SASI Chenelière éducation : santé, assistance et soins infirmiers. Compétence 19 Approche privilégiée pour la personne en soins palliatifs. Guide d'apprentissage de l'élève. [19] 9782765042105

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SASI Chenelière éducation : santé, assistance et soins infirmiers. Compétence 19 Approche privilégiée pour la personne en soins palliatifs. Guide d'apprentissage de l'élève. [19]
 9782765042105

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CHENELIÈRE ÉDUCATION Santé, assistance et soins infirmiers

Compétence 19

Guide d’apprentissage de l’élève Dalila Benhaberou-Brun Monique Fortier Christine Genest

CHENELIÈRE ÉDUCATION Santé, assistance et soins infirmiers

Compétence 19

Guide d’apprentissage de l’élève Dalila Benhaberou-Brun Inf., M. Sc.

Monique Fortier B. Sc. Inf., enseignante retraitée, Centre de formation professionnelle Fierbourg

Christine Genest Inf. Ph. D. Sc. Inf.

SASI chenelière éducation Compétence 19 • Approche privilégiée pour la personne en soins palliatifs Guide d’apprentissage de l’élève

Dalila Benhaberou-Brun, Monique Fortier, Christine Genest © 2014 TC Média Livres Inc. Édition : Murielle Belley Coordination et révision linguistique : Claire Campeau Correction d’épreuves : Lucie Lefebvre Conception graphique : Josée Brunelle Infographie : Claude Bergeron Conception de la couverture : Josée Brunelle Impression : TC Imprimeries Transcontinental

Photos de la couverture haut : YinYang / iStockphoto centre : Attila Barabas / iStockphoto bas : Lighthaunter / iStockphoto

Remerciements Pour leur précieux travail de consultation, l’Éditeur tient à remercier : Nicole Langevin, enseignante, Pavillon de Santé, C.S. des Samares ; Madeleine Brinck, enseignante, CFP L’Envol, C.S. René-Lévesque ; Julie Pratte, enseignante, CFP Vision 20 20, C.S. des Bois-Francs ; Sophie Aubin, enseignante, Polyvalente Chanoine-ArmandRacicot, C.S. des Hautes-Rivières ; Christine Simard, Centre de formation professionnelle du Fierbourg, C.S. des Premières-Seigneuries. Pour leur travail de révision scientifique, réalisé avec rigueur et expertise, l’Éditeur tient à remercier : Nancy Légaré, B. Pharm., M. Sc., Pharm. D., BDPP, BCPS, docteure en pharmacie clinique ; Isabelle Martineau, inf., M. Sc., Maison Michel-Sarrazin. L’Éditeur tient également à remercier le Centre régional de formation (CRIF) de la C. S. Val-des-Cerfs (Granby), pour avoir prêté ses locaux pour les séances de photos en laboratoire. Un merci tout particulier à : Barbara Ash, pour sa précieuse collaboration, son expertise et ses commentaires éclairés lors des séances de photos ; Lucie Blais et Josée Fortier qui ont agi comme figurantes dans ces photos.

Dans cet ouvrage, le féminin est utilisé comme représentant des deux sexes, sans discrimination à l’égard des hommes et des femmes, et dans le seul but d’alléger le texte. Des marques de commerce sont mentionnées ou illustrées dans cet ouvrage. L’Éditeur tient à préciser qu’il n’a reçu aucun revenu ni avantage conséquemment à la présence de ces marques. Celles-ci sont reproduites à la demande de l’auteur en vue d’appuyer le propos pédagogique ou scientifique de l’ouvrage.

TOUS DROITS RÉSERVÉS. Toute reproduction du présent ouvrage, en totalité ou en partie, par tous les moyens présentement connus ou à être découverts, est interdite sans l’autorisation préalable de TC Média Livres Inc. Toute utilisation non expressément autorisée constitue une contrefaçon pouvant donner lieu à une poursuite en justice contre l’individu ou l’établissement qui effectue la reproduction non autorisée. ISBN 978-2-7650-4210-5 Dépôt légal : 2e trimestre 2014 Bibliothèque et Archives nationales du Québec Bibliothèque et Archives Canada Imprimé au Canada 1 2 3 4 5 ITIB 18 17 16 15 14 Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.

La pharmacologie évolue continuellement. La recherche et le développement produisent des traitements et des pharmacothérapies qui perfectionnent constamment la médecine et ses applications. Nous présentons au lecteur le contenu du présent ouvrage à titre informatif uniquement. Il ne saurait constituer un avis médical. Il incombe au médecin traitant et non à cet ouvrage de déterminer la posologie et le traitement appropriés de chaque patient en particulier. Nous recommandons également de lire attentivement la notice du fabricant de chaque médicament pour vérifier la posologie recommandée, la méthode et la durée d’administration, ainsi que les contre-indications. Les cas présentés dans les mises en situation de cet ouvrage sont fictifs. Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant déjà existé n’est que pure coïncidence. TC Média Livres Inc., les auteurs et leurs collaborateurs se dégagent de toute responsabilité concernant toute réclamation ou condamnation passée, présente ou future, de quelque nature que ce soit, relative à tout dommage, à tout incident – spécial, punitif ou exemplaire –, y compris de façon non limitative, à toute perte économique ou à tout préjudice corporel ou matériel découlant d’une négligence, et à toute violation ou usurpation de tout droit, titre, intérêt de propriété intellectuelle résultant ou pouvant résulter de tout contenu, texte, photographie ou des produits ou services mentionnés dans cet ouvrage.

Aperçu du programme d’études ............................... V Organisation du guide d’apprentissage ................... VII Entrée en matière........................................................ X Préalables ................................................................... XI

CHAPITRE 1 La philosophie des soins palliatifs ..............................

1

Situation clinique.......................................................

2

Section 1 La conception des soins palliatifs..... 1.1 Le développement des soins palliatifs................. 1.2 Les différents types de soins .............................. 1.3 Le concept de souffrance globale........................ Activités ............................................................

3 3 5 6 7

Section 2 L’éthique et la fin de vie .................... 9 2.1 Les principes éthiques des soins de santé .......... 9 2.2 Les problématiques éthiques courantes en fin de vie ................................................................. 10 2.3 Les droits de la personne en fin de vie ................ 12 Activités ............................................................ 13 Section 3 L’équipe interdisciplinaire................. 3.1 La complémentarité des membres de l’équipe interdisciplinaire................................................. 3.2 Le rôle de l’infirmière auxiliaire au sein de l’équipe interdisciplinaire.................................... Activités ............................................................ Synthèse ................................................................... Situation clinique.......................................................

CHAPITRE 2 Les manifestations cliniques de la personne en fin de vie ................................................

15 16 17 18 22 24

25

Situation clinique....................................................... 26 Section 1 La douleur ......................................... 1.1 La notion de douleur ........................................... 1.2 Les types de douleurs......................................... 1.2.1 La douleur aiguë et la douleur chronique......... 1.2.2 Les douleurs nociceptive, neurogène et mixte.. 1.3 Les facteurs qui jouent un rôle dans la perception de la douleur .....................................

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27 28 28 28 28

Activités ............................................................ 1.4 L’évaluation de la douleur................................... 1.5 Le soulagement de la douleur ............................. 1.5.1 L’approche pharmacologique......................... 1.5.2 L’approche non pharmacologique .................. Activités ............................................................

31 32 33 34 38 40

Section 2 Les inconforts.................................... 2.1 Les nausées et les vomissements....................... 2.1.1 La contribution de l’infirmière auxiliaire à l’évaluation ............................................... 2.1.2 Le soulagement des nausées et des vomissements ............................................. 2.2 La constipation ................................................... 2.2.1 La contribution de l’infirmière auxiliaire à l’évaluation ............................................... 2.2.2 Le soulagement de la constipation ................. Activités ............................................................ 2.3 La dyspnée ......................................................... 2.3.1 La contribution de l’infirmière auxiliaire à l’évaluation ............................................... 2.3.2 Le soulagement de la dyspnée....................... 2.4 L’anxiété............................................................. 2.4.1 La contribution de l’infirmière auxiliaire à l’évaluation ............................................... 2.4.2 Le soulagement de l’anxiété.......................... 2.5 Le délirium ......................................................... 2.5.1 La contribution de l’infirmière auxiliaire à l’évaluation ............................................... 2.5.2 Le soulagement du délirium .......................... 2.6 Les myoclonies................................................... 2.6.1 La contribution de l’infirmière auxiliaire à l’évaluation ............................................... 2.6.2 Le soulagement des myoclonies .................... Activités.................................................................... 2.7 La xérostomie ..................................................... 2.7.1 La contribution de l’infirmière auxiliaire à l’évaluation ............................................... 2.7.2 Le soulagement de la xérostomie................... 2.8 Les autres inconforts .......................................... Activités ............................................................ Synthèse ................................................................... Situations cliniques ...................................................

42 43 43 44 45 45 46 47 49 49 50 51 51 51 52 53 53 54 54 55 55 57 57 58 59 60 62 64

29

TABLE DES MATIÈRES

III

Table des matières

Table des matières

CHAPITRE 3 Le confort de la personne en fin de vie.....................

Section 2

67

Situation clinique....................................................... 68

Table des matières

Section 1

Les besoins de la personne en fin de vie, de ses proches et des soignants .................................... 1.1 Les besoins de la personne en fin de vie ............ 1.2 Les besoins des proches .................................... 1.3 Les besoins des soignants ................................. Activités ...........................................................

69 69 70 73 74

Section 2

Les soins d’assistance à la personne en fin de vie ............... Les soins d’assistance liés à l’hygiène corporelle Les soins d’assistance liés à l’alimentation ........ Les soins d’assistance liés à l’hydratation .......... Les soins d’assistance liés à l’élimination .......... Les soins d’assistance liés à la mobilisation ....... Activités ...........................................................

76 77 79 80 81 82 84

Section 3 L’agonie ............................................ 3.1 Les manifestations cliniques de l’agonie ............ 3.2 Les soins appropriés .......................................... 3.2.1 Informer la famille ....................................... 3.2.2 Les soins à la personne agonisante ............... Activités ........................................................... Synthèse .................................................................. Situations cliniques ...................................................

85 86 87 87 87 88 91 94

CHAPITRE 4 L’accompagnement de la personne en fin de vie et de ses proches .......................................

97

2.1 2.2 2.3 2.4 2.5

Les conséquences d’un pronostic de mort ............................................. 107 2.1 Les pertes vécues par la personne en fin de vie . 107 2.1.1 Les pertes de fonctions physiques ................. 108 2.1.2 Les pertes d’ordre psychologique .................. 108 2.2 Les réactions possibles des proches au pronostic de mort .............................................. 110 2.3 Le processus de deuil ........................................ 111 2.3.1 Les étapes du processus de deuil .................. 111 2.3.2 Les facteurs qui influencent le processus de deuil ...................................................... 113 Activités ........................................................... 114 Section 3

Les rites funéraires et le deuil en milieu de soins ............................ 120 3.1 Les rites funéraires ............................................ 121 3.2 Le deuil en milieu de soins ................................. 125 Activités ........................................................... 125 Synthèse .................................................................. 128 Situation clinique ...................................................... 130 Annexes.................................................................... 131 Glossaire-index ........................................................ 141 Médiagraphie ........................................................... 144 Sources .................................................................... 146

Situation clinique ...................................................... 98 Section 1 Les soins d’accompagnement .......... 99 1.1 La notion d’accompagnement en fin de vie ........ 99 1.2 Les attitudes nécessaires à l’accompagnement .. 100 1.3 La communication adaptée à l’accompagnement en fin de vie ......................... 101 1.3.1 Les moyens de communication verbale .......... 102 1.3.2 Les moyens de communication non verbale ... 103 Activités ............................................................ 104

IV

TABLE DES MATIÈRES

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Aperçu du programme d’études

Aperçu du programme d’études La compétence 19, Approche privilégiée pour la personne en soins palliatifs, traduite en situation Énoncé de la compétence Intervenir auprès d’une personne en soins palliatifs.

Contexte de réalisation ● ●





À l’aide de documentation technique. À partir d’un plan thérapeutique infirmier ou d’un plan de soins et de traitement infirmier et du rapport interservices. En collaboration avec d’autres professionnelles et professionnels de la santé. En vue de prodiguer des soins.

Éléments de la compétence 1. Établir des liens entre la phase terminale, ses manifestations cliniques et les réactions de la personne mourante. 2. Relever les besoins d’une personne en soins palliatifs.

Critères de performance ●







● ●

3. Veiller au confort d’une personne en soins palliatifs.

● ● ●





4. Veiller au soutien de l’entourage d’une personne en soins palliatifs.

● ● ●

Pertinence des liens établis entre les manifestations cliniques et la phase terminale. Pertinence des liens établis entre les manifestations cliniques et l’agonie. Prise en compte des dimensions biologique, psychosociale, culturelle et spirituelle de la personne. Prise en compte des facteurs qui influent sur la satisfaction des besoins. Prise en compte des déséquilibres manifestes. Reconnaissance juste des besoins perturbés. Veille attentive. Communication adaptée au contexte de soins. Reconnaissance juste de sources d’inconfort pour la personne. Utilisation judicieuse d’une échelle de perception de la douleur. Soins d’assistance appropriés. Veille attentive. Communication adaptée au contexte de soins. Prise en compte appropriée des questions de l’entourage. Et pour l’ensemble de la compétence :

● ● ● ●

Intervention appropriée. Respect de son champ de pratique. Respect du décorum ainsi que du code de déontologie. Souci manifeste pour la continuité des soins.

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APERÇU DU PROGRAMME D’ÉTUDES

V

Aperçu du programme d’études

Les compétences

Nos

Durée (heures)

Compétences

1

Situation au regard de la profession et de la formation

30

2

Approche globale de la santé

30

3

Communication au sein d’une équipe de soins

45

4

Procédés de soins d’assistance

5

Relation aidante

30

6

Aspects légal et éthique

30

7

Procédés de soins et système musculosquelettique

45

8

Prévention de l’infection

60

9

Pharmacothérapie

60

10

Soins d’assistance

75

11

Nutrition

30

12

Procédés de soins et systèmes nerveux et sensoriel

60

13

Procédés de soins et système endocrinien

30

14

Systèmes cardiovasculaire et respiratoire

75

15

Procédés de soins et système digestif

60

16

Procédés de soins et systèmes urinaire et reproducteur

60

17

Soins spécifiques

75

18

Approche privilégiée pour la personne présentant des déficits cognitifs

45

19

Approche privilégiée pour la personne en soins palliatifs

30

20

Approche privilégiée pour la personne présentant un problème de santé mentale

45

21

Soins en géronto- gériatrie

22

Premiers secours

30

23

Soins aux personnes présentant des problèmes de santé mentale

75

24

Soins en médecine

120

25

Soins aux personnes en réadaptation physique

120

26

Soins en chirurgie

90

27

Approche privilégiée pour la mère et le nouveau-né

30

28

Soins aux mères et aux nouveau-nés

30

29

Approche privilégiée pour l’enfant, l’adolescente et l’adolescent

30

30

Soins aux enfants, aux adolescentes et aux adolescents

30

31

Soins à une clientèle diversifiée

105

120

105 Durée totale : 1 800 heures

VI

APERÇU DU PROGRAMME D’ÉTUDES

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Aperçu du programme Organisation du guide d’apprentissage d’études

Aperçu du programme Organisation du guide d’apprentissage d’études

Le guide d’apprentissage est constitué de quatre chapitres dont le contenu, conforme au programme d’études Santé, assistance et soins infirmiers, favorise le développement des compétences nécessaires à l’infirmière auxiliaire. En ouverture, un sommaire présente la structure globale du chapitre.

Chaque chapitre débute par une situation clinique qui reflète la réalité du milieu de travail de l’infirmière auxiliaire. La situation étudiée évolue tout au long du chapitre, favorisant ainsi l’intégration et l’application des savoirs liés à la compétence, de même que le développement du jugement professionnel. À la fin du chapitre, lorsque cela est pertinent, une seconde situation clinique expose un cas différent de celui qui est présenté dans la situation clinique principale.

Le contenu notionnel de chaque chapitre se subdivise en sections numérotées et clairement identifiées, afin de faciliter le repérage et la structuration des connaissances. Un déclencheur ouvre chacune des sections. Il s’agit d’une courte activité qui permet de réactiver certaines connaissances ou d’amorcer la réflexion sur les contenus notionnels à l’étude, tout en suscitant l’intérêt pour les savoirs abordés dans la section. Un encadré Mots-clés contient les termes que les élèves devraient connaître une fois l’étude de la section complétée. Ces termes apparaissent en gras dans le contenu notionnel, là où ils sont définis. Ces définitions sont reprises dans le Glossaire-index, à la fin du guide d’apprentissage. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

ORGANISATION DU GUIDE D’APPRENTISSAGE

VII

Aperçu du programme Organisation du guide d’apprentissage d’études

Les sous-sections sont clairement numérotées pour favoriser le repérage et la structuration des connaissances. De nombreux tableaux et figures facilitent la compréhension et l’apprentissage des contenus notionnels à l’étude.

Certains termes complexes ou vus dans une autre compétence apparaissent en bleu dans le texte et sont définis en marge, pour simplifier la lecture de l’élève.

Des activités nombreuses et variées ponctuent les chapitres. Plusieurs de ces activités reflètent des situations courantes en milieu de travail. Elles permettent aux élèves de se familiariser avec la profession d’infirmière auxiliaire, et de développer leur capacité à résoudre des problèmes et à exercer un jugement professionnel.

La synthèse résume, souvent à l’aide de schémas ou de tableaux, l’essentiel des connaissances abordées dans le chapitre.

VIII

ORGANISATION DU GUIDE D’APPRENTISSAGE

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Aperçu du programme Organisation du guide d’apprentissage d’études

La rubrique Quoi faire met en évidence certains aspects essentiels de la pratique qui relèvent directement des fonctions de l’infirmière auxiliaire.

Quoi faire

Le pictogramme ci-contre, qui apparaît dans certains tableaux ou figures, signale la présence d’un contenu notionnel essentiel et du même ordre que celui présenté dans la rubrique Quoi faire.

MS

2.1

Placé en marge du texte, le pictogramme MS renvoie à une méthode de soins associée au contenu notionnel présenté. Cette méthode se trouve dans le recueil Méthodes de soins. Le nombre inscrit dans le pictogramme correspond au numéro de la méthode.

La rubrique Attention ! présente des éléments importants que l’infirmière auxiliaire doit connaître ou auxquels elle doit prêter attention lors de ses interventions auprès d’un client. Cette rubrique peut également traiter de règles de sécurité, ou rappeler des notions déjà abordées dans le guide d’apprentissage ou dans une autre compétence.

ATTENTION

La rubrique C’est la loi présente des lois et des règlements à respecter dans la pratique quotidienne de l’infirmière auxiliaire. Cette rubrique peut également fournir des précisions relatives aux activités réservées à l’infirmière auxiliaire et au respect de son champ de pratique.

C’est la loi

La rubrique D’une compétence à l’autre met en évidence les liens entre le contenu présenté et d’autres compétences du programme de formation.

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D’une compétence à l’autre

ORGANISATION DU GUIDE D’APPRENTISSAGE

IX

Entrée en matière En quoi consistent les soins palliatifs ?

Entrée en matière

Les soins palliatifs sont prodigués aux personnes atteintes d’une maladie grave évolutive ou terminale. Ils visent à maintenir la meilleure qualité de vie possible pour la personne. Elle pourra ainsi vivre sans subir de multiples inconforts jusqu’à sa mort. L’objectif de ces soins n’est pas de guérir, mais de soulager la douleur, de prévenir et de traiter les inconforts, liés à la fin de vie. Les soins palliatifs tiennent aussi compte de la souffrance psychologique, sociale et spirituelle, qui nécessite des soins d’accompagnement. Le travail en équipe interdisciplinaire permet de soigner et d’accompagner la personne en fin de vie et ses proches dans toutes les dimensions de leur souffrance. Pourquoi étudier les soins palliatifs ? La philosophie des soins palliatifs s’appuie sur le respect de la vie, de l’intégrité et de la dignité de la personne. L’infirmière auxiliaire doit posséder des compétences liées à ce type de soins. Les principales compétences requises sont les suivantes : • connaître les problématiques éthiques liées à la fin de vie, les droits de la personne en fin de vie et le processus de deuil ; • savoir reconnaître les manifestations cliniques liées à la douleur, aux inconforts et à l’agonie, ainsi que les soins d’assistance et les soins spécifiques ; • connaître les besoins perturbés ; • adopter les attitudes nécessaires à l’accompagnement (ex. : l’authenticité, l’écoute attentive, l’empathie, etc.) ; • collaborer au sein de l’équipe interdisciplinaire ; • prendre conscience des croyances et des perceptions pouvant interférer dans les interventions de soins palliatifs (ex. : les perceptions liées à la mort, à la douleur, à la médication narcotique, etc.). Quel est le rôle de l’infirmière auxiliaire dans les soins palliatifs ? L’infirmière auxiliaire veille au confort et au bien-être de la personne en fin de vie et de ses proches. Sa participation active lui permet d’exercer un rôle important au sein de l’équipe interdisciplinaire. Elle collabore particulièrement par l’observation attentive, la communication efficace et la prestation de soins appropriés, conformément au plan thérapeutique infirmier. Cette collaboration avec les autres membres de l’équipe interdisciplinaire permet d’assurer une pratique optimale de soins palliatifs.

X

ENTRÉE EN MATIÈRE

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Préalables Un rappel de certaines notions déjà vues vous permettra de constater les liens qui unissent les compétences du programme SASI. Vous pourrez réinvestir ces notions dans l’étude de la compétence 19, Approche privilégiée pour la personne en soins palliatifs. C2

Préalables

L’approche holistique et les besoins fondamentaux de la personne L’approche holistique considère la personne en fin de vie dans sa globalité. Cette approche tient compte de l’aspect multidimensionnel de la personne, c’est-à-dire ses dimensions biologique, psychosociale, culturelle, spirituelle, émotive et intellectuelle. Les interventions de l’infirmière auxiliaire en soins palliatifs s’appuient sur le modèle des besoins, élaboré par Virginia Henderson. L’infirmière auxiliaire respecte l’autonomie de la personne en fin de vie et répond aux besoins que cette personne ne peut plus satisfaire elle-même. L’humanisation des soins étant au cœur de la philosophie des soins palliatifs, l’infirmière auxiliaire s’assure d’établir une relation de confiance avec la personne en fin de vie et ses proches.

L’équipe de soins et la transmission de l’information

C3

Le travail en équipe interdisciplinaire est une composante incontournable de la pratique des soins palliatifs. L’implication et la collaboration de chacun des membres, dont l’infirmière auxiliaire, permettent de soigner et d’accompagner la personne en fin de vie et ses proches. La communication au sein de l’équipe de soins palliatifs est primordiale pour assurer la continuité des soins. Tous les membres de l’équipe appliquent les règles de la communication efficace et du processus de prise de décisions. L’infirmière auxiliaire doit bien connaître tous les outils nécessaires à la transmission de l’information : le dossier médical, le plan thérapeutique infirmier (PTI), le plan de soins et de traitements infirmiers (PSTI) et le rapport interservices. La rédaction des notes d’évolution doit être précise, complète et factuelle, afin de bien transmettre l’information relative au client.

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PRÉALABLES

XI

C4

Les soins d’assistance en fin de vie L’objectif des soins d’assistance dans un contexte de soins palliatifs est d’assurer le bien-être et le confort maximal de la personne en fin de vie. Les soins d’assistance sont des moments privilégiés de rencontre et d’accompagnement. En ce sens, la toilette quotidienne devient un des soins les plus significatifs. L’infirmière auxiliaire prodigue essentiellement ces soins par le toucher, avec des gestes doux, attentionnés et respectueux.

Préalables

Les soins d’assistance prodigués par l’infirmière auxiliaire témoignent du respect qu’elle porte à la personne en fin de vie, quelle que soit la précarité de son état. L’infirmière auxiliaire veille à l’hygiène et au confort de la personne, en s’assurant de respecter son rythme et de favoriser son autonomie dans la mesure du possible. C5

Une relation privilégiée avec le client et ses proches L’infirmière auxiliaire adopte les attitudes requises (le respect et l’empathie, par exemple) pour créer un climat de confiance et établir une relation aidante avec la personne en fin de vie et ses proches. Face à la détresse qu’ils peuvent éprouver, elle demeure à l’écoute de leurs différents besoins et elle est attentive à leur langage verbal et non verbal. L’infirmière auxiliaire utilise les moyens de communication appropriés pour soutenir et accompagner la personne en fin de vie et ses proches jusqu’au dernier moment.

C6

L’éthique et la fin de vie La fin de vie nécessite un profond respect envers la personne : respect de son humanité, de sa dignité et de son unicité. Les droits de la personne en fin de vie sont les mêmes que ceux de la personne soignée. L’infirmière auxiliaire connaît et respecte ces droits. Elle reconnaît aussi les situations dans lesquelles ces droits ne sont pas respectés, que ce soit par les proches ou par le personnel soignant. Elle fait preuve de professionnalisme en toutes circonstances. Le contexte de fin de vie peut faire émerger des problématiques éthiques et soulever des questionnements au sein de l’équipe interdisciplinaire. Faut-il poursuivre un traitement ? Faut-il administrer une sédation palliative ? Où commence l’acharnement thérapeutique ? Comment réagir aux demandes d’aide à mourir ? Toutes ces questions sont traitées en équipe de façon appropriée dans le respect des valeurs de chaque membre de l’équipe. L’infirmière auxiliaire demeure attentive à ses propres réactions aux problématiques éthiques et aux prises de décisions concernant la personne en fin de vie.

XII

PRÉALABLES

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L’approche pharmacologique en soins palliatifs

C9

Le mécanisme de la douleur

Préalables

L’infirmière auxiliaire a l’obligation morale de contribuer au soulagement de la douleur et des inconforts. Cette responsabilité repose, entre autres, sur la connaissance des interventions pharmacologiques. Différentes classes de médicaments sont utilisées en soins palliatifs, dont les analgésiques opioïdes et les coanalgésiques (ou médicaments adjuvants). L’infirmière auxiliaire connaît les effets thérapeutiques recherchés des médicaments qu’elle administre ainsi que leurs principaux effets secondaires indésirables et les soins infirmiers associés. Elle applique les normes de sécurité en respectant les principes d’administration des médicaments. Elle communique également l’information pertinente à la personne en fin de vie et à ses proches. C12

Le soulagement de la douleur est une composante essentielle des soins palliatifs. Il importe que l’infirmière auxiliaire comprenne le mécanisme physiologique de la douleur. Ce mécanisme comprend quatre éléments qui interviennent dans la transmission et la perception de la douleur. • Un stimulus déclenche une réaction du système nerveux. • Un nocicepteur (récepteur spécialisé dans la captation de la douleur) reçoit le stimulus douloureux et engendre un influx nerveux. • Une voie afférente conduit l’influx nerveux jusqu’au cortex cérébral. • Une zone du cortex cérébral analyse l’influx nerveux. Une fois l’influx nerveux analysé par le cortex cérébral, la personne ressent la douleur.

ACTIVITÉS 1

Complétez les phrases suivantes. a) Les interventions de l’infirmière auxiliaire en soins palliatifs s’appuient sur le modèle de . b) Le travail

est une composante incontournable de la pratique

des soins palliatifs. c) L’infirmière auxiliaire a l’obligation morale de contribuer au soulagement de la 2

et des

.

Quels documents sont à la disposition de l’infirmière auxiliaire pour assurer la continuité des soins ?

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PRÉALABLES

XIII

Préalables

3

Quel soin d’assistance est le plus significatif en fin de vie ? Pourquoi ?

4

Nommez deux classes de médicaments utilisées en soins palliatifs.

5

Quel est le nom du récepteur spécialisé qui capte un stimulus douloureux ?

6

Quelles sont vos principales appréhensions face à la prestation des soins palliatifs ?

Notes personnelles

XIV

PRÉALABLES

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CHAPITRE

1

La philosophie des soins palliatifs

Sommaire Situation clinique ................................

2

Section 1 La conception des soins palliatifs ....................................

3

Section 2 L’éthique et la fin de vie ............

9

Section 3 L’équipe interdisciplinaire ......... 15

Synthèse ................................................. 22 Situation clinique ................................ 24

1

Situation clinique Monsieur Rioux, 55 ans Situation clinique

Monsieur Rioux, 55 ans, est admis dans l’unité de médecine à la suite d’une récidive de cancer du poumon. Il est accompagné de sa conjointe et de son fils aîné. Monsieur Rioux présente une dyspnée constante qui s’aggrave continuellement. Malgré l’administration d’oxygène en permanence, il est pratiquement incapable de faire des efforts, ce qu’il accepte difficilement. Depuis quelques jours, une surinfection pulmonaire est apparue avec de la fièvre et de la toux. La dyspnée incommode beaucoup monsieur Rioux et le rend très anxieux. Il éprouve de grandes difficultés pour boire et manger, ainsi que pour parler et bouger. Un traitement d’antibiotique P.O. est prescrit ainsi que de la morphine S.C. q 2-3 heures pour soulager sa dyspnée. Ce matin, lors de ses soins d’hygiène, monsieur Rioux cherche à connaître la gravité de son état. Il vous demande s’il va mourir. Il dit ressentir une immense fatigue physique et psychologique, ainsi qu’une profonde inquiétude.

1

Soulignez dans le texte les signes (symptômes et inconforts) vous indiquant une détérioration de l’état de santé de monsieur Rioux.

2

L’état de santé de monsieur Rioux nécessite de lui offrir des soins de fin de vie. Quels pourraient être ces soins ? Donnez- en trois exemples.

3

Vous administrez une dose de morphine à monsieur Rioux pour soulager sa dyspnée. a) À quelle classe de médicaments appartient la morphine ?

b) Nommez deux effets secondaires indésirables de la morphine que vous devez surveiller.

4

2

Certaines attitudes sont propices pour établir une relation de confiance avec la personne en fin de vie et ses proches. Nommez-en quatre que l’infirmière auxiliaire doit développer.

CHAPITRE 1

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Section

1 La conception des soins palliatifs

Déclencheur

Section 1

Nos valeurs constituent les bases des principes qui guident nos choix, nos décisions et notre conduite sur les plans personnel et professionnel. Lorsque vous serez infirmière auxiliaire, vos valeurs influenceront la façon dont vous prodiguerez des soins aux personnes en fin de vie. 1

Nommez quelques valeurs, importantes pour vous, qui servent à guider vos décisions ou vos façons d’agir.

2

Donnez un exemple de la façon dont une de ces valeurs se manifestera dans les soins que vous prodiguerez à une personne en fin de vie.

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • •

Soins curatifs Soins de confort

• •

Soins palliatifs Soins terminaux



Souffrance globale

Prendre soin d’une personne en fin de vie et de ses proches, c’est accepter d’être témoin de la souffrance et de la mort d’autrui. Les soins de fin de vie exigent le déploiement de connaissances et de compétences relationnelles. Ils demandent un profond respect de la personne et de ses proches ainsi qu’une grande sensibilité. Cette section présente : • les étapes marquantes du développement des soins palliatifs ; • les soins palliatifs et d’autres types de soins ; • une explication du concept de souffrance globale.

1.1 Le développement des soins palliatifs Les soins palliatifs sont des soins actifs et globaux prodigués à une personne atteinte d’une maladie grave évolutive ou en phase terminale. L’essor des soins palliatifs est le fait de femmes et d’hommes convaincus du droit à la dignité de la personne jusqu’à la fin de sa vie.

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La philosophie des soins palliatifs

3

Dans une perspective de soins palliatifs, la mort est perçue comme faisant partie de la destinée de l’être humain et la vie, même diminuée et affaiblie, doit être respectée dans toutes ses dimensions. La figure 1 présente les étapes marquantes du développement des soins palliatifs. FIGURE 1

Section 1

Hospice Établissement qui accueillait autrefois les personnes âgées, les personnes infirmes ou atteintes d’une maladie incurable.

Les étapes marquantes du développement des soins palliatifs

1842 Lyon, France

Ouverture de plusieurs hospices par Jeanne Garnier avec la communauté religieuse dont elle était la fondatrice, Les Dames du Calvaire.

1967 Londres, Angleterre

Inauguration du St. Christopher’s Hospice, un centre de soins destiné aux malades cancéreux en phase terminale. Ce centre est dirigé par Cicely Saunders, infirmière et médecin, considérée comme la fondatrice des soins palliatifs.

1967 États-Unis

Reconnaissance de l’approche en soins palliatifs pour les personnes en fin de vie par Élisabeth Kübler-Ross, une psychiatre d’origine suisse et américaine.

1975 Montréal

Fondation d’une unité de soins palliatifs à l’hôpital Royal Victoria par le docteur Balfour Mount. Cette unité de soins palliatifs devient la plus célèbre au Canada.

1979 Montréal

Fondation de la première unité francophone de soins palliatifs à l’hôpital Notre-Dame.

1985 Québec

Fondation de la première maison de soins palliatifs au Québec, la Maison Michel-Sarrazin, par le docteur Louis Dionne (voir la figure 2) et Claudette Gagnon-Dionne.

1991

Fondation de l’Association canadienne de soins palliatifs (ACSP).

2004

Transformation de l’Association québécoise des soins palliatifs (AQSP) en Réseau de soins palliatifs du Québec (RSPQ).

En 2004, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) a émis une Politique en soins palliatifs de fin de vie. Cette politique vise à favoriser l’accessibilité, la continuité et la qualité des soins pour les personnes en fin de vie. Elle prévoit aussi des services d’accompagnement pour les personnes en fin de vie et leurs proches. En 2008, un document intitulé Plan directeur de développement des compétences des intervenants en soins palliatifs a été publié par le gouvernement du Québec. Ce document établit le profil des compétences minimales requises pour les intervenants désirant travailler en soins palliatifs. 4

CHAPITRE 1

FIGURE 2

Docteur Louis Dionne

Il est le cofondateur de la Maison Michel-Sarrazin, à Québec.

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Les soins palliatifs font aujourd’hui partie du système de santé québécois. Ils sont offerts essentiellement dans quatre types de milieux de soins : • le domicile de la personne en fin de vie ; • les centres hospitaliers ; • les centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) ; • les maisons de soins palliatifs.

Section 1

En 2013, il existait au Québec 29 maisons de soins palliatifs ainsi que plusieurs programmes de formation offerts aux différents intervenants.

1.2 Les différents types de soins Tout au long de l’exercice de sa profession, l’infirmière auxiliaire prodiguera divers types de soins, tels que : • les soins curatifs, • les soins palliatifs, • les soins de confort, • les soins terminaux. TABLEAU 1

Les soins curatifs et les soins palliatifs Soins curatifs ●



Définitions



Objectifs





Valeurs



Clientèles

Investigations qui visent à préciser et à confirmer un diagnostic afin de déterminer le traitement le mieux adapté. Soins actifs, traitements et thérapies mis en œuvre pour lutter contre la maladie. Ex. : soins en vue d’une chirurgie, traitements de chimiothérapie, réadaptation après un AVC, etc.

Guérir la personne, l’amener à une survie de longue durée ou à une rémission complète. Rendre la personne la plus fonctionnelle et la plus autonome possible. Durée de vie : les valeurs scientifiques sont axées sur la guérison et la réhabilitation. Personne de tout âge, atteinte d’une maladie qui n’entraîne pas la mort à brève échéance.

Soins palliatifs ●













Soins actifs et globaux prodigués à la personne atteinte d’une maladie grave évolutive ou terminale. Soins qui traitent les symptômes d’une maladie, mais qui n’agissent pas sur ses causes. Ex. : traitements de radiothérapie pour diminuer la douleur. Soins qui ne hâtent ni ne retardent la mort. Ex. : soins à une personne atteinte de cancer, de sclérose en plaques, de la maladie d’Alzheimer, etc. Améliorer ou préserver la qualité de vie de la personne pour lui permettre de vivre aussi confortablement, et même activement, que possible jusqu’à la mort. Qualité de vie : les valeurs, comme le respect de la personne et de sa dignité, la vérité, la compassion et le souci du confort, sont priorisées. Personne de tout âge, atteinte d’une maladie incurable ou mortelle à plus ou moins brève échéance. Les proches.

La philosophie sur laquelle reposent les soins palliatifs s’appuie sur : • le respect de la vie ; • le respect de l’intégrité de la personne ; • le respect de la dignité de la personne. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Dignité Valeur de tout être humain, peu importe les changements survenus au cours de sa vie.

La philosophie des soins palliatifs

5

Pour atteindre l’objectif des soins palliatifs, il faut combiner toutes les interventions suivantes : • soulager la douleur physique ; • prévenir et traiter les inconforts ; • tenir compte de la souffrance psychologique, sociale et spirituelle ; • accompagner la personne en fin de vie et ses proches ; • travailler en équipe interdisciplinaire ; • former et soutenir les intervenants de l’équipe interdisciplinaire ; • proposer du soutien aux proches en deuil.

Section 1

Les soins de confort (par exemple les soins d’hygiène, une position confortable) sont prodigués tous les jours dans le but d’offrir du bien-être à la personne. Ils sont à la fois curatifs et palliatifs, et ils impliquent tout le personnel soignant. Les soins terminaux sont les soins que l’on donne en fin de vie, lorsque le décès est proche et inévitable.

ATTENTION Les soins palliatifs sont centrés sur la personne en fin de vie et ses proches. Le travail en équipe interdisciplinaire permet de répondre à leurs besoins et d’offrir la meilleure qualité de vie possible à la personne en fin de vie.

1.3 Le concept de souffrance globale FIGURE 3

Cicely Saunders

La souffrance est une expérience existentielle bouleversante. Le concept de souffrance globale a été introduit en soins palliatifs par Cicely Saunders, infirmière et médecin britannique (voir la figure 3). La figure 4 illustre ce concept. Chacun des quatre cercles qui composent cette figure représente l’une des composantes de la souffrance globale, soit la souffrance physique, la souffrance psychologique, la souffrance sociale et la souffrance spirituelle. L’interaction de ces composantes peut modifier l’intensité de la souffrance ressentie par la personne en fin de vie. Par exemple, la solitude ou le sentiment du non-sens de la vie peut accentuer la douleur physique ; des nausées persistantes peuvent entraîner un profond découragement ou du désespoir. FIGURE 4

L’interaction des quatre composantes de la souffrance globale

Contexte culturel

Elle est la fondatrice des soins palliatifs.

Souffrance physique Intériorité de la personne

Souffrance sociale

Souffrance spirituelle

Souffrance psychologique 6

CHAPITRE 1

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Le concept de souffrance globale traduit bien la réalité de ce que la personne est appelée à vivre dans son cheminement, du diagnostic à la toute fin de sa vie. Le tableau 2 décrit les composantes de la souffrance globale. Les composantes de la souffrance globale

Composantes Souffrance physique

Descriptions ● ●



Souffrance psychologique Souffrance sociale



● ●



Souffrance spirituelle



Causée par la maladie, les traitements ainsi que leurs conséquences. Liée aux symptômes : nausées et vomissements, dyspnée, anxiété, etc. Causée par de multiples facteurs : peur de la maladie et de la mort, inquiétude, perte d’autonomie, humiliation face à la dépendance, etc. Se traduit par différents sentiments et émotions : tristesse, colère, anxiété, etc.

Section 1

TABLEAU 2

Causée par la perte des rôles sociaux (ex. : perte d’emploi) ou familiaux. Procure un sentiment d’exclusion ou de marginalisation. Causée par des questionnements existentiels sur le sens de la vie et de la mort. Apparaît lorsque la personne comprend qu’elle est mortelle et que sa fin est relativement proche. Cette prise de conscience soulève de multiples peurs.

ACTIVITÉS 1

Pour chacune des situations suivantes, cochez la case appropriée pour indiquer s’il s’agit d’un contexte de soins curatifs ou de soins palliatifs. Soins curatifs

Situations

Soins palliatifs

a) Madame Dion, 39 ans, vient de subir une mastectomie totale. Elle commencera la semaine prochaine des traitements de radiothérapie. b) Monsieur Gingras, 83 ans, est aphasique à la suite d’un accident vasculaire cérébral gauche. Il entreprend une rééducation de la parole pour lui permettre de s’exprimer plus facilement. c) Madame Rousseau, 67 ans, est atteinte d’un cancer du rein avec métastases aux poumons et au foie. Elle se dit non essoufflée au repos et bien soulagée par la médication analgésique. d) Monsieur Brown, 92 ans, est à un stade très avancé de la maladie d’Alzheimer. Sa respiration est laborieuse depuis quelques jours. Vous lui prodiguez des soins d’hygiène buccale réguliers aux deux heures.

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La philosophie des soins palliatifs

7

2

Vrai ou faux ? Si vous jugez que l’énoncé est faux, justifiez votre réponse. Vrai

Faux

Section 1

a) Les soins palliatifs traitent les symptômes et les causes de la maladie. b) Les soins palliatifs sont offerts et donnés aux personnes en fin de vie et à leurs proches. c) Les soins de confort sont des soins palliatifs. d) Les valeurs des soins curatifs sont axées sur la guérison et la réhabilitation. Justification :

3

Complétez les phrases suivantes. a) La philosophie des soins palliatifs s’appuie sur le respect de la vie, le respect de l’

et de la

b) Les

de la personne.

offrent du bien- être à la personne et ils impliquent tout le

personnel soignant. c) Le travail en

est un mode de travail propre à la philosophie des soins

palliatifs. 4

Madame Proulx, 59 ans, souffre d’un cancer du sein avec de récentes métastases au fémur droit. Elle se plaint d’une douleur sévère à la cuisse droite, ce qui perturbe son sommeil et l’empêche de participer à ses activités familiales et sociales. Elle s’inquiète de la détérioration de son état. Ne pouvant presque plus marcher, elle se sent seule et dépendante. Elle dit avoir peur parce qu’il n’y a plus d’espoir à l’horizon. a) Indiquez les signes qui se rapportent à chacune des composantes de la souffrance globale. Composantes

Signes

Souffrance physique Souffrance psychologique Souffrance sociale Souffrance spirituelle

b) Montrez qu’un des signes d’une composante, nommés dans le tableau ci-dessus, peut aussi affecter un signe indiqué dans une autre composante.

8

CHAPITRE 1

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Section

2 L’éthique et la fin de vie

Déclencheur En 2013, le gouvernement du Québec a déposé un projet de loi concernant les soins de fin de vie. Ce projet était le résultat d’une vaste consultation qui portait sur le désir de « mourir dans la dignité ».

Section 2

Une question fondamentale du droit des malades en fin de vie a alors été posée : faut-il reconnaître le suicide assisté comme faisant partie des soins appropriés en fin de vie ? Formez des équipes de cinq élèves. Débattez de cette question en présentant vos arguments pour ou contre la légalisation du suicide assisté. Partagez ensuite le résultat de votre discussion avec le groupe.

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • •

Abandon thérapeutique Acharnement thérapeutique

• • •

Arrêt de traitement Euthanasie Refus de traitement

• •

Sédation palliative Suicide assisté

La pratique des soins palliatifs suscite de nombreux dilemmes éthiques. Par dilemme éthique, on veut dire un dilemme qui survient dans des situations d’incertitude ou de conflit de valeurs. Dans le contexte des soins palliatifs, l’éthique peut être définie comme une réflexion et une analyse des pratiques qui respectent le mieux possible les droits des personnes en fin de vie. Cette section présente : • les quatre principes éthiques fondamentaux des soins de santé ; • les problématiques éthiques associées aux soins palliatifs ; • les droits de la personne en fin de vie.

2.1 Les principes éthiques des soins de santé La pratique des soins de santé repose sur quatre principes éthiques fondamentaux : • le principe de bienfaisance ; • le principe de non-malfaisance ; • le principe du respect de l’autonomie ; • le principe de justice.

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D’une compétence à l’autre Les principes éthiques des soins de santé sont abordés plus en profondeur dans la compétence 6, Aspects légal et éthique.

La philosophie des soins palliatifs

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Le tableau 3 définit ces principes et présente un exemple d’application dans un contexte de fin de vie. TABLEAU 3

Les principes éthiques Définitions

Exemples appliqués aux soins de fin de vie

Principe de bienfaisance Obligation morale d’aider les autres et de faire le bien.

Traiter la douleur et les inconforts pour soulager la personne en fin de vie, selon ses souhaits.

Section 2

Principe de non- malfaisance Devoir de ne pas nuire et de ne pas porter préjudice à la personne.

Proposer un traitement dont les effets sont proportionnels aux bénéfices attendus.

Principe du respect de l’autonomie Respect de la capacité de la personne d’agir par elle-même selon ses principes, ses valeurs et ses croyances.

Respecter la décision de la personne en fin de vie concernant le refus ou l’arrêt d’un traitement.

Principe de justice Équité devant l’accessibilité des soins, qui interdit toute discrimination.

Offrir des soins palliatifs à une personne âgée atteinte de démence aussi bien qu’à une personne plus jeune, lucide et atteinte d’un cancer en phase terminale.

2.2 Les problématiques éthiques courantes en fin de vie D’une compétence à l’autre Les dilemmes éthiques liés aux soins de santé sont abordés à la compétence 6, Aspects légal et éthique.

Le contexte des soins palliatifs peut placer les soignants devant des dilemmes d’ordre éthique. Par exemple, la décision d’arrêter un traitement peut causer un malaise au sein d’une équipe de soins. Certains peuvent y voir l’occasion de mettre fin aux souffrances inutiles d’une personne, alors que d’autres peuvent y déceler une façon indirecte de donner la mort. Vu sous cet angle, l’arrêt de traitement peut être vécu comme un dilemme éthique. Les soins palliatifs comportent des problématiques éthiques liées à la fin de vie, qui peuvent poser des dilemmes d’ordre éthique (voir la figure 5). FIGURE 5

Les problématiques éthiques liées aux soins de fin de vie

Acharnement thérapeutique

Euthanasie

10

CHAPITRE 1

Définition : utilisation de moyens techniques extraordinaires ou disproportionnés pour maintenir une personne en vie. Exemples de thérapies de maintien de la vie qui peuvent conduire à l’acharnement thérapeutique : – la réanimation cardiovasculaire, – la dialyse, – la nutrition et l’hydratation artificielle, – l’administration d’antibiotiques, – l’administration de produits sanguins. But : prolonger la vie. Définition : acte illégal et irréversible qui consiste à provoquer délibérément, directement et rapidement la mort d’une personne pour mettre fin à ses souffrances. Exemple : injecter une substance mortelle à une personne. But : provoquer la mort.

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Les problématiques éthiques liées aux soins de fin de vie (suite)

Suicide assisté

Définition : acte illégal et irréversible qui consiste à aider une personne à se donner volontairement la mort. Exemple : fournir la médication nécessaire à une personne pour qu’elle puisse s’enlever la vie. But : aider une personne à se suicider.

Refus de traitement

Définition : décision légale et réversible de la personne ou de son mandataire de refuser un traitement proposé. La personne ou son mandataire peuvent revenir sur leur décision en tout temps. Exemple : choisir de ne pas recevoir des traitements de chimiothérapie. But : refuser des traitements susceptibles de prolonger la vie.

Arrêt de traitement

Définition : décision légale et réversible, prise par la personne ou son mandataire et par le médecin traitant, de cesser un processus de soins ou de traitements. Exemple : choisir d’arrêter l’hydratation artificielle. But : interrompre des traitements susceptibles de prolonger la vie.

Abandon thérapeutique

Définition : absence de soins adaptés qui pourraient maintenir ou améliorer la qualité de vie, par exemple, à cause de la négligence, de l’incompétence, du manque de considération pour la personne, du manque de personnel, de la discrimination. Cette absence de soins concerne le traitement médical, les soins infirmiers, les soins relationnels, l’accompagnement et les soins de confort. Exemple : ne pas reconnaître les signes de douleur ou d’inconfort chez une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer qui est incapable de communiquer. But : aucun.

Sédation palliative

Définition : acte médical légal et réversible qui consiste à administrer intentionnellement une médication sédative de façon transitoire ou continue. Cette médication, dosée et combinée de façon requise, sert à réduire l’état de conscience d’une personne en toute fin de vie. C’est une option de dernier recours. Exemple : administrer une médication sédative et analgésique pour soulager une détresse respiratoire. But : soulager la douleur ou un inconfort intolérable.

Section 2

FIGURE 5

D’une compétence à l’autre Le testament biologique est un document dans lequel une personne exprime sa volonté concernant les soins et les traitements qu’elle accepte de recevoir, qu’elle refuse ou qu’elle demande de cesser, dans l’éventualité où elle serait gravement malade et incapable de manifester ses choix à la fin de sa vie. Le testament biologique est abordé dans la compétence 6, Aspects légal et éthique.

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La philosophie des soins palliatifs

11

C’est la loi

Section 2

En mars 2012, la Commission parlementaire sur la question de « mourir dans la dignité » a déposé à l’Assemblée nationale du Québec son rapport. Ce rapport proposait 24 recommandations (R) au gouvernement du Québec, dont les 2 principales sont : • la modification des lois permanentes afin de reconnaître légalement l’euthanasie et le suicide assisté comme une « aide médicale à mourir » en tant que soins appropriés en fin de vie (R. 13) ; • la détermination des conditions d’acceptabilité de l’aide médicale à mourir (R. 14). Ce rapport pourrait mener à l’adoption d’une loi qui encadrerait l’aide médicale à mourir.

2.3 Les droits de la personne en fin de vie D’une compétence à l’autre Les droits de la personne soignée sont abordés dans la compétence 6, Aspects légal et éthique.

La fin de vie nécessite un profond respect pour la personne humaine de la part du personnel soignant. Le personnel doit prendre en considération la dignité de chaque personne et son unicité. Le tableau 4 présente les droits de la personne en fin de vie dans un contexte de soins palliatifs. TABLEAU 4

Les droits de la personne en fin de vie

Droits de la personne

Applications à la fin de vie ● ● ● ●

Droit à la dignité ●



Droit à l’inviolabilité





Droit au respect



● ●

Droit à l’autonomie





Droit à l’information Droit à la vérité Droit au consentement libre et éclairé Droit à la confidentialité

12

CHAPITRE 1



Être reconnue comme un être à part entière jusqu’à la fin. Être appelée par son nom jusqu’au dernier moment de sa vie. Être soulagée de sa souffrance et de sa douleur. Être traitée avec sollicitude, c’est-à-dire avec une attention affectueuse. Exprimer ses sentiments et ses émotions face à l’expérience finale de sa vie. Mourir dans la quiétude et dans la paix, c’est-à-dire sans prolongation abusive de sa vie. Être respectée dans l’intimité de son corps. Être respectée dans ses croyances et ses valeurs. Être respectée au moment de sa mort parce que c’est l’étape ultime et irremplaçable de la vie. Prendre part aux décisions qui la concernent. Vivre sa fin de vie en présence des personnes qui lui sont chères. Exprimer sa volonté dans le choix des soins et des traitements liés à sa fin de vie. Conserver l’espoir. Recevoir de l’information juste, complète et appropriée, libre de toute influence ou pression indues.



Connaître la vérité sur son état.



Choisir ses soins librement et de manière éclairée.



Être respectée dans sa capacité de discernement.



Être assurée que l’information transmise sur son état de santé soit protégée en tout temps et en tout lieu.

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Comment l’infirmière auxiliaire peut-elle utiliser avec habileté ses connaissances éthiques dans sa prestation de soins à la personne en fin de vie et à ses proches ?

FIGURE 6

Le droit d’être traitée avec sollicitude

• En connaissant les principes éthiques des soins de santé. • En communiquant à la personne et à ses proches les informations exactes concernant les soins et les traitements, tout en respectant son champ de pratique. • En respectant les besoins et les demandes d’information de la personne et de ses proches.

Section 2

• En étant attentive et en s’intéressant aux problématiques éthiques. • En collaborant avec les membres de l’équipe interdisciplinaire pour assurer une prestation de soins optimale. • En prêtant attention à ses réactions aux enjeux éthiques et aux prises de décisions concernant la personne en fin de vie.

ACTIVITÉS 1

Vrai ou faux ? Si vous jugez que l’énoncé est faux, justifiez votre réponse. Vrai

Faux

a) Un refus ou un arrêt de traitement est un choix irréversible. b) La sédation palliative est une option de dernier recours en toute fin de vie. c) L’euthanasie a pour but de mettre fin aux souffrances de la personne. Justification :

2

Monsieur Barrette, 26 ans, est en phase terminale du sida. Amaigri et affaibli, il présente une dyspnée constante et des douleurs généralisées résistantes aux antalgiques. Il est lucide et souhaite être soulagé. Le médecin lui propose une médication sédative, ce qui réduira son état de conscience et rendra la communication impossible avec ses proches. Monsieur Barrette accepte le traitement proposé. Nommez la problématique éthique présente dans cette situation de soins.

3

Toute personne en fin de vie a le droit d’être pleinement respectée dans sa dignité, surtout au seuil de sa mort. Comment l’infirmière auxiliaire peut-elle respecter ce droit ?

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La philosophie des soins palliatifs

13

4

À quelle problématique éthique se réfère chacune des situations de soins suivantes ? a) Monsieur Stuart, 93 ans, atteint de sclérose en plaques, a été transféré à l’urgence cet après-midi pour un syndrome infectieux résistant à toute antibiothérapie. Son état général se détériore rapidement et, à 17 heures, survient un état de choc infectieux. Il est immédiatement pris en charge : réanimation, perfusion, surveillance étroite des signes vitaux, etc. Il décède à 20 heures.

Section 2 1

b) Madame Dorion, 68 ans, est dans votre unité de soins à la suite d’un accident vasculaire cérébral droit avec aphasie. Elle présente un état de dénutrition, des lésions de pression aux talons et une décompensation cardiaque. Une ischémie aiguë du membre inférieur droit est apparue et la seule avenue thérapeutique est l’amputation. La décision de ne pas opérer est prise. Elle est traitée aux antalgiques et elle décède six jours plus tard.

5

a) Placez les mots dans le bon ordre pour reconstituer les phrases- clés des droits de la personne en fin de vie. b) Nommez le droit auquel correspond chacune des phrases- clés. 1) soins manière de ses éclairée Choisir librement et

Droit : 2) fin qui présence en chères lui de Vivre personnes qui des sont sa vie

Droit : 3) appelée de jusqu’au vie moment Être son sa dernier par nom

Droit : 4) dans respectée son l’intimité corps de Être

Droit : 5) croyances ses dans ses Être valeurs et respectée

Droit :

14

CHAPITRE 1

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6

À quel principe éthique correspond chacun des droits suivants de la personne en fin de vie ? Droits de la personne en fin de vie

Principes éthiques

a) Le droit de prendre part aux décisions qui la concernent. b) Le droit d’être soulagée de sa souffrance et de sa douleur.

Section

Section 3

c) Le droit de recevoir des soins de qualité jusqu’au dernier moment de sa vie.

3 L’équipe interdisciplinaire

Déclencheur Dans un contexte de soins palliatifs, vous serez amenée à faire partie d’une équipe interdisciplinaire. Apprendre à collaborer au sein d’une telle équipe nécessite de porter un regard réflexif sur soi. 1

Cochez la réponse qui reflète le mieux votre attitude lorsque vous travaillez en équipe. a) Je respecte les idées et les valeurs des membres de l’équipe, même si elles diffèrent des miennes. Rarement

Souvent

Toujours

b) Je communique ouvertement mes idées et mes opinions. Rarement

Souvent

Toujours

c) Je démontre de la motivation pour le travail à accomplir. Rarement

Souvent

Toujours

d) Je fais confiance aux membres de l’équipe. Rarement

Souvent

Toujours

e) J’ai un sentiment d’appartenance à l’équipe. Rarement 2

Souvent

Toujours

Nommez quelques attitudes pouvant favoriser la collaboration au sein d’une équipe interdisciplinaire.

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La philosophie des soins palliatifs

15

Le travail en équipe interdisciplinaire est une composante incontournable de la pratique des soins palliatifs. Cette section présente : • la composition et le rôle de l’équipe interdisciplinaire ; • les compétences nécessaires à l’infirmière auxiliaire pour œuvrer en soins palliatifs.

Section 3

3.1 La complémentarité des membres de l’équipe interdisciplinaire D’une compétence à l’autre Les rôles et responsabilités de chaque membre d’une équipe de soins sont abordés dans la compétence 3, Communication au sein d’une équipe de soins.

L’approche interdisciplinaire constitue un des moyens les plus efficaces pour soigner et accompagner la personne en fin de vie et ses proches, et ce, dans toutes les dimensions de leur souffrance. L’équipe interdisciplinaire (voir la figure 7) se compose de : • la personne en fin de vie, • ses proches, • tous les intervenants qui agissent auprès d’eux. FIGURE 7

La composition de l’équipe interdisciplinaire

Soins médicaux et infirmiers

Adaptation

Médecin Infirmière Pharmacien Infirmière auxiliaire Auxiliaire en milieu de vie et à domicile Préposé aux bénéficiaires

Physiothérapeute Ergothérapeute Inhalothérapeute Technologue en radio-oncologie Diététiste ou nutritionniste

La personne en fin de vie et ses proches

Soutien et accompagnement Travailleur social Psychologue Intervenant en soins spirituels

Accompagnement bénévole Bénévoles

Approches complémentaires Musicothérapeute Art-thérapeute Massothérapeute (voir le chapitre 2, page 39)

Le projet commun de l’équipe interdisciplinaire consiste à être au service de la personne en fin de vie afin de lui offrir la meilleure qualité de vie possible et de répondre à ses besoins. Ce projet comprend aussi les besoins exprimés par les proches. Il permet de maintenir la cohérence dans les interventions, qu’elles soient régulières ou ponctuelles. Le travail dans un contexte interdisciplinaire nécessite : • un engagement personnel dans un projet commun et une grande motivation ; • un désir profond de s’enrichir des ressources des autres ; • le respect des compétences de chacun ; • une complicité avec les membres de l’équipe ; • une philosophie commune. 16

CHAPITRE 1

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1

Connaître les rôles et les compétences de chacun.

2

Adhérer au projet commun et aux objectifs de soins.

3

Communiquer en respectant les valeurs de chacun.

4

Structurer l’information transmise durant les réunions d’équipe.

La méconnaissance de ces principes peut laisser place à certaines dérives, telles que des prises de décisions inadaptées, des glissements de rôles, voire des rivalités.

FIGURE 8

La communication

Section 3

Il existe quatre principes liés au travail interdisciplinaire en soins palliatifs.

La communication est une des bases du travail en équipe interdisciplinaire.

3.2 Le rôle de l’infirmière auxiliaire au sein de l’équipe interdisciplinaire La participation active quotidienne de l’infirmière auxiliaire aux soins des personnes en fin de vie lui permet d’exercer un rôle important au sein de l’équipe interdisciplinaire. Pour s’impliquer et collaborer avec les autres membres de l’équipe, l’infirmière auxiliaire doit posséder certaines compétences. Le tableau 5 présente les compétences requises pour travailler en soins palliatifs. TABLEAU 5

Les compétences requises en soins palliatifs

Domaines de compétences Douleur, symptômes et inconforts chez la personne en fin de vie

Compétences requises ●





Besoins psychosociaux et spirituels de la personne en fin de vie et de ses proches

● ●



Besoins liés à l’organisation de la vie quotidienne





Communication avec la personne en fin de vie et ses proches





Observer l’état général de la personne en fin de vie afin de déceler les signes de douleur, les symptômes et les inconforts. Prodiguer des soins d’assistance et des soins spécifiques pour soulager la douleur et l’inconfort. Observer les effets des soins prodigués et ceux des médicaments sur la personne en fin de vie. Accompagner la personne en fin de vie et ses proches. Être à l’écoute de leurs émotions et établir une relation de confiance. Répondre de façon appropriée aux besoins de la personne en fin de vie et de ses proches. Offrir du soutien à la personne en fin de vie afin de maintenir aussi longtemps que possible ses capacités fonctionnelles et son autonomie. Respecter son rythme et ses capacités. Informer la personne et ses proches, avec clarté et précision, sur les soins et la situation. Utiliser les moyens de communication verbale et non verbale.

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La philosophie des soins palliatifs

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TABLEAU 5

Les compétences requises en soins palliatifs (suite)

Domaines de compétences Agonie et décès

Compétences requises ●



Deuil

Section 3

Collaboration centrée sur la personne en fin de vie et ses proches

Aspects légaux et éthiques Développement personnel et professionnel de l’infirmière auxiliaire









● ●



Soins palliatifs et organisation de la santé

● ●



Observer les signes de l’agonie et les interpréter avec justesse afin de prodiguer les soins appropriés. Prodiguer des soins d’accompagnement à la personne agonisante et à ses proches. Connaître et interpréter les étapes du processus de deuil. Collaborer avec les autres membres de l’équipe interdisciplinaire : – en respectant les rôles de chacun ; – en participant activement aux réunions et aux décisions de l’équipe ; – en communicant les renseignements relatifs à l’état de la personne. Comprendre les problématiques éthiques et légales liées à la fin de vie. Réfléchir à ses propres valeurs et à sa perception de la mort dans le cadre des soins palliatifs. Exprimer ses émotions face à la mort. Participer régulièrement à des ateliers de formation afin d’améliorer la qualité des soins prodigués. Partager son expérience avec les membres de l’équipe de soins. Connaître la philosophie des soins palliatifs. S’informer sur les différents enjeux concernant les soins palliatifs. Réfléchir à la façon de contribuer à l’amélioration des soins palliatifs dans son milieu de travail.

ACTIVITÉS 1

Vrai ou faux ? Si vous jugez que l’énoncé est faux, justifiez votre réponse. Vrai

Faux

a) L’équipe interdisciplinaire est composée uniquement des intervenants qui agissent auprès de la personne en fin de vie. b) Le travail dans une équipe interdisciplinaire s’organise autour d’un projet commun centré sur la personne en fin de vie et ses proches. c) L’abandon thérapeutique est l’absence de soins adaptés qui peuvent maintenir ou améliorer la qualité de vie de la personne. d) L’arrêt ou le refus de traitement peut influencer la qualité des soins et conduire à l’abandon thérapeutique. 18

CHAPITRE 1

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2

Quelles attitudes l’infirmière auxiliaire doit-elle adopter pour collaborer dans une équipe interdisciplinaire ?

3

L’infirmière auxiliaire doit posséder plusieurs compétences pour travailler en soins palliatifs. Associez un domaine de compétences de l’encadré à chacune des situations de soins palliatifs.

• Douleur, symptômes et inconforts chez la personne en fin de vie • Collaboration centrée sur la personne en fin de vie et ses proches • Communication avec la personne en fin de vie et ses proches • Besoins psychosociaux et spirituels de la personne en fin de vie et de ses proches • Aspects légaux et éthiques • Développement personnel et professionnel de l’infirmière auxiliaire Situations de soins palliatifs

Domaines de compétences

a) Vous participez à une formation continue sur les étapes du deuil. b) Vous informez votre collègue de soir du nouveau dosage de la médication antalgique de monsieur Drolet, 48 ans. c) Vous évaluez la douleur de monsieur Rodrigue, 71 ans, en utilisant une échelle d’évaluation de la douleur. d) Vous démontrez votre ouverture et votre empathie aux parents de Geneviève, 14 ans, en phase terminale de leucémie. e) Vous informez l’infirmière-chef de vos observations concernant l’état de monsieur Hardy, 86 ans, qui pourrait avoir besoin d’un changement de niveau de soins. f) Vous informez la fille de madame Dorion, 58 ans, du nouveau dosage de sa médication antiémétique.

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La philosophie des soins palliatifs

19

Section 3

Justification :

4

Remplissez la grille de mots croisés. 7

8

9

1

4

5

2

Section 3

6

3

Horizontalement Principe éthique dont l’obligation morale est de faire le bien. 2 Absence de soins adaptés qui pourraient maintenir ou améliorer la qualité de vie de la personne en fin de vie : thérapeutique. 3 Souffrance causée par des questionnements existentiels sur le sens de la vie et de la mort. 1

Verticalement 4 5 6 7 8 9

20

Décision légale et réversible de la personne en fin de vie ou de son mandataire de refuser un traitement proposé : de traitement. Droit de la personne en fin de vie d’être traitée avec sollicitude, c’est- à-dire avec une attention affectueuse. Principe éthique d’équité devant l’accessibilité des soins, qui interdit toute discrimination. Utilisation de moyens techniques extraordinaires ou disproportionnés pour maintenir une personne en vie : thérapeutique. Droit de la personne en fin de vie d’exprimer sa volonté dans le choix de ses soins et de ses traitements. Acte illégal et irréversible qui consiste à provoquer délibérément, directement et rapidement la mort d’une personne pour mettre fin à ses souffrances.

CHAPITRE 1

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5

Indiquez le ou les droits de la personne en fin de vie, qui s’appliquent à chacune des situations de soins palliatifs suivantes. Situations de soins palliatifs

Droits de la personne en fin de vie

a) Vous prodiguez avec douceur des soins d’hygiène à madame Lacasse, 92 ans, qui est à un stade avancé de démence. Vous l’informez de ce que vous faites en l’appelant par son nom.

Section 3

b) Monsieur Blais, 40 ans, vous dit qu’il est fatigué et qu’il préfère attendre en après- midi pour que vous refassiez son pansement. c) Le médecin informe madame Allan, 36 ans, de la progression de son cancer du sein. Il lui propose un nouveau traitement de chimiothérapie en l’informant des effets bénéfiques et des effets secondaires indésirables. d) Monsieur Bérubé, 79 ans, catholique pratiquant, désire recevoir régulièrement la visite de l’intervenant en soins spirituels. e) Monsieur Cloutier, 67 ans, en phase terminale d’une maladie pulmonaire chronique, refuse de recevoir une thérapie intraveineuse.

Notes personnelles

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21

Synthèse Les soins à la personne en fin de vie Soins curatifs

Synthèse

Soins actifs, traitements et thérapies pour lutter contre la maladie (ex. : soins en vue d’une chirurgie, chimiothérapie, réadaptation). Objectifs : Guérir la personne, l’amener à une survie de longue durée ou à une rémission complète. Soins palliatifs Soins actifs et globaux prodigués à une personne atteinte d’une maladie grave évolutive ou terminale, afin d’en traiter les symptômes et non les causes. Objectif : améliorer la qualité de vie de la personne pour qu’elle puisse vivre le mieux possible jusqu’à sa mort. Soins de confort Soins, à la fois curatifs et palliatifs, donnés quotidiennement pour favoriser le bien-être. Soins terminaux Soins donnés en fin de vie lorsque le décès est proche et inévitable.

La souffrance globale Définition : expérience existentielle bouleversante qui comprend quatre composantes. Composantes

Descriptions

Souffrance physique

Liée aux symptômes causés par la maladie et les traitements.

Souffrance psychologique

Liée aux émotions et aux sentiments causés par la peur de la mort, l’inquiétude et la perte d’autonomie.

Souffrance sociale

Liée à la perte des rôles familiaux et sociaux.

Souffrance spirituelle

Liée à des questionnements sur le sens de la vie et de la mort.

Les principes éthiques, les problématiques éthiques et les droits de la personne en fin de vie Principes éthiques ● ● ● ●

Bienfaisance Non-malfaisance Justice Respect de l’autonomie

Problématiques éthiques ●

● ● ● ● ● ●

Acharnement thérapeutique Euthanasie Suicide assisté Refus de traitement Arrêt de traitement Abandon thérapeutique Sédation palliative

Droits de la personne ● ● ● ● ● ● ●



22

CHAPITRE 1

Droit à la dignité Droit à l’inviolabilité Droit au respect Droit à l’autonomie Droit à l’information Droit à la vérité Droit au consentement éclairé Droit à la confidentialité

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L’équipe interdisciplinaire

Section 3 Synthèse

Composition La personne en fin de vie et ses proches qui sont au centre de l’équipe Des professionnels qui donnent des soins médicaux et infirmiers, des soins d’adaptation, de soutien, d’accompagnement ainsi que des thérapies complémentaires Des bénévoles Principes liés au travail interdisciplinaire Connaître les rôles et les compétences de chacun. Adhérer au projet commun et aux objectifs de soins. Communiquer en respectant les valeurs de chacun. Structurer l’information transmise durant les réunions d’équipe. Rôles de l’infirmière auxiliaire Participer activement aux soins de la personne en fin de vie. Collaborer au travail de l’équipe pour assurer une prestation optimale des soins palliatifs.

Notes personnelles

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23

Situation clinique Monsieur Rioux, 55 ans (suite) Situation clinique

Monsieur Rioux a été transféré dans l’unité de soins palliatifs. Ce matin, il est calme. Il se dit non dyspnéique et bien soulagé par la médication. Il ne s’alimente plus et s’hydrate très peu. Vous assurez son confort en appliquant rigoureusement des soins d’hygiène buccale. Les enfants de monsieur Rioux sont présents et s’inquiètent de l’état de leur père. Lorsque le fils aîné constate la difficulté de son père à s’hydrater, il devient agressif. Il veut voir le médecin pour lui demander d’hydrater son père par I.V. Sa sœur s’y objecte. Elle vous dit en pleurant qu’elle ne veut pas que son père souffre inutilement. Elle trouve très difficile de le voir ainsi, sans boire ni manger. Elle souhaite qu’il puisse partir dignement… mais surtout, rapidement. Une réunion de l’équipe interdisciplinaire est prévue en fin de journée.

24

1

Quelles sont les problématiques éthiques liées à la fin de vie de monsieur Rioux ? Justifiez votre réponse.

2

Nommez les principes éthiques qui sont mis en cause dans cette situation. Puis, discutez en équipe du respect de ces principes dans le cas de monsieur Rioux et de ses enfants.

3

Indiquez trois droits de la personne en fin de vie, qui doivent être respectés par l’équipe interdisciplinaire.

4

Que signifie pour vous respecter l’autonomie de monsieur Rioux ?

CHAPITRE 1

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CHAPITRE

2

Les manifestations cliniques de la personne en fin de vie Sommaire Situation clinique ............................26 Section 1 La douleur.............................27 Section 2 Les inconforts .......................42

Synthèse .............................................62 Situations cliniques .......................64

25

Situation clinique Madame Lépine, 51 ans Situation clinique

Madame Lépine, 51 ans, souffre d’un cancer du sein. Elle a subi, il y a deux ans, une mastectomie au côté droit. Des métastases hépatiques ont été décelées récemment et traitées par chimiothérapie. Depuis trois semaines, elle se plaint d’une douleur à la cuisse droite qui s’accentue avec la marche. Elle quantifie sa douleur à 6/10 sur l’échelle visuelle analogique (EVA). Elle ne signale pas de perte de sensibilité ni d’irradiation. Elle prend régulièrement 1 à 2 co. d’acétaminophène 350 mg, ce qui la soulage temporairement. Madame Lépine est bien soutenue par ses proches. Toutefois, l’inconfort causé par cette récente douleur à la cuisse perturbe son sommeil. Elle se dit fatiguée et pratiquement incapable d’accomplir ses activités familiales et sociales. Une radiographie confirme un envahissement métastatique du fémur droit. En une semaine, la douleur s’est considérablement accentuée. Madame Lépine doit être hospitalisée et reçoit un traitement avec un opioïde analgésique. Ce matin, elle vous dit qu’elle est très souffrante. Son teint est pâle et son faciès est crispé. Elle s’inquiète de la détérioration de son état de santé. Ne pouvant presque plus marcher, elle se sent démunie. Elle vous confie qu’il y a moins d’espoir à l’horizon.

26

1

Décrivez la douleur de madame Lépine.

2

Nommez deux signes objectifs de douleur que présente madame Lépine.

3

Quels sont les effets de la douleur sur la qualité de vie de madame Lépine ?

4

Quels renseignements devez-vous consigner dans les notes d’évolution de madame Lépine pour assurer la continuité des soins ?

CHAPITRE 2

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Section

1 La douleur

Déclencheur

Section 1

La douleur est souvent présente dans l’ensemble des situations de soins palliatifs. Elle fait partie de l’univers du personnel soignant. Soulager la douleur est une des responsabilités professionnelles et éthiques de l’équipe de soins. C’est aussi celle de l’infirmière auxiliaire qui fait partie de cette équipe. Répondez aux questions suivantes en faisant appel à vos connaissances et à votre sens de l’observation. 1

Indiquez des manifestations cliniques de douleur associées à chacun des signes suivants. Signes physiologiques

2

Expressions faciales

Comportements

Nommez quelques facteurs pouvant déclencher ou aggraver la douleur.

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • • •

Douleur Douleur mixte Douleur neurogène ou neuropathique

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• • •

Douleur nociceptive ou par excès de nociception Entredose Sédation palliative transitoire ou protocole de détresse

• •

Seuil de douleur Seuil de tolérance à la douleur

Les manifestations cliniques de la personne en fin de vie

27

La douleur qu’éprouve la personne en fin de vie l’affecte sur les plans physique, psychologique, social et spirituel. Comme on l’a vu au chapitre 1 (voir la page 6), le concept de souffrance globale traduit bien cette situation. En effet, la douleur physique en soins palliatifs n’est qu’un aspect de la souffrance exprimée par une personne.

Section 1

Cette section présente : • une description de la notion de douleur ; • un bref aperçu des types de douleurs ; • les facteurs qui peuvent modifier la perception de la douleur ; • l’évaluation de la douleur en soins palliatifs ; • l’approche pharmacologique et les approches complémentaires en soins palliatifs.

1.1 La notion de douleur D’une compétence à l’autre La douleur associée aux dimensions de la personne, ainsi que les types de douleurs sont abordés à la compétence 12, Procédés de soins et systèmes nerveux et sensoriel.

La douleur est une perception sensorielle et émotionnelle, désagréable et angoissante. Elle répond à un stimulus physique, à un stimulus psychologique ou aux deux. La douleur est toujours : • subjective, car elle est tout ce que la personne affirme, décrit et dit ressentir ; • personnelle, car chacun interprète et exprime sa douleur à partir de son vécu ; • complexe, car c’est une expérience qui implique toutes les dimensions de la personne.

1.2 Les types de douleurs

Douleur aiguë Douleur de courte durée (moins de trois mois).

Douleur chronique Douleur qui dure plus de trois mois et qui peut perdurer plusieurs années.

Comprendre les types de douleurs constitue la première étape pour évaluer la douleur et pour la soulager adéquatement. En soins palliatifs, la douleur se distingue : • par sa durée (douleur aiguë ou chronique) ; • par son origine (douleur nociceptive, neurogène ou mixte).

1.2.1 La douleur aiguë et la douleur chronique Qu’elle soit aiguë ou chronique, la douleur peut altérer considérablement la qualité de la fin de vie d’une personne. Il est donc impératif de la traiter précocement et efficacement. Par exemple, la douleur causée par un cancer peut être : • aiguë, après une chirurgie ou un traitement de chimiothérapie ou de radiothérapie ; • chronique, à cause de la compression des nerfs par la tumeur.

1.2.2 Les douleurs nociceptive, neurogène et mixte Le tableau 1 présente les définitions, les caractéristiques et des exemples de douleurs nociceptive, neurogène et mixte.

28

CHAPITRE 2

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TABLEAU 1

Les types de douleurs

Définitions et exemples

Caractéristiques

Douleur nociceptive ou par excès de nociception





Douleur aiguë ou chronique, causée par une stimulation des récepteurs de la douleur, appelés nocicepteurs. Peut se manifester par des crampes, des coliques, des tiraillements, etc. Ex. : Une douleur causée par une tumeur au pancréas ou par des métastases osseuses.







Peut être : – somatique, c’est-à-dire causée par une lésion à une structure du système musculosquelettique ; – viscérale, c’est-à-dire causée par une lésion à un ou plusieurs organes internes. Répond assez bien aux traitements antalgiques (analgésiques non opioïdes et opioïdes). Très répandue : représente 70 % des douleurs cancéreuses.

Section 1



Douleur neurogène ou neuropathique ●





Douleur aiguë ou chronique, causée par une lésion partielle ou totale du système nerveux central (SNC) ou périphérique (SNP), ce qui entraîne une absence de stimulation des nocicepteurs. Peut se manifester par une sensation de brûlure, des fourmillements, des engourdissements, etc. Ex. : Une douleur causée par la compression du nerf sciatique.

● ●





Sensation anormale extrêmement désagréable. S’accompagne de signes sensitifs d’atteinte nerveuse, tels que : – l’hypoesthésie (diminution du sens du toucher à la stimulation) ; – l’hyperesthésie (exagération, parfois douloureuse, du sens du toucher à la stimulation). Peu sensible aux traitements antalgiques (analgésiques non opioïdes et opioïdes), mais soulagée par la prise de coanalgésiques. Représente 20 % des douleurs cancéreuses.

Douleur mixte ●



Douleur causée par un excès de nociception et par une atteinte neurologique. Ex. : Une douleur causée par une tumeur ou par l’infiltration de cellules cancéreuses dans les voies nerveuses.



● ●

Réunit la douleur nociceptive et la douleur neurogène. Fréquente dans les cas de cancer. Nécessite la combinaison de traitements antalgiques et de coanalgésiques.

1.3 Les facteurs qui jouent un rôle dans la perception de la douleur Le seuil de douleur est la plus faible intensité de stimulation que produit une douleur. Le seuil de tolérance à la douleur est la plus grande intensité de stimulation douloureuse que la personne est prête à tolérer. Les seuils de douleur et de tolérance à la douleur diffèrent d’un individu à l’autre. La douleur peut être déclenchée, maintenue, aggravée ou atténuée par de multiples facteurs. Ces facteurs sont présentés dans le tableau 2 (page 30). En soins palliatifs, l’infirmière auxiliaire doit faire face à la complexité du phénomène de la douleur. C’est pourquoi elle doit considérer l’ensemble des facteurs dans son approche auprès de la personne en fin de vie.

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Les manifestations cliniques de la personne en fin de vie

29

FIGURE 1

La douleur chez les jeunes enfants

TABLEAU 2

Les facteurs pouvant modifier la perception de la douleur

Facteurs

Descriptions ●

Âge



Section 1



Les jeunes enfants ne peuvent pas décrire leur douleur, mais ils peuvent l’exprimer.

Sexe





Hérédité Atteinte neurologique







Croyances et valeurs personnelles et culturelles

Anxiété Expérience antérieure de la douleur Stress Association de divers inconforts Présence et soutien des proches













Les jeunes enfants éprouvent de la difficulté à comprendre la douleur qu’ils ressentent et celle qui est provoquée par les interventions. Ils ne peuvent pas non plus la décrire verbalement (voir la figure 1). Les personnes âgées ressentent plus rapidement la douleur et réclament plus rapidement l’arrêt de la douleur. Les personnes âgées atteintes d’un déficit cognitif éprouvent de la difficulté à interpréter et à verbaliser la douleur. Les femmes peuvent présenter des seuils de douleur et de tolérance à la douleur inférieurs à ceux des hommes. Elle influe sur les seuils de douleur et de tolérance à la douleur. Elle peut intervenir dans le développement de la douleur chronique. Elle affecte la transmission et la perception de la douleur. Elles influencent : – la conception de la douleur et de la maladie (perte, punition, menace, etc.) ; – la démonstration et l’expression (mots utilisés pour la décrire) de la douleur ; – les réactions à la médication (crainte de la dépendance, inquiétude face aux effets secondaires indésirables, etc.). Elle augmente souvent la perception de la douleur. Aussi appelée mémoire de la douleur, elle peut influencer l’appréhension de la douleur, ce qui peut faire augmenter son intensité. Elle peut diminuer la capacité d’adaptation à la douleur. La capacité d’adaptation au stress influe sur les seuils de douleur et de tolérance à la douleur. Divers inconforts, comme l’insomnie et la fatigue, peuvent accentuer la perception de la douleur et diminuer la capacité d’adaptation à la douleur. Ils peuvent modifier la réaction à la douleur, par exemple, en réduisant le sentiment de solitude devant la douleur ou en atténuant la peur de la douleur.

D’autres facteurs peuvent nuire à l’efficacité de la gestion de la douleur chez la personne en fin de vie. Ainsi, certaines croyances ou perceptions du personnel soignant peuvent grandement influencer leur attitude devant une personne qui éprouve de la douleur. L’infirmière auxiliaire doit être consciente de ses propres croyances et perceptions susceptibles d’interférer dans ses interventions en soins palliatifs. La figure 2 présente des exemples de croyances et de perceptions qui influencent l’attitude du personnel soignant devant la douleur.

30

CHAPITRE 2

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Différentes croyances et perceptions concernant la douleur

Croyances ou perceptions liées à la douleur

Croyances ou perceptions liées à la médication narcotique

Tabou de la douleur (la douleur est un sujet qu’on évite d’aborder) Préjugés sur la douleur Ex. : Exprimer sa douleur est un signe de faiblesse. Incrédulité devant la douleur décrite par une personne Ex. : Douter de l’intensité de la douleur exprimée.

Tabou des opioïdes Ex. : Associer les opioïdes à la drogue. Mythes entourant les opioïdes Ex. : La morphine tue. Crainte de la dépendance aux médicaments Ex. : Penser que la personne demande des entredoses parce qu’elle en aime l’effet. Peur d’administrer la dose létale (syndrome de la dernière piqûre)

Croyances ou perceptions liées à la mort Crainte ou déni de la mort et du deuil

Section 1

FIGURE 2

ACTIVITÉS 1

Associez un type de douleur à chacune des plaintes décrites dans les situations suivantes.

• Douleur nociceptive ou

par excès de nociception

• Douleur neurogène ou neuropathique

Situations

• Douleur mixte Types de douleurs

a) Monsieur Bélanger, 52 ans, est atteint d’un cancer du foie. Il se plaint d’une douleur intense à l’hypocondre droit qu’il évalue à 8/10. Cette douleur irradie jusqu’à l’omoplate droite. Monsieur Bélanger décrit sa douleur comme lancinante et ressemblant à un tiraillement. b) Madame Boutet, 67 ans, vient de subir une amputation du pied droit après une récidive d’un cancer osseux. Elle ne porte pas encore de prothèse. Elle est étonnée de ressentir une douleur au pied droit et vous dit : « Mon pied a été coupé. Comment puis- je avoir mal ? » c) Monsieur Gauvin, 40 ans, souffre d’un cancer du poumon. Il se plaint d’une douleur quasi permanente au thorax gauche. Il la décrit comme profonde et ressemblant à un tiraillement et à un engourdissement. d) Madame Rose, 81 ans, est atteinte de sclérose en plaques. Elle est en fin de vie. Depuis quelques jours, elle se plaint plus souvent de douleurs articulaires. Elle n’est plus soulagée par le traitement régulier d’acétaminophène. e) Monsieur Tremblay, 25 ans, est en phase terminale du sida. Il dit ressentir des engourdissements aux membres inférieurs et avoir perdu de la sensibilité au niveau des orteils. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Les manifestations cliniques de la personne en fin de vie

31

2

Monsieur Gauthier, 85 ans, est à un stade très avancé de la maladie d’Alzheimer. Il est inconscient et ne s’alimente plus depuis quelques jours. Une de vos collègues vous transmet le rapport interservices. Elle vous dit : « Monsieur Gauthier ne se plaint jamais qu’il a mal. Je crois qu’il ressent moins la douleur parce qu’il est âgé. » Elle est réticente à lui administrer un analgésique narcotique. Elle ajoute qu’elle a peur d’administrer de la morphine.

Section 1

Que lui répondez-vous ? Justifiez votre réponse.

3

Madame Brown, 57 ans, est en attente d’une chirurgie pour l’ablation d’une tumeur rénale. Elle vient d’apprendre qu’elle sera opérée demain. Elle appréhende la douleur postchirurgicale, car elle a très peur de souffrir. Elle craint de devoir prendre de la morphine parce qu’elle considère que c’est une drogue. Elle ne dort plus depuis plusieurs jours et elle se sent extrêmement fatiguée et anxieuse. Quels facteurs influencent la perception de la douleur de madame Brown ?

1.4 L’évaluation de la douleur La douleur affecte de 80 à 90 % des personnes en phase avancée du cancer et environ 60 % des personnes atteintes de maladies chroniques évolutives ou dégénératives. L’évaluation de la douleur de la personne en fin de vie FIGURE 3 Une contribution à fait partie de l’évaluation de sa qualité l’évaluation de la douleur de vie. L’infirmière auxiliaire contribue activement à l’évaluation de la douleur. Elle recueille des données sur les caractéristiques (qualité) et l’intensité (quantité) de la douleur à l’aide d’outils, tels que : • la méthode PQRSTU (voir l’annexe 1, page 131) ; • les échelles d’évaluation de la douleur (voir l’annexe 2, page 132). Le recours aux échelles d’évaluation de la douleur est de plus en plus conseillé en soins palliatifs.

32

CHAPITRE 2

Écouter attentivement en faisant preuve d’ouverture est une attitude qui favorise une évaluation plus juste de la douleur.

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D’une compétence à l’autre • La méthode PQRSTU et les échelles d’évaluation de la douleur sont abordées à la compétence 12, Procédés de soins et systèmes nerveux et sensoriel. • La compétence 5, Relation aidante, et la compétence 3, Communication au sein d’une équipe de soins, traitent des moyens de communication avec le client, ainsi que des principes pour rédiger des notes d’évolution.

Section 1

Quoi faire Pour utiliser efficacement les échelles d’évaluation de la douleur, l’infirmière auxiliaire doit : • contribuer à l’évaluation de la douleur : – dès qu’il y a une plainte ou une manifestation de douleur, – avant chaque prise régulière d’analgésique, – avant une entredose ; • utiliser l’échelle d’évaluation choisie par l’équipe de soins et adaptée à la personne ; • bien expliquer à la personne le mode d’utilisation de l’échelle choisie ; • toujours se servir de la même échelle pour la même personne ; • ne pas hésiter à évaluer la douleur avec une collègue dans certaines situations (personne inconsciente, incapable de verbaliser, enfant en bas âge, etc.) ; • transmettre l’information : – en faisant un rapport verbal à l’infirmière, – en rédigeant une note d’évolution dans le dossier. L’infirmière auxiliaire doit adopter les attitudes suivantes lorsqu’elle contribue à évaluer la douleur de la personne en fin de vie : • l’écouter attentivement en faisant preuve d’ouverture devant la douleur (voir la figure 3) ; • communiquer en posant des questions à la personne et à ses proches ; • observer avec tous ses sens, y compris le toucher.

ATTENTION Dans les notes d’évolution, l’infirmière auxiliaire doit reprendre les termes employés par la personne pour décrire l’intensité de sa douleur si une échelle d’évaluation de la douleur n’a pas été utilisée. Dans ce contexte, les termes faible, modérée, sévère et intolérable peuvent être employés. Le mot souffrant est trop imprécis et ne peut pas être employé.

1.5 Le soulagement de la douleur L’infirmière auxiliaire a l’obligation morale de contribuer au soulagement de la douleur de la personne en fin de vie. Cette responsabilité fait appel, entre autres, aux principes éthiques de bienfaisance et de non-malfaisance. Elle repose aussi sur la connaissance de la douleur et des interventions pharmacologiques et non pharmacologiques pour la soulager.

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Les manifestations cliniques de la personne en fin de vie

33

1.5.1 L’approche pharmacologique Dans une unité de soins palliatifs, une personne peut présenter différentes douleurs. L’une de ces douleurs peut être plus importante et masquer la présence d’une autre. À la douleur physique peuvent s’ajouter des manifestations de détresse. Ces manifestations ne pourront être soulagées qu’en tenant compte de la souffrance globale de la personne en fin de vie.

Section 1

Le traitement pharmacologique en soins palliatifs vise deux objectifs principaux : • aucune douleur la nuit et au repos ; • aucune douleur à la mobilisation (déplacement ou repositionnement). Différentes classes de médicaments sont utilisées pour atteindre ces objectifs. Ces médicaments doivent être prescrits. Ce sont : • les analgésiques (analgésiques non opioïdes, anti-inflammatoires non stéroïdiens, opioïdes) ; • les coanalgésiques ou médicaments adjuvants. Les analgésiques Les analgésiques occupent une place importante dans le traitement de la douleur en fin de vie. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) propose un modèle thérapeutique basé sur le classement des analgésiques selon leur force et leur réponse à l’intensité de la douleur. Ce modèle comporte trois paliers qui sont présentés dans le tableau 3. Il constitue une référence importante pour le médecin qui doit prescrire l’analgésique approprié à chaque douleur. TABLEAU 3

Les paliers de l’analgésie selon l’Organisation mondiale de la santé

1er palier Douleurs légères à modérées ●



Analgésiques non opioïdes – Acétaminophène (TylenolMD) Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) – Ibuprofène (MotrinMD)

2e palier Douleurs modérées à sévères ●

Analgésique opioïde faible – Codéine (CodeineMD)

3e palier Douleurs sévères ●

Analgésiques opioïdes puissants – Morphine (StatexMD) – Hydromorphone (DilaudidMD) – Oxycodone (OxyNEOMD, SupeudolMD) – Fentanyl (DuragesicMD)

Les analgésiques opioïdes

Endorphines Substances produites par certaines cellules du système nerveux central (SNC). Elles ont des propriétés analgésiques (antidouleur) semblables à celles que procure la morphine.

34

CHAPITRE 2

Les analgésiques opioïdes sont largement utilisés en soins palliatifs. Cependant, certains mythes à leur sujet nuisent au soulagement efficace de la douleur de la personne en fin de vie. L’infirmière auxiliaire doit être soucieuse de la qualité des soins qu’elle prodigue. C’est pourquoi elle doit reconnaître les fausses croyances qu’elle peut entretenir, particulièrement à l’égard de la morphine (voir la figure 4). La morphine possède un effet analgésique puissant, semblable à celui des endorphines présentes dans l’organisme. Prescrite fréquemment en soins palliatifs à dose élevée, la morphine peut souvent être associée à tort à la fin de vie et à la mort.

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D’une compétence à l’autre Les lois et règlements concernant les opioïdes sont abordés en détail dans la compétence 9, Pharmacothérapie.

ATTENTION

TABLEAU 4

Le début et la durée d’action des analgésiques opioïdes Opioïde CA P.O.

Opioïde CA S.C.

Opioïde LA P.O.

Début d’action

Après 30 à 60 min

Après 15 à 30 min

Après 1 h

Durée d’action

De 4 à 6 h, selon les molécules

De 4 à 6 h, selon les molécules

12 h (24 h pour certains types de comprimés ou de capsules)

FIGURE 4

Section 1

Le début et la durée d’action des analgésiques opioïdes varient selon la voie d’administration et le type d’opioïde. L’opioïde peut être : • de courte action (CA), à libération immédiate (administration q. 4 heures) ; • de longue action (LA), à libération prolongée (administration q. 12 heures).

Les fausses croyances associées à la morphine

« J’ai peur d’administrer une dose létale à mon client. » (syndrome de la dernière piqûre) Administrée de façon sécuritaire, la morphine ne réduit pas la durée de vie de la personne, même s’il arrive que le décès survienne rapidement après l’administration d’une dose.

« J’ai peur de développer une dépendance à la morphine. » Dans le contexte des soins palliatifs, les opioïdes sont prescrits et administrés pour soulager les symptômes d’une maladie évolutive et irréversible.

« J’ai peur de causer une dépression respiratoire. » Lorsque les paliers d’augmentation des doses sont respectés, il est très rare que la morphine provoque une dépression respiratoire.

« J’ai peur de développer une tolérance à la morphine. » L’augmentation de la dose de morphine est habituellement liée à la progression de la maladie et à l’augmentation de la douleur.

L’annexe 3, page 133, présente les analgésiques opioïdes les plus fréquemment utilisés en soins palliatifs, les formes disponibles, leur durée d’action, les principaux effets secondaires indésirables et les soins infirmiers requis.

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Les manifestations cliniques de la personne en fin de vie

35

L’entredose

Section 1

L’entredose est une dose supplémentaire d’analgésique qu’on administre à une personne : • lorsqu’elle n’est pas soulagée de façon maximale par les prises régulières de sa médication ; • lorsqu’elle souffre de douleurs induites par certaines activités (déplacement ou positionnement, soins d’hygiène, etc.).

FIGURE 5

La consignation des entredoses

Les caractéristiques de l’entredose sont les suivantes : • l’entredose est disponible en tout L'infirmière auxiliaire inscrit les entredoses temps entre les doses régulières à administrées dans la note d'évolution du client. horaire fixe ; • l’entredose d’un opioïde est constituée du même analgésique opioïde à libération immédiate (CA) que celui utilisé pour la dose régulière ; • l’entredose est une dose réduite par rapport à la dose régulière (10 % de la dose régulière quotidienne ou environ 25 à 50 % de la dose régulière administrée aux quatre heures).

Quoi faire

36

MS

5.10 5.11

Vidéo

Vidéo

CHAPITRE 2

Pour l’administration efficace d’une entredose, l’infirmière auxiliaire doit : • au besoin, rappeler à la personne et à ses proches ce qu’est une entredose avant de l’administrer ; • administrer rapidement l’entredose à la demande de la personne, dès les premières manifestations de la douleur, après avoir vérifié les intervalles requis dans le PTI ; • répéter l’entredose à la demande de la personne ou selon la prescription médicale ; • administrer un coanalgésique, au besoin, selon la prescription médicale pour renforcer l’action de l’analgésique opioïde ; • favoriser le repos et le confort ; • informer l’infirmière responsable après avoir administré 3 entredoses rapprochées : une réévaluation médicale s’impose si plus de 3 entredoses par période de 24 heures sont nécessaires pour soulager la douleur ; • ne pas inclure les entredoses données avant un déplacement ou avant une intervention de soins, selon le PTI ou la prescription médicale. Ces doses ne comptent pas dans les trois entredoses disponibles par jour ; • observer attentivement les effets de la médication administrée ; • rédiger la note d’évolution en prenant soin d’y inscrire les manifestations cliniques de la douleur, les entredoses administrées et le niveau de soulagement.

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Les coanalgésiques (ou médicaments adjuvants) proviennent de différentes classes de médicaments, telles que : • les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ; • les corticostéroïdes ; • les anxiolytiques sédatifs ; • les antiarythmiques ; • les anticonvulsivants, • les antipsychotiques ou neuroleptiques ; • les antidépresseurs tricycliques ; • la kétamine.

D’une compétence à l’autre Les neurotransmetteurs sont étudiés dans la compétence 12, Procédés de soins et systèmes nerveux et sensoriel.

Section 1

Les coanalgésiques

Fréquemment utilisés en soins palliatifs, les coanalgésiques sont employés seuls ou en association avec les analgésiques opioïdes. Le choix d’un coanalgésique dépend principalement du type de douleur. Certaines formes de douleurs cancéreuses, par exemple celles causées par une atteinte neurologique ou osseuse, répondent moins bien aux analgésiques opioïdes. Dans ce cas, il faut recourir aux coanalgésiques qui interviennent sur les neurotransmetteurs. L’annexe 3, page 133, présente les principaux coanalgésiques, les effets thérapeutiques recherchés et les principaux effets secondaires indésirables. La sédation palliative La sédation palliative est une pratique de dernier recours en soins palliatifs (voir le chapitre 1, page 11). Elle vise à assurer un niveau d’inconscience nécessaire au soulagement des symptômes incontrôlables (douleur et inconforts). La sédation palliative transitoire, communément appelée protocole de détresse, consiste à administrer trois substances par voie sous-cutanée. Ces substances induisent une sédation rapide d’une durée d’environ quatre heures. Le protocole de détresse vise à diminuer l’état de veille de la personne en fin de vie pour soulager sa détresse. Il est utilisé en situation d’urgence dans les cas suivants : • une dyspnée aiguë ; • une détresse respiratoire (tachypnée, tirage, sécrétions bronchiques, anxiété aiguë, agitation, cyanose) ; • une douleur extrême non contrôlée ; • une hémorragie massive. Le tableau 5 (page 38) présente les médicaments utilisés dans le protocole de détresse, les effets thérapeutiques recherchés et les modalités d’administration.

ATTENTION

MS

5.12

Un microperfuseur à ailettes sous-cutané facilite l’administration régulière de la médication par voie sous-cutanée. Il permet de réduire la douleur et les inconforts, liés aux multiples injections et aux mobilisations.

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Les manifestations cliniques de la personne en fin de vie

37

Le protocole de détresse

TABLEAU 5

Médicaments

Effets thérapeutiques recherchés

Modalités d’administration

1re étape du protocole ●

Sédatif anesthésique – Midazolam (Versed ) MD



Sédation rapide (10 min) et de courte durée.



Effets amnésiant et anxiolytique.



Préparation et administration par S.C. du midazolam. MS

5.10 5.11

Section 1

2e étape du protocole ●

Analgésiques opioïdes – Morphine (MorphineMD) ou hydromorphone (DilaudidMD)









Anticholinergique – Scopolamine (BuscopanMD)

● ● ●



Potentialiser l’effet sédatif des deux autres médicaments (midazolam et scopolamine). Action bradypnéisante (diminution du rythme respiratoire et de la sensation de dyspnée). Action analgésique.



Préparation et administration par S.C. de la morphine (ou de l’hydromorphone) et de la scopolamine. MS

5.10 5.11

Sédation rapide (10 min) d’une durée de 2 à 4 h. Effet amnésiant rapide (10 min) d’une durée de 2 h. Diminution de la production de sécrétions bronchiques et pharyngées. Diminution de l’effort respiratoire.

Quoi faire

MS

5.10 5.11

Vidéo

Vidéo

Pour assurer l’efficacité du protocole de détresse, l’infirmière auxiliaire doit : • reconnaître les signes et les symptômes qui provoquent la détresse ; • être disponible, calme et présente ; • administrer le protocole de détresse selon l’évaluation du médecin ou de l’infirmière responsable et selon la prescription médicale ; • administrer, en premier, le midazolam par voie sous-cutanée (S.C.) pour sa rapidité d’action ; • administrer l’opioïde et la scopolamine par voie sous-cutanée (S.C.) le plus rapidement possible après l’injection du midazolam ou conformément au protocole de l’établissement ; • assurer une présence auprès de la personne en fin de vie jusqu’à ce qu’elle soit apaisée et rassurer ses proches ; • aviser immédiatement le médecin ou l’infirmière responsable après l’administration du protocole de détresse ; • contribuer à évaluer l’efficacité du protocole de détresse ; • rédiger rigoureusement la note d’évolution au dossier.

1.5.2 L’approche non pharmacologique Il faut recourir à un traitement pharmacologique pour soulager la douleur de la personne en fin de vie. Cependant, certaines approches non pharmacologiques, dites complémentaires, peuvent s’intégrer aux soins palliatifs. Certaines de ces thérapies agissent sur d’autres composantes de la douleur (la douleur psychologique, par exemple). La figure 6 présente quelques-unes de ces approches.

38

CHAPITRE 2

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Les thérapies complémentaires

Massothérapie

Art- thérapie

Musicothérapie

Yoga

Thérapie qui consiste à masser de différentes façons des parties du corps, notamment pour stimuler la circulation, soulager la tension musculaire et la douleur. Thérapie qui utilise le potentiel de créativité de la personne comme moyen d’exprimer ce qu’elle ressent (émotions, etc.), dans le but d’atténuer la souffrance. La peinture, la sculpture et le théâtre sont des exemples de modes d’expression employés (voir la figure 7). L’art devient un moyen de communication et d’accompagnement dans un contexte de fin de vie, caractérisé par l’incertitude. Thérapie qui utilise le son, le rythme ou la musique pour améliorer le bien-être physiologique et psychologique de la personne. Discipline spirituelle et corporelle, d’origine indienne, qui vise à libérer l’esprit par la pratique d’exercices, de postures et de respirations.

Acupuncture

Branche de la médecine chinoise traditionnelle, qui consiste à stimuler à l’aide de fines aiguilles des points précis de la surface du corps pour améliorer la santé ou soulager la douleur.

Réflexologie

Massage spécifique des points de réflexologie aux mains, aux pieds et aux oreilles pour dissiper les tensions afin de rétablir l’équilibre du corps.

Aromathérapie

Section 1

FIGURE 6

Thérapie qui emploie les essences et les huiles essentielles sous forme de crèmes ou d’aérosols pour diminuer notamment l’anxiété et les symptômes dépressifs.

Les effets thérapeutiques recherchés par ces approches complémentaires en soins palliatifs sont les suivants : • apprendre à vivre malgré la douleur ; • accroître le sentiment de contrôle sur la douleur ; • diminuer la demande d’analgésiques ; • réduire l’anxiété ; • composer avec la peur de l’inconnu.

FIGURE 7

L’art-thérapie

D’autres approches complémentaires sont plus accessibles au personnel infirmier. Ces approches sont basées sur des processus naturels, tels que la respiration, la concentration et le toucher. Elles contribuent à améliorer le confort de la personne en fin de vie. Parmi ces approches, on trouve : • la relaxation (imagerie mentale, concentration sur la respiration, etc.) ; • le toucher-massage (des mains, des pieds, du cuir chevelu, etc.). Avec un minimum de préparation, l’infirmière auxiliaire peut intégrer ces approches à sa pratique quotidienne de soins palliatifs.

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Les manifestations cliniques de la personne en fin de vie

39

ACTIVITÉS 1

Monsieur Laflamme, 62 ans, est en soins palliatifs depuis deux semaines. Il est en phase terminale d’une maladie pulmonaire chronique. Il présente une importante dyspnée, ce qui l’angoisse et le rend extrêmement inconfortable. Ses proches sont très inquiets de son état. À la suite d’une évaluation médicale, vous devez immédiatement administrer le protocole de détresse.

Section 1

a) En quoi consiste le protocole de détresse ?

b) Quelles sont les manifestations cliniques de la détresse respiratoire ?

c) Quelle médication devez- vous administrer en premier ? Justifiez votre réponse.

d) Quelles attitudes devez- vous adopter avec monsieur Laflamme et ses proches ?

2

Vrai ou faux ? Si vous jugez que l’énoncé est faux, justifiez votre réponse. Vrai

Faux

a) La douleur fantôme lors de l’amputation d’un membre est une douleur nociceptive. b) La douleur cancéreuse peut être aiguë ou chronique. c) La douleur neurogène ou neuropathique répond bien aux analgésiques opioïdes et non opioïdes. Justification :

3

À la suite des traitements de radiothérapie, monsieur Plante, 44 ans, éprouve des douleurs constantes à la région lombaire. Il refuse les analgésiques, car il craint de devenir dépendant. Il dit que sa douleur est inévitable et que sa guérison doit passer par la souffrance. De plus, il ne veut pas sonner par peur de déranger le personnel. Il préfère rester seul. a) Quels sont les facteurs qui nuisent au soulagement de la douleur de monsieur Plante ?

40

CHAPITRE 2

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b) Nommez deux besoins fondamentaux perturbés chez monsieur Plante.

4

Section 1

c) Comment intervenez-vous auprès de monsieur Plante ?

Madame Tanguay, 27 ans, a subi il y a 4 jours l’ablation d’une tumeur osseuse à la tête de l’humérus droit. À 10:00, elle a reçu sa dose régulière de morphine (StatexMD) 5 mg/co., q. 4 h. Il est 11:30. Madame Tanguay se plaint d’une douleur constante, située à l’épaule et à l’omoplate droites, qu’elle évalue à 8,5/10. Elle vous demande une entredose. a) Formulez deux questions que vous pourriez poser à madame Tanguay pour lui permettre d’évaluer sa douleur avec la méthode PQRSTU.

b) Nommez les trois caractéristiques de l’entredose.

c) Nommez trois gestes que vous devez faire pour assurer l’efficacité de l’entredose.

d) Vous administrez à madame Tanguay une entredose de Statex MD 2,5 mg/co. Rédigez la note d’évolution. DATE

HEURE

NOTES

Année Mois Jour

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Les manifestations cliniques de la personne en fin de vie

41

5

Complétez les phrases suivantes. a) Le début et la durée d’action des analgésiques opioïdes varient selon et

.

b) Le traitement pharmacologique en soins palliatifs vise les objectifs suivants : aucune douleur la nuit, au repos et

Section 2

6

.

Monsieur Perez, 33 ans, est en phase terminale du sida. Il est conscient et lucide. Il sait qu’il va bientôt mourir. Ce matin, lors de son bain au lit, monsieur Perez vous dit qu’il n’est pas souffrant, mais qu’il se sent nerveux et tendu. Vous observez qu’il parle vite et qu’il gesticule beaucoup. Comment pouvez- vous intervenir pour améliorer le confort de monsieur Perez ?

Section

2 Les inconforts

Déclencheur Dans un contexte de soins palliatifs, la douleur est souvent associée à de multiples inconforts impliquant tous les systèmes de l’organisme. Les inconforts liés au système digestif sont nombreux et ils peuvent grandement affecter la qualité de la fin de vie. Nommez deux inconforts possibles pour chacune des structures anatomiques indiquées sur l’illustration ci-dessous. Structures anatomiques

Inconforts possibles

1. 1 2.

2

3.

3 4

42

CHAPITRE 2

4.

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Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • •

Anxiété Délirium ou état confusionnel aigu

• •

Dyspnée Myoclonies



Xérostomie

TABLEAU 6

Section 2

Cette section porte sur les principaux inconforts ressentis par la personne en fin de vie : les nausées et les vomissements, la constipation, la dyspnée, l’anxiété, le délirium, les myoclonies et la xérostomie. Le tableau 6 présente les causes les plus courantes de ces inconforts ainsi que des exemples de ces causes. Les principales causes des inconforts en fin de vie Causes Effets secondaires indésirables de différentes classes de médicaments

Exemples Médicaments administrés en soins palliatifs qui ont des effets secondaires indésirables : analgésiques opioïdes, AINS, coanalgésiques aux propriétés anticholinergiques (antidépresseurs, antispasmodiques, anticonvulsivants, neuroleptiques)

Causes organiques

Déshydratation, hypocalcémie ou hypercalcémie, hyponatrémie ou hypernatrémie, hypoglycémie ou hyperglycémie

Atteinte des différents organes

Insuffisance rénale, pulmonaire, hépatique ou cardiaque

Causes liées à l’évolution de la maladie

Cachexie, faiblesse musculaire, diminution de l’apport alimentaire et hydrique, immobilisation

Propriétés anticholinergiques Propriétés de certains médicaments qui causent, entre autres, la sécheresse des muqueuses, la diminution des sécrétions et la constipation.

Cachexie Maigreur extrême.

Pour soulager les inconforts, il est souvent nécessaire d’associer les approches pharmacologiques et non pharmacologiques.

2.1 Les nausées et les vomissements Les nausées et les vomissements affectent de 40 % à 60 % des personnes en fin de vie. La prévalence peut atteindre jusqu’à 70 % au début d’un traitement avec des analgésiques opioïdes et lors de l’augmentation des doses. Lorsque la tolérance s’installe, cet inconfort disparaît habituellement en moins de sept jours.

ATTENTION Le centre du vomissement se situe dans le tronc cérébral, au niveau du bulbe rachidien. Le phénomène des nausées et des vomissements est complexe et peut être causé par plusieurs facteurs, par exemple l’hypertension intracrânienne, une stase gastrique, un traitement de chimiothérapie, les effets secondaires indésirables de certains médicaments et l’anxiété.

2.1.1 La contribution de l’infirmière auxiliaire à l’évaluation L’évaluation des nausées et des vomissements est semblable à celle de la douleur. L’infirmière auxiliaire y contribue en observant et en notant, dans le dossier du client, les paramètres présentés dans le tableau 7 (page 44). Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Les manifestations cliniques de la personne en fin de vie

43

TABLEAU 7

Les paramètres à observer et à noter dans les cas de nausées et de vomissements

Paramètres

Exemples Durée, chronologie (matinaux, permanents, etc.)

Fréquence et quantité

Nombre de vomissements, quantité de vomissures

Fécaloïde

Nature des vomissements

Alimentaires, bilieux, fécaloïdes, sanguinolents

Qui a l’apparence et l’odeur des matières fécales.

Facteurs aggravants

Repas, odeurs, mouvements, médicaments

Facteurs apaisants

Distraction, médicaments, vomissements dans les cas de nausées

Effet sur la qualité de vie et le degré d’inconfort

Mesurer la qualité de vie et le degré d’inconfort à l’aide d’une échelle d’évaluation, comme l’échelle visuelle analogique (EVA)

Symptômes contributifs

Toux, constipation, douleur, anxiété

Section 2

Horaire

2.1.2 Le soulagement des nausées et des vomissements

ATTENTION Une dose d’antiémétique peut être administrée de façon préventive dans certaines situations. Par exemple, on peut l’administrer avant un traitement de chimiothérapie ou un déplacement. Une dose d’antiémétique administrée P.O. peut être répétée si la personne vomit dans la demi-heure qui suit l’ingestion.

MS

5.1

5.7 5.10 5.11 Vidéo

Vidéo MS

44

2.2

CHAPITRE 2

Différentes classes de médicaments sont utilisées pour traiter les nausées et les vomissements selon les facteurs physiopathologiques mis en cause : • les corticostéroïdes ; • les antiémétiques ; • les anxiolytiques ; • les antipsychotiques ou neuroleptiques ; • les antihistaminiques. L’annexe 3, page 133, présente les effets thérapeutiques recherchés de ces classes de médicaments ainsi que les principaux effets secondaires indésirables et les soins infirmiers requis.

Quoi faire En soins palliatifs, l’infirmière auxiliaire doit : • contribuer à l’évaluation des nausées et des vomissements et de leurs effets sur la qualité de vie de la personne ; • administrer régulièrement et rigoureusement la médication antiémétique et les doses préventives ; • informer, au besoin, la personne et ses proches (leur donner les explications requises et répondre à leurs questions) ; • prodiguer fréquemment des soins d’hygiène buccale pour prévenir les nausées et après les vomissements ; • procurer un environnement calme, sécurisant, aéré et sans odeur particulière ; • favoriser le repos et la détente avant les repas ; • conseiller à la personne d’éviter les mouvements rapides ; • offrir des repas fractionnés et des apports liquidiens en petite quantité ; • soigner la présentation des repas et respecter les goûts de la personne ; • privilégier les aliments froids, mieux tolérés que les aliments chauds ; • favoriser une atmosphère agréable au moment des repas ; • offrir des interventions non pharmacologiques : l’acupuncture, des techniques de relaxation, la musicothérapie, etc. ; • consigner rigoureusement les informations pertinentes dans les notes d’évolution.

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2.2 La constipation La constipation est une diminution de la fréquence d’élimination des selles, ou encore une dureté ou une rareté des matières fécales. On considère qu’il y a constipation lorsqu’une personne est plus de trois jours sans déféquer. En soins palliatifs, la constipation peut affecter près de 90 % des personnes sous traitement d’analgésiques opioïdes. La figure 8 présente l’effet des analgésiques opioïdes sur le système gastro-intestinal. L’effet des analgésiques opioïdes sur le système gastro-intestinal

Diminution des sécrétions : gastriques biliaires pancréatiques intestinales

Diminution de la motilité (contractions propulsives) gastrique et intestinale

Section 2

FIGURE 8

Augmentation du tonus du tractus gastro-intestinal et du sphincter anal

Diminution du réflexe de défécation

2.2.1 La contribution de l’infirmière auxiliaire à l’évaluation L’infirmière auxiliaire doit surveiller étroitement l’élimination intestinale de la personne en fin de vie. Même si l’alimentation et l’hydratation diminuent et deviennent parfois impossibles, l’intestin continue d’accumuler des sécrétions, liées à la production de mucus, et des déchets cellulaires. Le tableau 8 présente les principaux paramètres que l’infirmière auxiliaire doit observer et noter dans le dossier du client ainsi que des exemples. TABLEAU 8

Les paramètres à observer et à noter dans les cas de constipation

Paramètres

Exemples

Fréquence

Nombre de selles

Quantité

Volume

Apparence

Forme, consistance

Caractéristiques

Coloration, odeur, présence de sang, de mucus, de glaires

Manifestations cliniques

Anorexie, nausées, vomissements, ballonnements, douleurs abdominales, diarrhées paradoxales

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D’une compétence à l’autre L’échelle de Bristol est utilisée pour décrire l’apparence des selles. Cette échelle est abordée dans la compétence 4, Procédés de soins d’assistance.

Les manifestations cliniques de la personne en fin de vie

45

2.2.2 Le soulagement de la constipation En soins palliatifs, la prescription d’une médication opioïde implique, de façon préventive, la prescription d’une médication laxative. Les objectifs du traitement pharmacologique de la constipation sont les suivants : • prévenir la constipation ; • établir une fréquence régulière des selles aux deux à trois jours, que la personne s’alimente ou non ; • diminuer les risques de complications, dont le fécalome, qui est à l’origine de la rétention urinaire, du délirium et de l’occlusion intestinale.

Section 2

La figure 9 présente les deux étapes du traitement pharmacologique préventif contre la constipation. FIGURE 9

MS

5.7

Le traitement pharmacologique pour prévenir la constipation

1re étape

2e étape (si la 1 re étape est inefficace)

Pour ramollir les selles et stimuler le péristaltisme : combiner un laxatif émollient, par exemple le docusate de sodium (ColaceMD), et un laxatif stimulant, par exemple le sennoside (SenokotMD). Pour ramollir les selles et augmenter leur contenu hydrique : ajouter un laxatif osmotique, par exemple le lactulose (LactuloseMD).

La figure 10 présente un exemple de protocole à appliquer dans les cas de constipation. FIGURE 10

Un exemple de protocole pour soulager la constipation 3e jour sans selle

MS

5.7

Administrer l’un après l’autre : un suppositoire de glycérine ; un suppositoire de bisacodyle (DulcolaxMD), qui doit être en contact direct avec la muqueuse intestinale et non piqué dans les selles. 4e jour sans selle Effectuer un toucher rectal. En présence de selles pâteuses ou molles dans l’ampoule rectale : – faire un lavement FleetMD avec un tube rectal (50 cm). En l’absence de selles dans l’ampoule rectale ou en présence d’un fécalome : – tenter d’extraire manuellement le fécalome ; – faire 1 lavement FleetMD huileux avec un tube rectal (50 cm) ou 2 lavements FleetMD avec 50 à 130 ml de peroxyde. 5e jour sans selle ou si les autres manœuvres sont peu ou pas efficaces Aviser l’infirmière responsable pour éviter les complications et pour ajuster la médication laxative.

46

CHAPITRE 2

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Quoi faire

MS

5.7

Section 2

En soins palliatifs, l’infirmière auxiliaire doit : • contribuer à l’évaluation de la constipation et de ses effets sur la qualité de vie de la personne ; • administrer rigoureusement la médication laxative selon l’ordonnance médicale ; • informer la personne et ses proches des signes et des causes de la constipation ainsi que des enjeux de la prévention et du traitement sur la qualité de vie ; • favoriser l’hydratation fréquente (eau, jus de fruits, tisanes, etc.) en petite quantité. Prendre un verre d’eau chaude 30 minutes avant le déjeuner peut stimuler le péristaltisme intestinal ; • maintenir la mobilisation, par exemple, lever la personne tant que cela est possible pour assurer une posture confortable facilitant l’évacuation intestinale ; • créer un environnement favorable qui assure l’accessibilité à la toilette, à la chaise d’aisance ou au bassin de lit et qui respecte l’intimité de la personne ; • éviter les fibres alimentaires (l’hydratation en fin de vie est en quantité insuffisante pour obtenir l’effet bénéfique des fibres alimentaires) ; • éviter l’huile minérale qui augmente le risque de pneumonie par aspiration ; • respecter l’horaire d’élimination en répondant rapidement à la cloche d’appel ; • consigner rigoureusement les informations pertinentes dans les notes d’évolution.

ACTIVITÉS 1

Vrai ou faux ? Si vous jugez que l’énoncé est faux, justifiez votre réponse. Vrai

Faux

a) Une dose préventive d’antiémétique peut être administrée avant un traitement de chimiothérapie. b) La prise de fibres alimentaires contribue au soulagement de la constipation chez la personne en fin de vie. c) Une dose d’antiémétique administrée P.O. peut être répétée si la personne vomit dans l’heure qui suit l’ingestion. d) Les nausées, les vomissements et la constipation sont causés par les effets secondaires indésirables des analgésiques opioïdes. Justification :

2

Nommez trois inconforts pouvant être causés par la présence d’un fécalome.

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Les manifestations cliniques de la personne en fin de vie

47

3

Monsieur Wilson, 81 ans, est en phase terminale de la maladie d’Alzheimer. L’administration régulière de morphine lui permet de se sentir bien. Votre collègue de nuit vous informe, au moment du rapport interservices, que monsieur Wilson n’a pas eu de selles depuis trois jours. Elle ajoute que c’est normal puisqu’il ne s’alimente plus et qu’il s’hydrate très peu.

Section 2 1

a) Que répondez-vous à votre collègue ?

b) Une ordonnance médicale de protocole de constipation est dans le dossier. Que devez-vous administrer à monsieur Wilson ?

4

Nommez deux effets des analgésiques opioïdes sur le système gastro-intestinal.

5

Complétez les phrases suivantes. a) Le centre du vomissement se situe au niveau du

.

b) En soins palliatifs, il faut éviter l’huile minérale pour traiter la constipation, car il y a risque de . 6

Il y a 3 semaines, madame Drouin, 46 ans, a commencé des traitements de chimiothérapie à la suite d’une récidive d’un cancer du poumon. Elle ne ressent pas de douleur, mais les nausées et les vomissements causés par les traitements de chimiothérapie sont désagréables. Elle se dit affaiblie. Les repas deviennent de plus en plus difficiles. a) Nommez trois paramètres à observer et à noter lors de l’évaluation des nausées et des vomissements de madame Drouin.

b) Proposez trois soins d’assistance qui pourraient faciliter les repas de madame Douin.

48

CHAPITRE 2

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2.3 La dyspnée La dyspnée est une sensation d’inconfort respiratoire extrêmement angoissante pour la personne en fin de vie, ses proches et le personnel soignant. La dyspnée touche de 50 % à 95 % des personnes en fin de vie. Ses causes sont : • consécutives à la maladie, par exemple des métastases pulmonaires ; • secondaires à l’évolution de la maladie, par exemple une asthénie, de la douleur, etc.

Section 2

La dyspnée s’accompagne d’angoisse et d’anxiété qui sont liées à la sensation d’étouffer et à un sentiment d’impuissance.

2.3.1 La contribution de l’infirmière auxiliaire à l’évaluation Tout comme la douleur, la dyspnée est subjective et son évaluation repose sur la description donnée par la personne. Les principaux paramètres que l’infirmière auxiliaire doit observer et noter sont d’ordre qualitatif et quantitatif (voir le tableau 9). TABLEAU 9

Les paramètres à observer et à noter dans les cas de dyspnée

Paramètres qualitatifs

Exemples

Manifestations cliniques

Cyanose péribuccale, coloration des téguments, toux, douleur thoracique, expectorations, tirage, pincement des ailes du nez

Termes utilisés par la personne pour décrire sa dyspnée

Sensation d’oppression, de manquer d’air

Manifestations d’anxiété

Visage crispé, regard affolé, pleurs, agitation

Bruits particuliers

Cornage, gargouillement, sibilances expiratoires (respiration sifflante)

Moments d’apparition

En soirée, après le départ des proches

Facteurs aggravants

Porte fermée, ridelles de lit levées

Facteurs apaisants

Repos, présence rassurante

Effets sur les AVQ

Dyspnéique au moindre effort, difficulté à boire et à manger

Paramètres quantitatifs

Exemples

Rythme, fréquence et amplitude respiratoires

Tachypnée, bradypnée

Évaluation

Utilisation d’une échelle visuelle analogique (EVA), variant d’absence d’essoufflement au pire essoufflement

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Les manifestations cliniques de la personne en fin de vie

49

2.3.2 Le soulagement de la dyspnée

Section 2

La dyspnée génère un grand malaise et son soulagement exige d’intervenir rapidement. L’approche pharmacologique améliore le confort respiratoire de la personne et diminue la sensation de manquer d’air. Les principales classes de médicaments utilisées pour traiter la dyspnée sont : • les analgésiques opioïdes ; • les anxiolytiques ; • les antipsychotiques ou neuroleptiques ; • les anticholinergiques lorsque la dyspnée est liée à un embarras respiratoire.

FIGURE 11

Une intervention rapide

Pour soulager la dyspnée, l’infirmière auxiliaire peut rafraîchir le visage de la personne avec des compresses et offrir une présence attentive et rassurante.

L’annexe 3, page 133, présente les effets thérapeutiques recherchés de ces classes de médicaments ainsi que les principaux effets secondaires indésirables et les soins infirmiers requis.

Quoi faire

MS

5.1

5.7 5.10 5.11 Vidéo

Vidéo

MS

50

2.2

CHAPITRE 2

En soins palliatifs, l’infirmière auxiliaire doit : • contribuer à l’évaluation de la dyspnée et de ses effets sur la qualité de vie de la personne ; • administrer rigoureusement la médication prescrite ; • s’assurer que le client est dans une position confortable : position de Fowler ou celle qui convient le mieux pour diminuer la gêne respiratoire (utiliser des oreillers, soulever la tête du lit) ; • s’assurer qu’il y a une bonne aération (fenêtre et porte ouvertes, ventilateur) et une bonne humidité dans la chambre ; • favoriser une atmosphère calme et reposante (lumière tamisée, musique douce, etc.) ; • créer un environnement donnant l’impression d’agrandir l’espace (espace suffisant autour du lit, ridelles de lit baissées, etc.) ; • privilégier les vêtements amples ; • offrir régulièrement de rafraîchir le visage avec des compresses ; • assurer une présence attentive, réconfortante et rassurante (visites régulières, réponse rapide à la cloche d’appel) ainsi qu’une écoute empathique ; • appliquer les soins d’hygiène buccale rigoureusement pour éviter la sécheresse buccale et l’halitose (mauvaise haleine) ; • soutenir les proches (les informer des moyens utilisés, répondre à leurs questions, etc.) ; • proposer des approches complémentaires (toucher-massage, technique de relaxation, etc.) ; • consigner rigoureusement les informations pertinentes dans les notes d’évolution.

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2.4 L’anxiété L’anxiété est une inquiétude extrême qui découle souvent d’un stress prolongé. Elle se manifeste par un sentiment de malaise et d’appréhension qui, en fin de vie, est indissociable de la peur : peur de l’inconnu, peur de la mort, peur de la douleur, peur de mourir étouffé, peur de mourir seul, etc.

Section 2

La maladie entraîne plusieurs pertes et des désorganisations importantes. Par exemple, l’image corporelle se modifie ; la personne en fin de vie et ses proches peuvent perdre leur emploi. Ces pertes et ces désorganisations génèrent des épisodes d’anxiété.

2.4.1 La contribution de l’infirmière auxiliaire à l’évaluation Il existe plusieurs niveaux d’anxiété : légère, modérée, grave et panique. Le tableau 10 présente les principaux paramètres que l’infirmière auxiliaire doit observer et noter dans le dossier du client, ainsi que des exemples. TABLEAU 10

Les paramètres à observer et à noter dans les cas d’anxiété

Paramètres Moments d’apparition

Exemples ● ●

Fin de journée, avant un traitement) Lié à un évènement particulier (départ des proches, etc.)

Manifestations physiologiques

Tachypnée, tachycardie, agitation, insomnie, diarrhée, nausées, coliques, sécheresse buccale, diaphorèse, sensation de chaud ou de froid, sensation d’étouffement, douleur

Manifestations psychologiques

Réaction de retrait, de repli sur soi, nervosité, tension, sentiments de colère, de tristesse, d’inquiétude, d’impatience, pleurs, silence

Manifestations cognitives

Troubles de mémoire, tendance à l’oubli, difficultés de concentration, diminution de l’attention, préoccupation, rumination

Manifestations comportementales

Méfiance, agitation physique ou motrice, hypervigilance

Effets sur la qualité de vie et le degré d’inconfort

Augmentation de la douleur, de la dyspnée, perturbation du sommeil, altération de la qualité de la communication

Hypervigilance État d'alerte permanent.

2.4.2 Le soulagement de l’anxiété L’anxiété de moindre intensité ne nécessite pas systématiquement une intervention pharmacologique. Parfois, l’écoute attentive, la présence (voir les pages 100 et 101) ou certaines techniques de relaxation peuvent réduire le niveau d’anxiété de la personne en fin de vie. Lorsque l’anxiété devient trop envahissante à cause de son intensité ou de sa persistance, il faut recourir à l’intervention pharmacologique. Les principales classes de médicaments utilisées pour traiter l’anxiété sont : • les analgésiques opioïdes ; • les anxiolytiques ; • les antipsychotiques ou neuroleptiques ; • les anticholinergiques.

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FIGURE 12

L’anxiété de moindre intensité

Démontrer de l'empathie peut soulager l'anxiété de moindre intensité.

Les manifestations cliniques de la personne en fin de vie

51

L’annexe 3, page 133, présente les effets thérapeutiques recherchés de ces classes de médicaments ainsi que les principaux effets secondaires indésirables et les soins infirmiers requis. Des doses d’analgésiques opioïdes ou d’antiémétiques p.r.n. peuvent être administrées pour soulager un inconfort susceptible d’accentuer un épisode anxieux.

Section 2

Quoi faire

MS

5.1

5.7 5.10 5.11 Vidéo

Vidéo

En soins palliatifs, l’infirmière auxiliaire doit : • contribuer à l’évaluation de l’anxiété et de ses effets sur la qualité de vie de la personne ; • administrer rigoureusement la médication prescrite ; • rassurer la personne : ne pas la laisser seule, si c’est possible, ou l’amener dans une aire commune ; • être à l’écoute de la personne et démontrer de l’empathie (accepter les sentiments de colère ou le refus de parler) ; • créer un environnement calme et propice à la détente (lumière tamisée, musique douce, objets rassurants et significatifs) ; • encourager la présence des proches selon le désir de la personne ; • proposer des techniques de relaxation (toucher-massage, musicothérapie, bain en soirée) ; • favoriser le confort et les interventions rassurantes ; • prioriser les questions ouvertes pour aider la personne à verbaliser ses peurs ; • diriger la personne vers des professionnels (ex. : psychologue, intervenant en soins spirituels) qui peuvent lui offrir un soutien pour la prise en charge de l’angoisse existentielle ; • consigner rigoureusement les informations pertinentes dans les notes d’évolution (les termes légère, modérée, grave et panique peuvent être utilisés pour noter l’aspect quantitatif de l’anxiété).

2.5 Le délirium Le délirium, ou état confusionnel aigu, est un syndrome organique cérébral. Il se caractérise par l’apparition rapide et l’évolution fluctuante (au cours d’une même journée ou d’un jour à l’autre) de nombreuses manifestations cliniques : • des troubles de l’attention ; • des troubles des fonctions cognitives ; • des troubles du comportement ; • des troubles de la perception ; • des troubles de l’humeur ; • une altération de l’état de conscience ; • une perturbation du cycle éveil-sommeil. Le délirium peut affecter près de 85 % des personnes en fin de vie. Cependant, il est réversible dans 50 % des cas, lorsqu’il est diagnostiqué et traité rapidement et efficacement.

52

CHAPITRE 2

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C’est généralement une combinaison de plusieurs facteurs qui provoquent le délirium, tels que : • les effets secondaires indésirables de la médication ; • l’atteinte des différents organes (ex. : l’insuffisance rénale) ; • la constipation ; • les causes organiques (ex. : la déshydratation).

2.5.1 La contribution de l’infirmière auxiliaire à l’évaluation

TABLEAU 11

Les paramètres et les manifestations cliniques à observer et à noter dans les cas de délirium

Paramètres Moments d’apparition

Manifestations cliniques ●



Désorientation



Niveau d’attention



Comportements inappropriés Communication inappropriée Présence d’illusions ou d’hallucinations État de conscience Perturbation du cycle éveil-sommeil Humeur

Section 2

L’évaluation du délirium se fait avec l’aide des proches ou de l’équipe de soins. Les principaux paramètres que l’infirmière auxiliaire doit observer et noter sont présentés dans le tableau 11.





Lié à la médication (arrêt brusque, début d’une nouvelle médication, longue période de prise d’analgésiques opioïdes) Lié à un changement dans l’environnement Désorientation dans le temps et dans l’espace, reconnaissance déficiente des personnes, déficit de la mémoire Difficulté à se concentrer, distraction durant une conversation Hyperactivité : agitation extrême, hypervigilance ou hypoactivité (apathie, somnolence) Perturbation du langage, propos décousus, incapacité à exprimer clairement sa pensée



Illusions, hallucinations visuelles ou auditives



Hypervigilance, léthargie





Somnolence, sieste et envie de dormir le jour, périodes d’éveil la nuit Anxiété, agressivité, irritabilité, suspicion

2.5.2 Le soulagement du délirium L’approche pharmacologique est utilisée le plus tôt possible pour soulager l’inconfort et la détresse de la personne qui souffre de délirium. L’administration quotidienne d’antipsychotiques ou neuroleptiques est indispensable pour traiter cet inconfort. • L’antipsychotique de premier choix est l’halopéridol (Haldol MD). • Dans les cas d’agitation ou d’anxiété, on a recours au lévomépromazine (NozinanMD) en association avec l’halopéridol (HaldolMD).

FIGURE 13

Une intervention réconfortante

L’annexe 3, page 133, présente les effets thérapeutiques recherchés des antipsychotiques ainsi que les principaux effets secondaires indésirables et les soins infirmiers requis.

Rassurer la personne peut contribuer à soulager le délirium. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Les manifestations cliniques de la personne en fin de vie

53

Quoi faire

Section 2

MS

5.1 Vidéo

5.10 5.11 Vidéo

Les interventions de soins de l’infirmière auxiliaire auprès d’une personne qui souffre de délirium doivent être rassurantes, aidantes, pertinentes et efficaces. Ces interventions vont permettre à la personne de conserver sa dignité dans ce moment difficile. En soins palliatifs, l’infirmière auxiliaire doit : • contribuer à l’évaluation du délirium et de ses effets sur la qualité de vie de la personne ; • administrer rigoureusement la médication prescrite ; • rassurer la personne et, si possible, ne pas la laisser seule ; • rassurer les proches : il est essentiel de les informer sur les causes du délirium, ses manifestations cliniques et son caractère fluctuant, ainsi que sur la façon de communiquer et de se comporter avec la personne ; • offrir aux proches de participer aux soins quand la situation s’y prête ; • favoriser un environnement calme et stable (limiter le nombre d’intervenants, mettre des objets familiers et rassurants dans la chambre) ; • orienter fréquemment la personne (lui rappeler le lieu, la date et l’heure) ; • favoriser une stimulation légère (conversation, musique douce, etc.) et éviter une stimulation excessive (lumières fortes, miroirs) ; • éviter les contraintes physiques (moyens de contention) en période d’agitation ou d’agressivité ; • encourager l’hydratation ; • favoriser une bonne hygiène du sommeil (éveiller le jour avec de courtes siestes, au besoin) et les déplacements (marche, si possible) ; • adapter la communication (phrases courtes, mots simples, une consigne à la fois) ; • ne pas nier ce que vit la personne qui a des hallucinations ; • utiliser des techniques de relaxation ; • consigner rigoureusement les informations pertinentes dans les notes d’évolution.

2.6 Les myoclonies Les myoclonies sont des contractions musculaires brèves et involontaires qui affectent un muscle ou un groupe de muscles. Elles se traduisent par un mouvement brusque et répété. Elles peuvent être précédées de fourmillements dans le muscle. Les causes principales des myoclonies sont : • des troubles métaboliques ; • les effets secondaires indésirables de certains médicaments ; • des atteintes cérébrales.

2.6.1 La contribution de l’infirmière auxiliaire à l’évaluation Il est important de tenir compte du niveau d’inconfort ressenti par la personne. Les principaux paramètres que l’infirmière auxiliaire doit observer et noter sont présentés dans le tableau 12.

54

CHAPITRE 2

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Les paramètres à observer et à noter dans les cas de myoclonies

Paramètres

Exemples

Moments d’apparition

Éveil, sommeil, après l’administration de médicaments

Intensité

Faible, modérée, forte

Parties du corps

Membres supérieurs ou inférieurs

Effets sur la qualité de vie et le degré d’inconfort

Provocation ou augmentation de la douleur, perturbation du sommeil, difficulté à communiquer et à effectuer les AVQ

Section 2

TABLEAU 12

2.6.2 Le soulagement des myoclonies L’approche pharmacologique consiste à administrer des anxiolytiques sur une base régulière et au besoin. Ceux que l’on utilise le plus fréquemment sont : • le clonazépam ; • le lorazépam. L’annexe 3, page 133, présente les effets thérapeutiques recherchés de ces anxiolytiques ainsi que les principaux effets secondaires indésirables et les soins infirmiers requis.

Quoi faire En soins palliatifs, l’infirmière auxiliaire doit : • contribuer à l’évaluation des myoclonies et de leurs effets sur la qualité de vie de la personne ; • administrer rigoureusement la médication prescrite ; • rassurer la personne et ses proches ; • les informer sur la nature des myoclonies ; • assurer le confort de la personne en lui apportant l’aide nécessaire aux activités de la vie quotidienne ; • observer attentivement les effets des médicaments administrés et aviser l’infirmière responsable ; • consigner rigoureusement les informations pertinentes dans les notes d’évolution.

MS

5.1

5.10 5.11

Vidéo

Vidéo

ACTIVITÉS 1

Vrai ou faux ? Si vous jugez que l’énoncé est faux, justifiez votre réponse. Vrai

Faux

a) Le délirium est irréversible : il s’installe rapidement et évolue de façon fluctuante. b) Une échelle visuelle analogique peut être utilisée pour évaluer la dyspnée. c) Les anxiolytiques sont fréquemment employés pour traiter les myoclonies. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Les manifestations cliniques de la personne en fin de vie

55

Justification :

2

Monsieur Guertin, 52 ans, est dans l’unité de soins palliatifs depuis 3 semaines. Il est entouré de ses proches qui le visitent quotidiennement. Sa fille vous informe qu’elle trouve son père très agité. Elle s’inquiète parce qu’il ne sait plus où il se trouve et qu’il est agressif envers elle. Monsieur Guertin présente un épisode de délirium.

Section 2 1

a) Comment procédez-vous pour rassurer la fille de monsieur Guertin ?

b) Quelles sont les causes les plus fréquentes du délirium ?

c) Parmi les médicaments suivants, lequel est le premier choix dans le traitement du délirium ? Entourez votre réponse. Halopéridol (HaldolMD) Clonazépam (Rivotril MD) Lorazépam (AtivanMD)







d) Proposez trois interventions de soins efficaces pour soulager monsieur Guertin.

3

Depuis plusieurs années, monsieur Neumann, 63 ans, souffre d’une maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC). Il est hospitalisé dans l’unité de soins palliatifs. Ce matin, vous constatez qu’il est tachycarde et que sa respiration est rapide. Il vous dit qu’il a chaud, que sa bouche est très sèche et qu’il a la sensation d’étouffer. a) Quel inconfort présente monsieur Neumann ? b) Justifiez votre réponse en nommant les paramètres que vous avez observés.

c) Quelles sont vos premières interventions de soins auprès de monsieur Neumann ?

56

CHAPITRE 2

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d) Nommez deux effets thérapeutiques recherchés de la morphine dans le traitement des symptômes de l’inconfort de monsieur Neumann.

Section 2

e) Proposez des façons de rendre l’environnement de monsieur Neumann plus propice au soulagement de son inconfort.

f ) Proposez des approches complémentaires visant à améliorer le confort de monsieur Neumann.

4

Quels termes pouvez- vous utiliser pour décrire l’aspect quantitatif de l’anxiété dans les notes d’évolution d’un client ?

2.7 La xérostomie Plusieurs problèmes peuvent affecter la bouche de la personne en fin de vie, par exemple la xérostomie, l’halitose, les irritations de la muqueuse buccale, les gerçures des lèvres et les infections (herpès, candidose). La xérostomie est une sécheresse excessive de la bouche. Elle cause une sensation désagréable et même douloureuse, due à une altération de la sécrétion salivaire (voir la figure 14). Cet inconfort, très fréquent en soins palliatifs, atteint près de 75 % des personnes en phase terminale de cancer. Les principales causes de la xérostomie sont : • les médicaments ; • la respiration buccale ; • la radiothérapie de la région • l’administration cervicale ; d’oxygène ; • la déshydratation, • l’anxiété. la dénutrition, l’asthénie ;

FIGURE 14

Halitose Mauvaise haleine.

Une xérostomie sévère

2.7.1 La contribution de l’infirmière auxiliaire à l’évaluation L’évaluation de la xérostomie se fait par une observation quotidienne et attentive de la cavité buccale. Des grilles de suivi de soins de la bouche sont généralement disponibles dans les unités de soins palliatifs. Les principaux paramètres que l’infirmière auxiliaire doit observer et noter sont : • la sécheresse des muqueuses • la sécheresse des lèvres buccales ; (gerçures, fissures). • la langue plissée, moins colorée ; Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Les manifestations cliniques de la personne en fin de vie

57

2.7.2 Le soulagement de la xérostomie La combinaison des approches pharmacologique et non pharmacologique vise à augmenter le confort global de la bouche de la personne en fin de vie. Ce confort favorisera la communication et facilitera son alimentation.

Section 2

D’une compétence à l’autre Les soins liés à l’hygiène buccale sont abordés à la compétence 4, Procédés de soins d’assistance.

FIGURE 15

Offrir des boissons froides

La principale classe de médicaments et les produits utilisés pour traiter la xérostomie sont : • les sialogogues ; • la salive artificielle ou le gel buccal. L’annexe 3, page 133, présente les effets thérapeutiques recherchés de ces médicaments et de ces produits ainsi que les principaux effets secondaires indésirables et les soins infirmiers requis.

Des boissons froides, comme le thé froid, favorisent l'hydratation et soulagent la xérostomie.

Quoi faire MS

58

2.2

CHAPITRE 2

Pour soulager la xérostomie en soins palliatifs, l’infirmière auxiliaire doit : • maintenir l’hygiène buccale : – assurer la fréquence et la régularité des soins (le produit recommandé est le sérum physiologique [solution de NaCl 0,9 %]), – retirer les prothèses dentaires pour la nuit, – opter pour un rince-bouche sans alcool ni glycérine, deux substances qui ont un effet astringent sur les muqueuses ; • favoriser l’alimentation et l’hydratation : – éviter les aliments secs, salés, acides ou très sucrés, – limiter la consommation de café et d’alcool, – encourager la prise fréquente et en petite quantité : • de boissons froides (eau gazéifiée ou aromatisée, thé froid, tisane froide), • de glaçons à sucer (glace concassée ou sucette glacée), • de sorbets, • de fruits frais (melon, ananas, etc.), – en présence de troubles de déglutition, offrir de l’eau gélifiée, – privilégier la gomme à mâcher et les bonbons sans sucre (avec xylitol) ; • maintenir l’humidification : – vaporiser de l’eau sur les muqueuses buccales, – humidifier l’air de la pièce ; • hydrater et protéger les muqueuses et les lèvres : – badigeonner les muqueuses (intérieur des joues, palais) et la langue avec de l’huile d’olive, – appliquer sur les lèvres : • des compresses humides, • des préparations émollientes et lubrifiantes avec un corps gras, sans glycérine ni gelée de pétrole (vaseline), par exemple Glaxal BaseMD ou CeralipMD ; • consigner rigoureusement les informations pertinentes dans les notes d’évolution.

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2.8 Les autres inconforts La progression d’une maladie évolutive ou terminale, telle que la maladie d’Alzheimer ou le cancer, cause de lourds dommages au corps. Ces dommages engendrent plusieurs inconforts qui peuvent affliger la personne en fin de vie. Parmi ceux-ci, on retrouve : • les lésions de pression ; • le hoquet ; • la rétention urinaire ;

• l’hyperthermie ; • le prurit ; • l’insomnie ;

• l’œdème ; • la toux.

D’une compétence à l’autre Les causes des lésions de pression et les soins à prodiguer sont abordés dans la compétence 4, Procédés de soins d’assistance, et dans la compétence 8, Prévention de l’infection.

FIGURE 16

Section 2

Les soins pour ces inconforts sont présentés dans la figure 16. Les soins pour les autres inconforts Lésions de pression Contribuer à l’évaluation des lésions de pression. MS 11.2 11.4 Prodiguer les soins de plaie appropriés au stade de la lésion. Glisser le client à l’aide d’une alèse ou d’un piqué pour réduire la friction. S’assurer qu’il n’y a aucun pli ou corps étranger (ex. : miettes de biscuits) dans les draps, les alèses ou les piqués placés sous la personne. Selon l’évaluation de l’ergothérapeute, utiliser un coussin approprié au fauteuil (en mousse viscoélastique, en gel, à air ou à eau), ainsi que des surfaces préventives ou thérapeutiques au lit. Éviter autant que possible de lever la tête du lit (position semi-Fowler à cause du cisaillement et de la friction), d’utiliser un matelas à réduction de pression (maintient l’humidité et la chaleur) ou un coussin en forme de beigne (augmente la pression et diminue la circulation sanguine). Privilégier la position décubitus latéral. Déplacer le client aux deux heures selon son état et sa tolérance. Consigner les renseignements pertinents dans les notes d’évolution. Hoquet Faire les suggestions suivantes pour arrêter le hoquet : – retenir sa respiration avec le cou en extension ou respirer dans un sac de papier ; – stimuler le pharynx par une traction de la langue ; – exercer une pression au niveau du diaphragme ; – prendre du sucre granulé. Rétention urinaire Observer les signes de rétention urinaire (présence d’un globe vésical, miction goutte à goutte) ou d’autres manifestations cliniques (douleur, agitation, besoin fréquent d’uriner, faible débit urinaire). Lever la personne, si possible, pour l’amener à la toilette. Appliquer une serviette chaude et humide sur la région pubienne. Faire couler l’eau du robinet. Favoriser et respecter l’intimité. Prurit Éviter la chaleur (bain trop chaud) et les agents asséchants ou irritants. Remplacer le savon, sauf pour les parties génitales, par une lotion hydratante pour les soins d’hygiène corporelle. Appliquer fréquemment de la crème hydratante. Préférer les vêtements de coton. Appliquer des lotions antiprurigineuses (ex. : calamine, Glaxal BaseMD). Œdème Surélever les membres atteints. Masser doucement (des extrémités vers la région du cœur) avec une lotion pour stimuler le drainage lymphatique. Faire des exercices passifs ou actifs avec les membres atteints. Prêter attention aux points d’appui pour prévenir les lésions de pression. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Les manifestations cliniques de la personne en fin de vie

59

FIGURE 16

Les soins pour les autres inconforts (suite) Hyperthermie

Rafraîchir la personne avec des compresses d’eau fraîche. Aérer la chambre. Favoriser les vêtements légers et éviter les couvertures superflues. Encourager l’hydratation. Maintenir la peau au sec (ex. : changer fréquemment les vêtements et la literie). Insomnie

Section 2

Créer un environnement favorable au sommeil (ex. : pièce suffisamment sombre, bruits réduits, température adéquate). Proposer des soins de détente (ex. : bain chaud, massage relaxant, musique, boisson tiède, etc.). Rassurer la personne (ex. : l’informer des visites régulières au cours de la nuit, la faire verbaliser ses peurs). Toux Observer et noter les caractéristiques de la toux (sèche ou grasse, productive ou non, à l’effort ou au repos, nature des expectorations, etc.). Humidifier suffisamment la pièce en présence de toux sèche. Favoriser le confort (ex. : positionnement, accessibilité des mouchoirs de papier, de la poubelle, du bassin réniforme).

ACTIVITÉS 1

Madame Bernard, 81 ans, est en phase terminale d’un cancer généralisé. Depuis quelques semaines, son autonomie fonctionnelle a grandement diminué. Ce matin, elle vous dit qu’elle a une sensation de lourdeur au bas- ventre. Vous constatez qu’elle urine très peu, quelques gouttes à la fois. a) De quel inconfort s’agit-il ? b) Nommez d’autres manifestations cliniques de cet inconfort chez la personne en fin de vie.

c) Nommez deux soins infirmiers à prodiguer pour soulager l’inconfort de madame Bernard.

2

Vrai ou faux ? Si vous jugez que l’énoncé est faux, justifiez votre réponse. Vrai

Faux

a) Les myoclonies sont des contractions musculaires brèves et volontaires qui affectent un muscle ou un groupe de muscles. b) L’administration quotidienne d’antipsychotiques est indispensable, la plupart du temps, pour traiter un épisode de délirium. c) Il faut privilégier les coussins en mousse viscoélastique et en forme de beigne pour prévenir les lésions de pression. 60

CHAPITRE 2

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Justification :

3

Complétez les phrases suivantes. a) En soins palliatifs, la prescription d’une médication opioïde implique, de façon préventive, la prescrip.

b) Les effets secondaires indésirables de la médication et la

Section 2 1

tion d’une médication

peuvent

causer un épisode de délirium. c) Les produits à base d’alcool et de

ont un effet astringent sur les

muqueuses buccales et sur les lèvres. 4

Monsieur Drouin, 54 ans, souffre d’insuffisance rénale à la suite de l’évolution de nombreux problèmes de santé cardiaque. Ce midi, vous constatez qu’il présente des mouvements brefs et saccadés des membres supérieurs. Il ne semble pas souffrant, mais il est incommodé quand il doit couper ses aliments et tenir sa tasse de thé. a) Quel inconfort affecte monsieur Drouin ? b) Nommez les paramètres à observer et à noter dans le dossier de monsieur Drouin lorsqu’il présente cet inconfort.

c) Choisissez la classe de médicaments à privilégier pour traiter cet inconfort. Anxiolytiques Anticonvulsivants Corticostéroïdes Antipsychotiques

• •

• •

• •

Antidépresseurs Analgésiques opioïdes

d) Nommez une intervention de soins pour soulager l’inconfort de monsieur Drouin.

5

Quels sont les effets thérapeutiques recherchés de l’approche pharmacologique dans le traitement de la xérostomie ?

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Les manifestations cliniques de la personne en fin de vie

61

Synthèse La douleur Définition Perception sensorielle et émotionnelle, désagréable et angoissante. Elle répond à un stimulus physique, à un stimulus psychologique ou aux deux. Types de douleurs

Synthèse

Selon leur durée : – douleur aiguë – douleur chronique

Selon leur origine : – douleur nociceptive ou par excès de nociception – douleur neurogène ou neuropathique – douleur mixte Perception de la douleur

Seuil de douleur

Seuil de tolérance à la douleur Outils d’évaluation de la douleur

Méthode PQRSTU

Échelles d’évaluation de la douleur – échelle visuelle analogique (EVA) – échelle numérique Approches pharmacologiques

Analgésique non opioïde Analgésique opioïde faible

Analgésique opioïde puissant Coanalgésique

Approches non pharmacologiques Relaxation Musicothérapie Art-thérapie

Toucher-massage Yoga

Acupuncture Réflexologie

L’entredose L’entredose est une dose supplémentaire d’un analgésique opioïde qui est : disponible en tout temps entre les doses régulières à horaire fixe ; constituée du même analgésique opioïde à libération immédiate (CA) que celui de la dose régulière ; réduite par rapport à la dose régulière (environ 10 % de la dose régulière quotidienne).

Le protocole de détresse Objectif Induire une sédation rapide d’une durée d’environ quatre heures. Utilisations ●

62

CHAPITRE 2

En situation d’urgence pour : – une dyspnée sévère – une douleur extrême – une hémorragie massive

Médication ●

Administration par voie sous-cutanée de trois médicaments : – un sédatif analgésique (midazolam) – un analgésique opioïde (morphine ou hydromorphone) – un anticholinergique (scopolamine) Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Les inconforts en soins palliatifs

● ● ● ● ● ● ● ●

Les nausées et les vomissements La constipation La dyspnée L’anxiété La myoclonie Le délirium La xérostomie Les lésions de pression

Principales causes des inconforts ●

● ● ●

Les effets secondaires indésirables de la médication Les causes organiques L’atteinte des différents organes L’évolution de la maladie

Synthèse

Principaux inconforts

Rôles de l’infirmière auxiliaire pour soulager les inconforts de la personne en fin de vie ● ● ● ● ●

Contribuer à l’évaluation des inconforts. Connaître la médication appropriée et l’administrer judicieusement. Connaître et appliquer les interventions non pharmacologiques les plus appropriées. Faire preuve d’un bon sens de l’observation et d’une grande capacité d’écoute. Démontrer du respect, de l’empathie et de la sollicitude à l’égard de la personne en fin de vie et de ses proches.

Notes personnelles

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Les manifestations cliniques de la personne en fin de vie

63

Situations cliniques Madame Lépine, 51 ans (suite) Situations cliniques

Depuis quelques semaines, l’état général de madame Lépine se détériore rapidement. Elle est lucide et elle sent que ses forces diminuent. Elle ne se déplace plus et elle a très peu d’appétit. Madame Lépine a une douleur à la cuisse droite qu’elle évalue à 7/10. Elle se dit non soulagée par la médication antalgique qu’elle reçoit. Lors de ses soins d’hygiène, vous remarquez une rougeur au coccyx. Madame Lépine refuse de déjeuner. Elle se plaint d’une sensation désagréable de bouche sèche et de langue qui brûle.

64

1

Quelles attitudes devez- vous adopter auprès de madame Lépine au cours de votre collecte de données sur sa douleur ?

2

Vous utilisez la méthode PQRSTU pour recueillir des données sur la qualité et l’intensité de la douleur de madame Lépine. Formulez trois questions que vous pourriez lui demander.

3

Nommez deux signes de xérostomie à observer et à consigner dans les notes d’évolution de madame Lépine.

4

Nommez deux conséquences de la xérostomie sur la qualité de la fin de vie de madame Lépine.

CHAPITRE 2

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Proposez une intervention de soins pour favoriser l’hydratation de madame Lépine.

6

Lesquelles des interventions de soins suivantes ne sont pas adéquates pour hydrater et protéger les muqueuses buccales et les lèvres de madame Lépine ? Justifiez vos réponses.

Situations cliniques

5

a) Donner régulièrement à boire à madame Lépine pour favoriser l’hydratation des muqueuses. b) Vaporiser de l’eau sur les muqueuses buccales. c) Appliquer sur les lèvres des compresses humides. d) Appliquer sur les lèvres des préparations émollientes et lubrifiantes à base de glycérine ou de gelée de pétrole (Vaseline MD). e) Badigeonner l’intérieur des joues et le palais avec de l’huile d’olive. Justification :

7

Vous remarquez une rougeur au coccyx de madame Lépine et vous en informez l’infirmière responsable. a) Proposez des moyens pour assurer l’intégrité de la peau.

b) Quel positionnement au lit devez-vous privilégier ?

c) Quel positionnement au lit devez-vous éviter ? Justifiez votre réponse.

d) À quelle fréquence devez-vous varier les positions au lit de madame Lépine ?

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Les manifestations cliniques de la personne en fin de vie

65

Monsieur Roy, 81 ans Monsieur Roy, 81 ans, est atteint d’un cancer du rein avec des métastases aux poumons et aux os. Depuis un mois, il se dit extrêmement fatigué et il a peu d’appétit. Une perte de poids et des

Situations cliniques

nausées l’ont affaibli, ce qui réduit considérablement son autonomie fonctionnelle. Un traitement d’oxycodone (SupeudolMD) soulage ses douleurs au thorax et aux côtes. Avec le début de sa médication analgésique, un problème de constipation est apparu, diminuant sa fréquence régulière d’élimination. Depuis quelques jours, il est très inconfortable et anxieux. Ses douleurs se sont intensifiées, ce qui a nécessité une hospitalisation. L’état de monsieur Roy s’aggrave. Ses nausées persistent. Ses proches s’inquiètent d’un comportement inhabituel. Une semaine après son arrivée dans l’unité de soins, monsieur Roy est nettement désorienté et agité, et il refuse de s’alimenter. Au cours de la soirée, il présente un épisode de délirium et il est très souffrant.

66

1

Soulignez dans le texte les manifestations cliniques d’inconforts que présente monsieur Roy.

2

Comment intervenez-vous pour rassurer les proches de monsieur Roy ?

3

Quelles sont les deux caractéristiques du délirium ?

4

Nommez les paramètres à observer et à consigner dans les notes d’évolution de monsieur Roy lorsqu’il présente un épisode de délirium.

5

Indiquez deux facteurs pouvant causer le délirium de monsieur Roy.

6

Quelle médication est utilisée comme premier choix dans le traitement du délirium ?

7

Comment pouvez-vous aider monsieur Roy à conserver sa dignité durant cet épisode de délirium ?

CHAPITRE 2

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CHAPITRE

3

Le confort de la personne en fin de vie

Sommaire Situation clinique ................................ 68 Section 1 Les besoins de la personne en fin de vie, de ses proches et des soignants............................ 69 Section 2 Les soins d’assistance à la personne en fin de vie............... 76 Section 3 L’agonie .................................... 85

Synthèse ................................................. 91 Situations cliniques ........................... 94

67

Situation clinique Monsieur Carpentier, 49 ans Monsieur Carpentier, 49 ans, souffre d’un cancer pulmonaire diagnostiqué il y a 2 ans.

Situation clinique

Son état général s’est considérablement dégradé, nécessitant une nouvelle hospitalisation. Il a perdu trois kilos depuis un mois et il n’a plus d’appétit. Il se dit de plus en plus fatigué et il a besoin d’assistance pour ses AVQ. Il compare sa douleur, quasi permanente, à la sensation tranchante d’une lame de couteau. Sa conjointe, très inquiète, parle peu et ses deux filles adolescentes ne semblent pas réaliser la gravité de la situation. Ce matin, lors de ses soins d’hygiène, il vous dit que sa douleur est insupportable et qu’il ne trouve plus de position qui le soulage. Ses traits sont tirés et sa respiration est saccadée. Il se plaint d’une sensation de mal-être. Ayant reçu sa dose régulière de morphine une heure auparavant, il se questionne sur l’efficacité de sa médication et vous demande s’il serait possible qu’on lui administre des doses supplémentaires. Il s’inquiète de l’aggravation de son état. Il se dit désemparé quant à son avenir et à la façon d’en parler avec ses proches. Il s’agite, son regard est fuyant.

1

Dans le texte ci-dessus, soulignez les inconforts qui affectent monsieur Carpentier.

2

Nommez deux besoins de monsieur Carpentier qui ne sont pas de nature physiologique. Proposez une intervention pour répondre à chacun de ces besoins. Besoins perturbés

3

68

Interventions

Monsieur Carpentier vous demande de « faire quelque chose » pour soulager sa douleur. Quelles précautions devriez-vous prendre avant de répondre à cette requête ?

CHAPITRE 3

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Section

1

Les besoins de la personne en fin de vie, de ses proches et des soignants

Déclencheur

1

Si l’un de vos proches se trouvait en fin de vie, quel serait votre besoin le plus important ?

2

Comment souhaiteriez-vous que l’équipe de soins réponde à vos propres besoins ?

Section 1

Les besoins de la personne en fin de vie ressemblent à ceux de la personne en soins aigus ou chroniques. Pour les proches, il est très difficile de voir partir pour toujours la personne aimée. C’est aussi pour les membres de l’équipe interdisciplinaire en soins palliatifs une expérience intense et exigeante avec laquelle ils doivent apprendre à vivre.

Les soins palliatifs ont pour but d’accompagner la personne en fin de vie et ses proches en leur offrant l’assistance nécessaire pour satisfaire leurs différents besoins. La priorité est donnée au confort de la personne en s’assurant de soulager sa souffrance globale. Cette section présente : • les dimensions et les besoins de la personne en fin de vie ; • les besoins de ses proches ; • les besoins des soignants.

Maladie chronique décompensée

1.1 Les besoins de la personne en fin de vie Les besoins de la personne en fin de vie touchent toutes les dimensions de son être (voir le tableau 1 page 70). Les interventions de soins deviennent les moyens privilégiés pour établir une relation de confiance et pour accompagner la personne en fin de vie. Les soins donnés dépendent de plusieurs facteurs, tels que : • l’âge de la personne ; • son état (cancer, maladie dégénérative, maladie chronique décompensée) ; • ses capacités physiques et intellectuelles.

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Rupture de l’équilibre que l’organisme a trouvé pendant une certaine période pour faire face à une maladie chronique. Elle concerne toutes les fonctions perturbées de l’organisme que le système de régulation du corps n’arrive plus à maintenir. L’insuffisance rénale, l’insuffisance cardiaque chronique et la MPOC sont des maladies chroniques qui peuvent basculer et décompenser.

Le confort de la personne en fin de vie

69

TABLEAU 1

Les dimensions de la personne en fin de vie et les besoins perturbés

Dimensions

Besoins perturbés ● ● ● ●

Biologique

● ●

Section 1







Psychosociale et culturelle



Spirituelle

Respirer. Boire et manger (alimentation et hydratation). Éliminer (urines et selles). Se mouvoir et maintenir une bonne posture. Dormir et se reposer. Se vêtir et se dévêtir. Être propre, soignée et protéger ses téguments (hygiène corporelle et buccale). Éviter les dangers (sécurité, soulagement de la douleur et des inconforts). Communiquer avec ses semblables : – avoir besoin d’intimité avec sa famille ; – pouvoir se rapprocher des êtres aimés ; – briser l’isolement ; – désigner une personne pour être représentée ; – être considérée comme un être vivant, avec un passé, un présent et un avenir ; – respecter ses habitudes de vie, ses choix et ses décisions. Agir selon ses croyances et ses valeurs : – garder un sentiment de contrôle sur sa vie dans la mesure où la personne le souhaite ; – prier et se recueillir ; – conserver l’espoir jusqu’à la fin.



Émotive ●



Intellectuelle

Agir selon ses croyances et ses valeurs : – se sentir respectée dans son besoin de solitude et de silence ; – aimer et être aimée. Communiquer avec ses semblables : – exprimer ses émotions (peur, anxiété, tristesse, colère, sentiment de dépression). Apprendre : – – – –

connaître la vérité sur son état ; comprendre la nature et la portée des soins et des traitements ; poser des questions ; participer aux décisions concernant les soins et les traitements.

1.2 Les besoins des proches Ce que vivent les proches tout au long de la maladie, de la phase terminale et de l’agonie influence grandement leur cheminement dans le deuil. Il est fondamental de les soutenir et de les accompagner durant cette période (voir la figure 1).

70

CHAPITRE 3

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L’équipe soignante se prépare à répondre aux besoins de la personne en fin de vie et de ses proches. Elle met en place des mesures pour assurer un suivi auprès des personnes concernées. Ces mesures touchent : • la planification des horaires de travail ; • la constance dans les attitudes envers les personnes, par exemple l’attention et la disponibilité ; • l’information à donner.

FIGURE 1

Être à l’écoute de tous les proches.

Section 1

Au contact de la personne en fin de vie, les proches ressentent une vaste gamme d’émotions. De plus, la fatigue physique et morale s’accumule au fur et à mesure que l’état de la personne en fin de vie se dégrade. L’infirmière auxiliaire doit reconnaître les réactions des proches afin de comprendre leurs besoins et d’y répondre adéquatement (voir la figure 2). FIGURE 2

Les réactions fréquemment observées chez les proches Culpabilité

Sentiment de ne pas dire ou faire ce qu’il faut : ne pas visiter assez souvent la personne en fin de vie, accumuler les maladresses verbales ou physiques, être incapable de prendre soin de la personne à la maison, etc. Souhait plus ou moins conscient de voir mourir la personne malade pour mettre fin à ses souffrances. Ressentiment ou colère Colère provoquée par les responsabilités matérielles ou financières non désirées et par les problèmes supplémentaires occasionnés par la situation. Rancune contre la personne en fin de vie à cause de ses comportements (les excès qui ont provoqué la maladie, tels que l’alcoolisme, la négligence de sa santé) et colère orientée contre des tiers (les proches ventilent parfois leurs sentiments contre le personnel soignant). Incompréhension, frustration devant la maladie et la situation. Désorganisation Sentiment d’être dépassé par les obligations : changer son horaire, ses habitudes de vie, s’absenter du travail, démissionner. Sentiment de stress devant la nécessité de revoir le budget pour faire face aux dépenses imprévues. Ambivalence Désir de garder la personne en fin de vie près de soi et, en même temps, que la mort vienne mettre fin à ses souffrances. Impuissance ou détresse Impression d’être dépassé par les événements. Incapacité de réconforter la personne en fin de vie et de répondre à ses questions. Incapacité d’aborder la vérité avec la personne en fin de vie. Appréhension Préoccupations (inquiétudes, incertitudes) face à l’avenir. Peur de se retrouver seul. Projection de sa propre mort. Tristesse ou solitude Refus de pleurer devant la personne pour ne pas l’affecter émotivement. Impression de ne pas pouvoir partager les sentiments de solitude, d’abandon et d’isolement ressentis. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Le confort de la personne en fin de vie

71

L’infirmière auxiliaire s’assure de demeurer à l’écoute de tous les proches, même ceux qui sont moins présents. Ces derniers peuvent être une source d’information précieuse pour mieux connaître et mieux soigner la personne en fin de vie. La figure 3 présente les interventions de soins que peut prodiguer l’infirmière auxiliaire pour répondre aux besoins des proches. FIGURE 3

Les interventions de soins auprès des proches Accueillir les proches

Section 1

Être disponible et présente pour les proches, ici et maintenant. Démontrer de l’empathie et de la compassion, par exemple leur sourire et les regarder dans les yeux. Être capable de reconnaître la dynamique familiale (chacun joue un rôle différent). S’assurer que chaque personne peut exprimer ses émotions. Leur donner l’assurance qu’ils sont tous bienvenus en tout temps et qu’ils peuvent se relayer au chevet de la personne en fin de vie. S’informer de leur état en leur demandant, par exemple : « Comment allez-vous aujourd’hui, madame Massé ? » Écouter les proches Accorder du temps aux proches. Savoir se taire pour les écouter ou pour respecter leur silence. Être à l’aise avec des questions comme : « Devrais-je dormir ici ? », « Souffre-t-il ? », « Nous entend-il ? », « Va-t-il mourir bientôt ? » Répondre aux proches

FIGURE 4

Une épouse qui prend soin de son conjoint

S’assurer que les proches comprennent la situation par des questions ouvertes (voir le chapitre 4, page 102). Vérifier ce qu’ils souhaitent pour la personne en fin de vie. Se limiter à répondre à leurs questions sans rien ajouter. Dire la même chose à tous les proches pour éviter la confusion. Vérifier la perception de la situation qu’ont les proches. Répondre à leurs inquiétudes en les plaçant devant la réalité (présenter la situation telle qu’elle est et non telle qu’ils la perçoivent), mais avec doigté afin d’éviter de leur causer involontairement un choc. Donner les informations les plus justes possible sur l’évolution de l’état de santé de la personne en fin de vie, sa médication, son alimentation, ses besoins et ses soins. Les renseigner sur les services offerts, tels que le psychologue, le travailleur social, l’intervenant en soins spirituels, ainsi que sur les médicaments, sur l’alimentation, etc., lorsque c’est nécessaire. Respecter les proches Respecter les moments de silence des proches. Ne pas les juger, ne pas les critiquer ni leur donner de leçons. Encourager et protéger les moments d’intimité en assurant une présence discrète. Respecter la place que chacun désire prendre sans rien forcer ni rien imposer. Faire participer les proches

Participer aux soins peut contribuer à réduire le sentiment de culpabilité des proches.

72

CHAPITRE 3

Les informer qu’ils peuvent, s’ils le désirent, participer aux soins (voir la figure 4). Leur montrer les soins de base, par exemple les soins hygiène buccale et d’hygiène corporelle, les soins liés à l’hydratation et à l’alimentation. Souligner l’importance de leur présence et de leur savoir-faire. Leur suggérer de prendre une pause s’ils semblent en avoir besoin.

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1.3 Les besoins des soignants Les soignants se sentent parfois dépassés par les émotions intenses qu’expriment la personne en fin de vie et ses proches. L’infirmière auxiliaire n’y échappe pas. Dans ces situations, elle peut par exemple se sentir : • triste lorsqu’elle entend un proche exprimer des émotions négatives ; • impuissante lorsqu’elle constate qu’on ne peut pas toujours soulager la souffrance de la personne en fin de vie.

Section 1

Lorsque des proches dirigent leur colère et leur ressentiment vers le personnel soignant, il est essentiel que l’infirmière auxiliaire comprenne que ces sentiments négatifs ne la visent pas personnellement. Ils traduisent plutôt la souffrance des proches. Dans ce contexte, l’infirmière auxiliaire peut se sentir désemparée et ne plus être en mesure de contrôler ses propres réactions. La figure 5 présente des moyens à la disposition de l’infirmière auxiliaire pour surmonter sa détresse. FIGURE 5

Des moyens pour surmonter la détresse Se permettre d’exprimer ses émotions. S’autoriser à pleurer.

Reconnaître et nommer les émotions que l’on ressent (peur, tristesse, colère, etc.). Essayer de trouver la cause de ses émotions.

Trouver une façon de canaliser ses émotions : participer à un groupe de soutien, pratiquer la relaxation ou une activité physique, etc. Participer à des ateliers de formation sur le deuil, les soins palliatifs, la gestion du stress, etc.

Verbaliser ses émotions à une collègue ou à des personnesressources de l’équipe (infirmière spécialisée, infirmière-chef). Partager le vécu lors de réunions d’équipe régulières (debriefing).

Prendre une pause de quelques minutes pour se retirer d’une situation éprouvante. Demander l’aide d’un professionnel compétent (psychologue, psychiatre, etc.) si on ne se sent pas mieux.

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Le confort de la personne en fin de vie

73

ACTIVITÉS 1

Nommez deux dimensions de la personne en fin de vie et le ou les besoins perturbés qui y correspondent. Besoins perturbés

Section 1

Dimensions

2

Quels moyens l’infirmière auxiliaire peut- elle prendre pour surmonter sa détresse ?

3

L’infirmière de nuit vous rapporte qu’une nouvelle cliente, madame Demaison, 55 ans, n’a presque pas dormi au cours de la nuit dernière. Ce matin, madame Demaison ne vous adresse pas la parole, même si vous l’avez saluée en entrant dans sa chambre. a) À votre avis, quelles raisons peuvent expliquer l’attitude de madame Demaison ?

b) Qu’exprime madame Demaison par son attitude ? Faites un lien avec un des besoins perturbés.

c) Comment devriez- vous réagir devant cette situation ?

74

CHAPITRE 3

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4

Madame Duguay pleure chaque fois qu’elle sort de la chambre de son conjoint, Francis Vincelette, 55 ans, atteint de sclérose en plaques. Elle vous avoue qu’elle aimerait que « ça soit fini », mais qu’elle ne peut pas quitter l’unité de soins palliatifs. Elle souhaite « prendre un peu l’air » et vous demande si vous êtes d’accord.

Section 1

a) Selon vous, quels sentiments madame Duguay éprouve-t-elle ?

b) Que pourriez-vous lui suggérer, sachant que le frère de son conjoint vient d’arriver ?

5

Vous vous occupez de madame Perreault, 34 ans, qui se trouve dans un coma irréversible après un accident d’automobile. Ce matin, vous vous sentez mal à l’aise et inutile devant cette jeune femme inconsciente. Vous pleurez à chaudes larmes. a) Dans cette situation, quels sentiments vous envahissent ?

b) Le conjoint de madame Perreault entre dans la chambre. Il vous fait part de son désir de ne pas rendre visite à son épouse durant un jour ou deux. Il trouve que c’est trop difficile de voir sa conjointe dans cet état. Comment réagissez-vous à sa décision ?

6

Madame Gélinas veut participer aux soins de son conjoint de 77 ans en insuffisance rénale terminale. Quels soins pourrait-elle lui prodiguer ?

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Le confort de la personne en fin de vie

75

7

Monsieur Létourneux constate qu’il manque sur le plateau du dîner le sorbet que sa mère, 80 ans, avait demandé. Il s’adresse à vous en criant très fort pour manifester son mécontentement.

Section 2

a) Que pensez-vous de ses cris contre vous ?

b) Que lui répondez-vous ?

Section

2

Les soins d’assistance à la personne en fin de vie

Déclencheur La plupart du temps, l’appétit et la soif diminuent chez la personne en fin de vie. Malgré cela, il est important qu’elle ait une bonne hygiène buccale.

76

1

Pensez-vous qu’il faut retirer automatiquement les prothèses dentaires d’une personne en fin de vie, dès que les visiteurs sont partis ?

2

Votre cliente vous dit qu’elle a soif, mais qu’elle n’a pas très faim. Les commissures de ses lèvres sont sèches et un peu de mucus s’y est accumulé. Quels soins pouvez-vous lui proposer pour améliorer son confort ?

CHAPITRE 3

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Selon l’évolution de son état, une personne en fin de vie aura besoin quotidiennement de soins particuliers. Ces soins découlent souvent de la perte d’autonomie et touchent la personne dans son intimité, comme lors d’AVQ aussi simples que manger, boire, éliminer ou se mouvoir.

Section 2

Cette section présente les particularités des soins d’assistance à prodiguer à la personne en fin de vie, soit : • les soins liés à l’hygiène corporelle, dont les soins d’hygiène buccale ; • les soins liés à l’alimentation ; • les soins liés à l’hydratation ; • les soins liés à l’élimination ; • les soins liés à la mobilisation.

D’une compétence à l’autre • Les soins d’assistance, les niveaux de soins d’assistance et les soins liés à la prévention des lésions de pression sont expliqués en détail dans la compétence 4, Procédés de soins d’assistance. • Les soins des lésions de pression sont étudiés dans la compétence 8, Prévention de l’infection.

2.1 Les soins d’assistance liés à l’hygiène corporelle Les soins d’hygiène sont au centre de la démarche palliative. Ils permettent à l’infirmière auxiliaire d’établir une relation de confiance avec la personne en fin de vie (voir la figure 6). Le contact, la chaleur humaine et les gestes doux, enveloppants et respectueux en font des soins privilégiés. Les soins d’hygiène comprennent : • la toilette complète ou partielle ;

MS

2.1

• les soins d’hygiène buccale ;

MS

2.2

• le rasage de la barbe ;

MS

2.3

• les soins des cheveux ;

MS

2.4

MS

3.14

• la friction des membres, des pieds et des mains ; • l’assistance pour vêtir et dévêtir la personne, au besoin. L’infirmière auxiliaire s’assure de vérifier le niveau d’assistance lié aux soins d’hygiène. Elle se soucie de maintenir les capacités de la personne en fin de vie, si minimes soient-elles. L’infirmière auxiliaire veille à faire preuve de respect dans : • son approche ; • ses paroles ; • ses gestes.

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FIGURE 6

Les soins d’hygiène

La toilette est un moment privilégié pour parler avec la personne et établir un contact de qualité.

Le confort de la personne en fin de vie

77

La toilette complète ou partielle constitue un temps d’observation. Son déroulement doit donc être planifié. La personne en fin de vie, ses proches et l’équipe de soins pourront discuter de certains aspects, tels que le moment le plus propice de la journée pour la faire et sa durée. La toilette peut être associée à d’autres soins pour éviter de mobiliser trop souvent la personne en fin de vie. Cependant, il est parfois préférable de ne pas l’associer à un autre soin, ce qui permet de limiter la durée de l’intervention.

Section 2

Quoi faire Avant de donner les soins d’hygiène corporelle à la personne en fin de vie, l’infirmière auxiliaire doit : • obtenir l’accord des proches, si la personne n’est pas consciente ou ne peut pas s’exprimer ; • convenir avec la personne d’une toilette partielle ou totale, à la douche, au bain, au lavabo, au fauteuil ou au lit ; • lui permettre de choisir ses vêtements et ses accessoires ; • aider la personne à se vêtir et à se dévêtir, au besoin ; • s’assurer que ses vêtements sont propres et de la bonne taille pour préserver une bonne image de soi ; • régler la température de la chambre selon les saisons ; • vérifier l’intensité de la douleur à l’aide de l’échelle d’évaluation appropriée ; • en présence de douleur, administrer un antalgique prescrit, tel qu’indiqué dans le PTI ; • privilégier des produits d’hygiène (parfum, crème, déodorant) appartenant à la personne et les utiliser selon la demande de la personne ou des proches ; • dissimuler les appareillages (ex. : sac d’urine, tube de gastrostomie, sac de colostomie), si possible.

MS

Vidéo

MS

11.1

11.2 11.4

Pendant les soins d’hygiène corporelle à la personne en fin de vie, l’infirmière auxiliaire doit : • permettre à la personne de participer à sa toilette selon ses capacités ; • parler à la personne d’une voix calme et posée, même si elle est inconsciente ; • vérifier l’intégrité de la peau afin de prévenir les lésions de pression ; • signaler toute anomalie de l’intégrité de la peau à l’infirmière et l’inscrire dans les notes d’évolution ; • appliquer les soins de plaies appropriés, tels que décrits dans le PTI.

ATTENTION • Les plaies cancéreuses sont malodorantes. Il importe d’éviter d’asperger le client de parfum ou de faire un usage exagéré de produits parfumés dans la chambre, afin de ne pas provoquer de malaises chez la personne. • L’infirmière auxiliaire ne doit pas hésiter à discuter de cette odeur avec les proches afin d’éviter qu’ils croient qu’elle est due à un manque de soins d’hygiène.

78

CHAPITRE 3

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FIGURE 7

Pour les soins d’hygiène buccale, l’infirmière auxiliaire doit : • examiner la cavité buccale (état des dents, des gencives, du palais, de la langue, de l’intérieur des joues, quantité de salive) ; • examiner les lèvres ; • rechercher les signes suivants : xérostomie, saignements, mucus, mauvaise haleine, ulcérations, douleur, gerçures, coupures, modification du goût, etc. ; • encourager la personne à nettoyer délicatement la cavité buccale et les lèvres (brosse douce ou débarbouillette et dentifrice, rince-bouche sans alcool) ou le faire à sa place ; • offrir des glaçons de jus de fruits, de la gomme ou des bonbons si la personne est consciente et ne présente pas de troubles de la déglutition ; • utiliser la brosse-éponge imbibée d’une solution antiseptique (NaCl 0,9 % ou autre) et d’eau (voir la figure 7) selon les procédures de soins, en particulier si la personne est inconsciente ou si la brosse à dents est contre-indiquée.

L’hygiène buccale

On utilise une brosse-éponge imbibée d’une solution antiseptique (NaCl 0,9 % ou autre) et d’eau.

2.2 Les soins d’assistance liés à l’alimentation Il est fréquent que la personne en fin de vie perde l’appétit. Considérant que la personne malade est au crépuscule de sa vie, l’alimentation n’est plus perçue dans ce contexte comme une obligation, mais davantage comme une source de plaisir et de convivialité, s’il y lieu. Cependant, s’alimenter peut rapidement devenir une source de difficultés dont les principales causes sont : • une mastication difficile ; • une bouche en mauvais état ; • certains effets secondaires indésirables du traitement pharmacologique, tels que l’anorexie et les nausées ; • un contrôle inefficace de la douleur ; • une modification du goût ; • une sensation rapide de satiété ; • une baisse de moral ou un état dépressif. Il est important que l’infirmière auxiliaire ne projette pas ses angoisses sur la personne en fin de vie lorsque celle-ci refuse de manger. Elle ne doit pas le faire non plus lorsque la décision a été prise d’arrêter l’alimentation parce que la personne n’a plus la capacité de s’alimenter.

FIGURE 8

Soigner la présentation des repas pour stimuler l’appétit

Dans cette situation, l’infirmière auxiliaire se soucie de rassurer et d’informer les proches. Ceux-ci sont souvent anxieux parce qu’ils pensent qu’on abandonne la personne en fin de vie. Or, arrêter l’alimentation et l’hydratation ne signifie pas l’arrêt des soins puisqu’on continue de donner tous les autres soins (soins liés au confort, à l’hygiène, à l’élimination, etc.).

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Le confort de la personne en fin de vie

79

Section 2

Quoi faire

Quoi faire 3.15

Section 2

MS

Pour s’assurer du plaisir et de la convivialité liés à l’alimentation, l’infirmière auxiliaire doit : • respecter les choix de la personne en fin de vie quand il est question de son désir ou de son refus de s’alimenter ; • offrir des aliments que la personne aime ; • n’interdire aucun aliment ; • observer avec attention l’état de la bouche et des muqueuses buccales ; • observer et noter les changements d’appétit et la tolérance aux aliments offerts ; • vérifier l’intensité de la douleur avec l’échelle d’évaluation appropriée ; • administrer un antalgique prescrit, tel qu’indiqué dans le PTI, avant de déplacer la personne pour son repas ; • installer la personne de façon confortable dans le lit ou le fauteuil, selon sa demande ; • prêter attention à la déglutition et au risque d’étouffement en positionnant la personne adéquatement ; • adapter la texture des aliments à l’état buccal, à la mastication et à la salivation de la personne ; • soigner la présentation du repas (ex. : napperon, tasse préférée) ; • proposer des préparations froides pour éviter les nausées ; • proposer de petites portions ; • encourager le grignotage de collations « gourmandes » (biscuits, fromage, pâtisseries) ; • utiliser le réfrigérateur et le four à micro-ondes pour répondre rapidement aux demandes de la personne ; • consulter la diététicienne pour obtenir des conseils ; • informer les proches qu’ils peuvent apporter des aliments faits maison ; • rappeler aux proches qu’en fin de vie, l’appétit varie beaucoup et qu’il faut en tenir compte.

2.3 Les soins d’assistance liés à l’hydratation L’hydratation en fin de vie est un sujet très controversé, car la crainte de voir la personne « mourir de soif » demeure très grande autant pour les proches que pour les soignants. En effet, ils peuvent tous se sentir mal à l’aise dans cette situation et craindre d’accepter une certaine maltraitance si la personne arrête de boire en fin de vie. Tout comme la faim, le désir de boire s’atténue en fin de vie et finit par disparaître. La déshydratation est consécutive à ce processus physiologique. La soif est souvent observée comme un symptôme gênant chez la personne en fin de vie. Pourtant, c’est la sécheresse buccale qui provoque cette sensation de soif et non le contraire.

Ascite Accumulation de liquide dans la cavité péritonéale. 80

CHAPITRE 3

Dans un contexte de fin de vie, la déshydratation a des effets positifs : • elle entraîne la libération d’opioïdes dans le cerveau et donc, une action antalgique et anesthésiante ; • elle diminue l’élimination urinaire, les nausées et les vomissements, l’ascite, les œdèmes, la toux et l’encombrement du système respiratoire. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

FIGURE 9

Les soins d’assistance pour l’hydratation

Section 2

Lorsque la personne en fin de vie ne peut plus boire, certains proches se demandent si l’hydratation par voie intraveineuse peut être envisagée. Contrairement aux croyances dans la population et chez certains soignants, la réhydratation intraveineuse n’élimine ni la sensation de soif ni l’inconfort. De plus, l’apport de fluides par voie parentérale peut provoquer une surcharge liquidienne.

L’infirmière auxiliaire utilise une paille pour son client incapable de boire au verre.

Quoi faire Pour favoriser l’hydratation chez la personne en fin de vie, l’infirmière auxiliaire doit : • offrir des petites quantités d’eau (petites gorgées) ou de la glace concassée ; • ne pas forcer la personne à boire, surtout si elle exprime clairement un refus ; • pour éviter le risque d’étouffement, faire boire de l’eau gélifiée ou des liquides épais (ex. : jus de tomate) et positionner la personne adéquatement ; • utiliser une paille, un compte-gouttes ou un gobelet avec bec verseur pour faciliter l’absorption des liquides (voir la figure 9) ; • prodiguer des soins d’hygiène buccale méticuleux, précis et réguliers avec la brosse-éponge imbibée d’une solution antiseptique et d’eau ; • examiner la cavité buccale et rapporter les problèmes (saignements, douleur, etc.) à l’infirmière ; • humecter et lubrifier les lèvres régulièrement ; • offrir aux proches de participer aux soins d’hygiène buccale et leur expliquer comment procéder ; • informer les proches des effets bénéfiques de la déshydratation en fin de vie.

MS

2.2

ATTENTION Les soins d’hygiène buccale doivent être appliqués rigoureusement pour maximiser le confort de la personne en fin de vie. Ils sont plus efficaces que les boissons pour étancher la soif. Ce sont les soins donnés le plus fréquemment jusqu’aux derniers instants.

2.4 Les soins d’assistance liés à l’élimination Même si les sensations de faim et de soif diminuent en fin de vie, l’organisme continue d’évacuer des déchets cellulaires, des sécrétions liées à la production de mucus, de la sueur, des urines, des gaz et des selles. L’immobilité causée par la douleur, la déshydratation et les médicaments opioïdes peuvent provoquer des problèmes de constipation. Des épisodes de diarrhée et d’incontinence fécale et urinaire risquent de survenir. Ils sont surtout occasionnés par la perte du contrôle des sphincters et par l’affaiblissement du plancher pelvien. L’installation d’une sonde vésicale (selon la prescription dans le PTI), d’un condom urinaire ou d’une culotte d’incontinence peut pallier le problème d’incontinence urinaire ou fécale.

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Le confort de la personne en fin de vie

81

Section 2

Quoi faire

Vidéo MS

MS

8.4

MS

Vidéo

MS

5.1

8.8 8.7

11.1

MS

11.2 11.4

MS

3.12 3.13

5.7 5.10 5.11 Vidéo

Vidéo

L’infirmière auxiliaire prodigue les soins suivants, liés à l’élimination chez la personne en fin de vie : • toujours respecter l’intimité de la personne lors des soins liés à l’élimination ; • vérifier quotidiennement la quantité d’urine et surveiller les signes de rétention urinaire (présence d’un globe vésical, faible volume urinaire) ; • emmener régulièrement la personne aux toilettes ou lui offrir le bassin de lit, l’urinal ou la chaise d’aisance ; • utiliser des moyens pour favoriser la miction au besoin : positionner adéquatement la personne, faire couler l’eau du robinet, placer une serviette humide chaude sur le pubis ; • vérifier quotidiennement la fréquence, la quantité et la consistance des selles afin de détecter un fécalome, source de grand inconfort et de confusion ; • si la personne est incontinente urinaire, installer une sonde vésicale selon la prescription du médecin, inscrite dans le PTI ; • si la personne ne porte pas de sonde vésicale, utiliser un piqué entre les jambes, un condom urinaire (homme) ou une culotte d’incontinence (femme) selon la quantité d’urine excrétée ; • nettoyer la peau pour prévenir l’irritation causée par les urines et les selles ; • vérifier l’intégrité de la peau afin de prévenir les lésions de pression ; • signaler toute anomalie de l’intégrité de la peau à l’infirmière et l’inscrire dans les notes d’évolution ; • appliquer les soins de plaies appropriés au besoin, tels que décrits dans le PTI ; • changer la literie partiellement ou totalement pour prévenir la macération et améliorer le confort de la personne (les piqués à endos glissant sont plus faciles à remplacer que la literie) ; • administrer au besoin les médicaments prescrits contre la constipation ou la diarrhée, tels qu’indiqués dans le PTI ; • consigner les observations et les données recueillies concernant l’élimination dans les documents prévus (notes d’évolution, feuille des ingesta et des excreta).

ATTENTION Pour éviter tout risque de blessure, il est de la première importance de ne pas appuyer sur l’abdomen du client pour l’aider à commencer la miction.

2.5 Les soins d’assistance liés à la mobilisation Le besoin de se mouvoir et d’être confortablement installé est très important en fin de vie. Ce besoin interagit étroitement avec les autres inconforts présents. L’infirmière auxiliaire vérifie les capacités de la personne à se mouvoir. Elle met à sa disposition des accessoires de positionnement (trapèze de lit) ou d’aide à la marche (canne, déambulateur, fauteuil roulant) pour maximiser son autonomie. 82

CHAPITRE 3

FIGURE 10

Le trapèze de lit

Le trapèze de lit peut aider le client à mieux se positionner.

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La mobilisation de la personne en fin de vie peut être active ou passive. L’infirmière auxiliaire cherche à obtenir sa coopération aussi longtemps que possible. Si la personne ne peut plus s’exprimer verbalement, un simple hochement de tête ou un clignement des yeux peut parfois suffire pour communiquer.

D’une compétence à l’autre

Section 2

• Les exercices actifs et passifs de mobilisation sont expliqués en détail dans la compétence 7, Procédés de soins et système musculosquelettique. • Les soins d’assistance liés à la mobilisation et au positionnement d’un client, ainsi que les principes de déplacement sécuritaire d’un bénéficiaire (PDSB) sont étudiés dans la compétence 4, Procédés de soins d’assistance.

Quoi faire Pour répondre aux besoins de mobilisation de la personne en fin de vie, l’infirmière auxiliaire doit : • vérifier la capacité de la personne à se mouvoir seule ou avec de l’aide ; • vérifier si les proches désirent participer et, si c’est le cas, leur montrer comment faire ; • s’assurer que la personne collabore autant que possible ; • vérifier préalablement l’intensité de la douleur à l’aide de l’échelle d’évaluation appropriée ; • administrer un antalgique prescrit, tel qu’indiqué dans le PTI, avant de procéder à la mobilisation ; • se faire aider au besoin par une collègue ou par les proches pour mobiliser la personne ; • observer et consigner dans les notes d’évolution les réactions de la personne pendant la mobilisation, par exemple la crispation, la tension physique, la crainte du soin, l’anxiété, ou si elle exprime verbalement la peur d’avoir mal ; • vérifier que le matériel adéquat et adapté à l’état de la personne est installé dans le lit : matelas mousse, draps sans faux plis, couverture confortable, oreillers en nombre suffisant, etc. ; • s’assurer que les accessoires de mobilisation et d’aide à la marche sont à la portée de la personne : trapèze de lit, fauteuil roulant, déambulateur, canne (voir la figure 10, page 82, et la figure 11 ci-contre) ; • s’assurer de la sécurité dans le lit et autour du lit : ridelles levées avec l’accord de la personne, cloche d’appel à portée de main, espace de circulation adéquat autour du lit, fauteuil à proximité ; • positionner la personne de la façon la plus appropriée avant, pendant et après les soins ; • vérifier l’intégrité de la peau afin de prévenir les lésions de pression ; • signaler toute anomalie de l’intégrité de la peau à l’infirmière ; • appliquer les soins de plaies appropriés au besoin, tels que décrits dans le PTI ; • demander la collaboration du physiothérapeute et de l’ergothérapeute pour les exercices de mobilisation ; • si la personne souffre trop, que sa douleur n’est pas suffisamment soulagée avant la mobilisation ou qu’elle refuse les soins, respecter son choix ou son rythme concernant la mobilisation.

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FIGURE 11

Le déambulateur

Le déambulateur permet à la personne en fin de vie de conserver son autonomie plus longtemps.

MS

3.1

MS

11.1

MS

11.2 11.4 Vidéo

Le confort de la personne en fin de vie

83

ACTIVITÉS Donnez deux raisons pour lesquelles une personne en fin de vie mange moins.

2

Madame Perreault, 68 ans, a envie de manger du gâteau au chocolat et vous demande de lui en apporter un petit morceau. Vous lui en donnez un.

Section 2 1

1

a) Sa fille vous dit : « Est- ce bien raisonnable de donner des sucreries à ma mère dans son état ? » Que lui répondez-vous ?

b) Le souper est servi deux heures plus tard. Madame Perreault ne mange que la soupe de légumes. Que faites-vous du reste du repas ?

c) Madame Perreault a la nausée. Quel moyen est efficace pour diminuer cet inconfort, en plus de la médication ?

3

Monsieur Halami, 92 ans, veut se lever pour faire sa toilette, ce matin. Il est capable de se déplacer avec un déambulateur. Quelle façon de faire sa toilette lui proposez- vous ?

4

Madame Dubuc, 77 ans, refuse les soins d’hygiène buccale, ce matin. Elle garde les lèvres serrées. a) À quoi servent les soins d’hygiène buccale pour les personnes en fin de vie ?

b) Comment intervenez-vous auprès de madame Dubuc ?

84

CHAPITRE 3

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5

Monsieur Desrochers, 69 ans, est peu mobile et utilise un déambulateur. Il a eu une fuite urinaire en se rendant aux toilettes. Il actionne la cloche d’appel pour vous prévenir. Il semble gêné.

Section 3

Que lui dites- vous ?

Section

3 L’agonie

Déclencheur Monsieur Paré, 78 ans, est seul. Son épouse est décédée depuis sept ans. Le couple n’a jamais eu d’enfant. Monsieur Paré respire difficilement, émet des râles et n’ouvre plus les yeux. Il vit ses toutes dernières heures, sans personne auprès de lui. Une de ses nièces, Geneviève Desbiens, a été prévenue par le médecin et elle est sur le point d’arriver. Comment intervenez-vous en attendant l’arrivée de la nièce de monsieur Paré ?

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : •

Agonie ou période de mort imminente



Pré-agonie

L’agonie, ou période de mort imminente, précède immédiatement le décès. Elle correspond au moment où l’état de la personne se détériore à un tel point et à une telle rapidité que la mort est anticipée à très court terme. Cette période ne dure que de quelques heures à quelques jours avant la mort. Cette section présente : • les manifestations cliniques de l’agonie ; • les soins appropriés pendant cette période critique.

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Le confort de la personne en fin de vie

85

3.1 Les manifestations cliniques de l’agonie La pré-agonie est l’ensemble des signes avant-coureurs qui apparaissent avant l’agonie. Les signes de l’agonie et de la pré-agonie peuvent inquiéter les proches. Ces signes ne sont pas toujours faciles à distinguer. Ils font partie d’un processus continu qui conduit au décès de la personne en fin de vie. Le tableau 2 présente les principales manifestations qui peuvent survenir durant la pré-agonie et l’agonie.

Section 3

TABLEAU 2

Les principales manifestations de la pré-agonie et de l’agonie

Signes de pré-agonie

Signes d’agonie Signes généraux



Atonie



Absence de tonus musculaire.

● ●

Anurie

Troubles de la déglutition Désintérêt pour la nourriture Nausées Constipation

● ●





Arrêt de la sécrétion urinaire.

Douleur Affaiblissement physique marqué Disparition de la déglutition Teint blanc jaunâtre, gris et cireux

● ● ● ● ●

Mauvaise odeur Atonie Myoclonies Rétention urinaire Anurie

Signes comportementaux ●

● ● ●

Refus de parler ou propos sur la mort Peur de rester seul Peur de la douleur Position fœtale





Signes d’angoisse (fixité du regard, crispation du visage, dyspnée) Fermeture des yeux pour de plus longues périodes





Somnolence diurne et insomnie (causées par la désorganisation du cycle éveil-sommeil) Apparence de détachement et de repli sur soi

Signes neurologiques ● ● ●

État de conscience altéré Agitation Désorientation

● ●

Hyperthermie Perte de conscience



Coma

Signes cardiovasculaires ●

Pouls filant





Diminution marquée de la fréquence cardiaque Troubles circulatoires (cyanose distale, marbrures violacées aux extrémités, etc.)





Pouls irrégulier, à peine perceptible Refroidissement des extrémités

Signes respiratoires ●

86

CHAPITRE 3

Encombrement bronchique (accumulation de sécrétions dans les bronches qui se traduit par un essoufflement et des bruits caractéristiques)







Encombrement bronchique plus marqué Tachypnée avec des périodes d’apnée Respiration très lente

● ●

Pincement des ailes du nez Râles terminaux (bruits respiratoires caractéristiques, indolores, qui se produisent lors de l’agonie)

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3.2 Les soins appropriés Durant la pré-agonie et l’agonie, les soins sont donnés dans le plus grand respect. Cela permet à la personne de terminer sa vie dans la dignité. L’infirmière auxiliaire veille sur la personne agonisante. Elle offre aussi du réconfort aux membres de la famille, qui peuvent être particulièrement inquiets, tristes et vulnérables (voir la figure 12).

FIGURE 12

Les soins aux proches

3.2.1 Informer la famille

Quoi faire

Section 3

À cause de l’imminence du décès, l’infirmière auxiliaire invite ceux et celles qui souhaitent être présents durant les derniers instants à demeurer auprès de la personne agonisante. Elle peut suggérer aux proches d’appeler les autres membres de la famille qui ont exprimé le souhait d’être présents lors du décès. Pleurer est une façon d’exprimer ses émotions au moment du décès.

Durant l’agonie, l’infirmière auxiliaire veille à : • demeurer calme ; • observer les réactions des membres de la famille ; • ne pas se substituer à la famille auprès de la personne en fin de vie ; • se rendre disponible pour réconforter ceux et celles qui le souhaitent ; • protéger l’intimité de la famille ; • expliquer aux membres de la famille que les râles sont physiologiques, qu’on ne peut pas les arrêter, même s’ils peuvent paraître insupportables ; • les encourager à se rapprocher de la personne agonisante, par exemple, pour lui parler ou lui tenir la main ; • les soutenir s’ils veulent se recueillir ou prier ; • les informer qu’ils peuvent rester aussi longtemps qu’ils le désirent.

La famille et la personne agonisante se font leurs adieux lors de ces derniers instants. Un contexte intime et chaleureux peut les aider à vivre cette expérience à leur rythme et, s’il y a lieu, favoriser les embrassades, les pleurs et les confidences. L’infirmière auxiliaire demeure disponible pour écouter les personnes exprimer leurs émotions, lorsqu’elles en ressentent le besoin.

ATTENTION • Certaines personnes ne souhaitent pas être présentes au moment de l’agonie. Il convient de respecter ce choix. • Le décès survient parfois en l’absence d’un membre de la famille. Si ce dernier en fait la demande explicite, on peut lui parler des derniers instants de la personne décédée. Cela pourrait faciliter son processus de deuil.

3.2.2 Les soins à la personne agonisante Prendre soin de la personne agonisante implique un travail d’équipe. Les membres de l’équipe de soins (infirmière, infirmière auxiliaire et préposé aux bénéficiaires) se relaient auprès de la personne agonisante pour ne pas la laisser seule. Ils assurent ainsi une présence constante lorsque la famille ne peut pas être présente. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Le confort de la personne en fin de vie

87

Section 3

Quoi faire

MS

2.1

2.2

En accord avec les volontés de la personne en fin de vie, de ses proches ainsi que de l’équipe de soins, l’infirmière auxiliaire veille à : • parler d’une voix douce à la personne agonisante pour lui dire ce qui se passe autour d’elle et durant les soins, car nul ne sait ce qu’elle ressent, voit ou entend ; • surveiller les signes objectifs de douleur ou mesurer l’intensité de la douleur avec l’échelle d’évaluation appropriée, si la personne est en état de répondre ; • en présence de douleur, administrer un antalgique prescrit, tel qu’indiqué dans le PTI ; • prodiguer les soins d’hygiène corporelle avec délicatesse et respect jusqu’à la toute fin, en particulier les soins d’hygiène buccale ; • positionner la personne le mieux possible pour dégager les voies aériennes supérieures ; • lubrifier les yeux à l’aide de sérum physiologique ou d’un gel hydratant pour prévenir l’irritation cornéenne ; • aérer la chambre (si la température extérieure le permet) ou utiliser, avec modération et en accord avec les proches, un désodorisant (en vaporisateur, absorbant, etc.) ; • arrêter l’alimentation et l’hydratation lorsqu’elles n’ont plus de sens ; • cesser les interventions devenues inutiles, comme l’administration de certains médicaments et d’oxygène (car le système nerveux arrête la respiration), ainsi que la mesure des signes vitaux.

ACTIVITÉS 1

Vrai ou faux ? Si vous jugez que l’énoncé est faux, justifiez votre réponse. Vrai

Faux

a) La personne agonisante entend probablement ce que l’on dit. b) Il faut faire boire la personne en fin de vie à tout prix. c) Les odeurs désagréables peuvent être neutralisées grâce à des produits, tels que les désodorisants absorbants ou en vaporisateur. d) On doit mesurer les signes vitaux de la personne agonisante à chaque heure. Justification :

2

88

Nommez quatre signes de pré- agonie.

CHAPITRE 3

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3

Nommez un signe d’agonie qui affecte chacun des systèmes suivants. a) Système cardiovasculaire

b) Système neurologique

Section 3

c) Système respiratoire

4

Nommez quatre signes généraux de l’agonie.

5

Que pourriez-vous répondre à des proches qui ont peur de voir la personne mourir de soif ?

6

Monsieur Abélard, 73 ans, dit qu’il veut mourir et il semble s’agiter dans son lit. Il perd peu à peu conscience. La fin approche. La fille de monsieur Abélard va passer la nuit à l’hôpital. Son fils, par contre, vous avoue qu’il a peur de rester, mais il ne veut pas être jugé. Que lui répondez-vous ? Choisissez la ou les réponses appropriées. a) « Vous pouvez choisir de ne pas être présent. Vous ne devez pas vous sentir mal à l’aise. » b) « Si votre père meurt au cours de la nuit, votre absence pourrait rendre votre deuil plus difficile. » c) « Je comprends que vous ayez peur, mais votre sœur risque de trouver difficile de rester seule auprès de votre père pendant ses derniers moments. » d) « Votre présence auprès de votre père est une question de choix, non d’obligation. » e) « Vous n’avez aucune raison d’avoir peur : la mort est une phase normale de la vie. » f) « Je vous comprends : j’ai moi-même préféré ne pas être présente auprès de ma mère à son décès. »

7

Madame Duperron est arrivée trop tard ce matin et n’a pas assisté au décès de son père, survenu 45 minutes plus tôt. Elle pleure à chaudes larmes et se sent coupable de ne pas avoir été présente. Que pouvez-vous lui dire pour la réconforter ?

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Le confort de la personne en fin de vie

89

8

Monsieur Panet, 60 ans, émet des râles terminaux. a) Son épouse vous demande ce qu’on peut faire pour diminuer les râles. Que lui répondez- vous ?

Section 3

b) Sa fille voudrait s’absenter pour quelques heures et revenir le lendemain matin. Elle vous demande votre avis. Que lui répondez-vous ?

9

Madame Allaire, 39 ans, s’agite dans son lit. Son conjoint est auprès d’elle. Il vient vous voir pour vous demander si cette agitation est synonyme de douleur. Que faites- vous ?

Notes personnelles

90

CHAPITRE 3

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Synthèse Les besoins de la personne en fin de vie Dimensions

Besoins perturbés

● ● ●

Biologique

● ● ● ●

Psychosociale et culturelle Spirituelle

Communiquer avec ses semblables.



Agir selon ses croyances et ses valeurs.



Intellectuelle

Boire et manger. Éliminer. Se mouvoir et maintenir une bonne posture. Dormir et se reposer. Se vêtir et se dévêtir. Être propre, soignée et protéger ses téguments. Éviter les dangers.





Émotive

Respirer.



Synthèse



Agir selon ses croyances et ses valeurs. Communiquer avec ses semblables. Apprendre.

Les réactions des proches Réactions des proches ● ● ● ● ● ● ● ●

Fatigue physique et morale Culpabilité Ressentiment ou colère Désorganisation Ambivalence Impuissance

Interventions de soins ● ● ● ● ●

Accueillir les proches. Les écouter. Leur répondre. Les respecter. Les faire participer aux soins.

Appréhension Tristesse ou solitude

Les moyens pour surmonter les émotions ressenties par les soignants Reconnaître ses émotions. Les exprimer. Essayer d’en trouver la cause. Verbaliser ses émotions à un membre de l’équipe de soins. Partager ses émotions durant les réunions d’équipe.

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Se permettre de pleurer. Trouver une façon de canaliser ses émotions. Participer à des ateliers de formation en soins palliatifs. Prendre une courte pause pour s’éloigner d’une situation éprouvante. Demander l’aide d’un professionnel compétent.

Le confort de la personne en fin de vie

91

Les soins d’assistance à la personne en fin de vie Soins d’hygiène corporelle, incluant les soins buccaux Demander à la personne si elle veut une toilette totale ou partielle et lui permettre de participer à ses soins d’hygiène, selon ses capacités. Prodiguer les soins d’hygiène, avec respect et délicatesse, en assurant l’intimité. Parler à la personne d’une voix calme, même si elle est inconsciente. Vérifier l’intégrité de la peau et signaler à l’infirmière toute anomalie. Examiner la cavité buccale et les lèvres, et rapporter toute anomalie. Nettoyer délicatement la bouche ou laisser la personne le faire.

Synthèse

Soins liés à l’alimentation Observer et noter les changements d’appétit et la tolérance aux aliments. Prêter attention à la déglutition et au risque d’étouffement en positionnant la personne de façon adéquate. Adapter la texture des aliments à l’état buccal, à la mastication et à la salivation de la personne. Proposer des préparations froides si la personne a des nausées. Proposer de petites portions pour respecter l’appétit diminué. Soins liés à l’hydratation Offrir de petites quantités d’eau ou de la glace concassée. Ne pas forcer la personne à boire. Donner des soins d’hygiène buccale réguliers. Humecter et lubrifier les lèvres régulièrement. Soins liés à l’élimination Assurer l’intimité en tout temps. Vérifier quotidiennement : – la quantité d’urine et les signes de rétention urinaire ; – la fréquence, la quantité et la consistance des selles. Emmener régulièrement la personne aux toilettes ou lui offrir l’urinal, le bassin de lit ou la chaise d’aisance. Utiliser les moyens nécessaires pour favoriser la miction. Nettoyer la peau pour prévenir l’irritation causée par les urines et les selles. Administrer la médication prescrite pour soulager la constipation ou la diarrhée. Soins liés à la mobilisation Vérifier si la personne est capable de se mobiliser seule ou avec de l’aide. Vérifier que le matériel adapté à son état est installé dans le lit. S’assurer que les accessoires de mobilisation et d’aide à la marche sont à sa portée. S’assurer de la sécurité dans le lit et autour du lit. Positionner la personne de la façon la plus appropriée avant, pendant et après les soins.

92

CHAPITRE 3

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Les manifestations cliniques de l’agonie Signes généraux Douleur Affaiblissement Disparition de la déglutition Atonie Myoclonies Mauvaise odeur

Teint blanc jaunâtre, gris et cireux Apparition de marbrures violacées aux extrémités Rétention urinaire Anurie

Angoisse (regard fixe, visage crispé) Fermeture des yeux

Synthèse

Signes comportementaux Somnolence diurne et insomnie Apparence de détachement et de repli sur soi

Signes neurologiques Perte de conscience Coma

Hyperthermie

Signes cardiovasculaires Diminution de la fréquence cardiaque Pouls irrégulier à peine perceptible

Refroidissement des extrémités Troubles circulatoires

Signes respiratoires Encombrement bronchique Tachypnée avec périodes d’apnée

Pincement des ailes du nez Râles terminaux

Les soins à la personne agonisante et à ses proches Soins à la personne agonisante ● ●

● ●









Parler avec respect à la personne agonisante Surveiller les signes objectifs de douleur ou mesurer l’intensité de la douleur avec l’échelle d’évaluation appropriée, si la personne est en état de répondre, et administrer l’antalgique prescrit selon le PTI. Donner les soins d’hygiène corporelle et buccale. Positionner la personne pour dégager les voies aériennes supérieures. Lubrifier les yeux à l’aide de sérum physiologique ou de gel hydratant. Aérer la chambre ou utiliser un désodorisant avec l’accord de la famille. Arrêter l’alimentation et l’hydratation lorsqu’elles n’ont plus de sens. Cesser les interventions devenues inutiles (administration de certains médicaments, d’oxygène) et la mesure des signes vitaux.

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Soins aux proches ●



● ●







Être disponible pour réconforter et soutenir les proches qui le souhaitent. Leur expliquer que les râles sont physiologiques et qu’on ne peut pas les faire cesser. Protéger leur intimité. Les encourager à se rapprocher de la personne agonisante, s’ils le désirent (lui parler, lui tenir la main). Répondre aux interrogations des proches. Les informer qu’ils peuvent rester aussi longtemps qu’ils le désirent. Leur apprendre certains soins, s’ils le souhaitent.

Le confort de la personne en fin de vie

93

Situations cliniques Monsieur Carpentier, 49 ans (suite) Situations cliniques

Monsieur Carpentier est en stade terminal d’un cancer pulmonaire. Il se plaint de nausées importantes et il a vomi à quelques reprises. Il dit éprouver une douleur aiguë pendant les mobilisations. Il ajoute que les doses régulières de morphine ne suffisent pas. Le PTI indique que des antiémétiques ont été prescrits. Sa conjointe, assise près de lui, lui tient la main. Lorsque ses filles de 14 et 16 ans lui rendent visite, elles regardent par la fenêtre et sont silencieuses.

1

Quelles expressions faciales pourraient indiquer que la douleur de monsieur Carpentier n’est pas soulagée ?

2

Rédigez une remarque dans les notes d’évolution de monsieur Carpentier pour justifier l’administration d’une entredose. DATE

HEURE

NOTES

Année Mois Jour

94

3

Le médecin a prescrit l’entredose ainsi que des antiémétiques. Quel est l’effet thérapeutique recherché des antiémétiques ?

4

Nommez trois interventions de l’infirmière auxiliaire pour soulager les nausées et les vomissements.

CHAPITRE 3

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Monsieur Carpentier est conscient et peut effectuer ses soins d’hygiène buccale lui- même. Expliquez le rôle de l’infirmière auxiliaire dans ce cas.

6 4

Répondez aux questions suivantes dans le tableau.

Situations cliniques

5

a) Nommez les dimensions qui sont affectées chez madame Carpentier et ses filles. b) Formulez une question qui vous permettrait de déterminer le besoin perturbé pour chacune des dimensions. c) Proposez une ou deux interventions pour répondre à chaque besoin perturbé. Questions pour déterminer le besoin perturbé Interventions pour répondre à chaque besoin Dimensions affectées :

Dimensions affectées :

Dimensions affectées :

7

Discutez en classe de la façon d’aborder la question de la mort avec les deux adolescentes.

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Le confort de la personne en fin de vie

95

Monsieur Rostand, 77 ans

Situations cliniques

Monsieur Rostand, 77 ans, souffre de sclérose en plaques. Sa maladie a rapidement progressé au cours des 18 derniers mois. Il y a deux mois, il a été transféré en soins de longue durée puis, comme sa maladie évoluait, en soins palliatifs. Le préposé aux bénéficiaires doit lui donner sa douche, car les mouvements de ses membres inférieurs sont très limités. Monsieur Rostand commence à éprouver quelques difficultés de déglutition, mais il ne s’est jamais étouffé. Il n’est plus capable de parler.

1

Indiquez les besoins perturbés chez monsieur Rostand dans chacune des dimensions suivantes. Dimension biologique :

Dimensions psychosociale et culturelle : 2

Comment peut se sentir monsieur Rostand maintenant qu’il ne peut plus se laver seul ?

3

Dans le tableau suivant, donnez un exemple d’intervention ou de soin pour chacun des besoins perturbés. Besoins perturbés

Exemples d’interventions ou de soins

a) Être propre, soigné et protéger ses téguments

b) Boire et manger

c) Se mouvoir et maintenir une bonne posture

96

CHAPITRE 3

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CHAPITRE

4

L’accompagnement de la personne en fin de vie et de ses proches Sommaire Situation clinique ................................ 98 Section 1 Les soins d’accompagnement ... 99 Section 2 Les conséquences d’un pronostic de mort...................... 107 Section 3 Les rites funéraires et le deuil en milieu de soins ..................... 120

Synthèse ................................................. 128 Situation clinique ................................ 130

97

Situation clinique Madame Latour, 65 ans Situation clinique

Madame Latour, 65 ans, est atteinte d’un cancer généralisé. Vous travaillez à l’unité de soins palliatifs et vous prenez soin d’elle depuis quelques jours. Toute sa famille est présente lorsque vous entrez dans sa chambre au début de votre quart de travail. Madame Latour est éveillée et parle avec ses enfants. Monsieur Clark, son conjoint, est près d’elle et lui tient la main. C’est la première fois que vous rencontrez les enfants et les petits-enfants de madame Latour. Monsieur Clark est très présent auprès de son épouse. Ils sont mariés depuis 45 ans et, pour lui, elle est la femme de sa vie. Vous le voyez régulièrement essuyer une larme en regardant sa conjointe dormir. Il vous emmène à l’écart. Il est en larmes et vous dit : « Que va-t-il arriver à mon épouse ? Combien de temps lui reste-t-il à vivre ? Je ne sais pas comment je vais arriver à vivre sans elle… »

98

1

Comment pouvez- vous démontrer votre respect à madame Latour et à sa famille, que vous rencontrez pour la première fois ?

2

Comment réagissez- vous aux propos de monsieur Clark ?

3

Dans cette situation, les besoins de madame Latour sont- ils perturbés ? Si oui, lesquels ?

CHAPITRE 4

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Section

1 Les soins d’accompagnement

Déclencheur

Section 1

La personne en fin de vie nécessite des soins particuliers. Mais au-delà de ces soins, la personne et ses proches ont besoin d’être accompagnés dans cette période difficile. Selon vous, en quoi consiste l’accompagnement dans un contexte de fin de vie ?

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification du terme suivant : •

Accompagnement

Accompagner une personne en fin de vie et ses proches exige des attitudes particulières. Cette section présente : • la notion d’accompagnement en fin de vie ; • les attitudes nécessaires à cet accompagnement ; • la communication adaptée à cet accompagnement.

1.1 La notion d’accompagnement en fin de vie Il est essentiel que l’infirmière auxiliaire qui travaille en soins palliatifs comprenne bien la notion d’accompagnement. Dans le contexte de fin de vie, l’accompagnement est une manière d’être avec la personne mourante qui contribue à préserver sa dignité. En prodiguant des soins, l’infirmière auxiliaire peut adopter cette manière d’être et ainsi permettre à la personne en fin de vie et à ses proches de ne pas se sentir seuls. Elle peut aussi les soutenir lorsqu’ils doivent prendre des décisions importantes et émotives (l’arrêt des traitements, par exemple). La notion d’accompagnement fait partie intégrante de la philosophie des soins palliatifs. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

L’accompagnement de la personne en fin de vie et de ses proches

99

Lorsqu’elle respecte la dignité de la personne en fin de vie, l’infirmière auxiliaire peut l’accompagner, dès qu’elle est en sa présence, que ce soit pour prodiguer des soins d’assistance, donner de l’information ou encore administrer la médication.

FIGURE 1

Le regard et le toucher pour démontrer de l’empathie

Section 1

L’accompagnement permet de cons­ truire une relation aidante. Ce type de relation peut réconforter la personne en fin de vie et ses proches, et les aider à traverser cette période difficile. L’infirmière auxiliaire peut ainsi contribuer à leur mieux­être (voir la figure 1).

1.2 Les attitudes nécessaires à l’accompagnement L’accompagnement en fin de vie exige que l’infirmière auxiliaire adopte des attitudes essentielles pour préserver la dignité de la personne et de ses proches. De cette façon, elle peut contribuer au maintien de leur qualité de vie. La figure 2 décrit les principales attitudes à adopter. FIGURE 2

Les attitudes nécessaires à l’accompagnement en fin de vie Respect

Définition Attitude qui démontre à la personne que l’infirmière auxiliaire l’accepte dans ce qu’elle est, ce qu’elle vit et la façon dont elle le vit. C’est une attitude de non-jugement qui est rendue possible grâce à l’ouverture d’esprit. Exemples Se présenter et vouvoyer la personne. La regarder dans les yeux quand on s’adresse à elle. Prendre le temps de l’écouter, sans l’interrompre ni la juger. Se préoccuper du bien-être de la personne (soulager sa douleur et ses inconforts, lui suggérer des moyens de se distraire, etc.). Être à l’écoute de son besoin d’intimité. Éviter de porter des jugements de valeur sur les réactions, les attitudes et les demandes de la personne. Ne pas se laisser influencer par ses préjugés. Ne pas être paternaliste ou infantiliser la personne. Écoute attentive Définition Attitude réceptive qui permet non seulement d’entendre la personne, mais aussi d’être attentive à ce qu’elle exprime par son langage verbal et non verbal. Exemples Être présente et totalement disponible à ce qui est exprimé par la personne. Respecter les silences, car ils peuvent montrer ce que vit la personne. Ils permettent aussi de partager un moment d’intimité avec elle et peuvent lui donner l’occasion de mettre de l’ordre dans ses pensées. Utiliser le regard et le toucher, lorsque la personne le permet. Ne pas se laisser distraire par l’environnement ou par ses propres préoccupations lorsqu’on est en présence de la personne en fin de vie (penser à sa propre mort et à ses propres craintes, lorsque la personne dit qu’elle a peur de mourir, et ainsi ne plus être à son écoute, etc.).

100

CHAPITRE 4

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FIGURE 2

Les attitudes nécessaires à l’accompagnement en fin de vie (suite) Empathie

Section 1

Définition Attitude qui montre à la personne que l’infirmière auxiliaire est sensible à ce qu’elle vit et aux émotions qu’elle ressent, sans pour autant les vivre elle-même. Exemples Adopter une expression faciale et un ton de voix appropriés à la situation (ne pas sourire lorsque la personne nous confie ses peurs ou ses angoisses, etc.). Savoir prendre du recul face aux émotions ressenties par la personne. Utiliser le regard et le toucher, lorsque la personne le permet. Ne pas se laisser envahir par les émotions de la personne et souffrir avec elle. Ne pas rejeter la personne. Disponibilité et présence Définition Attitude qui montre à la personne que l’infirmière auxiliaire est présente non seulement physiquement, mais aussi mentalement. Exemples Visiter la personne régulièrement, sans s’imposer. Se placer près de la personne lors des soins afin de lui montrer notre intérêt et notre disponibilité. Rester concentrée sur ce que la personne exprime par son langage verbal et non verbal. Tenter d’établir une relation de confiance avec la personne. Se montrer disponible pour répondre aux besoins qu’elle exprime. Ne pas penser à ses problèmes personnels pendant que la personne partage ce qu’elle vit. Ne pas donner à la personne l’impression qu’on est pressée ou qu’on manque de temps (en regardant constamment sa montre, en soupirant, etc.). Aviser la personne qu’on reconnaît son besoin de parler, si on doit quitter la chambre rapidement (ex. : pour donner des soins à un autre client). Lui dire qu’on va revenir dans 10 ou 15 minutes et le faire. Ne pas revenir dans ce cas peut briser le lien de confiance. Il est important de faire ce qu’on dit. Authenticité Définition Attitude où l’infirmière auxiliaire reste elle-même dans la relation avec la personne. Exemples Demeurer soi-même dans la relation, tout en étant consciente de son rôle et en évitant d’être trop intime (ce n’est pas une relation « sociale »). S’assurer que le langage non verbal est cohérent avec le langage verbal (dire : « Ce que vous me dites me touche » avec un regard soutenu et en touchant le bras de la personne, etc.). Reconnaître qu’on peut être touchée par ce que vit la personne et être capable de se retirer s’il arrive que cela nous atteint trop. Ne pas raconter sa vie à la personne (ex. : « Ce que vous me dites me rappelle tellement ce que j’ai vécu lorsque mon père était malade. Je n’arrêtais pas de pleurer… »).

1.3 La communication adaptée à l’accompagnement en fin de vie Différents éléments peuvent influencer la communication entre l’infirmière auxiliaire et la personne en fin de vie, par exemple : • l’état de confusion de la personne ; • son niveau de conscience ; • sa souffrance globale.

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L’accompagnement de la personne en fin de vie et de ses proches

101

D’une compétence à l’autre Les moyens de communication utilisés dans la relation aidante sont étudiés dans la compétence 5, Relation aidante.

L’infirmière auxiliaire adapte donc son langage et son attitude à l’état de la personne. Elle peut aussi recourir à différents moyens de communication verbale et non verbale afin d’établir une relation de confiance avec la personne et ses proches.

1.3.1 Les moyens de communication verbale Les questions ouvertes et la reformulation, appelée aussi le reflet simple, sont deux moyens de communication verbale couramment utilisés dans une relation aidante.

Section 1

Les questions ouvertes Les questions ouvertes sont un outil de communication important. Elles appellent une réponse plus longue et plus détaillée qu’un simple « oui » ou « non ». Elles permettent à la personne de s’exprimer plus librement. Les questions suivantes en sont des exemples. • « Que puis-je faire pour vous aider ? » • « Qu’est-ce qui vous soulagerait ? » • « Comment décririez-vous votre douleur ? » • « Comment allez-vous aujourd’hui ? » • « Pourriez-vous me parler de votre peine ? » Les questions ouvertes impliquent directement la personne dans les réponses et les solutions qu’elle apporte. La figure 3 présente les avantages d’utiliser des questions ouvertes. FIGURE 3

Les avantages des questions ouvertes Avantages pour l’infirmière auxiliaire

Établir une communication plus dynamique avec la personne. Démontrer de l’intérêt pour ce qu’elle vit. Décrire et clarifier la situation. Faciliter la compréhension des messages et des émotions. Prendre le temps d’écouter et d’observer la personne pendant qu’elle répond aux questions. Avantage pour la personne Faciliter l’expression des émotions. Permettre de préciser son point de vue.

Même si les questions ouvertes sont utiles, l’infirmière auxiliaire doit rester vigilante afin de ne pas les utiliser trop souvent. Son attitude pourrait alors paraître envahissante et nuire à la relation de confiance. Les questions débutant par « pourquoi » sont à éviter dans une relation d’accompagnement. Elles peuvent être perçues comme des reproches et faire naître un sentiment de culpabilité chez la personne.

102

CHAPITRE 4

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La reformulation ou le reflet simple La reformulation est une technique d’écoute active qui consiste à reprendre en d’autres mots les propos de la personne (voir la figure 4). Elle permet : • à la personne d’approfondir sa pensée et de constater que l’infirmière auxiliaire l’écoute attentivement ; • à l’infirmière auxiliaire de s’assurer qu’elle a bien compris ce que la personne exprime. Il faut toutefois éviter de simplement répéter mot à mot ce que la personne vient de dire. La reformulation

Section 1

FIGURE 4

Je suis tellement souffrante… Je n’en peux plus d’avoir mal…

Votre douleur est insupportable ?

1.3.2 Les moyens de communication non verbale Les moyens de communication non verbale sont des outils extraordinaires dans la relation d’accompagnement. Le silence, le toucher, le regard et la distance intime font partie de ces moyens (voir la figure 5). FIGURE 5

Quelques moyens de communication non verbale FIGURE 6

Silence Définition Moyen de communication très utile dans la relation d’accompagnement. Le silence va au-delà d’une simple absence de paroles : il constitue une marque de respect envers la personne. Avantages Permet de montrer sa présence et sa disponibilité. Facilite l’observation du comportement non verbal de la personne. Favorise la réflexion et l’expression des émotions. Exemple Le médecin vient d’apprendre une mauvaise nouvelle à monsieur Aswad, 53 ans. L’infirmière auxiliaire entre dans la chambre pour les soins d’hygiène. Monsieur Aswad lui dit qu’il ne sait pas comment annoncer la mauvaise nouvelle à son épouse. Elle s’inquiète tellement pour lui. Monsieur Aswad arrête de parler, se tourne vers la fenêtre et devient songeur. L’infirmière auxiliaire reste près de lui sans parler.

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Le silence

Le silence est une marque de respect envers la personne.

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103

FIGURE 5

Les moyens de communication non verbale (suite) Toucher

Section 1

Définition Moyen de communication réconfortant, qui doit être fait avec respect et délicatesse. Il faut être attentive à la réaction de la personne lorsqu’on la touche à l’épaule, au bras ou à la main, car le toucher peut entraîner une réaction positive, mais aussi négative si la personne n’apprécie pas ce geste. Avantages Permet de démontrer sa présence et sa disponibilité. Peut être réconfortant pour la personne souffrante. Exemple Madame Migneau, 41 ans, est en larmes. L’infirmière auxiliaire s’approche d’elle et lui touche délicatement le bras pour lui montrer qu’elle est présente et disponible. Regard Définition Moyen de communication qui permet à l’infirmière auxiliaire de témoigner sa considération à la personne, surtout lorsque le regard est franc et direct. Avantages Démontre à la personne qu’on s’intéresse à elle, à ce qu’elle vit. Permet d’engager la conversation. Exemple L’infirmière auxiliaire entre dans la chambre de madame Chang, 37 ans. Elle se présente, puis lui demande : « Comment vous sentez-vous aujourd’hui ? » en la regardant dans les yeux pour l’encourager à lui parler. Distance intime Définition Moyen de communication qui permet de réconforter la personne. La distance intime est de moins de 45 cm entre l’infirmière auxiliaire et la personne. Avantages Permet d’établir un contact intime avec la personne. Permet de faire sentir sa présence à la personne, de la toucher et de la regarder afin de lui témoigner de la compassion.

ACTIVITÉS 1

Associez chacune des définitions à l’attitude nécessaire à l’accompagnement. Définitions

104

Réponses

Attitudes

a) Attitude qui montre à la personne qu’on est là physiquement et mentalement.

1) Empathie

b) Attitude qui montre à la personne qu’on comprend ce qu’elle vit et les émotions qu’elle ressent, sans pour autant les vivre soi-même.

2) Respect

c) Attitude qui démontre à la personne qu’elle est acceptée dans ce qu’elle est, ce qu’elle vit et la façon dont elle le vit.

3) Authenticité

d) Attitude qui permet non seulement d’entendre la personne, mais aussi de comprendre ce qu’elle exprime par son langage verbal et non verbal.

4) Disponibilité et présence

CHAPITRE 4

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Définitions

Réponses

e) Attitude où l’infirmière auxiliaire reste elle-même dans la relation avec la personne.

5) Écoute attentive

Monsieur Champagne, 35 ans, est en soins palliatifs à la suite d’un cancer des testicules. Sa conjointe et sa petite fille de 3 ans viennent le visiter régulièrement. Vous entrez dans sa chambre pour vérifier son niveau de confort. Monsieur Champagne est dans son lit avec sa fille. Il lui chante une berceuse. Madame Michaud, sa conjointe, est assise dans le fauteuil à côté du lit et pleure en silence. a) Dans cette situation, comment pouvez-vous faire preuve de respect envers monsieur Champagne et sa famille ?

b) Vous désirez faire preuve d’empathie envers madame Michaud. Que devez- vous faire ?

c) Lorsque vous quittez la chambre, madame Michaud vous suit et dit : « Je suis si triste pour ma fille. Son père ne sera pas là dans les moments importants de sa vie. » Vous pensez alors à votre père, décédé lorsque vous étiez adolescente, et au chagrin que vous avez ressenti le jour de votre mariage de ne pas l’avoir à vos côtés. Dans ce contexte, peut-on dire que vous êtes présente pour madame Michaud ? Justifiez votre réponse.

3

C’est votre premier jour aux soins palliatifs. Vous vous occupez de monsieur Huyen, 65 ans, souffrant d’un cancer généralisé. Il est à l’unité depuis quelques jours et sa famille est à son chevet. Le médecin les a avisés que les soins palliatifs avaient débuté. Durant la matinée, madame Huyen vient vous voir en pleurant : « Je ne peux pas m’imaginer vivre sans mon mari. Comment vais-je faire ? » Vous venez d’emménager avec votre conjoint. Vous pensez alors à lui et au chagrin que vous ressentiriez s’il n’était plus là. Vous répondez à madame Huyen : « Je vous comprends tellement… » a) Donnez un exemple de reformulation que vous auriez pu utiliser pour répondre au commentaire de madame Huyen.

b) Dans la situation, faites- vous preuve d’empathie envers madame Huyen ? Justifiez votre réponse.

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Section 1

2

Attitudes

4

Complétez les phrases suivantes. a) Le

peut être chargé émotivement. Lorsqu’elle l’utilise, l’infirmière auxiliaire fait

preuve de b) La

envers les émotions ressenties par la personne. consiste à reprendre en d’autres mots les propos de la personne, ce qui permet

de s’assurer qu’on a bien compris ce qu’elle vit.

Section 1

c) Le

est un moyen de communication qui doit être utilisé avec prudence. Il peut

permettre à l’infirmière auxiliaire de manifester sa présence. d) Les et

de valeur, les

et les attitudes

nuisent au respect.

Situation clinique

Madame Latour, 65 ans (suite)

Durant la journée, madame Latour se plaint de douleurs importantes et demande à être soulagée. Vous lui administrez de l’hydromorphone (DilaudidMD) 2 mg, un analgésique opioïde. Trente minutes plus tard, vous vérifiez l’effet de la médication. Vous constatez que madame Latour est agitée et inquiète. Elle vous dit qu’elle a l’impression d’avoir des fourmis sur ses bras et sur ses jambes.

5 Après avoir administré la médication, vous devez réévaluer la douleur de madame Latour. Quelles questions devriez- vous lui poser ?

6 Quelles seraient vos interventions en tenant compte de la douleur et de l’agitation de madame Latour ?

7 Quels facteurs peuvent nuire à la communication entre madame Latour et vous ?

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CHAPITRE 4

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Section

2 Les conséquences d’un pronostic de mort

Déclencheur

Section 2

Monsieur Fidanza, 68 ans, est un policier à la retraite atteint d’un cancer des poumons. Il a été admis aux soins palliatifs il y a cinq semaines. Depuis son hospitalisation, il a perdu près de 15 kilos ainsi que son tonus musculaire. Monsieur Fidanza est maintenant incapable de se lever seul et a besoin d’aide pour toutes ses AVQ. De plus, il n’arrive pas à manger en raison d’un problème de déglutition. Selon vous, quelles sont les pertes que monsieur Fidanza a subies depuis son arrivée aux soins palliatifs ? Justifiez votre réponse.

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification du terme suivant : •

Processus de deuil

Le fait de recevoir un pronostic de mort est très déstabilisant autant pour la personne qui le reçoit que pour ses proches. Cette section présente les conséquences du pronostic de mort, c’est-à-dire : • les pertes vécues par la personne en fin de vie ; • les réactions des proches à ce pronostic ; • le processus de deuil.

2.1 Les pertes vécues par la personne en fin de vie Dans un contexte de soins palliatifs, la mort est anticipée : la personne sait qu’elle va mourir prochainement et elle doit affronter plusieurs pertes d’ordre physique et psychologique. La connaissance de ces pertes permet à l’infirmière auxiliaire de répondre adéquatement aux différents besoins de la personne en fin de vie.

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2.1.1 Les pertes de fonctions physiques

Section 2

La personne en fin de vie perd peu à peu certaines de ses fonctions physiques. Ces pertes perturbent plusieurs besoins (voir le chapitre 3, page 70), par exemple : • éliminer, lorsque la personne ne contrôle plus ses sphincters ; • boire et manger, lorsqu’un problème de déglutition, de perte d’appétit ou de coordination survient ; • se mouvoir et maintenir une bonne posture, lorsque la personne devient incapable de marcher ou de se déplacer dans son lit (voir la figure 7) ; • se vêtir et se dévêtir, lorsque la douleur est trop intense ou la personne trop faible.

FIGURE 7

Les pertes associées à la mobilité

Ces pertes constituent des deuils presque quotidiens. Elles deviennent de plus en plus importantes au fur et à mesure que la maladie s’aggrave et que la mort devient imminente. Elles varient selon le type de maladie dont la personne est atteinte.

Quoi faire Pour répondre aux besoins de la personne en fin de vie, l’infirmière auxiliaire doit : • observer et reconnaître les pertes de fonctions physiques que subit la personne en fin de vie ; • prodiguer des soins d’assistance pour compenser ces pertes afin de répondre aux besoins vitaux (voir le chapitre 3, pages 77 à 83) ; • tenir compte des conséquences psychologiques que ces pertes ont fort probablement sur la personne (ex. : la perte des cheveux modifie l’image corporelle et peut causer une perte d’estime de soi et de la tristesse) ; • considérer l’effet psychologique de ces pertes dans la façon de prodiguer des soins (ex. : l’incapacité à marcher seule réduit l’autonomie et peut diminuer l’estime de soi. L’infirmière auxiliaire favorise le maintien de l’autonomie et de l’estime de soi en encourageant la personne à se déplacer en fauteuil roulant, si elle en est capable, et à réaliser toutes les tâches qu’elle peut encore effectuer elle-même).

2.1.2 Les pertes d’ordre psychologique Comme on vient de le voir, certaines pertes d’ordre physique peuvent avoir des conséquences sur le plan psychologique. Or, les pertes d’ordre psychologique associées à la fin de vie sont plus difficiles à reconnaître que les pertes de fonctions physiques. Elles comprennent : • la perte de l’image corporelle ; • la perte des rôles sociaux ; • la perte de l’indépendance et de • la perte de l’estime de soi. l’autonomie ; Le tableau 1 présente les pertes d’ordre psychologique que peut vivre la personne en fin de vie et les interventions de l’infirmière auxiliaire.

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CHAPITRE 4

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TABLEAU 1

Les pertes d’ordre psychologique et les interventions de l’infirmière auxiliaire Description et manifestations

Interventions de l’infirmière auxiliaire



Perte associée aux changements physiques provoqués par la maladie, par exemple la perte de poids, la perte de tonus musculaire, la perte de cheveux, le changement de coloration de la peau. Toutes ces pertes amènent la personne en fin de vie à se voir différemment.

● ●

● ●



Être à l’écoute des deuils exprimés par la personne. Malgré les deuils ressentis et nommés, regarder avec la personne quels sont les aspects qui n’ont pas changé. L’aider à faire l’inventaire de ses forces et de ses qualités. L’aider à camoufler certains changements physiques (ex. : porter un foulard pour cacher la perte de cheveux, porter des vêtements amples pour cacher la perte de poids). Prendre garde au langage non verbal (ex. : dégoût devant certaines plaies). Il peut augmenter le désarroi de la personne.

Perte de l’indépendance et de l’autonomie ●



Perte psychologique liée à la perte des fonctions physiques, qui rend la personne dépendante des autres pour réaliser ses AVQ (ex. : une personne qui n’arrive plus à se vêtir et à se dévêtir prend conscience que son autonomie diminue). Certaines personnes ont beaucoup de difficulté à accepter cette perte.









Laisser le plus d’autonomie possible à la personne dans la mesure de ses capacités. L’encourager à participer aux décisions qui la concernent afin de favoriser son autonomie (ex. : lui demander quand elle désire manger). L’encourager à participer à ses AVQ dans la mesure de ses capacités. Regarder avec elle ce qu’elle peut faire et lui confier des tâches en conséquence (ex. : elle peut laver son visage et son cou, mais pas le reste de son corps). Lui demander la permission avant de prodiguer des soins, ce qui permet de lui redonner le pouvoir de décision.

Perte des rôles sociaux ●



Perte reliée aux rôles sociaux, qui survient lorsque la personne comprend qu’elle ne peut plus les tenir. Elle doit alors renoncer à ses rôles ou démissionner. Certains rôles sont personnels (ex. : père, mère, conjoint, etc.) et d’autres, professionnels (ex. : plusieurs personnes ont tendance à se définir en fonction de leur emploi : infirmière auxiliaire, enseignant, etc. ; l’arrêt du travail les oblige bien souvent à redéfinir leur identité).



Dans la mesure du possible, aider la personne en fin de vie à trouver ce qu’elle peut faire pour maintenir certains de ses rôles (ex. : une femme peut continuer à jouer son rôle de mère en lisant des histoires à son enfant lorsqu’il vient la visiter à l’hôpital ou en lui téléphonant le soir pour l’écouter raconter sa journée).

Perte de l’estime de soi ●



Perte qui découle bien souvent d’autres pertes psychologiques ou des pertes physiques. Elle survient, par exemple, lorsque la personne se rend compte qu’elle n’a plus la même énergie qu’avant et qu’elle n’est plus à la hauteur de ses propres attentes. Cette perte est généralement difficile à vivre et elle peut entraîner de la tristesse, de la colère ou une perte de sens (ex. : une personne qui doit porter une culotte d’incontinence peut se sentir diminuée : « Je ne suis même plus capable d’aller à la salle de bain »).

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● ● ●







Être présente et écouter la personne. L’aider à verbaliser ses émotions. Si possible, essayer de l’amener à revoir ses attentes par rapport à elle-même. Mettre l’accent sur ce qu’elle peut encore faire plutôt que sur ce qu’elle n’arrive plus à faire. L’encourager à trouver d’autres sources d’estime de soi, telles que son courage, sa générosité, etc. L’aider à faire l’inventaire de ses forces et de ses qualités.

L’accompagnement de la personne en fin de vie et de ses proches

109

Section 2

Perte de l’image corporelle

2.2 Les réactions possibles des proches au pronostic de mort Devant la mort devenue imminente, les proches font souvent face à un deuil anticipé. Ils peuvent même entamer leur processus de deuil avant le décès de la personne en fin de vie. Le défi pour les proches est alors de rester présents auprès d’elle, même s’ils commencent émotionnellement à faire leur deuil (voir la figure 8). Les proches réagissent différemment au pronostic de mort.

Section 2

FIGURE 8

Le rôle de l’infirmière auxiliaire est : • d’accompagner les proches dans leur cheminement ; • d’être à l’écoute de leurs émotions et de leurs besoins ; • de les soutenir dans l’accompagnement de la personne ; • de les faire participer aux soins dans le respect de ce qu’ils souhaitent faire et de ce qu’ils sont capables de faire. Le chapitre 3 (page 71) décrit les réactions fréquentes et les besoins des proches. Leurs réactions et leurs besoins changent au cours de l’évolution de la maladie et du cheminement vers la mort. Le tableau 2 présente les réactions les plus fréquentes des proches à l’approche de la mort et les interventions possibles de l’infirmière auxiliaire. TABLEAU 2

Les réactions les plus fréquentes des proches à l’approche de la mort et les interventions de l’infirmière auxiliaire Interventions de l’infirmière auxiliaire

Réactions des proches Anxiété et peur ●



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Réactions liées à la peur de l’inconnu. Les proches ne savent pas à quoi s’attendre. Ils ignorent quand la mort surviendra et comment cela se passera. Ils se demandent ce qui va arriver entre-temps pour la personne en fin de vie. L’anxiété peut être causée par : – la mort elle-même ; – l’apparition de nouveaux symptômes, l’évolution de la maladie en phase terminale ; – l’anticipation de la vie après le décès (ex. : « Comment vais-je faire pour vivre sans lui ? ») ; – les questionnements sur la meilleure façon d’accompagner la personne jusqu’à la mort.

CHAPITRE 4











Selon leurs besoins, informer les proches sur l’évolution de la situation, les interventions de soins, les signes précédant la mort, les derniers instants et le deuil anticipé. Leur offrir de la documentation, s’ils le désirent et si elle est disponible. Répondre à leurs questions dans les limites de son champ d’expertise afin de les rassurer. Être consciente qu’il y a des questions auxquelles on ne peut pas répondre (ex. : « Combien lui reste-t-il de temps à vivre ? »). Se présenter à la famille à chaque visite et l’informer de sa disponibilité.

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Les réactions les plus fréquentes des proches à l’approche de la mort et les interventions de l’infirmière auxiliaire (suite) Interventions de l’infirmière auxiliaire

Réactions des proches Tristesse ●



Réaction associée à la perte anticipée de la personne après l’annonce d’un pronostic de mort. Les proches vont fréquemment tenter de cacher leur tristesse à la personne en fin de vie afin de ne pas augmenter sa souffrance.





Culpabilité ● ●



Réaction fréquemment causée par le regret : – de ne pas avoir réussi à vaincre la maladie ; – de certains comportements passés (ex. : ils pensent qu’ils auraient dû agir différemment) ; – de n’avoir pas plus profité de la présence de la personne pendant qu’elle était en santé. Réaction qui peut aussi être causée par le détachement graduel des proches. Ils peuvent craindre que ce soit un signe qu’ils aiment moins la personne. Le détachement peut refléter l’acceptation progressive du fait que la vie continue malgré la mort qui approche (ex. : la fille de monsieur Sigouin se sent coupable d’assister à un spectacle d’humour et d’y prendre plaisir, alors que son père est mourant).







Écouter les proches exprimer leur tristesse et leur fournir un lieu où ils pourront le faire dans l’intimité. Au besoin, leur offrir de les rencontrer dans la chambre ou dans un bureau (si disponible), s’ils désirent parler. Pour encourager les proches à exprimer leurs émotions, utiliser les moyens de communication verbale et non verbale : les questions ouvertes, la reformulation, le silence, le regard, le toucher et la distance intime. Dans la mesure du possible, amener les proches à chercher de quelle façon ils aimeraient profiter des derniers moments de la personne (ex. : passer la nuit auprès d’elle). Les encourager à le faire lorsque c’est possible. Les encourager à rendre visite à la personne et à lui parler, même si elle est inconsciente. Pour réduire le sentiment de culpabilité lorsqu’il est exprimé, expliquer aux proches que le détachement fait partie du processus de deuil et que cela ne signifie pas qu’ils sont moins attachés à la personne. Encourager les proches à participer aux soins (soins de confort, soins d’hygiène bucale, etc.) dans les limites de ce qu’ils peuvent faire et de ce qu’ils sont prêts à faire, afin qu’ils se sentent utiles et qu’ils aient le sentiment de maîtriser un peu la situation.

Impuissance ●

Réaction due au fait que les proches : – n’ont pas le contrôle de la situation ; – ne savent généralement pas quoi faire pour aider ou pour soulager la personne en fin de vie ; – se trouvent dans une situation où la mort est imminente et qu’ils ne peuvent rien faire pour l’éviter.

2.3 Le processus de deuil Lorsqu’un décès survient, les proches réagissent de différentes façons selon leur personnalité, leur sexe et leur lien avec la personne décédée. Leurs réactions s’inscrivent dans leur processus de deuil. La personne en fin de vie entame, elle aussi, un processus de deuil après l’annonce de sa maladie ou de sa mort prochaine. Chaque personne traverse les étapes de ce processus à sa manière, sans suivre un ordre précis, en faisant des allers et des retours d’une étape à l’autre ou en vivant une même étape à plusieurs reprises.

2.3.1 Les étapes du processus de deuil La connaissance théorique des étapes du processus de deuil peut aider l’infirmière auxiliaire à mieux comprendre les réactions et les émotions de la personne en fin de vie et de ses proches.

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111

Section 2

TABLEAU 2

D’une compétence à l’autre Les indicateurs de l’état émotif d’une personne sont abordés dans la compétence 5, Relation aidante.

Section 2

Plusieurs chercheurs se sont intéressés au processus de deuil. L’un des plus connus est la psychiatre Elisabeth Kübler-Ross. Elle a développé une théorie qui explique les étapes du deuil selon les comportements adoptés par la personne. Selon Kübler-Ross, le processus de deuil comporte cinq étapes : le déni, la colère, le marchandage, la dépression et l’acceptation (voir la figure 9). Le processus de deuil peut être déclenché dès l’annonce du pronostic, tant chez la personne en fin de vie que chez ses proches. Chez ces derniers, le processus peut également s’enclencher lors du décès de l’être aimé. FIGURE 9

Le processus de deuil et les interventions de l’infirmière auxiliaire Déni

Définition Étape durant laquelle le choc provoqué par le pronostic de mort ou le décès se transforme en refus de cette réalité. Le déni peut se manifester de diverses façons, telles que le détachement ou la banalisation de la situation (ex. : « Il y a des maladies plus graves. »). Il permet de se distancer, pendant un certain temps, des émotions trop difficiles à affronter (ex. : « Ils se sont trompés. Il y a eu une erreur de diagnostic. »). Interventions de l’infirmière auxiliaire Respecter le déni, car il est essentiel à l’intégration de la perte. Demeurer présente pour accompagner la personne et répondre à ses questions. Colère Définition Étape durant laquelle la personne éprouve des sentiments de culpabilité, d’impuissance, d’injustice ou de révolte, liés au pronostic de mort ou au décès. Ces sentiments provoquent la colère. La colère peut être dirigée contre la vie en général, contre les proches qui sont en santé ou contre le personnel soignant. Elle peut être masquée (ex. : refus de collaborer aux soins) ou se manifester ouvertement (ex. : « C’est ta faute si je suis malade ! »). Cette étape peut être difficile à vivre pour l’entourage, qui peut se sentir attaqué ou menacé. Avec le temps, la personne qui éprouve de la colère parviendra à la gérer et à se calmer, mais cela peut prendre un certain temps. Interventions de l’infirmière auxiliaire Permettre l’expression de la colère, rester disponible et être à l’écoute. Comme il peut être difficile d’accompagner la personne durant cette période, il est important de se rappeler : – que la personne souffre ; – que sa colère n’est pas dirigée contre l’infirmière auxiliaire, mais plutôt contre la situation et contre la mort.

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CHAPITRE 4

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FIGURE 9

Le processus de deuil et les interventions de l’infirmière auxiliaire (suite)

Définition Étape durant laquelle la personne échangerait tout ce qu’elle possède pour un répit, un délai ou de l’espoir. Le marchandage peut se traduire par des promesses faites dans le but d’éviter la mort (ex. : « Je vais arrêter de fumer si je peux au moins vivre jusqu’au mariage de ma fille », « Si je réussis mon examen final, ma mère va guérir. »). Il peut persister même lorsque les personnes ont accepté la perte. Interventions de l’infirmière auxiliaire Permettre à la personne de s’exprimer sur ce qu’elle vit et sur ce qu’elle veut. Être à l’écoute des émotions de la personne. Dépression Définition Étape qui survient lorsque la personne réalise que la mort est inévitable et que rien ne peut changer cette réalité. Cette étape est marquée par le chagrin, la tristesse et l’impuissance. La dépression peut causer des troubles physiques, tels que la perte d’appétit, les troubles du sommeil, etc. Elle peut être caractérisée par un repli sur soi et servir à s’isoler lentement pour se préparer au détachement final. Interventions de l’infirmière auxiliaire Être présente, disponible et à l’écoute des émotions exprimées. Reconnaître la peine vécue et expliquer qu’elle fait partie du processus de deuil. Observer les symptômes physiques pouvant être associés à la dépression, les consigner dans les notes d’évolution et en informer l’équipe de soins.

D’une compétence à l’autre Les effets physiques et psychologiques de la dépression sont abordés dans la compétence 20, Approche privilégiée pour la personne présentant un problème de santé mentale.

Acceptation Définition Étape durant laquelle la personne accepte la maladie et la mort. La personne en fin de vie sait qu’elle va mourir et qu’elle n’y peut rien. La personne peut être calme, parfois sereine, en paix avec la mort (ex : « J’ai eu une belle vie. Je peux mourir en paix maintenant. »). La personne prend généralement un certain temps pour y arriver. Cependant, l’acceptation n’est pas toujours présente dans le processus de deuil. Il peut aussi arriver que l’acceptation soit partielle ou momentanée. Dans ce cas, la personne redeviendra triste ou en colère. Interventions de l’infirmière auxiliaire Respecter le silence de la personne. Demeurer disponible. Être consciente que toutes les personnes n’atteignent pas l’étape de l’acceptation.

2.3.2 Les facteurs qui influencent le processus de deuil Plusieurs facteurs influencent la façon dont une personne perçoit et vit une perte (voir le tableau 3, page 114). Ils agissent sur le déroulement du processus de deuil. Connaître ces facteurs permet à l’infirmière auxiliaire de mieux comprendre les émotions ressenties par la personne et de l’accompagner dans son cheminement.

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L’accompagnement de la personne en fin de vie et de ses proches

113

Section 2

Marchandage

TABLEAU 3

Les principaux facteurs qui peuvent influencer le processus de deuil

Facteurs Âge de la personne décédée et des proches Sexe

Explications ●





Section 2

Nature de la maladie

Croyances religieuses et spirituelles Expériences antérieures de deuils







La compréhension de la mort n’est pas la même pour un jeune enfant et pour un adulte, par exemple. Les hommes et les femmes n’expriment pas leurs émotions de la même façon. Le décès d’une personne à la suite d’une maladie qui aurait pu être prévenue, telle que le cancer du poumon chez un fumeur, peut rendre le deuil plus difficile. Le type de maladie (longue, courte ou subite) peut aussi avoir une répercussion qui ne sera pas la même pour les proches et pour la personne en fin de vie. Croire en une puissance supérieure ou en une vie après la mort peut faciliter le deuil. La manière dont une personne a composé avec une expérience antérieure de deuil peut avoir un effet positif ou négatif sur la façon dont se déroulera son deuil actuel.

Nature de la relation avec la personne décédée ● Si la relation avec la personne décédée était très intime, la personne survivante peut avoir de la difficulté à aller de l’avant (ex. : la conjointe de la personne décédée pourrait vivre plus difficilement le deuil que le petit-fils de la personne décédée). Présence d’un réseau de soutien Relations interpersonnelles





La présence d’un réseau de soutien (famille, amis) et l’habileté à demander ou à recevoir de l’aide peuvent favoriser la progression du processus de deuil. En l’absence d’un tel réseau, la participation à un groupe de soutien peut favoriser le processus de deuil.

Qualité du soutien ● Lorsque la qualité du soutien est inadéquate et que les proches ne reçoivent pas suffisamment de compassion ou d’aide concrète, le deuil peut se complexifier.

ACTIVITÉS 1

Complétez les phrases à l’aide des mots ci-dessous.

• anxiété • coupables

• évolution • incompréhension

a) Les proches peuvent se sentir

de ne pas avoir été présents dans le passé.

b) Les proches peuvent ressentir de l’

devant l’

maladie ou devant les

114

CHAPITRE 4

de la

.

c) Les proches ressentent de l’ ont peur de l’

• inconnu • soins

parce qu’ils ne savent pas à quoi s’attendre : ils . Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

2

Atteint du VIH, monsieur Arnaud, 40 ans, est aux soins palliatifs. Monsieur Théberge, son conjoint, est présent tous les soirs. Ce matin, vous entrez dans la chambre de monsieur Arnaud pour l’aider à faire sa toilette. Lorsque vous lui enlevez son pyjama, monsieur Arnaud vous dit : « Ça n’a pas de sens ! Moi, qui me suis toujours entraîné, je n’ai plus que la peau sur les os. Je ne sais pas comment mon conjoint fait pour rester auprès de moi parce que je ne suis plus bon à rien… » Pendant que vous lui lavez le dos, monsieur Arnaud poursuit : « Regardez ça ! Je ne suis même plus capable de me laver. Je suis devenu un invalide. Je ne sers plus à rien… »

Pertes

3

Justifications

Section 2 1

Nommez trois pertes d’ordre psychologique évoquées par monsieur Arnaud. Justifiez vos réponses. Indiquez ensuite comment vous pourriez intervenir pour aider monsieur Arnaud à faire face à ces pertes. Interventions

Monsieur Allard, 65 ans, est atteint d’insuffisance cardiaque. Jusqu’à tout récemment, il était chef d’entreprise. En raison d’une grave dyspnée, il ne parvient plus à aller seul aux toilettes. Alors que vous l’accompagnez, monsieur Allard vous dit : « Je n’en peux plus ! Je dirigeais une entreprise et je suis maintenant réduit à demander de l’aide pour aller aux toilettes. » a) Nommez les pertes d’ordre psychologique de monsieur Allard et donnez des interventions possibles pour chacune. Pertes

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Interventions

L’accompagnement de la personne en fin de vie et de ses proches

115

b) Nommez les besoins perturbés chez monsieur Allard et donnez deux interventions de soins pour chacun. Interventions de soins

Section 2 1

Besoins perturbés

4

Madame François, 50 ans, est atteinte de sclérose en plaques à un stade avancé. Elle n’arrive plus à se mobiliser seule et elle souffre d’incontinence urinaire et fécale. Elle se plaint régulièrement de douleurs au siège. Madame François avait choisi d’être mère au foyer pour s’occuper de sa famille. Ses enfants ont aujourd’hui 16 et 18 ans. Lorsque vous exécutez sa toilette partielle, madame François vous dit : « Je ne suis bonne à rien. Je ne peux même plus être présente pour mes enfants. Ils ont tellement besoin de moi et je ne peux plus rien faire pour les aider. » a) Nommez les pertes ressenties par madame François et donnez des interventions possibles pour chacune. Pertes

Interventions

b) Nommez les besoins perturbés chez madame François et donnez deux interventions de soins pour chacun. Besoins perturbés

116

CHAPITRE 4

Interventions de soins

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Besoins perturbés

Associez les propos des proches à l’étape appropriée du processus de deuil. Propos des proches

6

Réponses

Section 2 1

5

Interventions de soins

Étapes

a) « J’ai tellement de peine que je n’arrête pas de pleurer. »

1) Déni

b) « Ça ne se peut pas que ma Sylvie soit morte. Elle va revenir, j’en suis certain. Je vais me réveiller demain et elle sera là pour m’aider avec les enfants. »

2) Colère

c) « Je comprends que Jacques soit parti. Maintenant, il ne souffre plus. Je pense encore à lui, mais je peux le faire sans pleurer. »

3) Marchandage

d) « J’en veux tellement aux médecins qui n’ont pas réussi à guérir Tommy. Il était trop jeune pour mourir. Un père ne devrait pas survivre à son fils. »

4) Dépression

e) « Si Sophie retrouve la santé, je promets de ne plus jamais toucher à une cigarette. »

5) Acceptation

Parmi les énoncés suivants, lequel ne correspond pas à une intervention associée à l’étape de la dépression dans le processus de deuil ? a) Être à l’écoute des émotions exprimées et se montrer disponible. b) Observer les symptômes physiques, comme la perte d’appétit et les changements au niveau du sommeil, et les rapporter à l’équipe de soins. c) Banaliser la peine vécue. d) Reconnaître la tristesse et expliquer que cela fait partie du processus de deuil.

7

Parmi les énoncés suivants, lequel ne correspond pas à un facteur pouvant influencer le processus de deuil ? a) L’âge et le sexe de la personne

c) La relation avec la personne en fin de vie

b) Les expériences antérieures de perte et de deuil

d) La nationalité

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117

8

Madame Émond, 67 ans, a perdu son mari, il y a 4 mois, des suites d’un cancer. Elle est hospitalisée pour une fracture de la hanche. Lorsque vous l’aidez pour son premier lever, elle se met à pleurer. Vous lui demandez ce qui se passe. Elle vous répond : « Depuis que je suis ici, je ne peux pas m’empêcher de penser à mon mari et de pleurer. Je m’ennuie tellement de lui… » Peu de temps après, le fils de madame Émond vient voir sa mère. Lorsque vous entrez dans la chambre, il vous dit : « Les médecins vont- ils être plus compétents avec ma mère ? Vont- ils réussir à la guérir ? J’ai perdu mon père. Je ne voudrais pas perdre ma mère aussi. »

Section 2 1

a) Dans quelle phase du processus de deuil madame Émond se trouve-t-elle ? b) Dans quelle phase du processus de deuil son fils se trouve-t-il ? c) Comment devriez- vous réagir aux paroles de madame Émond ?

d) Comment devriez- vous réagir aux propos de son fils ?

9

Jeu de rôles Lisez la situation suivante. Madame Bruneau, 40 ans, est atteinte d’un cancer du côlon. Elle est hospitalisée dans l’unité de médecine-oncologie pour investigation. Après avoir pris connaissance des résultats de tous les tests, le médecin a décidé de la transférer aux soins palliatifs, car aucun traitement n’est possible. L’annonce du transfert a été faite à madame Bruneau et à son conjoint peu avant la tournée de l’infirmière auxiliaire. Celle- ci sait qu’ils connaissent la nouvelle. a) En équipe de trois, répartissez- vous les rôles : madame Bruneau, son conjoint et l’infirmière auxiliaire. Mettez en scène le moment où l’infirmière auxiliaire entre dans la chambre de madame Bruneau, après l’annonce de son transfert aux soins palliatifs. La personne qui tient le rôle de l’infirmière auxiliaire doit intervenir auprès de madame Bruneau et de son conjoint. b) Notez les émotions qui vous ont habitée dans le rôle que vous teniez. Rôle : Émotions :

118

CHAPITRE 4

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Madame Latour, 65 ans (suite)

Vous entrez dans la chambre de madame Latour pour évaluer sa douleur. Elle est en train de pleurer. Vous vous approchez d’elle, lui touchez le bras et restez auprès d’elle quelques minutes sans parler. Lorsque madame Latour arrête de pleurer, vous lui demandez ce qui ne va pas. Madame Latour vous confie qu’elle est découragée à cause de tout ce qui lui arrive. Elle perd ses cheveux. Elle ne se reconnaît plus. Elle n’arrive plus à se lever seule pour aller à la salle de bain. Elle doit maintenant porter une culotte d’incontinence. Elle se sent comme une enfant qui doit toujours demander l’aide des autres. En après-midi, madame Latour reçoit la visite de sa fille, Chantal. Cette dernière vient au poste et demande à vous parler. Elle vous dit : « Je m’en veux tellement de ne pas être venue plus tôt voir ma mère. Je ne pensais pas que son état était si grave. Si j’avais su, je ne serais pas allée à mon congrès à l’extérieur de la ville… Je me sens totalement inutile : je voudrais tellement pouvoir aider ma mère. Elle a l’air si souffrante. Qu’est-ce que je pourrais faire pour l’aider au moins un peu ? Je veux qu’elle sente que je suis là pour elle. »

10 Quelles sont les pertes de fonctions physiques et d’ordre psychologique mentionnées par madame Latour ? Pertes de fonctions physiques

Pertes d’ordre psychologique

11 a) Dans la situation clinique ci- dessus, quels moyens de communication sont utilisés avec madame Latour ?

b) Quel moyen de communication aurait pu être utilisé pour poursuivre la conversation avec madame Latour ? Donnez un exemple pour l’illustrer.

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119

Section 2 1

Situation clinique

12 Dans le tableau ci-dessous, indiquez les réactions de Chantal. Nommez au moins deux interventions que vous pourriez faire pour chacune de ces réactions. Interventions

Section 3

Réactions de Chantal

Section

3

Les rites funéraires et le deuil en milieu de soins

Déclencheur Les croyances et les craintes face à la mort et au deuil font partie de l’expérience de tout être humain. En tant qu’infirmière auxiliaire, il est important que vous preniez conscience de vos croyances et de vos craintes avant d’intervenir auprès d’une clientèle en soins palliatifs. Prenez quelques instants pour réfléchir à une expérience de deuil ou de perte importante qui vous est arrivée, telle que la perte d’un emploi, la perte d’un amoureux, le décès d’un parent ou la perte d’une activité dans laquelle vous avez investi beaucoup de temps. 1

Quelle était cette expérience de perte ou de deuil ?

2

Quelles ont été vos réactions après cette expérience ?

120

CHAPITRE 4

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Avez-vous des craintes face à la mort, que ce soit la vôtre ou celle d’un proche ? Si oui, quelles sont-elles ?

4

L’infirmière auxiliaire qui travaille en soins palliatifs affronte quotidiennement la mort et le deuil. Quelles sont vos inquiétudes à l’idée d’accompagner quelqu’un qui vit un deuil ?

Section 3

3

Lorsqu’une personne décède, les proches ainsi que les membres du personnel peuvent vivre un deuil. Pour favoriser le processus de deuil, différents rituels peu­ vent être entrepris lors de l’agonie et du décès. Ces rituels (religieux ou non) per­ mettent de faire face à cette perte autant en milieu de soins que dans la vie en général. Ils servent à : • donner un sens à un événement incompréhensible ; • honorer la personne décédée ; • se retrouver pour partager ses émotions et se réconforter.

FIGURE 10

L’enterrement est un rite funéraire.

Cette section présente : • les rites relatifs à la mort ; • le deuil en milieu de soins.

3.1 Les rites funéraires Dans toutes les sociétés, il existe des rites funéraires issus des croyances religieuses et des pratiques culturelles. Cependant, des personnes de la même appartenance religieuse ou de la même culture ne partagent pas nécessairement les mêmes rites. De plus, les personnes qui n’ont aucune appartenance religieuse peuvent avoir elles aussi des façons particulières de vivre et de souligner le départ d’un être cher.

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121

Quoi faire

Section 3

Afin de respecter les volontés de la personne en fin de vie et de ses proches, l’infirmière auxiliaire doit : • connaître les principaux rites funéraires afin d’en tenir compte dans ses interventions de soins ; • s’informer auprès de la personne en fin de vie et de ses proches de leurs croyances et de leurs souhaits concernant : – l’agonie, – le décès, – les particularités relatives à la préparation du corps du défunt ; • faire preuve de respect, d’ouverture et d’écoute.

La figure 11 présente un survol des grands courants religieux et de leurs rites funéraires. L’infirmière auxiliaire respecte la dignité et le caractère unique de la personne en fin de vie et de ses proches en portant attention à leurs convictions et leurs croyances. FIGURE 11

Les rites funéraires des grands courants religieux LE CHRISTIANISME

MS

122

2.8

CHAPITRE 4

Églises : Église catholique, Église protestante (protestants, anglicans, luthériens, méthodistes, baptistes, pentecôtistes, presbytériens, etc.), Église orthodoxe. Divinité : Dieu. Croyance : Les chrétiens croient à la vie éternelle après la mort. Livre sacré : la Bible (Ancien et Nouveau Testament). Guides spirituels : Catholiques et chrétiens orthodoxes : le prêtre. Protestants : le pasteur. Rites pendant l’agonie : La prière est pour les chrétiens une source de réconfort. L’aumônier ou l’intervenant en soins spirituels de l’établissement visite la personne en fin de vie si elle en fait la demande. Avant de mourir, la personne en fin de vie (catholique ou orthodoxe) peut demander de recevoir l’onction des malades (ou extrême-onction), qui sera donnée par un prêtre. Les protestants ne reconnaissent pas ce sacrement. Rite après le décès : L’infirmière auxiliaire qui fait la toilette mortuaire peut croiser les mains du défunt et y déposer un chapelet, si cela répond aux désirs de la famille.

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FIGURE 11

Les rites funéraires des grands courants religieux (suite) L’ISLAM

Section 3

Mouvements : Sunnites, Chiites. Croyance : Les musulmans croient à la vie éternelle après la mort. Livre sacré : le Coran. Chef spirituel : l’imam. Rites pendant l’agonie : Durant l’agonie, qui est considérée comme un temps de grâce, le croyant doit rester éveillé et prier. Il refuse généralement la médication antidouleur pour rester conscient jusqu’à la fin. Les proches récitent des prières. Au moment de son décès, la personne doit être allongée face à La Mecque (les pieds pointant vers le nord-est), si possible. Rites après le décès : Les non-musulmans ne doivent pas toucher le corps. Laver le corps est une obligation religieuse. La toilette mortuaire d’une femme doit être faite par une musulmane et celle d’un homme, par un musulman. L’épouse peut cependant laver son conjoint ou l’inverse. Il est interdit de couper les cheveux et les ongles. On parfume le corps avant de le revêtir de vêtements de coton blanc. Les proches récitent des prières. LE JUDAÏSME Mouvements : Judaïsme réformé, judaïsme orthodoxe, judaïsme conservateur. Divinité : Dieu. Croyance : Les juifs croient à la vie éternelle après la mort. Livre et textes sacrés : la Torah, le Talmud. Guide spirituel : le rabbin. Rites pendant l’agonie : Pour les juifs, il est très important de ne pas laisser seule la personne agonisante. La personne agonisante récite des psaumes. Rites après le décès : Après le dernier soupir, une personne présente ouvre la fenêtre pour laisser sortir l’âme. Une autre allume une bougie qui symbolise aussi l’âme. Les yeux de la personne défunte sont fermés par un membre de la famille proche ou par un enfant. La toilette mortuaire est un rite important. Elle est faite par une personne du même sexe. Une fois la toilette mortuaire terminée, on couche la personne sur le dos, on lui met des vêtements blancs et on la recouvre d’un drap blanc. Les proches récitent un psaume et veillent le corps.

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MS

2.8

L’accompagnement de la personne en fin de vie et de ses proches

123

FIGURE 11

Les rites funéraires des grands courants religieux (suite)

Section 3

LE BOUDDHISME

MS

2.8

Divinité : Aucune. (Bouddha n’est pas un dieu, mais le nom donné au fondateur du bouddhisme.) Croyance : Les bouddhistes croient en la renaissance. Lorsqu’une personne meurt, son esprit renaît dans un autre corps. Le nirvana (illumination) met fin au cycle des renaissances. Textes sacrés : le Tripitaka. Guides spirituels : le moine, le maître de méditation. Rites pendant l’agonie : Les bouddhistes accueillent calmement la mort. La personne à l’agonie peut refuser la médication antidouleur pour rester consciente jusqu’à la fin. La personne se couche sur le côté, main gauche sur la cuisse gauche et main droite sous la joue, dans la position de Bouddha quand il expira. Rites après le décès : Il ne faut pas toucher le corps pendant quelque temps après le décès pour permettre la séparation de l’esprit et du corps. Si on doit le toucher, c’est avec beaucoup de respect. La toilette mortuaire est faite lentement avec de l’eau et du savon. La personne défunte est habillée de vêtements blancs et recouverte d’un drap. Les proches expriment généralement peu leurs émotions et vivent leur deuil dans une atmosphère de paix et de compassion. Aucuns pleurs, aucunes lamentations ne doivent perturber la sérénité du moment. Le désespoir affectif et social doit être contenu. Les proches récitent souvent des prières, tout en touchant la tête de la personne décédée. L’HINDOUISME

MS

2.8

Divinités : Plusieurs divinités, dont les principales sont Brahma, Shiva et Vishnu. Textes sacrés : le Veda, le Bhagavad Gita. Croyance : Les hindous croient à la réincarnation. Guides spirituels : le prêtre, le maître de méditation ou de yoga. Rites pendant l’agonie : Les proches psalmodient des poèmes de dévotion. Rites après le décès : Le soignant peut prier silencieusement avec les proches, selon sa tradition religieuse. Aucun rite n’est associé à la toilette mortuaire. Les proches psalmodient des poèmes de dévotion.

D’une compétence à l’autre Les soins à prodiguer immédiatement après le décès et la toilette mortuaire sont étudiés dans la compétence 4, Procédés de soins d’assistance.

Les différents rites funéraires permettent aux proches : • de prendre conscience de la perte et de la rendre réelle ; • de recevoir le soutien de l’entourage ; • de se réunir et de se recueillir pour commémorer la personne décédée.

124

CHAPITRE 4

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3.2 Le deuil en milieu de soins L’infirmière auxiliaire en soins palliatifs apprend à composer quotidiennement avec le deuil : • le deuil de la personne en fin de vie ; • le deuil des proches de la personne en fin de vie ; • le deuil de clients décédés auxquels elle s’est peut-être attachée.

FIGURE 12

Le deuil des soignants

Section 3

Lorsqu’un de ses clients décède, le Lorsque survient un décès, le soutien entre milieu dans lequel évolue l’infirmière soignants est essentiel. auxiliaire peut influencer l’intensité de la peine qu’elle ressent. Le deuil ne sera probablement pas le même pour l’infirmière auxiliaire : • employée dans un CHSLD, qui perd un client qu’elle côtoie depuis plusieurs mois ; • travaillant aux soins palliatifs, qui perd un client qu’elle connaît depuis quelques jours. L’infirmière auxiliaire doit cependant se rappeler que, quelle que soit sa peine, le deuil des intervenants n’est pas le même que celui des proches. Afin de faciliter son deuil, l’infirmière auxiliaire peut mettre en place ses propres rituels, par exemple : • se retirer dans la salle du personnel ou à la chapelle afin de faire une petite pause en silence à la mémoire de la personne ; • se recueillir quelques minutes auprès de la personne décédée avant de participer à la toilette mortuaire. Tous les membres de l’équipe interdisciplinaire doivent demeurer à l’écoute de leurs émotions et de celles de leurs collègues afin de se soutenir dans ces périodes difficiles.

ACTIVITÉS 1

Parmi les énoncés suivants, lequel ne correspond pas aux rites funéraires du judaïsme ? a) La personne agonisante doit être laissée seule afin de mieux se préparer à la mort. b) La toilette mortuaire est faite par une personne de même sexe. c) La personne agonisante récite des psaumes. d) Les yeux de la personne décédée sont fermés par un enfant ou un proche.

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2

Parmi les énoncés suivants, lequel ne correspond pas aux rites funéraires de l’islamisme ? a) Lors de l’agonie, la personne refuse souvent la médication antidouleur pour être consciente jusqu’à la fin. b) La toilette mortuaire peut être faite par une personne de même sexe, peu importe sa religion. c) Au moment du décès, la personne doit être allongée face à La Mecque.

Section 3

d) Les proches récitent des prières pendant l’agonie et après le décès. 3

Parmi les énoncés suivants, lequel ne correspond pas aux rites funéraires du bouddhisme ? a) Lors de l’agonie, la personne refuse souvent la médication antidouleur pour être consciente jusqu’à la fin. b) La personne décédée est couchée sur le côté, main droite sur la cuisse droite et main gauche sous la joue. c) On ne doit pas toucher le corps pendant quelque temps après le décès pour permettre la séparation de l’esprit et du corps. d) Les proches vivent le deuil dans une atmosphère de paix et de compassion.

4

Vous vous occupez de monsieur Cohen, 85 ans, hospitalisé aux soins palliatifs depuis une semaine. Il est entouré de sa famille depuis son arrivée. Son nom vous laisse penser qu’il est de religion juive. Vous aimeriez respecter ses croyances et ses pratiques religieuses au moment de sa mort. a) Quelle question pourriez-vous poser à monsieur Cohen ou à sa famille afin de respecter ses croyances et ses pratiques religieuses ?

b) Si monsieur Cohen est de religion juive, comment pourriez- vous respecter ses croyances religieuses et ses rites funéraires au moment de la mort ?

5

Monsieur Chan, 67 ans, est bouddhiste. Hospitalisé aux soins palliatifs, il est inconscient et présente des périodes d’apnée. Madame Chan est assise près du lit, sans émotion apparente. Son mari est couché sur le côté. Vous désirez le repositionner afin de faciliter sa respiration, mais madame Chan s’y oppose fermement. Une fois de retour au poste, vous vous questionnez sur le peu d’émotions démontrées par madame Chan. En effet, vous ne comprenez pas vraiment comment une femme peut rester au chevet de son mari mourant sans montrer sa tristesse. Vous en discutez avec vos collègues.

126

CHAPITRE 4

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a) Pourquoi madame Chan refuse- t-elle que vous mobilisiez son mari ?

6

Section 3

b) Après avoir discuté avec vos collègues, comment pouvez-vous expliquer l’absence de réactions de madame Chan ?

Vous commencez à travailler dans une unité de soins palliatifs. Après deux semaines, quatre de vos clients sont déjà décédés. Vous êtes passionnée par votre travail et vous avez toujours voulu travailler dans ce domaine, mais vous commencez à vous demander si vous pourrez le faire longtemps. Vous trouvez difficile de devoir continuellement faire face à la tristesse des familles. Qu’est-ce que vous pourriez faire pour prendre soin de vous lorsque vous devez affronter des deuils successifs en milieu de soins ?

Notes personnelles

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127

Synthèse Les attitudes nécessaires à l’accompagnement en fin de vie

Synthèse

Respect

Démontrer à la personne qu’on l’accepte dans ce qu’elle est, ce qu’elle vit et la façon dont elle le vit.

Écoute attentive

Écouter la personne et être attentive à ce qu’elle exprime par son langage verbal et non verbal.

Empathie

Montrer à la personne que l’on est sensible à ce qu’elle vit et aux émotions qu’elle ressent, sans pour autant les vivre soi-même.

Disponibilité et présence

Montrer à la personne qu’on est présente physiquement et mentalement.

Authenticité

Rester soi-même dans la relation avec la personne.

Les moyens de communication verbale et non verbale Moyens de communication verbale ● ●

Questions ouvertes Reformulation

Moyens de communication non verbale ● ●

Silence Toucher

● ●

Regard Distance intime

Les pertes vécues par la personne en fin de vie Pertes de fonctions physiques ●

Toutes les fonctions physiques peuvent être touchées, par exemple : – l’élimination – l’hydratation ou l’alimentation – la mobilité

Pertes d’ordre psychologique ● ● ● ●

L’image corporelle L’indépendance et l’autonomie Les rôles sociaux L’estime de soi

Les étapes du processus de deuil Déni

Colère

128

CHAPITRE 4

Étape durant laquelle le choc provoqué par l’annonce du pronostic ou du décès se transforme en refus de cette réalité. Étape durant laquelle la personne éprouve de la culpabilité, de l’impuissance, un sentiment d’injustice ou de révolte.

Marchandage

Étape durant laquelle la personne échangerait tout ce qu’elle possède pour un répit, un délai ou de l’espoir.

Dépression

Étape qui survient lorsque la personne réalise que la mort est inévitable et que rien ne peut changer cette réalité.

Acceptation

Étape durant laquelle la personne accepte la maladie et la mort. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Les principaux facteurs pouvant influencer le processus de deuil

Synthèse

Âge de la personne décédée et des proches Sexe Croyances religieuses et spirituelles Nature de la maladie Expériences antérieures de deuils Relations interpersonnelles : – nature de la relation avec la personne décédée – présence d’un réseau de soutien – qualité du soutien

L’infirmière auxiliaire et les rites funéraires L’infirmière auxiliaire doit : connaître les principaux rites funéraires afin d’en tenir compte dans ses interventions de soins ; s’informer des croyances et des souhaits de la personne en fin de vie sur : – l’agonie, – le décès, – les particularités relatives à la préparation du corps ; faire preuve de respect, d’ouverture et d’écoute.

Notes personnelles

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L’accompagnement de la personne en fin de vie et de ses proches

129

Situation clinique

Situation clinique

Madame Latour, 65 ans (suite) Dans les derniers jours, l’état de madame Latour se détériore grandement. Elle est inconsciente et présente une bradypnée sévère. Monsieur Latour vous avise que sa conjointe est catholique pratiquante et demande qu’on respecte ses croyances. En début de soirée, madame Latour décède, entourée de sa famille. Quelques minutes après le décès, vous entrez dans la chambre pour effectuer la toilette mortuaire. Chantal, la fille de madame Latour, refuse de quitter la chambre. Elle pleure en tenant la main de sa mère et en disant : « Pas déjà ! Maman, j’ai tellement de choses à te dire. J’ai encore besoin de toi. Tu ne peux pas partir tout de suite. Ça ne se peut pas. »

1

Comme madame Latour est catholique pratiquante, que pourriez-vous faire pour respecter ses croyances avant son décès ?

2

En tenant compte des croyances religieuses de madame Latour, comment devriez-vous vous occuper de la toilette mortuaire ?

3

Au décès de madame Latour, à quelle étape du processus de deuil Chantal se trouve- t-elle ? Justifiez votre réponse.

4

Comment pourriez-vous intervenir auprès de Chantal ?

5

Quels facteurs pourraient influencer le deuil de Chantal ?

130

CHAPITRE 4

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Annexe 1 La méthode PQRSTU

P





Q





R ● ●

S ●

T ●

U

Provoquer : Qu’est-ce qui a provoqué la douleur ? Y a-t-il certains mouvements ou certaines postures qui aggravent la douleur ? Pallier : Qu’est-ce qui aide à soulager ou à diminuer la douleur ?

Annexe 1



Qualité : Quelles sont les caractéristiques de la douleur (battement, en éclair, coup de marteau, piqûre, coupure, pincement, serrement, écrasement, étirement, brûlure, glacée, démangeaison, engourdissement) ? Quantité : Quelle est l’intensité de la douleur sur une échelle de 0 à 10 ?

Région : À quel endroit la douleur est-elle ressentie (repère anatomique) ? Est-ce que la douleur s’étend à d’autres régions (irradiation) ?

Signes : Quels sont les signes de la douleur (diaphorèse, tachycardie, etc.) ? Symptômes : Quels sont les symptômes associés à cette douleur (céphalées, nausées, étourdissements, etc.) ?

Temps : À quel moment la douleur est-elle apparue ? Depuis combien de temps dure-t-elle ? À quel moment survient-elle ? La douleur est-elle persistante ou intermittente ?

Understanding (compréhension) : Quelle compréhension la personne a-t-elle de sa douleur ?

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ANNEXE 1

131

Annexe 2 Des échelles pour évaluer la douleur

Annexe 2

Une échelle visuelle analogique (EVA)

Une échelle numérique

Une échelle pédiatrique d’évaluation de la douleur

0

132

ANNEXE 2

1

2

3

4

5

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Annexe 3 Les principales classes de médicaments utilisés en soins palliatifs Les analgésiques opioïdes ● ● ● ● ●

Soulager la douleur modérée à sévère. Diminuer le besoin en oxygène et le travail respiratoire. Diminuer la sensation de gêne respiratoire et la polypnée (respiration rapide et superficielle). Diminuer la douleur et l’anxiété. Atténuer la dyspnée de repos.

Principaux effets secondaires indésirables ● ● ● ●

● ● ● ●



Annexe 3

Effets thérapeutiques recherchés

Constipation Agitation Confusion Nausées et vomissements Myoclonies Rétention urinaire Somnolence Hypotension orthostatique Dépression respiratoire (rare)

Soins infirmiers ●









● ●

● ●

Se conformer au protocole de surveillance clinique des personnes en fin de vie sous analgésiques opioïdes, qui a été approuvé par l’établissement de santé. Mesurer régulièrement les signes vitaux, MS 4.1 à 4.5 particulièrement la respiration. Surveiller le débit urinaire ainsi que Vidéo la présence d’un globe vésical. Pour favoriser la miction, s’assurer du bon positionnement de la personne, faire couler l’eau du robinet et appliquer une serviette humide et chaude sur le pubis. Vérifier la consistance et la fréquence des selles. Pour prévenir et soulager la constipation, voir la rubrique Quoi faire, à la page 47. Encourager l’hydratation. Au début du traitement, vérifier régulièrement l’état d’éveil de la personne ainsi que son état cognitif. Administrer les médicaments avec des aliments. Appliquer les mesures de sécurité, si c’est nécessaire (selon le protocole de l’établissement).

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ANNEXE 3

133

Codéine (CA)

CodeineMD

X

Ratio-CodeineMD

X

Annexe 3

Codeine Contin MD

Fentanyl 2

DuragesicMD

Hydromorphone (CA)

DilaudidMD

X X X

X

X

X

X

Hydromorphone MD Hydromorphone IRMD

X X

Morphine (LA)

X

Hydromorph ContinMD

X

Jurnista MD

X

MS.IRMD

X

M.O.S.MD

X

X

X

X

X

X

StatexMD (sulfate)

X

MD

MorphitecMD

X

Doloral

X

MD

M.O.S. SR

X

MD

MS ContinMD Ratio-Morphine

X MD

X

M-Eslon MD

Oxycodone (LA)

Supeudol

X

X

KadianMD Oxycodone (CA)

X

X

Hydromorphone HPMD

Ratio-Morphine

X X

PMS-HydromorphoneMD

Morphine (CA)

Timbres

X

Dilaudid-HPMD

Hydromorphone (LA)

Solution injectable

Suppositoires

X

Linctus CodeineMD Codéine (LA)

Liquide P.O.

Noms commerciaux

Capsules

Noms génériques (durée d’action 1)

Comprimés

Les analgésiques opioïdes (suite)

MD

X X

Oxy-IRMD

X

OxyNEOMD

X

TarginMD (oxycodone et nalaxone)

X

X

1. L’analgésique opioïde peut être de courte action (CA) ou de longue action (LA). Pour en savoir plus, consultez la rubrique Attention !, à la page 35. 2. Le timbre Fentanyl est diérent des autres analgésiques opioïdes. Son action est longue, car son mode d’administration à libération continue fait en sorte que sa durée est de 72 heures. Le timbre est remplacé aux trois jours. Comme sa voie d’administration est diérente de celle des autres analgésiques opioïdes, on ne peut pas le considérer comme faisant partie de la catégorie LA.

134

ANNEXE 3

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Les anticholinergiques Ex. : scopolamine (BuscopanMD) Effet thérapeutique recherché ● Diminuer les sécrétions et les efforts respiratoires. Principaux effets secondaires indésirables

● ● ●

Somnolence Xérostomie Rétention urinaire Constipation









Pour soulager la xérostomie, voir la rubrique Quoi faire, à la page 58. Surveiller le débit urinaire ainsi que la présence d’un globe vésical. Pour favoriser la miction, s’assurer du bon positionnement de la personne, faire couler l’eau du robinet et appliquer une serviette humide et chaude sur le pubis. Pour prévenir et soulager la constipation, voir la rubrique Quoi faire, à la page 47.

Annexe 3



Soins infirmiers

Les antidépresseurs Inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine (ISRS) Ex. : citalopram (CelexaMD) Effet thérapeutique recherché ● Soulager l’anxiété. Principaux effets secondaires indésirables ● ● ●

● ●

Nausées Somnolence Effets anticholinergiques (xérostomie, constipation, rétention urinaire, vision brouillée) Céphalées Insomnie

Soins infirmiers ●

● ● ●











Informer la personne qu’il faudra attendre de deux à quatre semaines avant de ressentir les effets des médicaments et qu’il faudra les prendre régulièrement pour qu’ils soient efficaces. Administrer les médicaments avec des aliments. Observer l’intensité de la sédation. Mesurer la pression artérielle et MS 4.2 et 4.5 la fréquence cardiaque. Être attentive aux manifestations des Vidéo effets anticholinergiques des médicaments. Pour soulager la xérostomie, voir la rubrique Quoi faire, à la page 58. Pour prévenir et soulager la constipation, voir la rubrique Quoi faire, à la page 47. Surveiller le débit urinaire ainsi que la présence d’un globe vésical. Pour favoriser la miction, s’assurer du bon positionnement de la personne, faire couler l’eau du robinet et appliquer une serviette humide et chaude sur le pubis.

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ANNEXE 3

135

Les antiémétiques Ex. : dimenhydrinate (GravolMD), prochlorpérazine (StemetilMD) Effet thérapeutique recherché ● Soulager les nausées et les vomissements. Principaux effets secondaires indésirables ●

Annexe 3



Somnolence Étourdissements

Soins infirmiers ●

Aviser la personne que ce médicament peut provoquer de la somnolence et des étourdissements. Elle doit donc être vigilante lors de ses déplacements.

Les antihistaminiques Ex. : diphenhydramine (BenadrylMD) Effet thérapeutique recherché ●

Soulager les nausées et les vomissements.

Principaux effets secondaires indésirables ● ●

Somnolence Xérostomie

Soins infirmiers ●

Pour soulager la xérostomie, voir la rubrique Quoi faire, à la page 58.

Les antipsychotiques ou neuroleptiques Ex. : halopéridol (HaldolMD), méthotriméprazine (NozinanMD), chlorpromazine (LargatilMD) Effets thérapeutiques recherchés ● Soulager les nausées et les vomissements. ● Soulager la dyspnée. Principaux effets secondaires indésirables ●

● ●



Bradykinésie Lenteur des mouvements automatiques ou volontaires.

Effets anticholinergiques (xérostomie, constipation, vision brouillée) Sédation Hypotension orthostatique Réactions extrapyramidales (rigidité des membres, hypersalivation, visage inexpressif, tremblements, altération de la posture, bradykinésie)

ANNEXE 3



Soulager l’anxiété. Soulager le délirium. Soins infirmiers

● ●











● ●



136



Être attentive aux manifestations des effets anticholinergiques. Pour soulager la xérostomie, voir la rubrique Quoi faire, à la page 58. Pour prévenir et soulager la constipation, voir la rubrique Quoi faire, à la page 47. Surveiller le débit urinaire ainsi que la présence d’un globe vésical. Pour favoriser la miction, s’assurer du bon positionnement de la personne, faire couler l’eau du robinet et appliquer une serviette humide et chaude sur le pubis. Aviser la personne qu’elle doit changer de position lentement en se levant. Informer la personne qu’elle doit éviter de rester longtemps debout. MS 4.1 à 4.5 Mesurer les signes vitaux. Observer l’humeur et le comportement de la personne. Inscrire le résultat des observations dans les notes d’évolution. Être attentive aux manifestations des réactions extrapyramidales. Aviser l’infirmière dès leur apparition. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Vidéo

Les anxiolytiques Ex. : clonazépam (RivotrilMD), lorazépam (AtivanMD) Effets thérapeutiques recherchés ● Soulager les nausées et les vomissements (ex. : d’origine psychologique ou reliés aux odeurs). ● Soulager la dyspnée. ● Soulager l’anxiété. ● Soulager la myoclonie. Principaux effets secondaires indésirables





Somnolence Hypotension orthostatique Effets anticholinergiques (xérostomie, constipation, rétention urinaire)







● ● ●







Annexe 3 2



Soins infirmiers Rassurer la personne en lui disant que les effets de somnolence seront de courte durée. Aviser la personne qu’elle doit changer de position lentement en se levant. Informer la personne qu’elle doit éviter de rester longtemps debout. Observer les manifestations d’anxiété de la personne. Être attentive aux effets anticholinergiques. Pour soulager la xérostomie, voir la rubrique Quoi faire, à la page 58. Pour prévenir et soulager la constipation, voir la rubrique Quoi faire, à la page 47. Surveiller le débit urinaire ainsi que la présence d’un globe vésical. Pour favoriser la miction, s’assurer du bon positionnement de la personne, faire couler l’eau du robinet et appliquer une serviette humide et chaude sur le pubis.

Les coanalgésiques (ou médicaments adjuvants) Effets thérapeutiques recherchés ● Supporter ou renforcer l’effet des analgésiques opioïdes. ● Contrôler la douleur qui n’est pas complètement soulagée par les opioïdes et diminuer les symptômes qui y sont associés. ● Diminuer les effets secondaires indésirables des autres médicaments administrés. Médicaments Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) Ex. : naproxène (NaprosynMD), ibuprofène (MotrinMD), célécoxib (CelebrexMD)

Principaux effets secondaires indésirables ● ●

● ● ● ● ●

Brûlures d’estomac Nausées et vomissements Constipation Étourdissements Céphalées Éruptions cutanées Photosensibilité

Soins infirmiers ●







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Administrer les médicaments avec des aliments. Vérifier la consistance et la fréquence des selles. Pour prévenir et soulager la constipation, voir la rubrique Quoi faire, à la page 47. Aviser la personne que ce médicament peut provoquer des étourdissements. Elle doit donc être vigilante lors de ses déplacements. Éviter tout contact direct avec le soleil.

ANNEXE 3

137

Les coanalgésiques (ou médicaments adjuvants) (suite)

Annexe 3

Médicaments

Principaux effets secondaires indésirables

Corticostéroïdes Ex. : dexaméthasone (DecadronMD), prednisone (PrednisoneMD)



Anxiolytiques sédatifs Ex. : clonazépam (RivotrilMD), lorazépam (AtivanMD)





● ● ●

Nausées Hypokaliémie (perte de potassium)

Somnolence Étourdissements Vision brouillée Hypotension orthostatique

Soins infirmiers ●







Antiarythmiques Ex. : mexilétine (MexitilMD), flecaïnide (TambocorMD), lidocaïne (XylocaïneMD)

● ●

● ● ● ● ● ● ●

Bradycardie, palpitations Hypotension orthostatique Étourdissements Troubles de la vision Céphalées Nausées Dyspnée Douleurs thoraciques Constipation











138

ANNEXE 3

● ● ●

Somnolence Étourdissements Nausées et vomissements

Aviser la personne que ce médicament peut provoquer des étourdissements. Elle doit donc être vigilante lors de ses déplacements. Aviser la personne qu’elle doit changer de position lentement en se levant. Informer la personne qu’elle doit éviter de rester longtemps debout. Mesurer les signes vitaux régulièrement. MS



Anticonvulsivants Ex. : acide valproïque (DepakeneMD), gabapentine (NeurontinMD), carbamazépine (TegretolMD), prégabaline (LyricaMD)

Administrer les médicaments avec des aliments.





4.1 à 4.5

Vidéo

Aviser la personne qu’elle doit changer de position lentement en se levant. Informer la personne qu’elle doit éviter de rester longtemps debout. Aviser la personne que ce médicament peut provoquer des étourdissements. Elle doit donc être vigilante lors de ses déplacements. Administrer les médicaments avec des aliments. Vérifier la consistance et la fréquence des selles. Pour prévenir et soulager la constipation, voir la rubrique Quoi faire, à la page 47. Aviser la personne que ce médicament peut provoquer de la somnolence et des étourdissements. Elle doit donc être vigilante lors de ses déplacements. Administrer les médicaments avec des aliments.

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Les coanalgésiques (ou médicaments adjuvants) (suite)

Antipsychotiques Ex. : clozapine (ClozarilMD), rispéridone (RisperdalMD)

Principaux effets secondaires indésirables ●

● ●



Effets anticholinergiques (constipation, diaphorèse, xérostomie, somnolence) Étourdissements Hypotension orthostatique Réactions extrapyramidales (tremblements, rigidité)

Soins infirmiers ●









Antidépresseurs tricycliques Ex. : amytriptyline (Elavil MD), nortiptyline (Aventyl MD), desipramine (NorpraminMD)







Hypotension orthostatique Effets anticholinergiques (constipation, xérostomie, rétention urinaire, vision brouillée) Sédation















Kétamine Ex. : chlrorhydrate de kétamine (Ketalar MD)







Nausées et vomissements Anomalies du rythme cardiaque Confusion

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Être attentive aux manifestations des effets anticholinergiques. Vérifier la consistance et la fréquence des selles. Pour prévenir et soulager la constipation, voir la rubrique Quoi faire, à la page 47. Pour soulager la xérostomie, voir la rubrique Quoi faire, à la page 58.

Annexe 3 2

Médicaments

Aviser la personne que ce médicament peut provoquer de la somnolence et des étourdissements. Elle doit donc être vigilante lors de ses déplacements. Être attentive aux manifestations des réactions extrapyramidales. Aviser l’infirmière dès leur apparition. Aviser la personne qu’elle doit changer de position lentement en se levant. Informer la personne qu’elle doit éviter de rester longtemps debout. Être attentive aux manifestations des effets anticholinergiques. Vérifier la consistance et la fréquence des selles. Pour prévenir et soulager la constipation, voir la rubrique Quoi faire, à la page 47. Pour soulager la xérostomie, voir la rubrique Quoi faire, à la page 58. Surveiller le débit urinaire ainsi que la présence d’un globe vésical. Pour favoriser la miction, s’assurer du bon positionnement de la personne, faire couler l’eau du robinet et appliquer une serviette humide et chaude sur le pubis. Administrer les médicaments avec des aliments. Mesurer les signes vitaux régulièrement. MS

4.1 à 4.5

Vidéo

ANNEXE 3

139

Les corticostéroïdes Ex. : dexaméthasone (DecadronMD) Effets thérapeutiques recherchés ● Soulager les nausées et les vomissements. ● Diminuer l’œdème cérébral. Principaux effets secondaires indésirables

Annexe 3



● ●



● ●



Augmentation de l’appétit et du poids Hyperglycémie Labilité émotionnelle (sautes d’humeur) Troubles du sommeil, insomnie Agitation, anxiété Sensibilité aux infections Diminution de la masse musculaire

Soins infirmiers ● ●



● ●

Mesurer les signes vitaux.

MS

4.1 à 4.3

MS

Mesurer régulièrement la glycémie. Surveiller les signes d’hyperglycémie (soif, envie fréquente d’uriner, faim exagérée). Surveiller les signes d’infection. Surveiller les signes d’œdème.

4.5 Vidéo

Les sialogogues Ex. : anétholtrithione (SialorMD), pilocarpine (SalagenMD) Effet thérapeutique recherché ● Stimuler la production salivaire. Principaux effets secondaires indésirables ● ● ● ● ●

Nausées Céphalées Diarrhée Rhinite État de déshydratation

Soins infirmiers ● ● ●

Administrer le médicament avec des aliments. Prendre le médicament avec un verre d’eau. Encourager la personne à s’hydrater régulièrement.

La salive artificielle ou le gel buccal Ex. : salive artificielle (Moi-StirMD, Mouth Kote MD), gel buccal (Oral BalanceMD) Effet thérapeutique recherché ● Remplacer la production de salive. Principaux effets secondaires indésirables ● ●

140

ANNEXE 3

Déminéralisation Carie dentaire

Soins infirmiers ●

Appliquer selon l’efficacité, qui peut varier de quelques minutes à une heure.

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Glossaire-index Anticonvulsivants, 37, 138

• Les numéros en gras réfèrent aux pages où le terme est le plus détaillé.

Antihistaminiques, 44, 136

A

Antipsychotiques (ou neuroleptiques), 37, 51, 136

Abandon thérapeutique : Abandon de soins adaptés qui pourraient maintenir ou améliorer la qualité de vie, par exemple, à cause de la négligence, de l’incompétence, du manque de considération pour la personne, du manque de personnel, de la discrimination. 11 Accompagnement : Dans un contexte de fin de vie, manière d’être avec la personne mourante qui contribue à préserver sa dignité. L’accompagnement est une composante essentielle des soins palliatifs. 99, 100-104 attitudes nécessaires, 100-101 Acharnement thérapeutique : Utilisation de moyens techniques extraordinaires ou disproportionnés pour maintenir une personne en vie. 10 Acceptation, 113 ACSP, voir Association canadienne de soins palliatifs. Acupuncture, 39 Agonie (ou période de mort imminente) : Moment où l’état de la personne se détériore à un tel point et à une telle rapidité que la mort est anticipée à très court terme. 85, 86-88 Aide médicale à mourir, 12 AINS, voir Anti-inflammatoires non stéroïdiens. Analgésiques, 34 morphine, 34-35, 134 opioïdes, 34-35, 43, 45, 46, 50, 51, 52, 133-134, 137 Antiarythmiques, 37, 138 Anticholinergiques, 50, 51, 135

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Antidépresseurs, 37, 135 Antiémétiques, 52, 136 Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), 37, 137

Anxiété : Inquiétude extrême qui découle souvent d’un stress prolongé. 51, 52, 133, 135, 137, 140 Anxiolytiques, 37, 44, 50, 51, 55, 137 Approche interdisciplinaire, 16 non pharmacologique, 38 pharmacologique, 34 Aromathérapie, 39 Arrêt de traitement : Décision légale et réversible, prise par la personne ou son mandataire et par le médecin traitant, de cesser un processus de soins ou de traitements. 11 Art-thérapie, 39 Association canadienne de soins palliatifs, 4 C

Coanalgésiques (ou médicaments adjuvants), 37, 137-139 antiarythmiques, 37, 138 anticonvulsivants, 37, 138 antidépresseurs tricycliques, 37, 139 anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), 37, 138 antipsychotiques (ou neuroleptiques), 37, 44, 50, 53, 139 anxiolytiques, 37, 44, 50, 138 corticostéroïdes, 37, 44, 137 kétamine, 37, 139 Colère, 112

Communication non verbale, 103-104 verbale, 102-103 Constipation, 45-47, 86, 133, 135, 136, 137, 138, 139 Protocole de, 46

Glossaire-index

• Les mots en gras sont les termes que les élèves devraient connaître après l’étude de chaque section du guide d’apprentissage.

Corticostéroïdes, 37, 44, 140 D

Délirium (ou état confusionnel aigu) : Syndrome organique cérébral qui se caractérise par l’apparition rapide et l’évolution fluctuante de nombreuses manifestations cliniques (troubles de l’attention, des fonctions cognitives, du comportement, de la perception et de l’humeur, altération de l’état de conscience, perturbation du cycle éveilsommeil). 52, 53-54 Déni, 112 Dépression, 113 Déshydratation, 80 Deuil, 108, 109 en milieu de soins, 125 étapes du, 111 facteurs qui influencent, 113 processus de, 110-111, 112, 113-114 Dilemme éthique, 10 Dimensions de la personne en fin de vie, 70 Dionne, Louis, 4 Distance intime, 104 Douleur : Perception sensorielle et émotionnelle, désagréable et angoissante. La douleur répond à un stimulus physique, à un stimulus psychologique ou aux deux. 28, 29-31, 32-38, 86, 88, 133, 137 aiguë, 28 chronique, 28 évaluation, 32 perception de la, 30-31 seuil de, 29 seuil de tolérance à la, 29

GLOSSAIRE-INDEX

141

Douleur mixte : Douleur causée par un excès de nociception et par une atteinte neurologique. 29

constipation, 43, 45-47, 86, 133, 135, 136, 137, 138, 139 délirium, 43 dyspnée, 43, 49, 50, 133, 136, 137, 138 hoquet, 59 hyperthermie, 59, 60, 86 insomnie, 59, 60 lésions de pression, 59 myoclonies, 43, 54, 55, 86, 133, 137 nausées, 43, 86, 133, 135, 136, 137, 138, 139, 140 œdème, 59 rétention urinaire, 59, 86, 133, 135, 137, 139 toux, 59, 60 vomissements, 43, 86, 133, 135, 136, 137, 138, 139, 140 xérostomie, 43, 57, 58, 135, 136, 137, 139

Glossaire-index

Douleur neurogène (ou neuropathique) : Douleur aiguë ou chronique, causée par une lésion partielle ou totale du système nerveux central ou périphérique. 29 Douleur nociceptive (ou par excès de nociception) : Douleur aiguë ou chronique, causée par une stimulation des récepteurs de la douleur. 29 Droits de la personne en fin de vie, 12 Dyspnée : Difficulté à respirer, sensation d’inconfort respiratoire. 49, 50, 133, 136, 137, 138 E

Échelles d’évaluation de la douleur, 32, 33, 132 Entredose : Dose supplémentaire d’analgésique administrée à une personne qui n’est pas soulagée de façon maximale par les prises régulières de sa médication, ou lorsqu’elle souffre de douleurs induites par certaines activités (déplacement, positionnement, soins d’hygiène, etc.). 36 Équipe interdisciplinaire, 16-17

Insomnie, 59, 60 K

Kétamine, 37, 139 Kübler-Ross, Elisabeth, 4, 112

État confusionnel aigu, voir Délirium. Euthanasie : Acte illégal et irréversible qui consiste à provoquer, délibérément, directement et rapidement, la mort d’une personne pour mettre fin à ses souffrances. 10

L

Lésions de pression, 59, 83 M

Marchandage, 113 G

Massothérapie, 39

Gagnon-Dionne, Claudette, 4

Médicaments adjuvants, voir Coanalgésiques.

Garnier, Jeanne, 4 Gel buccal, 58, 140

Méthode PQRSTU, 32, 131 Microperfuseur à ailettes sous-cutané, 37 Mourir dans la dignité (commission parlementaire), 12

H

Hoquet, 59 Hyperthermie, 59, 60, 86

Moyens de communication non verbale, 103-104 verbale, 102-103

I

Musicothérapie, 39

Inconforts, 43 anxiété, 43, 51, 52, 133, 135, 137, 140 142

GLOSSAIRE-INDEX

Myoclonies : Contractions musculaires brèves et involontaires qui affectent un muscle ou un groupe de muscles. 54, 55, 86, 133, 137 N

Nausées, 43, 86, 133, 135, 136, 137, 138, 139, 140 Neuroleptiques, voir Antipsychotiques. Notes d’évolution, 33 O

Œdème, 59 P

Paliers de l’analgésie, 34 Période de mort imminente, voir Agonie. Pertes de fonctions physiques, 108 d’ordre psychologique, 108 Pré-agonie : Ensemble des signes avant-coureurs qui apparaissent avant l’agonie. 86 Principes éthiques, 9-10, 13 principe de bienfaisance, 9-10, 33 principe de non-malfaisance, 9-10, 33 principe du respect de l’autonomie, 9-10 principe de justice, 9-10 Problématiques éthiques, 10, 13 abandon thérapeutique, 11 acharnement thérapeutique, 10 arrêt de traitement, 11 euthanasie, 10 refus de traitement, 11 sédation palliative, 11 suicide assisté, 11 Proches, interventions de soins, 72, 92, 110-111 réactions, 71, 92, 110-111 Processus de deuil : Suite d’étapes qui permet de surmonter un événement critique de la vie, l’annonce de sa propre mort ou la mort d’un proche, par exemple. 110-111, 112, 113-114 Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Prurit, 59 Q

Questions ouvertes, 102 R

Réflexologie, 39 Reformulation, 103 Refus de traitement : Décision légale et réversible de la personne ou de son mandataire de refuser un traitement proposé. 11 Regard, 104 Réseau de soins palliatifs du Québec, 4 Rétention urinaire, 59, 86, 133, 135, 137, 139 Rites funéraires, 121-124 RSPQ, voir Réseau de soins palliatifs du Québec. S

Salive artificielle, 58, 140

Seuil de tolérance à la douleur : La plus grande intensité de stimulation douloureuse que la personne est prête à tolérer. 29

Thérapies complémentaires, 39

Sialogogues, 58, 140

Toux, 59, 60

Toucher, 104

Silence, 103 Soignants, moyens pour surmonter la détresse, 73 Soins curatifs : Investigations qui visent à préciser et à confirmer un diagnostic afin de déterminer le traitement le mieux adapté. Soins actifs, traitements et thérapies mis en œuvre pour lutter contre la maladie. 5, 6 Soins d’assistance, 92 liés à l’alimentation, 79-80 liés à la mobilisation, 82-83 liés à l’élimination, 81-82 liés à l’hydratation, 80 liés à l’hygiène buccale, 44, 50, 58, 79, 80, 88 liés à l’hygiène corporelle, 77-78

V

Vomissements, 43, 86, 133, 135, 136, 137, 138, 139, 140 X

Xérostomie : Sécheresse excessive de la bouche due à une altération de la sécrétion salivaire. La xérostomie cause une sensation désagréable, voire douloureuse. 57, 58, 135, 136, 137, 139

Soins de confort : Soins à la fois curatifs et palliatifs prodigués tous les jours dans le but d’offrir du bien-être à la personne en fin de vie. 5, 6

Saunders, Cicely, 4, 6

Soins d’hygiène buccale, 44, 50, 58, 79, 80, 88

Sédation palliative : Acte médical légal et réversible qui consiste à administrer intentionnellement une médication sédative de façon transitoire ou continue, afin de réduire l’état de conscience d’une personne en toute fin de vie. 11, 37

Soins palliatifs : Soins actifs et globaux prodigués à la personne atteinte d’une maladie grave évolutive ou terminale. Soins qui traitent les symptômes d’une maladie mais qui n’agissent pas sur ses causes, sans hâter ni retarder la mort. 5, 6

Sédation palliative transitoire (ou protocole de détresse) : Administration de trois substances par voie sous-cutanée afin d’induire une sédation rapide d’une durée d’environ quatre heures. Ce protocole est utilisé en situation d’urgence (dyspnée aiguë, détresse respiratoire, douleur extrême non contrôlée, hémorragie massive), et vise à réduire l’état de conscience de la personne en fin de vie pour soulager sa détresse. 37, 38

Soins terminaux : Soins donnés en fin de vie, lorsque le décès est proche et inévitable. 5, 6

Seuil de douleur : La plus faible intensité de stimulation que produit une douleur. 29

Suicide assisté : Acte illégal et irréversible qui consiste à aider une personne à se donner volontairement la mort. 11

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T

Souffrance globale : Expérience existentielle bouleversante, constituée de quatre composantes (la souffrance physique, la souffrance psychologique, la souffrance sociale et la souffrance spirituelle) dont l’interaction modifie l’intensité de la souffrance ressentie par la personne. 6, 7

GLOSSAIRE-INDEX

143

Glossaire-index

Protocole de détresse, voir Sédation palliative transitoire.

Médiagraphie

Médiagraphie

Principaux ouvrages et revues consultés ASSOCIATION CANADIENNE DES ÉCOLES DE SCIENCES INFIRMIÈRES (ACESI). Soins palliatifs et soins de fin de vie : Compétences et indicateurs pour l’admissibilité à la pratique en soins palliatifs et de soins de fin de vie pour les infirmières, 2011, 23 pages. ASSOCIATION CANADIENNE DE SOINS PALLIATIFS. Normes de référence pancanadiennes en matière de soins palliatifs à domicile, 2009. BLONDEAU, Danielle. Éthique et soins infirmiers, Montréal, Les Presses de l’Université de Montréal, 1999, 336 pages. BLONDEAU, Danielle. « La sédation palliative : quelques enjeux éthiques et cliniques », Réseau de soins palliatifs du Québec, vol. 19, no 1, hiver 2011. BRASSARD, Yvon. Apprendre à rédiger des notes d’évolution, Longueuil, vol. 2, Loze-Dion éditeur, 2006, 271 pages. DALLAIRE, Michelle. « L’euthanasie : non en soins palliatifs », Réseau de soins palliatifs du Québec, vol. 19, no 2, été 2012. FARLEY, Justine et Danielle BLONDEAU. « Mémoire du comité d’éthique du Réseau de soins palliatifs du Québec à la commission parlementaire sur la question de mourir dans la dignité », Réseau de soins palliatifs du Québec, vol. 19, no 1, hiver 2011. FORTINASH, K. M. et P. A. HOLODAY-WORRET. Soins infirmiers : santé mentale et psychiatrie, Montréal, Chenelière Éducation, 2013, 950 pages. FOUCAULT, Claudette. L’art de soigner en soins palliatifs, Montréal, Les Presses de l’Université de Montréal, 2004, 298 pages. GOUVERNEMENT DU QUÉBEC. Santé, assistance et soins infirmiers, Programme d’études professionnelles (5325), Québec, Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, 2009, 150 pages.

JACQUES, J. Psychologie de la mort et du deuil, Mont-Royal, Modulo, 1998, 260 pages. KÜBLER-ROSS, Elisabeth et David KESSLER. Sur le chagrin et le deuil : trouver un sens à sa peine à travers les cinq étapes du deuil, Paris, JC Lattès, 2009, 315 pages. LA FONTAINE, Louise. « Histoire des soins palliatifs au Québec », Réseau de soins palliatifs du Québec, vol. 19, no 1, hiver 2011. LÉVEILLÉ, Geneviève. Guide d’intervention clinique en soins palliatifs, Sillery, Éditions Anne Sigier, 2000, 197 pages. David LEWIS, Sharon L., Shannon RUFF DIRKSEN, Margaret MCLEAN HEITKEMPER, Linda BUCHE et Ian M. CAMERA. Soins infirmiers, médecine chirurgie, tome 1, Montréal, Chenelière Éducation, 2011, 1063 pages. LORENZATO, Marcia. « L’accompagnement par l’art », Réseau de soins palliatifs du Québec, vol. 19, no 2, été 2012. MAISON MICHEL-SARRAZIN. Les soins de la bouche chez les malades en phase terminale, 2008, 56 pages. MAISON MICHEL-SARRAZIN. Les ulcères de pression chez les malades en phase terminale, 2006, 31 pages. MELANÇON, Marcel J. « Mourir dans la dignité : le rapport et ses suites », Quoi de neuf. Le magazine de l’AREQ, juin-juillet 2012, p. 19 à 24. OIIQ. Mourir dans la dignité : développer d’abord les soins palliatifs, juillet 2010, 43 pages. PÂQUET, Mariane. « Massothérapie en soins palliatifs », Réseau de soins palliatifs du Québec, vol. 18, no 3, automne 2010. PHANEUF, Margot. Communication, entretien, relation d’aide et validation, Montréal, Les Éditions de la Chenelière, 2002, 634 pages. POTTER, P. A. et A. G. PERRY. Soins infirmiers : fondements généraux, tomes 1 et 2, Montréal, Chenelière Éducation, 2010, 1229 pages.

GOUVERNEMENT DU QUÉBEC. Politique en soins palliatifs de fin de vie, Direction des communications du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, 2010, 98 pages.

RICHARD, Louis-André et Michel L’HEUREUX. Plaidoyer pour une mort digne, Québec, Les Presses de l’Université Laval, 2011, 85 pages.

GOUVERNEMENT DU QUÉBEC. Plan directeur du développement des compétences des intervenants en soins palliatifs, Direction des communications du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, 2008, 248 pages.

SAINT-ARNAUD, Jocelyne. L’éthique de la santé, Montréal, Les Éditions de la Chenelière, 2009, 390 pages.

HACPILLE, Lucie. Soins palliatifs : les soignants et le soutien aux familles, Éditions Lamarre, 2012, 168 pages. JACQUEMIN, Dominique. Manuel des soins palliatifs, Paris, Dunod, 2001, 776 pages.

144

MÉDIAGRAPHIE

SFAP (Société française d’accompagnement et de soins palliatifs) et COLLÈGE SOINS INFIRMIERS. L’infirmier(e) et les soins palliatifs, Paris, Masson, 2002, 244 pages. VINAY, Patrick. Ombres et lumières sur la fin de vie, Montréal, Médiaspaul, 2010, 80 pages.

Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

VINAY, Patrick et Michelle DALLAIRE. « Les opioïdes normalement prescrits ne tuent pas ! », Réseau de soins palliatifs du Québec, vol. 19, no 1, hiver 2011. ZERWEKH, Joyce V. Être infirmier en soins palliatifs : accompagner le patient en fin de vie et sa famille, Bruxelles, De Boeck, 2010, 449 pages.

Médiagraphie

Principaux sites Internet consultés ARCOS. Guide des soins palliatifs du médecin vaudois, http://arcosvd.ch/arcos…soins/arcos…soins palliatifs/arcosgspmv.htm INFIRMIERS.COM. http://www.infirmiers.com/ INSTITUT NATIONAL DE SANTÉ PUBLIQUE DU QUÉBEC. www.inspq.qc.ca MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX. http://www.msss.gouv.qc.ca/ PasseportSanté. www.passeportsante.net/fr PORTAIL CANADIEN EN SOINS PALLIATIFS. La nutrition, http://www.virtualhospice.ca/fr_CA/Main+Site+Navigation/ Home/Support/Support/Asked+and+Answered/Nutrition.aspx SANTÉ CANADA. www.hc-sc.gc.ca SOINS-INFIRMIERS.COM. http://www.soins-infirmiers.com/

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MÉDIAGRAPHIE

145

Sources

Sources

Légende

h : haut

b : bas

c : centre

g : gauche

d : droite

Photos

Chapitre 4

Entrée en matière et préalables

p. 97 : wavebreakmedia/Shutterstock.com • p. 98, 106, 119 et 130 : Squaredpixels/iStockphoto • p. 99 : Fernando Madeira/Shutterstock.com • p. 100 : Blend_Images/ iStockphoto • p. 103 : (h) AnnettVauteck/iStockphoto ; (b) Dean Mitchell/iStockphoto • p. 107 : Syldavia/iStockphoto • p. 108 : Photographee.eu/Shutterstock.com • p. 110g : (g) Steve Debenport/iStockphoto ; (d) araraadt/123RF Stock Photo • p. 120 : makingfaces/123RF Stock Photo • p. 121 : Design Pics/Thinkstock • p. 125 : PaulaConnelly/iStockphoto

p. X : Neustockimages/iStockphoto • p. XI : stockbroker/123RF Stock Photo • p. XII : liquidlibrary/ Thinkstock

Chapitre 1 p. 1 : SolStock/iStockphoto • p. 2 et 24 : Susanne Neal | Dreamstime.com • p. 3 : Lighthunter/Shutterstock.com • p. 4 : © Henri Dupond • p. 6 : Robert Van Der Berge/Sygma/ Corbis • p. 9 : Steve Dunwell/age fotostock/maxx images • p. 13 : Stockbyte/Thinkstock • p. 15 : BRUNO BOISSONNET/ BSIP/maxx images • p. 17 : Wavebreak Media Ltd/123RF Stock Photo

Illustrations p. 42 et 45 : Michel Rouleau

Chapitre 2 p. 25 : Wavebreakmedia Ltd/Thinkstock • p. 26 et 64 : BananaStock/Thinkstock • p. 27 : Kamira/Shutterstock. com • p. 30 : arnoaltix/Thinkstock • p. 31 : Kali Nine LLC/iStockphoto • p. 32 : Monkey Business Images Ltd/ Thinkstock • p. 35 : Glow Wellness/maxx images • p. 36 : BELMONTE/BSIP/maxx images • p. 39 : Lisa S./Shutterstock. com • p. 50 : Dean Mitchell/Thinkstock • p. 51 : Jochen Sands/Thinkstock • p. 53 : GlobalStock/iStockphoto • p. 57 : © Correspondances en Onco-hémotologie, mars 2011 • p. 58 : SilviaJansen/iStockphoto • p. 66 : ChantalS – Fotolia.com

Chapitre 3 p. 67 : Burlingham/Shutterstock.com • p. 68 et 94 : onceawitkin/iStockphoto • p. 69 : STEEX/iStockphoto • p. 71 : Feverpitched/iStockphoto • p. 72 : Jodi Jacobson/ iStockphoto • p. 73 : RichardForeman/iStockphoto • p. 76 : williv/iStockphoto • p. 77 : Patrice Gagnon/L’imagier • p. 79 : (h) Patrice Gagnon/L’imagier ; (b) BURGER/PHANIE / maxx images • p. 81 : Jodi Jacobson/iStockphoto • p. 82 : Claudiad/iStockphoto • p. 83 : Yuri Arcurs/Thinkstock • p. 85 : Lokibaho/iStockphoto • p. 87 : Squaredpixels/ iStockphoto • p. 96 : Syldavia/iStockphoto

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SOURCES

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PA-ADN-01

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Leffet des analgésiques opioïdes sur le système gastro-intestinal

:

PA-C19-01

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CHENELIÈRE ÉDUCATION Santé, assistance et soins infirmiers Compétence 19

Approche privilégiée pour la personne en soins palliatifs

Guide • L’offre numérique de Chenelière Éducation... 149 • Documents relatifs aux milieux de soins........ 151 • Évaluation....................................................... 159 • Corrigés.......................................................... C-1

147

SASI chenelière éducation Compétence 19 • Approche privilégiée pour la personne en soins palliatifs Guide Dalila Benhaberou-Brun Monique Fortier Christine Genest © 2014 TC Média Livres Inc. Édition : Murielle Belley Coordination et révision linguistique : Claire Campeau Correction d’épreuves : Lucie Lefebvre Conception graphique : Josée Brunelle Infographie : Claude Bergeron Recherche d’hyperliens (numérique) : Claire Campeau

Dans cet ouvrage, le féminin est utilisé comme représentant des deux sexes, sans discrimination à l’égard des hommes et des femmes, et dans le seul but d’alléger le texte. Des marques de commerce sont mentionnées ou illustrées dans cet ouvrage. L’Éditeur tient à préciser qu’il n’a reçu aucun revenu ni avantage conséquemment à la présence de ces marques. Celles-ci sont reproduites à la demande des auteures en vue d’appuyer le propos pédagogique ou scientifique de l’ouvrage. La pharmacologie évolue continuellement. La recherche et le développement produisent des traitements et des pharmacothérapies qui perfectionnent constamment la médecine et ses applications. Nous présentons au lecteur le contenu du présent ouvrage à titre informatif uniquement. Il ne saurait constituer un avis médical. Il incombe au médecin traitant et non à cet ouvrage de déterminer la posologie et le traitement appropriés de chaque patient en particulier. Nous recommandons également de lire attentivement la notice du fabricant de chaque médicament pour vérifier la posologie recommandée, la méthode et la durée d’administration, ainsi que les contre-indications. Les cas présentés dans les mises en situation de cet ouvrage sont fictifs. Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant déjà existé n’est que pure coïncidence. TC Média Livres Inc., les auteurs et leurs collaborateurs se dégagent de toute responsabilité concernant toute réclamation ou condamnation passée, présente ou future, de quelque nature que ce soit, relative à tout dommage, à tout incident – spécial, punitif ou exemplaire –, y compris de façon non limitative, à toute perte économique ou à tout préjudice corporel ou matériel découlant d’une négligence, et à toute violation ou usurpation de tout droit, titre, intérêt de propriété intellectuelle résultant ou pouvant résulter de tout contenu, texte, photographie ou des produits ou services mentionnés dans cet ouvrage.

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L’offre numérique de Chenelière Éducation Chenelière Éducation offre une variété de supports numériques de façon à répondre à tous vos besoins et à ceux de vos élèves. LA PLATEFORME CHENELIÈRE ÉDUCATION

– ÉLÈVE ET ENSEIGNANT

Cette plateforme web et téléchargeable vous permet de personnaliser, de présenter et de partager les contenus pédagogiques proposés par Chenelière Éducation et d’ajouter les vôtres pour créer vos propres organisations de cours. Elle est compatible avec tout tableau numérique interactif (TNI) et fonctionne avec ou sans accès Internet. Pour plus de renseiCHENELIÈRE ÉDUCATION gnements, consultez les extraits numériques de la collection à l’adresse www.cheneliere.ca/sasi-extraits.

LA CLÉ USB CHENELIÈRE ÉDUCATION

– ENSEIGNANT SEULEMENT

La clé USB offre la version numérique du guide-corrigé pour l’enseignant. Elle est compatible avec tout TNI ou projecteur. Ses différents outils facilitent entre autres la navigation et permettent d’intervenir directement dans les pages. Pour plus de renseignements, consultez le tutoriel à l’adresse www.cheneliere.ca/tutoriel-secondaire.

L’APPLICATION CHENELIÈRE ÉDUCATION POUR IPAD – ÉLÈVE ET ENSEIGNANT Cette application vous donne accès au cahier et au corrigé. Elle est synchronisée avec la plateforme Chenelière Éducation. Elle permet entre autres à l’élève d’insérer des réponses dans son cahier et de les soumettre à son enseignant. L’enseignant peut à son tour annoter les réponses reçues et les retourner à l’élève. Pour plus de renseignements, consultez la vidéo à l’adresse www.cheneliere.ca/offre-ipad.

L’offre numérique pour la collection CHENELIÈRE ÉDUCATION CHENELIÈRE ÉDUCATION est offerte sur différents supports qui comportent La collection un grand nombre de fonctionnalités et d’outils pour faciliter et dynamiser l’enseignement du programme Santé, assistance et soins inrmiers.

LE GUIDE-CORRIGÉ NUMÉRIQUE En plus de disposer de toutes les fonctionnalités offertes dans la plateforme Chenelière Éducation et dans la clé USB, le guide-corrigé de la compétence 19, Approche privilégiée pour la personne en soins palliatifs, propose : le guide d’apprentissage et le guide-corrigé des encadrés notionnels en format plein écran ; en version numérique ; des hyperliens menant à des sites Internet les réponses une à une pour toutes les d’intérêt ; activités du guide d’apprentissage ; des hyperliens vers le recueil Méthodes des planches anatomiques interactives ; de soins ; les documents reproductibles en format des vidéos de méthodes de soins. modiable (documents relatifs aux milieux de soins, évaluation) ;

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• L’offre numérique de Chenelière Éducation

149

LES ICÔNES Les icônes épinglées sur les pages du guide-corrigé numérique donnent accès à différents éléments de contenu. Positionnez le curseur sur une icône pour faire apparaître une infobulle précisant le type d’élément dont il est question. Cliquez sur l’icône pour accéder au contenu. Dans le guide-corrigé de la compétence 19, Approche privilégiée pour la personne en soins palliatifs, on trouve les icônes suivantes : Cette icône vous permet d’accéder directement à l’une des vidéos reproduisant les étapes de réalisation des méthodes les plus complexes présentées dans le recueil Méthodes de soins. Cette icône vous permet d’accéder à des sites Internet d’intérêt. Cette icône vous permet d’accéder directement à l’une des méthodes du recueil Méthodes de soins. Cette icône vous permet d’afcher plein écran une planche anatomique interactive. Vous pouvez alors faire apparaître les termes un à un, ou encore d’un seul clic.

Un exemple de planche anatomique interactive

Cliquer sur le bouton « Toutes les réponses » pour faire apparaître tous les termes de la planche. Cliquer de nouveau pour faire disparaître tous les termes.

En mode « Réponses une à une », cliquer près du boulet pour faire apparaître le terme. Cliquer de nouveau pour le faire disparaître.

150

• L’offre numérique de Chenelière Éducation

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DOCUMENTS RELATIFS AUX MILIEUX DE SOINS Sommaire Le profil de compétences requises pour l’infirmière auxiliaire en soins palliatifs .....................................................................152 Échelle de dépistage du délirium ............................................154 Comment utiliser l’échelle de dépistage du délirium .............. 155 Soins d’hygiène buccale .........................................................157

151

Le profil de compétences requises pour l’infirmière auxiliaire en soins palliatifs Compétences générales

Compétences spécifiques

Domaine de compétences : Douleur et symptômes

• Observer l’état de la personne au regard des manifestations de douleur et d’inconfort. • Donner des soins d’assistance et des soins spécifiques.

– Observer avec attention les manifestations de douleur et d’inconfort. – Interpréter avec justesse les facteurs pouvant influencer la douleur et l’inconfort de la personne. – Interpréter correctement les échelles d’évaluation de la douleur. – Établir des priorités de soins en prenant différents éléments en considération. – Administrer judicieusement la médication. – Porter attention à l’effet des médicaments, des traitements et des soins prodigués. – Donner les soins appropriés aux manifestations d’inconfort. – Participer de façon appropriée à la mise à jour et à l’application du plan de soins. – Reconnaître avec justesse les approches complémentaires utiles en soins palliatifs.

Domaine de compétences : Besoins psychosociaux et spirituels

• Accompagner la personne en fin de vie et ses proches.

– Observer avec attention les manifestations de l’état émotif de la personne et de ses proches. – Adopter des attitudes favorisant un climat de confiance. – Porter attention à l’expression des besoins de la personne en fin de vie et à ceux de ses proches. – Utiliser des moyens appropriés pour répondre aux besoins de la personne en fin de vie et à ceux de ses proches.

Domaine de compétences : Besoins liés à l’organisation de la vie quotidienne

• Offrir un soutien pour

– Respecter le rythme et les capacités fonctionnelles de la personne.

maintenir les capacités fonctionnelles. Domaine de compétences : Agonie et décès

• Observer l’état de la personne au moment de la fin de vie. • Donner des soins d’accompagnement.

– Observer et interpréter avec justesse les manifestations de l’agonie. – Donner les soins appropriés aux manifestations d’agonie. – Apporter du soutien à la personne en fin de vie et à ses proches.

Domaine de compétences : Deuil

• Connaître le processus

– Interpréter le processus de deuil.

normal de deuil. Domaine de compétences : Communication

• Communiquer efficacement avec la personne et ses proches.

152

– Comprendre et appliquer les principes généraux de communication. – Communiquer avec clarté et précision à la personne et à ses proches les renseignements liés aux soins. – Communiquer aux proches, avec pertinence et au moment opportun, tout changement important de l’état de la personne.

• Documents relatifs aux milieux de soins

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Compétences générales

Compétences spécifiques

Domaine de compétences : Collaboration centrée sur la personne et ses proches

• Collaborer en tant que membre d’une équipe interdisciplinaire.

– Cerner le rôle de l’infirmière auxiliaire au regard de l’approche palliative ainsi que les rôles des autres membres de l’équipe interdisciplinaire. – Participer activement aux rencontres et aux décisions de l’équipe de soins. – Communiquer à l’équipe interdisciplinaire l’information relative à l’état de la personne et aux soins prodigués.

Domaine de compétences : Questions éthiques et légales

• Comprendre les problèmes éthiques et légaux pouvant influencer les soins à la personne en fin de vie.

– Être sensibilisé aux enjeux éthiques. – Discuter de dilemmes éthiques pouvant se poser à l’infirmier et à l’infirmière auxiliaire. – Détecter les signes justifiant un changement de niveau de soins. – Savoir expliquer les conséquences d’un changement de niveau de soins à la personne et ses proches.

Domaine de compétences : Développement personnel et professionnel

• Être capable d’introspection. • Améliorer sa pratique clinique et promouvoir le développement de la profession.

– – – –

Réfléchir sur ses perceptions du mourir. Exprimer ses réactions par rapport à la mort. Discuter de sa capacité à s’engager dans l’approche palliative. Utiliser une démarche réflexive pour répondre à des situations de soins complexes. – Participer à des activités régulières de formation et partager son expertise au sein de l’équipe de soins.

Domaine de compétences : Soins palliatifs et organisation des services de santé

• Connaître les différents enjeux relatifs à l’offre de soins palliatifs dans le contexte québécois.

– Connaître la philosophie de l’approche palliative. – S’informer sur la prestation des soins palliatifs dans son milieu de travail. – Réfléchir à sa contribution au développement des soins palliatifs dans son milieu de travail.

Source : Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec. Plan directeur de développement des compétences des intervenants en soins palliatifs, Québec, Gouvernement du Québec, 2008, p. 71 à 77.

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• Documents relatifs aux milieux de soins

153

Nom :

Dossier : Chambre :

Échelle de dépistage du délirium1 Date (mois, jour) N2

J

S

N

J

S

N

J

S

N

J

S

N

J

S

Désorientation Comportement inapproprié Communication inappropriée Illusions/ hallucinations Ralentissement physique/mental Pointage par période 1. L’échelle de dépistage du délirium peut être désignée en français par DED et en anglais par Nu-DESC (Nursing Delirium Screening Scale). 2. N = nuit ; J = jour ; S = soir

Indiquer une des cotes ci-dessous. 0

Comportement absent durant le quart de travail.

1

Comportement présent durant le quart de travail, mais peu prononcé en durée et en intensité.

2

Comportement présent durant le quart de travail et prononcé en durée et en intensité (toute autre situation que 0 ou 1).

N.E.

Comportement qui n’a pas pu être évalué durant le quart de travail. Préciser la raison : a = sommeil naturel b = sédation induite par la médication c = stupeur ou coma d = autre raison

Commentaires

154

• Documents relatifs aux milieux de soins

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Comment utiliser l’échelle de dépistage du délirium 1

Noter l’absence ou la présence de chacune des cinq manifestations comportementales du délirium à la fin de chaque quart de travail, aux huit heures (N = nuit ; J = jour ; S = soir).

2

Utiliser les définitions suivantes des manifestations comportementales du délirium. Manifestations du délirium

3

Définitions

Désorientation

Manifestations verbales ou comportementales qui indiquent une mauvaise orientation dans le temps et/ou dans l’espace ; incapacité à reconnaître les personnes dans l’environnement ou confusion.

Comportement inapproprié

Comportement inapproprié pour l’endroit et/ou pour la personne. Ex. : Arracher ses sondes ou ses pansements, essayer de sortir du lit alors que c’est contre-indiqué, être constamment agité, réagir de façon exacerbée aux stimuli.

Communication inappropriée

Communication inappropriée pour l’endroit et/ou pour la personne. Ex. : Parler de façon incohérente, être dans un état d’incommunicabilité, avoir un discours inintelligible ou insensé.

Illusions/hallucinations

Voir ou entendre des choses qui n’existent pas ; présenter une distorsion de la perception des objets.

Ralentissement physique et/ ou mental inhabituel, qui tient compte de l’état de santé

Temps de réaction plus long ; peu ou pas d’actions et/ou de paroles spontanées. Ex. : Durant une interaction, la personne réagit toujours après un laps de temps et/ou elle est difficile à stimuler et/ou à réveiller.

Coter chacune des cinq manifestations du délirium ci-dessus de la façon suivante. Cotes

Comportements

0

Comportement absent durant le quart de travail.

1

Comportement présent durant le quart de travail, mais peu prononcé en durée et en intensité.

2

Comportement présent durant le quart de travail et prononcé en durée et en intensité (toute autre situation que 0 ou 1).

N.E.

Comportement qui n’a pas pu être évalué durant le quart de travail. Préciser la raison : a = sommeil naturel b = sédation induite par la médication c = stupeur ou coma d = autre raison

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• Documents relatifs aux milieux de soins

155

4

Faire appel aux proches. • Recueillir leurs observations, s’ils mentionnent avoir été témoins de manifestations comportementales inappropriées de la personne en fin de vie, qui pourraient indiquer la présence d’un délirium.

• En cas de doute, il est toujours recommandé d’interroger les proches afin d’établir si la personne en fin de vie a présenté ou non des manifestations de délirium durant le quart de travail. 5

Calculer le pointage. • Recueillir les témoignages des proches sur la durée et l’intensité des manifestations comportementales inappropriées de la personne en fin de vie.

• Déterminer le pointage des proches à l’aide des cotes et des définitions mentionnées plus haut. • Inscrire le pointage obtenu à droite de celui de l’infirmière, dans la même case, et l’encercler. • Additionner les pointages individuels les plus élevés pour chaque case afin d’obtenir le pointage total.

156

• Documents relatifs aux milieux de soins

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Nom :

Dossier : Chambre :

Soins d’hygiène buccale Dents naturelles

Prothèses supérieures

Prothèses inférieures Aide-mémoire

Examen de la bouche Date (mois, jour) S1

État de la bouche

O

S

O

Bouche saine

Crest Pro-Santé MD

Candidose

1er choix : CrestMD + chlorhexidine 2e choix : Bicarbonate

Bouche saine Halitose

Xérostomie (bouche sèche)

1er choix : CrestMD + chlorhexidine 2e choix : Betadine MD

Bouche douloureuse Muqueuses : croûtes/dépôts

Langue chargée CrestMD + H202

Muqueuses rouge vif

Stomatite

Solution de bicarbonate

Langue chargée

Saignements

Solution de bicarbonate

Langue framboisée

Ulcères

CrestMD + chlorhexidine Orabase MD, Orajel MD

Points blancs : adhérents/détachables Lésions traumatiques

Référence au dentiste

Ulcères Lèvres sèches et gercées Perlèche (inflammation des commissures des lèvres) Saignements Halitose (odeurs) Initiales 1. S = subjectif ; O = objectif

Commentaires

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• Documents relatifs aux milieux de soins

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Nom :

Date : Évaluation des soins d’hygiène buccale

Mois Soins

Date

Gargarisme Crest Pro-Santé MD

AM Midi h.s.

CrestMD + H202

AM Midi h.s.

CrestMD + chlorhexidine

AM Midi h.s.

Solution de bicarbonate

AM Midi h.s.

Gargarisme Betadine MD

AM Midi h.s.

Autre :

AM Midi h.s.

Oral BalanceMD

AM

Moi-StirMD

Midi h.s.

Orajel MD

AM

Orabase MD

Midi h.s.

Glaxal BaseMD

AM Midi h.s.

Source : Formulaire du dossier patient. Maison Michel-Sarrazin, Québec, mai 2014. [www.michel.sarrazin.ca]

158

• Documents relatifs aux milieux de soins

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ÉVALUATION Sommaire Tests de connaissances Chapitre 1

La philosophie des soins palliatifs ................... 160

Chapitre 2

Les manifestations cliniques de la personne en fin de vie...................................................... 165

Chapitre 3

Le confort de la personne en fin de vie ........... 170

Chapitre 4

L’accompagnement de la personne en fin de vie et de ses proches.................................. 175

Préparation à l’épreuve finale ..................................................... 181

159

Nom :

Date :

Test de connaissances Chapitre 1 La philosophie des soins palliatifs 1

/100

Monsieur Lemieux, 63 ans, souffre d’un cancer pulmonaire à un stade avancé. Il se plaint de douleurs généralisées qui perturbent son sommeil et qui diminuent considérablement son autonomie. Comme il ne peut presque plus marcher seul, il prend conscience de la perte de son autonomie. Il trouve cela difficile de dépendre des autres. Il s’inquiète de l’aggravation de son état. Il se dit anxieux face à l’avenir de ses proches, car il réalise qu’il y a moins d’espoir à l’horizon.

/4

Dans cette situation de soins, nommez les signes qui se rapportent à chacune des composantes de la souffrance globale. a) Souffrance physique : b) Souffrance psychologique : c) Souffrance sociale : d) Souffrance spirituelle : 2

Vrai ou faux ? Si vous jugez que l’énoncé est faux, justifiez votre réponse. Vrai

/12 Faux

a) Un arrêt ou un refus de traitement est un choix réversible. b) Les soins palliatifs traitent les symptômes et les causes de la maladie. c) Les soins de confort sont des soins palliatifs. d) Le travail de l’équipe interdisciplinaire s’organise autour d’un projet commun, centré sur la personne en fin de vie et ses proches. e) Les soins curatifs priorisent les valeurs scientifiques, axées sur la guérison et la réhabilitation. f) Le principe de non-malfaisance est l’obligation morale de faire le bien. Justification :

160

• Tests de connaissances • Chapitre 1

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Nom : 3

Date :

Pour chacune des situations de soins suivantes, indiquez s’il s’agit d’un contexte de soins curatifs ou de soins palliatifs en cochant la case appropriée. Soins curatifs

Situations de soins

/8

Soins palliatifs

a) Amélie, 12 ans, vient d’être admise à l’unité de pédiatrie. Elle commence un traitement de chimiothérapie à la suite d’un diagnostic de leucémie. b) Madame Lessard, 42 ans, est atteinte d’un cancer du sein avec des métastases généralisées. Elle dit qu’elle se sent confortable et bien soulagée par sa médication antalgique. c) Monsieur Blais, 87 ans, est à un stade très avancé de démence. Son état semi-comateux nécessite des mobilisations et des soins d’hygiène buccale aux deux heures. d) À la suite d’un accident de moto, Vincent, 17 ans, a subi des fractures multiples au bassin et à la jambe droite. Il entreprend des traitements de physiothérapie pour réapprendre à marcher seul afin de retrouver son autonomie.

4

Certaines problématiques éthiques sont liées aux soins de fin de vie.

/8

a) Donnez quatre exemples de thérapies de maintien de la vie pouvant conduire à l’acharnement thérapeutique.

b) Nommez quatre causes d’absence de soins pouvant conduire à l’abandon thérapeutique.

5

La personne en fin de vie a des droits, dont celui d’être reconnue comme un être à part entière jusqu’à la fin. Comment l’infirmière auxiliaire peut-elle contribuer au respect de ces droits ?

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• Tests de connaissances • Chapitre 1

/4

161

Nom : 6

Date :

Complétez les phrases suivantes. a) L’

/12 est l’absence de soins adaptés qui pourraient

maintenir ou améliorer la qualité de vie de la personne en fin de vie. b) Les soins

sont prodigués en fin de vie, lorsque

le décès est proche et inévitable. c) Le travail en

est une composante incontournable

de la pratique des soins palliatifs. d) La

est une option de dernier recours en soins

palliatifs. e) La philosophie des soins palliatifs s’appuie sur le respect de l’ et de la 7 8

de la personne.

L’infirmière auxiliaire doit posséder plusieurs compétences pour travailler en soins palliatifs. Associez un des domaines de compétences indiqués dans l’encadré à chacune des situations de soins palliatifs. i

/16

Douleur, symptômes et inconforts

ii Collaboration centrée sur la personne en fin de vie et ses proches iii Communication avec la personne en fin de vie et ses proches iv Besoins psychosociaux et spirituels de la personne en fin de vie et de ses proches v Aspects légaux et éthiques vi Développement personnel et professionnel de l’infirmière auxiliaire

Domaines de compétences

Situations de soins palliatifs a) Vous participez à une formation continue sur l’accompagnement des proches. b) Vous informez votre collègue de nuit du changement de la médication antiémétique de monsieur Villeneuve, 44 ans. c) Vous observez attentivement les manifestations d’inconfort de monsieur Poirier, 81 ans, en phase avancée de la maladie d’Alzheimer. d) Vous démontrez votre ouverture et votre empathie au conjoint et aux enfants de madame Letarte, 44 ans, en phase terminale d’un cancer du sein. e) Vous informez l’infirmière responsable de vos observations concernant l’état de monsieur Bérubé, 89 ans, qui pourrait nécessiter un changement de niveau de soins. f) Vous informez le conjoint de madame Brown, 58 ans, des modifications de son comportement et de son humeur depuis ce matin.

162

• Tests de connaissances • Chapitre 1

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Nom : 8

Date :

À quel principe éthique correspond chacune des situations de soins palliatifs suivantes ?

/16

a) Monsieur Gervais, 54 ans, refuse de subir une seconde amputation au membre inférieur gauche. b) Vous utilisez la méthode PQRSTU pour évaluer la douleur de madame Stuart, 67 ans, et vous administrez rigoureusement sa médication antalgique. c) Vous prodiguez régulièrement les soins d’hygiène buccale à monsieur Picard, 92 ans, atteint de démence à un stade avancé. d) Madame Jean, 34 ans, suit un traitement de chimiothérapie. Ce traitement provoque des nausées et des vomissements importants que son médecin n’arrive pas à contrôler. Il décide de cesser le traitement.

9

L’approche interdisciplinaire est nécessaire pour soigner et accompagner la personne en fin de vie et ses proches.

/8

a) Nommez trois attitudes favorables au travail dans un contexte interdisciplinaire.

b) Décrivez brièvement le rôle de collaboration de l’infirmière auxiliaire au sein de l’équipe interdisciplinaire.

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• Tests de connaissances • Chapitre 1

163

Nom : 10

Date :

Indiquez le ou les droits de la personne soignée qui s’appliquent à chacune des situations de soins palliatifs suivantes. Situations de soins palliatifs

/12

Droits de la personne soignée

a) Vous écoutez avec empathie monsieur Paquet, 82 ans, exprimer sa peur de souffrir et de mourir seul.

b) Madame Giroux, 54 ans, vous dit qu’elle est fatiguée et qu’elle préfère remettre à demain la rencontre avec la physiothérapeute. c) Le médecin informe madame Gendron, 46 ans, de la progression de son cancer du foie, malgré le traitement de chimiothérapie qu’elle suit. Il lui propose de mettre fin à ce traitement et de rencontrer l’équipe de soins palliatifs. d) Monsieur Biron, 79 ans, refuse de recevoir la visite de l’intervenant en soins spirituels, malgré les demandes insistantes de sa conjointe. e) Monsieur Cloutier, 57 ans, en phase terminale d’un cancer pulmonaire, désire mourir à la maison, entouré de sa conjointe et de ses enfants. f) Tout au long de ses soins d’hygiène, vous êtes soucieuse de respecter l’intimité de madame Vachon, 95 ans, atteinte de démence à un stade avancé.

164

• Tests de connaissances • Chapitre 1

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Nom :

Date :

Test de connaissances Chapitre 2 Les manifestations cliniques de la personne en fin de vie 1

/100

L’infirmière auxiliaire contribue activement à l’évaluation de la douleur de la personne en fin de vie.

/8

a) Quels outils utilise- t-elle pour recueillir des données sur les caractéristiques et l’intensité de la douleur ?

b) Nommez deux attitudes qu’elle doit adopter avec la personne en fin de vie, qui éprouve de la douleur.

2

Madame Boutet, 64 ans, sera opérée demain pour une mastectomie partielle droite. Elle vous dit qu’elle a très peur de souffrir et qu’elle appréhende la douleur postchirurgicale. En plus de considérer la morphine comme une drogue, elle craint d’en devenir dépendante. Elle se questionne aussi sur ses effets secondaires indésirables. Comme elle ne dort plus depuis plusieurs jours, elle se sent extrêmement fatiguée et anxieuse.

/12

a) Nommez deux facteurs qui peuvent influencer la perception de la douleur de madame Boutet.

b) Nommez trois effets secondaires indésirables de la morphine.

c) Comment intervenez-vous auprès de madame Boutet ?

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• Tests de connaissances • Chapitre 2

165

Nom :

Date :

3

Nommez trois croyances et perceptions liées aux analgésiques opioïdes, qui peuvent influencer l’attitude de l’infirmière auxiliaire devant la douleur de la personne en fin de vie.

/6

4

Vrai ou faux ? Si vous jugez que l’énoncé est faux, justifiez votre réponse.

/8

Vrai

Faux

a) Le soulagement de l’anxiété nécessite systématiquement une intervention pharmacologique. b) Une dose d’antiémétique peut être administrée de façon préventive avant un déplacement ou un traitement de chimiothérapie. c) L’échelle visuelle analogique (EVA) permet d’évaluer les paramètres quantitatifs de la dyspnée. d) Le délirium est multifactoriel et irréversible. Justification :

5

Monsieur Bélanger, 52 ans, est atteint d’un cancer du foie. Lors de son positionnement au fauteuil, il se plaint d’une douleur à l’hypocondre droit qu’il évalue à 7/10. Il décrit sa douleur comme un tiraillement qui irradie jusqu’à l’omoplate droite. Il vous demande si vous pouvez lui administrer une entredose.

/8

a) Quelles sont les caractéristiques d’une entredose ?

b) Nommez trois interventions nécessaires pour assurer l’efficacité de l’entredose.

166

• Tests de connaissances • Chapitre 2

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Nom : 6

Date :

Complétez les phrases suivantes. a) Les

/14 sont des contractions musculaires brèves

et involontaires qui affectent un muscle ou un groupe de muscles. b) L’administration quotidienne d’

est la plupart

du temps indispensable pour traiter un délirium. c) La présence de

peut être à l’origine du délirium,

de la rétention urinaire et de l’occlusion intestinale. d) L’

utilise le potentiel de créativité de la personne

en fin de vie comme moyen d’expression dans le but d’atténuer sa souffrance. e) L’utilisation de

permet de stimuler la production

salivaire pour traiter la xérostomie. f)

La

vise à assurer un niveau d’inconscience nécessaire

au confort de la personne en fin de vie et au soulagement de ses symptômes incontrôlables (douleur et inconforts). g) Les produits à base d’alcool et de

ont un effet

astringent sur les muqueuses buccales et sur les lèvres. 7

Nommez deux effets des analgésiques opioïdes sur le système gastro- intestinal.

/4

8

Nommez trois paramètres que l’infirmière auxiliaire doit observer et noter dans les cas de nausées et de vomissements.

/3

9

Quels sont les objectifs du traitement pharmacologique en soins palliatifs ?

/4

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• Tests de connaissances • Chapitre 2

167

Nom : 10

Date :

Madame Labrecque, 69 ans, est en phase terminale d’une maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC). Vous constatez ce matin qu’elle est très agitée. Elle est tachycarde et sa respiration est rapide. Elle vous dit qu’elle manque d’air, ce qui l’angoisse et la rend extrêmement inconfortable. Ses proches s’inquiètent de son état. Après une évaluation médicale, vous devez immédiatement administrer le protocole de détresse.

/10

a) En quoi consiste le protocole de détresse ?

b) Quelles sont les manifestations cliniques de la détresse respiratoire ?

c) Quelle médication devez-vous administrer en premier ? Justifiez votre réponse.

d) Quel est l’effet thérapeutique recherché de la morphine sur la dyspnée ?

e) Nommez une attitude que vous devez adopter avec madame Labrecque et ses proches.

11

Monsieur Wilson, 87 ans, est à un stade avancé de démence. Il ne s’alimente plus et il s’hydrate très peu. Vous constatez qu’il n’a pas eu de selles depuis trois jours. Expliquez l’importance de surveiller l’élimination intestinale de monsieur Wilson.

/3

12

Parmi les paramètres suivants, encerclez ceux que vous devez observer et noter dans les cas de délirium.

/5

a) Le moment d’apparition

e) Les effets du délirium sur les AVQ

b) La présence de myoclonies

f ) L’humeur

c) L’état de conscience

g) La perturbation du cycle éveil-sommeil

d) Les comportements inappropriés

168

• Tests de connaissances • Chapitre 2

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Nom : 13

Date :

Les coanalgésiques sont fréquemment utilisés en soins palliatifs.

/7

a) Quels sont les effets thérapeutiques recherchés des coanalgésiques ?

b) Nommez un effet secondaire indésirable pour chacune des classes de médicaments suivantes, utilisées comme coanalgésiques. Classes de médicaments

Effets secondaires indésirables

Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) Anticonvulsivants

Antipsychotiques

Anxiolytiques sédatifs

14

Madame Fleury, 55 ans, est en phase terminale d’un cancer généralisé. Elle présente un épisode de délirium.

/8

a) Quelles sont les causes les plus fréquentes du délirium ?

b) L’halopéridol (HaldolMD) est le médicament de premier choix pour traiter le délirium. À quelle classe de médicaments appartient-il ?

c) Proposez trois interventions de soins efficaces pour soulager l’inconfort de madame Fleury.

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• Tests de connaissances • Chapitre 2

169

Nom :

Date :

Test de connaissances Chapitre 3 Le confort de la personne en fin de vie 1

Madame Patry, 73 ans, souffre d’un cancer du sein en phase terminale. Elle vous dit qu’elle a peur de mourir, mais elle refuse de partager ses émotions avec son mari. Elle pleure et n’accepte ni de manger ni de boire. Madame Patry est catholique pratiquante. Pourtant, elle a cessé de prier, car elle a le sentiment que ses prières ne sont jamais entendues.

/100 /9

Nommez trois besoins perturbés chez madame Patry. Justifiez vos réponses. Besoins perturbés

2

Justifications

Monsieur Bérubé, 91 ans, ferme la bouche et tourne la tête dès que l’infirmière auxiliaire ou toute autre personne s’approche de lui.

/6

a) Que peut signifier cette réaction ?

b) À quel moment du processus de fin de vie cette réaction se produit-elle ?

3

Madame Tejedor, 48 ans, reste jour et nuit au chevet de son conjoint en phase terminale. Elle /10 vous confie qu’elle a peur de se retrouver seule. Son conjoint a exprimé le désir d’être enterré en Espagne, son pays d’origine. Elle vous dit qu’elle ne pourra pas assumer les frais funéraires et qu’elle ne sait pas quoi faire. a) Quels sentiments habitent madame Tejedor ?

b) Comment pourriez-vous réagir à ses inquiétudes ?

170

• Tests de connaissances • Chapitre 3

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Nom : 4

Date :

En soins palliatifs, l’infirmière auxiliaire fait face à des situations difficiles qui peuvent l’amener à se sentir impuissante ou même à ressentir de la détresse.

/8

Nommez quatre moyens qui pourraient l’aider à mieux gérer ses émotions et à surmonter la détresse.









5

Vrai ou faux ? Si vous jugez que l’énoncé est faux, justifiez votre réponse. Vrai

/10 Faux

a) Les personnes en fin de vie souffrent toutes de cancer. b) Les proches peuvent éprouver de l’ambivalence. c) La faim et la soif diminuent en fin de vie. d) En soins palliatifs, les horaires de repas sont adaptés au rythme de la personne en fin de vie. e) Les râles de l’agonie sont douloureux. f) Les soins d’hygiène buccale sont cruciaux en fin de vie. Justification :

6

Une personne agonisante peut perdre conscience. Nommez deux attitudes de l’infirmière auxiliaire lorsqu’elle lui prodigue des soins. Justifiez votre réponse.

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• Tests de connaissances • Chapitre 3

/5

171

Nom : 7

Date :

L’alimentation est essentielle en fin de vie.

/11

a) Parmi les cinq interventions ci- dessous, encerclez celles qui sont utiles pour servir des aliments aux personnes en fin de vie. i) Offrir des aliments que la personne aime. ii) Installer une voie intraveineuse pour alimenter la personne. iii) N’interdire aucun aliment. iv) Éviter le grignotage entre les repas pour ne pas couper l’appétit. v) Soigner la présentation du repas. b) Dans la liste ci-dessous, encerclez les quatre interventions qui peuvent être faites auprès d’une personne en fin de vie qui a de la difficulté à s’alimenter. i) Offrir les mêmes aliments. ii) Observer avec attention l’état de la bouche et des muqueuses buccales. iii) Respecter le refus de s’alimenter. iv) Éviter de donner à boire. v) Prêter attention à la déglutition et au risque d’étouffement en positionnant la personne adéquatement. vi) Adapter la texture des aliments à l’état buccal, à la mastication et à la salivation de la personne. 8

Monsieur Dumas, 41 ans, est en phase terminale. Il présente des plaies cancéreuses malodorantes.

/9

a) Quel principe concernant l’utilisation de produits parfumés devez- vous suivre lors de sa toilette ?

b) La fille de monsieur Dumas est incommodée par l’odeur de la plaie. Elle vous demande si elle peut faire brûler un bâton d’encens dans la chambre. Que lui répondez-vous ?

c) Quelle attitude devez-vous adopter pendant la toilette de monsieur Dumas ?

172

• Tests de connaissances • Chapitre 3

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Nom : 9

Date :

Monsieur Tao Lee, 87 ans, veut faire lui- même sa toilette dans la salle de bain de sa chambre, mais il a de la difficulté à se déplacer.

/8

a) Parmi les énoncés ci- dessous, indiquez la ou les solutions que vous pourriez proposer à monsieur Tao Lee pour lui permettre d’être plus autonome. i) Apporter une bassine d’eau chaude au chevet de monsieur Tao Lee pour qu’il puisse faire sa toilette au fauteuil ou au lit. ii) Lui donner vous-même un bain complet au lit. iii) L’emmener à la salle de bain en fauteuil roulant et le superviser. b) Monsieur Tao Lee a renversé son pichet d’eau dans son lit et il pleure de dépit. Nommez au moins deux attitudes que vous devriez adopter dans cette situation.

10

Indiquez à quelle catégorie appartient chacune des manifestations cliniques d’agonie suivantes. Manifestations cliniques

Signes neurologiques

Signes cardiovasculaires

Signes comportementaux

/14

Signes respiratoires

Pouls irrégulier Pincement des ailes du nez Coma Râles terminaux Fermeture des yeux Hyperthermie Refroidissement des extrémités

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• Tests de connaissances • Chapitre 3

173

Nom : 11

Date :

Donnez cinq exemples d’interventions que peut faire l’infirmière auxiliaire auprès des proches d’une personne en phase d’agonie.

/10











174

• Tests de connaissances • Chapitre 3

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Nom :

Date :

Test de connaissances Chapitre 4 L’accompagnement de la personne en fin de vie et de ses proches 1

Encerclez l’énoncé qui ne correspond pas à une attitude de respect de la part de l’infirmière auxiliaire.

/100 /2

a) « Je vois que vous êtes avec votre famille. Je vais vous laisser parler ensemble et je vais revenir plus tard. » b) « Qu’est- ce que je peux faire pour vous, mon beau monsieur Drouin ? » c) « Bonjour, madame Girard, mon nom est Magali Migneault. Je serai votre infirmière auxiliaire aujourd’hui. » 2

Encerclez les attitudes qui sont nécessaires à l’accompagnement de fin de vie.

/4

a) Être attentive au langage verbal et non verbal de la personne en fin de vie. b) Compatir avec la personne en vivant ses émotions comme si elles étaient siennes. c) Accepter la personne dans ce qu’elle est et ce qu’elle vit, sans jugement. d) Être présente physiquement et mentalement pour la personne. e) Rester soi-même dans la relation d’accompagnement. 3

Différents moyens de communication sont pertinents durant l’accompagnement en fin de vie. Associez les moyens de communication indiqués dans l’encadré à chacune des définitions présentées. • Distance intime

• Regard

• Reflet simple

• Silence

/10

• Toucher

Moyens de communication

Définitions a) Moyen qui permet à l’infirmière auxiliaire de témoigner sa considération à la personne, surtout lorsqu’il est franc et direct. b) Moyen qui permet de réconforter la personne et d’établir un contact avec elle. c) Moyen réconfortant, qui doit être utilisé avec respect et délicatesse, et qui permet de démontrer sa présence et sa disponibilité. d) Moyen qui consiste à reprendre en d’autres mots les propos de la personne. e) Moyen qui facilite l’observation du comportement non verbal et qui favorise la réflexion et l’expression des émotions.

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• Tests de connaissances • Chapitre 4

175

Nom : 4

Date :

L’utilisation de questions ouvertes présente des avantages, autant pour l’infirmière auxiliaire que pour la personne soignée. Encerclez les avantages des questions ouvertes dans la liste suivante.

/6

a) Encourager la rapidité de la communication. b) Décrire et clarifier la situation. c) Permettre à la personne soignée de préciser son point de vue. d) Permettre de diriger la conversation. 5

Le processus de deuil comprend cinq étapes. Complétez les définitions de ces étapes à l’aide des mots ci-dessous. Indiquez ensuite l’étape du processus de deuil associée à chacune des définitions. • accepte

• chagrin

• promesses

• choc

• inévitable

• refus

/12

• culpabilité Étapes du processus de deuil

Définitions a) Étape durant laquelle la personne réalise que la mort est

. Cette étape est marquée par

le

.

b) Étape durant laquelle la personne

la maladie ou

la mort. Cette étape n’est pas toujours présente dans le processus de deuil. c) Étape durant laquelle la personne éprouve des sentiments de

, de révolte, d’impuissance ou d’injustice,

liés au pronostic de mort ou au décès. d) Étape durant laquelle le

provoqué par le

pronostic de mort ou le décès se transforme en de cette réalité. e) Étape qui se traduit par des

faites dans le but

d’éviter la maladie ou la mort.

176

• Tests de connaissances • Chapitre 4

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Nom : 6

Date :

Madame Garcia, 45 ans, a un cancer de l’utérus avec des métastases au foie et au fémur. Elle n’arrive plus à marcher seule parce que ses jambes sont engourdies. Comme elle aimait circuler dans les couloirs pour rencontrer des gens, elle se sent confinée dans sa chambre. Elle vous dit : « Je ne suis même plus capable de marcher. Mes jambes sont toujours engourdies. Elles ne me supportent plus. »

/12

a) Nommez les pertes vécues par madame Garcia et donnez deux interventions possibles pour chacune. Pertes

Interventions de soins

b) Nommez deux besoins perturbés chez madame Garcia et donnez deux interventions de soins pour chacun d’eux. Besoins perturbés

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Interventions de soins

• Tests de connaissances • Chapitre 4

177

Nom : 7

Date :

Vrai ou faux ? Si vous jugez que l’énoncé est faux, justifiez votre réponse. Vrai

/16 Faux

a) Chez les catholiques et les chrétiens orthodoxes, il est d’usage que la personne en fin de vie reçoive l’onction des malades. b) Dans la religion islamique, le croyant doit rester éveillé et prier durant l’agonie. c) Après le décès d’un client de religion islamique, l’infirmière auxiliaire doit rapidement s’occuper elle- même de la toilette mortuaire. d) Dans le judaïsme, il est important de laisser la personne agonisante seule pour lui permettre d’avoir un contact privilégié avec Dieu. e) La toilette mortuaire est un rite important dans la religion juive. Elle doit être faite par une personne du même sexe. Les yeux de la personne défunte sont fermés par un membre de la famille proche ou un enfant. f) Dans le bouddhisme, la toilette mortuaire est faite rapidement après le décès. g) Les hindous croient à la réincarnation. h) Chez les bouddhistes, les larmes et les lamentations au moment du décès symbolisent l’attachement à la personne décédée. Justification :

8

Dans chacune des situations suivantes, nommez les facteurs qui peuvent influencer le processus de deuil. Justifiez vos réponses. a) Samira, 7 ans, vient de perdre sa mère, qui souffrait d’un cancer du sein depuis 2 ans. Elle la visitait régulièrement à l’unité de soins palliatifs. Elle est soutenue par son père et les membres des deux familles élargies.

178

• Tests de connaissances • Chapitre 4

/6

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Nom :

Date :

b) Monsieur Ramirez, 60 ans, a accompagné sa conjointe tout au long de son combat contre /10 le cancer du poumon. À plusieurs reprises, vous les avez entendus se disputer parce qu’elle ne voulait pas arrêter de fumer, malgré sa maladie. Il y a à peine un an, monsieur Ramirez a perdu son fils unique, qui est décédé dans un accident de la route. Il n’a aucune famille proche et sa femme est sa seule amie.

c) Le mari de madame Nguyen vient de décéder des suites de la sclérose en plaques. Madame Nguyen, 50 ans, est bouddhiste. Elle s’est occupée de son mari tout au long de sa maladie. Ses enfants demeurent tous à proximité, mais ils sont très peu présents en raison de leurs horaires de travail et de leurs familles respectives. De plus, lorsqu’ils sont présents, ils ne comprennent pas le chagrin de leur mère qui, selon eux, est finalement libérée de la charge de travail que représentait leur père. Madame Nguyen est très impliquée dans sa communauté culturelle.

/6

d) Manuel, 22 ans, vient de perdre sa grand-mère, qui est décédée à la suite d’un accident /10 vasculaire cérébral (AVC). Au moment du décès, il était en stage à l’étranger et n’a pu être présent. Il y a 10 ans, Manuel a perdu ses parents dans un accident de la route. Sa grandmère a alors pris soin de lui. Manuel a une grande sœur de 25 ans de qui il est très proche, mais il a de la difficulté à exprimer ses émotions, même avec elle. Manuel a plusieurs amis sur qui il peut compter.

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• Tests de connaissances • Chapitre 4

179

Nom : 9

Date :

Monsieur Lizotte, 67 ans, est aux soins palliatifs depuis quelques jours. Son épouse est à son chevet tous les jours. Lorsque vous entrez dans la chambre, vous constatez que madame Lizotte est en larmes et parle à son mari : « Comment vais-je faire pour vivre sans toi ? Tu es toute ma vie ! C’est toi qui t’occupais de la maison. Toute seule, je n’y arriverai pas. » Monsieur Lizotte lui répond : « Si tu savais comment c’est difficile de ne plus être capable de t’aider, de ne plus être auprès de toi comme avant Un homme, ça doit prendre soin de sa femme. Je ne suis même plus capable de faire ça. Je ne vaux plus grand-chose. »

/6

a) Quelles émotions madame Lizotte exprime- t-elle ?

b) Nommez deux interventions que vous pourriez faire pour aider madame Lizotte.

180

• Tests de connaissances • Chapitre 4

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Nom :

Date :

Préparation à l’épreuve finale Situation clinique 1

Monsieur Rompré, 60 ans

Monsieur Rompré, 60 ans, souffre d’un cancer du poumon, diagnostiqué il y a un an et traité par chimiothérapie. Depuis deux semaines, il se plaint d’une douleur thoracique droite quasi permanente, non soulagée par la prise régulière de morphine. Une radiographie pulmonaire confirme un envahissement de la tumeur. Ce matin, monsieur Rompré vous dit qu’il a très peu dormi et que sa douleur est insupportable. Il vous demande une entredose. Ses traits sont tirés, son teint est pâle et sa respiration est saccadée lorsqu’il vous parle. Il s’inquiète de l’aggravation de son état de santé. Monsieur Rompré est soutenu par sa conjointe et par son fils unique, mais il vous avoue se sentir bien seul. Il a pris récemment sa retraite. Il vous dit tristement qu’il a complètement perdu l’espoir de réaliser les projets que sa conjointe et lui avaient planifiés. Il trouve que ce n’est pas juste et il ne comprend pas pourquoi il a ce cancer puisqu’il n’a jamais fumé. 1

À l’aide de la méthode PQRSTU, formulez deux questions que vous pourriez poser à monsieur Rompré pour lui permettre d’évaluer sa douleur.

2

Soulignez dans le texte les signes objectifs de douleur que présente monsieur Rompré.

3

Vous administrez une entredose de morphine à monsieur Rompré. a) Nommez une caractéristique de l’entredose.

b) Nommez deux interventions de soins à prodiguer pour vous assurer de l’efficacité de l’entredose.

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• Préparation à l’épreuve finale

181

Nom :

Date : c) Nommez deux principaux effets secondaires indésirables des analgésiques opioïdes.

4

Quels sont les sentiments exprimés par monsieur Rompré concernant son état de santé ?

5

Établissez un lien entre deux étapes du processus de deuil et les sentiments exprimés par monsieur Rompré. Étape du processus de deuil : Sentiments exprimés :

Étape du processus de deuil : Sentiments exprimés :

6

Vous devez accompagner monsieur Rompré dans ce qu’il vit. Nommez deux attitudes que vous devez adopter, puis proposez une façon d’intervenir pour chacune de ces attitudes. Attitudes

182

Interventions

7

Quelle est la technique de communication verbale à privilégier pour permettre à monsieur Rompré de constater que vous l’écoutez attentivement ?

8

Nommez un avantage du silence dans la relation d’accompagnement.

• Préparation à l’épreuve finale

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Nom :

Date :

Situation clinique 2

Madame Thompson, 45 ans

Madame Thompson, 45 ans, est à l’unité de soins palliatifs depuis une semaine. Elle est en phase terminale d’un cancer du sein avec des métastases osseuses. Elle se dit extrêmement fatiguée et affaiblie, ce qui réduit considérablement son autonomie fonctionnelle, particulièrement pour ses soins d’hygiène corporelle. Sa douleur est bien soulagée par la morphine, administrée régulièrement par voie S.C. Toutefois, les nausées et les vomissements persistent à la suite de son récent traitement de chimiothérapie. Comme madame Thompson a très peu d’appétit, elle a de plus en plus de difficulté à prendre ses repas. Madame Thompson est très nauséeuse ce midi et elle refuse de s’alimenter. Elle se plaint d’avoir la bouche sèche et la langue qui brûle. Son conjoint, monsieur Dufour, vous fait part de son inquiétude et vous dit qu’il a peur qu’elle meure de soif. Il se sent complètement dépassé par la détérioration rapide de l’état de santé de sa conjointe. Il a peur de se retrouver seul et il appréhende les réactions de leurs deux fils adolescents face au décès de leur mère. 1

Nommez trois paramètres que vous devez observer et noter lors de l’évaluation des nausées et des vomissements de madame Thompson.

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Proposez trois soins d’assistance qui peuvent aider madame Thompson à prendre ses repas.

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Nommez deux paramètres à observer et à noter lors de l’évaluation de la xérostomie.

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Quelle est la principale classe de médicaments utilisée pour traiter la xérostomie ?

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• Préparation à l’épreuve finale

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Nom :

Date :

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Comment intervenez-vous pour favoriser l’hydratation de madame Thompson ?

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Nommez deux interventions de soins possibles pour hydrater et protéger ses muqueuses buccales et ses lèvres.

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Comment pouvez- vous démontrer à madame Thompson votre respect de son autonomie lors de ses soins d’hygiène corporelle ?

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Vous écoutez attentivement monsieur Dufour afin de comprendre ses besoins et d’y répondre. a) Dans la situation clinique, soulignez ses réactions à la mort prochaine de sa femme. b) Nommez deux réactions fréquemment observées chez les proches de la personne en fin de vie.

c) Proposez deux interventions de soins pour répondre aux besoins de monsieur Dufour.

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Que pouvez-vous répondre à monsieur Dufour qui vous exprime sa peur de voir sa conjointe mourir de soif ?

• Préparation à l’épreuve finale

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Nom :

Date :

Situation clinique 3

Monsieur St-Cyr, 86 ans

Atteint de sclérose en plaques, monsieur St-Cyr, 86 ans, réside en milieu de vie depuis 5 ans. Son état de santé s’est considérablement détérioré au cours de la dernière semaine. Des troubles de la déglutition, de l’agitation ainsi que de l’embarras bronchique sont apparus. Veuf depuis 10 ans, il reçoit régulièrement la visite de sa fille aînée, mais pas celle de ses deux fils, qui ne demeurent pas dans la région. Monsieur St-Cyr est en soins palliatifs. Vous observez ce matin que son teint est grisâtre et cireux. Il a perdu conscience. Les extrémités de ses pieds sont violacées et froides. Son encombrement bronchique est plus marqué et il commence à présenter des râles terminaux. Sa fille vient d’arriver. Elle vous pose plusieurs questions pour avoir des nouvelles de son père. Elle est très inquiète de le voir respirer ainsi et elle veut savoir s’il est souffrant. En pleurant, elle vous demande si son père va mourir bientôt et ce qu’elle doit faire. 1

Nommez les signes d’agonie que présente monsieur St-Cyr.

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Quels sont les indices qui vous permettent de reconnaître les besoins de la fille de monsieur St- Cyr ?

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Vous répondez aux questions de la fille de monsieur St-Cyr. a) Expliquez- lui ce que sont les râles terminaux.

b) Devant l’imminence du décès de son père, que lui suggérez-vous de faire ?

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Proposez deux autres intervenons pour répondre aux besoins de la lle de monsieur St-Cyr.

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• Préparation à l’épreuve finale

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Nom : 5

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Date : Proposez deux interventions de soins à prodiguer à monsieur St-Cyr.

• Préparation à l’épreuve finale

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CHENELIÈRE ÉDUCATION

Conforme au programme Santé, assistance et soins infirmiers de la formation professionnelle, la collection CHENELIÈRE ÉDUCATION a été écrite par des professionnels du secteur pour les élèves inscrits à ce programme. Au fil des pages, des contenus notionnels rigoureux alternent avec des activités. Adaptée à la CHENELIÈRE ÉDUCATION permet un repérage facile des tâches de l’infirmière pratique, la collection auxiliaire. Cet ensemble pédagogique tout en couleurs comprend 21 guides d’apprentissage liés à un recueil de méthodes de soins, offerts en version imprimée et en version numérique.

Les composantes imprimées Pour les élèves Pour les enseignants Le guide d’apprentissage Le guide-corrigé Le guide d’apprentissage complet Des situations cliniques réalistes qui permettent aux élèves d’exercer ainsi que les réponses aux questions. leur jugement professionnel et d’appliquer les notions apprises. Des documents reproductibles Une présentation claire et simple de l’approche palliative et des enjeux liés comprenant : aux soins palliatifs. – des tests de connaissances ; Une mise en relief du rôle crucial de l’équipe interdisciplinaire en soins de – une préparation à l’épreuve finale ; fin de vie ainsi que de l’importance de l’engagement et des interventions – des documents modèles relatifs de l’infirmière auxiliaire dans un tel contexte. aux milieux de soins. Une approche rigoureuse, sensible et concrète ainsi que des activités variées qui amènent les élèves à saisir le rôle particulier de l’infirmière auxiliaire en soins palliatifs et à comprendre comment intervenir avec la personne en fin de vie et ses proches. Une annexe sur la pharmacothérapie qui présente clairement les classes de médicaments prescrits pour soulager la douleur et les inconforts en fin de vie (exemples de médicaments, effets thérapeutiques recherchés, principaux effets secondaires indésirables, soins infirmiers).

La composante numérique Pour les enseignants Le guide-corrigé numérique sur la clé i+ Interactif Une clé USB compatible avec tout type d’ordinateur, tout TNI ou tout projecteur, sur laquelle on trouve : – le guide d’apprentissage avec les réponses une à une pour toutes les activités ; – les documents reproductibles en format modiable ; – des renvois à des sites Internet pertinents.

Les composantes de la compétence 19 Approche privilégiée pour la personne en soins palliatifs Composantes imprimées • Guide d’apprentissage de l’élève • Guide-corrigé

Composante numérique • Guide-corrigé numérique

Offert avec la collection CHENELIÈRE ÉDUCATION

97 méthodes de soins décrites étape par étape à l’aide de nombreuses photos

ISBN 978-2-7650-4212-9