20 ans d’action et de progrès: Gabon 1968/1988

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20 ans d’action et de progrès: Gabon 1968/1988

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University of Virginia Library DT546.127 A16 1988 ALD 20ans d'action etde progres

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Septembre 1986. Le III Congrès ordinaire du P.D.G. a désigné El Hadj Omar Bongo comme candidat à la présidence de la République . Sortant du Palais international des conférences à l'issue de ce III Congrès , le candidat Omar Bongo, accompagné du premier secrétaire du P.D.G. , Léon Mébiame , et du président du bureau du Congrès , Henri Minko , entame une marche triomphale pour saluer la foule venue le soutenir et le féliciter.

PREFACE

Depuis vingtans, dans le cadre de notre politique de Rénovation nationale, et sous l'égide du Parti démocratique gabonais, nous avons bâti, jour après jour, une nation prospère et solidaire, résolument engagée sur la voie du progrès. Les pages qui suivent retracent, pour l'essentiel, par le texte et par l'image, les étapes de notre parcours et les résultats de nos efforts. L'histoire, qui est bon juge, retiendra de cette période la maturité politique du peuple gabonais qui a su , dans l'unité et la paix civile retrouvées, se doter des institutions démocratiques qui ont permis le développement harmonieux de notre pays. Elle retiendra aussi que les avancées économiques importantes, que nous avons enregistrées au cours de ces vingt années, ont été constamment accompagnées, de par la volonté du pouvoir politique, de progrès sociaux et culturels d'une égale ampleur. Elle retiendra, enfin, que les difficultés majeures que nous avons rencontrées, à deux reprises au moins, en 1977 et depuis la fin de 1985, qui stigmatisent l'égoïsme et l'indifférence des grandes puissances à notre égard, ne sont, en aucune manière, imputables aux déficiences de nos choix internes. Face à la crise multiforme qui nous assaille, et dont nous nous employons à limiter, autant que possible, les effets négatifs et frustrants, nous n'avons aucune raison de nous laisser aller au découragement. Le crédit de notre pays auprès de la communauté internationale et de ses plus hautes instances demeure intact; l'action qu'il a menée et continue de mener pour préserver la paix en Afrique et promouvoir la solidarité inter-africaine est unanimement appréciée ; l'exploitation rationnelle de son soussol et de son sol autorise encore, pour de nombreuses années, un développement que la plupart des pays africains nous envient et qui reprendra, à moyen terme, sa marche ascendante ; et pardessus tout il dispose, dans la mouvance de notre grand Parti démocratique, d'institutions solides, implantées sur tout le territoire national, adaptées à la voie gabonaise de développement que notre peuple a choisie, et qui est à l'origine de succès spectaculaires dans de nombreux domaines. Pour toutes ces raisons, et parce que j'ai confiance dans la volonté de progrès et la capacité d'entreprendre de notre peuple, j'ai la conviction profonde, à l'aube de cette année 1988, que notre pays saura,

une fois de plus,

relever avec détermination le

nouveau défi auquel il est confronté. L'avenir demeure le mot-clé ; celui vers lequel nos regards et nos efforts doivent converger. Abordons-le avec courage et résolution. Si nous savons mobiliser nos cœurs et nos énergies comme nous l'avons fait en 1968, acquérir de nouvelles qualifications, promouvoir l'initiative et l'entreprise privée, diversifier nos productions industrielles et artisanales et, en toute circonstance, fortifier l'unité nationale, le Gabon, notre patrie bien -aimée, ne nous décevra pas. El Hadj Omar Bongo

LE PARTI DEMOCRATIQUE GABONAIS

P.D.G.

La démocratie en marche

Le Parti démocratique gabonais , institué en 1968 par le président Bongo , peu de temps après son accession à la magistrature suprême , est depuis vingt ans la structure

central , l'administration du Parti au niveau national et la liaison avec les organes locaux et les organismes spécialisés du Parti.

majeure et l'élément moteur de la démocratie gabonaise . Ouvert à tous les hommes et à toutes les femmes de bonne II - LES ORGANES LOCAUX volonté , sans aucune exclusive , il comporte les instances et organismes suivants :

Les Fédérations

1 - LES ORGANES NATIONAUX

Organes de coordination au niveau provincial des activités du Parti . Elles ont à leur tête un secrétaire fédéral .

Le Congrès Organe suprême du Parti. Sous l'autorité du Présidentfondateur , il détermine , entre autres missions , l'orientation générale de la politique intérieure et extérieure de la Nation . Le Président-fondateur (appellation qui a été substituée par le II Congrès ordinaire de septembre 1986 à celle de Secrétaire général fondateur). Il est le chef suprême du Parti . Il convoque le Congrès, préside les réunions du Comité central et du Bureau politique et , dans le cadre des rapports entre le Parti et le gouvernement , dirige et contrôle l'action du pouvoir exécutif.

Les Sections Emanation des Comités d'un département , d'un district , d'une commune ou d'une partie de ces trois entités . Chaque Section comporte dix membres élus tous les trois ans par les délégués des Comités. On compte à ce jour soixante-douze Sections .

Les Comités Cellules de base du Parti . Les membres des Comités sont élus dans chaque village , quartier ou entreprise par tous les militants . On dénombre deux mille soixante- dix Comités.

Le Comité central

III - LES ORGANISMES SPECIALISES DU PARTI

Organe suprême du Parti dans l'intervalle des réunions du Congrès. Il est composé , sous la présidence du Présidentfondateur, de membres élus par le Congrès ( les candidatures sont libres) et de membres désignés en raison de leurs fonctions et de leur compétence .

L'Union des Jeunes du Parti démocratique gabonais ( U.J.P.D.G. ) . Elle compte trois cent soixante douze Comités dont treize dans les ambassades à l'étranger. L'Union des Femmes du Parti démocratique gabonais (U.F.P.D.G. ) . Elle comporte huit cent cinquante et un groupes d'animation répartis sur tout le territoire. • La Confédération syndicale gabonaise (CO.SY.GA. ) qui regroupe tous les travailleurs. L'Ecole des cadres du Parti

Le Bureau politique du Comité central Emanation du Comité central , il est l'organe de direction du Parti. Il fait rapport au Comité central .

Le Secrétariat permanent (qui a été substitué en 1986 à la Permanence nationale). Il assure la permanence du Bureau politique et du Comité

Enfin , le Parti compte cinq cent quatre - vingt cinq permanents qui effectuent quotidiennement un travail considérable d'information , de liaison et de conseil .

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d'une

qui

a

histoire

transformé

ans

politique

le

Gabon

Le 27 novembre 1967, par le jeu normal des dispositions constitutionnelles, le vice-président devient président de la République gabonaise et le 12 mars 1968, il crée le Parti démocratique gabonais. Depuis ces dates historiques, vingt années se sont écoulées ; vingt années au cours desquelles notre pays a connu une expansion d'une ampleur exceptionnelle qui l'a hissé au tout premier rang des pays en développement et aux places d'honneur sur la scène politique internationale. Une réussite exemplaire, qui est le fruit de la politique intelligente, dynamique et résolument novatrice, conduite avec habileté et fermeté par le Président El Hadj Omar Bongo au cours de cette période. Rares, rarissimes, sont les hommes d'Etat qui ont su, en l'espace d'une génération, faire taire les divisions ethniques et sceller l'unité nationale, remodeler les mentalités sans rejeter les traditions, faire évoluer en parfaite symbiose le développement économique et le progrès social. Le propos de cet ouvrage n'est, en aucune manière, de magnifier les qualités éminentes de notre Président, mais ce serait manquer à l'objectivité la plus élémentaire que de passer sous silence le rôle considérable, à proprement parler déterminant, qu'il n'a cessé de jouer depuis vingt ans, dans la vie nationale et internationale du Gabon. Personne ne peut sérieusement contester que seules, la lucidité et la résolution d'El Hadj Omar Bongo, ont permis d'établir et de maintenir la stabilité politique, sans laquelle il n'est pas de développement possible ; personne ne peut contester non plus que, seule la politique qu'il a inspirée et mise en œuvre, avec l'opiniâtreté qu'on lui connaît, a autorisé le développement remarquable de notre pays et la progression du niveau de vie de ses habitants. Et que serait devenu le Gabon s'il n'y avait eu un homme de cette stature à la tête de l'Etat, en 1977, dans la période d'emballement de notre économie, et plus récemment, depuis 1985, quand il s'est agi de maîtriser et d'atténuer les effets négatifs conjugués de la baisse des prix internationaux du pétrole et de la baisse du dollar sur notre économie ? Les Gabonais, qui ne sont pas dupes, savent que l'intelligence politique de leur Président, son art consommé du dialogue et de la concertation, sa modération, son esprit de conciliation, mais aussi son inébranlable détermination dans le combat qu'il mène pour préserver, en toute occasion, la souveraineté nationale et pour accélérer le développement, sont l'unique source de son pouvoir. Et la raison qui fait que depuis vingt ans, ils n'ontjamais manqué, lors de chaque élection, de lui témoignerpar un vote massif, leur gratitude et leur confiance. Vingt années de pouvoir, vingt années qui ont transformé le Gabon ; il suffit pour s'en convaincre de parcourir, à grands pas, comme nous allons le faire maintenant, les principales étapes qui ont marqué la vie politique, le développement économique et le progrès social et culturel de notre pays depuis l'accession d'El Hadj Omar Bongo à la magistrature suprême ! C

1. La première photo officielle du Président Bongo. 2. Le Président Bongo à l'Assemblée nationale. 3. Le président de l'Assemblée nationale, Georges Damas Aléka, passant au Président Bongo le Grand Cordon de l'Etoile équatoriale. 4. Le premier gouvernement. 5. Prestation de serment.

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PRESIDENT

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20 ans d'histoire

ou de tout autre mouvement politique, doit disparaître au profit d'une politique nationale réaliste ayant pour objectif prioritaire le développement de notre pays.

politique Ayant acquis la certitude du soutien de toute la population , le jeune président de la République gabonaise annonce dans son message à la Nation du 1er janvier 1968 , l'ouverture d'une campagne pour la > paru en 1975, El Hadj Omar Bongo précise : « Non seulement j'avais l'impression d'avoir été compris, mais je pensais n'avoir joué qu'un rôle de catalyseur dans cette « Rénovation natioaffaire ; l'idée de < nale » était dans l'air, je n'avais eu ». qu'à la cueillir >

développement du pays. La vérité est que ces partis avaient fortement tendance à s'identifier à un groupe ethnique, à se transformer en organisation de défense des intérêts particuliers et à ne représenter que des ambitions individuelles dépourvues de tout idéal national . Dans un tel contexte , la notion même d'intérêt général était dépouillée de toute signification . L'action des partis tendait à assurer la suprématie d'un groupe sur les autres ou les ambitions séparatrices de tel ou tel personnage, situations qui n'aboutissaient , en fin de compte, qu'à créer un état endémique de divisions, de luttes et d'intrigues qui stérilisaient tout effort de développement et mettaient en péril l'unité nationale. Dans une lettre publiée à l'époque par «Gabon- Matin », le Président de l'Assemblée nationale rendait hommage en ces termes au Président Bongo : «Je ne suis pas seul à penser que vous n'avez fait que devancer le point de vue de tous les Gabonais bien nés. Vous avez su dire tout haut ce que d'anciens pensaient tout bas à travers les vicissitudes de notre histoire . Mais nul ne pouvait, mieux que vous, le faire avec efficacité. Vous

Georges Damas Aléka, président de l'Assemblée nationale.

LA CREATION DU PARTI DEMOCRATIQUE GABONAIS

Assuré d'un appui populaire sans faille et décidé à agir vite dans l'intérêt général , le Président prend la décision, le 12 mars 1968, de dissoudre les partis politiques et de créer, simultanément, un seul et unique parti national , le « Parti démocratique gabonais >>. Véritable coup de théâtre dans la vie politique gabonaise , la création du P.D.G. est accueillie avec un vif soulagement par la population , qui avait eu trop à souffrir des inégalités de traitement, du favoritisme et du népotisme qui avaient empoisonné la vie de la Nation , avant l'arrivée au pouvoir du Président Bongo .

MEMBRE DU BUREAU

Il faut bien voir , en effet, que l'esprit de compétition - compétition entre les < « leaders » - qui avait présidé à la fondation des anciens partis , B.D.G. , U.S.D.G. et P.U.N.G.A. , avait été pendant des années un élément de désordre et de stagnation , qui avait cristallisé des divisions plus artificielles que réelles, et qui avait entravé le

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venez, avec la création du P.D.G. , de mettre un terme aux jongleries et aux intrigues, toutes solutions de facilité dont certains « favoris » se croyaient en droit d'abuser >> . De 1968 à ce jour , le Parti a joué , avec les encouragements constants . de son Président fondateur, un rôle éminent et irremplaçable dans les affaires de la Nation . Ses fonctions , qui ont fait de lui le creuset de l'unité nationale, peuvent se résumer ainsi : agrandir en quelque sorte la solidarité tribale à l'ensemble de la Nation en s'enracinant sur tout le territoire ; empêcher le développement d'une lutte des classes qui ne ferait qu'éloigner les combattants de l'objectif général et unique que la Nation s'est assigné la lutte contre le sous- développement ; assurer le recrutement des parlementaires et plus généralement de tous les élus ; transmettre au gouvernement, après délibération au sein des instances du Parti, les suggestions et les requêtes de la base ; enfin, expliquer les actions, les programmes et les projets du gouvernement et mobiliser en permanence le soutien populaire dans la lutte entreprise contre le sous-développement. Répondant aux critiques malveillantes, venues d'au-delà des frontières et qui tendaient à vouloir accréditer l'idée que le P.D.G. , parti unique , était un instrument au service exclusif de sa propre politique , le Président Bongo répliquait dans « Au service du Gabon », ouvrage déjà cité : « Le Parti unique n'est que la projection sur la scène politique de la tendance profonde du peuple à l'unité , dans la concorde et dans la paix. Il s'impose d'autant plus que son cadre seul est adapté à la valorisation auprès des masses des objectifs de la « Rénovation nationale ». Que les étrangers qui feignent de s'étonner de l'existence d'un parti unique au Gabon fassent appel à leurs souvenirs ; dans la plupart de leurs pays, l'unité nationale n'a été réalisée, dans le passé, que par des régimes monarchiques, par la dictature ou par la guerre. Ce que d'autres ont obtenu par la force, nous l'obtenons , nous, par la concertation et très pacifiquement. C'est une victoire qui en vaut bien d'autres... ».

LA POLITIQUE DE RENOVATION INTERIEURE De sa création, le 12 mars 1968, jusqu'au 11 mars 1976, date du grand discours historique du Président Bongo, affirmant la nécessité d'un changement de mentalité collective comportant au premier chef un assainissement des activités économi-

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ques, le Parti a assumé sur deux plans, les tâches urgentes et les impératifs vitaux qu'appelait la situation du pays, à savoir : rassembler les Gabonais longtemps divisés par le multipartisme , facteur d'intolérance et de tribalisation de la vie politique , et mobiliser la population pour la construction nationale sous la bannière de la Rénovation . Fort des succès enregistrés par sa politique , le Président Bongo , écourtant son mandat, se présente à nouveau à l'élection présidentielle le 25 février 1973 ; il est élu avec 99,6% des voix. La même année , le Gabon est admis comme « membre asso-

mique, avec l'abandon du libéralisme dirigé et planifié et l'avènement d'une nouvelle doctrine économique : le Progressisme démocratique et concerté . Car la vie économique , comme chacun sait , réagit dans l'ordre politique et social , de manière positive ou négative, ainsi que le Gabon devait en faire l'expérience en 1977. A cette époque, notre pays était excessivement endetté parce que nous avions réalisé en un temps très court les infrastructures de base qui nous faisaient cruellement défaut. Notre développement économique s'était

cié » de l'Organisation des pays producteurs de pétrole ( OPEP ) . Les ressources nouvelles dégagées par la hausse des prix du pétrole, puis par la hausse du dollar, permettent la mise en œuvre de grands travaux qui vont profondément modifier la vie économique et sociale, et l'aspect général du pays.

1 CONGE GABONAIS

Le 12 avril 1975 , le Président Bongo annonce à la Nation qu'un poste de Premier ministre est créé en remplacement de celui de vice- président du gouvernement. M. Léon Mébiame, le compagnon de la première heure, passe de l'un à l'autre alors que le Président de la République demeure chef du gouvernement. Constatant cependant, après huit années d'efforts, que les nombreux acquis positifs de la politique de Rénovation, qui suscitaient déjà l'admiration et l'envie de nombreux pays voisins ou amis en Afrique et dans le monde, dissimulaient encore des injustices et des abus, le Président Bongo décidait, en 1976, de procéder aux corrections nécessaires pour que le Gabon aille toujours de l'avant, dans un climat de paix civile et de solidarité nationale. «J'ai décidé, déclare-t-il alors, de rénover la Rénovation », ce qui signifiait, dans son esprit, deux choses : la première , c'est qu'il était devenu urgent de jeter un œil critique sur le chemin parcouru depuis notre indépendance, puis de nous engager avec plus d'assurance dans celui qui nous reste à faire ; la seconde, c'est qu'il n'était pas moins impératif de faire appel à la vigilance de tous les militants et de toutes les militantes pour renforcer le combat contre les est précisément de ne pas en être un, de ne pas avoir de système de communication et de transport intégré, de ne pas avoir de plan cohérent de développement, ni de monnaie commune, ni de politique douanière et économique harmonisée, et par-dessus tout, de ne pas être une entité institutionnalisée . Les objectifs assignés à la C.E.E.A.C. tendent à surmonter progressivement tous ces obstacles. Il y faudra du temps comme il en faut, en Europe, à la Communauté économique européenne, en Afrique de l'Ouest à la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (C.E.D.E.A.O.) . Mais l'opération est lancée et son cheminement, ralenti par la crise internationale qui affecte gravement les économies de tous les pays membres, n'en est pas moins irréversible. Pour tous les Africains, le chef de l'Etat gabonais, « père » légitime de la C.E.E.A.C. , aura , une fois de plus, apporté une inestimable contribution à la construction de l'Afrique.

Il faut ajouter pour en terminer avec la politique extérieure, qu'en dépit de la crise que nous subissons et qui risque de se prolonger en 1988 et 1989 , le Gabon , du fait des positions qu'il défend et de la notoriété qu'il a acquise dans les « forums >> internationaux, continue à bénéficier de la confiance totale des institutions financières internationales, des banquiers et des hommes d'affaires. Cette confiance demeurée intacte a permis le rééchelonnement de notre dette et l'octroi de nouveaux apports financiers d'origine extérieure. Elle témoigne clairement de la certitude qu'ont nos partenaires de voir le Gabon surmonter la crise et amorcer une nouvelle croissance économique et de nouveaux progrès sociaux dans les années qui viennent.

LA POLITIQUE ECONOMIQUE Le Gabon a connu de 1968 à ce jour un développement économique d'une ampleur et d'une intensité exceptionnelles qui suscite à la fois l'admiration et l'envie. Ce développement est dû, pour une part, à l'exploi-

5 octobre 1974. La rencontre historique entre les Présidents Mao Tsé-Toung et Bongo (D.R.)

tation de ses ressources naturelles, pour une part , au travail de sa population , et pour une part, qui est grande, à la politique économique et financière qu'il a pratiquée sous la conduite ferme et résolue de son Président et le concours actif du P.D.G. La politique économique du Gabon , depuis 1968, s'intègre dans la politique globale du pays qui prend appui sur quelques grands principes - qui peuvent s'énoncer, brièvement, ainsi : - en économie, comme en politique, nous voulons être et demeurer indépendants et ne pouvons tolérer les pressions d'où qu'elles viennent ; - nous voulons un développement qui exclut à la fois la démagogie qui est le mauvais génie du socialisme et l'injustice qui est celui du capitalisme ; - il n'y a pas en Afrique et dans le monde un pays dont la situation politique, économique, démographique et sociale soit comparable à celle du Gabon ; autrement dit , il n'y a pas de modèle de développement à copier ; - l'économie doit être au service de l'homme et pour cela nous devons assurer la prééminence du pouvoir politique démocratique sur les forces économiques. En vertu de ces grands principes et au nom du réalisme qui domine son action politique , le Président Bongo a choisi , dès 1968, de fonder la croissance et le développement sur la confiance faite à l'individu et à sa capacité d'initiative, plutôt que sur la mise en œuvre de processus contraignants d'encadrement collectif.

au plus vite le pays d'un sous- développement profond , il fallait réaliser un certain nombre de grands projets comme le port d'infrastructures, d'Owendo et, bien sûr, le Transgabonais, mais aussi de projets industriels, miniers et agricoles, qui auraient un effet d'entraînement sur l'économie du pays. Or , l'Etat , bien qu'il soit appelé à jouer un rôle d'orientation , d'impulsion et de contrôle dans la réalisation de ces projets, n'avait pas les moyens d'en supporter le Avec l'avènement de la politique de Rénovation, le bureau politique du Parti démocratique gabonais, conscient du fait que le capitalisme hérité de la colonisation entraînait une croissance anarchique de notre économie, au mépris de l'intérêt national , a opté résolument pour le «Libéralisme économique dirigé et planifié » , autrement dit pour un régime économique qui, tout en permettant le libre jeu des initiatives individuelles, s'épanouisse néanmoins dans le cadre de la planification adoptée par le gouvernement, tout en y associant des nationaux, tant au titre de la participation au capital qu'à celui de l'association des res< Libéponsabilités. L'application du « ralisme économique dirigé et planifié» était à l'époque une simple question de bon sens. En effet, pour sortir

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capital des entreprises et promouvoir l'utilisation et la formation des nationaux. Dès 1972 , le gouvernement demandait aux entreprises installées au Gabon de céder 10 % de leur capital à l'Etat gabonais. En 1974 , à la suite d'une séance historique du Bureau politique du Parti , il était décidé qu'une participation d'au moins 10 % serait acquise à l'Etat, à l'occasion de la création de sociétés ou de l'augmentation de leur capital . Cette réforme devait permettre à l'Etat d'entrer au Conseil d'administration de toute société installée au Gabon dans un délai raisonnable. Le >. Pour autant le progrès social ne découle pas tout naturellement du progrès économique. Encore faut-il veiller à une répartition aussi équitable que possible des fruits de la croissance. Et veiller à ce que cette répartition améliorée aille de pair avec l'épanouissement de la condition humaine . En optant , dans le cadre de la Rénovation nationale , pour une politique de dialogue et de participation , le Gabon a choisi la voie de l'humanisme. Le développement ne signifie plus seulement croissance dans l'ordre quantitatif, mais progrès social et culturel , satisfaction des besoins autres que matériels, prise de conscience des responsabilités individuelles. La gabonisation des emplois et la sécurité sociale Produire plus de richesses, donc travailler davantage, demeure le premier objectif, celui auquel il n'est pas possible de se soustraire car son abandon serait démission pure et simple et conduirait à la ruine.

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Le second objectif est d'humaniser la société en humanisant le travail . L'homme ne vit pas que de pain ou de riz ; il y a d'autres besoins , qui sont moins aisés à mesurer, mais qui comptent tout autant. La satisfaction personnelle que l'individu peut trouver dans sa tâche , les contacts humains qu'il peut établir avec ses semblables, la salubrité et l'agrément du cadre professionnel , le sentiment de participation qu'il éprouve, déterminent pour une large part son attitude à l'égard des pouvoirs publics et de la société, non sans influer notablement sur la façon dont il s'acquitte de sa tâche. Le Gabon , fidèle en cela à ses traditions spécifiquement africaines, a choisi de poursuivre simultanément ces deux objectifs afin d'éviter à notre société, qui s'achemine vers le > Ouverture du supermarché > et l'étend progressivement à toutes les provinces. Le nombre de points de vente est aujourd'hui de cent cinquante. D'autres sociétés, comme C.F.A.O. , S.C.O.A. , Hatton et Cookson, Hollando, etc. , agrandissent et modernisent leurs magasins. De nouvelles sociétés s'installent pour diffuser les matériels techniques (engins de automobiles, véhicules chantier, . lourds, etc.) et répondre à la demande créée par l'expansion industrielle.

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de détail . Le secteur intermédiaire entre les grands groupes et le petit commerce est principalement

Mbolo à Libreville, le plus grand supermarché du Gabon, qui permet aux ménagères de la capitale de s'approvisionner tant en produits locaux qu'en produits importés.

occupé par des étrangers (Libanais, mais aussi Français, Grecs, Camerounais, Maliens, Coréens , etc.) . Il compte trois cents à trois cent cinquante entreprises qui regroupent cinq cents à six cents points de vente , mais parmi ces entreprises on ne compte qu'une cinquantaine de S.A.R.L. Une partie de ces commerçants (environ 20%) ont une activité d'importateur. Toutefois, les pratiques commerciales en usage dans ce secteur ne sont pas toujours orthodoxes (importations irrégulières, comptabilité sommaire ou inexistante , non-

qu'elles entraîneraient de graves conséquences au niveau de l'emploi et au plan des recettes budgétaires. Le petit commerce , actif dans les quartiers excentrés des grandes villes et dans les localités provinciales éloignées, occupe, d'aprèsle dernier . recensement , environ vingt- six mille personnes. Il joue un rôle majeur dans l'alimentation du pays puisqu'il exerce un monopole de fait de la commercialisation des produits vivriers de base.

assujettissement à la législation sociale, etc.) et portent un préjudice considérable aux importateurs, grossistes, commerçants spécialisés et détaillants qui exercent leur activité dans le cadre de la législation existante et sont seuls soumis, dans la pratique, au contrôle des administrations compétentes. Il y a là un vrai problème que le gouvernement s'attache à résoudre et qui doit devenir prioritaire si l'on veut éviter que les entreprises commerciales qui se plient aux réglementations en vigueur , ne connaissent des difficultés telles

L'activité commerciale du secteur structuré est largement concentrée dans les grandes villes. A elle seule, Libreville totalise 75% des commerces individuels régulièrement enregistrés. 90 % des effectifs employés dans ce secteur sont concentrés dans les provinces de l'Estuaire et de l'Ogooué- Maritime. La concentration est évidemment moindre dans le secteur informel.

En l'état actuel des choses, et en dépit des progrès significatifs enregistrés depuis 1968, le commerce

doit encore être amélioré dans trois grands domaines pour répondre au développement harmonieux voulu par la puissance publique. Ce sont: • l'équipement commercial des provinces :

Bien que trois mille agréments aient été accordés depuis 1980, ce qui a grandement contribué à étendre la distribution sur l'ensemble du territoire national , de nombreux villages ou villes d'importance secondaire patissent encore d'un approvisionnement irrégulier ou insuffisant, surtout en produits frais. La gabonisation du petit et du moyen commerce structuré :

Le taux de gabonisation effectif de la profession , bien que difficile à cerner, compte tenu de l'insuffisance des données statistiques globales, est en ce qui concerne les cadres de 6% contre 10 % pour la moyenne nationale. On observe une sous- représentation des nationaux dans le secteur informel mais surtout dans le petit et moyen commerce structuré, aussi bien en tant qu'entrepreneurs qu'en tant qu'employés. La création de l'Ecole nationale de commerce de Port-Gentil et de l'Institut supérieur de gestion de Libreville devrait permettre d'améliorer cette situation .

Une meilleure utilisation des produits locaux :

De leur côté, les produits agricoles vivriers patissent de l'inadéquation des structures commerciales qu'ils ont la possibilité d'utiliser. Le commerce de ces produits est, en grande partie, le fait du secteur informel. La fonction de grossiste est inexistante. La difficulté majeure , qu'il faut surmonter, pour intéresser les opérateurs réglementairement structurés, est le manque d'organisation des fournisseurs qui ne sont encore ni réguliers, ni fiables. Ainsi , en raison de l'étendue de son territoire, des difficultés d'acheminement des marchandises dans certaines localités, du handicap du produit local par rapport au produit importé et de la place trop importante du secteur informel dans l'implantation et la distribution , le Gabon doit poursuivre avec ténacité les objectifs que s'est fixé le gouvernement de la Rénovation nationale, en matière commerciale et qui peuvent être résumés comme suit : - assurer une meilleure distribu-

tion des produits industriels et agroindustriels sur le marché national , - renforcer les structures commerciales des provinces, particulièrement dans le domaine des produits frais,

- diminuer l'importance du secteur informel au bénéfice du secteur réglementé et pour cela renforcer le contrôle de l'activité des commerçants opérant dans ce secteur,

— organiser la commercialisation des produits agricoles nationaux, - augmenter progressivement le taux de gabonisation des professions commerciales. Les résultats obtenus au cours des vingt années écoulées, qui enregistrent déjà une évolution favorable et une modernisation considérable de l'appareil commercial du pays , témoignent de la volonté du Président de la République et du gouvernement de poursuivre leur action et de résoudre dans les années qui viennent, en s'en donnant les moyens, les problèmes difficiles et bien connus qui subsistent encore.

Les banquesjouent un rôle important pour le développement du commerce.

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Il faut distinguer entre produits industriels et et produits agricoles vivriers. Les produits industriels fabriqués localement sont encore trop souvent considérés, à tort, par les consommateurs comme étant de qualité inférieure aux produits similaires importés, ce qui nuit à leur commercialisation . D'autre part, la marge légale applicable aux produits nationaux est souvent inférieure à la marge autorisée pour les mêmes produits importés (la raison invoquée étant que la même marge appliquée aux produits nationaux les rendrait moins compétitifs) . Il faut ajouter à cela, le peu d'empressement mis par les importateursdistributeurs à renoncer aux achats qu'ils effectuent par l'intermédiaire de leurs propres bureaux d'achats à l'étranger. Ce faisceau de facteurs défavorables nuit à une saine expansion des industries locales, et donc à l'emploi, et contrarie la volonté du gouvernement. Des solutions à ce problème ont été avancées et sont actuellement à l'étude.

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Les transports

LES PORTS ET LES VOIES NAVIGABLES L'exportation est l'un des principaux moteurs de la croissance économique gabonaise et s'effectue à 90% par voie maritime . En conséquence, le Gabon doit de s'équiper d'une infrastructure portuaire propice à son développement. Tâche d'autant plus nécessaire que ladite infrastructure est précaire : en 1968 , les ports de Libreville et de Port-Gentil, inaptes à recevoir les navires à fort tonnage, procèdent par voie de barges sur lesquelles les marchandises transitent entre les navires et un quai de débarquement.

Des études sont donc entreprises pour rechercher un emplacement propice à accueillir un port en eau profonde . Le site d'Owendo dans l'estuaire de Libreville, abrité de la houle et des vents dominants est choisi et les travaux commencent en 1969 pour s'achever le 30 mars 1974. A sa mise en service , le complexe portuaire d'Owendo dispose de 9 hectares de terre-pleins et de 15.000 m² de couverts. Par ailleurs, 40 hectares de zone industrielle sont mis à la disposition des promoteurs . Le même jour, l'OPRAG (Office des ports et rades du Gabon) succède officiellement au port autonome de Libreville, avec pour tâche d'étudier et de développer tous les emplacements portuaires du Gabon.

La première initiative de l'OPRAG est d'étendre la capacité d'Owendo. Port de commerce, celui-ci va devenir, en mars 1979, également port à bois, lieu de débouché final et donc essentiel du Transgabonais. La capacité de manutention du port à bois est de 1.500.000 tonnes de bois flotté et de 250.000 tonnes de bois lourd . Il est alimenté par les exploitations proches de Libreville mais aussi et surtout par le Transgabonais. Le port minéralier,

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en cours de construction , permettra l'évacuation d'une partie du manganèse exploité à Moanda et, plus tard , lorsque le Transgabonais atteindra les régions de Bélinga et Mékambo, du minerai de fer. Lorsqu'il sera achevé, fin 1988, sa capacité sera de trois millions de tonnes de minerai par an . Dans le même temps, se construit le port en eau profonde de Port-Gentil dont les travaux ont débuté en mars 1977. Mis en service en novembre 1979, ses installations comprennent une zone industrielle de 110 hectares, un hangar à marchandises de 6.000 mètres carrés, etc. , qui complètent les installations de la raffinerie de pétrole et du port de pêche. Grâce à ces efforts, les ports de Libreville et de Port-Gentil ont une activité cumulée qui atteint 9.148.000 tonnes en 1985. Les tendances 19861987 montrent une certaine diminution du tonnage correspondant à la crise économique mondiale. Au fur et à mesure qu'il développe par ses initiatives le trafic portuaire du Gabon, le gouvernement prend conscience du fait que ce dernier est

1. «La Mpassa» à quai à Port-Gentil. 2. Le port d'Owendo. 2

ΠΑ

SA

AMPAS

entre les mains de groupements professionnels qui , uniquement soucieux de leurs intérêts, procèdent à un accroissement en cascade des taux de fret. Les produits à l'exportation deviennent ainsi de moins en moins compétitifs sur les marchés étrangers tandis que les produits importés sont, eux, de plus en plus chers. Pour faire face à cette situation , la SONATRAM (Société nationale de transports maritimes) est créée le 28 mai 1976 et l'Etat en détient 51 % des parts. Véritable structure d'intervention dans le domaine des transports maritimes, la SONATRAM , par le biais du Conseil gabonais des chargeurs, contient les taux de fret et assure une répartition équitable pour la Nation du volume de marchandises transportées. Dans le même souci de gabonisation de l'activité maritime , la SONATRAM fait l'acquisition en pleine propriété , de deux navires qui sont baptisés à Libreville les 5 et 30 décembre 1983. Le chiffre d'affaires de la SONATRAM passe de 4.127 millions de francs CFA en 1982 à 7.500 millions en 1985. Parallèlement au développement du réseau maritime extérieur, et dans le souci de rendre accessibles les régions non desservies par terrestre ou ferroviaire , l'Etat crée le 15 avril 1978, la Compagnie de navigation intérieure (CNI) . A sa création , elle possède une flotte composée de deux navires seulement, qui desservent l'Ogooué et le Fernan -Vaz. De 1978 à 1983, cette flotte s'accroît de deux autres navires qui permettent de répondre à la demande croissante des populations de ces deux régions. De 1983 à 1986, la CNI crée le service de cabotage national avec un réseau de lignes intérieures permettant de couvrir la quasi -totalité des cours d'eau navigables du pays. Elle augmente sa flotte en 1986 par l'acquisition de sept nouveaux bateaux. La CNI va ainsi faire passer son chiffre d'affaires de 302 millions de francs CFA en 1982 à 1.092 millions en 1986.

EKWATA

tées et 300 km de routes étroites en mauvais état. D'importants investissements ont permis depuis de redresser cette situation . En 1986, le réseau routier se présente de la manière suivante : - 599 km de routes bitumées, - 953 km de routes en terre moderne latéritées , - 4.877 km de routes en terre ordinaire, - 961 km de pistes cacaoyères , - 145 km de pistes de sable. Soit un total de 7.535 km de routes.

Il convient d'y ajouter les nombreux ouvrages d'art qui ont supprimé 2

l'usage des bacs, souvent capricieux et toujours lents. Plus de cinquante ponts ont été construits, les plus célèbres étant ceux de Kango et Lambaréné, sans oublier ceux de Tchibanga , Koulamoutou , Makokou , Mouila, Lébamba , etc. Dans ce domaine enfin , il faut citer les magnifiques voiries de Libreville, Port-Gentil, Franceville , Oyem , etc. , auxquelles les Gabonais se sont déjà habitués, mais qui en Afrique, sont une exception . 1. «L'Ekwata» relie Libreville à Port-Gentil en moins de trois heures. 2. Echangeur routier d'Owendo.

Enfin , la société GFS (Gabon ferry services) exploite actuellement un bateau capable de relier Libreville à Port-Gentil en deux heures.

LES ROUTES

En 1967 , le Gabon ne dispose que d'un réseau routier sommaire, uniquement composé de routes latéritées et de pistes accessibles aux seuls véhicules de petit tonnage. L'inventaire ne peut alors comptabiliser que 350 km de routes lourdes latéri-

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TRANSPORTS AERIENS Pays sous-équipé en en matière aéronautique dans les années 60, le Gabon est aujourd'hui à la pointe des techniques modernes. Son essor a été fulgurant et ponctué par les initiatives suivantes :

AIRGABON

- 1968 : création de la compagnie nationale TRANSGABON . Elle assure uniquement les liaisons intérieures. - 1974 : TRANSGABON prend le nom d'AIR GABON. Toutes les capitales de province sont desservies par AIR GABON , ainsi que quelques villes africaines. - 1976 : Le Gabon se retire de la Compagnie multinationale Air Afrique.

EVOLUTION DU TRAFIC ET DU CHIFFRE D'AFFAIRES D'AIR GABON

- 1977: le 1er juin, AIR GABON accède à la dimension de compagnie internationale, grâce à l'acquisition de deux Boeings : un 737 et un 747 qui viennent compléter la flotille de bi - réacteurs Fokker 28. En 1986 un Lockhood C 130-33 a été mis en service.

Enfin , il faut noter que le Gabon abrite depuis peu à Mvengué ( Franceville) le Centre de formation supérieure de pilotage pour l'Afrique francophone.

1. Un Fokker 28 d'Air Gabon à Moanda. 2. Le 747 d'Air Gabon.

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Fret en tonnes

C.A. en millions de F CFA

1982

420.600

13.335

28.500

1983

428.314

14.264

31.236

1984

436.111

13.624

35.192

1985

455.968

15.174

37.343

1986 *

445.000

13.000

33.000

*Estimations 2

Afin de répondre à la croissance de ce moyen de transport, les aéroports de Libreville, Port-Gentil et Franceville ont été dotés de moyens techniques sophistiqués, pourvus de pistes leur permettant d'accueillir les gros porteurs, devenant ainsi des aéroports internationaux. Toutes les infrastructures des aéroports des capitales de province ont été réaménagées pistes allongées, bitumées, infrastructures aéronautiques répondant à toutes les normes de confort et de sécurité, etc.

Passagers

TRAFIC

Depuis, AIR GABON a fait ses preuves, desservant plusieurs fois par semaine, l'Europe, de nombreuses capitales africaines, et bien sûr, toutes les grandes cités du Gabon. Au cours de l'année 1986, sa flotte a effectué 12.709 heures de vol et desservi quarante escales, tant à l'échelle nationale qu'internationale.

Année

Brazza avait proposé alors une voie mixte, ferroviaire et fluviale, entre la côte atlantique et l'intérieur, en utilisant les sections navigables de l'Ogooué et de l'Alima, affluent du Congo. Après plusieurs projets et modifications de projets, la voie gabonaise était abandonnée au profit de la voie congolaise, Pointe- Noire- Brazzaville, le Congo- Océan .

1 LE TRANSGABONAIS Le Transgabonais est, sans aucun doute , la réalisation la plus marquante de ces vingt dernières années. C'est une page d'histoire qui s'est écrite dans l'anxiété, la colère , la douleur et la joie. C'est une victoire sur les hommes et la nature . C'est la réussite du Gabon et des Gabonais. «Je le dis et l'affirme devant vous : avec ou sans la Banque mondiale, le Transgabonais se fera ». Le 25 février 1973, le Président Bongo prononçait cette phrase restée célèbre, devant l'Assemblée nationale de son pays. 2

Quinze ans ont passé, les wagons jaunes qui portent l'espoir du peuple gabonais tout entier, roulent régulièrement sur les 666 kilomètres qui séparent Libreville de Franceville. A l'échelle d'un pays, même de le modeste dimension comme Gabon, on pourrait être tenté de dire que la distance n'est pas considérable. Ce serait oublier que le pays est recouvert à 85 % par la grande forêt équatoriale et que chaque kilomètre gagné sur elle, a représenté un véritable travail de titan. Le projet d'un chemin de fer, au Gabon , date de 1886. Savorgnan de

Après la découverte des gisements d'uranium de Mounana et de manganèse de Moanda, dans les années 50 , le projet d'une voie ferrée reliant les mines à la côte est relancé. Le gouvernement colonial de l'époque jugeant le coût prohibitif préconise d'évacuer le minerai par la voie congolaise , via le téléphérique Moanda- Mbinda, long de 70 kilomètres. La découverte de gisements de fer dans la région de Bélinga et de Mékambo procure une nouvelle chance au Transgabonais. Entre 1963 et 1968, deux études sont entreprises et débouchent sur le tracé Owendo- Bélinga par Ndjolé et Booué . Le coût du projet est à l'époque de 37,5 milliards de francs CFA. Après la bataille des idées, la bataille financière commence. 1968 : le Président Bongo obtient l'aval de la France. En novembre de la même année, il présente une demande de financement au FED (Fonds européen de développement) qui émet un « préjugé favorable ». En décembre, le Gabon crée un Fonds public d'investissement du chemin de fer (FICH ) .

1971 : en début d'année, c'est la signature avec un bureau d'études allemand d'un contrat pour l'étude du tronçon Booué-Moanda- Franceville. En juin, première réunion des bailleurs de fonds à Libreville : France, RFA, Etats-Unis , Canada, FED, BIRD et US-AID. Les 9 et 10 décembre, nouvelle réunion à Libreville des bailleurs de fonds qui se prononcent à l'unanimité sur La famille gabonaise , jusqu'en 1968 , relègue en effet complètement à l'arrière- plan , la femme : mère de famille ou affectée au travail des champs, son sort ne préoccupe guère les instances politiques. Elle n'a pas accès à l'instruction et il ne vient à l'idée de personne qu'elle pourrait jouer un rôle social quelconque.

Le Président Bongo, lui , est conscient de ses qualités spécifiques et la considère comme une citoyenne à part entière . Par une série de mesures politiques, il va donc faire en sorte de la revaloriser socialement, et donc humainement, en lui donnant les mêmes chances au départ qu'à un homme. Pour ce faire, la première mesure va consister à élargir de plus en plus ses chances d'acquérir une formation complète. Les filles gabonaises sont aussi nombreuses que les garçons dans l'enseignement primaire représentent près de la moitié des

La femme gabonaise a les mêmes chances de promotion sociale que l'homme. Elle occupe désormais toutes sortes d'emplois laborantine, technicienne informatique, electronicienne, dessinatrice. cadre, etc.

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NTLE

4

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effectifs dans l'enseignement secondaire. Mais le point le plus marquant de son évolution réside dans l'augmentation croissante du nombre de filles dans l'enseignement supérieur, alors qu'il était voisin de 0 % en 1965. Il s'agit également de donner à la femme gabonaise ses chances d'accéder à l'emploi. Les différentes structures de formation professionnelle lui sont donc ouvertes et leurs responsables ont à cœur de ne pas cantonner la jeune Gabonaise aux filières traditionnelles : secrétariat, comptabilité . Les prévisions dans ces secteurs sont en effet défavorables en matière d'emploi et la femme gabonaise présente des capacités autrement plus étendues qu'il s'agit d'exploiter. Des sections considérées comme