Crise et transformation des sociétés archaïques de l'Italie antique au Ve siècle av. JC. Actes de la table ronde de Rome (19-21 novembre 1987) 2728302081, 9782728302086

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Crise et transformation des sociétés archaïques de l'Italie antique au Ve siècle av. JC. Actes de la table ronde de Rome (19-21 novembre 1987)
 2728302081, 9782728302086

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FRANÇOISE-HÉLÈNE MASSA-PAIRAULT

INTRODUCTION

Le sujet de cette table ronde implique certainement l'approche d'une pluralité de domaines, culturels, linguistiques, ethniques, dont le dénominateur commun est l'Italie antique à un moment bien précis de son histoire, le Ve siècle av. J.-C. A. Piganiol, qui s'intéressa, l'un des premiers, à l'École de Rome, aux questions de topographie romaine, et comprit la richesse de la question latine archaïque, A. Piganiol, évoquait encore en 1966, dans son histoire de la conquête romaine, la «nuit du Ve siècle». Or cette for mule lapidaire n'était pas si déplacée il y a seulement vingt ans. Elle reflétait aussi une tradition historiographique qui consiste, depuis Volt aire, à penser par siècles, à individualiser, dans le temps historique, des unités significatives. En outre, dans l'esprit de Piganiol, «la nuit du Ve siècle» n'était pas seulement la nuit de l'inconnu mais aussi la nuit par opposition à la lumière de la Grèce contemporaine, ou plus précisé ment,de la démocratie athénienne de Clisthène et de Miltiade, de Thémistocle et de Périclès. L'Italie à la même époque représentait, pour ainsi dire, un siècle de Périclès à rebours. Il serait trop simple d'attribuer à cette dernière considération une valeur purement idéologique, promue par toute la tradition des Lumièr es en France et filtrée par le courant positiviste de l'histoire. En effet, l'historien moderne ne saurait faire fi des questions constitutionnelles et politiques qui fondent la légitimité d'une telle comparaison GrèceItalie. Il doit seulement les poser en des termes compatibles avec le progrès des connaissances et la compréhension de la complexité des processus en présence tant en Grèce qu'en Italie. Une telle approche «méditerranéenne» des événements et des structures sociales doit nous aider dans la conquête de l'unité de notre thème. La question est de savoir dans quelle mesure nous pouvons envisager le Ve siècle en Italie comme un ensemble historique cohérent dans son principe et son dyna-

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misme. Or la conscience de cette cohérence nous paraît avoir été acqui se par étapes, et en profondeur, à l'issue d'un certain nombre de débats. Il y a vingt ans, au moment même où Piganiol évoquait la nuit du Ve siècle, le débat restait encore circonscrit au problème de la naissan ce de la République romaine auquel la fondation Hardt consacrait l'un de ses «Entretiens». Il s'agissait d'évaluer la rupture historique, réelle ou surestimée, produite par cet événement, mais les problèmes du Ve siècle à Rome et dans le Latium étaient au centre de l'attention, qu'il s'agît d'art ou de constitution, de tradition historique ou de documents épigraphiques et juridiques, comme les Fastes consulaires ou les lois des Douze tables. Le débat Alföldi-Momigliano sur la nature de la classis, de la plèbe et de Yequitatus primitif était au plus fort de son express ion.On n'avait point à disposition la somme de F. Coarelli sur le forum romain. On n'avait point encore retrouvé l'inscription de Satricum ni les restes du temple archaïque des Dioscures à Rome. Vingt ans après, notre horizon s'est élargi. Non seulement les docu ments dont nous disposons ont augmenté qualitativement et quantitat ivement sur l'ensemble des grandes aires archéologiques (et je n'ai pas à refaire l'histoire des découvertes qui ont marqué notre génération, en Grande Grèce et en Sicile, en Campanie et en Étrurie, en Italie centrale et padane), mais nous avons acquis une conscience toujours plus nette du caractère organique de l'histoire de l'Italie antique, d'une sorte d'in teraction fonctionnelle des différents domaines entre eux. À cet éveil les hellénistes ont contribué les tout premiers, non seulement en nous aidant à construire les ponts qui unissent plusieurs civilisations diffé rentes, mais encore en nous invitant à mieux discerner les liens des cités grecques et, spécialement, des cités italiotes, avec la réalité beau coup plus mouvante et incertaine qui caractérise les cités italiques. Ains i le débat, qui intéressait un arc de temps beaucoup plus long, se déve loppa à partir d'une direction de recherche lancée par G. Pugliese Carratelli, se concentra sur Rome et le Latium dans leurs rapports avec le monde grec. Par le biais de l'étude des cultes, la discussion s'étendait toutefois progressivement à l'Étrurie. Cette tendance, déjà affirmée dans les rapports de J. Heurgon et M. Pallottino au Congrès de Tarente en 1968, devenait dominante dix ans après au congrès promu à Rome par La Parola del Passato sur «Lazio arcaico e mondo greco». Lors de ce congrès, G. Colonna abordait l'examen du matériel de la nécropole de l'Esquilin et affrontait un thème en étroit rapport avec un aspect de la société romaine au Ve siècle. De même les rapports entre la Sicile et

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le monde tyrrhénien au Ve siècle étaient abordés dans une autre rela tion de Colonna, quelques années plus tard. C'est le moment où un inté rêt plus spécifique pour le Ve siècle paraît se déterminer dans un cer tain nombre de communications présentées lors des manifestations d'« Archeologia laziale». Instruits par vingt ans de débats, nous avons apparemment devant nous une double tâche : nous former une vision plus complète encore des corrélations entre les différentes réalités dites régionales; concent rer notre attention sur certaines périodes-charnières et les comprendre selon l'unité de principes qu'il tient à nous d'identifier. Le Ve siècle est sûrement l'une de ces périodes-charnières dont l'analyse a été jusqu'à présent malaisée. En effet cette dernière suppose coordination et effort conceptuel. La première est toujours difficile à réaliser entre plusieurs secteurs de la recherche séparés par la spécialisation académique. Le second implique le choix d'une perspective, la capacité de comparer, pour en déterminer les continuités profondes, mais aussi les différen ces et les ruptures, plusieurs périodes de l'histoire, plusieurs réponses, liées au fonctionnement social, que le temps sépare et unit. Pour définir le Ve siècle nous avons pris un risque en employant le terme de crise. Certes il ne s'agit pas d'être dupes d'une illusion modern iste.Dans l'acception toutefois où nous employons ce mot, le terme de crise ne saurait être totalement étranger à l'économie politique qui, du XIXe siècle à nos jours, a tant contribué à développer le champ de ce concept en compréhension et en extension. Nous n'oublions pas, natu rellement, que nous parlons de réalités antiques, d'économie, de formes de commerce et de monnaie, bien éloignées de la nôtre. Ce n'est pas sans raison, pourtant, que l'on aurait à chercher, même pour une période aussi reculée, un emploi pregnant du terme de crise au sens économique. Par exemple l'un des paramètres révélant la crise du Ve siècle en Étrurie méridionale est fourni par l'évolution statistique des importations de vases attiques. Mais ce n'est là qu'un paramètre, non l'analyse de l'économie dans ses rapports avec l'organisation sociale, nécessaire dans toute étude de ce genre. En réalité, nous employons le terme de «crise» au sens le plus ét ymologique du mot et dans ce sens ne croyons pas même nécessaire l'ombre d'un guillemet. Crisis, veut dire procès et jugement, débat et combat entre différents contendants, entre différentes réalités situées sur le même plan ou sur des plans distincts de l'existence. Quelles gran desactions entre forces opposées offre donc le Ve siècle en Italie? Le monde antique - reconnaît-on souvent - est un monde de cités

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et la crise du Ve siècle se définit comme l'ensemble des facteurs qui remettent en cause les situations acquises à la fin de l'époque archaï que dans le cadre des cités. Or la définition du politique en Italie ne présente pas partout des caractères unitaires, même si certaines typolo gies apparaissent avec plus d'évidence qu'autrefois. Les différentes aires de civilisation, les différents peuples italiques connaissent en effet des expériences aussi variées et articulées que possible en ce domaine. Même un état constitutionnel archaïque des plus élaborés, comme l'état correspondant à la Rome de Servius Tullius, admet en réalité une mult iplicité de niveaux du politique sans résoudre les éventuelles contradic tions entre ces différents niveaux. Songeons aux curies et aux centuries, aux tribus et aux pagi et à toutes les oppositions fondamentales peutêtre plus anciennes encore que Servius Tullius, révélées par le vocabul aire politique romain et justement soulignées autrefois par Momiglia no : classis/ infra classent, pîebs/populus, etc. Des modèles analogues ou, du moins, comparables, de cités ont cours dans le monde étrusque et italique et seule la progressive elucidation de la nature de ces modèles et de leur dynamisme permet d'envisager la constitution comme telle de l'histoire italique ou étrusque. Ces considérations ont été dévelop pées par M. Torelli en 1974 dans Dialoghi di Archeologia. Elles ont été encore au centre des enseignements d'un récent congrès d'Acquasparta sur la «naissance du politique dans le monde osco-lucanien ». Notre propos est évidemment différent dans la mesure où nous souhaitons étendre l'enquête géographiquement mais restreindre son application dans le temps et la limiter aux tensions et contradictions engendrées par les formes du politique déjà constituées ou en cours de constitution pendant le Ve siècle. Aussi, l'équilibre interne des communautés est-il au centre du dé bat et sous plusieurs aspects : les rapports entre les centres urbains et leur ager, entre les cités et les peuples des frontières ; en outre les rela tions entre les forces politiques et sociales constituant ces mêmes com munautés. Le monde archaïque était relativement ouvert et admettait certaines formes de mobilité et d'intégration sociale. Nous avons plu sieurs indices de la fin d'une telle situation au Ve siècle et nous devons les vérifier. Ces indices rejoignent les signes de mutation intervenues dans les formes mêmes de l'aristocratie, de son rôle et de son assiette sociale. Ils expliquent aussi la constitution de nouveaux groupes, entre autres, la naissance comme entité politique de la plèbe à Rome. Une autre série de questions soulevées par la fin des situations archaïques concerne les relations entre le monde grec et le monde itali-

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que. Les formes commerciales, politiques, et religieuses, médiatrices des contacts revêtaient une relative souplesse qui avait contribué à créer une sorte de koinè. Au Ve siècle cette koinè et les modes de son expression ne sont-ils pas aussi en question, ou du moins ne sont-ils pas à poser en des termes nouveaux? En effet entrent en ligne de compte non seulement l'évolution, également critique, des cités italiotes et de Sicile, non seulement la force d'impact de nouvelles réalités politiques et morales, comme la présence d'Athènes, mais encore les éléments nouveaux qui forment ou doivent former la polis, ou ce qui tient lieu de polis, dans le monde étrusque et italique. Les considérations que nous venons d'énoncer brièvement nous ont guidée dans l'élaboration du programme que vous avez sous les yeux. Je souhaite que nos débats soient fructueux et que cette crisis entraîne une lysis, une libération et une solution. À cet effet, un dernier sens du mot nous paraît important. Crisis c'est-à-dire discernement et sépara tion des éléments. De même l'unité de temps historique considérée, le Ve siècle, devrait nous aider à mieux concevoir le processus de la sépa ration des éléments contradictoires hérités de l'archaïsme et les diffi cultés qui ont précédé la création d'un autre état de choses. Françoise-Hélène Massa-Pairault

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II contributo che vorrei portare alla Tavola Rotonda, che ci vede qui riuniti grazie alla iniziativa degli amici francesi dell'École de Rome e del CNRS, concerne specificamente uno dei temi evocati nel pr ogramma : la città e il territorio. Beninteso nei limiti dell'Etruria meri dionale, che è l'Etruria che conosco meglio, soprattutto grazie agli anni in cui l'ho percorsa come archeologo della Soprintendenza di Villa Giul ia. Presumo che la scelta risulti opportuna nell'economia dell'incontro, stante anche la collocazione, imprevista, che il contributo si trova ad avere, quasi all'inizio dei nostri lavori. Città e territorio sono infatti due referenti di interesse generale, preliminari ad ogni altro tipo di inchie sta archeologica, e specialmente, direi, per il periodo e per i problemi che sono in discussione. Prima di entrare in argomento vorrei sottolineare un punto, sul quale credo possiamo tutti convenire. La crisi delle città etrusche, anche di quelle che ne sono state più acutamente toccate, cioè le città marittime del Meridione, data dal 460-450 in poi, dall'età di Cimone, potremmo dire, in termini di storia greca. La sua prima autentica manifestazione, sul piano politico-militare, non è la sconfitta navale di Cuma, che aveva visto ancora gli Etruschi nel ruolo attivo di aggressori e che sarà salutata dai Greci come una scampata minaccia di douleta, ma l'offensiva portata vent'anni dopo dai Siracusani nel medio Tirreno, dapprima scongiurata con i chrémata offerti ed accettati dal navarca Faillo, quindi culminata con l'occupazione temporanea dell'Elba nel 453 a.C. da parte di Apelle, che si è tentati di «leggere» come una rispo-

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sta all'espugnazione etrusca di Lipari avvenuta al tempo di Gelone1. È dagli anni intorno alla metà del secolo che crolla il flusso delle import azioni di ceramica attica, le produzioni artigianali ristagnano, l'edilizia pubblica praticamente si arresta, l'architettura e la pittura funeraria si irrigidiscono in moduli ripetitivi2. Quando gli Etruschi torneranno all'offensiva, nel 414-413, lo faranno sotto lo scudo di Atene e con forze esigue, dimostrando di non essere più una vera potenza navale. Credo che anche siamo tutti convinti che le circostanze esterne, la congiuntura internazionale, sulla quale si è un po' troppo insistito in passato, non siano sufficienti a motivare una crisi così vasta e coinvol gente.La perdita della talassocrazia nel Tirreno è stato indubbiamente un fattore scatenante, che ha pesato notevolmente sul versante dell'emporia e degli scambi. Non così la perdita della Campania, avvenuta quando la crisi era già in atto, né quella del Lazio, che riguarda solo una sfera d'influenza, non essendo mai stata la regione sotto il dominio etrusco3. Nulla infine autorizza a pensare che gli Etruschi abbiano avuto a soffrire, come i Latini e i Greci dell'Italia meridionale, per una accesa conflittualità con i loro vicini indigeni, Umbri e Sabini. I conflitt i con gli Umbri ricordati da Strabone e da Plinio il Vecchio sono infatti proiettati in un passato mitistorico, al tempo delle origini ο comunque della più antica espansione nella Valle Padana4. Prova ne sia che pro prio le città gravitanti sul Tevere e sulle altre vie interne della penisola, come Veio, Falerii, Volsinii e Chiusi, sono quelle che meno accusano i segni della recessione, specie sul piano artistico. Al contrario gli Umbri sembrano offrire ad esse nuove possibilità di espansione, almeno comm erciale, come mostra il caso di Todi5. Non direi che, per gli Etruschi dell'Etruria propria, gli Italici abbiano costituito un problema. 1 G. Colonna, in L'Etruria mineraria (Atti del XII convegno di studi etruschi e italici, Firenze-Populonia-Piombino 1979), Firenze, 1981, p. 446 sg. ; Id., Apollon, les Étrusques et Lipara, in MEFRA, 96, 1984, p. 557-578. 2 Per le importazioni attiche da ultimo M. Rendeli, in MEFRA, 101, 1989, p. 545579. 3 Sull'argomento si veda Etruria e Lazio arcaico (Quaderni del Centro di studio per l'archeologia etrusco-italica, n. 15), Roma, 1987, in particolare i contributi di chi scrive e di C. Ampolo, p. 55-93. 4 Ho riconsiderato da ultimo il problema nel convegno Gli Etruschi a nord del Po, Mantova 1986, i cui atti sono in stampa (Mantova, 1989, p. 12 sg.). 5 Contributi di vari autori, tra i quali si segnala quello di M. Torelli, in Verso un museo della città, mostra degli interventi sul patrimonio archeologico, storico, artistico di Todi, Todi, 1982, p. 49 sg.

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Accanto alla crisi della talassocrazia - che è crisi della identità e del ruolo mediterraneo degli Etruschi, in nome del quale erano stati fondati a Delfi i thesauroi di Agylla e di Spina e dedicato, secondo la mia opinione, il cippo dei Tirreni - occorre tenere conto di molti altri fattori. Vi è indubbiamente una crisi nei comportamenti sociali delle vecchie aristocrazie, che procede di pari passo col consolidarsi delle strutture urbane e porta in primo piano tendenze alla limitazione del lusso e dei consumi, ben documentate nel Lazio in campo funerario già dalla prima metà del VI secolo e poi ribadite nel V con le XII Tavole6. Ma nel contesto della più vasta crisi dei valori «arcaici» esaltati in spe cie dal mondo ionico e con esso messi in crisi dalle guerre persiane, anche le aristocrazie etrusche accennano a porsi una 'questione moral e', che va nel senso di una revisione e regolamentazione dei propri consumi, che tante attività produttive avevano alimentato7. Sul piano ideologico molti indizi convergono, a cominciare dall'apparizione nella pittura funeraria tarquiniese di demoni alati e di scene di viaggio, nell 'additare il progresso di una concezione ellenizzante dell'oltretom ba, ο almeno una ripresa di concetti come il soggiorno dei morti nelle isole dei Beati, implicanti in linea di principio una perdita di significato dei corredi deposti nelle tombe (con tutte le conseguenze che il fatto comporta sulla loro utilizzazione da parte nostra come indicatori ar cheologici)8. Sul piano politico la tendenza a rimuovere l'esibizione della ricchezza, relegandola piuttosto nella sfera del sacro, con fenomen i di accumulazione come quello noto per il santuario di Pyrgi9, è sta tainterpretata come un segno della trasformazione in senso oligarchi co dei ceti dirigenti delle città meridionali, sulla base di quanto è stato

6 G. Colonna, in Par. Pass., XXXII, 1977, p. 131-165; Id., in Italia omnium terrarum alumna, Milano, 1988, p. 492 sg.; C. Ampolo, in AION arch., VI, 1984, p. 71-102. L'assai maggiore intensità del fenomeno nel Lazio rispetto all'Etruria, Veio esclusa, non discen de ovviamente da ragioni etniche (come fraintende M. Torelli, in Storia di Roma, I, Tori no,1988, p. 255 sg.), ma politiche e culturali. 7 Rinvio al mio contributo in Archeologia laziale, IV, Roma, 1981, p. 229-232, e a quelli di G. Nenci e di M. Lombardo, in Forme di contatto e processi di trasformazione nelle società antiche, Pisa-Roma, 1983, p. 1019-1031, 1077-1103. 8 Cfr. I. Krauskopf, Todesdämonen und Totengötter im vorhellenistischen Etrurien. Kontinuität und Wandel, Firenze, 1987. 9 Grazie al saccheggio da parte di Dionigi il Vecchio di Siracusa nel 384 a.C. Cfr. G. Colonna, in Die Göttin von Pyrgi, Firenze, 1981, p. 30 sg. ; F. Prayon, ibid., p. 49 sg. (fonti).

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sottolineato per Sparta da D. Musti 10. Si avrebbe quindi verso la metà del V secolo una involuzione interna, una sorta di 'serrata del patriziat o', che proseguirà, in forme temperate per noi assai meglio conoscibil i, nei due secoli successivi. Ad essa, alla sua manifestazione acuta di V secolo, sarebbe da imputare in larga misura l'immagine offuscata che l'archeologia restituisce della prosperità dell'Etruria in quel periodo. Credo sia proprio in questo ambito di problemi che lo studio del rap porto intercorso tra città e campagna nel periodo in questione possa recare qualche lume. L'esame non può essere condotto che su un arco temporale ampio, poiché il V secolo, preso isolatamente, non basta a dar conto di quel che in esso è accaduto. Occorre considerare sia il mezzo secolo che lo ha preceduto sia l'intero secolo, ο quasi, che lo ha seguito. Proprio in questi due periodi hanno infatti avuto luogo due processi storici di fon damentale rilevanza nella prospettiva che ci interessa, rispetto ai quali 11 V secolo appare come una fase di transizione, una «Interimsperio de», come è stato definito sul piano della storia dell'arte11. Comincia mo dal periodo più antico. Nella seconda metà del VI e agli inizi del V secolo si produce un fenomeno sul quale è stata portata l'attenzione solo dall'inizio degli anni '70, ma che è ormai da tutti riconosciuto : voglio dire l'abbandono, nei casi estremi, ο comunque l'impoverimento, la destrutturazione spesso a poco più che villaggi dei centri urbani minori, i centri di seconda categoria, gli oppida del territorio, potrem mo dire, ricorrendo alla terminologia latina12. Il fenomeno è generale, concerne tutti gli insediamenti che si erano sviluppati, assumendo talora dimensioni cospicue, nella «seconda fase», post-villanoviana, del popolamento dell'Etruria meridionale, a partire dalla seconda metà dell'VIII e specialmente dalla prima del VII secolo. I centri che entrano

10 M. Torelli, Storia degli Etruschi, Bari 1981, p. 184 sg.; Id., L'arte degli Etruschi, Bari, 1985, p. 123 sg.; Id., in Rasenna, storia e civiltà degli Etruschi, Milano, 1986, p. 61-67. Cfr. D. Musti, Economia greca, Roma-Bari, 1981, p. 80 sg. 11 T. Dohrn, Die etruskische Kunst im Zeitalter der griechischen Klassik. Die Interim speriode, Magonza, 1982. 12 Ne ho trattato in Aspetti e problemi dell'Etruria interna (atti dell'VIII convegno naz. di studi etruschi e italici, Orvieto, 1972), Firenze, 1974, p. 258-260; in La civiltà arcai ca di Vulci e la sua espansione (atti del X convegno naz. di studi etruschi e italici, Grosseto-Roselle-Vulci, 1975), Firenze, 1977, p. 206 sg.; in Contributi introduttivi allo studio della monetazione etrusca (atti del V convegno del Centro internaz. di studi numismatici, Napol i, 1975), Napoli, 1977, p. 15 sg. Cfr. Torelli, Storia degli Etruschi, cit. p. 186-188.

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in crisi sono situati soprattutto, ma non esclusivamente, nelle parti interne della regione e sul versante tiberino : da Trevignano, Ceri, Monterano, S. Giovenale, S. Giuliano, Blera a sud, a Tuscania, Castel d'Asso, Acquarossa, Bagnoregio, Bolsena, Bisenzio, Grotte di Castro, Castro, Poggio Buco, Pitigliano, Sovana, Saturnia, Magliano, Orbetello a nord, con una elencazione che è lungi dall'essere esaustiva13. Naturalmente i casi più sicuri, al di là della casualità delle scoperte archeologiche, sono quelli dove la documentazione, oltre che consistente, è anche incrociata, concernendo sia l'abitato che i sepolcreti. Direi che il caso ottimale è uno solo, Acquarossa, oggetto di una esplorazione intensiva dell'abitato da parte della Scuola Svedese, accompagnata da ripetuti interventi sulla necropoli14. Ma anche per Bisenzio, Poggio Buco, la Civita di Bolsena, Tuscania l'integrazione dei dati provenienti dalla necropoli con quelli, meno abbondanti, dall'abitato è tuttavia significat iva15. Il caso meglio documentato di una tenue sopravvivenza è quello

13 Manca uno studio d'insieme. Su Acquarossa e il territorio volsiniese : G. Colonna, in St. Etr., XLI, 1973, p. 50-63 (su Grotte di Castro ora P. Tamburini, m Annali della Fonda zione per il museo C. Faina, II, 1985, 182-206; su Bagnoregio: G. Colonna, in Doctor Seraphicus, XXV, 1978, p. 43-52). Sul territorio vulcente : M. Cristofani e G. Colonna, in La civiltà arcaica di Vulci, cit., p. 189-207 e 235-257; Gli Etnischi in Maremma (a cura di M. Cristofani), Milano, 1981, contributi di M. Cristofani, A. Maggiani e M. Michelucci ; A. Maggiani-E. Pellegrini, La media valle del Fiora dalla preistoria alla romanizzazione, Pitigliano, 1985. Per il territorio ceretano e tarquiniese : G. Colonna, in St. Etr., XXXV, 1967, p. 12-26 (Ceri : Id., in St. Etr., LII, 1984, p. 14 sg.). Per l'agro falisco : T. W. Potter, The Changing Landscape of South Etruria, Londra, 1979. Per le necropoli a facciate rupes trila datazione di alcuni tipi al V secolo (E. Colonna Di Paolo, Necropoli rupestri del Viterbese, Novara, 1978, p. 5 sg., ili. 6, 9) è da restringere alla prima metà, e forse solo ai decenni iniziali del secolo. 14 Gli scavatori tendono oggi a datare l'abbandono dell'abitato nel penultimo quarto del VI secolo (Architettura etrusco nel Viterbese, Roma, 1986, p. 32, nota 63; p. 133), ment rele ultime deposizioni nelle tombe, invero nel periferico settore del Talone, scendono verso il 500 a.C. (da ultima A. Emiliozzi, in Studi di antichità in onore di G. Maetzke, II, Roma, 1984, pp. 281-289). 15 Bisenzio: K. Raddatz, in Hamburger Beiträge zur Archäologie, V, 1975, p. 22; IX, 1982 (1983), p. 121; J. Driehaus, in Si. Str., LUI, 1985 (1987), p. 58 sg., 62. Poggio Buco : da ultimo E. Pellegrini, La necropoli di Poggio Buco, Firenze, 1989, in stampa. La Civita di Bolsena: da ultimo K. Raddatz, in Mitteilungen zur Ur- und Frügeschichte, 5, 1983, p. 119 sgg. Tuscania: da ultima A. M. Sgubini Moretti, in Archeologia nella Tuscia, II, Roma, 1986, p. 242.

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di S. Giovenale, oggetto, recentemente di uno specifico dibattito16. So pravvivenze più ο meno lunghe nel corso del V secolo sono attestate anche per i centri più lontani da Vulci, come Sovana e Saturnia17. Parallelamente sorgono, in quantità più esigua, centri a quanto pare di nuova fondazione ο revitalizzazione : come Bomarzo e Orte sul Tevere, Sorrina nel cuore del Viterbese, Doganella nella bassa valle dell'Albegna, Regisvilla sul mare, mentre beninteso si sviluppano i porti di Pyrgi e di Gravisca18. A fronte di questo fenomeno sta, nel corso del IV secolo, quello in larga misura simmetrico della rioccupazione ο della revitalizzazione di molti dei centri che erano stati abbandonati ο declassati nel tardo VI secolo : basti citare i casi ben noti di Tuscania e di Sovana 19. Natural mentenon mancano anche in questa età fondazioni ex nihilo ο quasi, come Ghiaccio Forte, Musarna e la stessa Norchia, ο spostamenti di sede, come Ferento rispetto ad Acquarossa20. Tra i centri minori fioriti nel VII-VI secolo e quelli fioriti nel IV-III secolo sussistono, nonostante la patente diversità della situazione stori16 San Giovenale, materiali e problemi, Stoccolma, 1984, in particolare p. 104-107. Per le esili tracce di V secolo : I. Pohl, in Par. Pass., XL, 1985, p. 43-63. Ead., in Architettu ra etrusca nel Viterbese, cit., p. 129 sg. 17 Per Sovana, che forse si sottrae in parte alla destrutturazione entrando nell'orbita di Chiusi, come sembra provare la tomba delle due statue cinerarie : A. Maggiani, in Maggiani-Pellegrini, op. cit. a nota 13, p. 83 sg.; Id., in St. Etr., LV, 1987-1988 (1989), in stam pa.Per Saturnia: M. Michelucci, in Gli Etruschi in Maremma, cit. a nota 13, p. 110-112 (continuità, ma «con una densità demografica nettamente inferiore dalla metà del V alla metà circa del IV secolo a.C. »). 18 M. P. Baglione, II territorio di Bomarzo, Roma, 1976, (per l'unica iscrizione arcaica cfr. G. Colonna, in Gli Etruschi e Roma, Roma, 1981, p. 169 sg.); G. Nardi, Le antichità di Orte, Roma, 1980 (per l'unica iscrizione arcaica cfr. G. Colonna, in Si. Etr., XLIX, 1981, p. 274, n. 43). Per Sorrina si attende la pubblicazione delle ricerche svolte dalla Pro Ferento. Doganella : M. Michelucci e L. Walker, in La romanizzazione dell'Etruria : il ter ritorio di Vulci, Milano, 1985, p. 110-115; G. Colonna, in Rasenna, cit. a nota 10, p. 462; M. Michelucci, in Si. Etr., LV, 1987-1988 (1989), in stampa. Regisvilla : G. Colonna, op. cit., p. 462 sg. C. Morselli-Ε. Torturici, in // commercio etrusco arcaico, Roma, 1985, p. 27-40. 19 Rinvio alla relazione in Aspetti e problemi dell'Etruria interna, cit. a nota 12. Per Sovana : A. Maggiani, in La romanizzazione dell'Etruria, cit., p. 84-87, con bibl. 20 Ghiaccio Forte: P. Rendini, ibid., p. 131 sg.; G. Colonna, in Rasenna, cit., p. 499. Musarna: G. Barbieri-Η. Broise-V. Jolivet, in BA, 29, 1985, p. 29-38; H. Broise-V. Jolivet, in Si. Etr., LIV, 1986 (1988), p. 365 sg. Norchia : E. Colonna Di Paolo - G. Colonna, Norchia, I, Roma, 1978. Sulla data della nascita di Ferento : A. Emiliozzi, in Archeologia nella Tuscia, I, Roma, 1982, p. 44.

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ca, indubbie analogie strutturali. L'incombere del dominio aristocratico sui primi è provato dalle tombe monumentali, note per esempio a S. Giuliano, Blera, Tuscania, Castro21, e ancor meglio dai «palazzi», messi in luce nell'abitato, come ad Acquarossa e a Poggio Buco22, ο solo indiziati dal ritrovamento di terrecotte architettoniche, come nel caso di Tuscania e di Castel d'Asso23. Non può esservi dubbio che ques ticentri siano stati altrettante sedi di potere locale, monopolizzato da gruppi gentilizi che possedevano la terra e controllavano, spesso da posizioni strategicamente forti, le vie di comunicazione, traendone so stanziosi vantaggi. La crescita demografica di alcuni di essi, situati in posizioni particolarmente favorevoli, come Tuscania, Blera, Acquaross a, Bisenzio, ecc, portò allo sviluppo di attività artigianali e probabil mente alla formazione di un ceto «medio», che non si può non pensare interessato alla gestione della terra, in un sistema pur sempre rotante intorno alle famiglie dei domini. È a questo ceto che vanno riferite le tombe a camera con corredi di contenuta ricchezza e la maggioranza delle stesse tombe rupestri a dado, così tipiche della regione, spesso inserite in tentativi di pianificazione urbanistica che ricordano i noti precedenti ceriti e volsiniesi24. Considerazioni in tutto analoghe sono suggerite dagli oppida di IV-III secolo, a giudicare dall'emergenza di tombe monumentali di grande spicco, come a Norchia le tombe a temp io, Lattanzi e Smurina, a Castel d'Asso la tomba Grande, a Musarna le tombe Alethna, a Tuscania le Curuna, a Sovana le tombe della Sirena, Ildebranda e Grotta Pola, ecc, attorno alle quali si addensa un fitto tes-

21 Basti citare a S. Giuliano il tumulo Cima (da ultimo R. Romanelli, Necropoli dell'Etruria rupestre : architettura, Viterbo, 1986, p. 24-27), presso Blera il tumulo di Grott a Porcina (S. Quilici Gigli, Blera, Magonza, 1976, p. 238 sg.; R. Romanelli, op. cit., p. 29 sgg.) ; a Tuscania le tombe a forma di casa (A. M. Sgubini Moretti, in Architettura etrusca nel Viterbese, cit. a nota 14, p. 137-144), a Castro la tomba con monumentale terrazzaaltare (Ead., ibid. ; G. Colonna, in Rasenna, cit., p. 448 sg. : circa l'interpretazione è del tutto fuori strada M. Martelli, in Un artista etrusco e il suo mondo : il pittore di Micali, Roma, 1988, p. 27, nota 10). 22 M. Strandberg Olofsson, in Architettura etrusca nel Viterbese, cit., p. 81 sg. ; E. Pellegrini, op. cit. a nota 15. 23 E. Colonna Di Paolo-G. Colonna, Castel d'Asso, Roma, 1970, p. 53 sg., tav. 451, 2; A. M. Sgubini Moretti e L. Ricciardi, in Archeologia nella Tuscia, Roma, 1982, p. 133-148. 24 G. Colonna, in St. Etr. XXXV, 1967, p. 24. Per Orvieto : Id., in Annali della fonda zione per il museo C. Faina, II, 1985, ρ 101, sg., fig. 1.

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suto connettivo di tombe di medio e mediocre livello25. Né mancano negli abitati esperimenti di urbanistica regolare, come prova il caso di Musarna indagato dalla Scuola Francese26. Sembra pertanto lecito pensare che entrambe le fasi di vita dei centri urbani minori dell'Etruria meridionale, l'arcaica e Γ« ellenistica», rispecchino sostanzialmente il medesimo modo di produzione, basato sulla polarità domini - servi, ben nota dalle fonti letterarie classiche, ma presto temperata in entrambi i periodi dalla formazione di frange sociali intermedie, numericamente consistenti, viventi all'ombra dei do mini. Naturalmente la tendenza è più pronunciata nel IV secolo, ma non tale da far pensare ad un vero superamento del modo di produzio ne arcaico : basti pensare alla testimonianza, praticamente contempor anea, della profezia di Vegoia, la cui pertinenza ad ambito volsiniese è a mio avviso suffragata dal nome del destinatario, latinizzato in Arruns Velthymnus27 : non che, ovviamente, ai notissimi eventi che portarono alla rovina di Volsinii. Il popolamento per oppida del territorio sembra in conclusione essere stato la forma con la quale si manifesta, sul piano delle strategie insediative, il modo di produzione fondato sulla grande e media proprietà e sul lavoro dei servi. Veniamo ora a prendere in esame il periodo intermedio tra le due fasi di fioritura dei centri minori urbanizzati, periodo che comprende per intero il V secolo, che è al centro del nostro interesse, ma abbraccia anche il tardo VI e la prima metà del IV secolo. Qui i fatti sono assai meno chiari e il discorso deve necessariamente farsi più sfumato. Si è parlato per i decenni iniziali di uno spopolamento delle campagne, per lo più considerato nell'ottica di un processo di inurbamento, quasi che le città solo allora, alla fine del VI secolo, avessero acquistato un suffi ciente potere di attrazione e, di conseguenza, una reale consistenza demografica28. Di fatto, fra tutte le città dell'Etruria meridionale, Falerii compresa, solo per Tarquinia vi è traccia di un ampliamento dell'area urbana in quest'epoca, se veramente ad essa risale l'annessio ne delle alture su cui si trova l'Ara della Regina : ma per ora l'unico 25 Cfr. J. P. Oleson, The Sources of Innovation in Later Etruscan Tomb Design (ca. 350-100 B.C.), Roma, 1982, passim. 26 V. nota 20. 27 G. Colonna, in Annali della fondazione, cit. a nota 24, p. 112 sg. 28 È la tesi sostenuta da M. Cristofani (per es. in Prospettiva, 1, 1975, p. 15 sg., a proposito di Murlo; in La civiltà arcaica di Vulci, cit. a nota 12, p. 256 sg. ; in Gli Etruschi in Maremma, cit. a nota 13, p. 38).

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dato certo è la cronologia post-villanoviana dell'ampliamento29. Lo spopolamento delle campagne si rivela d'altra parte in larga misura illusorio. Laddove sono state condotte sistematiche perlustrazioni del terreno, come nell'agro veiente e falisco, e recentemente presso Tuscania e nell'agro vulcente30, si è visto, per quanto mi è noto, che proprio in questa età, nella seconda metà del VI e nel V secolo, i siti rurali cre29 Così mi esprimevo nella relazione letta al convegno, tenendo conto della lettura dello sviluppo urbanistico di Tarquinia avanzata da M. Torelli, in Miscellanea archaeologica T. Dohrn dedicata, Roma, 1982, p. 123, e della notizia di tombe villanoviane presso l'Ara della Regina (F. Buranelli, La necropoli villanoviana «Le Rose» di Tarquinia, Roma, 1983, p. 122, n. 20). Ma una volta accertata la modernità del preteso muro sbarrante alla radice il pian di Civita (P. Pelagatti, in Tarquinia : ricerche, scavi e prospettive, Roma, 1987, p. 34, tav. II, 2-3), cade ogni ragione cogente a favore dell'ampliamento, potendo le tombe citate coesistere con il nucleo abitativo dell'epoca indiziato nella stessa zona dell'Ara della Regina (Buranelli, ibid., p. 118, η. 1). Tutta la questione dello sviluppo di Tarquinia andrebbe del resto riconsiderata. Non vi è dubbio infatti che la necropoli «ge nerale » villanoviana, per riprendere il termine usato da Torelli per l'età arcaica sia quella estesa a ventaglio sui poggi a E della città storica, da Poggio Selciatello a Poggio Quarto degli Archi. Tale collocazione richiede che il nucleo primario dell'insediamento sia il vasto pian della Regina, contiguo alla Castellina (già sede di un villaggio protovillanovia no : F. Di Gennaro, in Etruria meridionale : conoscenza, conservazione, fruizione, Roma, 1988, p. 79, nota 27), e non il periferico pian di Civita (servito peraltro dal sepolcreto della Civitucola). Se mai è esistito un aggere nella strozzatura tra le due aree, esso avrà isolato, all'interno dell'abitato villanoviano, la parte cui era demandata la funzione di arx, analogamente a quanto supposto per la Castellina di Vulci (M. Guaitoli, in La romanizza zione dell' Etruria, cit. a nota 18, p. 58). 30 Per l'agro veiente e falisco si dispone delle ricerche della Scuola Britannica di Roma coordinate da J. B. Ward Perkins, delle quali offre una utile sintesi il lavoro di T. W. Potter citato a nota 13. Purtroppo i «tagli» prescelti nella organizzazione statistica dei dati e nelle carte di distribuzione, isolando da un lato il VII-VI e dall'altro il V-IV secolo (Potter, op. cit., p. 85-90, fig. 21, tab. 2 e p. 101 sg., fig. 25, tab. 3), non consentono una rappresentazione efficace del fenomeno (migliore al riguardo il campione settoriale di J. B. Ward Perkins - Α. Καηανε - L. Murray-Threipland, in PBSR, XXXVI, 1968, p. 70, fig. 7, con la distinzione « later etruscan (6th-5th centuries B.C) » e « republican roman » : i siti così distinti assommano a 28 per il primo periodo e 33 per il secondo, che abbraccia il ben più incisivo processo della colonizzazione romana). Cfr. anche M. Torelli, Storta degli Etruschi, cit. a nota 10, p. 114 e 186; P. Liverani, in PBSR, LII, 1984, p. 38 sg. Sul «progetto» Tuscania vedi per ora G. Barker, in L'alimentazione nel mondo antico: gli Etruschi, Roma, 1987, p. 20-22; G. Barker-T. Rasmussen, in PBSR, LVI, 1988, p. 25-42. I dati attualmente più eloquenti sono quelli ottenuti nell'agro vulcente nord-orientale, gravitante su Castro: M. Rendeli, in BAR, 243, 1985, p. 261 sg.; in Atti del II congresso internazionale etrusco, Firenze, 1985, in stampa; in Etruria meridionale, cit. a nota 29, p. 103 sg., fig. 2. Rispetto ai sette siti preesistenti ne sono registrati trentaquattro per il tardo VI e il V secolo.

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scono di numero. I dati della ricognizione di superficie trovano confer ma nei pochi riscontri di scavo finora disponibili : la « fattoria » di Casal e Pian Roseto nell'agro veiente vive dalla fine del VI ai primi decenni del IV secolo ed è la fattoria di un «cittadino», a giudicare dal nome graffito su una ciotola di bucchero, Laris Pataras31. Lo stesso arco di vita hanno la «fattoria» in località Girella nell'agro volsiniese e quella in corso di scavo in località Pianello di Castiglione in Teverina32. Ugual e cronologia è stata del resto assegnata dal Ward Perkins alle vaste opere di bonifica idraulica della campagna mediante cuniculi e pozzi, non che alla rete stradale minore dell'agro veiente33. Completa coerentemente il quadro l'apparizione dei piccoli santuari di campagna, tipi ca, specie dove meno è atomizzato il popolamento, di quest'epoca, dal Sasso di Furbara al Procoio di Ceri, da Punta della Vipera a Grotta Por cina, da Monte Becco al Ghiaccio Forte34. In considerazione di tutto questo già da tempo ho creduto opportu no introdurre nella discussione il concetto di una «colonizzazione inter na», coeva e in certa misura omologa a quella che portò nuove ondate di etruschi dal 525 circa nella Campania interna e nella Valle Padana. Colonizzazione interna che non si appoggiò se non eccezionalmente, in casi come quello di Doganella nella valle dell'Albegna35, a centri urbani di nuova fondazione, e nemmeno a centri preesistenti ristrutturati. Il modello dell'insediamento sembra al contrario essere stato quello delle assegnazioni individuali, vintane, applicato da Roma nella sua prima annessione di territorio etrusco, quella dell'agro già appartenuto ai Veienti : con assegnazioni prima alla plebe cittadina e poi a transfughi veienti, capenati e falisci gratificati nel contempo della cittadinanza, in 31 L. Murray Threipland - M. Torelli, in PBSR, XXXVIII, 1978, p. 62-121. 32 M. Cagiano de Azevedo, in NSc, 1974, p. 21 sg. ; G. Colonna, in Doctor Seraphicus, cit. a nota 13, p. 51. Per Castiglione in Teverina : V. D'Atri, in Si. Etr., LIV, 1986, p. 352 sgg. Alla stessa età dovrebbe risalire la fattoria di Podere Tartuchino nella valle dell'Albe gna : G. Barker, art. cit., p. 27 sg., mentre di VI secolo è giudicata quella in corso di scavo in località Macchia di Freddara (Allumiere) a cura di G. Gazzetti e A. Ziffero (che ringra zio per l'informazione). 33 T. W. Potter, op. cit. a nota 13, p. 95-101; S. Quilici Gigli, in L'alimentazione nel mondo antico, cit. a nota 30, p. 33-36. 34 G. Colonna, in Santuari d'Etruria, Milano, 1985, p. 149, con esemplificazione a cura di vari autori (p. 149-159). Cfr. anche I. E. Edlund, The Gods and the Place. The Loca tion and Function of Sanctuaries in the Countryside of Etruria and Magna Graecia (700400 B.C.), Stoccolma, 1987, con documentazione assai parziale per l'area in esame. 35 Cfr. nota 18.

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numero tale da consentire la creazione di quattro nuove tribù rustiche36. Colonie, ossia insediamenti urbani, Roma non ne stabilì che a Sutri e a Nepi, ai margini settentrionali del territorio annesso, in fun zione manifestamente di fortezze di confine, a ridosso dell'Etruria rimasta libera e dei Falisci37. Una funzione analoga, su scala di gran lunga minore, sembra avere avuto, nei confronti del territorio coloniz zato da Vulci alla fine del VI secolo, il «campo fortificato» di Rofalco, a ridosso della Selva del Lamone38, e in un certo senso anche Regisvilla nei confronti di quell'altra frontiera che è il mare, specie se l'aggere visto con la fotografia aerea è coevo all'abitato39. Né diversa sembra essere la motivazione di centri quali Orte e Bomarzo, al margine meri dionale del territorio volsiniese40. La supposta colonizzazione tardo-arcaica non potè ovviamente at tuarsi se non a spese dei centri urbani minori, rimasti fino allora di fatto indipendenti, centri che furono, come si è detto, distrutti ο più ο meno drasticamente ridimensionati. La posta in gioco fu probabilment e, prima ancora che il controllo delle vie di comunicazione, l'acquisi zione di nuove terre, da lasciare in comune ο da dividere tra i cittadini. Tutto lascia ritenere che l'ampliamento del territorio e la ristrutturazio ne della campagna siano stati voluti e perseguiti dai ceti urbani in asce sa,dal demos anelante al possesso della terra come lo sarà la plebe a Roma, ceti la cui espressione politica sembrano essere stati prima «condottieri» come i fratelli Vibenna e poi figure «tiranniche» come Porsenna ο Thefarie Velianas. È questa l'età in cui non solo si da un assetto totalmente nuovo al santuario portuale di Pyrgi ma si pone mano a una radicale ristrutturazione urbanistica del centro geometrico e politico della città di Caere, con l'impianto di imponenti edifici pubb lici, sia sacri che civili, al posto di sontuose dimore e sacelli che ven-

36 Per la prima assegnazione : Liv. V, 30, 8; Diod. XIV, 102, 4. Per la seconda : Liv. VI, 4, 4; 5, 8. Cfr. W.V.Harris, Rome in Etruria and Umbria, Oxford, 1971, p. 41 sg.; T. W. Potter, op. cit., p. 108 sg. 37 Funzione già avuta con ogni probabilità nel precedente assetto territoriale. Cfr. C. Morselli, Sutrium (Forma Italiae), Firenze, 1980, ed il mio cenno in La civiltà dei Fali sci (atti del XV convegno di studi etruschi e italici, Civita Castellana, 1987), Firenze, in stampa. 38 M. Rendeli, in La romanizzazione dell'Etruria, cit. a nota 18, p. 60 sg., fig. 42, e i lavori dello stesso a nota 30. 39 Cfr. bibl. a nota 18. 40 Cfr. bibl. ibid.

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gono demolite41. Ed è anche l'età in cui, mentre l'alfabetizzazione si diffonde, come mostrano i graffiti vascolari, irrompono nell'etrusco scritto tratti fonetici «volgari», come la neutralizzazione e poi la sinco pe delle vocali brevi post-toniche, che toccano la loro acme nella prima metà del V secolo42. La crisi della grande proprietà gentilizia sembra indirettamente indiziata dal tracollo della esportazione marittima di vino, da Caere e soprattutto da Vulci, che lo studio delle anfore rinve nute in Gallia consente oggi di porre tra il 525 e il 500 a.C, quando il trend delle importazioni greche nelle stesse città non mostra alcun segno di declino43. È nel quadro storico così abbozzato che conviene ricercare le ragioni interne all'Etruria della recessione della seconda metà del V secolo. Purtroppo i dati oggi disponibili sull'organizzazione e lo sfrutt amento della chora, discendendo come sono quasi esclusivamente da ricerche di superficie, non consentono di apprezzare come si vorrebbe la diacronia degli insediamenti rurali, entro l'arco del V secolo. A posteriori però sappiamo che il supposto processo redistributivo, avvia to nel tardo VI secolo, non ha avuto il tempo e la forza per consolidars i, a parte il caso di Veio, che forse anche per questo è sempre più un'eccezione, destinata ad un tragico isolamento nel contesto etrusco. Altrove affiorano qua e là i segni di un rovesciamento della situazione, che preludono al ritorno nelle campagne delle forme tradizionali di sfruttamento. Nella parte meridionale dell'agro volsiniese, presso Grott e S. Stefano, troviamo già all'inizio di questo oscuro periodo una isola ta tomba aristocratica a quattro camere disposte in croce, con «atrio» 41 Come risulta dagli scavi condotti negli ultimi anni, sui quali informa M. Cristofani, in BA, 35-36, 1986, p. 1 sg., in particolare 11 sg. 42 Sul fenomeno da ultimo H. Rix, in Gli Etruschi : una nuova immagine (a cura di M. Cristofani), Firenze, 1984, p. 216 sg., par. 10-12. Secondo questo studioso la sincope agirebbe solo tra il 500 e il 450 (o, più precisamente, tra il 480 e il 460 : cfr. in L'etrusco e le lingue dell'Italia antica, Pisa, 1985, p. 34), sicché gli imprestiti successivi a tale data non ne sarebbero toccati (in Schriften des Deutschen Archäologen-Verbandes, V, 1981, p. 104 sg.). La possibilità di qualificare come tratto «volgare» la sincope vocalica risiede nel fat toche, come è ben noto, essa è certamente in relazione con analoghe tendenze variament e presenti nelle lingue italiche confinanti, dal latino al sabino e all'umbro; lingue perti nenti ad ambiti socio-culturali relativamente meno evoluti dell'etrusco. 43 B. Bouloumié, L'épave étrusque d'Antibes et le commerce en Méditerranée occident ale au VIe siècle av. J.-C, Marburg, 1982, p. 65 sg., con le precisazioni importanti, ma che non toccano la sostanza, di M. Py, in // commercio etrusco arcaico, cit. a nota 18, p. 87 sg.

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affrescato secondo i modi della pittura tarquiniese44. A Blera e presso Vetralla tombe isolate a facciata, con camera più sobriamente dipinta col solo motivo del kyma a onde, segnalano presenze gentilizie già pro babilmente verso la fine del V secolo, né molto più recente è la tomba dipinta di Bomarzo col sarcofago di Vel Urinates45. Il ricostituirsi di estese proprietà fondiarie è forse intuibile anche attraverso le frumentazioni romane, che attingono nel V secolo con crescente frequenza al surplus cerealicolo etrusco. Delle quattro frumentazioni in cui l'Etruria è coinvolta, tre sono della seconda metà del secolo (440, 433 e 411 a.C.) e concernono con ogni probabilità l'agro volsiniese46. Particolarmente notevole appare quella del 440, in cui il grano etrusco è ottenuto dal magnate Sp. Melio grazie alle sue relazioni personali, verosimilmente con aristocratici del genere del proprietario della tomba dipinta di Grotte S. Stefano. Tutto questo è certamente assai poco, ma lascia intravedere la ten denza verso la riconversione delle campagne al modo di produzione tradizionale, che restituisce ai principes il primato economico e politico forse in precedenza rimesso in discussione. Con eccezioni e sussulti, certo. A Veio nel 437 a.C. incontriamo un re dal nome illustre e dai connotati tirannici, Lars Tolumnius, che, secondo la tradizione riporta ta da Livio, avrebbe involontariamente decretato la morte degli ambas ciatori romani inviati a Fidene per un equivoco insorto nel gioco dei dadi cui era intento47. E sappiamo che nuovamente nel 403 i Veienti si

44 Catalogo ragionato della pittura etrusca (a cura di S. Steingräber), Milano, 1985, p. 283, n. 29 : R. Romanelli, op. cit. a nota 21, p. 56, fig. 38. Una datazione relativamente tarda, ossia posteriore alla metà del secolo, sembra richiesta dal soffitto displuviato con travatura in rilievo e soprattutto dal kyma a onde su un altissimo zoccolo a scacchiera policroma. 45 Blera : Catalogo ragionato, cit., p. 265, η. 1 ; E. P. Markussen, in Analecta Romana Instituti Donici, XIV, 1985, p. 17-36, p. 45 sg., fig. 28. Agro di Vetralla: S. Quilici Gigli, op. cit., a nota 21, p. 50-52, fig. 50-53. Bomarzo : Catalogo ragionato, cit., p. 265, n. 2 (man ca uno studio aggiornato del sarcofago, che comunque non è posteriore alla metà del IV secolo). A Tarquinia non a caso una delle tombe più «ricche» di fine V-primi decenni del IV secolo (M. Cristofani-M. Martelli, L'oro degli Etruschi, Novara, 1983, p. 208 sg., 306) si trovava nel periferico sepolcreto di Poggio del Cavalluccio, attraversato dalle vie che conducevano verso i centri dell'interno. 46 Rinvio alla mia trattazione in Annali per la fondazione del Museo C. Faina, II, 1985, p. 107-109. 47 Liv. IV, 17, 3. Per la questione della data (che potrebbe scendere al 428 ο al 426) : F. Cassola, in Riv. Storica Italiana, LXXXII, 1970, p. 5 sg.

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diedero un re, taedio annuae ambitionis, un re che le ricchezze e la superbia resero odioso alle altre città etrusche (meglio : agli oligarchi che governavano le altre città etrusche)48. Non a caso l'agro veiente è quello, come si è già ripetutamente accennato, in cui più capillare è stata l'occupazione della campagna e forse più tenace la conservazione della proprietà frazionata. Non porrei sul medesimo piano il caso di Caere, dove pure è attestato un re verso la metà ο poco prima del IV secolo da uno degli elogia di Tarquinia, secondo la convincente interpretazione di Torelli49. Anche in questo caso si tratta probabilmente di una temporanea restaurazione, poiché il sarcofago dello zilath Venel Tamsnie, recentemente scoperto, sembra anteriore, suppure di poco50. Ma già nel tardo V secolo non mancano tombe dall'austero carattere gentilizio, come quella delle Onde Marine e quella del sarcofago scolpi to conservato al Vaticano, che offre la prima raffigurazione di un tema destinato a grande fortuna nella città oligarchica : la pompa magistratuale51. Né si può trascurare l'enorme tesaurizzazione accumulata presso il santuario di Pyrgi nel corso del V secolo, come provano le monete greche rinvenute52, ο il cenno di Licofrone ad Agylla ricca di greggi, che presuppone una notevole estensione di terre lasciate a pascolo (probabilmente sui monti della Tolfa)53. Ma è indubbio che il primato nella direzione dell'affermazione oligarchica spetti a Tarquin ia, unica tra le città dell'Etruria meridionale in cui erano mancate anche nell'età tardo-arcaica importanti fondazioni templari e altre ope repubbliche di rilievo, in patente contrasto con la disordinata moltitu: dine di tombe a camera, spesso con qualche decorazione dipinta, ost inatamente segnalate da piccoli tumuli invece che da strutture a dado come altrove54. Una grande edilizia pubblica si ha a Tarquinia solo nel 48 Liv. V, 1,3-8: 5, 10. Cfr. M. Torelli, Elogia Tarquiniensia, Firenze, 1975, p. 73. 49 Op. cit., p. 70 sg. 50 G. Proietti, in St. Etr., LI, 1983 (1985), p. 557 sg. La cronologia va ristudiata tenendo conto dell'analisi delle tombe «del Comune» da me condotta in St. Etr., XLI, 1973, p. 335-337. La occorrenza del prenome Venel è un tratto fortemente conservatore, che bene si attaglia a un rappresentante dell'oligarchia del tempo. 51 Catalogo ragionato, cit., p. 268, η. 8, tav. 188; G. Colonna, in Rasenna, cit. a nota 10, p. 494, fig. 354. Per il sarcofago con pompa: F. Roncalli, in Rend. Pont. Acc, 51-52, 1977-1978, p. 3 sg.; Id., in Rasenna, cit., p. 662. 52 Cfr. nota 9. 53 Lycophr. Alex. 1241. 54 Sui tumuli, costruiti anche sulle tombe di pieno V secolo : R. E. Linington, in St. Etr., XLVI, 1978, p. 4-10; Id., in MEFRA, 92, 1980, p. 625 sg. Sulle tombe dipinte «mino-

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IV secolo, con le mura e il tempio dell'Ara della Regina55, quando il ceto dirigente locale imboccherà un nuovo corso, calandosi nel politico e assumendosi la gestione dello stato. Visti in questa prospettiva anche gli oppida della campagna, rifondati in funzione di un migliore sfrutt amento del lavoro dei servi da parte dei domini, finiscono con l'assume re una dimensione diversa, recuperando la funzione «coloniale» di occupazione strategica del territorio, messa in evidenza dalle fortifica zioni di cui si cingono. Non mi nascondo che quanto detto è segnato, più di quanto non si verifichi normalmente nelle nostre ricerche, dalla marca della provvi sorietà, fondato com'è su dati quantitativamente esigui e non sempre perspicui, che solo un più intenso impegno dell'archeologia militante nello scavo dei siti rurali potrà realmente migliorare. Ma credo che, nell'insieme, l'ipotesi di una involuzione oligarchica alla metà del V secolo, da altri avanzata, esca irrobustita dall'analisi condotta e acquisti anzi una maggiore plausibilità storica, come reazione a spinte «democratiche» verso il possesso della terra, che sembrano avere agitato le città etrusco-meridionali in età tardo-arcaica, mettendo in crisi il modo di produzione sul quale era fondato il potere dei principes. Mi auguro che tutto questo serva almeno ad avviare una proficua discussione. Giovanni Colonna

ri» : L. Cavagnaro Vanoni, in Tarquinia : ricerche, scavi e prospettive, cit. a nota 29, p. 243253. 55 G. Colonna, in Santuari d'Etruria, cit., p. 70-73. Ben poco aggiunge M. Y. Gold berg, in RM, 92, 1985, p. 107-125.

ADRIANO MAGGIANI

LA SITUAZIONE ARCHEOLOGICA DELL'ETRURIA SETTENTRIONALE NEL V SEC. A.C.

Anche per l'Etruria settentrionale, pur così diversificata al suo interno per strutture economiche, modelli di sviluppo, organizzazione sociale, il V secolo rappresenta un'epoca di grandi trasformazioni; e la diffusa convinzione che le città dell'Etruria settentrionale interna pre sentino un maggior equilibrio tra città e campagna rispetto a quelle dell'Etruria meridionale sembra definire piuttosto l'assetto territoriale che si viene a creare al termine del periodo di crisi, intorno alla metà del secolo1. Un primo approccio alla problematica offerta dal tema del conve gnopuò essere realizzato attraverso l'analisi della distribuzione della ceramica attica a figure rosse2. Nelle due carte che propongo ho rac colto, senza pretesa di completezza, i materiali relativi rispettivamente alla prima (fig. 1) e alla seconda metà del secolo (fig. 2). Ciò che appare abbastanza evidente, ferma restando la relativa attendibilità dei dati, basati quasi esclusivamente sulle provenienze certe 1 Ad es., M. Torelli, Storia degli Etruschi, Bari, 1981, p. 189. Un modello non molto dissimile è ipotizzato per la zona mineraria da M. Cristofani, in Etruria mineraria, Atti del XII Convegno di Studi Etruschi, Firenze, 1981, p. 441 (d'ora in avanti, Etruria minerar ia). 2 Scarsamente significativi i dati desumibili dallo spoglio del classico lavoro di J. D. Beazley. Per Chiusi, cfr. comunque il grafico redatto da J. Boardman, The Athenian Potte ry Trade, in Expedition, 21, 1979, p. 36, fig. 5 (rielaborati da M. Martelli, in Civiltà degli Etruschi, Firenze, 1985, p. 178 sg., fig. 14. Esemplare appare il caso di Volterra, sul quale ha già attratto l'attenzione M. Cristofani, in Ν SA 1973, Suppl., p. 78. Per i rinvenimenti della seconda metà del secolo, si vedano, per la regione che qui interessa, i dati raccolti da F. Curti, in Animino : scavo 1984. L'area della Paggeria medicea. Relazione preliminare , Firenze, 1987 (d'ora in avanti Animino, 1987) p. 78 sg. nota 7. Sui singoli siti, vedi più oltre.

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24 ■ ISOLATO ▼ Da 2 α 5 BoltreS

Fig. 1 - Distribuzione della ceramica attica a figure rosse nell'Etruria settentrionale. Prima metà del V secolo a.C.

Fig. 2 - Distribuzione della ceramica attica a figure rosse nell'Etruria settentrionale. Seconda metà del V secolo a.C.

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o probabili del solo materiale edito (e dunque su una base documentale alquanto ridotta e incerta) è l'addensamento dei rinvenimenti attorno ai principali nuclei urbani nella prima metà del secolo, e un relativo trend diffusivo nella campagna nel corso della seconda metà (soprattutto ter zo quarto) in particolari territori, quali il Volterrano orientale, la Valdichiana, l'area a nord dell'Arno. Da questo quadro si ricava che dei centri maggiori uno solo risulta del tutto assente dalla rete di distribuzione del laceramica attica della seconda metà del V secolo, Vetulonia3. Il caso di Chiusi e del suo territorio si segnala come esemplare. Tra la saga di Porsenna e il dramma di Arrunte, aition della discesa celtica in Italia, si dovettero verificare notevoli trasformazioni economiche, politiche e sociali, che portarono da uno stato caratterizzato da forte concentrazione urbana e da una politica aggressiva ad un placido paese dalle terre fertili poco coltivate4. Il periodo compreso tra la fine del VI e i primi decenni del V secolo appare dominato, in campo artistico e nella sfera del rituale funerario, dalla produzione massiccia, massificat a si è detto, di cippi e urne in pietra fetida decorati a rilievo5; il diffu so benessere è sottolineato dalle forti importazioni di ceramiche attiche, cui si aggiungono le imitazioni etrusche, sia della tardissima tecni ca a figure nere, che di quella più recente a figure rosse sovradipinte ; si segnala in particolare il gran numero di prodotti dell'atelier vulcente di Praxias, che forse realizza in loco una succursale6, e che comunque indica un filone privilegiato di contatti con Vulci, confermato anche

3 I pezzi più recenti provenienti da Vetulonia sembrano quelli dal tumulo «del diavolino» e dall'area sacra di Costa murata, cfr. infra, nota 95. 4 Sulla questione, ad es. R. M. Ogilvie, Early Rome and the Latins, Glasgow, 1976, p. 151. Il fenomeno dello spopolamento delle campagne e dell'inurbamento delle gentes rurali è stato presupposto alla fine del VI secolo anche per altre località, cfr. M. Cristofani, in Aspetti e problemi dell'Etruria interna, Orvieto, 1971, p. 273, 277; M. Torelli, in DArch IV-V, 1971, p. 435 sg.; M. Cristofani, in Prospettiva, 1, 1975, p. 14 sg.; Id., in La civiltà di Vulci e la sua espansione, Firenze, 1977, p. 256 sg. 5 Sul problema, da ultimo, J.-R. Jannot, Les reliefs archaïques de Chiusi, Roma, 1984. 6 Sulla provenienza delle ceramiche attiche, ancora fondamentale R. Bianchi Bandinelli, Clusium, in MAL, XXX, 1925, passim. Sui rinvenimenti recenti, A. Rastrelli, in Le necropoli etrusche di Chianciano T., Siena, 1986, p. 84 sg., p. 138 sg. Sul gruppo Praxias, J. Beazley, EVP, p. 194, n. 38, 40, 42, 43; C. Laviosa, in BA, XLV, 1960, p. 309 sg., ha loca lizzato nella regione il luogo di produzione del ed. Gruppo Vagnonville. Sulla classe più di recente, J. Szilagyi, in Miscellanea C. Majewski oblata, in Archaeologia Polona, XIV, 1973, p. 95 sg. ; anche A. Rastrelli, art. cit., p. 94.

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dalla circolazione dei bronzi dell'apparato domestico e dal ridotto, ma sostanzioso, nucleo di specchi incisi, secondo un modello di percorso commerciale sperimentato da secoli7. La fase iniziale di questo periodo coincide sostanzialmente con l'apogeo dell'avventura di Porsenna, che segna da una parte la conclu sionedi un processo di coagulo intorno al centro di Chiusi delle princi pali basi della gestione del territorio e dall'altra una forte spinta espans ionistica lungo la valle del Tevere, di cui la tradizione romana delle origini della repubblica e la notizia pliniana di un Porsenna re di Orvie to sono le significative testimonianze storiche8. La recente statistica effettuata da Jean René Jannot sui rilievi chiusini ha evidenziato come, a fronte di tredici esemplari assegnabili alla fase 570-520/510 a.C. si scaglionino, tra il 520/510 e il 470/50 ben duecentocinquanta monum enti assegnati a circa 140 tombe, che consentono di ipotizzare un nucleo di circa settanta famiglie emergenti nel periodo considerato, corrispondente a due generazioni, cui bisogna aggiungere la decina di titolari di tombe dipinte, che verisimilmente rappresentavano il livello più alto della società9. Cifra di assoluto rilievo se rapportata al dato recentemente valorizzato per Tarquinia, che nello stesso periodo conta solo una decina di ipogei dipinti rispetto ai circa sessanta dei cinquant'anni precedenti (550-500 a.C.)10. La distribuzione, quando le pro-

7 Per gli specchi, cfr. il recente bilancio di P. Moscati, Ricerche matematico statist iche sugli specchi etruschi, Roma, 1984. Al V secolo possono atribuirsi i nn. V014, V 138, V 144 da Chiusi e V 097 da Città della Pieve. Alla medesima direttrice distributiva appar tengono d'altronde certo V 047 da Cortona e V 113 dalla Valdichiana. Un nucleo partico larmente consistente di specchi tardo arcaici è attestato a Perugia, dove giungono proba bilmente tramite l'importante via che si dipartiva da Orvieto. Forti legami tra Chiusi e Perugia sono d'altronde indiziati da opere quali il sarcofago dallo Sperandio (Jannot, op. cit., p. 42, fig. 155, p. 44, nota 3) che attesta la sicura presenza di maestranze chiusine nell'area. Meno certa appare l'alternativa chiusina (sostenuta da M. Cristofani, Statuecinerario chiusine di età classica, Firenze, 1975, p. 84, nota 4) rispetto a quella orvietana (avanzata da M. Torelli, Arie degli Etruschi, Bari, 1985, p. 145) per un'altra celebre opera della fine del secolo ο degli inizi del IV a.C, il «coperchio» bronzeo di Leningrado (A. J. Votschinina, Statua cinerario in bronzo di arte etrusco nelle collezioni dell'Ermitage, in SE, XXXIII, 1965, p. 318 sg.). 8 Sul problema, visto dal versante orvietano, cfr. G. Colonna, Cultura e società a Volsinii, in Annali della Fondazione per il museo Faina, II, 1985, p. 115 s. 9 Jannot, op. cit., p. 395 sg. Sulle pitture, Bianchi Bandinella op. cit.; J. Moretus, Peintures détruites de Chiusi, in Recherches d'archéologie et d'histoire de l'art, Lovanio; 1970, p. 81 sg. 10 S. Stopponi, La tomba della scrofa nera, Roma, 1983, p. 103.

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venienze sono note, di questi materiali sembra indicare una concentrazione del tutto prevalente attorno al nucleo urbano primario (Poggio Gaiella, Montollo, Marcianella, Poggio Renzo ecc.) e addensamenti in alcuni centri minori, a Chianciano e Dolciano soprattutto, ma anche se pur con un solo esemplare - a S. Casciano11 (fig. 3). Questa produzione, così peculiare, si esaurisce intorno ο poco pr ima della metà del V secolo. Le officine, attive verosimilmente alle porte della città, cessano repentinamente la produzione. Non vi sono indizi convincenti che le maestranze, che realizzavano cippi e urnette istoriat i, siano le medesime che hanno prodotto le altrettanto caratteristiche statue cinerario, che, attestate dalla seconda metà del VI secolo a.C, rappresentavano certo una alternativa, forse più costosa e in ogni caso certamente più legata a credenze e forme di culto funerario tradizional i (canopi in trono) che corre parallelamente a quella dei cippi12. È però soltanto con il secondo quarto del V secolo, più ο meno in conco mitanza con la caduta della produzione dei monumenti decorati a rilie vo,che le statue-cinerario, sottomesse ormai a una rigida specializza zione tipologica, divengono il monumento funerario più importante e praticamente esclusivo dell'aristocrazia chiusina13. Mentre l'area di distribuzione di cippi e urne era sostanzialmente addensata a ridosso del nucleo urbano, le provenienze note di statue sedute ο recumbenti forniscono un dato alquanto diverso. Se infatti tra le otto provenienze certe ο probabili di recumbenti si contano un esem plare a Chianciano, uno a Città della Pieve e forse uno a Sarteano14, contro cinque provenienze generiche da Chiusi, su dieci statue sedute, tra cui due teste adespote, si conoscono una provenienza da Chiancia no, una dalle vicinanze del Lago di Chiusi, una dalla lontana Marciano in Valdichiana e due forse dalla lontanissima Sovana, contro una sola

11 Bianchi Bandinelli fornisce, tra le provenienze urbane, il Podere Gallina (op. cit., col. 257), Podere Colle di Sopra (ibid., col. 275), Podere Montebello-La Pellegrina (ibid., col. 290), Fornace Marcianella (ibid., col. 323). Nel territorio, Cimbano (presso il Lago di Chiusi) (ibid., col. 412), Laviano (nelle vicinanze di Castiglion del Lago) (ibid., col. 420), Chianciano e S. Casciano (ibid., col. 389). 12 Sul problema, Cristofani, Statue cinerario, cit., p. 49 sg. 13 Cristofani, op. cit., p. 83; Torelli, Arte, cit., p. 147 sg. 14 In questo senso sembra doversi atenuare l'affermazione di una concentrazione a Chiusi, anche se la mancanza di dati affidabili circa la provenienza della stragrande mag gioranza dei pezzi rende incerta ogni conclusione in proposito, Cristofani, op. cit., p. 87.

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provenienza certa dalla necropoli urbana della Marcianella15 (fig. 4). Con il tracollo della produzione di cippi e urne decorate, e dunque con la probabile scomparsa di quel ceto sociale che aveva propiziato l'ex ploit del tardo arcaismo, l'affermazione del monumento funerario a tutto tondo, con il suo limitato numero di esemplari e con la sua distr ibuzione a maglie larghe all'interno dello stato chiusino, sembra anche sancire la cessazione dello squilibrio che si era instaurato tra centri minori del territorio e città, a tutto favore di quest'ultima. La particolare distribuzione di questi monumenti, che adombra certo anche una diversa occupazione del territorio da parte di una ari stocrazia più conservativa e legata a (diverse?) strutture della produzio ne agricola, preannuncia la fisionomia che caratterizzerà per oltre un secolo e mezzo l'insediamento nel territorio chiusino : piccoli centri iso lati, dominati da una aristocrazia che si serve per i suoi monumenti funerari d| maestranze gravitanti probabilmente attorno al polo urbano almeno fino al tardo V ο all'inizio del IV secolo a.C. e che in seguito, venuta probabilmente a cessare questa tradizione, richiama gli artigiani anche da centri più lontani16.

15 Cfr. Id., ibid., η. 7, p. 39 (da Chianciano), η. 10, p41 (vicinanze del Lago di Chiusi), η. 11, p. 41 (da Marciano), η. 2-3, p. 38 (da Sovana, cfr. A. Maggiani, in Etruschi in Marem ma, Firenze, 1981, p. 88); n. 1, p. 37 (Marcianella). 16 Su ciò, Cristofani, op. cit., p. 80 sg. Per il tardo V e per la prima metà del IV secolo a.C. sembra eloquente la constatazione dell'esistenza di opere isolate, sovente di alto livello, nelle quali si esplica talora anche un impiego sperimentale di materiali, quali l'alabastro, prima non utilizzati. Oltre al noto gruppo dal Bottarone (Cristofani, op. cit., p. 44, η. 19), mi pare fondamentale lo straordinario gruppo di Palermo (J. Thimme, Chiusinische Aschenkisten und Sarkophage der hellenistischen Zeit, in SE, XXIII, 1954, p. 57, nota 30, fig. 8-11) per il quale sono state proposte datazioni eccessivamente basse; il monumento va certamente rialzato alla prima metà del IV secolo a.C. La loro natura di opere eccezionali, che tuttavia non hanno attivato una tradizione locale, la dice lunga sull'assenza in loco di organizzate botteghe di scultura. Anche la distribuzione della ceramica attica, a partire dalla metà del V secolo, sem bra confermare che una nuova frattura si verifica soltanto verso la fine del secolo. Anche la presunta lacuna documentaria ipotizzata da L. Cimino, La collezione Mieli nel Museo di Siena, Roma, 1986, p. 13 per l'importante località di Castelluccio la foce, nodo cruciale sulla via dell'Ombrone, sembra infatti ben colmata dai materiali (cfr. ibidem, n. 412, stemless cup del Pitt, di Londra E 113; p. 411, del Pitt, di Bologna 417) almeno fino alla scomparsa del centro a favore di Cetona e Sarteano (considerazioni simili già in R. Bian chiBandinelli, in La Balzana, 1927, p. 8). Ceramiche attiche dell'avanzato V secolo anche a Pozzuolo-Gioella (Bianchi Bandinelli, op. cit., col. 419), S. Casciano (ibid., 381), Vaiano (ibid., col. 414).

Fig. 3 - Distribuzione di cippi e urne decorati a rilievo.

Fig. 4 - Distribuzione delle statue cinerarie di età classica.

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In ogni caso, il crollo della produzione di rilievi in pietra e la scom parsa delle tombe dipinte non si accompagna con l'eclisse del centro urbano, dato che vi sono indizi di una certa attivià adilizia promossa dalla committenza pubblica, attestata da un gruppo di antefisse della seconda metà del secolo17. Aristocrazia rurale inurbata dunque quella chiusina della fine del VI e della prima metà del V secolo, ma acculturata solo in parte, dato che di centinaia di monumenti funerari quasi nessuno è iscritto con il nome del defunto e anche su altri media le iscrizioni di quest'epoca sono molto rare. Eppure è probabilmente proprio qui che si elabora, agli inizi del secolo una moda grafica destinata a immediato e secolare successo, Quella corsivizzante, dato che la troviamo impiegata nella redazione di ben quattro sequenze alfabetiche di tipo subarcaico sul monumento funerario che sembra logico attribuire a uno scriba18. Pur sulla base di soli indizi, sembra insomma che nel corso del V secolo si sostituisca al modello di sviluppo urbano, tuttavia legato pro fondamente ad una economia agricola, un modello più arcaico di eco nomia rurale, con forte calo del centro primario a favore dei nuclei insediativi minori del territorio. Al probabile tracollo del modello urbano nel secondo quarto del V secolo si può tentare di trovare una spiegazione anche nella situazione storica regionale. Recentemente Giovanni Colonna, nel precisare le ca rat eristiche della compagine sociale di Orvieto, ha messo in forte rilie vola dimensione agricola della sua economia, richiamando in partico lare le frumentazioni romane del V secolo, che attingono largamente all'Etruria e in specie all'Etruria tiberina19. Se il quadro proposto è nelle linee generali pienamente convincente, si può tuttavia ipotizzare che questo monopolio della produzione ed eventualmente della esporta zione granaria sia conquista relativamente recente di Orvieto, da collo care nell'avanzato V secolo, epoca che coincide del resto con il periodo di più fulgido sviluppo delle fortune della città, che diviene frequentata e celebre sede della lega. L'ipotesi di una sostituzione di Orvieto a Chius i solo alla metà del V secolo sarebbe d'altronde in accordo con la noti zia di Vernio Fiacco, opportunamente valorizzata da Colonna per mo-

17 Cfr. CriiSTOFANi, op. cit., p. 80 sg. 18 G. Buof|iAMici, Epigrafia etrusca, Firenze, 1936, tav. VI, fig. 9; A. Maggiani, Le iscri zioni di Asciano e il problema del ed. m cortonese, in SE, L, 1982 (1984), p. 148, nota 3. 19 Colonna, Cultura e società, cit., p. 106.

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strare come si sia probabilmente verificata in quest'epoca la diffusione di culture granarie superiori al farro, cereale alla cui coltivazione Chius i rimase sempre fedele, se ancora in età romana la sua produzione era famosa20. Mi sembra infatti molto più difficile pensare che tale ipotesi valga per le frumentazioni più antiche, ad es. quella del 492 a.C. ; siamo ancora troppo vicini all'impresa di Porsenna e al suo «dominio» su Orvieto, per non ritenere che proprio Chiusi sia, in questa fase più anti ca,la produttrice del surplus granario, che poteva del resto essere age volmente veicolato attraverso il Chiana al Tevere. Ce lo dice l'insistenza con cui le fonti collegano Chiusi con Roma, non solo al tempo di Por senna, ma già nell'età di Tarquinio Prisco21. Proprio l'ipotesi di una dinamica storica che preveda il blocco del lavia fluviale al Tevere e l'incremento (razionalizzazione?) delle cultu re cerealicole da parte di Orvieto a partire da poco prima della metà del secolo potrebbe spiegare infatti anche la crisi che sembra investire Chiusi, e di cui è indizio il tracollo delle produzioni artistiche e probabil e conseguenza lo spopolamento del territorio, forse con movimenti di popolazione che possiamo immaginare, oltre che verso il nord e la Padania, anche proprio verso Volsinii22. Non molto dissimile appare, pur se in un quadro documentale assai meno ricco, la dinamica del popolamento nella Valdichiana, il fertile bacino a nord di Chiusi, da secoli anch'essa frequentatissima pista di transito. Quest'area, che si stende tra i due poli di Cortona e Arezzo, comprende alcuni centri minori che dimostrano in quest'epoca particolare vitalità. Cortona è praticamente ignota per questa età, e il poco che conosciamo fa rimpiangere di non saperne di più. L'ipogeo di Camucia ha restituito un consistente nucleo di vasi della metà del V secolo, prova della floridezza di un gruppo aristocratico, probabilment e legato ad antiche proprietà fondiarie23. L'eccezionale lampadario

20 Ibid., p. 109. 21 Sulla questione, anche G. Colonna, Ricerche sull'Etruria interna volsiniese, in SE, XLI, 1973, p. 71 sg. Sul commercio fluviale tra Chiana e Tevere cfr. Strabone, V, 2, 9. 22 La presenza di chiusini a Orvieto è già ipotizzata da H. Rix Etrusco mex rasnal = hat. Res publica, in Studi in onore di G. Maetzke, Roma, 1984, p. 458; e da A. Maggiani, Alfabeti etruschi di età ellenistica, in Atti del IV Convegno della Fondazione Faina, in stam pa. 23 E. Franchini, in SE XX 1948-49, p. 43 sg., tav. IV; 3-4 (Pitt, di Londra E 777 e Pitt, di Camucia, cfr. Beazley, ARV2, 1683). Dal territorio di Cortona sono attestate opere del Pitt, di Curtius (ibid., p. 935, η. 71), del Pitt, di Tarquinia 707 (ibid., p. 1111, η. 1), del Pitt.

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bronzeo, databile certamente nel tardo V secolo a.C. e forse prezioso arredo di un santuario extraurbano, rimanda, anche alla luce di recenti proposte interpretative del suo complesso programma iconografico, ad un ambiente di alta - se pur eclettica - cultura, fortemente ellenizzat a24. Poco più sappiamo di Arezzo. Le necropoli della città, individuate

angoloso (ibid., p. 953, η. 47). Sui rinvenimenti effettuati nel Cortonese, vedi ora il reper torio messo a punto da A. Cherici, Materiali per una carta archeologica del territorio di Cortona, in Cortona. Struttura e storia, Cortona, 1987, p. 141 sg. 24 II collegamento tra il numero dei beccucci del lampadario e il numero delle regio ni celesti secondo la dottrina etrusca, esplicitato da L. B. Van der Meer, The Bronze Liver of Piacenza. Analysis of a Politheistic Structure, Amsterdam, 1987, p. 28, apre interessanti prospettive per la comprensione del programma figurativo del monumento, nel quale già Bianchi Bandinelli aveva intuito « un qualche simbolismo cosmico », cf r. R. Bianchi Bandinelli, Etruschi e Italici prima del dominio di Roma, Milano, 1976, p. 201. Recenti interventi di pulitura del bronzo, mentre hanno fatto giustizia dell'inaccetta bile ipotesi di una aggiunta secondaria delle teste di Acheloo (teoria d'altronde abbandon ata dal suo stesso sostenitore, cfr. P. Bruschetti, Analisi tecnico-stilistiche, in Nuove le tture del lampadario etrusco, Cortona, 1988, p. 13 con lett.) ha contribuito ad una migliore leggibilità degli elementi della decorazione. Le protomi di Acheloo, dalla generalità degli studiosi considerate l'elemento stilisticamente più recente dell'intero complesso decorati vo trovano i loro più puntuali confronti, da una parte, nello straordinario bronzetto del Metropolitan Museum, fresca visitazione etrusca di motivi policletei datato all'ultimo quarto del V secolo (cfr. T. Dohrn, Die etruskische Kunst in Zeitalter der griechischen Klassik, Magonza, 1982, p. 29, tav. 11, 2) e dall'altra nell'altrettanto eccezionale cinerario bronzeo di Leningrado da Perugia (cfr. nota 7), particolarmente vicino sia negli elementi tipologici che stilistici (unica e profonda piega orizzontale al centro della fronte - che ritorna, ad es., nella testa dello Zeus da S. Leonardo - che provoca andamento lievemente bombato delle ossa sopraorbitali, profilo lievemente sinuoso del naso, labbra spesse e dischiuse, andamento dei capelli sulla fronte e sulle tempie; anche la sorprendente pre senza delle due enormi arricciature della barba sul mento non possono essere disgiunte dalla tipica trattazione inannellata e spiraliforme delle ciocche inferiori della testa perug ina). D'altro canto, la compresenza di elementi iconografici e stilistici che spaziano nell'arco di diversi decenni, sulla quale si è giustamente posto l'accento (P. Bruschetti, // lampadario bronzeo di Cortona, Cortona, 1979, p. 71 ; P. Grassi, Per un riesame del lampa dario di Cortona, in Nuove letture, cit., p. 20), con il riferimento immediato ad una tradi zione di officina di cui si deve presupporre la longevità, si pone come preciso Gegenstück critico a quanto sembra avvenire nella ceramografia contemporanea (cfr. F. Gilotta, Contributo alla ceramografia vulcente tardoclassica, in BA LXIX, 24 1984, p. 41 sg.). Il rif erimento conseguente ad un ambiente di variegato eclettismo culturale sembra porre in dubbio l'ipotesi chiusina più di recente reiteratamente proposta, e lascia incerta anche quella - ormai quasi una vulgata - della bronzistica orvietana.

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sul Poggio del sole hanno fornito pochi materiali della prima metà del V secolo e poco ο nulla della seconda metà25. Ma il panorama piuttosto scoraggiante dei rinvenimenti è ravvivato dall'acquisizione abbastanza recente di un eccezionale complesso deco rativo riferibile a un tempio cittadino, rinvenuto parte in Piazza S. Jacopo, parte nell'adiacente Via Roma26. Le terrecotte di rivestimento della sima rampante, con le scene di monomachie tra guerrieri a piedi ο a cavallo, con anatomie accentuate e proporzioni atticciate27 appaio no, come è stato notato, opera di artigiani che sperimentano, nel primo ventennio del secolo, nuovi modi di decorare il tempio28. Le fortissime affinità che legano questo ciclo con quelli di Satricum e di Faleri (Sassi Caduti) fanno pensare irresistibilmente ad una medesima maestranza che opera nei diversi centri, inventando ardite soluzioni, come i complessi gruppi acroteriali di Faleri, ο elaborando e vivificando tradizioni ormai al tramonto, come quella del fregio conti nuo nell'Etruria settentrionale29. Particolarmente significativi appaiono i minuti e malconci fram menti riferibili ad acroteri. Un primo gruppo è stato attribuito ad una figura di Turms, chiaramente riconoscibile dal coloratissimo berretto alato (Tav. I, 3). Piena di suggestione appare la presenza al sommo di un edificio in una città della quale in tutti i tempi si è sottolineata la vocazione per le attività produttive e la mercatura, del dio al cui corri spettivo latino Mercurius veniva contemporaneamente votato in Roma un tempio nella zona plebea dell'Aventino30.

25 P. Bocci, in // museo archeologico G. C. Mecenate in Arezzo, (d'ora in avanti, Museo di Arezzo), Arezzo-Firenze, 1987, p. 50 (kylix del Pitt, di Aberdeen, del 3° quarto del secol o); Ead., Postilla su Arezzo arcaica, in SE, XLVII, 1979, p. 63. 26 G. Maetzke, in BA, 1949, p. 251 ; Id., in Museo di Arezzo, p. 51 sg. 27 Che possono ricordare un po' quelle sui vasi di Phintias, cfr. ad es. J. Boardman, Athenian Red Figure Vases. The Archaic Period, Norwich, 1979, fig. 41, 2. 28 Sulla questione, M. Cristofani, in SE, XLVII, 1979, p. 87; M. Torelli, Arte degli Etruschi, Bari, 1985, p. 206; G. Colonna, Santuari d'Etruria, Firenze, 1985, p. 172. 29 II confronto appare assai puntuale tra le figure dei guerrieri della sima di Arezzo e il noto gruppo acroteriale da Satricum, cfr. A. Andren, Architectural Terracottas from Etrusco-Italiques Temples, Lund, 1941, tav. 36. Identità si riscontrano anche negli element i della decorazione strutturale, cfr. ad es. il tipo della cornice trasforata (Maetzke, op. cit. p. 53) che ritorna identico a Satricum (Andren, op. cit., tav. 152, 517). Sul problema, già intuito da Andren {ibid., p. 503, 1.3), cfr. anche M. Cristofani, in A/S, 1973, Suppl., p. 81. 30 Maetzke, in Museo di Arezzo, p. 53 sg. Per Roma, Torelli, Storia, cit., p. 200.

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Comunque sia, accanto a quella di turms mi sembra particolarment e interessante, non solo per la qualità - elevatissima - dell'esecuzione, sottolineare la presenza di un frammento di testa virile barbata, rinve nuta in Via Roma (Tav. 1,1); malgrado la distinta provenienza mi pare che l'ipotesi di Guglielmo Maetzke che si tratti di un medesimo comp lesso sia largamente persuasiva31. Il dettaglio della barba realizzata a chioccioline minute e finemente attorte, mentre conferma una cronologia attorno agli inizi del secolo, richiama irresistibilmente l'iconografia di Eracle, quale in Grecia com pare esattamente in quest'epoca : iconografia assunta in specie dal Pit tore di Berlino nella ceramica e dalle maestranze che eseguono le scul ture del tesoro degli Ateniesi a Delfi, tanto simili anche stilisticamente al complesso aretino32. Ad una figura dell'eroe si addice anche il fram mento di braccio dal grandioso tessuto muscolare, rinvenuto nella me desima area e finora rimasto praticamente inedito33 (Tav. I, 2). Sia che si voglia ricostruire un acroterio con due (?) personaggi (Turms ed Hercle), sia che li si voglia mantenere distinti, non c'è dubbio che ambedue le entità, mitologica e divina, appaiono perfettamente adeguate a sug gerire un momento di forte aggregazione politica e una connotazione non specificamente aristocratica della compagine sociale cittadina, sug gestione confermata anche dalla diffusione nella necropoli della sepol turasingola a inumazione e dalla mancata adozione del tipo di tomba a camera34. Non sappiamo di tiranni ad Arezzo; ma non è escluso che in quest'epoca vadano cercate le premesse delle laceranti e pericolose contrapposizioni di classe, che un secolo dopo poterono allarmare i

31 Maetzke, in Museo di Arezzo, p. 54. 32 Tra i numerosi confronti possibili, mi limito a citare le teste di Eracle del Pittore di Berlino (cfr. Boardman, op. cit., fig. 146, 1 ; 145; CVA Parigi, Louvre, I, tav. 6, 8, 7, 4), in opere datata tra il 500 e il 480 a.C. Sulle sculture del Tesoro degli Ateniesi, datate poco dopo il 500 cfr. J. Boardman, Greek Sculpture. The Archaic Period, Norwich, 1978, p. 159 sg. 33 II braccio, montato su perno di ottone (ma non esposto al pubblico) presenta una lunghezza, dalla spalla al gomito, di m. 0. 1 5 (braccio di Hermes, misurato nella stessa posizione, m 0.16); appare fortemente piegato ed era certamente sollevato, e dunque for serappresentato nell'atto di brandire la clava. Citato da P. Bocci, Appunti su Arezzo arcai ca, in SE, XLIII, 1975, p. 62. 34 Cfr. Ead., art. cit., p. 97 sg.

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capi della lega etrusca prima, e provocare addirittura l'intervento paci ficatore di Roma poi35. Il territorio aretino della Valdichiana conta invece presenze presti giose, soprattuto al livello delle offerte funerarie. E se non conosciamo esattamente la provenienza del cratere di Euphronios, rinvenuto «nei pressi di Arezzo»36 (ma da Marciano proviene la splendida coppa a fondo bianco di Liandros37), appare tuttavia certo che almeno nella seconda metà del secolo la documentazione archeologica aretina è tut ta, ο almeno in schiacciante maggioranza, nella campagna. Da Alberoro, una ventina di chilometri da Arezzo, proviene uno stamnos del Pit tore di Danae38, mentre la ricca necropoli di Casalta di Lucignano, al limite del territorio cui giungono elementi culturali chiusini, da cui provengono tra gli altri, la nota anfora del Pittore del dinos e tre note voli grandi vasi figurati etruschi, attesta l'esistenza di una ricca aristo crazia dai gusti ellenizzati39. Quest'area, agevolmente collegata a Chiusi, comunica tuttavia an che facilmente, attraverso il cosiddetto ager inter con la valle dell'Ombrone e la costa. Ed appare di non trascurabile interesse il fatto che da Trequanda, pochi chilometri a sud di Casalta, provenga un'iscrizione di V secolo di un venel spurina, portatore di un gentilizio che, se è attesta to in età arcaica in diverse località, sembra tuttavia costituire un signi ficativo precedente del rapporto che legherà, un secolo dopo, l'arist ocraziadi Arezzo con il più noto gruppo degli spurina, quello di Tarquinia 40 Certo le possibilità di un territorio che anche in seguito meriterà lodi per la sua feracità, non disgiunte dai vantaggi di trovarsi alla base del sistema di percorsi per l'Appennino, perfettamente vitale in quest'epoca (come dimostrano non solo le stipi votive, ma impianti tem plari imponenti come quello di Pieve a Socana), procedettero probabil-

35 Su ciò, vedi la convincente ricostruzione storica di M. Torelli, Elogia tarquiniensia, Firenze, 1975, p. 80. 36 P. Grassi, in Museo di Arezzo, p. 122. 37 L. Fedeli, in Civiltà degli Etruschi, Firenze, 1985, p. 216; Beazley, ARV2, p. 835. 38 Bocci, in Museo di Arezzo, p. 124. 39 Zamarchi Grassi, ibidem, p. 126 sg. Aperto rimane il problema, suscitato recente menteda M. Cristofani, in Rasenna, Milano, 1986, p. 139, di una possibile redistribuzione dei prodotti attici restituiti dalla Valdichiana in parte almeno da Spina, tramite il corso del Po e la valle del Reno. 40 NRIE 221.

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mente di pari passo con una attività urbana caratterizzata dalla presen za di artigiani metallurghi, anche se proprio nel V secolo dobbiamo registrare una lacuna nella quasi ininterrotta serie di bronzetti assegnab ili alla città a partire dall'alto arcaismo41. Particolarmente interessante appare la concentrazione di grandi vasi a figure rosse etruschi distribuiti nell'Etruria settentrionale inter na,da Volterra a Arezzo (e meno significativamente Chiusi e Perugia), che fanno ipotizzare una localizzazione in quest'area di piccole fabbri che che operano ispirandosi a modelli attici del periodo classico42. Non pare di poter scindere questo dato dalla problematica costituita dalle fabbriche di coppe a figure rosse etrusche, attive probabilmente già nel tardo V secolo a.C, una delle quali firmata dal vasaio Pheziu Paves, la cui connotazione servile è tutt'altro che dimostrata43. Da questo punto di vista di notevole interesse appare la presenza a Volterra, entro uno scarico di frammenti ceramici che annovera anche numerosi scarti di fornace (peraltro pertinenti a classi vascolari diverse) di frammenti di kylikes di questo tipo e di scadente livello tecnico44 (Tav. II, 1). Se ne potrebbe dedurre che nel tardo V secolo ο agli inizi del IV si siano att ivate fabbriche per rispondere ad una domanda ancora sostenuta, che non trovava risposta nei consueti canali di approvvigionamento costi tuiti dalle importazioni. Discorso unitario può farsi ora per il medio e basso Valdarno, per il quale il V secolo appare periodo di notevole floridezza. Innumerevoli 41 A quest'epoca si può riferire solo l'atleta dal Duomo vecchio Bocci, in Museo di Arezzo p. 61. 42 La questione è ora ampiamente riesaminata da F. Gilotta, Appunti sulla più antica ceramica etrusca a figure rosse, in Prospettiva, 45, 1986, p. 2 sg. Particolarmente significat ivi appaiono i vasi raccolti attorno alla «bottega dello stamnos di Bologna 824» (ibid., p. 5 sg., fig. 16-24), che si distribuiscono tra Valdichiana, Volterra e Chiusi, e dei quali è stata sottolineata la forte affinità con il gruppo delle kylikes atticizzanti studiate da P. Bocci, in Studi Fiumi, Pisa, 1979, p. 61 sg. 43 Da Grotti, dieci chilometi a sud di Siena, da dove proviene anche un cratere dei primi Manieristi, databile attorno alla metà del V secolo cfr. Aa.Vv., Siena. Le origini. Testimonianze e miti archeologici, Firenze, 1979, p. 78, n. 103. Un altro esemplare provie ne da Asciano, Poggio Pinci, Tomba II (E. Mangani, II museo di Asciano. I materiali da Poggio Pinci, Siena, 1983, p. 67, n. 226), in un contesto che prevede anche numerosi pezzi importati, quali una kylix del Pitt, di Heidelberg (ibid. n. 225) e uno stamnos bronzeo (n. 144), databile nella seconda metà del secolo. Sulla formula onomastica, Torelli, Arte, cit., p. 129. 44 Frammenti rinvenuti durante lo scavo della summa cavea del teatro di Volterra (scavi Maetzke).

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sono gli insediamenti indiziati non solo dalla ceramica attica, ma anche e soprattutto dalla peculiare cultura materiale, che richiama strett amente quella dei centri dell'Etruria padana : ceramiche figuline, cera miche grigie che sostituiscono il bucchero, impasti con inclusi di scisto sono gli elementi più appariscenti che collegano i molti centri, che sor gono sulle sponde dell'Arno e agli snodi da cui si dipartono i percorsi appenninici45 : così Artimino (con la poco nota Fiesole), a quanto pare unico erede e continuatore nel V secolo della tradizione locale della ste lefigurata46, per il quale è attestata una particolare fioritura nel terzo quarto del secolo; Montereggi, dove l'abitato sembra affiancarsi a un luogo di culto47; l'area del Bientina, con numerosi piccoli nuclei inse diativi, accompagnati dalle relative necropoli48; e giù lungo il fiume sino alla sua foce, dove il centro di Pisa appare sempre di più come il nucleo propulsore di tutto il bacino, a partire dalla seconda metà del V secolo a.C. po' I rinvenimenti e le ricerche degli ultimi anni hanno portato un di luce sulla cultura che caratterizza la città alla fine del VI e agli inizi del V secolo, cultura articolata sul segnacolo funerario di marmo, e dunque sull'attivazione di una tradizione artigiana, che deve forse la sua origine a maestranze specializzate, in rapporto di metecia con l'am biente indigeno, e che comunque appare il segno più macroscopico del lafioritura di un sito, la cui vocazione di approdo sulle rotte tirreniche

45 Sulle ceramiche con inclusi scistosi, in generale, cfr. A. Maggiani, Pisa, Spina e un passo controverso di Scilace, in La Romagna tra VI e IV secolo nel quadro della protostoria dell'Italia centrale, Bologna, 1985, p. 310, fig. 2; Ν. Panicucci-P. E. Bagnoli, in Terre e paduli. Reperti documenti immagini per la storia di Coltano, Pontedera, 1986, p. 98 sg. Sul leforti affinità tra ceramiche figuline dell'agro pisano e quelle dell'oltreappennino, cfr. Maggiani, art. cit., p. 312, nota 24. Su questi aspetti, anche D. Vitali, L'età del ferro nell'Emilia occidentale; dati conclusioni proposte, in Studi sulla città antica. L'EmiliaRomagna, Roma, p. 145. 46 Artimino 1987, passim; sulle ceramiche attiche, cfr. in particolare p. 78 sg., fig. 5156 : sembrano mancare frammenti riferibili alla prima metà del secolo, mentre sono rap presentati pittori della cerchia del Maestro della Pentesilea e il Pitt, del coperchio, oltre a frammenti di vasi completamente verniciati. Sulla stele di vipia vetés, Buonamici, op. cit., tav. XIX, 31. 47 Aa.Vv., L'abitato etrusco di Montereggi. Scavi 1982-85, Vinci, 1985. Sulle ceramiche attiche, cfr. ibid., p. 52 s., η. 165, 166 (kylix del Pitt, di Kodros). 48 Numerosi i rinvenimenti recenti nell'area dell'antico Lago di Bientina. Oltre alla vecchia letteratura, raccolta ad es. da Maggiani, art. cit., note 10, 11, 16, 20, cfr. G. Ciampoltrini-M. Zecchini, Capannori. Archeologia nel territorio, Lucca, 1987, p. 46 sg.

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si coniuga con l'importante ruolo di smistamento e penetrazione nell'entroterra, tramite il corso dell'Arno49 (fig. 5).

Piazza de 1 Duomo MARMORE Necropoli Δ Fortezze

Fig. 5 - Pisa. Carta di distribuzione dei rinvenimenti di età classica.

49 Sulle basi a protomi d'ariete, G. Ciampoltrini, Segnacoli funerari tardo arcaici di Pisa, in SE, XIL, 1981, p. 39 sg. Sui cippi a colonnetta, Id., / cippi funerari della bassa e media Valdera, in Prospettiva, 21, 1980, p. 74 sg. Sul problema dei marmi, in generale, M. Bonamici, L'uso del marmo nell'Etruria settentrionale, in Artigianato artistico, Firenze, 1985, p. 123 sg. Di particolare interesse il monumento marmoreo, che alla luce di recenti rinvenimenti va riferito a quest'area, studiato da M. Bonamici, in // Museo Bordini a Firen-

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II territorio che gravita su Pisa è caratterizzato anche da un parti colare costume funerario, che sembra perpetuare, fino in piena età classica (e oltre) usi della prima età del ferro : si tratta della sepoltura entro dolio con segnacolo esterno. Nuovi dati sulle necropoli della città vengono da recenti recuperi in loc. La Figuretta, dove sono stati raccolt i oltre venti cippi marmorei a colonnetta e a bulbo, nonché altri di tipo più raro e complesso50; più vicino alla periferia settentrionale della cit tà, in Via G. Pisano, il recupero di una decina di cippi a colonnetta si è accompagnato al rinvenimento di una sepoltura a incinerazione entro dolio, disfatta probabilmente già in antico51; al corredo apparteneva, tra l'altro, un cratere a volute raccolto in frammenti, riferibile a un pit tore del gruppo dei pionieri a figure rosse, con forti affinità con Euthymides e soprattutto con Smikros, il collaboratore di Euphronios52 (Tav. II, 5). La distribuzione delle importazioni attiche nel Valdarno sembra indicare che la funzione di mediazione della città diviene più important e a partire dalla metà del secolo. Pisa dovette incrementare in quest'epoca una sua politica di espansione, sia verso la Versilia (con gli insediamenti di S. Rocchino sul Lago di Massaciuccoli53 e di Pozzi di Seravezza, allo sbocco del Versilia54), sia verso il Bientina55 e la Garfagnana56. Tuttavia molti insediamenti sembrano di breve durata e c omunque in forte declino nello scorcio del secolo. D'altro canto, il dato di scavo di Piazza del Duomo a Pisa ha evize, Firenze, 1986, p. 204 sg., tav. 61-64. Sulla funzione di porto nelle rotte per il nord, cf. Ο. Pancrazzi, Pisa. Testimonianze di una rotta greco arcaica, in PP, 1982, p. 331 sg. 50 Recuperi effettuati nell'anno 1987. Il tipo di giacitura dei materiali ha fatto pensar e, qui come altrove, ad una situazione di deposizione secondaria, conseguente probabil mente alla sistemazione agraria di età romana. 51 Anche in questo caso i cippi, secondo le dichiarazioni dei rinvenitori si trovavano raggrupati entro un fossato. Oltre alla tomba di età tardo arcaica, sono stati rinvenuti resti di un'altra tomba, con ceramiche volterrane del HI secolo a.C. 52 Cfr. in particolare lo stamnos di Bruxelles, Boardman, op. cit., fig. 32; Beazley, AR V2, p. 20, 1. 53 Sull'insediamento di Campo Casali, M. Cristofani, in Archaeologica. Studi in onore di A. Neppi Modona, Firenze, 1975, p. 188. G. Fornaciari, in NSA 1970, p. 155. 54 Scavi della Soprintendenza archeologica, diretti da E. Paribeni e da chi scrive. Notizia preliminare nel Notiziario di scavi e scoperte, in SE, LV 1987, in stampa. Import antirinvenimenti, che attestano l'impianto di strutture fortificate sulle alture, a partire dal IV secolo a.C, sono ora oggetto di indagine a nord di Pietrasanta. 55 Su Bientina, cfr. nota 48. 56 Per i centri della Garfagnana, cfr. Maggiani, art. cit., passim.

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denziato come nell'avanzata seconda metà del V secolo - ο forse meglio nei decenni finali - esista una cesura nella sequenza stratigraf ica : dai livelli di abbandono ο di riempimento provengono numerosi frammenti riferibili ai pittori classici di skyphoi (cfr. ad es. un frammento di skyphos assegnabile alla cerchia del Pitt, di Penelope) (Tav. II, 3), nonché tardi pittori di coppe (ad es., un fr. riferibile a un continuatore del Pit tore del coperchio, forse al Pittore di Fauvel) (Tav. II, 4), nonché una rilevantissima quantità di frammenti di stemless cups attiche semplice mente verniciate e con decorazione a stampo, inseribili nella «Delicate Class» dell'Agorà57. Lo scavo ha portato anche al rinvenimento, nella medesima località, di una piccola stipe votiva, costituita da otto bronzetti femminili, due dei quali di tipo naturalistico, e sei schematici, la cui cronologia è determinata dal concomitante rinvenimento di un frammento di piccolo cratere attico della fine del secolo58. Il piccolo nucleo di statuette bronzee, rinvenute in situ, cui si aggiungono due frammenti di altre scoperti nelle vicinanze in livelli di scarico, confer ma la già proposta connessione tra l'Agro pisano e la Padania, dati i puntuali riscontri con tipi presenti in Garfagnana, Val d'Enza e Marzabotto, ai quali va' aggiunta una coppia di esemplari conservati al Museo di Bologna59 (Tav. IV, 1). Il cippo marmoreo di Arena metato, iscritto con il nome di lede kakus papnie, scoperto e studiato da Marisa Bonamici, consente, sulla base dei catatteri paleografici e dell'ortografia di ancorare almeno una parte di questa caratteristica produzione ad una cronologia, che nel caso specifico è quella degli anni attorno alla metà del secolo60. Ma il dato dimostra pure, nella singolarità della formula onomastica (che richiama quella per tanti versi simile, anche se non identica, dei Vornamengentilicia di età ellenistica di Perugia) l'esistenza di una struttura statale aperta, in fase di consolidamento e strutturazione. Nella formul a infatti l'apposizione del gentilizio papnie ad una formula onomastica

57 Per il Pittore di Fauvel, significativamente attestato a Spina ed Arezzo, cfr. Beazley, ARV2, p. 1285 sg. Sulla Delicate Class, cfr. Sparkes-Talcott, Athenian Agorà, XII, Princeton, 1970, p. 102 sg., tav. 22-23. 58 Cfr. per ora A. Maggiani, in Archeo 13, 1986, p. 34 sg. 59 Sul problema, cfr. Maggiani, art. cit. a nota p. 312. Indipendentemente Vitali, art. cit., p. 145, nota 40. Gli esemplari del Museo archeologico di Bologna mi risultano inedit i. 60 M. Bonamici, Problemi degli Etruschi di confine ; a proposito di una nuova iscrizio ne pisana, in SE, LV, 1987, in stampa.

Tav. I - 1-3. Arezzo, Museo archeologico. 1-2. Fr. della testa e del braccio destro di eroe (Eracle?). 3. Torso di Turms.

Tav. II - 1. Firenze, Museo archeologico. Ceramica etrusca a figure rosse dal teatro romano di Volterra. 2. Volterra, Museo Guarnacci. 3-4. Firenze, Museo archeologico. Frammenti atti cida Pisa, Piazza del Duomo. 5. Firenze, Museo archeologico. Da Pisa, Via Giovanni Pisano.

Tav. Ill - 1. Volterra, Museo Guarnacci. Cratere dalla necropoli di Montebradoni. 2. Vienna, Naturhistorisches Museum. Elmo bronzeo da Vetulonia, Mura dell'Arce.

Tàv. IV - 1. Firenze, Museo Archeologico. Pisa, Piazza del Duomo. Stipe votiva. 2. Casale Marittimo, proprietà privata. Base di cippo in marmo.

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che sarebbe stata già di per sé perfettamente sufficiente ad individuare il personaggio, sembra giustificarsi come esplicita volontà di apparte nenzaad una compagine cittadina. Il dislocamento periferico del mo numento, lungo il corso dell'attuale Serchio, sembra d'altronde dettata dalla volontà della città di rafforzare i confini dell'area più direttament e gravitante sul centro, presidiando lo sbocco del Serchio nella piana pisana, secondo un modello difensivo del quale fa parte forse anche la fortezza recentemente individuata sul vicino Monte Spazzavento, sign ificativamente prossimo a quello che sarà nel Medioevo il baluardo pisa nosul versante lucchese, il castello di Ripafratta61 (fig. 5). Per la cronologia del cippo di Arena e la possibile connotazione politico militare che l'insediamento di cui è testimonianza rivestiva, può apparire suggestivo il richiamo, alla situazione stratigrafica dell'im-

Fig. 6 - Pisa. Piazza del Duomo. Frammento di bacino in marmo.

61 Altra struttura simile è stata individuata più a est, immediatamente a monte dell'abitato di S. Giuliano, sul Monte Castellare, che domina la strada che dal Passo di Dante conduce verso la pianura lucchese (cfr. M. Cosci, Fotointerpretazione archeologica, in Quaderni dell'Istituto Dipartimento di archeologia e storia delle arti, Università di Siena, Firenze, 1988, tav. XI). Recenti indagini sul sito hanno evidenziato come in questo caso la cinta sia stata ampiamente rimaneggiata in età altomedievale ; ma il suo impianto risale certamente al pieno V secolo a.C, come dimostra la ceramica raccolta (bucchero, cerami ca attica, ceramica grigia, anfore etrusche e massaliote).

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portante sito di Romito di Pozzuolo, sul versante lucchese, che sembra repentinamente e drammaticamente abbandonato proprio poco prima della metà del secolo62. A completare il quadro àeW instrumentum lapideo di Pisa si deve infine menzionare la presenza di pezzi certamente importati, come il frammento di bacile con orlo a fascia (rinvenuto in Piazza del Duomo in strato databile tra la fine del V e gli inizi del III secolo a.C.) : il pezzo, di calcare-probabilmente marmo a grana grossa con pagliuzze grigia stre,a superficie perfettamente levigata, presenta somiglianze con un bacile dall'abitato di Spina, databile al V secolo a.C.63 (fig. 6). Lo stato della ricerca non consente di cogliere le ragioni dell'apparente tracollo pisano alla fine del V secolo a.C. e gli eventuali nessi con la invece inin terrotta fioritura del centro portuale immediatamente più a sud, Populonia, che non conosce flessioni sensibili nell'importazione di cerami che attiche fino al pieno IV secolo a.C.64. La singolarità di Populonia nel distretto settentrionale è stata più volte e anche di recente sottoline ata. Città frequentata da individui di condizione sociale non elevata, la città dovette conoscere nel V secolo anch'essa un momento particola rmente propizio, che non a caso coincide con il vivo interesse siracusano per questo settore del Tirreno settentrionale65. Forse favorita dalla par ticolare congiuntura internazionale, Populonia sembra ora non solo esercitare un più stretto controllo sulle miniere elbane, ma anche mun irsi di una adeguata cinta difensiva se, come sembrano indicare i recenti scavi, le mura dell'acropoli sono cronologicamente determinate da un terminus post quem agli inizi del V secolo66. Anche la necropoli, come è noto, ci offre il quadro di una variegata compagine sociale : accanto alle monumentali tombe a edicola, fastosamente decorate da acroteri litici ο rivestimenti fittili, presso una delle quali viene sacrifica-

62 T. Rasmussen, Archaeology in Etruria 1980-85, in Archaeological Reports, 32, 198586, p. 120 sg., fig. 27. 63 G. Sassatelli, L'Etruria padana e il commercio dei marmi nel V secolo a.C, in SE, XLV, 1977, p. 119, fig. 3 e (dall'abitato di Spina). 64 Su Populonia, M. Martelli, in Etruria mineraria, p. 415, 419. 65 Sulla questione, G. Colonna, ibidem, p. 443 sg. ; M. Cristofani, Gli Etruschi del mare, Milano, 1983, p. 84 sg. 66 Comunicazione verbale di Antonella Romualdi, che ha diretto lo scavo su un tratto delle mura dell'acropoli. Relazione preliminare nel Notiziario degli scavi e delle scoperte, in SE, LV, 1987, in stampa.

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ta all'inizio del V secolo una straordinaria biga di bronzo67, si raggruppano più modeste tombe a cassone, che si scaglionano numerose a part ire dal tardo VI secolo. Il corredo di alcune di queste pone in evidenza elementi esotici : ad es., la tomba n. 3 del Casone (scavo 1957), che ospi ta una sepoltura femminile, conteneva due fibule - una di tipo Certosa e una ad arco serpeggiante, certamente un tempo fornito di fermapieghe, che sembra rientrare in noti tipi settentrionali, attestati in ambito golasecchiano e atestino in età tardo arcaica - che possono suggerire una via per la definizione etnico-culturale del portatore68. L'intensa attività metallurgica, oltre che nella lavorazione del fer ro, si esplicò forse anche nella produzione di bronzi decorati, che tutta viaalmeno in parte Populonia importava da Vulci, provvedendo a redi stribuirli nelle lontane aree della Padania69. Il non numeroso, ma importante, patrimonio onomastico restituito dalle necropoli conferma la varietà della stratificazione sociale. Accant o ad indizi della presenza di grecofoni (oltre ai rari graffiti in greco, si segnalano anche i nomi greci etruschizzati, come karmu)70, numerosi sono i portatori di solo nome individuale, nei quali si possono ravvisare forse quelle maestranze specializzate che tanto dovevano contare in una città come Populonia. È sufficiente citare due casi. Il primo è quel lo di un metru, (forse nome greco etruschizzato)71, che firma, qualche decennio dopo la metà del secolo una stemless cup a figure rosse72. Senza entrare nel difficile problema del luogo di fabbricazione del 67 A. De Agostino, in NSA, 1957, p. 14 sg. 68 Ibidem, p. 6, fig. 5. Nella tomba sono presenti una fibula ad arco serpeggiante (cfr. P. G. Guzzo, Le fibule in Etruria dal VI al I secolo a.C, Firenze, 1972, 52, tav. XV, tipo Gì) del tipo Castelletto Ticino ο Sesto Calende (cfr. Aa.Vv., Studi sulla cronologia di Este e Golasecca, Firenze 1975, fig. 56, 4-5; Aa.Vv., Proposta per una cronologia delle fibule di Este, Firenze, 1976, p. 41, tipo XVI d, tav. 18, 4), e una fibula del tipo della Certosa (Guzz o,op. cit., p. 41, tav. IX, tipo VII, 3), non lontana da tipi noti ad Este III medio (Aa.Vv., op. cit., p. 31, tav. 21, 7. Sul problema delle basi economiche del demos cui è riferibile questo tipo di tomba, G. Colonna, in Etruria mineraria, p. 445 sg. ; contra, M. Cristofani, ibidem, p. 436. 69 Su ciò, Martelli, art. cit., in Etruria mineraria, p. 425. 70 Ead. in REE, 1981, n. 16. Un graffito, probabilmente in greco, è tracciato sul fon doesterno di una stemless cup attica, presumibilmente del terzo quarto del V secolo a.C, rinvenuta nelle vicinanze della Tomba del bronzetto di offerente, cfr. A. De Agostino, in NS, 1961, p. 74, n. 92, fig. 16; sul graffito, A. Maggiani, Populonia. Le iscrizioni di età tardo classica e ellenistica, in stampa. Su karmu, cfr. M. Martelli, in REE, 1975, n. 17, p. 213. 71 Su ciò; Torelli, Arte, cit., p. 129. 72 A. MiNTO, Populonia, Firenze, 1941, p. 237; Maggiani, art. cit., in stampa.

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vaso, mi limito a segnalare che la grafia del testo è meridionale, ma il vaso è stato rinvenuto forse in associazione, certo contemporaneamente a un secondo vaso iscritto che menziona lo stesso nome : si tratta di uno skyphos attico più ο meno contemporaneo : l'iscrizione graffita sul fondo esterno suona metrus sud73. Qualunque sia il valore da dare al secondo termine, il primo lemma conserva senz'altro lo stesso nome al genitivo, redatto questa volta secondo la norma settentrionale. L'altro caso è costituito dalla singolarissima «lucerna da minatore», che pre senta sotto il piede il nome akius, in grafia riferibile al V secolo a.C. Sia che si tratti di una formula onomastica al nominativo, sia che si tratti di un genitivo di tipo meridionale (allora in contraddizione con il k), non si può' non rilevare l'identità del nome e dell'ortografia con l'iscr izione attestata nella stessa epoca a Marzabotto, forse a sottolineare i rappporti tra due centri dalla vigorose attività metallurgiche, che r ichiedevano probabilmente personale specializzato74. I pochi rinvenimenti di quest'epoca, e in particolare quelli di cera mica attica dall'Elba (anche qui più numerosi nella seconda metà del V secolo) si inscrivono in questo quadro di forte dinamismo del distretto minerario75. Alle spalle di Populonia e Pisa, con le quali comunicava rispettiv amente tramite le valli del Cornia e del Cecina da una parte e dell'Era dall'altra, Volterra conosce anch'essa nel tardo arcaismo un notevole benessere, testimoniato dalle pur non numerose sculture funerarie (ste le soprattutto, ma anche urne figurate), dalle tombe a camere multiple e dal noto ripostiglio di picoli nominali d'argento rinvenuto presso la città76. Con il V secolo la città sembra essersi data una cerchia di

73 Minto, op. cit., p. 239; Maggiani, art. cit., note 61-63. 74 A. RoMUALDi, in Civiltà degli Etruschi, Firenze, 1985, p. 146, 6.11; Maggiani, art. cit., in stampa. Per Marzabotto, G. Colonna, Le iscrizioni etnische, in Guida al Museo etru sco di Marzabotto, in Emilia preromana, 8, 1980, p. 18, n. 11. Da aggiungere, per complet ezza,la testimonianza (che ritengo però inaffidabile) di una presunta iscrizione akiu su una cista litica dalla Garfagnana, cfr. L. Banti, Luni, Firenze, 1937, p. 34, fig. 8. 75 A. Maggiani, in Elba preromana, fortezze d'altura, Pisa, 1979, p. 13, n. 70-72; Id., Rinvenimenti di età classica ed ellenistica all'isola d'Elba, in Etruria mineraria, p. 187 sg. Materiali tardo-classici sono ora comparsi anche a Castiglione di S. Martino, attestando che l'inizio dell'occupazione del sito data almeno dalla fine del V secolo a.C. 76 Sulla fase tardo arcaica, M. Martelli, Contributi introduttivi allo studio della monetazione etrusca, in AHN, 22, Suppl., 1976, p. 101 sg. ; F. H. Pairault, Note sur la stèle C1E 50, in Mélanges Heurgon, Roma, 1976, p. 741 sg. ; M. Cristofani, in Etruria mineraria, p. 435 sg.

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mura, mentre nella prima metà del secolo venne innalzato sull'acropoli un tempio, che ha restituito terrecotte decorative simili a quelle di Arezzo77. Importazioni attiche giungono alla città forse da Populonia : ai primi decenni del secolo va attribuito il bel cratere a calice (Tav. Ili, 1) proveniente da Montebradoni, attribuibile alla tarda produzione del Maestro di Berlino ο alla sua cerchia78. D'altronde, i pochi pezzi menz ionati da Beazley (ampiamente incrementati dai rinvenimenti recenti sull'acropoli) annoverano anche un'anfora di Polignoto79. Più di recent e, è stato recuperato nei fondi del museo Guarnacci un lotto di alcune centinaia di frammenti attici, la cui pertinenza a Volterra, per quanto non accertata, appare probabile : i materiali si scaglionano tra la fine del VI (scarsissimi frr. a figure nere) e la metà del IV secolo a.C, con particolari addensamenti nella prima metà del V e del IV80. Nel comp lesso emergono alcuni pezzi di notevole prestigio, come i due fram menti pertinenti a un vaso di forma chiusa, con rappresentazione di Nike volante, certamente del Pittore dei niobidi (Tav. Π, 2)81, ο lo stelo di kylix a figure rosse, di enormi proporzioni, che può essere riferito alla prima metà del secolo82. Dal punto di vista dei monumenti funerari, Volterra sembra, dalla fine del VI secolo, pienamente inserita nell'orbita di irradiazione della cultura pisana. Le forme più rappresent ate nelle necropoli pisane, le colonnette marmoree lisce ο con decora zionedi fogliette di smilax aspera a rilievo e le basi (di cippi a bulbo)

77 M. Cristofani, in NSA, 1973, Suppl. p. 81. 78 E. Fiumi, Volterra etrusco e romana, Pisa, 1976, fig. 104; G. Cateni, Volterra, Museo Guarnacci, Pisa, 1988, p. 37, tav. 19. Cfr. ad es. il cratere da Gela, CVA, Oxford, Ashmolean Museum, I, tav. XXI, 3, 4. Per la scena, cfr. anche il cratere a calice di Kleophrades, G. M. A. Richter, Athenian Vases in Metropolitan Museum of Art, New Haven, 1936, n. 12, p. 34, tav. 13. 79 Beazley, ARV2, p. 1031, n. 44. 80 I materiali sono stati recuperati con un vero e proprio intervento di scavo negli scantinati di Palazzo Tangassi, sede dal tardo Ottocento del Museo Guarnacci. I fram menti attici rappresentano una modesta percentuale del complesso del materiale ceramic o, composto in massima parte di frammenti usciti da atelier locali. 81 Per i due frr. riferiti al Pittore dei Niobidi, cfr. ad es. lo stamnos di Zurigo, ripro dotto. Das Tier in der Antike, Zurigo, 1974, p. 42, η. 246, tav. 41. 82 Η. Λ ; diam. dello stelo y. Della decorazione, si riconoscono scarse tracce, nel ton do interno, riferibili probabilmente a un personaggio con asta ο bastone.

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decorate da teste di ariete sono largamente diffuse qui, come sull'altro versante della valle dell'Arno, addirittura nell'Oltreappennino83. Il dossier di questi monumenti si è testé arricchito di un nuovo esemplare purtroppo frammentario, rinvenuto a Casale Marittimo, cen tro nel quale già nell'Ottocento erano state osservate le caratteristiche «pere» marmoree84 (Tav. IV, 2). Il centro di Casale ebbe certo una fun zione di mediazione tra Volterra e la costa populoniese (e forse la bassa regione pisana) che dovette essere particolarmente vivace nel VII e nel VI secolo ; venne a cessare probabilmente alla fine del VI ο agli inizi del V, epoca alla quale può comunque farsi risalire l'eccezionale elemento decorativo di un monumentale cratere bronzeo, di un tipo ben rappre sentato anche a Spina85. All'attività di maestranze specializzate nella lavorazione del duro marmo, così ben documentata ormai in questo settore d'Etruria dopo i lavori di Sassatelli, Ciampoltrini e Bonamici, si deve probabilmente anche un monumento straordinario come la testa Lorenzini, la cui cro nologia deve essere contenuta entro il primo ventennio del V secolo; certamente una statua di culto, che ha servito di modello ad una serie cospicua di nobili bronzetti che circolano nei santuari, così numerosi nel distretto settentrionale d'Etruria86. Al dinamismo del nucleo urbano nel corso della prima metà del secolo fa riscontro, nella seconda, la particolare floridezza dei centri del territorio a est della città, soprattutto in Valdelsa87, a Colle, Dome-

83 G. Sassatelli, Ancora sui marmi in Etruria nel V secolo a.C. : confronti volterrani, in SE, XLVII, 1979, p. 107 sg., tav. XXXV. Sugli esemplari pisani, cfr. nota 49; su quelli padani, cfr. nota 63. 84 Cfr. Ciampoltrini, art. cit. a nota 49, p. 38. La provenienza degli esemplari noti ai viaggiatori dell'Ottocento, individuata nel botro della Mercareccia, coincide abbastanza puntualmente con la probabile zona di ri nvenimento del nuovo esemplare, e va identificata con il principale nucleo della necropoli di età tardo arcaica relativo all'abitato certamente identificabile sulla collina di Casalvecchio (su cui, cfr. SE, XXIX, 1961, p. 249; XXI, 1963, p. 171. 85 Fiumi, op. cit., fig. 155. Cfr. E. Hostetter, Bronzes from Spina, I, Magonza, 1986, p. 18 sg., nota 16. 86 Bonamici, art. cit. a nota 49, p. 123; M. Cristofani, La testa Lorenzini e la scultura tardo arcaica in Etruria settentrionale, in SE, XLVII, 1979 p. 85 sg. 87 Fondamentale G. de Marinis, Topografia storica della Valdelsa in periodo etrusco, Firenze, 1977, p. 49 (stele figurate e iscritte da Montaione e Poggio dell'Aglione), p. 55 (grande tomba a camera con vestibolo centrale e cinque celle a Poggio a Issi), p. 57, 234 (ceramiche attiche da Certaldo), p. 55 (bronzetto da S. Gimignano).

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taia88, Barberino89, dove hanno sede nuclei aristocratici legati proba bilmente ad una economia agricola, mentre a Monteriggioni sembra ipotizzabile una dinamica simile a quella di Volterra, con forte adden samento dei rinvenimenti tra la metà del VI e la metà del V secolo a.C.90. Più a sud, lungo la costa, il tradizionale binomio Vetulonia-Roselle sembra risolto, almeno dalla fine del VI, a favore di quest'ultima, che si munisce forse anch'essa proprio allora di una cinta muraria91 e cert amente di un quartiere ben strutturato sulla collina sud, che prevede anche una certa attività artigianale92. Dunque il quadro che emerge è fortemente diversificato. Mentre tra la fine del VI e la fine del V si constata in molti centri un abbassa mentodel livello generale della ricchezza, di quel benessere diffuso che sembrava il segno del tardo arcaismo, esso non sembra comunque quas i mai risolversi in crisi senza ritorno. Le diverse economie rispondono in maniera diversificata alla mutata situazione interna e internazionale, talora incrementando le attività di base legate allo sfruttamento delle risorse agricole, ma probabilmente mutando tecniche e modelli, come Chiusi, Arezzo e forse Volterra, proiettando nel contempo anche i propri interesse verso il mercato e il commercio (come certamente la stes-

88 Cfr. Gruppo archeologico colligiano, Necropoli etrusco di Dometaia, Colle di Val d'Elsa 1981, p. 6, tav. 7, 8; tav. XII, XIII (grande tomba a camera con pianta a croce, con frammenti di urne e ceramiche attiche di V secolo a.C). 89 C. Cianferoni, S. Martino ai Colli. Un centro rurale etrusco in Valdelsa, Roma, 1984. Ceramiche attiche anche dalle vicinanze di Barberino, De Marinis, op. cit., p. 56. 90 R. Bianchi Bandinella in La Balzana, II, 1923, p. 14 sg. ; De Marinis, op. cit., p. 52 sg. Cfr. però, ibidem, p. 110. 91 Terminus post quern alla metà del VI secolo a.C, come risulta dal saggio sulla collina, dove sotto lo strato di schegge di lavorazione delle mura sono stati rinvenuti frr. arcaici, cf. D. Canocchi, in SE, XL Vili, 1980, p. 46. La contrazione dell'abitato, conse guente alla costruzione delle mura è dimostrata dalla circostanza che l'unica traccia di insediamento tardo arcaico ο classico è costituita da un muro a grosse pietre rinvenuto nella parte più meridionale della collina nord (cfr. M. Michelucci, in Roselle. Gli scavi e la mostra, Pisa, s.d., p. 53). Abbondante ceramica attica è stata restituita dagli scavi effettuat i lungo le mura (Canocchi, art. cit., p. 15), nonché lastre architettoniche di V secolo a.C. (P. Bocci, in La città etrusco e italica preromana, Bologna, 1970, p. 158, tav. XX b). 92 Ampia panoramica sulle importazioni attiche del V secolo a.C. e sul largo parellelismo con la situazione registrata a Populonia, è offerta da P. Bocci, in Etruria mineraria, p. 509 sg. e M. Michelucci, ibidem, p. 510. Interessante la constatazione del Michelucci sulla scarsisima presenza di ceramica attica a figure nere, tutta comunque della fine del VI secolo a.C.

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sa Arezzo, Cortona e Perugia); altri invece incrementando l'attività estrattiva e il controllo diretto sui mezzi di produzione, come Populonia; mentre la sola Pisa sembra interessata ad una politica di ampio respiro che la vede presente in Versilia, nella media valle dell'Arno e in Garfagnana. Solo una città sembra scomparire nel V secolo, e con essa un sist ema arcaico di concezione dell'assetto sociale, Vetulonia. Come è noto, all'inizio del secolo fu scoperto, sull'arce della città (cinta di mura di epoca incerta) un deposito di oltre un centinaio di elmi di bronzo di tipo Negau, schiacciati e contorti e gettati entro una grande fossa93. Molti di essi, almeno una cinquantina, recano sull'orlo della tesa - e più raramente sulla calotta stessa - un'iscrizione graffita, per tutti identica, haspnas. (Tav. Ili, 2). I calatteri epigrafici e il tipo del supporto94 fanno pensare ai primi decenni del V secolo a.C, mentre l'avvenuta probabile sincope posttonica potrebbe far abbassare la cronologia di qualche decennio, non oltre comunque la metà del secolo, che corrisponde alla datazione dei materiali attici più tardi rinvenuti nelle necropoli della città e nell'area presumibilmente sacra di Costa murata95. Qualunque sia il senso e la motivazione della deposizione degli elmi, il lemma, che non sembra spiegabile come teonimo, del resto non attestato, appare meglio riferibile alla sfera onomastica; si può dunque pensare a un gentilizio, formato su una base haspa, conosciuta in età recente come cognomen96. Il complesso degli elmi, attestando a quanto pare l'esistenza di un'armata di un clan familiare, richiama irresistibil-

93 L. Pernier, in Ausonia, IX, 1919, p. 13 sg., fig. 3-4; S. Gabrovec, in Atti del VI con vegno internazionale di Scienze preistoriche e protostoriche, III, Roma, 1966, p. 114 sg., in particolare p. 119, II, 5 (per gli esemplari confluiti al Museo di Vienna). 94 Cfr. ad es. Aa.Vv., La Romagna tra VI e IV secolo a.C, Bologna, 1981, p. 160 sg. tav. 82, n. 86.42 (tb. 2/1950), associato con ceramiche attiche del primo trentennio del V secolo a.C. 95 Notevoli attestazioni dal territorio, cfr. C. Curri, Vetulonia, in Forma Italiae, Regio VII, voi. V, Firenze, 1978, p. 25 (Val Beretta, Val d'Ampio, S. Germano, Poggetto Lepri, Selvello) ; D. Levi, in MAL, XXXV, p. 58 (Macchia del monte). Tra i materiali di più recent e rinvenimento, i termini inferiori sono costituiti da uno stamnos del Pittore di Sisifo, del 470-460 a.C. (A. Talocchini, in Etruria mineraria, p. 112) da Poggio Pelliccia e da una kylix del Pittore di Tarquinia, databile attorno al 450 {ibid. p. 119), da Costa Murata. Interes santetestimonianza di un tipo di architettura tombale meglio attestata a Populonia è la tomba a edicola di Scala Santa cfr. A. Minto, in Studi romani, 1913, p. 340; Id., SE, Vili, 1934, p. 109 sg., fig. 2. 96 Th.L.E., p. 170, s.v. haspa, da Chiusi, CIE, 2947.

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mente un episodio ben noto alla storiografia romana, e quasi contem poraneo : la guerra privata che la gens Fabia condusse contro Veio nel 481, risultasi nel disastro della Cremerà97. Forse anche il «ripostiglio» vetuloniese rappresenta il definitivo tramonto di un modo di intendere i rapporti sociali ormai desueto e destinato comunque a soccombere nell'età del conflitto delle classi. Addano Maggiani

97 Sulla questione, ad es. R. M. Ogilvie, Early Rome and Etruscans, Glasgow, 1976, p. 47 sg.

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Mi sia consentito in primo luogo di esprimere soddisfazione per l'invito che mi è stato rivolto e soprattutto per l'argomento che mi è stato proposto dagli amici della Scuola Francese. Può sembrare para dossale ma inserire l'Etruria Padana in un Convegno che ha per tema l'Italia del V secolo non è né usuale né scontato, e costituisce a mio avviso una occasione importante per avviarci al superamento di un cer tomodo di considerare quest'area settentrionale come una lontana e periferica emanazione della madre patria tirrenica, con l'inevitabile conseguenza di perdere di vista, in taluni casi, lo stretto parallelismo, anche cronologico, e le profonde connessioni che esistono tra questi due territori. Tra l'altro, mai come negli studi di questi ultimi anni si sono riscontrati tanti e così profondi legami, nell'uno e nell'altro senso, tra l'area tirrenica e l'area padana che non è più lecito ormai conside rare una semplice e attardata appendice della prima, ma che si present a in modo sempre più chiaro con una propria identità sia sul piano culturale che su quello delle vicende storiche. A questo elemento di soddisfazione si accompagna una grande preoccupazione per il difficile compito che mi aspetta. Nonostante il rischio quasi inevitabile di ripetere cose già note il modo migliore di portare un reale contributo alla discussione mi è sembrato quello di offrire un quadro della situazione padana nel corso del V secolo, pre sentando in modo sommario le principali acquisizioni di questi ultimi anni con l'aggiunta di qualche breve osservazione che vuole essere essenzialmente una proposta per il dibattito che seguirà. I limiti di tem poche giustamente ci sono stati imposti e che vorrei rispettare impon gonotra l'altro una drastica selezione all'interno delle molte questioni che andrebbero considerate. Ma anche a questo si potrà ovviare, even tualmente, in sede di discussione. Nel Catalogo della Mostra di Spina e dell'Etruria Padana (1960) e in

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alcuni scritti successivi G. A. Mansuelli l tirando le conclusioni di una attività quasi ventennale di scavo e di studio tracciava un quadro dell'area padana che tutti noi conosciamo bene e che è stato per molto tempo un autentico caposaldo. Alla centralità della Bologna villanovia na che controllava un ampio territorio compreso tra il Santerno e il Panaro, era subentrata nella seconda metà del VI secolo una organizza zione più complessa imperniata oltre che su Bologna, che ne costituiva comunque il fulcro, sulla città di Spina nell'Adriatico, priva di una pre cisa identità sul piano culturale, dedita esclusivamente all'importazione e alla redistribuzione della ceramica attica; e sul centro appenninico di Marzabotto nella Valle del Reno che avrebbe avuto una analoga funzio ne prevalentemente ricettiva rispetto all'Etruria tirrenica, caratteriz zandosi quindi per una relativa povertà nelle proprie manifestazioni culturali. Verso la Romagna, mentre Verucchio nota soltanto da pochi scavi ottocenteschi veniva classificata come fenomeno periferico del Villanoviano padano, si andò delineando di lì a poco una facies archeo logica che fu subito attribuita ai Celti, accreditando la cronologia alta di Livio per il loro arrivo a sud delle Alpi e per la loro espansione nella pianura padana. A ovest la documentazione archeologica alquanto fat iscente spinse lo stesso Mansuelli a parlare di superficiali coloriture etrusche su di un fondo culturale sostanzialmente anetrusco. È evidente che da allora molta strada è stata percorsa. Ci sono stati in primo luogo scavi nuovi e importanti come quelli di Verucchio nella Romagna e di Bagnolo S. Vito nel mantovano, oltre a scoperte isolate, ma sensazionali come quelle di Bologna (cippi di via Fondazza) e di Rubiera (segnacoli tombali con iscrizione etrusca) sulle quali dovremo tornare. Ma ci sono stati anche alcuni fondamentali progressi sul piano dello studio con una autentica reimpostazione del problema padano, da parte di C. Morigi Govi2 per la fase villanoviana e in modo particolare

1 Mi riferisco in particolare a G. A. Mansuelli, Lineamenti antropogeografici dell'Emilia Romagna dalla preistoria alla romanizzazione, in Preistoria dell'Emilia e Romag na,II, Bologna, 1963, p. 117-171; Id., La formazione delle civiltà storiche nella pianura padana orientale. Aspetti e problemi, in SE, XXXIII, 1965, p. 3-47. Altri contributi dello stesso Mansuelli sono elencati in G. Sassatelli, Bologna e Marzabotto. Storia di un proble ma, in Studi sulla città antica. L'Emilia-Romagna, Roma, 1983, p. 99-100 note 190 e 192. 1 R. Pincelli-C. Morigi Govi, La necropoli villanoviana di S. Vitale, Bologna, 1975; C. Morigi Govi, La prima età del ferro nell'Emilia e Romagna, in Atti XIX Riunione scienti fica dell'Ist. italiano di Preistoria e Protostoria in Emilia e Romagna (11-14 ottobre 1975), Firenze, 1977, p. 163-180; Ead., // tintinnabulo della «Tomba degli Ori» dell'Arsenale Miti-

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da parte di G. Colonna3 con diversi contributi veramente innovativi su Etruschi e Umbri nelle loro rispettive manifestazioni; sui Greci di Adria e sul problema della frequentazione dell'alto Adriatico; sulla precoce diffusione della scrittura in area padana e nelle aree settentrionali limi trofe. Ne è emerso un quadro di tutta la Valle del Po estremamente ricco e complesso dal quale credo sia utile partire per una rassegna dei principali aspetti e problemi dell'Etruria padana, problemi e aspetti che per comodità espositiva ho pensato di suddividere in cinque punti.

Problemi del popolamento e trasformazione del sistema padano nella seconda metà del vi secolo Non vorrei dare l'impressione di partire da troppo lontano, ma riguardo al problema del popolamento occorre fare alcune precisazioni sulla lunga stagione villanoviana ed orientalizzante per capire meglio le grandi trasformazioni che si verificarono nella seconda metà del VI secolo. A partire dal IX secolo nel territorio ad est della città (S. Vitale, Savena e Cà dell'Orbo) ed a partire dagli inizi dell'VIII secolo nel sito della futura Bologna, si registra una consistente ed improvvisa concentrazione demografica4 per spiegare la quale non sono sufficienti - allo tare di Bologna, in ArchClass, 23, 1971, p. 211-235; C. Morigi Govi-S. Tovoli, La tomba Melenzani 22. Osservazioni sul Villanoviano III a Bologna, in SE, XLVII, 1979, p. 3-26. 3 G. Colonna, Ricerche sugli Etruschi e sugli Umbri a nord degli Appennini, in SE, XLII, 1974, p. 3-24; Id., / Greci di Adria, in RSA, 4, 1974, p. 1-21 ; C. Morigi Govi-G. Colonn a, L'anforetta con iscrizione etrusco da Bologna, in SE, XLIX, 1981, p. 67-93; G. Colonna, La più antica iscrizione di Bologna, in Studi e documenti di archeologia, II, 1986, p. 57-66. Sul problema delle più antiche testimonianze alfabetiche si veda anche G. Sassatelli, Graffiti alfabetici e contrassegni nel villanoviano bolognese. Nuovi dati sulla diffusione dell'alfabeto in Etruria padana, in Emilia preromana, 9-10, 1981-1982 (ed. 1984), p. 147255 ; Id., Nuovi dati sulla diffusione dell'alfabeto in Etruria padana, in La Romagna tra VI e IV secolo a.C. nel quadro della protostoria dell'Italia Centrale (Atti del Convegno, Bologna 1982), Bologna, 1985, p. 99-141. 4 II rapporto tra il più antico popolamento villanoviano (IX secolo), documentato prevalentemente nella pianura a est di Bologna (ma anche a nord, nell'area dell'attuale quartiere fieristico), e quello più recente che dagli inizi dell'VIII secolo pare concentrarsi nell'area della futura città storica, resta ancora da chiarire sia per quanto riguarda le motivazioni (i regimi alluvionali del Savena, lungo il quale si trovavano i villaggi più anti chi, non bastano a spiegare un fenomeno di così vaste proporzioni) sia per quanto riguar da la dinamica di questo spostamento. Di sicuro si può dire che la convergenza verso

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stato attuale della documentazione - le scarse testimonianze della pre cedente età del bronzo. Eventuali nuove scoperte, sempre possibili, potranno forse attenuare questo divario, ma difficilmente potranno col marlo. Come già è stato detto in modo molto autorevole da M. Pallottino e da M. Torelli5, a monte di questo popolamento sta probabilmente un fenomeno di parziale colonizzazione dall'esterno che dopo una pr ima fase di assestamento si caratterizza per la progressiva e capillare occupazione di un vasto territorio circostante a scopi eminentemente agricoli. L'ipotesi che al notevole incremento demografico della grande Bologna villanoviana abbiano contribuito anche gruppi venuti da fuori sembrerebbe trovare un ulteriore elemento di supporto nell'onomastica delle più antiche iscrizioni bolognesi dove accanto a nomi dal carattere largamente locale come Venu, Ukvi, Remesalu si trovano nomi come UneiOa e Ana che rinviano all'Etruria, ο come Aie che sembra ricolle garsialla Romagna degli Umbri6. Prescindendo da queste ultime con siderazioni sulle quali non vorrei insistere troppo trattandosi di fatti alquanto posteriori al primo popolamento villanoviano per i quali si l'area dell'attuale centro storico, documentata dalla crescita improvvisa delle grandi necropoli occidentali di Via A. Costa, provoca un sensibile calo demografico nelle necrop olipiù orientali e più antiche (S. Vitale, Savena e Ca' dell'Orbo) e si caratterizza per una precisa scelta territoriale nel senso cioè che la vasta area compresa tra l'Aposa e il Ravone viene utilizzata solo ed esclusivamente per l'abitato, mentre i sepolcreti si dispongono all'esterno di essa. Questa netta distinzione tra l'area dell'abitato, per quanto ancora costituito da nuclei distinti di capanne, e le zone adibite a sepoltura non sembra presenta re eccezioni. È vero infatti che lo Zannoni segnala resti di abitazioni anche oltre il fiume Aposa, ma è altrettanto vero che tali resti erano fatiscenti e di non facile lettura, a detta dello stesso Zannoni. E anche ammettendo che in talune aree di sepoltura fossero present i strutture diverse dalle tombe (che tra l'altro potrebbero anche non riferirsi ad abitazion i), resta sempre il fatto che nell'area prescelta per l'abitato, cioè nel terrazzo compreso tra l'Aposa a est e il Ravone a ovest, non ci sono assolutamente sepolture, almeno fino alla metà del IV secolo, con un'assenza oltremodo significativa. Sul problema si veda G. Sassatelli, Topografia e «sistemazione monumentale» delle necropoli felsinee, in La fo rmazione della città preromana in Emilia Romagna (Atti del Convegno, Bologna, 1985), Bologna, 1988 p. 197-202. Sulla dinamica del popolamento tra IX e Vili secolo si veda La necropoli villanoviana di Ca' dell'Orbo a Villanova di Castenaso. Problemi del popolamento dal IX al VI secolo a.C. (Mostra), Bologna, 1979, p. 9-13 (D. Vitali); p. 13-17 (C. Morigi Govi-S. Tovoli). Per altri dati di più recente acquisizione si veda anche La formazione del lacittà in Emilia Romagna (Mostra), Bologna, 1987, p. 70-83, con bibliografia. 5 M. Pallottino, Riflessioni sul concetto di villanoviano, in Miscellanea archaeologica Tobias Dohrn dedicata, Roma, 1982, p. 67-71; Id., Etruscologia, Milano, 1984, p. 55-57, 112 e soprattutto p. 148-150; M. Torrelli, Storia degli Etruschi, Bari, 1981, p. 38, 43-44. 6 Colonna, La più antica iscrizione di Bologna. . . cit., p. 64-66.

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potrebbero proporre anche altre spiegazioni, è evidente che pure in area padana alla solidarietà tribale dei piccoli villaggi dell'età del bronz o,tra loro sostanzialmente equivalenti, si sostituisce un polo primario ed emergente che controlla un vasto territorio circostante, subordinan done l'assetto alle proprie esigenze economiche (Fig. 1). Che tale riorga nizzazione fosse progressiva e partisse da Bologna lo dimostra tra l'al tro il divario cronologico tra le più antiche testimonianze di quest'ult ima e quelle dei siti più lontani che sono anche i più recenti, e la cui cronologia mostra un processo di espansione e di controllo ancora in atto nel corso del VII secolo. A nord tale territorio si spingeva fino quas i al Po come documentano i rinvenimenti di Bondeno, di Argenta e di San Martino in Spino, quest'ultimo probabilmente in prossimità di una direttrice commerciale7; a sud si addentrava moderatamente all'inter no delle valli appenniniche8; ad ovest si estendeva sicuramente oltre il fiume Panaro come mostrano i recenti rinvenimenti di Rubiera nella Valle del Secchia e quelli di Carpi nell'alta pianura a nord-ovest di Bologna9. Mentre a occidente di questo vasto comprensorio bolognese si registra una sorta di vuoto demografico, a oriente si sviluppa l'altro grande polo villanoviano della Regione, cioè Verucchio10, nell'alta Vall edel Marecchia, abbarbicato su una altura difesa naturalmente e distante dal mare appena 15 Kilometri proprio come molte città dell'area tirrenica, specie di quella meridionale. Forse meno popolato di Bologna, ma sicuramente coevo per quello che riguarda la prima fase di frequentazione del sito, Verucchio sembra più proiettato verso il

7 Si veda ora M. Calzolari, Tre nuovi siti dell'età del ferro nel territorio di Bondeno, in Quaderni della Bassa Modenese, I, 2, 1987, p. 86-93, con bibliografia precedente sui sin goli siti. 8 II problema è ancora poco studiato. Si vedano comunque, limitatamente alla Valle del Reno, le considerazioni di G. A. Mansuelli, Contributo alla conoscenza del popolament o pre-protostorico emiliano : la Valle del Reno, in Atti X Riunione scientifica dell'Istituto italiano di preistoria e protostoria (Verona, 21-23 novembre 1965), Verona, 1966, p. 201210; e anche D. Vitali, II villanoviano nella Valle del Reno : due tombe inedite da Spertica no presso Marzabotto, in Studi in onore di F. Rittatore Vonwiller, voi. II, Corno, 1982, p. 777-792. 9 L. Malnati-G. Bermond Montanari, L'Emilia occidentale, in La formazione della città (Mostra). . . cit., p. 139-164, con bibliografia precedente sui singoli siti. 10 Per Verucchio rimando a G. V. Gentili, Testimonianze dell'abitato villanoviano ed «etruscoide» di Verucchio, in La formazione della città preromana (Convegno). . . cit., p. 79-103; e G. V. Gentili, Verucchio, in La formazione della città (Mostra). . . cit., p. 207261, entrambi con tutta la bibliografia precedente.

Fig. 1 - Carta dell'Etruria padana tra IX e VI secolo a.C. con indicazione approssimativa del territorio controllato da Felsina.

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mare, più culturalmente arroccato nelle sue fastose manifestazioni di età orientalizzante e soprattutto permeato di forti coloriture meridional i dovute essenzialmente al ruolo svolto dal Tevere come diretta e facile via di comunicazione verso l'Etruria di Veio e di Tarquinia11. Anche gli Etruschi di Verucchio ebbero sicuramente un loro territorio. Esso ci appare tuttavia assai meno definito di quello bolognese, oltre che per un probabile difetto di documentazione, per la diversa natura del cent ro, meno interessato allo sfruttamento agricolo della pianura e più attento al controllo della via verso l'Etruria sulla quale si trovava, oltre che più proiettato verso il mare. Tornando al tema di Bologna e del suo territorio, il recente rinven imento a Rubiera nel Reggiano di due cippi cilindrici12 riccamente decorati a bassorilievo con motivi del repertorio orientalizzante e due lunghe iscrizioni etrusche una delle quali menziona uno ζίΐαθ non è pri vo di implicazioni anche per il problema dei tempi, dei modi e delle conseguenze di questa antica espansione etrusca nella pianura padana. Il titolo di ζϊΐαθ, il più antico in assoluto di tutta l'area etruschizzata, compresa quella tirrenica, designava probabilmente un'alta carica mili tare13 per la quale viene spontaneo pensare in questa età (i due cippi sono stati datati rispettivamente alla fine del VII secolo e agli inizi del VI) a episodi come la battaglia del Ticino con i Celti di Belloveso, emblematica a mio avviso di una situazione di palese conflittualità tra i gruppi che stavano a ridosso del Po per il controllo e il mantenimento dei territori acquisiti. Più tardi, anche la spedizione di Etruschi padani, Umbri e Dauni, contro Cuma e la Campania, forse in conseguenza di una forte pressione celtica, si presenta con i caratteri di una iniziativa militare, bene organizzata14. L'importanza di questi due episodi, ma direi soprattutto del primo, inducono a pensare che dietro lo zilad di 11 Si veda in particolare G. Bartoloni, Relazioni interregionali nell'VIII secolo a.C. : Bologna- Etruria Miner aria-Valle Tiberina, in Studi e documenti di archeologia, II, 1986, p. 45-56. Si veda anche G. Colonna, // Tevere e gli Etruschi, in // Tevere e le altre vie d'ac qua del Lazio antico, Roma, 1986, p. 90-97. 12 G. Bermond Montanari, Rubiera, in La formazione della città (Mostra). . . cit., p. 141-147. 13 In questo senso G. Colonna, // lessico istituzionale etrusco e la formazione della cit tà (specialmente in Emilia Romagna), in La formazione della città preromana (Conveg no).. . cit., p. 35. 14 Ancora Colonna, art. cit. a nota precedente, p. 35 con bibliografia; M. Torelli, / Galli e gli Etruschi, in Celti ed Etruschi nell'Italia centro-settentrionale dal V secolo a.C. alla romanizzazione (Atti del Colloquio, Bologna, 1985), Bologna, 1987, p. 5.

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Rubiera, impegnato in questa lontana terra di confine a difendere l'Etruria padana, anche militarmente, se necessario, dagli attacchi che potevano venirle da nord, ci fosse con ogni probabilità, direttamente ο indirettamente, la lunga mano di Felsina, grande centro propulsore di questa agguerrita presenza etrusca che proprio in quegli anni si era spinta ormai fino quasi al Po. Riesce difficile infatti, per episodi di que sta portata, pensare ad iniziative condotte autonomamente da piccole comunità locali. Il prevalente assetto in chiave di produzione agricola non deve far cidimenticare che questa più antica Etruria padana aveva una organiz zazione itineraria altrettanto stabile e feconda, a garanzia di contatti e di relazioni molto strette con l'area tirrenica. Episodi come l'acquisizio ne della scrittura e le prime esperienze di scultura monumentale in pie tra15; importazioni come gli skyphoi dipinti a chevrons delle tombe Melenzani 22 e Benacci 888 16, Y aryballos panciuto di tipo protocorinzio della tomba Certosa 16917, Yalabastron corinzio transizionale della tom baAureli 1118 si spiegano con una lunga e costante frequenza di rap porti tra le due aree, naturalmente attraverso i valichi dell'Appennino. Gli esiti di questa frequentazione del resto arrivano anche più a nord come dimostrano ancora una volta la diffusione assai precoce della scrittura, l'arrivo di merci preziose come il bacile di Castelletto Ticino, il frammento di anforone squamato ceretano di Quinzano d'Oglio e Yaryballos protocorinzio di Este19. Almeno da una certa età in poi la maggior parte di tali rapporti doveva avvenire attraverso la valle del Reno e questo fatto non può essere dimenticato quando si valuta sotto il profilo cronologico la docu mentazione di un'area come quella di Marzabotto che si trova appunto in questa valle. La cronologia alta di alcuni materiali20 non è sufficien15 Si veda in proposito G. Colonna-F. W. v. Hase, Alle origini della statuaria etrusca : la tomba delle statue presso Ceri, in SE, LII, 1984 (ed. 1986), p. 53-54. Per la scrittura rimando ai lavori citati a nota 3. 16 Morigi Govi-Tovoli, art. cit. a nota 2. 17 M. Martelli, Un aryballos cumano-pithecusano da Bologna, in StudUrb, LV, 19811982, p. 73-78. 18 Da ultimo C. Morigi Govi, in Civiltà degli Etruschi (Mostra), Firenze, 1985, p. 106107, n. 3. 17. 19 Gli Etruschi a nord del Po (Mostra), voi. I, Mantova, 1986, rispettivamente p. 81-84; 60-61 e 84-85 ; 92-94. 20 Si tratta di due uova di struzzo (perdute) e di alcuni « vasi corinzi » : un aryballos globulare, un balsamario ad anello di cui resta un piccolissimo frammento ed uno sky-

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te a mio avviso per rialzare la cronologia del primo insediamento «co loniale» (uso questo termine tra virgolette, anche perché su di esso dovremo tornare tra poco). Eventuali materiali della prima metà del VI ο anche della fine del VII secolo, tra i quali si dimentica troppo spesso che ci sono anche numerose fibule di bronzo a sanguisuga, a navicella e a drago21 di produzione locale ο forse di derivazione bolognese, pos sono costituire semplicemente le tracce di una più antica frequentazio ne del pianoro che non ha rapporti diretti con la prima «colonia», cioè con l'insediamento della seconda metà del VI secolo, e va valutata alla stessa stregua dei piccoli nuclei villanoviani di Sperticano, di Canovella

phos con fregio di animali, variamente datato nell'ambito della prima metà del VI secolo. Sono tutti visibili in una fotografia del vecchio Museo, ma non di tutti è sicura la prove nienza. Per lo skyphos in particolare già il Brizio escludeva perentoriamente che fosse stato trovato a Marzabotto, mancando qualsiasi notizia sul ritrovamento ed essendo allora perfettamente conservato (attualmente è frammentario e lacunoso in conseguenza della distruzione del museo avvenuta nel 1943) per cui si poteva pensare ad un acquisto da parte del conte Aria. Anche deìYaryballos e di una delle due uova di struzzo ignoriamo le circostanze del ritrovamento. Sappiamo invece che l'altro uovo di struzzo fu trovato sporadico nel sepolcreto orientale; e il balsamario ad anello faceva parte del corredo di una tomba a fossa dello stesso sepolcreto (E. Brizio, in MonAL, I, 1889, cc. 274-275 e 420; Id., in Atti e memorie della Deputazione di storia patria per le province di Romagna s. Ili, III, 1885, p. 216, tav. V, 6,6a e 6b. Si veda anche Sassatelli, Bologna e Marzabotto. . . cit., p. 110 con bibliografia. Per l'uovo di struzzo Torelli, in SE XXXIII, 1965, p. 334 n. 1 e pp. 340-341, con datazione alla prima metà del VI secolo. Per lo skyphos, L. Malnati, in La formazione della città (Mostra). . . cit., p. 129, con bibliografia. Per altri dati su queste più antiche ceramiche di Marzabotto, A. Grenier, Bologne villanovienne et étrusque, Parig i,1912, p. 98 nota 3 e p. 172; O. Montelius, Civilisation primitive en Italie, Stoccolma, 1895, tav. 109 n. 17 e H. Payne, Necrocorinthia, Oxford, 1931, p. 189. Il balsamario ad anello rientra perfettamente nel gruppo dei «balsamari a ciambella» individuato da P. Mingazzini, Vasi della Collezione Castellani, I, Roma, 1930, p. 149-150, con attribuzione di alcuni esemplari a produzione rodia, sia pure dubitativamente. A questi rinvenimenti ottocenteschi si è aggiunto di recente un coperchietto di pisside in avorio, riferito ad età tardo-orientalizzante, trovato in un pozzo dell'area urbana per la quale si veda L. Malnat i, in La formazione della città (Mostra). . . cit., p. 129, con bibliografia precedente. 21 Rinvenute in vari settori dell'area urbana, sempre comunque in giacitura secondar ia. Brevi cenni in Aa. Vv., Guida alla città etrusco e al Museo di Marzabotto, Bologna, 1982, p. 32, 44, 61, 65. Per due esemplari a sanguisuga dall'area della fonderia si veda L. Malnati, in La formazione della città (Mostra). . . cit., p. 135. Solo da uno studio che ne precisi cronologia e provenienza potranno venire dati utili per chiarire questa più antica frequentazione del pianoro e i suoi eventuali rapporti con Bologna.

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o di Ramonte22, dislocati a poca distanza l'uno dall'altro lungo la stes saValle del Reno, in chiara funzione itineraria. Lo stesso discorso vale in fondo anche per Bologna. La presenza di frammenti di una coppa tipo Siana nella Necropoli dei Giardini Marg herita23 non significa che la seconda «colonizzazione» della città e dell'area padana debba risalire così indietro nel tempo, ma significa soltanto che la Bologna tardo-orientalizzante aveva contatti con Adria dove la precoce presenza dei Greci, forse Ioni alla ricerca di nuovi merc ati, si può datare ormai al 580-560 sulla base del più antico materiale di importazione tra cui guarda caso un frammento di coppa tipo Siana e due frammenti di crateri corinzi con sirene24. Tutto ciò consente a mio avviso di riaffermare che solo a partire dal 540-530 ha inizio quel processo di riorganizzazione dell'area padana che porta a un profondo mutamento del quadro culturale e provoca anche una vistosa trasformazione del popolamento. Rialzare indiscr iminatamente tale data significherebbe tra l'altro perdere di vista il qua dro storico generale in cui tale evento va collocato, cioè le ben note vicende che si verificarono nel Tirreno poco dopo la metà del VI secol o.Del resto la concomitante comparsa di coppe dei Piccoli Maestri sia a Marzabotto che a Bologna25, e di alcuni frammenti ceramici coevi nell'abitato di Spina26 sta ad indicare che solo a partire da questo momento ha inizio la radicale trasformazione dell'area padana attra verso la rifondazione dei vecchi centri come Felsina e attraverso la fon dazione ex novo di città come Spina, Marzabotto e Mantova (Fig. 2). A proposito di Felsina vorrei accennare brevemente ad un'altra questio ne. Non ci sono elementi probanti per sostenere che la prima metà del VI secolo sia stato per il capoluogo padano un periodo di crisi, come si 22 Su questi siti e sul loro rapporto con Bologna rimando ai lavori di G. A. Mansuelli e D. Vitali, citati a nota 8. 23 H. A. G. Bruder, Siana Cups I and Komast Cups, Amsterdam, 1983, p. 265, n. 310. 24 G. Bermond Montanari, Ceramica attica a figure nere del Museo archeologico di Adria, in BA, XLIX, 1964, p. 289-303; Colonna, / Greci di Adria. . . cit., p. 12-13, nota 44; e Bruder, Siana Cups... cit., p. 239, η. 41. Si veda anche, più in generale, G. Bergonzi, Società della tarda età del ferro, loro articolazioni e relazioni : l'area adriatica tra VI e IV secolo a.C, in La Romagna tra VI e IV sec. a.C. (Convegno). . . cit., p. 70-74, con bibliograf ia. 25 Da ultimo Colonna, / Greci di Adria. . . cit., p. 20, nota 80 con bibliografia prece dente. 26 F. Berti, Spina. L'abitato alla luce degli ultimi scavi, in La Romagna tra VI e IV sec. a.C. (Convegno). . . cit., p. 194-196, fig. 12 e 13.

Fig. 2 - Carta dell'Etruria padana tra la fine del VI e gli inizi del IV secolo a.C. con indicazione dei principali centri etruschi.

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trova sovente ripetuto. Il vuoto apparente che si registra nella docu mentazione archeologica è infatti casuale e dipende dal modo disordi nato con cui furono scavati i due principali sepolcreti appartenenti a questa fase, cioè l'Arsenale Militare e il sepolcreto Arnoaldi27. Del resto proprio attorno al 600 ο poco dopo Felsina si esprimeva con i due monumentali cippi di via Fondazza e con la lunga iscrizione dell'anforetta Melenzani28, due documenti dietro ai quali si intravede una città fiorente sul piano economico e piena di risorse su quello culturale. Se si accetta l'ipotesi di una crisi nella prima metà del VI secolo si finisce poi con l'attribuire le grandi trasformazioni della seconda metà del VI secolo ad un programma che si prefiggeva di rivitalizzare un sistema economico ormai consunto e asfittico. Anche se non è improbabile che il vecchio modello produttivo cominciasse a mostrare i segni del tempo, sarei piuttosto cauto nell'infatizzare questa eventuale crisi ed eviterei comunque di pensare ad un vero e proprio dissesto economico per il comparto padano nella prima metà del VI secolo. Ciò significa che la sua riorganizzazione partiva da altri presupposti ed aveva altri intenti. Se le prime avvisaglie di questo nuovo assetto si collocano tra il 540 e il 530 con la presenza di alcune avanguardie nei centri che saran no di lì a poco fondati ex-novo, soltanto a partire dal 520-510 si assiste ad un reale potenziamento di tutta l'area. I caratteri essenziali di que sta riorganizzazione balzano all'occhio se solo si analizza la carta del popolamento nelle due fasi29. Nei periodi villanoviano ed orientalizzant e tutta l'area attorno a Bologna risulta densamente popolata con pic coli nuclei la cui fitta dislocazione fino ad una distanza di 25-30 chilo metri dal capoluogo (ma ce ne sono anche a 40-50 km di distanza) risponde ad esigenze prevalentemente agricole. Nel successivo periodo felsineo, cioè a partire dalla metà del VI secolo questa capillarità del popolamento attorno a Bologna cede il passo ad alcuni significativi

27 C. Mori« Govi, Problemi artistici e cronologici del villanoviano IV a Bologna, in Atti e memorie della Deputazione di storia patria per le Province di Romagna, n.s. XX, 1969, p. 21-22. Per alcuni brevi cenni sul modo caotico di condurre gli scavi in questi due sepolcreti si veda anche Sassatelli, Graffiti alfabetici. . . cit., p. 217 e p. 236. 28 Per i primi G. Bermond Montanari, in La formazione della città (Mostra), cit., p. 83-88. Per la seconda vedi nota 3. 29 In mancanza di lavori più aggiornati, indicazioni utili si possono comunque trarre da R. Scarani, Repertorio di scavi e scoperte dell'Emilia e Romagna, in Preistoria dell'Emil ia e Romagna, II, Bologna, 1963, con particolare riguardo alle carte del popolamento emiliano nelle diverse fasi cronologiche.

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addensamenti : il primo e il più importante lungo la Valle del Reno fino al crinale appenninico; il secondo verso Modena lungo la fascia pede montana e il terzo lungo la Valle dell'Enza con una situazione che sem bra speculare alla stessa Valle del Reno. Queste linee di infittimento stanno ad indicare che il nuovo assetto del territorio padano non risponde più, ο perlomeno non risponde esclusivamente ad esigenze di carattere agricolo (dico questo perché è impensabile che un'attività come l'agricoltura venisse improvvisamente declassata e dimenticata). Esso sembra invece finalizzato ad una riorganizzazione itineraria tesa al rafforzamento ο alla creazione di vie commerciali attrezzate e sicure che garantissero da un lato rapidi contatti con l'area tirrenica e favoris sero dall'altro un consistente smercio di prodotti verso nord. Sono in ultima analisi le direttrici del traffico commerciale a costituire l'ossatu ra di questo nuovo sistema di aggregazione che, non va dimenticato, si realizza attraverso la forma urbana, la sola capace di ristabilire quella superiorità economico-sociale posseduta un tempo dai primi coloni di età villanoviana ed ora verosimilmente in pericolo ο comunque in fase critica per l'incalzare degli eventi e di alcune grandi trasformazioni sul piano storico e sociale. Alla rivitalizzazione delle vie per il commercio si accompagna una profonda riorganizzazione del sistema produttivo interno, come vedre mo tra poco, secondo le linee di un organico progetto economico relat ivamente ai prodotti da destinare allo smercio. La stessa dislocazione di centri come Bologna e Marzabotto lascia intendere che la Valle del Reno costituiva la principale via di comunicazione fra la pianura pada na e l'Etruria tirrenica (oltre che la più antica visti i precedenti villano viani ed orientalizzanti). La Valle dell'Enza, più ad ovest, doveva costi tuire un'altra importante direttrice di traffico e come tale funzionò anch'essa da polo aggregatore per la demografia30. I rapporti molto

30 Sulla questione Colonna, Ricerche sugli Etruschi e sugli Umbri. . . cit. ; e, più di recente, A. Maggiani, Pisa, Spina e un passo controverso di Scilace, in La Romagna tra VI e IV secolo. . ., cit., p. 307-319, entrambi con bibliografia precedente. Si veda anche G. Ciampoltrini-P. Notini, Un insediamento etrusco nell'alta Valle del Serchio, in SE, LUI, 1985 (ed. 1987), p. 72-75, con posizione scettica sulla consistenza del popolamento etrusco nella Valle del Serchio e quindi, di fatto, sull'importanza dell'asse Serchio/Enza. Per una piena valorizzazione di questa via, anche in una prospettiva più antica della seconda metà del VI secolo, si veda Colonna, in La Romagna tra VI e IV secolo a.C. (Convegno). . . cit., p. 353, con richiamo al frammento di bucchero con motivo animalistico di produzione vetuloniese-rosellana, rinvenuto a Scandiano e privo di confronti più a est.

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stretti e privilegiati con quel settore dell'Etruria settentrionale che sta a nord di Pisa (Valle del Serchio) ne fanno una realtà importante all'i nterno di questo nuovo sistema. Almeno per la «fase Certosa» non credo tuttavia all'ipotesi che essa potesse costituire (o fosse addirittura rior ganizzata con questo intento) una alternativa alla Valle del Reno, in concorrenza con Bologna, considerando la stessa fondazione di Marzabotto una iniziativa antibolognese per la possibilità che essa offriva di raggiungere la zona occidentale direttamente da questo nuovo centro appenninico attraverso vie trasversali come la Valle della Venola senza essere costretti a passare dalla «vecchia capitale»31. È una ipotesi a mio avviso poco credibile proprio perché mi pare strano che Bologna abbia consentito ο comunque abbia accettato di buon grado la realizza zione di una via alternativa e concorrenziale a quella che lei stessa ave varifondato e che controllava da vicino, senza considerare la difficoltà di questa ipotetica via « trasversale » dal percorso notevolmente accident ato32.Si può pensare se mai che dopo avere avviato questa ampia rio rganizzazione, Bologna abbia provveduto in qualche modo al riordino di un vasto comparto occidentale imperniato sulla Valle dell'Enza, in aggiunta, non certo in concorrenza alla via del Reno, e sempre comun que sotto il suo parziale controllo. Restano ora da spiegare dinamica e caratteristiche di questa rio rganizzazione padana per la quale non si è esitato a parlare di una vera colonizzazione, da parte dell'Etruria interna e di Chiusi in particolare, secondo una consolidata ipotesi di G. A. Mansuelli33; con una parteci pazione del distretto volterrano ο da parte dello stesso santuario fede rale, stando alla tradizione, come ha di recente sottolineato M. Torell i34.Un piccolo contributo alla soluzione di questo problema può veni re dalla documentazione epigrafica.

31 G. A. Mansuelli, Marzabotto. Dix années de fouilles et de recherches, in MEFRA, 84, 1972, p. 136-138. Si veda anche L. Malnati, Marzabotto: la fase arcaica, in La formazione della città (Mostra). . . cit., p. 128. Per un breve cenno alla questione, Sassatelli, Bologna e Marzabotto. . . cit., p. 125, con altra bibliografia. 32 Per passare dalla Valle del Reno a quella parallela del Samoggia seguendo la Val ledella Venola, occorre risalire da Marzabotto, che si trova a poco più di 150 metri s.l.m., fino quasi a 800 metri di altezza per poi ridiscendere alla stessa quota sul versante oppos to. 33 Mi limito a ricordare Mansuelli, Marzabotto. Dix années de fouilles. . cit., p. 138. 34 M. Torelli, / Duodecim Populi Etruriae, in Annali della Fondazione per il Museo «Claudio Faina» II, 1985, p. 51-52; Id., / Galli e gli Etruschi, cit. a nota 14, p. 5.

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Escludendo la Romagna che costituisce un problema a parte sotto questo aspetto, le iscrizioni dell'area padana sono circa centotrenta35 di cui 20 da Bologna, 12 da Marzabotto, poco più di un centinaio da Spi na, 63 da Adria, 20 da Mantova, 7 dall'Emilia occidentale, 5 da Monterenzio e 1 da Monteguragazza. Tale nucleo, abbastanza consistente e sicuramente destinato ad aumentare, non deve tuttavia essere conside rato in modo unitario. Di queste iscrizioni infatti solo 72 si riferiscono al V secolo ο al più tardi ai primi decenni del IV e sono così distribuite : 20 da Bologna, 12 da Marzabotto, 3 da Adria (su un totale di 63), 18 da Spina (sul totale di un centinaio circa), 11 da Mantova (su un totale di 20), le 7 dell'Emilia occidentale e l'unica dal santuario di Montegurag azza. Questa distinzione cronologica mi pare importante. Il primo dato che se ne ricava è una relativa omogeneità sul piano quantitativo della documentazione epigrafica, venendo meno l'apparente divario tra le iscrizioni di Spina e quelle degli altri centri padani. Non solo tale diva rionon esiste per tutto il V secolo, ma sul piano della pura e semplice quantità, senza tenere conto cioè di altri elementi come il formulario, la destinazione e la complessità delle iscrizioni, ne esce confermato il pr imato di Felsina, vera capitale dell'Etruria padana. Solo dopo la metà del IV secolo Spina raggiunge livelli di scrittura assolutamente impen-

35 Tale cifra è puramente indicativa dato che una documentazione epigrafica così frammentaria come quella padana non è facile da valutare anche sul piano meramente quantitativo. Per ciascun sito mi limito ad indicare quei testi dai quali si può risalire a questo conteggio. Bologna : per le iscrizioni sulle stele, Sassatelli, art. cit. a nota 4, p. 236-237 (elenco completo) ; per le altre iscrizioni, CII, I Suppl., 101 ; C/7, // Suppl., 1 ; CII, IH Suppl, 17; e infine REE, 1976, nn. 1-3 (Villa Cassarini). Marzabotto : G. Colonna, in Emilia preromana, 8, 1980, p. 114 (elenco completo, cui forse si può aggiungere REE, 1968, p. 229 n. 3, considerandola un'iscrizione nonostante l'esiguità della parte conservat a). Spina : G. Uggeri, Primo contributo all'onomastica spinetica, in Studi storico-linguistici in onore di F. Ribezzo, Mesagne, 1978, p. 331-399; elenco da integrare con REE, 1979, n. 216; REE, 1980, n. 2-52 ed REE, 1981, n. 2-11. Per Adria occorre rifarsi a G. B. PellegriniG. Fogolari, Iscrizioni etrusche e venetiche di Adria, in SE, XXVI, 1958, p. 103-154; G. B. Pellegrini, Nuove iscrizioni etrusche e venetiche di Adria, in Scritti in onore di L. Banti, Roma, 1965, p. 261-273; e inoltre REE, 1974, n. 229; REE, 1980, n. 1. Mantova : REE, 1983 n. 1-16; da integrare con l'elenco di CII, Appendice, p. 3 n. 8 a-k; si veda inoltre M. Pandolfini, Le iscrizioni etrusche del Mantovano, in Gli Etruschi a nord del Po (Mos tra), voi. I, Mantova, 1986, p. 116-123. Emilia Occidentale : Colonna, Studi sugli Etruschi e sugli Umbri. . . cit., p. 4. Monterenzio : D. Vitali, Monte Bibele tra Etruschi e Celti : dati archeologici e interpretaziune storica, in Celti ed Etruschi (Colloquio). . . cit., p. 371. Monte guragazza : REE, 1974, n. 232.

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sabili nel secolo precedente, ma si tratta di un fatto nuovo che si manif esta in un quadro storico profondamente mutato sul quale dovremo tornare. Per quanto riguarda l'onomastica nei centri etruschi della pianura padana, è stato osservato36 che mentre a Felsina si ha un uso quasi generalizzato del gentilizio, a Spina prevalgono nettamente i nomi indi viduali ad indicare una componente etrusca priva di antiche origini gentilizie e quindi recentemente integrata all'interno del corpo civico rispetto al quale si configura come ceto imprenditoriale ο forse anche subalterno. A tale proposito credo tuttavia si debbano considerare bene sia la diversa cronologia delle iscrizioni37 sia la loro diversa destinazio ne nei due centri posti a confronto : le formule binomie di Bologna, incise su segnacoli tombali, hanno un evidente carattere monumentale e «pubblico», mentre quelle di Spina, graffite su ceramiche deposte nelle tombe hanno di fatto un ruolo più modesto e per così dire «privat o», e del resto anche a Bologna le iscrizioni su instrumentum sono costituite da nomi singoli. Tenendo conto delle precisazioni cronologiche di cui si è detto vorrei osservare infatti che a Bologna le 14 iscrizio ni su stele sepolcrali hanno tutte prenome e gentilizio; ma le tre graffite su ceramiche deposte in tombe38 sono costituite da nomi singoli, due dei quali sono sicuramente dei prenomi. A Marzabotto su 10 iscrizioni onomastiche 3 sono binomie, 5 sono costituite da un nome unico che però è un gentilizio e soltanto in 2 il nome unico è un prenome. Anche in quest'ultimo caso le iscrizioni per così dire «pubbliche» come la dedica nel santuario delle acque ο i nomi dei proprietari apposti a cru dosu dischi fittili con pomoli di presa, sicuramente coperchi di dolio ο di pozzo39, presentano una formula binomia con prenome e gentilizio 36 M. Cristofani, Varietà linguistica e contesti sociali di pertinenza nell'antroponimia etrusca, in ΑΙΩΝ (Annali del Seminario di studi del mondo classico. Sezione linguistica), 3, 1981, p. 61-64 e, più di recente, M. Cristofani, Processi di trasformazione socio-economica nell'Etruria Padana fra VI e V secolo a.C, in La formazione della città preromana (Conveg no).. . cit., p. 52-53. 37 II nucleo più consistente delle iscrizioni spinetiche si colloca tra il 325 e il 250 (Cristofani, Varietà linguistica e contesti sociali. . . cit., p. 61), mentre le iscrizioni di Bolo gna sono tutte di V secolo, prescindendo naturalmente da quelle pre-Certosa. 38 Si tratta delle iscrizioni CII, I Suppl. n. 101 ; CII, II Suppl. n. 1 (con lettura veltur successivamente emendata in velQur; CII, III Suppl. n. 17. 39 Sulla funzione di questi dischi, G. Colonna, REE, 1974, p. 204-205 e, più di recente, G. Colonna, L'aspetto epigrafico, in Lapis Satricanus (Scripta Minora V), Roma, 1979, p. 69. Per i dischi di Marzabotto credo vada esclusa l'ipotesi di strumenti da vasaio nel senso

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oppure un unico elemento onomastico che però è sicuramente un gent ilizio. Tutto ciò mi pare doppiamente significativo dato che anche in questo caso ci troviamo di fronte a un centro di frontiera, una sorta di «mercato interno» ο di «città carovaniera» con un forte ceto imprendit oriale e con tutte le caratteristiche della colonia, paragonabile per cert iversi aWemporion di Spina. Mentre l'unica iscrizione di Monteguragazza, una solenne dedica santuariale, contiene 2 formule bimembri e le tre di Adria databili al V secolo sono costituite da prenome e gentilizio, quelle sicuramente ono mastiche dell'Emilia occidentale (tre) sono monomie, ma per lo meno in una di esse (venarnes) il nome unico è un gentilizio. Tra quelle di Spina, che per il V secolo non sono più di 18, si registrano soltanto due formule binomie, ma tra i nomi singoli alcuni hanno sicuramente la funzione di gentilizio. È indubbio che la documentazione spinete si diversifica sotto questo aspetto da quella degli altri centri padani, ma ciò potrebbe essere dovuto, come già si è detto, alla loro diversa desti nazione.. E inoltre quella prevalenza di nomi individuali che sembrereb be autorizzare l'ipotesi di un ceto privo di origini gentilizie ο comunque di recente integrazione all'interno del corpo civico si manifesta in tutta la sua evidenza in età molto tarda, comunque successiva alla metà del IV secolo, quando l'Etruria Padana si è ormai dissolta. Per una valutazione di questo fenomeno che ha un esatto parallelo ad Adria (3 iscri zioni di V secolo contrapposte ad almeno 60 iscrizioni tarde) bisogna tener conto quindi della nuova situazione storica che si era creata dopo la metà del IV secolo, situazione sulla quale torneremo più avanti. Quanto alle indicazioni che tale documentazione epigrafica offre in rapporto al problema di una eventuale colonizzazione dall'esterno, mi limito a qualche breve commento. A Spina, per quanto la situazione sia poco chiara trattandosi prevalentemente di prenomi, accanto a nomi

indicato da C. Curri-S. Sorbelli, in SE, XLI, 1973, p. 254-255 (supporti distanziatori per la cottura di ceramiche sovrapposte in pile) se non altro per l'assenza di qualsiasi traccia di calore dovuta ad una permanenza prolungata e ripetuta in camera di cottura. La stes sapresenza delle iscrizioni urta a mio avviso con l'ipotesi di semplici sostegni da utilizza re nella cottura delle ceramiche. Non resta che pensare a coperchi di grandi doli ο di pozzi per cui l'iscrizione, più che indicare il vasaio che li ha fabbricati dovrebbe indicare il proprietario di ciò che chiudevano ο coprivano. La loro relativa frequenza nell'area delle fornaci fa pensare a manufatti già apprestati, in attesa di essere consegnati ai rispettivi committenti. Del resto sempre a Marzabotto è altrettanto frequente il rinven imento di questi dischi all'interno dei pozzi delle case.

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bene attestati in Etruria, troviamo nomi di buona tradizione locale come le forme in -u e in -iu40. Non va dimenticato poi che tra i pochi gentilizi riferibili al V secolo, quello di una lekythos conservata ad Oslo, ma forse proveniente da Spina41 è in -alu, formante che si riallaccia al suffisso patronimico -alo di ambito leponzio-ligure e che è tipico dei gentilizi di area padana, pur non mancando qualche rara attestazione in area tirrenica42. A Bologna, accanto a famiglie con profonde radici in area tirrenica come i kaikna, i satina e i kadle, ci sono famiglie di antica e sicura origine padana {titlalu, —Jusvalu, pluksalu, —Jnalu43. A Marzabotto prevalgono nettamente le forme tipicamente padane in -alu (αχαΐη, kraikalu, niritalu, sualu), cui seguono quelle in -u ο in -iu44, anch'esse frequenti a nord dell'Appennino, mentre mancano completa mente i gentilizi in -na, oltre ad essere piuttosto rari i nomi individuali attestati in area tirrenica. Tutto questo, come è già stato osservato45, porta quanto meno ad attenuare l'ipotesi di un movimento coloniale organizzato, con afflusso di gente nuova dall'esterno. Certo non si può escludere che ci siano stat imovimenti migratori verso l'area padana, originati dalla pressione demografica e dall'esigenza di trovare nuove terre. Ma tale fenomeno, stando alla documentazione onomastica, non dovette raggiungere pro porzioni vistose e non fu sicuramente determinante per le città di nuo vafondazione in area transappenninica. Qui infatti una consistente fet tadella popolazione - e questo è molto chiaro soprattutto a Marzabotto - era costituita da gruppi locali. Non penserei tuttavia, sempre per restare a Marzabotto, ad una città nata per iniziativa della comunità villanoviana della Valle del Reno, attirata sul pianoro di Misano dalle nuove possibilità di mercato e delle conseguenti attività produttive. Penserei invece che tale comunità villanoviana, troppo esigua per dare luogo, da sola, ad una realtà così importante ed estesa come la città di

40 Rimando per una verifica all'elenco di Uggeri, Primo contributo all'onomastica spinetica. . . cit. 41 L'ipotesi è di G. Colonna, REE, 1978, n. 139. 42 Cristofani, Varietà linguistica e contesti sociali. . . cit., p. 62. 43 Sassatelli, art. cit. a nota 4, p. 242-244. 44 Colonna e Gentili, REE, 1974, p. 203-210; Colonna, in Emilia Preromana, 8, 1980, p. 114, con molti refusi tipografici emendati nell'estratto pubblicato a parte. 45 Colonna, // lessico istituzionale etrusco. . . cit., p. 36, con l'ipotesi di un'iniziativa da parte della comunità locale della Valle del Reno e delle valli limitrofe per la fondazione della «colonia».

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Marzabotto, possa avere rappresentato soltanto un punto di riferiment o e di coagulo per una iniziativa che vedrei concepita altrove. E per via dei nomi padani in così netta maggioranza, oltre che a gruppi della Valle del Reno si potrebbe pensare anche ad individui venuti da Bolo gna, concretamente impegnati in quella complessa riorganizzazione di tutta l'area padana all'interno della quale questa città ebbe un ruolo di primissimo piano. Pur non dovendosi escludere a priori un movimento di persone dall'area tirrenica, credo si possa dire che questo processo di rifondazione interessò principalmente gli Etruschi padani e se ci fu dall'esterno una spinta sul piano organizzativo ed economico, essa si avvalse in prevalenza di risorse umane locali.

Le città dell'Etruria padana e il loro assetto interno sul piano urbanistico, politico-istituzionale e produttivo Per questo secondo punto vorrei partire da Marzabotto sofferman domi su un importante aspetto produttivo della città cioè quello della metallurgia, specializzata sia nella lavorazione del ferro che nella fusio ne del bronzo. Già nella preliminare pubblicazione degli scavi da lui condotti in un isolato urbano G. A. Mansuelli46 aveva posto l'attenzione sulla grande quantità di scorie, presumibilmente di lavorazione, nei vani affacciati sulla plateia A, vani che proprio per questo furono inter pretati come officine per la lavorazione del ferro. L'ipotesi ha poi tro vato conferma nel rinvenimento di un paio di tenaglie da fabbro ferrai o, sicuramente utilizzate per la fucinatura, cioè per il riscaldamento e la successiva martellatura di piccole barre di metallo. Ma esisteva nella città anche una grande officina per la fusione del bronzo, i cui elementi sono abbastanza noti su un piano generale, ma per la quale manca ancora una adeguata pubblicazione47. Da quanto si può osservare in una fotografia realizzata al momento dello scavo (Tav. I, 1), l'atelier era dotato di un forno circolare diviso in due camere da un piano orizzont ale a graticola, probabilmente del tipo ben documentato nella zona 46 G. A. Mansuelli, La casa etrusco di Marzabotto. Constatazioni nei nuovi scavi, in MDAI(R), LXX, 1963, p. 44-62. 47 G. V. Gentili, Esplorazione di una fonderia di bronzo. Nota preliminare, in SE, XXXVI, 1968, p. 116-117. Non solo manca una esauriente relazione di scavo, ma è diffici le rendersi conto sia dell'organizzazione di questo atelier, sia delle caratteristiche di alcu nestrutture importanti come ad esempio il forno a graticola.

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industriale di Populonia e in Val Fucinala48. Più che di un vero forno fusorio dovrebbe trattarsi di un forno per la riduzione del rame dal minerale che lo conteneva, ο anche, con minore probabilità, di un for no per la scorificazione del ferro49. Che l'attività prevalente di questa officina fosse la lavorazione del bronzo è provato dalle matrici di fusio ne in argilla annerite nella parte interna dal calore del metallo che vi veniva colato (Tav. I, 2, Fig. 3, Tav. II, 1,2 Fig. 4). Alcune di queste si riferiscono a fibule ο a piccoli utensili che per la frammentarietà delle matrici non è facile identificare. Per una di esse (Tav. I, 2, Fig. 3) con doppia voluta e palmetta, pur non avendo trovato confronti precisi, penserei ad una placchetta d'attacco, munita superiormente di occhielli per il manico e riferibile quindi ad un recipiente di lamina bronzea ad ansa mobile oppure, in seconda istanza per via della dimensione un pò troppo ampia, alla placca inferiore d'attacco di un'ansa di brocca. Altri frammenti si riferiscono agli arti (forse un braccio) e alla testa (Tav. II, 1) di una statua maschile con capigliatura a piccoli boccoli, dai tratti particolarmente colti e raffinati per la quale è stata congetturata l'al-

48 Su questi forni la bibliografia recente si è molto incrementata. Mi limito qui a ricordare G. Sperl, Untersuchungen zur Metallurgie der Etrusker, in L'Etruria mineraria (Atti XII Convegno di studi etruschi e italici, Firenze-Populonia-Piombino 1979), Firenze, 1981, p. 29-50; M. Martelli, Scavo di edifici nella zona «industriale» di Populonia, ib idem, p. 161-165, entrambi con bibliografia precedente sul problema. Si veda anche P. T. Craddock, The Metallurgy and Composition of Etruscan Bronze, in SE, LU, 1984 (ed. 1986), p. 214-218 e ancora G. Sperl, in L'Etruria mineraria (Mostra), Milano, 1985, p. 3940. Sulla loro funzione ci sono ancora divergenze fra gli studiosi. L'ipotesi recentemente più accreditata è che si tratti di forni per il cosiddetto arrostimento del minerale, opera zione per la quale non occorrono temperature molto elevate. La successiva riduzione del rame dal minerale arrostito che lo conteneva richiedeva invece forni più perfezionati e più piccoli, in grado cioè di sviluppare temperature molto alte (oltre 1060°) per cui si tende ora ad escludere che i forni a graticola servissero per questa operazione. Non sono inoltre mancate proposte di riferirili alla cottura delle ceramiche (Craddock), ipotesi che almeno per l'esemplare di Marzabotto mi sentirei di escludere se non altro per la notevol e diversità con i veri forni per ceramiche e laterizi qui assai bene documentati (G. Sassatelli, in Santuari d'Etruria (Mostra), Milano, 1985, p. 46-47). Così come non mi sentirei di escludere a priori che il forno a graticola di Marzabotto per le dimensioni ridotte e per la compattezza delle pareti consentisse il raggiungimento di temperature elevate e potesse essere utilizzato anche per la riduzione del rame. 49 Sul fatto che le tecnologie della «produzione» del rame e del ferro potessero esse rein relazione, anche per la presenza negli stessi minerali sia del ferro che del rame (oltre al ritrovamento nelle stesse aree di lavorazione di scorie di entrambi i metalli), si veda E. Formigli, in Gli Etruschi in Maremma, Milano, 1981, p. 184.

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tezza di quasi un metro50. Del resto, secondo una notizia settecentesca, alcuni bronzetti rinvenuti a Marzabotto e poi dispersi erano alti almeno 60-70 cm51. Le notevoli dimensioni e il buon livello dell'esecuzione sul piano formale che i frammenti di matrice lasciano intuire presuppon gono una elevata tecnica fusoria e anche capacità stilistiche di primissimo piano. Tutto questo induce a riesaminare il problema della bronzistica

Fig. 3 - Marzabotto, Museo P. Aria : disegno del frammento di matrice di fusione in argilla di cui alla tav. I, 2.

50 Sulle matrici, G. Sassatelli, in Civiltà degli Etruschi (Mostra), Milano, 1985, p. 146147 n. 6.14, con bibliografia precedente. 51 S. Calindri, Dizionario corografico, georgico, orittologico, storico ec. ec. della Italia, Bologna, 1782, LV, p. 217-218 «e furono da un distruttore portati in Bologna a vendere, ridotti prima in pezzi, due idoli di bronzo quivi a Marzabotto trovati di più piedi di altez za,venduti per pochi paoli, per timore di non incorrere in pena, serviti essendo per un qualche vaso ο campana. . . ». Un piede era di circa 38 cm.

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figurata dell'Etruria padana e a prendere seriamente in considerazione l'ipotesi di una produzione locale non solo per quei bronzetti dalle for me un pò atticciate che solitamente vengono attribuiti ad officine padan e,ma anche per alcuni prodotti di maggior pregio e di più raffinata esecuzione. Questa elevata capacità fusoria finisce col risultare ancora più rilevante se paragonata alla povertà e alla modestia delle manifes tazioni figurative di Marzabotto52. Sembra quasi che le notevoli capac itàformali dei suoi artigiani e l'acribia dei suoi fonditori siano sostan zialmente estranee alla cultura artistica della città, la quale mantiene sotto questo aspetto un carattere austero e quasi rustico, e si concentri no invece nella fabbricazione di prodotti di grandissima qualità da destinare verosimilmente all'esportazione53. Tra le matrici in argilla figura inoltre un altro frammento di note vole importanza (Tav. II, 2 Fig. 4) che reca in negativo l'impronta di un segno a tridente nel quale ho proposto di riconoscere54, sia pure con una piccola riserva che l'esame attento e prolungato del pezzo mi ha indotto ora a superare, la porzione superiore del motivo del ramo secco usato per marcare a rilievo pani di rame, verso i quali si è registrato in questi ultimi tempi un rinnovato interesse55. Messi in relazione con la

52 Escludendo la bronzistica, tali manifestazioni si riducono infatti ad alcune testine fittili (C. Saletti, in La città etrusca e italica preromana (Atti del Convegno, Bologna, 1966), Bologna, 1970, p. 279-283); ad una piccola testa di impasto (G. A. Mansuelli, in Studi in onore di L. Banti, Roma, 1965, p. 247); ad una stele in arenaria decorata a bassorilievo (G. Sassatelli, in Santuari d'Etruria (Mostra), Milano, 1985, p. 44 n. 1.31); ad un cippo di marmo con decorazione incisa (G. Sassatelli, in SE, XLV, 1977, p. 126-128 n. 18); ad una figura maschile a rilievo di un acroterio centrale (G. Gualandi, in Studi sulla città antica. L'Emilia Romagna, Roma, 1983, p. 50-53). 53 La raffinata tecnica metallurgica e l'alta specializzazione artigianale sono docu mentate anche da preziosi strumenti di lavoro come la piccola lastra di pietra serpentinosa con fori passanti, disposti su due file e regolarmente decrescenti, contrassegnati da lettere dell'alfabeto. Interpretato come calibro ο piuttosto come filiera, reca incisa un'iscrizione di possesso con una solenne forma bimembre che ne sottolinea la preziosità (G. Sassatelli, in Civiltà degli Etruschi (Mostra), Milano, 1985, p. 146-147 n. 6.13). 54 G. Sassatelli, in Civiltà degli Etruschi (Mostra), Milano, 1985, p. 146-147, n. 6.14. 55 C. Ampolo, in PP, 1974, p. 385-387; M. Torelli, in DArch, Vili, 1974-1975, p. 23; G. Colonna, in Contributi introduttivi allo studio della monetazione etrusca (Atti del Conve gno,Napoli 1975), Napoli, 1976, p. 22-23. Per la situazione padana F. Panvini Rosati, // ripostiglio di Castelfranco Emilia. Nuovi elementi, in Emilia Preromana, VI, 1970, p. 15-26; e più di recente, E. Ercolani Cocchi, in La Formazione della città (Mostra). . . cit., vol. I, p. 143-153, con aggiornamento delle scoperte recenti come quelle di Mantova e altra bibl. Sul problema in generale, con prospettive nuove, è tornato N. F. Parise, Forme della cir-

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Fig. 4 - Marzabotto, Museo P. Aria : disegno della matrice di fusione in argilla utilizzata per la preparazio ne di pani di bronzo con il mar chio del «ramo secco» di cui alla tav. II, 2.

notizia di Plinio desunta da Timeo secondo la quale Servius rex primus aes signavit, avevano probabilmente un valore premonetale, se non altro come metallo predisposto e garantito, con una sorta di validità internazionale per gli scambi a lunga distanza. La loro frequenza in area tiberino-meridionale è stata messa in relazione con la notizia della loro prima segnatura da parte di Servio Tullio; mentre la concentrazione in area padana è stata spiegata col fatto che qui facevano capo le vie commerciali provenienti dal paese dei Celti e dall'Etruria per cui fu possibile accumulare ricchezza in «metallo segnato». L'aver trovato una matrice che sembra riferirsi alla preparazione di questi lingotti significa tuttavia che l'Etruria padana era in grado di «coniare» in pro prio questo tipo di unità premonetale, con ripercussioni notevoli sia relativamente all'importanza del metallo nell'economia della regione, sia relativamente all'organizzazione degli scambi. Il conio in area padana di lingotti col marchio del ramo secco, secondo una ipotesi che già era stata fatta sia pure dubitativamente56, colazione metallica fra Etruria e Lazio dall'VIII al VI secolo a.C, in Etruria e Lazio antico (Atti dell'Incontro di studio, Roma, 1986), Roma, 1987, p. 89-92. 56 Panvini Rosati, art. cit. a nota precedente, p. 21.

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ma che ora trova una piena conferma, significa infatti disponibilità notevole di materia prima, cioè di minerale di rame e significa anche allineamento dell'area padana con quella tirrenica, entrambe in grado di produrre questa primordiale moneta. Il fatto che a Marzabotto si fondessero lingotti con il ramo secco da destinare al commercio sta ad indicare da un lato che esisteva una buona disponibilità di minerale; dall'altro che tali lingotti non costituivano soltanto delle semplici riser ve di metallo da utilizzare localmente (in questo caso sarebbe stato suf ficiente il ricorso a normali barre di rame, senza impronta, ο addirittu ra al minerale che lo conteneva) e se anche erano delle riserve di metall o, lo erano per la vendita e lo smercio. Mi pare evidente quindi che la lavorazione del metallo, e in particolare la fusione del bronzo, costitui va un settore fondamentale dell'economia padana. Queste stesse attività metallurgiche infatti sono ben documentate sia a Bologna, dove si hanno numerose tracce di officine, che a S. Polo Servirola57 nel reggiano, dove sono ricordate matrici di fusione, un forno a graticola analogo a quello di Marzabotto e anche un piccolo deposito di «pani di rame». Mi pare lecito a questo punto chiedersi da dove veniva la materia prima per questa importante attività di trasfor mazione. Nonostante riaffiori di tanto in tanto l'ipotesi di piccole mi niere locali58, ipotesi che a tutt'oggi non ha trovato alcuna conferma, credo si possa pensare che il metallo venisse dall'Etruria e da Populonia in particolare, città che assume un ruolo di primissimo piano in seguito allo spostamento sulla costa delle attività di raffinamento dei minerali elbani e con il sorgere delle prime « manifatture di stato » pro prio a partire dalla seconda metà del VI secolo59. In questo stesso periodo, tra l'altro, anche per quanto riguarda le importazioni attiche 57 Per Bologna manca uno studio d'insième, ma la tradizione metallurgica ha radici molto lontane se solo si pensa al deposito di S. Francesco sulla cui connessione con un'of ficina metallurgica non ci sono dubbi. Altri impianti sono testimoniati in via Ca' Selvati ca (NSA, 1965, 59 e NSA, 1970, p. 54-57), in via Indipendenza (NSA, 1886, p. 220 e p. 247) e in via S. Gervasio (Mansuelli, in Emilia Preromana, II, 1949-1950, p. 174-175). Per S. Polo-Servirola, M. Degani, Considerazioni sul materiale preistorico e protostorico del Campo Servirola di Sanpolo, in La città etrusco e italica preromana (Atti del Convegno, Bologna 1966), Bologna, 1970, p. 170-171. 58 Mansuelli, Contributo alla conoscenza del popolamento. . . cit. a nota 8, p. 210. 59 Martelli, art. cit. a nota 48 ; M. Cristofani, Geografia del popolamento e storia economico-sociale, in L'Etruria mineraria (Atti del XII Convegno di studi etruschi e italici, Firenze-Populonia-Piombino 1979), Firenze, 1981, p. 432-436; G. Colonna, Presenza greca ed etrusco-meridionale nell'Etruria mineraria, ibidem, p. 445, 448, 451-452.

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si riscontrano alcune significative analogie tra il centro tirrenico e l'area padana : coppe dei Piccoli Maestri nella fase iniziale, ceramica a figure nere di qualità piuttosto scadente e qualche pezzo di pregio nelle prime figure rosse60. Non va dimenticato tra l'altro che i minerali elbani, che si poteva no utilizzare sia per la produzione del ferro che per quella del rame, erano quasi privi di materia inerte per cui poteva risultare relativament e conveniente il loro trasporto anche in zone piuttosto lontane, come provano i frammenti di ematite elbana rinvenuti a Ischia61. Contatti tra l'area padana e Populonia sono stati del resto già evidenziati per il vasellame bronzeo, per le ambre figurate, per certe forme del buccher o62. Ma esistono anche altri aspetti meno legati alla pratica commerc iale e quindi più significativi, come l'utilizzazione funeraria di un tipo di altare, probabilmente per libagioni, con modanature contrapposte ai lati di un elemento centrale, documentato a Populonia63, raffigurato a Marzabotto nella nota stele con donna libante, ma vicino anche ai cippi dell'area sacra di Villa Cassarini a Bologna64. Assai significative inoltre le analogie tra le tombe a sarcofago costruito di Populonia e quelle di Marzabotto (Tav. Ili, 1). Il tipo arriva poi fino a Bologna dove viene interpretato in chiave monumentale nella tomba dei Giardini Margherita che forse non era isolata stando ai bloc chi di travertino rinvenuti nel sepolcreto Certosa da riferire probabil mente a strutture analoghe65. 60 M. Martelli, Populonia : cultura locale e contatti con il mondo greco, in L'Etruria mineraria (Convegno). . . cit., p. 414-416. 61 E. Formigli, in Gli Etruschi in Maremma, Milano, 1981, p. 183-184. Per i framment i di ematite elbana rinvenuti a Ischia G. Buchner, in DArch, III, 1-2, 1969, p. 97-98. La datazione alla seconda metà del VI secolo si deve a M. Cristofani, in Gli Etruschi in Maremma. . . cit., p. 177. 62 Martelli, art. cit. a nota 60, p. 413-419. « M. Martelli, REE, 1978, η. 58. 64 G. GUALANDI, Santuari e stipi votive dell'Etruria padana, in SE, XLII, 1974, p. 44-46 e 50; Santuari d'Etruria (Mostra), Milano, 1985, p. 92 (cippo di Villa Cassarini) e p. 44 n. 1.31 (stele di Marzabotto). 65 Sassatelli, art. cit. a nota 4, p. 231 con cenno all'ipotesi che la tomba potesse esse refuori terra e quindi visibile in antico, contribuendo in tal modo alla monumentalizzazione dell'area sepolcrale. Per le tombe di Marzabotto che presentano caratteristiche molt osimili a quelle di Populonia (assemblaggio delle lastre, incastri, riseghe, coperchi displuviati) e che una consolidata tradizione di studi vuole completamente interrate ad eccezione del segnacolo che le sormontava, credo sia necessario riconsiderare il proble ma. Da un lato infatti non so quanto sia legittimo un impegno costruttivo di tale portata

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Se esisteva veramente questo itinerario dei metalli tra Populonia e l'area padana si potrebbe pensare allora che la fibula tipo Casalfiumanese, presente oltre che in Romagna anche nei pressi di Bologna (Villanova Cà dell'Orbo), documentata in un unico esemplare a Populonia rappresenti una sorta di mercé di ritorno; così come lo sono probabil mente i due esemplari rinvenuti a Orvieto66, della quale sono ben noti i contatti sia con l'area padana centrale che con la Romagna. Sulla costa adriatica, alla foce del Po, Spina, grande emporio del sistema padano, era destinata ad accogliere i prodotti attici che vi approdarono senza flessioni sensibili per più di un secolo e a redistri buirlinei diversi centri dell'Etruria padana, oltre che verso nord e ver sola stessa Etruria tirrenica attraverso i valichi dell'Appennino secon do alcune ipotesi molto recenti67. Che il mare avesse un ruolo import anteper questo centro costiero e per il suo retroterra è fuori discussio ne, come si evince fra l'altro dalla nota stele di Bologna con raffigura zione di una nave68, ma anche dall'utilizzo di un ceppo d'ancora come segnacolo nella tomba 245 di Valle Trebba, segnacolo che indica ed

in strutture che poi venivano occultate; dall'altro, in diverse tombe il segnacolo risulta ancorato direttamente sul coperchio del sarcofago di lastre ο tramite un perno nel caso dei segnacoli a colonnetta ο attraverso la realizzazione di un apposito incavo nel caso di semplici ciottoli di fiume. Non so se questi elementi siano sufficienti per sostenere che le tombe erano visibili in antico. Credo comunque che l'ipotesi meriti attenzione anche per ché le tombe di Populonia, così simili a quelle di Marzabotto, dovevano essere fuori ter ra. 66 Per la Romagna rimando a Romagna tra VI e IV secolo a.C. (Mostra), Bologna, 1982, p. 373-374, tipo 30 Α-M; per Ca' dell'Orbo Villanova, La necropoli villanoviana di Ca' dell'Orbo a Villanova di Castenaso (Mostra), Bologna, 1979, p. 22-23, nota 18 con elen codi vari esemplari documentati in Romagna, cenno ad un esemplare conservato a Marz abotto, ma di incerta provenienza e ad un altro, anch'esso di incerta provenienza, nel Museo archeologico di Modena ; per Populonia, F. Fedeli, Populonia. Storia e territorio, Firenze, 1983, p. 302-303; per Orvieto, P. Guzzo, Le fibule in Etruria dal VI al I secolo, Firenze, 1972, p. 122. 67 Per una valutazione complessiva del flusso di queste importazioni, M. Martelli, / luoghi e i prodotti dello scambio, in Civiltà degli Etruschi (Mostra), Milano, 1985, p. 176 e 180-181. Per l'ipotesi di uno smistamento a sud dell'Appennino, anche F. Giudice, in Cro nache di archeologia e di storia dell'arte (Università di Catania), XVIII, 1979, p. 153-162; Id., in AFIARXAI. Nuove ricerche e studi sulla Magna Grecia e la Sicilia antica in onore di P. E.Arias, Pisa, 1982, p. 279-284. 68 Da ultimo G. Sassatelli, in Civiltà degli Etruschi (Mostra), Milano, 1985, p. 241 n. 8.15; Id., art. cit. a nota 4, p. 246 e 255.

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esalta l'attività marinara esplicata in vita dal defunto69. Proprio la stele con raffigurazione di nave, il cui titolare Vel Kaikna apparteneva ad una delle più illustri famiglie di Felsina, ha fatto ipotizzare che l'empor io adriatico fosse in rapporto di dipendenza da questa città70. Pur non potendosi escludere forme di stretta collaborazione tra questi due cent ri (ne parleremo tra poco) è tuttavia difficile pensare che Spina non godesse di completa autonomia sul piano politico e istituzionale. La provano l'impianto urbano con partizioni regolari e pianificate, come mostrano tra l'altro i ciottoli con decussis e i cippi di confine (mi tular)11, impianto che solo un'autorità statale poteva gestire. E la prova anche il thesaurós che gli Spineti avevano nel Santuario di Delfi e che accogliendo le spoglie della loro attività piratesca non va riferito alla sola componente greca, ma all'intera comunità cittadina72 cui si ric onosceva evidentemente piena autonomia e totale dignità sul piano poli tico. Per questa sua presenza nel Santuario di Delfi, per la grande quantità di ceramica attica che importava, ma forse anche per certi aspetti ellenizzanti della sua cultura, Spina era nota agli antichi come polis hellenis™. E tale coloritura si estese anche agli Etruschi padani che alcune fonti consideravano diversi dagli Etruschi tirrenici, perché discesi direttamente dai Pelasgi74.

69 P. Gianfrotta, L'anfora di Kutikluna (ovvero considerazioni sulla tomba n. 245 di Valle Trebba), in Bollettino musei ferraresi, 12, 1982, p. 59-62 e G. Kapitän, in The Interna tionalJournal of Nautical Archaeology and Underwater Exploration, 1986, p. 133-136. 70 M. Cristofani, Gli Etruschi del mare, Milano, 1983, p. 100-102. 71 Per l'urbanistica in generale G. Uggeri-S. Uggeri Patitucci, Topografia e urbanisti ca di Spina, in SE, XLII, 1974, p. 82-97. Per il cippo con iscrizione mi tular, F. Berti, L'abitato arcaico, in La formazione della città (Mostra). . . cit., p. 180-183, con bibliografia precedente. 72 Oltre a N. Alfieri, Spina. Museo archeologico nazionale di Ferrara, Bologna, 1979, p. XXXI ; M. Cristofani, / Greci in Etruria, in Forme di contatto e processi di trasformazio ne nelle società antiche (Atti Convegno, Cortona 1981), Roma, 1983, p. 253-254 e nota 62; Id., Gli Etruschi del mare. . . cit., p. 101-102. 73 Sul significato di questo termine si veda ora N. Alfieri, Spina «polis hellenìs», in La formazione della città preromana (Convegno). . . cit., p. 283-288 con l'ipotesi che si trat tasse di una indicazione prevalentemente marinaresca, da intendere cioè come città dove i Greci potevano fare approdo a scopo commerciale. Sullo stesso problema, G. Sassatelli, On «nuovo» candelabro etrusco da Spina. Aspetti ellenizzanti nella cultura dell'Etruria Padana, in Celti ed Etruschi (Colloquio). . . cit., p. 81-83. Un riesame di tutta la questione si deve ora a R. Vattuone, in La formazione della città (Mostra). . . cit., vol. I, p. 119-121. 74 In questo senso G. Colonna, Virgilio, Cortona e la leggenda etrusca di Bardano, in AClass, XXXII, 1980, p. 1-14, con bibliografia.

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Mentre la documentazione dei sepolcreti sembrava fissare l'esordio della città negli ultimi decenni del VI secolo, il recente rinvenimento nell'area dell'abitato di alcuni frammenti attici a figure nere consente di far risalire la prima frequentazione del sito al 540 a.C.75 in perfetta sincronia con quanto avviene a Marzabotto e nella «terza Bologna». Un problema ancora aperto e cruciale resta quello di una corretta valutazione delle testimonianze più recenti di Spina soprattutto sul pia no quantitativo. È noto che le tombe di Spina sono oltre 4.000. Ma quante di queste tombe siano databili tra la fine del VI e la metà del IV e quante invece siano posteriori non è possibile saperlo, neppure in modo approssimativo. Da una indagine, necessariamente sommaria stante la situazione degli studi, sul sepolcreto di Valle Trebba76, ho potuto riscontrare che su circa 900 tombe per le quali è possibile pro porre una cronologia precisa (le tombe del sepolcreto sono 1213 ma non tutte sono databili con precisione), circa 500, pari al 55,5%, si data notra la fine del VI e la metà del IV secolo; mentre circa 400, pari al 44,5%, sono posteriori alla metà del IV secolo e si datano ad un periodo compreso tra la metà del IV e la metà del III ο poco oltre, età quest'ul tima alla quale si fa tradizionalmente risalire la fine della città77. Tenendo conto che le tombe «tarde» si riferiscono ad un periodo più breve (metà del IV-metà del III secolo) di quello a cui si riferiscono le tombe «più antiche» (fine del VI-metà del IV secolo) ne risulta in per centuale, per l'ultima fase di Spina, quasi un incremento. Se questa linea di tendenza fosse confermata anche per Valle Pega significhereb be che una parte molto consistente delle tombe di Spina è posteriore alla metà del IV secolo e risale ad un periodo in cui il sistema padano si era ormai dissolto, così come va riferita a questa stessa età la stragran de maggioranza delle sue iscrizioni, cioè più di 80 contro 18. Per quanto riguarda Mantova credo che la recente mostra sugli scavi del Forcello-Bagnolo S. Vito e sulla documentazione del territorio circostante mi esimano da qualsiasi ulteriore considerazione78. Mentre

75 F. Berti, in La formazione della città (Mostra). . . cit., p. 186-190, fig. 127. 76 I dati sono ricavati da due tesi di laurea in Etruscologia e Archeologia Italica di Cinzia Solera e Nicoletta Camerin, nell'ambito di una ricerca più ampia sulla struttura delle tombe in area padana. 77 Alfieri, op. cit. a nota 72 e S. Uggeri Patitucci, Classificazione preliminare della ceramica dipinta di Spina, in SE, LI, 1983 (ed. 1985), p. 91-92. 78 Mi limito pertanto a ricordare i vari contributi del catalogo della mostra Gli Etru schi a nord del Po, I-II, Mantova, 1986-1987.

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per Adria mi pare che le novità da S. Basilio79 confermino il precoce interessamento greco per l'alto Adriatico (prima metà del VI secolo) e l'altrettanto precoce presenza etrusca le cui tracce più antiche risalgo no comunque alla seconda metà del VI secolo, in perfetta sintonia con la riorganizzazione padana cui si è più volte accennato. Più complesso e più ricco di novità il discorso su Bologna, per la quale mi limiterò a considerare due problemi, uno di carattere urbanis ticoe architettonico, l'altro di carattere politico e istituzionale. Ho insistito molto sulla centralità di Bologna in quel processo di trasformazione di tutta l'area padana che si manifesta a partire dalla seconda metà del VI secolo. Tale centralità sembra in contrasto con la fatiscenza dei resti relativi all'abitato, talmente accentuata da pregiudi carne una precisa identificazione. Alla mancanza pressoché totale di resti monumentali all'interno dell'area urbana si accompagna quella di tegole e coppi per cui la città sembrerebbe avere avuto, ancora nel V secolo, abitazioni con tetto di paglia ο di strame. Questo quadro negati vo tuttavia va notevolmente ridimensionato. In primo luogo, per quanto mal conservata a causa di un forte dilavamento, Bologna aveva la sua arx, in posizione centrale rispetto ai sepolcreti della Certosa e dei Giar dini Margherita e in posizione elevata rispetto all'area dell'abitato. Dal complesso sacro di Villa Cassarmi80 si dominava infatti tutta la città, le diverse necropoli e gran parte della chora. Degli edifici di culto non è rimasto quasi nulla, ma l'importanza del complesso è fuori discussione, come mostrano l'alta quantità degli ex voto in bronzo, con due immagin i di divinità (Apollo ed Eracle), caso unico in tutta l'area padana; i numerosi cippi in pietra travertinoide, sagomati e destinati a reggere le offerte; le iscrizioni votive incise su coppe attiche in una delle quali compare il verbo turuke. L'area di Villa Cassarmi si configura quindi come vera e propria arx di tipo etrusco, polo sacro di tutta la comunità cittadina, con una sua monumentalizzazione e un arredo durevole. Gli edifici di culto, ma anche quelli limitrofi di servizio, avevano sicuramente un tetto di tegole e coppi con relativi kalypteres hegemones, come si può vedere dai frammenti che qui mostro (Tav. Ili, 2). Quest'ul-

79 M. De Min, L'abitato arcaico di S. Basilio, in Gli Etruschi a nord del Po, II, Mantova, 1987, p. 84-91 ; M. De Min-Ε. Jacopozzi, L'abitato arcaico di S. Basilio di Ariano Polesi ne, in L'Antico Polesine. Testimonianze archeologiche e paleoambientali (Mostra), Padova, 1986, p. 171-179. 80 Santuari d'Etruria (Mostra), Milano, 1985, p. 92-93, con bibliografia precedente.

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timo dato mi pare rilevante rispetto all'annosa questione della probabil e assenza di tegole negli strati archeologici dell'abitato. Sono convinto infatti che tale assenza sia dovuta alla perdita ο alla distruzione di ques tielementi di copertura in conseguenza della continuità abitativa, pra ticamente ininterrotta dalla più antica età etrusca fino ai nostri giorni. Del resto è intuitivo che siano proprio i livelli felsinei, cioè quelli più recenti e quindi più in superficie a fare le spese delle successive occu pazioni, cominciando da quella romana. Ed è per questo che molto spesso il livello romano si sovrappone direttamente a quello villanovia no81. A meno di non pensare che il tetto di tegole e coppi fosse prero gativa dei soli edifici di culto - ipotesi alquanto improbabile - è evident e che questo moderno sistema di copertura non era affatto ignoto agli Etruschi di Felsina, i quali lo avranno sicuramente adottato anche per le case di abitazione, pur essendo probabile che tutto ciò sia avvenuto lentamente e che si siano conservate a lungo le capanne ο le case di legno con tetto di paglia. Del resto tegole e coppi erano ben noti non solo a Marzabotto dove il loro utilizzo è generalizzato, ma anche nel vicinissimo e modesto abitato etrusco di Casalecchio di Reno82, che si trovava subito al di là del fiume, a meno di 4 chilometri di distanza dall'abitato di Bologna. È grande merito di H. Rix83 l'avere sollevato, nell'ambito di una revisione della documentazione epigrafica bolognese, il problema delle magistrature in questa città. Su una grande stele di forma canonica ha individuato il verbo zila/nuke; su un'altra stele molto frammentaria e dal profilo insolito la forma zìlu, entrambe riferibili alla carica dello «zilacato» ricoperta in vita dal defunto. Partendo da queste indicazioni io stesso ho tentato una ricostruzione della stele frammentaria ricono scendovi un corteo di tipo magistratuale con personaggi muniti di lan cia e lituo che rendono omaggio al defunto Ανηθ Petlna figlio di Venel che fu ζίΐαθ*4. A questi due segnacoli pertinenti a tombe di magistrati

81 G. Gualandi, Problemi urbanistici e cronologici di Felsina alla luce degli scavi dei Giardini Margherita e della Facoltà di Ingegneria (ex Villa Cassarmi), in Atti e memorie della Deputazione di storia patria per le province di Romagna, n.s. XX, 1969, p. 47-67. 82 C. Peyre, L'habitat étrusque de Casalecchio di Reno (Bologna), in La città etrusca e italica. . . cit., p. 253-261 («abondante récolte des fragments de tuiles à rebord»). 83 H. Rix, REE, 1982, nn. 60-66; Id., Una nuova ricostruzione della stele Ducati 137 e la questione di magistrati etruschi a Felsina- Bologna, in Emilia preromana, 9-10, 1981-1982 (ed. 1984), p. 281-286. 84 Sassatelli, art. cit. a nota 4, p. 247-254, fig. 28.

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ho accostato la nota stele n. 10 con raffigurazione di una nave forse predisposta per un'azione di guerra, e con il nome del defunto Vel Kaikna, a proposito del quale, anche in assenza di un esplicito rifer imento epigrafico, non è difficile pensare ad un personaggio che dovett e ricoprire una rilevante posizione di comando nell'ambito delle attivi tà marinare condotte dagli Etruschi sull'Adriatico. Questi tre segnacoli si distinguono dal resto della documentazione anche per la loro altezza, che oscilla tra m 2,70 e m 2,80 ed è del tutto eccezionale85. Proseguen do in questa stessa direzione credo di avere individuato altre stele le cui raffigurazioni rimandano a tematiche magistratuali ο si riferiscono a cortei e cerimonie di particolare solennità ai quali si accompagnano talora iconografie speciali anche per il viaggio verso l'oltretomba. Si tratta della stele n. 286 (Taw. IV-V), anch'essa una delle più alte (m 1,70) tra i segnacoli felsinei, con una triga di cavalli alati per il viag giodel defunto e una scena molto complessa nel registro immediata mente superiore : a sinistra due personaggi seduti, con uno speciale copricapo a calotta munito di larga tesa, suonano due lunghe trombe e sono rivolti verso un personaggio, anch'esso con cappello a calotta munito di larga tesa, che stringe un'asta sormontata da un volatile nel laquale forse si può riconoscere un'insegna. Nello stesso registro, a destra, gara di pugilato. Un personaggio con lituo sta inoltre seduto sot tola pancia dei cavalli alati che conducono il defunto verso l'oltretom ba. La stele η. 15987 (Tav. VI), alta circa due metri, presenta una icono grafia insolita per il viaggio del defunto che avviene con un carro di tipo speciale, fornito di un lungo timone e trainato da felini alati. Nel registro centrale si snoda un corteo di personaggi che rendono omagg io al defunto il quale, solennemente seduto su un trono munito di

85 Per tutte queste considerazioni rimando all'art. cit. a nota precedente. 86 P. Ducati, Le pietre funerarie felsinee, in MonAL, XX, 1911, cc. 362-363. 87 Ducati, Le pietre funerarie felsinee. . . cit., ce. 433-434. Si veda anche Sassatelli, art. cit. a nota 4, p. 252-253 fig. 29 con interpretazione che qui si modifica. L'asportazione di una piccola incrostazione di terra ha consentito infatti di riconoscere nelle due figure di destra non due portatori di sgabello ma due personaggi seduti in trono : l'elemento ricurvo che sta alle spalle di uno di essi non è infatti uno sgabello, ma lo schienale del trono.

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spalliera, stringe un bastone ricurvo con l'estremità ingrossata88. Nella figura femminile, anch'essa seduta in trono, che gli sta dietro, va pro babilmente riconosciuta la moglie. Il corteo è costituito da una figura maschile, forse con la lancia, da una figura femminile e da un'altra figura maschile con lituo alzato e proteso. La stele n. 10 infine (Tav. VII- Vili), della quale ho parlato poc'anzi presenta da un lato la ben nota raffigurazione di una nave e dall'altro una complicata sequenza di registri : nel primo dall'alto una quadriga di cavalli alati preceduti da suonatori di lituo incede solennemente tra inando il carro del defunto; nel secondo registro, a sinistra gara di pugil ato, a destra introduzione nel campo riservato agli agoni in onore del defunto di due prigionieri condotti da altrettanti accompagnatori che sollevano e protendono un lituo; nel terzo, gara di lotta a sinistra e sce na molto complessa a destra : suonatori di lunghe trombe seduti, perso naggio maschile con lituo e remo (ricordiamo che si tratta della stele di un navarca), altro personaggio maschile con copricapo del solito tipo a calotta munito di larga tesa, che stringe un'insegna costituita da un'asta sormontata da un quadrupede in funzione di episema89. Ci sono in tutte queste stele alcune evidenti ricorrenze e diversi el ementi che non troviamo in nessun altro segnacolo, neppure isolatament e : la solennità del viaggio del defunto; i giochi atletici, e in particolare il pugilato, fatti in suo onore; i suonatori di lunghe trombe; i personagg i con lituo ο quelli con insegna che talora indossano speciali copricapi a calotta con larga tesa ad indicare probabilmente che si tratta di «in servienti». Mi pare evidente che ci troviamo di fronte a segnacoli di defunti investiti di un ruolo speciale all'interno della comunità urbana. Credo anzi che insegne come il lituo e lo scettro possano indicare vere e proprie cariche magistratuali a cui bene si addicono la solennità dei giochi atletici, eseguiti in taluni casi da prigionieri, l'accompagnamento di musici con lunga tromba e la solennità dei cortei. Lo stesso viaggio del defunto avviene su una triga ο una quadriga, mentre in tutte le altre stele si ha una biga. Nonostante l'assenza di precise indicazioni 88 È molto simile al bastone di gara dei due giudici della Tomba degli Auguri per la quale rimando a M. Martelli, in Civiltà degli Etruschi. . . cit., p. 300 con bibliografia pre cedente. 89 Qualcosa di analogo si trova anche nella stele n. 169 (Ducati, Pietre funerarie felsi nee. . . cit., ce. 441-444) con solenne viaggio della defunta, gara di pugilato e scena di omaggio. Nel complesso tuttavia le varie raffigurazioni sono meno perspicue delle altre qui ricordate.

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epigrafiche è probabile che queste insistenze su alcune tematiche r ispondano effettivamente al desiderio di connotare il defunto come magistrato, ο comunque come personaggio pubblico ο di rilievo all'i nterno del corpo civico. Assai meno chiara sempre a Bologna la connotazione del defunto come guerriero. Su quasi un migliaio di tombe della fase felsinea sol amente 8 contengono armi, quasi sempre cuspidi di lancia in ferro e in un caso anche lo scudo di bronzo90; soltanto una di queste, del tutto eccezionale e riferibile nonostante l'assenza degli schinieri ad un oplita, presenta una vera panoplia con lance, scudo circolare ed elmo bronzeo tipo Negau91. Non so tuttavia quanto sia corretto per via dell'assenza di armi nei corredi, considerare le stele su cui troviamo spesso raffigura zioni di guerrieri, come la testimonianza di una classe di militari con specifica professionalità indicati come tali a livello funerario92. A mio avviso infatti non è chiaro se con queste raffigurazioni sul segnacolo

90 Prescindendo dalle due tombe del sepolcreto Arnoaldi con armi, anelli e ganci di cintura traforati, interpretate come le prime chiare manifestazioni di guerrieri gallici in Italia, forse mercenari (O.H.Frey, Sui ganci di cintura celtici e sulla prima fase di La Tene nell'Italia del Nord, in Celti ed Etruschi (Colloquio). . . cit., p. 9-13), ad un calcolo approssi mativole tombe etrusche di Bologna con armi risulterebbero otto : quattro dal sepolcreto Certosa (A. Zannoni, Gli scavi della Certosa di Bologna, Bologna, 1876-1884, p. 100, tav. XXXIV (tomba 67); p. 195-196, tav. XLIX (tomba 103); p. 247-248, tav. LXIX (tomba 180); p. 330, tav. LXXXVII (tomba 253); tre dal sepolcreto dei Giardini Margherita (NSA, 1876, p. 51 e p. 68, quest'ultima con scudo circolare; NSA, 1890, p. 139); e una dal sepol creto Arnoaldi (NSA, 1879, p. 62). Su queste tombe si veda anche Vitali, Monte Bibele tra Etruschi e Celti. . . cit. a nota 35, p. 369. Con ogni probabilità tuttavia il loro numero è destinato ad aumentare se solo si considera che tra i materiali del sepolcreto dei Giardini Margherita si riconoscono agevolmente altre armi come spade e cuspidi di lancia in ferro delle quali non ho trovato cenno nelle relazioni di scavo. Solo attraverso un esame sist ematico di tutta la documentazione bolognese si potranno conseguire risultati definitivi sul piano della consistenza e si potrà quindi proporre una corretta valutazione di questo fenomeno. Nell'ambito della collaborazione fra Istituto di Archeologia e Museo civico di Bologna si sta definendo un programma di ricerca che spero di iniziare presto assieme a C. Morigi Govi sulla consistenza e sul significato della presenza di armi nelle tombe etru sche di Bologna, compresa naturalmente la fase villanoviana, anche in concomitanza con altri elementi come le rappresentazioni di guerrieri sui segnacoli tombali. 91 Zannoni, Gli scavi della Certosa. . . cit., p. 247, tav. LXIX, tomba 180. Per un'altra tomba con scudo circolare da S. Giovanni in Triario, nelle immediate vicinanze di Bolo gna, rimando a Vitali, Monte Bibele tra Etruschi e Celti. . . cit. a nota 35, p. 369 con biblio grafia. 92 In tal senso Vitali, Monte Bibele tra Etruschi e Celti. . . cit., p. 369-370 che riprende un'ipotesi di M. Cristofani, Gli Etruschi del mare, Milano, 1983, p. 101.

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della tomba si volesse dare una connotazione del defunto come guerrier o, trattandosi di temi e di iconografie alquanto eterogenei, sulla cui valutazione occorre molta prudenza : ci sono guerrieri isolati ο in cop pia; ci sono cavalieri, talora armati alla leggera e talora senz'armi; ci sono anche combattimenti, spesso però più vicini alla parata e al vol teggio in armi che ad una vera contesa di carattere guerresco93. Se da un lato gli ζϋαθ attestati epigraficamente sulle stele nel pieno V secolo, anch'essi in largo anticipo sull'Etruria tirrenica, sembrano continuare la tradizione dei più antichi ζίΐαθ impegnati militarmente nell'Emilia occidentale attorno al 600 come documentano i cippi di Rubiera; dall'altro alle spalle di tutte quelle raffigurazioni speciali cui ho accennato si intravede una compagine urbana con solide tradizioni gentilizie e con alcuni individui emergenti non tanto sul piano economi co quanto piuttosto su quello politico e istituzionale. Si pensi che la stessa «Tomba dello sgabello», con un corredo di raffinatissime cera miche attiche e uno sgabello pieghevole di avorio, era sicuramente la tomba di un magistrato94. Se rapportiamo questa situazione a quella di Spina ο a quella di Marzabotto ne risulta confermata la centralità di Bologna la quale sembra proprio meritare sotto questo aspetto quel titolo di «princeps Etruriae» che già gli antichi le riconoscevano.

Aspetti e caratteristiche degli scambi commerciali Pur avendo già avuto occasione nei due paragrafi precedenti di accennare a questioni che riguardano l'organizzazione degli scambi vorrei ora affrontare il problema in modo più diretto. Non reputo necessario spendere troppe parole sul quadro storico che dopo la batta gliadi Alalia vide gli Etruschi, ormai consapevoli della necessità di aprire nuovi sbocchi commerciali verso il continente europeo, impe gnarsi nella riorganizzazione delle vie padano-alpine e nella ricerca di 93 Brevi considerazioni in tal senso sono in G. Sassatelli, Le stele felsinee con «celtomachie», in Popoli e facies culturali celtiche a nord e a sud delle Alpi dal V al I sec. a.C. (Atti del Convegno, Milano 1980), Milano, 1983, p. 167-177. Il problema, come si può faci lmente intuire, è complesso e ricco di sfumature per cui è preferibile evitare di prendere posizione nell'attesa di un lavoro complessivo che tenga conto di tutti gli aspetti della questione, lavoro cui ho accennato alla nota 90. 94 Sullo sgabello e sul suo significato nella tomba in cui è deposto si veda da ultimo G. Sassatelli, in Civiltà degli Etruschi. . . cit., p. 252 η. 9.14.

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intese con i Greci che già da tempo frequentavano l'alto Adriatico. Con la fondazione di città nuove come Spina, Marzabotto e Mantova e con la rifondazione di vecchi centri come Felsina, gli Etruschi padani si assicurarono in breve tempo il controllo pieno di un ampio settore del laValle del Po, rivendicando per se la funzione di mediatori tra ambito mediterraneo da un lato, Italia settentrionale e mondo transalpino dall'altro. Ho già espresso le mie perplessità sull'ipotesi che tra i vari centri di questo nuovo sistema padano e in particolare tra quelli di Bologna e di Marzabotto potesse esistere una forte concorrenza ai limit i della rivalità sul piano politico. Itinerari occidentali come quello del laValle dell'Enza possono avere avuto a mio avviso una funzione inte grativa, non certo concorrenziale ο addirittura ostile alla Valle del Reno e a Bologna. Ipotesi di questo genere sembrano derivare più ο meno inconsapevolmente dal desiderio di applicare alla realtà padana modelli e situazioni attestati in area tirrenica dove autonomie, particolarismi e conflittualità tra singoli centri, anche in territori molto ristrett i, sono usuali e frequenti. Il ventaglio delle merci che erano oggetto di scambio nel comparto padano è abbastanza chiaro nel suo complesso. Prima di tutto le cera miche attiche, sulle quali si è avuto in questi ultimi tempi un rinnovato interesse, specie per quanto riguarda analisi quantitative e consideraz ioni statistiche95. A proposito di queste ultime tuttavia, in mancanza di edizioni sistematiche e con tanti materiali ancora inediti, occorre molta prudenza. Per l'Etruria padana infatti, come del resto per altre aree, tali valutazioni sono basate esclusivamente sulle ceramiche figurate e attribuite dal Beazley. Ma bisogna tener presente sia la grande quantità di ceramiche che pur essendo figurate non sono attribuite, sia la straor dinaria dovizia di ceramiche a vernice nera. Per Bologna, ad esempio, i vasi attribuiti dal Beazley, cioè quelli che rientrano nelle indagini stati-

95 Per un inquadramento generale del problema M. Martelli, / luoghi e i prodotti dello scambio, in Civiltà degli Etruschi (Mostra), Milano, 1985, p. 175-181 con rimandi ai principali studi su questo stesso tema. Più di recente, F. Giudice, Gela e il commercio atti coverso l'Etruria nel primo quarto del V sec. a.C, in SE, LUI, 1985 (ed. 1987), p. 115-139. Per il settore padano e adriatico G. Bergonzi, Società della tarda età del ferro, loro articola zioni e relazioni : l'area adriatica tra VI e IV secolo a.C., in La Romagna tra VI e IV secolo (Atti del Convegno, Bologna 1982), Bologna, 1985, p. 67-98.

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Stiche sono poco più di 300, mentre soltanto dal Catalogo del Pellegrini risulta che i vasi attici importati sono più di 800 96. Pur con tutte queste riserve gli istogrammi relativi alle importazion i di ceramica da Atene fra 475 e 375 a.C. mostrano con molta chiarez za che l'assorbimento ae\\' emporion spinetico non manifesta flessioni apprezzabili nonostante il contrarsi della produzione attica nella secon da metà del V secolo97. La straordinaria vitalità del mercato padano ha fatto addirittura pensare che parte di questi prodotti attici valicassero l'Appennino da nord verso sud per raggiungere l'Etruria propria, natu ralmente quella interna e tiberina98. Non posso fare a meno di espr imere una certa perplessità su quest'ultima ipotesi per la lacunosità e l'incompletezza dei dati di cui possiamo disporre, per l'intrinseca diffi coltà di un itinerario come quello appenninico e per l'assenza di con crete testimonianze intermedie. Il flusso di ceramiche attiche da Spina verso Bologna, e soprattutto da Bologna verso Marzabotto sembra diminuire progressivamente, sia sul piano della qualità sia su quello della quantità. Tra Spina e Bologna il trasporto delle ceramiche, così come quello di altre merci, avveniva molto probabilmente per via fluviale, come si può desumere tra l'altro dalla presenza di un insediamento etrusco a Voghiera cioè alla confluenza di un antico corso del fiume Reno con il Po99. E proprio il fatto che questa via fluviale terminasse a Bologna 96 G. Pellegrini, Catalogo dei vasi greci dipinti delle necropoli felsinee, Bologna, 1912. Il catalogo del Pellegrini andrebbe tra l'altro aggiornato sia con le ceramiche attiche ri nvenute dopo la sua pubblicazione, sia con i frammenti che lo stesso Pellegrini non ha considerato. Pur non disponendo di dati cosi precisi come per Bologna, in assenza di un « Catalogo dei vasi greci dipinti », la stessa sproporzione è ipotizzabile sia per Marzabotto che per Spina. I vasi attici di Spina presi in considerazione dal Beazley sono circa 1400, mentre quelli di Marzabotto sono appena 15. Se solo si considera che a Spina sono docu mentate circa 4000 tombe, non è difficile pensare a molte migliaia di vasi attici ; mentre a Marzabotto, stando alle fotografie del vecchio museo e soprattutto ai numerosi framment i rinvenuti negli scavi dell'area urbana le ceramiche attiche importate dovevano ammont are almeno ad alcune centinaia. 97 Martelli, / luoghi e i prodotti dello scambio. . . cit., p. 180-181 e M. Cristofani, Pro cessi di trasformazione socio-economica nell'Etruria Padana fra VI e V secolo a.C, in La formazione della città preromana (Convegno). . . cit., p. 52-55, entrambi con bibliografia sul problema. 98 Oltre ai lavori citati nella nota precedente, si vedano anche, per questo specifico problema, gli interventi di F. Giudice ricordati alla nota 67. 99 S. Patitucci Uggeri, Voghiera. Un nuovo insediamento etrusco del delta padano, in SE, XL VII, 1979, p. 93-105. Questo piccolo insediamento si troverebbe proprio nel punto

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può avere influito sulla diminuzione consistente della quantità di cera mica attica che procedeva oltre Bologna verso sud per raggiungere la città di Marzabotto. Non va dimenticato infine, come è stato più volte ribadito100, che la recessione del V secolo a sud dell'Appennino non sembra colpire indiscriminatamente tutta l'Etruria propria e sembra risparmiare il distretto minerario con i due poli di Aleria e Populonia i quali continuano a mostrare per tutto il V secolo una certa vivacità sul piano delle importazioni attiche. È evidente quindi che pur non poten dosiescludere a priori che qualche vaso attico, sbarcato a Spina abbia valicato l'Appennino, questo flusso da nord verso sud ebbe sicuramente i caratteri dell'occasionalità e non raggiunse livelli apprezzabili sul pia no quantitativo. Riguardo ai prodotti che venivano acquistati in cambio, l'ipotesi che riscuote maggior credito è quella del grano101 ο comunque di beni di prima necessità, giunti dall'entroterra padano all'emporio adriatico sempre attraverso il Reno e il Po. Ma forse veniva acquistato dai Greci anche qualche manufatto di bronzo, da considerare se non altro come mercé di ritorno, stando al tripode vulcente dell'Acropoli di Atene per il quale si è pensato ad una provenienza da Spina e che poteva soddisfare nella sua esoticità anche il gusto di una società urbana e raffinata come quella ateniese 102. Accanto alla funzione di «mercato del grano», attribuita quasi con cordemente all'Etruria padana, va presa in considerazione anche quella di «mercato dei metalli», ma in senso più pieno di quanto indicato da M. Zuffa una decina d'anni fa103. L'importazione e la lavorazione del metallo avevano sicuramente un ruolo determinante nell'economia pa-

di confluenza in un ramo del Po di un affluente di destra di origine appenninica, da identificare probabilmente col fiume Reno. 100 Martelli, art. cit. a nota 60. 101 Per la discussione su questo problema rimando ad Alfieri, op. cit. a nota 72, p. XXXIII-XXXV, con rassegna delle principali opinioni e relativi rimandi bibliografici. Si veda anche, più diffusamente, M. Zuffa, / commerci ateniesi nell'Adriatico e i metalli d'Etruria, in Emilia Preromana, VII, 1971-1974, p. 151-179 e, di recente, R. De Marinis, Produzione e scambio nell'Etruria padana alla luce degli scavi del Forcello, in Gli Etruschi a nord del Po (Mostra), voi. I, Mantova, 1986, p. 197-200. 102 Per il tripode Martelli, / luoghi e i prodotti dello scambio. . . cit., p. 177. Sul signi ficato di queste presenze Cristofani, Processi di trasformazione socio-economica nell'Etru ria Padana. . . cit., p. 54 e nota 40, con bibliografia recente sul problema dei bronzi etru schi tardo-arcaici rinvenuti in Grecia. 103 Zuffa, / commerci ateniesi. . . cit., p. 151-179.

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dana stando all'apprestamento delle officine di Marzabotto, ma anche di Bologna e di S. Polo Servirola, allo strumentario da lavoro, al buon livello della tecnica fusoria comprovato dalle matrici, e alla fabbrica zione in proprio di lingotti con l'impronta del ramo secco. A giustifica re questa complessa organizzazione produttiva non basta l'ipotesi di un «mercato dei metalli» inteso come semplice luogo di vendita di materie prime, funzione per la quale era sufficiente procurarsi il minerale ο i lingotti da destinare allo scambio, facendoli venire dall'Etruria. Non vorrei enfatizzare ulteriormente questo dato, ma a mio avviso sia la fonderia per il bronzo sia le officine per il ferro documentate a Marzabotto sono importanti proprio perché mostrano una precisa volontà degli Etruschi di realizzare nella pianura padana un modello produtti vo ampiamente collaudato in area tirrenica, modello che prevedeva la disponibilità del minerale, i forni per la riduzione, gli strumenti e le tecniche per la lavorazione. In questa prospettiva, forzando un poco i termini della questione, «mercato dei metalli» significa mercato in cui i Greci che frequentavano la pianura padana ο le sue coste potevano tro vare le stesse materie prime ο forse anche le stesse merci che trovava no a Populonia. All'altro polo del complesso sistema padano era situato il mondo celtico da cui gli Etruschi della Valle del Po compravano stagno e forse schiavi104, e verso il quale riuscirono a convogliare soprattutto vasella me simposiaco 105 naturalmente attraverso Mantova la cui importanza, testimoniata fino a poco tempo fa solo dalle fonti 106, è oggi comprovata dalle recenti scoperte archeologiche 107 e che costituisce una vera testa di ponte verso la grande via transalpina dell'Adige più che un semplice

104 G. Colonna, in // commercio etrusco arcaico (Atti del Convegno, Roma 1983), Roma, 1985, p. 276-277; De Marinis, Produzione e scambio nell'Etruria padana. . . cit., p. 199-200; Id., Fibule tardohallstattiane occidentali dell'abitato etrusco del Forcello (Bagnol o S. Vito), in Celti ed Etruschi (Convegno). . . cit., p. 94. Per un quadro generale della que stione si veda anche O. H. Frey, / rapporti commerciali tra l'Italia settentrionale e l'Europa centrale dal VII al IV secolo a.C, in Gli Etruschi a Nord del Po (Mostra). . . cit., vol. II, p. 11-17; L. Pauli, La società celtica transalpina nel V secolo a.C, ibidem, p. 18-30. 105 B. Bouloumié, Les vases de bronze étrusques et leur diffusion hors d'Italie, in // commercio etrusco arcaico. . . cit., p. 167-178 con elenco completo dei vari tipi di vasell ame esportato e rimandi alla bibliografia precedente. 106 Opportunamente valorizzate da Colonna, Ricerche sugli Etruschi e sugli Umbri. . . cit., p. 9-10. prima degli scavi del Forcello presso Mantova. 107 Sulle quali si veda ora Gli Etruschi a nord del Po (Mostra), vol. I-II, Mantova, 19861987, passim.

Tav. I

1 . Marzabotto, officina per la fusione del bronzo : veduta del forno circolare a graticola. 2. Marzabotto, Museo P. Aria : frammento di matrice di fusione in argilla e relativo calco.

Tav. II

1. Marzabotto; Museo P. Aria : frammento di matrice di fusione in argilla di una testa maschile e relativo calco. - 2. Marzabotto, Museo P. Adria : matrice di fusione in argilla utilizzata per la preparazione di pani di bronzo con il marchio del «ramo secco» e relativo calco.

Tav. Ill

1 . Marzabotto, necropoli est : tomba a sarcofago costruito. 2 - Bologna, area sacra di Villa Cassarini : frammenti di coppi e di Kalypter Hegemon da riferire al tetto di un edificio.

Tav. IV

Bologna, Museo civico archeologico : stele felsinea n. 2.

H

:

Bologna, Musco civico archeologico stele felsinea η. 2 (dettaglio del rcgis:'

Tav. VI

Bologna, Museo civico archeologico : stele felsinea n. 159.

Tav. VII

Bologna, Museo civico archeologico : stele felsinea n. 10.

Bologna, Museo civico archeologico : Stele felsinea n. 10 (dettaglio dei due registri inferiori).

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punto di passaggio della via che da Spina, procedendo verso ovest, arri vava fino a Corno e all'area golasecchiana 108. E proprio dagli scavi di Mantova sono emerse novità importanti sul problema dei commerci. Mi riferisco alla grande quantità di anfore greche rinvenute al Forcello : anfore corinzie, chiote, samie, attiche e forse anche di Taso. I fram menti sono oltre un migliaio109. Questo dato andrà naturalmente com misurato alla consistente documentazione di Spina dove alle anfore rin venute in tombe, circa 150, quasi tutte tarde, si aggiungono ora i numer osissimi frammenti dall'abitato relativi ad anfore corinzie, chiote, sa mie, attiche e di Mende, destinate prevalentemente al trasporto del vino110, con una coincidenza quasi integrale dei tipi rispetto a Mantov a. La grande quantità di anfore sia a Spina che a Mantova e la conco mitante assenza, ο quanto meno la scarsissima presenza delle stesse a Bologna e a Marzabotto111, stanno chiaramente ad indicare che il vino e

108 In questo senso G. Colonna, in La Lombardia tra protostoria e romanità (Atti del 2° Convegno archeologico regionale, Comò 1984), Corno, 1986, p. 579. Diversamente R. De Marinis, / commerci dell'Etruria con i paesi a nord del Po dal IX al VI secolo a.C, in Gli Etruschi a nord del Po. . . cit., vol. I, p. 71. 109 R. De Marinis, Le anfore greche da trasporto, in Gli Etruschi a nord del Po. . . cit., vol. I, p. 211-224. 110 P. Desantis, Anfore commerciali dell'abitato di Spina dal V al HI secolo a.C. : appunti preliminari, in Gli Etruschi a nord del Po (Atti del Convegno, Mantova, 1986), in stampa. Ringrazio la dott. P. Desantis per avermi consentito la lettura del dattiloscritto. L'utilizzo di questi contenitori prevalentemente per il trasporto del vino, oltre che dall'identificazione dei tipi per i quali è generalmente nota la destinazione, è garantito anche dal riconoscimento in alcuni residui rinvenuti all'interno delle anfore spinetiche di sostanze resinose utilizzate sia per impermeabilizzare il contenitore, sia per profumare il vino che vi era contenuto. I risultati di queste analisi, eseguite da M. Desantis e A. F. Sedda, saranno pubblicati in appendice al lavoro di P. Desantis. 111 Allo stato attuale della ricerca l'assenza di anfore vinarie in entrambi questi centri sembrerebbe incontrovertibile. Ma da un lato occorre ricordare che per Bologna i mater iali dell'abitato sono quasi integralmente perduti e dall'altro, prescindendo dall'anfora corinzia di tipo A di cui parleremo tra poco, va considerata per Marzabotto la possibilità che un più attento esame dei materiali possa portare al riconoscimento di qualche esemp lare. Si vedano in proposito i due frammenti di anfora citati in P. Sandri, Saggio prelimi nare sulle forme della ceramica acroma di Marzabotto, in SE, XL, 1972, p. 327, 336 η. 18 e p. 339 η. 41, fig. 3 η. 18 e fig. 8 η. 41, senza alcuna precisazione né sul tipo né sulla cronol ogia. Eventuali frammenti, frutto di una ricerca più attenta (fra i materiali conservati nei magazzini io stesso ho potuto osservarne alcuni sui quali mi riprometto di tornare), non potranno comunque modificare in modo rilevante la consistenza della documenta-

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l'olio, ma direi soprattutto il vino approdato a Spina, oltre che agli Etruschi padani era destinato ai Celti d'oltralpe. E dato che il commerc io delle anfore era un commercio marittimo ο fluviale, una volta giun to attraverso l'Adriatico a Spina e poi, per via fluviale, a Mantova ο anche più a nord, il vino doveva proseguire in altri contenitori come bauli di legno od otri di pelle112. Credo sia lecito ipotizzare che questo smercio del vino greco approdato a Spina fosse saldamente controllato dagli Etruschi padani, stando se non altro al suo itinerario. Si trattereb be quindi di una ulteriore conferma del ruolo pienamente alternativo alla via del Rodano che l'Etruria padana assunse in rapporto all'esigen za di raggiungere i mercati d'oltralpe. Le anfore etrusche della Gallia meridionale, espressione tangibile dell'interesse tirrenico per i mercati europei, diminuiscono regolarmente e con rapida progressione a parti re dalla seconda metà del VI secolo e ciò avviene in favore delle anfore corinzie e della Grecia dell'est ο relative imitazioni113. In area padana gli Etruschi sembrano invece essersi assicurati attraverso Mantova la continuità di questo loro commercio verso il paese dei Celti, sia pure ricorrendo a vino d'importazione, con i relativi contenitori. Ho accennato all'assenza di anfore sia a Bologna che a Marzabotto. In quest'ultima città a dire il vero è presente un'anfora corinzia di tipo A destinata presumibilmente al trasporto dell'olio; ma si tratta di un esemplare unico rinvenuto quasi integro (manca solo il fondo) all'inter no di una casa di abitazione dove era usato come contenitore114. Ne risulterebbe così confermata l'assenza pressoché totale di vino greco importato e dei relativi contenitori sia a Bologna che a Marzabotto ( si vedano comunque le osservazioni di nota 111). Ciò significa che i due

zione sia per Bologna che per Marzabotto, sostanzialmente estranei ο comunque assai poco interessati a questo tipo di commercio. 112 Colonna, art. cit. a nota 104, p. 276-277 e De Marinis, art. cit. a nota 109, p. 211213. 113 Si vedano in proposito le osservazioni e i grafici di M. Py, Les amphores étrusques de Gaule méridionale, in // commercio etrusco arcaico. . . cit., p. 84-89. 114 Per l'anfora Guida alla città etrusco e al Museo di Marzabotto, Bologna, 1982, p. 65 e fig. 61. Per l'area di rinvenimento Mansuelli, La casa etrusco di Marzabotto. . . cit. a nota 46, p. 44-62. Un'altra anfora corinzia di tipo A è ora documentata nell'abitato di Pre stino (R. De Marinis, in Lombardia tra protostoria e romanità. . . cit., p. 475) a conferma di una consistente penetrazione verso l'interno, sia pure in esemplari isolati, di questi conte nitori per il trasporto dell'olio.

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centri potevano contare soprattutto su una produzione locale115, dato che l'ideologia del banchetto riflessa nelle tombe e la frequenza del vasellame da simposio specie a Bologna attestano un consumo larg amente diffuso del vino. Questa stessa assenza costituisce un'ulteriore conferma che le anfore di Spina e di Mantova, e il relativo commercio del vino, non riguardavano se non marginalmente il fabbisogno interno dell'area padana, ma erano destinate allo smercio di questa bevanda verso il mondo transalpino116. Ne risulta in definitiva per il V secolo una solida organizzazione di carattere commerciale che ha interessato tutta l'area padana. I suoi stessi centri di nuova fondazione, Spina in una zona lagunare e Marzabotto a ridosso dei primi contrafforti dell'Appennino, denunciano nella situazione ambientale sfavorevole ο comunque poco propizia all'agri coltura, la loro preminente funzione di centri di scambio e, nel caso di Marzabotto, anche di produzione metallurgica.

Le realtà vicine con particolare riguardo alla Romagna e ai rapporti degli etruschi con le altre popolazioni dell'Italia settentrionale Sul problema della Romagna è intervenuto più volte in questi ult imi anni G. Colonna117, con valutazioni che hanno trovato consensi pres soché unanimi. I termini della questione sono ben noti e sufficient emente chiari per cui non credo sia necessario parlarne a lungo. Vorrei 115 In questo senso, proprio di recente, Cristofani, Processi di trasformazione soci oeconomica nell'Etruria Padana. . . cit., p. 50-51, con un richiamo all'ipotesi di E. Sereni, Storia del paesaggio agrario italiano, Bari, 19773, p. 43 sull' arbustum gallicum, considerato, nonostante il nome, un tipo di vite peculiare dell'area padana abitata dagli Etruschi. 116 A completamento del discorso sui commerci va ricordata un'altra importante novità degli scavi di Mantova. Al Forcello, tra la fauna dell'abitato, si registra una percen tualedi suini superiore alle necessità alimentari del centro, all'interno della quale l'indice di frequenza degli arti anteriori è molto più alta di quella degli arti posteriori che eviden temente venivano esportati (De Marinis, Produzione e scambio nell'Etruria Padana. . . cit., p. 198-199). È un'altra conferma che larga parte delle esportazioni padane, anche verso la Grecia, rientrava nella sfera del biòtos. 117 G. Colonna, Ricerche sugli Etruschi e sugli Umbri a nord degli Appennini, in SE, XLII, 1974, p. 3-24; Id., La Romagna fra Etruschi, Umbri e Pelasgi, in La Romagna tra VI e IV secolo a.C. (Convegno). . . cit., p. 44-65; Id., Gli Etruschi della Romagna, in Romagna Protostorica (Convegno). . . cit., p. 37-44.

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osservare tuttavia che mentre nel primo contributo (1974) la facies archeologica romagnola, coeva ma distinta da quella felsinea, veniva attribuita agli Umbri storici con molta determinazione, nel Convegno «La Romagna tra VI e IV secolo» (1982) lo stesso Colonna pur ribaden do la validità di fondo della sua prima proposta, sottolinea l'estrema complessità della situazione romagnola dove al dominante popolament o umbro si accompagnavano una forte egemonia culturale etrusca e la presenza di minoranze etniche non trascurabili. Sulla complessità della situazione romagnola non si può che convenire. E credo che in tale complessità uno spazio maggiore di quanto si sia loro riconosciuto fino ad oggi spetti proprio agli Etruschi, sulla base di svariati elementi come la presenza di una fase culturale villanoviana a Verucchio118 ora arricchita dalle attestazioni di Rimini119; le iscrizioni etrusche della stessa Verucchio e di Covignano120; ma anche l'alfabetario di San Mart ino in Gattara121 e la dedica del guerriero di Ravenna122; la presenza dell'idronimo Ariminus e di altri toponimi123. Nell'abitato di Verucchio inoltre, dopo le fasi villanoviana ed orientalizzante è ora ben document ata una fase successiva, analoga e coeva a quella felsinea con fondaz ioniin ciottoli a secco pertinenti a case di abitazione124 la cui planimet ria è stata accostata a quella delle case signorili dell'Etruria

ne per Verucchio disponiamo ora di vari contributi di G. V. Gentili tra i quali segnalo G. V. Gentili, // villanoviano verucchiese nella Romagna orientale e il sepolcreto Moroni, in Studi e documenti di archeologia, I, 1985, p. 1-130; Id., L'età del ferro a Verucchio : cronol ogiadegli scavi e scoperte ed evoluzione della letteratura archeologica, in Studi e document i di archeologia, II, 1986, p. 1-41; Id., // villanoviano della Romagna orientale con epicent ro in Verucchio, in Romagna protostorica (Atti del Convegno, S. Giovanni in Galilea 1985), Viserba di Rimini, 1987, p. 7-36; Id., Testimonianze dell'abitato villanoviano ed «etruscoide» di Verucchio, in La formazione della città preromana (Convegno). . . cit., p. 79-103; Id., Verucchio, in La formazione della città (Mostra). . . cit., p. 207-219 e 257-263. 119 G. RicciONi, Nuovi dati sulla più antica Rimini preromana, in La formazione della città preromana (Convegno). . . cit., p. 186 e tav. II, 1. 120 per Verucchio REE, 1971, n. 52; per Rimini-Covignano REE, 1978, n. 113, entram be con bibliografia precedente. 121 REE, 1969, p. 304. 122 M. Martelli, // «Marte» di Ravenna, in Xenia, 6, 1983, p. 25-36. 123 G. Colonna, Gli Etruschi della Romagna. . . cit., p. 37-38. Ma si veda anche G. Co lonna, Ricerche sugli Etruschi e sugli Umbri. . . cit., p. 18-19. 124 G. V. Gentili, Verucchio. . . cit., p. 257-258 ; Id., Testimonianze dell'abitato villano vianoed «etruscoide» di Verucchio. . . cit., p. 92-100.

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naie125; mentre la tecnica costruttiva con ciottoli a secco e rinforzi angolari oltre che con tetto di tegole e coppi si riallaccia alle case di Marzabotto. A ciò si aggiungano le ceramiche attiche del V secolo, il vasellame e gli utensili di bronzo come situle, candelabri, fibule del tut to simili a quelli che troviamo negli abitati etrusco-padani, da Bologna a S. Polo. Si aggiungano l'antefissa a busto femminile da Covignano e i marmi importati, come le statue e il labrum da Villa Ruffi e il supporto di bacile a colonnetta con fusto scanalato da Verucchio, quest'ultimo sicuramente di provenienza greca126. Le stesse iscrizioni rinvenute in quest'area sono tutte etrusche tranne quella incisa sulla stele di Rimini che secondo una recente ipotesi di G. Colonna si riallaccia a minoranze indigene, linguisticamente vicine al gruppo di Novilara. Per la stessa ceramica dipinta a fasce di uso comune che sembra riallacciarsi a Orvieto sia nelle forme che nella decorazione ed è presente fino all'Emilia occidentale, divenendo una peculiarità di tutti gli Etruschi padani, sembra che il primo impulso alla produzione possa essere

125 G. V. Gentili, Testimonianze dell'abitato villanoviano ed «etruscoide» di Veruc chio.. . cit., p. 94 e G. Colonna, Urbanistica e architettura, in Rasenna. Storia e civiltà degli Etruschi, Milano, 1986, p. 467. nò per l'antefissa di Covignano Colonna, La Romagna fra Etruschi, Umbri e Pelasgi. . . cit., p. 52-53, 62-63 note 31 e 32. Per il labrum e le statue di Villa Ruffi, M. Moltesen, Membra collecta, in Analecta Romana Institua Donici, XI, 1982, p. 27-40 che le considera prodotte in Magna Grecia; Colonna, Gli Etruschi della Romagna. . . cit., p. 38-39 che le attribuisce, sia pure con prudenza, ad una manifattura locale; Cristofani, Processi di trasformazione socio-economica nell'Etruria Padana. . . cit., p. 52 che le considera greche e rifiuta l'ipotesi di una produzione locale. Prescindendo da questi problemi di inquadra mento le statue di marmo di Villa Ruffi, una volta datate al V secolo a.C, rappresentano per la Romagna un ulteriore legame con l'Etruria Padana dove il commercio dei marmi fu particolarmente fiorente (G. Sassatelli, in SE, XLV, 1977, p. 109-147). Che l'importa zione di marmi greci, oltre che interessare l'Etruria Padana, toccasse anche la Romagna è provato tra l'altro dal supporto di bacile a fusto scanalato rinvenuto in una casa di Verucchio e molto simile ad un esemplare trovato nel piccolo scalo marittimo di S. Mari na di Focara (M. Zuffa, in Spina e l'Etruria Padana (Atti del I Convegno di studi etruschi, Ferrara 1957), Firenze, 1959, p. 134-135, fig. 2). Ricordo che colonnette di marmo a fusto scanalato, da interpretare come supporti di bacile, sono segnalate anche nell'abitato di Spina (G. Sassatelli, in SE, XLV, 1977, p. 119) confermando un vasto interesse adriatico per questo genere di manufatti alcuni dei quali giunsero poi fino a Bologna (G. Sassatell i, in SE, XLV, 1977, p. 122-123 n. 13). La loro assenza a Marzabotto è compensata in parte dalla notevole frequenza nell'area urbana di bacili in marmo con sporgenza esterna per l'incastro nel relativo supporto.

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venuto da Rimini, attraverso l'insegnamento di artigiani orvietani qui operanti 127. Se anche per la spedizione adriatica del 524 contro Cuma si deve pensare agli Etruschi di Rimini più che a quelli di Spina, non so quanto sia lecito per la Romagna parlare ancora di assediata etruscità di front iera. Certo non si possono dimenticare fatti macroscopici come l'in umazione quasi generalizzata, la presenza pressoché costante delle armi nelle sepolture maschili, le tombe a circolo che rinviano effettivamente all'area umbro-sabellica. Ma tutto il resto concorre ad evidenziare la presenza di un consistente e dinamico gruppo di Etruschi anche per la Romagna, Etruschi probabilmente legati all'ambito volsiniese come mostra del resto la meridionalità delle loro iscrizioni. Al di là delle relazioni commerciali, che sono ovvie e scontate, un esame più attento della documentazione archeologica ha consentito di individuare alcuni rapporti del tutto speciali tra gli Etruschi padani, in particolare quelli di Felsina, e le altre popolazioni dell'Italia settentrio nale. In tre tombe del sepolcreto Certosa sono presenti ceramiche ate stine zonate e un bicchiere golasecchiano, i quali per la loro intrinseca modestia che dovrebbe escluderne l'arrivo attraverso comuni canali commerciali e per la speciale collocazione all'interno della fossa, dato che in almeno due casi erano presso la testa del defunto come unico oggetto di corredo, potrebbero documentare la presenza fisica nella Bologna del V secolo di individui provenienti da Este e dall'area di Golasecca 128. L'ipotesi di immigrati provenienti da nord è del resto pi enamente credibile se solo si pensa alla grande capacità di attrazione

127 Per questa classe ceramica Colonna, Ricerche sugli Etruschi e sugli Umbri. . . cit., p. 7 ; S. Patitucci Uggeri, Classificazione preliminare della ceramica dipinta di Spina, in SE, LI, 1983 (ed. 1985), p. 91-139, con bibliografia. Alla consistente documentazione romagnola per la quale rimando a La Romagna tra VI e IV secolo a.C. (Mostra), Bologna, 1982, p. 292-328, vanno aggiunti ora altri frammenti da Sarsina (J. Ortalli, in La forma zione della città preromana (Convegno). . . cit., p. 165, fig. 22. Per frammenti dello stesso tipo rinvenuti a Fiesole, cioè a sud dell'Appennino con conseguenze rilevanti sul piano della ricerca, Maggiani, Pisa, Spina e un passo controverso di Scilace. . . cit., p. 307-308, fig. 1. Per l'ipotesi di maestranze orvietane, attive sull'Adriatico, e in particolare a Rimini, Colonna, Gli Etruschi della Romagna. . . cit., p. 39. 128 Per tutti questi problemi G. Sassatelli, Ancora sui rapporti tra Etruria Padana e Italia Settentrionale : qualche esemplificazione, in Gli Etruschi a nord del Po (Atti del Con vegno, Mantova 1986), in stampa. Per l'ipotesi di una convergenza di genti «occidentali» verso il capoluogo dell'Etruria padana si veda D. Vitali, in Studi sulla città antica. L'Emi lia-Romagna, Roma, 1983, p. 144 e nota 36.

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che una metropoli come la Bologna del V secolo doveva esercitare sui centri settentrionali non etruschizzati. In questa stessa prospettiva si deve ora a O. H. Frey129 l'individua zione di due corredi del sepolcreto Arnoaldi di Bologna con lance e spa dedi ferro, cinturoni ad anelli e un gancio di cintura traforato tipo La Tene databile al tardo V secolo. Mentre per altri materiali come le fibu le tardohallstattiane di alcune tombe bolognesi130 si può pensare all'esi to di semplici scambi commerciali, i ganci di cintura traforati vengono invece interpretati come le prime chiare manifestazioni di guerrieri gallici, trattandosi di elementi genuinamente celtici e assolutamente peculiari a quel tipo di armamento. Questa connotazione militare del defunto, per di più attraverso un armamento tipicamente transalpino, acquista ulteriore rilievo in rapporto all'estrema rarità di armi nei cor redi felsinei di cui ho parlato poc'anzi. Dietro di essa si intravede un guerriero di origine straniera, dedito professionalmente all'uso delle armi e quindi mercenario, giunto a sud del Po probabilmente al seguito di piccoli gruppi la cui infiltrazione è testimoniata anche altrove. Del tutto particolari e pieni di sfumature anche i rapporti con l'area nord-orientale. Individui venetici attestati epigraficamente abita vano a Spina, mentre a Tombarelle nei pressi di Bologna troviamo una defunta, reidvi keisnas il cui prenome sembra mostrare legami con l'area retica131. Da un lato il mondo atestino forte della sua identità cul turale accoglieva le merci provenienti da sud in quantità molto ridotta (si pensi soltanto alle schnabelkannen del tutto assenti ad Este o alla ceramica attica assai poco rappresentata in tutta l'area veneta). Dall'al tro gli Etruschi di Bologna pur essendo in possesso del gusto raffinato di una società pienamente urbana e fortemente influenzata sul piano formale dagli stretti contatti col mondo greco, mostravano comunque di apprezzare i bronzi sbalzati ο incisi di tradizione veneto-alpina come le situle Arnoaldi e della Certosa, lo specchio Arnoaldi ο il bacile della tomba Certosa 108 132, forse per la loro esoticità, ma forse anche per lo

129 Ο. Η. Frey, Sui ganci di cintura celtici e sulla prima fase di La Tene nell'Italia del Nord, in Celti ed Etruschi (Colloquio). . . cit., p. 9-20. 130 Frey, art. cit. a nota precedente con rimandi bibliografici su queste fibule e sul significato della loro presenza in tombe bolognesi. 131 Sassatelli, art. cit. a nota 128. 132 II bacile della tomba Certosa 108 è in realtà di produzione etrusca, ma il fregio animalistico inciso all'esterno, si riallaccia a tradizioni figurative veneto-alpine (O. H. Frey, Die Entstehung der Situlenkunst, Berlino, 1969, p. 58-59 e p. Ili n. 50, tav. 85-

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speciale significato che potevano assumere come sontuosi doni stranier i133 a sanzione di clientele ο di particolari legami tra individui di pro venienza nord-orientale e cittadini di Felsina.

La grande crisi del iv secolo Una serie relativamente recente di nuove scoperte e un rinnovato interesse per le vicende dell'Italia padana nel corso del IV e del III secolo hanno notevolmente ampliato il quadro delle nostre conoscenz e134. Se è vero (Livio V, 33-35) che i Galli che assediarono Chiusi e inva sero la penisola all'inizio del IV secolo non furono i primi ad avere pas sato le Alpi, è vero però che furono i responsabili di cambiamenti radi cali nella Valle del Po e anche a sud dell'Appennino. La massiccia calata nel territorio degli Etruschi, degli Umbri e dei Piceni di popolazioni celtiche provenienti dall'Europa ο anche dalla Transpadana dove erano attestate da lungo tempo135 non provocò sol tanto un mutamento sul piano delle manifestazioni culturali, ma ebbe effetti dirompenti, almeno in una fase iniziale, sull'intero sistema eco87) così come lo specchio Arnoaldi, la cui fusione va attribuita ad un'officina etrusca, fu istoriato da un artista veneto-alpino (CSE, Italia I-Bologna Museo civico, II, p. 13-14, n; n. 1. 133 Va qui ricordata l'ipotesi di G. Colonna, in Este e la civiltà paleoveneta a cento anni dalle prime scoperte (Atti dell'XI Convegno di studi etruschi e italici, Este-Padova, 1976), Firenze, 1980, p. 183 nota 14 che ha visto nelle tematiche figurative delle situle « bolognesi », strettamente legate a strutture cittadine, una conferma della loro destinazio ne a personaggi etruschi di Felsina. Sulla scia di questa importante intuizione ho creduto di poter proporre l'ipotesi di sontuosi doni stranieri a sanzione di particolari vincoli di amicizia tra individui appartenenti a questi due ambiti culturali. Si veda per questo Sassatelli, art. cit. a nota 128. 134 Sono numerosissimi i lavori che andrebbero ricordati, ma mi limito a quelli vera mente essenziali. Fondamentale il volume Celti ed Etruschi nell'Italia centro-settentrionale (Colloquio). . . cit., sia per i contributi di carattere generale (M. Torelli, O. H. Frey, V. Kruta, C. Peyre, D. Vitali) sia per gli interventi che riguardano le singole aree. Si veda inoltre D. Vitali, Monte Bibele (Monterenzio) und andere Fundstellen der keltischen Epoche im Gebiet von Bologna (Kleine Schriften, 16), Marburgo, 1985, con ampia trattazione del pro blema e ricca bibliografia. 135 Sulla lunga permanenza dei Celti a nord del Po e quindi sulla cronologia alta del loro primo arrivo a sud delle Alpi, A. L. Prosdocimi, Celti in Italia prima e dopo il V secolo a.C, in Celti ed Etruschi (Colloquio). . .cit., p. 561-581; G. Colonna, in La Lombardia tra protostoria e romanità (Convegno). . . cit., p. 580.

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nomico creato dagli Etruschi nella pianura padana. A Marzabotto la città perde la sua identità urbana trasformandosi in un austero avam posto militare, controllato dai nuovi venuti : si costruiscono povere case di abitazione nelle aree stradali; si adibiscono a luogo di sepoltura inte risettori dell'area urbana e talora si utilizzano per le deposizioni gli invasi dei pozzi per l'acqua costruiti dagli Etruschi136. A Bologna la situazione sembra meno traumatica, ma non mancano segni di una svolta altrettanto radicale 137 : la stratigraf ia orizzontale delle tombe vie ne interrotta e si torna a seppellire in settori più vicini alla città, non tanto per ragioni rituali, a mio modo di vedere, quanto piuttosto in con seguenza di una contrazione ο di uno spostamento dell'area dell'abita to; si adibiscono a sepolture i pozzi per l'acqua; si adotta quasi esclus ivamente il rito inumatorio con l'introduzione nelle tombe maschili del learmi, alcune delle quali, come i foderi decorati, sono di sicura prove nienza transalpina. Questi mutamenti costituiscono una sostanziale rot tura nei confronti delle manifestazioni culturali etrusco-padane e van no messi in rapporto con la penetrazione e la sedentarizzazione delle popolazioni celtiche a sud del Po. In definitiva la crisi investe il modello urbano creato dagli Etruschi e provoca spostamenti e variazioni sia negli itinerari che negli insediamenti. Solo Mantova e Spina sembrano sopravvivere a questo sconvolgimento. La prima in virtù di una posizio ne strategicamente favorevole riuscì a mantenere il suo status urbano e il nome etrusco, e probabilmente anche la lingua, ben oltre la fine degli altri centri padani, circostanza che può spiegare il sorgere di una tradi zione che la considerava come la più importante città etrusca, in alter nativa a Felsina138. La seconda traendo vantaggio dall'essere circondata

136 L. Kruta Poppi, Les Celtes à Marzabotto (province de Bologne), in EC, XIV, 1975, p. 345-376 che ne fissa i limiti cronologici tra la fine del IV e la metà del III secolo a.C. ; Vitali, Monte Bibele (Monterenzio) und andere Fundstellen. . . cit., p. 58-78, che sottolinea il carattere «austero ed emarginato di Marzabotto», più fortemente connotato in senso lateniano, rispetto alle mode ellenizzanti di altri centri come Bologna. 137 Anche per Bologna rimando a Vitali op. cit. a nota precedente. Si veda inoltre D. Vitali, / Galli a Bologna : la calata delle tribù celtiche, in Storia illustrata di Bologna, 2, 1987. Per il fodero decorato D. Vitali, Una tomba di guerriero a Costei del Rio (Bologna), in Atti e memorie della Deputazione di storia patria per le province di Romagna, XXXV, 1984, p. 13-14, nota 13. 138 Per Mantova R. De Marinis, // mantovano tra invasioni galliche e romanizzazione : appunti per una ricerca, in Gli Etruschi a nord del Po (Mostra). . . cit., vol. Il, p. 183-187, dove si ribadisce che il mantovano sopravvive al naufragio dell'Etruria padana, pur con uno spostamento di sedi dal Forcello verso Mantova e verso Castellazzo della Garolda,

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da paludi e dune e probabilmente anche dall'essere decentrata rispetto alle nuove direttrici appenniniche dei traffici che, privilegiando il setto re orientale della regione, giungevano nel cuore della penisola attraver so la Romagna e non attraverso la vecchia via etrusca del V secolo, cioè attraverso Marzabotto e la Valle del Reno139. Il disegno dei Galli era fondamentalmente quello di assumere in prima persona il ruolo di intermediari tra Mediterraneo e continente europeo, ruolo che era stato saldamente nelle mani degli Etruschi e di cui i nuovi venuti vollero impadronirsi abbandonando e svuotando i vecchi itinerari 140. Il fatto che negli «abitati di montagna» si abbia un numero di guerrieri assai maggiore che negli «abitati di pianura» sta ad indicare l'esigenza primaria e imprescindibile di un controllo delle vie di transito appenniniche attraverso le quali, dopo il contraccolpo iniziale, i nuovi venuti cercarono di riorganizzare una vasta rete di traf fici con l'Etruria e l'Italia centrale. Resta ancora da indagare l'eventuale ruolo che elementi etruschi poterono avere in questo programma di riorganizzazione. L'esemplare documentazione archeologica di alcuni centri come Monte Bibele nella Valle dell'Idice141 ο come la stessa Bologna142 consente di cogliere le tappe essenziali di quest'ultima pagina di storia padana prima dell'arri vo dei Romani. A Monte Bibele un primo nucleo di Etruschi forse fuggiti dalla pia nura per la situazione di pericolo, viene raggiunto da individui stranier i, di sicura origine transalpina, indiziati dalla repentina comparsa del learmi nelle tombe. Ad essi si affianca una componente maschile non

secondo una ipotesi che andrà verificata sulla base di una documentazione più ampia, specie per quanto riguarda l'assenza a Mantova di materiali più antichi della prima metà del IV secolo. Sul sorgere della tradizione relativa al suo primato padano, in conseguenza del tempo più lungo della sua etruscità, Colonna, Ricerche sugli Etruschi e sugli Umbri. . . cit., p. 9-11 ; Id., in La Lombardia tra protostoria e romanità (Convegno). . . cit., p. 579. 139 Oltre a distinguersi dagli altri centri etruschi della valle del Po per l'assenza di testimonianze galliche, Spina costituisce anche il principale punto di arrivo per il fiorent e commercio di ceramiche etrusche, in special modo volterrane, che vi giungono in grande quantità a partire dalla metà del IV secolo. Su questo problema si veda da ultimo Artigianato artistico in Etruria (Mostra). . . Milano, 1985, p. 186-199. ho Vitali, L'armement de type celtique dans la région de Bologne, in Aquitania, Suppl. I, 1986, p. 316. 141 Vitali, Monte Bibele tra Etruschi e Celti. . . cit. a nota 35, p. 309-380 con bibliograf ia precedente. 142 Vedi nota 137.

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guerriera, legata verosimilmente ad attività mercantili. Stando alle iscrizioni, che sembrano prerogativa dell'elemento femminile (su 5 iscrizioni, 4 sono femminili), le donne sono etrusche e chiaramente destinate a matrimoni di alleanza coi nuovi venuti. Dopo una prima fase di assestamento si registra una intensa e progressiva etruschizzazione dei vertici della società gallica, attraverso l'esibizione di utensili in bronzo tipicamente etruschi per il banchetto ; attraverso l'adesione a giochi simposiaci e a ideali atletici; spingendosi in taluni casi a forme di eroizzazione di chiaro sapore ellenizzante come indica ad esempio il diadema d'oro della tomba Benacci 953 143. La comparsa all'interno del la comunità di Monte Bibele di un individuo maschile non guerriero che l'iscrizione mi Ia6ialus144 qualifica come etrusco di indubitabile ori gine padana, così come la presenza a Bologna di un analogo personagg io maschile non guerriero che l'iscrizione mi titles145 qualifica come etrusco settentrionale, stanno ad indicare che all'interno di queste comunità vistosamente guerriere, dove l'elemento maschile si caratte rizza quasi esclusivamente per l'uso delle armi, riprende quota fino a conquistare posizioni di rilievo una componente maschile non guerrier a, sicuramente etrusca, dai forti connotati simposiaci ed atletici. Per quest'ultima è lecito pensare a individui dediti prevalentemente al com mercio che forse finirono col contribuire a quella riorganizzazione del territorio padano che vide la compagine dei nuovi venuti bene inserita in una serie di scambi commerciali a vasto raggio tra l'Etruria e l'Italia centrale, tra Spina e l'area transpadana146. Sul versante adriatico forse si registra qualcosa di analogo, anche se di proporzioni più vistose. Solo lo studio completo dei corredi potrà darci indicazioni precise sulla eventualità che Spina non solo sia uscita indenne dalla calata dei Galli, ma abbia potuto essere addirittura un 143 Torelli, / Galli e gli Etruschi. . . cit. a nota 14, p. 6-7; Vitali, Monte Bibele (Monterenzio) und andere Fundstellen. . . cit., p. 3-28; Id., Una tomba di guerriero a Costei del Rio (Bologna). . . cit., p. 32-35. 144 Vitali, Monte Bibele tra Etruschi e Celti. . . cit., p. 370-372, con bibliografia. 145 G. Colonna, REI, in SE, XLVI, 1978, p. 397. 146 Consistenza e caratteristiche di questi commerci che vivono una stagione partico larmente felice tra IV e III secolo sono ormai ben noti. Per Bologna G. Sassatelli, in Rivista di archeologia I, 1-2, 1977, p. 27-35. Per Monte Bibele, Vitali, Monte Bibele tra Etruschi e Celti. . . cit., p. 336-338. Per Mantova e l'area transpadana De Marinis, II manto vanotra invasioni galliche e romanizzazione. . . cit., p. 183-187; P. Frontini, II Castellazzo della Garolda : la ceramica a vernice nera, in Gli Etruschi a nord del Po (Mostra). . . cit., vol. II, p. 190-193.

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punto di coagulo o di raccolta per molti Etruschi padani fuggiti dall'in terno, in conseguenza della situazione di pericolo che si era verificata a partire dalla metà del IV secolo. Certo la grande quantità di tombe tar de, che pur non raggiungendo mai il fasto e la ricchezza di quelle del secolo precedente rivelano comunque un discreto benessere, così come l'eccezionale numero delle iscrizioni in un'età in cui l'area padana dell'interno subisce violenti contraccolpi, devono essere spiegate in qualche modo. Lo stesso fenomeno coinvolge tra l'altro anche Adria, dove si ha una presenza altrettanto massiccia di iscrizioni etrusche databili tra il IV e il III secolo (circa 60) di contro ad una scarsissima documentazio ne per il V secolo (soltanto 3). Viene allora spontaneo pensare che il decreto ateniese del 325/324 con il progetto di una colonia da inviare nell'alto Adriatico per tutelare i traffici dalla pirateria tirrenica147 fosse proprio in funzione degli Etruschi padani i quali, bene attestati a Spi na, avevano trovato nella guerra da corsa un modo per sopravvivere allo scardinamento economico del loro entroterra. Il fenomeno sembra tra l'altro in sintonia con quanto si verifica altrove in questa stessa età. Episodi come quello del pirata Postumio, forse un etrusco di Pontecagnano ο di Salerno come ha suggerito G. Colonna148, e la stessa situazio ne di Spina stanno ad indicare che la pirateria etrusca del IV e del III secolo, molto vivace ed attiva, più che di qualcuna delle città storiche dell'Etruria propria ο dell'area padana è ormai espressione di comunit à costiere rimaste isolate e del tutto avulse dal proprio entroterra. Giuseppe Sassatelli

147 M. R. Torelli, Tyrranoi, in PP, 1975, p. 417-433; M. Giuffrida Ientile, La pirateria tirrenica. Momenti e fortuna {Supplemento a Kòkalos, 6), Roma, 1983, p. 77-87 che però si pronuncia per un sostanziale ridimensionamento dell'episodio della colonia ateniese ed esprime forti perplessità sul fatto che i pirati di cui si parla fossero degli Etruschi padan i. Se le considerazioni su Spina che qui si fanno sono giuste, forse andrebbe modificata anche questa opinione sulla pirateria tirrenica di età tarda. 148 G. Colonna, La Sicilia e il Tirreno nel V e IV secolo, in Kòkalos XXVI-XXVII (Atti del V Congresso internazionale di studi sulla Sicilia antica), 1980-1981, p. 181.

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GRECI, ETRUSCHI E ITALICI NELLA CAMPANIA E NELLA LUCANIA TIRRENICA

In via preliminare ci sia consentito esplicitare l'angolazione da cui ci siamo posti rispetto al tema che è al centro di questo convegno poi ché molteplici sono le valenze che può assumere il termine «crisi»1. Nel linguaggio corrente spesso indica semplicemente un deteriorament o di una situazione, soprattutto economica, provocata da fenomeni naturali ο da eventi quali le guerre. Nell'ambito territoriale preso come campione, tenendo conto della natura degli elementi conoscitivi a nostra disposizione, ci è sembrato che cercare di registrare soltanto i segni rivelatori di contrazioni e distruzioni di risorse economiche avrebbe portato a ricondurre questi fenomeni agli eventi noti dalle fonti scritte. Pur costituendo questo tipo di documentazione un aspetto fondamentale di conoscenza, dal quale non si può assolutamente prescindere, abbiamo tuttavia provato ad individuare, attraverso l'analisi grammaticale dei contesti più ampi ed omogenei noti, lo spettro di possibili modelli indicatori di forme di rot tura di vecchi equilibri, di processi di trasformazione che, oltrepassata una certa soglia, diventano fonte di nuovi equilibri. La crisi viene intesa dunque come dinamica di scomposizione e ricomposizione secondo parametri desunti dalla fisica e oggi largamente applicati alle scienze sociali. L'area campana e la Lucania occidentale, gravitanti l'una sul golfo di Napoli e l'altra su quello poseidoniate, sono occupate da città gre che, centri etruschi ed insediamenti indigeni, cioè da popolazioni strut1 Numerose sono infatti le sfumature che in vari contesti la parola κρίσις ha già nella lingua greca. Per quanto riguarda i significati assunti di volta in volta nel tempo ed a seconda dei presupposti teorici una sintesi con ricca bibliografia è presentata da T. Kowalik nella Enciclopedia Einaudi, 4, Milano, 1978, s.v.

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turate in maniera differente ma con forti influenze reciproche. Pertant o non è possibile procedere ad un esame delle situazioni che le hanno attraversate nel corso del V secolo senza la comprensione sia delle loro specificità sia della natura dei loro contatti, a volte conflittuali, anche bellici, come appunto registrano le fonti, ma che soprattutto investono livelli dell'organizzazione politica, sociale ed economica nonché aspetti culturali più ampi2. È all'interno di questi processi che cercheremo di cogliere i segni, proporzionali alla quantità ed al livello di elaborazione dei dati a dispo sizione, delle tappe di formazione e di organizzazione interna di quei gruppi italici che nel IV secolo giunsero ad un tale livello di struttura zione sociale e politica da manifestarsi in tutta la loro diversità e specif icità. Nel clima di restaurazione oligarchica in atto a Cuma dopo la caduta di Aristodemo, intorno al 470 viene fondata Neapolis le cui test imonianze più antiche sono quelle offerte dai corredi della necropoli di Castelcapuano3. Essi sono costituiti da kylikes, tazze ο skyphoi a verni ce nera, olpette e anforette acrome (figg. 1-2). Queste ultime, spesso coperte da uno strato di scialbatura e decorate con fasce a vernice bru namolto diluita, si presentano come oggetto caratterizzante del rituale funerario di questa comunità. Infatti, sono costantemente presenti, fino agli inizi del III secolo a.C, ripetute anche in più esemplari. In assenza di un'adeguata documentazione di scavo non siamo in grado di avanzare proposte sulla loro funzione, possiamo solo osserva re che nella fase iniziale e per buona parte della seconda metà del V secolo sono morfologicamente assimilabili alle pelikai rinvenute ad Ate ne, ritenute di importazione orientale, e ad esemplari noti da Cuma, Vico Equense e Capua. I vasi a figure rosse importati da Atene aumentano progressiva mente nel corso della seconda metà del secolo : in principio sono peli kai, hydriai e kylikes; a partire da terzo quarto, invece, comincia ad

2 Attenzione ed accento su questi problemi sono stati posti più di recente in Guerre et sociétés en Italie (V-IV siècle av. J.-C), (testi di una tavola rotonda tenutasi a Parigi nel 1984 e coordinati da A. M. Adam e A. Rouveret), Parigi, 1986 e nel saggio di M. Lombardo, La Magna Grecia dalla fine del V secolo a.C. alla conquista romana, in Magna Grecia II, Milano, 1987, p. 55 ss. 3 Cfr. il catalogo della mostra Napoli antica, Napoli, 1985, p. 228 ss. e A. Pontrandolfo, Le necropoli urbane di Neapolis, in Atti Taranto 1985, Napoli, 1988, p. 225 ss. ed in particolare fino a p. 266.

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essere deposto il cratere. Questo vaso, rinvenuto in un numero abba stanza consistente di sepolture, non diventerà mai un oggetto omolo gante nel rituale, come le anforette, ma viene usato sempre per marcar e una distinzione. In alcuni casi si affianca ai vasi tradizionali, ma più sovente è accompagnato esclusivamente dalla kylix e/o dallo stamnos, messi al suo interno, e deposti ai piedi dell'inumato. Molto è stato scritto sull'uso funerario del cratere, ma, ai fini del nostro discorso, ci sembra necessario richiamare l'attenzione sul dato che nelle necropoli greche di età arcaica e classica non compare nei corredi tombali e che invece, in quanto espressione dell'ideologia del consumo del vino e del simposio, assume un ruolo predominante nella concenzione funeraria del mondo etrusco e coloniale4. La sua presenz a, dunque, nelle tombe di Neapolis si connota come un'anomalia, segno dell'adozione di un modello ideologico ampiamente attestato nell'ambiente campano circostante ed estraneo, in quelle forme, ad una polis. Noto è il caso di Caudium dove sistematicamente e senza soluzione di continuità, dalla fine del VI alla seconda metà del IV secolo a.C, il cratere viene deposto nella tomba ai piedi del defunto5 (fig. 3). Questo rituale, a partire dal terzo quarto del V secolo, viene adottato ed esibito da una parte della compagine sociale neapolitana e rivela che con i centri etrusco-campani esistevano rapporti di reciprocità radicati an che a livello ideologico molto prima dell'immissione ufficiale dei Camp ani nella cittadinanza e l'apertura ad alcuni di essi della massima magistratura dello stato. L'evento, riportato da Strabone (V, 246), è sta togiustamente collocato tra il 438, quando Yethnos campano è politic amentedefinito, ed il 421, data della loro conquista di Cuma. Napoli, nata con una chiara impronta euboica e cumana e con un apporto sira-

4 Cfr. N. Valenza Mele, La necropoli cumana di VI e V secolo a.C. ο la crisi di una aristocrazia, in Nouvelle contribution à l'étude de la société et de la colonisation eubéenne {Cahiers du Centre Jean-Bérard, VI), Napoli, 1981, p. 97 ss; in particolare p. 117 dove l'uso di alcuni crateri come contenitori per ceneri è letto come segno del passaggio dal ban chetto, proprio di una società aristocratica, al simposio. Sull'estraneità dell'uso del crate re nel rituale funerario delle città greche cfr. B. D'Agostino, II rituale funerario nel mon doindigeno, e A. Pontrandolfo, L'escatologia popolare e i riti funerari greci, in Magna Gre cia III, rispettivamente p. 110-114 e 183-4. Per l'opposizione tra mondo funerario e simpos io, cfr. O. Murray, Death and the Symposion, Atti del Colloquio internazionale : La parola, l'immagine e la tomba, svoltosi a Capri nel 1988, in AION, X, 1988, p. 239-257. 5 G. D'Henry, Testimonianze di Caudium, Benevento, dicembre 1973-gennaio 1974.

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cusano, fin dall'inizio manifesta propensione a svolgere funzioni emporiche e commerciali riprendendo una tradizione ormai da Cuma abban donata. Ma, quasi immediatamente instaurò rapporti non episodici con i Campani installati nel territorio circostante, documentati dalla notevol e circolazione della ceramica attica e dalla monetazione. Questo pro cesso di mistione e convivenza, tangibilmente evidente attraverso il rituale funerario, come si è detto, anche a Neapolis, culminò con un rinnovamento istituzionale che poneva in condizioni pari il vecchio cor po civico ed i non greci, dopo aver «allontanato da sé quelli della loro propria gente», secondo il racconto di Strabone, verosimilmente i memb ri dell'oligarchia tradizionale uniti agli esuli cumani6. Sullo scorcio del V secolo e per gran parte di quello successivo, in questo rinnovato clima politico che fece della città greca il centro di una più ampia organizzazione territoriale, Napoli continuò ad essere il tramite della diffusione della ceramica attica ne\V hinterland, ma, senza dubbio, diventò anche uno dei centri di produzione di vasi a figure ros serinvigorendo quella produzione di qualche decennio più antica dal Beazley attribuita al Pittore del Pilastro con la Civetta, collocata nel ter zo quarto del secolo e ritenuta specifica di un atelier campano7. I limiti dei dati a nostra disposizione non permettono di analizzare e conoscere le tappe delle trasformazioni di quelle comunità della Camp ania meridionale che furono protagoniste della crisi neapolitana, se non per rapide campionature. Di Noia, ad eccezione del corredo della tomba Blacas scoperta nel 18398 e di quelli della necropoli Ronga scavati nel 1937, poi smembrat i e successivamente ricomposti ed editi da M. Bonghi Jovino e da R. Donceel9, conosciamo solo alcuni dei materiali, spesso di pregevole qualità, saccheggiati e dispersi in tutti i musei europei. Tuttavia, esplo razioni intraprese in quest'ultimo decennio che hanno portato al rinv enimento di altre sepolture, in parte nella stessa area in cui si operò nei secoli passati, cominciano a far distinguere nella necropoli un'articola zione in gruppi segnalata essenzialmente dalla diversa distribuzione della ceramica attica rinvenuta in maniera disuguale nei diversi nuclei 6 Cfr. i saggi di A. Mele, La città greca, e di E. Lepore, La città tra Campani e Roman i, nel catalogo della mostra Napoli antica, cit., rispettivamente a p. 103 ss. e 109 ss. 7 Groups of Campania Red-Figure, in JHS, LXIII, 1943, p. 66 ss. 8 Cfr. P. E. Corbett, The Burgon and Blacas Tombs, in JHS, LXXX, 1960, p. 58-60; A. D. Trendall, LCS, p. 202. 9 La necropoli di Noia preromana, Napoli, 1969.

Fig 1 - Corredo tipo di una tomba di V secolo a.C. dalla necropoli di Castelcapuano, Napoli.

Fig. 2 - Corredo tipo di una tomba di V secolo a.C. dalla necropoli di Castelcapuano, Napoli.

Fig. 3 - Cratere di bucchero da una delle sepolture di Caudium.

Fig. 4 - Particolare del cratere attico dalla t. 21 del 1966 di Nocera.

Fig. 5 - Bronzi etruschi da una tomba di Nocera, loc. Oschito.

Fig. 6 - Corredo delle tombe 72 (1963) della necropoli di Fratte.

Fig. 7 - Hydra a figure rosse attica della necropoli di Fratte.

Fig. 8 - Particolare della situla di bronzo dalla t. 116 (1974) di Fratte.

Fig. 9 - Pontecagnano. Brocca a figu rerosse dalla t. 1240.

Fig. 10 - Armatura da una sepoltura di Pontecagnano della fine del V secolo a.C.

Fig 1 1 - Ipotesi ricostruttiva dell'edificio circolare di Poseidonia (da Poseidonia Paesi unì III).

Fig. \1

Corredo προ da una loniha della mitrinoli di s Wncra. l'aesmm (t 7 del 1975)

Fig. 13 - Corredo tipo da una tomba della necropoli di S. Vener a, Paestum (t. 3 del 1972).

Fig. 15 - Cratere attico dalla t. 6 di Padula, loc. S. Franc esco.

Fig. 14 - T. 371 del 1976 dalla necropoli di Arcioni, Paestum.

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che in alcuni casi sembrano fisicamente separati da una zona libera10. Sembra così delinearsi, con tutte le cautele dovute alla frammentarietà e lacunosità dei dati, una diversità di comportamento che potremmo leggere come il segno di una forma di organizzazione «politica» meglio nota dall'indagine di Pontecagnano e che sembra esistere anche a Fratt e. Inoltre, va sempre tenuto presente che, sia pure indirettamente e al di fuori di contesti, la non scarsa quantità di ceramica attica e di vasi attribuiti al Pittore del Pilastro con la Civetta di cui si conosce la prove nienza nolana, è una spia della floridezza di questo centro ο di alcuni gruppi costituenti questa comunità, anche nel corso del V secolo. Infi ne, va rilevato che il corredo della tomba Blacas ripropone le stesse associazioni delle tombe napoletane dello scorcio del V secolo come ad esempio la tomba XLII di Castelcapuano11 con una kylix attica del Pit tore di Monaco 2535, un cratere a campana del Pittore della Scacchier a, uno skyphos del campano Pittore Eros and Hare, oltre a numerosi vasi a vernice nera ed acromi. Alla tomba Blacas appartengono una kylix attica del Pittore di Meleagro, un' hydria attica attribuita al Pittore di Londra F90, un'altra hydria che ha dato il nome al campano Pittore dell'Orgia e due skyphoi del Pittore di Napoli 2074 che presenta forti affinità con quello di Dirce. Sarebbe fuorviante entrare ora nel merito del dibattuto problema relativo alla localizzazione delle officine in cui furono prodotti i vasi di questi ceramisti ed il loro rapporto di dipen denza temporale dagli ateliers della Sicilia orientale, ma, ai fini del tema che stiamo trattando, è necessario sottolineare che l'insieme dei dati, forniti non solo da questi contesti, portano ad avanzare l'ipotesi dell'esistenza di officine operanti in Campania già negli ultimi decenni del V secolo e verosimilmente proprio tra Napoli e Noia. Anche la più meridionale Nuceria non sembra entrare in crisi nel corso del V secolo; infatti i materiali provenienti dalle necropoli scavat e nell'800 e negli anni 1963-4 e 1966 mostrano una consistente circola zionedi beni di prestigio costituiti da vasellame di bronzo, vasi attici e protoitalioti, presenti nelle tombe più ricche12. Ad una grande sepoltu10 Cfr. V. Sampaolo, Noia preromana, Noia, 1985 (Catalogo della mostra di Noia 12-13 dicembre 1985); Ead., Noia, in StEtr, LII, 1984, p. 506-7; L. Cerchiai, II processo di struttu razione del politico : i Campani, in AION, IX, 1987, p. 41-53 ed in particolare p. 46. 11 Cfr. Napoli antica, cit., p. 242-3. 12 Cfr. G. MiNERViNi, in Bull. Nap., n.s., V, 1856-1857, p. 3 ss.; M. Ruggiero, Degli scavi di antichità nelle provincie di Terraferma dell'antico Regno di Napoli dal 1743 al 1876,

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ra del secondo quarto del V secolo dovevano apparenere gli oggetti rin venuti nel 1856 in località Oschito13 (fig. 5) : quattro vasi attici a figure rosse, una oinochoe a figure nere del tipo Capua e numerosi oggetti di bronzo tra cui due situle, due oinochoai, sei colini e due grattugie, tutti oggetti di chiara provenienza etrusca, forse vulcente, ma forse in parte prodotti in officine localizzabili in Campania dove si registra la maggior e concentrazione. Sia questa tomba «emergente», sia il resto delle sepolture ascrivibili allo stesso periodo, si presentano del tutto simili a quelle della vicina Fratte, ma, a differenza di questo centro che sembra isterilirsi a partire dal terzo quarto del V secolo, le necropoli di Nocera restituiscono molto materiale dell'ultimo quarto dello stesso secolo, così come abbiamo riscontrato per Napoli e Noia. Tra i vasi attici basta ricordare lo stamnos ex Vivenzio del Pittore del deinos di Berlino14, numerosi vasi italioti attribuibili ad officine ruotanti, secondo il Trendall, intorno al Pittore di Dirce. Degno di attenzione, sia per l'associazione degli oggetti, sia per il rituale che esprime, è il corredo della tomba 21 rinvenuta, insieme ad altre tre della stessa epoca, nel 1966 durante l'ampliamento del tronco ferroviario Napoli-Salerno15. Esso consta di un cratere (fig. 4), una kylix ed una lekythos attici, attribuiti il primo alla cerchia di Kleophon e l'ultimo al Pittore di Eretria, di un'anfora del protolucano Pittore di Amykos, di uno skyphos di probabile produzione italiota, forse campan a, di un kantharos tipo St. Valentin, di numerosi altri vasi a vernice nera e di un'anfora da derrate. Quest'ultima isolata dal resto del corre do e deposta ai piedi del morto, sembra perpetuare un uso funerario molto diffuso tra le comunità italiche sin dall'età orientalizzante; inve ceil resto degli oggetti rinvenuti lungo un fianco dell'inumato formano un servizio che riflette la volontà di esaltare il rituale incentrato intor no al consumo del vino, richiamato del resto anche dalla scena con rappresentazione delle Lenee che decora lo stamnos ora al Museo di Napoli.

Napoli, 1888, p. 441-451 ; V. Panebianco, in Apollo, 1 1 1-IV, 1963-1964, p. 190-1 ; Id., in BdA, XLIX, 1964, p. 362. 13 Cfr. F. Parise Badoni, Ceramica campana a figure nere, Firenze, 1968, p. 71; M. Cristofani, Gli Etruschi del mare, Milano, 1983, p. 70 fig. 50. 14 Ο. Elia, Lo stamnos dionisiaco di Nocera, in Apollo, III-IV, 1963-1964, p. 79-92. 15 G. D'Henry, Una tomba a Nocera della seconda metà del V secolo : problemi di inquadramento, in AION, III, 1981, p. 159-174.

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In sostanza, la polis Tyrrhenias di Filisto alla fine del V secolo a.C. non sembra subire il tracollo che investe molti centri etrusco-campani e mostra di avere forti rapporti economici e culturali con Napoli e, in misura più ridotta, anche con la costa ionica. Purtroppo i dati di cui disponiamo non permettono di spingere oltre il discorso, né di cogliere i segni dell'integrazione tra l'elemento etrusco e quello indigeno, docu mentata dalle iscrizioni già alla fine del VI secolo16, soprattutto alcuni aspetti di quella continuità etrusco-campana che pure la tradizione scrit ta sembra indicare quando fa coincidere la serie di città cui viene attr ibuita origine etrusca e quelle considerate come probabili sede deWethnos nocerino 17. Diverso è il quadro che deriva dall'analisi dei dati relativi al centro etrusco di Fratte dove possiamo coniugare la conoscenza delle necropol i con l'indagine dell'abitato. Delle prime abbiamo un campione di circa 400 tombe scavate in parte tra il 1927 ed il 1929 in una cava di tufo in proprietà Mari, in parte negli anni 1963-1964 in un'area più a nord della precedente ed a settentrione del pianoro in località Scigliato a ridosso dell'attuale Piaz zaMatteo Galdi, ed in parte negli anni 1971-1974 in un'altra proprietà Mari sita in località Cappelle, presso via dei Greci18. Di queste sepoltur e, pochissime, meno di una decina, si collocano nel secondo e nel terzo quarto del VI secolo a.C, mentre di gran lunga più numerose sono quelle databili nell'ultimo quarto dello stesso secolo. Ma è il periodo compreso tra la fine del VI ed il primo quarto del V che registra il maggior numero di tombe che subito dopo, nel corso della seconda metà dello stesso secolo, cominciano progressivamente a diminuire fino a ridursi a poche decine negli ultimi anni. 16 G. Colonna, Nuovi dati epigrafici sulla protostoria della Campania, Atti della XVII riunione scientifica dell'Ist. ital. di preist, e protost. in Campania del 1974, Firenze, 1976, p. 152, 163-5. 17 Cfr. E. Lepore, // quadro storico, in F. Zevi (ed.), Pompei 79. Raccolta di studi per il decimonono centenario dell'eruzione vesuviana, Napoli, 1979, p. 13-23. 18 Cfr. A. Maiuri, Una necropoli arcaica presso Salerno e tracce dell'espansione etrusca nell'agro picentino, in StEtr, III, 1929, p. 91-101; A. Marzullo, La tomba del Deinos della necropoli di Fratte, in Annuario del regio Liceo Ginnasio T. Tasso, XIV, 1937, p. 69-79; V. Panebianco, Fratte di Salerno. Necropoli osco-etrusca di Irnum, in RSS, I, 1937, p. 181 ss.; P. Claudio Sestieri, in BdA, XLIX, 1964, p. 361-2; C. Samaritani, in Apollo, V, 1984, p. 165. In questi ultimi anni è stata intrapresa una revisione sistematica di tutte le necropoli di Fratte coordinata dalle cattedre di Archeologia dell'Università di Salerno di concerto con la direzione dei Musei provinciali.

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Ne deriva pertanto che il momento di maggiore fioritura è compres o tra la fine del VI e la prima metà del V, non solo per i dati quantitat ivi, ma anche perché in questo arco di tempo compaiono corredi ascri vibili a sepolture «emergenti». Gli oggetti normali del rituale funerario nella prima fase sono le coppe. Quella carenata di bucchero persiste anche in molti corredi del primo quarto del V secolo confermando a Fratte quell'attardamento già noto da Nocera, Stabia e Caudium, differenti dagli altri centri della Campania dove la coppa carenata di bucchero scompare prima della fine del VI secolo19. Nel primo venticinquennio del V è comunque costantemente associata ad oggetti a vernice nera ed in particolare alla coppetta su alto piede. Frequente, anche se in misura più ridotta, è l'a ccostamento alla kylix su alto piede ed al cup-skyphos. Con la scomparsa del bucchero si consolidano come caratterizzanti il rituale la kylix tipo Bloesch C, quella emisferica e le coppe sia ad orlo piatto che ad orlo ingrossato, queste ultime tipologicamente affini a quelle rinvenute negli strati di fondazione del santuario di Pyrgi nonché a Noia, Pompei, Nocera, Vico Equense, Alfedena e Pompei, per cui è stata avanzata l'ipotesi di una produzione campana ed in particolare capuana20. Non si può escludere, però, per molti degli esemplari rinvenuti a Fratte, una produzione locale ben riconoscibile dalle caratteristiche dell'argilla e della vernice. Prodotte a Poseidonia sono invece molte delle olpette, parzialmente verniciate e dal piede a disco pieno, presenti nei contesti del secondo e del terzo venticinquennio del V secolo. Accanto a questi oggetti base, in alcune sepolture, compaiono vasi decorati a bande molto simili a quelli noti dalle necropoli di Poseidonia della fine del VI e dei primi decenni del V; in altre tombe vi sono vasi, soprattutto oinochoai e stamnoi, con il fondo scialbato e con decorazio ne di tipo geometrico, abbastanza simili ad esemplari noti dell'area campana e che sembrano riallacciarsi a più antichi prodotti di deriva zioneionica. Un altro gruppo di sepolture è invece caratterizzato dalla presenza di grossi contenitori : anfore, ma soprattutto grandi olle stamnoidi con il collo ad imbuto, che dalla fine del VI, con leggere variazio19 Cfr. C. Albore Livadie, Le bucchero nero en Campanie. Notes de typologie et de chronologie, in Le bucchero nero étrusque et sa diffusion en Gaule méridionale {Collection Latomus, 160), Bruxelles, 1979, p. 91-110. 20 Cfr. G. Colonna, in NSc, 1959, p. 233; F. Parise Badoni e M. Roggeri Giove, Alfede na. La necropoli di Campo Consolino, Chieti, 1980, p. XVII.

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ni tipologiche, durano fino alla seconda metà avanzata del V secolo. È difficile trovare confronti precisi per questo grosso vaso che riecheggia forme note sia dalle colonie greche dell'Italia meridionale e della Sici lia, sia dall'Etruria, ma attestate nella seconda metà del VII e nel VI secolo a.C. e non ancora riconducibili a centri di produzione ben definit i. Piuttosto limitato è il numero delle sepolture in cui è presente cera mica attica figurata; esse sono concentrate tra gli ultimi decenni del VI e la prima metà del V : i vasi più correnti sono lekythoi e kylikes (fig. 6), rare e di ottima qualità anfore ed hydriai (fig. 7), spesso rinvenute isola te forse usate come contenitori di ceneri. Altrettanto rari i crateri : solo diciotto esemplari e di questi quattro a figure nere ed uno a figure ros se, comunque sempre associati ad altri vasi che servono a comporre un servizio funzionale al consumo del vino. Accanto agli oggetti ceramici, nelle tombe « emergenti », secondo un costume ben documentato nei centri etruschi ed etruscizzati, compaio no anche, a partire dagli ultimi anni del VI, ma essenzialmente nel cor sodella prima metà del V, numerosi oggetti di bronzo che servono a rafforzare e quasi a rendere più manifesta la esibizione di un rituale che integra quelli che vi partecipano separandoli dal resto della comun ità.Il vasellame di bronzo è costituito da situle, olpette, brocchette, attingitoi, colini, bacili e grattugie, del tutto simili a quelli rinvenuti nel lavicina Nocera. Esemplificativi i corredi delle tombe 22 e 1 16 scavate negli anni 1971-4: il primo, databile intorno al 510/500, ha un' hydria attica a figure nere, una kylix ed una coppa su alto piede ed un calice a vernice nera, un'olla a fasce, una brocchetta, un attingitoio, un colino ed un bacile di bronzo, un coltello, alari e spiedi di ferro. L'altra sepol tura, databile intorno al 480/70, ha il seguente corredo : kylix tipo Bloesch C, coppa, coppetta, brocca, skyphos e lekythos a vernice nera, situla con coperchio (fig. 8), olpe, due colini ed un bacile di bronzo, alar i, spiedi ed anello di ferro. In mancanza di un'accurata documentazio ne di scavo, in verità in alcuni casi inesistente, non conosciamo la esat ta distribuzione di questi oggetti nelle tombe e pertanto non possiamo avanzare alcuna ipotesi sul rapporto funzionale tra il vasellame di bronzo e l'insieme alari-spiedi che in un caso, associati al coltello, fan no pensare alla sfera del sacrificio. Nel corso della seconda metà del V secolo, come si è già detto, il numero delle tombe diminuisce progressivamente fino a cessare del tutto. Inoltre diminuisce il numero degli oggetti che compongono i cor redi, quasi tutti prodotti localmente e piuttosto di serie. Mancano torn-

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be che potremmo definire «emergenti» e l'unico vaso figurato è un1 hydria protoitaliota della tomba 96 del 1974 che si accompagna ad una epikysis e ad un saltcellar a vernice nera. Dopo uno iato di circa un secolo ricompaiono sepolture, sia a camera sia a cassa, con corredi che le connotano come decisamente sannitiche. Queste tombe sono però state rinvenute non nelle aree occu pate dalle necropoli di VI e V secolo, ma a ridosso ed in parte inglobate all'abitato. Qui, scavi recenti21 hanno permesso di individuare, accanto ai tracciati delle ampie trincee eseguite durante l'esplorazione degli anni '50 e poi ricolmate, alcuni lembi intatti che cominciano a fornire utili elementi per definire le fasi cronologiche dell'occupazione del sito. Sembra abbastanza chiaro che la prima sistemazione di tipo urbano dell'area si colloca intorno alla fine del VI secolo a.C. e si sviluppa nel corso del primo quarto di quello successivo. Le strutture degli edifici eretti in questo periodo sono obliterate da un consistente strato di ter reno argilloso, sterile, che segna una fase di abbandono e coincide con il momento in cui cessa anche la documentazione dalle necropoli. L'area verrà poi rioccupata e risistemata nella seconda metà del IV secolo. Dall'insieme di questi dati ne deriva che l'insediamento corrispon dente all'attuale Fratte si sviluppa a partire al VI secolo a.C. in una posizione geografica molto favorevole che ne fa una testa di ponte tra Capua e la piana del Sele oltre che con l'agro nocerino e quello che sarà poi il territorio degli Irpini. Il periodo di maggiore fioritura di questo centro si colloca tra gli ultimi decenni del VI e la prima metà del V, e particolarmente nel pr imo quarto, come sembrano indicare sia i contesti funerari sia l'indagi ne nell'abitato. È questo il momento in cui si registra la maggiore art icolazione nella composizione dei corredi che sembrano esprimere an che una ricca gamma di valenze ideologiche quasi f isicamente raggruppabili nell'ambito dei tre nuclei di necropoli indagate. Del resto la coe sistenza di più componenti etniche all'interno di questa comunità è documentata dalle iscrizioni che lasciano intravvedere una realtà socia-

21 Scavi sistematici nell'area dell'abitato di Fratte sono stati intrapresi dal 1985 dalle cattedre di Archeologia e Storia dell'arte greca e romana e di archeologia della Magna grecia dell'Università degli studi di Salerno. I primi risultati di queste campagne, insieme a quelli scaturiti dalla revisione delle necropoli, saranno ogetto di una mostra permanent e presso il Museo Provinciale di S. Benedetto e di un catalogo.

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le molto dinamica coagulata dall'elemento etrusco ma nello stesso tem pogravitante verso Poseidonia22. L'impoverimento e la fine dell'abitato di Fratte coincide con la tr asformazione che, rompendo consolidati equilibri, portò sullo scorcio del V secolo all'occupazione lucana di Poseidonia e a quella di Capua da parte dei Campani. Nell'Agro Picentino, sulla destra del Sele, l'insediamento etrusco di Pontecagnano sembra entrare in crisi nel corso della prima metà del V secolo con una evidente contrazione delle necropoli e soprattutto con l'esaurirsi, già agli inizi del V (fig. 9), di quei nuclei che, nella seconda metà del secolo precedente, fisicamente distinti dagli altri gruppi, esib ivano ricchi corredi comprendenti tra l'altro vasi attici figurati di note vole impegno23. All'esaurirsi della necropoli corrisponde un impoverimento del santuario di Apollo ed una fase di abbandono dell'abitato. Scavi recenti nel santuario in loc. Pastini hanno verificato che una sistemazione di età arcaica, connessa con un livello di frequentazione databile tra la metà del VI e la metà del V secolo a.C, viene obliterata da una nuova sistemazione con la costruzione di un sacello nel IV secolo. Questo complesso di strutture è sigillato da un livello di crollo riscontrato anche altrove, e databile tra la fine del IV ed i primi del III secolo a.C.24. Evidenti segni di ripresa si manifestano in alcuni ambiti della necropoli intorno agli ultimi decenni del V secolo, quando si registrano vasi importati, prodotti di officine lucane, vasi a figure rosse sovraddipinte del tutto simili a quelli noti a Paestum e prodotti in officine locali e, soprattutto, alcune sepolture maschili con l'inumato deposto con l'armatura indossata e costituita dalle lance, dai cinturoni e dalla coraz za a tre dischi di tipo italico (fig. 10) come quelle che contraddistinguo no le sepolture maschili «emergenti» della prima generazione di Lucan i di Poseidonia e che compaiono, indossate dai cavalieri, nelle scene con «ritorno del guerriero» che, all'interno del sistema decorativo delle 22 Cfr. G. Colonna, Nuovi dati epigrafici della protostoria della Campania, cit., p. 151169; R. Antonini, in StEtr, XLIX, 1981, p. 338, n. 28 e 29; A. Pontrandoldo, Un'iscrizione posidoniate in una tomba di Fratte di Salerno, in A1ON, IX, 1987, p. 55-63. 23 Cfr. L. Cerchiai, cit., p. 44 ss. 24 Cfr. G. Bailo Modesti, Lo scavo nell'abitato antico di Pontecagnano e la coppa con l'iscrizione AMINAf ], e L. Cerchiai, Nota preliminare sull'area sacra di via Verdi, in AION, VI, 1984, rispettivamente p. 215-245 e p. 247-250.

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pitture funerarie pestane della prima metà del IV secolo a.C, servono sempre a connotare le tombe maschili più importanti. I dati in nostro possesso indicano, dunque, che i due centri etru schi più meridionali della Campania nel corso del V secolo si comport ano in maniera polare. Fratte continua la parabola ascendente, iniziata negli ultimi decenni del VI, fino al secondo quarto del V quando comincia a regredire progressivamente, annullandosi intorno agli ult imi anni dello stesso secolo. Al contrario il centro di Pontecagnano sem bra segnare una fase di stallo proprio nel primo quarto del V secolo e manifesta indizi di ripresa solo sullo scorcio dello stesso secolo. L'inda gine futura potrà chiarire meglio le forme ed i modi di questa polarità nonché le cause; per il momento possiamo solo tenere presente che le due comunità, per certi aspetti e sia pure in maniera differente, sem brano entrambe gravitare in parte su Poseidonia e risentire delle tr asformazioni che in questo periodo attraversano questa città. Tra gli ultimi decenni del VI e la prima metà del V secolo a.C. la colonia di Sibari manifesta la sua maggiore floridezza, vale a dire pro prio all'indomani della distruzione della madrepatria quando la volontà di impadronirsi del controllo di quello che era stato Γ« impero» sibarita avrebbe portato Poseidonia a cambiare il piede ponderale, agganciato al commercio tirrenico, per assumere quello che era stato di Sibari. È questo il periodo in cui viene monumentalizzato lo spazio urbano sia con funzioni pubbliche sia religiose. Alla metà del V secolo risalgono le ultime costruzioni templari e l'edificio circolare (fig. 11) eretto nell'ago rà e destinato a riunioni politiche e collettive25. Anche le necropoli registrano un grosso incremento alla fine del VI e nell'arco di tempo compreso all'incirca tra il 475 ed il 450, seguito da una consistente fles sione che abbraccia quasi tutta la seconda metà del V secolo a.C.26. Inoltre, sempre nell'ambito delle necropoli, si verifica un diverso uso dello spazio tra quelle ubicate a settentrione dell'area urbana e quelle poste a sud. Infatti nella necropoli di Arcioni, immediatamente fuori Porta Aurea e sfruttata sin dai primi anni di vita della colonia, le tombe continuano a disporsi fortemente concentrate a gruppi spesso sovrapponendosi ed intersecandosi le une alle altre, mostrando una sostanziale continuità con il periodo precedente.

25 Cfr. E. Greco-D. Theodorescu, Poseidonia-Paestum II, Roma, 1983. 26 Cfr. A. Pontrandolfo, Le necropoli di Poseidonia-Paestum, relazione tenuta al XXVII Convegno di studi sulla magna Grecia, ottobre 1987 (atti in corso di stampa).

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A sud, invece, nella località oggi chiamata S. Venera, in un'area solo episodicamente occupata prima da sepolture, viene impiantata una necropoli che geometricamente allinea le tombe su file regolari lungo assi orientati in direzione est-ovest. Ne scaturisce l'impressione che il corpo civico, numericamente accresciuto e allargato proprio nei primi decenni del V secolo, nel destinare nuove aree ad un uso collettivo le regolamenti secondo un principio di «uguaglianza» che sembra ribalta re la più antica distribuzione per appezzamenti familiari propria della necropoli di età arcaica e che comunque continua ad essere usata anche se le sepolture sono di gran lunga meno numerose di quelle della necropoli meridionale. Entrambe però sono accomunate dal rituale : tipo di sepoltura, modo di deporre il defunto, composizione del corredo, molto sobrio ο in molti casi del tutto assente (figg. 12-13). Mancano i grandi contenitor i come i crateri che si rinvengono invece spesso, in frammenti, sui lastroni di copertura e nell'area intorno alle tombe, testimonianza dei rituali che venivano compiuti sia al momento dell'interramento sia suc cessivamente. Alcune differenze fra i corredi delle due necropoli consi stono nella qualità dei vasi importati, di migliore qualità e di maggiori dimensioni in quella meridionale dove in alcune tombe è presente anche lo striglie ed ancora, in pochissimi casi, la lyra e Yaulòs. Nella necropoli settentrionale, invece, va segnalata la presenza di una ventina di sepolture i cui corredi, accanto agli oggetti propri del rituale funerario poseidoniate, ne hanno degli altri anomali in questo ambito ma fortemente caratterizzanti il rituale funerario di molti centri etrusco-campani e soprattutto Capua, Nocera, Vico Equense, Noia : sono ollette di impasto decorate da un giro di bugne sotto l'orlo, anfore ingubbiate con anse a gomito, boccaletti di argilla figulina con ansa sormontante (fig. 14). Questi segni rivelatori di una diversità flebilmente manifestata e per certi versi quasi integrata sono ribaditi da una iscrizione rinvenuta a Fratte, ma impressa nell'argilla ancora fresca, prima della cottura, su di un'olpetta di evidente fabbricazione posidoniate, databile con suffi ciente precisione tra il 480 ed il 470 a.C.27. L'iscrizione è in alfabeto acheo ed usando un formulario specificamente greco allude a pratiche sessuali e comunicative che vedono coinvolti greci (Apollodoro, Onata), etruschi (Vulca) e probabilmente italici (Nikso, Ybrico, Parmynio), e 27 Cfr. A. Pontrandolfo, Un iscrizione posidoniate. . ., cit.

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lascia intravvedere in filigrana anche a Poseidonia l'esistenza di una mistione etnica, marginale almeno per quanto riguarda il modello ideo logico espresso dal corpo civico, ma del tutto simile a quella più consi stentemente manifesta a Fratte ed a Pontecagnano già alla fine del VI secolo. In questo orizzonte culturale si inserisce la Tomba del Tuffatore che rimane un documento eccezionale e palesemente anomalo per il mondo greco che non usa decorare le pareti interne delle tombe con scene figurate e soprattutto separa nettamente il mondo del simposio da quello della morte. Il coerente programma decorativo che informa queste pitture usa coscientemente un codice greco per esaltare un modello mentale ed ideologico altro rispetto a quello dominante nella città e che rappresenta una risposta individuale alla morte in cui viene meno ogni forma di integrazione politica, ribadita, come è stato più volte sottolineato, anche dalla non appartenenza di questa tomba alle necropoli urbane28. La Tomba del Tuffatore ha, nella scelta di decorare le pareti con scene tratte da schemi frequenti nella ceramica attica, alcuni aspetti in comune con un altro monumento coevo : la tomba a camera rinvenuta a Capua e di cui purtroppo rimane solo un disegno di uno dei lati lun ghi su cui erano rappresentati due uomini seduti intenti a giocare a dama con due giovinetti come spettatori29. In mancanza di un sistema di dati in cui collocarla, ogni ipotesi interpretativa sarebbe azzardata, tuttavia va registrata la sua contemporaneità alle pitture della tomba posidoniate ed il fatto che viene espressa nel momento in cui l'insedi amento realizza in maniera definita una organizzazione di tipo urbano. Nel corso della seconda metà del V secolo nelle necropoli di Poseidona si registra una forte ed evidente contrazione che corrisponde ai livelli di distruzione riscontrati all'Heraion alla foce del Sele; l'esito di questa crisi sarà l'occupazione della città da parte dei Lucani, archeolo gicamente segnata da una radicale trasformazione del rituale funerario intorno all'ultimo decennio del V secolo30. È lo stesso periodo in cui viene abbandonato l'insediamento di Fratte, entra in crisi la comunità 28 Cfr. E. Greco, Non morire in città. Annotazioni sulla necropoli del Tuffatore di Poseidonia, in A10N, IV, 1982, p. 50-55. 29 Cfr. B. D'Agostino, // mondo periferico della Magna Grecia, in Popoli e civiltà dell'Italia antica II, Roma, 1974, p. 201-2. 30 Cfr. A. Greco Pontrandolfo, Segni di trasformazioni sociali a Poseidonia tra la fine del V e gli inizi del III secolo a.C, in Dialoghi di archeologia, n.s., 1979, 2, p. 27 ss.

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di Capua con le sue notevoli produzioni artigianali, mentre al contrario si rivitalizza l'insediamento di Pontecagnano. Nell'entroterra tirrenico gravitante sul golfo pestano dai pochi dati noti ricaviamo due grossi momenti di cesura : uno intorno al primo quarto del V quando cessano le tombe di Sala Consilina e contempora neamente si incrementano le necropoli di Padula, sorta intorno alla fine del VI e che nel V assume il ruolo di centro principale del Vallo di Diano. Qui, al cvatere-kantharos, grosso contenitore di produzione loca le e con funzioni pregnanti in questo rituale funerario, si affiancano vasi attici di ottima fattura, molto spesso crateri (fig. 15) ed hydriai. Nei corredi più ricchi vi sono anche numerosi vasi di bronzo del tutto simili a quelli delle tombe di Nocera e Fratte, ma anche di Bologna e Spina. La fine della necropoli di Padula, intorno all'ultimo quarto del secolo, segna il passaggio ad una nuova fase di cui, purtroppo, siamo poco informati in assenza quasi assoluta di contesti esplorati31. Ai marg ini del Vallo di Diano, l'abitato di Monte Pruno presso Roscigno, a ridosso del valico che collega il vallo con la piana del Sele, sorto proba bilmente tra la fine del VI e gli inizi del V, come sembrano indicare i rinvenimenti di superficie, offre un importante documento : una gran detomba di tipo principesco, forse coperta da un tumulo, scavata casualmente nel 1938. Questa sepoltura, databile intorno agli ultimi anni del V secolo, aveva, accanto all'inumato deposto in posizione supi na, ben 43 oggetti di corredo. Tra essi assumono un ruolo centrale quelli che celebrano il simposio : una nestoris di bronzo come Yoinochoe, l'olpe, l'olpetta, il boccaletto, il colino, un kantharos d'argento e numerosi vasi attici e protoitalioti tra cui un rhyton ed una kylix attici a figure rosse. Ad essi si affiancano altri oggetti, quali la cuspide di lan cia ed il carro di ferro e gli strigili di bronzo che sembrano alludere ad un modello atletico-militare. Tutti questi segni riflettono un ideale piut tosto arcaico di tipo aristocratico, lo stesso esibito dalla coppia delle tombe «principesche» di Melfi-Pisciolo e da quella di Ruvo del Monte di qualche decennio più antiche a cui è accomunata anche dalla pre senza di un candelabro di bronzo di matrice etrusca sia nella fattura che nelle funzioni32.

31 Per il Vallo di Diano in V secolo a.C. cfr. i saggi di E. Greco e di A. Greco Pontrandolfo, in Storia del Vallo di Diano I, Salerno, 1981, rispettivamente p. 125 ss. e p. 149 ss. 32 La tomba di Monte Pruno è stata edita da R. R. Holloway, in Revue des archéolo gues et historiens d'art de Louvain, 15, 1982, p. 97 ss., per le interpretaziuni cfr. A. Greco

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In un altro centro, Atena Lucana, che si trova ai margini opposti del Vallo di Diano, alla fine del V secolo viene invece registrato, in un quadro di sostanziale continuità con la realtà più antica, un mutamento nel rituale funerario esibito però solo da alcune sepolture che hanno il defunto deposto in posizione supina e non, come di norma, rannicchiat o33. Lo stesso fenomeno si riscontra anche nella non lontana Satriano a cui è accomunata dalla stessa cultura materiale. Va ricordato come è stato più volta sottolineato, che la tomba più antica di Atena con il cadavere supino, databile intorno al 400, aveva un cinturone ed una lancia insieme ad un cratere protoitaliota a figure rosse e ad una pate ra di bronzo, un corredo diverso da quelli normali nella zona e che esi bisce, sia pure in tono minore, segni abbastanza simili a quelli espressi della prima generazione dei Lucani di Poseidonia e presenti, come si è detto, anche a Pontecagnano. Angela Pontrandolfo Bruno D'Agostino

Pontrandolfo, / Lucani, Milano, 1982, p. 104-7; A. Bottini, / Lucani, in Magna grecia II, Milano, 1987, p. 269; B. D'Agostino, II rituale funerario nel mondo indigeno, cit., p. 114. 33 Cfr. W. Johannowsky, in StEtr, 49, 1981, p. 504 ss.

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ROMA ARCAICA ED I LATINI NEL V SECOLO

Nel 1913 Arthur Rosenberg, il grande studioso allievo di Ed. Meyer, pubblicava la sua opera più novatrice, Der Staat der alten Italiker. In essa scriveva, quasi come conclusione dell'analisi che vi faceva della documentazione romana (p. 80-81) : «Mitten in Italien lag der römische Staat. Er war latinischer Nationalität, nah benachbart den oskischen Stämmen, den Sabinern und Volskern, und von früh an stand er in engster Verbindung mit den Etruskern. So kreuzten sich in Rom die Einflüsse aus allen Teilen Italiens. Diese Ver hältnisse haben auch der Entwicklung der römischen Magistratur den Weg gewiesen. Von Anfang an hat Rom die Anregungen, die das Ausland ihm bot, bereitwillig aufgenommen. Aber mit grossartigem staatsmänni schen Takt haben die Römer stets die fremden Institutionen umgebildet, ja zu ganz neuen Formen des Staatslebens umgeschaffen. So ist schon die älteste römische Republik ein origineller Staat, der keinem anderen im damaligen Italien glich, soweit wir sehen können». Egli continuava riaffermando l'originalità romana che, sull'esem pio degli Oschi e forse di altre città latine, aveva rifiutato la presenza di un sovrano unico e quella di un dittatore annuale (come ad Alba), ma aveva combinato potere supremo e collegialità. Una innovazione che forse Roma aveva introdotto per prima1. La precisa ricostruzione del1 A. Rosenberg, Der Staat der alten Italiker, Berlino, 1913, p. 80-1. Sul problema della continuità delle strutture magistratuali italiche, la loro originalità ed il rapporto con quelle romane si vedano le diverse posizioni di H. Rudolf, Stadt und Staat im römischen Italien, Lipsia, 1935; S. Mazzarino, Dalla monarchia allo stato repub blicano, Catania, 1945; E. Campanile, C. Letta, Studi sulle magistrature indigene e municip ali in area italica, Pisa, 1979; per le magistrature etrusche R. Lambrechts, Essai sur les magistratures des républiques étrusques, Bruxelles-Roma, 1959; M. Cristofani, Società e istituzioni nell'Italia preromana, in Popoli e civiltà dell'Italia antica, VII, Roma, 1978, p. 51-112; M. Pallottlmo, Etruscologia1 , Milano, 1984, p. 307-321; G. Colonna, Le forme

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le istituzioni romane alle origini della repubblica è ed è destinata a restare materia di discussione; ma quello che merita di essere ribadito sulla scia di Rosenberg è il duplice carattere dell'esperienza romana, quell'essere nello stesso tempo 'città latina' e 'città aperta'. La capacità d'integrare elementi di diversa origine si manifesta sul piano etnico, su quello culturale ma anche su quello istituzionale. Da questa capacità d'integrazione nasce anche una capacità di elaborazione originale2. Mi limito qui a presentare alcuni elementi nuovi ο poco considerati, che vanno ad integrare un gruppo di studi che ho già dedicato alla 'città aperta' ed al rapporto con i Latini e con le altre culture. Cercherò quin di di non ripetere tutto quanto ho già sostenuto in altra sede, salvo ribadire due punti fondamentali : 1) Roma nel VI secolo a.C. è una città latina come prova indiscu tibilmente il cippo del lapis niger nel Foro romano, anche se natural menteessa ha una cospicua presenza di elementi di origine diversa; 2) due documenti sicuri, cioè i due primi trattati tra Roma e Cartagine, riportati da Polibio III, 22-25, mostrano con tutta la loro eviden za documentaria quale era la situazione di Roma in rapporto al Lazio

ideologiche della città, in Civiltà degli Etruschi, (Catalogo della mostra Firenze 1985) Mila no,1985, 242s. 2 Sulla mobilità sociale arcaica e sulla capacità romana d'integrare elementi esterni ho insistito più volte, ad es. vedi : Su alcuni mutamenti sociali nel Lazio arcaico tra Will e il V secolo, in DArch, IV-V, 1970-71, p. 37-68; Demarato. Osservazioni sulla mobilità sociale arcaica, in DArch, IX-X, 1976-77, p. 333-345; 1 gruppi etnici in Roma arcaica. Posizione del problema e fonti, in Gli Etruschi e Roma. Incontro di studio in onore di M. Pallottino, (Roma 1979), Roma, 1981, p. 45-70; Roma arcaica tra Latini ed Etruschi : aspetti politici ed istituzionali, in Etruria e Lazio arcaico (QuadAEl, 15), Roma, 1987, 75-87. Per una sintesi rimando al mio La nascita della città, in A. Momigliano, A. Schiavone (a cura di), Storia di Roma, I, Torino, 1988, p. 153-180, in particolare 172-177. Sulla presenza di genti di origi ne straniera e di elementi culturali diversi (italica ed ellenica) aveva portato l'attenzione dei Moderni già E. Pais (ad es. in Ricerche storiche e geografiche sull'Italia antica, Torino, 1908, p. 307-436 ed in Ricerche sulla storia e sul diritto pubblico di Roma, II, Roma, 1916, p. 232-248). Importanti conferme sono venute dall'onomastica etrusco-italica e dagli studi di G. Colonna e C. De Simone ; a quest'ultimo in particolare si deve l'individuazione certa di passaggi tra sistemi onomastici diversi {SE, XL, 1972, p. 152-181) ed ora l'elaborazione del concetto di « competenza onomastica multipla » {Etrusco Acvilna latino Aquilius : un problema di intercambio onomastico, in PP (in stampa)). Richiamo qui solo le fonti più significative per la consapevolezza di questi fenomeni : Liv. IV, 3-4; T\c, Ann. XI, 24; CIL XIII, 1668 = ILS 212 (discorsi di Canuleio e dell'imperatore Claudio); cfr. Cic, de off. I, 11, 35; D.H. I, 9, 4; II, 16-17; IV, 23; Plut., Rom. 16, 3; per la sola integrazione di schiavi la lettera di Filippo V ai Larissei : IG IX, 2, 517 = SIG3 543 = ILS 8763 (anno 214 a.C).

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all'inizio del periodo qui considerato (cioè nei decenni intorno al 500 a.C.) e poi nel IV secolo. Senza voler riaprire l'annosa querelle sulla cro nologia dei trattati romano-cartaginesi, credo di aver già portato argo menti decisivi in favore della cronologia tradizionale, polibiana, del pr imo trattato e, soprattutto, di aver mostrato quanta distanza di cronolog ia, di situazione politica e di concezione ci sia fra i due testi. Ripeto brevemente i due argomenti : a) le formule dei giuramenti con le divini tà menzionate sono radicalmente diverse, perché nel I trattato si giura ο per Iuppiter lapis ο 'mediante la pietra', coinvolgendo - quale che sia la interpretazione seguita - Iuppiter Feretrius*', b) nel I trattato il cam pod'azione politico-militare di Roma è limitato al Lazio, mentre in Sar degna, Sicilia ed Africa sono previste solo transazioni mercantili regola mentate (la presenza in Africa al di là del capo Bello di navi romane ο di alleati è prevista solo in casi di forza maggiore come tempeste ο ins eguimenti di navi nemiche). Invece nel II trattato i Romani compaiono come potenziali fondatori di città : l'espressione πόλιν κτίζειν compare ben tre volte, la prima non nel testo ma nella presentazione che ne fa Polibio (III, 24, 2 con riferimento all'Africa), ma le altre due volte nel testo vero e proprio del trattato, una volta in riferimento all'Africa (od alla Spagna secondo un'interpretazione moderna) ed un'altra con rif erimento alla Sardegna ed alla Libye. Nel II trattato quindi i Romani sono dei fondatori di città, che potrebbero addirittura insediarsi in Sar degna ed in Africa. La situazione internazionale è quindi molto cambiat a rispetto a quella del I trattato, anche per quel che riguarda la poten za romana che potrebbe agire fuori del Lazio. L'insistenza del trattato

3 Pol. Ili, 25, 6-7. Sia che si legga con l'Ursinus Δία λίθον che δια λίθων (ο δια λίθου) come sembra più probabile (ad es. a J. de Foucault nell'ediz. Bude, Parigi, 1971, p. 197), la connessione con questa divinità è sicura; lo prova Paul, ex Fest. 102 L (Lapi dentsilicem tenebant iuraturi per Iovem etc.) confrontato con 81 L (Feretrius Iuppiter dictus a ferendo, quod pacem ferre putaretur; ex cuius tempio sumebant sceptrum, per quod iurarent, et lapidem silicem, quo foedus ferirent). Per una discussione del problema cfr. F. W. Walbank, A Historical Commentary on Polybius, I, Oxford, 1957, p. 351-353 con bibl. Si osservi comunque che P. contrappone espressamente questo tipo di giuramento antico (κατά τι παλαιον εθος) a quello per Marte e Quirino (da soli, senza menzione di Giove!). Poiché i trattati di P. sono tre, non è del tutto chiaro a quali si riferiscano esattamente i due tipi di giuramenti; ma poiché il terzo è giudicato un ampliamento del secondo dallo stesso P., se ne deduce che il tipo più antico di giuramento è relativo al solo 1° trattato (così Walbank e de Foucault, loc. cit.) mentre il secondo tipo faceva parte del 2° ed even tualmente del 3° trattato. Sul giuramento cfr. inoltre H. Wagenvoort, Roman Dynamism, tr. ingl., Oxford, 1947, p. 50-58.

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su questo punto è eloquente; il riferimento alla Sardegna ci consente di affermare con Momigliano che qui i Cartaginesi volevano rispondere ai tentativi coloniali romani in Sardegna e Corsica4. Comunque, quali che siano le differenze tra i due testi, è chiaro che sia verso il 500 a.C. che nel IV secolo (comunque prima del 338 a.C.), il campo di azione di Roma, l'area geografica con cui i Romani hanno un rapporto privilegiato, è il Lazio dei Latini. Tanto che si è anche pensato che il Lazio costituisse in un certo senso la chora, il territorio di Roma, una sorta di primo passo verso formazioni territoriali più ampie, aggre gazioni ο federazioni di città attorno ad un centro dominante5. Ma

4 A. Momigliano, Due punti di storia romana arcaica, in SDHI, II, 1936, 373-398 ora in Quarto contributo alla storia degli studi classici e del mondo antico, Roma, 1969, p. 329-361 (in particolare 360-361); C. Ampolo, Roma arcaica, cit. (in particolare 81-85). Sulla coloniz zazione romana in Sardegna e Corsica da ultimi M. Torelli, Colonizzazioni etrusche e lati nedi epoca arcaica : un esempio, in Gli Etruschi e Roma cit., p. 71-82; Ampolo, Roma arcai ca, cit.; fonti letterarie : Diod. XV, 27, 4 (anno 378/7 a.C); Theophr., Hist, plant. V, 8, 2 (si noti che per la colonia in Corsica egli usa le espressioni κατασχευασθαι πόλιν e τήν πόλιν οίκίζειν). Vanno inoltre considerati il graffito Klavtie da Aleria in Corsica e le iscrizioni della tomba dei Clavtie di Caere (editi rispettivamente da J. Heurgon in J. et L. Jehasse, La nécropole preromaine d'Alena (Gallia, XXV Suppl.), Parigi, 1973, p. 551 e da L. Cavagnaro Vanoni, in SE, XXVII, 1969, p. 318-323; cfr. da ultimo A. Fraschetti, A proposito dei clavtie ceretani, in QUCC, n° 24, 1977, p. 1-5 con bibl. precedente); il primo è su una kylix a figure rosse del 425 a.C. ca, le seconde sono del IV sec. a.C. ma entrambe mostrano rapporti fra Roma, Caere e la Corsica fra V e IV secolo. Per quel che riguarda le clausole del II trattato romano-cartaginese il parallelismo tra μηδ' έμπορεύεσθαι μηδέ πόλιν κτίζειν di Pol. Ill, 24, 4 (cfr. il πόλιν κτίζειν ricordato subito prima da P.) e μήτ' έμπορευέσθω μήτε πόλιν κτιζέτω di III 24, 1 1 mostra che le riserve di D. Musti in Etruria e Lazio arcaico cit. a n. 2, p. 189-90 sono infondate ; semplicemente all'espressione citata di III, 24, 1 1 fa seguito una lacuna, come rilevato già dal Casaubon (Walbank, op. cit., p. 349; de Foucault, op. cit., p. 60 n. 2). Si noti anche una certa corrispondenza tra le clausole del trattato e l'espressione usata da Theophr., loc. cit. (in ambedue i casi a proposito dei Romani, anche se Teofrasto si riferi scealla Corsica; questa non è menzionata nei trattati con Cartagine per il fatto che essa rientrava nella zona d'influenza etrusca). Per la terminologia in generale vedi M. Casewitz, Le vocabulaire de la colonisation en grec ancien, Parigi, 1985, p. 32 s. e 90 s. Per l'ampia bibliografia sui due primi trattati e altri testi vedi H. Bengtson, Die Staatsverträge des Alter tums, II, Monaco di Β., 19752, p. 16-20, 306-309, 339-340 e 345. Ho riassunto gli argomenti a favore della cronologia polibiana del I trattato in Momigliano, Schiavone, Storia di Roma, I, cit., p. 231 n. 82; per il secondo trattato Polibio non da una cronologia assoluta; anche se non lo si identifica con il trattato del 348 a.C. di Liv. VII, 27, 2 e di Diod. XVI, 69, 1 (ad es. S. Calderone, in Philias charin. Miscellanea E. Manni, Roma, 1979, p. 365-375), esso è comunque anteriore al 338 a.C. 5 L'idea di una chora come «zona di espansione» è stata analizzata a proposito del 3° trattato di Polibio da S. Mazzarino, Introduzione alle guerre puniche, Catania, 1947,

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anche senza accettare interamente questa ultima interpretazione, resta il fatto che dei documenti già da soli indicano per gl'inizi del V secolo ca. e poi per il IV secolo (prima del 338 a.C, cioè della fine della vec chia lega latina) che vi era un rapporto speciale dei Romani con il nomen Latinum ed il Latium. Esso si esprimeva in modi vari, oltre che attraverso la comunanza linguistica : attraverso i culti comuni, cioè i sacra (in primo luogo le feriae Latinae), attraverso l'organizzazione poli tica della lega latina e - a livello magistratuale - attraverso comandanti comuni, praetores e dictatores. Quest'ultimo punto è di fondamentale importanza perché mostra l'esistenza di un comando unificato e l'un iformità tra alcune forme dell'organizzazione istituzionale romana e quelle latine. Privilegio qui gli aspetti istituzionali sia perché mi offrono la possibilità di dare un contributo nuovo, sia perché le istituzioni della repubblica romana e quelle della lega latina consentono di vedere meglio la struttura originale, profonda, della civitas romana. Inoltre, come in altri casi, cerco di seguire quella che ritengo la 'via maestra' da seguire quando si ha a che fare con un terreno così incerto come la storia romana più antica : fondarsi soprattutto su documenti sicuri, frutto di scavi ο citati dagli Antichi, e confrontarli con le fonti letterarie (storiche ed antiquarie) ed il contesto storico e archeologico.

I Rapporti romano-latini agl'inizi del V secolo a.C. Com'è noto, le stesse riserve che si possono avere per la ricostru zione della storia interna di Roma nel V secolo, gravano sulla storia esterna ed i rapporti internazionali di Roma. Tutti ricordano la famosa osservazione critica di Tito Livio (II, 21, 4): Tanti errores res implicant temporum, aliter apud alios ordinatis magistratibus, ut nec qui consules secundum quos, nec quid quoque anno actum sit, in tanta vetustate non rerum modo sed edam auctorum digérere possis. E si noti che queste riserve di Livio vengono fatte non per un avvenimento interno, ma pro prio quando egli ricorda l'esistenza di due diverse cronologie della batp. 64 s. (importante anche per le osservazioni sui rapporti romani con la Sardegna e la Corsica, p. 89 s.). La grande distanza tra i due primi trattati è stata giustamente sottoline ata fra gli altri da J. Heurgon, Rome et la Méditerranée occidentale jusqu'aux guerres puni ques, Parigi, 1969 p. 386 s. (trad, it., Roma-Bari, 19862, p. 379 s.) e da A. J. Toynbee, Hannib al'sLegacy, I, Oxford, 1965 (trad. it. Torino, 1981, p. 662 s.).

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taglia fra Romani e Latini combattuta al lago Regillo (cioè 499 ο 496 a.C). Ma a parte questi dubbi, che vertono sulla cronologia esatta e non sulla storicità ο l'interpretazione degli eventi narrati dalle nostre fonti letterarie, è ben nota l'enorme differenza che corre fra le ricostruzioni moderne e la valutazione diversa del ruolo di Roma in rapporto ai Latin i.Il problema centrale è questo : dopo la guerra con i Latini, i Romani hanno avuto una posizione di dominio (come ce la presentano Livio e Dionigi), oppure sono stati un membro come altri della lega latina e quanto viene loro attribuito fu in realtà opera dei Latini collegati (come ha sostenuto A. Alföldi)6? Per rispondere alla domanda occorre a mio avviso partire da tre elementi che sono strettamente connessi nelle nostre fonti, tanto da fo rmare una sorta di sistema, di blocco unico : la vittoria romana al lago Regillo a conclusione della guerra con i Latini; il voto e la costruzione del tempio dei Castori; il foedus Cassianum che regola i rapporti roman o-latini, sostanzialmente fino al 338 a.C. Questo blocco di fatti concat enati, strettamente collegati nei racconti degli Antichi e nella logica stessa degli eventi, offre il grande vantaggio di poter essere verificato in uno dei punti chiave (la costruzione del tempio dei Castori) grazie ad indagini archeologiche recentissime; inoltre si fonda anche su un docu mento noto agli Antichi per testimonianza oculare, leggibile e controllab ile ancora in età storica, cioè la colonna bronzea con il foedus1. Gli scavi hanno messo in luce l'esistenza di una prima fase del tem pio che presentava una grande imponenza : difatti esso aveva un podio in blocchi di cappellaccio che raggiungeva un'altezza di circa m 3,60 e che era formato da un reticolo di muri di fondazione su cui si ergevano

6 A. Alföldi, Early Rome and the Latins, Ann Arbor, 1963. Una posizione equilibrat a, non lontana da quella che viene proposta in questa sede, in A. Bernardi, Nomen Lat inum, Pavia, 1973, p. 33 s. 7 Per il foedus Cassianum : D.H. VI, 95, 1-3; Liv. II, 33, 3-4, 9; cfr. II, 22, 5; VI, 2, 3; VII, 12, 7; Cic, pro Ealbo 23, 53; Fest. 166 L, 276 L. Cfr. per fonti e bibl. Bengston, Staatsverträge, cit. 126, p. 22-26 e 340. Per il tempio dei Castori ved. n. 8 e per la battaglia del lago Regillo n. 9. Fra i lavori più recenti sul foedus : M. Humbert, Municipium et civitas sine suffragio, Roma, 1978, p. 65 s. ; D. W. Baronowski, Roman Treaties with Communi tiesof Citizens, in The Ancient History Bulletin, I, 1987, p. 43-47; R. Hirata, Die sogenannten Neutralitätsbestimmungen im Foedus Cassianum, in T. Yuge, M. Doi (edd.), Forms of Control and Subordination in Antiquity, Tokio, 1988, p. 96-104. Oltre alle import antitrattazioni nelle opere citate alle note 5 e 6 vedi R. Werner, Der Beginn der römi schen Republik, Monaco, Vienna, 1963, p. 443 s. e K. E. Petzold, Die beiden ersten r ömisch-karthagischen Verträge und das foedus Cassianum, in ANRW I, 1 (1972), p. 364-411.

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muri e colonne del tempio. Gli scavatori pensano che fosse un tempio con tre celle, simile al tempio A di Pyrgi. Il tempio prese il posto di strutture precedenti, forse delle abitazioni, e la sua costruzione è legata ad un grande rialzamento del terreno (di circa m. 1,5) su cui fu eretto il tempio. Della decorazione architettonica restano frammenti di terrecotte databili su base stilistica agl'inizi del V secolo a.C.8. Fondarsi su scavi noti solo da rapporti preliminari e non editi interamente è sempre rischioso, ma in questo caso i dati emersi mi sembrano confermare la sostanza dell'informazione nota dalle fonti letterarie : agl'inizi del V secolo fu costruito il tempio dei Castori legato alla vittoria sui Latini ed alla cavalleria. Sotto la leggendaria epiphaneia dei Dioscuri intravvediamo la corposa presenza della cavalleria e la conseguente costruzione dell'imponente tempio (votato quindi nel 499 ο nel 496 e consacrato nel 484, secondo la cronologia tradizionale)9. Tutto ciò mostra che Roma agl'inizi del V secolo avrà attraversato una fase critica (lotte con Latini ed altri vicini vecchi e nuovi; lotte sociali all'interno; possibile perdita di territori controllati nel VI secolo ecc.) ma era ancora una città in grado di costruire con bottini ο con risorse proprie un grande tempio. E, per quel che riguarda il valore delle fonti, abbiamo ottenuto la veri fica non solo di un dato, ma anche di un principio di metodo : le notizie relative a costruzioni ο ricostruzioni di templi, per la loro natura sacral e e pubblica insieme, sono quelle che si conservano più facilmente e che sono più degne di fede (quali che ne siano ovviamente i risvolti leggendari od etiologici che le rivestono spesso). Ritornando agli eventi di quegli anni, possiamo anche supporre ragionevolmente che l'organizzazione ο l'ampliamento del numero del letribù rustiche ricordato da Livio (II, 21,7) sia anche in rapporto con una riorganizzazione del territorio romano, soggetto a modifiche in base alle alterne vicende belliche (lotte con Latini, Sabini e poi soprat tuttoEqui, Volsci, e persino Aurunci). Il documento principe dell'alleanza con i Latini è naturalmente il trattato stipulato da Spurio Cassio (il cui nome da solo figurava nel 8 E. Nielsen e C. Gr0NNE in Archeologia laziale, Vili, 1987 p. 83-87; Gr0nne, in Archeologia laziale, IX, 1988, p. 27-31. 9 D.H. VI, 13; Liv. II, 20, 12; 42, 5; Cic, de nat. deor. Ili, 5, 11-13; Plut., Cor. 3, 5. Altre fonti sul tempio in S. B.Platner, Th. Ashby, A Topographical Dictionary of Ancient Rome, Londra, 1929, p. 102-105. Vi era confusione sul dies natalis del tempio stesso e sul giorno della battaglia del lago Regillo, connessi ο con il 27 gennaio ο con la transvectio equitum del 1 5 luglio (testi e discussione in A. Degrassi, //, XIII, 2, p. 403-404, 483).

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testo, come ricorda Livio II, 33, 9), visibile ancora al tempo di Cicerone nel Foro Romano, dietro i Rostri (Cic, pro Balbo 23, 53). Dionigi (VI, 95) ne da una sorta di riassunto parziale, mentre Festo (166 L, s.v. nancitor) ne riporta una citazione10. Non si può quindi dubitare dell'es istenza del testo epigrafico del foedus Latinum esposto in pubblico nel cuore politico di Roma; naturalmente è difficile dire se quello che si vedeva nel I secolo a.C. era ancora il documento del V secolo oppure una copia incisa più recentemente (ad esempio in occasione del rinnovo del 358 : Liv. VII, 12, 7). Esso, com'è noto, regolava una serie di iura che facilitavano i rapporti mercantili, giuridici e personali (questi ult imi erano certamente molto intensi, come mostrano vari indizi; hospitia : Liv. II, 22, 7; matrimoni : D.H. VI, 1, che ne parla per il 497 a.C). Ma per valutare i rapporti di forza tra i Romani e gli altri Latini dob biamo tener conto soprattutto della norma che regolava la spartizione del bottino (D.H. V, 95, 2); ora preda e bottini dovevano essere divisi in parti uguali tra Romani da un lato e Latini dall'altro. Questa clausola mostra con grande chiarezza che l'eguaglianza era solo apparente, per ché Roma equivaleva a tutti gli altri Latini messi insieme e quindi ave vamolto più peso di ognuno dei singoli membri della lega. Anche se gli altri membri conservano evidentemente una loro indi vidualità e possono poi avere rapporti bilaterali di vario tipo fra loro ο con Roma, è chiara la loro sostanziale subalternità a Roma. Ciò si accorda per l'essenziale con le clausole del primo trattato romano car taginese, mentre l'assimilazione tra Romani e Latini trova ulteriore riscontro in due altri documenti, come già sottolineava Mommsen11. Nelle XII Tavole (III, 5) la vendita come schiavo del debitore insolvente può avvenire solo trans Tiberini, cioè fuori del territorio della confeder azione. Ciò prova che alla metà del V secolo la lega latina era piena mente operante e l'assimilazione tra Romani e Latini avanzata. L'altro documento è il secondo trattato romano-cartaginese che pre scrive che se i Cartaginesi catturano un alleato dei Romani e lo portano in un porto romano, se un cittadino romano mette la sua mano su di lui, il prigioniero dovrà essere lasciato libero (Pol. Ill, 24, 6). Quindi « nessun membro di uno degli stati confederati poteva vivere come servo entro i confini di tutta la confederazione» (Mommsen). Inoltre sembra di co gliere anche in questa clausola una posizione di forza dei Romani sui 10 Vedi n. 7 11 Th. Mommsen, Römische Geschichte, I, 18746, p. 101.

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federati latini (pur essendo qui usata in modo ad essi favorevole). Quello che si può ribadire è che non c'è contraddizione di fondo tra le norme del foedus Latinum ed i due trattati romano-cartaginesi. Il problema si pone invece in termini diversi per quel che riguarda la dedica votiva del bosco sacro a Diana Nemorense presso Aricia, di cui trattava Catone (fr. 58 P)12. La lista di otto populi che vi compare dopo il nome del dedicante ufficiale (un magistrato latino : dic(t)ator Latinus) è stata da Beloch, De Sanctis, Bernardi ed altri considerata come un documento completo, testimonianza di una federazione ant iromana indipendente dalla lega latina dei triginta populi13. Credo di aver mostrato, come già Mommsen ed i suoi scolari ed altri studiosi, che la lista è quasi certamente incompleta perché la citazione (di terza mano!) s'interrompe al nome che interessava i grammatici (Capro ripreso da Prisciano) che citavano Catone14. La cosa più probabile è che vi fosse un lungo elenco di populi Latini, gli stessi ο quasi che face vano parte della lega. Ci si può divertire a ricostruire la lista, con lo stesso spirito con cui antiquari e storici avevano ricostruito l'elenco - in ordine alfabetico - di 29 città latine, vale a dire i 30 populi meno Roma, che nel 498 a.C. avrebbero deciso nell'assemblea federale al bosco di Ferentina di muover guerra ai Romani. L'unica certezza che possiamo trarre dal testo è che il magistrato in carica era un Tuscolano, che la lista ha al suo inizio città come Tuscolo ed Aricia e che il nome dei 12 Lucum Dianium in nemore Aricino Egerius Baebius Tusculanus dedicavit dictator (dicator nel Parisinus latinus 7496) Latinus. Hi populi communiter : Tusculanus, Aricinus, Lanuvinus, Laurens, Coranus, Tiburtis, Pometinus, Ardeatis Rutulus. Il passo di Catone ci è conservato da Prisciano (IV, 129 Η ; VII, 337 H); nella recente edizione Bude, curata da M. Chassignet (Caton, Les origines. Fragments), Parigi, 1986) è il fr. II, 28. Esso va con frontato con Fest. 128 L (Manius Ege(rius lucum) Nemorensem Dianae consecravit, a quo multi et clan viri orti sunt etc.). È probabile che Festo alludesse alla stessa dedica, ma c'è incertezza anche per le varianti del nome del dedicante in Prisciano. Per una discussione e la bibliografia precedente rimando al mio Ricerche sulla lega latina. IL La dedica di Egerius Baebius (Caio fr. 58 Peter), in PP, XXXVIII, 1983, p. 321-326. La popolarità del proverbio Multi Mani Ariciae cui si riferiva Festo 128 L è attestata ancora da Persio V, 55-60. 13 K. J. Beloch, Die Weihinschrift des Dianahaines von Aricia, in Jahrbücher für dassische Philologie, XXIX, 1883, p. 169-175; G. De Sanctis, Storia dei Romani, II, Firenze, I9602, p. 86; Bernardi, op. cit., p. 25 s.; da ultimo V. Cicala, A proposito di una dedica a Diana Nemorensis : Caio, ap. Prise, IV, p. 129 = Peter, HRR, Ρ, p. 72, in RSA, VI-VII, 197677, p. 301-305. 14 Art. cit. an. 12. Per l'incompletezza è anche Chassignet, op. cit. p. 29, che si basa sull'opinione di Alföldi ed Heurgon.

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Romani o non compariva affatto oppure era citato successivamente nella parte che non ci è pervenuta. Ciò vuoi dire ο che si tratta della lega che combattè contro Roma, cioè quella sconfitta al lago Regillo, oppure che si tratta della lega latina in un momento storico in cui il ruolo di Roma era stato ridimensionato. Siamo comunque in una situa zione diversa da quella attestata dal I trattato romano-cartaginese e dal foedus Cassianum, compatibile con la datazione correntemente accolta al 500 a.C. (cioè fra le date tradizionali dei due documenti citati). Sono possibili altre ipotesi, ma in questo caso occorre affidarsi a combinazion i con tradizioni annalistiche sulle vicende delle varie città menzionate, notizie tutte da verificare. In conclusione si può affermare che allo stato attuale delle cono scenze i documenti e almeno una verifica archeologica concreta si accordano con le grandi linee della ricostruzione tradizionale degli avvenimenti tra 510 e 484 a.C; ma per quel che riguarda il comando delle forze della lega latina e le colonie latine la situazione doveva esse re diversa da come le fonti letterarie ce la presentano.

I Comandanti della lega latina L'iscrizione di Aricia, di cui si è trattato, sembra attestare che il comandante della lega era un dittatore. L'ipotesi alternativa (del Ru dolf) che valorizza la lezione dicator grazie al confronto con un'altra lex sacra da Spoleto (colonia di diritto latino) non basta ad eliminare la tesi di dittatori come comandanti dei latini : i due termini possono essere equivalenti e la dittatura è ben attestata da altre fonti. In realtà la lega latina era comandata da capi militari (imperatores, duces) che vengono chiamati in particolare praetores e dictatores (in greco strategoi, autokratores : vedi D.H. HI, 34, 3 per l'età di Tulio Ostilio con chiaro anacroni smo; per le guerre con Roma di età repubblicana V, 61, 3; V, 76, 3). In età storica com'è noto la dittatura rimase come magistratura ordinaria in varie città latine, forse ridotta ormai ad ambito sacrale15. Una ditta15 Dicator : vedi sopra n. 12 e, per l'iscrizione di Spoleto, CIL F 366 = XI 4766 = ILS 4911 = ILLRP 505 (su questo testo e quello analogo di controversa autenticità rinvenuto presso Trevi vedi da ultimo B. Trombettoni in Gens antiquissima Italiae. Antichità dell'Umbria in Vaticano, (Catalogo della mostra Roma 1988-89), Perugia, 1988, p. 111-114 con bibl.); H. Rudolf, Stadt und Staat im römischen Italien, Lipsia, 1935, p. 12 s.; S. Mazzarino, op. cit. a n. 1, p. 253 s.; Id., Dicator e dictator, in Helikon, VII, 1967, p. 426-430. Per

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tura fra gli Albani era fatta risalire da storici come Licinio Macro (fr. 10 Ρ; cfr. Plut., Rom. 27, 1) già all'età di Romolo e coerentemente Mettio Fufezio, l'avversario di Tulio Ostilio, veniva indicato come dictator (Liv. I, 23, 4; 24, 9; 27, 1; D.H. Ili, 5, 3; 7, 3; 23, 3; 23, 7; 26, 6). Ma c'è anche, importantissima, la pretura. Il testo fondamentale è citato da Festo (276 L) che riporta un'affermazione dell'antiquario Cincio. È la stessa persona che aveva scritto libri de consulum potestate e de comitiis (Fest. 276 L cit.) ed a cui dobbiamo la citazione della lex vetusta relativa al clavus annalis (presso Liv. VII, 3), di cui diremo sotto. Si tratta quindi di un esperto di istituzioni romane, distinto dallo storico Cincio Alimento con cui talora è confuso. Il passo è controverso, non privo di qualche oscurità, e su di esso si è fondato A. Alföldi per negare la ricostruzione tradizionale della struttura della lega latina16. Esso sembra prescindere dal foedus Cassianum, perché a proposito del comando la periodizzazione va dalla distruzione di Alba fino al 338 a.C. Se quanto dice Cincio è vero (e non c'è motivo di escluderlo con decisione) dobbiamo dedurne

la dittatura vedi fra gli altri l'articolo di G. De Sanctis in appendice a Storia dei Romani, P, a cura di S.Accame, Firenze, 1980, p. 465 s. Per una rassegna sintetica delle teorie sulla dittatura romana: J.-Cl. Richard, Les origines de la plèbe romaine, Roma, 1978, p. 333 s., 346 s. ; G. Poma, Tra legislatori e tiranni, Bologna, 1984, p. 41 s. 16 Fest. 276 L, s.v. Praetor : Praetor ad portant nunc salutatur is qui in provinciam pro praetore aut pro consule exit : cuius rei morem ait fuisse Cincius in libro de consulum pote state talem : «Albanos rerum potitos usque ad Tullum regem : Alba deinde diruta usque ad P. Decium Murem consulem populos Latinos ad caput Ferentinae, quod est sub monte Albano, consulere solitos, et Imperium communi consilio administrare : itaque quo anno Roman os imperatores ad exercitum mittere oporteret iussu nominis Latini, complures nostros in Capitolio a sole oriente auspiciis operam dare solitos. Ubi aves addixissent, militem illum quem aves addixerant, praetorem salutare solitum, qui earn provinciam optineret praetoris nomine». Alföldi, op. cit., p. 117 s. W. Kunkel, Kleine Schriften, Weimar, 1974, p. 345 s. Riserve di Momigliano in Quarto Contributo, cit., p. 416. Per il tipo particolare di auspica no ad opera dei candidati stessi vedi P. Catalano, Contributi allo studio del diritto augural e, Torino, 1960, p. 46, 185, 322. Diversamente I. Valeton, in Mnemosyne, XVIII, 1890, p. 241. Per un dictator come magistrato a Tusculum: Liv. Ili, 18,1; VI, 26,4; CIL XIV 2634 = 6210; ad Arida: CIL XIV 2213 = ILS 3243; a Lanuvium : Liv. XLI, 16, 1 (che parla genericamente di magistratus); Cic, pro Mil. 27, 45 con il commento di Asconio; ILLRP 129a = CIL Ρ 1427; CIL XIV 2097 = ILS 6194; a Fidenae : ILLRP 591; CIL XIV 4058 = ILS 6224; Macrob. I, 1 1, 37; a Nomentum : CIL XIV 3941 ; ILS 2740; a Caere : CIL XI 3593; 3614 = ILS 5918a. Sulla problematica relativa cfr. Rosemberg, op. cit., p. 71 s.; Rudolph, op. cit., 7s.; Mazzarino, op. cit. a n. 1, p. 144s.; De Sanctis, op. cit., P, p. 465 s.; Campanile, Letta, op. cit., p. 34 s. A dittatori di singole città latine in generale si riferisco no la cosiddetta lex Acilia repetundarum, CIL I, 22 583 = FIRA I, 7, 1. 78 (85) e SHA, Hadrian. 19, 1.

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che sul comando della lega il patto con i Latini ο non si è pronunciato ο non ha fatto altro che ristabilire la situazione anteriore alla guerra tra Romani e Latini degl'inizi del V secolo. Comunque sia, il testo mostra che il comando era assegnato iussu nominis Latini, che ci si consultava fra federati al bosco di Ferentina e che quindi Yimperium era esercitato communi consilio. Il dato antiquario sulla denominazione di praetor del comandante (designato attraverso l'avvistamento augurale di uccelli) è confermato indipendentemente da Livio (Vili, 3, 9) per l'anno 341 a.C. in cui i due praetores di allora provengono da Seda e Circei 17. Non sap piamo se nel comando della lega si è passati ad un certo momento (ad es. dopo il 493 od in altra data) dalla nomina di dittatori a quella di pre tori ο se vi era invece un sistema misto. Ma è anche possibile che la denominazione di praetor avesse il significato più generico di magistrat o e comandante, come vedremo nel caso del praetor maximus. È merito indubbio di Alföldi aver portato l'attenzione sulla testimonianza di Cincio e sulla comunanza di imperium fra Romani e Latini. Ma non è affat to necessario seguirlo fino all'estreme conseguenze e rifiutare cronolo gia e dati ricavabili da documenti, come il I trattato con Cartagine ed il foedus Cassianum. In realtà l'esercizio di un comando unico ed a turno fra le città latine non significa affatto che i Romani contassero quanto altre città, magari meno di Tusculum e di Aricia. Prima di tutto Cincio non ci dice ogni quanto tempo spettasse ai Romani il comando delle truppe federali, senza contare che i Romani potevano esercitare il loro predominio di fatto, anche mediante pretori provenienti da loro colonie

17 Liv. Vili, 3, 9 : praetores turn duos Latium habebat, L. Annium Setinum et L. Numisium Circeiensem, ambo ex coloniis Romanis, per quos praeter Signiam Velitrasque, et ipsas colonias Romanas, Volsci etiam exciti ad arma erant; eos nominatim evocari placuit. Cfr. E. Manni, Praetores turn duos Latium habebat, in Synteleia Arangio-Ruiz, Napoli, 1964, p. 253-259 (che pensa che i Latini avessero adottato il sistema romano di due magis trati supremi). Praetores di città latine documentati per Lavinium : CIL XIV 172 = ILS 1429; XIV 171 = ILS 2741; XIV 2070; 5345; VI 29712 = ILS 6187; XI 7555 = ILS 1886; NS 1930, p. 202; EE IX, 593, 10-11 ; Lavinium I, p. 34; un praetor è attestato nella falisca Capena (CIL XI 3873), a Velitrae, città latina occupata dai Volsci {CIL X 6554) e nelle città erniche di Anagnia (ILLRP 271; CIL X 5925-5927; 5919-5920 = ILS 6263, 6261; 5929, 5932) e di Capitulum Hernicum (CIL XIV 2960 = ILS 2681). Come nel caso del dittatore non entro nella controversia sul carattere sacrale ο civile della magistratura in epoca più recente. Su questo punto vedi Campanile, Letta, op. cit., p. 37-39 con bibl. precedente. Naturalmente nelle città non latine i titoli di dictator e praetor sono traduzioni di magi strature locali anteriori. Si ricordi inoltre quanto già detto nel testo a proposito dell'attr ibuzione al periodo regio di pretori e dittatori delle lega latina.

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(come nel caso ricordato da Liv. Vili, 3, 9, cit.) e che comunque il loro peso era determinante e riconosciuto al momento della spartizione del bottino. Non vedo comunque una contraddizione di fondo con quanto è ricavabile dagli altri documenti, mentre invece mi sembra chiaro che la tradizione annalistica tende ad attribuire ai Romani anche le imprese comuni condotte contro nemici comuni di Romani e Latini, come gli Equi ed i Volsci. È un fatto questo che emerge anche all'interno dell'annalistica, ad esempio quando Livio (II 41), scrive (a torto od a ragione non ci interessa) che il console Cassio tolse agli Ernici due terzi del ter ritorio e che voleva distribuire un terzo ai Latini ed un terzo alla plebe; parlando poco prima (II, 40, 14) della guerra con gli Ernici, Livio non aveva neanche menzionato la presenza dei Latini accanto ai Romani, una presenza che va comunque ricostruita visto che ai Latini si voleva attribuire la metà esatta del territorio ottenuto con la vittoria, in accor do con le clausole del foedus Cassianumì Lo stesso vale per le colonie romane ο gl'insediamenti di Romani in centri del Lazio. Le notizie contraddittorie e le assurdità (tipo le sette conquiste di Fidene, le curiose vicende di Ardea e di Circei ed altri centri) si possono spiegare solo con quanto aveva sostenuto J. Bayet : «dans les temps anciens, les Romains pratiquaient des peuplements 'coloniaux' beaucoup plus divers que pendant la période classique». Egli intuì che i tipi coloniali si fissarono solo nella seconda metà del IV secolo con chiarezza; che in precedenza dovevano esistere colonie miste come presso altre popolazioni; che potevano ben esservi colonie nate da secessioni ο migrazioni di vario tipo, perfino da insediamenti militari che in origine non erano destinati a dar origine ad una città (cfr. D.H. IV, 63, l)18. Questa straordinaria varietà di rapporti e la grande mobilità di gruppi spiega per Bayet lo straordinario numero di rivolte attribuite a sedicenti 'colonie' romane : 18 J. Bayet, Tite-Live et la précolonisation romaine, in Mélanges de littérature latine, Roma, 1967, p. 351-375. L'attribuzione ai Romani d'imprese comuni di Latini e Romani, combattute da eserciti federali, è stata messa in luce da A. Piganiol, Romains et Latins. I. La légende des Quinctii, in MEFR, 38, 1920, p. 285-316, che ha mostrato chiaramente che il teatro delle guerre con Equi e Volsci è in territorio latino e non romano, e che Quinctii agiscono con eserciti federali (comprendenti Latini ed Ernici). Cfr. Heurgon, op. cit. p. 289 (tr. it. p. 271). Si noti anche l'espressione socialis exercitus in Liv. Ili, 4, 10 e Vili, 3, 3. La trattazione di Heurgon, op. cit., p. 288 s. (tr. it. p. 270 s.) dei rapporti romanolatini è particolarmente felice ed equilibrata. Dal punto di vista archeologico è fondament ale ora G. Colonna, / Latini e gli altri popoli del Lazio, in Italia omnium terrarum alumna, a cura di G. Pugliese Carratelli, Milano, 1988, p. 411-528. Oltre alla classica opera di Alföldi, Early Rome and the Latins cit., si veda anche Bernardi, op. cit.

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«en réalité, il ne s'agit que de soubresavts de cités liées à Rome par con trat de «peuplement réciproque» mais au reste indépendantes et souve raines, et cherchant à sauvegarder leur liberté en face d'une alliée qui grandit trop vite ».

Praetor maximus Un notissimo passo di Livio (VII, 3) è al centro di ricostruzioni e controversie senza fine sulla suprema magistratura romana nei primi tempi della repubblica. Una limpida esposizione, seguita da una acuta critica, da parte di Momigliano ci esime dal ripetere quanto è stato scritto19. Una antichissima legge, affissa nel tempio di Giove Capitoli no, dalla parte della cella di Minerva, scritta con caratteri e parole arcaiche diceva che «qui praetor maximus sit idibus Septembribus clavum pangat». L'antiquario Cincio viene citato subito dopo a proposito della cerimonia della infissione del chiodo a Volsinii nel tempio di Nortia; egli verosimilmente ne trattava nel suo de consulum potestate, a cui direttamente ο indirettamente risalirà Livio20. Contro la teoria diffusa che praetor maximus indichi una particola re magistratura suprema possiamo portare alcuni elementi, in parte già noti in parti nuovi. Innanzitutto Livio stesso parla della lex a proposito della istituzione di un dictator apposito {davi figendi causa) dopo un 19 Momigliano, Praetor maximus e questioni affini, in Studi G. Grosso, I, Roma, 1968, p. 161-175 = Quarto contributo, cit., p. 403-417. Questo lavoro e la bibliografia in esso discussa sono continuamente presupposti (specialmente K. Hanell, Das altrömische Eponyme Amt, Lund, 1946 e le opere citate di Alföldi e Werner). 20 L'altra possibilità è che Cincio ne trattasse nei Mystagogica in cui parlava di altre dediche nel tempio capitolino (una di esse era nota anche a Liv. VI, 29,9, che si confronta con Cincio Fr. 11 Funaioli) come ha proposto con buoni argomenti Heurgon (L. Cincius et la loi du clavus annalis, in Athenaeum, XLII, 1964, p. 432-437 = Scripta varia, Bruxelles, 1986, p. 117-121). Non si può neanche escludere che l'antiquario ne trattasse nel de fastis (di cui sono noti cinque frammenti, 6-10 Funaioli), poiché la lex fissava la data del rito. Un'eco delle discussioni antiquarie in merito è in Paul, ex Fest. 49 L : clavus annalis appellabatur, qui figebatur in parietibus sacrarum aedium per annos singulos, ut per eos numerus colligeretur annorum. Controversa era poi già fra gli Antichi l'interpretazione di praetor maximus, come mostra Fest. 152 L : maximum praetorem dici putant ali eum qui maximi imperi sit, ali qui aetatis maximae. Sul rituale da ultima L. Aigner Foresti, Zur Zeremonie der Nagelschlagung in Rom und in Etrurien, in AJAHf IV, 1979, p. 144-156 con bibl. precedente; in generale da ultima M. J. Pena, La «lex de davo pangendoy>, in HAnt, VI, 1976, p. 239-265.

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lungo intervallo e spiega che la lex era stata applicata dal console M. Orazio dedicando il tempio di Giove O.M. e che poi il compito era passato ai dittatori quia maius imperium erat. Senza dubbio Livio inter preta il praetor maximus come il magistrato di grado più elevato che ci sia. Questa interpretazione di Livio è rafforzata da vari altri testi ed è a mio avviso la più soddisfacente. Mi riferisco in particolare a quanto è prescritto da un rituale roman o, istituito in un periodo vicino a quello cui è attribuito l'uso della lex vetusta e che riguarda anch'esso il culto di Giove Capitolino. Dionigi d'Alicarnasso (VII, 71, 1 - 73, 5) riporta un ampio passaggio di Fabio Pittore (fr. 16 Ρ = FGrHist 809 F 13 b) che parlava dell'istituzione dei ludi maximi, ο Romani ο magni come erano chiamati con varia deno minazione. Ora questi ludi iniziavano il 4 di settembre e duravano più giorni, comprendendo anche il giorno dell'infissione del chiodo (le idi, cioè il 13) in cui avveniva anche un epulum Iovis21. Questo collegament o da ancora più peso al confronto che presento. Ora Dionigi-Fabio Pit tore (D.H. VII, 72, 1) specifica che «prima di dare inizio alle gare, i magistrati che ricoprivano la carica maggiore (oi την μεγίστην έχοντες έξουσίαν) allestivano una processione in onore degli dei e la guidavano al Campidoglio». L'espressione usata è molto interessante perché non si riferisce ad una carica in particolare, ma a coloro che avevano la potestas più elevata. 'Εξουσία corrisponde normalmente a potestas e μεγίστη εξουσία a summa potestas (come ad es. mostrano le res gestae divi Augus ti, e. 6, 39 e 13). In una società in cui esistono più magistrature di gra do elevato ο magistrature collegiali era importante stabilire chi aveva una maior potestas rispetto ad un altro, come ad esempio un dittatore in confronto ad un console ecc.22. È significativo ritrovare una prescri21 Le testimonianze sono raccolte e discusse da Degrassi, //, XIII, 2, cit., p. 506 s. Egli difende anche la connessione tra i ludi e V epulum Iovis, come già W. Warde Fowler, The Roman Festivals of the republic, Londra, 1908, p. 216 s. I ludi erano certamente con nessi con Giove (Cic, in Verr. II, V, 14, 36; Paul, ex Fest 109 L) e la triade capitolina, indipendentemente dall'incertezza sull'epoca della loro istituzione (Tarquinio Prisco s econdo Cic, de rep. II, 20, 36; Liv. I, 35; Eutr. I, 6; secondo D.H. VII, 71, 2 invece li avrebbe celebrati per la prima volta il dittatore A. Postumio prima della battaglia del lago Regillo che egli data al 496 a.C. ; Cic, de div. I, 26, 55). Il 13 settembre era anche il dies natalis del tempio capitolino : Plut., Popi. 14, 1. Recentemente D. Sabbatucci, La religione di Roma antica, Milano, 1988, p. 305 s. ha messo in rapporto i ludi con le feriae Latinae. 22 Th. Mommsen, Le droit public romain, tr. fr., Parigi, 1893, p. 85 s. Praetores maiores et minores: Fest 152 L; maior consul: Fest. 154 L; Paul, ex Fest. 155 L; per altri casi analoghi Fest. 148 L; Paul, ex Fest. 121, 137. La proposta mommseniana di correggere

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zione di tipo analogo in una festa che ha rapporti con la cerimonia del clavus annalis, anche se nel caso dei ludi si tratta - almeno teoricament e - di più magistrati e nel caso del chiodo di uno solo. Ma in entrambi i casi c'è insistenza sul fatto che si deve trattare del magistrato di rango più elevato. Preoccupazioni analoghe ricorrono in altri testi. Segnalo qui per la loro importanza un passo della tabula Heracleensis in cui si fa riferimento a «quei in eis minicipieis coloneis praefectureis maximum mag(istratum) maximamve potestatem etc. » ed un passo di Livio che fa riferimento ad un'altra prescrizione sacrale (XXII, 10, 10) : Veneri Erucinae aedem Q. Fabius Maximus dictator vovit, quia ita ex fatalibus libris editum erat, ut is voveret, cuius maximum Imperium in civitate esset. Livio si riferisce al voto del 217 a.C, ma ciò che più importa è che il voto secondo i libri fatales doveva essere fatto da colui che nella città aveva maximum Imperium, cioè dal magistrato dotato à'imperium di grado più elevato, che in questo caso è un dittatore. In tutti questi casi qui considerati (tutti esempi a carattere giuridico ο sacrale ο misto) la terminologia usata si riferisce al magistrato dotato di imperium e potestas più elevata e per questo si usa maximus ο summus ο corrispondent e termine greco, senza che esso faccia parte della titolatura ufficiale della magistratura. Una preoccupazione analoga esisteva nell'orbo sacerdotum, che riflette realtà arcaiche, in cui al primo posto è il rex (sacrorum) seguito da tre flamini (//. Dialis, Martialis, Quirinalis), mentre il pontifex è solo il quinto in gerarchla (pur chiamandosi realmente maximusi). Persino un testo proveniente da Olimpia, in dialetto dell'Elide, databile alla prima parte del V secolo, mostra una formulazione parall ela(o il basileus ο colui che ha il megistos telos)23. Tutti questi testi (ne tralascio altri più recenti e meno significativi) mi sembra rafforzino l'interpretazione che era già di Livio, e forse già in D.H. VII, 72, 1 εξουσία in ουσία non è stata accolta da Peter né da Jacoby. Si osservi che εξουσία può corrispondere sia a potestas (come ad es. nelle res gestae e. 6, 41 dove δημαρχική εξουσία traduce tribunicia potestas) che ad imperium. Sull'uso del termine per rendere diverse realtà magistratuali e giuridiche romane vedi da ultimo M. Dubuisson, Le latin de Polybe, Parigi, 1985, p. 94-5. Per μέγιστος = maximus vedi Pol. Ill, 87,6. 23 Tabula Heracleensis : CIL I, 22, 593, 142, = ILS 6085 = FIRA II, 13. I libri fatales di Liv. XXII, 10, 10 sono ricordati anche in Liv. V, 144, 4; XLII, 2, 6; Censorin., de die nat. 14, 6; Arnob. VII, 47; Serv. ad Aen. II, 140; essi sembrano comprendere sia i libri sibillini che libri rituali etruschi, ma è questione controversa che qui non ci interessa. Ordo sacerdotum : Fest. 198 L. Per l'iscrizione di Olimpia : DGE 409; L. H. Jeffery, Locai Scripts of Archaic Greece, Oxford, 1961, p. 220 n°15; Momigliano, Quarto Contributo, cit., p. 413 n. 16.

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dei Romani che avevano creato un dictator apposito addetto alla infissione del chiodo: il praetor maximus della lex vetusta è semplicemente il magistrato dotato d'imperium di grado più elevato, detto pretore sempli cemente perché così si chiamavano in antico i magistrati più elevati (quelli poi chiamati consoli) e perché così potevano essere intesi anche i dittatori (visto che il posto del praetor sarà preso da un dictator2*. Sul problema dei rapporti romano-latini anche il caso del praetor maximus è indicativo e ci rivela una corrispondenza almeno sul piano terminologico : ai dittatori e pretori della lega fanno riscontro dittatori e pretori (poi consoli) di Roma. Ma ancora una volta accanto alla com penetrazione tra esperienza romana e mondo latino riscontriamo un elemento profondamente originale, come aveva constatato Rosenberg nel passo citato all'inizio : i Romani fondono ed uniscono esperienze costituzionali diverse in modo sostanzialmente nuovo. Roma è, come si diceva all'inizio, «città latina» e «città aperta» nello stesso tempo; è immersa in una koinè ma nello stesso tempo ha caratteri originali. Roma è nel Lazio, in Italia e nel Mediterraneo ma è soprattutto Roma. Carmine Ampolo

24 È in sostanza la vecchia tesi di Mommsen, Römische Chronologie, Berlino, 1859, p. 174; Droit public, cit., p. 84 s. Sul valore ampio di praeìor vedi soprattutto Varrò, de vita pop. Rom. 68 Rip. : quod idem dicebantur consules et praetores; quod praeirent popul o, praetores; quod consulerent senatui, consules. Cfr. schol. Cic. Verr. I, 14, 36. La spiega zionequi seguita è una di quelle, compatibili con la ricostruzione tradizionale, presentate da Momigliano, Praetor maximus cit. Mi differenzio dalla classica tesi dei praetores-consules di De Sanctis (op. cit., p. 407 s.) perché ritengo la denominazione di praetor attribui bile genericamente alle magistrature più elevate e non solo ai tre da lui indicati (due cons oli più un pretore propriamente detto). Agli argomenti convincenti portati da Mommsen e De Sanctis sulla funzione militare dei pretori vanno aggiunte le recenti considerazioni di A. Giovannini, Les origines des magistratures romaines, in MH, XLI, 1984, p. 15-30 che sottolinea invece le funzioni giudiziarie. Per la situazione interna di Roma nel V secolo si vedano soprattutto Richard, op. cit. e K. A. Raaflaub (ed.), Social Struggles in Archaic Rome, Berkeley, Los Angeles, Londra, 1986. Per il valore di praetor specialmente in rifer imento a comandi militari vedi Fest. 249 L (praetoria porta) e Liv. XXX, 43,9. Qui praetor compare in un senatoconsulto del 201 che sembra usare un formulario giuridico-sacrale arcaizzante e si riferisce al comando di Scipione, che era un proconsole con prorogano imperii.

FILIPPO COARELLI

ROMA, I VOLSCI E IL LAZIO ANTICO

1. L'argomento che ho avuto io stesso l'incoscienza di proporre agli organizzatori del colloquio è di quelli che pongono difficoltà immense : anzi, allo stato attuale degli studi, praticamente insolubili. Affrontare lo studio di una popolazione italica, come i Volsci, la cui vicenda è rac chiusa quasi interamente entro uno dei periodi più oscuri della storia dell'Italia, antica, come il V secolo, significa in primo luogo confrontars i con un problema di fonti, che si identificano in questo caso quasi esclusivamente nella tradizione annalistica, con tutti i problemi e le dif ficoltà che ne derivano1. Dobbiamo inoltre fare i conti con una man canza quasi totale di documenti epigrafici ed archeologici, anche se lo scavo di Satricum, condotto dalla Scuola Olandese, comincia a restitui re documenti di prim'ordine, ma anch'essi non esenti da gravi proble mi di interpretazione. Finché non ci sarà un piano organico di ricerche, e in particolare di scavi sistematici nel Lazio, in funzione di questa pro blematica (la cui importanza, per lo studio - tra l'altro - della più anti castoria di Roma mi sembra evidente) non credo che vi potranno esse re sostanziali progressi : penso a qualcosa di analogo a quanto è stato fatto per la Lucania e per il Sannio, che pongono problemi analoghi se non identici - e che oggi conosciamo meglio proprio in grazia di sistematiche esplorazioni archeologiche. Particolarmente urgente sa rebbe - per la particolare struttura socio-politica di queste comunità l'identificazione e lo scavo dei santuari etnici; per i Volsci conosciamo il nome e il sito approssimativo del principale centro del culto comunit ario, Ecetra : questa non può essere identificata con Artena, come di recente si è tornati a proporre, ma va localizzata - con i più antichi 1 L'unica sintesi recente sui Volsci è quella di G. Radke, Volsci, in RE, IX, A 1, cc. 773-827. Cfr. E. Manni, Le tracce della conquista volsca nel Lazio, in Athenaeum, η. s. 17, 1939, p. 233-79.

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topografi, dal Cluverio in poi - nella zona del basso Sacco, nei pressi di Supino e di Morolo2. Ricordo anche il caso di Anagni, capitale religiosa degli Ernici, la cui importanza in età arcaica comincia ad essere confermata da recenti scoperte archeologiche3. Considerate tutte queste premesse, quanto dirò in seguito andrà preso col beneficio dell'inventario : cioè come una serie di ipotesi di lavoro, che richiederebbero tutte ben più ampie indagini, e un vaglio più accurato. Una sintesi organica dell'argomento è oggi impossibile, date le enormi lacune della documentazione; di qui l'andamento desul torio e frammentario della mia esposizione, di cui mi scuso fin d'ora, ma che comunque è inevitabile. I temi che mi è sembrato di poter in qualche modo prendere in esame (con i limiti già esposti) sono sostanzialmente i seguenti : 1) origine dei Volsci e loro arrivo nel Lazio meridionale; 2) situazione economica e sociale della pianura pontina in età arcaica; 3) situazione politica della pianura pontina prima e dopo l'arrivo dei Volsci, in particolare per quanto riguarda i rapporti con Roma e con i Latini. 2. Sul carattere «italico» (nel senso corrente) dei Volsci non vi pos sono essere dubbi, come pure sulla loro originaria estraneità alle sedi che essi occuparono storicamente nel Lazio meridionale : si tratta di una migrazione avvenuta in un momento recenziore, e quindi docu mentabile con sicurezza. Quanto alla provenienza, i dati principali sono di natura linguistica, e sono stati esaminati da tempo, sulla base dell'unica iscrizione sicuramente attribuibile ai Volsci, la 'tabula veliterna'4. I risultati di queste ricerche sono univoci, e mi esimono da una disamina del problema, per il quale del resto non sarei in alcun modo qualificato. Rimando, per brevità, al saggio di Poultney, che

2 Su Ecetra, cfr. RE V, e. 1907. La vecchia e insostenibile identificazione con Artena (la medioevale Montefortino) è stata di recente riproposta da L. Quilici, La civita di Arte na,Roma, 1982, p. 168-71. La posizione della città risulta chiarita, tra l'altro, dal colleg amento con Ferentinum (Liv. IV 61, 5-6). 3 L. Biddittu, Rinvenimento di facies orientalizzanti ad Anagni, in Boll. Lazio Merid., 10, 1978, p. 5-7. 4 J. W. Pultney, Volscians and Umbrians, in AJPh, 72, 1951, p. 113-27.

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costituisce la sintesi recente più completa : da questa risulta che la li ngua volsca è del tutto distinta dall'osco, e in genere dalle lingue sabelliche meridionali, e invece strettamente imparentata con l'umbro, ciò che era ben chiaro già alla cultura antica : si ricordi il fr. di Titinius (in Fest. p. 204 L. : «qui obsce et volsce fabulantur») che conosce la diversi tà delle due lingue. Un dato nuovo è fornito dalla recente scoperta a Satricum di una breve iscrizione, trovata in una tomba del V secolo a.C. e che si può qualificare con certezza di 'volsca'. Rimando per questa allo studio del Colonna, di cui riassumo qui solo le conclusioni essenziali5. Si tratta di una piccola accetta di piombo, su cui sono tracciate tre parole. I rap porti più precisi, anche sul piano paleografico, sembrano rinviare all'area sabina, intorno a Cures e alla cosiddetta area medio-adriatica. È anche importante ribadire, con Colonna, che i Volsci, contrariamente a quanto in genere si ritiene, erano in possesso di una scrittura già al momento del loro arrivo nel Lazio : infatti la data della nuova iscrizio ne non può essere di molto più tarda rispetto a questo avvenimento sto rico, che si colloca, come è noto, all'inizio del V secolo a.C. Solo più tardi dunque (probabilmente nel corso del IV secolo a.C.) i Volsci adot teranno l'alfabeto latino. La conclusione di Colonna è che si tratta di « una scrittura nazional e dipendente da quella attribuita a Capena per l'uso del samech e da quella sabina di Cures. . . Una scrittura dipendente da modelli «tiberi ni», elaborata nelle originarie sedi appenniniche di quel popolo, proba bilmente nella conca del Fucino». Quest'ultima affermazione è sconcert ante, e contrasta con gli stessi risultati dell'indagine di Colonna, che rimandano per l'appunto all'area sabino-capenate. La menzione del l'area del Fucino costituisce, in questo contesto, un evidente omaggio alla teoria tradizionale che fa provenire i Volsci da quest'ultima zona. Ora, se è indubbio che la penetrazione avvenne tramite la zona marsica e l'alta valle del Liri, non è necessario pensare a un'origine prima della popolazione della stessa zona. La documentazione linguistica, come si è visto, conduce necessariamente a tutt'altra conclusione. La recente scoperta di un'iscrizione arcaica sabina, con caratteri stiche del tutto analoghe a quelle cosiddette medio-adriatiche ο sud-

5 G. Colonna, La nuova iscrizione di Satricum, in Archeologia laziale, 7, 1984, p. 104-6.

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picene6, dovrebbe a mio avviso indurre a riesaminare la possibilità di rivalutare la tradizione storiografica antica, che collega con la Sabina la totalità delle apoikiai italiche. Ma su questo non posso che lasciare il campo a più esperti di me7. Quella che mi sembra accertata, comunque, è la provenienza dei Volsci da un'area al confine tra Sabina e Umbria. Non escluderei che l'elaborazione dell'alfabeto utilizzato in età arcaica in quest'area possa esser avvenuta proprio in un'area di confine tra Etruria e Sabina, e cioè tra Capena e Cures : viene immediatamente a mente l'importantis simo centro cultuale di Lucus Feroniae, al quale la tradizione antica attribuiva una funzione centrale nei rapporti tra Sabini, Latini (ed Etruschi) già all'epoca di Tulio Ostilio8. Ora, da questa osservazione ne scaturisce un'altra relativa ai culti. È un fatto che il sistema cultuale volsco differisce profondamente da quello delle popolazioni sabelliche centrali e meridionali. La presenza di Feronia è particolarmente significativa : si tratta di una divinità esclusivamente sabina9, mentre nel Lazio meridionale ci aspetterem mo piuttosto divinità quali Mephitis (che pure è presente, ma chiara mente come conseguenza della successiva occupazione sannitica) o, nel caso di una provenienza dalla Marsica, di Angitia. Analoghe conclusioni si possono ricavare dalle notizie che abbiamo su altre entità divine, omogenee tra loro, collegabili con i Volsci : Vesuna (Antium), Pupluna (Aquinum), Decluna (Velitrae), si pensi anche a toponimi quali Casinum e Antinum10. La prima, come è noto, si ritrova nelle tabulae Eugubinae. Si deve aggiungere l'altra tipica divinità sabina, Sancus, la cui esistenza è attesta a Velitrae nel 199 a.C. n. Nella stessa direzione vanno altri dati linguistici ricavabili dalla toponomastica, come Polusca (e anche lo

6 A. Morandi, Iscrizione sabina arcaica dal territorio di Cures, in SE, 51, 1983, p. 595608; Id., in DialArch., ser. 3, 5, 1987, p. 7-15. 7 Cfr. A. L. Prosdocimi, 'Sabinità ' e (pan)italicità linguistica, in DialArch, ser. 5, 1987, p. 53-64. 8 D. Briquel, Sur les faits d'écriture dans Vager Capenas, in MEFRA, 84, 1971, p. 789845. L'episodio, attribuito all'epoca di Tulio Ostilio, si trova in Liv. XXVI 11 e in Dion. Hal. Ill 32, 1-2. Cfr. D. Musti, / due volti della Sabina, in DialArch, ser. 3, 3, 1985, p. 7786. 9 Su Feronia, cfr. G. Radke, Die Götter Altitaliens, Münster, 1965, p. 124-127. 10 Su queste, si veda Radke, in RE, cit. a nota 1, c. 823. Su Pupluna ad Aquinum, R. Antonini, in SE, 53, 1985, p. 259-260. 11 Liv. XXXII 1, 10 (prodigio nel tempio di Sancus).

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stesso nome dei Volsci) e ad es. Mutuesca; Arpinum e Arpi12. E si potrebbe continuare. Mi sembra indubbio, alla luce di tutte queste con siderazioni, che la zona originaria di provenienza dei Volsci debba esse reidentificata nella Sabina interna, più probabilmente nella zona a contatto con l'Umbria. Non mancano del resto nella stessa tradizione storiografica antica accenni che sembrano riportare in questa direzione : ne ricorderò qui un paio. Non escluderei che le notizie sui contatti dei Volsci con il Lazio all'epoca di Anco Marcio e dei Tarquinii debbano spiegarsi non come reduplicazione di fatti più tardi, ma come ricordo di reali infiltrazioni da est, per esempio dall'area tiberina13. Si tratterebbe di un'ipotesi pri va di riscontri, se non fosse disponibile un dato di grande interesse, e finora trascurato. Si tratta di un passo di Servio, ricavato certamente da un'ottima fonte di età repubblicana (probabilmente M. Octavius Herennius ο An tonius Gnipho - via Masurius Sabinus, come in altri casi) : « salii sunt, qui tripudiantes aras circumibant. Saltabant autem ritu veteri armati post victoriam Tiburtinam de Volscis»14. Si accenna qui all'istituzione tipicamente tiburtina dei salii di Hercules Victor, e mi sembra probabil e che l'origine ultima della informazione debba riconoscersi in un documento locale (come ne conosciamo ad esempio per Praeneste). È difficile pensare che si tratti di un'invenzione, dal momento che Tivoli, in età storica , non ha alcun contatto diretto con i Volsci. Ci aspett eremmo semmai gli Equi (è caratteristico, ad esempio, che nelle notizie relative a una presenza di Volsci nella più antica storia romana, questi sono sempre collegati con le loro più tarde sedi storiche, ad esempio Velitrae); nel caso specifico, anche per il carattere antiquario della notizia (trasmessa probabilmente da documenti sacri) mi sembra diffi cile negare la possibilità che si tratti di un dato reale. In tal caso, avremmo una conferma della presenza originaria dei Volsci nell'area sabina interna (e quindi a contatto con Tivoli). È possibile che si tratti dei primi tentativi di migrazione in direzione del Lazio, lungo la via naturale da est, che furono bloccati e respinti, e quindi provocarono la scelta di una via diversa, quella più meridionale, lungo la valle del Liri.

12 Radke, in RE, cit. a nota 1, e. 776. 13 Liv. I 23, 8; 53, 2. 14 Serv., ad Aen. Vili 285.

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Tutto ciò naturalmente può diluirsi su un lungo periodo : la notizia rimanda alle origini del culto di Èrcole tiburtino, certamente non poste riori alla metà del VI secolo a.C, come si ricava anche dal cippo iscrit to dell'Acquoria, probabilmente collegato al culto di Hercules Victor15. A questo proposito, è interessante notare che l'alfabeto di questa iscr izione si distingue nettamente dai documenti latini contemporanei (ad esempio di Roma) per la presenza di segni (ΓΟ reso con un punto) che sembrano spiegabili proprio attraverso il rapporto con l'alfabeto arcai co «sabino». È noto fino a qual punto Tivoli, tipica zona di frontiera, sia culturalmente legata già in età protostorica all'area sabellica (mi limito qui a ricordare le caratteristiche tombe a circolo)16. La data dell'arrivo e dell'insediamento dei Volsci nel Lazio è suff icientemente sicura, ed è unanimemente fissata ai primi anni del V secolo a.C. Tanto i dati delle fonti letterarie, quanto le informazioni che ci restano su analoghi episodi (ad esempio i Sanniti in Campania), quanto la stessa logica ci indicano però che non dobbiamo vedere in questa occupazione un fatto puntuale, precisamente databile, ma piut tosto un processo progressivo, di lunga durata, concretatosi probabil mente attraverso una serie di vena sacra indirizzati lungo le tradizional i e frequentate vie di transumanza : nel caso specifico, dalla Marsica al Lazio meridionale interno, attraverso l'alta valle del Liri, e di qui nella pianura pontina attraverso la valle dell'Amaseno. Ciò equivale a dire due cose : che l'occupazione di quest'ultima area dovette procedere da sud a nord (e quindi i centri più settentrionali, come Velitrae, saranno stati gli ultimi ad essere investiti); e che si tratta di una penetrazione iniziata già da qualche tempo, con un carattere piuttosto di infiltrazio ne progressiva che di invasione massiccia e puntuale. Ciò complica naturalmente ogni tentativo di fissare con precisione la data di arrivo dei Volsci, che dovette diluirsi lungo un certo numero di anni. A questo dobbiamo attribuire anche le oscillazioni della tradi zione letteraria, oscillazioni che non travalicano comunque una fascia cronologica compresa, grosso modo, entro i primi due decenni del V secolo a.C. A questo proposito, dobbiamo in primo luogo prendere posi zione su un gruppo di testimonianze liviane, tenute in scarsa ο nessuna considerazione, ma rivalutate giustamente da Ogilvie. Nel 503 a.C,

15 Su questo, si veda da ultimo A. Mancini, L'iscrizione sulla base di Tivoli CIL Ρ 2658. Nuova lettura, in SE, 47, 1979, p. 370-375. 16 Civiltà del Lazio primitivo, Roma, 1976, p. 188-212, tavv. 33-41.

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«duae coloniae latinae, Pometia et Cora, ad Auruncos deficiunt. Cum Auruncis bellum initum». Subito dopo, i consoli Opiter Verginius e Sp. Cassius investono Pometia, tenuta dagli Aurunci, che resistono. Se guono la deditio e un massacro17. Nel 495 a.C. gli Aurunci avanzereb bero fino ad Aricia, dove verrebbero di nuovo sconfitti18. Si ritiene in genere che la menzione degli Aurunci sia erronea, e debba essere sosti tuita da quella dei Volsci. Ma, almeno nel primo caso, la notizia sembra attendibile : nel 503 a.C. i Volsci non sembrano ancora presenti, almeno in modo così massiccio. In precedenza, l'area pontina era probabilment e abitata proprio dagli Aurunci : un indizio in questo senso, a mio avvi so, si può ricavare proprio dal doppio nome di Suessa Pometia, il secondo dei quali è certamente latino, mentre il primo potrebbe essere quello aurunco (come si deduce, tra l'altro, dalla sua presenza in zona aurunca, in sedi coloniali ο meno : Suessa Aurunca, Suessula). 3. La discriminante decisiva per la storia dell'agro pontino si ha con la ' riconquista ' romana, iniziata già alla fine del V secolo e conclu sa definitivamente nel corso del IV secolo a.C. Non è qui il caso di ripercorrere nei particolari questa vicenda, trattata di recente in modo dettagliato da M. Humbert19. Gli episodi centrali di essa sono la crea zione delle tribù Pomptina (358) e Oufentina (318), con le relative deduz ioni vintane e delle coloniae civium Romanorum di Antium (338) e Terracina (329), oltre all'apertura della via Appia (312). Si tratta di un processo di radicale rimodellamento del territorio, che si risolve in una profonda romanizzazione e nella totale destrutturazione dell'insedi amento più antico : lo stesso percorso della via Appia, che attraversa in linea retta il centro della pianura, tagliando sistematicamente fuori gli antichi abitati dei Lepini, è sufficiente da solo a chiarire portata e modi dell'intervento romano. Le conseguenze di tutto ciò non si faranno attendere, anche se i frutti più evidenti si vedranno soprattutto dopo la guerra annibalica. Significativo, a questo proposito, è un episodio avvenuto nel 198 a.C. :20 gli ostaggi cartaginesi detenuti a Setia, insieme ai loro schiavi personali 17 Liv. II 16, 8-9; 17, 1. Cfr. R. M. Ogilvie, Commentary, p. 276. 18 Liv. II 26, 41. 19 M. Humbert, Municipium et civitas sine suffragio, Roma, 1978, p. 152-154, 184-190, 195-204. 20 Liv. XXXII 26, 4-18; per. 32; Zonar. IX 16, 6. Cfr. M. Capozza, / movimenti servili nel mondo romano in età repubblicana. I, Roma, 1966, p. 101-120.

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e a quelli di origine africana appartenenti ai Setini tentarono una rivol ta,che fu presto domata. Questi ultimi erano prigionieri di guerra, acquistati dopo la fine del conflitto annibalico, senza dubbio per essere destinati ad attività agricole. Il loro numero era certamente notevole, come risulta dal racconto di Livio e da quello parallelo di Zonara (oltre che dalla periocha che completa il testo lacunoso di Livio) : tra l'altro, nel corso della repressione ne furono uccisi 2500. Una simile concentrazione di personale servile si riscontra anche per Circei e Norba, che furono coinvolte nella congiura. In un'epoca ancora piuttosto antica possiamo dunque notare nell'agro pontino una situazione analoga a quella contemporanea dell'Etruria e dell'Apulia, testimoniata tra l'altro dalle rivolte servili del 196 e del 185 a.C.21 : uno sviluppo precoce del modo di produzione schiavistico legato allo sfruttamento di proprietà agricole senza dubbio di dimensioni piuttosto ampie. Questo fenomeno trova una conferma evidente nella presenza, entro l'agro setino, di numerose ville di età repubblicana piuttosto antica, con basamento in opera poligonale ο incerta22, e coincide probabilmente con l'inizio di una produzione mass iccia di vino destinato all'esportazione, produzione testimoniata dalle fonti letterarie solo per un'epoca più tarda23. Non c'è dubbio quindi che, già a partire dall'inizio del II secolo (ma il fenomeno è probabilmente più precoce), fosse già pienamente operante quella situazione particolare delle terre pontine, che Livio caratterizza così efficacemente in un noto passo, che è opportuno riportare testualmente : «... aut innumerabilem multitudinem liberorum capitum in eis fuisse locis, quae nunc vix seminario exiguo militum relieto servitia Romana ab solitudine vindicant»24. Il grande numero di abitanti liberi, che permetteva ai Volsci di ri nnovare continuamente la guerra contro Roma ancora agli inizi del IV secolo a.C. (il passo si riferisce al 385 a.C.) contrasta vivacemente con la situazione dell'epoca di Augusto, quando ormai la solitudo delle terre pontine era vindicata quasi solo dai servitia Romana. Si delineano così con grande chiarezza due momenti storici netta21 Sulle quali cfr. Capozza, op. cit., p. 121-141, 145-159. 22 Si veda L. Zaccheo, F. Pasquali, Seize dalla preistoria all'età romana, Sezze, 1972 (l'argomento è trattato ampiamente in una tesi perugina di G. Spaterna, ancora inedita). 23 A. Tchernia, Le vin de L'Italie romaine (BEFAR, 261), Roma, 1986, p. 202-203; 345-346. 24 Liv. VI 12, 6. Cfr. P. A. Brunt, Roman Manpower, Oxford, 1971, p. 348-349.

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mente differenziati : la fase arcaica, compresa tra il VI e il IV secolo, e quella successiva alla ' riconquista ' romana : la prima è concordemente ricordata dalle fonti letterarie come un periodo di grande prosperità agricola e in generale economica, nel corso del quale il territorio ponti no costituisce il vero e proprio granaio di Roma; la densità della popo lazione in questa fase era proverbiale, al punto da determinare computi leggendari, come quello dell'esistenza di ben 24 città, riportato da Muciano25. La seconda invece, pur restando prospera, segna il progres sivo ridursi della popolazione libera, l'apparizione e la rapida diffusio ne della proprietà schiavistica, specializzata nella produzione di derrate destinate all'esportazione, come il vino. Se non ci sono dubbi sulla verosimiglianza di un tale quadro per quanto riguarda l'età tardo-repubblicana, la perplessità e lo scetticismo degli studiosi moderni si sono concentrati soprattutto sull'attendibilità del quadro che le fonti tracciano della situazione più antica, in partico lare di quella arcaica (VI-V secolo a.C). Eppure, le tracce evidenti di una fitta occupazione del territorio, connessa con uno sfruttamento capillare delle risorse agricole, sono state segnalate da tempo. Si tratta, in particolare, del fitto sistema di cunicoli che caratteriz za tutto il settore settentrionale dell'area, tra Velitrae, Cori e Satricum, la cui funzione di drenaggio del suolo a fini agricoli non mi sembra contestabile, nonostante i dubbi periodicamente avanzati26. L'interpretazione alternativa avanzata dal Fraccaro27 e da altri, anche di recent e28,secondo la quale si tratterebbe di captazione di acqua pura non sembra sostenibile : anche se in altre situazioni una simile funzione dei cunicoli sembra accertata, nel caso del territorio pontino - ricchissimo

25 Plin., N. H. Ili 59. Cfr. Liv. II 34; IV 25, 21; VI 12, 6. La migliore trattazione del problema è ancora quella di M. R. de La Blanchère, Un chapitre d'histoire pontine, in Extraits des savants étrangers à l'Acad. des inscr. et belles-lettr., X 1, Paris, 1889 (trad. ital. in Id., Terracina e le terre pontine, Terracina, 1984, p. 127-241). 26 La Blanchère, op. cit., p. 112-23; Id., Le drainage profond des campagnes latines, in MEFR, 2, 1882, p. 207-11; Id., La malaria à Rome et le drainage antique, ibid., p. 94-106 (ambedue gli articoli sono tradotti in Terracina e le terre pontine, op. cit., p. 77-97); Id., Cuniculus, in Darenberg-Saglio I 2, p. 1591-4; S. Quilici Gigli, Sistemi di cunicoli nel terri torio tra Velletri e Cisterna, in Archeol. laziale, 5, 1983, p. 112-23. 27 P. Fraccaro, Di alcuni antichissimi lavori idraulici di Roma e della campagna, in Bollettino della Reale Soc. Geogr. hai, ser. 5, voi. 8, 1919, p. 186 ss. (Opuscula, III, Pavia, 1957, p. 1-49). 28 F. Ravelli, P. J. Howarth, / cunicoli etrusco-latini : tunnel per la captazione di acqua pura, in Irrigazione e drenaggio, 35, 1, 1988, p. 57-70.

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di sorgenti, e il cui principale problema è costituito, come è evidente, dallo smaltimento delle acque superficiali - la soluzione è certamente diversa : il sistema di cunicoli non può che costituire un'opera di dre naggio delle acque superficiali, del tutto analoga a quella che è stata riconosciuta negli analoghi complessi del territorio etrusco. Lo studio di questo imponente complesso di cunicoli venne realiz zatogià alla fine del secolo scorso dal La Blanchère : purtroppo, l'ope ra rimase in gran parte manoscritta, e sembra perduta, insieme ai pre ziosi rilievi che l'accompagnavano. Ci resta solo il capitolo conclusivo, pubblicato a parte, ma privo di qualsiasi supporto cartografico : solo pochi disegni di dettaglio furono pubblicati nel Dictionnaire des Anti quités 29. Ci sembra opportuno riportare alcune considerazioni dell'autore a proposito di questo impressionante complesso di opere idrauliche, che appaiono ancora perfettamente attuali a più di un secolo di distanza : «La raison peut-être en est simple. Ce système correspond à un temps très différent de l'âge littéraire. Celui-ci se place vers l'époque où les campagnes latines sont en pleine décadence : le latifundium est par tout, le désert se crée, l'abandon atteint de plus en plus toutes les ter res. Évidemment, ce n'est pas alors que se fit un travail d'ensemble . . . et ce n'est pas non plus à l'âge précédent, où les moissons cèdent la place aux prés, où la culture diminue peu à peu avec la population libre, où la guerre dévaste, où la conquête dépeuple les pays Latin et Pontin, où n'existe plus de groupement de forces permettant même de concevoir des opérations pareilles. Il faut donc remonter d'un saut aux premiers âges agricoles de Rome et de l'Italie, du Latium. Les commun autésrustiques de l'époque primitives peuvent seules donner assez de bras à une œuvre commune de ce genre . . .»; «ce n'est pas l'âge des agronomes romains, ce n'est pas l'âge des lois Liciniennes qui nous feront voir comment un peuple a vécu sur les terres désertes que tra verse la Via Appia. C'est l'antique histoire italique, si fabuleuse pour les événements, si précise pour les faits sociaux, c'est l'histoire de la conquête par Rome des campagnes Latine et Pontine, c'est surtout la vie de Rome même à l'époque de cette conquête. Conquérants et conquis en étaient au même âge économique et social». «Si l'on aban donna la culture des champs, c'est que telle qu'on la faisait, elle demandait trop d'avances. L'agriculture devenant une affaire, il n'y eut 29 Cfr. nota 26.

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plus de convenance à user de moyens si coûteux. Mais, alors qu'elle était un besoin, qu'elle donnait à manger, non à vendre, que chacun travaillait de ses mains ou par des mains qu'il payait seulement avec une part de nourriture et qui ne se marchandaient pas, alors on ne cherchait qu'une chose, atteindre au produit maximum; peu importait la somme de travail, pourvu qu'on fût en mesure de l'exécuter dans l'année»30. E ancora : «Or, on l'avoue, la création d'un système cuniculaire n'a pas été une œuvre de détail, faite par une foule de petits pro priétaires, chacun sur son petit terrain; c'est un travail d'ensemble, conçu et exécuté par régions. Il est évident dès lors qu'elle ne peut être rapportée qu'à deux périodes de l'histoire, - où bien au temps des lat ifundia, ce qui ne peut être accepté, vu la décadence de ces contrées, où bien à l'époque primitive, quand chaque canton était patrimoine d'une tribu, d'un peuple, d'une gens ou d'une cité, où un chef, un père de famille, un roi semblable à ceux d'Homère . . . pouvait disposer de toutes les forces, et faire travailler tous les bras à un ouvrage d'ensemb le sous ses ordres. Je pense qu'il n'y a pas de choix entre ces deux suppositions, et que la dernière seule est possible. Nous voici donc reportés d'un saut aux âges primitifs de l'Italie»31. Una tale cronologia 'alta' corrisponde a quanto la ricerca successi va ha potuto dimostrare per le analoghe realizzazioni in territorio etru sco32. Essa del resto è confermata dall'osservazione che la via Appia taglia in vari punti i cunicoli dell'area pontina33 : ciò significa non solo, come è evidente, che questi sono anteriori al 312, ma anche che al momento della ristrutturazione romana del territorio tutto questo sist emadi drenaggio - e quindi l'intera organizzazione economica, sociale e politica che esso presuppone - si era da tempo disgregato. Siamo così riportati a un periodo nettamente anteriore alla 'ricon quista' romana, che può essere identificato, piuttosto che con la fase dell'occupazione volsca (e cioè con il V secolo a.C), con quella della

30 Op. cit., p. 132, 108, 125. 31 Art. cit. in MEFR, 1882, p. 102. 32 S. Judson, A. Kahane, Underground Drainageways in Southern Etruria and Nor thern Latium, in PBSR, 31, 1963, p. 75-99. Cfr. G. Colonna, Basi conoscitive per una storia economica dell'Etruria, in Contributi introduttivi allo studio della monetazione etrusca, Roma, 1976, p. 15-6, 48. 33 La Blanchère, Drainage, art. cit., nota 1 a p. 211; p. 215; Malaria, art. cit., p. 102. Contra, senza argomenti, Quilici Gigli, art. cit. a nota 26, p. 118.

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precedente occupazione romana del VI secolo a.C, della cui storicità non mi sembra ormai lecito dubitare. Siamo in grado di allineare altri dati, che vanno nella stessa dire zione. In primo luogo, sembra possibile collegare il complesso sistema di drenaggio della pianura pontina con la realizzazione dei grandi emissari dei laghi laziali, in particolare di quello di Nemi. L'argomento, singo larmente trascurato, meriterebbe una ricerca approfondita. Comunque, La Blanchère sembra ancora una volta nel giusto quando propone di riconoscere in queste grandiose realizzazioni lo scopo di «régler tout le régime des eaux profondes, et débarrasser de celles-ci les flancs même de leur massif»34. Anche se è probabile che si debba accettare la data tradizionale, all'inizio del IV secolo, attribuita dalla tradizione antica all'emissario del lago Albano, è certo che l'emissario del lago di Nemi è notevolmente più antico35 : esso precede la costruzione del santuario di Diana, il cui sito attuale in precedenza era certamente coperto dalle acque; è anzi probabile che le due opere siano collegate tra loro. I dati storici permettono di identificare questo momento con la creazione al nemus Dianae di un santuario federale latino in opposizione a Roma, e quindi con gli anni finali del VI secolo a.C, tra la battaglia di Aricia e quella del lago Regillo36. Anche per questa via si giunge così a conclus ioni non diverse da quelle del La Blanchère. Ma ancora più notevole, in via teorica generale, è un'osservazione dell'autore francese già ripor tatain precedenza : il carattere di opera collettiva, e al tempo stesso concepita e imposta da un'autorità centrale, che si deve riconoscere nel complesso dei cunicoli pontini. Le dimensioni e il carattere di questo ne suggeriscono la pertinenza a un sistema sociopolitico arcaico, tutto compreso analogo a quello che caratterizza il Vicino Oriente antico. Ancora una volta, con l'allusione alla regalità omerica e ai lavori di urbanizzazione della Roma dei Tarquinii, e in particolare alla cloaca Maxima, il La Blanchère ha colto un dato essenziale37. La tradizione romana - annalistica e antiquaria - si diffonde larg amente sulla grandiosità dell'opera realizzata dai Tarquinii, e sul carat tere'tirannico' di essa (ovviamente, soprattutto nel caso di Tarquinio il

34 35 36 37

La Blanchère, op. cit., p. 71-2, nota 1 ; Id., Drainage, p. 218. F. COARELLI, / santuari del Lazio in età repubblicana, Roma, 1987, p. 167-8. Coarelli, op. cit., p. 165-9. Drainage, p. 217.

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Superbo)38. Non c'è motivo di dubitare della storicità di questa tradi zione, confermata ormai da numerosi dati archeologici, e che corr isponde assai bene alle caratteristiche di un periodo storico che ci sono ben note, ad esempio, per la Grecia contemporanea. Colpisce in particolar modo l'insistenza delle fonti sulle connotazioni sociali di questi lavori, realizzati con prestazioni d'opera obbligatorie, con corvées, che avrebbero coinvolto l'intera plebe romana39. Sarebbe difficile sostenere che un dettaglio così caratteristico, così coerente con una situazione socioeconomica di tipo arcaico sia stato inventato in un'epoca in cui le condizioni del lavoro erano radicalmente diverse. È interessante che gli autori antichi insistano tanto sulla durezza del lavoro necessario per realizzare le complesse opere di drenaggio, di cui la cloaca Maxima costituiva solo l'esempio più imponente. Per sfuggire a questo sfibrante lavoro di scavo sotterraneo molti si sarebbero dati la morte : motivo topico ricorrente, che risale almeno a Cassio Hemina. In effetti, si tratta di notizie tutt'altro che inverosimili, se teniamo nel debito conto le condizioni disumane di lavoro a cui dovevano essere soggetti i fossores che realizzarono i cunicoli arcaici del Lazio, condizion i efficacemente descritte dal La Blanchère : « Ainsi, rampant, courbé, toujours dans une position incommode, il avançait ouvrant son chemin, et des enfants derrière lui déblayaient au fur et à mesure»40. È altresì interessante osservare che la realizzazione da parte dei Tarquinii del sistema di drenaggio e delle altre opere di urbanizzazione della città è strettamente collegata dagli autori antichi con la contem poranea colonizzazione della pianura pontina : « His laboribus exercita plebe, quia et urbi multitudinem, ubi usus non esset, oneri rebatur esse et colonis mittendis occupari latius imperii fines volebat, Signiam Circeiosque colonos misit, praesidia urbi futura terra marique»41. Sembra dunque ragionevole identificare l'enorme opera di drenagg io realizzata ai margini della pianura pontina con un'opera connessa con la colonizzazione arcaica di Roma, databile all'epoca dei Tarquinii, e nella quale sono riconoscibili tecniche sostanzialmente etrusche; l'esi38 L. Clerici, Economia e finanza dei Romani (dalle origini alla fine delle guerre sannitiche), Bologna, 1943, p. 425-6; J.-C. Richard, Les origines de la plèbe romaine (BEFAR, 232), Roma, 1978, p. 294-5. 39 Liv. I 38, 6; 56, 2; Dion. Hal. Ili 67, 5; IV 44, 1-2; 81, 2; Plin., A/. H. XXXVI 106-8; Serv. Dan., ad Aen. XII 603 (da Cass. Hemina : fr. 15 Peter). 40 La Blanchère, op. cit., p. 84. 41 Liv. I 56, 3; vir. ili. 8, 3.

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'tirrenici' stenza in tutta l'area, da Velletri a Terracina, di toponimi sembra andare nella stessa direzione. Del resto, la straordinaria ri cchezza di Satricum in età arcaica, attestata da scavi vecchi e recenti, sembra confermare in pieno la tradizione antica, che insiste concorde mente sulla particolare prosperità del territorio pontino, e in particola re del capoluogo di questo, Suessa Pometia. È curioso che non si sia mai pensato di collegare (almeno per quanto è a mia conoscenza) la perdita del territorio pontino da parte dei Romani con l'insorgere delle gravi carestie e del profondo malesser e sociale che caratterizza Roma nei primi decenni del V secolo a.C.42. Eppure, si tratta di episodi la cui sostanziale storicità è ormai evidente e la cui insorgenza - proprio per la subitaneità del fenomeno - non può spiegarsi senza una diretta causa scatenante, che potrebbe riconoscersi proprio nella perdita, a seguito della calata dei Volsci, di un territorio agricolo la cui fertilità era proverbiale : perdita che non può non aver determinato gravi ripercussioni sul piano alimentare nella Roma dell'epoca, città certamente popolosa, e la cui sussistenza doveva dipen derein notevole misura dalle forniture dell'agro pontino. Del resto, è proprio verso quest'ultimo che si dirigeranno in un primo momento le navi frumentarie romane, che saranno però respinte43. La durezza del lalotta che coinvolse i Romani e i Volsci, insieme ai loro alleati, per più di 150 anni si spiega assai meglio, se inserita in un siffatto contesto. 4. Gli scavi realizzati nel secolo scorso hanno dimostrato che Satr icum esisteva ben prima della conquista volsca : si tratta di un centro che - come molti altri analoghi del Lazio antico - si sviluppa a partire dall'età del ferro. Quello che lo caratterizza, semmai, è la particolare prosperità, che si deduce ad esempio dalla stipe del santuario di Mater Matuta (purtroppo ancora praticamente inedita), la più ricca del Lazio. A proposito del santuario, si deve sottolineare la presenza in esso di una dedica votiva particolarmente antica, che dimostra la presenza di Etruschi in questa zona in un'epoca che coincide con quella tradizional e dell'arrivo dei Tarquini a Roma44.

42 Si veda, da ultimo, C. Virlouvet, Famines et émeutes à Rome des origines de la République à la mort de Néron, Roma, 1985. 43 Liv. II 34, 4-5; Dion. Hal. VII 2, 1. 44 G. Colonna, in Civiltà del Lazio primitivo, Roma, 1976, n. 128, p. 374-5 (vaso datato al 620-600 a.C, con dedica di un Ceretano).

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Una chiave a mio avviso risolutiva per la storia della città ci è stata fornita dalla recente identificazione tra Suessa Pometia e Satricum, proposta da Stibbe45. Constatiamo infatti che le due città sembrano occupare la stessa zona, e rivestire le stesse funzioni, rispettivamente in due epoche successive. Ora, è un fatto che il nome latino è certamente Pometia (che appare infatti in un documento importante, come il passo di Catone in Prisciano sulla fondazione del lucus Dianius in nemore Aricino)46 : Suessa sembra essere il nome più antico, aurunco, come abbia mo visto. Si tratta, come sottolineano più volte le fonti antiche, di un centro di grande ricchezza, il più importante della pianura pontina, che da esso del resto prende il nome. In Satricum dobbiamo con tutta probabilità identificare un nome volsco : lo ritroviamo infatti attribuito a un altro abitato volsco della valle del Liri (da identificare probabilmente con S. Giovanni Campano), ricordato da Livio e da Cicerone47. Ora, la città identificata con Satr icum, come è noto, è un centro di grandissima importanza, come hanno dimostrato gli scavi del secolo scorso e quelli più recenti della scuola olandese. Le più antiche tracce di insediamento risalgono almeno al IX secolo a.C. e la città si sviluppa particolarmente nel periodo arcaico48. Ma essa non potè in origine chiamarsi Satricum, dal momento che que sto è probabilmente il nome volsco, quindi non anteriore al V secolo. Quale è dunque il nome più antico di essa? La risposta potrebbe esse re : Suessa in origine (cioè il centro aurunco), Pometia in seguito (la colonia romana). Un caso del tutto analogo ci è noto del resto nella stessa zona, quello di Tarracina-Anxur : un doppio nome, latino e vol sco rispettivamente, che corrisponde a fasi diverse della storia della cit tà. Gli scavi di Satricum, ripresi di recente con ottimi risultati, comin ciano a mettere a nostra disposizione un contesto archeologico di una certa importanza, che ci permette per la prima volta di conoscere l'aspetto reale di un insediamento volsco49. Non è mia intenzione 45 C. M. Stibbe, Satricum e Pometia : due nomi per la stessa città, in Meded. Rome, n.s. 12 (47), 1988, p. 7-16. 46 Caio, orig., fr. 58 Peter. 47 Liv. IX 12, 5; 16; XXVI 33, 10; Cic, Q.fr. Ili 1, 4. 48 Civiltà del Lazio primitivo, op. cit., p. 323-346 e bibl. cit. sotto, a nota 49. 49 Vecchi scavi : A. Della Seta, Museo di Villa Giulia, Roma, 1918, p. 233-320; Civiltà del Lazio primitivo, op. cit., p. 323-46. Sui nuovi scavi, oltre alle relazioni preliminari in Archeologia laziale, cfr. Aa.Vv., Lapis Satricanus, 's- Gravenhage, 1980; J. De Waele, / tem pli della Mater Matuta a Satricum, in Meded. Rome, 43, 1981, p. 7-68; R. R. Knoop, Antefi-

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esporre qui i risultati di questi scavi, presentati per ora solo in alcune relazioni preliminari molto sommarie. Alcuni fatti sembrano però fin d'ora sufficientemente chiari, e vanno qui ricordati. 1) In primo luogo, la storia del tempio di Mater Matuta. Qui sono da considerare soprattutto le due fasi monumentali, rispettivamente della metà del VI secolo e dei primi anni del V : è notevole che la secon da presenti un orientamento diverso dalla prima, che si ripete anche in una serie di edifici circostanti, certamente da identificare con grandi abitazioni aristocratiche 50. In altri termini, tutta l'acropoli di Satricum sembra ricostruita nei primi anni del V secolo (data del secondo tem pio) con una pianta interamente rinnovata, dopo un grave incendio, nel quale sarebbe difficile non identificare uno degli episodi di radicale distruzione della città ricordati delle fonti letterarie. Sostanzialmente, sembrano qui entrare in gioco solo tre possibilità : la distruzione di Pometia dovuta a Spurio Cassio, del 503 51; quella di Servilio, subito dopo la battaglia del Lago Regillo, del 495 (data canonica)52; oppure, più semplicemente, un episodio di assedio collegato con l'invasione volsca. Quello che mi induce a preferire quest'ultima soluzione è il fatto che l'ormai celebre iscrizione di Publio Valerio sia stata utilizzata come materiale da costruzione nella crepidine del secondo tempio53. Sembrer ebbeinfatti trattarsi della distruzione volontaria di un monumento, che tra l'altro era di pochissimi anni più antico : fatto difficilmente spiegabile, se i ricostruttori del tempio erano Romani ο Latini. Non ha alcun valore l'obiezione che è stata fatta contro una tale soluzione, cioè la pretesa rozzezza culturale dei Volsci, considerati incapaci di realiz zareun tale monumento54 : la stessa pianta del tempio, un periptero di chiara ispirazione ellenizzante, rimanda all'intervento di maestranze esterne, forse campane, che avranno lavorato per committenti volsci55.

xae Satricanae, Assen, 1987; M. Maaskant-Kleibrink, Settlement Excavations at Borgo Le Ferriere 'Satricum'. The campaigns 1979, 1980, 1981, Groningen, 1987. 50 Case e palazzi d'Etruria, Milano, 1985, p. 178-185. 51 Liv. II 16, 8. 52 Liv. II 25, 5; Dion. Hal. VI 29, 5. 53 Lapis Satricanus, op. cit., p. 104, Maaskant-Kleibrink, op. cit., p. 15-16. 54 C. M. Stibbe, in Archeol. laziale, 4, Roma, 1981, p. 307. 55 Sui templi del V secolo, cf r. G. Colonna, / templi del Lazio fino al V secolo compres o, in Archeol. laziale, ó, 1984, p. 396-411.

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Un caso analogo è quello del santuario minturnese di Marica, realizzato per gli Aurunci da maestranze probabilmente campane.56. Un altro dato molto interessante emerso dalle ultime campagne di scavo è la presenza di tombe entro l'area dell'acropoli57. Si tratta di un chiaro esempio di destrutturazione della città ad opera dei nuovi abita toridi stirpe italica, il cui livello di sviluppo non era tale da permettere l'uso di strutture urbane. È possibile che l'area dell'acropoli sia stata allora riservata a pochi nuclei familiari particolarmente eminenti, che avranno utilizzato le grandi dimore più antiche, forse rinnovate per l'occasione, e seppellito i loro morti nell'area circostante. Sono questi fatti del tutto prevedibili e naturali, che non giustificano in alcun modo il dubbio avanzato dagli scavatori sull'identificazione della città con Satricum58 (attestata senza possibilità di dubbio, tra l'altro, dall'iscr izione di età tardo-repubblicana con una dedica a Mater Matuta)59. Ritornando per un momento alla ormai celebre iscrizione di Publio Valerio, è difficile sfuggire alla tentazione di identificare nel personagg io P. Valerio Poplicola, anche a rischio di incappare nei fulmini dell'ipercritica. A questo proposito, si devono avanzare almeno tre ordi ni di considerazioni. In primo luogo, la tradizione che riporta l'intervento di Valerio Poplicola nella zona a sud di Roma durante il suo secondo consolato del 508 a.C, quando egli avrebbe fondato la colonia di Signia60. La creazione di colonie latine arcaiche a Cora e Pometia potrebbe ascrivers i alla stessa occasione. In secondo luogo, è da ricordare la strana leggenda, riportata dal solo Plinio il Vecchio, che collega una Valeria con Pometia al momento di una delle distruzioni della città61. A questo proposito, si deve citare la Valeria, sorella di Poplicola, che appare nella leggenda di Coriola no62 : è lei a far costruire il tempio di Fortuna Muliebris sulla via Lati na,nel punto stesso dove sarebbe avvenuto l'incontro tra Coriolano e la madre. L'intervento di una Valeria in questo contesto costituisce un ele-

56 P. Mingazzini, // santuario della dea Manca alle foci del Garigliano, in MAL, 37, 1938, cc. 684-983. 57 Cfr. Maaskant-Kleibrink, op. cit., a nota 49. 58 Ibid., p. 13. 59 CIL P 1552. 60 Plut., Popi. 16; cfr. Dion. Hal. VI 43, 1; 44, 2. 61 Plin., Ν. H. VII 68-9. 62 Dion. Hal. Vili 39, 2; 55, 4.

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mento di disturbo nella narrazione, nella quale non può integrarsi in alcun modo. Ciò rende ancora più interessante la notizia, che era chia ramente ineliminabile, perché attestata da una fonte sicura : ciò fa pen sare a una tradizione autonoma, connessa con lo stesso atto di fonda zione del tempio, e quindi particolarmente fededegna. Sembra molto probabile, in altri termini, che l'edificio fosse realmente dovuto a una Valeria e fosse stato realizzato in relazione a una guerra contro i Volsci. Anche in questo caso sembra possibile di riscontrare un rapporto privilegiato della gens Valeria con l'area pontina. In terzo luogo, è impressionante la regolarità con cui ritroviamo dei Valeri al comando di eserciti inviati contro i Volsci nel corso del V e del IV secolo a.C.63. Potremmo pensare a una sorta di specializzazio ne funzionale, analoga a quella dei Fabii nei confronti degli Etruschi e di Veio. È possibile cioè che i praedia originari della gens Valeria fosse ro al limite meridionale deli'ager Romanus, in direzione dell'area ponti na. L'iscrizione di Satricum, con l'allusione ai sodales di Valerio, rivela l'esistenza, alla fine del VI secolo, di un corpo armato gentilizio analo go a quello che ci è noto per i Fabii nel corso del V secolo a.C. In sintesi, sembrerebbe di poter ricostruire con notevole verosimi glianzala presenza nella valle pontina di una colonizzazione arcaica romana, che sembra articolarsi in due fasi, una di età regia (metà del VI secolo) e una dei primi anni della repubblica, quest'ultima probabil mente da collegare con l'attività dei Valerli, come si ricava dalle fonti letterarie, e ora della straordinaria iscrizione di Satricum. Dobbiamo a questo punto esaminare brevemente i dati che sembrano confermare una tale ipotesi. Il più importante di questi è il primo trattato romano-cartaginese, che anch'io non esiterei a collocare nella data tradizionale, all'inizio della repubblica64. La situazione che esso descrive infatti non può esse re successiva : né del V secolo, né della prima metà del IV. Quello che colpisce nell'indicazione sullo stato delle città costiere del Lazio meri dionale, da Ardea a Terracina (contrariamente a quanto si pensa, Lavinio non è nominata)65 è la loro dipendenza esclusiva da Roma : non si 63 Liv. IV 53, 2 ss.; 59, 2; V 12, 1 ; VI 32; VII 27-8; Diod. XV 61, 1. 64 Polyb. Ili 22, 1. Sintesi recenti sul problema : A. Toynbee, Hannibal's Legacy, I, Londra, 1965, p. 519-55; J. Heurgon, Rome et la Méditerranée occidentale jusqu'aux guer respuniques, Parigi, 1969-80, p. 386-395; Κ. Ε. Petzold, in ANRW, I, 1972, p. 364-411. 65 Gli Arentinoi citati nel testo sono localizzati sulla costa tra Anzio e Circei : non è possibile quindi corregere in Laurentinoi.

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tratta affatto di Latini, e neppure di alleati dei Romani, che pure sono menzionati in precedenza. Si dice : « i Cartaginesi non faranno torto agli Ardeati, agli Anziati, agli Arentinoi, agli abitanti di Circei e di Terracina, né ad alcun altro dei Latini che sono soggetti a Roma». Torneremo fra poco su questo punto. Ma dobbiamo in primo luogo ricordare che una situazione analoga si trova in Scilace66 (e anche in un noto passo di Esiodo)67, dove si afferma che i Latini occupavano la costa fino al Circeo. Quella rivelata dal primo trattato romano-cartaginese è insomma la situazione posteriore alla colonizzazione arcaica - che la tradizione attribuiva a Tarquinio il Superbo - ed anteriore alla calata dei Volsci : diciamo la situazione della seconda metà del VI secolo, confermata tra l'altro dalla presenza nel Lazio meridionale di nomi di città chiarament e etruschi, nomi già notati da tempo : da Tusculum a Velitrae a Tarracina. I pochi dati archeologici di cui disponiamo confermano nel comp lesso la tradizione : ricordo qui solo la presenza di terrecotte architet toniche (in particolare antefisse), che sembrano di produzione romana, a Circei e a Norba68, e la duplice cinta di Segni, attribuibile al pieno VI e agli inizi del V secolo a.C, in perfetta coincidenza con i dati delle fonti che ricordano una doppia colonizzazione, di Tarquinio Prisco e dell'inizio della repubblica (che la storiografia moderna spiega, in modo meccanico, come una reduplicazione)69. Così pure la duplice cin ta di Norba, la più antica delle quali, che include un'area assai più ristretta, va datata, per vari motivi che qui non è possibile precisare, nel V secolo a.C. :70 ancora una volta, in perfetta coincidenza con la cronologia della colonia, attribuita dalle fonti letterarie all'inizio del V secolo71. La presenza di colonie latine nella pianura pontina va spiegata, a mio avviso, non con l'intervento della lega Latina in quanto tale, ma in rapporto diretto con Roma, che dovette avere in quest'area una zona

66 Ps. Scylax 5. Sulla data si veda ora A. Peretti, in Si. Class. Orient., 10, 1961, p. 534; Id., ibid. 12, 1963, p. 16-80. 67 Hesiod., Theog. 1013 ss. 68 Norba: NS 1901, p. 547, fig. 28. Circei: Enea nel Lazio, Roma, 1981, p. 72, A 121 (R. Righi). 69 F. CoARELLi, Lazio (Guide archeologiche Laterza), Roma-Bari, 1984, p. 175-7. Liv. I 56, 3; II 21, 7; Dion. Hal. V 20. 70 Coarelli, Lazio, op. cit., p. 267. 71 Liv. II 34, 6.

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privilegiata di espansione. Ciò risulta con chiarezza dal testo del primo trattato romano-cartaginese, e forse anche da altri indizi, che qui menz ionerò brevemente. Si tratta in particolare della narrazione leggendar ia della conquista di Coriolano72, nella quale si deve riconoscere, a mio avviso, la trasposizione mitica della reale conquista dei Volsci : la narrazione annalistica sintetizza in rapidissimo scorcio una serie di eventi che dovettero occupare un periodo di tempo assai più lungo. Ora, nella narrazione di Dionigi73, che è come sempre la più ampia (ma anche in quella di Livio, se si accetta un emendamento del Niebuhr, che a mio avviso si impone)74 la spedizione di Coriolano è divisa in due episodi, che hanno per teatro geografico due zone diverse. In Dionigi si afferma che le forze dei Volsci si divisero in due part i : la prima di queste invase il territorio latino, l'altra il territorio roman o.In sequito appare chiaro che il territorio latino è quello disposto più ο meno lungo il percorso della futura via Latina (forse questa è anche la spiegazione del nome della via), da Tolerium a Boia a Labici a Pedum (di cui si specifica esplicitamente che si tratta di colonie degli Albani), poi a Corbio. Il territorio romano invece corrisponde a Longula, Polusca, probabilmente Setia, Satricum, Muglila, Corioli. È evidente, mi sembra, che tutto ciò deve essere messo in rapporto con la reale duplicità degli insediamenti volsci, nella valle del Sacco-Liri e nella pia nura pontina (con le due «capitali» rispettivamente di Ecetra e di Privernum); ma appare anche chiara la conferma di quanto ci era sem brato di poter cogliere in precedenza : la prima di queste aree, cioè la valle del Sacco-Liri, è in qualche modo considerata area di espansione dei Latini, la pianura pontina invece area di espansione dei Romani. Anche da questo punto di vista mi sembra che emerga una certa parità tra le due parti contraenti della lega Latina, ma allo stesso tempo la prevalenza di Roma, che da sola equivale, economicamente, demografi camentee militarmente, all'insieme delle città latine. Nel complesso, riconosciamo ancora una volta la situazione di dominio di Roma sui Latini, che le fonti letterarie attribuiscono all'età dei Tarquinii. Filippo COARELLI

72 Plut., Coriol. 28, 3-5; 29, 1-2; 31, 4; Liv. II 39, 1-5; Dion. Hal. Vili 36. 73 Dion. Hal. VIII 36. 74 Liv. II 39, 4 (cfr. Class. Quart., 4, 1910, p. 274).

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L'idea che il V secolo e soprattutto la sua seconda metà sia stata un periodo di crisi tanto per gli Italioti che per gli Italici appare ben radi cata nella tradizione storiografica relativa alla Magna Grecia. Il termine, specie se pensato al singolare, non appare tuttavia del tutto adeguato per esprimere quanto avviene nel corso di questi decenn i; se è infatti vero che scompaiono allora molti dei protagonisti della fase arcaica, mentre crollano ο vengono duramente minacciate alcune grandi poleis, è altrettanto vero che negli stessi decenni entrano propo tentemente in scena nuovi attori (Lucani e Sanniti), e che addirittura una larga parte delle genti indigene, gli Apuli, non conosce sulla lunga durata alcuna discontinuità sostanziale. Gli eventi sono comunque numerosi e complessi : volendone dar conto non può essere adottato altro criterio che quello diacronico, ancorato - quale punto iniziale - all'articolazione etnico-culturale v igente alla fine della fase arcaica. Quale data convenzionale di partenza si assume così il 510 a.C, cercando di tracciare, per quanto concerne il versante indigeno, il qua dro generale del sistema che sta per essere messo in crisi - e qui il te rmine è certo ben adatto - dal repentino crollo di Sibari. Nel Sud della Basilicata, la città achea è da tempo subentrata alla ionica Siris nel costituire punto di riferimento per quegli Enotri delle vallate dell'Agri, del Sinni e del Cavone che, attraverso i propri corr ispondenti stanziati nel Vallo di Diano avevano fondato le proprie fortu ne sulla possibilità di gestire - al centro di rapporti fra partners diversi - un comodo canale di transito in direzione della Campania etruschizzata, in un rapporto così stretto da far nascere addirittura una produ zionedi pseudobuccheri locali. Nel loro seno, già ai primi del VI sec, come indicano i corredi tomb ali, era sorta un'organizzazione militare che vedeva la presenza della cavalleria pesante armata alla greca.

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In questo momento, tale ruolo di tramite a lunga distanza è peral tro già stato ampliamente ridimensionato, se non annullato, dall'affermarsi del secondo itinerario interno, quello facente capo a Metaponto e Poseidonia, snodantesi lungo il Sele, l'Ofanto, il Basento (o meno bene il Bradano). È l'itinerario attraverso le terre delle genti che producono le cera miche definite come «serie secondaria» del subgeometrico bicromo da J. de La Genière, dette ora «nord-lucane» da D. Yntema1, e che prati cano l'inumazione in posizione rannicchiata. Al centro del suo tratto «lucano» si colloca l'insediamento di Serra di Vaglio, che rappresenta del resto il punto più elevato attinto dal pro cesso di ellenizzazione nel quadro della mesogaia appenninica. A questo medesimo àmbito culturale appartengono anche i centri che fanno corona alla stessa Metaponto, in primo luogo Pisticci, della quale un recente rinvenimento epigrafico ha posto in piena luce la con dizione di sito di frontiera. Si tratta di un'invettiva in dialetto acheo, graffita su di un frammento di vaso indigeno, che trova la propria spie gazione nelle pratiche omosessuali dell'ambiente giovanile. Difficile non pensare, con gli editori, agli efebi inviati a prestare servizio milita re en tais eschatiais2. D'altra parte, Pisticci non è - come ci conferma no soprattutto le panoplie restituiteci dalle tombe coeve - un centro inglobato nello Stato metapontino; appare quindi non troppo lontano dal vero pensare che sia in contesti di questo tipo che si andassero sv iluppando quelle forme di mercenariato italico destinate ad assumere in seguito importanza determinante nella vita delle poleis. Al di là del Bradano, si estendono poi i territori apuli. La documentazione archeologica relativa, molto diseguale, non consente di formulare un quadro completo della situazione. In linea generale, si può comunque osservare come le specificità cantonali si colleghino strettamente ad una notevole diversità nel grado di una ellenizzazione, massima nel Salento e progressivamente decre scente in Peucezia e in Daunia, innestatasi su basi strutturali e culturali omogenee. Solo in territorio messapico, sia in relazione alla presenza di Ta-

1 J. de La Genière, Recherches sur l'âge du Fer en Italie méridionale, 1. Sala Consilina, Napoli, 1968; D. G. Yntema, The Matt-painted Pottery of Southern Italy, Utrecht, 1985. 2 M. Tagliente, M. Lombardo, in ParPass, 223, 1985, p. 284-306.

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ranto sia grazie a diretti apporti transadriatici, si manifestano così fenomeni come la piena adozione della scrittura e la nascita di autono me figure sacerdotali3, riferibili con tutta evidenza ad una compagine sociale ormai notevolmente complessa ed articolata. Una situazione peraltro confermata da quel non molto che conoscia mo in merito all'organizzazione degli abitati (essenzialmente Cavallino, difesa da una fortificazione già in età arcaica), e dei vari santuari. Più a Nord, in Peucezia, il quadro non è forse molto dissimile, a giudicare almeno dalla complessità degli abitati e da qualche rinven imento epigrafico4; manca tuttavia quasi completamente quanto sareb be necessario per valutarne gli aspetti ideologici. Merita comunque di essere sottolineato come i rinvenimenti della più importante necropoli di tutta quest'area, Rutigliano, pervenutaci miraco losamente intatta, ripropongano il problema, forse finora sottovalutato, del diretto contatto fra queste terre e l'Attica, rapporto documentato teste Tucidide (7. 33) - per il tardo V secolo, momento per il quale a Banzi è documentata la conoscenza del rituale funerario infantile legato alle Anthesterie, ma probabilmente avviato in epoca molto anteriore, secondo F. G. Lo Porto già durante la tirannide pisistratea5. Da ultima la Daunia, al di qua e al di là dell'Ofanto. Fra tutti i vari territori indigeni che si sono finora passati in rasse gna, essa rappresenta senza dubbio quello meno permeato di elementi culturali greci, certo il solo che abbia conosciuto uno sviluppo non direttamente condizionato dalla loro colonizzazione, per non dire del tutto orientato secondo parametri ad essa estranei. Alla fine del VI secolo, le importazioni elleniche vi costituiscono un fatto eccezionale e quantitativamente limitato; gli stessi fenomeni di modernizzazione delle strutture abitative, così diffuse altrove, si mani festano in modo assai debole e tutto sommato esteriore, senza giungere ad incidere sull'organizzazione globale degli insediamenti, neppure in quelli più importanti. Un aspetto peculiare delle Daunia merita ancora di essere sottoli neato, per il suo peso anche in relazione ad avvenimenti di molto suc3 C. De Simone, in StEtr, 50, 1984, p. 177-197. 4 F. Ribezzo, in RIGI, 4, 1920, p. 237 ss.; M. Gervasio, Bronzi arcaici e ceramica geo metrica nel museo di Bari, Bari, 1921, p. 88 (fibule da Valenzano : L. H. Jeffery, The Locai Scripts of Archaic Greece, Oxford, 1961, p. 281). 5 In Locri Epizefirii. Atti del XVI convegno int. di studi sulla Magna Grecia, Taranto, 1976, Napoli, 1977, p. 736-745.

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cessivi : la radicata attenzione per l'allevamento dei cavalli, presente come indicano i più recenti rinvenimenti del Melfese - anche a livello di immaginario religioso. Torniamo così agli avvenimenti politici. Nella prospettiva degli Italici della futura Lucania, le conseguenze dirette della scomparsa di Sibari furono piuttosto contenute : il solo ad essere coinvolto fu infatti il cantone enotrio nella sua parte meridional e, anche se non sembra negabile il fatto che nel successivo riassetto politico (ma anche fisico, in conseguenza della diaspora degli esuli), abbiano finito per essere interessati, in vario modo, anche altri gruppi indigeni. La situazione che si determina in Enotria, al di qua dello spartiac que appenninico è comunque molto chiara : quasi nessun abitato a noi finora noto continua la propria vita oltre i primi decenni del nuovo secolo. Le vallate dell'Agri e del Sinni, al tempo della seconda battaglia di Cuma, sono pressocchè disabitate. A provare il legame causale con la vicenda di Sibari vale un'osser vazione già fatta altre volte : oltre le montagne, in direzione del Tirre no, dov'è lecito postulare il crearsi ο il rafforzarsi di rapporti con le poleis costiere, il fenomeno si manifesta in modo assai meno intenso e drammatico : Yethnos enotrio sopravvive insomma nel Vallo di Diano (a Padula) e nel tratto costiero fra Velia e Laos. Nello stesso periodo che vede il consumarsi di questa decadenza, sull'opposto versante apulo si verifica uno dei noti e conclamati casi di diretta contrapposizione militare fra genti indigene e Greci : quella che vede coinvolti da un lato i Tarantini e dall'altro dapprima i Messapi e poi (anche) i Peuceti. Al di là dello specifico problema - che non si intende certo ripren dere - delle due vittorie grece documentate dai donari delfici e del pho nos ellenikos megistos cui fa troppo brevemente cenno Erodoto (7. 170), preme qui sottolineare l'incidenza negativa di questo conflitto, che ha per protagonista il gruppo senza dubbio più ellenizzato di tutta la Magna Grecia, e per il quale è dunque assai difficile accettare l'ottica di comodo della lotta antibarbarica in cui si muovono le fonti, come ha ben dimostrato G. Nenci6. Gli studi e le ricerche dell'Università di Lecce e di F. D'Andria in particolare ci indicano infatti che nel corso della prima metà del V 6 In AnnSNPisa, serie III, VI-3, 1976, p. 719-738.

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secolo viene abbandonata Cavallino, cessa il culto di Oria, cadono i traf fici transmarini di Torre S. Sabina7. Ciò non va inteso - per riallacciarsi al giudizio espresso all'inizio come il manifestarsi di una crisi irreversibile della Messapia, ma sic uramente costituisce una netta battuta d'arresto nella sua vicenda. Non può d'altra parte sfuggire come questo conflitto, con l'asprez za della sua lotta militare, non faccia che prefigurare l'imminente e ben più grave scontro fra le nuove compagini italiche ed i coloni greci. Oltre un certo livello, ellenizzazione non è più a sinonimo di accettazione di una subalternità strutturale nei confronti dei Greci. Intorno a questa contraddizione ruotano, a quanto sembra, molti degli accadimenti del V e poi del IV secolo. Verso la metà del V secolo le aree di crisi sono dunque costituite da due cantoni più periferici del territorio qui considerato, l'Enotria a Ovest, la Messapia ad Est. Al centro e più a Nord, nulla è invece mutat o. Tranne quelli più meridionali, tutti i centri indigeni dell'attuale Basi licata appaiono anzi fiorenti. Sono i decenni che, per quanto concerne l'organizzazione soci oeconomica, vedono il sorgere di strutture di tipo «palaziale» a Serra di Vaglio e poi, nel diverso contesto etnico - culturale della Daunia, a Lavello; ancora, lo sviluppo di quell'ideologia funeraria che è opportu no definire piuttosto regale che principesca. I beni importati segnalano il perdurare dei rapporti sia con la Campania (i bronzi ottenuti a fusione, le terrecotte architettoniche), sia con i centri costieri, da cui provengono le ceramiche a f.r., attiche pri ma, poi metapontine, ceramiche che veicolano messaggi religiosi e più genericamente ideologici probabilmente recepiti da coloro che le acqui siscono in una misura più ampia di quanto ci è dato ora di cogliere. Lo straordinario caso del mito salvifico di Eos e del suo giovane amato (Kephalos, Tithonos), presente nella coppia tombale più ricca di Ruvo del Monte (sotto forma di scena figurata sul cratere della sepoltu-

7 Aa.Vv., Salento arcaico. Atti colloquio int., Lecce, 1979, Galatina, 1979; Aa.Vv., Cavallino I, Galatina, 1979; F. d'Andria, in Ricerche e studi, 9, 1976, p. 19-66; Id., in MEFRA, 89, 1977, 2, p. 525-562; Id., in ASAIA, 40, 1982, p. 101-116; D. Yntema, in Studi di antichità, 3, 1982, p. 83-131.

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ra maschile8 e di terminale di candelabro bronzeo in quella femminil e, ne sembra al momento l'esemplificazione più chiara. Del resto, la t. 599 di Lavello ci mostra ora addirittura l'arrivo di vasellame d'argento di tipo greco9. Non dissimile il quadro del resto dell'area apula, con in più, alme no nel caso del Nord barese, gravitante su centri come Ruvo di Puglia e Canosa, l'avvio di produzioni artigianali specializzate, come nei casi degli elmi «apulo-corinzi», delle ambre scolpite e forse anche di alcuni tipi di cinturoni in lamina rettangolare di bronzo, come si accinge a dimostrare H.-M. Von Kaenel10. Questi ultimi oggetti - la cui adozione rompe lo schema tradizionale della panoplia oplitica - insieme con pochi bronzetti votivi e forse anche un particolare tipo di bacile in bronzo di piccole dimensioni11, ci segnala no l'avvio ο almeno il divenire significativo anche in termini archeologici dei rapporti con le genti sannite dell'area appenninica centro-italica, indi viduate di recente anche in siti-chiave fra Campania e Daunia 12. La spinta di queste campagini italiche verso le paraliai ha, com'è uni versalmente noto, una ben maggiore consistenza sull'opposto versante tirrenico. Non a caso, essa è anzi da sempre individuata come una di quell e ricorrenti ondate barbariche destinate ad abbattersi sulla grecita, tanto più funesta in quanto alla fine destinata ad essere prevalente. Dal punto di vista ellenico, come ci ricorda il famoso brano di Aristosseno13, vi sono ben pochi motivi per dubitare della fondatezza di questo giudizio, che a noi compete tuttavia di rovesciare, se consideriamo gli avvenimenti dal punto di vista, adottato all'inizio, delle genti italiche. Non intendo naturalmente riprendere ora il problema dell'etnogenesi lucana, ma appare comunque indubitabile - qualunque sia il peso che si vuole attribuire alla componente centro-italica - il fatto che solo grazie al suo apporto, alcuni segmenti delle precedenti compagini indi gene supera i limiti della propria organizzazione arcaica e giungono a costituirsi in un'entità unitaria, dai connotati statuali, designata da un etnico ben preciso, in una parola Selbstbewufit. 8 A. Bottini, in BArte, 30, 1985, p. 55-60. 9 A. Bottini, M. Tagliente, in Bollettino storico della Basilicata, 2, 1986, p. 65-76. 10 A. Bottini, in AION ArchStAnt, 5, 1983, p. 33-63; Id., in BArte, 41, 1987, p. 1-16. 11 Id., Principi guerrieri della Daunia del VII secolo, Bari, 1982, p. 57-60 (tipo e). 12 M. Mazzei, in Aa.Vv., La Daunia antica, Milano, 1984, p. 185-211; A. Bottini, in DdA, 1985, 1, p. 59-68. 13 Sul fr. 124 Wehrli, da ultimo A. Fraschetta in AIONArchStAnt, 3, 1981, p. 97-115.

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Prendendo spunto dalla recente analisi di A. La Regina14, appare molto probabile che la forma assunta da tale componente sia stata quella di piccole schiere militari gravitanti attorno a nuclei di cavalieri aristocratici, ben attestati dalla documentazione archeologica, diretta ed indiretta. Gli avvenimenti che fanno di Poseidonia la prima città lucana non sono certo privi di conseguenze sulla mesogaia compresa fra Salernita no e Potentino attuali. A distanza di non più di tre ο quattro generazioni dal dissolversi della cultura enotria, un'analoga sorte travolge infatti gran parte dei territori che abbiamo visto fiorire in relazione alle opposte ed equival enti polarità delle due città achee. I modi in cui ciò si manifesta non sono peraltro omogenei; esiste infatti una gamma di situazioni che va dall'estremo negativo della pura e semplice scomparsa repentina, ai processi di graduale trasformazion e, passando per una discontinuità funzionale affiancata da una conti nuità di frequentazione. È il caso, quest'ultimo, di Serra di Vaglio, accanto al quale nascerà di lì a poco il santuario di Rossano, destinato ad ereditarne molte fun zioni. I due estremi opposti sono invece ben rappresentati da un lato da siti come Pisciolo di Melfi, Ruvo del Monte, Ripacandida, dove nulla oltrepassa la fine del V secolo, e dall'altro da Satriano, Buccino (Volcei), Atena Lucana, dove il segno del cambiamento è offerto dal muta mento del rituale funerario. Alla precedente inumazione rannicchiata si sostituisce ora la nor male deposizione supina. Se si osserva sulla carta geografica la distribuzione territoriale di queste diverse situazioni, è facile giungere alla conclusione che la punt apiù negativa è raggiunta dai siti posti nei territori del Nord e del Nordest, mentre i fenomeni di trasformazione accentuano i loro tratti di continuità man mano che ci si avvicina al versante tirrenico. Ciò induce a ritenere che non sia il processo di etnogenesi lucano in quanto tale a mettere in crisi questa parte del vecchio mondo indige no, quanto le conseguenze che tale processo ha provocato sulla polis greca. Come ci indicano tutte le manifestazioni culturali ed ideologiche, 14 Ibidem, p. 129-137.

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una volta in mano lucane, Poseidonia cessa di fungere da partner per Metaponto; la corrispondente via dell'interno, sulla quale abbiamo visto innestarsi lo sviluppo di queste genti, perde in questo stesso momento ogni funzione. La conseguenza è il determinarsi di un vuoto proprio in corrispon denza dei lembi orientali dell' Appennino ; un vuoto che naturalmente non può restare tale a lungo. Alle spalle della catena di grandi centri dauni (che al momento sopravvivono senza eccessivi traumi proprio per essere inseriti in un sistema che non si appoggia sulla grecita coloniale), si incuneano ora le avanguardie di quei Sanniti di cui si è detto poco fa. Le trasformazioni socio-politiche, urbanistico-abitative e rituali del laForentum di fine V e poi di IV sec, fino allo stabilizzarsi di questa sorta di entità mista daunio-sannita, lo dimostrano ora con l'evidenza indiscutibile delle scoperte archeologiche. Non sarà del resto un caso se, un secolo più tardi, la linea della discesa sannita diverrà l'asse portante della romanizzazione, da Luceria a Venusta, a Bantia e Sidion/Silvium. Venusta e Bantia segneranno del resto il confine orientale della regio tenia, come ci ricorda l'oraziano lucanus an apulus anceps (ser., 2.1.34). Nel resto del territorio (a parte qualche isolato caso di sopravviven za residuale, comme quello di Pomarico Vecchio, dove i vasi subgeometr ici giungono ad affiancare quelli apuli a f.r.), dalle ceneri delle prece denti comunità arcaiche iniziano ad emergere i contorni della nuova compagine lucana, con quei tipici connotati di omogeneità organizzati va e culturale destinati a durare almeno fino all'epoca di Pirro. Verso la fine del secolo, ritornano così ad essere frequentate le val late dell'Agri e del Sinni, con una fitta trama di insediamenti nella mag gioranza dei casi dalla chiara dimensione di semplici fattorie. L'organizzazione militare, le tecniche fondamentali (inclusa la scrittura), le forme espressive permettono di includere anche la compag ine lucana fra quelle più profondamente influenzate dalla cultura gre ca (basterà pensare a fenomeni come la partecipazione alle strutture organizzative del Pitagorismo, studiata di recente da A. Mele e B. d'Agos tino)15, ma l'impostazione di fondo, i parametri guida della sua es istenza appaiono ormai lontanissimi da quelli propri delle entità arcai cheche sostituisce. 15 Ibidem, p. 61-96 (A. Mele); p. 117-127 (B. d'Agostino).

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II territorio fra Tirreno e Ionio, che verrà via via difeso da un imponente sistema di fortificazioni, sembra rinchiudersi su se stesso in una sorta di autarchia; di questa nuova situazione sono emblematici gli avvenimenti del 389 a.C, allorché il tentativo greco di penetrare manu militari si concluderà con la memorabile sconfitta di Laos. Angelo Bottini

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Quelle image le Grec du Ve siècle se faisait-il de l'Italie indigène? Pour tenter de l'appréhender, nous ne sommes pas dans des conditions très favorables. Nous ne disposons pas pour ce faire d'une documentat ion comparable, même de loin, à celle qu'Hérodote nous offre pour l'Orient : un travail du genre de celui de F. Hartog sur l'image du Scy the est ici impensable1. Force est d'opérer à partir des quelques ren seignements donnés par les auteurs de l'époque, ou de ce qu'on peut inférer de certains événements de la période. Et les auteurs qui au raient vraisemblablement été le mieux à même de nous informer - un Hécatée, avec sa description de la terre à portée universelle, ou les his toriens grecs d'Occident, directement intéressés à la question, comme Antiochos de Syracuse - ne nous sont plus accessibles qu'à travers d'in fimes fragments. La plus grande partie de leurs remarques a dispa ru2.C'est donc d'un matériau réduit, tributaire de limitations qui tien nent au simple hasard de la transmission indirecte, que l'on est obligé de partir. Nous essaierons cependant d'utiliser ce matériel, si pauvre soit-il, en nous intéressant d'ailleurs plus particulièrement à l'Italie cen trale qui est plus directement concernée par le colloque. *

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1 Voir Le miroir d'Hérodote, Paris, 1980. 2 Voir p. ex. FGH 555 F 2 = DH, I, 12, 3 : (Αντίοχος) έπειτα διεξελθών ôv τρόπον έπολιτεύοντο (à propos des Œnôtres). Cette description en tant que telle a disparu. Cela étant, on ne peut pas penser que les populations italiennes aient déjà à cette époque fait l'objet d'une enquête systématique (comme cela sera le cas au siècle suivant avec l'école aristotélicienne, au moins pour les Tyrrhenes). Des recueils de νόμιμα βαρβαρικά comme ceux de Damaste et d'Hellanicos (FGH 5 Τ 5 = Porph., ap. Eus., Praep. Ev., X, 3, 466 b) devaient concerner l'Orient.

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On doit déjà relever qu'au Ve siècle l'Italie n'est plus du tout une terra incognita. Des approximations comme celles qui étaient possibles lorsqu'à été rédigé l'appendice de la Théogonie, faisant régner Latinos (avec Agrios) sur « tous les Tyrrhenes » et localisant ces Latins ou Étrus quesindistincts «bien loin au fond des îles divines», n'ont plus cours3. La péninsule, y compris dans la partie qui n'est pas sous le contrôle des Grecs, est bien connue, et se voit décrite d'une manière satisfaisante. Si on essaie de se faire une idée, d'après les fragments subsistants (sur tout à partir d'Etienne de Byzance), de la façon dont Hécatée présentait la péninsule, on aboutit à une description à peu près complète4, qui n'a rien à envier au Périple attribué à Scylax qui sera vraisemblable ment rédigé au siècle suivant (mais souvent avec une documentation recueillie dès cette époque)5. Certes il convient de nuancer quelque peu cette affirmation. Tout n'est pas également connu. Malgré l'intensité du commerce en direc tiondes emporta padans les confins du nord de l'Italie restent entourés d'obscurité : il suffit de citer l'allusion d'Hérodote aux «fleuves Alpis et Carpis, au nord du pays des Ombriens qui coulent vers le nord et se jettent dans le Danube»6. Ces vagues références aux Alpes ou aux Carpathes, l'imprécision de la localisation, montrent qu'on est en dehors de la zone de contact direct des grecs. Plus significatif, la péninsule elle-même comporte des zones inéga lement connues. Malgré le hasard dû aux aléas de la transmission, il peut être intéressant de relever que des 31 fragments de la Périégèse d'Hécatée qui concernent l'Italie plus de la moitié corresponde à des zones touchées par la colonisation grecque - 3 pour la Campanie, 6 pour Γ« Italie» au sens étroit, 8 pour la Sicile : il est clair que les Grecs s'intéressent surtout aux régions dans lesquelles ils se sont établis. Quant au reste des fragments, il est aussi à noter que seuls trois frag ments concernent le nord de la péninsule : et il s'agit alors de la Tosca ne et ses abords - et nous sommes à une période où le commerce grec y est intense - tandis que le dernier concerne Adria, un des grands cen3 Voir Th., 1012-7 (traduction de P. Mazon, éd. G. Budé, Paris, 1928). 4 Voir les fragments 59 à 90 des FGH; Étrurie et îles: F 59-60, Campanie: 61-2, Œnôtrie : 64-71, Sicile : 72-9, Italie au sens propre : 80-5, Iapygie et Peucétie : 86-9, Vénétie : 90. 5 Sur le Périple, nous pouvons renvoyer à A. Peretti, // periplo di Scilace, Pise, 1979. 6 Voir IV, 49.

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très du commerce padan7. À l'inverse on notera bien des blancs dans nôtres documentation (ce qui reste vrai si on ne se limite pas à Hécatée). Les peuples du centre de la péninsule, avec lesquels les Hellènes ne peuvent guère avoir de contacts directs, sont soit inconnus, soit fort mal connus8. Ainsi nulle référence n'est faite aux Sabins, pourtant si importants pour l'histoire ancienne de Rome9. Même les Ombriens, plusieurs fois cités, ne sont connus que d'une manière fort approximat ive. Nous avons relevé l'imprécision de la référence d'Hérodote à pro pos de l'Alpis et du Carpis. Et l'allusion de I, 94, à leur établissement en Toscane avant l'arrivée des Lydiens de Tyrrhènos ne permet pas de se les représenter autrement que comme un vague substrat originel de cette partie de l'Italie. Signe de ce relatif désintérêt, de cette marginalit é pour les Grecs, les Ombriens n'ont pas donné lieu à des elaborations légendaires comme celles concernant les Étrusques, les Vénètes, Rome ou les peuples méridionaux10. L'Italie est donc relativement bien perçue par les Grecs. Mais cette connaissance ne reste pas de l'ordre de la description générale, exté rieure. Les Hellènes connaissent assez bien l'Italie pour en donner une image relativement précise et exacte, en faire l'objet d'une véritable connaissance scientifique, compte tenu du moins des catégories de l'époque. Ainsi on sera sensible au souci de classement des réalités ethniques dont témoigne la littérature de cette époque. Il n'y a plus d'erreurs

7 Adria a peut-être même été à une certaine époque une véritable colonie des Grecs d'Egine (voir G. Colonna, / Greci di Adria, dans RSA, 4, 1974, p. 1-22). 8 Nous reviendrons sur le cas des populations sabelliques plus directement en contact avec les Grecs - Samnites, Campaniens et Lucaniens. Ils posent un problème spé cifique, qu'il convient de traiter à part. 9 On notera que les peuples du Picénum, qui semblent pourtant s'être eux-mêmes définis comme Sabins (ainsi que l'ont montré les inscriptions de Penna Sant'Andrea, voir A. Marinetti, Le iscrizioni sud-picene, I, Florence, 1985, p. 32-46) sont désignés comme ombriens dans le Périple de Scylax (15). Pour cette zone relativement en marge des contacts avec la Grèce (malgré les trouvailles de Numana), du moins avant l'établiss ement des Syracusains à Ancóne (sur lequel nous paraît toujours valable L. Braccesi, Gre cita adriatica, Bologne, 1971, p. 119-26), on se contente d'un concept générique et on n'use pas de la désignation précise que se donnent les indigènes. 10 Les Ombriens ne commencent à jouer un rôle important dans les représentations des Grecs qu'après la période qui nous concerne, avec Philistos - signe de l'élargissement des intérêts helléniques dans ce secteur (voir Les Pélasges en Italie, Rome, 1984, spec, p. 44-53).

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grossières à nos yeux - du genre de la confusions Latins/Tyrrhènes de la fin de la Théogonie : dans les passages où il est question de Rome celle-ci est considérée comme une entité autonome et est assurément distinguée de l'Étrurie11. Au reste la politique d'appui dont témoignent les aides en céréales envoyées de Sicile à Rome montrent que, dès l'épo quede Gélon, les Grecs siciliotes connaissaient la place spécifique de Rome 12, qui n'était pas purement et simplement une polis Tyrrhènis 13. Et il est clair que pour les Cuméens ces Latins qu'Aristodème venait appuyer contre l'armée de Porsenna ne pouvaient être confondus avec des Étrusques14. Les distinctions nécessaires sont faites. Inversement il est procédé à des regroupements selon les similitudes constatées entre tel ou tel groupe. Le concept d'Ausones semble ainsi avoir reçu une valeur géné rale : il se voit appliqué aussi bien aux Opiques de Campanie, ceux qu'Antiochos connaît «autour du cratère»15, qu'aux populations plus au Nord, dans la zone où les Romains connaîtront des Aurunci16, ou au substrat originel de la Pouille, dans le territoire sur lequel s'établiront les Iapyges à leur arrivée d'outre Adriatique17. Mais c'est surtout le 11 Que ce soit chez Hellanicos et Damaste de Sigée (FGH 4F84 = 5F3 = DH, I, 72, 2) ou chez Antiochos (FGH 555 F 6 = DH, I, 73, 3). 12 Voir Liv., II, 34, DH, VII, 12 (pour 492/1), Liv., IV, 25, 4 (pour 433), IV, 52 (pour 411 ; mais voir pour ce cas J. Bayet, éd. G. Budé, Paris, 1946, p. 115-6, et R. M. Ogilvie, A Commentary on Livy, Oxford, 1960, p. 614). Sur ces différents récits, D. Musti, Tendenze nella storiografia romana e greca su Roma arcaica, Rome, 1970, p. 121-39; sur l'importan ce de cette politique, p. ex. G. Colonna, La Sicilia e il Tirreno nel V e IV secolo, dans Kôkalos, 26-7, 1980-1, p. 167. 13 Nous serions cependant réticent à voir dans le fragment d'Antiochos relatif à Sikélos (FGH 555 F 6) un reflet direct de cette situation (voir E. Manni, La fondazione di Roma secondo Antioco, Alcimo e Callia, dans Kôkalos, 9, 1965, p. 252-68). 14 Pour la bataille d'Aricie les sources sont Liv., II, 14 et surtout DH, VII, 5-6 - dont le récit se fonde (que ce soit ou non à travers Timée) sur une documentation cuméenne dont p. ex. A. Alföldi, Early Rome and the Latins, Ann Arbor, 1964, a montré la relative fiabilité. 15 FGH 555 F 7 = Str., V, 4, 3 (242); d'où Arstt., Poi, VII, 9. 16 Voir Str., V, 3, 2 (232-3) (avec l'idée d'une éviction par les Osques qui rappelle la distinction Opiques/Osques de Str., V, 4, 3 (242), sur laquelle Les Pélasges en Italie, p. 5546), Ps. Scymn., 229-30 (avec l'éponyme Auson, fils d'Ulysse et de Calypso; la documentat ion sur laquelle se fonde ce passage peut être ancienne : l'auteur paraît avoir suivi Éphore). 17 Voir Ant. Lib., 31 (d'après Nicandre, sans doute du IIe siècle). En fait l'idée paraît ancienne : dans sa présentation du passage des Sicules en Sicile Hellanicos fait état d'une opposition Ausones/Iapyges (les Sicules seraient des Ausones chassés par les Iapyges; cf.

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concept d'Œnôtres qui est utilisé pour rendre compte de ce qui est per çucomme une communauté ethnique de divers peuples d'Italie du Sud. La succession d'éponymes par laquelle Antiochos explique l'existence des Itales, Morgètes et Sicules en Italie méridionale, puis (pour les deux derniers) en Sicile, en fait des Œnôtres18. De même, au Nord de l'Italie propre, dans la région de Siris, sont connus des Chônes : eux aussi sont considérés comme Œnôtres19. Ces apparentements de populations sont exprimés par des procé dés qui pour nous sont des constructions artificielles. Chez Antiochos la formation des peuples se voit exprimée par le procédé de l'éponymie, la succession d'Italos, Morgès, Sicèlos servant à rendre compte de l'ap parition des peuples correspondants, selon un procédé cher à des for mes encore très primitives d'histoire, telles celles qui sous-tendent en core au Ve siècle les Généalogies de Phérécyde. Mais on peut déjà noter que cela implique le refus de certaines explications encore plus évanescentes, comme ces mythes dont Hécatée voulait débarrasser l'histoire20. Italos permet d'éviter l'explication, en core retenue par Hellanicos, du nom de l'Italie par Héraclès et les bœufs de Géryon21. Et par ailleurs cette présentation, toute artificiellement personnalisée qu'elle soit, doit correspondre à la perception de données authentiques. La référence à la venue de Sicélos de Rome dénote assuré mentla connaissance dès cette époque du rôle des Sicules dans le passé du Latium22. Et le cadre éponymique sert ici, sans plus, comme l'a bien FGH 4 F 79 b = DH, I, 22, 3). Sur le récit d'Ant. Lib., voir D. Musti, // processo di forma zione . . . delle tradizioni greche sui Dauni, dans La civiltà dei Danni, Florence, 1980 (1984), p. 93-111. 18 FGH 555 F 2 = DH, I, 12, 3, F 5 = DH, I, 35, 1. Voir en particulier la formule «ούτω δέ Σικελοί και Μόργητες έγένοντο και Ίταλίητες εοντες Οίνωτροι». Étant donné que ces peuples se différencient dans le temps des Œnôtres (et dans le cas des Sicules il est fait état expressément d'une scission), il n'y a pas absolument de contradiction entre cette formulation et le fait que ceux qui contraignent Sicules et Morgètes à passer en Sicile soient définis comme Œnôtres (F 4 = DH, I, 22, 5; cf. Str., VI, 1, 6 (257-8), parlant des seuls Œnôtres). 19 Cf. FGH 555 F 3 a = Str., VI, 1,4 (255), d'où Arstt., Poi. VII, 9, F 3 b = St. Byz., s.v. Χώνη. 20 Voir la proclamation de FGH 1 F 1 a = Demetr., Deci., 12. 21 Voir FGH 4 F 111 = DH, I, 35, 2. On peut penser avec F. Jacoby qu'Hellanicos a repris une tradition plus ancienne. 22 Voir FGH 4 F 2 = DH, I, 12, 3, F 6 = DH, I, 73, 3. Cela n'a rien d'étonnant étant donné p. ex. les liens établis entre Latins et Grecs de Cumes à l'époque d'Aristodème, ou le soutien à Rome des tyrans de Sicile lors de disettes.

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montré E. Manni, à poser un des problèmes de base sur lesquels s'est interrogé l'historiographie grecque de l'Italie : la question de l'établiss ement en Sicile des Sicules. Il est clair que les diverses solutions présent ées23- dont E. Manni a souligné qu'elles pouvaient se fonder, notam mentau niveau chronologique, sur des traditions locales24 - sont autant de manières de résoudre le problème en faisant appel aux diverses notions ethniques connues pour le Sud de la péninsule et l'île25. Par ailleurs, compte tenu justement des catégories qui sont celles des Grecs de cette époque, ces récits - pour nous de pures légendes -, qui constituent la quasi-totalité de ce qui nous est dit de la réalité indi gène, peuvent être de bons révélateurs pour saisir la manière dont les Hellènes appréhendent ce monde local. Prenons un personnage comme celui d'Italos, tel que le présente Antiochos (dont on peut assez vraisemblablement penser que procède Aristote)26. Ce roi27 fait figure de héros civilisateur, et inaugure ainsi,

23 Pour Antiochos les Sicules et Morgètes sont chassés par les Œnôtres et Opiques (F 4, F 9; pour les différences entre les deux fragments et la question de la chronologie de l'événement, E. Manni, Sicelo e l'origine dei Siculi, dans Kôkalos, 3, 1957, p. 156-74); Hellanicos, FGH 4 F 79 b = DH, I, 22, 3, fait intervenir aussi les Élymes, chassés par les Œnôtres, et fait des Sicules des Ausones chassés par les Iapyges; Thucydide (VI, 2, 4-5, et ap. DH, I, 22, 5) pose les Opiques comme adversaires des Sicules qui les contraignent au départ. 24 Pour une étude plus précise, nous renvoyons à l'article cité à n. 23. 25 Comme l'ont noté E. Wikén, Die Kunde der Hellenen von der Appeninenhalbinsel, Lund, 1937, p. 81-2, et G. Colonna, RSA, 4, p. 21, η. 33, il est probable que le renouvelle ment de la question par Philistos (FGH 556 F 46 = DH, I, 22, 4) au siècle suivant repré sente un élargissement de la problématique à l'Adriatique (où sont connus d'autres Sicul es), dû aux horizons nouveaux qui s'offrent alors à Syracuse et à ses historiens. Voir Les Pélasges, p. 45-53. 26 Voir FGH 555 F 5 = DH, I, 35, 1. Denys ne décrit que l'extension territoriale du pouvoir de ce roi. Mais il mentionne sa sagesse (αγαθόν και σοφον γεγημένον) ainsi que sa capacité à user à l'égard de ses voisins de persuasion et non seulement de force (λόγοις/βία) - aspects que son récit n'explicite pas. On sera donc enclin à rapporter à Anti ochos ce qui figure chez Arstt., Pol., VII, 9 (τούτον δέ λέγουσι τον "Ιταλόν νομάδας τους Οίνωτρούς όντας πονήσαι γεωργούς και νόμους άλλους τε αύτοΐς θέσθαι και τα συσσίτια καταστήσαι πρώτον · διό και νυν ετι των άπ' εκείνου τινές χρώνται τοις συσσιτίοις και των νομών ένίοις). On peut donc admettre que pour l'historien sicilien il a été une sorte de héros civil isateur. 27 Qu'il soit qualifié de roi (ainsi que Morgès et Sicèlos) ne permet de rien inférer quant à la réalité politique indigène. On a sans plus ici l'idée très générale (p. ex. Thuc, I, 13, 1) que le régime politique primitif a été la royauté.

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en tant que premier souverain mentionné dans l'histoire des Œnôtres28, l'histoire des peuples italiens. Selon un topos des représentations helléniques, c'est lui qui marque le passage à un stade civilisé, en fai sant accéder son peuple à l'état sédentaire et non plus nomade, en lui faisant pratiquer l'agriculture et concomitamment en lui donnant des lois. On voit qu'à travers cette figure légendaire les Grecs expriment une perception du monde indigène de l'Italie qui lui reconnaît un type de développement culturel et matériel qui n'est pas très différent du leur. Ces Italiens ne sont pas de barbares en dehors de toute norme comme les Scythes d'Hérodote! Ils sont susceptibles d'offrir des points de contact avec le monde grec : on notera la remarque d'Aristote sur l'existence chez eux de syssities, qui renvoie aux faits Spartiates ou crétois29. On constate donc chez ces indigènes italiens une certaine com munauté avec ce qui existe dans l'hellénisme : ils ne sauraient représent er l'irréductible altérité, telle que F. Hartog l'a décrite pour les peuples nomades dans la représentation d'Hérodote30. Si les Grecs sont enclins à leur reconnaître un développement com parable au leur propre, s'ensuit-il qu'ils estiment que ces indigènes soient totalement mis sur le même plan qu'eux? Ce n'est sans doute pas le cas, et il faut tenir compte, pour rendre compte à la fois d'une certai ne similitude et de la différence persistante, d'une remarque de Thucyd ide,qui paraît exprimer une conviction générale, que le degré de civi lisation actuel des barbares correspond à un stade dépassé dans le monde grec31. Et c'est ce qu'exprime bien une tradition comme celle, rapportée par Phérécyde, qui fait des deux éponymes des Œnôtres et des Peucétiens, soit des deux groupes de populations avec lesquels les Grecs sont en contact en Italie du Sud, sur le versant tyrrhénien et le

28 De ce qu'Œnôtros existe en tant que tel chez Phérécyde (FGH 3 F 156 = DH, I, 13, 1) n'autorise pas à poser son existence chez Antiochos. 29 Pour cette époque on n'est pas autorisé à conclure à une affirmation de parenté entre indigènes et Lacédémoniens (telle celle qui apparaît chez Just., XX, 1, tributaire sans doute de Théopompe, pour les Brettiens et Samnites). On n'a alors aucune trace de l'existence de telles elaborations. 30 Voir n. 1. 31 L'historien exprime le jugement en sens inverse, pour rendre compte de ce qu'il rencontre dans l'histoire ancienne de son pays (I, 3, 3 : πολλά δ" αν καί άλλα τις άποδείξειε το παλαιον Έλληνικον ομοιότροπα των νυν βαρβάρων διαιτωμένων).

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versant adriatique, deux fils de Lycaon32. Certes dans cette tradition il peut y avoir un aspect spécifiquement athénien : au moment où les intérêts de la cité se tournent vers l'Italie, et où par ailleurs le mythe pélasgique et par là arcadien est mis au service de la politique de Périclès - comme l'a bien noté E. Luppino33 -, cette définition rattachant les éponymes des peuples d'Italie du Sud au fils de Pélasgos rentre dans le cadre de la propagande athénienne. Mais cela exprime égale ment, comme l'ont souligné B. D'Agostino et D. Musti34, une perception spécifique de la réalité italienne : elle correspond au stade « arcadien » pour la Grèce, soit à un état encore relativement embryonnaire du développement de la civilisation. Il est cependant malaisé de cerner exactement la portée de ce rap prochement. Faut-il en conclure que, pour reprendre là encore une dis tinction de Thucydide, les Italiens seraient caractérisés, par rapport aux Grecs, par un degré de civilisation où n'existent pas encore de véri tables cités, où on vit «par bourgades»35. La réponse ne peut être que nuancée. Il est probable en effet que pour certaines zones de l'Italie indigène les Hellènes estimaient qu'elles ne connaissaient pas encore de véritables cités, mais se caractérisaient encore par un type de culture arriéré - celui des «bourgades dépourvues de murailles». Ce devait être le cas notamment pour les secteurs les plus directement visés par la présentation de Phérécyde, soit les arrière-pays indigènes des zones de colonisation grecque dans le sud de l'Italie. Mais il est clair que les Grecs connaissaient également en Italie,

32 Voir FGH 3 F 156 = DH, I, 13, 1. Sur la légende donnant à Lycaon pour fils les trois frères Iapyx, Daunos, Peucétios, voir n. 17. Son élaboration doit être postérieure à notre période (voir D. Musti, art. cité). 33 Voir I Pelasgi e la propaganda politica del V secolo, CISA, 1, 1972, p. 71-7 et pour les aspects occidentaux G. Colonna, dans Gli Etruschi e Roma, Rome, 1979 (1981), p. 84-5, et Les Pélasges en Italie, p. ex. p. 208-10. 34 Voir respectivement Popoli e civiltà dell'Italia antica, II, Rome, 1974, p. 228-31, et art. cité à η.17, p. 100. Les faits religieux notés par J. Bayet dans son article classique, Les origines de l'arcadisme romain, dans MEFR, 38, 1920, p. 63-143, ne peuvent représenter qu'une explication partielle. 35 Cf. Thuc, I, 5, 1 : πολέσιν άτειχίστοις καί κατά κώμας οίκουμέναις. On trouve une utilisation de cette distinction de deux stades successifs dans le déve loppement de la civilisation intégrée dans un cadre indigène dans la tradition (postérieu re à notre période, au moins sous cette forme qui fait intervenir un rapprochement avec la Grèce) rapportée par Str., V, 4, 12 (250) sur l'origine des Samnites, s'établissant sur le territoire des Opiques.

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dans des zones plus développées, de véritables cités indigènes, compar ables à leurs propres poleis, structurées matériellement d'une manière comparable. Ainsi pour parler de l'aide apportée par certains Étrus ques à l'expédition athénienne en Sicile, Thucydide parle de poleis menant en l'occurrence leur propre politique36. Les légendes faisant appel à des fondateurs helléniques pour telle ou telle cité indigène montrent bien que les Grecs qui ont véhiculé et sans doute imaginé ces légendes considéraient ces villes indigènes comme de vraies cités, exac tement comparables à celles que d'autres héros avaient fondées en Grè cepropre. Le terme de polis s'applique ainsi tout aussi bien à Rome chez Hellanicos et Damaste de Sigée37, qui racontent sa fondation par Énée à la suite de l'incendie de ses vaisseaux par les femmes troyennes qu'à Cortone où, selon Hellanicos, suivant sans doute Hécatée, va s'éta blir Nanas le Pélasge, fondateur du peuple étrusque38. Par ailleurs, sur un plan beaucoup plus concret, les Grecs savent parfaitement jouer de l'existence de ces cellules autonomes que sont les cités de l'Italie indigène, au même titre que celles de la Grèce. Nous avons déjà fait allusion à la politique de Cumes à l'époque d'Aristodème : elle s'appuie sur certaines cités latines, comme Aricie, mais se montre plutôt défavorable à Rome, ou du moins y soutient les préten tionsdes Tarquins alors que Rome les a chassés; par rapport à l'Étrurie, la guerre contre Porsenna n'empêche pas le tyran de s'allier aux Étrusques que sont les Tarquins - ni d'ailleurs ses adversaires de trou ver refuge auprès de la cité alors tyrrhénienne de Capoue39. Prenons aussi le cas de l'attaque syracusaine contre l'île d'Elbe en 453 : on a pu l'interpréter non comme une menée contre le nomen Etruscum dans son ensemble mais comme une opération visant à favoriser Populonia

36 Voir VI, 88. 37 Voir DH, I, 72, 2 = FGH 4 F 84, 5 F 3. 38 Voir FGH 4 F a = DH, I, 28, 4. Sur ce passage (et la question de la mention de la πόλις Cortone chez Hérodote en I, 57) voir Les Pélasges, p. 101-68. 39 Le scepticisme dont faisait preuve F. Schachermeyr, RE, IV A, 1931, c. 2389, à l'égard de la tradition faisant se retirer Tarquin à Cumes (Cic, Tusc, III, 12, 27, Liv., II, 21, 5, DH, VI, 21, 3, Aur. Vict., Vir. ill., 1, 4, ZoN., VII, 12 (356)) n'est certes plus de mise aujourd'hui. Dans la vaste bibliographie sur Aristodème, on peut citer M. Pallottino, // filoetruschismo di Aristodemo e la data della fondazione di Capua, dans PP, 1 1, 1956, p. 818, Α. Alföldi, o.e., p. 47 sq., 56 sq., E.Manni, A. di Cuma, detto di Malaco, dans Klearchos, 7, 1965, p. 71-4, G. Gianelli, La data e le conseguenze della battaglia di Ancia, dans Ricer che. . . in memoria di C. Barbagallo, Naples, 1970, p. 393-8.

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aux dépens des cités méridionales40. Les conditions de la politique it alienne n'étaient pas aussi différentes des leurs pour les Grecs que pou vaient l'être celles qu'ils pouvaient rencontrer en Orient, avec les états monarchiques de cette région : ils le savaient et étaient à même d'en user. Ansi, cas relativement rare dans le monde antique, surtout si on pense aux contrées du Nord de l'Europe ou aux types de civilisation, fort différents de leur monde des cités, que les Grecs connaissaient en Orient, les Hellènes se trouvaient en présence en Italie d'un type de civilisation qui, souvent, était assez proche du leur. En Italie, du moins dans les secteurs qui pouvaient apparaître comme les plus importants économiquement et politiquement, les Grecs rencontrent un «monde des cités» assez semblable au leur, mais qui n'est pas grec, qui reste barbare - ne serait-ce que par ce qui définit fondamentalement le bar bare, c'est-à-dire qu'il ne parle pas grec41. De là découle sans doute qu'il soit fait appel, si souvent, pour défi nirles populations indigènes de l'Italie, à ce que nous pouvons appeler les «concepts intermédiaires». Certes pour rendre compte de la réalité indigène, il est parfois fait appel à des Grecs véritables : il n'est pas besoin de rappeller ici toutes les traditions de voyage ou d'établiss ement de héros ou de peuples helléniques en Italie42. Au Ve siècle, com meavant ou après, de telles traditions existent. Mais on peut dire qu'el les ne sont pas vraiment caractéristiques : elles existent au fond partout et ne permettent pas de cerner une spécificité italienne. Il est donc probablement plus significatif que, pour l'Italie, il soit souvent recouru à des héros ou des peuples qui ne sont pas véritable-

40 Voir Diod., XI, 88, 4-5; sur la question G. Colonna, art. Kôkalos, 26-7, p. 169, et surtout dans L'Etruria mineraria, Florence, 1979 (1981), p. 446 sq. 41 Pour le caractère central de ce point dans la définition du barbare on pourra rap peler la description des Pélasges (y compris selon nous ceux de Toscane, donc les Étrus ques) telle qu'elle figure en Her., I, 57. M. Pallottino (Erodoto autoctonista?, dans SE, 20, 1946, p. 11-6) a bien montré que cette description reposait sur les observations - d'allure très scientifique - d'Hécatée. 42 II est d'ailleurs notable que ces traditions ne soient pas les plus vivantes en ce qui concerne les indigènes italiens. Ainsi la référence à Ulysse pour le Latium (quelque soit son rapport avec Enée qu'il faille poser dans le fragment d'Hellanicos cité à n. 37, d'éta blissement controversé sur ce point) ne paraît pas avoir eu l'importance de la légende d'Énée. Et généralement Ulysse, Jason ou Héraclès et les autres héros grecs de ce genre sont présentés comme des personnages qui sont simplement passés, sans vraiment servir à rendre compte de l'origine des populations locales.

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ment des Grecs, se situent en dehors du monde hellénique proprement dit, mais en même temps en sont suffisamment proches pour ne pas apparaître comme de purs barbares, comme ces Perses, Égyptiens ou Scythes dont l'hétérogénéité est soulignée par Hérodote. Le recours aux Lycaonides rentre dans une certaine mesure dans ce schéma43. Au moins sur un plan chronologique, par leur stade de développement qui peut apparaître archaïque, les Arcadiens représent ent une anomalie par rapport au reste de la Grèce, quelque chose qui se distingue du véritable hellénisme. Mais c'est bien sûr surtout avec des populations vraiment distinctes que le fait d'avoir recours, pour des Italiens, à des sortes d'intermédiaires entre hellénisme et barbarie, est le plus net. De telles références, sauvegardant à la fois l'indéniable aspect barbare de ces indigènes et leur proximité culturelle des Grecs, sont susceptibles de fournir une explication adéquate. On le constate avec les Étrusques. Les Pélasges, qui appartiennent peut-être au passé de la Grèce, mais qui, actuellement, en sont rejetés aux marges et sont définis, sur des bases scientifiques, par Hérodote (suivant Hécatée)44, comme des barbares, rendent bien compte de ce statut μετάξυ των 'Ελλήνων και των βαρβάρων des Étrusques : c'est ainsi qu'Hellanicos, sans doute Hécatée, et plus généralement les Étrusques de cette époque comme leurs alliés grecs définissent Vethnos tyrrhénien45. Mais il en va de même avec la nouvelle définition, lydienne, avancée par Hérodote : elle aussi se réfère à des barbares, et cette fois purement extérieurs à la Grèce, mais qui n'en restent pas moins pro ches d'eux46. On retrouve le phénomène pour d'autres secteurs de l'Italie, avec le recours à d'autres notions. Ainsi L. Braccesi a repris récemment l'étude de la mise en rapport des Vénètes de Vénétie et des Énètes d'Asie Mineure, alliés des Troyens dans l'Iliade, qu'Anténor aurait conduits dans cette région47. Il est clair qu'on a affaire à une légende du type qui nous occupe ici, où on réfère un peuple indigène d'Italie non à un véritable peuple grec, mais à un groupe qui, psychologiquement, gravi43 Voir n. 34. 44 Voir n. 41. 45 Sur la question, nous nous permettons de renvoyer à notre thèse, Les Pélasges en Italie. 46 Nous traitons en détail de cette question dans notre ouvrage L'origine lydienne des Étrusques, Rome, 1990. 47 Voir La leggenda di Antenore, Padoue, 1984, p. 45-66.

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te dans son univers, et peut donc sembler adapté à sa situation particul ière, de barbares liés aux Grecs. Il faut en effet souligner que le déve loppement de cette légende - attestée pour nous à partir de Sophocle 48 est tributaire de l'essor du commerce grec, et plus précisément attique, dans cette zone, au Ve siècle - spécialement à Adria, porte de la Vénétie. On peut faire les mêmes remarques pour un autre centre de déve loppement de cette légende troyenne, dont le cas d'Anténor et de ses compagnons énètes fournit déjà une illustration : la région de Siris. On sait que la référence à une fondation troyenne (qui se superpose dans cette zone à la légende de Philoctète) est attestée à partir d'Aristote, mais que celui-ci doit suivre une tradition athénienne du siècle précé dent49. C'est en effet dans le cadre de la politique athénienne, ici encor e,marquée en particulier par la fondation de Thourioi à l'époque de Périclès50, que s'est propagée cette légende. Ici comme en Vénétie elle correspond à l'image des populations indigènes. Il est probable que la référence aux Chônes, rapprochés des Chaones d'Illyrie chez qui a éga lement existé une légende troyenne, a joué un rôle dans cette élaborat ion51.En tous cas, une fois de plus, les Troyens, ces adversaires des Grecs mais qui occupent une telle place dans la culture hellénique, ser vent à rendre compte de l'entité indigène, reconnue comme proche des Grecs sans être vraiment hellénique. Le cas le plus célèbre52 de recours à la référence troyenne est bien 48 Voir fr. 373 Ρ = DH, I, 48, 2. 49 Voir Arstt. (et Tim.) αρ. Ara., XII, 523; également Ps. Arstt., Mir. ause. 106, Lyc, 978-92, avec schol. ad 978, 984, 989, Str., VI, 1, 14 (264). Pour l'ensemble des données J. Bérard, Histoire de la colonisation grecque . . ., Paris, 1941, p. 202-8, 366-8 (avec juste insistance sur le rôle du culte d'Athéna Ilias). Sur le thème de la ville «semblable à Ilion» (Lyc, 984), D. Musti, Una città simile a Troia, Siri e Lavinio, dans Arch. Class., 33, 1981, p. 1-26. 50 Mais l'intérêt athénien pour cette région remonte à l'époque de Thémistocle lequel aurait donné à ses deux filles les noms de Sybaris et Italia (voir Her., VIII, 62, 2, et sur la question S. Mazzarino, // pensiero storico classico, Bari, 1966, I, p. 199 sq.). 51 Sur ce point p. ex. J. Bérard, o.e., p. 376, 463-4, G. Pugliese Carratelli, dans Temesa e il suo territorio, dir. G. Maddoli, Tarente, 1982, p. 11 sq.; plus réservé, D. Musti, art. cité, p. 12 (qui insiste cependant sur la place des Chônes dans le développement de la légende troyenne). 52 Nous laisserons de côté ici le cas de Ségeste et des Élymes, pour lequel la légende troyenne est affirmée dès Thucydide (VI, 2, 3) et dont le lien avec l'alliance conclue avec Athènes est patent. Il sort de l'aire géographique que nous prenons en considération : mais il conduirait bien évidemment aux mêmes conclusions.

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sûr celui de Rome. Cette légende est bien attestée pour le Ve siècle par Damaste de Sigée et Hellanicos53. On retrouve le même cadre de déve loppement que précédemment : que Rome ait été intéressée dans une certaine mesure par les projets occidentaux d'Athènes (dont on sait qu'ils ont commencé bien avant Périclès, dès l'époque de Thémistocle)54 peut être illustré par des faits comme la tradition - qui n'est pas nécessairement dénuée de tout fondement - d'une influence d'Athènes sur la codification des lois romaines au milieu du Ve siècle ou celle relative à l'érection, plus tard, d'une statue d'Alcibiade sur le Comitium55. En tous cas, là encore, on n'utilise pas une légende purement grecque pour rendre compte de la réalité romaine. S'il est (peut-être) encore fait allusion à Ulysse à côté d'Énée56, c'est avant tout le héros troyen ainsi que les femmes troyennes qui interviennent57. Comme les Pélasges, Lydiens ou Énètes, les Troyens constituent un de ces «ponts» entre mondes grec et barbare58 : la question a été suffisamment étu diée pour qu'il ne soit pas nécessaire d'insister sur ce point. Ainsi donc les Grecs ont pu, par le recours à ces « concepts interméd iaires», rendre compte de l'impression qu'ils ressentaient face à une réalité italienne dont ils sentaient, par delà sa nature «barbare», qu'elle se rapprochait de leur propre civilisation. Cependant il ne faudrait pas croire que les Grecs s'en sont tenus à cette constatation objective, et que cela exprime de leur part un jugement définitif et universellement admis sur les peuples italiens. Il faut bien évidemment tenir compte de la diversité de leurs points de vue, laquelle est souvent le reflet des

53 Voir FGH 4 F 84, 5 F 3 = DH, I, 72, 2. On sait que S. Mazzarino, o.e., p. 203 sq., a souligné le rôle de Damaste de Sigée, originaire de Troade, dans le développement de la légende. Mais le rapport chronologique entre les deux auteurs n'est pas parfaitement clair (témoignages contradictoires dans FGH 5 Τ 4 = Agathem., Gr. inf., 5, et Τ 5 = Porph., ap. Eus., Praep. Ev., X, 3, 466 b). 54 Voir n. 50. Pour Périclès, outre bien sûr la fondation de Thourioi, on rappellera l'intervention à Naples attestée par Timée, FGH 566 F 98 (parlant de Diotimos, stratège de 439 à 432) et Str., V, 4, 6 (246). 55 Voir respectivement Liv., III, 31, 8, Pl., XXXIV, 26, et Plut., Num., 8, 12. 56 II n'est pas besoin ici de discuter la question controversée du μετ 'Οδυσσέως ou Οδυσσέα du passage de Denys. 57 On notera sur ce point la différence avec la version d'Aristote, qui reprend le topos de l'incendie des vaisseaux grecs par leurs captives troyennes (DH, I, 72, 3). 58 Voir p. ex. la formule de G. K. Galinsky, Aeneas, Sicily and Rome, Princeton, 1969, p. 96 (reprise par L. Braccesi, o.e., p. 60) : «les Troyens n'étaient ni tout à fait identiques aux Grecs, ni tout à fait différents d'eux».

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positions divergentes des différentes cités grecques à l'égard des indigè nes de l'Italie. Ceux-ci sont pris dans des faisceaux d'intérêt divergents, jouent parfois un rôle actif dans les luttes opposant les Grecs les uns aux autres, s'opposent aussi quelquefois directement aux Grecs ou du moins à tels ou tels d'entre eux. Dans ces conditions on ne s'étonnera pas de voir, en pratique, une grande diversité dans le jugement des Grecs à l'égard des indigènes italiens - diversité derrière laquelle on retrouve les vicissitudes du temps. On ne s'étonnera donc pas que, face à cette vision somme toute assimilatrice des Italiens - nonobstant leur appartenance au monde barbare - que nous avons soulignée, se ren contrent des positions accentuant en quelque sorte leur caractère bar bare. Il est clair que le rapprochement des indigènes avec la Grèce, par le biais de ces para-Hellènes que sont les Pélasges ou les Troyens (voire les Lycaonides), est le fait de Grecs qui ont des intérêts communs avec eux, ont des contacts commerciaux ou politiques, le cas échéant recher chentleur appui. Au Ve siècle c'est surtout le cas d'Athènes. Nous avons déjà souligné le fait dans le cas de la légende pélasgique, qui a dû servir à légitimer l'alliance conclue lors de l'expédition de Sicile59. Et nous venons de le rappeler pour la référence troyenne, qu'elle s'exerce visà-vis des Vénètes, du Latium, des Chônes ou des Élymes de Sicile60. Par ailleurs il apparaît parfois que de telles ascendances, les rappro chantdes Grecs, ont été mises en œuvre par les indigènes eux-mêmes, désireux de rehausser ainsi leur image aux yeux des Hellènes : nous l'avons souligné à propos de la légende pélasgique, qui a été utilisée par les Étrusques en relation avec la politique delphique de certaines cités61. Mais la contrepartie négative existe. Elle est, naturellement, le fait de Grecs qui s'opposent à ces indigènes, et insistent donc sur leur côté barbare. Ces Grecs sont de ce fait enclins à récuser de tels rapproche ments : nous avons eu l'occasion d'étudier la manière dont les Syracusains, à l'époque où leur cité s'opposait activement aux Étrusques c'est-à-dire clairement à l'époque de Denys mais sans doute déjà avant,

59 Voir Les Pélasges, p. 208-10, 256-9. 60 Nous pouvons rappeler (outre p. ex. S. Mazzarino, o.e., I, p. 203 sq.) les bonnes remarques à ce sujet de J. Perret, Athènes et les légendes troyennes d'Occident, dans Mélanges J. Heurgon, Rome, 1976, p. 791-803. 61 Voir Les Pélasges, p. 17-22, 214-21.

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comme lors de l'expédition athénienne en Sicile -, se sont portés en faux contre la définition pélasgique (ou lydienne) des Étrusques62. Sur un plan plus général, à propos justement de ces Étrusques, on peut cerner, à côté d'une vision plus positive, qui est le fait principale ment des Athéniens, d'une image négative, qui met en avant des traits barbares (qui souvent seront repris et amplifiés ultérieurement) : l'or igine syracusaine en est souvent décelable. Si les sources dont nous disposons ne parlent pas encore au Ve siè cle à propos des Tyrrhenes de leur tryphè - motif qui aura le succès que l'on sait par la suite -63, on trouve celui de la cruauté étrusque qui avait déjà eu des précédents avec la question de la lapidation des prisonniers phocéens après Alalia64 et qui sera développé par le frag ment d'Aristote sur le supplice infligé à leurs captifs par les pirates étrusques, avant de se voir repris par la tradition romaine, avec Virgile, pour Mézence65. Le motif apparaît au Ve siècle sous la forme spécifi que du recours au sacrifice humain à l'encontre d'un Grec prisonnier motif qui lui aussi aura une postérité (quelle que soit par ailleurs la réalité de la pratique qu'il peut recouvrir)66. C'est en effet le mérite de G. Colonna d'avoir attiré l'attention sur une série de textes relatifs au comportement des Étrusques lors d'une prise de Lipari67, et d'avoir situé cet événement au début du Ve siècle, en liaison avec la politique

62 Outre Les Pélasges, en part. p. 45-53, 105-204, nous avons abordé la question dans Denys d'Halicarnasse et l'autochtonie des Étrusques, REL, 61, 1984, p. 55-86. 63 Sur ce thème, A. Passerini, RIFC, 11, 1934, p. 35-56, J. Heurgon, La vie quotidienne chez les Étrusques, Paris, 1961, p. 47-9, W. V. Harris, Rome in Etruria and Umbria, Oxford, 1970, p. 14-5. On peut peut-être retrouver la trace du motif au niveau de Philistos {Les Pélasges, p. 50). 64 On a la preuve du ressentiment ressenti par les victimes dans le comportement de Dionysios de Phocée après 494 (Her., VI, 17). Mais on notera la relative modération du récit d'Hérodote (I, 167). 65 Voir Arstt., ap. Cic, fr. 90 Baiter; Verg., Aen., VIII, 483-8, avec Serv., ad 479; Iul. Capit., Vita Macr., 12. 66 II suffit de rappeler le cas des prisonniers romains mis à mort sur le forum de Tarquinia en 357, à une époque voisine de celle où le sacrifice des prisonniers troyens aux mânes de Patrocle est représenté sur les fresques de la tombe François (Liv., VII, 15-9; l'emploi du verbe immolare montre qu'on a affaire à un véritable sacrifice, malgré les réserves de A. J. Pfiffig, Religio Etrusco, Graz, 1979, p. 110-1). 67 Voir Apollon, les Étrusques et Lipara, dans MEFRA, 1984, 96, p. 557-78; les textes sont Callim., fr. 93 Pfeiffer, Ον., Ibis, 465-6, avec schol. ad loc, citant Cornelius Gallus, Tzets., ChiL, VIII, 889-92.

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de Hiéron68. On retrouve donc Syracuse : ce sera probablement, autant que les Liparéens eux-mêmes, les Syracusains qui auront développé ce thème de la cruauté étrusque, dont la trace nous est parvenue en l'o ccurrence à travers Ovide et Cornelius Gallus69. De même l'accusation de piraterie, qui deviendra par la suite un topos de l'image des Étrusques (après avoir été attaché à celle des Tyr rhenes de l'Egée)70, se rencontre déjà dans cette présentation négative du Ve siècle. Les Liparéens, s'attaquant à la marine étrusque, mettent en avant ce motif71. Il justifie aussi la fortification du détroit par Anaxilas, sans doute sous la pression de Syracuse, après Himère72. Il servira encore lors des expéditions lancées par Syracuse contre le «district minier» étrusque en 453 73. Une fois de plus, on ne s'étonnera pas de voir Syracuse derrière cette présentation. On voit ainsi, à propos des Étrusques tels que les présentent en particulier les Syracusains, se tracer un portrait négatif de l'indigène italien, aux antipodes de cette semi-assimilation aux Grecs que nous avons examinée. Les bases sont dès lors posées pour une opposition radicale entre Hellènes et indigènes, une affirmation de l'incompatibilit é absolue entre l'hellénisme et la barbarie de ceux-ci. Effectivement une telle opposition, à base ethnique, entre le Grec et le barbare, se rencontre dans le cas de l'Italie du Ve siècle. C'est déjà

68 Le nom de Hiéron apparaît chez Tzetz., o.e., 892 : il aurait mis fin à la pratique du sacrifice humain chez les Étrusques. La mise en relation de ce passage avec les autres, proposée par G. Colonna (à l'encontre de K. O. Müller, W. Deecke, Die Etrusker2, Stutt gart, 1877, 1, p. 188, n. 35, A. J. Pfiffig, I.e., qui pensaient à une confusion entre Étrusques et Carthaginois) apparaît convaincante. 69 Cf. Ον., o.e., 466 : saevo hoste necem, Corn. Gall. : quamvis/nequaquam sit homo victima grata deo. 70 Sur la question nous pouvons renvoyer aux bonnes études qui sont parues récem mentsur la piraterie étrusque : M. Cristofani, Gli Etruschi del mare, Milan, 1983, p. 65 sq., M. GuFFRiDA Ientile, La pirateria tirrenica, Rome, 1983, p. 77 sq.; pour les Tyrrhenes de l'Egée, aussi M. Gras, Trafics tyrrhéniens archaïques, Rome, 1985, p. 583-701. 71 Sur les victoires des Liparéens contre les Étrusques, Diod., V, 9, Str. VI, 2, 10 (276), Paus., Χ, 11, 3, 16, 7; inscriptions de Delphes dans Syll.3, 1, 14 (et F. Courby, Fouilles de Delphes, II, Paris, 1927, p. 152-3) et J.Bousquet, REA, 45, 1943, p. 40-8 (et BCH, 78, 1954, p. 431-2), sur lesquelles L. Rota, Gli ex-voto dei Liparesi a Delfi, dans SE, 41, 1973, p. 143-8. La mention de la piraterie figure chez Diodore (των Τυρρηνών ληστευόντων). 72 Str., VI, 1, 5 (257) : ... έτείχισε τοις Τυρρηνοίς . . . και άφείλετο τους ληστας τον δια του Πορθμού διάπλουν. Sur la question, M. Giuffrida Ientile, o.e., p. 66, n. 18, G. Colonna, art. cité, p. 560. 73 Diod., XI, 88, 4 : κατά δε τήν Σικελίαν Τυρρηνών ληζομένων.

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celle que met en œuvre, dans les faits, Dionysios de Phocée, dans la «guerre privée» qu'il s'en vient mener dans les eaux occidentales une fois chassé de l'Egée par la répression de la révolte ionienne et la défai te de Phocée : il n'attaque pas les vaisseaux grecs, mais seulement les étrusques ou carthaginois74. Mais c'est surtout elle qui sous-tend les développements de Pindare à la gloire de Hiéron de Syracuse après sa victoire sur les Étrusques dans les eaux de Cumes75. Le tyran, écrasant Yhybris tyrrhénienne à Cumes, après avoir vaincu - avec Gélon et Théron - les Carthaginois à Himère, se hausse à l'égal des vainqueurs des luttes entre Grecs et Perses - Athéniens à Salamine, Spartiates à Pla tées : la victoire du Syracusain contre l'Étrusque (et le Punique) est exactement comparable à celles remportées en Orient sur le barbare perse, c'est un triomphe de l'hellénisme sur la barbarie. Et cette victoi re, comme celles remportées sur le Perse, constitue une libération de la Grèce de l'esclavage - bareia/doulia -76 tandis que l'Étrusque, au même titre que le Grand Roi, se voit caractérisé par son hybris. Cependant il ne convient pas - à notre avis du moins - de suréval uer,pour cette époque, la portée de telles affirmations, fussent-elles exprimées par un Pindare. Elles semblent appartenir davantage à la propagande qu'à une perception réelle des choses. Elles ne nous parais sent pas vraiment témoigner d'un état d'esprit grec hostile en face du monde indigène, se contentant d'y voir pure barbarie. Il convient en effet de ramener à leur juste place les accusa tionsportées envers les Étrusques. Le grief de piraterie peut aussi bien être porté à l'encontre des Liparéens77 ou de Dionysios de

74 Her., VI, 17. Sur la question, G. Colonna, Kôkalos, 26-7, p. 168-9, M. Cristofani, o.e., p. 81, M. GiufFRiDA Ientile, o.e., p. 65. La question de la base de Dionysios (Lipari ou Syracuse) ne nous importe pas directement ici. 75 Cf. Pyth., VI, 72-80; sur ces événements, Diod., XI, 51. On sait qu'ont été découv erts à Olympie deux casques dédiés par Hiéron après cette victoire (voir IG, 510). Pour une trace dans le monnayage de Syracuse, voir Lenschau, RE, VIII, 1912, c. 1499. 76 Le thème apparaîtra aussi dans le réfection du IVe siècle de l'ex-voto en calcaire des Liparéens à Delphes (F.Bourguet, Fouilles de Delphes, II, p. 352 : έλ[όντες έξός δθ]λοσινάς). 77 La piraterie est présentée comme une institution nationale des Liparéens dans la tradition romaine sur le vol du cratère d'or envoyé à Delphes après la prise de Véies (Liv., V, 28; Diod., XIV, 93; Val. Max., I, 4; mais le Grec Plutarque, Cam., 8, 5, soutient que les Liparéens ont pris le vaisseau parce qu'ils l'ont confondu avec un navire pira te . . .).

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Phocée78. On a souligné avec raison que les attaques contre Lipari étaient le fait d'escadres, donc rentraient dans le cadre d'une polit iquede « thalassocratie » organisée, non dans celui d'une piraterie qui en fait est plutôt le fait de ces Grecs79. Certes il a pu exister une sorte de piraterie étrusque - telle celle que G. Colonna envisage de la part des cités étrusques du Sud à l'encontre des navires syracusains voulant s'approvisionner en fer de l'île d'Elbe, justifiant ainsi l'intervention de 453 80. Mais même alors les nécessités de la police des mers ne suffisent pas à expliquer une action qui a des implica tions beaucoup plus amples81. Derrière ces développements (comme derrière la question de la fortification du détroit), ce qui est en jeu, on le saisit de mieux en mieux, c'est la substitution d'une hégémonie syracusaine en mer tyrrhénienne à la vieille thalassocratie étrusque (ou étrusco-carthaginoise). Au fond même le sacrifice humain dont est victime Théodotos peut être relativisé comme marque de barbarie, d'hétérogénéité absolue par rapport au monde grec. Même si G. Colonna a raison de souligner que son aspect de vœu ne correspond à rien de grec82, il n'en reste pas moins qu'il n'est pas offert à une sanguinaire divinité barbare, du gen rede l'Artémis taurique. C'est à Apollon, le dieu même vers lequel se tournent les Liparéens pour célébrer leurs victoires (et auquel, si on suit l'hypothèse de G. Colonna, les Étrusques auraient dédié le «cippe des Tyrrhéniens» dans ces circonstances) que s'adresse cette offran de ... Nous restons, paradoxalement, dans l'univers hellénique, et cette anomalie peut ne guère être jugée plus scandaleuse que le sacrifice des trois jeunes perses avant Salamine83 . . . En tous cas il est remarquable

78 Hérodote emploie le terme ληστής à son sujet en VI, 17. 79 Voir M. Giuffrida Ientile, Kôkalos, 24, 1978, p. 158. 80 Voir n. 40. Rappelons que c'est aussi au Ve siècle que se manifeste la piraterie antiate (rapt du navire des ambassadeurs siciliens qui ont convoyé le blé expédié par Gélon à Rome en 492/1, DH, VII, 37). 81 On a ainsi souligné - outre sa signification sur un plan intérieur à Syracuse - sa portée à l'encontre de la politique athénienne, qui commence à s'affirmer alors dans ce secteur (G. Maddoli, dans Storia della Sicilia, II, Naples, 1979, p. 65, 70, E. Lepore, dans Storia di Napoli, Naples, 1967, p. 181, G. Colonna, art. Kôkalos, 26-7, p. 169). 82 Voir art. MEFRA, 1984, p. 573. 83 Cas cité par G. Colonna, I.e. ; les sources sont Plut., Them., 13, 2-5, Arist., 9, 2.

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que, autant que cela apparaisse dans nos sources, les Étrusques ne soient pas qualifiés de barbares à cette occasion84. Nous serions donc porté à restreindre quelque peu l'impression de barbarie que peuvent donner au Ve siècle des indigènes italiens comme les Étrusques, tels du moins qu'ils peuvent apparaître dans certains tex tes grecs. Cela fait partie de motifs de propagande (quel que soit par ailleurs le fondement précis de tel ou tel grief) et on peut y voir une conséquence des différentes politiques menées à leur égard par les cités grecques. Ces même Tyrrhenes qui sont des barbares à l'égal du Perse pour Syracuse sont presque des Grecs pour leurs amis athéniens. Ne donnons pas une valeur générale à ce qui n'est que particulier, et rentre dans les méandres de la politique des cités!85 Après tout la qualification de barbares, avec intention péjorative, n'apparaît jamais dans les textes faisant allusion à ces heurts entre Étrusques et Grecs, ni ne se voit inscrite sur les casques d'Olympie ou sur les ex-votos liparéens à Delphes. Finalement on a l'impression, notamment chez Pindare, de l'application à l'Occident d'un concept qui s'est forgé en Orient, dans le contexte des guerre médiques86. On aura transposé sur ces adversaires occidentaux des Grecs, ou plutôt de cer taines cités grecques, une idée de l'hostilité irréductible, l'incompatibilté absolue entre mondes grec et barbare qui correspond beaucoup mieux à ce qui a pu être ressenti vis-à-vis des Perses87. Il est notable qu'utilisé en Italie, è l'égard des Étrusques, la thème perde beaucoup de sa validité. Des aspects aussi importants de cette conception de deux mondes irrémédiablement distincts que la question du despotisme, celle de l'inexistence dans un état monarchique comme ceux qu'offre

84 II en va de même du côté des Étrusque : ils font preuve d'une hostilité à l'égard de Syracuse, notée par Thucydide (VII, 57, 11), non des Grecs en général - ce que montre bien l'appui qu'il accordent à Athènes. 85 De même l'attitude de Dionysios de Phocée a des chances de s'expliquer par des motifs particuliers. Il est phocéen et retrouve les adversaires de sa patrie à Alalia. De plus il s'attaque aux Carthaginois, parents de ces Phéniciens qu'il a connus au service du Grand Roi et contre lesquels il s'est d'abord tourné lors de son départ d'Ionie. Là encore on ne peut conclure de son cas à une hostilité générale du Grec contre le barbare. 86 Dans le cas de Dionysios de Phocée aussi on sera sensible à l'influence de données orientales : l'expérience de la lutte contre le Perse, de l'asservissement de sa patrie par le barbare a dû contribuer à donner une coloration «nationale» à son attitude. 87 Sur le thème de l'opposition grec/barbare en général, nous pouvons renvoyer à Y. Thébert, Réflexion sur l'utilisation du concept d'étranger, dans Diogene, 112, 1980, p. 96-115, où on trouvera l'essentiel de l'abondante bibliographie.

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l'Orient de citoyens exerçant des droits politiques, se trouvent privés de toute base. Finalement Vhybris des Tyrrhéniens dénoncée par Pindare fait piètre figure à côté de celle du Grand Roi . . . Ainsi l'indigène italien resterait, somme toute, assez proche du Grec. Qu'il soit son partenaire commercial, voire son allié politique ou militaire, ou au contraire son ennemi (mais alors comme peut l'être un Grec d'une cité adverse), il ne serait pas irréductiblement différent de l'Hellène. Au fond il serait un barbare essentiellement en ce qu'il ne parle pas grec. Mais pour le reste il se situerait aux franges de l'hell énisme. Néanmoins, avec cela, nous ne pensons pas avoir tout dit sur l'ima ge de l'indigène par rapport au Grec. Il faut aussi tenir compte d'autres facteurs, qui vont nous amener à nuancer ce jugement, et en même temps nous permettre de cerner davantage la spécificité du Ve siècle car ils paraissent correspondre, en grande partie, à des développe ments nouveaux de cette période, lesquels portent en germe des modifi cations sensibles. Déjà, nous nous sommes intéressés, surtout, pourrait-on dire, aux indigènes «classiques», ceux qui sont les interlocuteurs naturels des Grecs, que ce soit comme clients, fournisseurs, alliés ou adversaires. Mais à côté de ces Italiens - comme les Étrusques -, qui appartiennent eux aussi à un monde des cités, il en est d'autres, dont la barbarie est autrement irréductible, autrement inquiétante. Ils apparaissent parfois au détour de notre documentation. Nous pouvons ainsi évoquer - même si cela nous écarte un peu du Ve siècle la description qui est faite de la bataille opposant aux Cuméens les «Étrusques, Ombriens, Dauniens et autres barbares» qui attaquent la cité campanienne en 524 88. La différence qui existe entre le récit de cette bataille et celui de celle d'Aricie89 est en effet flagrante - et ne doit pas tenir seulement au grandissement épique qu'a subi l'épisode (sensible en particulier aux prodiges qui accompagnent la victoire des Grecs)90. On trouve des motifs - attirance des barbares pour la richesse 88 Voir DH, VII, 3-4. Le sens historique de cet événement (intervention en Campanie d'autres Étrusques que ceux impliqués habituellement, et même plus septentrionaux et «barbares» que ceux que mènera Porsenna; voir p. ex. M. Torelli, Storia degli Etruschi, Rome-Bari, 1981, p. 196) ne nous concerne pas ici. 89 Telle que la narre le même Denys en VII, 6. 90 Prodige des fleuves remontant vers leur source avant la bataille (VII, 3, 3), éclairs et tonnerre lors du combat (4,2).

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de la cité, énormité de leurs effectifs, emploi constant du terme barba re (alors que pour Aricie Denys emploie constamment celui seul de Tyrrhenes) - qui mettent bien à part cet épisode. Ce n'est plus le choc de deux phalanges - comme à Aricie - et Denys insiste sur la «manière barbare et sans ordre» de combattre de ces premiers adversaires d'Aristodème91. Ce qui n'est pas le cas pour la bataille d'Aricie ou ai lleurs à propos des luttes entre Étrusques et Liparéens ou Syracusains, on a ici vraiment un heurt entre Grecs et barbares, entre deux mondes différents92. Il s'agit là d'un contact avec une barbarie comme celle des Gaulois, qui il est vrai ne touche pas directement les Grecs dans l'horizon chro nologique qui est le nôtre. Mais on peut faire sans doute des remarques analogues à l'égard de certains des indigènes italiens avec lesquels les Grecs sont en contact au Ve siècle : les populations montagnardes de l'Italie centrale dont la pression sur les plaines littorales est une donnée de base de l'histoire de cette période93. Or, par rapport à d'autres indigènes, plus «classiques», ces populat ionsoffrent des singularités qui, visiblement, ont surpris les Grecs. Leurs coutumes leur semblaient autrement barbares, autrement élo ignées de leurs normes que celles des habitants des cités latines ou étrusques. On peut rappeler la tradition, bien étudiée par J. Heurgon, qui s'est développée autour de la coutume du ver sacrum™. Comme le montre le texte de Strabon (ainsi que les remarques de J. Heurgon sur la forme qu'a dû avoir primitivement la récit d'origine des Mamertins de Messine), l'étiologie qui nous est parvenue par Strabon et Festus adû se constituer à propos des Samnites - et avant Myrsile de Lesbos qui l'a transposée au cas des Pélasges95 : elle peut remonter à Philistos, voire même déjà à Antiochos96. En tous cas le processus en deux temps qui 91 Cf. VII, 4, 1 : τον βάρβαρον τρόπον άνευ κόσμου (cavaliers et fantassins combattent mêlés). 92 Les Étrusques sont évidemment présents en 524. Mais ils se voient en quelque sor tedissous dans la masse barbare que constitue cette armée. Et surtout il ne s'agit pas des mêmes Étrusques, comme ces voisins hellénisés des Grecs de Cumes auprès de qui les adversaires d'Aristodème vont se réfugier (DH, VII, 10, 3). 93 Sur cette question restent valables les remarques de J. Heurgon, Rome et la Médi terranée occidentale, Paris, 1969, p. 242-5. 94 Voir Trois études sur le ver sacrum, Bruxelles, 1958, p. 20-35. 95 Voir respectivement Str., V, 4, 12 (250), Fest., 150 L, FGH 477 F 8 = DH, I, 23. Voir aussi nos remarques dans Les Pélasges, p. 278-9, 485-6. 96 Voir Les Pélasges, p. 279, 486, n. 146.

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est décrit, insistant sur l'énormité qu'il y a, aux yeux des Grecs, à vouer des hommes aux dieux, montre bien l'étonnement, la perplexité que les Hellènes devaient ressentir devant ces barbares97 autrement frustres et aggressifs que leurs interlocuteurs habituels98. On pourrait dire la même chose à propos des Brettiens, cet autre rameau de l'expansion sabellique : leur caractère d'« esclaves fugitifs» était aussi choquant pour des Grecs99. Mais avec eux nous sortons de notre cadre chronolo gique 10°. Or, à propos de ces Sabelliens - Samnites, Lucaniens, en attendant les Brettiens - les questions que pouvaient se poser les Grecs n'étaient certes pas de pure curiosité ethnographique ! Au Ve siècle déjà ils repré sentent un grave danger pour les cités grecques d'Italie. Sans vouloir entrer ici dans le débat sur la nature de ce populus Campanus - de tou tes façons apparenté aux Samnites - qui prend le contrôle de la Camp anie vers le dernier quart du Ve siècle101, rappelons que la cité grecque de Cumes, la doyenne des cités de Grande Grèce, la cité d'Aristodème qui avait été sauvée de l'invasion étrusque en 474 par la flotte de Hiéron, tombe entre les mains de ces Campaniens en 421 102. C'est sans dout e à la même période que les Lucaniens, autre peuple du même groupe,

97 Strabon il est vrai introduit une discrète comparaison avec des faits grecs (inspi rée sans doute par les précédents delphiques que pouvaient paraître offrir le cas de Rhégion ou celui de Magnésie du Méandre) et par ailleurs fait des Samnites des civilisateurs, établissant des cités là où les Opiques habitaient κατά κώμας. Il s'agit certainement d'une volonté secondaire de rapprochement avec la Grèce. Le cas des Mamertins, relaté par Festus, et encore plus net : J. Heurgon a bien montré, à partir d'une étude du monnayage de la cité, comment le récit a été progressivement hellénisé. 98 Pour Str., VI, 1, 15 (264-5), nous suivrions plutôt D. Musti, Metaponto, note sulla tradizione storica, dans RFIC, 111, 1983, p. 265-91 (et déjà La civiltà dei Dauni, p. 99-100, n. 10) sur la question d'une éventuelle allusion à des attaques samnites à époque haute (dans ce sens G. Maddoli, / Samniti a Metaponto, dans PP, 29, 1974, p. 237-43). 99 Voir Str., VI, 1, 4 (255), Diod., XII, 22, XVI, 15, Just., XXIII, 1. Il ne faut pas réduire cette qualification à un trait de propagande hostile. Sur son fondement sociologi que, A. Napoli, / rapporti tra Bruzi e Lucani, dans SMSR, 37, 1966, p. 61-83, G. Pugliese Carratelli, Atti X Convegno sulla Magna Grecia, Tarente, 1970, p. 139-42. 100 Ils apparaissent selon Diodore en 356/5. Sur Antiochos FGH 555 F 3c = St. Byz., s.v. Βρέττος, voir F. Jacoby, Notes, p. 293, n. 50. 101 Diodore, XII, 31, fait remonter la formation de ce peuple à 438/7. La prise de Capoue aurait eu lieu en 424 (Liv., IV, 37, 1). Sur la question, on se reportera à B. D'Agost ino,art. cité à n. 34. 102 Cf. Diod., XII, 76; voir aussi Str., V, 4, 4 (243), DH, XV, 6, Vell. Pat., I, 4, 1.

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s'emparent de Poseidonia 103. Et la pression lucanienne se fait sentir sur Thourioi, sans doute déjà peu de temps après sa fondation -104 en tous cas bien avant la retentissante défaite de Laos en 390/389 105. Ces guerres ne sont pas de même nature que celles que Syracuse ou les Liparéens ont eu à mener contre les Étrusques, ou celle qui a abouti à la victoire des Cuméens à Aricie. Il ne s'agit plus d'intérêts extérieurs, de questions d'hégémonie économique ou politique. Cette fois, et encore plus nettement que lors des attaques étrusques contre Cumes en 524 et en 474, c'est l'existence même des cités grecques en tant que telles qui est en jeu. On assiste à l'asservissement effectif de poleis helléniques par des indigènes, à une amputation du domaine grec en Italie. Les Grecs sont sensibles à cet état de fait. Derrière le récit de Diodore décrivant le pillage de Cumes par les Campaniens et la réduction de ses citoyens en esclavage, encore plus derrière celui de Strabon, insistant sur Yhybris des vainqueurs, qui s'emparent des femmes des vaincus106, c'est une défaite de l'hellénisme en tant que tel qui est dépeinte - et cette peinture a des chances de correspondre à ce qu'ont ressenti les Grecs témoins de ces faits107. Les choses sont encore plus nettes dans le cas de Poseidonia, tel qu'il apparaît à travers les remar quesd'Aristoxène de Tarente, au IVe siècle : désormais la cité est per due pour l'hellénisme, est devenue une ville barbare, et ses habitants ne peuvent garder un lien avec le nomen Graecum que par une inutile déploration rituelle de ce qui est définitivement perdu108. Ainsi au Ve siècle les fondements mêmes de l'hellénisme - sa cultu re, sa langue - peuvent apparaître en danger du fait des indigènes ita liens, ou du moins certains d'entre eux, et spécialement ces nouvelles 103 Voir Str., VI, 1,4 (254), Aristoxène de Tarente, ap. Ath., XIV, 31, 632 (= FHG, II, 291). km voij- Polyaen., Strat., II, 10, Front., Strat., II, 3, 12; la référence à Cléandridas de Sparte permet de dater les guerres auxquelles il est fait allusion vers la fin du Ve siècle (voir Diod., XII, 106, où le nom est à corriger d'après Thuc, VI, 93, 2). los voir Diod., XIV, 91, 101-2, Str., VI, 1, 1 (252) - avec une élaboration légendaire qui montre bien le retentissement qu'a eu l'événement. 106 Cf. Str., I.e. à η. 102 : ύβρισαν εις τους ανθρώπους πολλά και δη και ταΐς γυναιξίν αυτών συνωκησαν αυτοί. 107 Sur ce point, F. Lasserre, éd. G. Budé, Paris, 1967, p. 214. 108 Aristoxène emploie le terme έκβαρβαρώσθαι (le rapport avec Τυρρηνοΐς ή Ρωμαίοις, qui est peut-être une glose, n'importe pas ici) et insiste sur la perte de la langue grecque (thème qui se retrouve chez Vell. Pat., I.e.).

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populations qu'on voit se manifester vers cette époque 109 et qui se révè lent autrement aggressives que les Œnôtres, Chônes, Opiques ou Ausones auxquels on était habitué110. On comprend les mesures exceptionn elles que prennent alors les cités grecques menacées par ce danger, telles que les relate Diodore à propos de l'alliance conclue contre les Lucaniens111. À cette période au moins112, ces barbares semblent repré senter une menace d'anéantissement total pour l'hellénisme italien. Ainsi le Ve siècle, période de rupture, période de tension - en même temps que siècle d'ouverture à l'hellénisme, où les céramiques attiques arrivent en masse dans la péninsule : nous constatons cette complexité de la période aussi dans l'image que le Grec se fait du monde indigène. À côté du quasi-Hellène, assez rassurant finalement même quand les aléas de l'histoire font que l'on s'oppose à lui, se profile le barbare inquiétant qui menace l'existence même de la Grèce italienne. Dominique Briquel

109 Strabon, VI, 1, 4 (255) reproche à Antiochos (FGH 555 F 3a) de ne pas avoir dis tingué Lucaniens et Bruttiens des Chônes et autres populations œnôtriennes. Il y a là un indice chronologique, mais aussi une marque du caractère barbare, non familier aux Grecs de ces nouvelles populations : on peut penser que les Lucaniens au moins étaient déjà apparus à l'époque où Antiochos a écrit ses ouvrages (vers 420). 110 Nous tenons à part le cas de Tarente et de ses démêlés avec les Iapyges. Sur cette question, P. Wuilleumier, Tarente, Paris, 1939, p. 51-9. 111 Voir Diod., XIV, 91 (pour 393), et, plus précis, 101. Les cités décident de se porter automatiquement secours en cas d'attaque lucanienne, et prévoient la peine de mort pour les stratèges qui ne le feraient pas. 112 On constate bien sûr l'établissement de traditions liant ces indigènes au monde grec (Just., XX, 1, pour la Campanie, les Samnites et Brettiens) et il faut aussi mention ner l'hellénisation constatable archéologiquement. Mais ces développements appartien nent plutôt à une époque ultérieure (Justin paraît tributaire de sources du IVe siècle, sans doute Théopompe).

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LA SOCIETÀ ETRUSCA DELLA CRISI QUALI TRASFORMAZIONI SOCIALI?

Sarebbe probabilmente divertente tentare una storia della storio grafia archeologica sul tema della «crisi» etrusca del V secolo a.C, per mettere in luce i limiti di ogni storia «archeologica» fatta con i soli strumenti quantitativi, per non parlare dei limiti ideologici di molti cul tori di quelle storie, per i quali il concetto ambiguissimo di «fioritura» (e per converso di «crisi») si identifica borghesemente con la quantità e con l'opulenza dei consumi. Se dovessimo restare a questi parametri, le conseguenze archeologiche del dibattito panellenico sulla ricostruzione dei templi distrutti dai Persiani si trasformerebbero in una «crisi», paradossalmente coincidente con una delle fasi di maggior espansione della cultura greca. Posta in questi termini la questione e di fronte alla palese oziosità di questo eventuale recensus di opinioni, resta comunque il fatto che nei decenni tra 480 e 460 a.C. l'espansione tardo-arcaica dell'intera società etrusca viene quasi improvvisamente a cessare. Alcu ni sincronismi su scala peninsulare e mediterranea, da tutti invocati e anche da chi vi parla, contribuiscono a formare il quadro di «disagio» politico-sociale delle economie opulente dell'Italia e quindi anche di quelle etrusche : la grave sconfitta di Cuma del 474 a.C. ; il mutato qua dro mediterraneo con la fine della pax Persica ; le calate di genti italiche dalle montagne verso le pianure fertili occupate appunto dalle società più prospere della penisola; le turbolenze celtiche in area più setten trionale, ma non prive di contraccolpi anche nel mezzogiorno, come ci illustra il precedente di quegli Etruschi piombati con Umbri e Dauni sotto le mura di Cuma nel 524 a.C. ; la particolare vicenda romana della «serrata del patriziato» e dello scontro patrizio-plebeo1. 1 V. M. Torelli, Storia degli Etruschi, Roma-Bari, 19852, p. 183 sg.

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Tutti questi sincronismi, abbiamo detto, mentre possono concorrer e a delineare il quadro del «disagio», tuttavia non spiegano affatto la trasformazione almeno parziale del modello socio-economico dell'opu lenza tardo-arcaica etrusca a partire dal secondo venticinquennio del V secolo a.C. e fino alla fine dello stesso secolo ο ai primi decenni del successivo. Ho detto «almeno parziale», poiché i segni della «crisi» sono quanto meno ambigui. Uno dei parametri tradizionali dell'opulenz a, gli istogrammi delle importazioni attiche, non subisce, per quel che si sa, un calo netto in quei decenni2, ma piuttosto un frazione di tem poprima, tra 500 e 490 a.C, in concomitanza con un duplice fattore, l'uno politico della rivolta ionica e l'altro materiale della crescita delle importazioni (assai meno studiate di quelle figurate) della vernice nera attica; ma, quel che è più importante, a parte l'interesse del commercio attico per il nuovo e più attraente mercato padano, è l'obiettiva com pensazione del minor flusso quantitativo di ceramiche attiche figurate con la continuità dell'elevata qualità delle importazioni sul piano della forma e del contenuto e questo lungo tutto il periodo dello Stile Classi co fino ai Manieristi, quando gli istogrammi delle importazioni si man tengono costanti, almeno per le città dell'Etruria centrale e tiberina e per i porti «naturali» di queste, Populonia e Vulci. L'acquisizione del lusso diventa dunque selettiva, con una significativa metamorfosi dalla quantità alla qualità : l'apprezzamento sociale si sposta dall'accumula zione degli oggetti, facilmente spendibile in termini di formazione di consenso secondo il modello arcaico del potlach, alla più aristocratica dimensione di esoterici messaggi veicolati dall'oggetto esclusivo. Di qui, la necessità di portare la nostra attenzione verso il tema più che mai attuale dei significati profondi delle importazioni attiche, le cui rappre sentazioni acquistano, rispetto al passato, un valore sempre più comp lesso per la costruzione della nuova società etrusca e dell'intricata ideologia ellenizzante delle classi dominanti : dal grande corpus mitolo gico e narrativo del vaso François3, vera biblioteca dell'ideologia di un princeps chiusino arcaico, in cui il racconto ha ben precisi toni didascal ici generali da bibita pauperum, si passa ai raffinati estratti narratolo2 Cfr. C. Tronchetti, in DdA, VII, 1973, p. 5 sg., e M. Martelli, in Civiltà degli Etru schi (Cat. Mostra Firenze 1985), Milano, 1985, p. 175 sg. 3 Sul tema, oltre all'edizione del restauro in BdA, Suppl. 1, Serie spec. 1, 1980, e alla nota di A. Stewart, in W. G. Moon, (ed.), Ancient Greek Art and Iconography , Madison (Wise;), 1983, p. 53 sg., v. le acute pagine di M. Menichetti, // mito greco in Etruria. Le origini (Diss. dott. Archeologia - Perugia 1989), in stampa.

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gici o a figurazioni ad alto contenuto etico e nomotetico delle centinaia di coppe, anfore e crateri attici a figure rosse presenti nelle poche ed esclusive tombe aristocratiche del secolo della «crisi». Alcune sommar ie analisi delle scene mitiche di questi materiali mostrano chiaramente che nelle «quasi-special commissions» tardo-arcaiche predominano soggetti direttamente collegati all'eroizzazione del defunto, laddove nell'età della «crisi» la scelta dell'alta committenza è orientata verso Selbsdarstellungen assai più complesse e mediate di comportamenti eroi ciο genericamente aristocratici, con riferimenti a volte molto specifici aìl'ethnos ο addirittura al genos. Qualche esempio potrà forse chiarire questo spostamento di campi semantici. A dimostrazione dell'uso fune rario prevalente di quei vasi, la morte e il seppellimento eroici sono centrali in pezzi straordinari di epoca tardo-arcaica : pensiamo all'o rmaiceleberrimo cratere di Euphronios di New York, nel quale la meta fora anche etnica è evidente, se si pensa all'origine licia dell'eroe Sarpedonte affidato per l'estremo viaggio ad Hypnos e Thanatos4; poco più tardi, nel primo decennio del V secolo, l'allusione si fa ancor più trasparente nella grande anfora di Myson al Louvre, dove la singolare e rarissima leggenda dell'autoimmolazione del re lidio Creso è un giuoco di specchi tra il mito e la realtà della cremazione eroica di un Lydius rex d'Etruria5. Ancora due decenni dopo, una coppa inedita di Orvieto attribuita a Pistoxenos6 rende vieppiù complicata (e diversa) la Spieler ei : il tondo e il lato Β raffigurano i Kabeiroi danzanti e il lato A l'in iziazione di Eracle ai misteri cabirici di Samotracia, con allusioni molto intricate non solo ai valori iniziatici, ma anche e soprattutto alla notiss ima tradizione di Samotracia e di Lemno come isole «tirreniche». Nella seconda metà del secolo, un noto cratere polignoteo di Berlino, che ha suscitato l'interesse (e le perplessità) del Webster studioso delle «spec ial commissions» per la evidente prosopografia tutta ateniese dei pro tagonisti del sacrificio rappresentato7, trova spiegazione non come

4 D. von Bothmer, in AA, 1976, p. 485 sg. ; nota il medesimo soggetto nello stesso pittore agli inizi della carriera nella coppa di Dallas, coll. priv. edita da J. Frel, in W. G. Moon (ed.), op. cit. (a nota prec), p. 151 sg., fig. 10.9a, 19.9b, 10.10. 5 Da ultimo, J. Boardman, Athenian Red Figure Vases. The Archaic Period, Londra, 1975, p. 112, fig. 171. 6 La coppa (ARV2, p. 575) è allo studio di C. Masseria, cui debbo l'interpretazione delle scene, oscure allo stesso Beazley. 7 T. B. L. Webster, Potter and Patron in Classical Athens, Londra, 1972, p. 32 sg. ; il vaso è in ARV2, p. 677.

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«astray pot», vaso migrato casualmente nella lontana Etruria secondo le perplesse conclusioni dello stesso Webster, bensì come documento di philiai attico-tirreniche del protagonista della scena, Nikias, di cui pos siamo così, almeno in parte, comprendere lo schizofrenico atteggi amentodi capo riconosciuto del partito oligarchico-moderato e di non riottoso comandante della sfortunata spedizione in Sicilia. La lista potrebbe continuare a lungo, ma la mancanza di uno stu dio sistematico del tema, peraltro assai delicato e complesso, ci induce a muoverci con particolare cautela e a limitarci a sottolineare le linee generali del mutamento di atteggiamento verso la multiforme e colorat a imagerie di quella ceramica tanto amata dall'aristocrazia etrusca nel VI come nel V secolo a.C; si tratta in ultima analisi di un mutamento che potremmo definire come un passaggio da temi di eroizzazione funeraria, non senza attenzione alle condizioni «regie» degli eroi effi giati, a soggetti di natura etico-religiosa, etico-politica e nomotetica, il tutto con particolare e continuo interesse per le connotazioni etniche degli acquirenti in vario modo recuperate. La lunga digressione aveva uno scopo, quello di mettere in luce la necessità di inserire nel quadro parametri qualitativi e con essa la vaghezza del concetto di «crisi», attraverso il duplice strumento di una continuità «selettiva» delle importazioni e del mutato atteggiamento nei confronti di quel cruciale bene di prestigio di età arcaica e classica che è la ceramica attica a figure rosse. La selezione operata su tale bene di prestigio lungo tutto il V secolo a.C. rivela (e uno studio ravvicinato del problema rivelerebbe ancor più e meglio) che una forma di «conspi cuous comsumption» ha continuato ad esistere nell'Etruria dell'età del la«crisi». Il processo di rimozione della ricchezza, cui ho fatto più vol teriferimento in passato per spiegare forme economiche, politiche e artistiche di questo «Interim Periode»8, è esistito, ma non è stato, per così dire, perfetto o, se si vuole, di tipo spartano, nel senso della stretta «licurgheo-chiloniana», che dalla metà del VI secolo in poi ha mutato il volto della società e dei consumi della Laconia9. Al contrario, in Etru rial'indubbia stretta oligarchica non ha innovato in una direzione di tipo spartano, pur comprimendo (ma non eliminando) i consumi sun-

8 Cfr. Arte degli Etruschi, Bari-Roma, 1985, p. 123 sg. 9 Su questo argomento v. M. Nafissi, L'aristocrazia spartana (Diss. dott. Storia Anti ca- Pisa 1986), con amplia bibl. e discuss.

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tuari e indirizzandosi verso la tesaurizzazione nascosta e verso un'enfas i dei depositi di valore nei santuari10. La ragione di questo indirizzo va a mio avviso ricercata nella situa zione generale dell'Etruria e delle regioni vicine nei decenni anteriori all'apertura dell'età della «crisi». Come è noto, tra la fine del VI e gli inizi del V secolo a.C. la struttura territoriale delle grandi poleis etrusche raggiunge una forma definitiva, che sarà conservata nelle grandi linee per gli altri quattro secoli della storia di un'Etruria indipendente. Le metropoli tirreniche sono ora virtualmente isolate entro vastissimi territori, un tempo popolati di vici, di oppida e di potentati minori, gra dualmente eliminati nel corso di guerre durate sin dall'età del Ferro. Il problema del controllo di questi territori, in senso economico, politico e militare, ha in primo luogo indubbiamente aperto in seno alle città del legravi questioni per l'eventuale integrazione nei vari corpi civici delle comunità un tempo autonome ed ora soggette, secondo una linea che traspare per lungo tutto il VI secolo a.C. dai diversi ampliamenti delle strutture politico-militari e politico-territoriali di Roma arcaica11; in secondo luogo, altri e maggiori contenziosi si debbono essere aperti fra gruppi aristocratici cittadini per il possesso e lo sfruttamento delle ter re conquistate. Purtroppo l'archeologia è muta sul destino e addirittura sull'entità del popolamento di queste terre nel V secolo a.C, e in larga misura potremmo dire pour cause : non credo sia difficile immaginare per queste vaste estensioni di terra un popolamento estremamente rarefatto di gruppi subalterni dalle scarse capacità di consumo (e dun que poco rilevabili in termini archeologici) e soprattutto una diffusione assai ampia di culture estensive non bisognevoli di presenze stabili di coltivatori in loco : questo è almeno il quadro che la tradizione ci pre senta allo scadere del V secolo a.C. quando i Celti chiedono terra ai Chiusini nelle condizioni di coloro i quali latius possideant quarti colant 12, malgrado il tradizionale diecismo della polis di Chiusi. Ancora una volta torna utile riprendere genus proximum e different ia specifica del confronto con Sparta. La riforma «chiloniana» è stata di recente messa in rapporto con la definitiva conquista della Messenia

10 Ripeto in ciò concetti di D. Musti, L'economia in Grecia, Roma-Bari, 1981, partie, p. 80 sg. e 95 sg. 11 V. ora M. Torelli, in A. Momigliano e A. Schiavone (ed.), Storia di Roma, I, Tori no, 1988, p. 252 sg. 12 Liv. V, 36, 3.

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e con le relative difficoltà di un ritorno alla homoiotes tradizionale dopo un cinquantennio di mobilità prodotta dai problemi di allarga mentidel corpo civico e dal controllo del territorio acquistato : questa struttura suntuaria, il diverso atteggiamento verso l'eroizzazione test imoniato dalla nota serie di hero-reliefs e il sempre contestuale affiorare di hippeis spartani attestati dal tramonto di vincitori olimpici nelle gare appiedate e dalla frequenza invece di vittorie ippiche13, sono tutti el ementi che trovano analogia nel contesto etrusco dei decenni iniziali del periodo della «crisi», sempre però nella evidente diversità di una classe dirigente, che non ha potuto per ragioni strutturali imitare fino in fon do il modello spartiate. Ciò spiega perché le pratiche suntuarie etrusche non hanno il carattere radicale spartano della fase «chiloniana» e perché la tryphè etrusca arcaica è potuta filtrare, attraverso le maglie strette della «crisi», fino alla rinascita dell'opulenza aristocratica di IV secolo a.C, ben documentata da testi e monumenti. Fra le ragioni strut turali dai diversi esiti possiamo qui ricordare alcune fra le più signifi cative : il carattere in qualche misura diverso sin dall'origine delle for me di dipendenza etrusche rispetto a quelle laconiche, connesso a dif ferenti modi di acquisizione e spartizione della terra e dei servi; la natura composita e processuale della formazione della classe dominant e etrusca; la probabile compresenza in Etruria, ancorché minoritaria e residuale rispetto al modello produttivo aristocratico, di forme di pro prietà contadina piccola e media; la mancata separazione politica e soprattutto fisica di ceti produttivi intermedi, incarnati a Sparta dalla periecia, ma in Etruria in vario modo interni e consustanziali alla polis ; la pluralità infine e i diversi livelli di sviluppo delle singole città etru sche rispetto all'unicità e alla controllabilità della società laconica. Tuttavia il modello spartano nella fase di riorganizzazione politica successiva alla instaurazione dei regimi repubblicani in area tirrenica fu certamente presente, come molti indizi desumibili dalle meglio note vicende della prima fase repubblicana di Roma ci inducono a credere, a partire dalla dedica del tempio dei Castori nel Foro con tutti i possibil i significati ideologici da essa incarnati; ma pur potendo essere fonte mediana ο immediata di ispirazione, quel modello non era, come ho detto or ora, perseguibile e le aristocrazie tirreniche scelsero un'altra strada.

13 V. M. Nafissi, op. cit. (a nota 9).

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L'equilibrio peninsulare protostorico14, basato su di una struttura di fondo di comunità di villaggio, si era incrinato in maniera chiara con il consolidarsi della forma urbana in area tirrenica e su di una modifi cazione del rapporto più arcaico tra sviluppo e sottosviluppo (e cioè tra aree tirreniche e zone montane e orientali della penisola evolutosi all'inizio dell'età del Ferro; ciononostante, lungo tutto l'arcaismo, que sto equilibrio continuò a giuocare un suo ruolo socio-politico tra Etruria e zone italiche adiacenti, come dimostra la mimesi in area italica delle forme economico-sociali etrusche di tipo principesco (penso qui agli episodi delle grandi tombe principesche umbro-picene, sabine e sannitiche, da Fabriano a Monteleone di Spoleto, da Colle del Forno a Poggio Sommavilla, e fino a Capestrano). Il vantaggio in termini di ces sione e acquisto di ricchezze, forza-lavoro e terra per entrambi i diversi livelli di sviluppo è evidente e le conseguenze lungo tutto il VII e il VI secolo a.C. in ordine all'endogamia orizzontale e soprattutto alla mobil itàsociale - anch'essa ovviamente orizzontale - sono ben note, dalla prosopografia italica del grande archivio onomastico orvietano fino al celebre arrivo dei Claudii a Roma : l'integrazione economica e sociale fra i due diversi livelli di sviluppo centro-italico sopravvisse fino alla rottura definitiva di quell'equilibrio, sanzionato dall'imporsi nelle città tirreniche di un sistema politico repubblicano. Questo sistema per l'a ppunto sanciva di fatto, nei vasti territori soggetti alle metropoli, un'or ganizzazione del controllo economico, sociale e politico di tipo rigido, tale da limitare fortemente scambi matrimoniali (con tutto quanto la cosa comportava nell'economia arcaica), scambi materiali e la tradizio nale mobilità dei gruppi egemoni dei due versanti dell'economia dell'Italia media. Naturalmente, questa rigidità non fu fenomeno pun tuale ed univoco, ma progredì in maniera lenta lungo tutto il VI secolo a.C, come ci insegnano diversi fatti, dalla scelta della costituzione timocratica serviana all'episodio della ricolonizzazione etrusca della valle Padana e all'affermarsi dell'autocoscienza etnica visibile dal ruolo as sunto nel corso del VI secolo a.C. dai santuari panetruschi e panlatini e dalle leghe etniche : la risposta italica a tale stato di cose si manifesta prima, agli inizi del V secolo a.C, con movimenti organizzati di seg-

14 Per questo problema e quelli delle pagine successive, v. ora M. Torelli, in A. Momigliano e A. Schiavone (ed.), Storia di Roma cit., p. 53 sg. (per il versante italico) e gli Atti del Simposio su «Stato e statualità dalla fine del VI agli inizi del III secolo a.C, Ber lino, Freie Universität, 1988), in preparazione (per il versante romano).

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menti tribali, di cui quello della calata volsca è l'esempio meglio cono sciuto e quello dell'invasione celtica l'ultimo atto, e poi, dalla metà del secolo, con una prima organizzazione politica delle comunità a più ele vato tenore di sviluppo, come mostrano gli esempi di Todi ο di Gubbio. E, come nell'ambito etrusco si debba parlare di linea di tendenza e non di un fenomeno sincronico ed organico, così in ambito italico perietrusco - in armonia con i diversi livelli di sviluppo socio-economico inter no - le varie tappe del processo non hanno un'evoluzione sincronica : tipico al riguardo è l'episodio romano del 460 a.C. della cosiddetta rivolta servile guidata dal sabino Appio Erdonio, evidentemente un evento di mobilità sociale in «ritardo» sui tempi. Sul piano interno delle città dell'Etruria propria, la rigidità impos ta dai nuovi ordinamenti si è tradotta in una chiusura oligarchica delle forme politico-sociali con le sue leggi di natura moderata suntuaria sopra ricordate e nella centralità del modello agoraico a danno del pre cedente emporico delle forme dello scambio (altra cosa è palesemente la situazione padana), per evidente opportunità di un controllo politico sull'irrequieta realtà mercantile, tale da porre fine all'ingresso nella cit tà di elementi di classi subalterne, così come di fatto si era operato sul versante italico - a livello di classi egemoni, e al tempo stesso di togliere ogni tipo di humus per eventuali eversioni tiranniche. Questa eunomia oligarchica, limitando scambi e consumi, se non colpiva al cuore la tryphè (che continuò, come abbiamo visto, a sopravvivere nello sfondo, in forme sublimate in virtù dell'accettazione di modelli aristo cratici greci di V secolo a.C), certo comprometteva la sopravvivenza di una parte consistente dei gruppi sociali intermedi, che nel VI secolo a.C. avevano prosperato in maniera abnorme sulle briciole del grande banchetto dell'opulenza arcaica. Il confronto tra le necropoli di VI e quelle di V secolo a.C. della più mercantile delle città etrusche, Caere, da la misura del restringimento della base sociale etrusca nell'età della «crisi» e dell'abbassamento del livello economico di questi ceti intermed i : era a costoro che si doveva la grande ricchezza e varietà di espres sioneartistica del tardo arcaismo etrusco ed il loro declino sta alla base di quell'indubbia involuzione formale che caratterizza la cultura artisti ca del cuore dell'età della «crisi», adagiata - per motivi programmatici, prima ancora che materiali - nella contemplazione e nella rielaborazio ne di modelli iconografici e stilistici affermatisi alle soglie del momento della «crisi». Come le metropoli etrusche ci appaiono chiuse nel loro isolamento di poleis oligarchiche, protese alla « tesaurizzazione nascosta» dell'oro e

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del bronzo dei grandi santuari, al centro di territori vastissimi, così le classi dominanti tirreniche emergono dal grande mare archeologica mente buio di una estesa servitus delle città e delle campagne in manie ra flebile e incerta : il restringimento della piramide sociale ha portato con sé non solo una strozzatura dell'area sociale intermedia, ma anche quella del vertice, che, come tutte le oligarchie, deve aver sofferto del cancro dell' oliganthropia e dell'anandria. I calcoli fatti al Ranouil15 sul lasocietà patrizia romana e sulla sua continuità tra V e IV secolo a.C. sono istruttivi e possono servirci a valutare il fenomeno analogo di alcune città etrusche meglio note. Tra tutte le grandi sepolture arcaiche ceretane due soltanto sono quelle per le quali è ipotizzabile una conti nuità nella fase del rinnovamento di IV secolo a.C, il tumulo n. 2 del recinto della Banditacela, cui è significativamente adiacente la tomba dei Rilievi, e il tumulo Torlonia nella necropoli di Monte Abatone, che con la sua forma rievoca in maniera inequivoca la forma arcaica del sepolcro principesco, e che potrebbe ricollegarsi a tombe arcaiche vici ne16; altri casi, come quello della tomba delle Iscrizioni17 mostrano ο una continuità di sepolture tra tombe «isonomiche» di V secolo a.C. e tombe tardo-classiche di IV secolo a.C. ο un intenzionale abbinamento di queste, mentre appare sociologicamente significativo per la situazio ne di IV secolo a.C. la concentrazione di tombe emergenti nella zona delle «tombe del Comune»18. Se per Tarquinia abbiamo i calcoli molto rivelatori di S. Stopponi 19 sulla situazione delle tombe dipinte che mo-

15 P. C. Ranouil, Recherches sur le «patrìciat», Parigi; 1975, p. 181 sg., di cui sarà utile riassumere le conclusioni. Su 43 gentes patrizie degli inizi della repubblica, 12 sono già estinte a metà del V secolo a.C. e 21 nel 366 a.C; alla fine della prima guerra punica solo 19 famiglie patrizie sono sopravvissute. Il calo più drastico (28%) è quello che coinci de con la stretta oligarchica più forte ; la progressiva apertura con la lex Canuleia poi con le leggi di « pacificazione » tra patrizi e plebei visibilmente rallenta il calo, rispettivamente 20% e 7% per periodi di tempo quasi doppi (un secolo circa contro un sessantennio della fase precedente). 16 Mentre per la tomba dei Rilievi la situazione a noi sufficientemente nota può auto rizzare un maggiore ottimismo nel formulare l'ipotesi, i dati per la tomba e il tumulo Torlonia sono scarsissimi : in particolare la notizia di un'importante tomba orientalizzant e e arcaica presso il tumulo Torlonia mi è giunta attraverso la comunicazione orale (1969) dell'allora assistente sig. C. Zapicchi. 17 M. Cristofani, La tomba delle Iscrizioni, Firenze, 1964. 18 Per la topografia della zona, non è purtroppo mai comparsa l'edizione complessi va promessa da G. Ricci (cfr. B. Pace, in Mon. Ant. Lincei, XLII, 1955, col. 20). 19 S. Stopponi, La Tomba della Scrofa Nera (M.M.A.T., Vili), Roma, 1983, p. 102 sg.

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strano una sostanziale continuità almeno numerica della classe emer gente lungo tutto il V secolo a.C, attestata sulla diecina di unità per generazione, il caso di recente ben indagato della tomba François, con una tomba di pieno V secolo sovrapposta alla più celebre tomba di IV secolo a.C.20, è al momento isolato nella disastrosa situazione delle nostre conoscenze per la città di Vulci. La stretta oligarchica fu dunque il volto della «crisi» dell'Etruria propria ed è indissolubile dal quadro complessivo della penisola : per questo, rispetto alla sopravvalutazione di episodi pur importanti panmediterranei, come le battaglie di Imera e di Cuma, occorre ricordare che l'economia e la società etrusche - il nostro pensiero corre alle leg gendarie trecento città umbre conquistate dagli Etruschi di Plinio, N.H., III, 1 1 3 ο al catoniano in iure Tuscorum paene omnis Italia fuerat - han nole radici profonde oltre il labile confine etnico delle sponde del Tevere. Mario Torelli

20 F. Buranelli - S. La Pera BuRANHLLi, in Aa.Vv., La tomba François di Vulci (Cat. Mostra Vaticano 1987), Roma, 1987, p. 57.

FRANÇOISE-HÉLÈNE MASSA-PAIRAULT

L'ART ET LA DÉFINITION DE LA CITÉ

Dans l'Enciclopedia del Novecento1, G. C. Argan définit la crise de l'art contemporain par la difficulté d'intégration dans le système cultu rel en acte et par la rupture du rapport qui reliait l'activité artistique à d'autres activités sociales. Mutatis mutandis, cette définition nous pa raît utile pour essayer de caractériser quelques problèmes relatifs à l'art du Ve siècle a.C. dans ses liens avec les sociétés d'Italie centrale. Dans la perspective même tracée par Argan, il est nécessaire de consi dérer le système culturel en acte au Ve siècle, c'est-à-dire l'ensemble des structures, solides ou fragiles, constituant les cités de cette époque. La question est alors de savoir si la production artisanale et artistique pos sède un statut et une fonction bien définis ou problématiques dans de telles cités, si précisément au Ve siècle ne se déterminent pas un certain nombre de contradictions et de ruptures assimilables à une crise. Certainement, il serait vain de reconstruire une image de cette cri se qui fasse fi des distinctions nécessaires de périodes et de lieux. Mais, inversement, notre vision s'appauvrirait au point de devenir une simple chronologie illustrée si elle ne cherchait pas à percevoir une trame commune aux périodes et lieux considérés. Aussi nous a-t-il semblé que le Ve siècle correspondait à la naissance difficile et souvent contrariée de l'originalité, tant formelle que de contenu, de l'art italique, originali té qui s'épanouira seulement au IVe siècle. La démonstration de cette proposition dans le domaine artistique et artisanal nous paraît devoir aborder trois types de problèmes qui reflètent les conditions critiques de la polis avant son expression constitutionnelle originale. - Les ambiguïtés des programmes décoratifs de style subarchaïque et sévère comme expression non résolue d'un premier art de cité. - L'organisation de l'artisanat et la finalité de classes entières de la 1 Enciclopedia del Novecento, Rome, 1975, s.v. Critica d'arte, p. 1114 sg.

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production locale en fonction de l'homogénéité des classes de destina tairesou des équilibres entre groupes sociaux différents. - La lente conquête des finalités propres de l'art au service de la cité en contexte italique.

I Les programmes monumentaux du premier quart du Ve siècle révèlent une proportion subtile entre phénomènes de continuité et phé nomènes de rupture. Malgré la mise en question de la tyrannie, les thè mes héracléens précédemment utilisés dans un tel contexte sont encore traités avec vigueur. Toutefois, tout en réaffirmant des formules per sonnalisées, ces programmes font une plus large place aux thèmes épi ques collectifs, témoignant en réalité de l'âpreté des luttes entre fac tions aristocratiques. Nous nous limiterons à quelques exemples d'un problème unitaire au début du Ve siècle qu'il s'agisse de Caere ou du pays latin, de Véies, du pays falisque ou de Rome. À Caere, l'acrotère du Musée Grégorien2, motif d'origine orientale paraît adapté à un sanctuaire d'emporion. Or ce cheval ailé semble presque une réplique d'un acrotère du péristyle du temple d'Héraclès à Thasos daté de 510 environ3. Cette référence nous paraît importante et pourrait ne pas être le fruit d'une simple rencontre stylistique ponct uelle, puisque le kallinikos thasien est promu au cœur même de la cité comme héros fondateur4. On se demande donc si l'acrotère de Caere, de provenance inconnue, est en rapport avec l'aire de Vigna Parocchia-

2 A. Andren, Architectural terracottas from etrusco-italic temples, Lundt, 1941, p. 4647 et pi. 14; en dernier reproduit dans Rasenna, Rome (Credito italiano), 1986, fig. 572. 3 Guide de Thasos, Athènes, 1980, p. 132 n° 8 (fig. 80), daté vers 500; voir aussi M. Launey, Le sanctuaire et le culte d'Héraclès à Thasos, dans Études thasiennes, I, Paris, 1944, p. 98, fig. 55. 4 Sur ces différents aspects, cf. J. Pouilloux, L'histoire et les cultes de Thasos, dans Études thasiennes, III, Paris, 1954, p. 352-371. La traduction de καλλίνικος est connue en étrusque sous la forme calanice, nom d'Héraclès sur un miroir de Vulci (Cil 2145) : C. de Simone, Die griechische Entlehnungen im Etruskischem, Wiesbaden, 1968, I, p. 38, η. 3; sur le terme cf. encore Cil 2505 et Cil 2531 bis = SE, 39, p. 371 n. 70; sur le miroir Cil 2145 : U. Fischer Graf, Spiegelwerkstatten in Vulci, Berlin, 1980 {Arch. Forschungen DAI, 8), p. 27 (V. 14), taf. 4, 3.

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le ou du temple du Manganello, qui a livré les coupes inscrites HRA5. En tout cas la référence orientale indéniable en ce début de Ve siècle laisse place à plusieurs interprétations. Est-elle seulement à la gloire d'un tyrannos ou constitue-t-elle l'assomption par la polis d'un Héraclès fondateur des forces du dèmos6? Cette ambiguïté entre les catégories de la polis et de la tyrannie est aussi au cœur du programme de Pyrgi A dont la date stylistique corres pondaux années 490/480 7. Certes, du temple «B» au temple «A», on passe d'un modèle tyrannique bien assis à un modèle en question, com mele démontre l'emploi politique du mythe thébain comme expression de la stasis8. Mais le véritable héros de la plaque est Mélanippe, ce fils

5 Sur ces plats, cf. R. Mengarelli, // luogo e i materiali del tempio di Hera a Caere, dans SE, 10, 1936, p. 67 sg. (aire de Vigna Parocchiale) et pour l'aire du temple du Mang anello, R. Mengarelli, Iscrizioni su cippi sepolcrali dans NSc, 1937, p. 355 sg. ; M. CristoFANi, dans Contributi allo studio della ceramica etrusco tardo classica, Rome, 1985, p. 21 sq. 6 Le culte urbain ou suburbain d'Héraclès à Cerveteri devait être en rapport avec le jons Herculis : G. Colonna, dans Die Göttin von Pyrgi, Florence, 1981, p. 31. La référence à Thasos fait songer à un Héraclès καλλίνικος assumant des valeurs chtoniennes (cf. H. Launey, o.e., p. 161 sg. et p. 191 sg. : sur le κήπος d'Héraclès). Cepen dantà Thasos, Héraclès-héros paraît avoir quelque lien avec la structure de l'aristocratie guerrière fondatrice de la ville puisque les cinq oïkoi du temenos réorganisé semblent en rapport avec le nombre des polémarques (J. Pouilloux ; o.e., p. 361-366 et p. 368). Sur Héraclès-héros à Cerveteri, cf. l'antéfixe du Musée du Louvre (Athèna près d'Héraclès, tient une cruche (semblable à la cruche remplie de nectar qu'elle préparait aussi pour Tydeus) : cf. A. Andren, o.e., p. 47-48, pi. 16. 7 Le problème de la datation de Pyrgi A a été affronté de la façon la plus complète par M. Verzar, Zur Datierung des Tempels A in Pyrgi (S. Severa), dans AA, 1982-1, p. 89 sg. Le débat ouvert par cet article ne nous paraît pas encore conclu. Si l'on s'en tient aux éléments de style, il nous paraît franchement impossible d'envisager une date vers 460 ou 450 à moins d'imaginer un retard considérable par rapport aux éléments connus de l'art grec pour cette période (Olympie, Sélinonte, Agrigente, etc.). Les comparaisons de M. Verzar avec les vases de style sévère (ibid., p. 105) nous paraissent appropriées. Les terres cuites les plus voisines actuellement connues sont peut-être celles de Satricum (en particulier le Zeus du fronton). Les plaques de revêtement sont aussi voisines de celles de Pyrgi. Sur ces plaques, L'area sacra di Satricum tra scavo e restituzione, exposition Museo Civico d'Albano, 20 avril/2 juin 1985, p. 55 sg. et fig. 19, p. 57, fig. 20, p. 58 (datable vers 490/480) et G. Colonna, / templi del Lazio fino al V secolo compreso, dans Quad ΑΕΙ, 8, 1984, p. 396-411. 8 Sur le modèle tyrannique du temple B, cf. M. Verzar, Pyrgi e l'Afrodite di Cipro, dans MEFRA, 92, 1980, p. 35 sg. et avec une interprétation différente, F. -H. Massa-Pai rault, Recherches sur l'art et l'artisanat étrusco-italiques à l'époque hellénistique, Rome, 1985, (BEFAR, 257), p. 10 sg. ; sur l'emploi du mythe thébain comme expression de Γυβρις,

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d'Ares thébain dont le tyran Clisthène avait consacré le culte, au cœur de Sicyonè argienne9. Un autre accent important de la composition pourrait être constitué par la présence d'Amphiaraos, déterminante, selon les versions courantes, dans l'épisode qui consacre l'acte de can nibalisme de Tydeus10. F. Roncalli, dans Rasennalì, a proposé d'identi fier le devin à la figure du guerrier qui s'efface derrière Zeus12. La proposition est suggestive dans la mesure où elle permettrait d'appréc ier l'idée qui préside à une telle mise en scène du devin dans un pr ogramme monumental étrusque. À l'ombre du Zeus Moiragetès thébain13, Amphiaraos serait l'archétype du devin qui trahit son propre camp parce qu'il a une connaissance supérieure du destin14 et s'en sert pour assouvir ses inimitiés personnelles. Mais la plaque de Pyrgi pose encore deux grands problèmes.

G. Colonna, dans NSc, suppl. 2, 1970, p. 59-62; sur l'idée d'une utilisation du mythe com mereflet de combat entre différentes factions gentilices, cf. encore nos remarques, o.e., p. 28-37. 9 Sur Mélanippe, cf. RE, suppl. 5, [1931], 5.v. Melanippos col. 725-727 [Krischan] et sur Clisthène, RE, XI. 1, s.v. Kleisthenes, col. 619-20, n° 1 (Kahrstedt). 10 Sur cet aspect d'Amphiaraos, cf. les remarques de J. D. Beazley, dans JHS, 67, 1947, p. 1 sg. La tradition littéraire, bien analysée par Beazley, ne fait pas apparaître Tydeus comme l'opposant direct de Melanippos, mais simplement comme celui qui demande la tête de Melanippos mort pour s'en nourrir. Beaucoup disent que c'est Amphiaraos qui tue Mélanippe. Beaucoup encore, sauf Stace et Libanius, qui attribuent l'acte à Capaneus, affirment que c'est le même Amphiaraos qui coupe la tête de Mélanip pe pour tenter Tydeus qu'il déteste. Le scholiaste de Pindare, Stace et Libanius sont d'ac cord pour affirmer que Tydeus demande la tête. On peut donc se poser la question sui vante : si l'artiste de Pyrgi a représenté un duel direct Tydeus/Melanippos qui n'est pas attesté dans la tradition littéraire parvenue jusqu'à nous ou si Tydeus tente de dévorer le cerveau de Melanippos qui aurait été terrassé par quelqu'un d'autre (Amphiaraos). 11 Rasenna (cité) p. 621. 12 On peut penser aussi à un personnage secondaire, en l'occurence sans doute un thébain auquel Zeu« se substituerait pour foudroyer Capaneus. Cette solution est à préfé rer si l'on pense que l'artisan a simplement rempli un espace par l'un des guerriers peu connus par ailleurs dont parle Eschyle. (Contre Capaneus le poète cite Polyphontès : Sept, 448). Mais nous nous demandons si Zeus incarnation du fatum ne couvre pas de son corps le seul guerrier qui connaît ce même fatum : Amphiaraos. Sur le cratère de Spina et le dilemme des Sept, cf. K. Jeppesen, dans Acta archaeologica, 41, 1970, p. 155 sg. 13 Paus. IX, 25, 4. Le Périégète cite près de la Porte Néiste un Zeus Agoraios et des sanctuaires de Thémis et des Moirai. Sur les cultes de Béotie, cf. maintenant A. Schachter, Cults of Boiotia (BICS, Suppl. 38), Londres, 1986, I, p. 121 sq., II, p. 125. 14 On peut songer à Véies et à l'épisode de la capture ou de la trahison du devin lors de la campagne précédant la prise de la ville.

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1) Comme l'a souligné Colonna15, les artistes ont une telle connaissan ce du mythe qu'elle suppose l'influence d'un milieu culturel bien préc is. 2) Quel est le sens de la condamnation de Tydeus et de la ville d'Argos? Sur le premier point, l'hypothèse d'une médiation ou d'un modèle chalcidien nous paraît la plus plausible. En effet l'utilisation d'un mythe en rapport avec la Béotie n'est pas concevable dans les tradi tions propres des cités coloniales grecques d'Italie, sauf peut-être dans le cas de Cumes. En effet des rapports de culte, soulignés par N. Valen za existent entre l'Eubée et la Béotie16. En outre Naples, héritière de Cumes, connaît une phratrie des Eunostidai rattachée au héros de Tanagra17. Or Tanagra (kômè de l'Harma) abritait l'une des tombes légendaires d'Amphiaraos18. Enfin, si l'on doit penser à un premier emploi politique du mythe thébain, avant que Pindare ne chante ses vers à Syracuse, Cumes et la stasis de l'époque d'Aristodème ne seraient pas à exclure, que l'on doive songer au sanctuaire d'Hèra19 ou à un sanctuaire de Leucothéa20, divinité présente aussi à Naples. Sur le second point les incertitudes sont encore plus grandes et dépendent encore plus de l'interprétation chronologique de l'édifice. G. Colonna a envisagé un sens argien-corinthien-syracusain et songe à une polémi que anti-syracusaine après la bataille de Cumes21. Mais la plaque

15 G. Colonna, dans NSc suppl. (cité). 16 N. Valenza mele, Eracle euboico a Cuma. La Gigantomachia e la Via Heraclea, dans Recherches sur les cultes grecs et l'Occident, 1, Naples (Cah. J. Bérard, 5), 1979, p. 19 sg. 17 Cf. en dernier E. Miranda, dans Napoli antica, Exposition 1985, Naples, 1985, p. 387 et la bibl. antérieure, n. 13, p. 309 (= PdP, 7, 1952, p. 396-400 pour les sources). À Thèbes, le tombeau de Mélanippos était sur la route de Chalcis (Paus. IX, 18, 1). 18 Cf. Paus. IX, 18, sg. et Strabon IX, 404 (ιερόν Αμφιάραου) dans la Kômé de l'Har ma,dépendant de Tanagra. Sur les liens entre Tanagra et Oropos cf. RE, 8.2, s.v. Tanag ra, 2157 sg. Et sur les rapports Eubée/Béotie à l'époque archaïque, Cl. Talamo, dans Cah. Jean Bérard, 6, 1981, p. 35 sg. 19 Sur le culte d'Hèra à Cumes, N. Valenza Mele, Hera e Apollo nella colonizzazione euboica, dans MEFRA, 89, 1977-2, p. 495-524. Cf. aussi G. Pugliese Carratelli, Per la sto ria dei culti delle colonie euboiche d'Italia, dans Atti Convegni Magna Grecia, Tarente, 1978 (1979), p. 221 sg. 20 II est à noter que les aristocrates qui reprennent le pouvoir en évinçant Aristodème, pénètrent dans Cumes près du lac Averne (DH. VII, 11.1). Le sanctuaire d'Hèra était sûrement situé près du port : cf. N. Valenza Mele, art. cité. Sur Leucathéa à Naples, cf. l'inscription impériale d'une prétresse de Leucathéa : E. Miranda, dans Napoli antica (cité), p. 393. 21 G. Colonna dans Magna Grecia, XV, 1-2, 1980, p. 28-30 et Id., dans Santuari d'Etruria, p. 137-138 (est condamnée 1 'ύβρις des Déinoménides).

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appartenait au fronton orienté non vers la mer mais vers la cité de Caer e.En outre d'autres sens possibles du mot argien ne sont pas encore exclus : le Latium, le pays falisque, Rome même ont des traditions argiennes22. Enfin Yhybris condamnée appartient à des héros qui i ncarnent aussi des factions et des gentes aristocratiques23. Ainsi la pro tection spéciale de Minerve dont jouissait Tydeus avant son forfait évo que la fonction d'une Minerve gentilice comparable à la divinité de la gens Nautia ou de la gens Fabia24. Le geste de Minerve aurait donc un sens bien net si l'on songe à l'évocation d'une telle réalité italique. De déesse gentilice, Minerve devient, ou choisit d'être exclusivement, divi nité de la cité25. Le temple «A» de Pyrgi pourrait donc représenter l'expression d'un idéal de polis opposé aux excès dénoncés comme archaïques, barbares, et source de tyrannie, de luttes entre gentes, quelle que soit la formule politique que l'on doive restituer pour Caere à cette époque. Cette opposition cité-gentes n'est pas moins sensible à Rome, dont les magistrats ressemblent, selon la formule de Denys d'Halicarnasse, à des αιρετοί τύραννοι26, du moins dans les premières années du Ve siè cle. De nouveau l'influence de Cumes tant en pays latin qu'à Rome nous paraît devoir être considérée. Mais les commanditaires des grands programmes sont indéfectiblement liés aussi bien à la Grande Grèce qu'à la Sicile, que ces liens soient nouveaux ou traditionnels : ïaes signatum consacré à Cérès dans le sanctuaire de Bitalemi à Gela27 22 Cf. les fondateurs argiens de Tibur (résumé des sources dans RE, VI. A. 1, s.v. col 816 sg. [St. Weinstock]). Pour Halesus et le pays Falisque, RE, VII. 2, s.v. Halesus col. 2229 sg. [weiss]. Pour les Argées à Rome K. Latte, o.e., p. 412 sg. et sur le problème de l'Hèra argienne, cf. aussi G. Maddoli, II rito degli Argei e l'origine del culto di Hera a Roma, dans PdP, 26, 1971, p. 153-166. 23 Sur cet aspect cf. notre livre, cité supra n. 8, p. 28-37. 24 Sur la Minerve de la gens Nautia, cf. Festus, 166 M et Serv. ad Aen, V. 704 (cf. ibid., II, 166 et III, 407) et DH. VI, 69. Pour la gens Fabia, qui avait des sacra gentilicia également spéciaux, cf. les hypothèses de M. Torelli, dans Lavinio e Roma, Rome, 1984, p. 51 (à propos de la Minerve du Capitolium vêtus). 25 Sur cet aspect, cf. aussi notre échange de vues avec G. Colonna, dans la discus sion. 26 DH. V, 73, 3 : (à propos de la dictature), αιρετή τυραννάς. 27 Sur cette trouvaille accompagnée de fragments de cantharoi de bucchero noir, cf. P. Orlandini, Lo scavo del Thesmophorion di Bitalemi e il culto delle divinità ctonie a Gela dans Kôkalos, 12, 1966, p. 8 sg.; Id. Gela. Topografia dei santuari e documentazione archeologica dei culti, dans RIASA, 15, 1968, p. 20 sg. C. Ampolo, Servius rex primus signavit aes, dans PdP, 29, 1974, P. 382 sg. Ampolo tou-

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pourrait constituer un singulier précédent de l'ambassade frumentaire de 492 28. En effet la présence de Y aes signatum dans ce sanctuaire n'a pas une signification génériquement «commerciale» mais indique qu'un individu d'origine italique (un romain?)29 a consacré symboli quement partie de son «peculium» à Cérès. A. Postumius Albus, Sp. Cassius Vecellinus et les Valerii sont sûre ment à l'origine de l'initiative publique et font appel aux artistes les plus prestigieux, dans un esprit de compétition avec les Latins et les Tarquins. Le problème des nuances politiques qui donnent leurs couleurs ori ginelles au culte de Cérès, comme la question des commanditaires de Damophilos et Gorgasos, est à poser en fonction du rapport ou de la différence à établir entre A. Postumius Albus, auteur du vœu du temple de Cérès et Sp. Cassius qui aurait consacré le temple30. Le premier, qui agit sur les conseils des livres sibyllins, pourrait référer son inspiration à la Demeter mantique et originelle de Cumes31 dans une tentative à la fois anti-latine et aristocratique d'annexion de la divinité thesmophor os. Le second, sans renier cette inspiration politique, pourrait avoir infléchi dans le sens du dèmos (le dèmos aggrandì par l'apport des Latins du fameux traité de Cassius l'utilité de la divinité Thesmophoros, exactement comme l'avait fait Aristodème à Cumes32. En ce qui concerne les artistes Damophilos et Gorgasos, c'est Postumius qui les aurait engagés contre paiement d'un salaire33 et leur origine serait plu-

tefois ne considère pas la valeur spéciale (économico-religieuse) de l'aes de Bitalemi com meoffrande à Cérès. 28 Sur cette ambassade frumentaire, composée d'un P. Valerius et d'un L. Geganius, cf. principalement Tite Live II, 34; DH. VII, 1-3. 29 On peut songer à la valeur du cognomen de Q. Cloelius Siculus (soulignée par G. Colonna, La Sicilia e il Tirreno nel Ve IV secolo, dans Kôkalos, I, 1980-81, p. 166). 30 Sur le vœu du temple de Cérès, cf. DH. VI, 17, 2-4 et Tacite, Ann. II, 49. Sur la consécration par Sp. Cassius, cf. DH. VI, 94.3. H. Le Bonniec, Le culte de Cérès à Rome, Paris, 1958, p. 213 sg. 31 Sur la question, N. Valenza Mele, art. cité en part. p. 502 et antérieurement G. Pu gliese Carratelli, Per la storia dei culti delle colonie euboiche d'Italia, dans XVIII Conve gno di Studi sulla Magna Grecia, Tarente, 1978 (1979), p. 221 sg. et en part. p. 227 (contre l'aspect oraculaire d'Hèra). 32 N. Valenza Mele, La necropoli cumana di VI e V secolo a.C. e la crisi di una aristo crazia, dans Nouvelles contributions à l'étude de la société et de la colonisation eubéennes (Cah. Jean Bérard, 6), Naples, 1981, p. 97 sg. 33 DH. VI, 17, 2.

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tôt à chercher en Sicile qu'à Cumes même. Comme l'a souligné Colon na, Gorgasos est un nom fréquent en Messénie34 mais l'origine ethni queprobable ne résout pas totalement la question de la cité d'origine de ces artistes qui pourraient avoir transité aussi bien par Himera35 que par les cités du détroit, comme Rhegion36. En tout cas, selon Pline, le temple de Cérès, Liber et Libera, temple tuscanique, était remarquable aussi bien par ses terres cuites que par les picturae, sûrement à restituer à l'intérieur de la cella principale et signées par les deux artistes37. Le passage plinien semble faire allusion à des crustae, qui auraient été récupérées sous Auguste grâce à la tech nique des tabulae marginatae, décrite aussi par Vitruve38. Mais, comme

34 G. Colonna, art. cité, dans Kôkalos, 1980/81, 1981, p. 164-165. 35 Sans accepter la tradition qui fait de Damophilos d'Himère, le maître de Zeuxis, on peut toutefois souligner que le seul Damophilos illustre connu (et qui suppose, comme souvent, une famille d'artisans où se retrouve le nom personnel de Damophilos) vient d'Himère. 36 On peut noter avec G. Maddoli (qui refuse cependant l'historicité de cette frumentatio) que la route de la frumentatio romaine de 492 aurait suivi les côtes de la Sicile occidentale; les navires, à un moment ou à un autre, auraient donc croisé au large d'Hi mère. Himère serait donc sur la route régulière des contacts entre l'Italie Centrale et la Sicile. Ce fait pourrait renforcer l'hypothèse de l'origine de Damophilos et Gorgasos (de la chalcidienne et dorique Himère). G. Maddoli, Storia della Sicilia, II, Naples, 1979, p. 37 ; l'importance de cette route occidentale est soulignée par G. Colonna, art. cité, p. 167 et p. 167 n. 36 (se référant à G. Maddoli). 37 Pline, N.h., 35, 4. H. Le Bonniec, o.e., p. 256-266. On pourrait songer également à un déploiement du système décoratif sur chacune des alae, dextra et sinistra parte. 38 Vitruve (II, 8, 9) évoque des peintures de Sparte qui furent sectionnées et incluses dans des cadres en bois sous l'édilité de Varron et Murena. Le passage de Vitruve est le meilleur commentaire technique, nous écrit P. Gros, du sens de tabulae marginatae chez Pline. En effet, Pline évoque aussi des tabulae marginatae qui durent encadrer les enduits (cf. aussi Pline 35, 173 pour crustae) de la paroi interne de la cella. H. Zehnacker (com mentaire de Pline, N.h. 33, 157, éd. Budée) note que crustae peut désigner aussi les reliefs ornant certains vases. En ce sens aussi H. Le Bonniec, o.e., p. 260 (crustae = plaques avec bas-reliefs). La technique de récupération des fresques anciennes est souvent employée à la fin de la République et sous l'Empire en raison de l'attrait que représentaient les anciennes peintures ou fragments en terre cuite ou en marbre (typoï) pour la décoration des mai sons. On encastrait souvent ces fragments dans l'enduit (in tectorio : cf. Cic. Ad. Att. I. 10.3) des parois. Sur le sens de «typoi», cf. Athenagoras, Leg. pro Christo, 17, cité par M. Torelli, dans Mèi. Magi. On peut donc se demander quelle destination ont eue les fresques de l'ancien temple de Cérès, Liber et Libera et les ornements du toit. Seront-ils allés orner quelque villa de

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le contexte du passage en question concerne spécialement les rapports de la coroplathie et de la peinture, on peut se demander si le décor interne du temple n'était pas plutôt comparable aux tuiles peintes du Portonaccio à Véies, ou à celles de Falerii, fixées sur une armature en bois39. On hésite donc entre des fresques sur enduit, nouveauté absolue à Rome et dont l'antiquité est loin d'être prouvée pour Caere et le Latium40, et une série de pinakes en terre cuite, qui seraient la synthèse entre l'art du coroplathe et l'art du peintre, et rappelleraient les fameus es pinakes de Locres. Le contenu des scènes représentées se laisse en tout cas deviner : elles devaient faire allusion aux deux fêtes rituelles des nuptiae Orci et du sacrum anniversarium Cereris analysées par Le Bonniec et Torelli41. Tibère? Pour conclure nous croyons que la mention des tabulae marginatae montre que l'on a découpé un enduit. De là il ne s'ensuit pas immédiatement que les fresques étaient sur enduit. En effet certaines des plaques peintes en terre cuite de Cerveteri (cf. F. Roncalli, Le lastre dipinte di Cerveteri, Florence, 1965, p. 50-51) étaient directement immergées dans l'enduit-ciment de la paroi. Si les pinakes en terre cuite étaient distantes les unes des autres, elles pouvaient bien être séparées par des zones d'enduit. Même si elles formaient une frise continue, l'enduit à découper n'en existait pas moins supérieurement et inférieurement aux plaques. 39 Sur ces tuiles pour Véies cf. E. Stefani, dans NSc, 1953, p. 67 sg. Santuari d'Etruria, Florence, 1985 (exposition Arezzo 1985), p. 107 n.E. Pour Falerii, A. Andren, o.e., fig. 24, p. 91. 40 Ce sont des tuiles peintes qui sont connues pour Caere (cf. en dernier F. Roncalli, o.e., supra, n. 38) et le passage de Pline parlant de fresques «antiquiores urbe» à Ardée (voir n.h., 35, XVII) est vague et a plus de chances de se rapporter à l'époque hellénisti que qu'à l'époque archaïque (Capaneus frappé de la foudre est un topos du pathos et des mirabilia hellénistiques (pour la peinture de Tauriscos, cf. Pline, n.h. 35, 144) et n'est pas traité dans le contexte des vases attiques, surtout de la façon précise (les tempes transper cées par la foudre) dont Pline décrit les fresques d' Ardée ; Id. pour les iconographies clas siques des scarabées étrusques: P. Zazoff, Etruskische Skarabäen, Mayence, 1968, n° 832 sg. (index) en part, dans le texte n°62, 63, 65, 78, 83, 141, 247, 249, 250. Pour l'antiquité des fresques d'Ardée, cf. G. Colonna, / templi del Lazio fino al V seco locompreso, dans Arch, laziale, 6, 1984, p. 409. Pour une date à l'époque hellénistique, F. CoARELLi, Arte ellenistica e arte romana : la cultura figurativa in Roma tra li e I secolo a.C, dans Caratteri dell'ellenismo nelle urne etrusche, Florence, 1977 (suppl. I, Prospetti va), p. 39. Lyco ou Loco (? ! cf. Ed. Budée, J. M. Croizille ad toc. = Pline 35, 115), auteur des fresques du temple de Junon Regina n'est pas déterminable chronologiquement. Mais c'est avec lui que M. Plautius semble rivaliser de génie. 41 L'enlèvement de Cérès et son mariage correspondent aux nuptiae Orci. Le sacrum anniversarium Cereris serait lié à l'été, à la moisson et à Proserpina retrouvée : H. Le

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Par là le décor interne représentait une nouveauté dépassant l'âge des tyrans dans son utilisation de la mythologie. Cette dernière en effet n'est plus la simple traductrice des valeurs du pouvoir (triomphes, apo théoses). Au contraire, la présentation presque ésotérique, à l'intérieur de la cella, du cycle démétriaque, revêtait une valeur paradigmatique pour l'histoire de tout individu formant la communauté attachée au sanctuaire, puisque le récit imagé reflétait sur le mode du quotidien42 la valeur sacrée du rite matrimonial et de la juste acquisition de liens de parenté43. Le décor interne du temple du Portonaccio, à Véies, postérieur à l'œuvre de Damophilos et Gorgasos, reflète sur le mode mineur44 la nouveauté romaine. Comme à Rome, en effet, l'image mythologique ou l'image tendant à élever au plan mythologique des éléments narratifs concernant les hommes et les dieux45, assume également un caractère paradigmatique susceptible d'applications au domaine du status et de l'histoire individuelle. L'exemple le plus clair est sans doute le fameux combat dit des Amazones qui évoque plutôt une danse rituelle, en rapBonniec, o.e., p. 400 sg. et 438 sg. M. Torelli, Lavinio e Roma, Rome, 1984, p. 94, 132-133 {Orci nuptiae). 42 Voir dans des pinakes de Locres l'opposition entre le cadre (l'oïkos), les objets (les coffrets de mariage, etc. . .) et leur projection dans une autre dimension, cf. l'interpréta tion de M. Torelli, dans^m' Convegni Magna Grecia, 16, 1976, p. 147 sg. Sur les pinakes de Locres cf. H. Prückner, Die Lokrische Tonreliefs, Mayence, 1968 en part, p. 112 pour la distribution de plaques semblables à Sélinonte, Syracuse et Tharros; pour Medma, cf. NSc. suppl. 1913, p. 138, pour Hipponion, M. Schinko, dans Klearchos, 57-60, 1973, p. 59 sg.; pour Gravisca, M. Torelli, dans PdP, 1977, p. 411; cf. aussi les types de pinakes, plus archaïques encore, du temple de Demeter à Syracuse : G. V. Gentili dans Boll, d'arte, 58, 1973, p. 3-8. 43 M. Torelli, Lavinio e Roma (cité), p. 132. 44 En particulier nous ne sommes pas sûrs d'avoir affaire à un cycle ou à une narrat ioncontinue. 45 II en est ainsi de la tuile présentant une scène interprétée comme une scène de pêche par Stefani (art. cité, p. 67 sg. n° 37). En réalité, la mer qui est au-dessus du niveau du personnage féminin, ne saurait indiquer, par une traduction grossière de la perspecti ve inconnue dans les tombes tarquiniennes contemporaines, que la mer est à côté du per sonnage. Il s'agit plutôt d'un lieu sous la mer, qui pourrait évoquer le domaine de Venilia, divinité présente dans le sanctuaire (cf. TLE 34 et G. Colonna, séminaire à l'université de Rome, Mai 1986) ou encore la mystérieuse Ortygie, lieu de naissance d 'Artémis (cf. RE, 18.2, s.v. Ortygia, col. 1522 sg. [Johanna Schmidt]). L'évocation des persécutions de Léto de la part de Python déjà présente dans l'une des statues-acrotères du sanctuaire, pourr aitêtre répétée par la tuile = Stefani, n° 15 qui montre un serpent courant sur les flots.

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port éventuel avec le problème des transitions d'âge récemment analy sé par Torelli46. On songe au jeu guerrier d'Athèna et Iodamas, à l'évo cation d'une réalité qui concerne peut-être l'existence de Virgines Saliae47. Cependant on ignore pour Véies selon quelle construction théo logique ces images sont corrélatives du fatum personnel des fidèles ou du fatum de la communauté de référence (toute la polis; une partie du corps social?) et selon quelle formule politique (tyrannie ou aristocrat ie)48. Un dernier problème est lié à l'activité de Damophilos et Gorgasos : il a trait à la présence à Rome d'un chef-d'œuvre comme le torse de l'Esquilin. Sans reprendre tous les éléments d'un dossier examiné maintes fois49, nous nous bornerons à quelques remarques. Le torse appartenait vraisemblablement au sanctuaire de Venus Libitina50 et cette considération nous paraît entraîner trois questions : 1) la qualité de la terre cuite est l'indice d'un commanditaire de haut rang, a fortiori s'il s'agit d'un anathema51; 2) la provenance de l'Esquilin permet de situer ce chef-d'œuvre dans le contexte d'une activité artisanale modest e mais significative comme la production des arulae funéraires, objets dont le modèle est aussi d'origine sicilienne ou italiote52; 3) quel est le

46 Lavinio e Roma (cité) p. 31-47. 47 Sur Iodamas, tuée par erreur par Athéna, au cours d'une initiation guerrière, RE, IX. 2, s.v. Iodama, col. 1839-41 [Gunning]. Sur les virgines saliae à Rome et leur costume militaire, cf. Festus, p. 329 M. Sur les Saliens à Véies institués par le roi Morrius, cf. Servius, Ad Aen, 8, 285. 48 Pour l'époque des tuiles de Portonaccio (datées vers 480-470), on proposerait plu tôt une formule aristocratique parce que le roi Tolumnius a été élevé à la tyrannie lors que les Véiens se furent lassés du système électif dans les commandements (Tite Live, V, 1,3). 49 En dernier, G. Colonna, Un aspetto oscuro del Lazio antico dans Lazio arcaico e mondo greco, dans PdP, 32, 1977, p. 162-165; sur ces trouvailles de l'Esquilin, voir essen tiellement BC, 5, 1877, p. 276 sg. (dépôt votif près de l'église S. Antonio) et BC, 3, 1875, p. 54 (trouvailles au-delà de Porta Esquilina, isolato XXI, S. Vito) : cf. aussi BC, 42, 1914, p. 144 sg. 50 Sur le sanctuaire de Libitina, cf. J. Lugli, o.e., p. 47 sg. Il était probablement orné de plaques de type Velletri - S. Omobono, comme l'indique ces éléments réemployés dans les tombes de la nécropole voisine : BC, 3, 1875, tav. VI, 1. 51 G. Colonna (art. cité supra) penche pour cette solution. 52 Sur les figlinae de l'Esquilin, J. Lugli, Fontes ad topographiam veteris urbis Romae pertinentes, IV, Rome, 1957, p. 35 : cf. Varron, LL, 5, 50 et Festus p. 344 L. Sur les arulae de Rome, cf. F. Castagnoli, dans BC, 77, 1959/60, p. 161 sg. Sur le problème de la fonc tion des arulae en dernier D. Ricciotti, Antiquarium comunale, terrecotte votive. 1 Arule,

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contexte iconographique du fragment? L'hypothèse minimum reconst ruit un fragment de combat épique et, dans le cas d'un anathema, on songerait plutôt à un duel. Dans la technique particulière du fragment, la couleur blanche peut se rapporter aussi à un guerrier. Mais la couleur blanche n'est pas à elle seule un argument pour exclure un personnage féminin qui, en l'occurence, ne pourrait être qu'une Amazone. Cependant, on attribue généralement au torse un fragment de jambe revêtue de cnémide et cette jambe a des muscles plutôt masculins. Or cette attribution n'est ni exclue ni prouvée53. Même si l'on penche pour un guerrier blessé, un fragment d'Amazonomachie n'est pas même à écarter, comme l'avait souligné Giglioli. Le thème de l'Amazonomachie (Amazonomachie d'Héraclès à la conquête de la ceinture d'Ares ou Amazonomachie de la guerre de Troie), thème à la fois erotique et funéraire, se chargerait en tout cas d'une rare suggestion dans un sanctuaire de Libitina qui est aussi Venus equester54. Mais même un thème épique troyen serait plein de significations. Devant un tel fragment, on songe aux liens des Valerii avec la Venus equester, mis en évidence par Coarelli55, et au fait que Servius (ad Aen IV, 410) leur attribue une maison in esquiliis qui devait se confondre ou qui est confondue avec la maison de Tarquin le Superb e. Ce rapport des Valerii avec les cultes funéraires, manifeste aussi dans leurs liens avec le Tarentum56, est bien mis en évidence en core lors de la mort glorieuse des fils du Publicola ou de leur oncle pendant

Rome, 1978, p. 5 sg. et p. 62 sg. (cf. pi. I, 1 et II, 2-3 pour le début de la production entre fin VIe et début Ve siècle a.C). 53 En ce sens, nous ne serions pas aussi sûre de ce fait que M. Sgubini-Moretti, dans Enea nel Lazio (catalogue de l'exposition), Rome, 1981, p. 152-54, C. 69. La seule chose prouvée est que la jambe appartient au même ensemble, A. Andren {o.e., p. 345, I, 4) cite aussi une tête revêtue de la leontè provenant de l'Esquilin. Mais les caractères de l'argile et de la polychromie devraient faire écarter l'attribution aux frag ments ici examinés, même si rien n'exclut que cette tête d'Héraclès ait été trouvée dans les parages du sanctuaire de Libitina. 54 Sur ce lien cf. M. Torelli, Lavinio e Roma (cité), p. 151. 55 F. Coarelli, // foro Romano I. Età arcaica, Rome, 1983, p. 80-82. 56 F. Coarelli, // Campo Marzio Occidentale. Storia e topografia, dans MEFR, 89, 1977, p. 807-46.

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la bataille du lac Régule. Tels Hypnos et Thanatos, les Valerii portent le cadavre de leur oncle dans le camp romain57. Ces suggestions ne prétendent pas reconstruire toute la réalité mais veulent seulement jeter une lueur sur la perspective historique dans laquelle se situe une pièce aussi exceptionnelle. Cet exemple, comme d'autres - et je n'excluerais pas la Louve capi toline, en songeant cette fois aux Fabii58 -, révèle l'imbrication et par fois la contradiction intime entre initiative gentilice et initiative publi queau cœur de l'art subarchaïque et sévère de style italique. Contraire ment à ce qui se passe à Athènes, le premier quart du Ve siècle ne sert pas à clarifier, à purifier totalement le rapport entre la valeur person nelleet de «genos» assumée par la scène épique et la valeur historique d'ordre général, à rapporter à la communauté civique.

II Un autre aspect de la crise a trait à la transformation du rapport précédemment institué entre la cité et les différentes catégories d'arti sans, question immense qui met en cause le fonctionnement et la finali té des collegia par rapport à la propriété et à la commandite aristocrati que59. Cette transformation se manifeste par la rupture ou l'instabilité 57 Tue Live, II, 20, 1-3; DH. VI, 12 (version légèrement différente) et RE 14 halb., s.v. Valerius, col. 178, η. 302. 58 Cf. l'antiquité des luperci Fabiani. Pour les sources RE, 13.2, 5.v. luperci, col. 1830 sg. [Marbach] et K. Latte, Römische Religions-geschichte, Munich, 1960, p. 85 sg. 59 La période archaïque se caractérise en effet par des phénomènes de mobilité sociale qui, rapportés au monde artisanal, consistent, en particulier, dans la faculté pour un étranger d'ouvrir un atelier (voir Démaratos et sa suite d'artisans) : cf. en dernier sur le problème M. Torelli, dans Studi in onore F. Magi (Qua Un. Perugia, 1, 1979), p. 307 sg. Dans le cas d'un grec installé ou d'un grec utilisant des services locaux (ateliers, intermédiaires de commerce), cette activité n'était rien d'autre qu'une forme de commerc e ou de prestation de service légalisée, expliquant peut-être en partie l'acquisition d'un gentilice ou d'un pseudo-gentilice (cf. Lard Telicle; Rutile Hipucrate). Toutefois, on peut se demander si Lard Telicle ou Rutile Hipucrate, ne sont pas l'équivalent de Lard ou Rutile (dépendant de, représentant de, négociant pour) Telicle ou Hipucrate plutôt que de Telicle accueilli dans la cité avec praenom. Lard, et gentilice Telicle. Quelle sorte d'équilibre existait-il entre ateliers ouverts par des étrangers et ateliers locaux? Et le statut public (l'appartenance à un collegium) exclut-il la dépendance? Les arti-

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de la relation qui unit l'existence de certains produits de l'artisanat à l'existence de groupes socialement constitués et réguliers de destinatair es. C'est dans ce contexte que se posent des questions cruciales à pro pos de la persistance ou de la disparition de certaines classes de pro duits artisanaux. Comment expliquer en effet le cours pris par la pro duction étrusque à figures noires ou à figures rouges durant le Ve siè cle? Comment rendre compte de l'histoire de la sculpture funéraire en bas-reliefs à Chiusi ou à Bologne? Les phénomènes de continuité ou de rupture ne s'expliquent sans doute pas seulement par la conjoncture externe mais aussi par l'incidence de facteurs internes à la société. Le développement de la figure noire avait révélé précédemment quatre traits : 1) des ateliers et des artisans dont certains avaient un étroit rapport avec la culture et la langue grecque. En témoigne l'am phore de Florence publiée dans le Boll, d'arte par P. Bocci et A. Maggiani60; 2) des propriétaires d'ateliers ou des patrons d'artisans (ainsi Mucade revalorisé par Colonna)61 dont certains étaient d'origine étrus que; 3) un marché articulé supposant des ateliers itinérants. Ainsi le rapport entre Vulci et d'autres cités est souligné encore récemment par Ginge62; 4) un répertoire de sujets représentant une tentative intéres-

sans locaux sont-ils « à leur compte », ou travaillent-ils aussi, comme des oiketai d'un cer tain type au service de grandes génies ? Autant de questions qui ne sont pas résolues. Toutefois la réorganisation des collegia numaïques par Servius Tullius devait tenir compte de deux choses : affirmer la priorité de la commandite publique sur d'autres types de commandite, tout particulièrement dans le secteur sensible de la construction (place des tectones) ; cette mesure de la reprise en main de la construction publique (quell e que soit sa couleur, et en l'occurence, sûrement d'ordre tyrannique) va contre le pou voir des grandes génies. D'autre part on peut songer à une réduction de la dépendance des artisans vis à vis de la propriété des génies par le reversement des collegia dans les circonscriptions urbaines qui échappent au contrôle traditionnel des génies sur le territoi re. Tout le problème est au fond de savoir quand naît la commandite proprement dite (avec le salaire ou avec des pratiques assimilables au salaire : par exemple le dépôt de bronze dans la «stips» d'un temple ou d'un lieu de culte réservé à un collegium). 60 P. Bocci - A. Maggiani, Una particolare hydria a figure nere del Museo Archeologico di Firenze, dans Boll, d'arte, 30, 1985, p. 33 sg. 61 G. Colonna, Firme di artigiani di età arcaica in Etruria, dans MDAI (R), 82, 1975, p. 181 sg. en part. p. 186 sg. Le fait que MucaQe ne soit pas un gentilice à proprement parler mais un ethnique employé comme gentilice milite en faveur d'un artisan originai re de -, donc qui s'est déplacé pour venir travailler dans la « grande ville ». 62 B. Ginge, Ceramiche etrusche a figure nere (MAMT, 12), Rome, 1987, p. 15-16.

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sante de créer un imaginaire commun à la culture grecque et à la culture étrusque, tentative qui s'apparente aux réalisations décoratives des fresques funéraires63. Les deux premiers points évoqués laissent penser que la fin de la production de ces vases correspond à la fin de l'atelier libre dont l'existence dépend du développement de structures sociales en relation avec les emporta, la météquie64 et la mobilité des décorateurs. Les deux derniers points nous invitent à chercher, dans la clientèle de ces vases, ou un groupe social homogène65, commanditaire régulier se reconnaissant dans l'imaginaire constitué par les thèmes de ces vases, ou bien un moment d'homogénéité sociale relative qui ne se maintiendra pas. En ce cas nous penserions à la production des vases à figures noires comme témoin d'un équilibre entre gentes et «demos», d'un système de production et de redistribution encore tout archaïque entre l'aristocratie et ses clientes ou oiketai. En ce sens pourraient nous éclairer les enseignements de l'étude encore en cours de la catégorie des plats dits «spurinas»66. 63 Cf. par exemple F. Gaultier, dans Tarquinia, ricerche, scavi e prospettive, Milan, 1987, p. 209 sq. 64 Sur ce point, en relation, en particulier, avec Arnd Praxias, cf. G. Colonna, art. cité, supra n. 61, p. 188. 65 En ce cas les gentes et les parties du demos qui sont actives dans le fonctionne ment des emporia : Tarquinia, Vulci, essentiellement, aussi Caere. Le cas du groupe d'Or vieto (cf. A. L. Calò dans SE, 10, 1936, p. 429 sg.) peut aussi être en rapport avec des structures de type emporial, en rapport avec les commerces de la vallée du Tibre. Sur l'économie d 'Orvieto- Volsinii, en dernier, G. Colonna dans Ann. Fondazione Faina, II, 1983, (1985), p. 128 sg. 66 Sur ces plats, cf. J. D. Beazley, Etruscan Vase Painting, Oxford, 1947, p. 24 sg. et p. 296; en dernier P. Fortini, Contributo introduttivo allo studio dei piattelli spurinas, dans Documenta Albana, M.C. ser. 2, p. 97 sg. cf. aussi S. H. Garver, Etruscan stemmed plates of the sixth and fifth Centuries, Ann Arbor Diss., 1980. La principale question posée par cette classe qui a été retrouvée en contexte funérair e, en contexte de sanctuaire (Pyrgi, Orvieto), ou d'emporion (sanctuaires de Gravisca), est de savoir si l'inscription peinte avant cuisson est une marque d'atelier (en ce sens M. Cristofani, dans SE, 34, 1966, p. 352 n. 2) ou possède d'autres significations. Les ins criptions présentent : des gentilices seuls au génitif (type spurinas) ; des formules nominal es plus développées (gentilice + praenomen en abrégé, ex. la : reces) : des prénoms sim ples (venelus) ou des appellatifs (hurOus, denus) au génitif, ainsi que des noms de divinit és.Les vases, d'après Colonna, auraient une circulation « paracommerciale » destinée à sceller le nom de celui qui en fait la commande et qui en fera le don (G. Colonna, Atti del Convegno «l'Etrusco arcaico», Florence, 1976, p. 20 sg.). Si le don est à l'intérieur de la famille ou si le donateur est bien connu du destinataire, l'exigence de formuler le gentili ce n'existerait pas. Dans le cas de la reproduction de noms de divinités, il s'agirait d'ob-

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L'exemple de la figure noire en Campanie, analysé par F. Parise, inspire d'ultérieures réflexions. Cette production composée de vases modestes connaît son moment le plus significatif vers 480/460 mais se maintient au-delà de 450 67. Elle présente aussi un répertoire original, qui a des racines dans l'imaginaire local68. Enfin les contextes funérai res connus de ces vases appartiennent à des tombes relativement mod estes à incinération à fosse69. Il vaut la peine peut-être de relever que Γ acmé de cette production correspond aux années que Caton attribue à la fondation de Capoue70. Même si ce moment n'est pas celui de la naissance proprement dite de Capoue et ne correspond pas, comme le

jets appartenant à Y instrumentant de sanctuaire et, en tant que tels, ils seraient marqués au nom de la divinité qui en est le titulaire, sur requête de l'autorité qui en fait la com mande. Nous nous demandons si l'explication par des signatures d'artisan (praenomen seul) mais dont le propriétaire ou l'atelier est bien connu (c'est pourquoi celui qui signe n'a pas besoin de le préciser) ou par la marque d'un propriétaire de l'atelier (gentilice ou praenomen + gentilice) ou encore, dans le cas d'un nom de divinité, le fait que soit indi qué un atelier (de la propriété) du sanctuaire, donc de la divinité, ne permettrait pas une approche plus satisfaisante de la question. Comme dons, ces plats n'ont rien de particu lièrement précieux; ils n'auraient de sens dans cette fonction que s'ils accompagnaient d'autres vases plus riches. D'autre part le système du don se poursuit-il au niveau d'une pratique, même symbolique et paracommerciale, entre VIe et Ve siècle? Dans le cas d'une explication par ateliers au contraire, nous aurions : a) la preuve de l'existence d'ateliers de propriété gentilice avec un certain nombre de dépendants; b) l'individualisation des gentes mêmes qui sont liées à certaines activités de com merce et d'artisanat nées dans le contexte des emporta et se répandant ensuite dans tous les cas où l'on peut soupçonner une possibilité de marché (donc une communication sociale entre gentes ou entre gentes et demos au sein d'une même cité (jusqu'à un certain point Chiusi, Vulci). On retrouve donc le problème de l'homogénéité sociale comme condition de la production et de la distribution de certaines classes de matériel. 67 F. Parish, Ceramica campana a figure nere, Florence, 1968, p. 133 sg. 68 F. Parise, ibid., p. 116 sg. 69 Ibid., p. 140 sg. 70 Caton, Origines, fr. 69 Peter. Il faut tenir compte aussi pour cette date, comme le souligne E. Lepore (Storia, arte e cultura della Campania, Milan, 1976, p. 30) le fait qu'une certaine historiographie ne voul ait pas se représenter comme ancienne la domination étrusque en Campanie (pour mieux dire dès l'époque Villanovienne). Néanmoins la date précise de Caton devait se raccorder à quelque événement choisi comme remarquable et ayant un caractère fondat eur.Cf. aussi sur la valeur de cette tradition J. Heurgon, Recherches sur Capoue préro maine (BEFAR, 154), Paris, 1942, (1970), p. 63.

Coupe attique de la tombe 128 de Spina (interpretation gtaphiqiu du id apres S Αι rkìhmm.a, o.e., pi λ4).

tondo

Fig. 2 - La même (interprétation graphique), face A (S. Aurigemma, ibid.).

Fig. 3 - La même (interprétation graphique), face Β (S. Aurigemma, ibid.).

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souligne Johannovsky71, à un apport appréciable de population, il pourrait représenter néanmoins une phase d'organisation sociale et politique. Or cette organisation suppose ou une homologation des sta tuts civiques comparable au cas des colonies grecques ou un ordre reconnu entre composantes sociales différentes mais connaissant des formes de mutuelle intégration. Dans ce contexte, l'homogénéité d'une production (et, pour en définir l'entité, une scène de culte aussi singul ière que celle traitée, par exemple, par le groupe du Diphros aurait une certaine valeur)72 indiquerait également l'homogénéité d'une clas sede destinataires et nous ferait peut-être approcher de l'idée de «co lon» campanien. Peut-être retrouve-t-on mêlés des éléments ayant fait partie de la clientèle de grandes génies ou assimilables à des génies minores, qui, de plus en plus, dans la seconde moitié du Ve siècle, se définiraient par les connotations caractéristiques d'une plèbe73. L'histoire de la figure rouge entraîne des considérations en partie du même ordre. En effet ArnOe Praxias et ses émules, comme le démont rent les études et réflexions de Cl. Laviosa et de G. Colonna74, appar tiennent de nouveau au milieu de la météquie ou de la pseudo-météquie. Certes Praxias est sûrement le nom du Chalcidien à l'origine de l'atelier75 mais, en considération du style graphique particulier des représentations, ArnOe Praxias n'est-il pas plutôt un Étrusque travail lant pour Praxias76 qu'un Grec prenant le nom a'Arnd ou ArnQel En tout cas, la disparition de la signature Praxias et la pulvérisation des expériences qui ont un rapport de filiation avec ce style particulier, supposent de nouveau la disparition ou la marginalisation de l'atelier libre. En outre, comme dans le cas de la figure noire, il est vraisembla-

71 W. Johannovsky, Materiali di età arcaica della Campania, Naples, 1983, p. 87 et p. 11-12. 72 F. Parise, o.e., p. 14 sg. en part. tav. Ill (5A), tav. IV (7B), tav. V (8A et 8B), tav. VI (10A). 73 Comme le démontrerait le contexte modeste où ont été trouvés ces vases, supra n. 67 74 G. Colonna, art. cité, supra n. 61 ; Cl. Laviosa, Vasi etruschi sovradipinti, dans Boll, d'arte, 43, 1958, p. 293 sg. ; Ead, dans Boll, d'arte, 45, 1960, p. 297 sg. 75 Sur le caractère sicilien de l'écriture, en dernier G. Colonna, art. cité, supra, n. 61, p. 188. Le A pointé cependant ne permet pas à coup sûr de dire que Praxias est Chalci dien,cf. l'article de A. Brugnone, dans Kôkalos, 24, 1978, p. 69 sg. (A pointé également dans des cités non-chalcidiennes) 76 Qui prendrait donc son nom de l'atelier Praxias, et de condition plutôt assimilable du moins dans la formule onomastique, à celle d'un libertus.

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ble de songer ou bien à la fin d'un rapport de commandite régulier avec des groupes sociaux déterminés ou bien à la fin de certains équili bressociaux comme condition d'une forme de commandite. Conséquemment, on se demande si la fermeture sociale que révèle l'évolution des produits artisanaux précédemment considérés n'aide pas à mieux situer le problème des signatures d'artisans d'origine grec que qui, en plein Ve siècle, transposent leur nom en étrusque soit le type Metru et peut-être Pheziu Paves ou Taves77. Colonna a relevé le climat de fermeture juridique de la cité par rapport aux années de Praxias que révèlent ces formes étrusquisées de signatures78 et Torelli a songé à rapprocher l'organisation de la production de ces vases attiques distribués en Étrurie, du phénomène des andrapoda misthophorounta ou des esclaves Xôris oikountes connus en Attique79. Il pense en effet à une sorte de production déléguée dans un système contrôlé par les aristocrates étrusques. Je me demande si la transcription en étrus quedu nom grec ne suppose pas un statut de l'artisan comparable à celui des oiketai étrusques ou faisant semblant d'être tel. L'assimilation d'un artisan à un oiketès consacrerait une évolution déjà sensible de puis longtemps et serait un des symptômes d'une véritable capture de la production artisanale dans le cadre d'une structure économique et juridique fermée comme la maison aristocratique : ce ne serait plus Yemporion mais Yoikos qui réglerait en quelque sorte les caractères de la formule onomastique. Cette explication pourrait rendre compte des deux tendances de la figure rouge proprement étrusque vers la fin du Ve siècle, rappelées récemment encore par P. Bocci80. D'une part des artisans ou des déco rateurs, lointains élèves d'artisans comme Metru, auteurs d'une product ion isolée et provinciale de petites coupes témoignant du caractère, pour ainsi dire individuel et corrélatif à chaque oïkos, du fonctionne-

77 Pour Metru, cf. TLE 370 et G. Colonna, art. cité, supra n. 61, p. 190 et C. De Simo ne,o.e., p. 94 n° 1 s.v. Pour Karmu, autre artisan grec à Populonia, TLE 373 > SE, 43, p. 213, n. 17. Pour Pheziu, cf. A. Talocchini, dans SE, 46, 1978, p. 343 n. 97. 78 G. Colonna, art. cité, supra n. 61, p. 190. 79 M. Torelli, L'arte degli Etruschi, Bari, 1985, p. 128-129. Sur ces catégories d'escla ves attiques, cf. E. Perotti, dans Coll. Besançon, 1972, p. 47-56 et Id., dans Coll. Besançon, 1973, p. 179-194. On pourrait se demander si dans la tombe Golini I le type onomastique Qresu penznas, etc. ne désigne pas des esclaves loués à des tiers. 80 P. Bocci, // pittore di Sommavilla e il problema della nascita delle figure rosse in Etruria, dans SE, 50, 1982, p. 23 sg. en part. p. 33 sg.

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ment des ateliers, d'autre part l'apparition des nouveaux ateliers atticisants entre la fin du Ve siècle et le premier quart du IVe siècle (peintre de Sommavilla, de Pérouse, de Diespater, etc.)81 qui, par le caractère organisé de leur production, évoquent de nouveau indissolublement un statut artisanal compris dans les structures communautaires, selon des formules renouvelées par rapport aux formules archaïques d'emporion, et une conscience de polis retrouvée des groupes de destinataires. À la lumière de cette enquête sur la céramique, l'histoire de la pro duction artisanale de série, acquerrait une certaine cohérence. En effet la mainmise de l'aristocratie sur la production artisanale et l'attraction de cette dernière dans la sphère de Yoïkos au point de déterminer par fois des phénomènes inverses de ceux qui avaient conditionné la réor ganisation des collegia et de la commandite publique sous Servius Tullius, expliqueraient tous les phénomènes assimilables à une involution ou à une décadence. On songe en particulier à la décadence de la pein ture funéraire de Tarquinia dans la seconde moitié du Ve siècle82, com meà la fin, pour autant qu'on puisse en juger, des grands ateliers de coroplathie qui semblent désormais fixés dans les sanctuaires83 comme l'artisan peut parfois être fixé à Yoïkos. À ces exemples, qui mettent en cause l'organisation de l'artisanat, s'ajoutent d'autres exemples, qui concernent plus spécifiquement la question de l'homogénéité sociale, comme condition de production de certaines classes d'objets. Ainsi la fin des bas-reliefs funéraires de Chius i dans le premier quart du Ve siècle paraît accompagner la fin de cer tains équilibres socio-politiques et une radicalisation de la société dans

81 Nos dates sont larges dans la mesure où pour certains de ces peintres (peintre de Pérouse, de Diespater), l'accord des spécialistes sur la chronologie n'est pas encore acquis. Pour les tendances les plus récentes d'évaluation et la révision critique de certai nespièces ou de certaines séries, cf. F. Gilotta, // problema «Earlier red figure», dans Contributi alla ceramica etrusco tardo classico, Rome, 1985, p. 25 sg. Sur les raisons de cette nouvelle impulsion (diaspora athénienne après la guerre du Péloponnèse), cf. G. Pianu, Ceramiche etrusche a figure rosse, dans MMAT, 1, 1980, p. 3. 82 On songe à la difficulté d'individualiser des ateliers, au fait même que les tradi tions d'atelier se perdent sûrement. Cf. P. Bocci, art. cité. 83 Le corollaire de cet aspect, c'est le développement de la production votive en terre cuite. Mais on peut rarement songer à des équipes itinérantes ou à des emprunts de matri ces dans ce domaine au-delà de 450. Voir l'exemple de Falerii analysé par A. M. Comella, / materiali votivi di Falerii, Rome, 1986 (Archeologica, 63) p. 215 sg.

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le sens oligarchique84. Au contraire, la persistance d'ateliers de stèles historiées à Bologne durant tout le Ve siècle présuppose l'homogénéité d'un ensemble social fonctionnant selon des critères ou des idéaux «isonomiques». En effet les stèles de Bologne distinguent les plus riches sépultures mais aussi les sépultures de ceux qui entreraient dans la définition de la classis*5. Ainsi cette production qui se maintient, telle la figure noire à Capoue, serait vraisemblablement l'expression d'indivi dus se rattachant à une idée-force, l'acte de colonisation comme phéno mène agrégateur et porteur d'ordre social. Aussi les différents thèmes iconographiques de ces monuments exaltent-ils le status aristocratique mais aussi, dans le dernier quart du Ve siècle, exhument-ils des images révélatrices, comme la louve ou la lionne allaitant l'enfant86. Le motif, qui se répète87, ne se réfère pas individuellement au défunt, mais au mythe-collectif de fondation entrant en quelque sorte dans le patrimoi ne du défunt comme descendant des plus anciens colons.

III Malgré les ambiguïtés des programmes monumentaux de polis dans la première moitié du Ve siècle, les difficultés ou les contradic tions caractérisant les rapports entre artisans et destinataires, entre production artisanale et équilibres sociaux, perçoit-on cependant une évolution qui conduit à un véritable renouvellement de la place et de la fonction de l'art dans la cité étrusque? Dans ce processus et quelles que soient les différences régionales et les variations des flux commerciaux, les vases attiques et les images qu'ils ont transmises en Étrurie nous paraissent avoir joué un rôle puis sant de médiation culturelle. Posséder un vase attique, c'est d'abord affirmer la possession d'un objet prestigieux que l'on peut thésauriser selon les principes de la mentalité aristocratique, bien mis en évidence par D. Musti88; mais c'est aussi thésauriser des images porteuses de 84 En ce sens M. Torelli, L'arte degli Etruschi (cité), p. 147-150. 85 Pour les représentations hoplitiques, cf. P. Ducati, dans MAL, 20, 1910, c. 656 sq. Pour les cavaliers cf. ibid. c. 574 sq. c. 670 sq. 86 P. Ducati, ibid., fig. 24, c. 531. 87 P. Ducati, c. 532-533 (figures de lionnes ou félins femelles), mais le dessin fait penser à des éléments plus archaïques. 88 D. Musti, L'economia in Grecia, Bari, 1981, p. 54.

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sens : sens propre, écho direct de la polis athénienne et de ses concepts, et sens figuré correspondant aux significations que la société d'accueil accorde à ces images. La compréhension, la sélection, la transmutation éventuelle du sens originel des images attiques, peuvent renforcer ou faire naître les valeurs propres de la société d'accueil, les organisant en une sorte de système implicite de polis. Ce dialogue finit par promouvoir une idée de l'art dont la finalité est essentiellement eikasia*9, c'est-à-dire bien moins conquête de la pro portion qu'approche de la réalité et représentation. Que demande-t-on à ces images qui accompagnent le défunt? D'exprimer des statuts et des modèles d'ethos individuel et collectif. Ici, notre réflexion ne peut que donner l'esquisse d'une plus longue enquête. L'étude des contextes funéraires les mieux conservés, notamment à Bologne ou Spina, démontre qu'un ou deux vases monumentaux por tent les accents principaux du sens attaché à la destinée du défunt. Dans la tombe 82 de la Certosa (Bologne), appartenant à un enfant, le vase principal à représentations dionysiaques illustre le kômos d'un satyre âgé accompagné d'un satyreau90. À Spina, dans la tombe 422, certainement féminine, le vase principal offre d'un côté une scène où Nikè assiste à la libation d'un jeune guerrier (Achille?), de l'autre côté une scène «d'agora» comprenant une femme entre deux hommes (ou éphèbes) en manteaux91. Le statut féminin se projette donc de façon complexe à travers l'image de l'hoplite et la figure de Nikè, alter ego de la femme, qui accueille la libation de reditus au foyer du guerrier vain queur et consacre les valeurs guerrières dans i'oïkos. La tombe 614 de Spina92 présente un mobilier qui suit peut-être le fil du mythe d'Achill e. Le cratère principal représente en effet le don des armes à Achille par Thétis et le célèbre groupe en ivoire du candélabre de la tombe, 89 Sur la signification de ce concept, chez Socrate cf. Xénophon, Mem. Ill, 10, 1 sg. et l'interprétation de W. Tatarkiewicz, Storia dell'estetica, I, Turin 2, 1979, p. 133-134. En ce sens, le vase grec n'est pas seulement «école d'art» (aspect bien vu par T. Dohrn, Die Etruskische Kunst im Zeitalter der Griechischen Klassik. Die Interimsperiod, Mayence, 1982, p. 12-13) mais il est instrument de la «construction d'un sens social». 90 Sur cette tombe, dans laquelle on note le collier avec bullae de l'enfant (donc un enfant non-majeur), cf. A. Zannoni, Gli scavi della Certosa di Bologna, Bologne, 1876, pi. XLI. 91 S. Aurigemma, Scavi di Spina (Valle Trebba), I. 1, Rome, 1960, p. 151-155 et pi. 172-178 (tombe féminine en raison de la présence à'alabastra à parfum, d'un collier et de boucles d'oreilles). 92 S. Aurigemma, ibid., I. 2, p. 73-74, pi. 87-89.

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représente la lutte athlétique d'un homme et d'une femme, selon des canons qui évoquent un groupe de Thétis et Pelée93. Le statut du pro priétaire de la tombe, en l'occurence, semble-t-il, une défunte94, est donc exalté deux fois à travers les symboles du mariage héroïque, et à travers les symboles de la maternité. Quant à la fameuse tombe 128 de Spina95, elle présente à travers une image synthétique d'Athènes, les principales significations de statut et à! ethos retenues. Un premier vase monumental représente Dionysos-Hadès et Démèter-Chloé (composition solennelle qui évoque une fête attique et les îhesmoi rendant sacrés les mariages). Un second vase monumental présente des scènes d'Amazonomachie, allusion à Yaristeia de Thésée, à la guerre et au mariage (avec Hippolyte). Les kylikes constituent des allusions réitérées aux entreprises de Thésée, fondateur de la polis. Une coupe enfin présente Apollon et la Muse Klio, image raffinée de status, qui à travers l'évoca tion de la divinité delphique bien connue des Spinètes, est une allusion à l'histoire, et aux actions des hommes dont la fille de la Mémoire est le témoin. Il n'est pas inutile de rappeler que l'extérieur de la coupe représente d'un côté Anténor, le mythique troyen lié aux Grecs par des hospitia, qui avait émigré dans la région padane et le pays des Vénètes (fig. 1 à 3). Certes, les différents sens attribuables aux images restent au ni veau de l'affirmation d'un certain nombre de qualités d'ordre général. Mais c'est précisément ce caractère de grande plasticité de l'image, adaptable à l'expression d'un nombre restreint de concepts, qui finit par renforcer, au niveau de ce que l'on attend de l'art comme eikasia, la conscience d'appartenir à une même polis. Dans certains cas, la fascination de l'image d'Athènes revêt des significations politiques précises et en rapport avec la réalité locale. Ainsi, dans la tombe François, l'amphore du peintre de Syleus est un

93 Pour l'interprétation de ce candélabre cf. P. E. Arias, Contributo a Spina etrusco, dans MMAI, 1971, p. 32-33; E. Hostetter, Bronzes from Spina, Mayence, 1986, p. 94 (dont nous ne comprenons par la réflexion : « the man is not heroically nude »). 94 La tombe 614 appartient sûrement à une femme (présence d' alabastro de parfums et de colliers). 95 S. Aurigemma, ibid., I. 1, p. 46 sg., pi. 19-48. Sur la coupe cf. ARF, p. 1252, 52 et S. Aurigemma, cit., pi. 34. On lit sur la coupe : A/ Hippolyto[s] Ge [seus]? B/ Antenor Chrysi[pp]o(s). Le thème est de nouveau clairement celui des libations allusives à des philiai. Sur la coupe «d'Antenor», voir L. Braccesi, La leggenda di Antenore da Troia a Padova, Signum ed., 1984, p. 45-64 et fig. 4.

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véritable manifeste politique athénien mettant en scène Thésée, Athèna, Poseidon et une Centauromachie à situer dans la même période que la Centauromachie de Mikôn dans le Théséion96. Le choix d'un tel vase prend toute sa valeur si l'on considère qu'il était présent dans la cham bre funéraire située en face de l'image de Nestor. En effet, Nestor est un ancêtre de génè, des Pisistratides, des Alcméonides, des Paionides, et ce parallèle introduit une interprétation aristocratique et non démocrat ique d'Athènes au niveau des élites étrusques. Mais ne retient-on pas généralement beaucoup moins (c'est-à-dire des faits moins précis) et beaucoup plus (c'est-à-dire, comme l'enseigne la coupe de Spina présentant Apollon et Klio, un sens affiné de l'éthos héroïque à la lumière de l'histoire), grâce aux compositions jamais innocentes des vases attiques et à leur rhétorique implicite? Ainsi une idée moyenne de la cité se répand qui passe par les valeurs de l'isonomie hoplitique et de l'athlétisme. Le succès des coupes du peintre de Penthésilée en Étrurie entre 475 et 450 environ montre bien où se dis tribuent, en dehors de l'Étrurie padane, ces vases qui représentent presque exclusivement des scènes d'athlétisme, de congé du soldat ou de rencontres propédeutiques entre différentes classes d'âge : ces cou pes se distribuent sur l'axe Vulci/Chiusi et se trouvent en majorité à Orvieto97. Par ailleurs, on assiste à un filtrage très conscient des valeurs de Yarétè personnelle. Dans la seconde moitié du Ve siècle, les vases attiques diffusent une image beaucoup plus intériorisée du héros aux prises avec des débats qui reflètent sa propre destinée dans les des tinées mêmes de la cité. Cette conception profondément éthique de la représentation, au cœur de l'esthétique classique, atteint très certain ement Vulci. Dans la seconde moitié du Ve siècle, en effet cette cité continue à recevoir, en Étrurie méridionale, la plus grande quantité de vases en rapports avec des thèmes troyens ou thébains ainsi conçus. Les thèmes dionysiaques se chargent aussi d'accents nouveaux : en témoigne un cratère qui exalte les valeurs de la paideia à travers l'ima-

96 Voir en ce sens notre communication au IIe Congrès international étrusque, F.-H. Massa-Pairault, La divination, les Étrusques et l'histoire vue par les Étrusques, à paraître ; en attendant, F.-H. Massa-Pairault, La divination en Étrurie. Le IVe siècle, période criti que, dans Suppl. à Caesarodunum, 52, 1985, p. 78 sg. 97 Les résultats du dépouillement que nous avons fait dans les listes de Beazley (ARF, p. 877-971) donnent en effet : 60 coupes à Orvieto, 31 à Vulci, 21 à Chiusi, 16 à Falerii, contre 10 à Tarquinia et 7 à Cerveteri, 86 à Spina, 37 à Bologne et 26 à Adria.

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ge de l'éducation du jeune Dionysos98. Je me réfère aux peintres d'Achille, de la Phialè et au groupe de Polygnote défini par Beazley". Dans une certaine mesure, les miroirs produits à Vulci permettent de vérifier par leurs compositions et leurs thèmes, ce réel approfondisse ment tout classique de la notion de héros. Ainsi entre le dernier quart

98 Sur ce « calyx-cratère », de qualité exceptionnelle, cf. Beazley, ARF, II, p. 1017 n. 54. 99 Le dépouillement des listes de Beazley que nous avons effectué donne en effet : A) Peintre de Penthésilée et de Persephone (ARF, p. 987-992 et p. 1012). Vases susceptibles de porter l'un des accents principaux de sens dans la déposition funéraire. 1 . amphores (tous types) = sujets : - Achille/Briseis (987-1) - Euphorbe-enfant Œdipe/Homme (987-4) - Eôs et Kephalos/vieil Homme (987-5) 2. statnnos : - Départ du guerrier/Id. (992-65) - Petit satyre (épaule) (= 992-67) - Ménades/Ménades (1012-4) - Castor et Pollux/Guerrier et hommes (1012-5) 3. dinos : - Pelée et Thétis (992-69) B) Peintre de la Phialè (ARF, p. 1095, 1097). 1 . amphore : - Satyre/Ménade/Femme (1015-24) 2. calyx-cratère (cf. supra n. 97) - Hermès portant l'enfant Dionysos au vieux Silène/Trois Nymphes (1017-54) C) Groupe de Polygnote (ARF, 1027-1054) Polygnote 1 . stamnos : - Centauromachie/Satyres-Ménades (1027-1) - Symposion/Trois jeunes gens (1028-14) - Kômos/Id. (1028-15 bis) 2. calyx-cratère: - Ranson d'Hector/Achille pleurant Patrocle (1030-33)

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du Ve et le début du IVe siècle la nouvelle école de graveurs analysée par Fischer Graf100 saura transformer Yéthos classique en sens de fatum italique et réinterpréter les principaux héros de la guerre de Troie. Dans cet obscur cheminement de l'idée de cité comme objet véri table de la représentation artistique, on pourrait encore considérer la diffusion de l'image dionysiaque en contexte funéraire. C'est un type de

MlDAS PAINTER stamnos : - Eôs sur son char/Ménade, Satyre et jeune satyre (1035-1) Hector painter 1 . amphore : - Départ d'Hector/Homme et Femme (1036-1) 2. stamnos : - Achille et Troïlos/Homme, Femme, et jeune homme (1036-8) Peleus painter 1. amphore : - Terpsichore, Mousaios et Melousa/jeune homme et femme (1039-13) 2. stamnos : - Citharède et Nikai/Trois jeunes hommes (1039-7) - Symposion/Trois jeunes hommes (1039-8) Guglielmi painter stamnos : - Amazonomachie/Roi et femmes (l'une se réfugiant auprès du Roi) (1043-1) stamnos : - Theseus et les Amazones/Femmes se réfugiant auprès d'un homme (Simos) (1043-1) Groupe de polygnote 1 . stamnos : - Amazonomachie/Homme en costume thrace et deux femmes (1051-13) - Femme nue au bain/Trois femmes (1051-18) 2. Cratère en cloche : - Combat/jeunes hommes et garçons (1054-52). 100 E. Fischer Graf, o.e., V. 17, V. 19, V. 20, V. 21, V. 22, V. 26, V. 27, V. 28 en parti culier.

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représentation qui permet d'assumer l'exigence du statut unifié, isonomique, qui est l'idéal de l'aristocratie : tel est en effet le champ sémant iquedes images de Symposion ou de kômos. Mais c'est aussi un type de représentation qui peut se charger de valeurs particulières comme celles a'hétaireiai au sein de la cité : nous songeons aux coupes avec l'inscription fuflunsul paXies velcWi 101 ou encore à l'usage ritualisé des kylikes dans une déposition funéraire de Todi102. Il est en outre évident que Dionysos constitue en milieu italique une allusion aux liberalia et aux valeurs propres de la Juventus. Voilà donc quelques unes des raisons qui font penser que les vases importés ne sont pas à considérer comme des objets de consommation, pour employer un néologisme déplacé, mais comme des objets pui ssamment «eikastiques» qui contribueront à façonner la «psyché» du destinataire tout en aidant par leur exemple les artistes à se mesurer avec la réalité de leur propre société. Quelle distance, cependant, existe encore entre cette réalité origi nale en pleine définition et son expression artistique! il suffit de considérer les tâtonnements des artistes locaux et les apparentes bi zarreries de certaines solutions pour s'en apercevoir. Les peintres de fresques ont-ils réussi à nous donner autre chose qu'une plate image du symposion aristocratique? Les exceptions sont vite recensées : la tombe du lit funèbre qui unit à la représentation du banquet l'évoca tion d'un dies festus particulier en rapport peut-être avec les énergies vitales de la gens et la figuration de deorum capita1021; la tombe de la Scrofa Nera où, comme l'a analysé Stopponi, le symposion est lié à Yenkômion du propriétaire, nouveau Thésée104; la tombe Querciola I où l'existence d'une taxis particulière entre les frises et la conception du fronton présentant deux guerriers comme les Dioscures à côté de

101 Sur ces dédicaces, cf. M. Cristofani - M. Martelli, Fufluns paXies, dans SE, 46, 1978, p. 119 sg. et les observations de G. Colonna. 102 Cette tombe contient une grande quantité de coupes à sujet bachique qui ont été brisées (rituellement?). On songe à un rite collectif (symposion en l'honneur du défunt) cf. G. Bandinelli dans MA Lincei, 23-2, 1916, c. 841 sg. 103 Sur le lectus genialis, cf. Festus Paul, p. 94 M = 83 L : genialis lectus, qui nuptiis sternitur in honorem genii, unde et appellatus. Sur les Struppi, Fest. Paul. p. 437 L et Fest. p. 169 L. 104 S. Stopponi, La tomba della Scrofa Nera, Rome, 1983 (MMAT 8), p. 75 sg.

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leurs chevaux105 évoque de nouveau les procédés métaphoriques de Yenkômion pindarique. Les mêmes tâtonnements et d'autres ébauches sut generis d'expres sion de la réalité sociale de la cité sont perceptibles pour les statuescinéraires de Chiusi analysées autrefois par M. Cristofani106; comme l'a fait récemment noter Torelli, la production de ces statues paraît just ement commencer au moment où les urnes et les cippes en pierre tendre cessent leur cours vital107. Comme l'a écrit encore R. Bianchi Bandinelli, le processus mental qui conduit à la fabrication de ces statues de style classique est complexe108. L'héroïsation est évidente mais plus intéressantes et complexes sont à notre avis les intentions d'ordre poli tique. En effet ces statues appartiennent à la lignée formelle109 des exvotos des sanctuaires de Demeter ou d'Hèra et de leurs traductions ita liques, en Campanie, dans le Latium et en Étrurie méridionale110. Aussi ces statues développent-elles la vieille conception du canope par l'adop tion d'une forme évocatrice de la nupta de l'Hadès et réalisent-elles la synthèse des symboles propres au mariage et à la naissance : tel est le but de la figuration de l'enfant qui est spes et spicalu, ou encore de la

105 Sur la tombe Querciola I. nous renvoyons à S. Steingräber, Etruskische Wandmale rei, Stuttgart-Zurich, 1985, p. 346-347, n° 106. Nous n'avons pu prendre en considération la tombe des Démons Bleus : M. Cataldi dini, dans Tarquinia. Ricerche, scavi, prospettive (cité), p. 37 sq. 106 M. Cristofani, Statue cinerarie chiusine di età classica, Rome, 1975, {Archeologica, 1), p. 49 sg. 107 M. Torelli, L'arte degli Etruschi (cité), p. 147. 108 R. Bianchi Bandinella Prefazione a M. Cristofani, Statue cinerarie chiusine di età classica (cité), p. Vili. 109 M. Cristofani, (o.e., p. 56) minimise à tort cette ressemblance. Il ne s'agit pas d'une confrontation de caractères extérieurs (« il livello del significante »), mais bien d'une indication de modèle qui éclaire «le processus mental» de fabrication des statues et atteint donc «il livello del significato». 110 Pour ces ex-votos de Kourotrophoi ou de personnages féminins trônant : - à Véies : L. Vagnetti, // deposito votivo di Campetti a Veto, Florence, 1971 ; - à Capoue : M. Bonghi Jovino, Capua. Museo provinciale campano, 1, Terrecotte votive, vol. II, Florence, 1965, en part. tav. VII (mater et filia); - à Pyrgi : cf. les fouilles récentes années 1979 sg. (petite statuette trônante à polos) ; en dernier, en général, les analyses de A. M. Comella sur le matériel italique (Tar quinia, Falerii) etc. . . 111 Sur Sabin speca = spica = spes, cf. Varron, LL VI, 21 et peut-être aussi la légende «speca» des plats Spurinas, L. Fortini, art. cité. Avec Vea et seX (= la fille d'où peut-être la filia par excellence, Korè), ce sont les seules légendes à valeur « démètriaque ».

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grenade, l'un des plus antiques attributs de l'Hèra d'Argos. Ainsi l'ima ge de Démèter-Eleuthô et d'Hèra-Eileithyia112 serait ici transposée et utilisée, non point pour signifier une élévation de statut de type plé béien, mais, comme le suggèrent la provenance et la distribution terri toriale de ces statues, pour exprimer la condition sociale des épouses des seigneurs du far clusinum. Cette interprétation toute oligarchique du culte de Cérès s'accorde avec les suggestions qu'autorise le contexte et la conception d'un cratère du peintre des Niobides trouvé dans une tombe de Pérouse113. Le vase présente d'un côté l'image de Triptolème et des déesses et de l'autre le couple de Zeus et Hèra. Si l'on considère à présent tout autre chose, les couvercles des sarcophages masculins de Chiusi, on s'aperçoit qu'ils renouvellent, au début du IVe siècle, le concept de banquet funéraire, en confrontant généralement le défunt aux divinités du destin114, et en essayant ainsi de suggérer un approfon dissement des valeurs éthiques de l'aristocratie à travers les catégories de la disciplina. Nous saisirions d'autant mieux cette lente conquête de l'originalité si nous pouvions bâtir un raisonnement continu sur les ex-votos des sanctuaires, point sensible de l'expression de l'italicité115. Le célèbre exvoto d'Ahal Trutitis analysé par F. Roncalli reflète les valeurs de l'hoplitie confrontées aux valeurs de la cité, comme sur les vases attiques116. Est sûrement en cause l'un des grands sanctuaires extra urbains de Todi, célèbre par son Mars Gradivus117. De même, les fameux ex-votos en terre cuite du sanctuaire de Portonaccio à Véies

112 Hera-Eileithyia à Argos, Hesych. s.v. Είλειθυία et Paus. II, 18, 3 et II, 22. 2. 113 J. D. Beazley, ARF, p. 603, n. 34 (donné comme provenant d'Orvieto) mais cf. F. Messerschmidt, Inedita Etruriae, dans SE, 6, 1932, p. 509 sg., pi. 26-27 (tombe à chamb rede Frontone près de S. Pietro). 114 Cf. par exemple l'urne «du Bottarone» illustrée par M. Cristofani, o.e., pi. XXXVII. 115 Nous nous référons surtout aux ex-votos en bronze sur lesquels nous renvoyons à T. Dohrn, Die Etruskische Kunst im Zeitalter der griechischen Klassik. Die Inter imsperiod, (cité), passim. S. Haynes, Etruscan Bronzes, Londres, 1985, passim.; E. Hill Richardson, Etruscan votive Bronzes geometric, orientalizing archaic, Mayence, 1982, passim.; Small sculptures in bronze from the classical world, North Carolina Univ. Exhibition, 1976 et AA.VV. / Bronzi etruschi, Milan, 1985, passim. 116 F. Roncalli, // «Marte» di Todi. Bronzistica etrusca ed ispirazione classica, Vatican, 1973, p. 71 sg. 117 Cf. Sil. Ital. VI, 644.

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(ainsi la tête Malavolta et le jeune garçon, analysés par M. Sprenger118), reflètent les valeurs de cité à travers une recherche formelle qui s'ins pire du canon athlétique polyclétéen. Ces jeunes garçons ne sont cepen dantpas de purs athlètes dans leur conception. Il existe de grandes chances pour qu'il s'agisse de l'image de juvenes consacrés à Minerv e119, l'une des déesses du sanctuaire. Nous sommes donc en présence d'un effort pour rendre selon le langage classique l'une des réalités fondamentales de la polis. C'est pourquoi ces juvenes de Véies consti tuent les antécédents des héros du temple du Belvédère120, par les caractères de leur langage formel et par leur capacité de rendre synthétiquement concrète la rencontre entre valeurs civiques grecques et valeurs de status et de fatum italiques. Notre conclusion veut donc rappeler les points suivants : - le premier quart du Ve siècle nous confronte à un style subar chaïque et sévère sui generis employé dans des programmes monument aux qui ne résolvent pas la question d'une expression globale de la cité à la lumière de l'histoire. Ces programmes restent l'expression ambiguë des contrastes non-résolus entre différentes factions; - la faiblesse de ce premier art de cité tient aussi à l'organisation des ateliers et au statut des artisans, comme à la fragilité de la détermi nationde certains groupes ou ensembles sociaux comme commanditair es réguliers de produits artisanaux. Dans ce domaine plusieurs fac teurs reflètent l'involution du monde aristocratique et sa fermeture; - enfin les emprunts à la culture grecque ne portent des fruits originaux qu'à la fin du Ve siècle. Auparavant le dialogue de culture avec la Grèce, notamment à travers les importations de vases attiques, permet de repréciser les finalités de l'art comme eikasia et la fonction de l'artiste de nouveau ouvert aux valeurs de la société. La tendance des programmes publics à partir du IVe siècle semble indiquer que l'ar118 M. Sprenger, Die Etruskische Plastik des V. Jahrhunderts ν. ehr. und ihr Verhältnis zur griechischen Kunst, Rome, 1972, (Studia archeologica, 14), p. 35-41, p. 85 sg. ; pi. X à XV. 119 Fondamentales, pour le rapport Minerve-/wvenes, les analyses de Torelli, dans Lavinio e Roma (cité), p. 23 sg. 120 Pour notre interprétation des frontons du temple du Belvédère, cf. F. -H. MassaPairault, Recherches sur l'art et l'artisanat étrusco-italiques à l'époque hellénistique, (cité), p. 41-46 et la communication de M. J. Strazzula (à paraître) dans les actes du IIe Congrès International d'Études étrusques.

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tiste assume l'histoire à travers une méditation sur les fata publica et propose une nouvelle perception du monde héroïque grec à travers les catégories de la disciplina. À ces fata publica répondent les fata privata à la lumière desquels seront réinterprétés aussi les statuts individuels et les valeurs d'isonomie d'une aristocratie remodelée. Françoise-Hélène Massa-Pairault

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LA DEFINIZIONE PITTORICA DELLO SPAZIO TOMBALE NELLA «ETÀ DELLA CRISI»

L'interrogativo che intendo porre, e la cui legittimità stessa è da verificare, nasce da una esigenza che gli studi più recenti sulla pittura funeraria etrusca di età protoellenistica ed ellenistica hanno portato a definitiva evidenza. In essi infatti, pur secondo itinerari metodologi diversi, è stato posto in modo singolarmente univoco il problema della organizzazione dello spazio immaginario perseguita, nel sepolcro, me diante il duplice strumento della configurazione dello spazio architetto nico reale, da un lato, e della trasformazione ο interpretazione di esso indotta dal mezzo pittorico, dall'altro1. Questo approccio individua con precisione un problema ed un momento interpretativo ben distinto da quello della lettura pura e semplice delle scelte architettoniche ope rate nella strutturazione della tomba e della identificazione dei soggetti raffigurati. Ora, se fosse vero, come si è sempre sostenuto e ripetuto anche di recente2, che proprio con il quarto secolo inoltrato l'involucro della tomba, intesa come spazio delimitato e luogo della immaginata soprav vivenza del defunto, si spezza definitivamente sui più fluidi panorami di un oltretomba di tipo greco-ellenistico, ecco che, sottoposte ad analo go esame le fasi precedenti quel drastico trapasso, si sarebbe portati ad attendersi una tanto più leggibile risposta, in quanto la maggiore semp licità del disegno complessivo, architettonico e pittorico, delle tombe 1 Cfr. F. Coarelli, Le pitture della tomba François a Vulci : una proposta di lettura, in Dialoghi di archeologia, III, 1/2 1983, p. 43-69; M. Torelli, Ideologia e rappresentazione nelle tombe tarquiniesi dell'Orco I e II, in Dialoghi di archeologia, III, 1/2 1983, p. 7-17; F. Roncalli, La decorazione pittorica, in La tomba François di Vulci, Roma, 1987, p. 79110. 2 S. Steingraeber, in Catalogo ragionato della pittura etrusca, Milano, 1984, p. 61 sg.

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di tale fase fa sì che in esse il luogo reale (punto nello spazio e volume definito dalla struttura architettonica) e quello immaginario (individuat o dall'effetto concertato dei dipinti) siano portati ad una più stretta coincidenza potenziale. Ma non sembra che ciò avvenga con quella chiarezza ed univocità che lo status quaestionis lascerebbe intendere : di qui, appunto, l'interrogativo che credo vada riproposto. Ma vi è una seconda esigenza, del tutto indipendente dalla prima, che induce ad affrontare il medesimo problema. L'indagine storico-politica e socio-economica sul «secolo della cri si» in Etruria ha cercato e trovato, sul terreno della produzione artisti ca e artigianale, risposte e conferme di varia natura, non tutte e non sempre previamente selezionate in funzione dei fenomeni specifici dei quali dovrebbero rendere testimonianza : così si è giunti a vedere tutte le manifestazioni artistiche etrusche come sospese in una εποχή da manuale3, in attesa degli eventi del capitolo successivo. In particolare, per il tema che qui ci occupa, l'innesto del tema della «crisi» nel qua dro dello sviluppo della pittura funeraria etrusca viene tradizionalment e risolto mediante il ricorso ad una semplificazione suggestiva, ma non del tutto convincente : quella appunto che, muovendo dalle ben note informazioni di fonte storiografica sui rovesci politico-militari subiti dagli Etruschi tra gli ultimi decenni del VI ed i primi del V secolo a.C, ne cerca - e puntualmente ritrova - le tracce in quegli altrettanto noti segni di stanchezza che la pittura tombale esibisce fra l'inoltrato V secolo e la prima metà del IV : il numero delle tombe, che apparente mente si contrae, i temi trattati nelle tombe, che parimenti si sclerotizzano, la qualità stilistica ed il livello tecnico dei dipinti, che sembrano decadere. Non è mia intenzione contestare questi segni, quanto piutto sto verificare se davvero dietro di essi si possano cogliere i sintomi più specifici di una crisi, che non si identifica né con quella politica né con quella economica, né con quella dei talenti né con quella della tavo lozza. È infatti chiaro che questi aspetti permangono sostanzialmente marginali alla più intima sostanza del complesso fenomeno rappresent ato dalla pittura tombale, e dunque marginali anche rispetto alla defi nizione di una eventuale crisi specifica che tale fenomeno investa. Se infatti per pittura tombale intendiamo, com'è doveroso fare almeno a

3 È il concetto di «Interimsperiode» esplicitato da T. Dohrn, Die etruskische Kunst im Zeitalter der griechischen Klassik. Die Interimsperiode, Magonza, 1982.

LA DEFINIZIONE PITTORICA DELLO SPAZIO TOMBALE NELLA «ETÀ DELLA CRISI» 231 partire del VI secolo a.C, non un generico dipingere sul «supportotomba», bensì un'arte nella quale si è ormai realizzato un pieno ade guamento delle peculiari risorse del mezzo pittorico alla funzione ritual e, il loro globale asservimento ai contenuti e scopi ideologici e cultuali della sepoltura, si vedrà quanto poco significhino, di per sé, l'impover irsi della tavolozza, il monotono ripetersi di temi ο schemi iconografic i, addirittura il contrarsi della intera produzione : sintomi bensì di una crisi, che però potrebbe non avere nulla a che fare con altre, e più pro fonde. In teoria, scadimenti di qualità artigiana in una produzione si possono verificare anche in presenza di situazioni opposte a quelle che si sogliono chiamare critiche : una esplosione, ad esempio, della do manda, indotta dall'attenuarsi della sua connotazione di élite, cui l'a pparato produttivo risponda con una caduta nella «routine». È chiaro dunque che altra è la crisi di cui si deve verificare l'insorgenza e tenta re l'analisi : quella che investe precisamente la sfera nell'ambito della quale si svilupperebbero, se si sviluppano, i rivolgimenti che emerge rannotanto vistosi nel IV secolo a.C. Una simile verifica non è evidentemente possibile se si limita l'es ameentro i confini, artificiosi dal nostro punto di vista, del V secolo a.C. Anche se è incontestabilmente l'assetto ideologico-figurativo raggiunto fra il primo ed il secondo quarto del secolo, e concretamente rappre sentato dalle T. delle Bighe, dei Leopardi, del Triclinio, del Letto Fune breecc.4, a gettare la propria ombra lunga sui decenni successivi, tut to, in tale assetto, elabora e seleziona entro un repertorio saldamente predisposto nel mezzo secolo precedente : e non è possibile prescindere da indicazioni che solo in quello si colgono con chiarezza. Occorre ritornare con pazienza all'esame degli elementi fondanti, fin dall'inizio, l'individuazione architettonico-pittorica del vano tombal e. Osserviamo subito che, se la ovvia struttura/base della camera ipo gea coperta da un tetto a doppio spiovente non poteva essere radica lmente ignorata dall'arredo pittorico, ciò avviene in misura estrema mentecontenuta e limitatamente ad un momento che precede comun que l'immissione piena in quel repertorio di immagini, narrazioni e significati che subito la alterano e, direi, la sgretolano. La Tomba della Capanna appartiene ad un piccolo gruppo in cui il

4 Cfr. S. Stopponi, La tomba della «Scrofa Nera», Roma, 1983, p. 97. Per tutte le suc cessive menzioni delle tombe dipinte rinvio, per brevità, al Catalogo ragionato citato alla nota 2.

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pittore si limita a ribadire le premesse architettoniche dettate dal taglio dell'ipogeo : il supporto del columen vi ha esattamente la secchezza che ci si può attendere da un simile elemento strutturale; ma non è ozioso rilevare che è la scelta - ideologica, questa - del tema della porta come allusione subito matura al più recondito e preciso luogo del defunto, come diaframma fra vita e morte, a fornire al pittore il destro per que sto raccordo, che ci appare come una sanatoria fra ideologia e struttur a, e che ci mostra, in ultima analisi, un tetto sorretto dai montanti di una porta. Sistema che, rispetto ad una logica puramente imitativostrutturale, appare quantomeno anomalo5. Con l'inizio dello sfruttamento narrativo delle pareti della tomba o, per dir meglio, con l'affermarsi delle risorse più precipue ed esclusive del mezzo pittorico nella «ri-costruzione» della tomba, si osserva che le allusioni pseudo-architettoniche in parte si alterano - immediatamente, non per disfacimento progressivo nel tempo! - in parte cedono il passo ai temi via via prescelti, nella misura in cui questi lo richiedono : una misura tale, da convincerci che anche tutto ciò che l'ornato della tomba preserva ed enfatizza trova giustificazione non nella semplice allusione architettonica in quanto tale, ma nella immissione di questa nel pr ogramma allusivo globale. Fra gli elementi più ricorrenti ed esclusivi della definizione dello spazio tombale, un primario rilievo, al livello del significato, va ricono sciuto a quelli che formano, con ogni evidenza, la cornice preliminare destinata ad ambientare ogni successiva, eventuale narrazione. Ne fan no parte la famosa e discussa mensola di sostegno del trave longitudi nale; le alte fasce policrome che corrono sulle pareti all'altezza della sommità di quelle laterali, talvolta replicate più in basso, al di sotto ma non necessariamente - del fregio figurato, talaltra diverse per ri cchezza e spessore tra l'una e l'altra parete; gli alti zoccoli per lo più acromi, ο monocromi. L'esistenza di rare testimonianze di soluzioni in qualche modo accostabili a quella costituita dalla «mensola» dipinta, nell'ambito

5 Qualsiasi raccordo fra la porta ed il profilo degli spioventi manca nella Tomba n. 12 : L. Cavagnaro Vanoni, Tarquinia : aspetti inediti dei lavori della Fondazione Levici nella necropoli dei Monterozzi, in Tarquinia : ricerche, scavi e prospettive, Milano, 1986, p. 250, mentre una più scarna e lineare resa della mensola si ha nella tomba n. 2968, ibid., p. 251, tav. LXXIII, 9.

Fig. 1 - Tomba dei Tori. Parete di fondo della la stanza : la «mensola-altare».

Fig. 2 - Tomba 3098. Parete di fondo. La «mensola-altare».

Fig. 3 - Tomba Bartoccini. Camera di fondo, parete d'ingresso : il sostegno del columen.

Fig. 4 - Tomba dei Baccanti. Parete di fondo : il timpano.

Fig. 5 - Tomba delle Pantere. Parete di fondo.

Fig. 6 - Tomba dei Fiorellini. Parete di fondo : il timpano.

Fig. 7 - Tomba del Guerriero. Parete di fondo : il timpano.

Fig. 8 - Tomba François. Il fregio animalistico dell'« atrio » : particolare.

Fig. 9 - Tomba della Caccia al Cervo. Parete di fondo : la « mensola-altare >

Fig. 10 - Tomba del Cacciatore.

Fig. 1 1 - Tomba del Triclinio. Parete d'ingresso.

Fig. 12 - Tomba del Letto Funebre. Parete di fondo.

Fig. 13 - Tomba Cardarelli. Parete d'ingresso.

Fig 14 - Tomba Uuerciola I. Parete di fondo la « mensola-altare

LA DEFINIZIONE PITTORICA DELLO SPAZIO TOMBALE NELLA «ETÀ DELLA CRISI» 233 dell'architettura funeraria etrusca arcaica sia d'esterni6 che d'inter ni7 non toglie tipicità a questo basilare elemento della definizione pit torica della tomba : anzi la sottolinea. Premetterò ai confronti più probanti le seguenti considerazioni : a) dal contesto della riproduzione pseudo-architettonica del tet to, nelle tombe etrusche realizzate a rilievo, questo elemento è vistos amente assente; b) solo a Tarquinia, dove la elaborazione scultorea dell'ipogeo è notoriamente inusuale, se ne conoscono realizzazioni sottolineate anche dal rilievo (Tomba delle Bighe, Tombe n. 4021 e 5591 )8 : fatto molto significativo, non già come testimonianza dell'estendersi all'ambito tarquiniese di un costume generalmente diffuso, ma, al contrario, come riflesso diretto della sua locale frequenza, a sua volta indotta proprio dalla sua pertinenza ai temi della pittura tombale; e) il motivo ci si presenta subito, fin dagli anni attorno al 530 a.C, in versioni che si dovrebbero annoverare fra le più destrutturate e sfatte, se si giudicassero nell'ottica di una pura funzionalità archittonica. Questi indizi devono indurci a riconsiderare, un'ennesima volta, la natura complessa di questo elemento, troppo stabilmente innestatosi nell'esclusivo repertorio pittorico tombale per non essere fortemente caratterizzante proprio in rapporto a quel tipo di «spazio» che qui ci interessa di cogliere. Il referente ideale che dovette rapidamente condi zionare la resa di questo particolare e fissarlo nella sua forma canonica è senza dubbio l'altare9. Basterebbe a convincerne l'esempio della Tomba dei Tori (fig. 1), dove le due protomi d'ariete angolari rinviano all'ovvio confronto con quelle di altari funerari come quello ecceziona-

6 Cfr. la tomba a dado a Tuscania, loc. Peschiera : G. Colonna, Urbanistica e archi tettura, in Rasenna. Storia e civiltà degli Etruschi, Milano, 1986, fig. 328. 7 Cfr. la soluzione presentata nelle tombe orientalizzanti Campana 1 e dei Leoni Dipinti di Cerveteri : F. Prayon, Frühetruskische Grab- und Hausarchitektur, Heidelberg, 1975, tav. 35 sg. 8 Cfr. Steingraeber, Catalogo ragionato, cit., p. 35. Si aggiungano ora le tombe citate dalla Cavagnaro Vanoni, loc. cit., p. 251, 253, tav. LXXIX, 13; LXXVII, 21. 9 Tale opinione è tendenzialmente abbandonata, quando non esplicitamente respint a, nei più recenti studi sul tema. In particolare Prayon, op. cit., p. 171, ribadisce il carat tereoriginariamente strutturale del particolare, pur rilevandone la predominante presen za nella pittura tombale e, qui, quella che interpreta come una frequente «stilizzazione».

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le, coevo, della necropoli di Ischia di Castro10, mentre la loro curiosa resa di profilo verso l'interno traduce, con una arcaica proiezione in piano, la loro verosimile sporgenza «in fuori», verso l'interno della camera sepolcrale. Ricorderò anche la Tomba n. 3098, in cui il profilo superiore dell'ara, desinente in due contrapposte volute arrotondate, è libero e meglio leggibile per la mancata indicazione del columen (fig. 2) ; la Tomba del Fiore di Loto, in cui la « mensola » non ha rapport o alcuno, né di dimensioni né di colore, con il columen stesso; la forma assunta dalla mensola nelle Tombe n. 1646 e 808, da confrontarsi, ad es., con il cippo-altare di Bologna-Villa Cassarmi e con quelle, identiche, dello specchio parigino del Cabinet des Médailles e della stele di Marzabotto, a loro volta ricondotte, unanimemente, alla forma di altari monumentali come quello D di Marzabotto, di Pieve Sòcana, ecc. n. Chiarirò subito che sarebbe assurdo con questo negare la funzione anche strutturale che tale elemento, così come è stato di recente descritto 12, viene ad assolvere nelle tombe dipinte : intendo affermare che quella con l'altare è somiglianzà non casuale e neppure secondaria, bensì primaria ed ancorata ad un ben cosciente rinvio tematico, il quale ne condiziona e modifica la forma e lo rende, in questa sede e non in altre, irrinunciabile. Addirittura conclusiva mi pare, in questo senso, la configurazione differenziata data ai supporti del columen nelle tre celle interne della T. Bartoccini : sulle pareti di fondo, dove sono affiancate dalle coppie di felini, hanno la forma ad «altare»; sulle pareti d'ingress o, dove sono immuni da qualsiasi coinvolgimento figurativo, hanno

10 Cfr. S. Steingraeber, Überlegungen zu etruskischen Altären, in Miscellanea archaeologica Tobias Dohrn dedicata, Roma, 1982, p. 105-107, tav. 2, 3-4, 3, 1-2; Colonna, loc. cit., fig. 310-311. 11 Cippo da Bologna : Santuari d'Etruria, Milano, 1985, p. 92 sg., 4.11 A; specchio del Cabinet des Médailles: ES, IV, 292; stele da Marzabotto: Santuari d'Etruria, cit., p. 44. 1.31. Cfr. F. -H. Pairault-Massa, Deux questions religieuses sur Marzabotto, in MEFRA, 93, 1981, 1, p. 127-154; D. Emmanuel-Rebuffat, Sur le miroir 1300 du Cabinet des Médailles, in St. Etr., LUI, 1985 (1987), p. 105 sg. Sugli altari monumentali cfr. Steingraeber, Überle gungen, cit., p. 103 sg. e G. Colonna, in Santuari d'Etruria, cit., p. 23 sg. Cfr. anche il monumento funerario di Tuscania qui citato alla nota 16. Tali esempi non soltanto conva lidano il confronto tipologico qui riproposto, ma ne rafforzano il valore cultuale specifi co nel contesto pittorico tombale. 12 C. Weber-Lehmann, Catalogo ragionato, cit., p. 46 sg. Si cfr. le tombe n. 5892, 5899 e 5904 (Cavagnaro Vanoni, loc. cit., p. 25, tav. LXXV, 16), in cui due fasce riproducenti travi longitudinali a metà degli spioventi del tetto sono « sorrette » da due mensole minori simili a quella centrale.

LA DEFINIZIONE PITTORICA DELLO SPAZIO TOMBALE NELLA «ETÀ DELLA CRISI» 235 sagoma del tutto diversa e davvero puramente «strutturale» (a «U» rovesciata) (fig. 3). A questa persistente allusione all'altare mi sembra infatti convenire il non raro sviluppo assunto dal tema, solo in apparenza convenzionale, dei felini affrontati ai lati della mensola-altare : dove la vittima, ο le vittime, già aggredite ο ancora in fuga - spesso inerpicantisi sui fianchi dell'altare stesso (Tombe Cardarelli, Bartoccini, dei Baccanti (fig. 4), del Vecchio, del Maestro delle Olimpiadi ecc.) - soccombono ο soccomber anno, e lo spargimento del loro sangue avrà luogo sopra, ο davanti all'altare. Che nella Tomba degli Auguri la mensola/altare scompaia, cedendo addirittura lo spazio centrale del timpano - sopra alla porta ! alla vittima del duplice assalto, indica, a mio avviso, con chiarezza ine quivocabile la omogeneità tematica di quel particolare all'ambito del sacrificio, qui altrimenti espresso, e la sua strumentalità rispetto ad esso. Abbiamo con questo attribuito un preciso valore significante anche al particolare ritenuto da sempre il più esornativo dell'intero arredo pittorico tombale : la coppia di felini affrontati. La più antica tomba dipinta tarquiniese - la Tomba delle Pantere (fig. 5) - con i due felini che protendono una zampa sopra la testa del terzo, giacente a terra (adorna di bende attoreigliate e alternate bianche e rosse che le pendo no ai lati come trecce)13, ci dimostra quanto precoce sia questo signifi cato,che anticipa nettamente la sistemazione di simili gruppi negli spaz ifrontonali; esso è del resto da riconoscersi sia alla teoria di animali che aggirava l'altare funerario monumentale di Grotta Porcina14 sia, probabilmente, anche al leone in nenfro rinvenuto nei pressi dell'altare di Castro. Anche nella Tomba delle Leonesse un preciso asse tematico ci sembra traversare verticalmente il dipinto e condurre dalla lotta dei due felini ai lati dell'altare alla gigantesca urna/cratere al centro della scena di banchetto sulla parete di fondo, a sua volta «figura» di ciò

13 L'affinità compositiva d'insieme fra la decorazione della parete e quella di fronto ni arcaici (tipo-Corfù) ed una qualche assonanza fra la stessa singolare protome centrale e certe ancora fluide ed ibride rappresentazioni di Gòrgóni tra VII ed inizi del VI secolo a.C. (dalla Gorgone-centauro del pithos «beotico» del Louvre alla Gorgone-Potnia del piatto rodio da Camiro del British Museum) mi avevano indotto ad interpretarla come «maschera gorgonica» {L'arte in Rasenna, cit., p. 633) : interpretazione che ora respingo. 14 Per l'allusione sacrificale nel fregio di Grotta Porcina cfr. G. Colonna, Santuari d'Etruria, cit., p. 116.

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ch'era contenuto nella nicchia sottostante, oltre la porta dall'architrave appena sagomato. La forza del tema della vittima «naturalmente» sacrificata sopra il luogo della sepoltura è, del resto, dimostrata dal fatto ch'esso attravers a, vitalissimo, il V e il IV secolo a.C. Non a caso le innovazioni cultuali di estrazione attica ο magnogreca promuoveranno, nel V secolo inoltrat o, il gallo sia come animale combattente per eccellenza sia come vitt ima privilegiata (Tombe dei Fiorellini (fig. 6), del Guerriero (fig. 7), del Gallo) mentre ancora nella seconda metà del IV secolo a.C. la Tomba François di Vulci (fig. 8), mostrerà il fregio animalistico del ed. atrio arrestare la propria marcia unidirezionale in assalti simmetrici, vistos amente cruenti, proprio ed esclusivamente sopra le porte di accesso alle celle15. È questo, infine, il tema che perverrà intatto al monumento funerario che segnalerà esternamente la tomba tuscaniese dei Nevzna, attorno alla metà del IV secolo a.C. : dove un leone solleva minacciosa mente le fauci dalla testa d'ariete che sta sbranando, trattenuta con una zampa, sopra una «base circolare modanata» che altro non è (o raffigura) che un'ara funeraria in tutto riconducibile al tipo che abbia mo indicato sopra; il tema della custodia del sepolcro - se pure vi sopravvive - è ormai remoto, e in sott'ordine rispetto a quello sacrifical e, qui rappresentato nella più esplicita e fedele traduzione scultorea dell'antico tema tarquiniese 16. È su questo sfondo di testimonianze dirette che mi sembra acqui stino spessore le parole che Arnobio17 riporterà dalla traduzione di Labeone dei libri Tagend: «Etruria libris in Acherunticis pollicetur, certorum animalium sanguine numinibus certis dato divinas animas fieri et ab legibus mortalitatis educi » ; e sul già citato specchio del Cabi netdes Médailles, che nei due personaggi affrontati si voglia vedere significata la presenza delle divinae animae di defunti eroizzati ο di numina certa, emerge chiaro il significato del cucciolo chiuso nelle fauc idel felino passante, nel segmento superiore : dove l'incisore scalza già la simmetria dello schema tradizionale (felini affrontati con ο senza animale-vittima al centro) salvaguardandone piuttosto il significato es senziale ed anzi precisandolo nel senso eminentemente ctonio del sacri ficio del catulus.

15 Cfr. Roncalli, loc. cit., p. 83. 16 Cfr. Civiltà degli Etruschi, Milano, 1985, p. 294, 11.10.2. 17 Ad nat. II, 62.

LA DEFINIZIONE PITTORICA DELLO SPAZIO TOMBALE NELLA «ETÀ DELLA CRISI» 237 Ci sembra farsi trasparente, a questo punto, l'aggancio che il tema dell'uccisione sull'ara, sopra la tomba, offre all'immissione, nella stessa sede, di un altro tema, destinato a particolare fortuna nel V secolo a.C. : quello della caccia. Sta forse già qui il motivo per cui, nella Tomba del laCaccia e della Pesca, il tema stesso, di per sé non meno dell'altro suscettibile di sviluppi e divertissements paesaggistici e narrativi, viene compresso entro il timpano di fondo della prima stanza; ma è certa mente questo il motivo che attrarrà proprio qui, nel secolo successivo, sintetici excerpta dallo stesso tema (Tombe della Scrofa Nera, della Nave (?), della Caccia al Cervo (fig. 9), Maggi), collocando all'interno del profilo della mensola/altare - nella Tomba della Scrofa Nera ancora una volta semiannullata a tale fine - il momento culminante dell'impres a, le cui valenze plurime, rievocative, aristocratiche, atletico-eroiche, ci sembrano tutte ricomprese nell'antica e sempre dominante chiave sacrificale e cultuale. Neppure è un caso che la centralità e pregnanza di questo soggetto, nella sola tomba tarquiniese in cui un unico tema sia stato prescelto ad esclusione di tutti gli altri - la Tomba del Cacciatore -, vi porti alla rinuncia, tutt'altro che ovvia, ad ogni altra allusione ο interferenza di significati : rinuncia allo zoccolo, al timpano, agli animali affrontati, alla mensola/altare (fig. 10). È infatti la tomba stessa il luogo attorno al quale il «rito» della caccia si svolge : e la genialissima trovata del riba ltamento di prospettiva, che ci fa assistere alla scena quasi attraverso gli occhi del defunto, dall'interno, «per speculum in aenigmate», ci conse gna - vedi caso - il solo ipogeo tardoarcaico in cui davvero spazio reale e spazio immaginario coincidano senza la minima contraddizione ο sbavatura. È chiaro infatti che una netta, e multiforme, frattura è invece di norma introdotta nella ridefinizione pittorica dello spazio tombale dal lagià vista polivalenza simbolica delle figurazioni del timpano : dove le pareti dell'ipogeo sono annullate omogeneamente dalle aperte prospett ive di banchetti, danze ο giuochi, ma il carattere infero e ctonio dello spazio e del luogo è rievocato e ristabilito, e poi subito infranto, proprio da quella collocazione dell'ara e del sacrificio, idealmente alti sopra la tomba e fuori di essa, in realtà interni e costretti a fare con essa i conti sul piano compositivo e iconografico. All'estremo opposto, nello sviluppo verticale dell'ipogeo, sta quell'alto zoccolo, lasciato vuoto ο dipinto, la cui interpretazione pitto rica sembra idealmente conseguente ad una sua necessità comunque avvertita, la quale fa sì che anche ipogei non figurati ne rispettino la

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presenza grazie ad una rigorosa suddivisione e gerarchizzazione degli spazi verticali delle pareti. Tale suddivisione è insistentemente affidata a quelle fasce policrome che già molti anni fa proponevo di interpreta re come vere e proprie modanature pseudo-architettoniche, ma la cui ricorrenza ed il cui sviluppo, tipici, vistosi e variati (pur nella fissità di talune costanti, prima fra tutte la disposizione simmetrica delle sequenz e di colori a partire dal centro verso l'alto e verso il basso) attendono ancora una spiegazione rispetto alla quale la troppo abusata chiave del lagratuità esornativa ο della stessa imitazione architettonica non mi paiono esaurienti18. La sequenza : Tomba degli Auguri, dei Giocolieri, delle Leonesse, della Caccia e della Pesca (2a stanza) introduce per la prima volta nel patrimonio d'immagini della pittura tombale la singolare identificazio ne dello zoccolo inferiore della parete dipinta con il mare : identifica zione in cui è facile riconoscere un altro fra i più vitali e durevoli el ementi del repertorio simbolico funerario etrusco. A tanto successo, che raggiunge, come si sa, la piena età ellenistica, non si può negare un qualche preciso riscontro a livello concettuale : escludo che un element o di così coercitiva forza ambientante ed evocatrice entri nella tomba e vi permanga per secoli anche riducendosi a cifra stilizzata - a soli fini paesaggistici, sia pure mirati alla riproduzione magico-religiosa dell'ambiente quotidiano. Il mare, l'oceano segna i limiti della οικου μένη, e al tempo stesso quello fra la terra dei vivi ed il luogo delle ombre, dei beati. Il mare in cui si nuota, si naviga e si pesca è anche, nella seconda stanza della Tomba della Caccia e della Pesca, il potente diaframma che separa e avvolge la raffigurazione del defunto nel fron tone. Una duplice connotazione e collocazione simbolica dello spazio tombale sembra dunque emergere da queste indicazioni : una connota zione ctonia ed una ultra-terrena, una profondità «verticale» ed una lontananza «orizzontale». Entrambe tracciano un proprio confine alla tomba, in un punto che è anche varco : quello superiore significato dall'altare, ma anche dalla custodia espressa dai felini affrontati (come nell'altro), e quest'ultimo, l'ingresso materiale alla camera sepolcrale. Uno spazio ideale dunque già duttile e polivalente forza fin dall'ini-

18 Si vedano le osservazioni raccolte dalla Weber-Lehmann, toc. cit., a sostegno della interpretazione puramente «strutturale».

LA DEFINIZIONE PITTORICA DELLO SPAZIO TOMBALE NELLA «ETÀ DELLA CRISI» 239 zio il rigido taglio dell'architettura ipogea : uno spazio che non sembra dover attendere la cultura ellenistica per aprirsi e moltipllcarsi. Che avviene di questo spazio nei decenni successivi? Le tombe del Triclinio e del Letto Funebre segnano, anche da que sto punto di vista, tappe fortemente innovatrici e ricche di futuro. Sulla superficie del mare - di cui s'inaugura in entrambe, e con ancor magg iore evidenza nella seconda, una stilizzazione di grande successo - si svolgono il banchetto, le danze, la musica, i giuochi atletici. La visione centrale della tomba del Triclinio, dall'ingresso, ce ne propone l'estr ema armonia e polarità. La scena ha infatti un centro e una periferia che corrispondono al centro ed ai margini del campo visivo : agli estre mi di questo vengono così a trovarsi le due semipareti ai lati della porta (fig. 11). A queste è destinato un tema distinto, in cui si è soliti vedere un'allusione a quei giuochi atletici, equestri in questo caso, cui le tombe tardoarcaiche ci avevano abituati. Vi è certo anche questo : ma nella polivalenza della simbologia evocata mi sembra preminente un rifer imento ai Dioscuri, presentati qui come lo saranno nel tempio ionico di Marasà, a Locri, sul finire del V secolo a.C. : identica la posizione, nel frontone ο come statue acroteriali, identici l'atteggiamento e la resa iconografica che ne esaltano, come desultores, la celebrata abilità di ίππόδαμοι e, infine, identica la ideale qualificazione/collocazione celeste e marina : su un Tritone là, e cioè, come qui, sul mare19. Il tema della Tomba del Letto Funebre è, fin dal tempo dello studio del Brizio20, uno dei più discussi (fig. 12). L'attento esame del Messer schmidt21 ne aveva già messo in rilievo alcune peculiarità, che non si arrestano all'enigmatico «letto funebre» dominante la parete di fondo. Esclusa una convenzionale scena di πρόθεσις, per la quale sia l'arte funeraria greca che quella etrusca - e la stessa pittura tombale - ci offrono versioni nettamente diverse22, è chiaro che la destinazione del solenne catafalco è specificata dai copricapi inghirlandati e bendati (o feticci aniconici, secondo l'alternativa prospettata dal Messerschmidt) poggianti sui cuscini, dalle clamidi ripiegate accanto ad essi e dalla insistita reduplicazione di ciascuno di questi segni. Si ha inoltre l'im-

447.

19 Cfr. P. Orlandini, Le arti figurative, in Megale Hellas, Milano, 1983, p. 442, fig. 446-

20 Bull. Inst., 1873, p. 101 sg. 21 St. Etr., Ill, 1929, p. 519-524. 22 Si vedano la scena sulla parete sinistra della Tomba del Morto, ο le note urnette fittili arcaiche ceretane.

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pressione che tale reduplicazione si estenda alla configurazione stessa della κλίνη sottostante, non semplicemente ingigantita ma in qualche modo «doppia» anch'essa, come sembra indicare la ripetuta sequenza dell'alta coltre rossoscura e della sottostante chiara, ornata da ricami rosa23 (non escluderei l'ipotesi che il pittore abbia così risolto l'esigen za di rappresentare due κλΐναι giustapposte, con un procedimento non dissimile da quello che lo porta, nelle copie di cavalli aggiogati delle semipareti d'ingresso, a muovere ed ampliare il profilo di quello retro stante). I due simposiasti sulla destra banchettano e colloquiano fra loro in primo piano, al cospetto del «letto funebre» arretrato, come mostra il piede di uno dei due sovrapposto al profilo di quello, ma non dirett amente coinvolti dalla sua vicinanza : lo sono invece, sullo stesso suo pia no, i due uomini retrostanti, i cui gesti (privi della benché minima notazione «dolente») esprimono invece animatamente, nei confronti di quel la presenza simbolica, più ancora che devozione, quasi una diretta sol lecitazione colloquiale. L'ipotesi del lectisternium in favore di una coppia divina, già espressa dal Ducati, e dubitativamente riformulata dallo Steingraeber24, va riproposta con decisione : l'evidenza che questo stesso monu mento ci offre è sufficiente da sola a rompere il lamentato silenzio del lefonti circa una simile pratica nel mondo etrusco. La specificità cul tuale dell'intera scena è del resto ribadita anche dalla inusitata sparti zione per sessi dei partecipanti al banchetto sotto lo stesso baldacchi no : uomini a destra e donne a sinistra del «letto». Il Messerschmidt, avanzate alcune ipotesi (Demetra e Kore, Ade e Persefone), dichiarava impossibile identificare la coppia divina evocata. Proporrei ora di rico noscervi i Dioscuri, i soli cui si addicano sia la forma del copricapo (πΐλος), sia il serto che lo incorona, sia le vesti uguali e leggere - clami-

23 Rimossa idealmente una delle due coppie di fasce, la κλίνη assume un aspetto normale, paragonabile ad es. a quella della già citata Tomba del Morto. Si ricordi lo spec chio arcaico di Berlino, ES, IV, 421, raffigurante una coppia davanti ad un'alta κλίνη assai simile (doppia?), vista da uno dei lati corti, sulla quale sono ripiegate l'una accanto all'altra due. clamidi ο tuniche : L. Bonfante, Etruscan Life and Afterlife, Detroit, 1986, p. 238, VIII-6. 24 P. Ducati, Etruria antica, I, p. 128 (che proponeva di riconoscervi Mantus e Manis); Steingraeber, Catalogo ragionato, cit., p. 326.

LA DEFINIZIONE PITTORICA DELLO SPAZIO TOMBALE NELLA «ETÀ DELLA CRISI» 241 di? -, sia infine l'attitudine alla rappresentazione aniconica25. Ricorde rò ancora che, nella distribuzione dei soggetti sulle restanti pareti della tomba, mentre la sinistra prolunga il simposio, dal lato «delle donne», in una composita scena con danze, musica ed un'isolato discobolo, la destra, dal lato degli uomini, e la parete d'ingresso, eccezion fatta per l'accompagnamento musicale, sono dedicate esclusivamente, e con ins istenza eccezionale, a ludi equestri (ben tre coppie di cavalli) ed al pugi lato (tre pugili) : le discipline, per l'appunto, dei Dioscuri. Il loro culto è ben attestato, proprio a Tarquinia, almeno dall'ult imo quarto del VI secolo a.C. : ma il fatto che nella dedica della celebre coppa di Oltos26 essi vi fossero indicati con un nome non già «impres tato», bensì localmente modellato sulla autonoma nozione di «figli di Tin», parallela a quella di «figli di Zeus» per la prima volta introdotta in Grecia negli Inni Omerici27, è indizio di conoscenza già allora non superficiale del mito e del culto stesso. Temi equestri, anticipati nella Tomba del Barone, si diffondono con significativa intensità nella pittura tombale etrusca, a partire dall'inizio del V secolo a.C, e mi chiedo se a convogliarveli non sia sta taappunto, in nuce, l'allusione ai Dioscuri, emblematicamente dotati di tutte le valenze più pertinenti ad una simile collocazione e funzione : estrazione regale/eroica ma anche paternità divina, fisionomia vittorio sa, guerriera ed atletica ma anche rapporto «conflittuale» con quella soglia fra morte ed immortalità che quotidianamente varcano e, forse non da ultimo, modelli (già in Pindaro28) di quegli affetti che, per i vincoli del sangue, per l'appunto traversano quella soglia legando la sopravvivenza dei trapassati all'esistenza dei vivi. Avremmo dunque ancora una volta, nei primi decenni del V secolo a.C, un'anticipazione di quanto accadrà, in termini diversi, nei sepolcri ellenistici del IV e del III, le cui pareti d'ingresso troveremo popolate da Sisifo, Teseo, Amfia-

25 Si ricordino i δόκανα, i due pali verticali, legati reciprocamente da piuoli alle estremità, con cui gli Spartani antichi raffiguravano i Dioscuri (Plut., Περί φιλαδ, 478.1) : di tale « iconografia » è notevole si conservi una traccia particolarmente fedele in Etruria, anche nelle più dozzinali e tarde rappresentazioni su specchi, dove l'emblema costituito dai due travi verticali collegati da due traverse si anima per lo più nella diretta raffigura zione dei due personaggi contrapposti e collegati da fasce incise orizzontali. 26 Inv. RC 6848, ARV, 1, p. 60, n. 66; TLE, 156. 27 H. 33. Sul culto dei Dioscuri cfr. L. R. Farnell, Greek Hero Cults and Ideas of Immortality, Oxford, 1921 (rist. 1970), p. 175 sg. 28 Nem. 10.150; Pyth. 11.62.

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rao ecc.29, ο più semplicemente da Charun e Vanth. Ricorderò ancora che, proprio nei decenni tra la fine del VI e la prima metà del V secolo a.C, là dove alle semipareti d'ingresso non si estenda semplicemente il tema di quelle adiacenti, tende a privilegiarle (certo anche in forza di una sua particolare attitudine compositiva) il pugilato (cfr. le Tombe Cardarelli (fig. 13), della Fustigazione, del Citaredo), l'arte in cui eccel leval'altro Dioscuro, Polluce πύξ αγαθός30. Sarei infine propenso a cercare le tracce dei Dioscuri anche in prossimità dell'altra «soglia» ideale della tomba : quella superiore, rap presentata dalla mensola/altare che eccezionalmente, ma non troppo (Tomba Querciola I, Tomba 1560), riserva il prezioso spazio all'interno del proprio profilo, come già abbiamo visto accadere per il tema della caccia, alla rappresentazione di due giovani (nella Tomba Querciola I certamente armati (fig. 14), ciascuno dei quali tiene per le redini un cavallo. I segnali più ο meno sparsi che ci è parso di poter cogliere nella pittura tombale tra VI e V secolo a.C. mi sembra consentano di affe rmare che una «crisi» specifica, tra V e IV secolo, si delinea con chia rezza : ma che essa non infrange né sgretola un robusto e monolitico credo escatologico arcaico, aprendogli bruscamente davanti, dopo un mezzo secolo e più di stanchezze e poco convinte ripetizioni, le angos ciose vastità dell'Ade. Essa piuttosto, proprio in forza di una interpretazione dello spazio tombale già sostanzialmente aperta, poliedrica, a tratti contraddittoria, che alla tomba/casa attinge una falsariga tutto sommato labile senza esaurirvisi né rimanervi chiusa, vi introduce con tenuti nuovi, cari ai gusti ellenizzanti della nuova arostocrazia. Si potrebbe semmai dire che, al contrario, saranno proprio le grand i aule del IV e del III secolo a.C. a ridefinire la tomba nel senso della nuova dimora della gens, regale e di stampo ellenistico, attirando al proprio interno, più ο meno esplicita, la rievocazione del palazzo di Ade e Persefone e dei suoi mitici abitatori31. Si spiega così come, nello spazio già «critico» definito - a nostro avviso fin dalle sue prime esperienze tarquiniesi - dalla pittura tombal e, possano progressivamente filtrare tra le maglie del repertorio con-

29 30 31 ghidi

Cfr. Roncalli, loc. cit., p. 105 sg. //. 3.237. Cfr. G. Colonna, Per una cronologia della pittura etrusco di età ellenistica, in Dialo archeologia, III, 2/1 1984, p. 1-24.

LA DEFINIZIONE PITTORICA DELLO SPAZIO TOMBALE NELLA «ETÀ DELLA CRISI» 243 venzionale, prima l'esplicita eroizzazione realizzata dall'allusione ai Dioscuri, poi la inopinata e scoordinata autoesaltazione «tipologica» del fondatore della Tomba della Nave, tramite la raffigurazione della nave oneraria cui certo deve le sue fortune : esempio precoce e singolarissimo di una nuova esigenza, che troverà nelle produzioni funerarie dei secoli successivi la sua massima espressione. È la stessa crisi che (Tom ba dei Pigmei), sempre in presenza del «vecchio» banchetto sulla paret e di fondo, accoglierà il trasferimento oltre i confini del mondo (oltre il paese dei Pigmei) del punto d'arrivo dei due opposti cortei che accompagnano i defunti, ο che giustapporrà al simposio il viaggio all'aldilà ed inserirà nel corteo stesso gli araldi dell'Oltretomba (Tomba dei Dèmoni Azzurri)32. Francesco Roncalli

32 Cfr. M. Cataldi Dini, La Tomba dei Demoni Azzurri, in Tarquinia : ricerche, scavi e prospettive, Milano, 1986, p. 37-42.

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LES FABII À LA CRÉMÈRE : GRANDEUR ET DÉCADENCE DE L'ORGANISATION GENTILICE

Si les mots même d'organisation gentilice figurent en bonne place dans les travaux consacrés aux structures sociales de la Rome archaï que, la réalité qu'ils recouvrent ne laisse pas d'être mal connue. Cet état de choses tient à ce que celle-ci appartient à un passé largement révolu par rapport aux quelques témoignages qui en laissent deviner l'existen ce. Reste que, malgré l'ignorance dans laquelle nous sommes de ses ori gines et de ses finalités pour des temps aussi reculés, ce que nous entre voyons de la gens elle-même en tant que molécule du tissu social de la Rome archaïque peut atténuer les ténèbres à défaut d'apporter toute la lumière souhaitable. La gens peut en effet, au moins en première approximation, se définir comme un agrégat de familles portant le même nom et dont les membres descendent ou sont censés descendre d'un même ancêtre éponyme qui en est considéré comme le princeps ou créateur1. Qui dit gens dit aussi clientèle, même si les clients ne sont pas assimilables à des gentiles à part entière. Ils exploitent des terres qui leur sont concé déesà titre précaire2 sur des bien-fonds appartenant au lignage dont 1 Cf. parmi un océan de littérature P. De Francisci, Primordia ciuitatis, Rome, 1959, p. 162-190; J. Heurgon, Rome et la Méditerranée occidentale jusqu'aux guerres puniques, Paris, 1969, p. 192-195. Sur l'irritant problème, que nous négligeons ici, du pater gentis, cf. en dernier lieu L. R. Ménager, Systèmes onomastiques, structures familiales et classes sociales dans le monde gréco-romain, dans SDHI, 46, 1980, p. 147-235, p. 191; A. Romano, Dal pater gentis ai patres dell'organizzazione cittadina. Note sul fondamento della leaders hip arcaica, dans Ricerche sulla organizzazione gentilizia romana, a cura di G. Franciosi, 1, Naples, 1984, p. 81-117, p. 104-105. 2 Selon l'interprétation canonique qui reconnaît des clients dans les tenuiores ment ionnés par Paul. Fest., p. 289 L, s.v. Patres {Patres senatores ideo appellati sunt quia agrorum partes adtribuerant tenuioribus ac si liberis propriis). Mais des doutes viennent à nou-

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ils dépendent. Bref, la gens constitue une «cellule familiale polynucléai re»3 vouée à certaines formes d'autonomie et d'autarcie. Une triple correspondance d'ordre linguistique (av. zantu, gr. γένος, lat. gens)4 suggère que cet agrégat réapparaît sous des formes comparables en d'autres points du domaine indo-européen. Mais ce parallélisme est trompeur. En effet la preuve a été récemment apportée que, pour les temps anciens, le γένος n'est pas dans le monde grec «un bloc humain tenant à la fois du clan patriarcal et de la famille noble»5. Toujours est-il qu'en milieu romain, une évolution en ce sens est perceptible dès les débuts de la ville, puisque l'annalistique note à pro pos du Sénat d'époque royale que les quartiers de noblesse de ses memb res s'appréciaient par rapport à l'ancienneté ou à l'importance (?) des gentes auxquelles ceux-ci appartenaient6. Si les racines de ces lignages plongent dans un passé reculé, leur entrée dans l'histoire est à mettre en rapport avec le processus de différenciation sociale et d'accumulat ion de la richesse7 dont les nécropoles des périodes III et IV illustrent

veau d'être exprimés sur ce point par G. Franciosi, Una ipotesi sull'origine della clientela, dans Labeo 32, 1986, p. 263-281, p. 267. 3 L. R. Ménager, op. laud., p. 189. 4 É. Benveniste, Le vocabulaire des institutions indo-européennes, 1, Paris, 1969, p. 316. 5 F. Bourriot, Recherches sur la nature du genos, 2, Paris-Lille, 1976, p. 1367. C'est seulement à partir du IVe siècle que le mot γένος s'applique rétrospectivement à des familles «qui ont réussi par leur puissance, l'habileté de leurs membres durant plusieurs génération ... à constituer de courtes dynasties d'hommes d'État» (ibid., p. 1365). 6 Nous pensons ici à la hiérarchie des gentes en gentes maiores et gentes minores, telle qu'elle s'instaura consécutivement à la réforme du Sénat par Tarquin l'Ancien : Cic, Rep. 2, 35; Liv., 1, 35, 6; Denys d'Hal., AR 3, 67, 1 ; Suet., Aug. 2, 1 ; Vir. ill. 6, 6. Elle est interprétée en termes de chronologie relative par T. Mommsen (Römisches Staatsrecht, 33, Leipzig, 1887, p. 30, qui prend en considération la date de leur admission dans la cité), par U. Coli (Regnum, dans SDHI, 17, 1951, p. 1-168 = Scritti di diritto romano, 1, Milan, 1973, p. 321-483, p. 388) et par P. De Francisci (op. laud., p. 191, qui reprend le point de vue de T. Mommsen). Pour G. Mancuso (Patres minorum gentium, dans Annali Semin. Giuria. Palermo, 34, 1973, p. 397-419, p. 414-415), antérieures à Tarquin l'Ancien qui leur ouvrit le Sénat, les gentes minores sont à la fois plus récentes et moins amples que les maiores. 7 Sur ce phénomène mis en lumière par toute une série de travaux concordants, cf. C. Ampolo, Su alcuni mutamenti sociali nel Lazio tra Will e il V secolo, dans DArch, 4-5, 1970-71, p. 37-68; A. Bedini-F. Cordano, Periodo IH, dans La formazione della città nel Lazio, DArch, 2, 1980, p. 97-124; G. Bartoloni-M. Cataldi Dini, Periodo IVA, ibid., p. 125164 ,C. Ampolo, Periodo IV B, ibid., p. 165-192. Cf. aussi les divers articles du recueil Aspett i delle aristocrazie fra Vili e VII secolo a.C, dans Opus, 3, 1984.

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la réalité sur près d'un siècle et demi à Rome et en d'autres points du Latium. Elle se reflète également dans l'agencement de ces nécropoles qui permet d'entrevoir, par rapport à de plus anciennes, comment l'in térêt s'est déplacé de l'individu sur le groupe familial auquel il appart ient8. Au témoignage de l'archéologie, il faut ajouter l'évolution qui se laisse déceler dans le domaine de l'onomastique, s'il est vrai que l'adop tiondu système gentilice y date des débuts du VIIe siècle9. En effet, cette innovation atteste une exigence de cohésion, de permanence et d'identité qui s'accorde avec ce que nous pouvons deviner des aspira tionsde groupes familiaux nécessairement amples au moment où ils revendiquaient et obtenaient la qualité héréditaire de patriciens. En droit pourtant, la gens ne sera jamais une réalité spécifiquement patr icienne et les prétentions qu'à date plus récente, le patriciat devait faire valoir en ce sens10 relèvent purement et simplement de la propagand e. Si un certain nombre d'indices autorisent à croire que les rois étrusques s'appliquèrent à endiguer la volonté de puissance de ces gentes, il est vraisemblable que celle-ci se donna libre cours à la faveur des tensions consécutives aux événements de 509. Dans ce qu'il a d'excep tionnel puisque cinq noms y figurent, le témoignage des Fastes de l'an 1 peut s'interpréter en ce sens. D'autre part ce que nous entrevoyons du découpage de Yager en tribus rustiques oriente l'analyse dans la même direction. Même si la chronologie et l'ampleur de ce processus nous échappent, il est indéniable que plusieurs tribus à dénomination gentili-

8 Cf. par exemple T. Cornell, Rome and Latium vêtus 1980-1985, dans AR, 32, 1986, p. 123-133, p. 131. 9 G. Colonna, Nome gentilizio e società, dans SE, 45, 1977, p. 175-192. Mais cf. aussi dans des cadres chronologiques différents M. Cristofani, Diffusione dell'alfabeto e ono mastica arcaica nell'Etruria interna settentrionale, dans Atti dell'VIII Convegno Naz. Stud. Etruschi ed Italici, Florence, 1974, p. 307-324; J. Heurgon, Onomastique étrusque : la déno mination gentilice, dans L'onomastique latine, Coll. Intern. CNRS, nr. 564, Paris, 1977, p. 25-34; L. R. Ménager, op. laud., p. 181-184. 10 Liv., 10, 8, 9 où, à l'occasion de la controverse provoquée par la rogano Ogulnia, l'historien met dans la bouche de P. Decius Mus, porte-parole de la plèbe dans ce débat, les mots Semper ista audita sunt . . . vos solos gentem habere; Gell., 10, 20, 5 et 17, 21, 7. A. Magdelain, Auspicia ad patres redeunt, dans Hommages à J. Bayet, Bruxelles, 1964, p. 427-473, p. 465-466, dont la démonstration nous paraît péremptoire.

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ce y furent alors créées11. Tout se passe comme si cette intiative avait consacré la toute-puissance de lignages qui marquèrent ainsi de leur sceau les primordia ciuitatis. Et à quelque quinze ans de distance, l'e xpédition des Fabii à la Crémère atteste la persistance de valeurs et d'usages propres à l'organisation gentilice dans la mesure où elle réac tualise vraisemblablement un état de choses antérieur à ces primordia. *

*

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Une double tradition nous est parvenue sur cette entreprise. L'une, isolée et considérée parfois, mais à tort, comme la plus ancienne, nous a été gardée par Diodore de Sicile12 qui, pour l'année 472, fait état d'une grande bataille ayant opposé au voisinage de la Crémère les armées de Rome et de Véies. Au cours de ce combat qui leur fut défa vorables, les Romains auraient subi de lourdes pertes. L'historien grec ajoute qu'au dire de «certains» auteurs, la gens Fabia avait perdu dans l'affaire 300 des siens. De ces deux versions des faits, l'une ignore les Fabii, alors que l'autre les sauve de l'anonymat en leur conférant une place à part dans la série des victimes. De plus si, comme la précédent e, elle situe leur trépas dans le cadre d'une guerre de cité à cité, elle

11 Liv., 2, 21, 7, Tribus una et uiginti factae (495 av. J.-C:); Per. 21, Claudia tribus adiecta numerusque tribuum ampliatus ut essent una et uiginti (à une date, semble-t-il, postérieure à la bataille du lac Régule, mais antérieure à la première sécession). Sur la difficile question de la chronologie des premières tribus rurales, cf. entre autres les points de vue opposés de L. Ross Taylor (The voting districts of the roman republic, Rome, 1960, p. 35-45), A. Alföldi (Early Rome and the Latins, Ann Arbor, 1965, p. 304-318) et de M. Humbert (Municipium et ciuitas sine suffragio, Rome, 1978, p. 52-78). Cf. aussi J.C. Richard, L'œuvre de Servius Tullius. Essai de mise au point, dans RD, 61, 1983, p. 181-193. 12 DiOD., 11, 53, 6. Parmi les tenants de la théorie selon laquelle la tradition qu'il mentionne en premier serait la plus ancienne, on trouve F. Münzer, dans RE, 6, 2, Stutt gart, 1909, s.v. Fabius, nr. 159 (K.Fabius Vibulanus), col. 1873-1880, col. 1877, L. Adams Holland, Janus and the bridge, Rome, 1961, p. 243, et E. Montanari, Nomen Fabium, Lec ce, 1973, p. 94 et 142. Sur le témoignage de Diodore et sur la source qu'il utilise cf. les analyses divergentes de T. Mommsen (Fabius und Diodor, dans Römische Forschungen, 2, Berlin, 1879, p. 221-296, p. 245-261), de E. Schwartz (dans RE, 5, Stuttgart, 1903, s. v. Diodoros, nr. 38, col. 663-704, col. 694-696), de E. Manni (Diodoro e la storia arcaica di Roma, dans Kokalos, 16, 1970, p. 60-73, p. 68) et de F. Cassola (Diodoro e la storia romana arcai ca, dans ANRW, 13, 1, Berlin-New York, 1982, p. 724-773, p. 750-752).

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mentionne l'appartenance de ces 300 braves à une seule gens en des termes dont l'insistance ne laisse pas d'être significative. Elle spécifie en effet qu'ils étaient «apparentés entre eux et que, pour cette raison, ils portaient un seul et même nom». Cette donnée dont Diodore ne pré cise pas l'origine fait directement écho à la définition de la gentilité qui, par-delà L. Cincius l'antiquaire, remonte à Q. Mucius Scaeuola13 cos. 95. Son intérêt tient en fait à ce qu'elle évoque la tradition commun e à nos autres sources. À l'intérieur de la guerre qui mit alors aux prises Rome et Véies, celle-ci isole en effet l'épisode de la Crémère dont elle fait le dernier acte d'une entreprise d'inspiration et de réalisation exclusivement fabiennes. Chez Tite-Live et chez Denys d'Halicarnasse, l'expédition s'étend sur une durée quelque peu supérieure à deux ans (479-477). L'Ab urbe condita note qu'elle fut entreprise à l'initiative de la seule gens Fabia. Si K. Fabius y informe le Sénat de cette décision, c'est moins en sa qualité de cos. 479 que de porte-parole de ce lignage (2, 48 8, Consul pro gente loquitur) et son propos n'est pas tant en l'occurren ce d'obtenir l'assentiment des patres que de les mettre devant le fait accompli. D'autres notations s'inscrivent dans le droit fil de ce début. La plus significative est à chercher dans l'image du consul paludatus qui passe en revue les gentiles qu'il avait convoqués devant sa demeure, prend place au centre du contingent ainsi formé et donne le signal de la mar che (2, 48, 10 et 2, 49, 3). Elle apporte la preuve que, parmi les tradi tions qui avaient cours sur cet épisode, l'une professait que Yimperium consulaire s'était en la circonstance mis au service d'une entreprise de caractère privé, même si elle était censée avoir pour objet le salut de la ville. Il est en effet significatif que le tout début du récit soit rythmé par le leit-motive du familiare bellum il, 48, 9) et des priuata arma (2, 49, l)14 et qu'à l'heure de la catastrophe, les Fabii apparaissent seuls face à leur destin. L'image que les Antiquités Romaines nous ont gardée de l'affaire 13 Cic, Top. L, 29, Gentiles sunt inter se qui eodem nomine sunt (suit l'exposé d'au tres conditions). Nihil enim uideo Scaeuolam pontificem ad hanc definitionem addidisse ; Paul. Fest., p. 83 L, s.v. Gentilis, Gentilis dicitur et ex eodem genere ortus et is qui simili nomine appellatur, ut ait Cincius : «Gentiles mihi sunt qui meo nomine appellantur ». 14 F. Frezza, Intorno alla leggenda dei Tabi al Cremerà, dans Scritti in onore di C. Fer rini, Milan, 1946, p. 295-306, p. 300, qui tire de cette donnée des conclusions différentes des nôtres; E. Montanari, op. laud., p. 24.

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de la Crémère est plus nuancée que la précédente. Certes, Denys d'Halicarnasse mentionne au départ de l'épisode une délibération de la gens à l'issue de laquelle, par la bouche de M. Fabius, cos. 480, et de son frère Kaeso qui lui avait succédé dans cette magistrature, celle-ci se serait engagée à mener avec ses seules forces et à ses frais la guerre qui opposait ÏVrbs à Véies (AR 9, 15, 2). Mais l'essentiel est qu'il s'inspire d'un annaliste qui avait conscience des difficultés que la tradition d'une guerre gentilice soulevait sur le plan juridique. C'est ainsi qu'il distin gue (AR 9, 15, 3) entre le contigent de gentiles, clients et sodales d'une part et l'armée régulière de l'autre qui quittèrent Rome en direction de Yager Veiens. En effet il spécifie que le premier était placé sous les ordres de M. Fabius qui, s'il avait été consul l'année précédente, ne détenait en 479 aucune fonction officielle, tandis que la seconde était commandée par K. Fabius alors consul. Il est vraisemblable que cette version des faits n'est pas à mettre au compte de Denys, mais qu'elle se rattache à une tradition plus ancienne selon laquelle, à aucun moment de son déroulement, Yimperium consulaire en tant que tel n'avait été partie prenante dans l'expédition. Contre cette quasi-certitude, il nous paraît vain d'invoquer le t émoignage d'AR 9, 16, 3 où nous lisons qu'après avoir obtenu du Sénat l'autorisation de rejoindre, à sa sortie de charge, le commando, Kaeso reçut à cette fin le pouvoir proconsulaire. En effet ce souci de normali sationpoussé jusqu'à l'anachronisme ne se limite pas15 à ce passage du livre IX, si bien qu'il ne paraît pas interdit de l'imputer à Denys. Tout se passerait donc en l'occurrence comme si, à ce que sa source présent ait comme initiative et action autonome des Fabii, celui-ci avait été ten téde substituer une mission certes revendiquée par la gens, mais dont les patres gardaient toutefois le contrôle. Reste que l'interférence qui en résulte çà et là des plans gentilice et civique est trompeuse et qu'elle ne doit pas faire oublier l'essentiel : même si l'un et l'autre rapportent que l'action du commando fut dans un premier temps appuyée, en d'autres points de Yager Veiens, par celle des légions16, Denys d'Halicarnasse, comme Tite-Live, est tributaire d'une tradition qui soulignait le caractè-

15 C'est ainsi que Ser. Furius aurait marché contre les Eques avec rang de proconsul (Denys d'HAL., AR, 9, 16, 4 et 9, 17, 5). 16 Liv., 2, 49, 10-12 (478); Denys D'Hal., AR 9, 15, 4-6 (479), 9, 16, 6-17, 1 (478), 9, 18, 5 (477; au moment de la catastrophe finale, le consul T. Menenius s'apprêtait à marcher contre l'armée étrusque qui avait pris position sur Vager Veiens).

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re autonome et privé de l'entreprise17. Il est significatif que pour l'es sentiel, elle ait situé le déroulement de l'expédition et la catastrophe18 finale en-dehors de la période d'hégémonie fabienne, puisqu'aucun membre de la gens Fabia n'exerça le consulat en 478 et en 477. Seul Ovide19 dont la dette à l'endroit de YAb urbe condita est évi dente semble être allé plus loin dans cette voie que nos deux historiens. Mais cette particularité découle de ses intentions. Il a en effet choisi de limiter son évocation de l'épisode (Fast. 2, 193-342) à la clades ellemême, optant du même coup pour le grossissement épique. Il n'y a donc pas lieu de s'étonner que, dans son évocation d'une geste héroï que, il ait privilégié, voire majoré, les éléments qui pouvaient flatter l'amour propre de Paullus Fabius Maximus qui fut son protecteur et son ami. Quant à nos autres sources20 qui se réduisent à quelques brèves

17 Contra, mais à tort, E. Montanari, op. laud., p. 24-28. 18 À propos de laquelle les Antiquités Romaines nous ont gardé une double version des événements que Denys déclare emprunter à des sources dignes de confiance (9, 21, 6). Selon l'une, qu'il ne reprend pas à son compte, les Fabii seraient tombés dans une embuscade alors qu'ils revenaient à Rome où l'accomplissement d'une θυσία πάτριος requérait leur présence (9, 19, 1-3). Quant à l'autre, elle se confond pour l'essentiel avec celle de Tite-Live (9, 20, 1-21, 6). Seule une tradition tardive (Liv. 9, 38, 15-16, ... atque ei legem curiatam de imperio ferenti triste omen diem diffidit, quod Faucia curia fuit principium duabus insignis cladibus, captae Urbis et Caudinae pads, quod utroque anno eiusdem curiae fuerat principium. Macer Licinius tertia etiam clade quae ad Cremeram accepta est abominandam earn curiam facit) puisque Tite-Live la met au compte de Licinius Macer affirmait qu'un magistrat majeur (cf. le rapprochement avec le désastre de Caudium et la prise de Rome par les Gaulois), en l'occurrence un consul, avait été associé au moins à la phase finale de l'expédition. Nous comptons revenir ailleurs sur cette tradition et sur les problèmes qu'elle pose. 19 Qui à la date du 18 juillet (cf. le synchronisme du dies Cremerensis et du dies Alliensis) a préféré, pour des raisons qui nous échappent, celle du 13 février. F. Bömer, Interpretationen zu den Fasti des Ovid, dans Gymnasium, 64, 1957, p. 112-135, p. 114-115; Id., P. Ovidius Naso. Die Fasten, 2, Heidelberg, 1958, p. 96; D. Porte, L'étiologie religieuse dans les Fastes d'Ovide, Paris, 1985, p. 375-377; E. Lefevre, Die Schlacht am Cremerà in Ovids Fasten, dans RhM, 123, 1980, p. 152-162. 20 Plut., Cam. 19, 1 ; Flor., 1, 6, 1-2, ... adeo ut . . . priuatum . . . gesserit bellum gens Una Fabiorum ; Ampel., 20, 2, Fabii . . . cum omnes patriciae stirpis essent, bellum Veiens peculiariter sibi depoposcerunt ; Gell., 17, 21, 13; App., hai., frg. 6; Fest., p. 358 L, 5.v. Religioni; Id., p. 450 L, 5.v. Scelerata porta; Cass. Dio 5, 21, 1-3; Lib. de praen., 6; Hieron., Chron., p. 103 Schöne; Vir. ill.., 14, 1 (Veientes . . . sibi hostes familia Fabiorum priuato nomine depoposcit) - 6; Serv., Aen. 6, 845 et 8, 337; Oros., Hist. 2, 5, 8-9, Nam cum . . . Fa bii . . . speciale sibi aduersum Veientes decerni bellum expetiuissent . . .; Paul. Fest., p. 451

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notices ou scholies, elle n'offrent d'intérêt que dans la mesure où elles acceptent expressément ou de manière implicite la version des faits selon laquelle la gens Fabia aurait revendiqué et obtenu de prendre sur elle le poids de la guerre contre Véies. Envisagés de ce point de vue, certains de ces témoignages nous ont gardé des informations qui reflè tentles traits spécifiques d'une entreprise dont la vulgate des primordia ne connaît pas d'autre exemple. *

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II est vrai que, dans sa forme canonique, la tradition relative à l'e xpédition de la Crémère se révèle à l'analyse riche en données qui éveil lent le scepticisme. Les critiques les plus radicales qui en ont été faites sont celles d'E. Pais et, il y a peu, d'E. Montanari21. Le premier de ces réquisitoires se fondait entre autres choses sur le synchronisme du dies Cremerensis et du dies Alliensis. Et de fait il est plus que douteux que la responsabilité de la gens Fabia ait été engagée dans deux désastres qu'à la date du 18 juillet, Rome aurait essuyés, à près d'un siècle de distanc e, dans la même zone. Aussi E. Pais tenait-il pour acquis que la vulgate de l'épisode était dans le principe d'inspiration étiologique. Selon lui en effet, elle visait à fonder en raison l'interdit qui s'attachait à l'une des arches de la porte Carmentale. Sur cette donnée originelle, Fabius Pictor aurait greffé, à coup d'anticipations et de duplications, mais aussi en s'inspirant du modèle des Thermopyles le récit d'une bataille forgée de toutes pièces, même s'il demeure probable que la gens Fabia avait pris une part active aux guerres menées par Rome contre Véies dans les années 480. Plus systématique encore, pour ne pas dire plus impitoyable, la cri tique d'E. Montanari procède du postulat selon lequel le noyau com-

L, s.v. Scelerata porta. Cf. encore Sen, Benef. 4, 30, 2 et 5, 3, 2; Id., Epist. 82, 20; Sil. Ital., 2, 4-7, 6, 637-638 et 7, 39-61; Iuv., 2, 153-155; Schol. luv., 2, 153-155. 21 E. Pais, Storia di Roma, 1, 1, Turin, 1898, p. 434-436 et 515-521; Id., Storia critica di Roma durante i primi cinque secoli, 2, Rome, 1915, p. 151-161 et p. 431; Id., Ancient legends of roman history, Londres, 1906, p. 172-178. E. Montanari, op. laud., passim. Rap pelons d'autre part que Κ. J. Beloch, Römische Geschichte . . ., Berlin-Leipzig, 1926, p. 298, considérait que la tradition relative à l'épisode de la Crémère avait été forgée de toutes pièces afin d'expliquer l'absence répétée de consulats fabiens après 479.

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mun aux divers états de la tradition ne garde en aucune manière le sou venir d'événements réels. Il relèverait au contraire de ce qu'il faut bien appeler une histoire orientée dont les grandes lignes auraient été conçues et fixées en milieu pontifical. Celle-ci se caractériserait en l'e spèce par une volonté évidente de réactualiser un état de choses anté rieur à l'avènement de la ciuitas. C'est dans cette perspective que devrait s'interpréter la place faite dans les témoignages canoniques au thème de la prédestination du sang par l'exaltation du nomen Fabium et à celui de la résurgence d'usages caractéristiques, dans l'ordre mili taire, de l'organisation curiate. Même si elles font état de quelques éléments dignes de retenir l'a ttention, ces analyses n'emportent pas la conviction. Nous avons en effet établi ailleurs22 qu'elles ne sauraient infirmer l'authenticité globale de la tradition. Il est probable que le souvenir de l'entreprise s'était gardé en priorité dans la mémoire collective des Fabii. Et les mises en garde de Cicéron et de Tite-Live23 contre les formes d'altération du passé inhérentes à ce mode de conservation ne s'appliquent guère à ce cas. Dans le cadre ainsi défini, l'imagination ne peut en effet s'être donné libre cours à propos d'un épisode qui entrait difficilement dans la caté gorie des falsi triumphi. En d'autres termes, le rôle de Fabius Pictor qui fut porté, selon toute vraisemblance, à interpréter l'épisode avec l'idée bien arrêtée de laver par ce biais le nomen Fabium de ses responsabilit és dans l'affaire de Clusium et de l'Allia24 ne change rien à l'affaire et

22 J.-C. Richard, Historiographie et histoire : l'expédition des Fabii à la Crémère, dans Latomus, 47, 1988, p. 526-553. 23 Cic, Brut. 62, Multa enim scripta sunt in eis quae facta non sunt : falsi triumphi, plures consulatus, genera etiam falsa et ad plebem transitiones ; Liv., 8, 40, 4-5, Vitiatam memoriam funebribus laudibus reor falsisque imaginum titulis, dum familiae ad se quaeque famam rerum gestarum honorumque fallente mendacio trahunt; inde certe et singulorum gesta et publica monumenta rerum confusa. Nec quisquam aequalis temporibus Ulis scriptor exstat quo satis certo auctore stetur (322 av. J.-C). 24 En prenant les armes contre les Gaulois à Clusium en 391, trois membres de la gens Fobia avaient manqué à leurs devoirs de legati et au ius gentium (Liv., 5, 36, 6 et 8). C'est à la suite de cet incident que les Gaulois avaient entrepris de marcher sur Rome. Sur le synchronisme du dies Cremerensis et du dies Alliensis, cf. Liv., 6, 1, 11 ; Tac, Hist. 2, 91, 1 ; Plut., Cam. 19, 1 ; Fast. Ant. Ministr., à la date du 18 juillet (A. Degrassi, Inscriptiones Italiae, 13, 2, Rome, 1963, p. 208). À ce synchronisme, Licinius Macer (Liv., 9, 13, 5) substituait le rôle de principium dévolu à la curie Faucia lors du vote de la loi curiate des magistrats suprêmes des années 477 et 391 (mais aussi de l'an 321 où l'Urbs devait connaître le déshonneur des Fourches Caudines).

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la réalité des faits ne saurait être mise en doute : entreprise par les Fabii, l'expédition de la Crémère tourna pour eux à la catastrophe. Au demeurant, toute approche exclusivement philologique des t émoignages est vouée à laisser échapper l'essentiel. Il suffit d'analyser le dossier qu'ils constituent à la lumière de ce que nous pouvons entrevoir de l'histoire intérieure de Rome dans les années 485 à 475 pour obtenir la quasi-certitude que ses données les plus atypiques sont aussi les plus précieuses. *

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II se trouve en effet que cette décennie coïncide pour l'essentiel avec une période d'hégémonie fabienne, et ce dès l'entrée dans l'histoi re de la gens Fabia, puisque, si elle accède pour la première fois au consulat en 485 25, elle va jusqu'en 479, c'est-à-dire pendant sept années consécutives, monopoliser, en la personne de trois de ses membres, l'un des deux sièges consulaires. Bref, cette période marque une rupture brutale par rapport à la situation antérieure. Le témoignage des Fastes est au demeurant corroboré par un certain nombre de constatations irrécusables. M. Pallottino26 qui les a formulées avec toute la netteté souhaitable souligne que la mainmise des Fabii sur le pouvoir coïncida avec l'élimination de Sp. Cassius et du même coup avec la disparition, au moins jusqu'en 461, des gentilices plébéiens et des gentilices étrus ques27 qui, précédemment, avaient figuré à intervalles irréguliers dans cette même liste. En d'autres termes, le septennat des Fabii est indisso ciable de la «serrata» du patriciat28. Quant à l'éclipsé de cette gens dont les Fastes attestent la réalité pour une décennie d'abord, mais auss i,plus largement, au-delà de cette période, elle est de toute évidence à mettre en rapport avec l'expédition et le désastre de la Crémère. On ne saurait mieux dire que la responsabilité de cet épisode lui incombait.

25 Outre le premier consulat de Q. Fabius Vibulanus, l'année 485 vit également son frère K. exercer les fonctions de questeur. 26 M· Pallottino, Fatti e leggende (moderne) sulla più antica storia di Roma, dans SE, 31, 1963, p. 3-37 = Saggi di antichità, 1, Rome, 1979, p. 248-277, p. 275-276. 27 Cf. en 461 le consulat de P. Volumnius Amintinus Gallus. 28 Avant M. Pallottino, cf. déjà sur ce point F. Altheim, Römische Geschichte, l2, 1956, Amsterdam-Leipzig, 1956, p. 54.

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L'annalistique n'affirme rien d'autre, même si son témoignage sur la fin tragique des 306 tourne par la force des choses à la chanson de geste. *

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Si les résultats de l'analyse philologique et de la mise en perspecti ve historique se corroborent mutuellement pour établir l'authenticité substantielle de la tradition, celle-ci pose encore trois problèmes fonda mentaux qui sont en rapport étroit avec l'objet de cette table-ronde. L'un a trait à la composition du contingent fabien, les deux autres aux objectifs de l'entreprise et à son caractère exceptionnel. Il va de soi que les clients de la gens Fobia furent associés au déroulement de l'épisode. Même s'ils divergent quant à leur nombre29, plusieurs témoignages sont catégoriques sur ce point. Certes Diodore de Sicile et \Ab urbe condita ignorent tout de leur participation. Et pourtant il est hors de doute que Tite-Live utilise un annaliste qui ment ionnait leur présence dans le commando30. En effet la preuve a été faite qu'en tenant en-dehors de l'expédition la turba cognatorum sodaliumque (2, 49, 5), il a, de son plein gré ou malgré lui, faussé une don née précieuse. Ces sodales qui deviennent tout naturellement des έταΐροι mêlés à des πελάται dans le passage correspondant des Antiquités Romaines (9, 15, 3) avaient de droit leur place dans ce corps d'élite. Ils sont en effet indissociables de ceux dont l'inscription de Satricum31 nous a, pour une époque à peine antérieure, gardé le souvenir et qui,

29 Denys d'Hal., AR 9, 15, 3 (306 Fabii épaulés par 4.000 hommes qui, dans leur majorité, se recrutaient parmi leurs πελάται et leurs εταίροι) 9, 19, 1 ; 9, 23, 1 et 9, 59, 1 ; Paul. Fest., p. 451 L, 5.v. Scelerata porta, . . . cum clientium millibus quinque; Serv., Aen. 8, 337, . . . cum seruis et clientibus. Cf. aussi Gell., 17, 21, 13, ... Fabii sex et trecenti cum familiis suis . . . perierunt. Mais, dans leur majorité, les notices consacrées à l'expédition mentionnent exclusivement les 300 ou les 306 Fabii. 30 R. M Ogilvie, A commentary on Livy, BooL· 1-5, Oxford, 1965, p. 363. 31 Pour laquelle on se reportera à C. M. Stibbe, G. Colonna, C. De Simone et H. S. Versnel, Lapis Satricanus, with an introduction by M. Pallottino, Gravenhage, 1980, et à J. Bremmer, The suodales of Poplios Valesios, dans ZPE 47, 1982, p. 133-147. Mais on n'ou bliera pas que l'empereur Claude appliquait ce mot à Mastarna-Servius Tullius (ILS, 212, col. 1, 1.19-20, Caeli quondam Viuennae sodalis fidelissimus).

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par la force des choses, formaient une «Gefolgschaft» associée aux entreprises militaires de P. Valerius. En ce qui concerne les clients dont le nombre fait dans nos sources l'objet d'amplifications indues, leur participation à l'expédition ne sau rait davantage être mise en doute. Le rapprochement s'impose sur ce point avec les conditions de la venue à Rome, dans un passé encore proche, d'Attius Clausus et, plus encore, avec l'épisode du Sabin Appius Herdonius32 qui, projetant vingt ans plus tard de marcher sur YUrbs pour s'y emparer du Capitole, devait s'entourer à cet effet de clients ainsi que de serviteurs recrutés «parmi les plus valeureux». Sur un plan plus général, l'utilisation des clients à des fins militaires corres pondà un état de choses dont l'annalistique nous a gardé le souvenir en diverses circonstances de cette période33. Nous n'avons au demeur ant aucune raison de mettre les notices en question au compte de fal sifications tardives. L'entrée de la plèbe dans l'histoire à la faveur de la première sécession n'entraîna pas ipso facto la disparition des clientèl es, c'est-à-dire d'un élément de la population romaine qui se définissait par l'état de dépendance dans lequel il vivait par rapport aux familles patriciennes. C'est grâce à elles que celles-ci purent à diverses reprises faire face à la situation créée par le refus des plébéiens de se laisser enrôler. Il est également possible que, dans l'affaire de la Crémère, les attaches bien attestées des Fabii avec le monde étrusque34 aient joué en

32 Sur la venue d'Attius Clausus à Rome : Liv., 2, 16, 4, ... magna clientium comitatus manu ; Denys d'Hal., AR 5, 40, 3, pour qui le total des parents, amis et clients qui le suivirent à Rome n'était pas inférieur à 5.000 personnes; App., Reg. 12 (même nombre); Serv., Aen. 7, 706 (même nombre); Plut., Popi. 21,4 (chez qui cette suite se monte à 5.000 familles). Coup de main d'Appius Herdonius : Liv. 3, 15, 5 et 9, qui mentionne des exsuies seruique au nombre de 2.500; Denys d'Hal., AR 10, 14, 1 (clients et θεράποντες, soit un total de 4.000 hommes environ); Zon., 7, 18; A. Bottiglieri, // «caso» di Appio Erdonio, dans AAN, 88, 1977, p. 1-14. 33 Denys d'Hal., AR 6, 47, 1 (pour organiser la défense de l'Urbs pendant la première sécession); 7, 19, 2 (492, armée de Coriolan); Plut., Marc. 13, 5 (idem); Denys d'Hal., AR 9, 64, 3 (464) 10, 15, 5 (460, pour faire face à la menace d'Appius Herdonius : cf. à ce sujet les réflexions des tr. pi. chez Liv., 3, 16, 5) et 10, 27, 3 (457, proposition faite par L. Quinctius). 34 TLE2 65 (Caere, dernier tiers du VIIe siècle) et 471 (Clusium, dans les années 570 av. J.-C). Liv., 9, 36, 2. Rapproché de la deuxième inscription, la tradition relative à l'en voi à Clusium de trois membres de la gens Fabia chargés de négocier, en 391, avec les Gaulois qui s'étaient installés dans cette cité gagne en crédibilité (Liv. 5, 35, 5).

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ce sens. En 480 encore, si l'on en croit Denys d'Halicarnasse35, les prin cipes de la dodécapole avaient marché au combat sur le territoire de Véies avec des armées semiprivées de pénestes et d'etera. En partant un an plus tard pour le même front, il n'est pas exclu que les Fabii se soient inspirés de cet usage. Toujours est-il que leur initiative se fondait sur un type de solidarit é précivique qui constituait déjà une survivance. On comprend mieux dans ces conditions qu'une tradition qui remonte vraisemblablement aux antiquaires ait reconu en elle l'archétype de la coniuratio36, c'està-dire d'une entreprise guerrière étrangère au cadre de la militia légit ima.Cette transposition dans une catégorie marginale au sein du monde où ils vivaient ne laisse pas d'être significative. Elle établit à notre sens que, dans la vulgate des initia, l'épisode de la Crémère occupait la pla cequi lui revenait de droit, celle d'une initiative guerrière de caractère privé et qui, comme telle, échappait au contrôle de la collectivité ou plutôt de ses magistrats. En faisant état, l'un expressément (AR 9, 15, 2), l'autre au moins implicitement (2, 48, 8), d'un decretum gentis, Denys d'Halicarnasse et Tite-Live ne disent rien d'autre. * * *

On aura compris qu'en ce qui concerne ses objectifs, nous rejetons toute interprétation reconnaissant dans l'entreprise des Fabii une mis sion officiellement confiée à leur gens dans le cadre d'une stratégie d'ensemble. C. Saulnier37 qui a formulé ce point de vue considère que l'installation à demeure d'un contingent romain dans Yager Veiens visait à préserver la liberté de circulation sur la uia Flaminia et à éviter que l'expansion de Véies en direction du Tibre ne fît peser une menace 35 Denys d'Hal., AR 9, 5, 4. J. Heurgon, Les pénestes étrusques chez Denys d'Halicar nasse (IX, 5, 4), dans Latomus, 18, 1959, p. 713-723, p. 721. 36 Serv., Aen. 6, 845, . . . Qui, cum coniurati cum seruis et clientibus suis contra Veientes dimicarent, . . . apud Cremeram fluuium interempti sunt; Id., ibid. 7, 614, Coniuratio quae fit in tumultu, id est Italico bello et Gallico, quando uicinum urbis periculum singulos turare non patitur, ut inter Fabios fuit. T. Mommsen, Fabius und Diodor, p. 247-250; J. Bleicken, Coniuratio, dans JNG, 13, 1963, p. 51-70. 37 C. Saulnier, L'armée et la guerre dans le monde étrusco-romain (VIIIe-IVe siècle), Paris, 1980, p. 146-149. Sur le commerce du sel auquel l'Vrbs se livrait dès cette époque, cf. A. Giovannini, Le sel et la fortune de Rome, dans Athenaeum, 63, 1985, p. 373-387.

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sur le commerce du sel auquel YUrbs se livrait avec le pays sabin. Sa théorie doit au demeurant quelque chose à celle d'O. Richter38 qui mett ait en rapport l'expédition avec la volonté de Rome de couper la ligne de communications naturelle entre Véies et Fidènes et d'empêcher la cité étrusque de garder le contrôle de la navigation sur le Tibre. Cette double reconstruction des faits appelle à nos yeux deux crit iques. Si YUrbs avait alors opté pour une stratégie ayant pour objet le contrôle du Tibre, on s'attendrait que Fidènes ait été au centre du conflit qui opposait Rome à Véies depuis plusieurs années. Or tel n'est pas le cas, et cette évidence ne doit pas être sous-estimée si l'on songe que le nom de Fidènes apparaît à plusieurs reprises dans la chronique des années 509-498, date depuis laquelle l'annalistique rapporte qu'elle était sous la domination romaine39. Et surtout, dans ces deux hypothès es, les raisons du recours à une seule gens, fût-elle toute-puissante, sont des plus obscures. La situation s'éclaire quelque peu à partir du moment où l'on s'en gage dans la voie ouverte il y a un siècle par W. Kubitschek40 qui émit l'hypothèse selon laquelle les Fabii furent conduits à s'installer dans le voisinage de la Crémère parce que ce cours d'eau limitait à l'est le terri toire de la tribu qui portait leur nom. De ce qui n'était au départ qu'une conjecture prudente, les modernes ont trop vite41 fait une certitude, dans la mesure où il n'est pas exclu que la tribus Fabia soit postérieure à cette date et où nous ignorons tout de son emplacement. Reste que l'idée d'une intervention des membres de la gens dans une zone où ils possédaient des terres exposées depuis les débuts de la guerre contre Véies à des pillages ou à des destructions mérite d'être prise en consi-

38 O. Richter, Die Fabier am Cremerà, dans Hermes, 17, 1882, p. 425-440, p. 433-438. 39 L. Quilici-S. Quinci Gigli, Fidenae, Rome, 1986, p. 391, qui souscrivent à la tradi tion de Denys d'Halicarnasse (AR 5, 59-60) selon laquelle les Romains se seraient, en 498, emparés de Fidènes. 40 W. Kubitschek, De romanarum tribuun origine ac propagatione, Vienne, 1882, p. 6. Retenue comme vraisemblable par G. De Sanctis, Storia dei Romani, 22, Florence, 1960, p. 126, cette hypothèse a été reprise par L. Ross Taylor, op. laud., p. 40-41, J. Heurgon, Rome . . ., p. 296, M. Humbert, Municipium . . ., p. 52, J. Gagé, La chute des Tarquins et les débuts de la République romaine, Paris, 1976, p. 217, A. Ruggiero, Mito e realtà nella vicenda storica della gens Fabia, dans Ricerche sulla organizzazione gentilizia . . ., p. 257294, p. 277. Contra, A. Alföldi (mais pour des raisons essentiellement chronologiques), Early Rome . . ., p. 132 et 312; C. Saulnier, op. laud., p. 146. 41 Cf. les justes remarques d'E. Badian dans sa recension du livre de L. Ross Taylor, dans JRS, 52, 1962, p. 200-210, p. 201.

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dération. L'existence de prata Muda42 sur la rive droite du Tibre, qui sont sans doute indissociables des arae Muciae dont Pline l'Ancien spé cifie qu'elles étaient situées in agro Veiente {Nat. 2, 211) oriente en tout cas l'analyse en ce sens. En effet, si Tite-Live rapporte que le bienfonds en question avait été accordé à C. Mucius par le sénat désireux de récompenser son héroïsme, il est tout aussi vraisemblable qu'il ait appartenu aux Mucii avant la coniuratio de 508 (Liv. 2, 12, 5) et que celle-ci, embellie par l'annalistique ad maiorem Vrbis gloriam, ait eu plus prosaïquement pour objet de le soustraire aux visées des Véiens sur les Septem pagi. Auquel cas tout se serait passé dans l'épisode de la Crémère comme si, se refusant à abandonner aux Véiens une zone vita lepour elle, la gens Fabia avait entrepris d'y conduire une guerre de clan avec le concours de clients et de sodales directement intéressés au succès de cette expédition. *

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Reste que cet épisode constitue un hapax s'il est vrai qu'aucun autre exemple de guerre gentilice n'a été enregistré par la vulgate de l'annalistique et que les seuls termes de comparaison dont nous dispo sonsavec les témoignages relatifs à la venue à Rome d'Attius Clausus et au coup de main d'Ap. Herdonius sont approximatifs. Cette particularit é invite à croire qu'il marque un tournant dans l'histoire de l'aristocrat ie romaine et de l'organisation gentilice. De quelque façon qu'il faille en envisager les liens avec les six années d'hégémonie fabienne qui le précédèrent, il prit place dans des circonstances exceptionnelles. En effet les efforts de la gens Fabia pour se perpétuer au pouvoir dès le moment où son nom apparaît dans les Fastes et ses aspirations à une sorte de monopole de Yimperium consulaire traduisent une volonté de puissance poussée à son point le plus haut et dont on chercherait en vain un exemple comparable tout au long de la République patricienne. Tout va désormais se passer comme si l'oligarchie avait opté à Rome

42 Liv., 2, 13, 5, Patres C. Mudo uirtutis causa trans Tiberini agrum dono dedere; Paul. Fest., p. 131 L, 5.v. Muda prata. Le rapprochement avec les arae Mudae est propos é par E. Pais, Storia critica . ... 2, p. 117.

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pour la cohésion43, afin de faire bloc face aux menaces extérieures et aux revendications de la plèbe. Mais l'avènement de cet esprit unitaire passait par l'adoption de valeurs égalitaires, donc par la fidélité à une éthique qui, à la différence de ce qui était le cas dans le monde grec archaïque, s'accommodait mal des luttes de faction ou des aspirations au pouvoir personnel. Ap. Claudius le décemvir et, au siècle suivant, M. Manlius Capitolinus sont les exceptions qui confirment la règle. Or il est significatif qu'au dire de nos sources, ils n'aient ni l'un ni l'autre fait l'unanimité parmi leurs pairs. Il est vraisemblable que les nécessités militaires conjuguèrent leurs effets avec ces exigences de cohésion. Même sous la forme rudimentaire qu'il lui avait donnée, l'organisation centuriate avait été conçue par Servius Tullius avec le ferme propos d'affaiblir les solidarités gentilices qui s'étaient tissées dans le cadre des curies44. Et s'il faut croire qu'elle ne trouva sa forme définitive qu'après le décemvirat et que la substitu tion d'une infanterie de cinq classes à la dichotomie de la classis et des infra classem est pour l'essentiel l'œuvre du tribunat militaire à pouvoir consulaire45, la preuve se trouve ainsi pratiquement faite que, tout au long des soixante-quinze années précédentes, la République lui était restée fidèle. C'est dire que, malgré A. Momigliano46, l'épisode de la Crémère ne peut avoir marqué le point culminant d'une crise du syst èmecenturiate avec lequel le nouveau régime aurait rompu avant de le remettre en honneur à la lumière de l'expérience. Si les sodales et les clients des Fabii, peut-être équipés pour partie d'un armement de caractère hoplitique47, y prirent une part active et s'il put arriver ulté-

43 Cf. sur cet état d'esprit K. A. Raaflaub, From protection and defense to offense and participation : stages in the conflict of the orders, dans Social struggles in archaic Rome, edited by K. A. Raaflaub, Berkeley-Los Angeles, 1986, p. 198-243, p. 227. 44 J.-C. Richard, Classis - infra classem, dans RPh, 51, 1977, p. 229-236. 45 Selon une hypothèse séduisante formulée par E. Gabba, dans Les origines de la République romaine, Entretiens sur l'antiquité classique 13, Genève, 1967, p. 285, et à laquelle A. Momigliano devait donner son assentiment (ibid., p. 286). 46 A. Momigliano, An interim report on the origins of Rome, dans JRS, 53, 1963, p. 95121, p. 121. 47 Si du moins la comparaison avec ce que nous entrevoyons, à date il est vrai plus ancienne, dans le monde grec (A. Snodgrass, Early greek armour and weapons from the bronze age to 600 B.C., Edimbourg, 1964, p. 183, qui se fonde sur Alcée, frg. 15 Bergk) est valable. Au point de vue de F. Cornelius (Unter sunchungen zur frühen römischen Ges chichte, Munich, 1940, p. 75-76) qui considérait l'épisode de la Crémère comme antérieur à l'apparition de l'organisation centuriate, il faut préférer les considérations plus nuan-

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rieurement encore que le patriciat fît appel à ses clientèles pour les besoins de la défense de Wrbs, l'heure était désormais à une armée de type civique et le temps se trouvait révolu où, au sein de la communaut é à laquelle ils appartenaient, des groupes ou des individus pouvaient à des fins personnelles prendre des initiatives lourdes de conséquences politiques. En d'autres termes, l'échec de la Crémère marque la fin d'une épo que. Il suffit pour en avoir la preuve de mettre en parallèle les deux seuls decreta gentilices dont le souvenir est venu jusqu'à nous. Le pre mier est celui des Fabii tel qu'il se lit en filigrane chez Tite-Live et chez Denys d'Halicarnasse. Le second, qui lui est postérieur d'un siècle envi ron, fut pris par les membres de la gens Manlia48 qui décidèrent en 384 (?) que désormais, aucun des leurs ne porterait le prénom maudit de Marcus. Dans un cas, le lignage n'avait pas reculé devant une résolu tion qui, outre son propre avenir, engageait au moins indirectement celui de Rome, même si, à tort ou à raison, l'annalistique a cru devoir situer la catastrophe en-dehors de la série des consulats fabiens. Dans l'autre, il ne put que se borner à tirer les leçons d'un proche passé et, en lavant à l'avance ses fils de tout soupçon d'adfectatio regni, il fit, à titre au moins symbolique, acte d'allégeance à la cité. La différence perceptible entre ces deux decreta est différence de nature et non pas de degré. Elle traduit l'ampleur d'un processus dont les modalités nous échappent, mais qui n'en eut pas moins pour effet évident de restreindre le champ des activités ou visées gentilices. Il est vraisemblable que l'affaiblissement des liens de clientèle fut pour beau coup dans cette évolution. En effet, dans sa chronique des activités post-décemvirales, l'annalistique est muette sur l'utilisation des clientè les à des fins militaires. Cette rupture avec un mos encore récent suggèr e à tous le moins que le processus d'absorption des clients par la plèbe était en cours de réalisation. Pour cette raison comme pour d'autres, il était exclu que l'histoire pût se répéter. Dans ses motivations et dans les modalités de son déroulement, l'entreprise des Fabii porte la marque

cées de M. P. Nilsson, The introduction of hoplite tactics at Rome : its date and its conse quences, dans JRS, 19, 1929, p. 1-11, p. 2 et 8. 48 Cic, Phil. 1, 32 (. . . decreto gentis Manliae . . .); Liv., 6, 20, 14 (. . . gentis Manliae decreto . . .); Gell., 9, 2, 11; Plut., QR 91; Paul. Fest., p. 112 L, 5.v. (M.) Manlium. Cf. infra, n. 49.

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d'une époque désormais révolue49. Mais, même replacée à la date qui est la sienne, elle garde un caractère exceptionnel s'il est vrai que, dans l'état actuel de notre documentation, elle est le seul et unique exemple qui traduise en termes de passage à l'acte ce qu'ailleurs, nous n'entre voyons qu'à l'état de virtualités. Jean-Claude Richard

49 C'est pourquoi nous ne saurions souscrire au point de vue de P. A. Brunt (Italian manpower 225 B.C. - A.D. 14, Oxford, 1971, p. 640) selon lequel la tradition relative à l'entreprise des Fabii épaulés par leurs sodales et leurs clients évoquerait de trop près ce que nous entrevoyons du recrutement de l'armée que Scipion Émilien devait en 134 conduire en Espagne pour que des doutes ne surgissent pas sur son authenticité. Cette authenticité est au demeurant acceptée, entre autres spécialistes de Γ« Altertumswissens chaft» actuelle, par A. Alföldi, Early Rome..., p. 292, 302, 315-316, J. Heurgon, Rome . . ., p. 275 et 296, A. Momigliano, The origins of Rome, dans Settimo contributo alla storia degli studi classici del mondo antico, Rome, 1984, p. 379-436, p. 420. Cf. aussi M. To relli, Storia degli Etruschi, Bari, 1981, p. 200; A. Ruggiero, op. laud., p. 275-278. En ce qui concerne le problème évoqué à la note précédente, on notera que Suétone mentionne, mais sans indication de date (Tib. 1, 4), la décision unanime (consensus) par laquelle les Claudii avaient pour l'avenir rejeté le prénom de Lucius que deux des leurs avaient enta ché d'opprobre par leur conduite. À la bibliographie indiquée dans la n. 2, on ajoutera M. Rusconi, Le notizie di Diodoro e gli Annales Maximi, dans Storiografia e propaganda a cura di M. Sordi, Milan, 1975, p. 105-110, p. 107. Aux exemples mentionnés dans la n. 31, on ajoutera celui de Γέταιρία μεγάλη νέων ευγενών dont Coriolan, dépité par son échec au consulat, était censé avoir grossi ses πελάται déjà nombreux (Denys d'Hal., AR 7, 21, 3). Enfin on complétera les travaux énumérés dans la n. 36 par M. Lemosse, La condition ancienne des auctorati, dans RD, 61, 1983, p. 239-241.

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La Loi des XII Tables compterait-elle parmi les gloires usurpées? On pourrait le croire. Pour les prudentes, il est vrai, et pour l'ensemble de la tradition juridique antique, le code décemviral serait un trophée insigne. Déchi rantle voile du temple, les décemvirs auraient révélé les principes de l'action en justice, publié le catalogue des délits et des peines, défini la source des obligations, découvert d'un coup la «source de tout le droit privé et public» (Liv. 3, 34, 6). Mais la critique moderne est beaucoup plus réticente; elle met en évidence les lacunes du vénérable document, déclare inacceptable tout empiétement sur le domaine du droit public, réserve aux coutumes un rôle encore essentiel et souligne, parmi les dispositions de la loi elle-même, la faible place qu'y tiennent les innovat ions. Peut-être alors faut-il, à la suite de la tradition annalistique, com prendre avant tout le Code des XII Tables comme l'un des événements politiques majeurs du Ve siècle? Mais on demande à être convaincu. Le tribun Terentilius Harsa a-t-il vraiment entretenu pendant des années l'une des plus dramatiques tensions plébéiennes1 pour arracher à l'ol igarchie patricienne le secret de la durée de la grossesse, pour découvrir sur les tables de bronze le délai de l'usucapion, pour connaître le poids de la ration quotidienne de farine versée au débiteur enchaîné ou la largeur, en pieds, de la bande mitoyenne qui doit rester en friche? C'est douteux. 1 Liv. 3, 9 à 3, 32 : dix années de luttes et de menaces de sécession, marquées notamment par le tentative plébéienne de s'emparer du Capitole (affaire d'Appius Herdonius - Liv. 3, 15 et s. -.

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À la déception du juriste, qui perçoit mal la cohérence de cet amas de dispositions fragmentaires et hétéroclites, s'ajoute la déception de l'historien curieux des motivations profondes de la plèbe révoltée : Terentilius Harsa se serait-il battu pour rien? Mais il y a plus. Si part ielles soient-elles, les grilles d'interprétation juridiques et politiques ne se rejoignent guère. Entre le mouvement purement politique qui, d'une part, par coups de force successifs, conduit à la codification et, d'autre part, le résultat publié, il y a un décalage ou un hiatus. Un exemple suffira : l'une des dernières synthèses, et des plus remarquables, pu bliées sur le droit des XII Tables (A. Magdelain, 1986)2 affirme l'i mportance juridique exceptionnelle du code, mais ne lui reconnaît aucu ne signification politique particulière. L'hypothèse présentée ici voudrait réconcilier les deux tenants de la tradition : rétablir une unité, a priori nécessaire, entre la pression plébéienne initiale et le code finalement soutiré à l'oligarchie décemvirale. Il s'agit d'un plaidoyer «pour une lecture politique» des XII Tables, à la recherche d'une signification unitaire. Au cours de cette enquête, les quelques satisfactions d'ordre social que l'oligarchie aurait pu lâcher à la plèbe insurgée seront laissées délibérément de côté - et pour deux raisons. L'inventaire, en premier lieu, en a été maintes fois dressé3 et l'on ne saurait ajouter quoi que ce soit à une liste vite arrê tée: quelques dispositions, certes, ont pu, entre autres, favoriser part iculièrement la plèbe écrasée sous le poids des dettes et de l'usure4, victime de procédés d'exécution brutaux5 et choquée par le luxe pro vocant des grands, étalé notamment dans leurs usage funéraires6. Mais surtout - et c'est le motif principal -, il est regrettable de se satis faire, comme on l'a fait jusqu'ici, de ces quelques douteuses conces sionspour refermer aussitôt, à peine entrouvert, le dossier de la dimens ion politique de la codification décemvirale. Pour ne pas en être aveug lé,on négligera donc ces gains, ou soi-disant gains plébéiens ; le carac tèreéminemment politique de la rédaction d'une législation globalisan-

2 Le ius archaïque, dans MEFRA, 98, 1986, p. 265-358. 3 Notamment par Fr. Wieacker, Zwölf tafelprobleme, dans RIDA, 1956, p. 459-491, notam., p. 472 et s. ; Die Zwölftafeln in ihrem Jahrhundert, dans Les origines de la Républi que romaine (Fondation Hardt, XIII), 1967, p. 293-356. 4 VIII, 18. 5 Table III. 6 Table X. Cf. C. Ampolo, // lusso funerario e la città arcaica, dans Annali (Univ. Napoli), VI, 1984, p. 71-102.

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te n'en ressortira que mieux, placée comme il convient dans la crise qui divise alors la noblesse romaine partagée entre les défenseurs d'une constitution oligarchique et les partisans d'une ouverture démocratiq ue. L'enquête se déroulera en trois étapes. La première, négative, a une vocation de déblayage, autour de «ce que ne sont pas les XII Tables». La seconde, positive, rassemble les preuves d'une réforme politique fondamentale réalisée grâce aux XII Tables. La troisième, hypothétique, part en quête de l'inspiration de ce bouleversement. On suggérera l'influence de modèles grecs.

I - L'approche par élimination

A) Les XII Tables ne sont pas l'œuvre de publication ou de révélation d'un droit resté secret. Prenons les trois premières tables relatives à la procédure, ou les dispositions donnant efficacité aux actes per aes et libram (VI, 1 : mancipium et nexum) ou encore la formulation des délais de l'usucapion et de son domaine (VI, 3 et VI, 4). Pas un de ces versets ne dévoile un quelconque secret; aucun d'eux ne s'expliquera par la volonté de porter à la connaissance de tous un droit qui fût resté le monopole de quel ques spécialistes. On remarque en effet que les données fournies par la loi dans tous ces exemples, d'une élémentaire simplicité, relevaient du domaine pub lic. Les verba que le formalisme requiert pour la formule mancipatoire ou pour le déroulement de la procédure par le sacramentum étaient connus de tous. Qui pouvait ignorer les délais de l'usucapion (1 an, 2 ans) ou la durée légale de la grossesse? Et l'on posera la même quest ion, appelant la même réponse, pour la plupart des peines variées dont la loi des XII Tables accompagne les nombreux délits qu'elle énumère. La vocation de la loi ne fut pas de tirer de son ignorance la masse des justiciables; l'esprit de la codification n'est pas à chercher dans une sorte de diffusion pédagogique et égalitaire. Trop banales par certains côtés pour prétendre dévoiler quoi que ce soit, les dispositions du code, inversement, sont souvent beaucoup trop elliptiques pour avoir apporté une aide quelconque à des plaideurs

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isolés. Pour en rester à la procédure, quels instruments fournit concrè tement la loi? Elle pose un principe général d'action sous la forme du sacramentum (II, 1); puis elle dresse la liste d'un grand nombre de cas concrets d'application, qui relèvent d'obligations ou de faits délictueux appelant réparation ou vengeance, ou protègent des droits dits absolus (propriété, puissance maritale, liberté. . .). Mais le passage nécessaire de l'un à l'autre, l'intermédiaire entre le principe général d'action et le droit dont la garantie est judiciairement demandée, n'est jamais fourni par la loi. Il manque les formules concrètes dont les verba rituellement prescrits devaient être prononcés par les plaideurs; il manque les actions spécifiques se coulant dans la procédure générale du sacramen tum, propres à chacun des droits inventoriés par le code. La vindicatio du volé, celle de l'héritier, celle du propriétaire dont le bien est menacé par une usucapion, celle de l'agnat agissant contre l'acquéreur d'un bien illégalement aliéné par sa parente sans Yauctoritas de son tuteur, la vindicatio de Yadsertor dénonçant l'abusive servitude d'un parent ou d'un voisin appellent, chacune, une formule spécifique que la loi ne donne pas - même si chacune, coiffée par le sacramentum, est légal ement garantie par le code. La connaissance des actions n'est pas com muniquée. Elle restera, jusqu'à l'indiscrétion calculée du scribe d'Appius Claudius, le monopole des spécialistes du droit. La loi des XII Tables n'est pas un catalogue d'actions : elle fonde des possibilités d'agir mais n'expose pas les moyens techniques de les réaliser. On conviendra donc que le code décemviral ne prétend nullement démasquer un droit resté jalousement secret. Ou le droit publié n'était pas secret ou le «secret» pouvait, aux yeux des décemvirs, subsister sans inconvénient majeur.

B) Les XII Tables ne sont pas une œuvre de laïcisation du droit. Les défenseurs d'une origine sacrale du droit - que l'on se réfère à la valeur primitive du ius, ou que l'on penche vers l'idée d'une efficaci té magico-religieuse du rite - admettent que le ius est déjà entré, bien avant la rédaction des XII Tables, dans sa phase laïcisée7. Même si les pontifes restent - et pour longtemps - les interprètes naturels des actes de procédure et des formes d'engagement, les dépositaires privilégiés Voir, par exemple, A. Magdelain, art. cit., p. 315.

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des verba doués de l'efficacité prescrite, néanmoins le droit pré-décemviral n'a pas gardé grande trace de ses origines religieuses et magiques. On peut même penser que l'une des vocations de la législation fut, loin de chercher à opérer une conversion en désacralisant un droit dont les racines religieuses fussent restées vivantes, de raviver au contraire par l'autorité-relais de la loi une efficacité religieuse progressivement ta rie8. Bien plus, si les décemvirs avaient voulu une sécularisation général e du droit dans le souci d'éliminer la religio des sources immédiates du tus, ils auraient attiré, pour les transformer, toutes les institutions enco re fondées au Ve siècle sur le droit sacré. Ce ne fut pas le cas. Plusieurs prescriptions volontairement omises par le code entrent précisément dans la catégorie des droits religieusement sanctionnés, maintenus donc dans un domaine exclusivement sacral. On citera par exemple le iusiurandum, que n'ignorent sans doute pas les XII Tables9, mais qui, comme source général d'engagement, reste extra-légal. Les nombreux cas de sacrano connus par les leges regiae apportent le même témoignag e. Il faudra expliquer - on y reviendra - pourquoi le code ne voulut pas les absorber; il suffit pour le moment d'en tirer la conclusion que l'entreprise de codification ne fut pas portée par la volonté d'une sécu larisation globale.

C) Les XII Tables ne sont ni un code exhaustif, ni le catalogue de disposi tions ambiguës ou contestées. Dans un vigoureux article consacré en 1973 aux domaines respect ifs de la lex et du ius à l'époque archaïque, Max Kaser a reconnu aux décemvirs des ambitions fort modestes10. Loin d'eux l'intention d'éta8 Ainsi le rite de Yobvagulatum ire ob portum (dénonciation rituelle et publique de la défaillance d'un témoin - II, 3 -) ou rite de la procédure de perquisition lance et lido VIII, 1 5 - : ces rituels très archaïques, actes privés munis d'efficacité magique, sont repris par la loi soucieuse de ranimer une efficacité déclinante. 9 Fragm. 6 (de place incertaine) - d'après Cic, de off. 3, 31, 111. Où les XII Tables pouvaient-elles mentionner le iusurandum, au moins implicitement? On peut songer à l'action de la loi par sacramentum. 10 Die Beziehung von lex und ius und die XII Tafeln, dans Studi in memoria di G. Donatuti, II, 1973, p. 523-546 (= Ausgewählte Schriften I, Camerino, 1976, p. 186 et s.); de même (plus rapidement), Zur Problematik der römischen Rechtsquellenlehre, dans Fest-

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blir sur la loi la totalité du droit privé : ils se seraient contentés, dans des réformes ou des précisions de détail, d'apporter quelques retouches à un fonds de droit préexistant et resté, après 450, hors du domaine de la loi. À preuve la manière dont se présentent, selon la tradition, les dispositions relatives à la succession ab intestat; aucun principe génér al n'est proclamé qui fonde en premier lieu le droit de Yheres suus à la succession du défunt, mais simplement une précision (V, 5) qui, «en l'absence d'hères suus appelle l'agnat le plus proche». Pour le célèbre romaniste allemand, la loi aurait complètement laissé hors de son domaine la dévolution des biens ab intestat; elle n'interviendrait que là où le ius antérieur (découlant des mores), ambigu ou incomplet, aurait mérité d'être réformé. Tout récemment André Magdelain a radicalement rejeté cette inter prétation et démontré - avec succès selon nous - que ce que l'on avait pris pour une très grande timidité de la part du législateur était en réal ité une remarquable concision11. Pour en rester à l'exemple choisi : les décemvirs, sans le souci, qui eût guidé l'auteur d'un code moderne ou inspiré l'exposé systématique d'un professeur, de poser les principes de la dévolution aux biens selon les droits du sang, ont résumé en une seu leformule et les droits prioritaires de Yheres suus et ceux, secondaires ou accessoires, de Yadgnatus proximus. C'est donc toute la succession ab intestat qui, pour A. Magdelain, est passée d'un coup dans le ius nou vellement fondé sur la lex. Mais fallait-il en conclure pour autant, que le code décemviral contient la somme de tout le droit privé? La patria potestas, dans sa presque totalité, a échappé au champ couvert par le code décemviral12. Sa source ne s'y trouve pas - qu'il s'agisse du mariage ou de l'acte de tollere liberos -, pas plus que son contenu - durée ou prérogatives -. Cela implique que le droit du poter schrift Flume, I, 1978, p. 105 s. Pour M. Kaser l'idée selon laquelle les XII Tables seraient une norme générale, source de l'organisation collective, serait une vue tardive de la fin de la République, formée sous l'influence de la philosophie grecque. Voir, en revanche, les arguments, décisifs à notre sens, de Fr. Wieacker, art. cit. (n. 3), p. 293-294 et lus e lex in Roma arcaica, dans Sodalitas, VII, Naples, 1982, p. 3105-3123, notam. p. 3122. 11 Art. cit. (η. 2), p. 322-326. 12 A. Magdelain, art. cit, (η. 2), p. 326, a soutenu que la patria potestas serait tout entière passée dans le domaine de la loi, du fait que sa source y aurait été englobée par IV, 4 (fixant à 10 mois la durée de la grossesse). L'argument est trop ingénieux pour être véritablement solide. La patria potestas, dans sa source et son contenu, échappe complète ment à la loi. La Table IV, 4, veut trancher la question de la légitimité du posthume - et de sa qualité d'hères suus.

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sur ses enfants (IV, 2-a n'a été inséré dans le code décemviral par quel ques éditeurs modernes qu'au prix d'une maladroite interpolation), sur leur existence ou sur leurs biens, échappe au tus ex lege. La loi s'est désintéressée de la puissance paternelle : plus exactement elle ne l'a prise en considération que pour en réprimer certains abus (infanticide - IV, 1 -; exploitation de la force de travail du fils - IV, 2 -) ou lorsque la patria potestas rejaillit indirectement sur un tiers (actions noxales XII, 2). Il faudra expliquer ces lacunes et le motif des choix faits par les décemvirs. Mais une constatation immédiate s'imppse : les décemvirs n'ont pas prétendu fonder sur la lex la totalité du droit en vigueur. On ne saurait voir non plus dans le code décemviral un catalogue de cas douteux tranchés par la volonté de la loi. L'interprétation, sans doute, conviendra dans quelques hypothèses : pour fixer des délais (dans l'exécution de la sentence - III, 1 et 5 - ), établir des limites (VII, 4; VII, 6; VII, 9), prescrire des peines fixes (Table Vili, passim). Mais trop de versets énoncent des principes pacifiques (la validité du test ament comitial - V, 3 -; l'efficacité de l'acte per aes et libram - VI, 1 -; la sacralité du patron infidèle - VIII, 21 -; la procédure par le sacramentum - II, 1-a -) pour que l'on puisse reconnaître dans le code décemviral le souci principal de trancher des controverses entre juris tes spécialistes.

D) La loi des XII Tables n'est pas un recueil de dispositions neuves ou rénovées. Il y a, certes, des innovations. Dans le domaine de la procédure on songe aussitôt à la création (par les XII Tables, selon une grande vra isemblance) de la iudicis arbitrive postulano, aux progrès significatifs en comparaison de la vieille action du sacr amentum. Le droit pénal a lui aussi bénéficié de progrès, tels que l'extension de la peine compensatoir e par l'autorité de la loi ou sous la menace du talion. La liste peut en être allongée, mais il serait abusif de percevoir dans la loi une vaste entreprise de modernisation d'institutions surannées. Le bilan, pour le moment, est purement négatif. Le code ne pré tend pas dresser le tableau de tout le droit privé; il n'a pas pour mis sion principale d'introduire des innovations techniques; il reprend bien des dispositions incontestées et qui n'avaient de secret pour personne. Sa vocation est à chercher ailleurs.

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II - LA VOCATION POLITIQUE DES XII TABLES : FONDER LE IUS SUR LA LEX La loi des XII Tables marque l'apparition à Rome d'un concept nouveau qualifié de lex. Sans doute y eut-il des leges avant les XII Tables (leges templi, lex d'un foedus, voire lex d'un roi édictant une nor me), mais il s'agissait là, par définition, de leges partielles. Avec la rédaction du code décemviral, on découvre tout autre chose qui n'a rien de commun avec les quelques leges antérieures. La loi des XII Tables est à la fois un recueil de leges, terme quali fiant techniquement les divers versets décemviraux, et à la fois une lex, au sens de principe général, source nouvelle du droit. En consentant la rédaction d'un code, les décemvirs introduisent à Rome un concept neuf : celui d'une norme générale gouvernant la Cité et dont découlera désormais le ius. Mais ce faisant les décemvirs font une victime : Yimperium consulaire à qui, pour l'avenir, échapperont la détermination judiciaire du ius et le monopole de sa sanction. Là réside la véritable révolution décemvirale et sa signification éminemment politique. Le code opère une mutation de la source du ius (bien plus que de sa for mulation). La loi s'empare de l'ensemble du droit privé et du droit public dans la mesure où l'un et l'autre étaient placés jusque-là sous le contrôle Yimperium. La loi annexe le droit et s'en proclame la garante exclusive. L'hypothèse formulée, tentons-en la preuve. A) lus Privatum. Les exemples peuvent être empruntés à trois domaines : la procé dure, les droits substantiels, les délits privés. 1) Les actions de la loi. Le terme legis actiones, dont rien ne prouve qu'il soit tardif, affirme officiellement que la sanction du droit est désor mais fondée sur la loi13. C'est la loi qui, pour l'avenir, offre aux particul iers les procédures dont l'efficacité découle encore pour partie des rites et des formules; la loi encore qui fixe leur champ d'application et garant it ainsi la sanction générale du droit privé. En annexant la sanction du droit, la loi devient médiatement la source générale du droit. L'innovation, par rapport à l'époque pré-décemvirale, n'est pas à 13 Même si l'expression n'apparaît qu'au 4e siècle, selon une hypothèse de M. Kaser, lus et lex, cit., (n. 10), p. 544, la réalité qu'elle exprime ne peut être contestée, malgré les hésitations de Gaius 4,11.

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chercher dans la formulation de la procédure, ni dans la structure de l'action, ni dans les rites selon lesquels elle se déroule : le sacramentum n'est certainement pas sorti transformé de son passage par la codificat ion. L'innovation se trouve dans le déplacement de l'autorité qui fonde cette procédure, qui en garde l'accès et en assure le déroulement. En s'emparant de l'action, la loi a détrôné le pouvoir souverain - pouvoir arbitraire au sens plein et noble du terme - du magistrat qui, roi puis consul ou préteur, n'acceptait d'organiser un procès, donc de sanction ner un droit, qu'en vertu de la souveraineté de son imperium. Dorénav ant, puisque l'action est fondée sur la lex, le magistrat ne pourra plus refuser l'ouverture d'une procédure devenue légale. Jusque-là, le magistrat pouvait, s'il en décidait ainsi, prononcer le jugement par défaut, accepter de n'entendre une partie qu'en présence de l'autre, tenir compte d'une transaction judiciaire, ménager un délai de trente jours pour l'exécution du jugement. La décision, au-delà de la pression des traditions, relevait du magistrat seul. Pour l'avenir la loi élimine ce pouvoir et oblige le magistrat à prononcer le jugement par défaut (I, 8); elle lui retire la faculté de renvoyer le plaignant seul pré sent si son adversaire ne peut invoquer un motif légal pour excuser sa défaillance (II, 2); désormais, de même, la transaction met un terme définitif à l'action (I, 7) et les délais d'exécution s'imposent au magist rat (III, 1). Jusqu'ici, le déroulement de la citation à comparaître {in ius vocatio) pouvait être interrompu sous le prétexte d'un trouble à la paix publique. Désormais, la loi des XII Tables énumérant minutieusement les étapes de la citation en justice (I, 1-3) garantit au particulier qui agit iure, qu'il a pour lui la caution de la loi, supérieure à la volonté du maître du tribunal. Mais, plus encore, l'organisation du procès, autrement dit l'ouver ture de la procédure ou l'octroi de l'action, ne relevait, au début de la Cité, que du bon vouloir du magistrat. À lui seul il appartenait, devant l'affirmation d'un soi-disant droit lésé, face au dommage causé par un délit, en présence d'une victime implorant vengeance, d'ouvrir son tr ibunal et de ius dicere. Pour le futur le pouvoir de refuser l'action, d'actionem denegare, sera entièrement borné par la loi; il n'appartiendra plus au magistrat de refuser d'entendre14 celui qui invoque en sa

14 Sur l'acte d'actionem dare du magistrat, M. Käser, Römisches Zivilprozessrecht, 1966, p. 29, p. 57.

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faveur l'un des droits inscrits sur l'une des Tables affichées au comitium. Le magistrat reste un auxiliaire indispensable, car c'est grâce à son autorité que le procès se déroule et la sentence est exécutée. Mais la part de son arbitraire est par définition éliminée. Le magistrat n'est plus que l'instrument nécessairement docile chargé de ménager à cha que citoyen la part du ius que la lex lui réserve. Après avoir annexé la sanction du droit (legis actiones), la loi ne s'arrêta pas à mi-étape. Très logiquement, ayant consacré ses trois pre mières tables à la procédure (citation, action, exécution), la loi en tira les conséquences en dressant la liste exhaustive de tous les droits englo bés dans le champ d'application des procédures légales. On passait ains ide l'action, fondée sur la loi, aux droits fondés sur la loi car protégés par une action ex lege. 2) Le catalogue des droits privés énumérés par les XII Tables. Il est facile de démontrer que toutes les situations juridiques (droits réels ou absolus, obligations, droits de succession) énumérées dans les Tables IV, V, VI et VII entrent toutes dans le domaine de compétence des actions de la loi. C'est la raison essentielle pour laquelle ces situations sont répertoriées dans le code15. D'une part, la liste est complète16; de l'autre, elle ne comprend aucun droit qui ne serait pas directement ou indirectement sanctionné par une action de la loi. L'unité est certaine. En voici quelques illustrations. Les tables IV et V - en admettant tel quel un contenu que, depuis Dirksen et Schoell, il est de tradition de respecter - aménagent l'exerci ce de l'action en revendication : au profit de la femme répudiée sur ses biens (IV, 3) ou au profit du posthume sur la succession paternelle (IV, 4). La tutelle des femmes (V, 1), celle des mineurs (V, 6), la curatelle des prodigues (V, 7) met immédiatement en question leur capacité de disposer (V, 2), donc la capacité pour le tiers acquéreur d'accéder, par l'usucapion, à la propriété quiritaire des biens aliénés (V, 2). Tout tour nedonc autour de la propriété quiritaire et des conditions d'exercice de l'action en revendication. On voit que les Tables IV et V, par ces quel15 Fr. Wieacker, lus e Lex, cit., p. 3122; A. Magdelain, art. cit. (n. 2), p. 329. 16 Plus exactement : devait être complète dans le texte originel. Nous n'avons qu'un texte lacunaire, mais c'est sans inconvénient pour notre interprétation. La liste des situa tions juridiques protégées peut être allongée, la vocation de la loi restera identique. L'es sentiel est de ne tirer aucun argument e silentio : si l'on affirme une lacune du texte, il faut la prouver (à partir des leges regiae, infra, p. 279, par ex.) et l'expliquer.

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ques exemples, s'inscrivent dans la suite logique du sacramentum réel : ces tables donnent à la vindicatio son contenu et délimitent son domai ne utile d'application. On discute à l'infini de la signification du célèbre «uti legassit super pecunia tutelare suae rei, ita ius esto» (V, 3). La loi aurait-elle voulu reconnaître pour la première fois efficacité juridique (ita ius esto) à un procédé nouveau de disposition post mortem'? De fait, aucune innovat ion ne semble se cacher derrière l'acte de legare suae rei. Comme André Magdelain en a apporté la démonstration17, il s'agit là exclusive ment du testament comitial déjà source de ius avant 450 - et non d'un soi-disant Legatentestament -. Du testament per aes et libram, bien pos térieur, il ne saurait être question, pas plus que de Yemptio familiae, incapable de créer un hères. Mais alors, s'il n'y a d'innovation ni dans la structure de l'acte ni dans son efficacité, pourquoi la loi s'en est elle emparée? La réponse est simple: le testament comitial, qui était dès avant 450 créateur de droit sous le contrôle des pontifes (qui président les comices calâtes) et bénéficiait naturellement d'une sanction judiciair e, trouve normalement sa place parmi la totalité des actes que la loi protège à l'aide des actions de la loi (ici la vindicatio de Yheres, l'une des actions spécifiques relevant du sacramentum). Il n'était pas dans les intentions du législateur de dépouiller les pontifes de leur rôle, ni de contester au peuple réuni en curies sa fonction nécessaire de témoin ; la loi affirme seulement n'omettre du champ de sa garantie aucun des droits privés confiés jusque-là à la garde de la puissance civile du magistrat. L'insertion parmi les actes protégés par la loi (VI, 1) de l'acte per aes et libram, globalement qualifié de nexum ou de mancipium, se justi fie exactement de la même façon. La forme de l'acte ne subit certaine ment aucune modification lors de sa reconnaissance légale : les formes rituelles et la parole - nuncupatio - étaient déjà créateurs de ius avant la codification. Mais en affirmant ita ius esto, l'acte librai est désormais devenu «légal» en ce sens que la loi prend à son compte l'efficacité des rites pour en assurer judiciairement la protection. L'acte librai figure dans la loi des XII Tables au même titre que les droits de l'héritier par le sang à la succession du défunt, certainement pas une création du Ve siècle, et selon un ordre (V, 4 et V, 5) qui ne devait pas être nouveau.

17 Les mots legare et hères dans la loi des XII Tables, dans Hommages à Robert Schill ing, Paris, 1983, p. 159-173.

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Dans tous ces cas, qu'il serait aussi facile qu'inutile de multiplier, la loi a osé une translation révolutionnaire du droit privé. Ce n'est plus à Yimperium aristocratique, éminemment suspect à la fraction plébéien ne de la Cité, qu'est confiée la haute mission, sous la pression des tradi tions judiciaires, de protéger l'efficacité du rite ou de faire respecter l'ordre des héritiers par le sang. Le tus trouve maintenant dans la loi sa source nouvelle. L'appauvrissement de Yimperium, à qui le ius échapp e, est à la mesure de la conquête opérée par la loi pour le compte de toute la Cité. 3) Ce qui vient d'être dit des droits substantiels vaut aussi pour les délits privés. La Table VIII égrenne au long de ses 27 versets la «totali té» des délits ouvrant une action privée sous la forme de la legis actio du sacr amentum. Il est certain que le législateur a profité de l'annexion pour procéder à une toilette des peines et affiner la qualification du délit, en généralisant la condamnation pécuniaire et en tenant meilleur compte de l'intention. Mais l'innovation la plus remarquable n'est pas là. Il s'agissait beaucoup plus de soustraire à la décision du magistrat, maître jusque-là de la répression, et la modulation des peines et la défi nition des délits, tout en menant jusqu'à sa complétude la liste des situations juridiquement sanctionnées par la procédure légale du sacramentum. S'expliquent ainsi sans difficulté les diverses prescriptions répr imant les atteintes aux personnes ou aux biens, que la peine soit fixe (os fractum - VIII, 3 -; iniuria - VIII, 4 -; couper sans droit les arbres d'autrui - VIII, 1 1 -), qu'elle soit modulée par le juge en fonction du dommage, au simple ou selon un multiple (dommage causé par les an imaux - VIII, 6 -; incendie involontaire - VIII, 10 -; vol non flagrant VIII, 16 -; recel - VIII, 15 -; usure - VIII, 18 -; non restitution d'un dépôt - VIII, 19 -; vol commis par un tuteur - VIII, 20 -) ou enfin que la peine permette le talion si les parties n'ont pu, par une transaction, s'entendre sur le principe et sur le montant d'une condamnation pécu niaire (membrum ruptum - VIII, 2 -). La répression des délits, dans les XII Tables, recourt encore fr équemment à des formes de justice privée, dont l'origine doit se placer avant la fondation de la Cité : mise à mort du voleur nocturne pris en flagrant délit (VIII, 12) ou du voleur armé après appel à témoin (endoploratio : VIII, 13); procédure de perquisition lance et lido en cas de vol non flagrant (VIII, 15b); rite de Yobvagulatum ob portum à l'encontre du témoin défaillant (II, 3) ... On a bien vu que la loi, en reprenant à son compte ces rites ou en autorisant lege ces actes d'auto-défense, transfor-

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me une initiative privée, source de ius, en un acte désormais créateur de ius car fondé sur la lex. C'est certain. Mais pourquoi cette métamorphos e? On croira volontiers que le législateur fut guidé par une volonté pré cise : le souci de ne plus laisser au magistrat le pouvoir souverain de décider dans quels cas la réaction de la victime d'un vol est un homicide (parricidium) et dans quel cas, au contraire, elle est conforme au ius iiure caesus esto - VIII 12 et 13 -); le souci de fixer sous quelles condi tions la perquisition du volé est conforme au ius et, a contrario, dans quels ces elle conduira ce dernier devant le magistrat pour être condamn é a'iniuria ou de furtum s'il s'est emparé par la violence, et au mépris des rites, de la chose d'un individu injustement accusé de vol. Bien sûr, il serait absurde de se figurer l'âge pré-décemviral comme celui du nondroit, abandonné au caprice anarchique des titulaires de Yimperium. Mais si l'on admet - ce qui ne doit pas faire difficulté - que les rites primitifs «légitimant» l'auto-défense n'étaient plus compris ou avaient perdu leur efficacité première, si l'on ajoute que les conditions délimi tant le déroulement de la justice privée, fixées par d'incertains mores, étaient équivoques, on admettra que l'élimination de la latitude du magistrat dut paraître opportune lors de la rédaction des XII Tables 18. L'appétit légal fut d'ailleurs sélectif. La loi n'a pas absorbé tous les délits - on le verra; elle n'a pas prétendu qu'aucune peine ne frapperait si elle n'était légale. La loi s'est contentée d'absorber toute peine venant au jour grâce à une intervention de Yimperium ou sous le contrôle de Yimperium. On peut conclure sur l'œuvre privée du code décemviral. L'unité est élémentaire. Le code est l'inventaire des situations auxquelles les procédures légales s'appliqueront. Le droit a suivi la procédure; le droit a globalement basculé à la remarque de la procédure, déplacée de Yimperium dans la loi. Le pouvoir consulaire, expulsé de la procédure, dont il n'est plus le maître, a perdu le contrôle du droit qu'il protégeait jusqu'ici. B) lus Publicum. Fons omnis publici privatique iuris, corpus omnis Romani iuris : l'affirmation, à deux reprises, chez Tite-Live (3, 34, 6; 3, 34, 7) d'une codification globale et du droit privé et du droit public grâce aux XII 18 Fr. Wieacker, Zwölftafelprobleme, art. cit. (n. 3), p. 478 s.

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Tables a été contestée19. Mais la critique, tendant à éliminer toute intrusion des XII Tables dans le domaine du droit public n'a pu être faite qu'en prêtant aux Romains une conception du ius publicum qui leur était étrangère, et en expulsant des XII Tables plusieurs disposi tionsfondamentales accusées d'être apocryphes. Cette critique, dans ses deux arguments, doit être repoussée. On ne cherchera pas, évidemment, dans les XII Tables des disposi tionssur l'organisation des pouvoirs, moins encore un traité de droit constitutionnel, pour la simple raison que de telles lois n'existent pas à Rome - sauf sous la forme de faux tardifs20, que leurs auteurs n'eurent d'ailleurs jamais l'audace d'insérer dans les XII Tables. Tite-Live avait autre chose à l'esprit en déclarant que les XII Tables ont établi sur la loi le ius publicum du Ve siècle. En revanche, de nombreuses dispositions des XII Tables sont rela tives à la juridiction criminelle publique. Or ces normes ressortissent incontestablement au ius publicum puisque les crimes de droit com mun, dont les XII Tables organisent la sanction, - par leur définition atteignent la collectivité, et non un particul ier en la personne d'une victime; - par leur poursuite requièrent l'action de l'autorité publique, et non l'action privée d'un particulier (à la différence des délits sanction nés par l'action privée du sacramentum); - par leur répression impliquent un jugement du populus et une peine (la mort ou un sacrifice de substitution) qui prend en considérat ion les intérêts du corps civique souillé par le crime, et non strict ementla défense de la victime. La démarche suivie par la loi des XII Tables répond exactement à celle que l'on a pu reconstituer dans les pages qui précèdent pour le droit privé. Afin de faire passer le ius publicum (du moins ce qui au Ve siècle entrait en ce concept, par opposition au ius privatum) de la sphè re de Yimperium dans le domaine de la lex, les décemvirs ont d'abord atteint la puissance juridictionnelle des magistrats et l'ont décapitée;

19 Notamment par A. Magdelain, art. cité, (n. 2), p. 330 et s. ; pour Fr. Wieacker, Die Zwölftafeln, art. cit. (n. 3), p. 305, les XII Tables auraient contenu des dispositions d'ordre constitutionnel mais qui, peu à peu dépassées, n'auraient pas été retenues par la tradi tion: hypothèse non confirmée - et non nécessaire -. 20 À l'instar de Pomponius dans son Enchiridion (D. 1, 2, 2).

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puis la loi a dressé le catalogue des crimes publics englobés dans la juridiction criminelle annexée par la collectivité. 1) De capite civis nisi per comitiatum maximum ne ferunt (IX, 1-2). La prescription décemvirale est rapportée à quatre reprises par Cicéron21, confirmée par Pomponius22 - ce qui n'a pas empêché certains auteurs d'en contester la portée ou même l'authenticité. Beseler23, il y a un demi-siècle, puis U. v. Lübtow24 ont d'abord soutenu que le caput civis, dont le jugement est réservé à l'assemblée centuriate, signifierait non pas la tête de l'accusé, mais sa personnalité juridique, son status civitatis. Il ne s'agirait donc pas de réserver aux centuries la peine de mort, mais, selon l'expression décemvirale, la déchéance de la citoyenneté. L'interprétation n'est guère soutenable; plus encore qu'un énorme contresens de la part de Cicéron, elle suppos e une valeur archaïque de caput (personnalité juridique et non tête) invraisemblable. A. Magdelain25 et A. Guarino26 ont soutenu de leur côté que le te rme de maximus au sens de souverain (ce qui, en dépit de réserves récentes d'E. Gabba27, nous semble bien être, et pour Cicéron et pour le verset qu'il cite, la signification de maximus) serait impossible au Ve siècle, les comices centuriates n'ayant accédé à la souveraineté qu'au cours du IVe siècle. Le verset décemviral serait donc un faux datable au plus tôt du IIIe siècle. Mais l'argument est très fragile, éminemment subjectif. Que les comices centuriates aient enrichi leur pouvoir au IVe 21 De leg., 3, 4, 11 ; 3, 19, 44; pro Sestio 30, 65; de rep. 2, 36, 61. Sur l'authenticité des versets IX, 1 et 2, nous renvoyons à notre édition et commentaire de la Loi des XII Tables, à paraître (Roman Laws of the Republic). 22 D. 1, 1, 2, 16 et 1, 2, 2, 23. 23 ZSS, 45, 1924, p. 554 et 57, 1936, p. 356 s. 24 Das Römische Volk, Berlin, 1955, p. 148. 25 Praetor Maximus et comitiatus maximus, dans Iura 20, 1969, p. 257-286 - notam., p. 280 s. 26 L'ordinamento giuridico, Naples, 1980, p. 162. 27 Maximus Comitatus, dans Ath. 65, 1987, p. 203-205. Le témoignage serait authenti que (attribution aux comices centuriates de la juridiction criminelle capitale), mais maxi muscomitatus signifierait : « le rassemblent comitial le plus nombreux (ou important) ». Mais Cicéron ne prête visiblement pas à maximus le sens de frequentior ; en outre l'allu sion à une sorte de quorum particulier pour une affaire capitale jugée à Rome au Ve siècle est bien surprenante. Entre comitia et comitiatus, il n'y a guère qu'une nuance sty listique légère et l'on comprendra : «II n'y aura de peine capitale qui n'aura été prononc ée par le réunion souveraine des comices». (= par le peuple souverain réuni en comic es).

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siècle, ce n'est pas douteux, mais il est tout aussi certain qu'ils accru rentleur rôle dans la constitution au cours des IIIe et IIe siècles. Sur la base d'un concept aussi flou et élastique que celui de souveraineté qui relève plus du slogan politique que de l'analyse juridique (à moins de raisonner, grâce au recul de l'histoire, dans l'absolu), on ne peut établir une chronologie solide. Les comices centuriates acquirent en 450 le pouvoir souverain, car exclusif, de prononcer la mort : voilà qui, sans emphase excessive, méritait d'être salué par l'épithète de maximus. Cel le-ci n'est finalement pas plus déplacée en 450 qu'elle ne l'aurait été en 300, alors que des conquêtes ultérieures enrichiront encore les pouvoirs de l'assemblée du peuple. La consistance du témoignage répété de Cicéron est renforcée par deux affirmations de Pomponius au Digeste28 : les XII Tables ont retiré à Yimperium consulaire le pouvoir de prononcer la mort pour les cr imes politiques et de droit commun au profit d'une procédure nouvelle se déroulant devant les quaestores parricida (IX, 4) et les comices centur iates. Les quaestores recueillent la tâche désormais subalterne d'ins truire l'affaire capitale et de requérir la peine; les comices centuriates décident en dernier ressort du châtiment suprême. Le popuîus s'est emparé de la souveraineté répressive capitale29. 2) Vient ensuite, dans la loi des XII Tables, l'inventaire complet des crimes publics capitaux affectés par cette réforme de la juridiction. Pour chaque crime figurent la définition (ou la qualification) et l'indi-

28 D. 1, 2, 2, 16 et 1, 2, 2, 23 (= XII Tables, IX, 4). Sur l'articulation de ces deux témoignages et leur interprétation, v. M. Humbert, Le tribunat de la plèbe et le tribunal du peuple, dans MEFRA, 100, 1988, 1, p. 431-503 not. p. 443 s., 466 s. 29 Les consuls ne disposent plus, après les XII Tables, que du pouvoir de coercition, ou de police, qui peut aller jusqu'à l'exécution capitale par décapitation de l'insoumis. Mais ce pouvoir, que les consuls conservent intact dans son principe et dans les limites de la ville jusqu'en 300, est de facto entravé (de manière probablement systématique) par l'intercession des tribuns de la plèbe, dès la reconnaissance officielle de celle-ci par les lois Valeriae Horatiae de 449. Dépouillés de la juridiction criminelle capitale dès 450, entravés à partir de 449 dans leurs pouvoirs de coercition capitale, les consuls seront dès lors contraints ou de renoncer à la coercition capitale (au profit de peines plus douces), ou de déférer leur sentence de mort à l'agrément du peuple saisi par la provocano ad populum (hypothèse d'école : les consuls éviteront à tout prix le risque de désaveu cin glant que les centuries pourraient leur infliger), ou d'abandonner, le cas échéant (acte d'insubordination entrant dans la catégorie d'un crime politique), l'affaire aux quaestores qui l'instruiront et porteront la sentence de mort devant les comices centuriates qui tran cheront. Cf. M. Humbert, art. cit., p. 458 s.

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