Propos sur le 1er août 1968 au Congo-Brazzaville 2343057273, 9782343057279

Le 1er août 1968, alarme dans le train-train quotidien du palais présidentiel. Le chef d'Etat Alphonse Massamba-Déb

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Propos sur le 1er août 1968 au Congo-Brazzaville
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Propos sur le 1er août 1968 au Congo-Brazzaville

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Propos sur le 1er août 1968 au Congo-Brazzaville Préface de François Onday-Akiéra

Propos sur l’insurrection du 1er août 1968 au Congo-Brazzaville

André AKOUALA

Propos sur l’insurrection du 1er août 1968 au Congo-Brazzaville Préface de François Onday-Akiéra

- Congo

*

© L’Harmattan, 2015 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr [email protected] ISBN : 978-2-343-05727-9 EAN : 9782343057279

A Caesar ce qui est à Caesar, à dieu ce qui est à dieu Mathieu, 22 :21

Préface Le 1er août 1968, dans l'après-midi d'un jour de saison sèche sous l'équateur, une nouvelle alarmante bouleverse le train-train quotidien du palais présidentiel. Le chef de l’État, M. Alphonse Massamba Débat, et ses collaborateurs apprennent, interloqués, l'évasion du capitaine Ngouabi Marien. En garde à vue au commandement de la gendarmerie depuis le 29 juillet, ce dernier vient d'être libéré par un commando de parachutistes qui l'ont conduit à leur base en vue d'un soulèvement militaire. Au palais, la confusion s'installe et dégrade le bon sens qui indiquerait la voie idoine pour faire face au péril. Les heures qui suivront, réputées décisives pour la survie d'un régime vieux d'un quinquennat, voient la confusion se transformer en panique. En effet, le 2 août, dans la matinée, l’état-major de l'armée, loyal au pouvoir en place, subit une grave déconvenue : ses unités, gendarmes et parachutistes appelés en renfort de Pointe-Noire, dépêchées contre les insurgés, fra-

ternisent avec ses derniers. Le 3 août, les miliciens du corps de la Défense civile, bras armé du régime, font à leur tour défection. Le même jour, le chef de l'insurrection, le capitaine Ngouabi, s'empare du commandement de l'armée. Lâché par ses soutiens militaires, ce même 3 août, le Président Massamba-Débat tente de faire passer l'orage, réfugié dans son village, Nkolo, à 80 km au sud de la capitale. Le 4 août, lorsqu'il remet pieds au palais, les dés sont déjà jetés. Le jour suivant, en effet, le 5 août, le capitaine Ngouabi se proclame président d’un Conseil national de la révolution (Cnr), organe chargé de conduire la transition politique. Un filet anti-secousse est aménagé pour le chef de l’État en exercice auquel on attribue une place de membre de droit dans ce nouvel organe. L'insurrection a triomphé. La déposition du président se fera par étape. Finalement, le 4 septembre, M. Alphonse Massamba-Débat, qui aura bu le calice jusqu'à la lie en ce mois d'août 1968, désabusé, mais lucide, se défait du mandat présidentiel. Le capitaine Marien Ngouabi lui succède à la tête de l’État congolais. Cette journée du 1er août 1968, au cours de laquelle s'enclencha une irrésistible mécanique de la chute des uns et de l'élévation des autres sur fond 10

de dispute du pouvoir d’État, est la conséquence de l'audace, de la témérité, de l'intrépidité et de la fortunas d'un homme : le sergent-chef André Akouala ''Maria-Maria''. En complicité avec son chef, le lieutenant Sassou-Nguesso, et, partageant avec lui la nécessité de libérer le capitaine Ngouabi, le sergent-chef Akouala se sent investi d'une mission : il a le diable au corps ; il rassemble quelques camarades, quelques armes, puis, dans un style casse-cou de commando, monté dans un vieux bahut soviétique, il se lance à l'assaut de la gendarmerie d'où il finira par faire chambouler tout un régime politique faisant passer le capitaine Ngouabi du statut de prévenu à celui de chef d’État. De cet exploit, le héros a tiré la narration d'un récit intitulé « Le déroulement du mouvement insurrectionnel du 31 juillet vécu par le s/c Akouala André alias Maria ». La date de sa rédaction qui figurait à la vingtième et dernière page d'un manuscrit de dix feuillets a disparu avec le dixième feuillet. Toutefois, deux détails (1) laissent supposer que cette rédaction a dû avoir lieu entre octobre et décembre 1968, c'est-à-dire dans un temps relativement court, en termes de souvenirs.

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Le manuscrit lui-même a survécu à la mort de son rédacteur par la grâce de la piété filiale de Richard Akouala, électricien à Pointe-Noire, fils du sergent-chef. Un de ses frères, Charden, à la suite d'un autre fils, Achille, m'avait passé son téléphone pour trouver une photo de leur géniteur dont j'avais besoin pour l’illustration d’un travail que j’avais entrepris sur le capitaine Ngouabi. La photo posait problème : des parents et des amis avaient cannibalisé les albums-photos du regretté capitaine Akouala, leur père. Un soir, Richard m'a rappelé pour annoncer que, à la place de la photo, il détenait un texte de 18 pages où son père racontait par le menu ce qui s'était passé en 1968, lors de la prise de pouvoir de Marien Ngouabi. La lecture du manuscrit m'avait fait l'effet d'une bombe: j'étais mal à l'aise devant le décalage temporel que ce texte proposait. La date du 1er août, sortant de nulle part, criait subitement justice sous mes yeux stupéfaits. J’avais dû, un moment, concédé que le sergent-chef s'était planté, que la mémoire l'avait trahi, qu'on ne pouvait pas faire un lapsus aussi énorme en revêtant de pourpre le 31 juillet, le plus officiellement du monde, en lieu et place du 1er août ! Finalement, l'évidence s'est imposée à moi, au terme d'une enquête journalistique intitulée Marien Ngouabi, l'homme du 1er août ! publiée dans le journal La Semaine Africaine (2). 12

J'ai constaté également que le récit d'Akouala correspondait quasiment mot pour mot à la narration que m'avait faite en mars 2010 le colonel Gaston Eyabo, compagnon d'infortune à la gendarmerie de Marien Ngouabi, au sujet du refus de ce dernier de quitter sa garde à vue sans que MassambaDébat lui ait signifié la cause de son arrestation. Sur la confusion des dates, j'ai fini par conclure que la distance abyssale entre le titre (en termes de datation de l'insurrection) de son manuscrit et les faits qu'il relate est certainement due au résultat d'un matraquage « propagandaire » consécutif à l'euphorie de la prise du pouvoir. Sous la présidence de Marien Ngouabi, luimême, et, pendant les premières années qui ont suivi sa mort, l'hagiographie officielle a encensé une date-imposture, le 31 juillet 1968, comme journée fondatrice de son régime. Victime d'une extraordinaire méprise, la date du 1er août 1968, au demeurant, attestée avec force détails par les journaux nationaux et étrangers, est passée à la trappe, consciemment ou inconsciemment escamotée. Naturellement, cet escamotage n'a pas été sans avoir de conséquences fâcheuses pour le grand public, comme pour l'érudit, sur la lisibilité des 13

faits de cette journée, comme sur la compréhension de ces faits, en termes de leur relation à la postérité. Théophile Obenga, professeur émérite et égyptologue célèbre, avouait à demi-mot son embarras sur ces faits quand il s'y est penché en 1977 pendant la rédaction de son livre La vie de Marien Ngouabi, 1938-1977. On pourrait multiplier ce type d’exemple au regard des publications, articles de presse et livres, relatives à la vie de Marien Ngouabi qui toutes relèvent les difficultés que nous éprouvons parfois de dire les détails décisifs d'un événement moins que cinquantenaire de notre histoire postcoloniale. Des exemples qui ne vont pas sans soulever de graves inquiétudes sur la transmission de la mémoire aux générations futures. Matériau unique de l’histoire sur la naissance et la mise en route d’une rébellion, le manuscrit du sergent-chef André Akouala met en lumière le conflit shakespearien qui a ravagé le capitaine Ngouabi à la gendarmerie. En effet, placé, d’une part, entre ses scrupules légalistes qui lui suggèrent de régler à l’amiable ses déboires avec l’autorité politique et, d’autre part, le choix d’enjamber par la force le seuil de sa cellule en se solidarisant avec des compagnons qui ont risqué leurs vies pour l’honneur et le salut de la sienne, Ngouabi se débat et finira par trancher le nœud 14

gordien : sa folle équipée dans un vieux bahut T46 soviétique le conduira ou à la mort, ou au sommet du pouvoir. La chance ayant été de son côté, ce sera le sommet du pouvoir. Les premières minutes, les premières heures de la rébellion au camp des parachutistes à MayaMaya furent accusatrices de l’impéritie sécuritaire du régime de Massamba-Débat, réputé policier et sanguinaire. A la lumière du succès ridicule de facilité de l’insurrection, le quasi état de siège imposé dès 1964, sous lequel la population revit par sa brutalité et la cohorte des meurtres qui le rythmèrent des séquences spectrales de l’installation des Français au début du siècle n’était, finalement, qu’un édifice fait de clinquants dont la mesquinerie intrinsèque annonçait une prochaine, subite, et complète putréfaction. Symptomatique de la résolution des crises dans les sociétés bloquées, l’équipée des soudards conduite par le sous-officier Akouala n’est pas un cas isolé au Congo en matière de changement au sommet de l’Etat en Afrique postcoloniale. Au Ghana, en 1979, le lieutenant Jerry John Rawlings était arrivé au pouvoir en passant de la prison (il était condamné à mort) au palais dans un scénario quasi identique à celui de Marien Ngouabi. La 15

Côte d’Ivoire, le Libéria, la Gambie et le Togo, entre autres, ont vu des caporaux et des sergents se poser soit en guides providentiels, soit en faiseurs de prince. Héros dans l’ombre, le para-commando Akouala « Maria-Maria » a fait plus que d’être un des acteurs de l’avènement d’un des régimes de l’histoire de la modernité du Congo. Son témoignage sur cet évènement, inédit depuis 47 ans, revêt après la mort de l’auteur, en 1983, la valeur d’un récit d’outre-tombe ou, pour emprunter l’expression de Chateaubriand, de « Mémoires d’outre-tombe », plus précisément des « Mémoires d’un para-commando ». Les manuscrits ne meurent pas ! Tel est le message subliminal qui a guidé et forgé notre conviction de redonner vie à ce document. Ce faisant, nous revendiquons un droit de savoir inaliénable et imprescriptible qui est le gage même de notre accès au savoir, à la connaissance. Nous espérons, par cette attitude, dans le cas présent, avoir respecté la mémoire du capitaine Akouala André en rendant public son travail après quasiment un demi-siècle, depuis que l’encre de sa plume a séché.

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Nous sommes infiniment reconnaissants à Richard Akouala, sous l’autorisation duquel le manuscrit paternel qu’il a su conserver 32 années durant est publié. Notre gratitude s’exprime également à l’endroit de Charden et Achille Akouala qui se sont mobilisés pour nous glaner quelques informations sur leur père. Le sergent-chef Akouala André « MariaMaria » était né vers 1945, à Ngwi-Akana, un hameau situé dans les parages d'Etoro, aujourd'hui, disparu. Le village Etoro, en pays Ngoungwel (Bangangoulou) dans le district de Gamboma, est appelé Eitala'a au pays mbo'si (Mbochi) voisin. Etoro était un grand village auréolé d'un prestige que lui conférait son statut traditionnel et administratif de village chef de Terre. A la fin des années quarante, les Français y érigèrent une école qui accueillit un jour le petit Akouala. Il était issu d'un métissage dans cette contrée où depuis la nuit des temps Mbochis et Bangangoulous sont des parents. Son père, Douniama, était Bangangoulou, tandis que sa mère, Okomba, était une fille mbochi du village Owoyi dans l'actuel district d'Ongwégni (Ongwé, en Ngoungwel). Fils aîné d'une fratrie de quatre enfants, dont une fille, Akouala avait revêtu l'uniforme militaire assez tôt. Au bataillon des paras où il travaillait, Akouala s'était rapproché du capitaine Ngouabi dont il 17

admirait les qualités de chef de bataillon et de formateur militaire. Lui et d'autres sous-officiers furent ses fervents soutiens quand le jeune officier connut ses premiers déboires avec l'administration politique du pays, en juin 1966. Le 10 octobre 1983, dans l'après-midi, à Kintélé, faubourg de Brazzaville, alors qu'il revenait de Gamboma en compagnie de trois femmes dont l'épouse du capitaine Madzaombé, un de ses compagnons de l'insurrection de 1968, sa voiture sortit brusquement de la chaussée et fit des tonneaux dans l'herbe. Touché à la tête, Akouala fut transporté à l'hôpital militaire où il décéda ce même jour vers 19 heures. Il était alors père d'une fratrie de 17 enfants, capitaine dans l'armée, et chef de la garde présidentielle de 1979 à 1983, sous le Président Denis Sassou-Nguesso. François Onday-Akiéra

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MÉMOIRES D’UN PARA-COMMANDO

Après la session du comité central du MNR (1) ténue à Brazzaville, le capitaine Ngouabi déclara : « si le moteur d’un véhicule ne fonctionne plus, il faut le changer ». Massamba-Débat (2), touché par cette déclaration et inquiet de perdre son pouvoir, lança ses services de sécurité derrière les responsables du grand Niari (3) et du Nord (4) dans le but de les arrêter. Au début du mois de juin, le lieutenant Sassou (5), notre chef immédiat, préoccupé par ces renseignements et de la situation qui prévalait, nous invita à prendre part à une réunion de prise de contact qui regroupait les éléments du grand Niari et du Nord au domicile du sergent-chef Mollitan. Au cours du même mois, une deuxième réunion fut tenue dans une maison située à la rue Mongos n°5, celle-ci avait pour but d’envisager la réaction contre le gouvernement de Massamba Débat au cas où un responsable militaire ou politique du Nord ou du Niari serait arrêté.

Me trouvant en permission de 30 jours du 1er au 31 juillet à Gamboma, j’avais été informé par radio-trottoir que le capitaine Ngouabi devrait être arrêté. Ayant été mis au courant de la situation et voulant vivre personnellement les faits, j’interrompis ma permission et refis demi-tour sur Brazzaville. Dès mon arrivée, je pris aussitôt contact avec mes amis sous-officiers, en particulier Moussa Etha (6) et Likibi (7), qui m’avaient mis au courant de la situation et avaient fait état des réunions qui se tenaient par les cadres et soldats du Pool (8). Le 29 juillet 1968 vers 16h00, au moment où je me rendais chez Ebata Franck, mon neveu, je rencontrai le sergent-chef Mbouala Maurice du BC dans la rue Bangangoulou, derrière l’école catholique de Ouenzé, qui me signala que le capitaine Ngouabi avait été arrêté vers 10h00 et se trouvait au commissariat central.

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Pour avoir plus de renseignements, je continuai mon chemin jusqu’à son domicile où ce dernier me confirma également l’information et m’expliqua le plan de défense du commissariat qui allait se faire le soir même au cas où un élément tenterait de venir libérer le capitaine. Après avoir été renseigné par mon neveu, je pris un taxi et me rendis immédiatement au camp. Au même moment où j’arrivai à la maison, il y avait déjà un rassemblement de tout le bataillon à 17h30. Aussitôt, je me mis en tenue de combat et participai audit rassemblement au cours duquel le lieutenant Sassou nous informa que le capitaine ne se trouvait plus au commissariat central, mais qu’il se trouverait en sécurité à la gendarmerie du Plateau (9). Après le rassemblement, les amis, sous-officiers, les soldats du Nord et du Niari me consultèrent et me demandèrent s’il y’avait possibilité de réagir. Je leur répondis que nous avions été mis au courant de cette situation, mais que nous attendions qu’un officier nous intimât l’ordre d’agir. A cette réponse, tous les camarades me dirent que si l’on comptait sur les officiers, rien ne se ferait et ils me désignèrent comme ancien sousofficier du Nord et ils comptaient tous sur moi

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pour prendre le commandement de la troupe pour aller libérer le capitaine. Le 30.7.1968, vers 9h00, je me rendis au GQG (10) où se trouvait le centre d’instruction pour prendre contact avec les camarades adjudant-chef Kombo-Toko, les sergents Mbouala Maurice et Ondzemba Denis. Vers 10h30, j’étais de retour au La Base (11). Dès mon arrivée, les amis m’informèrent que les cadres et les soldats du Pool n’étaient pas repartis chez eux, après le rapport, pour nous interdire l’accès au camp à 14h45. Alors, pour ne pas nous faire arrêter sans pour autant tirer un seul coup de feu, nous prîmes de l’avance sur leur horaire, en fixant notre regroupement à 13h30 au magasin d’armes. A cet effet, le sergent Tchokassa qui était de service cette semaine reçut les consignes de ne pas fermer la porte du magasin d’armes à clé. A l’heure H, les gars arrivèrent avec le maximum de discrétion, mais les éléments du Pool, alertés par des traîtres, se trouvaient également parmi nous au rassemblement de 13h30.

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Me trouvant devant cette situation et malgré leur présence, j’ordonnai aux gars de prendre les armes. Après la perception de l’armement, je fis former les sections et dépêchai un groupe commandé par le caporal Madzaombé au poste de police avec mission d’arrêter le lieutenant Kounoungous et certains officiers et sous-officiers de l’armée de l’air qui tenaient des réunions au camp. Au moment où je donnais des ordres aux chefs de section, les coups de feu se firent entendre au poste de police. Dès que le lieutenant Kounoungous arriva au poste de police, il fut surpris par la présence d’un groupe commandé par le caporal Madzaombé qui lui demanda de s’arrêter, aussitôt ce dernier ouvrit le feu à bout portant sur le caporal Madzaombé qu’il manqua. Quand Madzaombé riposta, dans la foulée, le lieutenant Kounoungous (12), pris de panique, fuit en direction de l’église tout en cognant sur son passage la plaque qui se trouvait en face du poste de police et se réfugia à l’état-major. Pendant ce temps, le sergent-chef Mambou Evariste de l’armée de l’air prit également la fuite et se rendit à l’état-major pour alerter le commandant Ebadep (13).

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Quelques instants après arriva le lieutenant Nzalakanda qui nous convoqua dans son bureau et il questionnait au fur et à mesure les chefs de section sur la situation qui prévalait. Tous les autres chefs de section lui répondirent qu’ils ne connaissaient rien de cette situation. C’est en ce momentlà que je remarquai l’absence de mon ami Mollitan qui, pourtant, prenait activement part aux réunions, mais, au moment de passer à l’action, avait fui à l’île Mbamou avec toute sa famille. Lorsque le lieutenant Nzalakanda me questionna, je lui répondis que c’était moi qui avais donné l’ordre de prendre les armes pour aller libérer les officiers détenus en prison. Ce dernier me demanda de citer, en exemple, le nom d’un officier à libérer, je lui répondis de nouveau que, si je parlais de la libération des officiers, il ne s’agissait pas seulement du capitaine Ngouabi, mais de tous les officiers en prison (14). Le sergent-chef Baoudi-Ngoma me posa la question de savoir pourquoi je voulais libérer les officiers détenus, alors que chacun d’eux avait commis un acte répréhensif.

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Aussitôt, je lui répondis qu’aucun de ces officiers n’avait volé, violé ni commit un crime, mais notre politique ne suivait plus les lignes tracées (15). Après ces réponses, le lieutenant nous fit sortir de son bureau pour attendre l’arrivée de notre chef de corps. Vers 15h00, quand le lieutenant Sassou arriva, je lui rendis aussitôt compte de la situation, tout en lui précisant que, vu les éléments du Pool, je fus obligé de mentir que nous allions libérer les officiers détenus, mais il fallait qu’il fût présent. Ainsi, le lieutenant Sassou demanda de rassembler le bataillon par son adjoint, le lieutenant Nzalakanda. Après la présentation du bataillon au chef de corps, ce dernier s’adressa aux cadres et soldats du corps et ensuite il posait des questions à tour de rôle aux chefs de section qui lui répondaient toujours qu’ils ne savaient rien et n’avaient rien à dire. Cependant, Mayala, Bantsimba et autres avaient déjà les galons d’officiers dans leurs poches et n’attendaient que la réussite de leur coup pour les porter (16).

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A mon tour, je répondis au lieutenant en ces termes : « lieutenant Sassou, je suis pour la libération de tous les officiers détenus en prison, si vous ne voulez pas nous donner les ordres parce que vous n’avez pas les couilles au cul, je suis un garçon, j’ai les couilles au cul et un garçon ne meurt pas deux fois ! » A cette réponse, il m’ordonna de faire sortir tous ceux qui voulaient marcher avec moi. Lorsque je demandai aux camarades de sortir des rangs, le sergent Ngoubakouli, qui prenait activement part aux réunions avec nous et qui m’avait même donné le titre de commandant en chef du Nord, se permit encore de me poser les questions suivantes : pourquoi voulez-vous libérer le capitaine Ngouabi ? Est-ce pour former une armée du Nord ? A ces questions, je lui répondis aussitôt que c’était pour former une armée du peuple. Pendant ce temps, je n’avais pu avoir que 22 camarades sortis des rangs. Les camarades comme Ngoubakouli, Moukongo, Itoua Poto et tant d’autres qui ne partageaient pas les mêmes points de vue avec nous s’étaient écartés. 28

A ma grande surprise, au moment même où nous devions passer à l’action, le lieutenant Sassou me convoqua dans son bureau pour me dire que les camarades m’avaient « vendu » (17), mais que, en sa qualité de chef de corps, il rencontrerait le commandant Ebadep pour lui expliquer la situation et me demanda par la suite de réintégrer les armes au magasin parce que, compte tenu de l’effectif, il était impossible de réagir. L’ayant compris, je regroupai tous mes camarades pour leur expliquer le point de vue de notre chef de corps. Ces derniers obéirent et réintégrèrent les armes au magasin. Après avoir réintégré les armes, l’élément insurrectionnel s’était retrouvé de nouveau à mon domicile pour chercher des voies et des moyens pour libérer le capitaine. Vers 18h30, le soldat Mingouolo Gaston qui avait fait un tour à la gendarmerie du Plateau où se trouvait le capitaine revint nous dire qu’il avait trouvé un sous-lieutenant, nommé Mbéri, qui lui avait dit que si un élément en armes se présentait, le capitaine serait libre de partir. Mais comme nous ne disposions plus d’armes, j’envoyai le soldat Mingouolo et un autre avec deux mobylettes pour remorquer les deux officiers (18) le soir 29

même. Mais, les deux soldats revinrent nous rapporter que le capitaine leur avait dit qu’il était en sécurité et qu’il voulait à tout prix la confrontation (19) avec Massamba-Débat et qu’il ne pouvait quitter la gendarmerie que sous la protection d’un élément armé. Désolés par cette réponse, la nuit du 30 au 31juillet fut très longue et désespérée pour nous. Personne n’avait plus faim si bien que les mabokés (20) que mon épouse m’avait envoyés étaient pourris dans le garde-manger. Dans la journée du 31.juillet, vers 8h30, mon neveu, Ebata Franck, travaillant à la police judiciaire, était venu nous informés que nos noms se trouvaient déjà à la P.J. (21) et que si nous ne faisions pas sortir le capitaine pour organiser les masses et réagir, les trois sous-officiers meneurs (22) de cette action seraient exécutés et les autres sous-officiers et soldats seraient mis en prison et par la suite renvoyés dans leurs foyers parce que Massamba-Débat considérerait cette action comme un coup d’Etat manqué. Au cours de la journée, l’élément insurrectionnel était isolé des autres cadres et soldats, même ceux du Nord. Il y avait donc une division au sein du corps.

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Vers 16h00, un coup de téléphone venant de l’état-major convoqua l’élément insurrectionnel à l’interrogatoire. Un T46 du corps avait été mis à notre disposition pour aller à l’état-major. Dès notre arrivée à l’état-major, la commission d’interrogatoire composée du 2e Bureau (23) et de quelques gendarmes dont le sous-lieutenant Sangou n’avait commencé que par le chef de poste et les sentinelles. Le lieutenant Sangou, qui avait besoin de la peau d’une personne, avait proposé de prendre la mienne pour en faire une exposition chez les « Assis-sous-le-manguier » (24) à côté du cabinet du commandant en chef (24). Nous attendions à tour de rôle l’interrogatoire. Pendant ce temps, l’adjudant-chef Konongo, p.a.(25) au ceinturon tournait autour de nous en disant : « avec votre Ngouabi, vous allez voir ». De 17h00 à 1h00 du matin, la commission n’avait pas encore terminé avec la garde. Pendant ce temps, une embuscade avait été tendue par un sous-officier du bataillon avec quelques soldats de l’armée de l’air pour empêcher toute intervention d’un élément armé vers l’état-major. 31

A 1h30 comme rien ne s’était passé, le commandant Ebadep nous relâcha et nous recommanda de revenir dès 6h00 pour reprendre l’interrogatoire. Lorsque nous étions de retour à La Base, Moussa qui avait refusé de partir à l’interrogatoire m’informa que Franck, mon neveu, était venu presque en pleurant et avait dit qu’il y avait déjà une ordonnance signée de Massamba-Débat et d’Ebadep pour notre arrestation et exécution comme meneurs. Malgré toutes ces menaces, nous avions pu quand même fermer les paupières et passer la moitié de la nuit sans penser aux ventres qui étaient vides, mais qui ne réclamaient rien et pourtant la nourriture pourrissait dans la marmite. Jeudi 1er août, Tchokassa, Madzaombé, Tékélé et quelques camarades partirent de bonne heure à l’état-major pour reprendre l’interrogatoire, tandis que Moussa, Likibi et moi, plus d’autres camarades, prîmes la décision de ne plus repartir à l’interrogatoire. Vers 7h00, tous les trois sousofficiers nous prîmes la voiture de Likibi pour nous rendre au domicile du lieutenant Sassou afin de lui demander s’il pouvait nous remettre la clé du magasin d’armes. Ce dernier nous répondit qu’il était impossible de nous remettre la clé du 32

magasin parce que tout le monde profiterait de cette occasion pour s’armer. L’ayant compris, nous fîmes donc demi-tour en passant par l’avenue de la Division blindée. Quand nous arrivâmes vers la fin de la barrière de l’ancien camp paras, nous rencontrâmes l’adjudant-chef Kombo Timothée et lui rendîmes compte de la situation dans laquelle nous nous trouvions. Ce dernier, animé par l’esprit de collaboration, nous promit quelques armes que ses soldats avaient gardées dans leurs armoires après l’exercice d’alerte, mais il lui manquait le moyen de transport. Au même instant arriva le lieutenant Niombela à qui nous fîmes également part de la situation. Préoccupé, ce dernier nous demanda si nous étions à mesure de réaliser une telle action. Comme nous étions décidés à la réaliser, nous lui donnâmes notre certitude et refîmes demi-tour au domicile du lieutenant Sassou pour lui rassurer que nous avions eu quelques armes promises par l’adjudant-chef Kombo ; mais il fallait qu’il téléphonât à l’adjudant du bataillon pour nous autori33

ser à prendre le véhicule de transport des troupes, le T46, afin de nous rendre à l’interrogatoire. Le lieutenant, plein d’espoir et sourire aux lèvres, doubla de courage, aussitôt, il téléphona au bataillon pour mettre le véhicule T46 à la disposition du groupe insurrectionnel. Avec notre devise « la vie ou la mort », le moral haut et décidé résolument à libérer notre leader, nous reprîmes le chemin de La Base. Dès notre arrivée, nous abandonnâmes la voiture de Likibi à son domicile et nous partîmes au poste de commandement (pc) où nous fîmes embarquer les soldats de notre groupe à bord du T46. Ce véhicule, piloté par le soldat Gaston Mingouolo, un des nôtres, démarra en direction de l’état-major. Arrivés à la hauteur de la pyro (dépôt de munitions), nous expliquâmes le plan de la manœuvre à nos gars. Le sergent-chef Keyla, agent d’Ebadep, nous avait suivis jusqu’au Camp du 15 août où il avait croisé Branco, son ami, qu’il avait également mis au courant de notre action. Branco, pris dans la course, se mit également à nous suivre.

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Quand notre véhicule s’arrêta au coin du mur du Camp 15 août, à côté du pavillon d’hospitalisation à l’étage de l’hôpital militaire, le capitaine Ondonko qui se trouvait là me questionna sur la mission que j’accomplissais avec mon groupe à bord du T46 derrière le camp. Je lui répondis que j’étais de corvée avec mon groupe. Malgré cette réponse, ce dernier répliqua : « il faut faire attention avec votre Ngouabi. Il est déjà capitaine, qu’est-ce qu’il cherche encore ? » Au même instant, arriva le sergent-chef Branco qui me posa également la même question, la même réponse que celle donnée au capitaine Ondoko lui fut donnée. Pendant ce temps, le soldat Ngouono Charles du centre d’instruction me fit signe de faire entrer le véhicule dans l’enceinte du camp où le sergent-chef Moussa et quelques soldats l’avaient accompagné. Les soldats Ngouno, Mbama, Ndinga, Iboua, Ampa, Dikoulo, Opango, Liboto et Bombo avaient pu embarquer quelques armes qu’ils avaient gardées dans leurs armoires après l’exercice d’alerte. Le T46 ressortit du camp et revint nous rejoindre au même emplacement où tout le monde s’était embarqué et Moussa m’informa que les camarades n’avaient pu avoir que 5 fusils SKS avec 5 cartouches et 2 PMAK sans chargeurs ni cartouches. De ce fait, j’ordonnai de charger les 5 35

fusils et de les camoufler sous les banquettes du véhicule. Après avoir donné les derniers ordres et la conduite à tenir au cas où le groupe serait intercepté et, particulièrement, aux soldats sans armes de se préparer au combat corps à corps, nous démarrâmes en direction de la gendarmerie. Quand nous arrivâmes à la hauteur du Palais de justice, les camarades soldats nous signalèrent que le sergentchef Keyla nous suivait encore et venait immédiatement derrière lui une jeep de la police. Je leur dis que nous étions déjà engagés sur le chemin de la mort et nous ne pouvions plus avoir peur de qui que ce soit. Et, je leur demandai d’être calmes. Arrivés à la hauteur de la gendarmerie, le sergent-chef Keyla et ses compagnons ne pouvant pas s’arrêter étaient obligés de passer outre. Dès que notre véhicule s’arrêta, je descendis et recommandai au groupe que personne ne devrait débarquer du véhicule, mais plutôt se tenir prêt à engager le combat. Ensuite, je me dirigeai vers la sentinelle pour m’informer de la salle dans laquelle se trouvaient les deux officiers.

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Sans hésitation, cette dernière m’indiqua que les deux officiers se trouvaient dans la salle d’honneur à l’étage. Armé seulement d’un poignard au ceinturon, je grimpai rapidement l’escalier afin de me rendre dans ladite salle. Avant d’entrer dans la salle d’honneur, je rencontrai le sous-lieutenant Eyabo, dans le couloir à côté de cette salle, à qui je dis que nous étions venus le chercher et ce dernier me dit qu’il était prêt à partir avec nous, mais le capitaine maintenait à tout prix la confrontation avec Débat (26) ». Alors, sans perdre du temps, j’entrai dans la salle et dis au capitaine que nous étions venus le chercher de gré ou de force. Celui-ci me répondit qu’il ne pouvait pas partir de la gendarmerie sans que la lumière ne fût faite sur son arrestation. Face à cette résistance, je rappelai au capitaine que notre vie était en danger et que seul lui pouvait nous organiser s’il venait avec nous, car la situation était devenue très grave. Ayant compris cela, le capitaine me posa la question de savoir si nous étions en liaison avec le camp du 27 juin (27) dans lequel se trouverait le camarade Noumazalaye (28) et si le lieutenant Sassou nous avait mis en liaison avec ce camp pour avoir les armes. Je répondis au capitaine que nous n’étions en liai37

son avec aucun responsable de ce camp et le lieutenant Sassou ne nous avait rien dit concernant ce camp. Au même moment, où nous discutions, le sergent-chef Moussa me rejoignit dans la salle et fit comprendre qu’il ne fallait plus perdre du temps, car l’état-major d’Ebadep devrait être alerté. C’est à ce moment-là que le capitaine décida de descendre avec nous, tout en nous proposant de l’amener directement au camp du 27 juin, mais nous lui dîmes qu’il était attendu à Maya-Maya et non au camp du 27 juin. Les deux officiers étaient descendus et avaient embarqué à bord du T46 qui avait démarré en direction de La Base aérienne en traversant la piste d’envol ; tandis que, dans la carrosserie, le groupe était prêt à ouvrir le feu malgré le manque des munitions. De la gendarmerie jusqu’à La Base, nous ne rencontrâmes aucune résistance, mais notre arrivée à La Base avait montré au capitaine qu’il existait réellement une division au sein du corps ; parce que dès que celui-ci mit pied à terre, tous les gars du Pool prirent la fuite, sans qu’ils ne fussent menacés, d’autres passèrent deux jours dans la forêt de la Tsiémé.

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Avec l’esprit de collaboration (29) et recherchant l’unité, le capitaine fit appel au lieutenant Nzalakanda et à l’adjudant Batsimba qui également s’étaient mis à fuir comme les soldats. Comme le magasin d’armes était toujours fermé, nous étions obligés de défoncer la fenêtre et de prendre les armes. Aussitôt, un rassemblement des éléments présents se fit. Au cours de celui-ci, nous constatâmes l’absence du lieutenant Sassou qui avait été arrêté (30) à l’état-major au moment où il était allé réclamer la ration de la troupe. Le capitaine NGouabi s’adressa d’abord aux cadres et soldats avant de former les sections. Parmi ces sections, il y avait celle qui était commandée par le sergent-chef Moussa, secondé par le sergent Kokolo Daniel, dont le chauffeur était le caporal-chef Ngouya Gaston de l’armée de l’air. Ce dernier était parti immédiatement à la maison d’Arrêt pour assurer la protection des détenus. Le reste des éléments avait été placé tout autour du camp avec mission de la défendre. Un élément placé au PC avait mission de le protéger et surveiller le secteur de la piste d’envol.

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Un 2e élément placé à la piscine avait mission de surveiller le secteur de la ferme Gamaba Un 3e élément placé aux Cases Rondes (31) avait mission de protéger les familles et surveiller le secteur de Moukondo. Un 4e élément doté de l’armement lourd était placé de part et d’autre du poste de police avec mission de neutraliser tout engin blindé en vue sur les côtés. Le lieutenant Sassou ayant été arrêté à l’état-major, j’assurais les fonctions de l’officieradjoint pour la circonstance et la mise en place des éléments. La situation était devenue très tendue entre les deux états-majors (32). Le lieutenant Nzalakanda s’éclipsa et se rendit à l’état-major (33) pour y trouver refuge. Nous passâmes la nuit du 1er au 2 août sur le qui-vive. Nous la baptisâmes « nuit de la surveillance ». Le vendredi 2 août, le commandant Ebadep prit la décision de faire marcher les troupes de son état-major, y compris les BTR sur la base aérienne. Ayant été informé du mouvement des troupes de l’état-major d’Ebadep qui allaient attaquer La Base vers 9h00, le capitaine nous recommanda de doubler de vigilance. Pendant ce temps, 40

chacun avait chargé son arme et il ne restait qu’à enlever la sûreté dès qu’on apercevrait la progression de l’ennemi. Vers 8h15, le sergent-chef Moussa Etha à bord de la jeep gaz pilotée par le caporal Ngouya Gaston vint informer le capitaine que Castro (34) et Mabouaka (35), ayant des armes à bord de leur véhicule, rôdaient autour de la maison d’arrêt, cherchant à éliminer les détenus politiques. Mais, pris au piège, ils furent arrêtés et se retrouvèrent à la maison d’arrêt. A ce moment, je rappelai au capitaine que mon objectif était de libérer les officiers détenus (36) et, ensuite, tout le monde marcherait avec nous, mais il me demanda d’attendre encore. Cependant, avec son esprit pacifique, il recommanda au sergent-chef Moussa de lui amener les deux prisonniers. Quand la jeep était de retour à la maison d’arrêt pour embarquer les deux malfaiteurs, Castro qui ne voulait pas être prisonnier prit la clé des champs. Malgré plusieurs sommations, il continua sa course, mais comme il ne courait pas plus vite que les balles, les soldats qui ne cherchaient que de telles occasions pour nettoyer les canons rouil41

lés de leurs fusils avaient ouvert le feu. Castro qui n’avait fait que quelques mètres à peine fut pris sous un feu croisé et tomba à plat ventre la pipe de côté. Quelques minutes plus tard, la jeep-gaz qui roulait comme un avion qui décolle était de retour. Mabouaka, seul, fut débarqué de la jeep. Le sergent-chef Moussa, sans perdre de temps, et d’un ton calme, dit au capitaine Ngouabi que Castro avait tenté de fuir, mais les soldats l’avaient abattu. Le capitaine avait poussé une gueulante en disant : « je ne vous ai pas dit de tuer les gens ! » Moussa à son tour répondit en gueulant : « mon capitaine, il a fait le con, il est mort ! » Sans perdre le fil des idées, j’avais de nouveau rappelé au capitaine qu’il fallait faire sortir les officiers détenus et les présenter dans les différentes agglomérations (37). Le capitaine avait donc accepté la suggestion et la jeep avait redémarré en trombe pour la maison d’arrêt. Pendant ce temps, les parachutistes venus de Pointe-Noire (38) progressaient dans le secteur de l’aéro-club. Les BTR faisaient vrombir (39) leurs moteurs en roulant du côté Nord du camp, le long du grillage. Nous étions donc entourés par les forces du mal. Cons42

cient de ses responsabilités et animé d’esprit d’unité, le capitaine avait donné (40)…

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Notes de la préface (1) Le premier détail est la référence au mouvement du 31 juillet. On sait, aujourd'hui que, du fait de la déposition en douceur du Président Alphonse Massamba-Débat, jusqu'au 12 septembre 1968, aucune référence officielle n'indiquait, par élégance de la forme, le 31 juillet comme journée au terme duquel les nouveaux dirigeants du pays avaient conduit une quelconque insurrection victorieuse. C'est tardivement, courant novembre 1968, que Ngouabi lui-même s'y réfère au cours d'un meeting. Le deuxième détail concerne la mention du grade de sergent-chef qu'Akouala portera jusqu'à la fin de l'année 1968. (2) La Semaine Africaine n°3296 du 04 juin 2013

Notes de Mémoires d’un para-commando 1- MNR : acronyme de Mouvement national de la révolution. Parti unique sous le mandat du Président Alphonse Massamba-Débat fondé en 1964, il n’avait pas résisté à la chute de sa principale figure. 2- Grand Niari : l’expression désigne les régions du sud-ouest du Congo riveraines du cours d’eau le Niari que sont la Bouenza, la Lékoumou et le Niari. En politique et sur le plan de l’histoire, de 1956 à 1960 pendant la marche du Congo vers l’indépendance et les premières luttes pour le pouvoir, les ressortissants de cet espace géographique ayant pour leader Kikounga Ngot étaient les alliés des ressortissants des régions Nord du pays rassemblés derrière Jacques Opangault. 3- Nord : cette expression désigne au Congo toutes les régions situées au Nord de la capitale Brazzaville. Dans ce contexte, ce « nord » a plus une connotation politique que géographique, ce qui est le cas ici.

4- Lieutenant Sassou : il s’agit de SassouNguesso 5- Rue Mongo : cette rue est située à Poto-Poto en face de la cathédrale Sainte-Anne 6- Moussa Etha : para-commando, compagnon du sergent-chef Akouala. Moussa Etha était né à Ngankélé, dans le district de Gamboma. Il fut traîtreusement assassiné en 1973 à Poto-Poto du Djoué, banlieue sud de Brazzaville pendant la traque du lieutenant Ange Diawara. 7- Likibi : para-commando, l’un des meneurs de l’agitation pro Ngouabi au camp des paras à Maya-Maya. 8- Cadres et soldats du Pool : le Pool, région qui héberge la capitale Brazzaville, est aussi la région natale du Président Alphonse MassambaDébat. Réputés proches de ce dernier, à tort ou à raison, les officiers et soldats issus de cette région étaient considérés par les pro-Ngouabi comme hostiles à leur mouvement.

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D’autre part, et dans l’air du temps, il y avait de la part des ressortissants d’autres régions, une sorte de haro sur le baudet qui s’exprimait confusément contre le Pool. C’est ainsi qu’au regard des principaux chefs militaires qui s’étaient soulevés contre le Président Massamba-Débat, les journaux de l’époque avaient relaté sa chute en termes d’une coalition de trois régions : Kouilou (capitaine Raoul), Grand-Niari (capitaine KimboualaNkaya) et Nord (capitaine Ngouabi) contre le Pool (le chef de l’Etat). Un match de trois contre un ! 9- Gendarmerie du Plateau : le capitaine Ngouabi avait été détenu au commandement de la gendarmerie situé au camp de la milice, à Bacongo, face au lycée Savorgnan De Brazza. Le site était alors considéré comme étant le prolongement du quartier du Plateau-ville. 10- GQG : Grand quartier général, expression qui désigne le site de l’état-major général de l’armée. 11- La Base : désigne ici et le camp militaire et les habitations des militaires de ce camp.

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12- Le lieutenant Kounougous : l’officier avait été blessé à la jambe après la réplique du caporalchef Madzaombé. Il s‘était ensuite exilé en France 13- Le commandant Ebadep : Damas Ebadep, avait été nommé chef d’état-major général de l’armée en 1966. Selon la formule de l’époque, il en était le commandant en chef en lieu et place du chef de l’Etat, comme actuellement. 14- Les officiers en prison : de nombreux officiers, à l’instar du commandant Félix Mouzabakani et du lieutenant Pierre Kinganga, croupissaient en prison. 15- Les lignes tracées : c'est-à-dire la ligne officielle adoptée par le comité central du parti. 16- Mayala, Bantsimba, etc. : le sergent-chef Akouala semble régler des comptes à des camarades dont il estime la promotion en grade entachée de favoritisme ethnique. 17- Les camarades t’ont vendu : les camarades t’ont trahi 50

18- Les deux officiers : le capitaine Marien Ngouabi et le sous-lieutenant Gaston Eyabo. 19- La confrontation : le raisonnement du capitaine Ngouabi était parfait. Selon toute évidence, les organes de la sécurité du régime n’étaient pas au courant de son projet de coup d’Etat dont la réalisation prévue dans la nuit du 27 au 28 juin de l’année en cours avait été avortée in extremis. Le fait que plusieurs officiers mouillés dans cette conspiration vaquaient à leurs occupations habituelles en était la preuve. Dans ces conditions, il ne savait pas le motif de son interpellation ; d’où sa pression (aimablement cynique) sur le président. 20- Les mabokés : terme lingala qui désigne un sachet de poissons ou de viande enroulé dans des feuilles appropriées qu’on fait cuire soit au feu directement, soit dans une marmite. 21- P.J. : police judiciaire 22- Les trois sous-officiers meneurs : Akouala, Moussa et Likibi

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23- 2e Bureau : désigne le renseignement militaire 24- Les Assis-sous-le-manguier : les soldats désœuvrés s’asseyaient sous un manguier à côté du bureau du chef d’état-major 25- P.a. : pistolet automatique 26- Confrontation avec Débat : voir la note 19. 27- Le camp du 27 juin : l’un des cinq sites de dissémination des miliciens de la Défense civile à Brazzaville : 27 juin, Lumumba, Lénine, Météo et Sacrifice national. Le camp du 27 juin se trouvait dans la forêt de la patte d’oie, là où se situe actuellement le palais du Parlement et le ministère des Affaires étrangères. La date du 27 juin renvoie au 27 juin 1966 quand le régime du MNR faillit être renversé, suite à la rétrogradation de Ngouabi de capitaine à soldat de 2e classe. 28- Le camarade Noumazalaye : Ambroise Noumazalay (1933-2007) Premier ministre de Massamba-Débat de 1966 à 1968. Fort populaire dans les milieux de la jeunesse, sa déchéance de la 52

primature le 12 janvier 1968 est considérée comme le point de départ de la chute du Président Massamba-Débat. En août 1968, il joua, en effet, un rôle décisif dans le ralliement à la cause de l’insurrection du commandant de la Défense civile, Ange Diawara et ses collaborateurs. 29- Avec l’esprit de collaboration : c'est-à-dire avec l’esprit d’ouverture. 30- Le lieutenant Sassou avait été arrêté : le 2 août, un assaut des bérets rouges contre l’étatmajor le libéra. 31- Cases rondes : habitations des militaires du camp des paras à La Base. 32- Les deux états-majors : celui rebelle du capitaine Ngouabi et celui légal du commandant Ebadep. 33- L’état-major : l’état-major légal. 34- BTR : engin militaire blindé. 53

35- Castro : Batantou-Kouvoua alias Castro, expulsé de Kinshasa en 1964, régisseur de la maison d’arrêt de Brazzaville, l’un des tueurs patentés du régime de Massamba-Débat avec Mabouaka, Ngayot et Etienne. Son enterrement, à la fin du mois d’août 1968, sera le point de départ d’une tentative de contrecoup des partisans du pouvoir déchu. 36- Mabouaka : François Mabouaka, entrepreneur à son retour de Kinshasa. Après l’expulsion des Congolais de la rive droite par Tshombé en 1964, Mabouaka comme son compère Castro s’était forgé une solide et sinistre réputation de tueur patenté à la solde du régime MNR. Arrêté et jeté en prison en 1968, il bénéficia comme Ngayot, un autre tueur, de la clémence de Ngouabi. Décédé en 2008, François Mabouaka avait repris pied dans son atelier de menuiserie où ouvriers et clients liaient langue avec lui en passant par un respectueux Monsieur Mabouaka. 37- Les officiers détenus : voir la note 14 ; tous les détenus militaires et civils furent libérés par les mutins le 2 août.

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38- Les agglomérations : les arrondissements, les quartiers populaires ; après leur libération le commandant Mouzabakani, le lieutenant Kinganga et des paras sillonnèrent Brazzaville. Leur communication avait pour but de rassurer les populations, en particulier celles du Pool qui craignaient des violences de la part du capitaine Ngouabi. 39- Les parachutistes venus de Pointe-Noire : le gouvernement avait requis des troupes de la seconde ville du pays pour le sauver. Le 2 août vers 8h00, ces parachutistes avaient pris position face aux insurgés. Le lieutenant Paul Kouma était à leur tête ; Ngouabi envoya à sa rencontre le souslieutenant Gaston Eyabo portant un drapeau blanc en signe de paix. Eyabo convainquit Kouma en mettant sous son nez des questions corporatistes. Notamment, il insista, entre autres, sur le fait que le capitaine jugeait intolérable que des parachutistes pussent se tirer dessus entre eux. Ce ralliement et celui des gendarmes venus aussi de Pointe-Noire conduite par le sous-lieutenant Makosso fut le tournant décisif de l’insurrection.. 40- Les BTR vrombissaient : les blindés étaient commandés par le lieutenant Alexis Leckondza. Officier loyaliste, il opposa une fin de non55

recevoir aux arguments du sous-lieutenant Eyabo dépêché par Ngouabi. A la place de l’ordre d’ouvrir le feu sur les mutins, il reçut l’ordre de marcher sur le siège de la jeunesse du MNR à Poto-Poto, rue Baya où Noumazalay se trouvait. Là aussi, il ne reçut pas l'ordre de disperser les manifestants en ouvrant le feu. Par contre, il eut un violent échange de paroles avec Ngouabi venu à la rescousse de son allié qui lui demandait de dégarnir les lieux. Ressortissant du nord, de la même région et d’un des groupes ethniques mbochi comme le capitaine Ngouabi, sa perception du commandement militaire déconstruisit certains raccourcis et allusions sectaires du sous-officier Akouala. 41- La fin du récit est hélas brutale, les pages 19 et 20 ayant été perdues. Toutefois, le lecteur retiendra que le capitaine Ngouabi, encerclé au camp des parachutistes par les forces loyalistes, composées de paras-commandos venus de PointeNoire, de gendarmes et de blindés, avait habilement manœuvré et retourné une situation au départ fort compliquée en sa faveur sans tirer un seul coup de feu.

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Table des matières Préface ................................................................... 9 Mémoires d’un para-commando ......................... 19 Notes de la préface .............................................. 45 Notes de Mémoires d’un para-commando.......... 47

Le Congo-Brazzaville aux éditions L’Harmattan

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L’auteur de ce livre, André Akouala « Maria-Maria », est sergent-chef au bataillon commando des parachutistes de Maya Maya lorsque, le 29 juillet 1968, le capitaine Marien Ngouabi est arrêté et placé en garde à vue au Camp de la gendarmerie. Avec ses collègues sous-officiers qui, comme lui, vivent mal cette arrestation, il va tenter, sans succès, de provoquer une mutinerie dans son bataillon, avant de partir, avec l’appui de leur chef le lieutenant Sassou, à bord d’un vieux véhicule de transport des troupes T46 vers le Camp de la gendarmerie où ils libèrent le capitaine Ngouabi de force. C’est cet événement du 1er août 1968 qui provoqua la chute du président Alphonse Massamba Débat. Ses mémoires sont publiés à titre posthume.

André Akouala (1945-1983) est né à Ngwi-Akana, dans le district de Gamboma, dans le département des Plateaux, en République du Congo. Après l’école primaire, il s’est retrouvé tôt à Brazzaville où il fut recruté dans l’armée française. Il fut chef de la garde présidentielle de 1979 à 1893, sous le président Sassou N’Guesso.

Illustration de couverture : © Andre Maritz - Thinkstock

ISBN : 978-2-343-05727-9

10 €

9 782343 057279

André A kouala

Propos sur le 1er août 1968 au Congo-Brazzaville

Propos sur le 1er août 1968 au Congo-Brazzaville

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