pieres li Marescaus I més, Jakemes li Fevres I més, Jehans Makeraus I més, Wautiers Roussiaus I més, Pieres li Fourniers I més, li fours dou Bourch, Wautiers li Merchiers I més, Gilles li Merchiers I més, Eve d’Arras I més, Colars Hardis I més, Wistasses li Marescaus I més, Bernars Groingne I més, Williaumes li Parmentiers I més, Asses d’Ambrine I més, Sainte li Cate I més, Wistasses Morans I més, Jehans Fremins I més, Maroie Ragane I més, Aelis dou Fouet I més, Michiés Pipe I més, Maroie Eppouronne I més, Marges dou Heket I més, Felisse de Closcamp I més, Marge de Houchin I més, Jakemes li Cordiers I més, Pieres Groingne I més, Wautiers li Fourniers I més, Jakemes li Magmiers I més, (a) li Frois I més, Jakemes dou Viés Pont le més de Biaufort. Li partie dou travers d’Aubegni tele ke me sire Gilles de Berlete l’i a et tele ke li quens de Saint Pol i a est en le partie le conte de Saint Pol. En ces parties chi deseure devisees en le partie le conte de Saint Pol et es appartenances de ces parties demeure li haute justiche au conte de Saint Pol et a ses hoirs. Et pour chou 404

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ke les parties de le haute justiche chi deseure pour l’une partie et pour l’autre devisees soient fermes et estaules parduraulement, nous Estevenes dou Paiage et Jehans de Fruiecourt, chevalier, devant nommé, avons mis nos seaus a ces presentes lettres. Et nous Robers, quens d’Artois, et Guis de Castellon, quens de Saint Pol, ki nous sommes acordé as parties devant dites, avons pendus nos seaus en ces presentes lettres avoec les seaus des deus chevaliers devant dis por cou ke les parties ne puissent estre corompues ne enfraintes ou tans a avenir. Che fu fait en l’an del incarnation nostre Signeur mil CC et sexante et douse, ou mois de jenvier. (a) Un nom semble être omis.

331 1273 (n. st.), janvier. Étienne du Péage et Jean de Fricourt, chevaliers, reproduisent le même acte d’avril 1271/72 (voir acte n° 329) et procèdent au partage de la haute justice dans le village de Bucquoy entre Robert [II], comte d’Artois, et Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, en énumérant les fiefs et les arrière-fiefs sur lesquels chacun se verra reconnaître le droit de haute justice. Les deux comtes approuvent l’accord et apposent leurs sceaux. A. Original sur parchemin, 550/570 × 710 mm (repli 30/40 mm), scellé de quatre sceaux ronds de cire verte pendant sur lacs de soie rouge (sceau armorial d’Étienne du Péage, légendé : « + S. Estevenon du Paaie chevalier » ; sceau armorial de Jean de Fricourt, légendé : « + S. Jehans de Frieeourt (sic) » ; sceau de Guy III de Châtillon, légendé  : «  + Sigillum Guidonis de Castellione comitis Sancti Pauli », contre-sceau : « + Sigillum secreti mei » ; sceau de Robert II d’Artois, légendé : « Sigillum Roberti comitis Atrebatensis », contre-sceau non légendé), Arras, ADPdC, A 21, n° 4 (notes dorsales : « La devise de la haute joutise des fiéz et des arriere fiéz de Bucoi entre mons. d’Artois et le conte de Saint Pol, et les parties fetes des conquéz féz du conte Robert durant mariage entre li et madame Mahaut, sa fame, puis contesse de Saint Pol, en la ballie de Hedin et celle d’Avesnes et d’Aubegni », « M CC LXXI », « facta », XIIIe s. ; « XLIIII », XVe-XVIe s. ; « Laye d’Aubigny, 1272 », « 1271 avril, 1272 janvier, haute justice à Buquoi, n° 463 », XVIIIe s.). B. Vidimus contemporain par l’official d’Arras, même dépôt, A 21, n° 4 bis.

Nous Estieuenes dou Paiage et Jehans de Friuecourt, chevalier, faisons savoir a tous chiaus ki sont et ki a venir sont ke, comme nous aions recheu les letres de nobles hommes nos chiers siegneurs, de Robert, conte d’Arthois, et de Guyon de Castellon, conte de Saint Pol, en paroles de latin si com eles sont chi apres devisees et escrites : (Suit l’acte de Robert II d’Artois reproduit dans l’acte n° 329) 405

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Nous, selonch le fourme des letres devant dites et par le consel de preudommes, avons devisee et partie le haute justice des fiés et des arrierefiés ki muevent de le vile de Buscoi ke li cuens de Saint Pol tient du conte d’Artois. Et che est li partie de le haute justice ki demeure au conte d’Arthois et a ses hoirs es fiés et es arrierefiés de le vile devant dite, ce est a savoir, premierement, arrierefief ki muevent del houmage monsigneur Jehan de Saire, lesquels arrierefiés il tient en sen hommage dou conte de Saint Pol ; et en ces arrierefiés est li tenance et li arrierefiés Bauduin de Logest ; item, li tenance et li arrierefiés Jehan dou Bos ; item, li arrierefiés Symon dou Bos qu’il tient de Jehan dou Bos ; item, li arrierefiés Warnier de Hendecourt k’il tient de Jehan dou Bos ; item, li arrierefiés Pieron de Hendecourt k’il tient de Jehan dou Bos ; item, li arrierefiés Robaut fil mon signeur Jehan de Saire ; item, li arriere fié dou fil Jehan Coterel qu’il tient de Pieron Coterel et de mon signeur Jehan de Saire ; item, li arrierefiés Jehan Guifroi ; item, li tenance Margritain de le Vigne ; item, li arriere fiés Jehan de Logest. Item, en ceste partie est li fiés mon signeur Jehan de Goumecort et li arriere fié ki muevent de cest meisme fié, ce est a savoir li arriere fiés Huon Rete ; item, li arrierefiés Jehan dou Bos ; item, li arrierefiés Pieron de Douchi ; item, li arrierefiés Bauduin de Logest ; item, li arrierefiés Rogier de Biaumont k’il tient de Bauduin de Logest, li arrierefiés Gillon Caperon qu’il tient dou signeur de Goumecourt, li arrierefiés ki fu Jehan Cresson k’il tient dou signeur de Goumecourt, li arriere fiés Peleus ; item, li arrierefiés Pieron Widrele ke il tient dou signeur de Goumecourt ; item, li arrierefiés Bauduin Coterel ke il tient dou signeur de Goumecourt ; item, li arrierefiés Ernoul le Vilain qu’il tient dou signeur de Goumecourt ; item, li arrierefiés Jehan de Courceles ke il tient dou signeur de Goumecourt ; item, li arrierefiés Jakemon le Fourier qu’il tient dou siegneur de Goumecourt ; item, li arrierefiés Jehan de Douchi qu’il tient dou siegneur de Goumecourt ; item, li tenanche le feme Jehan Coterel k’ele tient dou signeur de Goumecourt ou tieroir de Buschoi. Item, en ceste partie sont li arriere fief qui muevent des fiés Pieron Groignart, c’est a savoir li arrierefiés mon signeur Jehan de Saire ; item, li arrierefiés Jehan de Goumecort ; item, li arrierefiés Warnier de Hamelaincort k’il tient de Pieron Groignart ; item, li arriere fiés Jehan de Goumecourt k’il tient de Warnier de Hamelaincort ; item, li arrierefiés Gillon de Marchaus k’il tient de Pieron Grongnart ; item, li arrierefiés Beket de Baillescourt qu’il tient de Pieron Grongnart ; item, li arrierefiés Symon le fil Bertoul Hesselin ke il tient de Pieron Grongnart ; item, li arrierefiés Gillon Willart ke il tient de Pieron Grongnart ; item, li arrierefiés Bauduin de Logest ke il tient de Pieron Grongnart ; item, li arrierefiés Bauduin Cosset qu’il tient de Bauduin de Logest ; item, li arrierefiés Jehan Fourdin k’il tient de Pieron Grongnart ; item, li arrierefiés le fil Jehan Coterel qu’il tient de Pieron Grongnart ; item, li arrierefiés le fil Williaume l’Enfant k’il tient de Pieron Grongnart ; item, li arrierefiés le fil Warnier Willart que il tient de Pieron Grongnart ; item, 406

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li arrierefiés Pieron Willart k’il tient de Pieron Groignart ; item, li arrierefiés Gillon Potage k’il tient de Pieron Groignart ; item, li arrierefiés Gillon Esrachekaisne qu’il tient de Pieron Grongnart ; item, li arrierefiés Gillon d’Aubainsevele qu’il tient de Pieron Grongnart ; item, li arrierefiés Ansel d’Ayssiel qu’il tient de Gillon d’Aubainsevele ; item, li arrierefiés Gillon de Aubainsevele qu’il tient de Pieron Grongnart ; item, li arrierefiés Gillon d’Aubainsevele qu’il tient de Pieron Groignart. Item, en ceste partie sont li arrierefief qui muevent dou fief Jehan dou Castel, ce est a savoir li arrierefiés Thumas de Carenchi ; item, li arrierefiés Williaume de Heraugieure ; item, li arrierefiés Williaume de Aeste ; item, li arrierefiés Vaast Gresent k’il tient de Williaume d’Aeste ; item, li arrierefiés Williaume Dausse qu’il tient de Williaume d’Aeste ; item, li arrierefiés Francois k’il tient de Williaume d’Aeste ; item, li arrierefiés Williaume de Courcheles qu’il tient de Jehan du Castel ; item, li arrierefiés Jehan del Atre qu’il tient de Jehan du Castel ; item, li arrierefiés Gillon de Hendecourt qu’il tient de Jehan del Atre ; item, li arrierefiés Jehan de Sailli k’il tient de Jehan del Atre. Item, en ceste partie est li fiés Jehan de Martinpuch de choi il est hom liges au conte et pers de son castel a Buschoi. Item, en ceste partie est li fiés mon signeur Jehan de Bailues de choi il est hom liges au conte. Item, li fiés mon signeur Wistasse de Hardecourt de choi il est hom liges au conte. Item, li fiés Wistasse de le Forest de choi il est hom liges au conte. Item, li fiés mon signeur Huon du Sart de coi il est hom liges au conte. Item, li fiés Gillon d’Estroumel de choi il est hom liges au conte. Item, li fiés Beket de Baillescourt de coi il est hom liges au conte. Item, li fiés Ysabel d’Aveluis de choi ele est demi lige a Beket de Baillescourt. Item, li fiés Gillon Esrachekaisne de choi il est hom demi liges au conte. Item, li fiés Gillon Potage de choi il est hom liges au conte. Item, li fiés mon signeur Pieron de Moilammes de choi il est liges hom au conte. Item, li fiés Jehan Buridan. Item, li fiés le fil Bertoul Hesselin de coi il est hom au conte a VII s. et demi. Item, li fiés Marien Boistiele de coi ele est hom au conte a VII s. et demi. Item, li fiés Bauduin de Baillescort de choi il est hom au conte a VII s. et demi. Item, li fiés Gillon Potage de choi il est hom au conte a VII s. et demi. Item, li fiés Jakemon d’Arras de coi il est hom au conte a VII s. et demi. Item, li fiés Jakemon Poket de coi il est hom au conte a VII s. et demi. Item, li fiés Bauduin Drieuon de coi il est hom au conte a VII s. et demi. Item et en ceste partie est li tenemens l’abbeesse de Berteaucourt k’ele tient du conte el tieroir de Buschoi. Item, li tenemens l’abbeesse d’Estruem ke ele tient a Aeste. Item, li fiés Jehan dou Bos de coi il est hom au conte a VII s. et demi. Item, en ceste partie sont li arrierefief ke on tient de mon signeur Williaume de Hellebusterne et de Williaume de Buschoi, ce est a savoir li arrierefiés monsigneur Robert de Goumecourt de choi il est liges hom a mon signeur Williaume de Hellebusterne ; item, li arrierefiés Robert de Saire qu’il tient de mon signeur Williaume de Hellebusterne  ; item, li arrierefiés Bauduin de Logest k’il tient de 407

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Williaume de Buschoi ; item, li arrierefiés Jehan d’Ayette ke il tient de Bauduin de Logest ; item, li arrierefiés Jehan Avechin ke il tient de Jehan d’Aeste ; item, li arrierefiés Jehan de Sailli ke il tient de Jehan d’Aeste ; item, li arrierefiés Bauduin Cosset ke il tient de Jehan d’Ayeste ; item, li arrierefiés Marien le Braconniere k’ele tient de Bauduin de Logest ; item, li arrierefiés Mehaut le fille Vaast de Logest k’ele tient de Bauduin de Logest ; item, li arrierefiés Gillon de Marchiaus qu’il tient de Bauduin de Logest ; item, li arrierefiés le fil de Robert de Bekerel k’il tient de Bauduin de Logest ; item, li arrierefiés Wistasse Coterel de coi il est hom liges a Williaume de Buschoi et pers de sen castiel ; item, li arrierefiés Adan de Danrihier de choi il est hom demi liges a Wistasse Coterel ; item, li arrierefiés Williaume de Honnecourt de choi il est hom liges a Williaume de Buschoi et pers de sen castel ; item, li arrrierefiés Gillon de Marchiaus de choi il est hom Williaume de Honnecourt a VII s. et demi ; item, li arrierefiés Jehan Onfran de coi il est hom Williaume de Honnecourt a VII s. et demi ; item, li arrierefiés Gillon Esrachekaisne de choi il est hom Williaume de Honnecourt a VII s. et demi ; item, li arrierefiés Jehan Fourdin de choi il est hom liges a Williaume de Buschoi ; item, li arrierefiés Ansel Fourdin de coi il est liges hom a Jehan Fourdin ; item, li arrierefiés Gillete le fille Maihieu de Bepaumes de choi ele est hom Jehan Fourdin a VII s. et demi ; item, li arrierefiés monsigneur Huon de Buschoi de choi il est hom liges a Williaume de Buschoi ; item, li arrierefiés Maihieu de Buschoi de choi il est hom liges a Williaume de Buschoi ; item, li arrierefiés Colars de Moiienevile de coi il est liges hom a Williaume de Buschoi ; item, li arrierefiés Gotran de Douchi de coi il est hom demi liges a Colars de Moiienevile ; item, li arrierefiés Gillot d’Aubainsevele de choi il est hom liges a Williaume de Buschoi ; item, li arrierefiés Gerart le Gay de coi il est hom Gillot d’Aubainsevele a VII s. et demi ; item, li arrierefiés Jehan le Carpentier de choi il est hom Gillot d’Aubainsevele a VII s. et demi ; item, li arrierefiés Jehan de Boiele de choi il est hom Gillot d’Aubainsevele a VII s. et demi ; item, li arrierefiés Huon Kierat de choi il est liges hom a Williaume de Buschoi ; item, li arriere fiés de choi il est liges hom a se feme ; item, li arriere fiés Jehan Alesin de choi il est hom Huon Kierat a VII s. et demi ; item, li arriere fiés Vaastin Alesin de choi il est hom Huon Kierat a VII s. et demi ; item, li arrierefiés Jehan Nedel de coi il est hom liges a Williaume de Buschoi ; item, li arrierefiés Jehan de Douchi de choi il est hom liges a Williaume de Buschoi ; item, li arrierefiés Robert Gamelon de coi il est hom Jehan de Douchi a VII s. et demi ; item, li arrierefiés Pieron Groingnart de coi il est demi liges hom a Williaume de Buschoi ; item, li arrierefiés Raoul Wenehier de coi il est demi liges hom a Pieron Groingnart ; item, li arrierefiés Jehan de Serinviler de coi il est demi liges hom a Pieron Groingart(a) ; item, li arrierefiés Jehan le Maieur de choi il est hom Pieron Groingnart a VII s. et demi ; item, li arrierefiés Gillot de Saint Amant de choi il est demi liges hom a Williaume de Buschoi ; item, 408

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li arrierefiés mon signeur Robert de Goumecourt de choi il est hom a Williaume de Buschoi a VII s. et demi ; item, li arrierefiés Gillot de Goumecort de choi il est hom Williaume de Buschoi a VII s. et demi ; item, li arrierefiés Jehan de Dyerviler de choi il est hom a Williaume de Buschoi a VII s. et demi ; item, li arrierefiés Jehan de Logest le fil Robert de Logest de choi il est hom Williaume de Buschoi a VII s. et demi ; item, li arrierefiés Jehan Gregoire de coi il est hom Jehan de Logest a VII s. et demi ; item, li arrierefiés Jehan de Logest de coi il est hom Williaume de Buschoi a VII s. et demi ; item, li arrierefiés Jehan Pesiel de choi il est hom Williaume de Buschoi a VII s. et demi ; item, li arrierefiés Rogier Bommel de choi il est hom Williaume de Buschoi a VII s. et demi ; item, li arrierefiés Bauduin le Maieur de Courcheles de choi il est hom Williaume de Buschoi a VII s. et demi ; item, li arrierefiés Gillon Potage de coi il est hom Williaume de Buschoi a VII s. et demi ; item, li arrierefiés Bauduin Panier de Aveluys de coi il est hom Williaume de Buschoi a VII s. et demi ; item, li arrierefiés Bauduin l’Enfant de coi il est hom Williaume de Buschoi a VII s. et demi ; item, li arrierefiés Bauduin de Leuval de coi il est hom Williaume de Buschoi a VII s. et demi ; item, li arrierefiés Jehan Guifroi de coi il est hom Williaume de Buschoi a VII s. et demi ; item, li arrierefiés (b) de le Crois de choi il est hom Williaume de Buschoi a VII s. et demi ; item, li arrierefiés le fille maistre Jehan Estriket de choi ele est hom Williaume de Buschoi a VII s. et demi ; item, li arrierefiés Jehanet de Bairi de coi il est hom Williaume de Buschoi a VII s. et demi ; item, li arrierefiés Williaume de Marchiaus de coi il est hom Williaume de Buschoi a VII s. et emi(c) ; item, li arrierefiés Maihieu le Tailleur de coi il est hom Williaume de Buschoi a VII s. et demi ; item, li arrierefiés le fille demisiele Marien de Santers de coi il(d) est hom Williaume de Buschoi a VII s. et demi ; item, li arrierefiés le fil Jehan Coterel de coi il est hom Williaume de Buschoi a VII s. et demi. Item, en ceste partie est li tenance Gillon de Courcheles. Item, li tenance Cholart Wiberc qu’il tient du conte a rente. Item, li tenance Hubert de Berle qu’il tient dou conte a rente. En ces fiés et en ces arrierefiés devant dis et devisés et en toutes les apartenances a li quens d’Arthois le haute justice, et si oir. Et che est li partie le conte de Saint Pol, c’est a savoir tous li fiés ke me sire Jehans de Saire tient en sen demaine dou conte de Saint Pol ; item, li arrierefiés Robert de Saire k’il tient de mon signeur Jehan de Saire ; item, li arrierefiés Williaume de Heraugrieue k’il tient de mon signeur Jehan de Saire ; item, li arrierefiés Pieron Coterel k’il tient de mon signeur Jehan de Saire ; item, li arrierefiés Thumas d’Ayette k’il tient de mon signeur Jehan de Saire. Item, li disme Pieron Grongnart de choi il est hom liges au conte de Saint Pol ; item, li arrierefiés Jehan le Nostre de choi il est demi liges hom Pieron Grongnart. Item, li demaines Huon de Puiseus de choi il est liges hom au conte de Saint Pol et pers de sen castiel de Buschoi ; item, li arrierefiés Gillon de Bihercourt de choi il est hom liges au signeur de Puiseus ; item, li arrierefiés Adain de 409

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Baillescourt de coi ele est hom demi liges a Gillon de Bihiercourt ; item, li arrierefiés mon signeur Symon de Puiseus dont il est hom a Gillon de Bihiercourt ; item, li arrierefiés Symon Agache dont il est hom Gillon de Bihiercourt ; item, li arrierefiés Symon le fil Bertoul Hesselin dont il est hom a Gillon de Bihiercourt ; item, li arrierefiés Symon le Vaasseur de choi il est hom a Symon de Puiseus ; item, li arrierefiés Mikiel ki fu fiex le signeur de Puiseus dont il est hom Huon de Puiseus ; item, li arrierefiés Mikiel de Puiseus de coi il est hom a Huon de Puiseus ; item, li arrierefiés mon signeur Symon de Puyseus dont il est hom a Huon de Puiseus ; item, li arrierefiés Pieron Lochart de coi il est hom a Huon de Puiseus ; item, li arrierefiés mon signeur Adan Caingnet de coi il est hom a Huon de Puiseus ; item, li arrierefiés le fil Robillart de coi il est hom a Huon de Puiseus ; item, li arrierefiés Colart Crestien qu’il tient de Huon de Puiseus ; item, li arrierefiés Pieron Soihier k’il tient de Huon de Puiseus ; item, li arrierefiés Pieron de Nuevile k’il tient de Huon de Puiseus ; item, li arrierefiés Robert le Vilain qu’il tient de Huon de Puiseus ; item, li arrierefiés Pieron Videlaine qu’il tient de Huon de Puiseus. Item, en ceste partie est li fiés Jehan du Castiel de coi il est hom liges au conte de Saint Pol et pers de sen castel de Buschoi. Item, li fiés Williaume de Honnecourt dont il est demi liges hom au conte de Saint Pol. Item, en ceste partie est li tere l’abbé d’Arouaise ki siet a Dyervile. Item, li maladerie de Buschoi. Item, li fiés Williaume de Honnecourt de coi il est hom au conte. Item, li fiés Williaume de Buschoi dont il est hom au conte de Saint Pol ; item, li arrierefiés mon signeur Williaume de Hellebusterne dont il est hom a Williaume de Buschoi ; item, li arrierefiés mon signeur de Tranvile dont il est hom a mon signeur Williaume de Hellebusterne ; item, li arrierefiés Gillon de Doubiemont dont il est hom mon signeur Williaume de Hellebusterne ; item, li arrierefiés Gillon de Marchiaus dont il est hom a Gillon dou Biemont ; item, li arrierefiés Jehan Crokefer dont il est hom Gillon dou Biemont ; item, li arrierefiés Symon Agache k’il tient de mon signeur de Hellebusterne ; item, li arrierefiés dame Bienliavient de coi ele est hom a mon signeur Williaume de Hellebusterne ; item, li arrierefiés dame Ydone de Puiseus k’ele tient de mon signeur Williaume de Hellebusterne ; item, li arrierefiés Aubert de Goumecort de coi il est hom au signeur de Hellebusterne ; item, li arrierefiés Robert le fil mon signeur Wautier qu’il tient dou signeur de Hellebusterne ; item, li arrierefiés Bernart Ybele qu’il tient de mon signeur de Hellebusterne ; item, li arrierefiés Bauduin Malebranke qu’il tient dou signeur de Hellebusterne ; item, li arrierefiés Jehan Froment qu’il tient dou signeur de Hellebusterne  ; item, li arrierefiés Jakemon d’Arras qu’il tient dou signeur de Hellebusterne ; item, li arrierefiés mon signeur Gillon de Bousincort de choi il est hom Williaume de Buschoi et pers de sen castel ; item, li arrierefiés Beket de Baillescourt de coi il est hom au signeur de Bousincort ; item, li arrierefiés Raoul de Buschoi qu’il tient de Williaume de Buschoi ; item, li arrierefiés Symon Agache qu’il 410

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tient de Williaume de Buschoi ; item, li arrierefiés Gillon dou Biemont qu’il tient de Williaume de Buschoi. Item, en ceste partie est li tenemens Juliane d’Arras k’ele tient du conte de Saint Pol a rente ou tieroir de Buschoi. Item, li tenemens Huon le Telier. Item, li tenemens Williaume de Heraugieure. Item, li tenemens le feme Huon Rete. Item, li tenemens Waukier d’Ayssiel. Item, li tenemens les enfant Grart de Buschoi. Item, li tenemens les enfans Bertoul Hesselin. Item, toute li vile de Buschoi et li courtil de cele meisme vile. Item, tout chou ke li quens de Saint Pol tient en sen demaine dou conte d’Arthois. En tous les fiés et les arrierefiés et en tous les autres tenemens chi deseure devisés en le partie le conte de Saint Pol et en toutes les apartenances demeure li haute justice au conte de Saint Pol et a ses hoirs. Et pour chou ke ces parties de le haute justiche chi deseure pour l’une partie et pour l’autre devisees soient fermes et estaules parduraulement, nous Estieuenes du Paiage et Jehans de Fruiecourt, chevalier, devant nommé, avons mis nos seaus a ces presentes letres. Et nous Robers, quens d’Arthois, et Guys de Castellon, quens de Saint Pol, ki nous sommes acordé as parties devant dites, avons pendus nos seaus en ces letres avoekes les seaus des deux chevaliers devant dis por cou ke les parties ne puissent estre corrumpues ne enfraintes ou tans a avenir. Ce fu fait en l’an del incarnation nostre Signeur mil et deus cens et sexante et douze, el mois de jenvier. (a) Sic A, pour Groingnart. - (b) Un nom semble être omis. - (c) Sic A, pour demi. - (d) Sic A, pour ele.

332 1273, 30 novembre. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, fait savoir que, suite à un différend avec le chapitre cathédral d’Arras au sujet de la dîme et du terrage d’Herlin[-leVert], dont il affirmait que [son oncle] Guy de Châtillon avait approuvé la vente par Baudouin d’Hézecques (voir acte n° 218) sans être en droit de le faire, il renonce à cette dîme et à ce terrage en échange de leur affectation à une chapellenie attachée à l’autel de la Vierge, où une messe quotidienne sera célébrée pour lui et pour ses proches. A. Original perdu. B. Copie de 1282, Paris, BNF, lat. 17737 (Registrum capellaniarum du chapitre cathédral), f. 56r-57r. a. A. de Loisne, « Le cartulaire des chapellenies », p. 350, n° 161 (éd. fragmentaire).

Nos Guido de Castellione, comes Sancti Pauli, notum facimus omnibus tam presentibus quam futuris quod cum inter venerabiles viros prepositum, 411

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decanum et capitulum Attrebatensem, ex parte una, et nos ipsos, ex altera, mota esset materia questionis super eo videlicet quod ipsi dicebant totam decimam ac terragium quod quondam habuit Balduinus de Heseke apud Helin in parrochia de Celest se legittime emptionis titulo ad opus sue ecclesie acquisisse, volente et concedente venditionem domino Guidone de Castellione, primogenito bone memorie defuncti Galcheri, quondam comitis Sancti Pauli, cuius homo erat dictus B[alduinus] de decima et terragio supradictis, et tanto tempore decimam et terragium bona fide et iusto titulo possedisse quod ius eis erat prescriptionis super hiis acquisitum, quare petebant saisinam quam in eis feceramus apponi removeri sibique decimam et terragium quiete et pacifice deliberari ; nobis, e contrario, ex parte nostra allegantibus quod et si dictus Balduinus decimam et terragium eis vendidit, concessio tamen et approbatio venditionis a prenominato Guidone facta non valuit nec per legem teneri debuit, utpote qui nec verus dominus erat nec dominium liberum habebat in predictis, nec tanto tempore sine interpretatione tenuerant quod sibi ius esset in eis aliquod acquisitum, et ideo preiudicium nullum sibi aut ecclesie sue inferebamus si feodum nostrum quod sine homine inveneramus saisitum et arrestatum tenebamus ; et super hiis et aliis que dicebamus offerebamus eis nos facturos legem patrie. Tandem saniori usi consilio nolentes temporibus nostris sanctam matrem ecclesiam redditibus minui, sed ampliari potius, dictam decimam et terragium eis dimittimus pacifice et quiete, omnesque saisinas et arrestationes quas de eis fecimus removimus, et si quod ius in eis habebamus quoquo modo tempore controversionis predicte, illud sibi et ecclesie sue donavimus liberaliter et concessimus. Que omnia sibi et ecclesie sue mortificavimus et concessimus in manu mortua possidere. Predicti autem prepositus, decanus et capitulum, humilitatem et devotionem quas nos erga ecclesiam suam habere perpendimus attendentes, promiserunt nobis, et ad hoc se et ecclesiam suam suosque successores obligaverunt, in ecclesia sua qualibet die imp[er]petuum (a) in altari beate Marie ante fontes existente, quando campane pulsabuntur ad primam, unam missam de sancta Maria virgine facere decantari per unum capellanum ad hoc specialiter et singulariter destinatum seu constitutum in perpetuum. Orationes etiam, commemorationes et alia suffragia pro nobis et domina Mathilde, uxore nostra, nostrorumque liberis, parentibus et amicis fidelibus, vivis ac defunctis, ab ipso capellano facient fieri, exceptis diebus sollempnibus, scilicet Resurrectionis Domini, Penthecoste, Omnium Sanctorum, Cene Domini, Parasceves et Sancti Sabbati, in quibus debent misse proprie de die ad diem pertinentes pro nobis ut dictum est cum nota celebrari, ita tamen quod si forte ecclesiam ipsam casu aliquo esse contigerit interdictam, tunc illa missa submissa voce deberet sicut dictum est celebrari, nisi forte tale esset interdictum quod necesse esset a celebratione missarum illo durante omnino cessandum. Debent autem dicti prepositus, decanus et capitulum dictum redditum sive capellaniam conferre, quociens vacaverit, 412

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sacerdoti iam promoto et residenti. Qui, si negligens aut remissus fuerit in premissis adimplendis aut in aliquo premissorum, nos vel heredes nostri, per nos vel per nostrum nuntium, moneremus eosdem ut defectum aut negligentiam facerent adimplere. Et si statim non esset ad huiusmodi monitionem nostram adimpletum, ex tunc nos aut heredes nostri possemus saisire et arrestare decimam et terragium ac redditum supradictum, et tamdiu detinere saisita et arrestata quod dicta conventio seu obligatio ab eis nomine ecclesie sue facta esset plenius adimpleta. Que omnia et singula, prout superius sunt expressa, promiserunt nomine quo supra fideliter adimplere et observare et contra non facere vel venire. In cuius rei testimonium, presentibus litteris sigillum nostrum duximus apponendum. Datum anno Domini M° CC° septuagesimo tertio, mense novembri(b), in die beati Andree apostoli. (a) imppetuum B. - (b) novembrio B, lire novembri.

333 1274, août. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, confirme à l’abbaye de Saint-Andréau-Bois la possession de 17 journaux et demi de terre acquis en plusieurs pièces à Gouy[-Saint-André], et autorise les moines à racheter les terres qu’ils tiennent en amodiation. A. Original perdu. B. Copie du XVIIe s. (authentifiée le 5 novembre 1715), Arras, ADPdC, 22 H 1 (cartulaire de Saint-André-au-Bois), f. 32v-33r, d’après A.

Nos Guido de Castellione, comes Sancti Pauli, notum facimus universis presentes litteras inspecturis quod ipsas terras quas ecclesia Sancti Andree in Nemore, Premonstratensis ordinis, Ambianensis diocesis, acquisivit sive per emptionem sive per modiationem sive per elemosinam, vel alio quocumque modo dicta ecclesia acquisierit, scilicet de terra Iohannis de Goy vavassoris quatuor iornalia parva, de terra Petri dicti Pigoul de Goy quinque iornalia parva, de terra Mabilie Garbe quinque iornalia parva sibi tradita modiationi pro duobus sestariis et una mina bladi dicte Mabilie persolvendis annuatim, de terra Thome dicti Hanon de Goy tria iornalia parva et dimidium tradita similiter modiationi pro quatuor sestariis bladi dicto Thome Hanon ab eadem ecclesia annuatim reddendis, concedimus ipsi ecclesie in perpetuum libere et pacifice possidendas, et sub nostra protectione custodiendas suscipimus et presentis scripti patrocinio in pace confirmamus, ita quod si dicti Thomas Hanon et Mabilia Garbe vel heredes eorum in futurum voluerint vendere vel alienare dicte ecclesie dictas modiationes, poterit ecclesia iamdicta modiationes predictas pro utilitate sua facienda emere et absque aliqua ven413

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ditione nobis danda vel solvenda. Et hec omnia predicta in stabilitate bona et firmitate perseverare volentes, presentes litteras dicte ecclesie tradidimus sigilli nostri impressione roboratas. Datum anno Domini M° CC° LXX° quarto, mense augusto.

334 1274, août. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, suite à un différend avec le prieuré Saint-Sulpice de Doullens, dépendance de l’abbaye d’Anchin, au sujet de la dîme et d’un manoir de Beauquesne qu’il estimait lui appartenir du chef de son fief d’Orville, reconnaît les droits du prieuré et renonce à ses prétentions. A. Original perdu [voir C : « Sceau et attache perdus. Original en parchemin aux archives de l’abbaye de Corbie, armoire 3, liasse 106, n° 3 »]. B. Copie du XVIIIe s. par dom Grenier, Paris, BNF, Collection Moreau, t. 198, f. 144r. - C. Copie du XVIIIe s., même bibl., Collection de Picardie, t. 175, f. 132r, d’après A.

Guido de Castellione, comes Sancti Pauli, omnibus presentibus et futuris, salutem. Cum nos ad quorumdam suggestionem movissemus questionem contra viros religiosos abbatem et conventum Aquicinctenses, et specialiter contra monachos prioratus Sancti Sulpicii de Dullendio, super decima Bellequercus et quodam managio sito in ipsa villa, dicentes predicta managium et decimam ad nos pertinere ratione feodi de Orreville ad nos spectantis, de quo dicta decima extitisse dicebatur, tandem visis dictorum religiosorum litteris et instrumentis et lunga teneura eorum pacifica, comperimus evidenter dictam decimam cum managio iure pertinere ad ipsos et nos in eisdem nichil iuris habere. Que omnia recognoscimus esse vera, promittentes quod ipsos supra predictis de cetero non molestabimus nec procurabimus molestari ; et ad hoc nos et nostros obligamus heredes. Actum anno Domini M° CC° LXX° quarto, mense augusto.

335 1274. [Guy III de Châtillon], comte de Saint-Pol, reconnaît n’avoir aucun droit de justice ou de seigneurie sur les terres de l’abbaye de Saint-Vaast en Artois. Acte perdu, analysé au XVIIe s. par dom Le Pez, d’après le cartulaire P de Saint-Vaast (Arras, BM, 316, p. 197) :

« Lettres du comte de Saint Paul par lesquelles il confesse n’avoir aucun droit, jurisdiction, justice ny seigneurie en la terre de Saint Vaast en Artois, en l’an 1274. P, fol. 107, p. 3a, IIa. » 414

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336 1275 (n. st.), janvier. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, fait savoir que Baudouin, seigneur de Rollancourt, chevalier de la pairie du château de Saint-Pol, a vendu au chapitre cathédral d’Arras toute la dîme qu’il tenait en fief à Penin, en présence du sénéchal de Ternois et par le jugement de ses pairs, et recomposé le douaire de son épouse avec 120 mencauds de blé et un terrage à Ivergny ; il exempte la dîme de toute charge. A. Original sur parchemin, 360/365 × 320 mm (repli 40 mm), fragment de sceau en cire beige pendant sur lacs de soie rouge, contre-sceau légendé : « [+ Sigill]um secr[eti mei] », Arras, ADPdC, 3 G 16, « Petit commun, XI » (notes dorsales : « Penin », XVe s. ; « Petit commun XI », XVIe s.).

Nos Guido de Castellione, comes Sancti Pauli, notum facimus omnibus tam presentibus quam futuris quod Balduinus, dominus de Rollaincourt, miles de paria castri nostri Sancti Pauli, in presentia servientis nostri Hugonis, senescalli de Ternesio, ad hoc ex parte nostra specialiter deputati, pariumque suorum de paria dicti castri, hominum nostrorum, totam decimam quam habebat apud Penyn, ubi religiose domine abbatissa et conventus Strumensis ius obtinent patronatus et de nobis tenebat in feodum, ob paupertatem suam apparentem inquisitam, cognitam, probatam et legitime iudicatam per illos ad quos pertinet inquisitio et cognitio atque iudicium talis rei, presente etiam ad hoc domina Maria, uxore eius, volente et consentiente expresse, de nostro beneplacito et assensu, ecclesie Attrebatensi ad opus et usus capellanorum eiusdem ecclesie attitulatorum et promotorum bene et ad legem patrie vendidit et werpivit, eamque in manu dicti Hugonis, servientis nostri, cum omni iure quod in ea habebat et habere poterat quacumque de causa more solito reportavit ad opus et usus perpetuos capellanorum ipsorum. Coram quo quidem Hugone, serviente nostro, suisque paribus predictis, hominibus nostris, expresse et voluntarie recognovit se recepisse et habuisse ad plenum precium huius vendagii in bona sicca pecunia et bene numerata ex parte ipsius ecclesie et de bonis capellanorum ipsorum, eamque iam conversam esse in utilitatem suam, promittens idem miles, fide interposita et corporaliter ab eo prestito super hoc iuramento, quod amodo in decima huiusmodi nullum ius per se aut per alium reclamabit, neque queret artem, ingenium, materiam, causam, medium aut remedium sive modum per que sepedicta ecclesia aut ipsi capellani super ea lapsu temporis molestiam sustineant aliquam aut iacturam. Hiis omnibus itaque rite actis coram predicto H[ugone], serviente nostro, dictisque paribus suis, per nostrum beneplacitum et assensum, ad petitionem militis ipsius, prenotatus Hugo ex parte nostra Symonem dictum de Escuri, capellanum ecclesie predicte, nomine eiusdem ad opus et usus capellanorum ipsorum, de huiusmodi decima, quam ex nostro motu proprio extra feodum nostrum posuimus, amortivimus et 415

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exemimus penitus ab omni iusticia, servitio omne et exactione qualibet, bene et ad legem patrie investivit. Pares vero ipsius B[alduini] militis predicti de paria dicti castri, homines nostri, ex parte nostra super hiis specialiter adiurati, deliberato inter se consilio, dixerunt et iudicaverunt quod prenominatus B[alduinus] decimam ipsam in hac forma bene et ad legem vendere poterat, et quod eam et quicquid iuris in ea habebat et habuerat et habere forte poterat quacumque de causa predicte ecclesie nomine et ad opus et usus capellanorum ipsorum bene et ad legem vendiderat et werpiverat, et quod nisi contractum hunc fecisset eum multo deteriorem oportuisset fecisse. Dixerunt etiam et iudicaverunt quod idem B[alduinus] miles tantum coram dicto H[ugone], serviente nostro, dictisque paribus suis de huiusmodi decima fecerat, quod ius nullum amodo in ipsa decima ipse aut alius ex parte sua amodo reclamare poterat aut debebat, et quod etiam ipsa ecclesia ad opus et usus predictos eam habebat licite et secure tenebat in forma predicta, et quod nesciebant quod amodo alius quam ecclesia ipsa ad opus et usus capellanorum ipsorum ius haberet aliquod in eadem. Quia forte sepedicta domina Maria dotem processu temporis posset petere in dicta decima si dictus B[alduinus] premoreretur eandem, expresse et voluntarie renuntiavit ipsa domina Maria omni doti, dotalicio, donationi propter nubtias et iuri alii quocunque censeatur nomine, coram dicto serviente nostro paribusque predictis, fide nichilominus et corporaliter iuramento propter hoc specialiter prestitis ab eadem quod ex nunc imposterum dotem, dotalicium, donationem propter nubtias aut aliud quocunque nomine censeri debeat quantumcunque forte sibi competeret aut competere deberet in ipsa decima, nullo modo reclamabit, asseverans firmiter sub prestito iuramento, coram prenominato H[ugone], serviente nostro, paribusque predictis, quod memoratus B[alduinus], maritus eius, sibi bonum proinde atque sufficiens excambium fecerat per nostrum beneplacitum et assensum, videlicet de sexies viginti mencaldis bladi cum uno terragio que habet apud Yvergni sub dominio nostro. De quo quidem excambio se contentam esse publice reputavit. Nos vero comes predictus, ea que in hac parte acta sunt coram dicto H[ugone], serviente nostro, dictisque paribus ac si coram nobis actum fuisset rata habemus et grata contractum ; que huiusmodi propter Deum, nostre, parentum et antecessorum nostrorum animarum remedium, supplicationem etiam ipsius militis Attrebatensisque ecclesie reverentiam et amorem attendentes etiam per hoc cultum augmentari divinum, volumus, concedimus tanquam dominus et laudamus atque etiam confirmamus tenendam et possidendam ab ipsa ecclesia ad opus et usus predictos imperpetuum, ab omni servitio, iusticia, onere et exactione qualibet liberam penitus et exemptam. Igitur ut hec omnia robur obtineant perpetue firmitatis, presentem cartam inde factam sigilli nostri fecimus appensione muniri. Actum anno Domini millesimo ducentesimo septua­ gesimo quarto, mense ianuario. 416

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337 [1274, avril, ou] 1275 (n. st.), [1er-13] avril. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, et Mahaut, son épouse, autorisent le maire et les jurés d’Encre à accenser ou à vendre les marais de la commune aux bourgeois, moyennant un cens et une taxe de mutation de 6 deniers. A. Original détruit en 1918 [voir B : « Les deux sceaux ont disparu. Au dos de la charte se trouve cette mention d’une écriture du XVe s. : ‘Lettre de livrer à cens les prés ou marés’. »]. B. Copie de la fin du XIXe s. par M. Devauchelle, Amiens, BM, 1248, II, pièce non numérotée, d’après A. C. Copie de la fin du XIXe s. par H. Daussy, même bibl., 1264, non paginé, d’après B. Indiqué : Amiens, AD Somme, 3 T 101, n° 6 (inventaire des archives communales d’Albert, 1862). - J. Estienne, Chartes de l’Hôpital, p. 22, n° 11, d’après cet inventaire.

Nous Guis de Casteillon, cuens de Saint Pol, et nous Mahaus, se feme, contesse de Saint Pol, faisons savoir a tous chiaus ki ches presentes letres vesront et orront ke, pour le kemun pourfit de nostre vile d’Encre, nous avons otroié a nos bons amis et nos feeus le maieur, les jurés et a toute le communité de le vile d’Encre qu’il puissent vendre ou livrer a chense hyretavlement a leur bourgois de le commune de nostre vile d’Encre leur marés tout si comme il se conportent, du molin de Batescorche duskes au ruissel de Dihierpont, tout si avant comme le letre qu’il ont de nos anchiseurs de leur marés s’estent, en teile maniere que tout chil a qui il venderont ou liverront a chense les marés devant dis tenront de nous, de nos hoirs et de nos successeurs cascun journeil par VI deniers Paresis de chens qu’il nous en renderont cascun an au Noieil, et par VI deniers du vendeeur et VI de l’acateur, et par VI deniers de relief d’oir a autre tant seulement. Et volons que tout chil qui averont acaté des marés devant dis et qui de nous les tenront si comme il est dit devant, que tout chou que on en acatera ou prendera a chense, qu’il demeurt taillavle a le vile d’Encre. Et a tout chou qui est dit devant tenir fermement, sans autre exaction demander, nous oblegons nos hoirs et tous nos successeurs. Et pour chou que chou soit ferme cose et estable, nous avons ches presentes letres seelées et confermées de nos propre seiaus. Et furent faites en l’an del incarnation nostre Seigneur mil deus chens soissante et quatorse, en mois d’avril.

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338 1275, 28 octobre. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, et son épouse Mahaut, comtesse d’Artois, fondent trois chapellenies dans leur château de Lucheux, en plus des deux chapellenies qui y sont déjà établies en l’honneur de la Vierge et de saint Jacques. Acte perdu, analysé à la fin du XIXe s. par A. Guesnon d’après le « Registrum kartarum » de l’évêché d’Arras (cartulaire du XIIIe s. disparu en 1918), f. 275v, n° 330 (Arras, BM, 1739, n° 330 ; cf. A. Guesnon, « Le cartulaire de l’évêché », p. 218, n° 250) :

« Guy de Châtillon, comte de Saint-Pol, et Mathilde, comtesse d’Artois, fondent trois chapellenies dans leur castel de Lucheu, avec deux autres chapellenies presbytérales en l’honneur de la Vierge Marie et une autre de saint Jacques, dans le même castel, fondées antérieurement par eux et leurs prédécesseurs. Détails dotation. Datum anno Domini M° CC° LXX° quinto, mense octobri, in festo apostolorum Symonis et Jude. »

339 1276, mai. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, et son épouse Mahaut, comtesse de Saint-Pol, reconnaissent les droits paroissiaux du prieur et du curé de Lucheux sur les chapellenies fondées dans l’église Notre-Dame au château de Lucheux (voir acte n° 338), et leur attribuent toutes les oblations de cette église. A. Original sur parchemin, 185/190 × 95/100 mm (repli 20 mm), jadis scellé de deux sceaux pendant sur double queue de parchemin, Dijon, AD Côte-d’Or, 7 H 1361 (notes dorsales : « Lettre comment le prieur prent les collacions par toutes les chappelles de Lucheu », « XXV », XVe s. ; « Luceu 1276 », XVIIe s. ; « Lettres comme le prieur de Lucheux prend les oblations par toutes les chapelles dudit Lucheux, 1276 », XVIIIe s.). a. R. Dubois, « Prieuré de Lucheux », p. 249-250, n° 39.

Universis presentes litteras inspecturis, Guido de Castellione, comes Sancti Pauli, et Mathildis, comitissa Sancti Pauli, eius uxor, salutem in Domino. Cum ad petitionem et supplicationem nostram vir religiosus dilectus noster prior Sancti Leodegarii de Lucheto, qui in parrochia eiusdem loci ius patronatus habere dinoscitur, et presbyter curatus eiusdem ville edificationi omnium capellaniarum in ecclesia beate Marie castelli nostri de Lucheto hactenus fundatarum assensum prebuerunt et consensum, salvo sibi in omnibus parrochiali iure, nos eumdem ius parrochiale eisdem priori et curato recognoscimus, et volumus ut ipsi omnes oblationes que in dicta ecclesia beate Marie provenient undecumque et totum parrochiale ius integraliter 418

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habeant et percipiant. Nec volumus quod propter edificationem capellaniarum predictarum ius suum in aliquod minuatur, nisi forte inter nos et ipsos futuris temporibus aliter ordinatum fuerit et conventum. In cuius rei testimonium, presentes litteras sigillis nostris duximus sigillandas. Datum anno Domini millesimo ducentesimo septuagesimo sexto, mense maio.

340 1276, août. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, fait savoir que Guillaume de Planques, seigneur d’Heuchin, a reconnu que les hommes de la cour de l’abbaye de Saint-Bertin à Heuchin ne sont pas tenus d’utiliser son moulin, son four ni ses bois. A. Original perdu [voir C : « Cet original a 8 pouces et demi d’hauteur et 8 pouces 2 quarts et demi de largeur », « ex originali in theca Heuchin, n° 23 » ; renvoi au dessin du sceau à la p. 244]. B. Copie partielle de la fin du XIIIe s., Boulogne-sur-Mer, BM, 144 (cartulaire de SaintBertin), f. 187r. - C. Copie du XVIIIe s. par dom Dewitte, Saint-Omer, BM, 803, III (« Grand cartulaire » de Saint-Bertin), p. 438-440, n° 288, d’après A. - D. Copie du XVIIIe s. par dom Grenier, Paris, BNF, Collection Moreau, t. 200, f. 118r-v, d’après un cartulaire dit Vinitoris. - E. Copie du XVIIIe s., même bibl., Collection de Picardie, t. 175, f. 133r-134r, d’après la même source. a. D. Haigneré, Les chartes de Saint-Bertin, t. 2, p. 127, n° 1170, d’après C (éd. fragmentaire).

Nous Guis de Chastillon, quens de Saint Pol, faisons savoir a tous chaus ki ces presentes letres verront et orront ke com Willaumes de le Planke, chevaliers, sire de Heuchin, nos homme, eust meu content et calenge encontre les hommes religieus l’abé et le couvent de Saint Biertin(a) en Saint Omer(b), sour ce ke(c) il disoit ke li abitant et li manant en le court de Heuchin, ki(d) est court de le glise Saint Biertin(a) devant dit, et cil ki le dite court tenoient estoient tenu de maurre leur mouture au moulin le devant dit Willaume et de faire quire leur pain a sen four et d’acater laigne et bos a ardoir pour l’usage de le dite court a ses(e) bos, en tel maniere k’il ne devoient a autre moulin maurre, a autre four fourniier ne a autres bos acater laigne ke a sen(e) moulin, a sen four et a ses(f) bos, si comme(g) disoit li dis Willaumes ; et sour ce ausi ke il(h) disoit k’il ne deusent ne peusent leur blés et leur tremois a Heuchin faire cariier ne mener hors des cans devant soleil levant ne puis(i) soleil couchant, se bans u deffense en estoit fais par lui sour ses tenans ; et sour toutes ces choses, li dis Willaumes eust l’abé, le couvent et le glise devant dis molestei et(j) traveillié ja fus ce chose ke il eussent estei en paisiule possession de lonc tans par ciaus ki abitoient et manoient en le dite court de faire et d’user toutes les choses devant dites ke li dis Willaumes disoit ke il 419

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ne devoient mie faire, au pardefin li devant dis Willaumes, nos homme, recounut par devant nous ke il, par conseil de preudommes, enquist le verité de ces choses et le raison de la dite eglise et a trouvei et reconnoist ke il et si oir n’ont ne ne(k) puent avoir droit en ces choses de coi(l) il avoit meu cest content, et dist pour voir et otroia par devant nous ke li abés et li couvent devant dit et leur eglise tout li manant et li abitant en le dite court et cil ki le tienent et le tenront dor en avant, soit a cense u en autre maniere, pueent et doivent delivrement et frankement a tous jours maurre leur mouture a quelconkes(m) moulin ou(j) il vaurront quire et faire fourniier leur pain a quelconkes(m) four k’il vaurront et acater laigne et bos de quelconkes(m) bos ke il vauront au besoing et a l’usage de le dite court, des tenans, des abitans et des manans en le dite court, et mener et cariier leur bleis, leur tremois et leur warisons k’il aront en le signorie et en le tenance le dit Willaumes des cans a(n) le dite court u ailleurs devant soleil et apriés a toutes eures ke il leur plaira tout a leur volenté, sans calenge, sans(j) ban et sans deffense, et ke il puent et doivent avoir en le dite court se il vuelent leur propre four pour leur pain quire au despens et(j) a l’usage de le dite court, sauf ce ke(c) a celui four on ne puist ne doive quire pain de(o) dehors le dite court. Et s’en aucune maniere li dit Willaumes eut onkes aucun droit, u par usage u autrement, a calengier les choses devant dites u aucune d’eles, ce ke il ne croit mie, il i a renoncié entirement par devant nous(j), et l’otroie et claime quite bonnement a tous jours a l’abei, au couvent et a le glise devant dis ; et reconnut plainement ke ce doit estre et est leur drois ; et a promis, par foi et par serement de sen cors, ke jamais droit ne autre chose ne reclamera ens choses devant dites, ne jamais par lui ne par autrui calenge, moleste u grevance ne(p) fera a le dite eglise ne a ciaus ki(d) seront tenant et manant en le court devant dite. Et a toutes ces choses tenir fermes et estaules, sans venir et sans faire riens encontre, a il obligié lui et ses oirs(q) pardevant nous, et tous ses biens presens et avenir. Et(r) nous Guis de Chastillon, quens de Saint Pol devant dis(s), ki les drois et les biens de sainte Glise, et(t) especiaument de le dite(u) glise(v) Saint Biertin(a) ke nous amons et(w) volons avanchier, a le priiere et a le requeste Willaume de le Planke, nostre homme devant dit, avons mis et metons nostre otroi et nostre assentement a toutes les choses devant dites, les queles li dis Willaumes a reconnut et otroié par devant nous a l’abé, au couvent et a le glise Saint Biertin(a), as tenans, as abitans et as manans en le devant dite court, et volons k’il en goïssent et les tienent tous jours en pais et en quitei, et les confermons comme sire. En tiesmoingnage et en seurtei de ces choses, nous avons donné et otroiié a l’abé et au couvent devant dis ces presentes letres seelees de nostre seel. Ce fu fait en l’an del incarnation nostre Signeur(x) mil deus cens soissante et seze(y), el mois d’aoust. (a) Bertin BDE. - (b) Omeir E. - (c) que D. - (d) qui D. - (e) se BD. - (f) sen BD. - (g) si comme : com BDE. - (h) ke il, om. BDE. - (i) depuis BD. - (j) Om. C. - (k) ne ne : ne BD, ni E. - (l) quoi BDE. - (m) quelkonques BDE. - (n) en BDE. - (o) Om. BDE. - (p) n’en DE. - (q)

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hoirs BD. - (r) Début de B. - (s) devans dis : faisons asavoir a tous chiaus ki ces presentes letres verront et orront B. - (t) Om. D. - (u) Om. B. - (v) de, add. B. - (w) Om. BC. - (x) Sengior B. - (y) mil deus cens soissante et seze : M CC LXXVI B.

341 [1278, avant le 13 avril]. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, et Mahaut, son épouse, reconnaissent que Béatrice, veuve du comte de Flandre, leur a prêté 1200 livres parisis à rembourser en trois tranches annuelles sur les revenus de la seigneurie d’Éperlecques. Acte perdu, mentionné dans un acte conjoint des communes de Saint-Pol, Encre, Lucheux et Pernes, daté du 13 avril 1278 (n. st.) (Lille, AD Nord, B 1001, n° 2004). Les quatre communes se portent garantes de la dette comtale, sans doute dès le moment où celle-ci a été contractée.

« (…) comme noble dame nostre chiere dame Beetris, feme jadis a noble homme Williaume, conte de Flandres, et dame de Courtrai, ait presté amiaulement et deboinairement a nostre chier signeur Guion de Chastellon, conte de Saint Pol, et a nostre chiere dame Mahaut, contesse de Saint Pol, sa feme, douse cens libres de Parisis en bonne mounoie et bien nombree, a rendre et a paiier en le vile de Lisle as termes ki chi aprés sont noumé et devisé, ch’est assavoir au jour de le feste Nostre Dame Candelier prochain a venir, ki sera en l’an del incarnation nostre Signeur mil deus cens sissante dis et wit, quatre cens libres de Parisis, et au jour de l’autre feste Nostre Dame Candelier premiere aprés ensuivant, ki sera en l’an del incarnation nostre Signeur mil deus cens sissante dis et noef, quatre cens libres de Parisis, et a l’autre jour de la feste Nostre Dame Candelier prochainement aprés ensuivant, qui sera en l’an del incarnation nostre Signeur mil deus cens et quatre vins, quatre cens libres de Parisis ; et des quels deniers devant dis nostres chiers sires et nostre chiere dame devant dit l’ont abouté a prendre et a rechevoir sour leur bos d’Esperleke, sour le vile d’Esperleke et sour les apartenanches de cele meisme vile, si com il apert par leur letres pendans seelees de leur seaus (…) ».

342 1278, septembre. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, exempte les gens de Saint-Omer de péage pour les draps qu’ils transportent sur ses terres, mais maintient la taxation des autres marchandises et ses droits de justice ; Hugues, son fils aîné, s’est engagé à reconnaître ces dispositions dès qu’il possèdera son propre sceau.

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A. Original sur parchemin, 230 × 170 mm (repli 35 mm), sceau rond de cire brune pendant sur double queue de parchemin, légendé  : «  [Sigillum Guido]nis de Castellione [comitis] Sancti Pauli », contre-sceau : « + Sigillum secreti mei », Saint-Omer, AM, BB CC 1.

Nous Guiz de Chastellon, cuens de Saint Pol, faisons savoir a touz ceus qui ces presentes letres verront ou orront que nous afranchissions et quitons ceus de Saint Omer et leur gent de touz paages et travers parmi toute nostre terre tant comme elle s’estent a touz jours mais, si comme de dras de lit et dras a cors qui portent ou font porter a leur user, et d’autres choses qui mainent et font mener en leur males ou en sommiers pour l’estovoir de eus en cheminent parmi nostre païs, mais que des marchaandises autres il paient la coustume a usee, et des forfaiz, se il le fesissent, demeurent justissables comme devant. Et volons qu’il en soient creu par leur foi ou par leur serment, se souspecon ne fust qu’il ne fussent veritable, car adonc doivent il laisser par devers le paageeur gages ou recreance faire d’autant de paage dusques a tant qu’il eussent fait foi par letres de Saint Omer, ou autrement soufiseument, qu’il eussent voir dist. Et ces choses avons nous faites par l’assentement de Huon, nostre ainsné fil, qui a enconvent par devant preudomes et noz feaus le seigneur de Hochecourt, mon seigneur Baldoin de Mailli, chevalier, mon seigneur Estiene de Contay, chevalier, et de Huon d’Aucoch, nostre seneschal de Ternois, a tenir les et acomplir et en donner en ses letres pendenz si tost comme il aura seel et il en iert requis, et nous l’obligions a ce et nous ensement. Et en la conoissance de toutes ces choses, nous avons bailliees noz letres pendenz seellees de nostre seel. Ce fu donné en l’an del incarnacion nostre Seigneur mil CC soissante et dis et wit, el mois de septembre.

343 1278. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, fait savoir qu’Othes d’Ambrines, écuyer, a vendu à l’abbaye du Mont-Saint-Éloi 50 mencaudées de terre réparties en 4 pièces qu’il tenait en fief à Ambrines ; il exempte ces terres de toute charge, moyennant 2 sous parisis de cens et 4 sous de relief lors des successions abbatiales ; les pairs d’Othes approuvent et apposent leurs sceaux. Acte perdu, analysé vers 1300 dans la table du cartulaire perdu du Mont-Saint-Éloi (Bruxelles, AGR, Collection Gérard, 2 bis, f. 76v) :

« Li cartre monsigneur Gui, conte de Saint Pol, qui fait savoir que Othes d’Ambrine, escuiers, a vendu et delivré de toutes manieres de terrages perpetuelment a tous jours, par droit pris et loial, a nous tout cou qu’il avoit en L mencaudees de terre, lesqueles li dis Othes tenoit en fief dudit conte, assises au terroir d’Ambrine en IIII pieches, c’est assavoir : XXV mencaudees 422

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pau plus pau mains lesqueles commencent vers le molin de Vilers et viennent aval vers le ville d’Ambrine et tiennent a IX mencaudees de no terre, et VII mencaudees pau plus pau mains seans au liu c’on dist les Wastines tenans a XII mencaudees de no terre, et V mencaudees pau plus pau mains seans au Camp de le Fosse tenans as XII mencaudees devant dites, et XIII mencaudees pau plus pau mains seans a le voie de Linerueles. Toute le terre devant dite werpi le dis Othes en le main Huon d’Aucoch, senescal de Ternois, a no oeus ; et li dis Hues rendi toute le terre devant dite a no prieus a tenir frankement de toutes coustumes et perpetuelment a tous jors, a tenir dudit comte par II sous Parisis de rente a paieer cascun an a le Saint Remi a Saint Pol, for II sous de lois se li rente n’estoit paiie, et par II sous de relief a muance d’abbé. Et nous avons en le terre devant dite le parc et li cuens ara autres justices ; et ne nous puet demander taille ne corvee ne autre cose. Et cou toutes les coses escrites en le cartre lis dis quens gree et otroie et le confirme comme sires, et a ces lettres seelees. Item Bauduins de Hestrus, Jehans Papeleus de Monchi, Willaumes de le Planke, Robers de Baillelet et Adans de Ramecort, chevaliers, per dou devant dit Othon, ont ces lettres seelees. Fait l’an M CC LXXVIII. Et c’est : Nous Guis. Quier VIII. »

344 [1278, 25-31 mars, ou] 1279 (n. st.), mars. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, vidime un acte de Baudouin, seigneur de Rollancourt, dans lequel celui-ci vidime à son tour un acte de Jean Passars, qui a vendu son terrage de Penin au chapitre cathédral d’Arras au profit de la chapellenie de Pierre d’Humbercamp ; il approuve la vente comme seigneur supérieur et extrait le terrage de son fief. A. Original perdu. B. Copie de 1282, Paris, BNF, lat. 17737 (Registrum capellaniarum du chapitre cathédral), f. 87v-89v. a. A. de Loisne, « Le cartulaire des chapellenies », p. 354, n° 171 (éd. fragmentaire).

Guido, comes Sancti Pauli, universis presentes litteras inspecturis, salutem in Domino. Noveritis nos litteras Balduini, domini de Rollaincourt, militis, hominis nostri, vidisse in hec verba : Universis presentes litteras inspecturis, Balduinus, dominus de Rollaincourt, miles, salutem in Domino. Noveritis nos litteras Iohannis dicti Passart, hominis nostri, vidisse et diligenter inspexisse, formam que sequitur continentes : Ego Iohannes dictus Passars notum facio omnibus tam presentibus quam futuris quod ego, de beneplacito et assensu nobilis viri Balduini, domini de 423

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Rollaincort, militis, domini mei, propter paupertatem meam cognitam, relatam in curia, probatam legittime ac iudicatam per homines et iudicatores domini mei predicti coram dicto domino meo, totum terragium meum situm in territorio de Penin quod de ipso domino meo tenebam in feodum, volentibus etiam et consentientibus Petro et Nichasio, fratribus meis, ac Aelyde, soror mea, per advocatum suum, vendidi legitime et werpivi capitulo Attrebatensi nomine ecclesie Attrebatensis ad opus capellanie in dictam ecclesiam attitulate quam ad presens tenet dominus Petrus de Heudebercamp, perpetuus capellanus ecclesie Attrebatensis, iusto interveniente precio de quo recognosco michi esse ex parte dicti capituli plenarie satisfactum. Et dictum terragium in manibus dicti domini mei coram dictis hominibus et iudicatoribus ad opus dictorum capituli, ecclesie et capellanie rite et prout fieri debuit reportavi, omne ius quod in dicto terragio habebam et habere poteram ratione quacumque in dictum capitulum nomine ecclesie Attrebatensis ad opus capellanie predicte totaliter transferendo. Qui dicti homines et iudicatores a dicto domino meo super hoc coniurati, habito consilio, dixerunt et iudicaverunt quod ego dictum terragium dicto capitulo nomine Attrebatensis ecclesie ad opus dicte capellanie bene et legittime vendideram et werpiveram et in manibus dicti domini mei reportaveram, et quod tantum de eo feceram quod ego et heres meus nichil in eo poteramus de cetero reclamare. Preterea Margareta, mater mea, dicto capitulo nomine dicte ecclesie et ad opus capellanie predicte omnes fructus et proventus quos ratione dotis quam habet in dicto terragio posset de cetero percipere et habere, consentiente et approbante dicto domino ipso, coram ipso et coram hominibus et iudicatoribus supradictis, iusto interveniente precio de quo recognovit sibi fore plenarie satisfactam, legittime vendidit, et concessit quod dictum capitulum nomine Attrebatensis ecclesie ad opus capellanie predicte loco sui dictos fructus percipiat et habeat et suos faciat in futurum, promittens sub fide ab ea prestita corporali quod contra dictam venditionem seu contra aliquod premissorum non veniet in futurum. Quibus actis, dictus dominus meus, in presentia hominum et iudicatorum suorum, nomine capituli, ecclesie et capellanie predictorum magistrum Renaldum, decanum ecclesie Attrebatensis, de dicto terragio a dicto capitulo nomine ecclesie Attrebatensis ad opus dicte capellanie in manu mortua sine omni redebentia et onere perpetuo possidendo ac tenendo prout moris est et fieri debuit investivit, et extra feodum suum et dominium et iusticiam et quantum in ipso fuit amortivit. Dicti vero homines et iudicatores ab ipso domino meo super hoc coniurati, habito consilio super hoc, dixerunt et iudicaverunt quod dicta investitio et alia supradicta rite ac legittime erant facta, et quod dictum capitulum nomine ecclesie Attrebatensis ad opus dicte capellanie dictum terragium tenebat legittime tanquam suum, et quod nesciebant quod alius quam dictum capitulum nomine ecclesie et capellanie predictarum in dicto terragio ius haberet. Insuper ego predictus Iohannes, volens quod dictum capitulum nomine 424

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ecclesie et capellanie predictarum dictum terragium de cetero pacifice possideat et quiete, promisi fide corporali interposita et promitto quod in dicto terragio nichil de cetero per me seu heredem meum seu aliquem alium reclamabo, renuntians quantum ad hoc sub fide predicta omni exceptioni iuris et facti, quecunque sit illa, et aliis quibuscunque que mihi possent prodesse et nocere capitulo, ecclesie et capellanie sepedictis. Et quia poterit processu temporis contingere quod uxor mea nomine dotis sue in dicto terragio aliquid reclamabit, preterea accedente beneplacito et assensu dicte matris mee per advocatum suum, fratrum meorum predictorum et sororis mee predicte per advocatum suum, consentiente dicto domino meo, coram hominibus et iudicatoribus predictis dicto capitulo nomine Attrebatensis ecclesie ad opus dicte capellanie aboutamentum feci ad decem mencaldatas terre site in Orival tenentes ad pirium de Attrebato, et ad IX mencaldatas sitas in valle de Villaribus tenentes ad campum domini de Villaribus, et ad VII mencaldatas sitas ad locum [qui](a) dicitur a le rue de Saint Pol tenentes ad ortos ville, et ad sex mencaldatas sitas en Wascoigne tenentes ad terram Ostonis de Ambrine, et ad tres mencaldatas sitas ad campum du Perier tenentes ad terram Mathei Maillet Mambuedon ; quas terras a dicto domino meo tenebam in feodum. Et dictas terras in manu domini mei, coram dictis hominibus et iudicatoribus, dicti aboutamenti nomine reportavi et werpivi ; et etiam consimile fecerunt mater mea per advocatum suum et fratres mei predicti et dicta soror mea per advocatum suum, hac de causa ut dictum capitulum nomine dicte ecclesie ad opus dicte capellanie trahere possit ad dictas terras nomine dicti aboutamenti, et ad eas recursum habeat si, processu temporis, dictam uxorem meam quicquam nomine dotis sue in terragio contigerit reclamare. Dicti vero homines et iudicatores, a dicto domino meo super hoc coniurati, dixerunt et iudicaverunt quod dictum aboutamentum et alia predicta ad dictum aboutamentum pertinentia legittime et secundum usum patrie facta erant. In cuius rei testimonium et munimen, ego I[ohannes] predictus sigillo meo presentes litteras sigillavi. Datum anno Domini M° CC° LXX° VIII°, mense martio. Nos autem Balduinus predictus, dominus de Rollaincourt, recognoscimus omnia et singula contenta in suprascriptis litteris esse vera, promittentes quod contra aliquod contentum in predictis litteris non veniemus in futurum, sed permittemus quod dictum capitulum dictum terragium nomine Attrebatensis ecclesie ad opus dicte capellanie perpetuo libere possideat et teneat in manu mortua sine omni servitio, onere, redebentia et iusticia, promittentes predicto capitulo garandiam super dicto terragio ut predictum est possidendo contra omnes qui iuri stare voluerint atque legi. In quorum omnium testimonium atque fidem, presentem cartam duximus sigilli nostri munimine roborandam. Datum anno Domini M° CC° LXX° VIII°, mense martio. Et nos predictus comes Sancti Pauli, propter Deum et ratione divini cultus augmentandi, omnia suprascripta tanquam dominus superior laudamus et 425

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approbamus, et dictum terragium ad opus capituli, ecclesie et capellanie predictorum extra feodum et dominium nostrum ponimus, et ea ab omni iurisdictione, servitio, onere et redebentia eximimus et totaliter amortimus sub testimonio presentium litterarum. Datum anno Domini M° CC° LXX° VIII°, mense martio. (a) Om. B.

345 1279, octobre. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, fait savoir que Garin de Béhencourt, chevalier, a vendu à l’hôpital Saint-Jean d’Amiens toutes les dîmes qu’il tenait en fief de Gilles d’Authuille à Béhencourt ; il approuve comme seigneur supérieur. A. Original perdu. B. Copie du XIIIe s., Amiens, BM, Archives hospitalières, A 4 (cartulaire de l’hôpital Saint-Jean), f. 35v-36r.

Nous Guis de Castellon, quens de Saint Pol, faisons savoir a tous chiaus ki sont et qui a venir sont, ki ches presentes letres verront et orront, ke comme W[arin] de Behencort, chevaliers, ait vendu yretaument au maistre, as freres et as sereurs de l’ostel Saint Jehans d’Amiens, por une somme de pecune dont chil W[arin] se tint bien apaiés, ch’est a savoir toutes les dismes de tous les fruis campestres que il avoit u terooir de Behencort, aussi en ses terres comme es autrui et es liex voisins, aveukes toute le segnerie et toute le droiture que il i avoit ou pooit avoir, selonc che que il est contenu en ses letres que nous avons veues et oïes, les queles coses vendues chil W[arin] de Behencort tenoit de Gillon d’Autuile, chevalier, nostre homme, et chil Gilles, qui les tenoit de nous comme de avant segneur, ait approuvé et confermé le vente devant dite, si comme il apert par ses letres que nous avons veues et oïes, nous, a le proiere et a le requeste du devant [dit](a) W[arin] et du devant dit Gillon, nostre homme, cheste vente volons, greons, loons, et le tesmognons, approuvons, confremons et amortissons comme avant sires. En tesmognage de cheste cose, nous, a le requeste Gillon, nostre homme devant dit, avons seelee cheste letre de nostre seel, en l’an de grace mil deus chens soissante dis et neuf, el mois d’octembre. (a) Om. B.

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346 1281, juin. Guy III, comte de Saint-Pol, fait savoir que maître Enguerran de Tributo a vendu au chapitre Saint-Firmin-le-Confesseur d’Amiens les dîmes qu’il tenait en fief de Mathieu de Boulan à Auchonvillers ; il approuve comme seigneur supérieur. A. Original perdu. B. Copie du XVe s., Amiens, BM, 520 (cartulaire de Saint-Firmin-le-Confesseur), f. 91r.

Nos Guido, comes Sancti Pauli, notum facimus presentibus pariter et futuris quod nos venditionem quam fecit magister Ingerrannus dictus de Tributo, clericus, viro venerabili magistro Gerardo de Nigellula, scolastico Ambianensi, et canonicis, presbiteris, curatis, capellanis et vicariis ecclesie Sancti Firmini confessoris Ambianensis, in manu mortua, de decimis quas possidebat, percipiebat et habebat dictus magister Ingerranus apud Auchonviler et in toto territorio et pertinentiis ville de Auchonviler, et de toto iure quod idem magister Ingerrannus habebat aut habere poterat in dictis decimis venditis modo quocumque et quacumque de causa, nichil iuris, dominii, iusticie, iuridictionis, redevancie aut alterius exactionis cuiuscumque sibi vel heredibus suis in predictis rebus venditis retinendo, quas decimas idem magister Ingerrannus tenebat in feodum de Matheo de Boulant, armigero, et quas dictas Matheus cum alio feodo suo in feodum de nobis tenebat, prout in litteris dicti magistri Ingerranni plenius continetur, laudamus, volumus et approbamus, et tanquam dominus superior, condicionibus et qualitate rei vendite consideratis, ut favorem personarum dictorum emptorum in manu mortua confirmamus, nichil iuris, dominii, iusticie, iuridictionis, redevancie aut alterius exactionis cuiuscumque ex nunc in futurum nobis aut heredibus nostris retinendo. In cuius rei geste testimonium et munimen, predictis emptoribus presentes litteras sigilli nostri munimine tradidimus roboratas. Datum anno Domini M° CC° octuagesimo primo, mense iunio.

347 1281, juillet. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, fait savoir que feu Robert Waubers, bourgeois de Corbie, a donné à la commanderie du Temple de Belle-Église 4 journaux de terre acquis d’Hugues de Beaumont ; il approuve ce don et renonce à ses droits. A. Original sur parchemin, 195 × 110/120 mm (repli 20/30 mm), jadis scellé sur double queue de parchemin, Paris, AN, S 5061, liasse 37, n° 27 (notes dorsales : « 1281, juillet. Belle Eglise. La Vieuville. Confirmation du don de 4 journaux de terre fait par

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le sieur Vaubers aux frères de la milice du Temple », « Confirmation par le comte de Saint Paul », XVIIe s. ; « 9e n° de la 37e liasse », « S. 5061, n° 27 », XIXe s.). B. Copie du XVIe s., Paris, AN, S 5533 (cartulaire du Temple), f. 302r-v. a. T. des Ormes, « Étude sur les possessions de l’ordre du Temple en Picardie », p. 336-337, n° 38, d’après A.

Je Guis de Chasteillon, cuens de Saint Pol, fas savoir a tous chiaus qui ches presentes letres verront et orront que, comme Robers Waubers, jadis bourgois de Corbie, eust donné pour Diu et en aumosne perpetuel au quomandeur et aus freres de le maison de le chevalerie du Temple de Beleglise IIII journiex de terre que il avoit aquis de Hue de Biaumont, lequele terre li dis Robers tenoit de mi dom(a) il vivoit par I capon de chens, assise encoste le terre Perron de Henencourt et abouté au Canp de Kerllu, lequele aumosne je veilg, gré et otroi en tel maniere que li quomanderres et li frere devant dit le dite terre tenront d’ore en avant franquement, cuitement et en pais par droiture de iretage, sans aucune exaction de chens, de serviche, de rente, de plais et de toutes autres quoses. Et n’est mie a trespasser que je Guis de Chasteillon, cuens de Saint Pol devant dis, le capon que le dite terre me devoit, toute le seignorie et toute le justiche et toute le seignorie et toute le droiture que je avoie et povoie avoir es IIII journex de terre devant dis, ai donné pour Diu et en aumosne perpetuel au quomandeur et aus freres devant dis, pour che que je et mi sucesseur et mi anchiseur aions part es biens fais que on a fait et que on fera d’ore en avant en l’ordre du Temple decha mer et dela. Et a toutes ches quoses tenir fermement et warder loialment ai ge obligié mi et mes hoirs. Et u tesmoingnage de che, je Guis de Chasteillon, cuens devant dis de Saint Pol, en ai baillié aus devant dis freres ches presentes letres seelees de mon seel. Faites en l’an de grace mil deus chens quatrevins et un, u mois de juil. (a) Sic A, pour com ?

348 1281, novembre. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, confirme que Jean de Bains, écuyer, a vendu au chapitre cathédral d’Amiens toutes les dîmes qu’il tenait en fief de Robert de Bains à Ovillers ; Robert les tenait d’Hugues de La Houssoye, qui les tenait luimême de Gilles de Bouzincourt ; ce dernier ayant approuvé la vente et amorti les dîmes, Guy fait de même en tant que seigneur souverain. A. Original sur parchemin, 230 × 220/230 mm (repli 20 mm), sceau rond de cire beige pendant sur cordon de soie rouge, légendé : « [Sigillum] Guidonis de [Castellione comitis Sancti Pauli] », contre-sceau brisé, Amiens, AD Somme, 4 G 1543, n° 6

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(notes dorsales : « Confirmatio decimarum d’Arviler facta per comitem Sancti Pauli », XIIIe s. ; « AA », XVe s.). B. Copie du XVe s., même dépôt, 4 G 2971 (« cartulaire VI » du chapitre cathédral), f. 71v-72r. a. J. Roux, Cartulaire du chapitre de la cathédrale d’Amiens, t. 2, p. 19, n° 478, d’après A (éd. fragmentaire).

Nous Guis de Chasteillon, chevaliers, quens de Saint Pol, faisons savoir a tous chiaus ki sont et ki avenir sont ke, comme Jehans de Bains, esquiers, ait vendu bien et loiaument, yretaulement et perpetuelment et en main morte a homes honeravles et discrés au dien et au capitre del eglise Nostre Dame d’Amiens toutes les dismes ke li devantdis Jehans avoit et tenoit et pooit avoir el tereoir et es apartenanches et en le vile de Arviler, ki mouvoient de sen propre yretage, et toute le droiture ke il avoit et pooit avoir ou reclamer en icheles, les queles dismes il tenoit en fief de Robert de Bains, esquier, comme de seigneur plus prochain ; et chil Robers les tenoit en fief de Huon de le Houssoie, chevalier, comme de secont seigneur ; et chil Hues les tenoit en fief, avuec sen autre fief, de Gillon de Bousincourt, chevalier, comme de tierch seigneur ; et chil Gilles les tenoit de nous en fief avuec sen autre fief comme de souvrai(a) seigneur ; en tel maniere et par tel condition mise ke li diens et li capitres deseurdit renderont et paieront par le raison des dismes devantdites perpetuelment, tous les ans, au prestre de Arviler trente et deus sestiers de blé et seze sestiers d’avene, et a l’ostelerie de Mondidier sis sestiers de blé, tout a le mesure de Roye au blé ; et li devantdis Gilles, chevaliers, nos hom, cheste vente ait gree, loee, otroiee et approuvee, et ait amorti les dismes devantdites au dien et au capitre deseurdis et a leur successeurs comme tiers sires, tant comme a lui en apartient, si comme il est contenu plus plainement es lettres le devantdit Gillon, chevalier, nostre home, nous Guis, quens de Saint Pol deseurdis, cheste vente et chest amortissement de ches dismes deseurdites volons, greons, loons et approuvons, et nous i assentons, et amortissons les dismes devantdites au dien et au capitre deseurdis et a leur successeurs, sans riens retenir, ne homage, ne serviche, ne seignourie, ne autre redevanche en icheles coses ; et prometons ke nous par raison d’omage, de serviche, de seignourie ne d’autre redevanche es devantdites dismes riens ne reclamerons, ne le dien et le capitre devantdis, ne leur successeurs, ne aucun de leur part seur les devantdites dismes ne molesterons, ne procuerrons ke il soient molesté ne traveillié par nous ne par autrui en court de crestienté, ne en court laie, ne en autre maniere. Ains leur en lairons goïr et leur lairons tenir bien et en pais d’ore en avant comme en main morte. Et a che avons nous obligié nous et nos oirs. En tesmoignage de le quele cose et pour che ke che soit ferme cose et estavle a tous jours, nous en avons baillié au dien et au capitre devantdis ches presentes lettres seelees de nostre seel. Che fu 429

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fait en l’an del incarnation nostre Seigneur Jhesu Crist mil deus chens quatrevins et un, el mois de novembre. (a) Sic A, pour souvrain.

349 1281, novembre. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, donne au maire et aux jurés d’Encre une rente de 26 livres parisis sur ses fours locaux, qui servira à fabriquer des habits et des souliers pour les pauvres ; la distribution aura lieu avant la Saint-Remi et la sortie de charge du maire et des jurés, par les soins de ceux-ci et du curé ; Hugues, son fils aîné, approuve et appose son sceau. A. Original non retrouvé, conservé jusqu’au milieu du XXe siècle dans les archives du Centre hospitalier d’Albert [voir a : « Original parchemin (0m29 × 0m28), jadis scellé de 2 sceaux sur double queue. Archives hospitalières d’Albert, liasse 22 » ; le cartulaire de 1673 (voir B) précisait : « À laquelle lettres sont attachéz deux sceaux de cire jaulne, ung grand et ung petit »]. B. Copie de la fin du XIXe s. par M. Devauchelle, Amiens, BM, 1248, II, pièce non numérotée, d’après le cartulaire communal de 1673 détruit en 1918. - C. Copie de la fin du XIXe s. par H. Daussy, même bibl., 1264, non paginé, d’après B. a. J. Estienne, Chartes de l’hôpital, p. 23-25, n° 14, d’après A. Texte établi d’après a (à l’exclusion de B, qui donne un texte fortement altéré).

Jou Guis de Chasteillon, cuens de Saint Pol, fait savoir a tous chiaus ki ces presentes letres verront et orront que jou ai donné a tousjours hiretablement et perpetuelment, par le gré et par l’assentement de Huon, mon ainsné fil, por l’arme(a) de moi et pour l’ame de ma feme Mahaut, contesse de Saint Pol, et pour nos enfans, vint et sis livres de Paresis a prendre a tous mes fours d’Encre, a paier chascun an treze livres dedens les octaves de Paskes et les autres treze livres dedens les octaves de la nativité saint Jehan Baptisti(b), lesquelz vint et sis livres li maires et li juré de la ville d’Encre rechevront el non de moi, et en achateront drap pour faire quarante cotes, et sollers du sourplus de l’argent se remanant i avoit, lesqueles cotes et liquel soller seront departi et douné par le maieur et par les jurés devant dis as plus povres de la vile de Encre, sour leur sairemens, et par le pretre curé de cel meismes liu, en tel maniere que li povre les aient devant la feste saint Remi, anchois que li maires isse de sa mairie. Et vueil que li maires et li juré de Encre, qui ore sont, tel sairement qu’il ont fait a moi de departir les cotes et les sollers devant noumés, quant il isteront de la mairie et de l’esquevinage, et chascuns qui dés ore en avant sera a Encre a l’issir de sa mairie, facent faire et jurer 430

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chascun an pardurablement les maieurs et les jurés aprés a venir, en la presenche de mon chastelain de Encre qui adont i sera el liu de moi. Et s’il advenoit en aucune maniere – que ja n’aviegne – que li denier ne fuissent paié as jours deseure dis, je vueil que cil quiconques tenra mes fours de Encre pait pour le defaute de cascune journee wit solz de Paresis, liquel wit solz seront departi en aumosne avoec les cotes et les sollers devant dis par le main du prestre et du maieur et des jurés devant nommés. Et s’il estoit ensi que li devant dis prestres ne s’acordast au maieur et as jurés devant dis en departant toutes les choses devant dites, ensi comme eles sont devisees, je vueil que li maires et li juré d’Encre en soient creu et qu’il les puissent departir et douner sans le prestre. Et pri pour Diu a Huon, mon ainsné fil et mon hoir, et a tous mes autres enfans et mes hoirs qui sont et qui a venir sont, que il aident chest don et ceste aumosne a garandir, a sauver et a maintenir loialment ; et a toutes les choses devant dites fermement garandir et maintenir oblize je moi et tous mes hoirs. Et pour che que che soit ferme chose et estable, jou ai ches presentes letres seelees de mon seel. Faites en l’an de l’incarnation nostre Seigneur mil et dens cens et IIIIXX et un, el mois de novembre. Et je Hues de Chasteillon, ainnés fils monseigneur le conte de Saint Pol devant nommé, vueil, gré et otroi toutes les choses devant dites, et promet et sui tenus a garder, a tenir et a garandir loiaument, fermement et entierement toute l’aumosne devant dite, ensi comme ele est deseure devisee. En tesmoing de laquele chose jou ai mis mon seel pendant a ces presentes letres. Ce fu fait en l’an et el mois devant dis. (a) Sic a, pour ame. - (b) Sic A, selon a.

350 [vers 1281]. [Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol], donne [au maire et aux échevins de Lucheux] une rente de 26 livres parisis sur le travers local, qui servira à habiller les pauvres ; la distribution sera confiée au maire et aux échevins. Acte perdu, évoqué dans un aveu rendu au roi de France pour la châtellenie de Lucheux par Mahaut, comtesse de Ligny et de Saint-Pol, le 22 septembre 1374 (Paris, AN, P 48, n° 877). Les dispositions prises en faveur des pauvres de Lucheux sont identiques à celles édictées au profit des nécessiteux d’Encre dans l’acte précédent, daté de novembre 1281. Il y a tout lieu de croire que les deux chartes ont été promulguées en même temps.

« Item fu ordené de tres lonc et anchien temps par mez devanchiers une almosne a faire chascun an en le dicte ville de Lucheu, a pluiseurs povres revestir de draps, pour lequelle accomplir est prins chascun an sur mon dit 431

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travers et el moys de septembre vint six livrez Paresis qui par mes mayeur et eschevins de Lucheu sont distribuéz. »

351 1283, décembre. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, fait savoir qu’un conflit entre lui et les moines de Cercamp au sujet de la garde de leur abbaye et de leurs possessions dans le comté de Saint-Pol, ainsi qu’au sujet de son droit de chasse dans leurs bois, a été portée devant la cour du roi et a donné lieu à une composition : il conserve la garde de l’abbaye, mais ne peut y faire nourrir ses chiens de chasse et ses destriers sans l’accord des religieux ; il conserve aussi son droit de chasse dans leurs bois ; il s’engage cependant à réprimer les abus de ses gens à l’encontre de l’abbaye. A. Original sur parchemin, 340 × 280 mm (repli 25/30 mm), traces de scellement disparues, Arras, ADPdC, 12 H 7, « Abbatie, F.f. » (notes dorsales : « Carta domini Guidonis de Castellione, comes Sancti Pauli, de garda personarum et possessionum ecclesie Caricampi », XIIIe s. ; « Abbatie », « F.f. », XIVe s. ; « 1283, Cercamp » suivi d’une analyse, XVIIe s.). B. Vidimus contemporain par Philippe le Bel, roi de France, même dépôt, 12 H 7, « Abbatie, F.g. ».

Universis presentes litteras inspecturis, Guydo de Castellione, comes Sancti Pauli, salutem in Domino. Noveritis quod, cum inter nos, ex parte una, et religiosos viros abbatem et conventum monasterii Caricampi, Cisterciensis ordinis, Ambianensis dyocesis, ecclesie sue nomine, exalta esset contentio super quibusdam iniuriis hinc inde propositis in curia domini regis, et super garda monasterii predicti et domorum suarum necnon et terrarum et aliorum bonorum ipsius monasterii in comitatu Sancti Pauli et pertinentiis eius sitorum, necnon et super iure et usu venandi in nemoribus et terris eiusdem monasterii quod ad nos pertinere dicebamus, cumque super hiis aliquamdiu litigatum fuisset in prefata regis curia et testes et probaciones fuissent hinc inde producte coram auditoribus a prefata curia super hoc destinatis, videlicet venerabilibus viris magistro Guillelmo de Novavilla, archidiacono Blesensi in ecclesia Carnotensi, et Petro Seymel, ballivo Ambianensi, tandem, pro bono pacis et utilitate parcium, intervenientibus bonis viris ad perpetuo sopiendam materiam questionis, super questionibus antedictis tractatum fuit in formam et modum qui sequitur, si tamen domino regi placeret, videlicet quod ipsum monasterium et domus et possessiones eorum in comitatu Sancti Pauli et pertinenciis eius sunt et deinceps remanebunt in custodia nostra et successorum nostrorum ; et habebimus in eisdem, nos et successores nostri, ea que secundum racionem ad custodiam pertinere noscuntur et secundum usum et consuetudinem generalem. Nec 432

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intendimus quod, racione dicte garde, nobis vel nostris liceat in ipso monasterio vel ipsorum domibus canes venaticios nec [dex]trarios(a) nostros mittere ad vivendum de bonis dicti monasterii nisi hoc de abbatis vel ministrorum eius processerit voluntate. De iure vero venandi in nemoribus et [terris] monasterii, actum est quod nobis liceat ibi venari cum voluerimus tamquam in loco quasi publico ad venandum, in quo asserimus nos vel alium non habere garennam. Et possunt dictus abbas et sui venari similiter in eisdem et capere bestias in venando, ita quod in terram nostram non insequantur bestias in venando, salvo quod, si forte canes monachorum aliquando contigerit evagari in venando, gentes nostre poterunt eos refugare, sine occisione et lesione, bona fide. Et hoc precipiemus servientibus nostris ad custodiam terre nostre deputatis ; et iurabunt illi servientes nobis ista predicta facere custodireque bona fide. Si vero homines iusticiabiles nostri vel alii, quicumque fuerint, iniurias vel gravamentia intulerint dicto monasterio in personis vel rebus, requisiti super hoc ex parte dicti monasterii, nos vel ministri nostri bona fide sine longo iudiciorum anfractu faciemus hoc emendari iuxta quantitatem et modum delicti, salvo quod propter hoc iusticiabiles nostri vel alii, quicumque fuerint, in legitimis defensionibus suis et contra usus et consuetudines patrie non ledantur. Actum est etiam quod propter composicionem predictam privilegia dicti monasterii a domino rege vel ab aliis quibuscumque concessa non ledantur nec in aliquo roborentur, set valeant in quantum valere possunt de iure et non ultra ; et salve sint nobis raciones et defensiones nostre si que nobis competunt vel competere poterunt contra ea. Si vero – quod absit – nos vel successores nostros contigerit aliquando excedere ius et modum gardandi, prefato monasterio reservatur ius recurrendi ad dominum regem cum fuerit opportun[um](a). Supradictis autem omnibus, prout suprascripta sunt, in pleno consistorio prefate curie recitatis a partibus predictis et totaliter concordatis, supplicatum exstitit hinc [et inde prefate] curie, nomine domini regis, ut eidem domino regi et ipsis de curia pro utilitate parcium placeret pacem et concordiam suprascriptam approbare et [per regales litteras confirma]re. In quorum omnium testimonium et perpetuam firmitatem, presentes litteras sigillo nostro proprio confirmatas sepedictis abbati et conventui tradid[imus, firmiter promitten]tes nos et successores nostros sepedictam composicionem firmiter observare et numquam per nos vel per alium in toto [vel in par]te contra[ire]. A[ctum anno Domini mille­ simo] ducentesimo octogesimo tercio, mense decembri. (a) Le côté droit de A présente deux lacunes suite à des déchirures ; elles sont restituées à l’aide de B.

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352 1284, janvier (n. st.). Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, fait savoir que son ami Hugues d’Ocoche, [garde de la terre de Saint-Pol], avec l’accord de son fils Jean, a acquis de maître Godefroid, coûtre du chapitre Saint-Sauveur de Saint-Pol, le moulin de SaintMartin près de Saint-Pol, en échange [d’une rente de 20 setiers de céréales sur la dîme de Croix-en-Ternois, qu’Hugues tient en fief de l’abbaye Sainte-Berthe de Blangy]. A. Original perdu. B. Copie partielle du XVIIe s. par dom Le Pez, Arras, BM, 316, p. 445, d’après un « cartulaire des chanoines de Saint Paul en Artois ». Note critique : Les clauses manquantes sont décrites dans l’acte complémentaire délivré par l’évêque de Thérouanne (Arras, BM, 316, p. 444-445). Comme cet acte épiscopal date du mois de décembre 1283, l’emploi d’un style de printemps est avéré.

Nous Guy de Chastillon, cuens de Saint Pol, a tous ceux qui ces presentes lettres verront et orront, salus en nostre Signeur. Comme nos bons amis Hues d’Ochoch(a), du consentement et de le volenté Jehan d’Ococh, chevalier, sen aisné fil et sen oir, d’une part, et maistre Godefroy, canoines et coustres de l’eglise de Saint Sauveur de Saint Pol, de l’autorité nostre signeur l’evesque de Therouane, patron de l’eglise devant dite, et du consentement et de le volenté tout le capitle de l’eglise devant nommee, d’aultre, ayent entre eux fait un escange de ung molin que cyl maistre Godefroy avoit encoste Saint Pol en nom de se cousterie, en lieu que on appelle Saint Martin, et le vivier, l’eawe et le signorie de cel molin […](b). Et pour chou que ce soit ferme chose et estable, nous avons ces presentes lettres fait de no seel seeler, l’an del incarnation nostre Signeur mil deux cens quattre vingtz et trois, el mois de jenvier. (a) Sic B, pour Ococh. - (b) etc. Il approuve cet eschange en ce que luy touche B.

353 1284 (n. st.), février. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, vidime un acte de Pierre Groignars, écuyer, par lequel celui-ci fait savoir qu’Ade, fille de Gilles de Baillescourt, avec l’accord de son mari, a vendu toute sa dîme de Bucquoy à Henri de Marles, chapelain perpétuel de la cathédrale d’Arras ; il approuve cette vente et extrait la dîme de son fief. A. Original perdu. B. Copie du XIIIe s., Paris, BNF, lat. 17737 (Registrum capellaniarum du chapitre), f. 123v-125r.

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a. A. de Loisne, « Le cartulaire des chapellenies », p. 354, n° 173 et 174 (éd. fragmentaire).

Guido de Castellione, comes Sancti Pauli, universis presentes litteras inspecturis, salutem in Domino. Noverint universi nos litteras Petri dicti Groignart, armigeri, vidisse in hec verba : Ego Petrus dictus Groignars, armiger, notum facio omnibus tam presentibus quam futuris quod Ada dicta de Baillescort, filia quondam Egidii de Baillescort, homo meus, propter paupertatem suam apparentem, inquisitam, sollempniter cognitam, probatam et in curia relatam, ac etiam iudicatam per illos ad quos pertinet inquisitio, cognitio et iudicium huiusmodi, bene et legitime et sub ea que fieri debuit et decuit sollempnitate, et ut deteriorem evitaret contractum, de voluntate et assensu Iohannis dicti Dant Jehan, mariti sui, vendidit, alienavit et werpivit ecclesie Attrebatensi totam decimam suam et omnes fructus et proventus ipsius totalis decime, et quicquid iuris habebat in eadem decima ac fructibus et proventibus eiusdem, iacentem apud Buschoi et in territorio dicti loci et alibi in dyocesi Attrebatensi sub patronatu ecclesie de Arrouaise, iusto et certo precio mediante, de quo sibi satisfactam esse recognovit et recognoscit ad plenum et integre ex parte ipsius Attrebatensis ecclesie in sicca pecunia et bene numerata per dominum Henricum de Mernes, perpetuum capellanum ecclesie predicte. Quam quidem decimam de me tenebat in feodum, et eandem decimam ac fructus omnes et proventus eiusdem decime, de voluntate et assensu dicti Iohannis, mariti sui, in manu mea, et omne ius quod in eadem decima et fructibus et proventibus eiusdem habebat et habere forte poterat quacumque de causa, nomine Attrebatensis ecclesie predicte reportavit, posuit et reddidit ac etiam coram hominibus meis, paribus suis, resignavit per stipitem, more solito, et werpivit. Quos etiam homines, pares dicte Ade, rite et sollempniter ut debui(a) adiuravi ut ipsi per iudicium dicerent et etiam iudicarent sub fidelitate qua mihi tenebantur si dicta Ada, homo meus, eandem decimam ac fructus et proventus eiusdem dicte Attrebatensi ecclesie bene et legitime vendiderat, alienaverat et werpiverat, vendere et alienare poterat, et si eadem Attrebatensis ecclesia dictam decimam et fructus et proventus eiusdem legitime comparaverat et poterat comparare. Qui homines, pares ipsius Ade, a me tanquam domino rite et sollempniter et ut decuit adiurati, super hiis deliberato inter se primitus consilio, iudicando dixerunt ac etiam iudicaverunt quod dicta Ada decimam ipsam et omne ius quod in eadem habebat ac fructus omnes et proventus eiusdem bene, rite et ad legem vendiderat, alienaverat et werpiverat ac etiam poterat vendere, alienare et werpire, et quod nullum sciebant impedimentum in emptione, venditione, alienatione et werpitione predicta propter quod non possent et deberent ipse venditio, emptio, alienatio et werpitio rite et sollempniter fieri ac etiam celebrari. Dixerunt etiam et iudicaverunt quod dicta Ada ibidem coram me tanquam domino 435

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suo [et](b) hominibus, paribus suis predictis, tantum et licite fecerat de huiusmodi decima quod ipsa Ada aut alius ex parte sua amodo in ipsa decima et fructibus et proventibus eiusdem ius nullum reclamare poterat aut debebat, et quod ipsa ecclesia per ea que ibi facta erant ipsam decimam et fructus omnes et proventus ipsius decime habebat licite et tenebat secure in forma predicta, et quod nesciebant quod amodo alius quam ecclesia ipsa ius haberet aliquod in eadem. Quibus omnibus sic legittime factis et dictis, ego Petrus Groignars tanquam dominus decimam ipsam necnon omnes fructus et proventus ipsius totalis decime, et quicquid iuris habebat in ipsa et unquam in ipsis fructibus et proventibus habuerat Ada predicta, ab ipsa Ada et eius heredibus totaliter abdicata, eidem Attrebatensi ecclesie reddidi, et ipsam ecclesiam de dicta decima et fructibus et proventibus bene, rite et ad legem patrie tanquam dominus investivi, sine servitio, iusticia, onere et exactione quacumque tenendam imperpetuum et pacifice possidendam. Et eandem decimam, de voluntate, auctoritate et assensu illustris principis comitis Sancti Pauli, a quo tenura feodi predicti et dicte decime ortum habet et tenetur, extra feodum meum posui et etiam amortivi, hoc tamen notato quod Richalda, mater dicte Ade, medietatem fructuum et proventuum dicte decime quamdiu vivet ratione sui dotalicii sive dotis percipere debet sic modo(c) percipit et habere ; qua defuncta, tota decima predicta ad dictam ecclesiam pleno iure pertinebit et redibit amortita prout superius est expressum. Universa autem et singula suprascripta promiserunt et promittunt dicta Ada et Iohannes, eius maritus predictus, fide et iuramento corporaliter prestito ab eisdem ipsi Attrebatensi ecclesie servare, tenere bene et legitime et nullo tempore contraire, nec unquam conveniendi in aliquo artem vel ingenium, materiam, medium, causam sive modum invenient, procurabunt neque querent. Propter quod expresse renuntiaverunt sub fide et iuramento prestitis ab eisdem exceptioni non numerate pecunie, omnique privilegio crucis indulto et indulgendo, omnibusque aliis exceptionibus, cavillationibus et cautelis iuris et facti, et ne possent proponere in iudicio ecclesiastico vel alibi se in premissis fore lesos vel deceptos. Preterea noverint universi quod ego Petrus Groignars et heres meus tenemur et promitimus eadem Attrebatensi ecclesie super premissis legitimam prestare garandiam contra omnes iuri et legi parere volentes in curia mea, et premissa autem omnia et singula volumus, aprobamus ; et tanquam dominus tenorem presentium confirmamus. Quod ut ratum et stabile maneat in futurum, presentes litteras meas eidem Attrebatensi ecclesie tradidi sigilli mei munimine roboratas. Actum anno Domini M° CC° octogesimo tercio, mense februario. Nos autem Guido de Castellione, comes Sancti Pauli predictus, premissa omnia et singula prout in litteris predictis sunt contenta, divisa et ordinata volumus, concedimus, laudamus, approbamus et quantum in nobis est confirmamus, extra feodum nostrum ponimus ac etiam amortimus. Et ut predicta omnia prout scripta sunt et divisa firma et stabilia permaneant et etiam 436

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inconcussa, presentes litteras fecimus sigillo nostro sigillari. Actum anno Domini M° CC° octogesimo tercio, mense februario. (a) Sic B, pour decuit ? - (b) Om. B. - (c) Suivent les mots sicut modo, exponctués.

354 1285, octobre. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, avec l’accord de Mahaut, son épouse, et d’Hugues, son fils aîné majeur, donne à l’hôpital de Frévent, récemment fondé par Martin le Bouteiller et son épouse Élise, tout ce qu’il possédait au Fief de Warlus à Bouret[-sur-Canche], ainsi que différentes pièces de terre à Frévent, et renonce au cens dû pour l’emplacement de l’hôpital, mais fait réserve d’un cens de 4 deniers parisis, de sa seigneurie et de sa justice ; la comtesse Mahaut appose son sceau. A. Original sur parchemin, 340 × 295 mm (repli 30 mm), jadis scellé de deux sceaux pendant sur double queue de parchemin, Paris, AN, K 1145, n° 35 bis (notes dorsales : « La lettre de l’ospital que Martin le Bouteillier et Aelis sa fame ont fet a Fevrench », XIIIe-XIVe s. ; « Fondation », XVe s. ; « IIIIXX et VIII », XVe-XVIe s. ; « N° 5. 1285, octobre. Donation par Gui de Chatillon, comte de Saint Pol, à l’hôpital de Fevrench (Furnes) fondé par Martin le Bouteillier », XVIIIe s. ; « K 1248 », « K 1145, n° 35 bis », XIXe s. Notes au recto : « LXIII, cotté VIC IIIIXX XVIII », « Cotté cinq cent vingt huit », XVIIe s.). Indiqué : J.-F. Nieus, « Le chartrier des comtes », p. 31, n° 32.

Jou Guis de Chastellon, cuens de Saint Pol, faich savoir a tous chiaus ki ches presentes lettres verront et orront ke jou, par le gré et l’otroi de ma tres chiere compaigne Mahaut, contesse de Saint Pol, ma feme, et par le gré et l’otroi de Huon, men aisné fil et men hoir, aagié et hors de bail, ai doné pour Dieu et en aumosne, et pour le pourfit de nos ames et pour les ames de tous nos anciseurs, a l’ospital de Fevrench, ke Martins li Boutelliers et Aelis, se feme, ont commencié a faire et a estorer en me vile de Fevrench, et meismement pour le boin serviche ke cil Martins m’a fait, toute le terre, toutes les rentes, les deniers, les capons et les dismes ke jou avoie en le vile et u terreoir de Bourrech, ki est apelés li Fiés de Warluis, u quel fief devant dit cil Martins avoit le moitié par le rason(a) de l’acat k’il avoit fait a mon signeur Jehan de Norrem, chevalier, ki le tenoit de mi ; et l’avoit cil Martins donee et apropriie au devant dit hospital par men gré. Et est assavoir ke li dons deseure dis, ke jou ai doné au devant dit hospital, est ceus ke chi aprés est devisé : ch’est assavoir trois journeus et demi de terre ahanable seans en cuinc pieches en le parroche de Bourrech, et sept sols et deus deniers en rentes de deniers, et trois capons et sept quartiers d’avaine et un sestier de blé et le disme et le terraige des cans et des courtius, a tenir au devant dit hospital et a chiaus ki le dit hospital warderont yretablement a tous jours, en tel maniere et par tel condi437

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tion ke, se jou ou mi hoir volons revenir a chest don devant dit et a le contrepartie celui Martin, ch’est assavoir as rentes de deniers, de capons, de blé et d’avaine ke on prent en le ville de Bourrech et en l’abbeie de Cercamp, ke jou et mi hoir i poons revenir par souffisant eskange de terre ahanable seant u terreoir de Fevrench, en laaisement du dit hospital. Et est assavoir ke jou ai quité a tous jours yretablement et doné pour Diu et en aumosne au dit hospital le rente ke li més me devoit la u li dis hospitaus est assis, ch’est assavoir deus sols sis deniers et un capon, et le rente ke li més ki fu Andruiet Tillot, joignans au dit hospital, me devoit, ch’est assavoir cuinc sols et deus capons. Et si doins au dit hospital, pour Diu et en aumosne, quatre journeus et demi de terre seans en un camp d’encoste le Haie Connart, tenant a l’espine Bauduin le Karon, a prendre ches quatre journeus et demi de terre desus dis en esquarrie u camp desus dit, au coron devers le bos Tiebaut Loisel. Et si doins encore au dit hospital, pour Diu et en aumosne, une pieche de terre ki siet selonc le riviere entre le maison du dit hospital et le pont de Fevrench, pour faire une capele, toutes les fois ke cil Martins ou cil ki seront reswart du dit hospital vauront. Toutes ches coses desus dites ai jou donees au devant dit hospital pour Diu et en aumosne, et pour l’ame de mi et de me feme et de mes enfans et pour les ames de tous nos anciseurs, a tenir quitement et en pais a tous jours de mi et de mes hoirs, par uns wans de quatre deniers paresis a paiier a le feste saint Jehan en esté. Et est assavoir ke jou et mi hoir averons es coses desus dites toutes signories et toutes justiches. Et jou Guis de Chastellon, cuens de Saint Pol devant només, et mi hoir somes tenu de warandir toutes les coses devant dites au dit hospital a tous jours yretablement, ensi ke devant est dit ; et a chou tenir fermement oblege jou mi et mes hoirs. Et pour chou ke toutes ches coses desus dites remaignent fermes et estables a tous jours, jou Guis de Chastellon, cuens de Saint Pol deseure dis, ai ches presentes lettres seelees et confremees de men seel, et pri et requier a ma chiere compaigne Mahaut, contesse de Saint Pol, ma feme devant nomee, par kui assentement jou ai doné toutes les coses desus dites, ke ele, en confermement de toutes les coses desus dites, meche sen seel avoec le mien a ches presentes lettres. Et jou Mahaus, contesse de Saint Pol, feme a noble home Guion de Chastellon, conte de Saint Pol, a se priere et a se requeste, et pour le pourfit de nos ames, gré et otroi toutes les coses desus dites, et mi assent du tout sans jamais aler encontre. Et pour chou ke toutes ches coses soient fermes et estables yretablement et perpetuelment, jou ai mis men seel a ches presentes lettres avoec le seel de mon chier signeur et mari Guion de Chastellon, conte de Saint Pol devant nomé. Chou fu fait en l’an del incarnation nostre Signeur Jhesu Crist mil deus cens quatre vins et cuinc, el mois d’octembre. (a) Sic A, pour raison.

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355 [1285, avril, ou] 1286 (n. st.), [1er-13] avril. - Lucheux. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, fait savoir que Thomas de La Befvre a vendu à l’abbaye de Ham-en-Artois 13 journaux de terre arable près du manoir de Bouffiaus, 9 setiers de céréales sur un terrage à Hautecloque et tout ce qu’il tenait de Jean de Haravesnes ; il approuve la vente et amortit les biens, mais fait réserve de sa justice et de sa garde. A. Original perdu. B. Copie du XVIIe s. par J. R. Hannedouche de Rebecque, Bruxelles, AGR, Manuscrits divers, 5169, p. 100-101, d’après A. C. Copie du XVIIe s. par dom Le Pez, Arras, BM, 332, f. 78r-v, d’après B. - D. Copie du XVIIe s., Paris, BNF, Collection Clairambault, t. 563, p. 156-157, d’après C.

Nous Guiz de Chasteillon, cuens de Saint Pol, faisons savoir a tous chaus qui ces presentes lettres verront et orront que l’acat tel que li abbés et li convens de Ham d’encoste Aire on fait a Thumas de le Bevrene, si comme de treze journeus de terre ahanavle seans pres du manoir de Bouffiaus et noef sestiers de grain de terrage peu plus peu mains el terroir de Dautecloke, et tout ce closement que chil Thumas tenoit de Jehans de Haravesnes, nostre homme, lequel vendage devant dit, si comme des treze journeus de terre, de noef sestiers de grains et de tout ce que devant est dit, li devant diz Thumas raporta bien et a loy et par l’enseignement de nos hommes, lesquels nous prestames a cheluy Jehans a sa requeste pour ce jugier. Si, quant li devant diz Thumas fu issus de tout le vendage devant dit et desheritéz bien et a loy et par jugement, ainsi que devant est dit, li devant diz Jehans de Haravesnes, par l’enseignement de nos houmes, jugieurs des choses devant dites, et en leur presence, ravesti l’abbé et le convent de Ham de tout cest vendage devant dit, et l’amorti perpetuelement de luy et de ses hoirs et par nostre assentement a tenir a l’eglise de Ham devant dite hyretaulement. Lequel marchiet et lequel vendage, ensi comme il est chi devant devisés et fais, par nostre gré et par nostre assentement nous volons, greons, otroions et confermons et l’amortissons a tenir hyretaulement et perpetuelement a le devant dite eglise de Ham, sans rapel de nous ne de nos hoirs, et sans aller encontre, sauve no justice et no warde. Et a toutes ches choses tenir fermement obligons nous nous et nos hoirs. Et pour ce que toutes ces choses soient fermes et estables, nous avons ces presentes lettres seellees et confermees de nostre seel. Donné et fait a Lucheu l’an de grace mil deuz cens quatre vins et ciunc, el mois d’avril.

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356 1286, septembre. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, et Mahaut, son épouse, convertissent en 8 mesures de terre la rente de 20 livres parisis qu’ils avaient assignée à l’église NotreDame de Boulogne sur les revenus de leur ville [de Saint-Pol], pour l’entretien de deux cierges perpétuels devant la statue de Notre-Dame et la célébration de leur obit ; Hugues de Saint-Pol, fils de Guy et Mahaut, donne son accord. A. Original perdu. a. A. de Montfort, Histoire de l’ancienne Image de Notre-Dame de Boulongne, p. 61, d’après les « archives de l’église de Boulongne » (éd. fragmentaire). - b. A. Le Roy, Histoire de Notre-Dame de Boulogne, p. 277 [rééd., p. 346]. - c. D. Haigneré, « Cartulaire de l’église abbatiale », p. 150-151, n° 71, d’après b (éd. fragmentaire). Note critique : La rédaction apparaît fort ramassée et plutôt mal articulée, ce qui laisse penser qu’A. Le Roy a pu résumer le texte par endroits. L’emploi du terme urbs (au lieu de villa) pour désigner le chef-lieu du comté de Saint-Pol trahit sans doute une paraphrase. En avril 1287, les religieux boulonnais reconnaîtront le droit de garde du comte de Saint-Pol sur leurs biens situés à Fruges (D. Haigneré, « Cartulaire de l’église abbatiale », p. 151-152, n° 72). C’est donc là que les 8 mesures de terre ont été assises.

Nos Guido de Chastillon, comes Sancti Pauli, et Matildis, eius uxor, universis presentes litteras inspecturis, salutem in Domino. Sciant universi quod, cum propter Deum et ob salutem animarum nostrarum statuissemus duos cereos ardentes ante imaginem beate Marie Boloniensis die ac nocte in perpetuum, et ad celebrandum obitus nostros singulis annis solemniter in diebus mortis nostre pariter testamentum fecimus, atque ad ipsa onera adimplenda dedissemus abbati et conventui eiusdem loci viginti libras Parisiensium annui redditus, assignatas super urbis nostre redditus singulis annis, nos, [tam](a) ob utilitatem nostram quam ipsius ecclesie, commutavimus predictam summam in octo mensuras terrarum nostrarum quas dictis religiosis concessimus. Et Hugo Sancti Pauli, filius noster, allaudavit predicta sub sigillis nostris. Datum anno Domini 1286(b), mense septembri. (a) Om. b. - (b) Sic b.

357 1286, novembre. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, donne à l’abbaye du Mont-Saint-Éloi une rente de 60 sous parisis à percevoir après sa mort sur son travers d’Aubigny[-enArtois], pour célébrer son obit et nourrir la communauté ce jour-là. 440

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A. Original perdu. B. Copie du XIVe s., Arras, ADPdC, 18 H 1 (cartulaire d’Aubigny), f. 32r-v.

Nous Guis de Chasteillon, cuens de Saint Pol, faisons savoir a tous chiaus ki ces presentes lettres verront et orront ke nous, pour le salut de nostre ame et les ames nostre chiere feme Mehaut, contesse de Saint Pol, et de nos enfans et de nos ancesseurs, avons donné en pure aumosne et pour Dieu a tous jours sans rapel de nous et de nos hoirs al eglise du Mont Saint Eloy sexante sols de Parisis chascun an a prendre et a rechevoir sour nostre travers d’Aubigni le jour de nostre obit, en tel maniere ke li abbés et li couvens del eglise du Mont Saint Eloy devant dite seront tenu de faire mon obit chascun an le jor ke nous arons esté trespassé de cest siecle sollenneument a prestre, a dyacre et a sourdiacre revestus a la messe. Et seront encore tenus de douner chascun an cel jor ke nostre obit sera fait pitance a couvent. Et les metons dés maintenant en saisine par le teneur de ces lettres, en tele maniere ke il ne prenderont le don desus dit duskes apres nostre decés. Et a ce don tenir fermement et a emplir si comme il est desus devisé obligons nous, nous et nos hoirs et nos biens. El tesmoing et el confermement de la kele chose, nous avons ces presentes lettres seelees de nostre seel. Faites l’an de grasce mil deus cens quatre vins et sis, el mois de novembre.

358 1286, novembre. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, donne aux deux curés de Saint-Pol et à leur clerc une rente de 12 sous parisis à percevoir après sa mort sur les revenus de la prévôté, pour la célébration de son obit, ainsi que 9 autres sous pour l’œuvre de l’église paroissiale. A. Original perdu. B. Copie des années 1620 par A. Galland, Paris, BNF, fr. 18716, f. 37r-v, d’après un vidimus du 15 avril 1334 (a. st.) par le comte de Saint-Pol.

Nous Guys de Chastillon, cuens de Sainct Pol, faisons scavoir a tous cheux qui ches presentes [lettres](a) verront ou orront que nous, pour le salut de nostre ame et des ames de nostre chiere femme Mahaut(b), comtesse de Sainct Pol, et de nos enfans et de nos ancesseurs(c), avons donné en pure aumosne et pour Dieu a tousjours sans rappel de nous et de nos hoirs a l’eglise de Sainct Pol de la paroche douze sols Parisis, chacun an a prendre sur la prevosté de Sainct Pol au jour que nostre obit sera faict ; et donnons les devant dits XII(d) sols pour faire nostre obit chacun(e) an  ; et seront departy en telle maniere, c’est assavoir a deux prestres curés, a chacun deux sols, et au clerc 441

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de l’eglise, six deniers, et a chacun prestre forain que y seroit, trois deniers, et li remanant qui y sera soit departys as clercs, a chacun deux deniers ; derechef a chele parroisse VIIII sols parisis pour l’oeuvre de l’eglise, a prendre chacun an sur le prevosté de Sainct Pol au terme de Noel. Et les mettons dés maintenant en saisine par le teneur de ces lettres, en telle maniere que il ne prendront le don dessusdit duskes(f) aprés nostre dechés. Et a che don tenir fermement et emplir si comme il est cy dessus divisé, obligeons nous, nous amés hoirs et nos biens. En tesmoinge de laquelle cose, nous avons ches presentes lettres seellees de nostre seel. Faictes l’an de grace mil deux cens quatrevingts et six, el mois de novembre. (a) Om. B. - (b) Arhant B, lire Mahaut. - (c) successeurs B, lire ancesseurs. - (d) XVII B, lire XII. - (e) celluy B, lire chacun. - (f) d’autres B, lire duskes.

359 128[6, novembre]. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, donne à l’abbaye de Cercamp une rente de 100 sous parisis à percevoir après sa mort [sur le travers de Frévent], pour célébrer son obit et nourrir la communauté ce jour-là. A. Original sur parchemin, 160/190 × 135 mm (repli 20 mm), sans traces de scellement, Arras, ADPdC, 12 H 8, « Abbatie, I.f. » (notes dorsales : « Abbatie, I.f. », XIVe s. ; « Guiz de Chastillon, pour C s. Par. sur le travers de Freven », XVIe s. ; « 1204, Cercamp », suivi d’une analyse, XVIIe s. ; « 100 s. de Parisis donnés par Guy de Chatillon », XVIIIe s.). B. Copie partielle du XVIIe s. par J. R. Hannedouche de Rebecque, Bruxelles, AGR, Manuscrits divers, 5162, f. 25r, d’après A déjà mutilé. Note critique : La disparition de la partie droite de l’acte a entraîné la perte des derniers éléments de la date. Il est cependant possible de restituer l’année et le mois, car le contenu du document l’apparente aux actes n° 357 et 358, promulgués en novembre 1286. Les notes dorsales permettent quant à elles de savoir que la rente était assise sur le travers de Frévent.

Nous Guiz de Chasteillon, cuens de Saint Pol, faison[s savoir a tous chiaus ki ces presentes lettres verront](a) ou orront que nous, pour le salut de nostre ame et des ame[s nostre chiere feme Mehaut, contesse de Saint-Pol, et] de nos enfans et de nos ancesseurs, avons doné en pure ammosne [et pour Dieu a tous jours sans rapel de nous et de] nos hoirs a le glyse de Chiercamp cent solz de Parisis chascun an a p[rendre et a rechevoir sour nostre travers de Fevrench(b) le jour] de nostre obit, en tel maniere que li abbés et li couvens de le glys[e de Chiercamp devant dite seront tenu de faire mon] obit chascun an le jour que nous arons esté trespassé de cest siecl[e sollenneument a prestre, a dyacre et a sourdiacre revestus] a la messe. Et seront encore tenu de 442

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donner chascun an cel jour [ke nostre obit sera fait pitance a couvent. Et les me]tons dés maintenant en saisine par le teneur de ces letres, en t[e]l[e maniere ke il ne prenderont le don desus dit duskes] aprés nostre decés. Et a ce don tenir fermement et a empl[ir si comme il est desus devisé obligons nous, nous et] nos hoirs et nos biens. El tesmoins et el confermement de [la kele chose, nous avons ces presentes lettres seellees] de nostre seel. Faites en l’an de grace mil deus cens quatre v[ins et sis, el mois de novembre]. (a) Un tiers de l’acte est manquant sur la droite, suite à une déchirure ancienne. Les lacunes sont supplées à titre indicatif à l’aide de l’acte n° 357, dont la rédaction est rigoureusement identique, mais qui n’est pas conservé en original. - (b) Le toponyme est restitué d’après sa graphie la plus courante à la fin du XIIIe s.

360 1287, août. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, fait savoir que Robert le Vert de Verchin, écuyer, a vendu à l’abbaye d’Auchy[-les-Moines] le fief qu’il tenait à Verchin de Pierre d’Auberch, écuyer, et de Jeanne, épouse de ce dernier ; qu’Élise, épouse de Robert, a accepté une modification de son douaire ; que Pierre a approuvé la vente devant sa cour ; qu’il se réserve la haute justice, le ressort, la garde et la connaissance des lettres ; les hommes du comte apposent leurs sceaux. A. Original perdu. B. Copie du XIIIe s., Arras, ADPdC, 2 H 1 (cartulaire d’Auchy-les-Moines), p. 314-315. - C. Vidimus du 16 mars 1432 (n. st.) par l’échevinage d’Hesdin, même dépôt, 2 H 2, n° 214, d’après A. a. L. Bétencourt, Cartulaire de l’abbaye Saint-Sylvin, p. 310-313, n° 214, d’après B.

Nous, Guis de Chastellon, cuens de Saint Pol, faisons savoir a tous chiaus(a) ki ches presentes lettres verront et orront ke Robers li Vers de Werchin, esquiiers(b), jadis hom(c) Pierron d’Auberch, esquiers(b), et a demisele Jehanain, se femme, nostre hom, a vendu et werpi bien et souffisaument et a loy en le court le dit Pierron et demisele Jehanain, se feme devant nommee de kui(d) costé li fiés(e) vient, et par le jugement de ses pers, a l’abbé et au convent del eglise d’Auchi, de le veskié(f) de Terewane(g), tout le fief closement k’il(h) tenoit de chelui Pierron et(i) demisele Jehanain, se feme devantdite, a Werchin et la entour el terreoir de celi vile, ch’est(j) assavoir en manaiges, en terres, en eaues, en bos, en homaige de fief, en hostes, en rentes et en toutes les coses ki(k) sont apartenans a chest fief queles k’eles(l) soient ou puissent estre, el quel fief vendu ensi ke devant est devisé demisele Aelis, feme au devant dit Robert, a quité par le foy(m) de sen cors, de se boine volenté, sans nul contraignement(n), tout chou closement(o) k’ele(p) i avoit ou porroit avoir par 443

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raison de douaire ou en autre quelconke maniere ke che(q) fust, pour about ke(r) li dis Robers, ses barons, li a fait sur tout chou(s) qu’il tient de nous a Hellin et ailleurs en nostre conté de Saint Pol ; del quel about li dite Aelis se tient bien apaié(t) plainement et souffissaument. Et est assavoir ke(r) li devant dit Pierres d’Auberch et demisele Jehane, se femme, ont amorti tout le fief devant dit yretaulement(u) d’onmaigne(v) et de toutes redevanches sans riens retenir avoec aus ne avoec leur oirs(w) ne avoec leurs successeurs, ensi com(x) li dit Pierres et demisele Jehane se feme nostre hom ont reconnut(y) en nostre court souffissaument par devant nos homes, ch’est assavoir Jehan de Hés, chevalier, Willaume Agodé de Briast, esquier(z), et Colart d’Agnés et pluseurs autres de nos hommes, pers au devant dit Pierron d’Auberch. Et fu fais chis(a’) amortissement desudis a l’abbé et au convent devant dis et a leur successeurs el non de leur eglise devant nommee. Lesqueles coses toutes ensi com(x) eles sont devant nommees nous, Guis de Chasteillon(b’) devant dis, volons, greons et otrions(c’), amortissons et confremons comme sires soverains pour Diu et pour l’ame de nous et de nos anchiseurs et de nos successeurs(d’) el non de leur eglise devant dite. Lequel amortissement nous avons fait a le requeste del devant dit Pierron et demisele Jehane, se femme, en tel maniere ke(r) li abbés et li convens devant dit et leur successeur el non de leur eglise devant dite les tiegnent paisiulement et yretaulement(u) avoec toute le conté et le(e’) signerie(f’) et le justiche, sauf chou ke(r) nous i retenons avoec nos et avoec nos oirs(w) et avoekes(g’) nos successeurs le haute justiche de trois cas, ch’est assavoir rat, murdre et arsin(h’), et les autres cas sanlans a ches, sauves les droitures del eglise devant dite ; et si retenons encore avoec chou ke(r) devant est dit le resort(i’), le warde et le conissanche(j’) de letres et de chyrographes(k’) se on s’en trait primes a nos ; et toutes les autres coses sont al eglise devant dite. Et pour toutes ches coses desus dites tenir fermement et entirement et warder et faire tenir paisiulement(l’) ensi cum(x) il apartient a faire a soverain sengneur, et(e’) envers tous hommes obligons nos, nos et nos oirs et nos successeurs envers le devant dit abé et le convent et leurs successeurs el non de leur eglise devant dite. Et pour cho(m’) ke(r) toutes ches coses devant dites soient tenues et wardees(n’) fermes et estaveles(o’), nous Guis de Chastellon, cuens de Saint Pol devant nommés, a le requeste del abé et le convent devant dis, avons ches presentes letres selees(p’) et confermees de nostre sel, et prions et requerons a nos hommes devant nommés ke(r) il, en foi et en temmoniage(q’) des choses desus dites, methent leur seaus(r’) a ches presentes lettres. Et nos Jehans d’Eis(s’), chevalier, Willaumes Agodés de Briast et Colars d’Anés(t’), hom a mon sengneur le conte de Saint Pol et pers as devant dis Robers et Pirron, ki(k) fumes present a toutes les choses desusdites, apelei cum(u’) homes aveuc pluseurs aultres jugeurs, a le requeste de no kier seugneur Guion de Chastellon, conte de Saint Pol, avons en foi et en temoniage(v’) des choses desusdites mis nos seaus(w’) aveuc le sien a ches presentes lettres faites 444

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et donees en l’an del incarnation nostre Seigneur M° CC° LXXXVII°(x’), el mois d’aust(y’). (a) chiaulx C. - (b) escuiers C. - (c) a, add. C. - (d) qui C. - (e) fiefs C. - (f) vesquié C. - (g) Terouane C. - (h) qu’il C. - (i) de, add. C. - (j) c’est C. - (k) qui C. - (l) queles k’eles : quelles qu’elles C. - (m) for B. - (n) constraingement C. - (o) ke, add. B. - (p) qu’elle C. - (q) ke che : que ce C. - (r) que C. - (s) ce C. - (t) apayee C. - (u) hiretablement C. - (v) ommaige C. - (w) hoirs C. - (x) ensi com : ainssi comme C. - (y) recognut C. - (z) escuier C. - (a’) cis C. - (b’) Guis de Chasteillon : Gui de Chastellon C. - (c’) octroyons C. - (d’) On attendrait ici les mots : a l’abé et au convent devant dis et a leurs successeurs. - (e’) Om. C. - (f’) seignourie C. - (g’) avec C. (h’) arssin C. - (i’) ressort C. - (j’) cognissance C. - (k’) chirograffes C. - (l’) paisiblement C. - (m’) chou C. - (n’) gardees C. - (o’) estables C. - (p’) seellees C. - (q’) tesmongnage C. - (r’) leur seaus : leurs sceaux C. - (s’) Hés C. - (t’) Agnés C. - (u’) apelei cum : appellés comme C. - (v’) tesmoingnage C. - (w’) seaux C. - (x’) mil deux cens quatre vins et sept C. - (y’) aoust C.

361 1287, août. Hugues, fils aîné et héritier de Guy [III] de Châtillon, comte de Saint-Pol, ratifie la vente faite par Robert le Vert de Verchin à l’abbaye d’Auchy[-les-Moines] telle qu’elle a été confirmée dans l’acte de son père (voir l’acte précédent). A. Original perdu. B. Copie du XIIIe s., Arras, ADPdC, 2 H 1 (cartulaire d’Auchy-les-Moines), p. 312. a. L. Bétencourt, Cartulaire de l’abbaye Saint-Sylvin, p. 313, n° 215, d’après B.

Jou Hues, ainés fiux et oirs a noble hom Guion de Chastellon, conte de Saint Pol, fais a savoir a tous chaus ki ches presentes letres verront et orront ke l’acat tel ke li abés et li convent de le glise d’Auchi, de le veskié de Teroane, ont fait a Robert le Verd de Werchin, eschuier, si cum del fief ke chis Robers avoit a Werchin et el teroir de cheli vile, le quel fis li dis abés et li convens ont acatei a chelui Robers el nom de leur eglise devantdite, ensi cum il apert es letres k’il ont de chelui Robers, selees de son sel, jou Hues devant només tout l’acat desus dit grei et otri en le forme et en la manire ke les letres ki li dis abés et li convens en ont selees du sel mon kir sengneur mon pere desus dit le divisent et le conferment, sans aler encontre par mi ne par atrui. Et por cho ke cho soit ferme cose et estaule, jo ai ches presente letres selees de mon sel. Faites et donees en l’an de grace M CC° LXXX° VII°, el mois d’aust.

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362 1287, août. Mahaut, comtesse de Saint-Pol, arbitre un différend entre le prieur de Lucheux et le maire et les échevins du même lieu, au sujet d’un drap brodé d’or ayant servi à recouvrir le corps du chevalier Baudouin de Mailly, mort au château de Lucheux : elle attribue ce drap au prieur, détenteur des oblations de l’église castrale, puis l’affecte avec l’accord de ce dernier aux pauvres défunts de la ville, selon le vœu des proches du disparu ; Guillaume, évêque d’Arras, approuve et appose son sceau. A. Original sur parchemin, 270 × 180 mm (repli 21 mm), jadis scellé de deux sceaux pendant sur double queue de parchemin, Dijon, AD Côte-d’Or, 7 H 1361 (notes dorsales : « VI. Lettre commant les draps quelz qu’ils soyent que on aporte sur les trespasséz sont au prieur de Lucheu », XVe s. ; « 1287 », XVIIIe s.). a. R. Dubois, « Prieuré de Lucheux », p. 250-253, n° 40 (sous la date erronée de mai 1276).

Universis presentes litteras inspecturis, Maltidis, comitissa Sancti Pauli, salutem in Domino. Cum contencio verteretur inter priorem de Lucheto, ex una parte, et maiorem et scabinos eiusdem ville de Lucheto, ex altera, super quodam facto quod tale est : quidem miles, Balduinus de Malliaco nomine, migravit in castro Lucheti ; corpus defuncti coopertum fuit ob reverentiam sicut decet quodam panno aureo ; amici defuncti illum pannum dederunt ad usum pauperum defunctorum ville, ut dicebant maior et scabini in requisito consensu prioris ; tandem corpus dicti militis ad ecclesiam delatum fuit ; missa celebrata, prior, ad quem pertinent oblationes, dictum pannum volebat cum cereis adportare  ; maior et scabini e contrario dicebant dictum pannum ratione dicti doni ad se totaliter pertinere, et manum(a) suam in pannum posuerunt. Ad removendam vero istam materiam questionis, ballivus noster presens pannum in manu nostra retinuit donec ius pertibus(b) esset super hoc declaratum. Postea, partibus coram nobis comparentibus, in nos totaliter de dicta controversia compromiserunt, promittentes coram nobis fideliter et inviolabiliter observare quicquid nos super hoc duxerimus ordinandum. Nos autem, bonorum fide dignorum et sapientium habito consilio, super compromisso dictum nostrum ita proferimus ac etiam partibus declaramus quod pannus aureus predictus de iure pertinet ad priorem, maiori et scabinis super peticione sua silencium imponentes. Prior vero, ad quem ius pertinet, dictum pannum nobis dedit ac concessit ut plenam ac liberam de panno nostram faceremus voluntatem. Volumus vero ut pannus ad usum pauperum defunctorum ville remaneat et quamdiu durabit tantummodo ad usum pauperum convertatur. Ut autem omnia predicta firma et stabilia permaneant, presentes litteras sigillo nostro duximus roborandas. Datum anno Domini M° CC° octogesimo septimo, mense augusti. Rogamus eciam venerabilem patrem nostrum Guillermum, Dei gratia Attrebatensem epis446

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copum, ut omnia predicta velit tanquam patronus loci et spiritualis dominus approbare et sigillo suo cum nostro confirmare. Nos vero Guillermus, permissione divina Attrebatensis episcopus, omnia predicta et singula prout in litteris sunt expressa ad petitionem nobilis domine comitisse Sancti Pauli volumus, approbamus ac eciam confirmamus. In cuius rei testimonium sigillum nostrum presentibus litteris duximus apponendum. Datum anno et mense predictis. (a) Précédé de magnum, exponctué. - (b) Sic A, pour partibus.

363 [1248-1289]. Guy III de Châtillon, comte de Saint-Pol, fait savoir que Robert de Lannoy a donné aux curés de l’église paroissiale de Boyaval une rente de 8 setiers de blé sur la dîme de Boyaval, tenue par lui de Baudouin d’Hestrus ; il approuve comme seigneur supérieur. Acte perdu, analysé vers 1300 dans la table du cartulaire perdu du Mont-Saint-Éloi (Bruxelles, AGR, Collection Gérard, 2 bis, f. 23v). Le comte désigné doit être Guy III de Châtillon (1248-1289), plutôt que son successeur Guy IV (1292-1317) : d’une part, l’acte est encore rédigé en latin, ce qui sera devenu rarissime dans la dernière décennie du XIIIe siècle (voir les remarques faites à ce propos pour l’acte n° 280), et d’autre part, Baudouin d’Hestrus est attesté dans les années 1270 (voir acte n° 343). Les dates retenues sont donc celles de Guy III.

« Littera Guidonis de Castellione, comitis Sancti Pauli, notum facientis quod Robertus de Alneto coram ipso recognovit se dedisse in puram elemosinam presbyteris curatis residentibus pro tempore in ecclesia de Boiauval octo sextarios bladi ad mensuram Sancti Pauli, solvendos annuatim apud Boiauval in festo sancti Remigii in capite octobris, de blado decime de Boiauval quam idem R[obertus] tenet de Balduino de Hestrus, pro quibus idem R[obertus] decimam predictam dictis presbyteris obligavit, ita quod quicumque dictam decimam tenebit ad solutionem dictorum octo mencaldorum tenebitur. Hiis omnibus consensit dictus dominus B[alduinus]. Et dictus comes tamquam dominus superior hec omnia concedit, laudat et approbat. Et hoc est : Universis. Quere CXX. »

364 [1289, 11-30 avril, ou] 1290 (n. st.), [1er] avril. - Pontorson. Hugues VI de Châtillon, comte de Saint-Pol, et ses frères Guy et Jacques font savoir que leur cousine Jeanne, comtesse de Blois et d’Alençon, a cédé la terre d’Avesnes[sur-Helpe] dans le comté de Hainaut à Hugues, contre une rente de 9000 livres 447

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tournois à percevoir au Temple à Paris ; Hugues se porte garant du paiement régulier de cette somme envers Philippe [IV le Bel], roi de France, en engageant notamment la rente de 5300 livres parisis que le comte de Flandre lui verse pour la dot de son épouse Béatrice. A. Original sur parchemin, 430 × 325 mm (repli 40 mm), trois sceaux ronds de cire verte pendant sur lacs de soie verte et rouge (sceau équestre d’Hugues VI, légendé : « Sigillum Hugonis de Castellione comitis Sancti Pauli », contre-sceau : « + Secretum sigilli mei » ; sceau armorial de Guy, légendé : « + Sigillum Guidonis de Sancto P[au]lo militis », sans contre-sceau ; sceau armorial de Jacques, légendé : « S. Jaque de Chastellon fil le conte de Saint Pol », sans contre-sceau), Paris, AN, J 226, n° 22 (notes dorsales : « CCII » biffé, « XXIIII », « Hugonis comitis Sancti Pauli et Guidonis et Iohannis de Castellione, fratrum, et comitisse Alenconensis », XIIIe s.).

Hues, cuens de Saint Pol, Guiz et Jaques, freres, chevaliers, a touz ceus qui sont et qui a venir sont qui ces presentes letres verront et orront, salut en nostre Seigneur. Nous fesons assavoir a touz que comme, a la requeste et aus prieres de tres excellent et puissant prince nostre tres chier seigneur Ph[elipe], par la grace de Deu tres noble roy de France, noble dame nostre tres chiere et tres amee cousinne Jehanne, contesse d’Alencon et de Blois, de sa bonne volenté, sanz ce qu’ele en ait esté de riens pourforcee ou contraincte, ait donné, ottroié et a touz jors més baillié et quicté a nous Hue, conte de Saint Pol devan dit, toute sa terre d’Avesnes et qu’ele avoit, tenoit et poursoiet hors de nostre royaume ou conté de Henaut, avec toutes les apartenances de cele terre, a avoir, a tenir et de ci en avant a porsoier par droit d’eritage de nous Hue, de noz hoirs, de noz successeurs et de ceus qui de nous i auront ou porront avoir cause, et ausi tout le droit, la seignourie, la possession et la proprieté de toutes les choses devant dites, les queles icele contesse avoit et povoit et devoit avoir en ces choses, en eschange et en permutacion de nuef mille livres de Tornois que nostre sires li rois devant diz paie et rendra et paiera tour(a) jours més por nous et por noz hoirs et por noz successeurs a la ditte contesse, a ses hoirs, a ses successeurs et a ceus qui de lui auront ou porront avoir cause des fruiz, des issues et des revenues de sa terre et de son roiaume, a Paris au Temple chaucun an a trois termes, c’est a savoir a l’Ascension trois mille livres de Tornois, a la Touz Sainz trois mille livres de Tornois et a la Chandeleur trois mille livres de Tornois. Pour les queles nuef mille livres de Tornois paier et rendre chaucun an a nostre seigneur le roy devant nomméz ou a ses successeurs ou a leur commandement, a Paris au Temple auz termes ci aprés nomméz, c’est a savoir a l’Ascension trois mille livres Tornois, a la Touz Sainz trois mille livres Tornois et a la Chandeleur trois mille livres de Tornois, nous touz ensemble et chaucun par soi et pour le tout oblijons a nostre seigneur le roy tout le conté de Saint Pol et tout ce qui i apartient par quelque maniere et par quelcumque raison que ce soit, ou que il puist estre nommé ou jugé, et toutes noz terres et noz rentes en 448

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que leu qu’eles soient, soit ou royaume de France soit hors du royaume. Et avec tout ce, nous Hues, cuens de Saint Pol devant diz, oblijons et dou tout souzmetons en la juridicion doudit nostre seigneur le roy cinc mille et trois cenz livres de Parisis que nous avons et prenons chaucun an ou conté de Flandre pour le mariage de nostre tres chiere et amee compaigne Beatrix, fille dou noble conte de Flandre, a dues termes, c’est a savoir quarante quatre cenz livres de Parisis a l’issue d’aoust et nuef cenz livres de Parisis a la Chandeleur en suiant(a). Et s’il avenoit que nous ou l’un de nous ou noz hoirs ou noz successeurs defausissiens en temps a venir de paier et de rendre chaucun an ausdiz termes les nuef mille livres de Tornois, nous voulons et otroions que nostre sires li rois et si successeurs ou leur commandement puissent prenre et saisir en leur main, toute foiz et tant de foiz quant nous defaudrons de paiement fere, sanz nul debat et sanz nul contredit de nous ou des noz devant nonméz, tout le conté de Saint Pol et toutes les apartenances et toutes noz terres et noz rentes en quelcumque leu qu’eles soient ou puissent estre trouvees, et avec ce le dittes cinc mille et trois cenz livres de Parisis ; et que les cors de noz hommes, en quelcumque leu que il soient et porront estre trouvéz, soient pris arrestéz et retenuz et en prison mis juques a tant que li defaut dou paiement soient enterignement paiéz. Onquore voulons nous et chaucuns de nous par soi et pour le tout et ajoutons avec les choses devant dites que, se la ditte contesse ou ses hoirs ou ses successeurs devant diz donnoient ou aumonoient ou aliennoient en tout ou en partie les dittes nuef mille livres de Tornois, de tant comme il en donroient ou en aumoneroient ou en alyenneroient, nous voulons et desorendroit ottroions por nous, pour noz hoirs et pour noz successeurs que nostre sires li rois et si successeurs ou leur commandement prengnent autant, sanz nul debat et sanz nul empeechement de nous ou des noz devant diz, seur le conté de Saint Pol et seur toutes noz terres et noz rentes si comme il est devant dit. Et si prometons par la foi de noz cors, comme loiaus chevaliers, a rendre et a restablir touz couz, depers et touz domages que li diz nostre sires li rois ou si successeurs feroient auroient ou encorroient es choses devant dites ou en aucunes d’iceles par defaut de nous ou des noz desus nomméz ; et en seront creuz par leur simple parole sanz nulle autre prueve. Et quant a toutes les choses devant dites et a chaucune par soi fermement tenir, loialment acomplir et sanz conrumpre garder, nous oblijons et dou tout desorendroit delessons pour obligé, nous, noz hoirs, noz successeurs, touz noz biens et les biens de noz hoirs et de noz successeurs muebles et non muebles, presenz et a venir, ou que il soient ou que il porront estre trovéz. Et quant a toutes ces choses desus devisees, nous et chaucuns de nous par soi et pour le tout, pour nous, pour noz hoirs et pour noz successeurs renonçons a touz privileges de croiz prise et a prendre, a touz engins, a toutes decevances, a toutes graces, respiz et indulgences ottroiees et a ottroier auz nobles par quelcumque chose que ce soit au benefice dou senat velleyan, et a tout autre droit, et especialment que 449

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nous ne puissions dire ne alleger que nous soions deceu en aucunne des choses desus dites ou que la chose fust autrement demenee que ce qui est contenu en cest present instrument ; et a toutes autres excepcions, barres et deffenses de droit et de fait qui aidier et valoir nous porroient en cest cas ; et a nostre seigneur lou roy ou a ses successeurs nuire et grener ; et especialment a toute excepcion par quoi les dites choses ou aucunes d’iceles porroient estre empeechees en tout ou en partie, par quelcumque maniere que ce fust. Et voulons et expressement nous consentons que ceste renunciacion ait force en touz caz neis en ceus qui ne sont pas expres, en seur que tout nous prometons et craantons loailment par noz foiz baillees seur ce, et chaucuns de nous par soi et pour le tout, que nous, a noz propres couz, labourrons et pourchacerons que li seigneurs en qui povoir et en qui juridicion noz terres et noz rentes sont ou seront que eus, tant comme a eus apartient ou apartenra, donront et bailleront audit nostre seigneur lou roy ou a ses successeurs leur lettres ouvertes ou il aura pleinement contenu que il vuellent, ottroient, agreent et par leur seaus approvent et conferment toutes les choses devant dites et chaucune par soi si comme eles sont par devant devisees et nommees. Aprés nous Hues, cuens devanz diz, prometons loialment que Byetris, nostre compaigne devant dite, donra a nostre seigneur lou roy devant dit ses lettres ouvertes qu’ele veut, ottroie et agree toutes les choses devant contenues et chaucune par soi, et que jamés en temps a venir ne venra ou fera venir encontre, ne riens n’i reclamera ou fera reclamer par lui ou par autres pour reson de son douaire ou de don pour ses noces ou pour autre droit ou par quelcumque autre cause que ce soit. En tesmongnage et a plus grant seurté de toutes les choses desus dites et de chaucune par soi, nous avons donnees audit nostre seigneur lou roy de France ces presentes letres seelees de noz propres seaus. Ce fu fait a Ponthoyson en l’an del incarnation nostre Seigneur mil deus cenz quatre vinz et nuef, ou mois d’avril. (a) Sic A, pour touz. - (b) Sic A, pour suivant.

365 1290, juillet. Hugues VI de Châtillon, comte de Saint-Pol, et son frère Guy de Saint-Pol, seigneur d’Encre, font savoir qu’un différend survenu entre eux et le prieuré [Saint-Gervais] d’Encre, dépendant du prieuré de Saint-Martin-des-Champs à Paris, au sujet de l’amortissement des nouvelles acquisitions, de la justice des hommes du prieuré demeurant hors de la châtellenie d’Encre et du droit de pêche dans le fossé des religieux vers Brébières, a été porté devant la cour du roi et a donné lieu à une composition : ils abandonnent toutes leurs prétentions et ne conservent que la haute justice. A. Original perdu.

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a. A. Duchesne, Histoire de la maison de Chastillon sur Marne, Preuves, p. 159 (éd. partielle).

A tous chiaus qui ces presentes lettres verront et orront, nous Hues de Chasteillon, conte de Saint Pol, et Guys de Saint Pol, sires d’Encre, chevaliers, freres, faisons scavoir que, comme contemps fust entre nous d’une part, et religieus hommes le prieus et le convent de Saint Martin des Champs de Paris, pour la raison de la priorté d’Encre, sur ce que nous disions que il ne se pooient accroistre es tenances et es teneures qui de eus viennent en la chastellenie d’Encre, ne amortir a autrui, et nous avions saisi et mis en nostre main ce qu’ils avoient acquis, et mis en autrui main morte ; item, sur ce que nous disions que il ne pooient faire venir pour justicier en ladite prieurté d’Encre leurs hostes et leurs tenans qui demouroient hors de la justice et de la chastellerie d’Encre, ne faire prison, ne tenir plais de prisonniers en ladite priorté, et avions defendu que il ne les y tenissent […](a) ; item, sur ce que nous disions que nous poyons estouper et peschier el fossé qui est as diz religieux vers Brebieres, et avoient nos gens estoupé celi fossé et peschié dedens. Et lesdiz religieus disoient et affermoient que il avoient droit en toutes les choses devant dites, et que a tort avions nous et nostre gent fait ce que nous avions fait, et en tenoient nous et nostre gent en court par devant les gens le roy. Apres moult de debas, par le conseil de bonnes gens, nous acordames en la maniere qui s’ensuit. Premierement, que li prieus d’Encre et ses successeurs porront juger et justicier en la priorté a Encre de tous cas, et contraindre par teneure de prison ceus qui seront leurs justiciables et qui aront leurs biens dessous eus, ou maindront hors de la justice ou de la seigneurie des poins et des metes de la chastellenie d’Encre, […](a). Item, que li prieur et ses successeurs averont la court et la cognoissance de leur hostes et de leur tenans en tout comme il apartenra a leurs tenures, qui dudit prieus seront tenues, et les werps et les issues, les ventes, les entrees, et les hommages, les chequemanemens, les prises qui appartiennent au message en leurs terres, et la justice et les amendes de LX sous et dessous, en tous cas qui avenir puent es devantdis lieus, sauf la droiture de ceuls d’Encre, et sauf ce que lesdiz religieus el cas de haute justice ne doivent riens avoir. Et ne pourront riens demander lesdis religieus el surplus de LX sous en cas qui avieigne ; ains il y renoncent, et le quitent de tout en tout […](a) ; item, que li dis prieur ne puet avoir autre usage sur ses hostes en la ville d’Encre, qu’il a eu d’anchieneté, ne amende plus grande qu’il a acoustumé de prendre sur ceuls de ladite ville […](a) ; item, que nous ne poons justicier ne rien reclamer pour raison de justice dedans la closture qui est aujourd’hui en la maison dudit prieur a Encre et en la maison de Brebieres. Item, que ledit prieur puet acquerre les teneures, les heritages et les treffons de ses tenans, que on tient de lui, et tenir en mortemain et amortir a autrui, et li demeurent celles qu’il a acquises et mises en autrui mortemain a lui et a ceus qui les 451

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tiennent, toutes amorties, sauve la carge de la justice que nous y avons ; item, que li fossés dudit prieur, qui boit a le […](b) a Encre, doit avoir trois piés d’ouverture a l’entree et trois piés a l’issue, et n’i pueent peschier, ne ne doivent nos gens. […](c) M CC XC, el mois de juingnet. (a) etc. a. - (b) a insère un astérisque pour signaler un mot non déchiffré. - (c) a résume les clauses finales : Laquelle acordance ils promirent tenir et garder sans enfraindre, l’an.

366 1291 (n. st.), février. Hugues VI, comte de Saint-Pol en Ternois, vidime un acte de son homme Robert de Bailleul, écuyer, qui vidime lui-même un acte de Gilles de Berlette, chevalier, par lequel celui-ci, avec l’accord de son fils Jacques, vend tout son terrage situé à Penin au chapitre cathédral d’Arras ; le comte approuve en tant que seigneur supérieur et extrait le terrage de son fief. A. Original sur parchemin, 390 × 290 mm (repli 35 mm), jadis scellé sur lacs de soie rouge, Arras, ADPdC, 3 G 26, « Penin, VIII » (notes dorsales : « Confirmatio venditionis terragii de Penin », XIIIe s. ; « Penin VIII », XVIe s.).

Nos Hugo, comes Sancti Pauli in Ternesio, universis presentes litteras inspecturis, salutem in Domino. Noveritis nos litteras Roberti de Bailleolo, hominis nostri, vidisse in hec verba : Universis presentes littteras inspecturis, Robertus, dominus de Bailleolo, armiger, salutem in Domino. Noveritis me litteras nobilis viri domini Egidii de Bellete, militis, hominis mei, vidisse et diligenter inspexisse, formam que sequitur continentes : Ego Egidius de Bellete, miles, notum facio omnibus tam presentibus quam futuris quod ego, de beneplacito, voluntate et assensu Roberti de Bailleolo, domini mei, totum terragium meum situm in territorio de Penin, quod de ipso domino meo tenebam in feodum, volente et consentiente Iacobo, filio et herede meo legitimo et naturali, vendidi legitime et werpivi capitulo Attrebatensi, nomine ecclesie Attrebatensis, iusto interveniente precio de quo recognosco michi esse ex parte dicti capituli plenarie satisfactum. Et dictum terragium in manibus dicti domini mei, coram hominibus et iudicatoribus eiusdem, ad opus dictorum capituli et ecclesie rite et prout fieri debuit reportavi, omne ius et iusticiam que in dicto terragio habebam et habere poteram ratione quacumque a me penitus abdicando et in dictum capitulum, nomine ecclesie Attrebatensis predicte, totaliter transferendo, exceptis releviis, introitibus et exitibus, si quos habebam ratione terragii predicti. Qui dicti homines et iudicatores, a dicto domino meo super hoc coniurati, habito consilio, dixerunt et iudicaverunt quod ego dictum terragium dicto capitulo, nomine et ad opus Attrebatensis ecclesie, bene et legi452

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time vendideram et werpiveram et in manibus dicti domini mei readportaveram, et quod tantum de eo feceram quod ego et heres meus nichil in eo poteram de cetero reclamare. Quibus actis, dictus dominus meus, in presentia hominum et iudicatorum suorum, nomine capituli et ecclesie predictorum venerabiles viros magistrum I[ohannem] de Nigella, decanum ecclesie Attrebatensis, et dominum Theobaldum de Poissiaco, perpetuum capellanum in predicta ecclesia, de dicto terragio a dicto capitulo, nomine et ad opus Attrebatensis ecclesie predicte, in manu mortua sine omni redebentia et honere(a) perpetuo possidendo ac tenendo, prout moris est et fieri debuit, investivit, et extra feodum suum et dominium ac iusticiam et quantum in ipso fuit amortivit, quicquid in dicto terragio habere poterat cum omni iusticia in dictum capitulum transferendo. Dicti vero homines et iudicatores, ab ipso domino meo super hoc coniurati, habito consilio, super hoc dixerunt et iudicaverunt quod dicta investicio et alia supradicta rite et legitime erant facta, et quod dictum capitulum, nomine et ad opus ecclesie predicte, dictum terragium tenebat legitime tanquam suum, et quod nesciebant quod alius quam dictum capitulum, nomine ecclesie predicte, in dicto terragio ius haberet. Insuper ego, predictus Egidius, volens quod dictum capitulum, nomine ecclesie predicte, dictum terragium de cetero pacifice possideat et quiete, promisi fide corporali interposita et promitto quod in dicto terragio nichil de cetero per me seu heredem meum seu aliquem alium reclamabo, renuntians quantum ad hoc sub fide predicta omni exceptioni iuris et facti, quecumque sit illa, et aliis quibuscumque que michi possent prodesse et nocere capitulo et ecclesie sepedictis. In cuius rei testimonium et munimen, ego Egidius predictus sigillo meo presentes litteras sigillavi. Et ego Iacobus, filius et heres domini Egidii militis predicti, quantum in me est dictas venditionem, werpitionem, readportacionem et quicquid de dicto terragio a dicto patre meo factum est laudo et approbo, et in hiis spontanee, non coactus, consentio, quicquid iuris in dicto terragio quocumque modo habere poteram in dictum capitulum transferendo. Et promitto, fide interposita corporali, quod per me vel per alium contra premissa seu aliquod premissorum non veniam in futurum, nec in hiis occasione seu ratione quacumque de cetero ius aliquod reclamabo. In cuius rei testimonium, sigillum meum una cum sigillo patris mei predicti duxi presentibus apponendum. Datum anno Domini millesimo ducentesimo nonagesimo, mense februario. Ego autem Robertus predictus recognosco omnia et singula contenta in supradictis litteris esse vera, promittens quod contra aliquod contentorum in predictis litteris non veniam in futurum ; sed permitto et volo quod dictum capitulum dictum terragium, nomine et ad opus Attrebatensis ecclesie, perpetuo libere possideat et teneat in manu mortua cum omni iusticia, sine aliquo servicio onere et redebentia. Et promitto predicto capitulo garandiam super dicto terragio ut predictum est possidendo, contra omnes qui iuri stare 453

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voluerint atque legi. In quorum omnium testimonium atque fidem, presentem cartam duxi sigilli mei munimine roborandam. Datum anno Domini millesimo CC° nonagesimo, mense februario. Et nos predictus comes Sancti Pauli, propter Deum et rationem divini cultus augmentandi, omnia supra scripta tanquam dominus superior laudamus et approbamus, et dictum terragium ad opus capituli et ecclesie predictorum extra feodum et dominium nostrum ponimus  ; et ea ab omni iurisdictione, servicio, onere et redebentia exivimus, et totaliter amortimus ; quicquid in dicto terragio habere poteramus cum omni iusticia et iurisdictione in dictum capitulum transtulimus, sub testimonio presentium litterarum. Datum anno Domini millesimo ducentesimo nonagesimo, mense februario. (a) Sic A, pour onere.

367 1291, août. Hugues VI de Châtillon, comte de Saint-Pol et seigneur d’Avesnes[-sur-Helpe], fait savoir que Martin le Bouteiller et son épouse Élise, avec l’accord de leur fils aîné Gilles, ont acheté à Henri de Bouret le fief que ce dernier tenait de lui à Bouret [-sur-Canche] en terres et revenus divers, au profit de l’hôpital et de la chapellenie qu’ils ont fondés à Frévent ; il conserve un cens de 4 deniers parisis et fait réserve de sa justice et de sa seigneurie ; 3 muids de grain et 9 journaux de terre sont assignés au chapelain ; les pairs d’Henri rendent leur jugement et apposent leurs sceaux. A. Original sur parchemin, 390/400 × 370 mm (repli 35 mm), jadis scellé de quatre sceaux (de cire jaune, selon B) pendant sur double queue de parchemin, Paris, AN, K 1145, n° 36 ter (notes dorsales : « Ce sont les lettres de la fondation de l’ospital de Frevens », XIIIe-XIVe s. ; « M XXX VI », XIVe-XVe s. ; « Fondation », XVe s. ; « IXXX et XIIII », XVe-XVIe s. ; « Dix de la cote VIC IIIIXX XIIII », « Neuvieme cotte, trente huit », XVIIe s. ; « Lettres de confirmation d’un don fait à l’hospital de Frévent », «  N° 25. 1291, aoust  » suivi d’une analyse, XVIIIe s.  ; «  K 1145, n° 36 ter  », XIXe s.). B. Copie des années 1620 par A. Galland, Paris, BNF, fr. 18716, f. 63r-67v, d’après A. Indiqué : J.-F. Nieus, « Le chartrier des comtes », p. 32, n° 38.

Jou Hues de Castellon, cuens de Saint Pol et sires d’Avesnes, faich savoir a tous chiaus ki ches presentes letres verront et orront ke Martins li Boutelliers et Aelis, se feme, ont acaté bien et souffisamment et a loy a Henri de Bourrech tout le fief ke cil Henris tenoit de mi en le parroche et el terreoir de Bourrech et ailleurs par le gré et l’otroi de Gillon, sen aisné fil agié et sen 454

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hoir, et de Agnes, se feme, ch’est assavoir dis wit journeus et trente verghes peu plus peu mains de terre ahanaule seant en trois pieches el terreoir de Bourrech, ch’est assavoir douze journeus peu plus peu mains au Fonc Ourain, derequief a le kouturele a le maladerie quatre journeus et une quarteree peu plus peu mains ; derequief en une pieche c’on appelle de Biauraim, tenant au Pire, deus journeus peu plus peu mains ; derequief trois mines, trois boistiaus et demi de blé de rente a le mesure de Saint Pol a prendre sour les hostes k’il tenoit de mi a Bourrech, a paiier au terme de Noel ; derequief trois sestiers et trois quartiers d’avaine a le mesure de Bourrech a prendre sour ches meismes hostes au terme de Noel ; derequief dis et sept capons sour ches meismes hostes a paiier au terme de Noel ; derequief cinquante quatre sols et sis deniers de rente a prendre sour ches meismes hostes a paiier au Noel et a Paskes ; et derequief trois muis de grain a le mesure de Saint Pol, les deus pars de blé et le tierch avaine, a prendre au terraige celui Henri c’on amaine au kavet a Bourrech et devant les granges des bourgois de le dite ville de Bourrech ; et tout chou entirement ke cil Henris i avoit et pooit avoir en ventes, en otrés, en issues, en reliés, en amendes et en toutes autres coses queles k’eles soient et puissent estre ki a celui Henri ou a ses hoirs peussent venir ou eskeir par le raison du fief desus dit. Et est assavoir ke tout chest acat devant dit li devant dis Martins et Aelis, se feme, l’ont aquis et acaté el nom del hospital et de le capellerie k’il ont faite et estoree en me ville de Fevrench pour Dieu et pour leur ames et pour les ames de tous leur anchiseurs et de tous leur amis et leur bienfaiteurs. Et m’ont requis cil Martins et Aelis, se feme, ke jou au vendaige devant dit me vausise assentir comme sires. Et jou Hues de Castellon, cuens de Saint Pol et sires d’Avesnes, tout le vendaige deseure dit et toutes les autres coses ke mes chiers peres et me chiere mere, kui Dieu absolle, donerent au dit hospital je les gré et otri comme sire, parmi uns wans de quatre deniers Paresis ke li dis hospitaus me rendera cascun an a le feste de le nativité saint Jehan Basptistre, avoec autre rente ke chius hospitaus me doit a cel meisme terme ; et avoec chou retieng jou pour mi et pour mes hoirs toute segnorie et toute justice es coses vendues deseure dites. Et est assavoir ke cil Martins et Aelis, se feme, ont doné au capellain ki le dite capellerie desservira trois muis de grain a le mesure de Saint Pol, les deus pars blé et le tierch avaine, a prendre cascun an a Bourrech sour le terraige deseure dit ; et si li ont avoec chou doné noef journeus de terre ahanaule seans en une pieche a prendre es douse journeus de terre desus dis au lés devers Bourrech et tenant a le Haiie le Conte. Et tous li remanans del acat devant dit ke cils Martins et Aelis, se feme, ont acaté au devant dit Henri demeure quites et delivrés au dit hospital hyretaulement a tous jours. Et est encore assavoir ke cil Martins et Aelis, se feme, pueent s’il leur plaist retenir tout le cours de leur vies et le cours de le vie du deerrain vivant d’aus deus toutes les coses vendues devant dites, par tel condition k’il sont tenu de faire desservir le dite capellerie et ke li capellains ki le dite capellerie desservira sera 455

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tenus de dire messe cascun jour en le capelle du devant dit hospital pour tous les bienfaiteurs du dit hospital. Et si tost ke de celui Martin et de Aelis, se feme, sera defalli, toutes les coses vendues desus dites revenront quites et delivrés au dit hospital et a le capellerie devant dite, sauf chou ke li capellains ki le dite capellerie desservira n’i puet demander plus ke chou ke devant est devisé en ches presentes letres, s’il est assavoir les trois muis de grain et les noef journeus de terre desus dis. Et jou Hues de Castellon, cuens de Saint Pol et sires d’Avesnes devant nommés, ches trois muis de grain deseure dis ki doivent estre pris au terraige de Bourrech devant dit et les noef journeus de terre desus dis ki sont devisé a metre hyretaulement a le capellerie devant dite jou le vuel, gré et otre et les amortis hyretaulement a le capellerie deseure dite, sauf chou ke je i retieng les amendes du terraige se on l’emportoit et autres amendes et justiches s’eles i eskeoient. Et tout le devant dit fief ke cil Henris de Bourrech desus només tenoit de mi, il l’a raporté en me main com en main de signeur par l’otrech de Gillon, son aisné fil et sen hoir aagié, et par l’otrech de Agnes, se feme, avoec le devant dit Martin et Aelis, se feme, et avoec l’ospital et le capellerie desus dite ensi ke devant est escrit et devisé. Et furent toutes ches coses faites par devant mes homes, pers a celui Henri, ki chou pooient jugier et devoient, ch’est assavoir mon signeur Jehan de le Haiies, chevalier, mon signeur Jakemon de Hersin, chevalier, et Jehan Loisel, eskuer, et pluseurs autres jugeurs, pers a celui Henri, ki a che furent apelé et conjuré de mi souffisamment, li quel home devant dit disent par droit et par jugement ke li devant dis Henris de Bourrech et si hoir en estoient bien deshyreté et ke cil Martins et Aelis, se feme, et li hospitaus et li capellerie deseure dit en estoient bien ahireté et a loy. Et toutes ches coses deseure dites, ensi com eles sont dites et devisees en ches presentes letres, jou Hues de Castellon, cuens Saint Pol et sires d’Avesnes devant només, les ai enconvent a tenir et a warandir envers tous chiaus ki a droit et a loy en vauroient venir en me court, comme sires, et y oblege mi et mes hoirs. Et pour chou ke toutes ches coses devant dites remaignent hyretaulement et perpetuelment fermes et estaules, j’ai ches presentes letres seelees et confremees de men propre seel. Et pri a mes homes devant només ke il mechent leur seyaus avoec le mien a ches presentes letres en tesmoignage des coses desus dites. Et nous Jehans de le Haiie et Jakemes de Hersin, chevalier, et Jehans Loiseus, eskuiers, pour chou ke nous fusmes present a toutes les coses devant dites, apelé com homs avoec pluseurs autres de nos pers, et ki desismes ke toutes les coses desus dites estoient faites bien et souffisamment et a loy, avons a le requeste de noble home no chier signeur Huon de Castellon, conte de Saint Pol et signeur d’Avesnes, en plus grant seurté et en confermement de toutes les coses devant dites, pendus nos seyaus a ches presentes letres avoec le seel no chier signeur le conte de Saint Pol devant nomé. Che fu fait et doné en l’an del incarnation nostre Signeur Jhesu Crist mil deus cens quatrevins et onze, el mois d’aoust. 456

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368 1292, 7 avril. Guy IV de Châtillon, comte de Saint-Pol, ayant été investi du comté avec l’accord de Robert, comte de Boulogne et d’Auvergne, s’engage à lui en payer le quint denier dans un délai de deux ans. A. Original perdu. B. Vidimus du 6 février 1294 (n. st.) par G. de Hangest, garde de la prévôté de Paris, Paris, AN, J 1124 (chartrier des comtes d’Auvergne), n° 11, d’après A. C. Copie authentique du 20 mars 1622 par P. Dupuy, Paris, BNF, Collection Dupuy, t. 570, f. 91r-v, d’après B.

Nous Guy de Chasteillon, cuens de Saint Pol, faisons asavoir a touz que, comme nobles hom nos chiers sires et freres Hue de Chasteillon, cuens de Blois et sires d’Avesnes, par l’assentement de nostre chier seingneur Robert, conte de Boulongne et d’Auvergne, nous ait mis en vesteure et en saisine de la conté de Saint Pol et des apartenances, qui est tenue dudit conte de Boulongne, que pour ce que il s’i est assentiz, nous li sommes tenu et avons enconvent a paier et rendre au dit conte de Boulongne ou a son commant le quint denier de la value de la dite conté de Saint Pol et des apartenances, aussi avant comme se elle fust vendue a hyretage, toutes les fois que il li plaira a prendre, dés ore jusques a le feste de le nativité saint Jehan Baptiste prochainement venant et de icelle Saint Jehan jusques a deus anz continuelz aprés ensuivanz, se il les veust prendre de nous. Et ces termes passéz, nous en devons estre quites et delivrés se il n’en a dite se volenté dedenz ces termes devant diz. Et a tout ce tenir, paier et a emplir obligons nous au dit conte de Boulongne toute nostre conté de Saint Pol devant dite. Et en tesmoing de ceste chose, nous avons ces presentes lettres seellees de nostre seel. Faites en l’an de grace mil CC IIIIXX et douze, lendemain de Pasques.

369 1292, 9 avril. Guy IV de Châtillon, comte de Saint-Pol, reconnaît avoir reçu le comté par la grâce de son frère Hugues, comte de Blois et seigneur d’Avesnes[-sur-Helpe], à condition que le comté fasse retour à Hugues s’il mourait sans descendance ; Robert, comte de Boulogne et d’Auvergne, et les barons du Boulonnais approuvent et apposent leurs sceaux. A. Original perdu. B. Copie de 1319, Paris, AN, KK 894 (second cartulaire du comté de Blois), f. 94r-v.

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Nous Guis de Castillon, cuens de Saint Pol, faisons savoir a tous que nobles hom nos chiers sires et noz chiers freres Hues de Castillon, cuens de Blois et sires d’Avesnes, nous ait donné de sa grace especial la conté de Saint Pol et toutes les apartenances aussi avant comme il les tenoit, en laquelle conté nous n’aviens riens, a tenir et a avoir de nous et de noz hoirs que nous aurons de no propre char hyretablement a touz jourz, par tele condicion et par tele maniere que s’il avenoit que nous alissons de vie a mort sanz avoir hoir vivant de no propre char, ou fust cose que nous eussons hoir de no char et cius hoirs que nous ariens de no char morust sanz hoir de sa char, li dite contés et les apartenanches toutes doivent revenir et retourner a no chier seigneur et frere devant dit et a ses hoirs. Et reconnissons et avons reconnut en droit par devant noble homme no chier seigneur Robert, comte de Bouloingne et d’Alvergne, de qui nous tenons(a) la dite conté de Saint Pol et les apartenanches, et par devant monseigneur Willaumes de Lonc Villiers, monseigneur de Colembiert, monseigneur de Huon de Ordre, chevaliers, Huon d’Aucoich, seigneur d’Erny, Anseil de Bainghetin et Morel d’Amving, barons de Boulenois, noz pers, et en la presence no chier seigneur et frere devant dit, que li dons de la devant dite conté de Saint Pol nous a esté faiz sour la condicion et la forme devant dites, auquel don nous nous assentismes et assentons, et recheusmes sour le forme et la condicion deseure dites et non autrement ; et le promettons a tenir et a emplir ensi qu’il est devant dit a touz jourz, sanz venir encontre. Et a ce tenir, warder et acomplir obligons nous nous, noz hoirs, touz noz biens moebles et non moebles presens et chiaus qui sont(a) a venir, et especiaument la dite conté, envers no chier seigneur et frere devant [dit](b) et envers ses hoirs. Et prions et requerons a noble homme no chier seigneur Robert, conte de Bouloingne et d’Alvergne, et a noz pers, barons de Boulenois devant nomméz, que en tesmoingnage et en plus grant seurté et en confermement des coses desus dites mechent leur seaus a cez presentes lettres. Et pour ce que les coses desus dites soient tenues fermes et estables, nous, Guiz devant dis, avons pendu no seel a ces presentes lettres. Et nous Robert, cuens de Bouloingne et d’Alvergne, pour cou que toutes ces coses furent fetes par nous et devant nous, en tesmoingnage, en seurté et en confermement de ces coses devant dites avons mis no seel a ces presentes lettres, a la requeste le devant dit conte de Saint Pol, sauf nos drois en toutes coses. Et nous Willaumes de Lonc Villiers, Jehans de Colombert, Hues d’Ordre, chevaliers, Huez d’Aucoich, sirez d’Erny, Ansiaus de Bainghetin et Moriaus d’Anving, baron de Boulenois, pour cou que les coses devant dites furent fetes en no presence comme jugeurs, a la requeste no chier seigneur conte de Bouloingne et du devant dit conte de Saint Pol, en seurté, en tesmoingnage et en confermement des coses devant dites avons nous pendus nos seaus a ces presentes lettres, qui furent faites et donnees en l’an de grace mil deus cenz quatre vinz et douze, le merkedi aprés Paskes. (a) Suscrit B. - (b) Om. B.

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370 12[9]2, avril. - Frévent. Guy IV de Châtillon, comte de Saint-Pol, fait savoir qu’Adam de Héricourt, exécuteur testamentaire de sa mère Mahaut, autrefois comtesse de Saint-Pol, a acheté à Évrard de Grenas, au profit de la léproserie de Frévent, une rente de 30 sous parisis assise sur plusieurs maisons (manerii, mansi) de la localité, que le maire et les échevins devront affecter à l’entretien de l’établissement ; il fait réserve de sa justice et d’un cens de 2 deniers. A. Original perdu. B. Copie des années 1620 par A. Galland, Paris, BNF, fr. 18716, f. 58r-60v, d’après un vidimus contemporain par le maire et les échevins de Frévent. C. Copie du début du XXe s. par R. Rodière, Arras, ADPdC, 12 J (Collection Rodière), ms. 190, feuillet non coté, d’après une copie faite par R. Dubois sur B. Indiqué : J.-F. Nieus, « Le chartrier des comtes », p. 32, n° 41. Note sur la datation : La mauvaise copie du XVIIe s. qui fait connaître cet acte lui attribue la date de 1282. Or, la comtesse Mahaut, dont les exécuteurs testamentaires sont ici à l’œuvre, est morte en 1289 et son fils Guy n’a été investi du comté de SaintPol qu’en 1292. Il faut donc corriger le millésime d’une décennie, en lisant nonagesimo au lieu de octuagesimo.

Nos Guido de Castellione, comes Sancti Pauli, notum facimus omnibus presentes litteras inspecturis quod, cum vir venerabilis magister Adam de Lehericourt, executor testamenti inclite recordationis domine Mathildis, quondam comitisse Sancti Pauli, matris nostre(a), suo suorumque(b) executorum nomine, [propter](c) officium sue executionis, ex Evr[ar]do(d) de Grenas(e) ipsiusque(f) testamenti(g) pro domo leprosorum de Ferventio, quotienscumque necesse fuerit retegenda, aptanda sive reparanda, in villa nostra [de](h) Ferventio emerit seu comparaverit iusto et legitimo pretio triginta solidos Parisiensium annui et perpetui redditus, qui incrementum census dicitur, recipiendos per manus maiorum et scabinorum de Ferventio in locis inferius nominatis, pro dicto opere fideliter in perpetuum faciendo ob remedium anime ipsius domine Matildis, nos, bonam intentionem et profectum anime ipsius considerantes, emptionem dicti redditus benignissime volumus, concedimus, aprobamus et ad usum dicte domus confirmamus, et tanquam dominus contra omnes(i) in perpetuum, salva nobis et heredibus nostris omnimoda iustitia, promittimus(j) salvo iure alieno garandire, tali tamen conditione quod maior et scabini nostri de Ferventio(k) solvent nobis et heredibus nostris in perpetuum singulis annis in festo sancti Remigii duos denarios census pro domo [et](l) redditu antedictis. Volumus insuper et ordinamus quod maior et scabini ville nostre Ferventii singulis annis in perpetuum, in exitu sui scabinatus, coram 459

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ballivo(m) nostro legitime computent de operibus factis sui scabinatus tempore in domo antedicta ratione cibi(n) vel potus seu pene(o) apposite mediante tempore, iuramento vel extorto ; et quicquid residuum fu[er]it(p), in utilitatem supradicte domus fideliter committatur. Loca vero que dictum debent redditum sunt hec, scilicet furnum et maner[i]um(q) Iohannis dicti Wasteblé, octo solidos ; quod quidem manerium et furnum, si ad hoc non sufficiunt, ad mansum(r) Guillelmi dicti Wagnier pro defectu octo solidorum predictorum adimplendo recurretur. Item mansum Iacobi le Merchier, contiguum manso quod fuit Huache, quatuor solidos. Item mansum Guerini de la Mare, situm inter domum Wasteblé et domum Iohannis Couchant, quinque solidos. Item mansum Iohannis Couchant, dicto manso contiguum, quatuor solidos. Item mansum Iohannis Lescot, duos solidos et sex denarios. Item mansum Andree dicti Chevallier, situm versus castrum, quinque solidos. Item mansum Egidii le Taneur, contiguum manso Galteri(s) Potet, sex denarios et dimidium caponem. Item mansum Galteri(s) Potet, contiguum manso dicti Egidii, sex denarios et dimidium caponem. In cuius rei testimonium [et](t) munimen(u), presentes litteras sigillo nostro facimus sigillari. Datum apud Ferventum, anno Domini millesimo ducentesimo nonagesimo(v) secundo, mense aprili. (a) matertere nostro B, lire matris nostre. - (b) Sic B, pour aliorumque ? - (c) Om. B. - (d) Evrdo B. - (e) Lecture incertaine pour les lettres ena. - (f) Lecture incertaine (abréviation non résolue par B). - (g) Sic B, pour successori ou un terme similaire ? - (h) Om. B. - (i) unum B, lire omnes. - (j) protuntimus B, lire promittimus. - (k) Furcatio B, lire Ferventio. - (l) Om. B. - (m) vallivo B, lire ballivo. - (n) sibi B, lire cibi. - (o) Sic B, pour peni ? - (p) fuit B. - (q) manerum B. - (r) mensam B, lire mansum. - (s) Gasteri B, lire Galteri. - (t) Om. B. - (u) munimine B, lire munimen. - (v) octuagesimo B, lire nonagesimo.

371 1292, 18 août. Guy IV de Châtillon, comte de Saint-Pol, vend à Marguerite de Sicile, épouse de Charles, comte de Valois, la part des dîmes qu’il possédait à Ovillers pour 600 livres parisis, et rappelle qu’une autre partie de ces dîmes a été précédemment vendue par Jean de Bains, écuyer, au chapitre cathédral d’Amiens (voir acte n° 348). A. Original perdu. B. Copie du XVe s., Amiens, AD Somme, 4 G 2971 (« cartulaire VI » du chapitre cathédral), f. 32v-33r. a. J. Roux, Cartulaire du chapitre de la cathédrale d’Amiens, t. 2, p. 41-42, n° 497, d’après B.

Nous Guis de Chastellon, chevaliers, quens de Saint Pol, faisons savoir a tous chiaus ki sont et ki avenir sont que nous, de notre propre volenté pour 460

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notre pourfit cler et apparant, par le conseil de nos prochains amis, avons vendu bien et loiaument a toujours yretaulement a tres noble dame Marguerite de Sicile, feme a mon segneur Charles, quens de Valois, pour sis chens livres de Parisis, des quiex deniers nous nous tenons a bien paié et soumes bien paiés en boine mounoie bien contés et bien nombree, ch’est a savoir toute la partie des dismes que nous avions ou povions avoir et reclamer el teroir et es appartenanches et en le vile de Arviler, ki mouvoient de notre propre yretage, dont autre partie des deseur dites dismes fu jadis vendue a homes honeraules le dien et la capitre d’Amiens par Jehan de Bains, escuiers, men home, et dont nous avions gree et amortie la vente come sire souvrain. Et pour ches coses avons renonchié et renonchons par nos sairement a tout che ke nous pouvions reclamer des dismes deseurdites, fu en tout fu en partie, et nous soumes desaisi de tout che ki nous restoit des dismes deseurdites en le main de la dame devant dite sans plus rien retenir, ne houmage ne segnourie ne autre redevanche. Ne la dame devant dite ne ses successeurs ne aucun de sa part ne molesterons ne procuerons ke il soient molesté ne travellié par nous ne par autrui en court de crestienté ne en court laie ni en autre maniere ; ains la lairons goir et la lairons tenir en pais d’ore en avant ; et a che avons obligié nous et nos oirs. En tesmoignage de lequele cose et pour che ke che soit ferme cose et estaule a tous jours, nous Guis, quens de Saint Pol deseurdis, avons baillié a medame Marguerite de Sicile devant dite ches presentes lettres seelees de nostre seel. Che fu fait en l’an de grace mil deus chens quatre vins et douze, el mois d’aoust, le lundi devant le feste saint Bernart.

372 1293, 19 janvier (n. st.). Guy IV de Châtillon, comte de Saint-Pol, et Raoul de Clermont, seigneur de Nesle et connétable de France, tranchent un litige entre le comte de Dammartin et le comte de Boulogne au sujet des possessions du premier dans le comté de Boulogne (dont les manoirs de Bellefontaine et Capécure) : le comte de Boulogne rachètera l’ensemble de ces possessions pour 4047 livres et reprendra une rente de 220 livres due au seigneur de Fiennes. A. Original sur parchemin, 305 × 420 mm (repli 31 mm), scellé de deux sceaux ronds en cire verte pendant sur double queue de parchemin (sceau équestre de Raoul de Clermont, légendé : « Sigillum Radulphi de Cl[aromonte domini] de Nigella », contre-sceau : « + Contrasigillum Radulphi domini de Nigella » ; second sceau fragmentaire), Paris, AN, J 1125 (chartrier des comtes d’Auvergne), n° 10 (notes dorsales : « Bouloigne », « Lettres de Guy de Chastillon, conte de Saint Pol et Raul de Clermont, sire de Neelle et connestable de France, de leur dit et ordenance pour le vente de Belefontaine et de le terre du conte Dammartin qu’il avoit en le contee de Bouloigne », « VIIXX », XVe s. ; « Lundi après le 20 Noël 1292. Accord entre Guy de

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Chatillon, comte de Saint Paul, et Raoul de Clermont, sire de Nesle, connetable de France, au sujet de l’homage de Bellefontaine, etc. », XVIIIe s. ; « J 1057 », « J 1125, n° 10 », XIXe s.). Note sur la datation : Guy IV ayant été investi du comté de Saint-Pol en avril 1292, l’emploi d’un style de printemps est avéré.

Nous Guys de Chasteillon, cuens de Saint Pol, et nous Raous de Clermont, sires de Neele et connestables de Franche, faisons savoir a tous chiaus qui ches letres verront que comme li cuens de Dammartin fust en l’oumage du conte de Bouloingne de son manoir de Bele Fontainne et de son manoir de Cappescure et des appendanches as dis manoirs et de tout hyretage que li cuens de Dammartin a en le contee de Bouloingne, acordé est par l’assentement du dit conte de Dammartin et du conte de Bouloingne que toutes ches choses demoureront au conte de Bouloingne en tele maniere que nous Guys de Chasteillon, cuens de Saint Pol, et nous Raous de Clermont, sires de Neele et connestables de Franche, deumes reguarder deux preudoumes, li quiel yroient ou pais de part nous et saroient et enquerroient le valeur de chele terre qu’ele vaut ou puet valoir de rente par an, au mieux et au plus loyaument que il porroyent, exceptés les deux manoirs. Et che seu et enquis bien et loyaument, ychil doy preudoume nous devoient rapporter che que il aroient trouvé de le valeur de le dite terre ; et che rapporté a nous, nous devons pronunchier, en le presence du conte de Bouloingne et du conte de Dammartin, le valeur que li doy preudoume que nous y arons envoié nous rapporteront. Et che que nous en prononcherons sera tenu de le value de le terre, excepté les deux manoirs. Et le value de le terre schue, li cuens de Bouloingne doit pourcachier et fayre que li sires de Fyenes quittera au conte de Dammartin onze vins livres de Paresis, es quieles li dis cuens de Dammartin estoit tenus chascun an a hyretage a rendre au Temple a Paris au seigneur de Fiennes ; et fera envers le seigneur de Fiennes que li sires de Fiennes rendra au conte de Dammartin toutes les letres que il a pour le raison de ches onze vins livres de Paresis, ou quittance souffisant se il ne pooit avoir les letres ; et fera que li sires de Fiennes quittera au conte de Dammartin toutes les convenanches que li cuens de Dammartin avoit au seigneur de Fyennes pour le raison de ches onze vint livres. Et fu acordé par l’assentement des parties que ches onze vins livres de Paresis de rente par an seront en rabat et en recompenssacion de la value de le terre desus prisie ; et che qui sera trouvé par deseur les onze vins livres de Paresis de le value de le terre prisie, li cuens de Bouloingne doit acater le denier seze frans et guaris. Et pour le manoir de Belefontainne et le manoir de Cappescure, li cuens de Bouloingne acate y ches deux manoirs seze chenz livres de Parisis frans et guaris. Et n’est mie a oblier que li doy preudoume que nous envoyrons ou pais saront et enquerront le value des meubles qui sont seur le dite terre ; le value rapportee a nous, par no dit, li cuens de Bouloingne les doit rendre au conte de 462

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Dammartin. Derechief d’endroit le debat qui estoit entre le conte de Dammartin et le conte de Bouloingne de le terre que on dit Outriaue, dont nous avons fait enquerre, dont il estoit seur nous se yl est trouvé que li cuens de Bouloingne ayt tort, il le doit rendre par no dit che que il en a levé puis que li cuens de Dammartin en fist demande. Et toute le soume d’argent en coy li cuens de Bouloingne sera tenus par no dit envers le conte de Dammartin pour toutes les choses desus dites, il les doit paier as termes que nous deviserons et asserrons. Et de tout che deseur dit se sont mis li devant dis cuens de Dammartin et li cuens de Bouloingne seur nous que nous en puissons faire et dire nostre volenté du haut et du bas, sans nul mesfait, pour coy nous volons que tuit sachent que pour ches choses savoir et enquerre bien et loyaument, y avons envoyé Guillame de Hangest, baillieu d’Amiens, et Huon d’Aucoych, seigneur d’Ergny, et fu li assentemens et si acorderent li dis cuens de Bouloingne et li dis cuens de Dammartin, li quel nous ont rapporté par l’enqueste que(a) il ont faite le value de toute le terre que li cuens de Dammartin avoit en la contee de Bouloingne, excepté le manoir de Belefontainne et le manoir de Cappescure, les quiex li cuens de Bouloingne doit prendre pour seze chens livres de Parisis si comme il est deseur dit, et par no dit. Et monte la value de la terre par an dis et neuf vins nuef livres, dis saus et quatre deniers Parisis. De che rabatons nous onze vins livres de Paresis par an, dont li cuens de Bouloingne delivrera le conte de Dammartin envers le seigneur de Fyennes si comme il est desus dit. Si demeure huit vins nuef livrees, dis saudees et quatre denrrees de terre Parisis de value par an, saus les houmages des frans houmes, les quieles huit vins nuef livrees, dis saudees et quatre denrrees de terre montent le denier seze deux mile sept chens douze livres, cinc saus, quatre deniers Parisis, et seze chens livres de Paresis pour les manoirs de Belefontainne et de Cappescure. Item le soume et le value des catieux des bos et de le maison du four de Camiers monte a quatre chens livres et vint saus de Paresis, si comme il nous est rapporté par les devant dis Guillame et Huon. Li houmage des frans houmes de fyé sont prisié le denier seze nuef vins livres et quarante saus. Soume, pour les huit vins nuef livrees, dis saudees et quatre denrrees de terre, pour les manoirs de Belefontainne et de Cappescure, pour les cateux des bos, pour le maison du four de Camiers et pour les houmages de frans houmes de fyé : quarante huit chens quatre vins quinze livres, cinc saus et quatre deniers de Paresis. De chele soume rabat on huit chens quarante huit livres pour fiéz et pour aumones que le devant dite terre doit, si demeure quatre mile quarante sept livres, chinc saus et quatre denier Parisis que li cuens de Bouloingne payera au conte de Dammartin ; et che disons nous et pronunchons par no dit. Les quiex deniers il paiera a ches termes, ch’est assavoir deux mile livres de Paresis au mois de Pasques, le premiere que nous attendons, mil livres de Paresis a le Toussains appres enssievant, mil quarante sept livres, chinc saus, quatre deniers a le Candelier appres enssievant, en tele maniere que, se li dis cuens 463

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de Bouloingne ne payoist les deux mile livres de Paresis au moys de Pasques, de chascun jour que il deffaurroit de payement il payeroit en non de painne au conte de Dammartin pour chascun jour que il deffaurroit quarante saus de Paresis, et des mil livres de Paresis que il doit a le Toussains appres, se il ne les payoit, il paieroit au conte de Dammartin en non de painne, pour chascun jour que il deffaurroit, vint saus de Paresis, et des mil quarante sept livres, cinc saus et quatre deniers que il doit a le Candelier appres, de chascun jour que il deffaurroit de payement, il payroit au conte de Dammartin vint saus en non de painne. Et disons encore que li cuens de Bouloingne paiera au conte de Dammartin chent livres de Paresis dedens cheste Candelier pour le raison de la terre d’Outreyaue, dont debas estoit entre les parties. Et aura encore li cuens de Dammartin tout che que li serjans qui y’ffu mis de part nous en a eut et rechut puis le temps que il y’ffu mis dusques a hore, ses despens et ses journees payés. Et disons encore que des choses desus dites tenir et paier li dis cuens de Bouloingne en baillera au conte de Dammartin ses letres seellees de son seel, es painne comme pour le princepaul. Et aveuc ses letres il baillera au conte de Dammartin les letres nostre seigneur le roy, es queles y’sse obligera en le maniere desus dite. Et li cuens de Dammartin se dessaisira de tout l’yritage desus dit en le main du devant dit conte de Bouloingne comme venderres, et l’en fera tous bons poins si comme venderres doit faire a loyal acateur. Et toutes les choses desus dites prononchons nous et disons en no dit estre tenues pour bien et pour pais, et pour le mieux que nous savons. Chis dis fu dis et rendus l’an de grace mil deux chens quatrevins et douze ou mois de janvier, le lundi appres le vintisme jour de Noel. En tesmoignage de che, nous avons che seelé de nos seaus. (a) répété A.

373 1293, février (n. st.). Guy IV, comte de Saint-Pol en Ternois, vidime un acte de Robert de Bailleul, écuyer, qui vidime lui-même un acte de Gilles de Berlette, chevalier, par lequel celui-ci fait savoir qu’Isabelle d’Izel, épouse de Guillaume de Sains, écuyer, a vendu tout son terrage situé à Penin au chapitre cathédral d’Arras ; il approuve la vente en tant que seigneur supérieur et extrait le terrage de son fief. A. Original sur parchemin, 355 × 340 mm (repli 25 mm), jadis scellé d’un sceau pendant sur lacs ou cordons (restent deux trous), Arras, ADPdC, 3 G 26, « Penin XI » (notes dorsales : « Littere de terragio de Penin quod emit magister Iohannes decanus Attrebatensis ab Ysabella de Yser uxore Willelmi de Sains anno Domini M° CC° nonogesimo secundo », XIIIe s. ; « Penin XI », XVIe s.).

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Note sur la datation : Guy IV ayant succédé à son frère au mois d’avril 1292, l’emploi d’un style de printemps est avéré.

Nos Guido, comes Sancti Pauli in Ternesio, universis presentes litteras inspecturis, salutem in Domino. Noveritis nos litteras Roberti de Bailleolo, hominis nostri, vidisse in hec verba : Universis presentes litteras inspecturis, Robertus de Bailleolo, armiger, salutem in Domino. Noveritis me litteras nobilis viri domini Egidii de Bellete, militis, hominis mei, vidisse et diligenter inspexisse, formam que sequitur continentes : Ego Egidius de Bellete, miles, notum facio omnibus tam presentibus quam futuris quod Ysabella de Yser, uxor Willermi de Sains, armigeri, homo meus, de meo beneplacito, voluntate et assensu, volentibus, consentientibus ac auctoritatem prestantibus advocato suo ac predicto W[illermo], marito eiusdem Ysabelle, propter urgentissimam paupertatem suam cognitam, probatam et iudicatam per eos ad quos pertinebat cognitio et iudicium talis rei, totum terragium suum situm in territorio de Penin quod de me tenebat in feodum vendidit et werpivit capitulo Attrebatensi nomine ecclesie Attrebatensis, iusto interveniente precio de quo recognovit sibi esse ex parte dicti capituli plenarie satisfactum, et dictum terragium in manibus meis coram hominibus et iudicatoribus meis ad opus dictorum capituli et ecclesie, rite et prout fieri debuit, reportavit, omne ius et iusticiam que in dicto terragio habebat et habere poterat ratione quacumque a se penitus abdicando et in dictum capitulum nomine ecclesie Attrebatensis predicte totaliter transferendo. Qui dicti homines et iudicatores a me super hoc coniurati, habito consilio, dixerunt et iudicaverunt quod dicta Ysabella dictum terragium dicto capitulo nomine et ad opus ecclesie Attrebatensis bene et legitime vendiderat et werpiverat et in manibus meis reportaverat, et quod tantum de eo fecerat quod ipsa et heres suus nichil in eo poterant de cetero reclamare. Omnibus actis, ego, in presentia hominum et iudicatorum meorum, nomine capituli et ecclesie predictorum venerabilem virum magistrum Iohannem de Nigella, decanum ecclesie Attrebatensis, de dicto terragio, a dicto capitulo nomine et ad opus Attrebatensis ecclesie predicte in manu mortua sine omni redebentia et onere perpetuo possidendo ac tenendo, prout moris est et fieri debuit investivi et extra feodum meum et dominium ac iusticiam posui et quantum in me fuit amortivi, quicquid in dicto terragio habere poteram cum omni iusticia in dictum capitulum transferendo. Dicti vero homines et iudicatores, a me super hoc coniurati, habito consilio super hoc, dixerunt et iudicaverunt quod dicta investitio et alia supradicta rite ac legitime erant facta, et quod dictum capitulum nomine et ad opus ecclesie predicte dictum terragium tenebat legitime tanquam suum, et quod nesciebant quod alius quam dictum capitulum nomine ecclesie predicte in dicto terragio ius haberet. Insuper predicta Ysabella, volens quod dictum capitulum nomine eccle465

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sie predicte dictum terragium de cetero pacifice possideat et quiete, promisit fide corporali interposita quod in dicto terragio nichil de cetero per se seu heredem suum seu aliquem alium reclamabit, renuntians quantum ad hoc sub fide predicta omni exceptioni iuris et facti, quecumque sit illa, et aliis quibuscumque que sibi possent prodesse et nocere capitulo et ecclesie sepedictis. Preterea predictus advocatus dicte Ysabelle ac maritus eiusdem predictus quantum in se fuit dictas venditionem, werpitionem et readportationem et quicquid de dicto terragio a dicta Ysabella factum est laudaverunt et approbaverunt et in hiis consenserunt, ac predicte Ysabelle quantum ad faciendum predicta auctoritatem prebuerunt. Promisit etiam dictus W[illermus], maritus predicte Y[sabelle], fide interposita corporali, quod per se vel per alium contra premissa seu aliquod premissorum non veniet in futurum. Que omnia et singula premissa, ex certa scientia et habita deliberatione diligenti tanquam dominus et bene, rite ac legitime secundum usum, morem et consuetudinem patrie facta, rata habeo, laudo et approbo ; et eadem promitto me bona fide et in perpetuum servaturum. Promitto etiam et volo quod dictum capitulum dictum terragium nomine et ad opus Attrebatensis ecclesie predicte libere possideat et teneat in manu mortua cum omni iusticia, sine aliquo servitio onere et redebentia. Et promitto predicto capitulo garandiam super dicto terragio ut predictum est possidendo contra omne qui iuri stare voluerint atque legi. In quorum omnium testimonium atque fidem, presentem cartam duxi sigilli mei munimine roborandam. Datum anno Domini millesimo ducentesimo nonagesimo secundo, mense februa­ rio. Ego autem Robertus predictus recognosco omnia et singula contenta in supra scriptis litteris esse vera, promittens quod contra aliquod contentorum in predictis litteris non veniam in futurum, sed promitto et volo quod dictum capitulum dictum terragium nomine et ad opus Attrebatensis ecclesie predicte perpetuo libere possideat et teneat in manu mortua cum omni iusticia, sine aliquo servicio, onere et redebentia. Et promitto predicto capitulo garandiam super dicto terragio ut predictum est possidendo contra omnes qui iuri stare voluerint atque legi. In cuius rei testimonium presentibus litteris sigillum meum duxi apponendum. Datum anno Domini millesimo ducentesimo nonagesimo secundo, mense februario. Et nos predictus comes Sancti Pauli, propter Deum et rationem divini cultus augmentandi, omnia supra scripta tanquam dominus superior laudamus, approbamus, et dictum terragium ad opus capituli et ecclesie predictorum extra feodum et dominium nostrum ponimus, et ea ab omni iurisdictione, servicio, onere et redebencia eximimus et totaliter amortimus. Quicquid in dicto terragio habere poteramus cum omni iusticia et iurisdictione in dictum capitulum transtulimus, sub testimonio presentium litte­ rarum. Datum anno Domini millesimo ducentesimo nonagesimo secundo, mense februario. 466

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374 1293, mai. Guy IV de Châtillon, comte de Saint-Pol, reconnaît que l’abbaye de Ham[-enArtois] détient toute justice et toute seigneurie sur les terres qu’elle possède dans le comté de Saint-Pol, dont celles de Framecourt et de Livossart, de même que celles achetées à Thomas de La Befvre (voir acte n° 355), et s’engage à lui fournir l’assistance de ses hommes pour exercer la justice ; il fait réserve de la garde, du ressort et de la mouture des hommes de Framecourt au moulin de Frévent. A1 et A2. Originaux perdus [voir B : « Il y a deux originaux de ces lettres qui conviennent mot pour mot, à chacun desquels append ce seau sein et entier en cire vermeille et en lacs de soye verte ; et sur le dos est escrit : ‘Chartre dou conte Guion de Saint Pol sur le recognissance de le haute justice que nous avons par toute la conté de Saint Pol’ » ; dessin du sceau, légendé : « + Sigillum Guidonis de Castellione comitis Sancti Pauli », contre-sceau : « + Secretum sigilli mei »]. B. Copie partielle du XVIIe s. par J. R. Hannedouche de Rebecque, Bruxelles, AGR, Manuscrits divers, 5169, p. 101, d’après A. C. Copie partielle du XVIIe s. par dom Le Pez, Arras, BM, 332, f. 79r, d’après B. - D. Copie partielle du XVIIIe s., Paris, BNF, Collection Clairambault, t. 563, p. 157, d’après C.

Nous Guis de Chastillon, quens de Saint Pol, faisons scavoir etc. Il(a) reconnoit que l’abbé et le convent de Ham ont toute justice haute et basse et toute signeurie en toute leur terre qu’ils avoient à Framecourt, en leur cour de Livaussart et généralement en toutes leurs terres qu’ils avoient en la conté de Saint Pol, comme aussi en ce qu’ils avoient acheté à Thumas de le Beverne, scavoir en treze journaux de terres séans aux hayes de Bouffiaus et en dix septiers de grain par an séans entre Bouffiaus et Hautecloque, et en ce que Thumas Hurtaux tenoit d’eux du mesme achat, dont il estoit leur homme demi lige ; de plus s’oblige, au cas de besoin, de leur prester de ses hommes pour administrer la justice auxdits lieux, et de les faire conseiller par ses hommes du chasteau de Saint Paul lorsque leurs hommes ne seroient assez sages pour rendre justice, sauf chou que en tous les lieus devans dis et des lieus devans dis nous et no hoir retenons le warde et le resort, et chou qui a warde et a resort doit et puet apartenir, et sauve le mausnee que li home de Fremecourt nous doivent a no molin a Feverench, et sauf a l’abbé et convent de Ham devant dis l’avantage que leur maisons de Fremecourt a le maune(b) au devant dit moulin. […](c). Che fu fait en l’an de grasse mil deus cens quatre vins et treze, el mois de may. (a) Le passage en italiques correspond à des éléments d’analyse. - (b) Sic B, pour mausnee ? - (c) Les clauses finales manquent.

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375 1294 (n. st.), 10 mars. Guy IV de Châtillon, comte de Saint-Pol, reconnaît que, comme convenu lors de son mariage avec Marie, fille du duc de Bretagne, son frère Hugues de Châtillon, comte de Blois et seigneur d’Avesnes[-sur-Helpe], lui a donné le comté de Saint-Pol et les terres de Lucheux, Orville, Encre et Bucquoy, ce qui correspond aux 10.000 livrées de terre qui lui étaient dues pour la succession de son père Guy [III] et de sa cousine Jeanne, jadis comtesse de Blois et dame d’Avesnes[-sur-Helpe]. A. Original perdu. B. Copie de 1327, Paris, BNF, lat. 17777 (cartulaire de la seigneurie de Guise), f. 43r-v.

A tous ceus qui ces lectres verront et orront, Guy de Chastellon, cuens de Saint Pol, saluz. Sachiez que comme en tretié de mariage de moy et de ma chiere conpaingne Marie, fille de nobles homs Jehan, duc de Bretaingne et conte de Richemont, eust pramis mon chier signeur et frere Hue de Chastellon, cuens de Bloys et sire de Avesnes, a donner a moy devant dit Guy et a mes hoirs diz mile livrees de terre a heritage a tournois en la contee de Saint Pol et en la terre de Luceus et de Encre, et en toutes les appartenances de iceus lieus, et en son autre terre plus prochainne de yceuls lieus se ceus ne souffisoient, pour tout le droit que je avoie ou pooie avoir en la succession et en l’escheete de nostre chier signeur et pere monsigneur Guy, jadiz conte de Saint Pol, et pour tout le droit que je avoie ou povee avoir en tout ce qui nous iert escheu de la mort de nostre chiere cousinne Jehanne, jadiz contesse de Bloys et dame de Avesnes, pour les queles choses mon devant dit signeur et frere m’a baillie, assise et livree la contee de Saint Pol avoec toute justice haute et basse tele comme il l’i avoit ou pooit avoir, et avoec tous les chateaus, fortereces, fermetés et maisons et touz les demainnes, et avoec tous les censis, et avoec touz les estans et viviers, bois et rivieres, et avoec touz les homages, et avoec touz les fieuz et les arrieres fieuz, et avoec toutes les autres appartenances queles que il soient. Derechief, mon chier signeur et frere dessus dit m’a baillié, livré et assigné Luceus et toutes les appartenanches, en le fourme et en le maniere qu’il est dessus dit de la contee de Saint Pol ; derechief Orrenville, en autele maniere, et toutes les appartenances ; derechief Encre et toutes les revenues et toutes les appartenances, en autele maniere ; derechief Busquoy et toutes les appartenances, pour l’eschange de Condé, en autele fourme et en autele maniere. Des queles choses dessus nommees je me tieng a payé pour tout le droit que je avoie ou povoie avoir es escheances dessus dites et des dites diz mile livrees de terre dessus dites que le dit monsigneur mon frere m’avoit pramises, et en quitte du tout en tout pour moi et pour mes hoirs et pour ceus qui de nous auroient cause le devant dit 468

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monsigneur mon frere et ses hoirs et tous ceus qui de lui ou de ses hoirs auroient cause. Et se issi estoit que je ou mi hoir ou ceus qui de nous auroient cause n’eussisson contre aucune des choses dessus dites, je voul et pramest que cil qui encontre vendroit fust tenu au devant dit monsigneur mon frere ou a ses hoirs ou a ceus qui de eus auroient cause en vint mille livres de Tournois en nom de interest et en nom contrestant demourroient les devant dites choses en leur estat. Et pour ce(a) que toutes les choses dessus dites et chacune d’icelles soient fermes et estables, je y oblige moi et mes hoirs et ceus qui de moi ou de mes hoirs auront cause, et touz les biens de moy et de mes hoirs et de ceus qui de nous auront cause, meubles et non meubles, presens et a venir, en quiconques lieus que il soient. En tesmoing de la quele chose je ay ces presentes lettres seelees de mon seel, qui furent faites l’an de grace mil deus cens quatrevins et treze, le merquedi aprés les Brandons. (a) cen B, lire ce.

376 1294, octobre. Guy IV de Châtillon, comte de Saint-Pol, abandonne à l’abbaye de Corbie les droits d’avouerie et de justice qu’il détenait à Ville[-sur-Ancre], Sailly-le-Sec et Canteleu près de Senlis[-le-Sec], ainsi que le wionage à Treux, sa part des profits de la fête de la Saint-Mathieu à Corbie et les hommages des avoueries inféodées de Sailly-Laurette, Méricourt[-l’Abbé], Chipilly et Étinehem ; en échange, il reçoit une grande partie des biens que l’abbaye possédait à Warloy[-Baillon]. A. Original sur parchemin, 450/460 × 520/530 mm (repli 20/25 mm), jadis scellé sur lacs de soie verte, Amiens, AD Somme, 9 H 254, n° 1 (notes dorsales : « Excange fait au comte de Saint Pol de certaines avoueries qu’il avoit, comme a deus Sailly, a Warloy, a vile sous Corbie, et de plusieurs hommages, comme Helly et plusieurs aultres ; qu’il avoit aucun droit a Corbie le jour Saint Mahieu », XIVe s. ; « Eschange par lequel le comte de Saint Paul cedde les droitz de haute justice et les hommages qu’il pretendoit […], 1294 », « Échange par lequel le comte de Saint Pol donne à l’abbaye de Corbie plusieurs avoueries, fiefs, seigneuries et justices, pour les terrages, cens et rentes, mairie, etc. à Warloy, pour tenir le tout en fief de l’abbaye avec le reste. Armoire 3, liasse 132, n° 1 », XVIIIe s.). B. Copie du XIIIe s., Paris, BNF, lat. 17758 (« cartulaire noir » de Corbie), f. 181v-183r. - C. Copie du XVIIIe s., Amiens, AD Somme, 9 H 254, n° 2, d’après A. a. G. de Witasse, Géographie historique du département de la Somme, t. 2, p. 699-701 (éd. partielle).

Nous Guis de Chasteillon, cuens de Saint Pol, faisons savoir a tous chiaus qui ches presentes letres verront et orront que, comme nous eussons l’avouerie et toute le justice haute et basse et le seignourie et quankes il s’en puet 469

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sievir a Vile sous Corbie, a Sailli le Sec, a Canteleu dales Sanlis, el terroir des dites viles et es appendanches, et en pluiseurs autres lieus, et es fief des frans homes de le glise de Corbie, partout la ou l’avourie s’estent et en tous ses termes, et eussons le winage de Sailli le Sec, le winage de Treu, le winage de Vile sous Corbie, et eussons le gaule de Canteleu, li quels gaules valt par an sis sestiers et plaine mine de blé et sis sestiers et plaine mine d’avene, a le mesure qu’il a esté acoustumé a paiier, et wit sols que le dite eglise nous devoit chascun an, et eussons chascun an le warde et le pourfit de che que nous avions a le feste saint Mahieu, et eussons enquore l’ommage le seigneur de Heilli de che que il avoit a le feste saint Mahieu a Corbie, l’ommage le seigneur de Foulloy de l’avouerie de Sailli Liauereth, l’ommage le seigneur de Polainvile de l’avouerie de Mericourt, l’ommage Aubert de Longueval de l’avouerie de Chipeilli et d’Ethinehan, l’ommage Wautiguet de le Mote de le mote de sen manoir de Vile, les queles coses toutes nous tenions en fief et en hommage avoec chou que nous avions a Warloy de le glise Saint Pierre de Corbie, et le dite eglise ains debatist le justice et le seignourie en ses manoirs et en sen demaine qu’ele a dedens les termes de le dite avouerie, que nous, par le conseil de boine gent, pour oster matere de discorde et toute dissension qui en peussent mouvoir et estre meu entre nous d’une part et le dite eglise d’autre part, a le quele nous soumes tenu, nous soumes acordé et apaisié par nostre quemune volenté et assens, et par l’otroi de nous et de le dite eglise, par un escange que nous avons fait en le maniere qui s’ensieut. Ch’est a savoir que le dite eglise avara et doit avoir closement et clerement a tous jours hyretaulement toutes les dites avoueries, toutes les dites rentes, toute le seignourie et toute le justiche haute et basse et moiene, et kankes il en puet issir partout la u les dites avoueries s’estendent ou estendoient ou pooient estendre, et les appendanches d’icheles ou que che fust ne peust estre que nous avions es lieus devant dis, si comme devans est devisé ; et l’ommage le seigneur de Foulloy de l’avouerie de Sailli et de le justiche a tenir dudit monseigneur l’abbé en fief avoec l’autre fief que li dis chevaliers tient de lui, et tout a un hommage ; et l’ommage Aubert de Longueval de l’avouerie de Chipeilli et d’Ethinehan a tenir dudit monseigneur l’abbé avoec l’autre fief qu’il tient de lui, et tout a un hommage ; l’ommage le seigneur de Heilli de che qu’il a a le feste Saint Mahieu a Corbie ; l’ommage Gillon de Polainvile, chevalier, de l’avouerie de Mericourt ; l’ommage Wautiguet devant dit de le Mote de sen manoir de Vile a tenir un a un de monseigneur l’abbé devant dit ; et avoec che toutes les rentes et toutes les coses qui par chi devant sont devisees, et especiaument et generalment toutes les coses queles qu’eles soient que nous tenions et qui poera estre trouvé que nous tenissons ou deussons tenir par le raison de le dite eglise dudit monseigneur l’abbé, fust en fief, en arriere fief, en demene, en chensel ou en autre quelcomque maniere que che fust, sauf a nous chou que nous tenons de nostre seigneur le roi, et hors mis tout chou que nous avions a Warloy et el teroir et es appendanches qui nous 470

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demeurent. Es queles coses devant devisees, baillies de nous a le dite eglise, nous ne nostre hoir ne poons jamais riens clamer, avoir ne demander pour cose qui soit et ait esté ne qui soit et ait esté avenue duskes aujourdui. Et li devant dis me sires li abbés et li convens de chel meesme lieu nous ont doné et baillié en escange pour les coses devant dites quatrevins livrees de terre a Warloy et el teroir de le dite vile, es lieus chi apres devisés si comme il s’ensieut. Ch’est a savoir tous les terages tels comme il les avoient a Warloy et el teroir, exceptés les terages des terres que le glise a en demaine el dit teroir ; et averons tous les hommages que il avoient a Warloy et el teroir ensi comme il s’ensieut, ch’est a savoir l’ommage Jehan Waubert, l’ommage Huon le Maieur de Warloy, l’ommage Jehan Roussel, l’ommage Robert de Buiercort, l’ommage Robert Foriere, l’ommage Wautier Jaquemot, l’ommage Warin Herench, l’ommage le fil Jehan Lebrun, l’ommage Mahieu Amisart, l’ommage le maieur d’Omercourt qui fu Pierron Ledieu ; derekief tous les chens et toutes les rentes que le dite eglise avoit a Warloy, exceptees les dimes qui demeurent et sont demourees a monseigneur l’abbé et au convent devant dit ; et arons enquore tel droit que il avoient ou pooient avoir en le mairie et en le soingnie de le mairie, les courvees, les entrees et les yssues, deus masures que le glise devant dite avoit a Warloy, le mannee de le vile de Warloy, le molin de le Court desous Contay, et le waste vivier qui est deseure le molin ensi comme il se comporte dedens bousnes et l’ostise du manoir Jehan le Marinier. Les queles coses toutes devant devisees le dite eglise avoit en le v[ile de Warloy et el ter]oir(a) et les nous a baillies par boin pris, loial et chertain, et prisies par le dit de boine gent, ch’est a savoir par les dis de religieus homme idant Jehan du Candas, adonc prevost de Corbie, et de [Jehan d’Anés, nostre chastela]in d’Encre a chelui tans, qui, les dites coses veues, seues par boine gent qui en savoient et diligaument entendues, appelé avoec aus Jehan, seigneur de Fruiecourt, chevalier, par l’acort de nous et de le [dite eglise, le]s prisierent a quatrevins livrees de tere. Et nous avons pris et rechut les coses devant denommees em’pris des quatrevins livrees de tere devant dites, de lequele prisie et du quel pris nous nous tenons bien a paiié car il fu fais justement et loiaument. Et est a savoir que nous soumes et serons quite de chent sols de Paresis que nous devions chascun an au prieus de Saint Leurench. Et avons, arons et devons avoir nous, nostre hoir et nostre suscesseur toute justice et toute seignourie haute, basse et moiene et kanques il s’en puet sievir en toutes les coses que le dite eglise nous a baillies et delivrees, qui par chi devant sont devisees avoec che que nous y avions devant. Et arons enquore l’ommage le seigneur d’Aveluis du fief de Boulant et de tout chou que li dis chevaliers tenoit de le dite eglise de demaine entre Aveluis et Encre et es teroirs de ches meismes viles. Et toutes les coses desus dites, baillies a nous de le dite eglise ensi comme elles sont chi deseure devisees, nous tenrons de le dite eglise avoec chou que nous avions devant a Warloy et el teroir, et tout a un hommage, en le forme et en le maniere que 471

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nostre anchisseur et nous aviemes tenu anchienement. Et est bien a savoir que nostre sergant porront poursievir nostre travers d’Encre au quel lés que il s’estenge ou puist estendre, en le forme et en le maniere que nostre anchisseur ou leur sergant ont fait anchienement, et prendre et arrester par tout sans meffait par nostre travers et non autrement sans justichier y de riens en autre maniere. Et est enquore a savoir que tout chil de le vile d’Encre sont et seront quite a tous jours hyretaulement a Corbie, a le feste saint Maihieu, de le coustume c’on appele le coustume le conte, le quele coustume est a le dite eglise. Et si est enquore a savoir que le dite eglise de Corbie a, ara et doit avoir a tous jours hiretaulement toute justiche et toute seignourie haute et basse et quankes si s’en puet sievir en leur manoir a Warloy ensi comme il se comporte, et en leur teres, et en tous les bos de Warloy, exceptee le partie le maieur de Warloy, et en tout che closement qui leur demeure a Warloy et el teroir de Warloy. Et est a savoir que se aucuns meffais estoit fais en le dite vile de Warloy ou el teroir en nostre justice, et li maufaiterres s’enfuoit el manoir de le dite eglise ou ailleurs en le justiche de le dite eglise, fust en leur manoir de Warloy ou en leur demaine du teroir de le dite vile, et la fust li maufaiterres pris et arrestés pour chel mesfait de le dite eglise ou de se gent, rendre le deveront a nous ou a nostre gent pour justichier de chel mesfait se de par nous ou de par no gent en estoit requis. Et autretel deverons nous et nostre gent faire a le dite eglise que se aucuns mesfais estoit fais en le dite vile de Warloy ou el teroir de le dite vile en le justice de le dite eglise, et li maufaiterres s’enfuioit en nostre justice a Warloy ou el teroir de le dite vile, et la fust pris et arrestés de nostre gent, rendre devons le dit maufaiteur a le dite eglise ou a se gent pour justichier se nous ou nostre gent en sommes requis de le dite eglise ou d’aucun de par li. Et se aucuns maufaiterres qui avoit meffait en nostre justice s’enfuioit en le dite justice de le glise la ou nus ne fust de par le dite eglise qui le presist, et aucun de nostre gent en cache faisant pour chel mesfait le sievist, prendre le puet et mener en le prison de le dite eglise ; et la sera li maufaiterres tant et si longuement que aucuns de par le dite eglise sera venus el lieu ; et chil rendera le dit maufaiteur a nous ou a nostre gent pour justichier de chel meffait, se de par nous ou de par no gent en estoit requis. Et autretel deverons nous et nostre gent faire a le dite eglise ou a se gent que, se aucuns qui ait meffait en le dite justiche de le dite eglise s’enfuioit en nostre justice devant dite que nous avons a Warloy et el teroir la ou nus ne fust de par nous qui le presist, et aucuns de par le dite eglise ou de se gent le sievist pour chel meffait, prendre le puet et mener en nostre prison, tant que aucuns de par nous y soit venus ; et si tost qu’il y sera venus, il doit rendre le dit malfaiteur a le gent de le dite eglise ou a aucun de par li s’il en estoit requis. Et est a savoir que de che faire nous ne les gens de le dite eglise ne nous poons excuser, ne a che faire detrier sans chertaine et loail excusation. Et est a savoir que che qui devant est dit des dites prises ne porte, ne portera, ne puet porter prejudisse 472

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a nous ne a nos hoirs ne a le dite eglise ne a ses successeurs contre les coses devant devisees, comment qu’il en aviengne ne puist avenir. Et n’est mie a oublier que nous devons mener, gouverner et traitier toutes nos gens de Warloy as us et as coustumes qu’il ont esté demené anchienement, ch’est a savoir que se plais ara esté meus d’aucun hiretage de le vile de Warloy et du teroir de bousnages, de clains, de respeus, de detes, de cherquemanemens, d’assenemens, de ventes, de reliés, d’otres, que a Warloy en soit drois fais par les us et les coustumes du lieu. Et est bien a savoir que nostre franc homme de Warloy ne seront mie tenu de venir a nos plais a Encre pour jugier ne pour estre as jugemens. Et est enquore a savoir que se aucun de le vile de Warloy meffaisoient en aucune maniere, il doivent estre demené et traitié par les pers d’Encre ensi comme on a tous jours usé. Les queles coses toutes devant denommees, que nous avons baillies a le dite eglise si comme devant est devisé et donné en escange, nous volons, greons et otrions et de nostre boine volenté nous asseurons que me sires li abbés et li convens de le glise devant dite et leur successeur les aient et emporchent quitement et em’pais a tous jours hyretaulement ; et les prometons a warandir as devant dis monseigneur l’abbé et le convent et a leur successeurs as us et a as coustumes du païs. Et pour chou que les coses devant dites soient fermes et estaules et bien tenues a tous jours, nous, Guis de Chasteillon, cuens de Saint Pol devant dis, avons bailliet a monseigneur l’abbé et au convent devant dit ches presentes letres seelees de nostre propre seel. Faites en l’an del incarnation nostre Seigneur Jhesu Crist mil deus chens quatrevins et quatorse, el mois d’octembre. (a) Lacune due à un trou dans A, suppléée à l’aide de BC.

377 1294. Guy IV de Châtillon, comte de Saint-Pol, autorise Hugues d’Ocoche à construire une résidence fortifiée à Saint-Martin, près de Saint-Pol. Acte perdu, analysé en 1616 par F. de Locre, Chronicon Belgicum, p. 436.

« 1294. (…) Hugo d’Ocoche, vir equestri ordine illustris, in Sancti Martini iuxta Paulopolim pago, quem anno 1287 emptione suum fecerat, castrum perelegans ex Guidonis Castillonii, comitis Sancti Pauli, cuius intimus erat, concessione construit, ad Thernae fluminis, quo alluitur, scaturiginem. Ex litteris ipsius comitis. »

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378 [1294 ?]. Guy IV de Châtillon, comte de Saint-Pol, accorde à Hugues d’Ocoche et à ses successeurs un droit de chasse dans les forêts du comté. Acte perdu, analysé en 1616 par F. de Locre, Chronicon Belgicum, p. 436. F. de Locre ne donne pas la date de cet acte, mais le mentionne dans la foulée du précédent (acte n° 377) et laisse ainsi penser que les deux concessions de Guy IV en faveur d’Hugues d’Ocoche étaient contemporaines.

« Quid ? Impetrat et Hugo ab eodem comite ius venandi per singulos saltus, sylvas et caetera terrarum eiusdem comitatus, quem privilegii honorem extendit princeps in Hugonis successores (…). Qua causa ? Virtus et fides Hugonis saepe probata. »

379 1295, décembre. Guy IV de Châtillon, comte de Saint-Pol, fait savoir qu’Hugues de Roëllecourt, écuyer, a vendu à l’abbaye d’Auchy[-les-Moines] tout le fief qu’il tenait de lui à Verchin, pour 1600 livres parisis ; Catherine, épouse d’Hugues, accepte une modification de son douaire ; Agnès de Roëllecourt, mère d’Hugues, reçoit une compensation de 130 livres parisis ; Guy retient les cas de haute justice, la garde, le ressort et la connaissance des lettres ; ses hommes apposent leurs sceaux. A. Original perdu. B. Vidimus du mois de mars 1296 (n. st.) par Robert II, comte d’Artois, Arras, ADPdC, 2 H 2, n° 261, d’après A. a. L. Bétencourt, Cartulaire de l’abbaye Saint-Sylvin, p. 390-395, n° 261, d’après B.

Nous Guys de Chastellon, cuens de Saint Pol, faisons savoir a tous chiaus ki ces presentes lettres verront et orront ke Hues de Rollecourt, esquiiers, est venus en propre persone en nostre court a Saint Pol par devant nostre justice et nos homes et a vendu bien et souffisaument, par loy et par jugement, a religieus homes l’abbé et le couvent del eglise d’Auchi, en l’eveskié de Terouane, tout sen fief ke il tenoit a Werchin et es appartenanches de le dite vile, ke il tenoit de nous, si comme en manoirs, en terres ahanaules, en rentes, en hostes, en chens, en bos, en prés, en yauwes, en capons, en deniers, en molin, en terage et en toutes autres choses ki au dit fief appartienent, pueent et doivent appartenir, hors mis les frans homes ke il tenoit de chel fief, par seze cens livres de Paresis ke li dis Hues a recheu des dis abbé et couvent en boine monoie seke, bien contée et bien nombrée, a tenir et a avoir 474

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le dit fief et toutes les appartenanches desus dites au dit abbé et couvent et a le dite eglise a tous jours perpetuelment, iretaulement, frankement et delivrement, sans aucune redevanche, houmage, debite, servitute, ne autre chose, quele qu’ele soit, ke li dis abbés, couvens et li dite eglize soient tenu envers nous ne envers nos successeurs dés ore en avant. Et eut enconvent li dis Hues et s’obliga, quant il fu dessaizis dou dit fief et il en fu yssus bien et a loy, et li dis abbés et couvens en furent saizi el nom de le dite eglize bien et a loy et souffisaument, par loy et par jugement, a tenir et a avoir le dit fief et toutes les appartenanches perpetuelment et iretaulement, si com dit est, ke jamais art, engien, matere, cause, cavillation, bare, raison ne querra ne pourkacera par lui ne par autrui, par quoi li dis abbés et couvens et li dite eglize soient molesté, travilliet ou empeechiet en le possession, en le saizine et en le teneure du dit fief et des appendanches. Et eut enconvent li dis Hues que se aucuns empeecoit le dit abbé et couvent el fief devant dit ou es appartenanches, ke il aideroit a oster l’empeechement a sen pooir, sans metre le sien. Et toute ceste convenenche desus dite et tout chest markiet, en le fourme et en le maniere que desus est dit, a greé et otroiiet demizele Katerine, feme du devant dit Huon, de se boine volenté sans nule constrainte, du gré et del assentement et a le proiiere du dit Huon, sen baron, et par avoé bailliet a le dite demizele, si com il est de coustume. Et a renonciet li devant dite Katerine, par le foi de sen propre cors, a tout le droit qu’ele avoit ou pooit avoir, ou peust ou deust demander, el fief desus dit et es apartenances, fust par raison de douayre, d’about, de vivre, de douayre vivre ; ne soustenanche, ne autre droit ne pourkachera par li ne par autrui, par quoi li dite eglise soit travillié ne molestée el tenement ne en le possession du dit fief ne des appendances : ançois l’eut enconvent a warandir par le foi de sen propre cors, en le fourme et en le maniere que li dis Hues, ses barons. Et pour le dite quitance ke li devant dite demizele Katerine a fait en le maniere que dit est, fu li somme del argent du pris du vendage desus dit mise en le main de trois chevaliers com en main sauve, c’est assavoir monsigneur Robert de Sains, monsigneur Jehan de Hés, et monsigneur Jehan d’Aucoich, a ceste fin que quant li dis Hues trouvera iretage a acater, convertir i doit et metre le somme del argent desus dite ; el quel hiretage, ou en le quele somme d’argent, se li iretages n’estoit acatés, li dite demisele Katerine devera avoir et avera sen droit el lieu du droit ke ele pooit avoir et devoit el fief devant dit et es appendances auquel ele a renonciet, ensi com dit est. Et n’est mie a oublier que medame Agnes de Rollecourt, mere du dit Huon, a quité et a quite clamé au dit abbé et couvent et a le dite eglise tout le droit ke ele avoit ou pooit avoir el dit fief et es appendances, fust par raison de douayre, d’about, d’assenement, de vivre, de soustenanche, ou par quelconke autre cause ou raison que che fust. Et a fiancié et creanté li devant dite medame Agnes, par le foi de sen propre cors, de se boine volenté, ke jamais douayre, about, assenement, soustenanche, ne autre chose ne demandera ne reclamera el fief 475

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devant dit ne es appendances, pour sis vins dis libres de Paresis ke ele en a rechut en boine monnoie bien contée et bien nombrée, et convertie en sen profit, et de quoi ele s’est tenue a bien paié. Et toutes ces choses desus dites ont promis li devant dit Hues, Katherine, se feme, et li desus dite medame Agnes, mere du dit Huon, a tenir et a emplir et a warder bien et loiaument. Et ont renonciet et renonchent li devant dit Hues de Rollecourt, demisele Katerine, se feme, et medame Agnes, mere du devant dit Huon, a toutes les coses generalment et especialment ki leur poroient valoir, et les devant dis abbé et couvent et le dite eglize nuire ou grever. Et nous Guys de Chastellon, cuens de Saint Pol devant nommés, a le priiere et a le requeste des devant dis Huon, Katherinain, se feme, et de medame Agnes, mere du dit Huon, volons, consentons, otroions, confermons et amortisons tout le vendage desus dit, et le somes tenu de garandir a l’abbé et au couvent et a le glise desus dite comme sires, en le forme et en le maniere que il est par devant devisé, sauf cou que nous retenons pour nous et pour nos hoirs, en tout le fief desus dit, les kas de haute justice, le garde, le resort et le connissance de lettres et de cirografes ; et de tous autres kas li abbés et li couvens et li dite eglise ont et doivent avoir perpetuelment le connissance, et pueent faire jugier par leur homes ke il ont en nostre conté, et les amendes lever aussi avant ke li devant dis Hues peust ançois que li dite vente fust faite. Et pour cou que ce soit ferme chose et estable a tous jours perpetuelment, nous Guys de Chastellon, cuens de Saint Pol desus nommés, avons, a le requeste des devant dis Huon de Rollecourt, Katerinain, se feme, et de medame Agnes, mere du dit Huon, ches presentes lettres seelees et confermees de nostre seel et baillies a l’abbé et au convent desus dis ; et commandons a nos homes, c’est assavoir monsigneur Robert de Sains, monsigneur Jehan de Hés, monsigneur Jehan d’Aucoich, chevaliers, Jehan Paliart et Colart d’Aniés, ki furent comme home et comme jugeur au vendage desus dit, ke il, en seurté et en confermement de toutes les coses desus dites, mechent leur seaus avoec le nostre seel a ces presentes lettres. Et nous Robers de Sains, Jehans de Hés, Jehan d’Aucoich, chevalier, Jehans Paliars et Colars d’Aniés, au commandement de tres haut home et noble nostre chier signeur Guyon de Chastellon, conte de Saint Pol devant dit, pour cou que nous fumes present et jugeur a tout le vendage desus dit, avons mis nos seaus a ces presentes lettres, avoec le seel nostre chier signeur devant nommé, et a sen commandement. Faites et donnees en l’an del incarnation nostre Signeur Jhesu Crist mil deus cens quatrevins et quinze, el mois de decembre.

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380 1296, mai. Guy IV de Châtillon, comte de Saint-Pol, avec l’accord de son épouse Marie, cède les fours d’Encre au maire et aux jurés de la ville, à l’exception de celui qui se trouve dans le château, ainsi que le moulin de Batescorche et les roues à battre la guède, à condition qu’on ne construise plus de moulin ou de roue de ce type entre Aveluy et le moulin de Tauvoie ; en contrepartie, les habitants devront lui verser une rente annuelle de 80 livres parisis, qui s’ajoutera aux 26 livres déjà perçues sur les fours afin d’acheter du drap et des souliers pour les pauvres (voir acte n° 349). A. Original détruit en 1918 [voir B : « Charte sur parchemin, scellée sur double queue d’un grand sceau de cire jaune au type équestre, dont il ne reste que quelques débris. (…) La légende a disparu, sauf ces quatre lettres : ‘Sanc…’. Le contre-sceau (…) offre (…) en légende : ‘…i.sigilli.i…’, en majuscules romaines. Au dos, d’une écriture de l’époque : ‘Le lettre des fours, des fournyaux, du molin a escorche et des reues’. »]. B. Copie de la fin du XIXe s. par M. Devauchelle, Amiens, BM, 1248, II, pièce non numérotée, d’après A. C. Copie de la fin du XIXe s. par H. Daussy, même bibl., 1264, non paginé, d’après B. a. J. Estienne, Chartes de l’hôpital, p. 25-28, n° 15, d’après une copie du XVIIIe s. conservée dans les archives du Centre hospitalier d’Albert (aujourd’hui égarée). Texte établi uniquement d’après B, la version donnée par a étant modernisée et lacunaire.

Nous Guis de Chasteillon, cuens de Saint Pol et bouteilliers de Franche, faisons savoir a tous chiaus qui ches presentes lettres verront et orront que nous, de l’assentement et la volenté de nostre chiere compaigne Marie, contesse de Saint Pol, avons livré hyretaulement a tousjours a nos boins amis et nos feels le maieur et les jurés de nostre vile d’Encre et a leur successeurs, pour nostre pourfit et pour le leur, tous nos fours et tous nos fourniaus que nous avons en nostre vile d’Encre, sauf che que nous retenons que nous puissons avoir nostre four et nos fourniaus dedens le fermeté de nostre manoir d’Encre pour nostre usage et pour l’usage de nostre chastelain, qui seroit a nos wages pour warder nostre chastelerie d’Encre, tant seulement en tel maniere que s’il avenoit que nous eussiemes chastelain chensier qui tenist nostre chastellerrie d’Encre a chense, il doit fournier as fours de nostre vile d’Encre a le coustume des autres gens ki sont demourant dedens nostre vile d’Encre ; et retenons pour nous que s’il estoit ensi que il n’eust four en nostre manoir d’Encre, que nous, nostre hoir et no successeur et nos chastelains qui seroit a nos wages pour warder nostre chastelerrie d’Encre, puissons fournier quitement, absoluement et sans nule debite paier, as fours de nostre vile d’Encre. Et si n’est mie a laissier que nus hom puist faire d’ore en avant 477

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fours ne fourniaus dedens nostre vile d’Encre, se n’est par l’assentement et par la volenté du mayeur et des jurés d’Encre, et ke li pourfit qui en porront issir ne soient a le vile d’Encre pour le pourfit du maieur et des jurés et de toute la kemunauté de le vile d’Encre et de leurs successeurs. Et derechief nous avons livré hyretaulement a tousjours au maieur et as jurés de nostre vile d’Encre devant dis nostre molin qui est dis de Batescorche, qui bat waides, escorches et olietes, et toutes nos ruees a batre waides, par tele condition que nous, ne no hoir, ne no successeur, ne nule autre personne ne poons faire molin ne roees a batre waides dés le vile d’Aveluis jusques au muelin de Tauvoie, qui est dessous le vile d’Encre. Et leur avons encore otroié que tout chil qui vaurront amener leur waisdes pour batre au molin et as ruees de le dite vile d’Encre aient l’aaisement de faire lavooirs et de laver leur waisdes en nos rivieres, des metes de le vile d’Aveluis dusques as metes du molin qui est apelés li muelins de Tauvoie, qui est dessous le vile d’Encre. Et leur avons encore otroié que li maires et li juré devant dit puissent oster ou laissier le dit molin de Batescorche ou faire ruees el liu du dit muelin, se faire les i voelent, en liu et en tans pour leur pourfit. Et est assavoir que nous ne nus autres ne poons faire muelin ne ruees a batre waisdes ne a laver, des metes du muelin de Tauvoie dessus dit dusques au pont de Dehirepont. Et pour toutes les choses dessus dites, li maires et li juré et toute li quemunautés de nostre vile d’Encre, leur hoir et tout leur successeur sunt tenu a rendre a nous et a nos hoirs et a nos successeurs, hyretaulement et a tousjours chascun an, quatrevins libvres de Paresis a trois termes, ch’est assavoir : vint et sis libvres treze sols de Paresis et quatre deniers au Noel, vint et sis libvres treze sols de Paresis et quatre deniers a le sainte Paske, et vint et sis libvres treze sols de Paresis et quatre deniers au jour de le nativité saint Jehan Baptiste. Et derekief il sont tenu a rendre avoec les quatre vins libvres de Paresis devant dis, chascun an hyretaulement a tousjours, vint et sis livres de Paresis pour acater drap pour faire quarante cotes, et du surplus du remanant de l’argent, se remanant i avoit, sollers ; lesqueles cotes et liquel soller doivent estre desparti et douné par le mayeur et par les jurés devant dis as plus povres de la vile d’Encre par leur sairemens et par le prestre curé de chel meisme liu, pour aemplir le devis et le volenté de nostre chier pere mon seigneur Guion de Chasteillon, jadis conte de Saint Pol, et de nostre chiere mere me dame Mahaut, jadis contesse de Saint Pol, tant si avant comme il est contenu es lettres qui sont faites du devis devant dit, qui sont seellees du seel nostre chier pere monseigneur Guion de Chasteillon, jadis conte de Saint Pol, et du seel nostre chier frere monseigneur Huon de Chasteillon, conte de Bloys, lesqueles letres li maires et li juré d’Encre ont par devers aus, pour aemplir le don et l’aumosne des vint et sis libvres de Paresis, tout si avant comme il est contenu par le devis devant dit es letres dont il est parlé devant. Et s’il estoit ensi que li devant dis prestres curés d’Encre ne s’acordast au mayeur et as jurés devant dis en departant toutes les coses devant dites ensi 478

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comme eles sont devisees, nous volons que li maires et li juré d’Encre soient creu d’acater le drap et les sollers et que il les puissent douner et departir sans le prestre. Et toute cheste convenenche, si comme ele est dite et devisee par devant, nous avons promis et promettons a tenir bien et loiaument au mayeur, as juré et a toute le kemunauté de nostre vile d’Encre et a tous leur successeurs, hyretaulement a tousjours et sans rappel ; et a tout chou qui est dit devant tenir fermement nous obligons nous, nos hoirs et tous nos successeurs. En tesmoingnage et en confermanche de laquel chose, nous avons ches presentes lettres seellees et confermees de nostre propre seel. Et furent faites en l’an de grace mil deus chens quatre vins et seze, el moys de may.

381 [août 1298]. Guy IV de Châtillon, comte de Saint-Pol, autorise un échange par lequel l’abbaye de Clairmarais cède à Mathieu de Fiefs, homme du comte d’Artois, 22 mesures et 40 verges de terre tenues du comte de Saint-Pol dans la paroisse de Fiefs, contre 22 mesures et 40 verges tenues du comte d’Artois dans la même paroisse  ; cet échange s’accompagne d’une inversion des mouvances. Acte perdu, mentionné en août 1298 dans l’acte correspondant du comte d’Artois (Arras, ADPdC, A 2 [premier cartulaire d’Artois], f. 15r), et analysé au début du XVe s. dans un inventaire des chartes relatives aux possessions de Clairmarais dans le comté de Saint-Pol (copie de J. de Pas, Saint-Omer, BM, 1669, non paginé, n° 51, « XXI.a. ») :

Mention de l’acte de Robert II d’Artois :

« Et comme li cuens de Saint Pol devant dit se soit dou tout en tout acordés bonnement aus choses devant dites, selons ce que il appert par ses lettres pendans de son seel seelees (…) ». Analyse de l’inventaire :

« Littere G[uidonis], comitis Sancti Pauli, confirmantes excambium XXII mensuras et XL virgas terre iacentis in loco qui dicitur Le Mont de Marle (…) inter nos et Matheum de Fiés. »

382 [1298, 25-31 mars, ou] 1299 (n. st.), mars. Guy IV de Châtillon, comte de Saint-Pol, fait savoir à Jacques de Heilly, seigneur de Pas-en-Artois, qu’il accorde à Simon, seigneur de Mondicourt, qui a été banni pour le meurtre de Pierre Cardons, un sauf-conduit de soixante ans pour se déplacer dans la localité de Pas-en-Artois. 479

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Acte perdu, analysé au XVIIe s. par F. de Rigauville d’après l’original conservé dans les archives communales de Pas-en-Artois (Arras, BM, 308, p. 231) :

« Les archives de Pas gardent trois chartes d’une mesme datte et pour un mesme sujet, de l’une desquelles nous avons desja parlé (…) [cf. ibid., p. 229 : « En l’an 1298, Simon, sires de Mondricourt, s’estant trouvé à l’occision, dit le tiltre, d’un homme nomé Pierre Cardons, et pour cela banny de Pas par contumace, nostre dit Jacques luy redonne la ville pour soixante ans pour y pouvoir aller et venir vacquer à ses affaires »]. Les deux autres sont l’une de Guy de Chastillon, comte de Saint Pol, boutilliers de France, adressante à mon signeur Jakemon, chevalier, signeur de Pas, et l’autre de Jean de Heilly et d’Aelis de Pas, adressante aux mayeur et eschevins de toute le comunité de Pas, sur le fait de la mort de Pierre Cardons, où chacun donne sauf conduit pour soixante ans à Simon, sire de Mondricourt, banny de Pas, le comte de Saint Pol comme seigneur supérieur, Jacques, sire de Pas, comme seigneur du lieu, se croyant en puissance de le pouvoir faire sans la participation de personne, et Jean de Heilly et Aelis de Pas comme héritiers apparans de ladite terre. Elles sont du mois de mars 1298. »

383 1299, décembre. Guy IV de Châtillon, comte de Saint-Pol, vidime un acte de Jean l’Oiseau de Frévent, écuyer, et de Gille, son épouse, par lequel ceux-ci vendent à l’abbaye de Cercamp 12 journaux et 18 verges de terre entre Cercamp et Bouret[-sur-Canche], pour 70 livres parisis, et échangent 2 journaux et demi et 13 verges de terre au même endroit, contre 8 journaux et demi au champ appelé Puchorel  ; modification de douaire en faveur de Gille. A. Original sur parchemin, 450 × 400 mm (repli 30 mm), sceau rond de cire verte pendant double queue de parchemin, légendé  : «  + S[igillum Guidon]is de [Castellione comitis Sancti Pauli] », contre-sceau : « + Secretum sigilli mei », Arras, ADPdC, 12 H 7, « Abbatie, E.d. » (notes dorsales : « De venditione Iohannis dicti Loisel », « E.d. Abbatie », « Abbatie », XIVe s. ; « Et touchant quelque petit préz joignant au prés du […]bbes et au prés labourable », XVIe s. ; « Frévent 1299 », suivi d’une analyse, XVIIe s.).

Nous Guis de Chasteillon, cuens de Saint Pol et bouteilliers de Franche, faisons savoir a tous chaus qui ches presentes lettres verront ou orront que nous avons veues et oies les lettres Jehan Loisel de Frevench, esquier, nostre homme, toutes entieres, nient despechies ne canchellees, qui parolent en ceste fourme : Jou Jehans Loisiaus de Frevench, esquiers, et jou Gille, feme du devant dit Jehan, faisons savoir a tous chaus qui ches presentes lettres verront ou 480

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orront que nous avons vendu bien et loialement et par loy, pour no grant neccessité apparant, enquise et jugie par nos pers, a l’abbé et au couvent de le glise Nostre Dame de Chercamp, del ordene de Cistiaus, douze journeus de terre et dis et wit verges peu plus peu mains, le quele terre siet et gist au kemin qui va de Chercamp a Bourrech par dessous et par desseure le voie, en deus pieches, dont li une pieche, qui est dessous le voie, tient a le terre Jehan de le Mote d’une part et as Haies de l’autre part, et l’autre pieche, qui est desseure le voie, tient a le terre qui fu mon segneur Thebaut Loisel d’une part et a le terre Jehan de le Mote de l’autre part, par devers le Sart. Et de chest vendage nous avons rechut par les mains l’abbé et le couvent de le dite eglise soissante diz libres de Paresis, dont nous nous tenons bien apaiiet plainement en boine mounoie et justement nombree. Et ches douze journeus de terre et dis et wit verges qui dit sont nous avons raporté bien et loiaument en le main de no chier segneur le conte de Saint Pol, de qui nous teniemes le dite terre avoec no autre fief, et werpi bien et a droit, par l’eseignement(a) et le jugement de nos pers qui chou pooient et devoient jugier par droit, et tout le droit que nous i aviemes sans riens retenir ; et en sommes issu, dessaisi et desvestu et desaireté bien et a loy a tous jours. Et quant che fu fait, a nos requeste, nos chiers sires li cuens de Saint Pol en saisi, vesti et arreta l’abbé et le couvent de le dite eglise. Et disent no per, par loial jugement conjuré de no chier segneur, que nous en aviesmes tant fait que nous n’aviemes jamais droit en le dite terre vendue, nous ne nostre hoir, et que le dite eglise en estoit bien et a droit saisie, vestue et arretee a tous jours hiretaulement. Derekief nous faisons savoir que, pour le pourfit de nous et de nos hoirs, nous avons fait loial escange a l’abbé et au couvent de le dite eglise de deus journeus et demi de terre et treze verges peu plus peu mains, ke nous aviemes, qui est entre Chercamp et Bourrech et qui tient a le terre Jehan de le Mote d’une part et a le terre de Chercamp de l’autre part, qui fu mon segneur Thebaut Loisel, et avoec chou de quatrevins et sis verges de pré peu plus peu mains qui sont entre Frevench et le dite eglise, tenans a le riviere d’une part et au pré de le dite eglise et a le terre ahanable de l’autre part, pour les quels deuz journeus et demi de terre et treze verges et pour les quatrevins et sis verges de pré li abbés et li couvens de le dite eglise nous ont douné et otroié, en droit escange et en non de recompensation, wit journeus et demi de terre, tous en une pieche, seans en un camp qu’on apele le Puchorel, en ravivant pour le dit escange que nous avons fait qui est en morte main. Les quels deuz journeus et demi de terre et treze verges del escange qui diz est Jehans Nokés, qui maint a Bourrech, tient a cens et en doit rendre et paier a l’abbé et au couvent de le dite eglise, chascun an tant qu’il tenra le dite terre, vint et chiunc sols de Parezis le jour de le feste saint Remi, aussi comme il faisoit a nous. Et cestui escange avons nous fait selonc l’usage et le coustume du liu, et est chascuns en sen escange bien et a droit a tous jours. Et pour chou que li abbés et li couvens de le dite eglise puissent tenir et avoir a tous jours 481

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hiretaulement le dite terre vendue en pais et en quitee et le dit escange ensi c’on dit est, nous lor prometons loial warandise envers tous comme loial vendeur et comme loialment escangie ; et jurons et affermons par nos seremens et par le foi fianchie de nos propres cors a tenir et a warder bien et loialment ainsi c’on dit est, et que nous des ore mais en avant ne querrons, ne ferons querre, ne pourcacherons par no fait, ne par no trait, ne par aine de no part, arc(b) ni engieng pour quoi nous puissons aler ne venir contre cestui vendage et cestui escange. Et se, par le cause et le defaute de nous, avoient paine ou coust ou damage ou faisoient despens en quelconque maniere que ce fust, nous lor sommes tenu de rendre et de restorer plainement comme loial vendeur, as us et as coustumes du païs et par l’abandon de tous nos biens temporeus ou qu’il fiussent et porroient estre trouvé, a quelconque justice il s’en vaurroient traire. Et jou Jehans Loisiaus devant nommés, faich savoir que s’il avenoit ensi que jou alaisse de vie a mort anchois que demisele Gille, me chiere feme, par devant men chier segneur en plaine court et par devant mes pers jou ai fait about et assenement souffissant a le dite demisele Gille pour le restor de sen douaire, tel comme ele le porroit et deveroit avoir aprés men dechés sur le dite terre vendue et sur le dit escange. Et est li abous et li assenemens teuls que ele doit avoir douze journeus de terre tous en une pieche, seans en un camp c’on apele Beonsart, tenans a le terre Jehan de le Mote, le quel about et le quel assenement le dite demisele Gille a rechut boinement et pris de se boine volenté, et s’en est tenue bien apaiié et a plain par devant men chier segneur et par devant mes pers. Et pour cestui about et cestui assenement que jou li ai fait, ele a quitié bien et loiaument et par le foi de sen cors tout le douaire et tout le droit qu’ele porroit clamer ou demander sur le dite terre vendue et sur le dit escange. Et s’il avenoit par aucune aventure qu’ele empeechast ou tourblast le dit vendage et le dit escange, par coi le dite eglise recheust ou eust cous ou damages ou despens en quelconque maniere que ce fust, et que ele raisist a douaire, jou ai obligié et raporté en le main de men chier segneur et par devant mes pers les douze journeus de terre de l’about qui dis est avoec l’abbé et le couvent de le dite eglise, pour tenir et pour despouillier tous les fruis et tous les pourfis qui isteroient et porroient issir de le dite terre, et a demourer en lor main tant que ses douaires duerroit, que leur grés seroit faiz de toutes ches coses qui dites sont. Et a toutes ches coses ensi comme il est ordené et devisé en ces presentes lettres, jou ai obligié mi et mes hoirs a tenir et warder fermement et hiretaulement a tous jours. Et prie et requier a tres haut et noble homme mon segneur Guion de Chasteillon, conte de Saint Pol et bouteillier de Franche, men chier segneur, de qui je tenoie le dite terre vendue en fief et en hommage avoec les autres coses que jou en tieng, qu’il a ceste vente et a cest escange et a toutes les convenenches desseure dites se vuoille consentir, greer et otroier, et le vueille approver et confermer par ses lettres seelees de sen seel, comme sires. Et pour que chou soit ferme cose et estaule a tous 482

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jours, jou ai ces presentes lettres seelees de men propre seel. Che fu fait en l’an del incarnation nostre Segneur mil deus cens quatrevins diz et wit, el mois [de aous]t(c). Et je Jehans Loisiaus, esquiers devant diz, prie et requier a mes pers qui furent a ceste vente faire et qui le jugerent, ch’est a savoir mes sires Jakes de Hersin, chevaliers, sires de Rebrueves sur Canche, Jehans de Preecourt et Simons li Forestiers, qu’il, en seurté et en tesmoingnage des coses deseure dites, vueillent mettre les lor seyaus avoec le mien seel a ches presentes lettres. Et jou Jakemes de Hersin, chevaliers, et jou Jehans de Preecourt et jou Symons li Forestiers devant nommé, a le requeste et a le priiere du devant dit Jehan Loisel, esquier, no per, pour chou que nous desismes par droit et par jugement conjuré de no chier segneur que li vendages de le dite terre vendue estoit faiz bien et souffissaument et a loy, avons miz et penduz nos seyaus a ches presentes lettres avoec le sien seel en tesmoignage et en seurté. Che fu fait en l’an del incarnation nostre Segneur mil deus cens quatrevins dis et wit, el mois de aoust. Et nous Guis de Chasteillon, cuens de Saint Pol et bouteilliers de Franche devant nommés, a le requeste et a le priiere du devant dit Jehan Loisel, esquier, nostre homme, volons, greons et otroions et approuvons le dite vente et le dit escange et toutes les coses ensi comme il est contenu, ordené et devisé en ches presentes lettres, et les confermons et prometons a tenir et a warder a l’abbé et au couvent de le dite eglise en pais et en quitee ensi c’on dit est, hiretaulement en morte main, comme sires, sauve nostre droit et le droit d’autrui. Et pour chou que chou soit ferme et estaule a tous jours, nous avons ches presentes lettres seelees de nostre propre seel. Che fu fait en l’an del incarnation nostre Segneur mil deus cens quatrevins et dis et nuef, el mois de decembre. (a) Sic A, pour enseignement. - (b) Sic A, pour art. - (c) Trou dans A.

384 Acte faux. 1095, 14 février. - Arras. Hugues II, comte de Saint-Pol, fait savoir que son homme Bouchard, seigneur de Créquy, chevalier, avec l’accord de son épouse et de ses fils, a donné la dîme et vendu le terrage qu’il tenait de lui à Blangy[-sur-Ternoise] à l’abbaye du lieu. A. Pas de pseudo-original conservé. B. Copie du XVIIIe s., Paris, AN, M 380, II (généalogie des sires de Créquy), p. 12-13, d’après une prétendue « charte de l’abbaye de Blangy ». a. R. Lesage, « Documents sur la famille de Créquy », dans Dossiers généalogiques du Comité d’histoire du Haut-Pays, t. 5, 1988, p. 83, d’après B.

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Indiqué : Thes. dipl. 33831. Note critique : Cet acte est un faux grossier du XVIIIe s., forgé dans le but de prouver l’ancienneté de la famille de Créquy et de lui trouver une parenté avec les premiers comtes de Saint-Pol. La rédaction, trop succincte, multiplie les invraisemblances : l’adresse manque ; la formule de notification employée ne se rencontre pas dans le corpus avant la fin du XIIe s. (première occurrence : acte n° 77) ; le titre seigneurial exprimé sous la forme « dominus de N. » n’est pas non plus antérieur à cette époque (première occurrence : acte n° 91) ; le bénéficiaire de la transaction, à savoir l’abbaye Sainte-Berthe de Blangy, n’est pas clairement désigné. De plus, hormis le comte Hugues II, les personnages cités sont inconnus par ailleurs. Enfin, l’indication de lieu n’est pas crédible : Blangy ne se trouve pas dans le diocèse d’Arras-Cambrai, sans compter que le comté de Saint-Pol ne s’étendait pas encore en Artois à la date affichée par le document.

Ego Hugo, comes Sancti Pauli, notum facio quod Bouchardus, dominus de Creky, miles, homo meus, concedente Richilde, sorore mea, uxore sua, et Gerardo et Warino, filiis, dedit decimam et vendidit terragium quod de me tenebat, situm in Blangiaco territorio, quorum omnem iustitiam libere reddidi etiam praefato monasterio. Actum Attrebati anno Domini M LXXXXV, indictione III, epacta XII, kalendas martii XVI.

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Index nominum

Cet index reprend l’ensemble des noms de lieux et de personnes contenus dans les chartes des comtes de Saint-Pol. Les noms de lieux sont donnés en capitales, les noms de personnes en minuscules. Les formes anciennes, latines et vernaculaires, apparaissent en italiques. Les différents éléments qui composent l’identification d’un individu (nom, surnom, lieu associé au titre ou à la fonction) font l’objet d’autant d’entrées, munies de renvois. Au sein d’un même nom de personne, l’ordre de classement est le suivant : 1° titres, dignités, charges, etc. ; 2° patronymes toponymiques (« de N. ») ; 3° autres surnoms ; 4° mentions de parenté (« époux de », « frère de », etc.). Le titre chevaleresque n’a été traité comme tel qu’à défaut d’autres éléments d’identification (« Achard, chevalier »). En présence d’autres indications, il leur est subordonné (« Adam de Bours, chevalier »). À l’intérieur d’un même nom de lieu, les institutions et autres realia sont uniquement classées dans l’ordre alphabétique. Sauf mention contraire, les noms de lieux se situent en France. Ils sont localisés d’après leurs coordonnées administratives, à savoir, pour la France, le département, l’arrondissement, le canton et, s’il y a lieu, la commune. Pour les toponymes non identifiés à ce jour, des localisations conjecturales ou approximatives sont parfois proposées sur base des indications fournies par les sources médiévales. Les chiffres renvoient toujours aux numéros des actes.

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Liste des abréviations utilisées ab. abb. bourg. cath. chan. chap. chât. chev. doy. éch. ép. év. loc. non id. pr. prév. seign. v.

abbé(s) abbaye bourgeois cathédral(e) chanoine(s) chapitre châtelain(s) chevalier doyen(s) échevin(s) époux, épouse évêque(s) localité non identifiée prieur(s) prévôt(s), prévôte seigneur(s) voir

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Index nominum

Aalis, v. Élise. Abbeville, Abbatisvilla, Somme, ch.-l. arr. – prieuré Saint-Pierre – pr., v. Gérard. Ablainzevelle, Pas-de-Calais, Arras, Croisilles, 23, 60, 176. – v. Gilles. Ablingehem, v. Oblinghem. Abraham, v. Renaud. Acard, Accarz, v. Achard. Acel, v. Acheux[-en-Amiénois]. Acelinus, –  chambrier d’Anselme Candavène, seign. d’Encre et Lucheux, puis comte de Saint-Pol, 27. – doy. de Saint-Pol, 19, 24. – de Vallis, 38. Achard, Achardus, – chev., 1. – écolâtre d’Arras, 2. – d’Agnères, 14, 35-38, 44, 46. – oncle d’Eustache de Béthonsart, 90. Acheux[-en-Amiénois], A cheu , Somme, Amiens, ch.-l. cant., 25, 319. – mairie, 277. Achicourt, Pas-de-Calais, Arras, ArrasSud. – seign., 329. Achiet-le-Grand, Pas-de-Calais, Arras, Bapaume ; v. Anselme, Gautier. Acq, Pas-de-Calais, Arras, Vimy, 280. – v. Jean. Ada, Adain, v. Ade. Adam, Adan, Adans, – de Milly, bailli d’Arras, 208, 213. – d’Arras, bourg. de Saint-Pol, 241. – chan. d’Aubigny-en-Artois, 58. – év. de Thérouanne, 217, 282-283. – prév., 46. – de Bailleul-aux-Cornailles, 83, 110, 118, 120, 124, 131. – de Bours, chev., 71, 82, 105, 136. – de Bryas, 15, 17, 29, 32, 35-38, 40, 43-44, 50.

– de Douriez, 331. –  de Frévent, chev., 45, 52, 55, 70, 105. – d’Héricourt (maître), 370. – d’Houvelin, 13. – (I) d’Houvin, chev., 16-17, 22, 24, 33, 35-38, 44, 50. – (II) d’Houvin, chev., 270, 327. – du Maisnil, 32, 38, 44, 54, 57, 59, 62-64, 70, 73. – de Martinsart, 77. – de Puchevillers, 257. – (I) de Ramecourt, 32. – (II) de Ramecourt, chev., 343. – de Roëllecourt, 32, 38, 44. – de Saint-Martin, chev., 14, 18, 25-27, 32, 36, 40, 57, 83. – de Savy-Berlette, 329. – de Wavrans, chev., 196. – Boteri, 48, 53. – Caingnet, 331. – le Cambier, 270. – Crestes, 28, 36. – (I) Quiéret de Douriez, chev., 5-6, 12, 24, 32, 38-39, 44, 50, 63, 71, 75, 80-83. – (II) Quiéret, fils de Robert Quiéret, 83, 88, 102. –  Clericus, fils de Vivien de Pas-enArtois, 91. – fils de Wiardus de Buneville, 73. – frère d’Henri Rabos, 304. Ade de Baillescourt, 331, 353. Adelelmus, moine de Fécamp, 1. Adhelidis, Aelidis, Aelis, Aeliz, Aelys, v. Élise. Aeste, v. Ayette. Agache, v. Simon. Agelina, v. Aiglina. Agnères, Pas-de-Calais, Arras, Aubigny-en-Artois, 329. – v. Achard, Alard. Agnès, Agnes, – Mairesse de Vandelicourt, 329. – Couillete, 330. – ép. de Dreu, seign. de Bucquoy, 314.

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–  ép. de Gérard, seign. de Fricourt, 171. –  ép. d’Henri de Bouret-sur-Canche, 367. – ép. de Jean Violete, bailli de Frévent, 193. – fille de Baudouin le Blond de Sibiville, 234. – fils de Baudouin, 3. –  de Roëllecourt, mère d’Hugues de Roëllecourt, 379. Agnez-lès-Duisans, Agnés, Pas-deCalais, Arras, Beaumetz-lès-Loges, 329. –  v. Colard, Eustache, Flaiaus, Jean (chât. d’Encre), Nicolas. Agodé, v. Guillaume de Bryas. Ahaneresse (li), v. Isabelle. Aicurtis, v. Eaucourt. Aielis, v. Élise. Aiglina, – fille d’Hugues III, comte de Saint-Pol, 8. – sœur d’Isabelle, prév. d’Encre, 26. Aignart, v. Mathieu. Aignellus, maître, 69. Ailegundis, v. Heilegunt. Ainaucourt, v. Ignaucourt. Aioul, v. Hugues. Aire[-sur-la-Lys], Aire, Pas-de-Calais, Saint-Omer, ch.-l. cant., 329, 355. – v. Baudouin (seign. d’Heuchin), Gilbert (seign. d’Averdoingt), Renaud. Aiulcurtis, v. Eaucourt. Alais, ép. d’Arnoul Blondins, 196. Alard, Alardus, Alars, 5. – d’Agnères, 34. – de Bucquoy, 60. – du Castel, 330. – Makerel, 142. – fils d’Hugues, fils d’Hermenen, 30. – fils de Raimbaud, vicomte de SaintPol, 24. Alauamme, v. Jean. Alba Cultura, loc. non id. (près de Forceville ?), 319. Albani Silvula, v. Ablainzevelle.

Albéric, archevêque de Reims, 174. Albert, v. Encre. Albigniacum, Albini, Albiniacum, v. Aubigny[-en-Artois]. Albus, v. Gautier, juré de Corbie. Alchiacum, Alci, v. Auchy[-lès-Hesdin]. Alelme, Alelmus, 251. – d’Orville, chan. d’Arras, 74. – chan. de Dommartin, 55. – chât. du Maisnil, 28, 36. – prêtre de Nédon, 136. –  de Beaurain, seign. d’Oppy, 214, 215. – de Brailly, 5. – de Frépot, 98. – de Roëllecourt, 29, 36. – Cardons, 330. – Petram, 5. – frère d’Hugues Boteri, 110. – oncle de Guy de Souastre, 86. Alençon, Alenchon, Orne, ch.-l. dép. – comtes et comtesses, v. Jeanne (comtesse d’Alençon et de Blois), Robert III. Alermus, v. Alelme. Alesin, v. Jean, Vaast. Alewaigne, Alewange, v. Allouagne. Alexandre, Alexander, chan. de Thérouanne, 7. Alfai, v. Fay (Le). Aliaumes, v. Alelme. Alli, v. Herly. Allouagne, Pas-de-Calais, arr. et cant. Béthune. – doy., v. Garin. – v. Anselme. Almaricus, v. Amauri. Alnetum, v. Lannoy. Alondus, fils d’Heldiardus, 18. Alous, v. Alulfus. Altissiodorum, v. Auxerre. Altus Mons, loc. non id. près de Sibiville, 54. Alue (li), loc. non id., 171. Alulfus, – vavasseur, 5.

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Index nominum

– d’Anvin, 3. – Wastiaus de Chelers, 305-306. – d’Hestrus, 70. – de Lugy, 5. Alvergne, v. Auvergne. Alvise, Alvisus, év. d’Arras, 8. Alysi, loc. non id., 254. Alzo de Diéval, 15-16, 36. Amand, Amandus, convers de Loos, 51. Amauri, – de Houvin, chev., 194, 210. – de Sailly-au-Bois, 46. – fils d’Érard, fils d’Herbert de Bouquemaison, 93. – fils d’Osto d’Ambrines, 194. Ambianis, Ambianensis, v. Amiens. Ambrines, Ambrine, Ambrisne, Ambrisnium, Pas-de-Calais, Arras, Aubignyen-Artois, 134, 194, 343. – v. Asses, Guy, Osto, Simon. Amiens, Somme, ch.-l. dép. – baillis, v. Guillaume de Hangest, Pierre Seymel. – chap. cath., 257, 291, 304, 348, 371. – doy., 291, 304, 348, 371. – écolâtre, v. Gérard de Nigellula. –  chap. Saint-Firmin-le-Confesseur, 346. – évêché, 104, 311, 313, 333, 351. – év., 87, 104, 113, 170, 304 ; v. Bernard, Évrard, Geoffroy, Richard, Thibaud. – hôpital Saint-Jean, 345. – prév., v. Pierre de Béthisy. – v. Anselme, Jean (seign. d’Aubignyen-Artois). Amilius, – frère d’Hugues de Grigny, 5. – oncle d’Hugues de Grigny, 5. Amisart, v. Mathieu. Ammaurri, v. Jacques. Ammoricus, Amolricus, v. Amauri. Amplier, Pas-de-Calais, Arras, Pas-enArtois ; v. Jean. Amvin, Amving, v. Anvin. Ancherus, v. Anscherus. Anchin, Nord, Douai, Marchiennes.

– abb. Saint-Sauveur, 259, 268, 334. – ab., 195, 230 ; v. Guillaume. Ancre, v. Encre. Andegavia, Andegavensis, v. Anjou. Andegavum, v. Angers. André, Andreas, Andruiet, – d’Orléans, doy. du chap. cath d’Arras, 328. – de Baldemento, moine, 6. – de Bonnières, 91. – Chevallier, 370. – Huardus, 267. – Tillot, 354. Aner, v. Agnères. Anés, v. Agnez-lès-Duisans. Angers, Maine-et-Loire, ch.-l. dép., 246-247. Anglesqueville[-l’Esneval], SeineMaritime, Le Havre, Criquetotl’Esneval ; v. Guillaume. Angleterre, Anglia, 185. – roi, 55 ; v. Henri III. Angres, Angre, Pas-de-Calais, Béthune, Lens-Ouest ; v. Gilles, chapelain de la cath. d’Arras. Angulus Susanne, loc. non id. près de Lucheux, 18. Anier, v. Agnères. Aniés, v. Agnez-lès-Duisans. Anir, v. Agnères. Anjou, – comté – comte, v. Henri III (roi d’Angleterre). – sénéchal, v. Guillaume des Roches. Anscherus de Fricourt, 41, 54, 67. Anselme, Anseil, Ansel, Ansellus, Anselmus, Ansiaus, 34. – chantre du chap. cath. d’Arras, 27. – doy. de chrétienté de Saint-Pol, 20. – év. de Tournai, 9. – Candavène, seign. d’Encre et Lucheux, puis comte de Saint-Pol, 6, 8-10, 12, 17, 20-22, 24-27, 30, 32, 34-36, 38-47, 53, 57, 59-60, 62-63, 70, 75, 77-78. – seign. d’Houdain, 8, 10, 13, 21, 36.

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– seign. de Pas-en-Artois, 6, 9-10, 12, 21, 25, 32, 38, 44. – d’Achiet-le-Grand, 331. – d’Allouagne, 92. – d’Amiens, 41. – de Baincthun, 369. – de Cayeux, 118. – d’Eps, 70. – de Hunz, 19. – Fourdin, 331. – fils d’Alulfus d’Hestrus, 70. –  fils de Gérard, seign. de Fricourt, 171. – frère de Gamelo, 60. – frère du prév. de Barly, 91. Antan, loc. non id., v. Gautier. Antin, Anthin, Pas-de-Calais, Arras, Heuchin, Valhuon, 24, 32, 38, 44. Anvin, Anving, Pas-de-Calais, Arras, Heuchin ; v. Alulfus, Arnoul, Baudouin, Bernard, Marge, Morau, Simon. Aquecurtensis, v. Eaucourt. Aquicinctum, v. Anchin. Aquitaine, Aquitannia, – duc, v. Henri III (roi d’Angleterre). Ardo Bacularius, 5. Area, v. Aire[-sur-la-Lys]. Aremin, v. Hermin. Argoules, Arghoves, Argoves, Argovia, Somme, Abbeville, Rue, 214, 279. –  seign., v. Isabelle, Jean, Richard, Robert. Aria, v. Aire[-sur-la-Lys]. Arnoul, Arnous, Arnulfus, Arnulphus, – avoué de Thérouanne, 124, 131. – de Porta, bourg. d’Heuchin, 299. – chan. de Saint-Pol, 6-7, 10, 19-20, 24, 32. – chapelain d’Anselme Candavène, seign. d’Encre et Lucheux, puis comte de Saint-Pol, 26-27. – chev., 24. – Ier, comte de Guînes, 8. – moine de Lucheux, 18. – prêtre, 19, 24.

– d’Anvin, 92, 124, 145. – de Créquy, 43, 74. – de L’Épaule, chev., 187. – de Fruges, 68. – de Griboval, 42. – (I) d’Hézecques, 5, 29, 35-36, 39, 51, 75, 98, 110, 118, 145. – (II) d’Hézecques, 276, 285, 294. – de Lisbourg, 32, 38-39, 42, 44. – du Val, 329. – li Asnes, 330. – Blondins, 196. – Carus, 3. – Fesfunes, 15-16, 36. – Glassellus, 1. – Liborel, 32. – le Vilain, 331. – fils de Baudouin d’Hézecques, 218. – fils de Meriaduel de Mortagne, 17. – fils de Raoul Visard, 18. – frère d’Osto d’Houvin, 86, 120. Aroasia, Arouaise, v. Arrouaise. Arras, Pas-de-Calais, ch.-l. dép., 210, 212, 272, 274, 329, 384. – abb. Saint-Vaast, 86, 120, 200, 235, 295, 335. – avoués, v. Béthune (seign.). –  moines, v. Geoffroy, Goscelin, Guillaume d’Oberc, Pierre d’Inchy, Vaast, Wenemarus de Canteleu. – pr., v. Gilbert. – sous-pr., v. Martin. – baillis, 206 ; v. Adam de Milly, Hugues d’Ocoche, Névelon Marescallus. – bourg., v. Audefridus Lochart, Baudouin Crespin, Ermenfredus (fils de Robert Crespin), Ermenfridus Puche, Guillaume Faverel, Jacques Mauroi, Hellin Buticularius, Richard Incisor, Robert Crespin, Robert Wagon, Strabo. – chap. cath., 150, 218, 284, 328, 332, 336, 344, 353, 366, 373. – chan., v. Alelme d’Orville, Oger de Lucheux, Raoul (maître). – chantre, v. Anselme, Baudouin. – chapelains, 336 ; v. Herbert de Pratum, Gilles d’Angres, Gilles War-

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deavoir, Henri de Marles, Jean Fastoul, Pierre d’Humbercamp, Simon d’Écurie, Thibaud de Poissy. – doy., 332 ; v. André d’Orléans, Jean de Nesle (maître), Renaud (maître), Robert de Saint-Pol (maître). – écolâtre, v. Achard. – prév., 332. – chât., v. Baudouin. – évêché, 305, 353. – archidiacre, v. Luc. – chapelains, v. Jean, Malgrinus. – év., 113-114, 134, 166, 194, 218, 305-306  ; v. Alvise, Godescalc, Guillaume, Lambert, Pierre, Ponce. – mesure, 26, 120, 134, 293, 296-297. – v. Adam, Ève, Jacques, Jean, Julienne, Pierre. Arrouaise, Arroasia, Arrowasia, Pasde-Calais, Arras, Bapaume, Le Transloy. – abb. Saint-Nicolas, 22, 26, 41, 53, 61, 106, 331, 353. – ab., v. Fulbert, Robert. – chan., v. Ulricus. – ordre, 106. Artaldus, Artaudus, – ab. de Cercamp, 55, 59, 62. – de Wachin, 32, 38, 44. Artois, Artesium, Arthois, Artisinus, Artoys, 335. – comté, 308. –  comtes et comtesses, v. Mahaut (comtesse d’Artois et de SaintPol), Robert. – monnaie, 238. – pairs, 206, 289-290 ; v. Dreu d’Amiens (seign. d’Aubigny-en-Artois), Guy III de Châtillon (comte de Saint-Pol), Mahaut (comtesse de Boulogne). – seign., v. Guy III de Châtillon (comte de Saint-Pol), Louis VIII (seign. d’Artois, puis roi de France). Arvel, loc. non id., v. Gérard. Arviler, v. Ovillers.

Asc, v. Acq. Ascelinus, v. Acelinus. Asch, v. Acq. Asli, v. Herly. Asnes (li), v. Arnoul, Colard, Colin, Jean, Nicolas, Vincent. Asses d’Ambrines, 330. Assonval, Pas-de-Calais, Saint-Omer, Fauquembergues, Renty, 39, 44. Atre (l’), v. Lattre[-Saint-Quentin]. Atrebatensis, Atrebatum, Attrebatum, Attrebatensis, v. Arras. Aubainsevele, v. Ablainzevelle. Aubegni, Aubeigni, v. Aubigny[-enArtois]. Aubemarle, v. Aumale. Aubengni, Aubeni, v. Aubigny[-enArtois]. A uberch , loc. non id., v. Gautier, Guillaume (moine de Saint-Vaast d’Arras), Pierre. Aubert, Aubertus, – de Gommecourt, 331. – de Hangest, 102, 190. – de Longueval, 376. – Ponchel, 291. Aubigny[-en-Artois], Aubigni, Pasde-Calais, Arras, ch.-l. cant., 46, 58, 90, 134, 180, 186, 309, 328-330, 357. – bailli, 259. –  bourg., v. Guirinfridus, Hugues li Escremissieres, Simon Strabo. – châtellenie, 329. – doy., v. Eustache. – éch., 134, 309 ; v. Eustache Blandins, Guillaume Quatreesperons, Hugues li Escremissieres, Nicolas li Escremissieres, Raimbaud. – pairs du château, 46, 58, 90, 134 ; v. Baudouin d’Humbercamp, Baudouin de Tincques, Gamelo de Villers-Brûlin, Hugues de Frévin-Capelle, Hugues de Tincques, Mainard de Béthencourt, Nicolas de FrévinCapelle, Raoul de Villers-Brûlin.

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J.-F. Nieus, Les chartes des comtes de Saint-Pol

– prév., v. Hugues. – prieuré Saint-Kilien, 10, 58, 66, 76, 180, 186, 267, 309, 329-330. – chan., v. Adam, Gautier, Rainelmus, Robert, Simon, Thomas. – prév., v. Droardus. – pr., 309 ; v. Guirinfridus. – seign., v. Baudouin Miete, Baudouin Tachons, Dreu d’Amiens, Jean d’Amiens. – v. Jean Clericus. Aubin[-Saint-Vaast], Aubin, Pas-deCalais, Montreuil-sur-Mer, Hesdin, 329. Auceium, Auchi, v. Auchy[-lès-Hesdin]. Auchonvillers, Auchonviler, Somme, Péronne, Albert, 164, 346. – v. Guillaume. Auchy[-lès-Hesdin], Pas-de-Calais, Arras, Parcq. – abb. Saint-Silvin, 3, 5, 240, 276, 315, 323, 360-361, 379. – ab., 240 ; v. Godescalc. Aucinviler, v. Auchonvillers. Aucoch, Aucoich, v. Ocoche. Auconviler, v. Auchonvillers. Aucoych, v. Ocoche. Audefridus Lochart, bourg. d’Arras, 272, 274-275. Audincthun, Pas-de-Calais, SaintOmer, Fauquembergues ; v. Gautier, Godefroid. Audinghen, Pas-de-Calais, Boulognesur-Mer, Marquise. – maire, v. Simon. Audunfosse, loc. non id. près de Dompierre-Becquincourt, 168, 169. Auframacurt, v. Framecourt. Aumale, Seine-Maritime, Dieppe, ch.-l. cant. – comté, 254. Aureliana, v. Orléans. Aurelion, v. Orilun. Aurifaber, v. Raoul. Aurivilla, v. Orville. Ausi, v. Auxi-le-Château.

Authuille, Autuile, Somme, Péronne, Albert ; v. Gilles, Jean. Auvergne – comte, v. Robert (comte d’Auvergne et de Boulogne). Auviller’, v. Ovillers[-la-Boisselle]. Auxerre, Yonne, ch.-l. dép. – év., 174. Auxi[-le-Château], Pas-de-Calais, Arras, ch.-l. cant.  – seign., v. Hugues. Avechin, v. Jean. Aveluy, Aveluis, Aveluys, Somme, Péronne, Albert, 266, 319, 376, 380. – seign., 376. – v. Baudouin Panier, Isabelle. Avenchin, v. Anchin. Avennae, v. Avesnes[-le-Comte]. Averdoingt, Averdoign, Averdon, Averdoung, Averduin, Pas-de-Calais, Arras, Aubigny-en-Artois. – seign., v. Gilbert d’Aire. – v. Baudouin (chan.), Gautier, Hellin, Hugues, Laivoldus, Philippe. Averons de Gremmes, 330. Avesna, loc. non id. près de Bouret-surCanche, 270. Avesnae, v. Avesnes[-le-Comte]. Avesnae iuxta Bapalmas, v. Avesneslès-Bapaume. Avesnes[-le-Comte], Pas-de-Calais, Arras, ch.-l. cant.  – chât., v. Baudouin. – v. Hadewidis, mère de Mathilde, ép. d’Hugues (I), seign. d’Auxi-le-Château. Avesnes-lès-Bapaume, Pas-de-Calais, Arras, Bapaume. – abb. Notre-Dame, 293, 302. Avesnes[-sur-Helpe], Nord, ch.-l. arr., 364. – seign., v. Jeanne (comtesse d’Alençon et de Blois), Hugues VI de Châtillon (comte de Saint-Pol, puis de Blois).

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Index nominum

–  v. Ide (ép. d’Enguerran Candavène, comte de Saint-Pol), Marie (ép. d’Hugues V de Châtillon, comte de SaintPol et de Blois). Avis, v. Oiseau (l’). Ayette, Ayeste, Pas-de-Calais, Arras, Croisilles, 30, 331. – v. Guillaume, Jean, Thomas. Ayssiel, v. Achiet-le-Grand. Ayulcurtis, v. Eaucourt. Azli, v. Herly. Azo, v. Alzo. Babus (li), v. Jean de Bouquemaison. Baceleu, Bachelerius, Bachelers d’Hézecques, 14, 16, 17, 19, 33, 35-37. Bacularius, v. Ardo. Baeri villa sanctae Rictrudis, v. BoirySainte-Rictrude. Baiencurt, v. Bancourt. Baile (le), v. Guillaume. B ailiolum , v. Bailleul[-aux-Cornailles]. Baillelet, v. Bailleulet (Le). Bailleolum, v. Bailleul[-aux-Cornailles]. Baillescourt, Baillescort, Pas-deCalais, Arras, Pas-en-Artois, Puisieux, 8, 216. – v. Ade, Baudouin, Bechet, Gilles. Bailleul[-aux-Cornailles], Pas-deCalais, Arras, Aubigny-en-Artois ; v. Adam, Baudouin Bechet, Gautier, Gérard, Jean, Laivoldus Bechet, Nicolas Bechet, Robert. Bailleulet (Le), Pas-de-Calais, Arras, Aubigny-en-Artois, Bailleul-auxCornailles. – prieuré Saint-Vulmer, 300. – v. Colard, Hugues, Robert. Bailleulmont, Pas-de-Calais, Arras, Beaumetz-lès-Loges, 259, 329. – seign., v. Jean, Nicolas. Bailloel, Baillol, v. Bailleul[-auxCornailles] et Bailleulmont. Baillolet, Bailloleth, v. Bailleulet (Le).

Baillolium, v. Bailleul[-aux-Cornailles] et Bailleulmont. Baillon, Val-d’Oise, Montmorency, cant. et comm. Luzarches, 155. B ailluel , v. Bailleul[-aux-Cornailles] et Bailleulmont. Baillus (li), v. Laurent. Bailos, Bailues, Bailus, v. Boisleux[au-Mont] ou Boisleux[-SaintMarc]. Baincthun, Bainghetin, Pas-de-Calais, Boulogne-sur-Mer, Boulogne-Sud ; v. Anselme. Bains, Somme, Montdidier, Ailly-surNoye, Mailly-Raineval  ; v. Jean, Robert. Bairi, v. Boiry-Sainte-Rictrude. Bajus, Baisim, Baisiu, Pas-de-Calais, Arras, Aubigny-en-Artois, 15. – v. Hugues. Bakelerius, v. Bachelerius. Balanches, Balantiae, v. Valloires. Baldementum, loc. non id., v. André (moine). Baldevinus, Baldewinus, Baldianus, Baldoin, Balduinus, Balduwinus, v. Baudouin. Baleval, v. Belval. B aliolum , v. Bailleul[-aux-Cornailles]. Ballanciae, v. Valloires. Balleolum in Monte, v. Bailleulmont. Ballescort, Ballocurtis, v. Baillescourt. B alloel , v. Bailleul[-aux-Cornailles]. Balloel in Monte, v. Bailleulmont. B allol , v. Bailleul[-aux-Cornailles]. Ballolium, v. Baillon. Balpamae, v. Bapaume. Balues, v. Boisleux[-au-Mont] ou Boisleux[-Saint-Marc]. Bancourt, Pas-de-Calais, Arras, Bapaume ; v. Gilbert, Gontran.

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Bapaume, Bapalmae, Pas-de-Calais, Arras, ch.-l. cant.  ; v. Haimo, Mathieu. Bar, v. Barre (La). Barbam (ad), v. Vivien. Barbiere (li), v. Marie. Barbiers (li), v. Godefroid. Bar-le-Duc, Barrum ducis, Meuse, ch.-l. dép. – comte, v. Henri II. Barly, Pas-de-Calais, Arras, Avesnes-leComte. – prév., 91. Barre (La), Pas-de-Calais, Arras, Houdain, Bouvigny-Boyeffles  ; v. Gérard. Barres (Les), Barris, famille de ce nom, v. Guillaume. Barthélemy, Bartholomeus, – de Roye, conseiller du roi de France, 102. – moine de Cercamp, 96. – de Beaumetz-lès-Loges, chev., 22, 26, 41, 53. – nepos de Baudouin de Séricourt, 105. Basins, v. Gilles. Basli, v. Barly. Bassée (La), Basseia, Nord, Lille, ch.-l. cant. ; v. Jean, chapelain de l’évêché d’Arras. Batescorche, moulin à Encre, 337, 380. Baudouin, 3. – Crespin, bourg. d’Arras, 204, 212. – d’Averdoingt, chan. de Saint-Pol, 19, 23, 32, 35-36, 38, 44. – chantre d’Arras, 59. – chapelain, 51, 55, 85. – chapelain du comte de Flandre, 4. – chât. d’Arras, 120. – chât. d’Avesnes-le-Comte, 210. – chev., 32. – IX, comte de Flandre et de Hainaut, 138, 142. – V, comte de Hainaut, 72, 75. – convers d’Étrun, 218.

–  doy. du chap. cath. de Thérouanne, 116, 283. – prêtre, 5, 38, 44. – de Duisans, prêtre, 60. – prêtre de Roëllecourt, 32. – prêtre de Saint-Hilaire, 6. – prév. de Frévent, 52, 54-55. – prév. de Saint-André-au-Bois, 69. – prév. de Saint-Pol, 21. – Ier Miete, seign. d’Aubigny-en-Artois, 8. – II Tachons, seign. d’Aubigny-en-Artois, 70, 97, 102, 120. – II d’Aire, seign. d’Heuchin, 59. – III d’Aire, seign. d’Heuchin, 181, 220, 255, 283. – de Planques, seign. d’Heuchin, 283, 299. – seign. de Ligny-sur-Canche, 260. – seign. de Pas-en-Artois, 91. – de Daours, seign. de Rollancourt, 50, 64, 86, 102. – seign. de Rollancourt, 336, 344. –  seign. de Sus-Saint-Léger, 255, 286-287. –  (I) d’Anvin, chev., 13, 17, 20, 32, 36-38, 44, 46, 69, 71, 77. –  (II) d’Anvin, chev., 196, 218, 255, 283. – Panier d’Aveluy, 331. – de Baillescourt, 331. – Bechet de Bailleul-aux-Cornailles, 41, 54, 77. – (I) de Béthencourt, 15, 28, 36-37. – (II) de Béthencourt, 329. – de Brouilly, chev., 228. – (I) de Bryas, chev., 32, 38, 44. – (II) de Bryas, 283. – de Coullemont, 330. – de Coupelle-Vieille, 59, 68. –  le Maieur de Courcelles-le-Comte, 331. – de Créquy, 102, 218. – du Fay, 80, 109, 182, 183. – de Fontaine, 3. – de Frévin-Capelle, 34. – de Givenchy, 203.

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Index nominum

– d’Hestrus, chev., 343, 363. – (I) d’Hézecques, 35-36. – (II) d’Hézecques, 196, 218, 240, 255, 332. – d’Humbercamp, 58. – de Lewal, 329, 331. – de Logeast, 331. – de Mailly[-Maillet], chev., 342, 362. – de Moncheaux, chev., 303. –  de Montreuil-sur-Mer, 22, 28, 30, 36. – de Mortagne, 57, 120. – d’Oblinghem, 17. – d’Olenaincort, 32, 38, 44. – d’Oppy-en-Ternois, 292. – d’Orville, 5-6, 9-10, 12-13, 19, 21, 32, 35-36, 38, 40, 43-44. – de Planques, 220. – de Pressy, 32. – de Roëllecourt, 98. – de Rume, 329. – de Sailly-au-Bois, 21-22, 30. – de Sailly-Laurette, 104. – de Saint-Hilaire, 16, 36. – de Séricourt, 94, 105. – de Sibiville, 156. – le Blond de Sibiville, 234, 241. – de Souastre, chev., 194. – de Tincques, chev., 13, 15, 34, 36-37, 76, 90. – de Vadencourt, chev., 291. – de Valhuon, 38, 44, 77, 83, 118. – de Veslon, chev., 24. – Belegambe, 13, 36. – Blandins, chev., 76. – Bodins, 104. – Caldron, 9. – Cauderon, 329. – Cosset, 331. – Coterel, 331. – Croke Orson, 330. – Dreu, 331. – l’Enfant, 331. – li Fourniers, 330. – le Galiez, 307. – li Goudaliers, 330. – Hiretier, 283.

– le Karon, 354. – Malebranke, 331. – Maraus, 330. – Morau, 38, 44, 66. – Orilun, 5, 15-16, 35-37. – Paliart, 187, 194. – ép. de Theophania, sœur d’Eustache de Houvigneul, 200. – fils d’Adam de Frévent, 52. – fils d’Alelme de Brailly, 5. –  fils de Baudouin II Tachons, seign. d’Aubigny-en-Artois, 97. – fils de Baudouin d’Orville, 12, 43. – fils de Bernard, fils d’Eustache de Sibiville, 94. – fils d’Enguerran de Beaurain, 74. – fils de Gamelo, 60. – fils de Guillaume IV, chât. de SaintOmer, 69. – fils du maire Gérard, 32. – fils d’Hellin de Sailly-au-Bois, 86. – fils d’Ilbertus, 122. – fils de Meriaduel de Mortagne, 17. – fils d’Oilardus, 5. – fils de Thierry, comte de Flandre, 8. –  fils aîné de Gilles de Wandonne, 315. – frère d’Erlebaldus, prév. de Bucquoy, 8. – frère de Jean de Bucquoy, 30. – mari de Flandrina, mère d’Hugues de Talesac, 132. – nepos de Baudouin du Fay, 109. – nepos de Baudouin de Séricourt, 105. – neveu d’Hugues de Talesac, 132. Baudricort, v. Beaudricourt. Baudris, v. Jean. Bauduin, Bauduins, Bauduinus, v. Baudouin. Baulesche, loc. non id. près de Frévent, 187. Bavus, v. Werricus. Béatrice, Beatris, Beatrix, – dame de Courtrai, veuve de Guillaume, comte de Flandre, 341. – de Magnicourt-en-Comté, 285. – li Sammeresse, 330.

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– ép. d’Hugues III Candavène, comte de Saint-Pol, 34, 60. – ép. d’Hugues VI de Châtillon, comte de Saint-Pol, puis de Blois, 364. –  fille de Guillaume Faverel, bourg. d’Arras, 295. – fille d’Hugues (II), seign. d’Auxi-leChâteau, 97. Beaucamp, Pas-de-Calais, Arras, Pasen-Artois, Gaudiempré ; v. Robert. Beaudricourt, Pas-de-Calais, Arras, Avesnes-le-Comte ; v. Robert. Beaufort[-Blavincourt], Pas-deCalais, Arras, Avesnes-le-Comte, 330. Beaufort[-en-Santerre], Somme, Montdidier, Rosières-en-Santerre ; v. Raoul. Beaulieu, Pas-de-Calais, Arras, Auxile-Château, Bonnières, 106. Beaulieu, Pas-de-Calais, Boulogne-surMer, Marquise, Ferques. – abb. Notre-Dame – ab., v. Hugues. Beaumetz[-lès-Aire], Pas-de-Calais, Saint-Omer, Fauquembergues, 181. Beaumetz[-lès-Loges], Pas-de-Calais, Arras, ch.-l. cant.  – chât., v. Hugues. – v. Barthélemy. Beaumont, Pas-de-Calais, Arras, Vimy  ; v. Gilles, Guibert, Robert, Roger. Beaumont[-Hamel], Somme, Péronne, Albert ; v. Hugues. Beaumont[-sur-Oise], Val-d’Oise, Pontoise, ch.-l. cant. – comtes, v. Jean, Mathieu. Beauquesne, Somme, Amiens, Doullens, 334. Beaurain, Pas-de-Calais, Montreuilsur-Mer, Campagne-lès-Hesdin, Beaurainville, 69, 74, 298, 302. – châtellenie, 329. – v. Alelme, Enguerran, Waldricus. Beauvais, Oise, ch.-l. dép.  – év., 201 ; v. Philippe.

Beauval, Somme, Amiens, Doullens. –  seign., v. Guy Candavène, Hugues Candavène. Beauvoir, Pas-de-Calais, Arras, Auxile-Château, Bonnières, 59, 270. Beches, Bechet, – de Baillescourt, 331. –  v. Baudouin de Bailleul-aux-Cornailles, Laivoldus de Bailleul-auxCornailles, Nicolas de Bailleul-auxCornailles. Beckincort, v. Becquincourt. Bécourt, Pas-de-Calais, Montreuil-surMer, Hucqueliers ; v. Garin. Becquerelle, Pas-de-Calais, Arras, Croisilles, Boiry-Becquerelle  ; v. Robert. Becquincourt, Somme, Péronne, Chaulnes, Dompierre-Becquincourt, 168-169. Bedelin, v. Eustache. Beeloy, loc. non id. à Sartum Martini, 252. Beetris, v. Béatrice. Befvre (La), Pas-de-Calais, Béthune, Norrent-Fontes, Witternesse  ; v. Thomas. Béhencourt, B ehencort , Somme, Amiens, Villers-Bocage, 345. – v. Garin. Bekerel, v. Becquerelle. Beket, v. Bechet. Belcamp, v. Beaucamp. Bele Avesne, v. Belle-Avesnes. Bele Fontainne, v. Bellefontaine. Belegambe, v. Baudouin. Beleglise, v. Belle-Église. Beles Aises, v. Belsase. Belesaises, loc. non id. près de Puchevillers, 257. Beleval, v. Belval. Belins, v. Colin. Belinus de Noevirele, 291. Bellacourt, Bellancourt, Pas-deCalais, Arras, Beaumetz-lès-Loges, Rivière, 329. Bellavallis, v. Beauval.

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Belle-Avesnes, Pas-de-Calais, Arras, Avesnes-le-Comte, Lattre-SaintQuentin ; v. Michel. Belle-Église, Somme, Amiens, Acheux-en-Amiénois, Arquèves. – commanderie du Temple, 347. Bellefontaine, Pas-de-Calais, Boulogne-sur-Mer, Samer, Condette, 372. Bellete, v. Berlette. Bello Grandi, loc. non id., v. Jean. Bellumforte, v. Beaufort[-en-Santerre]. Bellus Locus, v. Beaulieu. Bellus Mons, v. Beaumont[-sur-Oise]. Bellus Quercus, v. Beauquesne. Bellus Ramus, v. Beaurain. Belme, v. Colard. Belmeis, Belmés, v. Beaumetz[-lèsLoges]. Belraim, v. Beaurain. Belsase, Pas-de-Calais, arr. et cant. Béthune, Annezin-lès-Béthune  ; v. W. Belvacensis, v. Beauvais. Belval, Pas-de-Calais, Arras, Saint-Polsur-Ternoise, Troisvaux, 192. – v. Godefroid. Belvoir, v. Beauvoir. Benedictus, v. Benoît. Bener, loc. non id. près de Saint-Pol-surTernoise, 192. Benoît de Pomméra, dit Païen, 19. Beonsart, loc. non id. près de Cercamp, 383. Bepaumes, v. Bapaume. Berengerus, 328. B ergensis , v. Bergues[-SaintWinoc]. Bergueneuse, Bergenehove, Pas-deCalais, Arras, Heuchin, 196. Bergues[-Saint-Winoc], Nord, Dunkerque, ch.-l. cant. – chât., v. Frooulfus. Berles[-Monchel], Berla, Pas-deCalais, Arras, Aubigny-en-Artois ; v. Bernard, Eremburgis, Hubert, Pierre (prêtre).

Berlette, B erlete , Pas-de-Calais, Arras, Aubigny-en-Artois, Savy-Berlette. – seign., 292, 329.  – v. Gilles. Berlois, v. Jean. Bernard, Bernardus, Bernars, 30, 74, 90. –  (maître), archidiacre de Ponthieu, 279. – clerc, 55. – clerc du comte de Saint-Pol, 166. – convers de Saint-André-au-Bois, 69. – év. d’Amiens, 319. – de Lucheux, frère de la commanderie de l’Hôpital à Haute-Avesnes, 71. – minister du comte de Flandre, 4. – de Berles, prêtre, 218. – d’Anvin, 13, 19-20, 23, 32, 36. – de Dompierre, 9. – de Moreuil, 117. – du Plessier, 117. – de Quiéry-la-Motte, 43. – Gremuns, 22. – Groingne, 330. – Ybele, 331. – fils d’Eustache de Sibiville, 94. Bernefredus, 1. Berneville, Pas-de-Calais, Arras, Beaumetz-lès-Loges ; v. Hugues. Bernoldus, v. Bernard. Bero, prév. d’Houdain, 15. Berron (le), v. Thibaud. Berta, Berte, v. Berthe. Berteaucourt[-les-Dames], Somme, Amiens, Domart-en-Ponthieu. – abb. Notre-Dame, 23, 60, 176, 221, 331. – chapelain, v. Isaac. Berthe – li Ducoise, 330. – sœur de Guillaume, fils d’Eustache de Sibiville, 94. Bertoilcort, Bertolcurt, v. Berteau­ court[-les-Dames]. Bertoul, Bertous, – de Habarcq, 330. – Hesselin, 331.

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Bertrancourt, Bertramecurt, Somme, Amiens, Acheux-en-Amiénois, 26. – v. Mathieu. Béthencourt, Betencourt, Betencurt , B ethencort , Pas-de-Calais, Arras, Aubigny-en-Artois, Tincques, 329. – v. Baudouin, Ide, Mainard, Simon. Béthisy, Somme, Montdidier, Rosièresen-Santerre, Harbonnières ; v. Pierre, prév. d’Amiens. Béthonsart, Pas-de-Calais, Arras, Aubigny-en-Artois  ; v. Eustache, Mathieu. Béthune, Bethunia, Betune, Betunia, Pas-de-Calais, ch.-l. arr. – seign., v. Daniel, Guillaume, Robert. – v. Saint-Pry (prieuré). – v. Jean, ép. d’Élisabeth, comtesse de Saint-Pol. Betunsart, v. Béthonsart. Beudins, v. Baudouin. Beverie, v. Labeuvrière. Bevrene (le), v. Befvre (La). B iaufort , v. Beaufort[-Blavincourt]. Biauliu, v. Beaulieu. Biaumont, v. Beaumont et Beaumont[Hamel]. Biauraim, loc. non id. près de Bouretsur-Canche, 367. Biauveoir, v. Beauvoir. Biemont, v. Beaumont. Biencourt, Pas-de-Calais, Montreuilsur-Mer, Hesdin, Labroye. – prieuré Notre-Dame – pr., v. Pierre. Bienliavient, dame, 331. Bihucourt, Bihercourt, Bihiercourt, Pas-de-Calais, Arras, Bapaume  ; v. Gilles, Robert. Bilagae, v. Pierre. Bitunia, v. Béthune. Blamzi, v. Blangy[-sur-Ternoise]. Blanche, Blancha, comtesse de Champagne, 174, 175.

Blandins, v. Baudouin, Eustache (éch. d’Aubigny-en-Artois). Blangy[-sur-Ternoise], Blangeium, Blangi, Blangiacum, Pas-de-Calais, Arras, Parcq, 7. – abb. Sainte-Berthe, 1, 7, 38, 44, 65, 99-100, 112, 115, 159, 352, 384. – ab., v. Eltardus, Gilbert, Richard, Robert. – v. Droardus, Eustache, Hugues. Blesensis, Blesum, v. Blois. Blistart, v. Hugues, convers de Loos. Blois, Loir-et-Cher, ch.-l. dép. –  archidiacre, v. Guillaume de Novavilla. – comté, 278. –  comtes et comtesses, v. Gautier d’Avesnes-sur-Helpe, Hugues V de Châtillon (comte de Saint-Pol et de Blois), Jean de Châtillon, Jeanne (comte d’Alençon et de Blois). Blokel, v. Henri. Blondins, v. Arnoul. Blond (le), Blont (le), Blondus, v. Baudouin, Gautier. Bloys, v. Blois. Bodins, v. Baudouin. Bofermont, v. Bouffémont. Boiauval, v. Boyaval. Boidine, v. Clémence. Boiele, v. Boyelles. Boienval, v. Boyaval. Boiry-Sainte-Rictrude, Pas-deCalais, Arras, Beaumetz-lès-Loges, 21. – v. Jeannot. Boisleux[-au-Mont] ou Boisleux[Saint-Marc], Pas-de-Calais, Arras, Croisilles  ; v. Guillaume, Jean, Robert. Boistiele, v. Marie. Bolengel, loc. non id., v. Roger, juré de Corbie. Bologne, Bolonia, v. Boulogne[-surMer]. Bomi, v. Bomy.

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Index nominum

Bommel, v. Roger. Bomy, Bommi, Pas-de-Calais, SaintOmer, Fauquembergues, 43-44, 110. Bona Fides, moine, 6. Bonaium, v. Bonnay. Bon Chiers, v. Pierre d’Arras. Boneriae, v. Bonnières. Bonnay, Somme, Amiens, Corbie, 233. – v. Hugues. Bonnes, v. Jean. Bonnières, Pas-de-Calais, Arras, Auxile-Château ; v. André. Bonsoi, v. Jean. Boors, v. Bours. Borc, v. Burgh. Borgarcurt, v. Bourgacourt. Borrais, Borraz, Borrec, Borrech, Borrez, v. Bouret[-sur-Canche]. Bors, v. Bours. Bos, loc. non id., v. Robert. Bos, loc. non id. (près de Bucquoy ?), v. Jean, Simon. Boscoi, v. Bucquoy. Boscus Tirelli, loc. non id., 155. Boscus, loc. non id., v. Pierre. Bosiera, loc. non id., 165. B osincort , B osincourt , v. Bouzincourt. Boskel (le), loc. non id. près de Bouretsur-Canche, 270. Boteri, Boteris, Boters, Botri, v. Adam, Gautier, Godefroid, Guillaume, Hugues. Bouchard, Bouchardus, seign. (fictif) de Créquy, 384. Bouffémont, Val-d’Oise, Sarcelles, Domont, 155. Bouffiaus, loc. non id., 355, 374. Boulan, Boulant, Somme, Péronne, Albert, 376. – v. Mathieu. Boulogne[-sur-Mer], Bouloingne, Boulongne, Pas-de-Calais, ch.-l. arr.  – abb. Notre-Dame, 356. – comté, 289-290, 372.

– barons, 369. –  comtes et comtesses, v. Eustache III, Mahaut, Philippe Hurepel, Renaud de Dammartin, Robert (comte d’Auvergne et de Boulogne). – v. Simon, comte de Ponthieu. Bouquemaison, B ouquemaisons , Somme, Amiens, Doullens, 93. – v. Herbert, Jean li Babus. Bourbourg, Nord, Dunkerque, ch.-l. cant., 4. – abb. Notre-Dame, 4. – vicomte, v. Simon. – v. Henri. Bourch, loc. non id. à Aubigny-enArtois, 330. Bouret[-sur-Canche], Pas-de-Calais, Arras, Auxi-le-Château, 55, 59, 74-75, 129, 141, 222, 237, 241, 251, 270, 354, 367, 383. – bourg., 367. – v. Évrard, Henri, Robert (vavasseur). Bourgacourt, Somme, Amiens, Corbie, Hénencourt et Laviéville  ; v. Gautier. Bourgogne, – ducs, 174 ; v. Eudes III. Bouriel, v. Clarembaud de Rocourt. Bourrech, v. Bouret[-sur-Canche]. Bours, Pas-de-Calais, Arras, Heuchin, 71, 136. – v. Adam, Gérard, Henri. Bousincourt, v. Bouzincourt. Boutelliers (li), v. Heuvins, Martin. Bouteus, v. Jean. Boutilliers (li), v. Boutelliers (li). Boutine, v. Gérard. Bouzincourt, Somme, Péronne, Albert. – seign., v. Gilles. – v. Jean, Lambert. Boves, Bova, Somme, Amiens, ch.-l. cant. ; v. Enguerran, Robert. Boyaval, Pas-de-Calais, Arras, Heuchin, 307, 363. – prêtre, 363.

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Boyelles, Pas-de-Calais, Arras, Croisilles ; v. Jean. Brabant, Braibant,  – ducs, v. Henri. Braconniere (le), v. Marie. Braibenchons, Braibencons, v. Garin. Braelle (le), v. Brayelle[-lès-Annay] (La). Brai, v. Bray[-sur-Somme]. Brailly, Pas-de-Calais, Arras, Parcq, Le Quesnoy ; v. Alelme. Braium, v. Bray[-sur-Somme]. Brakes, 329. Brasli, v. Brailly. Brayelle[-lès-Annay] (La), Pas-deCalais, Béthune, Lens-Est, Annay. – abb. Notre-Dame, 296. Bray[-sur-Somme], Somme, Péronne, ch.-l. cant. – chât., v. Pierre. – doy., v. Pierre (maître). Brebière, Brebieres, Somme, Péronne, cant. et comm. Albert, 365. Brena, v. Brienne[-le-Château]. Bretagne, Bretaingne, – comte, v. Pierre. –  duc, v. Jean II, duc de Bretagne et comte de Richmond. – v. Marie, ép. de Guy IV de Châtillon, seign. d’Encre, puis comte de SaintPol. Brévillers, Pas-de-Calais, Montreuilsur-Mer, Hesdin ; v. Guillaume, Jean, Nicolas, Richer. Briast, Briasth, v. Bryas. Brie, – comte, v. Thibaud IV, comte de Champagne. Brienne[-le-Château], Aube, Barsur-Aube, ch.-l. cant. ; v. Érard. Brimeux, Brimeu, Pas-de-Calais, Montreuil-sur-Mer, Campagne-lès-Hesdin. – seign., v. Jean. Bristel, v. Britel. Britannia, v. Bretagne.

Britel, Pas-de-Calais, Arras, Saint-Polsur-Ternoise, Bryas, 192. Broburgensis, v. Bourbourg. Broce (La), Brocia, Indre-et-Loire, arr. et cant. Loches, Tauxigny et Reignac ; v. Pierre, chambellan du roi de France. Brosli, v. Brouilly. Brougni, v. Brugny. Brouilly, Pas-de-Calais, Arras, Avesnes-le-Comte, Rebreuve-surCanche ; v. Baudouin, Eustache, Mainard. Brovelins, v. Jean de Villers-Brûlin. Brubuc, v. Bourbourg. Bruge, v. Colard. Bruges (Brugge), Brugae, Belgique, West-Vlaanderen, ch.-l. prov. – chât., v. Conon. Brugny, Marne, Épernay, Avize, Brugny-Vaudancourt, 201. Brulium, v. Brouilly. Brun (le), Bruns (li), v. Hugues (pr. de Saint-Pry), Robert. Brunehaut-Pré, Pas-de-Calais, Montreuil-sur-Mer, cant. et comm. Campagne-lès-Hesdin, 298. Bryas, Pas-de-Calais, Arras, Saint-Polsur-Ternoise, 88, 107-108, 124. – v. Adam, Baudouin, Guillaume Agodé, Henri, Hugues. Bucquoy, Pas-de-Calais, Arras, Croisilles, 41, 53, 60, 62, 97, 122, 208, 213, 216, 314, 329, 331, 353, 375. – maladrerie, 331. –  pairs du château, 331  ; v. Eustache Coterel, Gilles de Bouzincourt, Guillaume d’Honnecourt, Hugues (seign. de Puisieux), Jean du Castel, Jean de Martinpuich. – paroissiens, 22. – prév., 216 ; v. Erlebaldus, Gualo. – seign., v. Dreu, Guillaume, Jean (père de Dreu). –  v. Alard, Baudouin (frère de Jean), Gérard, Hugues, Hugues Infans, Jean, Raoul, Simon.

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Index nominum

Bughoart, loc. non id. près d’Argoules, 279. Bugnivilla, v. Buneville. Buhersent (le), loc. non id. près d’Heuchin, 283. Buiencort, v. Biencourt. Buiercort, v. Bihucourt. Buire[-sur-l’Ancre], Buires, Somme, Péronne, Albert, 121. Buleteres (li), v. Tassars. Bulevilla, Buleviler, Bulvillare, v. Brévillers. Buneville, Bunivile, Bunnevile, Pasde-Calais, Arras, Saint-Pol-sur-Ternoise, 59. – prév., v. Gautier. – v. Wiardus. Burdellus, v. Gautier. Burg, Burgus, v. Gérard. Burgh, Angleterre ; v. Hubert. Burgundia, v. Bourgogne. Buridan, v. Jean. B urnelli P ratum , v. BrunehautPré. Burs, v. Bours. Burvileir, Burviler, v. Brévillers. Bus, v. Bours. Buschoi, Buschoy, Buscoi, Buscoit, Buscoy, v. Bucquoy. Buskés, v. Simon. Buskoi, Busquoy, v. Bucquoy. Buteri, v. Boteri. Buticularia, v. Élise. Buticularius, v. Jacques. Byetris, v. Béatrice. Cachons, v. Jean. Caingnet, v. Adam. Cainoi, loc. non id. près de Montjoie, 234. Caisnoi (le), v. Quesnoy (Le). Calais, Pas-de-Calais, ch.-l. arr. – dame, v. Mahaut, comtesse d’Artois et de Saint-Pol. Calceia, loc. non id., v. Wenemarus. Caldron, v. Baudouin. Calvin, Calvins, v. Hugues.

Calloies (les), loc. non id. près de Rebreuve-sur-Canche, 197. Calvinus, 1. Cambarius, Cambers (li), Camberus, Cambier (le), v. Adam, Fulbert, Jean, Oger, Pierre de Frévent. Campagne[-lès-Hesdin], Campaignes, Pas-de-Calais, Montreuil-sur-Mer, ch.-l. cant., 298. Campania, v. Champagne. Campdavaine, v. Candavène. Camp de le Fosse, loc. non id. près d’Ambrines, 343. Campfolcard, Campfolcart, loc. non id., 32, 38, 44. Camp Hermen, loc. non id. près d’Herlinle-Vert, 285. Campi Dyonisii, loc. non id. près de Forceville, 319. Camp Tiebaut, loc. non id. près d’Herlin-le-Vert, 285. Campus Aloldi, loc. non id. près de Lucheux, 18. Campus Avene, v. Candavène. Campus Coruli, loc. non id. près de Méricourt-l’Abbé, 67. Campus Marboti, loc. non id. près de Lucheux, 18. Campus Ransindis, loc. non id. à Pommier, 328. Campus Richaldis, loc. non id. à Martinsart, 319. Campus Sartum Ermengardis, loc. non id. près de Rebreuve-sur-Canche, 197. Campus de Troncoi, loc. non id. près de Ligny-sur-canche, 260. Canbier (le), Canbiers (li), v. Cambarius. Canche, Canchia, rivière, 120, 235, 260, 383. Candas, Somme, Amiens, Bernaville ; v. Jean, prév. de Corbie. Candavène, Candavaine, Candavena, Candavene, v. Anselme (seign. d’Encre et Lucheux, puis comte de Saint-Pol), Élisabeth (comtesse de Saint-Pol), Enguerran (comte de Saint-Pol), Guy

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(seign. de Beauval), Hugues III (comte de Saint-Pol), Hugues IV (comte de Saint-Pol), Hugues (seign. de Beauval), Raoul (chât. de Corbie). Canis et Lupus, v. Gautier. Canteleu, Pas-de-Calais, Arras, Auxile-Château ; v. Eustache, Wenemarus (moine de Saint-Vaast d’Arras). Canteleu dales Sanlis, loc. non id. près de Senlis-le-Sec, 376. Cantelou, Cantelupus, v. Canteleu. Canteraine, Pas-de-Calais, Arras, cant. et comm. Saint-Pol-sur-Ternoise, 219, 265. Cantheleu, v. Canteleu. Cantus Rane, v. Canteraine. Canus, loc. non id., v. Jean. Capécure, Pas-de-Calais, arr. et comm. Boulogne-sur-Mer, 372. Capelle[-Fermont], Capele (le), Pasde-Calais, Arras, Aubigny-en-Artois, 329. – v. Gilles, Marguerite. Caperon, v. Gilles, Pierre. Capesewe, 329. Capi, loc. non id. à Pommier, 328. Capiacum, v. Cappy. Cappescure, v. Capécure. Cappy, Somme, Péronne, Bray-sur-Somme, 117. Cardon, Cardons, Cardun, v. Alelme, Gérard, Hugues, Pierre. Carency, Carenchi, Carenci, Pas-deCalais, Arras, Vimy ; v. Eubertus, Thomas. Carnotum, Carnotensis, v. Chartres. Carpentier (le), v. Jean. Carus, v. Arnoul. Caruscampus, Carus Canpus, v. Cercamp. Cas (li), v. Jacques. Cassel, Cassellum, Nord, Dunkerque, ch.-l. cant. – prév., v. Mathieu. Castel (Le), Pas-de-Calais, Arras, Croisilles, Bucquoy ; v. Jean.

Castel, loc. non id. (près d’Aubigny-enArtois ?), v. Alard. Casteillon, Castelleo, Castellio, Castellon, v. Châtillon[-sur-Marne]. Castellum, Castiel (le), v. Castel (Le). Castillon, v. Châtillon[-sur-Marne]. Castridunum, v. Châteaudun. Cate (li), v. Julienne, Marie, Sainte. Cathalaunum, v. Châlons[-en-Champagne]. Catherine, ép. d’Hugues (II) de Roëllecourt, 379. Caucourt, Pas-de-Calais, Béthune, Houdain ; v. Marie. Cauderon, Cauderons, v. Baudouin. Caudiaus, v. Eustache. Caupesewe, v. Capesewe. Caurel (Le), Pas-de-Calais, Arras, Heuchin, Fiefs, 109, 152, 181. Causse, v. Pierre. Cavalsart, Cavesart, v. Quevaus­ sart. Cayeux, Somme, Abbeville, Saint-Valéry-sur-Somme ; v. Anselme. Ceingle (la), loc. non id., v. Raoul. Celest, v. Chelers. Cercamp, Cercampus, Pas-de-Calais, Arras, Auxi-le-Château, Frévent, 6, 11, 59, 97. – abb. Notre-Dame, 6, 11, 45, 49, 52, 54-55, 59, 70, 73-75, 81, 91, 93-94, 96-97, 105-106, 129, 141, 156, 163, 219, 222, 226-227, 234, 241, 244-245, 248-249, 251-252, 258, 263-265, 269-270, 303, 311, 313, 326, 351, 354, 359, 383. – ab., 138-139 ; v. Artaldus, Hugues, Jean, Urbain. – cellérier, v. Hugues, Pierre. – chantre, v. Guillaume. – convers, v. Hugues. – grangier, v. Pierre. –  moines, v. Barthélemy, Gérard, Hugues, Laurent, Seguinus.

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Index nominum

– pr., v. Jacques, Martin. – sous-pr., v. Geoffroy. Châlons[-en-Champagne], Marne, ch.-l. dép. – év., v. Guillaume. Champagne, – comté, 174, 278. –  comtes et comtesses, v. Blanche, Henri, Thibaud. Chareth, v. Quiéret. Charles, – comte de Flandre, 4. – comte de Valois, 371. Chartres, Eure-et-Loir, ch.-l. dép. – évêché, 351. – év., v. Renaud. Chasteillon, v. Châtillon[-sur-Marne]. Chastel, loc. non id., 303. Chastellon, Chastelon, Chasteyllon, Chastillon , v. Châtillon[-surMarne]. Châteaudun, Eure-et-Loir, ch.-l. arr. – vicomte, 246. Châtillon[-sur-Marne], Marne, Reims, ch.-l. cant., 278. – v. Gaucher (comte de Saint-Pol), Guy (fils aîné de Gaucher de Châtillon, comte de Saint-Pol), Guy III (comte de Saint-Pol), Hugues V (comte de Saint-Pol et de Blois), Hugues VI (comte de Saint-Pol, puis de Blois), Guy IV (comte de Saint-Pol), Jacques (seign. Leuze-en-Hainaut et Condésur-l’Escaut). Chauceris, v. Hugues. Chelers, Pas-de-Calais, Arras, Aubigny-en-Artois, 37, 218, 305-306, 332. – prév., v. Gualo. – v. Alulfus Wastiaus, Robert. Chercamp, v. Cercamp. Cherchin, Somme, Amiens, Doullens, Lucheux, 2. Chevallier, v. André. Chiercamp, v. Cercamp.

Chipilly, Chipeilli, Somme, Péronne, Bray-sur-Somme, 376. Chocques, C hokes , Pas-de-Calais, Béthune, Béthune-Sud ; v. Hugues. Cholart, v. Colard. Cirez, v. Quiéret. Cirpamp, v. Cercamp. Cîteaux, Cistercium, Cisterciensis, Cistiaus , Côte-d’Or, Beaune, NuitsSaint-Georges, Saint-Nicolas-lèsCîteaux. – abb. Notre-Dame, 138-140, 146-147, 151, 237-238. – ordre, 6, 294, 313, 351, 383. Clairfay, Somme, Amiens, Acheux-enAmiénois, Varennes, 319. – abb. Notre-Dame, 319. Clairmarais, Pas-de-Calais, arr. et cant. Saint-Omer. –  abb. Notre-Dame, 12, 24, 31-32, 38-39, 42-44, 50, 57, 63-64, 68, 80, 82, 88-89, 107-111, 124, 131, 152, 154, 181-183, 231, 381. – ab., v. Évrard, Godefroid, Guillaume. Clarembaud, Clarbaldus, Clarbaudus, Clarenbaudus, 51. – Insulanus, chan., 2. – Bouriel de Rocourt, 241. – de Wandonne, 38, 44. – frère de Jean de Diéval, 28, 36. Clarentinum, loc. non id. au sud d’Encre. – église Notre-Dame, 135, 137. Clarentinus, 291. Claromaresc, Claromaresch, v. Clairmarais. Clarumfagetum, v. Clairfay. Clémence, Clementia, – Boidine, 330. –  ép. de Meriaduel de Mortagne, 17, 19. Cleopha, pr. de Lucheux, 77. Clerefoisse, loc. non id. près d’Argoules, 279. Clerfai, Clerfay, v. Clairfay.

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Clericus, v. Adam (fils de Vivien de Pasen-Artois), Daniel (juré de Corbie), Jean d’Aubigny-en-Artois, Lambert (juré de Corbie). Clermont, Oise, ch.-l. arr. – comté, 250, 254. – v. Raoul, seign. de Nesle. Clers (li), v. Simon. Climenche, v. Clémence. Cloquant, Closcamp, Pas-de-Calais, Arras, cant. et comm. Aubigny-enArtois ; v. Felisse, Pierre. Cluny, Cluniacensis, Saône-et-Loire, Mâcon, ch.-l. cant. – ordre, 113. Cobide, v. Jean. Cociacum, v. Coucy[-le-ChâteauAuffrique]. Coiteles, v. Raoul. Colard, Colardus, Colars, Colart, – d’Agnez-lès-Duisans, 360, 379. – du Bailleulet, 330. – de la Crois, 330. – de Moyenneville, 331. – du Pont, 330. – de Tilloy-lès-Hermaville, 330. – li Asnes, 330. – Belme, 330. – Bruge, 330. – Crestien, 331. – Dodins, 330. – Godebers, 330. – Guibert, 331. – Hardis, 330 – li Mansniers, 330. – Pilepot, 330. – Roussel, 330. – Taut Saison, 330. – Werinfrois, 330. – fils de Guillaume Faverel, bourg. d’Arras, 295. – v. Hugues. Coleiz, Colet, v. Hugues, Raoul. Colembert, Colembiert, Pas-de-Calais, Boulogne-sur-Mer, Desvres. – seign., v. Jean. Colin, Colins

– li Asnes, 330. – Belins, 330. Combles, Somme, Péronne, ch.-l. cant. ; v. Simon. Conchy[-sur-Canche], Conchi, Pasde-Calais, Arras, Auxi-le-Château ; v. Jean. Condé[-sur-l’Escaut], Nord, Valenciennes, ch.-l. cant., 375. – seign., v. Jacques de Châtillon. Conon, Cono, – chât. de Bruges, 41. – frère de Guillaume II, seign. de Béthune et avoué d’Arras, 142. Constans, v. Guillaume. Constantinople (auj. Istanbul), Turquie, 143-144. Contay, Somme, Amiens, Villers-Bocage, 376. – v. Étienne. Copella, v. Coupelle[-Vieille]. Corbie, Corbeia, Corbeyensis, Somme, Amiens, ch.-l. cant., 117, 376. – abb. Saint-Pierre, 40, 117, 233, 273, 376. – ab., 376 ; v. Gautier, Nicolas. – pr., v. Erchelbaldus. – trésorier, v. Florent. – bourg., v. Robert Waubers. – chât., v. Raoul Candavène. – commune, 117. –  éch. et jurés, v. Daniel Clericus, Gautier Albus, Jean du Hamel, Lambert Clericus, Roger de Bolengel. – maire, v. Laurent. – prév., 117 ; v. Jean du Candas. – v. Gautier. Corbisun, v. Guillaume. Cordiers (li), v. Jacques. Cornet, v. Henfridus. Corteniacum, v. Courtenay. Cortois, v. Jean. Cosset, v. Baudouin. Coterel, v. Baudouin, Eustache, Jean, Pierre. Couchant, v. Jean.

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Index nominum

Coucy[-le-Château-Auffrique], Aisne, Laon, ch.-l. cant. ; v. Enguerran. Couillete, v. Agnès. Coullemont, C oulemont , Pas-deCalais, Arras, Avesnes-le-Comte ; v. Baudouin, Robert. Coullevant, v. Firmin. Coupelle[-Vieille], Pas-de-Calais, Montreuil-sur-Mer, Fruges ; v. Baudouin, Gualo, Robert. Courcelles[-le-Comte], Courceles, C ourcelles , C ourcheles , Pas-deCalais, Arras, Croisilles, 8. – v. Baudouin le Maieur, Gilles, Guillaume, Jean. Court (le), loc. non id. près de Contay, 376. Courtenay, Loiret, Montargis, ch.-l. cant. ; v. Robert. Courtrai (Kortrijk), Belgique, WestVlaanderen, ch.-l. arr. – dame, v. Béatrice, veuve de Guillaume, comte de Flandre, 341. Couture (La), Coutiur (le), porte de Saint-Pol, 271. Cras (li), v. Étienne. Crechi, v. Créquy. Creci, v. Crécy[-la-Chapelle]. Creciacum, v. Créquy. Crecques, Pas-de-Calais, Saint-Omer, Aire-sur-la-Lys, Mametz. – seign., v. Robert. Crécy[-la-Chapelle], Creci, Seine-etMarne, Meaux, ch.-l. cant., 263, 278. Créquy, Creki, Crequiacum, Pas-deCalais, Montreuil-sur-Mer, Fruges. – seign. (fictif), v. Bouchard. – v. Arnoul, Baudouin, Eustache, Oilardus, Oudard Marchadé (sénéchal de Ternois). Crespin, v. Baudouin (bourg. d’Arras), Robert (bourg. d’Arras). Cresson, v. Jean. Cressonniers (li), v. Jean. Cresteiz, Crestes, v. Adam, Jean.

Crestien, v. Colard. Cretiacum, v. Crécy[-la-Chapelle]. Crèvecoeur[-en-Brie], Crievecuer, Seine-et-Marne, Melun, Rozay-enBrie, 278. Crispinus, v. Crespin. Crois, v. Croix[-en-Ternois]. Crois (le), loc. non id., v. Colard. Croisette, Croisetes, Pas-de-Calais, Arras, Saint-Pol-sur-Ternoise. – prêtre, v. Gilbert. Croix[-en-Ternois], Pas-de-Calais, Arras, Saint-Pol-sur-Ternoise, 192, 352. – v. Renaud. Crokefer, v. Jean. Croke Orson, v. Baudouin. Crucesignatus, v. Wiardus. Crux Eremburgis, loc. non id. (près de Forceville ?), 319. Cuerlu, v. Curlu. Cuhem, Pas-de-Calais, Saint-Omer, Fauquembergues, Fléchin, 301. Culan, Cher, Saint-Amand-Montror, Châteaumeillant, 324-325. Cultura Sancte Marie, loc. non id. près de Rebreuve-sur-Canche, 197. Cumellum, v. Combles. Curlu, Somme, Péronne, Combles. – seign., v. Gérard. Cusantum, v. Culan. Cuveliere (li), v. Marge. Dam, v. Damme. Damfront, v. Domfront. Dammartin[-en-Goële], Seine-etMarne, Meaux, ch.-l. cant. – comté, 250. – comte, 372. – v. Renaud, comte de Boulogne. Damme, Belgique, West-Vlaanderen, Brugge, 322. Daniel, 91. – Clericus, juré de Corbie, 117. – seign. de Béthune et avoué d’Arras, 173, 204, 212. Dangi, v. Thibaud. Danrihier, v. Douriez.

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Daours, Somme, Amiens, Corbie ; v. Baudouin (seign. de Rollancourt), Roger. Dausse, v. Guillaume. Dautecloke, v. Hautecloque. Dauwez, Pas-de-Calais, Arras, Parcq, Auchy-lès-Hesdin et Rollancourt, 240. Dehirepont, v. Héripont. Denier, Pas-de-Calais, Arras, Avesnesle-Comte ; v. Simon. Deodatus, clerc, 38, 44. Dernancourt, Dernencurt, Somme, Péronne, Albert, 135. Desiderius, v. Didier. Devart, v. Diéval. Dierville, Pas-de-Calais, Arras, Croisilles, Ablainzevelle, 22, 331. – v. Jean. Diéval, Pas-de-Calais, Arras, Heuchin, 28, 36. – v. Alzo, Gautier, Jean. Didier, – év. de Thérouanne, 64. – prév., 22. Dieu (le) de [Mesnil-]Martinsart, 319. Diherevile, v. Dierville. Dihierpont, v. Héripont. Divart, Divarth, v. Diéval. Dodins, v. Colard. Doencamp, loc. non id. près de Rebreuve-sur-Canche, 197. Domfront, Orne, Alençon, ch.-l. cant., 254. Dommartin, Pas-de-Calais, Montreuilsur-Mer, Hesdin, Tortefontaine. – abb. Saint-Josse, 55. – pr., v. Hugues. – chan., v. Alelme, Dreu, Michel. Dompierre[-Becquincourt], Somme, Péronne, Bray-sur-Somme, 168, 169. – v. Bernard. Donnus Martinus, v. Dommartin. Donvest, v. Dauwez. Dors, v. Daours.

Dostrevile, Dostreville, v. Ostreville. Douai, Nord, ch.-l. arr. – chât., v. Gautier. Doubiemont, v. Beaumont. Douchy[-lès-Ayette], Douchi, Pasde-Calais, Arras, Croisilles ; v. Gautier, Gontran, Jean, Pierre. Doullens, Somme, Amiens, ch.-l. cant. – prieuré Saint-Sulpice, 334. – v. Robert Rufius. Douriez, Dourehier, Pas-de-Calais, Montreuil-sur-Mer, Campagne-lèsHesdin  ; v. Adam, Adam Quiéret, Hugues (II) Quiéret. Dourlens, v. Doullens. Dours, v. Daours. Drapier (li), Drapiers (li), v. Guillaume, Jean. Dreu, – chan., 34. – chan. de Dommartin, 55. – frère de la commanderie de l’Hôpital à Haute-Avesnes, 72. – d’Amiens, seign. d’Aubigny-en-Artois, 289-290, 328-330. – seign. de Bucquoy, 314. –  fils d’Hugues (II), seign. d’Auxi-leChâteau, 97. – v. Baudouin. Dreux, Eure-et-Loir, ch.-l. arr. – comte, v. Robert II. Drieuon, Drieus, Driex, v. Dreu. Drincham, Drincam, Nord, Dunkerque, Bourbourg ; v. Lambert. Driuon, Drius, v. Dreu. Droardus – prév. d’Aubigny-en-Artois, 2. – de Blangy-sur-Ternoise, 7. Drocae, v. Dreux. Drogo, v. Dreu. Duacum, v. Douai. Ducoise (li), v. Berthe. Duisans, Duisanz, Pas-de-Calais, arr. et cant. Arras, 148-150, 293, 296-297, 306.

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Index nominum

– v. Baudouin (prêtre). Dulci, v. Douchy[-lès-Ayette]. Dullendium, v. Doullens. Dumpierre, Dumpirra, v. Dompierre[Becquincourt]. Durs Deniers, v. Vincent. Duysans, v. Duisans. Dyervile, Dyerviler, v. Dierville. Eaucourt, Pas-de-Calais, Arras, Bapaume, Warlencourt-Eaucourt. – abb. Notre-Dame, 8, 130, 158, 216, 297. – ab., 297. Ebrardus, v. Évrard. Éclusier, Somme, Péronne, Bray-surSomme, 168, 169. Écoivres, Pas-de-Calais, Arras, SaintPol-sur-Ternoise, 329. – seign., 329. –  v. Eustache, Hugues, Jean, Michel, Robert. Ecques, Pas-de-Calais, Saint-Omer, Aire-sur-la-Lys ; v. Segardus. Écurie, Pas-de-Calais, Arras, ArrasNord ; v. Simon (chapelain de la cath. d’Arras). Efroidus, frère d’Anselme, seign. de Pasen-Artois, 9. Egelina, v. Aiglina. Egidius, v. Gilles. Eicelin, v. Acelinus. Ékelberg, Pas-de-Calais, Calais, CalaisCentre, Les Attaques, 310. Elaincort, v. Herlincourt. Elbertus, v. Eubertus. Éléonore, dame de Fontenoy et de Forceville, 319. Élisabeth, Elisabet, –  comtesse de Saint-Pol, 75, 77, 80, 82-83, 116, 118, 120, 124-125, 148-152, 154, 157, 160, 163, 167, 169, 171, 176, 179, 182, 184-188, 191-197, 200, 202-203, 206-209, 213-215, 217, 219, 221-223, 225-228, 230-231, 237-238, 242-245, 248-249, 251, 260, 264-265, 268.

– ép. de Guy de Souastre, 86. – fille de Baudouin le Blond de Sibiville, 234. – fille de Goscelin l’Oiseau, 251. – fille d’Hugues (II), seign. d’Auxi-leChâteau, 97. – sœur d’Hugues (II), seign. d’Auxi-leChâteau, 97. – v. aussi Isabelle. Élise, – ab. d’Étrun, 108. – du Fouet, 330. – de Toutencourt, 137. – Buticularia, 255. – Rousee, 330 – ép. de Bernard, fils d’Eustache de Sibiville, 94. – ép. d’Hugues Calvins, 51. – ép. d’Hugues de Talesac, 132. – ép. de Martin li Boutelliers, 354, 367. –  ép. de Nicolas de Magnicourt-enComté, 98. – ép. de Robert le Vert de Verchin-enTernois, 360. – fille d’Herenburgis de Berles, 90. – fille d’Hugues III, comte de Saint-Pol, 8. – fille d’Hugues (II), seign. d’Auxi-leChâteau, 97. – fille de Wermondus, maire de Méaulte, 291. – sœur aînée de Baudouin d’Aire, 220. – sœur de Jean Passart, 344. – sœur de Nicolas de Magnicourt-enComté, 98. Elizabet, Elizabeth, v. Élisabeth. Elnardus de Maresch, 50. Eltardus, ab. de Blangy, 124. Elysabeth, Elyzabeth, v. Élisabeth. Emma, Emme, – ép. de Colard Roussel, 330. – ép. de Nicolas, seign. de Bailleulmont, 259. – fille de Gamelo, 60. – sœur de Pierre de Fontaine, 152. Emmelos li Mausniere, 330.

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E naucort , E naucourt , v. Ignaucourt. Encre, Encra, Enchra, Encria, ancien nom d’Albert, Somme, Péronne, ch.-l. cant., 84, 118, 126, 160, 164, 168-169, 178, 201, 263, 266, 277-278, 291, 307, 319, 337, 349, 375-376, 380. – châtellenie, 102, 365, 380. – chât., 216, 349, 380 ; v. Jean Liebet, Jean d’Agnez-lès-Duisans. – commune, 85, 102, 266, 337, 380. – bourg., 85, 266, 337. – maire et jurés, 85, 87, 266, 337, 349, 380. – hôpital, 223-224. – mesure, 291. – pairs du château, 87, 137, 168-169, 376 ; v. Enguerran de Méaulte, Jean d’Authuille, Jean de Bouzincourt, Jean de Novavilella, Robert de Boisleux, Robert de Morlancourt. – prêtre, 349, 380. – prév., v. Godard. – prieuré Saints-Gervais-et-Protais, 103, 113, 128, 164, 170-171, 178, 365. – chan, v. Gautier Burdellus. – doy., v. Gautier Burdellus. – pr., 365. – seign., 170 ; v. Anselme Candavène (seign. d’Encre et Lucheux, puis comte de Saint-Pol), Guy IV de Châtillon (seign. d’Encre, puis comte de Saint-Pol), Yolande de Hainaut (comtesse de Saint-Pol, puis dame d’Encre). – v. Garin, Martin (meunier, dit Prepositus), Wenemarus. Enfant (l’), v. Baudouin, Guillaume. Enguerran, Engelramnus, Engelramus, Engelrandus, Engelrannus, Engerannus, – chât., 12. – clerc, 18, 61. – de Tributum (maître), clerc, 346. –  Candavène, comte de Saint-Pol, 6, 8-17, 19-24, 28-34, 36-38, 44, 59-60, 63.

– seign. de Gouves, 329. – de Beaurain, 74. – de Boves, chev., 117. – de Coucy, 190. – de Griboval, 196. – de Heilly, 206. – de Méaulte, chev., 137. – de Montcavrel, 42. – d’Olenaincort, 50. – de Rosière, 5. – de Tilloy-lès-Hermaville, 46, 66. – de Verchin-en-Ternois, 38-39, 42, 44, 57, 68, 124, 131, 145. – Louvel, 55, 66. – Maucions, 56. – fils d’Anselme Candavène, seign. d’Encre et Lucheux, puis comte de SaintPol, 27, 50, 52-54, 62, 67. – fils d’Enguerran de Beaurain, 74. – fils d’Hugues II, comte de Saint-Pol, 2-3. – fils d’Hugues d’Hestrus, 52, 70. –  fils de Meriaduel de Mortagne, 17, 19. – frère d’Henri de Bryas, 88, 107. – nepos de Gontran de Rosière, 17. Épaule (L’), Pas-de-Calais, Arras, Avesnes-le-Comte, Rebreuve-surCanche ; v. Arnoul. Épenchain, Pas-de-Calais, Arras, SaintPol-sur-Ternoise, Roëllecourt, 192, 288. – seign., v. Pierre. – v. Gautier. Éperlecques, Pas-de-Calais, SaintOmer, Ardres, 341. Eppouronne, v. Marie. Eps, Pas-de-Calais, Arras, Heuchin ; v. Anselme, Eustache, Jean. Équirre, Pas-de-Calais, Arras, Heuchin, 283. Érard, Erardus, – de Brienne, 174. – fils d’Herbert de Bouquemaison, 93. Erchelbaldus, pr. de Corbie, 84. Eremburgis, – de Berles, 90.

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Index nominum

– ép. de Guillaume Heibons, 165. Ergny, Pas-de-Calais, Montreuil-surMer, Hucqueliers. –  seign., v. Hugues d’Ocoche (bailli d’Arras, puis sénéchal de Ternois). Érin, Pas-de-Calais, Arras, Heuchin, 112. Erlaincort, v. Herlincourt. Erlebaldus, prév. de Bucquoy, 8. Ermena, v. Hermenen. Ermenfredus, Ermenfridus – Puche, bourg. d’Arras, 212. – fils de Robert Crespin, bourg. d’Arras, 272, 274-275. Erni, v. Erny[-Saint-Julien]. Erny, v. Ergny. Ernoldus, Ernoul, Ernous, Ernul, Ernulfus, v. Arnoul. Erny[-Saint-Julien], Pas-de-Calais, Saint-Omer, Fauquembergues. – seign., v. Hugues. Ertaldus, v. Artaldus. Es, v. Eps. Esclusiers, v. Éclusier. Escremiscieres, Escremisieres (li), Escremisseres (li), Escremissieres (li), v. Hugues, Hugues (éch. d’Aubigny-en-Artois), Jean (clerc), Nicolas (éch. d’Aubignyen-Artois). Escuri, v. Écurie. Eseke, v. Hézecques. Eskieres, v. Équirre. Espaut, v. Épaule (L’). Esperleke, v. Éperlecques. Esperrieres (les), loc. non id. près de Rebreuve-sur-Canche, 197. Espinehain, Espineham, v. Épenchain. Espourons, v. Jean. Esrachekaisne, v. Gilles. Essarts, Pas-de-Calais, Arras, Croisilles, Bucquoy ; v. Hugues. Estals (les), loc. non id., v. Hugues. Estevelles, Pas-de-Calais, Béthune, Lens ; v. Gautier. Estevenes, Estiene, Estieuenes, v. Étienne. Estinehen, v. Étinehem. Estraeles, v. Étrayelles.

Estrée[-Wamin], E strees , Pas-deCalais, Arras, Avesnes-le-Comte, 86, 120, 235. – éch., 120. Estriket, v. Jean. Estroumel, loc. non id. (près de Bucquoy ?) ; v. Gilles. Estruem, Estruenz, v. Étrun. Estrus, Estrut, v. Hestrus. Ethinehan, v. Étinehem. Étienne, – comte de Sancerre, 190. – év. de Noyon, 174. – de Contay, chev., 342. – du Péage, chev., 329-331. – de Querrieu, 206. – li Cras, 83. – fils d’Érard, fils d’Herbert de Bouquemaison, 93. – fils de Gamelo, 60. – frère d’Eustache de Béthonsart, 90. Étinehem, Somme, Péronne, Bray-surSomme, 376. – v. Gilles. Étrayelles, Pas-de-Calais, Arras, Aubigny-en-Artois, Camblain-l’Abbé ; v. Eustache. Étrun, Pas-de-Calais, arr. et cant. Arras. – abb. Notre-Dame, 30, 108, 149, 210, 242, 331, 336. – ab., v. Élise. –  convers, v. Baudouin, Hermarus, Pierre. Eubertus de Carency, 21, 90, 149. Eudes III, duc de Bourgogne, 174. Eulardus, frère de la commanderie de l’Hôpital à Haute-Avesnes, 72. Eustache, – III, comte de Boulogne, 4. – doy. d’Aubigny-en-Artois, 194, 218. – Blandins, éch. d’Aubigny-en-Artois, 58. – serviens de Guy de Châtillon, 184. – d’Agnez-lès-Duisans, chev., 76. – de Béthonsart, 90. – de Blangy-sur-Ternoise, 3.

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– de Brouilly, 81. – de Canteleu, chev., 57-59, 63, 71-72, 76-77, 90, 102, 107, 114, 124, 148-150. – de Créquy, 5. – d’Écoivres, 22, 30, 34. – d’Eps, 184. – d’Étrayelles, chev., 76. – du Fay, 42, 44, 57. – de le Forest, 331. – d’Hardecourt, 331. – d’Hestrus, 12-13, 35-37. – d’Houvigneul, 200, 210. – de Lulli, 84. – de Martinsart, 87. – de Sibiville, chev., 94. – de Tabar, 5. – de Wachin, 32. – Bedelin, 22. – Caudiaus, 329. – Coterel, 331. – li Marescaus, 330. – Morans, 330. – Stabularius, 244. – fils de Baudouin de Sibiville, 156. – fils d’Enguerran de Beaurain, 74. – frère d’Hugues (II), seign. d’Auxi-leChâteau, 97. – oncle de Guillaume Boteri, 19. Eustachie, Eustachia, – ép. d’Anselme Candavène, seign. d’Encre et Lucheux, puis comte de SaintPol, 25, 27, 77. – fille d’Hugues IV Candavène, comte de Saint-Pol (dame de Nesle), 77, 80, 83, 116, 125, 264, 293, 296-297. – fille de Gaucher de Châtillon, comte de Saint-Pol, 163, 173, 241. Eustachius, Eustacius, v. Eustache. Eustatia, v. Eustachie. Euvrardus, v. Évrard. Ève, Eva, – d’Arras, 330. – fille du meunier Martin, dit Prepositus d’Encre, 223-224. Évrard, Everandus, Everardus, Evrardus, 2.

– ab. de Clairmarais, 59, 64. – év. d’Amiens, 178. – prêtre, frère d’Alulfus de Lugy, 5. – de Bouret-sur-Canche, chev., 52, 74, 94. – de Grena, 370. – Frillez de Pierremont, 14, 17, 32, 36. – fils de Gamelo, 60. – fils de Lambert, 5. Faé (le), v. Thomas. Faneresse (li), v. Marie. Fastoul, v. Jean, chapelain de la cath. d’Arras. Faverench, v. Frévent. Faverel, v. Guillaume. Fay (Le), loc. non id. près de Fiefs, 182. – v. Baudouin, Eustache, Isaac, Robert, Yolande. Febvin[-Palfart], Pas-de-Calais, Saint-Omer, Fauquembergues, 38, 44. Fécamp, Seine-Maritime, Le Havre, ch.-l. cant. – abb. de la Trinité, 1, 7, 99-100, 115. – ab., v. Henri, Raoul. –  moines, v. Adelelmus, Renaud, Osmundus, Roger. Félicie, Felicia, fiancée de Baudouin, neveu d’Hugues de Talesac, 132. Felippes, v. Philippe. Felisse – de Cloquant, 330. – de Gauchin-Légal, 330. Felfuneiz, v. Fesfunes. Fermont, Pas-de-Calais, Arras, Aubigny-en-Artois, Capelle-Fermont ; v. Hugues. Feroul, moulin non id. (près de SaintPol ?), 307. Ferventium, v. Frévent. Fescheu, v. Ficheux. Fesfunes, v. Arnoul. Feverenc, Feverench, Feverens, Feverenz, v. Frévent. Feverin, v. Frévin[-Capelle]. Fevin, v. Febvin[-Palfart].

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Index nominum

Fevrenc, Fevrench, Fevrens, Fevrenz, v. Frévent. Fevres (li), v. Jacques. Fevrign, Fevrin, Fevring, v. Frévin[Capelle]. Ficheux, Pas-de-Calais, Arras, Beaumetz-lès-Loges, 295. Fiefs, Pas-de-Calais, Arras, Heuchin, 32, 38, 42, 44, 57, 68, 89, 111, 182-183, 381. – v. Herman, Mathieu. Fiennes, Pas-de-Calais, Calais, Guînes. – seign., 372. Fiermont, v. Fermont. Filescamps, Filescans, Firescans, Pasde-Calais, Arras, Avesnes-le-Comte, Lattre-Saint-Quentin, 114, 329. Firmin, Firminus, – Coullevant, 319. –  frère de Gervais, prév. de Pas-enArtois, 26. Fiscannum, v. Fécamp. Fiz, v. Fiefs. Flael, Flaellus, Flagellus, Flagelus, Flaiaus, Flaieus, Flaieux, – d’Agnez-lès-Duisans, 329. – v. Gautier de Moncheaux, sénéchal du comte de Saint-Pol. Flandre, Flandres, Flandria, – comté, 238, 364. – bailli comtal, 238. –  chancelier comtal, v. Gérard de Messines. – chapelain comtal, v. Baudouin. – comtes et comtesses, 172, 238 ; v. Baudouin, Charles, Guillaume, Guy de Dampierre, Marguerite, Philippe, Sybille, Thierry. – minister comtal, v. Bernard. – sénéchal, v. Robert II de Wavrin. – monnaie, 71. Flandrigna, Flandrina, Flandringna, – mère d’Hugues de Talesac, 132. – soeur de Gautier de Maurepas, 168, 169.

Flavermont, Flavartmont, Somme, Amiens, Doullens, Lucheux, 77. Fleaus, v. Flael. Florent, Florentius, – trésorier de Corbie, 84. – Havet, seign. de Forceville, 281, 319. Flos, loc. non id., v. Jean. Foillensis (vicus), Somme, Amiens, cant. et comm. Corbie, 117. Fonc Ourain, loc. non id. près de Bouretsur-Canche, 367. Fontaine[-lès-Boulans] ou Fontaine[-lès-Hermans], Fontaines , F ontes , Pas-de-Calais, Arras, Heuchin, 80, 283. – v. Baudouin, Guimerus, Hugues, Isaac, Pierre, Robert. Fontaine[-lès-Hermans], Fontanae Hermanni, Pas-de-Calais, Arras, Heuchin ; v. Pierre. Fontenoy, Fontenoi, Aisne, Soissons, Vic-sur-Aisne. – dame, v. Éléonore. Fontes, loc. non id. (près de Corbie ?), v. Guillaume. Forceville, Forcevile, Forchevile, F orcheville , Somme, Amiens, Acheux-en-Amiénois, 281, 319. – seign., v. Éléonore, Florent Havet. – v. Robert. Forest (le), loc. non id. (près de Bucquoy ?), v. Eustache. Forestarius, v. Mathieu. Forestiers (li), v. Simon. Foriere, v. Robert. Fouet (Le), Pas-de-Calais, Arras, Vimy, Acq ; v. Élise. Foufflin[-Ricametz], Foufelin, Fouflin, Pas-de-Calais, Arras, Saint-Polsur-Ternoise, 56, 261. Fouilloy, Foulloy, Somme, Amiens, Corbie. – seign., 376. Fourdin, v. Anselme, Jean. Fourier (le), v. Jacques. Fourniers (li), v. Baudouin, Gautier, Pierre.

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J.-F. Nieus, Les chartes des comtes de Saint-Pol

Fovea Heugot, loc. non id. (près de Forceville ?), 319. Fraipot, v. Frépot. Fraines (as), loc. non id., 283. Fraisnoe (le), v. Fresnoy (Le). Framecourt, F ramecort , Pas-deCalais, Arras, Saint-Pol-sur-Ternoise, 59, 260, 374. – prieuré Saint-Vulgan, 83, 260, 374. France, Franche, Francia (royaume), 364. – bouteillers, v. Guy, Guy IV de Châtillon (seign. d’Encre, puis comte de Saint-Pol). – chambellans, v. Gautier, Pierre de La Broce. –  connétables, v. Mathieu, Raoul de Clermont (seign. de Nesle). – conseillers royaux, v. Barthélemy de Roye, Gautier le Jeune. – rois, 254, 322, 351, 365 ; v. Louis, Philippe. François, 331. Frecellus, v. Frétel. Freessendis, ép. de Jacques Violete, 265. Fremecourt, v. Framecourt. Fremins, v. Jean. Frépot, Pas-de-Calais, Arras, Aubignyen-Artois, Magnicourt-en-Comté ; v. Alelme. Fresmolin, loc. non id. près de Morlancourt, 104. Fresnoy (Le), Pas-de-Calais, Arras, Vimy ; v. Jean, frère de la commanderie de l’Hôpital à Haute-Avesnes. Frétel, Frestaus, Frestels, Frestiaus, Fretaus, Freteaus, Fretels, Fretellus, v. Gérard, Robert. Freuchin, Freuchins, – dame, 270. – ép. d’Eustache Stabularius, 244. Freuecort, v. Fricourt. Frévent, Frevenc, Frevence, Frevench, Pas-de-Calais, Arras, Auxi-le-Château, 45, 49, 52, 54-55, 59, 73, 77, 81, 83, 91, 93, 95, 163, 179, 194, 206, 222, 226-227, 237, 244, 249,

265, 269, 354, 359, 367, 370, 374, 383. – abb., v. Cercamp. – bailli, 370 ; v. Jean Violete. – chapelain, v. Jean. – hôpital, 354, 367. – léproserie, 370. – maire et éch., 179, 370. – prév., v. Hugues. –  v. Adam, Henri, Henri l’Oiseau, Vivien. Frévillers, Frevileir, Frevilers, Pasde-Calais, Arras, Aubigny-en-Artois, 90. – v. Pierre, Segardus. Frévin[-Capelle], Freving, Pas-deCalais, Arras, Aubigny-en-Artois, 149. – v. Baudouin, Hugues, Jean Longhebars, Nicolas, Simon. Frevo, chapelain du comte de Saint-Pol, 83. Frevrenc, v. Frévent. Fricourt, Friecort, Somme, Péronne, Albert, 170, 171, 205. – seign., v. Gérard, Jean. – v. Anscherus, Jean. Frillez, v. Évrard de Pierremont. Friucourt, Friucurt, Friuecort, v. Fricourt. Frivileirs, v. Frévillers. Froide Espee, v. Killiens. Frois (li), 330. Frooulfus, chât. de Bergues-Saint-Winoc, 4. Fruges, Pas-de-Calais, Montreuil-surMer, ch.-l. cant. ; v. Arnoul. Fruicurt, Fruiecort, Fruiecourt, v. Fricourt. Fruis, Fruses, v. Fruges. Fruyecourt, v. Fricourt. Fuace, v. Simon. Fulbert, Fulbertus, – ab. d’Arrouaise, 22. – Cambarius, 2. Fulcherus, dit Judas, 18. Fulco

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Index nominum

– ab. d’Hasnon, 48. – pr. de Lucheux, 26-27, 55, 66. – prêtre, 20. Funtaines, v. Fontaine[-lès-Boulans] ou Fontaine[-lès-Hermans]. Furnes (Veurne), Furnae, Belgique, West-Vlaanderen, ch.-l. arr. – abb. Saint-Nicolas, 9, 17, 19, 48. – ab., v. Guillaume, Hugues. Galcerus, Galcherus, v. Gaucher. Galchin, Galcin, v. Gauchin[-Verloing]. Galfridus, v. Geoffroy. Galiez (le), v. Baudouin. Gallanda, v. Garlande. Gallincort, v. Warlincourt[-lèsPas]. Galo, v. Gualo. Galterus, v. Gautier. Gamelo, 60. – de Louez, chev., 210, 218. – de Morlancourt, 41, 67. – de Villers-Brûlin, 58, 90. Gamelon, v. Robert. Garbe, v. Mabille. Gard (Le), Gardum, Somme, Amiens, Picquigny, Crouy. – abb. Notre-Dame, 25. Garet, Garez, v. Païen. Garin, – év. de Senlis, 174. – doy. d’Allouagne, 136. – de Bécourt, 329. – de Béhencourt, chev., 345. – d’Encre, 2. – de Maresquel, 69. – d’Ovillers, 26. – de Vallières, 5. – Braibencons, 77, 83, 105-106. – li Goudaliers, 330. – Herench, 376. – de la Mare, 370. – Trepellus, 1. – fils aîné d’Hugues Aioul, 196. – fils d’Alard, 5. – fils du prêtre Baudouin, 5.

– fils de Bouchard, seign. (fictif) de Créquy, 384. Garlande, famille de ce nom  ; v. Guillaume. Garlencurt, v. Warlincourt[-lèsPas]. Garnier – d’Hamelincourt, 331. – d’Hendecourt, 331. – Willart, 331. Gaucher, Gauchier, Gauchiers, – de Châtillon, comte de Saint-Pol, 82, 102, 116, 118, 120, 124-126, 148-183, 189, 195, 217, 220, 222, 226, 237, 238, 244, 283, 332. – fils d’Hugues V de Châtillon, comte de Saint-Pol et de Blois, 278. – neveu d’Hugues V de Châtillon, comte de Saint-Pol et de Blois, 254. Gauchin[-Légal], Pas-de-Calais, Béthune, Houdain ; v. Felisse, Jean. Gauchin[-Verloing], Pas-de-Calais, Arras, Saint-Pol-sur-Ternoise  ; v. Guillaume, Robert. Gaufridus, v. Geoffroy. Gautier, Gauterus, 34, 331. – ab. de Corbie, 117. – chambellan du roi de France, 102. – chan. d’Aubigny-en-Artois, 90. – chât. de Douai, 47. – chev., 22. – d’Avesnes-sur-Helpe, comte de Blois, 246. – le Jeune, conseiller du roi de France, 102. – Burdellus, chan. puis doy. d’Encre, 164, 171, 178, 205. – Albus, juré de Corbie, 117. – de Penin, prêtre, 58. – prév. de Buneville, 94. – prév. de Sibiville, 94. – seign. de Heilly, 84, 117, 233. –  Flaieux de Moncheaux, sénéchal du comte de Saint-Pol, 38, 44, 54, 58-60, 62-63, 68, 70, 72-73, 75, 77, 84, 90, 93-94, 96, 129. – d’Achiet-le-Grand, 331.

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– d’Antan, 42. – d’Auberch, 280, 329. – d’Audincthun, 15-16, 28, 36, 50. – d’Averdoingt, 8, 13, 15, 19, 21, 23, 32, 36-39, 41, 46. –  de Bailleul-aux-Cornailles, 42-43, 50. – de Bourgacourt, 84. – de Corbie, 319. – de Diéval, 13, 15, 29, 36-37. – de Douchy-lès-Ayette, 60. – d’Épenchain, 17. – d’Estevelles, 90. – de Gommecourt, 122. – du Hamel, 117. – de Locre, 4. – de Maurepas, 168, 169. – de Piecort, 241. – de Ponte, 270. – de Vercol, 279. – le Blond, 32. – Boteri, 40, 43-44, 50, 69, 110. – Canis et Lupus, 14, 36. – li Fourniers, 330. – Jaquemot, 376. – li Merchiers, 330. – Pisat, 7. – Pissard, 19. – Polés, 118. – Potet, 370. – Preenevaire, 270. – li Ribaus, 330. – Rouel, 12. – Roussiaus, 330. – Visard, 55. – fils d’Adam de Frévent, 52, 55. – fils de Bernard, fils d’Eustache de Sibiville, 94. – fils de Mathieu de Bertrancourt, 26. – fils de Raoul Visard, 18. – fils de Richard, 24. – fils de Wiardus de Buneville, 73. – frère de Godard, prév. d’Encre, 26. – oncle de Baudouin de Séricourt, 105. – père de Jean, 24. Gavere, Belgique, Oost-Vlaanderen, Gent ; v. Rasse.

Gaverella, v. Gavrelle. Gaveren, Gavra, v. Gavere. Gavrelle, Pas-de-Calais, Arras, Vimy. – maire, v. Guillaume. Gay (le), v. Gérard. Gefridus, v. Geoffroy. Gelcing, v. Gauchin[-Verloing]. Gelduinus, ab. de Saint-Riquier, 10. Gelee, Geleie, v. Hugues. Geoffroy, – év. d’Amiens, 205. – maître de la commanderie de l’Hôpital à Haute-Avesnes, 46. – moine de Saint-Vaast d’Arras, 120. – pr. de Lucheux, 310, 312. – sous-pr. de Cercamp, 62. – de Tincques, 15. – père d’Henri Rabos, 304. Georges, Georgius, pr. de Labeuvrière, 136. Geraldus, v. Gérard. Geralotison, v. Gros-Tison. Gérard, Gerardus, Gerart, 74. – cellérier de Saint-André-au-Bois, 74. –  de Messines, chancelier de Flandre, 59. – de Roëllecourt, chan. de Saint-Pol, 10, 19-20. – maire, 32. – moine de Cercamp, 96. – d’Inchy, prêtre, 58. – pr. de Saint-Pierre d’Abbeville, 91. – seign. de Curlu, 171. – seign. de Fricourt, 126, 171. – d’Arvel, 154. – de Bailleul-aux-Cornailles, 302. – de La Barre, 91. – de Bours, 98. – de Bucquoy, 331. – du Burg, 194, 210. – d’Estrée-Wamin, chev., 120. – de Gouy-en-Ternois, 3. – de Grimbergen, 172. – de Grincourt-lès-Pas, 91. –  d’Herlincourt, chev., 93-94, 110, 145.

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Index nominum

–  de Moncheaux, chev., 83, 94, 96, 105-106, 108, 120, 129. – de Nédon, 20. – de Nigellula, écolâtre d’Amiens, 346. – de Ricquemaisnil, 52. – de Sus-Saint-Léger, 10. – de Verchin-en-Ternois, 2. – de Villers-Brûlin, 330. – de Wandonne, 38, 44. – Au Pié, 270. – Boutine, 270. – Cardon, 279. – le Gay, 331. – l’Oiseau, 251. – Senex, 51. –  fils d’Artaldus de Wachin, 32, 38, 44. – fils de Bouchard, seign. (fictif) de Créquy, 384. – fils de Meriaduel de Mortagne, 17. – fils de Robert (I) Frétel, chev., 97, 105, 149. – frère de Jean, seign. de Gommecourt, 284. – frère de Raimbaud, vicomte de SaintPol, 24. – nepos de Baudouin, prév. de Frévent, 55. – nepos d’Hugues d’Écoivres, 30. Gerautizon, v. Gros-Tison. Gerbalval, v. Griboval. Gerbodus de Molinghem, 3. Geroldus, v. Gérard. G eroltison , G erothtison , v. GrosTison. Gervais, Gervasius, prév. de Pas-enArtois, 26. Ghebaurval, v. Griboval. Gherart, v. Gérard. Gherlande, v. Garlande. Ghiertruvile, v. Guestreville. Giemés, v. Jumel. Gignes, v. Guînes. Gilbert, – ab. de Blangy, 7, 10. – prêtre de Croisette, 83. – pr. de Saint-Vaast d’Arras, 120.

– (II) d’Aire, seign. d’Averdoingt, 194, 196. – (I) d’Aire, 59. – de Bancourt, 26. – de Lillers, 20. – de Mortagne, 57, 105-106, 120. – Laban, 20. – Vavasor, 283. – frère d’Hugues, nepos de Guillaume Ier, chât. de Saint-Omer, 4. – frère de Baudouin et Robert du Fay, 80, 109. Gile, v. Gille. Giles, v. Gilles. Gille, – demoiselle, 330. – ép. de Jean l’Oiseau de Frévent, 383. Gillebertus, v. Gilbert. Gilles, – d’Angres, chapelain de la cath. d’Arras, 328. – Wardeavoir, chapelain de la cath. d’Arras, 328. – seign. de Bouzincourt, 331, 348. – seign. de Mailly-Maillet, 277. – seign. de Pas-en-Artois, 322. – d’Ablainzevelle, 331. – d’Authuille, chev., 345. – de Baillescourt, 353. – de Beaumont, 331. –  de Berlette, chev., 329-330, 366, 373. – de Bihucourt, 331. – de Capelle-Fermont, 330. – de Courcelles-le-Comte, 331. – d’Estroumel, 331. – d’Étinehem, chev., 318. – de Gommecourt, 331. – d’Hendecourt, 331. – d’Hestrus, 330. – d’Ignaucourt, 329. – de Marchaus, 331. – de Nédonchel, 131. – de Pas-en-Artois, 62. – de Poulainville, chev., 376. – de Saint-Amand, 331. – de Selinx, 98.

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– de Wandonne, chev., 315, 323. – Basins, 330. – Caperon, 331. – Esrachekaisne, 331. – Guerle, 330. – li Merchiers, 330. – Potage, 331. – le Tanneur, 370. – Willart, 331. –  beau-père de Jean, seign. de Gommecourt, 284. – ép. d’Ève, fille du meunier Martin, dit Prepositus d’Encre, 223-224. –  fils d’Henri de Bouret-sur-Canche, 367. Gillette, Gillete, – fille de Mathieu de Bapaume, 331. – sœur de Pierre de Fontaine, 152. Gilon, v. Gilles. Girardus, Giraudus, Giroldus, v. Gérard. Gislebertus, v. Gilbert. Givenchy[-le-Noble], Pas-de-Calais, Arras, Avesnes-le-Comte, 329. – v. Baudouin, Hellin, Mainard, Nicolas. Glagos, v. Simon. Glassellus, v. Arnoul. Goberus, prêtre, 32. Goce, frère de Simon Fuace, 27. Gocelinus, v. Goscelin. Godard, Godardus, 2, 38, 44. – prév. d’Encre, 26. – d’Ostreville, 88. – fils de Raimbaud, vicomte de SaintPol, 24, 29, 36-37. – frère d’Hugues, 34. Godebers, Godebert, v. Colard, Raoul. Godefroid, Godefridus, Godefrois, Godefroy, – ab. de Clairmarais, 12. – chancelier du comte de Saint-Pol, 7. – chan. de Lucheux, 2. – (maître), coûtre du chap. de Saint-Pol, 352. – moine de Saint-Bertin, 283. – de Belval, 55.

– de Louvain, frère d’Henri II, duc de Brabant, 289. – de Warlus, 120. – li Barbiers, 330. – Boteri, 32, 38, 44, 110. – li Harles, 330. – Palmart, 32, 38, 44. – beau-père de Baudouin Orilun, 5. – frère de Gautier d’Audinchtun, 50. – v. Jean. Godescalc, Godescalcus, Godescalz, Godeschalcus, – ab. d’Auchy, 7. – clerc, 55. – év. d’Arras, 22. Gohardus, v. Godard. Goi, v. Gouy[-en-Ternois]. Goiffridus de Saint-Pol, 2. Gommecourt, G ombecort , Pas-deCalais, Arras, Pas-en-Artois, 284. – seign., v. Jean. – v. Aubert, Gautier, Gilles, Robert. Gonay, v. Gosnay. Gondecourt, Gondercort, Nord, Lille, Seclin-Sud ; v. Robert. Gonfridus, v. Godefroid. Gontran, Gonterannus, – de Bancourt, 26. – de Douchy, 331. – de Harundinetum, 19. – de Rosière, 17. – nepos de Gontran de Rosière, 17. Goscelin, Goscelinus, Goselinus, – d’Orville, 2, 6, 9-10. – l’Oiseau, 251, 270. – fils de Baudouin d’Orville, 19. – moine de Saint-Vaast d’Arras, 120. Gosnay, Pas-de-Calais, Arras, Houdain ; v. Pierre, sénéchal de Ternois. Gosselinus, v. Goscelin. Gotran, Gotrannus, v. Gontran. Goudaliers (li), v. Baudouin, Garin, Hugues, Pierre. G oumecort , G oumecourt , v. Gommecourt. Gourdins, v. Jean.

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Gouves, Gouve, Pas-de-Calais, Arras, Beaumetz-lès-Loges, 329. – seign., v. Enguerran. Gouy[-en-Ternois], G oy , Pas-deCalais, Arras, Aubigny-en-Artois, 47, 229. – v. Gérard, Roger. Gouy[-Saint-André], Goy, Pas-deCalais, Montreuil-sur-Mer, Campagne-lès-Hesdin, 298. – v. Jean, Pierre Pigoul, Thomas Hanon. Gozelinus, v. Goscelin. Grandcourt, Grancourt, Somme, Péronne, Albert, 158, 216. – seign., v. Guy. Grandpré, Ardennes, Vouziers, ch.-l. cant. – comté, 278. Grandsart, Pas-de-Calais, Arras, Heuchin, Fiefs, 109, 131. Grantpré, v. Grandpré. Grars, v. Gérard. Gravis Cultura, Pas-de-Calais, Montreuil-sur-Mer, Fruges, Hézecques, 5, 50. Grégoire, v. Jean. Gremmes, loc. non id. (près d’Aubignyen-Artois ?), v. Averons. Gremuns, v. Bernard. Grena, Grenas, Pas-de-Calais, Arras, Avesnes-le-Comte, Pomméra  ; v. Évrard. Grenni, v. Grigny. Gresent, v. Vaast. Griboval, Pas-de-Calais, Arras, Heuchin, Fontaine-lès-Herman ou Lisbourg ; v. Arnoul, Enguerran. Griencurt, v. Grincourt[-lès-Pas]. Grigny, Pas-de-Calais, Arras, Parcq ; v. Hugues. Grimbergen, Grinbierge, Belgique, Vlaams-Brabant, Halle-Vilvoorde ; v. Gérard. Grincourt[-lès-Pas], Pas-de-Calais, Arras, Pas-en-Artois ; v. Gérard. Grinni, v. Grigny.

Groignars, Groignart, Groingnart, v. Pierre. Groingne, v. Bernard, Pierre. Grongnart, v. Groignart. Gros (li), v. Gualo, Guimerus. Grosenmi, v. Roger. Grossus, v. Gros (li). Gros-Tison, Somme, Amiens, Doullens, Lucheux, 9, 17, 48. Gualo, 51. – prév., 51. – prév. de Bucquoy, 21. – prév. de Chelers, 66, 133. – de Coupelle-Vieille, 9, 69. – d’Hézecques, 323. – d’Huclier, 38, 44. – de Tincques, 15-16, 23, 36. – li Gros, chev., 218. Gualterus, v. Gautier. Guarinus, Guerinus, v. Garin. Guerle, v. Gilles. Guestreville, Pas-de-Calais, Arras, Aubigny-en-Artois, Villers-Brûlin, 329. Guffridus, v. Godefroid. Guibert – maire, 120. – de Beaumont, 329. – Longes, 330. – v. Colard. Guido, v. Guy. Guiencurtis, v. Wiencourt[-l’Équipée]. Guifridus, Guifroi, Guifrois, v. Godefroid. Guillaume, Guillame, Guillelmus, Guilliaumes, 30. – ab. d’Anchin, 268. – ab. de Clairmarais, 31-32, 38, 44. – ab. de Saint-Nicolas de Furnes, 17. – archevêque de Reims, 106. – de Novavilla (maître), archidiacre de Blois, 351. – de Hangest, bailli d’Amiens, 372. – Faverel, bourg. d’Arras, 295. – chantre de Cercamp, 55, 62-63, 70. – Ier, chât. de Saint-Omer, 4.

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J.-F. Nieus, Les chartes des comtes de Saint-Pol

– IV, chât. de Saint-Omer, 59, 69, 72. – V, chât. de Saint-Omer, 302. – comte de Flandre, 341, 364. – comte de Joigny, 174. – II, comte de Ponthieu, 174. –  Quatreesperons, éch. d’Aubigny-enArtois, 76. – év. d’Arras, 362. –  év. de Châlons[-en-Champagne], comte du Perche, 174, 190. – év. de Langres, 174. – maire de Gavrelle, 120. – maître de la commanderie de l’Hôpital à Haute-Avesnes, 71-72, 74. – d’Oberc, moine de Saint-Vaast d’Arras, 120. – II, seign. de Béthune et avoué d’Arras, 97, 142. – seign. de Bucquoy, 331. – de Planques, seign. d’Heuchin, 340, 343. – seign. de Longueval, 318. – d’Anglesqueville, 1. – d’Auchonvillers, 60. – d’Ayette, 331. – des Barres, 174, 190. – de Boisleux, 84. – de Brévillers, 18, 21, 26-27, 35-36. – Agodé de Bryas, écuyer, 360. – de Courcelles-le-Comte, 331. – de Fontes, 117. – de Garlande, 102, 153. – de Gauchin-Verloing, 270. – d’Heraugieure, 331. – d’Hébuterne, 331. – d’Hézecquel, 323. – d’Honnecourt, 331. – de Longvillers, chev., 369. – de Marchiaus, 331. – de Matringhem, 32, 38, 44. –  de Sains-lès-Hautecloque, écuyer, 373. – de Sibiville, vavasseur, 156, 241. – des Roches, sénéchal d’Anjou, 174. – de Tingry, 43, 50. – le Baile, 48. – Boteri, 15, 19, 110.

– Constans, 330. – Corbisun, 22. – Dausse, 331. – li Drapiers, 330. – Heibons, chev., 165. – l’Enfant, 331. – Morau, 107. – li Parmentiers, 330. – Silvestre, 270. – Wagnier, 370. – fils de Baudouin le Blond de Sibiville, 234. – fils d’Eustache de Sibiville, 94. – fils d’Eustache Stabularius, 244. – fils de Gautier d’Audincthun, 50. – fils de Guillaume IV, chât. de SaintOmer, 69. – fils de Guillaume Faverel, bourg. d’Arras, 295. – fils de Mathieu de Rollepot, 252. – fils de Renaud Tatin, 32. – frère d’Henri Rabos, 304. Guimerus – clerc, 55, 68. – de Fontaine, 80, 83. – Grossus, 1. Guînes, Pas-de-Calais, Calais, ch.-l. cant. – comte, v. Arnoul Ier. – v. Mahaut, ép. d’Hugues V de Châtillon, comte de Saint-Pol. Guion, Guioz, v. Guy. Guirinfridus, 90. – ab. du Mont-Saint-Éloi, 27. – bourg. d’Aubigny-en-Artois, 76. – pr. d’Aubigny-en-Artois, 58. Guis, v. Guy. Gumbecurtis, v. Gommecourt. Gunfridus, v. Godefroid. Guy, Guydo, Guyon, Guys, Gydo, –  de Dampierre, comte de Flandre, 322. – III de Châtillon, comte de Saint-Pol, 278, 282-361, 363, 375, 380. – IV de Châtillon, seign. d’Encre, puis comte de Saint-Pol, 364-365, 368-383.

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Index nominum

– prêtre de Toutencourt, chapelain de la comtesse de Saint-Pol, 171, 205. – pr. de Lucheux, 18. –  Candavène, seign. de Beauval (fils d’Hugues III, comte de Saint-Pol), 6, 25, 41, 48, 50, 52-54, 59, 67-68. – seign. de Grandcourt, 158. – d’Ambrines, 329. – de Hautecloque, 194. – d’Houdain, chev., 61, 72, 77, 85, 97. – d’Huclier, 57. – de Moncheaux, chev., 241, 248. – de Noyelle-Vion, 329. – de La Roche-Guyon, 190. – de Souastre, 86. – de Toutencourt, 126. – de Wanquetin, 280. – Magnus, 3. – fils du bouteiller de Senlis, 190. – de Châtillon, fils aîné de Gaucher de Châtillon, comte de Saint-Pol, 163, 179, 184-185, 187, 189-190, 198-199, 201-202, 204, 206-214, 216, 218, 220, 222, 226, 237-238, 283, 332. – frère de Robert de Miraumont, 48. Gyvenchi, v. Givenchy[-le-Noble]. Habarcq, Habarc, Habarch, Pas-deCalais, Arras, Beaumetz-lès-Loges, 329. – seign., 329. – v. Bertous, Hugues. H achicourt , H acycourt , v. Achicourt. Hadewidis, Haduis, – ép. d’Arnoul de Fruges, 68. – ép. de Baudouin le Blond de Sibiville, 234. – ép. d’Henri de Bryas, 107. – ép. d’Herman de Fiefs, 89. – ép. de Roger, comte de Saint-Pol, 1. – d’Avesnes-le-Comte, mère de Mathilde, ép. d’Hugues (I), seign. d’Auxile-Château, 97. – sœur d’Adam de Roëllecourt, 32, 38, 44.

– sœur d’Hugues (II), seign. d’Auxi-leChâteau, 97. Haerardus, v. Érard. Haesta, v. Ayette. Haia Comitis, bois disparu à Bouret-surCanche, 6, 59, 222, 245, 270, 367, 383. Haie Connart (le), loc. non id. près de Frévent, 354. Haies, Haiie le Conte (le), v. Haia Comitis. Haiies (le), v. Eps. Haimerivilla, v. Hermaville. Haimo de Bapaume, 84. Hainaut, Hainonia, – comté, 364. – comtes et comtesses, v. Baudouin, Marguerite. Haistrel (le), loc. non id. près de Rebreuve-sur-Canche, 197. Haltavennes, v. Haute-Avesnes. Hamarvile, v. Hermaville. Hamel (Le), Somme, Amiens, Corbie ; v. Gautier, Jean (juré de Corbie). Hamelincourt, Hamelaincort, Hamelainecurt, Hameleincurt, Pas-deCalais, Arras, Croisilles ; v. Garnier, Rainelmus, Renerus. Hamellum, v. Hamel (Le). Ham[-en-Artois], Pas-de-Calais, Béthune, Norrent-Fontes. – abb. Saint-Sauveur, 83, 355, 374. Hangest[-en-Santerre], Hangesta, Somme, Montdidier, Moreuil  ; v. Aubert, Guillaume (bailli d’Amiens). Hanon, – de Montenescourt, 330. – v. Thomas de Gouy-Saint-André. Hanoniensis, v. Hainaut. Hanons, v. Hanon. Haonium, v. Hainaut. Haravesnes, Pas-de-Calais, Arras, Auxi-le-Château ; v. Jean. Harbonnières, Harbonieres, Somme, Montdidier, Rosières-en-Santerre; v. Pierre.

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Hardecourt, Pas-de-Calais, Arras, Vimy, Oppy ; v. Eustache. Hardis, v. Colard. Harles (li), v. Godefroid. Harmarvilla, v. Hermaville. Harundinetum, loc. non id., v. Gontran. Haseches, v. Hézecques. Hasina de Quevaussart, 283. Hasinval, v. Assonval. Hasli, v. Herly. Haslin, v. Roger. Hasnon, Hasnoniensis, Nord, Valenciennes, Saint-Amand-les-Eaux-RiveDroite. – abb. Saint-Pierre, 48. – ab., v. Fulco. Hasoi, v. Hazois (Le). Hatinangle, loc. non id. près d’Argoules, 279. Haute-Avesnes, Pas-de-Calais, Arras, Beaumetz-lès-Loges, 71. –  commanderie de l’Hôpital, 46, 71-72. – maître, v. Geoffroy, Guillaume. – frères, v. Bernard de Lucheux, Dreu, Eulardus, Jean du Fresnoy, Robert. Hautecloque, Hautecloke, Pas-deCalais, Arras, Saint-Pol-sur-Ternoise, 355, 374. – v. Guy. Haveis (as), loc. non id. à Pommier, 328. Havet, v. Hugues (fils d’Hugues III, comte de Saint-Pol), Florent (seign. de Forceville). Hawidis, Hawildis, v. Hadewidis. Haya, v. Haia Comitis. Haymeran, 76. Hazois (Le), Pas-de-Calais, Arras, Heuchin, Équirre, 283. Hazwidis, v. Hadewidis. Hearedus, v. Érard. Hébuterne, Pas-de-Calais, Arras, Pasen-Artois. – seign., 331.

– v. Guillaume, Robert. Hec, v. Ecques. Hecclx (?), loc. non id., v. Siger. Hecquet (Le), Pas-de-Calais, Arras, Aubigny-en-Artois, Agnères  ; v. Marge. Hédauville, Somme, Amiens, Acheuxen-Amiénois, 319. Heez, v. Eps. Heibons, v. Guillaume. Heilegunt, ép. de Gautier d’Audincthun, 16, 36, 50. Heilly, Heilli, Heilliacum, Somme, Amiens, Corbie. – seign., 376 ; v. Gautier. – v. Enguerran, Jacques (seign. de Pasen-Artois). Heistru, v. Hestrus. Hekeleberghe, v. Ékelberg. Heket, v. Hecquet (Le). Helchin, Helcin, v. Heuchin. Heldebertcamp, v. Humbercamp. Heldiardus, père d’Alondus, 18. Helewidis, v. Helvydis. Helin, v. Herlin[-le-Vert]. Hélisende, Helisendis, ép. d’Hugues II, comte de Saint-Pol, 2, 18, 77. Hellebusterne, v. Hébuterne. Helli, v. Herlin[-le-Vert]. Helliacum, v. Heilly. Hellin – Buticularius, bourg. d’Arras, 261. – d’Averdoingt, 329. – de Givenchy, 46. – de Sailly-au-Bois, 86. – (I) de Wavrin, 28, 36-37. – (II) de Wavrin, 329. – père de Jean, 192. Hellin, v. Herlin[-le-Vert]. Hellinnecourt, v. Herlincourt. Hellins, Hellinus, v. Hellin. Héloïse, Heloydis, fille d’Hugues Maleherbe, 60. Heluinus, v. Hellin. Helvydis, 76. – fille du meunier Martin, dit Prepositus d’Encre, 223-224.

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Index nominum

Helysabeth, v. Élisabeth. Helyxendis, v. Hélisende. Henaut, v. Hainaut. Hendecourt[-lès-Ransart], Pas-deCalais, Arras, Beaumetz-lès-Loges, v. Garnier, Gilles, Pierre. Hénencourt, Somme, Amiens, Corbie ; v. Pierre. Henfridus Cornet, 38, 44. Henri, Henrichus, Henricus, Henris, – ab. de Fécamp, 7. – chan. de Saint-Pol, 7, 10. –  (maître), chan. de Saint-Pol  (?), 19-20. – chapelain de la cath. d’Arras, 353. – III, roi d’Angleterre, 185. – II, comte de Champagne, 174. – II, comte de Bar-le-Duc, 175. – Ier, duc de Brabant, 144. – II, duc de Brabant, 289. – de Bourbourg, 8. – de Bouret-sur-Canche, 367. – de Bours, 71. – de Bryas, 75, 88, 107-108. – de Frévent, 7. – l’Oiseau de Frévent, chev., 52, 55, 74, 83, 93-94, 251. – Blokel, 5. – Rabos, 304. – fils de Goscelin l’Oiseau, 251. Heraugieure, Heraugrieue, loc. non id. (près de Bucquoy ?), v. Guillaume. Herbert, Herbertus, Herebertus, – de Pratum (chapelain de la cath. d’Arras), 284. – échanson d’Anselme Candavène, seign. d’Encre et Lucheux, puis comte de Saint-Pol, 27. – de Bouquemaison, 93. Herebusterna, Herebusterne, v. Hébuterne. Herenburgis, v. Eremburgis. Herench, v. Garin. Hereweghe, v. Nouvelle-Église. Héricourt, Pas-de-Calais, Arras, SaintPol-sur-Ternoise ; v. Adam (maître).

Héripont, Heripons, Somme, Péronne, Albert, Dernancourt, 266, 291, 337, 380. Herlincourt, Herlaincort, Pas-deCalais, Arras, Saint-Pol-sur-Ternoise, 307. – v. Gérard. Herlin[-le-Vert], Herlim, Pas-deCalais, Arras, Aubigny-en-Artois, Chelers, 15-16, 28, 33, 35-36, 51, 218, 285, 294, 307, 332, 360. Herly, Pas-de-Calais, Montreuil-surMer, Hucqueliers  ; v. Hugues, Robert. Herman, Hermanus, 68. – doy. d’Hesdin, 70. – de Fiefs, 89. Hermarus, – convers d’Étrun, 218. Hermaville, Pas-de-Calais, Arras, Aubigny-en-Artois, 329. – v. Jean, Marie, Roger. Hermenen, père d’Hugues, 22. Hermin, Pas-de-Calais, Arras, Houdain ; v. Robert. Hermmanus, v. Herman. Hersin[-Coupigny], Pas-de-Calais, Arras, Houdain ; v. Jacques, Richelmus, Robert. Hervé, Herveus, comte de Nevers, 189. Hés, v. Eps. Hesdin, Hesdinum, Pas-de-Calais, Montreuil-sur-Mer, ch.-l. cant., 101-102, 195, 302, 315, 323. – châtellenie, 329. – doy., v. Herman. – prieuré Saint-Georges, 268. – prév., v. Simon, Thomas. – pr., 195. – v. Lambert. Heseca, Hesecca, Heseche, v. Hézecques. Hesechela, v. Hézécquel. Heseches, Hesecka, Heseke, Hesekes, Heseque, v. Hézecques. Hespinehaim, v. Épenchain. Hesselin, v. Bertoul.

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Hesselinus de Morlancourt, 84. Hestrus, Hestru, Hestruz, Pas-deCalais, Arras, Heuchin ; v. Anselme (fils d’Alulfus), Alulfus, Baudouin, Enguerran (fils d’Hugues), Eustache, Gilles, Hugues, Isaac, Laivoldus (fils d’Hugues), Marie, Simon. Heuchin, Pas-de-Calais, Arras, ch.-l. cant., 220, 283, 299, 340. – bourg., v. Arnoul de Porta. – mesure, 299. – seign., v. Baudouin d’Aire, Baudouin de Planques, Guillaume de Planques. Heudebercamp, v. Humbercamp. Heudincort, loc. non id. près de Dompierre-Becquincourt, 168-169. Heudinville, v. Hédauville. Heustachia, v. Eustachie. Heuvins li Boutilliers, 329. Hézécquel, Pas-de-Calais, Montreuilsur-Mer, Fruges, Hézecques, 5. – v. Guillaume. Hézecques, Hezeke, Pas-de-Calais, Montreuil-sur-Mer, Fruges, 5, 145, 218. –  v. Arnoul, Bachelerius, Baudouin, Gualo, Robert, Roger. Hibernia, v. Irlande. Hierlin, v. Herlin[-le-Vert]. Hildeburgis, ép. de Vivien, fils d’Adam de Frévent, 52, 55. Hircus, v. Robert. Hiretier, v. Baudouin. Hisdings, Hisdinium, Hisdinum, v. Hesdin. Hochecourt, loc. non id. – seign., 342. Hodain, v. Houdain. Hogerus, v. Oger. Hondinghem, v. Audinghen. Honnecourt[-sur-Escaut], Nord, Cambrai, Marcoing ; v. Guillaume. Hopelgeri Mons, v. Hupylieri Mons. Horridavilla, v. Orville. Hosdain, Hosdainc, Hosdaing, Hosdem, Hosden, Hosdench, v. Houdain.

Hoste, Hostius, Hosto, v. Osto. Houchin, Pas-de-Calais, Béthune, Houdain ; v. Hugues, Marge. Houdain, Houdanum, Housdeng, Pasde-Calais, Béthune, ch.-l. cant., 28, 36, 71.  – doy., v. Renerus. – mesure, 14, 35-36, 307. – prév., v. Bero. – prieuré, 262. – seign., v. Anselme. – v. Hugues, Guy, Simon. Houssoye (La), Houssoie (le), Somme, Amiens, Corbie ; v. Hugues. Houvelin, Pas-de-Calais, Arras, Aubigny-en-Artois, Magnicourt-en-Comté ; v. Adam, Robert. Houvign, v. Houvin[-Houvigneul]. Houvigneul, H ouvignuel , Pas-deCalais, Arras, Avesnes-le-Comte, Houvin-Houvigneul  ; v. Eustache, Rainelmus. Houvin[-Houvigneul], Pas-de-Calais, Arras, Avesnes-le-Comte, 59, 327. – chev., v. Hugues. – v. Adam, Amauri, Osto, Roger. Hovelin, v. Houvelin. Hovignoel, v. Houvigneul. Hovin, Hoving, v. Houvin[-Houvigneul]. Huache, 370. Huardus, v. André. Hubert, Hubertus, – de Burgh, régent d’Angleterre, 184. – de Berles, 331. Huclier, Pas-de-Calais, Arras, Heuchin ; v. Gualo, Guy. Hudinum, v. Houdain. Hues, Huet, Huez, v. Hugues. Huflin, v. Houvelin. Hugues, Hugo, 2, 34. – ab. de Beaulieu, 12. – Ier, ab. de Cercamp, 9-10, 12. – II, ab. de Cercamp, 63, 77, 93-94. – ab. de Saint-Nicolas de Furnes, 48. – ab. de Marmoutier, 166, 167. – ab. du Mont-Saint-Éloi, 9.

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Index nominum

– ab. de Valloires, 59. – d’Ocoche, bailli d’Arras, puis sénéchal de Ternois (seign. d’Ergny), 305-306, 320, 328, 336, 342-343, 352, 369, 372, 377-378. –  Escremiscieres, bourg. d’Aubigny-enArtois, 76. – cellérier de Cercamp, 26. –  de Magnicourt-en-Comté, chan. de Saint-Pol, 32. – chapelain du chap. de Saint-Pol, 19, 23. – chât. de Beaumetz-lès-Loges, 41. – Lupus, clerc, 58. – II, comte de Saint-Pol, 2-3, 5, 384. –  III Candavène, comte de Saint-Pol, 2-8, 10, 18, 23, 59, 77, 216. – IV Candavène, comte de Saint-Pol, 27, 39, 41, 47-78, 82-151, 153, 159, 163, 191-192, 221, 225. – V de Châtillon, comte de Saint-Pol et de Blois, 163, 175, 179, 187, 189-190, 224-227, 229, 232-236, 239-243, 245-247, 250, 252-259, 261-263, 266-267, 269-282, 293, 297. – VI de Châtillon, comte de Saint-Pol, puis comte de Blois, 317, 321-322, 342, 349, 354, 356, 361, 364-369, 375, 380. – convers de Cercamp, 55. – Blistart, convers de Loos, 51. –  li Escremisseres, éch. d’Aubigny-enArtois, 58. – moine de Cercamp, 27. – prêtre, 15, 29, 32, 35-36, 38, 44. – prêtre, fils du prêtre Jean, 60. – prêtre, fils de Wincestrus, 19, 32. – prêtre de Saint-Pol, 21, 24. – prév., 74. – prév. de Frévent, 94. – prév. de Pas-en-Artois, 21. – pr. de Dommartin, 55. – li Bruns, pr. de Saint-Pry, 136. – (I) seign. d’Auxi-le-Château, 11, 97. – (II) seign. d’Auxi-le-Château, 97. – Candavène, seign. de Beauval, 117.

– seign. d’Erny-Saint-Julien, 301. – Ploukés, seign. de Pas-en-Artois, 255. – seign. de Puisieux, 331. –  de Wavrans, sénéchal du comte de Saint-Pol, 83, 88, 93-94, 96, 98, 105, 107-108, 110, 120-121, 124, 126, 129, 131, 153. – d’Averdoingt, 19, 42, 46. – du Bailleulet, chev., 71, 77. – de Bajus, 36. – de Beaumont[-Hamel], 347. – de Berneville, 120. – de Blangy-sur-Ternoise, 7. – de Bonnay, 117. – de Bryas, 32. – (I) de Bucquoy, 21. – (II) de Bucquoy, 331. – Infans de Bucquoy, 53. – du Fermont, 329. – de Chocques, 32, 38, 44. – d’Écoivres, 30. – des Essarts, 331. – des Estals, chev., 13, 16, 19, 24, 32-33, 36-37. – de Fontaine, 283. – de Frévin, 90, 148. – de Grigny, 5. – d’Habarcq, chev., 295. – d’Herly, 17, 35-36, 38, 44. – d’Hestrus, 5-7, 12, 19, 21, 35-36, 40, 52, 70. – d’Houchin, 330. – d’Houdain, 50. – d’Houvin, chev., 73-74, 94, 105, 156, 193. – de La Houssoye, chev., 348. – de Maneriae, 60. – de Magnicourt-en-Comté, 79, 98. – de Malannoy, 83, 92, 107, 121, 126. – de Mazinghem, 283. – de Mortagne, 118, 303. – de Nuncq, vavasseur, 105. – d’Ordre, chev., 369. – de Pernes, chev., 71, 77. – de le Poterie, 15. – de Ravenesbech, 20. – (I) de Roëllecourt, 29, 36, 51.

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– (II) de Roëllecourt, écuyer, 379. – Saccus de Rollepot, 52. – de Sus-Saint-Léger, 120. – de Talesac, 132. – de Tincques, 13, 15, 46, 58, 79. – de Verchin-en-Ternois, 3. – de Villari, 270. – de Villers-Brûlin, 330. – Rufus de Vimy, chev., 210. – de Wiencourt, 117. – Aioul, 196. – Boteri, 110. – Calvins, 51. – Cardun, 5. – Chauceris, 84. – Colard, 55. – Coleiz, 30. – li Escremisieres, 330. – Gelee, 105, 156. – li Goudaliers, 330. – Lagans, 79, 86. – Lupus, 190. – Maleherbe, 60. – le Maieur, 376. – li Mauvais, 34. – Paulus, 5. – le Plat, 270. – (I) Quiéret, 19, 32. – (II) Quiéret de Douriez, chev., 83, 97, 105, 110, 118, 166, 241. – (III) Quiéret, 331. – Rete, 331. – Segneres, 10. – le Telier, 331. – Tyrannus, chev., 24, 32, 38, 44. – le Vert, 14, 29, 33, 36-37, 51, 98. – Wascase, 60. –  fils d’Adam de Frévent, 52, 55  ; v. Hugues Gelee. –  fils de Baudouin I er Miete, seign. d’Aubigny-en-Artois, 8. –  fils de Baudouin II Tachons, seign. d’Aubigny-en-Artois, 97. – fils d’Enguerran de Beaurain, 74. – fils de Gamelo, 60. – fils de Guillaume Faverel, bourg. d’Arras, 295.

– fils d’Hermenen, 22, 30. – fils aîné d’Hugues (II), seign. d’Auxile-Château, 97. –  Havet, fils d’Hugues III, comte de Saint-Pol, 6, 60. – fils d’Hugues V de Châtillon, comte de Saint-Pol et de Blois, 278. – fils d’Hugues d’Ocoche, sénéchal de Ternois, 320. – fils de Mathieu de Rollepot, 252. – fils de Simon, seign. d’Oisy, 41. – frère de Baudouin, prév. de Frévent, 55. – frère de Jean li Babus de Bouquemaison, 248. – nepos de Guillaume Ier, chât. de SaintOmer, 4. Hukelires, v. Huclier. Humbercamp, Pas-de-Calais, Arras, Pas-en-Artois ; v. Baudouin, Pierre (chapelain de la cath. d’Arras). Hundingehem, v. Audinghen. Hunz, loc. non id., v. Anselme. Huon, v. Hugues. Hupiliermons, v. Hupylieri Mons. Huppi, v. Oppy[-en-Ternois]. Hupylieri Mons, loc. non id. près de Frévent, 45, 52, 55, 251. Hurepel, v. Philippe, comte de Boulogne. Hurtaux, v. Thomas. Husdein, Husden, v. Houdain. Huvin, v. Houvin[-Houvigneul]. Hydeburgis, v. Hildeburgis. Hysdinium, v. Hesdin. Iachobus, Iacobus, v. Jacques. Iave (l’), loc. non id., v. Jean. Ibertus, v. Ilbertus. Ide, Ida, – de Béthencourt, 330. – d’Avesnes-sur-Helpe, ép. d’Enguerran Candavène, comte de Saint-Pol, 22-23, 30. – ép. d’Adam de Frévent, 52, 55. Idora, fille d’Hugues (II), seign. d’Auxile-Château, 97. Ieronimus, v. Jérôme.

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Index nominum

Ierosolima, v. Jérusalem. Ignaucourt, Pas-de-Calais, Arras, Avesnes-le-Comte, Berlencourt  ; v. Gilles, Robert. Iherosolima, v. Jérusalem. Ilbertus, 122. – frère, 26. – de Mondicourt, 46. – du Quesnoy, 34. – fils de Mathieu de Bertrancourt, 26. – frère d’Hugues de Talesac, 132. Inchy, Inci, Pas-de-Calais, Arras, Marquion  ; v. Gérard (prêtre), Pierre (moine de Saint-Vaast d’Arras). Incisor, v. Richard. Incra, v. Encre. Infans, v. Hugues de Bucquoy. Ingelrannus, Ingelrammus, Ingeramnus, Ingerrannus, v. Enguerran. Ingliscavilla, v. Anglesqueville[l’Esneval]. Innocent, Innocentius, – II, pape, 6. Insulanus, v. Clarembaud. Ioannes, Iohannes, v. Jean. Iole, Iolendis, Iolent, v. Yolande. Iordanus, v. Jourdain. Iovigniacum, v. Joigny. Irlande, – prince, v. Henri III, roi d’Angleterre. Isaac, 7. – chapelain de Berteaucourt, 60. – du Fay, 38, 44, 57, 68. – de Fontaine, 283. – d’Hestrus, 70, 75. – frère d’Anselme, fils d’Alulfus d’Hestrus, 70. Isabelle, Isabel, Isabeldis, Isabellis, – dame d’Argoules, 279. – prév. d’Encre, 26. – d’Aveluy, 331. – d’Izel-lès-Hameau, ép. de Guillaume de Sains-lès-Hautecloque, 373. – li Ahaneresse, 330. – ép. de Guillaume Heibons, 165

– mère d’Eustachie, ép. d’Anselme Candavène, seign. d’Encre et Lucheux, puis comte de Saint-Pol, 27. – v. aussi Élisabeth. Isaïe, prêtre, 23. Iswaldus, pr. de Pas-en-Artois, 9. Iudas, v. Judas. Iuneium, v. Gosnay. Iunior, v. Jeune (le). Iuvenchi, Iuvenci, v. Givenchy[-leNoble]. Ivergny, Iverni, Pas-de-Calais, Arras, Auxi-le-Château, comm. GennesIvergny, 336. – v. Robert. Ives, Ivo, – clerc, 27. – comte de Soissons, 22. Izel-lès-Hameau, Pas-de-Calais, Arras, Aubigny-en-Artois, 329. – v. Isabelle. Jacques, Jakemes, Jakemon, Jakes, – Mauroi, bourg. d’Arras, 204. – pr. de Cercamp, 70. – de Châtillon, seign. de Leuze-en-Hainaut et Condé-sur-l’Escaut, 364. –  d’Heilly, seign. de Pas-en-Artois, 382. – d’Hersin-Coupigny, seign. de Rebreuve-sur-Canche, 367, 383. – d’Arras, 331. – de Savy[-Berlette], 90. – du Viés Pont, 330. – des Wés, 330. – Ammauri, 329. – Buticularius, 219. – li Cas, 330. – li Cordiers, 330. – li Fevres, 330. – le Fourier, 331. – li Magmiers, 330. – le Merchier, 370. – Poket, 331. – Violete, 193, 265. – fils de Gilles de Berlette, 366. – fils aîné de Jean Clericus d’Aubigny-enArtois, 134.

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Jaquemot, v. Gautier. Jaques, v. Jacques. Jean, 51. – ab. de Cercamp, 269. – ab. du Mont-Saint-Éloi, 2. – Violete, bailli de Frévent, 74, 83, 94, 96, 105-106, 129, 193, 222. – d’Arras, bailli de Saint-Pol, 218. – chan. du Mont-Saint-Éloi, 193. – chapelain, 27. – Fastoul, chapelain de la cath. d’Arras, 284. – le Rous, chapelain de Bucquoy, 314. – chapelain de Frévent, 270. –  de La Bassée, chapelain de l’évêché d’Arras, 194. –  d’Agnez-lès-Duisans, chât. d’Encre, 376. – Liebet, chât. d’Encre, 85. – clerc, 27, 34. – li Escremissieres, clerc, 58. – comte de Beaumont-sur-Oise, 190. – de Châtillon, comte de Blois, 278. – Ier, comte de Ponthieu, 49, 62. – convers de Saint-André-au-Bois, 69. – de Nesle (maître), doy. du chap. cath. d’Arras, 366, 373. – II, duc de Bretagne et comte de Richmond, 375. – du Fresnoy, frère de la commanderie de l’Hôpital à Haute-Avesnes, 71-72. – du Hamel, juré de Corbie, 117. – prêtre, 18, 60, 251. – prêtre de Lucheux, 310, 312. – de Saint-Pol, prêtre, 218. – du Candas, prév. de Corbie, 376. – seign. d’Argoules, 279. – d’Amiens, seign. d’Aubigny-en-Artois, 267. – seign. de Bailleulmont, 328-329. – seign. de Brimeux, 304. – seign. de Bucquoy, 314. – seign. de Colembert, 369. – seign. de Fricourt, 376. – seign. de Gommecourt, 284, 331. – seign. de Nesle, 116.

– (I) d’Acq, 34. – (II) d’Acq, 330. – d’Amplier, 285. – d’Arras, 98. – Clericus d’Aubigny-en-Artois, 134. – d’Authuille, chev., 126, 137. – d’Ayette, 331. – de Bailleul-aux-Cornailles, 218, 255. – de Bains, écuyer, 348, 371. – de Bello Grandi, vavassor, 171. – (I) de Boisleux, 28, 36. – (II) de Boisleux, 331. – du Bos, 331. – li Babus de Bouquemaison, 248. – de Bouzincourt, chev., 137. – de Boyelles, 331. – de Brévillers, 55. – de Bucquoy, 21-22, 30, 34. – de Canus, 67. – (I) du Castel, 122. – (II) du Castel, 331. – de Conchy-sur-Canche, chev., 187. – de Courcelles-le-Comte, 331. – de Dierville, 331. – de Diéval, 28, 36-37, 51, 98, 133. – de Douchy-lès-Ayette, 331. – (I) d’Écoivres, 28, 36. – (II) d’Écoivres, 329. – d’Eps, chev., 360, 367, 379. – du Flos, 330. –  l’Oiseau de Frévent, écuyer, 367, 383. – Longhebars de Frévin-Capelle, 329. – de Fricourt, chev., 329-331. – de Gauchin-Légal, 330. –  de Gouy-Saint-André, vavasseur, 333. – d’Haravesnes, 355. – d’Hermaville, 329. – de l’Iave, 330. – de Lattre-Saint-Quentin, 331. – de Logeast, 331. – de Malroi, 196. – de Martinpuich, 331. – de Mirebeau, 255. – Papeleus de Monchy, chev., 343. – de le Mote, 383.

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Index nominum

– de Norrent, 354. – de Novavilella, chev., 137. – de Noyon, maître, 142. – d’Ocoche, chev., 352, 379. – del Oumel, 330. – de Précourt, 383. – de Rosière, chev., 258. – de Sailly-en-Bucquoy, 331. – de Serinviler, 331. – de Serre, 331. – de Teneur, 330. – Brovelins de Villers-Brûlin, 329. – de Wancourt, 120. – de Wanquetin, 329. – des Wés, 330. – Alauamme, 330. – Alesin, 331. – li Asnes, 330. – Avechin, 331. – Baudris, 330. – Berlois, 259. – Bonnes, 330. – Bonsoi, 330. – Bouteus (sic, pour Bridous ?), 255. – Buridan, 331. – Cachons, 330. – le Cambier, 267. – le Carpentier, 331. – Cobide, 319. – Cortois, 241. – Coterel, 331. – Couchant, 370. – Cresson, 331. – li Cressonniers, 330. – Cresteiz, 30. – Crokefer, 331. – li Drapiers, 330. – Espourons, 330. – Estriket (maître), 331. – (I) Fourdin, 48. – (II) Fourdin, 331. – Fremins, 330. – Froment, 331. – Godefroid, 331. – Gourdins, 330. – Grégoire, 331. – Lebrun, 376.

– Lescot, 370. – le Maieur, 331. – Makeriaus, 330. – le Marinier, 376. – li Merchiers, 330. – Nedel, 331. – Nokés, 383. – le Nostre, 331. – Onfran, 331. – Paliart, 379. – Passart, 344. – Pesiel, 331. – li Petis, 330. – Porte Hors, 330. – Roussel, 376. – Roussiaus, 330. – Scutarius, 18. – Turelure, 330. – Vernes, 330. – Wasteblé, 370. – Waubert, 376. – de Béthune, ép. d’Élisabeth Candavène, comtesse de Saint-Pol, 230, 243. – fils d’Alelme, 251. – fils de Baudouin d’Anvin, 283. – fils de Baudouin le Blond de Sibiville, 234. – fils de Clarentinus, 291. – fils de Gautier, 24. – fils de Goscelin l’Oiseau, 251. – fils de Guillaume Faverel, bourg. d’Arras, 295. – fils de Hellin, 192. –  fils d’Hugues (II), seign. d’Auxi-leChâteau, 97. – fils de Lambert, 5. – fils de Robert, fils de Simon de Rocourt, 94. – frère d’Isaac, 7. – mari d’Ade de Baillescourt, 353. Jeanne – comtesse d’Alençon et de Blois, 364, 375. – Rousee, 330. – ép. de Pierre d’Auberch, 360. – fille de Philippe Hurepel, comte de Boulogne, 250, 254.

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Jeannette Morande, 330. Jeannot de Boiry-Sainte-Rictrude, 331. Jehan, v. Jean. Jehanain, Jehanes, v. Jeanne. Jehanet, v. Jeannot. Jehanete, v. Jeannette. Jehans, Jehanz, v. Jean. Jehenne, v. Jeanne. Jérôme, prêtre, 58. Jérusalem, 16, 36, 120, 137-138, 145, 151. Jeune (le), v. Gautier, conseiller du roi de France. Joigny, Yonne, Auxerre, ch.-l. cant. – comte, v. Guillaume. Jourdain – év. de Lisieux, 174. – de Tincques, 15. Judas, v. Fulcherus. Julienne, Juliane, – d’Arras, 331. – li Cate, 330. – li Waingneresse, 330. – li Waite, 330. Jumel, Pas-de-Calais, Montreuil-surMer, Campagne-lès-Hesdin, Beaurainville, 298. Kaieu, v. Cayeux. Karolus, v. Charles. Karon (le), Karons (li), v. Baudouin, Pierre, Tassars. Katerine, v. Catherine. Keres, Keret, Kerez, v. Quiéret. Kerllu, loc. non id., 347. Kerseke, v. Crecques. Kesnel (le), v. Quesnel (Le). Kierat, Kieret, Kiereth, v. Quiéret. Kierriu, v. Querrieu. Kikeree, v. Mahaut. Killiens – Froide Espee, 330. – Pilepot, 330. Kires, Kiret, v. Quiéret. Kiry, v. Quiéry[-la-Motte]. Kuhem, v. Cuhem. Kyrez, v. Quiéret. Laban, v. Gilbert.

Labeuvrière, Pas-de-Calais, Béthune, Bruay-en-Artois. – prieuré Notre-Dame – pr., v. Georges. Lagan, Lagans, v. Hugues. Laires, Pas-de-Calais, Saint-Omer, Fauquembergues, 32, 38, 40, 44. Laivodus, Laivoildus, Laivoldus, Laivolus, Laivulphus, Laivulus, – Bechet de Bailleul-aux-Cornailles, 54, 69, 73, 77. – de Montenescourt, 21-23. – fils d’Hugues d’Hestrus, 52, 70. – frère d’Hugues d’Averdoingt, 19. Lambelete, v. Marguerite. Lambert, Lambers, Lambertus, Lanbertus, 5, 330. – év. d’Arras, 2. – év. de Thérouanne, 116. – Clericus, juré de Corbie, 117. – de Bouzincourt, 67. – de Drincham, 4. – d’Hesdin, 18. – de Rebreuve-sur-Canche, 55. – Quiéret, 17. –  ép. d’Héloïse, fille d’Hugues Maleherbe, 60. – fils de Gualo, prév. de Chelers, 133. Langres, Haute-Marne, ch.-l. arr. – év., v. Guillaume. Lannoy, Pas-de-Calais, Arras, SaintPol-sur-Ternoise, Gauchin-Verloing ; v. Robert. Laon, Aisne, ch.-l. dép., 161. Lares, v. Laires. Larie, v. Sarah. Lattre[-Saint-Quentin], Pas-deCalais, Arras, Avesnes-le-Comte ; v. Jean. Laudunum, v. Laon. Laurent, Laurentius, 74. – moine de Cercamp, 63. – li Baillus, 330. – v. Robert. Layvulfus, Layvulphus, v. Laivoldus. Lebrun, v. Jean. Ledieu, v. Pierre, maire d’Omercourt.

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Index nominum

Legni, v. Ligny-[sur-Canche]. Lehericourt, v. Héricourt. Lehomo, loc. non id. près d’Éclusier, 168, 169. Leigni, Leingnacum, v. Ligny[-surCanche]. Leivoldus, v. Laivoldus. Lens, Lensium, Pas-de-Calais, Béthune, ch.-l. cant., 296, 311. Leodiensis, v. Liège. Lescot, v. Jean. Leuchodium, v. Lucheux. Leurens, v. Laurent. Leuval, v. Lewal. Leuven, v. Louvain. Levesca, v. Pierre. Lewal, Pas-de-Calais, Arras, Avesnesle-Comte, Barly ; v. Baudouin. Lexovium, Lexoviensis, v. Lisieux. Lianordis, v. Éléonore. Liborel, v. Arnoul. Licques, Pas-de-Calais, Calais, Guînes. – abb. Notre-Dame, 311-313. Liébert, Liebertus, convers de SaintAndré-au-Bois, 69. Liebet, v. Jean, chât. d’Encre. Lieborc, v. Lisbourg. Liegars Mignote, 330. Liège, Belgique, ch.-l. prov. – év., v. Robert. Ligiarde, ép. de Baudouin du Fay, 109. Lignereuil, Pas-de-Calais, Arras, Avesnes-le-Comte, 329, 343. – v. Manassès. Ligny[-sur-Canche], Ligniacum, Pasde-Calais, Arras, Auxi-le-Château, 55, 260. – prieuré Saint-Modeste, 95, 197. – seign., v. Baudouin. – v. Osto, W. Lille, Nord, ch.-l. dép., 341. Lillebonne, Seine-Maritime, Le Havre, ch.-l. cant., 254. Lillers, Lilleirs, Pas-de-Calais, Béthune, ch.-l. cant. ; v. Gilbert. Linerueles, v. Lignereuil. Lingona, Lingunensis, v. Langres.

Lisbourg, Lisborch, Lisburc, Pas-deCalais, Arras, Heuchin, 42. – bailli, 315. – v. Arnoul. Lisieux, Calvados, ch.-l. arr. – év., v. Jourdain. Liskensis, Liskes, v. Licques. Lisle, v. Lille. Livossart, Livaussart, Liveldsart, Pasde-Calais, Saint-Omer, Fauquembergues, Febvin-Palfart, 32, 38, 44, 152, 181, 374. Lochart, v. Audefridus, Pierre. Locre (Loker), Belgique, West-Vlaanderen, Ieper ; v. Gautier. Lodovicus, v. Louis. Logeast, Logest, Pas-de-Calais, Arras, Bapaume, Achiet-le-Petit, 122. Loker, v. Locre. – v. Baudouin, Jean, Robert, Vaast. Loisel, Loiseus, Loisiaus, v. Oiseau (l’). Lonc Villiers, v. Longvillers. Longa Cultura, loc. non id., 51. Longes, v. Guibert. Longhebars, Longhebart, v. Jean de FrévinCapelle. Longpré, Aisne, Soissons, Villers-Cotterêts. – prieuré Notre-Dame, 209. Longueval, Somme, Péronne, Combles. – seign., v. Guillaume. – v. Aubert. Longvillers, Pas-de-Calais, Montreuilsur-Mer, Étaples ; v. Guillaume. Lonweis, v. Louez. Loos, Los, Nord, Lille, Haubourdin. – abb. Notre-Dame, 13-16, 28-29, 33, 35-37, 51, 79, 90, 98, 133, 145, 253, 285, 294. – convers, v. Amand, Hugues Blistart, Robert, Roger. Lottinghen, Lotinghem, Pas-de-Calais, Boulogne-sur-Mer, Desvres ; v. Pierre. Louez, Pas-de-Calais, arr. et cant. Arras, Duisans ; v. Gamelo.

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J.-F. Nieus, Les chartes des comtes de Saint-Pol

Louis – VII, roi de France, 7. – VIII, seign. d’Artois, puis roi de France, 166, 172, 201-202, 206-207, 236. – IX, roi de France, 243, 246-247, 250, 308. Louvain (Leuven), Belgique, VlaamsBrabant, ch.-l. prov. ; v. Godefroid, frère d’Henri II, duc de Brabant. Louvel, Louvels, v. Enguerran, Nicolas. Lovaing, v. Louvain. Lovellus, v. Louvel. Lucas, Luca, archidiacre d’Arras, 8-9, 12. Lucheux, Luceium, Lucetum, Luceu, L uceus , L ucheium , L uchetum , Lucheu, Luciacum, Somme, Amiens, Doullens, 2, 68, 72, 102, 105-106, 120, 123, 125, 132, 157, 206, 270, 293, 300, 310-312, 317, 321-322, 324-325, 338-339, 350, 362, 375. – bailli, 362. – chât., 125. – châtellenie, 102. – commune, 125. – bourg., 125. – maire et éch., 125, 350, 362. – doy., v. Oger. – mesure, 263. – prêtre, v. Jean. – prieuré Saint-Léger, 2, 18, 27, 62, 72, 77, 122-123, 125, 132, 157, 188, 317, 321, 339. – moine, v. Arnoul. – pr., 57, 339, 362 ; v. Cleopha, Fulco, Geoffroy, Guy, Nicolas. – seign., v. Anselme Candavène, seign. d’Encre et Lucheux, puis comte de Saint-Pol. – tonloyer, 325. – v. Bernard (frère de la commanderie de l’Hôpital à Haute-Avesnes), Oger (chan. d’Arras). Ludovicus, v. Louis. Lugy, Pas-de-Calais, Montreuil-surMer, Fruges, 5, 276, 315, 323.

– v. Alulfus. Lulli, loc. non id., v. Eustache. Lupus, v. Hugues, Hugues (clerc). Lusi, v. Lugy. Lustinguehem, v. Lottinghen. Lusy, Luysy, Luzi, v. Lugy. Lyslebone, v. Lillebonne. Mabille, Mabilia, – Garbe, 333. – ép. de Godefroid d’Audincthun, 50. Magmiers (li), v. Jacques. Magnicourt[-en-Comté], Pas-deCalais, Arras, Aubigny-en-Artois, 29, 36, 210, 242. – v. Béatrice, Hugues, Hugues (chan. de Saint-Pol), Nicolas. Magnus, v. Guy. Mahaut, Mahaus, –  comtesse d’Artois et de Saint-Pol, 289-290, 297-298, 307-308, 310-313, 317, 320-321, 324, 329, 332, 337-339, 341, 349, 354, 356-358, 362, 370, 380. –  comtesse de Boulogne, 250, 254, 289-290. – Kikeree, 330. – Prieuse, 330. – de Guînes, ép. d’Hugues V de Châtillon, comte de Saint-Pol et de Blois, 279. – fille de Vaast de Logeast, 331. Mahieu, v. Mathieu. Maieur (le), v. Baudouin de Courcellesle-Comte, Hugues de Warloy-Baillon, Jean. M aignicor t , M aignicour t , v. Magnicourt[-en-Comté]. Maihieu, Maihus, v. Mathieu. Maillet, v. Mathieu. Mailli, v. Mailly[-Maillet]. Mailliacum, v. Mailly[-Raineval]. Mailly[-Maillet], Somme, Amiens, Acheux-en-Amiénois, 319. – seign., v. Gilles. – v. Baudouin. Mailly[-Raineval], Somme, Montdidier, Ailly-sur-Noye ; v. Nicolas.

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Mainard, Mainardus, 2. – chan. de Saint-Pol, 24. – de Béthencourt, 58, 77. – de Brouilly, 94. – de Givenchy-le-Noble, 46. – de Sibiville, fils d’Eustache de Brouilly, 81. – ép. de Berthe, sœur de Guillaume, fils d’Eustache de Sibiville, 94. Mainardsart, Mainartsart, loc. non id., 32, 38, 44. Mainil, v. Maisnil (Le). Mainssendis, fille de Gérard, seign. de Fricourt, 171. Maious, v. Robert. Mairesse, v. Agnès de Vandelicourt. Maisnil (Le), M aisnilium , Pas-deCalais, Arras, Saint-Pol-sur-Ternoise, 64, 116. – v. Adam, Robert. Maisnil[-lez-Huitz], Pas-de-Calais, Arras, Houdain. – chât., v. Alelme. Maius Monasterium, v. Marmoutier. Makeraus, Makerel, v. Makeriaus. Makerele, v. Marge. Makeriaus, v. Alard, Jean, Simon. Malannoy, Malagnoi, Malaunoi, Pasde-Calais, Béthune, Norrent-Fontes, Bourecq ; v. Hugues. Malborgne, v. Roger. Malebranke, v. Baudouin. Maleherbe, v. Hugues. Malgrinus, chapelain de l’év. d’Arras, 72. Malliacum, v. Mailly[-Maillet]. Mallinkehen, v. Molinghem. Malumalneium, v. Malannoy. Malrepast, v. Maurepas. Malroi, loc. non id., v. Jean. Mambuedon, v. Mathieu Maillet. Mametz, Somme, Péronne, Albert, 87. Manardus, v. Mainard. Manassès, Manasserus, – de Lignereuil, 210. – fils de Roger, comte de Saint-Pol, 1. Maneriae, loc. non id., v. Hugues.

Mangecort, Maniecorth, v. Magnicourt [-en-Comté]. Manilium, v. Maisnil (Le). Mansniers (li), v. Colard. Mantes, Seine-et-Oise, ch.-l. arr., 162. Maraus, v. Baudouin. Marc de Tincques, 46, 79. Marchadé, v. Oudard de Créquy, sénéchal de Ternois. Marchaus, Marchiaus, loc. non id., v. Gilles, Guillaume. Marchiennes, Nord, Douai, ch.-l. cant. – abb. Sainte-Rictrude, 21. Marchus, v. Marc. Marcianensis, v. Marchiennes. Marck, Pas-de-Calais, Calais, CalaisEst, 307, 310, 320. – dame, v. Mahaut, comtesse d’Artois et de Saint-Pol. – mesure, 310. Marcus, v. Marc. Mare (la), loc. non id., v. Garin. Mareolum, v. Maroeuil. Marescalle (li), v. Marie. Marescallus, v. Névelon (bailli d’Arras), Renaud. Marescaus (li), v. Eustache, Pierre. Maresch, loc. non id., v. Elnardus. Maresquel, Mareschel, Pas-de-Calais, Montreuil-sur-Mer, Campagne-lèsHesdin, 298. – v. Garin. Marge, Marga, Marges, Marghe, – d’Anvin, 330. – du Hecquet, 330. – de Houchin, 330. – li Cuveliere, 330. – Makerele, 330. –  ép. de Gautier de Maurepas, 168, 169. Marguerite, Margareta, Margerite, Margritain, Margrite, –  comtesse de Flandre et de Hainaut, 322. – de Capelle-Fermont, 330.

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– de le Vigne, 331. – Lambelete, 330. – ép. de Baudouin d’Aire, 220. –  de Sicile, ép. de Charles, comte de Valois, 371. – ép. de Gautier d’Avesnes-sur-Helpe, comte de Blois, 246. –  ép. d’Hugues (II), seign. d’Auxi-leChâteau, 97. – ép. d’Hugues Boteri, 110. – ép. de Jean, seign. de Gommecourt, 284. – ép. de Robert Maious de Rebreuve-surCanche, 197. – fille de Guy de Dampierre, comte de Flandre, 322. – fille d’Hugues (II), seign. d’Auxi-leChâteau, 97. – mère de Jean Passart, 344. –  veuve de Guillaume Faverel, bourg. d’Arras, 295. Marie, Maria, Marien, – comtesse de Ponthieu, 236. – de Caucourt, 330. – d’Hermaville, 267. – d’Hestrus, 330. – de Santers, 331. – li Barbiere, 330. – Boistiele, 331. – le Braconniere, 331. – li Cate, 330. – Eppouronne, 330. – li Faneresse, 330. – li Marescalle, 330. – Morande, 330. – Onneree, 330. – Ragane, 330. – Rollande, 330. – ép. de Baudouin d’Hézecques, 218. –  ép. de Baudouin, seign. de Rollancourt, 336. – ép. de Clarembaud Bouriel de Rocourt, 241. – ép. d’Eustache de Houvigneul, 200. – ép. d’Érard, fils d’Herbert de Bouquemaison, 93.

– ép. de Godefroid, moine de Saint-Bertin, 283. – ép. de Goscelin l’Oiseau, 251. – de Bretagne, ép. de Guy IV de Châtillon, seign. d’Encre, puis comte de Saint-Pol, 375, 380. – d’Avesnes-sur-Helpe, ép. d’Hugues V de Châtillon, comte de Saint-Pol, 242, 263, 266, 279. – ép. d’Osto d’Ambrines, 194. – fille de Baudouin le Blond de Sibiville, 234. –  fille de Gérard, seign. de Fricourt, 171. –  fille de Guillaume Faverel, bourg. d’Arras, 295. – fille d’Hugues (II), seign. d’Auxi-leChâteau, 97. – mère d’Arnoul de Fruges, 68. – sœur d’Eustache de Béthonsart, 90. – sœur de Nicolas de Magnicourt-enComté, 98. Marinier (le), v. Jean. Marles, Pas-de-Calais, Arras, Houdain ; v. Henri, chapelain de la cath. d’Arras. Marlich, loc. non id. près d’Herlin-leVert, 285. Marmoutier, Indre-et-Loire, Tours, Sainte-Radegonde. – abb. Saint-Martin, 217. – ab., v. Hugues. Maroia, Maroie, v. Marie. Maroeuil, Pas-de-Calais, Arras, ArrasNord. – abb. Sainte-Bertille, 292. Martin, –  meunier, dit Prepositus d’Encre, 223-224. – pr. de Cercamp, 62. – sous-pr. de Saint-Vaast d’Arras, 120. – de Morlancourt, 137. – li Boutelliers, 354, 367. Martinpuich, Martinpuch, Pas-deCalais, Arras, Bapaume ; v. Jean. Martinsart, loc. non id. (près de Bouretsur-Canche ?), 252.

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– v. Adam. Martinsart, Somme, Péronne, Albert, Mesnil-Martinsart, 319. – v. Eustache. Martinus, v. Martin. Masinghem, v. Mazinghem. Masnil, v. Maisnil (Le). Mathieu, Matheus, 171. – chan. du Mont-Saint-Éloi, 193, 194. – comte de Beaumont-sur-Oise, 155. – de Montmorency, connétable de France, 155, 174, 190. – doy. de Saint-Pol, 70. – hôte du prieuré de Lucheux, 18. – prév. de Cassel, 22. – de Bapaume, 331. – de Bertrancourt, 26. – de Béthonsart, chev., 76. – de Boulan, écuyer, 346. – de Fiefs, 381. – de Monchel, 330. – du Pont, 330. – de Rollepot, chev., 187, 194-195, 252, 268. – Aignart, 270. – Amisart, 376. – Forestarius, 270. – Maillet Mambuedon, 344. – le Tailleur, 331. – Treket, 262. – fils aîné de Goscelin l’Oiseau, 251. – frère d’Hugues (II), seign. d’Auxi-leChâteau, 97. Mathilde, Mathildis, Matildis, Matillis, Matthildis, – comtesse de Nevers, 198. – de Valhuon, 38, 44. – ép. d’Arnoul de Porta, bourg. d’Heuchin, 299. – ép. de Baudouin de Valhuon, 118. –  ép. d’Hugues (I), seign. d’Auxi-leChâteau, 97. – ép. de Jean, seign. de Bailleulmont, 328. – ép. de Robert de Bouret-sur-Canche, 252.

– ép. de Robert, fils de Simon de Rocourt, 94. – fille de Baudouin le Blond de Sibiville, 234. – fille d’Hugues (II), seign. d’Auxi-leChâteau, 97. – sœur d’Hugues de Talesac, 132. – v. aussi Mahaut. Matringhem, Matringehem, Pas-deCalais, Montreuil-sur-Mer, Fruges ; v. Guillaume. Matyldis, v. Mathilde. Maucions, v. Enguerran. Maughiers, v. Pierre. Maupine, v. Ode. Maupins, 330. Maurepas, Somme, Péronne, Combles ; v. Gautier. Mauroi, v. Jacques (bourg. d’Arras). Mausniere (li), v. Emmelos. Mauvais (li), v. Hugues. Mazinghem, Pas-de-Calais, Béthune, Norrent-Fontes ; v. Hugues. Méaulte, Somme, Péronne, Albert, 291. – maire, v. Wermondus. – v. Enguerran. Meaux, Seine-et-Marne, ch.-l. arr. – év., 254. Mech, v. Marck. Medunta, v. Mantes. Mehaus, Mehaut, v. Mahaut. Meingnicourt, v. Magnicourt[-enComté]. Meinil, v. Maisnil (Le). Meledunum, v. Melun. Melta, Melte, v. Méaulte. Melun, Seine-et-Marne, ch.-l. dép., 174, 190, 198, 243. Mengecort, Mennicurt, v. Magnicourt [-en-Comté]. Menrebus (le), loc. non id. près de Rebreuve-sur-Canche, 197. Merc, v. Marck. Merchier (le), Merchiers (li), v. Jacques, Jean, Gautier, Gilles, Pierre. Meriaduel de Mortagne, 17, 19.

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Méricourt[-l’Abbé], M erincort , Somme, Péronne, Bray-sur-Somme, 67, 233, 376. Mernes, v. Marles. Més, v. Metz (Le). Mescines, v. Messines. Mesnilium, v. Maisnil (Le). Mesnil[-Martinsart], Somme, Péronne, Albert ; v. Dieu (le). Messines (Mesen), Belgique, WestVlaanderen, Ieper ; v. Gérard, chancelier de Flandre. Metz (Le), Pas-de-Calais, Arras, arr. et comm. Aubigny-en-Artois, 329. Meunier (le), v. Renaud. Miauz, v. Meaux. Michel, Michaelis, Michieus, – chan. de Dommartin, 55. – de Belle-Avesnes, 330. – d’Écoivres, 329. – de Puisieux, 331. – Pipe, 330. – Robache, 330. Miete, v. Baudouin Ier, seign. d’Aubignyen-Artois. Mignote, v. Liegars. Mikiel, Mikieus, v. Michel. Milencort, v. Millencourt. Miliaduel, v. Meriaduel. Millencourt, Somme, Péronne, Albert ; v. Robert. Milly, Milliacum, Pas-de-Calais, Arras, Vimy, Avion ; v. Adam, bailli d’Arras. Milon, Milo, – archidiacre de Thérouanne, 7, 12, 20. – év. de Thérouanne, 7, 9-10, 12, 20, 22. – moine de Fécamp, 1. – de Sarton, 55. – fils de Gualo, prév. de Chelers, 133. – frère de Baudouin Orilun, 5. Miraumont, Somme, Péronne, Albert ; v. Guy, Robert. Mirebeau, loc. non id., v. Jean. Mirelmont, v. Miraumont. Miriaduel, v. Meriaduel.

Mirialmont, v. Miraumont. Moiemont, loc. non id. près d’Argoules, 279. Moiienevile, v. Moyenneville. Molaines, Moilammes, Pas-de-Calais, Arras, Vimy, Ablain-Saint-Nazaire ; v. Pierre. Molesme, M olimensis , Côte-d’Or, Montbard, Laignes. – abb. Notre-Dame, 2, 18, 321. – ab., v. Robert. Molinghem, Pas-de-Calais, Béthune, Norrent-Fontes ; v. Gerbodus. Mollaincourt, v. Morlancourt. Monasteriolum, v. Montreuil[-surMer]. Moncheaux, Moncellae, Moncels, Monces, Moncheaus, Pas-de-Calais, Arras, Saint-Pol-sur-Ternoise  ; v. Baudouin, Gautier Flaieux (sénéchal du comte de Saint-Pol), Gérard, Guy. Monchel, Pas-de-Calais, Arras, Aubigny-en-Artois, Berles-Monchel  ; v. Mathieu.  Monchels, Monchias, v. Moncheaux. Monchy[-Breton], Monchi, Monchiacum, Monchy, Monci, Pas-de-Calais, Arras, Aubigny-en Artois, 32, 38, 44, 262. – mesure, 262. – v. Jean Papeleus. Monciaus, v. Moncheaux. Mondicourt, Pas-de-Calais, Arras, Avesnes-le-Comte. – seign., v. Simon. – v. Ilbertus. Mondidier, v. Montdidier. Mondricurt, v. Mondicourt. Monesteriolum, v. Montreuil[-surMer]. Monjoia, v. Montjoie. Mons, bois disparu près d’Argoules, 279. Mons (les), v. Monts (Les). Mons, v. Monts[-en-Ternois]. Monsfortis, v. Montfort.

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Mons Gaudii, v. Montjoie. Mons Maurenciacus, Monsmorenciacus, v. Montmorency. Mons Sancti Eligii, v. Mont-SaintÉloi. Monsteruel, Monstrol, v. Montreuil[sur-Mer]. Montcavrel, Pas-de-Calais, Montreuil-sur-Mer, Étaples ; v. Enguerran. Mont de Marle (le), loc. non id. à Fiefs, 381. Montdidier, Somme, ch.-l. arr. – hôpital, 348. Montenescourt, M ontenescurt , Montenoiscoirt, Montenoiscourt, v. Hanon, Laivulus, Siger. Montfort[-l’Amaury], Yvelines, Rambouillet, ch.-l. cant. ; v. Simon. Montghai, v. Montjay[-la-Tour]. Montinocurtis, v. Montenescourt. Montjay[-la-Tour], Seine-et-Marne, Torcy, Claye-Souilly, Villevaudé. – prév., 210. Montjoie, Pas-de-Calais, Arras, SaintPol, Sibiville, 156, 234, 241. Montmorency, Seine-et-Oise, Pontoise, ch.-l. cant. ; v. Mathieu. Montreuil[-sur-Mer], Pas-de-Calais, ch.-l. arr. ; v. Baudouin. Mont-Saint-Éloi, Mont Saint Eloy, Pas-de-Calais, Arras, Arras-Nord. – abb. Saint-Vindicien, 10, 32, 34, 38, 44, 56, 66, 114, 134, 148, 193-194, 261, 280, 287-288, 309, 329, 343, 357. –  ab., 66, 309  ; v. Guirinfridus, Hugues, Jean. – chan., v. Jean, Mathieu, Simon. Monts (Les), Montes, Somme, Amiens, Doullens, Lucheux, 18, 132, 321. Monts[-en-Ternois], Monz, Pas-deCalais, Arras, Saint-Pol-sur-Ternoise, 64. – v. Nicolas, chan. de Saint-Pol. Morande, v. Jeannette, Marie. Morans, v. Eustache.

Morau – d’Anvin, 369. – v. Baudouin, Guillaume. Morchies, M orcies , Pas-de-Calais, Arras, Bertincourt ; v. Roger. Morel, v. Morau. Moreuil, Somme, Montdidier, ch.-l. cant. ; v. Bernard. Moriaus, v. Morau. Morinorum, Morinensis (episcopus), v. Thérouanne. Morlancourt, Morlaincort, Morlaincourt, Morlaincurt, Morleincurt, Somme, Péronne, Bray-sur-Somme ; v. Gamelo, Hesselinus, Martin, Robert. Morolium, v. Moreuil. Mortagne, Mortaigne, Mortannia, Pas-de-Calais, Arras, Avesnes-leComte, Rebreuve-sur-Canche, 228. –  v. Arnoul, Baudouin, Clémence, Enguerran, Gérard, Gilbert, Hugues, Meriaduel, Renerus. Morviler, loc. non id. près de Puchevillers, 257. Mote (le), loc. non id. (près de Frévent ?), v. Jean. Motte (La), Mote (le), Somme, Péronne, Bray-sur-Somme, Ville-surAncre ; v. Wautiguet. Moumés, v. Mametz. Moustier (le), loc. non id., v. Richard. Moyenneville, Pas-de-Calais, Arras, Croisilles ; v. Colard. Muncels, v. Moncheaux. Munci, v. Monchy[-Breton]. Nanteuil[-le-Haudouin], Nantolium, Oise, Senlis, ch.-l. cant.  ; v. Philippe. Nedel, v. Jean. Nédon, Pas-de-Calais, Arras, Heuchin. – prêtre, v. Alelme. – v. Gérard. Nédonchel, Pas-de-Calais, Arras, Heuchin, 131. – v. Gilles.

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Neele, v. Nesle. Nemus, loc. non id., v. Pierre, serviens de Guy de Châtillon. Nesle, Somme, Péronne, ch.-l. cant. – chât., v. Raoul. – seign., v. Eustachie (filles d’Hugues IV Candavène, comte de Saint-Pol), Jean, Raoul de Clermont. – v. Jean (maître), doy. du chap. cath. d’Arras. Neum, Neun, v. Nuncq. Neuville, Somme, Amiens, Doullens, Lucheux, 2, 18, 77, 317. Neuville[-au-Cornet], Pas-de-Calais, Arras, Saint-Pol-sur-Ternoise, 56. Neuville[-les-Convers], Pas-deCalais, arr. et cant. Arras, Bryas, 12, 32, 38, 44. Neuvillette, Pas-de-Calais, Montreuil-sur-Mer, cant. et comm. Campagne-lès-Hesdin, 298. Névelon, Nevelo, Marescallus, bailli d’Arras, 120. Nevers, Nièvre, ch.-l. dép. – comté, 190. – comtes, v. Hervé, Mathilde. Nichasius, frère de Jean Passart, 344. Nicolas, Nicholaus, Nicholes, Nicolaus, Nicole, 2. – ab. de Corbie, 84. – de Monts-en-Ternois, chan. de SaintPol, 19, 32. –  de Nigella, chan. de Saint-Pol, 19, 24. – clerc, 27. –  Escremissieres, éch. d’Aubigny-enArtois, 76. –  maire d’Hellin de Warlincourt-lèsPas, 46. – pr. de Lucheux, 62. – seign. de Bailleulmont, 259. – d’Agnez-lès-Duisans, 330. – Bechet de Bailleul-aux-Cornailles, 54, 62, 85. – de Brévillers, 38, 44. – de Frévin-Capelle, 34, 46, 58. – de Givenchy-le-Noble, 329.

– de Magnicourt-en-Comté, 98. – de Mailly-Raineval, 117. – du Pont, 330. – de Roëllecourt, 29, 36, 51. – de Villers-Brûlin, 58. – li Asnes, 330. – Louvel, 193. – Visars, 188. – fils d’Anselme, frère de Gamelo, 60. – fils d’Hellin de Givenchy, 46. – frère d’Isaac d’Hestrus, 75. Niedon, v. Nédon. Nielles[-lès-Bléquin], Pas-de-Calais, Saint-Omer, Lumbres ; v. Simon. Nigella, v. Nesle. Nigella, loc. non id. (peut-être Noyelle[Vion])  ; v. Nicolas, chan.de SaintPol. Nigellula, loc. non id., v. Gérard, écolâtre d’Amiens. Niles, v. Nielles[-lès-Bléquin]. Nivernum, Nivernensis, v. Nevers. Noevirele, loc. non id. (près d’Encre ?), 291. – v. Belinus. Noiele, v. Noyelle[-Vion]. Nokés, v. Jean. Noon, v. Nuncq. Normandie, Normannia, – duc, v. Henri III, roi d’Angleterre. Norrent[-Fontes], Norrem, Pas-deCalais, Béthune, ch.-l. cant.  ; v. Jean. Nostre (le), v. Jean. Nouvelle-Église, Nova Domus, Pasde-Calais, Saint-Omer, Audruicq, 311. Novavilella, loc. non id. près d’Encre, v. Jean. Nova Villa, Novavilla, v. Neuville, Neuville [-au-Cornet], Neuville [-les-Convers] et Neuvillette. Novavilla, loc. non id., v. Guillaume (maître), archidiacre de Blois. Noviomum, v. Noyon. Noyelle[-Vion], Pas-de-Calais, Arras, Avesnes-le-Comte ; v. Guy.

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Index nominum

Noyon, Oise, Compiègne, ch.-l. cant. – abb. Saint-Barthélemy, 168-169. – év., v. Étienne. – v. Jean (maître). Nueve Vile, v. Neuville. Nuevile, loc. non id., v. Pierre. Nuncq, Pas-de-Calais, Arras, Saint-Polsur-Ternoise, 55, 59, 217. – vavasseur, v. Hugues. – v. Oger, Roger. Oberc, v. Auberch. Oblinghem, Pas-de-Calais, Béthune, Béthune-Nord ; v. Baudouin. Ocoche, Ococh, Pas-de-Calais, Arras, Saint-Pol-sur-Ternoise, Maisnil ; v. Hugues (bailli d’Arras, puis sénéchal de Ternois), Jean. Oda, v. Ode. Odardus, v. Oudard. Ode, – Maupine, 330. – sœur d’Hugues (II), seign. d’Auxi-leChâteau, 97. – sœur de Pierre de Fontaine, 152. Odengetune, v. Audincthun. Odgerus, v. Oger. Odingetun , Odingetune, v. Audincthun. Odo, v. Eudes, Oudard. Oede, v. Ode. Oedele, v. Sarah. Œuf[-en-Ternois], Oes, Oeth, Pas-deCalais, Arras, Saint-Pol-sur-Ternoise. – prieuré Saint-Martin, 166-167. – v. Henri. Oger, Ogerus, Ogiers, 2. –  de Lucheux, chan. d’Arras, 72, 74, 77. – doy. de Lucheux, 46, 55, 59. – prév. du chap. de Saint-Omer, 4. – prév., 18, 27. – de Nuncq, 52. – Cambarius, 18, 27. – Wireiz, 21. – v. Pierre. Oilardus, 5.

– de Créquy, 40, 43, 57. Oise, rivière, 189. Oiseau (l’), Oisax, Oiseaus (li), Oiseux (l’), v. Gérard, Goscelin, Henri de Frévent, Jean, Thibaud. Oisy, Oisi, Pas-de-Calais, Arras, Marquion. – seign., v. Hugues, Simon. Olenaincort, loc. non id., v. Baudouin, Enguerran, Simon. Olhain, Olhem, Pas-de-Calais, Arras, Houdain, Fresnicourt ; v. Simon. Olivier, Oliviers, 330. Omencort, Omercourt, loc. non id. près de Warloy-Baillon, 291. – maire, 376 ; v. Pierre Ledieu. Onfran, v. Jean. Onneree, v. Marie. Oppy[-en-Ternois], Pas-de-Calais, Arras, Avesnes-le-Comtes, Beaudricourt, 292. – prév., 292. – seign., v. Alelme de Beaurain. – v. Baudouin. Ordre, Pas-de-Calais, Boulogne-surMer, Boulogne-Sud, Wimille  ; v. Hugues. Orelgon, Orelion, v. Orilun. Orevilla, v. Orville. Orilun, v. Baudouin. Orival, loc. non id. près de Penin. Orivila, Orivileh, Orivilla, v. Orville. Orléans, Loiret, ch.-l. dép. ; v. André, doy. du chap. cath. d’Arras. Orville, Orrenville, Orreville, Orrivila, Pas-de-Calais, Arras, Pas-enArtois, 334, 375. – v. Alelme (chan. d’Arras), Baudouin, Goscelin, Robert. Osmundus, moine de Fécamp, 1. Ostiarus, v. Wazo. Osto – d’Ambrines, 194, 343-344. – d’Houvin, 79, 86, 120, 145. – de Ligny-sur-Canche, 105, 120. – d’Ovillers, 126. – de Vaudringhem, 15, 43.

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J.-F. Nieus, Les chartes des comtes de Saint-Pol

– fils d’Enguerran de Beaurain, 74. – mari d’Herenburgis de Berles, 90. Ostreville, Pas-de-Calais, Arras, SaintPol-sur-Ternoise, 32, 38, 44, 192. – v. Godard. Othes, Othon, Oto, v. Osto. Oudard, Oudardus, Marchadé de Créquy, sénéchal de Ternois, 286-287. Oumel, loc. non id. (près d’Aubigny-enArtois ?), v. Jean. Ouneree, v. Onneree. Oupi, v. Oppy[-en-Ternois]. Outreau, Outreyaue, Outriaue, Pasde-Calais, Boulogne-sur-Mer, Samer, 372. Ouvin, v. Houvin[-Houvigneul]. Ovillers[-la-Boisselle], Somme, Péronne, Albert, 348, 371. – prêtre, 348. – v. Garin, Osto. Ovin, v. Houvin[-Houvigneul]. Ovinuel, v. Houvigneul. Oylardus, v. Oilardus. P., prêtre, 166. Paas, v. Pas-en-Artois. Paiage, v. Péage (Le). Païen, Paganus, – Garet, 67, 84, 87, 160. – v. Benoît de Pomméra. Palendijk, Paledhingedic, Nord, Dunkerque, cant. et comm. Bourbourg, 4. Paliars, Paliart, v. Baudouin, Jean. Palmart, v. Godefroid. Panier, v. Baudouin d’Aveluy. Papeleus, v. Jean de Monchy. Paris, Parisius, 155, 172, 307, 316, 364, 372. –  monnaie, 91, 94, 97, 105, 135, 138-139, 142, 146-147, 151, 163-165, 171-173, 196, 201-202, 204, 206, 209, 211-212, 214-215, 222, 226-227, 237, 240-241, 259, 264-266, 272, 274-275, 280, 284, 287, 291, 298, 300, 302, 307-308, 311-313, 319, 322, 324-325, 328,

341, 343, 349-350, 356-359, 364, 367, 370-371-372, 376, 379, 383. – prieuré Saint-Martin-des-Champs, 38, 44, 55, 103, 113, 128, 365. – pr., 128, 197. – prieuré du Temple, 364, 372. – ordre, 347. Parmentiers (li), v. Guillaume. Pas-en-Artois, Pas, Passus, Pas-deCalais, Arras, ch.-l. cant., 382. – commune, 382. – maire et éch., 382. – prév., 26, 91. – prieuré Saint-Martin, 12, 38, 44. – pr., v. Iswaldus. – seign., v. Anselme, Baudouin, Gilles, Hugues Ploukés, Jacques d’Heilly, Robert. – v. Simon, Vivien. Passars, Passart, v. Jean. Paulus, v. Hugues. Pavellons, v. Thomas. Péage (Le), Pedagium, Pas-de-Calais, Arras, Vitry, Éterpigny ; v. Étienne. Peleus, 331. Penin, Penyn, Pas-de-Calais, Arras, Aubigny-en-Artois, 336, 344, 366, 373. – v. Gautier (prêtre). Perche, 190. – comte, v. Guillaume (év. de Châlons[en-Champagne]). Perier (le), loc. non id. près de Penin, 344. Pernes[-en-Artois], Pernae, Pas-deCalais, Arras, Heuchin, 71, 264. – v. Hugues, Robert, Thomas. Péronne, Perona, Somme, ch.-l arr. – chât., v. Pierre. Perron, v. Pierre. Perticum, v. Perche. Pesiel, v. Jean. Petis (li), v. Jean. Petram, v. Alelme. Petra Mons, v. Pierremont. Petrus, v. Pierre. Philippa, ép. d’Érard de Brienne, 174.

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Index nominum

Philippe, Philippus, Phylippus, – archidiacre de Thérouanne, 20. –  Hurepel, comte de Boulogne, 250, 254. – comte de Flandre, 8, 21-22, 41, 59. – II Auguste, roi de France, 101-102, 155, 161, 162, 172, 174, 177, 189-190, 198-199, 201-202. –  IV le Bel, roi de France, 324-325, 364. – év. de Beauvais, 174. – d’Averdoingt, 79. – de Nanteuil, 126, 210. Pié (Au), v. Gérard. Piecort, loc. non id., v. Gautier. Pieremont, v. Pierremont. Pierre, Pieres, Pieron, – Seymel, bailli d’Amiens, 351. – cellérier de Cercamp, 55, 59, 70. –  de La Broce, chambellan du roi de France, 324-325. – d’Humbercamp, chapelain de la cath. d’Arras, 344. – chât. de Bray-sur-Somme, 62. – chât. de Péronne, 41. – comte de Bretagne, 174, 247. – convers d’Étrun, 218. –  (maître), doy. de Bray-sur-Somme, 135. –  doy. du chap. cath. de Thérouanne, 74. – év. d’Arras, 97, 106. – év. de Thérouanne, 282. – grangier de Cercamp, 55. – Ledieu, maire d’Omercourt, 376. – d’Inchy, moine de Saint-Vaast d’Arras, 120. – de Berles, prêtre, 58. – prév., 270. – de Béthisy, prévot d’Amiens, 126. – pr. de Biencourt, 55. – seign. d’Épenchain, 288. – seign. du Quesnel, 300. – de Gosnay, sénéchal de Ternois, 241, 248. – de Nemore, serviens de Guy de Châtillon, 218.

– trésorier du chap. de Saint-Pol, 116. – d’Arras, 330. – d’Arras Bon Chiers, 330. – d’Auberch, écuyer, 360. – de Bosco, 194. – de Cloquant, 330. – de Douchy-lès-Hayette, 331. – de Fontaine, 99-100, 152. – de Fontaine-lès-Hermans, 283. – li Cambers de Frévent, 74, 94, 105. – de Frévillers, 98. – Pigoul de Gouy-Saint-André, 333. – d’Harbonnières, 291. – d’Hendecourt, 331. – d’Hénencourt, 347. – de Lottinghen, chev., 194, 219. – de Molaines, 331. – de Nuevile, 331. – de Villers-Bretonneux, 117. – Bilagae, 46. – Caperon, 270. – Cardons, 382. – Causse, 210. – Coterel, 331. – li Fourniers, 330. – Groignart, 314, 331, 353. – Groingne, 330. – li Goudaliers, 330. – li Karons, 330. – Levesca, 22. – Lochart, 331. – li Marescans, 330. – Maughiers, 330. – li Merchiers, 330. – Oger, 330. – Potiers, 330. – Rufus, 29, 36. – Soihier, 331. – Videlaine, 331. – Widrele, 331. – Willart, 331. – fils de Guillaume Heibons, 165. – fils d’Herman de Fiefs, 89. –  fils d’Hugues (II), seign. d’Auxi-leChâteau, 97. – fils d’Hunoldis, 27.

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J.-F. Nieus, Les chartes des comtes de Saint-Pol

– frère de Clarembaud Bouriel de Rocourt, 241. – frère d’Henri Rabos, 304. – frère de Jean li Babus de Bouquemaison, 248. – frère de Jean Passart, 344. –  frère de Nicolas de Magnicourt-enComté, 98. Pierremont, Pas-de-Calais, Arras, Saint-Pol-sur-Ternoise, 307. – v. Évrard. Pierres, v. Pierre. Pigoul, v. Pierre de Gouy-Saint-André. Pilepot, v. Colard, Killiens. Pipe, v. Michel. Pire, loc. non id. près de Bouret-sur-canche, 367. Pisat, v. Gautier. Pissard, v. Gautier. Plaisseium, v. Plessier[-Rozainvillers] (Le). Planques, Plancha, Planka, Plankes, Pas-de-Calais, Montreuil-sur-Mer, Fruges  ; v. Baudouin, Baudouin (seign. d’Heuchin), Guillaume (seign. d’Heuchin). Plat (le), v. Hugues. Plessier[-Rozainvillers] (Le), Somme, Montdidier, Moreuil  ; v. Bernard. Ploeis, v. Plouy (Le). Ploich (le), loc. non id. près de Bucquoy, 314. Ploukés, Ploukéz, v. Hugues (seign. de Pas-en-Artois), Raoul. Plouy (Le), Ploych, Pas-de-Calais, Arras, Aubigny-en-Artois, Izel-lèsHameau, 114, 329. – v. Roger. Poissy, Poissiacum, Yvelines, Saint-Germain-en-Laye, ch.-l. cant. ; v. Thibaud, chapelain de la cath. d’Arras. Poitevin (le), v. Renerus. Poket, v. Jacques. Polainvile, v. Poulainville. Polés, v. Gautier.

Pomméra, Pomerast, Pomesrast, Pasde-Calais, Arras, Avesnes-le-Comte ; v. Benoît. Pommier, Pas-de-Calais, Arras, Pas-enArtois, 328. Ponce, év. d’Arras, 203. Ponchel, v. Aubert. Pons, loc. non id., v. Gautier. P ons beate M arie , v. Pont-auxDames. Pons Sancti Maxentii, v. Pont-SainteMaxence. Pont, loc. non id., v. Colard, Mathieu, Nicolas. Pont-aux-Dames, Seine-et-Marne, Meaux, Crécy-la-Chapelle, CouillyPont-aux-Dames. – abb. Notre-Dame, 263. Pont-du-Gy, Pontes Wysiaci, Pas-deCalais, arr. et cant. Arras, Duisans et Étrun, 306. Ponthieu – archidiacre, v. Bernard (maître). –  comtes et comtesses, v. Guillaume, Jean Ier, Marie, Simon de Boulogne. Ponthoyson, v. Pontorson. Pontiu, v. Ponthieu. Pontius, v. Ponce. Pontivum, v. Ponthieu. Pontorson, Manche, Avranches, ch.-l. cant., 364. Pontpoint, Oise, Senlis, Pont-SainteMaxence, 127. – commune, 127. Pont-Sainte-Maxence, Oise, Senlis, ch.-l. cant., 160, 189. Porta, loc. non id., v. Arnoul, bourg. d’Heuchin. Porte Hors, v. Jean. Potage, v. Gilles. Poterie, Poteria, Somme, Amiens, Doullens, Lucheux, 188. Poterie (le), loc. non id., v. Hugues. Potet, v. Gautier. Potiers, v. Pierre. Poulainville, Somme, Amiens, Amiens-Nord-Est, 376.

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Index nominum

– v. Gilles. Pratorum (vicus), Somme, Amiens, cant. et comm. Corbie, 117. Pratum, loc. non id., v. Herbert, chapelain de la cath. d’Arras. Preci, v. Pressy. Précourt, Pas-de-Calais, Arras, SaintPol-sur-Ternoise, Sibiville ; v. Jean. Prédefin, Pas-de-Calais, Arras, Heuchin, 283. Preecourt, v. Précourt. Preenevaire, v. Gautier. Prémontré, P remonstrata , Aisne, Laon, Anizy-le-Château. – ordre, 48, 301, 312-313, 333. Prepositus, v. Martin, meunier. Pressy, Pas-de-Calais, Arras, Heuchin ; v. Baudouin. Prestrefaim, v. Prédefin. Prieus (li), 330. Prieuse, v. Mahaut. Profunda Vallis, loc. non id. près de Bouret-sur-Canche, 251, 270. Pronay, Prognay, Pas-de-Calais, Arras, Saint-Pol-sur-Ternoise, Ramecourt, 192. Provins, Provinensis, Pruvinensis, Seine-et-Marne, ch.-l. arr. – monnaie, 201-202. Puage, v. Péage (Le). Puche, v. Ermenfridus. Puchevillers, Pucheuviler, Somme, Amiens, Acheux-en-Amiénois, 257. – v. Adam. Puchorel (le), loc. non id. près de Frévent, 383. Puis Balieu (le), loc. non id. près de Bouret-sur-Canche, 270. Puisieux, Puiseus, Pas-de-Calais, Arras, Pas-en-Artois. – seign., v. Hugues. – v. Michel, Simon, Ydone. Pumiers, v. Pommier. Quancia, v. Canche. Quarenci, v. Carency. Queret, v. Quiéret.

Querrieu, Somme, Amiens, VillersBocage ; v. Étienne. Quesnel (Le), Pas-de-Calais, Arras, Aubigny-en-Artois, Averdoingt. – seign., v. Pierre. Quesnoy (Le), Pas-de-Calais, Béthune, cant. et comm. Houdain ; v. Ilbertus. Quevaussart, Pas-de-Calais, Arras, Heuchin, Fiefs, 44. – v. Hasina. Quiéret, v. Adam, Hugues, Lambert. Quiéry[-la-Motte], Pas-de-Calais, Arras, Vimy ; v. Bernard. Quono, v. Conon. Rabos, Raboth, v. Henri. Radso, v. Rasse. Radulfus, Radulphus, v. Raoul. Ragane, v. Marie. Rahiermetz, Pas-de-Calais, SaintOmer, Fauquembergues, Thiembronne, 5. Raimbaud, Raimbaldus, – éch. d’Aubigny-en-Artois, 76. – vicomte de Saint-Pol, 13-15, 17, 19, 24, 29, 32-33, 35-36, 38, 44. Raimburgis, mère d’Eustache de Houvigneul, 210. Raimond, Raimmundus, – ab. de Saint-Vaast d’Arras, 120. – chev., 24. Rainaldus, Rainaudus, v. Renaud. Rainbaldus, Rainboldus, v. Raimbaud. Rainelmus – chan. d’Aubigny-en-Artois, 90. – de Hamelincourt, 30, 41, 53. – de Houvigneul, 73. Rainerus, v. Renerus. Rainoldus, v. Renaud. Rairmés, v. Rahiermetz. Ramecourt, Ramecort, Pas-de-Calais, Arras, Saint-Pol-sur-Ternoise  ; v. Adam. Raoul, Raous, 30. – ab. de Fécamp, 115. – (maître), chan. d’Arras, 72. – chan. de Saint-Pol, 32. – chât. de Nesle, 41.

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J.-F. Nieus, Les chartes des comtes de Saint-Pol

– Candavène, chât. de Corbie (fils d’Hugues III, comte de Saint-Pol), 6. – pr. de Rebreuve, 58. – de Clermont, seign. de Nesle et connétable de France, 372. – de Beaufort-en-Santerre, 117. – de Bucquoy, 331. – de la Ceingle, 22. – de Rollepot, chev., 94, 252. – du Sart, 102. – de Villers-Brûlin, chev., 76, 90. – Aurifaber, 32. – Coiteles, 330. – Colet, 8. – Godebert, 330. – Ploukéz, 149. – Visard, 18. – Wenehier, 331. – fils d’Hugues Saccus de Rollepot, 52. – fils de Nicolas de Villers-Brûlin, 58. Rasse de Gavere, 4, 8. Ravenesbech, loc. non id., v. Hugues. Ravengerus, chev., 187. Razo, v. Rasse. Rebreuve, Rebroviae, Pas-de-Calais, Arras, Houdain. – prieuré – pr., v. Raoul. Rebreuve[-sur-Canche], Rebroves, Rebroviae, Rebrueves, Rebrueves sur Canche, Rebruevies, Pas-de-Calais, Arras, Avesnes-le-Comte, 197, 270. –  seign., v. Jacques d’Hersin-Coupigny. – v. Lambert, Richelmus, Robert Maious, Robert. Reclinghem, Pas-de-Calais, SaintOmer, Fauquembergues, 110. Reims, Remae, Remensis, Marne, ch.-l. arr. – abb. Saint-Remi, 262. – archevêché –  archevêque, 166  ; v. Albéric, Guillaume. Reinaldus, v. Renaud. Reinbaldus, Reinboldus, Rembaldus, v. Raim­baud.

Remundus, v. Raimond. Renaud, Renaldus, Renaudus, 2. – ab. du Mont-Saint-Éloi, 97. – de Dammartin, comte de Boulogne, 101-102. – (maître), doy. du chap. cath. d’Arras, 344. – év. de Chartres, 174. – moine de Fécamp, 1, 7. – d’Aire, 59. – de Croix-en-Ternois, 194. – Abraham, 5. – Marescallus, 1. – le Meunier, 81. – Tatin, 24, 32. Renaut Prael, loc. non id. près de Bouret-sur-Canche, 270. Renelmus, v. Rainelmus. Renerus – doy. d’Houdain, 136. – de Hamelincourt, 22. – de Mortagne, 194. – le Poitevin, 20. – frère d’Eustache de Béthonsart, 90. Rensendis, 18. Renty, Renti, Pas-de-Calais, SaintOmer, Fauquembergues ; v. Robert. Reonde Haie (la), loc. non id. à Lucheux, 321. Rete, v. Hugues. Ribaus (li), v. Gautier. Ricametz, Pas-de-Calais, Arras, SaintPol-sur-Ternoise, Foufflin-Ricametz, 64. Ricardus, v. Richard. Ricelmus, v. Richelmus. Richalda, mère d’Ade de Baillescourt, 353. Richalmus, v. Richelmus. Richard, Richardus, Richart, – ab. de Blangy, 38, 44, 70, 77. – Incisor, bourg. d’Arras, 212. – chan., 1. – chan. de Saint-Pol, 24. – év. d’Amiens, 158. – seign. d’Argoules, 279. – del Moustier, 270.

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Index nominum

– frère de Gautier de Ponte, 270. – père de Gautier, 24. Richelmus, – chev., 51. – de Hersin-Coupigny, 48, 53. – de Rebreuve-sur-Canche, 52. Richemont, v. Richmond. Richer, Richerius, – de Brévillers, 2. Richilde, ép. de Bouchard, seign. (fictif) de Créquy, 384. Richmond, Angleterre, Surrey. – comte, v. Jean II, duc de Bretagne et comte de Richmond. Ricquemaisnil, Richomeisnil, Pas-deCalais, Arras, Saint-Pol-sur-Ternoise, Humières ; v. Gérard. Rikesdmés, v. Ricametz. Riquardus, v. Richard. Robache, v. Michel. Robaut, fils de Jean de Serre, 331. Robert, Robers, Robertus, 2, 74. – ab. d’Arrouaise, 97, 106. – ab. de Blangy, 99-100, 115. – ab. de Molesme, 2. –  Crespin, bourg. d’Arras, 272, 274-275. – Wagon, bourg. d’Arras, 204, 212. – Waubers, bourg. de Corbie, 347. – de Saint-Pol (maître), chancelier du comte de Saint-Pol, puis doy. du chap. cath. d’Arras, 83, 86-87, 92, 95, 99, 106, 120-121, 206, 292. – chan. d’Aubigny-en-Artois, 58. – III, comte d’Alençon, 174. – Ier, comte d’Artois, 311, 313. – II, comte d’Artois, 308, 316, 329-331, 381. –  comte d’Auvergne et de Boulogne, 368-369, 372. – II, comte de Dreux, 174. – comte, 254. – convers de Loos, 51. – év. de Liège, 272, 274-275. – frère de la commanderie de l’Hôpital à Haute-Avesnes, 46. – seign. d’Argoules, 279.

– IV, seign. de Béthune et avoué d’Arras, 4. – VI, seign. de Béthune et avoué d’Arras, 62. – seign. de Crecques, 301. – [de Boisleux ?], sénéchal du comte de Saint-Pol, 145. – (I) Frétel, sénéchal du comte de SaintPol, 39, 41, 46, 48, 52-55, 59, 62-63, 66, 68, 75, 77, 79-80, 86, 97, 106, 126. –  (II) Frétel, bailli de la comtesse de Saint-Pol, bailli supérieur de Guy de Châtillon, puis sénéchal de Ternois, 75, 86, 97, 105-106, 126, 149, 187, 194, 196, 203, 210, 216, 218. –  II de Wavrin, sénéchal de Flandre, 322, 329. –  de Bailleul-aux-Cornailles, écuyer, 366, 373. – du Bailleulet, chev., 343. – de Bains, écuyer, 348. – de Beaucamp, 9. – de Beaudricourt, 203. – de Beaumont, 330. – de Becquerelle, 331. – de Bihucourt, 376. – (I) de Boisleux, chev., 86, 121, 126, 137, 143. – (II) de Boisleux, 86, 126. – de Bos, 60. –  de Bouret-sur-Canche, vavasseur, 252. – de Boves, chev., 117, 160, 201-202, 206. – de Chelers, 51. – de Coullemont, 330. – de Courtenay, 177, 190. – Rufius de Doullens, 17. – d’Écoivres, 30. – du Fay, 38, 44, 80, 111. – de Fontaine, 32, 38, 44. – (I) de Forceville, chev., 83, 86, 153. – (II) de Forceville, chev., 294. – de Gauchin[-Verloing], 13, 17, 19, 32, 36. – de Gondecourt, 28, 36.

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– de Gommecourt, 331. – d’Hébuterne, 22, 26. – d’Herly, chev., 5-7, 12, 187. – d’Hermin, 14, 36. – d’Hersin-Coupigny, 55, 62, 69, 73, 88, 93-94, 105-106, 145, 303. – d’Hézecques, 35-36, 51, 98. – d’Houvelin, 253. – d’Ignaucourt, chev., 210, 218. – d’Ivergny, 21. – de Lannoy, 363. – de Logeast, 331. –  du Maisnil, 75, 80, 88, 110, 118, 120-121, 124, 126, 129. – de Millencourt, 291. – de Miraumont, 48, 73. – de Morlancourt, chev., 84, 104, 126, 137. – de Pas-en-Artois, 2. – de Pernes-en-Artois, 24. –  Maious de Rebreuve-sur-Canche, 197. –  de Rebreuve-sur-Canche, chev., 86, 210. – de Renty, 26. – (I) de Sains, 42. – (II) de Sains, chev., 379. – de Serre, 331. – de Sus-Saint-Léger, chev., 194, 210, 218. – de Tincques, chev., 76. – le Vert de Verchin-en-Ternois, écuyer, 360-361. – de Wavrans-sur-Ternoise, 81. – Rufus de Wavrin, 28, 36. – le Brun, 8. – Foriere, 376. – Gamelon, 331. – Hircus, 5. – Laurent, 330. – Quiéret, 19, 32, 50, 75, 80, 82-83. – le Vert, chev., 218. – le Vilain, 331. – Waldol, 32. – ép. de Flandrina, sœur de Gautier de Maurepas, 168-169. – fils d’Anselme d’Houdain, 21.

– fils de Baudouin d’Orville, 19. – fils aîné d’Érard, fils d’Herbert de Bouquemaison, 93. – fils de Gautier, 331. –  fils de Gautier de Maurepas, 168, 169. –  fils de Gérard, seign. de Fricourt, 171. – fils de Godefroid d’Audincthun, 50. – fils d’Herman de Fiefs, 89. – fils de Mathieu, vavassor, 171. – fils de Mathieu de Bertrancourt, 26. – fils d’Oger, 2. – fils de Robert Frétel, 149. – fils de Roger, comte de Saint-Pol, 1. – fils de Robert, fils de Simon de Rocourt, 94. – fils de Simon de Rocourt, 94. – fils aîné de Robert (II) de Forceville, 294. – frère de Baudouin de Coupelle-Vieille, 59. – frère d’Hugues d’Houdain, 50. – frère de Jean li Babus de Bouquemaison, 248. – frère de Jean de Diéval, 28, 36. Robillart, 331. Rochart, Pas-de-Calais, Béthune, Houdain, Rebreuve, 98. Roche[-Guyon] (La), Seine-et-Oise, Mantes, ch.-l. cant. ; v. Guy. Roches (Les), famille de ce nom, v. Guillaume, sénéchal d’Anjou. Rocourt[-en-l’Eau], Pas-de-Calais, Arras, Aubigny-en-Artois, Magnicourt-en-Comté ; v. Clarembaud Bouriel, Robert (fils de Simon), Simon. Rodulfus, v. Raoul. Roëllecourt, R oelecort , Pas-deCalais, Arras, Saint-Pol-sur-Ternoise, 287. – prêtre, v. Baudouin. –  v. Adam, Agnès (mère d’Hugues), Alelme, Baudouin, Gérard (chan. de Saint-Pol), Hugues, Nicolas. Roger, Rogerius, Rogerus, Rogiers, 24. – comte de Saint-Pol, 1.

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Index nominum

– convers de Loos, 51. – homme du vicomte Raimbaud, 32. – de Bolengel, juré de Corbie, 117. – moine de Fécamp, 7. – de Hermaville, prêtre, 218. – prév., 5. – de Daours, seign. de Rollancourt, 196, 218, 255. – de Beaumont, 331. – de Gouy-en-Ternois, 19. – d’Hézecques, 255. – d’Houvin, 194. – de Morchies, 25. – de Nuncq, 68, 71. – du Plouy, 330. – de Saint-Martin, 26, 42. – de Wavrin, 13, 28, 36. – Bommel, 331. – Grosenmi, 62. – Haslin, 3. – Malborgne, 270. – fils de Gautier Flaieux de Moncheaux, 73, 75. – fils d’Hugues le Vert, 29, 36. – frère d’Eustache de Béthonsart, 90. Rogiersart, v. Rochart. Roia, v. Roye. Roinscetum, v. Ronsoy. Rolaincort, v. Rollancourt. R olecort , R olgicourt , v. Roëllecourt. Rollancourt, Rollaincourt, Pas-deCalais, Arras, Le Parcq. –  seign., v. Baudouin, Baudouin de Daours, Roger de Daours. Rollande, v. Marie. Rollecort, Rollecorth, Rollecourt, v. Roëllecourt. Rollepot, Rollepoth, Pas-de-Calais, Arras, Auxi-le-Château, Frévent ; v. Hugues Saccus, Mathieu, Raoul. Rombus, loc. non id. près d’Argoules, 279. Ronsoy, Pas-de-Calais, Arras, Croisilles, Ayette, 41, 53. Roocort, Roocurt, v. Rocourt[-enl’Eau].

Roseaus, loc. non id., 283. Rosière, Roseria, Rosire (le), Pas-deCalais, Arras, Avesnes-le-Comte, Rebreuve-sur-Canche ; v. Enguerran, Gontran, Jean. Rotbertus, v. Robert. Rouel, v. Gautier. Rous (le), v. Jean, chapelain de Bucquoy. Rousee, v. Élise, Jeanne. Roussel, v. Colard, Jean. Roussiaus, v. Gautier, Jean. Roye, Somme, Montdidier, ch.-l. cant. – mesure, 348. –  v. Barthélemy, conseiller du roi de France. Rufius, Rufus, v. Hugues, Pierre, Robert (de Doullens), Robert (de Wavrin). Ruitz, Pas-de-Calais, Arras, Houdain, 13, 28, 36. R ulecort , R ullicurt , v. Roëllecourt. Rume, loc. non id., v. Baudouin. Runschiatum, v. Ronsoy. Rupes, v. Roches (Les). Ruppa, v. La Roche[-Guyon]. Ruth, v. Ruitz. Ruulcurt, v. Roëllecourt. Saccus, v. Hugues de Rollepot. Sacrumcesaris, v. Sancerre. Sailli, v. Sailly[-en-Bucquoy]. Sailli le Sec, v. Sailly-le-Sec. Sailli Liauereth, v. Sailly-Laurette. Sailly[-au-Bois], Pas-de-Calais, Arras, Pas-en-Artois ; v. Baudouin, Hellin. Sailly[-en-Bucquoy], Pas-de-Calais, Arras, Croisilles, Bucquoy ; v. Jean. Sailly-Laurette, Somme, Péronne, Bray-sur-Somme, 160, 376. – v. Baudouin. Sailly-le-Sec, Somme, Péronne, Braysur-Somme, 376. Sain Pol, v. Saint-Pol. Sains[-lès-Hautecloque], Pas-deCalais, Arras, Saint-Pol-sur-Ternoise, Hautecloque, 59. – v. Guillaume.

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J.-F. Nieus, Les chartes des comtes de Saint-Pol

Sains[-lès-Pernes], Pas-de-Calais, Arras, Heuchin ; v. Robert. Saint-Amand, Saint Amant, Pas-deCalais, Arras, Pas-en-Artois  ; v. Gilles. Saint-André-au-Bois, Pas-de-Calais, Montreuil-sur-Mer, Campagne-lèsHesdin, Gouy-Saint-André. – abb., 69, 74, 298, 333. – cellérier, v. Gérard. – prév., v. Baudouin. – convers, v. Bernard, Jean, Liébert. Saint-Bertin, abb. à Saint-Omer, 4, 92, 153, 220, 283, 340. Saint Crespin en Chaye, v. Soissons (abb. Saint-Crépin-en-Chaye). Sainte li Cate, 330. Saint-Hilaire, Pas-de-Calais, Arras, Auxi-le-Château, Frévent, 55, 59. – prêtre, v. Baudouin. – v. Baudouin. Saint-Laurent-au-Bois, Saint Leurench , Somme, Amiens, Corbie, Ribemont-sur-Ancre. – prieuré, 67, 84, 104, 121, 273, 376. Saint Ligier, v. Lucheux (prieuré SaintLéger). Saint-Martin, Pas-de-Calais, Arras, Saint-Pol-sur-Ternoise, Saint-Michel, 352, 377. – v. Adam, Roger. Saint-Omer, Pas-de-Calais, ch.-l. arr., 340, 342. – abb., v. Saint-Bertin. – bourg., 342. – chap. – prév., v. Oger. – chât., v. Guillaume. Saint-Pol[-sur-Ternoise], S aint Poul, Pas-de-Calais, Arras, ch.-l. cant., 12, 16-17, 19-20, 24, 36, 39, 51, 54, 71, 82, 116, 119-120, 124, 138-139, 147, 151, 161, 209, 218, 225, 229, 232, 239, 241, 260, 262, 276, 278, 282, 285-287, 294, 307, 343-344, 356, 358, 363, 374, 379. – bailli, 139 ; v. Jean d’Arras.

– chap. Saint-Sauveur, 116, 119, 165, 282, 352. –  chan., 19  ; v. Arnoul, Baudouin d’Averdoingt, Gérard de Roëllecourt, Henri, Mainard, Nicolas de Monts-en-Ternois, Nicolas de Nigella, Richard, Raoul, Siger. – chapelain, v. Hugues. – coûtre, v. Guillaume (maître). – doy., v. Acelinus. – prév., 116. – trésorier, v. Pierre. – commune, 119-120, 125, 127, 179, 192, 225, 271. – bourg., 119, 191, 201, 239, 256 ; v. Adam d’Arras. – éch., 120, 225, 271. – maire, 206, 225, 271. – comté, 3, 31-32, 38, 44, 48, 86, 92, 140, 143, 206, 207, 222, 254-255, 322, 326, 329, 351, 360, 364, 368-369, 374-375, 378. – baillis comtaux, v. Robert Frétel, Vincent. –  chancelier comtal, v. Godefroid, Robert de Saint-Pol. –  chapelain comtal, v. Frevo, Guy (prêtre de Toutencourt). – clerc comtal, v. Bernard. –  comtes et comtesses, v. Béatrice, Élisabeth Candavène, Enguerran Candavène, Hélisende, Gaucher de Châtillon, Guy III de Châtillon, Guy IV de Châtillon, Haduis, Hugues II, Hugues III Candavène, Hugues IV Candavène, Hugues V de Châtillon, Hugues VI de Châtillon, Ide d’Avesnes-sur-Helpe, Mahaut de Brabant (comtesse d’Artois), Mahaut de Guînes, Marie d’Avesnes-sur-Helpe, Marie de Bretagne, Roger, Yolande de Hainaut. – sénéchal comtal, v. Gautier Flaieux de Moncheaux, Hugues de Wavrans, Robert [de Boisleux ?],

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Index nominum

Robert (I) Frétel  ; v. Ternois (sénéchal). –  servientes comtaux, v. Pierre de Nemore, Vincent de Sibiville. – v. aussi Ternois. –  doy. de chrétienté, v. Anselme, Mathieu, Werricus. – hôtel-Dieu, 307. – léproserie, 78. – mesure, 20, 38, 44, 52, 55, 70, 116, 118, 156, 179, 219, 229, 367. – pairs du château, 119, 206, 255, 315, 336 ; v. Baudouin (seign. de Rollancourt), Baudouin III d’Aire (seign. d’Heuchin), Baudouin d’Anvin, Baudouin d’Hézecques, Baudouin de SusSaint-Léger, Élise Buticularia, Gilles de Wandonne, Hugues Ploukés (seign. de Pas-en-Artois), Jean de Bailleulaux-Cornailles, Jean Bouteus, Jean de Mirebeau, Roger de Daours (seign. de Rollancourt), Roger d’Hézecques. – portes, v. Couture (la), Verloing. – prêtres, 358 ; v. Hugues. – prév., v. Baudouin. – prévôté, 358. – rues, v. Verloing, Wasconia. – vicomte, v. Raimbaud. – v. Goiffridus, Jean, Tescelinus. Saint-Pry, Pas-de-Calais, arr. et cant. Béthune, Fouquières-lez-Béthune. – prieuré – pr., v. Hugues li Bruns. Saint-Quentin, Aisne, ch.-l. arr. – commune, 119. Saint-Riquier, Somme, Abbeville, Ailly-le-Haut-Clocher, 6. – abb. – ab., v. Gelduinus. Sainz, v. Sains[-Lès-Hautecloque]. Saire, v. Serre. Salitium, loc. non id. près de Lucheux, 18. Salli, Salti, v. Sailly[-au-Bois] et Sailly[-Laurette]. Sammeresse (li), v. Béatrice. Sancerre, Cher, Bourges, ch.-l. cant.

– comte, v. Étienne. Sancta Berta, v. Blangy[-sur-Ternoise] (abb. Sainte-Berthe). Sanctus Alarius, v. Saint-Hilaire. Sanctus Andreas (de Nemore), v. SaintAndré-au-Bois. Sanctus Audomarus, v. Saint-Omer. Sanctus Eligius, v. Mont-Saint-Éloi. S anctus H ylarius ( de N emore ), v. Saint-Hilaire. Sanctus Killianus, v. Aubigny[-enArtois] (prieuré Saint-Kilien). Sanctus Laurentius, v. Saint-Laurent-au-Bois. S anctus L eodegarius , v. Lucheux (prieuré Saint-Léger). Sanctus Martinus, v. Saint-Martin. Sanctus Martinus de Campis, v. Paris (prieuré Saint-Martin-des-Champs). Sanctus Paulus, v. Saint-Pol[-surTernoise]. Sanctus Preiectus, v. Saint-Pry (prieuré). Sanctus Quintinus, v. Saint-Quentin. Sanctus Richarius, Sanctus Richerius, v. Saint-Riquier. Sanctus Vedastus, v. Arras (abb. SaintVaast). Sanctus Vedastus, loc. non id. près de Noevirele, 291. Sanctus Vindicianus, v. Mont-SaintÉloi (abb. Saint-Vindicien). Sanctus Wulganius, v. Framecourt (prieuré Saint-Vulgan). Sanlis, v. Senlis[-le-Sec]. Santers, loc. non id., v. Marie. Sarah, Sara, – de Tincques, 76. – Larie, 330. – Oedele, 330. – ép. d’Enguerran de Beaurain, 74. – ép. de Mathieu de Bertrancourt, 26. – mère d’Henri Rabos, 304. – mère d’Osto d’Ambrines, 194. Sarcingum, v. Cherchin. Sare, Sarra, v. Sarah.

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J.-F. Nieus, Les chartes des comtes de Saint-Pol

Sart, famille de ce nom ; v. Raoul. Sart, v. Essarts. Sart, loc. non id. près de Fontaine-lèsHermans (ou Fontaine-lès-Boulans), 80. Sart, loc. non id. près de Cercamp, 383. Sarton, Pas-de-Calais, Arras, Pas-enArtois ; v. Milon. Sartum, v. Sart. Sartum Martini, v. Martinsart. Sartum Lupi, loc. non id. près de Bouretsur-Canche, 270. Sartun, v. Sarton. Saussefay, Saussefai, Pas-de-Calais, Arras, Saint-Pol-sur-Ternoise, Sibiville, 94. Savy[-Berlette], Savie, Pas-de-Calais, Arras, Aubigny-en-Artois, 329. – v. Adam, Jacques. Scelest, v. Chelers. Scutarius, v. Jean. Sebivilla, v. Sibiville. Segardus – d’Ecques, 3. – de Frévillers, 29, 36. Segneres, v. Hugues. Seguinus, moine de Cercamp, 27. Seint Pol, Seint Pool, v. Saint-Pol[sur-Ternoise]. Selinx, loc. non id., v. Gilles. Sempol, v. Saint-Pol[-sur-Ternoise]. Senex, v. Gérard. Senlis, Oise, ch.-l. arr. – év., v. Garin. – v. Guy (fils du bouteiller). Senlis[-le-Sec], Somme, Amiens, Acheux-en-Amiénois, 376. Séricourt, Serichort, Sericort, Pas-deCalais, Arras, Saint-Pol-sur-Ternoise, 54-55, 59, 81, 232, 241, 258. – v. Baudouin. Serinviler, loc. non id. (près de Bucquoy ?), v. Jean. Serre, Pas-de-Calais, Arras, Pas-enArtois, Puisieux ; v. Jean, Robert.

S eue S aint L egier , v. Sus-SaintLéger. Seymel, v. Pierre, bailli d’Amiens. Sibevila, Sibevilla, v. Sibiville. Sibilla, v. Sybille. Sibiville, S ibivilla , Pas-de-Calais, Arras, Saint-Pol-sur-Ternoise, 52, 54, 59, 81, 96, 129, 141, 156, 193, 232, 241, 270. – prév., v. Gautier. – vavasseurs, 193. –  v. Baudouin, Eustache, Guillaume, Mainard, Vincent. Sicherus, v. Siger. Sicile, Italie, v. Marguerite, ép. de Charles, comte de Valois. Siger, Sigerus, – de Hecclx, chan. de Saint-Pol, 10. – de Montenescourt, 194. – fils de Robert, 2. Silvanectum, v. Senlis. Silva Sancti Leodegarii, v. Sus-SaintLéger. Silvestre, v. Guillaume. Simon, Simons, Simuns, – Strabo, bourg. d’Aubigny-en-Artois, 76. – chan. d’Aubigny-en-Artois, 58. – chan. du Mont-Saint-Éloi, 193-194. – d’Écurie, chapelain de la cath. d’Arras, 336. –  de Boulogne, comte de Ponthieu, 236. – maire d’Audinghen, 38, 44, 63, 92. –  prév. de Saint-Georges d’Hesdin, 268. – seign. de Mondicourt, 382. – seign. d’Oisy, 41. – vicomte de Bourbourg, 4. – (I) d’Ambrines, 34. – (II) d’Ambrines, 329. – de Béthencourt, 86. – du Bos, 331. – de Bucquoy, 60. – de Combles, 26. – de Denier, chev., 194. – d’Anvin, 12, 19-20, 32-33.

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Index nominum

– de Frévin-Capelle, 46. – d’Hestrus, 70, 75, 92. – d’Houdain, 28, 36-37. – de Montfort, 155. – de Nielles, 13, 36. – d’Olhain, 50. – de Pas-en-Artois, 9, 19. – de Puisieux, 331. – de Rocourt, 81, 94. – Agache, 331. – Buskés, 330. – li Clers, 330. – li Forestiers, 383. – Fuace, 27. – Glagos, 330. – Makeriaus, 330. – le Vaasseur, 331. –  fils de Baudouin de Frévin-Capelle, 34. – fils de Bertoul Hesselin, 331. –  fils aîné de Clarembaud Bouriel de Rocourt, 241. – frère d’Enguerran d’Olenaincort, 50. Siricurt, v. Séricourt. Sitdiu, v. Saint-Bertin. Soche, Soiche, v. Souich (Le). Soihier, v. Pierre. Soissons, Aisne, ch.-l. arr. – abb. Saint-Crépin-en-Chaye, 327. – comte, v. Ives. Somme, Some, fleuve, 278. Souastre, Pas-de-Calais, Arras, Pas-enArtois ; v. Baudouin, Guy. Souich (Le), Pas-de-Calais, Arras, Avesnes-le-Comte, 263. Sowaste, v. Souastre. Squaves, Squavies, Squavia, Squavis, v. Écoivres. Stabularius, v. Eustache. Stallae, v. Estals (les). Stephanus, v. Étienne. Steveles, v. Estevelles. Strabo, bourg. d’Arras, 204, 212. Strata super Canchiam, v. Estrée[Wamin]. Strumensis, v. Étrun. Suavia, v. Écoivres.

Suessio, v. Soissons. Sus-Saint-Léger, Pas-de-Calais, Arras, Avesnes-le-Comte, 286. – seign., v. Baudouin. – v. Gérard, Hugues, Robert. Sybevila, v. Sibiville. Sybille, épouse de Thierry, comte de Flandre, 8, 21. Sygerus, v. Siger. Symon, Symons, v. Simon. Syricurt, v. Séricourt. Tabar, loc. non id. ; v. Eustache. Tachons, v. Baudouin II, seign. d’Aubigny-en-Artois. Tailleur (le), v. Mathieu. Talesac, loc. non id., v. Hugues. Tanneur (le), v. Gilles. Tassars – li Buleteres, 330. – li Karons, 330. Tatin, v. Renaud. Taut Saison, v. Colard. Tauvoie, loc. non id. au sud d’Encre, 380. Tebaldinus, v. Thebaldinus. Telier (le), v. Hugues. Temple, v. Paris (prieuré du Temple). Tenches, Tencques, v. Tincques. Teneur, Teneu, Pas-de-Calais, Arras, Heuchin ; v. Jean. Tengry, v. Tingry. Tenkes, Tenques, v. Tincques. Terewane, v. Thérouanne. Ternois, Ternesium, Ternisiensis, Ternoys, 366, 373. – comté, 195, 201. –  comtes, v. Anselme Candavène, Enguerran Candavène. – mesure, 301. – sénéchal, 218 ; v. Hugues d’Ocoche, Oudard Marchadé de Créquy, Pierre de Gosnay, Robert (II) Frétel. – v. aussi Saint-Pol (comté). Teroane, Terouane, Terouenne, v. Thérouanne. Terra Petri, loc. non id. près de Rebreuve-sur-Canche, 197.

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Terra Ruptorum, loc. non id. près de Lucheux, 18. Tervacensis, Tervanensis, Tervannensis, Tervannia, v. Thérouanne. Tescelinus de Saint-Pol, 35-37. Tetbaldus, Theobaldus, v. Thibaud. Thebaldinus, 15, 35-37. Thebaut, v. Thibaud. Theodericus, v. Thierry. Theophania, sœur d’Eustache de Houvigneul, 200. Thérouanne, Pas-de-Calais, SaintOmer, Aire-sur-la-Lys, 74. – abb. Saint-Augustin, 40, 301. – avoué, v. Arnoul. – chap. cath., 116, 283. – chan., v. Alexandre. – doy., v. Baudouin, Pierre. – évêché, 20, 310, 312, 360, 379. – archidiacres, v. Milon, Philippe. – év., 54, 74, 113, 166, 201, 254, 352 ; v. Adam, Didier, Lambert, Milon, Pierre. Thibaud, 1. – de Poissy, chapelain de la cath. d’Arras, 366. – III, comte de Champagne, 174. – IV, comte de Champagne, 174, 199. – év. d’Amiens, 106, 135. – de Villers-Brûlin, 58. – le Berron, 328. – Dangi, 28, 36. – l’Oiseau, 251, 354, 383. –  fils de Nicolas de Magnicourt-enComté, 98. Thierry, comte de Flandre, 8, 21. Thomas, Thoma, – chan. d’Aubigny-en-Artois, 58. –  prév. de Saint-Georges d’Hesdin, 268. – d’Ayette, 331. – de La Befvre, 355, 374. – de Carency, 331. – Hanon de Gouy-Saint-André, 333. – de Pernes, 17. – le Faé, 319. – Hurtaux, 374.

– Pavellons, 330. – fils de Guillaume Faverel, bourg. d’Arras, 295. –  fils d’Hugues (II), seign. d’Auxi-leChâteau, 97. Thourot, Thourout, v. Torhout. Thumas, v. Thomas. Tibaldinus, v. Tebaldinus. Tiebaut, v. Thibaud. Tiesso, 76. Tilloi, v. Tilloy[-lès-Hermaville]. Tillot, v. André. Tilloy[-lès-Hermaville], Tiloi, Pasde-Calais, Arras, Beaumetz-lès-Loges, Rivière, 34, 329. – v. Colard, Enguerran. Tincques, Pas-de-Calais, Arras, Aubigny-en-Artois ; v. Baudouin, Geoffroy, Hugues, Jourdain, Gualo, Marc, Robert, Sarah. Tingry, Pas-de-Calais, Boulogne-surMer, Samer ; v. Guillaume. Tirannus, Tirant, v. Tyrannus. Tiwinus du Vetus Forum, 87. Torhout, Belgique, West-Vlaanderen, ch.-l. arr., 238, 322. Tornacensis, v. Tournai. Torold, v. Torhout. Tortefontaine, Pas-de-Calais, Montreuil-sur-Mer, Hesdin, 329. Totencort, v. Toutencourt. Tournai, Belgique, Hainaut, ch.-l. arr. – év., v. Anselme. Tours, Indre-et-Loire, ch.-l. dép. – monnaie, 289-290, 316, 364, 375. Toutencourt, Toutencort, Somme, Amiens, Acheux-en-Amiénois. – prêtre, v. Guy. – v. Élise, Guy. Tranvile, loc. non id. (près de Bucquoy ?). – seign., 331. Trecae, Trecensis, v. Troyes. Treket, v. Mathieu. Trepellus, v. Garin.

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Index nominum

Treux, Treu, Somme, Péronne, Braysur-Somme, 376. Tributum, loc. non id., v. Enguerran (maître), clerc. Troissy, Troissi, Marne, Épernay, Dormans, 201, 278. Troisvaux, Troival, Pas-de-Calais, Arras, Saint-Pol-sur-Ternoise  ; v. Robert. Troncoi, v. Campus de Troncoi. Troyes, Aube, ch.-l. dép. –  comtesse, v. Blanche, comtesse de Champagne. – poids, 190. Turelure, v. Jean. Tylloi, v. Tilloy[-lès-Hermaville]. Tyrannus, v. Hugues. Ulricus, chan. d’Arrouaise, 26. Urbain, Urbanus, ab. de Cercamp, 27. Ursio, Urso, prév., 60, 76. Usden, v. Houdain. Uvés, Uz, v. Œuf[-en-Ternois]. Vaast, Vaastin, – moine de Saint-Vaast d’Arras, 120. – de Logeast, 331. – Alesin, 331. – Gresent, 331. Vaccaria, v. Vacquerie[-le-Bouc]. Vacquerie (La), Pas-de-Calais, Arras, cant. et comm. Heuchin, 283. Vacquerie[-le-Bouc], Pas-de-Calais, Arras, Auxi-le-Château, 61. Vadencourt, Somme, Amiens, VillersBocage ; v. Baudouin. Vakerie, v. Vacquerie (La). Val, loc. non id. près d’Aubigny-enArtois ; v. Arnoul. Valaubert (Le), Pas-de-Calais, Arras, cant. et comm. Heuchin, 283. Val-Bonhomme (Le), bois à Équirre, 283. Val du Cauroit, loc. non id. à Herlin-leVert, 294. Valheureux, Somme, Amiens, Bernaville, Candas, 25. Valhuon, Val Huun, Pas-de-Calais, Arras, Heuchin, 37, 51, 270.

– v. Baudouin, Mathilde. Valires, v. Vallières. Valivon (Le), Pas-de-Calais, Montreuilsur-Mer, cant. et comm. Campagnelès-Hesdin, 298. Val Jehan (le), loc. non id. près de Lugy, 315. Vallières, Pas-de-Calais, Arras, Parcq, Willeman ; v. Garin. Vallis, loc. non id., v. Acelinus. Vallis Amelini, loc. non id. près d’Encre, 291. Vallis Auberti, v. Valaubert (Le). Vallis Berardi, loc. non id. (près de Forceville ?), 319. Vallis Bonhomme, v. Val-Bonhomme (Le). Vallis Corbeie, loc. non id. près de Forceville, 319. Vallis Hederose, v. Valheureux. Vallis Hugelin, Vallis Hugonis, v. Valhuon. Vallis Milun, loc. non id. près de Lucheux, 18. Vallis Presbiteri, loc. non id. (près d’Houvelin ?), 253. Vallivo, v. Valivon (Le). Valloires, Somme, Abbeville, Rue, Argoules, 279. – abb. Notre-Dame, 214-215, 279. – ab., 57 ; v. Hugues. Valois – comte, v. Charles. Valoises, v. Valloires. Vandelicourt, Pas-de-Calais, Arras, Aubigny-en-Artois, Berles-Monchel, 329. – v. Agnès Mairesse. Varins, v. Garin. Vaasseur (le), v. Simon. Vaudricourt, Pas-de-Calais, Arras, Houdain, 13, 36. Vaudringhem, Pas-de-Calais, SaintOmer, Lumbres ; v. Osto. Vavasor, v. Gilbert. Vedastus, v. Vaast. Veleroie, v. Villeroy.

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Venise, Venecia, Italie, Vénétie, 142. Verchin[-en-Ternois], Pas-de-Calais, Montreuil-sur-Mer, Fruges, 360, 379. – v. Enguerran, Gérard, Hugues, Robert le Vert. Vercol, loc. non id., v. Gautier. Verd (le), v. Vert (le). Verloing, porte et rue de Saint-Pol, 271. Vernes, v. Jean. Vert (le), Vers (li), v. Hugues, Robert, Robert de Verchin-en-Ternois. Verton, Pas-de-Calais, arr. et cant. Montreuil-sur-Mer, 304. Verzin, v. Verchin[-en-Ternois]. Veslon, loc. non id., v. Baudouin. Vetus Forum, loc. non id., v. Tiwinus. Vetus Villa, loc. non id. près de Lucheux, 18. Vetus Villa, loc. non id., 307. Veurne, v. Furnes. Vicogne, Viconia, forêt, 25. Videlaine, v. Pierre. Vielete, Vielethe, Vielette, v. Violete. Viés Pont, loc. non id. près d’Aubignyen-Artois, v. Jacques. Vigne (le), loc. non id. (près de Bucquoy ?), v. Marguerite. Vilain (le), v. Arnoul, Robert. Vile, v. Ville[-sur-Ancre]. Vileirs, v. Villers[-Brûlin]. Vileriae, v. Villers[-Bretonneux]. Vileroie, v. Villeroy. Vilers, v. Villers[-Brûlin] et Villers [-Sir-Simon]. V ile sous C orbie , v. Ville[-surAncre]. Villa, v. Ville[-sur-Ancre]. Villares, v. Villers[-Sir-Simon]. Villari, loc. non id., v. Hugues. V illa sub C orbeia , v. Ville[-surAncre]. Villeroy, Pas-de-Calais, Arras, Aubigny-en-Artois, Izel-lez-Hameau, 114, 329.

Villers[-Bretonneux], Somme, Amiens, Corbie ; v. Pierre. Villers[-Brûlin], Pas-de-Calais, Arras, Aubigny-en-Artois, 58, 329. – v. Gamelo, Gérard, Hugues, Jean Brovelins, Nicolas, Raoul. Villers[-Sir-Simon], Pas-de-Calais, Arras, Aubigny-en-Artois, 343-344. – seign., 344. Ville[-sur-Ancre], Somme, Péronne, Bray-sur-Somme, 137, 376. – v. Wautiguet. Villoing, v. Verloing. Vimy, Vimi, Pas-de-Calais, Arras, ch.-l. cant. ; v. Hugues Rufus. Vincent, Vincentius, Vinchans, – de Sibiville, bailli de Guy de Châtillon, 214, 218. – li Asnes, 330. – Durs Deniers, 330. Violete, Violethe, v. Jacques, Jean. Viridis, v. Vert (le). Visard, Visardus, Visars, v. Gautier, Nicolas, Raoul. Vitalis, maréchal (du comte de SaintPol ?), 1. Vivien, Vivianus, – de Pas-en-Artois, 91. – ad Barbam, 55. – fils d’Adam de Frévent, 52, 55. – fils de Vivien ad Barbam, 55. Vroland, Vronlant, Pas-de-Calais, Calais, Calais-Est, Marck, 320. W. de Belsase, 90. W. de Ligny-sur-Canche, chev., 187. Wachin, Pas-de-Calais, Arras, Aubigny-en-Artois, Monchy-Breton  ; v. Artaldus, Eustache. Wadencort, v. Vadencourt. Waencort, v. Wancourt. Wagnier, v. Guillaume. Wagon, v. Robert, bourg. d’Arras. Wailly, Pas-de-Calais, Arras, ArrasSud, 148. Waingneresse (li), v. Julienne. Waite (li), v. Julienne. Walcerus, v. Gautier.

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Index nominum

Waldringehen, Waldringen, v. Vaudringhem. Waldrisilicurt, v. Vaudricourt. Waldol, v. Robert. Waldricus de Beaurain, 74. Walli, v. Wailly. Wallis Gillemi, loc. non id. près de Rebreuve-sur-Canche, 197. Walo, Walon, v. Gualo. Walterius, Walterus, v. Gautier. Wamin, Pas-de-Calais, Arras, Avesnesle-Comte, Estrée-Wamin, 200. Wancourt, Pas-de-Calais, Arras, Croisilles ; v. Jean. Wandelicourt, v. Vandelicourt. Wandonne, Wandone, Pas-de-Calais, Saint-Omer, Fauquembergues, Audincthun ; v. Clarembaud, Gérard, Gilles. Wanquetin, Wanketin, Pas-de-Calais, Arras, Beaumetz-lès-Loges, 329. – v. Guy, Jean. Warci, v. Wachin. Wardeavoir, v. Gilles, chapelain de la cath. d’Arras. Warin, Warinus, v. Garin. Warlincourt[-lès-Pas], Warlaincort, Pas-de-Calais, Arras, Pas-enArtois, 46, 203. Warloy[-Baillon], Warloi, Somme, Amiens, Corbie, 376. – maire, 376. – v. Hugues le Maieur. Warluis (li Fiés de), loc. non id. près de Bouret-sur-Canche, 354. Warlus, Warluis, Pas-de-Calais, Arras, Beaumetz-lès-Loges ; v. Godefroid. Warnier, v. Garnier. Wascase, v. Hugues. Wascoigne, loc. non id. près de Penin, 344. Wasconia, rue de Saint-Pol, 282. Wasteblé, v. Jean. Wastiaus, v. Alulfus. Wastines, loc. non id. près d’Ambrines, 343. Wathier, v. Gautier.

Watighetus, v. Wautiguet. Waubers, Waubert, v. Jean, Robert (bourg. de Corbie). Wauterie, Wautier, Wautiers, v. Gautier. Wautiguet – de La Motte, 376. – de Ville-sur-Ancre, chev., 291. Wavrans[-sur-Ternoise], Waverans, Pas-de-Calais, Arras, Saint-Pol-surTernoise, 192. – v. Adam, Hugues, Robert. Wavrin, Wavring, Nord, Lille, Haubourdin ; v. Hellin, Robert (sénéchal de Flandre), Robert Rufus, Roger. Wazo Ostiarus, 18. Wenehier, v. Raoul. Wenemarus – de Calceia, 38, 44, 57. –  de Canteleu, moine de Saint-Vaast d’Arras, 120. – d’Encre, 16, 26, 36-38, 40, 44. Werchin, Werci, Wercin, v. Verchin[en-Ternois]. Werenfridus, Werinfridus, v. Guirinfridus. Werinfrois, v. Colard. Wermondus, Wermundus, 2. – maire de Méaulte, 291. Werricus, – doy. de chrétienté de Saint-Pol, 187, 193. – Bavus, 26. Wés (les), loc. non id., v. Jacques, Jean. Wiardus – Crucesignatus, 270. – de Buneville, 73. Wiberc, Wibers, Wibertus, v. Guibert. Wido, v. Guy. Widrele, v. Pierre. Wiencourt[-l’Équipée], Somme, Montdidier, Moreuil ; v. Hugues. Wijnendale, Belgique, West-Vlaanderen, Brugge, Torhout, 322. Wilgelmus, Wiliaume, v. Guillaume. Willart, v. Garnier, Gilles, Pierre. Willaumes, Willelmus, Willermus, Williaumes, v. Guillaume.

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J.-F. Nieus, Les chartes des comtes de Saint-Pol

Wimerus, v. Guimerus. Winandale, v. Wijnendale. Wincestrus, père du prêtre Hugues, 19, 32. Winemarus, v. Wenemarus. Wintsgestrus, v. Wincestrus. Wios, Wiot, v. Guy. Wirefridus, v. Guirinfridus. Wireiz, v. Oger. Wulframecurt, v. Framecourt. Ybele, v. Bernard. Yda, Yde, v. Ide. Ydone de Puisieux, 331. Yolande, Yole, Yolen, Yolens, Yolenz, Yolendis, –  de Hainaut, comtesse de Saint-Pol, puis dame d’Encre, 59, 62, 66, 71-75, 77-83, 95, 105, 112, 116, 118-121, 123-126, 128, 135, 137-138, 140-141, 145-147, 158, 164, 168, 178, 201, 205. – du Fay, 231. Ysabel, Ysabels, Ysabiaus, v. Isabelle. Ysaac, v. Isaac. Ysara, v. Oise. Ysayas, v. Isaïe. Yser, Ysier, v. Izel-lès-Hameau. Yvergni, v. Ivergny.

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