Les Dionysiaques 9  Chants XXV-XXIX

Citation preview

NONNOS DE PANOPOLIS LES

DIONYSIAQVES ΤΟΜΕ IX

COLLI!CTION Pιtblii1

ιοιιs

Dl!8

k jHιlroflllgt

UNIVI!R81T�8

Dl!

FRANCI!

tk /'ASSOCIAτiON GUILLAUME BUDE

NONNOS DE PANOPOLIS LES DIONYSIAQUES ΤΟΜΕ

IX

CHANTS XXV-XXIX ΤΕΧΤΕ f:TABLI ΕΤ TRADUiτ ΡλR

FRANCIS V IAN Professeur emerite de I'Universite d e Paris Χ

Ouvrage publie avec /e concours du C.N.R.S.

PARIS LES BELLES LETTRES 1990

Conformement αuχ stαtuts de l'Association Guillαume Bude, ce volume α ete soumis a l'αpprobαtion de lα commission technique, qui α chαrge Μ. Pieπe Chuvin d'en fαire lα revision et d'en surveiller lα coπection en collαborαtion αvec Μ. Frαncis Viαn.

Tous droits de lraduclion, de reproduclion el d'adaplalion reserves pour tous les pays. © 1990. Societe d'edition Les Betteι Lettreι,

9δ bd Raspaίt 75()()(J Paris.

ISRN : 2-251-00419-Χ 1SS:-.I : 01 84-7155

Α V ANT-PROPOS

Ce lome ΙΧ de l'edilion des Dionysiaques ραrαίl six αns αpres le lome IV. J'espere que les lomes inlermediαires, donl /α publicαlion α ele relαrdee pαr suile de diυerses circonslαnces, suivronl dαns des delαis plus rαisonnαbles. lls sonl repαrlis pour l'essenliel entre Pierre Chuvin, Professeur ά I' Uniυersite Blaise Pascαl de Clermont­ Ferrαnd; Joelle Gerbeαu (f); Bernαrd Gerlαud, Pro­ fesseur de Premiere Superieure αu Lycee Jeαnne d'Arc de Rouen; el Neil Hopkinson, / Graefe 1177 λιόσσιι.ι; Graefe : λόσιτης ι (ex 71) 1181 πόθιv Utenhove :

πόθον ι.

6

SOMMAIRE DES DIO:'o/YSIAQVES chante \es flots en guerre eι \a vigne livrant baLail\e. χιιν. J'ai tisse le quarante-quaLrieme : contem­ ples-y la frenesie des femmes, Penthee et \Όutrance de ses meιιaces. Χι ν. Tourne les yeux vers \e quarante-cinquieme ού Penthee enchaine un taureau a \a place de ιyaios aux cornes puissantes. χι ν Ι. Regarde de surcroit le qu arante-sixieme : ιu y apercevras le chef decapite • de Penthee et Agave meurtriere de son fils. Χι νι Ι. Arrive au quaraιιte-septieme : il y a Persee, la mort d ' lcarios et Ariadne a la molle tuni­ que. Χι ν 11 Ι. Cherche dans \ e quarante-huitieme le sang des Geants, puis regarde Pallene et l'accou­ chement d'Aura la dormeuse • .

7

ΠΕΡΙΟΧΗ ΤΩΝ ΔΙΟΝl'ΣΙΑΚΩΝ

Τcααcιρcιιcοατον ιi+ηνcι τό τέτρcιτον, �Χ' yuνo.iιccιs δέριccο μcιινομένcιs ιccιί Πcνβέοs όyιcον ό1rcι.λήs. 90

Πέμ , τον τcααcιρcιιcοατον ί,όψccι,, δ,,όβι Πcνβcύs τcιuρον ί1rur+'yyc' ιccpcιcλιcέos όντί λucιiou. •ειcτον τcααcιρcιιcοατον tδc 1rλέον, �Χ' νoήac's Πcνβέοs &ιcρcι ιc6.ρηνcι ιccιί ώλcαiτcιcνον Άycιύην. 'Έρχcο τcααcιρcιιcοατον ίs ΙCδομον, δ,,..όβι Πcρacύs ιccιί μόροs 1ιccιρίοιο ιccιί ά.Cροχ(των Άρ,Qδνη.

95

Δ�cο τcααcιρcιιcοατον ίs όyδοον οlμcι r,ycίντων, Πcιλλήνην δC δόιccuc ιccιί ύ1rνcιλέηs τόιcον Αϋρηs.

91

vο-ήσι:ις Ρ : γοήσι:ις

L 11 95 llγ8oov (tert.

ο

ex v)

L.

CΗΛΝΤ XXV

Εlχοστόν )C«Tιi πtμπτον fxcc.ς Πcρ�ος ιiyώνcι )14[ χρ!αιν 'Ηρcιχλ?jος � ήνορίην Διονιjσοv.

NOTICE Α la fin du ch. X X IV, Dionysos est arrive devant la νille de Deriade : ίΙ a vaincu I'Hydaspe comme Achille triomphe du Scamandre ; il a franchi le fleuνe et, pendant que les Indiens pleurent leurs morts, la troupe des Bacchants celebre a la tombee du jour sa premiere νictoire en terre indienne. Nonnos, parvenu au milieu de son epopee, marque une pause qui constitue le ch. XXV. 11 commence, comme au ch. Ι, par une inνocation a la Muse (ν. 1 et 264}. 11 ne definit plus son art poetique ; mais, d'une maniere plus explicite qu'au ch. Ι, ίΙ se donne a la fois pour l'emule d'Homere « son pere • (ν. 265) et pour son rival. En deux deνeloppe­ ments qui se repondent de part et d'autre des paralleles (syncriseis) aνec Persee, Minos et Heracles, il raille aνec un dedain mele d'humour le sujet trop mince de I' Iliade et exalte en comparaison la grandeur de la geste bacchique (ν. 22-27, 253-263)1•

D'emblee, Nonnos s'autorise d'Homere pour annoncer que la guerre des Indes a dure sept ans et pour j ustifier le parti qu'il a pris de n'en conter que la demiere annee : il arrange librement la fameuse fable des huit oisillons et de leur mere deνores par un serpent (Β 308-319) pour etablir un parallele entre son predecesDw« •ι. ι•• ΙιΜα.

I . Sur ce second prelude, cf. W. Fauth, Eidos poikilon (1981), 32-34. D. Gigli Piccardi, Melafora e poelica in Nonno di Panopoli (1985), 155 (eι η. 99) Je rapproche du debuι de l'hymne en prose a Dionysos d'Aelius Aristide (XLI Keil).

12

CHANT XXV

seur et lui : ν. 4-6. Le chiffre 7 est mis en rapport aνec les sept portes de Thebes, la patrie de Dionysos ; il prend par-dela une resonance cosmique, car il eνoque les sept zones du ciel et les sept planetes1• Cette guerre de sept ans n'est pas une ίηνeηtίοη de Nonnos : une tradition, νeridique ou non, rapporte qu'Alexandre 8 celebre son triomphe sur les lndiens pendant sept jours a l'imitation de Dionysos1. D'une maniere plus genera­ le, ce chiffre est dionysiaque, peut-Hre par suite des liens qui unissent a Delphes Dionysos a Apollon 8• C'est la premiere fois que Nonnos precise la duree de la guerre ; il y reνiendra a diνerses reprises par la suite•. Mais, comme ces allusions ont parfois embarrasse, ίΙ est necessaire d'examiner des maintenant dans son ensem­ ble la chronologie de la guerre des lndes. 1 . Au ch. XXV, Attis reproche a Dionysos de demeurer oisif en « laissant tourner la roue sans fin des annees • (ν. 332-333) ; puis il le console en lui annonςant que la guerre ne pourra prendre fin qu'une fois acheνee ι. Les emplois les plus frequents eι les plus signific8tifs du chiffre sept concernenι les zones du ciel, les pl8netes (eι les t8bles d'H8rmonie nommees d'8pres celles-ci), les r8yons du Soleil (38, 293), les Plei8des, les portes de Thebes, les bouches du Nil, les cordes de 18 lyre. 11 y 8 sept Coryb8ntes (ι3, ι48, ι67); les p818is d 't�.: Ιectre eι d'Atham8s οnι sepι recoins (4, ι4; 10, 66 : cf. les notes ad loc.), de m�me que le collier d 'H8rmonie esι ome de sept pierres (cf. Ρ. Chuvin, au ι. 2, p. 86). 2. Quinte Curce 9, 10, 24-29; cf. Diod. Sic. ι7, 106, ι; Plut., Λle.τ. 67,1. Tradition contestee p8r Arrien, Λnab. 6,28, 1-3. Selon Diod. Sic. 3, 65, la guerre des lndes 8urait dure trois ans. 3. Donnees princip8les reunies par W. Η. Roscher, Dit Siebtnu. Neunzahl im Kultuι u. Mythuι dtr Gritchen, d8ns Λbhandl. ιιάchιι. Gt&. d. Wiss. 24 (ι906), ι, 22-24; voir 8ussi, pour les textes neopl8toniciens, Η. D. Saffrey - L. G. Westerink, ed. (C.U.F.) de Proclus, Theol. plat. 5 (1987), p. χχν-χχνι, χχχιν. Dionysos esι mαιμηνιαι"tος (ne le septieme mois) comme Apollon ; il porte l'epiclese d' Έ�ομeόζ 8 Lesbos ; ses f�tes durenι sepι jours 8 Andros eι 8 Thourioi. Le premier Dionysos 8 ete abuse par les sepι τϊtans grAce 8 sept jouets et depece en sepι morceaux ; le fils de Semele a eu sept nourrices. 4. Mentions de la sixieme ou de la septieme annP.e de la guerre : 25,3, 7, 9, 364, 367; 36, 423; 38, 14- 1 5; 39,275; 40,254.

NOτJCE

13

l a sixieme a nnee. La raison d e ce delai impose est donnee : c'est le prix que Zeus a dύ payer pour νaincre l'opposition d'Hera (ν. 363-367). Comme dans l'lliadι, les allusions aux premieres a nnees de la guerre sont rares et νagues. La plus claire se lit aux ν. 307-308 : au moment οίι l'action reprend, l'armee de Dionysos est demeuree inactiνe pendant dix mois lunaires, soit trois cent.s jours1, parce que les I ndiens sont restes enfermes dans leurs murs. L'indication peut surprendre puisque, selon les ν. 7-8, c'est pendant six a ns que les l ndiens sont demeures Ιν3οθι πόργων1. Mais le m�me flou caracterise le recit homerique. Les neuf premieres annees ne sont guere occupees que par des operations en Troade et ίΙ ne semble pas qu'il y ait eu de νeritable combat deνant Troie apres le debarquement : les Troyens, comme les lndiens, sont assieges8, ce qui n'exclut pas des affrontement.s limites : meurtre des Priamides Mestor et Troilos ; capture de Lycaon•. Nonnos s'inspire du m�me schema. Les premieres a nnees constituent un temps mort, meuble par quelques escarmouches eνoquees en passant. Dionysos a affronte Ares en personne et, tel Diomede au ch. V de 1'1/iade, ίΙ l'aurait blesse de son thyrse si Zeus ne le lui aνait interdit (ν. 344-347). Plus loin, Morrheus rappelle les combats singuliers qu'il a liνres en νain contre Dionysos (30, 1 5 ss, eι notammenι 34-37)• eι ίΙ esι question

I. Cf. Ρ. Collart, Nonnoι de Panopolίs (1930), 164- 165, pour l'etablissement du texte du ν. 308. 2. Cf. Collart, o.c., 167 . 3. Cf. Proc\os, Sommaire des Chanls Cyprίenι, 39 τcιχομιχχοUσιν. 4. Cf. Ω 257 ; Apollod., Epίt. 3, 32-33. Presentation commode dans W. Kullmann, Dίe Que/len dtr Ιlίαι (1960), 53 (texte de Proc\os), 273-302. La premiere bataille de I' llίade est la premiere depuis Je debarquement des Grecs ; Homere evoque la totalite de la guerre de Troie a travers un episode privilegie : cf. Η. Friinkel, Wege u. Formen frιlhgrίechίιchen Denkenι (2' ed.), 1960, 3-4; Μ. Davies, Eranoι 84, 1986, 69-75. 5. Le massacre des Satyres signale en 36, 433-435, fait egalement partie des aristies passees de Morrheus.

14

CHANT XXV

d'embuscades tendues aux Bacchantes par 1Ίndien Mei1anion (30, 320-324}1• 2. Les predictions de Rhea transmises par Attis au ch. XXV ne doivent pas ίnduire en erreur. Tous 1es evenement.g qui occupent 1es ch. XXVI a XXXVII se derou1ent pendant 1a sixieme annee, comme Ν onnos 1e specifie en 36, 422-4231. Au-de1a de ce passage, 1a sixieme annee se pro1onge encore pendant une treve de trois cycles lunaires, soit quatre-vingt-dix jours (36, 476-480}. Cette chronologie n'est nullement incoheren­ te. Meme si l'issue n'est preνue qu'au cours de la septieme annee, la guerre doit se poursuivre jusque-liι, pour 1a p1us grande gloire de Dionysos. C'est pourquoi Athena, son alliee, abusera Deriade au ch. XXVI par un songe mensonger, replique de celui que Zeus envoie a Agamemnon au debut du ch. 11 de 1'/lίade : la deesse veut inciter le roi indien a sortir de ses remparts et donner ainsi a Dionysos IΌccasion de remporter une nouvelle νictoire (26, 3}8. La treve de quatre-vingt-dix jours qui termine la sixieme annee est destinee en principe a 1'ensevelissement des morts. Sa longueur peut paraitre excessive par rapport aux vingt-quatre jours que dure l'arret des combats a la fin de 1'/lίade. Sans doute le poete veut-il marquer ainsi combien 1a guerre des Indes 1'emporte par ses dimensions sur 1a guerre de Troieι. Voir aussi la Notice du ch. XXVI, p. 7 1-72, 77. Ces deux vers ne signifient pas que la sixieme annee s'acheve malgre la traduction de Collart, Nonnos, 213. 11 faut comprendre θ la suite de Marcellus et de Rouse : • Et alors, faisant tourner la roue des quatre saisons, le Temps circulaire (χcιμπόλος Α!ών) poursuivait sa ronde en chevauchant la sixieme anneeι. 3. La premiere est celle qui s'est achevee par le passage de I'Hydaspe. 4. On pourrait penser que ces trois mois correspondent θ la duree tlegaleι du deuil. Les usages varient selon les regions (cf. Daremberg-Saglio, Dict. Ant. ι. 2, 1896, Β. funuι, 1381 ) ; dans le bassin du Caϊque, θ Gambreion de Mysie, les hommes observaient un deuil de trois mois selon S./.G.•, 1219, 10 s. ( F. Sokolowski, Lois sacreeι d'Aιie mineure [1955), n• 16). 1. 2.

=

NOτJCE

15

3. La septieme annee commence en 38, 15, un jour marque, comme il sied, par des prodίges annon�ant le triomphe de Dionysos. Sur la fοί du vers precedent, Ρ. Collart a soutenu que Nonnos avait substίtue en cours de redactίon une tr�ve de sίχ ans a la tr�ve de trois mois mentίonnee a la fin du ch. XXXVI, maίs son ίnterpretation n'est pas admίssίble. En eιreι, une foίs les jeux funebres termίnes (ch. XXXVI I), l'armee de Dίonysos s'abandonne aux pacίfiques loίsίrs d'une tr�ve qui se prolonge et Nonnos conclut ce bref tableau par ces mots : fχcιτο 3& τηλόθι χιΧρμΥ)ς Βαιχχιdις iξαttτηρος &ραtχνιόωσ« βοι(Υ),

que Ρ. Collart traduit : • Loίn de la m�lee, depuis six ans, le bouclier bachίque gisaίt sous les toiles d'arai­ gnee • (38, 13-14)1. Mais une tr�ve de six ans est proprement une absurdite et ne peut avoίr ete envisa­ gee par l'auteur, quels que soient les remaniements apportes a l'epopee. En faίt, iξdτηρος n'intervient ίci que pour annoncer Ι'Ιτος 163ομον du vers suίvant et il faut l'interpreter comme le faίt Rouse : • Le bouclier que Bacchos portaίt depuis six ans demeuraίt loin des combats et se couvraίt de toίles d'araίgnee •'· Toute contradίctίon tombe des lors et c'est tout naιurellement que la guerre des lndes s'acheve sur le rappel de sa duree de sept ans (40, 254). Afin de faίre mίeux apprecier sa • Dionysίade • face a 1'/liade, Nonnos soulίgne le defi qu'il lance a Homere en mettant en parallele la geste de Dίonysos et celles de troίs autres ίllustres demί-dίeux ίssus comme lui de Zeus : Persee, Minos et Heracles. Selon son procede habίtuel de composίtίon, ces trois syncriseis

nιn�m.z.

Collart, Nonnoι, 167-168, 213. Rouse traduit : • The shield which Bacchos had bome for six yearst. W. Peek critique tacitement cette traduction dans son lexique en consideranι iξάτηρος comme un predicaι ( = attribut). 1. 2.

16

CHANT XXV

constituent des morceaux independants ; elles s'inserent neanmoins logiquement dans la syncrisis entre Homere et Nonnos lui-meme grace aux ν. 27-30 ού le poete se proclame fierement • ie rival des Anciens et des Modernes ι1• Le procede de la syncrisis, voisin du genre des « vies paralleles •, a joui d'une grande fortune chez les rheteurs et Nonnos le pratique avec predilection dans toute son epopee1• La confrontation entre les quatre grands demί-dieux est un theme tradίtίonnel8• Au dίre de Plutarque, Alexandre proclamaίt qu'il imίtaίt Hera­ cles et rivalisaίt avec Persee (Ήροιχλcοι μ�μοuμοι� χοιι Περσcοι ζ7Jλώ) avant d'ajouter qu'il entendait suίvre en lnde les traces de Dίonysos qualίfie d'« aϊeul et de dieu ancetre de sa race •4• Homere avaίt ouvert la voίe en dressant le catalogue des aimees de Zeus en Ξ 3 15-328. Sί l'on met a part l'epouse d' lxion et les deesses Demeter et Letό, le poete enumere dans cet ordre Danae (Persee), Europe (Mίnos et Rhadamanthe), Semele (Dionysos) et Alcmene (Heracles) et certaίns exegetes semblent avoir voulu decouvrir dans cette liste un classement selon les preferences de Zeus5• 11 n'est pas douteux en tout cas que Nonnos s'est souvenu de ce passage celebre quand ίl a con�u son triple parallele.

I. Le lieη est d'autaηt plus eιroiι que la ιraηsίιίοη s'effectue ίι l'iηterieur m�me du ν. 27. 2. Cf. ι. 2, p. 46 (Cadmos eι Daηaos) eι ηote ίι 4, 48; ι. 4, p. 5, η. 2; 61, η. 3; eι les ηotes ίι 9, 73-78; 10, 128, 309-320. 3. Voir par ex. Quiηte Curce, 3, 10, 5 (Heracles et Dioηysos) ; Λnlh. Plan. 185 (m�me sujeι) ; Proclos, Sur le premier Λlcib. (C.U.F., ι. 2, p. 374), fr. 10 (Heracles eι Persee). Cf. aussi Schaueηburg, Perseus 86-87; Gigli, Promelheuι 1981, 177-178. 4. Pluι., De forl. el υirl. Λlu. 332 a ; cf. ΑΓΓieη, Λnab. 3, 3, 2; 4, 10, 5; 5, 26; (Callisιh.] I, 46 a 4 eι 8 (ν. 82-83), p. 55 et 59 Kroll. 5. Cf. sthol. Τ ίι Ξ 319; Eust., ίι Ξ 317-320 (p. 989, 21 ss). Le parallele eηtre Persee et Heracles est faνorable au premier; mais \e meurtre de Dioηysos par Persee ιi Argos esι allegue ιaηtόt ιi sοη acιif (Eustaιhe), taηtόι ιi sοη passif (scholie).

ΝΟτΙCΕ

17

Le deνeιoppemenι reιatif 8 Persee esι ιe ΡιU8 ιong : ι ι 7 νerι contre 27 pour Minos eι 79 pour Heracιes1• Son importance s'explique aisement. De m�me qu'Apollonios de Rhodes esquisse ιa gesιe d'Heracιes 8 ι • arriere-pιan de ι • expedition contemporai­ ne des Argonautes, de m�me Nonnos etablit un synchronisme entre Perιee eι Dionysos et s'en autorise pour eνoquer ιes expιoits du fιιs de Danae au rιι de sa narration. Persee esι ι • aιne de Dionysos : dans ιe caιaιogue des douze fleches qu' t;: ros destine 8 Zeus, D8n8e νίenι en qu8trieme position eι Semeιe en cinquieme (7, 120-1 21). De fait, Persee 8 8ccompli ιa pιupart de ses exploίts aνant que Dίonysos n'entrepren­ ne son expedition 8UX lndes. En 30, 258-277, Athena f8ίt honte 8 Dionysos de s8 fuite en ιuί r8ppeι8nt ιes hauts faits de Persee ; en 3 1 , 8-25, Hera unit ιes deux demi-dieux d8ns un m�me courroux eι, en remontanι d8ns le temps, elle mentionne ιa liber8tίon d'Androme­ de, puis 18 decoll8tion de Meduse (noter �3"1 8U ν. 13)1• La chronologίe est precisee au ch. XVI I I. Staphylos, dans l'exhort8tion qu'il adresse 8 Dionysos, lui apprend qu'il a reι;u d8ns 88 demeure • n8guere • ου peut-�tre .ιa νeille• (ν. 291 χ6�ζ«) Persee arriνe de Cilicie ού ίΙ νenait de fonder 18 νille de Tarse au terme de ses expιoits : 18, 289-3058• Enfin ιes deux fils de Zeus s'affronteronι personnellemenι 8 Argos apres ιa guerre des Indes dans DΙM�nr.,. (•. Jl-141).

1. Sur la legende de Persee, cf. notamment Κ. Schauenburg, Perιeuι in der Kunιl deι Λllerlumι (1960); R. Aelion, Euripίde hirίlier d'Eιchyle (1983), 264-265 ; ead., Quelqueι grandι mylheι hiroίqueι danι l'auvre d'Euripide (1986), 160-170. Sur la Perseide nonnienne, cf. Fauth, Eidoι poikilon, 174-177; D. Gigli, • 11 Peπeo

nonniano. Osservazioni per uno studio dell' ironia nelle Dionisia­ chet, Promelheuι 7, 1981, 177-188. 2. Cf. aussi 31, 258 et 44, 274-276 (une �rinys porte dans une conque le sang de la Gorgone • tuee depuis peu •. ιίρτιφδνοιο). 3. Χθιζόι est remarquable, car c'est precisement la νeille (au sens strict) du jour ού les Argonautes arrivent aupres des Hesperides qu' Heracles a conquis les pommes d'or et tue le dragon (Ap. Rh. 4, 1397, 1436).

18

CHANT XXV

un combat qui s'achevera par leur reconciliation : 47, 475-741 ; cf. 25, 1 05- 1 1 2 ; 48, 466-468. La coherence chronologique qui ressort des cinq paralleles majeurs entre les deux heros (ch. XVI I I , XXV, ΧΧΧ, ΧΧΧΙ, XLVII) prouve que l'architecture de l'epopee n'est pas aussi disparate et aleatoire qu'on l'a pretendu. En outre, Nonnos se garde de toute redite fastidieuse. En rheteur expert, il sait manier l'eloge et le blAme, l'encόmion et le psogos, selon les circonstances. Au ch. X V I I I , Staphylos, qui veut stimuler Dionysos, fait un parallele equilibre et souhaite pouvoir unir dans une meme fete triomphale (cόmos) les deux fils de Zeus, tout en esperant que Dionysos l'emportera en gloire sur Persee1• Au ch. ΧΧΧ, la situation est differente : Dionysos connaiι un momenι de desarroi au cours de la bataille iι cause d' Hera et c'est Athena qui vient le reprimander et le ragaillardir en faisant un eloge sans reserve de Persee. 11 n'y a pas ici, a proprement parler, de syncrisis entre les deux demi-dieux. Dans le camp adverse, c'est a une syncrisis implicite que se Iivre Hera au ch. ΧΧΧΙ : le spectacle des exploίts de Persee a cόte de ceux de Dionysos lui inspire une haine egale contre les deux batards. Enfin, au ch. XL V I I , ση lit deux veritables syncriseis a la gloire de Persee : l'une est due iι un Argien anonyme ; l'autre, paradoxalement, iι Hera elle-meme quί, en depίt de son courroux passe, entend se servir de Persee pour vaincre Dionysos (47, 498-532, 537-566). Ces deux paralleles sont evidemment presen­ tes comme des jugements partiaux et injustes ; le second est meme un hommage involontaire qu' Hera rend a Dionysos, puisqu'elle se voit contraίnte de pactiser avec un batard odieux pour combattre un adversaire plus redoutable encore. La syncrisis du ch. XXV est la contrepartie exacte de ces deux I. Orontes est dιψi un adversaire plus malfaisant que Je Monstre marin (18, 301). La liberation de la Vierge astrale (Dike) opprimee par les lndiens sera plus glorieuse que Ja liberation d'Andromede (18, 302).

ΝΟτΙCΕ

19

morceaux et la « these • qu'elle defend sera reprise elle­ m�me au ch. XL V I I , d'abord dans les discours de defi echanges entre les deux adνersaires (47, 596-606, 613653), puis dans le recit et dans l'issue de l'affronte­ ment1. D'une maniere qui n'est etonnante qu'en apparence, Nonnos ne se prend pas au serieux dans le morceau du ch. XXV, bien que le j ugement qui en ressort soit de toute eνidence celui que le lecteur attend. Au contraire des autres passages paralleles, Persee est presente d'une fac;on burlesque, selon une tradition dont on suit la trace depuis le drame satyrique et certains documents iconographiques de l'epoque classique jusqu'iι Oνide et a Lucien1. D. Gigli a fort j ustement montre que Nonnos cherche moins iι faire un νeritable encόmion de Diony­ sos qu'iι utiliser le cadre et les poncifs de l'eloge pour composer un « diνertissement • litteraire. La matiere mythologique est presentee de fac;on irreνerencieuse et sarcastique en m�me temps qu'aνec une extr�me liberte. Le plan du deνeloppement est a la fois clair et complexe. Nonnos confronte d'abord les exploits de Persee et de Dionysos en respectant l'ordre chronologi­ que des uns et des autres. 11 commence par souligner la mediocrite des « performances . du premier dans son combat contre les Gorgones (ν. 3 1-60) pour mieux exalter les prouesses guerrieres de Dionysos contre les lndiens (ν. 61 -79)8• En reponse a un contradicteur fictif, il oppose ensuite Ia petrification du Monstre et de Polydectes au combat contre les Geants (ν. 80-97). Interνient alors la sentence, Ia crisis : cf. ν. 98 ciλλά., Cf. Gigli, /.c. 187. Cf. Ovide, Met. 4, 614 a 5, 249; Lucien, Dial. mar. 14. Sur les representations comiques de la geste de Persee, cf. F. Brommer, Salyrιpiele (11959), 74 ss, noo 36-43; Schauenburg, Perseus, 97-99, pl. 18; sur l'aspect burlesque du developpement du ch. XXV et ses sources possibles, cf. Gigli, l.c. 178, 181-185. 3. Α noter le recours a la preterition rhetorique aux ν. 74-79 (παιρέρχομιχι) pour mentionner le combat contre I'Hydaspe. 1. 2.

20

CHANT XXV

φ(λοι, χρ(νωμcν. Elle est rhetoriquement obtenue en opposant l'Orient, theatre des operations de Dionysos, a l'Occident, repaire des Gorgones, ce qui conduit a opposer le Soleil a la Lune. Pour sanctionner le νerdict, le poete recourt au temoignage d'un fleuνe, l' lnachos, qui a νu l'affrontement des deux riνaux (ν. 98- 1 12)1• Le proces rebondit alors sur une objection aνancee a la troisieme personne par Persee et on assiste a une double confrontation entre les meres des deux demi-dieux (ν. 1 13-122), puis entre leurs epouses (ν. 123-147). Dans cette derniere partie, Nonnos donne ironiquement la parole a Andromede afin qu'elle contribue elle-meme a la defaite de son epoux en se plaignant aupres de lui des malheurs qui l'accablent jusque dans le ciel1• On a signale plus haut que la Perseide etait l'un des elements qui assurent la coherence de l'epopee nonnien­ ne. La syncrisis du ch. XXV concourt a affermir cette coherence grace a un jeu de rappels et d'annonces : rappel du combat contre l' Hydaspe au ch. Χ Χ Ι Ι Ι (ν. 74-79), annonce de la naumachie du ch. Χ Χ Χ Ι Χ (ν. 49-52, 66-74), d u sac de l a νille indienne a u c h . X L (ν. 60), d u combat contre Persee a Argos a u ch. XL V I I (ν. 1 05- 1 1 2), de l a Gigantomachie d u ch. XLV I I I (ν. 87-97), sans parler de l'apotheose d e Semele (ν. 1 161 18) et du catasterisme de la couronne d'Ariadne (ν. 143-147). Dans l'ensemble, cette syncrisis se fonde sur la νulgate mythologique de la legende de Persee8• Nonnos

I . Sur l'arbitrage d' lnachos,·cr. la note au ν. 105. έrechthee et Briaree ont egalement arbitre des conflits de souνerainete qui ont oppose respectiνement Athena et Poseidon a Athenes, llelios et Poseidon ιi Corinthe. 2. Sur le caractere rhetorique du discours d'Andromede qui deνeloppe le ν. 124, cf. Ρ. Krarrt, dans Siudien zur Lileraiur der Spάianiike (= Aniiquiiaι 23, 1975), 126-127. 3. Sur les sources de Nonnos, νoir les pages deja citees de D. Gigli (supra, p. 19, n. 2) et les notes a la traduction. Nonnos ne doit manifestement rien au long recit d 'Oνide (cf. p. 19, n. 2) dont il ignore tous les traits caracteristiques. En reνanche, sa presentation de la legende comporte des traits trecents • :

Νοτιcε

21

reseΓVe pour d'autres occasίons les actίons d'eclat que le heros a accomplies en Asίe : la fondatίon de Tarse ( 1 8, 289-294), celle de Salamίne de Chypre {13, 461), son passage iι lconίon {13, 5 1 7) ; ίl omet tendancίeusement de dίre que la legende d'Andromede se situe en Orient {cf. 2, 682-683 ; 18, 295-305 ; 3 1 , 8-1 2). Parmi ses sources dίrectes, la plus ίmportante est Aratos qu'il utilise avec predίlection iι propos des catasterismes1 ; il choisit une versίon de l'episode argien qui pourrait remonter a Euphorion1. Le parallele entre Dionysos eι M inos esι de dimension plus modeste. I l ne prend en consideration que le sac de Megare par Minos grAce iι la trahison de Skylla, la fille du roi Nisos. La narration mythographi­ que, qui tient en peu de lignes dans la Bίbliolhtque d'Apollodore (3, 15, 8), fait l'objet d'une lnngue paraphrase, omee de reminiscences litteraires et insis­ tant avec complaisance sur l'aspect erotique de l'histoi­ re. Par opposition, l'expedition des lndes est presentee sous un jour exclusiνement • heroϊque • : Nonnos passe opportunement sous silence le pouvoir des sortileges de Dionysos et la comedie amoureuse de Chalcomede qui reduit iι l'impuissance le meilleur champion de Deriade. La legende de Skylla n'est pas mentionnee ailleurs dans le poeme οiι Minos occupe d'ailleurs une place modeste. 11 figure surtout dans des contextes genealogi­ ques, comme fils d ' Europe, comme pere d'Asterios et d'Ariadne ou comme cousin de Semele { 1 3, 229). On releve en outre une allusion a sa passion pour Britomar­ tis (33, 333-335) et trois references a la fonction de juge infernal qu 'il exerce depuis sa mort (7, 360-36 I ; I 9,

οι.;:.-;'�17�-:-

l'omission de la kίbίιίι, le combaι conLre le Μοιι�ιre ιnι.ιrίιι remplace par sa petrification, diνe� det:Jil!! concernιιιιL \a figuration du catasterisme de Per!!ee : cf. le� not.es aux ν. 55-57, 81, 130-132. I. Cf. les notes aux ν. 123-125, 130, 134-137, 138-139, 144. 2. Cf. la note aux ν. 105- 1 1 0.

22

CHANT XXV

189 ; 27, 80-83). C'est lui a ussi qui a chasse de Crete en Arabie les Rhadamanes qui construisent la Ωotte de Dionysos (21 , 306-308). Au ch. XXV, Nonnos n'a pas νoulu omettre M inos qui figurait en bonne place dans le catalogue des batards de Zeus au ch. XIV de l'lliade1• Mais il n'a retenu que l'episode megarien en raison de son caractere erotique et sa syncrisis demeure embryon­ naire. 11 renonce a exploiter l'argument beaucoup plus decisif qui figure dans une autre syncrisis esquissee en 7, 360-361 : Minos ne regne qu'aux Enfers apres sa mort alors que Dionysos accέdera au ciel. Le parallele entre Dionysos et . erac Ies est etroιtement associe au precedent, puisque la transition s'effectue a l'intέrieur d'un νers. Comme au ν. 80, Nonnos fait interνenir un contradicteur fictif (ν. 1 741 75) auquel il replique en s'adressant a lui plusieurs fois (ν. 227, 236). D'emblee, il annonce qu'il νa examiner 6λον πόνον, la totalite des labeurs d'Heracles, en fait uniquement ses douze traνaux1. Le proces detaille se limite a six traνaux dont la νaleur est discutee plus ου moins longuement (ν. 1 7624 1 ) : le Lion (18 νers), le Sanglier (2 νers), l' Hydre (27 νers), la Biche (4 νers), le Taureau (9 νers), Geryon (6 νers). Nonnos les tourne en derision de la m�me fac;on que Lycos dans l'Heracles d ' Euripide8. Ses arguments sont de deux sortes. Dionysos sait mieux qu'Heracles se mesurer aux grands fauνes (lions, sangliers) et il a Ditιlιpιn n Hlr«lh (•. 174-151).

Η

1. Cf. ci-dessus ρ. 16. Gigli, Prom�lh�us, 1981, 178, pense que Minos a eιe inιroduiι au ch. XXV ίι cause de la place qu'occupe Europe au debuι du poeme. 2. Au ν. 248, la correcιion χ6προc; s'impose ; sinon, Nonnos passeraiι comp\Hemenι sous silence les ecuries d'Augias. 3. Eur., 1/eracles, 151-164. Selon Lycos, le lion a eιe pήs au laceι, l'hydre de Lerne esι un simple serpenι d'eau eι, d'une maniere generale, lleracles n'a jamais Ιuιιe que conιre des animaux. Lycos lui reproche en ouιre de n·�ιre qu'un archer, incapable de combaιιre en hopliιe : Nonnos ne reprend pas ceι argumenι iι son compιe.

Νοτιcε

23

affronte des adversaires bien plus redoutables (les Geants face θ une simple hydre, Alpos face θ Geryon). Quant θ d'autres travaux, ils sont iι la portee d'une femme (Kyrene dompteuse de lion) ou de simples Bacchantes (biche, taureau) : ainsi, par un amusant renversement de situation, c'est Heracles et non plus Dionysos qui est assimile θ une femme. Dans le cas de l'Hydre, Nonnos ne manque pas d'exploiter l'argument allegue selon la tegende par Eurysthee pour refuser de valider ce travail : Heracles a dύ se faire aider d' Iolaos1• Dans une seconde partie (ν. 242-252), Nonnos porte d'abord un j ugement d'ensemble sur les exploits d'Heracles qui ne sont que tAches viles de montagnard : l'argument, qui ne vaut d'ailleurs pas pour Geryon1, est plaisant si on pense que c'est plutόt Dionysos qui merite l'epithete d'δρ(τροφος1. Puis vient en principe l'eloge des hauts faits de Dionysos ; mais ceux-ci n'occupent que deux groupes de trois hemistiches encadrant une liste de dix travaux d' Heracles dont quatre figuraient dejiι dans la premiere partie (Sanglier, Biche, Taureau, Geryon). La presentation de ce catalo­ gue s'inspire des epigrammes qui s'ingenient a enumerer aussi bήevement que possible les travaux•. Tous ces travaux sont ramenes θ d'humbles realites quotidiennes comme dans certaines epigrammes : un chien, des pommes, du fumier, un oiseau. Quand un detail un peu plus precis intervient, la fable est banalisee : les pommes ont simplement l'eclat de l'or (χρuσοφαιής), alors qu'elles sont ailleurs en or massif (4, 1 2 1 παι-yχρuσcοv) ; les plumes des oiseaux du lac Stymphale sont depourvues

1 . cr. la note aux ν . 200-203. 2. Geryon n'esι ίι ιοuι prendre qu'un bouvier ; mais :'ιlonnos ne s'int.eresse pas ίι ceι aspecι du personnage donι il ne mentionne que la monsιruosit.e. 3. Cf. 9, 201 ; 37' 45 ; eι les nombreuses epiιhetes dionysiaques du ιype δρcσιηvδμος, όρ�ρδμος. 4. Cf. par ex. Λnth. Plan. 91 -93.

24

CHANT XXV

de fer (ιΧσ(3ηρον)1 ; les cavales de Diomede tuent les etrangers, mais sans les devorer (ξι:ινοχτόνος). Cette depreciation systematique d' Heracles est la regle du jeu dans une syncrisis plus ou moins parodique1 ; mais, comme dans le cas de Persee, ce jugement est corrige dans le reste de l'epopee, οίι les allusions iι la geste d'Heracles interviennent presque exclusivement comme termes de comparaison et pren­ nent ainsi une valeur paradigmatique. En voici la liste : Douze Ιrαυαu:ι: :

1 . Repas chez Molorcos (episode du lion de Nemee) 51-548• 2. Oiseaux du Stymphale : 29, 240-242. 3. Pommes des Hesperides : 4, 121 ; 13, 351-354•.

:

17,

Αulres lraυaux :

1. 2. 3. 4.

Heracles et Hylas : 1 1 , 227-230. Heracles et Periclymenos : 43, 247-249. Heracles se mesurant avec Zeus 8 la lutιe : 10, 375-377. Heracles et Achelόos : 17, 235-239 ; 43, 1 2-15 ; cf. Dejanire luttant contre les Dryopes : 35, 88-91 .

Seules, les allusions ιΊ l'union d'Alcmene avec Zeus6 ainsi qu'au mariage d'Hebe aνec Heracles en recompen­ se de ses douze travaux• ne prennent pas place dans des comparaisons. Encore l'allusion principale a Hebe comporte-t-elle un parallele implicite, puisque Hera, apres avoir du allaiter Dionysos, l'admire au point 1 . D'apres d'autres auteurs, au contraire, les plumes decochees ρar les oiseaux etaient meurtrieres : Αρ. Rh. 2, 383-384, 10331068; Pline, Hisl. nal. 6, 32 ; Servius, 8 Virg., έn. 8, 299 . Elles avaient m�me des pointes en fer selon Claudien, Carm. min. 9 (45), De hystrice, 1-4. 2. Sur l'eloge parodique de Dionysos que compose Nonnos dans cette syncrisis, cf. Ε. D. Lasky, Hermes 106, 1978, 373-376. 3. Autre allusion au \ίση (ou a l'hydre) de Lerne en 8, 240, dans un passage ού Heracles n'est pas mentionne. 4. Sans reference a Heracles dans les deux passages. 5. 7, 126; 31 , 161-164; cf. 25, 242-243. 6. 35, 333-335 ; cf. 1, 470 ; 4, 18-19, 47-48 ; 44, 174. Seul le premier passage fait reference 8 Herac\es.

�οτιcε

qu'elle aurait νoulu lui donner Hebe pour epouse si le destin l'aνait permis. Malgre la ιyncrίιίι du ch. XXV, Heracles se presenιe donc comme un modele, m�me quand le parallele aνec Dionysos est introduit par une formule restrictiνe du type ou τόσον ( 1 1 , 227 ; 29, 240 ; cf. 1 7, 235}1. Quoique Nonnos transfere au benefice de Dionysos l'allaitement d'Heracles par Hera (35, 300-335}, rien n'indique qu'il νeuille systematiquement denigrer le fils d'Aicmene. 11 faut reconnattre cependant que son Heracles demeure une figure pAle et conνentionnelle : on ne le decouνre qu'au traνers d'une mythologie banalement scolaire ου, au contraίre, par le biais d'allusions litteraires 8 des tradίtions erudites ; 8 aucun moment, n 'est eνoque le heros ciνilisateur qui parcourt la terre comme Diony­ sos1. Ce silence est significatif. Le fils d'Alcmene n'est qu'un aνatar secondaire du grand Heracles Astrochitόn de Tyr, dieu primordial et supr�me aux multiples denominations, celebre au ch. XL1. Dans le jeu des reincarnations auquel Nonnos se liνre apres bien d'autres t theologiens•, le premier Heracles l'emporte sur le second, tandis que le second Dionysos prime sur le premier (Zagreus} et sur le troisieme (Iacchos). Cetιe troisieme syncrιsιι, comme la premiere, comporte un jeu de rappels et d'annonces : rappel de l'adolescence de Dionysos contee au ch. Ι Χ (ν. 184-193, 219-222), rappel de la mort d'Orontes au ch. XVII (ν. 252) ; annonce de la mort de Deriade au ch. XL ι . · une comparaison introduite par ou τ6αον, oux οGτω, νise ιi afnrmer ιa superioήte de IΌbjeι compare par rapporι au terme de comparaison choiιιi en raison m�me de son eminence. Cf. les exemples reunis par Μ . Fusillo dans son ed. de la Balrachomyo­ machie (ι988), a propoιι deιι ν. 77-8ι du poeme. 2. Ce n'est pas un hasard ιιί Nonnos met Heracles en relation aνec l ' lnachos, donc aνec Argos, aux ν. ι 74-ι 75 : il reserνe ιi Dionysos la gloήeuse Thebes aux sept portes symboliques. Voir la note ad loc. 3. Pour �ιre complet, il faut ajouter que Nonnos connalt un troisieme Heracles, I'Heracles Sandes de Cilicie, epiclese de l'lndien Morrheus (34, ι91-192).

26

(ν. (ν. (ν. en

CHANT XXV

245, 252), du combat contre Alpos au ch. XL V 237-24 1), de la Gigantomachie au ch. XLVI I I 205-210, 245). Elle concourt donc elle aussi 8 mettre eνidence la coherence de l'reuνre.

Le triple parallele aνec les fιls de Zeus νise a demontrer, cum grano salis, l'indiscutable superiorite de la • Dionysiade • sur 1' lliade qui limite son ambition θ celebrer le fils de Ja modeste Thetis (ν. 260). Ce long excursus, necessaire a la demonstration, se referme selon les lois de la composition circulaire. Les ν. 253-263 repetent et precisent les ν. 22-27. Nonnos, tout en reprochant a Homere de n'aνoir pas choisi un sujet digne de lui, rend un hommage appuye a son ιuιmη, θ son genie poetique, et il demande au Maitre de Je seconder dans sa propre entreprise. Apres quoi, la narration reprend a la faνeur d'une nouνelle inνocation a la Muse (ν. 264-270) dont le premier νers combine les deux exhortations initiales (ν. 1 et 22) : rappel bienνenu en raison de la longueur des digressions intercalees. Les ν. 271 -299 ont pour fonction de relier la suite du recit au ch. XXIV, autrement dit, de transporter le lecteur de Ja premiere a Ja sixieme annee de la guerre. Ce surνol d'un Jong temps morι se joue de Ja chronologie aνec subtilite et un goύt eνidenι pour l'ambiguϊte. La situation decrite aux ν. 271-280 semble identique a celle sur laquelle s'acheνait le ch. XXIV et on discerne meme une structure circulaire qui confirme cette impression : 1iιι • ιΗΙι* n ιr..ιι;. (•. 15J-m).

I . 24, 143-178 : Deriade informe de sa defaite par Thoureus. : emoi dans la ville iι la suite d'un camage

11. 24, 1 79-218

recent (νtοσφοιγtων) ; deuil des femmes. les Bacchants campent dans la montagne.

111. 24, 218-348 : 111. 25, 271 -273 : 1 1 . 25,

273-276

:

les Bacchants campent dans la montagne. effroi du Gange 1 ; emoi en ville a cause

I . Le Gange symbolise l'lnde entiere : νoir la note au ν. 273. Les remarques de Collart, Nonnos, 166, sonι erronees.

ΝΟτΙCΕ

I . 25,

27

de mor1.8 recent.ιι . I . De8ίr d e conter le8 demiere8 peripetie8 d e l a �uerre : Tr. 1 -5 - Ν. 25, 1-10. Longueur du Lemp8 ecoule : Tr. 6 &χό:τοιο χuλι..3ομiνοu λuχ«δ«ντος - Ν . 25, 333 iτiων στροφ«λιyycι χuλ(ν3ει.ς (cf. aussi

36, 395 τόσων μ.πdι χύχλαι χuλι..3ομΜuν iνωιuτών ; 36, 42'2). 4. Longueur des delaί8 : Tr. 42 &.μδολLη - Ν. 25, 273 : οί8ίνete des combaιιant.s eι de leurs aιιelages : cf. surtouι Tr. 1 4 bpyηλijc; ιπι φ«τνηc; - Ν. 25, 306 ύρΎ")λjj πcιρ« φ«τντι. 5. Rappel des evenement.s pa8se8 indique par �3-η : Tr. 6, 57 - Ν . 25, 278, 297ι. 6. Deuil de8 &88iege8 enferme8 dans leurs murs : Tr. 21 88 Ν. 25, 7, 274-2761. 7. De8e8poίr de8 as8iegeant.s : Tr. 42 �αχcιλλε - Ν. 25, 302-305 (303 dιαχ«λδων). 8. Annonce du denouemenι grace iι des propheties : Tr. 45-50 - Ν . 25, 310 ss (arriνee d'Attis)8.

11 est manifeste que Triphiodore a fourni a Nonnos le canevas de la premiere partie de son chant. La constatation a son importance, car ces paralleles garantissent la coherence de tout le developpement en depit des ajouts et des broderies qui sont venus orner le cadre initial. Selon la legende troyenne telle que Triphiodore la rapporte, c'est le devin Helenos qui vient reveler aux Acheens les conditions de la victoire. Nonnos confιe la m�me fonction a Attis aupres de Dionysos. 11 en prend pretexte pour evoquer l'emasculation passee du messa­ ger de Rhea : le motif plait a son imagination un peu perverse, comme la castration d'Ouranos• ; mais il est aussi par ailleurs un theme de reflexion chez les • theologiens • tardifs, de J ulien a Proclos. Attis remet a Dionysos de la part de Rhea un bouclier cisele dont l'utilitέ semble d'abord contestable. Au contraire de

ι . Cf. aussi Apollod . , tpil. 5, 8. Theme analogue dans Quint. Sm. ι , 1-1 7 ; noter au ν. 4 3dι6τεc; ( - Nonnos, 25, 30ι). 3. Comparer le debut du ch. Χ \ I de Quintus de Smyrne. 4. Mutilation d'Ouranos : cf. 13, 439-441 : 18, 2'25-'2'28 : 2 1 , '256 ; 41, 99-ι ΟΟ ; et la note aux ν. 3ι3-3ι8.

2.

32

CHANT XXV

I'Achille d' Homere, Dionysos n'a pas perdu son armure et d'ailleurs il n'a nul besoin de l'equipement d'un hoplite pour combattre, comme Nonnos aime le repeter. Ce cadeau superflu ne parait servir qu'a j ustifier une longue ecphrasis, lopos oblige de toute epopee depuis Homere1, On ne saurait nier que le poete a cede une fois de plus a son penchant pour les digressions et les scenes de retardement. Neanmoins, le dialogue et la descrip­ tion du bouclier qui occupent la seconde partie du chant ont une signification theologique majeure dans la geste de Dionysos. Rhea etait deja apparue au debut du ch. ΧΧ sur son char traine par des lions et conduit par Attis. Elle avait alors fait de vives remontrances ιΊ Dionysos et lui avait rappele que l'apotheose doit se conquerir. Son long discours (20, 44-98) developpe un leitmotiv connu : Staphylos avait adresse peu auparavant une pareille admoηestation affectueuse a son visiteur {18, 21 7-305). Mais au ch. ΧΧ, il s'agit en realite d'une exhortation perfide qui abuse Dionysos au cours d'un songe. Rhea et Attis ne sont que les apparences prises par f: ris et Phobos ; or f: ris est toujours une force malveillante1 et Phobos est l'auxiliaire habituel d'Ares, le fils devoue d'Hera. Bien que le poete ne le precise pas, leur intervention prepare celle d' Iris qui, sous les traits d' Hermes, achevera d'abuser Dionysos et causera sa defaite en face de Lycurgue (20, 266-288). Tout autre est la mission de l'authentique Attis au ch. XXV. 1 1 apporte la prophetie veridique de Rhea et promet ιΊ Dionysos la victoire avec l'avenement de la

I . Descriptions de boucliers : cf. [Hes.), Boucl. 139-320; Virg., fi.n. 8, 626-731 ; 1/ίάs /atina, 862-891 ; Sil. ltal. 2, 406-452 ; Quint. Sm. 5, 1-101 ; 6, 196-293. Voir P.-J. Miniconi, f.tude des themes •guerriers - de la poesie epique greco-romaine (1951), 164. 2. En 2, 358 et 39, 385, elle s'oppose ίι :'1/ike comme alliee de Typhee ου de Deriade. Cf. aussi 5, 4 1 , et surtout 32, 177, ού elle assiste Ares comme Phobos. Le cas de 25, 489, est un peu different.

NOτiCE

33

septieme annee1 : il joue dans les Dionytiaqut• le rόle que les epopees troyennes de Quintus de Smyme et de Triphiodore assignaient a Calchas et θ Deiphobe1. En outre, et ce point est essentiel, il explique ce retard que Dionysos deplorait (ν. 340-350) : ces delais sont une compensation que Zeus et la Moire ont dύ consentir 8 Hera (ν. 365-366). Dans ce contexte, le present du bouclier reι;oit sa j ustification. Ce bouclier, dont ί1 ne sera plus question par la suite, n'est pas destine prosaίquement a proteger Dionysos. 11 est un talisman et un gage de νictoire : don de Rhea, ί1 garantit celui qui le porte contre Hera, Ares et d'autres dieux (ν. 352-354) ; image du cosmos, ίΙ le met a l'abή des Indiens et meme de I'Hydaspe, puisqu'il porte l'image inflniment plus effιcace de I'Ocean (ν. 355-360}1. Le bouclier cosmique offert par la Mere des dieux aνant les derniers combats contre les Indiens est la premiere promesse d'apotheose que reςoit Dionysos. 11 receνra la seconde θ Tyr a pres la defaite de Deήade, quand Heracles Astrochitόn, le souνerain uniνersel, le reνetira de la tunique constellee (40, 577578). En depit des a pparences et des longueurs qui peuνent impatienter le lecteur, l'architecture de l'edifι­ ce a une reelle coherence. La description du bouclier est a la fois traditionnelle et noνatrice. Comme sur le bouclier d'Achille, Hephaistos a figure aνant tout le· cosmos : la terre, la mer, l'Ocean, le ciel et tous ses astres. Les sept νers de I' Iliadt (Σ 483-489} sont a mplifιes en une description de νingt-cinq νers (ν. 388-4 12} a laquelle il faut adjoindre les elements signales par aνance dans le discours d'Attis u

'7:.�J:;:'ΥΝΙ

1 . Ρ. Chuvin note que la prediction relative a la duree de la guerre (ν. 361-367) compte sept vers ; ce chiffre est peut-Hre ίntentίonnel. 2. Quίnι. Sm. 12, 1-65 ; Triphiod. 45-50. 3. cr. Stegemann, λιlrologit, 85-87.

34

CHANT XXV

(ν. 352-360)1• Cette representation de l'uniνers est completee par plusieurs scenes comme dans le modele homerique. Mais, alors que, dans I'Ilίade, elles νisent θ eνoquer les diνers aspects de l'actiνite humaine en general, Hephaistos les choisit chez Nonnos afin d'etre « agreable iι Lyaios• (ν. 414). De fait, la premiere celebre l'erection des murs de Thebes (ν. 4 13-428) et la demiere, la ruse par laquelle Rhea-Cybele, la • mere • de Dionysos, a sauνe Zeus iι sa naissance (ν. 553-562). L'histoire de Tylos (ν. 451-552) est sans rapport appa­ rent aνec Dionysos, mais elle a pour thέAtre la Meonie, « qui fut la nourrice de Bacchos • (ν. 451), et elle traite d'un theme, « mort et resurrection •, qui a des affinites aνec le dionysisme, quelle que soit la νraie nature du hέros ressuscite. On est plus surpris de νoir figurer Ganymede (ν. 429-450), mais Nonnos aνertit son lecteur que le sujet est aussi « approprie • (ν. 430) : il ι:est en effet iι un double titre puisque Ganymede a beneficie aνant Dionysos d'une apothέose1 en depit du courroux d' Hera et qu'il est deνenu un οινοχόος, bien que le νin qu'il νerse aux dieux soit en realite le nectar. Le bouclier d'Achille a defie toutes les tentatiνes de reconstitution ; on n'est meme pas assure de sa forme. Nonnos foumit au contraire des indications precises que confirme la description du peplos cosmique d'Harmonie (41 , 295-302). Le bouclier est rond et sa decoration concentrique : au milieu, la terre et la mer, tout autour le ciel et ses constellations, enfin, en bordure, I'Ocean,

I . Les deux developpemenιs se recoupenι eι se compleιenι. Le premier esι le seul ίι menιionner Orion eι I'Ocean qui proviennenι du bouclier homerique (Σ 486, 488, 607-608), ainsi que le Bouvier, associe ίι Orion comme en c 271 -275. Au conιraire d ' llomere, Νοηηοs omeι les Pleiades eι les llyades. 2. L'iconographie d'epoque imperiale figure volonιiers Gany­ mede comme symbole de l'apoιheose asιrale : cf. Η. Sichιermann, J.u. lcon. Myth. Claιs. 4 (1 988) , s. Ganymtdtι. Son rapι esι encore populaire ίι la fln du ιν< siecle : cf. le groupe de Carιhage, ίbίd., Π" \32.

NOτJCE

35

comme chez Homere1• Ganymede est fιgure dans la partie reservee aux astres (ν. 429) : on en conclura que les trois autres tableaux etaient representes sur la terre au centre du bouclier1. Selon l'usage, l'ecphrmί• reprend des termes et des tournures homeήques8 ; elle fait mention des metaux utilises (l'or pour le soleil et l'argent pour la lune aux ν . 391-392) et celebre l'art. aνec lequel Hephaistos a su exprimer la νi�. les sentiments et m�me les sons (ν. 421428, 432-433, 434, 443, 446, 553-555) . Certains tableaux sont susceptibles d'une νeritable transcήption iconogra­ phique, en particulier le premier qui se borne θ representer les murs inacheνes de Thebes et leurs deux constructeurs. Le deuxieme sujet est deja plus complexe puisqu'il j uxtapose le rapt de Ganymede (ν. 430-44 1 ) et le banquet des dieux (ν. 442-450). L'image se change en un recit en trois episodes dans le quatrieme tableau : Cybele presentant la pierre a Cronos ; Cronos aνalant le faux Zeus, puis le νomissant.

I . L'emplacemenι d'Ocean n'esι pas precιse ; il ressort du parallele foumi par 4 1 , 301-302. - Sur le bouclier circulaire image de l'univers eι les figuraιions analogues du cosmos chez Nonnos, cf. Fauιh, Eidoι poίkίlon, 183-184. 2. J'ai emis un poinι de vue differenι dans mon ed. de Quintus de Smyme (C.U.F.), ι. 2, p. 5, n. I . L'image du cosmos varie se\on \es auιeurs eι \es artistes. Homere ne precise ni sa place ni sa disposition sur le bouclier dΆchi\le. La Gigantomachie peinte par Phidias sur le bouclier dΆthena Parthenos devaiι representer la voύte ce\este arrondie au-dessus de \a terre aνec le Soleil eι \a Lune de part eι d'autre : cf. F. Vian, dans Lu . /con. Mylh. Cla&&. 4 ( 1988), ι. Gίganleι, n• 40 et 316 (cratere de Naples), eι p. 264 ; sur des representaιions similaires, cf. Κ. Schauenburg, Λnl. Kunsl 5, 1962, 51-64. Α l'epoque imperiale, \a mosaique de Merida superpose trois registres figuranι de bas en haut la mer, la terre et le ciel : cf. Μ.-Η. Quet, Lα moιaique cosmologίque dt Merίda (1981), pl. X I I . Au conιraire, sur \e bouc\ier dΆchille decriι par Quintus de Smyme (5, 1-101), le ciel se trouve place au centre : cf. mon ed., ι. 2, p. 5; Ouranos occupe aussi une place cenιrale dans la Dtιcrίplίon du mondt de Jean de Gaza : cf. Queι, o.c., 23, pl. ΙΧ (d'apres G. Krahmer). 3. Voir les noιes 8 \a traduction.

36

CHANT XXV

Toute reference iconographique disparaίt dans ιe troi­ sieme tabιeau qui devient un epyllion narratif ιong de cent deux vers : seuιe ιa mention initiaιe des quatre acteurs ainsi que de ιa figure a11egorique de ιa Meonie et de ιa pιante d'immortalite suggere une representation figuree anaιogue a ce11e qu'attestent ιes monnaies1• Les notes suffisent a signaιer ιes . sources et ι es para ιι eι es en ce quι concerne les tabιeaux Ι, 11 et IV. La ιegende de Tylos, la plus originale, merite une presentation plus compιete1. 11 s'agit d'une tradition lydienne rarement attestee dans les textes, mais vene­ rable, puisque notre premier temoin en est Xanthos de Lydie, au Ψ s. av. J.-C. Voici l'histoire qu'il mentionnait d'apres le resume qu'en donne Pιine l'Ancien : « Xanthos, auteur d'H isloires, rapporte dans son livre Ι que ιe petit d'un serpent qui avait ete tue fut ramene a ιa vie par son pere' grace a une herbe nommee balis et que cette meme herbe ressuscita Tylόn que le serpent avait tue ••. Cette tradition est i11ustree au ιιι• s. ap. J .-C. sur deux types monetaires de Sardes. Le principal date d'Alexandre Severe (222-235). Les inscriptions permettent de reconnaitre Tylos et M asnes, debout, face a face, tenant chacun une massue ou une houlette ; Masnes tend l'herbe de vie 8 Tyιos aux pieds duquel gίt un serpent mort6• Sur un exemplaire datant de Gordien I I I (238-244), on voit Masdnes (sic) brandissant sa massue contre un serpent qui tient un rameau dans sa gueule•. Xanthos mis a part, ιes LΊιιιιιο�n • τ;ι�ιn (,. 451_551).

I . Voir ci-dessous. 2. Parmi les eιudes receηtes, il faut citer G. Μ. Α. Haηfmaηη, Harv. Slud. Class. Phίl. 63, 1958, 68-72 ; 11 . Herter, Rheίn. Mus. 108, 1965, 189-212; Chuviη, Myth. et geogr., 106- 1 1 1 . 3. Ou sa mere : Pliηe ecrit α parente. 4. Pliηe, Hίst. nat. 25, 1 4 {= Xaηthos, 765 F 3 Jacoby}. 5. Β. Υ. Head, Brίt. Mus. Coίns, ιydίa {1901}, Sardes, η• 179, pl. 27, 12. Cf. Chuviη, o.c. 106, η. 40. 6. Paris, Cabiηet des Medailles, η• 1309 {aηc. coll. Waddiηgtoη, η• 5274) ; cf. Chuviη, ίbίd.

NOτJCE

37

temoignages litteraires sont d'un moindre interet1. Mais il faut noter que les protagonistes apparaissent dans la liste des rois de Lydie donnee par Denys d'Halicarnasse qui les presente tous deux comme fils de la Terre 1 ; en outre leurs noms se retrouvent dans l'onomastique de la Lydie, de Sardes et de Milet1. Nonnos conserve donc ici et developpe une tradition locale ancienne dont le schema et les acteurs principaux sont bien attestes avant lui ; le motif du monstre qui ravage la contree (ν. 473-480) est lui-meme authenti­ que, puisqu'on le retrouve chez Hygin•. Suivant sa tendance naturelle, il donne un vemis hellenique a la legende. 1 . L 'herbe de vie se nomme ailleurs balis ou ballis. On a voulu y reconnaitre l'herbe de Baal5 ou le chanvre ou cannabis qu'Hesychios appelle φοιλ(ς1. Ρ. Chuvin prefere avec raison rapprocher le nom • phrygien • du roi βοιλλήν, atteste chez les Tragiques et les grammairiens7•

I . Cf. Chuviη, o.c. 106-107, η. 40 et 42. Α sigηaler surtouι les ιexιes qui helleηiseηι Mas(d}ηes eη Heracles. �ηee de Gaza, Theophraste, p. 63 Coloηηa (= ι. 85, col. 993 Migηe), meηtioηηe Heracles ressuscitaηt Τylόη (Τόμωvιχ codd.). Seloη Hygiη, Astr. 2, 14, 2, le heros a vaiηcu uη dragoη qui ravageait les bords du Sagaήs eη Lydie. Οη ηotera que Masdηes esι figure 8 la maηiere d'Heracles Ιuιιaηι coηtre I' Hydre sur la moηηaie de Gordieη Ι 1 1 citee ci-dessus. 2. Deηys d' Halic., Ant. rom. 1 , 27, I : Masηes, fils de Zeus eι de Ge, est le premier roi de Lydie ; sοη fils Cotys epouse la fille de Tyllos le rη-ycνής et a pour fils Asie et Atys, le pere de Lydos. Geηealogie uη peu differeηte chez Herod. I , 94 (eι 4, 45) ; cf. aussi Nicolas de Damas, 90 F 45 Jacoby (meηtion de Τylόη). 3. Cf. L. Robert, Etudes anatoliennes (1937), 155-158 ; Bull. epigr. 1979, ηο 437 ; Chuviη, o.c., 1 10, η. 57. 4. Hygiη, Astr. 2, 14, 2 : le dragoη massacrait uηe foule de geηs eι detruisaiι les recoltes. Le motif remoηte iι Ι'Η. hom. Λp. 302304, 355-356 (ravages causes par la drakaina); cf. aussi [Theocr.] 25, 201 -203 (ravages dus au Ιίοη de Nemee). 5. Haηfmaηη, l.c. 70. 6. Herter, l.c. 192, η. 35. 7. Chuviη, o.c. 109-110. Cf. Esch., Pers. 657 ; Soph., fr. 515 PearsoηfRadt. [Piut.], De fluυiis, 12, 3, Lraduit βill�v par βσισιλcuς

38

CHANT XXV

L'herbe bal(l)ίs serait donc l'• herbe royale • que Non­ nos a tout naturellement transposee en • fleur de Zeus •1• 2. Masdnes1 est deνenu le Geant Damasen, anagram­ me facilite par le fait que Mas(d)nes etait deja considere comme un Fils de la Terre8• Cette hellenisation a partir du nom s'explique aussi bien que l'hellenisation du heros en Heracles a partir de l'iconographie•. Elle se presente neanmoins sous une forme etrange. Ce person­ nage, issu d'une immaculee conception, nait de la Terre adulte et νetu de la panoplie. 11 est donc pareil aux Spartes ou aux Geants archaiques et n'a aucun point commun aνec les Geants nonniens qui sont anguipedes et portent une cheνelure νiperine. Damasen est un νeritable fossile. En outre, il est, parmi les Geants, l'une des rares figures dont l'action soit benefique, bien qu'ίl ait ete eleνe par E ris (ν. 489) : qualifie de 3ριχχοντοφδνοι; (ν. 453), il est plus proche d Ήeracles que des νeritables Geants6• Enfin ce Geant hoplite dedaigne ses armes propres pour utiliser contre le dragon une arme de fortune, un arbre arrache dont il enfoncera la souche

et βιιληλ 'οιΟtiος, epithete d'uηe moηtagηe voisiηe du Sιιgaris, par βσιαιλιχ6ς. Sur la plaηte balliι qui ressuscite les morts, cf. aussi Etym. Magn., ι. β«λλι.ς. I . L'explicatioη vaut

m�me si οη prefere la these de Haηf­ maηη. Cette • Πeur de Zeus• η 'a saηs doute rieη ιi voir avec uηe autre ιΠeur de Zeus• qui designe l'reillet. 2. Forme lue sur Ja monηaie de Gordieη 1 1 1 par L. Robert, lttudeι anatol. 1 57, et recoupee par le ηοm de la tribu Masdηeis ιi Sardes. 3. Cf. ci-dessus p. 37, η. 2. Plusieurs Geaηts porteηt des ηoms formes sur Μ:μνημι : Iloplodamas, Damastor, Theodamas ; eη outre, la Gigantomachie fait iηterveηir uηe ι plaηte d'immorta­ lite• : cf. F. Viaη, /Ja guerre deι Gtanls (1952), 195-196, 227, 281-282. 4. Cf.

ci-dessus p. 37, η. I . Seloη uηe autre traηspositioη attestee par uηe monηaie du temps d'Otacilia (244-249), Tylos apparalt eη Triptoleme sur υη char attele de dragoηs : cf. Chuvin, o.c. 106, η. 40. 5. L'adjectif η'est employe qu'uηe autre fois par Νοηηοs iι propos de Cadmos (5, 35).

ΝΟτΙCΕ

39

dans la nuque du dragon. Α traνers ce recit bizarre, Nonnos s'est apparemment souνenu que M as(d)nes combattait aνec une massue ; mais l'eνocation anachro­ nique d'un Damasen hoplite demeure inexpliquee. 3. Xanthos et les monnaies ne font interνenir aucun personnage feminin. On peut reconstituer comme suit la νersion dont ils sont les temoins : un serpent tue Tylos{Tylόn ; Mas(d)nes le νenge en tuant le serpent ; ce demier est ressuscite par son pareris grAce a l'herbe balis ; instruit par l'eνenement, M as(d)nes ressuscite a son tour le defunt1. Nonnos complique le recit : il fait intervenir d'abord une Naίade, spectatrice du drame (ν. 470), puis la Nymphe Morie, sreur de la victime (ν. 481). Les deux personnages sont distincts, car Morie, Nymphe de l'oliνier1, ne peut �tre qualifiee de Naίade. Le fait que Nonnos la mentionne des sa presentation initiale (ν. 452) suggere qu'elle n'est pas de son inνention. 4. D'autres particularites s'expliquent sans doute uniquement par la technique narratiνe du poete. Le dragon semble aνoir des dimensions νariables8 ; une fois revenu a la vie, il part paisiblement se loνer (aνec sa compagne ?) dans son trou, apparemment oublieux de tout ce qui s'est passe. Les acteurs humains de leur cόte apparaissent et disparaissent au gre du poete, sans que celui-ci juge bon de les situer dans un contexte legendaire. Nonnos est a pparemment tributaire d'une source locate•, comme le confιrme la presence de la figure alle­ gorique de la Meonie (ν. 451). L'inter�t de cette 1 . Chuvin, o.c. 108, imagine un scenario un peu different. 2. Cf. 2, 86. La region de Sardes est riche en oliviers : cf.

Chuvin, o.c. 1 10. 3. Cf. la note au ν. 538. 4. Cf. L. Robert, Journ. deι Saυanlι, 1975, 1 70. Ι. Cazzaniga, dans Miιc. Roιlagni (1963), 635-636, pense au contraire que Nonnoι est tributaire d'une tradition scholastico-rhetorinιιιo relative a l'herbe bαliι.

40

CHANT XXV

histoire, c'est d'abord qu'elle appartient a une categorie bien connue de recits ού interviennent la plante d'immortalite et le serpent qui se l'approprie ou l'uti­ lise1. Dans le bassin mediterraneen, la legende la plus ancienne (11" millenaire) se lit dans l'epopee de Gilga­ mesh : afin de ressusciter son ami Enkidu, l'Heracles assyro-babylonien parvient a se procurer l'herbe de vie ; mais un serpent la lui derobe pendant son sommeil1. Le recit lydien offre plus d'analogies avec la resurrection du Glaucos cretois. Comme ce fils de Minos etait mort en tombant dans une jarre de miel, son pere enferme le devin Polyidos avec le cadavre en lui enjoignant de le ressusciter. Alors que Polyidos est dans l'embarras, il voit venir vers le defunt un serpent qu'il tue d'un coup de pierre ; la-dessus, arrive un autre serpent : a la vue de son congenere mort, ίΙ va chercher une herbe avec laquelle il lui rend la vie. Le devin, instruit par le pro­ dige, ressuscite a son tour l'enfant au moyen de la meme plante8. Quels que soient les lointains antece­ dents orientaux de ces traditions•, les affinites entre les histoires de Glaucos et de Tylos sont evidentes et il est probable que ce sont les Lydiens influences par la culture grecque qui ont insere la fable cretoise des l'epoque archaique dans leurs traditions nationales'. I . Sur le serpenι et l'immortalite, cf. Μ. Davies, Mus. llelv. 44, 1987, 65-75. 2. Cf. R. Labat, dans Religions du Proche-Orient ancien (1 970), 220-22 1 . 3. Cf. Apollod., Bibl. 3, 3, I ; Hygin, Fab. 136 (d'apres le Polyeidos d'Euripide ?) ; έ lien, Hist. an. 5, 2. L'herbe ou la source d'immortalite intervienι aussi ιί propos d'autres Glaucos : cf. Β. Deforge, dans Visages du destin dans /es mythol. (Milanges J. Duchemin), 1983, 21 -39. 4. Hanfmann, /.c. 68-72 ; Μ . Flusin, Rev. lliιt. 1976 (n• 519), 38 ; Deforge, l.c. 5. Chuvin, o.c. 108-109. Nonnos rapporte plusieurs histoires analogues : le serpent qui • enseigne • ιί Dionysos l'utilisation du raisin (12, 321-330 : deuxieme recit de l'invention de la νigne) ; le chien qui reνele aux Jndiens le pouvoir du vin (25, 292-296) ; le chien qui decouνre ιί Tyr les proprietes du murex (40, 304-310 : cf. Chuvin, o.c. 248-249).

ΝΟτΙCΕ

41

S'agit-ίl d'une simple fable o u l'histoire a-t-elle un fonds religieux ? G. Μ . Α. Hanfmann a voulu faire de Tylos un t dieu qui meurt •1• L'hypothese est peut-�tre pa�e de mode aujourd'hui. Elle a du moins le merite d'attirer l'attention sur certains traits originaux de la version nonnienne qui ne semblent pas Hre de simples poncifs litteraires : l'intervention initiale d'une Naiade {de l' Hermos ?) inquiete pour 88 region, le rόle joue par une Nymphe de l'olivier, l 'arrachage d'un arbre pour combattre le dragon et le fait qu'il reprend racine apres avoir cloue le monstre au sol, la nature m�me du dragon qui se presente parfois comme un cyclone capable d'engloutir des arbres1• La coherence de ces elements lies a la vegetation ne doit pas Hre fortuite. En outre, le dragon de Tylos presente quelque analogie avec le Typhee de Statala (13, 474-497). Celui-ci incarne une coulee de lave qu'arrHe la parole d'un pr�tre ; l'autre pourrait symboliser pareillement un cataclysme naturel (un cyclone ?) que les heros archegetes du pays ont reussi θ vaincre avec l'aide des deites indigenes1• Outre son inter�ι propre, l'epyllion rapporte un miracle θ rapprocher de la resurrection de Lazare. On note des similitudes formelles aνec le ch. Χ Ι de la Paraphrase ainsi qu'avec une epigramme anonyme de date incertaine•. La comparaison fournit deux indices en faveur d'une priorite chronologique des Dionysiaques par rapport a la Paraphrase : la valeur d'&:χcσσ(ποvος en 25, 541 ( - Par. 1 1 , 99) et surtouι le ν. 544 qu'on retrouve comme simple enjolivement litteraire dans Par. 18, 1 1 7. En outre, le theme de la vie qui revient progressivemenι dans le cadavre esι traite d'une faι;on differente dans les deux poemes et ce sont les Dionysia­ ques qui en conservent le mieux la presentation traditionnelle1. Ces indices sonι assuremenι fragiles et I . Hanfmann, l.c. 72. 2. Voir en particulier les notes aux ν. 471 , 472-480, 518-519. 3. Voir \a note aux ν. 472-480 . 4. Voir \es notes aux ν. 469-470 (?), 529-537, 541 -544, 545-552. 5. Voir les notes aux ν. 529-537, 545-552.

42

CHANT XXV

ils contredisent la conclusion que suggere la comparai­ son entre les deux miracles de l'aveugle guerί1. La prudence veut qu'on se bome a verser ces elements au dossier de la chronologie nonnienne ; ils peuvent nean­ moins inciter a penser que les deux poemes sont contemporains, comme le croit Ε. Livrea en se fondant sur d'autres arguments1. 1 . Cf. supra p. 30. 2. Ε. Liνrea, Prometheus 13, 1987, 97-123.

SOMMAIRE DU CHANT XXV

Second prelude :

ν.

1-21

ν. 22-30 ν. 31-147

ν.

148-174•

ν.

253-263

ν. 1-263. inνocation ι1ι la Muse ; duree de la guerre ; Homere et Pindare modeles de Nonnos. la guerre des lndes, exp\oit sans pareil. parallele entre Persee et Dionysos : ν. 31-60 : Persee et la Gorgone ; ν. 61 -79 : Dionysos et les Indiens. ν. 80-84 : Persee, le Monstre maήn et Poly­ dectes ; ν. 85-97 : Dionysos et les Geants. ν. 98-104 : Dionysos et les l ndiens θ l'est (soleil). Persee et la Gorgone ιί l'ouest (lune). ν. 105- 1 1 2 : l'affrontement des deux Πls de Zeus ι1ι Argos. ν. Ι 13-122 : leurs meres, Danae et Semele. ν. 123-147 : leurs epouses, Andromede et Ariadne. parallele entre Minos et Dionysos ; Minos et Skylla. parallele entre Heracles et Dionysos : ν. 1 76-195 : le lion de Nemee et le sanglier de IΊ�:rymanthe. ν. 1 96-222 : l'hydre de Lerne. ν. 223-241 : la biche Cerynite, le taureau de Crete, Geryon. ν. 242-252 : parallele general. inνocation ι1ι Homere ; parallele entre la guerre de Troie et Ja guerre des l ndes.

Reprίse du recίl :

ν. 264-280 ν. 281-299

ν.

264-299.

transition aνec la Πη du ch. XXIV. : miracles de Dionysos.

SOMMAIRE DU CHA�T XXV

45

Vίιίle d'Allίι ά Dίοnyιοι : ν. 300-379. arriνee d'Attis. ν. 300-325 dialogue entre Αιιίs et Dion)·!yll uide adn. 11 571 iσπcριον prop. Keydell : -ερίη L.

CHANT XXVI

Εtχοατόν >.«χcν fχτον tπίχλοπον c�ος 'Α&#ινης

υ! πολiιν 1-yρcχό&ιψ.ον &ycιρομhων ατδλον Ί�ών.

NOTICE Du point de νue formel, le ch. XXVI satisfait par sa cohe­ • cA. χχγι. rence. Nonnos νient de se procla­ mer l'emule et le riνal d'Homere. 11 marche aussitόt sur ses traces en modelant le second chant de son • lndiade ι sur le schema du ch. 1 1 de 1'/liade. Athena apparait a Deriade dans un songe trompeur (ν. 1 -37 Β 1 -36). Le roi depeche ses herauts pour conνoquer ses troupes (ν. 38-43 Β 50-52, 85-94, 459-483), ce qui conduit le poete θ en faire le denombrement (ν. 44-350 Β 484 ss). Le debut du chant rappelle aνec precision les principaux eνenements passes et la situation presente. Deriade est abattu a cause de ses reνers : ν. 1 χcχτηφtος, 8 όλλuμίvων btι πότμ. ; cf. 25, 271 -2801. Athena prend l'aspect du defunt Orontes dont la defaite a constitue la premiere et la seule νeritable aristie de Dionysos (17, 225-3 14). Elle somme le roi de νenger son gendre (ν. 1621) et, pour lui faire honte, elle oppose θ sa conduite celle de Lycurgue (ν. 22-28 ; cf. ch. XX-XXI). Puis elle explique artificieusement la defaite des lndiens au moment du passage de l'H ydaspe (ch. XXI I-XXIV) : ce n'est pas Dionysos qui a νaincu, mais le fleuνe lui­ meme qui a chatie la lAchete des troupes indiennes (ν. 29-31). Elle acheνe en rappelant au roi son ascen­ dance diνine (ν. 32-35) : ainsi se trouνe prepare le Colιlrnιu f-ι/6

-

-

-

1 . Comparer en outre 26, 12-15 et 25, 7-8, 300-302.

70

CHANT XXVI

deνeloppement genealogique qui servira de conclusion au chant (ν. 350-365). 11 faut ajouter que la chronologie est claire en apparence et conforme a la regle epique : l'action commence aux dernieres heures de la nuit qui marque la fin du ch. XXV ; elle s'arrHe au crepuscule suiνant et les deux scenes qui termίnent les ch. XXV et XXVI forment un eνίdent dίptyque. En outre la breνe allusίon finale aux reνes guerrίers des νassaux de Derίade faίt eνίdemment echo a la scene ίnίtίale du songe. En depit de cette cohέrence for­ melle, le lecteur est deconcerte des qu'ίl aborde l'examen au fond. D'abord le cadre de la journee est purement fictίf. Les herauts acheens pouνaίent conνoquer seance tenante les contingents qui campent sur les riνages de Troie. Ceux de Derίade doίνent sίllonner l' lnde entίere (ν. 38) et, parmί les sujets de Derίade, certaίns ont mίs peu d'empressement a repondre a son ordre (ν. 1 53). En outre, pourquoί Derίade a-t-ίl attendu sίχ ans pour decreter la mobίlίsatίon generale, alors qu'il auraίt dO le faίre au moment ou ίl econduίsaίt l'ambassadeur de Dίonysos (21, 274) ? R. Keydell a explίque cette inνraίsemblance en supposant que Nonnos aνaίt reunί d'abord les deux catalogues des armees adνerses, comme l'ont faίt Homere dans 1'/liade et sans doute Dionysίos au ch. ΙΙΙ des Bassariques 1. C'est oublier que le poete ne borne pas son ambitίon a chanter comme Homere quelques jours de combat. Α partir du ch. X I I I , sa geste dionysiaque couνre des eνenements qui correspondent, mulalis mulandis, a toute la geste troyenne depuis le rassemble­ ment a Aulίs jusqu'aux Retours. Des lors, ίΙ a ete naturellement amene iι ordonner ses catalogues comme le fait Apollodore dans sa Bibliolheque : le recensement I . R. Keydell, Herme& 62, 1927, 393-396 ; Ant. 183 (- ΚΙ. Schr. 443-446, 495).

Class. I , 1 932,

NOτJCE

71

des Argiens est place 8 Aulis (έpil. 3 , 1 1-14), alors que l'autre est rejete apres les evenements tires des Chanu cyprien3, au moment ού le mythographe s'apprHe 8 resumer I' Iliade. On est alors 8 la neuvieme annee de la guerre et le narrateur j ustifie la place apparemment illogique qu'occupe ce second catalogue en pretendant que c'est seulement au bout de neuf ans que sont arrives les allies de Priam (έpil. 3, 34-35) ! Nonnos se devait d'adopter un pareil schema qui offrait l'avantage d'eviter la succession de deux catalogues et de les distribuer aux places les plus adequates : le premier au debut des operations ; le second, a l'instar d'Homere, au moment ού commence la phase decisive. Son princίpal tort a ete d'introduίre le catalogue indien par un envoi de messagers. Homere avait ete mieux inspire en s'adressant 8 la Muse (Β 484-493) ; il dissimulait ainsi l'anachronίsme. Son emule, quί avaίt dej8 recouru a la Muse par deux fois au ch. XXV, a prefere l'artifice de l'envoi des hέrauts que luί suggerait le ch. 1 1 de I'Iliade. 1 1 le remploiera plus etrangement encore au ch. ΧΧΧΙΧ, puisqu'il renverra les herauts • de pays en pays • afin de mobilίser la flotte des trois cents iles (39, 24-32), bίen que ce contingent soίt a pied d'reuvre des le ch. XXVI (ν. 222-249). Les causes de ces maladresses sont diverses. Le poete utilίse mecanique­ ment des lopoi ou des « recettes • scolaires. En outre son epopee entiere prouve qu'il se soucie peu de sa coherence globale : l'episode, le tableau, le • morceau 8 faire • comptent plus pour lui que le deroulement logique des evenements. La remarque vaut particuliere­ ment pour le catalogue du ch. XXV I . Non seulement celui-ci demeure marginal ; mais encore ίl est pratique­ ment la seule partie de I '• lndiade • qui exploite la veίne exotique et recherche la • couleur locale • · Le catalogue est en effet inde­ pendant pour l'essentiel de la nar­ ration proprement dite. I . Α propos du contingent Ι 1 1 , ίl rappelle la mort

72

CHA:'IlT XXVI

d'Orontes survenue au ch. XV I I (ν. 72-93) ; mais ί1 laisse croire que le pere et le frere du defunt, Tidnasos et Morrheus, arriνent aupres de Deriade aνec la volonte de le venger. Or Morrheus participe aux combats dejiι depuis longtemps (22, 67 ; 25, 266). En outre, si le catalogue mentionne les liens de parente qui unissent les trois lndiens, il est muet sur l'ascendance chthonien­ ne de leur famille (34, 1 79-183) comme sur la campagne en Cilicie qu'Orontes et Morrheus ont conduite jadis et qui leur a valu d'epouser sans dot les deux filles de Deriade (33, 283-287 ; 34, 168-193, 201 ; 36, 430-432 ; 40, 144-145)1. 2. La notice relatiνe au contingent Χ (ν. 218-221) appelle des remarques ana logues. Elle fait connaitre la genealogie d'Astraeis et de son frere Kyllaros ; mais elle passe sous silence le fait que le premier, en qualite de • satrape • de l'Asie Mineure, a perdu la bataille du lac Astacide (ch. X IV-XV I I) et qu'il ne peut donc venir de ses f: ιats. Quanι a Kyllaros, il fauι attendre le moment de sa mort pour lire a son sujet une notice biographique detaillee (36, 281 -287)1• 3. L'autonomie du ch. XXVI est encore plus evi­ dente a propos du dernier contingent (ν. 339-349), un • fourre-toutι qui mentionne entre autres les f: thiopiens et les Blemyes. C'est en effet des la fin du ch. XVII (ν. 385-397) que Blemys, • chef des lndiens de l' f: ry­ three •, a fait defection et gagne le Ν il pour regner sur les ι;; ιhiopiens d'Afrique.

1 . Cette expedition est pourtant la plus fameuse parmi les guerres de conqu�te menees par Deήade dans le passe. Ses armees ont combattu en Bactriane, en Medie, en Perse, dans le Taurus et en Cilicie, ainsi qu'en Scythie chez les Sauromates et les Colques (23, 79-88). L'Asie Mineure est egalement sous sa domination quand Dionysos lui declare la guerre : la premiere armee defaite aux ch. XIV-XVII est une armee d 'occupation (14, 295-298). 2. Une contradiction entre les deux passages : Kyllaros est fils de Brongos au ch. XXVI, mais nomme Λωyαισ(δης en 36, 282. Ce patronyme peut, ίΙ est vrai, faire reference ιi son grand-peΓf'.

ΝοτιcΕ

73

4. Seul, le ch. ΧΧΧ entretient des liens etroits aνec le catalogue. 1 1 rapporte la fin de l'histoire de Tectaphos et de sa fille f: erie dont la premiere partie se lit au ch. XXVI (26, 101-142 ; 30, 127-ι86). Les ν. 303-324 font etat des Bolinges que commande Tectaphos (30, 310 - 26, 143 : contingent V) ; ils leur associent les Salangai {30, 312 - 26, 6 1 : contingent 1 1), Phringos et ses Ouatocoitai {30, 303, 314 s. - 26, 94, 96 : contingent IV), les Arachosiens {30, 310 - 26, 148 : contingent VI) et les Ariens {30, 313 - 26, 165 : contingent V I I). Sauf dans ces deux sections du ch. ΧΧΧ, la narration ne retient parmi les chefs nommes dans le catalogue que ceux qui forment l'entourage immediat de Deriade. Morrheus (ν. 72 ss : contingent Ι Ι I) est partout present. Phlogios, dont le catalogue donne la genealogie (ν. 44-58 : contingent 1), interνient en 28, 55-62, 261-273 ; 34, 223-225 (ici en compagnie de son frere Agraios deja nomme au ch. XXVI), 226 ss ; 36, 290 ; 39, 322-323. Astraeis et Kyllaros, deja cites plus haut, se retrouνent res·pectiνe­ ment en 29, 2 1 7 et en 36, 38 ι . La naumachie du ch. ΧΧΧΙΧ n'etablit non plus aucun lien precis aνec les contingents V I I I et ΧΙ qui sont pourtant composes de marins (ν. 1 73- ι 82, 222-249} ; seule la mention des trois cents iles est commune aux deux deνeloppements {26, 222b = 39, 25b). 5. En reνanche, beaucoup de guerriers, parfois de premier plan, sont omis dans le catalogue : 324 ; ι 16;

Melaneus : 14, 304 ; ΧΧΙΧ (passimjl. Kelaineus, compagnon d'Astraeis : 14, 310, 314, 28, 80 ; 29, 257. f: rembeus : 1 7, 2ι7. Thoureus : 21, 324-325 ; 22, 66, 139, 165 ; 23, 56, 24, 144 ; 36, 290ι.

I . Ce Melaneus, tue par Pan en 29, 315, est di�ιinct du cinquieme fils muet d'Aretos (26, 257) auquel Dionysos rendra l'usage de la parole apres la guerre (26, 287-290). 2. Thoureus est une figure importante. On peut se demander

74

CHANT XXVI

- Corymbasos. Son absence du catalogue est d'au­ tant plus remarquable qu'on apprend peu 8 peu qu'il est ethiopien (or \es f:thiopiens sont nommes en 26, 339349) et qu'il est le guerrier le plus brave apres Deriade et Morrheus : 28, 49- 1 12 ; 39, 1 98-200, 328-331 . - Doryclos : 29, 2631. - f: gretios, Lygos et Meilaniόn : 30, 306-324. Ces trois figures interviennent dans la section du ch. ΧΧΧ qui est en rapport aνec \e catalogue ; e\les sont tres probablement issues de la meme source. - Mόdaios, dont Ares revet \'apparence et qui montera sur le trόne de l' lnde apres la mort de Deriade : 32, 1 65 ; 40, 236. - Co\letes, dont la dέfaite prelude 8 celle de Deriade : 36, 241 -272. - Peuketios, qui apparait dans \e meme contexte, en compagnie de Phlogios et de Thoureus : 36, 289. Cette liste, etablie selon l'ordre d'apparition des personnages dans le poeme, appe\le une remarque. Les quatre heros nommes avant le ch. XXVI portent des noms parlants ου .. passe-partout : il y a trois • Noi­ rauds • et Thoureus, l'Impetueux, semble bien etre un simple avatar d'Ares θοi:ίρος. 11 doit s'agir de creations de Nonnos, meme si Thoureus a quelque importance. Au contraire, \es huit figures presentes aux ch. XXV I I I-XL ont de veritables noms propres et proviennent apparemment des sources de Nonnos. 6. L'autonomie du ch. XXVI se manifeste aussi dans \e chapitre des genealogies. Le catalogue donne \a genealogie des chefs des contingents I, 1 1 1 , V I I I , IX, Χ, ΧΙΙ. 11 \e fait d'ailleurs sous une forme stereotypee : il s'agit toujours d'un pere et de ses deux fils, sauf pour Aretos qui a cinq enfants. 11 ignore en revanche \a .

s'il ne faut pas restituer aνec Koechly son nom au ν. 98, au lieu de ΜΟΡΡΕΤΣ que Keydell note de la crux. La faute d'onciale s'expliquerait d'autant mieux que Μορρcός se lit a la fίn des ν. 72 et 79. 1 . ldentique au Danyclos du ν. 97 (contingent IV)?

NOτJCE

75

tradίtίon, beaucoup plus lourde de sens, quί conceme le heros eponyme des lndίens, lndos, fils de la Terre et allίe de Cronos (18, 268-271). Plusίeurs champίons descendent de sa lίgnee : Morrheus et Orontes (34, 1 79183), Colletes (36, 241 -256) ; sans doute aussί Thoureus (22, 139-141) et Rhίgbasos (26, 249), quί sont comme les precedents compares θ. Typhee, aux Geants ou aux Aloades. Maίs le catalogue ne sίgnale cette ascendance que pour Rhigbasos dont ίl ne sera plus questίon. 7. Le ch. XXVI comporte une longue notίce genealo­ gique sur Deriade. Contrairement aux Gegeneis issus d' Indos, Deriade est fils du fleuve Hydaspe1 : il porte comme luί les cornes qui attestenι son ascendance fluvίale (cf. 13, 5 s. eι passim). Nonnos mentίonne θ. son sujeι deux genealogies contradictoires (ν. 351 -365) qui proviennent de deux sources differentes. Selon l'une, l'Hydaspe s'est uni iι Astris, la fille d'Helios ; selon l'autre, il a epouse l'Oceanide Ketό1. Le reste du poeme ne connaiι que la premiere genealogie a laquelle la notice du ch. XXVI accorde d'ailleurs la preference : 1 7, 280-282 ; 23, 236-238 ; 26, 32-34 ; 27, 189-203 ; 33, 149-154. C'esι la plus naturelle, puisque l'Hydaspe se trouve associe au Soleil donι l' Inde esι la terre la plus voisine8• Elle souleve neanmoins deux difficultes. On esι d'abord surpris que le gigantesque Deriade ne descende pas en droite ligne d' lndos ; d'autre parι, les liens entre Deriade eι Helios sonι laches eι meme

1 . LΉydaspe a une ascendance • titanique •, puisqu 'il est πe comme lήs de Thaumas et d' E:Jectre : cr. ν. 356-365, d'apres Hes., Thtog. 265-266. Α strictemeπt parler, Thaumas appartient ποπ a la lignee des Titaπs, mais ιi celle de Pontos et de Gaia (τheog. 237). 2. Ketό, que Nonnos qualilie d'Oceaπide, est sreur de Thaumas et epouse de Phorkys selon Hes., Theog. 238, 270, 333-336. Elle est l'epouse de Typhee selon Ruphorion, fr. 1 12 Powell. 3. Dans une certaine mesure, cette genealogie a des similitudes avec celle de J' E:thiopienne Chariclee ; son ancHre lointain est Helios et sοπ propre pere se nomme Hydaspe : cr. Hί>liod., 4, 8 ; 10, 41.

76

CHANT XXVI

ambigus1• Quoi qu'il en soit, la coherence entre le ch. XXV I et l'ensemble du poeme demeure satisfaisan­ te a cet egard. Mais, en contrepartie, le chant est d'une extr�me discretion au sujet de la famiHe de Deriade. Son epouse Orsiboe et ses deux fiHes Protonoe et Cheirobie, mariees respectivement a Orontes et a Morrheus, ne sont mentionnees d'abord qu'incidem­ ment dans le poeme : 26, 1 7 (Protonoe) ; 27, 32 (Cheirobie dont le nom n'est pas prononce), 61 (Orsiboe, qui demeure aussi anonyme) ; 30, 285 s. (Orsiboe, Cheirobie}1. Cheirobie intervient ensuite a l'occasion de l'idyHe entre son epoux et la Bacchante Chalcomede (ch. XXXII I-XXXIV). C'est seulement en 34, 168-220, qu'on lit un recit detaiHe des conditions dans lesqueHes Deriade a marie ses deux fiHes3• Les trois femmes jouent ensuite un rόle important lors du massacre des Bacchantes captives (35, 79-91}, puis apres la defaite au ch. XL. Ce procede de presentation _ progressive est contraire a l'usage epique. Nonnos l'emprunte sans doute au roman et il l'utilise en plusieurs occasions : c'est ainsi que Deriade lui-m�me n'est mentionne d'abord que d'une faςon sommaire et aHusive en 13, 5-6. 8. Le catalogue n'est pas plus explicite en ce qui concerne la hierarchie des vassaux de Deriade. C'est seulement au fil de la narration qu'on la decouvre peu a peu. Apres Orontes, mort prematurement, et Morrheus, I' AchiHe indien, prennent place deux champions redou­ tables, Corymbasos (29, 98} et KyHaros (36, 280-288}. Α l'elite indienne appartiennent encore Astraeis, cher a Deriade comme son frere KyHaros (26, 221}, Thoureus, qui partage avec le roi le commandement de l'armee en 2 1 , 324-325, enfin Phlogios et Agraios a qui est confιee la garde des Bassarides captives (34, 221 ss).

I . Cf. ci-dessous la notice du ch. XXVIJ, p. 1 2 1 . Vers consideres comme une addition par Keydell. 3. Rappel en 40, 21-24. Cf. aussi 36, 284-286. 2.

NOτJCE

77

Faiblement incorpore au recit proprement dit, le ch. XXVI a pour interet majeur d'esquisser des aspects de la guerre des lndes que le reste du poeme a sacrifies au profit de themes plus conνentionnels. 11 reνele la cruaute despotique de Deriade qui s'exerce aussi a l'encontre des grands du royaume. Tectaphos a ete enferme sans nourriture dans une basst>-fosse et n'a echappέ a la mort que grAce a la ruse de sa fille (ν. 1011 42) ; Habrathoos a eu le crAne rase, supreme outrage pour les lndiens (ν. 152-157). Cette attitude ne faνorise pas le loyalisme de ses troupes. Parmi les chefs des quatorze contingents, trois sont faνorables a Dionysos, sans parler de Blemys qui a dέja fait defection. Habrathoos se νenge de l'insulte subie en dένoilant de nuit a Dionysos les plans de Dέriade (ν. 157- 164). Aretos combat contraint et force (&:ν«γχ«iΌς πολιμιστΥjι;) et Dionysos le rέcompensera apres la νictoire en gue­ rissant miraculeusement ses cinq fils muets (ν. 251 [?], 255, 287-290). C'est pour des raisons religieuses que le • sage Palthanorιt hait l'impiete de Deriade : lui aussi sera recompense apres la guerre et Dionysos l'installera a ses cόtes en Beotie (ν. 65-7 1). Ces diνers aperςus ont un certain parfum d'anachronisme qui tend a donner a la narration έpique le ton et le contenu d'un recit historique. lls completent des indications eparses dans les chants anterieurs : reaction momentanement • defai­ tiste ιt de Thoureus (22, 66-70 ; 24, 147, 169) ; attitude faνorable a Dionysos dans la troupe, dans le petit peuple et chez les Hamadryades du pays (22, 55-66, 7 1 73, 84-1 1 7 ; 25, 273-302). lls font ainsi entreνoir les peripeties qui ont meublέ les premieres annέes de la guerre 1. lls annoncent aussi certains des eνenements qui suiνront la νictoire : outre la destinee future des princes rallies, le catalogue eνoque le retour triomphal

ι;:: t:::%

I. La mention de la mort recente dΊ':ulaios (ν. 46) se rMere peut�tre ίι cette perode ; elle donne en tout cas au catalogue une certaine • epaisseurι temporelle. i

CHANT XXVI

78

du dieu par le Caucase et son combat contre les Amazones (ν. 329-333) : le ch. XL n'exp\oitera guere cette anticipation. Le catalogue des troupes ίndien­ nes a faίt \'objet de plusieurs etudes. La presentatίon quί va suίvre doit beaucoup a la plus recente, celle de Ρ. Chuvίn, quί se recommande par sa bonne informatίon et par sa prudence1• Conlingenl Ι : v. 44-59. Parmi les sept villes enume­ rees, on saίt, grAce a E tίenne de Byzance, que troίs au moίns vίennent des Bassariques de Dίonysίos : cf. fr. ι , ι Lίvrea Γ�pειιχν 'Ρο367Jν τι χιχt ot λινοτειχ_ίοι Γ&.ζον Nonnos a du traduire et hellenίser Gereίa en Graiaί, \es Vίeίlles, un terme quί evoque, a tort ou a raίson, \es Phorkίdes1• Le lexίcographe cίte aussί Sesίndίon et Kyra, apparemment d'apres la meme source, comme \'ont suppose respectivement Α. Wίfstrand et Ρ . Chuvίn. La plupart des toponymes relatifs au premier contingent semblent se rapporter a des regions situees a \'ouest et au nord-ouest du bassίn de \Ίndus. Kyra et Gazos font partίe (avec Rhodoe ?) des sept vίlles de Sogdίane quί se sont revoltees contre Alexan­ dre en 3293 ; GereίafGraίaί appartίent peut-etre a \a Bactrίane voisine•. Propanisos et Baίdion sont a

�.:::.::.



.

..

1 . Chuvin, Mylh. el geogr. 284-312. ι;;ιudes anterieures : Η. Bogner, notes au ch. XXVI annexees a la traduction alle­ mande de Th. von Scheffer, Munich, 1 925-1933 (reed. 1954); R. Dostalova, ι Das Bild lndiens iή den Dionysiaka des Nonnos von Panopolis•, Acla Anl. Acad. Scίenl. Hung. 15, 1967, 437-450. Ce dernier auteur etudie a parι les noms de montagnes, de Ωeuves, de cites et de peuples, alors que Nonnos se soucie peu en realite de ces distinctions; en outre, sa methode offre l'inconvenient de disloquer le caιalogue de Nonnos : cf. Chuvin, o.c. 285. 2. Esch., Prom. 790-797, situe les Phorkides ainsi que les Gorgones a Kisthene, en Exιr�me-Orienι. 3. Arrien, Anab. 4, 2, 1 -3 ; cf. Sιrabon, 1 1 , 1 1 , 4 (517); Quinte Curce, 7, 6, 1 9 ; Chuvin, o.c. 295. 4. La ville paralt connue d'Hesych. ι. rηρciν (hypothese de Meineke, refusee par Κ. Latte) ; Souda, ι. rήρcιον. Pline, Ηίιl. nal.

ΝΟτΙCΕ

79

l'orίgίne des noms de montagnes. Propanίsos est une graphίe pour Paropanίsos, nom de I'Hίndou Kouch occίdental, et Ρ. Chuvίn a heureusement ίdentίfie Baίdίon avec le mont Baition, au nord de la Gedrosίe (Baloutchίstan) 1• Sί I 'on ne peut rien dίre de la • vίlle ίndίenne • (sic, � ι. Byz.) de Sesindion, le nom du fleuve Ombelos quί coule selon Nonnos pres de Baίdion, pourrait �tre rapproche de celuί d'une ville du pays des Sίbai en lnde, Embolίma (sk. Ambulima, Ambela)1• Conlingenl 11 : v . 60-71. Les Dardaί viennent des Bassariques (fr. 8 Lίvrea) d'apres � tίenne de Byzance. Le lexίcographe connait aussί les Prasioί, les Salangaί et les Zabioί, qu'ίl doit apparemment a la m�me source, a en juger par la formulation des notίces (Chuvin). Les Dardai sont connus de Megasthenes comme les Prasίoi. Les premiers sont localises dans les montagnes de I' lnde orientale (Megasthenes), sur le Gange (Piine), dans le Haut-lndus (Ptolemee) ou au confluent de l'Akesines et de I' Hydaspe (Denys le Periegete) ; leur nom survit dans celui du Dardistan, ιi la frontiere de I' Afghanistan1. Les Prasioi (du sk. prαfyα, • est •) habitent le moyen Gange pres de Patalipoutra• ou dans le delta de I' Indus•. Les Salangai ne sont attestes que chez � tienne de Byzance ( = Dίonysios) et chez Nonnos (cf. encore 30, 312) ; mais les Anciens cίtent le peuple des Sarangai ou Zarangae ou ΖοιρcιγγοιiοL1 ; ίΙ existe aussi un fleuve Saranges, affluent 6, 78, mentionne les Gerelae ; mais il s'agit d'un peuple du Gandhara. Cl. Chuvin, o.c. 296, η. 10. I. Chuvin, o.c. 286-287, 295-296. 2. Ptol. 7, I , 57 ; Arrien, Λnab. 4, 28, 7 ; cf. Chuvin, o.c. 295, η. 6. 3. Megasthenes, fr. 39, dans Ε. Α. Schwanbeck, Mtgatlhtnit lndica (Bonn, 1846) -= 715 F 23 b Jacoby (Strabon. 15, I , 44 [705706D ; Pline, Ηiιl. nal. 6, 67 ; Ptol. 7, I , 42 ; Denys le Per. 1 138. Cl. Chuvin, o.c. 'l!J7. 4. Megasthenes, fr. 25-26 Schw. - 715 F 18 Jacoby (Strabon, 15, Ι , 36 [702] ; Arrien, lnde, 10, 5) ; Pluι., Λlu. 62 ; Quinte Curce, 9, 2, 7. Cl. Chuvin, ibid. n. 15. 5. Pline, Ηίιl. nal. 6, 68, 70-71 . Cl. Chuvin, ibid. n. 16. 6. Herod. 3, 93 ; Pline, Ηίιl. nal. 6, 48, 94 ; Arrien, Λnab. 3, 25, 8.

80

CHANT XXVI

de l' Hesydros (Megasthenes) ou formant la frontiere entre la Bactriane et l'Inde (Polyen)1. On ne sait si ces diνers noms recouνrent une meme realite geographique. Quant aux Zabioi, on peut enνisager de les rapprocher de la νille de Zabai sur le Gange (Ptol. 7, 2, 6) ; mais t;: ιienne de Byzance mentionne aussi un Zabios, roi des Hyperboreens, dont un descendant a emigre en Sicile, en Attique ou en Carie. Or le sage et pieux Palthanor, roi des Zabioi chez Nonnos, a emigre lui-meme en Beotie ; son peuple pourrait s'apparenter aux Scythes Abioi, « les plus j ustes des hommes • selon Homere (Ν 6)1. 11 est probable que ces Zabioi ou • Longue-νie • sont un aνatar des M acrobioi que les traditions situent tour a tour en Hyperboree, en t;: ιhiopie ou dans l' Inde8• Alexandre aνait d'ailleurs rec;u en Sogdiane l'ambassa­ de d'un peuple en qui on crut reconnaitre les Abioi homeriques 4• Conlίngenl 11Ι : υ. 72-89. Patalene (ν. 89) designe le delta de l' lndus6• Pline, Hίsl. nal. 6, 76, mentionne au νoisinage la tribu des Neseί qu'on retrouνe peut-etre dans la νille de Nesaia (ν. 88). Les autres toponymes (ν. 85-88) sont inconnus, mais situent le domaine de τidnasos et de ses fils dans une region plus ou moins mythique, νoisine du leνer du soleil. On peut en rapprocher la description de la « contree dite du Soleil • que Pomponius Mela (3, 7 1 ) situe a tort en face des bouches de l'lndus : la region est selon lui inhabitable en raison de la chaleur qui y regne•. On ne peut rien ι . Megasthenes, fr. 20 Schw. = 71 5 F 9 a Jac. (Arrien, /nde, 4, 8) ; Polyen, Slrat. Ι, ι, 3. Cf. Chuvin, ibid. n. ι8-19. 2. Les Abioi homeriques sont devenus les Gabioi dans Esch., Prom. delivre, fr. ι96 Radt (= 329 Mette}, 3. 3. Cf. mon ed. des Λrgonauliques orphiques (C.U.F.}, p. 38. 4. Arrien, Anab. 4, ι , ι . 5. Strabon, ι5, I , 1 3 (690}, 32-33 (700-701); Pline, Hist. nat. 6, 76 (= Megasthenes, fr. dub. 56, 24 Schw.) ; Denys le Per. 1093. On retrouve une mention de Patalene en 27, ι 56. 6. Cf. aussi Julius Honorius, Cosmographie, 3, qui cite parmi les iles une Soliι perusla insula.

NOτJCE

81

dire d'Anthene ni d'Orykie ; les roseaux mentionnes a propos de cette derniere localite sont les plantes aromatiques mysterieuses que Nonnos mentionne sur les rives de I' Indus, du Gange et de I' Hydaspe1• Conlingenl IV : v . 90-100. Les Dyssaioi sont inconnus ; il est risque de les identifier aux Nysaioi de Strabon (- Megasthenes ?)1, voire a d 'hypothetiques • Lyssaioi1. Η. Bogner met en rapport les Sabeires avec I'Abeiria (- Abhiras), province situee au nord de Patalene, dans le bassin de I' Indus•. Je croirais plus volontiers qu'il s'agit d'une forgerie litteraire inspiree par le nom des Sapeires, peuple du Pont Euxin mentionne par Apollo­ nios de Rhodes1. Les Ouatocoitai (cf. encore 30, 315), appeles ι;;notocoitai par Strabon, remontent en revan­ che au moins a Ctesias•. Ces • Oreillards• qui dorment sur leurs oreilles ne sont pas pure fantaisie : on les retrouve dans les legendes vediques qui connaissent le peuple de t eeux qui ont pour couverture leurs oreilles •7• Les peuples cites aux ν. 90-100 se caracterisent par leur monstruosite (creur poilu, oreilles immenses), alors que 1 . lηdus : 26, 226; 3 1 , 207 ; cf. 33, 5 ; 44, 234, ού la meηtioη de \Ίηdus est remplacee par celle plus νague de l '�rythree ; Gaηge : 27, 162-ι63 ; - Hydaspe : 23, 266. s�ιση 40, 267, ces roιιeaux seraieηt m�me • ηourris par \a mer•. si du moiηs il faut restituer 3ο-.σιχήω". Pour plus de detail� sur les topoηymes cites θ propos du coηtiηgent 1 1 1 , cf. Chuνiη, o.c. 298-�J'J. 2. Strabon, 15, ι , 8 (687) = 721 F 3 a Jacoby, teπιoigιιaκe rapporte θ Megasthenes par Ε. Α. Schwaηbeck (fr. 46, 6). 3. Nom quΌn pourrait tirer de celui du moηt /,istus : Juliu� Honorius, Cosmogr. 10; ι:osmogr. anonymt, ι, 10. Cf. J. Aιιdre,

L'/ndt, 276, 310. 4. Η. Bogner, notes θ \a trad. de Th. ν . Scheffer {cf. ci-de��us ρ. 78, η. Ι), 906 , η . 22. Cf. Chuνiη, o.c. 300, η. 34. 5. Voir \a ηote au ν. 88. 6. Ctesias, lndίca, 688 F 45 a (50) Jac. (= Photio!!, Ribl. 72, ·19 b, t. Ι , p. 147 \leηry). Cf. Megasιheηes, fr. 29 et '29• S I . 15ί-lf>9 ; eL, pour QuinLus de Sn1yrne, F. Viionysos, 20, 379 ; 24, 158). Ι . Voir la Notice du ch. XXVI, p. 75.

122

CHA�T

XXVII

mention soit autre chose qu'un souvenir litteraire 1• En deux autres occasions, Helios est presente comme l'allie de Deriade, par Dionysos en 27, 189-203, et par Aphrodite en 33, 149-154 ; mais les deux developpe­ ments sont purement rhetoriques. Dans la narratίon, Helios n'interνient jamais au cόte des lndiens ; au contraire, dans la Thέomachie, il appartient au camp de Dionysos en sa qualite d'Apollon/Helios (36, 8-9, 83133). De fait, en 29, 52-67, l ' lndien anonyme ne reconnait pour dieux que I'Eau et la Terre comme Deriade au ch. XXI. Nonnos n'a pas reussi a faire une synthese coherente des elements contradictoires que lui a legues la tradί­ tion. 11 est deja etonnant que les Indiens n'inνoquent jamais Hera et Ares qui sont, aνec I'Hydaspe, leurs plus fideles allies. Les deux genealogies de Deriade refletent d'autre parι la nature equiνoque de leur comportement religieux. Du point de νue • ethnologique •, ils ressem­ blent aux Perses d'Herodote qui adorenι les elements naturels en general, l'eau, la terre. et le soleil (ou le feu), a l'exclusion de toute diνinite personnalisee1. Mais, dans la perspective de la na rration epique, ils represen­ tent les impies et, a ce titre, ils νenerent exclusiνement les forces chthoniennes et aquatiques preolympiennes. C'est bien en θnjμά.χος impie que Deriade apparait dans sa harangue du ch. XXVII. 11 ne se refere a son ancetre PhaethonfHelios que pour legitimer rhέtorique­ ment sa pretention a deνenir le maitre du feu a l'instar de Zeus. Tout au long de sa tirade, il ne songe qu'a defier Zeus et toute sa lignee : il se comporte en authentique aνatar de Typhee. Le monstre avait lui aussi proclame la priorite de Gaia par rapport a Ouranos/Aither (2, 334-336 - 27, 50-51) et la superiori­ te de ses armes terrestres ou aquatiques sur le feu 1 . 1 7, 271 -286, et surtout 283-285 ; cf. Soph., Λjax, 845-849. 2. Jlerod. 1 , 131 . Les Perses n'adorent que l'eau et le feu selon Clem. Alex , Prolr. 5, 65, 2, citant Rerosos, 680 F 1 1 Jac. et Dinon 690 F 28 Jac. .

NOτJCE

1 23

celeste (2, 291 -295). Comme lui, Deriade veut brandir des cimes de montagnes (27, 64-65) et assujettir Hephaistos et les Cyclopes (27, 70-72, 89-99) pour en obtenir un foudre qui ferait de lui l'egal de Zeus (cf. 2, 340-346). Au-dela du ch. XXV I I , l'affrontement avec Dionysos abandonne le terrain theologique1• Apres avoir balaye en deux vers les inquietudes de Morrheus (quatrieme discours : 30, 41-42), Deriade ne considere plus que l'aspect militaire du conflit : il repete par deux fois qu'il se reserve l'honneur de capturer lui-meme Dionysos (cinquieme discours : 34, 199-220 ; sixieme discours : 36, 140-160), comme il l'avait affιrme en 27, 126-1311. Les trois derniers discours se situent sur un plan different. Le roi, qui se trouve enfιn face au dieu, prend conscience de l'efficacite de sortileges dont il avait meconnu jusqu'ici le pouvoir en depit des avertisse­ ments8. I l prend des lors Dionysos pour un simple sorcier et envisage de recourir iι la science de ses brahmanes pour vaincre la magie de son adversaire (septieme discours : 36, 339-349)4• Le meme theme 1 . On retrouve neanmoins en 29, 52-67, une allusion aux Indiens adorateurs de I'Eau et de la Terre. 2. Aux ch. X X X IV et XXXVI, Deriade veut seulement asservir Dionysos, alors qu'il pretend le tuer au ch. XXVII. De la m�me maniere, Orontes parlait d'asserνir le dieu (17, 182-184), tandis que Lycurgue se propose de le massacrer et de le depecer (20, 3 1 1 -324). Deriade declarera a son tour en 39, 39 : • Racchos serait-il un dieu, mon feu fera perir Bacchos. • De la meme faςon, Dionysos envisage tour a tour, parfois dans le meme discoιιrs, de tuer Deriade ου d'en faire son esclave : cf. ci-dessous, p. 130- 1 3 1 . 3 . Ces mises e n garde contre les sortileges d e Oionysos η Όnt pas manque : 17, 100-132 (avertissement d'Astraei8 a Orontes), 271 -286 (avertissement d'Orontes a Deriade par l'intermediaire d'Helios) ; 22, 66-70 (inquietudes de Thoureus) ; 24, 147-169 (rapport de Thoureus a Deriade) ; 30, 16-37 (Morrheus avouant sa demoralisation a Deriade). Le theme de Dionyso8 sorcier a ete developpe aussi par Lycurgue (21, 135-1 46) et par Hera (22, 74-81). 4. En 24, 162-163, Thoureus conseillait deja a Deriade de consulter les brahmanes, mais c'etait pour saνoir si Oionysos etait un dieu ou un mortel.

124

CHANT XXVII

reparait, plus developpe, dans la harangue qui precede la naumachie (huitieme discours : 39, 33-73). Dans ce morceau qui correspond a la harangue du ch. XXVII par sa place aνant un engagement militaire, Deriade s'interroge sur la legitimite divine de Dionysos qu'il paraissait ne pas contester au ch. XXVII 1 et il finit par se conνaincre que son adversaire n 'est qu'un mage imposteur qui s'est forge une ascendance divine1. Le neuvieme et dernier discours (40, 37-60) est la contre­ partie ironique du quatrieme. Au ch. ΧΧΧ, le roi avait rabroue νertement Morrheus pris par le doute en presence des sortileges de Dionysos ; c'est lui qui est maintenant contraint d'aνouer a un faux Morrheus son desarroi devant ces memes sortileges3• Le discours de Deriade n 'est donc pas un morceau de bravoure rhetorique uniquement compose de • menaces pompeuses••. 11 est un element essentiel a la fois dans le caneνas de l'Indiade et pour l'intelligence du comporte­ ment de Deriade. La premiere partie s'acheve sur une breve enumera­ tion des troupes indiennes : meneurs d 'elephants, cava­ liers et fantassins. Ces derniers, en particulier, donnent une impression de desordre et de disparate qui se manifeste jusque dans le style. Toute l'armee se rue tumultueusement (de la ville) νers la plaine et on se gardera d'imaginer qu'elle νa se disposer en ligne, avec discipline, en prenant la precaution de s'adosser au fleuve, comme le suggere la traduction de Marcellus : • Ils s'etendent dans la plaine et se rangent en bataille I . Cf. ν. 56, 62, 1 3 1 . 11 l'avait pourtant traite de νόθος θcός en 21 , 216. Ce theme figure egalement dans le discours de Thoureus mentionne a la note precedente. 2. Le theme de l'imposture a ete developpe auparavant par Hera (20, 206-215) et par un Indien anonyme (29, 52-67). 3. Le proces en sorcellerie de Dionysos rappelle a certains egards les developpements de Philostrate qui oppose au saint thaumaturge le sorcier impie qui fait violence aux dieux et au destin : Ap. Tyane, 7, 34 ; 8, 7. 4. Cf. Collart, Nonnos, 173.

ΝΟτΙCΕ

125

sur la riνe νοιsιne de I' lndus * · Μόθον σ-rijναιι/στ1Jσαισθαιι signifie •engager le comba L •, • liνrer baιaille• eι n'esι pas synonyme de στραιτιΥjν στ-Υjσαισθαιι (ν. 149)1• L'idee principale de la phrase esι dans le participe προθίοντcς, puisque le combaι ne s'engagera effectiνemenι qu'au chanι suiνanι. Quanι a la .mention du fleuνe, elle n'a aucune signifιcaιion ιacιique eι serι seulemenι a planter le decor, comme celles de la plaine eι des sous-bois forestiers ι. Par un effeι de conιrasιe νoulu, • οι-ΥΝ8 : c'esι l 'armee de Dionysos qui a L'...U •• 145-166. l'allure la plus militaire quand elle quiιιe le couνerι des forets ού elle campaiι depuis son arriνee8. Contre Loute aLLente, son equipemenι doit plus a la panoplie de l'hoplite qu'a l'accoutremenι bacchi­ que•. On s'etonne surtouι que Dionysos la repartisse entre quatre corps de troupes donι il confie le comman­ dement a quatre chefs qui demeurenι d'ailleurs anony­ mes. Nonnos a peut-etre νoulu jouer un instanι au stratege, comme il lui arriνe de temps a autre6• Mais ίΙ esι difficile de se representer concretemenι la disposi­ tion des troupes par rapport ιΊ la νille (qui n 'est jamais nommee) eι a l'esιuaire de I'• Indus•. Selon Ρ. Chuνin, les quaιre corps d'armee encerclent la νille' : c'esι une ιactique qui paraiι en erreι naturelle ; mais elle semble contredite par les ν. 1 44 s., ού il est question d'une I . Cf. 44, ! 55 μόθον στ-Ιjσειc et le tour similaire avec ένuώ : I 7, 177 ; 28, 289 ; 37, 773 ; 39, 185. Voir la presentation de ces textes dans le Lexίkon de W. Peek. 2. rι n'y θ ici aucun souvenir de l 'expedition d'Aiexandre malgre F. Bommann, Studί lt. Fίt. Clαιιιι. 47, 1 975, 65. 3. Cf. 25, 271 -273, 302 ss, et la Notice, p. 26. 4. Voir les notes aux ν. 145-147, 164-165. 5. En 20, 1 12, chaque batai\lon a son cher (anonyme !). En 22, 1 1 7- 1 30, Dionysos donne ses instructions en silence pour prevenir un guet-apens et il interdit a ses troupes de boire du νίη (!). Ailleurs, il est question de l'aile droite et de l'aile gauche d'une armee : cr. la note a 26, 260. 6. Chuvin, Myth. et geogr. 286, η. I .

126

CHANT XXVII

sortie prealable des l ndiens en direction de I'• Indus•. 11 νaudrait mieux supposer que les quatre armees bacchi­ ques cernent les Indiens une fois que ceux-ci se sont deployes dans la plaine. Une telle disposition s'accorde­ rait assez bien aνec la fin du ch. X X V I I I , ού l'on νoit Deriade assiege par les Corybantes. Encore faut-il observer que le roi n'est pas coupe de ses arrieres en 28, 70-80, quand le cornac de son char remplace seance tenante un elephant tue par une autre bete prise dans les ecuries royales. En sens inνerse, on pourrait conceνoir que Dionysos forme son armee en carre afin de ne pas etre deborde et enνeloppe par la horde barbare1• L'hypothese m'a d'abord seduit ; mais je crois en definitive qu 'il fauι renoncer a toute interpretation t realiste • du passage. L'allusion aux quatre points cardinaux, familiere a Nonnos1, equiνauι d'abord a un simple π&:ντοθcν et annonce que Dionysos fera face sur tous les fronts. On la retrouνe quand la νille de Deriade est entierement occupee par les contingents indiens (26, 367-368), quand les Bassarides, cernees par le roi, se repandent a travers toutes les rues (34, 348-352) ou quand le heurt entre les deux flottes devient general (39, 348-351 }. Mais les ν. 1 48-149 ont une portee plus grande puisqu'ils servent a introduire un expose sur la topogra­ phie generale de l'lnde (ν. 150-163}. Nonnos commence par piquer l'attention du lecteur en employant au ν. 148 une tournure assez enigmatique pour aνoir eιe jugee corrompue. Puis il recourt a la formule τέτροιχοι 1 . La formation en carre (τcτρ«yωνος τ«ξις, πλ«(σιον, πλινθ(ον) a un caractere essentiellement defensif. Cf. Ε. et F. Lammert, dans Real-Enc. 2 Α, 1 (1921), s. Schlachtordnung, 438 et 454. Une telle formation n'exigerait pas la designation de quatre commandants, comme l'objecte aνec raison Ρ. Chuvin. 2. Sur le theme des quatre Vents et des quatre points cardi­ naux dans les Dionysiaqueι, voir ι. 1 , p. 196, Index, ι. • Points cardinaux •· Pour la Paraphrase de I'Eυangile ιelon S. Jean, cf. Ε. Livrea - D. Accorinti, Studi lt. Fil. Class. η. s. 6, 1988, 263-265.

�οτιcε

127

πμνομiνην (μοι.ρηθeνται) qui 8 partout 8illeurs une signifi­ cation cosmique : elle sert a designer lt>s qu8Lft' p8rties du monde entourees p8r 1Όce8n (2, 248) ou p8rcourues par une diνinite au pouνoir uniνersel, �ros (33, 63) ου Nemesis (48, 385). Qu8nd Dionysos dispose ses qu8Lre corps d'8rmee 8ux quaιre points c8rdin8ux, il prend symboliquement possession de l'lnde entiere de Deri8de, cette lnde qui se reduit a une νille 8nonyme eι a l'espace enνironnant. Le lecteur reste libre d'imaginer ensuite a sa guise 18 disposition des QU8Lre b8L8illons et leur place p8r rapport a 18 νille et a 1'8rmee indienne. R. Keydell 8 bien νu que le deνeloppement topogr8phique qui suit Lr8nspose 18 description de l' lnde p8r Denys le Periegete. Le geogr8phe se represente le p8ys comme un los8nge borne a l'ouest p8r l' lndus, 8U sud par 18 mer � rythree, a l'est p8r le G8nge et au nord par le Caucase1 ; il ajoute que I' Hyd8spe coule pres de l'lndus (ν. Ι 137-1 139), ce que Nonnos repete fidelement aux ν. 157-158. Historiens et geographes sont en general d'accord aνec ce schema1. Mais, en operant ce placage, Nonnos oublie que, dans le reste du poeme, les noms d'lndus et d' Hydaspe designent en regle generale le m�me fleuνe, celui que Dionysos a franchi aux ch. X X I I I-XXIV1. Faute d'aνoir pris conscience de cette contradiction, il n'hesite pas a orner sa paraphrase de Denys en utilisant la digression du ch. XXVI (ν. 224-235) qui s'inspire d'une tradition differente, plus archaίque. En accord aνec le Periegete (ν. 1092-1 093), il note correctement que l' lndus a une double embouchur� (ν. 155 8(στομοι;} et que ses deux bras enserrent l'ile de 1 . Denys le Per. 1 130-1 134 : • L' Inde s'appuie sur quat.re ι�όtrs, tous obliques, qui lui donnent l'apparence d'un losanκe : le pay� est delimite ιi l'ouest par la frontiere que constituent les eauχ de l' lndus, au sud par les flots de la mer F.: rythree, par le Gange ιi l'orient et par le Caucase du cόte du pόle des Ourses. • 2. Cf. par eχ. Diod. Sic. 2, 35, I , et voir Chuvin, Mylh. el gtogr.

286.

3. Voir la note

ιi 26, 235.

128

CHANT XXVII

Patalene aνanι de se jeter dans la mer f: rythree {ν. 1 56). Mais il garde en memoire l ' l ndus/Hydaspe du ch. XXVI, qui est 3(ατομος {26, 225) parce que l'un de ses bras deνient le Nil au terme d'un immense circuit terrestre (26, 224 πcριμ�χci πορθμ�, et les νers suiνants). Πcριμ�χci πορθμίί) est transfere iι I' Hydaspe autonome du ch. XXVII (ν. 1 57) et perd ainsi toute signification precise. De son cδte, l'eνocation de l' lndus autonome deνient presque inintelligible par l'insertion de details qui ne conνiennent qu'au fleuνe du ch. XXVI : οuρc­ α(φοιτος (ν. 1 55) renνoie au franchissement des monts d' f: thiopie {26, 228) et l'obscure expression γαι('ης Ι μcαααι­ τ('ης ατcφαιτη3όν (ν. 1 53-154) semble indiquer que le fleuνe decrit une large boucle autour de l'lnde occiden­ tale, alors qu'en 26, 227, il contournait par l'esι la mer Orientale1• Ceιιe curieuse digression illustre bien les methodes de traνail de Nonnos, plus soucieux d'effet litteraire et de detaίl erudίt que d 'exactίtude « SCίentifi­ que• ou meme de simple νraisemblance. L'aνertisse­ ment νauι pour le ν. 144 qu'il ne fauι sans doute pas prendre trop iι la lettre : il n'esι pas sur que l'lndus ne se confonde pas ici comme ailleurs aνec I'Hydaspe. Apres cet excursus, Dionysos prononce sa harangue, replique assez exacte de celle de Deriade. Elle commence par une adresse aux troupes (Bassarides ι. .....

• Οiιιfι,- : ' 167-110. ·

I . Dans son \exique, W. Peek semble admettre que les ν. 154156 concernent pour l'essentiel 1'1\e de Patalene : il rattache στcφιχνη3δv (s. u.) ίι lλlσσιι et donne ίι yιχlης μcσσcιτlης (s.μισσιΧτιος) le sens de ι terre situee au milieu des bras du fleuvet. 11 est en eHet tentant de rapprocher σπφιχνη3δv d'btιστέψιχι; et le tour στcφ. lλlσσcιv esι frequenι (10, 340 ; 37, 600 ; 44, 107 ; 46, 135 ; 48, 130). Mais \'adverbe esι trop eloigne du verbe pour qu'on puisse accepter cette interpretation ; en outre, le tour bien aιιeste γcιlηι; ... Ισπίριοv χλlμιχ (5, 69; 13, 333 ; 34, 350) ne peut designer une 1\e, mais ιla region occidentale• du pays, ce\le vers laque\le coule \Ίndus. Les deux mots difficiles μισσcιτlηι; eι σπφcινη3δv impliquent sans doute que, selon Nonnos, \e fleuve forme une couronne, c.-ίι-d. decrit une boucle au milieu ου ίι \'interieur de laquelle se trouve \Ίnde occidentale.

ΝΟτΙCΕ

129

eι Saιyres), occasion pour le dieu de rappeler ses armes specifiques : la danse, le ιhyrse, la Ούιe, le cep de νigne (ν. 167-175 : 9 νers)1• Elle s'acheve sur un second appel : inνiιaιion ι\ capιurer les lndiens eι leur roi, a les conνertir (ν. 204-215 : 12 νers1), puis a reνenir triom­ phalemenι en Lydie (ν. 216-220 : 5 νers). Enιre ces deux exhorιaιions, Dionysos proclame sa superioriιe sur les anceιres diνins donι s'enorgueilliι Deriade : l' Hydaspe (ν. 176-188 : 13 νers) eι Helios (ν. 189-203 : 1 5 νers), qui symbolisenι une fois de plus l'eau eι le feu. Le ιheme du morceau correspond ι\ la premiere partie de l'argumenιaιion de Deriade (ν. 40-74). Contrairemenι au discours du roi indien, celui de Dionysos ne s'inscriι pas νraimenι dans une serie coherente8• Du moins exploiιe-t-il des ιhemes aιιesιes ailleurs. Les propos comminatoires a l'adresse de l' Hydaspe renνoienι explicitemenι a la soumission du fleuνe au debuι du ch. XXIY : si I'Hydaspe respecte ses engagemenιs, ses eaux seronι enιieremenι changees en νίn ι\ ιίιre de recompense• ; sinon, elles seronι assechees, comme le dieu l'en aνaίι menace en 23, 2262356. Apres I' Hydaspe, Dionysos s'en prend a Helios comme dans le discours precedenι (23, 236-242). Les deux deνeloppemenιs se referenι a la genealogie de I . Ce qui contredit les vers precedents οiι les troupes bacchi­ ques paraissent porter l'equipement de l'hoplite : cf. ci-dessus p. 125, η. 4. Ces illogismes ne sont pas exceptionnels dans les Dionyιiaqutι. 2. Plus de douze vers en realite, car le passage comporte une lacune. 3. Les discours de Dionysos proprement lies iι la guerre sont les suivants : 15, 121-131 ; 17, 292-305 ; 18, 316-3 1 9 ; 23, 226-251 ; 27,

167-220 ; 29, 304-310; 35, 344-391 ; 39, 78-122. 4. Metamorphose symbolique iι ne pas prendre au sens litteral : cf. la Notice du ch. XXV, p. 27-29. 5. Dionysos se presentait alors comme le dieu du feu face au

neuve. Au ch. XXVII, il se borne iι envisager de combler le lit de I' Hydaspe. Le m�me motif est rapidement eνoque en 29, 306. L'humour du poete le met aussi dans la bouche de Deriade lui­ m�me : le roi aurait asseche le cours du neuνe apres sa metamorphose en vin s'il π Όvait ete son propre pere (39, 44-52) !

130

CHANT XXVII

Deriade exposee en 26, 353-354, et, dans \es deux cas, Dionysos rappelle a \'aϊeul du roi indien que Zeus, dont il est le fils, a foudroye Phaethon, le fils d' Helios1. Le discours du ch. XXVII introduit deux motifs nou­ νeaux : \'eau de Poseidon aidera Dionysos contre \e feu d'Helios1 et \e dieu lui-meme s'en ira en Thrinacie faire captiνe \Ήe\iade Lampetie1. Ces adjonctions sentent \'artifice rhetorique ; el\es sont peut-etre \e souνenir d'une tradition relatiνe a un conflit entre Poseidon et Helios•. Les ν. 204-21 5 presentent un Dionysos propagandis­ te, desireux de conνertir a son culte tous \es lndiens, y compris Deriade. Ce theme est important dans \Ίndia­ de : deja, en 15, 121- 131 , le dieu, dans sa clemence, arretait le combat et capturait νiνants \es lndiens afin de les initier a son culte11• La harangue du ch. XXXV comporte un deνeloppement similaire, bien que Diony­ sos, en depit du qua\ificatif de yrU.YJναιioc;, « Pacifique •, qu'il se donne, compte uniquement sur \a force pour soumettre \es lndiens et \eur roi et leur infliger \e sort qui aνait ete celui de Lycurgue (35, 352-366)8• Les cinq derniers νers (ν. 216-220) contrastent aνec \e I . Le theme est traite differemment dans les deux passages : au ch. X X II I , l'accent est mis sur la mort de Phaethon ; au ch. X X V I I , sur le sort d'Astris assimilee aux Heliades. 2. Theme repris en 39, 95- 1 10. α. 23, 290-291 (Ocean veut eteindre le feu de la foudre dans ses eaux). 3. Le theme se retrouve ailleurs dans des contextes dirferents : voir la note aux ν. 1 95-199. 4. Le plus connu est celui qui eut pour enjeu la possession de Corinthe et qui fut tranche par Rriaree : Paus. 2, Ι , 6. Les Heliades et les Telchines fils de Poseidon se sont aussi affrontes 8 Rhodes. En regle generale, ce sont les divinites aquatiques qui ont le dessous, comme le Scamandre homerique ; on pourrait donc envisager de donner iι π«λιν un sens faible (• en revanche •. • de mon cόte •), comme en 4, 164 ; 5, 516 ; mais le parallele fourni par 24, 296, n'est pas favorable iι cette interpretation. 5. On releve de nombreux paralleles entre les deux passages : 15, 123 ζωγρήσαιτc - 27, 219 (cf. la note ad loc.) ; 124 - 27, 208 ; 1 26b-127 - 27, 209, 21 1-21 2 ; 1 28-129 - 27, 206. 6. Pas de paralleles formels avec le developpement du ch. XXVII.

NOτJCE

131

developpement precedent. 1 1 n'est plus question d'une mission pacifique et civilisatrice, mais de tetes portees a u bout des thyrses en guise de victoire, de deportations massives d ' l ndiens et des cornes de Deriade clouees aux propylees de Lydie1. Ce double comportement se manifeste a nouveau au ch. XXXV : apres avoir parle d'une conversion (forcee, il est vrai) des lndiens, Dionysos menace d'emmener les Indiennes en captivite (35, 367-370) et de tuer l'impie Deriade auteur de tant de meurtres (35, 390-391). Deriade ne parle pas autrement, puisqu 'il pretend tour a tour vouloir massacrer Dionysos et le reduire en servitude2• Mais, dans le cas du dieu, on voit surtout se profiler, a travers la guerre des lndes, l'attitude qui sera Ia sienne a Thebes. Porteur d'un evangile bacchique de paix et de joie, il ne se montrera pas moins sans pitie envers les impies qui l'auront brave : les croisades n'excluent pas la barbarie. 11 affublera d'abord Penthee du costume dionysiaque dans une parodie de conversion aνant de lui reserver une mort atroce. C'est le meme sort qu'il envisage pour Deriade dans ses harangues des ch. XXVII et XXXV. Le discours de Dionysos galva. {θLιχρσuvεv) ses troupes. Les nιse ν. 221 -24 1" decrivent leur enthou­ siasme dans un developpement passablement desordon­ ne. On retrouve un tableau analogue en 28, 7-26. R . Keydell s'est fonde sur cette constatation pour supposer que Nonnos a introduit apres coup la scene dans I'Oiympe (ν. 241 b-34 1), ce qui l'a urait oblige a scinder et a remanier le developpement qui faisait ,. ,,_ : 111_141• •

uι Ιlιι«Ιιιιιιιι '·

I. Le comportement de Diony�oR ne dirfi're pas df' ι:Piui de Lycurgue : cf. la note aux ν. 2 1 6-220. 2. cr. ci-dessus p. 123, n. 2.

132

CHANT XXVII

initialement suite au discours de Dionysos1• Cette hypothese ne peut Hre retenue. Nonnos se proclame avec trop d'insistance l'emule et le rival d' Homere pour ne pas avoir prevu des son plan initial de traiter a sa maniere les scenes les plus fameuses de l'Iliade : une assemblee dans l'Olympe ou une theomachie sont des ingredients aussi indispensables que le combat pres du fleuve ou l'episode de • Zeus dupe •. la Dios apale. L'action elle-meme exigeait ces deux types de scenes. L' Indiade s'ouvre par l'enonce du « dessein de Zeus• (13, 1 - 1 8 ; cf. ν. 18 Διόι; . . . βοuλήν). Elle s'acheve par le retour dans l'Olympe de tous les dieux autour de Zeus, « regent de toutes choses •, πcχμμε:8tοντι (40, 97). L'assemblee du ch. XXVII, l'apale Dios et ses consequences aux ch. XXXI I-XXXV, la theomachie du ch. XXXVI constituent les etapes coherentes et necessaires de l'action divine1• Le fait meme que la scene dans l'Olympe commence a l'interieur d'un vers est une marque d'authenticite : le procede, cher a Nonnos, etablit un lien etroit, quoique purement formel, entre deux developpements independants3• Reste a examiner la raison d 'Hre des deux scenes (27, 221-241" ; 28, 7-26), qui se presentent comme des doublets, ainsi que leur ordonnance interne. Je suis pour ma part convaincu que les divisions en chants n'ont pas ete introduites apres coup, malgre une theorie qui a cours aussi pour les poemes homeriques4• La fin d'un chant marque souvent une cesure dans le recit :

I . R. Keydell, Hermes 62, 1927, 412-414 (= ΚΙ. Schr. 462-404). 2. Cf. F. Vian, Rev. F:t. Gr. 1 0 1 , 1988, 275-292. 3. Cf. ci-dessus p. 1 1 6, n. I . Quel besoin Nonnos aνait-il de la «cheville• (sic, Keydell, /. c. 4 1 3) μιχρνιχμίνων pour ajouter une piece a son puzzle ? Ne pouνait-il pas commencer en debut de νers? 4. R. Keydell, Anl. G'/ass. I , 1 932, 1 82 ( = ΚΙ. Schr. 494). Pour l l omere, cf., entre autres, W. Schmid- Ο. Stiih1in, Gesch. Griech. Lil. I ( 1 929), 128, n . I ; 132, η. I ; Α. Lesky, dans Reai-Enc. Suppl. 1 1 ( 1968), s. llomeros, 839 (etat de la question et critique de la these de Mazon). Conlra, Ρ. Mazon, dans lnlroduc/ion ά 1'1/iade (C.U.F., 1948), 138- 1 4 1 .

NOτJCE

133

c'esι le cas, par exemple, pour les ch. XXV, XXVI, ΧΧΙΧ. Mais Nonnos se plaiι aussi a enchainer les chanιs entre eux afin d'en tresser une couronne, pour reprendre une de ses images favorites. Les deux procedes ne sonι d'ailleurs pas incompatibles. La coupure entre les deux • tomes * des Dionysiaques esι manifesιe ; neanmoins, par-dela le nouveau prologue, le ch. XXV se relie etroitemenι a la fin du ch. XXIV par un rappel regressif des principaux ιhemes, selon un procede derive de la composition circulaire. Les ch. XXV eι XXVI, bien qu'ils soienι auιonomes, s'achevenι sur deux veillees d'armes similaires. Le ch. ΧΧΧ commence une nouvelle journee ; mais les trois premiers hemistiches assurenι la ιransition avec la derniere scene du chanι precedenι. L'apparenι doubleι signale par R. Keydell esι en faiι un artifice voulu par le poete pour etablir la continuiιe de son reciι par-dela la parenthese de l'assemblee des dieux. Pour operer la suture, i1 a pratique, une fois de plus, la ιechnique de la composition circulaire, comme il ressorι des remarques memes de R. Keydell. Voici l'analyse que je propose des deux passages en cause : Α.

27, 221-227. L a triade des Bacchantes, des Silenes e t des Satyres se dechaine dans un concert assourdissant de cris eι d'insιrumenιs. Β. 27, 228-236. Les attributs mystiques de la triade : gypse initiatique des Saιyres ; f1ammes jaillies naturellement du front du Silene ; serpents ceignant la chevelure des Bacchanιesι. C. Premiers engagements : C I . 27, 237-238. Un anonyme sur un tigre furieux jeιιe le desordre parmi les chars aιteles d'elephanιs. C 2. 27, 239-241". Le Silene Marόn meι en pieces des Indiens avec son cep de vigne.

1 . 11 n'y a pas lieu de mettre un alinea apres \e ν. 230. Sur \es ν. 228-230 que Keyde\1 athetise, νoir la note ad loc.

134

CH A NT X X V I I

C' I . 28, 8b- 1 7 . Anonymes chargeanι sur des Cauνes ou montes

sur des chars atteles de rauνes (pantheres, lions, ιaureau, ours). Le morceau s'acheνe par une aιιaque contre des chars aιιeles d'elephants (cr. C 1). C'2. 28, 1 8-2 1 . Anonyme ιuanι un guerrier cuirasse aνec un rameau de lierre. ΑΌ 28, 22-26. Libre reprise des themes de Α : clameurs eι νacarme des flutes (ν. 22-23") ; triade des Silenes qui crienι (ν. 23"), des Bacchantes portanι la nebride (ν. 23b24)1 et des Satyres dont l'un cheνauche une lionne (ν. 25-26 : cr. C I et C' Ι).

Ce schema ne rend pas compte dans tous ses details de l'exuberance du texte1 ; il met du moins en evidence ses articulations et, par la-meme, sa coherence. Une anomalie subsiste neanmoins, quelle que soit l'optique, analyste ou unitaire, dans laquelle on envisage le • doublet • : les affrontements semblent commencer des 27, 237, ou, au plus tard, en 28, 18, alors que les armees ne devraient en venir aux mains qu'a partir de 28, 35, si le poete avait respecte le schema scolaire de la bataille3. Mais Nonnos compose par tableaux j uxta­ poses et ce souci d'une logique rigoureuse lui est etranger : l'engagement militaire est mentionne d'une faςon aussi explicite, quoique rapide, dans le camp

I. Les paralleles aνec le passage correspondant du ch. XXVII sont remarquables : 27, 221b btcρρώοντο 3c Βά.χχαιι - 28, 23b btcατραιτ6ωντο 3c Β«χχαιι ; 27, 222• Σιλ'Ι)vο! 3' ιΧλ&.λαιζοv - 28, 23• Σιλ'Ι)vο! 3' Ι«χ'Ι)σαιv. R. Keyde\1, l. c. (cf. p. 132, η. I ), 4 I 4, les signale, mais pour en tirer des conclusions differentes. 2. C'est ainsi qu'on aimerait athetiser les ν. 25-26 du ch. XXVII I qui introduisent pour la troisieme fois un guerrier monte sur un fauνe et pour la deuxieme fois un lion (cf. ν. Ι Ι ) ; mais on detruirait alors la triade Silenes Ι Bacchantes Ι Satyres. 3. L'anomalie n'est peut-Hre qu'apparente. Διcπτοι'Ι)σCΙΙ (27, 238) eι tφ661)σC (28, I 7) s'accommodent d'une act.ion iι distance comme ιiχοντ(ζωv (28, 13) ; le conatif 3ιαιη(ζων (27, 240) n'implique pas que l'intention soit suiνie d'un effet immediat. Καιτiχται\/C\1 (28, 21) lui-m�me n'est pas aussi explicite qu'il peut paraitre si on donne iι ιivcραι une νaleur generale comme ma traduction le propose : en ce cas, les ν. 18-21 deΠnissent le mode d'action du Bacchant d'une fa.,.on en quelque sorte intemporelle.

NOτJCE

135

indien grace a l'expression μόθον iστiισαιντο (ν. 144) qui a ete commentee plus haut1• C'est la seule scene de ce genre

ι. '"- ,_ r01yιrφ : que comporte 1'1 n d"ιa de. Ε nc h"i1Ssee ' 141._341. ·

·

dans les preliminaires de la pre­ miere bataille, elle fait couple avec la theomachie qui s'insere dans la bataille suivante au moment οίι Dionysos, gueri de sa folie, vient de prononcer une nouνelle harangue (36, 1-133). En outre, comme on l'a vu, elle fait partie d 'une serie coherente de scenes mythologiques illustrant la realisation progressive du • dessein de Zeus ,. ι . Le poete evoque d'abord brieνement le banquet des Olympiens en s'inspirant d' Homere : il en prend pretexte pour introduire une digression erudite au sujet des deux echansons des dieux, Hebe et Ganymede. Puis Zeus adresse un long discours a trois dieux seulement, Apollon, Athena et Hephaistos, bien qu'il parle en presence de tous les Immortels. C'est son unique discours dans l' lndiade, si !Όη excepte des menaces a Lycurgue (20, 397-402) et trois adresses a Hera incluses dans l'apate Dίos (32, 42-45, 60-75 ; 35, 279-313). 11 exhorte successiνement Apollon (ν. 252-277 : 26 νers), Athena (ν. 278-307 : 30 νers) et Hephaistos (ν. 317330 : 1 4 νers). Les deux derniers morceaux sont separes par une sorte de monologue {ν. 308-3 16 : 9 νers) οίι il deplore l'attitude des autr�s Olympiens et se declare resolu a defendre Dionysos seul contre tous. La presence et la place de ce dernier morceau peuvent surprendre. Marcellus, reprenant une sugges­ tion de Graefe, en fait la peroraison du discours. On objectera que l'allusion aux Atheniens abandonnes par leur protectrice (ν. 310) se comprend encore moins bien si l'adresse a Hephaistos s'interca\e apres \'adresse a Athena. En outre, la division des dieux en deux camps I. Cf. ci-dessus p. 125. 2. Cf. ci-dessus p. 1 3 1 -132.

136

CHANT XXVII

a partir du ν. 331 est moins naturelle si Zeus conclut son discours en proclamant qu'il se passera de toute aide. S'il ne s'agit pas d'un morceau erratique conςu pour un autre contexte, mieux νaut le regarder comme un aparte attriste dont le ton n'est pas sans rappeler celui de la plainte de Dionysos en 25, 340-350. Les trois exhortations sont construites selon le m�me schema et dans le meme esprit. Zeus s'adresse iι chacun de ses enfants en enumerant complaisamment ses titres ; puis il faiι eιaι de ιοuι ce qui les rapproche de Dionysos eι de ses allies. Nonnos esι alors a l'aise pour s'abandonner au jeu des associations d'idees eι eνoquer en ιοuιe fantaisie diνerses traditions et legendes puisees le plus souνent chez le saνant Callimaque. Pour conνaincre Apollon, Zeus met en aνant trois arguments apres lui aνoir rappele que Dionysos est son frere : les liens cultuels qui l'unissenι a celui-ci en Phocide (ν. 254-262)1 ; son affection pour Kyrene et son fils Agreus (c'est-a-dire Aristee), allie de Dionysos (ν. 263-265) ; la haine quΉera a νouee a sa meτe Letό aussi bien qu'a Semele eι iι son fils (ν. 266-277). Α l'oppose de ce catalogue, l'appel a Athena entre­ m�le trois themes. Comme precedemment, Zeus souli­ gne aνec insistance les liens de sang existant entre Athena et Dionysos (ν. 279", 287-288, 302"). Puis il inνite la deesse - a la peau de cheνreιt (c'est-a-dire a l'egide) a apporter son aide aux Satyres νetus de peaux de bique (ν. 290-293), a Pan le cheνrier (ν. 294-300) eι a Dionysos a l'egide noire (ν. 301 -307). Enfin il exhorte la patronne d'Athenes a proteger ses compatriotes allies de Dionysos (ν. 279b-282) et a meriter par sa conduite de nombreuses felicites pour sa νille : le don de la νigne dont beneficiera lcarios (ν. 283-284), I 'intervention de Pan lors de la bataille de Marathon (ν. 299-300) eι celle

Ι . Le theme est en realitk a horde des l'adrt!�se initiale au ν. 252. Dans le developpemenι se glisse une allusion inaιtendue a Ampelos (ν. 255).

NOτJCE

137

de Dionysos melanaigis lors d'un conflit aνec la Beotie (ν. 301-307). Les ν. 285-286 s'integrent dans ce tissu grAce a l'artifice d'un xcxt yciρ et a la repetition de yον6cις : ils etablissent un parallele entre la naissance de Dionysos lριστciφuλος et les Mysteres {ταιΜ:ροuς) d ' ι;; leusis et sous-entendent par la une allusion au premier Dionysos, ne de Persephone, dont le dieu de la νigne est la reincarnation ι. L'adresse a Hephaistos est plus simple. Elle ne met plus en cause Dionysos en personne, mais seulement ses allies, selon un procede deja utilise dans les deux parties precedentes. Hephaistos a sa place dans le camp de Dionysos comme pere d' ι;; rechthee l'Ancien, c'est-a-dire ι;; richthonios {ν. 31 7-325), et des Cabires (ν. 326-330). Α la fin du discours de Zeus, les Olympiens se diνisent en deux camps : c'est le prelude a la theomachie du ch. XXXVI qui impliquera en outre Artemis, Hermes et Poseidon1. La scene sur l'Olympe, dans son ensem­ ble, prolonge la harangue de Deriade dans la mesure ού elle fait mention comme elle des allies diνins et humains de Dionysos. Ses rapports aνec la suite du recit demeurent IAches : Apollon n'interνiendra pas dans les batailles ; Athena y tiendra un rόle modeste ; ι;; rechthee ne fera qu'une apparition peu glorieuse en 32, 265-267, alors qu'Aiacos et d'autres heros occuperont une place plus importante. 11 n'y a pas lieu de s'offusquer de ces relatives discordances : chez Nonnos, la fantaisie et la recherche de l'effet immediat priment sur le souci d'une rigoureuse coherence dans la narration. L'architecture d'ensemble de l'edifice n'esι pas per­ due de νue pour autant .. Le chant XXV I I , a la construction saνante, trouνe sa replique a la charιιiere I . Oionysos Zagreus est associe ιi F.: Ιeusis : 3 1 , 66-69 ; 48, 951968. Α noter la repetition intentionnelle de yονόιις aux ν. 286 et

288 qui souligne les aHinites entre le cycle eleusinien et le cycle dionysiaque. 2. Sur la theomachie, cf. F. Vian, Reυ. έt. Gr. 1 0 1 , 1 988, 275282, et la Notice du ch. X X X V I . Le texte mentionne aussi LeLό en 36, 1 1 ; mais il y a sans doute lieu de le corriger.

138

CHANT X X V I I

des ch. XXXV et XXXVI. L'engagement decisif entre Dionysos et Deriade est precede d 'une harangue de Dionysos (35, 344-391), d'une scene olympienne (la theomachie : 36, 3-133) et d'une harangue de Deriade (36, 140-160) : ces trois morceaux sont les rappels evidents et voulus des trois parties principales du ch. XXV I I qui introduit le premier engagement entre les deux camps.

SOMMAIRE DU CHANT XXVII

Prologue : leυer du jour el presages

:

ν . ι -ι 8.

Preliminaires du combal danι le camp indien : ν. ι 9-ι 45. ν.

ι9-ι35 : harangue de Deriade : ν. 22-39 : adresse aux troupes. ν. 40-74 : detl a Dionysos eι a ses al\ies diνins. ν. 75-ι25 : menaces contre les autres allies du dieu. ν. 1 26-ι35 : peroraison. ν. 136-ι45 : l'armee indienne.

Preliminaireι du combal dans l'armee· bacchique : ν. ι 45-241 . ν. 1 45-ι66 : les quatre corps d'armee eι les quatre frontieres de l ' l nde. ν. ι67-220 : harangue de Dionysos : ν. 167-ι75 : adresse aux troupes. ν. ι 76-ι88 : defi lance il I' Hydaspe. ν. 189-203 : defi lance il Helios. ν. 204-220 : peroraison. ν. 22ι-241 : preparatifs de combaι.

Aιιemblet dts dieux dans l'Olympe ν. 24ι -25ι ν. 252-330

:

ν. 24 ι-341 .

le banqueι des dieux. : discours de Zeus : ν. 252-277 : adresse il Apollon. ν. 278-307 : adresse il Athena. ν. 308-3ι6 : aparιe de Zeus. ν. 3ι 7-330 : adresse il Hephaistos. ν. 331-341 : les dieux se diνisenι eιι deux camps. :

CHANT XXVII

Des qu'elle a secoue l'aile du Sommeil reparateur, Ι' Aurore genitrice des combats ouvre les portes de I'Orient et quitte le lit de Kephalos pour dispenser sa lumiere • . Face aux traits dont Phaethon le frappe, le 5 Gange noir blanchit • ; et, des la premiere griffure de l'astre, le cόne fugitif des tenebres recule, dechire par ses rayons : le char humide de rosee deverse sur les cultures au matin l'aiguail printanier • . Et c'est le combat. Phaethon, patre flamboyant des annees au flux infini, arrete la course de ses chevaux 10 nourris de feu, quand il entend retentir pres de lui le bruit d'Ares au casque flamboyant ; et ίΙ appelle l'armee au combat par le presage de sa flamme, en dardant un trait brύlant couleur de rose Sur la terre, Zeus Pluvieux repand du haut du ciel la pluie insolite d'une rosee sanglante, premiere annonciatrice du massacre 15 des lndiens • ; et la libation meurtriere de cette belli­ queuse ondee empourpre la poussiere noire a la surface alteree du sol indien. Le fer fraichement fourbi brille du meme eclat que les rayons du Soleil • . Des que paraissent les phalanges des lndiens, 20 l'arrogant Deriade les dispose pour la bataille, puis il exhorte ses troupes en rugissant ces mots d'un gosier imperieux : � Au combat, mes sujets ! Ayez confiance en notre • .



ΑΙΟΝΥΣΙΑΚΩΝ ΚΖ

•λρτι δι λυcn1rόνοιο τινcιCαμCνη 1rτcρόν -vmιou Δντολ&ηι ώ&&c Ιύpcιι 1rολcμητόιcοι Ήώι, ιcaί Kc+β).ou λ&1rc λcιcτpcι σU.αα+όpcι. Βο).λόιωνοι δ« Δντιwόρν •cΜιοντι μ«).cιι λcuιccι&νcτο Γcίyyηι · 5 ιccιί +uycίι Δρτιχcίρο.ιcτοι lxcitcτo ιcώνοι l»μ&χληι οχιtόμcνοι +cι«ccnnν · Δή δpocNpoίo δι δί+ρου δρβριοι cUιp&νficnν iλούοcaτο ιccιρm)ι iCραcιιι. Κaί ιcλόνοι �ν. •cώlwν δι 1rupιτpc+Cwν δρόμον t1r1rων Δcνcίων iτ«ων +Αοyόcιι ΔYCCN&pcισc 1rοψήν, 10 yc&τονοι cιcnr.iwν ιcορuhι.όλον •λρcοι ήχώ, ιcaί στpcιτόν cιlχμcίtcιν 1rpoιccιλ'tcτo μcίρτuρ& 1rupcn;, hρμόν Διcοντ&tων f;οδόcν β«).ος. 'Αμ+ί δι ycι&n cιtμcιλCηι &Cνον δμCρον .ι,..· tιcμcίδοι ύ«τιοι Ζ.Uι ούpcινόhν ιccιτ«xcuc, +όνοu 1rpωτcίyycλoν 'Ινδών · 1 5 ιcaί +ονιcιιι λιCcίδccrcnν Μιcιλ&οu νι+cτοiο δ&+ιcι ιcucινCηι iputcι&νcτo νώτcι ιcον&ηι 1νδfίtου δcι1rcδοιο. Νcοσμήιcτοu δι cnδήpou Ήcλ&οu σU.cίy&t• βολcr.iι Δντ&ρpο1rοι cιtyλη. •cιινομCνcιι δι +ciλcιyycιι i1rί ιcλόνον hλ&CNY 1νδων 20 Αηριcίδηι 6-ιrcρcηrλοι, mοτρύνων δι μcιχητcίι μuβον Δ1rc&λητήροι Δνήρuycν Δνhρcώνοι · e< Αμώ«ι iμο&, μcίρνσ.σt., 11'«1Ι'οι8ότcι ήβcίδ& ν&ιcn. 5 δμlχλης ι 11 7 ctοιρινjjσιν ιι : -νοίσιν ι 11 lλοuσαιτο ι : lλo.Jcτo Graefe 11 8 πuριτρcφίων ι��< ut uid. Graefe : πuριστρ- ιp 11 11 πuρσώ ιιpc et ιιmι : σιραώ ue\ αuρσώ ι 11 13 αιtμαιλίης Graefe : -λίω ι 11 18 βολciiς Wakefle\d1 : βίλος ι.

141

CIIANT XXVII

νictoire coutumiere ! Ει ce temeraire qu'on nomme le fils cornu de Thyόne, faites-en l'esclaνe de Deriade, 25 comme lui porteur de cornes Tuez-moi aussi ses Pans d'un fer exterminateur ; ου bien, s'ils sont des dieux et qu'il ne soit pas permis d'entamer \e corps inνu\nerable d'un Pan aνec \e tranchant du fer, ces Pans amis des montagnes deνiendront mes captifs : ils seront dans les rourres les bouνiers de mes troupeaux d'elephants amis 30 des solitudes • . lci non plus, les betes sauνages ne manquent pas : je \eur adjoindrai \es Centaures et \es Pans de Dionysos le montagnard. Α ma fille, je donnerai un essaim de cameriers qui serνiront a sa table lors des festins de Morrheus •. Que \e guerrier de Phrygie qui a suiνi dans son expedition Bacchos \e 35 νineux se baigne dans \e cours du fleuνe indien ; qu'au lieu du Sangarios, ί\ inνoque l' Hydaspe mon pere · ! Que cet autre, qui est νenu d 'Alybe se joindre a Dionysos, connaisse ici la serνitude : puisqu'il a quitte \es eaux argentees de son fleuνe, qu 'il boiνe celles du Gange ού 40 l'or miroite • ! - Arriere, Dionysos ! Fuis la pique de Deriade ! Ici aussi existe un large sans limites • . Allons ! que notre mer a son tour t'accueille apres l'onde de \Άrabie ! Plus νaste est cet abime-ci qui crache son eau sauνage : c'est assez pour engloutir a \a fois \es Satyres 45 et Bacchos et \a troupe des Bassarides • ! lci, point de Neree compatissant ; point de Thetis indienne pour te recueillir : bien que ses flots t'aient jadis donne \'hospitalite, si tu fuis a nouνeau dans son sein, e\le ne ιe sauνera pas, par egard pour mon pere, l' Hydaspe aux eaux grondantes • . Mais, diras-tu, • je porte en moi 5Ο le sang olympien du Cronide *· C'esL \a Terre qui enfanta Ι' έther ou s'inscrit \e chreur des astres : tu peux tirer ton origine du ciel ; c'est ma Terre qui te recouνrira Cronos aussi, \e canniba\e qui faisait fesLin de ses nouνeau-nes, bien qu 'ί\ naquit du Ciel, ruι enseνeli dans les entrai\les de la Glebe • . Je suis \e chef d'une armee • .

-

• .

ΔΙΟΝΊ'ΣΙΑΚΩΝ

ΚΖ

141

Κο.& 8ρσαύν &ν ιccιλίoucn ιccpacrtόρoν utc& θuώνιιι λάτριν Ιοοιφcιιροιο τcλίσσοτc Δηρuιδήοι. 25 Κτcίνcιτί μοι ιcol Πiνcιι lιλcκητήρι cnδήρcιι · ιι δC 8ιοί yιyάcιcn ιccιί ού βίμιι W,ί δcιίεcιι Πcινόι όνοuτήτοιο δίμcιι τμητήρι cnδήρcιι, Πiνcιι bρcασινόμοuι ληUJαομcιι, ίνδο8ι λόχμης ιtν.cι βοuιcολίοντcιι Cρημονόμων iλι+cίντων. 30 Πολλοί βηρcι lcιcn ιcol ινtάδι, τoicn σuνά+ω �ρcιι όμοϋ ιcol Πiνcιι bρcασινόμου Διονύσοu. Κούρn δ' ήμιτίρn βcιλcιμηwόλον � bwάoσw, δcιινuμίνοu Μορρήοι ύwοδρηcrτήρcι τρcιwίtηι. Κcιί τιι όνήρ •ρuyίηβιν δμόατολοι οίΥ01Ι'ι Βό.ιcχtιt 35 1ν&;ου wοτcιμοiο δίμcιι λούcrιιι p.ίβρcκι, όντί δC Σcιyycιρίου ιccιλίαcι wcιτ� Ύδάcmην · ό.λ.λοι όνήρ ΆλύCηβιν δμcιρτήcrcιι Διονύσν ιν8άδι 8ητιύcrcιι, ιcol όρyuρίοu wοτcιμοίο χιύμcιτcι ιccιλλιί+cιι wώτω xρucrcιuyicι Γάyyην. 40 Χά�ιό μοι, Διόνuαι, +uyών δόρυ Δηρuιδηοι · ίατι ιccιί ιν8άδι wόντοι όwιίριτοι. 'Αλλcί βcιλcίσσηι ΆρρcιCίηι μιτcί ιcϋμcι ιcol ήμιτίρη αι διχiσtω · ιύρύτιροι βutόι ο6τοι Cριύyιτcιι &yριον Gδωρ, ιccιί Σcιτύροuι ιcol Βό.ιcχον ιήριcιόι ιστι ιccιλύ+cι& 45 ιccιί mxcι Βcισαcιρίδων. Ού μιίλιχοι ιν8άδι Νη ρcύι, ού θΠιι 1νδfίη1 αι διδίCιτcιι, ούδί αι ιcόλwtιt Cιινοδόιcον μιτcί ιcϋμcι wάλιν +ιύyοντcι αcιώαιι, cιίδομ.iνη βcιρύδοuwον ιμόν wcιτpc;oν Ύδάcmην. 'Αλλ' ίρίιιι · 'Κρονίωνοι Όλύμwιον cιlμcι ιcομί�ω'. 5Ο λtβiρcι Γcιicι λόχιυαι xopcίt ιcιχcιρcιyμίνον άατρων · Ούρcινόβιν yίνοι lαχ•ι · ίμή δί αι Γcιicι ιccιλύ+ιι. Κcιί Κρόνον ώμηcrτήρcι wων 8οινήτορcι wcιίδων Ούρcινόβιν yιycιώτcι ιccιτiιcικι+ι ιcόλwος Άρούρης. r1 τμ1)τijpι Koechly, cl. 13, 481 : 3μ- ι 11 33 ύποδρ'Ι)στijριχ Graefe, cl. 44, 135 : -3μ-ήτηριχ ι 11 36 χιχλέσει ι : -ση prop. Keydell, fort. recte, cl. πιίτω (u. 39) 11 49 fol. 97'' ι.

142

CHANT

XXVII

55

de hardίs pίquίers : je l'emporte sur ce Lycurgue quί ιe mίι en fuίιe, ιοί eι ιes couardes Bacchanιes. Je ne m'emeus pοίnι que ιu soίs ne de Zeus ιombe du cίel : on m'a parle en effeι de l'ίnfortune hymen de ιa Semele quί perίι dans le feu • . Ne me conιe pas l'eclaίr, garςon de noces du Ιίι de Zeus ; ne rappelle nί la ιΗe du Cronίde 60 nί sa cuίsse mAle • ; poinι ne m'emeuvenι les couches de Zeus en gesίne : que de foίs aί-je vu mon epouse en gesίne • ! S'ίl le veuι, que Zeus, ce pere quί ι'enfanιa luί­ m�me, arme pour ιe seconder, ιοί, le mAle, une femelle, ceιιe Aιhena qu'on nomme Vicιoίre, afin que je puίsse 65 arracher des cίmes eι meιιre en sang la t�te de Pallas avec un roc quί dechίrera ses chaίrs - ou avec ma pίque sans peur ! Ει, de mon arc a la bonne corne, je perceraί d'une fleche, en depίι de ses menaces, la cuίsse de Dίonysos, le meneur des Saιyres aux cornes bovίnes, en rίdiculisanι ainsί par ceιιe blessure a la foίs Zeus, 70 Bromίos et Pallas • . Le Βοίιeuχ veuι-ίl apporιer son renforι a ιous deux ? J'aί besoίn d'Hephaίsιos, l'habίle arιίsan, afin qu'il forge pour Deriade aussi des armes aux rίches ciselures. Jamais je ne ιrembleraί devanι un champion femelle : si elle brandίι le paιernel eclair, 75 mοί, je possede l'eau de mon pere1• - Ει ce ιemeraire qu'on nomme le frere de sang de Lyaίos, ceι Aiacos rejeton de Zeus Celeste, je le dep�cherai, apres l'avoir occis, aupres d' Hades, le Zeus Infernal. Ει que Zeus ne s'avίse pas de l'enlever avec ses ailes dans les aίrs ! Nombreux sont les fils du Cronίde quί ont perί, a ce 80 que j 'entends : Dardanos est issu de Zeus et a trepasse ; ίl est morι aussί, Minos, et la couche taurίne de Zeus ne l'a pas preserve. 11 peuι bien legiferer jusque chez Hades : pourquoi les lndίens l'envieraient-ils d'�tre le j uge des dέfunιs? Si bon lui semble, qu'ίl ait la royaute

I . Sur

ce passage,

voir la �otice, p. 1 1 9,

η.

I.

ΔΙΟΝΠΙΑΚΩΝ ΚΖ

142

Εφ& δορι8ρcιcΝοι οτρcιnήι wρόμοι · .ιμ& λυκούιrνοu 55 .....ροι, δι CN διωιcι ιccιί i'ΙΙ"fολίμουι «Νο Βόιcχcιι. Σόν yiνot ού ιcλονCcι ιω Δ&ιwmι · cι1νομόρουι yΔρ σήι Σφiληι flιιcOUOβ wυριCλήτουι 6μcνcιιουι . Μή οτιροιrήν Δyόριυc Δ&όι νυιι+οστόλον ιύνήι, μή ιcι+cιλήν Κρονίωνοι *' lρcNνca μηρόν Μ+nι · 60 ού Δ&όι ώδίνοντοι ίιώ ιcλ«Moucn λοχιicιι · wολλόιcιι ώδινουοcιν iμήν ινόηοβ yuνoiιccι. Σύν croί δ', *'ν Miλn, yΜτηι τcόι cιύτοτόιcοι Ζcύι &ρσ.νι Ιωρήειιcν Δρηyόνa tίjλυν 'λtήνην, ΝUcην flιν ιccιλcoucnν, tνcι wρηώνcιι �cιι 65 Πcιλλόδοι �ω ιcc+cιλήν τcιμmχροi wCτfMf η δορί τολμήcνn · ιccιί ιύιccράων Δwό τόtwν μηρόν Δwaλητήροι Διατιύσω Διονύσου, βουιcιράων Σcιτύρων ήyήτοροι, ούτα.μCνου δί ιccιί Διί ιccιί Βρομu, ιccιί Πcιλλάδ& ιιώμον Δνβψιι. 70 Ει δC αύν Δμ+οτCρο&cn ιcορύοCΝτcιι 'Αμ+ιyυήaι, δcύομcιι Ή+cιιοτοu τ-χνι'ιμονοι, 6+ρcι ιccιί cιύτt; τιύχιcι χcιλιcιύCΝιc wολύτροwcι Δηριcιδήι. Ού τροιώω woτc tίjλυν r,.:. wρόμον . .ι δC nνάσσc& Δοτιροιrήν ycνcτήροι, Ιχω wcιτρW&ον Δδωρ. 75 Κcιί 8ρcισύν, &ν ιccιλCουcnν δμόyνιον cdμcι λucr.ίou, λ1cιιcόν ούρcινίο&ο Δ&όι βλcίοτημcι τοιcήοι Ζηνί ιccιτcιχβονίιιt δcδcιiyμiνον •Αι& w«μ+w. Ούδ« μιν ΔρwΩειw δ&' ή«ροι l'ΙΙ"fό.μοοι Ζιύι · ιccιί wολccιι ΚρcΜδc:ιο &δοuwότcιι ulcιι Διcούω · 80 ΔΔρδcινοι ίιc Δ&όι Ιαιcι ιccιί ώλιτο, ιccι' βά.νι Μίνωι, ούδί μιν ίρρύσcιντο Δ&όι τcιυρώιr&δcι ιύνcιί · .ι δC βιμιστιύι& ιccιί n ·Αι&. τίι +�όνοι 'hιδοίι. λlcιιcόι ιt +8ιμ«νοun &ιc�ιτcιι ; ''Ην δ' ίβιλήσn,

56 cχlwμ.δροuι; ι : -ροu Graefe 11 61 Μησαι F1 : -σc ι 11 67 h&V.ηrijpoς ι• : -ρι ι 11 3ιοWαοu ι• : -σω ι 11 71 αιuτ(j) Koechly : αιUτός ι 11 73 mm Graefe : τδπ ι 11 81 cUρρόσαιντο ι...

1 43

CHA�T

85

ΧΧ\' 1 1

sur les morts eι le scepιre des Enfers • ! Ει les Cyclopes, ces fils de la Terre aux bras si longs qu'ίls frόlenι l 'Olympe, faites-les perir ; mais ne plantez pas la pointe de voιre pique au beau milieu de leur νenιre ou de leur cou : que le lourd airain de voιre ιraiι reste fιche dans leur reil rond • ! Non ! ne faiιes pas perir les 90 Cyclopes souterrains • , car j 'ai aussi besoin d'eux. lnsιalles a la forge en lnde, Brontes me fabriquera une ιrompeιιe donι les sourds grondements feronι auιanι de bruiι que le fracas du ιonnerre, afιn que je sois Zeus sur ιerre, eι Sιeropes me forgera une etincelle nouνelle, 95 rivale de l'eclair, ici meme. Ει je narguerai Zeus dan� les combaιs conιre les Sa ιyres pour lui poindre davan­ ιage le creur, lorsque, νoyanι Deriade tonner eι lancer l'eclair, le Cronide jaloux s'epouνanιera a la pensee que le souverain des lndiens νa brandir la flamme d'un foudre ιard venu •. Pourquoi m'envieraiι-il le droiι d'armer ma main d'un ca rreau de feu pour combaιιre ? 100 Le pere de ma mere, regenι des asιres flamboyants Phaethon, n'esι lui-meme qu'un champion faiι ιοuι enιier de braise. Mais puisque l'auιeur de mes jours dont je porte le sang est un fleuve, c'est aussi aνec des ιraiιs liquides que je Ιuιιerai quand je livrerai une baιaille aquaιique a Dionysos eι que j 'enseνelirai les ιeιes odieuses des Bacchants dans les eaux du fleuve1• 1 05 Ει taillez en pieces d'un fer exterminateur les corps des Telchines abyssaux ; donnez-leur pour ιombeau la mer νoisine en les laissanι aux bons soins de leur pere Poseidon ; puis apporιez a Deriade, comme ιrophees mariιimes de sa νicιoire, les gl.auques harnais de leur char cisele eι leurs cheνaux donι la race saiι courir les 1 10 mers • . Ει, apres aνoir charge de chaines le conci­ ιoyen d'Aιhena qui ignore la materniιe, ce descendant -

· ,

-

-

Ι . Le passage ne se refere pas a la naumachie du ch. X X X I X ; il aurait ete en situation avant le franchissement de l ' llydaspe. Rn fait, il est amene a cette place dans le discours par le jeu rhetorique des associations d'idees : voir la Notice, p. 1 1 9.

ΔΙΟΝτΣΙΑΚΩΝ ΚΖ

85

143

ιcοιρcινίην νcιcύων iχΠω ιcβί cncή'll"rpcι β.pCtρou . Κcι& δολ&χοis μU.cccnnν itr&+cιύoντcιs Όλύμtrοu Γηy.Wcιs Κύιcλωwcιs δλccnro.τc, μή δορδs cιlχμήν ycιaτpt μCan trήtcιντcs 1ι cιύχm, χcιλιcοCcιρέs δC ψcιλ� τροχόcντ& βeλοs τcτορημCνον lcrτω. Μή xloνίou s Κύιcλωwcιs δλCcιοcιτc ιcβί yΔρ iιccίνων δcύομcι& • 1νδcίΜιι δC wcιρήμcνοs icrxcιρctim Βρόντηs μCν βcιρύδουtrον φοί acίλtr&yycι πλCσστι βροντcιίο&s trcιτόyoιcnν Urόιcτutroν, Ο+ρcι ιccν ctην Zcύs χθόν&οs, Στcρόtrηs δC νCην cίντίρροtrον cι&yλην άaτcpotrij τcύtιω ιcβί Μόδι. Κcιι μ&ν iλeytω μcιρνόμινοs Σcιτύροιcnν, tνcι +ρCνcι μiλλον cίμύtn Δηρuίδην ιcτutrcoντcι ιccι& άατρό'ΙΙ'τοντcι δοιccύων tηλήμων Κρονιδηs, trc+oCημCνos δρχcιμον 1νδών δ+&yόνοu +λοyόcντοs cίιcοντuπήρcι ιccρcιuνοϋ. τιs +Ιόνοs, •' trpηcrτήρ& μcιχήμονcι χ•iρcι ιcορUσσω ; Μητρόs ίμήs y.Wτηs, +λοyιρών iw&ήρcινοs δατρων, cιύτόs &λοs •αλtων trυρόc&s trρόμοs. Et δC τοιcήοs cιlμcι +Cρω troτcιμoio, ιccι& ύδcιτόcντ& βιλίμνν μcιρν6.μινοs μό8ον ύyρόν cίνcιατήσω Διονύον, Βόιcχων ixlpci ιcό.ρηνcι pocιis troτcιμoio ιccιλύtrτων. Κcι& βutίων τμήtcιντcs cίλο&ητήρ& cnδήριιι αώμcιτcι τιλχίνων τuμCιύσcιτι yιίτον& trόντcιι, wcιτρ& ΠΟCΝι.δόων& μιμηλότcι, δcι&δcιλcοu δC δι+ροu yλcιuιcΔ λctra.δνcι ιcβί ύyροtrόρων yCνos iwwων νίιcηs trόντ&cι δώρcι ιcομίcnrcιτι Δηρ&eιδή&. Κcι& νcιCτην βcιρύδccηιον cίtrι&ρώδ&νοs Άtήνηs ·

οο

95

ιοο

105

ι ιο

85 μc)Jωαιν Cunaeus : βcλ- ι 11 86 rηycνί«ς Ρ : y-tjYCY- ι 11 ιιlχμ�ν Koechly : -μij ι 11 r7 πήξιινπζ Koechly : πλ�ξ- ι 11 91 Βρδντης Falkenburg• : βροντijς ι 11 93 Στcρδπης Rhodomann : ατcροπijς ι 11 ,.. ciaτcρoπjj Keyde\11 cl. 3, 292 s. : -'"ιν ι 11 iλίyξω ι : tλ(ξω ' Keyde\11, cl. 28, 187 11 fY1 πcφο61)μCνος Graefe : πcφορ"')- ι 11 98 όψιyδνοu Vian, cl. 2, 345, posι όψ!yονον Graere• : όψι- ι 11 φλοyδcντος Falkenburg• : -yίοντος 11 99 χορόσσω F : -σαων ι 11 100 φλοycρώ-. Graefe : φοδcρώ-. ι 11 I� ψl)ξιιντcς ι : πλ�- Graefe • 11 108 fππω-. [ι ex u) ι 11 110 βιιρό&cαμο-. sanum : cf. adn.

144

1 15

120

125

du brύlanι Hiφhaistos, consumez-le de votre torche ardente, lui qu'on nomme f=rechthee : i1 porte en effet en lui le sang ίllustre de l'antίque f= rechthee que jadίs Pallas, la vίerge sans mere rebelle au marίage, a nourri de son seίn, celuί quί fut garde en secret, perpetuelle­ ment veίlle par une lampe ardente. Qu'il reste iι jamaίs enfouί en lnde au fond d'un coffre cίneraίre, comme dans la prison d'une obscure chambre vίrginale vίde • ! ­ Ει ces lestes officίers d u bouclier bondissant, ces experts dans les danses armees d' f=nyalios, ces Corybantes, amenez-les-moi, desarmes. Qu'elle pleure la mort de ses deux fils, Cabeίrό, la Lemnίenne sans voίle ; que, jetant ses tenaίlles, le brύlant Hephaίstos contemple le meurtrίer de sa lίgnee, monte sur le char des Cabίres, Derίade menanι leurs chevaux aux sabots d'aίraίn • . Les enfants de Zeus, c'est mοί quί les tueraί ; maίs je ne refuse poίnt iι Morrheus d'abattre Arίstee, l'enfant de Phoίbos quί chasse le lίevre et mene la chetive abeίlle gourmande de drageons • . Vous donc, avec VOS faux eι vos glaives iι double tranchant, extermίnez les rangs des tendres Bassarides, pendant que le fils cornu du fleuve massacrera le fils iι la haute encornure de Zeus • . Que nul ne tremble iι l a vue d'un capίtaine quί mene une lίonne ou monte la croupe d'une ourse sauvage, nί devant la gueule terrίble de fauves atteles, car quί pourraίt fuίr face iι une panthere ou un Ιίοn quand des elephants marchent au combat? • Aίnsi parle le rοί et les lndiens s'avancent pour la bataίlle, les uns sur le dos d'elephants caparaςonnes de fer, les autres marchant iι leurs cόtes sur des chevaux -

1 30

135

CHANT XXVII

ΔIΟΝΠΙΑΚΩΝ ΚΖ

144

'Jt+aίoτou truρόιντοι βwόcnιορον aι"'om tru...ν +Actoτc, τόν ιcoλCσucnν ΈρcxtCcι · ιccιί yάρ imνou cιlμο +Cpcι wcp(truστoν ΈpcxtCoι , 6ν woτc ιιcιtt; woρhνucή +uvόδφνοι βmpc+c Πολλ.Ωι βμήnιρ, 1 15 λcilριον βyρύmιν wc+uλoyμiνoν aι"'om λύχν\1 · μφwτω 1ν&;ο ιccιcολuμιιCνοι aι"'om ιcίσηι , ώι ιccwoϋ �ο+όcντοι iν lpιcci wορ8cνWνοι. Κcιί τροχολe»Uι δρηcrrη ροι iucnccίplμoιo βοcίηι, tδμονοι Μrήληιcοι iνuολ&οιο χοpcίη ι, 120 δtοτc μοι ΚορύCcιντοι βτcuχcοι. ΌλλuμCνοιι δC &χhδίοιι τcιcCccnνn mιcλcιύcmc KaCcφώ, λημνuίι Ωιcρήδφνοι · βwορρ(+οι δί wupciypην cιίlολόcιι •Η+σιατοι Θίι όλcτήρο ymtληι �μcνον lιtρήcΝιcν ύw. δί+ροιο Κψίρων 125 τ,..,... χολιcοwόδwν i,...Cήτορο Δηρuιδίjο. Κτcίνω μCν Διόt uloι · Άριατοίον δί δομciσσaι ού +8ονCω Μορρίίι, λcιyωCόλον uUo �. ούτιδcινfιι iλοτήρο +ιλοwτόρlοιο μcλίcrσηι. ·vμciι ιών δpcwciνcκcn ιcο& &μ+ιwλήyι μcιχοίρn 1 30 ιcτάνcτc Βcισοοριδων cίwολΩι CΠ'ίχοι , ύ+'ιccρων δC woiδcι Διόt ιccρόcιι wοτομήιοι utόι όλ.Cσ.m. Μή τιι ύwοιrrήσσcιcν ιδών iλοτήρο λccιLνηι fι wρόμον cίyροτCρηι mcι;μcνον ιtύοι 6ριcτοu, μή Ιηρών tuyUιιν βλοοuρόν CΠ'όμcι . nι yόρ βλύtcι 1 35 wόρδcιλιν ήί λCοντο ιcορuσvομCνων iλc+Δντων ; � ·nι +cιιώνου βα.cnλfιοι .,.., ιcλόνον �ιον 1νδοί, οι ιών ύwίρ νώτοιο cnδηρο+όρων iλc+&ντων, οι δί cruνccrτροτόωντο Ιucλλοwόδων ύwίρ twwων. 114 &...tτρcφc Koechly, cl. 13, 174 : 27, 323 : -τραιφc L 11 115 fol. 98• L 11 116 post 1 1 7 trar1sp. Peek1, praeeunte M:ιrι·ellus 11 117 ώς Vian, Peek1 praeeunl.e : χαιί L uide adn. 11 xcνcou L : xcνcί;i Koechly χcίνος Peek1 11 120 όλλuι-ιCνοις (:raefe : -νοuς L 11 121 3ιχ6αι3Lοις Graefe, cl. 14, 1 9-22 : τριχθ- L 11 Και6cιρώ Gr:ιefe : -clρων L 11 126 χτclνω f-Ltv Tiedke7 : χτclνωι-ιcν L 11 128 φιλοπτόρθοιο Falkenburg•, cl. 13, 261 ; 19, 233 : 47, 1:!3 : -πτολcι-ιοιο L 11 129 uι-ιcίς

L1 : -fιι-ι- L.

145

140

145

CHANT XXVII

aux pieds de tempHe. Ει puissante aussi esι l'innombrable armee des fanιassins : les uns portenι des piques, d'auιres des ecus, d'auιres des carquois a couνercle ; ceux-ci brandissenι des faux forgees en bronze, belli­ queux moissonneurs ; ceux-la defilenι en ιenanι des boucliers, des arcs rapides eι des fleches prompιes comme le νeηι • . Ει ils engagenι le combaι en accouranι dans la plaine du cόtέ de l'esιuaire touι proche de l' lndus. - Cependanι, sortanι de la forH aux έpaisses fuιaies, Dionysos le porιe-ιhyrse arme ses ιroupes de boucliers, d'epees eι de rameaux infrangibles Ει, face aux quaιre Vents fils de I'Aurore flamboyanιe, il dispose son armee de Bacchanιs en quaιre diνisions • . La premiere aνoisine les piemonιs aux epaisses forets siιues νers le cours circulaire de I'Ourse, la ού de nom­ breux fleuνes emportenι dans leurs couranιs l'eau ιombee du ciel qui descend des cimes du Caucase • . La deuxieme phalange qu'il forme esι du cόtέ ού, se diri­ geanι νers la parιie occidenιale du pays qu'il enιoure comme d'une couronne, l' lndus a la double embouchure qui erre par les monιagnes laisse serpenιer son cours eι ceinι Paιalene aνec le diademe de ses flots ; c'esι dans la meme region que I'Hydaspe grondanι roule ses eaux ιourbillonnanιes sur son immense ιrajeι • . Ει il range le ιroisieme corps au sud νers le golfe ού s'eιend la mer meridionale aux floιs purpurins1• Ει la quaιrieme armέe νetue de bronze que dispose le Seigneur se ιrouνe au pied des marches du Leνanι d'ού νίeηι le Gange qui baigne des roselieres aνec les crues de ses ondes embaumees • . Α chacune de ces phalanges aux bonnes cnemides, sέparemenι, Dionysos assigne quaιre chefs solidemenι casques • eι il encourage son armέe par ces paroles d'exhorιation : • Bassarides, ici aussi formez νοs chceurs : massacrez • .

1 50

155

160

165

I . Periphrase de�ignanι la mer � rythree (ου mer Rouge).

ΔIΟΝl'ΣΙΑΚΩΝ ΚΖ

140

145

1 50

155

1 58 161 1 59 1 60 162

1 65

145

Κcιl wολύι "ν 1rpuλCων crrpcr.τόι 61rλnοι, ol ιών βιc....Δι, οι δί crΔιcοι +οιΜοντ•ι, ό δί ιcληiδcι +cιρCτρηι • &λλοι &νηCpτe&tw &νήρ χcιλιcήλaτον 6ρwην άμητήρ 1rτολ8μο&Ο, ιca& Ιcrτ,xw &λλοι &.ίρων άcmιδα ιccιl 8οό. τόta ιccιl ήνφόwraι όurτούι. Kcιl μό8ον ιcrrήcraντo 1raρcί crrόμa y•ίτονοι Ίνδού ίι 11'8δίον 1rρο8ωντ•ι. - 'A1r' .ϋδCνδρο&Ο δί λ6χμηι άcm&cn ιca& eι+e8CJCR ιccιl &ppcr.yc8CJCR 'ΙΙ'nήλοιι 8upcrotόpoι Διόνucrοι Μύι ίιc6pucrcN μαχητΔι. Kat 1runipων ΆWμων +λοv•ρiιι &ντn&ΟΥ 1tοϋι τcτpcr.xa τφνοιώνην crrpcr.ηήν ίcrτήcJaτo ΒΔκχων . 1rρώτην ιών βcι8Uδ8Υδρο. 'ΙΙ'αρcί σ+uρcί ιcuιcλΔδοι 'Άριcτοu, "Χ' 'll'oλucnr•pewν 'ΙΙ'οταμών 1r+pηι"νον όλιc«; Kauιcaαίou aιc:O'II'�O&O ΔLL11'8τcι Ιρχnαι ϋδωρ · τήν ίτcρην δί +'λayya cruνήpμocNY, όιπrδιι yαίηι ιωσσaτίηι crr•+cινηδόν ίι ίcnrcp&OY κλίμα wύων δίcrτομοι ού�τοι ιόν ΙΧιον 1νδόι u&σv.,, ιcύμαcnν Qμ+&tωcrroν ί'ΙΙ'ι.οτcψaι Πατcιληνήν, τήν aύτήν 'll'apcί 'll'ctaν, htι 11'8ρψήιc•i 1rορ8μ.; x•uμa 'ΙΙ'cιλLνδίνητον &ya βcιρύδοu'ΙΙ'οι Ύδάcnrηι . ιccιl τριτΔτην ιc6σμηcmι, htι νοτU, 'ΙΙ'αρcί ιc6λ1Ι'f(Ι ιcύμaτ' 'ΙΙ'ορ+ύροντ' ιωαημCρuίι V.ιc•τaL &λμη · ιccιl crrpcr.τ,ήν •uχcιλιcον &νae lcrτησc τ•τΔρτην &ντολίηι ύ'ΙΙ'ό wetaν, 6ι.ν δονcιιcήa &αίνων crrέλλ•ται •ύ6δμοun ιcaτΔρρuτοι Gδacn ΓΔyyηι. κ.ιcρψeνηι δί +'λayyoι ίuιcνήμιδοι ίιcόcπηι τCασσ.ρο.ι •ύ'ΙΙ'ήληιcaι ίιcδσμ8w ήyφονήaι, ιccιl crrpaτόν bτρύνων λaoacr6oν &αχ• +ωνήν · 4( Bac7σcap(&ι, ιccιl &upo xopcύcraτ•, δυαμΜων a. 144 !..&u ι• : !..&ίο uel !ν3οίς ι 11 148 φλοycρ�ς - Ήοίίς susp. ιudwich Keydell iniuria 11 φλοycρ�ς L : τcχίων Peek1 uide adn. 11 151 πcφορημί-.ον Fι>< : -νος ι 11 154 ις om. ι, add. ιι.ι11 1S6 χόμαισιν Falkenburg• : χcιόμ- ι χcόμ- ιudwich 11 πcιταιλήνην ι 11 161 ante \59 transp. Scaliger 11 167 χcιι ι : wν Moser'.

146

170

175

CIIANT XXVII

les tribus barbares de l'ennemi ; croisez vos thyrses avec leurs piques, croisez-les aνec leurs glaives • . Ει qu'au lieu d'etre l'habituel compagnon de la tab\e, mon pipeau devienne pour mes Satyres la trompette qui eveille les combats ; que \e vert feuillage de \a vigne, aux prises avec le fer, triomphe des piques acerees . ; au lieu de rythmer les danses de Dionysos \e Nocturne, que ma flύte entonne sur un nouveau registre l'air d ' E nyό en delaissant les chants de Bromios qui charmaient les creurs apres \es banquets • . Si I 'Hydaspe plie devant moi un genou asservi, s'il n'arme pas derechef contre les Bacchants un flot de nouveau rebelle · , je me montrerai clement : la totalite de son eau glorieuse, grace au jus du pressoir, je la changerai en νίn de I' E vohe en rendant son cours parfume ; et je ceindrai de mes pampres sa berge couνerte d'une foret sauvage pour en faire un vignoble • . Mais si derechef, avec ses eaux protectrices, il vient au secours des l ndiens expirants et de son fils Deriade sous la forme hybride d'un homme pourvu des cornes d'un fleuve, transformez alors en chaussee le courant du fleuνe presomptueux, faites route sans vous mouiller sur ses eaux assoiffees et qu'en foulant d'un pied sec le sable mis a nu de \Ήydaspe tari, \e cheval ne trouve plus que poussiere a racler de son sabot • . S'i\ est vrai que le chef terrifiant des belliqueux lndiens • descend de la race de Phaethon, le maitre de l'ether, et si Phaethon me livre batai\le aνec ses feux pour honorer le fruit cornu des couches de sa fille, c'est le frere de mon Cronide que j'armerai de nouveau pour combattre Phaethon et eteindre ses flammes avec l'eau de la mer1• Moi, j'irai dans l'ile de Thrinacie, ou le flamboyant cocher de l 'ether a ses moutons et ses vaches, et je trainerai malgre elle νers le joug de la -

180

185

-

190

195

I . Sur

ce passage et le sens de πά:λιν, cf. la :'1/otice, p. 130, η. 4.

1 46

ΔΙΟΝΊ"ΣΙΑΚΩΝ ΚΖ

ermνcιτc βάρCcιρcι +Uλcι, ιtcιί lyxccn μίtcιτ• lύρcrouι, μίtcιτ• ιtcιί eι+Hcnn. Κcιί ήlάδοι 6.ντί τρcιn�ηι 1 70 σόλ'ΙΙ'ιye iyρ.κύδοιμοι ιμοίι Σcιτύpοιcn yMcrtw '11'1'Jmt Ιμή · χλσ.ρή δί ιccιτcιιχμά.tοuσv. cnδήρου δούpcιτcι νucήcNιn 6.ιccιχμCνcι +uλλcίι ό'ΙΙ'ώρη 6.ντί δί νuκτcλίοιο χοροατcισίηι Δι.ονύσοu cuiλόι φόι +ΙίΥeοιτο μncίτpcmoν ϋμνον ΈνuοUι, 175 '"fl+ινόοu Βρομιοιο λι'ΙΙ'ών flnδόpmoν ι\χώ. ει μ1ν Ιμοί yόνu δοUλον iηrοκλιwι.ν Ύδcίcnrηι μηδί 'ΙΙ'cίλιν Bcίιtxoιcn 'ΙΙ'cιλ&yιcοτον οtδμcι ιcορύcrσtι, Ισσομcιι •ύcίντητοι, &λον δC οί 6.yλcιόν ϋδωρ χ•ύμcιcn ληνcύοιcnν cι •ϋιον οlνον &μ.L+w, 180 τcύχwν λcιρcί {Μdρcι ιccιί 6.yριόδοι λό+ον ϋληι μιτρώσω nτcίλοι.cn ιccιί 6.μ'ΙΙ'.λό.ντcι τcλCσσw. ει δί 'ΙΙ'cίλιν 'Π'poxoficnν u..eιιccίιtoιcnν 6.ρήe•ι Ίνδοiι κτ.ινομ8νοιcn ιccιί uUι Δηρuιδίίι, 6.νδρο+υήι κ•ρόmcrcιν lxwν 'ΙΙ'οτcιμηίδcι μοΡ+ήν, 185 χ•ϋμcι y•+υρώαcιντ•ι ύnρtιόλου 'ΙΙ'οτcιμοiο ixwcnν /ιCfΜκτοιcnν ό&ύοοcιτ• δι+ιον ϋδωρ, κcιί yuμνii +cιtιβlν 'ΙΙ'cιτάιw cuiχμηρόν Ύδcίcnrην ...�όι ινue .Uι'll"'l'ot n&tύσcω ιcονίην. ει δί 'ΙΙ'ΟλU'ΙΙ'τοίητοι ό.ρ.ιμσ.wwν 'ΙΙ'ρόμοι "Ινδών 190 cιιι.pιου �οι 6.'ΙΙ'όcmορόt mι yΜtληι ιccιί � 'ΙΙ'U ρ{Μσvcιν φο& στήCΝι.ν Cνυώ, ΙυycιτCροι ιc•pόmcrcιν njι ώδiνcι y•pcιίpwν, -yνωτόν φοϋ Κρον{δcιο 'ΙΙ'cίλιν 4hdοντιδι χcίρμu 'ΙΙ'όνnον ύδcιτό.ντcι 'ΙΙ'υρόι σC-στήpcι ιcορύσσw. Ι' ι 'ΙΙ'οίμνcιι 195 θρινcικ&ην a· .,.., νίjcrον iλ•ύσομcιι, ό'ΙΙ"Ιόι ιccιί βό.ι cιthp(oιo 'II'UpcluyCOt ο/ινιοχήοι, •



168 Ιπωι Koechly : Ιπιί L 11 177 χορόσιτη L1 uel L• : -ααοι L (et Ρ'"'?), rort. recte, cl. 23, 231 11 180 �Uθp« [ρ ex λ) L 11 181 fol. 98• L 11 &μπ.Αδcντσι [ιντ p.c.) L 11 18ιι &..3ροφuής L : ταιuρο- Graere• 11 188 χο'W!ην Graefe• : χολώνην L 11 195 θριναιχ(")ν Falkenburg• : -χρ(")ν L.

1 47

200

205

210

215

CHANT XXVII

servitude Lampetie, la fille du Soleil, telle une vierge captive de guerre, afin de l'obliger a plier le genou • . Et qu'Astris s'en aille errer par la montagne en pleurant Deriade devenu mon esclave charge de chaines ; si bon lui semble, qu'elle parte s'exiler au pays des Celtes pour y devenir un arbre et, en compagnie des Heliades, verser a son tour des larmes a flots dans de plaintives rivieres • . HAtez-vous, je vous prie, de blanchir avec le gypse mystique les pommettes du noir visage des lndiens captίfs. Et < amenez-moi leur roi > arrogant, ligote dans un entrelacs de sarments de vίgne ; nouez une peau de faon sur Deriade a la cotte de bronze • ; et que le souverain indien, pliant un genou asservi devant Bromios apres ma victoire, abandonne aux ouragans sa cuirasse pour revHir une plus efficace cuirasse velue ; qu'il chausse son pied du cothurne de pourpre en jetant aux vents ses jambieres d'argent ; qu'apres l'arc meurtrier et les travaux coutumiers de la guerre, il s'initie aux rites de Dionysos avec leurs danses nocturnes, en laissant voltiger pres du pressoir les boucles de sa chevelure barbare • . Puis apportez en trophee de victoire, pres du Tmόlos venteux, des tetes d'ennemis transpercees par le thyrse pour temoigner de mon pouvoir, lorsque, la guerre finie, j 'emmenerai des colonnes sans nombre d ' l ndiens captures apres les combats et qu'aux portes lydiennes, je clouerai les cornes de l'insense Deriade • Ce discours enhardit les creurs. Les Bacchantes s'elancent ; les Silenes entonnent les accents d'un chant belliqueux et les Satyres vociferent, tous les gosiers iι l'unisson. Et, en un meme concert, le roulement du bruyant tambourin produit un mugissement terrifiant, tandis que les joueuses de castagnettes font claquer -

-

220

• .

225

ΔΙΟΝΊ'ΣΙΑΚΩΝ ΚΖ

200

205

1 47

'Hcλ&ou δί Ιύyατρcι, δοριιcτήτην c\τc ιcούρην, λαμ'ΙΙ'cτ&ην l&Cιcoucro.ν m �uycί δούλuι crύρω, δ+ρcι yόνu ιcλίνcw. Καί cίs �ροs Άατρίs ά.λάσtω, μuρομένη βαρύ&σμον lmcίoνa Δηρuιδήα · υ.Ντω, fιν ίΝλΌ, μuανόστιοs cιs χlόνα Κcλτών, δ+ρcι +uτόν ycyαuiα αύν Ήλι.ό&crοι ιcαί αύτή 'II'UM +ιλο8ρίινοunν cmιcλαύσcw ρόβροιs. Σ'ΙΙ'cύοcιτc μ.οι ιcαί ιcύιcλα μcλaρρ{νοιο 'ΙΙ'ροσώ'Ιοu Ι' 1νδών ληι.δ&ων λcuιcα&νcτc μύστιδι yύψιιι. Καί Ιρcιαύν ά.μ'ΙΙ'cλόcντι 'ΙΙ'Cpι'ΙΙ'λcχΝντα ιcορύμCιιι ( ) νcCρίδα χαλιcοχ&τωνι ιcαlci+ατc Δηριαδήι · ιcαί Βρομ{ιιι yόνu δοuλον u'ΙΙ'οιcλ&νων μcτcί ν&ιcην Ίνδόs c\νat pιψ.wν cόν tώρηιcα lu�λaιsr. ιcρc&ασονι λαχνήcντι δq.uas tώρηιcι ιcαλύ'ΙΙ'των, ιcαί 'ΙΙ'όδa 'll'oρ+u�oun 'll'cρur+&ye•ι• ιcοlόρνοιs ά.ρyu�αs ά.Wμοunν ccίs ιcνημiδcιs cάσοαs, ιcαί μcτcί +ο&νια τ�α ιcαί ήlciδos lρyα ιcuδοψοu �ρyuι νuιcτιχόρcuτα δι.δαcrιccαβω Διονύσου, ββρCaρα δινcύων C'ΙΙ'ιλήνuι βόοτρuχα χα&τηs. Δuσμ.cνCων δί ιcό.ρηνa ιcoμ&αcraτc crύμCολα ν&ιcηs Τμώλον CS ήνcμόcντα, 'ΙΙ'C'ΙΙ'αpμm μcίpτupι Ιύpαν • 'ΙΙ'ολλcίs δ• cιc 'ΙΙ'τολέμοιο μcταατήαω ατ&χαs 1νδών tωypίιcras μcτ• &ρηα, 'ΙΙ'αρcί 'll'potrύλαuι δί λuδών 'ΙΙ'ήeω μαινομCνοιο ιccρcίατα Δηριαδfιοs. » •n$ +ciμcνos lciρauνcν. Έ'ΙΙ'cpρώοντο δί Βcίιcχαι, Σιληνοί &• ά.λcίλ�ον ά.ρηι+&ληs �os ήxous ιcαί Σcίτuροι ιccλcίδηααν όμο+βόyyων ά.'ΙΙ'ό λαιμών. Καί τu'll'cίνou ιccλcίδοντοs όμόlροοs ICpcμcν ήχώ +ριιcαλcον μύιcημα, +ιλοιcροτcίλων δί yuνaιιcών ........................................................................

210

215

220

225

198 btl L (cf. 34, 166) : δπο Koechly, cl. 15, 31 11 199 ιΕς δρος L : Ιαταιτος prop. Koechly* 11 104 μtλαιρρ(νοιο [λ ex ρ] L 11 206 post uersum lac. stat. Scaliger 11 214 τuπ«νοu L1 uel L6 : τuμπ- LP.

1 48

CHANT XXVII

leurs coups redoubles ιour a tour d'une main, puis de l'auιre • ; eι la syrinx pastorale lance un air phrygien pour enιrainer l'armee. Ει les Saιyres marchenι au combaι : ils οηι blanchi leur corps avec le gypse mysιίque eι, pour jeιer l'effroi, fixe sur leurs joues le ιravesιίssement ιrompeur d'un masque mueι •. Ει, avanι-courriere de l'armee, la flamme mygdonienne se rue vers la m�lee : bondίssanιe, elle resplendiι dans l'air pour porter temoignage du feu qui accoucha Bacchos, ιandis que le vieux Silene, de son fronι cornu, lance de flamboyanιes eιincelles • eι que la Bacchanιe monιagnarde serre sa chevelure denouee a l'aide d'un serpenι en guίse de lien Ει voici qu'un guerrier, lan!,1anι sur l'ennemi un ιigre furieux qu'il foueιte, jeιιe la panique parmi les chars atteles d'une paire d 'elephants · ; eι Marόn le chenu, arme d'un rameau sinueux, meι en pieces avec son sarmenι de vίgne le corps des combaιιanιs indiens. Ει ιous les habiιanιs de l'Olympe prennenι place aux cόιes de Zeus dans son palais accueillanι aux dieux : ίls ιiennenι assemblee pleniere sur leurs sίeges aux riches dorures. Pendanι qu'ils festoienι, Ganymede a l'ample chevelure leur verse le doux necιar qu'ίl puise au craιere. Car, en ce ιemps-la, ce n'etaiι pas l'armee achέenne qui grondaiι conιre Troie, obligeanι Hebe a la belle coίffure a preparer de nouveau, comme auιrefois, les coupes des Bienheureux, parce que l'echanson fils de Trόs se ιenaiι a l'ecarι des l mmorιels de peur d'apprendre les malheurs de sa paιrie • . Devanι l'assemblee, le sage Zeus prend la parole • ; il s'adresse a Apollon, a Hephaisιos eι a Aιhena : • Maiιre de l'axe propheιique de Ρyιhό, lnterprete des dieux, Souverain archer, Dispensaιeur de la lumie­ re, frere de Bacchos, souviens-ιoi du Parnasse eι de ιοn Dionysos : ιu n'as pas oublie l'ephemere Ampelos ; ιu connais aussi la double ιorche mysιique des cimes •

230

235

• .

240

245

250

255

ΔΙΟΝτΣΙΑΚΩΝ ΚΖ

148

χcρσiν laμ.oιCcιίncnν όράοσπο δLιmηrοι ήχώ · ιccιί νομίη •ρύycι � βyCστρcιτοι tcιx• crϋpιye, Κcιί Σότuρο' wτολίμ�ον · ιλcυιccιίνοντο δC yύW μυcrτ,.όλιιι. ιccιί +Ρ�όν cηώρητο •cιpcuιis 230 +cυδομiνου νό8ον •tδοι lι+ωνήτ� •ροαώ1rοu. Κcιί στρcιnήs •ροιcιλcυβοι hιCp(�oucnι κυδοιιιν MuyδcMη μcιρμcιφc &' ίι«ροs ωοιιmι +ΑόC. Βα.ιcχcίην 11'Uρόccπrc&ν cι.cιyycλλoucnι λοχ.ιην . Σ�ηνοU δC ycροντοι β•' cύιc•ρόcκο μcτώ'ΙΙ'ου 235 μcιρμcιρυyή acλόy�cν · όρccrσcιύλ� δC Βόιcχηs � 41Ι'λiιcτοΜn δρόιcων iσ+'yy•τo χcιίτcι,s. Κcιί τ'ι c1r' βντ"ίοΜn μφηνότcι τίyριν φάσσων δί+ρcι &cwτοίησcν όμοtυycων ιλc+όντων · ιccιί 1rολ� ιccιcόpucrτo Μόρων ιλucώδci Ιcιλλt;. 240 ήμφίδων 6p1rηιc' δuιcrχ�ων δφcιs 1νδών μcιρνcιιώνων. - Κcιί 1rόντ•s 6οοι νcιcτήρcι Όλύμ•ου. Ζηνi •cιρcδριόωντ•ι lcrω ι.οa.yμονοι cιύλήι, 1rcιocruδόν ήyορόωντο •ολυχρύσων c1ri tώιcων. τoίcn δC �νuμCνcκc"ν cι.ό ιcρητήροs ό+ύοσων 245 .Uχcιίτηι yλuιcύ wιcτcιp cιιwοχδΘ Γcινυμήδηι. Ού τότ• yάρ Tpώccnν n 'Ax�ucόs ICpcμcν ό.ρηι, ώs 1rόpos 6+ρcι ιcύ.cλλcι 1rόλ'ν μcιιccίρccrcn ιccpάoon •ΗCη ιccιλλ�ρcι, ιccιί ό.8cr.νότων iιcc\s •ίη T�s οίνοχόοι, μή •cιτρίδοι οtτον βιcούσtι. 250 Toίcn αυνcιyρομCνο'ι βyορήαcιτο μητίcτcι Zcύs. lwc•• δ' Ά•όλλων' ιccιί Ή+cιίστιιι ιccιi Άtήνn · «'Ά&ονοι όιι+cιίcκο hηyόpc ιcο(ρcινc ΠutoUs, το&οcrύνηs αιcη•τοϋχc, αcλcια+όρc, aύyyoνc Βόιcχου , μνώcο Πcιρνηcrαοiο ιccιί ύμcτ.ρου Δ�νύαου · 255 ·λμmοι οϋ ac λiληhν c+ήμcpos . otaecι ιccιί cιύτήν βιι+οτ•ρων αιc01riλων δ�uμόονcι μύστ* 1Ι'cύιcην. m «yiατραιτοι; ιιιι : -τον ι 11 128-130 post 236 transp. τiedke' θ loco alienos esse putat Keydell uide adn. 11 234 μcτώποu ιιιι (uel ι111) : προσώποu ι 11 U5 cύ:χ,αι!τηι; [εu p.c.] ι 11 U7 fol. 99' ι.

149

CHANT XXVII

j umelles • . Combats donc pour Lyaios ton frere, en bandant ton arc olympien pour secourir les Bassari­ des • ; honore ton roc du Parnasse, votre commun 260 domaine, ού la Bacchante en ses ebats rythme ses danses de cris en t'unissant dans son chant a Dionysos qu'ignore le sommeil, apres avoir allume une meme flamme delphique en l'honneur de vous deux • . Sou­ viens-toi, glorieux Archer, de ta chere Kyrene tueuse de lion : accorde tes faveurs a la fois au Chasseur 265 (Agreus) et a Dionysos ; en ta qualite de PAtre (Nomios), combats pour la race des Satyres pasteurs • . Conjure la malveillante jalousie d'Hera : crains que la marAtre de Phoibos ne ricane un jour en voyant Dionysos prendre la fuite, elle qui, poursuivant mes amours de son courroux et de sa ja lousie, ne cesse de persecuter 270 mes fils. Je n'ai pas a t'instruire des tribulations de ta mere en couches, lorsque Letό, portant le double fardeau de ses enfants, errait a travers le monde, taraudee par les lancinantes douleurs de la parturition. L'onde du Penee prenait a lors la fuite ; Dirce repoussait alors ta mere ; lui-meme, il se mettait alors a courir, 275 I' Asόpos aux genoux alourdis qui retardaient sa mar­ che, jusqu'a ce qu'enfin Delos vint aider sa penible gesine, jusqu'a ce qu'un vieux palmier au feuillage miserable se fit l'accoucheur de Letό • . - Et toi, fille intrepide qui eut Zeus pour pere et pour mere, Pallas, viens au secours de ton frere qui 280 sera la parure de ta patrie • : protege ton peuple qui accompagne Dionysos ; crains de voir perir les enfants de ta chere Marathon ; honore le rejeton de l'olivier de l'Acte qui te valut une cite ; accorde tes faveurs au vieil Icarios ; car c'est bien a lui que Dionysos fera don 285 de sa vendange aux grappes colorees • . Souviens-toi de Triptoleme et de Keleos, le bon laboureur ; crains -

-

-

ΔIΟΝΠΙΑΚΩΝ ΚΖ

260

265

149

Άλλά ιcσcnyνήτοιο τιού 1rpομβχιtι Λucι&ou, Βcισcnιρίδwν �11'Ucoupos Όλύt-ι'ΙΙ'uι τό&cι τιταJνων · Πcιρνησcrού δC ycρcιιpc τcήν &uνήονcι 1Ι'cτρην, δ11'1Ι'ό8ι ιcwμβtoucrcι χοροιτύ'ΙΙ'οS tcιχι Βcίιcχη, aoL �os mύνoucrcι ιcώ ό.yρύ1Ι'Υf() Διονύσν, Δcλ+ιιcόν �+οτέροιαιν όt-ιόtuyον ό.+cψένη 1rup. Μνώcο σήs, ιcλuτότο&ι, λιοντο+όνοιο Κuρήνηs · δόs χάριν �έροι.cn, ιcώ ΆyρCι ιcώ Διονύσν · ώs Νόμιοs Σcιτύρων νομίων 1rpομβχιtι y.wtληs. •Ηρηs tήλον ό.λcιλιcι βcιρύ+ρονcι, μή 1rοτι �u t-ιητρuιή yιλcίσεw Δι.ωνύcrοιο +υvόντοs, ή τιs έμών μdέ'll'ouacι χόλον ιccιL tήλον ίρώτων cιUν ίμοίs τιιccccroι ιcορύcnκτω οϋ ac &δά&ω t-ιητέροs ύ�τέpηs λόχιον 1rόνον, ήνίιccι 1Ι'cιιδων δίtuycι +όρτον lxouacι 1Ι'ολύ1Ι'λcινοs ήw Λητώ, ιcmpoιs 1Ι'cιιδοyόνοι.cnν ίμcισοομένη τοιcnοίο, δ11'1rότι Πηνcι.οίο +uvcίs pόos, ό11'11'ότι Δίριcη t-ιητέρcι σήν ό.1Ι'έιι1Ι'εν, Μι δρόμον ιlχι ιccιL cιύτόs 'Ααωιrόs βcιρύyοuνοs ό'ΙΙ'Urτιρον txνos ίλίαοων, άαόκι Δήλοs &μυνc μoyocrrόιcos , ιtαόιcι Λητώ ούτιδο.νοis 1Ι'ιτβλοι.cn yέρων t-ιωώαο.το +οϊνι&. Κώ σύ, Δι.όs 1Ι'cιτέροs ιccιL t-ιητέροs ό.τ� ιcούρη, yνωτ., Πcιλλβs, &μυνc τιήs ιcοομήτορι 1Ι'άτpηs · ρύιο aoύs νcιnήρcιs ί+ιcmομένοus Διονύσν, μηδC τιού Μcιρcιlώνοs όλωλότcι τέιcνcι νοήαns · ΆιcταJηs δC yέρcιιρc +ιρC1rτολιν &tον ίλcιίηs · 1 ιcα.Μ δC yέροντι χcιρίtιο · ιcώ ycίρ �ιcιίνν δώαcι 1Ι'ΟιιcιλόCοτρuν Ο)ν Διόνυαοs ό'ΙΙ'ώρην. Μνώιο τjΜ'ΙΙ"fΟλέμοιο ΙCβL ιύcιρότοu Κιλιοίο, ·

270

275

280

285

159 � Graefe : τc ι 11 260 δmτ:δθι Koechly : δmτ:δτc ι 11 χοροιτόπος Peek1 tacite : χορο(τuπος ι 11 269 oG σc Falkenburg• (cf. 27, 319) : 6crσc ι 11 275 βαιρ\ιyοuνος Cunaeus, cl. 13, 220 ; 47, 532 : βοιρ\ι3οuπος ι 11 1'79 χοσμήτορι ι : fort. ο!χήτορι ue\ -.ωμήτορι uide adn. 11 281 νοήσης [pr. α ex τ) ι 11 181 3� ιehrs1 : τι ι 11 184 ποιχιλδ6οτρuν Vian : -uι; ι.

1 50

CHANT XXVII

d'insulter les corbeilles de Metanire, gage de fecondite Car ton cher Bacchos, le Preservateur, le patron du noble raisin • , c'est aussi Zeus en sa fecondite qui l'a porte, lui, le pere, dans sa cuisse gravide, de m�me qu'il t'a portee dans sa t�te pour t'enfanter, toi, une femme. - Allons ! brandis ta pique congenitale qui grandit avec toi ; secoue ta caprine egide, pilote de la bataille, et viens, je t'en prie, au secours des Satyres, car ils portent comme toi une tunique faite d'une peau velue de chevre montagnarde • . Et i l y a aussi le dieu des campagnards, le maitre de la syrinx pastorale, Pan le chevrier, qui reclame ton egide : c'est lui qui jadis, rivalisant avec mon sceptre inviolable, combattit contre les τϊtans lui qui fut le pAtre montagnard de la chevre Amalthee, la nourrice qui me donna son lait • ; protege celuί quί viendra plus tard a la rescousse dans la bataίlle de I' Attique et qui, en massacrant le Mede, sera le defenseur de Marathon chancelante Agite ton egide pour en faire un bouclier devant Lyaios, ton frere a l'egide noire qui defendra ta patrie en boutant dehors le chef beotien Et alors le citoyen d' ι;: leuthό chantera l'hymne de sa delivrance en saluant du cri de l 'evohe le fils de Thyδne, le fidele Trompeur {Apatourios) ; ce sera ensuite au tour d'Athenes de preluder sur le mode phrygien pour celebrer, apres le Bacchos des Marais, le Dionysos d'ι;:leutheres • . - Ο race versatile des Olympiens ! Quel singulier prodige ! L'argienne Hera seconde l'etranger Deriade ; l'attique Athena repudie les phalanges cecropides • ; par fidelite a sa mere, mon Ares, le Thrace, abandonne Bacchos, mon fils, et l'armee thrace qui accompagne Dionysos pour proteger la horde indienne • . Eh bien ! • .

290



295

• ,

300

• .

• .

305

310

-

ΔΙΟΝl'ΣΙΑΚΩΝ ΚΖ

150

μ.η τcιλό.ροuι yονόcντο.ι όnμήηι Μnο.νάρηι · ιccιi yc\ρ όοσσητήροι iριστcι+ύλοu no Βόιcχοu Ζ.ύι yονόcιι ώδiνο. 1Ι'ο.τηρ Ιyιcύμ.ονι μ.ηΡν, tηλuτcρην δ' ιλόχ«UCΝ τι'ιν ώδiνο. ιccιρήνν. 290 Άλλcί τ.ην δονeοuαο. yΜtλιον 4\λιιcο. λόyχην, cιtyιδca δ' cιt8ύcrσoucrcι ιcυCcρνήτcφο.ν mιούι, -y(νcό μ.οι Σο.τύροιcn βοηlόοι, Μη ιccιi ο.ύτοι cιtyόι &ρ.σvινόμοu λο.cήοuι +ofMoucn χι...WΟ.ι . Kcιi t.όι όyρονόμ.ων, νομ.{ηι cnipιyyoι όνάσσwν, 295 cιtyιδοι ύμ.ncρηι lmδcύno.ι ο.tyιCότοι ΠΔν, δι 1rp&ν c\αυλήτοιcnν Ιμ.οiι cncή11'1'poιcnν Ιρίtwν μό.ρνcιτο Τιτήνcσοι, ycιλο.ιcτψροu δC ntήνηι cιtyόι Άμ.cιλhιηι δρccnδρόμ.οι hλno wοφήν · �Μι«ο τόν μ.nόmοβ. βοη8όον Άτtιδι χΔρμ.τι. 300 Μηδο+όνον {Μmιρο. τινcισσομCνου Μο.ρο.8Wνοι. Αιyι& CNio nνο.σσc 11'�ouao. λucUoυ, CNio ιcacnyνήτou μ.U.ο.νο.ίyιδοι, δι cNo 11'4τρην Ι;ύCΝτο.ι Ι&cλάαο.ι Bou:moν ήyφονήο. · κο.& μ.Cλοι lω&cm tωcίyριον άcrτόι Έλ•υlοuι 305 mστόν όνcu'twν Ά1rο.τούριον ulo. θυώνηι · ού μ.ncί δην •ρύyο. ι\u8μ.όν όνο.ιcρούcrουcnν 'Αtηνο.ι λφνο.iον μ.ncί Βόιcχον Έλ•υt.ρίν Διονύcπιt. •n yCνοι όλλοwρόcrcr.λλον Όλύμ11'10Υ · c1 μ.Cyo. 8ο.uμ.ο. · &•ινν Δηρuι.δηι 1Ι'ο.ρίστο.το.ι Άρyολ&ι •Ηρη, 310 Κ•κροwιδο.ι δC +4λο.yyο.ι όνο.ίνnο.ι Άτtιι Άtήνη, μ.ητρ& δC 1rι.cτrcί +Cpιιιν, Ιμ.όν uUo. Βόιcχον ΙΔσσοι κο.& ατρο.τιytν θρήισσο.ν Ι+-cmομCνην Διονύcπιt, �Μιcτο.ι 1νδόν &μιλον lμ.όι θρη{ιcιοι •Αρηι. '1J!Π ό:ΟCJαητΥjρος Ludwich : -ρcς L 11 188 ώ3ϊw.ιι Ludwich : ι':ι3ι-.c L 11 σUριπος Koechly : σ«λπιπος L 11 195 iιμcτίρ'Ι'jς Falkenburg• : �μ- L 11 οιlyιδότος Vian : οιly(δοτος L 11 296 iρ(ζων L : ιiρήyων Cunaeus uide adn. 11 198 δρcσι3ρ6μος Vian : -(3ρομος L 11 199 �uco τδν Maas : �.&ων ι 11 1 1 &ρcιn3ρ6μον Vian : &ρcαι!ρομον ι• (uel ι•) &ρια(­ ιΡ.

181

CIIANT XXVIII

marchenι au combaι en jeιanι sur leur poiιrine une peau de faon en guise de cuirasse • ; eι ιel Saιyre mon­ ιagnard, comme s'il monιaiι un poulain, s'assoiι θ califourchon sur l'echine d'une lionne • . Les lndiens repliquenι par Jeurs clameurs, ιandis que la f1"Uιe de guerre barbare, conducιrice d'armee, reιenιiι pour faire serrer les rangs • . Α grand fracas, les guirlandes affronιenι les casques, eι les cuirasses \es 30 peaux de chevres ; \e ιhyrse rivalise avec Ja Jance ; aux coιhurnes repondenι Jes cnemides, Jeurs semblables. Tous sonι aιιeles au meme joug, les boucliers en rangs serres presses les uns conιre les auιres, fanιassins conιre fanιassins ; sur les ιetes aux hauιes aigreιιes, le casque pelasge heurιe le casque mygdonien • . 35 Ει Ja melee des champions connaiι des forιunes conιraires. Celui-ci, levanι < . . . > , execuιe une ronde bacchique en bondissanι dans \'air, pendanι que ceι auιre ιombe en gemissanι ; I 'un faiι des claqueιιes avec ses pieds, alors qu'un blesse se convulse ; un auιre danse en l'honneur de Lyaios. Tel, lanςanι de sa bouche un 40 cri de guerre, ce\ebre \a pique d'Ares ; ιel auιre, le fesιin de Dionysos. Ει E nyό associe son vacarme a celui des mysιeres de Bromios : elle mele le sang a la libaιion eι allie a la danse le carnage. Les ropιres de l'evohe crepiιenι, eι la ιrompeιιe, conducιrice de la baιaille, claironne pour faire serrer les rangs, a l'unisson du pipeau • . 45 Alors, Je ιοuι premier, Phaleneus, bondissanι d'un pied Jeger, Jance sa javeline droiι sur Deriade. Ει il aιιeinι sa cοιιe de fer infrangible ; mais, malgre son elan, \a pointe funeste, au lieu de toucher la chair, 25

181

ΔIΟΝΥΣΙΑΚΩΝ ΚΗ

25

30

35

νtCριδcιι ώι tώρηιccι ιccιτά. στCρνοιο βcιλούσο& · ιccιL nι δρ.σοινόμων Σcιτύρων, lτc wώλον ιλcιύνwν, ,..oσcn διχcιtομiνοιcnν ύmp f\όχιν φ,.ο λccιLνηι. 1νδοί δ' ά.ντcιλΔλcιtον, ά.ολλί�ων δC ιιcιχητciι βcS.ρCcιpoι �'Y'JCNY ά.yCστρcιτοι cuiλόι iνυοϋι. Στφ,.ια.τcι ιών ιcopύ8ccnνn , iήιcτu'II'C δ' cιLyιδι tώρη& · lyxci 8ύραοι l�c ιccι1 ΙοΔ�οντο ιcοlόpνοιι ά.mτu'ΙΙ'οι ιcνιιιιiδcι. 'Οιιο�uy- δC +οΡίιων στοιχciδcι ά.λλήλncnν i1Ι'ηράδοντο βοcicιι, ιccιί 'ΙΙ'puλccι 'ΙΙ'puλccσσιν, ά.cρcnλό+ιιt δC ιccιρήνcιι Μuyδονίην 'ΙΙ'ήληιccι Πcλcιαyιά.ι ώ8ο 'ΙΙ'ήλη&. Κcι1 ιcλόνοι "ν 'ΙΙ'ροι.ιό.χων iτcpότpowoι · 6ι ιών cΜίρων ) ( ηι, χο λιιcι ιιcτ λ� ιλ ιcxc&ηι Ι e ρc{ ciρcnον · Bcr. 6ι δC 'ΙΙ'cσών στcνciχ�cν · ό δ' iιcpoτciλ�c 'ΙΙ'cδίλf(t, 6ι δC τu'ΙΙ'cίι 4icπrcιιpcν · δ δ' iοιcίpτηcΝ Λucιι.,. •λλλοι ά.'ΙΙ'ό στοιι'των 'ΙΙ'ολφήιον "χον ιβλλων •λρcοι lyxoι Ιιιcλ,..cν, δ δ' cιλcι,..ινην Διονύaοu. Κcι1 τcλcτfi Βροιι&οιο σuνcσμcr.pci-yηcmι Ένuώ · cπroνδfi λύtρον �ιιι&•, +όνον δ' iιccpcισvc xopc{n . Εuιcι δ' icιx• 1-όιrτρcι, ιccιί ήyήτcιρcι ιcuδοφοU λcιόν ά.ολλίtοuσcι auνCιcτu'll'c 1Ι'ηΙC'Ι'ιδι σciλ'll'ιy& •ενtcι 'ΙΙ'ολύ ,..ρWτιστοι, � 'ΙΙ'οδί ιcού+οι δpούcnιι, ά.ντιcι Δηριciδcιο ιccιτηιcόντι�• •cιληνcύι. Κcι1 τύχcν ά.ρρήιcτοιο cnδηpc&oιo χιτώνοι · ούδC τιτcιινοιώνιι χpοόι ί\+cιτο λοίyιοι cι1χιιή, . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . .

40 41 «

42 43

45

.

30 fπci Vian : -cσι L ll lριζc Koechly : iθvσc ι (uel ι"'") Ρ Ιθvσc Graere• (eι ι••?) lθvιc West1 uerbum cruce πotauit Keydell fπcαι θ.:.ρσος &ραισσc satis audacter Peek1, cl. 48. 575 11 34 ful. 100' ι 11 35 ιic(ρων ι : ιicι3ων Graefe• 11 posι u. lac. sιaι. Keydι•ll uide p. 170, n. 2 11 37 1f iχροτ- Scheiπdlerl : 3c χροτ- ι 11 44 pu�ι 41 LΓ311ψ. Vian : 41 aπte 44 dubitaπter traπsp. Koeι·hly• u. 44 ad Ιοι·ιιm ποπ pertinere putaι Keydell 11 41 ή-yiιτcιραι FalkeιJI)urg• : -ηΠjραι L 11 45 δρούσαις Rhodomaππ : ίρύσσαις ι 11 48 τιταιινομίVΙΙ Koeι:hly : -νοv ι .

182 5Ο

55

60

65

70

75

CHANT XXV I I I

devie pour aller se ficher en terre • . Furieux de νoir l'homme atιaquer le colossal Deriade, le νaillanι Corymbasos se porιe a sa rencontre • ; alors qu'il esι en pleine action, il lui sectionne la gorge par le milieu d'un coup d'epee eι lui fauche le chef ; ιeιe ιranchee, Phaleneus ιombe decapite sur le sol, baignanι dans son sang • . Autour de lui se livre une melee tumultueuse. Dexiochos faiι de son bronze une balafre a Phlogios au-dessus de l'intervalle entre les sourcils, en lui assenanι sur le hauι du fronι un coup qui fend en deux le casque • . L'autre, pris de peur, recule un peu, pied a pied, eι va se cacher sous le vasιe ecu en peau de boeuf de son frere : lorsque Teucros lan�aiι ses fleches contre la race de Dardanos, c'esι ainsi que son demi-frere Ajax l'accueillaiι derriere son bouclier a sept peaux de boeufs en abritanι ce frere eι compagnon d'armes sous le pavois paιernel * . Corymbasos, degai­ nanι aussitόι son glaive, ιranche de sa lame le col de Dexiochos • . Ει viιe, pour couvrir le cadavre encore palpitanι, accourι, aiguillonne par la fureur, Clytios, capitaine des fantassins • . lmpetueusement, semant l'epouvante, il lance son javelot contre Je superbe Deriade ; mais Hera detourne Ja pique du champion, car elle hait Clytios eι Dionysos le pourfendeur des Indiens. Cependant le veloce guerrier ne manque pas sa cible • : transper�anι l'enorme gosier d'un monstre redoutable, il abat l'un des elephants aux pattes rigides de Deriade. Ει, sous le coup de la douleur, la bete colossale, qui etait attelee a droite, ebranle le char entier avec sa noire encolure ; et, secouant la levre sinueuse qui prolonge sa face, elle tire sur les courroies, baignees de son sang, qui l'attachent au joug. Mais le cornac se glisse avec son epee sous le joug aux multiples clavetιes et tranche les brides qui assujettissent la

ΔΙΟΝΠΙΑΚΩΝ ΚΗ



55

59 61 62

60 63

65

70

75

1 82

cιλλcί wo.pcιiιacrcι wcίyη χlονί· λυσοcιλcοι δC Δηριcίδην όάλdρον ιwcιfσσοντcι νοήσcιι cιλιcήcιι ιιcίχησ. ΚορύμCcισοι, �μ.Cνοu δC λcιφόν όwηλοίησ. μccrcιιτcιτον &ορι τύ+cιι, ιcβ& ιcc+cιλιlιν ήμησ. · δcιitoμiνou S. ιccιρήνοu cιίμοCcι+'tι όιcό.ρηνοι ιwι χβονί wiwτc 4hληνcύι. 'Αμ+ί δC oL μό8οι lιρτο wολύ8pοοι . 'λιcρότcιτον δC Δqίοχοι .).οyίοιο μccr6+puoν cεUCN χcιλι«;, wλήtcιι &ιcρcι μCτωιrcι &χcι�οιώνηι τρυ+cιλάηι. λύτcίρ & τcιρCήcrcιι, &λιyον yόνu yοuνόι όμcίCιιηι, μηιccδcινfί ιccιccίλuwτo ιccιcnyνήτοιο βοcίn, Δcιρδcινίηι &τc Τcϋιcρον όurτcuτηρcι ycνCιληι cιι αcίιcοι ΙwτcιCόcιον ιδeχwτο σύyyονοι λtcιι, wcιτρW cruνcίdλcw όδcλ..όν όcπή& ιccύ8ων. λύτίιccι δ' ιιc ιcoλeoio ΚορύμCcισοι c1op ιpύσσcιι cιύχCνcι Δctιi»χοιο ιccιτC1Ι'ριίνιtc μcιχcιίρu. Κβ& τcιχύι όcmcιίροντι βορών wcριδeδρομc νcιcf"ίί cΚατρομcινηι Κλuτίοι, wρuλcων wρόμοι · ύ+ιλψu δC ιcρcιι1Ι'Υόι lριwτοίητοι όιcόνnοc Δηριcιδηοι · cιλλcί δόρυ wρομcίχοιο wcιρcιιcλLδόν Ιτρcιwcν •Ηρη, ιcβ& ΚλυτUι- ιcoτcoucrcr. ιcβ& 1νδψνν Διονύcrν. 'Έμwηι δ" ούιc ψμcιρτc τcιχύι wρόμοι · cιλλcί τορήοcιι 8ηρ0ι όμσιμσιcCτοιο wcλώpuw όvt.ρcώνcι δρ8ο1Ι'όδην ιλc+cιντσ ιccιτcιcτcινc Δηρuιδηοι. Κβ& μοycων δδύνncnν 6λην uίνcιtcν όwήνην cιύχCνι ιcucινCff wcριδetιοι ήλίCcιτοι Ιήρ · ιccιί yCνuν cιιlύcrσων cncoλιιljν wροCλήτcι wροαώιrοu a(μοCσ+ίί �uy&ων όYCCNίpcιCN δccηιcί λcwcίδνων. 'λλλcί wολuιcλήιατον ύwό �uyόν &ορι ιccίμψcιι cιϋχcνίων όνCιcοψcν &μό�uyον &λιcόν (μcίντων 49 λuσαιιλiοι; Marcellus : 3ιψιιλiοι; L 11 S4 αι!μοδσtφής [6 ex φ] L 11 6161 ante 60 transp. Cunaeus 11 66 Κλuτ(ος Ludwich11 : Κλότιος L 11 πρu>Jων Falkenburg• : πuλiων L 11 78 ιiνiχοψcν L (cf. 45, 276) : iπί­ Peek1, cl. Π 474 ; Nonn. 39, 3 1 1 .

1 83

80

85

90

95

100

105

CHA:'IlT

XXVI II

nuque au joug commun : un insιanι lui suffiι • ; puis Kelaineus s'en va prendre dans la vasιe creche une auιre bete de hauιe sιaιure pour l'aιιeler • . Ει Clyιios s'enhardiι dans l'espoir d'une vicιoire inopinee • ; il defie le meurtrier de Dexiochos d'une voix deliranιe en deversanι, d'un gosier ouιrecuidanι, ces paroles faιales • : « Halιe, chien ! Ne fuis pas, Corymbasos ! Ει je ι'apprendrai quels manieurs de javelots sonι les compa­ gnons de Lyaios ! Je ι'emmenerai capιif en Phrygie ; ceιιe pique saccagera les villes de l' lnde eι, apres la vicιoire exιerminaιrice des lndiens, je ferai de Deriade l'esclave de Dionysos ; la vierge, sans recevoir de dοι, perdra sa fleur : soumise aux hymenees des Saιyres a la poitrine velue, la jeune Indienne connaitra la fletrissure pres de l'Hermos de Mygdonie • . • Ces paroles meιιent Corymbasos en courroux : le presompιueux Clyιios parle encore quand il lui ιranche le gosier • ; eι sa ιeιe s'en va volιiger en l'air dans un bond faιal, en arrosanι la poussiere d'eclaboussures sanglanιes • . Et il laisse le cadavre, danseur virevolιanι a la renverse • , pour jeιer la panique parmi les Silenes : Corymbasos surpasse ιous les Indiens, il les surpasse ιous en vaillance, sauf Morrheus et le roίl. 11 frappe le piquier Sebes au-dessus du mamelon du sein et pousse sa lance de bronze dans la chair, puis il arrache son arme ensanglanιee eι laisse choir l'homme dans la poussiere epandue • . 11 s'elance alors sur Oinomaos : l'homme fuit avec la promptitude du vent pour se replier, d'un pas anxieux, vers l'armee de Bromios. Α cette vue, il se jeιte par-derriere a sa poursuiιe • eι lui planιe sa pique en plein milieu du dos ; dans son elan, la poinιe courι de part en parι et, sitόt le ventre transperce, ressort pres du nombril. L'autre, embroche par le fer sanglanι, glisse sur-le-champ dans

I . Sur

cette hierarchie, cr. la Notice du ch. XXVI, p.

76.

ΔΙΟΝl"ΣΙΑΚΩΝ

80

85

90

95

ιοο

ι05

ΚΗ

183

ήνίοχοι τe&χυcρyόι · Δw' cύρuCότοιο � +cίτνιιι ύ++ινί1 ,m, άλλον �.:., l�•uC• Κ.λcιιwύι. Kcιi Κλuτίοι 8ρcιαύι lcrιcα U.Uιc�ι �,..(& νUcηι · Δ•Ct.όxou δι +ονηe& ιcΔλίcrcJΔτο 8uιό& +ωνij, λοίyιον ύCριατήρι χίων lwoι Δνt.ρ.ώνι · « Στήlι, ιcύων, μή +-Uy•, ΚορύμCcισ., ιcΔί CN διδcίtw οΣοι Διcοντιστήρ.ι bwάονίι .ιcr, λue&ίou. Ύμίe&ι .ι, •ρuyιην ληUnrομcιι, Uτ•Δ δ' 'Ινδών δn.:.Ο., δόρu τοϋτο, ιcΔL 1νδο+όνον ι-ι-τά. νίιcην Δηριάδην hρόwοντΔ ΔιωνύαcΜο τ.λίασω · wo.ρhνucή δ' Δνόcδνοι ιήν λύCΝw ιcορ.ίην, δqνuμίνη Σe&τύροιο δcιcruατίρνοuι ύ�ίοuι, 1νδή Μuyδονίοιο μιe&'νομίνη crχ.δόν •ερμοu. � ·nι +cιμiνοu ιc-χόλwτο ΚορύμCcιcrοι · ύ+,,..όβοu δC +hπομίνοu Κλuτίοιο δώtρισπ ΔνhρΝνο. · ιccιi ιc-+4λή nwότητο μnόρcnοι c1λμe&n Μο{ρηι, cιtμΔλέn ι\Δtόμ'ΥΥ' w•ριρρc:ι.ίνοucrcι ιcονίην. Kcιi νίιcuν όρχηοτήρc:ι. wΔλ,νδίνητον iόcroe&ι Σιληνούι i+όCησ. ΚορύμCcιαοι, Ιtοχοι 'Ινδών, ιιοχοι ήνορίην ι-ι-τά. ΜοpρίΔ ιccιi βcιcnλήΔ. λ&χμητήν � ΣίCητΔ βcιλ.:W ύwίρ &ντuyΔ �οϋ χόλιc•ον ί:ιhα lyxoι Ισω χροόι, ΔlμΔλίοu δί δούρc:ι.τοι �ιcομίνοιο xuτii ιce&τίCΔλλ• ιcονίu. Ο{� δ' iwόpoucNY ' δ μίν +uyά.ι όιc.λοι Δύρcι&S dι crτρc:ι.nήν Βρομίοιο τdηwότ' χ�•το το.pσc; · ιcΔί μιν ιδών iδίωιcα bwίοτ•ροι, � δ' &ρc:ι. νώτct �τ'ct δόρu w;ιι• · διe&ioaoucnι � P'wD yσοτίροι lιρτ'τόμοιο we&p' όι+ιλόν &ν8ορα e&ιχμή e&ύτά.ρ δ +cκνή.ντι nwe&ριώνοι Δμ+ί cnδήPct ·

79 &rι' [αι ex εu] ι 11 81 Κλuτtος ιudwich11 : Κλότιος ι 11 92 uψιrιδθοu dubit. Vian : uψιμδθοu ι υι uid. όψιμδθοu Ρ uψι-.δοu Koechly alii alia uide adn. 11 98 βαισιλ'ijαι [σι ex &ι uel 3r.οι] ι 11 99 3c Graefe : τc ι 11 100 fol. 100• ι 11 101 χuήj ... χονtη F : χuτη ... χονtη ι 11 106 «ρτιτδμοιο ι : &ντιrιδροιο Koechly.

184

CHANT XXVIII

la poussίere, la face en avanι : l'ombre de la mort lui 1 10 couνre les paupieres • . Ει le monsιrueux champίon n'a nulle cesse dans la m�lee • : a lui seul, il massacre quaιre combaιιanιs solidemenι casques, Tyndarios, Thoόn, Autesiόn et Onίtes. Ει combίen d'auιres cadavres de guerrίers, fraiche­ menι ιues, ne sonι nί tombes face conιre terre nί 1 1 5 etendus a la renνerse sur le sol • ! M�me morts, ils restenι inebranlablemenι campes sur place, ιοuι comme des champίons au combat, paraissanι brandίr une pίque ou bander un arc rapίde ou ιirer une fleche au buι • . Ει ιel νaleureux cadavre, qui jusqu'apres la mort garde le desίr d' ι;;nyό, brave les fils des Destinees : pareil a 120 un guerrier quί manίe sa pίque aνec legereιe, bien que des arcs sans nombre l'aienι perce de fleches depuis la ι�ιe jusqu'au bouι des pίeds, il esι une image d'Ares debouι • . Ει les armees contemplenι d'un reil eιonne ce piquίer defunt qui tienι encore fermemenι sa lance 125 eι ne jeιte point son ecu, ce morι qui tire au javelot, ce porte-bouclίer prίve de νίe. Et νοίcί qu'un Athenίen esι atιeίnι par un fer cruel quί luί fauche la main droiιe d'un coup porte en haut du bras. Le membre, executant la pirouette cadencee d'une danse macabre, ιombe, sitόt secιionne, en compa130 gnie de l'epaule aνec laquelle ίl faiι corps, et ponctue de taches rouges la surface de la poussiere qu'ίl inonde • . Ε ι le blesse v a pour arracher sa longue lance a l a main bondίssante eι reprendre le combat aνec sa javeline qui porιe loίn, eι sa maίn gauche s'appr�te a guerroyer a la place de l'auιre en brandissant l'arme • • quand son 135 adversaίre lui barre \a route, le devance et, d'un nouveau coup, lui tranche de son glaίve \e bras gauche a la racine • . Ει le bras tombe a ιerre : tandίs qu'un jeι de rosee sanglante, giclant au loin, va frapper son •

ΔΙΟΝl'ΣΙΑΚΩΝ ΚΗ

1 10

1 15

1 20

125

130

135

184

wρηνήι cι,mMucτoι hωλισfιιcΝ ιcονιτι . τόν ι. ιccιτcί βλι+cίρων 8cινc&nι+όροι Ιοιc.,cν cίχλύι. Ούa. μό8ιιtν cίmληy• wQwρ wρόμοι · cίλλcί μcιχητcιι τCσσcιρ.ι .Uwήληιc•ι m ιcn(νοντο +cMi,, Τυνδ4ριόt τ• θόων τ• ιccιί λύπσίων ιccιί -ονίnιι. Κcιί wολύι cίρτ&Μιιcτοι Ιην Wιcuι, ού χβονί w(nων wρηνήι, ού δcιw•&c, τncινuσμCνοι ύ1mοι cίνήρ · cίλλcί Ιcινών cίτ(νc&ιcτοι hr.στηf4no Υ-"11• μcιρνcιμΜ, wρομβχιιι wcινομο(ιοι, ώι δόρυ wβλλwν, ώι τcινύwν 8οcί τόicι ιccιί ώι βσ.οι άι cncowόν Ιλιcwν. Κcιί wιcuι cίλιcήnι wοβάιw μncί wότμον Ένuώ νήμcιτcι Μοφάwν IC'ήcrcιτo, δούρcιn ιcοί+ιι .tιc.λοι cι{χμό�οντ,, woλucm•,Mων cίwό τόtwν ό ιc•+cιλiίι β.λί8σσι 'll'flrcιρμiνoι άι wόδcιι 6ιcροuι, "Αρ.οι bρ8όν 6ycιλμcι · ιccιί cιLχμητήρcι 8cινόντcι δμμcιcn ΙcιμCcιλίοunν ιtηήcrcιντο μcιχητcιι, lyxoι m ιcρcιτίοντcι ιccιί ού /Κ+cιντcι βοβην, wιcρόν cίιcοντιcrτiιρcι ιccιί 61I'YOOY cίcnnδιώτην. κcιι τ'ι •λtηνc&Lοιο τυχών δαcnrλήτι cnδήριιι &&,τ•ρήν ήμησc, βρcιχLονοι 6ιcρον cίρόCcιι · "- ι. ιcuCιcJτήcrcιocι +όνου βητό.ρμcm wcιλμι; ήριwcν cίρτιΜιιcτοι, όμήλιιc' crύμwλοιcοι Wιιιιι, &cινtcί δuιστ�οucrcι ιccιτό.ρρυτcι νώτcι ιcmηι. KcιL νύ ιccν cίλλομίνηι τcινcιόν δόρυ χnρόι Ιρύcrσcιι lyxά nιλιCόλιιι wcιλ,νό.yρnον •txcν ινuώ, ιccιί λcιιή wτολίμ,�• δορuοcrόοι cίντ(τuwοι χ•(ρ · cίλλό. μιν cίνnιcQ•υβοι cίνό.ρcnοι Ι+8cισπ cίνήρ, ιccιί λcιιήν wρο8ίλuμνον lιμοιCάδι τύ+- μcιχcι(ρn. Κcιί wcιλό.μη χ8ονί wiwπν, cίιc�wν ι. +cm1cι cι[μcιλίηι lρρcιιwν iιcηCόλοι δλιcοι Ιίροηι

108 mωλlα&ηαc LΨ1 : -λ6σ6- LP 11 109 lαxmcv Koechly : Ισδεσcv L 11 1 1 1 tνι χπlνοντο F1 : hιχτ- L 11 113 πολ\ις L : Πuλος Koechly 11 118 μcτό: (μ ex π uel πο] L.

185

CHA�T XXVIII

meurtrier en l'arrosant d'eclaboussures ecarlates, la malheureuse main bondit sur le sol et culbute sur 140 elle-meme en de furieuses convulsions, empourpree de sang ; elle crispe ses doigts recroquevilles sur la terre qu'elle saisit dans l'etau crochu de sa poigne, comme si elle etreignait de nouveau le baudrier de l'ecu • . Et l'homme dit en versant de belliqueuses larmes • : « Que n 'ai-je encore un autre bras pour que j 'accom145 plisse avec une triple main un exploit digne de Tritogenie ; neanmoins, meme apres la perte de mes bras, je donnerai la chasse a mon adversaire. De ma vaillance, je garde encore ce reste : je veux qu'on celebre la dexterite sans pareille des Atheniens qui, meme amputes de leurs mains, savent accomplir des prouesses avec leurs seules jambes • . • 150 Α ces mots, il se jette sur les champions hors ligne avec la vitesse du vent, livrant combat sans arme a son meurtrier : tous a la ronde restent stupefaits a ce spectacle Et, autour du champion tronque, les ennemis font cercle, en masse : lui, seul face aux glaives 155 implacables, s'expose aux coups redoubles du fer venus de partout. Et, a la fιn, il tombe sur le sol, image d' Ares prefιgurant Cynegire, son futur compatriote • . Ce n'est pas alors seulement dans la foule des fantassins qu'on perit : le carnage sevit aussi parmi les 1 60 caνaliers. De tout cόte on s'affronte en se portant la mort, caνalier conLre cavalier : l'un frappe de sa pique dans le dos l'ennemi qui fuiL devant lui ; l'autre touche a la poitrine l'adνersaire qui s'aνance et, sitόt tue, il le faiL choir de cheνal dans la poussiere Et tel 165 coursier, atteint d'une fleche au-dessus du flanc, jette sur le sol son cavalier desarςonne tout comme Pegase au vol rapide, ce riνal des brises νoyageuses, precipita • .

• .

• ,

ΔΙΟΝτΣΙΑΚΩΝ ΚΗ

140

145

150

155

160

1 65

185

woρ+upecιιs λιCβδccπnν, ύw•ρ δcιwiδοιο S. δaλή c\λμacnν Δύτοιcύλurτοt iwβλλcτο μcιινομίνη χnρ cιψβτι +οινιχβcίαcι · ιcβί βyιcύλβ δcίιcτuλβ ycaίtι cύwβλό.ιuιt σ+ήιcWCΝ ιιiσν ΥΔι&+ώννΧ' δcσιιν, οtβ wcρισ+ίyyoUCJβ wβλιν τcλο.μώνβ βοcίηs. Κβί τινβ μu8ον lcιwcν βρήιΔ δcίιιpuβ λc'Cwν · «·Αλλην clc:Nτι x•ipβ λιλcιίομcιι, δ+pβ τcλiσοω τριχkδίcιιs wβλόμτιcnν mόCιΔ τριτοycνcίηs . lμwηs ιcώ μcτά. x•ipβt όνcίρcnον 6νδρcι &ι.:.ιω. Τοuτό μαι ήνορiηs Ιτι λcί+Δνον, 6+ρcι τιs dη •�xos ΆtηνΔίων wcριδi&ιον, 6ττι ιcβί Δύτοis wοσοίν βρurτcύουc1ι δcιitομiνων wβλΔμόων. » ·ns βwών wρομβχο�ιν iwiδpΔμCY dιccλot Δlipcιιs, ύcη.ι.ίνην όcnδηρον iwcντύνων όλcτήρι · οι δi μιν ό8ρήαβντcs ΜόμCcον c\λλοs iw' 6λλν. ΚΔί wρόμον ήμιτiλccrτον �ιcuιcλώοcιντο μΔχητcιί βιι+ιλψίs · ό S. μοUνοs ό+cιδiι δiιcτο ι&ΔΧΔLΡtι wληyήν όλλΟ'IfρόαΔλλον βμοιCΔίοιο αιδήροu. Κβί μόyιs cιs χlόνβ wίwτcν · Ιην δi τιs •Aρcos cιιcών ό+ιyόνfιι νuτήρι +uλΔααομένη Kuνcy-'fιιtι. Ού τότc μοUνοs &μιλοs iτiμνcτο wctόs όδίτηs, όλλά. ιcώ ίwnήcααιν Ιην +όνοs · lcrτιxc δ' 6λλοs &λλιιι wότμον 6yων · iλΔτήρ δ' iλΔτήpβ ιcιχήαcιs, � wροτcρω +cύyοντΔ μcτQ+ρcνΔ δοuρί δβ(ων, � αχcδόν όντιόωντβ ιcβτά. crτcpνoιo τuχήαβς, ίwwόβcν όρτιδcίιιcτον ό"ΙΓCcrτu+Cλι&• ιcονίtι . Κβί τιs ύw•ρ λΔwβρην β.Cολημiνοs ίwwos όurτc(ι cιs wiδον ήιcόντιtcν όwόααuτον ήνιοχiιΔ, otos όcρcnwότητοs όλήμονι αύνδρομοs ΔliPtι

14S τριχ6«3(σιις Graefe : -3Lης L 11 148 οιuτοϊς Graefe : οιuτοl ι 11 1S7 φuλοισσομiνη Cunaeus : -μt..ω ι 1 Kuνcγc!p Falkenburg• : γcνcτijρι L Μοιροιθώwς Cunaeus 11 161 προτίρω ι : -p Falkenburg 11 φcόγοντοι L : -οντι Koechly uide adn. 11 166 fol. 101' ι.

1 86

170

175

180

185

190

CHANT XXVIII

Bellerophon, tandis qu'il s'elevait dans les airs •. Un autre combattant, dans sa panique, glisse du dos de sa monture : basculant autour de la panse chevaline, il tombe verticalement iι terre tout en demeurant attache, suspendu aux flancs de la Mte ; sa tete roule et ballotte sur le sol, tandis que ses pieds restent sur l'echine du cheval * . E t les puissants Cyclopes, auxiliaires de Zeus, font cercle autour des combattants1• Contre le peuple des tenebres, Argilipos (l' E blouissant) flamboie en levant un lumineux brandon. Et il a pour arme un foudre terrestre au dard de flamme quand il guerroie avec ses torches ; et les lndiens au visage brιile tremblent d'epouvante devant son feu qui imite les celestes carreaux • . Et c'est un guerrier de feu qui combat : sur les tetes des ennemis, les etincelles de son foudre enfante par la terre decochent leurs fleches • . Et le Cyclope triomphe de plus de lances et de glaives qu'on ne peut dire en dardant ses traits brύlants et son aiguillon de braise avec son brandon qui lui tient lieu d'arc • ; et l'on ne peut dire combien d' lndiens, les uns apres les autres, il consume iι l'aide de sa torche sagittaire. Ce n'est pas un seul Salmoneus - humilie par son foudre contrefait ! -, ce n'est pas un seul ennemi des dieux qu'il occit ; ce n'est pas une seule έvadne qui pleure sur un Capanee reduit en cendres • . Et Steropes (le Fulgurant) guerroie en brandissant une fulguration imitatrice, en maniant une lueur qui rivalise avec les eclairs celestes, scintillation intermittente, fille du brasier de I'Occident, germe ne du feu sicilien et de son ardente fournaise • . Et il porte une chape pareille iι un nuage : dans un mouvement alternatif, il occulte, puis decouvre iι nouveau la lueur qu'elle recele, iι l'imitation du feu du ciel, car l'eclair aussi a un eclat qui surgit et se derobe tour iι tour • . J . C'esι seulemenι chez Nonnos que les Cyclopes combaιιenι au cόte de Dionysos avec des foudres et des eclairs. Au contraίre,

ΔΙΟΝl'ΣΙΑΚΩΝ ΚΗ

170

1 75

186

Πήyααοι ώιcuwUηι όWCCNtαcιτo ιι.λλcρο+όντην. •λλλοι &ριwτcΚητοι δλισfηρών όwό νώτων 6ρ8ιοι ι...ιηι διcί yαστaροι .ιι χ8όνcι mwnιν ιcύμCaχοι &cπήρucτο we&ρήοροι, όιι+' δC ycιln ιcρiτcι βcιλών &ιcύλιοσe, λ,..:ηι wόδcιι cιι /Κιχ'ν twwou. Kcιl βρuιροί Κύιcλιιηrcι iιcuιcλώσο.ντο μcιχητciι, Ζηνόι lιοcrσητήρcι. "Οιιιχλήcντ' δC λ� 'Αρyιλ,wοι CNλciY\tc +cρcιuyacι δcιλόν όc(ρων. Kcιl χ8ονUιι ιccιcόρucrτo wυριyλώχ'νι ιccρcιuνf; μcιρνcS.μcνοι δcr.iδco.n ιccιl Ιτρcμον cιι"Ιοwcι 1νδοι ούρcιν'-ιι wρηcπήρ' τdηwότcι όντ{τuwον .Uρ. Kcιl wuρόc's wρόμοs � · iw' όντι.Cίων δC ιccιρήνοιs yηy.Woι cm'νβίίρcι notcύoνro ιccρcιuνoU. Kcιl μcλLcιs ν&ιcηn ιccιί lcm.τcι +'crvcινcι Κύιcλw+, σcLων hρμό βiλcμνcι ιccι1 Δtβcιλόcσσcιν όιcωιcήν, δcιλόν lxwν ι.... τόtcι . ιccιί c\cmcτoν c\λλον ι.· Ιλλν 'Ινδόν lκcrrcuτήpι ιccιτa+λcycν όνiρcι wu�. Ούχ 1νcι Σcιλμωνηcι (νόβιιt δ' 4ίλcytc ιccρcιυνν), ούχ Ινcι μοUνον lwc+νc 8nιιι'χον · ού μ{cι μούνη Εύciδνη cncνcixιt• μcιρcιινομiνου Κcιwcινήοs. Kcιl Στcρόmιι ιccιcόρucno cNλcιs μφηλόν ΙλLσσwν, ΔthpLcιιs cncpowiίcn �ρwν όνήρροιrον cdyλην, σCcοτόν lxwν όμciρυyιιcι, τό wcρ τiιccν Έcmcρ{η +λόt, cmaρμcι wupόs Σιιccλοiο ιccιl cd8cmos icrxcιρcώνos. Κcιί νc�n crιcawcιs ctxcν δμ.οUον, &νδόμuχον δi ιcρύwτc ιccιl Α+ όνitηνc cNλcιs &δυμciονι wcιλι&4ίί, +iπcοι ούρcινίcκο +iρων τύwον • όcrτcpowή ycip iρχομiνην +cύyoucrcιν lx•' wcιλ,νciyρcτον cιίyλην. •

180

185

1 90

169 !ππc(ης ι• : !mtήιι.ς ι 11 171 tχuλιααι ι : -ιαι 1\eydel\ 11 174 &ιλόν ι• (ut uid.) Ρ : &ιλλόν ιpaι 11 176 μ.αιρν«μcνος Graefe : -αιμ.iνοuς ι 11 179 χcραιuνοu Cunaeus : χσιρ-Ι)νοu (ex 1 78) ι 11 181 βίλιμ.ναι Cunaeus : λί1tαι3ναι (ex 29, 204) ι 11 184 οόχ Ιναι Falkenburg• : αιόχίναι ι 11 parentheseos signa posuit Vian 11 3' fιλιryει ι : πρήνιει Keydell• uide adn. 11 187 Σπρδπης Rhodomann : απροπijς ι 11 188 &ντιρροπον Keydell1 : im-nmoν ι iντLχτuπον Falkenburg• 11 194 tρχομ.ίνην L : -νη

Μ.

187

195

200

205

210

215

220

CHANT X X V I I I

Et Brontes {le Tonnant) guerroie en martelant une metopee grondante, en dechainant un vacarme aussi fort que le fracas du tonnerre 1 ; et, grace aux gouttes insolites d'une pluίe nee de la terre, ίΙ repand par ciel serein une ephemere ondee factice : avec ses simula­ cres de nuages, ίΙ est un faux Zeus depourvu de nuees • . Puis i l delaisse l e bruit artificiel de ce semblant de tonnerre et guerroie avec son fer sicilien pour massacrer l'ennemi. Et il fait tournoyer son marteau bien haut au-dessus de l'epaule, frappant avec ce fer les tetes d'une masse d'adversaires : il tape a la ronde sur leurs rangs tenebreux comme il a coutume de taper sur l'enclume qu'il martele dans le vacarme de l'Etna • . Et, apres avoir rompu le piton d'une guette a la large assise, ίΙ court sus a Deriade avec cette pique de pierre ; et, de toute la force de son bras, il lance l'enorme bloc contre le roi a peau noire qui est occupe a combattre : l'arme rocheuse atteint sa poitrine velue • . L'homme, iνre sous le choc du formidable pave pareil a une meule, en a tout le torse ecrase • . L' Hydaspe ecarte la mort de son fils blesse ; mais lui, malgre sa bravoure, vaincu par ce coup, lache de ses mains invincibles sa lance impetueuse, uη bronze long de vingt coudees, et jette son bouclier a terre, le bras honteux • ; et, le souffle defaillant, sous le trait marmoreen qui lui meurtrit le mamelon du sein, il tombe dans le vide, face en avant, du haut de son char • , tel un sapin, colossal par son envergure et sa taille, qui, dans sa chute, recouvre un immense espace sur la vaste glebe • . Autour de

se\on Philosιr., Ap. Tyane, 2, 33, des sages indiens resistenι victorieusemenι a Heracles l' έgyptien eι ίι Dionysos a \'aide de jets de flamme eι de coups de tonnerre. I . Pour Brontes, cf. 14, 59; 27, 91 . La comparaison entre \e bruit du tonnerre eι le chant se retrouve en I , 300, 440 ; 38, 201 ; 39, 58.

ΔΙΟΝΠΙΑΚΩΝ ΚΗ

187

Kal βρόντηι rrολφ&tι μCλοι ιccλαδaνόν βράσσων, βροντοίcκι wcιτΔycκcn χcιιηι όντUcτuwον "ιχώ · ιcal e.ινn ι\ο.8Δμ&yy& χcιμcιιy.Wοι ν+τοίο wοιητόν wpoxCwν μινuώριον cιΣιριον ιi&ιρ μφηλcιiι vι+Δ&cnn νό8οι wtλcν όννC+cλοι Ζ.ύι . 200 Βροντήι δ' Ιαοτύwοu τιχνήμονcι δοϋwον ΙΔσvcιι clι +όνον όντιCίιιηι Σιιccλ. ιcιιcόρucrτο cnδήρtιι. Kal δονWν ι\ο.ιcπήρcι μcτcίρa&ον ύ+όtcν 'ιιιιηι δucrμMwν �ρcισn ιccφήcιτcι wuιcνό cnδήρν τύrrι δ' Ιmcrτρο+Δδην tο+cρόι cmxcιι, otcί wιρ a1cί 205 λtτνcιίιιι wcιτΔyιιι ψρήλcιτον &ιcμονcι τύwτων. Kal cncowιήι wρηWνcι τcινuιcρήmδοι όρβtcιι ίyχιϊ wιτρήcντι ιccιτnρcχι Δηριcιδήοι · ιcal wcιλβμu wcρίμcτρον ό+c&δeι wcτρον ιβλλων &ντcι ιcορuσσοιώνοιο μcλcιρρίνοu βcιcnλήοι 210 στήι.cι λcιχνίιcντcι χcιρcιδρcιiu βό.λcν alxμiί. λύτcίρ ό τοσοcιτ'ν μdύιιηι μuλοc&δe& wέτρν crrέρνον δλον βcCΔρητο. 4Ννον δ' ήμuνcν ΎδΔcπrηι wcιι.δΟι lcMi βληlέντοι • ό δι Ιρcιcrύι, Ιλιcιί ιcβμνιιηι, όιccιμ.Δτων δόρυ βοUρον IWν όwCCJCίcrσ.τo χιιρών, 215 χΔλιcιον ι(ιcocnwηxu, wέδcιι δ' lρρι+ι βοιίην c:dδομCνο.&ι wcιλβμucn • ιcal όδρcιwι &σιμcι τ&τcιίνιιηι, μcιρμcιρέu yλωχiνι τιτuμι.Wνοι &ντuycι μcιtcΜϊ, "ιιρό8ιν wpοιcΔρηνοι άw' "ιλ&Ccίτοu wέcrc δί+ροu, ώι ιλΔτη wιρίμcτpοι ύwέρλψι, � τι wισouacι 220 δcmιτον ιύριιηι wιρ&δeδρομι ιcόλwον όρούρηι. 195



195 Βρδντης F1 : βροντijς ι 11 199 νιφά.3cσσι ι Ρ : λι6ά.3- ι"Ρ•1 11 100132 post 237 transpos. Marcellus 11 103 πvχν&: Graefe : πιχρ« ι 1 1 104 πcp om. ι, add. s.l. 11 105 &χμον« ιι : &χτονοι ι 11 urι πcτρ�cντι Graefe : πωτ-IJcνn ι 11 109 χορuσσομfνοιο [cν p.c.] ι 11 213 θροισUς ι : βροι3Uς Falkenburg" perperam 11 219 � τc Graefe : � 3C ι.

1 88

CHANT XXVIII

lui, feroces, < .. . accourent > 8 flots pour combattre Enfin (?} > les Indiens le portent sur son char1 : ils < craignent que l'affreux Cyclope, dans sa fougue, ne saisisse de nouveau un autre haut piton de la montagne et ne tue leur roi avec cet Apre projectile. 11 egale en effet par sa taille le gigantesque Polypheme • ; et, au milieu du front du terrible champion, luit l'eclat circulaire de l'unique pupille de son visage ; et, apeures par le regard du terrible Cyclope, les Indiens 8 peau noire sont saisis d'etonnement et d'effroi, car ils croient que, descendue du ciel, la lune de I'Oiympe se leve sur la face du Cyclope fils de la Terre, brillant en son plein et lanc.;ant des eclairs pour porter assistance a Lyaios • . Cependant Zeus le Pere, quand ίΙ voit le Cyclope l'imi­ ter dans le combat, eclate de rire du hauι des nuees . : voici que de terrestres nuages tombe une ondee insolite que la terre rec.;oit en son sein pour la premiere fois ; ίΙ pleut maintenant sur elle, alors que nulle rosee ne ruisselle sur la voute seche et denudee de l'air altere ! Ει Trachios (Je Rocailleux} guerroie. Avec lui marche son frere : de son bras escarpe brandissant un bouclier grand comme une montagne, � latreus (le Sapinier} qui touche les nues tient un sapin gigantesque, arbre devenu pique, avec lequel ίΙ pourfend les t�tes enne­ mies • . Euryalos (Largemer) guerroie. Apres avoir coupe de la m�lee un fort bataillon qu'il chasse de la plaine jusqu'a la mer, il enferme dans un golfe poissonneux ...

225

230

235

240

I . J'edite et je traduis le texte conformement a l'hypothese presentee dans la Notice, p. 171- 172

ΔΙΟΝΊ"ΣΙΑΚΩΝ ΚΗ

1 88

221 'Αμ+& δί μιν δcισwλήτcι 221 a "11'poxu8Cνrcs ιι &ρccι 221 b ιι &ρμcιτcι ιcού+ισcιν 'Ινδοί, δcιδιότcι Κύιcλωιrcι δuοcιδecι, μή 1'LYL p&"//"fi ύ+&τcνή "ΙΙ'cίλ&ν &λλον ίλών "ΙΙ'pηWνcι ιcολώνηι τρηχcιλ-., βcιcnλήcι ιccιτcιιcτcίνcιc βcλCμνcιι, 225 μήιcοι lχων ισόμnρον lι.ρcnλψυ Πολυ+ήμοu. KoJ βλοcruροϋ "ΙΙ'pομβχοιο ιώσν acλβy&t• μcτώ"ΙΙ'fιι μcιρμο.puyη τpoxόccrocι μονοyλήνοιο "ΙΙ'ροαώιrοu · ιcoJ βλοcruροϋ Κύιcλωιrοι ύ"ΙΙ'0"11'1'ήσοcοντ ι όιrωιrήν βcιμCcιλέcιι δcδόνηντο +όCCιJ ιcucινόχροcι 1νδο&, 230 ούρcινόhν δοιcέοντcι Όλuμ"ΙΙ'uίt δττ& Σcλήνη Γηycνέοι Κύιcλωιrοι iνcιντέλλοuσcι "ΙΙ'ροαώιrfιl "ΙΙ'ληcn+cιήι ήcrτpcι"11'1'c, "'l'ρoa.cnrίtouσcι Λucι&ou. Zcύs S. "ΙΙ'cιτήρ, Κύιcλωιrοι ίδών μ&μημcι ιcuδοψοϋ, ύ+&νc+fιι iyέλcιcnNY, δτι χ8ον&ων νc+cλβων 235 δcχννμένη Cένον όμCρον i"ΙΙ'cιρήτοu δuί ιcόλ"ΙΙ'οu ν&+cτο ιών τότc ya.icι, χuτfιν δ' ούιc clxcν lέρσην δCροχcι νώτcι +έρων yuμνούμcνcι διψιοι βήρ. Κcι& Τρcιχ&οι ιccιcόpucrτo ιcα.cnyνήτcιι δ' &μcι βcι&νων, ήλι.Cβτcιι "ΙΙ'cιλβμn δονέων σάκοι lσον ιρ&"ΙΙ'ΥU , 240 ύ+ινc+fιι ίλβτην "ΙΙ'cρψήιccτον clxcν Έλcιτρcύι, lvx•i δcνδρήcντι ιccιρήcιτcι δήιcι τCμνων. Εύρύcιλοι ιccιcόpucrτo · &cιτμήicιι S. ιcuδοψοϋ lιc "ΙΙ'Cδίοu +cύyοντcι "ΙΙ'Ολύν crτpcιτόν cixpι βcιλcίασηι, ιcόλ"ΙΙ'ΟΥ ls ιχβuόcντcι "ΙΙ'Cρ&ιcλcίων crτίxcιt 1νδών, ......................................... .

•. . • . . . . . •. . • . . . .

••.....•.....••...........••.

•••••••••••••••••••••••••••••••••••.••



221 sic disposuit Vian (uide p. 172) : ιiμφ! 3& μιν &ιcmλ�τcς � &ρμαι-rιι χοόφιαιιν !ν3ο( LP προχuθ&νr� � &ρηιι (sic) supra 3ιιcmλ. � &ρμ. L•ψιι alii alia tentauerunt 11 113 χολώνηι; Rhodomann : -νην L 11 116 acλdtyιζc L1 : -ιαc L 11 131 ινιzmλλοuσιι L : btιιν- Castiglioni1 11 προαώπ ; mais celui-ci comprend que la ιrajecιoire vise son reil ; d'une inclinaison, il eviιe le coup de la fleche qui vole vers lui, le Cyclope a la hauιe sιaιure. Puis i1 ebranle une cime eι lance conιre Phlogios ce rude projecιile ; mais l'auιre fuiι pour se placer pres du char de Deriade aux cornes bovines eι, en se ιenanι la, il eviιe de peu le ιraίι marmoreen qui ιraverse les airs •. Courrouce de voir Phlogios lui echapper, Halimedes ouvre ιοuι grand son funeste

ΔΙΟΝΊ'ΣΙΑΚΩΝ ΚΗ

189

διό wόντου, όρβιον είιcοοi1Π1χυ δι' ϋδcιτοι δ.ορ ίλ&οσων. Kcιi. δολ'Χ� βουwλήy' τα.μών Qλ,yεiτονcι wέτρην pi+cν έw' Δντ.,C&οια,ν · ό.τυμCεύτο'ο � wολλοi διχtcιδiηι ένόηcrcιν cίλ.,Cρέιcτου λiνcι Μοiρηι, •Αρε& ιcυμcιτόεντ' ιccιi. όιcρ�' βελέμνfι». Έν w•δUιι δ' cίλcιλητόι · όρινομiνn� � Βcίιcχcι'ι Πρυμνεύι εϋδιοι /ιλhν, &τε wρυμνcιiοι Δήτηι pυόμενοι wλωτήρcι crυν'wwεύοντcι ΙυCλλωι · ιccιi. crτρcιτ'iί wολύιυιcτοι έ'ΙΙ'ήλυhν, οtοι ίιccίνε' νηucri. τ'νcιcrcroμένncr' ycιληνcιiοι Πολυ&ύιcηι, εύνήcrcιι βcιρύ ιcuμcι βυελλοτόιcαιο βcιλcίcrcrηι. Τοiι &μcι crύyyoνoι Ο.λλοι Δρ�εύων Άλψήδηι ήλ.,ccίτο'ι μελέ� wέλωρ βcιιcχεύετο Κύκλωψ, ιccιi. δηίουι έ+όCηcrι · +υλcισcrομCνου � wpocrώ1rou ιcυιcλcίδοι όμ+cιλόεντcι wρoicrxcινc νώτcι βοεiηι. Kcιi μ'ν ίδών •λοyiοι ιcτcιμένων τψήοροι 1νδών τό&ον έόν ιcύιcλωcrε, ιccιi. ήνεμόεν βέλοι Ιλιcων μεcrcrο+cινή wτερόεντ' βcιλεϊν ήμελλε βελέμνfι» ( ) ό.λλcί ητυcrιcομένοu» μcιβWν ό.ντώ-ι"ον όρμήν δόχμwι έcrcrυμένοw βολήν Δλέε'νεν όιcrτcMi Κύκλωψ ύψ,ιccίρηνοι. Ό � wρηώνcι τ'νcίcrcrων piwτε ιccιτci •λoy(ou ιcρcινcιόν βέλοι · cιύτciρ ό +εύyων O.pμcιcr' βουιcερά.ο'ο wcιρ&crτcιτο Δηρ,cιδήοι, ιccιi. μόy'ι ήερό+ο,τον Δλεύcιτο μcίρμcιρον cιίχμήν, ιcε� μένων. Κοτέων � wερί •λoyiow +υvόντοι λοiyιον Δνhρεώνcι &cιwτύ&cιι 'Αλ,μήδηι

245 δυαμΜcιι νίιcηcmι Διcοντο+όρου

250

255

260

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

265

270

251-156 a poeta posterius equidem composil,os, sed recιe pusι υ . 250 inserιos esse puιaι Vian : ad locum non perιinere cen�ent eι Lransponere alio Lentauerunt edd. muiLi 11 154 στρσιτιjj Graere : -ι� L 11 156 ΕUνήσσις (σις p.c.] L 11 258 μελέεσσι raere : βελ- ι 11 259 3'1)ίοuς L : Βfιοuς L1 11 φuλσισσομίνοu L (cr. 37, '2Ί7 : 42. 133) : -6μeνος Graere•, cl. '2Ί, 306 11 261 Φλογίος Keydell : Φλ6γιος L 11 τιμφρος ι 11 263 post u . lac. staι. Koechly.

1 90

275

280

285

290

295

CHANT X X V I I I

gosier e t tue douze guerriers d'un seul mugissement de sa voix, en poussant un cri furieux au grondement homicide • . De leurs clameurs, les Cyclopes font retentir l'Olympe, tant sont terribles leurs langues. Ει alors les danseurs d'f;nyό, les Corybantes du Dicte, entrent dans la melee • . Voici Damneus (le Dompteur) qui, en guerroyant, dompte des tribus ennemies • ; puis Okythoos (le Veloce) qui, de ses pieds rapides, met en deroute les combat­ tants : combien d'entre eux il tue d'une mort brutale ! 11 terrasse l'un de sa lance au corps a corps, un autre a distance avec sa javeline, un troisieme d'un coup de son terrible glaive • . Cet autre, qui deguerpit loin devant lui • , fuyant aussi promptement qu'un souffle, i1 le rejoint, furieux, en jouant de ses genoux prestes comme le vent. Car, a la course, il est en tout point pareil a Iphiclos qui savait aller si vite qu 'il effleurait a peine la surface interdite a la marche d'une mer unie ou cheminait dans les airs au-dessus des epis en posant le pied sur l'extremite de leurs barbes sans la faire bouger ni ployer • : tel est Okythoos avec ses pίeds de tempete. - Cependant, dans la melee, Mimas {le Mime) livre un combat fait de virevoltes cadencees ; et il jette la deroute chez l'ennemi en effectuant des moulinets avec son epee pour rythmer sa danse et en executant d'un pied expert un sinistre ballet en armes • . C'est ainsi que jadis, pour faire grand bruit aux oreilles de Cronos, Pyrrhichos frappait son bouclier de son epee sur l'Ida et entonnait les accents belliqueux d'un chant fallacieux afin de dissimuler l'enfance secrete de Zeus qui grandissait de jour en jour • : ce sont les bonds d'une pareille danse en armes que mime Mίmas a la

ΔΙΟΝΊ"ΣΙΑΚΩΝ ΚΗ

275

280

285

290

295

1 90

δίtδcκa +'η'aι 1n+w μιήι μuιcήματι +wνηι, λυσvολάιι wροχίων Δλιcrήνορcι βόμCον Cωηι. Κuιcλώmιw δ' Δλaλητόι hcoμcιpόoyηcmι 'Ολύμwιιι yλώσvcι&ι cηωρδaλ'tJcn. Κcιί l»ρχηατήρcι Ένuοϋι, Δucτa.io& ΚορύCcιντcι i1Νστpaτόωντο ιcυδο&ιιν. Δcιμνcύι ιών wτολφ&tcν βνcίρcncι +ϋλa δcιμό.tων · wocnri δ' iλa+pcmρown δ&cwτο(ηn μαχητάι Ώιcύιοοι · wολκι ι. ιcaτ8ιcτaνcν δti& 1rότιuιι, τόν ιών Μ στaδιu δcιμάcnιι δορι, τόν ι. Ιkλίιινν τηλψνήι, Ιτcρον ι. τaμών δcιcmλήτι μaxcιίPtJ. ·Αλλον m wροΝοντa, wc+υΥμίνον dιccλον οϋpaιι, λuσvήαι iιc(xηCN wοδήνcμα yούνατa wάλλων, ιtι δρόμον 1+ικλιιι waνομο(&οι, 6ι τιι i1Νιyων ταρcrβ .οδών ψτοιο ιcaτίyPa+cν lιcpa yaλήνηι, ιccιί σταχύων i+ύwcpι. μcτάρcnον dxc wορc(ην, βνhρUcων στάτον 6ιcρον βιccιμda wocnriν δδιύων · Ώιcύιοοι wίλc τοiοι βcλλόwοι. - Έν � ιcuδοψοiι cίλιwόδην lcrτηcrc Μ&μαι cGρutμoν iνuώ · ιccιί στpaτόν mcΚηn, χοροιτύwον c1ορ iλ(σσων, cncαρ8μόν lχων βyίλaστον iνόwλιον tδμονι τ�, οlον 6τc Kpoν(o&cnν h' oGcιcn δούwον iycίρων Πύρριχοι 1δaίo&cn crάιcοι tι+Ησοιν βράσσων +wδοιιΜιι βλάλσtc μίλοι μcνcδήιον fιχοϋι, Ζηνόι U..οιcλίwτων waλινautίοι lyιcf"l+oν fιCην · τοiον lχων μφηλόν iνόwλιον V.μa χορcίηι χaλιcοχ(των iλίλ�c Μ&μαι βνφώ&a λόyχην. Τεsτ. 278 (ποσσl 3' iλαιcpροτtροισι) Μ . Syncelli epit.aphium, 4 (Α. Μ. Schneider, Λrch. Λn:. 1944/45, 78). 'n7 &ιμ«ςω" Koechly : 3ιώχω" L uerbo 3ιώχω" seruaLo, lac. posL 277 suspicaή possis uide p. 161, n. 2 11 283 πο3ή'ΙΙCμαι [αι ex ε) L 11 'lJr7 locus suspectus 11 &-.θcρlχω" L : χαιρπό" \ιπίρ Lloyd-Jones ιbβιριχο" prop. Vian 11 αταιτό" L : π«.το" (post β«το") Ludwich1 11 bρο" L : 15yμο" Peek1 11 290 χοροιτόπο" Vian : χοροlτuπο" L 11 192 rn' Koechly : uπ' L 11 Ζ96 &λμαι L1 : &ρμαι L.

191

300

305

310

315

320

325

CHANT XXV I I I

cotte d e bronze, lorsqu'il fait tournoyer e n l'air sa lance • . Puis ίΙ tranche des tetes d'ennemis, guerriere moisson de fer, avec sa hache pourfendeuse d' lndiens et son glaive a double tranchant : ce sont les premices conquises sur l'adversaire qu'il presente a Bacchos en le prenant a temoin ; au lieu du sacrifice du breuf et de l'offrande habituelle du νίη, c'est une libation de sang qu'il verse en l'honneur de Dionysos • . ldaios (le Voyant) a u regard perc;ant plonge dans la sarabande d' f: nyό, belliqueux danseur dessinant mille figures d'un pas tourbillonnant, irresistible, tant ίΙ est taraude par la fureur de massacrer les lndiens dans la melee • . E t Melisseus (l'Abeille) met en deroute tout un tenebreux bataillon : rien ne trouble son audace et il justifie son nom en imitant l'abeille qui part en guerre avec son terrible aiguillon • . Et, tourbillonnant sans arret d'un pied expert, Acmόn (l'Enclume) au casque ondoyant vient rejoindre Okythoos dans sa course • : il combat, aussi resistant que l'enclume qu'on martele, et brandit son bouclier de Corybante au milieu duquel Zeus avait souvent dormi dans la montagne en sa prime enfance • . Et Zeus n'avait alors pour derneure qu'une petite grotte ou la fame11se chevre sacree le nourrissait du lait de sa mamelle illegitime : elle laissait jaillir un inhabituel lait de sagesse, tandis que les boucliers, dans le bondisse­ ment de la danse, retentissaient du meme vacarme qui avait cache la naissance du dieu, heurtes en plein milieu de leur dos par un fer virevoltant • . Et, comme Melisseus, le rapide Courete, l'attaque, Morrheus lance sur lui un roc, mais le manque • . 11 le manque, car il est impossible qu'une pierre puisse tuer les Corybantes qui perrnirent a Rhea d'habiller la pierre mensongere qu'elle mit sur la table de Cronos au lieu de lui donner le Cronide • . Ils convergent alors et s'attellenι a une Ιuιιe commune, les danseurs de l'odieux Ares • . Cernant son

191

ΔIΟΝl'ΣΙΑΚΩΝ ΚΗ

300

305

310

315

320

325

Τiμνwν a• ixtpcί ιcβρηνcι, cnδήρccι λήιcι χόρμηι , 1νδο+όνοιι mλ.cιcccrcn ιccιί lψ+&wλήy& μcιχcιίρτι, δuσμΜων �TLTcι&YC βcιλύcncι μcίpτuρ& Βcίιcχtιιι 4ντί βυηwολίηι βο«ηι ιccιί ifίιμονοι otνou λοιCfιν cιίμcιτό.crcrcιν �w&αήνδων Διονύσν. ·οιu+cιfιι a· 1δcιίοι �δύοcιτο ιcώμον "ΕνυοUι, όρχηcπήρ wτολcμcκο wολύτροwον tχνοι iλLασων, lcrxcτoι 1νδο+όνcκο μό8ου δcδονημiνοι οίατρcιι. Κcιί �o+cρftν στίχcι wicnιν 4wwτcΚηcN Μcλι.σοcύι, tcίρσοι IXwν άδόνητον · �wωνυμίην δί +uλcίσσwν +ικιcτά. ιcορυσσομCνη ι μφήσcιτο ιcίντρcι μcλίσvηι. Κcιί wοδΟι 4στcι8Cοι ιcuιcλούμ.νοι iδμον& τcιpcn;, σUνδρομοι "Οιculόfιι ιcορu8cι&όλοι tίwν "λιcμων μcίρνcιτο a· 4στu+Cλ&ιcτοι δ.τc cr+υΡίιλcιτοι &ιcμων, 4cmί&. ιcout'�wν ΚορυCcιντιδcι, τήι m μiσσν wολλcίιc&ι ϋwνον tcιucν � oύρccn νηwLcιχοι Ζcύι. Κcιί Δ&όι οlιcοι Ιην όλίyον cmcoι, lνtca ι ιccίνη caiC t.ρft yλcιyόcντ& νό8ν μcι&ώοο.το μ�fίί, Cciνoν 4ναCλύ�ουοcι σο+ον yλcίyοι, c�τc βοcίη ιcλc+&τόιcο&ι wcιτcίyoun σcιιcccmcίλον ICpcμcν ήχώ, τuwτοιώνη μCσcι νώτcι ιcυCιστητήρ& σ&δήρcιι. Κcιί βο.λ&ΟU Κοupίjτοι 4ιcοντurτήρcι τ&τcιίνων μcίρμcιpον 4ντ&wόροιο Μcλ&σeΝοι tίμCροτc Μορρcύι. "ΗμCροτcν · ού yά.ρ lo&ιc« λίβcιι ΚορύCcιντcιι όλcσσcιι, lnι χcίριν 4σιcήσcισcι λίlον +cuδήμονcι 'Ρcίη lιντίδοτον Κpονίδcιο Κρόνου wcιpCtηιcc τpcιwc�tι · Ξυνfιν a· cιι Ιν ίόντcι όμ.ό�uyον ctxoν Μώ "λρcοι όρχηστήρcι 4τcpwcoς · 4μ+ί δί δί+ρcιι •

300 fol. 102• ι 11 303, 3&.§, 307 charιa perforaιa, nunc Cνuo(uς, οτ[ατρω, φuλιία{σων tantum leguntur in ι 11 306 ιΧνcπτο(ησc Graefe, cl. 48, 31 : Cν- ι 11 307 ιΧ3δνητο" Rhodomann : ιi3(νητον ι 11 311 τijς Rhodomann : �ς ι 11 31.. iχc(νη (sic) ι�"" uι uid. : ix- eι ix- Ρ 11 319 β«λιοiί Vian : -(ou ι 11 311 λ(θ Falkenburg� : μδθω ι μuλcιι ιudwich.

1 92

CHANT X X V I I I

char, ils ceinturent Deriade dans l a couronne d e leurs ecus, tout en frappant sur leurs armes ; ils livrent bataille en cadence et encerclent le rempart des Indiens en dansant la ronde des boucliers • . Le vacarme qui 330 emplit l'air monte jusqu'au palais de Zeus, et le bruit des coups echanges de part et d'autre fait trembler les Saisons au pied rapide • .

ΔΙΟΝΠΙΑΚΩΝ ΚΗ

Αηριόδην στι+ο.νηδόν iμ.ιτρώσaντο βοcUιιι mx•cι 1Ν1Ι'λήy�ι . ιν .ϋ� δC ιcυ&ιιu; miρyoν iιcuιcλώcrο.ντο �cιιcίφσι χορ.Uιιι . 'Ηχή δ• ή•�τοι &νίδραιmι άι Αι.όι cιύλΔι, 330 ιccιί ιcτύ'ΙΙ'ον &μ.+οτίρων i'ΙΙ'•δ.ιδιον .ιi'ΙΙ'ο&ι •ορcιι.

328

πόρyο" L : 3(φρο" Graefe •.

1 92

CΗΛΝΤ ΧΧΙΧ Etxoaτ� 3' Μτιιι πολtμ.ων &:ποχ&:�ιτιιι •Apηc;, οlά: πιρ ιtc; γά:μ.ον &λλον bτ:ιιγομ.tνηc; Kvθcpciηc;.

NOTICE

Le ch. ΧΧΙΧ mene θ son terme \a journee de bataille qui a com­ • cιι..t. mence au debut du ch. XXVII. On assiste, comme au chant precedent, a une alternance de succes et de reνers : deux offensiνes indiennes (ν. 1-14, 256-263) interrompent temporairement \es attaques νictorieuses des Bacchants. Mais, comme au ch. XXVIII, le lecteur est moins sensible a ces retournements de situation qu'a la multiplicite des episodes. Jusqu'au ν. 290, le poete continue θ les juxtaposer sans chercher a les inserer dans une trame narratiνe continue. Α \a premiere contre-offensiνe indienne (ν. 1 - 1 4) fait suite sans transition le recit des aνentures d'Hymenaios (ν. 1 5- 1 78 = 164 νers). Par sa longueur comme par les themes qu'il comporte, l'episode correspond a la Corymbasie du ch. XXV I I I ( 1 45 νers). Apres quoi, on retrouνe une enumeration d'exploits accomplis par diνers al\ies de Dionysos : Aristee (ν. 1 79-192 = 14 νers), les Cabires de Samothrace (ν. 1 93-214 = 22 νers), les Corybantes (ν. 2 1 5-224 = 10 νers), les Bacchantes (ν. 225-281 = 57 νers) et l'armee entiere (ν.282-290 = 9 νers). Comme au ch. XXV I I I , ces mor­ ceaux, disposes paratactiquement, sont des tableaux descriptifs plus que des recits. Neanmoins, le long deνe\oppement consacre aux Bacchantes est con�u selon \e meme schema que l'aristie d'Hymenaios, puisque les Bacchanιes, apres une offensiνe νictorieuse (ν. 225-255), sonι blessees par les lndiens (ν. 256-263), c_,.ιιι.

1 96

CIIANT X X I X

puis gueries par Dionysos (ν. 264-275) aνant d e repartir a J'assaut (ν. 276-281)1• L'aνant-dernier morceau (ν. 291-322 == 32 νers) se singularise par deux traits. Alors que J'action se situait jusqu'ici sur un champ de bataille imprecis, aux dimensions νariables selon les episodes, on decouνre soudain une reference au gue de l'Hydaspe (ν. 291 ) et le mouνement des troupes est eνoque aνec un apparent realisme, puisqu'elles se scindent et se dirigent les unes νers le fleuνe et les autres νers la plaine. Parallelement interνiennent des precisions temporelles qui faisaient defaut jusqu'ici : \a debacle indienne se produit θ midi (ν. 299-301) et \e soir tombe au ν. 323, interrompant ainsi \a bataille conformement a la conνention epique. Ces reperes spatiaux et temporels sont purement artificiels1. Leur seule utilite est de ramener \'action dans son cadre traditionnel et de la conduire jusqu'a la pause nocturne que Nonnos met a profit pour inserer l'excursus final, l'apale Areos ou •Ares dupe • (ν. 323381 == 59 νers). Les ν. 291 -322 serνent donc a c\ore \'ensemble constitue par \es ch. XXVII-XXIX. l\s ont aussi pour fonction de donner une certaine coherence au chant grace a un artifice deja employe au chant precedent. Comme on l'a νu, l'Indien Phlogios, present au debut de \a Corymbasie (28, 56), reparait comme adνersaire des Cyclopes dans \a seconde partie du chant (28, 261 -272). De meme, au ch. Χ Χ Ι Χ , Melaneus, l'archer indien q u i atteint Hymenaios de sa fleche (ν. 49-77), est d'abord blesse par sa propre νictime a la fin de l'episode, a peu pres νers \e milieu du chant (ν. 1 65-166), puis tue de la main de Pan au cours de la derniere phase de la bataille pour punition de son crime (ν. 313-318). Le destin de Melaneus sous-tend

1 . Les developpements concernant Hymenaios et les Bacchan­ tes constituent en fait des triptyques de forme Α Β Α' : les deux parties medianes (blessures, puis guerison des blesses) rorment un tout. Ί. cr. ci-dessous ρ. '216, '218.

NOτJCE

197

tout le chant et lui confere une coherence au moins apparente. Les procedes de composition qu Όη decele dans les ch. XXV I I I et Χ Χ Ι Χ de m�me que leurs similitudes prouνent quΌn n'a pas affaire θ de simples esquisses : ils sont le fruit d'une elaboration reflechie, m�me si la fantaisie du poete deroute parfois le lecteur. Ce court passage fait d'abord l'impression d'etre un morceau .,.._ : ' 1-14. erratique. On a laisse Deriade et sa · garde cernes par les Corybantes ; on decouνre une armee indienne en deroute. Hera, qui n'etait guere intervenue jusqu'ici1, galνanise le roi et celui-ci, loin d'apparaitre comme un fantoche immobile et passif, se comporte alors en νrai chef de guerre : ί1 parcourt les rangs de son armee en la haranguant. Mais ce sursaut ne dure pas : il ne sera plus question de Deriade jusqu'a la fin du chant et le renνersement de situation que concretise la νictoire de Morrheus sur le bataillon des Silenes est oublie des le ν. 15. 11 est clair que ces quatorze νers constituent un deνeloppement indepen­ dant, suggere par un episode homerique1 et demeure embryonnaire. Contrairement a ses habitudes, Nonnos ne rapporte pas • les flots de paroles furieuses• que deνerse Deriade. La defaite des Silenes l'interesse moins que l'eνocation irrealiste d'un Morrheus maniant indif­ feremment l'arc et la pique. Le morceau pourrait donc �tre une ebauche laissee en attente au debut du chant comme les six premiers νers du ch. XXVI I I . On preferera croire neanmoins qu'il occupe la place que le poete lui destinait. Cette breνe peripetie rompt la monotonie des aristies bacchiques. La seconde contre-offensiνe indienne (ν. 256-263) commence et s'acheνe aνec la meme brusquerie. En ,.,.,....



I. Elle ne s'est manifestee qu'en 28, 68, quand elle detourne un traiι lance contre Deήade : cf. la Notice du ch. XXVI I I , p. 164. 2. Cf. la note aux ν. 4-7.

CHANT XXIX

1 98

outre, deux liens formels rattachent le preambule au reste du chant : le motif dΉera inspirant de l'audace a Deriade est repris d'une fa�on antithetique dans l'episode suiνant ού Dionysos a son tour insuffle une force diνine a Hymenaios (ν. 20-21). Quant au Morrheus pourfendeur de Silenes et de Satyres, il reparait aνec la m�me fonction dans la seconde contre-offensiνe (ν. 258-262). Comme on νient de le dire, cet episode, le plus long du chant, en est l 'element essentiel, puisqu'il ne trouνe sa conclusion definitiνe qu'θ la fin de la joumee et que l'episode des Bacchantes, le second en importance par sa dimension, forme diptyque aνec lui. Hymenaios occupe une place assez remarquable parmi les allies humains de Dionysos. 11 est le chef du second contingent beotien, νenu d'Orchomene et de ses alentours (13, 83- 121). En dehors du ch. ΧΧΙΧ, il intervient a trois reprises au cours de la guerre 1 ; sauf au ch. XXIV, il apparait constamment comme l'eromene de Dionysos. Si sa participation a l'expedition des lndes est une inνention de Nonnos selon toute νraisemblance, sa figure n'est pas pour autant une creation ex nίhίlo. Nonnos aime faire eclater les legendes et en dissemi­ ner les fragments a traνers le poeme entier. Le procede est particulierement remarquable dans le cas des traditions orchomeniennes : on decouνre un ensemble a la fois original et coherent si on reunit les allusions eparses dans les Dίonysίaques. Les figures les plus celebres sont les trois Charites dont les noms sont enumeres en 24, 261 -264 : Pasithea, Peithό et Aglaie. Cette triade est propre a Nonnos1, de m�me que leur genealogie : Dionysos est leur pere1 qui les a eues de sa

Ez�. f::;:.-- :

I . 15, 160-166; 24, 88-91 ; 37 , 722-749. 2. Mais on connalt des variantes : Peithό, Aglaie, Euphrosyne (Proclos, ιi Hes., Τrαυ. 73) ; Peithό, Aglaie, Thaleia (schol. ιi Aristoph., Nueeι, 773) 3. Cf. 15, 91 (pour Pasithea ) ; 33, 1 1 , 22, 46, 48. .

ΝΟτΙCΕ

1 99

liaison avec Corόnis (48, 555-556). La faι;on elliptique dont cette precision est amenee ne permet pas de douter que Nonnos suit en realite une version connue, qui ne s'intkgre d'ailleurs pas θ la Vie de Dionysos telle qu'elle ressort de son epopee. Or cette genealogie est celle-lθ meme que Callimaque mentionne dans ses Aitia en invoquant l'autoritk de la Muse Clio1• Pour Callimaque, Corόnis est une Nymphe naxienne ; mais sa presence a Orchomene est naturelle, puisqu'elle passe d'ordinaire pour la fille de Phlegyas qui regna sur cette cite1. En outre, le culte des Charites, celebre θ Orchomene, parait avoir ete associe a celui de Dionysos* comme θ celui d'Aphrodite•. Nonnos met les Charites constamment en rapport avec Orchomene : il les nomme six fois χορ(τι3Cζ Όρχομινοiο6, sans doute a la suite d'Euphorion, fr. 87

I . Schol. Flor. 30-32 8 Callim., Λ ίlία, fr. 5 (R. Pfeiffer, Callίmachus, ι. I , p. 13). Selon une variante attest.ee par Servius, 8 Virg., tn. I , 720, les Charites etaienι fllles de Dionysos eι d'Aphrodite. 2. [Hes.], Catal. fr. 59-60 Merk.-Wesι; Pind., Pyth. 3, 8-46 ; lsyllos, Pean, 43-47 (Powell, Coll. Λle:.e., p. 133-134) ; Paus. 2, 26, 3-4. Dans la legende de Corδnis mere d' Asclepios, Phlegyas esι presente plutόt comme un Thessalien. Mais Pausanias ne precise pas son origine dans le passage cite, alors qu'il rattache les Phlegyens au Phlegyas d'Orchomene eη 9, 36, I . Une autre Corδηis figure parmi les ηourrices de Dioηysos qui deviηreηt les Hyades : [Hes.], Λstron. fr. 291 Merk.-Wesι; Pherecyde, 3 F 90 Jacoby ; eιc. 3. Le sanctuaire de Dioηysos esι ηomme coηjointemenι avec celui des Charites par Paus. 9, 38, I . Le culte du dieu esι importaηι 8 Orchomene οίι il esι en rapport avec la legeηde de la folie des Miηyades : Αηι. Lib. 1 0 (d'apres Nicaηdre et Coriηne) ; Plut., Queιtίons grecques, 38, 299 e-f; etc. 4. Cf. L. Preller -C. Robert, Grίechίsche Mythologίe, I ('1964), 481, η. 3, et ci-dessus η. I . 5. 24, 261 ; 31 , 205 ; 34, 37 ; 41 , 225 ; 47, 459 ; 48, 281 ; cf. aussi 16, 126 eι 131. Les daηses des Charites d'Orchomeηe sοηι mentioηηees eηcore eη 13, 95. Autres passages associaηι les Charites 8 Orchomeηe : 31, 129-131 ; 4 1 , 149 ; 42, 464-467. Sur Hymeηaios, les Charites et Orchomeηe, cf. Chuvin, Myth. et geogr. 41 .

200

CHANT Χ Χ Ι Χ

Powell Όρχομ.cνΟν Χαιρ(τεσσ'ν &φαιρcσ'ν όρχηθένται 1• Dans l'ensemble du poeme, les autres localisations sont exceptionnelles1, de meme qu'il est rare que les Charites rec;oivent une genealogie differente1 ou soient associees a des divinites autres que Dionysos et Aphrodite•. La presentation d'Hymenaios offre des analogies avec celle des Charites. L'eromene de Dionysos fait l'objet d'une notice assez precise en 13, 83-92 ; mais ce n'est qu'en 29, 33, qu'on apprend incidemment qu'il est fils de Phlegyas, le roi d'Orchomene. En outre, on decouvre, d'une faςon touι aussi inattendue, qu'il a un homonyme divin, camarade de jeux d' E ros : cet Hymenaios est fils de la Muse Ourania et c'est en raison meme de cette homonymie que la Muse vient aider le jeune Beotien lors du passage de l'Hydaspe11• S'il n'existe pas de parallele exact a la distinction nonnienne entre deux Hymenaios, celle-ci ne fait pas difficulte dans la mythologie de ce personnage aux traits mal fixes. Hymenaios est presente le plus souvent comme le fils d'une Muse, a ppelee tour a tour Calliope, Clio ou Terpsichore ; Ourania est sa mere chez CallimaI . Voir aussi une elegie anonyme ού on lit ΌρχοfΑ&"{ non Ιοίπ de Χιiριτ&( : Suppl. htll. fr. 959, 16-17 . 2. Επ 13, 341, les Chariιes sont eπ rapport avec la Libye (en realite, avec Cyrene}, a la suiιe de Callim., fr. 673 Pf. Quand elles soπt associees iι Byblos (3, 1 10} et iι Beroe (41, 250}, leur meπtioπ est surtout d'ordre rhetorique ; elle se justifie d'ailleurs par les liens qui les uπisseπι iι Aphrodite. 3. Οπ ποιe une seule e incoherence• qui s'explique par le contexιe : en 31 , 186, Pasithea est presentee comme fille d'Hera (eι ποπ d'Hera eι de Dioπysos, malgre Stoll, daπs Roscher, Myth. Lu., ι. u.). Cetιe genealogie esι bieπ atιestee : Cornutus, 15 Lang; Quiπt. Sm. 5, 399-403 ; Collouthos, 88, 1 74 ; schol. iι θ 364. Elle resulte d'une interpretatioπ d'Homere : Hera doit �ιre la mere des Chariιes puisqu'elle promeι iι Hypnos de lui donπer l'une d'elles eπ mariage (Ξ 267-269). 4. C'est le cas eπ 34, 37-38, ού les exigences de la rhetorique coπduiseπι iι faire des Chariιes les suivaπtes de Phoibos. 5. Cf. 24, 88-9 1 . Ilymenaios camarade d 'l�: ros apparatι surtouι en 33, 64-1 04 ; cf. aussi 38, 137 eι 43, 4-7, ού Hymenaios esι preseπte comme le dieu du mariage.

NOτJCE

201

que et Catulle comme chez Nonnos1• Au gre des auteurs, ίΙ est l'eromene d' Apollon, de Thamyris ou d'Hesperos ; Nonnos en fait l'eromene de Dionysos1, alors que d'autres traditions le presentent comme son fils, ne eventuellement d'une union avec Aphrodite1. Nonnos insiste sur sa jeunesse, puisqu'il participe 8 la guerre des Indes accompagne d'un precepteur• : Hymenaios est en effet un de ces • adolescents aimes des dieux • chers au poete•. Plusieurs traditions le font perir ou disparaltre lors de ses propres noces ou a l'occasion des noces de Dionysos avec Ariadne ou Althaia, ce qui confirme ses liens avec Dionysos•. Lorsqu'il est blesse au ch. ΧΧΙΧ, Dionysos commence par se lamenter sur lui comme s'il allait mourir de m�me quΆmpelos, Adonis et Hyakinthos (ν. 108-150) : ses plaintes sont assurement rhetoriques, mais elles renvoient aussi a la legende de la mort dΉymenaios. Pour le sauver, Dionysos envisage ensuite de recourir

1 . Cf. R. Pfeiffer, Callimachuι, ι. 2, p. 104, fr. 2Ό 43

δ] 'Τμivqι(ιο]ς ; Catulle, 61, 1-2.

ΟU{ρα;vL«ς

2. Hymenaios flgure aussi dans le catalogue des eromenes du dieu de [Ciem.], Hom. 5, 15 (Migne, Patr. gr. 2, 1 85), ιi cόte d'Achil\e, Adonis (?), Ampelos et Hermaphrodite. Α cette liste, on peut ajouter Proshymnos et Staphylos (tradition non retenue par Nonnos aux ch. XVII I-XIX). Un poeme elegiaque du ιι• s. ap. J .-C. (?) reunit les eromenes respectifs d 'Apollon (Hyakinthos), de Dionysos et d'Herac\es (Hylas) ; \e nom de l'eromene de Dionysos n'est pas conserve, mais le texte fait etat du Tmόlos, des • Bacchantes mystiques• et d'un gar!b - 14, 394b ; 2'26• = 14, 395• ; 226b - 14, 39f>b ; 227 = 14, 396 ; 228-231· = 14, 391 -394• ; 23Jb - 14, 394b ; 234-235 - 14, 398-399 ; 237 - 14, 401 ; 238239 ""' 14, 400, 402. 2. Le ν. 260 est en outre bAti sur le modele de 14, 99. 3. Cf. Keydell, I. c. 396-397, 4 1 2-419 (ΚΙ. Schr. 446-449, 462469) ; id., Ant. Claιs. I , 1932, 183-184 (ΚΙ. Schr. 495-496) ; Collart, Nonnoι, 1 19-12 1 , 180.

212

CHANT XXIX

11 suffit de rappeler que les repetitions textuelles - qui n'excluent pas des variations - sont frequentes dans les Diony1iaques1 et qu'elles ne s'expliquent ni par la precipitation ni par l'incurie : elles sont un trait de style suggere par l'usage homerique et elles visent, notam­ ment dans notre passage, iι conferer au texte une fausse coloration archaique en pastichant les procedes de 1'/liade. Comme on l'a vu1, le morceau est bAti sur le m�me schέma que l'aristie d' Hymenaios. Ses trois premieres parties sont constituees d'enumerations ού intervien­ nent avec diverses variations les noms des trois fils du Silene primordial1 et ceux des dix-huit Bacchantes nourrices de Dionysos•. La premiere partie nomme cinq Bacchantes dont trois figurent au catalogue (Eupetalέ, Trygie, Calyke} et deux sont nouvelles, iι moins qu'on ne corrige Terpsichore et Oinόne en Stesichore et Oinanthέ ; elle cite en outre deux des fils de Silene, Leneus et Marόn. La deuxieme partie met en scene les trois fils de Silene, deux Bacchantes du catalogue (Calyke, Lycaste), dont la premiere etait dejil interve­ nue dans la premiere partie, et une figure nouvelle, Staphyle, qu'on retrouvera au ch. ΧΧΧ. La troisieme partie denombre sept Bacchantes blessees ου tuees : quatre ont ete dejil nommees (Eupetale, Calyke, Lycaste ; Staphyle} ; trois autres (Gorge, Myrtό et Nysa} sont nouvelles et ne reparaitront plus. La presence de ces trois hapax et de Staphyle que le catalogue ignore, invite a ne pas se hAter de corriger les noms de Terpsichore et d'Oinόne ; ίΙ peut. s'agir de variations

I . Voir \'etaι dresse par Col\art, Nonnos, 43-48. 2. cr. ci-dessus p. 195-196. 3. Collart, Nonnos, 181-182, considere \es ν . 258-262 comme une interpolation ; c'est oublier que \e morceau a ete prepare par deux mentions anterieures des Si\enes aux ν. 228-230 et 244-250. 4. Cf., dans le catalogue du ch. XIV, les ν. 96-104 (Silenes) et 221-227 (Bacchantes).

NOτJCR

213

intentionnelles ; d e meme, 1 'un des Cyclopes se nomme d'abord Argos, puis Argiliposl. L'offensive des Bacchantes eι des Silenes, qui consti­ tue la premiere partie, offre au poete une nouνelle occasion d'enumerer leurs modes de combaι dans des • couplets • de un a huiι νers1. Les deux premieres combattantes, Eupetale eι Terpsichore, La Feuillue eι Charme-de-la-danse, ont chacune un comportement conforme a la signification de leur nom. Viennenι ensuite des saynetes comiques : les Silenes, qui aimenι le bon νin, refusent de secourir la νieille Trygie (c.-8-d. Lie-de-νin !) eι souhaitent meme sa mort (ν. 243-250)1. Quanι a Oinόne (ν. 253-255), elle esι ivre au poinι d'etre incapable de combattre. 11 esι clair que Nonnos s'amuse eι qu'il ne croit pas a la νertu des armes bacchiques pourtanι maintes fois proclamee4• D'ailleurs, les mesa­ νentures d'Oinόne preludenι a la debandade generale qui occupe la deuxieme partie (ν. 256-263). C'est alors que Dionysos interνient en qualite de guerisseur (ν. 264-275) comme au cours de l'aristie d' Hymenaios ; jusque la, il s'etaiι ιenu a l'arriere-plan6, de meme qu'il aνaiι cede auparaνanι la premiere place a son bien-aime. Pour soigner les blessees, il leur applique des remedes dont certains lui sont propres. Si l'extraction du traiι est un procede commun a tous les types de medecine•, il utilise le sarmenι de νigne I . Rn reνanche, on ne peuι guere douιer que Καιλuδψ ιιu ν. '271 esι une mιHecture pour Καιλuχ-rιν : la confusion en minuscule ent.re le χ eι le 6 est frequenιe. '2. Le procede esι frequenι : cf. par ex. 14, 340-385, 394-40'.2 : 17, 315-35'2 : '2 1 . 69-89 : 27, '2'21 -'241 : 28, 7-'26(-44). 3. Rn realite, Nonnos, ιoujours soucieux de νarier eι de deconcerter, n'exploite pas l'etymologie de Trygie : les Silenes reprochenι a la νieille de meιιre le desordre dans les danses. 4. M�me νeine bouffonne en '2'2, 127-130, quand Oionysos interdiι ιi ses ιroupes de boire du νin aνanι la baιaille. 5. 11 n'est menιionne qu'au ν. 251, d'une faςon incidenιe. 6. Cf. ν. '271 , eι, pour Hymenaios, ν. 100-103. Les medecins homeriques agissenι de m�me (Δ '213-2 1 4 : Λ 8'.29), ainsi qu'Aristee chez Nonnos {17, 364-365).

214

CIIA�T XXIX

pour bandage1, ίΙ arrHe l'hemorragie et cicatrise les plaies avec du νίη1 ou des incantations magiques1 ; il apaise la douleur soit avec le myrte, dans le cas de la Bacchante Myrtό, soit avec le gypse mystique•. 11 se distingue ainsi d'Aristee qui pratique une mede­ cine • apollinienne •'· Ses pouvoirs sont assurement merveilleux • ; ils se revelent neanmoins incapables de ressusciter Lycaste, dont Dionysos ne peut que pleurer la mort7• La guerison des blessees, comme celle d'Hymenaios, est aussitόt suivie d'une contre-offensive declenchee par toutes les Bacchantes8• Ce renversement de situation

I . Cf. ν. 267. Le lierre remplace la νigne pour Hymenaios : ν. 153. 2. Cf. ν. 268, 273 ; m�me medication pour Hymenaios : ν. 156. Le ν. 273 ne semble pas �tre ίι sa place ; il s'agit peut-�tre d'une addition suggeree par le ν. 156 relatif ιi Hymenaios. 3. Cf. ν. 269. Aristee utilise le m�me remede (17, 373-374, 377), de m�me que les brahmanes (39, 359). 4. Cf. ν. 270, 272, 274. 5. Parmi Jes remedes speciΓιques d'Aristee au ch. XVII, ση releνe la centauree (ν. 359), des simples broyes (ν. 362 βοτΜς, cf. ν . 370) et le miel (ν. 371). Ses incantations sont elles-m�mes apolliniennes (ν. 373). Mais Aristee ne dedaigne pas de recourir au pouνoir calrnarιt du νίη (ν. 372). 6. Si les medications bacchiques doiνent beaucoup 8 la fantaisie du poete, il faut neanmoins se souνenir qu'elles s'inspirent librement des pratiques medicales de I'Antiquite : νοίr Jes notes ad Jocc. 7. Sa mort n'a pas ete signalee au ν. 263 ; on ignore pareille­ merιt que Staphyle et Calyke orιt ete blessees au cours de leur fuite (ν. 257). On ne conclura pas de ces silences que le texte comporte une lacune (Graefe, Koechly, Ludwich ; opinion differente de Keydell, llermtι 62, 19'.27, 417 [ΚΙ. Schr. 467]) : ίΙ est manifeste que les deux νers relatifs ίι Lycaste (ν. 263, 275) se repondent et servent de clausule aux deux parties du diptyque forme par les ν. 256-275. 8. Malgre Marcellus, Rouse et Keydell, les singuliers Βcιαααιρlς et Βά.χχ1)ς ont νaleur collectiνe comme aux ν. 226 et 231 et τις (ν. 278) equiνaut comme souνent a π«ς τις. Le tour employe en 17, 319. est comparable et intervient dar1s une situation analogue, au moment οίι le combat recommence. Ου point de νue grammatical, θu.Χς Cνuώ est sujet au ch. XVII, mais apposition au ch. XXIX.

ΝΟτΙCΕ

215

est fortement j ustifie. Les femmes sont possedees par 1a fureur (ν. 278), sous l'influence d'un Dionysos θuρσο­ μαινijς (ν. 277) qui a pparaίt dejθ comme plus ou moins transfigure 1 ; leur etat de transe se manifeste par les flammes qui dansent dans leur cheνelure (ν. 280-281). Elles sont aussitόt imitees par • un essaim jumeau de puissants champions•, c'est-θ-dire par les troupes mAles qui dechatnent un assourdissant concert (ν. 282-287)1. Cette double intervention proνoque la debAcle indienne θ laquelle on assiste θ partir du ν . 291 . Les ν. 288-290 suggereraient plutόt un choc equilibre entre les deux armees : c'est qu'en fait tout le morceau constitue par les ν. 276-290 est construit sur le modele des preliminai­ res de combat. Nonnos a sacrifie une fois de plus θ son goύt pour les compositions circulaires : la contre­ offensiνe lui a donne l'occasion de clore la premiere phase de la bataille en reνenant a son point de depart8• Un detail neanmoins montre que la situation est differente : en 28, 27 ss, le heurt initial suppose des corps a corps ; ici au contraire, il n'est question que de fleches, eνidemment parce que les lndiens sont contraints de couνrir leur retraite. R. Keyde\1, dans son apparaι critique, met inutilemenι en cause l'etaι suppose d'inacheνemenι du passage. 1 . Le poete interpelle ici le dieu en s'adressanι ιi lui : Λό3ιc &ιιίμο'" (ν. 280); l'expression n'a qu'un parallele approximatif en 43, 172 ΛU3ιc Βό:χχc (dans un discours). Dans le poeme, Dionysos n'esι qualifie de k(μω.. que dans des conditions bien precises et presque toujours dans une formule du type &ιιtμω.. dιμπcλδcι.ς, ιle Dieu de la νigne •· 11 esι significatif que la formule soiι employee trois fois coup sur coup au momenι ού Dionysos esι sur le point de tuer Deriade (40, 75, 82, 91). 2. Έ-τιρό ζuξ ζuγος suggere au premier abord qu'il νa Hre question du camp adνerse. Mais le contexιe interdit ceιιe interpretation : les Indiens ne sont mentionnes qu'au ν. 288 . L'ι essaim jumeau • est donc celui des 8acchants galνanises par leurs compagnes. 3. Le morceau utilise plusieurs des themes qui flgurent dans les deux parties des preliminaires : t1ammes dans les cheνeux (ν. 280281 - 27, 231 -235) ; concert bacchique (ν. 282-287 - 27, 2'l l 227); cris lances en reponse par l'ennemi (ν. 288 - 28, 27-28). J'ai -

,

-

216

CHANT ΧΧΙΧ

Jusqu'ίcί, Dίonysos est demeure l'arriere-plan de la bataίlle. 11 est a •• 191-311. totalement a bsent au ch. X X V I I I . A u c h . ΧΧΙΧ, ί Ι se comporte en eraste o u en medecίn ; ίl insuffle une « force dίνίηe • a Hymenaίos, puίs emplίt de fureur ses Bacchantes ; maίs ίl ne se conduίt jamais en protagonίste : le meurtre d'un Indίen anonyme aux ν. 1 75- 1 78 demeure un geste symbolίque. Tout change brusquement au ν. 291 . 11 est mίdί (ν. 299-301), l'heure des epίphanίes dίνίnes1, et on est parνenu, sans qu'on sache comment, au gue de I' Hydaspe (ν. 291 -292}, jadίs «sanctίfie• par le passage du dίeu. Le souνenίr de l'eνenement demeure, puίsque le fleuνe roule encore une eau changee en νίη a cet endroίt precίs (ν. 291-292, 296, 299}1. C'est alors que s'accomplίt soudaίn la transfiguratίon de Dίonysos quί s'esquίssaίt dans les νers precedents. 11 pousse d'abord un crί aussί puίssant que neuf mίlle guerrίers et proνoque une panίque generale chez l'ennemί (ν. 293-297). 11 a lance le meme crί au moment d'affronter Orontes ( 1 7, 227-228) et ίl en poussera un semblable quand ίl reνe!era son ίdentίte aux pίrates tyrrhenίens (45, 135- 1 36)3• Plus Ιοίη, ίl grandίt au point de toucher le ciel de sa tete (ν. 319322} : la meme epiphanίe se repetera quand ίl sera sur le point de terrasser Deriade (40, 82-83) ou quand ίΙ mettra en fuίte Persee (47, 657-663). ι. jia • ι. }owtlh :

wuligηe l'uηite du passage eη supprimaηι l'aliηea au debut du ν. 282. I . Cf. R. Caillois, Reυ. llist. Rel. 1937, ι. 1 1 5, 142- 1 73 ; ι. 1 16, 54-83 ; bibliographie receηte daηs C. W. Mϋller, Erysichthon, 1987, 55, η. 178. 2. Sur touι ce passage et la portee de l'allusioη iι I'Hydaspe chaηge eη νίη, cf. la Notice du ch. XXV, p. 27-29. Οη sait que Keydell eι Collart voieηt daηs ces vers υη vestige de la premiere redactioη du poeme : cf. ibid. p. 27, η. 3. 3. Le motif esι homerique : R 860-861 (Ares blesse par Diomede) ; Ξ 148-149 (Poseidoη excitaηt les Acheeηs). Les deux autres emplois que Νοηηοs fait de ce lopos soηt plus traditioηηels : ils coηcerηent Ares excitaηt les lηdieηs (32, 1 76) ου Phthoηos qui, sous les traits d'Ares, avive le courroux d ' l lera coηtre Semele (8, 45-46).

NOτJCE

217

L'affronLemenL decisif semble donc imminent et, de faiL, Dionysos lance a Deriade un defi solennel (ν. 30'2310) qui demeure du reste sans effeL, puisque le roi des lndes esι paradoxalemenL absenL. Si l'on s'en Lienι aux canons d'une esthέιique classique, on n'a affaire ici qu'a un remplissage superflu. En realite, le discours faiι echo a celui que Dionysos adressaiL a ALLis en 25, 340-350. Le fils de Semele, dit-il, n'a qu'a νouloir pour νaincre (ν. 307 �ν 8' iθίλω, �ν 8t χι:λι:uσω) eι il le demontre aussiιόL en prenanL une Laille giganLesque (ν. 320-322) comme il s'en esL νante au ν. 307. Un obstacle demeure Loutefois. 11 ne peuL qu 'etre passe sous silence dans une adresse a Deriade, mais il έιaiL clairemenL formule au ch. XXV : il fauι que cesse le φθόνος •Hp7Jς, la jalousie d'Hera. Ainsi ce defi inutile serL de prelude aux ch. XXX­ XXXV, ού Hera esι finalemenι contrainιe d'abandon­ ner la partie. Malgre les apparences, les ν. 291 -324 οηι une coherence interne : Pan, en tuant Melaneus, clόt definitiνemenι l'aristie d' Hymenaios par laquelle le chanι aνaiι commence ; l'epiphanie eι le defi de Dionysos annoncenι les journees suiνantes. CeLLe coherence ne doiL pas faire mecorιnaitre les outranccs corιtenues dans le passage. La firι de Melaneus, έιripe par lcs sabots de Pan, esι bouffonne (ν. 3 1 3-318). Les grandissements hyperboliques eι suc­ cessifs de Diorιysos n'inspirenL aucurι effroi reli!ζieux eι releνenL plutόL d'un sublime heroϊ-comique. Α supposer meme que le lecteur moderne se Lrompe sur les νeritables intentions du poete dans ces deνeloppemerιts, on ne peuι contester qu'un humour sourianι - eι νolontaire - regne dans l'episode firιal. Dans ceι intermede, Nonnos joue aνec les renΊiniscerι­ ces liLLeraires eL mythologiques. Alors que le sorιge Lrompeur du ch. 1 1 de I' lliade inνite Agamemrιorι a liνrer bataille, celui que Rhea erινoie a Ares detourne le dieu du combaL en l'irιformarιt des prcterιducs irιfideliu J0116Ι n k tll,_, ti'Λriι : '· 323-381.

218

CHANT X X I X

tes de s a maitresse. L e pretexte est tout trouνe pour aborder les problemes mythologiques concemant les epouses d' Hephaistos ainsi que la passion du Boiteux pour Athena (ν. 328-339), puis pour faire l'inνentaire des demeures d'Aphrodite (ν. 340-345). Α la fin, la Vision inνite Ares a rendre au mari legitime la monnaie de sa piece et a retoumer contre lui le piege immortalise par la Moicheia odysseenne (ν. 346-361). On songe a Lucien en lisant ce passage. La suite n'est pas plus serieuse. Le theme de l'attelage du char, prelude habituel a une grande scene epique, n'introduit ici que la quete affolee d'un amant qui se croit delaisse. Le recit de la quete est a son tour assorti de deux traits grotesques : Ares craint que la fumee de la forge maritale ne noircisse le teint de sa belle ; puis, en νrai soldat fanfaron, il νeut laνer l'affront subi en declarant la guerre a quatre dieux a la fois. Mais l'intermede de l'• Ares dupe• n'est pas un simple diνertissement. Nonnos joue sur le nom d'Ares qu'il prend indifferemment dans son sens propre et dans son sens metonymique. Le dieu Ares s'endort a l'heure meme ού les conνentions de l'epopee exigent que le combat s'arrete. 11 est νrai que le dieu n'est jamais intervenu en personne au cours de la journee et que son intrusion inopinee a la fin du chant peut deconcerter un esprit rationnel1 ; mais on doit se souνenir que Dionysos a accuse Ares a travers Melaneus quand Hymenaios a ete blesse. L'absence temporaire d'Ares, que le debut du ch. ΧΧΧ rappelle avec insistance2, a une valeur symbolique precise. Desormais Hera va se trouver en premiere ligne : elle devra intervenir en personne dans la bataille (30, 231 ss), puis, a la suite de son echec (30, 249-326), recourir a l'artifice supreme, duper Zeus dans l'apate Dios. Ares lui-meme demeurera absent jusqu'en 32, 162-180. I . Cf. Keydell, llermes 62, 1927, 418 (ΚΙ. Schr. 468) ; Collart, Nonnos, 1 82-183. 2. Cf. 30, 1 -3 et 9 (vers suspectk iι tort par Keydell).

NOτJCE

219

L'importance que prend son depart est soulignee par le fait que le songe est envoye par Rhea. Or la mere nourriciere de Dionysos ne se manifeste qu'aux mo­ ments cruciaux de l'action. Elle est l'artisan principal de Ia mobilisation des troupes bacchiques aux ch. X I I I­ XIV, puis de la construction de la flotte {21, 308). C'est elle encore qui provoque la reprise des combats apres six ans d'inaction en dep�chant Attis au ch. XXV. Sa nouvelle - et ultime - intervention prepare le deroulement des evenements complexes qui aboutiront a la premiere dέfaite majeure de Deriade au ch. XXXVJl. I. La formule -.cuμαιπ 'Ρc(ης apparalt dans la plupart de ces passages : 13, 1 4 ; 21 , 308; 29, 325. r.r. encore 4 1 , 6R, dan� un contexte different.

SOMMAIRE DU CIIA�T X X I X

l_'onfre-o{ftnΙίVt ίndίennt IUBCίftt par lftra

:

ν.

ι -ι 4.

ν. ι5-1781• prouesses d' llymenaios. l lymenaios b1esse par Me1aneus. llymenaios gueri par Dionysos. ν. ι 08-ι50 : 1amentations de Dionysos. nouνe11es prouesses d'llymenaios et de Dionysos ; Me1aneus b1esse.

Exploίls d'llymenaίos enhardί par /Jionysos :

ν. ν. ν.

ι 5-48 : 49-86 : 87- ι 6 ι :

ν.

ι62- ι 78 :

Λ ulreι exploίls dts allίts de /Jίonysos : ν. ν. ι 79-ι92 : Aristee. ν. ι93-2 ι 4 : 1es Cabires. ν. 2ι 5-224 : 1es Corybantes.

ι 79-224 .

ν. 225-290. ν. 225-255 : orrensiνe des Bacchantes. ν. 256-263 : contre-orrensiνe indienne ; 1es Bacchantes b1essees. ν. 264-275 : 1es Bacchantes gueries par Dionysos. ν. 276-290 : nouνe11e orrensiνe des Bacchantes et de 1'armee entiere.

Exploίls des Bacchanles :

ν. 29ι-322. ν. 29ι -30ι : deroute indienne au gue de 1Ίiydaspe. ν. 302-322 : Dionysos defie Deriade ; son epiphanie et 1a mort de Me1aneus.

/,'apreι-mίdi de Ια balaίlle :

ν. 323-38 ι . ν. 323-327 : Rhea enνoie un songe ίι Ares. ν. 328-36 ι : discours du Songe : ν. 328-339 : 1es nouνe11es noces d'Aphrodite et d'llephaistos. ν. 340-348 : qu'Ares comprenne son inrortune. ν. 349-358 : qu'i1 prenne au piege 1e coup1e adu1tere. ν. 359-36 ι : qu'i1 abandonne Deriade. ν. 362-38 ι : Ares part a 1a recherche d'Aphrodite.

Songe el deparl d'Ares :

ι.

Pour une ana1yse p1us dέtai11ee, νoir 1a :'1/oιice, p. 202.

CHANT ΧΧΙΧ

5

ιο

15

20

Quand Hera voit les rangs des Indiens tailles en pieces, elle inspire une audace irresistible au vaillant Deriade • . Et l'ardeur guerriere lancine plus vivement le terrible souverain ; en deversant un flot de paroles furieuses a l'adresse des champions hors ligne, il parcourt rang par rang toute sa noire armee pour ramener derechef au combat toutes ses troupes en fuite : avec l'un, il use de douceur, mais de menaces avec l'autre • . Et son audace grandit, tandis que les lndiens a leur tour, regroupes a l'appel de leur roi, se ruent dans la melee. Et Morrheus, dont les coups portent loin, rompt le bataillon entier des Satyres : tantόt, avec son arc recourbe, il lance sur l'ennemi, a travers les airs, une nuee drue de fleches ; tantόt il fait virevolter en tout sens sa pique fougueuse et jette la panique parmi la gent cornue des Silenes • . Mais Hymenaios ιΊ l a longue chevelure combat en jouant de l'epee : insaisissable, monte sur l'echine de sa cavale thessalienne, ίΙ massacre les noirs lndiens de sa main de rose • . Dans sa splendeur, il lance des eclairs : ιΊ le voir au milieu des lndiens, on le prendrait pour la lumineuse f: toile du matin qui court sus ιΊ la hideuse Tenebre • . Et ίΙ met en deroute les ennemis, car, seduit par sa beaute, Dionysos lui inspire une vaillance divine dans la bataille • . Au spectacle de ses prouesses dans la melee, Io­ bacchos est sous le charme : pour le seconder dans son

ΔΙΟΝΥΣΙΑΚΩΝ Κθ

•Ηρη δ• ώι iνόησ. δcιι'ΊομCνwν crτ&χcιι Ίνδών, δύcJμcιχον ΙμCcιλι Ιβραοι &yήνορι Δηριcιδί1'· Κcιί wλcον οlcrτρον Ιρωτοι iδCCcιτo δηιοτήτοι +fκιcτόι &νcιC · wρομβχοLι � χΝν λuσσώδccι +ωνήν 5 ιcucινCην crτΟLχηδόν 6λην mριδeδρομι χβρμην, λαόν 6λον +ιύyοντcι wcιλ&σοuτον ιιι μό8ον Ιλιcwν, δ.λλον iνηιιn μιτcινιύμινοι, δ.λλον &wιLλiί . Κcιί 8ροσUι Ιwλιτο μ.cίλλον · όμ.ηyιρCιι & ιccιί cιύτο& ιcιιcλομCνου βcιcnλήοι ιw& ιcλόνον lρριον 1νδοί. 1 0 Κcιί Σcιτύρwν crτ&xcι wάαβν iιcηCόλοι lαx&CN Μορριύι, wiί ιών ι,..· &νηC&οιcnν όmσtοτόνων &wό τόCwν wC.,.'II'WY ήιρό+οιτον mcισσuτcρwν w+οι ιών, wfi � wcιλLνδινητον Ιόν δόρυ ΙοUρον ιλ&σοιιηι ΣLληνών ιcιρόισvcιν &νιwτο&ησι yινCβλην. 15 ΕύχcιLτηι δ• Ύιώνοιοι C.,.όρνcιτο +άrfcινcι σ.&ων, θισvcιλLιcήΙ a(χητοι U11'tp iΚιΧLΥ �μιΥΟI twwou, 1νδούι ιcucιwouι ροδοιιδeι χιιρί δcιt�wν. Άyλcιtn δ• �ρcιwτιν · tδΟLι δC ιι'ν ιtι ιώαον 1νδών �ρον Φyλήιντcι δυCΝι&, ούνδροιιον ·οι+ιu. 20 Κcιί δηLοuι i+όCη«Νν, in& νU οί ιtνιιccι ιιοΡ+ίί ι ιιcιpνοιώνν Δ�ι iwcwνιιν Ινtιον &λιcήν. τόν ιών ιδών 1όCcιιcχοι &pLατιύοντcι ιcuδο� τcρwιτο, ιccιί σuνό.dλον ιήι ούιc ;;ω. χόριιηι 1 Μφc ι• : -an ι υι uid. 11 3σιϊζοιUνω-. ι• : 3«ίααο- ι 11 8 � ιubin : τa ι 11 10 Ιαχιαι [pr. α ex ατ] ι 11 13 3όρu [3 ex θ] ι 11 11 � ι : �- Koechly uide adn.

223

CIIA:'ίT X X I X

enιreprise, ίΙ ne desire plus ιaηι \'eclair du Cronide que \a pique d' Hymenaios. Si d'aνenιure ce\ui-ci se dέtache pour \ancer sa monιure conιre le gros des Indiens, Dionysos foueιte la nuque de ses fauνes ιigres • , approche son char du cheval eι ne quiιιe plus le jouνenceau, agissanι aνec le gar�on comme Phoibos aνec Atymnios • . 11 se ιienι ιoujours aupres de luί, 30 brύle de paraiιre aux yeux du jeune homme ιοuι a la fois aimable eι νaleureux ; dans l'acιion, son bonheur ιouche aux nues pourνu qu'il parιage les combaιs d' Hymenaios • . Une seule chose le fAche : qu'il sοίι ίssu d'un lignage ιerresιre, qu'il soiι le fils de Phlegyas eι non, comme lui, du Cronίde • . Ει ιoujours ίl resιe 35 a ses cόtes comme un pere νeίllanι sur son fils, de peur que quelque ιίreur eloίgne ne decoche une fleche quί atιeigne le gar�on • : face aux projecιiles quί l'assail­ lenι, ίl ιend la main droite pour faίre bouclier deνanι Hymenaίos. Ει, au mίlieu de ses prouesses, ίΙ luί ιίeηι ce langage : • Lance ιοη ιraίι, cher enfanι, eι c'en esι finί de la 40 fureur d'Ares. Par ιa beauιe, ιu as ιouche Bacchos qui saίι ιranspercer les Geants ; ιouche de ιes ιraiιs aussi l'insense Deriade, roi de nos ennemis quί combat un dίeu, eι chacun dira : ' D' Hymenaίos la fleche a perce ιοuι ensemble ' le corps de Derίade et le creur de Bacchos • '. t 45 Α ces moιs de Bromίos, l'aίmable Hymenaίos, donι les coups portenι loin, redouble plus encore d'ardeur au combaι ; exulιanι de joίe, Dionysos sιimule plonge aνec plus de fougue dans la bataίlle eι meι en derouιe complete ιοuιe la ιenebreuse engeance • . Ει, quand i l νοίι Dίonysos, dans le dechainemenι 5Ο d'un belliqueux ouragan, ιranspercer ίnsaιίablemenι les ιetes des lndίens, un homme adresse ce dίscours au cupίde Melaneus • : « Archer, ού sonι ιοη arc eι ιes ιraίιs prompts comme le vent · ? C'esι nous que des femmes aux molles ιuniques percenι de leurs ιraiιs ! Lance donc ta fleche 2:>

ΔIΟΝΥΣΙΑΚΩΝ Κθ

223

lιατcρcmήν Κρονίωνος 6αον μcλίην Ύμcνο.&οu. Et wοτι wώλον lλcιuwν όwόασυτον ciς μόβον 1νδών, δcιιδcιλ.ίων Δ&όνuαος ίμάατιcν cιuχίνcι θηρών, τ,..,... δ' &ρμcι wίλcιtι •cιρ' ήCητη ρ, tcψ(twν, ιcούρον �)(ων, &τι •oiCoς Άτύμwον. "Ιcπcιτο δ' cιlιί όyχ+ινής, ipόc'ς δί ιccιl &λιcψος. cιν m � 30 ή,.., μcνίφνc tσνήμcνφ . n δί ιcuδοιμοiς ιccιl νc+-ων l+cιuc cruΥΦχμcίtων ·vμcvc:W,. •εν δί � μοUνον 6Ρ'νιν, &,., χtονLης όwό +ύτλης υιός Ιην •λcyύcιο, ιccιl ο� Κρονίδcιο τοιcήος. Κcιί ot όcί wcιρίμφνc, wcι'Ι'ήρ &τc wcιiδcι +uλά.αcJων, 35 δcφcιίνων tνcι μή ,.,, �ιcηCόλον ιόν [ήλcις ιcοϋρον όu:rrcύcnιιcν · i•cρχομCνων δί βολόων &C,τιρίιν nίτcιινc wρoa.cmιtων ·vμcνcιLou. Κcιί ot όριατιύοντ, τόοην i+ertCcιτo +ωνήν · (( Πίμwι βίλος, +Lλ• ιcούρc, ιccιl οuιcίτ, μcιίνcτΦ 'Άρης . 40 ιccίλλιϊ Βάιcχον ΙCcιλλcς ό�cυrijpcι r,yό.ντων, βό.λλc τιοiς βcλίιcnn ιccιί ά+ρονcι Δηρuιδίίcι, δucrμcνίων βcιcnλήcι βcημό.χον, Ο+ρcι ,.,, c&η · 'Άμtοτίρων cτύχηcnι βο.λWν ΎμίνΦΟς ό��. ι{ς χρόcι Δηρ'ό.δcιο ιccιl cs ιcρc:ιδίην Δuwύcroυ '. » ·.αs +σιώνοu Βρομ*ο wολύ 1rλίον ή+cιτο χό.ρμηs 45 ψcρόc,ς • yμίνcιφs �ιcηCόλοs, φ ;,.., χcιLρων cΚcrτpή"s ΔuWυσοs cδύοcιτο μciλλον m.ώ ιccιί t+ιWιν 1Ι'ροβίλuμνον 6λην c+όCηcnι ycνίtλ,jν. Κcιί ηs ιδWν ΔUnιuσον ό+c�' λcιίλcιm χό.ρμηs 5Ο 1νδcίιων όιcδρητον όu:rrcurijpcι ιccιρήνων τοiον lwoς ιccιτίλcCι �λοιcτιό.νtιt Μcλcινή' · (( τοCδτcι, 'niί αίο τδtcι ιccιί ήνφδcντcs ό�ο( ; Ήμίcιs άCροχίτωνcs όu:rrιύoucn yuνcιiιcιs.

25

26 αιuχίwι ιι : -χιivαι ι 11 31 ΎμCΙΙ.ος qυ81ίfle Hermes eπ 8, 220, eι Persee eπ 47, 672. 0'8pres les 8υtres 8ttestatioπs, il ne semble p8s πecess8ire d'eπteπdre 8υ seπs litter8l ιil 18 88Πd81e r8pίde t ; le seπs de π&3ι>.ον esι ιουι 8υssi eqυiνoqυe 8υΧ ν. 37 eι 57 : • saπd8les. ου • pieds.? - ΣUμδολσι νLχης (cf. 25, 334 ; 27, 216; 37, 477 ; Paraphr. 19, 125) νieπι de Callim., fr. 59, 7 νLχης αόμδολον. 45-47. Apres 18 dec8pitatioπ de Medυse, Persee m8rqυe s8 νictoire en tr8πch8nt υπe meche de ses cheνeux, c'est-ίι-dire qυelques-υπs des serpeπts qυi coυνr8ienι 88 ιeιe : cf. 31, 17-19 (ού il y 8 hyιleron proltron) ; 47, 54 1-542 (et dejιi 25, 38). Cette ν8rί8nte πe semble p8s 8ttestee 8ίlleυrs. - ν. 45 : cf. Hes., τheog. 1 83 (ισιθ«μLyysι; ... σιtμσι'fόcοοσιL (d'ού Qυiπt. Sm. 2 , 556 s.); Nonn. 25, 316 s. ; 28, 95. - ν. 47 : cf., d8ns υπ contexte 8Π8Iogυe, 1 1 , 2 1 9 ; l'expressioπ est imitee par Ag8thί8s, d8ns λnth. Ρα/. 1 1 , 352, 5. ges,

.

-

242

NOTES DU CHANT ΧΧν

Nonnoι se ιouνient ιanι doute de l'emploi homeήque de -τρ(ζω 8 propos des Ameι de Patrocle et deι pretendantι (Ψ 101 ; ω 7-9).

Page

48.

48-52. Le tour oGx ... , i>.>.4 (ici ν. 48 ιs, 61) sert souνent 8 annoncer le theme choisi par le poete : exemples reuniι par Ε. Liνrea, ed. de Pamprepios (Teubner, 1979), p. 44 (fr. 3, 7). Au ch. χχν, Nonnos l'emploie pour mettre en νaleur les exploitι du dieu qu'il celebre. - Les ν. 48-52 font allusion ι1ι la naumachie du ch. XXXIX et presentent de nombreux paralleles formels aνec ce chant : 49 λαι(φισι νηώ" - 39, 1 5 ; - 5Ο iyρcμδθοις - 39, 1 7 ; - 4950 λιι(φισι . . . I .. . •Αρης χολπώσαιτο '\Ιαιότης - 39, 386 χολπ. λ. Ν(χη ; 39, 404 '\Ιαιόμαιχος Άρης (et deji 39, 7) ; - 51 - 39, 250 (et 296, 385 Νηρcός) ; - 52 - 39, 232 αιδτοχόλιστο..,, 235 s. 63ωρ I ... WλUΠΠ'Ι. On releνe d'autres paralleles dans la seconde allusion ι1ι la naumachie aux ν. 67 ss : 67 χcρσeι(οu πτολiμοιο - 39, 76 ; - 68b ...., 39, 225-227, 296 ; - 69 - 39, 250 ; - 72-73 - 39, 228 s. πολλοl ... πλωτi'jρcς ... θ«λ«σtτl) ; - 74 -.ιcχρδς ιlμr.λος - 39, 231 . Bien que le ch. ΧΧΧΙΧ reste inacheνe, Nonnos en avait compose deja d'importantι morceaux au moment de la redaction du ch. ΧΧν. 53-54. Poursuite de Persee par les deux Gorgoneι immorte\leι Sthennδ et Euryale (mentionnee au ν. 58) : cf. encore 30, 265-266 . Le theme apparalt dans [Hes.], Boucl. 228-237, dont Nonnos paralt se souνenir : 55 - Boucl. 227 •Αι&ς χtrλη ; - 57 &νrJώρη-το - Boucl. 234 «πηωρcUντ{ο) (i propos des deux Gorgones); cf. aussi Boucl. 220 ππρ6cνrαι πi3r.λαι, dont on retrouνe l'echo en 3, 1 30 ; 20, 263 ; 45, 235; 47, 673. Les artistes ont souνent traite le sujet : cf. Schauenburg, Perseus, 1 9-55. 55-57. La liste des presentι rec;us par Persee rend sa fuite plus honteuse. Les allusions 8 la harpe d'Athena et aux sandales ailees d'Hermes (ou des Phorkides, selon Apollod., Bίbl. 2, 4, 2) sont tres frequentes (cf. notamment 30, 272, ού les sandales ιont aussi associees 8 Hermes). Le casque d'inνisibilite ne se retrouνe qu'en 47, 524. Nonnos passe ιous silence la. kίbίsίι, le sac destine 8 receνoir la t�te de Meduse ; sauf sur les monnaies, ce detail est ignore des artistes ι1ι l'epoque impeήale : Schauenburg, Perιeuι, 1 19-120. 58. Cf. Triphiod. 79 σιΧλπιπος ιixou-fι"· 59. Nonnos suit la tradition habitue\le qui situe l'antre des Gorgones en Libye, νers l'occident : 25, 5 1 , 59, 100-104 ; 30, 264, 275, 277 ; 3 1 , 14, 17. Sur les diνerses localisations des Gorgones, cf. Schauenburg, Perseuι, 20, n. 1 1 7. 60. Cf. Lycophron, 227 πφρώσαις ... πuρ(. 61-65. Rappel des exploitι relates aux ν. 35-47. - ν. 6 1 : chez Nonnos, lρπω a generalement le sens de ramper, aνancer doucement et sans bruit. - ν. 63 : sur χόχλο" 6πωπijς, νoir 1a note

NOTES DU CHANT ΧΧν

243

a 4, 64 ; ίι:ί \e sena d'ιeil s'impose. Άχοlμητος est encore a880cie a /mωπή en 8, 59 (Αrgοιι, \e gardien d'lό) et en 35, 234 (sentinelles). - ν. 64 7Πiρον 1"πνοv : formule banale (15 occurrences) d'oήgine callimacheenne ; cf. la note a 5, 4 1 1 et \e commentaire de W. Η. Mineur a Callim., Hymnu, 4, 234. - ν. 65 : cf. Quint. Sm. 5, 1 � bβλοι (aνec un sens different). 66-74. Pour \es al\uaion.s a la naumachie du ch. XXXIX, νοίr la note aux ν. 48-52. - ν. 68 : cf. e.g. Ν 655 &cU& 31 yσιiαιν (a.e. λόθικι». - ν. 70> (- 23,3 ; 27, σιlμ.σι) ; Quint. Sm. 12, 508 νηοt 168) : cf. [Orph.], Λrg. 90 β«ρδ«ροι φiίλσι. - ν. 70'>-71 : l'expre88ίon eνoque \a mort des Spartea tbebains, eux au88i nes de la Terre ; 5,

3cόοντο

38 β«ρ&ιρον �ν στιίχvν •Αρcοι;. Άχιίρηνο� a partout le sen8 de decapit.e •, y compήa en 1 1 , , malgre Keydell ; ίι:ί, ίΙ fait de plu8 image : lea hauta epia ont leur �te fauchee. - ν. 72 δξa θ6ραcιι : formule banale chez Nonnoa inspiree par l'hom. δξa χσιλχίj». 74-79. Rappel du combat contre I' Hyda8pe au cours duquel Dionyso8 dechalne le feu contre l'eau du Ωeυνe : 23, 192 ίι 241 6. ­ ν. 75 : cf. 23, 193 �ιιχμ«ζων �ι.cnνl (et 3, 39) φραιμ6θοιο Κσιμ«ν3ροv. - ν. 76 !ρcσι χvμ«τόcντΙΙ : cf. 28, 250 (νaήante du combat de l1e&u contre le feu) ; 4 1 , 1 3 (combat entre Diony8o& et Poseidon pour la conquHe de Beroe) ; - 7m)χη : cf. 24, 62. ν. 78 8. : cf. 23, 268 8. mιρσοiί I . . . crnιν&ηρι 3ι.ιίδροχ� Ιζαν Ιλ�Κο ; 241 •

222

222

23 θcρμ.όν '"1'3«cmην, 68 ιίyρόν ΎΜσπην. Sur la νapeur montant de l'eau, cf. 23, 261-262, 270.271 .

80. Koechly, 8uiνi par Keydell, suppose une lacune apres le ν. 80; Rouse attήbue au contradicteur anonyme ίι la fois le8 ν. 80 et 8 1 . En fait, comme l'a νυ Marcel\us, le ν. 8 1 , aνec son &8yndete, e8t la replique brutale • l'argument du contradicteur (m�me procede en 27, 49-50) ; l'opposition &1etablit entre lχτΙΙνt1 qui est heroique (cf. Apollod ., Bibl. 2, 4, 3 τΟ χητο� Ιχπι-.c) et ππρώα�ιτο, qui est indigne, puisqu'il ne suppose aucune νaleur guerriere. 8 1 . νaήantes au ν. 81 : 30, 273 (- 47, 513); 451 509 ; pour δμ.μ.��τι Γopye(Cfl, cf. 47, 560. Autre8 allu8ions au monstre maήn νaincu par Persee : 18, 298, 301 ; 301 273 ; 3 1 1 10 ; 47, 693 ; pour la constellation du Keto81 cf. 81 100 ; 251 127-128, 133, 138 ; 381 339.

Le theme d'Andromede sauνee du monstre par Persee est attest.e dana l1iconographie de8 le second quart du νι• s. ; ίΙ figurait dan8 J'Λndromede d'Euήpide : cf. Gigli1 Prometheuι 19811 180-181 ; Aelion, Quelqueι grandι mythu, 171-177. Le mon8tre disparalt de 1 1 iconographie νers 450 aν. J.-C., pυί8 retrouνe la faνeur de8 artί8te8 8 l'epoque imperiale. L'iconographie chretienne 8'appro­ priera le motif pour flgurer Jonas et la baleine. Persee liνre un νeήtable combat en νolant au-de88us du monstre selon Oνide, Met. 41 688-734 (long episode traite d'une fac;on burlesque) ; Manilius1 5, 592-594 (-61 1 ) ; et sur certains documenta iconographi­ ques : cf. Schauenburg, Perιeuι, 68-7 1 . Selon une autre νersion, Persee utilise le Gorgoneion pour petήfier le monstre . Les deux traditions sont combinees le plus souνent : Lucien1 Dial. mar. 1 4 ;

244

�OTES DU CHANT ΧΧν

2Ί ; Ach. Tat. 3, 7 ; Tzetzes, 8 Lycophron, 836 ; mais Libanios, Narr. 35-36, ne retient que la eeconde, comme Nonnos. On retrouνe celle-ci sur des documents ftgures tardifs : cf. Schauenburg, PtrltUI, pl. 26, 2 ; 27, I ; et surtouι 28, ι (mosaίque de Conimbriga).

De domo,

Pagt

49.

82-84. C'est Polydectes, le roi de Seriphos, qui aνait enjoint 8 Persee de rapporier la t�te de la Gorgone. Α son retour, le heros le 8urprend au moment ού il tente de faire νiolence 8 sa mere Danae; ίΙ le petrifle ainsi que son escorie. Le sujet aνait ete traite par Eschyle dans son Polydecle• et 88Π8 doute par Euripide dans son Diclyι ; cf. aussi Pind., Pylh. 10, 46-48 ; 12, 1 1-17. νοί r Schauen­ burg, Perιtuι, 82-85 ; Aelion, Eur. herilier dΈιch., I , 265-268 ; ead., Qutlqueι grandι mylheι, 158-170. Nonno8 eνoque la legende en 47, 553-554. - Pour τ( πλέον, cf. la note aux ν. 33-34. 85-86. Μlσι : m�me restriction au ν. 38. - Le rocher n'est pas celui auquel Andromede fut enchalnee (ιίc, Peek, Lu. ι.u. ήcρ6φοιτοc;, λ(θος), mais le monstre petrifle : cf. 3 1 , 10. Les deux adjectifs rappellent que la metamorphose a eu lieu au moment ού le monstre sortait de la mer et ιe dre..ail danι lu air• pour deνorer Andromede. Ήcρ6φοιτοc; garde donc son sens habituel chez Nonno8 (• qui νole ου qui circule dans les airs •) ; mais, comme le note R . Keydell, l'idee de mouνement peut s'effacer completement dans des expressions similaires (Greg. Naz., Λnlh. Pal. 8, 177, 4 ; 183, 3 ; Paul le Silentiaire, S. Sophie, 401). 87-97. Resume de la Gigantomachie dionysiaque du ch. XL ν ι ι ι . Le deνeloppement est encadre par la repetition de pηξήνορι θόραι,ι (ν. 88 et 97) ; dans le premier passage, la formule e8t completee par δλ(γι,ι qui souligne la trompeuse fragilit.e du thyrse : cf. 17, 275 ; 35, 340 ; 45, 208. - ν. 87 3ραιχοντοχ6μων : cf. I , 18, et la note ad loc. ; - χαιλιίμην �μηαc rιγιίντων : cf., 8 propo8 des Sparies, 4, 442 (et la note ad loc.) ; 5, 2. - ν. 89 : ι«λλων equiνaut 8 un νerbe 8 l'indicatif. - ν. 89-91 . Porphyrion, Encelade et Alcyonee sont, aνec υπ Chthonios plus conνentionnel, les chefs des Geants que leur mere Gaia mentionne en 48, 20-2Ί. Nonnos rapporie ensuite le combat contre Alcyonee (48, 43-45, 71-76) et Encelade (48, 63-70). Malgre les ampliflcations rhetoriques, la νictoire de Dionysos n 'est pas decisiνe, puisque le8 principaux Geants ne periront que plus tard dans leur affrontement cont.re Zeus : 48, 70, 87-89. Les expressions employees dan8 notre passage sont assez floues pour ne pas contredire cet arrangement dQ 8 Nonnos. Dionysos n'a a son actif que l'extermination d'une ma88e anonyme de Geants (ν. 92) ; mais c'est assez pour que son exploit surpasse celui de Zeus (ν. 96-97). - ν. 92 : souνenir de Callim., Hymneιι, I , 3 Πηλογ6νων iλαιτijραι, 3ιχαισπ6λον Οόρα;νι3ηαι. Les scholies

NOTES DU CHANT ΧΧν

245

doooeoι ιi Π'Ι)).οοy6w.ιν \e 88οι de Γιymων eι ioterρreteoι • exteπni­ oateur deι Geaοιιι. Sur \e νerit.ab\e 8808 du νerι de C.llimaque, cf. Α. Kδhokeo, Htrmu I ι2, ι984, 438-445. Pour �ν �. cf. ι8, 266 ; 42, ι44, daos des cooιexιes ιemblab\es. ν. 93-94 (cf. 8U88i ν. 245) : chaque Geaoι o'a 8808 douιe qu'uoe tAιe eι deux bra 8 ; mais, ιi eux t.ουι, ί\8 equiνa\eoι ιi Tyρhee : cf. ι. ι , ρ. 2ι, ο. ιο. - ν. 96 : lyxιi xι.σCJ'Iιcνn, baoa\ chez Νοοοοι, eιι foπne sur l'hom. lyxιi Δξu6cντι. - Πuρόcνn xaρaιuνijl : cf. C\eaoιhe, Hymnt ά Ztuι (J. ν. Aroim, Stoίc. ιιtl. (rαgm. ι , fr. 537), 6 � .. ΙC&ρ«u'Ιιόν. 98-ι04. L'equiνa\eoce et.ablie eoιre \e So\eil eι \Όrίeοι eι eoιre \a Luoe eι \Όccideoι o'e8L ρaι υο ρυr arιifice rhetorique. Deρυίι Phidias, leι t.ableaux cosmiqueι figurenι Helioι ιe \eνanι i Ι'eιι, t.aodis que Seleoe ιe couche ιi \Όυeιι; ιi Heπnopolis, en εgyρte, leι portes du Soleil eι de \a Luoe ιe ιrουνeοι respecιiνemeoι ιi \'esι eι ιi \Όυeιι de la νille. - Noooos escamoιe ici νolont.airemenι le meurt.re du moosιre mario eι \a liberaιioo d'Andromede qui 88 siιueoι eo Orienι eι m�me sur \eι bords de \a mer εryιhree. ν. ι οι : � ιe dίι souνenι d'Hermes : 3, 373 ; 24, 86 ; 26, 283 ; cf. 3, 433. ια>. loachos esι ρar excel\ence le Ωeυνe d'Argos οίι Diooysoι eι Persee s'affrooterooι au ch. ΧLνΙΙ (ν. 4Π>-74ι). 11 a qualit.e pour �ιre ioνoque comme t.emoin ρυίιqυ'ί\ a ιraoche aυιιί le differend eoιre Hera eι Poιeidon pour la pοιιeιιίοο d'Argos en temoignaoι (iμαιpτόρψcν) en faνeur d'Hera : Apollod., Bίbl. 2, ι, 4 ; cf. Paus. 2, 15, 5 ; 2, 22, 4. 105-110. Sur l'eρisode argieo, qui ιera examioe ρlus eo detail IU ch. ΧLνιι. cf. Ch. Dugas, Rtιι. ει. Gr. 69, 1956, 1 ι-ι3 ; Schaueoburg, Ptrιtuι, 93-ι03 ; Gigli, Promtllιtuι, ι 98 ι , ι85. Εο general, Dionysos esι νaiocu, νoire ιue ρar Perιee. Noooos conιrediι ceιιe νersioo ιi la suiιe d'Euρhorioo ιe\οο qui Diooysos 88ccage Argos : fr. ι8 Powel\ eι Suppl. lιt/1. fr. 4ι8, 37-44 ; 429, 7 ; cf. aussi ceρhalioo, 93 F ι (ρ. 440) Jacoby. Dao8 noιre ρassage, \e combaι ιe deroule seloo uo schema eρique familier : Persee \aoce 88 ρique cooιre soo adνersaire, le maoque eι ιue ιi 88 ρlace soo comρagnon (ici Ariadne). Ce schema esι ιraosforme au ch. ΧLνΙΙ, οίι ίΙ ρreod uoe dimeosioo cosmique : Ariadoe n'esι ρas ιuee ρar la ρique de Persee, mais ρόιrifiee (47, 665-667) eι \a st.aιue de la •bieoheureuse • (ν. 69ι) sera ρlacee ιi cόιe de celle d'Hera ιi Argos (47, 706-707). - ν. ιοs : θuραοφόρος qualifie les Bacchaoιes daos Eur., Cycl. 64 eι Dionysos daos Anllι. Ρα/. 9, 524, 9. - ν. ι09 3δρu θοiίρον : cf. Αρ. Rh. 1 , 466. L'exρression desigoeraiι met.aρhorique­ menι le regard de la Gorgooe selon Gigli, l.c. 179, n. ι2, qui allegue 34, 322, ιi l'aρρui de ceιιe interρret.aιioo. - ν. ι09b-ι 10 : m�me exρressioo deρreciaιiνe emρloyee ρar Lycurgue au momeoι οίι il νίeοι d'atιeiodre Ambrosia fauιe de ροuνοίr fraρper Diooysos (21, ι2-ι3). Οότι&:.,ην &αι3ηρον se retrouνe eo 14, 3ι4 ; 25, 249. •

-

246

NOTES DU CHANT ΧΧν

1 1 1-1 12. OUx 1-y«μ«ι νίeηι de Callim., Hymnu, 2, 1 06 ; cf. encore 25, 180, 228 ; 43, 147 ; 47, 520. - Eψ«cn wμφι&Ιοιcn : cf. 47, 327 (plaint.eι d'Aήadne abandonnee par Theaee). - "Ετι wνclouσaν iρώτων : cf. 4, 1 56 ; 32, 89. D'apreι le ch. XL ν ι ι , au contraire, Dionyιoι eι Aήadne, aprea leur maήage (ν. 453-469), demeurenι ι1ι Naxos pendanι plusieurs annees aνanι de gagner la Grece continentale (ν. 470-473). Page 50.

1 13-1 16. L'union de Zeus aνec Danae esι souνenι mentionnee. Union aνec Zeus : 7, 355 ; 8, 362-363 ; 16, 239 ; 30, 269-270 ; sous forme d'une pluie d'or : 7, 120; 8, 290, 293-295, 302; 16, 6568 ; 25, 1 13-116, 1 19-122 ; 46, 30 ; 47, 5Ιδ-519, 652-653 ; - danι une chambre aux murs d'airain ου de fer : 8, 136-138, 258-262 ; 47, 543-547, 549-550, 600-60'l. Ces allusionι peuνenι s'accompagner d'une ιyncriιiι aνec semele : 8, 362-363 ; 25, 1 13-1 16 ; 46, 30 ; 47, 5Ιδ-519. - Ί'Πwς Ζcός : cf. la not.e ι1ι I , 387 ; ici umo� faiι allusion • la pluie d'or. - ·ο�δpος Ufκτιις eι yσι�(η iίpcrη οnι une connotation sexuelle en 14, 201 ; 16, 68 (conj ., ιΊ propos de Danae), 351 ; 4 1 , 64. l lδ-118. Selon Nonnos, Semele accede • l'Oiympe des l'insιanι ού elle 8 eιe foudroyee : cf. 18 not.e ι1ι 9, 206. - Μιijς ψσιόοuσσι τρσιπiζ"Ι)� : cf. les not.es ι1ι 2, 668 ; 10, 235. 1 1 9-122. Le coffre de D8nae err8nt sur 18 mer : cf. encore 8, 138-140; 10, 1 1 1- 1 1 3 ; 47, 649-651. D'8pres une int.erpreιaιion r8tionalist.e de la legende, 08n8e n'8 p8s eιe fecondee p8r une pluie d'or, m8ίs seduit.e ι1ι pήχ d'or : cf. Λntlι. Pal. 5, 3 1 (Antίp8tros d e Thess.) ; 33 (P8rmenion) ; eι de nombreux aut.eurs latins. Les νers 8, 260 eι 25, 122, fonι peuι-�ιre une discret.e 8llusion ι1ι ceιt.e νersion. 123-125. Sur la legende eι le catasteήsme d'Andromede chez Nonnos, cf. la not.e ι1ι I , 193. - ν. 124 uι a σι[θiρι : νοίr la not.e 8U ν. 130. - ν. 125 : cf. C8llim., Hymneι, 5, 96 τό3' Ιλaξcν ho�; fr. 96, I νcμcα-ήμονcς. 126. Apres deux νers d'introduction, le discours se divise en deux p8rties de six νers ch8cune : 127b-133, Andromede eι le monsιre (enc8dre par l'an8lepse de κ� m xλo'Wicι μc) ; 134-139, sort de ses p8rent.s (deνeloppemenι enc8dre p8r μήτ-ηρ eι Κηφcός). 130. Cf. Ar8tos, 203 (au sujeι d'Andromede) 3ισμ« a. ο[ χciτσιι uι a οUρσιWjι. L'expression inspire dejιΊ les ν. 124 eι 128. Sur Andromede ench8lnee d8ns le ciel, cf. encore I , 190-193 ; 47, 449450 (8νec une nouνelle remίniscence du νers d' Ar8tos). 130-132. Sur 18 lιarpe eι la Meduse celest.es, cf. encore 8, 100102. Elles figurenι ιout.es deux dans l'iconogr8phie, mais Aratos les p8sse sous silence. έr8tosth., Catιut. 22, et Hygin, Λιtr. 3, 1 1 , Ι , notenι qu'il n'y 8 p8s d'etoiles sur 18 �ιe de Persee ni sur sa lιarpe ; en reν8nche, ιΊ la ιuite d'Hipparque, ils ιignalenι les etoileι

NOTES DU CHANT ΧΧν

247

qui flgurent \a �te de \a Gorgone dans \a main gauche du heros. νοίr \e commentaire de Α. Le BreufΠe (C.U.F.) au passage cit.e dΉygin. - L'reil de Meduse esι μ&(λιχοι; parce qu'il ne petήfie plus le monstre ; Marcellus, sυίνί par Rouse, comprend autre­ menι : •C'esι en νain que dans 1'0\ympe l'reil de la Meduse ce\este 8'adoucit en ma faνeur. ι 133. Autre mention du Monstre en 8, 100. Aratos, 353-358, precise qu'il continue il menacer Andromede. D'apres \e ν. J33b, Persee a utilise ses talonnieres pour survoler le monstre au couη du combat terrestre : c'est \e souνenir d'une νersion qui n'a pas et.e retenue plus haut ; νοίr \a note au ν. 8 1 . - Les sandales ai\ees manquent chez Aratos, Hygin et m�me dans l'iconographie : cf. Boii/Gundel, dans Roscher, Mylh. Lu . 6 (1924-1937), ι. Stembil­ der, 913. C'est peut�ιre ce que suggere \e tour negatif que Nonnos emploie il leur 8ujeι comme il propos de \a harpί. Pour l'expression, cf. Η. hom. Hιrm. 83 a� χοiίφ« ; Ap. Rh. 4, 601 ='Ρ« χοiίφ« τ«Wασ� (et \e commentaire de Ε. Liνrea ad loc.). 134-137. Cassiepeia/Cassiopee a νου\υ ήνaliser en beaut.e aνec \es Nereides eι c'est pour chAtier son impudence que Poseidon a enνoye le Monstre raνager son pays. La \egende a et.e trait.ee par Sophocle eι Euήpide ; elle est bien atte8tee par \a suite et se retrouνe dans l'iconographie : cf. Schauenburg, Perιeuι, 55, η. 366 ; Aelion, Quelquu grandι mylhu, 171-177 ; Chuνin, Myth. et gίogr., 222-223. νoir en particulier une bel\e mosaique de Damaa : J.-Ch. Balty, dans Mylhologίe grίco-romaίne. Mythologίeι pίrίphl­ rίqueι (Ρaήι, C.N .R.S., 1981), %-106, pl. 1-5 ; W. Α. Daszewski, Dίοnyιοι der Erlδιer (1985), 29-33 , flg. 3, et pl. 7-1 I . Nonnos parle plusieuη fois de la riνalit.e de Cassiepeia aνec les Nereides (41, 235-236; 43, 165-168 ; cf. 30, 276) et de son catast.eήsme (33, 296, Cassiepeia νoisine de Ι' Aigle). Ici, ίΙ se souνienι libremenι d'Aratos dont ίΙ cite le ν. 654 kιλ� Καισιntmι« ; d'apres \es Phlnomenu (ν. 188-196, 653-658), l'heroine est figυree dans le cie\ &88ίse sur un fauteuil, les bras en croix et \a �te en bas, ecomme un plongeurι, en chAtimenι de son impiete ; cf. aus8ί Hygin, Λιlr. 2, 10-1 I ; 3, 910. - ν. 134. Βι«ςομ«ι n'a pas ici son 8en8 habitue\ de • maltraiterι, • faire νiolence ι. 11 signifle qu'Andromede esι • tourment.ee • par \es malheurs de sa mere ; mais il paraphrase auni l'm(ycτcιιι d'Aratos au ν. 653 (•Cassiopee court il la poursuite de l'image de sa fllle ι), ce qui conduit Marcel\us, sυίνί par Rouse, il traduire : •ma mere ... me presseι. - ν. 135 clι; 4λοι 3όνι& : cf. Opp., Hal. 1 , 692 ; 3, 310; Quint. Sm. 3, 786 8. - ν. 137 : i1 \a suite dΉomere (Σ 489), Nonnos aime rappeler que \Όurse ne se ι ϊο ιi Cal\im., couche jamais ; mais il emprunte &δροχον 'Ωχccινο Suppl. hell. fr. 250, 10 (et 251, 16), dont il se souνienι encore au ν. 397. 138-139. Sur Kepheus, \e pere d'Andromede, eι son catast.e­ ήsme, cf. le8 notes il 2, 187 eι 68'2 8. Nonnos 8'inspire ici d'Aratos, 1 79-187, qui parle de \a malheureuse famille de Kepheu8 ; cf.

248

NOTES DU CHANT ΧΧν

auui Hygin, λιlr. 2, 9 et 1 1 . Le roi eιt preιent.e comme u n vieillard par λvienus, Phen. 440 140. Cf. 47, 620 'λ� βσφΜωμος. 143. Par rapport au pδle, la Couronne et le Serpentaire sont symetriqueι de Penee et de CaΙΙiepeia. .

Page 51. 144. Cf. I , 245 �ιιyλi)cι.ς Όφι.οiίχος et la note ad loc. - Δινωτδν : cf. Aratos, 440 462, et, au sujet du Serpent, 82 s. μώσον Ι 3ι� Όφι.οiίχον. Dans l'iconographie, le Serpentaire eιt parfoiι enlace par le Serpent iι la faςon de Laocoon ; cf. aussi Hygin, λιlr. 2, 14, ,

I Ophiuchuι ... tenenι manibuι anguem medium corpuι eiuι inplicanlem. - 'λc(ρων - fχων : cf. Eudoxos, ap. Hipparque, Λrali el Eudιni ... commenl. 1 , 2, 18, p. 20, 9 Manitiuι δ qδιuνος "Οφι.ς (et ιchol. Aratoι, 75 Martin) ; Hygin, t.c., Λnguilenenι.

145-147. Sur la Couronne d 'Aήadne, cf. leι notes iι 1 , 202 et 247. Nouvelle ιyncriιiι entre leι conιtellations d'Andromede et de la Couronne en 47, 448-452. - ν. 145 - 48, 971 . - ν. 146 - 3, 431 (Pieiadeι) ; 8, 99 (Couronne) ; cf. auui I , 1 75 ; 8, 77. L'expression, dont la signification concrete n'est pas claire, νίιe surtout iι exalter le destin deι heroines concemees : cf. la note iι 3, 431. Rapprocher Ap. Rh. 3, 1002-1004, dont la formulation fait egalement probleme du point de vue de l'astronomie : cf. ma note αd loc. (C.U.F.). 148-152. ν. 149 : on retrouve en 33, 241, la m�me opposition entre le baudήer militaire qui ιupporte le bouclier et le ceste, ceinture brodee et magique d'Aphrodite. - ν. 151 : χ«>.χaον Ιyχος eιt homeήque ; cf. aussi Quint. Sm. 3, 150 π«λλων δδρψον lyxoς. 153. Cf. 29, 343 ; 47, 469 (y«μο)ατδλοι; iσμΔι; 'Ερώτων. 154-159. ν. 154. La correction π66οι; est tardive, elle n'est qu'une conjecture de philologue, ce qui invite iι conιerver μδθοι; (μcρδcι.ς : l'oxymoron eιt parfaitement en situation, bien qu'on Ιίιe π66οι; aux ν. 159, 167, 168. Des lors, on gardera auui &πΙΙαC au ν. 148 ; le plus banal &πλιιπ elimine fAcheuιement la pointe : �nyόfλphrodite/Skylla offre iι Minos uri combat amoureux au lieu d ' une bataille militaire. - ν. 1 55 : cf. Callim., fr. 43, 52 Νιmιiοι Μφρijcι; ( - Theocr. 12, 27 ; Ap. Rh. 2, 747) et fr. 495 Νια�ι(ηι; ... Όρy«3οι;. - Κu&ινι«ι; signifie simplement Cretois comme chez Callim., Hymneι, 3, 81 (voir la note de Bommann) ; fr. 560. M�me ιens en 8, 1 19 ; 47, 298. Cf. auui Κu&ινσιiοι; en 13, 226; 33, 374 ; 48, 969. - ν. 156 : SUΓ Phobos et Deimos, cf. 2, 415 et la note ιί 2, 420. - ν. 157 χ«>.χaος "λρηι; : cf. la note iι 4, 399. Le theme de la victoire d'Aphrodite sur Ares inspirera l'episode de Chalcomede : cf. 34, 50-80 (plaintes amoureuses de Morrheus) ; 35, 160-185 (Aphrodite raille Ares apres la victoire de Chalcomede). Le motif ιe retrouve en 47, 653, mais traite d 'une faςon differente.

NOTES DU CHANT ΧΧν

249

Comp8rer Cl8udieo, Gig. grecqu�. 43-54 (Aphrodite ιήοmph8οι deι Ge8ot.s p8r ses ch8rmes). 159-164. Le roi de Meg8re Nisos po8sed8iι uo cheνeu ou uoe meche qui le reod8ίι immortel. Comme Mioos 8ssίege8iι 18 νille, 88 fllle Skyl\8 lui coup8 peod8oι soo sommeil le cheνeu f8tidique eι permiι 8ίosi 8 Mioos de preodre Meg8re. Οο r8pporte de8 tr8hίsoo8 808\ogues de \8 p8rt d'8uιres heroioes, Ame, Com8ίthό eι Peisidike, 8moureuseι re8pecιiνemeoι de Mioo8, d'Άmphitryoo eι d'Achille. L8 plus celebre e8t celle de T8rpei8. D'8pres 18 ιr8dίιίοο \8 plu8 8ocieooe, Skyl\8 s'e8ι 18ίssee corrompre p8r \Όr de Mioo8 eι C811im8que \8 tr8ite de pro8tiιuee : E8ch., Choeph. 614-622 ; Callim., Hecale, fr. 288. On 8dmiι plu8 ιard qu'elle 8V8ίι 8gi p8r 8mour eι que Mioo8 fuι 8ί horήfle de 88 conduiιe qu'il \8 flι perir : Oνide, Triιteι, 2, 393-394; Met. 8, 14-151 ; [νirg.], Ciriι, 386-403 ; P8u8. 1 , 19, 4 ; 2, 34, 7 ; Apollod., Bibl. 3, 15, 8 ; eι 8808 doute P8rthenios (cf. Suppl. hell. fr. 637). L'histoire de Skyl\8 deνioι uo 8ujeι de p8ntomime : Lucieo, Danιe, 4 1 . Νοοοο8 8dopte \8 νersioo erotique eι l8ί8se m�me entendre que Skyl\8 8'esι unie 8 Μίοοι (ν. 165), ce qui ne ressorι p8s des 8utres recits. D'8pres plu8ieurι 8uteurs, le cheveu et8ίt de couleur pourpre (cf. J. Schmidt, Reai­ Enc. 3 Α I (1 927], 656). Le temoin le plus 8ocieo de ceιte ν8ή8οte esι Callim8que (l.c.) Σχόλλ« ... πορφuρi'r)ν fιμηαc χρb«, d'ού Nonoos, 162 πορφuρi'rιι;, 164 «μήαcιαοι. - ν. 162 : β6τρuι; equίν8uι ici 8 βδστρuχοι; ; 8UΓ ce mοι, cf. 18 note 8 10, 182. [Au sujeι de l'h8p8x nonnien βοτρu36ν, m8 note 8 2, 198, doiι �ιre completee 8 18 lumiere de Η. Erb8e, Fragm. griechiιcher Theoιophien (1941), 170, § 16 : l'8dνerbe 8'8pplique ici 8 I'Espήι 88ίnι eι il esι glose 8U § 1 7 p8r τoii ποινοιy!οu mιcόμοιτοι; τoii π«ντοι χόχλοθιν 3Lχην β6τρuοι; πιριi;(οντοι;, ιi'Ε8pήι S8inι qui enιoure ιoute chose en cercle, 8 18 m8nίere d'un βδτpuςt. Le terme designe donc un phenomene d'8specι circu\8ire, s8ns doute une comete cheνelue effectu8nι une roιaιion sur elle-m�me : c'esι prerisemenι le c8s 8U ch. 11 des Dionyιiaqueι.] Noter le jeu eιymologique enιre «χcρσuι6μοLΟ eι Ιiπcχι(ρcιτο. Les deux termes fonι une 81lusion discrete 8 18 meιamorphose ulteήeure de Sky\18 en un oise8u nomme χιίρv;, ciriι. Cf. 8 ce sujeι I . C8ZZ8nίga, d8ns Μίιιc. Roιlagni (1963), 643644. - ν. 1 63 : cf. L 40 π6λLν hροιθον. ν. 164. Le ιalism8n le plu8 celebre qui protege une νille esι le palladion de Troie. Athena 8V8iι p8reillemenι donne des cheνeux de 18 Gorgone 8 Kepheu8 comme ι proιecιion • ("Ερuμοι) de Tegee : cf. P8us. 8, 47, 5, eι Μ. Jo8t, Sanctuaireι et culteι d'Arcadie (1985), 364-368. 166. Cf. Tήphiod. 525 πολiμοLΟ τίλος ... ι:όρι:ίν eι 18 note de Β. Gerl8ud (C.U.F.) ad loc. 169-1 70. Έπρ-Ιjuνcν equiν8uι 8 Ιπαιuσcν ; m�me sens forι d'ι:Gνοιαaν en 25, 3. - 11 esι ex8ct qu'Aphrodite n'interνienι p8s directemenι dan8 18 guerre des lndes ; elle sera m�me complice 8 son insu de 18 ιromperie de Zeus ourdie p8r Hera. Mais e\le compatira ensuite 8UX malheurs de Dionysos eι susciter8 chez Morrheus une passion -

-

250

NOTES DU CHANT ΧΧν

pemicieuse pour la Bacchante Chalcomede. - ν. 170 : μ.6θοu τtλοι; νient de Tήphiod. 5Ο ; τtλοι; est un accusatif d'objet inteme de '\IU(ήαecι (Marcellus, Keydell ; Peek, Lu. ι. νιχ&ω ν ι ι , et τtλοι;) plutόt que complement de χρcι!αμ'Ι)C'8" (Rouιe ; Peek, ι. χρcιιιη.ώω

1 1 1).

Page 52. 1 73-174. Par suite d'un mauνais dechiffrement de L, un texte fautif s'est transmis d'edition en edition. Ludwich note seulement au ν. 173 tν3ώς L.., ce qui laisse supposer que le reνiseur ι'est bome 8 corήger Ι'ω et 8 retablir [ν3ός, lelίon des recenlioru ; l'apparat cήtique de Keydell est completement muet. En fait, le reνiseur a opere trois corrections : ίΙ a change l'espήt doux en espήt rude, noirci l'interieur du petit .. (ce qui equiνauι 8 le barrer, mais le laisse parfaitement lisible : cf. encore la note aux ν. 483484) et ajoute au-dessus du 3 une lettre qui est manifestement un ρ et non un ο. Bref, il a retabli la le.Μ χσψ.ών (8 propos d'Her8cles), et Hymneι, 4, ι53 (8νec 18 note de Mineur αd loc.) - Λόομαιι 8 8ίlιeurs le sens de • delier• et ηοη de • deliνrerι, • protegerι. Le copaste de L se l8isse si souνent influencer p8Γ les lettres νoisines qu'on n'hesiter8 p8S 8 retablir �6ααι't0 8νec Koechly. - ν. ι98-ι99 : cf. Quint. Sm. 6, 2ι2 πολu3cιρ«3ος G3ρης; pour φωλ«&ς 63ρης, cf. 2, 142 ; 25, 2ι9. L8 triple ίm8ge 8gr8ίre contenue d8ns ces deux νers (cf. encore θ«μνον 8U ν. 2ι5) contήbue 8 ήdiculiser Her8cles d'8pres Gigli Piccardi, Melαforα e poelicα, 127-ι28 (cf. ead., Prometheu• ι 98 1 , 182-ι83). M�me procede 8ux ν. 4ι -44.

Page 53. 200-203. Ce gήef 8ppartient a 18 legende. Eurysthee 8 refuse de compter 18 victoire sur I' Hydre p8rmi les dix traν8ux p8rce qu'lo18os 8ν8it 8ίde Her8cles : Eur., Herαclt&, 4ι9-423 ; Apollod., Bibl. 2, 5, 2 ; Quint. Sm. 6, 212-2ι9; αl. Iol8s brύle les pl8ies.de l'Hydre 8νec une torche selon Apollodore et Nonnos, 8νec un fer rouge selon Quintus de Smyme. 205-2ιΟ. Α l'Hydre, Nonnos oppose les Ge8nts def8its p8r Dionysos au ch. χινιιι. Il leur pr�te une cheνelure de serpents p8reille 8 celles de Typhee (cf. ι. ι , p. 2ι, η. 4) et de Campe (18,

252

NOTES DU CHANT ΧΧν

249) : νoir 18 not.e iι 1. 18. υne fois de plus, il omeι de dire que Dionysos 8 νolontairemenι ep8rgne les chefs des Ge8nts donι l'ext.ermίn8tίon esι reservee 8 Zeus. - ν. 206 : cf. Χ 456 μοUνον ιbοηι;*ιξαις. - ν. 207 : ών ump &μων se lit chez un certain Julius, 8ut.eur d'un poeme sur Dionysos cite p8r Stobee : cf. Ε. Heitsch, Griιch. Dichtιrfrαgm., 11, fr. 20, 2 ; Β. 88ldwin, Εrαnοι 84, 1986, 60-61 . - ν. 208 : &.μοιΜ&ς signifie seulemenι que les • hydres t des Ge8nts sonι • innombr8blest (cf. 26, 223, iι propos d'un 8rchipel) et non qu'elles repoussenι 8U fur eι iι mesure comme les �ιes de I'Hydre. - ν. 209 : pour l'ln8chos, cf. 18 not.e 8U ν. 175. ν. 2101' : expression 8n81ogue 8U sujet des br8s de Typbee en 1 , 29 1 . On not.er8 que -Jι&ρι e ι σιtθCρι sonι int.erch8nge8bles. 213-215. Keydell g8rde 8Vec r8ίson Νιμ!-ην quί f8ίt couple 8νec Λtρνην. Le t.erme se refere 8pp8remmenι 8U lion de Nemee (ιίc Keydell eι m8 tr8ductίon) ; m8is ίΙ pourr8ίt etre au88ί un sίmple equίν81enι de Λ&ρνη : en 8, 240, on Ιίι en sens ίnνerse λ&οντο&τφ nσιρ« Λtρνn (Ja conjecιure 3ρ.ύαιον, litteralement ιgerbe d 'epis moissonnes comme premices t ; cf. J'Hymne ά Λttίι cite ί Ιι note prec., ν. 1 1 χλοcρόν ατιiχuν «μ.,eίνrσι. - Α� ... />«θcίμι'ΥΥ\ : νoir Ιι note ιυχ ν. 4f)-47. - ν. 317 mx« μ')ροu : νοίr Ιι note ιυχ ν. 3ι8 : σι.3-fιικιι est synonyme de χαιλχίίi (ν. 3ι3). ν. 220-222. 319-320. Ceι νerι prolongent les ν. 312 s. par-delί Ιι digression IUΓ Attis ; de m�me, •σχσιλδω� fait echo ιi Ι'�σιλόων du ν. 303. ­ Κuδcλ-ηι&ις ... θω(Υ')ς : cf. 12, 395, et Ιι note a Ι , 28, ιur Ιι ιigniflcation geographique de Κuδcλ'Ι(ς : Rhea est la deesse deι monts Cybeles ; cf. [Orph.], Arg. 22, et ma note (C.U .F.). 321-322. Dionysos accourt pιr preνenance (ιic Rouse) ; μ-#ι ιignifle • pour le cas ού t, sans exprimer Ιι crιinte. Si on donne ιi μ-#ι sa νaleur flnale habituelle (Peek), il fιudrait comprendre que Dionysos crainι que l'equipage de Rhea ne s'egare dans les ligneι indiennes, ce qui parιlt etrange. - Πσιν&ιμιiπφσι qua\ifie Hera en 47. 555, 609. -

ο

-

Page

57.

323-325. ν. 323 : cf. Ε 262 ιξ lν-ruyoς ήν(αι τι(ναις. ν. 324 : {>ο3ι-ης, qui est hιbitue\lement reserve aux jeunes fll\es (cf. par ex. 15, 359), cιrιcterise ici l'eunuque Attis. 327-328. ν. 327 : cf. ο 263, al. ιtm μοι ιtρομ� ; Nonn. 24, 289 ; 46, 66 ; fragm. bucolique, dans Ε. Heitsch, Griech. Dichterfragm., -

NOTES DU CHANT ΧΧν

258

11, fr. 17 Γ 8. - ν. 328 : cf. Esch., Prom. 234 &urτώσσις -ytνος. 06λοχ4ρ�. • aux cheνeux crepus ι, eat un hapax d'Homere (τ 246)

qualillant Eurybates, un heros • iι la peau noire ι, μaλ«προος. Comme οόλ6θριξ, ο6λδχομος, ο6λόχρ«WC, cet adjectif qualille les noin, les �thiopien8 et le8 lndien8 depui8 Herod. 2, 104 ; cf. Nonn. 14, 304 ; 17, 385 ; 26, 341 ; 43, 228. �. Cf. Callim., Hymnu, 5, 5-12 : Athena, apre8 aνoir νaincu les Geanιs, baigne se8 cheνaux dan8 IΌcean ; noιer ν. 5 olmox', 1 1 13ρω χοιl �ll«ιurf«ς. - ν. 334)1> : rappel de 3()6b. ν. 331 Ιαμηξι ... 13ρώτσι : cf. 5, 604 ; 29, 1 06 ; 37, 462 8. ; 47, 288 ; rapprocher peut�tre Ca\lim., Suppl. hell. fr. 260 Α 6 )σμήξ«ς ; \a formule est une νaήanιe de ce\le qu'emploie Ap. Rh. 2, 86 8.; 4, 655 s. ιlι,ςωμδρξαιντο . .. I 13pω (dΌύ Quint. Sm. 4, 270). - ν. 332 : �ΙΠ)φι'λς qualille \e Pacιole en 10, 152; l'adjectif est d'origine ca\limacheenne : cf. Hymneι I , 84 �U'Ι)φιν(ην ; Suppl. hell. fr. 239, 2

�uηφl'λς. 333. Cf. Η. orph. 10, 22 - Nonn., Par. 12, 199 � ατροφ«λιrf' (et Dion. 35, 73; 36, 422) ; ΒUΓ ατροφ«λιyξ, equiνalent meιaphoήque de χόχλος, pour eνoquer le deroulement cyclique du ιemps, cf. Gigli Piccardi, Melafora e poelica, l lδ-1 17. 334-335. Σόμδολσι νLχης : νoir \a noιe aux ν. 42-44. - θηροχδμcμ θιομήτορι : \a Mere de8 dieux eat auBSί la Dame de8 fauνe8, Ποτνlο: &ηρών. 337-338. Cf. Σ 614 61tλσι χ«μ& ... Άμφιyuήcις (et Callim., Hymneι, 3, 146 Τιρόν&ος bμων, aνec la noιe de Bommann ad loc.). Le ν. 337 est repήs plu8 ου moins litteralement en 28, 6 ; 29, 206 ; 37, 126. - ν. 338 : cf. Σ 483 yaιicιν ... οόρ«νδν ... θ«λσισσσν ; pour χορδν Ιατρων, νοίr \a noιe iι I , 230. 340. Cf. c 1 18 σχιτλιο! Ιατι, θιο!, ζηλήμονιc. Ce νen ce\ebre

introduit \es plaintes de Calypsδ qui reproche aux dieux d'interdire aux deesses de choisir iι \eur gre un amant mortel. Nonnos le transcήt pour l'inserer, non 8&n8 humour, dans un conιexιe • heroique •. 342. Erxci χισαήιντι : cf. la noιe au ν. 96. 344-350. Reminiscence d'episodes homeήques celebres : Ares blesse par Diomede (Ε 855 ss) et enchalne par les Aloades (Ε 385387 ; cf. 2, 309 et 36, 254 aνec reference au m�me episode). Le passage est cense se rapporter iι des batailles liνrees au coun du ιemps mort des six premieres annees. Les coups de tonnerre defaνorables signifient que l'heure fatidique de Deriade n'est pas encore arriνee ; ils n'ont aucun rapport aνec les pluies qui ont arr�ιe Alexandre selon Arrien, Anab. 5, 9, 4, malgre F. Bommann, Studi It. Filol. Claιι. 47, 1975, 64-65. - ν. 346 : cf. Ε 436, al. χοιταιχτιίμιναιι μινcαι!νων ; Φ 68, al. ο6τιίμιναιι μιμαιώς (et Nonn. 26, 83). - ν. 348 : sur \e tonnerre proνoque par \e choc des nuages entre eux, cf. ι. I , p. 99-101 . - ν. 350 : cf. Eur., Phen. 939 χρuαο,ςήληχοι ατ«χuν Σ,ςαιρτών (Keyde\1). 352. Αιθtρος 06ραινοu. Cf. la noιe iι 27, 50-51. "

=

NOTES DU CHANT ΧΧν

259

Pαge δ&. 353-356. Syntaxe tourment.ee : δπωι; μή se rattache librement i τρομάι.ς (cf. ν. 439). Pensee tout aussi tourment.ee : Rhea garantit



Dionysos contre les autres dieux, cependant que les Πeches des lndiens sont impuissantes deνant les traits du Soleil et de la Lune. Manifestement, Nonnos a cherche la pointe, sans grand succes . Selon son habitude, ίΙ ne respecte pas la propriet.e des termes : 3οόριι"Μ equiνauι a δι.στο( ; οότιίω, a β«λλω (litt. • frapper de Ιοίη •). Πσιμμήτοριι : cf. la note a 9, 2'22 . 357-358. Cf. Aratos, 588 'Ωρ(ων ... ξ(φcος. Sur les constellations d'Oήon et du Bouνier, cf. les notes i I , 235 et Ί55 . 359. Κιρσιcλχής : cf. la note iι 3, 282 et Bommann, iι Callim.,

-

Hymneι, 3, 179. 360. Cf. 3 649, α/. τ(

χcν �ιξcι.c. Nonnos ne mentionne qu'ici I'Ocean dont le cours entourait le bouclier d'Achille selon Σ 607-

608.

361-362. θσιρσήcις paratt �tre une creation de Callimaque : cf. Β 324-325 (presage enνoye par Zeus) τiρσις ... I δψιμον, δψιτiλcατον ; Triphiod. 48 δψιτiλcατον δλc6ρον ... μσινπόσαιτο. 363. Πτολiμοu τiλος : cf. 36, 4 1 5 ; Triphiod. 525, et les ant.ecedents cit.es par Β. Gerlaud (C.U .F.). 365-366. Sur l'oeil de Zeus qui νoit tout, cf. Hes., Τrαυ. 267 ; Soph., Oed. Col. 704 s. ; Eur., Hipp. 886 ; Cornutus, 1 1 , p. 1 1 , 20 Lang ; App. Anlh. 6, 152, 2 Cougny ; Α. Β. Cook, Zeuι, 2, 502, n. 2. Dans fr. lrαg. αdeιp. 278 Radt, δφθσιλμός Διδς equiνaut a ιiατριιπή. - Sur le filet du destin, cf. les notes a I , 367, 483 ; 3, 330 ; et Gigli Piccardi, Melαforα e poelica, 1 12-121. La formule λ(ναι Μο(ρ-ηι; est d'origine callimacheenne; pour ιiτρmοu, cf. 12, 144 ; Quint. Sm. 7, 247 ; IG IX 2, 3 1 7 ; Χ Ι ν, 1839, I ; Kaibel, Epigr. 507, 2. 368-370. Les ν. 310-372 s'inspirent des Hcenes typiques•

Hecαlt, fr. 260, 5 μ(μνc-π θσιρσήιντcς. - 'ΟψιτCλcατον : cf.

homeriques de la νisite : arriνee et accueil de l'hόte, dialogue et transmission du message, repas d'hospitalite, depart. de l'hδte. Comparer en particulier la νisite d'Hermes iι Calypsό (c 76-148), iι laquelle Nonnos a emprunte son ν. 340. - ν. 368 : cf. Η. hom. Herm. 565 φρiναι τiρτι:ι (et I 186; 3 102 ; α/.). - ν. 370 : cf. Callim., fr. 59, 17 θuμόν ιiρι{σσιίμcνοι;. 373-376. Ce passage est celui qui enumere de la fac.;on la plus complete les etapes de la route des lndes telle que Nonnos la conc.;oit. C'est la route prise par Dionysos a l'aller : Meonie, Phrygie (ch. ΧΙν-Χν Ι Ι ) ; Taurus (17, 330, 379 ; 18, 45) ; Assyrie ou Liban (ch. ΧνΙΙΙ-ΧΙΧ) ; Arabie (ch. XX-XXI); Caucase (21, 312); lnde. Pherespondos, le messager parti d'Assyrie, suit le m�me trajet, puisqu'il franchit le Caucase a l'aller (21, 201) et qu'il rejoint a son retour Dionysos en Arabie (21, 299 ss). C'est encore celui que Dionysos emprunte iι son retour : il liνre contre les Amazones une bataille en bordure du Caucase, au νoisinage de la

260

NOTES DU CHANT ΧΧν

Colchide ου Scythie et du Phase ού il laissera Asteήos (40, 284293); de 18, il atteiηt I'Arabie (40, 294-297), puis I' Assyήe et le Libaη (ch. XL-XLIIJ), eηflη la Meoηie et la Phrygie (43, 440-449). Daηs le cas d'Attis, le voyage d'aller est jaloηηe par la ι moηtagne scythiquet, c.-iι-d. le Caucase (ν. 3 1 1 ) . Au retour, six regioηs soηt eηumerees daηs l'ordre suivaηt : Caucase, A88yήe, Bactήaηe, Libaη, Taurus, Meoηie. Au ν. 374, il y a hyιleron proleron : la Bactήaηe devrait preceder I'Assyήe, car Νοηηοs la situe ailleurs correctemeηt du cόte de la Perse et de la Medie (21, 250-251 ; 23, 80-81 ; cf. 6, 214). L'ordre geographique correct serait 88Uνegarde si ση coηservait la Ιeςοη de L χιιτ' (χιιι Graefe) eη dοηηaηt 8 la prepositioη le seηs de ιeη desceηdaηt det ou ιeη pa888ηt part ; mais ση hesite 8 iηterpreter aiηsi uη tres baηal χιιτ' οGρω. La route ηοηηίeηηe des lηdes est gro�ιo modo celle qu'Aiexaηdre a suivie 8 l'aller, si ση fait abstractioη de ses ηombreux et importaηts detours. Elle correspoηd aussi a celle qui meηe Apolloηios de Tyaηe de Babyloηe eη lηde, υία le Caucase et le fleuve Copheη, seloη Philostr., Λp. Tyane, 2, 1-8. Οη ηe peut reprocher 8 Νοηηοs de coηfoηdre le Caucase scythique avec le ma88ίf de \Ήίηdου Kouch : la coηfusioη est tres repaηdue daηs I' Aηtiquite ; elle paralt remoηter aux histoήeηs d'Aiexaηdre qui l'auraieηt voloη­ tairemeηt commise pour flatter le coηqueraηt : cf. Straboη, 15, 1 , 8-9 (688-689). - ν . 373 : cf. [Orph.], Λrg. 1048 Kaιux40\0v π. πρώvσι. Sur le seηs vague d'muλωv, cf. la ηote 8 2, 452. 376-379. ν. 377• : cf. la ηote lι 10, 277. Rhea habite uηe grotte ηaturelle : cf. 13, ι ; 17, 6ι-66 (description de 88 demeure) ; comparer la demeure de Brongos (17, 39-42) et les taηieres des lioηnes (38, 4). - ν. 379 : cf. Ε 368-369 (chevaux d'Ares menes par lήs) fπποuι; lcrnιac ... Ι λόσσιι; iξ bχiωv, π. � μuχΠjρι (cf. ν. 530) ποιλ(νσοον ιlσθμοι χομ(ζων (cf. ν. 535). Comparer aussi Par. 1 1 , ι64 παιλινιiyρcτον ( - 537?), ι68 Εχων

ιiντώπιον δρμήν ( ..... 534), 169 οιίι3ήcις νίχuς ( ..... 534), ix πο8ος Ιίχρι χοιρήνοu ( - 532-537 ; cf. ci-dessous). - ν. 529 : ιiλcξήτcιροιν rappelle les Alexipharmaca de Nicandre ; Nonnos emprunte sans doute θ cet auteur 3οισπλijτος : cf. Thtr. 609 3οtσπλijτc 3ρ«.χοντc (d'ού 40, 45

268

!ΊIOTES OU CHANT ΧΧν

6φιν &ιαπλijτσι). - ν . 531 : litt. ιla nourriture de νίe consistant en une neurι. Ζωή, hapax chez :"Jonnos, a son sens homeήque de ι moyens de νίνre • ; �νθcμ6ιu; fait reference iι Διός ιlνθος (Peek). ν. 534. ΑUτδσαuτον ο(,ρήν se dit d'une queue de dauphin (5, 185), alon qu'σιuτδσαuτον δρμήν s'applique au lancement du disque (37, 693). lci, οuρήν, le�on de ι, s'impose : le serpent commence par bouger la queue (3ιiατιχιν, αιLων), alors qu 'il est encore !1rνοοι; ; sa ιeιe ne recouνrera la νie qu'au ν. 535. La progression se marque peut-Hre aussi par l'emploi de β6μ6α suiνi de αuριyμ6ν : le ιmunnureι indistinct deνient un νeήtable sifΩement. Le proces­ sus de reanimation est analogue pour Tylos. Le theme de la resurrection progressiνe d'un cadaνre est bien atteste : cf. Lucain, 6, 750-760 ; Apulee, Mit. 2, 29. 538. Le serpent, apparemment de petite taille au debut d u recit (4571), est deνenu un enorme dragon (457-471), puis une sorte de gouffre naturel (472-480). 11 paralt redeνenir un serpent de taille nonnale au ν. 538. Oesormais, ίΙ ne sera plus question des deux serpents ni de Oamasen ni de l'arbre qu'il a plante. ν. 538b : cf. 12, 327, aussi pour un serpent. 540. Cf. ν. 530. 541-544. ν. 541 : ζc13ωρος, epithete homerique d'Ιροuρσι, ιqui donne l'epeautre ι , a ete rattache tres tόt iι ζό:ω (cf. Empedocle, 31 F 1 5 1 Oiels-Kranz ζcι3ωρος ... Άφρο3(τη ; et peut�tre M usee, 2 F 5 Oiels-Kranz) ; on lui a donne le sens de βι63ωρος (ιίc, Hesychios) ou de φcρίαδιος. Cf. 12, 23 (Helios) ; 22, 276 (Aiacos) ; 26, 1 85 (rosee) ; et cinq occurrences dans la Paraphrιue. Άχcσσlπονος, synonyme d'63uνήφσιτος (528), est un adjectif propre ιi Nonnos. 11 a une νaleur tres forte dans les Dionysiaqueι : il qualifle le νin salνateur (7, 86 ; 12, 369), la main de Oionysos qui ι ressuscite • Ηymenaios (29, 163), le sein d 'Hera dont le lait gueήt la folie de Oionysos (35, 31 9). 11 signifie simplement ι consolateur ι dans l a Paraphrase, mais c'est dans l'episode d e la resurrection de Lazare qu'il apparait ( 1 1 , 99). - ν. 542 : cf. ν. 531 . "Εμπνοον est employe proleptiquement : cf. 4 1 . 57 fμπνοον iψuχωαι (hommes nes de la glaise primordiale) ; Par. 12, 41 (ιi propos de Lazare) ; Anlh. Plan. 1 59, I (donner νie a une pierre). - ν. 5431 : cf. ν. 520". ­ ν. 544 : cf. 22, 272 ; Par. 18, 1 1 7 . Le νers de la Paraphrιue est un pur enjoliνement litteraire; il est sans doute une reminiscence de notre passage. Les ν. 543-544 constituent un doublet des ν. 541542 ; ils sont neanmoins necessaires, car ils ajoutent au moins une indication nouνelle (ψuχ:ρ6v) dont l'authenticite est garantie par le tableau anterieur (ν. 535). 545-552. ν. 545 : �μφιίπωv = fxωv ; νοίr la note au ν. 488. ΒιοΠ)ς πσιλιvό:yρcτοv �ρχήv : cf. 6, 1 75 (au sujet de la resurrection de Zagreus) ; Par. 1 1 , 164 (au sujet de Lazare). - ν. 546 : cf. Callim. fr. 24, 1 πο3ός θrvοιρ ; et Aratos, 718. - ν. 547. Litt. ι d ressant une jambe stable sur son pied gauche, il se tenait fermement sur toute la plante du pied (ου de ses pieds) ι. Pour δρθώσοις στσιτόv txvoς, cf., au sujet de Lazare, Par. 1 1 , 108 στοιτόν tχνος, 167 δρθωθhτος. -

NOTES DU CHANT ΧΧν

269

ν. 550 lζu-. αιtμ« : cf. Ap. Rh. I , 1262 ; [Theocr.] 20, 1 5 ; Quint. Sm. 3, 140. - Les etapes progressives de la reanimation sont clairement indiquees comme pour le serpent : la vie renalt ιί partir de la jambe droite et le mort recupere pour finir l'usage de la vue et de la voix. L'aventure de Tylos toume court apres sa resurτection, de m�me que les autres acteurs ont disparu au ν.

538.

Page 6.S. 553-562. Sur cet episode de la theogonie, cf. Hes., τheog. (453-) 485-497. Nonnos suppήme l'intervention d'Ouranos et de Ge ainsi que toute precision geographique. Selon Hesiode, Cronos vomit ses enfants avec le temps, vaincu par l'adresse et la force de Zeus ; ici, c'est la pierre elle-m�me quί a une vertu emetique ; cf. Μ . L. West, note ιί Hes., Theog. 496. La legende est evoquee ιί plusieurs repήses en termes analogues : 12, 48-51 (48 - 25, 558; 49 - 25, 559; 5Ο - 25, 560-561 ; 51 - 25, 562) ; ΊΒ, 321-323 ; 41 , 68-76 (69 - 25, 5578, 558b ; 70 - 25, 560 ; 71 - 25, 561 ; 73 μοyοστόχον - 25, 560 ; 76 ιiνθcρcώναι 25, 562). cι. aussi 21 ' 255 ; 27, 52, avec θοινήτωρ que Nonnos emploie ιί propos de Cronos avalant sa progeniture. Au ch. XLI, l'histoire est arrangee afin d'Hre integree ιί la mythologie de Beyrouth : cf. Chuvin, Myth. el geogr., 212-213; on y reviendra dans l'edition du ch. XLI. Sur Cronos, voir aussi la note 8 27, 53. - ν. 554. Α. Ludwich, Berl. Phίl. Wochenιchr. 38, 1918, 377, voit dans ιiχψχτον un jeu de mots analogue 8 celui de 2, 426 ιiχιiραιχται χαιτiγραιφον (cf. aussi par ex. 32, 166). Selon R. Keydell, Byz. Zeίlιchr. 46, 1953, 12 ( - ΚΙ. Schr. 544), ιiχιiραιχτον signifie que le bloc a ete flgure brut (cf. 17, 41) au contraire de l'image de Rhea. On croira plutόt qu'il provient d'une faute banale du copiste inΩuence par χqιiραιχτο. 'Αλ6χcuτον ... λοχc(ην (cf. Apolin., Paraphr. Pιaumeι, prίf. 83 παιρθcνιχijς ιiλ6χcuτον m' �(νωσι λοχc('Ι)ν) est nettement plus conforme au style de Nonnos. - ν. 562 : m�me emploi d'ιiποπτUω pour l'accouchement de Beroe en 41, 170. 563-565. ν. 563 : cf. Ap. Rh. 1 , 768 τοί' !ραι 3ώραι ... (en fin d'ecphraιίι) ; Ε 60 ; Σ 400 3αιι3αιλαι πολλιi. - ν. 564 : πολu&ιL3αιλος, conjecture par Keydell, serait θ sa place s'il ne faisait double emploi avec le vers precedent. On peut garder πολuπL3αιχος : I'Olympe designe d'ordinaire la voαte celeste chez Nonnos, mais il est aussi qualifle de νιφ6cις (42, 473). L'adjectif peut d'ailleurs rappeler qu'il est le domaine de Zeus Pluvieux. - ν. 565 : cf. e.g. θ 77 136ντcς θιiμδ'Ι)σαtν; Quint. Sm. 4, 481 s. δρ6ωντcς I θιiμδcον. 568-569. cι. 20, 23-24, qui s'inspire plus directement de οι 423. l1:δs designe souvent chez Nonnos le Jour plutόt que I'Aurore. Πuρ(yλ'Ι)νος convient plus particulierement au Soleil : cf, 12, 8 ; [Orph.], Lίth. 657 ; en 40, 413, i1 qualifle la face d'Astrochitόn. 570. Σιyαι)jη Νόξ : cf. 2, 165; 18, 160. 572. Campement ιί la belle etoile : cf. θ 553-565. -

CHANT ΧΧνΙ

Page 98. 1-9. Motif epique du songe. ν. Ι : cf. Β 19 ιG&ντ' Γι χλισ!τι ; Χ 503 s. cG3ccnι' Γι λbιτροιαιν . . . I cUνjj 1νι μ«λ«χjj. - ν. 2 : cf. Tήphiod. 1 12 n«ρLατοιτο θοUρc.ς ΆΙΗJνrι (arrangement de l'hom. ατij ιr &ρ' ump χιφοιλiίς) ; cf. Nonn. 20, 42; 29, 325 ; 48, 531 . - ν. 4 : m�me type de metamorphose en Β 20 ; Quint. Sm. 1 , 129. - ν. 6 : cf. Ε 844, al. Άρτις ... μιοιιφ6νος. - ν. 7 : sur le tbeme du songe trompeur, cf. Β 1-10; Quint. Sm. 1 , 124 s. μ6λ& ... I Ποιλλό:� mcσ!τισι μΜς 3ολ6cντος Όνc(ροu, 137 ιξοιπ«φφ&'Ι ; pour δψις lινcLρou, cf. Herod. 1 , 38, al. - ν. 8-9 : paraphrase de Δ 233 τοUς .. . θσιραUνcαχ& ποιριατ«μ.cνος hiccrαιν. Athena abusera encore Deήade au debut du ch. XL, mais sans recourir a un songe (40, 3-61). 10-12. Cf. Β 23-25 ιΜcις, Άτρ�ος ul!, ... οό χρΥ) ποιννόχιον ιΜcιν βοuλτιφόρον Μροι.

13-15. ν. 13 36ρu θοiίρον : cf. Ap. Rh. 1 , 466. ν. 1 4 : cf. Κ 160 οόχ i!cc.ς ; [Opp.], Cyn. 4, 247 τόμποινοι ιr iχτόπcον. Sur le tambouήn, cf. les notes a 9, 1 16, 1 1 7 ; 10, 391. Pour �ος οιόλών, cf. Pind., Pylh. 12, 19 οιόλών ... π«μφωνον �λος ; fr. 1 40 b, 1 7 ; Nonn. 3, 237 ; 13, 155; 4 1 , 374 ; 43, 345 ; 44, 4 ; 45, 163. - ν . 1 5 : cf. Callim. fr. 23, 2 ήχον iχοόcι. 16-18. ν. 16 : ·cf. 40, 174, encore au sujet de Protonoe. ν. 17b : cf. 24, 213. Pour χιwρομοιι aνec l'accusatif de la personne, -

-

cf. Callim., Hymneι, 2, 20 (et le commentaire de Williams) ; Ap. Rh. 4, 1063. 19-20. ν. 19 : cf. peut-�tre Σ 1 14 δφροι φιλ'ίjς χcφοιλ'ίjς lιλ&τ'ίjροι χιχc(ω. - ν. 20 : cf. ο 349, α/. Ιτι ζώοuαι. 21. Όξ�ι θόρσφ : cf. la note a 25, 72. En realite, le pampre de Dionysos a seulement fait νoler en eclats la cuirasse et c'est Orontes lui-m�me qui s'est perce de son epee comme Ajax : 1 7, 262-289.

Page 99. 24-26. ν. 24 &λός οΙ3μοι : νoir la note θ 2, 124.- ν. 25 : cf. π 196 θν-ητός iνήρ ; Nonn. 21, I 79 όπο6ρύχιος μcτοιν«αττις (pour Dionysos).

L'asyndete au debut du ν. 26 souligne fortement l'antithese entre la νaillance de Lycurgue et la νeulerie de Deriade. 11 n'y a ήen θ corriger. 28. L'epopee oppose νolontiers le lion au faon : Λ 1 13-1 1 9 ; 3 335-339 ; ρ 126-130 ; pour l'expression, cf. Χ 1 πcφuζδτcς (cf. ν . 26) ή\ιτc νc6ρο(. Pour νcδροχ(των, cf. Simmias, fr. 1 5 (Powell, p . 1 14).

NOTES DU CHANT ΧΧνΙ

271

29-3 1 . Arrangemenι tendancieux des faits : cf. 23, 7β-103, 162 ss. Ξciνος n'esι pas defendu par 24, 43, malgre Keydell : comme substantif, ίΙ signifie toujours • hδte t, sauf dans le tour iν/πιχρ/ι. ξcLνοι.σιν. . 32-35. Deήade est fils d'Astήs eι petit-fils d'Helios : ν. 351354 . L'argumenι esι sophistique, puisque Deήade esι mortel bien que ses deux parents soienι des dieux. On notera aussi que l'ascendance solaire prend ici le pas sur l 'ascendance nuνiale ; c'esι l'inνerse qu'on observe generalemenι : cf. la notice du ch. ΧΧνΙΙ, ρ. 120-122. - 'Εριφλc'yής : adjectif propre iι Nonnos, toujours en rapport aνec le soleil : 23, .rιι; hι μf,λαιt« �ν (cf. aυssi Ap. Rh. Ι . 1077 ; :'"lοππ. 20. 242). Τιk χc&pt)-rι:cί ου χ;ί&pοψ desigπeπι des plaπt.es ίι gousses, des legυmiπeυses ; les Aπcieπs etablissaieπt υπ rapprochemeπt avec χcφο&ρότι:οι;. ι qui cυeille ίι la maiπ • : cf. :'"lic., Thir. 752-753. C'est ce sens que :'Ιiοπποs attribue ίι χί&ροτι:σι, pυiqυϊl le sυbstitυe a l'hom. μ+,λοτι:αι. ι couleur pommeι. Le χt!ΡΦ est meπtioπne par λtheπee, 1 3. 596 a. comme υn preseπt derί!IOίre (aυ lieυ du ble) offert par Harpale aux Athenieπs apres sa trahison. Panni 1es plaπtes comestibles de l ' l πde, les λπcieπs meπtionnent des legumiπeuses. δστtριαι : Diod. 5ic. 2. 36, 3-4 ( Onesicήte. 134 F 1 5 Jac.) : Strabon. 15. I, 13 (690). Leυr nature exacte demeυre obscure : le riz parait eπ tout cas exclυ. cr. Chυviπ, Mylh. el giogr., -

291-292. 67. La fonnule όμοφρονCων Δι.ονίισ� est attestee cinq fois,

toujoυrs ίι propos de Dioπysos ; elle impliqυe υne idee de ιcoπversioπ • religieuse en 2Ί, 1 00 (Hamadryade indieππe) : 26, 67 ; 40, 180 (Morrheus denonce comme traitre par son epoυse). 68-7 1 . ν. 69 >.uρο&μ:ήτ� : cf. 25, 415 et la πote ad loc. Sur le Ωeuve de Thebes lsmeπos, cf. 8, 374 : 12, 151 ; 13, 532 (avec la fonnule 'λονLοu τι:οταιμοίο) : 37, 162 : 44, 9 (J'Ismenos proche de Dirce), 143, 1 66 ; 46, 2Ί, 1 72 ; sυr λpollon lsmeπios, cf. 5, 101 ; 45, 72. Sur Dirce. la source ού vivait le dragoπ tue par Cadmos, cf. 2, 671 : 4, 356. 398 : 5, 4: 8, '239 : 13, 520 ; 27. 273 ; 44, 10: 46, 25, 142. 72-77. ν. 72 : cf. Quint. Sm. 13, 279 φ hι xu&Wurxoν ; et 5, 88 coπj. τοίι; 3' rnι χu&ι6ων. - ν. 73 : cf. Ε 153 yήρ«ί λvy�. α/. ν. 75 : cf. Λ 32 τι:ο>.u&ιί3αιλον &ατι:ί3αι. - ν. 77 αιίιτόμαιτον χήρuχιι : cf. 3, m.

Page

101.

80. Τιμ-ήοροι; est habituellemeπt aυ πomiπatif (seule exceptioπ : 30, 207). La correctioπ de Ludwich πe s'impose pas. 82-83. cr. 16, 157 οuτ-ήιrω Δι6wιrον &νοUταιτον (menaces de Nicaia); rapprocher 47, 670. - ν. 83" : cf. la note a 25, 346 ; ν. 83b : cf. I 632 χιιιrιyνήτοιο φονijοι; ; ω 434. 84-87. ν. 84. Πο>.&y>.ωιrιrοι; qυaliΓιe eπcore les lπdieπs eπ 35, 7 ; il s'applique aυssi aυχ Cretois (13, 22Ί) eι aux Blemyes (17, 389). - ν. 85-86 : cf. ζ 44 s. αιtθρ"') ι .. &ν(ν�φcλος. ν. 87 : λαιιnών, hapax chez Nonnos, vient de ;'ll ί c., Ther. 28, 489. Comme nom propre, il desigπe une ville arcadienπe eπ 13, 288 . Pour 3οναιχijαι, cf. Σ 576. .

-

NOTES DU CHANT ΧΧνΙ

273

88-89. Comme Aithre s'inscήt dans une reminiscence homeή­ que (νοίr la n. prec.), Μcλσιινciι; (ι1ι accentuer ainsi) renνoie ι1ι Callim., fr. 266 Pf. πολuπτώdι; π Μcλσιινσιι (νille ι1ι la frontiere de I'Attique et de la Beotie), et ι1ι Rhianos, fr. 20 Powell πολu3ρ(ιμους π Μcλσιινciι; (νille d'Arcadie). De mAme, au ν. 91, φuλ« Σcιι&(ρω" fait echo au catalogue des peuples du Pont dresse par Ap. Rh. 2, 394 s. φuλσι Βcχι(ρω"ΙΙ, Σ«πιφcι; (cf. encore 2, 1242 s. ; [Orph.), λrg. 750). ν. 89. Άλια-Πφ«"ΙΙQι; (cf. Η. hom. λp. 4 1 0 ; Nonn. 40, 521) qualifie Taprobane chez Alexandre Lychnos d't;:phese, Suppl. Hell., fr. 36, I . Nonnos ne paratι pas connattre les deux νeπ, cites par t;:ιίenne de Byzance (ι. ΤοιπροΜνη), que le poete consacre ι1ι Taprobane (Ceylan), le pays des elephants. Le synonyme &λιαπφ-Ιιι; se trouνe chez Kaibel, Epigr. gr. 208, 1 6 (Thasos) ; [Orph.), λrg. 145, 1 86 ; Nonn. 13, 450. 90-93. Ces νers appartiennent au quatήeme et non au troisieme contingent : cf. la Notice, p. 81 -82� - ν. 91 : sur les Sabeires, cf. la n. prec. - ν . 92-93 : cf. Β 851 (et π 554) ΠuλσιιμΜοι; λ«aLO"\I xijρ. Chez Homere, l'expression est une maniere imagee d'eνoquer le courage du guerήer ; chez Nonnos, elle est pήse au sens propre. 94-100. ν. 95 : cf. Η. hom. λphr. 177 δ1t"IIO"II Ιαιόιιι;. Le νers explique et paraphrase ΟUοιτοχοi-τοιι, litt. ι qui couchent sur leurs oreillest. - ν. 99 : cf. Ν 704 ; Ρ 720 fοο"ΙΙ θuμ/>" fχοντιι;. 101-104. ν. ΙΟΊ : cf. Quint. Sm. 10, 280 χιιλωι"ΙΙ otUoc>.ioLaL"\1 (et Nonn. 15, 1 3 ; 16, 385 ; 39, 387 ; 42, 91 ; 43, 31) ; Nic., Ther. 7 &λaξητ-lιρL« WUaω"\1 (et Nonn. 9, 288) . - ν. 104. Ψοιφοιρ6ι; qualifie le teint terreux, cadaνeήque de Tectaphos ; mAme sens dans [Eur.], Rheιoι, 7 1 6 ιjι«φοιρ6χροο"�� χ«ροι (Ulysse mendiant) ; Nic., Ther. 262 χροι'ή ... ιjι«φοιρ'ή (pour υη serpent) ; Nonn. 4, 363 (pour la criniere du dragon de Dirce). [Dans ce dernier passage, Ε. Liνrea, Riυ. Fil. e lιlr. Claιι. 105, 1 977, 75, rapporte les ν. 363-364 ι1ι la cheνelure de la νictime du dragon et donne ι1ι ψοιφοιρ6ι; le sens de ιqualiduι, ιsalet, ι souillet. Cette interpretation, dejι1ι admise par Peek, Lu. ι. u., est moins satisfaisante : le mort a eu le foie dechire et la mention de sa cheνelure est deplacee au contraire des indications, egalemenι introduites par 3ι, qui figurenι aux ν. 383-384 et 387388 .]

Page JO'l. 106-109. ν. 106 : les chaines ne servent pas seulement ι1ι empAcher le prisonnier de s'echapper; elles ajoutent ι1ι son supplice par leur poids et leur entremelement ; chez les Sassanides, Mani meurt de ne plus pouνoir supporter ses fers (Ρ. Chuνin). ν. 1 07 : cf. 9, ΙΟΊ et la note ; ιUρώιιι; a ici clairement le sens de ι moisi • : cf. la note ι1ι 25, 472-480. - ν. 108. Αuχιιώω"ΙΙ et les adjectifs de la mAme famille signifient, selon les contextes, ι desseche • ou ι couνert f souille de poussiere ου de cendre t. lci le sens est apparemment ιcouνert de crasse (et d'excrements)t. -

274

NOTES DU CHANT ΧΧνΙ

Και.ιφηδτcχ : cf. 2, 539, eι ι. I, p. 125, n. 6. - ν. 109 !μμ.ορον ήcλ{οιο : cf. Quinι. Sm. 12, 499 (aνeugle) ; [Orph.], Arg. 1 122

(Cimmeήens) ; Anlh. Plan. 303, 3 s. (Cimmeriens) ; Nonn. 38, 52 (eclipse de soleil). 1 12-113. ν. 1 1 2 πτ3οαχσιφtων : cf. 30, 145 (ίι propos du m�me Tectaphos) ; 34, 231 eι 36, 442 (prison souterraine) ; 37, 97 (tombeau) ; 47, 433 (labyrinthe) ; Paraphr. 4, 1 8 (puits). Le genitif est ici clairement un genitif de qualite, malgre R. Keyde\1, Nonni Dion. I , 57 · . - ν. 1 13 : cf. c 457 χaί-τ' δλιyηπ�ν. L'hapax 3uηπ�ων est forme SUΓ 3uηπcχ&ή� qui remonιe a Ap. Rh. 4, 1 165. Tectaphos est enferme dans un cul de basse-fosse souterrain analogue ίι celui ού mourronι certaines des Bacchantes captiνes en 34, 231-248. Le motif du carcer ou du Tullianum esι constant dans l'histoire dite de Perό eι de Micόn : cf. W. Deonna, Deuz eludu dt ιymboliιme religieuz (1955), 33. Sur le Tullianum, ancien reservoir d'eau dont la partie infeήeure servaiι de cachot pour les condamnes ίι mort, cf. G. Humbert, dans Daremberg-Saglio, Dicl. Anl. 1 , 2 (1887), ι. Carcer, 9188• 1 13-116. ν. 1 13b : cf. Callim., Hymneι, 6, 67 μcγ«λq. 3' mpCiίyC'tO νοόαφ, aνec les notes de Ν. Hopkinson ad loc. et de Ε. Liνrea ίι Ap. Rh. 4, 384. - ν. 1 14 : cf. l'hom. δλ1yο3ροινiων (Ο 246, α/.). En 35, 271, Nonnos combine nos νers 1 138 eι 1 14b. ­ La descήption de Tectaphos rappelle celle de Philocιeιe : cf. Soph., Phil. 954 cχ6σινοuμcχι ( - 104, 1 16), 1032 3uσώ3ης ( - 1 16) ; Quinι. Sm. 9, 364 cχ6σιλωι ... χδμcχι ( - 104, 1 16), 369 λιμός ( - 108, 1 13), 371 s. (corps emacie - 104), 372 s. (puanteur due a la crasse - 108, 1 1 6). Comparer aussi le Phinee d'Ap. Rh. 2, 197-20 1 . 1 1 8-120. ν . 1 18 : Ιiπcχτ-ήνωρ, hapax chez Nonnos, apparalt chez Tήphiod. 137 ; cf. Euphoήon, Suppl. Hell. fr. 418, 25 Διωνόαοu Άπcχτ-ήνορος (d'ού Nonn. 27, 305). - ν. ι 19. ΊxcaLη (ou -!τι) introduiι un tour dont Nonnos n'offre pas de parallele ; ίΙ fauι sans douιe adopter la conjecture wα!-rιν qui n'implique pas qu'on doiνe mettre au nominatif βcχρόα-rονον ; le double adjectif esι frequenι dans des ιours analogues : 35, 36; 37, 3 1 9 ; 4 1 , 251 ; 44, 72 ; 45, 245 ; 48, 813. ν. 121-124. Ρ.

Chuνin observe ιiνec raison qu'J;:eήe menι le moins possible aux gardiens : au sens stήct, elle ne transporte ήen sur elle (ν. 121 lic!ρω ; ν. 122, 127 !yοuααι); le seu\ present qu'elle destine ίι son pere, ce sonι ses larmes, liquide produit par son corps ... comme le lait. - L'asyndete au debut du ν. 124 ne justifie pas l'hypothese d'une \acune : cf. F. νίan, Rev. Phil. 34, 1960, 303. Άπcχyyίλλω esι employe absolumenι encore en ι6, 215 eι 22, 1 13. 125-127.

Dans \a \egende de Perδ, la jeune femme esι • fouillee aνec soin de peur qu'elle ne porte quelque chose sur elle• (νat. Max. 5, 4, 7 ; cf. Pline, Ηisl. nal. 7, 36 ; Solin, 1 , 124). - ν. ι 25 : Cf. ξ 15(), α/. θuμός . .. 'tOL αttiν !πιατος ; - pOUΓ λόααι-τι μ{-τpην, Cf., Β propos d'une accouchee, Callim., Hymnu, 1 , 21 λόαcχτο μ. (et 4,

NOTES DU CHANT ΧΧνΙ

275

222) ; Ap. Rh. I , 288 ; 8 propos d'une union sexuelle, Theocr. 27, 54 ; Moscho8, Europe, 164. - ν. 126 : cf. r 385 ;ιcφl a. ... mιou ιτι-Ν;c Μιδοϋασι. 127-134. ν. 128 : cf. Quint. Sm. 2, 612 χοιτσι;ιθον!ων ... �ρc6ρσι ; Nonn. 2, 338 ; 36, 101. - ν. 129 : φόδοι; signifle ici ιobjet de crainte • ; cf. R. Keydell, Hermeι 79, 1944, 1 6 (= ΚΙ. Schr. 434). ­ ν. 131 : cf. Quint. Sm. I , 809-81 0 οό y«ρ i7d φθψjνοι.cn πi>.cι χ6τος, «».' i>.αινοΙ Ι 3ήιοι οόχiτ' t6ντcι;, ιπiιν Ωό θuμiιι; 1\).-ητσιι. - ν. 132 : cf. Ω 637 οό yιip πω μόασιν 1\ααc (pour le sommeil) ; 8UΓ le ge8te de fermer le8 yeux d'un mort, cf. Λ 453; λ 426 ; ω 296.

Page

103.

138-140. ν. 138-139. Dans les recits latins de la legende de Perδ (cf. la note aux ν. 125-127), la jeune femme νient rendre νisite regulieremenι au prisonnier. );;ιonne8 de νoir celui-ci surviνre, le8 gardes epient le manege de la νisiteuse, puis font rapport au magistrat. La narration de Nonnos e8t plus rapide et se soucie moins de la νraisemblance : );;erie se faiι enfermer dans le cachot eι la duree de l'allaitemenι n'esι pas precisee ; le rapport de8 gardes 8 Deriade esι 8 peine suggere par bοόων. Noter en outre que, selon un procede qui lui esι propre, Nonnos ne reνele qu'au ν. 138 le nom de la 111\e qui entre en scene au ν. 1 1 8 ; rapprocher les remarques faites p. 76 au sujet de Deriade eι de 88 famille. ν. 139 πcριααον6οιο : premier emploi atteste chez Opp., Hal. 3, 12. - ν. 1 40 : cf. Α 401 όπcλόασιο 3cαμών ; Nonn. 13, 27 ; 21, 66. 1 4 1 . Cf. 47, I 8. �μη Ι ... ι:ιότοδ6ητοι;. Άμφιδδητοι; est atteste depuί8 Cal\im., Hymneι, 4, 303. 143-145. ν. 143 : cf. Π 194 μcτiπpcπc Μuρμι36νcααιν. Pour la comparaison aνec un astre dans ce contexte, cf. Ap. Rh. Ι , 240, et surtout Quint. Sm. Ι, 36-41 . La comparaison aνec Hespero8 νient ' de χ 317 s. οΙοι; 3' dια-Πιρ ιΙαι μcτ dιατριiαι . . . I "Εαπcροι;, δι; χ«Αλιατος ιν οόρσινcjι Ιατσιτσιι dιατήρ (d'ού Quint. Sm. 5, 130-132). Pour l'anaphore d'"Εαπcρος, cf. Callim., Hymneι, 6, 7-8, et les paralleles cites par Ν. Hopkinson (Callim., Hymnes, I , 87-88 ; Bion, fr. 1 1 , 1-2) ; cf. au8si Quint. Sm. 8, 28-31 (anaphore de πϋρ dans un contexte analogue et emploi d'dιμσιρόααων). Άμσιρuyή designe la lumiere d'un astre chez Arato8, 676; Ap. Rh. 2, 42; cf. aussi Maximus, 25 4ατρον ... φσιι3ρ7jαιν ... dιμσιρuyσιίι; (et Nonn. 2, 596). - ν. 145. Λιποφιyyής (hapax dans les Dion.) signifie en regle generale ι crepusculaire • : cf. [Manethon), I , 65 ; 3, 273 (ού ίΙ qualifle la lune) ; Nonn., Par. 1 1 , 36; Pamprepios, fr. 3, 179 Liνrea ; Musee, 238. 147. Dans le tour χλ(μσι yσι(-ηι;, le genitif e8t purement peri­ phrastique. Aux paralleles cites dans la note 8 10, 139, ajouter Λnth. Pal. 9, 97, 6 (Aiphee de Mitylene) yσι(ηι; 3' dιμφοτiρηι; χλ(μσιτσι, c. 8-d. l'esι eι l'ouest. -

-

NOTES DU CHANT ΧΧνΙ

276

149-151. Les Dersθίoi d'Arachosie prθtίquent l'inhumθtίon des guerriers morts θυ combθt. Nonnos sίgnθle une θuthentique pθrticulθrit.e de I'Arθchosie, θttestee pθr les textes ίrθniena. Lθ religion zoroθstήenne, religion d Ί�;ιaι dθns tout l'empire Sθ&Sθni­ de, prohίbθίt l'inhumθtίon et ordonnait d'exposer lea cadθνres aux chiens et θUΧ oίseθux de proie ; les Arachosiena θνθient l'impiet.e de νioler cea prescήptions. Cf. Chuνin, Myth. tl geogr., 324. Nonnos θ pu �tre d'autant plua intere88e pθr cette aingulaήt.e ethnogrθphique qu'elle eat aussi en contrθdίction aνec Ιθ prθtique homeήque et epique de la cremθtion. - Le ν. 151 eat une νθήθnte d'auteur dont nous deνons lθ conservθtίon θU scrupule de l'editeur : cf. Ρ. Β. Marzollθ, Studi lt. Filol. Clιuι. 26, 1952, 195197. 153. Βρ«3Uι; �λθ. : cf. 13, 253, 275 (Aήstee), et νοίr Ja note au ν. 251. En 33, 233, et 34, 81, c'est l'θmour qui explique la lenteur de Morrheua. 153-157. Pour les lndiens, le crAne rase est une marque d'infθmie ; ce trθίt de mreurs se retrouνe chez Nicolas de Damθs, 90 F 103 y Jθcoby, peut�tre d'apres Megasthenes (- fr. 27 d Schw.). - ν. 154 : cf. Ρ 139 πένθος ht cπήθ.σιnν &ιξων. - ν. 155 : βοuχjρ«ος qualifie encore Deriade en 28, 268 ; 39, 284. Les allusions 8 ses cornes, mθrque de son θscendance fluνiale, sont nombreuses dans le poeme. - Άφρονι >.Uσιrιι : cf. φ 105 !. θuμιj). - ν. 1 56 : cf. Ψ 141 &πcxc(p«w χσι(την. 157-160. ν. 158 : cf. Quint. Sm. 8, 189 uψιλδφοuι; τρuφσιλdαιι; (et νoir la note 8 29, 215-217). Λιπδθρι.ξ (cf. e:ιien, Hiιt. an. 17, 4) quθlifie un Silene chθuνe (19, 204), I'Automne depouille de ses feuίllθges (1 1 , 510) ου lθ t.ete des θdolescents qui sθcήfient une meche de cheveux 8 un fleuνe (47, 494). 160-164. Aprea Homere, la geste troyenne fθίt une plθce aux traltres (Antenor, Helenos) ; mais Nonnos, en ίmθgίnθnt le double jeu d'Hθbrθthoos, pθrait se souνenir plutόt des stratagemes rapportes par des historiens. - ν. 162 : jeu etymologique anθlogue en Χ 438 s. ou ... &πιλος Ιλθών I fjyyW.' 6ττι ... ; Β 438 χ'ιρuχcι; λσιόν χηρUσσο�. Tour etymologique un peu different en 20, 184 &πcλον ... 3uσ«yyιλον. - ν. 164 : χcχδρuστο + dat. signifle • il combattait contre • (et non • pourt) : cf. par ex. 36, 290. Rouse a bien tort d'θttήbuer une θbsurdite 8 Nonnos. Pagt

104.

165. Cf. Τ 30 ; η 206, al. &yρισι φuλσι. 167-169. Au ν. 167, of π introduit sθns doute un peuple nouνeau comme θU ν. 1 70 ; mais le relθtίf pourrait ausai θνοίr Άρδισιι; pour θntecedent (Marcellus). L'Hysporos (litt. c le pθssage du porc •) est une θdθptation de I'Hypobθrus de Pline, Hiιt. nat. 37, 39; il remonte 8 Ctesiθs, lndica, 688 F 45 θ (36) Jθcoby (- Photios, 72, 47b, ι, I , p. 140 Henry), ού le nom du fleuνe,

NOTES DU CHANT ΧΧνΙ

277

Hyparchos, est sans doute corrompu. Le fleuve a pu s'appeler Spabaros ou • Hyspabaros (- iran. • νispabara, forme iranisee de l'epithete indienne du Gange, νίίvabhara, equi apporte tous les donsι) : cf. R. Schmitt, Beitr. τ. Namen(orιch. 6, 1971, 19, η. 126. 11 passait pour charήer de l'electron trente jours par an. Mais l'electron de Ctesias est l'ambre secrete par l'arbre nomme ιiptachora et le fleuve est donc l'equivalent oήental de J');:ήdan occidental. Pour Nonnos, au contraire, I'Hysporos est un fleuve metallifere comme le Pactole et c'est le metal electrum qu'il charήe, apparemment sous forme de paillettes. Comparer 10, 146; 1 1 , 27, 306 ; 43, 446, toujours au sujet du Pactole ; β«θόnλοuτοc peut au88ί faire allusion Α des mines souterraines (2, 687; 17, 37 : mines d'argent voisines du Geudis) ou Α des perles maήnes (15, 153). 1 70-172. Transposition fidele de Dionysios, Βαιι. 2, 2-4 h6ot n mλοι yuwιixcς Ά&ηwιι-rις Ιοτητι I οι,)-τημ«ρ ... , iξ !Ο'fών. ΕΜcω.ος est un hapax chez Nonnos. Son sens est discute comme epithete d'lthaque en β 167 ; Nonnos semble l'entendre comme synonyme d'cΜηλος ou c63W.oς ; sur ces adjectifs, cf. L. Robert, Rev. E:t. Λnc. 62, 1960, 301-308. Le sens d'eexpose au soleilι, eensoleilleι, conviendrait bien ici ; mais ίΙ ne s'impose dans aucun des textes cites par le Liddeii-Scott. 174-180. Sur ces embarcatiόns legeres en cuir, cf. Chuvin, Myth. et geogr. 292 s., η. 41-42. Nonnos a ete seduit par ces navires qui ne sont pas de vrais navires. 11 parle ailleurs de fausses navigations sur eau calme : cf. surtout 23, 122 ss., avec χcόμσ;αιν ιbλόατο�α�, νόθον πλδον, et la mention de divers moyens de navigation paradoxaux utilises par les lndiens, aux ν. 129-141. 174-176. Nonnos joue sur les repetitions : 3ι&ιώnς, &ι-Ι)μονcς, οό 3cΜαιαLν. - ν. 176 : Cf. U 142 ci3cψ-ήτφ βortJ. 181-182. ν. 181 : cf. Β 838, α/. ιlρχοιμος ciν3ρών. - ν. 182. 11 serait tentant ιfe traduire • manieur d'aviron ι ; mais ciχοντοφδρος signifie toujours chez Nonnos e arme de javelinesι, m�me dans les deux passages ού Marcellus prefere l'autre traduction (28, 245 ; 39, 217). 183-188. ν. 185 : cf. peut-�tre Orph., fr. 189, 2 Kern iρuθροu νtχτοιρος ciρ3μδν (ci. conj .). Pour ζε(3ωρος, cf. la note ιi 25, 541. ν. 186 : χοιιτ-ήεις, • feuillu ι ; cf. Nic., Ther. 60. - ν. 187 : cf. 5, 228, ού Ρ. Chuvin rend 3οιι&ιλίος par eelaboreι, sens egalement po88ible. - ν. 188 : χλωρός est la couleur du miel chez Homere.

Page ΙΟδ. 188-191 . ν. 189 cipτLφotvljς Φοιiθων : l'adjectif n'esι atteste avanι Nonnos que dans Eur., Phaelhon, 63 (cf. J. Diggle, Euripideι Phaelhon, 1970, 98) ; ίΙ qualifie l'aurore en 38, 8 s. - ν. 1891> : cf. Ε 6 λελοuμίνος Ώχωνοίο. ν. 190 : cf. Callim., 1/ecale, fr. 357 Pf. ιlμπνLΟν Μωρ (l'adjectif esι glose par τρδφLμον eι πολu). ΌμπνLος -

278

NOTES DU CHANT ΧΧνΙ

qυalifie en general Demeter ου les cereales ; ici m�me, les • arbres 8 miel• apparaissent comme des plantes cυltiνees (ν. 191) et toυt le passage υtilise les m�mes expressions qυe l'hymne entonne par Dionysos aυ ch. XL poυr celebrer l'action fecondante d'Helios Astrochitόn sυr la moisson : 40, 386 - 26, 1 89 ; 40, 387 - 26, 1 90 ; 40, 389 - 26, 1 85 ; 40, 391 - 26, 190 et 191. 192. L'arbre 8 miel est peυt-�tre la canne ιi sυcre qυi atteint parfois sept metres de haυt. Si certains aυteυrs pretendent qυ'on extrait le sυcre de ses racines (par ex., νarron de I'Aυde, GiogΓ. fr. 20 Morel - J. Andre, L'lnde, 22), ce sont les feυilles qυi, selon d'aυtres, secretent υπ jυs sυcre apporte par la rosee : 8en., Ep. 84, 4 ι certains disent qυ'on troυνe en lnde sυr les feυilles des roseaυx υπ miel prodυit ... par la rosee dυ ciel • ; Pline, Ηiιt. nat. 12, 32; lsid. Seν., έtym. 20, 2, 36 •aυtrefois le miel proνenait de la rosee et se troυνait sυr les feυilles de roseaυx • (pυis allυsion aυ miel νegetal de l' lnde et de I'Arabie) ; aυtres references dans Chυνin, Myth. et geogr. 291 , η. 32. Mais si Nonnos connatt bien les roseaυx de l'lnde, il parle ici d'arbres. Or les Anciens font etat aυssi d'υn arbre mellifere aυχ feυilles ressemblant a celles dυ ch�ne ου dυ figυier. Diod. Sic. 17, 75, 6, iι la sυite d'Onesicrite, 134 F 3 Jac. ( Pline, Hiιl. nat. 12, 34), le sitυe en terre iranienne, dans I'Hyrcanie • fortυnee •. qυi est presentee comme υπ pays ού regne l'age d'or; il secreterait dυ miel pendant les deυx premieres heυres dυ matin. Toυtes ces traditions ont en commυn de mettre en rapport l'arbre iι miel, qυel qυ'il soit, aνec l'aυrore et la rosee et de le localiser dans υn jardin d'l�.:den mythiqυe. Sυr le miel distille par le ciel pendant l'age d'or aνant qυ'il ne soit prodυit par l'abeille, cf. νirg., Buc. 4, 30; Georg. Ι , 131 ; 4, I ; Oνide, Mit. I , 1 1 2 ; Plirιe, Hi&t. nat. 1 1 , 1 2 ; lsid. Seν. l.c. ; Dracontiυs, De laud. Dei, I , 201-202 (et le commentaire de C. Camυs, C.U .F.). Sυr cette question, cf. F. νian, Koinόnia 12, 1988, 14-15. 193-194. ν. 193 : ποταψ.οίΌ est inattendu, mais explicable ιi la rigυeυr dans le cas ού l'arbre iι miel serait la canne a sucre qυi pousse dans les marecages : cf. par ex. Solin, 52, 48 ; lsid. Seν ., Etym. 17, 7, 58. Si on corrige le texte, on ecartera πcτιίλοιο (Graefe), que �onnos emploie toujoυrs au pluriel, et πτδρθοιο (Koechly), qui est inυsite dans le poeme. Lire peut-etre π&ΑLοιο : cf. ν. 188. ν. 194 : cf. [Moschos). Ch. fun. Bion, 43 !πτιίμeyος ... δρ�. 194-200. Comparer le serpent qυi enlace la premiere νigne apparυe sur terre, qυi en ιtrait• le jus et le laisse recouler de sa boυche : 12, 3 ι 9-323. - ν. 194 : τις ne νise pas une categorie speciale de serpents ; il eqυiνauι a πίiς τις, comme l'indique le pluriel employe au ν. 198. - ν. 195 : le complement d 'objet de μιτρώσιις se tire aisement dυ second hemistiche ; la facile correction δμδπλοχοι; rend superflue l'hypothese d'υne lacune. - ν. 196 : λcιριδεις, hapax chez Nonnos. Selon R. Β. Egan, Glotla 63, 1985, 14-24, l'adjectif signifierait iι l'origine • liquide •, • flυide •, • hυmec­ te de rosee • ; son rapport aνec le nom du lys serait secondaire. 11 =-:

NOTES DU CHANT ΧΧνΙ

279

quθlίfle lθ νοίχ des cίgθles en r 1 52 et certains exegetes lui donnent le sens de (νοίχ) • plus douce que le miel • ου • nourrie de rosee comme une plθnte• (schol. bT et Eust. 396, 7, ad loc.) ; lθ cigθle pθssait en effet pour se nouπir de rosee : Cθllim., fr. I, 34 Pf. En poete sθνant, Nonnos utilise ici l'adjectif pour la rosee elle­ m�me qui produίt le mίel : cf. F. νίθn, Koin6nia, 12, 1988, 15, n. 34. Pour Gίglί Piccθrdί, Melafora e poelica, 265, λaιριδωοιχν seraίt le synonyme saνθnt de yλuxaρi)ν employe au νers sυiνθnt. ν. 197 : cf. Nic., A lu. 569 λιχμώμ.cνος lρcnιν (pour υη crθpaud). ­ ν. 200 : cf. Theocr. 24, 1 9 iξί-πτοον !δν. 20 1 . LΌrion et le catreus ne sont connυs que pθr Strθbon, 15, I, 69 (718) et par .;:lien, Hist. an. 17, 22-23, toυs deux trίbυtaίres de Clίtarque, 137 F 20-22 Jθcoby. Ce sont deυx oiseθux merveil­ leυx plυs ου moίns appθrentes aυ phenίx : cf. J. Ηυbθυχ, u mythe du phenix danι les litteralures grecque el romaine, 1 939, 3038 ; R. νan den Broek, The Myth of the Phoenix, 1 972, 251 , 257260. 1\s ont re�:u, peut-�tre de Clitθrqυe, les noms des heros mythologiques cretois Orion et Cθtreus, ce dernίer etant le pere pυtatif dυ premίer selon • Arίstomachυs • (- Antίmaque de Colophon ?) cίte pθr Hygin, Astr. 2, 34, I. Nonnos remonte Ιυί aussί a Clitθrqυe, sans doυte ίndirectement. Les ν. 207-2ι I parθίssent �tre une θddίtion tiree d'une aυtre soυrce, qυe l'edίteυr de Nonnos a inseree dans le texte ιΊ υn endroit errone. Sur toυt le passage, cf. mon etude dθns Koin6nia 12, 1 988, 5-ι6. 202-205. ν. 202 fμφρονι. Nonnos νeυt dίre qυe \Όrion θ υne νοίχ hυmθίne : \e m�me θdjectif qυθlifie le cygne dans Iequel Zeus s'est metθmorphose poυr s'υnίr a Ledθ (7, 124). Marcellυs et Roυse font a tort de l'adjectif υne epithete ornante (ι melodίeux •, ιthe inspired swan •) ; .;:ιίen comparait dejiι \Όrίοη a υη chanteur entonnant υn chθnt d'hymenee. - ν. 203-204 : selon υne οpίηίοη largement repθndυe dθns l'antiquίte, le cygne chθnte en \aίssθnt ses aίles brυire dθns \e νent : Η. Gerstinger, Sitτ.-ber. Akad. Wien, 208, 3, 1928, 46-47 ; F. νίaη, note a Ap. Rh. 4, ι30Ι (C.U.F.). 206 . Πηχτις peυt designer υη ίnstrument a cordes ου υne flute de Pan. Roυse adopte \e premίer sens, par exemple, ίcί (ιstrings•) et en 27, 1 7 1 . En realίte, Nonnos ne connaft que \e deυxieme sens. Αυχ ch. 1-1 1 , Ιθ peclίs, appelee aussί aulos ου syrinx, est la flute de Pan dont se sert Cadmos. Ce sens conνient pθrtoυt θil\eυrs. La peclis est un ίnstrυment pastoral aυtant que dίonysίθqυe en Γθpport aνec Pan ( 1 1 , 124 ; 12, ι 22 ; 20, 93, 338 ; 40, 557 ; 43, 217 ; 47, 400) ; elle est composee de roseaυx assembles (45, ι 86 ; cf. ι , 4 1 0 et la note a ι , 389). Elle s'oppose, comme la syrinx (13, 507), ιΊ lθ salpinx guerriere (27, 171 ; 28, 43 ; cf. 43, 2ι 7). Sί la peclis et \'auloι sont parfois confondus (cf. I , 466, poυr la flute de Ρθn _de Cθdmos ; 45, 185-188), \es deυx ίnstrυments sont plus souvent nommes cόte a cόte : 8, 377 ; 1 1 , 124 ; ι 5, 348. ιι n Ύ θ pas a doυter qυe lθ pectis est aυssi υne nαιe dθnS les ceremonies nυptiales : cf. 7, 48-52, ού voisinent la syrinx de Pan, l'aulos d'Athena, \a -

280

NOTES DU CHANT ΧΧνΙ

phorminz heptacorde et Jes peclidu. D8ns Je C88 de notre p8ssage,

ίΙ f8υt r8ppeler qυe 18 νοίχ dυ phenix est 8υ88i comp8ree ιi celle de 18 flOte p8r [Lactance], De aue phoenice, 83-84 [47-48]. 212-214. ν. 212 : indίc8tίon isolee poυr le C8treυs ; poυr l'expression, cf. Ar8tos, 1 141 &τ' 6μδροu σήμ.αιται φαι(νrι. ν. 213214 : �lien decrit longuement l'reil dυ c8treυs et note J'acυite de son reg8rd ; Nonnos tradυit cetιe p8rtίcυl8rίte en comp8r8nt l'ecl8t de l'reil a celυi dυ soleil leν8nt. - ν. 214 : cf. Ap. Rh. I , 607, α/. ήιλLιχο βολσιiι;. 209-21 1 . ν. 209. Le reνiseυr de L 8 correctement retabli le d8tίf φοι'ΛΧi«ις ; mais, υne fois de plυs, !18 correction, trop peυ explicite, 8 ech8ppe a Ρ. L'8djectif, h8p8x chez Nonnos, impliqυe qυe J'oίse8υ est de coυleυr entierement poυrpre comme les oiseaυx indiens qυ'�lien mentionne dans Ja notice qυί sυit celle qυi est cons8cree 8υ catreυs (Ηίιl. an. 1 7, 23 ; cf. Koin6nia, l.c. 8-9). Αυ ν. 213, ξιzvθοφuήι; semble sυggerer υne coυleυr differente (faυνe ?). - ν. 21 1 : cf. Hes., Τrαυ. 203 ιi-ηΜΥCΣ ποuuλδ3cι.ρον �lien comp8re Ιυί aυssi 18 νοίχ per.Αβρcιι ; Ζ 217 ξάνια' Μ �"· - ν. 374 : cf. 40, 237. Dans les deux cas, le datίf a valeur comίtatίve : comparer 10, 235 ; 25, 1 1 7 ; al. et voίr R. Keydell, Nonni Dion. 1 , 59 * . Le second hemistίche rappelle Ap. Rh. 3, 377 iμijς �ψιιαβι τρcιnίζης.

-

-

CHANT ΧΧνΙΙ

Page

11().

1-3. ν. I : cf. 48, 627, et la note θ 25, 64. - ν. 2 : cf. Ζ 298 θόροις &ι.ξι ; Ω 446 &ι.ξι π\ιλαιζ ; Oνide, Mel. 2, 1 12 palefecil ... Λurora foreι ; Quint. Sm. 2, 662 (t:;os) cι!θ&ρ!αιι; &ι.ξι π\ιλcιι; ; [Orph.], Λrg. 563564 χρuσήνιοι; Ήώι; I mολLην fινοιyτν. Les portes du ciel sont gardees par les Hόrai selon Ε 749 - θ 393; dans Nonn. 41, 283, c'est Antolie (Leνant) qui garde la porte de I'Euros, c'est-θ-dire de l'est. ν. 3 : cf. Quint. Sm. 6, 1 -2 Ήωι; ... λ!χτροι λιποUαcι I Τιθωνοu, d'apres Λ I s., ; ι Ι s. C'est ici Kepbalos qui est presenιe comme l'epoux d'Aurore ; cf. ιί son sujet la note θ 4, 196. Σιλcιαφδροι est construit aνec λ!χτρcι par hypallage et a une νaleur proleptique. 4. Sur le Gange, νοίr la note θ 25, 273. Pour l'expression, cf. Quint. Sm. 5, 87 μtλcιι; λιuχαι(νιτο πόντοι;. Bien qu'il soit qualifle ailleurs de xρuacιu-riιι; (ν. 39), le Gange est noir, soit parce que ses eaux sont encore plongees dans l'obscurite soit plutόt parce qu'il coule au pays des bommes noirs. 5-7. ν. 5 : sur le cόne d'ombre de la nuit, cf. ι. I , p. 1 12, n. I . - ν . 6 . Sur le char de I'Aurore, cf. ψ 243-246 ; Eur., Troy. 855 ; Quint. Sm. 1 1 , 330-331 . L'Aurore est encore associee θ la rosee en 37, 86 ; cf. aussi la note θ 26, 192. - ν. 7. Ce rapide tableau s'inspire du debut du ch. 1 1 1 : cf. ν. 10-18, et surtout 15 ι!αιρινcιiι; ... Uρσcιιι;. Dans ce passage, l'allusion a la νenue du printemps est naturelle : la belle saison succede ιί ι·. biνert que symbolise la reνolte de Typbee. Ici, la mention du printemps est moins justiflee, car les bostilites reprennent apres une tr�νe de dix mois (25, 307-308) et non apres une pause hiνemale ; ι!cιρινfjαιν est apparemment une epithete ornante. 8-12. ν. 8 χαιι χλδνοι; �ν : sur le sens de cette phrase, cf. la Notice, p. 1 16. ν. 8 ss. Helios est le regulateur du temps : cf. Plat., Republ. 7, 516b-c ; Η. orph. 8, 13 χρδνοu πιiπρ ; Nonn. 4 1 , 377-378. C'est Αίόn qui est l e •pAtre des annees• en 7 , 73 ; 36, 422 ; cf. Jean de Gaza, Deιcr. I , 137-139. Cette fonction appartient a Heracles Astrochitόn, qui est identifle au Soleil, dans Nonn. 40, 369-373. - ν. 10 yιLτονος : Helios ιi son leνer est proche du lieu ού νa se liνrer le combat. Κορuθcιιδλον est applique ιi -Jιχώ par hypallage ; cf. 13, 384 χορuθcιιδλον &ρω. - ν. 1 1 μιiρτuρι πuρaijι : comme en 14, 293, le feu porle temoignage d'un eνenement ιi νenir, il le presage. Le sens est different en 45, 335 ; 46, 62 : le feu atleste, reνele la diνinite de Dionysos. -

-

294

:'iOTES DU CHANT ΧΧνΙΙ

12-14. Cf., 8 propos du combaι de Zeus contre les τϊtans, Quinι. Sm. 8, 462 οuρcινδθn χσιτίχcuc πuρόc; μiwc;. - Ξtwv 6μδροv : autres pluies insolites en 28, 235 ; 32, 239 (ού l'expre88ίon esι combinee aνec la formule de notre ν. 15 iw«λLou V\φcτo'Lo). 17-18. Νιόαμ"Ι)χτοc;, hapax chez Nonnos ; cf. Ν 342 θωρ�χωv τι vιοαμ�χτωv ; Euphorion, fr. 132 Powell vιοαμ-i)χτ a 26. 3"20-3"28, appendice. in {int). ι · ι-mploi dι- la faucillι- ου dι- la faux (cf. la note

aux ,._ 1-.?9-131). - \". 1-W. L"ι-x pression χλr,ί&ι �ρης est embaπassante : elle dι>sψne sans doute lt> • fermoirι (πώμtι} du carquois

(ι-η

σ

'29-ι. Ιύ:r;� ι-st le fprmoir d"unt' brocht>): cf. la

traduction de RouSt'. • c a pped qui,·p r ι : d " a pres 13. 308 . χληlι; pouπait designer aussi Ιι- baudrier qui a;;;;u jPttit le carquois. \· . 143 6?% ��:ι : cf. Callim . . llymnts. 3. "2 1 2 : Quint. Sm. 6, 589 ;

10. ?25. 145-14ί. \'. 1 46 : cf. Η 62 iιτ:rim χ:ιi xoρ-.J&mn w lyxcιn ΠC9;>ut•.JL:ιι. L'enumeration rι>unit les armes militaires propres aυχ contingι-nt.s humains et cPIIes des Racchantes et des Satyres. Cellι-s-ci. quPI Ies qu"elles sσien t . sont sou\·ent qυalifiees d " e i n frangibles • : Ιί. Ι ί : 2 1 . 56 : 36. 36ί ; 4ϊ. 640 ; 48, 76. ­ θ->ρσοφpοζ Διόv.)(JΟζ est un hapax dans les Dionysiaquts ; cf. Η.

orph. 44.

3 !hιpσοφpοιο �ιωv-'.ωιn-yόνοu . . ΓcιLης : expression reprise p8r P8mprepios, fr. 3, 39 Lίνre8. ν. 319. H . J . Rose, d8nι l'ed. Loeb de W. Rouse, νοίt d8nι les v. 318-319 le souvenir d'une lamp8dedromίe qui celebrer8it a M8r8thon l'ιunion• d'Athen8 et d'Heph8ίstos. En re81ίte, M8r8thon designe ίcί Athenes (cf. 18 note 8UX ν. 280-284) et σi>.ιι.ς est 18 Ω8mme ίnextinguible qui νeίlle sur le petίt e:rechthee ; elle est • nuptί81e • p8rce qu'elle est en r8pport 8νec l'union m8nquee d'Heph8ίstos et d'Athen8. - ν. 320 μuατ\πόλοuς : en 48, 953, 88cchos confler8 a son tour son flls 18cchos a 1Άthen8 8ttique μuατιπόλος 8fln qu'elle l'8ll8ite d8ns son temple. - ΆcιφαΜος (h8p8x chez Nonnos) : cf. ν. 1 1 5 &yp�. - ν. 321 : cf. v. 1 17. ­ ν. 322 : cf. η 324 Τι"Νδ-., Γcιι·Ιμο-. ulό-.. - ν. 323 4Ρ""Λ μcιζcjι : voίr 18 note a 9, 31 1. 324-325. Cf. Callίm., fr. 37, 2 ΉφcιLστοu λδχιο-. &ηξ[cιΡ'νοu mλaxu-.. Sur Heph8istos 8ccoucheur de Zeus a 18 n8iss8nce d'Athen8, cf. 8, 80-88 ; 42, 250. 328-330. Selon Nonnos, C8beirό est une Lemnίenne (27, 121 ; 29, 194) d'oήgine ίhr8ce (14, 21), mere des Cabίres Alcδn et Eurymedδn (14, 17-22). Des traditions 8ncίennes 18 presentent comme une fllle de Protee ; de son unίon 8νec Heph8ίstos, elle enf8nte troίs Cabίres et trois Nymphes Cabίήdes (Pherecyde, 3 F 48 J8c. ; v8ή8nte chez Acousil8os, 2 F 20 J8c.) : cf. Str8bon, 10, 3, 21 (472). - ν. 330 Les exploίts et 18 mort d'Aikίm8che sont contes en 30, 192-210 et r8ppeles en 35, 376-377. 88 Jegende est en r8pport 8νec un xoanon d'Her8, s8ns doute celuί d'Argos (cf. F. νi8n, Reυ. έt. Λnc. 90, 1 988, 401 -402) ; on ne peut exclure que Nonnos aίt 8ussί mis a profιt ce que Callίm8que Γ8pportait 8u sujet de la statue couronnee de p8mpres de I'Her8 samienne (fr. 101 Pf.). Le ν. 330 et8blίt un rapprochement etymologique entre le nom de l'heroίne et «λx-lj, entendu 8U sens homeήque de • protection •· 331 -333. Les �οι du ν. 331 sont les dίeux des deux c8mps (cf. ν. 241, et surtout 24, 292), 8lors que l'8pposίtίon quί occupe le νers .

.

NOTES DU CHANT ΧΧνΙΙ

313

suίvant se lίmίte aux allies de Dίonysos. La syntaxe ne concorde pas avec le sens, comme ίΙ est frequent chez Nonnos : cf. par ex. 25, 89-91 , 353-356, 482-484 ; 26, 303-311 ; 27, 62�9. 136-138. 11 est ίnutίle de supposer avec R. Keydell une lacune apres le ν. 331. Comparer en outre les cas οίι ιιJν est omίs devant 3ι : cf. Peek, Lu. ι. llt, I 2. 334-337. ν. 334 : ΙΠροι.ιnν est a rendre par ιd'autres dίeuxt plutδt que par ι les autres dίeux • ; cf. F. Vίan, Rtv. ltt. Gr. 101 , 1988 , 278, n. 7. - ν. 335 : cf. Δ 154, al. χaφός fχων. - ν. 336 : cf. 4, 393. Σuνάβλον est au sίngulίer pour les besoίns du metre, bίen qu'ίl conceme a Ja foίs Ares et IΉydaspe ; c'est aussί ίι cause du metre qu'δμοζ1jλοιο est au genίtίf par hypallage alors qu'ίl qualifle σuν«&βλον. - ν. 337. Sur Phobos et Deίmos, νοίr la note a 2, 420. 337-341. Rapίde esquίsse d'une ιgncriιiι entre le nouveau Dίonysos et l'ancίen nomme Zagreus ; on en retrouve des elements avec des formules voίsίnes en 24, 48 ; 44, 2 1 3 ; 47, 29 ; 48, 963-964. Au contraίre du second Dionysos, dieu du νίη, le premίer, en tant que fils de Persephone, est en rapport avec l'agriculture. D'apres Arrien, l ndt, 7, 5-7, ί1 etait ne en lnde. Nonnos adopte une tradίtίon dίfferente pour Zagreus, maίs ίΙ paralt garder quelquea souvenirs de la versίon ι ίndίenne• : cf. F. νίaη, Rtv. ltt. Gr., 101, 1988 , 278-280. - ν. 338-339 . Ψ&ρtατ«χuς et φιλοατιίφuλοι; semblent �tre des creatίons de Nonnos. Pour le premίer, cf. Theocr. 10, 42 Δ«μ«τaρ ... πολ6ατ«χu ; pour le second, comme qualίficatίf de Dίonysos, cf. πολuατ«φuλοι; (Η. hom. 26, 1 1), φaρaατιίφuλος [Opp.], Cgn. 3, 79; Anth. Pal. 9, 363 , 1 1). - Ζωοyόνος est bίen commente par le debut du ch. νιι : malgre la renaissance de la vegetatίon apres le deluge, le monde ne connalt pas le bonheur parce que la vίgne faίt defaut; c'est Dίonysos quί est par excellence le dίspensateur de la vίe. - ν. 340-341 : cf., iι propos de Persephone, Callίm. fr. 43, 1 1 7 uio: Διώ"ιι\ΗJΟν ΖCΣΎρω yaι"tιCΣμMj. Le parallele foumί par 44, 213, prouve que φ«τιζομt"ιιοu n'a pas ίcί le sens de ι celebre •, malgre W. Peek (ι besungen, gerύhmt, bekannt•) ; ί1 faut compren­ dre ιle primordίal Zagreus nomme Dionysos •, ce que la traductίon rend un peu autrement par souci de clarte.

CHANT ΧΧνΙΙΙ

Page

JIJ().

1-6. Sur ce fragment eΠ'Btique, voir la Notice, p. 169. - ν. 2. Selon 13, 328-332, PhauoosfFaunuι eιι le flls de Poseidon et de Cίrce. Sur cetιe divinite, cf. l'etude recenιe de Ρ. Pouthier­ P. Rouillard, Bull. Cοπ. Hell., Suppl. 1 4 (1986), 105-109 ι Faunuι ou l'iconO«Rphie impoιιible •. - ν. 3 &ξ14 fιiζων : cf. 13, 22 ; 18, 217; 37, 19'2, 768 ; pour l'idee, avec m«ξl4, rapprocher Ap. Rh. 1 , 150 ; Quint. Sm. 6, 304 . ν . 5-6 : Aiacos est presente 8 la •eniere de son petit-flls, I'Achille homeήque, dote d'un bouclier forge par Hephaistos. ν. 5 : cf. Λ 32 ,ςολu3σιι&ιλον «σm&ι; Μ 294 s. «re fermee par d e nombreux νerrous en 9 , 1 32 (cf. [Phucyl.] 2 1 5 πολuχλc{στοι.ς θαιλ«μοιαι"), ici, u n joug assujetti par de multi ples claνettes (et non ι le joug fameux ι, ι the famous yoke•, comme traduit Rouse). L'epithete conνiendrait mieux au char dans son ensemble.

300 ;

- ΚιΣμψσις

est intransitif comme en

Nonni /Jion. dejiι l�ikon, ι.u.), il

8

22,

il est accurnpagne d ' u n datif comitati f : cr. R. Keydel\, Ι , p. οο · . - ν. 78 : malgre Peek, 33-34 (et ι!ι'Ιίχοψn est garanti par le parallele de 45, 276 ;

B�itrάg�.

le sens precis de • couper par en dessous. qui esι aιιesιe dans

9, 18. 79-80. Sur Kelaineus, νoir la

Heliod.

Notice d u ch. χχνι, ρ. 73-74. La scene manque de realisme ; elle suppose en touι cas que le combat a lieu ιουι pres de la νille.

81.

Les grammairiens anciens donnent

de • non doux

ι,

ίι

l'hom.

ι!ιkuχής

le sens

ι amerι, ι cruel • et celui d'ι inattendu •, ι ines­

pere • : cf. llamm, dans Ε. Liνrea, iι Ap. Rh. 4,

homerica

Lexikon deιι friihgriech. Εpοι, 139-140 ; 1503. C'est cette seconde interpretatio

que :'ionnos admet dans l'unique emploi qu'il fait de cet adjecLif : cf., apres Α. Kreut.z,

/Je diff�r�ntia οrαtίοnίιι Homt­ rica� �� posteriorum �picorum ... , 1 865, 32, Α. Ludwich, B�rl. Phit. Wochenschr. 38, 1918, 377. Η. τϊedke, flerm�• 58, 1923, 310, trouνe depourνue d e sens l'ex pression ιdans l'espoir d'une νictoire inesperee . ; iι ιοrι : la νictoire SUΓ l'elephanι enhardiι Clytios eι lui

faiι croire qu'il νa

pouνoir abaιιre Deriade conιre Louιe

atιenιe. On trouνe une interpreιaιion d ifferente et plus auda­ cieuse d 'ι!ιδcuχής chez Quint. Sm. 14, 292, dans un passage souνent discute. Les hypotheses modernes sur le sens homerique de l'adjecLif et des Lermes apparentes (cf. F. Bader, 99,

1 986,

R�υ. F:t. Gr.

ρ. χιι-χιν) ne sonι pas iι prendre en consideration pour les

poetes heiJenisLiques eL Lardifs qui se fondent eνίdemment SUΓ les inLerpret.aLions admises dans l'anLiquite. 83. Clytios est ίι6ριατήρ, car il presume de ses forces. Le terme et.onne neanmoins : est ail\eurs le fait des ennemis de Dionysos.

J'hybris

84-9 1 . Le defi de Clytios rappelle celui qu'Ajax lance a Hector en Ν 8 I Ο ss : cf. σχΕδο" tλβί . .., oG το{ τι μιΣ:χ,ΥJς ι!ι&ιήμο"ίι; c[μn, et l'annonce de la prise prochaine de Troie. Pour le theme 3ιΑιΣξω, χτλ., comparer Ν 448-450 ; Φ 487-488 ; Quint. Sm. I I , 494-495. Sur le ι defi• dans cf. F. Letoublon, 96, 1 983, 27-

R�v. F:t. Gr.

J'lliad�.

48. - ν. 84 ατijθι, χόω"

: cr.

13, 485 ; 47, 291 . - ν. 89 πιιρθnut1) 3'

NOTES DU CHANT ΧΧνΙΙΙ

319

�wι; : cr. 2 , 233 ; 48, 526, 657. Ά� ιe dit soit d e l a jeuoe fllle pήse de force (cr. eocore 20, 234 ; 36, 245), soit de celle que soo pere doooe eo mariage sao8 exiger les ΙΙνσι habituel8 de soo geodre eo raisoo de la vaillaoce de celui-ci (c'est le cas pour Harmooie et les fllles de Deήade). - ν. 91 : SUΓ l'Hermos de Mygdooie, cr. la οοιe iι 25, 45&-457. 92-93. 11 o'y a pa8 combat ; Clytio8 est decapite alors m�me qu'il parle. Souveoir de Κ 457 φθc-yyoμ.Mv lf !ραι τοu yc χό:ρη χονιτιαLν iμLχθη ; cr. 8U88i Quiot. Srn. 1 1 , 31 (φθc-yyoμ.Mv) et 8Urtout 55-59. C'est le troisieme guerήer decapite depuί8 le debut de la baιaille. - Le8 rtctnlίortΙ oot clairemeot bψψ6θοv, uo hap8X 8ccepιable d8o8 le cooιexιe : le ιοrι de Clytίo8 8 ete de trop p8rler et de ιarder iι 8gίr ; Nonoos r8ίller8ίt 8iosi le topoι du defl epique. L8 plup8rt des coojecture8 proposees iι la pl8ce soot iι ec8rter : iyρcμ6θov (τiedke) e8t Ιοίο du texte tr8osmί8 ; lιψLμαιθοik; (Marcellus) convieot mieux iι Eschyle qu'iι Noooos ; &ψψδθοv (Ludwich) oe peut ι'autoήιer d'&ψLμαιχ� eι de 88 f8mille qui reodeoι l'idee d'eιcaπnouche eι noo de provocation . 11 faut ajouιer que Νοοοοι •flectioone leeeompoιιes eo -� ; ίΙ eo cree qu8tre : &:Π8Lflδ-, 'π'--, ��. δyρ6� Malbeureusemenι la graphie du m8nu8cήt princ:ip81 L est difflcile iι dechiffrer : 18 premiere lettre esι eonιtituee par uoe larιe boucle ouverιe vers le haut qui peut d'aut.aot. ιaoinι �t.re un ο qu'elle e8t reliee 8U ψ suiν8ot (ce qu'oo aot.e pour vψ et non pour οψ) ; en outre, 8u-dessu8 de 18 ligne, deux ιipes. hemί8pheήques pl8ce8 l'uo sur l'8utre pourr8ient �tre luι u. On oe peut donc exclure que L 8 voulu ecήre ύψL : Koechly a CORjet:t.ure I'Jcjιινδov qui coovienι bien peur le seo8 (cr. 8, 376 ; 9, 10'1 ; 39, 32 ; 48, 458 ; Paraphr. 8, 59). Pour resιer plus pre8 du tιrιιte ιuppose de L, je ήιque όψLπδ&.ι, ιaux desirs (guerήeη) excessifι ι ; pour πόθοι; dan8 le m�me conιexιe, cr. par ex. 4, 457 ; 24, 1 68 ; 28, 1 18 ; rapproc:her Qψ(χομποι; (Eusιathe), •8rrog8ntt. Nonoos 8 cree cioq aut.res composes eo όψL -, saos compιer όψLΠλωτοι; (41, 94), h8bίtuellement corήge eo bψLΠλωτοι;. 95. Α!μ.«λίτι �θ«μLrf\ : cr. la noιe iι 25, 45-47. - 'Ραιθ«μLΥ"f\ πιριρραι(wvααι : cf. 25, 317 (et 30, 144 ; 48, 688), d'8pre8 Μ 431 πόpyoL ... αιfμαιτι ... iρρ«3ot-r{o) ; v 354 ; Eur., Iph. Αulίι, 1589. 96. Humour macabre iι l'adre88e du B8cch8ot. Le theme ser8 developpe eo 30, 1 17-125. 11 remooιe iι n 617 eι 745, ού des railleries sοοι adressees soit iι un d8nseur qui vieot d'echapper a 18 mort, SOίt Q UΠ COCheΓ QUi 8 effectue UΠ bond faιaJ (xvδLατij}. 99-101. La blessure pres du seio est uo motif baoal : Ε 145 τόν ,U.. uπlp μαιζοiο βαιλών χαι>.χ�ριi 3οvρι ; cf. Δ 527 s. ; Λ 108 ; Quint. Sm. I , 594 8. ; 2, 257-258 (avec αι!χμητην}; 10, 213-214. - ν. 100101 : cf. l'hom. χliλχιον lyxoι; et, e.g., Λ 456-457 Ιyχος l lξω τι χροaι; Ιλχι ; Φ 397-398 frxoι; iλοUααι Ι ιeuι; lμcu ώσαις, 3L4t 3l χρόαι χαι>.όν Ι&ιψαις. Pour le ν. tot b, cr. Quiot. Sm. 5, 408-409 ιν χον(τιαLν .. I .. χό:66αιλιν. 102-104. La p8s88ge developpe Χ 157 (Hect.or poursuivi p8r .

.

320

NOTES DU CHANT ΧΧνΙΙΙ

Achille) φcVyων, δ 3' 6πιαθc 3ι.ώχων. Ρουr l'image, cf. Η. hom. Herm. 147 οιGΡΊΙ · ·· Μιλ(-yχιος ; Nonn. 1 1 , 226, 401 ; 14, ι94 ; 18, 3ι 4 ; 22, ι6ι ; 28, ι 50, 282; 32, 256.

Page

184.

ι04-109. Cf. Τ 401 ss : Achille frappe par deυx fois dans le dos υπ adνersaire (ν. 402, 413-4 1 4) ; sa piqυe ressort pres dυ nombril (ν. 416 ιkνnχρUς 3� 3daxc ποιρ' δμ.cpοιλδν lyxcoς οι!χμ.�), tandis qυ'υn nυage noir enνeloppe le moυranι (ν. 41 7-4ι8). Nonnos inclυt dans ce schema d'autres reminiscences epiques : ν. 104-105 - Ε 40-41 ιν 36ρu rijξcν Ι i:ιμ.ων μ.cacnι-rUJαατι initίθl (ν. 108), Dionysos ne pense d'θbord qu'a lθ blessure d'Hymenθίos ; c'esι seulemenι θUΧ ν. 130-134 qu'il enνίsθge expressemenι l'eνentuθlite de sθ morι. Au ν. 1 19, χο:( d·onnerθίt ίι l'expression un ιour ιrop θffirmθtίf, θlors que lθ repetition de τιiχσι νise en quelque sorte a conjurer le sorι. 120-126. ν. 120. cr. χ 64 τ(ς τοι χο:χδ� lχροιc &ιιμων ; Rθpprocher 40, 1 7 1 - 1 72. - Ε! Ο.μ� ι!πτίν : tour aιιesιe neuf fois chez Nonnos ; cf. Archestrθtos de Gelθ, dθns Suppl. hell. fr. 170, 3 ο6 ιι.μ� ι!πτϊν. - ν. 124 θοvρον Άρη« : formule homerique θttest.ee dix fois chez Nonnos θU nom. ου ίι l'θcc. ; cf. lθ note a 4, 52. - ν. 125 νό&ην !-yνωατον 6πωπήν : cf. 5, 416 (eι 3 1 , 1 33 ; 46, 95). 127-129. M�me desir de νenger l'eromene en 1 1 , 264-270. Pour τόξσι τιτσι(νων, cf. les notes a 5, 526 ; 1 Ο, 17. 135-138. Les θllusions a Adonis etθίenι demeurees jusqu'ici implicites : νοίr les notes θUΧ ν. 87-88 eι 101-103. Sur Myrrhθ, mere d'Adonis, cr. 2, 151 (et lθ note) ; 13, 460 ; 32, 30, 220 ; 42, 346, 488 ; 48, 267. Sur Ares meurtrier d'Adonis, cf. 32, 219-220 ; 41 , 209-21 1 . Adonis θ et.e ιue a lθ chθsse, θlors qu'il θffrontθίt (dΌύ θρσιαUν) un sθnglier enνoye pθr Ares. - ν. 135 ΙλΥ)χο� : cf. lθ note θU ν. 1 15. - ν. 137 χροδ� �ψσιτο : cf. lθ note a 28, 48 ; pour �ο3ιοu χρο6ς, cf. 1 1 , 389, dθns un contexte θnθlogue. 139- 1 4 1 . Le ν. 139 esι un rappel du ν. 83. - ν. 1 4 1 λuαιπόνοu : cf. Ιθ note ίι 9, 282. 141-1 43. 11 y θ peuι-�ιre ici une θllusion erudite θU fr. 1 4 Legrθnd de Bion (cit.e par Stobee, 1 , 5 , 7) : mθlgre ιous ses remedes, Apollon θνθίt ete incθpθble de ressusciter Hyakinthos ; Dionysos ne νeuι donc pas rθνίνer son deuil eι lui rθppeler son echec. Mθis, d'θpres les ν. 144-1 45, il semble redouter aussi un riνθl eνentuel : rapprocher 1 , 135-136, eι νοίr lθ note ad loc. pour lθ formule tαχιο, φωνΥ).

Page 227. 144-145. Paieδn est chez Homere le medecin des dieux : Ε 401 , 899, 900 ; 3 232. D'apres la scholie aristarcheenne a 3 232, il esι distinct d'Apollon comme chez [Hes.), Calal. fr. 307 Merk.-Wesι, eι Solon, fr. 1 , 57 Diehl1• Selon Aristarque, ce sonι les Neόleroί qui confondent les deux diνinit.es : cf. Α. Seνeryns, /,e Cycle epίqut dans l'ecole d'Λrίslarque, 1928, 197-198. C'est le cas pour Pindare, Theocrite, sans doute pour Ap. Rh. 4, 151 I , eι pour Nic., Ther. 439, 686 ; νoir aussi l'index du Supp/emenlum he//enίslίcum, s. Πσιιιi". Nonnos fait ici la distinction comme dans l'hymne a

340

:'IOTES OU C H A :'I T

XXIX

Astrochitόn ού Apollon et Paieόn sonι identifies separemenι

a

I ' Heracles tyrien (40, 401, 407). La mention de Paieόn en 35, 62, esι moins explicite. L'identite de ce Paieόn aυtonome qυi ignore les Amoυrs demeυre νagυe : on songe ιi Asclepios (cf. la Notice, p. 202) ; mais celυi-ci a eυ des epoυses et des enfants.

149-150. Ρουr l'idee eι la forme, cf. Bion, Ch. fun. Λdοnίι, 1617 &yριον &yριον Ιλχος fχιι χσιτdι μ-rιρόν •Α3ωνιι; (cf. ν . 88), I μιiζον 3' ci: Κuθiριισι φCριι ποτιχό:ρ3ιον Ιλχοι; ; poυr la forme, cf. Qυint. Sm. 3, 147 λο(yιον Ιλχος (corr., fyxoι; codd.). Sυr l'image de la blessure d'amoυr, cf. Gigli Piccardi, Mtlafora t potlίca, 4 1 -45. 151-152. Noυνelle reminiscence de l'episode de Pandaros : Δ 148-149 �(yησιν ... Άyαιμίμνων, � ci3cν ... αιΙμαι χσιταιρρiον iξ ώτcιλΥjς. Agamemnon frissonne ιi l'instanι m�me ού son frere esι blesse. Oionysos a dejιi donne ses premiers soins ιi Hymenaios : son desarroi est sυrtουι sentimental.

153-156. ν. 153 : &ν6οι; iλ(ξαιι; se retroυνe dans des contexιes 34, 71 ; 35, 64 (cf. aυssi 47, 466) . Oans toυs ces passages, &ν6οι; ne de!!igne pas υne fleυr, mais la plante elle-m�me. - ν. 154 : repetition du ν. 102, qui permeι de reta blir le texιe

analogυes en

correcι ; cf. l 'apparaι critiqυe. Les deυx propositions participiales sont imbriquees l'urιe dans l'autre

:

λcuχδν depend

du complement

d Ίίφdισσων, alors qυe le daιif iρcuθοιιίν.χιi"Ι" et 1067 3οuπον (d'ού χαιλχ�ν . . . βσιρύ3οuπον). Autres soυvenirs du meme passage d'Apollonios aυχ ν. 215 et 218 : voir \es notes αd locc. 243-245. ν. 243-244 : cf. 14, 226-227 -ycρσιιη Ι . . . Tρuylη πuμ«τη ; Trygie est une tralnarde, parce qu'e\le est vieille, d'ού ici β«ρόyοuνος. Comme \'observe Ρ. Chυvin, l'evocation de Trygie est ίι double sens : la lie, τρt)ξ, forme un depδt {πή-ywμι se dit pour un liqυide qυί devient epais ου so\ide), e\le est \ourde (βσιρUς) et tombe 8U fond du recipient ( - Trygie reste ίι l'arriere). - ν. 244b - 2458 : cf. 17, 196b- 1 978, ού on gardera οιuτijι, lec;on pήmitive de ι. 246-250. ν. 247 χcίροις 6pcξc : cf. Χ 37 ; Ω 743 ; αl. Sur Marδn, cf. 14, 99. Άχροπότης, creation de Nonnos, est soit un equivalent metriqυe d Ίiχροιτοπότης (« qui boit sec •) soit un compose dont \e premier element a υne va\eυr sυperlative comme dans bρόμοιλλος, bρόαοφος (emaltre bυveurι). - ν. 249 ηρiiτο (dΊiρ«ομοιι) est un hapax chez Nonnos comme chez Homere (Ζ 304, d'ού Cιllim., fr. 23, 2). 251-253. Pour Calyke, cf. 14, 222 ; Oinόne se nomme Oinanthe en 14, 225 : sυr cette variation, cf. la Notice, p. 212-213. Τρομcρijι ... μέ&ι)ς iλcλLζιτο ποιλμijι : cf. 12, 376 ; 15, 1 16, 141 ; 18, 108. 253-255. ν. 253 : il paralt preferab\e de considerer ΎΟUνοιτσι comme υπ nominatif et de lire en consequence βσιρuνοιUνn. ν. 255. Les paralleles fournis par 4, 386 et 10, 23-24 (cf. les notes αd locc.) plaident en faveυr de la doυble correction admise par Koechly et Keyde\1 dans ce νers. Mais il est de mauvaise methode d'eliminer l'hapax nonnien σμ'ήριnις, un terme rare (oυtre Lycophron, 37, cf. Eυphorion, dans Suppl. hell., fr. 439, 6) sur leqυel Nonnos forme deυx adjectifs β«θuαμijριΎξ et iuσμijριΎξ, qui \υί sont propres. D'ail\eυrs Oinόne n'est pas victime dυ poison ου de la folie comme \es personnages mentionnes dans les deux aυtres passages, ce qυί justifie moins μήνιnις. En fait, \a correction simple de Graefe οι3οιλιοu sυffit : cf. 47, 1 1 1 , pour d'aυtres personnages ivres ; Oinόne a \a tete lourde (litt. enflee) quand elle agite sa chevelure, comme il sied iι une Bacchante (poυr /ΙινcUω dans ce contexte, cf. 13, 92 ; 17, 187 ; 27, 215).

Page 231. 256-257. La formule δμοζiιλ /Ιί xu3oψijι introdυit un retoυrne­ ment de sitυation comme en 36, 30, 164 ; e\le a υne νaleur differente en I , 229. La contre-offensive indienne intervient d'une fac;on soυdaine, bien qu'elle soit preparee dans υne certaine mesure par \es mesaνentυres de Trygie et d'Oinόne. 258-259. Nonnos se soucie peu des rea\ites concretes ; ίΙ arme le piqυier (/Ιορuσσόος) Morrheυs d'une hache en soυνenir de la Lycurgie homeriqυe (Ζ 135 θιινόμcνοιι βοuπλ1j-yι). L'expression est plυs appropriee en 20, 326.

NOTES DU CHANT XXIX

347

259-260. Morrheus donne Ιθ chθsse θUΧ flls de Silene, ίΙ ne les tue pθs. Lθ correction iλ«τijρος s'impose donc. Comme en 33, 154, Ιλσιτήρ θ ici le sens de • qui donne lθ chθsse 8 • ; sur \e sens hθbitue\ du mot chez Nonnos, cf. lθ note 8 27, 127-128. - •ax>.«cπ suggere l'imθge comique du poltron qui θ ι les jθmbes coupees • : cf. Mθrcel\us, ιse sent defθillir t ; Collθrt, Nonnos, 182, ιs'θffθisse ι ; Rouse, ι co\lθpsed t. Mθis \e νerbe θ clθirement \e sens d e efuirt θU ν. 296 ; c'est sθns doute \e cθs ici egθlement. 261-262. Le cθtalogue signθle dej8 que \e pere d'Astrθios, de Μθrόn et de Leneus est ι fils de lθ Terre ι (14, 97}. Notre passθge precise cette trθdition qui ne semble pθs θttestee θίlleurs, sθuf peut-�tre pθr Servius qui fθit nθftre Silene des gouttes de sθng d'Ourθnos (tombees sur lθ terre) : commentaire 8 νirg., Buc. 6, 13. Une formule te\le que &απορος σιUτολδχιuτοc; est employee 8 propos d' Hephθistos, flls de lθ seu\e Herθ (9, 229}, de lθ rθce humθine nee du pin (12, 58), d'Orion issu de la Terre fecondee par lθ semence de trois dieux (13, 1 0 1 , 103}, de lθ Nature increee (41 , 52-53) ; cf. θussi Paraphr. 19, 144-145, θU sujet du disciple que le Christ sur la croix designe comme \e flls spirituel de lθ νϊerge Mθrie. Αότολδχcvτος quθlifle les Geθnts, les Spθrtes et Athenθ ; on \e retrouνe comme epithete d'Ourθnos dθns lθ Theosophie : cf. Η. Erbse, Fragm. griech. Theoι., 194 1 , 46. 264-265. Dionysos soigne ses blesses comme d'θutres generθux l'ont fθit θU cours des batθilles, pθr exemple Cesθr 8 Phθrsθle (Lucθin, 7, 566 ss). 11 θppθrθft en dieu medecin dans les ν. 264-275 comme plus hθut dans l'episode d'Hymenθios. Les Anciens \e nommθient en effet Paiόnios (cf. lθ note θU ν. 155}, 'τyιιiτης et Ίσιτρδc; (Athenee, 1 , 22 e ; 2, 36 θ-b} ; mθis ces deux dernieres epicleses sont en rapport θνec le pouνoir salutaire du νin pris comme boisson. Dθns notre pθssθge, Nonnos inνente une medeci­ ne bacchique qui fait intervenir \es diνers attributs du dieu et ίΙ complete \e tableθu 8 l'θide de souνenirs litterθires et de jeux etymologiques. Le catalogue, qu'il θ νoulu aussi complet que possible, est eνidemment fantaisiste ; mθis ίΙ est remθrquθble qu'on puisse mettre en regθrd de chaque remede une pratique medicθle dθns l'Antiquite. - ν. 265 : cf. Λ 830 φ«ρμσιχσι π«aac ; Ο 393-394 bt! 3' (λχιί . . Ι φ«ρμσιχ' ... hαιααι ; formules anθlogues en 17, 357 ; 30, 104 ; 34, 72. 265-267. Si un sarment de νigne ου de lierre (cf. 29, 153} ne peut fθire office de bθndage, Dioscoride (De mat. med. 2, 1 79, 3} conseil\e d'θppliquer sur toute blessure des feuilles de lierre cuites dθns du νίη ; Ιθ plθnte est egθlement utilisee pour guerir les brύlures 8 cause de ses proprietes astringentes. Sur l'utilisation therapeutique du lierre, cf. 0\ck, dans Reai-Enc. 5, 2 (1905}, s. Epheu, 2833-2835. - ν. 266 : cf. Quint. Sm. 9, 367 τιιρδμενος πο30ς bρον, a propos d'un fauνe blesse. - Άν«μπvξ qualifie chez Nonnos les Bacchantes, \es Nymphes, les Oceanides et autres .

348

NOTES DU CHANT XXIX

flgure8 8Π8Iogues ; le terme n'esι p8s 8ιtest.e 8Up8raν8nι, ιιaυf d8ns Callim., Hgmnu, 6, 124. 268 L'uιilisaιion du νίη 8UΓ une pl8ίe esι bien 8ιtest.ee dej8 d8ns 18 Collecιion hippocraιique. J. Jou8nn8 8 eu l'8m8bίlit.e de me sign81er les texte8 princip8ux : De l'uιαge du liquidu, 5 (Liιιre, ι. 6, 128, 8 s8) ; Du plαiu, I (ibid., 400, I 8.); cf. 8υυί Plαiu dt Ια llle, 13 (Liιtre, ι. 3, 228 , 1 9 8.), ού cette medίc8ιίon e8t interdite pour le8 p18ie8 de 18 t.6te ; Frαdu,.u, 25 (ibid. 496, 14). - Ίχώρ designe ici 18 sanie comme en 4, 388 (cf. 18 note αd Ιοι:.) ; en 12, 295, le terme designe 18 liqueur celeste qui 8 donne Π8iιιance 8 18 νigne en tomb8nι sur 18 terre. ·� ο(νcιι : cf. Ψ 237 (extincιion du bQcher funer8ire). 269. On est ici d8n8 le dom8ine de 18 medecine popul8ίre d 'in8pir8ιion m8gique : cf. τ 457-458 '-� � αι{μa χWιινδν I Ισχ&βο" ; Pind., Pylh. 3, 5I (8 propos d' Asclepios) ; Pl8ton, Chαrmidt, 155e-158c. Nonnos menιionne plusieurs fois ce mode de guerison : cf. 18 Notice, p. 214, n. 3. 270. Le myrte est 8&socie 8 Dionysoa : cf. ιchol. 8 Aristoph., Gren. 330, et lophon, fr. 3 N8uck/R8dι. D8n8 notre νers, le jeu etymologique est eνidenι ; m8i8 le myrte 8 8U88ί des uιilisations ιherapeutiques : il est employe comme 8n81�sique eι 8mte les hemoπ8gies : cf. Pline, Ηίιl. nαl. 23, 162; 8utres references d8ns Steier, αp. Reαl-Enc. 16, I (1965) ι. Myrtos, 1 179. 271, 273. ν. 271 : cf. Ε 1 12 ιω.οι; ... iξtρuσ' llμou. - ν. 273 : 8ddiιion m8rgίn8le prob8ble ; cf. 18 Notice, p. 214, n. 2. Sur l'utilίs8tion du νin comme 8ntiseptique, cf. 18 note 8U ν. 268 L8 forme πόμ« 8νec νoyelle breνe est 8ttestee une fois chez Pind8re, puis d8ns 18 poe8ίe hellenί8tίque 8 p8rtίr de Callim. fr. 1 78, 20. 272, 274. Λιuχ43ι yόψφ : cf. 3, 139 (stuc) ; 34, 144 et 47, 733 (gypse mysιique). Le gypse esι un ingredienι uιilise d8ns les rites b8cchiques : cf. 18 note 8 27, 228-230. C'est surtouι pour cette raison qu'il est mentionne ici. Μ8ίs il 8 8Uυi des propriet.es medicίn8les ; cf. Dioscoride-, De mαl. mtd., 5, 1 16 : ι Le gypse 8 un pouνoir 8sιringent ; il sert pour les empiAtres, 8mte les hemoπ8gies et 18 sueurt. - Au ν. 272, il n'esι p8s neceιιaire de recourir 8 une double correcιion pour eliminer l'ameιrique eι absurde Ιλχοι; 16ραιuσι ; Ιλχος hαιuσι, ι mit fln 8 18 ble88ure •, est 8cceptable, νoire meilleur : Dionysos ne se contente p8s de c8lmer 18 douleur, il guerit 18 blessure. 277. Χ«ρμ'Ι) 8 ici le sens de • fureur guerriere • comme en 35, I . R8pprocher 18 deflnition qu'Aristarque donne d u mot 8 propos de Ν 82 : τΏ c1ς τόν πδλcμον προθuμ.(q.. 278-281 . Sur ce p8ssage, cf. 18 Notice, p. 215. Le ν. 278 est repet.e en 43, 351 ; toumures νoisines en 14, 350 ; 32, 1 10 ; 46, 98 ; 48, 661, 689; pour l'expression, cf. P8us. 8, 19, 3 δπό ΧΙΙ'ΙΙός χι�ιταιαχmu λόσα-n. V. 281 ( 43, 357) : Nonnos se souνient d'Eur., Bαcch. 757-758, ιsur leurs boucles, (Ιes 88cch8nLes) .

.

-

-

NOTES DU CHANT XXIX

349

portaient un feu qui ne les brQI8it p8St. J . Roux, ed. des Bacch., 1972, t. 2, 483-484, donne une explic8tion r8tionnelle du pheno­ mene qui ne ν8ut p8s necess8irement pour Euήpide ; d8ns le c8s de Nonnos, ίΙ s'8git d'un 8Uthentique prodige qui 8 d'8illeurs des p8r811eles homeήques (Ε 4-8). Pour l'expression, cf. Eur., ΕΙ. 714 crWητiw ... 7Νρ ; αd.4γ(ςω est 8tteste depuis C8llim. fr. 238, 26 ckστcρo'IW{t] �ι(ςον (dΌύ Nonn. 4 1 , 79).

Page 232. 284-287. ν. 285 : βοι(η ne designe p8s ici un bouclier (M8rcel­ lus), m8ίs un tambourin dont 18 pe8u est fr8ppee p8r les deux m8ins iιι 18 fois. L8 correction de Ludwich ret8blit 18 formule h8bituelle ckμφιπλij'y(ι) βοι(('Ι)) : cf. 15, 54 ; 16, 402 ; 45, 16. - ν. 286 χόμ&ιλσι 1f iχροτ«>.ιςι : cf. 17, 346 (et 43, 347) ; souνenir d '[Opp.]. Cyn. 4, 247 χόμ&ιλσι χιραι χρότοιινον. Sur le sens de χροτοιλ(ςω, cf. 18 note 8 27, 224-226. 288-290. ν. 289 : cf. Ε 1 7 1 π-πρό� δumιι. Ludwich propose lπιρρο(ςηaοιν d'8pres 48, 940, ού il est question des Ωeches d 'Aur8 qui, ch8ngees en rose8ux, continuent iιι siffler ιur le sol. Notre contexte est different : les ν. 288-290 ne s'interessent qu'8ux bruits qui ι'eleυenl (et non 8UX Oeches qui νolent conlre un 8dνers8ire) ; l'h8p8x nonnien ckνοιρροιςιω est donc tout 8ussi legitime que d'8utres hap8x nonniens de sens νoisin, tels que ckνσιδρομiω, -χρ«ςω, -χροταιλ(ςω (4, 4 1 7 ; 4 1 , 1 90 ; 45, 330). - ν. 290 : νers tήp8rti r8ppel8nt Δ 125, qui commence 8Ussi p8r λ(yξι βιδς ; cf. encore θ 190 βδμδηαιν 3t λ(θος. 291-298. Le comb8t ch8nge d'8spect et Dionysos p8sse 8U premier p18n : cf. 18 Notice, p. 195-196, 216. Nonnos s'inspire de Φ I ss, dont ίΙ tr8nspose le ν. I &>.λ' 6τι 3ή πδρον tξον iuρριiοι; ποτοιμοiο. Comme les Troyens chez Homere, les lndiens en fuite sont les uns repousses νers 18 pl8ine en direction de 18 νille (ν. 297 - Φ 3-4), les 8utres 8ccules 8U Oeuνe (ν. 296 - Φ 8). Cette debAcle n'est p8s proνoquee p8r le dech8lnement du protagoniste (Achille chez Homere), m8is p8r le cή formidable qu'il l8nce. Nonnos se refere donc iιι 18 scene f8meuse d8ns l8quelle Achille s8ns 8rmes met les Troyens en fuite p8r 88 seule νοίχ (Σ 215 ss) ; m8is, du point de νue formel, c'est un 8utre lopoι, homeήque lui 8ussi, qu'il utilise, ici et en d'8utres occ8sions : cf. 18 Notice, p. 216, et n. 3. Notre p88&8ge r8ppelle le debut du • Comb8t pres du fleuνe ι, 18 Ποιροιποτ«μιοι; μ4χη du ch. X X I I , dont le premier νers est l'ex8cte copie de Φ I ; le ν. 292 combine 22, 3 πλωτόν 63ωρ ... 'Τ&«απηι;, et 22, 365 λιuχ/ις 'ΤΜαπηι; (iιι propos du Oeuνe rougi p8r le s8ng). On trouνe λιuχΔν 63ωρ d8ns un contexte 8Π8logue (e8u ch8ngee en νin) en 16, 371. Sur l'8llusion iιι 1Ήyd8spe ch8rή8nt du νin, cf. les Notices 8U ch. ΧΧν, p. 27-29, et 8U ch. Χ Χ Ι Χ , p. 216, n. 2 ; ξοινθδν (ν. 296) implique que le Oeuνe est encore rougi p8r le νin. - ν. 291 : πcιρορημ.iνοι; δλχίρ se dit 8ίlleurs d'un homme ou d'un c8d8νre

350

;\IOTES DU CHANT X X I X

emporte par le couranι ; cf. 6, 28 1 ; 22, 369; 23, 209. - ν. 296 : sur le sens d '&χλ«ιrαι", cf. la note aux ν. 259-260. 299-301 . Comme lors de la premiere rencontre avec les lndiens (ch. Χ Ι ν-Χν) et dans les episodes de Nicaia et d 'Aura, la soif νίeηι en aide au dieu du νίn ; mais elle ne contribue ici qυ'ιί la demoralisation de l'ennemi : elle ne l'incite pas 8 boire la liqueur fallacieuse de Dionysos. - ν. 299 : cf. Ap. Rh. 4, 1 442 3!Ψn χ.αιρzαιλίος (d'apres Φ 541), 1 459 3(ΨτJ χcχμ-ηδταιc; ; rapprocher 14, 426 χ.αιρzαιλί-ηc; ... 3(ψ-ης, eι, pour le sens, 5, 602. - ν. 300-301 : cf. π 777 Ήίλιος ιdαο" ούραι-.ό" &μφιδcδ-ήχ&ι. R. Keydell, Nonni Dion. I , p. 56 • et Peek, Lu. ι. &ήω, comprennent : mediam lerram ιupra oblinuit. Avec Α . W. James, Μuι. Phil. Lond. 4, 1 98 1 , 133, on admeιιra pluιόt qu'&...&azc est intransitif (ιse leνert, ι apparattreι) et que μ&ααο" est adνerbe comme en 48, 323. ι;:οs, le Jour, equiνauι ici ιί Ηι!Ιίοs. - ν. 301 : cf. 10, 1 42 et la note ad loc. 304-310. ν. 304 : τ(c; φδδοι;; est enigmatique. Marcellus traduit : • Que crains-ιu ? • (cf. 30, 258) ; Rouse comprend au contraire : • Qu 'y a-ι-il lieu de craindre (pour moi) ? • (• Whaι is there ιο fear ? •). La seconde interpretation assure un meilleur enchalnemenι des idees dans le discours ; mais on ne peuι supposer iJUe Dionysos cherche ίι se rassurer peureusemenι dans un passage ού sa puissance eclate. T(c; φδδοc; ; s'adresse bien ιί Deriade : c'esι une exclamation sarcastique, lancee iι un champion absent, qui prepare le veritable deti formule θU ν. 310. - ν. 304b : cf. Ε 544 -yC...oc; 3' �... ix ποταιμοiο. - ν. 305 λ«χο" αιlμαι : tour frequent chez Nonnos ; cf. Quint. Sm. 2, 434 Ζ-η-.όc; ... >.αιχω" ... αιΙμαι. - ν. 309310 : Deriade est cornu parce qu 'il est fJls d'un neuνe ; Dionysos, le dieu taureau, est qualifJe cinq fois de βοδχραιφος; cf. la Notice du ch. χχνι, p. 75, eι la note ίι 27, 24. - Pour χcραιcλχ-ήc;, cf. la note iι 3, 282.

Page 233. 313-318. ν. 313. IJ n'y θ pas de Γθίsοη d'elίmίner μW.!χιοc; θU proflt d'un banal μ-ηλο...δμοc; (cf. 5, 297 ; 48, 675) ; l'adjectif souligne la transformation qui s'effectue dans le comportement de la paisible diνinite agresιe ; on note une antithese analogue dans les ν. 286-287. Si une correction etait neanmoins jugee necessaire, mieux νaudrait adopter avec Marcellus Μαιι..λ.« ιος (non atteste chez Nonnos) d'apres le parallele offert par 23, 1 5 1 , ού Pan est qualifJe de Παιρρ&.αιοc;. - ν. 314-315- : Pan et ses congeneres pratiquent le m�me mode de combat,..en 17, 1 47-148, eι 43, 1 13-114. Dionysos νeut pareillement chatier le taureau meurtrier d'Ampelos en l'eventranι aνec sa corne : 1 1 , 268-270. - ν. 317 : πuρισφρ-ήyιστοc;, atteste deux fois chez Nonnos, signifle ι (ού brύle) un feu scelle (iι l'interieur)•, au sens propre (13, 328) ou flgure (29, 317). 319-322. Koechly et Keydell supposent iι la fois une lacune et une interversion de νers. C'est manifestement excessif. Dionysos

NOTES DU CHANT ΧΧΙΧ

351

reθlise ce qu'il θ θηηοηce aux ν. 307-308 et rieη ne manque pour le seηs si οη coηsidere le pθrallele de 47, 657 ss cite ci-dessous. •Αλλοτε isole est atteste trois fois daηs les Dionyιiaques (I I , 54; 29, 321 ; 32, 107) aνec le 5en8 de • parfoi8t ου mieux de • il la fiη• (qui e8t exige eη 1 1 , 54) ; cf. Colloutho8, 258 , et la note de G. Gίθngrθnde, Journ. He/1. Stud. 89, 1969, 145, η. 16 (mais daηs Mu5ee, 293, il y a Iieu de garder ill' 6π θνec aηθcoluthe ou 3t apodolicon θU debut de lθ propositioη priηcipale) ; dan8 Paraphr. 9, 138, l'θdνerbe trθduit fι3-η, •dejiι •, du texte johθηηique. J'θdmets ηeθηmοίηs que le ν . 321 doit 8e placer apres le ν. 319, comme le suggere le para\lele de 47, 657 88 : ση retablit aiηsi le couple forme pθr les ν. 320 et 322 qui cοηsιiιueηι une unite maηifesιe aνec leur quadruple χαι( et qui pθraphraseηt Callim., Hymneι, 6, 58 tθμ«ται μCν χiρσω, xcφw 3t ο! .tψαιτ' 'Ολόμπω (d'apres Δ 443, ού il est questioη d' E ris). Le grθηdissemeηι soudaiη du dieu est uη lieu commuη daηs les sceηes d'epiphθηίes : cf. les exemples cites pθr Ν. Hopkiηsoη daηs son edition de l'hymne callimacheen. Le theme reparaft aνec de8 tourηures aηalogues peηdaηt le duel eηtre Dioηysos et Persee θu ch. χινιι : ν. 321 - 47, 657 ; ν. 32()8 47, 661 8 ; 320b - 47, 660b. Les formules du ν. 320 se retrouvent au seηs figure eη 10, 344 (cf. la ηote iι 10, 346) ; 29, 31 ; 33, 203. Pour -Ιjiρσι τόπτι, compθrer 3, 21 ; 36, 306 (Dioηysos eη lutte contre Derίθde) ; l'expressioη a le seηs de • frapper dθηs le νide• eη 37, 522 ; 42, 193, d'apres r 446. 323-324. ν. 323 : cf. Quint. Sm. 4, 72 τοϊαι 3c παιαααιμiνοιcnν lπijλuθε ... Gπνος. - ν. 324 θεμε(λιαι 3-ηιοΠjτος : cf. 17, 135 ; 40, 254 ; 43, 3. Litterθlement, Hesperos ιdefait les fondements de la bθtaille • ; seloη Gigli Piccardi, Metafora e poetica, 144, η. 68, la periphrase appartieηdrθίt au laηgθge juridique. 325-327. Sur le 'soηge et eη pθrticulier le soηge chez Νοηηοs, cf. I θ ηote 8 10, 266 (ού ηotre passage η 'a pas ete pris eη coηsiderθtίoη) et, ci-dessus, la ηote θ 26, 1-9 (notθmmeηt pour παιρ{αταιτο et 6ψις δνc{ροu). Sur l'iηterνention de Rhea, cf. Ιθ Notice, p. 219. Coηtrairemeηι 8 l'usage, le poete ηe precise pθs l'θspect pris par la Visioη qui θ dO reνHir lθ forme de diverses faηtasmagories (φά:αμαιται ποιχLλλοuααι); une formule du type αχιοει3iι μορφ'ίj appθratι iηdifferemmeηt θ propos d'uη soηge (10, 266) , de metamorphoses (8, 324 ; 43, 242) ου d 'images trompeuses (48, 586). Pour lθ forme, comparer des expressioηs te\les que δνc{ρων φά:αμαιται (Esch., Ag. 274), αχιοcι8ij φαιντιίαμαιτσι (Piaton, Phedon, 81 d). 328. Cf. Ε 31, 455 Άρ&ς, Άρcς ; et Β 60 cU8ιις. L'imperθtif ιΜc est sarcastique. 329-334. L'epouse d 'Hephθistos est Charis eη Σ 382, mais Aphrodite dθηs !Όdyssee (θ 270). Pour resoudre cette aporie, Lucien (Dial. Dieux, 15) imagiηe plθίsammeηt un Hephaistos bigame, νiνant θνec Charis 8 Lemnos et θνec Aphrodite dans I'Oiympe. Nonηos suppose pθreillemeηt uηe Aphrodite bigame en

352

:'JOTES DU CHANT X X I X

3 1 , 236-237. lci il inνente un petit roman, toujours 8 la maniere d e Lucien : Heph8istos repudie Aphrodite apres son adult.ere ; puis il ch8sse sa seconde epouse Charis, deνenue jalouse (ν. 331), lorsque J;:ros rend S8 mere de nouνeau 8moureuse de son ancien epoux. Selon Nonnos, en effet, J;:ros est le flls d'Hephaistos et d'Aphrodi­ te : cf. la note 8 10, 20Ί. Les poetes se plaisent 8 montrer Aphrodite asservie dans ses amours aux C8prices de son flls : cf. Ap. Rh. 3, 93-99 ; Moschos, έrοι echαppe, 20-21 ; Mele8gre, Λnth. Pal. 5, 178, 6. Le theme est exploite aussi par Lucien, Dial. Dieuz, 1 1 ; 1 2 ; 19). Sur Heph8ίstos et Aphrodite chez Nonnos, cf. lea notea 8 5, 126, 585 . Nonnos ne f8ίt aucune autre mention de Charis en qualite d'iψouse d'Heph8ίstos. Page

234.

334-339. Nonnos aime eνoquer l'union m8nquee entre Hephaistos et Athena 8 la suite de laquelle J;:rechthee est ne d u sperme d u dieu recueilli par l a Terre : cf. 1 3 , 172-179 (et 18 note ad loc.) ; 16, 180; 27, I I0-1 17 (et la note ad /oc.) , 3 1 8-323 (et l8 note ad loc.) ; 33, 123-125 ; 4 1 , 63-64 ; 42, 247-251 ; 48, 41 1 . - ν. 335 : cf. 2, 210 et 18 note ad loc.; sur Athen8 ignor8nte du m8rί8ge et du desir, cf. Ap. Rh. 3, 32-33. ν. 337 : πι&τρcφ�ς signifle en gener8\ « qui 8 ete nourri par le sol • ; ίΙ 8 ici un sens actif eι f8it allusion 8U sperme qui 8 ensemence le sol. - ν. 338 &ρσcνι μιιζ� : cf. la note 8 9, 31 1 . 340-345. ν . 340 f-yρco : on trouνe la m�me injonction adressee dans un songe 8 un dormeur en Κ 159; ο 46; ψ 5. - Les ν. 340 ss r8ppellent ν8guement θ 361-363, lorsque Ares et Aphrodite, liberes de leurs liens p8r Hephaistos, se refugient \'un en Thr8ce, \'8utre 8 Paphos de Chypre. Mais les ν. 340-341 mettent surtouι 8 proflt d'autres souνenirs litteraires : en Ξ 225-230, Her8 quitte 1'0\ym­ pe, gagne les monts de Thr8ce, puis, 8 partir de \Άthos, se rend 8 Lemnos ; d'autre part, Ap. Rh. 1 , 601 -604, presente le mont Athos comme un belνedere d'ού Lemnos est νisible (cf. m8 note ad loc., C.U.F.). lci, d'8pres ces textes, πίζοιν ipL1tV'I)ς designe cl8irement \e sommet de la montagne eι non • the upland plain • (Rouse) ; πίζαι equiνaut ιi πί3ον, il est purement periphr8stique comme s8ns doute dans les trois 8utres occurrences de 18 formule (13, 329 ; 14, 2&t ; 3 1 , 99). - ν . 341 : �μων qualifie Lemnos comme residence d'Heph8istos en 2, 593 (sur Heph8ίstos 8 Lemnos, cf. \es notes 8 2, 226 ; 3, 133) ; l'epithete surprend daνant.age dans \e C8S d'Aphrodi­ te. - Les ν. 342-345 enumerent les princίp8ux domaines d'Aphro­ dite : pour Chypre eι P8phos, cf. 3 1 , 1 25 ; 4 1 , 107, 328-329 ; 42, 460 ; pour Byblos, qui est souνent associe 8 Adonis, cf. 3, 108-109 ; 20, 143-145; 3 1 , 126-128 ; 4 1 , 107. Ares νisitera tous ces lieux 8 \a fln du ch8nt, y compris Cythere, 8 l8quelle Κuθίρcι.αιν f8ίt 8llusion. ν. 343 : \8 correction de Peek est excellente du point de νue -

-

NOTES DU CHANT

XXIX

353

paleographique : - ατyαιμο- et -αswμο- sont aises ιΊ confondre en minuscule. 346-348. cr. 6 329-331 χιχ«νcι -rοι βρσι31)ς ώχuν, Ι ώς xtιl ννν "Η φσιuτrο� ιών βρσι31)ς ιD.cν "Αρφ I ώχότσιτδν πιρ ιδντσι θιών. Άν3ροφδ� est une ίψithete homerique d'Ares (Δ 441) et πuρδι� qualifle souνent Hephaistos chez. Nonnos. Au ν. 347, μίλπι inνite ironiquement Ares ιΊ se joindre aux chreurs qui celebrent Ies nouνelles noces d'Aphrodite. 349-350. Reminiscence callimacheenne qui deνiendra litterale au ν. 376 ; cf. la note ad loc. 350-356. cr. 6 274-275, sans paralleles textuels precis. V. 350 : �ιατδποw� qualifle l'enclume de Lemnos en 37, 1 26 ; l'adjectif νient peut�tre d e Pind., 01. 7 , 5 1 , ού i l caracterise les mains industήeuses d'Athena. - V. 351 : Ήφσιmοιο est une metonymie pour πuρδ�. - ν. 352-353 : cf. 6 317 αφωc &δλο� χσιl 3ιαμ6ς iρόξιι. Έντόνοucn a νaleur de futur : cf. 35, 308. Les corrections de Keydell ιντόνωαι et πΜσωcnν sont superflues. ν. 355 : en 6, 82, φiiιρσι γliμοιο designe Ares, \'amant adultere ; ici, la situation est renνersee et l'expression deνient comique. V. 356 : dλιπδ3ης signifle en general chez Nonnos eaux pieds toumoyantsι et sert ιi qualifler un danseur (y compris en 19, 307, malgre W. Peek) ; sa signiflcation homerique, • ιΊ Ja demarche torse ι, n'est conservee qu'en I , 60 (Zeus-taureau) et ici (Hephais­ tos boiteux) ; en 17, 214, Je premίer sens est sans doute preferable, malgre ce que suggere la note ιi 5, 286. Sur \e sens de l'adjectif, cf. Gigli Piccardi, Metafora e poetica, 207 (et η. I 19). 357-358. cr. θ 305-359. - ν. 358b - 24, 3()6b, dans un libre arrangement du m�me theme mythologique. 361. Sur Je rόle d'Helios dans Ja Moicheia, cf. θ 271, 301 , et Nonn. 24, 305-306. On trouνe des νers analogues en 8, 263 ; 22, I 1 2 ; le nominatif αιyή est necessaire dans Je premier passage ; Jes editeurs le generalisent aνec raison, malgre le modele homerique, Η 195 (wχια6ι) αιiή ιφ ' δμι(ων, tνσι μ1) Τρωtς γι πόθωντσιι. 362-364. "Ως φσιμ.iνη πιπδτητο : cf. 20, 99 ; 34, 99, dans un contexte analogue ; autres occurrences : 31, 98 ; 45, 3 1 . - Motif du reνeil brutal au petit matin ιΊ la suite d'un songe : cf. Β 41-49; 3 838-840 ; ζ 41-49; Moschos, Megara, 120-121 ; Quint. Sm. ι, 138140 ; Nonn. 18, 166-169, 196 ss. Άνiπαιλτο est frequent dans ce contexte : Callim., fr. 742 ; Quint. Sm. ι , 140 (d'apres Ap. Rh. 4, 873) ; Nonn. 7, 1 56 ; 20, 99. 364-365. Sur Phobos et Deimos, flls d'Ares et d'Aphrodite, cf. \a note ιΊ 2, 420. - Ζci:iξσιι ... &ρμαι : cf. Pind., Pyth. 10, 65 Ιζι:uξn &ρμαι.

Page 235. 366-369. Scene d'attelage : cf. Ε 729-732 ; Τ 392-395 ; �onn. 6, 109-1 1 2 ; 25, 188-190 ; 38, 299-300. Le ν. 368 se retrouνe dans un

354

:"iOTES DU CHA:"iT

XXIX

contexte different e n 40, 271 . Quint. Sm. 6, 218, ού il qualifie une

ν. 366 : «γχuλδ&uς apparatι chez harpe aux dents de scie (ou 8 la

dent recourbee ?) ; :"ionnos l'utilise comme epithete de l'ancre ou du monι (6, ι ι 2 ; 37. 248 ; cf. 36, • 8 la dent Γf'COUrbeet. 367 lριπτο(ητος : cf. la note 8 27, 368369. C hez Homere, λCπαιΒνον designe la courroie qui fait le tour du poitrail de maniere 8 maintenir le joug ; �ιVyλη (Ρ 440; Τ 406) parait etre un coussineι place sur le cou et destine 8 le preserver du frottement du joug : cf. �. Delebecque, Le

(3, 50)

229) 189. - ν.

ν.

chιval danι l' Ιlίαdι,

1951, 1 7�-180. Chez Ap. Rh. 3, 1308, 1319, �ιVyλη deνient un synonyme de �uγδν, le joug. C'esι le sens admis ici par Nonnos, dans l'unique passage ού ίΙ emploie le terme : �ιVyλην ... iμφl.ς Uηacν transpose �uγόν . . . iμφιταιλ4νττUααιααι λ� Βι3uμ«ονι (6, 1091 10), cependant que btcaφ�xωac λmό:3vctι est commun aux deux passages.

369-374. 369b : cf. θ 44, btc6�acτo 3(φροu. - Dans son desarroi comique, Ares multiplie les νa-et-νient (πιφορημCνος, !αταιτον) : il νa du Liban 8 Paphos (Chypre), puis de nouνeau 8

ν.

al.

Chypre depuis Cythere, 88ns oublier de frequentes νisites 8 Lemnos. La S)'ntaxe traduit elle-meme ce trouble, car les νerbes semblent avoir tour 8 tour pour sujets Phobos et Ares ; mais il parait preferable de considerer le ν. 370 comme une parenthese. Pour Chypre la Cornue, cf.

Ρ.

Chuνin,

Myth. el geogr., 89-90. 375-378. ν. 375. Άνιχνcύων est un

ίι 5, 614 (note ad loc.),

et

hapax dans le poeme comme chez Homere ού le νerbe est employe dans un contexte analogue pour un chien de chasse : Χ 192 iνιχνcύων ... , ΙSφρσι χcν cGρ-n ; cf . le commentaire d ' E . Liνrea, ίι 18, 28. 376b reproduiι Callim., fr. 1 15, 1 1 παιρ', Ήφαι(ατοιο χαιμ(νοις, dont Nonnos se 377-378 : humour 8 la maniere de souνenaiι dejίι au ν. 349. -

Paraphr.

ν.

ν.

Lucien ; cf. J)ίal. dίtuz, 5, 4 (Hephaistos a le νisage si noir de suie qu 'on n Όse le ba i ser) . 379-381 . ν. 3ί9 : χαιι esι une conjonction de coordination postposee plutόt qu'un adνerbe ; le νers est ίι ajouter a la liste donnee par Peek , I.U., 381. Les quaιre dieux ont ete mis en cause par la νision, y compris Helios (ν. 361). L'enumeration pompeuse qui clόt le chant parodie un procede solen nel ; elle met l a derniere touche ίι l'image grotesque du soldat

Lu.,

ίn fίnι.

fanfaron qui cherche q uerelle ma itresse. Comparer Lucien,

ίι

ν.

tout le monde pour reconquerir sa 3 (Polemon menace

Dίal. Court. 9,

son riνal de νeιιίr l'attaquer iι la ιeιe d'une armee de soudards thraces) ; sur ce genre de theme chez Lucien et dans la comedie nouvelle, cf. J . Bompaire,

bibliographie).

Lucien ecrivaίn, 1958,

205-206 (aνec

ORTHOGRAPHICA Α l'occasion de la publication de ce nouveau tome, i1 parait utile de faire le point sur diverses questions orthographiques rencontrees par l'editeur ou signalees dans les comptes rendus1• 1 . Apparal crilique. La selection des orlhographica ιera desormais plus severe et plus systematique. En particulier, on ne signalera plus les fautes d'espήt ου d'accent les plus .banales de L. 2. Έριν(ν)Uς. Tout en conservant en franςais Ιι graphie correcte J;:rinys, on adopte et on generalise dana le texte grec la geminee qui est constante en L (13 occurrences), sauf en 32, 1 00 ; 48, 223 . Les reviseuπ ne l'eliminent qu'exceptionnellement en 8, 393, 404 ; 44, 270 (grattage, lettre noircie ου barree). La geminee eιt egalement habituelle dans les manuscrits de Quintus de Smyrne. 3. θu(ι)«ς. On conserve la graphie donnee par la premiere main de L ; mais il est probable que le modele du manuscrit ecrivait constamment θu«ς1. En effet, sur 44 occurrences, L a 24 fois θu«� de premiere main du ch. Ι au ch. XXXVI ; θ partir du ch. Ι Χ , une main plus recente inscήt un petit ι au-dessous de la ligne 17 fois8•

I . Cf. en particulier' M . L . Wesι, C/α�ι. Reυ. 28, 1978, 8-9 ; 36, 1986, 210-211. 2. Corriger en consequence 4, 272, 307. 3. Seule exception 8 ceιιe regle : 36, 273, ού ne figure que la

rorme primaire.

356

ORTHOGRAPHICA

La graphie

θικ«.ι;,

351 ; 28, 82 ;

30,

d 'abord sporadique (3, 69, 250 ; 12, 47), devienι la regle 8 partir du

ch. XXXVII (15 occurrences). 11 esι clair qu'elle resulιe d'une intervention du copistefreviseur qui l'a d'abord introduiιe par correction avanι de l'adopter directe­ menι dans le ιeχιe.

Καtτηπι«ω/χσtτηφι«ω. La (Ε 417) ; la

4.

hapax homeήque

premiere

forme

esι un ·

deuxieme esι habituelle

chez les poetes posteήeurs. ιes editeurs de Nonnos generalisenι la forme 8 aspiree bien qu'elle ne soiι aιιesιee que quaιre fois sur dix. On peuι admeιιre soiι que Nonnos a donne Ja preference

a

la forme homeήque

soiι qu'un copisιe a homeήse le ιeχιe ici ου 18. ιa prudence conseille de ne pas normaliser le texte. 5.

Όρcαι.3ρόι.ι.ος, �ρι.3ρόι.ι.ος.

Ces

deux

adjectifs sonι

paroxytons en depiι de ι eι des editions anteήeures. ι•accenι correcι esι desormais retabli eι on voudra bien corήger dans les tomes precedents

5, 229, 290, 360 ; 9, 265 ; 10, 79. 6.

23 •

-

Π{τ)όλcι.ι.ος, π{τ)όλι.ς. R.

Per.

Keydell,

36 ; 2, 1 19, 442 ;

Nonni Dίon. I ,

24 • , generalise la forme sans dentale dans les mots

de ces deux familles au pήχ de cenι cinq corrections. S'il esι vraisemblable que ι ne garde pas toujours la

a certains ιι ecriι ιoujours comme πτολLcθρον, πτολιπόρθιος, πτολ(πορθος1, qui sonι

graphie primitive•, il paratι se conformer pήncipes pour les moιs • rares •. Homere

d'ailleurs les seules excepιions admises par Keydell. En revanche, il presenιe les graphies usuelles pour cόπόλc­ ι.ι.ος, πολcι.ι.ήιος (sauf en 43, 17), πολcι.ι.ΥJτόχος, πολιήτης, πολιοίίχος (aιιesιe sepι fois ; contra, 40, 506 ; 47, 96). ιa coexistence des deux formes pour π{τ)ολφ(ατης (26, 255, 291) peuι se justifier par l'usage homerique, bien que la forme

Χ

a

dentale ne soiι aιιesιee qu'une seule fois en

182 pour des raisons metriques. Bref, ι presenιe peu

de cas aberrants pour les moιs • rares •· On en conclura

4. En 15, 130, le papyrus aιιeste nολφων cont.re L. 5. Υ compήs en 37, 131, malgre le Lexique de Peek.

ORTHOGRAPH ICA

357

qu'il doit respecter en gros l 'orthogr8phe du poete. C'est Nonnos lui-m�me qui est 88Π8 doute respons8ble du flottement observe pour les mots • frequents • πδλφος, πολ&μ(ζω, πδλLι; : il 8 dι1 vouloir reproduire 8 88 m8niere l'usage homeήque, tout en donn8nt 18 preference 8UX formes 8 dentale d'8llure plus archaique. 7. Σuρ,γξ est peήspomene. On rectifier8 10, 390.

8. Μ . L . West, Clαιι. Rev. 36, 1986, 2 1 1 , observe avec raison que la metrique de Nonnos exige de conserver l'oxyton sur la demiere syllabe du vers, m�me en l'8bsence de ponctu8tion. C'est 18 regle qui est adoptee dorenaν8nt.

ADDENDA ΕΤ CORRIGE N DA

Per. 56 Per. 75 25, 214 25, 244 25, 376

ιupprimer la note critique. : ιupprimer uel �· : lin [χ ex χ ]. : ιupprimer uel β«χχ'). : ιupprimer la note critique. 25, 454, 487, 489 : ιupprimer uι uid. 26, 28 : lire [δ fort. ex u]. 26, 108 : lire ιχ6χμώ- ι uι uid. 26, 156 : ajouter hjρlil-rις ιp : ι; del. ιι.ι. 26, 195 : ajouter �ρω ι in rae. 26, 203 : ιupprimer uι uid. 26, 206 : ιupprimer fort. 26, 238 : lin οlος ιwp : -ον ι. 26, 268 : ιupprimer la note critique. 26, 271 : lire >.oxd'lν [>. ex χ] ι. 26, 318 : lire [pr. ν ex 'I ?]. 26, 326 : ιupprimer le point d'interrogation. 8 : ιupprimer uι uid. Ί:7, Ί:7, 1 1 : lire crφώ ιοc:. Ί:7. 32 : αjouter βσύ.σψ.πόλον ιοe. Ί:7, 181 : ιupprimer lα note critique. Ί:7, 245 : lire [cu ex �]. Ί:7, 331 : lire αdρχοντο ι : mpyoντo fort. uoluiι ιι.•. 28, 30 : ιupprimer (uel LPδμδος : 29, ι90-192 ; cf. rhom­ be. �uθμδς : 25, 397 ; 27, 306. αι3ηροφδρος : 26, 320-328 (p. 290). αμ�ριyξ : 29, 255. αοφδι; : 25, ι 268-270 ; 28, 3ι6. ' ατιiχuς : 25, 314. ατδμοι πδ'ιιτοu : 26, 224-228. τιiλοιρος, τοιραδς : 27, 285-286 ; 29, 157-160. τις (- πiς τις) : p. 214, η. 8 ; 26, 194 ; 29, 225-239. Cf. aussi s. πΜο". τρuφιiλιιοι : 29, 2ι5-217. ύπιραπιιρη3δ" (?) : 25, 405-407. ύψιyδνος (?) : 27, 98.

368

INDEX

όφ(κοθοc (?)

:

28, 92-93.

�ν : 29, 215-217. � : 29, 161. φ6&ς, objet de crainte : 26, 129 ; (� ,. ;) 29, 304. -

χσφCασω : 27, 50-51. χi&ροφ : 26, 63-64. χιϊλοι;, trompe : 26, 316.

� : 27, 89 ;

28, 175. χορcόω : 26, 263-265 ; 27, 167. χορο(�. χοl*τύκ-ος : 28, 290.

φ.φιιρ6ς : 26, 104. ώδiν8 � : 29, 1 17. ώιο (paleographiquement con­ fondu avec x.cd) : 27, 1 17.

TABLE DES MATΓERES ΑvANT-PROPOS

. .. •

. . .. . .. .. . . .. . .. . .. . .. . ..

f:DΙτJONS ΕΤ έTUDES CΙΤέΕS DANS CRITIQUE .

.



.

.•.

.

.



.

.



.

Vll

L'APPARAT

........ .•. •

. • • • •

.

.

ΙΧ

0UVRAGES cιτέs ΕΝ λΒRέGέ DANS LES NOTICES ΕΤ DANS LES NOTES . • .

Sigla .

.

. •

.

. . .

.. .

ΧΙ

.. . .. . . .. .. . .. . . .. . .. . .. . .. . .. . .. .. . .

χιιι

.

.

.

.

.

.

.







SoMMAΙRE DES DιoNYSΙAQUES

(Chants XXV-XLVI I I) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

CΗΑΝτ χ χν . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

9

Notice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Sommaire du Chant XXV . . . . . . . . . . . . . . . . . Texte et traductίon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

11 44 46

XXVI . . . . . . . . . . . . . . . . Notίce . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Sommaire du Chant XXVI . . Texte et traduction . . . . . . . . .

.............. .............. ..............

67 69 97

XXVII . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Notίce . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Sommaίre du Chant XXV I I . . . . . . . . . . . . . . . Texte et traductίon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

113 1 15 139 140

XXVI I I . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Notίce . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Sommaίre du Chant XXVI I I . . . . . . . . . . . Texte et traductίon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

1 53 1 55 1 79 1 80

CHANT

CHANT

CHANT

..............

... ... ... ...

98

370 CΗΑΝτ χχιχ

TABLE DES Mλτt 2 RES

..............................

1 93

Notίce . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Sommaίre du Chant Χ Χ Ι Χ . . . . . . . . . . . . . . . . Texte et traduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

221

222

......

237

.....................

239

....................

270

Νοτεs ου soMMAΙRE οεs DιoNYSΙAQUES Νοτεs DU CHANT XXV Νοτεs ου CHANT XXVI

1 95

...................

293

Νοτεs ου CHANT XXVI I I . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

314

ΧΧΙΧ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ...

333 355

...................

358

..................

359

Νοτεs ου CHANT XXVI I .

Νοτεs ου CHANT 0RTHOGRAPHICA

.

.

.

.

. ............... .

ADDENDA ΕΤ CORRIGENDA

INDEX RERVM NOTABILIVM .

. .. .

ACHEVE D'IMPRIMER ΕΝ

OCTOBRE

1990

S U R LES PRESSES DE LΊMPRIMERIE

Α.

BONTEMPS

LIMOGES (FRANCE)

DΕΡόΤ LEGAL : OCTOBRE IMPR.

Ν0

260()6..9(),

1990

EDIT. Ν0 280()

ISBN

: 2-251-00419-Χ ISSN : 0184-7155