Le même et l’autre : 45 ans de philosophie française (1933-1978)
 2-7073-0255-4

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LE MEME ET L'AUTRE QUARANTE.CINQ ANS DE PHILOSOPHIE FRANCAISE (1933.1978)

LES EDITIONS

DB MINUIT

VINCENT DESCOMBES

LE MEME ET L'AUTRE Q!lARANTE.CINQ ANS DE PHILOSOPHIE FRANQAISE (1933-1978)

Avertissement au lecteur : Cette page reproduit la precedente. Autre, eIle est la m~me. Mais pour eviter que Ie lecteur ne compte pour ,ien cette seconde premiere page, en I'attribuant par exemple a une erreur de reliure, j'ai du y inscrire cet avertissement, qui ne figure pas sur la premiere premiere page. Pour etre m~me, il faut qu'elle soit autre.

© 1979, by

CA~BRIIX;E

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DE MINUIT

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7, rue Bernard·Palissy - 75006 Paris ISBN 2·7073·0255·4

Preface

On s'etonnera peut-etre de ce que la preface d'un livre ecrit en franr;ais par un philosophe franr;ais, et dont Ie sujet est la philosophie franr;aise, soit signee par un philosophe britannique. Il n' est pourtant pas inutile de signaler que Ie livre de V. Descombes do it son origine la commande d'un editeur britannique, la Cambridge University Press, et qu'il est destine entrer dans une collection nouvelle intitulee Modern European Philosophy, dans laquelle il paraitra en anglais des que la traduction en sera achevee. Voici un extrait de la note introductive presentant cette collection: « Pendant la plus grande partie de ce siecle, il a existe une barriere d'ignorance et de mefiance reciproque entre ceux qui ont rer;u leur formation dans la t.radition analytique en Angleterre et aux Etats-Unis, et les representants des principales ecoles philosophiques du continent europeen (plus particulierement en France et en AllemagneJ. Maintenant, la situation est en train de changer" de chaque cote, on commence regarder avec interet ce qui se passe de l'autre cote de la barriere et reconnaitre, parfois avec une certaine surprise, qu'il existe des problemes et des soucis communs, meme si tres souvent ils se trouvent exprimes en des termes et dans un contexte intellectuel tres dillerents. » Celui qui lira ce livre dans sa version franr;aise, s'it se souvient que ce texte s'adresse aussi au lecteur anglophone - dont la formation et les presupposes philosophiques, Ie

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LE MEME

:ET L'AUTRE

plus souvent, sont totalement differents de ceux des auteurs dont il est ici traite -, entrera ainsi dans Ie dialogue qui, de plusieurs cotes, tend a s'instaurer entre la tradition analytique et Ie continent europeen. Alan MONTEFIORE Oxford, janvier 1979

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Introduction: La philosophie en France

Peut-on raconter Ia couleur du temps ? Qui saura dire ce que fut I'air d'un temps ? Au moment de commencer cet expose, je dois en marquer les inevitables limites. La philosophie £ran~aise est la philosophie qui s'enonce en fran~ais, meme si c'est pour dire dans cette langue des pensees grecques, latines,anglaises ou allemandes. La philosophie £ran~aise .prend naissance lorsque Descartes entreprend de repondre, en £ran~ais, par un Discours de la methode suivi de trois essais de cette methode, aux Essais de Montaigne. Mais ce n'est pas seulement la philosophie £ran~aise qui surgit dans ce debat de Descartes avec Montaigne. Selon l'avis pour une fois convergent des autorites les plus considerables, par exemple Hegel et Heidegger, la recherche d'une verite presentant Ie caraetere de la certitude absolue inaugure toute 1a philosophie moderne. Les pages qui suivent veu1ent etre une introduction a la philo sophie fran~aise contemporaine. Un expose de la philosophie £ran~aise dans son ensemble commencerait a Descartes (repondant a Montaigne). Un expose de 1a phi10sophie moderne debuterait de 1a meme fa~on. Le titre de l'etude dont vous lisez ici la premiere page annonce un propos plus modeste: introduire au langage et aux enjeux de la discussion dite philosophique dans la France d'aujourd'hui un lecteur que je suppose, par hypothese, aussi exterieur que possible a 1a tradition et a la maniere fran~aises de philosopher. 11

LE M~ME ET L'AUTRE

La « philosophie fran~aise contemporaine » ne peut ~tre assimilee ni a une epoque de la philosophie, ni a une ecole. Elle coincide avec I'ensemble des discours tenus en France et consideres par Ie public d'aujourd'hui comme philosophiques. Ce sont les circonstances (lieu, dates) qui delimitent la matiere de mon expose. II semblera d'abord que ces circonstances soient exterieures a la philosophie proprement dite. On s'inquietera peut-etre de ce que la philosophie, plongee dans l'air du temps, soit de ce fait reduite a une opinion. Le public n'est pas necessairement bon juge. Sa definition, precisement, est de n'etre pas infaillible. II importe de Ie souligner, alors que notre programme s'est precise dans Ie sens suivant: introduire a ce dont on a parle dans un certain territoire et a une certaine epoque, c'est-a-dire, en fin de compte, ne rerenir que ce qui a fait du bruit dans l'auditoire Ie plus vaste. Cette approche bruyante de la philosophie est forcement injuste, puisqu'elle laisse de cote ce qui n'a pas ete entendu par Ie public, oune l'a pas ete au meme degre, mais aurait parfois merite de l'etre. II doit etre clair que les textes dont je vais traiter ne sont pas necessairement les plus interessants qui aient ete publies pendant la periode contemporaine. II n'est meme pas assure que tous soient interessants. Car l'ensemble de la bibliographie a considerer se range en quatre classes : I. - textes que tout Ie monde cite, et que tout Ie monde dent pour dignes d'etre cites; II. - textes que tout Ie monde cite et que quelques-uns jugent insignifiants ; III. - textes qui sont cites par quelques-uns, ou meme par un seul, mais qui sont tenus, par ces personnes, pour superieurs aux textes des deux classes precedentes ; IV. - textes ignores de tout Ie monde, a l'exception de leurs auteurs respectifs. II va de soi que cette division n'aurait aucun sens dans une introduction a la philosophie en general, ou ce serait Ie seul deploiement de la question philosophique qui permettrait d'apprecier la dignite philosophique d'un texte, quelle que soit par ailleurs son audience. Mais dans une introduction a la philosophie fran~aise d'au;ourd'hui, nous ne devons 1'etenir que les ecrits des classes (I) et (II). En 12

INTRODUCTION

ecartant les classes (III) et (IV), nous devons etre conscients dti fait que nous n'eliminons pas seulement Ie mediocre et l'insignifiant, mais aussi des textes dont l'audience est reelle, au moins a l'exterieur de la France, ou bien est encore a venir, ou pourrait l'etre. Enfin, derniere limitation, l'espace (heureusement) restreint dont je dispose ne me permettra pas de citer tous les noms, tous les dtres dont Ie public a parle. Ce travail n'a pas l'ambition d'etre Ie Who's who de la philosophie fran~aise, ni meme son Gotha. II faudra donc renoncer a rendre telle nuance, telle petite difference dans une ecole, et s'en tenir a une version de chaque philosopheme. lci encore, je m'en tiendrai a celle dont on aura Ie plus parle. Ce ne sera pas necessairement la plus ingenieuse. Et je me garderai, cela va sans dire, de citer les noms de ceux qui, a mon avis personnel, auraient du etre mieux ecoutes, Ie seront demain ou devraient l'etre un jour. Le critere rhetorique en philosophie est, il ne faut pas se Ie dissimuler, Ie tintamarre. II reste a' preciser, fut-ce brievement, les circonstances de temps et de lieu. Jusqu'ou s'etend ce qui nous apparait comme notre present ? A bien des egards, il ne serait pas injustifie de commencer avec la revolution fran\;aise, voire avec Descartes. Le mieux est donc de partir d'au;ourd'hui. Or la grande affaire d'une generation est de regler la dette heritee de la generation precedente. us peres ont mange les raisins verts, les fils ont les dents gdtees. Ce faisant, chaque generation fait surgir les obstacles auxquels se heurtera sa descendance. Aussi convient-il, afin de cerner ce qui @stpour nous l'aujourd'hui, de prendre en compte deux generations : la generation presente, celle qui se montre active aujourd'hui, mais aussi celle qui l'a immediatement precedee. Nous pouvons voir dans l'evolution recente de la philosophie en France Ie passage de la generation des « 3 H », comme on disait apres 1945, a la generation des trois « mattres du sou~on », comme on dira en 1960. Les trois H sont Hegel, Husserl, Heidegger, et les trois maitres du soup~on sont Marx, Nietzsche et Freud. Ce n'est pas, dire que les hegeliens ou les husserliens aient brusquement disparu de la scene en 1960. Mais ceux qui persistent a se reclamer des trois H ou de l'un d'entre eux apres cette date 13

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B'l' L'AUTRB

seront les premiers a admettre que leur position n'est pas dominante. Ce fait leur impose d'ailleurs, dans la discussion, de tenir compte de la doxa commune en prevenant d'avance les objections qui pourraient leur etre faites au nom de la nouvelle trinite. La tache qui nous echoit est alors de chercher les raisons de ce changement. Pourquoi les maitres qui ont regne de 1930 a 1960 ont-ils ete detrones, simultanement, dans les annees 1960, au profit des nouveaux venus? On observera que la reunion des autorites en triades successives est un fait rhetorique: l'historien scrupuleux de la philosophie pourra bien faire toutes sortes d'objections aces rapprochements, il n'emp&hera pas une generation d'entendre, par exemple dans ce qu'elle lit de Hegel, Husserl, Heidegger, une le~on commune. II n'est pas indifferent que les textes les plus invoques apres 1930 soient Ie plus souvent des textes d'acd:s difficiles, les uns parce qu'ils n'etaient pas traduits a cette date (1a Phenomenologie de l'esprit I'a ete en 1947 et Etre et temps ne I'est toujours pas en 1978), les autres parce qu'ils n'etaient meme pas publies (c'est ainsi que les textes les plus admires de Husserl seront justement les inedits de Louvain). Ces circonstances particulieres favorisent la transformation productive, par Ie lecteur, de la pensee citee, transformation qu'on observe toujours dans I'engendrement d'une autorite. Ne croyons pas qu'une reuvre fasse autorite parce qu'elle aurait ete lue, etudiee et finalement jugee convaincante. C'est Ie contraire: on lit parce qu'on est deja convaincu. Les reuvres sont precedees d'une rumeur. Comme l'ecrit Maurice Blanchot, I'opinion publique n'est jamais si completement opinion que dans la rumeur : I'opinion est par exemple « ce qu'on peut lire dans les journaux, mais jamais dans tel journal en particulier » ; telle est precisement I'essence de la rumeur, car « ce que j'apprends de la rumeur, je I'ai necessairement deja entendu dire 1 ». Par une sorte de reminiscence platonicienne, Ie texte dont on tombe amoureux est celui dans lequel on ne cesse d'apprendre ce qu'on savait deja. Merleau-Ponty I'a reconnu:

1. L'entretien in/ini, Gallimard,

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1969, p. 26.

INTllODUCTION

« C'est en nous-memesque nous trouvons l'unit~ de 1a phenomenologieet son vrai sens. La question n'est done pas tant de compter les citations que de fixer et d'objectiver cette phenomenologie pour nous qui fait qu'en lisant Husserl ou Heidegger plusieurs de nos contemporainsont eu Ie sentiment bien moir!sde rencontrer une philosophienouvelle que de reconnaitre ce qu'ils attendaient »2.

Nous n'avons pas d'ailleurs a nous demander ici si les interpretations qui seront donnees de Hegel, de Husserl, puis de Marx ou de Nietzsche sont ou non fideIes aux pensees qu'elles veulent comprendre. Elles les trahissent, c'est evident, mais peut-etre cette trahison n'est-elle qu'une £a~on de faire ressortir un certain « impense », comme dit Heidegger, inherent aces pensees. II faut enfin dire un mot des proprietes de l'espace de circulation des enonces philosophiques. Cet espace s'est montre d'une stabilite remarquable, au moins jusqu'a une date recente OU des craquements se sont fait entendre, provoques par I'addition aux reseaux de circulation deja en place depuis la fin du siede demier des puissants moyens de communication de masse (television, etc.). ee qui caracterise Ie lieu universitaire de la philosophie est sa formation eoncentrique, fortement centralisee. Ce sont les lyeees qui assurent aux universites l'essentiel de leur public en la personne des futurs professeurs de l'enseignement secondaire. Ces professeurs de Iycee sont, en principe, recrutes par I'Etat sur concours. Le programme de ces eoncours (agregation, CAPES) etant fonetton de eelui de Ia classe terminale dite « classe de philosophie », il en resulte que l'enseignement de la philosophie en France est plus ou moins determine par la nature et la fonction de ce « programme de la classe de philosophie ». Selon la doctrine officielle, Ie Programme, chef-d'reuvre de coherence et de rigueur, ferait l'objet d'un consensus unanime. En realite, il est plutot Ie resultat d'un compromis entre les difIerentes tendances existantes, et c'est pourquoi Ie Chef-d'reuvre si souvent celebre fait periodiquement I'objet de remaniements 2. PP, p. 11.

1.5

LE ~ME

:E:T L' AUTRE

importants. Accuses par les uns de vehiculer une ideologie reactionnaire, par les autres de liquider ce qui restait encore d'authentique philosophie dans Ie programme precedent, les programmes qui se succedent refletent l'etat momentane des forces politiques, non seulement dans Ie corps enseignant, mais dans l'ensemble du pays. Rares sont ceux qui se disent satisfaits du programme tel qu'il est, innombrables ceux qui rec1ament sa refonte. Nul toutefois ne semble mettre en doute Ia necessite d'un programme que1conque. Ce culte du programme, qui ne manque jamais de remplir l'observateur etranger de stupefaction, s'explique par l'amour que portent les Fran

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« Le grand reuvre de l'histoire du monde est ine£Ia~ablement accompagne d'une absence d'reuvre, qui se renouvelIe a chaque instant, mais qui court inalteree en son inevitable vide tout au long de l'histoire : et des avant l'histoire, puisqu'elle est la deja dans la decision primitive, et apres elle encore, puisqu'elle triomphera dans Ie dermer mot prononce par l'histoire ~ 5.

La fin de l'histoire est bien, comme Ie croient les hegeliens, Ie triomphe du sens: reconciliation finale, reconnaissance universelle, et meme embrassade generale dans certaines versions, ou seulement embrassade du reel par Ie seul penseur, mais de toute fa~on synthese superieure, aneantissement du negatif dans une victorieuse negation de la negation, presence de la verite et verite de la presence. Mais c'est aussi Ie comble du non-sens : il n'y a plus tien a £aire (donc toute action est derisoire), plus rien a dire (toute 5. lIF, p. VI.

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LE MiME

ET L'AUTRE

parole est donc insignifiante). A la fin de I'histoire , l'espeee humaine entre dans un desreuvrement sans remedes, une errance indefinie. Ce serait la le~on de Nietzsche: ce pen· seur, en annon~ant la « mort de Dieu » et « l'errance du dernier homme », reprend la grande utopie moderne d'un « terme de l'histoire 6 ». Kojeve, deja, disait que la fin de l'histoire equivalait a la mort de l'homme. Blanchot a decrit, dans tous ses livres, cette vie apres la mort qui est Ie lot de l'homme dans la post.histoire, et dont la litterature moderne serait, d'apres lui, Ie temoignage privllegie. Apres la fin de l'histoire, disait Georges Bataille, la negativite humaine ne disparait pas: elle devient seulement « sans em· ploi ». Blanchot commente ainsi ce propos: « Pour tQl.1S, sous une forme ou sous une autre, l'histoire touche a sa fin ( lumiere, car ces questions portent sur eela meme qui pennet d'appeler quoi que ce soh « documerit » et de Ie produire dans un recit tenu pour « historique ». IIy a donc deux types de questions. Or les travaux historiques de Foucault se soustraient a 1a discussion, dans 1a mesure ou lls laissent indeterminee la direction de leur argumentation. Va-toOn de

1.37

LE MiME ET L' AUTRE

a l'histoire ou l'inverse ? L'exposition historique doit-elle etre consideree comme Ie champ de verification d'une hypothese sur l'essence non-dialectique de l'histoire ? Ou bien, a l'inverse, cette exposition trouve-t-elle sa justification ultime dans la these philosophique ? Nul ne peut dire ou pourrait se decider la verite ou la faussete de ces narrations. D'une part, Ie style de Foucault est positiviste :/on cherche l'evolution des concepts et de la pensee dans les documents que sont les differents etats des difIerents savoirs/1l est done indispensable de passer par les textes, les archives, les documents et les monuments. Mais, d'autre part, Foucault, lecteur de Nietzsche, ne croit nullement au fait des positivistes. 11 n'ignore pas que toute interpretation est poIemique : proposer une interpretation, c'est declarer la guerre a une interpretation voisine; en dIet, toute interpretation d'un fait pretend donner Ie sens de ce fait; mais, les faits n'ayant par eux-memes aucun sens, l'interpretation ne leur en trouve un qu'en les faisant parler, de sorte que l'interpretation d'un fait est toujours, en realite, l'interpretation d'~1: premiere interpretation deguisee en fait brut et positi£#tte conviction selon laquelle les faits ne signihent tien definit Ie nihilisme de la generation de Foucault. Nihilisme au sens OU l'entend Nietzsche lorsqu'il annonce la deroute du positivisme : « Pas de faits, rien que des interpretations »; cette sentence n'est qu'une autre version du plus celebre « Rien n'est vrai, tout est permis Comme Ie disait Foucault a un colloque de Royaumont :

1a philosophie

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« Si l'interpretation ne peut jamais s'achever, c'est tout simplement qu'll n'y a tien a interpreter. 11 n'y a tien d'ahsolument premier a interpreter, car, au fond, tout est deja interpretation, chaque signe est en lui-meme non pas la chose qui s'oHre a l'interpretation, mais interpretation d'autres signes »10.

La conjonction dans la meme tete de ce positivisme et de ce nihilisme donne un melange surprenant: d'une part, toute affirmation de Foucault s'entoure d'un formidable appareil critique (documents, citations, references minutieu10. Nietzsche, Minuit, 1967, p. 189.

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LA CRITIQUE DE L/HISTOIRE

ses); mais, d'autre part, on pourrait avec les memes donnees construire d'autres recits, et Foucault est Ie premier a jouer avec ces possibilites. Comme l'ont dit certains historiens, l'ceuvre de Foucault appartient en realite au genre de la fiction (