L' art en famille: Les milieux artistiques à Londres à la fin du Moyen Age (1350-1530) 2503518443, 9782503518442

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L' art en famille: Les milieux artistiques à Londres à la fin du Moyen Age (1350-1530)
 2503518443, 9782503518442

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L'ART EN FAMILLE LES MILIEUX ARTISTIQUES À LONDRES À LA FIN DU MOYEN ÂGE (1350-1530)

Histoires de famille. La parenté au Moyen Âge Collection dirigée par Martin Aurell

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L'art en falllille Les milieux artistiques à Londres à la fin du Moyen Age (1350-1530) A

Sophie Cassagnes-Brouquet

BREPOLS

© 2005, Brepols Publishers n.v., Turnhout, Belgium. All rights reserved. No part of this publication may be reproduced stored in a retrieval system, or transmitted, in any form or by any means, electronic, mechanical, photocopying, recording, or otherwise, without the prior permission of the publisher.

D/2005/0095/69 ISBN 2-503-51844-3 Printed in the E.U. on acid-free paper

Préface Cellule de base, élément primordial et unité nodale, la famille est au cœur de toute organisation sociale du Moyen Age. Son étude ouvre d'innombrables perspectives.Au-delà d'une compréhension profonde des structures de parenté, elle analyse les liens entre hommes et femmes, la socialisation des enfants, les sociabilités et réseaux, la prise collective de décisions, les stratégies d'ascension, d'obtention de pouvoir et d'enrichissement, mais aussi, de façon plus intimiste, les mentalités, sensibilités, religiosité, attitudes identitaires et choix de vie des individus. Toutes ces pistes de recherche sont sillonnées par Sophie Cassagnes-Brouquet, qui n'a jamais négligé la famille dans ses nombreux travaux sur les artistes des xrve_ XVIe siècles. Son beau livre nous rappelle l'importance de la parenté dans la création esthétique. En effet, au fil de ses pages, les pères transmettent leur savoir-faire technique aux fils dans leur foyer-atelier, les frères exécutent à quatre mains leurs œuvres et les apprentis épousent la fille de leur maître. Ailleurs qu'à Londres, Hubert et Jan Van Eyck, les Limbourg, la dynastie des Boulogne, Giovanni et Gentile Bellini et leur beau-frère Andrea Mantegna, l'enlumineur Jean Colombe et son frère le sculpteur Michel constituent autant d'exemples de la vitalité des liens de parenté dans les milieux artistiques européens à la fin Moyen Age. C'est pourquoi la famille doit être placée au cœur d'une réflexion sur la nature de l'œuvre d'art médiévale. A l'époque, l'artiste n'apparaît pas encore comme le héros mythique, presque magicien, doté d'une intuition esthétique et d'un talent surhumains, devenu une sorte de guide des foules vers la beauté et le sublime, adulé par ses contemporains. A cette image individualiste et charismatique, arrivée avec la modernité, la période médiévale préfère celle de l'artisan modeste et besogneux, perpétuant une tradition technique et mécanique obtenue dans le secret del' enseignement parental, travaillant en équipe dans l'ouvroir familial et, le plus souvent, dans l'anonymat. Une telle conception «holistique», vivace au Moyen Age, empêche d'étudier l'artiste traditionnel en dehors des groupes de parenté, de sociabilité et de métier qui l'encadrent jusqu'à l'étouffement et qui lui apportent, en contrepartie, la douceur de se savoir inclus et l'assurance d'un soutien matériel dans la détresse. Ce livre porte, en conséquence, sur les artistes et sur leur milieu, mais non pas sur leurs créations Certes, Sophie Cassagnes maîtrise parfaitement les techniques, méthodes et vocabulaire de l'historien de l'art au sens strict, qui s'intéresse exclusivement à l'œuvre dans sa dimension formelle ou iconologique: elle est ainsi l'auteur d'ouvrages sur les fresques de Lorenzetti, sur les manuscrits enluminés de la bibliothèque de Rennes ou, en collaboration avec son mari, sur les Vierges noires. Elle choisit, cependant, de se pencher ici plus sur les hommes que sur leur production, quittant de la sorte le commentaire, par la force des choses un peu redan-

MARTIN AURELL

dant, dans lequel s'enferme trop souvent une critique exclusivement esthétisante des objets. Les milieux artistiques remplacent donc les beaux-arts, et la sociologie historique, l'histoire de l'art. Pouvait-il en aller autrement s'agissant de la ville de Londres médiévale, anéantie avec ses trésors artistiques par le Grand incendie de 1666? Fort heureusement, bien des archives de la municipalité, de la cour royale ou des établissements ecclésiastiques ont été épargnées par le feu. Elles ont été compulsées par Sophie Cassagnes, devenue membre du club sélect des rares médiévistes français à avoir fréquenté le Public Record Office de Londres, qui recèle la plupart des fonds inédits britanniques. Des compétences linguistiques et paléographiques singulières ont dû être mises en œuvre pour pénétrer avec succès dans ce Saint des saints. Afin de saisir l'originalité de sa démarche, il suffit de rappeler quelques pourcentages sur les domaines géographiques qu'embrassent les travaux publiés par les médiévistes français obtenus pour les années récentes de 1994-1996: avec le chiffre dérisoire de 0,1 %, la Grande-Bretagne est la lanterne rouge d'un classement où figurent en tête la France (58%), mais aussi l'Italie (12%), l'Europe en général (10%), les espaces byzantin et musulman (7%) ou la péninsule ibérique (6%) 1 . Cette désaffection des îles britanniques par les médiévistes français est, toutefois, récente. Dans les deux décennies immédiates à la Seconde Guerre Mondiale, toute une génération d'historiens de la France de l'Ouest (Michel de Boüard, Lucien Musset, Jacques Boussard, Raymonde Foreville) s'intéressent à !~histoire anglo-normande ou angevine, que leur région partage avec l'Angleterre; Edouard Perroy se penche alors sur l'Angleterre pendant la guerre de Cent ans, sujet également entaché d'arrière-pensées nationales. Mais ce mouvement s'estompe dans les années 1970, comme si à l'euphorie des retrouvailles de la Libération succédait l'attitude anti-continentale du tatchérisme. Une analyse si étroitement politique de ce phénomène de désaffection est assurément réductionniste. C'est sur le plan de la pratique qu'il faut en trouver, en partie, la raison. L'absence d'une mission historique en Grande-Bretagne (est-ce un choix conscient des pouvoirs publics?) ou de coordination entre les deux systèmes éducatifs, l'un médiéval et l'autre napoléonien, semblent surtout décourager les candidats aux recherches sur l'île 2 . Terminons cependant sur une note optimiste. Autour des universités de Paris 1, de Poitiers et de Caen, quelques colloques et échanges franco-britanniques ont récemment vu le jour. L'année 2004 et son cortège de commémorations autour de 1204 et de la «perte» (loss) ou, plus politiquement correcte, de la «séparation» de la Normandie et de l'Anjou devrait renforcer ces liens de part et d'autre de la Manche. Il est encore trop tôt pour dire si ces manifestations sont un simple frémissement de surface sans lendemain ou un mouvement profond destiné à se perpétuer. Quoiqu'il en soit, le livre que Sophie Cassagnes a effectué en tant qu'enseignante à l'Université de Rennes II, établissement qui profite de liens géographiques, historiques et institutionnels anciens avec la Grande-Bretagne, s'inscrit également

1 J.-C.

Schmitt, D. Iogna-Prat, "Une historiographie au milieu du gué», Les Tendances actuelles de l'histoire du Moyen Age en France et en Allemagne, ed. Jean-Claude Schmitt, Otto Gerhard Oexle (Paris, Publications

de la Sorbonne, 2002), p. 420. 2 "L'Angleterre médiéYale "• L'Histoire médiévale en France. Bilan et perspectives, ed. M. Balard (Paris, Seuil, 1991), p. 442-444.

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PRÉFACE

dans cette nouvelle tendance dans laquelle la médiévistique française s'ouvre au troisième millénaire. Son ouvrage est d'autant plus exceptionnel qu'il traite de Londres, de l'Angleterre ou du continent, en particulier des Pays-Bas bourguignons, sans presque aucune relation avec le royaume de France. Par son originalité, un tel choix épistémologique force à l'admiration! Il s'accompagne d'une sympathie sincère pour le pays d'accueil, dont l'auteur vante, à juste titre, l'hospitalité et la générosité des collègues chercheurs, la bonne gestion des archives et bibliothèques et l' efficacité et l'esprit de service de leur personnel. Largement sollicitée dans cet ouvrage, la qualité et la solide érudition de la bibliographie insulaire méritent également notre respect. Rien que pour cela l'aventure d'une investigation historique OutreManche mérite d'être tentée. Le présent ouvrage suscitera certainement de nombreuses vocations. L'importance de la ville de Londres à la fin du Moyen Age comme capitale artistique est souvent éclipsée par le rayonnement de la Flandre et de l'Italie, dont les musées et églises recèlent, encore de nos jours, les chefs-d' œuvre. Or, en dehors d'Henry Yevele, architecte et sculpteur, peu d'artistes londoniens des années 13501530 sont connus du public cultivé. Pourtant, les sources écrites ont laissé la trace de maints orfèvres, largement majoritaires dans la documentation en raison de leur prépondérance sociale, mais aussi enlumineurs, verriers, sculpteurs, tapissiers ou brodeurs: ils représentent, en moyenne, quelque cent cinquante individus dans une population de 40.000 Londoniens; leur poids démographique, particulièrement visible autour de la cathédrale Saint-Paul et de la rue commerçante de Cheapside, est loin d'être négligeable. Leur influence dans la vie politique est encore plus grande. Les métiers qui les encadrent jouent un rôle de premier plan dans la municipalité: les Londoniens appellent Guildhall («maison des guildes») leur palais communal. La visibilité de ces corporations dans l'espace urbain s'accroît à l'occasion des fêtes, où elles participent ostensiblement en groupe aux processions et où elles animent des tableaux vivants. Certains métiers, en particulier l'orfèvrerie, plus prestigieux que les autres, permettent aux plus puissants de leurs membres de porter une livrée, vêtement d'apparat à deux couleurs vives et aux insignes distinctifs. S'ils le souhaitent, ces officiers de la corporation sont promis à une brillante carrière dans le gouvernement communal. Ces réussites politiques coïncident presque toujours avec l'appartenance à une dynastie d'artisans en vue: le fils de son père possède non seulement son savoirfaire mécanique, mais aussi son capital et son réseau de connaissances. Il accédera même à la gentry («petite noblesse») par la nomination à la mairie, par l'acquisition d'un manoir et de rentes foncières dans l'arrière-pays de Londres ou, toujours dans un cadre familial, par un mariage réussi. Un tiers des filles des échevins, issus pour la plupart des métiers, épousent, en effet, des nobles. Ces ascensions semblent, néanmoins, réservées aux orfèvres, assimilés souvent aux banquiers et aux riches marchands s'adonnant au négoce international à partir des ports de la Tamise. C'est ainsi sans surprise que Sophie Cassagnes découvre une lettre patente de 1429 adressée par le roi à «William Couele, citoyen et orfèvre de Londres, alias William Coueley, du comté d'Oxford, gentilhomme». Elle file également plusieurs orfèvres dans la suite du duc de Bedford ou du comte de Warwick, qui se déplacent avec ces patrons généreux sur le continent. Leur métier, et par ricochet leurs solidarités familiales, les mettent directement en contact avec la noblesse curiale, avec la riche

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l'vlARTIN AURELL

bourgeoisie ou avec le haut clergé, pour lesquels ils fabriquent des bijoux, de la vaisselle précieuse, des reliquaires, des calices ou des patènes. Il leur permet même de rencontrer parfois le roi, quoique la monarchie anglaise apparaît peu dispendieuse, voire un peu chiche, en comparaison des royautés continentales. Quand ils ne sont pas destinés au culte, ces objets de luxe jouent un rôle décisif dans l'ostentation aristocratique. Leurs artistes évoluent nécessairement au sommet de la hiérarchie sociale et politique. En matérialisant le faste des grands de ce monde, ils contribuent même à l'accroissemen t de leur «capital symbolique» et à l'augmentation de leur «distinction». En outre, cette élite artisanale promeut elle-même la culture livresque, comme le prouve la commande passée par l'orfèvre Hugh Brice, en 1481, au célèbre imprimeur William Caxton. D'autres métiers réussissent moins bien. Sauf à appartenir à la petite minorité des artisans de cour, les miniaturistes, verriers ou brodeurs, dont la matière première est si bon marché, relèvent d'une catégorie inférieure aux orfèvres, qui manipulent, quant à eux, l'or, l'argent et les pierres précieuses. Des origines étrangères mettent également ces moindres travailleurs dans une situation défavorable. Les Flamands, que les textes désignent par le terme générique de Dutchmen, sont particulièrement nombreux à Londres, ville d'immigration par excellence; ils ont leur propre confrérie sous l'invocation de sainte Catherine au couvent des frères gris. Avec les autres étrangers, ils représentent jusqu'un cinquième des artistes de la cité. Ils subissent parfois des poussées de xénophobie, dues en profondeur par des rivalités économiques et en surface par les revirements de la politique des ducs de Bourgogne dans la guerre de Cent ans: en 1327, Édouard III les oblige à vendre tous leurs biens; en 1381, ils sont la cible de la révolte des Travailleurs. Ces aliens sont des boucs émissaires tout désignés à une époque où l'hérésie de Wyclif et des lollards suscite la méfiance: en 1306, l'évêque fait retirer le crucifix sculpté par !'Allemand Thydemann pour la paroisse Saint Mildred Poultry, dont le dolorisme, issu de la Nova devotio rhénane, est suspect. D'être classé parmi les déviants n'est cependant pas l'apanage des étrangers. Les autorités judiciaires répriment souvent les rixes des membres des petits métiers. Elles s'en prennent à leurs batailles rangées, menées en pleine rue, où la confrérie des peintres de saint Gilles jouit d'une réputation fort \iolente. Elles répriment également les insultes. Que, dans le cadre de ces atteintes à l'honneur provoquant trop souvent la bagarre, «Écossais» soit la pire des injures témoigne de cette xénophobie ambiante. Les paris illégaux ou la passion démesurée pour le jeu font, de même, irruption dans les documents de nature judiciaire, comme pour tel artisan, ancêtre des hooligans, immodérémen t porté vers le football. On aura, dès lors, compris que l'un des mérites de cet ouvrage est de ressusciter une «capitale contrastée, d'ombre et de lumière, raffinée et vulgaire, populeuse et aristocratique» . Dans le Londres bouillonnant et touffu des artistes, ascensions et déclassements s'entrecroisent ; ses chemins mènent aussi bien vers l'anoblissemen t que vers l'emprisonnem ent. La religiosité est présente dans les derniers chapitres du livre. Elle transparaît surtout dans les 288 testaments d'artistes londoniens découverts et examinés. Au moment de la mort, ces travailleurs révèlent une partie de leur spiritualité, soutenue par les Chartreux, implantés à Londres depuis 1371, et par les ordres mendiants. Mais, tout logiquement, la paroisse semble le lieu principal de leur vie sacramentaire. Ils demandent à être inhumés dans son chancel, près du chœur ou des images de la Vierge et de saint Michel, mais aussi dans l'aître, ornée par les

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PRÉFACE

fresques d'une Danse Macabre, de Pardon Church, attenant à la cathédrale SaintPaul. De messes abondantes sont alors commandées pour le salut de l'âme du défunt. La place des legs charitables, qui visent à exercer les sept œuvres de miséricorde, montrent une sensibilité certaine au pauvre et au malade, surtout s'il est dans l'une des dures prisons ou de nombreux hôpitaux et léproseries dont se dote alors la ville. Les testaments permettent encore de dévoiler des réseaux de sociabilité, comme les confréries des métiers, qui prennent alors en charge veuves et orphelins. Ils témoignent, enfin, de la proximité des parents, principaux exécuteurs et héritiers; ils manifestent la fratrie comme pour les tapissiers John et William Bullok en 1357, qui demandent à être ensevelis ensemble à Saint Dionis Backchurch. Ce dernier exemple montre, une fois de plus, que Sophie Cassagnes n'oublie jamais les structures de parenté. Même si elle abandonne provisoirement la filiation et l'alliance matrimoniale pour emprunter d'autres points de mire, elle finit toujours par y revenir. Peut-être les pages les plus suggestives sur l'histoire de la famille, plus que toutes autres en phase avec la collection qui accueille aujourd'hui son livre, concernent-elles la socialisation de l'enfant? L'apprentissage du métier se fait très souvent en famille: pour l'année 1463, l'auteur a pu repérer jusqu'à 14% de fils initiés dans l'atelier de leur géniteur. Autoritaire et affectif, le rapport que tout maître entretient envers ses apprentis et valets, souvent des cousins éloignés arrivés de la campagne natale, relève de la paternité, aussi artificielle soit-elle. Parfois, ces jeunes deviennent le gendre de leur patron et leur futur héritier. Cette relation d'autorité, doublée d'un trop plein de surveillance et aggravée par la promiscuité de vie dans le foyer-atelier, peut devenir, néanmoins, oppressante. Elle provoque alors la fuite de l'apprenti, voire sa révolte ouverte, comme avec Edward Bodwon qui tente, en 1475, d'étrangler la femme de son maître. Toute structure d'encadrement, y compris familiale, peut paraître un jour étouffante. Elle entraîne parfois des réactions violentes. L'amour et la haine cohabitent dans l'atelier des artistes londoniens. Sophie Cassagnes nous en ouvre les portes avec la maîtrise de l'érudit et l'aisance de !'écrivain. Son livre abonde en exemples puisés dans des sources d'archives souvent négligées. Il reprend pour son compte des problématiques soulevées par l'historiographie britannique, à laquelle les chercheurs de langue française sont peu habitués. Écrit par une médiéviste qui ne dédaigne pas, en dépit de son statut universitaire, la rédaction de romans historiques, il est, enfin, de lecture claire et agréable. Il s'assimile largement à ces chefs-d'œuvre que les apprentis londoniens de la fin du Moyen Age étaient tenus de réaliser pour obtenir le titre de maître et pour pouvoir, à leur tour, ouvrir leur propre atelier. Martin Aurell

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Remerciements En dépit de longues heures penchées sur les documents d'archives, ce fut pour moi un grand plaisir que de cohabiter avec les familles d'artistes du Londres médiéval. En effet, jamais je n'aurais imaginé, avant de m'intéresser à leur sort, plonger dans une société aussi vivante et attachante. Les Anglais et les Aliens ont occupé mon esprit pendant quelques années et je tiens à remercier mon mari et mes enfants de l'infinie patience dont ils ont fait preuve vis-à-vis de ces envahisseurs. Cette démarche n'aurait pas pu voir le jour sans le soutien de mes collègues de l'université de Haute-Bretagne, en particulier de M. Hervé Martin et de l'UMR CRHISCO qui m'ont apporté un soutien matériel et intellectuel sans faille.Je tiens aussi à exprimer toute ma gratitude à M. Jean-Philippe Genêt et à mes collègues, membres du G.D.R France-Iles britanniques, ces «quelques élus», qui ont su me faire partager leur anglophilie. Mes séjours dans la capitale anglaise ont eu la chance se dérouler dans le cadre douillet de la Maison de l'Institut de France de Londres dont l'atmosphère, propice aux rencontres et aux contacts intellectuels, en fait un Yéritable petit paradis pour les chercheurs. Si les soutiens ne m'ont jamais fait défaut en France, je dois aYouer que je reste émerveillée de l'accueil de mes collègues britanniques qui ont su guider avec une compréhension et une générosité, jamais démentie, mes premiers pas en Angleterre. Je tiens à remercier avant tout M. Caroline Barron, professeur au Royal Holloway College de Londres, sans laquelle cet ouvrage n'aurait jamais pu voir le jour. Elle a été pour moi un mentor attentionné et généreux, toujours disponible et prêt à répondre à mes innombrables interrogations.Je mesure aujourd'hui encore toute la chance que j'ai eu à la rencontrer et à bénéficier de ses précieux conseils.Je dois également beaucoup aux avis éclairés de M.J. Bolton et de M. Jenny Stratford. Ces rencontres ont souvent eu pour cadre l'Institute of Historical Research de l'Université de Londres etje remercie son directeur et ses bibliothécaires pour leur accueil. Je tiens également à remercier M. Boumedienne de l'Université de Limoges pour sa science cartographique. Enfin, ce livre n'aurait pu voir le jour sans le soutien de M. Aurell, professeur à l'Université de Poitiers et la diligence de M. Christophe Lebbe, éditeur, qu'ils en soient remerciés.

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Avant-Propos Le Londres médiéval s'est abîmé dans le tissu architectural d'une ville en perpétuelle mutation. Le traumatisme est d'autant plus dommageable qu'il est ici fort ancien. La cité médiévale a presque totalement disparu à l'occasion du Grand Feu de 1666. Aujourd'hui, ses vestiges sont bien ténus. L'espace urbain a été profondément transformé. Le médiéviste doit se contenter de quelques noms de rues, de quelques tracés de paroisses. Les efforts remarquables des archéologues londoniens ont cependant produit des résultats marquants 1 . C'est surtout grâce aux sources écrites comme les Chroniques, mais plus encore aux documents de la vie courante, contrats, testaments et registres des métiers que la vie bouillonnante et touffue de cette capitale se révèle peu à peu. Son caractère cosmopolite et animé de grand port européen, sa tendance à la rébellion et aux excès, son goût pour l'art et les spectacles en font une cité passionnante mais aussi révoltante dans ses accès de violence et de xénophobie. C'est une capitale contrastée, d'ombre et de lumière, raffinée et vulgaire, populeuse et aristocratique qui revit.

1 A cet égard, la salle consacrée au Moyen Age au Musée de Londres est un exemple de muséographie. Il faut aussi souligner l'histoire de l'urbanisme de Londres, réalisée à partir des données archéologiques les plus récentes, publiée par J. Schofield, The building of London from the Conquest to the Great Fire, Londres, 1993.

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Introductio n En 1971, Erwin Panofsky débutait sa magistrale étude sur les Primitifs Flamands par une brillante synthèse de la situation artistique en Europe vers 1400, intitulée: "La bipolarisation de la peinture européenne au XVe siècle: l'Italie et la Flandre 1''. Il semble bien que depuis la parution de son ouvrage fondateur, cette "bipolarisation" dont il avouait lui-même qu'elle était quelque peu simplificatrice, n'ait guère été remise en question 2 • Chaque année, les historiens de l'art s'attachent à enrichir les dossiers italiens et flamands de nouvelles études, avec d'ailleurs une nette préférence pour le premier, comme s'il n'y avait d'art au siècle que dans ces deux contrées. Quelques voix timides s'élèvent pour rappeler qu'il existe d'autres centres artistiques en France, en Angleterre, ou dans la Péninsule ibérique, pour ne parler que de l'Europe de l'Ouest, mais leur écho est rapidement étouffé par le tumulte venu de Flandre et d'Italie. Ne serait-il pas possible, voire souhaitable, quelques trente ans plus tard, d'aborder de nouveaux espaces géographiques, des terrae incognitae? On nous objectera que les sources sont rares, que les grands noms n'y fleurissent guère et les chefs d'œuvre encore moins. Certes, mais est-il encore nécessaire de compter les chefs d'œuvre pour s'intéresser à la vie et à la pratique des artistes? Ne faudrait-il pas mieux se départir d'une conception des «Beaux-Arts» héritée de l'académisme et se pencher sur la réalité des milieux artistiques. Londres est une ville modeste à l'échelle européenne, rarement prise en compte par les historiens autres qu'Anglais, qui ne lui consacrent que quelques lignes, au mieux, dans leurs ouvrages sur l'art gothique finissant. Oxford et Cambridge sont tenues pour de grands centres culturels grâce à leurs universités. Cantorbéry bénéficie de la présence de l'archevêque, primat d'Angleterre, et n'est donc pas négligée par les historiens de la religion. Londres est le siège d'un évêché, mais la reconstruction de la cathédrale Saint Paul par Christopher Wren décourage les médiévistes; elle n'a pas -'

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DES FAMILLES D'ARTISTES AU CŒUR DE LA SOCIÉTÉ URBAINE

Agnes et de St Mary Staining, pour y faire bâtir une superbe demeure avec un pavillon au-dessus du grand portail62 • Bartholomew Read est un richissime orfèvre. Plus modeste, mais néanmoins très aisé, Robert Walton lègue en 1431 à sa veuve Isabelle une maison et une boutique, trois maisons dans Cutter Lane et à son fils Thomas une maison dans Wood Street63 . Ces exemples prouvent suffisament que quelques orfèvres sont de riches propriétaires immobiliers. Ils ne possèdent pas seulement des maisons, mais aussi des terrains et des boutiques. Ses tenures, appelées messuages, des tenures libres de droit seigneuriaux, sont la plupart du temps construites, mais on compte encore à Londres nombre de jardins et d'espaces en friche. Les sources sont souvent laconiques et ne permettent guère d'en dire beaucoup plus. Les artistes échangent souvent ces tenures, les achètent et les vendent, les lèguent à leur femme ou à leurs enfants, ou en dernier recours à leur Métier. Ces transferts de propriété permettent ainsi de dégager une autre part de leur richesse immobilière. En 1413, Robert Betoigne, un orfèvre, lègue à sa femme Alice ses tenures sises dans les paroisses de St Pancrace, St Mary Colechurch et St Lawrence Jewry64 . On pourrait multiplier de tels exemples. En 1413, l'orfèvre John Bamme lègue à son fils John une tenure dans Old Change dans la paroisse de St Mary Magdalen et, à son fils cadet, une autre tenure située dans Westcheap dans la paroisse de St Vedast65 • Ces nombreuses cessions de tenures permettent de dessiner une géographie de l'implantation des orfèvres dans la ville qui confirme leur concentration autour de Cheapside. Les mentions de boutiques sont moins nombreuses. En 1416, le riche orfèvre Drew Barantyn laisse à son Métier des boutiques et des maisons situées dans les paroisses de St Giles Cripplegate et de St Vedast66 • Leurs rentes doivent financer sa chantry. Thomas Codyngton, un autre orfèvre plus modeste, n'en possède pas moins trois boutiques dans la paroisse de St Martin Ludgate qu'il loue à des artisans 67 . Les rentes tirées de ces locations peuvent s'élever annuellement à la somme de 4 livres. Ces richesses, tirées de la rente immobilière, sont souvent partagées entre voisins et confrères associés dans une même propriété. Le 14juillet 1457, l'orfèvre John Birlyng conclut un contrat avec d'autres membres de son Métier pour la cession d'une tenure dans Thames Street, dans la paroisse de St Peter the Less 68 . Le 19 octobre 1472, William Floure cède à John Donne, un chevalier proche du roi Edouard IV, les tenures appelées «the Newstandrie» dans la paroisse de St Peter Westacheap dans le ward de Breadstreet de Londres avec les échoppes, maisons et solars qu'il tient conjointement avec deux autres orfèvres John Whitiale et William Walton 69 . Le 1er juin 1421, le roi Henri V donne ordre aux sheriffs de Londres de

62 Husting Rolls, 234 (8). Aujourd'hui à l'emplacement de Trocoll House. Quand il l'acheta, il y avait six maisons, un jardin, seize cottages et deux maisons appelées «storehouses» dans St John Zachary, une maison dans St Anne et douze tenures dans St Mary Staining avec une maison et vingt-cinq tenures. 63 PRO PROB 11/3, f. 106r et v. 64 Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/2, f. 167. 65 Guildhall Library, Archdeaconry of London, R. 9051/1, f. 301. Le testament est enregistré le l"' novembre 1413. 66 PRO PROB 11/2 B, f. 211 à 212 r. Il possède au moins seize boutiques dans Gutter Lane. 67 CPMR, 1437-1457, Cambridge, 1944, p. 28-29. 68 CPMR, 1437-1457, Cambridge, 1944, p. 152-153. 69 CCREdwardIV, 1468-1485, Londres, 1953, p. 369-370, n° 1334.

174

CHAPITRE

7.

RICHES ET PAUVRES

rendre à John Wynne, orfèvre, et à John Claverynge, drapier, leur messuage à Oldefysshe Street dans la paroisse de St Nicholas Cold Abbey dans le ward de Bread Street7°. Ces propriétés communes renforcent les liens de voisinage et ceux tissés au sein des Métiers. Quelques documents permettent de lever le voile sur la réalité de cette richesse immobilière. Le 10 octobre 1477, l'orfèvre Gilbert Belamy achète à un gentleman, Baptist Pynchon, cinq messuages dans la paroisse de St Michaël sur Cornhill pour la somme de 300 livres 71 . Les prix des terrains ne sont pas toujours aussi élevés. En 1416, l'orfèvre William Grantham prévoit dans son testament la vente d'une tenure située dans la paroisse de St Mary Magdalen, dont le prix estimé à 20 livres doit revenir à son fils Simon, moine à l'abbaye de Hithe dans le Kent72 • Il est bien difficile de faire la part du prix de la terre et de celui des constructions qui ont été élevées sur ces tenures. Un contrat passé pour la construction d'une maison à Londres au XIVe siècle permet de se faire une idée plus précise du coût de la construction et l'apparence de ces demeures de familles d'artistes 73 . Il concerne l'édification de cinq maisons avec des boutiques dans Addle Street, réalisée pour un brodeur Thomas Carlton par le charpentier John Wolfey en 1383. Thomas Carlton appartient à l'élite des artisans d'art, il a été échevin du ward de Cripplegate en 1382 et de celui de Coleman Street en 1388. Chacune des maisons doit s'ouvrir au rez-de-chaussée sur une boutique, surmontée de deux étages, sur une longueur de 50 pieds (environ 16,65 mètres) et une largeur de 12 pieds (4 mètres environ). Le rez-de-chaussée est le plus élevé avec 9 pieds de haut (presque 3 mètres), le premier étage ne s'élève plus qu'à 8 pieds (2,6 mètres) et le dernier à 7 pieds (2,3 mètres). Ce type de maison à façade étroite est caractéristique du Nord de l'Europe. Derrières les boutiques, se trouvent un parloir, et deux petites chambres au-dessus. Le charpentier est payé 58 marcs (37 livres 18 shillings) en quatre versements. Le chantier doit s'étaler sur six mois. Le prix de la construction ne se limite pas au travail de charpenterie, il faut y ajouter la toiture et les aménagements intérieurs. Il semble bien que seule une minorité de riches artistes aient pu se permettre de faire bâtir. La plupart doivent se contenter de reprendre des maisons anciennes, en plus ou moins bon état, ou de louer. Pour d'autres artistes, l'investissement foncier passe par l'achat de bonnes affaires comme les tavernes. Ce sont souvent des investissements conjoints. John Birlyng et Oliver Davy, deux orfèvres, possèdent en 1460 une brasserie appelée «The Cok and Sterre upon the hoop» dans la paroisse de St Christopher74 . Un autre orfèvre est propriétaire d'une taverne «The Key on the Hoop», située en dehors de la barrière de Westsmythfield, qu'il cède à un groupe d'artisans en 143775 . En 1427, Richard

°CCRHenry VI, 1421-1429, Londres, 1932 p. 169.

7

71

CPMR, 1458-1481, Cambridge, 1961, p. 111-112. Soit 60 livres pour chaque tenure, une somme considérable qui correspond à mille huit cent journées de travail environ. Il est vrai que ces terrains se situent en plein cœur de Londres. 72 Sharpe, 1890, p. 409-410, roll 144 (37). PRO 11/2 B, f. 271 r. et v. 73 M. Thatchell, "A fourteenth century London building contract ", Guildhall Miscellany, II, 1960-1968, p. 129-131. 74 CPRHenry VI, 1454-1461, Londres, 1947, p. 489. «Le Coq et le Bœuf sur le cercle». Leur nom évoque les figures de coq et de bœufpeintes sur l'enseigne. 75 «La clé sur le cercle». CCRHenry VI, 1435-1441, Londres, 1937, p. 163

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DES FAMILLES D'ARTISTES AU CŒUR DE LA SOCIÉTÉ URBAINE

Whitiale, un orfèvre, laisse à sa femme Alice une tenure appelée «the New Tavern » située dans la paroisse de St Peter Westcheap 76 . Ces tavernes sont des lieux essentiels de la sociabilité londonienne à la fin du Moyen Age 77 . Londres n'est d'ailleurs pas la seule ville où des artisans d'art investissent dans ce type de commerce. À Gand, au XVe siècle, les peintres Lievin van den Bossche et Willem de Ritsere complètent leurs revenus en tenant des tavernes 78 . La richesse immobilière, aperçue à travers les testaments et les quelques actes de ventes ou de donations conservés, semble bien inégalement partagée. A la différence de la grande majorité des artistes adhérant à des arts mineurs comme les peintres, les enlumineurs, les verriers et les sculpteurs, souvent locataires, les orfèvres, membres d'une compagnie à livrée, sont surtout des propriétaires. La césure, déjà constatée entre les Métiers, est ici pleinement confirmée. Elle l'est encore davantage si l'on s'intéresse aux investissements fonciers réalisés par certains artistes audelà des limites de la ville. - Un pas vers la gentry, rentes foncières et manoirs Souvent originaires de province, les artistes, installés à Londres, conservent des liens privilégiés avec leur village et leur comté d'origine. Dès qu'ils ont acquis une petite fortune, ils ont à cœur d'acheter des terres dans leur contrée natale, ou bien autour de Londres. Ainsi, l'orfèvre Drew Barantyn possède-t-il en 1399 un domaine à Totenham 79 . Les comtés de Middlesex et de Kent, peu éloignés de la capitale, sont les cadres principaux des achats de terre des riches bourgeois et artisans de Londres. En 1475, Hugh Brice acquiert le 5 mai un messuage de 88 acres de terre et de 16 pence de rente à Reynham, dans le comté de Kent ainsi que quelques prés et jardins dans des paroisses voisines 80 . Un autre orfèvre, Robert Fenrother a investi dans les environs immédiats de Londres. Il lègue à sa femme Julian en 1525 un manoir à Nottyng Barners (aujourd'hui le quartier londonien de Notting Hill) et d'autres terres dans la paroisse de Paddington et dans celle de Chelsea81 . Un autre orfèvre, Robert Hill lègue en 1488 les tenures en copyhold qu'il tient dans la paroisse de Stokewinton dans le comté de Middlesex82 . Ces investissements immobiliers situés autour de Londres ont l'avantage de permettre un contrôle direct de la rente foncière par les familles d'artistes. Mais certains n'hésitent pas à investir dans des comtés plus lointains, qu'ils connaissent bien

76 Cette taverne devint la "Eagle Tavern", «la taverne de l'aigle» et semble être venue en possession de la compagnie des orfèvres dans les années 1530. Reddaway et Walker, 1975, p. 315. 77 Myers, 1972, p. 202. 78 Campbell, 1976, p. 190. 79 Calendar of the feet offines for London and Middlesex, 1892, p. 168, n° 164. 8 CPR Edward Jv, 1467-77, Londres, 1900, p. 540-541. À la propriété principale, viennent s'ajouter 3 acres et 15 journées de terre arable dans la même paroisse, 2 acres et 5 vergées de terre arable à Reinham près de la rue appelée "Medynges" et un jardin adjacent, une acre et demie de terre arable à Reynham dans un lieu appelé "Sharnold" et d'autres tenures, terres, rentes et services dans les paroisses de Reynham et Upchurch dans le comté de Kent". Un autre orfèvre, Robert Hardyng achète au cultivateur Thomas Bedell de Bromley toutes ses terres, prairies, pâturages et bois qu'il tient dans la paroisse de Lodeham dans le Kent. CCREdward Jv, 1476-1485, Londres, 1954, p. 391, n° 1327. 81 Intégrées dans l'agglomération de Londres, aujourd'hui. Sharpe, 1890, p. 630-631, roll 239 (37). 82 PRO PROB 11/8, f. 222 r.

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7.

RICHES ET PAUVRES

POSSESSIONS FONCIERES DES ARTISTES DE LONDRES . DANS LE ROYAUME D'ANGLETERRE

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Nombre de possessions des orfèvres Nombre de possessions des peintres

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par leurs origines. De nombreux lignages, originaires d'East Anglia, investissent dans cette riche région agricole où le marché de la terre est fort dynamique 83 . Acheter des terres dans son village natal, c'est aussi administrer la preuve à ses concitoyens de sa réussite matérielle et sociale. La consécration sociale se traduit pour les plus riches par l'acquisition d'un manoir, un premier pas vers l'entrée dans la gentry. Seuls, les plus aisés peuvent se le permettre. Les relations qu'ils ont nouées avec la cour favorisent les orfèvres. La faveur du roi autorise certains privilégiés de se voir confier la garde de domaines fonciers. Le 17 novembre 1413, le monnayeur du roi, l'orfèvre John Derlyngton obtient du souverain la garde du prieuré étranger de Gretyng et Everdon84 . Quelques années plus tard, un autre orfèvre, William Randolf, associé au drapier Thomas Stanes, obtient lui aussi la garde pour dix ans d'un prieuré étranger situé à Lynton, dans le comté de Cambridge 85 . La cession de ces prieurés étrangers est, sous le règne d'Henri V, une excellente opportunité pour s'enrichir rapidement et se préparer à acheter son propre manoir. Parmi les familles d'artistes londoniens, seules celles d'orfèvres peuvent se permettre de telles acquisitions. En 1454, le richissime Humphrey Hayford achète à Isabel Grene, le manoir de Kersalton dans le comté de Surrey8 6 • D'autres orfèvres possèdent de nombreux manoirs dans le royaume comme en témoignent leurs testaments. Ces manoirs ont été acquis auprès de nobles endettés, souvent des esquires dont les revenus sont bien plus médiocres que ceux des riches artisans de Londres. La géographie de ces investissements fonciers démontre leur forte concentration autour de Londres, dans les Midlands et en East Anglia, région dont sont originaires de nombreux artistes. Les orfèvres possèdent des terres dans les zones agricoles les plus riches du royaume. Certains accumulent une richesse immobilière impressionnante: des maisons et des boutiques dans Londres, quelques tavernes, des terres à la campagne et, même des manoirs. Quelques noms, toujours les mêmes reviennent comme une litanie: Drew Barantyn, Hugh Brice,John Shaa, Bartholomew Read. Tous ces hommes ont exercé des fonctions importantes au sein de leur Métier. Ils ont été aldermen, puis maires, et souvent anoblis par le roi. Leurs descendants, quant ils en ont, franchissent le pas. Ils abandonnent la boutique et adoptent le mode de vie de la gentry, voire même de la moyenne noblesse, et bénéficient d'un cadre de vie fastueux.

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Comtés d'Essex, de Norfolk. CFR Henry V, 1413-1422, Londres, 1934. Ces prieurés étrangers dépendaient d'abbayes mères françaises comme Cluny ou Cîteaux, ils ont été confisqués par le roi Henri V dans le cadre des rivalités de la guerre de Cent Ans. Le roi en donne la garde à des proches, des courtisans, de riches marchands de Londres à charge de les entretenir et de lui verser une rente. 85 CFRHenry V,1413-1422, Londres, 1934, p. 373. Ce prieuré avait fait partie du douaire de la reine Joan de Kent, mère de Richard Il. Les deux tenants en chef doivent verser au roi 50 marcs (3 livres 10 shillings et 10 pence, une somme modeste) par an en parts égales à Pâques et à la St Michel, et y maintenir le service divin, les maisons, les enclos et les bâtiments. 86 CCREdward1Y, 1454-1461, Londres, 1947, p. 36.Avec ses bois, ses terres, ses moulins, ses foires et ses marchés à Kersalton, Walyngton, Mycham et Wodmarston. Il devient un petit seigneur féodal.

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7. RICHES ET PAUVRES

3. Les cadres de la vie matérielle Le cœur de la vie urbaine est la maison. Une demeure assez modeste, sil' on en juge par les descriptions qui nous en ont été laissées et les fouilles archéologiques entreprises dans la Cité au cours des dernières décennies 87 . Souvent construite en torchis, sur une armature de bois, elle dispose pour les plus riches d'une cave en pierre et de plusieurs étages. Elle est le symbole même de la réussite sociale d'une famille d'artiste 88 . - Les riches demeures des orfèvres Ces demeures sont parfois richement meublées comme en témoignent certains testaments. Ils énumèrent les lits, les coffres, les tables et la literie ainsi que des pièces plus luxueuses comme des tapis d'Orient. Le testament du riche orfèvre, Thomas Exmew, rédigé en 1529, donne un aperçu du confort régnant chez un artiste privilégié. Sa maison comporte de nombreuses pièces. Elle s'ouvre sur la loge du portier et un parloir. Un hall occupe le rez-dechaussée et des chambres les étages. Le confort y semble réel. Il est fait mention dans le testament des six coffres qui abritent les robes de la livrée du Métier, des vêtements et des livres. Thomas Exmew semble disposer d'une chapelle privée dans sa maison et évoque son meilleur calice. Les sols sont couverts de tapis de Turquie. Il possède aussi une collection d'armes avec des glaives et des hallebardes, sans doute pour imiter la noblesse. Les legs évoquent aussi de la literie, des nappes, des tentures, des cuivres et des étains et d'autres équipements de la maison 89 . Chez les artistes plus modestes, comme le peintre Roger Ady, mort en 1457, le mobilier se compose de quelques meubles et de vaisselle de terre et de métal90 . Moins riche encore, l'enlumineur John Dankastre laisse en 1406 à sa fille Katherine un lit entier avec ses draps91 . Parmi les éléments symboliques de la richesse matérielle, la vaisselle d'or ou d'argent occupe une place importante 92 . Les riches familles se plaisent à souligner leur rang en plaçant leur vaisselle précieuse sur des dressoirs exposés aux yeux de leurs hôtes 93 . La pièce la plus répandue en Angleterre est le mazer, un bol en bois d'érable, souvent agrémenté d'une bande de métal argentée ou dorée. Les testaments le mentionnent régulièrement, même dans des milieux assez modestes. Ainsi, le sculpteur John Freeman lègue à sa fille Alice en 1468 un mazer argenté décoré d'un agneau ciselé et à sa fille cadette Margaret un autre mazer garni d'argent lui aussi, avec une couronne imprimée en son sommet94 . 87

Schofield, 1993, p. 101. Thrupp, 1948, p. 132. Le père de Geoffrey Chaucer, John Chaucer, un riche négociant en vin possédait ce type de maison dans la Vintry, près des quais où se faisait le commerce du vin. La demeure comprenait deux caves, un hall au rez-de-chaussée, un parloir, une cuisine et un cellier, et une chambre à coucher à l'étage dotée de deux cheminées. C'est tout à fait le type de maison que peut acquérir un riche marchand ou un orfèvre de Londres. Myers, 1972, p. 27. 89 PRO PROB 11/23, f. 19 r. 90 Légués à son fùs Robert. 91 Guildhall Library, Achdeaconry of London, R. 9051/1, f. 164. En 1376, le verrier John Maunt lègue aussi à sa fille Alice des draps, une nappe qui fut à sa mère et un mazer. 92 Thrupp, 1948, p. 146. 93 Murray Kendall, 1984, p. 288. 94 Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/6, f. 22. 88

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Quelle pouvait être la valeur de ces objets? Quelques testaments permettent de l'évaluer. En 1477, un verrier, William Porter lègue un grand mazerd'une valeur de 4 livres 13 shillings et 4 pence au collège édifié près du Guildhall de Londres 95 . Les plus riches, en particulier les orfèvres, qui sont particulièrement bien placés pour en posséder, amassent des collections de vaisselle précieuses, d'or et d'argent, à l'instar de la noblesse. Thomas Exmew, en dehors du mobilier qui a déjà été évoqué plus haut, possède des pièces d'orfèvrerie religieuse pour sa chapelle, au moins trois calices, de la vaisselle de cuivre et d'étain qu'il lègue à ses nièces, ainsi que trois plats d'argent dorés d'une valeur de 20 livres96 . Cette vaisselle précieuse est ornée de motifs profanes ou religieux, comme le plat d'argent illustré de la Procession des Rois Mages que le riche brodeur John Caundissh lègue à sa fille ainsi que deux hanaps en 1442 97 . Quelques artistes possèdent également une riche garde-robe et des bijoux qu'ils laissent à leurs proches; l'orfèvre Thomas Exmew lègue à Lord Howard une bague en or d'une valeur de 40 shillings98 • Le mode de vie d'un riche orfèvre, maire de Londres et anobli par le roi, n'a donc rien à envier à l'aristocratie. Au-delà du simple confort matériel, ces artistes opulents aiment s'entourer d' objets d'art et de livres. À leur mort, ils en font souvent don à des institutions religieuses, parfois à des proches. En 1471, l'orfèvre Robert Botiller lègue à l'église paroissiale de Chestestrete, un village dont il est peut-être originaire, un calice avec sa patène et deux fioles en argent. Il donne aussi cent marcs pour les vitraux et la reconstruction de cette église 99 . Thomas Wood, un autre orfèvre, laisse aussi dans son testament en 1503 à son église paroissiale de St Peter Westcheap une image de saint Jean argentée et dorée, sans doute une statuette, qui devra être placée sur le maître-autel de l' église 1o0 . Statuettes, calices, mais aussi tissus brodés en opus anglicanum font partie du décor quotidien de certains riches orfèvres et de quelques autres familles d'artistes. En 1458,John Bamme offre à l'église de Gelyngham une nappe brodée 101 . Son confrère, Henry Coote donne, quant à lui, en 1513 aux gardes et aux paroissiens de l'église Notre-Dame de Cheshunt, dans le comté d'Hertford, une chape de soie dorée d'une valeur de 6 livres102 . Ces fastes s'accompagnent souvent d'un goût pour les livres, surtout les ouvrages de dévotion, partagé avec la petite et la moyenne noblesse du royaume. Les riches artistes possèdent des livres qu'ils prennent soin de léguer à leurs proches. Robert Bottiler laisse ainsi à son ancien valet, Edmund Shaa son psautier

95 Il s'agit sans doute d'un objet luxueux. La grande majorité des mazers devait être beaucoup moins onéreuse. Ils sont néanmoins toujours mentionnés dans les legs ce qui montre que leurs propriétaires les considéraient comme des objets de valeur. 96 PRO PCC 3 Jankyn, f. 19 r. 97 Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/ 4, f. 102 v. 98 L'orfèvre William Aleyn lègue en 1476 une robe violette à son collègue Robert Tedbury, il s'agit sans doute de sa livrée. Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/6, f. 119 v. 120. 99 Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/6, f. 83. 100 Il en est probablement le créateur et elle devait se trouver dans sa boutique. PRO PROB ll/13, f. IO-Il v. 101 Guildhall Library, Archdeaconry of London, R. 9051/l, f. 301. Le testament est enregistré le l°' novembre 1413. 10 2 PRO PROB 11/17, f. 94 v. 96 r.

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RICHES ET PAUVRES

en 1472 103 . Thomas Exmew donne à sa fille Dame Elizabeth Exmew, nonne à Deptford, un livre enluminé couvert de velours violet et avec deux clapets en argent doré. Il lègue à maîtresse Palmer, la fille de feue son épouse, un Matteus boke enluminé et couvert de velours bleu et à maîtresse Colsell, femme du mercier William Colsell, un Matteus boke enluminé et couvert de velours violet. Enfin, il laisse à une autre femme, maîtresse Kytsonne, un Mattyas bokecouvert de velours vert104 . Le brodeur du roi Thomas Carlton partage ce goût des livres. Dans son testament rédigé en 1389, il lègue deux livres pour la chapelle dans laquelle il sera enseveli, una bibleteca et une legenda105 • Les membres des compagnies à livrée de Londres constituent une clientèle fidèle pour les ateliers d'enlumineurs installés dans la capitale comme l'a démontré l'étude consacrée à l'un d'entre eux par Kathleen L. Scott106 . Certains vont d'ailleurs plus loin et sont de véritables mécènes en matière culturelle, en particulier l'orfèvre Hugh Brice qui semble avoir favorisé les débuts de l'imprimeur William Caxton à Westminster. Il lui commande en 1481 une traduction en anglais du Miroir du Monde et la fait imprimer pour l'offrir à son protecteur Lord Hastings 107 . Un monde sépare ces riches artistes des nombreux artisans qui forment la base de leur métier. Cependant, même si les premiers aspirent à pénétrer dans la noblesse et y réussissent, ils demeurent fortement marqués par les liens tissés au sein de leur Métier. Riches et pauvres se côtoient donc, avec plus ou moins d'harmonie, dans les mêmes rues, au sein des mêmes boutiques.

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Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/6, f. 83. Il possédait donc une véritable petite bibliothèque ne comprenant pas moins de quatre livres de prières dont trois étaient enluminés. Le Matteus Book est sans doute l'Evangile de Matthieu. 105 Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/1, f. 173 v. 106 K L. Scott, "A Mid-Fifteenth Century English Illuminating shop and its customers",]ourna l of the Warburg and Courtauld Institutes, n ° 31, 1968, p. 170-196. Sur six livres recensés, réalisés par cet atelier groupant un artiste flamand et un Anglais, quatre au moins sont destinés à des marchands de Londres. 107 W.]. B. Crotch, "The prologues and epilogues of William Caxton", Early English text society, n ° 176, 1928, p. 53. C. A J. Armstrong, "L'échange culturel entre les cours d'Angleterre et de Bourgogne à l'époque de Charles le Téméraire'', England, France and Burgundy in the fifteenth century, Londres 1983, p. 406. 104

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Chapitre 8 Des dynasties d'artisans comme les autres? Partagés entre humbles et puissants, riches et pauvres, les artistes installés à Londres sont-ils des artisans comme les autres? Existe-t-il une spécificité des milieux artistiques ou bien se comportent-ils comme les autres groupes professionnels œuvrant dans la capitale? Répondre à ces questions entraîne bien d'autres interrogations. Il convient tout d'abord d'observer les rapports qui se nouent au sein de ce petit monde de créateurs. Nombreux sont les documents qui nous permettent d'apprécier les relations de proximité, les rivalités et les querelles mais aussi les solidarités qui les animent. Ces liens semblent très forts et viennent se superposer aux attaches familiales et aux relations de voisinage. Pourtant, les familles d'artistes ne forment pas un groupe isolé. Elles sont présentes au cœur de la société urbaine et tissent de nombreux réseaux avec les autres métiers de l'artisanat. Elles ont aussi des contacts avec les ordres privilégiés de la société urbaine, le clergé et la noblesse.

1. Les rapports au sein du Métier Installés dans les mêmes quartiers, voire les mêmes rues, destinés à travailler ensemble, soumis aux mêmes statuts, les artistes d'un même Métier sont condamnés à vivre ensemble pour le meilleur et pour le pire. Si le poids des liens de Métier n'est pas aussi prégnant que celui de la famille ou de l'appartenance à une même origine ethnique, il ne leur est guère inférieur. Il arrive souvent qu'il vienne s'ajouter aux premiers pour les renforcer. Il n'est pas rare qu'un maître donne sa fille en mariage à un ancien apprenti ou à un valet. Les alliances matrimoniales tissent de nouveaux réseaux, sur le mode de la fratrie. La sœur du tapissier John Bullok a épousé un tapissier Giles de Kelsey en 1375 1• Celle du huchier John Woderof,Joan, s'est mariée au huchier William Graven en 1473 2• Après la mort d'un maître, sa veuve épouse souvent un confrère du même métier. Ainsi, Ellen, la veuve de l'orfèvre William Fitzhugh, mort en 1420, est déjà remariée en 1424 à un autre orfèvre Robert Walton 3 .

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Elle est mentionnée dans son testament. R. R. Scharpe, Calendar of wills proved and enrolled in the Court of Husting, 1258-1688, Londres, 1889-1890. T. II, p. 179. 2 Elle est mentionnée dans son testament. Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/6, f. 146 v. 3 PRO PROB 11/3, f. 106 r. et v.

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- Des amis Quand les liens familiaux n'existent pas, les relations d'amitié viennent les remplacer. Ces attachements, souvent très forts, se concrétisent dans le choix par les agonisants de leurs exécuteurs testamentaires. Ils sont souvent élus au sein du même métier. Il serait fastidieux de faire ici la très longue liste de ces derniers. Disons simplement que les peintres nomment des peintres, les sculpteurs des sculpteurs, les verriers des verriers, etc. Ils sont mentionnés dans les très nombreux testaments enregistrés auprès de la Commissary Court ou de l'Archidiaconé de Londres. Leur lecture permet de constater la présence de ses pairs autour de l'agonisant qui leur confie l'exécution de ses dernières volontés, le plus souvent conjointement avec sa femme. Les confrères s'engagent à accomplir les vœux du défunt mais aussi à se charger de ses enfants mineurs dont la municipalité leur confie presque toujours la garde et la part d'héritage. En 1464,John Aleyn est l'exécuteur testamentaire avec d'autres collègues, Thomas Stireland, Richard Messanger et John Savery, du richissime orfèvre Matthew Halle et le tuteur de ses deux filles Katherine et Joanna. Ils gardent pour elles la somme de cent marcs dont elles hériteront à leur majorité 4 • Les enfants, même s'ils ont choisi une autre voie, conservent un lien privilégié avec le métier de leur père et de leur ancien tuteur. En 1486, Elizabeth, la fille de l'orfèvre John Walsh offre à la compagnie de son père une grande pile et une paire de balances, venues de son atelier5 . Liens familiaux, réseaux d'amitié et de proximité, ces relations sont encouragées par l'appartenance à une même pratique professionnelle. Cette attitude n'a rien de spécifique aux activités artistiques, elle est soulignée par tous les historiens qui se sont penchés sur les sociétés urbaines du Moyen Age. Ils ont aussi mis en lumière les tensions et les rivalités qui peuvent jaillir de cette promiscuité, souvent lassante. Si les artistes sont liés entre eux, ce n'est pas toujours de leur plein gré. Patrons et valets, locataires et propriétaires, leurs rapports se jouent souvent sur un mode hiérarchisé et l'argent est au cœur de ces contraintes. Si certains prospèrent, d'autres empruntent et ils s'endettent auprès de leurs collègues. - Prêteurs et emprunteurs Même si elles sont déguisées sous des formules très générales qui évoquent davantage des dons plutôt que la sordide réalité, les reconnaissances de dettes entre Londoniens sont sans aucun doute l'une des formes de documentation les plus répandues en cette fin de Moyen Age 6 • Si certains artistes y apparaissent toujours dans la position avantageuse du prêteur, d'autres semblent d'éternels débiteurs. La somme empruntée n'est pas toujours mentionnée ; lorsqu'elle est précisée, elle est souvent importante et son remboursements' étale parfois sur plusieurs années. Le 3 février 1479, l'orfèvre Thomas Emery reconnaît ses dettes envers son confrè-

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Calendar of Letter Books L, Londres, 1912, p. 57. En 1481, Richard Burton, un autre orfèvre, se porte garant auprès de la municipalité de Londres pour la fille de son collègue, Nicholas Carlile. Calendar of Letter Books L, Londres, 1912, p. 176. En 1466, Robert Butler est le tuteur des trois filles de l'orfèvrejohn Deverse, Katherine, Alice et Elizabeth. Calendar of Letter Books L, Londres, 1912, p. 65. Le 25 avril 1476, Richard Cheyne est le garant des enfants orphelins de l'orfèvre William Aleyn, ses fils John et Robert et ses filles Johanna et Margaret. Calendar of Letter Books L, Londres, 1912, p. 141. 5 Reddaway et Walker, 1975, p. 190. 6 Elles sont publiées dans les Calendars of Close Rolls et les Calendars of Plea and Memoranda Rolls.

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CHAPITRE

8.

DES DYNASTIES D'ARTISANS COMME LES AUTRES?

re John Lacy. Il promet de lui rembourser les 6 livres qu'il lui doit par tranche de 40 shillings, payables le jour de la fête de la Purification de la Vierge (le 2 mars) en 1483, 1484, 1485, etc 7. Thomas Blythe s'engage en 1436 à rembourser la somme très importante de 70 livres à l'orfèvre John Tewkesbury. Le paiement doits' effectuer par tranche de 10 livres à la Saint Michel et à Noël jusqu'à l'extinction totale de la dette8. Ces rapports de dépendance économique ne concernent pas que les orfèvres, toutes les professions artistiques les connaissent. Dans son testament rédigé en 1400, le verrier Hermann Hynthorpe remet toutes ses dettes à son collègue William Hugh9 . Les tapissiers sont aussi régis par les mêmes rapports d'intérêt. Le 1er avril 1452, Thomas Claygate, un tapissier de Londres, reconnaît une dette envers un confrère Stephen Parker. Ces dettes sont parfois conclues au sein de la même famille d'artistes. En 1472,John Stratford l'aîné, un peintre, fait une reconnaissance de dettes à son frère cadet John et à un autre peintre Richard Whitwey10 . Ces prêts entre collègues peuvent servir à soulager des situations difficiles, ils permettent sans doute aux jeunes du Métier de s'installer, mais ils ne sont pas dénués d'intérêt et tournent parfois à l'usure. Cette pratique est bien sûr rigoureusement condamnée par l'Eglise, elle n'en est pas moins présente à Londres et certains orfèvres semblent avoir succombé à la tentation de s'y adonner. En 1494, un orfèvre alien, Hans Wrethe vient se plaindre aux gardes du Métier du comportement de leur collègue Robert Fenrother. Il leur explique que le 2 août 1493, ce dernier lui a prêté 6 livres contre 7 livres à rembourser, avant la saint Michel (soit un taux vraiment usuraire de 16,6%). Le 16 août, il lui a encore donné 4 livres pour un mois contre un remboursement de 4 livres 6 shillings et 8 pence (soit un taux de 8,3%). Hans Wrether n'a pas encore remboursé à Noël et doit de nouveau emprunter 10 shillings et assurer son prêt par la mise en gage de plusieurs bagues d'or. Même si la pratique usuraire est manifeste, les gardes du Métier ne veulent pas donner tort à leur confrère et règlent le problème à l'amiable. Ils demandent au débiteur de rembourser 10 livres 14 shillings et 4 pence et d'abandonner la vaisselle et les bagues mises en gage contre la dette de 3 livres 6 shillings et 8 pence 11 . C'est donc l'usurier qui obtient finalement gain de cause. À Londres, les affaires sont les affaires et les emprunteurs, qui ne parviennent pas à rembourser leurs dettes, finissent souvent en prison. Le 20 octobre 1420, George Willerby qui n'a pu s'acquitter d'une dette de 27 livres envers l'orfèvre William Melsenby est enfermé dans la prison de Fleet12 . - Haines et rivalités Cette âpreté dans les rapports humains peut engendrer des haines féroces. Les disputes entre membres d'un même Métier sont parfois retentissantes et ébranlent toute la communauté. En 1445, l'orfèvre William Floure est condamné par les

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CCREdwardIV, 1476-1485, Londres, 1954, p. 134, n° 471. CCRHenry VI, 1435-1441, Londres, 1937, p. 65. 9 Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/1, f. 445. 1 CCREdward IV, Londres, 1953, p. 263, n° 967. 11 G.C.R. Minute Bk A, p. 159. 12 CPREdwardIV, 1476-1485, Londres, 1901, p. 363. 8

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gardes de son Métier à verser une amende de 6 shillings et 8 pence pour avoir molesté l'un de ses collègues 13 . Ces querelles naissent parfois de rivalités commerciales. En 1438, les gardes du Métier obligent les orfèvres John Adys et William Pyence à se réconcilier et à se promettre mutuellement de ne jamais se prendre de client ni à chercher à louer avant l'autre une maison ou une boutique 14 . Les orfèvres s'opposent aussi sur la manière de pratiquer leur activité. En 1446, les gardes règlent une querelle entre William Rotheley et John Sturdys sur la façon et la dorure de deux coupelles 15 . Tel n'est pas toujours le cas, la dispute naît parfois d'une simple antipathie personnelle qui s'exprime à travers des paroles peu amènes. En 1480, l'orfèvre Nicholas Flynte est traduit devant les autorités de son métier pour avoir traité son collègue David Pan ter de «false knave, a roughfooted Scot». Pour finir, il lui a jeté un poids à la figure dans sa grande colère 16 • En 1465, un autre orfèvre Thomas Reyner le jeune insulte publiquement son puissant collègue Matthew Philip, mal lui en prend, car il est aussitôt envoyé à la prison de Newgate 17 . Ce sont parfois les femmes des artistes qui provoquent les disputes. En 1460, l'orfèvre William Spencer est condamné par son Métier à une amende de 2 shillings pour le langage inconvenant tenu par sa femme à son collègue William Derby et à son épouse 18 . Les insultes et les querelles ne sont pas le lot quotidien des familles d'artistes. Elles sont plutôt le fait de quelques têtes brûlées qui se retrouvent toujours au centre des querelles les plus sanglantes. L'orfèvre Edward Bowdon en fournit un parfait exemple. En 1454, il vient se plaindre aux gardes de son Métier, prétendant que Thomas Stereland a dit du mal de lui et l'a traité de vrai hypocrite. Thomas doit fournir six témoins attestant de sa bonne réputation. Il en amène huit, parmi lesquels se trouvent d'anciens gardes du Métier, si bien qu'Edward doit lui demander pardon à genoux et payer une amende de dix marcs pour se faire pardonner de sa fausse accusation 19 . Pourtant, Edward Bowdon n'est pas un marginal. Il fait une belle carrière au sein de sa profession ce qui ne l'empêche pas de demeurer fort irascible comme en témoigne la terrible querelle qui l'oppose en 1468 à David Panter. Son retentissement est tel qu'il parvient jusqu'aux oreilles du roi. - Une querelle de voisinage Les gardes du Métier doivent à nouveau sanctionner ce fauteur de troubles. Voici comment leurs registres rapportent l'affaire. «Attendu qu'en 1468, divers sujets de controverses et de débats, dus à la subtile suggestion de l'ancien ennemi

13 G.C.R. Minute Bk A, p. 17. Une autre dispute oppose deux orfèvres en 1427-1428, William Hertwell et Thomas Chepstede. Les gardes obligent le dernier à payer 50 marcs au premier. 14 Prideaux, 1896, p. 19. 15 G.C.R. Minute Bk A, p. 42. 16 On pourrait traduire ainsi l'esprit de l'insulte : «Un damné fripon et un abruti d'Ecossais». G.C.R. Minute BK A, p. 150. Reddaway et Walker, 1975, p. 154. 17 G.C.R. Minute Bk A, p. 104-105. Ses amis l'en ont fait libérer. Il accepte l'arbitrage des gardes du Métier et s'engage à jurer amitié à Matthew Philip et à verser une amende de 20 livres. Il ne paie que 40 shillings car il a été pardonné. 18 G.C.R. Minute Bk A, p. 80. 19 G.C.R. Minute Bk A, p. 65.

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de l'humanité, agitateur et principal meneur de conflit et de disputes 20 , ont été agités et tendus entre Edward Bowdon et David Panter, sujets qui ont cru en raison du langage malicieux et obstiné utilisés par chacun d'eux à l'encontre de l'autre, troublant leurs voisins autour d'eux et toute la compagnie ... », ils sont tous les deux condamnés à une amende de 40 livres pour avoir brisé la paix. Mais «Contre toute humanité, ne craignant pas d'offenser Dieu», ils continuent à se disputer, employant «Un langage rempli , éd. par D. Pearsall etJ. Griffiths,, Book production and publishing in Britain, 1375-1475, Cambridge, 1989, p. 89. 44 Evans, 1949, p. 183. Chatwin, 1927, p. 331. Les exécuteurs testamentaires de Richard Beauchamp ont fait appel aux artistes les plus renommés de la capitale. Le choix de ce painter-steynourpour réaliser une grande peinture murale n'est donc pas fortuit. La somme qu'il reçoit en échange de son travail est à la hauteur de ses compétences (soit 360 jours du salaire d'un maçon). 45 CCRHenry V, Londres, 1932, p. 228.

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Ils se traduisent par le choix de leurs exécuteurs testamentaires. Si ceux-ci sont prioritairemen t élus parmi les membres de la famille ou du même métier, certains testaments laissent apparaître des professions différentes. En 1376, le verrier John Maunt élit l'orfèvre Henry Abott comme son exécuteur testamentaire 46 . Cette confiance se traduit également dans le choix des tuteurs des enfants laissés par les défunts. Le peintre William Melburne se porte garant auprès de la municipalité de Londres le 22 octobre 1479 pour les deux filles Mathilda et Margaret d'un orfèvre décédé, William Palmer47 . En 1434, un autre peintre, Guy Lincoln accompagné de l'orfèvre William White, se porte garant auprès de la municipalité du stationnaire John Pye 48 • Même si aucun document ne permet d'en apporter la preuve pour Londres, il est certain que les orfèvres comptaient parmi les fournisseurs des peintres auxquels ils vendent les feuilles d'or et d'argent ainsi que quelques pigments à base de pierres semi-précieuses qu'ils emploient dans leurs œuvres 49 • C'est sans doute au cours de ces échanges que des liens d'amitié se nouent entre les membres de ces deux professions. Le 9 juin 1455, deux orfèvres, John Walssh et Roger Barker et un peintre, Peter Hulke, sont les co-témoins d'un acte 50 . Ce ne sont là que quelques exemples parmi une multitude d'actes qui témoignent de ces relations de proximité entre les professions artistiques. Pourtant, il ne faudrait pas imaginer le milieu des artisans d'art comme un petit monde fermé. En réalité, les artistes sont en contact avec toute la société urbaine, des catégories les plus riches aux plus modestes comme en attestent les nombreuses reconnaissance s de dettes qu'ils font ou qu'ils reçoivent. Elles constituent sans aucun doute les documents les plus nombreux qui permettent de cerner cet aspect de la vie urbaine. Cependant, leur aspect formel et répétitif est une limite importante à toute tentative d'investigation en profondeur. Elles autorisent néanmoins à tracer les contours d'un groupe de riches métiers, généralement placés dans la position avantageuse du créditeur, et d'un ensemble de professions plus modestes dont les membres sont le plus souvent des débiteurs. Parmi les prêteurs, les peintres, les verriers, et bien sûr, les orfèvres font bonne figure. En 1431, un orbateur, Henry Wykman, pratiquant une activité placée sous la dépendance de la puissante guilde des orfèvres, reconnaît ses dettes envers l'orfèvre John Coster et le peintre William Seburgh51 . En 1434, Robert Squry, un peintre fait une reconnaissance de dette à l'orfèvre William Hook52 . Les peintres sont aussi bien des créditeurs que des débiteurs. Leurs rapports avec les orfèvres sont étroits. Les verriers semblent en position un peu plus avan-

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Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/1, f. 41. Il est son seul exécuteur testamentaire avec la femme de John Maunt, Alice. 47 CalendarofletterbooksL, Londres, 1912, p.170. 48 GPMR, 1413-1437, Cambridge, 1943, p. 280. 49 Cassagnes-Brouque t, 1998, p. 77. 5 CCRHenry VI, 1454-1461, Londres, 1947, p. 56. 51 GPMR, 1413-1437, Cambridge, 1943, p. 263. 52 GPMR, 1413-1437, Cambridge, 1943, p. 273-274.

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tageuse. Ils prêtent de l'argent à des citoyens, membres de riches métiers comme les merciers 53 . S'agit-il de paiements de commandes qui n'ont pas été honorées? Les orfèvres reçoivent de nombreuses reconnaissances de dettes de la part de toutes les professions installées à Londres. Ils apparaissent comme de grands manieurs d'argent. Ils sont cependant quelques fois en position difficile face à de riches prêteurs comme les épiciers. Le 9juillet1421, l'orfèvre John Palyng se plaint à la municipalité d'avoir été quelques années plus tôt la victime d'un usurier, un épicier54 • Un autre orfèvre, Thomas Glade, s'est endetté en 1418 auprès d'un épicier, Robert Hackeston auquel il doit la somme importante de 28 livres 55 . Les épiciers, qui pratiquent le grand commerce international, sont sans doute des fournisseurs importants des orfèvres auxquels ils procurent des pierres précieuses et del' or venus d'Orient. Ils vendent aussi des matières premières aux peintres qui s'endettent auprès d'eux afin de les acquérir. Le 20 avril 1441, le peintre John Stratford reconnaît ses dettes envers l'épicier John Lutter56 . Peintres, verriers et orfèvres utilisent des matières premières fort onéreuses et venues de loin ce qui explique en partie leur dépendance vis-à-vis des compagnies qui pratiquent le grand commerce. Ils sont en revanche beaucoup plus riches que les membres des modestes métiers de l'alimentation, si nombreux à Londres, qui font souvent appel à eux pour leur prêter de l'argent. Il n'est pas question ici de faire état des très nombreuses reconnaissances de dettes qu'adressent les brasseurs aux orfèvres, mais aussi aux peintres. Il s'agit sans doute de petites sommes pour lesquelles des objets assez modestes sont mis en gage par les débiteurs: une coupe d'argent d'une valeur de 20 shillings, un mazerestimé à 13 shillings et 14 pence ou encore 12 cuillers d'argent. Les tailleurs, les tanneurs et les maçons figurent aussi parmi les métiers modestes qui s'endettent auprès d'artisans plus riches 57 . - La domination de quelques métiers Si les liens entre ces métiers ne sont pas toujours très nets, il semble néanmoins que dans d'autres circonstances, l'on assiste à la domination de certaines professions sur d'autres. Elles sont plus ou moins soumises à un Métier majeur et leurs membres sont volontiers placés en situation de dépendance vis-à-vis des membres du métier

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Le 18 avril 1461, Robert Cobbolde, un mercier de Londres, reconnaît ses dettes envers le verrier du roi William Neve et lui donne en gage un mazerd'argent doré. CCREdwardIV, 1461-1468, Londres, 1949, p. 234-235, n° 790. CPMR, 1458-1481, Cambridge, 1961, p. 178. Le 29 octobre 1482, un autre mercier John Lucy reconnaît ses dettes envers James Rennis, verrier de Londres. CCR Edward IV, 1476-1485, Londres, 1954, p. 279, n° 937. 54 CPMR, 1413-1437, Cambridge, 1943, p. 104-105. Pour un emprunt de 40 livres sur deux mois, il dut payer un intérêt de 7 livres et 10 shillings soit un taux de 18,75%. L'épicier est condamné par les autorités municipales à lui rembourser les intérêts. 55 CPRHenry V, 1413-1416, 1911p.100. Le 28janvier 1433,John Pope, un orfèvre de Londres, reconnaît devoir la somme de 60 shillings à l'épicier Walter Jay. CPRHenry W, 1429-1436, 1907, p. 234. 56 CCRHenry VI, 1435-1441, Londres, 1937, p. 486. 57 En 1468, le tailleur Thomas Preston reconnaît une dette de 40 shillings envers l'orfèvre John Adys. CPREdwardIV, 1467-1477, 1900, p. 77. La même somme est due en 1466 par son collègue John Billesdon à un autre orfèvre Henry Shyngwell. CPREdwardIV, 1461-1467, Londres, 1897, p. 418. Le tanneur Nicolas Violet reconnaît en 1478 ses dettes envers le peintre de Londres Richard Kirkeby. CPMR 1458-1481, Cambridge, 1961, p. 176. Enfin, les maçons Richard Frede en 1469 et John Kyngeston en 1434 reconnaissent leurs dettes vis-à-vis des peintres William Baruston et John Body. CCR Edward IV, 1468-14 76, Londres, 1953, n° 297. CCRHenry W, 1422-1429, Londres, 1933, p. 341.

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dominant. Ainsi en va-t-il des joailliers. Leur négoce est soumis à la bonne volonté des orfèvres et même s'ils leurs fournissent des matières premières, ils ne semblent guère en position de leur dicter leurs conditions. Ils sont souvent endettés auprès des riches orfèvres de Cheapside 58 . En 1423, l'orfèvre John Barker intente une action contre le joaillier Robert Walton qui ne peut lui rembourser une dette de 20 livres 59 . Les orbateurs et les couteliers subissent le même type de domination de la part des orfèvres. Plus étonnant, il semble aussi que certains merciers de Londres, sans doute les plus modestes parmi cette riche corporation, se trouvent également en position difficile face aux orfèvres. Leurs reconnaissances de dettes sont assez nombreuses 60 • Bien que plus médiocres, les peintres semblent aussi bénéficier d'une position dominante face aux fabricants de coffres et aux stationnaires 61 . Les rapports entre les peintres et les stationnaires sont fréquents. Les premiers sont aussi parfois des enlumineurs qui travaillent pour les libraires 62 . La pratique de deux métiers voisins peut créer des liens d'amitié ou de proximité mais, parfois, les artistes se rencontrent à l'occasion de négoces assez éloignés de leur profession. En effet, il n'est pas rare à Londres comme dans de nombreuses villes du Nord de l'Europe que les artisans d'art exercent plusieurs activités. - Les artistes et le marché Le commerce local et la possession de tavernes sont des activités souvent pratiquées par les artistes. Le 29 avril 1463, un gentleman originaire de Norfolk, Thomas Curson reconnaît ses dettes envers l'orfèvre Thomas Leget qui est présenté dans cet acte comme un poissonnier. Il semble avoir mené de front ces deux activités si dissemblables 63 ! En général, les orfèvres se contentent de vendre leurs produits à Londres et à Westminster, auprès des nobles qui fréquentent le palais royal. En 1401,John atte Water reçoit l'autorisation du roi de faire le négoce de pièces de vaisselle d'or et d'argent, de bijoux et d'autres marchandises dans tout le royaume mais aussi au palais de Westminster, à condition de payer un droit d'entrée au garde de la résidence royale 64 • Les orfèvres de Londres ont obtenu, grâce à leur charte de privilèges, l'autorisation de fréquenter librement toutes les foires d'Angleterre et ils ne s'en privent pas. Les registres de la compagnie enregistrent année après année ces voyages et évoquent les amendes qui frappent ceux qui n'ont pas averti le Métier qu'ils se ren58 L'année suivante, le 14 février 1424,John Swalcliffe de Newbury dans le comté de Berks, un autre joaillier, reconnaît une dette de 4 marcs à l'orfèvre Roger Aleyn. CPR Henry Vl, 1422-1429, Londres, 1901, p. 149. 59 CPREdward IV, 1476-1485, Londres, 1901, p. 122. 60 Alors qu'inversement les orfèvres ne leur en font aucune. 61 En 1437, le fabricant de coffres John Roun reconnaît une dette envers le peintre John Worshope. CPMR 1413-1437, Cambridge, 1943, p. 276, 296. En 1446, le stationnaire William Children reconnaît ses dettes envers le peintre John Body. CCRHenry VI, 1435-1441, Londres, 1937, p. 431-432. 62 En 1440, le même stationnaire William Children est nommé avec le peintre Richard Salle dans un plaid porté devant le Common Council.J CCC 3, f. 42 v. 63 C'J>R Edward IV, 1461-1467, 1897, p. 253. Thomas Leget est sans conteste l'un des orfèvres les plus importants de son temps. Il est garde du métier en 1424 et 1431, premier garde en 1432, 1437, 1442 et 1448. Il a pu être attiré par la corporation des dîshmongers,, de Londres qui fait partie, comme celle des orfèvres, des douze compagnies à livrée de Londres. 64 CPRHenryIV, 1401-1405, Londres, 1909, p. 35.

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dent à une foire. En 1372, l'orfèvre William Louthe est allé à la foire de Winchester, une importante place marchande alors 65 . Au XV siècle, ce sont plutôt les foires de Bristol, une ville en plein essor économique qui les attirent66 . En 1459, Thomas Modson obtient de sa compagnie l'autorisation de se rendre aux foires de Bristol67 . En 1476, William Palmer va lui aussi à Bristol68 . Au commerce local et national, certains orfèvres, parmi les plus riches, n'hésitent pas à ajouter le négoce international. Il est assez naturel de la part des Flamands installés à Londres de profiter de leurs origines pour nouer des contacts fructueux avec leur riche contrée. En 1418, deux orfèvres de Londres, GerardAlskyn et John de Gand, tous deux originaires de Flandres, se plaignent au roi Henri V et à son capitaine John Talbot à propos de leur bateau «la Chertrude de Gand» qui a été arraisonné par des navires anglais et dont la cargaison a été confisquée. Ils obtiennent deux cents livres en réparation de ce préjudice 69 • Il s'agit sans doute d'une cargaison de laine. En 1480, l'orfèvre du roi, originaire d'Utrecht, Marcellus Maures, obtient de son protecteur une participation active dans le négoce de la laine 70 . Les Flamands ne sont pas les seuls à s'intéresser à ce fructueux négoce. Au XV siècle, les orfèvres de Londres disposent de capitaux suffisants pour y participer activement. En 1413, le riche Drew Barantyn obtient avec d'autres marchands de Londres des lettres de marque royales pour la somme de 24 000 livres et 10 000 livres à l'encontre de négociants génois qui avaient dépouillé des navires anglais chargés de laine et d'autres marchandises. En compensation de leurs pertes, les marchands londoniens sont autorisés à se saisir des biens des Génois 71 . Un autre membre éminent de la compagnie des orfèvres, Hugh Brice joint à son activité artistique un commerce florissant. Maître de la monnaie du roi à Londres et Calais, il investit dans ce port. C'est à Calais qu'est implantée l'Etape, la grande compagnie des marchands anglais a le monopole du négoce de la laine. De riches orfèvres comme Hugh Brice ou Bartholomew Read en ont fait partie. En 1505, dans son testament, Bartholomew Read lègue 100 livres en vaisselle ou en joyaux à l'Etape de Calais 72 . En 1475, un marchand de l'Etape (The Staple) Richard Stoke reconnaît lui devoir de l'argent pour une cargaison qu'il lui a achetée. Il en précise le contenu: «50 tonneaux de fer espagnol se trouvant sur un embarcadère dans Thames Street, 0

0

G.C.R. Minute BKA+ a, p. 48. J.A.F. Thomson, The transformation of medievalEngland, 1370-1529, Londres, 1995, p. 49. 67 Contre la somme modique de 6 shillings 8 pence. G.C.R. Minute Bk A, p. 79. 68 Il a payé en 1472 la somme de 3 shillings 4 pence pour avoir l'autorisation de participer à des foires. G.C.R. Minute Bk A, p. 151. 69 Ils semblent appartenir à un groupe de marchands flamands qui a armé le bateau pour le commerce entre l'Angleterre et la Flandre. 7° CPREdwardn; 1476-1485, Londres, 1901, p. 297. Thrupp, 1969, p. 265. ReddawayetWalker, 1975, p. 301. 71 CPRHenry N, 1408-1413, Londres, 1909, p. 461, 467, CPRHenry V, 1413-1416, Londres, 1910, p. 90. Quelques années plus tôt, Drew Barantyn s'est déjà investi dans le commerce de la laine puisqu'il obtient du roi, en 1408, en échange de la vente d'une broche, sans doute somptueuse, d'une valeur de 1000 marcs, le droit d'acheter de la laine et du bois et de les faire transporter à Londres ou de Chichester à Calais et de garder pour lui la moitié des droits de douane dus au souverain jusqu'à ce que la somme de 1000 marcs lui soit été ainsi remboursée. 72 PRO PROB 11/14. L'Etape est une association d'environ deux cents marchands anglais, dominée par un petit groupe de capitalistes londoniens. Elle obtient le quasi-monopole de l'exportation de la laine anglaise en échange de son soutien financier à la couronne. 65 66

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5000 livres de poids de cire, huit sacs de laine, douze harnais blancs et vingt pièces de tissu de laine ... 73 ». La provenance des produits est instructive, elle ne se limite plus désormais aux seuls Pays-Bas bourguignons. Désormais, les marchands anglais ont d'autres horizons maritimes. Le 12 juin 1460, le roi donne l'ordre aux douaniers du port de Lynn d'autoriser l'orfèvre de Londres John Wynne et d'autres marchands à armer un ou plusieurs bateaux ou« vaisseaux de laine» pour les transporter par les détroits du Maroc et au-delà des montagnes pour les y vendre 74 . Ce sont aussi des produits venus d'Orient que trafique l'orfèvre John Colney en 1421 75 . Il a acheté un ballot de poivre pour la somme de 24 livres. La Méditerranée est alors la chasse gardée des marchands italiens et ce n'est que timidement que les Anglais s'y aventurent. Les orfèvres, qui disposent de capitaux importants, participent financièrement à ce nouvel essor du commerce international anglais. Cette participation au négoce met en contact les plus riches des familles d'artistes de Londres avec les couches supérieures de la société urbaine, en particulier l'oligarchie marchande, mais aussi la noblesse et le clergé, les deux ordres privilégiés qui demeurent les principaux clients des artistes. Cependant, les relations qui se nouent ne sont pas seulement celles de commanditaires à exécutants.

3. Artistes et ordres privilégiés Les familles d'artistes entretiennent des relations étroites avec le clergé et la noblesse dont ils ne sont par seulement les fournisseurs, mais aussi des proches et des partenaires commerciaux. L'endettement des familles nobles et de certains clercs auprès de la riche bourgeoisie londonienne est un phénomène très répandu qui apparaît dans de nombreuses sources. De simples gentlemen campagnards, mais aussi des squires, des chevaliers et parfois des barons contractent des dettes auprès des artisans et des marchands de la capitale. S'agit-il de commandes qui n'ont pu être payées ou d'emprunts directs, les documents permettent rarement de trancher cette question. En ce qui concerne les peintres, les verriers ou les sculpteurs qui ne sont pas de grands bailleurs de fonds, il est possible de supposer que les nobles, qui reconnaissent leur devoir de l'argent, sont des clients incapables de régler leurs commandes. Deux squires reconnaissent ainsi, en 1419 et en 1454, être endettés auprès de peintres de Londres 76 .

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Et toutes sortes d'étoffes, ustensiles, outils et nécessaires de maison, vaisselle et mercerie. CCREdward

Jv, 1468-1486, Londres, 1953, p. 371, n° 1339. CPMR, 1458-1481, Cambridge, 1961, p. 89. 74 CCRHenry VI, 1454-1461, Londres, 1947, p. 414. En effet, le roi s'est endetté auprès de John Wynne

auquel il a acheté des joyaux pour une somme de 1403 livres 10 shillings et 5 pence. Il exempte les cargaisons transportées d'un montant de douane équivalent 75 CPMR, 1413-1437, Cambridge, 1943, p. 101. G.C.R. Minute Bk A, p. 279, p. 290-291.Reddaway et Walker, 1975, note 62, p. 202. 76 En 1419, Robert Lovell, squire de Rammernsham dans le comté de Dorset reconnaît ses dettes envers le peintre Richard Chapman, décédé en 1412. CPRHenry V, 1413-1416, Londres, 1911, p. 230. Le 25 novembre 1454, Thomas Penberton, esquire de Prestecote dans le comté de Lancaster reconnâit devoir 50 shillings au peintre William Melburne. Cette somme modeste pourrait correspondre au solde du premier versement d'une commande. CPRHenry VI, 1452-1461, Londres, 1910, p. 186.

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- Des prêts d'argent Les débiteurs des orfèvres sont beaucoup plus nombreux au sein de la noblesse. Des simples gentlemen aux riches barons, nombreux sont les aristocrates qui empruntent aux orfèvres de Londres. Ces nobles sont originaires del' ensemble du royaume ce qui démontre bien l'influence des oligarques londoniens sur l'économie et la société anglaise. Des gentlemen et des squires, venus des comtés des Midlands et d'East Anglia comme ceux d'Huntingdon, d'Essex, du Norfolk, du Suffolk, de Buckingham, du Nottingham, de Warwick, mais aussi du Dorset, du Devon, de Cornouailles et du Kent dans le sud du royaume ou au contraire du Yorkshire et de Cumberland dans le Nord, empruntent des sommes souvent considérables aux orfèvres de Londres77 . Sur la vingtaine de reconnaissances de dettes émises par de simples gentlemen ou squires, originaires de l'ensemble du royaume, en faveur d'orfèvres londoniens, entre 1419 et 1478 qui précisent les sommes dues, la moyenne des dettes s'établit à plus de 27 livres, une somme importante pour ces familles de la petite noblesse dont la rente foncière annuelle oscille entre 10 et 40 livres 78 . La petite noblesse des écuyers et gentlemen, quelques six mille deux cents propriétaires fonciers, dispose d'un revenu annuel situé entre 5 et 39 livres. Une rente de 10 livres est considérée comme un minimum pour être gentleman, un revenu de 20 livres est nécessaire pour être squire79 • L'endettement de la noblesse de province auprès des bourgeois londoniens permet à ces derniers d'acquérir des terres et des manoirs dans de nombreux comtés, en particuliers dans les Midlands et en East Anglia. On a déjà vu comment la richesse foncière des orfèvres de Londres s'est développée dans ces régions 80 • Ce ne sont pourtant pas que de petits nobles qui éprouvent des difficultés à rembourser leurs dettes. Des chevaliers et des aristocrates, proches du roi, figurent également parmi les débiteurs des orfèvres. Un chevalier, originaire du comté de Northampton, John Knyvet reconnaît le 3 novembre 1427 devoir la somme considérable de 112 livres et 6 shillings à l'orfèvre Nicholas Lovet81 . Le 5 février 1465, George Stanley, Lord Strange, seigneur de Knokyn et de Mowghune, un aristocrate issu d'une puissante famille du Lancashire, ne peut rembourser la somme de 50 livres qu'il doit au monnayeur du roi Hugh Brice. Édouard IV le fait mettre en prison et estimer la valeur de ses biens meubles afin de les faire saisir82 . La noblesse semble parfois en difficulté face à ces nouvelles fortunes bâties dans le négoce et l'artisanat à Londres. Il en va de même pour le premier des ordres du royaume, le clergé. De nombreux clercs, surtout des séculiers, chapelains et recteurs d'églises paroissiales, font

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Il est impossible de les détailler toutes ici. plus grosse dette s'élève à 500 livres. Sa reconnaissance est faite le 17février1434 par un gentleman Henry Erpount, originaire de Holme dans le comté de Nottingham à l'orfèvre John Frennshe. CCR Henry Vl, 1429-1435, Londres, 1934, p. 304.La dette la plus faible est de 2 li\Tes, une somme qui reste considérable. Elle est due en 1468 par John Bryce, gentleman de Ragus dans le comté de Devon à l'orfèvre Henry Shyngwell. CPREdward IV, 1467-1477, Londres, 1900, p. 78. 79 Dyer, 1989, p. 31. L'auteur s'appuie sur l'assise de la taxe royale de 1436. 8 Certains parmi ces domaines ont sans doute été confisqués pour dettes impayées. 81 CPRHenry VI, 1422-1429, Londres, 190,l p. 429. 82 CCREdwardIV, 1461-1467, Londres, 1949, p. 247. S'agit-il d'une commande qui n'a pas été payée? 78 La

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des reconnaissances de dettes envers les orfèvres de Londres. Comme les nobles évoqués plus haut, ils sont originaires de l'ensemble du royaume, mais plus particulièrement des Midlands et d'East Anglia. Richard Couper, chapelain de Coventry, doit 20 livres à l'orfèvre Robert Bosoun en 143583 • Thomas Hynkeley, curé de l'église paroissiale de Lukton dans l'Essex, est endetté de 21 livres 16 shillings et 8 pence auprès de l'orfèvre Simon Crosse en 145584 ou encore Robert Browe, vicaire de l'église de Cookflelde dans le Sussex qui reconnaît une dette de 40 marcs en faveur de Thomas Glade 85 . On pourrait multiplier de tels exemples. Encore une fois, la question se pose. S'agit-il d'achat de pièces d'orfèvrerie réalisées par ces ecclésiastiques qui sont demeurées impayées ou de simples prêts d'argent? Les revenus d'un chapelain ou d'un recteur d'église paroissiale ne sont pas suffisants pour satisfaire ces achats de luxe, ce qui peut expliquer leur endettement vis-à-vis des orfèvres de Londres 86 . La situation inverse est beaucoup plus rare. Le 7 novembre 1420, William Randolf, un orfèvre de Londres, reconnaît deux dettes de 20 livres à Elizabeth, abbesse de Burnham dans le comté de Buckinghamshire 87 . C'est l'une des seules reconnaissances de dettes envers une institution ecclésiastique présente dans les archives de Londres. Celles adressées par les artistes à des membres de la noblesse sont plus fréquentes. Le 5 avril 1431, l'orfèvre Nicholas Lovet reconnaît devoir la somme de 80 livres àJohn Shirley, un squire, membre de la livrée du comte de Warwick88 . - Les artistes et la terre Les dettes et les prêts ne sont pas les seules relations d'affaires qui unissent les artistes aux ordres privilégiés. Enrichis par leurs activités et leurs spéculations, les orfèvres de Londres acquièrent des terres auprès de la noblesse. Le 10 octobre 1477, Gilbert Belamy achète pour la somme de 300 livres à Ralph Pynchon, un gentleman, cinq tenures sur Cornhill, dans la paroisse de St Michaël 89 . Cette somme considérable illustre les difficultés de certains nobles et, inversement, l'enrichissement de certains bourgeois de Londres. Souvent, les oligarques collaborent avec la noblesse et nouent des contacts financiers fructueux. William Prudde, un squire, mais aussi le fils du grand verrier John Prudde, a gardé des liens avec le métier de son père. Le 20 novembre 1473, il s'allie au verrier John Houghton pour un contrat de 400 livres dont la finalité n'est mal-

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CPRHenry VI, 1429-1436, Londres, 1907, p. 480. CPRHenry VI, 1452-1461, Londres, 1910, p. 191. 85 CPRHenry V, 1416-1422, Londres, 1912, p. 347. 86 SelonJ.A.F. Thompson, on peut estimer les revenus annuels d'un chapelain de chantry à 7 marcs soit 4 livres 13 shillings et 4 pence. Il s'agit là d'un «prolétariat clérical», les revenus d'un recteur de paroisse sont plus élevés. Au début du XVI siècle, Christopher Urswick, le recteur de la paroisse de Gedney dans le Norfolk dispose d'une rente annuelle de 22 livres entre 1504 et 1519. Thompson, 1995, p. 310. 87 CPMR, 1413-1437, Cambridge, 1943, p. 83. 88 CCRHenry VI, 1429-1435, Londres, 1934, p. 118. Le 6 février 1445, l'orfèvre Hugh Myrescogh reconnaît devoir une dette de 12 livres à Arthur Ormesby, un gentleman. CCRHenry VI, 1435-1441, Londres, 1937, p. 280. Le peintre Thomas Richer reconnaît en 1432 ses dettes envers Henry Bourchier, comte d'Essex. CPMR, 1413-1437, Cambridge, 1943, p. 267. 89 CPMR, 1458-1481, Cambridge, 1961, p. 111-112. 84

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heureusement pas précisée 90 . Les relations de Hugh Brice et de son protecteur Lord Hastings sont également fondées sur des affaires menées de concert. Dans un article récent, Pamela Nightingale a montré combien la noblesse anglaise demeure très largement active dans le commerce de la laine pendant les deux siècles du Moyen Age 91 . - Les artistes dans les livrées aristocratiques Ces relations de nature financière ne sont pas exclusives d'autres liens qui rapprochent les artistes des ordres privilégiés. De nombreux artistes appartiennent à la livrée des grands aristocrates et les accompagnent lors de leurs voyages. Ces tribulations sont perceptibles grâce aux lettres de protection qu'ils réclament auprès du roi pour se rendre en Irlande ou en France. Le 11 novembre 1433, le huchier William Hasyngfeld obtient du roi une protection d'un an pour aller en Irlande dans la suite de Lord Stanley, nommé lieutenant du roi pour cette île 92 . Le peintre John Frere a finalement décidé en 1449 de ne pas se rendre en Picardie dans la livrée du chevalier Richard Vernon, trésorier de Calais93 . De nombreux orfèvres sont aussi mentionnés dans ces lettres de protection accordées par le roi ou leur révocation. La plupart d'entre eux appartiennent aux suites de hauts personnages du royaume comme le duc de Bedford ou Richard Beauchamp, le comte de Warwick, qu'ils doivent suivre en France, dans les régions occupées par les Anglais, en Aquitaine et à Calais. Si les livrées des aristocrates recrutent surtout des serviteurs et vassaux, les plus importantes, qui peuvent compter plusieurs dizaines de personnes, s'attachent parfois, à la manière des princes, des artistes, peintres, sculpteurs, brodeurs ou orfèvres 94 . Ces voyages en compagnie de leurs patrons permettent aux artistes londoniens de fréquenter un autre monde que celui de l'artisanat urbain et d'envisager un autre mode de vie, si ce n'est pour eux, du moins pour leurs enfants. -Accéder à la noblesse Les mariages entre les filles de riches familles de bourgeois de Londres et des rejetons de l'aristocratie se généralisent à la fin du Moyen Age. Selon A.R. Myers, dans l'Angleterre de la fin du XIV siècle, un tiers des filles d'échevins de Londres se marient avec des nobles 95 . Parmi les familles d'artistes, les orfèvres sont les mieux placés pour sceller de telles alliances. Leur richesse, leur investissement dans le domaine foncier leur permettent de se hisser au niveau des ordres privilégiés de la société. En 1419, l'orfèvre John Hall contracte un premier mariage avec Mathilde, la sœur d'un écuyer 0

° CCREdwardIV, 1468-1476, Londres, 1953, p. 328, n°1202.

9

91

P. Nightingale, «Knights and merchants: trade, politics and the gentry in late medieval England», Past andPresent, n°139, novembre 2000, p. 36-63. 92 La protection du roi est révoquée le 19 novembre car il a préféré rester à Londres. CPR Henry VI, 1429-1437, Londres, 1907, p. 325, 331. 93 CPRHenry VI, 1446-1452, Londres, 1909, p. 230. C'est pourquoi le roi révoque la lettre de protection qu'il lui avait octroyé. 4 9 Dyer, 1989, p. 50-52. 95 Myers, 1972, p. 180. Les nobles épousent aussi fréquemment les veuves d'échevins.

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William Suthcote96 ; en 1430, il poursuit son ascension sociale en se remariant avec Agnès, la fille unique et héritière d'un chevalier, John Langton97 . Quand ils ne peuvent pas eux-mêmes s'unir à des femmes de la noblesse, ce sont leurs filles que les orfèvres marient à des gentlemen. Vers 1460, John Knynesworth, un orfèvre de Londres, unit sa fille Alice à un gentleman Ralph Braystones98 • Robert Fenrother, l'un de ses riches collègues a marié ses deux filles à deux gentlemen, Henry White et Nicholas Tychebourne. Ses activités de prêteur et d'orfèvre l'ont considérablement enrichi, comme en témoigne son testament daté du 17 mars 1524 et enregistré le 6 novembre 1525. Bien que bourgeois et citoyen de Londres, il vit noblement. Il laisse à sa femme Julian ses manoirs des environs de Londres et dans le comté d'Essex. Après sa mort, les manoirs du Middlesex doivent aller à son gendre Henry White, gentleman, le mari de sa fille aînée Audry. Celles du comté d'Essex iront à son autre gendre Nicholas Tychebourne, un gentleman et à sa fille cadette99 . Il n'est pas rare qu'au bout de quelques générations, les descendants de ces riches artistes abandonnent le négoce et la capitale pour s'installer à la campagne afin d'y mener l'existence d'un aristocrate. La noblesse anglaise se renouvelle ainsi perpétuellement par l'apport de nouveaux lignages issus de l'oligarchie urbaine. - Les artistes et le clergé Si les plus riches parmi les artistes cherchent à s'intégrer à cet ordre privilégié, ils ne négligent pas non plus le clergé. Leurs enfants sont souvent placés dans des maisons religieuses où ils occupent des positions éminentes. Leurs testaments mentionnent ces rejetons qui sont devenus des clercs séculiers, ou plus souvent des moines et des religieuses. Dans son testament, rédigé le 19 juin 1409, l'orfèvre Richard de la Mare évoque son frère John, chanoine du prieuré de St Bartholomew de West Smithfield auquel il lègue 40 shillings et 20 shillings aux autres chanoines dudit prieuré pour prier pour lui 100 • On peut imaginer que l'aîné des deux frères, Richard a repris la boutique familiale et que le cadet John est entré dans les ordres dans une institution prestigieuse de la capitale. Peter Golysburgh, un autre orfèvre de Londres, mentionne dans ses dernières volontés, en 1422, ses deux cousins Richard, chanoine de «Epstchmith» et John, chanoine à «Esyngsdall» 101 • Il n'est pas utile de rappeler ici combien les prébendes de chanoine sont recherchées par toutes les familles de la noblesse pour leurs enfants 102 . À Londres, les riches familles de la bourgeoisie rivalisent avec l'aristocratie pour capter ces bénéfices au profit de leurs cadets.

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CCRHenry V, 1419-1422, Londres, 1932, p. 45, 48. CCRHenry VI, 1422-1429, Londres, 1933, p. 49. 98 CPMR, 1458-1481, Cambridge, 1961, p. 27. Elle est mentionnée dans un acte le 9 avril 1462. 99 Sharpe, 1890, p. 630-631, roll 239 (37). 100 Un prieuré desservant l'un des principaux hôpitaux de Londres. Guildhall Library, Archdeaconry of London, R. 9051/1, f. 214 Y. 101 Guildhall Library , Commissary Court of London, R. 9171/3, f. 97 v. 102 Si le revenu des prébendes anglaises a tendance à chuter à la fin du Moyen Age, il n'en reste pas moins très confortable. La plupart des prébendes sont évaluées à une rente annuelle de plus de 20 livres par an. Thomson, 1995, p. 309. 97

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Si les abbayes bénédictines connaissent un certain déclin dans le royaume d'Angleterre au XV siècle, elles n'en demeurent pas moins des institutions prestigieuses qui attirent les enfants de l'oligarchie urbaine 103 . Le très riche Thomas Exmew évoque dans son testament sa fille Elizabeth, nonne à Deptford. Il lègue à son couvent des terres afin d'y maintenir un obit annuel de 20 shillings. Il donne aussi à sa fille un livre enluminé 104 • Un autre orfèvre William Grantham a placé son cadet dans un monastère. Il lègue le 9 septembre 1416 à son fils Simon moine de l'abbaye de Hithe dans le Kent les 20 livres de la vente d'une de ses tenures d'Oldfishstreet à Londres 105 . 0

Ces stratégies matrimoniales et cléricales illustrent la pénétration progressive par les plus aisés parmi les artistes des milieux privilégiés de la société anglaise. En cela, les familles d'orfèvres, de brodeurs ou de peintres ne diffèrent en rien de celles des autres artisans qu'elles côtoient tous les jours. Cette démonstration pourrait tout aussi bien s'appliquer à l'ensemble des membres des grandes compagnies à livrée de Londres. Quelle est donc la spécificité des familles d'artistes? Elle tient sans doute dans une donnée que les documents d'archives ne peuvent en aucun cas nous révéler, un facteur pourtant essentiel, celui de la proximité. Les artistes travaillent pour les nobles et le clergé, ils les fréquentent, pénètrent dans leurs demeures, les accompagnent dans leurs voyages et font partie de leur suite. Ils découvrent chaque jour le mode de vie aristocratique et l'assimilent rapidement car ils manient eux-mêmes des produits de luxe. Dès que leur richesse le leur permet, ils franchissent le pas, achètent de belles maisons dans Londres, de riches manoirs à la campagne. Au terme de deux ou trois générations, les plus chanceux d'entre eux vivent comme des gentlemen.

103 Il semble que les vocations régulières attirent beaucoup moins la noblesse. Le recrutement des moines se fait désormais davantage dans la riche bourgeoisie urbaine. Thomson, 1995, p. 337. 104 Sharpe, 1890, p. 447-448, roll 157 (10). 105 Sharpe, 1890, p. 409-410, roll 144 (37). PRO PROB 11/2 B, f. 271 r. et v.

202

Quatrième partie Au sein de la société chrétien ne

Si les familles d'artistes installées à Londres ne se distinguent guère de celles des autres artisans qu'elles côtoient et fréquentent au cours de leur existence, qu'en est-il après la mort? Se préoccuper de la religiosité et de la conscience de l'au-delà des créateurs d'art de la fin du Moyen Age n'est pas une chose aisée. Leurs œuvres révèlent-elles leurs propres croyances et leurs angoisses ou bien celles de leurs commanditaires ou de leur époque en général? La question est difficile à trancher. L'absence d'autobiographie médiévale d'artistes en Europe du Nord laisse l'historien de l'Art en butte à des hypothèses bien souvent invérifiables quant à la spiritualité et à la foi des créateurs. La conservation de plusieurs milliers de testaments, parmi lesquels quelques dizaines ont été rédigées par des artistes, des plus modestes aux plus renommés, permet une approche directe et documentée de cet épineux problème en ce qui concerne la Londres des XIVe et XVe siècles. Dans leurs dernières volontés, ils lèguent évidemment leurs biens à leurs proches, mais ils émettent aussi de nombreux souhaits quant à leur sépulture, les messes dont ils désirent bénéficier et témoignent de leur attachement envers des œuvres de dévotion ou de charité. Ces renseignements aussi riches que variés autorisent l'historien de la société londonienne à s'interroger sur la foi et les croyances des testateurs. Les artistes présentent-ils une approche particulière de la mort? Leur dévotion est-elle différente ou, au contraire, partagée avec celle de leurs contemporains? Ces deux questions méritent qu'on s'y attarde un instant car l'enjeu est d'importance. Elles permettent de savoir si les artistes sont seulement un miroir passif des mentalités de leur temps ou bien s'ils contribuent grâce à leur propre sensibilité à les façonner et à les modifier. Si cette altérité de l'artiste est déjà fortement revendiquée dans l'Italie du Quattrocento 1 et, sans doute plus consciente que les documents ne le laissent transparaître en Flandre, un centre d'art plus modeste comme Londres connaît-il les mêmes mutations? Seule, une lecture approfondie des testaments laissés par les créateurs peut nous permettre de répondre de manière définitive à ce faisceau de questions. Le désir de tester et de laisser une trace de son existence terrestre est clairement exprimée dans les dernières volontés rédigées par les artistes londoniens. Ils souhaitent régler les détails pratiques, mais aussi spirituels de leur départ de ce monde terrestre. La belle mort est une mort accompagnée, organisée, qui ne laisse rien au hasard. Les dons mentionnés dans les testaments sont, pour l'historien, un moyen d'approcher au plus près la religiosité des artistes. Elle se traduit par un attachement à la paroisse, par le choix de bénéficiaires privilégiés et par un souci constant de solidarité.

1

Comme l'ont brillamment démontré E. Kris et O. Kurz dans leur livre L'image de l'artiste, légende, mythe

et magie, Marseille, 1987.

204

Chapitre 9 Une belle et noble mort La rédaction d'un testament, enregistré pour les plus modestes auprès de l'archidiaconé de Londres, pour les plus nombreux auprès de la municipalité et pour une minorité de riches, par une sorte de snobisme, auprès de la cour de l'archevêque de Cantorbéry, est une démarche mûrement réfléchie. Elle ne répond pas seulement à des préoccupations d'ordre matériel, mais aussi à la résolution du mourant de faire son salut. Les clauses pieuses qui annoncent l'expression des dernières volontés montrent le souci de leur auteur de s'assurer une bonne mort en privilégiant les sentiments de paix de la conscience, de pureté et de réconciliation avec son Créateur2 • En effet, le Christianisme de la fin du Moyen Age place la mort au centre de ses préoccupations , elle est le révélateur du drame du Salut mais aussi l'annonce de la Résurrection. Les Artes Moriendi permettent au chrétien de se familiariser avec l'idée de la mort et de se préparer à accomplir ses derniers instants selon un rituel symbolique destiné à lui assurer les meilleures chances de salut dans l'au-delà. Au cours des dernières décennies, de nombreux ouvrages et une profusion d'articles ont souligné la vitalité de la pratique religieuse et de la dévotion parmi les laïques au cours du siècle précédant la Réforme en Angleterre 3 . Les testaments demeurent l'une des sources documentaires les plus précieuses pour tenter d'approcher les pratiques de dévotion des citadins anglais, et, en particulier, des artistes. Leur lecture répétée engendre, il est vrai, à la longue un sentiment de frustration car les scribes qui les rédigent se contentent volontiers de formules stéréotypées. Pourtant, en dépit de ce caractère normatif, ils permettent de cerner les croyances et les pratiques au moment du décès et des funérailles, un aspect certes limité de la vie religieuse, mais néanmoins crucial tant la mort est au cœur des préoccupations de l'époque. La volonté de laisser une trace de son existence terrestre s'exprime clairement dans la rédaction des dernières volontés. Elle témoigne aussi du souci social de faire une belle et noble mort, une mort accompagnée tout comme l'avait été la vie de l'artiste.

1. La volonté de tester

À Londres, comme dans d'autres villes du royaume d'Angleterre, York ou encore Bristol, les testaments constituent l'une des sources les plus considérables de 2

P. Binski, Medieval Death, Ritual and Representation, Londres, 1996, p. 30. Il est impossible de tous les citer ici. Ils sont répertoriés dans la bibliographie del' ouvrage fondamental d'Eamon Duffy, The stripping of the altars, Traditional religion in England 1400-1580, Londres, 1992.

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l'histoire sociale et religieuse des sociétés urbaines de la fin du Moyen Age. Ils permettent de connaître une partie des pratiques de dévotion de la bourgeoisie et du monde de l'artisanat auxquels appartiennent les artistes 4 . Bien entendu, ils laissent de côté la plus grande partie de la pratique religieuse du défunt, sa participation à la vie de la paroisse ou de sa confrérie, qu'il est parfois possible de deviner à travers certaines donations 5 . Si tous les testaments londoniens n'ontsans doute pas été conservés, leur nombre demeure considérable. En ce qui concerne les artistes (il en reste deux cents quatrevingt-huit), ils sont suffisamment nombreux et représentent un tiers des personnalités recensées 6 . Il faut cependant souligner quelques inégalités entre les professions artistiques, certaines semblent peu concernées tandis que d'autres sont très bien représentées, en particulier les marbriers qui, avec une moyenne de 65%, sont les plus nombreux à rédiger leur testament7. Est-ce la proximité que cette profession entretient avec la mort et les cimetières qui les a davantage incité à rédiger leurs dernières volontés? - La part du «Moi»dans les testaments L'importance que le mourant attribue à l'expression de ses dernières volontés se traduit dans la forme même de leur rédaction par l'emploi de la première personne du singulier. Si la grande majorité des testaments emploient des formules stéréotypées, certains laissent deviner une implication plus grande du testateur dans leur composition. Elle se traduit par une participation beaucoup plus marquée. Les testaments les plus anciens sont rédigés en latin, mais très vite, ils utilisent la langue vulgaire et l'anglais domine au XVe siècle. L'emploi du langage vernaculaire permet au mourant de bien saisir les termes employés par le scribe pour exprimer ses dernières volontés. En 1450, l'enlumineur Thomas Fyssh s'exprime ainsi: «Au nom de Dieu, amen. Le IXe jour du mois de mai en l'année de Notre Seigneur MCCCCL, Moi, Thomas Fyssh, enlumineur de Londres, je fais mon testament et dernières volontés en ces termes. Premièrement, je lègue mon âme à Dieu Tout Puissant mon Sauveur et à Notre Dame Sainte Marie et à toute la sainte compagnie des saints et mon corps pour être enterré dans le cimetière de l'église cathédrale de Paul de Londres» 8 .

4 C. Burgess, "Late medieval wills and pious convention: testamentary evidence reconsidered'', éd. par M. Hicks, Profit, Piety and the professions in later medieval England, Londres, 1990, p. 14-33. 5 M.M. Sheehan, The will in medieval England, Toronto, 1963, p. 18. 6 Soit environ 30%. 7 Un tiers des latoners (33%), des orfèvres (30%), des verriers (36,5%) et des huchiers (37,5%) ont rédigé un testament, ou du moins celui-ci a-t-il été conservé. Les tapissiers ont laissé peur de testaments (9,8%) ce qui est assez surprenant pour des hommes au niveau de vie relativement élevé. Les sculpteurs avec (23%), les enlumineurs (18,4%) et les peintres (27, 8%) sont également en dessous de la moyenne. 8 "In the name of Cod, Amen. The IXe day of may in the yere of Our Lord MCCCCL, 1, Thomas Fyssh, lymnour of London, make my testament and last will in this words. First, I bequeth my soul to all Myghty Cod my Savyour and to Our Lady Seint Mary and to all the Holy Company of Holly and my body to be buryed in the church yard of the cathedra[ church ofPaul of London ... " Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/6, f. 92 v. Le cimetière de la cathédrale Saint Paul était aussi appelé Pardon Church, les artistes expriment souvent le souhait d'y être enterrés.

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CHAPITRE

9.

UNE BELLE ET NOBLE MORT

Si les termes et la composition de ce testament sont assez caractéristiques des formules standard employées par les scribes de Londres au XVe siècle, l'invocation à Dieu le Père et à la Vierge et le choix de la sépulture expriment assez bien la dévotion du temps. Plus frappante encore est l'insistance sur le nom et le statut professionnel du testateur ainsi que ce «Moi» qui débute toujours la rédaction des dernières volontés. Il témoigne de la conscience du mourant d'accomplir l'un des actes majeurs de son existence. Le testament du riche orfèvre John Adys, rédigé le 22juillet 1471, insiste encore davantage sur cette volonté de se préparer à la mort. Il débute ainsi: «John Adys, citoyen et orfèvre de Londres, étant, Dieu en soit remercié, en bonne santé et en pleine conscience, pleinement assuré de sa foi envers Dieu et tous les saints ... fait mon testament et dernières volontés en la forme qui s'ensuit. Premièrement, je confie et lègue mon âme à Dieu Tout Puissant mon créateur et mon corps pour être enterré dans l'église de St John Zachary de Londres. »9 . L'auteur insiste, selon la formule consacrée sur sa bonne santé mentale. Le testament est donc un acte parfaitement conscient et réfléchi, il témoigne d'une volonté clairement définie et d'une pratique sociale très répandue, voire obligatoire parmi les artistes londoniens10. Léguer ses biens est une préoccupation légitime. Pourtant, les testaments débutent toujours par l'expression de clauses religieuses destinées à assurer une belle mort et des funérailles correctes au défunt.

2. Une mort accompagnée La mort envisagée dans les testaments des artistes est une mort sociale, accompagnée. Elle doit porter témoignage de la dignité du défunt et de son intégration au sein de la société urbaine. Le souci de paraître n'est pas exempt de ces derniers instants. Il se dévoile à travers les dispositions prises par les plus riches des artistes pour s'assurer des funérailles, sinon aussi fastueuses que celles des nobles, du moins dignes de leur statut social. Elles sont annoncées à la population de Londres par un crieur public et la sonnerie des cloches qui résonne pendant quatre heures pour la vigile, la veille des obsèques, et deux heures, le lendemain matin, pour la messe de requiem. - Un digne équipage Avant même d'arriver à l'église, le corps du défunt fait l'objet de toutes les préoccupations. Des porteurs, soigneusement choisis, se chargent d'amener le mort vers sa dernière demeure. Pour la désignation de leurs porteurs, les artistes de Londres ont le choix entre deux solutions. La première a l'avantage d'accroître leur chance de salut dans l'au-delà. Ils les recrutent parmi les pauvres de leur parois-

9 "John Adys, citezeyn and goldsmyth ofLondon, thenne beyng Cod be thanked in goode health and in parfate mynde Jully ensured in the f aith of Cod and ofH olynesse . .. make my testament and last wille in forme that Joloweth. First, 1 comytte and bequeth my soule ta almyghty Go my maker and my body ta be buryed in the church of StJohn Zacharies of London". Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/6, f. 92 v.

10 Quelques très rares artistes sont mentionnés dans les registres de la Commissary Court of London comme étant morts intestats. La municipalité se charge de leurs funérailles et de répartir les biens qui leur restent.

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se, alliant ainsi le décorum à la charité. En effet, les miséreux sont rémunérés pour cette tâche. En 1503, le très opulent orfèvre Robert Harding donne aux pauvres paroissiens de St Vedast qui amèneront son corps à sa dernière demeure 13 shillings et 4pence 11 . Certains testaments soulignent que les porteurs doivent être des pauvres honnêtes, de bonne vie et de mœurs régulières. Le verrier Thomas Bye lègue en 1472 cinq pence à chacun des cinq pauvres «honnêtes» qui porteront son corps à l' église 12 . Pour d'autres, le choix des porteurs ne peut se confondre avec une œuvre de charité, il souligne davantage à la volonté de paraître, une dernière fois. Ils font appel pour cette tâche à des personnages susceptibles de rehausser le faste de leurs funérailles. Ils recrutent des prêtres comme le peintre Hugh Johnson qui demande en 1474 que son corps soit porté par quatre prêtres de la confrérie des Soixante Prêtres de Londres 13 . L'appartenance à une confrérie religieuse ou à un Mistery peut aussi expliquer le choix des porteurs. Les confrères accompagnent souvent leur collègue jusqu'à sa dernière demeure. C'est d'ailleurs l'une des tâches les plus anciennes assignées aux fraternités. En 1473, l'orfèvre Oliver Davy demande dans son testament que quatre des membres de son Métier portent son corps jusqu'à sa tombe 14 • Thomas Exmew, un autre orfèvre, est encore plus précis. Il exige en 1529 que ce soient quatre hommes de la livrée de son Métier qui portent son corps et leur laisse à chacun 3 shillings 4 pence 15 . Si les pauvres paroissiens ne gagnent que 5 pence pour leur peine, il faut une somme bien plus importante pour décider les riches membres d'un Métier à se faire porteurs 16 . Cependant, le jeu en vaut la chandelle pour les plus riches artistes qui privilégient l'apparat le jour de leurs funérailles et disposent d'autres moyens pour faire leur salut. - Les rites funéraires Porté par quatre hommes, le corps du défunt parvient dans son église paroissiale. Le jour des funérailles est marqué par un rituel traditionnel, observé par tous. Les services funéraires débutent trois jours après le décès. L'enterrement est précédé par les rites du Dirige et du Placebo, souvent mentionnés dans les testaments, ils sont suivis par une messe de requiem 17 . En 1512, l'orfèvre Henry Coote évoque dans son testament avec une grande précision le futur rituel de ses funérailles. Il veut que les quatre ordres de Frères Mendiants de Londres y participent et leur donne à chacun 20 shillings à condition qu'ils fassent porter son corps pour ses

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PRO PROB 11/13, f. 29 v. 30 v. Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/6, f. 111 v. et 112. 13 Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/7 f. 71 v. Ils auront chacun 8 pence. L'orfèvre RobertJohnson demande en 1507 que quatre membres de la confrérie des Quarante Prêtres de Londres dont il fait partie portent son corps à sa sépulture et laisse 19 shillings pour qu'ils prient pour son âme. PRO PCC Adeane 26, f. 205 r. 206 r. 14 Il laisse pour cela 6 shillings 8 pence. PRO PROB 11/15, f. 75 r. et v. 15 PRO PROB 11/22, f. 19 r. 16 5 pence par porteur pour les pauvres, 3 shillings 4 pence pour les membres de la livrée des orfèvres soit huit fois plus. 17 C. Burgess, "By Quick and by Dead,: wills and pious provision in late medieval Bristol", The English Historical Review, T. CCCCV, 1987, p. 841. 12

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funérailles et disent un Dirige, une messe de requiem et un trentain pour son âme dans chacune de leurs églises conventuelles 18 . Le Placebo est un office célébré pour les défunts lors des vêpres, il tire son nom des premiers mots de la liturgie. Le Dirige est célébré le lendemain à l'office de matines ou de laudes 19 . Les confréries ont joué un rôle très important dans l'expansion de !'Office des Morts à la fin du Moyen Age. Les confrères chantent le Placebo et le Dirige et participent à la célébration de la messe de requiem. La plupart des funérailles évoquées dans les testaments anglais, et en particulier londoniens, adoptent cette forme au XVe siècle. La famille, les amis et les collègues du mort se réunissent la veille de l'enterrement dans son église paroissiale, plus rarement dans la demeure du défunt, pour réciter le Placebo à l'occasion des vêpres. Pour assurer ces récitations complexes, la présence de clercs est souvent nécessaire et les légataires réservent des dons dans leurs testaments pour s'assurer de leurs services. Ils peuvent aussi compter sur les membres des confréries auxquelles ils appartiennent, des laïques rompus à ce genre de pratique 20 . La participation des membres du métier est incitée par les dons faits par les artistes qui prévoient parfois après funérailles un banquet offert aux confrères qui y ont assisté. Ainsi, en 1529, le fastueux Thomas Exmew réserve cent livres pour ses funérailles (pour s'assurer de la présence de ses confrères) et dix livres pour acheter du pain, de la viande et des boissons pour le repas qui sera offert aux participants21. Le jour des obsèques et la mise en terre ne marquent nullement la fin des rites funéraires. De nombreux services commémoratifs sont célébrés au cours du mois qui suit le décès. Il s'agit le plus souvent de messes quotidiennes évoquées dans de très nombreux testaments 22 . Ainsi, l'orfèvre Robert Hill laisse en 1488 6 shillings et 8 pence afin que l'on célèbre une messe de requiem quotidienne entre le jour de sa mort et son anniversaire, un mois plus tard 23 . - L'anniversaire Ces rituels prennent une ampleur particulière le jour même de l'anniversaire. Le verrier Thomas Bye demande en 1472 à ses exécuteurs testamentaires de recruter un prêtre de bonne renommée pour dire ce jour-là des messes dans l'église de St Faith by St Paul, la paroisse des verriers de Londres 24 . Il peut être assuré que ces célébrations seront suivies par les membres de son Métier. Le peintre Hugh Johnson fait, quant à lui, appel en 147 4 à la confrérie des Soixante Prêtres de Londres pour dire des messes pour lui dans l'église de St Clement East Cheap le jour de son anniversaire25.

18 PRO PROB 11/17, f. 94 v. 96 r. Il prévoit le même rituel dans son église paroissiale de St Vedast Foster Lane, il donne aux prêtres et aux clercs de cette église pour dire un Dirige et une messe de requiem solennellement la nuit, il donne pour cela 4 livres .. 19 Ils font partie des offices du Livre d'Heures. Duffy, 1992 p. 210. 20 Duffy, 1992, p. 369. 21 PRO PROB 11/22, f. 19 r. 22 A Londres comme à Bristol. Burgess, 1987, p. 841. 23 PRO PROB 11/8, f. 222 r. 24 Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/6, f. 111 v. et 112. 25 Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/7 f. 71 v.

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Ces messes de requiem sont l'occasion de se souvenir du défunt et de prier pour son âme. Elles sont réclamées par tous les artistes installés à Londres. Si les Londoniens de souche préfèrent recruter les prêtres de leur paroisse, les aliens s'adressent davantage aux ordres de frères mendiants. Ainsi, dans son testament rédigé en 1501, l'orfèvre Hans Wheler demande à être enterré dans l'église des Augustins de Londres, près de la tombe de sa défunte femme Ann. Il souhaite que l'on choisisse un frère des quatre ordres de Londres pour dire une trentaine de messes pour son âme et laisse pour cela 10 shillings 26 . Un mois après sa mort, le défunt est donc toujours très présent dans l'esprit de ses confrères et fait tout pour le rester. En 1488, Edmund Shaa, un grand orfèvre de la capitale, ancien maire de la ville, demande dans son testament aux aldermen de faire dire pour lui une messe de requiem à laquelle seront présents le chambellan, les officiers et les membres de la Court du Mayor. Il souhaite aussi que les gardes de la Compagnie des orfèvres y assistent27 . - Des messes par trentaines! Les messes sont souvent dispensées par trentaine, la trentaine grégorienne. Elles sont prononcées sur le maître-autel de l'église paroissiale car il est très rare que les familles d'artistes disposent d'une chapelle privée comme celles de la noblesse. Elles se concentrent dans l'église où le défunt est enterré mais elles peuvent aussi être multipliées dans d'autres sanctuaires de Londres selon la richesse et les volontés du défunt. Ainsi, Bartholomew Read demande en 1505 que ses exécuteurs testamentaires fassent dire une trentaine de messes dans son église paroissiale de St John Zachary, mais aussi à la Chartreuse de Londres 28 • Les ordres les plus austères comme les Chartreux ou les Frères Mendiants sont souvent sollicités pour le repos de l'âme des Londoniens. L'orfèvre Robert Bosoun donne en 1439 2 shillings et 6 pence pour faire dire deux trentaines de messes, l'une dans l'église des Frères Prêcheurs, l'autre dans celle des Frères Mineurs 29 . Certaines de ces trentaines sont clairement spécifiées, il s'agit de messes de Saint Grégoire dont les vertus sont particulièrement recherchées par les âmes qui redoutent le Purgatoire 30 . L'orfèvre Constantin de Colter, sans doute d'origine flamande, demande aux Frères Augustins de Londres de célébrer pour lui en 1409 une trentaine de messes de saint Grégoire 31 . En 1406, Wynand de Cologne, un orfèvre venu de Rhénanie, exprime les mêmes volontés: il désire que trente messes de saint Grégoire soient dites le jour de ses funérailles ou le lendemain 32 . Si les étrangers, en particulier ceux venus des Pays-Bas et de Rhénanie, semblent les premiers à mentionner ce genre de rituel dans leurs testaments, cette nouvelle dévotion est ensuite largement répandue parmi les rangs des artistes anglais. En

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Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/8, f. 251 v. Il laisse pour cela 6 shillings et 8 pence. PRO PROB 11/8, f. 95-99. 28 PRO PROB 11/14, f. 313 v- 315 v. 29 PRO PROB 11/4, f. 200 r. et v. 30 R. Pfaff," The english devotion of St Gregory's trental ", Speculum, T.XLIX, 1974, p. 78-90. 31 Guildhall Library, Archdeaconry of London, R. 9051/1, f. 212 v. 32 Guildhall Library, Archeaconry of London, R. 9051/1, f. 167 v.

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1486, Robert Pentecost laisse 10 shillings pour que l'on dise des messes de saint Grégoire pour le salut de son âme dans l'église de St Mary Abchurch 33 . Les testaments expriment l'essor de cette nouvelle dévotion mettant en avant la souffrance du Christ dans le Nord de l'Europe. Elle correspond à une religiosité centrée sur l'empathie envers la Passion du Christ et la volonté de s'abréger les peines du Purgatoire. Les artistes étrangers présents à Londres ont sans doute contribué, avec les membres des ordres de Frères Mendiants, dont ils partagent la spiritualité à répandre dans la société anglaise ces nouvelles formes de dévotion. Ils témoignent en tout cas d'une adoption plus précoce de ces pratiques. Ont-ils influencé les mentalités par les images qu'ils produisaient? Il est aujourd'hui difficile de le savoir car bien peu de leurs œuvres ont survécu. Un témoignage ancien sur l'apport dévotionnel des artistes venus du continent nous est cependant fourni par un jugement rendu par l'évêque de Londres, Ralph Baldock en août 1306, à propos d'un nouveau crucifix installé dans une chapelle de la paroisse de St Mildred Poultry34 . Le prélat a fait confisquer la sculpture jugée peu orthodoxe. Les dépositions, recueillies à l'occasion du procès qui s'ensuit, nous apprennent que le crucifix a été sculpté par un artiste allemand appelé Thydemann. Les descriptions permettent de le comparer à un type de crucifix qui commence à se répandre en Italie et en Allemagne, sous le nom de Gabelkreuz. Son iconographie est encore inconnue à Londres et provoque la méfiance de l'évêque. Elle met l'accent sur l'aspect doloriste de la Passion. Les bras de la Croix prennent la forme d'une fourche et la figure du crucifié insiste sur la douleur d'un corps torturé et sanglant. Si les autorités ecclésiastiques sont réticentes, c'est surtout parce que le crucifix a suscité l'enthousiasme parmi les fidèles. Il a d'ailleurs coûté la somme élevée de vingt-trois livres à ses commanditaires. Malgré son succès auprès des Londoniens, le sculpteur Thydemann doit jurer à l'évêque de Londres que, désormais, il n'en refera plus de la sorte. Les Flamands et les Rhénans ont sans doute apporté à Londres une sensibilité religieuse novatrice, proche des courants de la Devatia Maderna. A cet égard, les dernières volontés laissées par l'orfèvre John van Eycke, un Flamand, sont significatives de l'écart qui règne entre la dévotion assez traditionnelle que révèlent les testaments anglais et celle d'un adepte de la Devatia Maderna. Il rédige en mars 1496, ses dernières volontés qui prennent une forme tout à fait inattendue. Il n'est plus question ici de messes, ni d'anniversaire, mais de dons faits aux pauvres selon un rituel particulièrement étonnant.John veut être enterré dans l'église dont il est paroissien. Il lègue pour l'adoration de la Sainte Trinité dans cette église un cierge de trois livres. Il laisse à l'honneur et à la vénération des Quinze joies de la Vierge, pour quinze pauvres femmes, à chacune 1 penny. Il donne en l'honneur des Neuf Ordres d'anges 12 pence, 6 à de pauvres hommes et autant à de pauvres femmes. Il lègue en l'honneur des patriarches et des prophètes 12 pence, répartis de la même façon. Il donne en l'honneur des apôtres et des évangélistes 12 pence à de pauvres hommes et en l'honneur des saints confesseurs 12 pence, répartis de la même façon. Enfin, il lègue en l'honneur des saintes vierges

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Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/7 f. 47. T. A. Heslop, " Attitudes to the visual arts: The evidence from written sources '', éd. par]. Alexander, et P. Binski, Age of Chivalry, Londres, 1987, p. 26. 35 Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/8, f. 87 v. 34

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et martyres 12 pence, données à douze pauvres femmes 35 . Cette tonalité savante et l'absence de demande de messes à des clercs ne laissent pas de surprendre. L'orfèvre a-t-il été conseillé par un Franciscain ou un Dominicain pour la rédaction de ses dernières volontés? Le salut individuel passe ici avant tout par une charité bien ordonnée et par la prière personnelle. Une nouvelle religiosité s'exprime. Etait-elle perceptible dans les œuvres réalisées par cet artiste flamand? - L'expression de la dévotion Si les testaments des artistes anglais demeurent beaucoup plus traditionnels, et leur formulation assez stéréotypée, le choix des autels sur lesquels seront dites les messes est l'occasion pour eux d'exprimer leurs préférences en matière de dévotion. Elles vont surtout à la Vierge dont le pouvoir d'intercession est universellement reconnu à la fin du Moyen Age. En 1418, l'orfèvre John Normand demande qu'un chapelain dise une messe pour le salut de son âme dans la chapelle de la Bienheureuse Vierge Marie 36 . Un autre orfèvre, John Bamme précise dans son testament rédigé en 1458 que la messe de requiem de son anniversaire doit être dite par un Augustin sur l'autel et devant l'image de la Vierge. Il veut aussi qu'une autre messe soit dite, matin et soir, dans la chapelle de l'église des Augustins dédiée à Saint Benoît, devant l'image de sainte Anne 37 . Le choix de l'autel et l'importance de l'image devant laquelle la messe sera chantée dévoilent une spiritualité marquée par la présence constante des images soulignée par tous les historiens de la religion à la fin du Moyen Age. Cette invasion du visuel avait déjà été remarquée en son temps par J. Huizinga: «L'époque éprouve le besoin impérieux de représenter ce qui est sacré, de donner aux choses religieuses une figuration déterminée qui s'imprimera dans l'esprit comme une gravure aux traits fortement accusés. » 38 . Non seulement la hiérarchie ecclésiastique admet l'existence des images, mais elle la rend obligatoire. Un synode, réuni à Trêves en 1310, ordonne que chaque autel consacré comporte une inscription ou plutôt une représentation du saint dédicataire 39 . Au fil des générations, les images s'accumulent dans les sanctuaires car il est impensable de remplacer ces représentations, les unes par les autres, et de jamais les faire disparaître en raison de leur caractère sacré. Les confréries de paroisses ou de métier jouent un rôle essentiel dans la diffusion des images. C'est pourtant en Angleterre qu'émergent les premières attaques contre une culture religieuse considérée comme envahie par les choses. Si John Wyclif (v. 13271384) ne se montre guère critique envers les images, ses disciples, les lollards, y sont particulièrement hostiles. Le décor somptueux des églises symbolise pour eux la richesse intolérable du clergé et l'abandon de la pauvreté évangélique. Ils s'en prennent aux images, en particulier aux représentations de la Trinité car ils se veulent fidèles à l'interdiction de figurer Dieu. L'évocation de son seul nom devrait suffire au bon chrétien. Les lollards ont commis quelques actes d'iconoclasme en Angleterre.

36

Il laisse pour cela 26 pence. Guildhall Library, Commissary Court of London, R 9171/2, f. 392 v. 393 r. et v 37 Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/5, f. 260- 261 v. 38 J. Huizinga, L'Automne du Moyen Age, Paris, 1989, p. 181. 39 R. Recht, Le croire et le voir, L'art des cathédrales, XIF- XV' siècles, Paris, 1999, p. 284.

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L'un des cas les plus célèbres est celui d'un forgeron de Leicester, William Smith qui détruit une statue de sainte Catherine. Afin de prouver l'inanité des croyances attachées aux images, il la décapite, comme la martyre l'avait été par ses persécuteurs, pour bien montrer qu'aucun sang ne s'échappait de la statue. Il prétend ainsi contredire toutes les légendes racontant les pleurs et les effusions de sang d'effigies mises à mal par des barbares ou des païens. Comme la statue ne se décide à aucun signe d'intervention miraculeuse, il la brûle comme une idole. L'hostilité affichée par les lollards envers les images est d'ailleurs l'un des moyens qu'utilisent les autorités ecclésiastiques pour les convaincre d'hérésie. En 1395, l'archevêque de Cantorbéry Thomas Arundel impose à quatre habitants de Nottingham, suspects de lollardisme, ce serment: «A partir de ce jour, je vénérerai les images en leur adressant des prières et par des offrandes destinées aux saints dont elles sont le reflet; et aussi, je ne dirai jamais de mal des pèlerinages ni les Etats de la Sainte Eglise en aucune façon.» 40 • Mettre en cause les images, c'est se révolter contre le culte adressé aux saints, ces intercesseurs, ces guérisseurs, si précieux pour la société des chrétiens. Les testaments des artistes de Londres ne portent aucun témoignage de ces conflits; ils affirment la pérennité du culte des images dans la capitale anglaise. Elles ont pour fonction d'accroître les chances de salut du défunt. Il est évident que les artistes y sont encore plus sensibles que leurs contemporains. Leur dévotion mariale, à laquelle ils associent parfois sainte Anne, ne se dément pas jusqu'au début du XVIe siècle. Si le lieu de la célébration est important, le choix des officiants ne l'est pas moins. Les artistes, comme leurs contemporains, semblent particulièrement attirés par les ordres à la réputation d'austérité comme les Chartreux. L'orfèvre John Bamme souhaite en 1458 que la messe anniversaire de son décès soit célébrée à la Chartreuse de Londres. Il fait aussi des dons à celles de Sion et de Sheen 41 • Henry Coote, un autre orfèvre, demande en 1513 au prieur de la Chartreuse de Londres de faire célébrer un Dirige et une messe de requiem dans son église ainsi qu'une trentaine 42. Les quatre, puis cinq ordres de Frères Mendiants de Londres sont également très sollicités 43 . Hugh Brice donne en 1496 vingt shillings à chacun des ordres de Frères pour dire une messe de requiem et une trentaine pour lui 44 • Ces quatre ordres, les Black Friars, les Grey Friars, les White Friars et les Frères Observants de Greenwich sont également mentionnés dans le testament de l'orfèvre Thomas Wood, rédigé en 1503 45 .

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"From this day forthward, I shall worship images, with praying and offeryng unto them in the worship of the saintes that they be made after; and also I shall never more despise pylgremage, ne states ofHoly Chyrche in no degre."

cité par Denton, 1987, p. 23. 41 Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/5, f. 260- 261 v. Il leur laisse à chacune 6 shillings et 8 pence. 42 Il laisse pour cela 40 shillings. PRO PROB 11/17, f. 94 v.-96 r. 43 Les Franciscains, les GreyFriars dontle couvent est fondé en 1225, les Dominicains, les BlackFriars dont la communauté apparaît à Londres en 1221, les Carmes, les White Friars qui apparaissent au milieu du XIIIe siècle, et les Augustins, dont le prieuré est fondé en 1253, auxquels viennent s'ajouter les Crutched Friars, les Frères de la Sainte Croix en 1298. 44 Même chose pour son collègue Robert Bottiler en 1471. Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/6 f. 94. 45 Il leur donne à chacun 13 shillings 4 pence. PRO PROB 11/13, f. 10-11 v.

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Parfois, les prêtres sont choisis au sein d'institutions qu'ont fréquentées les artistes de leur vivant. William Power, un peintre, qui fut aussi yeoman de la chambre du Guildhall, demande aux prêtres de la chapelle du Guildhall, aux clercs et aux enfants de la maîtrise de prier pour son âme et toutes les âmes chrétiennes 46 . L'apparat du service anniversaire ne dépend pas seulement de la tenue des officiants mais aussi de l'assistance qui y participe. Thomas Exmew donne en 1529 à chacun des cinq ordres des Frères de Londres, à condition qu'ils assistent à ses funérailles, 10 shillings chacun 47 . Il veut aussi que des prêtres de la confrérie de Pappey, dont il est membre, y assistent et prient spécialement pour lui 48 • Les membres de la confrérie, les prêtres, les frères et les collègues d'un même Métier ne suffisent pas à assurer le salut du défunt. Si leur présence est moins glorieuse, celle des pauvres n'en est pas moins indispensable. Leurs prières sont les meilleurs instruments du salut d'un riche artiste. William Pathe, un verrier de Londres, demande en 1390 aux pauvres présents à ses funérailles de prier pour lui et ses parents 49 • Le peintre Roger Ady précise dans ses dernières volontés le nombre requis de pauvres: ils seront quinze de sa paroisse St Mary at Hill50 . Les distributions d'argent, de pain ou de vêtements se font à l'issue du service funèbre. - L'inflation des messes Toutes ces dispositions testamentaires témoignent d'un souci très grand des défunts de s'assurer les meilleures chances de salut dans l'au-delà. L'angoisse de la mort qui caractérise cette période se traduit par une tendance très nette à l'inflation des messes. Le service traditionnel de l'anniversaire ne suffit plus pour rassurer les craintes. Drew Barantyn est assez riche en 1416 pour prévoir la somme rondelette de 21 livres afin de faire dire une cinquantaine de messes après sa mort51 . En 1496, son collègue Hugh Brice demande cent soixante-douze messes pour ses funérailles, en dehors de la fondation de sa chantry5 2 .John Shaa, un autre orfèvre, exige quant à lui mille messes pour le repos de son âme; elles seront célébrées dans les églises de Londres et de sa banlieue dès le lendemain de son décès 53 . Le record est détenu par l'orfèvre Nicholas Twyfford qui demande, dès 1390, cinq mille messes dans son testament. Cette inflation des messes est soulignée par tous les historiens de la religion de la fin du Moyen Age, et en particulier par Jacques Chiffoleau. Elle est présente à Bristol comme à Londres, où Agnes Gorge demande mille messes aussitôt après sa mort, célébrées par un chapelain recevant 4 livres 3 shillings et 4 pence, soit 1 penny la messe 54 .

46 Guildhall Library, Commissary Court of London, R.9171/6, f. 205 v. Dans son testament rédigé en 1477, il leur laisse 23 shillings et 4 pence. 47 PRO PROB 11/22, f. 19 r. 48 Il leur donne pour cela 40 shillings. 49 Pour cela il leur lègue 20 pence. Guildhall Library, Commissary Court of London, R.9171/1, f. 216. 50 En 1457, ils recevront chacun 2 pence, soit 6 shillings 8 pence. 51 PRO PROB 11/2 B, f. 211 à 212 r. s2 PRO PROB 11/11, f. 13-14 v. 53 En 1503. PRO PROB 11/13, f. 98 v. 100 r. 54 Guildhall Library, Commissary Court of London. R. 9171/6 f. 94. Commissary Court of London, R. 9171/1, f. 223 v-225. Burgess, 1987, p. 849.

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La pratique des œuvres de charité et les prières des clercs sont les deux voies choisies par les laïques pour tenter d'accéder au Paradis, ou, du moins, abréger un séjour douloureux au Purgatoire. Selon une mathématique bien matérialiste, la quantité des prières doit suppléer à la qualité et à la moralité de la vie sur cette terre. C'est pourquoi l'on assiste à une véritable inflation des demandes de messes anniversaires, célébrées pour le salut des défunts.Jean de Grailly, plus connu sous le nom de Captal de Buch, l'un des grands capitaines gascons de l'armée d'Edouard III d'Angleterre, mort en 1377, demande dans son testament que l'on chante cinquante mille messes pour lui l'année de son décès. Il fonde aussi soixante et un anniversaires perpétuels et dix-huit chantrie/> 5 • Cet attrait pour les messes anniversaires est déjà ancien. Au milieu du siècle précédent, les moines de Durham, dans le Nord de l'Angleterre, doivent déjà célébrer plus de sept mille messes pour les âmes de leurs bienfaiteurs. Cependant, cette tendance ne fait que s'amplifier au cours des décennies suivantes. En 1369, Lady Cobham exige dans son testament quel' on chante pour elle sept mille messes. Les membres de l'aristocratie donnent l'exemple aux initiatives plus modestes des bourgeois de Londres. - Le luminaire Si les chants et les prières constituent l'une des voies les plus sûres du salut, la lumière est aussi une des préoccupations constantes des artistes et figure fréquemment dans les dernières volontés exprimées dans leurs testaments. Torches et chandelles de cire accompagnent le corps du défunt au cours de ses funérailles. Le verrier Thomas Bye veut que six torches entourent son corps 56 . Elles sont tenues par des pauvres. Ainsi, l'orfèvre John Birlyng senior demande en 1471 que quatre pauvres tiennent des torches et quatre autres portent son corps à l'église, formant ainsi un véritable cortège funéraire, semblable à ceux qui sont représentés sur les enluminures illustrant !'Office des Morts. Pendant, la messe de requiem les cierges sont installés à la tête et aux pieds du corps du défunt57 . Certains testaments précisent le poids et le prix de ces luminaires. En 1469, William Parys exige deux cierges pesant six livres et deux de quatre livres; ils seront tenus par quatre hommes lors de ses obsèques58 . Ces luminaires peuvent être de taille beaucoup plus imposante comme les quatre grands cierges, deux de 20 livres et deux de 16 livres, installés pour la vigile de l'anniversaire de l'orfèvre John Chester sur les grands candélabres du chancel de son église paroissiale 59 . Les plus riches artistes comme l'orfèvre Edmund Shaa ou Thomas Wood multiplient les torches et les cierges afin de donner plus de faste à leurs obsèques. Edmund Shaa en exige deux douzaines en 1488, et Thomas Wood demande vingt torches de 24 livres et quatre grands cierges de 20 livres et vingt autres près de sa tombe lors de ses funérailles60.

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G. Duby, Le temps des cathédrales. L'art et la société. 980-1420, Paris, 1976, p. 273. En 1472, il laisse 5 shillings, pour le luminaire. Guildhall Library, Commissary Court of London, R 9171/6, f. 111 v. et 112. 57 Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/6, f. 96 v. 58 Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/6, f. 51 v. 59 Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/ 4, f. 270 v. 60 PRO PROB 11/8, f. 95-99. En 1503, PRO PROB 11/13, f. 10-11 v. 56

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Ces torches et ces cierges, qui ne se consument pas entièrement lors de lacérémonie, sont ensuite distribués selon les vœux du défunt aux différentes églises de Londres. Il est certain que ces dons permettent au légataire d'exprimer une dévotion particulière à l'égard de tel ou tel saint. Le peintre John Wakkefield donne en 1500 une torche à la croix de l'autel de saint Laurent dans l'église paroissiale de St Lawrence Jewry6 1 . Son confrère Henry Marsshe lègue dans son testament, rédigé le 11octobre1497, deux torches utilisées pour ses funérailles à la confrérie de sainte Anne à St Mary at Hill, deux autres à la confrérie de Notre-Dame de St Magnus the Wark et enfin quatre torches à la fraternité des peintres de saint Luc 62 • Il fait ainsi preuve d'une belle dévotion à la Vierge et d'un attachement réel à son Métier. Pendant le mois qui suit son décès, le défunt est donc présent par bien des actes dans le cœur et la pensée des paroissiens et de ses confrères. Au-delà de cette courte période, sa mémoire est plus difficile à préserver; cependant, nombreux sont ceux qui estiment qu'il faut continuer à susciter des prières pour le salut de son âme le plus longtemps possible. Ces services commémoratifs à long terme sont demandés à des prêtres, le plus souvent de simples chapelains, rémunérés grâce à une somme d'argent prévue par le testament ou bien une rente prélevée sur une maison ou une tenure 63 . - Chantries d'artistes Le terme d'une année est souvent évoqué dans les testaments. En 1475, l'orfèvre John Penne donne 10 marcs pour engager un chapelain afin qu'il prie pendant un an après sa mort pour son âme 64 • La liturgie de ces anniversaires rappelle celle des funérailles: elle se déroule en deux étapes, l'Office des Morts dit lors de la vigile, un Dirige, et le lendemain matin, une messe de requiem célébrée dans la chapelle où le donateur repose. Certains orfèvres demandent des messes quotidiennes pendant une année entière. John Asshert réserve en 1441 dix marcs à cet effet65 . En 1449, le peintre Henry Mace consacre la même somme pour recruter un clerc de bonne renommée pour prier pour lui et sa femme pendant un an entier66 . Lorsque leurs ressources le permettent les artistes, en particulier, les orfèvres s'assurent des services beaucoup plus longs. En 1471,John Adys, un des principaux membres de la compagnie, veut que l'on recrute un prêtre honnête pour prier et chanter pour son âme pendant trois ans après son décès et dire des messes deux fois par semaine le mercredi et le vendredi pendant trois ans 67 • Matthew Philipp réserve, en 1476, 50 marcs pour le salaire d'un prêtre pendant cinq ans 68 . John Palyng, un autre orfèvre, veut qu'un prêtre dise des messes pendant six ans après sa mort69 • En 1483, l'orfèvre John Veyer veut un anniversaire pendant les dix ans

61

Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/8, f. 230 .. Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/8, f. 229. 63 Burgess, 1987, p. 845. Trois à quatre shillings par an semblent suffire à maintenir un anniversaire. 64 Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/6 f. 181. 65 Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/4, f. 75 v-76. 66 Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/ 4, f. 257. 67 Il laisse pour cela 10 marcs. Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/6, f. 92 v. 68 PRO PROB 11/6, f. 203 r. et v. 69 Il laisse pour cela 15 marcs. Guildhall Library, Achdeaconry of London. R. 9051/1, f. 44 r. et v., 45 r. 62

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suivant son décès: sa femme Alice doit recruter parmi les gardes de la compagnie de son Métier des personnes qui se réuniront à la cathédrale St Paul, dans la chapelle de Notre-Dame de Grâce, le jour de son anniversaire avec un prêtre et dans la chapelle de St Dunstan avec des clercs pour y célébrer une messe de requiem annuelle. Il laisse 20 shillings à cet effet 70 . Quand la durée des services s'allonge, certains songent à les établir à perpétuité, un souci qui se traduit par la fondation d'une chantry. C'est la solution préférée par les riches donateurs à la fin du Moyen Age. Un prêtre célèbre une messe quotidienne dans l'église paroissiale pour une durée toujours supérieure à un an et parfois à perpétuité. Le coût annuel d'une chantry oscille à Bristol entre 5 et 5 livres 6 shillings et 8 pence à la fin du XIVe siècle, un peu plus de 6 livres au xve siècle 71 . Il est un peu supérieur à Londres. Il faut donc dégager des revenus réguliers pour assurer la survie de ces fondations que les héritiers du mort sont chargés de maintenir. Lorsque le défunt n'a ni femme ni enfant, il s'adresse aux membres de son Métier pour veiller à la survie de sa fondation. Ainsi, en 1416, l'orfèvre Drew Barantyn fonde une chantry dans l'église de St John Zachary de Londres pour lui, sa femme et sir Nicholas Twyfford dont il est l'héritier, pour un coût annuel de 6 livres 3 shillings et 4 pence en échange de terres laissées à la compagnie des orfèvres qui se charge de sa fondation 72 . Effectivement, en 1461, cette chantry apparaît toujours dans les registres des orfèvres, elle est desservie par un prêtre du nom de Thomas Bagot, rétribué par le Métier 73 . En 1496, Hugh Brice choisit, quant à lui, de faire confiance aux fabriciens de son église paroissiale pour la gestion de sa fondation 74 . Il veut qu'un prêtre de chantry prie pour lui tous les jours pendant trois messes. Sa demeure et ses boutiques dans Lombard Street seront louées et leurs revenus permettront de maintenir cette chantry à St Mary Woolnoth. En 1416, William Grantham s'adresse au recteur et aux gardes de son église paroissiale de St Vedast pour y maintenir une chantry perpétuelle pour le bien de son âme, grâce aux rentes de maisons situées dans cette paroisse et dans celle de All Hallows 75 . Seuls les plus riches, en particulier les propriétaires peuvent s'offrir de telles fondations. Pour les artistes, elles sont donc réservées aux orfèvres et à de rares brodeurs. Elles rassemblent les noms les plus prestigieux de ceux qui ont fait fortune et carrière dans leur Métier. Les pauvres, mais aussi les étrangers, n'y ont pas accès. Pour ces derniers, les difficultés financières ne sont sans doute pas seules en cause. Une autre religiosité et la conscience de rester des aliens en terre anglaise les empêchent de fonder de telles institutions à perpétuité. Dans leurs testaments, ils évoquent souvent l'incertitude de leur lieu de sépulture: mourront-ils en Angleterre ou dans leur pays natal? Laisser la trace de leur passage à Londres n'est en rien une priorité pour eux. Ils n'éprouvent pas les mêmes aspirations que les

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Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/6, f. 357. Burgess, 1987, p. 850. 72 PRO PROB 11/2 B, f. 211 à 212 r. 73 John Carbone! fonde en 1406 une chantry à St Vedast, elle existe toujours en 1457, elle est mentionnée dans les registres de la compagnie des orfèvres. 74 PRO PROB 11/11, f. 13-14v. 75 PRO PROB 11/2 B, f. 271 r. et v. 71

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riches orfèvres anglais qui recherchent la réussite et désirent être acceptés parmi les lignages aristocratiques. Le testament de Matthew Philipp transmet une image très caractéristique de cette volonté de marquer les mémoires de ses concitoyens en préservant ses chances de salut. En 1476, il lègue ses terres et ses demeures de Londres et de ses faubourgs, évaluées à la somme de vingt marcs aux gardes du Métier à condition qu'ils maintiennent une chantry pour lui à St Vedast et qu'ils s'y rassemblent chaque année le jour de son décès pour prier pour son âme, celle de sa femme Joan et y fassent célébrer une messe de requiem. Il veut qu'après son obit annuel, les orfèvres s'assemblent dans leur hall pour une «potacion» avec les gardes et les hommes du métier et prévoit des sommes d'argent pour les inciter à y assister76 . Ces cérémonies ne peuvent se concevoir sans un support matériel, celui de la chapelle funéraire. Elle seule permet aux familles d'artistes de laisser une trace de leur existence terrestre et de marquer durablement l'esprit de leurs concitoyens.

3. Laisser une trace Les messes et les anniversaires perpétuent la présence du défunt longtemps après sa mort. Ils ont pour cadre l'église où il repose, souvent sous une simple dalle de pierre ou de métal, parfois dans le cadre plus fastueux d'une chapelle funéraire. Le mort veut laisser une trace de son existence terrestre pour les siècles futurs et s'ingénie à marquer la mémoire des hommes grâce à des rituels, mais aussi à travers de signes beaucoup plus matériels. C'est ainsi que le premier grand antiquaire de Londres,John Stow, qui parcourt les rues de sa cité et en décrit toutes les richesses avant le Grand Incendie de 1666, découvre dans les nombreuses églises paroissiales de sa ville le souvenir de quelques artistes du Moyen Age dont les œuvres ont depuis longtemps déjà disparu 77 . Son précieux témoignage est confirmé par la lecture des testaments qui dévoilent la volonté souvent exprimée des légataires de laisser une trace matérielle de leur passage sur cette terre. Si quelques actes expriment une certaine indifférence vis-à-vis de la future destinée de leur enveloppe matérielle et se contentent de demander aux exécuteurs testamentaires d'en faire ce que bon leur semblera, la plupart des testaments débutent par l'expression du choix de la sépulture. - Les cimetières de Londres C'est souvent un cimetière qui doit accueillir la dépouille du défunt; presque toujours pour les plus modestes et même pour certains artistes assez aisés. Le cimetière de l'église paroissiale est privilégié par souci de simplifier la procédure, mais aussi pour rapprocher le défunt de ses proches, femme et enfants qui y sont déjà ensevelis. Ainsi, le mort demeure-t-il en bonne compagnie dans l'au-delà. En 1413, l'orfèvre Richard Barton demande dans son testament à être enterré dans le cimetière de St Nicholas Cole Abbey auprès de ses deux filles, Agnes et Margaret78 .

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Il donne 16 pence à chaque garde et 12 pence au bedeau du Métier. PRO PROB 11/6, f. 203 r. et v. Stow, A survey of London written in the year 1598, éd. par A. Fraser, Londres, 1994. Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/2, f. 265.

77 John 78

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Beaucoup d'artistes préfèrent, pour leur dernier séjour, le grand cimetière de la cathédrale Saint Paul, appelé Pardon Church. Dans cet aître en forme de cloître, installé le long du transept nord de l'église, les tombes des Londoniens s'accumulent. Les peintres, les verriers et les enlumineurs, qui résident souvent autour de la cathédrale, sont très nombreux à s'y faire enterrer79 . Les orfèvres y sont également ensevelis80 . Dans ce grand cloître, décoré au XVe siècle de la première Danse Macabre réalisée en Angleterre81, un lieu de sépulture est privilégié par les familles d'artistes, la proximité de la Grande Croix. En 1420, l'orfèvre John Bulstrode demande à être enterré à ses pieds 82 et le peintre John Hunt, moins exigeant, souhaite en 1489 qu'on le mette en terre au plus près de la Croix83 . Cette Croix de Saint Paul est alors l'un des hauts lieux de la vie religieuse de Londres. Les prédicateurs les plus célèbres y prononcent leurs prêches sur un pupitre en plein air. Le cimetière de Pardon Church est aussi très fréquenté par les laïques à toutes les heures du jour: on y traite ses affaires et on s'y assemble pour entendre les déclarations officielles 84 . Etre enterré à Pardon Church, c'est donc une manière de rester au cœur de la Cité, bien après sa mort; on comprend mieux l'attachement des artistes et de nombreux citadins à ce lieu de sépulture, les pauvres comme les puissants. - L'église paroissiale D'autres préfèrent être ensevelis au sein même de leur église paroissiale. Cette volonté se traduit dans les testaments par l'expression de «Corps de l'église». En 1496, le puissant orfèvre Hugh Brice souhaite être en terré dans «le corps de l' église de St Mary Woolnoth, sous une dalle de marbre» 85 . S'il ne précise par vraiment où, d'autres mourants le font avec un luxe de précautions. Ils choisissent souvent des lieux symboliques de l'espace ecclésial. Ainsi, l'orfèvre John Baldewyn demande à être mis en terre dans l'église de l'hôpital de St Bartholomew de Smithfield, «sous une pierre où repose sa première femme J oanna, près des fonts baptismaux» 86 .John Charleton souhaite, quant à lui, être enterré en 1464 près de la chaire de l'église de St Matthew Friday Street87 . Cependant, la plupart des artistes préfèrent le chancel, au plus près du chœur, traditionnellem ent réservé àla sépulture des clercs. L'orfèvre Guy Ackerman exprime en 1410 la volonté d'être enterré dans le chancel de St Mary Fenchurch 88 . La proximité du lieu le

79 Robert Page, citoyen et brodeur de Londres, fait son testament le 3 juin 1480; il veut être enterré dans le cimetière de St Paul. Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/6, f. 302. so Testaments de John Bamme en 1458, Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/5, f. 260-261 v., ou de Robert Bosoun en 1439, PRO PROB 11/ 4, f. 200 r. et v.. 81 Composée de trente-six scènes allégoriques. 82 Sharpe, 1890, p. 421-422. 83 Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/7, f. 153. 84 Myers, 1972, p. 82. Une architecture, un décor et une existence qui rappelle bien entendu le Cimetière des Innocents de Paris. 85 PRO PROB 11/11, f. 13-14v. 86 Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/2, f. 281 r et v. 87 Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/5, f. 365. 88 Guildhall Library, Archdeaconry of London, R. 9051/1, f. 240 v. En 1420, son confrère William FitzHugh veut être enterré dans le chancel de St Mary Woolnoth où repose déjà sa femme, PRO PROB 11/2 B, f 302-303 r. John Standolf veut être enterré dans le chancel de St Vedast Foster Lane en 1420 près du corps de son épouse Mathilde, Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/3, f. 57 v-58-58 v.

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plus sacré del' église, le maître-autel, installé dans le chœur, apparaît à tous comme l'une des plus grandes chances d'assurer leur salut. En 1376, le verrier John Maunt lègue une somme importante, douze livres, pour obtenir le privilège peu commun d'être mis en terre dans le chœur de son église paroissiale, St Dunstan in the West89 . Le choix d'un emplacement précis pour sa sépulture correspond souvent à l'expression d'une dévotion. En 1484, l'orfèvre Robert Bateman demande à être enterré dans la cathédrale Saint Paul, devant l'image de Notre Dame de Grâce dont la capacité d'intercession lui semble sans doute bénéfique 90 . Un autre membre de son métier, John Mone se fait ensevelir en 1434 «sous l'image de la Bienheureuse Vierge Marie» dans l'église des Augustins de Londres91 . Henry Coote préfère, quant à lui, assurer son salut grâce à la proximité de sa tombe avec le saint patron des orfèvres de Londres, saint Dunstan. Il souhaite en 1513 être enterré à la porte de sa chapelle dans l'église de St Vedast, siège de la confrérie des orfèvres 92 . En dehors de la Vierge, le culte à saint Michel, peseur des âmes, joue un rôle important dans la détermination du lieu de la sépulture. Il n'est pas rare que les testaments mentionnent ses représentations. En 1499, un orfèvre, William Sayles demande que sa tombe soit placée dans l'église des Frères Prêcheurs de Londres, devant l'image de saint Michel93 . Son confrère Edmund Shaa veut être enterré dans l'église de St Thomas d'Acon, entre les piliers du chœur, sous l'image de saint Michel archange et devant l'autel de saint Thomas 94 . Il y fonde une chantry et une chapelle funéraire. Le peintre Hugh Johnson préfère en 1474 être enseveli près de l'autel de sainte Catherine, qui possède sans doute une image de la martyre, dans l'église de St Clement de Candlewick Street95 . De tels autels sont installés dans les chapelles latérales qui se multiplient aux xrve et xve siècles le long des nefs des églises pour accueillir les tombes des paroissiens. En 1411, l'orfèvre Roger Guingelford exprime dans son testament le souhait d'être enterré dans la chapelle de Vierge, dans l'église de l'hôpital de St Bartholomew de Smithfield, dans la tombe où repose sa femme 96 • En 1483, Thomas Vandernak, un autre orfèvre, demande à être enseveli dans la chapelle de saint Jean le Martyr dans l'église paroissiale de St Mary Woolnoth 97 . Ces chapelles à finalité funéraire abritent les tombes de dynasties d'artisans londoniens. Elles sont parfois privées pour les plus riches d'entre eux. En 1503,John Shaa veut être enterré dans la chapelle fondée par son oncle Edmund dans l' église de St Nicholas d'Acon 98 .

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Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/1, f. 41. Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/6, f. 368 v. 91 Guildhall Library, Commissarv Court of London, R. 9171/3, f. 388 v. 92 PRO PROB 11/20, f. 94 v-96 r. 93 Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/8, f. 169. 94 PRO PROB 11/8, f. 95-99 95 Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/7 f. 71 v 96 Guildhall Library, Archdeaconry of London, R. 9051/1, f. 250 r. et v 97 Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/6, f. 360. Le peintre John Wakkefield veut être mis en terre dans la chapelle de la Croix, au pied même de la Croix, dans l'église de St Lawrence Jewry. Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/8, f. 230. gs PRO PROB 11/13, f. 98 v. 100 r. 90

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-La tombe Si les testaments sont fort diserts quant au lieu de la sépulture, ils sont beaucoup moins loquaces à propos de l'aspect du tombeau, souvent commandé de son vivant par leur auteur ou bien laissé au bon vouloir de ses exécuteurs. Les défunts se contentent de laisser une somme d'argent, parfois accompagnée de maigres précisions. Les dernières volontés des artistes de Londres ne mentionnent jamais de dalles funéraires en laiton, pourtant si répandues dans l'Angleterre de la fin du Moyen Age 99 • La commande devait en être faite de manière presque systématique par les héritiers, aussi n'était-il guère besoin de la spécifier dans ses dernières volontés. Mais lorsque le défunt souhaite donner plus de lustre à son tombeau, il en émet le souhait par écrit. En 1500, l'orfèvre John Cotson veut qu'une dalle de marbre soit posée à la mémoire de son frère William dans l'église paroissiale de St Bride 100 . Un an plus tard, son collègue Stephen Kelke laisse 26 shillings et 8 pence à ses exécuteurs testamentaires pour acheter un bloc de marbre pour en faire sa tombe 101 . La modicité de cette somme montre bien qu'il s'agit uniquement de l'achat de la matière première et ne correspond pas au prix payé pour la facture d'un tombeau. Bartholomew Read est encore plus évasif dans son testament qu'il rédige en 1505, il y exprime le souhait d'être enterré dans le cloître de la Chartreuse de Londres, dans «une belle tombe» 102. Cette discrétion est fort avantageusement compensée par les quelques descriptions que John Stow a laissées des églises de Londres. Il y mentionne les plus belles tombes conservées à la fin du xvie siècle et cite parmi elles quelques-unes abritant les restes des artistes les plus renommés. Il admire les monuments funéraires d'Humphrey Hayford, enterré en 1477 dans l'église de St Edmund the King 103 , de Robert Amadas à St Nicholas Acon 104 et d'Henry Yevele à St Magnus 105 . Il souligne la beauté de la tombe de la veuve de l'orfèvre Bartholomew Read qu'il a découverte dans l'église de St John Zachary. La défunte y est représentée gisante, dans son costume de veuve 106 . Pour ces riches orfèvres, la tombe est l'ornement principal d'une chapelle funéraire fondée à grands frais dans le but de célébrer éternellement la mémoire du défunt. - Chantry Chapels La chantry107 a pour fonction principale d'assurer des services quotidiens ou hebdomadaires, en particulier des messes, pour le salut de l'âme de son fondateur108. Elle tire son origine de la pratique des anniversaires et apparaît en France 99

Il est vrai que l'enquête déjà ancienne menée par R. H. d'Elboux ne lui a permis de découvrir que quarante-huit mentions de ces dalles dans les testaments anglais entre 1397 et 1538. R. H. d'Elboux, "Testamentary brasses", The Antiquariesjournal, n" 3-4,juillet-octobre 1949, p. 182-191. 100 Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/8, f. 203. 101 PROPROB 11/13, f 19 r. et v. !02 PROPROB 11/14, f. 313 V- 315 V. 10 3 Stow, éd. 1994, p. 210. 1 4 0 Stow, éd. 1994, p. 212. 1 5 0 Stow, éd. 1994, p. 217. 106 Stow, éd. 1994, p. 292. 107 On préférera utiliser ici le terme anglais de chantry, plutôt que celui de chapellenie. 108 K.L. Wood-Legh, "Sorne aspects of the bistory of chantries in the later Middle Ages", Transactions of the Royal Histhorical Society, T.XXVIII, 1946, p. 4 7-48.

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à la fin du XIIe siècle, un peu plus tard en Allemagne et en Angleterre. Dès le milieu du XIIIe siècle, le nombre de chantries connaît un essor spectaculaire dans le royaume, et en particulier à Londres 109 . La fondation d'une chantry devient l'une des formes les plus répandues de la dévotion des riches laïques. Comme le souligne Robert de Edwinstowe, un clerc de la chancellerie du roi Edouard III, dans son préambule à l'acte de fondation de sa propre chantry: «Parmi les autres moyens pour restaurer l'humanité déchue, la célébration solennelle de messes pour le bien être des vivants et le repos de l'âme des défunts, messes adressées à Dieu le Père tout Puissant, et à son Fils, doit être considérée comme le plus élevé par ses mérites et le plus puissant pour s'attirer le pardon de Dieu» 110 . Un sentiment tout à fait partagé par les artistes vivant à Londres au cours des deux derniers siècles du Moyen Age. L'une des causes de la popularité des chantries auprès des laïques vient du fait qu'elles leurs offrent la possibilité d'exprimer leurs inclinations et leurs dévotions individuelles ou familiales avec une grande liberté. Le fondateur choisit les saints en l'honneur desquelles les messes seront célébrées, il désigne aussi les bénéficiaires des prières: sa famille, ses proches ou ses confrèresrn. Il faut distinguer trois types de chantries. Les chapellenies auxquelles le fondateur alloue des rentes régulières à condition qu'un prêtre stipendié dise des messes quotidiennes ou hebdomadaires pour le salut de son âme. Les rentes sont versées à l'église, le prêtre de chantry n'est qu'un simple salarié qui vivote grâce à ces maigres revenus. Le fondateur crée parfois un véritable bénéfice pour son chapelain, géré par des institutions laïques comme le Métier ou la municipalité. Il assure un revenu plus important au prêtre qui est cependant révocable à tout moment par les exécuteurs testamentaires. Plus rarement, le chapelain est institué comme un recteur ou un vicaire à la tête d'un véritable bénéfice et jouit d'une grande sécurité 112 . Le premier type de chantry est le plus répandu en Angleterre et le seul adopté par les artistes de Londres dans leurs testaments. Si la chantry est le plus souvent fondée à l'occasion de la rédaction des dernières volontés et son desservant choisi par les héritiers, la chapelle qui est destinée à l'abriter est parfois élevée du vivant de son fondateur. A Londres, seuls les orfèvres et quelques très rares artistes de cour sont assez riches pour pouvoir envisager de telles fondations. Le brodeur du roi Thomas Carlton établit ainsi, dans son testament rédigé le jour de Noël 1389, une chantry dans la chapelle Saint Jean-Baptiste, située près du portail nord de la cathédrale St Paul où il veut être enterré. Il laisse dix marcs pour son institution et lègue une parure liturgique complète de soie bleue qu'il a peutêtre brodée lui-même, ainsi qu'un calice, une paix d'argent, une clochette et cinq chapes pour les services de sa fondation 113 . Il prévoit d'être enseveli sous une tombe

109 11

Wood-Legh, 1946, p. 48.

°Cité par Wood-Legh, 1946, p. 48. " Amongst other means of restoring fallen humanity, the solemn celebra-

tion of Masses, in which for the well-being of the living and the repose of the departed, to Cod most High, The Father; His Son, is offered, is to be judged highest in merit and of most power to draw down the Mercy of Cod. "

m Wood-Leg, 1946, p. 49. Wood-Legh, 1946, p. 53-54. 113 Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/l, f. 173. Il laisse aussi 20 shillings pour les ornements de l'autel. 112

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UNE BELLE ET NOBLE MORT

de marbre recouverte d'une dalle de laiton gravée d'une croix portant un écu armorié et entourée d'une inscription précisant son nom et le jour de son décès. Thomas Carlton ne laisse donc rien au hasard, il entend établir sa renommée bien au-delà de sa mort. Les grands noms du Métier des orfèvres, ceux qui ont été membres de sa livrée, gardes et ont souvent endossé des responsabilités municipales, fréquenté la cour et les élites de la Cité, sont les principaux fondateurs de chantries114 . Aucun peintre, enlumineur, verrier ou sculpteur, pas même le talentueux Henry Yevele n'est assez riche pour en faire autant. Ces fondations assimilent encore davantage les plus puissants orfèvres de Londres aux ordres privilégiés de la société urbaine, la noblesse et le clergé qui multiplient les chantries. Le maintien de ces institutions n'est assuré que par le revenu régulier des propriétés foncières de ces orfèvres. Pour fonder une chantry, il faut être riche et propriétaire, un statut auquel bien des artistes aspirent sans jamais y parvenir. La gestion de la chantry est le plus souvent confiée aux gardes du puissant Métier des orfèvres, parfois, aux fabriciens de l'église où elle est implantée. Desservie par un prêtre sur le plan spirituel, elle jouit aussi d'une existence matérielle qui lui permet de maintenir le souvenir de son fondateur. Elle a pour cadre la chapelle funéraire ou chantry chapel, installée dans l'église et son enclos. Rares sont à Londres les fondations de chapelles isolées, installées dans les cimetières. Elles sont le plus souvent accolées au bâtiment, le long de la nef ou du transept. Dans les bâtiments les plus importants, les chapelles sont parfois encastrées entre les piliers du chœur 115 . Thomas Exmew fonde en 1529 une chantry dans une petite chapelle de l'église de St Mary Magdalen où s'élève sa tombe 116 . Edmund Shaa préfère installer sa chapelle funéraire entre les piliers du chœur de St Peter Westcheap 117 . Il s'agit en l'occurrence de deux riches orfèvres, la grande majorité des fondateurs de chantries se contentent d'utiliser des autels qui existent déjà, en particulier ceux voués à saint Dunstan, leur saint patron. Les chapelles funéraires sont dotées par leurs fondateurs d'un riche décor. Leur tombe est souvent installée dans un enfeu ménagé dans le mur ou sous une arcade entre deux piliers, laissant la place à un autel en pierre ou en bois surmonté d'un retable ou d'une statue du saint patron 118 . Les parois de la chapelle et sa voûte sont souvent embellies de peintures murales et les fenêtres s'ornent de vitraux aux armes du défunt. Les testaments mentionnent encore des legs d'objets destinés à assurer le service liturgique. Thomas Exmew donne son meilleur calice et ses deux

114 Parmi les plus importantes, Drew Barantyn, 1416, PRO PROB 11/2 B, f. 2llr.-212 v., Robert Bottiler, 1471, Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/6, f. 94, Hugh Brice, 1496, PRO PROB 11/11 ,John Carbone!, 1406, Sharpe, 1890, t. Il, p. 365, Henry Coote, 1513, PRO PROB 11/17, f. 94 v.96 r.,Thomas Exmew, 1529, PRO PROB 11/22, f. 19 r., William Grantham, 1416, PRO PROB 11/2 B, f. 271 r. et v., Stephen Kelke, 1493, Sharpe, 1890, p. 617, Salomon Oxney, 1433, Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/3, f. 359v.-360, Matthew Philipp, 1476, PRO PROB 11/6, f. 203 r. et v., William Russe, 1434, Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/3, f. 385-385 v Edmund Shaa en 1488, PRO PROB 11/8, f.95-99, et Thomas Wood en 1503, PRO PROB 11/13, f. 1011 v., fondent des chantries. 115 P. Biver, F.E. Howard," Les chantry chapels anglaises ",Bulletin Monumental, 1908, p. 314. 116 PRO PROB 11/22, f. 19 r. 117 En 1488, PRO PROB 11/8 , f. 95-99. 118 Souvent détruits lors de la Réforme et de la suppression des chantries au XVI° siècle.

223

AU SEIN DE LA SOCIÉTÉ CHRÉTIENNE

plus beaux vêtements au prêtre qui chantera pour lui dans sa chantry, devant l'image de «la Mère dejésus» 119 . Il est possible de reconstituer le décor de sa chantry chapel dans l'église de St Mary Magdalen. Cet espace étroit est occupé par l'autel sur lequel trône la statue de la Vierge, sur le mur latéral se trouve la tombe du fondateur 120 . - Comment rester dans la mémoire de ses concitoyens Pour les plus modestes des artistes, il existe bien d'autres moyens de s'assurer d'une mémoire éternelle. S'ils ne peuvent fonder une chapelle funéraire, ils peuvent du moins témoigner de leur générosité envers leur église et figurer dans la liste de ses bienfaiteurs en léguant une somme pour son entretien. Au XVe siècle, un grand nombre d'églises de Londres sont restaurées, agrandies ou reconstruites grâce aux legs laissés par leurs paroissiens. Les laïques, de manière collective ou individuelle, s'approprient l'espace ecclésial. Ils participent à la construction des églises en gérant leurs fabriques, ils décident de leur parure en leur offrant des verrières, des peintures, des sculptures et des objets liturgiques. Œuvres collectives et initiatives individuelles se multiplient. En théorie, la décision de construire une église appartient naturellement aux autorités ecclésiastiques mais, depuis longtemps déjà, le clergé s'est aperçu que seule l'aide financière des laïques pouvait lui permettre de mener à bien des chantiers exigeants et ruineux. Cette participation des fidèles prend les formes les plus diverses. Les paroissiens peuvent s'engager de manière spontanée comme une main d'œuvre gratuite pour charrier des pierres, mais le premier enthousiasme passé, ils préfèrent faire des dons en argent. L'intervention des laïques n'est donc pas une nouveauté de la fin du Moyen Age, c'est plutôt par son ampleur et sa détermination qu'elle rompt avec une tradition bien établie. Désormais, les paroissiens ne se contentent plus de financer, ils veulent aussi participer à la gestion des chantiers. Les riches marchands sont les premiers à financer les églises. Une sorte de patriotisme urbains' exprime à travers cette action individuelle ou collective, il se traduit concrètement par leur participation à la gestion des fabriques qui gèrent les chantiers. Les églises paroissiales, celles où ils ont été baptisés, comme ils le mentionnent fréquemment dans leurs testaments, sont les plus chères au cœur des fidèles. L'existence d'un «esprit de clocher» est incontestable à Londres au cours des deux derniers siècles du Moyen Age. Les fabriques bénéficient des donations de leurs paroissiens qui y voient aussi un excellent moyen pour marquer les esprits de leurs concitoyens. Ils participent à la restauration des bâtiments. En 1507, l'orfèvre Robertjohnson laisse 40 shillings pour la réparation de son église paroissiale de St Thomas l'apôtre 121 . William Styfford, un autre orfèvre, donne en 1464 une somme beaucoup plus importante, 13 livres 6 shillings et 8 pence, pour la réfection du toit de l'église St Nicholas Acon 122 .

ll 9 120

PRO PROB 11/22, f. 19 r. L'église de St Mary Magdalen disparut lors du Grand Incendie de 1666. 121 PRO PROB 11/15, f. 205 r. 206 r. Mentionnée dès le xne siècle, cette église disparaît en 1666. 122 Et dix livres supplémentaires pour sa restauration. Guildhall Library, Commissary Court of London. R. 9171/8, f. 230. Cette église très ancienne disparaît en 1666.

224

CHAPITRE

9.

UNE BELLE ET NOBLE MORT

Ces dons sont enregistrés dans la mémoire collective des paroissiens et y demeurent bien des années plus tard. En 1598,John Stow évoque la générosité del' orfèvre William Rus envers l'église de St Michaël à laquelle il a offert vers 1460 une cloche encore appelée de son nom «Rus» et des vitraux qui portent ses armoiries 123 . Un autre orfèvre, Robert Harding a donné à l'œuvre de St Mary le Bow quarante livres 124. John Shaa, mort en 1508, demande dans son testament que l'église de St Peter sur Cornhill soit reconstruite à ses frais mais c'est un autre orfèvre, Thomas Wood, qui apparaît un siècle plus tard comme son principal bienfaiteur. Lorsque Stow l'examine, son toit est supporté par des images d'hommes de bois qui évoquent le nom de leur donateur 125 . Dans son testament rédigé en 1503, il lègue 6 livres 13 shillings et 4 pence pour faire exécuter des réparations dans l'église, une somme modique qui vient s'ajouter aux dons qu'il a déjà faits de son vivant126. Les donations envers l'œuvre d'une église ne sont que l'une des multiples façons de s'assurer la pérennité de son nom. Les bienfaiteurs consacrent aussi des sommes importantes à l'embellissement de son décor. En 1458, l'orfèvre londonien John Bamme laisse dans son testament six shillings et huit pence pour faire réaliser une peinture «de la bienheureuse Vierge Marie» dans l'église paroissiale de Berkyng dont il est sans doute originaire 127 . Ces legs prennent parfois la forme d'objets d'art. Le peintre Hugh Johnson lègue à sa paroisse de Saint Clement de Candelwick Street de Londres en 1474 un crucifix avec la Vierge et saint Jean, dont il est peut-être l'auteur, deux chapelets et une croix 128 . Les donateurs peuvent aussi doter l'église d'un riche appareil liturgique. William Styfford laisse en 1464 dans son testament quinze marcs pour quel' on achète deux antiphonaires et un graduel pour son église de St Nicholas Acon 129 . Il est difficile de savoir si ces manuscrits sont destinés au service liturgique de la chantry qu'il a fondée ou bien s'ils sont aussi utilisés pour les messes célébrées sur le maître-autel. Il ne fait pas de doute que les artistes étaient, plus que d'autres, sensibles au décor peint et sculpté de leurs églises. Ils ont aussi cherché à l'enrichir selon leurs moyens. Les donateurs disposent enfin d'un dernier recours pour laisser une trace parmi leurs concitoyens, l'inscription sur l'obituaire de leur église. En 1502, l'orfèvre John van Delf laisse 40 shillings à sa paroisse, St Nicholas Acon, afin que son nom figure parmi les bienfaiteurs de l' église 130 . Robert Bateman en fait autant en 1484 et lègue 20 shillings à l'œuvre de St Andrew pour être cité dans les prières aux donateurs131. Toutes ces dispositions matérielles témoignent du double souci d'assurer son salut éternel mais aussi de se maintenir dans la mémoire d'un groupe urbain, famille, confrérie, métier ou cité pour les plus riches.

12s

Stow, éd. 1994, p. 205. Stow, éd. 1994, p. 253. Cette église romane est reconstruite par Christopher Wren après l'incendie de 1666. 125 Stow, éd. 1994, p. 299. L'église est mentionnée pour la première fois en 1194, elle disparaît en 1666. 126 PCC PROB 11/13, f. 10-11 v. 127 Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/5, f. 260- 261 v. 128 Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/7 f. 71 v. 129 Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/5, f. 372. 130 PRO PROB 11/13, f. 9 v. 10. 131 Guildhall Library, Commissary Court of London, R. 9171/6, f. 368 v. 124

225

AU SEIN DE LA SOCIÉTÉ CHRÉTIENNE

La mort vécue par les artistes est donc une mort accompagnée, largement socialisée. Elle adopte les rituels acceptés par la communauté. Elle ne se distingue guère de celle des artisans ou des marchands contemporains. Sans doute les artistes sont-ils plus sensibles aux nouvelles formes de dévotions, sans doute apprécient-ils davantage l'invasion des images au sein de leurs églises paroissiales, mais rien dans leurs testaments ne permet de confirmer ces hypothèses. Seuls les étrangers, en particulier les Flamands et les artistes originaires de Rhénanie montrent des signes d'altérité. Ils offrent une autre approche de la mort, moins convenue, moins consensuelle, plus individuelle.

226

Chapitre 10 La religiosité des artistes Si les nombreux testaments laissés par les artistes de Londres permettent à l'historien d'appréhender leur conception de la mort et de l'au-delà, ils fournissent aussi beaucoup d'indices concernant leurs pratiques religieuses tout au long de leur existence. Leur religiosité se caractérise par un attachement réel à leur paroisse, du moins pour les autochtones. Les artistes d'origine provinciale conservent bien souvent des liens assez forts avec les paroisses qui les ont vus naître et leurs consacrent leurs legs les plus importants. Quant aux aliens, ils semblent beaucoup moins marqués par cet esprit de clocher et lorsqu'ils n'oublient pas leur paroisse londonienne, ils ne lui donnent que de maigres sommes. Leur dévotion profite à d'autres bénéficiaires. Les dons des artistes s'adressent également aux institutions ecclésiastiques les plus prestigieuses de la capitale anglaise comme la cathédrale St Paul mais aussi à de nombreux ordres religieux, Frères Mendiants et Chartreux, ainsi qu'aux fondations hospitalières. Les œuvres de charité demeurent l'une des voies privilégiées de la quête du salut : nourrir les pauvres, favoriser le mariage des jeunes filles nécessiteuses, fonder des écoles, faire réparer les routes et les ponts sont autant de préoccupations honorables qu'expriment les testaments. Ces legs charitables sont plus ou moins ciblés, plus ou moins conventionnels selon la personnalité et l'origine du donateur. La religiosité des artistes a des accents individuels incontestables à la fin du Moyen Age, mais elle s'exprime aussi dans le cadre plus formaliste des confréries de métier ou de dévotion. C'est l'occasion pour les plus riches de faire preuve de solidarité avec les membres de leur profession ou les artistes de leur origine.

1. L'attachement à sa paroisse Le rôle des collectivités de laïques dans la vie religieuse de la fin du Moyen Age a été souligné par de nombreux historiens 1 . La fabrique de la paroisse prend une part très active dans l'existence des laïques. Cet organisme a pour charge de gérer les biens de l'église et de veiller à l'entretien du bâtiment. Les fabriques anglaises font preuve d'un grand dynamisme au XVe siècle. A la fin du Moyen Age, la plupart des églises paroissiales du royaume sont restaurées ou reconstruites 2. Londres n'échappe pas à ce mouvement général. Depuis les XIIe et XIIIe siècles, le clergé finance l'entretien du chœur de l' église tandis que la fabrique est responsable de sa nef; elle se charge aussi de l'appa-

1

En ce qui concerne l'Angleterre, Duffy, 1992, p. 132.

227

AU SEIN DE LA SOCIÉTÉ CHRÉTIENNE

reil liturgique, vases, livres et vêtements. Chaque paroisse se doit de posséder un livre pour les matines, un antiphonaire, un graduel, un psautier, un ordinaire, un missel, un manuel, des calices et des vêtements liturgiques 3 , mais aussi une croix processionnelle, une paix4 , un candélabre pour le cierge pascal et bien sûr des images, peintures ou statues, le plus souvent du saint patron 5 . Cet équipement de base est souvent largement dépassé comme le démontrent les visites pastorales. En 1386, les minutes d'une tournée d'inspection de l'évêque effectuée dans trois cent cinquante-huit églises paroissiales de l'archidiaconé de Norwich permettent de constater que la plupart des églises ont au moins trois à cinq parures complètes de vêtements sacerdotaux alors que la loi canonique n'en exige qu'une. Les objets liturgiques et les vêtements ont, dans leur grande majorité, été donnés ou légués par les paroissiens 6 . Les paroisses urbaines sont encore plus favorisées grâce aux dons de la bourgeoisie aisée. A Londres, la vie religieuse se concentre autour de la centaine d'églises paroissiales, fondées pour la plupart au XIIe siècle. Les quelques registres de paroisses conservés, comme ceux de St Mary at Hill, mettent en exergue l'attention que les laïques portent à leur église 7 . Un voyageur italien, qui séjourne à Londres en 1500, est frappé par la piété de ses habitants et leur stricte observance des rites religieux dans leurs églises paroissiales: «Bien qu'ils assistent tous à la messe tous les jours et disent de nombreuses «patenôtres» en public, les femmes tenant de longs rosaires entre leurs mains et celles qui savent lire prenant l'Office de Notre-Dame avec elles et le récitent avec leur compagnon, verset après verset à voix basse à la manière des hommes Saliat: S~ da Géomatique. Uni.,....i1• d• limgge$

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LES PAROISSES LONDONIENNES

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ANNEXES

Annexe Il: Liste des paroisses de Londres 1. All Hallows Barking 2. All Hallows Bread Street 3. All Hallows Grace Church 4. All Hallows the Great 5. All Hallows Honey Lane 6. All Hallows the Less 7. All Hallows on London wall 8. All Hallows Staining 9. St Alban Wood Street 10. St Alphege 11. St Andrew Holborne 12. St Andrew Hubbard 13. St Andrew Underschaft 14. St Andrew by the Wardrobe 15. St Ann St Agnes 16. StAntholin 17. St Augustine by St Paul's 18. St Augustine Papey 19. St Bartholomew the Less 20. St Benet Fink 21. St Benet Grace Church Paul's Warf 22. St Benet Paul's Warf 23.StBenetSherhog 24. St Botolph without Aldersgate 25. St Botolph without Aldgate 26. St Botolph without Bisshopsgate 27. St Botolph Billingsgate 28. St Bride 29. St Christopher le Stocks 30. St Clement Danes 31. St Clement Eastcheap 32. St Dionis Backchurch 33. St Dunstan in the East 34. St Dunstan in the West 35. St Edmund 36. St Ethelburga 37. St Ewen 38. St Faith 39. St George 40. St Giles 41. St Gregory 42. St Helen 43. Holy Trinity the less 44. StJames Garlickhithe 45. Stjohn the Baptist 46. St John the Evangelist 254

ANNEXES

47. 48. 49. 50. 51. 52. 53. 54. 55. 56. 57. 58. 59. 60. 61. 62. 63. 64. 65. 66. 67. 68. 69. 70. 71. 72. 73. 74. 75. 76. 77. 78. 79. 80. 81. 82. 83. 84. 85. 86. 87. 88. 89. 90. 91. 92. 93. 94.

St John Zachary St Katherine Coleman St Katherine Cree St Lawrence Jewry St Lawrence Pountney St Leonard Eastcheap St Leonard Fosterlane St Magnus St Margaret Fish Street St Margaret Lothbury St Margaret Moses St Margaret Pattens St Martin Ludgate St Martin Orgar St Martin Outwich St Martin Pomary St Martin Vintry St Mary Abchurch St Mary Aldermanbury St Mary Aldermary St Mary Axe St Mary Bothaw St Mary le Bow St Mary Colechurch St Mary Fenchurch St Mary at Hill St Mary Somerset St Mary Staining St Mary Woolchurch St Mary Woolnoth St Mary Magdalen Old Fish Street St Mary Magdalen Milk Street St Mary Magdalen Mounthaw St Matthew Friday Street St Michaël Bassishaw St Michaël Cornhill St Michaël Crooked Lane St Michaël Paternoster St Michaël Le Querne St Michaël Queenhithe St Michaël Wood Street St Mildred Bread Street St Mildred Walbrook St Nicholas Accon St Nicholas Cole Abbey St Nicholas Olave St Nicholas Shambles St Olave OldJewry

255

ANNEXES

95. St Olave Silver Street 96. St Olave towards the Tower 97. St Pancras 98. St Peter 99. St Peter Cornhill 100. St Peter Paul's Wharf 101. St Peter Westcheap 102. St Sepulcre 103. St Stephen Coleman Street 104. St Stephen Walbrook 105. St Swithun 106. St Thomas Apostle 107. St Vedast

256

ANNEXES

Annexe III: Les orfèvres de Londres de 1350 à 1500 160

140

120

100

80

60

40

20

1350

1360

1370

1380

1390

1400

1410

1420

1430

1440

1450

1460

1470

1480

1490

Annexe IV: Les enlumineurs de Londres de 1370 à 1480 14

1370

1380

1390

1400

1410

1420

257

1430

1440

1450

1460

1470

ANNEXES

Annexe V: Les sculpteurs de Londres de 1380 à 1530

1380

1390

1400

1410

1420

1430

1440

1450

1460

1470

1480

1490

1500

1510

1520

Annexe VI: Les tapissiers de Londres de 1360 à 1500

14

1360

1370

1380

1390

1400

1410

1420

258

1430

1440

1450

1460

1470

1480

ANNEXES

Annexe VII: Les peintres de Londres de 1350 à 1510

1350

1360

1370

1380

1390

1400

1410

1420

1430

1440

1450

1460

1470

1480

1490

Annexe VIII: Les latoners de Londres de 1390 à 1480

1390

1400

1410

1420

1430

259

1440

1450

1460

1470

1500

ANNEXES

Annexe X: Les huchiers de Londres de 1350 à 1500

1350

1360

1370

1380

1390

1400

1410

1420

1430

1440

1450

1460

1470

1480

1490

Annexe X: Les verriers de Londres de 1350 à 1510 7-

1

5-

-i

1

r---- --- -



1

1350

1360

1370

1

1380

1390

1400

1410

1420

1430

260

1440

1450

1460

1470

1480

1490

1500

1510

ANNEXES

Annexe XI: Origines de quelques artisans d'art établis à Londres aux XIVe et :xve siècles no

Nom 1 Adam, John 2 Barantyn, Drew 3 Basset, Richard 4 Bolton, John de 5 Bradcok, Richard 6 Bremes, Richard 7 Brice, Hugh 8 Broun, Edward 9 Broun, Robert 10 Cnaterbury, Piers of 11 Carbone!, John 12 Couele, William 13 Cowper, Richard 14 Davy, Olivier 15 Durham, Thomas de 16 Faukoner, John 17 Flocher,John 18 George, Richard 19 Gloucester, Roger de 20 Gloucester, Thomas de 21 Hurley, William 22 Lakenham, Henry 23 Lincoln, Guy de 24 Lynder,John 25 Mappleston, John 26 Moldesdale,John 27 Norfolk, John de 28 Paddesley,John 29 Pentecost, Robert 30 Philipp, Matthew 31 Read, Bartholomew 32 StA!bans,John de 33 St Albans, Hugh de 34 Scarlet, Richard 35 Serle, Thomas 36 Shaa, Edmund 37 Shalbsell, william 38 Stykeney, William de 39 Sumpter, John 40 Turbeluyle, David 41 Wavel,John 42 Wood, Thomas 43 Yevele, Henry

dates

1468 1363-1415 1468 1444 1416-1441 1469 1453-1496 1472 1475 1461 1369-1406 1413-1429 1428 1441-1473 1307 1472 1480 1418-1425 1408-1413 1399-1413 1355 1387 1434 1427-1461 1390-1407 1479-1516 1424 1401-1451 1466-1480 1410-1476 1471-1505 1350-1361 1350-1361 1436 1439 1458-1488 1444 1407 1434 1423 1483 1469-1503 1350-1400

261

profession orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre peintre orfèvre verrier orfèvre verrier verrier huchier marbier peintre huchier marbier orfèvre peintre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre peintre peintre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre brodeur huchier orfèvre sculpteur

comté Cornouailles Oxfordshire Dorset Yorkshire Gloucestershire Kent Comté de Dublin Lincolnshire Suffolk Kent Norfolk Oxfordshire Northamptonshi re Norfolk Durham Cambridgeshire Lincolnshire Norfolk Gloucestershire Gloucestershire Nottinghamshire Norfolk Lincolnshire Sussex Derbyshire Yorkshire Norfolk Suffolk Middlesex Norfolk Norfolk Hertfordshire Hertfordshire Northamptonshi re Essex Cherschire Yorkshire Warwickshire Sussex Gloucestershire Essex Essex Derbyshire

ANNEXES

Annexe XII: Origines des artistes étrangers établis à Londres aux XIVe et :xve siècles métier

contrée

diocèse

ville

nombre

brodeur

Allemagne

brodeur

Brabant

Malines

1

marbrier

Hollande

Wijchen

1

peintre

Hollande

1

sculpteur

Flandre

2

tapissier

Brabant

1

orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre orfèvre

Brabant Brabant Brabant Flandre Flandre Brabant

verrier verrier

Hollande Hollande

verrier

Flandre

Brabant France France France France Hollande Hollande Hollande Hollande Hollande Allemagne Allemagne Allemagne Allemagne Allemagne Allemagne Allemagne Allemagne Allemagne Frise Gueldres Gueldres Saxe Souabe Westphalie Italie Italie Espagne Grèce Ecosse

3

Cambrai Cambrai Tournai Tournai Cambrai Liège Normandie Paris Picardie

Anvers Bruxelles Bruges Gand Malines Liège Heusden Paris Calais

Utrecht Cologne Dantzig Dortmund Frankort Ulm Brandeburg Bade Clèves

Naarden Naarden Utrecht Delft Cologne Dantzig Dortmund Frankfort Ulm Worms Bruchsal

Ti el

4 1 3 3 6 1 1 1 3 1 1 1 4 1 1 1 1 9 1 1 1 1 1 1 1 1 1 4 1

2 1 Lombardie Rome

2 2 2 2 1

2 Utrecht

Utrecht

1 1

TOTAL

83

262

ANNEXES

Origines géographiques des artisans d'art présents à Londres aux XIV' et XV' siècles

• Hollande

O Brabant

•France

• Allemagne

• 1talie

•Espagne

• Ecosse

O Frise

U Gueldres

O Saxe

•souabe

• Westphalie

• Uège

263

Grèce

ANNEXES

Annexe XIII: Rentiers et gardes du Métier des orfèvres Années

Rentiers

Rentiers

Gardes

Gardes

1450

John Kelke

John Arnadas

John Waryn

Robert Botiller Henry Poole

1451

Gardes

Gardes William Rotheley

Matthew Philipp Robert Botiller John Birlyng

Roger Barker William Prynce

1452

Thomas Ernest

Robert Ellismer

Humphrey Hayford

Thomas Harryson

1453

JohnA!cok

John Aleyn

Matthew Halle

William Porter John Arnadas

John Hopkyns

John Walssh

Henry Poole

Henry Shyngwell

John Gregory

JohnAlcok

John Bangore William Wodewarde

1454

John Kelke

1455

Richard Messenger

HenryBenet

1456

Oliver Davy

William Broun Robert Botiller

John Orwell

HenryBoode

1457

William Philipp

Richard Selander

Humphrey Hayford

Roger Barker

William White Robert Ellesmere

1458

German Lynch

Richard Wryght

JohnAdys

Matthew Hall

John Duncliff JohnAleyn

1459

Thomas Twelond

Gerard Haverbecke

Matthew Philipp William Rotheley

JohnKelke

Thomas Reyner

1460

Robert Harding

William Arnadas

Thomas Reyner

Henry Shyngwell

John Bangore

Oliver Davy

1461

Stephen Kelke

John Street

Matthew Halle

Humphrey Hayford

William Philipp

William Broun

1462

John Charleton

William Sayles JohnAdys

JohnAleyn

Oliver Davy

Thomas Steerland

1463

William Lytlore

Robert Hill

William Porter William Hilles

1464

Thomas Vandernak

Gilbert Belamy Thomas Reyner

William Wodeward

Robert Harding

1465

Hugh Brice

EdmundShaa Humphrey Hayford

William Rotheley

William Philipp

Richard Wryght

1466

John Ernest

Richard Massy Robert Botiller

John Birlyng

Oliver Davy

Thomas Steerland

1467

John Wordliche

John Birlyng

Humphrey Hayford

Oliver Davy

EdmundShaa Thomas Vandemak

1468

Thomas Cartelage

Thomas Capron

William Philipp

Richard Messanger

Hugh Brice

1469

Richard Preston John Barker

JohnAleyn

Robert Harding

Stephen Kelke John Ernest

1470

Richard Cheyne John Swerder

William Porter

William Wodeward

William Arnadas

1471

Roger Spenser

Alan Newman

William Porter

EdmundShaa William Sayles William Lytlore

1472

HenryCoote

Thomas atte Woode

William Philipp

Robert Hill

1473

Henry Massy

John Kirkeby

Robert Harding

Stephen Kelke John Ernest

Matthew Philipp Thomas Reyner

Robert Botiller

264

Richard Preston

Richard Messanger

Robert Hill

William Sayles

John Swerder John Barker

ANNEXES

Années

Rentiers

Rentiers

Gardes

Gardes

Gardes

Gardes

1474

Richard Burton

MilesAdys

JohnAleyn

Hugh Brice

Richard Massy

HenryCoote

1475

Robert Bradshawe

William Palmer

Humphrey Hayford

William Wodeward

Roger Spenser Thomas atte Wode

1476

John Polyngton

William Eiger

Edmund Shaa

Robert Hill

Edward Bowdon

John Kirkeby

1477

John Cotson

JohnSnow

Robert Harding Richard Preston

John Swerder

MilesAdys

1478

DavyPanter

William Neelson

Hugh Brice

HenryCoote

MilesAdys

William Palmer

1479

John Abraham

Reynold Undercole

Hugh Brice

Thomas atte Wode

William Eiger

John Polyngton

1480

Ralph Bukeley

Christopher Elyot

John Barker

John Kirkeby

Gilbert Belamy Henry Massy

1481

John Sudbury

Matthew Wodeward

Robert Hill

John Swerder

Roger Spenser Richard Burton

1482

JohnShaa

Bartholomew Read

Robert Hill

HenryCoote

Richard Burton

1483

John Lee

William Bowdon

Henry Coote

Stephen Kelke John Ernest

Alan Newman

1484

Edmund Russhbroke

John Gregory

Hugh Brice

John Swerder

William Eiger

John Shaa

1485

Edward Harryson

Alan Broker

Thomas atte Wode

William Sayles

Bertholomew Read

Ralph Bukeley

1486

John Clement

John Cruchefelde

Thomas atte Wode

Gilbert Belamy Davy Panter

John Sudbury

1487

Thomas Exmew John Pyke

Henry Coote

Stephen Kelke John Lee

John Gregory

1488

John Frende

John Lawarde

HenryCoote

William Eiger

Edmund Russhbroke

John Clement

1489

Richard Turry

Henry Greene Robert Harding John Shaa

Richard Burton

John Pyke

1490

WilliamRead

Ralph Lathum Thomas atte Wode

Bartholomew Read

Richard Burton

John Frende

1491

James Rice

WilliamFlynt

John Swerder

Edward Harryson

Thomas Exmew

1492

Richard Clerk

Thomas Ferby John Shaa

William Eiger

Christopher Elyot

Ralph Lathum

1493

William Marchal!

John Moldesdale

Bartholomew Read

William Eiger

John Lee

Alan Broker

1494

William Louthe

Edward Froddesham

HenryCoote

John Lee

John Pyke

WilliamRead

1495

Robert Johnson

Robert Panteley

HenryCoote

John Swerder

John Pyke

James Rice

1496

Thomas Prayers Henry Lussher Thomas atte Wode Henry Wartley Robert Santon Thomas atte Wode

1497 1498 1499 1500

Thomas atte Wode

Robert Bradshawe

Stephen Kelke Thomas Ferby William Marcha]] Ralph Lathum William Marchall

William Louthe

Thomas Lupsett Edward Asshley

John Shaa

William Eiger

William Lou the

Robert Johnson

Thomas Rokes

Nicholas Warley

John Shaa

Thomas Exmew

Thomas Prayers

Henry Warley

Robert Fenrother

Randolf Hodson

Bartholomew Read

Christopher Elyot

Thomas Prayers

Nicholas Warley

265

ANNEXES

Annexe XIV: Gardes du Métier des huchiers Années

Gardes

Gardes

1375 1415 1416 1418 1426 1427 1429 1431 1440

Robert Louthe

Nicholas Pays

Richard Resoun

Simon Serle

John Barlet John Dero John Derk

John Wells

Simon Beld

John Lynder

Peter atte Hoke

John Derk

John Bridde

John Stone

William Holt

John Lynder

Annexe XV: Gardes du Métier des latoners Années

Gardes

Gardes

1416 1423 1429 1431

William Costantyn

RogerMabbe

John Marchall

Stephen Reed

William Marchall

John Morder

John Marchall

Richard Twichener

Annexe XVI: Gardes du Métier des painter-stainers Années

Gardes

1414 1415 1423 1428 1431 1440

John Mowbray

Gardes

John Clare Simon Taillour

John Mowbray

Roger Aleyn

William Edward

Richard Davy

William Gynnor

Thomas Bee

Simon Scarlet

Annexe XVII: Gardes du Métier des brodeurs Années

Gardes

Gardes

1431 1432

John Caundisshe

John Mounshill

John Sewale

266

ANNEXES

Annexe XVIII: Gardes du Métier des enlumineurs Année

Garde

Garde

1433

Robert Chirch

William Barrough

Annexe XIX: Gardes du Métier des peintres Années

Gardes

1433 1441

Robert Squry

Gardes

Guy Lincoln

HenryMace

Annexe XX: Gardes du Métier des verriers Années

Gardes

Gardes

1420 1425 1426 1432 1433 1438

John Eveyot

John Wittelsey

John Greyland

John Wittelsey

John Greyland

John Wittelsey

John Greyland

Richard Hermann

John Greyland

Richard Hermann

John Greyland

Roger Whitehed

267

ANNEXES

Annexe XXI: Gardes du Métier des tapissiers Années

Gardes

Gardes

Gardes

Gardes

1375

John atte Dike

Thomas Bonauntre

Richard Dicoun

Gilles de Kelseye

1376

John atte Dike

Thomas Bonauntre

Richard Dicoun

Gilles de Kelseye

1377

William atte Lake

Henry Clerk

William Caler

Robert Hebbe

1378

Thomas Clerk

John Dyck

RobertHake

William Tannere

1379

Thomas Bonauntre

Peter Colcok

John Ede

Robert Pategris

1381

William atte Lake

John Kelsey

1382

Richard atte Welle

Thomas Bysouth

1383

John Kelsey

Suthereye

1384

Peter Colcok

Roger Michell

1385

Thomas Bonauntre

John Dyck

John Ricolf John Ricolf

1386

Richard atte Welle

Thomas Bysouth

1387

Richard atte Welle

Thomas Bysouth

1388

Peter Colcok

John Ede

Roger Michell

1389

William atte Lake

William Tannere

John Wedermaun Walter Shank

William Tannere William Tannere John Silkstone

1392

Richard atte Welle

Edmund atte Woode

1393

William Bonauntre

John Dyck

John Essex

Hugh Ricolf

1394

Thomas Bysouth

Peter Danyel

John Silkstone

John Wedermaun

1414

Thomas Bysouth

1415

John Bonauntre

William Bullok

Robert Spayn

John Silkestone

John Tawtone

Robert Tropenelle

1416

John Godyng

1418

Thomas Bysouth

John Flesshe

1425

William Bullok

John Everygham

Robert Hebbe

John Pyriel

1428

John Bonauntre

John Bregges

John Notyngham

Richard Pope

1429

John Flesshe

HenryLetot Thomas Spayn

Richard Wrestlyngton

1431

John Bregges

Richard Pope

1438

Robert Spayn

Ralph Spayn

1440

William Ferthyng

Stephen Parker

268

Richard Pope

Source s et bibliog raphie LISTE DES ABREVIAT IONS Sources manuscrites B.H.A., Bridge House Accounts B.H.E., Bridge House Expenditures B. L. British Library G.C.R, Goldsmiths' Company Records PRO, Public Reccord Office WAM, Westminster Abbey Muniments Sources imprimées CCR, Calendars of Close Rolls CFR, Calendars of Fine Rolls CPR, Calendars of Patent Rolls Bibliographie T.R.H.S., Transactions of the Royal Historical Society

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271

SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE

R. R. R. R. R. R. R. R. R. R. R. R. R. R. R.

154, 156, 157, 160, 161, 162, 165, 166, 188, 202, 205, 225, 236, 237, 239,

1425. 1427. 1428. 1432. 1432. 1433. 1436. 1437. 1460. 1473. 1475. 1498. 1511. 1515. 1525.

Journaux de la municipalité de Londres: Journal 7. Archives du Pont de Londres: BRA. Bridge House Accounts. BHE. Bridge House Expenditures.

ARCHIVES DE LA COMPAGNIE DES ORFEVRES DE LONDRES Livre des statuts de la Compagnie: Ordonnances et Statuts: The book of Ordinances, Ms. 2524. vol. 1, 14 78-1483 Comptes des Gardes: Ms. 1518. Minute Book A+ a, 1334-1442. Ms. 1519. Minute Book A+ b, 1371-1446. Ms. 1520. Minute Book A, 1444-1516. Ms. 1521. Minute Book B, 1492-1499.

Sources imprimées

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INDEX

Bétoigne, Robert, orfèvre, 174. Berveley, 191. Birlyng,John, orfèvre, 170, 215, 234, 241. Bisham, prieuré de, 95. Blythe,John, orfèvre, 185. Body,John, peintre, 228. Bolton, 89. Bonauntre, Thomas, tapissier, 68. Bonauntre, William, tapissier, 158. Bood, Henry 50. Bosoun, Robert, orfèvre, 199, 210. Boston, William, orfèvre, 181. Botiler,John, sculpteur, 160. Botiller, Robert, orfèvre, 71, 78, 90, 156, 180, 231. Botreaux, Lord William, 98, 192. Bowdon, Edward, orfèvre, 50, 71, 186, 187, 188. Bowinan, Ralph, scultpeur, 122, 124. Bradcok, Richard, orfèvre, 188. Brabant,42,43,47,57,81, 116. Bradcok, Richard, orfèvre, 38, 70, 90, 172. Bradshawe, Robert, orfèvre, 46, 77, 171. Brampton,John, verrier, 88, 116, 131, 132. Brentwood,John, peintre, 93, 192. Bretagne, 42. Breten, Agnes, peintre, 83, 105. Brice, Hugh, orfèvre, 68, 70, 99, 125, 135, 148, 155, 168, 176, 178, 181, 196, 198, 213,214,217,234;243,245. Bristol 27, 135, 196, 214. Bromley, 88. Broun,John, orfèvre, 167. Broun, Richard, orfèvre, 167. Broun, Robert, sculpteur, 95, 96, 121, 124. Bruges, 22,44,47,52,57,68, 127. Brusyngdon, Robert, sculpteur, 120. Bryd, William, brodeur, 192. Bruxelles, 43, 47, 68. Bukke,Jacob, 49. Bullok, William, tapissier, 158, 160. Bulstrode,John, orfèvre, 219. Burgh, William, verrier, 167; Bury St Edmunds, abbaye, 103. Burton, William, peintre, 117. Bye, Thomas, verrier, 131, 132, 208, 215. Bycroft,John, orfèvre, 82. Bysmere, William, orfèvre, 159. Caernavon, château de, 129. Calais, 46, 135, 156, 200. Cambridge, 11, 97, 121, 122.

288

INDEX

Cambridge, King's College, 116, 117, 122, 124, 247. Canon, Thomas, sculpteur, 120. Cantorbéry, 11, 14, 77, 94, 100, 101, 118, 122, 127, 164, 169, 251. Carbonel,John, orfèvre, 172. Carlton, Thomas, brodeur, 175, 181, 222. Carlyll,John, orfèvre, 175. Castille, 42. Catherine de France, reine d'Angleterre, 124. Caumbrigge, Nicholas, huchier, 133. Caundissh,John, brodeur, 180. Caxton William, imprimeur, 24, 27. Chamberlain, Henry, orfèvre, 70. Chapman, Richard, peintre, 87. Charles VIII, roi de France, 123. Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, 125. Charleton,John, orfèvre, 219. Chelsea, 1 76. Chester,John, orfèvre, 145, 215. Chidere, William, sculpteur, 120. Chichele, Henry, archevêque de Cantorbéry, 102, 103, 104. Chiddingfold, 88. Childerley, Robert, orfèvre, 69. Chipstede, William, orfèvre, 147. Christian, Hans, orfèvre, 77, 190. Christus, Petrus, peintre, 44, 86. Chylde,John, orfèvre, 160. Claygate, Thomas, tapissier, 185. Clifford, John, verrier, 167. Codyngton, Thomas, orfèvre, 159, 172. Cokeram, William, peintre, 160. Colan,John, orfèvre, 88, 168. Colborne, Christian, peintre, 43, 49, 54, 77, 81, 93, 114, 228, 232, 237, 240. Colney,John, orfèvre, 197. Cologne, 44, 46, 48, 49, 54. Cologne, Wynand de, orfèvre, 210. Calter, Constantin de, orfèvre, 210. Constantinople, 45. Cony, Robert, huchier, 100, 124, 133. Cornevyll,John, brodeur, 98. Cook, Thomas, enlumineur, 192. Coote, Henry, orfèvre, 99, 127, 143, 180, 208, 213, 220, 230, 234. Corbyn,John, orfèvre, 143. Coster,John, orfèvre, 193. Cotson,John, orfèvre, 221. Couele, William, orfèvre, 156. Coventry, 38, 199, 232. Creton,John, orfèvre, 79. Cramer, 246.

289

INDEX

Crosse, Simon, orfèvre, 199. Crowdy, Thomas, verrier, 105. Crowning, Henry, orfèvre, 50. Croxton, John, architecte, 154. Crychefelde,John, orfèvre, 74. Curson,John, brodeur, 134. Dankaerd,John orfèvre, 96, 160. Dankastre,John, enlumineur, 181. David, Gérard, peintre, 44. Davy, Oliver, orfèvre, 55, 174, 208. Davyn, Peter, sculpteur, 120. Delft, 47. Derby, Richard, orfèvre, 50. Derby, William, orfèvre, 186. Derk,John, huchier, 100. Derlyngton,John, orfèvre, 177. Dijon, 44, 166. Durham, 87. Durham, Thomas de, peintre, 129, 133. Durham, Walter de, peintre, 129, 130, 133. Edouard Ier, 34, 129, 172. Edouard Il, 35, 130, 139. Edouardlll,6, 27,53,87, 115, 117, 121, 122, 133, 134, 136, 139,215,222,235. Edouard IV, 53, 92, 115, 116, 122, 126, 127, 134, 156, 168, 174, 198. Effamatos, Andreas et Alexandre, fabricants d'orfroi, 45. Elizabeth d'York, reine d'Angleterre, 120, 123, 127. Elizabeth Woodeville, reine d'Angleterre, 126. Eltham, manoir de, 116, 118, 121, 127, 168. Elyot, Christopher, orfèvre, 145, 171. Emery, Thomas, orfèvre, 184. Emler, Lawrence, sculpteur, 122. Entz, Henry, orfèvre, 49. Esperlan, Thierry, verrier, 47, 167. Essex,John, marbrier, 93, 122, Eton, collège d', 104, 116, 121, 122, 246. Exeter, 122. Exmew, Thomas, orfèvre, 90, 157, 170, 180, 181, 202, 208, 209, 214, 223, 241, 246. Falstof, sir John, 92. Fenrother, Robert, orfèvre, 176, 185. Filles,John, sculpteur, 121. Fitshugh, William, orfèvre, 184. Flandre,43,44,47,57,68, 75,87,88,91, 127, 196. Florence, 23. Floure, William, orfèvre, 174. Flower, Barnard, verrier, 54, 78, 117. Flynthe, Nicholas, orfèvre, 186. Fortescue, sir John, 115, 190.

290

INDEX

France, 42. Fraunceys, Adam, orfèvre, 96. Freeman,Jo hn, huchier, 71, 179. Frere,John, peintre, 200. Frise, 46. Fromond, John sir, 96. Fuller, Adam, huchier, 71. Fyll, Robert, peintre, 119. Fyner, William, peintre, 99. Fyssh, Thomas, enlumineur, 206. Gand,44,47 ,48,81,83, 176. Gand, John de, orfèvre, 48, 196. Garloff, Hans, orfèvre, 146. George, Richard, orfèvre, 96. Gerardson, Walter, 48. Gibbes, Thomas, brodeur, 134. Clade, Thomas, orfèvre, 194. Glayser, Derik, verrier, 160. Glasyer,John , verrier, 96. Glendale, William, brodeur, 133. Gloucestre, Roger, verrier, 130. Gloucestre, Thomas, peintre, 118, 129, 132, 132, 133. Golysburgh, Peter, orfèvre, 201. Goos, William, scultpeur, 124. Grace, Augustin, orfèvre, 45, 77. Grantham,J ohn orfèvre, 159. Grantham, William, orfèvre, 175, 202, 217. Graven, William, huchier, 183. Gravesend, manoir de, 116. Grene,John , orfèvre, 189. Greenwich, Frères observants de, 213, 237, 238. Greenwich, manoir de, 116, 11 7. Grenier, Pasquier, tapissier, 116. Gronyng, Henry, 64. Grosseby,Jo hn, tapissier, 73. Gueldres, 46, 64. Guingelford , Roger, orfèvre, 220, 242. Gynnor, William, painter-stainer, 189 Haarlem 49. Hainaut, 46, 47. Hall, John, orfèvre, 73, 160, 200. Halle, Matthew, orfèvre, 184. Hanson,Joh n, verrier, 77. Harding, Robert, orfèvre, 208, 225, 236. Hastings, Lord, 157, 169, 181, 200. Harryes, William, orfèvre, 145. Hasyngfeld, William, huchier, 200. Haverbeke, Gerard, orfèvre, 82, 189.

291

INDEX

Haxey,John, peintre, 118. Havring, manoir de, 116. Hay,John, peintre, 70. Hayford, Humphrey, orfèvre, 71, 98, 135, 178, 221. Haynes, Thomas, orfèvre, 172. Hebbe, Robert, tapissier, 158. Hede, William, orfèvre, 71. Helston, William, orfèvre, 159. Henri Il, 149. Henri III, 130. Henri IV, 16, 94, 118, 119, 125, 129, 133, 134, 141, 165, 168. Henri V, 103, 118, 124, 126, 134, 165, 177. HenriVI,40,53,88, 103, 115, 119, 122, 123, 126, 133, 134, 156. HenriVII,42,49,54, 116, 117, 122, 123, 124, 126, 127, 130, 132, 133, 142, 148, 157. Henri VIII, 123, 124, 133. Hertcombe, sir Richard, 95. Herte, William, orfèvre, 170. Hill, Robert, orfèvre, 154, 176, 209. Hills,John, orfèvre, 72. Hoke, Peter, huchier, 236. Holcroft, William, orfèvre, 158. Hollande, 44, 46, 48, 49, 88. Hook, William, orfèvre, 193. Hufman, Arnald, orfèvre, 98. Hugh, William, verrier, 185. Hughson, Tidman, marbrier, 165. Hulke, Peter, orfèvre, 193. Humphrey, duc de Gloucester, 92, 96. Hunt,John, peintre, 78, 219. Hunt, William, sculpteur, 122. Hurley, William, huchier, 121. Hynthorpe, Hermann, verrier, 185. Isabelle de France, reine d'Angleterre, 103. Jandun, Jean de, 60. Janyns, Henry, architecte, 123. Jean sans Terre, 149. Jean IV, duc de Bretagne, 94, 125. Jean, duc de Bedford, 91, 97, 124, 156, 200. Jean de Gand, 88, 94, 103. Jeanne de Navarre, reine d'Angleterre, 94, 125. Joan de Kent, reine-mère d'Angleterre, 119. John de Vere, comte d'Oxford, 96. John Howard, duc de Norfolk, 98. Johnson, Hugh, peintre, 71, 89, 225, 234. Johnson, Robert, orfèvre, 237, 243, 247. Johnson, White, 50, 54, 55. Jumbard, Martin, brodeur, 133.

292

INDEX

Kelke, Stephen, orfèvre, 189, 221. Kelsey, Giles de, tapissier, 71, 183. Kelsey,John , tapissier, 168. Kirkeby,Joh n, orfèvre, 143. Kynesworth ,John, orfèvre, 201. Lacy,John, orfèvre, 185. Lagage,Joh n, orfèvre, 97. Lake, William, verrier, 167. Lakenham, Henry, marbrier, 38, 95. Lambard,Jo hn, orfèvre, 159. Lambesprin g, Bartholomew , 44, 54, 93. Langley, manoir de, 118, 126. Lee,John, huchier, 50, 165. Lee, William, huchier, 124, 133. Legehach,J ohn, 64. Leget, Thomas, orfèvre, 195. Liège, 47. Lincoln, 68. Lincoln, Gui, peintre, 193. Lincoln,Joh n, orfèvre, 76. Lincoln,Joh n, peintre, 89. Lindsey,Joh n, sculpteur, 121. Lindsey, William, sculpteur, 121. Litlyngton, Nicholas, abbé de Westminster , 16, 101, 102. Litlyngton, Thomas, peintre, 118, 119, 129, 132, 133. Londres, All Hallows Barking 29. Londres, All Hallows London Wall, 104. Londres, All Hallows Staining, 104. Londres, All Hallows the Great 29. Londres, All Hallows the Less, 232. Londres, Augustins, 220, 263, 237, 238. Londres, Black Friars, 29, 213, 244. Londres, Candelwick Street, 29. Londres, Cathédrale St Paul, 11, 25, 29, 32, 56, 94, 102, 103, 119, 124, 206, 217, 220, 222, 231. Londres, Chartreuse de, 235, 236. Londres, Elsing Spittle, 241, 243. Londres, Fleet, prison de, 244. Londres, Grey Friars, 29, 48, 213, 237, 245. Londres, Guildhall, 15, 16, 27, 38, 138, 151, 180, 191, 214, 245. Londres, Inns of Court, 11. Londres, King's Bench, prison de, 243. Londres, Langbourn, 29. Londres, Ludgate, prison de, 243. Londres, Marshalsea, prison de, 243. Londres, Newgate, prison de, 186, 244, 245. Londres, Pardon Church, 33, 219. Londres, Pater Noster Row, 29, 170.

293

INDEX

Londres, Pont de Londres, 15. Londres, St Alban, 29. Londres, St Andrews Hubbard, 104, 225. Londres, St Andrew Underschaft, 29. Londres, St Ann St Agnes, 172. Londres, St Augustine, 95, 228. Londres, St Bartholomew Smithfield, 220, 241. Londres, St Benet Fink, 29, 166, 171. Londres, St Botolph Billingstgate, 29. Londres, St Botolph without Aldersgate, 29, 172, 188. Londres, St Bride, 29, 33, 173, 221. Londres, St Christopher, 175, 228, 234. Londres, St Clement Candelwick, 220, 225, 229. Londres, St Clement Eastcheap, 209. Londres, St Dionis Backchurch 29. Londres, St Dunstan in the East, 104. Londres, St Dunstan in the West, 29, 33, 166, 220. Londres, St Edmund the king, 221. Londres, St Giles in the Fields, 240. Londres, St Giles without Cripplegate, 141, 142, 174, 234. Londres, St Faith, 29, 209. Londres, StJames Garlickhithe, 29,165, 230, 233. Londres, StJohn Zachary, 16, 33, 142, 172, 207, 210, 2217, 221, 230. Londres, St Katherine Coleman, 32. Londres, St Lawrence J ewry, 174, 216. Londres, St Magnus, 32, 221. Londres, St Martin Ludgate, 29, 172, 174. Londres, St Martin Orgar, 104. Londres, St Martin the Great, 50, 74. Londres, St Martin Vintry, 29. Londres, St Mary Abchurch, 229, 232. Londres, St Mary Aldemanbury, 104. Londres, St Mary at Hill, 32, 104, 170, 228, 230. Londres, St Mary Colechurch, 174. Londres, St Mary de Bethléem, 241, 242. Londres, St Mary Fenchurch, 219. Londres, St Mary Graces, 95. Londres, St Mary le Bow, 225. Londres, St Mary Magdalen, 174, 175, 223. Londres, St Mary Staining, 174. Londres, St Mary without Bisshopsgate, 165. Londres, St Mary Woolnoth, 172, 219, 220. Londres, St Matthew Friday Street,16, 32, 219. Londres, St Michael Cornhill, 104, 175, 199, 225. Londres, St Mildred Poultry, 211. Londres, St Nicholas Acon, 48, 189, 220, 221, 225, 230, 237, 239, 240. Londres, St Nicholas Cole Abbey, 175, 218. Londres, St Pancrace, 174.

294

INDEX

Londres, St Peter Bread Street, 165. Londres, St Peter Cornhill, 32, 225. Londres, St Peter the Less, 174. Londres, St Peter Westcheap, 16, 32, 176, 180, 223, 230. Londres, St Sepulcre, 32. Londres, St Stephen Coleman Street, 104. Londres, St Stephen Walbrook, 104. Londres, St Thomas Acon, 220. Londres, St Vedast, 16, 32, 100, 174, 208, 217, 218, 220, 230. Londres, White Friars, 213. Lord Rivers, 96. Lorraine, 88. Lote, Stephen, sculpteur, 122, 133. Louthe, William, orfèvre, 168, 196. Louvain, 68, 81. Lovet, Nicholas, orfèvre, 50, 77, 198. Loveyne, sir Nicholas, 95. Lussher, Henry, orfèvre, 71. Mabisden, Thomas, orfèvre, 73. Mablieu,John, orfèvre, 66. Mace, Henry, peintre, 71, 216. Maidstone, manoir de, 96. Maisoncelles,Jean de, peintre, 166. Mappleton,John, verrier, 165. Mare, Richard de la, orfèvre, 201. Margaret d'York, duchesse de Bourgogne, 99, 125. Marguerite d'Autriche, 123. Marguerite d'Anjou, reine d'Angleterre, 126. Marsshe, Henry, peintre, 216. Massingham,John, sculpteur, 92, 100, 103, 122. Massingham, Thomas, sculpteur, 165. Massy, Richard, orfèvre, 73. Maunt,John, verrier, 193, 219. Maures, Marcellus, orfèvre, 133, 196. Mazzoni, Guido, sculpteur, 120. Melburne, William, peintre, 159, 193. Memling, Hans, peintre, 44. Melsenby, William, orfèvre, 185. Melsford, Gerard, orfèvre, 46. Messanger, Richard, orfèvre, 82, 184. Milan, 23. Modson, Thomas, orfèvre, 196. Moldesdale,John, orfèvre, 28, 231. Mone, Hans, orfèvre, 47. Mons, 47. Mortymer, William, brodeur, 189. Mounshill,John, brodeur, 133. Mymmes,John de, sculpteur, 88.

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INDEX

Neve, William, verrier, 88, 96, 116, 130, 132, 133. Nevenham,John, huchier, 165. Neville, Richard, comte de Warwick, 43, 54. Nicholl, Walter, sculpteur, 103. Newcastle-on-Tyne, 65, 88. Newman, Alan, orfèvre, 82. Normandie, 46, 88. Norfolk, John, peintre, 233. Normand,John, orfèvre, 212. Northampton, 65. Northampton, John de, Mayor de Londres, 151. Northampton, John de, moine de Westminster, 102. Norwich, 191. Nottingham, 88, 213. Notting Hill, 176. Nuremberg, 53. Orwell,John, orfèvre, 75, 102, 135. Oudenarde, 42. Oudewater, 44. Oxford,11, 97, 102, 103, 2746. Oxford, Ail Souls College, 103. Oxney, Salomon, orfèvre, 82. Paddesley,John, 126, 134. Paddington, 176. Padrington, William de, sculpteur, 121. Palmer, William, orfèvre, 193, 196. Palyng,John, orfèvre, 194, 216, 230. Panter, David, orfèvre, 186, 187, 188. Paris, 22, 60, 166. Parys, William, orfèvre, 216. Parker, Stephen, tapissier, 185. Pathe, William, verrier, 214. Payn, Robert, huchier, 165, 242. Pays, Nicholas, huchier, 78. Pays-Bas, 40, 44, 56, 88, 210, 249. Penne,John, orfèvre, 216. Pentecost, Robert, orfèvre, 71, 211, 231. Peterson, Symkyn, orfèvre, 47, 54, 102, 104. Philipp, Matthew, orfèvre, 126, 132, 143, 153, 186, 189, 216, 218, 243. Philipp, William, orfèvre, 154. Philippa de Hainaut, reine d'Angleterre, 88. Philippe le Bon, duc de Bourgogne, 40, 53. Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, 126. Pleshy, château de, 91. Poole, Henry, orfèvre, 73. Porter, William, verrier, 180. Potter, Walter, orfèvre, 69. Poulet, Quintin, enlumineur, 127.

296

INDEX

Power, William, peintre, 71, 77, 189, 214, 245. Prince, Gilbert, peintre, 117, 119, 129, 130, 133, 153, 233. Prudde,John, verrier, 35, 77, 89, 92, 96, 102, 116, 133, 155, 156, 169, 172, 199, 229. Pyence, William, orfèvre, 188. Ragley, Henry, orfèvre, 135. Randolf, William, orfèvre, 178, 199. Ratenhole, Luke, orfèvre, 48, 238. Read, Bartholomew, orfèvre, 81, 100, 135, 148, 154, 157, 171, 172, 178, 189, 196, 210,221,230,236,2 46,247. Reading, 64. Reames,John, verrier et sculpteur, 82. Reyner, Thomas, orfèvre, 186. Reinham, Thomas, orfèvre, 176, 237. Reynold, Arnald, verrier, 160. Reynold,John, peintre, 119. Rhénanie, 27, 54, 56, 88. Richard Ier, 149. Richard II, 16,91, 115, 118, 120, 122, 125, 130, 132, 133, 134, 136, 140. Richard III, 54, 116, 119, 133, 156. Richard Beauchamp, comte de Warwick, 92. Richard, comte d'Arundel, 115. Richer, Richard, peintre, 160. Richer, Thomas, peintre, 81. Richmond, manoir de, 126. Rome, 23. Ronge, Richard, verrier et sculpteur, 82, 170. Ronge, Thomas, marbrier, 101. Rotheley, William, orfèvre, 65, 186. Rownangre, Richard, peintre, 119. Rus, William, orfèvre, 134, 225, 243. Russh, Henry, orfèvre, 49. Saint-Denis, abbaye de, 123. Saint-George, James de, maître maçon, 129. Saunston, William, brodeur, 133. Savage, Richard, verrier, 129, 130, 132. Savery,John, orfèvre, 184. Saxe, 46, 48. Sayles, William, orfèvre, 220. Scheerre, Herman, enlumineur, 92, 102. Seburgh William, orfèvre, 100, 193. Seligenstadt, 44. Selvestrie, Swether, 50. Sely, Walter, verrier, 35, 102. Seman, Bartholomew, orfèvre, 134, 247. Serle,John, peintre, 119, 129, 133. Shaa,Edmund,orfèv re, 100, 126, 143, 156, 167, 180,210,215,220, 223,234,246. Shaa,John, orfèvre, 126, 156, 178, 214, 225.

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INDEX

Sheen, manoir de, 116, 121. Shyngwell, Henry, orfèvre, 83. Skobyng,Janyn, orfèvre, 145. Souabe, 47. Southwark 25, 27, 34, 35, 38, 40, 42, 44, 47, 50, 53, 68, 77, 96, 98, 103, 160, 190, 243, 244. Southwark, St George, 27. Southwark, St Olave, 27, 45, 47. Spayne, Ralph, tapissier, 158. Spencer, William, orfèvre, 64, 186. Spiere, Guillaume, peintre, 47, 167. Spiere, Pierre, peintre, 167. Squry, Robert, peintre, 193. Stacy,John, orfèvre, 228. Stanley, Lord, 200. Staunton,John, orfèvre, 97. Stephen, Richard, verrier et sculpteur, 82. Stereland, Thomas, orfèvre, 184, 186. Stockport, 246. Stone, William, peintre, 119. Stratford,John, peintre, 119, 129, 133, 186, 194. Streete,John, orfèvre, 46. Sturdys,John, orfèvre, 73, 83, 186. Styfford, William, orfèvre, 225, 240, 241. Stykeney, William de, 38. St Albans, Hugh de, peintre, 34, 117, 129, 133, 233. StAlbans,Jack, peintre, 132. StAlbans,John, peintre, 129, 133. Sutton,John, orfèvre, 70, 160. Swarte, Frederik, orfèvre, 240. Talbrook, Thomas, orfèvre, 145. Taverne, Galeas, orfèvre, 45. Tenderden, Robert, peintre, 99, 119. Tetsworth, John, latoner, 165. Thomas de Gloucester, 91. Thomas, duc de Lancastre, 96, 97, 99. Torold, Peter, orfèvre, 78. Torrigiano, Pietro, sculpteur, 123. Totenham, 176. Tournai, 68, 80. Trapezonde,John de, orfèvre, 45. Trentemos,John, orfèvre, 72. Tregustok,James, orfèvre, 60, 83. Trêves, 213. Tutbury, 88. Tweskesbury,John, orfèvre, 145, 185. Twyfford, Nicholas, orfèvre, 78, 214, 217, 237. Utinam,John, verrier, 47, 53, 88.

298

INDEX

Utrecht, 46, 54, 196. Valenciennes, 81. Van Castell, Giles, sculpteur, 42. Van Cologne, William ou Wynand, orfèvre, 48, 238. Van Delf,John, 48, 126, 225, 237, 240. Van den Bossche, Agnes, peintre, 83. Van der Horst, Lambard, orfèvre, 50. Vandernak, Thomas, orfèvre, 220. Van der Weyden, Rogier, peintre, 236. Van Eyck, Jan, peintre, 44. Van Eycke,John, orfèvre, 211. Van Grove, Derik, sculpteur, 42, 121. Van Osenbrugh, Arnald, orfèvre, 160. Van Ryel, Hans, orfèvre, 192. Van Ryswick, Dederic, orfèvre, 47. Venise, 23. Veyer,John, orfèvre, 216. Von Bruchsal, Alexander, orfèvre, 48. Wachter, Raymond de, orfèvre, 46. Wade, Thomas, tapissier, 158. Wakkefield,John, peintre, 216, 244. Walssh,John, orfèvre, 184, 2193. Walton,John, orfèvre, 183. Walton, Robert, orfèvre, 167,174. Walton, William, sculpteur, 120. Walton, William, orfèvre, 174. Ware,John, huchier, 159. Warwick, 54, 88, 192. Wellingborough, 90. West, William, marbrier, 95. West, sir William West, 95. Westminster, abbaye de, 11, 16, 25, 29, 32, 34, 54, 55,101, 102, 118, 122, 123, 172. Westminster, bourg de, 24, 25, 27, 34, 38, 47, 49, 68, 119, 181, 190, 195. Westminster, palais de, 25, 85, 88, 89, 90, 116, 117, 118, 120, 121, 122, 129, 130, 155, 160. Westminster, St Margaret, 104, 229. Westphalie, 46, 47, 54, 238. Wheler, Hans, orfèvre, 144, 210, 237, 240. White, William, orfèvre, 193. Whitebread, William, brodeur, 99. Whitiale,John, orfèvre, 174. Whitiale, Richard, orfèvre, 176. Whitman, William, huchier, 71. Whitney, Richard, orfè\Te, 185. Whittington, Richard, Mayor de Londres, 147, 168. Willerby, George, orfèvre, 185. Williamson, Cornelius, orfèvre, 35. Winchester, 96, 103, 122, 196, 251.

299

INDEX

Windsor, château de, 11, 42, 85, 87, 89, 117, 118, 119, 121, 122, 126. Woderof, Hans, orfèvre, 183. Wood, Thomas, orfèvre, 71, 171, 180, 213, 215, 231. Woodstock, manoir de, 118. Wraghe,John, 42. Wrethe, Hans, orfèvre, 185. Wryght, Thomas, peintre, 98, 192. Wyclif,John, 212. Wydemer,John, huchier, 77, 125, 130, 133, 165. Wyflete,John, orfèvre, 49. Wynne,John, orfèvre, 197. Yevealey, 38. Yevele, Henry, architecte, 12, 20, 38, 82, 94, 101, 119, 122, 133, 192, 221, 223. York,22,38, 77,88, 134, 168,232,241,251.

300

Table des cartes et des plans - La présence des verriers, peintres et enlumineurs dans les paroisses de Londres

pl. 1

- L'implantation des tapissiers dans les paroisses londoniennes

pl. 2

- L'implantation des sculpteurs dans les paroisses londoniennes

pl. 3

- L'implantation des orfèvres dans les paroisses londoniennes

pl. 4

- Origine de quelques artisans d'art installés à Londres

pl. 5

- L'implantation des aliens dans les wards de Londres

pl. 6

- Propriétés foncières des orfèvres dans les paroisses de Londres

pl. 7

- Possessions foncières des artistes de Londres dans le royaume

pl. 8

301

Abstract Rather than artists, we '11 speak about craftsmen to evoke the makers of the artistic and luxury production in London during the two last centuries of the Middle Ages. The character of the artist as it appears during the Renaissance is very far from the everyday life of the painters, the illuminators, the glaziers, the sculptors, the tapicers, the broders and the goldsmiths who lived and worked in the English capital in the XIVth and XVth centuries. Moreover, the artistic vocabulary was far from being so precise as ours. So, the word "sculptor" hides a wide range of activities: "kerver, marbeler, latoner andjoiner" who fashioned stone, metal or wood. With a population of about 40 or 50 000 inhabitants, London was a middle size town at the European scale. In this city, the artistic crafts employed a small part of the population, as in the great majority of western towns. Sorne of them were very few like the illuminators or the sculptors, others were more present like the painters, the glaziers, the tapicers or the goldsmiths. The latters were very numerous and dominated the local artistic production with more than 600 featurers. These crafts present contrasted developments. If the illuminators and the tapicers practically disappeared during the second half of the XV th century, other crafts kept on with a relative stability like the sculptors, the goldsmiths and the glaziers. The painters saw a great increase during the first half of the XVth century and, after, their number became stable. The economic circumstances give us some answers to these opposed destinies. The English illuminators and the tapicers suffered from the competition of the burgundian Netherlands whereas the Londonian painters benefited from the numerous building yards in the churches of the City. Despite its modest dimensions, London was a prosperous town. Its suburbs increased. The town resisted the demographic fall which hited the whole kingdom with the constant contribution of the migrants. The dwellers of London lived in 108 parishes. Parochial life was vivid, parochialism intense. The suburbs like Westminster attracted numerous craftsmen. The presence of the Court and of the Abbey, the building yards in process brought "steynours", sculptors, painters and glaziers but also goldsmiths, Englismen or foreigners. Southwark knew the same evolution. Numerous strangers came and set in to work freely and escape the control of the "mysteries" of the City. Towards 1381, this suburb housed almost 2 000 persons, much Flemishs dwelling in Bermondsey Street. These craftsmen played an important part in the economic life of London. Their implantation in the town can be traced through some very diverse documents: deeds, wills or investigations directed by the Crown or the City. Among the 108 parishes of London, only 59 received craftsmen acting in the artistic professions. Sorne crafts were very concentrated like the tapicers collected in the parish of St Dionis Backchurch, in the East of the City. The joiners settled in the parish of St James Garlickhithe and the neighbouring parishes of St Martin Vintry, All Hallows the Great, along the Thames. They received wood from the ships and this was probably the reason of this localisation. The illuminators had their workshops around St Paul's cathedra!, in the parishes of St Botolph without Aldersgate and St Faith, 303

ABSTRACT

traditionnaly the district of the stationners. The glaziers were settled in the parishes of St Bride, St Faith, St Dunstan in the West and St Sepulcre between the two great building yards of St Paul and Westminster. The painters were more scattered with nevertheless some preference for the West of the City, particularly the parish of St Giles without Cripplegate. The workshops of the goldsmiths bordered the High Street of London, called successivly Cheapside, Poultry and Lombard Street. On the whole, the craftsmen acting in the luxury industry granted a priviliege to the West of the town, near the two great religious institutions of London, St Paul's cathedra! and Westminster Abbey. The immigrants played an important part in the artistic life of London. Numerous provincials came to make fortune in London. They often came from the Middlands, in particular East Middlands, and more precisely from East Anglia. The foreigners who came from the Continent were also very numerous. They composed an important part of the population of London (perhaps 6% in 1483, a minimum according to]. L. Bolton). Their percentage in the artistic crafts was even more important. It fluctuated between 9% for the glaziers to 19,8% for the goldsmiths. They gathered together in the same wards, along the Thames, in the East of the town and, above all, in the suburbs of Westminster and Southwark. Their origins were very diverse, sometimes distant like for the Greekjohn ofTrapesonde, received in 1466 in the goldsmith's company. Nevertheless, the natives of the mediterranean countries were very few like the Frenchmen and the Scottishs whose kingdoms were at war with England. The great majority of "aliens" who came in London were described by the documents as Dutchmen or Germans, words that don't mean that they were automatically Germans or Dutchmen but natives of germanophone countries or subjects of the Duke of Burgundy. The Germans were present in London, in particular the craftsmen coming from Rhenany and especially Cologne. The Dutchmen were glaziers or goldsmiths. The Flemishs and the natives of Brabant were also very numerous in London. Aliens gathered together in very close communities, practising endogamy. They engaged themselves as workmen or apprentices in workshops ruled by people native of the same country. They had their own religious guilds like that of the Dutch goldsmiths of St Eloi, situated in the church of St Nicholas Accon, opposed to the English confraternity of St Dunstan. Their wills manifest the emotional link that bound them until their last hour to their native country. These favoured relationships did not prevented them from wanting to join the artistic circles of London by entering local guilds. They bought letters of denization, engaged themselves in the corporations as masters or workmen. This competition worried the masters established in London. Their companies enacted numerous ordonnances to protect them against the affluence of alien craftsmen. This will of exclusion was sometimes expressed by violent xenophobe rises. The competition that existed between Englishmen and foreigners had for stake the capacity to show their superiority in matter of technicity. In the case of the glaziers, the superiority of the Dutchmen was patent. The goldsmiths of London resisted more and used of a great variety of means to discredit their alien competitors. In 1465, they went so far as to arrange a competition that ended with the complete defeat of the Aliens settled in London and Southwark. Artistic career must be approached within the frame of urban crafts. Apprenticeship was the only way to be trained in artistic trades. Workshop masters often hired their apprentices from the areas or countries, if they were aliens, where

304

ABSTRACT

they came from. Family or friendly relationships, or neighbourhood favoured the choice of the apprentice. The age for admission to apprenticeship was that of teenage, aboutl 4 or 15 years. The training period varied according to crafts. For goldsmiths, it varied between 7 to 10 years. The mas ter and the futur apprentice's parents concluded an oral or written agreement. A workshop was a family enterprise with very close relationships. Feelings were very strong. Bequests made by masters to their apprentices in their wills, bear witness to this attachment. They gave them money, tools or remitted them from the last years of their apprenticeship. These close relationships might changed and turned to hate. Violent acts were frequent and some masters tooe advantage of their position. Workshops were also animated by the presence of lowies, young men who had completed their apprenticeship, but could not open their own workshop. They were numerous, sometimes alien, to serve English or Alien masters. Masters who ran workshops are well known documented thanks to the registers of the misteries. At the end of their lives, old masters could rely on the solidarity of their mistery. Goldsmiths, became to old to work, were admitted to the alms of St Dunstan. Historical documents quote some feminine personalities, master 's widows or daughters, artists themselves. Artistic production in London took place in workshops. Situated on the ground floor of the house, they were also used as shops. The first floor was divided into rooms where the master, his family and apprentices lived. Tools and raw material were stored in the workshop. They are listed in the wills, sometimes bequested to the apprentices, and shown in pictorial representations. Artists received their customers, noblemen, merchants and clerks, in their workshops. As English nobility was often fascinated by Continental Art, they could find in London all sorts of products to satisfy their desire for luxury. English and alien artists took part in the lavish decorationof the Richard Beauchamp chantry chapel in Warwick, c. 1450. Noble men cared about their tombs and therefore placed numerous orders to the marbelers' workshops established in London. Aristocrats also bought silver plates and dishes and jewels from goldsmiths. Painters received more modest orders: decoration of rooms, painting of saddles ... Rich London merchants families wanted to imitate the nobiliary way oflife. They founded their own chantry chapels and ordered gorgeous tombs. The clergy remained one of the main customers of artists. Prelates and abbots shared the care of the decoration of their churches. But churchmen were not only ones to place religious orders. More and more, laymen took an important part. Wardens of London parish churches such as St Michaël Cornhill or St Mary at Hill, also cared for the embellishment of their churches. Artists established in London also benefited from the Court's presence. Kings played an important part in the cultural and artistic life of the town. According to sir John Fortescue in his Governance of England, it was one of the king's duties to make a sumptuous display. English monarchs like Edward IV were sometimes tempted to place their orders with continental artists, but they also called in local craftsmen. Glaziers, painters and carvers made and maintained decorations of the royal residences of Windsor, Eltham, Sheen or the Palace of Westminster. They also adorned religious fondations like Eton or King's College Chape! in Cambridge. Painters and carvers made the temporary ornaments for events such as corona-

305

ABSTRACT

tions, tornaments or jousts. Goldsmiths provided gold and silver plates and dishes and precious jewels. Even the most impecunious kings like Henry VI could not avoid this luxury. The diversity and importance of royal orders led to the creation of court offices. Artists in the king's service were chosen among aliens established in the kingdom or Englishmen. They founded dynasties working for the court. However artists who worked for the kings remained free to give scope to their talents and to receive orders from private customers. They introduced fashions adopted by the Court in the City and played an essential part in the cultural and artistic life of the town. Artists worked and lived in the heart of an urban society of which they were representative. They were part of the world of the mechanic crafts, organized in the frame of the corporations, called in London: « crafts, arts or misteries ». These guilds grouped members of the same profession to preserve their common profit. Theywere well established in the City in the 14th and 15th centuries. Arnong them, one of the most important was the Golsdmiths' one. In 1327, the London goldsmiths obtained from the king Edward III a charter which officially recognized their company. The next year, a list of 25 crafts allowed to elect the Co mm on Co un cil certified the presence of the Goldsmiths but also the mistery of the Painters. The first mention of the« Limners » dated from 1367. The Tapicers composed their « ordinances » in 1331. The Glasiers first appeared in 1328. At the beginning, Painters were submitted to the Saddlers' craft, but, in 1321, a common frontjoining the painters, the joiners and the lorimers threw off their yoke and obtained their autonomy. The two first companies to possess a Hall were the Tailors and the Golsmiths. As far back as 1364, Golsmiths gathered in this Hall, situated near St Vedast Church. Members of the company felt a great attachment to their Hall and often made gifts in their wills to its restauration or decoration. The Hall was the head of the mistery's juridiction .. For most artists, adhesion to a craft was above all a form of security, but for a minority of ambitious ones it was a way to climb up social ladder. A reel very cursus honorum took place in London at the end of the Middle Ages. Once a master, the ancient apprentice tried about 30 years to be admitted in the livery of his craft. He had to pay a very high fee of 20 pounds to be accepted in this small group of privileged men who dominated the company. Officers, renters and wardens, were chosen among the members of the livery. Renters collected rents and drafted the account registers. The four wardens formed the government of the craft. The first warden played an important part, he often was an alderman or an ancient Mayor of the City. But, only a small minority among the artists could achieve that. On the contrary, some of them failed and became delinquents. Neighbourhood quarrels were frequent. For others, robbery, violence, and even murder, show evidence of delinquency. Sorne artists, in particular « aliens », played an important part in the rebellions which shook off London in 1381 and 1450. Sorne were sued for Lollardism. However, they only represented a small minority. In their great majority, artists were no more offenders than the other craftsmen of London.

306

ABSTRACT

However, artists didn't make a homogeneous group, a great social inequality reigned among them. In 1377, the poor people of the Goldsmiths' mistery petitionned the Parliament to corn plain about the abuses of their company's powerful members. The gap between the fortunes is considerable. The most modest were the limners, the joiners, the painters and the glasiers were a little richer. Latoners, marbelers, carvers and broders were better off. Goldsmiths dominated this artistic world dominated by their fortune. These divergences were expressed by the opposition between tenants and owners. Artists held their houses and shops from great ecclesiastical or civic institutions but also from other members of their craft. The splendid houses of the London goldsmiths were richly furnished. They had gold and silver dishes, and illuminated books. In spite of those inequalities, artists working in the same craft established very close links, family but also friendship links. Gifts to the poor or the young men of the mistery, mentionned in the wills, show a narrow world, dominated by a strong communaritarist feeling, except for some « aliens » linked by other solidarities. These professional links were not exclusive from other relationships with the other crafts of the City. Artists worked together on the same works. There, they stroke up friendships revealed by the gifts made in their wills. Travels also allowed artists to get acquainted with nobility. They became members of some great magnates' households and went with them in lreland, Aquitaine and Picardy. The richest achieved their social ascensions by marrying daughters of the nobility. This strategy of assimilation into the privileged orders is went on for two or three generations. The rich goldsmiths's families also entered the clergy, their younger boys and girls became canons, monks or nuns in some prestigious institutions. The numerous wills preserved in London archives allow an approach of the religiosity of the artists and of their conceptions of Death. They show a great care for burial, the need of masses for the salvation of the soul and the pratice of the Works of Mercy. Did the artists shared a specific sense of life and death? Was their devotion a peculiar one? These questions find their answers in the wills left by a third ofthem. The writing of a will was an individual and voluntary act that revealed an indentity. However, death, which is described in the last wills, is a social and accompanied death. The future deceased chose the men who carried his corpse to his last home. The mass and funerals ritual were an opportunity for showing off. The mass of requiem was followed by an anniversary, a month later. But, some artists wanted more and more masses to be said for their souls, trentals of masses, in particularly gregorian trentals. Aliens' wills often show a peculiar attitude, inspired by the Devotio Maderna. Personal choices were expressed by the predilection for an altar, often of Our Lady's. The fear of death caused an inflation in the demand for masses which could be counted by trentals, and even by hundreds for the richest wills. The care for decorum was also present, great emphasis was put on lighting. During the funerals, tapers were placed around the dead body. Obsequies were only the beginning of a long cycle of mortuary services, followed by annual anniversaries. The choice made by the artists of their burial place was meant to convey a deep impression. Sorne of them wanted to be buried in St Paul's great graveyard, called Pardon Church, near the Great Cross where noted Friars made their sermons.

307

ABSTRACT

Others prefered the more familiar scene of their parish church, near the choir or in a chapel near the altar of Our Lady or St Michael. The richest artists rested in their chantry chapels with their families. These chantries were very popular at the end of the Middle Ages among the laymen, but, only the wealthy ones, like some golsmiths, could support their foundation. Wills also give us a lot of information about the devotion of the artists during their lives. They show the artists' devotion to their parish church. They took part in its life, were wardens of its fabric. Fabrics took an important part in the religious life of the cities at the end of the Middle Age. In London, most important parish churches were restaured or rebuilt during the 15th century. There was a true emulation among the richest parishioners to embellish their churches. Men who came from the countryside didn't forget their home town or village and made bequests to their parish churches. The rich goldsmiths who had bought man ors or simple tenements in a village often gave some money to its church. Parish fraternities are also often mentionned in wills. Adhesion to these fraternities was not contradictory to the devotion to a Mistery or a church. They were very numerous in London at the end of the Middle Ages: 150 to 200 are noted between 1320 and 1550. They were free associations of volunteers. Sometimes, they were linked with a profession when that one was predominant in the parish, like the joiners in StJames Garlickhithe or the painters of the Fraternity of St Luke in the parish of St Giles without Cripplegate. But, normally, their appointment was more heterogeneous and corresponded to a population of men and women linked by the sole practice of devotion and charity. Actually, adhesion to a fraternity was not totally uninterested. The member was entitled to expect some services, in particular masses, funerals. It gave the assurance of an honorable death and a good hope for salvation. These networks integrated the artists into the urban communalty more deeply. The others great beneficiaries of the artists' bequests were the regular orders located in London, especially the Charterhouse and the Friars. The artists' wills also evoke the Seven Works of Mercy. The poor of the City were given bread or money after the funerals. Special gifts were made to poor and honest maidens to help them to get married. The artists wanted to lighten the sufferings of the sick by bequests to the hospitals and lazar-houses in and around London. Those wills also give a testimony of the constant care shared for the prisoners detained in the terrible jails of the City. A new care for the Common Profit of the City was added to those tradional works of Mercy. It was expressed by the foundation of grammar schools, bequests to poor students in theology of the Oxford and Cambrige Universities, gifts of money for the restauration of the walls of the City, the upkeep of bridges and roads around London. On the whole, artists' wills show a great conformity, except th ose of the aliens artists who gave for the poors readily but seemed totally unconcerned by the Common Profit.

308

Table des matières Préface Remerciements Avant-Propos Introduction Les sources de l'étude

1

7 9 11 13

Première Partie: Londres, un centre artistique européen Chapitre 1: Les métiers d'art dans la ville 1- Un poids démographiqu e modeste 2 - Des évolutions contrastées 3 - L'implantation des métiers d'art dans l'espace urbain - La Cité - Westminster et Southwark - Les artistes dans la Cité 4 - Londres et ses faubourgs - Métiers d'art à Westminster - Les ateliers de Southwark Chapitre 2: Anglais et étrangers 1- Londres et l'apport anglais 2 - Une importante colonie d'artistes étrangers - Dutchmen et Germans - La primauté des artistes du Nord - Solidarités entre aliens 3 -Compétition et assimilation - S'intégrer au milieu artistique londonien - Rivalités et compétitions - La tentation de l'exclusion - Les aliens à la conquête du marché de l'art Deuxième Partie: Créer en famille Chapitre 3: Carrières d'artistes 1 - Entrer dans le métier: apprentis et lowys - Entrer en apprentissage - Apprendre le métier - La fin de l'apprentissage - Les apprentis dans les ateliers d'artistes - Le pire et le meilleur 2 - Ateliers et valets - Les valets dans l'atelier 3 - Des maîtres bien établis - Devenir maître - Carrières d'artistes - La retraite

309

19

21 22 24 24 25 25 27 34 34 35

37 38 38

42 45

47 49 49 50 53 53

59 63 63 63 66 68 68

70 76 76 79 80 81

82

TABLE DES MATIÈRES

4 - Quelques femmes

83

Chapitre 4: Les artistes et leur clientèle 1 - Les cadres de la production - La boutique et l'atelier - Outils et matières premières 2 -Les commanditaires - La noblesse - La tentation de l'étranger - La chapelle du comte de Warwick - Le souci de la tombe - Le décor des chapelles funéraires - Le goût du faste - Quelques riches bourgeois - Le clergé - Le goût des beaux livres - l'abbaye de Westminster - Les commandes des évêques anglais - Le rôle des fabriques

85 86 86 87 91 91 91 92 94 96 97 99 1OO 101 102 103 104

Chapitre 5: Le roi et les artistes de Cour 1 - Peintres et verriers - Les verriers au service du roi - Peintures murales et panneaux - Peintures héraldiques et décors 2 - Sculpteurs et tombiers - Les palais du roi - Sculptures religieuses - Tombes royales - Des tâches multiples 3 - La passion des objets précieux 4 - Les artistes de Cour - Le recrutement - Un statut précaire - Salaires, dons et gratifications -Artistes à la cour d'Angleterre - Les orfèvres de la Monnaie du Roi

115 116 116 117 118 120 120 121 122 124 125 128 128 130 130 132 134

Troisième Partie: Des familles d'artistes au cœur de la société urbaine Chapitre 6: Un cursus honorum londonien 1 - Le contrôle des Métiers - La formation des Métiers de Londres - Hiérarchie des Métiers - La police des Métiers 2 - Faire carrière dans le Métier - Le rôle des livrées - Le gouvernement des Métiers

137 139 140 140 142 144 146 146 147

310

TABLE DES MATIÈRES

3 - Charges et fonctions municipa les - La création de la municipa lité - Le gouvern ement de la ville - Le Lord Maire de Londres - Les sheriffs de Londres - Les échevins de Londres - Les autres fonctions municipa les 4 - Vers la noblesse 5 - Des parcours déviants - Des tapissiers "football eurs" - Voleurs et délinqua nts - Quelque s émeutier s - Des lollards?

149 149 150 151 152 153 154 155 158 158 158 160 160

Chapitre 7: Riches et pauvres 1 - Des niveaux de vie contrasté s - Les testamen ts, une source lacunaire mais indispen sable - Les sculpteur s, des fortunes modestes - La situation délicate des peintres - L'opulen ce des orfèvres 2 - Locataire s et propriéta ires - Les locataire s face à leurs propriéta ires - La richesse foncière de certains artistes - Un pas vers la gentry, rentes foncières et manoirs 3 - Les cadres de la vie matériell e - Les riches demeure s des orfèvres

164 164 165 166 167 169 169 172 176 179 179

Chapitre 8: Des dynasties d'artisan s comme les autres? 1 - Les rapports au sein du Métier - Des amis - Prêteurs et emprunt eurs - Haines et rivalités - Une querelle de voisinage - La solidarité du Métier - L'indiffé rence des aliens 2 -Au cœur de la société urbaine - Changer de métier - La proximit é des métiers d'art - La dominat ion de quelques métiers - Les artistes et le marché 3 -Artistes et ordres privilégié s - Des prêts d'argent - Les artistes et la terre - Les artistes dans les livrées aristocra tiques -Accéde r à la noblesse - Les artistes et le clergé

311

163

183 183 184 184 185 186 188

189 190 190 192 194 195 197 198 199 200 200 201

TABLE DES MATIÈRES

Quatrième Partie: Au sein de la société chrétienne Chapitre 9: Une belle et noble mort 1 - La volonté de tester - La part du "Moi" dans les testaments 2 - Une mort accompagné e - Un digne équipage - Les rites funéraires - L'anniversai re - Des messes par trentaines - L'expression de la dévotion - L'inflation des messes - Le luminaire - Chantries d'artistes 3 - Laisser une trace - Les cimetières de Londres - L'église paroissiale -La tombe - Chantry chapels - Comment rester dans la mémoire de ses concitoyens

203 205 205 206 207 207 208 209 210 212 214 215 216

Chapitre 10 : La religiosité des artistes 1 - L'attacheme nt à sa paroisse - Dons et legs aux églises paroissiales - La géographie des dons - La cathédrale au cœur de la dévotion de la Cité - D'autres paroisses - Des aliens mal implantés 2 - Des bénéficiaires privilégiés - Les confréries de paroisses de Londres - Artistes et confréries - Chartreux et Ordres Mendiants - Les aliens, d'autres solidarités, d'autres dévotions 3 - Œuvres de charité - Nourrir les affamés - Visiter les malades - Libérer les prisonniers - Le Bien Public

227 227 228 229 231 231 232 232 232 233 235 237 238 240 241 243 245

Conclusion

251

Annexes Sources et bibliographi e Index Table des cartes et des plans Abstract Table des matières

218 218

219 221 221 224

253

269 287 301 303 309

312