SASI Chenelière éducation : santé, assistance et soins infirmiers. Compétence 18 Approche privilégiée pour la personne présentant des déficits cognitifs. Guide d'apprentissage de l'élève. [18] 9782765044956

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SASI Chenelière éducation : santé, assistance et soins infirmiers. Compétence 18 Approche privilégiée pour la personne présentant des déficits cognitifs. Guide d'apprentissage de l'élève. [18]
 9782765044956

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CHENELIÈRE ÉDUCATION Santé, assistance et soins infirmiers

Compétence 18

Guide d’apprentissage de l’élève

Réjeanne Roy Christine Simard Linda Thibeault

CHENELIÈRE ÉDUCATION Santé, assistance et soins infirmiers

Compétence 18

Guide d’apprentissage de l’élève Réjeanne Roy Inf., B. Sc., enseignante, Cégep de Sherbrooke

Christine Simard Inf., M. Sc., conseillère pédagogique, CFP Fierbourg

Linda Thibeault Inf., M. Sc., DESS, inrmière consultante en psychogériatrie et chargée de cours, Université de Montréal

SASI chenelière éducation Compétence 18 • Approche privilégiée pour la personne présentant des déficits cognitifs Guide d’apprentissage de l’élève

Réjeanne Roy, Christine Simard, Linda Thibeault © 2014 TC Média Livres Inc. Édition : Marie-Ève Lamothe Coordination et révision linguistique : Colette Lens Correction d’épreuves : Sabine Cerboni Conception graphique : Josée Brunelle Infographie : Claude Bergeron Conception de la couverture : Josée Brunelle Recherche iconographique : Marie-Renée Buczkowski Recherche d’hyperliens (numérique) : Colette Lens Impression : TC Imprimeries Transcontinental

Photos de la couverture haut : © Kali Nine LLC/iStockphoto centre : Lightspring/Shutterstock.com bas : Gilles Lougassi/Shutterstock.com

Remerciements Pour leur précieux travail de consultation, l’Éditeur tient à remercier : Josée Allard, enseignante, École des Métiers des Faubourgs de Montréal, CSDM Barbara Ash, enseignante, Centre Régional Intégré de formation (CRIF), C.S. Val-des-Cerfs Jessie Chagnon, enseignante, CFP des Métiers de la santé, C.S. Marguerite-Bourgeoys Maryse Fecteau, enseignante, CFP Vision 20 20, C.S. des Bois-Francs Nadia Garant, Inf., CSSS Montmagny-L’Islet Louise Guertin, enseignante, Centre Régional Intégré de formation (CRIF), C.S. Val-des-Cerfs Marie-Pier Riverin-Gagnon, conseillère pédagogique et enseignante, CFP Fierbourg, C.S. des Premières-

Seigneuries

Carmen Roy, enseignante, CFP Pointe-du-Lac, C.S. Vallée-des-Tisserands Alain Sanfaçon, enseignant, CFP Fierbourg, C.S. des Premières-Seigneuries Pour leur travail de révision scientifique, réalisé avec rigueur et expertise, l’Éditeur tient à remercier : Johanne Blanchet, inf., B. Sc., enseignante en soins infirmiers, Cégep de Ste-Foy Nancy Légaré, B. Pharm., M. Sc., Pharm. D., BCPP, BCPS, Docteure en pharmacie clinique, Institut Philippe-Pinel de

Montréal ; Professeure adjointe, Faculté de médecine,

Université de Montréal (chapitre 3) Nancy Pelletier, enseignante, Cégep Régional de Lanaudière (chapitre 2)

Dans cet ouvrage, le féminin est utilisé comme représentant des deux sexes, sans discrimination à l’égard des hommes et des femmes, et dans le seul but d’alléger le texte. Des marques de commerce sont mentionnées ou illustrées dans cet ouvrage. L’Éditeur tient à préciser qu’il n’a reçu aucun revenu ni avantage conséquemment à la présence de ces marques. Celles-ci sont reproduites à la demande de l’auteur en vue d’appuyer le propos pédagogique ou scientifique de l’ouvrage.

TOUS DROITS RÉSERVÉS. Toute reproduction du présent ouvrage, en totalité ou en partie, par tous les moyens présentement connus ou à être découverts, est interdite sans l’autorisation préalable de TC Média Livres Inc. Toute utilisation non expressément autorisée constitue une contrefaçon pouvant donner lieu à une poursuite en justice contre l’individu ou l’établissement qui effectue la reproduction non autorisée. ISBN 978-2-7650-4495-6 Dépôt légal : 2e trimestre 2014 Bibliothèque et Archives nationales du Québec Bibliothèque et Archives Canada Imprimé au Canada 1 2 3 4 5 ITIB 18 17 16 15 14 Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.

La pharmacologie évolue continuellement. La recherche et le développement produisent des traitements et des pharmacothérapies qui perfectionnent constamment la médecine et ses applications. Nous présentons au lecteur le contenu du présent ouvrage à titre informatif uniquement. Il ne saurait constituer un avis médical. Il incombe au médecin traitant et non à cet ouvrage de déterminer la posologie et le traitement appropriés de chaque patient en particulier. Nous recommandons également de lire attentivement la notice du fabricant de chaque médicament pour vérifier la posologie recommandée, la méthode et la durée d’administration, ainsi que les contre-indications. Les cas présentés dans les mises en situation de cet ouvrage sont fictifs. Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant déjà existé n’est que pure coïncidence. TC Média Livres Inc., les auteurs et leurs collaborateurs se dégagent de toute responsabilité concernant toute réclamation ou condamnation passée, présente ou future, de quelque nature que ce soit, relative à tout dommage, à tout incident – spécial, punitif ou exemplaire –, y compris de façon non limitative, à toute perte économique ou à tout préjudice corporel ou matériel découlant d’une négligence, et à toute violation ou usurpation de tout droit, titre, intérêt de propriété intellectuelle résultant ou pouvant résulter de tout contenu, texte, photographie ou des produits ou services mentionnés dans cet ouvrage.

Aperçu du programme d’études .............................. VI Organisation du guide d’apprentissage................... VIII Entrée en matière ..................................................... XI Préalables ................................................................ XII

1

2.3 Les mécanismes d’adaptation au changement.... Activités ............................................................ Synthèse ................................................................... Situations cliniques ...................................................

2

Le vieillissement....

1

CHAPITRE

Situation clinique.......................................................

2

Situation clinique....................................................... 34

CHAPITRE

Section 1 Les aspects du vieillissement............ 3 1.1 L’étude du vieillissement .................................... 4 1.1.1 La définition ................................................ 4 1.1.2 Les sciences du vieillissement....................... 4 1.2 Les enjeux sociodémographiques du vieillissement................................................. 4 1.2.1 La situation de la personne âgée.................... 4 1.2.2 Quelques données démographiques ............... 5 1.2.3 La population âgée immigrante...................... 5 1.3 La perception du vieillissement........................... 6 1.3.1 Les stéréotypes et les préjugés liés au vieillissement .......................................... 6 Activités ............................................................ 7 1.4 Les enjeux sociaux, culturels et économiques du vieillissement ....................... 8 1.4.1 Les principaux enjeux vécus par la personne âgée.................................... 8 1.4.2 L’aidant naturel............................................ 9 1.5 Les droits de la personne âgée ........................... 9 1.5.1 La Charte des droits et libertés de la personne... 9 1.5.2 Le Code civil du Québec................................ 9 1.5.3 Les régimes de protection en cas d’inaptitude... 10 Activités ............................................................ 10 Section 2 Le vieillissement normal ................... 2.1 La satisfaction des besoins de la personne âgée... 2.1.1 Les facteurs qui influent sur la satisfaction des besoins d’une personne âgée .................. 2.1.2 La perception de l’état de santé..................... 2.2 Les changements liés au vieillissement normal et les besoins perturbés.......................... 2.2.1 Les changements anatomiques et physiologiques ......................................... Activités ............................................................ 2.2.2 Les changements affectifs et psychologiques... 2.2.3 Les changements cognitifs............................

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12 12 13 14 14 14 24 26 28

La cognition ...............

28 29 30 31

Section 1 Les notions de base........................... 1.1 Le cerveau (rappel) ............................................. 1.2 Les fonctions cognitives...................................... 1.2.1 Les composantes de la mémoire et le processus de mémorisation ................. Activités ............................................................

33 35 36 37 39 41

Section 2

Les déficits cognitifs et les comportements observables.... 2.1 Les déficits cognitifs........................................... 2.1.1 Les atteintes à la mémoire .......................... 2.1.2 Les atteintes à l’attention et à la concentration. 2.1.3 Les atteintes à l’organisation ....................... 2.1.4 Les atteintes au jugement et au raisonnement. 2.1.5 Les atteintes à l’inhibition (désinhibition)....... 2.1.6 Les atteintes à la flexibilité mentale (rigidité mentale) ........................................ 2.1.7 Les atteintes à l’orientation.......................... 2.1.8 Les atteintes au langage et au discours......... 2.1.9 Les atteintes à la gnosie (agnosie)................ 2.1.10 Les atteintes à la praxie (apraxie) ................. Activités ............................................................ Synthèse ................................................................... Situation clinique.......................................................

CHAPITRE 3 Le délirium et les principales démences......

43 43 44 44 45 46 46 47 47 48 50 51 51 53 54

55

Situation clinique....................................................... 56 Section 1 Le délirium ........................................ 1.1 La définition........................................................ 1.2 Les causes.......................................................... 1.3 Les facteurs de risque ........................................ 1.4 Les manifestations cliniques............................... 1.5 L’évaluation diagnostique ...................................

TABLE DES MATIÈRES

57 58 58 58 59 59

III

Table des matières

Table des matières

Table des matières

1.6 Les traitements et les soins spécifiques.............. 60 1.7 Les médicaments prescrits ................................. 60 Activités ............................................................ 61 Section 2 La maladie d’Alzheimer..................... 2.1 La définition........................................................ 2.1.1 Les plaques amyloïdes.................................. 2.1.2 La dégénérescence neurofibrillaire et la protéine Tau ......................................... 2.2 Les causes.......................................................... 2.3 Les facteurs de risque ........................................ 2.4 Les manifestations cliniques............................... 2.4.1 Les stades de la MA ..................................... 2.4.2 Le plongeon rétrograde................................. 2.5 L’évaluation diagnostique ................................... 2.5.1 L’examen physique ...................................... 2.5.2 L’évaluation de l’état neuropsychologique........ 2.5.3 Les analyses et les examens ......................... 2.5.4 L’évaluation fonctionnelle.............................. 2.6 Les traitements et les soins spécifiques.............. 2.7 Les médicaments prescrits ................................. Activités ............................................................

63 63 64

Section 3 La démence vasculaire...................... 3.1 La définition........................................................ 3.2 Les causes.......................................................... 3.3 Les facteurs de risque ........................................ 3.4 Les manifestations cliniques............................... 3.5 L’évaluation diagnostique ................................... 3.6 Les traitements et les soins spécifiques.............. 3.7 Les médicaments prescrits ................................. 3.8 La démence mixte .............................................. Activités ............................................................

76 76 77 77 77 79 79 80 80 81

Section 4 La démence à corps de Lewy ............ 4.1 La définition........................................................ 4.2 Les causes.......................................................... 4.3 Les facteurs de risque ........................................ 4.4 Les manifestations cliniques............................... 4.5 L’évaluation diagnostique ................................... 4.6 Les traitements et les soins spécifiques.............. 4.7 Les médicaments prescrits ................................. Activités ............................................................

83 83 84 84 84 85 86 86 87

Section 5 La démence frontotemporale ............ 5.1 La définition........................................................ 5.2 Les causes.......................................................... 5.3 Les facteurs de risque ........................................ 5.4 Les manifestations cliniques............................... 5.5 L’évaluation diagnostique ................................... 5.5.1 L’examen physique ...................................... 5.5.2 L’évaluation de l’état neuropsychologique.......

90 90 91 91 91 92 92 92

IV

TABLE DES MATIÈRES

64 65 65 66 67 70 70 71 71 71 72 72 72 74

5.5.3 Les analyses et les examens ......................... 5.6 Les traitements et les soins spécifiques.............. 5.7 Les médicaments prescrits ................................. Activités ............................................................

92 93 93 95

Section 6 Les autres démences ........................ 97 6.1 Les autres démences en bref.............................. 98 6.2 Les traitements et les soins ................................ 99 Activités ............................................................ 100 Section 7

L’impact des déficits cognitifs sur les 14 besoins fondamentaux et les soins d’assistance ................... 101 7.1 Les manifestations cliniques, les besoins perturbés et les soins d’assistance ..................... 101 Activités ............................................................ 114 Synthèse ................................................................... 116 Situations cliniques ................................................... 119

CHAPITRE 4 Les symptômes comportementaux et psychologiques de la démence (SCPD).................... 121 Situation clinique....................................................... 122 Section 1 Les concepts de base........................ 123 1.1 Les symptômes comportementaux et psychologiques de la démence ....................... 124 1.2 Les types de SCPD.............................................. 124 1.2.1 Les symptômes comportementaux de la démence............................................. 125 1.2.2 Les symptômes psychologiques de la démence ................................................128 1.2.3 Le syndrome crépusculaire et la cascade de l’agitation................................................ 129 Activités ............................................................ 131 Section 2 Les éléments déclencheurs des SCPD.. 132 2.1 Les éléments déclencheurs propres aux clients ou liés à l’environnement .................. 132 2.1.1 Le besoin non comblé................................... 133 2.1.2 La communication........................................ 133 2.1.3 La tâche à effectuer...................................... 135 2.1.4 Les changements dans l’environnement ......... 136 2.1.5 La relation avec les soignants........................ 136 2.1.6 La contention physique ................................. 137 Activités ............................................................ 138 Section 3

Les moyens pour prévenir et atténuer les SCPD.......................... 140 3.1 La démarche de soins......................................... 141 3.1.1 Les grilles d’observation ............................... 141 Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Section 4 L’impact des SCPD ............................ 151 4.1 L’impact des SCPD pour la personne atteinte ...... 151 4.2 L’impact des SCPD pour les autres clients........... 152 4.3 L’impact des SCPD pour les soignants ................ 153 4.4 L’impact des SCPD pour les proches ................... 153 Activités ............................................................ 154 Synthèse ................................................................... 155 Situations cliniques ................................................... 157

CHAPITRE 5 L’autonomie fonctionnelle de la personne présentant des déficits cognitifs ........................ 159 Situation clinique....................................................... 160 Section 1

Le Système de mesure de l’autonomie fonctionnelle (SMAF) ..... 161 1.1 Le SMAF : l’outil et ses objectifs.......................... 161 1.1.1 Les objectifs du SMAF .................................. 162

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1.1.2 La présentation de l’outil SMAF...................... 163 1.1.3 Le tableau d’aide individualisé....................... 164 1.1.4 La fréquence d’utilisation du SMAF ................ 165 1.2 La contribution de l’infirmière auxiliaire .............. 165 Activités ............................................................ 166 Section 2

Les facteurs qui influent sur l’autonomie de la personne atteinte de déficits cognitifs.............. 169 2.1 Les maladies physiques et les problèmes de santé mentale ................................................ 169 2.1.1 Les maladies physiques................................ 169 2.1.2 Les problèmes de santé mentale.................... 170 2.2 L’environnement physique .................................. 170 2.3 La communication et l’environnement humain .... 172 Activités ............................................................ 173 Section 3 La stimulation de l’autonomie .......... 174 3.1 Les moyens pour stimuler l’autonomie................ 175 Activités ............................................................ 176 Synthèse ................................................................... 178 Situations cliniques ................................................... 179 Annexe...................................................................... 181 Glossaire-index ........................................................ 185 Médiagraphie ........................................................... 191 Sources .................................................................... 192

TABLE DES MATIÈRES

V

Table des matières

3.2 Les approches non pharmacologiques ................ 143 3.2.1 Les principales approches émotionnelles ........ 144 3.2.2 Les principales approches relationnelles......... 144 3.2.3 Les approches environnementales et multisensorielles ...................................... 145 3.2.4 Les approches comportementale et behavioriste ............................................. 147 3.2.5 Les milieux de vie adaptés aux SCPD.............. 148 Activités ............................................................ 149

Aperçu du programme d’études

Aperçu du programme d’études La compétence 18, Approche privilégiée pour la personne présentant des déficits cognitifs, traduite en comportement Énoncé de la compétence Intervenir auprès d’une personne présentant des déficits cognitifs

Contexte de réalisation ● ● ●





Éléments de la compétence 1. Relever les besoins d’une personne présentant des déficits cognitifs.

Critères de performance ●







2. Apprécier l’autonomie fonctionnelle d’une personne présentant des déficits cognitifs.



● ●

3. Favoriser l’autonomie d’une personne présentant des déficits cognitifs.







4. Sélectionner des moyens pour atténuer des comportements perturbateurs.

À partir de lois et de règlements. À l’aide de documentation technique. À partir d’un plan thérapeutique infirmier ou d’un plan de soins et de traitement infirmier et du rapport interservices. En collaboration avec d’autres professionnelles et professionnels de la santé. En vue de prodiguer des soins.

● ●

Prise en compte des dimensions biologique, psychosociale, culturelle et spirituelle de la personne. Prise en compte des facteurs qui influent sur la satisfaction des besoins. Prise en compte des déséquilibres manifestes. Reconnaissance juste des besoins perturbés de la personne. Reconnaissance juste des capacités de la personne sur le plan des activités de la vie quotidienne et de la vie domestique. Prise en compte du rythme de la personne. Appréciation juste. Souci manifeste pour le maintien des capacités de la personne. Communication adaptée au contexte de soins. Sélection de moyens efficaces. Sélection de moyens efficaces. Évaluation juste des risques entourant l’utilisation de moyens de contention. Et pour l’ensemble de la compétence :

● ● ●



VI

APERÇU DU PROGRAMME D’ÉTUDES

Intervention appropriée. Respect de son champ de pratique. Respect du décorum et du Code de déontologie. Souci manifeste pour la continuité des soins.

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Nos

Aperçu du programme d’études

Les compétences

Durée (heures)

Compétences

1

Situation au regard de la profession et de la formation

30

2

Approche globale de la santé

30

3

Communication au sein d’une équipe de soins

45

4

Procédés de soins d’assistance

5

Relation aidante

30

6

Aspects légal et éthique

30

7

Procédés de soins et système musculosquelettique

45

8

Prévention de l’infection

60

9

Pharmacothérapie

60

10

Soins d’assistance

75

11

Nutrition

30

12

Procédés de soins et systèmes nerveux et sensoriel

60

13

Procédés de soins et système endocrinien

30

14

Systèmes cardiovasculaire et respiratoire

75

15

Procédés de soins et système digestif

60

16

Procédés de soins et systèmes urinaire et reproducteur

60

17

Soins spécifiques

75

18

Approche privilégiée pour la personne présentant des déficits cognitifs

45

19

Approche privilégiée pour la personne en soins palliatifs

30

20

Approche privilégiée pour la personne présentant un problème de santé mentale

45

21

Soins en géronto- gériatrie

22

Premiers secours

30

23

Soins aux personnes présentant des problèmes de santé mentale

75

24

Soins en médecine

120

25

Soins aux personnes en réadaptation physique

120

26

Soins en chirurgie

90

27

Approche privilégiée pour la mère et le nouveau-né

30

28

Soins aux mères et aux nouveau-nés

30

29

Approche privilégiée pour l’enfant, l’adolescente et l’adolescent

30

30

Soins aux enfants, aux adolescentes et aux adolescents

30

31

Soins à une clientèle diversifiée

105

120

105 Durée totale : 1 800 heures

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APERÇU DU PROGRAMME D’ÉTUDES

VII

Organisation du guide d’apprentissage

Organisation du guide d’apprentissage

Le guide d’apprentissage est constitué de cinq chapitres dont le contenu, conforme au programme d’études Santé, assistance et soins infirmiers, favorise le développement des compétences nécessaires à l’infirmière auxiliaire. En ouverture, un sommaire présente la structure globale du chapitre.

Chaque chapitre débute par une mise en situation qui reflète la réalité du milieu de travail de l’infirmière auxiliaire. La situation étudiée évolue tout au long du chapitre, favorisant ainsi l’intégration et l’application des savoirs liés à la compétence, de même que le développement du jugement professionnel. À la fin du chapitre, lorsque c’est pertinent, d’autres situations cliniques présentent des cas différents de celui proposé au début du chapitre.

Le contenu notionnel de chaque chapitre se subdivise en sections numérotées et clairement identifiées, afin de faciliter le repérage et la structuration des connaissances. Un déclencheur ouvre chacune des sections. Il s’agit d’une courte activité qui permet de réactiver certaines connaissances ou d’amorcer la réflexion sur les contenus notionnels à l’étude, tout en suscitant l’intérêt pour les savoirs abordés dans la section. Un encadré Mots-clés contient les termes que les élèves devraient connaître une fois l’étude de la section terminée. Ces termes apparaissent en gras dans le contenu notionnel, là où ils sont définis. Ces définitions sont reprises dans le Glossaire-index, à la fin du guide d’apprentissage.

VIII

ORGANISATION DU GUIDE D’APPRENTISSAGE

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De nombreux tableaux et figures facilitent la compréhension et l’apprentissage des contenus notionnels à l’étude.

Certains termes complexes ou vus dans une autre compétence apparaissent en bleu dans le texte et sont définis dans la marge, pour simplifier la lecture de l’élève.

Des activités nombreuses et variées ponctuent les chapitres. Plusieurs de ces activités reflètent des situations courantes en milieu de travail. Elles permettent aux élèves de se familiariser avec la profession d’infirmière auxiliaire, et de développer leur capacité à résoudre des problèmes et à exercer un jugement professionnel.

La synthèse résume, souvent à l’aide de schémas ou de tableaux, l’essentiel des connaissances abordées dans le chapitre.

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ORGANISATION DU GUIDE D’APPRENTISSAGE

IX

Organisation du guide d’apprentissage

Les sous-sections sont clairement numérotées pour favoriser le repérage et la structuration des connaissances.

Organisation du guide d’apprentissage

La rubrique Quoi faire met en évidence certains aspects essentiels de la pratique qui relèvent directement des fonctions de l’infirmière auxiliaire.

Quoi faire

Le pictogramme ci-contre, qui apparaît dans certains tableaux ou figures, signale la présence d’un contenu notionnel essentiel et du même ordre que celui présenté dans la rubrique Quoi faire.

MS

3.15

Placé en marge du texte, le pictogramme MS renvoie à une méthode de soins associée au contenu notionnel présenté. Cette méthode se trouve dans le recueil Méthodes de soins. Le nombre inscrit dans le pictogramme correspond au numéro de la méthode.

La rubrique Attention ! présente des éléments importants que l’infirmière auxiliaire doit connaître ou auxquels elle doit prêter attention lors de ses interventions auprès d’un client. Cette rubrique peut également traiter de règles de sécurité, ou rappeler des notions déjà abordées dans le guide d’apprentissage ou dans une autre compétence. La rubrique Monde du travail présente des situations où l’infirmière auxiliaire est appelée à collaborer avec d’autres professionnels de la santé. On y définit les responsabilités et les rôles de chacun. On y traite aussi des pratiques particulières qui existent en milieu de soins ou de la terminologie qui y est employée. La rubrique C’est la loi présente des lois et des règlements à respecter dans la pratique quotidienne de l’infirmière auxiliaire. Cette rubrique peut également fournir des précisions relatives aux activités réservées à l’infirmière auxiliaire et au respect de son champ de pratique. La rubrique D’une compétence à l’autre met en évidence les liens entre le contenu présenté et d’autres compétences du programme de formation.

X

ORGANISATION DU GUIDE D’APPRENTISSAGE

ATTENTION

Monde du travail

C’est la loi

D’une compétence à l’autre

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Entrée en matière En quoi consiste la compétence Approche privilégiée pour la personne présentant des déficits cognitifs ?

Entrée en matière

Au cours du processus normal de vieillissement, les personnes âgées ne subissent qu’une faible diminution de leurs facultés cognitives. Ainsi, cette compétence s’intéresse d’abord au phénomène du vieillissement normal et de ses répercussions sur les besoins de la personne âgée. Toutefois, chez certaines personnes âgées, plusieurs problèmes de santé peuvent entraîner une détérioration de leurs facultés intellectuelles et l’apparition de déficits cognitifs. Les principaux déficits cognitifs, dont le délirium et la démence, sont également abordés dans cette compétence. Comme la présence de déficits cognitifs chez une personne compromet de façon importante son autonomie et sa capacité à répondre à ses propres besoins, la future infirmière auxiliaire doit apprendre à intervenir adéquatement auprès de cette clientèle, dans le respect de son champ de pratique. Pourquoi est-il important que l’infirmière auxiliaire se familiarise avec les personnes atteintes de déficits cognitifs ? Selon une étude de la Société Alzheimer du Canada, 747 000 Canadiens étaient atteints de troubles cognitifs en 2011, incluant la démence de type Alzheimer et les maladies apparentées. Ce nombre devrait doubler d’ici à 2031, passant à 1,4 million de Canadiens touchés. Les experts s’entendent pour dire qu’il s’agit de la crise la plus importante du xxie siècle. Dans sa pratique, l’infirmière auxiliaire sera confrontée à ce grave problème. Elle devra modifier son approche selon l’état du client. Les degrés d’autonomie, de compréhension et de collaboration du client sont autant de facteurs qu’elle devra prendre en considération pour ajuster ses interventions. Quel est le rôle de l’infirmière auxiliaire auprès de la clientèle présentant un déficit cognitif ? L’infirmière auxiliaire qui travaille auprès de personnes présentant un déficit cognitif doit développer un sens aigu de l’observation pour être en mesure de relever les besoins de cette clientèle. Sa connaissance des différentes démences et des approches utilisées lui permet d’intervenir efficacement auprès des personnes atteintes. Elle doit se soucier de maintenir les capacités du client et de favoriser son autonomie fonctionnelle. L’infirmière auxiliaire a aussi un rôle de soutien auprès des familles qui se retrouvent démunies devant la personne aimée et qu’elles ont souvent peine à reconnaître.

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ENTRÉE EN MATIÈRE

XI

Préalables

Préalables

Avant d’entamer l’étude de la compétence 18, Approche privilégiée pour la personne présentant des déficits cognitifs, l’élève aura vu plusieurs notions, qui devront être remises en contexte. Un rappel de certaines de ces notions lui permettra aussi d’établir des liens entre les compétences du programme d’études. C2

Les besoins fondamentaux de la personne La conception des soins infirmiers retenue pour le programme d’études professionnelles Santé, assistance et soins infirmiers (SASI) est celle élaborée par Virginia Henderson. Elle a défini 14 besoins fondamentaux, présentés dans le tableau 1. Une personne en santé dispose des ressources nécessaires pour satisfaire tous ses besoins. Les problèmes de mémoire, de jugement et d’attention sont autant de facultés touchées par les déficits cognitifs qui peuvent empêcher la personne de répondre à ses besoins de façon autonome. Les déficits cognitifs perturbent la satisfaction des besoins fondamentaux. Le rôle de l’infirmière auxiliaire est de suppléer aux besoins non satisfaits de son client tout en maintenant son autonomie fonctionnelle. TABLEAU 1

C3

Les 14 besoins fondamentaux selon Virginia Henderson

1. Respirer

8. Être propre, soigné et protéger ses téguments

2. Boire et manger

9. Éviter les dangers

3. Éliminer

10. Communiquer avec ses semblables

4. Se mouvoir et maintenir une bonne posture

11. Agir selon ses croyances et ses valeurs

5. Dormir et se reposer

12 S’occuper en vue de se réaliser

6. Se vêtir et se dévêtir

13. Se récréer

7. Maintenir sa température corporelle dans les limites normales

14. Apprendre

Le dossier médical du client et la communication au sein de l’équipe de soins L’information clinique qui est décrite dans le dossier du client témoigne de la qualité de la pratique professionnelle. Cette information doit : • démontrer que la surveillance clinique est adéquate ; • permettre d’assurer la continuité des soins ; • mettre en évidence les résultats qui ont été observés chez le client ; • refléter les normes actuelles de la pratique professionnelle.

XII

PRÉALABLES

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Les notes d’évolution sont une source précieuse d’information pour l’équipe interdisciplinaire qui gravite autour de chaque client atteint de déficits cognitifs. Les stratégies documentées et développées par l’infirmière auxiliaire pour composer avec les symptômes psychologiques et comportementaux de son client atteint d’une démence témoignent de son savoir-faire infirmier.

Les procédés de soins d’assistance

C4

La relation aidante

Préalables

Les soins d’assistance constituent une part importante de la tâche de l’infirmière auxiliaire. Certains soins d’assistance auprès des clients atteints de déficits cognitifs peuvent représenter une source d’anxiété pour ces derniers, principalement les soins liés à l’hygiène. L’infirmière auxiliaire doit adapter ses interventions aux particularités de chaque client. C5

Le client atteint de déficits cognitifs peut vivre beaucoup d’anxiété face à un monde qu’il ne comprend plus. Il bénéficiera grandement d’une attitude chaleureuse et respectueuse de la part de l’infirmière auxiliaire. En tout temps, celle-ci doit être attentive au langage verbal et non verbal du client. Par son écoute et beaucoup de compassion, l’infirmière auxiliaire établit une relation de confiance qui permet à ses clients de vivre leur quotidien plus sereinement.

Les devoirs et les obligations de l’infirmière auxiliaire

C6

Dans son travail quotidien avec les personnes atteintes de déficits cognitifs, l’infirmière auxiliaire doit adopter une attitude qui respecte les quatre grands principes moraux suivants : le respect de l’autonomie du client, la bienfaisance, la non-malfaisance et la justice. La personne atteinte de déficits cognitifs est très vulnérable. L’infirmière auxiliaire doit non seulement respecter ses droits, mais les faire respecter. Le consentement aux soins, la médication et les contentions sont des situations qui exigeront de l’infirmière auxiliaire un solide jugement éthique.

L’administration des médicaments

C9

Des approches non pharmacologiques et des traitements médicamenteux permettent d’atténuer les manifestations cliniques chez les clients atteints de déficist cognitifs. Chez cette clientèle, l’administration des médicaments pose un défi puisque le risque de toxicité est élevé. La surveillance des effets secondaires des médicaments prend toute son importance, car les clients peuvent avoir des difficultés à verbaliser les malaises qu’ils éprouvent. L’application des « 5 à 7 bons » est de mise.

Le système nerveux

C12

Les déficits cognitifs touchent l’anatomie et la physiologie du système nerveux. Les connaissances acquises sur le fonctionnement du cerveau sont des assises importantes pour bien comprendre les démences.

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PRÉALABLES

XIII

Préalables

ACTIVITÉS 1

Nommez deux besoins qui peuvent être perturbés lorsque la mémoire d’une personne est gravement atteinte. Expliquez pourquoi.

2

Remettez en ordre les lettres de ces trois qualités de la note d’évolution. a) C P E E R I T E N N b) O C I I N C N S O c) N E O R E E C C H

3

Nommez trois facteurs qui influent sur l’action des médicaments.

4

Expliquez, dans vos mots, le rôle des substances chimiques appelées les neurotransmetteurs, vus en compétence 12, Procédés de soins et systèmes nerveux et sensoriel.

5

Parmi les altérations du système nerveux étudiées dans la compétence 12, Procédés de soins et systèmes nerveux et sensoriel, nommez-en une qui peut conduire à la démence.

6

Le regard est le plus révélateur des comportements non verbaux. Nommez deux autres moyens de communication non verbale.

7

Nommez trois classes de médicaments qui agissent sur le système nerveux.

XIV

PRÉALABLES

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CHAPITRE

1

Le vieillissement

Sommaire Situation clinique ................................

2

Section 1 Les aspects du vieillissement....

3

Section 2 Le vieillissement normal............ 12

Synthèse ................................................. 30 Situations cliniques ........................... 31

1

Situation clinique Madame McFear, 65 ans Situation clinique

Il y a un an, madame McFear a pris sa retraite de l’enseignement. C’est avec tristesse qu’elle a quitté son emploi pour s’occuper de son mari, 75 ans, qui est atteint de la maladie de Parkinson. Monsieur McFear présente des problèmes d’équilibre. Dernièrement, il a fait plusieurs chutes. Les tremblements de ses mains l’empêchent de s’habiller seul et de tenir correctement ses ustensiles à table. De plus, il est atteint de dysphagie, ce qui rend sa déglutition difficile. Il est aussi atteint de dysarthrie, qui l’empêche d’articuler correctement et qui rend la communication difficile avec sa femme. Madame McFear n’a pas vu ses amies depuis quelques mois, car la maladie de son mari l’a beaucoup isolée. Heureusement, la naissance de leur premier petit-fils leur apporte beaucoup de joie.

1

Nommez deux événements importants vécus par ce couple, liés au vieillissement.

2

Selon vous, la maladie de Parkinson, dont souffre monsieur McFear, fait- elle partie du processus de vieillissement normal ?

3

Nommez deux besoins fondamentaux perturbés chez monsieur McFear. Pour chacun d’entre eux, indiquez deux soins d’assistance à prodiguer pour favoriser le maintien de son autonomie, le plus longtemps possible. Besoins perturbés Besoin 1 :

Soins d’assistance Soin 1 :

Soin 2 :

Besoin 2 :

Soin 1 :

Soin 2 :

2

CHAPITRE 1

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Section

1 Les aspects du vieillissement

Déclencheur Observez la photo ci-contre et répondez aux questions. Nommez quelques signes visibles du vieillissement.

2

Selon vous, à quel âge devient-on une personne âgée ?

3

Quels événements de la vie peuvent contribuer au fait qu’un homme ou une femme se perçoive comme une personne âgée ?

Section 1

1

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • •

Aidant naturel Gériatrie

• •

Gérontologie Psychogériatrie



Vieillissement

Dans cette première section, vous découvrirez en quoi consiste le vieillissement, ainsi que les sciences qui permettent d’en étudier le phénomène. Ensuite, vous prendrez connaissance de la situation des personnes âgées dans nos sociétés, notamment du point de vue démographique, ainsi que les principaux changements socioculturels auxquels elles sont confrontées. Vous verrez également en quoi la perception du vieillissement et les préjugés qui lui sont associés ont un impact sur la qualité de vie des aînés. Enfin, vous découvrirez les droits et les protections dont bénéficient les personnes âgées au Québec.

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Le vieillissement

3

1.1 L’étude du vieillissement 1.1.1 La définition Le vieillissement est un processus naturel et graduel qui débute ou s’accélère lorsque l’organisme avance en âge. Comme vous le verrez à la section 2, ces changements affectent les cellules, les organes et les systèmes du corps humain.

Section 1

Le bagage génétique, l’environnement et le mode de vie de la personne agissent sur l’organisme et influencent le processus de vieillissement. Ceci explique que les changements menant au vieillissement varient d’un individu à l’autre.

1.1.2 Les sciences du vieillissement Avec l’espérance de vie croissante, surtout dans les pays développés, l’intérêt pour mieux comprendre le vieillissement et ses répercussions a notablement augmenté au cours du xxe siècle. C’est dans cette foulée que sont nées, dans les années 1950, les sciences spécialisées sur le vieillissement. Ces principales sciences sont : la gérontologie, la gériatrie et la psychogériatrie (voir le tableau 1). TABLEAU 1

Les principales sciences qui étudient le vieillissement

Sciences

Descriptions

Gérontologie

Science multidisciplinaire qui étudie l’ensemble des dimensions liées au vieillissement et aux personnes âgées dans différents domaines (économique, biologique, physiologique, psychosocial, etc.).

Gériatrie

Science médicale, et composante de la gérontologie, qui permet aux intervenants de la santé de comprendre les maladies, les traitements et leurs conséquences particulières liées au vieillissement.

Psychogériatrie (ou gérontopsychiatrie)

Branche de la psychiatrie consacrée aux altérations et aux traitements associés à la santé mentale chez les personnes âgées.

1.2 Les enjeux sociodémographiques du vieillissement Démographique Qui a rapport à la démographie. La démographie est l’étude statistique des populations humaines et de leur évolution.

Le Québec vit une transformation démographique. En effet, le rythme accéléré du vieillissement y est bien visible.

1.2.1 La situation de la personne âgée

FIGURE 1

Les personnes âgées

Les personnes âgées constituent un groupe social à part entière, avec ses propres besoins (voir la figure 1). Ces besoins peuvent toutefois être très hétérogènes, puisqu’ils sont non seulement déterminés par la situation particulière de la personne âgée, mais aussi par sa culture d’origine. Traditionnellement, on considère que le troisième âge commence entre 65 et 75 ans, souvent après la retraite.

4

CHAPITRE 1

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Monde du travail Quel que soit le milieu de soins, l’infirmière auxiliaire et les autres professionnels de la santé se trouvent à travailler auprès de la clientèle âgée. En équipe, les soignants doivent établir des objectifs qui permettent de répondre aux besoins réels de cette clientèle afin de préserver leur qualité de vie.

1.2.2 Quelques données démographiques

TABLEAU 2

Section 1

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le nombre de personnes âgées est en hausse dans la plupart des pays (voir le tableau 2). Ce changement démographique est associé à l’augmentation de l’espérance de vie et à l’amélioration de la santé publique dans le monde. Le portrait du vieillissement de la population mondiale

Tranches d’âge

Population mondiale en 2000

Population mondiale en 2050

Augmentation

60 ans et +

605 millions

2 milliards

3,3 fois plus

80 ans et +

99 millions

395 millions

4 fois plus

Le Canada suivra la tendance et connaîtra le vieillissement de sa population, qui s’explique par : • un taux de fécondité situé à 1,61 enfant par femme (en 2011), très en dessous du seuil de renouvellement de 2,1 ; • une espérance de vie croissante ; • l’arrivée des bébé-boumeurs à l’âge de 65 ans ; • l’amélioration des services de santé au Canada. Ainsi, d’ici à 2021, le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus dépassera celui des jeunes de moins de 15 ans. Les aînés canadiens représenteront 24 % à 28 % de la population d’ici à 2061.

Seuil de renouvellement Indique le nombre moyen d’enfants par femme nécessaire pour qu’une population donnée conserve le même nombre de personnes.

Bébé-boumeur Personne née pendant le boum des naissances de 1946 à 1965.

Le Québec connaît lui aussi le vieillissement massif de sa population. De plus, la province détient la population la plus âgée au pays. D’ici à 2031, le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus va presque doubler, leur proportion passant de 16 % à 26 %. Ce vieillissement de la population entraîne : • une augmentation importante des coûts en santé (soins et main-d’œuvre) ; • un besoin accru de résidences pour personnes FIGURE 2 Une femme âgées. âgée d’origine asiatique

1.2.3 La population âgée immigrante En 2006, les immigrants de plus de 65 ans représentaient 17,5 % de la population immigrée au Québec. Cette situation demande d’adapter les approches de soins aux habitudes et aux cultures de ces personnes âgées. Elles proviennent principalement, par ordre d’importance, d’Europe, d’Asie, d’Amérique et d’Afrique (voir la figure 2).

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Le vieillissement

5

En général, les aînés immigrants ont de bonnes habitudes de vie. Ils fument peu et consomment peu d’alcool. Selon leur pays d’origine et leurs croyances culturelles, ils peuvent avoir des perceptions et des réactions particulières en ce qui concerne la santé, le vieillissement, la maladie, la souffrance, les traitements et la mort. En effet, selon les cultures, le vieillissement suscite des réactions d’évitement ou de la valorisation. Par exemple, dans l’Islam, prendre soin de ses parents âgés est un honneur et une opportunité de devenir une meilleure personne.

Section 1

1.3 La perception du vieillissement Selon un rapport produit par le Conseil national des aînés en 2011, les stéréotypes et les préjugés véhiculés par la société à propos des personnes âgées peuvent influer sur la façon dont celles-ci se perçoivent. Les préjugés viennent souvent d’une méconnaissance de la personne âgée.

1.3.1 Les stéréotypes et les préjugés liés au vieillissement En raison de son âge et de son expérience, on attribue généralement plusieurs qualités à la personne âgée, telles que : • la sagesse ; • la confiance en soi ; • une meilleure connaissance de soi ; • une meilleure conscience de la valeur du temps ; • l’ouverture à la spiritualité. Âgisme Attitude de discrimination ou de ségrégation à l’encontre des personnes âgées du seul fait de leur âge.

Infantilisation Attitude qui consiste à agir envers une personne âgée comme si elle était une enfant, incapable de prendre des décisions.

Toutefois, certaines attitudes discriminatoires liées à des stéréotypes et à des préjugés véhiculés par la société, comme l’âgisme et l’infantilisation, peuvent nuire aux aînés ainsi qu’à leur participation aux différentes sphères de la société (voir la figure 3). FIGURE 3

Les conséquences potentielles d’une vision discriminatoire envers les personnes âgées Isolement des aînés sur le plan économique Dévalorisation des aînés sur les plans personnel et social Apparition de problèmes de santé mentale (ex. : dépression)

Quoi faire Dans l’exercice de ses fonctions auprès des clients âgés, il est important que l’infirmière auxiliaire maintienne un regard objectif, libéré des préjugés liés à cette clientèle. Par exemple, l’infirmière auxiliaire doit s’adresser directement et avec respect à une cliente âgée, quel que soit son niveau de compréhension, et cela même si sa fille est auprès d’elle pour l’accompagner.

6

CHAPITRE 1

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ACTIVITÉS 1

Imaginez que vous avez 80 ans. b) Représentez-vous à cet âge. Dessinez votre portrait ou collez une image tirée d’un journal ou d’une revue.

Section 1

a) Quels sont vos valeurs, vos intérêts, les activités que vous aimez pratiquer, ainsi que les liens familiaux que vous entretenez ?

2

Associez les trois sciences suivantes à leur bonne définition. Sciences

a) Gérontologie b) Gériatrie c) Psychogériatrie

Définitions

1. Science multidisciplinaire qui étudie l’ensemble des dimensions liées au vieillissement et aux personnes âgées dans différents domaines. 2. Branche de la psychiatrie consacrée aux altérations et aux traitements associés à la santé mentale chez les personnes âgées. 3. Science médicale et composante de la gérontologie, qui permet aux intervenants de la santé de comprendre les maladies, les traitements et leurs conséquences particulières liées au vieillissement.

3

Nommez deux qualités que l’on attribue généralement à la personne âgée.

4

« Les personnes âgées sont dangereuses sur la route. » Quelle attitude cette phrase reflète- t-elle ?

5

Nommez deux conséquences possibles d’attitudes discriminatoires envers les personnes âgées.

6

D’après vous, comment la personne âgée est-elle perçue au sein de la société québécoise ?

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Le vieillissement

7

1.4 Les enjeux sociaux, culturels et économiques du vieillissement La personne qui vieillit est confrontée à des modifications de ses états physique et psychologique, ainsi que de son rôle dans la société. Ces bouleversements peuvent avoir des répercussions dans plusieurs aspects de sa vie.

Section 1

1.4.1 Les principaux enjeux vécus par la personne âgée Le processus de vieillissement soulève des enjeux collectifs et individuels. Ces enjeux sont notamment le logement, le statut économique, la famille et le réseau social (voir le tableau 3). TABLEAU 3

Les principaux enjeux vécus par la personne âgée Enjeux

Conséquences

Logement ●





Déménagement pour trouver un logement adapté et abordable Hébergement en CHSLD ou en résidence (dans 7 % des cas) Maintien à domicile (souhaité par la majorité des personnes âgées)

● ●



Perte des repères Perte du réseau social

● ●

Maintien des repères



Sentiment d’insécurité Perte d’autonomie

Maintien du réseau social

Statut économique ● ● ●

Passage à la retraite Épargne insuffisante en prévision de la retraite Faibles revenus (surtout chez les femmes)

● ● ● ●

Aînés de nos jours : ● Meilleures formes physique et psychologique ● Meilleur niveau de scolarisation ● Bénévolat ou retour sur le marché du travail

● ● ● ●

Diminution du revenu (besoin de l’aide publique) Perte d’une partie du réseau social Sentiment d’insécurité Baisse de la qualité de vie Maintien d’un pouvoir économique Maintien de la qualité de vie Maintien d’un réseau social Maintien à domicile

Famille et réseau social ●

● ●

Personnes vivant seules (surtout des femmes), en hausse Problèmes de santé physique ou mentale Accumulation de deuils (conjoint, famille, amis)

● ● ● ● ●

● ● ●

Rôle de grand-parent Réseau social (famille, amis, voisins) Possible remariage ou nouvelle union

● ● ●

Isolement Perte des repères au quotidien Tristesse Besoin de l’aide des ressources communautaires Maintien à domicile plus difficile Sentiment d’être utile Sens à la vie Maintien à domicile

● ●

Maintien de la qualité de vie Maintien de l’état de santé

Quoi faire En étant bien au courant de ces changements, l’infirmière auxiliaire pourra mieux comprendre leur influence sur la santé de sa clientèle âgée.

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CHAPITRE 1

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Certaines personnes âgées ayant des problèmes de santé physique ou mentale peuvent bénéficier de l’appui d’un aidant naturel qui offre un soutien continu ou occasionnel (voir la figure 4). L’aidant est souvent le conjoint, l’enfant ou quelqu’un de l’entourage. Le rôle de l’aidant naturel comprend la dimension émotionnelle, les soins personnels (AVQ) et l’aide dans les activités domestiques. À lui seul, il représente 75 % de l’aide requise au maintien à domicile.

L’aidant naturel

Section 1

FIGURE 4

1.4.2 L’aidant naturel

Vingt-six pour cent des aînés aident eux-mêmes d’autres personnes âgées par le soutien affectif, les travaux ménagers ou le gardiennage.

Cependant, pour l’aidant lui-même, qui est souvent le conjoint âgé, cette aide constitue une lourde tâche et une augmentation du stress et de la fatigue au quotidien. Cette situation présente un risque d’atteinte à la santé mentale et physique de l’aidant, et peut aussi entraîner un isolement social.

Quoi faire L’infirmière auxiliaire doit tenir l’aidant naturel bien informé et l’intégrer le plus possible dans le processus de soins au client.

1.5 Les droits de la personne âgée Tel qu’étudié dans la compétence 6, Aspects légal et éthique, un ensemble de dispositions légales sont applicables au domaine de la santé au Québec, dont la Charte des droits et libertés de la personne, la Loi sur la santé et les services sociaux et le Code civil. Les personnes âgées de plus de 65 ans sont donc elles aussi protégées par ces lois.

1.5.1 La Charte des droits et libertés de la personne La Charte québécoise des droits et libertés de la personne a pour but d’affirmer les droits et les libertés de chacun, et ce, dans le but de les protéger (voir la figure 5). FIGURE 5

Les principaux droits et libertés de la personne

Droit à la vie et à la sécurité

Droit au respect et à la dignité

Droit à l’inviolabilité et à l’intégrité

Droit à l’information et à la vérité

Droit à la liberté

Droit à la loyauté et à la confidentialité

1.5.2 Le Code civil du Québec Le Code civil souligne le droit d’inviolabilité et le droit à la vérité et au consentement libre et éclairé. Ainsi, une personne âgée considérée apte et ayant toutes ses facultés mentales, peut accepter ou refuser des soins ou des traitements pour les raisons jugées par elle seule. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Le vieillissement

9

D’une compétence à l’autre Le droit à l’inviolabilité et le consentement libre et éclairé sont ainsi définis en compétence 6, Aspects légal et éthique : • Droit à l’inviolabilité : droit qui reconnaît le respect du corps, de la vie privée et de la réputation d’une personne. Il lui reconnaît aussi le droit à l’autonomie et le droit de décider de recevoir ou non les soins et les traitements qui lui sont proposés. • Consentement libre et éclairé : consentement donné sans contrainte, alors que la personne a été correctement informée des implications de ce choix.

Section 1

1.5.3 Les régimes de protection en cas d’inaptitude Dans le but d’assurer la protection de la personne inapte ainsi que d’administrer ses biens et de lui permettre d’exercer ses droits, le Code civil du Québec a prévu quatre régimes de protection : • le mandat en cas d’inaptitude ; • la tutelle au majeur ; • le régime du conseiller au majeur ; • la curatelle au majeur. Ces régimes diffèrent selon le type d’atteinte et le degré d’inaptitude de la personne.

Quoi faire L’infirmière auxiliaire doit être informée, en consultant le dossier d’un client, s’il est apte ou non à prendre des décisions pour lui-même. Elle doit savoir à quel régime de protection le client est soumis et connaître les personnes responsables désignées.

D’autres lois et mécanismes légaux permettent de protéger les droits des personnes âgées, tels que la Régie du logement, la Loi sur le Protecteur des usagers en matière de santé et de services sociaux, la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse et le Curateur public du Québec.

ACTIVITÉS 1

Vrai ou faux ? Si vous jugez que l’énoncé est faux, justifiez votre réponse. Vrai a) b) c) d) e)

Faux

Le passage à la retraite est un événement important. Les aînés d’aujourd’hui sont moins scolarisés que leurs prédécesseurs. Les femmes sont les moins avantagées à la retraite. Le nombre de personnes âgées vivant seules est en baisse. La personne âgée vit une accumulation de deuils.

Justification :

10

CHAPITRE 1

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2

Lisez les mises en situation suivantes et répondez aux questions. Mises en situation

Questions/réponses Quelles sont les possibles conséquences de ce déménagement pour la cliente ?

b) Monsieur St- Hilaire, 79 ans, a perdu sa femme l’an dernier. Depuis, il vit seul. Il y a quelques mois, son frère aîné est décédé.

Quelles sont les conséquences de ces pertes pour monsieur St- Hilaire ?

c) Madame Anne Rioux, 85 ans, est présentement hospitalisée pour une pneumonie. Elle vit à son domicile avec sa sœur, Claire Rioux, 78 ans, qui l’aide dans toutes ses activités de la vie quotidienne. En effet, madame Rioux souffre d’arthrite rhumatoïde depuis de nombreuses années et a besoin d’aide au quotidien.

En tant qu’infirmière auxiliaire, que pouvez-vous faire concrètement pour impliquer Claire Rioux dans le proces sus de traitement de sa sœur ?

Section 1

a) Madame Brisson, 91 ans, vient de déménager dans une résidence privée pour personnes âgées.

3

Expliquez dans vos mots ce que veut dire le droit à l’inviolabilité.

4

Chez une personne âgée dotée de toutes ses facultés cognitives, est- il permis de dissimuler ses médicaments dans la nourriture sans le lui dire ? Expliquez.

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Le vieillissement

11

Section

2 Le vieillissement normal

Déclencheur 1

Parmi les conditions suivantes, cochez celles qui se rapportent au vieillissement normal.

Section 2

a) b) c) d) e) 2

Insuffisance cardiaque Blanchissement des poils et des cheveux Glaucome Diminution du tonus vésical et sphinctérien Difficulté à s’adapter au stress

D’après vous, le changement physiologique décrit dans la situation suivante est- il normal ou anormal ? Le médecin soupçonne un trouble de la prostate chez monsieur Priya, 75 ans. Celui- ci est venu consulter parce qu’il urine en petite quantité à la fois et qu’il éprouve de la difficulté à amorcer sa miction.

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : •

Changements affectifs



Changements psychologiques



Changements anatomiques et physiologiques



Mécanismes d’adaptation

Cette section vous présente : • les facteurs qui influent sur la satisfaction des besoins fondamentaux de la personne âgée ; • la perception de l’état de santé ; • les changements liés au vieillissement normal et les besoins perturbés ; • les soins d’assistance qui permettent à l’infirmière auxiliaire de suppléer aux besoins non satisfaits du client, tout en maintenant son autonomie.

2.1 La satisfaction des besoins de la personne âgée Comme vu à la compétence 2, Approche globale de la santé, une personne en santé dispose des ressources nécessaires pour satisfaire ses 14 besoins fondamentaux, tels qu’établis par le modèle de Virginia Henderson. Le rôle de l’infirmière auxiliaire est de suppléer aux besoins non satisfaits du client tout en préservant son autonomie. 12

CHAPITRE 1

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Or, avec le vieillissement normal, surviennent de nombreux changements d’ordre physiologique, psychologique, social et cognitif qui risquent de perturber la satisfaction des besoins fondamentaux.

2.1.1 Les facteurs qui influent sur la satisfaction des besoins d’une personne âgée Certains facteurs peuvent avoir un effet sur la satisfaction des besoins de la personne âgée (voir la figure 6 et le tableau 4). Deux personnes âgées actives

Section 2

FIGURE 6

L’exercice maintient les capacités fonctionnelles qui permettent de satisfaire les besoins physiques de la personne âgée.

TABLEAU 4

Les facteurs qui influent sur la satisfaction des besoins d’une personne âgée

Facteurs

Explications

Âge

En vieillissant, les besoins sont plus difficiles à combler, et le risque de contracter une maladie augmente.

État de santé

Une meilleure santé permet de maintenir l’autonomie plus longtemps.

Environnement

Un logement adéquat, une bonne qualité de l’air et un bon réseau social augmentent la satisfaction des besoins.

Ressources personnelles

De meilleures ressources financières permettent de satisfaire davantage les besoins.

Niveau d’autonomie

La préservation de l’autonomie augmente la satisfaction des besoins et la santé.

Cependant, la satisfaction des besoins fondamentaux dépend également des habiletés cognitives et psychologiques de la personne âgée, de même que de sa perception de sa situation et de son état de santé. Cela influence notamment les efforts qu’elle effectue elle-même pour satisfaire ses besoins.

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Le vieillissement

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2.1.2 La perception de l’état de santé La qualité de la vieillesse ne dépend pas seulement de l’état de santé réel, mais de la perception de l’état de santé de chacun. Ainsi, la plupart des personnes de 65 ans et plus vivant à domicile (81,6 %) se perçoivent et sont considérées comme fonctionnelles et autonomes, même si elles souffrent de problèmes de santé physique, comme l’hypertension artérielle ou l’ostéoporose, par exemple.

Section 2

Pour la personne âgée, avoir un problème de santé n’affecte donc pas nécessairement la perception de son état de santé. Ceci est vrai à condition que son autonomie fonctionnelle ne soit pas compromise. L’autonomie fonctionnelle est présentée au chapitre 5.

2.2 Les changements liés au vieillissement normal et les besoins perturbés Bien que la qualité de la vieillesse varie d’une personne à l’autre, les changements qui surviennent avec l’âge sont inéluctables. Ces changements normaux sont d’ordre anatomique, physiologique, affectif, psychologique et cognitif. Malgré des atteintes physiques, certaines personnes âgées demeurent autonomes fonctionnellement. Chez d’autres, les changements peuvent devenir source de dépendance. Cependant, plus l’âge avance, plus le processus normal du vieillissement risque d’être perturbé ainsi que la satisfaction des besoins fondamentaux.

Quoi faire Plus la personne âgée satisfait ses besoins par elle-même, plus elle reste autonome et indépendante. Le principal objectif de l’infirmière auxiliaire est donc de veiller à ce que les besoins du client âgé soient comblés. Elle doit pour cela connaître les facteurs qui influent sur la satisfaction des besoins de cette clientèle.

2.2.1 Les changements anatomiques et physiologiques Les changements anatomiques et physiologiques touchent la structure des parties du corps, les relations qui s’établissent entre elles et leur fonctionnement. Les tableaux 5 à 11, aux pages 15 à 23, présentent : • les principaux changements anatomiques et physiologiques qui surviennent dans les différents systèmes lors du vieillissement normal ; • les conséquences de ces changements ; • les besoins fondamentaux perturbés par ces changements ; • les soins d’assistance à prodiguer par l’infirmière auxiliaire pour aider le client à satisfaire ses besoins fondamentaux et à maintenir son autonomie le plus longtemps possible.

14

CHAPITRE 1

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Les changements normaux dans les systèmes cardiovasculaire et respiratoire

Systèmes Système cardiovasculaire

Changements normaux ●







● ●



de la fréquence cardiaque au repos ou à l’effort de l’élasticité du muscle cardiaque en diastole de l’élasticité des vaisseaux sanguins, particulièrement les vaisseaux proches du cœur de 30 % à 40 % de la force de contraction du cœur Calcification des valves et des vaisseaux Épaississement des artères (artériosclérose) du retour veineux

Conséquences et explications ●





de la capacité du cœur à irriguer le corps



de la tolérance à l’effort





● ●









de 25 % de la capacité pulmonaire de l’élasticité du tissu pulmonaire du risque d’hyperréactivité bronchique (tendance des bronches à se contracter lors d’une irritation) de la force et de l’endurance des muscles respiratoires et du diaphragme Calcification des muscles intercostaux de la capacité à échanger les gaz dans le sang Épaississement du mucus nasopharyngé

Besoins perturbés Respirer

du risque de dépôt de lipides dans les artères Extrémités froides du risque de varices et d’œdème aux membres inférieurs du volume résiduel lors des respirations







du risque d’infections et de maladies respiratoires de l’efficacité de la toux pour libérer les expectorations de la tolérance à l’effort







de l’expansion respiratoire (capacité des poumons à faire entrer de l’air) de la tolérance à l’effort, car le sang est moins oxygéné par les poumons



du risque d’infections et

de la toux

Soins d’assistance ●

● ● ● ●

● ●

Se mouvoir et maintenir une bonne posture

de la pression artérielle diastolique, puis systolique





Système respiratoire

de l’adaptation cardiaque au stress et à l’effort

Section 2

TABLEAU 5

● ●



Suggérer au client de pratiquer des exercices respiratoires et des techniques de relaxation pour atténuer la toux. Suggérer au client d’alterner les périodes d’activités et de repos. Surveiller les signes d’infections respiratoires. Suggérer au client de procéder à une vaccination antigrippale annuelle. Recommander au client d’éviter les contacts avec les personnes infectées et de se laver régulièrement les mains. Suggérer au client d’assurer le bon taux d’humidité dans les pièces de vie. Suggérer au client de tenir la position assise ou semi-assise au moins 30 minutes après chaque repas. Suggérer au client de surélever le membre atteint d’œdème, s’il y a lieu. Suggérer au client de pratiquer des exercices pour stimuler les valves veineuses (ex. : exercices de rotation des chevilles). Suggérer au client d’éviter la station debout trop longtemps.

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Le vieillissement

15

TABLEAU 6

Les changements normaux dans le système endocrinien

Système Système endocrinien

Changements normaux ●

Baisses hormonales (hormones sexuelles, notamment)

Conséquences ●



Section 2





du métabolisme de la thyroxine (thyroïde)



du risque d’hypothyroïdie



du métabolisme du glucose



du risque de diabète



de l’ADH



de l’excrétion de sodium par les reins



Besoins perturbés Boire et manger

TABLEAU 7

de l’activation de la vitamine D et de l’absorption du calcium





● ● ●

Recommander au client d’avoir une alimentation adéquate. Suggérer au client de consommer des aliments riches en calcium et en vitamine D et d’éviter la prise d’aliments qui diminuent l’absorption de calcium, tels le café et le thé. Recommander au client de s’assurer un environnement sécuritaire. Recommander au client de porter des chaussures antidérapantes. Dire au client de favoriser l’exercice qui aide à l’absorption du calcium.

Les changements normaux dans le système digestif

Système Système digestif

Changements normaux ● ●



Perte et aplanissement des dents Calcification et amincissement de la mâchoire Ralentissement de la vidange de l’estomac

Conséquences ● ●

● ●

● ● ●









de la production de mucus et de sucs gastriques



du nombre de cellules de l’épithélium de l’estomac Amincissement des parois de l’estomac



de l’acide chlorhydrique dans l’estomac (HCI)

● ●



16

du risque d’ostéopénie ( de la densité osseuse)

Soins d’assistance



Se mouvoir et maintenir une bonne posture Éviter les dangers

Modification du métabolisme : ménopause, andropause Perte d’énergie, fatigue du risque d’hyperkaliémie ( du taux de potassium sanguin)

CHAPITRE 1

de l’efficacité de la mastication Ajustement plus difficile des prothèses dentaires des douleurs à l’abdomen ou au thorax du risque de dysphagie et d’aspiration de nourriture et de liquides du risque de reflux gastro-œsophagien de l’appétit du risque de malnutrition du risque d’ulcère et de douleurs épigastriques du risque d’infections

du risque d’infections du risque d’anémie (non-absorption de la vitamine B12) du risque de gastrite chronique (inflammation qui évolue sur plusieurs années)

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Les changements normaux dans le système digestif (suite)

Système Système digestif (suite)

Changements normaux ●







de l’efficacité des cellules intestinales Perte de la masse du foie et diminution de sa capacité de métabolisation générale et médicamenteuse du tonus, de la lubrification et de la motilité intestinale de l’efficacité du sphincter

Besoins perturbés Boire et manger





● ●



● ●

Dormir et se reposer

TABLEAU 8









de la capacité d’absorption des vitamines et des sels minéraux Modification dans la pharmacocinétique des médicaments

du risque de constipation et de fécalome (accumulation de selles asséchées qui créent une masse pouvant mener au blocage) du risque d’incontinence

Soins d’assistance et explications



Éliminer

Conséquences

Section 2

TABLEAU 7



Inciter le client à boire régulièrement, si permis. Recommander au client d’avoir une bonne hygiène buccodentaire, incluant, s’il y a lieu, le nettoyage quotidien de ses prothèses. Suggérer au client de préparer de la nourriture adaptée selon son degré de mastication et de dysphagie. Suggérer au client de préparer des repas visuellement appétissants et parfumés. Suggérer au client d’éviter les textures en purée le plus longtemps possible et d’éviter de mélanger les aliments ensemble. Suggérer au client de modifier son alimentation (ex. : aliments moins gras et non irritants, repas fractionnés) pour limiter la production d’acide. Encourager le client à avoir une alimentation équilibrée favorisant l’élimination. Encourager le client à pratiquer une activité physique pour favoriser la motilité gastrointestinale. Suggérer au client d’attendre au moins 30 minutes après le repas pour faire sa sieste et d’utiliser un fauteuil inclinable en position semi-assise pour éviter le reflux.

Les changements normaux dans le système musculosquelettique

Systèmes Système musculaire

Changements normaux

Conséquences



de 30 % à 40 % de la masse musculaire





de 40 % à 60 % de la force musculaire

● ●



de l’élasticité du tissu musculaire

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de la taille corporelle de 1,2 à 5 cm

de l’endurance du risque de prise de poids en masse graisseuse de la fatigue musculaire

Le vieillissement

17

TABLEAU 8

Les changements normaux dans le système musculosquelettique (suite)

Systèmes Système osseux

Changements normaux ●

Section 2







Besoins perturbés Se mouvoir et maintenir une bonne posture



● ●

● ●

Éviter les dangers







18

CHAPITRE 1

Affaiblissement et calcification des tendons et des ligaments

de la raideur et de la douleur aux articulations

de la densité minérale des os (calcium)





● ●



Modification de la posture : haut du corps penché vers l’avant, légère cyphose

du risque de sédentarité

du risque de chutes Difficulté de préhension du risque d’ostéoporose et de fracture

Soins d’assistance et explications



Se vêtir et se dévêtir

Assèchement des cartilages costaux et des disques intervertébraux

Conséquences

Suggérer au client de pratiquer des exercices physiques qui travaillent la contraction, le tonus musculaire et la flexibilité articulaire. Suggérer au client de respecter ses limites.

Encourager le client à choisir des vêtements adaptés à sa condition (ex. : velcro). Encourager le client à utiliser des auxiliaires adaptés pour faciliter l’habillement (ex. : chaussepied). Suggérer au client de prendre un analgésique p.r.n. avant de se vêtir et de se dévêtir. Inviter le client à s’asseoir pour s’habiller. Suggérer au client d’éviter de consommer du sel, du café, des boissons gazeuses, d’éviter de fumer et d’être sédentaire. Suggérer au client d’adapter son milieu de vie (barres de soutien dans le bain, surfaces antidérapantes, fixation des tapis, etc.) pour éviter les chutes. Suggérer au client de favoriser des moyens non pharmacologiques (ex. : exercices, application de chaud ou de froid, etc.) pour atténuer la douleur.

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Les changements normaux dans les systèmes urinaire et reproducteur

Systèmes Système urinaire féminin

Changements normaux ●







Système urinaire masculin





● ●

de la masse des reins et de l’apport sanguin aux reins de la masse de liquides corporels (entre 20 et 89 ans) de la perfusion rénale durant la nuit (en position couchée) et de l’excrétion de l’urine de la filtration par les glomérules (filtrant le sang dans le rein) de la capacité de concentration des urines Ralentissement du passage des liquides dans le rein (perfusion) du tonus vésical et sphinctérien de la capacité de contraction de la vessie

Conséquences ●











● ● ● ● ●

Système reproducteur féminin



Affaiblissement de la musculature pelvienne Atrophie des organes génitaux

● ●





de la nycturie du risque de présence de bactéries urinaires asymptomatiques Mictions fréquentes, nycturie du risque de déshydratation Mictions fréquentes du volume résiduel dans la vessie Rétention urinaire du risque d’infections Risque de mictions impérieuses et d’incontinence

du risque d’incontinence du risque de prolapsus utérin ou anal (descente anormale d’un organe) Arrêt des menstruations et assèchement vaginal (ménopause) de la libido et des fonctions sexuelles

Chez l’homme ●

du volume de la prostate



● ●



Atrophie des organes génitaux

Besoins perturbés Éliminer

du risque d’insuffisance rénale et de désordre électrolytique

Chez la femme ●

Système reproducteur masculin

de la capacité de filtration et d’excrétion des médicaments et des déchets

Section 2

TABLEAU 9



du risque de rétention urinaire et de mictions fréquentes du risque d’infections urinaire ou génitale Risque de mictions impérieuses et d’incontinence de la libido et des fonctions sexuelles

Soins d’assistance et explications ● ●









Mentionner au client d’éviter de consommer des liquides après 18:00 afin de diminuer la nycturie. Montrer au client comment pratiquer des exercices de renforcement du plancher pelvien et établir un horaire mictionnel avec le client afin de prévenir l’incontinence. Suggérer au client d’assurer une hygiène régulière, une protection cutanée, et de porter des protège-dessous en cas d’incontinence afin de diminuer les odeurs et de prévenir les irritations de la peau. Inviter le client à repérer les salles de bain partout où il va pour favoriser l’élimination en cas de mictions impérieuses. Recommander au client de limiter la consommation de liquides avant les sorties afin de diminuer les risques de mictions fréquentes et impérieuses et d’incontinence. Suggérer au client de porter des pantalons faciles à enlever et d’apporter des vêtements de rechange lors de sorties.

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Le vieillissement

19

TABLEAU 10

Les changements normaux dans les systèmes lymphatique et immunitaire

Systèmes

Section 2

Systèmes lymphatique et immunitaire

Changements normaux et explications ●



des défenses immunitaires causée par la diminution des anticorps

Dérèglement des défenses causé par la diminution de la reconnaissance des agresseurs infectieux

Besoins perturbés Maintenir sa température corporelle dans les limites normales

● ●

● ● ● ●

TABLEAU 11



du risque d’infections urinaire, gastrointestinale et pulmonaire

du risque de cancer

Repérer les variations de température du client en présence d’infection. En cas de fièvre, suggérer au client de boire des liquides (ex. : eau, jus de fruits, bouillon, etc.) en grande quantité afin de compenser la perte de liquide par la sudation. Suggérer au client de se reposer. Recommander au client de se laver régulièrement les mains. Prendre la température rectale du client si une infection est soupçonnée. Recommander au client de suivre un programme de vaccination annuelle contre la grippe. Recommander au client de suivre un programme de dépistage du cancer (ex. : sein, côlon, prostate).

Les changements normaux dans les systèmes nerveux et sensoriel

Système Système nerveux

Changements normaux ●











20



Soins d’assistance et explications



Éviter les dangers

Conséquences

CHAPITRE 1

de la fabrication des neurotransmetteurs Altération de la thermorégulation Ralentissement de la conduction des nerfs périphériques de la motricité fine de la proprioception (perception de la situation de son corps dans l’espace) sommeils profond et paradoxal

Conséquences ●







● ●



Difficulté à situer une douleur avec précision Difficulté à s’adapter aux températures extrêmes Ralentissement du temps de réaction Difficulté à réaliser des tâches manuelles qui demandent de la précision de la coordination motrice Pertes d’équilibre des troubles du sommeil (insomnie, réveils fréquents pour uriner, etc.)

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Les changements normaux dans les systèmes nerveux et sensoriel (suite)

Système Ouïe

Changements normaux ● ●

Presbyacousie Perte auditive

Conséquences et explications ●







Vision

de la perception des tonalités Calcification et sclérose des osselets





Isolement social du risque d’acouphène de la perception des voyelles et des sons graves



et sécheresse du cérumen (cire dans l’oreille)



du risque de formation de bouchon



du liquide lacrymal (larmes)



Sécheresse et rougissements des yeux

● ●

de la grosseur et jaunissement du cristallin de la transparence de l’œil

● ● ●





du diamètre et du réflexe de la pupille

● ●





● ●

Toucher, peau et téguments

de la perception de la parole et d’une voix, surtout aiguë



● ● ● ●

de l’accommodation de l’œil (mise au point de la vision) Creusement des yeux et relâchement des paupières du champ visuel de l’acuité visuelle de la conduction nerveuse de la vascularisation de la peau du gras sous-cutané et du collagène Amincissement et assèchement de la peau de l’élasticité de la peau

● ●

de la capacité à frissonner

de l’activité d’excrétion des glandes sébacées et sudoripares

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Difficultés à percevoir les profondeurs du risque de chutes



du risque de blessures

● ● ● ●







Instabilité de la vision de la réaction à la luminosité

du risque d’irritation des yeux par les cils





du risque de cataracte de l’acuité visuelle de la perception de certaines couleurs et d’objets peu contrastés de l’éblouissement et du temps de récupération de la vision après un éblouissement







Section 2

TABLEAU 11

de la perception du toucher, du chaud et du froid du risque d’ecchymoses des rides Persistance du pli cutané Ralentissement de la capacité de régénération de la peau de la fragilité de l’efficacité du contrôle de la température du corps par la peau Difficulté à déceler les infections, car le client ne frissonne pas même s’il fait de la température de l’adaptation à la chaleur par la transpiration

Le vieillissement

21

TABLEAU 11

Les changements normaux dans les systèmes nerveux et sensoriel (suite)

Système ●



Goût

Modification de l’apparence : – perte et blanchissement des cheveux et des poils ; – augmentation de la pâleur de la peau ; – apparition de lentigo sénile (taches brunes) et de télangiectasie (taches rouges causées par la dilatation de vaisseaux sanguins sur la peau) ; – accumulation de cartilage au nez et aux oreilles ; – apparition de poils dans les oreilles et dans le nez ainsi qu’au-dessus de la lèvre supérieure et du menton chez la femme ; – épaississement des sourcils, etc.

Section 2

Toucher, peau et téguments (suite)

Changements normaux

● ● ●





Altération des ongles : – ralentissement de la pousse ; – épaississement ; – augmentation de la friabilité ; – augmentation des cannelures ; – jaunissement. Perte de bourgeons gustatifs de la perception du goût Difficulté à différencier les saveurs, surtout salées et sucrées Altération du goût causée par la prise de médicaments, de tabac, d’alcool ou par le diabète Épaississement et réduction de la salive

Conséquences ● ● ●

● ●

● ● ●

● ●



Odorat

de la sensation tactile des aliments (température et quantité)

Ongles plus difficiles à couper Ongles fragiles aux infections fongiques (champignons)

Perte d’appétit du risque de malnutrition de la prise de sel et de sucre en raison de la baisse de la perception du goût.

Assèchement de la bouche du risque de déshydratation du risque de brûlures et d’étouffement du risque de déshydratation



de la perception de la soif





de la sensibilité olfactive





CHAPITRE 1

de l’estime de soi Changement dans les habitudes de soins personnels reliés à l’apparence (rasage de poils, coloration des cheveux, etc.)





22

Gène

de l’appétit due à la diminution de la perception du goût. du risque de déshydratation et du risque d’accident (ex. : consommation d’aliments périmés, feu, intoxication alimentaire, etc.) Négligence de l’hygiène corporelle

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Les changements normaux dans les systèmes nerveux et sensoriel (suite)

Besoins perturbés Dormir et se reposer

Soins d’assistance et explications ● ● ●

● ● ●



Maintenir sa température corporelle dans les limites normales



● ● ●

Être propre, soigné et protéger ses téguments



● ● ● ● ● ●



Éviter les dangers





● ●



Communiquer avec ses semblables

● ● ● ● ● ● ●

Suggérer au client d’établir un rituel du coucher et de prévoir six heures de sommeil par nuit. Inciter le client à pratiquer des techniques de relaxation pour se détendre et induire le sommeil. Suggérer au client de faire une sieste d’une heure maximum durant la journée pour que le sommeil nocturne ne soit pas affecté. Suggérer au client de se lever si le sommeil tarde à venir. Assurer un environnement calme. Recommander au client de réduire sa consommation de produits excitants, comme le café, le tabac ou le chocolat. Aviser le client qu’il est préférable d’éviter la prise de somnifères sur une longue période. Inciter le client à s’habiller adéquatement pour garder la chaleur ou rafraîchir la température corporelle. Suggérer au client de contrôler la température ambiante (entre 21 oC et 27 oC). Rappeler au client d’éviter une eau du bain trop chaude. Rappeler au client d’éviter d’utiliser des couvertures chauffantes, des bouillottes ou des sacs de glace. Inciter le client à utiliser un savon gras non asséchant et d’éviter le talc et les produits contenants de l’alcool. Encourager le client à s’hydrater régulièrement et à augmenter l’hydratation s’il bouge. Suggérer au client d’éviter de consommer des diurétiques. Rappeler au client de rincer et d’éponger les plis cutanés. Recommander au client d’utiliser des serviettes et des papiers hygiéniques doux. Suggérer au client d’utiliser une crème hydratante et émolliente après chaque soin d’hygiène. Valider les habitudes d’hygiène du client (douche, bain, etc.) pour prévenir la négligence des soins d’hygiène, qui peuvent être causés par des facteurs psychologiques ou sociaux ou par la perception négative que le client a de lui-même. Rappeler au client qu’une bonne hygiène corporelle et une apparence soignée aident à l’estime de soi. Suggérer au client de couper ses ongles au carré pour éviter les ongles incarnés, les infections (champignons) ou les lésions. Suggérer au client d’installer des détecteurs de fumée et un système d’alerte pour prévenir l’entourage en cas de chute ou d’incendie. S’assurer que le client porte ses lunettes (propres et non égratignées). Contrôler la douleur et surveiller les effets secondaires des médicaments, surtout lorsque le client prend plusieurs médicaments ou lors de l’introduction d’un nouveau médicament. Mentionner au client qu’il est important de surveiller la date de péremption des aliments. Encourager le client à porter son appareil auditif, si nécessaire. Suggérer au client de maintenir ses capacités sensorielles par des moyens de compensation. Parler avec une certaine distance et éviter de crier ou de hausser le ton en cas de presbyacousie. Utiliser des phrases simples et valider la compréhension du client. Suggérer au client de maintenir les liens sociaux et la communication avec autrui. Suggérer au client de recourir à l’aide des amis, de la famille ou de groupes de soutien. Pratiquer une communication authentique, ouverte et empathique avec le client.

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Le vieillissement

23

Section 2

TABLEAU 11

ACTIVITÉS Les changements causés par le vieillissement se déroulent à un rythme différent pour chaque personne. Nommez deux facteurs qui peuvent expliquer ces différences.

2

Les changements physiologiques décrits dans les situations suivantes sont- ils normaux ou anormaux chez un client âgé ? Inscrivez la lettre de chacun des énoncés dans la colonne correspondante.

Section 2

1

a) Lorsque madame Chagnon, 63 ans, ne porte pas ses lunettes, elle doit éloigner son livre pour pouvoir en faire la lecture. b) En plus de son problème urinaire, monsieur Belley, 71 ans, se plaint de constipation, lui qui n’avait jamais eu ce genre de problème. c) Le médecin de monsieur Massé, 69 ans, lui annonce que sa cholestérolémie est élevée. d) L’infirmière auxiliaire qui reçoit madame Lens, 75 ans, constate qu’elle a des taches brunes sur les mains. e) Madame Blais, 78 ans, a perdu beaucoup d’acuité visuelle dans son œil droit. Elle doit se faire opérer pour une cataracte. f) La radiographie du dos de madame Jama, 60 ans, montre une fracture spontanée causée par l’ostéoporose. g) Monsieur Rouleau, 74 ans, éprouve beaucoup de difficulté à expectorer. Il trouve que sa toux est moins efficace qu’autrefois. Changements normaux

3

Associez chaque changement normal à sa conséquence. Changements normaux

a)

du liquide lacrymal

Conséquences

Réponses

1.

de l’appétit

b)

de la fabrication des neurotransmetteurs

2. Sécheresse et rougissement des yeux

c)

de la raideur et de la douleur aux articulations

3. Mictions fréquentes, nycturie

d) Ralentissement du passage des liquides dans le rein (perfusion) e)

de 30 % à 40 % de la force de contraction du cœur

f) Ralentissement de la vidange gastrique

24

Changements anormaux

CHAPITRE 1

4. Difficulté à situer une douleur avec précision 5.

de la tolérance à l’effort

6.

du risque de chutes

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Pourquoi doit- on inciter les clients âgés à se faire vacciner lors de la saison de la grippe ?

5

Monsieur Rioux, 75 ans, trouve l’hiver bien long. Il ne veut pas sortir, car il a peur de contracter la grippe. Émettez deux suggestions pour inciter monsieur Rioux à sortir au moins une fois par semaine.

6

Lisez les mises en situation suivantes et répondez aux questions. Mises en situation

7

Section 2

4 3

Questions/réponses

a) Madame Ouimet, 81 ans, aime bien se coucher pour faire une petite sieste après le repas. Malheureusement, elle se plaint souvent d’avoir des douleurs au thorax et à l’abdomen.

Que pouvez-vous lui suggérer ?

b) Monsieur Aubé, 70 ans, a peur de sortir. Il craint toujours de ne pas avoir le temps de se rendre aux toilettes.

Émettez deux suggestions pour diminuer ses craintes.

c) Malgré ses 72 ans, madame Rivest travaille toujours à temps partiel comme caissière. Elle est très incom modée par son œdème aux jambes.

Suggérez-lui deux moyens pour l’aider.

d) Depuis son arrivée au CHSLD, monsieur Campagnat, 78 ans, est autonome pour ses soins d’hygiène. Aujourd’hui, vous notez qu’une odeur d’urine émane de sa personne et de ses vêtements.

Qu’est-ce qui peut expliquer ce changement ?

Est- il sécuritaire pour un client âgé d’utiliser une couverture chauffante ? Justifiez votre réponse.

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Le vieillissement

25

2.2.2 Les changements affectifs et psychologiques Les changements psychologiques touchent l’ensemble des mécanismes reliés à l’état d’esprit, aux idées et aux sentiments qui affectent le comportement d’une personne. Les changements affectifs touchent les manifestations émotives qui sont reliées aux sensations, aux sentiments, aux émotions et aux pensées d’une personne.

Section 2

Selon l’American Psychological Association, les personnes âgées auraient moins de problèmes de santé mentale que la population en général. Par ailleurs, on constate que les relations affectives, qui favorisent la santé mentale, sont souvent plus stables chez les aînés. Cependant, plus que toute autre tranche d’âge, cette population vit de nombreux changements qui peuvent avoir de lourdes conséquences affectives, comme la dépression et l’anxiété. Les tableaux 12 à 16 présentent les principaux besoins fondamentaux perturbés par les changements affectifs et psychologiques, ainsi que les soins d’assistance à prodiguer par l’infirmière auxiliaire pour aider le client âgé à les satisfaire et à maintenir son autonomie le plus longtemps possible. TABLEAU 12

Les changements normaux et le besoin de communiquer avec ses semblables

Changements normaux ● ● ●



Fragilisation de la santé mentale de la confiance en soi Repli sur soi Résistance à exprimer ses émotions

Soins d’assistance ●







Suggérer au client de maintenir les liens sociaux et la communication avec autrui. Suggérer au client de recourir à l’aide d’amis, de la famille ou de groupes de soutien. Pratiquer une communication authentique, ouverte et empathique avec le client. Accueillir les propos du client, même s’ils sont négatifs.

D’une compétence à l’autre La communication relationnelle adéquate est présentée en compétence 5, Relation aidante. TABLEAU 13

Les changements normaux et le besoin d’agir selon ses croyances et ses valeurs

Changements normaux et explications ●



26

CHAPITRE 1

Détresse spirituelle causée par la peur face aux questions fondamentales comme la solitude, les pertes multiples et la mort de l’intérêt pour le monde extérieur causé par la perception d’un écart entre ses propres valeurs et les valeurs de la société actuelle (ex. : refus de certains traitements)

Soins d’assistance et explications ●





Accepter le besoin du client de manifester son culte ou ses croyances. Offrir l’accès aux objets ou aux ministres du culte, si possible. Vérifier si des solutions de rechange sont possibles pour satisfaire à la fois les besoins physiques et les croyances du client.

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Les changements normaux et le besoin de s’occuper en vue de se réaliser

Changements normaux ● ●

de l’estime de soi de la capacité de s’occuper et de faire les tâches quotidiennes

Soins d’assistance et explications ●







Modification des rôles sociaux et des occupations



● ●

TABLEAU 15

Suggérer au client d’adapter ses activités en fonction de ses atteintes physiques, sensorielles ou émotives. Suggérer au client de faire des activités simples et courtes en cas de baisse d’énergie ou de limitations, selon ses intérêts. Compenser certaines atteintes physiques par des appareillages adaptés, si possible. Suggérer au client de favoriser les relations interpersonnelles et le bénévolat. Suggérer au client d’essayer de nouvelles activités. Encourager le client à découvrir les nouveaux rôles qu’il peut jouer.

Les changements normaux et le besoin de se récréer

Changements normaux ●





de la pratique d’activités physiques divertissantes de la fatigue, de la tristesse et de la résistance au changement d’intérêt pour les activités

Soins d’assistance ●









TABLEAU 16

Suggérer au client de favoriser les activités appréciées et réalisables et de les subdiviser selon sa tolérance ou son état. Recommander au client de porter des appareillages adaptés (lunettes, appareils auditifs, etc.). Encourager le client à chercher de nouvelles sources d’épanouissement personnel. Suggérer au client la présence d’un animal de compagnie, si possible. Accompagner le client lorsque débute une activité du centre de soins.

Les changements normaux et le besoin d’apprendre

Changements normaux ● ● ● ● ●

Section 2

TABLEAU 14

de l’estime de soi de la motivation de l’attention d’intérêt de l’anxiété

Soins d’assistance ●









Encourager le client dans son processus d’apprentissage, mettre l’accent sur les succès acquis. Suggérer au client d’entrecouper les périodes d’apprentissage et de concentration par des périodes de repos. Suggérer au client de réduire la douleur et les malaises qui sont source de distraction et qui nuisent à la concentration. Parler de l’actualité et permettre aux clients âgés d’exprimer leur opinion. Rappeler au client qu’il est important d’adapter le milieu d’apprentissage, avec un bon éclairage, par exemple.

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Le vieillissement

27

2.2.3 Les changements cognitifs

Section 2

Avec le vieillissement, la personne subit des modifications de nature cognitive. Les principaux changements causés par le vieillissement normal touchent la mémoire et le langage. Ces changements sont discrets et peuvent s’étendre sur plusieurs décennies. Les changements cognitifs sont variables d’une personne à l’autre, car ils sont influencés par divers facteurs : • le niveau de scolarité et l’éducation ; • la stimulation cognitive par différentes activités (ex. : les mots croisés) ; • la fréquence et la régularité de la stimulation ou de l’entraînement cognitif ; • la présence de troubles de l’humeur ou de dépression ; • la nature du travail exercé antérieurement ; • l’état physique et l’activité sportive ; • les connaissances personnelles et professionnelles maîtrisées par la personne. La notion de cognition, ainsi que les déficits liés à cette fonction sont présentés en détail dans le chapitre 2.

2.3 Les mécanismes d’adaptation au changement Avec les nombreux changements que subit la personne âgée, celle-ci développe en général des mécanismes d’adaptation. Ces mécanismes sont des moyens cognitifs ou comportementaux qu’une personne utilise pour diminuer les impacts négatifs découlant d’une situation stressante. Cette adaptation peut provenir de la personne elle-même ou d’un soutien extérieur. Selon la personne, les mécanismes d’adaptation peuvent être positifs ou négatifs (voir les figures 7 et 8). Trouble de l’adaptation Réaction psychologique à une situation stressante qui peut causer d’importants symptômes émotionnels et psychologiques.

CHAPITRE 1

La canalisation du stress par la créativité

La peinture est une activité artistique qui permet à la personne âgée d’être stimulée et d’exprimer ses émotions.

Dans certains cas, la maladie combinée aux sources de stress peut mener à un trouble de l’adaptation. Cette situation se rencontre à la suite d’une longue hospitalisation, par exemple. FIGURE 8

Les mécanismes d’adaptation positifs et négatifs

Mécanisme positif d’adaptation Sublimation : processus par lequel des pulsions inacceptables (ex. : une pulsion agressive ou sexuelle) sont transformées en comportements socialement acceptables (ex. : une plus grande spiritualité, une démarche créative et artistique).

28

FIGURE 7

Mécanismes négatifs d’adaptation Isolement Retrait de la vie sociale Déni, agressivité Régression Pessimisme, projection

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ACTIVITÉS Madame St- Pierre, 85 ans, a récemment été admise en CHSLD. La mort de son fils Paul, qui vivait avec elle, a compromis de façon importante son autonomie fonctionnelle.

a) Nommez deux besoins fondamentaux qui risquent d’être perturbés dans le nouveau milieu de vie de madame St- Pierre.

b) Pour chacun des besoins énumérés en a), suggérez un soin à prodiguer pour le satisfaire, dans un contexte de soins de longue durée. Besoins perturbés

Soins d’assistance

Besoin 1 :

Besoin 2 :

2

Madame Giroux, 90 ans, se plaint de se réveiller fréquemment et de ne pas se sentir reposée. Elle vit seule à son domicile. Comment pouvez-vous l’aider ?

3

Comment peut-on maintenir l’intérêt pour le monde extérieur chez les personnes âgées résidant en CHSLD ?

4

Madame Tremblay, 86 ans, vit en résidence pour personnes autonomes et semi-autonomes. Veuve et sans enfant, elle trouve le temps long. Nommez deux moyens pour aider votre cliente à se récréer.

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Le vieillissement

29

Section 2

1

Synthèse Les aspects du vieillissement

Synthèse

Le vieillissement est un processus naturel et graduel qui débute ou s’accélère lorsque l’organisme avance en âge.

Les principales sciences qui étudient le vieillissement sont : la gérontologie, la gériatrie et la psychogériatrie.

Le Québec vit une transformation démographique, le rythme accéléré du vieillissement de la population est bien visible.

Les modifications des états physique et psychologique de la personne âgée peuvent avoir des répercussions sur sa capacité à se loger adéquatement, à se soutenir financièrement et à maintenir son réseau social. La Charte québécoise des droits et libertés de la personne et le Code civil du Québec protègent les droits de la personne âgée. Le Code civil du Québec a prévu quatre régimes de protection : le mandat d’inaptitude, le régime avec conseiller au majeur, la tutelle et la curatelle. Lorsqu’une personne âgée bénéficie de l’appui d’un aidant naturel, l’infirmière auxiliaire doit tenir celui-ci bien informé et l’intégrer le plus possible dans le processus de soins au client.

Le vieillissement normal • Avec le vieillissement normal surviennent de nombreux changements d’ordre anatomique, physiologique, affectif, psychologique et cognitif qui risquent de perturber la satisfaction des besoins fondamentaux de la personne âgée. • Plusieurs facteurs peuvent influer sur la satisfaction des besoins d’une personne âgée : – l’âge ; – l’état de santé ; – l’environnement ; – les ressources personnelles ; – le niveau d’autonomie. • Avec les nombreux changements que subit la personne âgée, celle-ci développe en général des mécanismes d’adaptation. • Pour chaque changement et chaque besoin fondamental perturbé chez le client âgé, l’infirmière auxiliaire doit connaître les soins d’assistance à prodiguer pour aider celui-ci à satisfaire ses besoins et à maintenir son autonomie le plus longtemps possible.Pour chaque changement et chaque besoin fondamental perturbé chez le client âgé, l’infirmière auxiliaire doit connaître les soins d’assistance à prodiguer pour aider celui-ci à satisfaire ses besoins et à maintenir son autonomie le plus longtemps possible.

30

CHAPITRE 1

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Situations cliniques Madame McFear, 65 ans (suite) Situations cliniques

Madame McFear a obtenu un mandat d’inaptitude pour son mari. La semaine dernière, monsieur McFear a donc pu être opéré de la cataracte. Il demeure hospitalisé, car il a par ailleurs contracté une pneumonie et qu’il manifeste un syndrome de délirium. En observant le personnel soignant, madame McFear réalise à quel point son mari requiert de nombreux soins. Elle se questionne sur sa propre capacité à prendre le relais à domicile. Par exemple, monsieur McFear se lève souvent la nuit pour uriner, ce qui augmente les risques de chute. Comme elle doit l’accompagner, son sommeil à elle s’en trouve perturbé. Souffrant d’ostéoporose, elle ne voit pas comment elle pourra continuer d’aider son mari à se déplacer. De plus, elle vit difficilement les pressions de son entourage qui l’incite à placer son conjoint dans un centre d’hébergement et de soins de longue durée. Mariée depuis 45 ans, elle aurait l’impression d’abandonner son mari si elle cédait à la pression.

1 Quelle est l’influence du vieillissement normal sur le sommeil de madame McFear ?

2 Quelle est la relation entre l’ostéoporose de madame McFear et le vieillissement normal ?

3 Nommez deux altérations du système urinaire causées par le vieillissement normal.

4 Nommez un sentiment que peut vivre madame McFear à l’idée que son mari va habiter dans un CHSLD. Expliquez votre réponse.

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Le vieillissement

31

Madame Bouchard, 70 ans

Situations cliniques

Madame Bouchard s’habitue difficilement aux changements physiques qui surviennent en vieillissant. Mannequin jusqu’à l’âge de 30 ans, elle a ensuite dirigé, jusqu’à tout récemment, une importante firme de cosmétiques. L’état de sa peau, de ses ongles et de ses cheveux la préoccupe particulièrement. Elle visite souvent sa coiffeuse et son esthéticienne pour tenter de minimiser l’effet du vieillissement. Elle continue de se sentir belle. Elle a cependant dû faire le deuil de ses verres de contact, car elle doit maintenant porter des lunettes. Hier, elle a oublié son rendez-vous chez le dentiste et ce n’est pas la première fois. Elle s’inquiète de ses pertes de mémoire. Elle voit son médecin la semaine prochaine et se sent gênée d’avoir à lui parler de son problème de constipation.

1 Nommez trois changements que madame Bouchard a pu observer sur sa peau au fil des ans.

2 Selon vous, pourquoi madame Bouchard doit- elle désormais éviter de porter des verres de contact ?

3 Nommez deux modifications physiologiques de l’intestin chez la personne âgée, qui peuvent expliquer la constipation chez madame Bouchard.

4 À quel besoin fondamental reliez-vous l’importance de se sentir belle ? Précisez comment l’infirmière auxiliaire peut contribuer à satisfaire ce besoin chez un client âgé.

5 Madame Bouchard doit-elle s’inquiéter de ses pertes de mémoire ?

32

CHAPITRE 1

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CHAPITRE

2

La cognition

Sommaire Situation clinique ................................ 34 Section 1 Les notions de base................... 35 Section 2 Les déficits cognitifs et les comportements observables...... 43

Synthèse ................................................. 53 Situation clinique ................................ 54

33

Situation clinique Madame Valcourt, 90 ans Vous travaillez comme infirmière auxiliaire dans un établissement privé qui regroupe

Situation clinique

des appartements pour personnes âgées autonomes et semi-autonomes. Madame Valcourt vient d’emménager et souffre d’un ulcère veineux à la jambe droite. Elle requiert vos soins tous les matins pour le changement de son pansement. Elle prépare elle-même son petit déjeuner et consulte le Guide alimentaire canadien qui est affiché sur son réfrigérateur. Elle s’habille avec soin. Elle aime bien lire et tricoter. Elle prépare soigneusement tout le matériel nécessaire pour ses soins de plaie. Ses conversations sont intéressantes et elle aime bien discuter politique.

1

Quelles sont les possibles conséquences, pour madame Valcourt, de son récent déménagement ?

2

Dans la mise en situation, soulignez les phrases qui se rapportent aux comportements observables et qui témoignent des fonctions cognitives intactes chez madame Valcourt.

3

Associez une fonction cognitive de la liste suivante à chacun des comportements relevés à la question 2.

• Attention et concentration • Flexibilité mentale • Fonctions exécutives Comportements observés

34

CHAPITRE 2

• Inhibition • Jugement et raisonnement • Langage et discours

• Mémoire • Organisation • Orientation Fonctions cognitives

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Section

1 Les notions de base

Déclencheur

1

Nommez une activité de votre vie quotidienne qui requiert beaucoup d’attention.

2

À votre avis, quels sont les facteurs qui peuvent influer sur la mémoire ?

3

Donnez un exemple d’erreur de jugement.

Section 1

La conduite automobile nécessite beaucoup d’attention. En effet, il faut faire une sélection parmi les nombreuses informations qui nous parviennent et ne conserver que celles qui nous permettent de conduire prudemment.

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • • • •

Attention Cognition Concentration Discours

• • • •

Flexibilité mentale Fonctions cognitives Fonctions exécutives Gnosie

• • • •

Inhibition Jugement Langage Mémoire

• • • •

Organisation Orientation Praxie Raisonnement

La cognition est une fonction complexe, qui regroupe l’ensemble des activités mentales et qui permet à l’être humain : • de penser ; • de traiter et de retenir de l’information ; • de résoudre des problèmes. La cognition est possible grâce aux fonctions cognitives qui siègent toutes dans le cerveau. Cette section présente : • un court rappel des principales aires cérébrales et de leurs fonctions ; • les fonctions cognitives.

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La cognition

35

D’une compétence à l’autre

Section 1

Pour plus de détails concernant l’anatomie du cerveau, se référer à la compétence 12, Procédés de soins et systèmes nerveux et sensoriel.

FIGURE 1

1.1 Le cerveau (rappel) Le cerveau est le centre d’analyse de l’information. Il se divise en deux hémisphères qui se divisent chacun en trois parties : le cortex cérébral, la matière blanche sous-corticale et les noyaux gris centraux. • D’un point de vue anatomique, le cortex cérébral de chaque hémisphère se divise en quatre lobes : le lobe frontal, le lobe pariétal, le lobe occipital et le lobe temporal. • D’un point de vue physiologique, le cortex comprend des aires cérébrales qui remplissent des fonctions distinctes, selon le type d’information qui y est traitée (voir la figure 1).

Les lobes du cerveau et les aires cérébrales

Aire prémotrice

Aire primaire du goût

Aire motrice primaire

Mémorise les mouvements appris

Participe à la reconnaissance des saveurs.

Contrôle les mouvements involontaires.

Aire de Broca

Aire somesthésique Centre du toucher qui participe à la reconnaissance de la température et de la douleur.

Centre de la parole

Aire préfrontale

Thalamus

Aire de coordination qui rappelle l’information stockée dans d’autres régions du cerveau et formule des plans d’action.

Sert de relais pour l’information qui provient des récepteurs et qui se dirige vers le cerveau, à l’exception de l’olfaction. Participe au processus d’apprentissage, de mémorisation et de conscience de soi.

Aire d’association auditive Compare les stimuli auditifs avec les expériences antérieures.

Aire visuelle primaire Compare les stimuli visuels avec les expériences antérieures.

Bulbe olfactif Exécute un premier traitement des informations olfactives liées aux émotions.

Aire de Wernicke Participe à la compréhension du langage.

Hypothalamus Participe notament à la régulation des émotions et des fonctions du système nerveux autonome.

Aire d’association visuelle Participe à la reconnaissance des couleurs, des formes et des mouvements.

Aire auditive primaire Participe à la reconnaissance de la hauteur et du rythme des sons (derrière le thalamus dans cette figure).

Corps amygdaloïde Joue un rôle central dans la reconnaissance, le traitement et les réponses comportementales associées aux émotions. Légende

Cervelet Hippocampe Trie les informations à mémoriser et assure leur stockage à long terme dans les lobes pariétal, temporal et occipital.

Assure l’équilibre, la coordination musculaire, le tonus et le maintien de la posture.

Lobe frontal : contrôle les mouvements volontaires ; mémorise les mouvements appris ; agit comme centre de la parole et intervient dans les pensées, la mémoire, la volonté, le jugement et les émotions. Lobe pariétal : permet d’assimiler les informations provenant des sens, tels que le goût et le toucher (pression, douleur et température). Lobe occipital : centre de la vision ; permet de reconnaître les visages, les lieux, les objets et les couleurs. Lobe temporal : permet de reconnaître les sons, les voix et les mots ; de comprendre le sens des mots ; d’énoncer des propos cohérents ; de se remémorer des souvenirs et de contrôler la peur et l’agressivité.

36

CHAPITRE 2

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1.2 Les fonctions cognitives Les fonctions cognitives représentent les différents processus qui permettent à l’humain de penser, de percevoir et de raisonner. Ces fonctions comprennent la mémoire, les fonctions exécutives, l’orientation, le langage et le discours, la gnosie et la praxie (voir la figure 2 et le tableau 1). FIGURE 2

Les fonctions cognitives et exécutives Fonctions cognitives

Gnosie Orientation

Langage et discours

Attention et concentration

Section 1

Fonctions exécutives

Mémoire

Jugement et raisonnement Inhibition

Praxie

Organisation

Flexibilité mentale

Les fonctions exécutives sont des fonctions cognitives qui siègent principalement dans le lobe frontal. Elles correspondent aux habiletés mises en œuvre pour atteindre un objectif ou pour s’adapter à de nouvelles situations. Elles agissent sur le contrôle du comportement, en particulier dans les situations qui demandent de la réflexion et de l’adaptation. Ces fonctions comprennent l’attention et la concentration, l’organisation, le jugement et le raisonnement, l’inhibition et la flexibilité mentale (voir la figure 2 et le tableau 1). TABLEAU 1

Les fonctions cognitives

Fonctions cognitives et principales localisations Mémoire

Description ●



Orientation







Fonction qui permet d’emmagasiner de l’information ou une expérience, de la conserver et de se la rappeler au besoin. Pour plus de détails sur le fonctionnement de la mémoire, voir le tableau 2 et la figure 3, à la page 40.

Fonction qui permet de déterminer avec précision la relation entre son corps physique et l’environnement. Une personne peut être orientée dans trois sphères : dans le temps, dans l’espace et par rapport à la personne. Nécessite des capacités d’attention, de perception et de mémoire.

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La cognition

37

TABLEAU 1

Les fonctions cognitives (suite)

Fonctions cognitives et principales localisations Langage et discours

Description ●

Section 1



Gnosie





Praxie



Le langage est l’expression de la pensée grâce à une structure ou des signes établis selon une convention, qui utilisent la voix ou les gestes. Le discours est l’utilisation du langage oral pour s’adresser à une ou à plusieurs personnes en même temps.

Faculté qui permet de reconnaître, grâce à l’utilisation de l’un des sens, la forme d’un objet, de se le représenter et d’en saisir la signification. Nécessite une interprétation par le cerveau qui réceptionne et mémorise les informations.

Fonction qui permet une coordination des mouvements dans un but précis.

Fonctions exécutives Attention et concentration





Organisation





38

CHAPITRE 2

L’attention consiste à se concentrer spécifiquement sur une activité ou un objet. La concentration est complémentaire au processus de l’attention. Elle permet de fermer la conscience aux distractions qui pourraient nuire à la réflexion ou à l’exécution d’une tâche. Elle utilise de manière optimale la mémoire de travail et permet de faire des choix.

Fonction qui consiste en la mise en place d’une suite d’étapes coordonnées permettant la réalisation d’un objectif. Permet de se corriger et de juger en cours de route si les actions sont adéquates pour arriver à son but.

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Les fonctions cognitives (suite)

Fonctions cognitives et principales localisations Jugement et raisonnement

Description ●







Inhibition





Flexibilité mentale



Opérations intellectuelles et logiques qui font partie de la résolution de problèmes et qui permettent à une personne de prendre une décision appropriée, selon les situations. Le jugement permet d’évaluer l’importance relative de faits ou d’idées abstraites à partir de ses connaissances et de mesurer les conséquences qui en découlent. Le raisonnement permet de déduire, de juger et de formuler des solutions ainsi que d’évaluer si le résultat est exact. Fonctionnent grâce à l’attention, à la mémoire, à la logique et à la capacité de réfléchir.

Section 1

TABLEAU 1

Fonction qui sert de filtre et empêche une personne d’agir de façon impulsive et inappropriée. Permet d’écarter les stimulations non pertinentes à la réalisation d’une tâche.

Fonction qui permet à la personne de modifier son comportement ou le cours de sa pensée pour s’adapter à une situation donnée. La personne est alors capable de planifier, d’entreprendre une activité, de réfléchir et de s’adapter aux exigences des changements.

1.2.1 Les composantes de la mémoire et le processus de mémorisation La mémoire est complexe et multiple. On peut en distinguer plusieurs types selon : • la façon dont l’information est emmagasinée (apprentissage) ; • la durée de conservation de celle-ci (rétention) ; • la facilité avec laquelle on peut se rappeler de souvenirs ou non (rappel) (voir le tableau 2). Par ailleurs, le processus de mémorisation peut faire appel à plusieurs types de mémoire dont les actions se complètent et s’enchaînent (voir la figure 3, à la page suivante). TABLEAU 2

Les composantes de la mémoire

Types de mémoires

Explications

Mémoire sensorielle

Mémoire à très court terme (de 1 à 3 secondes) qui permet la rétention de la perception sensorielle (ex. : se rappeler une odeur).

Mémoire à court terme (antérograde)

Mémoire (1 minute) qui permet de noter une information et de l’utiliser en même temps (ex.: retenir un numéro de téléphone pour le composer aussitôt).

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La cognition

39

Section 1

Monde du travail Comme vous le verrez dans le chapitre 3, lorsqu’un client est atteint de déficits cognitifs, les conséquences de cette atteinte pour lui-même et pour son entourage peuvent être bien différentes selon le type de mémoire touché. C’est pourquoi il est important que l’infirmière auxiliaire comprenne bien les composantes et le fonctionnement de la mémoire.

FIGURE 3

TABLEAU 2

Les composantes de la mémoire (suite)

Types de mémoires

Explications

Mémoire à long terme (rétrograde)

Mémoire qui permet d’emmagasiner les connaissances, de retenir le sens des mots, ainsi que les habiletés manuelles apprises par la répétition. La mémoire à long terme comprend des souvenirs récents et d’autres plus anciens.

Mémoire procédurale

Mémoire inconsciente des habiletés et des capacités motrices instinctives qui permet d’exécuter des tâches sans avoir à y penser (ex. : conduire une voiture).

Mémoire émotive (mémoire affective)

Mémoire concernée par les souvenirs chargés d’émotions et liés à l’ambiance, aux regards, aux intonations, etc.

Mémoire explicite

Mémoire relative au langage, qui permet d’exprimer les souvenirs (faits et événements).

Mémoire implicite

Mémoire reliée à l’expérience et acquise sans effort conscient. Elle est reliée aux gestes habituels, aux centres moteurs.

Mémoire épisodique (autobiographique)

Mémoire qui permet de se rappeler des faits et des événements dans leur contexte d’espace et de temps, ainsi que l’émotion qui y est reliée.

Mémoire sémantique

Mémoire qui sert au langage et qui permet à une personne de trouver les mots pour s’exprimer.

Le processus de mémorisation Stimulus

Perception

Mémoire sensorielle : de 1 à 3 sec Attention et concentration

Oubli ou passage

Mémoire à court terme : ± 1 min Encodage

Mémoire à long terme : jusqu’à de nombreuses années

Monde du travail

Épisodique

Explicite Comme vous le verrez dans le chapitre 3, lorsqu’un client Implicite est atteint de déficits cognitifs, les conséquences de cette atteinte pour lui-même et pour son entourage peuvent être bien différentes selon le type de mémoire touché. C’est pourquoi il est important que l’infirmière Sémantique Procédurale Émotive auxiliaire comprenne bien les composantes et le fonctionnement de la mémoire. Adapté de Margot Phaneuf, Le vieillissement perturbé. La maladie d’Alzheimer, 2007.

40

CHAPITRE 2

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ACTIVITÉS Associez les structures cérébrales à leur fonction. Structures cérébrales

Fonctions

a) Hippocampe

1. Participe à la régulation des émotions.

b) Corps amygdaloïde

2. Participe au processus de mémorisation.

c) Cortex préfrontal

3. Formule des plans d’action.

d) Thalamus

4. Rappel de la composante émotionnelle des souvenirs.

e) Hypothalamus

5. Trie les informations et assure leur stockage.

2

Expliquez dans vos mots ce qu’est la flexibilité mentale et donnez un exemple.

3

Qui suis-je ? a) Je suis complémentaire au processus de l’attention : b) Je permets à une personne de se corriger et de juger si ses actions sont adéquates : c) Je permets de formuler des solutions pour résoudre un problème : d) Je permets la coordination des mouvements pour planifier un mouvement et l’effectuer dans un but précis : e) Je sers de filtre pour éviter les comportements socialement inacceptables :

4

À quel type de mémoire ces situations font-elles appel ? a) Lors d’une activité récréative, madame Rioux, 93 ans, raconte ses souvenirs d’un voyage en Angleterre qu’elle a fait lorsqu’elle avait 46 ans. À quel type de mémoire fait- elle appel ?

b) Monsieur Vallières, 71 ans, a toujours aimé jouer aux échecs. Dernièrement, il a constaté qu’il n’arrivait plus à placer ses pions de façon stratégique sur l’échiquier.

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La cognition

41

Section 1

1

c) Madame Fleury, 88 ans, est atteinte de la maladie d’Alzheimer à un stade avancé. Pourtant, elle sourit encore lorsqu’on lui caresse doucement la main.

d) Monsieur Diaz, 86 ans, est atteint d’une démence mixte. Il éprouve beaucoup de difficultés à trouver les mots pour entretenir une conversation.

5

Section 1

Monsieur Girard, 45 ans, a subi un accident d’automobile. Il a souffert d’un grave traumatisme cérébrocrânien. Un an plus tard, il doit vivre avec des séquelles. Il était soudeur et ne se souvient plus des gestes qu’il a appris à l’école de soudure. Quand il raconte son accident, il pleure, mais il a de la difficulté à exprimer ses souvenirs. Il éprouve également des difficultés à planifier un horaire pour sa journée, mais il fonctionne bien si on écrit tout ce qu’il doit faire. Il peut conduire, mais sa voiture tombe souvent en panne. Monsieur Girard ne fait pas le lien entre la jauge d’essence et le fait que la voiture s’immobilise. Il arrive à discuter un peu avec une autre personne, mais il est incapable de s’adresser à plusieurs personnes en même temps. a) Dans la mise en situation, quelle phrase fait référence à la mémoire explicite de monsieur Girard ?

b) Dans quelles structures anatomiques se situe surtout la mémoire ? Encerclez les bonnes réponses. i) Amygdale

iv) Hippocampe

ii) Cervelet

v) Cortex

iii) Thalamus c) Monsieur Girard ne sait plus comment souder. Quelles composantes de sa mémoire sont touchées ?

d) Donnez un exemple d’une problématique vécue par monsieur Girard qui montre que son jugement et son raisonnement sont atteints.

e) À quelle fonction exécutive est relié le fait que monsieur Girard est incapable de s’adresser à plusieurs personnes en même temps ?

f)

42

Monsieur Girard présente-t-il des difficultés d’organisation ? Expliquez.

CHAPITRE 2

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Section

2

Les déficits cognitifs et les comportements observables

Déclencheur

Section 2

Vous lisez dans le journal qu’on a retrouvé le corps de la personne âgée de 89 ans disparue la veille du CHSLD où elle était hébergée. Elle ne portait qu’une chemise de nuit et est morte de froid. Vous apprenez qu’elle souffrait de la maladie d’Alzheimer. 1

À votre avis, qu’a-t-il pu se passer ?

2

D’un point de vue éthique, comment peut- on justifier d’interdire à certains clients le droit de circuler librement ?

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • • • •

Agnosie Amnésie Anosognosie Aphasie

• • • •

Apraxie Déficit cognitif Désinhibition Désorientation

• • •

Écholalie Jargonaphasie Palilalie

• • •

Paraphasie Prosopagnosie Rigidité mentale

Cette section vous explique ce qu’est un déficit cognitif, ainsi que les comportements observables en cas d’atteinte à chacune des fonctions cognitives présentées dans la section 1.

2.1 Les déficits cognitifs Un déficit cognitif (ou atteinte cognitive) correspond à la perturbation temporaire (ex. : délirium) ou permanente (ex. : démence) de la capacité d’une personne à penser, à percevoir ou à raisonner. Cette perturbation entraîne la détérioration, à divers degrés, des fonctions cognitives. Comme mentionné dans le chapitre précédent, le langage et la mémoire subissent de légères altérations lors du vieillissement normal. Les différentes formes d’atteintes aux fonctions cognitives présentées ci-après concernent principalement le vieillissement pathologique. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

La cognition

43

FIGURE 4

La perte de mémoire ou amnésie

2.1.1 Les atteintes à la mémoire Lors du vieillissement pathologique, les atteintes à la mémoire sont variables. Une atteinte partielle ou complète de cette fonction s’appelle une amnésie (voir la figure 4). Le tableau 3 présente les comportements observables selon le type de mémoire atteint.

Section 2

TABLEAU 3 Une perte de mémoire rétrograde peut amener une personne à oublier la naissance de ses enfants.

Les comportements observables en cas d’atteintes à la mémoire

Types d’atteintes de la mémoire

Comportements observables

Exemples

Perte de la mémoire à court terme (antérograde)

Mémoire des faits anciens, mais oubli des événements et des faits récents

Le client ne se rappelle pas ce qu’il a mangé pour souper, mais il se rappelle bien les événements de son adolescence.

Perte de la mémoire à long terme (rétrograde)

Mémoire des expériences personnelles, des informations récentes et des informations reliées au langage, mais oubli des faits anciens

Le client oublie les événements anciens, comme sa propre date de mariage, mais il se souvient de la visite de sa fille en début de semaine.

Perte de mémoire procédurale

Incapacité à exécuter des tâches comme auparavant

Le client ne sait plus comment se brosser les dents, se laver, marcher, etc.

Perte de mémoire globale (perte de mémoire progressive, qui affecte la mémoire à court terme et à long terme)

Oubli des faits récents, dans un premier temps, et oubli progressif des souvenirs anciens

Le client ne se souvient plus de ce qu’il a fait hier et, progressivement, il perd le souvenir de la naissance de ses enfants.

Quoi faire Auprès d’un client vivant avec des pertes de mémoire, l’infirmière auxiliaire doit participer au plan de stimulation mis en place au quotidien, en : • proposant des exercices lors des soins d’hygiène ou lors des repas ; • proposant la consultation de livres illustrés, de magazines ou de journaux ; • invitant le client à jouer à des jeux (ex. : cartes, dames, etc.) adaptés à sa condition tout en évitant de le placer en situation d’échec.

2.1.2 Les atteintes à l’attention et à la concentration Le tableau 4 présente les comportements observables en cas d’atteintes à l’attention et à la concentration.

44

CHAPITRE 2

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Les comportements observables en cas d’atteintes à l’attention et à la concentration

Comportements observables Lenteur à se plonger dans une tâche Sensibilité aux bruits et aux stimuli de l’environnement (discussions, images à la télévision, etc.) Sensibilité aux tensions internes et aux préoccupations personnelles (peurs, envies, anxiété, pensées parasites, etc.)

Exemples ●







Le client prend beaucoup de temps pour commencer à se laver. Le client n’écoute pas, car son attention est attirée par la télévision.

Le client commence à se laver, arrête, pense à autre chose, part en oubliant la tâche en cours d’exécution. Lorsque se produit un changement de routine (ex. : le changement de l’heure du bain), le client se préoccupe uniquement de ce changement, demande constamment l’heure de son bain, en oubliant tout le reste.

Section 2

TABLEAU 4

Quoi faire Auprès d’un client qui présente des atteintes à l’attention et à la concentration, l’infirmière auxiliaire doit notamment : • s’assurer de diminuer les bruits environnants et de capter le regard du client lorsqu’elle veut s’adresser à lui ; • encourager le client à se plonger dans la tâche et offrir un encadrement verbal pour l’amener à terminer ce qui a été entrepris ; • donner des consignes courtes et simples.

2.1.3 Les atteintes à l’organisation Le tableau 5 présente les comportements observables en cas d’atteintes à l’organisation. TABLEAU 5

Les comportements observables en cas d’atteintes à l’organisation

Comportements observables Difficulté à effectuer une série logique de gestes pour arriver à un but Difficulté à organiser les AVQ

Exemples ● ●



Le client met des pâtes à cuire sans allumer le feu. Le client se lave les mains sans les avoir rincées. La cliente ne parvient pas à choisir correctement ses vêtements, elle choisit un pantalon et une jupe pour s’habiller.

Quoi faire Auprès d’un client qui éprouve des problèmes d’organisation, l’infirmière auxiliaire peut, par exemple : • planifier et écrire (ou illustrer) les étapes de la tâche à réaliser par le client ; • encadrer verbalement le client durant la tâche ; • proposer au client des choix restreints de vêtements.

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La cognition

45

2.1.4 Les atteintes au jugement et au raisonnement Le tableau 6 présente les comportements observables en cas d’atteintes au jugement et au raisonnement. TABLEAU 6

Les comportements observables en cas d’atteintes au jugement et au raisonnement

Comportements observables

Section 2

Difficulté à percevoir l’ensemble d’une situation et à évaluer les conséquences d’un choix ou d’un geste Difficulté à distinguer les liens entre plusieurs éléments Difficulté à choisir des éléments appropriés et à faire le tri dans des choix Difficulté à percevoir ses limites

Exemples ●









Agissements illogiques qui pourraient être dangereux pour soi ou pour autrui





Le client cherche à ouvrir un contenant sans voir qu’il est scellé. Le client porte une chemise très tachée pour une sortie et ne semble pas s’en apercevoir. Le client dispose d’un sachet de sucre et de sel sur son cabaret et choisit de mettre du sel dans son café. Le client veut se lever de son fauteuil alors qu’il est paralysé de façon permanente. Le client désire se lever seul malgré la chirurgie de remplacement d’une prothèse de la hanche qu’il vient de subir. Le client accumule des aliments périmés pour les manger plus tard. Le client a une plaie importante qu’il n’arrête pas de gratter.

Quoi faire Auprès d’un client dont le jugement et le raisonnement sont atteints, l’infirmière auxiliaire peut, par exemple : • choisir de ne pas relever les erreurs si elles sont sans danger, et les corriger discrètement si nécessaire ; • aider le client lorsqu’il doit faire des choix, par exemple, ne laisser dans la garde-robe que les vêtements de la saison.

2.1.5 Les atteintes à l’inhibition (désinhibition) La désinhibition consiste en la diminution de l’inhibition. Elle se manifeste par des comportements considérés comme inappropriés selon les règles sociales. Le tableau 7 présente les comportements observables en cas de désinhibition. TABLEAU 7

Les comportements observables en cas de désinhibition

Comportements observables Pleurs, euphorie, agitation, impulsivité, errance, comportements envahissants Comportement sexuel anormal Comportements inacceptables ou embarrassants en société 46

CHAPITRE 2

Exemples ●





Le client se rend dans la chambre d’un inconnu pour fouiller ses biens et mettre ses vêtements devant lui. Le client tient des propos incessants et vulgaires à caractère sexuel. Le client se met tout nu devant les autres personnes simplement parce qu’il a chaud. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Quoi faire

Section 2

Auprès d’un client désinhibé, l’infirmière auxiliaire doit éviter de juger celui-ci et de lui faire la morale. Elle doit notamment : • chercher à comprendre la cause de ces comportements (ex. : le client a trop chaud, il a besoin de contacts physiques, il se sent seul, etc.) ; • intervenir doucement, mais fermement ; • tenter de changer les idées du client lors de comportements envahissants, en lui proposant de se rendre dans une autre pièce ; • demander au client de cesser son geste lors de comportement sexuel déviant, en précisant que ce n’est pas acceptable et, au besoin, prendre sa main et la mettre sur son thorax. Quitter la pièce si le comportement persiste.

2.1.6 Les atteintes à la flexibilité mentale (rigidité mentale) La rigidité mentale limite les capacités d’une personne, qui aura de la difficulté à faire appel à la pensée créative, à la recherche de solutions et à l’introspection. Le tableau 8 présente les comportements observables en cas de rigidité mentale. TABLEAU 8

Les comportements observables en cas de rigidité mentale

Comportements observables Réponse inadaptée à une situation vécue Persévération dans une tâche

Exemples ●





Le client range toujours sa chambre avant de la quitter (contrôle de l’environnement), même s’il est pressé ou attendu à un rendez-vous. Lors du bain, le client ne lave que ses bras et pas les autres parties de son corps. Le client répète sans cesse la même question ou les mêmes mots.

Quoi faire Auprès d’un client qui a des comportements de persévération, l’infirmière auxiliaire peut, par exemple : • répondre aux questions répétées du client, car elles peuvent cacher une émotion ou un besoin non satisfait ; • utiliser une radio pour capter l’attention du client et faire cesser son flot continu de paroles ; • développer une certaine tolérance devant des comportements qui ne présentent aucun danger.

2.1.7 Les atteintes à l’orientation Le client âgé qui souffre d’une atteinte cognitive transitoire ou irréversible peut présenter une forme ou une autre de désorientation, c’est-à-dire qu’il devient inconscient de la réalité où il se trouve. Il peut être désorienté par rapport à la personne, désorienté dans le temps ou dans l’espace.

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La cognition

47

Le tableau 9 présente les comportements observables selon les types de désorientation. TABLEAU 9

Les comportements observables en cas de désorientation

Types de désorientation Désorientation par rapport à la personne

Comportements observables Difficulté à s’identifier soi-même ou à identifier les personnes connues

Exemples ●

Le client ne reconnaît pas sa famille, ni le personnel soignant, et ne se reconnaît pas lui-même dans un miroir (voir la figure 5). FIGURE 5

Section 2

La désorientation

Désorientation dans le temps

Difficulté à identifier la date, le jour ou la saison

Désorientation dans l’espace

Difficulté à identifier le lieu où on se trouve





Le client se lève et s’habille en pleine nuit. Le client cherche sa chambre et la salle de bain, malgré plusieurs années passées au même endroit.

Quoi faire Comme vu aussi en compétence 12, Procédés de soins et systèmes nerveux et sensoriel, l’infirmière auxiliaire doit réorienter régulièrement le client dans les trois sphères afin de diminuer l’anxiété reliée au sentiment de désorientation. Elle peut, par exemple : • mentionner au client les événements importants de la journée et utiliser un calendrier, pour l’orienter dans le temps ; • faire de fréquentes promenades avec le client pour l’orienter dans l’espace ; • se nommer à chaque rencontre avec le client et mentionner son rôle pour l’orienter par rapport à la personne.

2.1.8 Les atteintes au langage et au discours

Périphrase Suite de mots utilisée pour désigner une chose ou une personne qui aurait pu être nommée à l’aide d’un seul mot.

48

CHAPITRE 2

En général, les capacités du langage sont préservées avec le vieillissement. Tout comme la mémoire sémantique, le vocabulaire augmenterait même avec l’âge grâce à l’accumulation d’expériences. Cependant, comme le langage est directement associé à la mémoire, il peut subir quelques pertes, comme : • l’oubli occasionnel d’un mot ; • la diminution du niveau de complexité du langage exprimé oral et écrit ; • la diminution de la précision du discours (augmentation des périphrases). Par contre, lors du vieillissement pathologique, le langage et le discours peuvent être particulièrement altérés, en cas de démence notamment. Le tableau 10 présente les comportements observables selon les différentes formes d’atteintes au langage.

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Les comportements observables en cas d’atteintes au langage

Types d’aphasie Aphasie

Comportements observables ●







Écholalie



Palilalie



Paraphasie





Jargonaphasie (jargon de sens, jargon de sonorité, jargon néologique)



Incapacité à nommer des objets ou à répéter des affirmations. Aphasie d’expression de Broca : le client parle peu et cherche ses mots, mais comprend quand on lui parle. Aphasie de réception ou de Wernicke : le client comprend difficilement quand on lui parle alors qu’il parle facilement par des paraphasies. Il n’est pas conscient de ses erreurs. Aphasie globale : le client ne parle presque plus et sa compréhension est très limitée. Répétition involontaire de mots entendus

Répétition involontaire et constante de mots ou de phrases qui s’accompagne d’une accélération du débit et du ton de la voix. Déformation ou substitution de syllabes ou de mots par d’autres, similaires par le sens ou la sonorité Création de mots incompréhensibles (ex. : aphasie de Wernicke) Emploi de termes déformant les mots au point de les rendre inintelligibles

Exemples Si le client cherche à dire « Je ne sais plus », il dira : ●















« Je… ne… sais… plus… » (expression-Broca)

« Guy guiqui sapou pliuous » (réception-Wernicke)

Section 2

TABLEAU 10

« Je… (regard vide) » (aphasie globale)

Une infirmière auxiliaire dit « je vais vous donner votre médicament » à un client qui répète « je vais vous donner votre médicament ». Une infirmière auxiliaire dit « bonjour » à un client qui répète de multiples fois « bonjour » rapidement et en criant. Le client dit « papipou » au lieu de papier.

Le client dit : « Je me paris le pompier » au lieu de : « Je me suis pris le pied ». Le client dit « jaragouik » pour nommer une chaise.

Néologique Qui se rapporte à la néologie, qui fait référence à la création de nouveaux mots.

Quoi faire Auprès d’un client ayant des atteintes au langage, l’infirmière auxiliaire peut, par exemple : • observer le langage non verbal du client ; • poser des questions simples auxquelles le client peut répondre par oui ou par non ; • mimer la tâche à accomplir ; • utiliser des consignes écrites ou des pictogrammes, selon les capacités du client.

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La cognition

49

2.1.9 Les atteintes à la gnosie (agnosie) L’agnosie correspond à l’incapacité à interpréter un stimulus capté par les sens. Généralement, elle ne touche qu’une fonction à la fois, comme l’audition, le toucher ou la vision. Cette incapacité est causée par une lésion des zones cérébrales dans lesquelles siègent les fonctions d’interprétation et de mémorisation. Au quotidien, les agnosies peuvent induire des comportements inappropriés. Le tableau 11 présente les comportements observables selon les différents types d’agnosie.

Section 2

TABLEAU 11

Les comportements observables en cas d’agnosie

Types d’agnosie

Comportements observables

Agnosie des couleurs

Incapacité à reconnaître la couleur associée à un objet

Agnosie des sons

Incapacité à reconnaître les sons de l’environnement

Agnosie des objets

Incapacité à reconnaître les objets, même si on les voit.

Agnosie des distances

Incapacité à évaluer la distance entre les objets et soi-même, ce qui nuit aux déplacements et augmente le risque de chutes.

Anosognosie

Incapacité à admettre qu’on est malade, même si c’est évident pour l’entourage. Il ne s’agit pas de négation.

Prosopagnosie

Incapacité à reconnaître les visages

Exemples ●











Le client ne peut pas distinguer la pomme rouge de la pomme verte. Le client a peur du son de l’eau dans le bain. Le client qui a envie d’uriner passe devant la toilette plusieurs fois sans la reconnaître. Le client prend les lignes sur le plancher pour des escaliers et lève les pieds. Le client refuse de prendre ses médicaments, car il n’est pas conscient de sa condition et de ses besoins. Le client ne reconnaît pas sa femme et ses enfants et ne se reconnaît pas lui-même dans un miroir.

Quoi faire En situation d’agnosie de distance, par exemple, le client peut refuser de prendre son bain, car il n’en perçoit pas le fond. Pour pallier ce problème, l’infirmière auxiliaire peut : • mettre un tapis de bain contrastant au fond de la baignoire ; • ajouter un colorant bleu dans l’eau (aquemarine) ; • ajouter de la mousse ; • utiliser la douche assise.

50

CHAPITRE 2

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2.1.10 Les atteintes à la praxie (apraxie) L’apraxie correspond à l’incapacité à effectuer un geste déjà appris, malgré des fonctions motrices adéquates. En effet, le client éprouve de la difficulté à effectuer un geste concret, comme la manipulation d’un objet reconnu. Le tableau 12 présente les comportements observables en cas d’apraxie. Les comportements observables en cas d’apraxie

Comportements observables Difficultés progressives à effectuer certains gestes acquis

Exemples ●



Le client met ses vêtements dans le mauvais sens ou essaie de manger avec son couteau au lieu de sa cuillère. Le client urine dans une poubelle.

Section 2

TABLEAU 12

Quoi faire Auprès d’un client atteint d’apraxie, l’infirmière auxiliaire peut, par exemple : • amorcer et mimer le mouvement de la tâche à effectuer : montrer au client comment prendre une cuillère, comment recueillir la soupe dans la cuillère et ensuite comment mener la nourriture à la bouche ; • donner de courtes consignes verbales, une à une ; • diviser la tâche à effectuer ; • s’assurer que le client porte des vêtements adaptés.

Lors d’un vieillissement pathologique, chacune des fonctions cognitives peut être atteinte. Ces atteintes sont variées et peuvent se présenter de façon différente selon les clients. Les comportements engendrés par l’altération des fonctions cognitives varient donc selon les personnes et en fonction du moment. L’infirmière auxiliaire doit adapter ses interventions aux besoins de chaque client.

ACTIVITÉS 1

Associez les exemples suivants à la fonction cognitive touchée. Fonctions cognitives

Exemples

a) Compréhension

1. Le client n’arrive pas à raconter ce qui s’est passé en début de journée.

b) Attention

2. Le client n’arrive pas à suivre une conversation.

c) Orientation

3. Le client ne connaît pas la date, ni le jour.

d) Mémoire

4. Le client n’arrive à comprendre qu’une seule consigne à la fois.

e) Langage

5. Le client cherche ses mots et prononce des phrases incomplètes.

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La cognition

51

2

Vrai ou faux ? Si vous jugez que l’énoncé est faux, justifiez votre réponse. Vrai

Faux

a) La rigidité mentale est à l’opposé de la flexibilité mentale. b) L’orientation n’est pas liée à la mémoire et à l’attention. c) La désorientation peut concerner le temps, le lieu ou les personnes.

Section 2

d) L’écholalie est une déformation des mots. e) L’agnosie est l’incapacité de reconnaître un objet et sa fonction. Justification :

3

Monsieur Rioux visite aujourd’hui sa mère qui est atteinte de démence. Elle crie quand elle le voit. a) Expliquez ce qui a pu se passer.

b) Quel sentiment peut éprouver monsieur Rioux dans cette situation ?

c) Pensez-vous qu’il faudrait insister auprès de la mère de monsieur Rioux pour lui signifier qu’il est bien son fils ? Justifiez votre réponse.

4

Madame Campeau, 82 ans, habite chez son fils qui a remarqué qu’elle range parfois la théière dans le réfrigérateur ou qu’elle place ses vêtements propres dans la baignoire. Elle utilise une fourchette pour se peigner et, adepte de lecture, elle lui demande parfois : « Que sont ces piles de feuilles ? À quoi servent- elles ? » a) Quel type de mémoire est atteint chez madame Campeau ?

b) Madame Campeau montre- t-elle des signes d’apraxie ? Expliquez votre réponse.

c) Quel terme désigne l’incapacité de la cliente à reconnaître un livre ?

52

CHAPITRE 2

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Synthèse La cognition • La cognition est une fonction complexe, qui regroupe l’ensemble des activités mentales et qui permet à l’être humain de penser, de traiter et de retenir de l’information, et de résoudre des problèmes.

Synthèse

Les fonctions cognitives et les atteintes cognitives • Les fonctions cognitives représentent les différents processus qui permettent à l’humain de penser, de percevoir et de raisonner. • Un déficit cognitif (ou atteinte cognitive) correspond à la perturbation temporaire (ex. : délirium) ou permanente (ex. : démences) de la capacité d’une personne à penser, à percevoir ou à raisonner. Cette perturbation entraîne la détérioration, à divers degrés, des fonctions cognitives. Fonctions cognitives

Atteintes cognitives

Mémoire ●

Permet d’emmagasiner de l’information ou une expérience, de la conserver et de se la rappeler au besoin.

Atteinte pouvant mener à l’amnésie.

Fonctions exécutives ● ● ● ● ●

Organisation Jugement et raisonnement Attention et concentration Inhibition Flexibilité mentale

Atteintes pouvant perturber la capacité du client à répondre à ses besoins fondamentaux. (Les atteintes à l’inhibition et à la flexibilité mentale se nomment respectivement la désinhibition et la rigidité mentale.)

Orientation ●

Permet de déterminer avec précision la relation entre son corps physique et l’environnement.

Atteinte pouvant mener à la désorientation dans le temps, dans l’espace et par rapport à la personne.

Langage et discours ●

Permet d’exprimer la pensée grâce à une structure ou des signes établis selon une convention, qui utilisent la voix ou les gestes.

Atteinte pouvant mener à l’aphasie (écholalie, palilalie, paraphasie, jargonaphasie).

Gnosie ●

Permet de reconnaître, grâce à l’utilisation d’un des sens, la forme d’un objet, de se le représenter et d’en saisir la signification.

Atteinte pouvant mener à l’agnosie (anosognosie, prosopagnosie).

Praxie ●

Permet la coordination des mouvements dans un but précis.

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Atteinte pouvant mener à l’apraxie.

La cognition

53

Situation clinique Madame Valcourt, 90 ans (suite)

Situation clinique

Madame Valcourt a été hospitalisée pour un accident vasculaire cérébral. Elle est maintenant de retour et votre plan de travail indique que vous devez superviser sa toilette et son repas, car son côté droit est partiellement paralysé. Elle a besoin que vous la guidiez dans ses gestes, car elle oublie de laver certaines parties de son corps. Elle éprouve de la difficulté à verbaliser ses besoins, car elle ne trouve pas les bons mots. Elle en crée même de nouveaux. Elle vous demande à plusieurs reprises votre prénom.

1 Nommez trois fonctions cognitives qui sont altérées chez madame Valcourt.

2 Quel type de mémoire est atteint chez madame Valcourt ?

3 Madame Valcourt souffre d’aphasie. Expliquez dans vos mots de quoi il s’agit.

4 Quels sont les lobes du cerveau principalement responsables du langage ?

5 Dans l’après-midi, vous retrouvez madame Valcourt se promenant nue dans le corridor en riant. Vous la ramenez dans sa chambre. Une autre fonction cognitive semble atteinte chez la cliente. Laquelle ?

6 En vous basant sur les fonctions cognitives altérées, nommez trois besoins fondamentaux qui risquent d’être perturbés chez madame Valcourt.

7 La sœur de madame Valcourt lui rend visite. Elle vous interpelle à votre poste de travail et vous tient les propos suivants : « Qui est responsable des clients ici ? C’est un scandale. Ma sœur est toute nue dans sa chambre. Je vais la changer de centre d’hébergement ! » Énumérez trois principes de base qui permettent une communication efficace dans cette situation.

54

CHAPITRE 2

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CHAPITRE

3

Le délirium et les principales démences

Sommaire Situation clinique ................................ 56 Section 1 Le délirium................................ 57 Section 2 La maladie d’Alzheimer ............. 63 Section 3 La démence vasculaire.............. 76 Section 4 La démence à corps de Lewy .... 83 Section 5 La démence frontotemporale..... 90 Section 6 Les autres démences ................ 97 Section 7 L’impact des déficits cognitifs sur les 14 besoins fondamentaux et les soins d’assistance............ 101

Synthèse ................................................. 116 Situations cliniques ........................... 119

55

Situation clinique Monsieur Clavet, 67 ans Situation clinique

Monsieur Clavet est comptable. L’an dernier, il se sentait stressé et nerveux. Il avait l’impression qu’il oubliait beaucoup de choses. Il avait notamment de la difficulté à se souvenir du nom de sa nouvelle secrétaire, alors qu’il se rappelait très bien du nom de la précédente. Il oubliait parfois des rendez-vous. À la suite de ces événements, monsieur Clavet avait décidé de noter certaines informations dans un calepin pour pallier ses pertes de mémoire. Sa stratégie a bien fonctionné pendant plusieurs mois. Malheureusement, il y a quelques semaines, sa situation s’est détériorée. Invité à donner une conférence dans sa région, il s’est présenté dans la mauvaise ville. Furieux, il a accusé sa femme d’avoir caché son agenda dans lequel tout était noté. Il est incapable d’admettre son erreur. Sa relation avec sa femme est d’ailleurs de plus en plus tendue.

56

1

À votre avis, les changements vécus par monsieur Clavet font-ils partie du vieillissement normal ? Expliquez votre réponse.

2

Selon vous, quelle est la première manifestation de la maladie d’Alzheimer ?

3

Quel type de mémoire est touché chez monsieur Clavet ?

4

Si vous étiez dans la situation de monsieur Clavet, quels sentiments éprouveriez-vous ?

5

Selon vous, comment réagissent les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer lorsqu’on les confronte avec leurs erreurs ?

CHAPITRE 3

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Section

1 Le délirium

Déclencheur

1

Section 1

Le saviez-vous ? • 10 % à 24 % 1 des personnes âgées sont atteintes d’un délirium au moment de leur arrivée en centre hospitalier. • 5 % à 65 % 1 des personnes âgées sont atteintes d’un délirium en cours d’hospitalisation. • 10 % à 50 % 1 des personnes âgées hébergées en CHSLD sont atteintes d’un délirium. Encerclez la lettre correspondant à la bonne définition du délirium. a) Le délirium est une obsession pathologique pour la minceur. b) Le délirium est un déficit cognitif qui se caractérise par la détérioration rapide de l’état de conscience et du fonctionnement cognitif. c) Le délirium est un trouble de la personnalité qui se définit par une impulsivité importante et par des relations difficiles avec autrui. 2

Que vous montrent les données présentées ci-dessus concernant le délirium ?

3

À votre avis, mis à part l’âge avancé, quels sont les facteurs qui peuvent favoriser l’apparition d’un délirium ?

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : •

Déficit cognitif réversible



Délirium

1. Source: M. K. Andrew, S.H. Freter et K. Rockwood. Prevalence and outcomes of delirium in community and non-acute care settings in people without dementia, 2006 ; S. K. Inouye. « Delirium in older persons », The New England Journal of Medecine, 2006 ; P. Voyer et autres. Prevalence and symptoms of delirium superimposed on dementia, 2006.

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Le délirium et les principales démences

57

La présente section porte sur le délirium. Délirium est un mot qui vient du mot latin delirare qui signifie « sortir du sillon », c’est-à-dire délirer.

Section 1

1.1 La définition Le délirium est un déficit cognitif qui se caractérise par la détérioration rapide de l’état de conscience et du fonctionnement cognitif. Cet état peut durer de quelques heures à quelques jours. Ce déficit cognitif est généralement temporaire et réversible, c’est-à-dire qu’il est possible de le traiter et parfois même de le guérir. Il touche fréquemment les personnes âgées hospitalisées ou qui habitent dans un centre d’hébergement. Le tableau 1 présente les trois états possibles du délirium. FIGURE 1

Le délirium

TABLEAU 1

Les trois états du délirium

États État hypoactif (voir la figure 1) État hyperactif

Manifestations ● ●

● ●

Le délirium hypoactif rend le client somnolent et léthargique.

● ●

Léthargie Sommeil pathologique profond avec relâchement musculaire total.



État mixte



Léthargie Ralentissement psychomoteur Agitation Errance Hypervigilance Irritabilité Hallucinations et illusions (dans certains cas) Fluctuation entre les états hypoactif et hyperactif

1.2 Les causes Le délirium est causé par un ensemble de facteurs qui peuvent rendre le cerveau vulnérable et provoquer une altération de son fonctionnement. Il est la manifestation d’un problème de santé qui n’a pas encore été diagnostiqué et qui affecte le client au point de modifier son état cognitif.

1.3 Les facteurs de risque Les facteurs de risque du délirium sont déterminés par la combinaison de facteurs prédisposants et de facteurs précipitants (voir la figure 2). FIGURE 2

Les principaux facteurs prédisposants et précipitants du délirium

Facteurs prédisposants (associés aux caractéristiques de la personne)

Facteurs précipitants (associés aux événements cliniques et à l’environnement)

Âge avancé Sexe masculin Déficit visuel ou auditif Déshydratation ou dénutrition Démence, dépression ou antécédent de délirium Maladie grave (ex. : AVC) ou aggravation d’une maladie chronique Consommation chronique d’alcool

Infection (ex : urinaire, pulmonaire, etc.) Perturbations électrolytique, métabolique ou endocrinienne (hyper et hypoglycémie, hyper et hypothyroïdie) Ajout de trois médicaments ou plus Contraintes entraînant l’immobilisation (ex. : alitement, sonde urinaire, contention physique) Chirurgie récente avec anesthésie Immersion dans un milieu inconnu

Source : Adapté de Ministère de la Santé et des Services Sociaux. Approche adaptée à la personne âgée en milieu hospitalier, Québec, 2012. 58

CHAPITRE 3

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1.4 Les manifestations cliniques Chez le client atteint d’un délirium, les manifestations cliniques fluctuent tout au long de la journée, c’est-à-dire qu’on observe une alternance entre des périodes où les manifestations sont moins présentes et des périodes où les manifestations sont plus nombreuses. La figure 3 présente les principales manifestations cliniques du délirium. Les besoins perturbés et les soins d’assistance en lien avec ces manifestations cliniques sont présentés dans la section 7 du présent chapitre. Les principales manifestations cliniques du délirium

Section 1

FIGURE 3

Troubles physiologiques (incluant les troubles moteurs) Mouvements lents (état hypoactif)

Agitation motrice (état hyperactif)

Trouble de la communication Incohérence du discours Troubles psychologiques Idées délirantes Hallucinations visuelles et auditives

Labilité émotionnelle

Labilité émotionnelle

Changements rapides et importants de l’humeur.

Troubles cognitifs Perturbation de l’état de conscience (désorientation dans le temps, dans l’espace et par rapport à la personne, attention et concentration limitées)

Perte de la mémoire à court terme Désorganisation de la pensée Hypervigilance avec hypersensibilité aux stimuli

Trouble du sommeil Inversion éveil/sommeil Manifestations comportementales Agitation Agressivité

Errance Irritabilité

1.5 L’évaluation diagnostique Afin de poser un diagnostic de délirium, les médecins recourent entre autres à un système d’évaluation basé sur un ouvrage de référence international, le DSM. Cet ouvrage classifie les critères diagnostiques du délirium et des démences. Une fois le diagnostic posé, le but est de déterminer les causes à l’origine du délirium. Ces stratégies sont : • l’analyse des antécédents familiaux, médicaux et psychiatriques ; • un examen physique ; • l’évaluation de l’état neuropsychologique ; • des analyses et des examens, tels que l’hémoculture, l’électrocardiographie (ECG) et la radiographie pulmonaire.

DSM Ouvrage de référence dont le titre en français est Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. Le sigle DSM fait référence au titre de la version originale anglaise, qui est Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders.

L’évaluation de l’état neuropsychologique permet de déterminer : • la présence des manifestations du délirium ; • la répercussion de ces manifestations dans les AVQ. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Le délirium et les principales démences

59

Les analyses et les examens permettent de déceler, entre autres : • une infection urinaire ou pulmonaire ; • un problème cardiaque ; • de nouvelles manifestations neurologiques (ex. : paralysie, tumeur cérébrale, trouble de la marche, etc.).

Section 1

1.6 Les traitements et les soins spécifiques

ATTENTION Des antipsychotiques sont donnés au besoin pour calmer l’agitation et non sur une base régulière, ce qui pourrait nuire à la détection de la cause première du délirium. Par ailleurs, les anxiolytiques et les sédatifs, dont le lorazépam (AtivanMD), auraient tendance à prolonger le délirium. Ils ne sont généralement pas recommandés, sauf en cas de delirium tremens (conséquence liée au syndrome de sevrage d’alcool). TABLEAU 3

En situation de délirium, il est important de traiter la cause physique en premier lieu, car elle est à l’origine même du délirium. Comme cette cause n’est pas toujours claire, il importe d’en soulager les manifestations durant les investigations. Le tableau 2 présente les soins spécifiques susceptibles d’améliorer l’état du client. TABLEAU 2

Les soins spécifiques du délirium

Soins spécifiques ●

Administrer la médication prescrite et surveiller ses effets.

MS

5.1









Surveiller les signes MS 4.1 à 4.5 vitaux du client. Surveiller l’état de conscience du client.

● ● ●

Pour diminuer la douleur du client (ex. : lors d’un déplacement), s’il y a lieu. Pour prévenir les complications liées à une modification de la température corporelle. Pour suivre l’état général du client. Pour signaler les signes vitaux hors normes. Pour éviter l’aggravation du délirium.

1.7 Les médicaments prescrits Les médicaments qui servent à traiter les manifestations cliniques du délirium sont variés, puisque les causes sont multiples. La surveillance médicamenteuse est donc très importante en cours de délirium. Le tableau 3 présente la classe de médicaments généralement prescrite lors d’un délirium.

La principale classe de médicaments utilisée pour soulager les manifestations cliniques du délirium Principaux effets secondaires indésirables

Médicaments prescrits Effets thérapeutiques Antipsychotiques typiques et atypiques Ex. : halopéridol (Haldol MD), rispéridone (RisperdalMD), olanzapine (ZyprexaMD), quétiapine (SéroquelMD)





Diminution de l’agitation et de l’agressivité Diminution des hallucinations



● ●



60

Explications

CHAPITRE 3

Effets anticholinergiques (constipation, agitation, bouche sèche, mydriase, tachycardie, fièvre, hallucinations, confusion) Hypotension orthostatique Troubles métaboliques (diabète et hyperlipidémie) Syndrome extrapyramidal (tremblements, rigidité des membres, hypersalivation, altération de la posture, bradykinésie)

Soins infirmiers ●







Surveiller MS 5.1 5.10 5.11 la prise de la médication, son efficacité, son dosage et ses effets indésirables en questionnant le client. Administrer la médication avec des aliments. Surveiller les changements d’humeur et de comportement du client. Surveiller les signes vitaux du MS 4.1 à 4.5 client.

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ACTIVITÉS

2

Expliquez dans vos mots ce qu’est le délirium.

Quand monsieur Lemieux, 85 ans, a emménagé au centre d’hébergement, il semblait heureux et avait l’esprit vif. Dernièrement, il a dû être hospitalisé à la suite d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Dès les premiers jours, il tenait des propos incohérents et était incapable de fixer son attention. De plus, il avait des hallucinations.

Section 1

1

Comment pouvez-vous expliquer ce changement de comportement chez monsieur Lemieux ?

3

Madame Senécal, 92 ans, a été admise en CHSLD à la suite d’une fracture de la hanche. En effet, la physiothérapie n’a pas donné les résultats escomptés et la cliente a dû se résoudre à déménager. Madame Senécal est habituellement calme. Elle a besoin d’une aide partielle pour ses soins d’hygiène et pour se mobiliser. Elle se plaint souvent de multiples maux. Il y a une semaine, elle a commencé à crier la nuit. Elle dit avoir peur des hommes qui la regardent par la fenêtre. Le matin, les soins d’hygiène sont laborieux, car madame Senécal semble maintenant éprouver de la difficulté à se concentrer et est apathique. Le personnel estime qu’elle fait de l’errance, car elle cherche constamment la salle de bain. Madame Senécal n’est plus la même qu’à son arrivée. Le médecin diagnostique un délirium. Plusieurs tests sanguins, une analyse et une culture d’urine sont prescrits. La culture d’urine montre une infection urinaire grave. a) Nommez quatre manifestations cliniques liées au délirium observées chez madame Senécal.

b) Pourquoi le médecin a- t-il prescrit de nombreux tests sanguins à madame Senécal ?

c) Nommez un facteur prédisposant et un facteur précipitant du délirium présents chez madame Senécal. Facteur prédisposant

Facteur précipitant

d) En tant qu’infirmière auxiliaire, comment pourriez-vous intervenir auprès de cette cliente lorsqu’elle crie la nuit ou lorsqu’elle a peur des hommes qui la regardent par la fenêtre ?

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Le délirium et les principales démences

61

4

Complétez les mots suivants qui représentent des facteurs prédisposants et précipitants du délirium. a) M

C

b) I d)

Section 1

5

M

O I

L R

N T S

N

E

e)

E

f)

M

g)

C E

I O

Monsieur Roy, 70 ans, repose depuis trois jours sur une civière à l’urgence en attente d’un lit. Il souffre d’une pneumonie. À votre arrivée, sa fille vous accoste et se dit très inquiète. Son père a tenu des propos incohérents durant la nuit. Vous trouvez monsieur Roy très agité. Il a enlevé ses lunettes et arraché son soluté. Il semble très effrayé. Il ne comprend pas vos consignes. Sa fille mentionne que son père est pourtant un homme calme. a) Quelle fonction vitale de monsieur Roy devez-vous vérifier en urgence ?

b) Quels sont les facteurs de risque de délirium présents chez monsieur Roy ?

c) Expliquez pourquoi le besoin d’éviter les dangers est gravement perturbé chez monsieur Roy. Nommez deux interventions pour répondre à ce besoin. Besoin perturbé : Interventions nécessaires :

d) Un antipsychotique est prescrit à monsieur Roy. Quels sont les effets thérapeutiques de cette classe de médicaments ?

e) Nommez deux effets secondaires indésirables de cette classe de médicaments.

f) Encerclez les chiffres correspondant aux soins infirmiers requis par cette classe de médicaments. i) Surveiller les nausées et les vomissements. ii) Surveiller les signes vitaux du client. iii) Offrir le médicament une heure avant les repas.

62

CHAPITRE 3

iv) Surveiller le syndrome extrapyramidal et les effets anticholinergiques. v) Surveiller les changements d’humeur et de comportement du client.

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Section

2 La maladie d’Alzheimer

Déclencheur 1

Vrai ou faux ? Cochez la bonne réponse. Vrai

Faux

Section 2

a) La maladie d’Alzheimer ne fait pas partie du processus de vieillissement normal. b) Il existe un remède pour soigner la maladie d’Alzheimer. c) On peut prévenir la maladie d’Alzheimer. d) La maladie d’Alzheimer n’affecte que les personnes âgées.

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • •

Déficit cognitif irréversible Dégénérescence neurofibrillaire

• • •

Démence Échelle de Reisberg Folstein

• • •

Maladie d’Alzheimer Plaques amyloïdes Plongeon rétrograde

Cette section porte sur la maladie d’Alzheimer. Découverte en 1906 par le neurologue et psychiatre d’origine allemande, Alois Alzheimer, la maladie du même nom est la démence la plus fréquente. La démence est un trouble évolutif et dégénératif qui touche l’ensemble des fonctions intellectuelles et qui est causé par une probable lésion des cellules nerveuses du cerveau. Au Canada, la maladie d’Alzheimer touche : • une personne sur treize parmi la population des 65 ans ; • une personne sur trois parmi la population des 85 ans et plus ; • principalement des femmes, qui représentent les deux tiers des personnes atteintes.

2.1 La définition La maladie d’Alzheimer (MA), aussi appelée la démence de type Alzheimer, est une maladie progressive, neurodégénérative. Elle détruit les cellules du cerveau et entraîne des déficits cognitifs irréversibles, c’est-à-dire impossibles à traiter. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Le délirium et les principales démences

63

La maladie d’Alzheimer : • s’installe souvent de façon lente et insidieuse ; • touche en premier le lobe temporal et la région de l’hippocampe, affectant la mémoire (voir la figure 1, à la page 36) ; • attaque par la suite l’ensemble du cortex cérébral, ce qui influe sur les capacités physiques, la personnalité et le comportement du client.

Section 2

La MA entraîne des altérations de la structure du cerveau menant à la perte de connexion entre les neurones. Ces altérations sont caractérisées par : • la présence de plaques amyloïdes ; • la présence de dégénérescences neurofibrillaires causées par la protéine Tau.

2.1.1 Les plaques amyloïdes Les plaques amyloïdes ou plaques séniles se forment à partir d’un amas de dépôts d’une protéine appelée la bêta-amyloïde, ainsi que de divers débris de neurones, de protéines et de cellules (voir les figures 4 a et 4 b). Cet amas empêche la transmission entre les neurones et ceux-ci en meurent.

2.1.2 La dégénérescence neurofibrillaire et la protéine Tau Les protéines Tau sont des molécules normales de l’organisme. Elles deviennent problématiques lorsque certaines anomalies augmentent leur tendance à se lier entre elles. Il y a alors une trop grande accumulation de fibrilles (filaments) dans le cytoplasme des neurones. C’est ce qu’on appelle la dégénérescence neurofibrillaire (voir les figures 4 a et 4 b). Ce processus empêche les nutriments de se rendre jusqu’aux neurones et ceux-ci en meurent. FIGURE 4

Les plaques amyloïdes et la dégénérescence neurofibrillaire

a

b Plaques amyloïdes

Dégénérescences neurofibrillaires Neurones normaux

Neurones atteints

D’une compétence à l’autre Comme présenté dans la compétence 7, Procédés de soins et système musculosquelettique, et en compétence 12, Procédés de soins et systèmes nerveux et sensoriel, toutes les cellules comportent un noyau et sont constituées de cytoplasme. Le cytoplasme est entouré d’une membrane cellulaire, appelée membrane cytoplasmique.

64

CHAPITRE 3

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ATTENTION

Section 2

Lors du vieillissement, il est normal que des plaques se forment dans les tissus cérébraux et qu’il y ait une certaine perte de la masse cérébrale. C’est la multiplication anormale de ces plaques qui indique la présence de démence, dont celle de la maladie d’Alzheimer. Comme les plaques entraînent la mort cellulaire, le cerveau subit une perte de sa masse et une réduction de sa taille plus importante (voir la figure 5). FIGURE 5 La comparaison entre un cerveau âgé et sain et le cerveau d’un client atteint de la maladie d’Alzheimer

Cortex cérébral

Hippocampe

Langage Langage Mémoire Cerveau normal

Cerveau avec la MA dont la masse et la taille sont réduites

2.2 Les causes Plusieurs théories tentent d’expliquer les causes de la maladie d’Alzheimer mais pour l’instant, elles restent inconnues.

2.3 Les facteurs de risque Les facteurs de risque varient d’une personne à l’autre. Le tableau 4 présente les deux formes de la maladie d’Alzheimer et le tableau 5, à la page suivante, présente les principaux facteurs qui augmentent le risque qu’une personne soit atteinte de la maladie d’Alzheimer. TABLEAU 4

Les formes précoce et tardive de la maladie d’Alzheimer Forme précoce

Forme tardive



5 % des cas



90 % à 95 % des cas



Âge moyen (entre 40 et 60 ans)



Âge avancé (65 ans et plus)





50 % de risque de contracter la maladie d’Alzheimer si un parent en est atteint.



Risque doublé ou triplé si un membre de la famille en est atteint.

Transmission génétique par l’intermédiaire d’un gène muté à caractère dominant.

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Le délirium et les principales démences

65

TABLEAU 5

Les principaux facteurs de risque de la maladie d’Alzheimer

Facteurs de risque Antécédents familiaux ou Génotype Apo E4

Explications ●



Diabète de type 2



Section 2



Déficits cognitifs légers Traumas crâniens répétés Faible niveau de scolarité

Sexe féminin







● ●

Les apolipoprotéines E servent au transport des lipides pour l’entretien des neurones. L’Apo E4 a tendance à se déformer ; elle augmente le taux de cholestérol et nuit aux neurones. Le diabète est associé à des problèmes circulatoires et cardiaques, qui sont aussi des facteurs de risque de la MA. Le cerveau atteint de la MA assimile moins bien le glucose. Un trouble cognitif léger peut annoncer la maladie d’Alzheimer ou une autre démence dans 80 % des cas. Les traumas affectent les connexions entre les neurones par des dépôts de bêta-amyloïde et peuvent mener à la MA. Les personnes ayant un faible niveau de scolarité (moins de 6 ans) ont plus de chances d’être atteintes, alors que les personnes qui ont un taux élevé de scolarité voient l’apparition des premières manifestations repoussée. Les femmes vivent plus longtemps. La baisse d’œstrogène lors de la ménopause fragilise les femmes.

D’autres facteurs de risque peuvent également être considérés, comme un AVC, le stress, l’obésité, le manque d’exercice du cerveau, les inflammations chroniques ou la dépression. Une combinaison de facteurs de risque est nécessaire pour que le médecin puisse poser un diagnostic de maladie d’Alzheimer.

ATTENTION La dépression se définit comme une humeur triste, mélancolique, ressentie par une personne depuis deux semaines. La dépression et les troubles cognitifs sont liés à des dérèglements neurochimiques. C’est pourquoi ils peuvent être aggravés lorsqu’ils sont associés. Ainsi, une dépression peut aggraver une atteinte cognitive déjà en place. De la même manière, une dépression peut être augmentée en présence de troubles cognitifs. Il est donc important de traiter la dépression pour réduire le plus possible ces conséquences.

2.4 Les manifestations cliniques La maladie d’Alzheimer ne débute pas avec les premières manifestations cliniques apparentes. On pense qu’elle pourrait s’installer durant les 15 à 25 années qui précèdent l’apparition des premières manifestations cliniques, dont les premières pertes de mémoire. La MA a des conséquences sur tous les aspects de la vie du client atteint. Elle affecte : • ses fonctions cognitives ; • son état physique ; • ses comportements ; • ses relations sociales. • ses émotions ;

66

CHAPITRE 3

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Chaque client vit à sa manière le processus de la maladie. Cependant, quelques grandes lignes en résument la progression.

2.4.1 Les stades de la MA

Le tableau 6 présente les manifestations cliniques de la maladie d’Alzheimer, classées en sept stades adaptés de l’échelle de Reisberg.

FIGURE 6

Une cliente atteinte de la MA

Section 2

Le psychiatre Barry Reisberg a mis au point une échelle de détérioration globale de la MA. Cette échelle, très utilisée dans le monde et aussi appelée « échelle de Reisberg », permet de mesurer la progression de la maladie d’Alzheimer. Elle permet à l’infirmière auxiliaire de mieux comprendre où est rendu le client dans sa maladie et ainsi adapter les soins à ses capacités (voir la figure 6).

Lorsque les pertes de mémoire s’accentuent, la personne oublie progressivement son passé et ne reconnaît plus les membres de sa famille.

Les besoins perturbés et les soins d’assistance en lien avec ces manifestations sont présentés dans la section 7 du présent chapitre. TABLEAU 6

Les principales manifestations cliniques de la maladie d’Alzheimer Manifestations cliniques

Conséquences dans les AVQ

Stade 1 Pas de déficit cognitif Ce stade ne prélude pas nécessairement au stade 2.



Le client n’éprouve aucune difficulté dans ses AVQ.

Stade 2 Déficit cognitif très léger Troubles de la communication ●

Aphasie (difficulté occasionnelle à trouver des mots)

Troubles psychologiques ●

Anxiété (liée aux pertes de mémoire et à l’aphasie)

Troubles cognitifs ●









Le client atteint se plaint de troubles de la mémoire. Le client peut mener une vie normale et professionnelle (voir la figure 7). FIGURE 7

Le stade 2 de la MA

Perte légère de la mémoire à court terme (difficulté à retenir de nouvelles données) Perte de la mémoire sémantique (oubli de noms de lieux, de personnes, d’objets familiers) Perte de la mémoire explicite

Même si la personne atteinte ne vit qu’un très léger affaiblissement intellectuel, elle peut manifester de l’inquiétude face aux changements qu’elle observe.

Source : Adapté de B. Reisberg et autres. « The global deterioration scale for assessment of primary degenerative dementia », American Journal of Psychiatry, 1982. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Le délirium et les principales démences

67

TABLEAU 6

Les principales manifestations cliniques de la maladie d’Alzheimer (suite) Manifestations cliniques

Conséquences dans les AVQ

Stade 3 Déficit cognitif léger Troubles de la communication ●



Aphasie (oubli des noms et des mots)

Troubles psychologiques

Section 2

● ●

Anxiété Apathie



● ●

Dépression Paranoïa



Troubles cognitifs ● ●



Perte de la mémoire à court terme Désorientation dans l’espace (dans un endroit inconnu)



Les atteintes du client ne sont pas suffisamment importantes pour affecter ses AVQ. La famille et les proches du client constatent des modifications cognitives. Le client demeure autonome et fonctionnel et commet peu d’erreurs. Le client peut continuer à conduire une voiture normalement. Le client démontre une baisse d’intérêt pour les loisirs intellectuels.

Manifestations comportementales ●

Agitation



Agressivité

Stade 4 Déficit cognitif modéré Troubles physiologiques (incluant les troubles moteurs) ●



Mouvements lents (ralentissement des mouvements et de la marche)

Troubles psychologiques ●

Désengagement



Déni



Le client éprouve des difficultés dans les AVQ et dans la réalisation de tâches complexes (ex. : calculer, organiser un repas, planifier un rendez-vous, faire les courses, etc.).

Dépression

Troubles cognitifs ● ● ● ●

Perte de la mémoire à court terme (événements récents et actuels) Perte de la mémoire à long terme (lacunes dans les souvenirs anciens) Raisonnement et jugement altérés Concentration difficile

Stade 5 Déficit cognitif modérément grave Troubles de la communication ●



Aphasie (appauvrissement du langage)

Troubles cognitifs ●

● ●





Perte importante de la mémoire à court terme (oubli d’informations importantes) Désorientation dans le temps et dans l’espace Apraxie (ex. : problème à indiquer l’heure sur une horloge, difficulté à s’habiller) Concentration difficile





Le client a besoin d’assistance pour choisir ses vêtements, mais il est fonctionnel dans ses autres AVQ. Le client pourrait être dans l’incapacité de conduire. Le client identifie ses proches et se souvient de leurs noms. Le client oublie des rendez-vous ou des achats à faire à l’épicerie, par exemple.

Manifestations comportementales ● ●

68

Agitation Agressivité

CHAPITRE 3

● ●

Errance Résistance aux soins

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TABLEAU 6

Les principales manifestations cliniques de la maladie d’Alzheimer (suite) Manifestations cliniques

Conséquences dans les AVQ

Stade 6 Déficit cognitif grave





Aphasie (aggravation de l’appauvrissement du langage : néologismes, phrases incomplètes, etc.)



Troubles psychologiques ● ●

Délire Obsession



1. Le client a besoin d’assistance pour s’habiller. 2. Le client a besoin d’assistance pour prendre un bain/une douche. 3. Le client a besoin d’assistance pour aller aux toilettes. 4. Le client souffre d’incontinence urinaire. 5. Le client souffre d’incontinence fécale.

Hallucinations

Troubles cognitifs ●

● ● ● ●



Le client a un besoin d’aide accru pour effectuer ses AVQ. Ce stade est divisé en cinq paliers de déclin fonctionnel :

Perte de la mémoire à court terme aggravée (oubli du nom des proches, des amis et des informations à leur sujet) Perte de la mémoire procédurale Apraxie prononcée Raisonnement fortement altéré Désorientation par rapport à la personne et dans l’espace, même en milieu connu Concentration nulle

Section 2

Troubles de la communication

Troubles du sommeil ●

Inversion éveil/sommeil

Manifestations comportementales ● ● ●

Agressivité Agitation Errance

● ●

Modification de la personnalité Résistance aux soins

Stade 7 Déficit cognitif très grave Troubles de la communication ●

Aphasie quasi totale

● ●

Troubles psychologiques ●

Passivité

Troubles cognitifs ● ● ●

Perte de mémoire totale Stupeur Désorientation complète



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Le client est en état de dépendance totale. Ce stade est divisé en six paliers de déclin fonctionnel graduel vers la mort : 1. Le langage du client est limité à environ six mots compréhensibles. 2. Le vocabulaire intelligible du client est limité à un seul mot par phrase, par jour. 3. Le client est incapable de se déplacer sans appui. 4. Le client est incapable de se redresser le buste en position assise. 5. Le client est incapable de sourire. 6. Le client est incapable de soutenir ou de lever sa tête sans appui et est en état de stupeur. La plupart des clients meurent d’infection sanguine généralisée ou de pneumonie.

Le délirium et les principales démences

69

2.4.2 Le plongeon rétrograde

FIGURE 8

Le plongeon rétrograde

Section 2

L’échelle de Reisberg a démontré que lorsqu’une personne souffre de la MA, ses différents types de mémoire ne se détériorent pas tous de la même manière, ni au même rythme. Ainsi, la mémoire à court terme est la première touchée. Ensuite, la mémoire à long terme se détériore. Par contre, la mémoire émotive (ou affective) reste encore accessible au stade avancé de la MA. Ce phénomène de disparité entre les différentes pertes de mémoire entraîne le client dans une sorte de régression, qui lui fait revisiter certaines périodes importantes de sa vie. Ce phénomène s’appelle le plongeon rétrograde (voir la figure 8).

La spirale emporte la personne vers des souvenirs de plus en plus anciens.

Quoi faire L’infirmière auxiliaire doit pouvoir repérer cette régression et en tenir compte lorsqu’elle tente de communiquer avec un client atteint de la MA. Par exemple, une cliente pense se trouver à une période de sa vie où elle était une jeune maman. Elle se promène toute la journée avec une poupée dans les bras et la berce. Elle devient très agressive si on tente de la lui enlever ou si on ne traite pas sa poupée avec respect, comme on le ferait avec un vrai bébé. Il est important que l’infirmière auxiliaire respecte le « bébé » de la cliente lors des soins. D’autres moyens concrets pour intervenir auprès de la personne atteinte d’une MA sont présentés au chapitre 4 de cet ouvrage.

2.5 L’évaluation diagnostique Tout comme pour le délirium, les médecins recourent au système d’évaluation du DSM pour poser le diagnostic de la maladie d’Alzheimer. Pour y arriver, il leur faut éliminer toutes les autres causes possibles des manifestations cliniques observées. C’est pourquoi ils procèdent en plusieurs étapes. L’examen complet du client comprend : • une description détaillée des antécédents familiaux, médicaux et psychiatriques ; • un examen physique; • l’évaluation de l’état neuropsychologique ; • des analyses et des examens ; • l’évaluation fonctionnelle. 70

CHAPITRE 3

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ATTENTION Le diagnostic de la maladie d’Alzheimer ne peut être confirmé que par un examen des tissus du cerveau lorsque le client est décédé. Cependant, l’évaluation médicale du client sur une période d’au moins six mois, ainsi que des analyses, des examens, et l’évaluation de l’état neuropsychologique permettent un dépistage relativement juste dans 80 % à 90 % des cas.

2.5.1 L’examen physique

Section 2

L’examen physique permet de valider si d’autres maladies ne sont pas en cause. Il est parfois nécessaire que le client rencontre d’autres professionnels de la santé pour raffiner le diagnostic (psychologue, psychiatre, neurologue, gériatre, infirmière, travailleuse sociale ou ergothérapeute).

2.5.2 L’évaluation de l’état neuropsychologique Plusieurs tests et examens permettent d’évaluer l’état neuropsychologique du client (voir le tableau 7). Des extraits de ces tests et examens sont présentés dans l’annexe 1, à la page 181. TABLEAU 7

Les tests et les examens d’évaluation neuropsychologique

Tests et examens Mini-examen de l’état mental (ou Folstein) Test de l’horloge

Utilisations ●

● ●

MoCA



Permet de vérifier la performance des fonctions cognitives du client âgé afin de quantifier ses déficits. Test visuographique court et simple combiné avec le Folstein. Permet de dépister certains troubles cognitifs. Permet de déterminer les atteintes cognitives du client et de vérifier si celles-ci affectent son degré d’autonomie et sa vie quotidienne.

2.5.3 Les analyses et les examens Les analyses sanguine et d’urine permettent, entre autres, de dépister la présence de drogues de type benzodiazépines ou de déceler des maladies qui pourraient causer les manifestations cliniques, comme : • l’anémie ; • le diabète ; • les troubles de la glande thyroïde ; • une infection. Les examens radiologiques permettent, entre autres, de détecter : • la présence d’une tumeur au cerveau ; • des anomalies aux ventricules cérébraux ; • une faible activité neuronale dans les lobes temporal et pariétal, caractéristique de la MA.

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Le délirium et les principales démences

71

2.5.4 L’évaluation fonctionnelle L’évaluation fonctionnelle (ou SMAF) permet de déterminer les effets des atteintes cérébrales sur les activités de la vie quotidienne du client. Elle est traitée plus en détail dans le chapitre 5.

2.6 Les traitements et les soins spécifiques Bien que la recherche scientifique soit très active dans ce domaine, aucun traitement ne permet actuellement de guérir la maladie d’Alzheimer.

Section 2

Le traitement de la MA consiste essentiellement à atténuer les manifes­ tations cliniques. Le tableau 8 présente les soins spécifiques associés à ce traitement. TABLEAU 8

Les soins spécifiques de la maladie d’Alzheimer

Soins spécifiques Administrer la médication MS 5.1 prescrite et surveiller ses effets. Aux stades précoces et aux stades 5 et 6 de l’échelle de détérioration globale, lorsqu’on peut observer des manifestations comportementales importantes, comme les hallucinations et l’agitation. ●

Surveiller les signes MS 4.1 à 4.5 vitaux du client. ● Surveiller l’état de conscience du client. Surtout aux stades 6 et 7 de l’échelle de détérioration globale. ●

S’assurer de la présence de détecteurs de mouvements, tel qu’indiqué au PTI. Surtout vers le stade 6 de l’échelle de détérioration globale, quand la marche et la mémoire procédurale peuvent être atteintes. ●

Explications ● ● ●

● ●

● ●

Pour ralentir la progression de la maladie. Pour maintenir l’état cognitif du client. Pour réduire certaines manifestations comportementales du client.

Pour suivre l’état général du client. Pour signaler les signes vitaux hors normes.

Pour éviter le risque de chutes. Pour éviter certaines manifestations comportementales.

Plusieurs approches non pharmacologiques permettent de réduire les malaises et les affections, telles que l’anxiété, l’agressivité ou d’autres modi­ fications du comportement qui accompagnent cette démence. Ces approches sont présentées au chapitre 4.

2.7 Les médicaments prescrits Les médicaments prescrits visent surtout à diminuer les manifestations comportementales et psychologiques de la démence et à ralentir l’évolution de la maladie (voir le tableau 9, à la page suivante).

72

CHAPITRE 3

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Les principales classes de médicaments utilisées pour soulager les manifestations cliniques de la maladie d’Alzheimer

Médicaments prescrits Inhibiteurs de l’acétylcholinestérase Ex. : donépézil (Aricept MD), galantamine (Reminyl ER MD), rivastigmine (ExelonMD)







Antagonistes des récepteurs de N-méthyl-D-aspartate (NMDA) Ex. : mémantine (Ebixa MD)







Antidépresseurs : – ISRS (inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine) Ex. : sertraline (ZoloftMD), citalopram (CelexaMD) – IRSN (inhibiteurs du recaptage de la sérotonine et de la noradrénaline) Ex. : duloxétine (CymbaltaMD), venlafaxine (Effexor XRMD)

Antipsychotiques typiques et atypiques Ex. : halopéridol (Haldol MD), rispéridone (RisperdalMD), olanzapine (ZyprexaMD), quétiapine (SéroquelMD)

Principaux effets secondaires indésirables

Effets thérapeutiques





Arrêt de la dégradation des neurotransmetteurs Limitation du déclin de la mémoire et des atteintes cognitives Diminution des manifestations comportementales Ralentissement du déclin de la mémoire Limitation des atteintes cognitives Formation de nouvelles connexions neuronales

Traitement de la dépression Traitement de l’anxiété

● ● ● ●



● ● ●

● ●











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Hypotension orthostatique Bradycardie

Généralement bien toléré. Dans 10 % des cas : ● Incontinence ● Constipation ● Diarrhée ● Insomnie ● Maux de tête ● Nausées



Diminution de la l’agitation et de l’agressivité Élimination de la désinhibition











Nausées Diarrhée Insomnie

Soins infirmiers

Insomnie









Constipation Sécheresse de la bouche Céphalées Nausées Somnolence Dysfonctions sexuelles (troubles de l’érection et de l’orgasme) Effets anticholinergiques (constipation, agitation, bouche sèche, mydriase, tachycardie, fièvre, hallucinations, confusion) Hypotension orthostatique Troubles métaboliques (diabète et hyperlipidémie) Syndrome extrapyramidal (tremblements, rigidité des membres, hypersalivation, altération de la posture, bradykinésie)













Surveiller la prise de la médication, son efficacité, son dosage et ses effets indésirables en questionnant le client et ses proches. Surveiller les signes vitaux MS 4.1 à 4.5 du client. Aviser le client de ne pas ouvrir la capsule, ni de croquer le comprimé. Administrer le médicament avec des aliments. Inviter le client à changer de position lentement. Surveiller l’état de la peau du client en cas de diarrhée.

Surveiller la prise de la médication, son efficacité, son dosage et ses effets indésirables en questionnant le client et ses proches. Surveiller les signes vitaux MS 4.1 à 4.5 du client.

Surveiller la prise de la médication, son efficacité, son dosage et ses effets indésirables en questionnant le client et ses proches. Administrer le médicament avec des aliments. Surveiller les changements d’humeur et de comportement du client. Surveiller les signes vitaux MS 4.1 à 4.5 du client. Surveiller les glycémies du client et au besoin, MS 5.13 administrer l’insuline.

Le délirium et les principales démences

73

Section 2

TABLEAU 9

Section 2

ACTIVITÉS 1

Nommez deux caractéristiques de la maladie d’Alzheimer.

2

Nommez deux altérations de la structure du cerveau qui peuvent entraîner la perte de connexion entre les neurones chez la personne atteinte de la MA.

3

Quels sont les facteurs de risque d’être atteint de la MA ? Encerclez les bonnes réponses. a) Le diabète

d) Le sexe féminin

b) La cigarette

e) Les traumatismes crâniens répétés

c) L’autisme 4

Le client atteint de la MA peut être désorienté dans les trois sphères. Quelles sont-elles ?

5

Madame Pierre, 72 ans, atteinte de la MA, vous dit : « Donnez- moi cette chose pour mes cheveux. » Cette phrase illustre le problème de langage le plus caractéristique de la MA. Quel est ce problème ?

6

Le client atteint de la MA décode mal son environnement. Quelle émotion ce sentiment d’étrangeté suscite- t-il ?

7

À l’heure du déjeuner, madame Létourneau, 83 ans, joue avec sa cuillère. Elle la tourne dans tous les sens et tente de l’utiliser pour se peigner. a) Quelle manifestation de la MA est illustrée par cet exemple ?

b) Nommez deux conséquences possibles de cette manifestation dans la situation de madame Létourneau.

74

CHAPITRE 3

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Madame Artémise, 81 ans, est au dernier stade de la maladie d’Alzheimer. Son mari pleure à son chevet et vous demande si cela vaut la peine de continuer à visiter sa conjointe. Que lui répondez- vous ?

9

Les inhibiteurs de l’acétylcholinestérase sont indiqués pour un client atteint de la MA. Pour cette classe de médicaments, nommez deux effets thérapeutiques et deux effets secondaires indésirables. Pour chacun de ceux- ci, nommez un soin infirmier approprié. Effets thérapeutiques Effet 1 :

Effets secondaires indésirables et soins infirmiers Effet 1 : Soin 1 :

Effet 2 :

Effet 2 : Soin 2 :

10

Madame Tremblay a constaté qu’elle avait des pertes de mémoire à court terme vers l’âge de 75 ans. Elle avait alors de la difficulté à se rappeler sa liste d’épicerie et était désorientée dans des milieux peu connus. Vers 85 ans, elle avait en plus des difficultés à se souvenir de son ancien appartement dans lequel elle vivait à 65 ans. Deux ans plus tard, elle ne se reconnaissait plus dans le miroir. Par contre, elle se reconnaissait si on lui montrait une photo d’elle à 30 ans. L’année suivante, elle cherchait constamment sa mère, car elle craignait d’être en retard à l’école. Finalement, vers la fin de sa maladie, elle marchait à peine et parlait très peu. Il était alors difficile de savoir ce dont elle se souvenait, mais elle répondait toujours aux touchers affectifs et aux sourires. Quel concept est illustré dans cette situation ?

11

Madame Lepage, 79 ans, est atteinte de la MA. Elle a notamment besoin d’une assistance pour les soins liés à son hygiène. Ce matin, vous entendez un préposé aux bénéficiaires lui dire : « Viens avec moi mamie, c’est l’heure du bain. » Devriez-vous reprendre le préposé aux bénéficiaires à cause de ses paroles envers la cliente ? Justifiez votre réponse.

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Le délirium et les principales démences

75

Section 2

8

Section

3 La démence vasculaire FIGURE 9

Déclencheur En compétence 12, vous avez étudié l’accident vasculaire cérébral. Donnez-en une courte définition dans vos mots.

2

Selon vous, un accident vasculaire cérébral entraîne-t-il une démence ? Expliquez.

Section 3

1

L’accident vasculaire cérébral (AVC)

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : •

Démence mixte



Démence vasculaire

Cette section présente : • la démence vasculaire ; • la démence mixte. La démence vasculaire, aussi appelée démence cérébrovasculaire, représente la deuxième cause de démences. Selon la société d’Alzheimer du Canada, elle constitue jusqu’à 20 % de tous les cas de démence.

3.1 La définition La démence vasculaire (DV) est une altération des fonctions cognitives provoquée par des accidents vasculaires cérébraux (AVC) de nature ischémique ou hémorragique. Cet arrêt de l’afflux sanguin prive d’oxygène les cellules nerveuses du cerveau, ce qui entraîne la perte soudaine de différentes fonctions cérébrales ainsi que des lésions, selon la région touchée.

76

CHAPITRE 3

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D’une compétence à l’autre

Section 3

L’AVC est présenté en compétence 12, Procédés de soins et systèmes nerveux et sensoriel. On distingue l’AVC ischémique de l’AVC hémorragique : • l’AVC ischémique se produit lorsqu’un a b vaisseau sanguin est obstrué complètement ou partiellement par un caillot ou une plaque d’athérome (voir en a) ; • l’AVC hémorragique se produit lorsqu’un vaisseau sanguin se rompt à l’intérieur du cerveau (voir en b).

3.2 Les causes Les principales causes de la démence vasculaire sont des lésions cérébrales associées aux maladies vasculaires, dont l’accident vasculaire cérébral (AVC). En effet, 30 % 2 des personnes âgées ayant subi un AVC souffriront de démence vasculaire. FIGURE 10

3.3 Les facteurs de risque Certains facteurs favorisent l’apparition d’une démence vasculaire, comme : • un AVC antérieur (augmente le risque de 4 à 10 fois) ; • un historique de troubles cardiaques (infarctus du myocarde, cardiopathie ischémique, fibrillation auriculaire) ; • l’alcoolisme ; • le sexe masculin (voir la figure 10) ; • l’âge (65 ans et plus) ; • une pression artérielle élevée ; • un taux de cholestérol sanguin élevé ; • l’obésité ; • le manque d’exercice physique ; • l’apnée du sommeil ; • le diabète ; • le tabagisme.

La démence vasculaire

Un homme âgé de plus de 65 ans souffrant d’obésité est plus à risque d’être atteint d’une démence vasculaire qu’une femme mince du même âge.

3.4 Les manifestations cliniques Chez un client atteint de démence vasculaire, on peut observer des troubles cognitifs semblables à ceux décrits dans la maladie d’Alzheimer. Toutefois, ces manifestations cliniques sont plus soudaines et plus fluctuantes puisqu’elles sont directement liées aux dommages causés par les AVC. Elles diffèrent donc d’une personne à l’autre, selon les zones du cerveau touchées. Lors des fluctuations (ou de la détérioration par paliers de la démence vasculaire), on peut quelquefois observer l’amélioration de l’état du client, mais bien souvent, il atteint un plateau, pour connaître ensuite une nouvelle détérioration (voir la figure 11, à la page suivante). Dans ce cas, le client peut éprouver une difficulté croissante dans les AVQ et les activités demandant de l’attention. 2. Source : J.V. Bowler et V. Hachinski. Vascular Cognitive Impairment : Preventable Dementia, 2003. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Le délirium et les principales démences

77

FIGURE 11

Les paliers de la démence vasculaire

Section 3

Début de la maladie

Maladie d’Alzheimer Démence vasculaire

Décès du client

La figure 12 présente les manifestations cliniques de la démence vasculaire. L’astérisque (*) indique la manifestation annonciatrice de la DV. Les besoins perturbés et les soins d’assistance en lien avec ces manifestations cliniques sont présentés dans la section 7 du présent chapitre. FIGURE 12

Les principales manifestations cliniques de la démence vasculaire Troubles physiologiques (incluant les troubles moteurs)

Troubles de la coordination et de la marche causés par une faiblesse musculaire (asthénie), dès le début de la maladie

Dysphagie (difficulté à avaler) Incontinence urinaire et fécale, précoce

Trouble de la communication Aphasie Troubles psychologiques Apathie

Dépression

Labilité émotionnelle

Troubles cognitifs Troubles des fonctions exécutives * Apraxie Agnosie (visuelle) Ralentissement des processus cognitifs

Désorientation dans le temps, dans l’espace ou par rapport à la personne, selon les zones du cerveau touchées Pertes de mémoire, peu présentes au début de la démence

Manifestations comportementales Agitation Modification de la personnalité

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CHAPITRE 3

Errance

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3.5 L’évaluation diagnostique Pour poser le diagnostic de la démence vasculaire, le médecin recourt au système d’évaluation du DSM. Pour y arriver, il doit évaluer les éléments suivants : • les atteintes aux fonctions cognitives ; • la présence de lésions cérébrales vasculaires révélée par des techniques d’imagerie cérébrales ; • l’exclusion des autres causes de démence, comme la MA.

Section 3

3.6 Les traitements et les soins spécifiques Il n’existe aucun traitement pour guérir la démence vasculaire. Des traitements préventifs peuvent toutefois être mis en place pour réduire le risque de maladies cardiovasculaires.

D’une compétence à l’autre Tel que présenté en compétence 11, Nutrition, les diètes hyposodée et hypolipidique peuvent êtres indiquées pour limiter les risques d’athérosclérose et le traitement des maladies cardiovasculaires. Les traitements pour prévenir les maladies cardiovasculaires sont détaillés en compétence 14, Systèmes cardiovasculaire et respiratoire. On y recommande notamment la pratique d’exercices physiques, telle la course à pied.

Le traitement de la démence vasculaire consiste essentiellement à atténuer les manifestations cliniques, puisqu’on ne peut pas guérir cette maladie. Le tableau 10 présente les soins spécifiques associés à ce traitement. TABLEAU 10

Les soins spécifiques de la démence vasculaire

Soins spécifiques ●



Administrer la médication prescrite et surveiller ses effets.

Explications ●

MS

5.1

Surveiller les signes MS 4.1 à 4.5 vitaux du client, particulièrement la pression artérielle.



● ● ●



S’assurer de la présence de détecteurs de mouvements, tel qu’indiqué au PTI.

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● ●

Pour soulager l’anxiété, la dépression ou l’agitation. Pour réduire (en prévention) les facteurs de risque de l’AVC (hypercholestérolémie, hypertension artérielle, diabète, etc.). Pour suivre l’état général du client. Pour signaler les signes vitaux hors normes. Pour empêcher la progression de la maladie. Pour éviter le risque de chutes. Pour éviter certaines manifestations comportementales, surtout lorsque la marche et la mémoire procédurale du client sont touchées.

Le délirium et les principales démences

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Monde du travail

Section 3

Le physiothérapeute, l’ergothérapeute et l’orthophoniste peuvent être appelés à collaborer auprès des clients atteints de démence vasculaire. Ces membres de l’équipe interdisciplinaire sont en mesure de maximiser les capacités maintenues du client ainsi que de l’aider à récupérer ses capacités perdues ou atteintes lors d’un AVC. Leurs interventions peuvent être utiles lors de troubles de la marche, d’incontinence, d’apraxie, d’agnosie ou d’aphasie.

3.7 Les médicaments prescrits Le traitement pharmacologique de la démence vasculaire vise à soulager les manifestations cliniques et les effets indésirables de la maladie, tout comme pour la MA. Les principales classes de médicaments utilisées dans ce contexte sont présentées à la page 73. Aussi, le traitement de la démence vasculaire consiste à prévenir et à contrôler les facteurs de risque de troubles cardiovasculaires qui y sont liés.

D’une compétence à l’autre Les principaux médicaments administrés dans la phase aiguë de l’AVC sont présentés en compétence 12, Procédés de soins et systèmes nerveux et sensoriel. Les médicaments qui permettent de contrôler les troubles cardiovasculaires sont présentés en compétence 14, Systèmes cardiovasculaire et respiratoire.

3.8 La démence mixte La démence mixte associe chez une même personne des lésions d’origine dégénérative et des lésions dues à des AVC ou à des lacunes vasculaires. Le cas le plus courant est la combinaison de la maladie d’Alzheimer avec une démence vasculaire (voir la figure 13). Cette coexistence de la MA et de DV entraîne une aggravation des troubles existants. FIGURE 13

La démence mixte

Les démences mixtes sont assez fréquentes en raison du grand nombre de personnes souffrant de fragilité vasculaire.

80

CHAPITRE 3

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ACTIVITÉS Nommez trois caractéristiques de la démence vasculaire.

2

Expliquez dans vos mots ce que représente ce schéma.

Section 3

1

Alzheimer Démence vasculaire

3

4

Trouvez l’intrus. Repérez le facteur de risque qui n’est pas en cause dans la démence vasculaire. Encerclez la lettre correspondante. a) L’obésité

c) Le manque de sommeil

b) Une carence en vitamine D

d) Le sexe et l’âge

Les manifestations présentées dans les situations suivantes, sont- elles associées à la démence vasculaire ? Répondez par oui ou par non. a) Monsieur Tremblay éprouve de la difficulté à s’organiser pour prendre son bain. b) Monsieur Rioux refuse de participer aux activités de la résidence. Il est apathique. c) Madame Blainville n’arrête pas de parler. d) Monsieur Roy n’est pas capable d’imiter un salut de la main.

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Le délirium et les principales démences

81

5

Section 3

6

La démence mixte se définit par la présence de deux démences chez une même personne. De quelles démences s’agit- il généralement ?

Monsieur Ratté, 70 ans, est un homme obèse et plutôt sédentaire, qui a fumé toute sa vie. À 65 ans, il a subi un accident vasculaire cérébral qui n’a pas laissé de séquelles permanentes. Tout récemment, il a fait un deuxième AVC très important. L’imagerie médicale révèle plusieurs atteintes au cerveau. Il fait de fréquentes chutes et l’incontinence s’est installée. Le diagnostic de démence vasculaire est émis. Sa femme a dû se résoudre à le faire admettre en centre d’hébergement. Il est votre client depuis quelques semaines. Il a besoin d’assistance pour toutes les activités de la vie quotidienne.

a) Quels facteurs de risque de la démence vasculaire monsieur Ratté présentait- il lorsqu’il a eu son premier AVC ?

b) Quelles manifestations cliniques de la DV monsieur Ratté présente- t-il après son deuxième AVC ?

c) Donnez deux mesures qui pourraient être mises en place pour prévenir les chutes chez monsieur Ratté.

d) Au PTI de monsieur Ratté, il est inscrit de le faire marcher t.i.d., malgré son risque de chutes. Donnez deux avantages d’un programme de marche pour un client atteint d’une démence.

e) Ce matin, vous observez que monsieur Ratté n’arrive pas à établir un contact visuel. Il est irritable et se plaint de ne pas trouver ses affaires. Pendant son déjeuner, il tâtonne pour trouver ses ustensiles. Vous rapportez rapidement vos observations à l’infirmière. Un peu plus tard, on vous informe que monsieur Ratté est devenu aveugle pendant la nuit. Qu’a- t-il pu se passer ?

82

CHAPITRE 3

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Section

4 La démence à corps de Lewy

Déclencheur 1

En observant la figure 14, nommez deux manifestations cliniques de la maladie de Parkinson.

2

Une personne atteinte de la démence à corps de Lewy peut présenter des manifestations cliniques semblables à celles de la MA et de la maladie de Parkinson. Selon vous, l’approche à adopter auprès d’un client atteint de la maladie de Parkinson est- elle semblable à celle qu’il faut adopter auprès d’un client atteint de la démence à corps de Lewy ?

Section 4

FIGURE 14

L’apparence physique d’une personne atteinte de la maladie de Parkinson

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : •

Démence à corps de Lewy



Corps de Lewy

Cette section présente la démence à corps de Lewy. Selon la société Alzheimer Canada, la démence à corps de Lewy représente de 5 % à 15 % 3 de tous les cas de déficits cognitifs. FIGURE 15

Les corps de Lewy

4.1 La définition La démence à corps de Lewy (DCL) est caractérisée par la présence de corps de Lewy. Les corps de Lewy sont des dépôts anormaux d’une protéine, qui se forment dans les cellules nerveuses du cerveau. Ces dépôts interfèrent dans les messages transmis entre les neurones (voir la figure 15).

Neurones

Corps de Lewy

3. Source : Société de l’Alzheimer du Canada. La maladie à corps de Lewy, [en ligne]. (Page consultée le 13 mars 2014)

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Le délirium et les principales démences

83

La démence à corps de Lewy touche les parties du cerveau liées aux fonctions motrices et cognitives. Elle partage donc certaines caractéristiques avec la maladie de Parkinson et la MA.

D’une compétence à l’autre La maladie de Parkinson, une altération qui touche le système nerveux central, est présentée en compétence 12, Procédés de soins et systèmes nerveux et sensoriel.

Section 4

La DCL se caractérise par une fluctuation importante des fonctions cognitives touchant surtout l’attention et l’état de conscience. La personne atteinte peut vivre en alternance des épisodes où elle est très alerte suivis de moments où elle semble désorganisée dans sa pensée (voir la figure 16). FIGURE 16

Les fluctuations de la DCL

Début de la maladie

Alzheimer Démence vasculaire Démence à corps de Lewy

Décès du client

4.2 Les causes Le processus qui mène à la formation des corps de Lewy est inconnu.

4.3 Les facteurs de risque Les facteurs de risque de la démence à corps de Lewy ne sont pas encore clairement établis. On a toutefois observé que les clients atteints de DCL sont généralement : • âgés de plus de 60 ans ; • membres de la même famille qu’une personne atteinte de cette maladie ; • de sexe masculin.

4.4 Les manifestations cliniques Le client atteint d’une démence à corps de Lewy peut présenter des manifestations cliniques semblables à celles de la maladie d’Alzheimer et de la maladie de Parkinson. La figure 17, à la page suivante, présente les différentes manifestations cliniques de la démence à corps de Lewy. Les astérisques (*) indiquent les manifestations annonciatrices de la DCL. 84

CHAPITRE 3

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Les besoins perturbés et les soins d’assistance en lien avec ces manifestations cliniques sont présentés dans la section 7 du présent chapitre. FIGURE 17

Les manifestations cliniques de la démence à corps de Lewy Troubles physiologiques (incluant les troubles moteurs)

Incontinence urinaire, aux stades avancés de la démence Dysphagie Parkinsonisme (rigidité, tremblements, akinésie, bradykinésie, démarche traînante, posture voûtée, pertes d’équilibre)

Bradykinésie Lenteur des mouvements volontaires

Section 4

Troubles psychologiques (incluant les troubles de la perception) Idées délirantes * Hallucinations visuelles * (récurrentes, précises et détaillées, représentant souvent des animaux ou des personnes) Dépression Apathie Troubles cognitifs Altération de l’état de conscience * Atteintes progressives aux fonctions exécutives * Ralentissement des processus cognitifs (allongement du temps de réaction et du traitement des informations) * Apraxie, dès le début de la maladie Perte progressive de la mémoire à court terme (plus tardive qu’avec la MA) Désorientation (principalement dans l’espace) Ensemble des capacités cognitives fluctuantes (variation dans la même journée ou dans un intervalle de quelques jours) Troubles du sommeil Troubles du sommeil paradoxal

Inversion éveil/sommeil

Manifestations comportementales Agitation Modification de la personnalité

Errance, aux stades modérés à avancés

4.5 L’évaluation diagnostique Le médecin recourt au système d’évaluation du DSM pour poser le diagnostic de la démence à corps de Lewy. Tout comme pour la maladie d’Alzheimer, il doit éliminer toutes les autres causes ou maladies qui pourraient entraîner des manifestations cliniques semblables. C’est pourquoi il procède en plusieurs étapes. L’évaluation comporte notamment : • un examen neurologique qui cible, entre autres, la marche, la posture et la rigidité des mouvements ; • une étude du sommeil, souvent effectuée en clinique spécialisée, qui consiste à détecter une manifestation comportementale du sommeil paradoxal lors des rêves, caractéristique de la DCL. Le diagnostic de démence à corps de Lewy peut être retenu lorsque les atteintes cognitives, neuropsychologiques et le parkinsonisme se sont installés sur une période d’environ un an. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Le délirium et les principales démences

85

4.6 Les traitements et les soins spécifiques Il n’existe pas de traitement spécifique pour guérir la démence à corps de Lewy. Le tableau 11 présente les soins spécifiques susceptibles d’améliorer l’état du client. Par ailleurs, la démence à corps de Lewy touche plusieurs systèmes. Elle requiert souvent des traitements par l’entremise de plusieurs spécialités, comme la psychothérapie, l’orthophonie, la physiothérapie et l’ergothérapie.

Section 4

Un diagnostic précoce et la mise en place de traitements rapides et adaptés assurent : • l’amélioration de la qualité de vie du client ; • le maintien de l’autonomie du client, le plus longtemps possible ; • l’aide aux aidants naturels. TABLEAU 11

Les soins spécifiques de la démence à corps de Lewy

Soins spécifiques ●

Administrer la médication prescrite et surveiller ses effets.

Explications MS

5.1

● ●









Offrir des aliments sains et riches en calories, tel qu’indiqué au PTI. Offrir des liquides avec épaississeur, au besoin, tel qu’indiqué au PTI. Surveiller la perte de poids au cours de l’évolution de la maladie, tel qu’indiqué au PTI.







Pour soulager les troubles du sommeil. Pour soulager les troubles psychologiques (humeur changeante, idées délirantes). Pour diminuer les hallucinations. Pour corriger le risque de déséquilibre nutritionnel. Pour ajuster la texture des aliments selon le trouble de déglutition. Pour obtenir une donnée objective de l’évolution de la masse corporelle.

4.7 Les médicaments prescrits Les classes de médicaments suivantes, utilisées en cas de démence à corps de Lewy, servent essentiellement à soulager les manifestations cliniques associées aux troubles moteurs, à la dépression ou aux hallucinations : • inhibiteurs de l’acétylcholinestérase : classe indiquée dans la forme légère à modérée de la DCL (voir à la page 73) ; • antagonistes des récepteurs de N-méthyl-D-aspartate (NMDA) : classe indiquée dans la forme modérée à grave de la DCL (voir à la page 73) ; • antidépresseur ISRS (inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine) (voir à la page 73) ; • antidépresseurs IRSN (inhibiteurs du recaptage de la sérotonine et de la noradrénaline) (voir à la page 73) ; • antiparkinsoniens (voir le tableau 12, à la page suivante) ; • mélatonine (voir le tableau 12, à la page suivante).

86

CHAPITRE 3

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Des médicaments utilisés pour soulager les manifestations cliniques de la démence à corps de Lewy

Médicaments prescrits Antiparkinsonien Ex. : L-Dopa ou lévodopa et carbidopa (SinemetMD) Parfois prescrits en association avec les inhibiteurs de la cholinestérase

Principaux effets secondaires indésirables

Effets thérapeutiques ●

Diminution de la rigidité et des tremblements

● ● ● ● ● ●

Hallucinations Psychose Somnolence Étourdissements

Soins infirmiers ●

Palpitations cardiaques Mouvements involontaires





Mélatonine N’est pas prescrite aux personnes diabétiques, hypertendues ou épileptiques



Traitement des troubles du sommeil











Diminution de la dépression Augmentation de l’effet des anticoagulants et des AINS Diminution de l’effet de l’insuline Diminution de l’effet des immunosuppresseurs Diminution de la vigilance









Surveiller la prise de la médication, son efficacité, son dosage et ses effets indésirables en questionnant le client et ses proches. Surveiller les signes vitaux MS 4.1 à 4.5 du client. Surveiller les changements dans l’amélioration des mouvements chez le client. Surveiller les risques d’interaction médicamenteuse. Aviser le client des effets sur la vigilance. Surveiller les changements d’humeur du client. Surveiller le sommeil du client.

ATTENTION Les clients aux prises avec une démence à corps de Lewy sont sensibles à la plupart des antipsychotiques. Cette classe de médicaments doit être évitée ou utilisée avec la plus grande prudence auprès de cette clientèle. En effet, chez plus de 50 % des clients traités avec un antipsychotique, on observe une réaction grave comprenant : • une détérioration cognitive ; • de la somnolence grave ; • une détérioration ou l’irréversibilité du syndrome extrapyramidal ; • des manifestations cliniques associées au syndrome malin des antipsychotiques qui peut être mortel (fièvre grave, rigidité musculaire, défaillance rénale).

ACTIVITÉS 1

D’un point de vue anatomique et physiologique, quelles sont les caractéristiques de la DCL ?

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Le délirium et les principales démences

87

Section 4

TABLEAU 12

2

Monsieur Rodriguez, 81 ans, est atteint de la démence à corps de Lewy. Il est sur la liste des clients à risque élevé de chutes. Sa démarche est traînante et son parkinsonisme est important. Par ailleurs, il est souvent fatigué, car il est très agité durant son sommeil. Il a besoin d’assistance dans toutes les activités de la vie quotidienne.

Section 4

Aujourd’hui, vous le voyez discuter avec un autre client. Ceci vous étonne, car depuis une semaine il était incapable de parler. De plus, il vous raconte qu’il voit et entend sa femme lui demander de faire le ménage. Cela lui fait peur et il se lance dans l’époussetage compulsif de sa chambre. a) La mise en situation présente un exemple de fluctuation cognitive typique des clients atteints de la DCL. Soulignez cet exemple dans la situation de monsieur Rodriguez. b) Donnez une manifestation clinique du parkinsonisme présent chez ce client.

c) De quels troubles de la perception monsieur Rodriguez est- il atteint ?

d) Encerclez les manifestations cliniques du parkinsonisme chez les clients atteints de la DCL. i) Tremblements

iv) Apraxie

ii) Tachycardie

v) Akinésie

iii) Troubles de l’humeur

vi) Rigidité

e) Comment pourriez-vous répondre au besoin de dormir et se reposer de monsieur Rodriguez ?

f) Quelle intervention pourriez-vous proposer lorsque votre client fait du ménage à la suite des consignes de sa femme ?

88

CHAPITRE 3

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g) Rédigez une note d’évolution concernant les hallucinations de monsieur Rodriguez. Au besoin, vous pouvez inventer certains détails. DATE

HEURE

NOTES

Section 4

Année Mois Jour

3

Madame Sahaï, 77 ans, est atteinte de la DCL. Une diète de consistance molle a été prescrite pour ses problèmes de dysphagie. a) Expliquez dans vos mots ce qu’est la dysphagie.

b) Comment devez- vous vous installer pour alimenter cette cliente ?

4

Encerclez trois manifestations cliniques communes à la MA et à la DCL. a) Fluctuations importantes des fonctions cognitives

d) Perte progressive des capacités cognitives e) Sensibilité accrue aux antipsychotiques

b) Errance c) Hallucinations 5

Encerclez trois classes de médicaments qui peuvent être utilisées auprès de clients atteints de la DCL. a) Antispychotiques

d) Anticonvulsivants

b) Inhibiteurs de l’acétylcholinestérase

e) Antiparkinsoniens

c) Antidépresseurs

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89

Section

5 La démence frontotemporale FIGURE 18

Déclencheur Colorez en jaune le lobe frontal et en bleu le lobe temporal.

2

Associez les manifestations cliniques suivantes au lobe temporal (T) ou au lobe frontal (F). Inscrivez la lettre correspondante à la suite de chaque proposition.

Section 5

1

Les quatre lobes du cerveau

a) Troubles du langage b) Modification de la personnalité c) Labilité émotionnelle 3

Définissez dans vos propres mots le terme aphasie.

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification du terme suivant : •

Démence frontotemporale

Cette section porte sur la démence frontotemporale. La démence frontotemporale représente environ 2 % de tous les cas de démences, selon la Société de l’Alzheimer du Canada.

FIGURE 19

La maladie de Pick

5.1 La définition La démence frontotemporale (DFT) re­ groupe un ensemble de maladies neurodégé­ nératives caractérisées par l’atrophie ou la mort des cellules situées dans les lobes fron­ taux et temporaux du cerveau. Ce type de démence comprend notamment la maladie de Pick (voir la figure 19). La DFT progresse généralement sur une période de deux à dix ans. 90

CHAPITRE 3

L’atrophie du cerveau apparaît en brun chez ce client de 50 ans atteint de la maladie de Pick.

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5.2 Les causes Les causes à l’origine de la démence de type frontotemporale sont inconnues à ce jour.

5.3 Les facteurs de risque

Section 5

Il existe peu d’informations concernant les facteurs de risque de la DFT, mais celles-ci mentionnent que : • les personnes atteintes ont entre 40 et 60 ans (apparaît plus tôt que dans la MA) ; • ce pourrait être une mutation sur le chromosome 17 qui serait à l’origine la démence frontotemporale de forme familiale, chez les personnes ayant des antécédents de démence ; • la DFT affecte autant les hommes que les femmes.

5.4 Les manifestations cliniques Les manifestations cliniques de la DFT observées consistent généralement en des comportements inappropriés et des troubles de l’humeur (voir la figure 20). Ces manifestations sont présentées dans la figure 21. L’astérisque (*) indique la manifestation annonciatrice de la DFT.

FIGURE 20

La DFT

Les besoins perturbés et les soins d’assistance en lien avec ces manifestations cliniques sont présentés dans la section 7 du présent chapitre. FIGURE 21

Les manifestations cliniques de la démence frontotemporale Troubles physiologiques (incluant les troubles moteurs)

Incontinence fréquente, dès le début de la démence Retour de réflexes archaïques (préhension, succion, etc.) et dysphagie au stade avancé Troubles de la communication

La personne atteinte d’une démence frontotemporale peut être irritable et très émotive.

Aphasie (diminution de la spontanéité et du nombre de mots utilisés) Incohérence du discours Logorrhée (besoin irrépressible de parler, débit rapide et continu) Écholalie et palilalie Troubles psychologiques Apathie Faible autocritique

Labilité émotionnelle

Troubles cognitifs Anosognosie Attention limitée Jugement altéré Rigidité mentale

Troubles de la mémoire sémantique et de la mémoire travail, peu présents au début de la démence Niveau de conscience touché, au stade avancé

Orientation spatiale et praxies préservées

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Le délirium et les principales démences

91

FIGURE 21

Les manifestations cliniques de la démence frontotemporale (suite) Manifestations comportementales

Section 5

Modification importante de la personnalité et des comportements * Hyperoralité (gloutonnerie, consommation excessive d’alcool, de tabac, exploration par la bouche) Désinhibition Hypersexualisation Négligence physique Errance Persévération et comportements stéréotypés (répétition de certains gestes sans but apparent, comme se frotter le genou sans arrêt) Hyperphagie (perte de contrôle des habitudes alimentaires)

5.5 L’évaluation diagnostique Pour diagnostiquer la démence frontotemporale, certains examens complémentaires s’ajoutent aux examens déjà proposés en cas de démence.

5.5.1 L’examen physique L’examen physique effectué par le médecin doit permettre d’éliminer toute autre cause pouvant expliquer la présence : • de réflexes archaïques ; • d’atteintes motrices ; • d’incontinence ; • d’atteintes au langage. Pour diagnostiquer la DFT familiale, une analyse génétique est souvent recommandée. D’autres professionnels de la santé, comme un orthophoniste ou un nutritionniste, peuvent également être impliqués dans le processus d’évaluation.

5.5.2 L’évaluation de l’état neuropsychologique Il n’existe pas de test spécifique à la DFT. Cependant, en plus des tests d’évaluation neuropsychologique de base utilisés pour évaluer une démence, on propose des tests neuropsychologiques, comme le B.R.E.F. (batterie rapide d’efficience frontale), qui mettent en lumière des atteintes aux fonctions exécutives ou la tendance à persévérer dans une tâche.

5.5.3 Les analyses et les examens Certains examens de laboratoire permettent de détecter et d’éliminer plusieurs anomalies qui pourraient ressembler à celles de la démence frontotemporale, mais qui n’en sont pas. Ainsi, des analyses sanguines permettent de relever la présence de facteurs pouvant entraîner des changements comportementaux, tels que : • certaines drogues ; • certains médicaments ; • certaines maladies, comme l’hypothyroïdie ou une tumeur frontale. Une imagerie par résonance magnétique (IRM) permet de constater une atrophie spécifique d’un ou de plusieurs lobes frontaux ou temporaux et vient appuyer l’examen physique. 92

CHAPITRE 3

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5.6 Les traitements et les soins spécifiques Il n’existe aucun traitement connu et efficace qui permet de ralentir l’évolution de la démence frontotemporale. Le traitement consiste principalement à réduire les manifestations cliniques et à contrôler le comportement du client (voir le tableau 13). Des moyens concrets que l’infirmière auxiliaire peut mettre en place pour gérer les manifestations comportementales sont présentés au chapitre 4. Les soins spécifiques de la DFT Soins spécifiques ●





Administrer la médication prescrite et surveiller ses effets.

Surveiller les signes vitaux du client.

MS

Explications MS

5.1

4.1 à 4.5

Surveiller l’apport alimentaire selon les restrictions recommandées et surveiller la prise de poids du client, tel qu’indiqué au PTI.







Section 5

TABLEAU 13

Pour diminuer les troubles de l’humeur et certaines manifestations comportementales envahissantes du client (ex. : désinhibition, hypersexualisation). Pour surveiller les baisses de pression artérielle ou l’hypotension orthostatique à la suite de la prise d’antipsychotiques. Pour éviter un apport alimentaire exagéré ou insuffisant, selon le type de DFT.

5.7 Les médicaments prescrits Les classes de médicaments suivantes permettent d’atténuer les manifestations comportementales graves du client, si celui-ci réagit positivement à la médication : • antidépresseurs ISRS (inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine) (voir à la page 73) ; • antipsychotiques atypiques (voir à la page 73) ; • anticonvulsivants (voir le tableau 14) ; • antidépresseurs sérotoninergiques (voir le tableau 14) ; • psychostimulants (voir le tableau 14). TABLEAU 14

Des classes de médicaments utilisés pour soulager les manifestations cliniques spécifiques à la DFT

Médicaments prescrits Antidépresseurs sérotoninergiques Ex. : trazodone (Desyrel MD)

Effets thérapeutiques ●





Traitement de la dépression, de l’anxiété et de l’irritabilité Traitement des troubles du sommeil Traitement des troubles alimentaires

Principaux effets secondaires indésirables ● ● ● ● ●

● ●

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Effets anticholinergiques Sécheresse de la bouche Constipation Tachycardie Hypotension orthostatique Nausées Somnolence

Soins infirmiers ●



Surveiller la prise de la médication, son efficacité, son dosage et ses effets indésirables en questionnant le client et ses proches. Surveiller les signes MS 4.1 à 4.5 vitaux du client.

Le délirium et les principales démences

93

Section 5

TABLEAU 14

Des classes de médicaments utilisés pour soulager les manifestations cliniques spécifiques à la DFT (suite)

Médicaments prescrits

Effets thérapeutiques

Anticonvulsivants



Ex. : acide valproïque et divalproex sodium (DepakeneMD, Epival MD), carbamazépine (TegretolMD), gabapentin (NeurontinMD)



Stabilisation de l’humeur, en particulier l’agressivité et la désinhibition Sédation

Principaux effets secondaires indésirables ● ● ● ● ● ● ● ●

● ● ● ●

Fatigue Nausées Vomissements Hépatite Confusion Troubles digestifs Tremblements Troubles sanguins (ex. : leucopénie, thrombopénie, anémie, agranulocytose) Somnolence Sécheresse de la bouche Vertiges Céphalées

Soins infirmiers ●











Psychostimulants (ou stimulants du SNC) Ex. : méthylphénidate (RitalinMD), dextroamphétamine (DexedrineMD)





Traitement de l’apathie Traitement de la désinhibition

● ● ● ● ● ● ● ● ●

Insomnie Nervosité Anorexie Nausées Douleurs abdominales Perte de poids Tachycardie Agitation Tremblements

Surveiller la prise de la médication, son efficacité, son dosage et ses effets indésirables en questionnant le client et ses proches. Surveiller les valeurs des MS 4.7 constituants sanguins (leucocytes, plaquettes), lors des ponctions veineuses régulières. Surveiller les signes MS 4.1 à 4.5 vitaux du client. Informer le client qu’il doit éviter de rester debout durant une longue période pour diminuer les risques de chutes. Rassurer le client en lui mentionnant que les effets de somnolence et de vertige sont de courte durée. Offrir à boire au client et effectuer des soins de bouche régulièrement.

Méthylphénidate (RitalinMD) : ● Administrer le médicament avec un verre d’eau MS 5.1 pendant ou après les repas pour en favoriser l’absorption. Dextroamphétamine (Dexedrine MD) : ● Administrer le médicament avec un verre d’eau au moins six heures avant le coucher pour ne pas MS 5.1 perturber le sommeil. Tous les psychostimulants : ● Surveiller la prise de la médication, son efficacité, son dosage et ses effets indésirables en questionnant le client et ses proches. ● Recommander au client d’avaler le comprimé à action prolongée en entier, sans le croquer ni le mâcher. ● Surveiller les signes MS 4.1 à 4.5 vitaux du client.

ATTENTION Les inhibiteurs de la cholinestérase prescrits en cas de maladie d’Alzheimer ne sont pas efficaces dans le traitement des démences frontotemporales, car la neurotransmission d’acétylcholine n’est pas touchée. Ces médicaments peuvent même aggraver les manifestations comportementales d’un client atteint de DFT.

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CHAPITRE 3

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ACTIVITÉS

2

Expliquez dans vos mots ce qu’est la démence frontotemporale.

Section 5

1

Madame St- Amant, 75 ans, est atteinte d’une démence frontotemporale. Ses conduites sociales sont très altérées. Dès qu’elle en a l’occasion, elle pince les organes génitaux des hommes, clients ou employés. Elle a aussi pris l’habitude de relever son chandail dans toutes sortes d’occasions. Elle s’alimente de façon gloutonne, ce qui indispose les autres clients. Elle se fâche facilement, surtout lors de la séance d’activité physique. Elle réussit souvent à bien se cacher et évite ainsi la séance. Elle préfère nettement se bercer. Son mari la visite régulièrement. Il vous raconte l’histoire de sa femme très réservée avant la maladie. Il est très bouleversé par ses comportements. a) Nommez deux manifestations de la DFT présentes chez madame St- Amant.

b) À votre avis, quelles peuvent être les répercussions des comportements de madame St- Amant sur : i) le personnel ?

ii) la famille ?

iii) la cliente ?

c) Quelle intervention pourriez-vous mettre en place pour favoriser des comportements socialement acceptables à table chez cette cliente ?

d) Comment pourriez-vous intervenir pour limiter la prise de poids chez madame St-Amant ?

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Le délirium et les principales démences

95

Section 5

e) Le personnel masculin se demande comment réagir lorsque madame St- Amant les touche de façon indécente. Suggérez-leur des façons de réagir.

f) Expliquez pourquoi il est nécessaire d’exercer une surveillance étroite des soins d’hygiène et de l’habillage chez madame St-Amant.

3

Quelle classe de médicaments le médecin peut-il prescrire pour traiter l’apathie et la désinhibition chez un client atteint de la démence frontotemporale ?

4

Quelle classe de médicaments prescrite en cas de maladie d’Alzheimer n’est pas efficace dans le traitement des démences frontotemporales?

5

Indiquez le type de démence dont il est question dans chacune des propositions suivantes. Indiquez MA pour la maladie d’Alzheimer, DV pour la démence vasculaire, DCL pour la démence à corps de Lewy et DFT pour la démence frontotemporale. a) Le client ne présente pas de désorientation spatiale. b) Les problèmes de mémoire sont les premières manifestations cliniques. c) Les manifestations motrices s’apparentent à la maladie de Parkinson. d) Les troubles d’équilibre et d’incontinence apparaissent très tôt dans la maladie. e) Les clients atteints présentent une sensibilité accrue aux antipsychotiques. f) Les clients atteints présentent de nombreux réflexes archaïques. g) Les apraxies se manifestent dès le début de la maladie. h) L’errance est très fréquente chez les clients atteints de cette démence.

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CHAPITRE 3

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Section

6 Les autres démences

Déclencheur Saviez-vous que les boxeurs professionnels sont à risque de souffrir d’une démence ? Selon vous, qu’est-ce qui prédispose les boxeurs à souffrir d’une démence ?

2

Nommez un autre sport où les joueurs sont également à risque de souffrir d’une démence.

Section 6

1

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • • •

Démences à Prions Démence associée au VIH-1 Démence due à la chorée de Huntington

• •

Démence due au syndrome de Wernicke-Korsakoff Démence secondaire due à un traumatisme crânien

Cette section présente quelques démences plus rares. En tant qu’infirmière auxiliaire, vous aurez peut-être à côtoyer des clients qui en sont atteints. Ces démences sont : • la démence secondaire due à un traumatisme crânien ; • la démence associée au VIH-1 ; • la démence due au syndrome de Wernicke-Korsakoff ; • la démence due à la chorée de Huntington ; • les démences à Prions (maladie de Creutzfeld-Jakob et la nouvelle forme de MCJ Bovine).

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Le délirium et les principales démences

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6.1 Les autres démences en bref Ces démences entraînent des changements cognitifs et fonctionnels qui bouleversent la vie de ceux qui en sont atteints (voir les figures 22 à 26). Les besoins perturbés et les soins d’assistance en lien avec les manifestations cliniques sont présentés dans la section 7 du présent chapitre. FIGURE 22

Les caractéristiques de la démence secondaire due à un traumatisme crânien Définition, causes et évolution

Section 6

La démence secondaire due à un traumatisme crânien est une démence irréversible qui apparaît à la suite d’un important traumatisme crânien (ex. : une chute) ou de coups répétitifs à la tête (ex. : chez le boxeur). Elle est caractérisée par l’étirement et la destruction des axones au cerveau, du cervelet et des nerfs, à la suite des traumatismes crâniens, et par la présence de plaques amyloïdes, comme dans la MA (dans 30 % des cas). Le risque de contracter cette démence est plus élevé chez les hommes qui sont plus enclins à prendre part à des activités avec plus de contacts. Quelques manifestations cliniques

D’une compétence à l’autre Comme vu en compétence 8, Prévention de l’infection, le virus d’immunodéficience humaine (VIH) est le virus qui cause le syndrome de l’immunodéficience acquise (sida). C’est dans la phase 4 de l’infection que le client peut avoir des troubles neurologiques.

Dès le stade précoce, les manifestations cliniques ressemblent à celles de la MA en plus de présenter les suivantes : parkinsonisme, désinhibition.

FIGURE 23

Les caractéristiques de la démence associée au VIH-1 Définition, causes et évolution

La démence associée au VIH-1 est une démence qui apparaît à la suite d’une atteinte au système nerveux associée au sida. Elle s’installe de façon insidieuse et progresse régulièrement durant quelques mois ou peut s’installer de façon aiguë et progresser en quelques semaines. Quelques manifestations cliniques Ataxie, incontinence, aphasie, perte de la mémoire à court terme, attention et concentration limitées, errance.

FIGURE 24

Les caractéristiques de la démence due au syndrome de Wernicke-Korsakoff Définition, causes et évolution

La démence due au syndrome de Wernicke-Korsakoff est une démence neurodégénérative du cerveau qui résulte d’un alcoolisme chronique. Elle est causée par une carence grave en thiamine ou en vitamine B1. L’encéphalopathie de Wernicke est une atteinte cognitive aiguë qui s’installe subitement ou en quelques jours. Si elle est traitée tôt, on peut en éviter les séquelles, sinon, elle évolue vers la démence de Korsakoff (état chronique). Quelques manifestations cliniques Dysarthrie, psychose, perte de la mémoire à court et long terme, désorientation dans le temps, fabulations, modification de la personnalité, irritabilité, errance.

98

CHAPITRE 3

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FIGURE 25

Les caractéristiques de la démence due à la chorée de Huntington Définition, causes et évolution

Section 6

La démence due à la chorée de Une coupe transversale du cerveau Huntington est une démence Hémisphère droit Hémisphère gauche héréditaire rare (1/10 000 personnes), caractérisée par une dégénérescence neurologique qui Cortex cérébral affecte surtout les noyaux gris cenMatière blanche traux situés au centre du cerveau sous-corticale (voir la figure ci-contre). Noyaux gris Ces zones contrôlent la motricité, centraux l’émotivité, la cognition et les comportements. Elle peut être transmise aux enfants porteurs du gène muté dans 50 % des cas. Elle s’installe subtilement et évolue Thalamus lentement (durant 15 à 20 ans) et à un jeune âge (entre 35 et 50 ans). Quelques manifestations cliniques Rigidité des membres, chorée, dysphagie, dysarthrie, apathie, jugement altéré, concentration et attention difficiles, pertes de mémoire, ralentissement des processus cognitifs, apraxie de la mimique, hallucinations, modification de la personnalité, irritabilité, errance.

Chorée Syndrome caractérisé par des mouvements involontaires anormaux, brefs, rapides et irréguliers.

Apraxie de la mimique FIGURE 26

Les caractéristiques des démences à Prions : la maladie de CreutzfeldtJakob (MCJ) et la nouvelle forme de MCJ (Bovine)

Impossibilité de bouger le visage pour exprimer une émotion, tel un sourire.

Définition et causes Les démences à Prions sont des démences neurodégénératives rares, irréversibles et à évolution rapide (entre deux à douze mois), causées par des agents transmissibles non conventionnels appelés prions. Lorsque ces protéines, généralement inoffensives pour le cerveau, sont déformées, elles attaquent le cerveau, détruisent les cellules et causent des cavités dans le tissu cérébral (voir la figure ci-contre).

La maladie de Creutzfeldt-Jakob

Le tissu cérébral de la personne atteinte de la maladie de Creutzfeldt-Jakob ressemble à une éponge.

Quelques manifestations cliniques Rigidité des membres, chorée, dysphagie, parkinsonisme (dans la forme bovine), dysarthrie, aphasie, anxiété, ralentissement des processus cognitifs, agitation nocturne, cécité, modifications de la personnalité, irritabilité, errance.

6.2 Les traitements et les soins Les démences présentées précédemment se manifestent sous des formes variées, mais nécessitent dans l’ensemble les mêmes soins que les démences les plus courantes étudiées dans ce chapitre. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Le délirium et les principales démences

99

ACTIVITÉS 1

Remplissez la grille de mots portant sur les manifestations cliniques des démences présentées dans ce chapitre, à l’aide des définitions ci- dessous. Horizontalement 1

Section 6

2 3 4

5 6 7

8

Verticalement

Comportement inapproprié selon les règles sociales. Incapacité à organiser ses mouvements pour atteindre un but. Les antidépresseurs peuvent diminuer les troubles du [...] Trouble de la perception où la personne voit, entend ou sent une chose ou une personne qui n’est pas réelle. Absence de réaction, indifférence à tout. Fonction cognitive qui permet de se concentrer spécifiquement sur une activité ou un objet. Activités que la personne atteinte d’une démence a de la difficulté à réaliser lorsque la maladie progresse. Perte de l’habileté de la personne à déterminer avec précision la relation entre son corps et l’environnement.

1 2 3

4 5 6 7

Mode d’expression très appauvri chez la personne atteinte de la MA à un stade avancé. Humeur triste et mélancolique, ressentie par la personne depuis au moins deux semaines. Sentiment d’excitation et de tension qui se manifeste par des gestes répétitifs ou des actions inutiles. Émission involontaire d’urines ou de selles. Déambulation à pied ou en fauteuil roulant qui semble aléatoire et sans but précis. Incapacité de la personne à nommer des objets ou à répéter des affirmations. Première fonction cognitive atteinte chez la personne atteinte de la MA.

2 1 7 4 2

3 5 1

3

4 6 5 6 7

8

100

CHAPITRE 3

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Section

7

L’impact des déficits cognitifs sur les 14 besoins fondamentaux et les soins d’assistance

Déclencheur

Section 7

1 En observant l’illustration ci-contre, expliquez de quelle façon se manifeste l’apraxie chez cet homme.

2 Expliquez dans vos mots ce qu’est l’apraxie.

3

Donnez un exemple d’un besoin qui peut être perturbé chez cet homme qui est atteint d’apraxie et expliquez.

4

Lors d’un repas, que se passerait- il si vous déposiez un bol de soupe et une cuillère devant ce client ?

Cette section présente les principaux soins d’assistance liés aux besoins perturbés des personnes atteintes de déficits cognitifs.

7.1 Les manifestations cliniques, les besoins perturbés et les soins d’assistance Comme toutes les personnes vieillissantes, les clients âgés atteints de démence subissent les changements causés par le vieillissement normal. Cependant, du fait de leurs déficits cognitifs, ces personnes sont plus vulnérables à des problèmes de santé tels que la dénutrition, la déshydratation ou les infections. Ces clients ont une capacité moindre à communiquer leurs besoins et à les satisfaire. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Le délirium et les principales démences

101

L’infirmière auxiliaire qui travaille auprès de cette clientèle doit donc être attentive en tout temps aux différentes manifestations des besoins non satisfaits et toujours intervenir de façon à maintenir l’autonomie fonctionnelle du client (voir la figure 27). L’autonomie fonctionnelle de la personne présentant des déficits cognitifs est présentée au chapitre 5.

Section 7

Les tableaux 15 à 28 présentent, pour chaque besoin fondamental perturbé, les principales manifestations cliniques liées aux démences et les soins qui peuvent contribuer à améliorer l’état du client et à maintenir ses capacités. TABLEAU 15

FIGURE 27

Une personne atteinte de démence

Pour travailler auprès de cette clientèle, l’infirmière auxiliaire doit faire preuve de patience, d’un sens de l’observation aiguisé et de beaucoup de créativité.

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance liés au besoin perturbé de respirer

Manifestations cliniques et explications

Soins d’assistance et explications

Troubles physiologiques (incluant les troubles moteurs) ●



Dysphagie causée par le blocage respiratoire et le réflexe de toux moins efficace





Parkinsonisme



S’assurer que la texture des aliments et des liquides est adaptée aux besoins du client pour éviter le risque d’étouffement. Surveiller les signes de risque d’aspiration (toux fréquente lorsque le client boit ou mange). Favoriser la mobilité du client (ex. : horaire de marche) pour aider à l’excrétion des sécrétions et diminuer le risque d’infection respiratoire.

MS

3.2 à 3.5

Troubles cognitifs ●







Aphasie (le client ne peut pas exprimer ses besoins ni ses malaises) Perte de la mémoire à court terme (le client ne se souvient plus s’il a bu ou il oublie de boire) Perte de la mémoire procédurale (le client ne sait plus comment boire) Concentration difficile

TABLEAU 16









Donner les soins d’hygiène buccale au client pour éviter MS 2.2 les infections respiratoires. Offrir fréquemment des liquides au client pour éviter la déshydratation entraînant l’épaississement des sécrétions et une difficulté à expectorer. Offrir de l’aide ou une aide instrumentale adaptée, si nécessaire, pour favoriser l’hydratation du client. Aider le client à faire ses exercices respiratoires, au besoin, pour éviter les infections des voies respiratoires.

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance liés au besoin perturbé de boire et manger Soins d’assistance et explications

Manifestations cliniques et explications

MS

3.15

Troubles physiologiques (incluant les troubles moteurs) ● ●

Dysphagie Parkinsonisme (le client a de la difficulté à tenir les ustensiles)







102

CHAPITRE 3

Offrir une aide instrumentale adaptée (ex. : napperons antidérapants, ustensiles à grosse poignée, plats à rebord ou à ventouse, plastique au sol, etc.) pour préserver l’autonomie fonctionnelle du client. S’adapter au rythme du client s’il a besoin d’aide pour s’alimenter et ne pas insister pour éviter des manifestations comportementales, comme l’agitation. S’assurer que les aliments ont une texture adaptée à la situation de déglutition du client pour éviter le risque d’étouffement. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

TABLEAU 16

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance liés au besoin perturbé de boire et manger (suite) Soins d’assistance et explications

Manifestations cliniques et explications

MS

3.15

Troubles psychologiques Dépression pouvant causer une perte d’appétit





Encourager le client à manger au moins trois fois par jour et revenir plus tard, s’il refuse, pour éviter le risque de déshydratation ou de dénutrition. Décrire le repas au client en termes positifs.

Troubles cognitifs ●



● ● ●





Désorientation dans le temps Apraxie (le client a de la difficulté à effectuer le geste de manger et provoque des dégâts) Attention limitée Concentration difficile Agnosie des objets (le client ne sait pas à quoi servent les ustensiles) Perte de la mémoire procédurale (le client ne sait plus comment manger) Perte de la mémoire à court terme (le client oublie de boire et de manger)





● ●







● ●

● ●







Aphasie (le client ne peut pas exprimer ses besoins ni ses malaises)



● ● ● ●

Offrir les repas et les boissons selon un horaire régulier. Installer le client en position assise (à un angle de 90˚), confortable et adéquate au moment des repas. Mimer l’acte de manger ou amorcer le mouvement chez le client atteint d’apraxie. Réduire les sources de distraction au moment des repas (ex. : bruits inutiles, objets encombrants, etc.) pour aider le client à rester concentré sur la tâche. Placer le repas du client dans son champ visuel. Au besoin, offrir un plat à la fois pour éviter que le client ne mélange les aliments ou qu’il ne se décourage. Installer des nappes et des tabliers colorés contrastant avec l’assiette pour que le client puisse mieux la visualiser. Offrir des aliments qui peuvent être mangés sans ustensiles si le client est atteint d’agnosie des objets. Faire un bilan alimentaire pour éviter le risque de dénutrition. Tenir compte des goûts et de la culture du client, en s’informant auprès de lui ou de ses proches. Offrir une aide partielle au client, au besoin. Aviser l’infirmière si la médication semble entraîner une baisse d’appétit chez le client. Assurer l’hydratation régulière et suffisante du client et laisser des liquides disponibles à son chevet. Offrir des collations au client. Surveiller les signes de douleur buccale (ex. : le client grimace, raccourcit le temps du repas, etc.). Offrir au client une hygiène buccale adaptée et adéquate. MS 2.2 S’assurer que la prothèse dentaire du client est en place et adaptée. S’assurer que les plats et les boissons chaudes ne sont pas brûlants. Surveiller les signes de difficulté de mastication et de déglutition (ex. : le client recrache la nourriture, s’étouffe en mangeant, tousse ou laisse certains aliments plus durs dans son assiette).

Manifestations comportementales ● ●

Hyperphagie Hyperoralité





Offrir la nourriture au client au moment des repas et des collations uniquement, selon un horaire fixe. Offrir un plat à la fois au moment des repas.

Troubles visuels ● ●

Cécité Perte partielle de la vue

● ● ●



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Offrir un plat à la fois. Décrire le contenu de l’assiette au client et le lui faire toucher, si possible. Utiliser la technique de l’horloge, au besoin (ex. : les légumes sont à 09:00, la viande est à 03:00). Stimuler l’appétit du client par l’odorat en lui faisant sentir les plats. Le délirium et les principales démences

103

Section 7



D’une compétence à l’autre

Section 7

Les soins d’assistance à un client au cours d’un repas sont aussi abordés en compétence 4, Procédés de soins d’assistance. L’étude de la dysphagie est approfondie à la compétence 11, Nutrition et à la compétence 15, Procédés de soins et système digestif.

TABLEAU 17

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance liés au besoin perturbé d’éliminer Soins d’assistance et explications

Manifestations cliniques et explications

MS

8.1 à 8.4

Troubles physiologiques (incluant les troubles moteurs) ● ●

Incontinence urinaire Incontinence fécale





● ●

Prévoir une chaise d’aisance et une aide à la marche près du lit MS 3.2 3.3 3.8 du client. Encourager les efforts et les succès du client et ne pas le réprimander pour les incontinences. Éviter d’offrir des liquides diurétiques au client (thé, café). S’assurer que le client ne désire pas éliminer et qu’il est au sec au moment des repas.

Troubles cognitifs ●

● ●

Apraxie Désorientation dans l’espace Désorientation dans le temps





● ● ●





Agnosie (le client ne reconnaît plus les toilettes ou élimine ailleurs par erreur d’interprétation) Perte de la mémoire procédurale (le client ne sait plus comment éliminer)





S’assurer que le client porte des vêtements adaptés, simples à retirer (ex. : taille élastique). Montrer au client où se trouvent les toilettes dès son arrivée dans son nouveau milieu de vie et l’orienter dans l’espace à l’aide de dessins, de pictogrammes, de lignes ou de flèches sur le plancher, par une porte de couleur différente, etc., pour l’orienter dans l’espace. Laisser des veilleuses allumées la nuit. Prévoir un horaire d’élimination, au besoin, pour orienter le client dans le temps. Utiliser toujours les mêmes toilettes pour un même client. Surveiller les manifestations comportementales du client indiquant le besoin d’éliminer (ex. : le client semble chercher, se touche, est agité, ouvre plusieurs portes, est désinhibé, etc.). S’assurer que le client se rende bien aux toilettes et ne fait pas de mésinterprétation (ex. : le client prend une poubelle ou un évier pour une toilette).

Troubles visuels ● ●

104

Perte partielle de la vue Cécité

CHAPITRE 3

● ●

Aider le client à se déplacer, au besoin. Orienter le client à l’aide de points de repère pour l’aider à se rendre jusqu’aux toilettes et répéter plusieurs fois, au besoin, pour maintenir son autonomie fonctionnelle.

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TABLEAU 18

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance liés au besoin perturbé de se mouvoir et maintenir une bonne posture Soins d’assistance et explications

Manifestations cliniques et explications

MS

3.1 à 3.10

● ●

Parkinsonisme Ataxie





● ● ●







Troubles de la coordination et de la marche



S’assurer que le client dispose d’aide à la marche (ex. : canne, déambulateur, etc.), selon ses besoins. S’assurer que le client porte des chaussures antidérapantes et adaptées pour faciliter ses déplacements. Retirer les obstacles dans les passages pour faciliter les déplacements des clients. Assurer un suivi auprès du client avec une échelle de risque de chutes. Surveiller les signes de fatigue (ex. : pieds qui traînent, lenteur, soupirs en marchant) et offrir du repos entre les périodes d’activités. S’assurer de la présence et du bon fonctionnement d’un système d’alarme sensible aux mouvements entre le fauteuil et le lit du client. Varier les activités et les exercices afin de conserver l’autonomie fonctionnelle du client. Favoriser la mobilisation du client (ex. : horaire de marche) pour maintenir son autonomie fonctionnelle et sa mobilité.

Troubles cognitifs ●

Désorientation dans l’espace, dans le temps et par rapport à la personne



● ●









Perte de la mémoire procédurale Perte de la mémoire à court terme (le client oublie qu’il doit utiliser les aides à la marche) Agnosie

TABLEAU 19



● ● ●

Accrocher une photo du client à sa porte, ou une image significative pour lui afin qu’il puisse retrouver sa chambre (voir la figure 7, à la page 171). Accompagner le client lors de ses déplacements et l’orienter, au besoin. Lors des déplacements, en profiter pour réorienter le client en lui indiquant le lieu, la date, la saison ou en utilisant des points de repère (ex. : calendrier, visualisation par la fenêtre, etc.). Offrir toujours la même place à table au client et le réorienter, au besoin. Encourager le client à participer à des activités physiques adaptées (ex. : jeux de mouvements, danse, etc.) pour maintenir et stimuler sa mémoire procédurale. Suggérer des parcours de marche variés, avec ou sans accompagnement. Encourager le client à utiliser les aides à la marche. Personnaliser les outils d’aide à la marche afin que le client les reconnaisse.

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance liés au besoin perturbé de dormir et se reposer Soins d’assistance et explications

Manifestations cliniques et explications

MS

3.1

Troubles psychologiques ●

Anxiété



● ●



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Valider les sources d’anxiété auprès du client (ex. : illusions visuelles, mésinterprétations, noirceur, etc.). Au besoin, lui offrir une veilleuse. Réduire les sources d’anxiété et de bruits anxiogènes. Ne pas confronter le client pour éviter des manifestations comportementales, comme l’agitation. Faire diversion (ex. : proposer une activité calme, à boire ou à manger) pour diminuer l’anxiété ou l’agitation.

Le délirium et les principales démences

105

Section 7

Troubles physiologiques (incluant les troubles moteurs)

TABLEAU 19

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance liés au besoin perturbé de dormir et se reposer (suite) Soins d’assistance et explications

Manifestations cliniques et explications

MS

3.1

Troubles cognitifs ●

Section 7



Désorientation dans le temps Désorientation dans l’espace

● ●

● ●

Respecter les routines antérieures du client (horaires du coucher et du lever). Offrir un type de literie (ex. : couvre-lit) et une luminosité auxquels le client est habitué. Réorienter le client au besoin, surtout la nuit. Éviter de fermer les rideaux et s’assurer que le client ne se couche pas sous les draps lors de la sieste de l’après-midi.

Troubles du sommeil ● ● ●

Agitation nocturne Inversion éveil/sommeil Somnolence











● ●

TABLEAU 20

Indiquer le jour et la nuit par des indices (ex. : tamiser les lumières la nuit, ouvrir les rideaux le matin et les laisser ouverts durant la sieste, faire porter au client des vêtements de jour, le jour, et de nuit, la nuit, etc.). FIGURE 28 La sieste Éviter les siestes trop longues ou trop fréquentes dans le jour (voir la figure 28). Stimuler le client le jour et lui offrir des activités pour favoriser le sommeil la nuit. Éviter les couchers hâtifs pour que le client ne se réveille pas durant la nuit et ne nuise pas au sommeil des autres clients. Valider la raison de l’éveil nocturne, s’il y a lieu (ex. : besoin d’éliminer, faim, douleur, etc.). Offrir une boisson chaude ou à manger, au besoin. Éviter d’administrer un anxiolytique ou un sédatif tard Le jour, privilégier les siestes d’environ 60 minutes. dans la nuit.

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance liés au besoin perturbé de se vêtir et se dévêtir Soins d’assistance et explications

Manifestations cliniques et explications

MS

3.14

Troubles physiologiques (incluant troubles moteurs) ● ●

Parkinsonisme Ataxie



● ● ●



S’assurer que le client porte des vêtements adaptés, simples à enfiler (ex. : bas courts et assez amples, élastique à la taille, etc.). Privilégier des souliers à velcro ou faciles à mettre. Aider le client à enfiler ses vêtements, au besoin. Respecter le rythme du client, utiliser des outils adaptés et le laisser faire le plus possible pour maintenir son autonomie fonctionnelle. Guider et corriger le client avec diplomatie et le féliciter pour ses efforts.

Troubles psychologiques ●

Dépression (le client se néglige et ne voit pas l’intérêt à s’habiller)

● ● ●

106

CHAPITRE 3

Encourager le client à s’habiller et renforcer positivement ses succès. Surveiller la présence de vêtements souillés et les séparer des vêtements propres. Respecter les goûts vestimentaires antérieurs du client pour l’inciter à collaborer.

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TABLEAU 20

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance liés au besoin perturbé de se vêtir et se dévêtir (suite) Soins d’assistance et explications

Manifestations cliniques et explications

MS

3.14

● ● ●



● ●

Apraxie Agnosie Perte de la mémoire à court terme Perte de la mémoire procédurale (le client ne sait plus comment il faut faire pour s’habiller) Perte des fonctions exécutives Raisonnement et jugement altérés (le client porte des vêtements inappropriés)

TABLEAU 21

● ● ● ●

● ● ● ●

Placer les vêtements à porter le lendemain à proximité du client. Disposer les vêtements sur le lit par ordre d’habillage pour aider le client à s’organiser. Guider le client afin qu’il enfile un vêtement à la fois. Identifier les tiroirs et les penderies à l’aide de pictogrammes pour que le client puisse facilement retrouver ses vêtements. Faire identifier l’avant et l’arrière des vêtements avec des collants ou des petits fils. Retirer et ranger les vêtements non portés ou hors saison. Surveiller la présence de vêtements souillés et les séparer des vêtements propres. Inviter le client à se rhabiller, avec délicatesse, s’il est nu (désinhibition).

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance liés au besoin perturbé de maintenir sa température dans les limites normales Soins d’assistance et explications

Manifestations cliniques et explications

MS

4.1

Troubles physiologiques ●

● ●

Dérèglement de la température Hypothermie Hyperthermie







● ●

● ●

Surveiller et éliminer les signes d’inconforts causés par le changement de température (ex. : sudation, extrémités froides, lèvres bleuies, sommeil agité, etc.). Surveiller régulièrement les signes vitaux du client, surtout en période de canicule ou de grand froid pour éviter les infections et la grippe. Hydrater le client régulièrement pour régulariser sa température et contrôler l’hyperthermie, au besoin. S’assurer que le client porte des vêtements adaptés à la température. Compenser les sensations de chaud/froid (ex. : couvrir la tête la nuit et au sortir de la douche, offrir des couvertures en nombre suffisant l’hiver et en retirer l’été, etc.). S’assurer que le client ne s’expose pas directement au soleil et à la chaleur. Recouvrir le client d’une serviette tout au long des soins d’hygiène pour maintenir sa chaleur corporelle et pour éviter des manifestations comportementales, comme l’agitation.

Troubles cognitifs ●

Agnosie (le client est incapable d’exprimer verbalement ses malaises reliés aux changements de température)



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Surveiller et éliminer les signes d’inconforts causés par le changement de température pour éviter des manifestations comportementales, comme l’agitation, ou de la somnolence.

Le délirium et les principales démences

107

Section 7

Troubles cognitifs

TABLEAU 22

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance liés au besoin perturbé d’être propre, soigné et protéger ses téguments Soins d’assistance et explications

Manifestations cliniques et explications

MS

2.1 à 2.4 et 2.6

Troubles psychologiques ●

Section 7



Apathie Dépression (le client perd l’intérêt pour son hygiène et son apparence)





● ●



Inviter le client à participer aux préparatifs des soins pour maintenir son autonomie fonctionnelle. Encourager le client à se laver et renforcer positivement ses efforts et ses succès pour maintenir son autonomie fonctionnelle. Offrir du parfum ou un savon spécial, par exemple, pour inciter le client à se laver. Respecter les habitudes de vie antérieures du client (ex. : prendre une douche ou un bain). S’assurer que le client est bien positionné au lit pour réduire le risque de lésions de pression.

Troubles cognitifs ●

Aphasie (le client ne peut pas exprimer ses besoins ni ses malaises)









● ●







Apraxie Perte de la mémoire à court terme (le client ne sait plus s’il s’est lavé) Perte de la mémoire procédurale (le client se sait plus comment se laver) Agnosie des objets (le client ne reconnaît pas les objets pour se laver) Agnosie des sons (le client a peur du son de l’eau dans le bain).



● ● ●



● ●



108

CHAPITRE 3

Adapter l’horaire des soins d’hygiène du client en fonction de ses habitudes de vie antérieures pour réduire le risque de manifestations comportementales, comme l’agitation. Surveiller le comportement du client lors des soins d’hygiène (ex. : signes de protection, de douleur, regard inquiet, etc.) et combler le besoin ou soulager le malaise, si possible, pour réduire le risque de manifestations comportementales, comme l’agitation et l’agressivité. Surveiller les signes de lésions en examinant les zones de pression ou de frottement et s’assurer que les stratégies de prévention contre ce type de lésions sont mises en place. S’assurer que le client est au sec (ex : draps propres en cas de transpiration, culotte d’incontinence changée, etc.). Inviter le client à participer aux préparatifs des soins pour préserver son autonomie fonctionnelle. Guider et encourager le client lors des soins d’hygiène. Mimer et amorcer le mouvement de se laver pour le client apraxique ou agnosique. Utiliser des consignes claires, simples, étape par étape.

Rendre le moment des soins d’hygiène agréable (ex. : musique, parfum, conversations, collation, etc.). Rassurer le client s’il a peur et lui parler tout au long des soins pour le distraire. Subdiviser les soins en plusieurs séances, s’ils sont vécus comme agressants par le client. Utiliser des stratégies de diversion, comme faire chanter le client, s’il a peur du bain ou de la douche parce qu’il ne reconnaît pas l’appareil.

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TABLEAU 23

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance liés au besoin perturbé d’éviter les dangers Soins d’assistance et explications

Manifestations cliniques et explications

MS

2.5

3.1 à 3.10 4.1 à 4.5

● ● ●

Ataxie Chorée Parkinsonisme

● ●







● ●

● ●

S’assurer que le client porte des chaussures adaptées et antidérapantes. S’assurer que le client dispose d’aides à la marche (ex. : cannes, déambulateur, etc.), selon ses besoins. S’assurer que les corridors et les espaces de circulation sont libres d’obstacles pour éviter les chutes. Utiliser des grilles de risque de chutes pour contribuer à évaluer les besoins à combler chez le client et permettre un déplacement sécuritaire. Aviser l’infirmière en cas de pertes d’équilibre répétées du client et noter ses observations dans les notes d’évolution. Repérer les sources des pertes d’équilibre. Assurer un bon positionnement du client au lit pour réduire le risque de lésions de pression. S’assurer que le client porte ses aides visuelles ou auditives pour réduire le risque de chutes. Ne pas intervenir auprès du client s’il ne semble pas y avoir de danger (ex. : errance, tremblements, etc.), pour maintenir son autonomie fonctionnelle.

Troubles de la communication ●

Aphasie (le client a de la difficulté à exprimer la douleur ou un malaise)





Utiliser et remplir les grilles d’observation comportementale de la douleur (style Doloplus) lorsque le client manifeste sa douleur par des comportements de protection ou du langage non verbal. Mettre en place des stratégies de communication avec le client (ex. : images, pictogrammes, etc.) pour déterminer ses besoins et les combler.

Troubles psychologiques (incluant les troubles de la perception) ● ●

Hallucinations Illusions (ou mésinterprétations menant à la peur, à l’anxiété ou à l’agitation)









S’assurer que le client porte ses aides visuelles ou auditives pour réduire les risques d’illusion. Surveiller le client, repérer la source de l’illusion, la nature de l’hallucination (ex. : miroir) et la retirer. Au besoin, inviter le client à s’éloigner de la source. Approcher le client en douceur et l’interpeller par son nom avant de le toucher et s’annoncer en tant que soignante pour éviter les sursauts ou d’autres réactions inappropriées. Ne pas confronter le client ni tenter de le convaincre, mais tâcher de comprendre l’émotion qu’il ressent et compatir.

Troubles cognitifs ●

Jugement altéré (le client a de la difficulté à évaluer les risques)

● ●

Ne pas intervenir auprès du client s’il ne semble pas y avoir de danger. S’assurer que les corridors et les espaces de circulation sont libres d’obstacles.

Manifestations comportementales ● ●

Errance Fugues







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Camoufler les poignées de porte et les portes par une couleur ou des tissus et fermer certaines portes à clé, au besoin. Tenter de réorienter doucement le client, au besoin, en le redirigeant dans une autre direction ou en lui proposant une autre activité, par exemple. Éviter de confronter le client, le rassurer et lui donner des consignes simples pour diminuer son anxiété et éviter des comportements inappropriés.

Le délirium et les principales démences

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Section 7

Troubles physiologiques (incluant les troubles moteurs)

TABLEAU 24

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance liés au besoin perturbé de communiquer avec ses semblables Soins d’assistance et explications

Manifestations cliniques

MS

2.5

Troubles de la communication ● ●

Aphasie Dysarthrie



Section 7

● ● ● ● ● ● ● ●

● ●

Faire appel aux émotions pour communiquer (ex. : refléter l’émotion vécue par le client, avoir recours au toucher affectif, etc.). Parler lentement, en face du client, à un rythme normal et en douceur et éviter de crier. Utiliser des phrases simples et courtes et transmettre un message à la fois. Reformuler ou répéter, au besoin. Utiliser des objets, des gestes, des cartes et des images, au besoin. Stimuler la parole en faisant nommer les objets, sans insister. Ne pas juger le client ni le confronter à ses erreurs. Faire parler le client en le faisant chanter. Rassurer le client en lui mentionnant que vous prenez le temps de le comprendre pour éviter les réactions d’agressivité si le client sent qu’il n’est pas compris. Utiliser des questions fermées, au besoin (oui/non). Encourager le client et le féliciter pour ses efforts.

Troubles psychologiques ●

Dépression





● ●

Encourager le client à participer à des groupes de stimulation adaptés (ex. : socialisation, expression des émotions, etc.). Encourager le client à manifester ses besoins et ses émotions pour éviter le repli sur soi ou pour libérer la colère. Refléter l’émotion du client plutôt que ses propos. Écouter le client et éviter de chercher à le raisonner pour éviter des manifestations comportementales, comme l’agitation.

Troubles cognitifs ●

● ● ●

Perte de la mémoire sémantique

Attention limitée Concentration difficile Raisonnement et jugement altérés

● ●









Utiliser des phrases simples et courtes et transmettre un message à la fois. Utiliser une feuille avec des consignes traduites si le client a été élevé dans une langue étrangère, car en cas de démence le client se réfugie souvent dans sa langue maternelle. Chercher l’attention du client et garder le contact visuel en tout temps (voir la figure 29). Ramener l’attention du client sur la conversation si son discours diverge. Utiliser des questions fermées, au besoin (oui/non). Éviter de chercher à raisonner le client et changer de sujet, au besoin, pour éviter des manifestations comportementales, comme l’agitation.

FIGURE 29

La communication

L’infirmière auxiliaire doit s’assurer d’avoir l’attention du client avant de lui parler.

110

CHAPITRE 3

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TABLEAU 25

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance liés au besoin perturbé de s’occuper en vue de se réaliser Soins d’assistance

Manifestations cliniques

MS

2.5



Aphasie





● ●

Intégrer le client à des groupes formés de personnes aux atteintes similaires et le retirer, au besoin, si cela entraîne de l’agitation. Favoriser les activités individuelles si le client est agité quand il est en groupe (ex. : peinture, musique, feuilletage d’albums photo, etc.). Éviter les activités où il peut y avoir beaucoup de bruits de fond. Proposer au client des activités qui requièrent moins l’usage de la parole (ex. : nourrir les oiseaux, les chats ou les chiens, arroser les plantes, etc.).

Troubles psychologiques ● ● ●

Apathie Désengagement Dépression







Faire participer le client à des tâches impliquant son engagement dans la communauté (ex. : trier des vêtements, ranger, etc.). Faire participer le client à des activités axées sur l’émotion (ex. : Dr Clown, zoothérapie, etc.). Encourager le client et le remercier pour ses efforts et sa participation.

Troubles cognitifs ● ●

● ●

Apraxie Perte de la mémoire à court terme Agnosie Atteinte des fonctions exécutives

TABLEAU 26



● ●



Structurer la journée du client en lui proposant des activités simples et adaptées à ses capacités (ex. : plier des serviettes, laver des tables, etc.). Diviser l’activité proposée en plusieurs étapes, au besoin. Proposer des activités impliquant moins d’action et plus de participation (ex. : regarder et commenter des photos, participer à des fêtes, etc.). Adapter les activités au niveau de compréhension et de concentration du client et les simplifier, au besoin.

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance liés au besoin perturbé de se récréer Soins d’assistance et explications

Manifestations cliniques

MS

2.5

Troubles de la communication ●

Aphasie

● ●

Utiliser des objets, des gestes, des cartes et des images, au besoin. Proposer au client des activités qui requièrent moins l’usage de la parole (ex. : nourrir les oiseaux, plier des serviettes, arroser les plantes, etc.).

Troubles psychologiques ● ● ●

Apathie Désengagement Dépression





● ●



Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

S’informer sur les activités préférées du client et lui proposer des activités du même ordre, mais adaptées à sa condition. Faire participer le client à des tâches impliquant son engagement dans la communauté, selon ses capacités (ex. : préparer le spectacle d’une fête annuelle, faire partie d’un groupe de chant, etc.). Encourager le client et le féliciter pour ses efforts. Intégrer le client dans des groupes lui permettant d’exprimer ses émotions (ex. : activité pour souligner les beaux moments passés). Proposer au client des activités positives aux résultats mesurables (ex. : nourrir des animaux, jardiner, cuisiner, etc.).

Le délirium et les principales démences

111

Section 7

Troubles de la communication

TABLEAU 26

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance liés au besoin perturbé de se récréer (suite) Soins d’assistance et explications

Manifestations cliniques

MS

2.5

Troubles cognitifs ● ●

Section 7

● ● ●

Apraxie Perte de la mémoire à court terme Attention limitée Concentration difficile Agnosie

TABLEAU 27



● ●



Structurer la journée du client en lui proposant des activités simples et adaptées à ses capacités (ex. : objets faciles à manipuler). Diviser l’activité proposée en plusieurs étapes, au besoin. Proposer des activités impliquant moins d’action et plus de participation (ex. : musicothérapie). Inviter le client à chanter des chansons de son enfance parce qu’elles sont les mieux retenues et partagées par tous.

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance liés au besoin perturbé d’apprendre Soins d’assistance et explications

Manifestations cliniques

MS

2.5

Troubles de la communication ●

Aphasie









S’informer sur les centres d’intérêt antérieurs du client et utiliser ses idées pour l’impliquer. Utiliser des objets, des gestes, des cartes et des images, au besoin, pour expliquer le concept à apprendre. Stimuler la parole en faisant nommer des objets par le client (ex. : ustensiles lors des repas, parties du corps lors des soins d’hygiène, etc.). Reformuler ou répéter, au besoin.

Troubles psychologiques ● ● ●

Apathie Désengagement Dépression







S’informer sur les centres d’intérêt antérieurs du client et alimenter la conversation sur ces sujets. Stimuler régulièrement l’intérêt du client en lui parlant de la température et de l’actualité, par exemple. Faire diversion et changer d’activité si le client s’agite ou devient anxieux.

Troubles cognitifs ●

● ● ●

Perte de la mémoire à court terme Attention limitée Concentration difficile Agnosie



● ●



112

CHAPITRE 3

Stimuler fréquemment le client par le toucher, les sons ou les odeurs pour favoriser le maintien de ses capacités cognitives. Inviter le client à participer à des classes de stimulation cognitive. Inviter le client à décrire la tâche qu’il accomplit (ex. : se laver, s’habiller, etc.) pour maintenir ses fonctions cognitives. Aider le client à réapprendre des choses ou des gestes qu’il connaît déjà (ex. : se laver, manger, etc.).

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TABLEAU 28

Les manifestations cliniques et les soins d’assistance liés au besoin perturbé d’agir selon ses croyances Soins d’assistance et explications

Manifestations cliniques

MS

2.5



Aphasie



● ●

Permettre au client d’avoir accès aux offices, aux services religieux, aux objets du culte et au ministre du culte, selon sa croyance et s’il le désire. Stimuler la parole en faisant nommer des objets ayant un sens pour le culte du client. Éviter les activités qui génèrent beaucoup de bruits de fond (ex. : participer au culte diffusé à la télévision avec des sous-titres).

Troubles psychologiques ● ● ●

Apathie Désengagement Dépression

● ●

● ●

S’informer sur les traditions du client et le culte religieux qu’il pratique. S’informer sur le désir du client de prier ou de pratiquer sa religion avec une personne désignée ou un ministre de son culte. Offrir l’intimité et le soutien nécessaire au client pour qu’il puisse prier. Respecter les plaintes du client à l’égard de sa religion (ex. : en cas de désinhibition) et ne pas insister.

Troubles cognitifs ●

● ● ●

Perte de la mémoire à court et à long terme Attention limitée Concentration difficile Agnosie

● ●

Guider le client au besoin et simplifier l’activité, si nécessaire. Retirer le client de l’activité religieuse, s’il ne semble pas comprendre ou s’il est agité.

L’ensemble des soins d’assistance présenté dans les tableaux qui précèdent doit être adapté en fonction de l’évolution de la maladie de chaque client. En effet, un client peut réagir mieux à une intervention plutôt qu’à une autre.

FIGURE 30

L’infirmière auxiliaire offre des soins adaptés à l’état de ses clients.

Il est important que l’ensemble des intervenants tienne compte des particularités individuelles des clients afin de répondre adéquatement à leurs besoins perturbés. C’est pourquoi le rôle de l’infirmière auxiliaire est crucial dans ce processus (voir la figure 30). Par sa collaboration, ainsi que par ses observations et ses notes sur les changements qui surviennent dans la maladie du client, l’infirmière auxiliaire contribue grandement à la mise en place des stratégies de soins.

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Le délirium et les principales démences

113

Section 7

Troubles de la communication

ACTIVITÉS 1

Marche à suivre* 1. Formez des équipes de deux élèves. 2. Pour chaque situation proposée, alternez entre l’élève qui joue le rôle de l’infirmière auxiliaire et celle qui joue le rôle du client.

Section 7

3. Après chacune des mises en situation, notez les soins d’assistance que vous avez privilégiés. 4. Discutez en groupe des autres soins d’assistance que vous pourriez mettre en place dans une telle situation. * En tout temps, rappelez- vous les bases de la communication vues en compétence 3, Communiquer au sein d’une équipe de soins et en compétence 5, Relation d’aide.

Mise en situation 1 Vous démarrez votre quart de travail. Vous trouvez monsieur Girard, 87 ans, atteint de la maladie de Pick, très en colère. Il tente d’enfiler ses vêtements sales de la veille. Il a commencé par son pantalon et se bat maintenant avec ses sous-vêtements. a) Nommez et expliquez le besoin perturbé dans cette situation.

b) Quels soins d’assistance avez- vous privilégiés durant la mise en scène ?

c) Quels sont les autres soins d’assistance qui ont été proposés en cours de discussion ?

Mise en situation 2 Monsieur Erickson, 74 ans, est atteint de la maladie d’Alzheimer. Ce matin, vous devez lui faire sa toilette au lit. Vous débutez en tentant de lui laver le visage, mais il se met à se débattre et à geindre. a) Nommez et expliquez le besoin perturbé dans cette situation.

114

CHAPITRE 3

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b) Quels soins d’assistance avez- vous privilégiés durant la mise en scène ?

Section 7

c) Quels sont les autres soins d’assistance qui ont été proposés en cours de discussion ?

Mise en situation 3 Monsieur Roy, 72 ans, est atteint d’une démence mixte. La nuit, il fait souvent de l’errance et s’introduit dans les chambres. a) Nommez et expliquez un besoin perturbé dans cette situation.

b) Quels soins d’assistance avez- vous privilégiés durant la mise en scène ?

c) Quels sont les autres soins d’assistance qui ont été proposés en cours de discussion ?

2

À la suite des mises en situation : a) Quels sentiments avez-vous éprouvés en jouant le rôle de l’infirmière auxiliaire ?

b) Quels sentiments avez-vous éprouvés en jouant le rôle d’une personne atteinte de démence ?

c) Quelles qualités l’infirmière auxiliaire doit-elle détenir pour travailler avec des personnes atteintes de déficits cognitifs ?

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Le délirium et les principales démences

115

Synthèse Le délirium Caractéristiques

Synthèse

Détérioration rapide de l’état de conscience touchant le fonctionnement cognitif et le comportement. État qui peut durer de quelques heures à quelques jours. Déficit cognitif généralement temporaire et réversible, qui se présente surtout chez la personne âgée. Manifestations cliniques

Soins

Fluctuent tout au long de la journée. Voir aussi le tableau à la page 118

Traitement de la cause physique à l’origine du délirium Atténuation des manifestations cliniques

La maladie d’Alzheimer (MA) Caractéristiques Maladie progressive, dégénérative qui détruit les cellules du cerveau. Maladie qui s’installe de façon lente et insidieuse. Maladie qui entraîne des altérations de la structure du cerveau menant à la perte de connexions entre les neurones et caractérisée par la présence de plaques amyloïdes et de dégénérescences neurofibrillaires, causées par la protéine Tau. Démence qui entraîne des déficits cognitifs irréversibles. Manifestations cliniques

Soins

Progression en sept stades de détérioration globale (échelle de Reisberg) Caractérisée par le phénomène du plongeon rétrograde Voir aussi le tableau à la page 118

Maladie incurable Atténuation des manifestations cliniques

La démence vasculaire (DV) Caractéristiques Altération des fonctions cognitives provoquée par une série d’accidents vasculaires cérébraux (AVC). Manifestations cliniques

Soins

Manifestations cliniques semblables à celles de la MA, mais apparitions plus soudaines et plus fluctuantes puisque liées aux dommages causés par les AVC Progression par paliers Voir aussi le tableau à la page 118

Maladie incurable Atténuation des manifestations cliniques Traitements préventifs

La démence mixte Caractéristiques Démence qui associe des lésions d’origine dégénérative et des lésions dues à des AVC ou à des lacunes vasculaires (le plus souvent une MA avec une DV). Combinaison qui aggrave les troubles existants. 116

CHAPITRE 3

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La démence à corps de Lewy (DCL) Caractéristiques Démence caractérisée par la présence de corps de Lewy (dépôts anormaux d’une protéine, qui se forment dans les cellules nerveuses du cerveau et qui interfèrent dans les messages transmis entre les neurones). Touche les parties du cerveau liées aux fonctions motrices et cognitives. Manifestations cliniques

Soins Maladie incurable Atténuation des manifestations cliniques

Synthèse

Évolution qui ressemble beaucoup à celle de la MA, mais le client est aussi atteint de manifestations apparentées à celles de la maladie de Parkinson. Voir aussi le tableau à la page 118

La démence frontotemporale (DFT) Caractéristiques Ensemble de maladies neurodégénératives caractérisées par l’atrophie ou la mort des cellules situées dans les lobes frontaux et temporaux du cerveau (ex. : la maladie de Pick). Progresse sur une période de deux à dix ans. Manifestations cliniques Comportements inappropriés et troubles de l’humeur, en général Voir aussi le tableau à la page 118

Soins Maladie incurable Atténuation des manifestations cliniques Contrôle du comportement du client

Autres démences Démence secondaire due à un traumatisme crânien Démence associée au VIH-1 Démence due au syndrome de Wernicke-Korsakoff Démence due à la chorée de Huntington Démences à Prions : maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ) et nouvelle forme de MCJ (Bovine)

Les besoins fondamentaux chez la personne atteinte d’un déficit cognitif La satisfaction des besoins fondamentaux peut contribuer à ralentir les dégénérescences physique et psychologique liées à une démence. Par ses interventions, notamment la stimulation intellectuelle et affective, l’infirmière auxiliaire garantit un état de bien-être physique optimal au client atteint d’une démence, contribuant ainsi à préserver son autonomie fonctionnelle.

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Le délirium et les principales démences

117

Les principales manifestations cliniques du délirium et des démences Manifestations cliniques

Section 2 Maladie d’Alzheimer

Section 1 Délirium

Synthèse

Section 4 Démence à corps de Lewy

Section 5 Démence frontotemporale





Aux stades modérés



Selon les zones du cerveau touchées



Dès le début de la maladie



Aux stades plus avancés





Fréquente



Très fréquente



Fréquente



Rare

Apraxie Dépression

Section 3 Démence vasculaire



Parfois, selon l’état du client



Dès le stade 3



Selon les zones du cerveau touchées



Surtout dans l’espace





Dans la forme hyperactive



Très fréquente, surtout aux stades modérés à avancés



Fréquente, surtout aux stades modérés à avancés



Fréquente, surtout aux stades modérés à avancés



Fréquente, surtout aux stades modérés à avancés

Hallucinations



Parfois



Rares



Peu



Dès le début



Peu

Idées délirantes



Parfois



Aux stades avancés, surtout



Peu



Dès le début



Rare



Aux stades avancés



Fréquente dès les premiers stades



Aux stades avancés



Fréquente aux premiers stades



Pas touché



Pas touché



Touché



Touché aux stades très avancés



Changements variables aux stades modérés et avancés



Modification



Modification



Modification importante dès le début



Dès le début



Peu, aux premiers stades, varient d’un client à l’autre



Peu, aux premiers stades



Peu, aux premiers stades



Aux stades modérés



Aux stades modérés

Dès le début : faiblesse musculaire



Dès le début : rigidité des membres et lenteur des mouvements



Incontinence et retour de réflexes archaïques



Dysphagie



Troubles du sommeil paradoxal, inversion du cycle éveil/ sommeil



Anosognosie



Apathie



Labilité émotionnelle



Désinhibition



Persévération et comportements stéréotypés

Désorientation

Errance

Incontinence urinaire Niveau de conscience





Touché

— Personnalité



Troubles de la mémoire

Variables, selon l’état du client

— Troubles moteurs





Autres

Troubles de l’attention très présents Inversion du cycle éveil/ sommeil



Risques de chutes aux stades modérés et avancés



Aux stades avancés : rigidité des membres



Inversion du cycle éveil/ sommeil aux stades avancés de la maladie





Labilité émotionnelle fréquente



118

CHAPITRE 3

Sensibilité aux antipsychotiques et parkinsonisme

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Situations cliniques Monsieur Clavet, 67 ans (suite) Situations cliniques

Un an s’est écoulé depuis les premières pertes de mémoire de monsieur Clavet. Il a été congédié, car il n’était plus capable d’effectuer les tâches liées à son travail. Il montre des signes de dépression, car cette situation l’attriste et il a l’impression de ne plus avoir de valeur en tant que personne. Aujourd’hui, il se présente chez son médecin de famille pour son examen annuel, accompagné de sa femme. Il ne reconnaît plus son médecin qui le suit pourtant depuis près de 15 ans. Monsieur Clavet explique la situation, mais doit s’interrompre fréquemment, car il ne trouve pas les mots justes. L’histoire familiale révèle que le père et le grand-père de monsieur Clavet étaient atteints d’une démence non spécifiée. Le médecin lui fait passer le mini-examen de l’état mental Folstein et le résultat est de 23. Il décide de faire le bilan de santé complet de monsieur Clavet.

Au besoin, référez-vous à la première partie de la situation clinique, à la page 56. 1

Nommez deux facteurs de risque de la maladie d’Alzheimer présents chez monsieur Clavet.

2

Nommez deux manifestations cliniques maintenant observées chez monsieur Clavet.

3

Quelle classe de médicaments permettra d’arrêter la dégradation des neurotransmetteurs et de limiter les atteintes cognitives et le déclin de la mémoire chez monsieur Clavet ?

4

Nommez deux effets secondaires indésirables de cette classe de médicament.

5

Le médecin prescrit un antidépresseur à monsieur Clavet pour lui permettre de mieux faire face à la situation. Encerclez le groupe d’effets secondaires les plus fréquents associés à cette classe de médicaments. a) Insomnie – Constipation - Sécheresse de la bouche b) Apathie – Somnolence - Perturbation du sommeil c) Diarrhée – Bradycardie - Nausées d) Confusion – Rigidité - Akinésie

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Le délirium et les principales démences

119

Madame Richard, 88 ans

Situations cliniques

Madame Richard est atteinte d’une démence à corps de Lewy. Dernièrement, elle a fait de mauvaises chutes causées par l’instabilité posturale et la démarche traînante reliées à sa maladie.

1

Parmi ces manifestations cliniques, encerclez celles qui sont généralement présentes chez la personne atteinte d’une démence à corps de Lewy. a) Aphasie

d) Errance

b) Apraxie

e) Hyperphagie

c) Hallucinations

f) Apathie

g) Fluctuation des fonctions cognitives h) Parkinsonisme

2

Madame Richard présente deux manifestations qui s’apparentent à la maladie de Parkinson. Quelles sont-elles ?

3

Compte tenu de sa situation, quelle classe de médicaments ne devrait pas être administrée à madame Richard ?

4

Nommez trois effets secondaires indésirables de cette classe de médicaments.

5

Suggérez deux soins d’assistance afin de répondre au besoin perturbé de madame Richard de se mouvoir et maintenir une bonne posture.

6

Suggérez un soin d’assistance afin de répondre au besoin perturbé de madame Richard de boire et manger.

120

CHAPITRE 3

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CHAPITRE

4

Les symptômes comportementaux et psychologiques de la démence (SCPD) Sommaire Situation clinique ................................ 122 Section 1 Les concepts de base................ 123 Section 2 Les éléments déclencheurs des SCPD .................................. 132 Section 3 Les moyens pour prévenir et atténuer les SCPD.................. 140 Section 4 L’impact des SCPD .................... 151

Synthèse ................................................. 155 Situations cliniques ........................... 157

121

Situation clinique

Situation clinique

Madame Strauss, 80 ans Madame Strauss est atteinte de la maladie d’Alzheimer depuis dix ans. Elle réside en CHSLD depuis sept ans. Cela fait quelques semaines qu’elle résiste aux soins d’hygiène. L’équipe soignante, pensant qu’elle a besoin d’une assistance totale, prévoit désor­ mais deux personnes pour lui donner son bain dans la baignoire. La cliente crie, s’agite et frappe les deux soignants.

1

Nommez trois manifestations cliniques de la maladie d’Alzheimer vues au chapitre 3.

2

Rédigez trois questions qui permettent de comprendre ce qui a pu conduire à la situation vécue par madame Strauss.

3

À votre avis, quels pourraient être les facteurs humains qui contribuent à la résistance aux soins d’hygiène de madame Strauss ?

4

Suggérez trois stratégies pour pallier ce problème.

122

CHAPITRE 4

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1 Les concepts de base

Déclencheur

Je sais que vous faites tous votre possible, mais j’ai l’impression d’être seule sur une planète étrangère. Je ne comprends plus les mots. Je ne reconnais plus ces objets étranges qui m’entourent. On me demande des choses et j’aimerais coopérer, mais je ne comprends pas. J’ai parfois besoin d’aide, mais on ne me comprend pas. Je ne sais plus comment faire ni comment dire mon besoin d’aller à la toilette. Aujourd’hui, j’ai très mal au ventre, mais je ne sais pas où est mon ventre. On veut me forcer à manger et à prendre des médicaments que je ne veux pas prendre. Que se passe-t-il ?

1

Nommez trois besoins perturbés chez cette femme que sa fille tente d’aider.

2

Quelles émotions percevez- vous chez cette personne ?

Section 1

Section

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • • • •

Agitation verbale Agressivité Anxiété Apathie

• • • •

Cascade de l’agitation Errance Fugue Hallucinations

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• • • •

Idées délirantes Illusions Irritabilité Persévération

• •



Résistance aux soins Symptômes comportementaux et psychologiques de la démence (SCPD) Syndrome crépusculaire

Les symptômes comportementaux et psychologiques de la démence (SCPD)

123

Dans les milieux de soins, les soignants utilisent parfois les termes « comportement perturbateur », « trouble du comportement » ou « comportement d’agitation » pour désigner les symptômes comportementaux et psychologiques de la démence (SCPD), qui est l’expression privilégiée par l’Association internationale de psychogériatrie. Cette section présente les différents types de SCPD.

Section 1

1.1 Les symptômes comportementaux et psychologiques de la démence Les symptômes comportementaux et psychologiques de la démence (SCPD) sont des comportements répétitifs observables, inappropriés dans le contexte où ils se produisent et parfois dangereux pour la personne qui en est à l’origine et pour les autres. Ces comportements sont considérés comme dérangeants par le personnel soignant et par l’entourage du client, car ils perturbent la qualité de la collaboration aux soins et entraînent du stress, de la peur et de la frustration. Les SCPD sont présents chez environ 85 % des clients atteints d’une démence et vivant en CHSLD. Cette forte proportion s’explique par le fait que chez cette clientèle, les troubles de la mémoire, les problèmes d’orientation et les troubles du langage entraînent des changements de personnalité qui sont souvent à l’origine des SCPD. De plus, les capacités d’adaptation de ces personnes étant très limitées, tous les changements (ex. : environnement, soignants, routine, etc.) sont susceptibles de les perturber. Pour toutes ces raisons, il est important que l’infirmière auxiliaire qui travaille auprès de cette clientèle soit capable de reconnaître ces comportements. Elle doit également développer des habiletés et des approches adaptées pour être en mesure de donner au quotidien des soins de qualité personnalisés.

1.2 Les types de SCPD Les SCPD se présentent différemment, selon le type de démence et l’importance de l’atteinte (légère, modérée ou avancée) (voir la figure 1). Généralement, les SCPD se manifestent en réaction à un besoin non satisfait (ex. : le client a faim, se sent seul ou veut uriner). FIGURE 1

La classification des SCPD

Symptômes comportementaux de la démence

D’une compétence à l’autre La dépression, définie dans le chapitre 3 de cet ouvrage, est approfondie en compétence 20, Santé mentale.

124

CHAPITRE 4

Agitation verbale Agressivité Désinhibition Errance Fugue Irritabilité Persévération Résistance aux soins

Symptômes psychologiques de la démence Anxiété Apathie Dépression Hallucinations Idées délirantes Illusions

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1.2.1 Les symptômes comportementaux de la démence Les tableaux 1 à 7 présentent les principaux symptômes comportementaux des clients atteints de démence et les soins d’assistance. Les caractéristiques et les soins d’assistance de l’errance et de la fugue Définitions ●



Exemples

L’errance, diurne ou nocturne, est la déambulation d’un client, sans but apparent, à pied ou en fauteuil roulant (voir la figure 2). Cette errance, qui peut durer de longues périodes au cours d’un quart de travail, peut être accompagnée de fouilles et d’intrusions dans les espaces ouverts (ex. : chambres des autres clients, espaces utilitaires, poste de travail, etc.). La fugue est souvent une conséquence de l’errance. Le client explore l’environnement jusqu’à ce qu’il se retrouve en dehors de son unité, de l’établissement ou du quartier. Il peut aussi avoir tendance à circuler près des issues (portes et ascenseurs) pour sortir et pouvoir satisfaire un besoin (ex. : retrouver ses enfants, aller travailler, etc.).

Madame Smith circule dans le corridor sans arrêt et ramasse tous les objets à sa portée. Elle reste calme lorsqu’on lui offre de plier le linge servant à l’entretien ménager.

Soins d’assistance et explications ●







● ● ●

S’assurer que l’environnement est aménagé de façon sécuritaire (ex. : dégager les corridors, fermer certaines portes à clé, faire installer un code numérique pour l’accès à l’unité, etc.) et permettre l’errance lorsqu’elle ne présente aucun danger pour le client lui-même ou les autres clients. Installer des bandes de tissu retenues avec du velcro à l’entrée des chambres pour limiter l’intrusion ou l’errance, selon les cas. Assurer une surveillance plus étroite des clients à risque de fugue en vérifiant régulièrement où ils se trouvent sur l’unité. Ramener à leur chambre ou dans un espace commun les clients qui font de l’intrusion dans la chambre des autres clients.

FIGURE 2

L’errance

Section 1

TABLEAU 1

Près de 60 % des personnes âgées atteintes d’une démence manifestent des comportements d’errance. Elles peuvent notamment chercher quelque chose, tenter de fuir, explorer et fouiller, ou même suivre une autre personne.

Inciter le client qui erre à prendre des périodes de repos pour prévenir l’épuisement. Camoufler les sorties avec des accessoires de décoration, tel un rideau. Installer un bracelet antifugue au poignet du client ou sur l’appareil de déplacement de celui-ci (ex. : déambulateur, fauteuil roulant, etc.).

TABLEAU 2

Les caractéristiques et les soins d’assistance de l’agitation verbale Définition

Exemples

L’agitation verbale peut se manifester avec ou sans agressivité par : – un discours incohérent ; – des gémissements ; – des questions répétitives ; – des plaintes répétitives ; – des cris ; – un chantonnement ; – un marmonnement ; – de l’écholalie. – des injures ; – des blasphèmes ; Ce comportement est dérangeant pour le personnel soignant et les autres clients, mais il n’est pas dangereux.

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Monsieur Corbeil est un ancien contremaître de chantier. Il lui arrive souvent de reproduire la gestuelle qui permet de guider un camion qui recule et de crier « back up ! ». Madame Orsini gémit sans arrêt lorsqu’elle veut qu’on lui parle et qu’on reste près d’elle.

Les symptômes comportementaux et psychologiques de la démence (SCPD)

125

TABLEAU 2

Les caractéristiques et les soins d’assistance de l’agitation verbale (suite) Soins d’assistance et explications



● ● ●

Section 1

● ● ●

Accorder du temps au client pour déceler ses besoins non satisfaits ou répondre à ses demandes. Utiliser le toucher affectif (voir la section 3). Valider la présence de douleur et se référer à l’infirmière pour l’évaluation complète. Éviter la confrontation avec le client. Développer sa tolérance à l’égard de ce comportement. Utiliser la musicothérapie (voir la section 3). Utiliser la stratégie de diversion (voir la section 3).

TABLEAU 3

Les caractéristiques et les soins d’assistance de la persévération Définition

Exemple

La persévération est la tendance à faire les mêmes gestes ou à répéter les mêmes mots ou les mêmes phrases.

Madame Fontaine est capable de se laver seule, mais on doit lui rappeler de changer de partie du corps sinon elle laverait toujours la même durant le soin d’hygiène.

Soins d’assistance et explications ●

● ●



Accorder du temps au client pour déceler ses besoins non satisfaits ou répondre à ses demandes. Occuper le client par des activités adaptées et concrètes. Donner des consignes simples pour structurer l’activité dans laquelle se manifeste la persévération. Utiliser la stratégie de diversion (voir la section 3).

TABLEAU 4

Les caractéristiques et les soins d’assistance de la désinhibition Définition

Exemples

La désinhibition consiste en la diminution de l’inhibition. Elle se manifeste par des comportements considérés comme inappropriés selon les règles sociales, qui peuvent se traduire par : – des cris ; – de l’impulsivité ; – de la négligence physique (ex. : malpropreté, refus de changer les vêtements souillés, extravagance) ; – des comportements sexuels inappropriés ; – un langage vulgaire.





Madame Beck circule dans le corridor en sous-vêtements sous prétexte qu’il fait trop chaud dans l’unité. Monsieur Trudeau traite un autre résident de « gros cochon sale » parce que ce dernier laisse tomber de la nourriture sur lui aux repas.

Soins d’assistance ● ● ●

126

CHAPITRE 4

Éviter la confrontation avec le client. Préserver la dignité de la personne dénudée en l’aidant à se revêtir. Utiliser la stratégie de diversion (voir la section 3).

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TABLEAU 5

Les caractéristiques et les soins d’assistance de la résistance aux soins Définition

Exemple

La résistance aux soins se manifeste par de l’opposition ou de la non-collaboration envers le soignant qui tente de donner un soin. Elle peut se présenter lors de l’habillement, des soins d’hygiène, de la prise de médication, des repas, et peut se manifester avec ou sans agressivité.

Monsieur Dupuis devient agité et crie lorsqu’on lui verse de l’eau sur la tête pour lui laver les cheveux.

● ● ● ● ● ●



Section 1

Soins d’assistance Respecter le plus possible la routine de soins établie. Faire participer le client à la tâche, selon ses capacités. Utiliser la stratégie de diversion (voir la section 3). Respecter le rythme du client. Favoriser les vêtements adaptés ou faciles à mettre. Fractionner ou reporter la tâche, si nécessaire (ex. : laver le visage et les mains et revenir un peu plus tard pour les aisselles, laver les organes génitaux et le siège lorsque le client est à la toilette). Laver les cheveux en dernier lors des soins d’hygiène.

TABLEAU 6

Les caractéristiques et les soins d’assistance de l’irritabilité Définition

L’irritabilité est l’état d’une personne qui s’emporte, qui est impatiente et qui s’énerve facilement (voir la figure 3).

FIGURE 3

Exemple

L’irritabilité

Lorsque l’infirmière auxiliaire distribue la médication à la salle à manger, madame Roy se fâche si elle n’est pas la première à la recevoir et l’insulte.

Soins d’assistance et explications ●

● ●

Accorder du temps au client pour déceler ses besoins non satisfaits ou répondre à ses demandes. Éviter de confronter le client et d’argumenter avec lui. Développer sa tolérance à l’égard de ce comportement et faire preuve d’un bon sens de l’humour pour désamorcer certaines situations.

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Les symptômes comportementaux et psychologiques de la démence (SCPD)

127

TABLEAU 7

Les caractéristiques et les soins d’assistance de l’agressivité Définitions

Exemples

L’agressivité est la manifestation de comportements hostiles envers une autre personne, un objet ou soi-même. Les comportements agressifs surviennent habituellement lorsque l’espace personnel du client est envahi. Ils sont surtout présents chez les clients qui éprouvent de la douleur, des problèmes visuels ou de la difficulté à communiquer.

Section 1

L’agressivité peut entraîner de la colère, de la peur, de l’épuisement professionnel et des blessures chez les soignants.





Madame Green tente de griffer et de mordre les préposés aux bénéficiaires chaque fois qu’ils veulent l’amener à la baignoire. Monsieur Bigras tient des propos agressifs lorsqu’on tente d’asseoir quelqu’un à sa table à l’heure des repas.

Soins d’assistance et explications ● ● ●



● ●

Communiquer clairement au client les soins à venir. Rester calme tout en demeurant conscient de ses propres émotions et de ses propres réactions. Maintenir une distance sécuritaire avec le client agressif (longueur d’un bras) pour anticiper ses réactions. Utiliser un ton de voix ferme, mais non menaçant, et dire au client que les comportements agressifs ne sont pas tolérés. Donner des consignes courtes et fermes. Bouger lentement et éviter d’agiter les bras et les mains.

1.2.2 Les symptômes psychologiques de la démence Les tableaux 8 à 10 présentent les principaux symptômes psychologiques des clients atteints de démence et les soins d’assistance. TABLEAU 8

Les caractéristiques et les soins d’assistance de l’apathie et de la dépression Définition

L’apathie d’un client se manifeste par un manque d’intérêt pour ses AVQ, les loisirs, les contacts sociaux ou tout ce qui se passe autour de lui. Le client apathique manque d’initiative et son visage exprime peu les émotions ressenties (voir la figure 4).

FIGURE 4

Exemple

L’apathie

Madame Wong ne manifeste aucune joie lorsque sa fille vient la voir, bien qu’elle demande très souvent aux soignants à quel moment cette dernière doit venir la visiter.

L’apathie peut être une manifestation clinique de la dépression, mais elle peut également se manifester indépendamment de celle-ci.

Soins d’assistance ● ●



128

CHAPITRE 4

Faire des visites fréquentes au client. Encourager le client à participer à ses AVQ en introduisant des objets stimulants, comme une débarbouillette aux couleurs vives ou en lui procurant un tablier de stimulation. Utiliser la stratégie de validation (voir la section 3).

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Les caractéristiques et les soins d’assistance des hallucinations, des illusions et des idées délirantes Définitions

Exemples

Les hallucinations sont des perceptions sensorielles, surtout visuelles, auditives et olfactives, sans présence de stimulus. Le client peut voir des objets ou des personnes qui ne sont pas là physiquement ou entendre des voix, alors que personne ne parle.

Madame Stanic est amusée par « les oiseaux qui volent dans sa chambre », alors qu’il n’y en a pas.

Les illusions sont une mauvaise interprétation d’un stimulus.

Madame Lacroix croit qu’il y a un animal couché au pied de son lit alors qu’il s’agit d’une couverture repliée.

Les idées délirantes sont le résultat d’une fausse croyance du client à propos d’une réalité extérieure à lui-même et à laquelle il reste accroché. Le client peut devenir méfiant.

Monsieur Ramic est persuadé qu’il s’est fait voler son rasoir alors qu’il est bien présent dans sa commode.

Section 1

TABLEAU 9

Soins d’assistance ● ●



Éviter la confrontation avec le client. Rassurer le client s’il manifeste de l’anxiété et tenter de déceler l’émotion qui lui fait vivre la situation. Utiliser la stratégie de diversion (voir la section 3).

TABLEAU 10

Les caractéristiques et les soins d’assistance de l’anxiété Définition

Exemple

L’anxiété est un malaise généralisé qui se se traduit par de l’inquiétude, de l’insécurité ou par l’appréhension de certains événements. Le client anxieux réagit quelquefois de façon excessive face à un événement qui l’aurait peu touché avant l’apparition de la démence.

Monsieur Svoboda pleure et est inconsolable parce que son activité est reportée.

Soins d’assistance et explications ●



● ●

Accorder du temps au client pour déceler ses besoins non satisfaits ou répondre à ses demandes. Rassurer le client en lui signifiant qu’on est présent pour lui, que son bien-être est important pour nous, que les lieux sont sécurisés, etc. Utiliser la stratégie de diversion (voir la section 3). Éloigner le client de la source de stress et l’amener dans un endroit calme, si possible.

1.2.3 Le syndrome crépusculaire et la cascade de l’agitation Certains clients atteints de démence peuvent présenter un ou plusieurs SCPD à la fois, à des moments précis de la journée ou lorsque les interventions des soignants sont insuffisantes ou inefficaces. On observe deux phénomènes en particulier : le syndrome crépusculaire et la cascade d’agitation (voir les tableaux 11 et 12, à la page suivante).

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Les symptômes comportementaux et psychologiques de la démence (SCPD)

129

TABLEAU 11

Les caractéristiques et les soins d’assistance du syndrome crépusculaire Définition

Exemple

Le syndrome crépusculaire (ou vespéral) se manifeste par l’apparition ou l’augmentation des SCPD vers l’heure du coucher du soleil. Ce syndrome se présente uniquement chez les clients atteints de démence, mais tous les clients atteints de démence n’en souffrent pas nécessairement. Les clients les plus touchés souffrent habituellement :

Madame Julien fait de l’errance depuis son admission il y a six mois. Dernièrement, elle a changé de chambre et elle fait en plus de l’intrusion dans la chambre des autres clients, tous les soirs au moment du changement de quart de travail.

Section 1

– – – –

de fatigue ; d’inaction ; d’anxiété ; de désorientation dans le temps ;

– de troubles du sommeil – de faible tolérance au stress ; – de solitude.

Soins d’assistance ● ● ●



Éviter au client les changements de milieux (chambre, unité, établissement) et de personnel. Assurer une bonne luminosité dans la chambre du client et dans son environnement. Respecter le sommeil du client lors de la routine des soins, mais limiter la durée des siestes, soit une heure à la fois. Garder le client actif le jour pour faciliter le sommeil le soir (ex. : activités physiques, loisirs, contacts sociaux, etc.).

TABLEAU 12

Les caractéristiques et les soins d’assistance de la cascade de l’agitation Définition

Exemple

La cascade de l’agitation se manifeste lorsque les interventions mises en place pour diminuer un ou des SCPD ne fonctionnent pas ou lorsque aucune intervention n’a été mise en place pour répondre aux besoins du client agité et ainsi éviter l’escalade. Les signes avant-coureurs de la cascade de l’agitation sont les suivants : – le client circule davantage et plus rapidement que d’habitude ; – le client hausse le ton envers les autres clients, parle fort ; – le client semble chercher quelque chose ; – le client circule près des portes ou de l’ascenseur et tente d’ouvrir les portes ; – le client demande de l’aide aux passants ou aux visiteurs.

Lorsque monsieur Richard a faim, il se rend près du poste et demande « sa paie ». Si on ne lui donne pas son demi-sandwich, il hausse progressivement le ton et tente de retenir tous ceux qui passent près de lui.

Soins d’assistance et explications ● ● ●

● ●

130

CHAPITRE 4

Utiliser la stratégie de diversion (voir la section 3). Tenter d’amener le client dans un endroit calme. Maintenir une distance sécuritaire avec le client agité (longueur d’un bras) pour éviter les coups en cas de comportement agressif. Utiliser un ton de voix calme. Donner des consignes courtes et fermes.

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L’infirmière auxiliaire doit se rappeler que les personnes âgées qui présentent des SCPD sont souvent peu appréciées des soignants parce qu’elles sont plus difficiles à soigner. Si les SCPD sont mal évalués ou non pris en compte, ces personnes risquent d’être ignorées, évitées et d’être moins bien soignées ce qui peut nuire à leur confort, leur bien-être et leur santé, en plus d’augmenter les SCPD.

Section 1

ACTIVITÉS 1

Expliquez dans vos mots ce que sont les SCPD.

2

Encerclez les symptômes comportementaux de la démence dans la liste suivante.

3

4

a) Errance

c) Fugue

b) Apathie

d) Anxiété

e) Persévération

Encerclez les symptômes psychologiques de la démence dans la liste suivante. a) Désinhibition

c) Illusions

b) Idées délirantes

d) Résistance aux soins

e) Hallucinations

Associez les situations suivantes aux différents types de SCPD. SCPD

a) Illusion b) Anxiété c) Persévération d) Agitation verbale e) Fugue

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Situations

1. Monsieur Yvars continue de manger sa soupe même si son assiette est vide. 2. Madame Esteves voit ses rideaux s’agiter au vent et se met à crier, car elle croit qu’il y a un fantôme dans sa chambre. 3. Monsieur Rioux s’est caché derrière le chariot et a quitté le département. 4. Madame Gilbert transpire abondamment et se tord les mains. La visite de sa sœur semble l’avoir perturbée. 5. Madame Boisvert donne constamment des consignes au personnel et les critique sur leur habillement.

Les symptômes comportementaux et psychologiques de la démence (SCPD)

131

Section

2 Les éléments déclencheurs des SCPD

Section 2

Déclencheur 1

Nommez des situations de communication qui vous mettent en colère.

2

Imaginez que vous êtes hospitalisée en Allemagne et que vous ne parliez pas la langue de ce pays. a) Selon vous, en quoi les soins que vous recevrez pourraient-ils être perturbés par cette situation ?

b) Quels sentiments pourriez- vous éprouver ?

L’apparition des SCPD peut être liée à différents éléments. Cette section présente les éléments déclencheurs propres au client ou liés à son environnement.

2.1 Les éléments déclencheurs propres aux clients ou liés à l’environnement Les soignants ont peu de prise sur les facteurs propres aux clients. En effet, lors de la progression de la démence et de l’augmentation des atteintes cognitives, le client éprouve de plus en plus de difficultés à bien interpréter ce qui se passe à l’intérieur et autour de lui. Il devient donc plus à risque de manifester ses difficultés d’interprétation par de l’agitation. Les éléments déclencheurs liés à l’environnement Au contraire des facteurs propres aux clients, les soignants peuvent intervenir sur l’environnement du client et en particulier sur les situations ou les éléments qui peuvent déclencher les SCPD. Ces éléments sont : • le besoin non comblé ; • la communication ; • la tâche à effectuer ;

132

CHAPITRE 4

• les changements dans l’environnement ; • la relation avec les soignants ; • la contention physique.

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2.1.1 Le besoin non comblé La présence de déficits cognitifs contribue à limiter les capacités du client à poursuivre ses activités, à répondre à ses besoins ou à les communiquer. En effet, le client atteint de démence perd progressivement sa capacité à bien interpréter les différents signaux que lui envoie son corps.

FIGURE 5

Section 2

Par exemple, un client qui a faim peut réagir en cherchant de la nourriture dans les armoires. Il peut aussi gémir ne sachant plus que ce malaise gastrique est associé au besoin de manger. De plus, si ce client souffre d’atteintes motrices, sa dépendance aux soignants pour satisfaire son besoin sera augmentée. N’arrivant plus à exprimer clairement ses besoins, il est fréquent qu’il vive de l’inconfort, de l’anxiété ou de la frustration en lien avec ses besoins non comblés et que cela se manifeste par l’apparition des SCPD. La figure 5 présente les principaux besoins non satisfaits qui favorisent l’apparition des SCPD. Les principaux besoins non satisfaits qui favorisent l’apparition des SCPD. Besoins physiques Boire et manger Éliminer Dormir et se reposer Se vêtir et se dévêtir

Besoins psychologiques Communiquer avec ses semblables Éviter les dangers S’occuper en vue de se réaliser

Quoi faire Dans ses interventions auprès de cette clientèle, l’infirmière auxiliaire doit décoder le message qui se cache derrière le comportement manifesté et vérifier quotidiennement que les besoins fondamentaux du client sont satisfaits. Pour y arriver, elle doit : • consulter les outils de communication (rapport interservices, notes d’évolution, cahier de suivi des selles, etc.) ; • consulter les autres membres de l’équipe soignante (infirmière et préposé aux bénéficiaires) ; • connaître les habitudes et les particularités de chaque client sous sa responsabilité.

2.1.2 La communication Le besoin de communiquer est fondamental pour le client même si les modes de communication sont altérés par les atteintes cognitives. La communication (verbale, non verbale ou émotionnelle) permet d’entrer en relation avec le client, d’avoir accès à sa réalité et d’établir un lien de confiance facilitant grandement les soins d’assistance (voir la figure 6). Lorsque ce contact n’est pas établi adéquatement, le client peut réagir en présentant un ou des SCPD. La figure 7, à la page suivante, présente les principes de base d’une approche adaptée pour communiquer avec un client agité. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

FIGURE 6

La communication

Établir un contact visuel avec un client agité et afficher un visage détendu et empathique facilite la communication.

Les symptômes comportementaux et psychologiques de la démence (SCPD)

133

FIGURE 7

Les principes de base de la communication avec un client agité

Établir et maintenir le contact avec le client par le regard, la voix ou le toucher. Se présenter et nommer le client par son nom. Utiliser un ton de voix doux et rassurant. Parler lentement et articuler clairement.

Section 2

Éviter de hausser la voix si le client ne répond pas. Ne pas utiliser de propos infantilisants. Poser les questions une à une et donner les consignes une à une.

Chez un client atteint de démence qui éprouve déjà de la difficulté à bien interpréter les messages, la communication sera encore plus complexe s’il souffre en plus d’atteintes visuelles ou auditives. Par exemple, un client qui ne perçoit que la silhouette des personnes ou des objets peut être surpris et agité si quelqu’un arrive brusquement devant lui et parle fort ou s’il arrive par‑derrière. Il est donc important que le client porte ses lunettes, ses appareils auditifs ou ses prothèses dentaires, selon les besoins, afin de faciliter la communication.

D’une compétence à l’autre Les principes de base de la communication sont présentés en compétence 3, Communication au sein d’une équipe de soins, et en compétence 5, Relation aidante.

134

CHAPITRE 4

Quoi faire L’infirmière auxiliaire doit développer des habiletés, des attitudes et des comportements qui permettent d’établir le contact avec le client atteint de démence et d’intervenir efficacement auprès de lui tout en respectant ses capacités. Elle doit notamment : • éviter de raisonner le client lorsqu’il est agité ; • utiliser la stratégie de diversion (voir la section 3) ; • distraire le client, changer d’activité ; • tenir le client à l’écart des situations ou des autres Le massage des mains peut être clients qui risquent de provoquer des SCPD ; une bonne façon d’entrer en • intervenir rapidement dans les situations à risque communication avec le client atteint de déficits cognitifs. avant qu’elles ne se transforment en situation de crise ; • utiliser des gestes et des mimiques pour se faire comprendre ; • favoriser une ambiance calme et paisible ; • tenir compte des réactions du client durant les interventions ; • avoir recours au toucher de manière judicieuse (voir la figure ci-dessus).

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Le contexte dans lequel les soins sont prodigués aux clients souffrant de démence influe grandement sur l’apparition des SCPD. Cependant, même dans un milieu apaisant et en présence de soignants attentionnés, certains soins sont plus susceptibles que d’autres de générer de l’agitation. En particulier, les soins d’hygiène et les soins reliés à l’élimination sont souvent la source de comportements d’agressivité verbale et physique de la part du client (voir la figure 8). En effet, comme ces soins touchent directement à son intimité et à sa pudeur, il peut réagir pour se protéger en griffant, en pinçant, en frappant ou en criant.

FIGURE 8

Les soins qui génèrent davantage d’agitation.

Section 2

2.1.3 La tâche à effectuer

Les soins d’hygiène peuvent être la source de comportements d’agressivité verbale et physique.

Les traitements invasifs (ex. : ponction, prise de la tension artérielle, suppositoire, etc.), le déshabillage et les soins de bouche sont également des situations critiques qui peuvent générer des SCPD chez les clients atteints de démence.

Quoi faire Devant l’agitation du client lors d’un soin, l’infirmière auxiliaire est appelée à se questionner sur la meilleure façon d’intervenir. Elle peut éviter les SCPD en cours de tâche par les soins d’assistance suivants : • contribuer à évaluer, en collaboration avec l’infirmière, la pertinence de poursuivre une activité en cours (ex. : soin d’hygiène) ou un traitement médical douloureux ou inconfortable ; • s’assurer que les bénéfices du soin au client sont plus importants que les conséquences (ex. : prendre un bain pour être propre ou l’angoisse, les cris et la prise de médication anxiolytique) ; • décider s’il vaut mieux fractionner la tâche et la répartir sur une plus longue période en donnant des temps de repos, ou s’il est préférable de reporter complètement l’activité ; • établir une routine quotidienne de soins qui se rapproche le plus possible de la routine que le client avait à son domicile pour créer un cadre sécurisant et contrôler en partie le stress généré par les soins ; • consigner au dossier des informations sur le client pour avoir une bonne connaissance de celui-ci et permettre à chaque intervenant de personnaliser son approche. Ces informations concernent notamment : – les habitudes de vie antérieures du client (ex. : préférences alimentaires, heure du coucher, etc.) ; – les traits de personnalité du client (ex. : doux, autoritaire, anxieux, etc.) ; – les mécanismes d’adaptation antérieurs du client (ex. : humour, défense, accusation, etc.) ; Les informations consignées au – les données biographiques minimales du client dossier par l’infirmière auxiliaire sont utiles à tous les intervenants. (ex. : lieu de naissance, emploi, famille, intérêts, etc.).

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Les symptômes comportementaux et psychologiques de la démence (SCPD)

135

2.1.4 Les changements dans l’environnement La routine et la familiarité de l’environnement sont des facteurs très importants qui permettent de gérer les SCPD, en particulier auprès de clients atteints de démence. Il est donc essentiel de limiter au maximum les réaménagements sur l’unité et les changements de chambre. Ces changements peuvent non seulement déclencher des SCPD, mais aussi contribuer à l’installation d’un délirium.

Section 2

C’est pourquoi, au moment de l’admission d’un nouveau client, lorsque c’est possible, le gestionnaire de l’unité consulte l’équipe soignante afin de déterminer le meilleur endroit pour installer ce client, en fonction de ses particularités, de ses capacités et en vue d’éviter des déplacements ultérieurs. Dans les unités de soins de longue durée, des efforts particuliers sont déployés pour : • personnaliser l’espace de vie des clients ; • aménager l’environnement de façon sécuritaire (ex. : espaces libres de matériel ou d’équipement pour permettre l’errance à pied ou en fauteuil roulant) ; • réduire les bruits associés au fonctionnement de l’unité (ex. : téléphone, cloche d’appel et alarme en mode vibration, etc.) ; • réduire les déplacements du personnel lors des changements de quart de travail.

Quoi faire L’infirmière auxiliaire est invitée à parler à voix basse et à se déplacer lentement pour que le changement de quart de travail passe le plus possible inaperçu. Elle s’assure également que les objets personnels de chaque client sont replacés au même endroit dans leur chambre et que les objets significatifs (ex. : peluche, photo, couverture, etc.) sont bien visibles par le client.

2.1.5 La relation avec les soignants L’infirmière auxiliaire doit « apprivoiser » avec calme et patience le client atteint de démence et apprendre à décoder les messages qui se cachent derrière la manifestation de ses comportements. Plus elle est habile et efficace à le faire, plus vite elle pourra répondre à ses besoins. Souvent, c’est sa connaissance du client qui va lui permettre de faire face aux comportements d’agitation. Ainsi, l’attitude positive de l’infirmière auxiliaire envers le client favorise l’établissement d’une relation de confiance mutuelle (voir la figure 9).

136

CHAPITRE 4

FIGURE 9

La relation avec les soignants

Les gestes empreints de douceur et de patience permettent à l’infirmière auxiliaire d’obtenir plus facilement la collaboration du client durant les soins.

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Monde du travail

Section 2

L’infirmière auxiliaire qui intervient auprès d’un client dit plus « difficile » doit être consciente de ses propres émotions vis-à-vis de celui-ci et en tenir compte dans ses interventions. Les soignants ne sont pas tous outillés de la même façon pour faire face aux cris et aux comportements plus agressifs des clients. Pour éviter l’épuisement professionnel et permettre aux soignants de vivre des relations plus harmonieuses avec les clients, on a recours à des stratégies, comme la répartition des clients plus difficiles au sein des différentes équipes de travail ainsi qu’à la rotation du personnel dans les équipes (ex. : aux trois ou quatre mois). Aussi, la formation continue peut être une solution intéressante pour développer des habiletés qui permettent de mieux gérer les comportements considérés comme plus dérangeants.

L’instabilité du personnel Le roulement du personnel, les vacances, les congés prolongés, etc., peuvent également avoir un impact sur l’apparition des SCPD. En effet, le personnel remplaçant a souvent une connaissance plus limitée des particularités reliées aux soins et aux interventions bénéfiques pour les clients. Il est aussi fort probable qu’il connaisse moins la routine des soins et que ses habiletés pour intervenir auprès de la clientèle atteinte de démence soient moins développées. Ces conditions réunies peuvent perturber le client au point de provoquer l’apparition de comportements d’agitation.

Quoi faire Il est important que l’infirmière auxiliaire développe de la tolérance à l’égard de certains comportements, comme l’errance, la désinhibition, l’agressivité verbale, et qu’elle repère ceux qui la dérangent davantage.

2.1.6 La contention physique Les auteurs spécialisés en gériatrie s’entendent de manière unanime pour dire que non seulement les contentions physiques sont généralement inefficaces pour diminuer les SCPD, mais qu’elles peuvent même les amplifier. Le fait de se retrouver immobilisé ou limité dans ses mouvements a plutôt tendance à générer de l’anxiété et ne répond en rien aux besoins non satisfaits du client qui manifeste de l’agitation.

Quoi faire L’infirmière auxiliaire doit se rappeler que l’utilisation des contentions physiques est une mesure exceptionnelle, temporaire et de dernier recours. Ces mesures sont parfois appropriées lorsque l’agitation du client place la soignante dans une situation où elle risque de se blesser elle-même ou de blesser les autres clients ou les autres soignants (voir la figure ci-contre). L’efficacité de certains médicaments a été démontrée pour diminuer l’agitation et l’agressivité des personnes atteintes de démence. Cependant, certaines classes de médicaments peuvent amener davantage d’agitation ou de chutes et de l’hypotension orthostatique. Il faut être prudent dans leur administration et suivre l’ordonnance médicale avec vigilance. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

D’une compétence à l’autre Les lois et les conditions entourant l’application de moyens de contention sont présentées en compétence 4, Procédés de soins d’assistance.

Les symptômes comportementaux et psychologiques de la démence (SCPD)

137

ACTIVITÉS 1

Lisez les mises en situation suivantes et répondez aux questions.

Section 2

Mises en situation

138

Questions/réponses

a) Monsieur Tremblay, 82 ans, est atteint de la maladie d’Alzheimer à un stade avancé. Il fait de l’errance plusieurs heures par jour. Son cardiologue lui a prescrit le repos assis pour 30 minutes toutes les quatre heures pendant la journée et la soirée.

Encerclez l’intervention appropriée auprès de ce client.

b) Le matin, madame Marchand a l’habitude de crier pendant le rapport interservices. Le personnel soignant devient de plus en plus irrité par ce comportement.

Suggérez deux interventions pour faire cesser ce comportement.

c) Monsieur Girard se gratte constamment l’avant-bras. Il a maintenant une petite plaie de grattage avec une phlyctène. Il arrache chaque jour son pansement et continue de se gratter.

i) De quel type de SCPD s’agit-i ?

d) Madame Rivest communique en utilisant de nombreux blasphèmes. Sa famille est très gênée par cette situation.

Suggérez deux interventions appropriées auprès de cette cliente.

CHAPITRE 4

i) Expliquer au client pourquoi le repos est nécessaire. ii) Utiliser la diversion par une activité assise pour garder monsieur Tremblay intéressé. iii) Utiliser un fauteuil gériatrique avec tablette pour les périodes de repos.

ii) Suggérez deux interventions.

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Questions/réponses

e) Vous commencez la toilette partielle au lit de monsieur Genois. Dès que vous approchez de son visage, il se met à hurler et à crier : « On m’attaque ! » Il vous arrache la débarbouillette des mains.

Que pouvez-vous faire ?

f) Madame Wolfe, 92 ans, ne parle plus. Elle reste assise sans bouger, ses yeux errent dans le vague toute la journée. Un plan d’intervention est mis en place pour la stimuler.

i) De quel type de SCPD s’agit-il ?

g) Monsieur Sirois, 85 ans, est un catholique très croyant et pratiquant. Chaque nuit, il est hanté par la présence du diable qui lui veut du mal. Marie, l’infirmière auxiliaire, lui dit : « Comme ce doit être difficile pour vous de vous sentir menacé ainsi chaque nuit. Mettez votre chapelet sous votre oreiller le soir. Dieu vous protégera. » Maintenant, monsieur Sirois dort paisiblement.

Que pensez-vous de cette intervention ?

Section 2

Mises en situation

ii) Indiquez deux actions qui pourraient faire partie du plan d’intervention.

2

Les clients atteints de démence deviennent parfois plus agités au coucher du soleil. Comment s’appelle ce phénomène ?

3

Que pouvez-vous faire pour diminuer l’intensité du phénomène mentionné à la question précédente ? Donnez deux moyens.

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Les symptômes comportementaux et psychologiques de la démence (SCPD)

139

Section

3 Les moyens pour prévenir et atténuer les SCPD

Déclencheur 1

a

Quels bienfaits vous procurent ces deux activités ?

Section 3

a)

Écouter de la musique

b

b)

Recevoir un massage

2

À votre avis, en quoi ces activités pourraient-elles être également bénéfiques pour les personnes atteintes d’une démence ?

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • • • •

Approches comportementale et behavioriste Aromathérapie Barrières visuelles Diversion ou distraction

• • • • •

Dosage des stimuli Histoire de vie Lumière Méthode Gineste-Marescotti Orientation à la réalité

• • • • •

Présence simulée Réminiscence Stimulation multisensorielle Toucher affectif Validation des émotions

Pour être en mesure de prodiguer des soins d’assistance adéquats aux clients qui présentent des SCPD, l’infirmière auxiliaire doit connaître les moyens qui permettent de les prévenir et de les atténuer efficacement. Ces moyens sont : • la démarche de soins ; • l’utilisation de grilles d’observation pour déterminer le ou les SCPD à atténuer ; • les principales approches non pharmacologiques utilisées pour gérer les SCPD. 140

CHAPITRE 4

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3.1 La démarche de soins La collecte des données en continu est très importante pour déterminer avec précision les capacités et les particularités de chaque client atteint de démence. Ces éléments d’information sont essentiels pour personnaliser les soins ainsi que pour orienter les interventions de tous les soignants en vue de prévenir et d’atténuer les SCPD.

3.1.1 Les grilles d’observation

Section 3

En présence d’un SCPD connu ou de l’apparition d’un nouveau SCPD, le soignant doit observer le client et consigner des données à l’aide de grilles d’observation précises. Ces données détermineront les interventions pertinentes et efficaces à mettre en place. Chaque soignant qui intervient auprès d’un client manifestant un SCPD peut remplir la grille d’observation choisie par l’équipe interdisciplinaire. Cependant, certains principes doivent être respectés afin que les informations recueillies permettent une véritable analyse du SCPD et conduisent à des interventions bénéfiques à la fois pour le client atteint de démence, pour les autres clients et pour l’équipe soignante. La figure 10 présente les principes à respecter pour établir une grille d’observation valide. FIGURE 10

Les principes à respecter pour une grille d’observation valide Premier principe

Il faut effectuer une observation continue du SCPD pendant 48 à 72 heures et noter : – la nature du comportement ; – le moment où il se produit généralement ; – la durée et la fréquence du comportement ; – les éléments qui déclenchent le comportement ; – le contexte de soins ; – l’environnement physique et humain ; – les interventions bénéfiques et non bénéfiques.

Deuxième principe La grille d’observation doit être facilement accessible puisque c’est le soignant qui est témoin du SCPD qui complète la grille. Troisième principe Les émotions et les jugements des soignants doivent être mis de côté pour que tous observent la même chose. Quatrième principe Tous les soignants doivent s’entendre pour discuter de la même chose afin d’établir un plan d’intervention.

Dans les milieux de soins gériatriques, on peut retrouver des grilles d’observation spécifiques à l’établissement de soins ou des grilles éprouvées. Parmi les grilles éprouvées, on trouve l’inventaire du comportement frontal de Kertesz, conçu spécialement pour la démence DFT, ou l’inventaire d’agitation de Cohen-Mansfield. L’inventaire d’agitation de Cohen-Mansfield est le plus fréquemment utilisé et permet l’observation de symptômes comportementaux de la démence, tels que des comportements d’agitation verbale ou physique. Il consiste en une échelle d’évaluation en sept points, appliquée à vingt-neuf comportements, observés sur une période de deux semaines (voir la figure 11, à la page suivante).

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Les symptômes comportementaux et psychologiques de la démence (SCPD)

141

FIGURE 11

L’inventaire d’agitation Cohen-Mansfield

Inventaire d’agitation de Cohen-Mansfield

Jour

Soir

Nuit

Section 3

Consigne : indiquez pour chaque client la fréquence à laquelle il a manifesté chacun des comportements suivants durant votre quart de travail au cours des deux dernières semaines. Encerclez le chiffre correspondant à la meilleure réponse en vous référant aux définitions suivantes :

AU COURS DES DEUX DERNIÈRES SEMAINES, LE CLIENT : 1 = n’a jamais manifesté ce comportement ; 2 = a manifesté ce comportement moins d’une fois par semaine ; 3 = a manifesté ce comportement une ou deux fois par semaine ; 4 = a manifesté ce comportement plusieurs fois par semaine ;

5 = a manifesté ce comportement une ou deux fois par jour ; 6 = a manifesté ce comportement plusieurs fois par jour ; 7 = a manifesté ce comportement plusieurs fois par heure.

1

Faire les cent pas

1

2

3

4

5

6

7

2

Habillage ou déshabillage inapproprié

1

2

3

4

5

6

7

3

Cracher

1

2

3

4

5

6

7

4

Sacrer ou agresser verbalement

1

2

3

4

5

6

7

5

Demandes constantes d’attention

1

2

3

4

5

6

7

6

Répétition de phrases ou de questions

1

2

3

4

5

6

7

7

Frapper

1

2

3

4

5

6

7

8

Donner des coups de pied

1

2

3

4

5

6

7

9

Empoigner

1

2

3

4

5

6

7

10

Pousser

1

2

3

4

5

6

7

11

Émettre des bruits étranges

1

2

3

4

5

6

7

12

Crier

1

2

3

4

5

6

7

13

Égratigner

1

2

3

4

5

6

7

14

Essayer de se rendre ailleurs

1

2

3

4

5

6

7

15

Turbulence générale

1

2

3

4

5

6

7

16

Se plaindre

1

2

3

4

5

6

7

17

Négativisme

1

2

3

4

5

6

7

18

Manipuler des choses incorrectement

1

2

3

4

5

6

7

19

Cacher des choses

1

2

3

4

5

6

7

20

Amasser des choses

1

2

3

4

5

6

7

21

Déchirer ou arracher des choses

1

2

3

4

5

6

7

22

Maniérisme répétitif

1

2

3

4

5

6

7

23

Avances sexuelles verbales

1

2

3

4

5

6

7

24

Avances sexuelles physiques

1

2

3

4

5

6

7

25

Chuter intentionnellement

1

2

3

4

5

6

7

26

Lancer des choses

1

2

3

4

5

6

7

27

Mordre

1

2

3

4

5

6

7

28

Manger des substances inappropriées

1

2

3

4

5

6

7

29

Se faire mal à soi-même

1

2

3

4

5

6

7

Signature :

Date :

Complété avec :

Source : Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec. Direction des communications. « Inventaire d’agitation de Cohen-Mansfield », Approche adaptée à la personne âgée en milieu hospitalier. État cognitif et comportemental. Agitation dans les démences, version française de P. Landeville, 2012 © Oxford University Press. 142

CHAPITRE 4

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Une fois l’une ou l’autre grille d’observation remplie, l’infirmière procède, seule ou en équipe avec le médecin, à l’analyse des résultats. Elle doit analyser les données recueillies et les interpréter pour décoder les besoins non satisfaits et déterminer les interventions pertinentes à mettre en place pour gérer efficacement les SCPD. Elle peut demander une période d’observation supplémentaire de 72 heures si les observations décrites ne permettent pas d’élaborer un plan d’intervention.

Section 3

En raison de l’évolution de la démence et des pertes cognitives, il faut accepter que ce processus puisse être long et demander des réajustements périodiques. C’est également pour cette raison que les soignants doivent établir des objectifs d’intervention réalistes (ex. : diminution de la fréquence du SCPD de 50 %). Lorsque les interventions bénéfiques pour prévenir ou atténuer le ou les SCPD ont été établies, elles doivent être consignées dans le plan d’intervention du client (PTI et PSTI) par l’infirmière, de façon à en assurer le suivi et à faciliter la diffusion de l’information à tous les membres de l’équipe soignante.

Quoi faire Le rôle de l’infirmière auxiliaire est très important dans la gestion des SCPD. Elle contribue à les prévenir par : • l’approche de base qu’elle met en pratique quotidiennement auprès de la clientèle atteinte de démence, une approche jugée essentielle à la prévention des SCPD ; • sa contribution à l’observation des différentes manifestations des SCPD et à l’identification des causes de leur apparition ; • sa participation active, en collaboration avec les autres membres de l’équipe soignante, à l’élaboration d’un plan d’intervention et à la mise en application de celui-ci auprès des clients concernés pour en valider l’efficacité ; • sa participation à la diffusion des directives de soins inscrites au PTI ; • l’information qu’elle transmet à l’infirmière lorsque les interventions ne sont plus efficaces, lors de l’apparition d’un nouveau SCPD, ou lorsque l’objectif est atteint.

3.2 Les approches non pharmacologiques Plusieurs recherches confirment que les approches non pharmacologiques sont les meilleures stratégies de prévention permettant de réduire la présence des SCPD dans les milieux de soins. Parmi ces approches, on trouve : • les principes de base de la communication (voir la section 2) ; • l’approche émotionnelle ; • l’approche relationnelle ; • les approches environnementales et multisensorielles ; • les approches comportementale et behavioriste ; • les milieux de vie adaptés aux SCPD.

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Les symptômes comportementaux et psychologiques de la démence (SCPD)

143

3.2.1 Les principales approches émotionnelles Les principales approches émotionnelles visent essentiellement à : • permettre l’expression des émotions ; • diminuer l’anxiété du client ; • redonner une estime de soi au client atteint de démence. Ces approches peuvent être utilisées à n’importe quel stade de la démence et dans tous les milieux de soins (voir le tableau 13). FIGURE 12

Section 3

La réminiscence

Les souvenirs associés à une émotion seraient plus longtemps accessibles par une personne atteinte de déficits cognitifs que d’autres types de mémoire.

ATTENTION Chez les clients atteints d’une démence à un stade avancé, il faut connaître les souvenirs qui sont encore présents dans leur mémoire des faits anciens pour éviter de leur parler d’un souvenir qui est effacé.

TABLEAU 13

Les principales approches émotionnelles Descriptions

Exemples

La validation des émotions consiste à reconnaître les émotions du client et à l’aider à les exprimer. Cette approche peut être utilisée avec la clientèle atteinte de démence modérée à avancée, à la condition que le langage soit préservé.

Monsieur Marcotte pleure ce matin. L’infirmière auxiliaire lui demande : « Vous semblez très triste. Qu’est-ce qui ne va pas ce matin ? »

La réminiscence est l’utilisation des souvenirs positifs et signifiants pour stimuler la mémoire du client (voir la figure 12).

Madame Hay collabore peu au moment de l’amener à la toilette. L’infirmière auxiliaire lui dit : « Parlez-moi de votre mari. »

Cette approche est souvent combinée à la diversion lors des soins. La présence simulée consiste à présenter au client atteint de démence un enregistrement vidéo ou audio de ses proches. Les contenus enregistrés sont laissés au choix des proches (ex. : événements familiaux, récits de vacances avec photo, messages personnalisés, etc.). Cette approche serait particulièrement efficace auprès des clients qui ne présentent que de l’agitation verbale.

Monsieur Schmidt fait beaucoup d’errance cet après-midi et refuse de se reposer. L’infirmière auxiliaire l’incite à rester dans sa chambre et lui propose de visionner le réveillon de Noël enregistré par sa fille et qu’il aime beaucoup.

3.2.2 Les principales approches relationnelles Les approches relationnelles sont celles qui sont les plus utilisées auprès des clients atteints de démence. Ces approches peuvent être mises en pratique à n’importe quel stade de la démence et dans tous les milieux de soins (voir le tableau 14). TABLEAU 14

Les principales approches relationnelles Descriptions

L’orientation à la réalité vise à orienter le client dans les trois sphères (le temps, l’espace et la personne) sans le confronter à ses difficultés. Cette approche peut être utilisée en présence de déficits cognitifs légers à modérés.

144

CHAPITRE 4

Exemples ●

Sophie, infirmière auxiliaire, entre dans la chambre de madame Paradis et lui dit : « Bonjour madame Paradis. Je m’appelle Sophie et j’apporte votre déjeuner. Il fait un beau soleil ce matin. »

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Les principales approches relationnelles (suite) Descriptions

La méthode Gineste-Marescotti consiste à utiliser le corps comme médiateur afin que la douceur manifestée durant un soin rapproche le soignant du soigné. Cette méthode s’appuie sur le concept « d’humanitude » qui se définit par le regard, le toucher, la parole, la verticalité, le vêtement et la socialisation, autant d’éléments qui caractérisent l’être humain. Cette approche privilégie entre autres les soins d’hygiène à mains nues, sauf pour les parties génitales et le siège (voir la figure 13). La diversion ou la distraction est une stratégie qui consiste à changer les idées persistantes d’un client en lui parlant d’événements significatifs ou en lui proposant une activité qu’il aime. Cette approche est efficace auprès des clients atteints de démence modérée à avancée, avec ou sans comportements agressifs. Lorsque l’agitation du client est trop importante, la diversion peut être réalisée par deux soignants. Dans ce cas, le premier s’occupe de faire diversion, tandis que le deuxième s’attarde à réaliser le soin qui génère le SCPD. On fait appel à l’histoire de vie d’un client pour qu’il puisse se souvenir d’éléments significatifs et d’événements marquants de sa vie. Dans le contexte des soins aux clients atteints de démence, la connaissance des habitudes de vie antérieures et des données biographiques minimales est très importante pour utiliser avec efficacité les stratégies de réminiscence et de diversion.

Exemples ●







Madame Pouliot cesse de gémir et de pleurer chaque fois que Kim prend le temps de lui faire un massage à la tête.

FIGURE 13

La détente par le massage

Section 3

TABLEAU 14

Monsieur Wong, ancien bibliothécaire, tente d’ouvrir les portes en répétant qu’il doit absolument partir. L’infirmière auxiliaire lui demande de l’aider à reclasser les livres au salon en prétextant qu’elle ne sait pas du tout comment faire. Un soignant demande à monsieur Sinotte de chanter avec lui pendant qu’un autre soignant change sa culotte d’incontinence.

L’infirmière auxiliaire questionne madame Perreault sur son travail de couturière et lui demande des conseils pour modifier des vêtements pendant qu’elle change son pansement à la jambe droite.

3.2.3 Les approches environnementales et multisensorielles Les approches environnementales consistent à adapter l’environnement physique d’un client de manière à compenser ses pertes cognitives. Les approches multisensorielles ont pour objectif de stimuler les capacités cognitives du client de diverses façons. Ces deux approches permettent au client de rester en contact avec le monde qui l’entoure tout en évitant la surcharge sensorielle. Elles peuvent être utilisées à n’importe quel stade de la démence et dans tous les milieux de soins (voir le tableau 15, à la page suivante).

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Les symptômes comportementaux et psychologiques de la démence (SCPD)

145

TABLEAU 15

Les principales approches environnementales et multisensorielles Descriptions

Section 3

Le dosage des stimuli consiste à offrir une période de stimuli en alternance avec une période de repos. Cette approche nécessite l’utilisation de stimuli familiers et signifiants. Elle est efficace auprès des clients atteints de démence modérée à avancée, surtout s’ils sont apathiques, déprimés, malentendants ou non-voyants. L’aromathérapie consiste à diffuser dans l’environnement immédiat du client des parfums agréables, pour favoriser la relaxation et le sommeil. Cette approche aurait également des effets bénéfiques sur la gestion de la douleur et sur les symptômes dépressifs chez les clients qui présentent des SCPD. La lumière et l’éclairage présents sur l’unité de soins peuvent jouer un rôle important sur la prévention et la gestion des SCPD. À l’inverse, un éclairage insuffisant peu favoriser l’apparition d’ombres dans les corridors ou les chambres et favoriser chez certains clients les illusions et la peur qui y est associée. Chez les clients atteints de démence, la perturbation du cycle éveil/sommeil est un problème fréquent et les interventions des soignants en sont souvent responsables.

La stimulation multisensorielle est une approche qui consiste à stimuler le corps et les cinq sens du client afin de le connecter aux soignants et à son milieu de vie. La salle Snoezelen, spécialement aménagée à cet effet, en est un exemple (voir la figure 14). Cette stimulation peut aussi être réalisée dans la chambre du client à l’aide d’objets stimulants, de musique apaisante ou de lampes multicolores.

146

CHAPITRE 4

Exemples ●









Monsieur Roussy est aveugle. Pour le stimuler, l’infirmière auxiliaire lui fait écouter sa musique préférée.

Lorsque madame Sanschagrin a de la difficulté à s’endormir, l’infirmière auxiliaire installe un diffuseur de parfum de lavande dans sa chambre, après s’être assurée qu’elle n’y est pas allergique.

Monsieur Légaré a tendance à faire de l’errance la nuit et il est attiré par l’éclairage intense du poste infirmier. Une soignante suggère d’utiliser de petites lampes pour diminuer l’éclairage tout en permettant la rédaction des notes d’évolution. Monsieur Sirois a peur dans le noir. L’infirmière auxiliaire lui procure une lampe de chevet pour garder une certaine luminosité dans sa chambre. Au moment d’installer les clients pour le coucher, un préposé aux soins allume des veilleuses dans le corridor pour ceux qui font de l’errance nocturne. FIGURE 14

La salle Snoezelen

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TABLEAU 15

Les principales approches environnementales et multisensorielles (suite) Descriptions

Le toucher affectif permet de communiquer au client de l’affection, de la tendresse, du réconfort et de la sécurité. Plus la démence est avancée, plus cette approche serait privilégiée (voir la figure 15). Cette approche aurait un impact positif sur l’agitation, les troubles du sommeil et l’humeur du client atteint de démence. Cependant, l’utilisation du toucher doit se faire de manière judicieuse et tenir compte des réactions du client.





En sortant de la chambre de monsieur Perreault, l’infirmière auxiliaire replace la bande de tissu installée dans le cadre de sa porte pour éviter l’intrusion des autres clients. Madame Vézina aime bien s’asseoir sur le banc de parc près de l’arbre peint sur le mur, loin de la porte de sortie de l’unité.

Section 3

Les barrières visuelles sont surtout utilisées pour empêcher les clients qui font de l’errance de se retrouver dans des endroits inappropriés. Il existe deux types de barrière dans les milieux de soins : ● les barrières objectives, qui sont des moyens physiques de limiter l’accès à certains espaces. Leur avantage est d’empêcher l’intrusion du client dans la chambre des autres clients tout en lui laissant une liberté de mouvement ; ● les barrières subjectives, ou trompe-l’œil qui profitent de l’agnosie visuelle des clients atteints de démence. Leur objectif est de modifier la perception qu’a le client de son environnement physique et de détourner son attention d’un objet qui l’attire (ex. : une porte de sortie sur laquelle on a peint un meuble).

Exemples

FIGURE 15

Le toucher affectif

3.2.4 Les approches comportementale et behavioriste Les approches comportementale et behavioriste1 utilisent essentiellement le renforcement positif et quelquefois le renforcement négatif pour modifier les comportements d’agitation et les comportements agressifs. Même si les capacités d’apprentissage du client atteint de démence sont très limitées ou absentes, le renforcement positif des comportements souhaités serait efficace. La collaboration de tous les soignants est essentielle pour obtenir les changements visés. Le renforcement positif Le renforcement positif vise à augmenter les chances qu’un comportement souhaité se reproduise ou à récompenser le client qui n’a pas eu de comportement indésirable durant une période de temps déterminée d’avance. Le renforcement positif peut se faire par un sourire, un geste affectueux ou une activité aimée du client.

1. Source : Patrice Brocker et autres. « Les SCPD : description et prise en charge », La Revue de Gériatrie, avril 2005.

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Les symptômes comportementaux et psychologiques de la démence (SCPD)

147

Le renforcement négatif

Tapis avertisseur Dispositif qui émet un signal sonore lorsqu’une personne tente de changer de position.

Pour éliminer un comportement indésirable, on peut aussi avoir recours au renforcement négatif, mais il ne faut pas le confondre avec une punition. Il peut s’agir, par exemple, d’utiliser le signal d’un tapis avertisseur pour encourager le client errant à rester assis ou couché durant une période de temps donnée afin qu’il se repose. Le tapis peut être installé sous ses draps, sur le plancher ou dans son fauteuil, ce qui permet aux soignants d’être avertis lorsqu’il tente de se lever du lit sans surveillance, par exemple.

Section 3

ATTENTION Les approches comportementale et behavioriste reposent sur des principes différents de ceux qui guident les autres approches présentées dans ce chapitre. De plus, elles sont parfois controversées. C’est pourquoi il est important d’avoir des connaissances spécifiques avant de les utiliser. La recommandation d’un spécialiste (ex. : psychogériatre, psychologue, infirmière clinicienne, etc.) est fortement suggérée.

3.2.5 Les milieux de vie adaptés aux SCPD L’environnement physique peut contribuer à compenser certaines incapacités des clients présentant des déficits cognitifs et ainsi réduire les SCPD. Deux exemples de milieux adaptés à cette clientèle sont l’unité prothétique et l’unité spécifique. L’unité prothétique L’objectif de l’unité prothétique est de fournir au client atteint de démence un environnement sécuritaire et adapté à ses déficits cognitifs tout en limitant les SCPD. Ce milieu de vie agit comme une « prothèse » pour pallier la désorientation, les pertes de mémoire ou le manque de jugement, par exemple. Selon l’Association paritaire pour la santé et la sécurité du travail du secteur affaires sociales (ASSTSAS), ce milieu de vie doit : • rappeler un milieu familial (voir la figure 16) ; • soutenir l’orientation spatiale par la répétition des indices et des points de repère ; • permettre le contrôle des stimuli sensoriels ; • offrir un parcours pour les clients qui font de l’errance ; • offrir des issues sécuritaires ; • faciliter la surveillance des clients.

FIGURE 16

Une chambre qui rappelle le milieu familial dans une unité prothétique.

Dans une unité prothétique, les clients disposent de chambres individuelles pour préserver au maximum leur intimité et leur sécurité. Les soins y sont donnés dans le souci de maintenir leurs capacités fonctionnelles. Certaines de ces unités offrent également un accès direct à un jardin clôturé ou à une terrasse extérieure sécuritaire.

148

CHAPITRE 4

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L’unité spécifique L’unité spécifique ou unité de soins intensifs comportementaux regroupe les clients qui souffrent de graves troubles du comportement associés à une démence ou à des traumatismes crâniens. Ces clients manifestent souvent des comportements agressifs et tolèrent difficilement la présence des autres clients ou intervenants.

Section 3

Les approches non pharmacologiques se révèlent souvent peu efficaces auprès de cette clientèle, c’est pourquoi le recours à la médication y est plus fréquent pour gérer les SCPD.

ACTIVITÉS 1

Associez les définitions suivantes à leur approche non pharmacologique permettant de prévenir les SCPD. Définitions

2

Approches

a) Utiliser des souvenirs positifs du client.

1. Validation des émotions

b) Changer les idées persistantes du client.

2. Réminiscence

c) Reconnaître les émotions du client.

3. Diversion

d) Utiliser un moyen non verbal pour communiquer de la tendresse.

4. Toucher affectif

Complétez les énoncés suivants à l’aide des mots de la liste.

• courtes • hausser

• infantilisants • clairement

• simples • erreurs

• lentement • contact visuel

Lorsqu’on désire communiquer avec un client atteint de déficits cognitifs, il est important d’appliquer les principes suivants : a) Parler

et

.

b) Faire des phrases c) Ne pas d) Éviter les propos e) Établir un f) Éviter de relever les

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et

.

le ton. . avec la personne. du client.

Les symptômes comportementaux et psychologiques de la démence (SCPD)

149

3

Madame Tremblay, 74 ans, n’aime pas prendre son bain dans une baignoire. Elle essaie toujours d’agripper le soignant et de le pincer. Vous savez qu’elle est très croyante et vous décidez de lui occuper les mains avec son chapelet, tout en récitant la prière avec elle. Tout se passe bien. Encerclez l’approche utilisée.

Section 3

4

a) Réminiscence

c) Validation

b) Toucher affectif

d) Présence simulée

e) Diversion

Il a été convenu que monsieur Trudel, 82 ans, a le droit de recevoir une cigarette toutes les heures. Comme il est incapable d’interpréter une horloge, il se présente constamment au poste pour en avoir une. Le plan d’action mis en place est le suivant : 1. Retourner le client calmement en lui disant que ce n’est pas l’heure. 2. Installer un drapeau rouge sur le poste chaque heure. 3. Amener le client au poste, lui montrer le drapeau et lui donner sa cigarette en souriant. 4. Répéter toujours la même routine. Après deux semaines, Monsieur Trudel a compris que le drapeau rouge indique le moment où il peut aller chercher sa cigarette. Ses demandes répétitives ont diminué de moitié. Quelles approches ont été utilisées ici ?

5

En équipe de deux, inventez une mise en situation où vous aurez à utiliser l’une ou l’autre de ces approches auprès d’un client atteint de démence. a) Cochez l’approche choisie. • Validation

• Orientation à la réalité

• Diversion

• Toucher affectif

• Présence simulée

• Approche behavioriste

• Réminiscence b) Rédigez le plan de votre scénario de présentation en quelques phrases.

c) Après chaque présentation, discutez de la pertinence de l’approche privilégiée par rapport au contexte choisi. 6

150

Nommez les quatre principes à respecter pour qu’une grille d’observation soit valide et utile auprès de la clientèle atteinte de démence et présentant des SCPD.

CHAPITRE 4

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Section

4 L’impact des SCPD

Déclencheur Imaginez que votre mère est atteinte de la maladie d’Alzheimer et qu’elle réside en CHSLD. Lors d’une visite, on vous mentionne qu’elle présente quelques SCPD : elle se promène nue dans les corridors et elle crie. Nommez les personnes qui sont touchées par cette situation.

2

L’infirmière auxiliaire vous rapporte que votre mère l’a mordue hier. Quels sentiments éprouvez-vous ?

Section 4

1

La présence des SCPD chez les clients atteints de démence a plusieurs impacts. Cette section présente les impacts des SCPD d’abord pour la personne atteinte, mais aussi pour les autres clients de l’unité de soins, les soignants qui partagent leur quotidien et les proches qui leur rendent visite.

4.1 L’impact des SCPD pour la personne atteinte Même si le client atteint de démence perd progressivement sa capacité à interpréter adéquatement son environnement, il peut être perturbé, consciemment ou non, par ses propres comportements et les conséquences qui en découlent. Par exemple, un client qui manifeste son besoin d’être touché et de parler avec un soignant par des jérémiades et des demandes répétitives risque davantage de se retrouver isolé dans sa chambre et étiqueté de client « désagréable » que d’obtenir la satisfaction de son besoin de communiquer. Ainsi, son comportement peut l’amener à vivre encore plus de solitude, de tristesse et de rejet.

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Les symptômes comportementaux et psychologiques de la démence (SCPD)

151

La figure 17 présente les principaux impacts physiques et psychologiques des SCPD pour la personne atteinte. FIGURE 17

Les principaux impacts physiques et psychologiques des SCPD pour la personne atteinte Impacts physiques

Section 4

Augmentation de l’agitation Blessures Chutes Dénutrition Perte d’autonomie Rejet (diminution des contacts physiques)

Impacts psychologiques Anxiété Colère Étiquetage Isolement Langage blessant

Le client qui présente des SCPD peut également nuire à sa propre santé en refusant des soins essentiels à sa condition. Il peut notamment refuser la médication ou des traitements (ex. : prise de la tension artérielle, prise de la glycémie capillaire, prélèvement sanguin pour le suivi de l’anticoagulothérapie, etc.).

D’une compétence à l’autre La curatelle au majeur est le régime de protection qui s’applique en cas d’inaptitude totale et permanente, comme dans le cas d’un client atteint d’une démence. Le curateur, soit le représentant légal de la personne, est assigné par le tribunal pour assurer la protection de la personne. Il doit notamment autoriser ou refuser les soins médicaux pour cette personne. Les régimes de protection en cas d’inaptitude sont traités dans la compétence 6, Aspects légal et éthique.

4.2 L’impact des SCPD pour les autres clients Les clients qui présentent des SCPD génèrent souvent une ambiance particulière dans l’unité de soins. Lorsque certains d’entre eux sont agités, les soignants le ressentent et cette agitation peut se communiquer rapidement à l’ensemble des clients si rien n’est mis en place pour la diminuer. En effet, comme l’interprétation de l’environnement est déjà perturbée chez les clients atteints de déficits cognitifs, l’agitation des autres clients (ex. : cris, incursion d’un autre client dans la chambre, agression par un autre client, etc.) peut devenir une source supplémentaire de stress, de peur ou de colère et peut provoquer ou stimuler un SCPD. Cela dit, lorsque des clients qui présentent peu ou pas d’atteinte cognitive, sont témoins de comportements jugés inacceptables ou dangereux, ils peuvent eux aussi être inquiets de se retrouver dans le même état ou avoir peur de se faire blesser. Ainsi, pour tous les clients, la présence des SCPD amène une diminution de la qualité de vie si ceux-ci sont ignorés ou mal gérés par l’équipe soignante.

152

CHAPITRE 4

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4.3 L’impact des SCPD pour les soignants La tâche n’est pas toujours facile pour les soignants qui s’occupent jour après jour de clients qui présentent des SCPD. L’exigence des approches à mettre en place auprès de cette clientèle et l’échec de certaines interventions peuvent générer du stress et des sentiments d’impuissance, d’incompétence ou de colère. Avec le temps, les soignants peuvent vivre de l’anxiété et de la détresse émotionnelle, parfois jusqu’à l’épuisement professionnel.

Section 4

Monde du travail Les recherches sur les impacts des SCPD pour les soignants mentionnent davantage d’absentéisme et de roulement de personnel sur les unités de soins destinées aux personnes atteintes de démence.

4.4 L’impact des SCPD pour les proches Les connaissances relatives aux effets de la démence et des SCPD sur les proches sont actuellement insuffisantes pour qu’on puisse en déterminer l’impact réel. Cependant, on sait que la famille peut réagir de différentes façons devant la manifestation de comportements inappropriés. Elle peut ressentir de la honte et de la culpabilité. Elle peut aussi ne pas savoir comment réagir devant ce parent qui souffre de démence et qui s’exprime de façon incohérente, qui erre sur l’unité, ou qui, au contraire, demeure apathique lors de leur visite (voir la figure 18).

FIGURE 18

Les proches

Les proches ont besoin de comprendre les changements de comportement associés à la démence chez leur parent malade, pour pouvoir s’y adapter.

Les proches ne disposent pas tous des outils nécessaires pour agir adéquatement en présence de SCPD et peuvent réagir en réduisant la fréquence de leurs visites auprès de leur parent malade. Ce dernier se trouve donc privé de leur présence rassurante et de contacts signifiants qui pourraient le stimuler. D’autres familles peuvent développer de la méfiance à l’égard de l’équipe soignante. Elles auront tendance à émettre toutes sortes de demandes, à surveiller chacun des gestes posés par les soignants, à les critiquer et parfois même à formuler des plaintes.

Monde du travail Dans le contexte de la gestion des SCPD, l’équipe soignante doit accorder une grande importance à la création d’une alliance avec les familles de chaque client. Chaque membre de l’équipe doit s’assurer de répondre aux questions adéquatement, selon ses compétences, et de transmettre des informations justes aux familles, et ce, en vue d’établir et de maintenir une relation de confiance mutuelle. Ce partenariat est important pour assurer des soins individualisés de qualité à chaque client.

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Les symptômes comportementaux et psychologiques de la démence (SCPD)

153

ACTIVITÉS 1

Complétez le tableau suivant sur les impacts des SCPD. Personnes touchées

Impacts

Section 4

La famille

Le client

Les autres clients

Les soignants

2

Madame Boivin, 79 ans, est atteinte de la maladie d’Alzheimer. Elle ne reconnaît plus aucun membre de sa famille. Son mari et ses deux enfants se sentent mal à l’aise lors de leurs visites quotidiennes. Ils vous demandent de l’aide. Suggérez trois moyens pour faciliter ces rencontres et rendre ces moments plus agréables.

3

À la suite de la visite de ses proches, madame Boivin se met à errer pendant au moins une heure. À quoi devrait-on porter attention dans l’alimentation de cette cliente ?

4

De quelle façon peut-on diminuer le stress des soignants qui travaillent auprès d’une clientèle qui présente des SCPD ? Donnez deux moyens concrets.

154

CHAPITRE 4

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Synthèse Les symptômes comportementaux et psychologiques de la démence (SCPD)

Synthèse

• Les SCPD sont des comportements répétitifs observables, inappropriés dans le contexte où ils se produisent et dangereux pour la personne et pour les autres.

Les principaux types de SCPD • L’errance et la fugue

• L’apathie et la dépression

• L’agitation verbale

• Les hallucinations, les illusions et les idées délirantes

• La persévération

• L’anxiété

• La désinhibition

• Le syndrome crépusculaire

• La résistance aux soins

• La cascade de l’agitation

• L’irritabilité • L’agressivité

Les principaux éléments déclencheurs des SCPD

Besoin non comblé

Contention physique

Communication

Relation avec les soignants

Tâche à effectuer

Changements dans l’environnement

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Les symptômes comportementaux et psychologiques de la démence (SCPD)

155

Les moyens pour prévenir et atténuer les SCPD La démarche de soin Les approches non pharmacologiques La communication

Synthèse

Les principes de base de la communication avec un client agité (ex. : établir un contact avec le client, utiliser un ton de voix doux et rassurant, parler lentement, etc.) Les approches environnementales et multisensorielles Le dosage des stimuli L’aromathérapie La lumière La stimulation multisensorielle Les barrières visuelles Le toucher affectif

Les approches émotionnelles

Les approches relationnelles

La validation des émotions La réminiscence La présence simulée

L’orientation à la réalité La méthode Gineste-Marescotti La diversion ou la distraction L’histoire de vie

Les approches comportementale et behavioriste Le renforcement positif Le renforcement négatif

Les milieux de vie adaptés aux SCPD L’unité prothétique L’unité spécifique

Les grilles d’observation permettent de consigner les données recueillies par le personnel soignant.

L’impact des SCPD

La personne atteinte

Les autres clients

Impact des SCPD sur

Les soignants

156

CHAPITRE 4

Les proches

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Situations cliniques Madame Strauss, 80 ans (suite) Situations cliniques

Madame Strauss apprécie maintenant ses soins d’hygiène. L’infirmière auxiliaire avait observé que les soins se déroulaient mieux avec Julie, la préposée aux bénéficiaires. Madame Strauss l’appelait « sa fille ». C’est désormais cette préposée qui procède à ses soins. La salle de bains est bien réchauffée avant l’arrivée de la cliente. Un membre de sa famille a apporté une serviette fleurie qu’elle utilisait à la maison. L’observation a démontré que la cliente était en mesure de laver ses organes génitaux sans aide et qu’elle s’agitait dès que la préposée amorçait un soin dans cette région.

1

Quels sont les éléments qui ont pu déclencher la résistance aux soins d’hygiène chez madame Strauss et qui sont maintenant réglés ? Au besoin, consultez la mise en situation initiale à la page 126.

2

Quels sont les facteurs environnementaux qui ont permis de diminuer la résistance aux soins d’hygiène de madame Strauss ?

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Les symptômes comportementaux et psychologiques de la démence (SCPD)

157

Une infirmière a proposé de donner un anxiolytique à madame Strauss avant son bain dans la baignoire. Qu’en pensez-vous ?

Situations cliniques

3

Monsieur Rioux, 86 ans Monsieur Rioux est atteint de la maladie de Pick. Le matin, à partir de 06:00, il hurle durant deux heures, sans raison apparente. On vous confie ce client pour tenter de diminuer ce comportement qui dérange le personnel soignant et les autres clients.

1

Quel type de SCPD monsieur Rioux présente-t-il ?

2

Suggérez cinq interventions susceptibles de faire diminuer la fréquence de ce comportement.

3

Que doit-on inscrire au dossier de monsieur Rioux au sujet de ce comportement ?

4

Vous remarquez que l’installation au fauteuil vers 05:45 est efficace pour prévenir le comportement agité de monsieur Rioux. Où devrait- on retrouver cette information ?

158

CHAPITRE 4

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CHAPITRE

5

L’autonomie fonctionnelle de la personne présentant des déficits cognitifs Sommaire Situation clinique ................................ 160 Section 1 Le Système de mesure de l’autonomie fonctionnelle (SMAF) ...................................... 161 Section 2 Les facteurs qui influent sur l’autonomie de la personne atteinte de déficits cognitifs ...... 169 Section 3 La stimulation de l’autonomie.... 174

Synthèse ................................................. 178 Situations cliniques ........................... 179

159

Situation clinique

Situation clinique

Monsieur Parker, 83 ans Monsieur Parker est hébergé en CHSLD depuis quelques jours, car il est atteint de la maladie d’Alzheimer. En tant qu’infirmière auxiliaire, vous recueillez des données sur ses activités quotidiennes. Vous avez, entre autres, noté que monsieur Parker peut s’habiller seul si ses vêtements sont alignés en ordre sur son lit. Cependant, il s’impatiente souvent lorsqu’il doit attacher de petits boutons. Ses soins d’hygiène sont parfois problématiques et mardi, il a même refusé de se laver.

1

Nommez deux avantages, en tant qu’infirmière auxiliaire, à connaître le niveau d’autonomie fonctionnelle de monsieur Parker.

2

En compétence 1, vous avez étudié la composition d’une équipe multidisciplinaire et les fonctions de chacun des intervenants. Nommez trois intervenants concernés par l’autonomie fonctionnelle de monsieur Parker et le rôle de chacun.

3

Comment pouvez-vous aider monsieur Parker à résoudre son problème pour boutonner ses vêtements ?

160

CHAPITRE 5

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Section

1

Le Système de mesure de l’autonomie fonctionnelle (SMAF)

Déclencheur Que vous suggère l’illustration ci-contre à propos de l’autonomie ?

2

Êtes-vous une personne autonome ? Expliquez pourquoi.

3

On vous parle souvent de la personne âgée en perte d’autonomie. Décrivez dans vos mots ce que cela signifie.

Section 1

1

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • •

Autonomie fonctionnelle Capacité résiduelle



SMAF (Système de • Tableau d’aide indivimesure de l’autonomie dualisé (TAI) fonctionnelle)

Dans cette section, vous découvrirez ce qu’est : • l’autonomie fonctionnelle d’une personne ; • le Système de mesure de l’autonomie fonctionnelle (SMAF).

1.1 Le SMAF : l’outil et ses objectifs L’autonomie fonctionnelle est la capacité d’une personne à accomplir ses activités de la vie quotidienne et domestique (AVQ et AVD) sans aide.

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L’autonomie fonctionnelle de la personne présentant des déficits cognitifs

161

Section 1

Le client atteint d’un déficit cognitif voit son autonomie fonctionnelle nécessairement diminuer. Cependant, cette modification varie beaucoup d’une personne à l’autre, selon son état. C’est pourquoi, en 1982, le docteur Réjean Hébert et son équipe ont mis au point un outil nommé le SMAF (Système de mesure de l’autonomie fonctionnelle). Le SMAF est un outil qui permet d’évaluer les capacités et les ressources d’une personne, quel que soit son milieu de vie. Il a été conçu dans le but de : • permettre aux professionnels de la santé et aux gestionnaires de mieux connaître les conséquences de la maladie sur le fonctionnement de la personne âgée ; • comparer les personnes âgées entre elles ou une même personne à des moments différents de sa vie ; • contribuer à améliorer la qualité des services et à utiliser efficacement les ressources. Le SMAF, inclus dans l’Outil d’évaluation multiclientèle (OEMC), a été adopté en 2002 par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) comme outil provincial pour évaluer la clientèle en perte d’autonomie.

1.1.1 Les objectifs du SMAF Le SMAF est un outil très utile, qui permet : • d’évaluer de façon objective les besoins que requiert le client âgé ; • de déterminer le milieu de vie adéquat ou l’aide et les soins à dispenser à un client âgé dans le cas d’un maintien à domicile ; • de déterminer les capacités résiduelles du client âgé qui présente des atteintes cognitives ou physiques ; • de fixer des objectifs de stimulation de l’autonomie ou de préservation des capacités fonctionnelles du client (voir la figure 1) ; • d’aider les professionnels de la santé à ajuster leur niveau d’aide au client. Les capacités résiduelles sont les capacités du client qui sont conservées malgré la présence de déficits. FIGURE 1

Des exemples d’interventions de stimulation de l’autonomie Préparer le contenu du plateau pour que le client s’alimente seul.

Placer les objets de toilette à portée de main du client pour faciliter les soins d’hygiène au lavabo. Accompagner le client régulièrement à la toilette pour préserver la continence urinaire et fécale.

Les interventions citées dans la figure précédente ne représentent que quelques exemples de ce qui peut être inscrit au plan de soins et de traitements infirmiers du client (PSTI). La stimulation de l’autonomie sera traitée plus en détail dans la section 3 de ce chapitre.

D’une compétence à l’autre Le PSTI est présenté dans la compétence 3, Communiquer au sein d’une équipe de soins.

162

CHAPITRE 5

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1.1.2 La présentation de l’outil SMAF Dans les milieux de soins, le SMAF se présente sous la forme d’un document imprimé ou numérisé (voir la figure 2). Cette grille comprend quatre sections : les incapacités, les ressources, les handicaps et la stabilité des ressources. Elle est également constituée de vingt-neuf paramètres qui couvrent les cinq dimensions fondamentales d’aptitudes fonctionnelles, qui sont : • les activités de la vie quotidienne (AVQ) ; • la mobilité ; • la communication ; Un extrait du SMAF

Section 1

FIGURE 2

• les fonctions mentales ; • les activités de la vie domestique (AVD).

Quatre sections Dimension fondamentale d’aptitude fonctionnelle

L’infirmière accorde une cote en fonction de la capacité du client âgé à réaliser chacune des tâches.

L’infirmière évalue si le client âgé dispose des ressources pour répondre à son incapacité et indique le type de ressource.

L’infirmière évalue la stabilité des ressources qui comblent l’incapacité.

Interprétation des données : un score de 0 indique que le client est parfaitement autonome dans toutes les dimensions, alors qu’un score négatif de -87 représente un client totalement dépendant. Source : SMAF - Grille d’évaluation de l’autonomie. SMAF est une marque de commerce, propriété du Centre d’expertise en santé de Sherbrooke. Tous droits réservés © Centre d’expertise en santé de Sherbrooke 1983. Révisé en 2010. Tous droits réservés. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

L’autonomie fonctionnelle de la personne présentant des déficits cognitifs

163

1.1.3 Le tableau d’aide individualisé Le tableau d’aide individualisé (TAI), est une synthèse visuelle du SMAF, qui présente les cinq dimensions de l’autonomie et les vingt-neuf éléments qui ont un impact important sur le maintien de l’autonomie de la personne. Un code de couleur permet aux soignants de cibler rapidement les interventions nécessaires auprès de chaque client et de personnaliser les soins (voir la figure 3). Cet outil d’application est utilisé dans plusieurs milieux de soins de longue durée. Le tableau d’aide individualisé

Section 1

FIGURE 3

Source : SMAF –Tableau d’aide individualisé (TAI). SMAF est une marque de commerce, propriété du Centre d’expertise en santé de Sherbrooke. Tous droits réservés © Centre d’expertise en santé de Sherbrooke 1983. Révisé en 2010. Tous droits réservés. 164

CHAPITRE 5

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1.1.4 La fréquence d’utilisation du SMAF Le SMAF est généralement utilisé au moment de l’admission et en cours d’hospitalisation ou d’hébergement du client (voir le tableau 1). Le formulaire permet d’y inscrire les informations transmises par la famille ou par les proches, ainsi que les observations directement effectuées auprès du client par le personnel soignant, dont l’infirmière auxiliaire. Les fréquences recommandées pour l’utilisation du SMAF selon les milieux

Milieux de vie et de soins

Fréquences d’utilisation recommandées

Domicile



Unité de soins aigus gériatriques ou de réadaptation

● ● ●

Hébergement

● ●

Chaque fois que l’offre de service doit être modifiée (ex. : augmentation des services)

Section 1

TABLEAU 1

À l’admission Toutes les deux semaines environ Dans les jours qui précèdent le congé du client Une fois par année minimum Lors d’un changement des capacités du client

1.2 La contribution de l’infirmière auxiliaire L’infirmière auxiliaire peut apporter sa contribution en « procédant à la cueillette d’informations, en communiquant ses observations verbalement et/ou par écrit, en participant aux réunions multidisciplinaires (…) 1 ». Plus les observations de l’infirmière auxiliaire sont précises et bien documentées dans les notes d’observation du client, plus il est facile, pour les autres professionnels de la santé, de remplir le formulaire du SMAF. Une fois les besoins du client définis par l’équipe multidisciplinaire, l’infirmière auxiliaire peut participer à la réalisation au quotidien du plan de soins (PSTI). Elle doit également exécuter les directives du plan thérapeutique infirmier (PTI) auprès de son client. Ainsi, ce dernier reçoit des soins personnalisés et adaptés à sa condition (voir la figure 4). FIGURE 4

La contribution de l’infirmière auxiliaire au SMAF Cueillette d’informations (famille et client)

Communication des observations (verbale ou écrite)

Soins personnalisés et adaptés au client âgé

Contribution à la réalisation du PSTI et exécution des directives au PTI

Participation aux réunions multidisciplinaires

1. Source : OIIAQ, Les activités professionnelles de l’inrmière auxiliaire, 2011.

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L’autonomie fonctionnelle de la personne présentant des déficits cognitifs

165

Ce processus continu tout au long de l’hospitalisation ou de l’hébergement assure au client : • le maintien de son autonomie fonctionnelle ; • le maintien de ses capacités cognitives ; • le maintien de son bien-être.

Section 1

C’est la loi La loi modifiant le Code des professions et d’autres dispositions législatives dans le domaine de la santé (souvent appelée Loi 90), précise que l’infirmière est responsable de l’évaluation de la condition physique et mentale du client. Généralement, ce sont les infirmières, les ergothérapeutes ou les physiothérapeutes qui sont autorisés à compléter le SMAF. Cependant, l’infirmière auxiliaire contribue « à l’évaluation de l’état de santé de la personne et à la réalisation du plan de soins… » (Article 37 p) du Code des professions).

ACTIVITÉS 1

Commentez cet énoncé : « Il est normal d’être en perte d’autonomie lorsqu’on est vieux. »

2

Associez le comportement observé chez le client à l’élément du SMAF correspondant. Éléments du SMAF

166

Réponses

Comportements du client

a) Se nourrir

1.

Monsieur Roy se déplace tout seul dans l’unité en fauteuil roulant.

b) Se laver

2.

Madame O’Grady est capable de se souvenir d’événements importants.

c) S’habiller

3.

Madame Xian met son soutien- gorge par- dessus sa chemise.

d) Utiliser les toilettes

4.

Monsieur Lefrançois laisse tomber sa nourriture de temps en temps et manque de force et d’habiletés pour utiliser les ustensiles.

e) Se déplacer en fauteuil roulant à l’intérieur

5.

Monsieur Quinonez a de la difficulté à se relever de la toilette et il doit se faire rappeler à plusieurs reprises d’utiliser les barres d’appui.

f ) Voir

6.

Madame Perron sait où elle se trouve et reconnaît les personnes familières. Elle utilise un calendrier pour connaître la date.

g) Parler

7.

Madame Marquez comprend les consignes simples, transmises une à une.

h) Mémoire

8.

Madame Joly a la vision embrouillée, mais elle voit tout ce dont elle a besoin pour effectuer ses AVQ.

i) Orientation

9.

Monsieur Roussel rassemble tous les objets nécessaires pour le bain et ajuste adéquatement la température de l’eau.

j) Compréhension

10. Monsieur Schmitt est capable d’exprimer adéquatement sa pensée et ses besoins.

CHAPITRE 5

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Pour chacune des trois images, indiquez les AVQ ou les AVD que les personnes ont de la difficulté à accomplir seules. PHOTO 1

PHOTO 2

PHOTO 3

Section 1

3

Photo 1 : Photo 2 : Photo 3 : 4

Nommez deux des objectifs du SMAF.

5

Quelle est la contribution de l’infirmière auxiliaire au SMAF ?

6

En observant cette section du TAI de madame Saad, qu’apprenez-vous au sujet de ses capacités liées à sa mobilité ?

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L’autonomie fonctionnelle de la personne présentant des déficits cognitifs

167

Section 1

7

Monsieur Brodeur, 73 ans, est atteint de la maladie de Parkinson depuis 8 ans. Il est hospitalisé depuis trois jours à la suite d’une chute à son domicile. Il ne présente pas de fracture, mais quelques ecchymoses au visage et des lacérations au bras et au genou gauche. C’est sa troisième chute en six mois. Dans les notes d’observation de monsieur Brodeur, vous pouvez lire qu’il circule avec un déambulateur, mais qu’il ne l’utilise pas adéquatement pour faire ses déplacements. Il mange suffisamment lors des repas, mais il laisse tomber de la nourriture à cause de ses tremblements. Ça le rend mal à l’aise et il est gêné de manger en compagnie d’autres personnes. Monsieur Brodeur aime bien qu’on l’aide pour se laver. Il utilise peu le savon et a tendance à ne pas réaliser la tâche en totalité. Il lui est même arrivé de souiller ses sous-vêtements d’urine, parce qu’il n’a pas pu atteindre à temps la salle de bain. En général, monsieur Brodeur collabore bien aux soins, mais il exprime très peu ses besoins. Avant l’hospitalisation, il recevait la visite de son fils une fois par semaine. Celui- ci l’aidait pour l’entretien de son domicile, pour faire ses courses et préparer certains repas.

a) Nommez les besoins fondamentaux perturbés chez monsieur Brodeur.

b) Nommez deux interventions qui permettraient de diminuer les chutes chez monsieur Brodeur.

c) Quels soins infirmiers pourriez- vous proposer pour maintenir l’autonomie fonctionnelle du client lors des repas ?

d) Selon vous, est- ce que monsieur Brodeur pourrait retourner à son domicile de manière sécuritaire dans sa condition actuelle ?

168

CHAPITRE 5

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Section

2

Les facteurs qui influent sur l’autonomie de la personne atteinte de déficits cognitifs

Déclencheur À votre avis, comment la solitude peut-elle avoir un impact sur le niveau d’autonomie d’une personne ?

2

Nommez deux altérations qui peuvent perturber l’autonomie de la personne.

3

Indiquez deux moyens d’entrer en communication avec une personne qui ne comprend plus le langage parlé.

Section 2

1

Cette section présente les différents facteurs qui influent sur la personne atteinte de déficits cognitifs et qui sont : • les maladies physiques et les problèmes de santé mentale ; • l’environnement physique ; • la communication et l’environnement humain.

FIGURE 5

La maladie physique

2.1 Les maladies physiques et les problèmes de santé mentale 2.1.1 Les maladies physiques La personne âgée est souvent affectée par plusieurs problèmes de santé, dont les maladies chroniques. Ces problèmes peuvent modifier son degré d’autonomie, de manière ponctuelle ou évolutive. Par exemple, lorsqu’un client souffre d’emphysème pulmonaire, il peut être rapidement essoufflé lors des soins d’hygiène et requérir de l’aide pour terminer la tâche en cours. La fatigue associée à cette MPOC entraîne souvent une diminution de l’activité physique du client et une diminution de son autonomie fonctionnelle (voir la figure 5). Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

L’autonomie fonctionnelle de la personne présentant des déficits cognitifs

169

La douleur présente dans plusieurs problèmes de santé induit souvent le même effet d’entraînement (voir la figure 6). FIGURE 6

L’effet de la fatigue et de la douleur sur l’autonomie fonctionnelle Fatigue

Douleur

Section 2

Diminution de l’activité physique

Diminution de l’autonomie fonctionnelle

Le soulagement de la douleur chez les personnes atteintes de déficits cognitifs présente un défi supplémentaire pour les soignants, puisque chez cette clientèle, elle est plus difficile à détecter et à évaluer.

2.1.2 Les problèmes de santé mentale Comme les maladies physiques, les problèmes de santé mentale ont un impact direct sur l’autonomie fonctionnelle du client âgé. En effet, l’anxiété, la dépression et les autres problèmes de santé mentale nuisent à la compréhension que le client peut avoir de son environnement. Ainsi, ces problèmes, ajoutés aux déficits cognitifs, limitent l’autonomie de la personne âgée dans l’accomplissement de ses AVQ et de ses AVD. Par ailleurs, le traitement de certains problèmes de santé mentale requiert souvent l’utilisation de classes de médicament dont les principaux effets secondaires peuvent entraîner un ralentissement psychomoteur et même augmenter le risque de chutes. Ces effets secondaires peuvent également contribuer à limiter les capacités physiques de la personne âgée et réduire progressivement son autonomie fonctionnelle.

2.2 L’environnement physique La personne atteinte de déficits cognitifs est très sensible à son environnement. Pour se sentir en sécurité et en confiance, elle doit avoir accès à des repères stables et à une routine de soins adaptée. Le tableau 2, à la page suivante, présente les éléments qui peuvent influer sur le niveau d’autonomie fonctionnelle des clients atteints de déficits cognitifs, et les soins d’assistance à privilégier en milieu clinique.

170

CHAPITRE 5

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Les éléments du milieu clinique qui influent sur l’autonomie fonctionnelle du client

Éléments du milieu clinique Orientation par rapport à l’unité de soins

Soins d’assistance et explications ●



Routine dans les AVQ



● ●



Présence des autres clients



● ● ● ●

Activités et loisirs

● ● ● ●

Appareillage

● ●

Mesures de contention

● ●



Placer à l’entrée de la chambre du client une photo ou un objet qui est important pour lui pour lui permettre de retrouver sa chambre (voir la figure 7). Décrire au client, en l’accompagnant, le chemin utilisé et les points de repère (ex. : des lignes sur les murs menant aux toilettes) pour se rendre de la chambre à la salle à manger.

FIGURE 7

Une photo placée à côté de sa porte permet au client de s’orienter dans l’unité.

Section 2

TABLEAU 2

S’informer sur les habitudes antérieures du client et les respecter (ex. : prendre une douche plutôt qu’un bain). Ranger les effets personnels du client toujours au même endroit. Faire participer le client à ses soins, selon ses capacités et toujours exécuter les étapes dans le même ordre. Respecter le rythme du client. Favoriser les contacts entre les clients au moment des repas et selon les affinités (ex. : placer les clients qui aiment communiquer et ceux dont le langage est préservé à la même table). Doser les périodes d’activités et les périodes d’intimité du client, selon les besoins. Éviter de laisser le client tout seul dans sa chambre pendant trop longtemps. Amener régulièrement le client dans les aires communes, même pour de courtes périodes. Être attentif aux bruits générés par les autres clients et assurer le rétablissement d’une ambiance calme, au besoin. Favoriser la participation du client aux activités, selon ses capacités et ses intérêts. Être attentif aux signes d’ennui ou de retrait du client. Organiser l’horaire des soins au client en fonction des activités prévues dans la journée, si possible. Faire appel à la famille ou à un bénévole pour permettre à un client plus avancé dans sa démence, par exemple, de participer à des activités adaptées à sa condition. Retirer la sonde urinaire et le soluté, dès que permis. Le jour, privilégier le sac collecteur d’urine fixé à la jambe pour faciliter les déplacements. Éviter d’utiliser des mesures de contention du client en continu ou sur de longues périodes. S’assurer de répondre aux besoins fondamentaux du client durant l’utilisation des mesures de contention. Assurer une surveillance étroite du client sous contention pour prévenir les blessures (ex. : rougeurs, lésions, strangulation).

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L’autonomie fonctionnelle de la personne présentant des déficits cognitifs

171

D’une compétence à l’autre Les mesures de contention sont des mesures exceptionnelles, temporaires et de dernier recours. Les conditions d’application, la surveillance nécessaire et les risques associés à l’utilisation des mesures de contention sont abordés en compétence 4, Procédés de soins d’assistance.

2.3 La communication et l’environnement humain Section 2

Une personne âgée atteinte de déficits cognitifs a besoin de communiquer avec son entourage. La maladie qui affecte ses capacités cognitives peut toucher : • sa capacité à comprendre les messages ; • sa capacité à exprimer ses besoins. L’infirmière auxiliaire doit donc appliquer certains principes pour adapter sa façon de communiquer avec le client atteint de déficits cognitifs (voir la figure 8).

FIGURE 8

Les principes de communication auprès d’une personne atteinte de déficits cognitifs

Simplicité

Patience

Douceur

Respect

Lorsque l’infirmière auxiliaire désire communiquer avec un client âgé atteint de déficits cognitifs, il est important qu’elle lui explique la situation dans laquelle il se trouve, pour qu’il puisse comprendre ce qui se passe autour de lui.

Quoi faire L’infirmière auxiliaire qui accomplit une tâche auprès d’un client atteint de déficits cognitifs doit : • s’assurer d’avoir l’attention du client et le contact visuel avec celui-ci ; • réduire les sources de distraction au besoin ; • annoncer le soin qu’elle s’apprête à faire ; • donner des consignes simples, une à une ; • dire ce qui est strictement nécessaire et le répéter au besoin ; • utiliser les langages verbal, non verbal et émotionnel ; • organiser le matériel selon la séquence des gestes à exécuter pour accomplir la tâche ; • respecter le rythme du client ; • faire participer le client à ses AVQ et aux activités de loisir, selon ses capacités résiduelles et ses intérêts.

172

CHAPITRE 5

Madame Charest, je vais vous aider à vous lever du lit pour aller à la toilette.

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1

Nommez trois façons pertinentes de communiquer avec un client atteint de déficits cognitifs.

2

Monsieur Girard est hébergé depuis très récemment au CHSLD où vous travaillez. Il est atteint de la maladie d’Alzheimer à un stade modéré. Il est souvent désorienté dans l’espace. a) Nommez deux moyens que vous pouvez mettre en place pour maintenir l’autonomie de monsieur Girard.

b) Comment pouvez-vous faciliter la communication entre monsieur Girard et les autres clients ?

c) En quoi l’utilisation des mesures de contention pourrait-elle influer sur l’autonomie fonctionnelle de monsieur Girard ?

3

Vrai ou faux ? Si vous jugez que l’énoncé est faux, justifiez votre réponse. Vrai

Faux

a) Faire participer le client à ses soins est un bon moyen pour maintenir son autonomie. b) La présence d’une sonde urinaire ou d’un soluté peut nuire aux déplacements du client. Il faut les retirer dès que permis. c) Seules les maladies physiques ont un impact sur l’autonomie fonctionnelle d’une personne. Justification :

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L’autonomie fonctionnelle de la personne présentant des déficits cognitifs

173

Section 2

ACTIVITÉS

Section

3 La stimulation de l’autonomie

Déclencheur Selon vous, en quoi la zoothérapie peut- elle favoriser l’autonomie du client atteint de déficits cognitifs ?

2

Lorsque vous exercerez votre profession, il vous arrivera d’être pressée par le temps. En quoi le temps peut-il être un obstacle au maintien de l’autonomie de vos clients ?

3

Pourquoi est-il important de favoriser l’autonomie des clients ?

Section 3

1

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • •

Loisir Musicothérapie

• •

Stimulation cognitive Stimulation fonctionnelle

• •

Thérapie occupationnelle Zoothérapie

Dans cette section, vous découvrirez les moyens qui permettent de stimuler l’autonomie de la personne atteinte de déficits cognitifs.

174

CHAPITRE 5

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3.1 Les moyens pour stimuler l’autonomie Les déficits cognitifs présents chez les personnes âgées atteintes d’une démence sont irréversibles et évolutifs. Cependant, l’infirmière auxiliaire peut contribuer au maintien des capacités de cette clientèle par des actions concrètes (voir le tableau 3). Des moyens pour stimuler l’autonomie de clients atteints de déficits cognitifs

TABLEAU 3

Définitions

Objectifs

Exemples

La thérapie occupationnelle est l’ensemble des activités stimulantes qui visent à améliorer la qualité de vie du client âgé.



Favoriser le bien-être et le sentiment d’être utile du client.



Section 3

Thérapie occupationnelle Proposer au client des activités de bricolage, de peinture ou des activités physiques adaptées à sa condition, tout en respectant ses goûts et ses occupations antérieures.

Stimulation fonctionnelle La stimulation fonctionnelle est l’ensemble des moyens qui permettent de maintenir ou de préserver les capacités fonctionnelles du client âgé.





Maintenir le niveau d’autonomie du client le plus longtemps possible. Améliorer l’estime de soi et le sentiment de compétence du client.





Encourager le client à participer à ses AVQ (ex. : se laver, aller à la toilette, boire et manger). Respecter le rythme du client et le laisser faire ce qu’il est capable de faire.

Stimulation cognitive La stimulation cognitive est l’ensemble de moyens qui permettent d’améliorer, de préserver ou de ralentir le déclin des fonctions cognitives chez un client âgé.





Optimiser l’ensemble des fonctions cognitives au quotidien. Améliorer l’estime de soi et la confiance chez le client.









Utiliser un point de repère pour que le client retrouve sa chambre tout seul (stratégie d’orientation spatiale). Indiquer la date, la saison, le moment de la journée ou le temps qu’il fait quand on se présente devant le client (stratégie d’orientation temporelle). Proposer des activités dans lesquelles la mémoire, la compréhension et l’ensemble des fonctions exécutives du client sont stimulées. Stimuler la mémoire ancienne du client en lui parlant de ses souvenirs.

Loisir Un loisir est une activité non obligatoire choisie par le client.



Permettre au client de combler son temps libre et de vivre des moments agréables.



Favoriser l’initiative du client pour des activités sociales, des activités de divertissement, ou des activités physiques.

Musicothérapie La musicothérapie est l’utilisation de la musique à des fins thérapeutiques en vue d’améliorer, de maintenir ou de rétablir la santé physique et mentale d’un client.

● ●

Faire diversion. Permettre au client de se détendre, d’améliorer son sommeil, de réduire son anxiété et d’améliorer sa qualité de vie (voir la figure 9, à la page suivante).

● ●

Faire jouer de la musique douce durant les repas. Faire écouter de la musique selon les goûts individuels et culturels du client.

Zoothérapie La zoothérapie est l’utilisation d’un animal domestique à des fins thérapeutiques en vue d’améliorer la santé physique et mentale d’un client.



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Maintenir ou améliorer le potentiel cognitif, physique, psychologique ou social du client.



Organiser auprès du client la visite hebdomadaire d’un chien et de son maître pour une activité de brossage en s’assurant au préalable que le client n’a pas de peurs associées aux animaux.

L’autonomie fonctionnelle de la personne présentant des déficits cognitifs

175

Le client atteint de déficits cognitifs reconnaît longtemps le langage de la musique, quels que soient son origine, sa culture et son niveau de scolarité.

FIGURE 9

L’effet positif de la musique

Section 3

La musique a un effet apaisant, relaxant ou stimulant pour cette clientèle lorsqu’elle est utilisée à des moments opportuns et de manière judicieuse.

ACTIVITÉS 1

Monsieur Gillet est admis en centre d’hébergement depuis trois semaines. Les évaluations effectuées durant son hospitalisation ont permis de conclure qu’il est atteint de déficits cognitifs qui ne lui permettent plus de vivre seul à son domicile en toute sécurité. Comme sa fille est la seule aidante présente et qu’elle ne peut pas augmenter la fréquence de ses visites ni les soins à son père, le placement en CHSLD est la seule option possible. a) Quel outil a-t-on utilisé pour mesurer l’autonomie fonctionnelle de monsieur Gillet ?

b) En cours d’hébergement, à quelle fréquence devrez- vous contribuer à la réévaluation des capacités fonctionnelles de monsieur Gillet ?

c) Dans les situations suivantes, quelle serait l’intervention la plus appropriée pour stimuler l’autonomie de monsieur Gillet ? i) Monsieur Gillet a de la difficulté à retrouver sa chambre dans l’unité.

ii) Monsieur Gillet ne veut pas manger à la salle à manger avec les autres clients parce qu’il laisse tomber de la nourriture.

176

CHAPITRE 5

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iii) Monsieur Gillet s’ennuie beaucoup. Il jouait du piano avant d’être atteint de la maladie de Parkinson.

Inscrivez le numéro qui correspond à la définition de chacun des moyens pour stimuler l’autonomie. Moyens

a) Loisir b) Stimulation cognitive c) Musicothérapie d) Zoothérapie e) Stimulation fonctionnelle f) Thérapie occupationnelle

3

Définitions

1. Activités conçues en fonction des expériences et des centres d’intérêt du client. 2. Moyens mis en place pour permettre au client de maintenir son niveau d’autonomie lors des AVQ. 3. Moyens mis en place pour préserver les fonctions, telles que la mémoire et l’attention. 4. Moyen utilisé notamment pour faire diversion. 5. Activité durant laquelle le client est en contact avec un animal. 6. Activité non obligatoire que le client choisit de faire, comme le bricolage ou une activité physique.

Pour chacune des situations suivantes, nommez le moyen utilisé pour stimuler l’autonomie des clients atteints de déficits cognitifs. a) Madame Gilbert, 79 ans, est atteinte de la maladie d’Alzheimer. Elle est très apathique. Son histoire de vie révèle qu’elle a toujours eu des petits animaux à la maison. Chaque semaine, une bénévole amène un chien. Madame Gilbert s’anime alors et sourit.

b) À l’étage où vous travaillez, un babillard informe les clients de la date, de la saison et de l’activité du jour. Chaque fois que vous passez devant ce tableau avec un client, vous en profitez pour lui transmettre ces informations afin de le situer dans le temps.

c) Une séance d’exercices physiques a lieu trois fois par semaine pour les clients ambulants.

4

Élaborez une courte mise en situation illustrant l’utilisation de la musicothérapie.

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L’autonomie fonctionnelle de la personne présentant des déficits cognitifs

177

Section 3

2

Synthèse La mesure de l’autonomie fonctionnelle

Synthèse

Évaluation des capacités fonctionnelles et de l’autonomie du client avec le SMAF

détermine

Besoins de soins Capacités résiduelles Objectifs de stimulation de l’autonomie

Les facteurs qui influent sur l’autonomie de la personne atteinte de déficits cognitifs

Problèmes de santé physique et mentale

Environnement physique

Moyens de stimulation appropriés

Communication et environnement humain

Les moyens de stimulation de l’autonomie Thérapie occupationnelle

Stimulation fonctionnelle

Stimulation cognitive

Loisir

Musicothérapie

Zoothérapie

Les objectifs généraux des moyens de stimulation de l’autonomie Favoriser le bien-être du client atteint de déficits cognitifs.

Maintenir le niveau d’autonomie du client le plus longtemps possible.

Améliorer l’estime de soi et le sentiment de compétence du client. Maintenir ou prévenir la détérioration des potentiels cognitif, physique, psychologique ou social du client.

178

CHAPITRE 5

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Situations cliniques Monsieur Parker, 83 ans (suite) Situations cliniques

Le profil d’autonomie fonctionnelle de monsieur Parker est quasiment complet. Voici quelques données importantes recueillies à son sujet : • il s’habille seul lorsque les vêtements sont classés dans l’ordre d’habillement ; • il a besoin de stimulation pour procéder à ses soins d’hygiène ; • il a besoin de rappels pour procéder à l’élimination vésicale ; • il éprouve des difficultés de langage, mais réussit à s’exprimer ; • il oublie des faits récents ; • il éprouve de la difficulté à comprendre les explications ou les demandes.

1

Comment pouvez-vous stimuler monsieur Parker pour qu’il procède à ses soins d’hygiène ?

2

Comment pouvez-vous aider monsieur Parker à demeurer continent ?

3

Pourquoi est-il important de stimuler l’autonomie de monsieur Parker ?

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L’autonomie fonctionnelle de la personne présentant des déficits cognitifs

179

Monsieur Imbeault, 79 ans

Situations cliniques

Monsieur Imbeault est arrivé d’urgence à l’unité de soins de longue durée. Il est atteint de la maladie d’Alzheimer depuis cinq ans. Jusqu’à maintenant, sa femme s’occupait de lui à la maison, mais une urgence médicale la retient maintenant à l’hôpital. On ne sait pas encore si monsieur Imbeault pourra retourner à son domicile. On détient peu de données sur sa condition, mais on observe qu’il est très agité.

1

En tant qu’infirmière auxiliaire, comment pouvez-vous diminuer le stress que vit monsieur Imbeault ?

2

C’est l’heure du coucher, mais vous ne connaissez pas la routine de monsieur Imbeault. Que pouvezvous faire ?

3

Nommez deux facteurs qui influencent l’autonomie fonctionnelle de monsieur Imbeault.

4

Par quels moyens pouvez-vous communiquer aux autres membres de l’équipe soignante les informations que vous allez recueillir auprès de monsieur Imbeault ?

180

CHAPITRE 5

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Annexe Le mini-examen de l’état mental (Folstein) Le mini-examen de l’état mental (Folstein) permet au médecin ou à l’infirmière de vérifier la performance des fonctions cognitives de la personne âgée afin de quantifier ses déficits. Cependant, il ne permet pas à lui seul d’établir un diagnostic de démence.

Ce test est noté sur 30. Un résultat de moins de 24 points est considéré comme anormal. La figure 1 présente le formulaire habituellement utilisé pour le test Folstein sur l’état mental. FIGURE 1

Le test Folstein sur l’état mental

Nom _____________________________ Âge _____ Date de naissance ___________________ Date _____________ DEMANDEZ AU SUJET DE DIRE : Son nom ________________________ Sa date de naissance ________________ Sa profession ____________________ SECTIONS

Cote maximale

Cote du sujet

ORIENTATION 1) Demandez au sujet le jour de la semaine ( la date ( ), le mois ( l’année ( ), la saison (

5

), ), ).

2) Demandez-lui ensuite d’identifier où il est : province ( ville ( ), rue ( immeuble ( ), étage ( ).

), ),

5

ENREGISTREMENT 3) Mentionnez trois objets (MAISON, ARBRE, VOITURE). Prenez une seconde pour prononcer chaque mot. Par la suite, demandez au sujet de répéter les trois mots. Donnez un point par bonne réponse. Répétez la démarche jusqu’à ce que le sujet apprenne tous les mots. Comptez le nombre d’essais et notez-le. Nombre d’essais : __________

3

ATTENTION ET CALCUL 4) Demandez au sujet de faire la soustraction par intervalles de 7 à partir de 100 :

5

100 – 7 = ( ), 93 – 7 = ( ), 86 – 7 = ( ), 79 – 7 = ( ), 72 – 7 = ( ). Donnez un point par bonne réponse. (Une autre épreuve serait de demander au sujet d’épeler le mot « MONDE » à l’envers.)

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ANNEXE

181

Annexe

L’interprétation des résultats

FIGURE 1

Le test Folstein sur l’état mental (suite) SECTIONS

Cote maximale

Cote du sujet

RÉTENTION MNÉSIQUE 5) Demandez au sujet de nommer les trois objets déjà mentionnés : MAISON ( ), ARBRE, ( ), VOITURE ( ).

3

LANGAGE

Annexe

6) Montrez au sujet un crayon et une montre et demandez-lui de les nommer (2 points).

8

Demandez au sujet de répéter la phrase suivante : « Pas de MAIS, de SI ni de ET. » (1 point) Demandez au sujet d’obéir à un ordre en trois temps (3 points) : « Prenez cette feuille de papier avec la main droite, pliez-la en deux et jetez-la par terre. » Demandez au sujet de lire cette phrase tout en respectant l’instruction suivante (1 point) : « Fermez les yeux. » Demandez au sujet d’écrire une phrase (sujet, verbe, sans égard aux fautes) (1 point).

PRAXIE DE CONSTRUCTION Demandez au sujet de copier le dessin ci-dessous (1 point).

1

Source : Carol A. Miller, Ivan L. Simoneau et Nathalie Raymond, L’essentiel en soins infirmiers gérontologiques, 2007. Traduit et adapté de « Mini-Mental State : A practical method for grading the cognitive state of patients for the clinician », Journal of Psychiatric Research, vol.12, no 3, 1975.

182

ANNEXE

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Le test de l’horloge Le test de l’horloge est un test visuographique court et simple qui permet de dépister certains troubles cognitifs lorsqu’il est combiné avec le Folstein. L’épreuve consiste à demander au client de dessiner une horloge (on peut aussi lui remettre une feuille sur laquelle est dessiné un cercle) indiquant 11:10 avec la petite aiguille et la grande. L’évaluation est basée sur quatre critères : • Représentation de tous les chiffres de 1 à 12 aux bons endroits • Chiffres placés dans le bon ordre

Annexe

• Représentation des deux aiguilles (grande et petite) correspondant à l’heure demandée

L’interprétation des résultats Le score en 4 points est établi ainsi : • 1 point si le cercle est bien tracé • 1 point si les chiffres sont placés correctement • 1 point si les 12 chiffres sont présents • 1 point si les aiguilles sont placées correctement La figure 2 présente différents exemples de résultats obtenus avec le test de l’horloge. FIGURE 2

Des exemples de résultats obtenus au test de l’horloge

Exemple a

b

c

Horloge normale

Horloge anormale

Horloge anormale

Le client obtient un résultat de 4/4.

Le client obtient un résultat de 1/4.

Le client obtient un résultat de 1/4.

Dans cette situation, le client présente des signes de persévération.

Source : Carol A. Miller, Ivan L. Simoneau et Nathalie Raymond, L’essentiel en soins infirmiers gérontologiques, 2007.

Le test Montreal Cognitive Assessment (MoCA) Le MoCA a été créé pour évaluer des déficits cognitifs légers, surtout chez les personnes hautement scolarisées. Ce test est divisé en huit sections.

L’interprétation des résultats Ce test est noté sur 30. Un résultat de 26 et moins est perçu comme anormal et nécessite une évaluation supplémentaire du client. Il faut ajouter 1 point si la scolarité est inférieure à 12 ans. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

ANNEXE

183

La figure 3 présente le formulaire du MoCA. Le MoCA

Annexe

FIGURE 3

© Reproduit avec l’autorisation de Z. Nasreddine MD. Ce test est disponible au www.mocatest.org 184

ANNEXE

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Glossaire-index

• Les numéros en gras réfèrent aux pages où le terme est le plus détaillé.

préfrontale, 36 prémotrice, 36 primaire du goût, 36 somesthésique, 36 visuelle primaire, 36

A

Activités de la vie domestique (AVD), 9, 161, 163, 170 Activités de la vie quotidienne (AVQ), 9, 45, 59, 67-69, 72, 77, 128, 161, 163, 170172, 175 Agitation verbale : Symptôme comportemental de la démence qui peut se manifester avec ou sans agressivité par un discours incohérent, des questions posées de façon répétitive, des cris, un marmonnement, des injures, des blasphèmes, des gémissements, des plaintes répétitives, un chantonnement ou de l’écholalie. 124, 125-126, 141, 144, 155 Agnosie : Incapacité à interpréter un stimulus capté par les sens. 50, 53, 78, 80, 103-113, 147 des couleurs, 50 des distances, 50

Amnésie : Atteinte partielle ou complète de la mémoire. 44, 53 Anosognosie : Incapacité pour une personne d’admettre qu’elle est malade, même si c’est évident pour l’entourage. 50, 53, 91, 118

Apathie : Symptôme psychologique de la démence qui se manifeste chez un client par un manque d’intérêt pour ses AVQ, les loisirs, les contacts sociaux ou tout ce qui se passe autour de lui. 68, 78, 85, 91, 94, 99, 108, 111-113, 118, 124, 128, 155

Autonomie

Aphasie : Atteinte du langage qui consiste en l’incapacité de nommer des objets ou à répéter des affirmations. 49, 53, 67-69, 78, 80, 91, 98-99, 102-103, 108-113

des sons, 50

de réception, 49

auditive primaire, 36 d’association auditive, 36 d’association visuelle, 36 de Broca, 36 de Wernicke, 36 motrice primaire, 36

Atteinte cognitive, 43, 47, 53, 98 Attention : Fonction cognitive et exécutive qui consiste à se concentrer spécifiquement sur une activité ou un objet. 27, 37, 38, 39, 40, 44-45, 53, 59, 77, 84, 91, 98-99, 103, 110, 112-113, 118, 181, 184

d’expression de Broca, 49

Aire

Aromathérapie : Approche environnementale et multisensorielle utilisée dans le cadre de la prévention et de la gestion des SCPD, qui consiste à diffuser dans l’environnement immédiat du client des parfums agréables, pour favoriser la relaxation et le sommeil. 146, 156

Anxiété : Malaise généralisé qui se traduit par de l’inquiétude, de l’insécurité ou par l’appréhension de certains événements. 26-27, 45, 48, 67-68, 72-73, 79, 93, 99, 105, 109, 124, 129-130, 133, 137, 144, 152, 155, 170, 175

des objets, 50 Aidant naturel : Personne qui offre un soutien continu ou occasionnel à un proche ou à un membre de la famille ayant des problèmes de santé physique ou mentale. 9, 30

Apraxie : Incapacité à effectuer un geste déjà appris, malgré des fonctions motrices adéquates. 51, 53, 68, 69, 78, 80, 85, 99, 103, 104, 107, 108, 111, 112, 118

de Wernicke,49 globale, 49 Appareillage, 27, 171 Approches comportementale et behavioriste : Approches utilisées dans le cadre de la prévention et de la gestion des SCPD, qui utilisent essentiellement le renforcement positif pour modifier les comportements agressifs et d’agitation d’un client. 143, 147-148, 156 environnementales, 143, 145-147, 156 multisensorielles, 145-147,156 relationnelles, 144-145, 156

fonctionnelle : Capacité d’une personne à accomplir sans aide ses activités de la vie quotidienne et domestique (AVQ et AVD). 14, 102, 104, 105, 106, 108, 109, 117, 161, 162, 166, 169-171, 178 niveau (d’), 170 B

Barrières visuelles : Approche environnementale et multisensorielle utilisée dans le cadre de la prévention et de la gestion des SCPD qui consiste en un dispositif empêchant les clients qui font de l’errance de se retrouver dans des endroits inappropriés. 147, 156 objectives, 147 subjectives, 147 Besoins d’une personne âgée, 4-5, 12, 14, 30, 162, 165 non satisfaits, 12, 47, 102, 124, 126127, 129, 133, 137, 143 perturbés, 12, 14-20, 23, 26, 59, 101-113 Bulbe olfactif, 36

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GLOSSAIRE-INDEX

185

Glossaire-index

• Les mots en gras sont les termes que les élèves devraient connaître après l’étude de chaque section du guide d’apprentissage.

C

Glossaire-index

Capacités résiduelles : Capacités d’une personne qui sont conservées malgré la présence de déficits. 162, 172, 178 Cascade de l’agitation : Escalade de l’agitation qui se manifeste chez un client atteint de démence lorsque les interventions mises en place pour diminuer l’un ou plusieurs de ses SCPD ne fonctionnent pas ou lorsque aucune intervention n’a été mise en place pour répondre à ses besoins. 129, 130, 155 Cécité, 99, 103-104 Cerveau, 35, 36, 38, 58, 63-66, 71, 76-78, 83-84, 90, 98-99, 116-118 Cervelet, 36, 98 Changements affectifs : Changements qui touchent les manifestations émotives qui sont reliées aux sensations, aux sentiments, aux émotions et aux pensées d’une personne. 26-27, 30 anatomiques et physiologiques : Changements qui touchent la structure des parties du corps, les relations qui s’établissent entre elles et leur fonctionnement. 14-23, 30 cognitifs, 28, 30, 98 dans l’environnement, 132, 136, 155 psychologiques : Changements qui touchent l’ensemble des mécanismes reliés à l’état d’esprit, aux idées et aux sentiments qui affectent le comportement d’une personne. 12, 26, 30 Chorée, 97, 99, 109, 117 Cognition : Fonction complexe, qui regroupe l’ensemble des activités mentales et qui permet à l’être humain de penser, de traiter et retenir de l’information et de résoudre des problèmes. 28, 35, 53, 99 Communication, 2, 23, 26, 59, 67-69, 78, 91, 109-113, 132, 133-134, 143, 155156, 163, 165, 169, 172, 178 authentique, 23, 26 empathique, 23, 26, 133 ouverte, 23, 26

186

GLOSSAIRE-INDEX

Comportement inapproprié, 46, 50, 91, 109, 117, 124, 126, 153, 155 Concentration : Processus complémentaire à celui de l’attention, qui permet de fermer la conscience aux distractions qui pourraient nuire à la réflexion ou à l’exécution d’une tâche. 27, 37, 38, 40, 44-45, 53, 59, 68-69, 98-99, 102-103, 110-113 Contention mesure (de), 137, 171, 172 physique, 58, 132, 137, 155 Corps amygdaloïde, 36 Corps de Lewy : Dépôts anormaux d’une protéine, qui se forment dans les cellules nerveuses du cerveau et qui interfèrent dans les messages transmis entre les neurones. 83-84 Cortex cérébral, 36, 64-65, 99 D

Déficit cognitif (ou atteinte cognitive) : Perturbation temporaire ou permanente de la capacité d’une personne à penser, à percevoir ou à raisonner et qui entraîne la détérioration, à divers degrés, des fonctions cognitives. 43, 47-48, 53, 58, 66-69, 98, 116-117, 134, 152, 162 irréversible : Qu’il est impossible de guérir ou de traiter. 47, 63, 98-99, 116, 175 léger, 66-68, 144, 183 réversible : Qu’il est possible de traiter ou de guérir. 58, 116 Dégénérescence neurofibrillaire : Accumulation anormale de fibrilles (filaments) dans le cytoplasme des neurones, notamment dans la maladie d’Alzheimer, empêchant les nutriments de se rendre jusqu’aux neurones qui en meurent. 64, 116 Délire, 69 Délirium : Déficit cognitif qui se caractérise par la détérioration rapide de l’état de conscience et du fonctionnement cognitif. 31, 43, 53, 57, 58-60, 70, 116, 118, 136

Démence : Trouble évolutif et dégénératif qui touche l’ensemble des fonctions intellectuelles, causé par une probable lésion des cellules nerveuses du cerveau. 43, 48, 53, 58, 63, 65-66, 181 à corps de Lewy (DCL) : Démence caractérisée par la présence de corps de Lewy. 83-87, 117, 118 à Prions : Démence neurodégénérative rare, notamment la maladie de Creutzfeldt-Jacob (MCJ) et la nouvelle forme de MCJ (Bovine), irréversible et à évolution rapide, causée par des agents transmissibles non conventionnels appelés prions. 99, 117 associée au VIH-1 : Démence qui apparaît à la suite d’une atteinte au système nerveux associée au sida. 98, 117 de type Alzheimer, voir Maladie d’Alzheimer. due à la chorée de Huntington : Démence héréditaire rare caractérisée par une dégénérescence neurologique qui affecte surtout les noyaux gris centraux du cerveau. 99, 117 due au syndrome de WernickeKorsakoff : Démence dégénérative du cerveau qui résulte d’un d’alcoolisme chronique. 98, 117 frontotemporale (DFT) : Démence qui regroupe un ensemble de maladies neurodégénératives caractérisées par l’atrophie ou la mort des cellules situées dans les lobes frontaux et temporaux du cerveau. Comprend notamment la maladie de Pick. 90-94, 117, 118 mixte : Démence qui associe chez une même personne des lésions d’origine dégénérative et des lésions dues à des AVC ou à des lacunes vasculaires. 80, 116 secondaire due à un traumatisme crânien : Démence irréversible qui apparaît à la suite d’un important traumatisme crânien ou de coups répétitifs à la tête. 98, 117 vasculaire : Altération des fonctions cognitives provoquée par une série de petits accidents vasculaires cérébraux (AVC). 76-80, 116, 118

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Désengagement, 68, 111-113 Désinhibition : Diminution de l’inhibition qui se manifeste par des comportements considérés comme inappropriés selon les règles sociales. 46, 53, 73, 92-94, 98, 107, 113, 118, 124, 126, 137, 155 Désorientation : État d’une personne qui est inconsciente de la réalité où elle se trouve et qui peut être désorientée dans le temps, dans l’espace ou par rapport à la personne. 47, 48, 53, 59, 68-69, 78, 85, 98, 103-106, 118, 130, 148 Discours : Utilisation du langage oral pour s’adresser à une ou à plusieurs personnes en même temps. 37, 38, 48, 53, 59, 91, 110, 125, 184 Diversion ou distraction : Approche émotionnelle utilisée dans le cadre de la prévention et de la gestion des SCPD, qui consiste à changer les idées persistantes d’un client en lui parlant d’événements significatifs ou en lui proposant une activité qu’il aime. 105, 108, 112, 126-127, 129, 130, 134, 144-145, 156, 175 Dosage des stimuli : Approche environnementale et multisensorielle utilisée dans le cadre de la prévention et de la gestion des SCPD qui consiste à offrir une période de stimuli en alternance avec une période de repos. 146, 156 Droits (de la personne âgée), 9, 30 Dysarthrie, 98-99, 110 Dysphagie, 16-17, 78, 85, 91, 99, 102, 104, 118 E

Échelle de Reisberg : Échelle de détérioration globale mise au point par le psychiatre Barry Reisberg et divisée en sept stades permettant de mesurer la progression de la maladie d’Alzheimer. 67-70, 116 Écholalie : Forme d’aphasie qui consiste en la répétition involontaire de mots entendus. 49, 53, 91, 125

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Effet anticholinergique, 60, 73, 93 Environnement, 4, 13, 16, 23, 30, 37, 4547, 50, 53, 58, 124-125, 130, 132, 136, 141, 143, 145-148, 151-152, 155-156, 169-170, 172, 178 Errance : Symptôme comportemental de la démence qui consiste en la déambulation d’un client, sans but apparent, à pied ou en fauteuil roulant. 46, 58-59, 68-69, 78, 85, 92, 98-99, 109, 118, 124-125, 130, 136-137, 144, 146-148, 155 État de conscience, 58, 59, 60, 72, 84, 85, 116 hypoactif, 58, 59 mixte, 58 Évaluation neuropsychologique, 70-71, 92 F

Fabulation, 98 Facteurs précipitants, 58 prédisposants, 58

Fugue : Symptôme comportemental de la démence, conséquence de l’errance, où le client explore l’environnement jusqu’à ce qu’il se retrouve en dehors de son unité, de l’établissement ou du quartier. 109, 124, 125, 155 G

Génotype Apo, 66 Gériatrie : Science médicale, et composante de la gérontologie, qui permet aux intervenants de la santé de comprendre les maladies, les traitements et leurs conséquences particulières liées au vieillissement. 4, 30, 137 Gérontologie : Science multidisciplinaire qui étudie l’ensemble des dimensions liées au vieillissement et aux personnes âgées dans différents domaines (économique, biologique, physiologique, psychosocial, etc.). 4, 30 Gnosie : Fonction cognitive qui permet de reconnaître, grâce à l’utilisation de l’un des sens, la forme d’un objet, de se le représenter et d’en saisir la signification. 37-38, 50, 53

Flexibilité mentale : Fonction cognitive et exécutive qui permet à la personne de modifier son comportement ou le cours de sa pensée pour s’adapter à une situation donnée. 37, 39, 47, 53

Grilles d’observation, 109, 140-141, 143, 156

Folstein (ou mini-examen de l’état mental) : Test d’évaluation neuropsychologique permettant de vérifier la performance des fonctions cognitives d’une personne afin de quantifier ses déficits. 71, 181-182

Habitudes de vie, 6, 108, 135, 145

Fonctions cognitives : Processus qui permettent à l’humain de penser, de percevoir et de raisonner. 35, 37-39, 43, 51, 53, 66, 71, 76, 79, 84, 112, 116, 175, 181 Fonctions exécutives : Fonctions cognitives qui permettent d’atteindre un objectif ou de s’adapter à de nouvelles situations. 37-38, 53, 78, 85, 92, 107, 111, 175

H

Hallucinations : Symptôme psychologique de la démence qui consiste en des perceptions sensorielles par le client, surtout visuelles, auditives et olfactives, sans présence de stimulus. 58-60, 69, 7273, 85-87, 99, 109, 118, 124, 129, 155 Hippocampe, 36, 64-65 Histoire de vie : Approche relationnelle utilisée dans le cadre de la prévention et de la gestion des SCPD qui consiste à utiliser des éléments significatifs et des événements marquants de la vie d’un client. Approche qui utilise à la fois la réminiscence et la diversion. 145, 156 Hyperkaliémie, 16, 92 Hyperoralité, 92, 103

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187

Glossaire-index

Dépression, 6, 26, 28, 58, 66, 68, 73, 78, 79, 85-87, 93, 103, 106, 108, 110-113, 118, 124, 128, 155, 170

Hyperphagie, 92, 103

L

Hypervigilance, 58, 59

Langage : Fonction cognitive qui consiste en l’expression de la pensée grâce à une structure ou des signes établis selon une convention, qui utilisent la voix ou les gestes. 28, 36-38, 40, 43-44, 48-49, 53, 65, 68, 69, 92, 109, 124, 126, 144, 152, 171-172, 176, 181-182, 192

Hypothalamus, 36

Glossaire-index

I

Idées délirantes : Symptôme psychologique de la démence qui résulte d’une fausse croyance d’un client à propos d’une réalité extérieure à lui-même et à laquelle il reste accroché. 59, 85-86, 118, 124, 129, 155 Illusions : Symptôme psychologique de la démence qui consiste en une mauvaise interprétation d’un stimulus. 58, 105, 109, 124, 129, 146, 155 Incohérence du discours, 59, 91 Incontinence fécale, 69, 78, 104, 162 urinaire, 69, 78, 85, 104, 118, 162 Inhibition : Fonction cognitive et exécutive qui sert de filtre et empêche une personne d’agir de façon impulsive et inappropriée. 37, 39, 46, 53, 126 Inventaire d’agitation de Cohen-Mansfield, 141-142 du comportement frontal de Kertesz, 141 Irritabilité : Symptôme comportemental de la démence qui correspond à l’état d’une personne qui s’emporte, qui est impatiente et qui s’énerve facilement. 58-59, 93, 9899, 124, 127, 155 J

Jargonaphasie : Forme d’aphasie qui consiste en l’utilisation de termes déformant les mots au point de les rendre inintelligibles. 49, 53 Jugement : Fonction cognitive et exécutive qui permet à une personne d’évaluer l’importance relative de faits ou d’idées abstraites à partir de ses connaissances et de mesurer les conséquences qui en découlent. 36-39, 46, 53, 68, 91, 99, 107, 109, 110, 141, 148

188

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non verbal, 49, 109, 133, 172 Lobe

à court terme, 39, 40, 44, 59, 67-70, 85, 98, 102, 103, 105, 107, 108, 111, 112 à long terme, 36, 40, 44, 68, 70, 113 antérograde, 39, 44 émotive, 40, 70 épisodique, 40 explicite, 40, 67 globale, 44

frontal, 36, 37

implicite, 40

occipital, 36 pariétal, 36

procédurale, 40, 44, 69, 72, 79, 102105, 107-108

temporal, 36, 64

rétrograde, 40, 44

Logorrhée, 91

sémantique, 40, 48, 67, 91, 110

Loisir : Moyen de stimulation de l’autonomie d’une personne âgée atteinte de déficits cognitifs qui consiste en une activité non obligatoire choisie par la personne ellemême. 68, 128, 130, 171-172, 175, 178

sensorielle, 39, 40

Lumière (et éclairage) : Élément de l’approche environnementale et multisensorielle utilisé dans le cadre de la prévention et de la gestion des SCPD. 146, 156 M

Maladie d’Alzheimer (MA): Maladie progressive, neurodégénérative, qui détruit les cellules du cerveau de façon irréversible et qui est caractérisée par la présence de plaques amyloïdes et de dégénérescence neurofibrillaire. 63-73, 77, 78, 80, 84, 116, 118

Méthode Gineste-Marescotti : Approche relationnelle utilisée dans le cadre de la prévention et de la gestion des SCPD, qui consiste à utiliser le corps comme médiateur afin que la douceur manifestée durant un soin rapproche le soignant du soigné. 145, 156 MoCA (Montreal Cognitive Assessment), 71, 184 Modification de la personnalité, 69, 78, 85, 92, 98, 99, 118, 124 Musicothérapie : Moyen de stimulation de l’autonomie d’une personne âgée atteinte de déficits cognitifs qui consiste en l’utilisation de la musique à des fins thérapeutiques en vue d’améliorer, de maintenir ou de rétablir la santé physique et mentale de cette personne. 112, 126, 175, 178

Maladie neurodégénérative, 63, 90, 98, 99, 117 Mécanismes d’adaptation : Moyens cognitifs ou comportementaux qu’une personne utilise pour diminuer les impacts négatifs découlant d’une situation stressante. 28, 30, 135 Mémoire : Fonction cognitive qui permet d’emmagasiner de l’information ou une expérience, de la conserver et de se la rappeler au besoin. 28, 37, 39-40, 43-44, 48, 53, 64-73, 78, 85, 91, 98, 99, 102108, 110-113, 118, 144, 148, 175, 184

O

Obsession, 69 Organisation : Fonction exécutive qui consiste en la mise en place d’une suite d’étapes successives et coordonnées permettant la réalisation d’un objectif. 37, 38, 45, 53 Orientation : Fonction cognitive qui permet de déterminer avec précision la relation entre son corps physique et l’environnement. 37, 47-48, 53, 91, 124, 148, 171, 175, 184

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P

Palilalie : Forme d’aphasie qui consiste en la répétition involontaire et constante de mots ou de phrases qui s’accompagne d’une accélération du débit et du ton de la voix. 49, 53, 91

Praxie : Fonction cognitive qui permet la coordination des mouvements dans un but précis. 37, 38, 51, 53, 91, 182 Préjugés, 6 Présence simulée : Approche émotionnelle utilisée dans le cadre de la prévention et de la gestion des SCPD, qui consiste à présenter au client un enregistrement vidéo ou audio de ses proches. 144, 156 Prosopagnosie : Forme d’agnosie qui consiste en l’incapacité à reconnaître les visages. 50, 53 Protéine

Paranoïa, 68

bêta-amyloïde, 50, 53

Paraphasie : Forme d’aphasie qui consiste en la déformation ou la substitution de syllabes ou de mots par d’autres, similaires par le sens ou la sonorité, ou en la création de mots incompréhensibles (ex. : aphasie de Wernicke). 49, 53

Tau, 64, 116

Parkinsonisme, 85, 98, 99, 102, 105, 106, 109, 118

Psychogériatrie (ou gérontopsychiatrie): Branche de la psychiatrie consacrée aux altérations et aux traitements associés à la santé mentale chez les personnes âgées. 4, 30, 124 Psychose, 87, 98

Passivité, 69 Persévération : Symptôme comportemental de la démence qui se manifeste chez un client par une tendance à faire les mêmes gestes ou à répéter les mêmes mots ou les mêmes phrases. 47, 92, 118, 124, 126, 155

R

Raisonnement : Fonction exécutive qui permet à une personne de déduire, de juger et de formuler des solutions ainsi que d’évaluer si le résultat est exact. 37, 39, 46, 53, 68, 69, 107, 110

Résistance aux soins : Symptôme comportemental de la démence qui se manifeste chez un client par de l’opposition ou de la non-collaboration envers le soignant qui tente de lui donner un soin. 68, 69, 124, 127, 155 Rétention (de la mémoire), 39 Rigidité mentale : Atteinte cognitive qui limite les capacités d’une personne à faire appel à la pensée créative, à la recherche de solutions et à l’introspection. 47, 53, 91 S

Stimulation multisensorielle : Approche utilisée dans le cadre de la prévention et de la gestion des SCPD, qui consiste à stimuler le corps et les cinq sens du client afin de le connecter aux soignants et à son milieu de vie (ex. : salle Snoezelen), 146, 156 SMAF (Système de mesure de l’autonomie fonctionnelle) : Outil d’observation et d’analyse qui permet d’évaluer les capacités et les ressources d’une personne, quel que soit son milieu de vie. 72, 162-166, 178 Stéréotypes, 6 Stimulation

Ralentissement des processus cognitifs, 78, 85, 99

cognitive : Ensemble de moyens qui permettent d’améliorer, de préserver ou de ralentir le déclin des fonctions cognitives chez une personne. 28, 112, 175, 178

de soins (PSTI), 143, 162, 165, 166

Rappel (de la mémoire), 39, 184

de l’autonomie, 162, 174-176, 178

de stimulation, 44

Réflexes archaïques, 91-92, 118

thérapeutique infirmier (PTI), 143, 165

Relation avec les soignants, 136, 155

fonctionnelle : Ensemble des moyens qui permettent de maintenir ou de préserver les capacités fonctionnelles d’une personne atteinte de déficits cognitifs. 175, 178

Perte partielle de la vue, 103-104 Plan

Plaques amyloïdes ou plaques séniles : Plaques caractéristiques de la maladie d’Alzheimer, formées d’un amas de dépôts d’une protéine et de divers débris de neurones, de protéines et de cellules, empêchant la transmission entre les neurones qui en meurent. 64, 98, 116 Plongeon rétrograde : Phénomène caractéristique de la maladie d’Alzheimer qui consiste en la disparité entre les différentes pertes de mémoire, entraînant la personne atteinte dans une sorte de régression, qui lui fait revisiter certaines périodes importantes de sa vie. 70, 116

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Réminiscence : Approche émotionnelle utilisée dans le cadre de la prévention et de la gestion des SCPD, qui consiste à utiliser des souvenirs positifs et signifiants d’un client pour stimuler sa mémoire. 144-145, 156 Renforcement négatif, 147-148, 156 positif, 147, 156

Stupeur, 69 Sublimation, 28 Symptômes comportementaux et psychologiques de la démence (SCPD) : Comportements répétitifs observables, inappropriés dans le contexte où ils se produisent et parfois dangereux pour la personne qui en est à l’origine et pour les autres. 124-131, 132-137, 140-149, 151-153, 155-156

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Glossaire-index

Orientation à la réalité : Approche relationnelle utilisée dans le cadre de la prévention et de la gestion des SCPD, qui vise à orienter le client dans les trois sphères (le temps, l’espace et la personne) sans le confronter à ses difficultés. 144, 156

Syndrome

T

V

crépusculaire (ou vespéral): Phénomène qui se manifeste par l’apparition ou l’augmentation des SCPD vers l’heure du coucher du soleil. 129-130, 155

Tableau d’aide individualisé (TAI), 164

malin des antipsychotiques, 87

Test de l’horloge, 71, 183

Validation des émotions : Approche émotionnelle utilisée dans le cadre de la prévention et de la gestion des SCPD, qui consiste à reconnaître les émotions du client et à l’aider à les exprimer. 144, 156

Thalamus, 36, 99

Système

Glossaire-index

Tâche (à effectuer), 51, 127, 135, 155, 169, 172

cardiovasculaire, 15 digestif, 16-17 endocrinien, 16 immunitaire, 20 lymphatique, 20 musculaire, 17 nerveux, 20 osseux, 18

Thérapie occupationnelle : Ensemble des activités stimulantes qui visent à améliorer la qualité de vie de personnes âgées atteintes de déficits cognitifs. 175, 178 Toucher affectif : Approche environnementale et multisensorielle utilisée dans le cadre de la prévention et de la gestion des SCPD, qui consiste à communiquer avec un client par de l’affection, de la tendresse, du réconfort et de la sécurité. 110, 126, 147

reproducteur, 19 respiratoire, 15

U

urinaire, 19

Unité

Vieillissement : Processus naturel et graduel qui débute ou s’accélère lorsque l’organisme avance en âge. 4-6, 14-23, 28, 30 Z

Zoothérapie : Moyen de stimulation de l’autonomie d’une personne âgée atteinte de déficits cognitifs qui consiste en l’utilisation d’un animal domestique à des fins thérapeutiques en vue d’améliorer la santé physique et mentale de cette personne. 111, 175, 178

prothétique, 148, 156 spécifique, 148-149, 156

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Principaux livres et revues consultés ARCAN, Marcel et Réjean HÉBERT. Précis pratique de gériatrie, 3e éd., Saint-Hyacinthe, EDISEM, 2007, 1296 p. BROCKER, Patrice et autres. « Les SCPD : description et prise en charge », La Revue de Gériatrie, vol. 30, no 4, avril 2005, p. 241-252 BOWLER John V. et Vladimir HACHINSKI. Vascular Cognitive Impairment : Preventable Dementia, Oxford, Oxford University Press, 2003, 362 p. FORTINASH, Katherine M. et Patricia A. HOLODAY WORRET. Soins infirmiers : santé mentale et psychiatrie, édition française sous la direction de Yvon Brassard et autres, Montréal, Chenelière Éducation, 2013, 952 p. GAUTHIER, Serge. Clinical Diagnosis and Management of Alzheimer’s Disease, 2e éd., Londres, CRC Press, 2000, 400 p. LEWIS, Sharon L. et autres. Soins infirmiers : médecine chirurgie, édition française sous la direction de Yvon Brassard et autres, 2e éd., 3 t., Montréal, Chenelière Éducation, 2011, 3200 p. MILLER, Carol A. L’essentiel en soins infirmiers gérontologiques, adapté par Ivan L. Simoneau et Nathalie Raymond, Montréal, Beauchemin, Chenelière Éducation, 2007, 272 p. MINISTÈRE DE LA FAMILLE ET DES AÎNÉS et MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX. Vieillir et vivre ensemble : chez soi, dans sa communauté, au Québec, Québec, 2012, 202 p. MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX. DIRECTION DES COMMUNICATIONS. « Inventaire d’agitation de CohenMansfield », Approche adaptée à la personne âgée en milieu hospitalier. État cognitif et comportemental. Agitation dans les démences, version française de P. Landeville, Québec, 2012 PHANEUF, Margot. La maladie d’Alzheimer : le vieillissement perturbé, 2e éd., Montréal, Chenelière Éducation, 2007, 432 p. POTTER, Patricia Ann et Anne GRIFFIN PERRY. Soins Infirmiers : fondements généraux, 3e éd., édition française sous la direction de Yvon Brassard et autres, Montréal, Chenelière Éducation, 2010, 2 t., 1490 p. VOYER, Philippe (dir.). Soins infirmiers aux aînés en perte d’autonomie, 2e éd., Montréal, ERPI, 2013, 753 p. VOYER Philippe et autres. « Prevalence and symptoms of delirium superimposed on dementia », Clinical Nursing Research, vol. 15, no 1, février 2006, p. 46-66

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MÉDIAGRAPHIE

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Médiagraphie

Médiagraphie

Sources Légende

h : haut

b : bas

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Sources

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c : centre

g : gauche

d : droite

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Notes

Notes personnelles

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Notes personnelles

Notes personnelles

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Les lobes du cerveau et les aires cérébrales

Légende Lobe frontal : contrôle les mouvements volontaires ; mémorise les mouvements appris ; agit comme centre de la parole et intervient dans les pensées, la mémoire, la volonté, le jugement et les émotions. Lobe pariétal : permet d’assimiler les informations provenant des sens, tels que le goût et le toucher (pression, douleur et température). Lobe occipital : centre de la vision ; permet de reconnaître les visages, les lieux, les objets et les couleurs. Lobe temporal : permet de reconnaître les sons, les voix et les mots ; de comprendre le sens des mots ; d’énoncer des propos cohérents ; de se remémorer des souvenirs et de contrôler la peur et l’agressivité. PA-C18-01

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La comparaison entre un cerveau âgé et sain et le cerveau d’un client atteint de la maladie d’Alzheimer

PAC1802

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Une coupe transversale du cerveau

PAC1803

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CHENELIÈRE ÉDUCATION Santé, assistance et soins infirmiers Compétence 18

Approche privilégiée pour la personne présentant des déficits cognitifs

Guide • L’offre numérique de Chenelière Éducation... 197 • Documents relatifs aux milieux de soins........ 199 • Évaluation....................................................... 205 • Corrigés.......................................................... C-1

195

SASI chenelière éducation Compétence 18 • Approche privilégiée pour la personne présentant des déficits cognitifs Guide Christine Simard © 2014 TC Média Livres Inc. Édition : Marie-Ève Lamothe Coordination et révision linguistique : Colette Lens Correction d’épreuves : Sabine Cerboni Conception graphique : Josée Brunelle Infographie : Claude Bergeron

Dans cet ouvrage, le féminin est utilisé comme représentant des deux sexes, sans discrimination à l’égard des hommes et des femmes, et dans le seul but d’alléger le texte. Des marques de commerce sont mentionnées ou illustrées dans cet ouvrage. L’Éditeur tient à préciser qu’il n’a reçu aucun revenu ni avantage conséquemment à la présence de ces marques. Celles-ci sont reproduites à la demande de l’auteur en vue d’appuyer le propos pédagogique ou scientifique de l’ouvrage. La pharmacologie évolue continuellement. La recherche et le développement produisent des traitements et des pharmacothérapies qui perfectionnent constamment la médecine et ses applications. Nous présentons au lecteur le contenu du présent ouvrage à titre informatif uniquement. Il ne saurait constituer un avis médical. Il incombe au médecin traitant et non à cet ouvrage de déterminer la posologie et le traitement appropriés de chaque client en particulier. Nous recommandons également de lire attentivement la notice du fabricant de chaque médicament pour vérifier la posologie recommandée, la méthode et la durée d’administration, ainsi que les contre-indications. Les cas présentés dans les mises en situation de cet ouvrage sont fictifs. Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant déjà existé n’est que pure coïncidence. TC Média Livres Inc., les auteurs et leurs collaborateurs se dégagent de toute responsabilité concernant toute réclamation ou condamnation passée, présente ou future, de quelque nature que ce soit, relative à tout dommage, à tout incident – spécial, punitif ou exemplaire –, y compris de façon non limitative, à toute perte économique ou à tout préjudice corporel ou matériel découlant d’une négligence, et à toute violation ou usurpation de tout droit, titre, intérêt de propriété intellectuelle résultant ou pouvant résulter de tout contenu, texte, photographie ou des produits ou services mentionnés dans cet ouvrage.

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L’offre numérique pour la collection CHENELIÈRE ÉDUCATION CHENELIÈRE ÉDUCATION est offerte sur différents supports qui comportent La collection un grand nombre de fonctionnalités et d’outils pour faciliter et dynamiser l’enseignement du programme Santé, assistance et soins inrmiers.

LE GUIDE-CORRIGÉ NUMÉRIQUE En plus de disposer de toutes les fonctionnalités offertes dans la plateforme Chenelière Éducation et dans la clé USB, le guide-corrigé de la compétence 18, Approche privilégiée pour la personne présentant des décits cognitifs, propose : le guide d’apprentissage et le guide-corrigé en version numérique ; les réponses une à une pour toutes les activités du guide d’apprentissage ; les documents reproductibles en format modiable (documents relatifs aux milieux de soins, évaluation) ;

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• L’offre numérique de Chenelière Éducation

197

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198

• L’offre numérique de Chenelière Éducation

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DOCUMENTS RELATIFS AUX MILIEUX DE SOINS Sommaire Notes d’évolution ....................................................................200 Formulaire d’évaluation, de consentement et de suivi pour l’application des mesures de contrôle ....................................201 Grille de surveillance particulière ......................................... 202 Échelle DOLOPLUS.............................................................. 204

199

Nom :

Date :

Notes d’évolution DATE année

200

mois

HEURE

NOTES

jour

• Documents relatifs aux milieux de soins

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Nom :

Date :

Formulaire d’évaluation, de consentement et de suivi pour l’application des mesures de contrôle

Source : Avec la permission du CHU Ste-Justine.

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• Documents relatifs aux milieux de soins

201

Nom :

Date :

Grille de surveillance particulière

202

• Documents relatifs aux milieux de soins

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Nom :

Date :

Grille de surveillance particulière (suite)

Source : Avec la permission du CHU Ste-Justine.

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• Documents relatifs aux milieux de soins

203

Nom :

204

Date :

• Documents relatifs aux milieux de soins

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ÉVALUATION Sommaire Tests de connaissances Chapitre 1

Le vieillissement............................................... 206

Chapitre 2

La cognition ..................................................... 211

Chapitre 3

Le délirium et les principales démences.......... 215

Chapitre 4

Les symptômes comportementaux et psychologiques de la démence (SCPD) .......... 223

Chapitre 5

L’autonomie fonctionnelle de la personne présentant des déficits cognitifs...................... 229

Préparation à l’épreuve finale ..................................................... 233

205

Nom :

Date :

Tests de connaissances Chapitre 1 Le vieillissement

/100

1

Donnez une définition du vieillissement.

/3

2

Nommez trois facteurs importants qui influent sur le processus du vieillissement.

/6

3

Nommez trois facteurs qui expliquent le vieillissement de la population au Canada.

/6

4

Ce tableau présente les principaux enjeux socioculturels et économiques susceptibles d’être vécus par la personne âgée. Nommez deux conséquences pour chaque enjeu. Enjeux

/10

Conséquences

Logement Madame Gauthier, 77 ans, ne veut pas déménager, elle veut rester dans sa maison.

1.

Monsieur Walker, 86 ans, doit déménager dans un CHSLD.

1.

2.

2.

Statut économique Madame Chen, 68 ans, vient de prendre sa retraite. Elle travaillait comme bibliothécaire.

1. 2.

Famille et réseau social

206

Madame Cameron, 73 ans, vit seule depuis que son mari est mort, il y a quatre ans.

1.

Monsieur Lévy, 66 ans, vient de voir naître son premier petit-fils.

1.

• Tests de connaissances • Chapitre 1

2.

2.

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Nom : 5

Date :

Pour chaque système présenté sur la figure suivante, nommez deux changements du vieillissement normal. Dans le cas du système reproducteur, donnez un changement pour le système masculin et un changement pour le système féminin.

/18

Système endocrinien Système lymphatique et immunitaire

Système nerveux et sensoriel

Système respiratoire Système digestif

Système cardiovasculaire Système reproducteur féminin

Système urinaire

Système reproducteur masculin

Système musculaire

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Système osseux

• Tests de connaissances • Chapitre 1

207

Nom :

Date :

6

Quel terme décrit bien l’attitude de discrimination envers les personnes âgées, du seul fait de leur âge ?

/2

7

Remettez en ordre les lettres de ces trois facteurs qui influent sur la satisfaction des besoins d’une personne âgée.

/6

a) O M O I E A U N T b) E E I R N O N E V M T N N c) G E A 8

Madame Simard, 98 ans, vit à domicile. Sa fille l’appelle tous les jours. Son fils fait l’épicerie avec elle une fois par semaine. Elle aime bien regarder quelques séries télévisées et adore écouter de la musique. Elle a un peu de difficulté à monter les escaliers qui la mènent à sa chambre. Elle devient rapidement essoufflée. De plus, ses jambes lui font mal et sont souvent enflées. L’an dernier, une pneumonie l’a rendue très malade. Depuis, elle n’oublie plus de se faire vacciner.

208

a) Nommez deux changements physiologiques normaux qui expliquent l’essoufflement de madame Simard.

/4

b) Nommez un changement physiologique qui explique l’œdème aux jambes de madame Simard.

/2

c) Comment pouvez- vous aider madame Simard à se mouvoir plus facilement ? Proposez deux interventions.

/4

d) Pourquoi madame Simard doit-elle se faire vacciner contre la grippe chaque année ?

/2

• Tests de connaissances • Chapitre 1

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Nom : 9

10

11

12

Date :

Quels changements normaux chez la personne âgée expliquent le risque accru de toxicité médicamenteuse ? a) Au niveau digestif :

/2

b) Au niveau rénal :

/2

Monsieur Giroux, 88 ans, a toujours ses dents. Il se plaint pourtant d’avoir maintenant de la difficulté à mastiquer. a) Comment pouvez- vous expliquer ce problème ?

/1

b) Pour satisfaire son besoin de boire et manger, quelles suggestions pouvez-vous faire à ce client qui se plaint également de brûlures d’estomac ? Proposez deux interventions.

/4

Madame Martel, 76 ans, se plaint de ballonnements et de maux de ventre. a) Quelle conséquence la diminution du tonus intestinal entraîne- t-elle ?

/1

b) Suggérez deux moyens pour atténuer ce problème.

/4

Complétez les phrases suivantes.

/6

a) L’augmentation de la raideur articulaire augmente le risque de

.

b) La diminution de la densité minérale augmente le risque de

.

c) La nycturie est une conséquence de la diminution de la capacité de des

.

d) Chez l’homme, l’augmentation du volume de la le risque de 13

augmente

.

La personne âgée perçoit moins bien la situation de son corps dans l’espace. Quelle conséquence est associée à cette modification physiologique ?

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• Tests de connaissances • Chapitre 1

/2

209

Nom : 14

Date :

Associez chaque changement normal du vieillissement à sa conséquence. Changements

Réponses

/5

Conséquences

a) Presbyacousie

1. Diminution de l’estime de soi

b) Jaunissement du cristallin

2. Diminution de l’adaptation à la chaleur

c) Diminution de la capacité à frissonner

3. Diminution de la perception de la parole

d) Diminution de l’excrétion des glandes sudoripares

4. Diminution de l’acuité visuelle

e) Apparition de lentigo

5. Difficulté à déceler les infections

15 Madame Boisjoli, 87 ans, vit en résidence privée avec sept autres personnes. Elle a quitté son logement, car elle se sentait seule et éprouvait de nombreuses craintes. Depuis son arrivée, il y a un mois, elle a de la difficulté à dormir. Lors de ses soins d’hygiène, vous notez des fissures sous ses seins et la sécheresse généralisée de sa peau. Vous avez aussi remarqué que madame Boisjoli perd toujours ses lunettes dont elle a grand besoin. Il en va de même pour son appareil auditif. Nommez deux besoins fondamentaux perturbés chez cette cliente et deux soins d’assistance à prodiguer pour satisfaire chacun d’entre eux. Besoins perturbés Besoin 1 :

/6

Soins d’assistance Soin 1 :

Soin 2 :

Besoin 2 :

Soin 1 :

Soin 2 :

16

Quels sont les changements physiologiques normaux du système urinaire chez la personne âgée ? Encerclez les bonnes réponses.

/4

a) Diminution de la capacité de concentration des urines b) Augmentation de la capacité de contraction de la vessie c) Augmentation de la perfusion rénale pendant la nuit d) Augmentation de la masse totale des liquides e) Perte du volume résiduel de la vessie 210

• Tests de connaissances • Chapitre 1

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Nom :

Date :

Chapitre 2 La cognition

/100

1

Expliquez dans vos mots ce que sont les fonctions cognitives.

2

Dans cette liste, cochez les cinq fonctions exécutives.

3

/4

/10

a) Flexibilité mentale b) Jugement et raisonnement

f) Langage et discours

c) Praxie

h) Attention et concentration

d) Gnosie

i) Orientation

e) Mémoire

j) Organisation

g) Inhibition

Le cerveau est le centre d’analyse de l’information.

/4

a) Nommez le lobe du cerveau dans lequel sont principalement situées les fonctions exécutives.

b) Hachurez ce lobe dans la figure ci-contre.

12 4

Associez à chaque définition le déficit cognitif correspondant. Définitions a) Répétition involontaire de mots entendus b) Déformation ou substitution de syllabes c) Incapacité à reconnaître les objets d) Incapacité à reconnaître les visages e) Incapacité à admettre qu’on est malade

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/10 Déficits cognitifs 1. Palilalie 2. Écholalie 3. Agnosie 4. Paraphasie 5. Prosopagnosie 6. Anosognosie

• Tests de connaissances • Chapitre 2

211

Nom : 5

Date :

Complétez les phrases suivantes.

/16

a) Une personne peut être orientée dans trois sphères : dans le l’

,

et par rapport à la

b) L’

.

empêche une personne d’agir trop impulsivement.

c) Je suis synonyme de capacité d’adaptation : la d) L’

.

permet de coordonner des étapes pour atteindre un but final.

e) Si je sais reconnaître un verre et son utilité, je peux affirmer que je ne suis pas atteinte d’

.

f) L’expression de la pensée par la voix s’appelle le 6

.

Nommez le type de mémoire en cause dans chacune des situations suivantes.

/10

a) Monsieur Tremblay, 72 ans, n’a pas fait de vélo depuis 20 ans. Pourtant, dès son premier essai, c’est comme s’il n’avait jamais arrêté.

b) Madame Chauveau, 86 ans, éprouve encore de la peur quand elle se promène au centre commercial. Elle se rappelle l’agression dont elle a été victime à l’âge de 30 ans.

c) Monsieur Pierre, 94 ans, vous raconte en détail les événements marquants de la Seconde Guerre mondiale, période durant laquelle il était soldat en Angleterre.

d) Vous vous présentez à votre cliente en lui mentionnant votre prénom. Celle- ci arrive à le répéter après que vous avez procédé à ses soins. Toutefois, vous devez recommencer le lendemain.

e) Depuis quelques mois, madame Silveira, 88 ans, semble avoir de la difficulté à trouver les mots pour s’exprimer clairement.

7

212

Quelle structure du cerveau est impliquée dans le rappel de la composante émotionnelle des souvenirs ?

• Tests de connaissances • Chapitre 2

/2

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Nom : 8

Date :

Monsieur Robert, 80 ans, est atteint de la maladie d’Alzheimer. Il vit en CHSLD.

/8

Le tableau suivant présente des comportements observés chez monsieur Robert. Précisez, pour chacun d’entre eux, le ou les déficits cognitifs qui sont en cause, selon les cas. Comportements

Déficits cognitifs

a) Monsieur Robert oublie où est située sa chambre. b) Monsieur Robert a de la difficulté à terminer sa toilette partielle. c) Monsieur Robert veut toujours porter les mêmes vêtements. d) Monsieur Robert pose sa main sur les seins de l’infirmière auxiliaire lors de la toilette.

9

Nommez un comportement que l’on pourrait observer chez un client atteint de désorientation par rapport à la personne. Proposez une intervention que l’infirmière auxiliaire peut mettre en place. Comportement observé

10

/4

Intervention

Madame Gilbert, atteinte d’aphasie, bredouille des mots incompréhensibles. Elle tente de vous dire quelque chose. Parmi les interventions suivantes, encerclez les trois qui vous semblent les plus pertinentes dans cette situation.

/6

a) Établir un contact visuel avec la cliente.

d) Utiliser des pictogrammes et des images.

b) Dire à la cliente que vous souhaitez la comprendre.

e) Faire comme si vous aviez compris son message.

c) Revenir plus tard. 11

Madame Artémise converse avec sa copine Gilberte qui semble être dans le miroir. Quelle est la fonction cognitive atteinte chez cette cliente ? Expliquez votre réponse.

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• Tests de connaissances • Chapitre 2

/4

213

Nom :

Date :

12

Définissez le terme « apraxie » et donnez un exemple.

13

Pour chacune des situations suivantes, proposez une intervention pertinente que l’infirmière auxiliaire peut mettre en place auprès du client. Situations

/4

/18

Interventions

a) Madame Genest, 70 ans, est atteinte d’agnosie des distances. Lors du bain, elle a peur car elle ne perçoit pas le fond de la baignoire qui lui semble un trou sans fond.

b) Madame Yvars, 76 ans, est atteinte d’agnosie des objets. Vous la découvrez avec un savon dans la bouche.

c) Monsieur Georges, 68 ans, aimerait écrire une lettre à sa fille qui habite dans une autre ville, mais il est atteint d’apraxie de l’écriture.

d) Madame Rivard, 81 ans, est atteinte de la maladie d’Alzheimer. Ses fonctions exécutives, dont l’attention et la concentration, sont touchées. Ainsi, lors des repas, elle prend beaucoup de temps pour commencer à manger. e) Monsieur Létourneau, 89 ans, a de la difficulté à s’habiller. Il n’arrive pas à s’organiser efficacement.

f) Madame Reid, 77 ans, plie et replie sans cesse la même serviette. Elle manifeste des comportements typiques de rigidité mentale.

214

• Tests de connaissances • Chapitre 2

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Nom :

Date :

Chapitre 3 Le délirium et les principales démences

/100

1

Expliquez dans vos mots ce qu’est le délirium.

/2

2

Complétez la phrase suivante.

/1

Le délirium est la manifestation

3

Monsieur Girard, 72 ans, est hospitalisé depuis plusieurs jours à la suite d’un infarctus du myocarde. Ce matin, en examinant le client, le médecin diagnostique un délirium. Son séjour prolongé aux soins intensifs semble en être la cause. a) Nommez trois facteurs de risque pour un client d’être atteint de délirium lors d’un passage aux soins intensifs.

/3

b) Dans la liste suivante, encerclez les trois manifestations cliniques que pourrait présenter monsieur Girard durant le délirium.

/3

i) Hallucinations visuelles ii) Apraxie iii) Désorganisation de la pensée iv) Altération de l’état d’éveil v) Désinhibition sexuelle c) Expliquez ce qui caractérise les manifestations cliniques du délirium.

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• Tests de connaissances • Chapitre 3

/2

215

Nom : 4

Date :

Complétez le tableau ci- dessous à l’aide des éléments de réponse présentés dans les encadrés suivants. Pour chaque démence, nommez quatre manifestations cliniques.

/20

Démences • Démence frontotemporale

• Démence vasculaire

• Maladie d’Alzheimer

• Démence à corps de Lewy

Manifestations cliniques • Dépression

• Labilité émotionnelle

• Désinhibition

• Modification de la personnalité

• Désorientation

• Persévération

• Errance

• Rigidité des membres

• Hallucinations

• Troubles de la mémoire

• Incontinence urinaire

• Troubles des fonctions exécutives

Définitions

Démences

a) Démence caractérisée par la présence de dépôts anormaux d’une protéine, qui se forment dans les cellules nerveuses du cerveau. b) Maladie progressive et neurodégénérative qui est caractérisée par la présence de plaques amyloïdes et de dégénérescences neurofibrillaires. c) Ensemble de maladies neurodégénératives caractérisées par l’atrophie ou la mort de cellules situées dans les lobes frontaux et temporaux du cerveau.

216

• Tests de connaissances • Chapitre 3

Manifestations cliniques

1. 2. 3. 4.

1. 2. 3. 4.

1. 2. 3. 4.

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Nom :

Date : Définitions

Démences

d) Altération des fonctions cognitives provoquée par des accidents vasculaires cérébraux.

Manifestations cliniques

1. 2. 3. 4.

5

Expliquez dans vos mots ce qu’est la démence mixte.

/4

6

Expliquez ce qu’est le plongeon rétrograde et quelle est son utilité pour l’infirmière auxiliaire.

/4

7

Madame Yargeau, 88 ans, est atteinte de la MA. Elle est habituellement apathique. Pourtant, ce soir, elle tape du pied et crie pendant plusieurs heures. Lors du coucher, le préposé aux bénéficiaires découvre qu’un fil de sa chaussette s’est enroulé autour d’un orteil qui est maintenant œdématié et bleuté. a) Dans cette liste, encerclez les trois facteurs de risque d’être atteint de la MA.

/3

i) L’âge ii) Les antécédents familiaux iii) Le sexe masculin iv) La cigarette v) Les traumatismes crâniens répétés b) Que faut-il faire devant un comportement nouveau chez une personne atteinte de démence ?

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• Tests de connaissances • Chapitre 3

/2

217

Nom :

8

Date :

c) Comment madame Yargeau a-t-elle manifesté sa douleur ?

/1

d) Que faut-il retenir de cette situation ?

/2

Vrai ou faux ? Si vous jugez que l’énoncé est faux, justifiez votre réponse. Vrai

/10 Faux

a) L’évolution de la démence vasculaire se fait le plus souvent par paliers. b) Les manifestations cliniques de la démence vasculaire varient selon les zones touchées du cerveau. c) Il est possible de récupérer les fonctions perdues dans la démence vasculaire. d) L’apraxie est présente chez les clients atteints de la DCL dès le début de la maladie. e) La plupart des clients atteints de la maladie d’Alzheimer meurent d’infection sanguine généralisée ou de pneumonie. f) La désinhibition est présente dans les démences frontotemporales. g) Le parkinsonisme est présent dans la MA. h) La dépression est très fréquente dans la démence vasculaire. i) L’errance est spécifique à la MA et à la DCL. j) La maladie de Pick est une démence vasculaire. Justification :

9

La DCL partage certaines caractéristiques avec deux autres altérations. Quelles sont- elles ? Encerclez les bonnes réponses.

/4

a) Démence vasculaire b) Démence mixte c) Maladie d’Alzheimer d) Maladie de Parkinson e) Accident vasculaire cérébral 218

• Tests de connaissances • Chapitre 3

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Nom :

Date :

10 Madame Lupien, 66 ans, est atteinte de la DCL. Elle est souvent en diaphorèse et tolère difficilement la chaleur.

/3

Nommez le besoin perturbé chez madame Lupien et suggérez deux soins d’assistance à prodiguer pour le satisfaire. Besoin perturbé

Soins d’assistance Soin 1 :

Soin 2 :

11

12

L’apraxie se manifeste dès le début de la DCL. Suggérez trois interventions appropriées auprès d’une cliente atteinte de cette démence.

/3

Monsieur Pierre, 69 ans, est atteint de la maladie de Pick, une démence frontotemporale. Il a souvent des accès de colère qui font peur aux autres résidents. Il crache un peu partout et parfois sur les autres résidents qui se fâchent. Il présente de l’hyperphagie et un surplus de poids. Il parle sans cesse, ce qui irrite le personnel. Il urine n’importe où. Monsieur Pierre n’est pas conscient de ses problèmes. a) Nommez trois manifestations cliniques de la démence frontotemporale présentes chez monsieur Pierre.

/3

b) Nommez deux autres manifestations cliniques de cette démence.

/2

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• Tests de connaissances • Chapitre 3

219

Nom :

Date :

c) Nommez deux besoins perturbés chez monsieur Pierre et deux soins d’assistance à prodiguer pour satisfaire chacun d’entre eux. Besoins perturbés Besoin 1 :

/6

Soins d’assistance Soin 1 :

Soin 2 :

Besoin 2 :

Soin 1 :

Soin 2 :

d) Quel droit chez les autres clients n’est pas respecté à cause des comportements de monsieur Pierre ?

13

/1

/3 Madame Laflamme est atteinte de DCL. Elle s’endort un peu partout pendant la journée, car elle fait de l’errance durant toute la nuit. Nommez un besoin perturbé chez madame Laflamme et deux soins d’assistance à prodiguer pour le satisfaire. Besoin perturbé

Soins d’assistance Soin 1 :

Soin 2 :

220

• Tests de connaissances • Chapitre 3

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Nom : 14

Date :

Associez chaque classe de médicaments à l’effet thérapeutique approprié. Classes de médicaments

Effets thérapeutiques

a) Anticonvulsivants

1. Traitement de l’anxiété et de la dépression

b) Antidépresseurs

2. Traitement de l’apathie et de la désinhibition

c) Psychostimulants

3. Limitation du déclin de la mémoire et des atteintes cognitives

d) Antipsychotiques typiques et atypiques e) Inhibiteurs de l’acétylcholinestérase

15

/5

4. Diminution de l’agitation et de l’agressivité 5. Stabilisation de l’humeur et sédation

Parmi les classes de médicaments présentées ci-dessus, choisissez celles qui peuvent être associées aux listes d’effets secondaires suivantes.

/5

a) Effets anticholinergiques, hypotension orthostatique et troubles métaboliques b) Nausées, diarrhée et bradycardie c) Insomnie, dysfonctions sexuelles, sécheresse de la bouche et constipation d) Fatigue, nausées, confusion et tremblements e) Insomnie, nervosité, anorexie et tachycardie 16

Les soins d’hygiène dans la baignoire représentent un moment difficile pour monsieur Gignac, 83 ans, qui est atteint de la maladie d’Alzheimer. Souffrant d’agnosie, d’apraxie et de désorientation, il devient très anxieux dès les préparatifs du bain. a) Nommez un besoin perturbé chez monsieur Gignac et deux soins d’assistance à prodiguer pour le satisfaire. Besoin perturbé

/3

Soins d’assistance Soin 1 :

Soin 2 :

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• Tests de connaissances • Chapitre 3

221

Nom :

Date :

b) Malgré tous les efforts fournis par l’équipe soignante, monsieur Gignac demeure très anxieux et devient parfois très agité à l’heure du bain. Deux options sont retenues par l’équipe : • cesser le bain dans la baignoire et faire une toilette complète au lit ; •

/1

demander au médecin de prescrire un anxiolytique.

Quelle option défendez-vous et pourquoi ?

17 9

Qui suis-je ? Choisissez la bonne réponse parmi les démences de la liste suivante. • Démence associée au VIH-1 • Démence due au syndrome de Wernicke- Korsakoff

/4

• Démence due à la chorée de Huntington • Démence à Prions

a) Démence qui résulte d’un alcoolisme chronique.

b) Démence héréditaire rare qui s’accompagne d’une apraxie de la mimique.

c) Démence causée par des protéines qui détruisent les cellules du cerveau.

d) Démence qui apparaît à la suite d’une atteinte au système nerveux chez une personne vivant avec le sida.

222

• Tests de connaissances • Chapitre 3

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Nom :

Date :

Chapitre 4 Les symptômes comportementaux et psychologiques de la démence (SCPD) 1

2

/100

Expliquez dans vos mots ce que sont les SCPD. Donnez un exemple d’un symptôme comportemental et un exemple d’un symptôme psychologique de la démence.

/2

Exemple d’un symptôme comportemental de la démence :

/2

Exemple d’un symptôme psychologique de la démence :

/2

Complétez le tableau suivant sur les symptômes comportementaux de la démence. Termes

Définitions

Exemples

/28

Soins d’assistance

a) Errance

b) Agitation verbale

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• Tests de connaissances • Chapitre 4

223

Nom :

Date : Termes c)

3

224

Définitions

Exemples

Soins d’assistance

Tendance à faire les mêmes gestes ou à répéter les mêmes mots.

d)

Monsieur Blondeau enlève tous ses vêtements quand il a chaud.

e)

Madame St-Arnaud refuse de faire laver ses cheveux.

Distinguez l’unité prothétique de l’unité spécifique.

• Tests de connaissances • Chapitre 4

Fractionner ou reporter la tâche.

/4

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Nom : 4

Date :

Vrai ou faux ? Si vous jugez que l’énoncé est faux, justifiez votre réponse. Vrai

/5 Faux

a) Les SCPD sont principalement une manifestation d’un ou de plusieurs besoins non satisfaits. b) Les changements dans l’environnement sont susceptibles de perturber les personnes atteintes de démence. c) Argumenter avec un client atteint de démence lui permet de mieux cerner la réalité. d) L’agressivité chez un client atteint de démence est en lien direct avec sa personnalité. e) Les soignants doivent développer de la tolérance face aux SCPD. Justification :

5

Vous travaillez sur l’équipe volante et vous commencez votre quart de travail de soir à 16:00. Une grande partie de la clientèle est atteinte de déficits cognitifs. La soirée débute mal. Le personnel régulier semble très fatigué et plusieurs clients crient ou errent. Il est difficile de faire le rapport interdisciplinaire. a) Quel terme décrit l’augmentation des SCPD vers la fin de la journée ?

/2

b) Expliquez ce phénomène.

/2

c) Proposez quatre interventions qui peuvent être mises en place pour améliorer la vie des clients et des soignants dans cette situation.

/8

Reproduction autorisée © TC Média Livres Inc.

• Tests de connaissances • Chapitre 4

225

Nom : 6

7

Date :

Vers 17:00, monsieur Coles, 78 ans, se lève et se met à arpenter le corridor d’un pas rapide. Il marmonne de plus en plus fort. a) Quel terme utilise-t-on pour désigner ces comportements qui peuvent augmenter si aucune intervention n’est mise en place ?

/2

b) Suggérez deux interventions pour éviter que la situation ne se détériore.

/4

c) Votre intervention ne fonctionne pas. Le client agite les bras et menace de vous frapper. Nommez deux interventions pertinentes dans ce cas.

/4

Pour chaque situation, indiquez le facteur qui est susceptible de déclencher des SCPD, en vous aidant de la liste suivante.

/6

• Besoin non comblé

• Contention physique

• Changements dans l’environnement

• Relation avec les soignants

• Communication

• Tâche à effectuer

a) Monsieur Lévy tape du pied sans arrêt. Il a trop chaud. b) Madame Kaur est toujours plus calme quand c’est Mélanie qui lui donne le bain. c) Des travaux ont lieu sur l’étage. Les clients sont très agités. d) La physiothérapeute essaie de faire marcher monsieur Marier, mais c’est très difficile. Le client se fâche. e) Monsieur Garcia a perdu le sens des mots. Il cogne souvent dans le mur. f) Monsieur Adams, 83 ans, est atteint de la MA. Il a fait plusieurs chutes dans le passé. À la demande de sa femme, il est installé dans un fauteuil gériatrique avec une tablette. Il devient de plus en plus agité.

226

• Tests de connaissances • Chapitre 4

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Nom :

Date :

8

Quel est le rôle de l’infirmière auxiliaire lorsqu’un nouveau comportement perturbateur apparaît?

/4

9

Associez ces approches non pharmacologiques à leur définition.

/7

Approches non pharmacologiques Réponses

10

Définitions

a) Validation des émotions

1. Changer les idées persistantes chez un client.

b) Diversion

2. Utiliser des souvenirs positifs et signifiants pour le client afin de stimuler sa mémoire.

c) Histoire de vie

3. Communiquer de l’affection, de la tendresse et du réconfort au client.

d) Orientation à la réalité

4. Présenter au client un enregistrement vidéo ou audio de ses proches.

e) Toucher affectif

5. Faire appel aux souvenirs d’éléments significatifs et d’événements marquants de la vie d’un client.

f) Réminiscence

6. Connaître les émotions du client et l’aider à les exprimer.

g) Présence simulée

7. Situer le client dans les trois sphères (le temps, l’espace, la personne).

/2 Madame Pereira, 90 ans, crie seulement la nuit. Elle se calme lorsque quelqu’un vient s’asseoir avec elle, mais les cris recommencent dès qu’elle est seule. Comme le personnel de nuit est très réduit la situation devient difficile. Proposez une intervention adéquate dans cette situation.

11

/2 Monsieur Richard, 76 ans, est un tout nouveau client qui vient d’être admis sur votre étage. Il est atteint de la démence de Pick. Quel outil la famille de ce client pourrait-elle vous fournir pour vous aider à connaître ses habitudes ?

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• Tests de connaissances • Chapitre 4

227

Nom : 12

Date : /2 Madame Perez, 91 ans, reçoit régulièrement la visite de ses proches, mais elle ne parle pas beaucoup et ces derniers semblent plutôt mal à l’aise devant cette difficulté à communiquer avec elle.

Proposez une intervention adéquate pour que leurs visites soient agréables.

13

/2 Madame Nolin, 70 ans, est atteinte de la MA. Elle en est au dernier stade de la maladie. Elle est dans un état de stupeur qui la rend complètement dépendante de vos soins. Comment pouvez- vous communiquer avec elle ?

14

Complétez le tableau suivant.

/6

Impacts des SCPD pour le client

15

228

Impacts des SCPD pour les autres clients

1.

1.

2.

2.

3.

3.

En tant qu’infirmière auxiliaire, comment pouvez- vous diminuer l’impact des SCPD sur la famille d’un client ?

• Tests de connaissances • Chapitre 4

/4

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Nom :

Date :

Chapitre 5 L’autonomie fonctionnelle de la personne présentant des déficits cognitifs 1

Complétez les phrases suivantes.

/18

a) L’autonomie fonctionnelle est la

d’une personne

à accomplir ses sans b) Le tableau d’aide visuelle du les cinq

et de la vie domestique . (TAI) est une , qui présente de l’autonomie fonctionnelle.

c) La perception de son niveau d’ peut être

/100

par le client de celle observée par

les professionnels de la santé. 2

Nommez trois déficits cognitifs vus au chapitre 2 et qui peuvent influer sur l’autonomie fonctionnelle d’une personne.

/6

3

Quelle est l’utilité du Système de mesure de l’autonomie fonctionnelle (SMAF) ?

/4

4

Choisissez l’énoncé qui regroupe les cinq dimensions fondamentales d’aptitudes fonctionnelles du SMAF. Encerclez la bonne réponse.

/4

a) L’alimentation, l’hygiène, la mobilité, l’habillement, l’élimination b) La mémoire, le jugement, le raisonnement, l’intelligence, l’inhibition c) Les AVQ, les AVD, la mémoire, le jugement, la communication d) Les AVQ, les facultés mentales, les habiletés physiques, la mobilité, le jugement e) Les AVQ, les AVD, la mobilité, la communication, les fonctions mentales 5

Nommez deux professionnels qui sont autorisés à évaluer l’autonomie fonctionnelle d’un client à l’aide du SMAF.

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• Tests de connaissances • Chapitre 5

/4

229

Nom :

Date : /10

6

Madame Loranger, 89 ans, est atteinte de la maladie d’Alzheimer. Elle vient tout juste d’emménager dans le CHSLD où vous travaillez. L’infirmière souhaite évaluer le plus rapidement possible les capacités fonctionnelles de la cliente. Quelle est la contribution de l’infirmière auxiliaire au SMAF ?

7

En observant cette partie du TAI de monsieur Roussy, qu’apprenez-vous au sujet de ses capacités à se nourrir ? Légende TAI 0 Autonomie V –0,5 Avec difficulté T –1 Surveillance ou stimulation –2 Aide J –3 Dépendant R

/8

Extrait du TAI de monsieur Roussy

B V

T

R

B

a)

b)

c)

d)

8

230

Donnez deux raisons pour lesquelles il est important de maintenir l’autonomie fonctionnelle de monsieur Simard qui est atteint d’une démence au VIH.

• Tests de connaissances • Chapitre 5

/4

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Nom : 9

Date :

Récemment, madame Therrien, 74 ans, a appris qu’elle était atteinte de la maladie d’Alzheimer (stade 2). Elle souffre également de polyarthrite rhumatoïde depuis plusieurs années. Elle a perdu son conjoint l’an dernier et depuis, elle prend des antidépresseurs pour soigner une dépression. Elle habite dans un immeuble de trois étages sans ascenseur. La montée des escaliers lui cause beaucoup de douleur. Elle se demande si elle ne devrait pas déménager, mais elle n’en a pas l’énergie. a) Nommez les trois facteurs qui influent sur l’autonomie de madame Therrien.

/6

b) Madame Therrien doit prendre des analgésiques opioïdes pour contrôler sa douleur. Quels effets peuvent avoir ces médicaments sur son autonomie fonctionnelle ?

/4

10

Monsieur Proulx, 76 ans, est atteint d’une démence à corps de Lewy. Malheureusement, il y a une semaine, sa conjointe qui prenait soin de lui a été victime d’un accident vasculaire cérébral. Depuis, monsieur Proulx est hospitalisé dans un établissement de courte durée en attente d’une place dans un CHSLD. L’équipe soignante remarque qu’il semble très anxieux ; il s’isole et refuse tous les soins. Il est devenu incontinent.

Nommez les trois facteurs qui influent sur l’autonomie fonctionnelle de monsieur Proulx.

11

Complétez les énoncés suivants qui illustrent des principes de communication avec une personne atteinte de déficits cognitifs. a) Illustrer sa parole par des

/12

.

b) Réduire les sources de

.

c) Donner des

simples,

d) Établir le contact e)

/6

à une.

. le rythme du client.

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• Tests de connaissances • Chapitre 5

231

Nom : 12

Date :

Complétez le tableau suivant.

/10

Moyens pour stimuler l’autonomie fonctionnelle

Exemples Justine, infirmière auxiliaire, propose à madame Perras de répondre à un jeu de devinettes sur les aliments.

a)

b) Zoothérapie

c)

Madame Lehoux s’affaire à fabriquer des cartes de vœux pour Noël.

d)

Alexandre, infirmier auxiliaire, encourage monsieur Gascon à l’aider à mettre la table pour le repas.

e) Musicothérapie

13

Madame Lamothe, 75 ans, est atteinte d’une démence vasculaire. Son côté droit est partiellement paralysé. Ses déplacements lui causent des douleurs dans la jambe droite. Complétez le schéma suivant pour mettre en lumière les aspects de la situation de madame Lamothe qui peuvent influer sur son autonomie fonctionnelle.

/4

Fatigue et douleur

+

=

Diminution de l’autonomie fonctionnelle

232

• Tests de connaissances • Chapitre 5

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Nom :

Date :

Préparation à l’épreuve finale Situation clinique 1

Madame Chartrand, 86 ans

Depuis que vous êtes infirmière auxiliaire, vous travaillez pour un CLSC et vous offrez des soins à domicile. L’une de vos clientes, madame Chartrand, vit seule dans un petit appartement. Elle regrette son ancienne maison qu’elle a dû quitter pour des raisons financières. Vous la visitez chaque mois pour vérifier sa pression artérielle. Elle vous parle souvent de son mari, décédé il y a cinq ans, et de ses trois enfants qui habitent à l’extérieur de la ville. Elle dit trouver le temps long. 1

Nommez trois changements importants vécus par madame Chartrand au cours des dernières années.

2

Quels changements anatomiques et physiologiques pourriez-vous observer chez une femme de cet âge ? Encerclez la bonne réponse. a) Une diminution de la tolérance à l’effort, une baisse de la densité osseuse, une augmentation de l’appétit b) Une diminution de la capacité d’absorption des vitamines, une augmentation de la nycturie, une hausse hormonale c) Une augmentation des troubles du sommeil, une baisse du retour veineux, une diminution du risque d’être atteint d’un cancer d) Une diminution de la capacité à frissonner, une diminution de la transparence du cristallin, une baisse de la densité minérale osseuse e) Une diminution de la perception du goût, une hypersalivation, une diminution de la motricité fine

3

Lors de votre visite mensuelle, madame Chartrand vous confie qu’elle a perdu du poids récemment. Elle ne ressent plus beaucoup la faim. Suggérez deux soins d’assistance à lui prodiguer.

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• Préparation à l’épreuve finale

233

Nom : 4

Date : Madame Chartrand aimait bien jouer au bingo, mais depuis quelques mois elle a renoncé à s’y rendre. Elle craint de dégager de mauvaises odeurs causées par des pertes mictionnelles occasionnelles, surtout la nuit, mais aussi le jour. a) Encerclez les énoncés qui se rapportent à la situation de madame Chartrand. i) L’incontinence peut mener à l’isolement social de la personne touchée. ii) Chez la personne âgée, on observe une diminution de la masse des reins et de l’apport sanguin aux reins. iii) L’incontinence est causée par une baisse du tonus vésical et sphinctérien chez la personne âgée. iv) La nycturie est une émission d’urine plus importante la nuit que le jour. b) Émettez deux suggestions qui permettraient à madame Chartrand de poursuivre cette activité qu’elle aime.

5

La semaine dernière, madame Chartrand est tombée. Heureusement, elle ne s’est pas blessée. Nommez trois changements anatomiques et physiologiques qui augmentent le risque de chutes chez la personne âgée.

6

Nommez la fonction cognitive qui est à l’œuvre dans chacune des courtes situations suivantes. a) Lorsqu’elle sort, madame Chartrand arrive à retrouver son domicile sans problème. b) Madame Chartrand écoute attentivement l’infirmière auxiliaire lui expliquer les effets secondaires indésirables des antihypertenseurs. c) Lorsque les visites de l’infirmière auxiliaire doivent être déplacées, madame Chartrand sait s’adapter à ce changement.

234

• Préparation à l’épreuve finale

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Nom :

Date :

Situation clinique 2

Monsieur Doucet, 71 ans

Monsieur Doucet est atteint de la MA. Il est admis dans un CHSLD, car son état général s’est détérioré. Juliette, infirmière auxiliaire, recueille les informations suivantes qui pourront également servir à remplir la grille d’évaluation de l’autonomie (SMAF) de ce client : • il porte des lunettes ; • il se déplace seul avec un déambulateur ; • il porte des prothèses auditives à droite et à gauche ; • il est d’une maigreur extrême ; • il répond aux consignes simples ;

• il a des hallucinations auditives ; • il est atteint d’un diabète de • il est désorienté dans les trois type 2, contrôlé par les médicasphères ; ments et une diète spéciale ; • il est atteint d’aphasie (s’exprime • son frère aîné est aussi atteint avec des mots simples), de la maladie d’Alzheimer. d’apraxie et d’agnosie ; • il fait de l’errance ;

1

De quelle manière Juliette contribue-t-elle au SMAF de monsieur Doucet ?

2

Bernard, un préposé aux bénéficiaires, indique à Juliette que l’information concernant la capacité du client à se déplacer seul avec un déambulateur est inexacte. Bernard explique que ce client doit être supervisé par une personne lors de ses déplacements. Que doit faire Juliette ?

3

Nommez deux altérations de la structure du cerveau qui sont caractéristiques de la maladie d’Alzheimer.

4

Encerclez les trois facteurs de risque d’être atteint de la MA présents chez monsieur Doucet. a) Hypertension artérielle b) Sédentarité c) Diabète de type 2 d) Âge avancé e) Antécédents familiaux

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• Préparation à l’épreuve finale

235

Nom :

Date :

5

Quelle est la première faculté cognitive atteinte chez une personne atteinte de la MA ?

6

Quelle classe de médicaments permet de ralentir la progression de la MA ?

7

Nommez le symptôme comportemental de la démence que Juliette a observé chez ce client.

8

Suggérez deux soins d’assistance à prodiguer pour aider monsieur Doucet à combler ses besoins malgré la présence de ce symptôme comportemental.

9

Le médecin a prescrit une diète hypercalorique et hyperprotéinée pour monsieur Doucet. Lors du dîner, vous observez qu’il joue avec les aliments et en avale très peu. Nommez un besoin perturbé chez monsieur Doucet dans cette situation et suggérez deux soins d’assistance à prodiguer pour le satisfaire. Besoin perturbé

Soins d’assistance Soin 1 :

Soin 2 :

10 L’histoire de vie de monsieur Doucet révèle qu’entre ses 30 et 40 ans il était fermier et marié. À l’époque, il aimait beaucoup observer et écouter les oiseaux chanter dans ses temps libres. La femme de monsieur Doucet est décédée il y a trois ans et il s’est disputé avec son fils unique. Il reçoit parfois la visite de son cousin Louis. Nommez un besoin perturbé chez monsieur Doucet dans cette situation et suggérez deux soins d’assistance à prodiguer pour le satisfaire. Besoin perturbé

Soins d’assistance Soin 1 :

Soin 2 :

236

• Préparation à l’épreuve finale

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Nom :

Date :

11 Cela fait maintenant six semaines que monsieur Doucet vit au CHSLD. Depuis deux jours, il est incontinent. Il devient très agité lorsque l’on change sa culotte d’incontinence. Une analyse d’urine révèle une infection urinaire. Nommez trois soins d’assistance pour aider monsieur Doucet à accepter son changement de culotte en attendant que les antibiotiques fassent effet.

12 Quand il entend des voix, monsieur Doucet semble vouloir se sauver. Vous vous souciez de sa sécurité, car dans ces moments de frayeur il oublie souvent de prendre son déambulateur. Nommez un besoin perturbé chez monsieur Doucet dans cette situation et suggérez deux soins d’assistance à prodiguer pour le satisfaire. Besoin perturbé

Soins d’assistance Soin 1 :

Soin 2 :

Situation clinique 3

Madame Johnson, 64 ans

Madame Johnson est atteinte d’une démence vasculaire. Elle vit dans un CHSLD depuis qu’elle a eu un accident vasculaire grave. Elle a peu récupéré depuis et son côté droit est totalement paralysé. Elle est incontinente et atteinte de dysphagie. Par ailleurs, elle a conservé ses habiletés langagières. Chaque soir, elle est plus agitée. 1

Comment nomme- t-on l’agitation qui se manifeste vers l’heure du coucher du soleil chez des clients atteints d’une démence ?

2

Nommez deux soins d’assistance pour aider madame Johnson à combler son besoin d’éviter les dangers.

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• Préparation à l’épreuve finale

237

Nom : 3

Date : Choisissez trois facteurs de risque d’être atteint d’une démence vasculaire. Encerclez les bonnes réponses. a) L’hyperthyroïdie b) La sédentarité c) L’usage de la cigarette d) Une diète hyperprotéinée e) L’obésité

4

Madame Johnson peut répéter des centaines de fois dans la journée qu’elle veut retourner à la maison s’occuper de son chien. Elle cherche à sortir du département. Suggérez deux soins d’assistance à prodiguer dans cette situation.

5

Madame Johnson pleure lorsqu’elle parle de son chien. Quel type de mémoire est préservé ?

6

Madame Johnson s’étouffe souvent. Elle a développé la crainte de s’alimenter. Nommez deux besoins perturbés chez la cliente dans cette situation et deux soins d’assistance à prodiguer pour satisfaire chacun d’entre eux. Besoins perturbés Besoin 1 :

Soins d’assistance Soin 1 :

Soin 2 :

Besoin 2 :

Soin 1 :

Soin 2 :

238

• Préparation à l’épreuve finale

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Nom :

Date :

Situation clinique 4

Monsieur Girard, 75 ans

Monsieur Girard est atteint de démence. Il souffre d’apraxie de la marche et de parkinsonisme. Il a tendance à errer la nuit et à dormir le jour. De plus, il dit voir des fourmis marcher sur son lit. L’histoire de vie nous informe que ce client est un infirmier retraité. 1

De quelle démence monsieur Girard est-il atteint ?

2

Nommez deux besoins perturbés chez monsieur Girard et deux soins d’assistance à prodiguer pour satisfaire chacun d’entre eux. Besoins perturbés Besoin 1 :

Soins d’assistance Soin 1 :

Soin 2 :

Besoin 2 :

Soin 1 :

Soin 2 :

3

Plusieurs moyens ont été mis en place par l’équipe soignante pour contrer l’inversion du cycle éveil/sommeil chez monsieur Girard. Mais sa situation ne s’est pas améliorée et il est devenu très fatigué. En équipe, il a finalement été convenu de tolérer cette situation : monsieur Girard veille de nuit et se couche le jour. Suggérez deux soins d’assistance pour répondre au besoin de monsieur Girard de s’occuper en vue de se réaliser durant la nuit.

4

Encerclez trois classes de médicaments qui peuvent être utilisées chez les clients atteints de la DCL. a) Antimaniaques

d) Inhibiteurs de l’acétylcholinestérase

b) Anticonvulsivants

e) Antidépresseurs

c) Antiparkinsoniens

f) Antihistaminiques

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• Préparation à l’épreuve finale

239

Nom :

Date :

Situation clinique 5

Madame Fleury, 68 ans

Madame Fleury est atteinte d’une démence frontotemporale. Elle devient rapidement agressive si l’on s’oppose à elle. Elle déteste recevoir des ordres, mais aime bien en donner. Elle porte tout à sa bouche et aime passer sa langue sur les objets et les personnes. Elle présente un important surplus de poids dû à de l’hyperphagie. 1

Choisissez la liste des manifestations comportementales que l’on peut observer chez une personne atteinte d’une démence frontotemporale. Encerclez la bonne réponse. a) Labilité émotionnelle, hyperphagie, fluctuation des symptômes pendant la journée b) Parkinsonisme, dysphagie, hyperoralité c) Perte de la mémoire, désorientation, agnosie d) Désinhibition, persévération, hyperphagie e) Faiblesse musculaire, détérioration par paliers, aphasie

2

Nommez deux soins d’assistance à mettre en place pour contrôler l’hyperphagie présente chez madame Fleury.

3

La famille de monsieur Tran porte plainte. À plusieurs reprises, madame Fleury a léché la joue de ce client. Quel est l’impact de ce type de comportement sur les autres clients ?

240

• Préparation à l’épreuve finale

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Nom :

Date :

Situation clinique 6

Madame Jobin, 73 ans

Madame Jobin est atteinte d’une démence vasculaire. Elle a contracté une pneumonie et reçoit des antibiotiques P.O. depuis 24 heures. Sa température oscille entre 38 et 39 °C. Sa fréquence respiratoire est de 28 respirations/min et elle présente de la dyspnée. Madame Jobin est atteinte d’aphasie et ne fait pas de phrases complètes, mais elle arrive à communiquer avec des mots. Sa situation la rend très anxieuse et cela se manifeste par des cris et de la résistance aux soins. 1

Nommez trois besoins perturbés chez madame Jobin et deux soins d’assistance à prodiguer pour satisfaire chacun d’entre eux. Besoins perturbés Besoin 1 :

Soins d’assistance Soin 1 :

Soin 2 :

Besoin 2 :

Soin 1 :

Soin 2 :

Besoin 3 :

Soin 1 :

Soin 2 :

2

C’est le jour du bain dans la baignoire. Madame Jobin se met à hurler dès que ses pieds touchent l’eau. Elle griffe et tente de vous mordre. a) Quel est le principal élément déclencheur de ce comportement ?

b) Quels sont les impacts possibles de cette agressivité sur les soignants ?

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• Préparation à l’épreuve finale

241

Nom :

Date : c) Nommez trois soins d’assistance à prodiguer à un client qui démontre de l’agressivité lors des soins d’hygiène. 1.

2.

3.

3

Comme c’est la première fois que cette situation survient avec madame Jobin, rédigez les notes d’observation à la suite des soins d’hygiène. Au besoin, inventez les données manquantes. DATE

HEURE

NOTES

Année Mois Jour

242

• Préparation à l’épreuve finale

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CHENELIÈRE ÉDUCATION

Conforme au programme Santé, assistance et soins infirmiers de la formation professionnelle, la collection CHENELIÈRE ÉDUCATION a été écrite par des professionnels du secteur pour les élèves inscrits à ce programme. Au fil des pages, des contenus notionnels rigoureux alternent avec des activités. Adaptée à la CHENELIÈRE ÉDUCATION permet un repérage facile des tâches de l’infirmière pratique, la collection auxiliaire. Cet ensemble pédagogique tout en couleurs comprend 21 guides d’apprentissage liés à un recueil de méthodes de soins, offerts en version imprimée et en version numérique.

Les composantes imprimées Pour les élèves Le guide d’apprentissage

Pour les enseignants Le guide-corrigé

Des situations cliniques réalistes qui permettent aux élèves d’exercer leur jugement professionnel et d’appliquer les notions apprises. Une présentation détaillée des principales démences qui peuvent affecter les personnes âgées, ce qui permet aux élèves de faire des liens avec l’anatomie et la physiologie, de reconnaître les besoins des clients et de leur apporter les soins infirmiers appropriés tout en favorisant leur autonomie. Une grande exploitation de la terminologie médicale que les élèves seront appelés à utiliser au quotidien. Une approche concrète et des activités variées qui amènent les élèves à reconnaître les symptômes comportementaux et psychologiques de la démence et à intervenir adéquatement auprès des clients atteints.

Le guide d’apprentissage complet ainsi que les réponses aux questions. Des documents reproductibles comprenant : – des tests de connaissances ; – une préparation à l’épreuve finale ; – des documents modèles relatifs aux milieux de soins.

La composante numérique Pour les enseignants Le guide-corrigé numérique sur la clé i+ Interactif Une clé USB compatible avec tout type d’ordinateur, tout TNI ou tout projecteur, sur laquelle on trouve : – le guide d’apprentissage avec les réponses une à une pour toutes les activités ; – les documents reproductibles en format modiable ; – des planches anatomiques interactives ; – des renvois à des sites Internet pertinents.

Les composantes de la compétence 18 Approche privilégiée pour la personne présentant des décits cognitifs Composantes imprimées • Guide d’apprentissage de l’élève • Guide-corrigé

Composante numérique • Guide-corrigé numérique

Offert avec la collection CHENELIÈRE ÉDUCATION

97 méthodes de soins décrites étape par étape à l’aide de nombreuses photos