Perchement et Réalités Fortifiées en Méditerranée et en Europe, Vème-Xème Siècles: Fortified Hilltop Settlements in the Mediterranean and in Europe (5th-10th Centuries) 9781803272412, 9781803272429, 1803272414

Perchement et Realites Fortifiees en Mediterranee et en Europe, Veme-Xeme Siecles / Fortified Hilltop Settlements in the

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Perchement et Réalités Fortifiées en Méditerranée et en Europe, Vème-Xème Siècles: Fortified Hilltop Settlements in the Mediterranean and in Europe (5th-10th Centuries)
 9781803272412, 9781803272429, 1803272414

Table of contents :
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Limina/Limites
Table des matières
Liste de figures
Le Perchement, genèse d’un Congrès international – Bilan et enjeux scientifiques
Figure 1. La séance inaugurale du Congrès : les acteurs locaux, les acteurs scientifiques et les intervenants
ANGKOR - Site du Patrimoine Mondial depuis 1992
Figure 1. Angkor, Site du Patrimoine Mondial depuis 1992
Figure 2. Carte du Royaume du Cambodge
Figure 3/4. Douve Ouest d’Angkor Vat
Figure 5. Impact de destruction d’une statue
Figure 6. Federico Mayor (Directeur Général de l’UNESCO de 1987 à 1999) avec le Roi Norodom Sihanouk
Figure 7. Comité intergouvernemental de Coordination pour la sauvegarde et le développement du site historique d’Angkor (CIC). Décembre 1993, Phnom Penh
Figure 8. Prasat Craven Conservation Project
Figure 10. Restauration des gradins du Baray occidental
Figure 11. Travaux de restauration au Ta Prohm
Figure 12. Réunion opérationnelle à Angkor
Figure 13. XXVIe session technique consacrée à Angkor (juin 2016)
Figure 14. Décembre 2018 à Angkor, la célébration du 25ème anniversaire du CIC (Comité Intergouvernemental de Coordination pour la sauvegarde et le développement du site historique d’Angkor)
Figure 15. SM Le Roi Norodom Sihanouk recevant les Membres du Groupe d’experts
Figure 16. Cérémonie de clôture du CIC en présence du Roi Norodom Sihanouk
Ships and Islamic products discovered of the Provençal coast
Figure 1a-b. Copper alloy: ingots and kettles (© D. Dubesset)
Figure 2a. Modelled Jugs (© D. Dubesset)
Figure 2b. Microphotos in thin blade (crossed Nicols, real dimensions (size): 1.3 x 1 mm) © C. Capelli (Distav-Genova). Esar5 / 10206 (modelled Jug), calcareous clayey matrix. In this case, the metamorphic grease remover, consisting in particular of relat
Figure 3. Secondary charge: Small jars and vases with filters from Agay – (© C. Richarté, S. Gutiérrez Lloret)
Figure 4a. Modelled pot (© D. Dubesset)
Figure 4b. Microphotos in thin blade (crossed Nicols, real dimensions (size): 1.3 x 1 mm) © C. Capelli (Distav-Genova). Esar9 / 10210 (modelled pot), a sample characterised by an unrefined, angular and very plentiful grease remover, of acid metamorphic or
Figure 5a,b,c,d. Glazed ware production in al-Andalus
Figure 5a. Ringed Gourd with transparent amber glaze (melado)- Agay (© Musée de Saint-Raphaël)
Figure 5b. Bottle with green transparent glaze decoration – Agay (© D. Dubesset)
Figure 5c. Cup, pitcher, bottle with green glaze decoration – Agay (© D. Dubesset)
Figure 5d. Dish with green and brown decoration on tin-opacified glazes -Batéguier (© D. Dubesset)
Observations on networks and the supply of Byzantine centres, forts, outposts and redoubts
Figure 1. Two mini-spatheia and a globular amphora from Rifnik, Slovenia (Bausovac, 2010), and Misenum, Italy, respectively (De Rossi, 2004).
Figure 2. Kastro Apalirou on Naxos (photo, courtesy Hallvard R. Indgjerd)
Figure 3. Stacked ceramic vessels ready to be loaded onto a cargo ship at the Aegean island of Skyros (photographer unknown)
Le premier Moyen Âge des Alpes-Maritimes (Ve-Xe siècles)
Figure 1. Carte des Alpes-Maritimes avec les principales vallées (Cartographie E. Cassagne, DAO F. Blanc-Garidel, © Métropole Nice Côte d’Azur)
Figure 2. Carte des sites du Bas-Empire des Alpes-Maritimes (Cartographie E. Cassagne, DAO F. Blanc-Garidel, © Métropole Nice Côte d’Azur)
Figure 3. Carte des sites Bas-Empire/haut Moyen Âge et du haut Moyen Âge des Alpes-Maritimes (Cartographie E. Cassagne, DAO F. Blanc-Garidel, © Métropole Nice Côte d’Azur)
Figure 4. Carte de répartition des types céramiques de l’Antiquité tardive/haut Moyen Âge des Alpes-Maritimes. O : pierre ollaire / C : claire D / L : Late Roman / B : brune tardive ou liguro provençale / D : D.S.P. (Cartographie E. Cassagne, DAO F. Blanc
Figure 5. Carte de répartition des communes des Alpes-Maritimes qui présentent des sites et indices de sites du haut Moyen Âge (Cartographie E. Cassagne, DAO F. Blanc-Garidel, © Métropole Nice Côte d’Azur)
Figure 6. Inscription paléochrétienne découverte fortuitement au hameau du Figour à La Trinité (06) (cliché : F. Blanc-Garidel)
Approche toponymique du phénomène castral en Provence
Table 1. Répartition chronologique des toponymes
Table 2. Étymologie des toponymes prélatins
Les sites perchés de Provence aux Ve-Xe siècles: bilan et perspectives de recherche
Figure 1. Carte de répartition des sites perchés datés entre 400 et 900 et situation géographique des sites mentionnés dans l’article
Figure 2. Représentation des superficies encloses sur certains sites perchés datés entre 400 et 900 mentionnés dans l’article
Figure 3. Plan de Sainte-Candie (Roquebrune-sur-Argens, Var). Repérage des anomalies LiDAR (acquisition financée par le Département du Var). Courbes de niveaux tous les 1 m (image du haut), analyse des pentes combinée à un ombrage multidirectionnel avec t
Figure 4. Sites castraux Xe-XIIe siècles étudiés entre les vallées du Colostre et de l’Asse-Durance (Alpes-de-Haute-Provence)
Figure 5. Vue aérienne et plan du site perché de Sainte-Maxime à Quinson (Alpes-de-Haute-Provence)
Bilan croisé sur deux sites perchés antiques tardifs
Figure 1. Le château des Baux-de-Provence (Bouches-du-Rhône). Vue générale. Le Terras en contrebas (Cliché équipe de fouilles-1993)
Figure 2. Relevé dans le sondage 3 (relevé : équipe de fouille-1992). Les Baux-de-Provence (Bouches-du-Rhône)
Figure 3. Relevé du sondage 2 (relevé : équipe de fouille-1992). Les Baux-de-Provence (Bouches-du-Rhône)
Figure 4. Plan du bâtiment de la partie haute (relevé : équipe de fouille-2003). Notre-Dame de Consolation (Jouques, Bouches-du-Rhône)
Figure 5. Vue de la pièce 2 depuis le sud (Cliché C. Michel d’Annoville). Notre-Dame de Consolation (Jouques, Bouches-du-Rhône)
Saint-Blaise, de l’agglomération tardo-antique au castrum médiéval
Figure 1. Saint-Blaise et son territoire. 1: Position de Saint-Blaise au sein de la Basse-Provence ; 2: Plateau de Saint-Blaise vue du nord (Cl. A. Colombaud); 3: Plateau de Saint-Blaise vue du sud (Cl. A. Colombaud); 4: Les étangs de Saint-Blaise; 5: Pla
Figure 2. L’église « A ». 1: relevé des vestiges; 2: mosaïque polychrome; 3: vue du chœur; 4: chapiteau mis au jour en 1968; 5 et 6: fragments de plaque de chancel (dessins Henri Rolland)
Figure 3. Relevé de la « maison à abside » (Relevé/D.A.O. : M. Valenciano)
Figure 4. Relevé de l’église « B » (Relevé/D.A.O. : M. Valenciano)
Figure 5. Vestiges de la phase VIII (VIIe-IXe siècles) sur le Plateau et mobilier associé: 1 et 2: DS.P; 3 à 5: céramique bistre; 6 à 9: sigillées claires D; 10 à 20: céramiques communes grises
L’habitat perché du Malpas à Soyons (Ardèche) durant l’Antiquité tardive
Figure 1. Contexte géographique, topographique et chronologique du site du Malpas à Soyons (Ardèche). n°1 : Zone 1 (1958, 2014/2015) ; n°2 : Zone 2 (2015) ; n°3 : Zone 3 (2013, 2016) ; Zone 4 (2016) ; n°5 : Chapelle Saint-Gervais (1996) ; n°6 : « Carrière
Figure 2. En haut : Relevé en plan des structures observées à l’issue du décapage, en 2014. En bas : coupe et cliché du rempart antique. P. Dutreuil
Figure 3. Amphores, verre et mobilier métallique recueillis dans le comblement supérieur de la tranchée de fondation du rempart maçonné. Dessin, clichés, DAO : A. Gilles, S. Carrara, A. Colombier-Gougouzian, B. Dubuis, M. Feugère
Figure 4. En haut : relevé en coupe et en plan de la Zone 3 (2016), bâtiment et mobilier associé. Clichés, relevés : P. Dutreuil. En bas : Balances issues du comblement et du nettoyage du bâtiment excavé (A). Clichés : M. Feugère
Figure 5. Petit mobilier issu du comblement et du nettoyage du bâtiment excavé A. Clichés : M. Feugère
Déprise urbaine et dépeuplement à Fréjus. Entre abandon et continuité
Figure 1. Cartes de répartitions des sites (C. La Rocca/DAPVF)
Figure 2. Plan et relevé phase 5b du site de l’École des Poiriers (relevé S. Roucole/plan DAPVF)
Figure 3. Relevé de l’enduit peint (2e état) (O. Vauxion/DAPVF)
Figure 4. Carte de répartition des inhumations (C. La Rocca/DAPVF)
Figure 5. L’inhumation en cours de dégagement, Rue Henri Vadon (cl. N. Portalier/DAPVF)
Figure 6. L’inhumation en cours de fouilles, Quartier des Clausses 152
Figure 7. Mosaïque du cœur paléochrétien, milieu du Ve siècle (dans Fixot M. (Dir.) 2012, Le groupe épiscopal de Fréjus, cl. L. Rivet/CCJ)
Dynamique et trame du peuplement dans la région de Fréjus (Var, France)
Figure 1. Localisation de la zone d’étude
Figure 2. Proportion d’établissements occupés par siècle entre le IIIème s. av. n.è. et le VIIIème s. de n.è., en prenant en compte d’une part seulement les établissements précisément datés, d’autre part les établissements précisément datés et les établis
Figure 3. a) Proportion d’établissements hérités, réoccupés et créés entre les Vème et VIIIème s. (établissements précisément datés et mal datés) ; b) Répartition des établissements hérités du siècle précédent, réoccupés ou créés, entre le IVème et le VII
Figure 4. Localisation des établissements hérités, réoccupés et créés entre le Vème et le VIIIème s.
Figure 5. L’occupation du territoire de Roquebrune-sur-Argens, au pied du Rocher, entre le Vème et le XIème s.
Power in tension: Fortifications between Local Aristocracies and States in the Ebro Valley
Figura 1. 1.1. Mapa del área de estudio con la localización de los tres yacimientos principales aquí analizados y de las actuales capitales de provincia de País Vasco, Navarra y La Rioja. Imagen base tomada de https://maps-for.free.com 1.2. Vista aérea de
Figura 2. 2.1. Base de la Columna Trajana. Primera escena. Ejército romano tomando posiciones para la conquista de la Dacia mediante la instalación de torres de señales y algunos soldados para protegerlas y mantenerlas en funcionamiento. 2.2. Dibujo de es
Figura 3. 3.1. Modelo 3D de 2018 del edificio de culto de finales del siglo VII localizado en lo alto del Castillo de Viguera con indicación de las unidades estratigráficas de finales del siglo X/inicios del XI; ábside, con datación radiocarbónica debajo
Figura 4. 4.1. Ábside de Alaiza (Álava) con escena bélica de asalto a una torre. 4.2. Detalle del mismo con dos soldados tocando la trompa (¿o cuerno?) en la parte superior de la torre. 4.3. Iglesia de Añua (Álava) con motivo similar. 4.4. Fragmentos orig
Figura 5. Propuesta de evolución de la relación entre poder y proyección territorial en términos de fragmentación y concentración para el valle del Iregua entre finales del siglo IV hasta finales del siglo XV. Nótese que para esta zona en concreto, el pun
Los habitats « perchés » en la parte oriental de la Península Ibérica entre los siglos V y X
Figura 1. Mapa de la Península Ibérica con algunos de los yacimientos citados en el texto. Museu de Prehistòria de València
Figura 2. València la Vella sobre el rio Turia. Proyecto València la Vella
Figura 3. (1) El Tolmo de Minateda; (2) Begastri (Begastri. ‘Un antes y un después’). Elaboración propia
Figura 4. La zona centro oriental de la Península Ibérica con varios de los yacimientos citados en el texto (Ortega 2019: 222)
Figura 5. El Molón de Camporrobles en la fase paleoislámica con infografía de M. Soler. Cortesía de Alberto Lorrio
Fortificaciones altomedievales en torno a lugo (Galicia, España)
Figura 1. Mapa de localización del yacimiento en el Noroeste de la Península Ibérica. Imagen realizada a partir de la cartografía de Demis World Map y el Instituto Geográfico Nacional de España
Figura 2. Arriba: ortofoto y modelo tridimensional del terreno del entorno del yacimiento desde el Norte. Realizado a partir de los datos del PNOA y del Instituto Geográfico Nacional. Abajo: ubicación de los cuatro sondeos sobre la planimetría del entorno
Figura 3. Arriba: sector 1, vista desde el sur del depósito UE007. Medio: sector 2, vista desde el sur del sondeo en la mitad Este del sector que deja a la vista la UE006. Abajo: sector 3, vista desde el sur del depósito UE014
Figura 4. Distintas imágenes de la excavación del sector 4. A: localización del sondeo en la parte más alta del sondeo. B: Vistas desde el Norte del sector antes de su apertura. C: imagen generada a partir de los modelos tridimensionales producidos durant
Figura 5. Fragmentos de teja medieval recuperados durante la excavación
Tabla 1. Edades obtenidas a partir de una teja (Termoluminiscencia y Luminiscencia Ópticamente Estimulada) y un carbón (14C AMS) del mismo nivel UE013
A cidade portuária e a fortificação de Mértola entre a Antiguidade Tardia e a Islamização
Figura 1. Vista aérea de Mértola (V. Lopes)
Figura 2. Vista aérea do castelo, da alcáçova e do complexo religioso de Mértola (V. Lopes)
Figura 3. Muralha exterior do criptopórtico (C. Alves)
Figura 4. Planta geral do Complexo religioso I – Porta, II Arcossólios, III Pórtico, IV Batistério I, V Compartimento absidado, VI Batistério II (N. Romba)
Figura 5. Torre do Rio. Planta, corte longitudinal, alçado existente, proposta de reconstituição volumétrica e funcional (C. Alves)
Le nuove dinamiche insediative dell’Italia bizantina e post bizantina (VI – X sec.)
Figura 1. Mappa di densità della guerra greco-gotica (elaborazione GIS di Jacopo Celani; da Zanini-Celani 2020)
Figura 2. Gli insediamenti urbani dell’Italia bizantina (da Zanini 1998). I centri di Corsica, Sardegna e Sicilia non compaiono in quanto quelle regioni erano parte di altre circoscrizioni amministrative
Figura 3. Il sistema difensivo territoriale dell’Italia giustinianea (da Zanini 1998)
Figura 4. La frammentazione territoriale nell’Abruzzo bizantino-longobardo (da Staffa 2000)
Popolamento e nuove dinamiche insediative del mondo rurale nell’Italia centro-settentrionale
Figura 1. Miranduolo (Chiusdino – SI); vista GIS riguardante la fase del villaggio di VII secolo con in evidenza le strutture individuate e la loro tipologia
Figura 2. Miranduolo (Chiusdino – SI); vista GIS riguardante la fase del villaggio di VIII-inizi IX secolo con in evidenza le strutture individuate e la loro tipologia
Figura 3. Miranduolo (Chiusdino – SI); vista GIS riguardante la fase del villaggio di IX-inizi X secolo con in evidenza le strutture individuate e la loro tipologia
Figura 4. Miranduolo (Chiusdino – SI); vista GIS riguardante la fase del villaggio di IX-inizi X secolo con in evidenza le differenti zone
La dialettica tra insediamenti di altura e insediamenti di pianura tra Tardoantico e Medioevo
Figure 1. Carta della Puglia con le principali località citate
Figure 2. Vieste, località Salata. a) pianta del cimitero rupestre paleocristiano; b) dettaglio delle grotte con tombe in parete (pianta: F. Stoico; foto: G. Volpe)
Figure 3. Vieste, Isola di Sant’Eufemia, santuario di Venere Sosandra. a) parte della grotta con iscrizioni rupestri; b) iscrizione del doge Pietro II Orseolo del 3 settembre 1002 (foto: G. Volpe)
Figure 4. Monte San Giovanni. a) L’altura su cui sorgeva l’insediamento b) planimetria della chiesa, con ipotesi di periodizzazione elaborata dagli autori dello scavo (b. da De Benedittis (ed.) 2012: 37)
Figure 5. Vaccarizza. a) vista dall’alto del sito; b) resti di un palatium di età longobarda; c) la motta di epoca normanna (b. da Noyé 2012, fig. 33 a p. 441; c. da Cirelli, Noyé 2013, figs 2-3 a p. 71)
La sauvegarde du patrimoine archéologique détruit ou menacé : une urgence planétaire
Figure 1. Données statistiques sur l’importance du patrimoine pour les Italiens, les Français et les Européens en générale. (https://ec.europa.eu/commfrontoffice/publicopinion/index.cfm/ResultDoc/download/DocumentKy/80925)
Figure 2. Données statistiques sur le rôle du patrimoine à l’école et dans l’éducation pour les Italiens, les Français et les Européens en générale. (https://ec.europa.eu/commfrontoffice/publicopinion/index.cfm/ResultDoc/download/DocumentKy/80925)
Figure 3. L’avis de la population italienne et française sur la consécration des ressources publiques au patrimoine culturel. (https://ec.europa.eu/commfrontoffice/publicopinion/index.cfm/ResultDoc/download/DocumentKy/80925)
Figure 4. Photo satellite du site de Šayḫ Barakāt avant et pendant la guerre en Syrie (Google Earth, élaboration d’auteur)
Lo sfruttamento delle alture e le fortificazioni nell’Italia nord occidentale (V-X secolo)
Figura 1. Tabella delle datazioni dei siti di altura, con relative altitudini e coordinate geografiche (da Biagi, Sternini 2015)
Figura 2. Rappresentazione schematica della viabilità in relazione alle città di antica fondazione e ai principali castelli/civitates altomedievali
Figura 3. Il castrum/civitas di Sirmione con le mura, i due grandi porti e le chiese altomedievali
Figura 4. Il castello di Sant’Andrea di Loppio
Figura 5. Castelli del basso Trentino con nomi di santi
Insediamenti, cristianizzazione e migrazione di Popoli in Carnia tra IV e X secolo
Figura 1. Ubicazione della Carnia in Friuli-Venezia Giulia
Figura 2. Carnia Carta dei ritrovamenti archeologici di IV secolo (Da Cagnana 2011)
Figura 3. Ovaro (UD) La basilica paleocristiana (da Cagnana 2011)
Figura 4. Carnia Carta dei ritrovamenti archeologici di VI – VII secolo (Da Cagnana 2011)
Figura 5. Ovaro (UD) i distretti scheletrici della popolazione romanza a confronto con la popolazione slava (da Amoretti 2007)
Perchement, città e territorio nella Liguria occidentale
Figura 1. I principali siti menzionati nel testo (G. Castiglia)
Figura 2. L’insediamento fortificato di Castrum Perti (da Mannoni, Murialdo 2001)
Figura 3. La Pieve del Finale (da https://soprintendenza.liguria.beniculturali.it)
Figura 4. Campomarzio (foto A. Paonessa 2017)
Figura 5. Planimetria del sito di Campomarzio (Benente, Gambaro 2008-2009)
Figura 6. Foto con il drone del sito di Capo Don (foto E.E.K. Hanna 2018)
Dopo i paesaggi delle ville: nuove dinamiche insediative e siti d’altura nel mondo rurale della Sicilia
Figura 1. Abbandoni e trasformazioni delle ville romane siciliane a partire dal V secolo: Villa del Casale di Piazza Armerina (Pensabene 2015); Contrada Saraceno; (Castellana, McConnell 1990); Bagnoli-San Gregorio (Spigo 2004)
Figura 2. L’occupazione delle alture in epoca tardoantica: a) Contrada Colla e Contrada Mangone, Piazza Armerina (Facella, Zambito 2018); Segesta, Calatafimi (Molinari 2002, Facella 2009)
Figura 3. Mappa delle fortificazioni bizantine in Sicilia. Fortificazioni documentate da fonti storiche: 1. Palermo; 2. Corleone; 3. Caltabellotta; 4. Monte Castello (S. Angelo Muxaro); 5. Agrigento; 6. Sutera; 7. Caltavuturo; 8. Cefalù; 9. Demenna (S. Ma
Figura 4. La fortificazione bizantina di Monte Kassar, Castronovo di Sicilia (Palermo): in alto la mappa con evidenziata la linea del muro di cinta; in basso una vista generale del promontorio di Monte Kassar (elaborazione GIS e foto degli autori)
Figura 5. Insediamenti rupestri della Sicilia sud-orientale. In alto (a-e): Insediamento rupestre di Cava Belluzza (Melilli, SR). In basso: Mappa di distribuzione degli insediamenti rupestri (stelle), siti in posizioni difensive (quadrati) e fortificazion
Assetti urbani e fortificazioni a Cipro nella transizione fra Tarda Antichità e alto Medioevo
Figura 1. Salamina-Costanzia, Mura di tardo settimo secolo che tagliano il Cardo Massimo (archivio personale dell’autore)
Figura 2. Salamina Costanzia, Cisterna ‘Vouta’ (archivio personale dell’autore)
Perching and fortified sites – Syrian-Palestinian cases
Figure 1. The provinces of Arabia and the three Palaestinae (by M. Ben Jeddou)
Figure 2. Aerial view of Umm er-Rasas – Kastron Mefa’a (courtesy APAAME_20170920_RHB-0092)
Figure 3. Aerial photograph of Udruh – Augustopolis (courtesy APAAME_20090930_DLK-0277)
Figure 4. Aerial photograph of Sadaqa – Kastron Zadacathon (courtesy APAAME_20030925_DLK-0124)
Figure 5. Bilad esh-Sham under the Umayyad Rule (by M. Ben Jeddou)
Hilltop sites in Slovenia between the 5th-10th centuries
Figure 1. Hilltop sites, Roman towns (in capitals) and main roads in the discussed area (© Mateja Belak, ZRC SAZU)
Figure 2. Korinjski hrib above Veliki Korinj
Figure 3. Korinjski hrib above Veliki Korinj site plan (© Mateja Belak, ZRC SAZU)
Figure 4. Tonovcov grad near Kobarid in the Soča/Isonzo River valley (photo: Slavko Ciglenečki)
Figure 5. Tonovcov grad near Kobarid site plan (© Mateja Belak, ZRC SAZU)
Le torri tardoantiche della Dalmatia a pianta rettangolare e quadrata
Figura 1. Ošlje-Gradac: A – posizione (da: Google Earth, 24.10.2019.); B – torre (fotografia Dipartimento di Archeologia dell’Università di Zadar, 2015); C – chiesa (fotografia Dipartimento di Archeologia dell’Università di Zadar, 2015)
Figura 2. Kornat-Tureta/Tarac: A – posizione (da: arkod.hr, 24.10.2019.); B – torre (fotografia D. Kalogjera)
Figura 3. Majsan: A – posizione (da: arkod.hr, 24.10.2019.); B – torre (fotografia Dipartimento di Archeologia dell’Università di Zadar, 2013); C – santuario/monastero (da Fisković 1983)
Figura 4. Doci-bazilika: A – posizione (fotografia M. Rašić 2015); B – chiesa (fotografia M. Rašić 2015)
Figura 5. A – Tinj-Gradina (fotografia Dipartimento di Archeologia dell’Università di Zadar, 2017); B – Lun-Tovarnele (fotografia Dipartimento di Archeologia dell’Università di Zadar, 2017); C – Kožino-Kulina (fotografia Dipartimento di Archeologia dell’U
Castra ed edifici di culto cristiani : il caso della Dalmatia
Figura 1. Posizione geografica dei siti (Elaborazione: L. Drahotusky-Bruketa)
Figura 2. Il castrum di Biranj. In cima al rilievo, la chiesa di S. Giovanni (da: https://bit.ly/3agRJR6, 23.3.2020)
Figura 3. Fotografia storica del monastero di Ćokovac (Baraka Perica, Maletić fig. c.s.)
Figura 4. Foto aerea del castrum di Vrgada e della chiesa di S. Andrea lungo la costa (foto dell’autrice)
Figura 5. Foto aerea del castrum di Veliki Sikavac (Gluščević, Grosman 2015: 129, fig. 4)
Le réseau des fortifications dans l’arrière-pays bas-danubien tardo- antique
Figure 1. Tsarevets (Zikideva ?) : a. Plan de la forteresse romaine tardive (d’après Dintchev 2018 : 368, fig. 15a) ; b. Vue aérienne sur la fortification médiévale, avec la Yantra et les collines limitrophes (© K. Borisov 2019)
Figure 2. Plan de la forteresse romaine tardive de Byala (© V. Yotov 2020)
Figure 3. Plan de la forteresse romaine tardive d’Abritus, d’après les plans antérieurs, les images satellites récentes et les observations sur le terrain (© B. M’Barek, avec la contribution de D. Moreau 2018)
Figure 4. Plan de la forteresse romaine tardive de Zaldapa, d’après les plans antérieurs, les images satellites récentes et les observations sur le terrain (© B. M’Barek, avec les contributions de D. Moreau, M. Valchev, E. Hobdari et N. Beaudry 2021)
Figure 5. Plan de la forteresse romaine tardive de Capidava, avec l’indication des principaux secteurs de fouilles (© Archives du chantier archéologique de Capidava 2015)
Le réseau des fortifications dans l’arrière-pays bas- danubien tardo-antique
Figure 1. Romuliana (Gamzigrad) : a. Plan de la forteresse romaine tardive ; b. Plan du secteur dit « du Palais » (© I. Popović 2011)
Figure 2. Berkovitsa : a. Vue arérienne sur la fortification (© M. Totev 2018) ; b. Plan de la forteresse romaine tardive de (© V. Dinchev 2006)
Figure 3. Plan de la forteresse romaine tardive Golemanovo Kale (© S. Uenze 1992)
Figure 4. Plan de la forteresse romaine tardive de Sostra et du territoire environant (© I. Hristov 2015)
Figure 5. Plan de la forteresse romaine tardive de Žukovac-Baranica et du territoire environant (© V.P. Petrović 1995)
Les sites perchés de Serbie durant l’Antiquité tardive
Figure 1. Illyricum du Nord: Les villes □, les forteresses sur le limes danubien ■ et les sites perchés ▲
Figure 2. Partie occidentale de la Dacie Méditerranéenne : Les villes □ et les sites perchés ▲
Figure 3. Le systéme de défense de Caričin Grad (Justiniana Prima): 1. Caričin Grad; 2. Fortin de Saint-Élie; 3. Fortin de Gradište à Svinjarica; 4. Tour de guet à Jezero; 5. Aqueduc
Figure 4. Forteresses de la région de Raška: 1. Ras ; 2. Postenje ; 3. Kaludra – Kula ; 4. Šaronje – Gradovi (1. Popović, M. 1999: 74, fig. 24 ; 2. Mrkobrad 1997: 216, fig. 3; 3. Popović, M. 1984: 13, fig. 1; 4. Milinković 1982a: 138, fig. 1)
Figure 5. Forteresses de la région de Raška: 1. Zlatni kamen ; 2. Djurdjevica ; 3. Ramoševo ; 4. Šaronje – Gradina ; 5. Vrsenice ; 6. Radaljica ; 7. Hum ; 8. Tupi Krš (1. Ivanišević 1990: 8, fig.1; 2. Milinković 1983: 30, fig. 1; 3. Ivanišević 1987: 7, fi
Hillforts in Southern Britain: Power and Place in the Late Antique Landscape
Figure 1. Location of Late Antique hillforts in southern Britain. Sites where the dating is unpublished or potentially dubious are identified as ‘possible’. (1) Arddleen, (2) Badbury Rings, (3) Blaise Castle, (4) Cadbury Castle, (5) Cadbury Congresbury, (
Figure 2. Distribution of import wares (after Campbell 2007)
Figure 3. Sum of all radiocarbon dates from southern British hillforts. Created in OxCal v4.3.1.
Early medieval hilltop and enclosed settlements of Scotland during the first millennium AD
Figure 1. Map showing the major early medieval polities of Scotland with all sites shown in Figure 2 and select others referenced in text
Figure 2. Examples of hilltop/enclosed/promontory settlements of the early medieval period in Scotland
Figure 3. The enclosure complex at Barlfat, Rhynie with Pictish symbol stones from the Rhynie environs
Figure 4. The Burghead promontory fort as it survives today. Upper citadel to right, lower citadel to left and modern town of Burghead overlying parts of the fort in the background
Figure 5. Oxcal v.4.3.2 plot of radiocarbon dates from first millennium AD enclosed sites in Scotland
Programme du congres
Liste des auteurs
Préface
Xavier Delestre
Introduction aux actes. Le Perchement, genèse d’un Congrès international
Philippe Pergola
Discours d’introduction
Danilo Mazzoleni
Pillage et destruction du patrimoine archéologique :le droit à l’épreuve d’une menace sans frontières
Roland Defendini
ANGKOR – Site du Patrimoine Mondial depuis 1992
Mounir Bouchenaki
Session 1: D’un monde à l’autre / From one world to another
Ships and Islamic products discovered of the Provençal coast.Physical evidence of the trade in the western Mediterranean Sea (end of 9th-10th C.AD)
Catherine Richarté-Manfredi
Observations on networks and the supply of Byzantine centres, forts, outposts and redoubts1
Paul Arthur
Le premier Moyen Âge des Alpes-Maritimes (Ve-Xe siècles). Archéologie d’une couche (pas si) résiduelle
Fabien Blanc-Garidel
Aperçu sur l’archéologie en Provence-Alpes-Côte d’Azur (1959-2020)
Xavier Delestre
Approche toponymique du phénomène castral en Provence
Élisabeth Sauze
Les sites perchés de Provence aux Vème-Xème siècles: bilan et perspectives de recherche
Daniel Mouton, Jean-Antoine Segura et Mariacristina Varano
Bilan croisé sur deux sites perchés antiques tardifs, les Baux-de-Provence et l’oppidum Notre-Dame de Consolation à Jouques (Bouches-du-Rhône), au regard des recherches récentes sur les établissements de hauteur
Caroline Michel d’Annoville(avec la collaboration de Claire Moreau)
Saint-Blaise, de l’agglomération tardo-antique au castrum médiéval: évolution d’un habitat de hauteur dans un contexte méditerranéen
Marie Valenciano
L’habitat perché du Malpas à Soyons (Ardèche) durant l’Antiquité tardive : état des données
Amaury Gilles, Pierre Dutreuil, Pierre Charrey, Stéphane Carrara, Aline Colombier-Gougouzian, Michel Feugere, Bastien Dupuis, Gaëlle Guillerme and Michaël Seigle
Déprise urbaine et dépeuplement à Fréjus. Entre abandon et continuité (IVème-VIIIème siècles)
Pierre Excoffon et Hélène Garcia(avec la collaboration de F. Grimaldi, C. La Rocca et E. Pellegrino)
Dynamique et trame du peuplement dans la région de Fréjus (Var, France) entre le Vème et le VIIIème siècles de n. è.
Frédérique Bertoncello et Jean-Antoine Segura
Power in tension: Fortifications between Local Aristocracies and States in the Ebro Valley during the Early Medieval Ages
José María Tejado Sebastián
Los habitats « perchés » en la parte oriental de la Península Ibérica entre los siglos V y X
Albert Ribera i Lacomba
Fortificaciones altomedievales en torno a lugo (Galicia, España). Estudio arqueológico del yacimiento de o castelo de Rubiás
A cidade portuária e a fortificação de Mértola entre a Antiguidade Tardia e a Islamização
Virgílio Lopes
Le nuove dinamiche insediative dell’Italia bizantina e post bizantina (VI – X sec.)
Enrico Zanini
Popolamento e nuove dinamiche insediative del mondo rurale nell’Italia centro-settentrionale (V-X sec.)
Marco Valenti
La dialettica tra insediamenti di altura e insediamenti di pianura tra Tardoantico e Medioevo nella Puglia centro-settentrionale
Pasquale Favia e Giuliano Volpe
La sauvegarde du patrimoine archéologique détruit ou menacé : une urgence planétaire
Elie Essa Kas Hanna
Lo sfruttamento delle alture e le fortificazioni nell’Italia nord occidentale (V-X secolo)
Gian Pietro Brogiolo
Insediamenti, cristianizzazione e migrazione di Popoli in Carnia tra IV e X secolo
Aurora Cagnana
Perchement, città e territorio nella Liguria occidentale
Gabriele Castiglia, Elie Essa Kas Hanna e Philippe Pergola
Session 2: Perchement et fortifications du monde rural / Perching and fortifications of the rural wo
Dopo i paesaggi delle ville: nuove dinamiche insediative e siti d’altura nel mondo rurale della Sicilia tardoantica, bizantina ed islamica (V – X/XI sec.)
Angelo Castrorao Barba e Giuseppe Cacciaguerra
Assetti urbani e fortificazioni a Cipro nella transizione fra Tarda Antichità e alto Medioevo
Luca Zavagno
Perching and fortified sites – Syrian-Palestinian cases
Basema Hamarneh
Hilltop sites in Slovenia between the 5th-10th centuries
Tina Milavec
Le torri tardoantiche della Dalmatia a pianta rettangolare e quadrata
Josipa Baraka Perica
Castra ed edifici di culto cristiani : il caso della Dalmatia
Božana Maletić
Le réseau des fortifications dans l’arrière-pays bas-danubien tardo- antique : la Moesia Secunda et la Scythia
Irina Achim et Dominic Moreau
Le réseau des fortifications dans l’arrière-pays bas- danubien tardo-antique : la Dacia Ripensis
Ivan Gargano et Dominic Moreau
Les sites perchés de Serbie durant l’Antiquité tardive
Vujadin Ivanišević
Hillforts in Southern Britain: Power and Place in the Late Antique Landscape
Andy Seaman
Early medieval hilltop and enclosed settlements of Scotland during the first millennium AD
Gordon Noble
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Citation preview

Perchement et Réalités Fortifiées en Méditerranée et en Europe, Vème-Xème Siècles Fortified Hilltop Settlements in the Mediterranean and in Europe (5th-10th c.)

11

Edités par Philippe Pergola Gabriele Castiglia Elie Essa Kas Hanna Ilaria Martinetto Jean-Antoine Segura

Actes du Congres International D'Histoire et D'Archeologie, 19–25 octobre 2019, Roquebrune-sur-Argens Proceedings of the International Congress of History and Archaeology, 19–25 October 2019, Roquebrune-sur-Argens

Perchement et Réalités Fortifiées en Méditerranée et en Europe, Vème-Xème Siècles / Fortified Hilltop Settlements in the Mediterranean and in Europe (5th-10th centuries) Edités par

Philippe Pergola, Gabriele Castiglia, Elie Essa Kas Hanna, Ilaria Martinetto et Jean-Antoine Segura

Archaeologies, histories, islands and borders in the Mediterranean 11 Archaeopress Archaeology

Archaeopress Publishing Ltd Summertown Pavilion 18-24 Middle Way Summertown Oxford OX2 7LG www.archaeopress.com

ISBN 978-1-80327-241-2 ISBN 978-1-80327-242-9 (e-Pdf) © Archaeopress and the individual authors 2023

En couverture : Palmyre, petit temple funéraire et le château Qalat ibn Mann (Crédit photo dû à la générosité de son auteur, Michel Eisenlohr)

All rights reserved. No part of this book may be reproduced, or transmitted, in any form or by any means, electronic, mechanical, photocopying or otherwise, without the prior written permission of the copyright owners. This book is available direct from Archaeopress or from our website www.archaeopress.com

Sous le patronage de :

Limina/Limites Archaeologies, histories, islands and borders in the Mediterranean (365–1556) An Archaeopress International Series Series Editors Miguel Ángel Cau Ontiveros, Demetrios Michaelides, Philippe Pergola, Guido Vannini, Enrico Zanini

The title, subtitle, and chronological span of the series require a few words of explanation. In the first place, the title ‘Limina/ Limites’ echoes the clear assonances between the root of two Latin words that respectively indicate ‘thresholds’ and ‘boundaries’ (and thus ‘frontiers’), as well as that of the Greek word for ‘harbour’ (λιμήν), which, for an island – and, more broadly speaking, for any coastal city – is both a point of connectivity and a boundary of isolation. Islands and boundaries/borders are two of the many possible keys through which we can study the post-Classical Mediterranean. Ever since the Mediterranean ceased to be a great Roman ‘lake’, that same Sea became an oftenuncrossable boundary that both separated and protected the many worlds that developed in different ways and at a different pace along its extensive coast. At the same time, however, the Mediterranean continued to be a unifying element: it provided a shared identity to communities that were culturally and geographically distant; and it could still be crossed to reach other frontiers, and even beyond. From this point of view, islands and borders, forming connecting lines and lines of separation, and offering unified identities but also socio-cultural diversities, can become spaces for reflection. As such, they are ideal for disciplines that seek to understand the past but also aim to make much more widely available the tools with which to interpret some of the basic needs of the contemporary world. The subtitle – with all nouns in the plural – alludes to the need for a multiplicity of different approaches. Today, history and archaeology – especially in the Mediterranean – are understood as multiple disciplines – disciplines that search not so much for an a priori monolithic, specific definition, but rather for an exploration of the limits that must be overcome and the intersection points that need to be exploited. The chronological span, 365–1556, providing a long-term vision, is essential for exploring in timedepth the multiple themes of study. AD 365, or, more precisely, the 21st of July 365, the day of the most violent tsunami documented in the literary sources, marks the moment at which, in the midst of transformation of the ancient world, the Mediterranean seems to reclaim its physical centrality. This was due to the devastating effects of this natural disaster and, above all, to its global visibility, as is evident from the many different witnesses describing the event, from both the eastern and the western shores of the Mediterranean. At the other end of the chronological span, January 16th, 1556, the day of the coronation of Philip II of Spain, symbolically marks the date on which the Mediterranean enters contemporary historiography, as understood through the vision of the historian Fernand Braudel and his rewriting of the rules of historiographical analysis, pursuing directions that often cross paths with archaeology. The Management Structure Series Editors, who have conceived the series and who have the task of overseeing the production of the volumes, through mediation, selection and peer reviewing. Their interests and expertise span Late Antique to Medieval settlement, urbanism, trade, religion, economics, and society: Miguel Ángel CAU ONTIVEROS ICREA Research Professor and director of ERAAUB, Institute of Archaeology, University of Barcelona, Spain Demetrios MICHAELIDES Professor Emeritus of Classical Archaeology, University of Cyprus i

Philippe PERGOLA Professor and Dean, Pontificio Istituto di Archeologia Cristiana, Vatican City; Directeur de Recherche Emérite C.N.R.S., University of Nice, France Guido VANNINI Professor Emeritus, University of Florence Enrico ZANINI Professor, University of Siena Associate Editors Josipa BARAKA PERICA (University of Zadar); Gabriele CASTIGLIA (Pontificio Istituto di Archeologia Cristiana); Angelo CASTRORAO BARBA (Institute of Archaeology and Ethnology, Polish Academy of Sciences); Elisabetta GIORGI (University of Siena); Catalina MAS FLORIT (University of Barcelona); Elisa PRUNO (University of Florence) Scientific Committee, which proposes themes, authors and texts for publication, and is formed by Khairieh Amr, Ignacio Arce, Thadeusz Baranowski, Fabrizio Benente, Dario Bernal Casasola, Andrzej Buko, Neil Christie, Giovanni Curatola, Nathaniel Cutajar, Elie Essa Kas Hanna, Mario Gallina, Juan José Larrea, Rossana Martorelli, Alessandra Molinari, Dominic Moreau, John Moreland, Etlveni Nallbani, Michele Nucciotti, Hamlet Petrosyan, Konstantinos Politis, Natalia Poulou, Stephan Schmid, Pier Giorgio Spanu, Giuliano Volpe and Chris Wickham. The Limina/Limites series publishes peer-reviewed conference and workshop proceedings, as well as monographs and collective works that respond to a Mediterranean-wide, multi-facetted and long-term approach. We look forward to your suggestions, proposals, and manuscripts, as well as general support for this important venture that will give fresh voice and impetus to Mediterranean studies from the Late Classical to the Late Medieval period. All the volumes have a double-blind peer review. Miguel Ángel Cau Ontiveros, Demetrios Michaelides, Philippe Pergola, Guido Vannini, Enrico Zanini

ii

Limina/Limites Archeologie, storie, isole e frontiere nel Mediterraneo (365–1556) An Archaeopress International Series Series Editors Miguel Ángel Cau Ontiveros, Demetrios Michaelides, Philippe Pergola, Guido Vannini, Enrico Zanini

Titolo, sottotitolo e ambito cronologico di una serie editoriale richiedono qualche parola di spiegazione da parte dei curatori. Il titolo gioca evidentemente sull’assonanza della radice delle parole latine che indicano rispettivamente soglie e confini, dunque frontiere, con quella della parola greca che indica il porto, che per un’isola – e in senso lato per ogni città che si affacci sul mare – è al tempo stesso una soglia di connettività e un confine di isolamento. Isole e frontiere sono due delle tante possibili chiavi di lettura per provare a studiare il Mediterraneo post-antico. Da quando cessa di essere un grande lago romano, il Mediterraneo diviene una frontiera spesso invalicabile, che separa e protegge reciprocamente i tanti mondi che si sviluppano con ritmi e forme diversi lungo le sue coste. Al tempo stesso però il Mediterraneo continua ad essere un elemento di unità: fornisce una identità condivisa a comunità culturalmente e geograficamente distanti; può essere attraversato per spingersi verso, e al di là di, altre frontiere. Isole e frontiere, linee di connessione e linee di separazione, identità unitarie e molteplicità socioculturali divengono da questo punto di vista spazi di riflessione per discipline volte alla conoscenza del passato, ma che intendono mettere a disposizione della collettività strumenti per interpretare alcune esigenze fondamentali della contemporaneità, risolvendo, ad esempio, in termini di ‘Archeologia Pubblica’ spunti, risultati ed esiti delle ricerche proposte o almeno di alcune di esse, fra ricerca pura e ricerca applicata. Il sottotitolo, tutto al plurale, allude alla necessità di una molteplicità di approcci diversi. Storia e archeologia – a maggior ragione nel Mediterraneo – sono discipline che appaiono oggi declinabili solo in forma plurale, alla ricerca non di una monolitica definizione disciplinare a priori, ma di un’esplorazione di limiti da superare e di punti di intersezione da sfruttare. Luogo di incontro tra le discipline non può che essere il territorio, inteso come prodotto della interazione tra culture e natura: unità minima di osservazione del fenomeno storico e unità minima di contestualizzazione delle tracce archeologiche. Le date di riferimento (365–1556) – in un’ottica di ‘lungo periodo’ – sono sembrate ai curatori una possibile conseguenza logica delle premesse e possono quindi rendere più esplicito il progetto. Il 365 – per la precisione il 21 luglio del 365, giorno del più violento maremoto narrato dalle fonti letterarie – segna il momento in cui, nel bel mezzo della trasformazione del mondo antico, il Mediterraneo riconquista, quasi per metafora, la sua centralità fisica, fatta di onde e di venti, dando vita a un fenomeno epocale, per i suoi effetti disastrosi e soprattutto per la sua visibilità globale, come dimostrano i tanti testimoni diversi che dalle sponde orientali e occidentali descrivono lo stesso evento con lingue e voci differenti. Il 1556 – per la precisione il 16 gennaio 1556, giorno dell’incoronazione di Filippo II di Spagna – segna simbolicamente la data in cui il Mediterraneo entra nella storiografia contemporanea attraverso la grande lezione di Fernand Braudel, riscrivendo le regole del gioco storiografico in una direzione che ha molti punti di intersezione con l’archeologia. Limina/Limites accoglie ormai atti di convegni e seminari, singole monografie e studi collettivi che, indipendentemente dalla loro origine disciplinare, si propongano come obiettivo l’integrazione di fonti e sistemi di dati diversi in funzione di una ricostruzione globale orientata alla lunga durata e alla dimensione spaziale mediterranea. Tutti volumi sono sottoposti a una doppia peer review anonima.

iii

Limina/Limites Archéologies, histoires, îles et frontières de Méditerranée (365–1556)

Titre, sous-titre et arc chronologique d’une collection éditoriale ont besoin que leurs responsables s’en expliquent. Le titre joue à l’évidence autour de l’assonance des racines des mots latins qui indiquent à la fois des lieux de passages et des limites, donc des frontières, comme pour le mot grec qui indique le port, lequel représente, pour une île -et plus largement pour toute ville qui donne sur la mer- un lieu de connexion et à la fois une limite qui isole. Iles et frontières sont deux des innombrables clés de lecture pour tenter d’ouvrir les portes de l’étude de la Méditerranée post antique. A partir du moment où elle cesse d’être un grand lac romain, la Méditerranée devient une frontière parfois insurmontable, qui sépare et protège réciproquement les nombreux mondes qui se développent à des rythmes et sous des formes différentes le long de ses côtes. Au même moment, la Méditerranée continue à être un élément d’unité : elle fournit une identité partagée par des communautés culturellement et géographiquement distantes ; elle peut être traversée pour aller vers, et au-delà, d’autres frontières. Iles et frontières sont à la fois des lignes qui unissent et qui séparent, des identités unitaires et des multiplicités socio culturelles. Elles deviennent ainsi de vastes espaces de réflexion pour des disciplines tournées vers la connaissance du passé, mais qui entendent mettre à la disposition des collectivités des instruments pour interpréter certaines exigences fondamentales du monde contemporain, en résolvant, par exemple, en des termes d’‘Archéologie publique’, des pistes, des résultats et des issues pour les recherches proposées, ou du moins pour une part d’entre elles, entre recherche pure et recherche appliquée. Le sous-titre, entièrement au pluriel, est une allusion à la nécessité d’une multiplicité d’approches différentes. Histoire et archéologie – à plus forte raison en Méditerranée – sont les disciplines qui apparaissent devoir être aujourd’hui déclinées au pluriel, non pas à la recherche a priori d’une définition disciplinaire monolithique, mais qui doivent explorer les limites à dépasser et les points de rencontre à exploiter. Le lieu de rencontre entre les disciplines ne peut qu’être le territoire, entendu comme le produit de l’interaction ente cultures et nature, à savoir des unités minimales où contextualiser les traces archéologiques. Les dates de référence se situent dans une optique de longue durée et se sont imposées comme l’une des conséquences logiques possibles de notre postulat de départ, pour rendre plus explicite encore notre projet. L’année 365 – et pour être plus précis, le 21 juillet 365, jour du raz-de-marée le plus violent qu’aient jamais rappelé les sources littéraires – marque le moment où, au beau milieu de la transformation du monde antique, la Méditerranée reconquiert, de manière quasiment métaphorique, sa centralité physique, faite de vagues déchaînées et de vents violents, pour donner vie à un phénomène qui marque cette époque par ses effets désastreux et surtout par la visibilité globale qu’il acquiert, comme le prouvent le grand nombre des témoins qui décrivent les dévastations de ce même phénomène, depuis les rives orientales et occidentales, en des langues et avec des voix différentes. L’année 1556 – et pour être plus précis, le 16 janvier 1556, jour du couronnement de Philippe II d’Espagne – marque symboliquement la date retenue pour l’entrée de la Méditerranée dans l’historiographie moderne à travers la grande leçon de Fernand Braudel, en réécrivant les règles du jeu historiographique dans une direction qui a de nombreux points d’intersection avec l’archéologie. Limina/Limites accueille désormais à la fois des actes de congrès et colloques, de séminaires, des monographies et des études collectives lesquelles, indépendamment de leur discipline d’origine, ont pour objectif l’intégration de sources et de systèmes, autour de données différentes, en fonction d’une reconstruction globale, orientée vers la longue durée et la dimension de l’espace méditerranéen. Tous les volumes sont soumis à une double évaluation anonyme.

iv

Table des matières

Liste des figures����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� viii Programme du Congrès��������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� xiii Liste des auteurs����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� xx Préface�������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������1 Xavier Delestre Introduction aux actes: Le Perchement, genèse d’un Congrès international – Bilan et enjeux scientifiques���3 Philippe Pergola

Séance d’ouverture Opening session Discours d’introduction����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������13 Danilo Mazzoleni Pillage et destruction du patrimoine archéologique : le droit à l’épreuve d’une menace sans frontières�������14 Roland Defendini ANGKOR – Site du Patrimoine Mondial depuis 1992��������������������������������������������������������������������������������������������������������18 Mounir Bouchenaki

Session 1

D’un monde à l’autre. Évolution des cadres géopolitiques des Pyrénées basques et catalanes aux alpes orientales et bilan des connaissances sur le perchement en rapport avec l’habitat From one world to another. Evolution of geopolitical frameworks from the Basque and Catalan Pyrenees to the Eastern Alps and assessment of knowledge on perching in relation to habitat Le cadre historique, institutionnel et commercial des alpes de la mer aux Pyrénées sources textuelles et données archéologiques Ships and Islamic products discovered off the Provençal coast. Physical evidence of the trade in the western Mediterranean Sea (end of 9th-10th C.AD)������������������������������������������������������������������������������������������28 Catherine Richarté-Manfredi Commerces et échanges Observations on networks and the supply of Byzantine centres, forts, outposts and redoubts�������������������������39 Paul Arthur Les Alpes de la mer et l’espace provençal (1ère partie) Le premier Moyen Âge des Alpes-Maritimes (Ve-Xe siècles). Archéologie d’une couche (pas si) résiduelle�����50 Fabien Blanc-Garidel Les Alpes de la mer et l’espace provençal (2ème partie) Aperçu sur l’archéologie en Provence-Alpes-Côte d’Azur (1959-2020)����������������������������������������������������������������������73 Xavier Delestre Approche toponymique du phénomène castral en Provence����������������������������������������������������������������������������������������76 Élisabeth Sauze v

Les sites perchés de Provence aux Vème-Xème siècles : bilan et perspectives de recherche������������������������������84 Daniel Mouton, Jean-Antoine Segura et Mariacristina Varano Bilan croisé sur deux sites perchés antiques tardifs, les Baux-de-Provence et l’oppidum Notre-Dame de Consolation à Jouques (Bouches-du-Rhône), au regard des recherches récentes sur les établissements de hauteur���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������103 Caroline Michel d’Annoville (avec la collaboration de Claire Moreau) Saint-Blaise, de l’agglomération tardo-antique au castrum médiéval : évolution d’un habitat de hauteur dans un contexte méditerranéen���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������116 Marie Valenciano L’habitat perché du Malpas à Soyons (Ardèche) durant l’Antiquité tardive : état des données������������������������132 Amaury Gilles, Pierre Dutreuil, Pierre Charrey, Stéphane Carrara, Aline Colombier-Gougouzian, Michel Feugère, Bastien Dubuis, Gaëlle Guillerme and Michaël Seigle Déprise urbaine et dépeuplement à Fréjus. Entre abandon et continuité (IVe-VIIIe siècles)����������������������������144 Pierre Excoffon et Hélène Garcia (avec la collaboration de Fl. Grimaldi, Chr. La Rocca et E. Pellegrino) Dynamique et trame du peuplement dans la région de Fréjus (Var, France) entre le Vème et le VIIIème siècles de n. è.������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������156 Frédérique Bertoncello et Jean-Antoine Segura Les Pyrénées et la péninsule ibérique Power in tension: fortifications between local aristocracies and states in the Ebro Valley during the early medieval period�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������168 José María Tejado Sebastián Los habitats « perchés » en la parte oriental de la Península Ibérica entre los siglos V y X�������������������������������185 Albert Ribera i Lacomba Fortificaciones altomedievales en torno a lugo (Galicia, España). Estudio arqueológico del yacimiento de o castelo de Rubiás������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������202 Irene García Losquiño, José Carlos Sánchez Pardo, Carlos Otero Vilariño, Jorge Sanjurjo Sánchez y Manuel Gago Mariño A cidade portuária e a fortificação de Mértola entre a Antiguidade Tardia e a Islamização������������������������������213 Virgílio Lopes La Méditerranée – l’Italie péninsulaire (1ère partie) Le nuove dinamiche insediative dell’Italia bizantina e post bizantina (VI – X sec.)���������������������������������������������225 Enrico Zanini Popolamento e nuove dinamiche insediative del mondo rurale nell’Italia centro-settentrionale (V-X sec.)�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������238 Marco Valenti La dialettica tra insediamenti di altura e insediamenti di pianura tra Tardoantico e Medioevo nella Puglia centro-settentrionale�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������252 Pasquale Favia e Giuliano Volpe La sauvegarde du patrimoine archéologique détruit ou menacé : une urgence planétaire��������������������������������266 Elie Essa Kas Hanna La Méditerranée – l’Italie péninsulaire (2ème partie) Lo sfruttamento delle alture e le fortificazioni nell’Italia nord occidentale (V-X secolo)���������������������������������278 Gian Pietro Brogiolo vi

Insediamenti, cristianizzazione e migrazione di Popoli in Carnia tra IV e X secolo���������������������������������������������290 Aurora Cagnana Perchement, città e territorio nella Liguria occidentale������������������������������������������������������������������������������������������������297 Gabriele Castiglia, Elie Essa Kas Hanna e Philippe Pergola

Session 2 Perchement et fortifications du monde rural en rapport avec villes et frontières Perching and fortifications of the rural world in relation to towns and borders La Méditerranée – îles et continents Dopo i paesaggi delle ville: nuove dinamiche insediative e siti d’altura nel mondo rurale della Sicilia tardoantica, bizantina ed islamica (V – X/XI sec.)��������������������������������������������������������������������������������������������������310 Giuseppe Cacciaguerra e Angelo Castrorao Barba Assetti urbani e fortificazioni a Cipro nella transizione fra Tarda Antichità e alto Medioevo��������������������������324 Luca Zavagno Perching and fortified sites – Syrian-Palestinian cases�����������������������������������������������������������������������������������������������336 Basema Hamarneh L’Adriatique et l’Europe centrale et orientale Hilltop sites in Slovenia between the 5th-10th centuries��������������������������������������������������������������������������������������������347 Tina Milavec Le torri tardoantiche della Dalmatia a pianta rettangolare e quadrata�������������������������������������������������������������������357 Josipa Baraka Perica Castra ed edifici di culto cristiani : il caso della Dalmatia���������������������������������������������������������������������������������������������370 Božana Maletić Le réseau des fortifications dans l’arrière-pays bas-danubien tardo-antique : la Moesia Secunda et la Scythia������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������382 Irina Achim et Dominic Moreau Le réseau des fortifications dans l’arrière-pays bas-danubien tardo-antique : la Dacia Ripensis��������������������394 Ivan Gargano et Dominic Moreau Les sites perchés de Serbie durant l’Antiquité tardive�������������������������������������������������������������������������������������������������409 Vujadin Ivanišević L’Europe du Nord Hillforts in southern Britain: power and place in the late antique landscape�������������������������������������������������������420 Andy Seaman Early medieval hilltop and enclosed settlements of Scotland during the first millennium AD������������������������433 Gordon Noble

vii

Liste des figures Ph. Pergola : Le Perchement, genèse d’un Congrès international – Bilan et enjeux scientifiques

Figure 1. La séance inaugurale du Congrès : les acteurs locaux, les acteurs scientifiques et les intervenants������������������������������������8

M. Bouchenaki : ANGKOR – Site du Patrimoine Mondial depuis 1992

Figure 1. Angkor, Site du Patrimoine Mondial depuis 1992������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������18 Figure 2. Carte du Royaume du Cambodge����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������19 Figure 3/4. Douve Ouest d’Angkor Vat�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������20 Figure 5. Impact de destruction d’une statue������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������20 Figure 6. Federico Mayor (Directeur Général de l’UNESCO de 1987 à 1999) avec le Roi Norodom Sihanouk et son épouse�������������21 Figure 7. Comité intergouvernemental de Coordination pour la sauvegarde et le développement du site historique d’Angkor (CIC). Décembre 1993, Phnom Penh���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������21 Figure 8. Prasat Craven Conservation Project�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������21 Figure 9. Travaux de consolidation de la Douve Ouest��������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������22 Figure 10. Restauration des gradins du Baray occidental����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������22 Figure 11. Travaux de restauration au Ta Prohm������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������23 Figure 12. Réunion opérationnelle à Angkor�������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������23 Figure 13. XXVIe session technique consacrée à Angkor (juin 2016)��������������������������������������������������������������������������������������������������������24 Figure 14. Décembre 2018 à Angkor, la célébration du 25ème anniversaire du CIC��������������������������������������������������������������������������������24 Figure 15. SM Le Roi Norodom Sihanouk recevant les Membres du Groupe d’experts��������������������������������������������������������������������������25 Figure 16. Cérémonie de clôture du CIC en présence du Roi Norodom Sihanouk�����������������������������������������������������������������������������������25

C. Richarté-Manfredi : Ships and Islamic products discovered off the Provençal coast

Figure 1a-b. Copper alloy: ingots and kettles������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������30 Figure 2a. Modelled Jugs�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������32 Figure 2b. Microphotos in thin blade�������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������32 Figure 3. Secondary charge: Small jars and vases with filters from Agay������������������������������������������������������������������������������������������������33 Figure 4a. Modelled pot������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������34 Figure 4b. Microphotos in thin blade�������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������34 Figure 5a,b,c,d. Glazed ware production in al-Andalus. 5a. Ringed Gourd with transparent amber glaze (melado) – Agay. 5b. Bottle with green transparent glaze decoration – Agay. 5c. Cup, pitcher, bottle with green glaze decoration – Agay. 5d. Dish with green and brown decoration on tin-opacified glazes -Batéguie����������������������������������������������������������������������������������������35

P. Arthur : Observations on networks and the supply of Byzantine centres, forts, outposts and redoubts

Figure 1. Two mini-spatheia and a globular amphora from Rifnik, Slovenia, and Misenum, Italy, respectively.�������������������������������41 Figure 2. Kastro Apalirou on Naxos�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������42 Figure 3. Stacked ceramic vessels ready to be loaded onto a cargo ship at the Aegean island of Skyros��������������������������������������������43

F. Blanc-Garidel : Le premier Moyen Âge des Alpes-Maritimes (Ve-Xe siècles)

Figure 1. Carte des Alpes-Maritimes avec les principales vallées��������������������������������������������������������������������������������������������������������������51 Figure 2. Carte des sites du Bas-Empire des Alpes-Maritimes��������������������������������������������������������������������������������������������������������������������54 Figure 3. Carte des sites Bas-Empire/haut Moyen Âge et du haut Moyen Âge des Alpes-Maritimes��������������������������������������������������55 Figure 4. Carte de répartition des types céramiques de l’Antiquité tardive/haut Moyen Âge des Alpes-Maritimes. O : pierre ollaire / C : claire D / L : Late Roman / B : brune tardive ou liguro provençale / D : D.S.P.�������������������������������������������������������������57 Figure 5. Carte de répartition des communes des Alpes-Maritimes qui présentent des sites et indices de sites du haut Moyen Âge�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������58 Figure 6. Inscription paléochrétienne découverte fortuitement au hameau du Figour à La Trinité (06)�������������������������������������������61

É. Sauze : Approche toponymique du phénomène castral en Provence

Table 1. Répartition chronologique des toponymes�������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������77 Table 2. Étymologie des toponymes prélatins�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������82

D. Mouton, J.-A. Segura et M. Varano : Les sites perchés de Provence aux Vème-Xème siècles : bilan et perspectives de recherche

Figure 1. Carte de répartition des sites perchés datés entre 400 et 900 et situation géographique des sites mentionnés dans l’article����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������85 Figure 2. Représentation des superficies encloses sur certains sites perchés datés entre 400 et 900 mentionnés dans l’article���86 Figure 3. Plan de Sainte-Candie (Roquebrune-sur-Argens, Var)����������������������������������������������������������������������������������������������������������������93 Figure 4. Sites castraux Xe-XIIe siècles étudiés entre les vallées du Colostre et de l’Asse-Durance (Alpes-de-Haute-Provence)�����95 Figure 5. Vue aérienne et plan du site perché de Sainte-Maxime à Quinson (Alpes-de-Haute-Provence)�����������������������������������������98

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C. Michel d’Annoville : Bilan croisé sur deux sites perchés antiques tardifs

Figure 1. Le château des Baux-de-Provence (Bouches-du-Rhône). Vue générale. Le Terras en contrebas�������������������������������������� 104 Figure 2. Relevé dans le sondage 3 (relevé : équipe de fouille-1992).����������������������������������������������������������������������������������������������������� 106 Figure 3. Relevé du sondage 2 (relevé : équipe de fouille-1992).������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 107 Figure 4. Plan du bâtiment de la partie haute (relevé : équipe de fouille-2003).���������������������������������������������������������������������������������� 108 Figure 5. Vue de la pièce 2 depuis le sud (Cliché C. Michel d’Annoville).���������������������������������������������������������������������������������������������� 109

M. Valenciano : Saint-Blaise, de l’agglomération tardo-antique au castrum médiéval

Figure 1. Saint-Blaise et son territoire. 1: Position de Saint-Blaise au sein de la Basse-Provence ; 2: Plateau de Saint-Blaise vue du nord ; 3: Plateau de Saint-Blaise vue du sud ; 4: Les étangs de Saint-Blaise; 5: Plan des vestiges de Saint-Blaise��������������� 117 Figure 2. L’église « A ». 1: relevé des vestiges; 2: mosaïque polychrome; 3: vue du chœur; 4: chapiteau mis au jour en 1968; 5 et 6: fragments de plaque de chancel������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������ 120 Figure 3. Relevé de la « maison à abside »�������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 124 Figure 4. Relevé de l’église « B »������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 125 Figure 5. Vestiges de la phase VIII (VIIe-IXe siècles) sur le Plateau et mobilier associé: 1 et 2: DS.P; 3 à 5: céramique bistre; 6 à 9: sigillées claires D; 10 à 20: céramiques communes grises������������������������������������������������������������������������������������������������������������������ 126

A. Gilles et al. : L’habitat perché du Malpas à Soyons (Ardèche) durant l’Antiquité tardive

Figure 1. Contexte géographique, topographique et chronologique du site du Malpas à Soyons (Ardèche).��������������������������������� 133 Figure 2. En haut : Relevé en plan des structures observées à l’issue du décapage, en 2014. En bas : coupe et cliché du rempart antique������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 135 Figure 3. Amphores, verre et mobilier métallique recueillis dans le comblement supérieur de la tranchée de fondation du rempart maçonné.����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 137 Figure 4. En haut : relevé en coupe et en plan de la Zone 3 (2016), bâtiment et mobilier associé. En bas : Balances issues du comblement et du nettoyage du bâtiment excavé (A).���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 138 Figure 5. Petit mobilier issu du comblement et du nettoyage du bâtiment excavé A.������������������������������������������������������������������������ 140

P. Excoffon et H. Garcia : Déprise urbaine et dépeuplement à Fréjus. Entre abandon et continuité

Figure 1. Cartes de répartitions des sites���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 145 Figure 2. Plan et relevé phase 5b du site de l’École des Poiriers������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 149 Figure 3. Relevé de l’enduit peint (2e état)������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 150 Figure 4. Carte de répartition des inhumations����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 151 Figure 5. L’inhumation en cours de dégagement, Rue Henri Vadon������������������������������������������������������������������������������������������������������� 152 Figure 6. L’inhumation en cours de fouilles, Quartier des Clausses�������������������������������������������������������������������������������������������������������� 152 Figure 7. Mosaïque du cœur paléochrétien, milieu du Ve siècle������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 153

F. Bertoncello et J.-A. Segura : Dynamique et trame du peuplement dans la région de Fréjus (Var, France)

Figure 1. Localisation de la zone d’étude���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 157 Figure 2. Proportion d’établissements occupés par siècle entre le IIIème s. av. n.è. et le VIIIème s. de n.è., en prenant en compte d’une part seulement les établissements précisément datés, d’autre part les établissements précisément datés et les établissements mal datés������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������ 158 Figure 3. a) Proportion d’établissements hérités, réoccupés et créés entre les Vème et VIIIème s.; b) Répartition des établissements hérités du siècle précédent, réoccupés ou créés, entre le IVème et le VIIIe s.��������������������������������������������������� 159 Figure 4. Localisation des établissements hérités, réoccupés et créés entre le Vème et le VIIIème s.��������������������������������������������� 160 Figure 5. L’occupation du territoire de Roquebrune-sur-Argens, au pied du Rocher, entre le Vème et le XIème s.���������������������� 164

J.M. Tejado Sebastián : Power in tension: fortifications between local aristocracies and states in the Ebro Valley

Figura 1. 1.1. Mapa del área de estudio con la localización de los tres yacimientos principales aquí analizados y de las actuales capitales de provincia de País Vasco, Navarra y La Rioja.������������������������������������������������������������������������������������������������������������������ 171 Figura 2. 2.1. Base de la Columna Trajana. Primera escena. Ejército romano tomando posiciones para la conquista de la Dacia mediante la instalación de torres de señales y algunos soldados para protegerlas y mantenerlas en funcionamiento. 2.2. Dibujo de esa primera escena donde se observa más nítidamente el empleo de una pira de madera y dos almiares o metae de hierba junto a la torre. Nótese el fuego prendido en todas ellas mediante antorchas en su parte superior . 2.3. Torre maciza de ‘Peña Candil’ o ‘Silla del Diablo’ desde la que se observa nítidamente el Castillo de Viguera, al fondo. 2.4. Tres metae en el valle del Iregua, año 2020, ejemplo de lo complejo que puede ser llegar a detectar la materialidad de la ‘arqueología del humo’ en contextos estratigráficos������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 173 Figura 3. 3.1. Modelo 3D de 2018 del edificio de culto de finales del siglo VII localizado en lo alto del Castillo de Viguera con indicación de las unidades estratigráficas de finales del siglo X/inicios del XI; ábside, con datación radiocarbónica debajo y tumba (3.2) con datación radiocarbónica debajo. 3.4. Texto del Muqtabas V de IBN ḤAYYĀN donde se da cuenta de la toma del Castillo de Viguera por tropas cristianas a inicios del siglo X (923-4 [311 H], en Lorenzo 2017: 44-45). 3.6. Hacksilver de dos pepitas de plata una limpia (1.63 gr) y otra en estado original (0.43 gr). 3.7. Divisor de plata (0.45 gr) de 1/6 de dírham de Hixem II (387 H = 997-8 AD) usado en el ámbito cristiano del poder local llamado ‘reino de Viguera’�������������������������������� 176 Figura 4. 4.1. Ábside de Alaiza (Álava) con escena bélica de asalto a una torre. 4.2. Detalle del mismo con dos soldados tocando la trompa (¿o cuerno?) en la parte superior de la torre. 4.3. Iglesia de Añua (Álava) con motivo similar. 4.4. Fragmentos originales y reconstrucción cerámica hipotética de la trompa de Castro Bilibio. 4.5. Grabados de escena bélica en torno

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a un castillo en el interior de la iglesia de Moings (Haute-Saintonge), datados entre 1130 y 1140. 4.6. Fragmentos varios de dos individuos de trompas de los seis registrados hasta la fecha en el Castillo de Viguera. 4.7. Trompa de Craponoz. Ejemplar completo original, fracturado. 44 cm de longitud. Vidriada, cronología propuesta hacia finales del siglo XIIIprincipios del XIV. 4.8. Dibujo de la trompa de Castro Bilibio����������������������������������������������������������������������������������������������������������� 178 Figura 5. Propuesta de evolución de la relación entre poder y proyección territorial en términos de fragmentación y concentración para el valle del Iregua entre finales del siglo IV hasta finales del siglo XV�������������������������������������������������������� 181

A. Ribera i Lacomba : Los habitats « perchés » en la parte oriental de la Península Ibérica entre los siglos V y X

Figura 1. Mapa de la Península Ibérica con algunos de los yacimientos citados en el texto�������������������������������������������������������������� 187 Figura 2. València la Vella sobre el rio Turia. Proyecto València la Vella���������������������������������������������������������������������������������������������� 188 Figura 3. (1) El Tolmo de Minateda; (2) Begastri���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 190 Figura 4. La zona centro oriental de la Península Ibérica con varios de los yacimientos citados en el texto���������������������������������� 196 Figura 5. El Molón de Camporrobles en la fase paleoislámica����������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 197

I. García Losquiño et al. : Fortificaciones altomedievales en torno a lugo (Galicia, España)

Figura 1. Mapa de localización del yacimiento en el Noroeste de la Península Ibérica����������������������������������������������������������������������� 203 Figura 2. Arriba: ortofoto y modelo tridimensional del terreno del entorno del yacimiento desde el Norte��������������������������������� 204 Figura 3. Arriba: sector 1, vista desde el sur del depósito UE007. Medio: sector 2, vista desde el sur del sondeo en la mitad Este del sector que deja a la vista la UE006. Abajo: sector 3, vista desde el sur del depósito UE014������������������������������� 206 Figura 4. Distintas imágenes de la excavación del sector 4. A: localización del sondeo en la parte más alta del sondeo. B: Vistas desde el Norte del sector antes de su apertura. C: imagen generada a partir de los modelos tridimensionales producidos durante la excavación en la que se aprecia parte del depósito UE012, integrado por tejas y por debajo del mismo, el nivel de quemado UE013. D: Proceso de excavación del nivel de teja UE012. E: Vistas generales desde el norte del nivel de quemado UE013, en el que se aprecian fragmentos de madera de cierto grosor�������������������������������������������������������������������������������������������� 208 Figura 5. Fragmentos de teja medieval recuperados durante la excavación����������������������������������������������������������������������������������������� 209 Tabla 1. Edades obtenidas a partir de una teja y un carbón (14C AMS) del mismo nivel UE013������������������������������������������������������� 210

V. Lopes : A cidade portuária e a fortificação de Mértola entre a Antiguidade Tardia e a Islamização

Figura 1. Vista aérea de Mértola������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 214 Figura 2. Vista aérea do castelo, da alcáçova e do complexo religioso de Mértola������������������������������������������������������������������������������ 217 Figura 3. Muralha exterior do criptopórtico���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 218 Figura 4. Planta geral do Complexo religioso I – Porta, II Arcossólios, III Pórtico, IV Batistério I, V Compartimento absidado, VI Batistério II������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������ 220 Figura 5. Torre do Rio. Planta, corte longitudinal, alçado existente, proposta de reconstituição volumétrica e funcional��������� 223

E. Zanini : Le nuove dinamiche insediative dell’Italia bizantina e post bizantina (VI – X sec.)

Figura 1. Mappa di densità della guerra greco-gotica������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 229 Figura 2. Gli insediamenti urbani dell’Italia bizantina. I centri di Corsica, Sardegna e Sicilia non compaiono in quanto quelle regioni erano parte di altre circoscrizioni amministrative��������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 231 Figura 3. Il sistema difensivo territoriale dell’Italia giustinianea����������������������������������������������������������������������������������������������������������� 232 Figura 4. La frammentazione territoriale nell’Abruzzo bizantino-longobardo������������������������������������������������������������������������������������ 234

M. Valenti : Popolamento e nuove dinamiche insediative del mondo rurale nell’Italia centro-settentrionale

Figura 1. Miranduolo (Chiusdino – SI); vista GIS riguardante la fase del villaggio di VII secolo con in evidenza le strutture individuate e la loro tipologia�������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 243 Figura 2. Miranduolo (Chiusdino – SI); vista GIS riguardante la fase del villaggio di VIII-inizi IX secolo con in evidenza le strutture individuate e la loro tipologia��������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 247 Figura 3. Miranduolo (Chiusdino – SI); vista GIS riguardante la fase del villaggio di IX-inizi X secolo con in evidenza le strutture individuate e la loro tipologia��������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 247 Figura 4. Miranduolo (Chiusdino – SI); vista GIS riguardante la fase del villaggio di IX-inizi X secolo con in evidenza le differenti zone���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 248

P. Favia e G. Volpe : La dialettica tra insediamenti di altura e insediamenti di pianura tra Tardoantico e Medioevo

Figure 1. Carta della Puglia con le principali località citate��������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 253 Figure 2. Vieste, località Salata. a) pianta del cimitero rupestre paleocristiano; b) dettaglio delle grotte con tombe in parete� 256 Figure 3. Vieste, Isola di Sant’Eufemia, santuario di Venere Sosandra. a) parte della grotta con iscrizioni rupestri; b) iscrizione del doge Pietro II Orseolo del 3 settembre 1002���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 256 Figure 4. Monte San Giovanni. a) L’altura su cui sorgeva l’insediamento b) planimetria della chiesa, con ipotesi di periodizzazione elaborata dagli autori dello scavo���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 259 Figure 5. Vaccarizza. a) vista dall’alto del sito; b) resti di un palatium di età longobarda; c) la motta di epoca normanna����������� 260

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E.E.K. Hanna : La sauvegarde du patrimoine archéologique détruit ou menacé : une urgence planétaire

Figure 1. Données statistiques sur l’importance du patrimoine pour les Italiens, les Français et les Européens en générale.���� 272 Figure 2. Données statistiques sur le rôle du patrimoine à l’école et dans l’éducation pour les Italiens, les Français et les Européens en générale.��������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 273 Figure 3. L’avis de la population italienne et française sur la consécration des ressources publiques au patrimoine culturel.��� 273 Figure 4. Photo satellite du site de Šayḫ Barakāt avant et pendant la guerre en Syrie����������������������������������������������������������������������� 276

G.P. Brogiolo : Lo sfruttamento delle alture e le fortificazioni nell’Italia nord occidentale (V-X secolo)

Figura 1. Tabella delle datazioni dei siti di altura, con relative altitudini e coordinate geografiche������������������������������������������������ 280 Figura 2. Rappresentazione schematica della viabilità in relazione alle città di antica fondazione e ai principali castelli/civitates altomedievali�������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 281 Figura 3. Il castrum/civitas di Sirmione con le mura, i due grandi porti e le chiese altomedievali�������������������������������������������������� 283 Figura 4. Il castello di Sant’Andrea di Loppio��������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 284 Figura 5. Castelli del basso Trentino con nomi di santi���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 285

A. Cagnana : Insediamenti, cristianizzazione e migrazione di Popoli in Carnia tra IV e X secolo

Figura 1. Ubicazione della Carnia in Friuli-Venezia Giulia����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 291 Figura 2. Carnia Carta dei ritrovamenti archeologici di IV secolo���������������������������������������������������������������������������������������������������������� 292 Figura 3. Ovaro (UD) La basilica paleocristiana������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������ 293 Figura 4. Carnia Carta dei ritrovamenti archeologici di VI – VII secolo������������������������������������������������������������������������������������������������� 294 Figura 5. Ovaro (UD) i distretti scheletrici della popolazione romanza a confronto con la popolazione slava������������������������������� 294

G. Castiglia, E.E.K. Hanna e Ph. Pergola : Perchement, città e territorio nella Liguria occidentale

Figura 1. I principali siti menzionati nel testo������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 298 Figura 2. L’insediamento fortificato di Castrum Perti��������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 299 Figura 3. La Pieve del Finale�������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 301 Figura 4. Campomarzio���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 303 Figura 5. Planimetria del sito di Campomarzio������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������ 304 Figura 6. Foto con il drone del sito di Capo Don����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 304

G. Cacciaguerra e A. Castrorao Barba : Dopo i paesaggi delle ville : nuove dinamiche insediative e siti d’altura nel mondo rurale della Sicilia

Figura 1. Abbandoni e trasformazioni delle ville romane siciliane a partire dal V secolo: Villa del Casale di Piazza Armerina ; Contrada Saraceno ; Bagnoli-San Gregorio������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������ 312 Figura 2. L’occupazione delle alture in epoca tardoantica: a) Contrada Colla e Contrada Mangone, Piazza Armerina ; Segesta, Calatafimi����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 313 Figura 3. Mappa delle fortificazioni bizantine in Sicilia. Fortificazioni documentate da fonti storiche������������������������������������������ 314 Figura 4. La fortificazione bizantina di Monte Kassar, Castronovo di Sicilia (Palermo): in alto la mappa con evidenziata la linea del muro di cinta; in basso una vista generale del promontorio di Monte Kassar������������������������������������������������������������������������ 315 Figura 5. Insediamenti rupestri della Sicilia sud-orientale. In alto (a-e): Insediamento rupestre di Cava Belluzza (Melilli, SR). In basso: Mappa di distribuzione degli insediamenti rupestri , siti in posizioni difensive e fortificazioni����������������������������������� 319

L. Zavagno : Assetti urbani e fortificazioni a Cipro nella transizione fra Tarda Antichità e alto Medioevo

Figura 1. Salamina-Costanzia, Mura di tardo settimo secolo che tagliano il Cardo Massimo������������������������������������������������������������� 328 Figura 2. Salamina Costanzia, Cisterna ‘Vouta’������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������ 329

B. Hamarneh : Perching and fortified sites – Syrian-Palestinian cases

Figure 1. The provinces of Arabia and the three Palaestinae��������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 339 Figure 2. Aerial view of Umm er-Rasas – Kastron Mefa’a������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 340 Figure 3. Aerial photograph of Udruh – Augustopolis������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������ 341 Figure 4. Aerial photograph of Sadaqa – Kastron Zadacathon���������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 342 Figure 5. Bilad esh-Sham under the Umayyad Rule���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 343

T. Milavec : Hilltop sites in Slovenia between the 5th-10th centuries

Figure 1. Hilltop sites, Roman towns (in capitals) and main roads in the discussed area������������������������������������������������������������������� 348 Figure 2. Korinjski hrib above Veliki Korinj������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������ 350 Figure 3. Korinjski hrib above Veliki Korinj site plan�������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 351 Figure 4. Tonovcov grad near Kobarid in the Soča/Isonzo River valley������������������������������������������������������������������������������������������������ 352 Figure 5. Tonovcov grad near Kobarid site plan���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 353

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J. Baraka Perica : Le torri tardoantiche della Dalmatia a pianta rettangolare e quadrata

Figura 1. Ošlje-Gradac: A – posizione ; B – torre ; C – chiesa�������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 359 Figura 2. Kornat-Tureta/Tarac: A – posizione ; B – torre�������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 360 Figura 3. Majsan: A – posizione ; B – torre ; C – santuario/monastero��������������������������������������������������������������������������������������������������� 362 Figura 4. Doci-bazilika: A – posizione ; B – chiesa�������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 364 Figura 5. A – Tinj-Gradina ; B – Lun-Tovarnele ; C – Kožino-Kulina ; D – Drvišica-Gradina���������������������������������������������������������������� 365

B. Maletić : Castra ed edifici di culto cristiani : il caso della Dalmatia

Figura 1. Posizione geografica dei siti���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 373 Figura 2. Il castrum di Biranj. In cima al rilievo, la chiesa di S. Giovanni������������������������������������������������������������������������������������������������ 374 Figura 3. Fotografia storica del monastero di Ćokovac����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 376 Figura 4. Foto aerea del castrum di Vrgada e della chiesa di S. Andrea lungo la costa������������������������������������������������������������������������ 377 Figura 5. Foto aerea del castrum di Veliki Sikavac������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 378

I. Achim et D. Moreau : Le réseau des fortifications dans l’arrière-pays bas-danubien tardo-antique : la Moesia Secunda et la Scythia

Figure 1. Tsarevets (Zikideva ?) : a. Plan de la forteresse romaine tardive ; b. Vue aérienne sur la fortification médiévale, avec la Yantra et les collines limitrophes���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 385 Figure 2. Plan de la forteresse romaine tardive de Byala�������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 386 Figure 3. Plan de la forteresse romaine tardive d’Abritus, d’après les plans antérieurs, les images satellites récentes et les observations sur le terrain��������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 387 Figure 4. Plan de la forteresse romaine tardive de Zaldapa, d’après les plans antérieurs, les images satellites récentes et les observations sur le terrain��������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 389 Figure 5. Plan de la forteresse romaine tardive de Capidava, avec l’indication des principaux secteurs de fouilles��������������������� 390

I. Gargano et D. Moreau : Le réseau des fortifications dans l’arrière-pays bas-danubien tardo-antique : la Dacia Ripensis

Figure 1. Romuliana (Gamzigrad) : a. Plan de la forteresse romaine tardive ; b. Plan du secteur dit « du Palais »������������������������� 398 Figure 2. Berkovitsa : a. Vue arérienne sur la fortification ; b. Plan de la forteresse romaine tardive de���������������������������������������� 399 Figure 3. Plan de la forteresse romaine tardive Golemanovo Kale���������������������������������������������������������������������������������������������������������� 401 Figure 4. Plan de la forteresse romaine tardive de Sostra et du territoire environant����������������������������������������������������������������������� 402 Figure 5. Plan de la forteresse romaine tardive de Žukovac-Baranica et du territoire environant��������������������������������������������������� 403

V. Ivanišević : Les sites perchés de Serbie durant l’Antiquité tardive

Figure 1. Illyricum du Nord: Les villes □, les forteresses sur le limes danubien et les sites perchés�������������������������������������������� 410 Figure 2. Partie occidentale de la Dacie Méditerranéenne : Les villes et les sites perchés����������������������������������������������������������� 413 Figure 3. Le systéme de défense de Caričin Grad (Justiniana Prima): 1. Caričin Grad; 2. Fortin de Saint-Élie; 3. Fortin de Gradište à Svinjarica; 4. Tour de guet à Jezero; 5. Aqueduc������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 414 Figure 4. Forteresses de la région de Raška: 1. Ras ; 2. Postenje ; 3. Kaludra – Kula ; 4. Šaronje – Gradovi��������������������������������������� 415 Figure 5. Forteresses de la région de Raška: 1. Zlatni kamen ; 2. Djurdjevica ; 3. Ramoševo ; 4. Šaronje – Gradina ; 5. Vrsenice ; 6. Radaljica ; 7. Hum ; 8. Tupi Krš��������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 417

A. Seaman : Hillforts in southern Britain: power and place in the late antique landscape

Figure 1. Location of late antique hillforts in southern Britain�������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 422 Figure 2. Distribution of import wares�������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 423 Figure 3. Sum of all radiocarbon dates from southern British hillforts.������������������������������������������������������������������������������������������������ 424

G. Noble : Early medieval hilltop and enclosed settlements of Scotland during the first millennium AD

Figure 1. Map showing the major early medieval polities of Scotland with all sites shown in Figure 2 and select others referenced in text������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 434 Figure 2. Examples of hilltop/enclosed/promontory settlements of the early medieval period in Scotland��������������������������������� 436 Figure 3. The enclosure complex at Barlfat, Rhynie with Pictish symbol stones from the Rhynie environs���������������������������������� 438 Figure 4. The Burghead promontory fort as it survives today. Upper citadel to right, lower citadel to left and modern town of Burghead overlying parts of the fort in the background������������������������������������������������������������������������������������������������������������������ 440 Figure 5. Oxcal v.4.3.2 plot of radiocarbon dates from first millennium AD enclosed sites in Scotland������������������������������������������� 442

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PROGRAMME DU CONGRÈS

Samedi 19 octobre 2019, Salle Molière (Roquebrune-sur-Argens)

18h30 – « Les découvertes de Sainte-Candie et de Notre-Dame (Allemagne-en-Provence, 04) » Mariacristina VARANO, Daniel MOUTON, Jean Antoine SEGURA. ________________________________________________________________________________ Dimanche 20 octobre 2019, Salle Molière (Roquebrune-sur-Argens)

18h30 – « D’Hérodote à Games of Thrones : mythes et images de la barbarie » Bruno DUMEZIL. ________________________________________________________________________________ 9h00 – Accueil

Lundi 21 octobre 2019, Salle Robert Manuel (Les Issambres)

9h30 – Séance d’ouverture, sous la Présidence de Philippe PERGOLA, Directeur de recherche au CNRS, Professeur et Doyen du Pontificio Istituto di Archeologia Cristiana, avec l’intervention des partenaires et invités de la Ville de Roquebrune-sur-Argens. 11h00 – « Pillage et destruction du patrimoine archéologique: le droit à l›épreuve d›une menace sans frontières » Roland DEFENDINI – Consultant auprès de l’UNESCO et de l’ICCROM.

11h30 – « La protection et la mise en valeur du patrimoine archéologique en péril et ses succès : le cas du site d›Angkor, l›un des plus grands parcs archéologiques du monde » Mounir BOUCHENAKI - Directeur Général de l’ICCROM, Conseiller de la Direction Générale de l’UNESCO. 14h – « L’archéodrome de Poggibonsi en Toscane : une grande expérience italienne de site archéologique en plein air » Marco VALENTI - Professeur d’archéologie médiévale à l’Université de Sienne. ---------------------------------------------------------------------

SESSION 1: D’un monde à l’autre. Évolution des cadres géopolitiques des Pyrénées basques et catalanes aux alpes orientales et bilan des connaissances sur le perchement en rapport avec l’habitat Le cadre historique, institutionnel et commercial des alpes de la mer aux Pyrénées sources textuelles et données archéologiques

Président de séance : Xavier DELESTRE

15h – «Les Gaules durant l’Antiquité Tardive et le Haut Moyen-Âge – Quels lieux de pouvoirs?» Bruno DUMEZIL

16h30 – « Archéologie subaquatique versus archéologie de terrain : Les épaves ‘sarrasines’ de Provence, des ‘ensembles clos’ et engloutis (fin IXème - début Xème siècle) » Catherine RICHARTE-MANFREDI 16h45 – « The Hungarian military campaigns in Western Europe: state of art and perspectives through the results of recent research on South-East France » Ilona BEDE, Peter LANGÓ, Dániel BÁCSATYAI Commerces et échanges

17h – « Observations on networks and the supply of Byzantine centres, forts, outposts and redoubts in the West » Paul ARTHUR Les Alpes de la mer et l’espace provençal (première partie)

17h30 – « Le premier Moyen Âge des Alpes-Maritimes (Vème - XIème s.), historiographie et archéologie d’une couche présumée résiduelle » Fabien BLANC-GARIDEL

17h45 – « Sources hagiographiques et données archéologiques : pour une relecture de la topographie chrétienne en haute Provence » Mathias DUPUIS

18h – « Continuità e novità insediative in Liguria occidentale interna e nel Piemonte meridionale (V - IX sec.) – dinamiche transfrontaliere » Alessandro GARRISI --------------------------------------------------------------------Salle Beausoleil (Grimaud)

19h – Conférence « Les grandes découvertes archéologiques en région PACA de 1959 à 2019 » Xavier DELESTRE - Conservateur général du Patrimoine, Conservateur régional de l’Archéologie à la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Membre du Centre Camille Jullian – Chargé d’enseignement à Aix-MarseilleUniversité. ________________________________________________________________________________

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Mardi 22 octobre 2019, Mairie d’Honneur (Roquebrune-sur-Argens) Président de séance : Paul ARTHUR

Les Alpes de la mer et l’espace provençal (deuxième partie)

9h – « Approche toponymique du phénomène castral en Provence » Élisabeth SAUZE

9h15 – « Les sites perchés de Provence aux Vème-Xème siècles : bilan et perspectives de recherche » Daniel MOUTON, Jean-Antoine SEGURA, Mariacristina VARANO 9h45 – « Les sites perchés antiques tardifs en Provence » Caroline MICHEL D’ANNOVILLE

10h – « Saint-Blaise, de l›agglomération tardo-antique au castrum médiéval: évolution d’un habitat de hauteur dans un contexte méditerranéen » Marie VALENCIANO-DUMAS 10h15 – « Entre plaine et hauteur : l’agglomération de Soyons durant l’Antiquité tardive » Amaury GILLES

11h00 – « Déprise urbaine et dépeuplement à Fréjus. Entre abandon et continuité (IVème-VIIIème siècles) » Pierre EXCOFFON, Hélène GARCIA

11h15 – « Dynamique et trame du peuplement dans la région de Fréjus (Var, France) entre le Vème et le VIIIème s. » Frédérique BERTONCELLO, Jean- Antoine SEGURA 11h30 – Débat.

Président de séance : Daniel MOUTON

Les Pyrénées et la péninsule ibérique

14h – « Ultrera et Puig Rom, sites perchés du haut Moyen-Âge de part et d’autre des Pyrénées méditerranéennes : chronologie, formes et fonctions » André CONSTANT, Eva SUBIAS PASCUAL, Anna Maria PUIG GRIESSENBERGER, Dolors CODINA REINA, Guergana GUIONOVA, José Ignacio FIZ 14h30 – « Fortifications, Local Powers and States in the Ebro valley during the Early Middle Ages » José María TEJADO

14h45 – « Les habitats perchés dans la partie orientale de la péninsule ibérique entre le Vème et le Xème s. » Albert RIBERA I LACOMBA

15h – « Hilltop sites and settlement dynamics in the Balearic Islands in Late Antiquity and the Early Middle Ages » Miguel Angel CAU ONTIVEROS, Catalina MAS FLORIT 15h15 – « Controlling the periphery : late antique and early medieval fortifications in Galicia (NW Spain) » José Carlos SANCHEZ PARDO 15h30 – « La ciudad portuaria y la fortificación de Mértola entre la Antigüedad Tardía y la Islamizació» Virgílio LOPES 15h45 – Débat

La méditerranée – l’Italie péninsulaire (première partie)

Présidente de séance : Caroline MICHEL D’ANNOVILLE

16h45 – « Le nuove dinamiche insediative dell’Italia bizantina e post bizantina (VI – X sec.) » Enrico ZANINI 17h15 – « Sources textuelles et pouvoir territorial de l’évêque : le cas de Lucques » Anne MAILLOUX

17h30 – « Siti di altura e nuove dinamiche insediative del mondo rurale nell’Italia centrale (V-X sec.) » Marco VALENTI 17h45 – « La gerarchia degli insediamenti nelle aree rurali del territorio ligure in età bizantina » Paolo DE VINGO

18h – « La dialettica tra insediamenti di altura e insediamenti di pianura tra Tardoantico e Medioevo nella Puglia centrosettentrionale » Pasquale FAVIA, Giuliano VOLPE 18h15 – « Perchement et territoire en Ligurie orientale » Fabrizio BENENTE ---------------------------------------------------------------------

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Salle Molière (Roquebrune-sur-Argens)

18h30 – « La sauvegarde du patrimoine archéologique détruit ou menacé : Une urgence planétaire » Elie ESSA KAS HANNA ________________________________________________________________________________ Mercredi 23 octobre 2019 Journée à Riva Ligure

8h30 – Départ

11h – Visite du complexe paléochrétien

14h – Visite de l’espace muséal multimédia municipal

15h30 – « La Ligurie occidentale entre Rome et Byzance – origines chrétiennes et renouvellement paysager de villes et territoires » Philippe PERGOLA ________________________________________________________________________________ Jeudi 24 octobre 2019, Mairie d’Honneur (Roquebrune-sur-Argens)

Président de séance : Marco VALENTI

La méditerranée – l’Italie péninsulaire (deuxième partie)

9h – « Siti di altura e nuove dinamiche insediative del mondo rurale nell’Italia nord occidentale (V-X sec.) » Gian Pietro BROGIOLO 9h15 – « Siti di altura e nuove dinamiche insediative nell’attuale regione del Friuli (V - X sec.) » Aurora CAGNANA

9h30 – «Il sistema insediativo fortificato tra tarda antichità e altomedioevo in Italia meridionale. Status quaestionis e prospettive di ricerca per una regione di transito: la Basilicata » Francesca SOGLIANI 9h45 – « Perchement, villes et territoires en Ligurie occidentale » Gabriele CASTIGLIA, Elie ESSA KAS HANNA, Alessandro GARRISI, Philippe PERGOLA 10h – Débat

--------------------------------------------------------------------SESSION 2: Perchement et fortifications du monde rural en rapport avec villes et frontières La méditerranée - îles et continents

Présidente de séance : Francesca SOGLIANI 11h – « Introduction de synthèse » Enrico ZANINI

11h15 – « Dopo i paesaggi delle ville: nuove dinamiche insediative e siti d’altura nel mondo rurale della Sicilia tardoantica, bizantina ed islamica (V - X/XI sec.) » Angelo CASTRORAO BARBA 11h30 – « Siti di altura e nuove dinamiche insediative del mondo rurale della Sardegna (V - X sec.) » Pier Giorgio SPANU 11h45 – « L’Afrique du Nord byzantine et sa province de Corse : continuités et perchements » Philippe PERGOLA 14h – « Sites fortifiés dans les montagnes de Crète (VIIème - début IXème siècle) » Christina TSIGONAKI

14h15 – « Assetti urbani e fortificazioni a Cipro nella transizione fra Tarda Antichità e alto Medioevo » Luca ZAVAGNO 14h30 – « Fermes fortifiées et nomadisme dans la Cyrénaique tardoantique » Ana DE FRANCISCO HEREDERO 14h45 – « Perchement et sites fortifiés – cas syro- palestiniens » Basema HAMARNEH 15h – Débat

--------------------------------------------------------------------Salle Molière (Roquebrune-sur-Argens)

18h30 – Conférence « Arthur et l’archéologie du haut Moyen Âge : entre faits et fiction » Andy SEAMAN, Alban GAUTIER

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________________________________________________________________________________ Vendredi 25 octobre 2019, Mairie d’Honneur (Roquebrune-sur-Argens)

Président de séance : Enrico ZANINI

L’adriatique et l’Europe centrale et orientale

9h – « Between Late Antiquity and Early Middle Ages: the Gradišče above Bašelj hilltop site (Slovenia) » Špela KARO 9h15 – « Hilltop sites in Slovenia between the 5th-10th centuries » Tina MILAVEC

9h30 – « Castra tardoantichi della Dalmatia a pianta rettangolare e quadrata » Josipa Baraka PERICA 9h45 – « Castra ed edifici di culto cristiani : il caso della Dalmatia » Božana MALETIĆ

10h – « Sites perchés et fortifications byzantines dans les Balkans » Etleva NALLBANI

10h45 – « Le réseau des fortifications dans l’arrière-pays bas- danubien tardo-antique : la Dacia Ripensis » Ivan GARGANO, Dominic MOREAU

11h – « Le réseau des fortifications dans l’arrière-pays bas-danubien tardo- antique : la Moesia Secunda et la Scythia » Irina ACHIM, Dominic MOREAU 11h15 – « Les sites perchés de Serbie durant l’Antiquité tardive » Vujadin IVANIŠEVIĆ 11h30 – Débat

Président de séance : Josipa BARAKA PERICA

L’Europe du nord

14h – « Early Medieval Hillfort Occupation in Southern Britain: Power and Settlement in a Post-Imperial Landscape » Andrew SEAMAN

14h15 – « Fortifying Rulership: The Emergence and Development of Pictish Power Centres in Northeast Scotland, c.300-1000 AD. » Gordon NOBLE 14h45 – Débat

16h – Table ronde et débat général : coordonné par Philippe Pergola --------------------------------------------------------------------Salle Molière (Roquebrune-sur-Argens)

18h30 – « Les catacombes romaines, leurs origines et leur exceptionnel développement successif auprès des martyrs » Philippe PERGOLA ________________________________________________________________________________

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Liste des auteurs Irina Achim Institut d’archéologie ‘Vasile Pârvan’ (Bucarest) / UMR 8164-HALMA [email protected]

Pierre Charrey Chargé de recherches FNRS, Université Catholique de Louvain, Centre d’Étude des Mondes Antiques [email protected]

Paul Arthur Università del Salento, Scuola di Specializzazione in Beni Archeologici (Lecce)

Aline Colombier-Gougouzian Chercheur associé à l’UMR 5138 du CNRS, ArAr. [email protected]

Josipa Baraka Perica University of Zadar [email protected]

Roland Defendini Juriste international, spécialiste de la protection du patrimoine culturel [email protected]

Frédérique Bertoncello Université Côte d’Azur, CNRS, CEPAM, UMR-7264 [email protected]

Xavier Delestre Conservateur général du patrimoine Conservateur régional de l’archéologie de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur

Fabien Blanc-Garidel Chef du service d’Archéologie Nice Côte d’Azur [email protected]

Bastien Dubuis Inrap GEN, chercheur associé UMR 6298 du CNRS, Artehis [email protected]

Mounir Bouchenaki Ancien Directeur Général Adjoint de l’UNESCO et Directeur du Centre Régional UNESCO des Pays arabes

Pierre Dutreuil Doctorant à l’Université Lyon 2, l’UMR 5138 du CNRS, ArAr. [email protected]

Gian Pietro Brogiolo Università degli Studi di Padova [email protected]

Pierre Excoffon Service Archéologie et Patrimoine de la ville de Fréjus [email protected]

Giuseppe Cacciaguerra Istituto di Scienze del Patrimonio Culturale – CNR (ISPC-CNR), Catania [email protected]

Pasquale Favia Università degli Studi di Foggia [email protected]

Aurora Cagnana Soprintendenza Archeologia, Belle Arti e Paesaggio per la città metropolitana di Genova e le province di Imperia

Michel Feugère Chercheur associé à UMR 5138 du CNRS, ArAr. [email protected]

Stéphane Carrara Service Archéologique de la Ville de Lyon, Chercheur associé à l’UMR 5138 du CNRS, ArAr. [email protected]

Manuel Gago Mariño Universidade de Santiago de Compostela [email protected]

Gabriele Castiglia Pontificio Istituto di Archeologia Cristiana (Roma) [email protected]

Hélène Garcia Service Archéologie et Patrimoine de la ville de Fréjus [email protected]

Angelo Castrorao Barba Institute of Archaeology and Ethnology / Centre for Late Antique and Early Medieval Studies, Polish Academy of Sciences [email protected]

Irene García Losquiño Investigadora independiente [email protected]

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Ivan Gargano Université de Lille / UMR 8164-HALMA (Villeneuve d’Ascq) / Pontificio Istituto di archeologia cristiana [email protected]

Daniel Mouton Membre associé LA3M, CNRS UMR 7298 Gordon Noble Department of Archaeology, School of Geosciences, University of Aberdeen [email protected]

Amaury Gilles Archéodunum SAS, chercheur associé à l’UMR 5138 du CNRS, ArAr. [email protected]

Elie Essa Kas Hanna Institut Pontifical Oriental et Institut Pontifical d’Archéologie Chrétienne [email protected]

Gaëlle Guillerme UMR5140 du CNRS, ASM. [email protected] Archéologue contractuelle [email protected]

Carlos Otero Vilariño Arqueólogo profesional [email protected]

Basema Hamarneh University of Vienna [email protected]

Philippe Pergola Université Côte d’Azur, CNRS, CEPAM, UMR 7264, Pontificio Istituto di Archeologia Cristiana

Vujadin Ivanišević Institute of Archaeology [email protected]

Albert Ribera i Lacomba Institut Català d’Arqueologia Clàssica (ICAC), Tarragona – Valencia [email protected]

Virgílio Lopes Campo Arqueológico de Mértola, Centro de Estudos em Arqueologia Artes e Ciências do Património, Universidade de Coimbra, Bolseiro Pós-Doc. da Fundação para a Ciência e a Tecnologia. Rua Dr. António José de Almeida nº. 8, 7750-353 Mértola, Portugal [email protected]

Catherine Richarté-Manfredi Ph. D. Lumière Lyon 2 University – Ciham-UMR 5648 José Carlos Sanchez Pardo Universidade de Santiago de Compostela [email protected]

Božana Maletić Pontificio Istituto di Archeologia Cristiana [email protected]

Jorge Sanjurjo Sánchez Universidade de A Coruñ [email protected]

Danilo Mazzoleni Recteur du Pontificio Istituto di Archeologia Cristiana [email protected]

Élisabeth Sauze Diplômée de l’École Nationale des Chartes

Caroline Michel d’Annoville Lettres Sorbonne Université, UMR Orient et Méditerranée (ACT) [email protected]

Andy Seaman Canterbury Christ Church University [email protected] Jean-Antoine Segura Université de Caen-Normandie, CRAHAM/Centre Michel de Boüard, UMR-6273 ; Service Départemental d’Archéologie du Var ; membre du GRAPHAM [email protected]

Tina Milavec Univerza v Ljubljani [email protected] Claire Moreau Service Patrimoine de Laval [email protected]

Michaël Seigle Doctorant à l’université Lyon 2, UMR 5189 du CNRS, Hisoma [email protected]

Dominic Moreau Université de Lille / UMR 8164-HALMA (Villeneuve d’Ascq) [email protected] xxi

José María Tejado Sebastián University of La Rioja [email protected]

Giuliano Volpe Università degli Studi di Bari ‘Aldo Moro [email protected]

Marie Valenciano Métropole Aix-Marseille Provence, pays de Martigues Membre associé, Aix-Marseille Univ., CNRS, LA3M, Aix-en-Provence, France [email protected]

Enrico Zanini Università degli Studi di Siena Luca Zavagno Bilkent University [email protected]

Marco Valenti Università degli Studi di Siena Mariacristina Varano Maître de conférences, Université de Rouen-Normandie, GRHis-E.A. 3831, secrétaire du GRAPHAM

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Préface Xavier Delestre Conservateur général du patrimoine Conservateur régional de l’archéologie de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur La tenue d’un colloque scientifique est toujours un moment privilégié pour des chercheurs parce qu’il est un temps d’échanges et de confrontation des idées. Celui de Roquebrune-sur-Argens, organisé à l’initiative de notre ami Philippe Pergola, s’inscrit dans cette dynamique très positive. Il trouve très logiquement place dans le cadre des accords de coopérations scientifiques et culturelles franco-italiens initiés en 2007. Les soixante-six participants représentant trente-quatre universités de quinze pays attestent de la dimension internationale de ces six journées archéologiques. Le riche programme proposé par les organisateurs a permis de prendre connaissance des travaux les plus récents sur une aire géographique vaste allant de l’Europe du Nord, au bassin méditerranéen en passant par l’Europe Centrale et Orientale. Cette diversité des approches et la très haute qualité des interventions se retrouvent à présent réunies dans ce volume qui en constitue les actes. Qu’il me soit permis de saluer ici le comité d’organisation du colloque pour la très grande qualité de cette rencontre et le comité scientifique pour ce très beau résultat éditorial. Je ne doute pas que ce colloque par sa dimension et son contenu, trouvera place parmi les rencontres majeures pour la compréhension de ce phénomène du perchement si important pour l’histoire des sociétés médiévales. En allant grâce aux communications, d’un monde à l’autre, il nous a été donné de mieux appréhender l’actualité archéologique et historique sur cette thématique illustrée par la visite, fort à propos, du site de Sainte-Candie. Les communications sur le mobilier archéologique mis au jour dans les fouilles terrestres et sous-marines ont été riches d’enseignements sur les échanges commerciaux. Elles ont également offert une excellente opportunité pour revisiter des sujets majeurs, par exemple ceux du devenir de la ville à la fin de l’Antiquité et la première christianisation du monde rural. Le choix du thème de ce colloque était fort judicieux car en parfaite adéquation avec les préoccupations de la recherche scientifique internationale, comme en atteste le nombre des participants ayant répondu positivement à l’invitation permettant d’offrir un programme d’une très grande richesse. Quant au lieu retenu pour cette

rencontre, il était aussi tout à fait pertinent. Réunir dans le Var, sur les terres archéologiques des deux grands savants Gabrielle Démians d’Archimbaud et Paul-Albert Février, ne pouvait donner meilleure caution à cette réunion internationale d’archéologues et historiens médiévistes. En ma qualité de conservateur régional de l’archéologie de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, j’ai été très honoré que ce rassemblement scientifique se tienne ici permettant à nos collègues étrangers d’entendre les exposés des chercheurs régionaux dont les travaux les plus récents contribuent de manière spectaculaire au renouveau des connaissances sur cette question et sur l’histoire de l’occupation des territoires. Je voudrais enfin souligner trois autres points positifs autour de ces journées. En premier lieu, l’organisation d’un cycle de dix conférences abordant notamment un autre sujet majeur et tristement d’actualité, celui de la nécessaire sauvegarde du patrimoine souvent malmené par la multiplication des conflits. Évoquer ce sujet a été l’occasion de saluer à nouveau la mémoire d’archéologues qui ont perdu la vie pour protéger le patrimoine archéologique. En second lieu, la présentation d’une exposition photographique sur la Méditerranée contemporaine permettant d’établir un lien entre présent et passé. Enfin, souligner l’excellente idée d’organiser des ateliers pour les enfants et d’ouvrir ces échanges au public. Offrir la possibilité à des non spécialistes d’assister à des manifestations scientifiques, c’est leur permettre de mieux comprendre comment se construit la recherche, quels sont ses questionnements et ses apports à l’histoire de sociétés du passé. C’est certainement de cette façon que l’on favorise une meilleure protection du patrimoine archéologique, en rappelant à tous que cette histoire inscrite dans le sol n’est pas la propriété des chercheurs mais qu’elle est un bien collectif unique et non renouvelable. C’est donc pour moi une très grande satisfaction de voir cet évènement se clore de cette façon si positive.

Perchement et Réalités Fortifiées en Mediterranee (Archaeopress 2023): 1–2

X. Delestre Je souhaite que ce volume connaisse au sein de la communauté archéologique la notoriété qu’il mérite et que sur ces bases, d’autres rencontres se tiennent pour encore l’enrichir.

le terrain, dans les archives et consolidées par les échanges scientifiques et les publications comme celle qui nous est donnée de lire maintenant. A tous les participants et aux organisateurs, je renouvelle mes chaleureuses félicitations pour ce qui fut l’événement scientifique de l’année 2019 en Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Je serai aux côtés des organisateurs des futurs colloques pour que, pas à pas, les ombres qui subsistent sur ce passé s’effacent devant la science construite sur

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Introduction aux actes Le Perchement, genèse d’un Congrès international – Bilan et enjeux scientifiques Philippe Pergola

Parmi les phénomènes les plus anciens et les plus caractéristiques de l’anthropisation, sur la très longue durée, émergent deux modalités d’occupation des territoires, répandues en Occident de manière universelle, fondées sur l’exploitation de la réalité géographique : les sites de hauteur, qu’ils soient naturellement fortifiés ou pourvus d’aménagements de protection, et les cavités, plus ou moins élaborées et agencées. Dans ces deux cas, il s’agit d’établissements où l’on vit de manière stable et dont le rôle de refuge ou de défense ne constitue que l’une des fonctions. Les sites de hauteur, comme les cavités anthropisées, naturelles ou créées ex nihilo ont exercé, dès l’époque moderne, une attraction particulière, donnant lieu certes à des recherches sérieuses, mais aussi à une pléthore d’interprétations fantaisistes. Alors que dès la naissance d’une archéologie scientifique les cavités ont été étudiées par les chercheurs de toutes périodes, préhistoriques et historiques confondues, les sites de hauteur ont surtout été pris en compte dans un premier temps par les pré et proto historiens, puis par les médiévistes. Ce n’est que durant ces dernières décennies que les occupations d’époque classique ou immédiatement successives, de l’Antiquité tardive ou du Haut Moyen Âge ont été réellement étudiées. La découverte progressive d’édifices de culte chrétiens sur plusieurs de ces sites perchés d’Occident (en Italie d’abord, puis en France), parfois au-dessous de sanctuaires médiévaux, ont donné lieu à des études spécifiques préliminaires, avant que le contexte contemporain des églises ne soit pris en considération pour une approche globale. L’intérêt pour les sites de hauteur fortifiés de l’Antiquité tardive et du haut Moyen Âge ne naît donc pas à l’improviste et il connaît une longue genèse. Les premières études pionnières de terrain sont réalisées en Italie du Nord, à compter des années ‘50 du XXème siècle (avec la recherche phare de Castelseprio)1, puis une accélération au cours des décennies suivantes, y compris en France, de la part à la fois de collègues médiévistes, mais aussi de protohistoriens ou 1 

Infra, notes 13 et 14.

d’archéologues classiques, comme dans le cas de SaintBlaise à Martigues2. Qu’il s’agisse de recherches personnelles, comme de mon activité d’enseignant, je me suis très tôt intéressé aux cavités comme au perchement durant l’Antiquité tardive et le Haut Moyen Âge  ; mes travaux sur les cavités ont essentiellement concerné le milieu funéraire du suburbium romain  ; mes enquêtes de terrain n’ont en revanche jamais rencontré directement les cavités utilisées comme habitat ou pour le culte chrétien, qui évoluent parfois en parallèle à la multiplication des sites de hauteur. Ces deux phénomènes ont essentiellement concerné le monde rural ; reste à étudier, dans diverses régions, comme en Italie méridionale (y compris la Sicile) les parentés entre ces types d’établissements « nouveaux » fréquents à partir de l’Antiquité tardive. J’ai longuement mûri la décision d’organiser ce Congrès, après avoir suivi de près plusieurs recherches de terrain et dirigé mémoires et thèses pour lesquelles j’ai orienté les candidats vers une approche globale des contextes de la topographie générale et religieuse. Cette approche scientifique remonte aux années 1980, dans le cadre de mon enseignement de topographie chrétienne au Pontificio Istituto di Archeologia Cristiana, mais aussi de par ma responsabilité (assurée de 1984 à 2001) du programme des Seminari di Archeologia Cristiana, ou encore avec l’organisation des séminaires annuels de nos voyages d’étude sur près de quarante ans  ; enfin, les visites de sites dans les provinces occidentales et orientales du monde romain, où les sites perchés de l’Antiquité tardive sont toujours présents, m’a amené à ne jamais perdre de vue ces établissements. Les premiers mémoires universitaires que j’ai confiés autour de cette thématique remontent à la fin des années 80, avant que ne se concrétise un vrai projet doctoral en 1993, mené à bien par Gianfranco De Rossi sur la cité et le diocèse primitif de Cumes, en Campanie. Après sa soutenance et la publication de plusieurs Je renvoie à la contribution de Marie Valenciano (dont j’ai eu le plaisir de diriger la thèse), ci-après dans ce volume, avec la bibliographie antérieure. 2 

Perchement et Réalités Fortifiées en Mediterranee (Archaeopress 2023): 3–12

Ph. Pergola contributions, il vient de publier une monographie de grande qualité3.

l’antiquité et durant le haut moyen âge – Archéologie, histoire, histoire de l’art, Ville et territoire, Héritages médiévaux. Il était prévu sur une semaine, avec le Perchement pour thème central  ; dès le premier programme je prenais déjà en compte d’amples exemples comparatifs avec d’autres réalités géographiques méditerranéennes et européennes au sens large.

Le thème des sites fortifiés, perchés ou non, s’est ainsi vite imposé à moi comme une incontournable réalité de l’Antiquité tardive et du haut Moyen Âge et non plus comme un phénomène strictement médiéval, né avec l’incastellamento. Je me suis alors interrogé sur les raisons pour lesquelles les sites perchés étaient très fortement présents, dès l’Antiquité tardive, dans de vastes zones géographiques, souvent très éloignées les unes des autres et absent ou épisodique dans d’autres (c’est le cas de l’Afrique du Nord et de la Corse que j’ai pris comme exemple négatif à l’occasion de ce Congrès4). Ces vingt dernières années, outre la thèse de Marie Valenciano, à peine citée, se sont ajoutés plusieurs doctorats, confiés à mes étudiants romains (et dont les contributions sont présentes dans ces Actes), ou le monde rural, ses sites de hauteur et les fortifications qui les accompagnent, ont tenu une place de choix dans les sujets que j’ai confié, comme, par exemple : la Croatie et ses îles (une première thèse soutenue en 2005 par Josipa Baraka ; une seconde en cours d’achèvement de la part de Božana Maletić, qui est notre élève commune), la Jordanie (Basema Hamarneh, en 2000), l’Asie Mineure (Gabriella Lini, en 2012), la Syrie et la Toscane (Elie Essa Kas Hanna et Gabriele Castiglia, soutenues en 2017). Parmi les doctorats en cours, sous ma direction, je rappelle ceux d’Ivan Gargano (La Dacia Ripensis, topographie urbaine et rurale – IVème-VIIIème siècles), en cotutelle avec l’Université de Lille (codirection de Stéphane Benoist), où le recensement de dizaines de sites perchés est au cœur de ce travail (Ivan Gargano a brillamment soutenu sa thèse le 15 octobre 2022) et d’Alessandro Garrisi (Les Alpes Maritimes. Dynamiques transfrontalières autour des ressources, des établissements, des échanges, des réseaux ecclésiastiques et des changements politiques au travers des sources littéraires et archéologiques postclassiques), où ces sites ne manquent pas, en cotutelle avec l’Ecole Pratique des Hautes Etudes (codirection de Michel-Yves Perrin).

Lors de la phase préparatoire de notre rencontre, ce sont tout d’abord l’Italie du Nord et les régions allant des Alpes de la mer ligure aux Alpes orientales qui ont alimenté ma réflexion. Au début de mon activité de terrain à Albenga, en 1985, puis à Riva Ligure en 1987, je fus frappé par la richesse et la vitalité des établissements urbains et ruraux en Ligurie occidentale. Alors que Albenga était promue capitale des Ligures par le Général Constance au début du Vème siècle5, lorsque commencèrent à se structurer les sites perchés de Castrum Perti à Finale Ligure6, à moins de trente kilomètres à l’est, et très probablement celui de Campomarzio, à moins de soixante kilomètres à l’ouest (tous deux sur le territoire de la cité d’Albenga), ces sites de hauteur furent aménagés et protégés par une enceinte7. Pour certains chercheurs locaux des réticences demeurent sur la réalité de l’origine byzantine de Campomarzio, dont la structuration interne, dans son évolution diachronique, reste certes à identifier archéologiquement, alors qu’aucune source littéraire explicite n’existe avant la fin du Xème siècle. Cependant les premières données archéologiques recueillies sur le site, comme les indicateurs territoriaux sont tous orientés vers l’identification d’un habitat fortifié à vocation militaire, lié à l’extrême limite du limes byzantin ligure, au point le plus éloigné de Constantinople en Occident. Le site a effectivement été l’objet d’aménagements médiévaux. Les enquêtes préliminaires, des années ‘50 du XXème siècle, puis en 2008, se sont limitées aux structures et niveaux médiévaux, mais du mobilier résiduel des VIèmeVIIème siècles est très présent, alors que la puissante enceinte fortifiée demeure effectivement à dater8.

Ce Congrès, auquel je réfléchissais depuis une bonne vingtaine d’années, est né au sein du LAMM, devenu LA3M, de l’Université d’Aix-Marseille et a connu plusieurs moutures du programme. J’en ai proposé concrètement et régulièrement la tenue à mon Laboratoire de rattachement d’alors au C.N.R.S., jusqu’en 2015, sans qu’un financement ait pu être mis en place. La dernière proposition s’intitulait  : Les Alpes maritimes ligures et le monde byzantin de Méditerranée occidentale à la fin de

Un pas en arrière, dans un passé plus lointain, remonte aux débuts de ma formation en histoire et archéologie, au début des années 70 du siècle dernier, lorsque plusieurs certitudes étaient encore fortement enracinées  : l’Empire romain d’Occident s’effondrait sous le coup de hordes de Barbares qui détruisaient tout Pergola, Ph. 1995 et, en dernier lieu, Pergola, Ph. 2018. Mannoni, T., Murialdo, G. (dir.) 2001. 7  Je renvoie à notre article commun, ci-après, dans ces Actes (Castiglia G. et alii, Perchement, villes et territoires en Ligurie occidentale). 8  Gambaro, L., Pergola, Ph., Varaldo, C., Benente, F. 2013; je renvoie surtout à la contribution d’E. Essa Kas Hanna, il limes bizantino nel Ponente ligure, tra aree fortificate e continuità di insediamenti senza strutture difensive, dans les Actes en préparation du Congrès international, organisé par Federico Marazzi et Chiara Raimondo sur « La Difesa militare bizantina in Italia (sec. VI-XI) in età bizantina» Hanna, E.E.K., Castiglia, G., Pergola, Ph., sous presse. 5  6 

De Rossi, G. 2020 (ivi, ma préface, aux p. 9-13). Suite à la communication commune que nous avons présentée avec Gabriele Castiglia sur la Corse (La Corsica bizantina e l’assenza di ogni forma difensiva) au Congrès organisé par Federico Marazzi et Chiara Raimondo sur «  La Difesa militare bizantina in Italia (sec. VI-XI) in età bizantina  » (Congrès international télématique, Actes en préparation)  ; j’ai renoncé à publier ici un doublon (Castiglia, G., Pergola Ph. sous presse). 3  4 

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Le Perchement, genèse d’un Congrès international – Bilan et enjeux scientifiques sur leur passage ; une ère de glaciation commençait qui allait s’achever quelques siècles plus tard, au temps des cathédrales et des châteaux. Cela n’est qu’un pâle souvenir pour les jeunes générations et aujourd’hui le Barbaricum n’est plus l’épouvantail de l’histoire ; je ne peux que renvoyer, avec un clin d’œil au moment où j’achève cette introduction, au splendide ouvrage de mon ami Marco Valenti, qui vient de paraître et qui fera date9.

de la Società degli Archeologi Medievisti Italiani). Ils ont été présents pour toute la durée du Congrès et nous ont gratifié de manuscrits qui sont d’une certaine manière l’ossature du volume, comme des amples débats qui ont accompagné notre rencontre, qui n’ont pu être enregistrées et que les circonstances de l’après-congrès, avec la défection de la Commune de Roquebrune-surArgens, ne nous permettent malheureusement pas de publier. Le choix de l’Italie a été incontournable, car c’est réellement dans la péninsule que l’attention sur le phénomène du perchement a connu les premières études de grande qualité et un intérêt scientifique de premier plan, comme je l’ai souligné, sous l’impulsion des rencontres de Spoleto du Centro Italiano di Studi sull’Altomedioevo, qu’il s’agisse des Settimane di studio11, comme des Congrès de cette institution12 et ce, dès le début des années 1950.

Avec cette introduction, qui n’entend nullement être une synthèse historiographique autour des sites de hauteur de l’Antiquité tardive et du haut Moyen Âge je livre donc une réflexion personnelle, non seulement sur les raisons de ce Congrès international, mais aussi sur les choix et partis pris méthodologiques fixés en accord avec le Comité scientifique10 et mis en place avec les collègues du Comité opérationnel, avec en premier plan les chevilles ouvrières de ces comités  : Gabriele Castiglia, Elie Essa Kas Hanna, Daniel Mouton, JeanAntoine Segura et Mariacristina Varano.

Il existe un phare à l’origine des recherches sur les établissements perchés et fortifiés au sens large, un lieu splendide, où des précurseurs, des pionniers, à savoir Gian Piero Bognetti13 avec d’autres chercheurs, qui entament à partir des années 1940 les fouilles et l’étude du site prestigieux de Castelseprio en Lombardie, une agglomération structurée et urbanisée à la fin de l’antiquité. Castelseprio est aujourd’hui inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Des travaux d’une grande qualité s’y poursuivent, et je renvoie à ce propos à la belle synthèse de Caterina Giostra14, qui a pris le relais des recherches menées dans les années 1978-1980 par l’Université Catholique de Milan (et alors conduites par Gian Pietro Brogiolo, Silvia Lusuardi Siena et Maria Pia Rossignani). Castelseprio est en soi une sorte de modèle d’habitat fortifié du haut Moyen Âge avec un suburbium très organisé, né ex novo, qui témoigne en Lombardie de la vitalité du monde rural aux VèmeVIIème siècles, et qui a constitué un premier grand démenti de tout catastrophisme apocalyptique pour ces siècles.

Le programme initial avait un volet gaulois conséquent, qu’il s’agisse de collègues historiens comme d’archéologues dont plusieurs se sont désistés, alors qu’une part d’entre eux ont tenu leurs communications mais n’ont pas remis un texte pour les Actes ; cela est physiologique dans tout Congrès. Le grand absent de cette rencontre aura bien été Laurent Schneider, avec lequel nous avons échangé et correspondu sur cette rencontre (et celles qui ne purent avoir lieu), au fur et à mesure de mes réflexions, sur plusieurs années, et dès que j’ai mis en place cette initiative, enfin financée, lui en faisant part avant tout autre. Malgré mon insistance, il n’a pas souhaité s’associer à notre démarche, suivi en cela par plusieurs jeunes collègues archéologues français qui avaient dans un premier temps accepté de communiquer. Je le regrette très sincèrement, car il a été le premier, en Gaule méridionale, à prendre en compte de manière magistrale le phénomène du Perchement sur un territoire étendu et dans le cadre d’une analyse poussée de l’évolution du paysage, sur la longue durée, avec la participation déterminante, pour les antécédents de l’époque romaine et la transition vers l’Antiquité tardive, de Christophe Pellecuer. Parmi les absents de ces Actes, André Constant, qui avait initié son parcours sous l’impulsion de Laurent Schneider et qui a, lui, tenu une communication commune avec d’autres collègues sur l’espace pyrénéen (où il a brillamment étudié cette dynamique de peuplement). A trois exceptions près de manuscrits qui ne sont pas parvenus, je tiens en revanche à souligner que la délégation scientifique la plus nombreuse, celle des collègues italiens (parmi lesquels j’inclus avec un clin d’œil l’ami britannique Paul Arthur, humaniste européen convaincu, Président 9 

Une autre recherche en territoire italien, cette fois dans les Alpes orientales (la région du Friuli), a marqué de la même manière un grand tournant dans l’approche du phénomène du perchement. Il s’agit de la fouille de l’éperon barré d’Invillino, menée sous la direction de Volker Bierbrauer, durant neuf campagnes, de 1962 à 1974. Il a régulièrement publié et livré une synthèse monumentale en trois volumes sur cette enquête de grande qualité, en 1987 ; le troisième tome est consacré au complexe baptismal situé à la pointe de l’éperon barré15. La visite de ce site suggestif, dans les années 11  https://shop.cisam.org/index.php?route=product/ category&path=29_37 12  https://shop.cisam.org/index.php?route=product/ category&path=29_38&sort=pd.name&order=DESC 13  Bognetti, G.P. 1948, Bognetti, 1977. 14  Giostra, C. 2017; De Marchi, P.M. (ed.) 2013; j’y renvoie pour la bibliographie essentielle antérieure. 15  Bierbrauer V. 1987 ; Pergola, Ph. 2005, 179-180.

Valenti 2021. Pour la composition du Comité scientifique, voir pp. xiv-xv.

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Ph. Pergola ‘80, m’a amené à me poser plusieurs questions sur cet établissement secondaire, qui connaît une occupation lâche dès le Ier siècle ap. J.-C., mais ne devient densément occupé que durant la première moitié du Vème siècle, époque à laquelle remonte la construction d’une église à nef unique de grandes dimensions (27,60 m. de longueur), flanquée d’un baptistère de plan tréflé. Le site semble abandonné au courant du VIIème siècle, même si des sépultures sporadiques y sont pratiquées jusqu’au IXème siècle. Vingt ans après avoir visité Invillino, j’ai retrouvé, à près de 1200 km de distance, à l’ouest, une réalité similaire avec le site du Roc-de-Pampelune en Gaule méridionale, dans le Département actuel de l’Hérault, magistralement fouillé et étudié par Laurent Schneider16. Au Roc de Pampelune (qui semble cependant naître sur un site auparavant vierge d’anthropisation), comme à Invillino, un habitat est structuré et fortifié quelques décennies plus tard (dernier tiers du Vème, sinon au début du VIème, selon Laurent Schneider) pour être abandonné également au VIIème siècle. Là encore, une église baptismale, en position privilégiée, est partie intégrante de la programmation topographique du site17. De la même manière, André Constant a amorcé des études fondamentales à la fois dans les Pyrénées18 et dans l’espace provençal19, suite aux travaux d’Elisabeth Sauze (je renvoie à sa communication dans ces Actes) pour le Département du Var. Après avoir écumé cette problématique dans les provinces occidentales et orientales de l’Orbis, ma participation à la Commission Interrégionale de l’Archéologie du Sud-Est (CIRA DE PACA), de 1998 à 2006, m’a permis de découvrir de près les premières recherches entreprises en Gaule Méridionale, mais aussi d’envisager une enquête de terrain sur le site spectaculaire de Salernes. Dans cette perspective nous avions confié, avec Andreas Hartmann, un M1 puis un M2 à Marie Palmade. Nous n’avons pu malheureusement trouver les ressources importantes indispensables (accès et mise en sécurité du site) pour y entreprendre des recherches de terrain. Une nouvelle dynamique, après le recrutement de Jean-Antoine Segura au Service Départemental d’Archéologie du Var se met actuellement en place, avec un projet (fouille, étude pluridisciplinaire et mise en valeur) prévu dès 2022, dans le cadre d’un Programme Collectif de Recherche sur les origines et les évolutions du château dans le Var entre Ve et XIVe siècles et qui ne manquera pas de prendre en compte le site perché de Salernes.

à des enquêtes sur des sites spécifiques depuis les sept dernières décennies. Pour me limiter à nouveau aux précurseurs, et donc à l’Italie, je rappelle les cas d’Invillino ou de S. Antonino di Perti, mais aussi au cadre de rencontres, avec des réflexions et synthèses, à commencer par le Centro italiano di studi sull’Altomedioevo de Spoleto (Settimane et Congrès), mais aussi sur des bases régionales, comme, par exemple, un colloque à Monte Barro en 199420. J’ai pris le parti de ne pas intégrer l’Afrique et la communication que j’ai présentée, car elle n’a servi alors qu’à attirer l’attention sur le phénomène récurrent, et de manière globale, dans le monde de l’antiquité tardive et vers le Moyen Âge, de la duplicité des villes de l’Antiquité tardive  : acropole et ville basse, qui reproduit par ailleurs le modèle de plusieurs cités grecques d’Italie Méridionale et de Sicile, qui en reviennent, dix siècles après leur fondation, au modèle de départ, dans les mêmes espaces, comme à Cuma ou Agrigento, pour ne citer que deux exemples. Le thème de la duplicité des villes, récurrent à la fin de l’Antiquité, a été marginal durant le Congrès. Ce phénomène est généralisé, même si, souvent, la chronologie de ce dédoublement demeure encore floue (en l’absence de données archéologiques fiables et du silence des sources documentaires), comme par exemple, dans l’espace géographique des Alpes ligures, le cas d’Albintimilium21. Ce thème mériterait par ailleurs de faire l’objet d’un colloque spécifique. L’Afrique quant à elle, n’est pour l’heure bien connue que pour l’évolution des espaces urbains et il en résulte (surtout après les travaux de Paul-Albert Février22 et Noël Duval23, jusque dans les années ‘80 du siècle dernier), que le perchement n’y est qu’épisodique, dans les villes comme dans les campagnes. Notre collègue Francesca Sogliani, n’ayant pas remis à temps son manuscrit, l’Italie Méridionale est cependant bien représentée par nos amis Giuliano Volpe e Pasquale Favia  ; le futur des recherches y est prometteur et j’ajoute le cas de la Sicile. Outre la contribution d’Angelo Castrorao Barba et Giuseppe Cacciaguerra, avec un premier inventaire suggestif, Elia Essa Kas Hanna a entrepris sur cette problématique une série de recherches avec Antonina Arena, en commençant par le Parco archeologico di Morgantina e della la Villa Romana del Casale di Piazza Armerina. En Sicile, les sites de hauteur Brogiolo, G.P. (ed.) 1995  ; Brogiolo 2014  ; pour une synthèse européenne sur les contextes du Haut Moyen-âge, Cfr. Christie, N., Herold, H. (ed.) 2016. 21  Dans l’attente de la publication de la thèse d’Alessio Paonessa sur l’Albintimilium romaine, soutenue le 20 décembre 2021 à Köln, sous la double direction de Michael Heinzelmann et la mienne, je renvoie au travail préliminaire de Carlo Pampararo (Pampararo 2014), une publication qui aurait dû déboucher sur un doctorat, si un mal incurable n’avait emporté trop vite ce jeune chercheur prometteur. 22  Février, P.-A. 1964 ; Février, P.-A. 1982 ; Février, P.-A. 1989-1990.  23  Je rappelle pour mémoire sa belle synthèse Duval, N. 1983  ; cfr. Aussi Pergola, Ph. 1998. 20 

Il est opportun de rappeler que la thématique du Perchement a été directement ou indirectement prise en compte par la publication de travaux relatifs Parmi les nombreux travaux de Laurent Schneider, je renvoie aux synthèses Schneider, L. 2006 et Schneider, L., Fauduet, I., OdenhardtDonvez, I. 2007. 17  Pellecuer, Chr., Schneider, L. 2005. 18  Constant, A. 2007. 19  Constant, A., Segura J.-A., Valenciano, M. 2015. 16 

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Le Perchement, genèse d’un Congrès international – Bilan et enjeux scientifiques sont souvent occupés, comme dans le reste de l’Italie, dès l’époque préhistorique. Bien que ces sites soient encore peu étudiés – le cas le plus emblématique et spectaculaire actuellement connu est celui du Monte Kassar sur le territoire de la Commune de Castronovo – il faut rappeler que des sources arabes, comme par exemple Ibn al-Athîr et Al-Nuwairî, attestent de manière certaine que durant la domination byzantine de l’île, et plus particulièrement durant le règne Constantin V (741-775) fut mis en place un système de fortifications pour se protéger des incursions arabes. On doit à Giovanni Uggeri24 d’avoir proposé un encadrement diachronique des castra byzantins de Sicile pour lesquels il a émis l’hypothèse de trois phases chronologiques distinctes, entre le VIIème et le XIème siècle. Il est en revanche encore difficile de recenser et comprendre tous les éléments fondateurs et fondamentaux des fortifications de cette période en Sicile, pour lesquelles Alessandra Molinari a mis pour l’heure en évidence à la fois des facteurs géomorphologiques naturels et ceux liés à l’anthropisation25.

Varano. Pour l’édition des Actes, à Elie Essa Kas Hanna et Jean-Antoine Segura, j’ai adjoint mon Assistant au Pontificio Istituto di Archeologia Cristiana, Gabriele Castiglia, pour assurer la rédaction de ce volume avec eux et Ilaria Martinetto (chargée de la communication et des rapports avec les participants).. Nous avions un an pour mener à bien ce projet. Les adhésions, hors hexagone, ont été enthousiastes  ; nous avons ainsi réuni soixante-dix archéologues, provenant de trentequatre pays et de quinze universités et centres de recherche, ainsi que de plusieurs services d’Etats ou de Collectivités locales. Ces nombres parlent à eux seuls quant à l’intérêt pour le phénomène du Perchement et la qualité des intervenants, qu’il s’agisse de collègues ayant une longue expérience, comme de jeunes chercheurs doctorants ou post doctorants spécialisés autour de ce phénomène. Nous avons ainsi couvert la Méditerranée orientale et occidentale, l’Europe centrale et septentrionale, le limes danubien comme l’Asie Mineure. Le Congrès, comme les Actes ne prétendent nullement mettre un point final autour d’une problématique scientifique d’une certaine manière européenne (et au-delà) ; nous nous sommes limités au Vieux Continent et, avec le comité scientifique, sommes satisfaits d’avoir tenu le pari d’une première qui a réuni des acteurs qui ne s’étaient jamais rencontrés jusqu’ici et ont pu échanger et confronter leurs expériences de manière constructive26.

*** Au terme de cette introduction, je me dois de rappeler les conditions de l’organisation du Congrès avec un calendrier très serré. Il est regrettable, autant qu’incontournable trop souvent, que les financements, européens en particulier, exigent une gymnastique de préparation et de tenue dans la hâte de manifestations qui mériteraient une plus longue gestation. Outre les collègues qui ont accepté avec enthousiasme ce pari, avec leurs interventions originales de grande qualité comme je l’ai souligné plus haut et surtout comme en témoignent ces Actes, je dois aussi des remerciements aux acteurs locaux, et plus spécialement à ceux qui ont travaillé dans la discrétion pour la réussite de cette rencontre.

Après plusieurs réunions de concertation le partenariat a pu prendre forme, avec un volet important fortement lié à l’archéologie publique, et ce dès qu’a pu être assuré un financement européen, octroyé de fait à la Communauté Communes du Golfe de Saint-Tropez, dans le cadre du programme Racine (Interreg Francia Marittimo), pour se tenir dans les Communes de Roquebrune-sur-Argens, de la Communauté Communes du Golfe de Saint-Tropez (visites et une conférence) et Riva Ligure. Nous devons à Madame Tatiana Lambert, Référente Territoriale du Programme Italia-Francia Marittimo, pour la Région Sud Provence Alpes Côte d’Azur, d’avoir piloté et accompagné ce financement européen sans lequel le Congrès n’aurait pu se tenir. Malgré ce calendrier très serré (dicté donc par la nécessité impérative de l’utilisation des fonds avant fin 2019), pour organiser une manifestation de cette portée, l’enthousiasme et l’engagement de tous a permis de tenir ce pari. La Mairie de Roquebrune-sur-Argens et son Service du Patrimoine, aidé par le personnel du Cabinet du Maire, a assuré efficacement la logistique de la manifestation, à la suite de plusieurs réunions opérationnelles sur place et en collaboration avec des partenaires locaux sensibles à la mise en valeur du territoire et de ses richesses ; les logos de ces différents

A l’automne 2018, j’ai été sollicité par la Mairie de Roquebrune-sur-Argens qui était à la recherche d’un partenaire ligure (pour une demande de financement européen) dans la perspective d’une collaboration pour l’entretien et la mise en valeur du patrimoine archéologique et paysager de la Commune, avec pour priorité le « rocher » de Sainte-Candie, un site perché majeur du Haut Moyen Âge, sur lequel, après une première enquête de la part de Frédérique Bertoncello et Yann Codou, des travaux réguliers venaient d’être entrepris par Jean-Antoine Segura. Nous avons mis en place un groupe collégial de réflexion qui a débouché très vite sur le projet du Congrès et la définition des comités d’organisation et scientifique que j’ai coordonnés, accompagné du collectif scientifique opérationnel, déjà cité, composé d’Elie Essa Kas Hanna, Daniel Mouton, Jean-Antoine Segura et Mariacristina 24  25 

Je renvoie à l’appendice de cette introduction pour les choix et les motifs des choix qui ont guidé collectivement l’organisation scientifique du Congrès, qu’il s’agisse de l’espace géographique comme de la chronologie.

26 

Uggeri, G. 2010. Molinari, A. 2002.

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Ph. Pergola

Figure 1. La séance inaugurale du Congrès : les acteurs locaux, les acteurs scientifiques et les intervenants

partenaires figurent au terme du programme du Congrès, publié ci-après (pp. ix-xiv). Parmi eux, la Fondation Nino Lamboglia, représentée par son Directeur Général Alessandro Garrisi, a pris en charge une partie des bourses destinées aux doctorants pour les défrayer de leurs voyage et séjour. L’Association GRAPHAM (soutien aux activités de recherche archéologiques et de diffusion des résultats), présidée par Daniel Mouton, a également joué un rôle déterminant de soutien financier, logistique et scientifique.

avait fait le privilège d’une exposition de splendides photographies émouvantes sur la Syrie, à l’occasion du Congrès, et qui nous a généreusement offert le crédit photo de notre couverture (réalisée par Ilaria Martinetto). Le Congrès a bénéficié du patronage scientifique du Pontificio Istituto di Archeologia Cristiana, représenté à la séance inaugurale par mes amis et collègues, le Recteur d’alors Danilo Mazzoleni (intervention publiée ci-après) et le Secrétaire Carlo Dell’Osso, de celui du CEPAM (Cultures et Environnements Préhistoire, Antiquité, Moyen Âge), UMR 7264 (Université Côte d’Azur, C.N.R.S.), représenté par Philippe Janssen et Frédérique Bertoncello.

Je tiens à exprimer un remerciement chaleureux, pour son apport déterminant et notre longue amitié, à Xavier Delestre, Conservateur Régional de l’Archéologie de la Région Sud et Vice-Président de la CTRA Sud-Est, en souvenir des huit années passées à la CIRA Sud-Est, de 1998 à 2006 et de l’accord cadre pour l’archéologie transfrontalière franco italienne que nous avons promu entre les Ministères de la Culture français et italien, actuellement en sommeil. Cette dynamique a été momentanément ensablée suite aux réformes et réorganisations répétées des Affaires Culturelles en Italie qui ont entraîné ces dernières années la paralysie des collaborations de cette nature. Ainsi, ce congrès, qui a réuni une bonne part des archéologues médiévistes italiens, est devenu un précieux signe de cette volonté d’échange.

En association avec le CRA, l’INRAP et le Service Départemental de l’Archéologie du Var, plusieurs animations ont été organisées en milieu scolaire, avec la contribution d’archéologues professionnels qui ont également assuré les conférences grand public quotidiennes, une semaine durant. Nous avons pu également bénéficier du parrainage du Congrès de la part de mon ami Mounir Bouchenaki, ancien Sous-Directeur Général pour la Culture de l’UNESCO (où il a continué à exercer différentes fonctions prestigieuses).  Empêché de participer au Congrès, j’ai lu son mot d’introduction et sa conférence inaugurale, publiés ci-après dans les Actes. Nous avons pu également apprécier la conférence de

Un remerciement particulier va à Monsieur Michel Eisenlohr, artiste, auteur-photographe, qui nous 8

Le Perchement, genèse d’un Congrès international – Bilan et enjeux scientifiques Roland Defendini, Consultant de l’UNESCO, pour une intervention rappelant la situation dramatique du pillage et de la destruction systématique du patrimoine archéologique dans les zones de conflit.

Bognetti, G.P. 1977. Castelseprio, guida storico-artistica. Vicenza: Neri Pozza. Brogiolo, G.P. (ed.) 1995. Città, castelli, campagne nei territori di frontiera (secoli VI-VII). 5° Seminario sul Tardoantico e l’Altomedioevo in Italia centrosettentrionale; Monte Barro – Galbiate (Lecco): 9-10 giugno 1994. Brogiolo, G.P. 2014. Costruire Castelli nell’arco alpino tra V e VI secolo, in Archeologia Medievale-Numero Speciale 40: 143-156. Castiglia, G., Pergola Ph., sous presse. La Corsica bizantina e l’assenza di ogni forma difensiva, in F. Marazzi, Ch. Raimondo (eds.), La difesa militare bizantina in Italia (sec. VI-XI), sous presse. Christie, N., Herold, H. (eds) 2016. Fortified Settlements in Early Medieval Europe: Defended Communities of the 8th–10th Centuries. Oxford & Philadelphia: Oxbow Books. Constant, A. 2007. De la civitas au castrum: genèse des centres locaux du pouvoir entre Narbonnaise et Tarraconaise du iiie siècle au xe siècle, in Ph. Sénac (dir.), Villa 2. Villes et campagnes de Tarraconaise et d’Al-Andalus (vie-xie siècle): 41-66. Toulouse. Presses Universitaires du Midi. Constant, A., Segura, J.-A., Valenciano, M. 2015. Hilltop settlement dynamics in Provence between the 5th– th c.: results and research prospects, in M. ViceljaMatijašić (dir.), Swords, Crowns, Censers and Books. Francia Media – Cradles of European Culture: 373402. University of Rijeka. De Marchi, P.M. (ed.) 2013. Castelseprio e Torba. Sintesi delle ricerche e aggiornamenti. San Lorenzo (MN): SAP. De Rossi, G. 2020. Topografia cristiana dei Campi Flegrei: Cuma. Montecompatri. Espera. Duval, N. 1983. L’état actuel des recherches sur les fortifications de Justinien en Afrique, in Farioli, R. (dir.), XXX Corso du cultura ravennate e bizantina: 149204. Ravenna. Girasole. Février, P.-A. 1964. Note sur le développement urbain en Afrique du Nord, les exemples comparés de Djémila et Sétif, in Cahiers Archéologiques 14: 4-47. Février, P.-A. 1982. Urbanisation et urbanisme de l’Afrique romaine, in Aufstieg und Niedergang der römischen Welt, 10, II: 321-396. Berlin. De Gruyter. Février, P.-A. 1989-1990. Approches du Maghreb romain, I et II. Aix-en-Provence. Edisud. Gambaro, L., Pergola, Ph., Varaldo, C., Benente, F. 2013. Campagna di ricerca archeologica a Campomarzio (Taggia); Le indagini archeologiche, in Archeologia in Liguria, N.S., III (2008-2009): 108-110. Giostra, C. 2017. Ritorno a Castelseprio – La ripresa delle indagini nel castrum e nel borgo. Fastionline, 17 p. (http://www.rmoa.unina.it/4858/1/GiostraCastelseprio.pdf). Hanna, E.E.K., Castiglia, G., Pergola, Ph. sous presse. Il Limes bizantino nel Ponente ligure tra aree fortificate e continuità di insediamenti senza strutture difensive, in F. Marazzi, Ch. Raimondo, La

Si la tenue du Congrès a été une réussite, l’aprèscongrès a connu des difficultés imprévisibles, avec pour conséquence le retard de la publication des Actes. J’avais posé, comme condition sine qua non pour sa tenue, que la publication des Actes soit partie intégrante de l’initiative et avais reçu les garanties indispensables en de multiples occasions ; cette condition n’a pas été respectée27. Au terme de cette brève introduction, au nom des éditeurs et avec les acteurs de la réflexion scientifique qui a permis le Congrès, nous exprimons nos remerciements aux auteurs qui ont remis leurs textes, en un moment compliqué pour tous, avec l’ambition que notre démarche thématique et chronologique devienne une étape importante vers une archéologie globale autour du Perchement et de son contexte historique et topographique, sur la longue durée, de la fin de l’Antiquité au Moyen Âge, au-delà des limites traditionnelles de l’Orbis qui fut romain. Bibliographie Bierbrauer, V. 1987. Invillino-Ibligo in Friaul. I.: Die römische Siedlung und das spätantikfrühmittelalterliche Castrum. Textbd (mit Beiträgen von Luciano Bosio, Angela von den Driesch, Michael Mackensen, Marlies Stork), in Münchner Beiträge zur Vor- und Frühgeschichte 33. München. C.H. Beck’sche Verlagsbuchhandlung. Bierbrauer, V. 1988. Invillino-Ibligo in Friaul. II. Die spätantiken und frühmittelalterlichen Kirchen. Textbd (mit einem Beitrag von Hans Hirschhuber), in Münchner Beiträge zur Vor- und Frühgeschichte 34. München. C. H. Beck’sche Verlagsbuchhandlung. Bognetti, G.P. 1948. S. Maria foris portas di Castelseprio e la storia religiosa dei Longobardi. Milano: Fondazione Treccani degli Alfieri per la storia di Milano. 27  Au terme du Congrès, alors que la publication des Actes se mettait en place avec les auteurs des interventions, la Commune de Roquebrune-sur-Argens n’a pas maintenu l’engagement du financement de l’édition des Actes, ni leur suivi, avec, pour toute proposition la solution inacceptable de publier les Actes sans illustrations et sans le suivi de personnel compétent. Ilaria Martinetto, qui a assuré la rédaction des Actes, avait été recrutée par la Commune à la fois pour se charger de la communication de l’événement, des rapports avec les participants, puis de la rédaction des Actes. Je la remercie ici chaleureusement d’avoir accepté, après un premier bénévolat avant la tenue du Congrès, commencé dès février 2019, de mener à son terme cette publication, à nouveau de manière bénévole. Elle a effectivement bénéficié d’un double contrat à temps déterminé de la part de la Commune de Roquebrune-sur-Argens, de juillet 2019 à mars 2020, non renouvelé comme promis pour le suivi de l’édition des Actes. La clôture immédiate de son adresse courriel liée au Congrès, de la part des Services de la Mairie, sans la possibilité de sauvegarde des courriers et documents qui y étaient archivés, a entraîné la perte de tous les échanges avec les auteurs des Actes.

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Ph. Pergola difesa militare bizantina in Italia (sec. VI-XI), sous presse. Mannoni, T., Murialdo, G. (dir.) 2001. S. Antonino, un insediamento fortificato nella Liguria bizantina, in Monografie preistoriche ed archeologiche XII. Bordighera. Istituto di Studi Liguri. Molinari, A. 2002. Insediamento rurale e fortificazioni nella Sicilia occidentale in età bizantina. Vecchi e nuovi dati su Segesta e Selinunte, in R.M. Bonacasa Carra (ed.), Atti del I Congresso Internazionale di archeologia della Sicilia Bizantina (Corleone, 28 Luglio-2 Agosto 1997), Palermo 2002, 323-353. Pampararo, C. 2014. Alle origini di Albintimilium cristiana, in Intemelion, 20: 5-22. Pellecuer, Chr., Schneider, L. 2005. Premières églises et espace rural en Languedoc méditerranéen (Ve-Xe s.), in Aux origines de la paroisse rurale en Gaule Méridionale (IVe-IXe siècles) : 98-119. Toulouse. Errance. Pergola, Ph. 1995. Albenga : Le réveil d’une civitas durant l’antiquité tardive et le haut moyen âge, in Ph. Pergola (ed.) Mélanges Paul-Albert Février. Rivista di Studi Liguri 59-60 (1993-1994): 297-321. Pergola, Ph. 1998. Continuità e trasformazioni urbane nell’Africa romana, in N. Cambi, E. Marin (ed.) Acta XIII Congressus Internationalis Archeologiae Christianae (Split-Porec, 25.09-1.10 1994), II  : 55-60. Cité du Vatican-Split. Pergola, Ph. 2005. Aux origines de la paroisse rurale en Italie et en Corse, in C. Delaplace (ed.), Aux origines de

la paroisse rurale en Gaule Méridionale (IVe-IXe siècles): 173-192. Toulouse. Errance. Pergola, Ph. 2018. La Ligurie occidentale byzantine, de Constance à Rotari (411-652), à travers le prisme des données archéologiques 415-569), in A. Paribeni et S. Pedone (Ed.) Di Bisanzio dirai ciò che è passato, che passa e che sarà. Scritti in onore di Alessandra Guiglia: 467-483. Rome: Bardi. Schneider, L. 2006. Cités, campagnes et centres locaux en Gaule narbonnaise aux premiers siècles du Moyen Âge (Ve-IXe s.): une nouvelle géographie, de nouveaux liens, in Cités, campagnes et centres locaux en Gaule narbonnaise aux premiers siècles du Moyen Âge (Ve-IXe s.): 13-40. Toulouse  : Presses de l’université de Toulouse-Le Mirail. Schneider, L., Fauduet, I., Odenhardt-Donvez, I. 2007. Structures du peuplement et formes de l’habitat dans les campagnes du sud-est de la France de l’Antiquité au Moyen Âge (IVe-VIIIe s.): essai de synthèse, in Gallia 64 (2007) : 11-56. Uggeri, G. 2010. Proposta di inquadramento diacronico dei ‘castra’ bizantini in Sicilia, in Congiu, M., Modeo, S., Arnone, M., La Sicilia bizantina: storia, città e territorio: 189-205. Caltanisetta-Roma. Valenti, M. 2021. Il Barbaricum: una periferia che si fece centro. Società, insediamento ed economia tra I e X secolo, in Archeologia barbarica 5. Mantova. SAP Società Archeologica.

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Le Perchement, genèse d’un Congrès international – Bilan et enjeux scientifiques

Appendice

Extrait de la circulaire d’invitation aux rapporteurs (Ph. Pergola) et exposé de la thématique du Congrès (élaborée collectivement avec Gabriele Castiglia, Elie Essa Kas Hanna, Daniel Mouton, Jean-Antoine Segura et Mariacristina Varano).

différentes dimensions de la fin de l’Antiquité, là où le perchement est géographiquement impossible. Exposé de la thématique Ce colloque, élaboré dans une perspective internationale transfrontalière, constitue une étape importante des collaborations scientifiques francoitaliennes qui se sont mises en place dans le cadre de la convention signée en 2007 à Nice entre les Ministères de la Culture français et italien. Les opérations archéologiques en cours dans l’espace transfrontalier concernent pour une bonne part les époques romaines, de l’Antiquité tardive, du haut Moyen Âge et du Moyen Âge. Les équipes qui interviennent en territoire ligure accueillent largement des dizaines d’étudiants, de doctorants et de post doctorants français et italiens, avec un volet didactique très nourri. Cette même dynamique est en œuvre en Provence, avec des équipes regroupant différentes institutions universitaires et du CNRS. Les responsables de ces opérations agissent ou ont agi sur le terrain dans le cadre de conventions qui associent le Ministères des Affaires Culturelles italien, le CNRS, des universités italiennes et françaises, l’école doctorale de l’Institut Pontifical d’Archéologie Chrétienne de Rome. Ce colloque entend réunir des spécialistes de sites perchés de l’Antiquité tardive et du haut Moyen Âge, en relation avec le tissu de la première christianisation du monde rural, des Alpes orientales aux Pyrénées. Pour cette raison le colloque sera introduit par le Conservateur Régional de l’Archéologie, Xavier Delestre, avec lequel nous avons été à l’origine d’un accord cadre l’archéologie transfrontalière francoitalienne.

Parmi les membres du Comité scientifique s’opposaient d’une certaine manière deux stratégies thématiques et chronologiques. D’une part celle de limiter l’espace géographique, en fonction de ma première idée, « des Pyrénées aux Alpes Orientales » et chronologiquement, de cibler les Vème-VIIème siècles. Je m’en suis remis à l’enthousiasme et à l’expérience de la génération de jeunes collègues, aux échanges avec mes doctorants et post doctorants, orientaux et occidentaux (dont plusieurs sont désormais professeur(e)s, mais aussi en répondant aux attentes de collègues d’Italie, du Nord de l’Europe, de l’espace du limes danubien, de Méditerranée orientale, insulaire en particulier (thème de recherche qui m’est cher et pour lequel j’ai coordonné un GDRE du CNRS), comme de la Péninsule ibérique. Le monde insulaire représente une piste de recherche de premier plan, à une époque où il est au centre de navigations et d’échanges qui, somme toute, semblent peu pâtir des bouleversements politiques. Aller jusqu’au Xème siècle s’est également révélé comme une nécessité pour comprendre les modalités d’occupation des sites perchés sur la longue durée du Haut Moyen Âge et en lien avec les continuités médiévales, car l’«  Incastellamento  » ne peut être compris sans ses antécédents. Nous avons ainsi répondu aux attentes de plusieurs collègues. Ce Congrès, que je tente d’organiser depuis une vingtaine d’années, devait donc, dans mon esprit et dans un premier temps, se limiter à l’aire géographique allant des Pyrénées aux Alpes orientales. A la suite des travaux pionniers de Gian Piero Bognetti sur le Moyen Âge lombard, dans les années ‘50 du XXème siècle, la thématique de l’étude du perchement, aux Vème-Xème siècle, a connu, dès les années 60 du XXème siècle et surtout dans les années 80 un fort développement dans les Alpes orientales. En Ligurie également, dès les années 50, puis dans les années 70, Lamboglia et d’autres érudits locaux eurent cette sensibilité. Un grand développement durant ces trente dernières années a concerné l’ensemble de l’Italie centrale et septentrionale, mais aussi méridionale et insulaire, ce qui nous a amené à donner une place de choix à nos collègues transalpins.

Le colloque portera sur «  Les habitats perchés du Ve au Xe siècle entre France méridionale et Italie septentrionale ». Il a été prévu, dans sa dernière mouture ci-après, en quatre sessions. Les rapporteurs ont donné un premier accord de principe, dans l’attente d’une confirmation, en fonction des financements qui pourront être réunis. La première session, dont le titre est Bilan des recherches sur les habitats perchés entre le Ve et le Xe siècle en Italie septentrionale et en Provence, vise à présenter les différents aspects de la thématique par le prisme des données historiques et archéologiques. Elle sera abordée de manière largement diachronique, depuis les antécédents de la romanisation problématique de cette région jusqu’au riche héritage médiéval. La situation de ces aires géographiques comme «  carrefour géostratégique  » a été analysée par Christine Delaplace. Des sujets tels que les événements

Enfin, en ajoutant à notre titre les « réalités fortifiées », nous avons décidé de prendre en compte, dans une dynamique géographique large, des établissements de 11

Ph. Pergola guerriers, plus largement les relations diplomatiques, les réseaux élitaires transalpins, le pouvoir byzantin et ses interactions avec les royaumes « barbares » peuvent également être évoqués par des communications ciblées. Cette première session sera également l’occasion de produire un bilan des connaissances sur le phénomène du perchement de l’habitat dans de grandes synthèses pour l’Italie du Nord et la Provence. Il s’agit ici de présenter des bilans départementaux et régionaux, en évoquant la qualité des données à disposition (reprise des archives de fouilles), l’inventaire critique des sources pour l’étude du perchement de l’habitat, et de mettre en avant les travaux en cours, les programmes collectifs, les fouilles et les travaux académiques qui renouvellent aujourd’hui les données (et qui seront abordés de façon exhaustive dans la 2e Session). Cette première session sera animée par Enrico Zanini, professeur à l’Université de Sienne, le plus grand spécialiste actuel de l’Italie byzantine et pourrait être conclue par Philippe Pergola, Laurent Schneider pour la Gaule méridionale et Gian-Pietro Brogiolo.

Une seconde sous-session est consacrée aux espaces géographiques qui se situent de part et d’autre de ce centre arbitraire : la péninsule ibérique, le Languedoc, où la recherche sur les habitats perchés a le plus progressé ces dernières décennies en France grâce aux travaux de Laurent Schneider et d’André Constant, puis, sur le versant italien, la partie septentrionale de la péninsule (Lombardie, Piémont, Toscane, etc.). La troisième session, Les sites perchés en réseaux, permettra de sortir du cadre absolu du site en l’abordant par le biais des «  réseaux  ». En définitive, cette étape permettra de développer une réflexion sur le rôle de ces sites perchés dans la structuration des sociétés de l’antiquité tardive et du haut Moyen Âge. Divers aspects pourront ainsi être abordés : insertion dans les dynamiques de peuplement, dans les flux d’échanges économiques et commerciaux, portée sociale, rôle fiscal, importance stratégique et militaire etc… Une quatrième session, enfin, qui pourra être tenue uniquement si la totalité des financements demandés sera disponible, est dédiée à la recherche sur le perchement de l’habitat au cours de l’Antiquité tardive et du haut Moyen Âge dans des secteurs géographiques extérieurs à l’espace méditerranéen occidental. Il s’agirait alors d’élargir au monde byzantin insulaire, de frontière, en Occident et en Orient, mais aussi aux ouvertures sur d’autres sites de méditerranée tyrrhénienne, d’Europe de l’Est, Centrale et du Nord. En effet, l’une des questions principales que ce colloque a l’ambition de mettre en évidence est la généralisation du phénomène indépendamment des situations spécifiques à l’échelon régional voire local. Les similarités dans les formes et dans la contemporanéité du phénomène de perchement entre le Ve et le IXe s. soulève la question de l’existence d’une culture de l’habitat perché comme mode de représentation du pouvoir et des élites à grande échelle, préfigurant, voire amorçant, la symbolique castrale bien perçue au Moyen Âge central.

La deuxième session sera consacrée aux sites perchés de méditerranée occidentale (Formes et rythmes du perchement de l’habitat en Méditerranée occidentale du Ve au Xe s.). Cette deuxième session entend réunir les connaissances sur les habitats perchés fouillés ces dernières années, ou bien identifiés et qui restent à fouiller, ou encore en cours de fouille dans un large secteur géographique autour de la Provence et de la Ligurie. Une répartition en deux sous-sessions est donc privilégiée. La première sera dédiée à la Ligurie et à la Provence à travers des communications portant sur des sites emblématiques de ce courant d’études : Riva Ligure et Campomarzio, notamment pour leur phase byzantine qui fait l’objet d’une collaboration internationale depuis 2008, couplée à des enquêtes de terrain annexes dont la responsabilité scientifique collégiale est assurée par des collègues de la Surintendance Archéologique de la Ligurie (dont Aurora Cagnana, titulaire d’un doctorat de l’Université de Provence qui fut dirigé par Michel Fixot), de l’Université de Gênes, dans un premier temps et par Philippe Pergola, promoteur du projet. En Provence, le site de Sainte-Candie à Roquebrune-sur-Argens, dans le Var, dont la fouille est dirigée par Jean-Antoine Segura, doctorant à l’université de Caen-Normandie avec une thèse traitant des sites perchés provençaux entre les Ve et IXe siècles (rythmes, formes, fonctions, acteurs).

Ces quatre sessions mèneront à un débat final et à des conclusions qui constitueront une ouverture vers des activités futures. La thématique proposée pour ce colloque anticipe et prépare en effet de futures actions, en particulier autour des recherches sur les sites transfrontaliers.

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Discours d’introduction Danilo Mazzoleni

Mesdames, Messieurs, Chers Collègues, Chers étudiants, Je suis heureux d’être ici aujourd’hui parmi vous pour y représenter l’Institut Pontifical d’Archéologie Chrétienne, au nom duquel je vous dis toute notre gratitude pour nous avoir demandé d’être partenaire scientifique pour la promotion de cet important Congrès International d’Histoire et d’Archéologie, autour d’une thématique topographique qui nous est chère et pour laquelle l’Archéologie Chrétienne occupe une place de choix. Je vous présente donc les plus cordiales salutations de l’ensemble de notre corps professoral et tous nos souhaits de la plus grande réussite, d’ores et déjà assurée par les soixante six rapporteurs, provenant de quinze pays et de trente-quatre universités différentes. Huit d’entre eux sont de notre Institut et vous présenteront rapports et conférences durant de Congrès. Ces chiffres sont particulièrement éloquents. Entreprendre des initiatives culturelles de cette ampleur, en ces temps de crise n’est pas facile: pour cette raison, nous nous devons de présenter un remerciement particulier et une appréciation sincère à toute l’équipe qui a travaillé pour la bonne réussite de cet événement, en premier lieu la municipalité de Roquebrune-sur-Argens et l’ami et collègue Philippe Pergola, doyen de notre Institut. Le programme de cette semaine est vraiment très riche et articulé et sera certainement d’un intérêt remarquable. L’Institut Pontifical d’Archéologie Chrétienne, qui va entrer dans la quatre-vingt-quatorzième année de son activité, a donné bien volontiers son patronage et sa participation à ce congrès, dans l’esprit de ses statuts. Le ‘motu proprio’ du pape Pie XI de l’11 décembre du 1925, nommé ‘I primitivi cimiteri cristiani’, indiquait, entre autres: ‘Il faut donner à l’étude de l’archéologie sacrée de nouveaux encouragements et

aides, proportionnés à l’importance de la discipline, des résultats qu’on a atteints, mais aussi aux objectifs qui restent encore à atteindre’. Il est important de ‘s’adresser aux jeunes pleins de bonne volonté, de tous pays et nations, pour qu’ils se consacrent à l’étude et aux recherches scientifiques sur les monuments de l’antiquité chrétienne’. Nous sommes encore fidèles à ces mots et notre Institut, qui est aussi le Comité Promoteur des Congrès Internationaux d’Archéologie Chrétienne, agit toujours pour encourager les études d’Archéologie Chrétienne et toutes les initiatives, qui visent à la formation des jeunes chercheurs dans ce secteur des sciences des antiquités. Il maintient son internationalité et, selon la nouvelle réforme, est devenu une école doctorale, la seule au monde qui soit consacrée à l’Archéologie Chrétienne, la charnière la plus importante entre l’antiquité classique et le moyen-âge. Il faut rappeler aussi que notre Institut dirige avec nos professeurs et nos étudiants des fouilles importantes à Riva Ligure (que vous verrez mercredi) et à Adulis, en Erythrée, où on a découvert un nombre vraiment considérable d’églises. L’Institut est aussi éditeur et ses collections de livres, qui s’étendent sur différents secteurs des études sur les premiers siècles chrétiens, sont connues et appréciées par les chercheurs du monde entier. Il suffit de rappeler le Corpus Basilicarum Christianarum Romae et les Inscriptiones Christianae Urbis Romae septimo saeculo antiquiores. Je vais conclure, en renouvelant mes compliments pour ce Congrès International et mes remerciements pour l’accueil à Roquebrune-sur-Argens, un lieu vraiment très riche d’histoire, d’art et des beautés de la nature.

Perchement et Réalités Fortifiées en Mediterranee (Archaeopress 2023): 13

Pillage et destruction du patrimoine archéologique : le droit à l’épreuve d’une menace sans frontières Roland Defendini Abstract Since always, a source of covetousness, cultural and archaeological properties are facing various threats (massive looting, intentional destruction, speculative art market, etc.), which represent a growing concern for their integrity, sustainability and transmission to future generations. Having undergone significant developments since the 1950s, the international legal framework aiming to protect cultural heritage has continuously been strengthened and structured in order to ensure an evolving management of the ever-increasing risks, which endanger its future. Thus, an overview of the applicable international texts will highlight their scope, strengths and difficulties of implementation in a context where the protection of cultural heritage and the fight against the financing of terrorism are intrinsically linked. Keywords: law, international, heritage, destruction, traffic Mots clés : droit, international, patrimoine, destruction, trafic

Protection du patrimoine culturel en cas de conflit armé

à cette volonté destructrice est difficile à assurer in concreto.

Le droit international visant à assurer la protection du patrimoine culturel s’est considérablement développé et renforcé dans la deuxième moitié du XXème siècle et la Seconde Guerre Mondiale a marqué un tournant considérable en la matière. En effet, nombre de villes et d’édifices ont été partiellement, voire complètement détruits dans le cadre de ce conflit, au sortir duquel la communauté internationale a affirmé sa volonté de prévenir et empêcher de telles destructions dans le futur. C’est dans ce contexte qu’a été adoptée la Convention de La Haye le 14 mai 1954 ; il s’agit du premier instrument normatif international visant à assurer la protection des biens culturels en cas de conflit armé.1

Un Protocole – communément dénommé Protocole 1 – a été adopté simultanément à la Convention en 1954 ; il vise spécifiquement à empêcher l’exportation de biens culturels d’un territoire occupé en dehors des frontières de ce dernier.4 L’article 6 de la Convention prévoit que «  les biens culturels peuvent être munis d’un signe distinctif de nature à faciliter leur identification ». L’emblème retenu5 à cette fin représente un bouclier bleu et blanc ayant été adopté, par la suite, par le Comité international du bouclier bleu6 ; ce dernier est considéré comme l’équivalent de la Croix Rouge pour le patrimoine culturel.

Cette Convention a toujours fait l’objet de nombreuses critiques et ses détracteurs lui opposent principalement des dispositions trop larges et trop vagues, difficiles de fait à appliquer dans la pratique. Car, par essence, une guerre se traduit – pour le belligérant – par l’éradication de l’identité de son ennemi. De fait, encadrer juridiquement des actes d’hostilité inhérents

L’analyse de l’article 6 cité supra permet de comprendre comment certaines dispositions de la Convention sont devenues inefficaces, voire contre-productives dans le temps : en 1982, alors que la guerre civile fait rage au Liban, les troupes israéliennes envahissent le sud du pays. L’UNESCO demande alors à leurs forces aériennes de ne pas attaquer militairement la ville antique de Tyr, inscrite sur la Liste du Patrimoine mondial en 1984. L’emblème du bouclier bleu, visible depuis les airs, est apposé sur le site archéologique, permettant ainsi de le préserver. Près de vingt ans plus tard, en 2003, la même initiative est prise sur le toit du musée national d’Irak, à Bagdad, après l’invasion du pays par les

1  http://portal.unesco.org/fr/ev.php-URL_ID=13637&URL_DO=DO_ TOPIC&URL_SECTION=201.html 2  Article 4.1. 3  Article 4.2.

4  http://portal.unesco.org/fr/ev.php-URL_ID=15391&URL_DO=DO_ TOPIC&URL_SECTION=201.html 5  Également celui de la convention. 6  https://theblueshield.org/

Le texte pose un principe général d’interdiction de diriger toute action militaire à l’encontre des biens culturels.2 Toutefois, une exception à cette interdiction est prévue en cas de nécessité militaire impérative.3

Perchement et Réalités Fortifiées en Mediterranee (Archaeopress 2023): 14–17

Pillage et destruction du patrimoine archéologique : le droit à l’épreuve d’une menace sans frontières troupes américaines. Le fait d’avoir apposé l’emblème du bouclier bleu sur le toit du musée a effectivement permis d’éviter son bombardement. Pour autant, cette mesure n’a pas empêché le pillage massif des pièces et objets archéologiques qu’il abritait : environ 15.000 biens culturels y ont été dérobés et seul un tiers semble avoir été recouvré à ce jour.

talibans dans la vallée de Bâmyân, en Afghanistan. En réponse à ce nouvel acte de barbarie, l’UNESCO a adopté la Déclaration concernant la destruction intentionnelle du patrimoine culturel9 le 17 octobre 2003. Ce texte a naturellement le mérite d’exister – d’autant qu’il a été adopté à l’unanimité des Etats-membres de l’UNESCO – mais sa portée est limitée car en droit international, une Déclaration est dépourvue de force juridique contraignante, contrairement à une Convention ratifiée par tel ou tel Etat.

Dans le contexte récent de « nettoyage culturel »7 qui sévit depuis quelques années, principalement au Moyen Orient et en Afrique du Nord, le patrimoine culturel est indéniablement devenu la cible de groupes terroristes. Aussi, le fait d’apposer l’emblème du bouclier bleu et blanc sur les biens culturels aux fins d’assurer leur protection produirait l’effet inverse de celui escompté.

Aux côtés des textes, la jurisprudence constitue une seconde source importante de droit. Dans ce domaine, deux décisions ont connu un retentissement particulier suite à la destruction délibérée d’éléments du patrimoine culturel matériel :

Au cours des années 1970, 1980 et 1990 un changement profond est intervenu dans la nature et la dynamique des conflits, à savoir que ces derniers ont globalement muté à l’échelle nationale, comme cela a été le cas du Liban, mentionné supra. D’autres pays ont connu des conflits internes  : le Cambodge et l’ex-Yougoslavie notamment. Dans ce dernier exemple, la destruction du pont de Mostar, l’incendie de la bibliothèque de Sarajevo et le bombardement de la vieille ville de Dubrovnik illustrent clairement le fait que les biens culturels sont devenus des cibles privilégiées ; l’objet de ces attaques consistait à effacer l’histoire, l’identité et la mémoire collective des communautés visées. Afin d’adapter le cadre juridique à cette nouvelle donne, un Deuxième Protocole à la Convention de La Haye a été adopté le 26 mars 1999.8 Cet instrument juridique complémentaire est ainsi venu renforcer les dispositions du texte initial comme suit : extension du champ d’application aux conflits non-internationaux, précision apportée sur la nécessité militaire impérative – à savoir que l’interdiction d’attaquer un bien culturel peut être levée uniquement s’il n’existe aucune autre alternative pour prendre l’avantage militaire sur son adversaire – instauration d’un régime de responsabilité individuelle et basculement du régime de protection spéciale vers une protection renforcée, en lien avec la notion de valeur universelle exceptionnelle inhérente aux biens inscrits sur la Liste du Patrimoine mondial. Ce dernier point trouve son fondement dans les bombardements de la vieille ville de Dubrovnik, premier site du Patrimoine mondial à avoir fait l’objet d’une attaque ciblée et volontaire.

Le premier jugement a été rendu en 2001 par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie qui a retenu la destruction délibérée de monuments historiques parmi les seize chefs d’accusation, dans le cadre des bombardements de la vieille ville de Dubrovnik.10 Cette décision a marqué une avancée majeure du droit international en sanctionnant la violation des conventions de La Haye (précitée) et de Genève (droit humanitaire). Le deuxième cas concerne l’affaire judiciaire la plus marquante dans ce domaine ; le 27 septembre 2016, la Cour Pénale Internationale a érigé, pour la première fois, la destruction intentionnelle du patrimoine culturel en crime de guerre, conformément aux dispositions de l’article 8.b.ix du Statut de Rome11 adopté en 1998. Dans cette affaire, Ahmad Al Faqi Al Mahdi a été reconnu coupable de crime de guerre et condamné à neuf ans d’emprisonnement pour avoir orchestré la destruction délibérée des mausolées de Tombouctou en 2012.12 Lutte contre le trafic illicite de biens culturels Le préjudice corollaire des destructions massives de biens culturels est le trafic illicite de ces biens, un commerce illégal particulièrement juteux et rémunérateur pour les trafiquants. L’existence de ce trafic est très ancienne, de tous temps des biens culturels ont été volés et pillés, mais ces dernières décennies et années plus particulièrement, ce phénomène dévastateur a connu une croissance exponentielle.

Deux ans seulement après l’adoption du Deuxième Protocole, une nouvelle escalade de la violence a été franchie à l’encontre des biens culturels ; en mars 2001, les statues monumentales représentant des bouddhas sont délibérément dynamitées et détruites par les

Pour autant, le droit international visant à assurer la protection du patrimoine culturel est venu encadrer http://portal.unesco.org/fr/ev.php-URL_ID=17718&URL_DO=DO_ TOPIC&URL_SECTION=201.html 10  https://www.icty.org/fr/press/r%C3%A9sum%C3%A9-dujugement-affaire-le-procureur-c-pavle-strugar 11  https://www.icc-cpi.int/NR/rdonlyres/ADD16852-AEE9-4757ABE7-9CDC7CF02886/283948/RomeStatuteFra1.pdf 12  https://www.icc-cpi.int/CaseInformationSheets/Al-MahdiFra.pdf 9 

Expression consacrée par Madame Irina Bokova, Directrice Générale de l’UNESCO de 2009 à 2017. 8  http://portal.unesco.org/fr/ev.php-URL_ID=15207&URL_DO=DO_ TOPIC&URL_SECTION=201.html 7 

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R. Defendini cette dérive dès la fin du mouvement de décolonisation amorcé à l’issue de la Seconde Guerre Mondiale.

pourtant formulé maintes demandes de restitution auprès des autorités britanniques qui n’ont jamais fait droit à cette requête.

La Convention UNESCO concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert de propriétés illicites de biens culturels a été adoptée le 14 novembre 1970.13 Cet instrument juridique international, le premier visant à assurer la protection du patrimoine culturel en temps de paix, n’est pas rétroactif – à l’instar de nombreuses conventions internationales – et s’applique uniquement aux sujets de droit international (du moins, ceux qui l’ont ratifié) au premier rang desquels figurent les Etats. Ses dispositions s’articulent autour de trois piliers  : mesures préventives, coopération internationale et restitution.14 Bien que s’agissant du texte de référence en matière de lutte contre le trafic illicite de biens culturels, la principale lacune de cette convention réside dans ses dispositions en matière de restitution. Outre le fait que la restitution de biens culturels doit être demandée par voie diplomatique, seuls ceux inventoriés dans un musée ou une institution culturelle peuvent être restitués, les autres cas de figure n’étant pas inclus dans le champ d’application de la Convention.

Afin de pallier les vides juridiques de sa propre convention, l’UNESCO a sollicité UNIDROIT,16 quelques années plus tard, en vue d’élaborer une nouvelle convention de droit international privé pour compléter les dispositions du texte adopté en 1970 ; c’est ainsi que la Convention sur les biens culturels volés ou illicitement exportés a été adoptée le 24 juin 1995.17 Contrairement à la Convention UNESCO qui nécessite la transposition de ses dispositions en droit interne pour être applicable, la Convention UNIDROIT est un instrument d’application immédiate, ce qui facilite et accélère sa mise en œuvre. Autre point de divergence et complémentarité  : s’agissant d’une convention de droit international privé, elle s’applique aux personnes physiques, à savoir les particuliers. Toutefois, cette convention connaît une adhésion beaucoup moins forte de la part des Etats que celle dont elle est l’instrument complémentaire. Et pour cause, ses dispositions sont claires et sans équivoque, à l’instar de son article 3.1 – qui en est le principe-clé – selon lequel « Le possesseur d’un bien volé doit le restituer ». Ne laissant aucune place au doute ni à l’interprétation, cet alinéa s’avère être une arme juridique redoutable en matière de restitution. De fait, nombre d’Etats où le poids économique du marché de l’art est important ont curieusement fait le choix de ne pas ratifier cette convention. Tel est, par exemple, le cas de la plupart des pays d’Europe de l’Ouest.

Peu après son entrée en vigueur, la communauté internationale a rapidement réalisé que de nombreuses situations n’ont pas été prévues par le texte et ainsi, de multiples demandes de restitution ne disposaient d’aucun fondement juridique pour avoir la moindre chance de prospérer. Tel est notamment le cas de tous les biens culturels volés et/ou illégalement exportés avant la date d’entrée en vigueur de la Convention, dans chacun des pays concernés par cette demande. Toutefois, des accords bilatéraux entre Etats peuvent offrir une solution diplomatique alternative.

Son champ d’application couvre également toutes les catégories de biens culturels, pas seulement ceux figurant dans un inventaire. Sont aussi incluses les pièces archéologiques ayant fait l’objet d’une excavation clandestine. Sur le fondement de l’article 3.2, ces objets sont considérés comme volés et doivent, de fait, être restitués. De plus, la convention a introduit des délais de prescription, inexistants jusqu’à lors.

C’est notamment à ce titre qu’a été créé, en 1978,  le Comité intergouvernemental «  retour et restitution  » de l’UNESCO ; il s’agit d’un organe intergouvernemental permanent et indépendant de la convention de 1970, dont l’objectif est de faciliter les discussions et les négociations entre Etats.15 Son action a permis le retour d’un certain nombre de biens culturels dans leur pays d’origine, à l’instar du Sphinx de Bogâzköy, rendu par l’Allemagne à la Turquie le 28 juillet 2011. Toutefois, les demandes ne sont pas toutes couronnées du même succès ; l’un des exemples les plus tristement connus est celui des marbres du Parthénon, exportés de Grèce avec l’autorisation du Vizir – Athènes était alors sous occupation ottomane – et vendus par Lord Elgin en 1816 au British Museum, où ils sont toujours exposés à ce jour. La Grèce a

Un nouveau mécanisme juridique majeur et précurseur instauré par la Convention s’articule autour du renversement du régime de la preuve, en faisant peser ce dernier sur le possesseur du bien culturel faisant l’objet d’une demande de restitution. Ainsi, dans la plupart des systèmes juridiques nationaux, la bonne foi du possesseur est présumée ; tel est notamment le cas en droit français selon lequel «  en fait de meubles, la possession vaut titre ».18 Or, l’article 4 de la convention va contraindre le possesseur à apporter la preuve Institut international pour l’unification du droit privé. https://www.unidroit.org/fr/instruments/biens-culturels/ convention-de-1995 18  Article 2276 du code civil.

13  http://portal.unesco.org/fr/ev.php-URL_ID=13039&URL_DO=DO_ TOPIC&URL_SECTION=201.html 14  https://fr.unesco.org/fighttrafficking/1970 15  https://fr.unesco.org/fighttrafficking/icprcp

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Pillage et destruction du patrimoine archéologique : le droit à l’épreuve d’une menace sans frontières d’avoir agi avec la diligence requise pour s’assurer que le bien culturel dont il a fait l’acquisition n’a pas été volé ni illégalement exporté. Pour déterminer si cette diligence requise a bien été exercée, le texte prévoit tout un faisceau d’indices : circonstances de l’acquisition, prix payé, qualité des parties, consultation par le possesseur de tout registre relatif aux biens culturels volés raisonnablement accessible, etc.

la protection du patrimoine culturel en danger. Le paragraphe 17 notamment frappe d’interdiction – et ce, à l’échelle internationale – le commerce de biens culturels en provenance d’Irak21 et de Syrie.22 Deux ans plus tard, le Conseil de Sécurité des Nations Unies est venu renforcer le cadre juridique international en matière de protection du patrimoine culturel, en adoptant la Résolution 2347 le 24 mars 2017.23 Il s’agit de la toute première Résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies intégralement consacrée à la protection du patrimoine dans les zones de conflit, sans limitation géographique et pour tous types de menaces confondus. Le champ d’application de la Résolution est effectivement très large: protection des biens culturels en zone de conflit, qualification de crime de guerre pour la destruction intentionnelle d’éléments du patrimoine culturel, renforcement de la lutte contre le trafic illicite des biens culturels et son lien avec le financement d’activités terroristes, extension du mandat des forces de maintien de la paix des Nations Unies à la protection du patrimoine culturel contre le pillage, les fouilles et la contrebande illicites, etc.

L’unique vertu du contexte de « nettoyage culturel », cité supra, a été de mettre en lumière l’efficacité des dispositions de la convention UNIDROIT et a incité de nombreux Etats à la ratifier ces dernières années. L’influence de la convention est grandissante et ses dispositions sur la diligence requise ont ainsi très largement inspiré celles de l’article 10 la Directive 2014/60/UE relative à la restitution de biens culturels ayant quitté illicitement le territoire d’un État membre.19 Réponse internationale aux nombreuses dérives ayant profondément impacté le patrimoine culturel ces dernières années

Enfin, la Convention du Conseil de l’Europe sur les infractions visant des biens culturels24 a été adoptée à Nicosie le 19 mai 2017. Ce texte a pour objectif de prévenir et de combattre le trafic illicite ainsi que la destruction des biens culturels, tout en luttant contre le terrorisme et la criminalité organisée. Seul traité international portant spécifiquement sur l’incrimination du trafic illicite desdits biens, la Convention définit plusieurs infractions pénales, notamment le vol, les fouilles clandestines, l’importation et l’exportation illicites, de même que l’acquisition et la mise sur le marché de biens ainsi obtenus. Elle érige également en infraction pénale la falsification de documents et la destruction ou la détérioration intentionnelle de biens culturels.

Depuis le début des années 2010, de nombreux pays du Moyen Orient et d’Afrique du Nord ont connu une instabilité politique, des troubles civils voire des conflits internes ou internationaux. Tel a notamment été le cas de la Syrie, de l’Irak, de la Libye et du Yémen. La barbarie perpétrée par des groupes terroristes à l’encontre du patrimoine irakien et syrien, en particulier, a mis en émoi la communauté internationale qui a assisté, avec un fort sentiment d’impuissance, à la destruction de tout ou partie de villes historiques  : Alep, Palmyre, Nimrud, Hatra, Mossoul, etc. Le Conseil de Sécurité des Nations unies s’est saisi de cette épineuse problématique, en établissant un lien entre protection du patrimoine et lutte contre le financement du terrorisme, dans la mesure où le produit des ventes d’objets archéologiques et culturels orchestrées par Daech, pour l’essentiel, servait de levier financier pour organiser ses propres actions terroristes et destructrices.

Toutefois, près de trois ans après son adoption, la Convention n’est toujours pas entrée en vigueur. A noter qu’un premier instrument normatif en matière pénale avait déjà été élaboré sous l’égide du Conseil de l’Europe en 1985 ; la convention de Delphes, qui n’a jamais pu être mise en œuvre à défaut d’avoir obtenu un nombre suffisant d’Etats l’ayant ratifiée. Il est donc souhaitable que le texte adopté en 2017 à Nicosie ne subisse pas le même sort. D’autant que le prisme pénal et criminel de la Convention, qui sera ouverte à la signature de tous les pays à l’échelle mondiale, constituerait un nouvel angle juridique fort efficace pour compléter le corpus normatif international déjà applicable en la matière.

C’est ainsi que la Résolution 2199 a été adoptée le 12 février 2015,20 sous chapitre 7 de la Charte des Nations unies. Le recours à ce dernier intervient en cas d’atteinte à la paix et à la sécurité internationale, ce qui rend obligatoire l’application des dispositions adoptées par l’ensemble des Etats-membres de l’Organisation des Nations Unies, et pas uniquement ceux ayant ratifié telle ou telle convention internationale. Trois paragraphes de la Résolution 2199 portent spécifiquement sur

Avec effet rétroactif au 6 août 1990. Avec effet rétroactif au 15 mars 2011. 23  https://www.undocs.org/fr/S/RES/2347%20(2017) 24  https://www.coe.int/fr/web/conventions/full-list/-/ conventions/rms/0900001680710436 21  22 

19  https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/ TXT/?uri=uriserv%3AOJ.L_.2014.159.01.0001.01.FRA 20  https://www.undocs.org/fr/S/RES/2199%20(2015)

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ANGKOR – Site du Patrimoine Mondial depuis 1992 Mounir Bouchenaki Excellences, Mesdames, Messieurs, Chers Collègues et Chers Amis, Je suis hélas empêché d’être parmi vous aujourd’hui pour des raisons de santé et c’est mon ami Philippe Pergola qui présentera ma conférence inaugurale. Je tiens à rappeler que nous nous sommes connus il y a plus d’un demi-siècle, étudiants tous deux en Histoire ancienne et Archéologie paléochrétienne avec un professeur hors pair, le regretté Paul Albert Février, natif non loin de Roquebrune-sur-Argens, à Fréjus. Il a été notre maître et notre ami pendant plus de deux décennies. Nous lui devons tout ce que nous savons des débuts du Christianisme aussi bien en Gaule qu’en Afrique du Nord, et plus particulièrement en Algérie et en Tunisie où nous l’avons suivi sur des dizaines de chantiers de fouilles et sur des sites de basiliques chrétiennes aussi prestigieuses que celle de Carthage ou de Hippo Regius ( la ville de Bône- Annaba d’aujourd’hui) où l’on peut encore admirer les traces matérielles où a vécu et prêché l’un des plus grands prélats chrétiens de l’Antiquité, je veux nommer Saint Augustin. 

L’esprit de Paul-Albert est encore vivant et son héritage intellectuel reste un guide précieux dans le cadre de notre travail. A l’occasion de ce Congrès International, qui a mis fortement en avant la protection et la mise en valeur du patrimoine gravement menacé et violemment mis en danger, avec en premier plan la Syrie, je vous présente la réussite que représente la renaissance d’Angkor, depuis 1992, date à laquelle le site fut inscrit sur la Liste du Patrimoine Mondial en Péril, et aujourd’hui protégé et sauvé (Figure 1). Angkor fut l’une des capitales les plus célèbres de l’Empire khmer, qui se développa pendant une période d’environ six siècles, du IXe au XVe siècle. Angkor est un site archéologique du Royaume du Cambodge, composé d’un ensemble de Temples et de Monuments de très grande valeur architecturale ainsi que d’aménagements hydrauliques (les barays, des bassins d’eau, que nous verrons plus loin, et des canaux).

Figure 1. Angkor, Site du Patrimoine Mondial depuis 1992

Perchement et Réalités Fortifiées en Mediterranee (Archaeopress 2023): 18–25

ANGKOR – Site du Patrimoine Mondial depuis 1992 Selon les études les plus récentes, l’Empire Khmer aurait été fondé au début du IXe siècle par le Roi Jayavarman II. L’un de ses successeurs, Indravarman I, a entrepris par la suite des travaux d’aménagements hydrauliques qui seront la base de la prospérité de la région.

La civilisation khmère avait appris l’art d’apprivoiser les déluges saisonniers de l’Asie du Sud-Est, en stockant l’eau dans d’immenses bassins (appelés  baray) pour éviter les inondations et la restituer en période de sécheresse (Figures 3-4).

Les successeurs d’Indravarman, notamment son fils Yaśovarman, crédité du titre de « créateur d’Angkor », entreprennent des aménagements gigantesques, plus au nord-ouest, avec construction des digues du bārāy oriental (le Yaśodhatatāka) et l’édification de monuments, désormais en pierre  : le Phnom Bakheng (vers 900), le Mebon oriental au centre du bārāy oriental, et le Prè Rup (vers 960). Les templesmontagnes utilisent des collines naturelles  :  Phnom Dei, Phnom Bok, Phnom Krom.

À la suite des accords de Paris et le rétablissement d’une monarchie parlementaire, en 1991, le Prince Norodom Sihanouk a lancé un appel à l’UNESCO pour la sauvegarde du site. Dès lors, la communauté internationale s’est mobilisée pour lutter contre les menaces qui pesaient sur le site (Figure 5). C’est ainsi que, dès décembre 1992, Angkor bénéficie de l’inscription sur la liste du Patrimoine Mondial et sur la Liste du Patrimoine Mondial en Péril. Parallèlement à son appel lancé à l’UNESCO en 1991, le Prince Norodom Sihanouk (Figure 6) a signé les instruments d’accession à la Convention de 1972 sur la protection du patrimoine mondial culturel et naturel. Ainsi, par la suite, le Comité du Patrimoine Mondial de l’UNESCO a effectué un double classement du site en décembre 1992, lors de la seizième session ordinaire du Comité du Patrimoine Mondial à Santa Fé (aux ÉtatsUnis). En effet, il est donc d’abord inscrit sur la liste du patrimoine mondial puis sur la liste du patrimoine mondial en péril.

Les constructions prennent de l’ampleur avec l’enceinte d’Angkor Thom et le Bayon, puis le Ta Prohm, le Preah Khan  et leurs tours ornées de gigantesques visages du  Bouddha  souriant sont construits successivement pendant le XIIe siècle. À cette époque, la capitale khmère s’étend sur 200 km² et compte près d’une centaine de temples. À son apogée, l’Empire Khmer domina une large frange de l’Asie du Sud-Est continentale, de la  Birmanie, à l’ouest, au  Viêt Nam, à l’est. Sa capitale, Angkor, ne comptait pas moins de 750.000 habitants et couvrait une superficie d’environ 1.000 km2. (Figure 2)

Cette inscription comportait un véritable caractère exceptionnel en raison d’une part de l’importance

Figure 2. Carte du Royaume du Cambodge

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M. Bouchenaki

Figure 3/4. Douve Ouest d’Angkor Vat

historique du site d’Angkor et d’autre part de la situation du Cambodge, comme en témoigne le texte de la décision prise, alors, par le Comité du Patrimoine Mondial : «  Compte tenu de la situation très particulière du Cambodge, placé depuis les Accords de Paris, en octobre  1991, sous l’administration provisoire des Nations Unies, le Comité décide de renoncer à certaines conditions requises par les orientations devant guider la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial et sur la base des critères (I), (II), (III), et (IV) et inscrit le site d’Angkor […] sur la Liste du patrimoine mondial ». Aussi, moins d’un an après l’inscription du site sur la Liste du patrimoine mondial, la première Conférence intergouvernementale pour la sauvegarde et le développement du site d’Angkor se tenait à Tokyo les 12 et 13  octobre 1993. Cette conférence aboutit à l’adoption de la « Déclaration de Tokyo » comme texte fondateur définissant l’esprit, le cadre et les modalités de la coopération internationale.

Figure 5. Impact de destruction d’une statue

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ANGKOR – Site du Patrimoine Mondial depuis 1992

Figure 6. Federico Mayor (Directeur Général de l’UNESCO de 1987 à 1999) avec le Roi Norodom Sihanouk et son épouse

Ce fut le lancement du programme international en faveur du site d’Angkor. En effet, trois mois seulement après la Conférence, fut créé le Comité intergouvernemental de Coordination pour la sauvegarde et le développement du site historique d’Angkor (CIC), qui s’est réuni pour la première fois les 22 et 23  décembre 1993 à Phnom Penh, sous la coprésidence de la France et du Japon, et dont le secrétariat est assuré par l’UNESCO (Figure 7).

Le Gouvernement Royal du Cambodge et la communauté internationale s’étaient alors fixés trois objectifs majeurs: 1. 2.

3.

Mobiliser la communauté internationale autour de la sauvegarde et du développement du site éco-historique d’Angkor; Remplir les cinq conditions  posées par le Comité du Patrimoine Mondial lors de l’inscription du site sur la Liste du Patrimoine Mondial ; Mettre en œuvre un plan de sauvegarde ambitieux  : le plan quinquennal d’urgence présenté par les autorités cambodgiennes lors de la première réunion du Comité Intergouvernemental de Coordination (Figure 8).

Figure 8. Prasat Craven Conservation Project

Figure 7. Comité intergouvernemental de Coordination pour la sauvegarde et le développement du site historique d’Angkor (CIC). Décembre 1993, Phnom Penh

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M. Bouchenaki C’est ainsi que vingt-cinq ans de coopération internationale se sont déroulés pour mener à bien la restauration, la conservation et la mise en place du développement durable du site d’Angkor (Figures 9-12). 

En décembre 2018 a eu lieu à Angkor la célébration du 25ème anniversaire du CIC (Comité Intergouvernemental de Coordination pour la sauvegarde et le développement du site historique d’Angkor – Figure 14). A cette occasion, SM Le Roi Norodom Sihanouk a reçu les Membres du Groupe d’experts (ici, Figure 15, alors qu’il s’entretient avec Mounir Bouchenaki).

C’est en juin 2016 que s’est tenue la XXVIe session technique consacrée à Angkor (Figure 13) et, parmi les témoignages de la presse internationale, il est important de signaler l’article de Mme Florence Evin, dans le journal « Le Monde », le 24 Février 2017, avec le titre éloquent : « Patrimoine : le sauvetage d’Angkor, un modèle à suivre – Depuis 1993, trente pays participent au Cambodge à une restauration exigeante des temples de l’ancien empire khmer ».

La séance de clôture des travaux du CIC (Figure 16), donc du Comité intergouvernemental de Coordination pour la sauvegarde et le développement du site historique d’Angkor, s’est tenue en présence du Roi Norodom Sihanouk.

Figure 9. Travaux de consolidation de la Douve Ouest

Figure 10. Restauration des gradins du Baray occidental

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ANGKOR – Site du Patrimoine Mondial depuis 1992

Figure 11. Travaux de restauration au Ta Prohm

Figure 12. Réunion opérationnelle à Angkor

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M. Bouchenaki

Figure 13. XXVIe session technique consacrée à Angkor (juin 2016)

Figure 14. Décembre 2018 à Angkor, la célébration du 25ème anniversaire du CIC (Comité Intergouvernemental de Coordination pour la sauvegarde et le développement du site historique d’Angkor)

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ANGKOR – Site du Patrimoine Mondial depuis 1992

Figure 15. SM Le Roi Norodom Sihanouk recevant les Membres du Groupe d’experts

Figure 16. Cérémonie de clôture du CIC en présence du Roi Norodom Sihanouk

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Session 1 D’un monde à l’autre. Évolution des cadres géopolitiques des Pyrénées basques et catalanes aux alpes orientales et bilan des connaissances sur le perchement en rapport avec l’habitat _________________________________________ From one world to another. Evolution of geopolitical frameworks from the Basque and Catalan Pyrenees to the Eastern Alps and assessment of knowledge on perching in relation to habitat

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Ships and Islamic products discovered off the Provençal coast. Physical evidence of the trade in the western Mediterranean Sea (end of 9th-10th C.AD) Catherine Richarté-Manfredi Abstract This multidisciplinary contribution, based on archaeometry, is included in the scope of historic, archaeological and economic studies on trade in the western Mediterranean Sea between the end of 9th and the 10th century AD. It focuses on a set of Early Middle Ages shipwrecks sunk off the coast of Provence. The historiography has linked these remains to a community of Andalusian « pirates » settled in the ‘Massif des Maures’ (transl. Moors Hill). The references to the exactions committed in Provence, from the 9th century, by these pirates, connected the presence of the shipwrecked vessels with the conflicts opposing Latin, Byzantine and Muslim merchants in the ‘Golfe du Lion’, but to a lesser extent, with the trade. The main part of the freight conveyed (nature and content) suggests regular supply points (foothold). These innovative results involve the existence of active Mediterranean sales networks during the Early Middle Ages. Keywords: Islamic shipwrecks; ceramics; early Middle Ages trade, Sharq al-Andalus; Western Mediterranean

In 2013 a research project intended to characterise and materialise the contacts between the South of France and the Dār al-Islām, and more particularly alAndalus, was implemented. This undertaking, can be regarded as an historic-economic archaeological contribution on the western Mediterranean Sea during the Early Middle Ages, and was transformed into a doctoral project placed under the joint management of Dominique Valérian (Lumière-Lyon 2 Univ.) and of Sonia Gutiérrez Lloret (Alicante Univ.) The starting point of this initiative was the review of the context of the wrecks called ‘sarrasines’, shipwrecked along the Provençal coast, between Marseille and Cannes, whose historical and archaeological importance were undeniable. The body of documentation consists of four wrecks and their cargoes: Agay (Parker 1992: 8), also called « Camp-Long » or « wreck of the jars » (Visquis 1962), corresponding to a ship of 25 x 7 m, flanked by another boat of 8-10 m; Batéguier, discovered near the island of Sainte-Marguerite (Joncheray 1973; Parker 1992: 97); Plane 3 or ‘Rocher de l’Estéou’ (Ximenès 1976; Parker 1992 : 82), located in the archipelago of Riou, in Marseille and finally «  Roche Fouras  » or «  Epaves des meules  » (Wreck of the millstones), which apart from the millstones with handles contained very little material (Sénac, Joncheray, 1995). These discoveries can be put in perspective with another potential source that of the «  Scoglio della Formica B  », sunken near Solunto (Porticello), in the

North of Sicily (Parker 1992: 1053; Ferroni, Meucci 1995): currently being researched, this wreck could also serve as a parallel to this work. This presentation rests on a partial observation of the archaeological material concerning three of these wrecks: if almost all of the archaeological inventory was realised for the ship of Marseille (Plane 3/Esteou), on the other hand, the material of the wreck of Batéguier, as well as that of Agay A (though only part has been published), were not easily accessible (Collections stored in various warehouses and museums, material under process of desalination, etc.) were not completely accessible (approachable). So, this is a provisional quantitative estimation of the diverse loads that is proposed here for the first time. This overview of all the diverse cargoes raises a number of questions. From a historical point of view, the discovery of these ships is linked, very early on, to a ‘pirate’ outpost established at the place called Fraxinetum, in the ‘Massif des Maures’, mentioned in written sources. The exact location of this settlement, although unknown from an archaeological point of view, is defined in Arabic texts as Ğabal al-Qilāl, the place where the community of Andalusian sailors or baḥriyūn, ‘sailors’, would have settled at the end of the 9th century, in a process linked to that of the foundation of Pechina/Bağğāna, located in the east of the Iberian Peninsula (Levi-Provençal 1982: 223-228).

Perchement et Réalités Fortifiées en Mediterranee (Archaeopress 2023): 28–38

Ships and Islamic products discovered off the Provençal coast The enigmatic history of this place, as well as the numerous references to Saracen piracy mentioned throughout the 10th century, and more particularly in the second half of it, have led researchers to associate the shipwrecks with a bellicose and factual episode, but to a lesser extent with a privateer trade, the extent of whose activities is still ambiguous (Guichard 1983).

Andalus in general, and of the earliest period of its history in particular. The Islamic origin of these ships was also detected from the very beginning of the investigations, at the end of the 70s, both by French researchers and by Spanish historians and archaeologists. The latter had drawn an immediate parallel between the ceramic material of the Provençal remains and those of eastern Andalusia and the south-east of the peninsula, in particular the site of Pechina/Bağğāna and the region of Tudmīr (Murcia),1 thus placing them in the context of maritime activity over a wide period of time in the 10th century.

However, these finds are of significant archaeological interest as ‘closed ensembles’ in which all the submerged material was in use and circulating simultaneously. This particular status has important chronological implications, not only with reference to terrestrial archaeology, but also as a contribution to the knowledge of the Mediterranean culture of the High Middle Ages, whose stratigraphic sequences and imported material are still poorly identified in the south of France.

The publications of the material from these wrecks, although partial, have provided specific information on these cargoes with a clearly oriental morphology: long-billed lamps, filter vases, bottles or singular pieces such as the zoomorphic vase or the darbuqa from the wreck of Batéguier; but the various authors have rarely allowed themselves to consider these cargoes as a whole. The first attempt at a general systematisation of the material, relating to the 1973 (Visquis 1973: 157-166) and 1974 diving sessions on Batéguier, was published by J.-P. Joncheray in 2007, with a brief overview of the load from the wreck of the Agay, taken during the 1996 operation. This important article was added to a first inventory carried out by A.G. Visquis in 1973, then to that of the S. Ximenès on the Marseille wreck of the Rocher de l’Estéou, also known as Plane 3 (Ximenèz 1976). These publications were supplemented by various works by Ph. Sénac (Sénac 2001: 113-126), as well as by notes taken from exhibition catalogues (Amouric et al. 1999: 2-6, Sénac 2000: 180-185).

The ceramics transported by these ships surprise us by their typological homogeneity and concomitance. The wrecks contained, as far as can be judged, the same type of cargo and apparently in the same proportions. Moreover, some of the totally identical pieces transported by these different ships seem to come from the same workshops. This ‘homogeneity’, well observed in three of the wrecks studied: Estéou/Plan 3, Agay A and Batéguier, gives rise to interesting reflections. It cannot be totally excluded that these ships were part of the same fleet, made up of several vessels, travelling on the same route and dispersed by various causes, natural (storm, collision) or human (attack, pursuit, piracy), until they were totally destroyed. If this were not the case, the uniformity of these cargoes and the very tight chronological scope would indicate that these maritime movements, off the coast of Provence and perhaps beyond, as far as Sicily, could correspond to permanent circuits.

Corpus In the case of the Batéguier, the publication indicates that approximately four hundred coins were listed, two hundred shapes drawn, then divided into fifty-six types and sixty-eight sub-types. From this typology, supplemented by our own drawings and observations, we can already distinguish a main load inside these ships, comprising large vases for storage and transport (containers), followed by minor loads consisting of more modestly sized pieces, supplemented by abundant lamps, glazed tableware, kitchen utensils, multi-purpose containers, as well as glass objects, a series of brass cauldrons and a large quantity of brass ingots-sticks [Figure 1a-b].

In other words, the uniformity of the material transported suggests either a response to specific requests, such as orders transported by four different boats, or the regular supply to distribution centres of products, from the same workshops, in a commercial circuit. Verification of these hypotheses would make it possible to establish and concretise the existence of exchange networks in the western Mediterranean area, an important question with deep historical implications. However, before tackling and developing this question, it is necessary to return to the analysis of the repertoires of the forms involved.

Range of containers for storage and transport – [Figure 2a – the main load: jars] The group is represented by containers of large and medium modules, which most probably constitute the

Loads and origin At the time, the announcement of these underwater discoveries did not go unnoticed; it coincided with the spectacular development of the archaeology of al-

Kùra or the administrative division of the South is of al-Andalus which included the South of Alicante, Murcia, the East of Albacete and the North-East of Almeria.

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C. Richarté-Manfredi

Figure 1a-b. Copper alloy: ingots and kettles (© D. Dubesset)

main load while allowing the transport of other goods. Although these forms are recurrent and ‘standardised’, their typology is varied.

perhaps on the hypothesis that these objects were placed above the main load, most likely consisting of the dolia, in perishable packaging, such as basketry, and that the impact of the wreck and the decomposition of the organic matter would have brought them to the bottom of the container. On land, parallels of these large pieces are very rare, which reinforces the hypothesis of containers specifically intended for the transport of foodstuffs (Richarté-Manfredi, Gutiérrez Lloret et alii 2015: 215).

- Large dolium type jars (Joncheray type 11) These are containers with a very large capacity (about a thousand litres), a globular body with an opening of more than 35 cm in diameter and up to 1.30 m high. More than sixteen complete specimens have been spotted on the Batéguier’s ship and a dozen on the Agay’s ship. They correspond to containers of foodstuffs (cereals, oil, wine, etc.) permanently installed in the holds of these ships. On the Batéguier’s ship, however, the divers indicated quite clearly that lamps and other small objects (vases with filters, zoomorphic vases) were lying inside one of the jars, which would suggest that at least one of these dolia was empty and that the types of ceramics it contained (lamps, vases with filters) were simple goods (Joncheray 2007: 144 and 146),2 except

- Jars / Tinajas (type 12-14-15 of Joncheray) This set, also plentiful, includes containers of varied morphologies. Generally, between 70 and 80 cm in height, these are artefacts also reserved for preservation or for transport. Certain jars are smooth, others have one, three or ten cords (Richarté-Manfredi, Gutiérrez Lloret et alii 2015: 215). There are convincing parallels to Pechina (level 1, dated at the very beginning of the

This fragile system of transportation of goods placed inside ceramic bowls is attested in particular by the example of the wreck of Bulitung

which forwarded the Chinese chinas to the Abbassid court in the beginning of the 9th ; Krahl et al. 2010, fig. 47.

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Ships and Islamic products discovered off the Provençal coast 10th century) Acién, Martínez: 1989, figs 6-7; Castillo, Martínez 1993: 9, PL XXI). You find also large containers with or without handles which are connected to very wide-spread containers in al-Andalus, similar to the series of Tudmīr (Gutiérrez M10.3 and 4 – Joncheray type 16b), of Agay (Visquis 1973: 163), or to samples found in Spain, in Vascos, in the province of Toledo, with handles in the shape ‘wings of butterfly’ (Joncheray type 15). In this particular case, the link seems more obvious between functionality and origin.

us believe that they were more appreciated for their contents than for their morphology. A fragment of the neck (coming from Batéguier) is sealed with a cork of pitch and clay, this would implicate a serie reserved for the transport of liquid foodstuff (oil / wine) or semi-liquid. Besides, some specimens are marked with graffiti with surnames4 : Ḫasan, Muḥammad found twice (Joncheray 2007: 151 n°6, ibidem n° 8 and 9), but what seems the most surprising is a mention which knows several meanings Sānī (?) Sābī / Sābi’: prisoner, captive or wine merchant (ibidem n° 2 and 4). This last option seems to be the most suitable, especially as the same signature is also found on another object, a vase with filter.

- Containers, amphoras for transport/ánforas (types 74 -75 and 71a of Joncheray) They are of medium-size and sometimes with an umbilicated bottom. Two major shapes, still unpublished, stand out at the same time in the load of Batéguier and of Plane 3, in Marseille, the one globular with a with a double recess neck (type 74) and the other one elongated with a long neck and an umbilicated bottom [type 75] (Joncheray 2007: 186-PL XX-b, f; Ximenès 1976: 144, 1-2). The amphora with a neck with double recess and umbilicated bottom of Batéguier reminds us of examples, being studied at present, and found in Sicily in the contexts of the 10th century and resemble those discovered in the wreck of Marsala.3

It remains essential to multiply the analyses of the contents, but it already looks like we are in the presence of the transport of containers for liquid foodstuff signed5 by the traders. Besides, twelve other containers, corresponding to the type 52 of Joncheray, form a homogeneous series as well morphologically as in its decoration. One of these vases is also covered with graffiti (Joncheray 2007: 151). These specimens, sometimes voluntarily anthropomorphic, have got nipples on the body and protuberances on the bottom. Secondary load: vases with filter, lamps, culinary, crockery and other objects

Other ‘amphorettes’ or amphora of smaller size are also spotted at Batéguier, listed in the form 74 of J.P. Joncheray. Among these, we must emphasise on a specimen (type 71a Joncheray) of a volume of about 6 to 10 litres. The latter seems to have been seen on the Tunisian site of Ṣabra al-Manṣūriyya where it is one of the most frequent. This amphora was brought to light when filling the tank of the Construction of ‘Chantier 3’ (Site 3) and is associated with a batch of glasses dated by D. Foy to between the second half of the 10th and first half of the 11th century (Gagueb et al. 2011: 202203).

The complement of these loads is formed of average and small size containers. The set is heterogeneous, it contains vases with filter, lamps, some culinary bowls, bottles as well as some specimen of glazed and enamelled - Vases with filter / Jarritos con filtro (type 81-83 of Joncheray) [Figure 3 – Small jars and vases with filter] Specimens with filters, with cylindrical neck or with tapered edges, possessing one to three handles and relating to the classification 81-83 of Joncheray, raises other questions, because they are not very plentiful in the Iberian context on dry land. They exists but in a very sporadic way in the level 2 of Pechina and also as few specimen, in Egypt, in Fusṭāṭ for the 9th century and in Tunisia in Ṣabra al-Manṣūriyya and in Raqqāda at the end of the 9th century and the beginning of the 10th century.

- Hand-built or modelled jug/Jarros (Type 51 of Joncheray) [Figure 2b Hand-built or modelled jug/Jarros (C. Richarté)] Finally, another network of transport is very interesting. It is about vases of diverse one-handled modules with a trilobed beak. These modelled specimens appear to be one of the most abundant containers. Well attested at Batéguier, Agay, they also seem to appear in numbers at Plane 3, in Marseille (Ximenès 1976: 144, 6-7). These big jugs of gruff style find a comparison, for the 9th-10th century, on the site of Šaqunda in Córdoba (Casal et al. 2005: 166, 222, 8). The petrographic data suggest an origin from Southern Spain and particularly in the region of Bétique. The heavy and unpolished aspect of these containers lets 3 

Strangely here, there are rather numerous series with varied forms and elaborated filters. It would let us think that it was a model valued for itself and sold as an order item. However, one of these containers with filter, with a wide opening, single handled, stemming from the cargo of Batéguier, is also sealed with a cork of 4 

Informations Lucia Arcifa (University of Catane).

5 

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Deciphered by M.A. Martínez Núñez, university of Málaga. Signed after firing.

C. Richarté-Manfredi

Figure 2a. Modelled Jugs (© D. Dubesset) Figure 2b. Microphotos in thin blade (crossed Nicols, real dimensions (size): 1.3 x 1 mm) © C. Capelli (Distav-Genova). Esar5 / 10206 (modelled Jug), calcareous clayey matrix. In this case, the metamorphic grease remover, consisting in particular of relatively unrefined fragments of mica-schists and phyllites is very compatible with the crystalline rocks of the paleozoic sectors of the Andalousian mountains, more exactly with productions of Southern Spain

pitch which means clearly that it also contained some substance and that this type of vase could be sold full. Without analysis allowing an organic identification, these contents remain still uncertain (Cf. Results of N. Garnier).

- Lamps with spout / Candiles de piquera Elements of trade in themselves, the lamps are of various types. If we refer to the typo-chronology of alAndalus (Cora de Tudmīr, Gutiérrez Lloret 1996: 178). 32

Ships and Islamic products discovered off the Provençal coast

Figure 3. Secondary charge: Small jars and vases with filters from Agay – (© C. Richarté, S. Gutiérrez Lloret)

Short-billed lamps bring us to the beginning of the 9th century, but in these expeditions the majority of the lamps (candil de piquera) have a fairly average beak, which is quite characteristic of the end of the 9th and beginning of the 10th centuries (Gutiérrez 1996: 178; Alba, Gutiérrez 2008, Richarté-Manfredi, Gutiérrez Lloret et alii 2015: 218). As for the ‘crown of light’, there are several parallels, in Málaga (Iñiguez, Mayorga 1993: 133) and in Calatalifa (Villaviciosa de Odón), in a context ranging from the 9th to the 11th century (Retuerce 1989: tipo P.04) and also at the site of Alcudia (Elche, Alicante) in an undetermined context (Gutiérrez 2004: 109).

shipment is also representative of Pechina and of the area of Córdoba. The hand-built or modelled pots, with a flat base and grip tap, Joncheray 31 or Gutiérrez M4 (Figure 4a), excellent typo-chronological markers are also frequently found in Pechina and Tudmīr they are of a shape widespread in the southeast of al-Andalus, in Ifrīqiya (Tunis) and also found in Sicily (Gutiérrez Lloret 1995: 175-176; Gutiérrez Lloret 2011: 201-203). However, for the latter, the presence of mica inclusions in the Batéguier and Agay samples seems to indicate the existence of Provencal production (cf. Figure 4b – petrographic analysis), which is now confirmed. This series of culinary vessels is typical of the Islamic forms of the Emiral period dating from the late 9th century, just like the drinking vase/jarrito Gutiérrez T20, of Arab-Berber tradition (Gutiérrez Lloret 1996), which is a form that evolved at the end of this century with the addition of two handles and for which there are multiple parallels in al-Andalus (Gutiérrez Lloret 2011: 243).

- Ring-shaped gourd / Cantimploras (Figure 5a) More frequent during the Middle Ages, this is a shape, which can be found in the context of the 10th century in al-Andalus. However, the ring-shaped gourd is unique within the studied material. - Pots / Marmitas / Pans / Cazuelas, (type 31-32-34 of Joncheray)

- Basin / Lebrillo – barreño (type Joncheray 17)

Streamlined pots found on the sites of Pechina, Tolmo, and Šaqunda dominate the culinary equipment, some of them might have been used for on board crockery. A similar question arises with the ‘ollae/pots’ (type 32) although they were found in various numbers and modules, they could also have been used on the ship. The two handled pot with grooved walls found in the

The basin with patterned cord is a unicum (unique piece) in the cargo, very close to its clay and tinajas/jars making (Joncheray 12-14). Together with some other culinary vessels, it is part of the crew’s equipment and has no doubt also been used on the ship. Characteristic of the 9th and first half of the 10th century, it has been recognised in different sites in the east and south 33

C. Richarté-Manfredi

Figure 4a. Modelled pot (© D. Dubesset) Figure 4b. Microphotos in thin blade (crossed Nicols, real dimensions (size): 1.3 x 1 mm) © C. Capelli (DistavGenova). Esar9 / 10210 (modelled pot), a sample characterised by an unrefined, angular and very plentiful grease remover, of acid metamorphic origin: inclusions, sometimes very unrefined, of quartz-mica-schists with garnet and Al-silicates; a Provençal production would be very likely, thanks to the similarity between the petrographic characteristics of the inclusions and those of paleozoic rocks of the Massif of Esterel

of the Peninsula. From the end of the 10th century onwards, the shape evolved to stand out in an inferior configuration.

and can be seen in the holds of these boats (Agay, Batéguier, Rocher de l’Estéou). At that time, the cups (ataifores) do not seem to have been commercialised on a very large scale. A first bowl painted in a radiant decoration of copper and manganese on a honey glaze, and without any established parallel, was found on the wreck of the ‘Rocher de l’Estéou’ in Marseille. Another piece, this time painted in green and brown

- Glazed material [Figure 5 glazed ware] The glazed material is one of the outstanding features of this backrest. The glaze only appears on certain objects 34

Ships and Islamic products discovered off the Provençal coast

Figure 5a,b,c,d. Glazed ware production in al-Andalus Figure 5a. Ringed Gourd with transparent amber glaze (melado)- Agay (© Musée de Saint-Raphaël) Figure 5b. Bottle with green transparent glaze decoration – Agay (© D. Dubesset) Figure 5c. Cup, pitcher, bottle with green glaze decoration – Agay (© D. Dubesset) Figure 5d. Dish with green and brown decoration on tin-opacified glazes -Batéguier (© D. Dubesset)

under a lead-glazed cover (Castillo and Martínez 1993, Iñiguez and Mayorga 1993). The chronology of these services, very early, places them in the last quarter of the 9th century, establishing a precise indicator of the second half of that century or the very first years of the 10th century. These productions are more or less contemporary with the first green and brown ceramics (Richarté-Manfredi, Gutiérrez Lloret et alii 2015: 220), which began to spread from the centre of Madīnat alZahrāʼ and various Cordovan manufactures around 940 AD.

on an opaque stain (Figure 5d), evokes by its decoration and profile, slightly careened, the workshops of Raqqāda (Ifrîqiya). In reality, this cup offers more similarities with Tunisian forms than with those of alAndalus (especially with those of Pechina or Cordoba). Moreover, on some filter vases, bottles and oil lamps, one notices parsimonious glazed decorations, speckleds with greenish or brownish run-off effects (Figure 5b-c), maybe decoration done by spraying, perhaps a splash ware? However, within the framework of these loads, the use of lead glaze is not yet widespread throughout the repertoire. For al-Andalus, it is currently accepted that the earliest Islamic coatings are monochrome, rather greenish (Gutiérrez Lloret 1996: 201-203), although there are also some items in melado (honey-coloured) or ‘chocolate’ in some workshops in Malaga. During the Early Middle Ages, the manufacture of glazed ceramics was associated with urban workshops in the south-east of the Peninsula, where production can be identified, such as in Pechina and Málaga (Salinas Pleguezuelo, Pradell 2018). These workshops propose a repertory connected with the tableware, characterised by printed, incised or relief decoration

Outside these areas, the distribution of glazed items remains discreet, limited to small, luxurious objects that are easy to transport, like lamps, jars of very oriental morphology, or more exceptionally a few bottles (Salinas Pleguezuelo, Zozaya 2015) These glazed tableware are rare items, with high added value, found in certain elitist contexts of the medieval West. This dating is reinforced by the recent excavation of the Cordovan quarter of Šaqunda, dated between 750 and 818 and where the use of enamel is still completely unknown at the beginning of the 9th century, although its use has been documented in other Cordovan contexts of the Emiral period (Casal et al. 2005). 35

C. Richarté-Manfredi 9th and the very beginning of the 10th century. Indeed, they cannot be older, because for example in Córdoba, the suburb of Šaqunda, destroyed in 818, contains shortbilled lamps at the beginning of the 9th century. They cannot, either, correspond to an advanced 10th century, because these same sets of ceramic data contain almost no glazed items.

The contribution of the archaeometric data: from the origin to the contents of certain vases To complete this typological approach, some thin sections were first of all realised and observed with a microscope, polarising on fourteen samples of diverse categories of bowls, jars, jugs, vases with filter, amphora and enamelled dishes, found in the shipwrecks (Agay, Batéguier, Estéou-Plane 3). They show a wide variability in the composition and the texture of the clays used for the manufacturing of these items. In this preliminary working phase, the archaeological hypothesis of an origin from the Iberian Peninsula can be confirmed, but only for a part of the analysed ceramics of which the dough is rich in discriminating inclusions. The results of these petrographic analyses show that other articles supplementing these loads seem to come from North Africa, Sicily and what is more surprising, from Provence.

Another aspect to be investigated is the cultural and formal relation connecting these shipments with the southeast of al-Andalus, which brings us inevitably to approach the historical context. It is then necessary to look near al-Andalus, and more intuitively towards the coastal zones of the Maghreb. This relation, which seems obvious, can maybe constitute a line of investigation on its own that must be analysed in the light of the intense contacts and historically well documented between both banks of the western Mediterranean Sea, only separated by 200-250 km.

Also, among the cargoes of the shipwrecks (Agay, Batéguier), a small series of vases was selected to undergo physico-chemical analyses. Twenty samples have allowed us to identify the contents by studying the chemical composition of the organic impregnations of walls. A double protocol of extraction and analysis by GC-MS authorised at first the recognition of lipid markers, stemming from oil, fats, wax, resins and tar, and markers resulting from polymerised and/or insoluble molecules, in particular those corresponding to fruits, grapes and wine (Richarté, Garnier 2018: 245-247; Garnier, Richarté, forthcoming). Furthermore, these vases have most likely been waterproofed several times and have been used several times in succession. Analyses also indicate the omnipresence of red wine in many containers and vessels.6

As a matter of fact, the access to al-Andalus is made from Tunisia, by following the North African coast towards Tenès and, from there, it allows to reach directly the coast of Tudmīr in only a day and a night of navigation. This route described by al-Ya’qūbi represents undoubtedly one of the busiest sea routes between the East and the West in the Middle Ages. In reality, it was the road used in the first half of the 8th century, by the governors sent to al-Andalus. This axis was in the 9th century closely linked to the foundation of Pechina/Bağğāna, transformed into a maritime commercial space. These waters were then the favourite terrain for the pirates’ of baḥriyūn (sailors of the oriental coast of Andalusia) activity, who, according to tradition, were responsible, among others, for the sack of Rome, for attacks against the Balearic Islands, and who were responsible in establishing the famous Provençal base of Fraxinetum.

Dating and conclusions These datasets reflect perfectly the culture material of al-Andalus, mixed with some African productions and others still not yet determined, and do not seem to correspond, like it had been suggested, to an advanced Caliphate period. Indeed, in a full Caliphate context, of the second half of the 10th and of the beginning of the 11th century, you would find many more glazed items and especially, you would find a larger number of ceramics with green and brown decoration whose appearance would coincides with the implementation of the shipyards (Tortosa and Almería) and with the important traffic (slaves, textiles, weapons) which characterised the Mediterranean influence of ‘Abd alRaḥmān III’ (Manzano (Manzano 2013). The assemblies of the shipwrecks would rather seem to bring us back in a chronological range between the extreme end of the

They also created port of calls on the coast of central Maghreb, and new foundations like Tenès (870), Oran (902), Bône/Annaba or Bougie/Béjaia, where they settled down and carried out some more or less commercial activities. The comparative description made by al-Bakrī between the ports of the Maghreb and those, facing them, of the southeast coast of al-Andalus, could not be more explicit (Lévi-Provençal 1982: 224; Guichard 1979: 81; Roldan Castro 1995; Gutiérrez Lloret 2011b: 253-266). From the historic point of view, the presence of these boats in Provençal waters was related with the south east of al-Andalus as well as with the base of Fraxinetum. The dates of foundation of both establishments, Pechina/ Bağğāna and Fraxinetum, seem contemporary. If indeed Pechina/Bağğāna was founded in 844, controlled by the Omeyyade government in 922, and finally supplanted by Almería, promoted to the rank of city in 955 (Sénac

For results panel of the analyses of the contents see Richarté., Garnier 2018.

6 

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Ships and Islamic products discovered off the Provençal coast 2001: 125), in the Latin West, these Muslims of Provence (apparently native of Pechina, near Almería) would have arrived towards 880 at Fraxinetum/Farakhshinît (Sénac 2001: 120-122). This event was only recorded in the 10th century by Liutprand, bishop of Crémona (Antapodosis), as well as by Flodoart of Reims.

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According to these Christian chronicles, drafted at the time of the decline of the Carolingian domination, the terrifying Saracens or ‘pirates of the Fraxinet’ operated raids on the coast of Provence and Languedoc, devastated cities (Marseille, Avignon, Fréjus, Antibes, Nice, etc.), plundered monasteries (Cencelle, SaintGall…), practised the kidnapping with ransom, as that of Mayeul, abbot of Cluny, and disturbed the business connections between Francia and Italy. But no information is reported on possible Muslim traders settled in this sector. It is only in 972 that the Earl of Provence, Guillaume, seemed to have seized Fraxinet and might have dispersed the Muslims. A confrontation (Battle of Tourtour ?), followed by a naval intervention, at the call of the Count of Provence and organised with the support of the Byzantines. The conflict was, obviously, a kind of struggle for the control of the Mediterranean maritime space. Through this brief presentation, we approach, from the angle of the underwater archaeology, the facets of a contact, which is not belligerent, but rather commercial, between the end of the 9th and the beginning of the 10th century. The commercial routes then appear to borrow the circuits of al-Andalus towards the north of Africa, doubtless along the Balearic Islands, following the coast towards Provence, and maybe most probably up to Sicily. These networks and activities are going to increase substantially during the second half of the 10th century. The cargoes of these four wrecks now constitute, as Ph. Sénac pointed out, ‘the best proof of the Islamic presence or contacts between Dār al-Islām and the South of France in the early years of Islam, in addition to being the only observable material remains of the Saracen presence in Provence’. Bibliography Primary sources Kramers, J.H. et Wiet, G. 1965. Ibn Hawqal. Kitāb Sūrat al-ard, Configuration de la terre, (trad. Française). Paris-Beyrouth. (Collection U.N.E.S.C.O. d’œuvres représentatives, série arabe). Secondary sources Calzado, M.A. and Gutiérrez Lloret, S. 2008. Las producciones de transición islámica: el problema de la cerámica paleoandalusi (sigolos VIII y IX) In D. 37

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Observations on networks and the supply of Byzantine centres, forts, outposts and redoubts

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Paul Arthur

The last few years have witnessed extraordinary advances in pottery studies, in which information from ceramic analysis is providing ever more information about the mechanisms of ancient economy and society, and a pool of data with which to build and test hypotheses about the ancient world. Similar advances have been seen in the study of other classes of material evidence from the past, as well as in various analytical tools, making the potential of comparative analyses ever more rewarding.1 Looking much further back, the sixth and seventh centuries AD also witnessed enormous changes, which we now regard as having been epochally momentous, representing the threshold between antiquity and the Middle Ages in the Mediterranean area. For us, today, such changes appear easier to see than they may have been for those living so many centuries ago. Indeed, for our distant ancestors, many of them were perhaps gradual enough as to have been hard to perceive, making us somewhat wary about what really lies behind the words of the surviving ancient sources. For those at the time with a sense of the longue durée, with some historical understanding and an awareness of what was lying in neglect or ruin around them, things had taken a definite turn for the worst, even though cries of alarm and recollections of better times has almost always been a human characteristic, as we might recall from the calamitous, yet propitious, words of St. Cyprian, bishop of Carthage, that characterise his writings during the mid 3rd century pandemic (cf. Murphy 2019). During the sixth and seventh centuries the ancient Roman Imperial territories were falling to foreign foes at an alarming rate, the Mediterranean was yet again racked by the plague, as well as by climatic incertitude, and resources were becoming increasingly difficult to obtain for both the State and individuals (Harper 2017; although see the critiques by Sessa 2019 and Mordechai, Eisenberg 2019). Some 75% of the territory of Rome’s successor state, Byzantium, was lost between the early 630s and the 740s, as well as the most substantial This study has been accomplished within the framework of an Italian research project (PRIN), ‘The Byzantine heritage of southern Italy; settlement, economy and resilience in changing territorial landscape contexts’, funded by the Ministry of Universities and Research and adds further reflections to thoughts presented in Arthur 2018.

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part of its annual revenue (Haldon, Rosen 2018: 281). Many in the Imperial and ecclesiastical government in Byzantium must also have been all too aware of the fact that the old Roman or Western Empire had largely disappeared and that survival of the Eastern Empire was to depend upon their concentrated and concerted efforts in securing productive lands and in keeping things going. This, amongst other things, meant adapting the production and circulation of goods in what had been a largely open market, to a highly controlled and secure supply system, which required attentive thought and regulation. This is what lay behind the legislative measures enacted during the second half of the first millennium. So, what I am thinking about is awareness, planning and administration, and specifically their effects on the surviving material testimonies. Through these last, I try to imagine how the contexts and sites across the Mediterranean may have appeared and what it may have been like living in such environments and places, whilst continuing to be part of a unified Byzantine Empire, bound together by language, the idea of a common heritage in Rome, traditions, foods, religion and the plethora of saints and martyrs that gradually bedecked churches and homes through the land. I am distinctly aware of shortcomings in what I have to say, as we have to rely increasingly on large and complex amounts of data, though certainly still not enough, ranging from (limited) textual sources to (expanding) archaeological discoveries, including information from Lidar and other forms of remote sensing, from lead seals and numismatics, to anthropology, stable isotope analyses and the blossoming fields of molecular archaeology.2 Potential information is great, but we possess a lot of detail that is often hard to interpret and synthesise, as well as far too many lacunae, all leading to an impressionist view that can be more or less clear, much depending upon where each one of us stands in relation to the larger picture (see now the comments of Decker 2016). Furthermore, to be able to fruitfully manage the increasing quantity of data we may soon have to rely on the developments in artificial intelligence. This paper, therefore, rather than being The great potential has been noted by many scholars: e.g. Davis, McCormick 2008; Morrisson 2010.

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Perchement et Réalités Fortifiées en Mediterranee (Archaeopress 2023): 39–49

P. Arthur resolutive of open questions, will be more like throwing a net into the sea in the hope of obtaining a larger and supposedly more rewarding catch.

they were largely state run. They appear to have been created through time so as to guard and oversee a number of functions, from agricultural production to defence of the people, and to ensure a continued link in the supply chain. We are now beginning to retrieve archaeological data from the castra; from the square forts with angle towers perhaps built mainly by the state in the period from Justinian (527-565) to Maurice Tiberius (582-602), such as Egnazia (Cassano 2017), Sulcis and Neapolis in Sardinia (Spanu 1998), Selinunte in Sicily and Thignica and Limisa in Tunisia, to the more irregular fortifications, perhaps largely of seventh century foundation, such as S. Antonino di Perti in Liguria (Mannoni, Murialdo 2001) and Santa Maria del Mare, near Squillace4, the Kassar in Sicily (see below) and perhaps Cosa (Cirelli, Fentress 2018). Some were clearly state foundations although, from the late 6th century, various castra were also constructed by the ecclesiastical authorities, as we well know from the letters of Pope Gregory the Great. Gallipoli is a case in point. It had been built by 599 on a papal estate, probably largely as a refuge site, and was manned by rustici, who appear to have been coerced to both build and protect the defences, although its management fell to the tribune of Otranto (Gregory, Ep. IX, 206-207).

The sixth century witnessed the financial dénouement of what had become of the old Roman empire, with all the ruin and adaptation that was to result. Thus, I often present my students with a comparison between Justinian’s impressive Hagia Sofia and Phocas’ pitiful excuse for a monument to his name in the forum at Rome. Although the construction of these two monuments was only about 70 years apart, when the column of Phocas was erected at the beginning of the 7th century, Byzantium’s coffers were tantamount to empty. This state of affairs may have had one immediate effect, that of the beginning of a stricter control of public resources so as to maintain the surviving communication network of the State and its partner in hand, the Church, in an attempt to preserve the Empire. Indeed, as we now know, relatively significant quantities of goods continued to circulate through the Mediterranean and beyond throughout the seventh century, but perhaps ever more through mechanisms of supply directed towards major populations, the army and the official administrations, rather than to free trade (see the synthesis in Maurina 2011). What we are witnessing is a change in the balance of scale between dirigisme and the open market, although the latter clearly did not disappear, as the texts remind us (see Morrisson 2012, and, in particular, Haldon 2012).

Thus, I envisage a concerted plan where the Church, particularly through productive monasteries, and the new, often fortified, settlements (kastra or kastellia) produced agricultural and other goods that were necessary to the survival of themselves and other parties, including the nodes within the Byzantine exchange network. Monasteries and fortified settlements were, indeed, often linked, such as the example of Petra tou Typhlou, perhaps Presinace in Calabria (PetersCustot 2017: 376-7, note 57), or those at Misenum (see below). It remains to be seen how many of the new rural settlements that appear in early medieval times, including both monasteries and villages, were founded by the Church or by the State as a means of managing the civilian population and expanding agricultural output.5 I believe that the archaeological evidence goes some way towards substantiating a ‘Byzantine strategy of using space as an apparatus for sustainability and growth which generated prototypes of -both urban and rural- settlements’, to cite Myrto Veikou (2012).

Fundamental in supporting the exchange network were ports and harbours, castra and other central places, at which administration could take place, particularly as navigation and exchange was almost certainly subjected to permission, as we may read in a law of Theodosius II dating to 420 (see Cosentino, forthcoming). Their efficient management permitted the survival of the Empire through the difficult times of the later first millennium, when it risked total collapse, but endured largely through defence of its island and coastal network. The archaeology of state and ecclesiastical supply is complex. Byzantine ports have rarely been studied, outside of such examples as the spectacular port at Yenikapi, Istanbul, or such revealing sites as the harbour/castrum of Emporio, on the island of Chios, the gateway site of Comacchio south of the Po delta, or Kaukana (Ragusa) on the beach in Sicily.3 The archaeological study of supply to the Church and administration in central places, such as towns, is very difficult, as it is rare to be able to link finds with specific state or ecclesiastical contexts.

The supply of goods seems to have taken on a distinct role for Byzantine government from sometime during 4  Unfortunately, the excavation of this very important site still requires adequate publication. For the time being information has to be pieced together. See, for instance, Raimondo 2000; Raimondo 2002. 5  Years of archaeological survey of southern Puglia has shown how the modern rural settlement pattern seems substantially to have its origins in foundations dating to around the 8th century. See, for instance, Arthur, Fiorentino, Grasso 2012. In South Etruria, although rural settlement is hard to identify, a shift to hilltops appears to have taken place in the later eighth to ninth centuries, when domuscultae also appear, whilst in the area of Farfa it happened much earlier (Patterson 2020).

Instead, the archaeology of castra, intended as military fortifications, may be more immediately telling, as We await the results of the DFG Schwerpunktprogramm 1630 ‘Research projects on the subject of harbours’, promoted by the Deutsche Forschungsgemeinschaft: https://www.spp-haefen.de/en/home/

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Observations on networks and the supply of Byzantine centres, forts, outposts and redoubts

Figure 1. Two mini-spatheia and a globular amphora from Rifnik, Slovenia (Bausovac, 2010), and Misenum, Italy, respectively (De Rossi, 2004).

the 6th century, perhaps in part fuelled by Justinian’s wars. Indeed, Domenico Vera (2010: 14), amongst others, suggests that, in economic terms, a collapse in demand during late antiquity, following severe population decline, best explains the collapse of a Mediterranean commercial unity. In what endured as a Byzantine Middle Sea, this appears to have been replaced by a number of interlocking trade and supply networks, that were nonetheless governed by a concerted and centralised directive, that somehow harmonised the interests of the Byzantine government and the western and eastern Churches.

the seventh century still witnessed large-scale contacts throughout much of the Mediterranean, whilst the range of imported finds from Frankish Marseilles, for instance, does show that they were not always confined to the Empire (Bonifay 2004, 485; Reynolds 2007: 79-80). Even some much less significant sites appear to provide a similar picture. In the third quarter of the seventh century, if the destruction deposits of the settlement of Ostrakine in Northern Sinai may be dated to around 684, during the campaign of Umayyad caliph Marwan ibn al-Hakam, circulating amphorae types were still fairly heterogeneous, with various North African, Levantine and Egyptian vessels, although included miniature spatheia and globular amphorae from Cyprus, Asia Minor and possibly Tunisia (Arthur, Oren 1998: 203-209).

Perhaps the distribution of certain humble ceramic vessels, particularly ceramic amphorae intended for the packaging of liquid produce that was to cross the seas, will help to explain the story. During late antiquity enormous quantities of amphorae were produced across the Mediterranean, wherever surpluses were to be had. Particularly during the later sixth and seventh centuries, the miniature spatheia, a few other amphora forms from Tunisia (Maurina 2011) and some eastern Mediterranean amphorae, such as the Samos-cistern type (Panella 1993; Saguì 2001; Pieri 2012), appear to have become amongst the principal maritime commercial containers, perhaps ever more directed to State and Church controlled exchange. The Crypta Balbi excavations in Rome provide eloquent illustration that

The miniature spatheion generally stands between 0.40 and 0.45 m high and was produced principally in the town of Neapolis/Nabeul, on the south coast of the Cape Bon peninsula in north-eastern Tunisia, during the later sixth and seventh centuries.6 A probable wine container, its distribution may, above all, indicate state control in allocation. The type is to be found on various See Manacorda 1977, for the first overview of the general type, and Carignani 1989: 78-81. See now Bonifay type 33 or ‘Spatheion’ type 3: Bonifay 2004a: 39 and fig. 19; 127-130; Bonifay 2005.

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P. Arthur

Figure 2. Kastro Apalirou on Naxos (photo, courtesy Hallvard R. Indgjerd)

Byzantine sites as far west as Spain and Ceuta (Septem), across the strait from Gibraltar (Bernal Casasola, Pérez Rivera 2000; Vizcaino Sánchez 2007: 130-135), even appearing in places along the Danube frontier (Bjelajac 1996: 88) and at Constantinople, and is a regular find on numerous castra and other sites across the Empire that were significant to the administration. Aside from places where they are very common, sometimes totalling more than 50% of the amphorae present,7 spatheia even appear on fairly remote inland locations on islands, such as at the castrum or refuge site of Kastro Apalirou on Naxos (Indgjerd 2018). A similar tale of apparent preferential supply appears to hold true for some African Red Slip ware plates and platters, such as Hayes’ forms 91, 99, 105, 108 and 109 (Bonifay 2004a, passim).

the Meander Valley, on Kos, on Crete, at Otranto, on the Bay of Naples (Misenum, Ischia?), and in Tunisia, although more manufacturing areas will undoubtedly be found.8 Examples are now being recognised on many later seventh to early ninth century sites throughout the Mediterranean and Black Sea. Excavations on the islands of Malta, for instance, have recently revealed a surprisingly high number of such vessels, which had probably arrived there in the form of garrison supplies rather than exchange, as the islands produced little if any surplus (Bruno, Cutajar 2013; cf. Dalli 2004). Indeed, they appear on numerous consumption sites, from major settlement agglomerations such as Rome, Naples, Athens, Ephesus and Constantinople to the scattered islands of the Aegean and the apparently isolated, though clearly not inaccessible, hilltop castra.

Increasingly, from around the end of the seventh through to the early ninth century, many of the very common late antique amphora types disappear from circulation, to be replaced by what many archaeologists call the globular amphora. The limited analyses that have been carried out suggest that this last contained wine, although other contents are not to be rejected, especially olive oil (Arthur et al. 2016: 114-115). Morphological variety thus gave way to standardisation. Such globular vessels, with minor variations, monopolised the markets of Byzantium and are known to have been produced in the Crimea, along

The standardised globular amphora appears to have had several advantages over some earlier amphora types, and certainly was more advantageous to both the potter and the haulier, in contrast to producing a plethora of forms that could not easily be stacked together, whether in the kiln or in the hold of a ship. It appears to have been rather easy to produce (Leo 8  Chersonesos (Kherson, Sevastopol), Crimea: Parshina, Teslenko, Zelenko 2001; Borisova 1969; Zolotarev 1982; Meander Valley: personal observation, for which I thank Sabine Ladstatter; Kos: PoulouPapadimitriou, S. Didioumi 2010; Lipsi: Papavassiliou, Sarantidis, Papanikolaou 2014; Gortyn, Crete: Portale, Romeo 2001: esp. 310-312; Portale 2014; Yangaki 2005; Yangaki 2007; Otranto: Arthur 1992; Leo Imperiale 2004; 2018; Bay of Naples: Arthur 1993; De Rossi 2005.

See, for instance, Mackensen 1987: 253-8 for the castrum of IbligoInvillino, Friuli, Italy, or Arthur, Peduto 1990, for Piscino, at Vibo Valentia in Calabria.

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Observations on networks and the supply of Byzantine centres, forts, outposts and redoubts

Figure 3. Stacked ceramic vessels ready to be loaded onto a cargo ship at the Aegean island of Skyros (photographer unknown)

Imperiale 2003; 2004). Furthermore, it was small enough to be relatively lightweight and easily handled, hardly weighing more than about 30 kilos when full, ideal for riverboats, carts and pack animals (see Zanini 2010), as well as for the smaller seabound ships of the early medieval Mediterranean that hopped from harbour to harbour. It may have been ‘well tailored to beach-side loading or unloading’, as Michael McCormick (2012: 63) remarked in relation to an earlier amphora type, the form Kapitan 2. McCormick continued by saying that such late antique amphorae (and I would add the later globulars) ‘could point to the predominance of multiple, small-scale beachside sales or deliveries in the production zone whence these amphorae stemmed’, in contrast to elaborate port facilities necessitated by ‘large cylindrical African amphorae’, whilst I would add also in contrast to the motley forms from across the Empire that dominated Roman maritime commerce.9

than on market principles.10 It had been ascertained that tax-payments in kind had become ever more prevalent since the reign of Emperor Constans II (641668), when coin circulation had all but ceased across much of the empire. Indeed, in studying the amphorae from the early seventh-century Yassi Ada shipwreck, near Bodrum, Turkey, Scafuri (2002) concluded that they indicated ‘the beginning of a system of volume-weight capacity standardisation’. Furthermore, Peter van Alfen’s (2015) analytical studies of the form LRA2 amphorae from the wreck led him to write that ‘It is our belief at this stage in the restudy project, that Types I and II are representative of a system of precisely formed, standardized capacities’, perhaps demonstrating ‘the role of an entity, like the church or state, with the necessary authority to achieve compliance across geographical regions.’ The discovery of a steelyard inscribed Georgiou Presbyteriou Naukleriou ‘[belonging to] George priest sea-captain’ on the shipwreck further suggests that the vessel and its cargo may, indeed, have belonged to the Church (Bass, van Doorninck 1982; van Alfen 1996: esp., 212).

Based on all this material evidence, my view (Arthur 2019) is that the large-scale adoption of a standard model of commercial container by the eighth century was the result not only of functionality, but also of trade regulation and excise, perhaps enacted by Byzantine kommerkiarioi, the officials in charge of taxation on merchandise and trade (Dunn 1993; Brandes 2002; Oikonomides 2002), so as to better manage and direct the increasingly fragile economy that, by that time, centred more on survival of the thalassocratic State

10  Polou-Papadimitriou 2018: 39-40, is also clearly convinced of the globular amphorae being indicative of developing state control and sees ‘the reorganization of the modes of agricultural production and distribution’ as being causal. For Chris Wickham (2005: 791), ‘the survival of medium distance exchange was ultimately the work of the state’, whilst Luca Zavagno (2017: 159) writes: ‘the influence of the Byzantine state on the economy was greater from the beginning of the of the eighth to the tenth century, for the state has virtually no competitors’.

9  Many authors illustrate the disparate forms of Roman times and Late Antiquity (e.g. Keay 1984; Peacock, Williams 1986), that suggest laxity in any centralized control.

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P. Arthur The almost total lack of coins found dating between c. 668 and 820 on many sites where globular amphorae have been identified, may rather reinforce the idea that the latter’s distribution was not generally governed by market forces, but directed through official supply, whether of the State or the Church, and management of tax dues in kind (see, for instance, Papadopoulou 2012).

eastern half and may represent the edge of another network (Arcifa, Longo 2015). Excavations at the Byzantine castrum of the Kassar (Vassallo 2009; Vassallo et al. 2015), some 30 km inland from the coast, has also revealed amphorae in a similar fabric, that Alessandra Molinari defines ‘campanolaziali’ (Campanian-Latian), as well as containers from the Aegean.12 The castrum is largely 8th and early 9th century, as is the nearby site of Casale San Pietro, with similar imported containers, that may have housed the local tax officials, given the finds of a bone stylus, a seal box, signet rings and a touchstone.

Perhaps one of the most enlightening cases is represented by documentation from the Bay of Naples. Upon the wishes of Pope Gregory the Great in 598, we know that a castrum Sancti Martini was constructed on Papal land at the ancient Roman site of Misenum by the local bishop (De Rossi 2011). Two monasteries are attested at Misenum. One lay within the castrum which we may imagine was that dedicated to St. Martin of Tours. The other, dedicated to St. Pancras of Rome, lay outside. A lease drawn up in the 720s between Pope Gregory II (715-731) and Duke Theodore of Naples (719730) rented the latter’s monastery cum lacu (the port?) to the duke. Presumably not far away from the castrum lay a pottery production site that, amongst other things, manufactured globular amphorae (Arthur 1993; De Rossi 2004; De Rossi, forthcoming). It is somewhat compelling to think that the production may have been managed by one of the two monasteries. Possible support for this comes from a globular amphora found at Misenum stamped ‘ΘΩ’ possibly an abbreviation for Θ(εοδ)ω(ροs) the Duke of Naples (719-730) who rented the monastery from the pope (De Rossi 2005). Rent may have been paid to the pope in wine as in another case, also regarding Duke Theodore, he latter received the annual tax payment of the monastery of St. Stephen on the island of Capri in the form of one hundred ‘amphora megaricae’ (Arthur 1993; De Rossi 2005). These amphorae were probably the globular vessels, with their c. 25-30 litre carrying capacity (see Bakirtzis 1989a; 1989b). Similar globular amphorae appear to have been produced around the church of Santa Restituta at Lacco Ameno on the nearby island of Ischia, and perhaps also at Cumae, where pottery wasters were found in the amphitheatre, whilst other kiln sites around the Bay of Naples may still be awaiting discovery.11

Claudio Capelli’s petrological studies of globular amphorae found in Naples shows that many of them were not local products, demonstrating the continuity and complexity of the exchange network or rather of a Byzantine-wide network, with hub or node at Constantinople, within which there were various smaller interlocking networks, with hubs at places such as Syracuse, Naples, Rome and Otranto (?), just to cite examples in the ‘Byzantine’ West.13 The decision to adopt a universal globular amphora form may reflect the directives of the central hub, whilst the various productions of globular amphorae, testified to by their differing clay fabrics, probably reflect the decisions of the secondary hubs. The heterogeneity of the Neapolitan finds recalls to my mind the somewhat mixed bunch of amphorae unearthed from the Yassi Ada shipwreck that reflect various provenances. Excavations of the Byzantine layers of Otranto and to its south at nearby Castro have revealed, once again, a small percentage of similar-looking globular amphorae from a variety of overseas sources that, almost certainly, included the island of Crete and perhaps the Aegean islands and western Asia Minor (Leo Imperiale 2018). I suggest that the networks in which these amphorae were distributed, as well as the amphorae themselves, were not so much based on market principles of supply and demand, but rather illustrate the results of the Church and Byzantine State directing the movement of goods, and more specifically wine, largely through taxation, from their various suppliers to their consumers.

Although many more discoveries need to be published, together with accompanying petrological analysis, preliminary work suggests that the Bay of Naples globular amphorae had a rather significant distribution within a specific central and south Italian regional network. Examples are known both in Naples and in Rome, and perhaps also at Benevento, Mondragone, and Cagliari in Sardinia (ex inf. P.G. Spanù), as well as on various sites in Sicily, where they appear concentrated in the western half of the island, in contrast to eastern (and local?) globular amphorae that appear in its

Emanuele Vaccaro (2013: 57-59) appears to be of the same opinion when discussing the distribution of the Tyrrhenian globular amphorae (perhaps largely from the Bay of Naples), suggesting that they were distributed within a central and southern Tyrrhenian network depending upon the Church in Rome, but extending as far south as Syracuse. Such contacts may A. Molinari, conference ‘La difesa militare bizantina in Italia (sec. VI-XI)’, April 19th 2021. 13  Other hubs are currently being studied, such as in the enlightening volume by Luca Zavagno (2017) on the role of Cyprus (esp. 156-158). 12 

The Cuma finds were shown to me by Paolo Caputo, whilst those from Ischia were shown to me by Don Pietro Monti, both in the 1980s.

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Observations on networks and the supply of Byzantine centres, forts, outposts and redoubts well have continued even after Church properties in southern Italy and Sicily were confiscated by Emperor Leo III around 732 and reassigned to the jurisdiction of the Patriarch (cf. Prigent 2004). Syracuse, of course, also continued to have strong links to the East, that may have been reinforced prior to its final fall to the Arabs.

and other provisions may have been transported in such containers. In Byzantine times, although market exchange never ceased entirely,15 much food was probably locally obtained by the arms of the state, particularly the army, either by the direct cultivation of crops or the rearing of animals or through seizure or requisitioning of supplies from the local populations (Haldon 2008: 163; see also Haldon 1997). Other necessities were supplied by the state through a system governed by the provincial or, later, thematic administrations. Alongside amphora-borne supplies, perishables such as grain and cuts of dried or cured meats (and on the hoof?), spices, leather goods and clothes, may also have been imported, as well as quernstones, other manufactured items, including some items of metalwork, as well as salt. Given the development of new analytical technologies in archaeology, such as stable isotope analysis and the studies of ancient DNA, it should not be too long before we may be able to attempt provenance analyses of animal bones or even of botanical remains if, of course, they are suitably preserved. The comparison of various imported goods, especially essential foodstuffs, their containers and their proxies, will provide us with a better understanding of Byzantine supply networks. Furthermore, it would be extremely useful to have the anthropological remains of the individuals who inhabited the castra and other Byzantine settlements and to be able to assess and compare their provenance, eating patterns and overall state of health.

Once these networks have been better understood and defined, on the basic of diverse goods (various types of pottery, buckles, coins, etc.), it will be interesting to see to what extent they may coincide with the spheres of influence of Rome, the Duchy of Naples and the various thematic administrations. During the course of the ninth century, amphora forms across the Mediterranean began to change anew. The standard globular amphora largely disappears in favour, once again, of a quite diversified series of forms (e.g. Gunsenin 1990; Hayes 1992), perhaps not only suggesting a greater variety of contents being shipped, but also a relaxation of centralised control. It is probably no coincidence that this happened at about the same time as bronze coinage largely reappeared in both town and country, and available commodities grew and diversified, clearly indicating an expansion of trade and the return to a largely market-based economy. Economic growth and increasing political security appear to have allowed greater liberty in manufacturing decisions by producers and traders. According to The Chronicle of Theophanes, Nikephoros, finance officer and subsequently Emperor from 802 to 811, had enacted a series of currency reforms, perhaps in an attempt to return to a monetary tax-base within the Byzantine Empire (Turtledove 1982: 167-168; Hendy 1985: 644) that, with exceptions, had largely disappeared during the course of the seventh century (Haldon 2012: 108-112). Interestingly, Nikephoros also taxed those who had wine amphorae that were twenty years old or more, which may have led to older vessel forms (perhaps the standardised globular amphorae) disappearing from use.14

In any case, I believe that we are now shining powerful beams of light through the Dark Age fog. It will not be too long, I hope, before people realise the full nature of Byzantium’s struggle and the reasons that permitted its remarkable resilience throughout the course of the later first millennium. Bibliography Arcifa, L., Longo, R. 2015. ‘Processi di diversificazione territoriale nella Sicilia di inizi IX secolo Il contesto di Rocchicella-Mineo (CT)’, in P. Arthur, M. Leo Imperiale (eds) VII Congresso Nazionale di Archeologia Medievale, All’Insegna del Giglio, Florence, 361-366. Arthur, P. 1990. ‘Anfore dell’alto adriatico e il problema del “Samos Cistern Type”’, Aquileia Nostra LXI, 281296. Arthur, P. 1993. ‘Early medieval amphorae, the Duchy of Naples and the food supply of Rome, Papers of the British School at Rome LXI, 231-244. Arthur, P. 2018. ‘Byzantine ‘Globular amphorae’ and the early Middle Ages: attempting to shed light on a dark-age enigma’, in Atti del Seminario ‘I

The correct identification of commercial amphorae, of course, not only help archaeologists reconstruct exchange patterns, but serve as proxies for the import/export of foods such as wine, olive oil and even fish sauces, although more rarely lentils, grain 14  Very few early medieval amphorae are stamped and bear dates, although some may have made reference to the regnal years of an emperor or the indictional cycle (Cosentino, forthcoming). Of course, some amphorae may have born dates on perishable tags, seals or on their stoppers and it is worth noting that graffiti, sometimes names and other times quite unintelligible to us, are very frequent on Byzantine amphorae, although often seem to refer to names (e.g. van Doorninck 1989; Garver 1995; Collins 2012). I would recall that the later ninth-early tenth century Book of the Eparch stipulates that wine containers sold by taverners needed to display capacity measurements and a regulation stamp or seal that indicated that duty had been paid (Freshfield 1938: 43–44; Dujcev, Nicole, Freshfield 1970, chap. XIX).

15  On this topic, I might note the interesting paper by Montinaro 2013: esp., 418, where market exchange could even take place between the Byzantine and Arab armies in times of strife.

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Le premier Moyen Âge des Alpes-Maritimes (Ve-Xe siècles). Archéologie d’une couche (pas si) résiduelle Fabien Blanc-Garidel Abstract The first Middle Ages of the Alpes-Maritimes have been the subject of punctual research and dotted excavations over the last hundred years, but it is nonetheless unknown and often over or under-interpreted. The recurring lack of existing and perfectly stratified contexts is the main cause. It is the combined action of an occupation that has largely adapted to the ancient constructions at its disposal, but also of a major, though progressive, modification of material culture, reflecting the transformations of post-antique society. It therefore appears that the Early Middle Ages presents itself to us in a residual way, not to say elusive. However, our approaches and the focus of the last century on the remains of Antiquity and the Classical Middle Ages helped to leave this Early Middle Ages in a darkness largely relayed by historians from written sources until recently. By reviewing this dossier under the strict angle of a rapid inventory of sites and sites indices, it appears, however, that this period is much more represented and likely to be revealed than was previously thought. We must first rethink our way of archeologically approaching the Early Middle Ages to succeed in exhuming it and finally making it speak. Keywords: Alpes-Maritimes ; high Middle Age ; medieval archaeology; perched sites Mots clés : Alpes-Martimes ; haut Moyen Âge ; archéologie médiévale ; sites perchés

Introduction Cette contribution n’est pas l’œuvre d’un tardoantiquisant ou d’un alto-médiéviste rompu à l’examen des contextes des débuts, du milieu ou même de la fin du premier Moyen Âge, mais d’un archéologue du gros-œuvre, plus à l’aise dans les centres urbains et les villages encore en élévation. Le regard porté se limite donc à une forme de compte-rendu d’un spectateur curieux d’observer pourquoi nous buttons inlassablement sur cinq cents ans d’histoire. C’est donc non sans naïveté et incomplétude que ces pages ont été rédigées. Pour autant, l’archéologie du vide n’est pas étrangère à l’archéologue du bâti qui manque toujours de matière pour dater, pour reconstituer, pour séquencer et décrypter ce qui est complexe car controuvé, résiduel et incomplet. Le premier Moyen Âge dans les Alpes-Maritimes ressemble beaucoup à un négatif de mortier coincé entre deux maçonneries, l’une plus ancienne et l’autre plus récente, que seule la déconstruction permettrait d’observer, de décrire, de comprendre pour ne pas en rester au stade des hypothèses. Le mortier appartient-il à la phase précédente  ? À la suivante  ? Forme-t-il lui-même une phase à part entière ? Pourquoi n’y a-t-il pas ou plus de vestiges autour de ce négatif ? Qui l’a fait disparaître, pourquoi ? Qui l’a mis en place ? Autant de questions qui restent souvent sans réponses faute d’avoir accès à ce bout de terrain, de pouvoir fouiller les tripes du mur pour en faire ressortir tous les aspects techniques

propres à renseigner sur les pratiques constructives des sociétés passées. Le premier Moyen Âge apparaît de la même manière, comme une sorte de couche résiduelle difficile à atteindre, non par manque de matière, mais par manque de fouilles. Au cours des quelques pages qui suivent, le lecteur verra dans quelle mesure l’archéologie du premier Moyen Âge dans les AlpesMaritimes s’est constituée, développée, rétractée puis éteinte. À la suite, on tentera de donner quelques pistes qui permettent de montrer que cette couche n’est pas si résiduelle et inaccessible qu’il y paraît. L’archéologie face au premier Moyen Âge dans les Alpes-Maritimes Cadres naturel et chronologique Les Alpes-Maritimes actuelles sont comprises entre le Var à l’ouest, les Alpes-de-Haute-Provence et les Hautes-Alpes au nord-ouest, le Piémont au nord, la Ligurie à l’est et la Méditerranée au sud (Figure 1). Inutile de préciser que l’entité administrative actuelle ne reflète en rien les situations passées, même si l’orographie d’ensemble a largement contribué à sculpter les frontières. Par exemple, les limites entre le département et le Piémont ont été commandées par les lignes de crêtes (presque) et les cols du massif alpin du Mercantour. Côté ligure, les crêtes des montagnes qui bordent la rive gauche de la Roya ont également contribué à faciliter ce découpage. Côté français en

Perchement et Réalités Fortifiées en Mediterranee (Archaeopress 2023): 50–72

Le premier Moyen Âge des Alpes-Maritimes (Ve-Xe siècles)

Figure 1. Carte des Alpes-Maritimes avec les principales vallées (Cartographie E. Cassagne, DAO F. Blanc-Garidel, © Métropole Nice Côte d’Azur)

revanche, l’histoire est différente. Jusqu’en 1860, le fleuve Var délimitait la France et le comté de Savoie (Nice). On note d’ailleurs que structuralement, les deux rives du Var présentent des contextes topographiques très différents. Le relief à l’ouest présente, avec les Préalpes de Grasse, des moyennes, hautes et larges vallées orientées parallèlement au littoral. À l’est au

contraire, les vallées sont perpendiculaires à la ligne de rivage. Il en résulte des territoires avec des potentiels de communication et de ressources très différents. Cette diversité géographique s’accompagne d’une diversité géologique évidente. Si les ressources minérales sont essentiellement représentées par des 51

F. Blanc-Garidel calcaires durs, le Mercantour au nord présente des massifs cristallins propices aux filons métallifères qui ont été exploités de longue date. Toujours dans ce même secteur, on peut encore noter que cette diversité géologique permet d’obtenir parfois des pierres de différentes couleurs, elles-aussi exploitées de longue date. Ce secteur fournit encore des ardoises. S’agissant du calcaire, la ressource la plus abondante, certaines formations peuvent être marbrières (à Grasse ou à La Turbie par exemple).

des chefs lieu de cité établis depuis plusieurs siècles déjà. Le paysage bâti en est ainsi profondément marqué autant que les institutions. La disparition du modèle antique ne se fera ainsi que très progressivement, ce qui d’ailleurs est parfaitement lisible dans les séries céramiques qui témoignent des Ve-VIIe siècles3. Parallèlement, le monde matériel se transforme progressivement. L’apparition de céramiques dites liguro-provençales durant cette période, malgré des connaissances encore lacunaires pour ces productions locales, montre une évolution sensible dans le vaisselier jusqu’alors dominé par les importations4.

Mais la ressource potentiellement la plus abondante et utile au cours de chaque période reste le bois. Les forêts littorales et de montagnes fournissent une importante diversité d’essences  : à l’ouest du département, ce sont les forêts de chênes qui dominent ; à l’est c’est le domaine du mélèze et du châtaignier. Le pin, le sapin et le mélèze se partagent l’essentiel des moyennes et hautes montagnes. Naturellement, d’autres essences sont présentes (aulne, hêtres…), mais de manière plus ponctuelle. Il va sans dire que cette donnée constitue un point majeur dans la compréhension de la gestion et de l’exploitation des territoires.

Mais force est de constater qu’à partir du VIIe siècle, les données matérielles font presque totalement défaut. Le découpage chronologique est plus fondé sur la transformation des institutions que sur une réalité archéologique tangible. La période dite carolingienne se substitue ainsi à une culture matérielle qui n’a pas, jusqu’alors, laissé de traces suffisamment significatives pour caractériser une occupation contemporaine. Il faut attendre la fin du Xe siècle pour renouer avec des témoins matériels qui datent plus franchement une période, en concordance d’ailleurs avec le retour des sources écrites. Afin de rendre l’ensemble plus lisible nous évoquerons l’Antiquité tardive pour les IVe-Ve siècle, le très haut Moyen Âge pour les Ve-VIIe siècles et le haut Moyen Âge pour les VIIIe-Xe siècles. Alternativement nous réintroduirons également la notion de premier Moyen Âge.

On voit ainsi à quel point le territoire est contrasté et qu’il a nécessairement donné lieu à des modalités et des stratégies d’implantation très diversifiées. C’est une des premières raisons qui rend difficile la génération d’un modèle prédictif qui permettrait rapidement, d’après les données situationnelles, de fournir une liste de sites à potentiel pour le premier Moyen Âge. Il faut bien avouer que de ce point de vue, rares sont les travaux qui ont tenté de définir des critères d’implantation tenant strictement compte des données naturelles. Pour autant, toute tentative n’est pas non plus condamnée, à plus forte raison depuis la généralisation des systèmes d’information géographiques qui permettent de spatialiser et d’analyser les données autrement. Pour l’heure, ce travail n’a pas encore été entrepris dans les Alpes-Maritimes pour la période considérée1.

Cadre stratigraphique Les sites stratifiés dans les Alpes-Maritimes ne sont pas nombreux du fait de la topographie accidentée déjà comme fédérés dans la région de Toulouse déstabilise définitivement la balance des pouvoirs en défaveur de l’autorité impériale. D’un point de vue social, les discours tenus par Augustin puis repris par ses disciples spirituels à l’origine de la pépinière de Lérins, montrent l’état de déliquescence (certainement déjà ancien, depuis au moins un siècle) de l’autorité impériale et le bénéfice qu’ont su en tirer les élites locales. L’ordre social, auparavant structuré par les réseaux sociaux d’empire, est désormais incarné par l’ordre divin théorisé au travers de l’idéal de la Cité de Dieu (voir les discours sur l’ordre dans le de Civitate Dei de Saint-Augustin et l’influence de celui-ci sur les élites « provençales » dans la Theopolis de Dardanus et l’importance des débats sur la grâce et le libre-arbitre ou polémiques sur le « semipélagianisme »). Toute l’ambiguïté réside dans la reprise de théories antiques classiques (la Cité de Dieu est inspirée des Constitutions de Platon (édité sous le titre de « La République de Platon ») pour servir un nouvel ordre résultant de l’affaiblissement de l’autorité centrale. Plus qu’une continuité de la culture antique, on a là une adaptation de celle-ci à une nouvelle réalité politique et sociale bien réelle et qui s’est mise en place sur plus d’un siècle. », note suggérée par J.-A. Segura que je remercie chaleureusement. 3  Nous renvoyons à la bibliographie en fin d’article. 4  Techniquement l’évolution est aussi marquée par l’abandon progressif de la cuisson oxydante, remplacée par la cuisson réductrice. Le répertoire des formes s’amoindrit dans le même temps pour se réduire peu à peu à des pots culinaires et des ollae. Les formes ouvertes disparaissent presque totalement dans la seconde moitié du premier Moyen Âge. Enfin, les pots globulaires s’imposent à partir de la fin du premier Moyen Âge. Je remercie P.-Y. Larrat qui a bien voulu me résumer ces renseignements.

Discuter du cadre chronologique ne présente à priori pas grand intérêt puisque la fourchette du premier Moyen Âge est désormais bien connue : Ve-XIe siècles. Cependant, le découpage dans la période nécessite quelques mises au point qui finalement rejoignent largement les réflexions conduites ces dernières années dans le sud-est de la France. Dans les Alpes-Maritimes, l’Antiquité tardive persiste bien au-delà du Ve siècle, particulièrement dans les territoires de la rive gauche du Var2. Cemelenum (Cimiez) et Nikaïa (Nice) sont en effet Notons quand même les travaux conduits par F. Suméra (Suméra 2015) dans le massif du Mercantour qui intègrent une partie du haut Moyen Âge dans les analyses spatiales et l’étude des territoires, nous y reviendrons. 2  «  Administrativement seulement. D’un point de vue politique et social, l’autorité impériale est plutôt disputée, par les usurpateurs Constantin III, Maxime et Jovin à l’ouest des Alpes, puis, après la reprise en main par le général Constans pour Honorius (et la mise à mort de Jovin par notre Dardanus local), l’implantation des Wisigoths 1 

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Le premier Moyen Âge des Alpes-Maritimes (Ve-Xe siècles) présentée. Au nord de la bande littorale, les systèmes collinaires et montagneux ne sont pas propices à l’accumulation sédimentaire. Régulièrement soumis aux épisodes méditerranéens, les sites de hauteur présentent peu de puissance stratigraphique et il n’est pas rare de retrouver à flanc et à pied de collines du mobilier brassé et élimé. Il en résulte des couches et du mobilier résiduels difficiles à contextualiser. C’est d’autant plus le cas lorsque les sites de hauteur ont été occupés sur une très longue durée. Dans ces cas, seule l’accumulation dans les constructions, les éventuels fossés (même s’ils sont curés) et au contact des enceintes sont plus favorables à la conservation, même en lambeaux, des stratigraphies. Il s’agit là d’une des principales raisons des difficultés pour dater les sites de hauteurs.

afin de constituer progressivement des ensembles de références qui font actuellement défaut. Les données de la carte archéologique du territoire Examen général Afin d’étayer le discours et de partir d’un constat plus favorable, le service d’Archéologie Nice Côte d’Azur a préparé des cartes de répartition des sites ayant livré des indices de sites de l’Antiquité tardive et du très haut Moyen Âge8. Pour autant, ces cartes doivent être manipulées avec d’infinies précautions. Elles se fondent en effet sur des informations parfois anciennes et difficilement vérifiables. Pour préciser, la carte de l’Antiquité tardive a été obtenue en interrogeant la base de données sur le critère Bas-Empire (Figure 2), puisque c’est officiellement cette dénomination que l’on retrouve aujourd’hui dans les rapports de fouilles d’après le formulaire ad hoc du ministère de la Culture. On comprendra dès lors que la chronologie de la fin du IIIe siècle à la fin du Ve siècle reste sujette à discussions pour les cas qui nous occupent et on aurait préféré un décalage, pour la chronologie de départ, à la fin du IVe siècle tant on sait que les structures administratives et le paysage urbain comme rural ont été modifiés entre les IIIe et IVe siècles. Il en va de même pour le très haut Moyen Âge dont la perception est différente pour les antiquisants et les médiévistes. À plus forte raison lorsque des sites sont enregistrés sur le siècle transitoire qu’est le Ve siècle (Figure 3). L’exercice est ainsi périlleux, mais il a le mérite de proposer une première lecture propre à interroger le réexamen des datations à l’avenir, étape incontournable me semblet-il.

Au niveau de la bande littorale, la situation est parfois plus favorable, mais présente également bien des inconvénients. Les sites implantés à proximité de rivières et de fleuves, à l’inverse des situations de hauteur, se retrouvent souvent sous plusieurs mètres de sédiments et sont par conséquent indétectables en dehors d’opérations préventives qui pourraient les mettre au jour. C’est par exemple le cas à Nice où les vestiges médiévaux et modernes se trouvent parfois à plus de trois mètres en dessous du niveau actuel5. Dans ces derniers cas, les potentiels de conservation sont très favorables, mais les probabilités de détection sont faibles. D’autres contextes similaires, plus rares, présentent également de bons potentiels. C’est le cas à Grasse où les formations travertineuses du centre historique ont successivement scellé les différentes périodes. Lors d’une fouille conduite en 2013-2015, il a ainsi été possible d’étudier sur huit mètres de stratigraphie un site de l’âge du Bronze, un autre de l’âge du Fer, puis de la fin du premier Moyen Âge6. Malheureusement, le site ne semble pas avoir été occupé durant l’Antiquité et le haut Moyen Âge.

On ne commentera pas d’emblée les concentrations urbaines qui feront l’objet d’une présentation plus détaillée ci-après tant on sait que c’est nécessairement les zones les mieux documentées puisque les plus fouillées/étudiées. Si on regarde les entités archéologiques qui présentent, à priori, une continuité entre l’Antiquité tardive et le très haut Moyen Âge, on voit trois groupes qui se détachent nettement  : à l’ouest, on constate une certaine dispersion ; au centre, grossièrement, l’axe du Var est privilégié ; à l’est enfin, le désert est de mise. Il s’agit sans aucun doute d’un effet d’opérations/prospections. De longue date, la zone orientale du département, vallées de la Roya/ Bévera, n’a pas fait l’objet d’autant d’investigations que dans le reste du territoire. Pourtant, la vallée de la Roya, qui met en relation directe tout le pays de Nice et de Vintimille avec le Piémont, apparaît comme un secteur essentiel et il est difficile d’imaginer que ces territoires n’aient pas été occupés durant l’Antiquité tardive et le

Plus classiquement, ce sont les villages et hameaux actuels qui forment les sites les plus favorables. En effet, malgré de nombreux réaménagements, l’accumulation sédimentaire tend à élever les niveaux de rue et ainsi à permettre la conservation de sites antérieurs. Mais pour l’heure, peu de villages ont fait l’objet de fouilles ou même de suivis de réseaux, ce qui explique l’absence de données. En dernier lieu, les sites abandonnés dans le courant du XIVe siècle, plus communément appelés castra dirupta7, peuvent également représenter une piste intéressante dans la mesure où peu d’interventions ultérieures sont venues perturber les stratigraphies. Dans tous les cas, il est nécessaire de s’attacher à identifier les sites à haut potentiel stratigraphique Sanchez 2018, Mercurin (dir.) 2021. Blanc-Garidel (dir.) 2020a. 7  Cappatti 1954-1955; Cappatti 1955-1956; Bodard 1989; Bodard 1990. 5 

Les cartes ont été élaborées par E. Cassagne du service d’Archéologie Nice Côte d’Azur à partir de requêtes sur la base Patriarche.

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F. Blanc-Garidel

Figure 2. Carte des sites du Bas-Empire des Alpes-Maritimes (Cartographie E. Cassagne, DAO F. Blanc-Garidel, © Métropole Nice Côte d’Azur)

haut Moyen Âge. Mais pour l’heure, il faut s’en tenir aux données à notre disposition.

abandons, 80 entités dans la continuité et 55 apparitions. Il est impossible dans cette présentation de décrire toutes les situations, une étude détaillée reste à faire. L’information essentielle à retenir est qu’environ 48% de l’habitat se maintient et que 33% se relocalise dans le courant du très haut Moyen Âge. Il est à noter que les situations urbaines et rurales paraissent impactées de la même manière, en terme d’effectifs.

Si on examine l’ensemble du territoire documenté, on peut comptabiliser environ 165 entités archéologiques pour le Bas-Empire et 135 pour le très haut Moyen Âge, soit un déficit de 30 entités, ce qui n’est pas si considérable. Ce chiffre est à relativiser avec environ 85 54

Le premier Moyen Âge des Alpes-Maritimes (Ve-Xe siècles)

Figure 3. Carte des sites Bas-Empire/haut Moyen Âge et du haut Moyen Âge des Alpes-Maritimes (Cartographie E. Cassagne, DAO F. Blanc-Garidel, © Métropole Nice Côte d’Azur)

d’être occupés au très haut Moyen Âge à la différence de la partie méridionale où l’on enregistre le plus d’abandons. De la même manière, peu de créations ont été répertoriées. Il s’agit sans doute du corollaire de la continuité d’occupation relevée.

Des stratégies d’occupation diversifiées Il est intéressant de constater, la plupart du temps, qu’à la disparition de plusieurs sites correspond une continuité d’occupation d’un autre site à proximité dans le sud-ouest du département. Ces derniers ontils captés les populations des sites proches ? On notera également dans le nord de cette même zone, que la plupart des sites de l’Antiquité tardive continuent

Le triangle délimité par Les Ferres-Valderoure-Gattières apparaît globalement comme une zone vierge de toute occupation, ce qui est particulièrement étonnant 55

F. Blanc-Garidel pour des sites qui jalonnent l’ancienne voie publique Littoral-Digne. Le déficit de prospections/fouilles et/ou le fort recouvrement sédimentaire de vallées estouest peuvent être en cause, mais le secteur mériterait d’être repris. Les créations opérées dans l’extrême sud-ouest du département sont particulièrement nombreuses par rapport au reste du département. On peut raisonnablement s’interroger sur un lien potentiel qui pourrait exister entre ces créations et l’attractivité de Saint-Honorat de Lérins dans la baie de Cannes. D’ailleurs, la majeure partie des entités archéologiques reconnues comme étant du très haut Moyen Âge comporte des édifices religieux ou des zones d’inhumation.

Outre-Var, l’axe Nice-Beuil reste le plus densément occupé. C’est également sur cet axe que l’on peut constater le plus de créations du haut Moyen Âge ou de réoccupations. C’est le cas de l’habitat de Châteaurenard à Falicon ou encore du Mont Revel à Tourrette-Levens. À Châteauneuf-Villevieille, l’église paroissiale et le site de Villevieille, peut-être également le hameau de Rémaurian, présentent des indices de sites. Dans la continuité, on trouve encore plusieurs sites à Levens, Utelle ou encore Duranus. Les configurations sont aussi diverses qu’à l’ouest : sites de hauteur, de plaine, religieux, etc. Le nord-ouest de la zone, entre Var et Tinée, est en revanche presque totalement vierge de tout site. Il s’agit sans aucun doute de l’action conjuguée d’une carence de prospections et des domaines de haute-montagne. C’est également le cas de la haute-vallée de la Vésubie. Pour autant, la basse et la moyenne vallée de la Tinée présentent plusieurs sites en continuité d’occupation (Marie, Bairols, Clans, La Tour, etc.).

On notera une concentration de sites qui continuent d’être occupés à la frontière du département du Var sur les communes de Saint-Cézaire-sur-Siagne, de SaintVallier-de-Thiey et d’Escragnolles. À Saint-Vallier-deThiey, il s’agit d’indices adossés à un édifice religieux. En revanche à Saint-Cézaire-sur-Siagne et à Escragnolles, ce sont des enceintes de hauteur, déjà occupées durant la âge des Métaux.

À partir de l’axe nord-sud Saint-Martin-Vésubie/Èze, sauf très ponctuellement, le vide prime. Les vallées de la Bévéra et de la Roya sont les plus touchées. Cette dernière est pourtant celle qui permet de mettre rapidement en lien le littoral de Vintimille et les domaines piémontais. Les carences de prospections/ fouilles ne peuvent pas totalement expliquer ce vide. Est-ce la marque du domaine byzantin  ? L’effet de limite est flagrant. Mais gageons que durant l’Antiquité tardive, le secteur est déjà très peu densément peuplé. Le relief et la végétation y jouent peut-être aussi leur rôle et la situation est de fait comparable à celle que l’on observe dans le nord-ouest du département.

On trouve également des sites de plaine ou en bordure de plaine dans les Préalpes de Grasse. C’est le cas à Caille (avec peut-être un four de potier), à Séranon ou encore à Caussols (à proximité de l’église SaintLambert). Non loin, à Cipières, c’est sur le site du village, à l’occasion des fouilles de l’église Saint-Mayeul, qu’une occupation continue du Ier au VIIe siècle au moins a été mise en évidence9. Plus au nord, à Gars et à La Penne, l’occupation de sites de hauteur à partir du très haut Moyen Âge est attestée. On note enfin, pour l’ouest du département, un chapelet de sites qui s’étend sur la ligne Carros-Puget-La Penne. Plus particulièrement, c’est toute la vallée de l’Estéron qui présente un nombre important de sites, mais gageons que cette vallée à fait l’objet de nombreuses prospections qui permettent de mieux la documenter10. Elle est d’ailleurs peut-être plus représentative de la réalité que les autres secteurs qui n’ont pas forcément bénéficié de prospections systématiques.

Ce bref état de lieux ne permet pas vraiment de conclure, même provisoirement, à des stratégies privilégiées de continuité d’occupation, d’abandon, de réoccupation ou de création de sites à la charnière de l’Antiquité tardive et du très haut-Moyen Âge. Les configurations relevées sont très diverses et il ne fait aucun doute que seule la reprise des données et l’analyse par site permettraient de mieux comprendre les choix qui ont été opérés. Si l’on pressent que certains sites font l’objet d’une captation d’autres plus périphériques, les lieux du culte chrétien ou les sites de hauteur, présentant l’avantage d’avoir encore des élévations protohistoriques ou antiques, sont majoritaires. Il faut toutefois se garder de conclure.

En revenant sur la bordure littorale occidentale du département, la situation apparaît comme moins favorable. En dehors de Cannes, d’Antibes, de VilleneuveLoubet et de Cagnes-sur-Mer, de manière assez localisée, les espaces vacants paraissent globalement inoccupés. Effet de documentation, de regroupement à proximité des centres urbains ou encore d’absence de visibilité du fait de la forte pression immobilière des cent dernières années, il serait intéressant de reprendre cette bande côtière qui fait le joint avec un arrière-pays particulièrement bien occupé. 9 

L’investissement dans un travail de reprise des données, avec des vérifications de terrain comme de mobilier, avec un nettoyage des bases de données et des analyses spatiales sur critères ciblés, est aujourd’hui une des rares voies qui puisse être envisagée pour avancer sur la question. Le travail apparaît comme considérable avec des données qui sont souvent anciennes ou qui

Blanc 2008a. Gazenbeek, Lautier 2006.

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Le premier Moyen Âge des Alpes-Maritimes (Ve-Xe siècles)

Figure 4. Carte de répartition des types céramiques de l’Antiquité tardive/haut Moyen Âge des Alpes-Maritimes. O : pierre ollaire / C : claire D / L : Late Roman / B : brune tardive ou liguro provençale / D : D.S.P. (Cartographie E. Cassagne, DAO F. Blanc-Garidel, © Métropole Nice Côte d’Azur)

ont été parfois interprétées par des protohistoriens et des antiquisants dont les problématiques n’étaient pas celles de l’émergence d’un nouveau monde, mais plutôt la fin du précédent.

archéologique nationale, on peut superposer des données extraites de la Carte Archéologique de la Gaule consacrée aux Alpes-Maritimes11. La connexion entre les deux outils n’a manifestement pas toujours été faite, notamment en ce qui concerne le mobilier archéologique susceptible de caractériser la fin de l’Antiquité tardive

La disparité et la nature des données méritent également que l’on retravaille la question des marqueurs d’occupation. Ainsi, à la carte réalisée d’après la carte

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Lautier, Rothé 2010.

F. Blanc-Garidel

Figure 5. Carte de répartition des communes des Alpes-Maritimes qui présentent des sites et indices de sites du haut Moyen Âge (Cartographie E. Cassagne, DAO F. Blanc-Garidel, © Métropole Nice Côte d’Azur)

et le très haut Moyen Âge. À partir d’une recherche sur mots-clés, nous avons tenté de spatialiser quelques-uns de ces marqueurs, et surtout leur association (Figure 4). Nous avons retenu  : la pierre ollaire (marquée O)  ; la claire D (marquée C)  ; la Late Roman (maquée L)  ; la brune tardive ou liguro-provençale (marquée B) ; la D.S.P. (marquée D). En transcrivant ces éléments sur la

carte, on se rend par exemple compte que l’absence de fréquentation constatée au niveau de l’ancienne voie publique Littoral-Digne dans la carte archéologique se trouve être fictive. Il est de plus intéressant de voir l’association des différents mobiliers qui caractérisent la période. Ainsi se rend-on compte que la pierre ollaire est plus régulièrement associée à la brune tardive (13 58

Le premier Moyen Âge des Alpes-Maritimes (Ve-Xe siècles) occurrences) qu’à la claire D (10 occurrences), la D.S.P. (6 occurrences) ou la Late Roman (5 occurrences). Peuton y voir un effet de périodisation12 ?. Dans tous les cas, la révision et l’attention portées aux pierres ollaires et à la liguro-provençale apparaissent clairement comme une piste sérieuse à explorer.

difficile, pour ne pas dire spéculative. C’est finalement le mobilier céramique qui renseigne le plus. En effet, en matière de topographie urbaine, les limites mêmes de la cité n’ont pas été strictement délimitées et il est aujourd’hui d’autant plus difficile de discourir sur ses évolutions, notamment durant les débuts du premier Moyen Âge.

Enfin, pour clore ce bref aperçu cartographique bien imparfait, toujours en interrogeant la Carte Archéologique de la Gaule des Alpes-Maritimes sur mots-clés (haut Moyen Âge, Inscription, Tardo-Antique, etc.), on peut compléter la carte de communes qui disposent de traces d’occupation durant la période VeVIIe siècles (Figure 5). La vision n’est plus tout à fait la même. Certes les grandes zones vierges (nord-ouest et nord-est du département) restent relativement vides, mais n’est-ce pas là encore un effet de documentation13 ?

Pour autant, l’occupation paléochrétienne du site est bien attestée par une cathédrale aux dimensions réduites qui remploie une partie des thermes de l’Ouest, et par la présence d’un baptistère contigu et d’une petite zone funéraire au sud de la cathédrale. L’ensemble est daté du Ve siècle d’après les fouilles anciennes et plus récentes. Le baptistère semble d’ailleurs avoir fait l’objet de plusieurs campagnes de restauration entre le Ve et le VIIe siècle15. Mais en dehors de ce site réduit, nos connaissances sur la nature et l’étendue de l’occupation durant cette période restent très lacunaires. Le maintien en élévation des thermes du Nord et de l’amphithéâtre, encore de nos jours, tend à montrer que ces structures ont été continuellement utilisées et entretenues. Dans ces conditions, il est sans doute opportun d’imaginer que Cemenelum n’a pas cessé d’être occupée, même si l’assiette urbaine a nécessairement été réduite. Pour autant, cela ne signifie pas que la fonction urbaine ait persisté longtemps, notamment du fait de la position géographique du site. Ainsi, il n’est pas certain que l’on puisse identifier à coup sûr une enceinte réduite délimitant clairement un espace urbain. Peut-être que seul le groupe épiscopal a été concerné par ce genre de travaux. Mais là encore, nous ne disposons pas des limites de cet ensemble. Y. Codou16, d’après les travaux d’A. Lazaro17 sur des éléments architecturaux décoratifs, a fait récemment l’hypothèse que les thermes du Nord aient pu accueillir le palais épiscopal, ce qui expliquerait en partie sa conservation en élévation. Il sera toutefois difficile de le confirmer ou de l’infirmer, les niveaux contemporains ayant disparus.

Tentons maintenant de détailler quelques sites d’après les données dont nous disposons pour les occupations urbaines comme rurales. Quelques sites significatifs Les sites urbains de hauteur Cemenelum (Cimiez à Nice) Le très haut Moyen Âge (Ve-VIIe siècles) est finalement la période la mieux documentée du premier Moyen Âge par l’archéologie malgré d’importantes lacunes. En effet, les fouilles de la première moitié du XXe siècle et de l’après-guerre s’attachaient à la mise au jour d’ensembles antiques de référence, éliminant au passage les « remblais » médiévaux et modernes, trop proches dans le temps et suffisamment renseignés par les historiens des sources écrites. Il y a déjà là une explication à l’absence ou à l’indigence de la documentation post-antique. Dans les AlpesMaritimes, le site de Cemenelum (Cimiez) en constitue un bon exemple. Fouillé dès le XIXe siècle et à partir de 1943 par N. Duval puis F. Benoît14, aucune intervention n’a conservé la mémoire des couches médiévales, systématiquement décaissées pour atteindre les niveaux antiques les plus anciens. À la manière d’une fouille inversée, les niveaux de l’Antiquité tardive ont commencé à intéresser les chercheurs une fois que les questions de fondation de la cité, de son développement, de ses objets et de ses nécropoles ont trouvé quelques réponses. Les niveaux en place contemporains avaient ainsi déjà été très perturbés, rendant la lecture des couches de la fin de l’Antiquité tardive particulièrement

Et si la persistance de l’occupation de l’ancien centre urbain par l’ensemble religieux est attestée, que dire de l’habitat, des structures urbaines associées  ? Pour l’heure, l’absence de tout renseignement tend à privilégier une «  ruralisation  » progressive du site, l’ensemble épiscopal seul permettant d’y voir une traduction urbaine résiduelle. Cette lente désaffection de la colline de Cimiez conduira à l’abandon des fonctions épiscopales puis du site lui-même vers la fin du VIIe siècle. Nikaïa (Nice) Bien que la question de la stricte localisation de la cité hellénistique de Nikaïa fasse toujours l’objet de

Avec comme supposition une progression de ce type  : fin de l’Antiquité tardive (OC) ; début du très haut Moyen Âge (OD) ; haut Moyen Âge (OB). 13  Gageons de plus que certains sites documentés par d’autres études ont pu nous échapper… 14  Pour l’historique des fouilles de Cimiez voir Grandieux 2016. 12 

Pour plus de détails, voir Jannet 2015. Codou 2019. 17  Lazaro 2017. 15  16 

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F. Blanc-Garidel recherches et de nombreuses hypothèses, l’occupation de la colline du Château à Nice ne fait aucun doute durant les Ve-VIIe siècles. L’étude du bâti puis les fouilles entreprises depuis 200718 sur le site de l’ancienne cathédrale ont en effet permis de mettre au jour les vestiges d’un bâtiment rectangulaire daté des Ve-VIe siècles. Il se trouve sous la cathédrale médiévale et la présence d’une solea achève de démontrer le caractère paléochrétien de l’ensemble. Directement au sud, un autre bâtiment de forme et de dimensions similaires a également été découvert. La datation renvoie pour le moment, d’après les derniers travaux au cours du VIIe siècle, mais il pourrait être antérieur dans la mesure où le bâtiment est construit en opus africanus et où il remploie massivement des stèles funéraires antiques au niveau du sol ainsi des éléments architectoniques19. Les fouilles à venir apporteront des éléments complémentaires. L’occupation paléochrétienne est encore attestée par un fragment de sculpture retrouvé récemment en remploi dans un caveau médiéval du cimetière attenant20.

datés de l’âge du Fer mais aussi du haut Moyen Âge par le mobilier recueilli en prospection. La fonction religieuse est également représentée par un édifice dont la datation reste toutefois à établir. Ce site, qui a retenu l’attention des protohistoriens, mériterait une opération d’ampleur pour la période qui nous intéresse afin de vérifier l’hypothèse selon laquelle une partie de la population urbaine de Vence aurait pu s’y « percher », par substitution, dans le courant du Ve siècle. Antipolis (Antibes) Le cas d’Antibes est en priorité documenté par la chapelle Saint-Esprit dont l’origine paléochrétienne succédant à l’occupation romaine ne fait aucun doute22. Les fouilles conduites dans l’édifice ont permis d’approcher assez finement l’évolution du site du Ve au VIIe, voire au VIIIe siècle. Mais comme pour les cas précédents, on peine à identifier l’habitat contemporain. Pourtant, les preuves d’occupation des Ve-VIIe siècles ne manquent pas. Mais les fouilles sont très souvent anciennes et mentionnent régulièrement d’épais remblais avant de parvenir aux niveaux antiques. Il y a lieu de penser que bien des niveaux post-antiques ont ainsi été détruits au cours de ces fouilles/suivis de travaux. La trame alto-médiévale étant dès lors impossible à restituer.

Pour autant, ces éléments ne nous donnent pas d’information sur l’extension et l’évolution du secteur urbain. Le raisonnement le plus plausible voudrait que la partie sommitale de la colline du Château ait accueilli la ville du premier Moyen Âge avant de céder sa place à celle du second Moyen Âge. Mais l’une et l’autre sont encore enfouies sous plusieurs mètres de sédiments. Il faudra attendre les fouilles des prochaines années pour préciser ce point essentiel à la compréhension de l’occupation de la colline durant cette phase.

Les sites religieux et/ou funéraires Saint-Honorat de Lérins Même s’il ne s’agit pas d’un site rural ou de hauteur, la très singulière abbaye Saint-Honorat de Lérins ne peut être laissée de côté du fait de sa précocité dans le paysage paléochrétien d’une part et de son exceptionnelle longévité d’autre part. Il ne s’agit pas vraiment de reprendre les données qui ont été collectées depuis deux siècles, mais simplement de montrer comment un habitat non perché, certes quelque peu isolé puisque sur une île, a pu s’inscrire dans une certaine continuité d’occupation. Les travaux conduits ces dernières années ont en effet permis de confirmer archéologiquement ce qui était pressenti depuis mille ans  ! À savoir, que l’île sainte n’a pas cessé d’être occupée malgré les vicissitudes du premier Moyen Âge23. Pour autant, les recherches sont concentrées sur les édifices religieux, ce qui ne permet pas vraiment d’ajouter au dossier de l’habitat proprement dit, ni d’étudier les variations d’occupation. La fouille de la chapelle Saint-Sauveur et de ses abords aurait toutefois mis en évidence la présence de cellules24 accompagnant l’occupation religieuse du site. Les indices restent assez ténus, mais l’indigence de la stratigraphie n’était pas pour aider les fouilleurs.

Ventium (Vence) Le cas de Vence est assez problématique. En effet, l’agglomération Antique, bien qu’actuellement située au niveau du village actuel, n’a pas livré de structures en place permettant de reconstituer son aspect21. Il en va de même pour la cathédrale médiévale qui, si elle remploie des éléments, peut-être paléochrétiens et carolingiens, n’a pas encore clairement livré de vestiges en place du haut Moyen Âge. Pourtant, la fonction épiscopale est bien mentionnée dès le Ve siècle. Faut-il pour autant exclure une occupation contemporaine ou une localisation différente ? La question reste pour l’heure posée et seules des investigations sédimentaires dans la cathédrale permettront d’apporter quelques éléments de réponses. Toutefois, on ne saurait quitter si rapidement l’ancienne cité antique sans dire un mot des structures fortifiées du Baou des Blancs qui ont livré de nombreux habitats Voir Bouiron (dir.) 2013 et en dernier lieu Blanc-Garidel et al. 2020. Voir Blanc-Garidel 2020a. 20  Voir Blanc-Garidel (dir.) 2020b. 21  Pour un point complet sur l’occupation de Vence et de son territoire durant l’Antiquité, voir Lautier 2010. 18 

22  Pour une vision d’ensemble sur l’occupation d’Antibes durant l’Antiquité voir Thernot, Delaval 2019 et Delaval et al. 2013. 23  Bottaro et al. 2018. 24  Butaud, Codou 2015.

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Le premier Moyen Âge des Alpes-Maritimes (Ve-Xe siècles) À ces premiers indices, il conviendrait de multiplier les fouilles pour renforcer les éléments allant dans le sens d’une continuité d’occupation. Par ailleurs, la réalisation de prospections géophysiques de grande ampleur permettrait peut-être aussi de mettre en évidence des structures/habitats non reconnus aujourd’hui. Il en va de même pour l’île voisine de Sainte-Marguerite qui n’est certainement pas restée vierge de tout habitat durant cette période. Châteauneuf-de-Grasse Il s’agit de l’unique exemple d’église paléochrétienne rurale à vocation baptismale du département identifiée à ce jour. Elle est située à flanc de colline. Les fouilles conduites à partir de la fin des années 1950 ont mis en évidence une nécropole associée25. Aucun habitat n’est enregistré à proximité. Il est intéressant de constater que l’église, en dehors des reconstructions médiévales, ne présente pas de signes d’abandon. On peut donc s’interroger sur son entretien durant tout le premier Moyen Âge et donc sa fréquentation.

Figure 6. Inscription paléochrétienne découverte fortuitement au hameau du Figour à La Trinité (06) (cliché : F. Blanc-Garidel)

qui surmonte le petit hameau du Figour pour aboutir sur le parking actuel. Parmi les différentes pierres, un habitant a recueilli un fragment de marbre portant deux inscriptions funéraires de chaque côté. Si cette double inscription est en cours d’étude, son origine paléochrétienne ne fait aucun doute. La datation de la plus ancienne remonterait aux IVe-Ve siècle, tandis que celle portant le chrisme serait un remploi de la précédente, peut-être au VIe siècle28 (Figure 6). Le lieu originel de l’inscription fait l’objet d’une enquête. Deux pistes sont pour l’heure retenues  : elle proviendrait bien du ravin et ainsi peut-être des bords de celui-ci ou du quartier supérieur de Sembola ; elle proviendrait directement d’une maison du hameau et aurait été rejetée dans le ravin à la suite de travaux de rénovation. Cette dernière hypothèse est pour le moment la plus probable, d’autant que la pierre présente des restes de mortier au niveau des cassures, indiquant peut-être son remploi dans une construction. L’information principale est que ce secteur présente des traces d’occupation du haut Moyen Âge. Notons qu’à proximité, plusieurs milliaires ont été trouvés.

Saint-Pons de Nice À Nice, à proximité de Cimiez, le site de l’abbaye de Saint-Pons présente un intérêt particulier. Il s’agit en effet d’un des rares monastères du département mentionné durant le premier Moyen Âge dont il ne reste cependant que quelques rares témoins archéologiques. Avant l’installation du monastère, une riche nécropole du Bas Empire s’y développait. La mise au jour, au début du XXe siècle, dans la cour de l’actuel cloître, de plusieurs tombeaux et sépultures témoignent de cette opulence26. C’est sur ce même site donc que s’est installée la prestigieuse abbaye qui abritait le tombeau de Saint-Pons. Si l’occupation est ainsi attestée à partir de la fin du VIIIe siècle, nul doute qu’une occupation antérieure s’y soit développée. Malgré un mitage général du site depuis le Moyen Âge du fait des constructions successives, en particulier du cloître et de l’église modernes ainsi que du CHU Pasteur, la reprise de fouilles à l’emplacement du cloître devrait permettre d’apporter de nouveaux éléments sur cet établissement perché au-dessus du Paillon27.

Beaulieu-sur-Mer

La Trinité

Sur le site de l’église Notre-Dame de Olivo, une vaste nécropole antique a été mise au jour à la fin du XIXe siècle (plus de 500 tombes au moins). Au début des années 1960, une fouille a été entreprise au contact du gouttereau méridional, mettant en évidence des sépultures, entre-autres, des Ve et VIIe siècles29. L’importante concentration de sépultures, parfois sur

En novembre 2019, consécutivement aux fortes pluies, un cube de matériaux de tout-venant a dévalé du ravin Vindry 1966. Baréty 1908. Pour les vestiges carolingiens, voir Guyon 1973 et Buis 2002. 27  Au moment d’écrire ces lignes, les nouvelles fouilles conduites par le service d’Archéologie Nice Côte d’Azur (dirigées par B. Chevaux) ont mis au jour un petit bâtiment des VIe-VIIe siècles ainsi qu’un second bâtiment, plus vaste, avec des structures annexes datés par 14C des IX-Xe siècles. Par ailleurs, une base de colonne et d’autres éléments lapidaires ont été mis au jour dans le même temps. La post-fouille permettra d’aller plus loin dans l’interprétation de cette découverte. 25  26 

L’inscription est en cours d’étude par S. Morabito et Ph. Pergola. Il s’agit d’une première analyse qui sera étayée dans les mois qui viennent. 29  Cheneveau 1964. 28 

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F. Blanc-Garidel trois niveaux, associée au lieu de culte ne laisse que peu de doute sur l’origine paléochrétienne de l’église actuelle. Cette dernière fait actuellement l’objet d’une reprise intégrale des données avec la possibilité de nouvelles fouilles et, surtout, de datations de l’édifice et de ses antériorités éventuelles. Il s’agit potentiellement d’un site exceptionnel.

Ilonse On ne peut pas ignorer la découverte fortuite faite en 1939 d’une sépulture isolée dans le quartier d’Irougne à Ilonse présentant du mobilier de type mérovingien33. Le contexte de la découverte reste tout de même relativement flou et seule une partie du mobilier a pu être récupérée. Parmi les objets qui ont été mis au jour, on note la présence de plaque-boucles, de boucles de ceinture, de boucles d’oreille, ou encore de perles en pâte de verre, le tout daté largement des VIe-VIIe siècles. En l’absence de prospections ou de fouilles supplémentaires aux abords, nul ne peut dire s’il s’agit d’un individu isolé, décédé peut-être au cours d’un voyage, ou bien s’il s’agit d’un site plus étendu. L’information importante reste que cette sépulture montre une circulation des hommes et des cultures encore bien vivace.

Valdeblore L’église Sainte-Croix, au hameau Saint-Dalmas, est un rare cas de prieuré de montagne documenté par des fouilles. Ces dernières ont été conduites par G. Trubert de 1976 jusqu’au début des années 199030. Si l’édifice actuel reste mal daté, peut-être légèrement antérieur à l’an mil, la présence d’une nécropole antique à son contact a été mise en évidence. L’occupation du haut Moyen Âge est surtout représentée sur la commune par l’exploitation et la réduction de minerais. Plusieurs sites en ont livré des témoins. Il reste que le lieu de culte, en bordure de voie, associé à la nécropole et au hameau contigu, pourrait présenter une filiation alto-médiévale, en lien avec l’exploitation pastorale du territoire. Consécutivement à la récupération des archives de fouilles, un réexamen de l’ensemble est prévu dans les années qui viennent.

Isola Pour achever ce tour d’horizon, il était essentiel d’évoquer la découverte récente de plusieurs inhumations dans le centre du village d’Isola à la suite de surveillances de travaux suivies de fouilles d’urgence. Les sépultures sont datées entre le VIIIe siècle pour les plus anciennes et le début du XIe siècle pour les plus récentes34. Les plus anciennes côtoient une forge dont les scories étaient associées à un vase en pierre ollaire dédié à cette activité. Cette découverte, exceptionnelle pour les Alpes-Maritimes, montre que la vallée de la Tinée, à la fin du premier Moyen Âge, est bien occupée alors que la documentation était jusqu’alors indigente. L’activité de forge entre d’ailleurs en résonance avec les mines toutes proches de Valdeblore. Notons que le site d’Isola se trouve directement en bordure gauche de la Tinée et ne présente aucun caractère défensif ou de perchement, à l’instar du hameau de Saint-Dalmas de Valdeblore ou d’Irougne à Ilonse.

Oïra, Santa-Augusta à Peille Sur le territoire de Peille, à moins de 2 km au nordouest du village actuel se trouve un le site d’Oïra. Il s’agit principalement d’une chapelle/église qui présente encore d’importantes élévations, bien qu’en cours de ruine avancée. Étudiée dans les années 1980 par M. Buis31, elle avait alors relevé que le plan de l’édifice était inhabituel et, par certains caractères, rappelait une architecture plus paléochrétienne que romane avec son abside outrepassée incluse dans un chevet plat, sa galerie latérale, son «  narthex  », etc. Malgré une description minutieuse, l’absence de fouilles ne permet pas vraiment d’aller plus loin. Outre la présence d’un mur cyclopéen, du mobilier antique associé à de la pierre ollaire est signalé en prospection32. Édifice unique par l’architecture qu’il présente, l’origine paléochrétienne, carolingienne ou romane mériterait d’être clarifiée en même temps qu’une fouille permettrait sans doute de comprendre la destination réelle des constructions annexes. L’importante puissance sédimentaire à l’intérieur de l’édifice permet en effet d’envisager la préservation des derniers niveaux sol alors en usage. Enfin, notons que la petite chapelle Santa-Augusta à proximité ainsi que les secteurs proches de Saint-Jean et SaintSiméon d’Ongran mériteraient également une étude spécifique.

Les sites perchés potentiellement du haut Moyen Âge35 Le Rocher Saint-Martin à Mandelieu-La Napoule Le site du Mont Saint-Martin se situe à moins de 3km du rivage de Théoule-sur-Mer au sommet d’une éminence rocheuse qui culmine autour de 255 m NGF. Il domine à l’est le ravin de Maure Vieil. Malgré un rapport très succinct établi par G. Vindry en 197136, la présence de murs maçonnés, d’un toponyme, peut-être mentionné dès le Ve siècle et de plusieurs fragments de vases en pierre ollaire, le site a été donné comme un habitat du très haut Moyen Âge. S’il est difficile de valider ou Octobon 1940 ; Blanc-Garidel 2020b. Damotte (dir.) 2020. 35  Pour un panorama des sites perchés dans les Alpes-Maritimes, voir Gazenbeek, Lautier 2006. 36  Vindry 1971. 33  34 

Trubert 1989 et 1991. Buis 1986. 32  Lautier, Rothé 2010 : 560-561. 30  31 

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Le premier Moyen Âge des Alpes-Maritimes (Ve-Xe siècles) d’infirmer cette hypothèse, il reste qu’en marge de la petite zone sondée, plusieurs traces de constructions sont encore repérables à proximité de la crête. De nouvelles prospections avec relevé des murs pourraient montrer une occupation plus vaste et préciser la chronologie.

depuis. Notons que le site domine au sud les ruines de la chapelle San Peïre41 dont les alentours ont livré des sépultures en bâtière de tegulae. Il est également à noter que dans le même axe se situe l’actuel Château de la Gaude qui pourrait répondre à ce site. Outre le mobilier protohistorique et antique, quelques témoins de l’Antiquité tardive ainsi qu’une sépulture en bâtière ont été mis au jour. Le site est aujourd’hui en grande partie boisé tout autour. Peut-être que le passage d’un Lidar permettrait de visualiser d’autres vestiges qui n’étaient pas alors visibles.

Le Baou Saint-Jean à Gréolières À Gréolières, le site du Baou Saint-Jean (à un plus de 900 m d’altitude) domine à l’ouest la vallée du Loup. Il est établi sur une vaste crête qui présente de nombreux vestiges de constructions dont une chapelle qui a donné son nom à l’éminence. Les différentes prospections conduites, depuis les années 196037, ont permis de montrer clairement l’occupation du très haut Moyen Âge par un mobilier varié qui ne laisse pas de doute. Il est intéressant de noter que le village de Cipières, qui lui fait directement face de l’autre côté de la vallée du Loup, présente une occupation contemporaine38. Là encore, seule une investigation avec sondages ciblés permettrait d’affiner la lecture chronologique et également de mieux caractériser les nombreuses structures qui ont été repérées.

Notre-Dame du Peuple à Bezaudun-les-Alpes En réalité, ce n’est pas seulement ce site à proximité du village qui présente un intérêt, mais bien les différents sites alentours qui forment un petit réseau d’habitats distants les uns les autres de moins de 2 km. Le relief forme naturellement de petits mamelons qui culminent chacun à peu près à la même hauteur, autour de 950 m d’altitude. Sur deux d’entre-deux, à Notre-Dame et au Gourbel, des indices de sites ont pu être mis en évidence42. C’est également le cas à proximité de la Bastide de Villeplaine qui se trouve être en bas de pente et donc non perchée. Malgré le peu de mobilier recueilli, le secteur apparaît comme potentiellement riche. De nouvelles prospections et le passage d’un Lidar dans les zones boisées au nord du village pourraient apporter de nouveaux éléments.

Le Camp du Cimetière à Tourrettes-sur-Loup Le site est aujourd’hui juste à côté du cimetière. Il domine au nord et à l’ouest le vallon de Cassan et s’établit autour de la cote 380. Le perchement est tout relatif mais la configuration est intéressante dans la mesure où il confronte directement le village à l’ouest, de l’autre côté du vallon. L’abondant mobilier mis au jour au cours de fouilles réalisées en 1945, puis au cours de différentes prospections, a permis de clairement caractériser une longue occupation dont celle du très haut Moyen Âge39. Les perspectives d’une fouille à venir sont toutefois limitées par le caractère privé des terrains. Il est d’ailleurs regrettable que l’espace alentour soit densément occupé par des villas et complexes sportifs car une prospection dans les environs permettrait sans doute de mieux cerner l’extension de l’occupation altomédiévale dont on doute qu’elle puisse se réduire au site aujourd’hui localisé.

Le Mont Saint-Martin à Aiglun Au nord-est du village, entre le Mont Saint-Martin et la Brèche éponyme, se trouvent des vestiges de constructions médiévales et antiques43. Là encore, les indices sont assez ténus. C’est plutôt la configuration du site, avec la succession de constructions antiques et médiévales associées à du mobilier de l’Antiquité tardive qui pourrait indiquer un potentiel archéologique intéressant. Le village lui-même se trouve au pied de cet habitat, quelque 600 mètres plus bas. Le relevé précis des ruines repérées et une prospection sur le site présentant les vestiges d’une «  église  » seraient sans doute de nature à préciser la manière dont a pu se déplacer (ou non) l’habitat antique vers le site médiéval. Par ailleurs, le site domine une clue qui relie Aiglun et Salagriffon. Or, le toponyme de Sallagriffon pourrait évoquer un centre domanial de type salla, caractéristique du haut Moyen Âge44.

Le Collet du Mourre I à Saint-Jeannet Établi à moins de 2 km de la rive droite du Var, le Collet du Mourre a fait l’objet d’une reconnaissance et d’un sondage en 1974 par J.-C. Poteur40. Ici encore, les terrains sont privés et il est difficilement envisageable de pouvoir prétendre prospecter ou fouiller de nouveau. Par ailleurs, de nouvelles constructions ont été réalisées

Blanc 2012. Poteur 1998 ; Lautier, Rothé 2010 : 231. 43  Gazenbeek, Lautier 2006. 44  Je remercie J.-A. Segura qui a bien voulu m’en faire la remarque. Notons par ailleurs que ce toponyme avait déjà été remarqué et analysé rapidement par J.-A. Durbec (Durbec 1968). La spatialisation des toponymes dérivés de Salla (Saleta, Saletis, La Salle, Les Salles, Les Sallettes, Salamonum, Sala Mayals, Sala Clarorum, Sala Gaulteri,…) mériterait d’être réalisée avec ensuite des vérifications de terrain. 41  42 

Lautier 2004. Blanc 2008a. 39  Lautier 2001. 40  Poteur 1974. 37  38 

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F. Blanc-Garidel La crête Saint-Marguerite à La Penne

La sombre (?) période des VIIIe-Xe siècles

Il s’agit d’un site particulièrement intéressant qui présente l’avantage d’avoir encore plusieurs constructions identifiables avec une enceinte, de l’habitat ainsi qu’un grand bâtiment à abside orientée45. Les prospections ont permis notamment la mise au jour de deux sépultures, peut-être contemporaines de l’occupation alto-médiévale. Le site surplombe au sud le Var, à moins 1,5 km à vol d’oiseau. Les prospections déjà conduites ont permis de mettre en évidence le potentiel du site. Ce sont désormais des sondages ciblés qui permettraient de vérifier si des stratigraphies subsistent dans et autour des bâtiments.

Il est indéniable que, globalement, la seconde moitié du premier Moyen Âge constitue un vide documentaire qui apparaît comme insurmontable depuis plusieurs décennies. Que faut-il en conclure ? Interrompre toute recherche  ? Retravailler la question des habitats des Ve-VIIe siècle pour vérifier que le mobilier recueilli a bien été identifié  ? Ou bien, plus simplement, plutôt que de chercher la continuité, ne faut-il pas chercher l’antériorité sur des sites aujourd’hui encore occupés ? Le village actuel d’Isola en est une des illustrations. L’occupation des VIIIe-XIe siècles a été mise en évidence fortuitement à l’occasion de reprises de réseaux. Le postulat qui part du principe de chercher les précédents sur les sites de hauteur et en lieu et place de sites castraux, la plupart du temps représentés par les élites, a déjà été exploré. Si ponctuellement on retrouve des indices laissant supposer qu’il y aurait pu avoir continuité, c’est au prix de surinterprétations, pour combler le vide qui s’y trouve. Le perchement d’une partie de l’habitat à la fin de l’Antiquité tardive ressemble à s’y méprendre au perchement de certaines élites à partir du Xe siècle. Les exemples ne manquent pas. Un des mieux datés par des contextes en place reste le site de Sainte-Agnès. Au cours des fouilles conduites dans la tour maîtresse, datée de la fin du Xe-tout début XIe siècle par des monnaies et de 14C, un fragment d’amphore de type sicilienne produite à partir du Xe siècle48 a été mise au jour sous la sole d’un four à chaux. Outre ce fragment, une monnaie du Mans ainsi qu’un couvercle semblable à d’autres que l’on peut trouver en Gironde ou à Charavines49 prouvent que le commerce et la circulation des biens sont parfaitement établis au moins avant la fin du Xe siècle, ce qui implique nécessairement une antériorité de la mise en place des réseaux d’échanges.

Le Mont et la Colle de Revel à Tourrette-Levens Aujourd’hui classé Monument historique, le Mont Revel porte les vestiges du castrum médiéval le plus anciennement mentionné dans les sources écrites des Alpes-Maritimes à l’extrême fin du Xe siècle. Au sommet, une tour flanquée de murs à meurtrières permet de localiser l’habitat contemporain. Les prospections conduites sur le site et au col voisin démontrent une certaine continuité de l’occupation depuis l’âge du Fer46. Les nombreuses cavités qui ponctuent le site, occupées dès la Préhistoire, ont également livré du mobilier témoignant d’occupations successives. Toutefois, la dynamique d’occupation et les possibles glissements n’ont pas encore été saisis et, malgré la protection patrimoniale actuelle, il y aurait lieu de retravailler les prospections sur et autour du site. Sainte-Agnès Le site perché, à plus de 750 m, d’altitude de l’ancien village de Sainte-Agnès sur le littoral mentonnais a été fouillé de 1993 à 201147. Si l’essentiel des structures concerne l’occupation du second Moyen Âge, une fréquentation durant l’Antiquité tardive et au début du premier Moyen Âge est attestée par du mobilier céramique résiduel associé à de la pierre ollaire au niveau de l’ancienne église postée sur un col. La présence de tessons tardo-antiques sur le reste du site est plus sporadique mais bien réelle. On notera également la présence d’une structure repérée en coupe entièrement en béton de tuileau sur radier en opus spicatum qui pourrait renvoyer aux mêmes périodes. L’absence de fouilles à cet endroit ne permet toutefois pas d’être définitif. Des fouilles plus ciblées autour de l’église et en contrebas permettront peut-être de mieux caractériser cette occupation.

Toutefois, nombre de villages actuels ne se trouvent pas systématiquement perchés. On objectera que beaucoup de sites actuels procèdent d’un déperchement opéré à la fin du Moyen Âge qui s’est poursuivi durant l’époque moderne, certes. Pour autant, le lieu de déperchement, s’il peut aisément être expliqué à la lueur de l’histoire économique et politique, ne peut-il pas prendre en compte une antériorité et ainsi réoccuper des sites plus anciens ? La question ne se pose pas partout, mais mérite quand même d’être soulevée. Or, on ne fouille pas ou peu les sites agglomérés modernes, ce qui ne permet ainsi pas d’infirmer de potentielles antériorités. Dans tous les cas, villages déplacés ou restés en place depuis le dernier millénaire, la documentation archéologique fait défaut. À l’instar des suivis de travaux opérés dans les grandes agglomérations, une politique semblable de suivi dans les villages des Alpes-Maritimes mettra

Brétaudeau 1996. Bodard, Laguerre 1974. 47  Pour un panel complet, voir Blanc 2008 (dir.). Les fouilles ont été conduites sous la direction de M. Lapasset avec une équipe de bénévoles formés à la fouille. 45  46 

48  49 

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Teglia et al. 2012: 205-206. Blanc 2008b: 16-17; Blanc 2022.

Le premier Moyen Âge des Alpes-Maritimes (Ve-Xe siècles) en lumière à coup sûr d’autres exemples que celui d’Isola.

constructive carolingienne très ténue a été mise au jour dans la cathédrale, les sépultures du cimetière des XIe-XIIIe siècles remploient des tegulae des VIIIeIXe siècles52, montrant que l’activité constructive se poursuivait durant cette période. Certes, on ne peut pas pour l’instant préciser, mais la continuité d’occupation est désormais bien établie. Toujours à Nice, la restauration du tombeau de Saint-Pons dans l’abbaye éponyme montre que le site est occupé et lorsque l’on voit la facture des quelques fragments qui nous sont parvenus, on ne peut pas s’empêcher de penser à la commande et aux artisans qui ont réalisé ces pièces. Est-ce là le témoignage d’une sombre période  ? Les remplois similaires dans la cathédrale de Vence, peutêtre légèrement plus récents pour certains, participent de cette réflexion. La période carolingienne, à partir de la fin du VIIIe siècle surtout, montre, comme l’avait fait remarquer P.-A. Février il y a cinquante ans, une certaine vivacité et un renouveau artistique53. On peut d’ailleurs prolonger cette réflexion autour de la gestion de certains territoires par les différents monastères et peut-être même d’une forme de polarisation ou de maintien de l’habitat.

Pour reprendre ce dernier, la question de la métallurgie se pose également. Les fouilles ont montré la présence d’une forge contemporaine des sépultures de la fin du VIIIe siècle. Or, le territoire d’Isola présente, comme bien d’autres dans le Mercantour, des mines exploitées depuis les âges des Métaux. Les communes voisines de Valdeblore et de Saint-Martin-Vésubie présentent aussi de nombreux sites à gisements métallifères. La question d’une spécialisation, en marge d’activités pastorales évidentes, doit être posée. À l’instar de l’exploitation du bois, ce sont ces territoires qui ont produit l’essentiel de la matière première que l’on retrouve sur le littoral. Si les mines du Mercantour sont aujourd’hui bien documentées50, y compris les lieux de réduction du minerai, le commerce ad hoc est beaucoup moins connu. Il ne fait pourtant aucun doute que ces villages faisaient partie du réseau de commercialisation du métal, même si cette activité ne constituait pas le fondement même de l’économie du territoire. Il est intéressant d’ailleurs de noter que ces sites ne sont pas des habitats perchés, mais établis en bordure de cours d’eau. La fixation de l’habitat a probablement été opérée, moins par les nécessités castrales que pragmatiques et économiques, en dépit des schémas que l’on pense connaître. Notons encore que sur le territoire d’Isola, « un gisement d’hématite localisé sur la Cime de la Guercha à 2623 m semble correspondre au site d’extraction de minerai de fer qui a été transformé en contrebas à 2200 m de distance, dans le vallon de la Guercha […]. Le site de transformation est identifié par la présence de trois concentrations localisées entre 1470 m et 1550 m d’altitude. L’une de ces concentrations comportait aussi des scories de forges témoignant ainsi d’une transformation élaborée du métal sur place. Un charbon […] a été l’objet d’une datation radiocarbone située entre 399 cal AD et 539 cal AD, à 2 sigma, soit encore une fois une datation s’incluant dans l’Antiquité tardive »51. Rappelons que le village d’Isola est situé à la confluence de la Tinée et de la Guercha. Le lien apparaît dès lors comme évident et l’activité de forge rencontrée n’est donc sans doute pas anecdotique. Un autre site de l’Antiquité tardive présentant des scories a été mis en évidence sur le plateau de Morgon à Saint-Étienne-deTinée.

Cette gestion est bien visible par exemple dans la Tinée et la Vésubie avec l’influence de l’Abbaye San Dalmazzo di Pedona en Piémont qui administre plusieurs prieurés. Certes on ne connaît pas, pour cette époque, le rôle précis joué par ces dépendances et l’abbaye mère, mais est-il pour autant incongru de penser qu’elles n’ont pas joué de rôle dans la (re)structuration de ces territoires en préfigurant certains regroupements progressifs que l’on observe à partir du Xe siècle  ? À tout le moins, ces établissements ont nécessairement apporté une dimension communautaire renouvelée qui doit se traduire matériellement dans les villages et/ou les hameaux ainsi qu’au travers des voies de communication. Le réexamen de l’influence des monastères dans la (re)fixation des lieux d’habitat sur les territoires ruraux et alpestres mérite attention autant que la part donnée aux phénomènes d’incastellamento ou d’inecclesiamento. Mais là encore, la principale difficulté reste le fractionnement, le manque de mobilier et d’échantillonnage significatifs qui ne permettent pas d’obtenir de référentiels propres à être confrontés peu à peu à d’autres sites. Revenir à l’essentiel : fouiller pour documenter

En revenant vers le littoral, la double question urbaine et religieuse revient immanquablement. Si les listes épiscopales s’interrompent en même temps que les autres sources écrites, les occupations durent. Sur la colline du Château à Nice, les fouilles de la cathédrale et du cimetière commencent à livrer des indices d’occupations et de travaux. En effet, si une phase

L’archéologie préventive vs premier Moyen Âge Finalement, cette rapide présentation n’apporte pas vraiment de connaissances nouvelles vis-à-vis de trente ou quarante dernières années de travaux. À vrai dire, Sur cette question très récente, voir Blanc-Garidel, Dupuis, à paraître et Civetta, Corbara à paraître. 53  Février 1973. 52 

Mari 1982 ; Ancel 2010. 51  Suméra 2015 : 119. 50 

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F. Blanc-Garidel l’impasse de haut Moyen Âge dans les Alpes-Maritimes relève plus d’une absence de travaux de recherches que d’une absence de contextes. Elle relève aussi des modifications de la pratique archéologique résolument, et objectivement, tournées vers une archéologie préventive qui ne travaille désormais plus sur le haut Moyen Âge qu’à l’occasion de découvertes fortuites. Il s’agit d’ailleurs moins d’une critique de l’archéologie préventive que d’un constat de non-concordance entre les terrains aménagés et la présence de vestiges du haut Moyen Âge liée à l’occupation du territoire. D’ailleurs, c’est l’archéologie préventive dans le nord de la France qui a permis de vérifier que le haut Moyen Âge existe bel et bien et qu’il est aujourd’hui représenté par des centaines de sites fouillés et bien documentés. Or, dans les Alpes-Maritimes, les zones d’aménagement donnant lieu à des fouilles préventives ne coïncident pas avec les occupations alto-médiévales pour le moment. Comme l’archéologie préventive représente à la fois l’essentiel des opérations financées et qu’elle produit des masses de plus en plus importantes de données à consolider, à analyser et à publier, il ne reste pas vraiment de place pour s’attaquer à ce haut Moyen Âge fuyant.

des historiens, même s’il reste toujours de nouveaux angles de vue à adopter, sont en effet difficilement perfectibles faute de sources renouvelées. Il appartient donc aux archéologues de faire avancer le dossier ou de ne pas le rouvrir pour, dix ans plus tard, aboutir à un constat similaire. Pour s’en convaincre, il suffit de se référer aux travaux de L. Schneider en Languedoc54, de D. Martinez en Auvergne55, d’A. Constant dans les Pyrénées ou plus récemment de J.-A. Segura dans le Var56. Tous ces travaux ont été réalisés dans le cadre de fouilles programmées et de programmes de recherches universitaires. Pour prendre un pendant dans les AlpesMaritimes, les travaux de F. Suméra dans le Mercantour, essentiellement tournés vers la Protohistoire de la haute-montagne, ont largement démontré que le vide n’existe que pour celui qui ne regarde pas. Mais pour voir, il ne suffit pas juste de regarder. Il faut observer, dépouiller, compter, réorganiser les données, hiérarchiser et spatialiser les informations en prenant le temps de l’examen méthodique, en acceptant les impasses comme les retours. Supposer pour ne pas renoncer. Un travail d’archéologue en somme  ! À la manière de travaux éthologiques, il faut espionner patiemment le premier Moyen Âge pour savoir comment l’approcher. De ce point de vue, le retour à un examen attentif de longue haleine de la culture matérielle apparaît comme indispensable.

On voit pourtant que les sites existent, certains présentant plus ou moins de potentiels, mais qui sont la plupart du temps devenus inaccessibles pour l’archéologue professionnel qui oscille entre la nécessité de fouiller ce qui va disparaître et les problématiques scientifiques qui en ressortent. La plupart des découvertes des dernières années dans les Alpes-Maritimes restent en effet dues à des travaux individuels universitaires qui se nourrissent de prospections et de quelques sondages ponctuels. L’âge d’Or des «  prospecteurs du dimanche  », des arpenteurs associatifs, des amateurs enjoués et des pique-niques archéologiques est révolu. C’est pourtant cette pratique de la prospection et de quelques fouilles programmées qui ont permis de constituer notre pas si maigre corpus et de pouvoir envisager aujourd’hui de constituer un corpus critique de sites qui reste à établir. Ce sont clairement quelques fouilles programmées et découvertes fortuites à l’occasion de suivis de travaux qui ont permis de rouvrir, timidement, le dossier du haut Moyen Âge. Et pour la raison évoquée ci-dessus, il paraît peu probable que l’on puisse renouveler notre vision sans retour au terrain.

Culture(s) matérielle(s) On n’insistera jamais assez sur cette expression consubstantielle à l’archéologie malgré un maniement délicat et l’absence de définition claire57. L’échec de l’archéologie du premier Moyen Âge dans les AlpesMaritimes tient tout d’abord à l’absence de travaux sur la culture matérielle. Si les travaux d’analyse spatiale, de retour aux sources écrites, aux cadres socio-économiques et religieux sont nécessaires, ils ne peuvent pas être enrichis ou totalement renouvelés sans la connaissance des cadres matériels. Or, le premier Moyen Âge n’est pas une période érémitique durant laquelle les populations n’auraient pas produit de l’habitat, de la vaisselle de cuisine ou de table, des armes, des outils, des structures de stockage, des lieux de culte et des espaces funéraires autant que de pouvoir. Pour aborder la problématique des productions primo médiévales, il est nécessaire de retourner au terrain, de fouiller.

L’effort universitaire reste en la matière un des seuls leviers. Aussi peut-on espérer que des masters, et pourquoi pas des thèses, puissent réinvestir ce vaste champ chronologique – cinq cents ans rappelonsle – avec à l’appui des fouilles pluriannuelles de sites à haut potentiel, qu’ils soient perchés ou non. Les problématiques ne sont, pour leur part, pas vraiment insurmontables et avant même d’avancer sur la question de l’évolution de la société et de ses avatars, nous devons savoir ce qu’elle contient, matériellement. Les travaux

Les US positives existent autant que les négatives, mais nous raisonnons le plus souvent sur cette période avec Voir en particulier Schneider 2008 et 2019. Martinez 2016 et Chabert, Martinez 2017. 56  Segura 2014  ; Constant, Segura 2020 et la contribution de M. Varano, J.-A. Segura et D. Mouton dans ce volume. 57  À ce sujet, on se reportera aux récentes et complémentaires synthèses de L. Bourgeois et de J.-M. Poisson sur la culture matérielle en archéologie médiévale (Bourgeois 2018a et 2018b ; Poisson 2017). 54  55 

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Le premier Moyen Âge des Alpes-Maritimes (Ve-Xe siècles) les secondes faute de terrains investis. Il est vrai que les céramiques recueillies en prospection ou glanées dans quelques couches résiduelles de sites antiques renvoient une image pour le moins décourageante avec un mobilier assez peu « racé », à l’image d’une vaisselle commune dont l’attrait esthétique ou technique reste faible et rebute la plupart des céramologues. L’histoire de l’archéologie a aussi sa part et les céramologues médiévistes se sont plus volontiers concentrés sur les productions les plus importantes et datantes du second Moyen Âge. D’un autre côté, les antiquisants, confrontés à la masse des productions antiques du bassin méditerranéen, ont quelque peu délaissé les céramiques modelées ou non, dites tardives. Une bibliographie, certes limitée, existe toutefois pour les céramiques grises de l’Antiquité tardive et du début du second Moyen Âge. Essentiellement produite sous l’impulsion de G. Démians d’Archimbaud au sein du LAAM dès les années 1970, elle est cependant l’œuvre de quelques chercheurs qui ont fait date, mais dont la postérité n’a pas toujours été assurée58. Le renouvellement de ces travaux apparaît comme indispensable. Il doit être conduit avec le concours désormais habituel et accessible des méthodes de datation en ne se concentrant pas seulement sur la couche ou l’objet, mais bien sur l’environnement du tesson. Il est ainsi essentiel de dater aussi bien les niveaux de « remblai » qui scellent les couches, que les écofacts de la couche elle-même. Pour ces derniers, on ne cessera pas de redire à quel point le choix à dater est capital. Tout charbon ne date pas toujours le contexte dans lequel il se trouve et les analyses taphonomique et anthracologique de l’écofact sont aussi importantes que celles de la couche ou du tesson. C’est en multipliant les datations raisonnées d’un même contexte, de ses antériorités comme de ses postérités, qu’on parviendra à affiner les chronologies et par-là même à les relier aux typologies qui restent à construire.

En marge de notre habituel «  fossile directeur  », l’analyse des contextes environnementaux semble désormais incontournable. Non seulement parce qu’elle permet de réimplanter l’homme dans son milieu, mais également parce que, de la même manière que l’étude de l’évolution du cadre matériel permet de dater autant que de caractériser, l’évolution environnementale dépend pour partie des modifications que l’homme opère dans son milieu. Et à son tour, l’écofact peut lui-même devenir un fossile directeur. Il ne s’agit pas pour autant de prétendre à des reconstitutions climatiques, mais bien d’observer si la consommation végétale comme animale varie dans le temps du premier Moyen Âge et permet de mettre en évidence les contours d’une évolution des pratiques. Ces travaux, encore trop restreints, doivent se multiplier pour suppléer progressivement les cas de sites fortement dépourvus de mobilier archéologique. Le pastoralisme et la consommation de produits végétaux, pour l’alimentation comme pour la fabrication d’outils directement ou par transformation, sont tout aussi importants à documenter que les autres mobiliers. L’écofact comme objet de culture matérielle doit désormais prévaloir comme marqueur d’un site, d’un habitat, d’un temps donné ou de pratiques collectives. L’approche des sites par la lorgnette environnementale permettra sans aucun doute d’avancer sur la caractérisation et la périodisation des habitats primo médiévaux. Prendre le temps d’entrelacer les sources Un des écueils de ces dernières années est de passer trop rapidement sur les sources (artefacts comme écofacts), en les réduisant d’abord à de simples marqueurs chronologiques et en déduisant, tout aussi rapidement, un niveau ou un statut social propre à réintroduire une forme de cadre dans lequel nous nous reconnaissons. Les sources deviennent alors de simples avatars chrono-typologiques, nécessaires à l’établissement du contexte archéologique, mais relativement impuissantes pour dire l’histoire des hommes et des lieux. Or, c’est bien à cette fin que l’archéologie prétend. Il est nécessaire de retravailler l’interrogatoire des sources pour les faire parler autrement. Que dit une proportion plus importante d’une espèce domestique qu’une autre au sein d’un habitat  ? Doit-on conclure à une pratique commerciale, à un marqueur d’élite, à des changements environnementaux, à des préférences

Le retour à l’analyse technologique des céramiques semble également une voie indispensable à explorer. De ce point de vue, si les analyses physico-chimiques des pâtes restent d’indispensables outils, bien que toujours peu développées et à utiliser avec tout autant de circonspections que les datations par 14C, par thermoluminescence ou archéomagnétisme, de nouvelles méthodologies peuvent être envisagées. C’est face à un mobilier peu datant et une typologie pauvre de certaines productions de l’âge du Fer que des protohistoriens commencent à mettre au point de nouvelles techniques prometteuses que les médiévistes devraient essayer59.

réaliser une sériation directement à partir des clichés. La méthode est ensuite reproductible pour les critères typo-morphologiques. Une fois le processus conduit à son terme, les échantillons représentatifs des groupes et sous-groupes sont alors sélectionnés pour réaliser des analyses MEB et DRX. Ce travail techno-morphologique est actuellement testé par M. Delabre dans le cadre d’une thèse à l’Université Paul Valéry Montpellier 3. Il est également en cours d’expérimentation au service d’Archéologie Nice Côte d’Azur (L. Damotte).

58  Voir la bibliographie générale qui recense la plupart des publications en la matière pour la Provence. 59  Voir par exemple la méthode de classification numérique des céramiques du site de Roubion mise au point par F. Suméra qui propose de caractériser les pâtes à partir de critères visuels après passage au microscope, puis d’opérer des tris hiérarchiques pour

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F. Blanc-Garidel religieuses, etc.  ? La question n’est pas simple, pas plus que la ou les réponses. Pour autant, il n’est pas de vestige sans histoire. La statistique seule n’aidera pas, sinon à prendre un raccourci sous le prétexte de savoir, de notoriété, qu’on consomme plus de telle espèce à une époque donnée. C’est se méprendre, me semble-t-il, sur la diversité des situations et des pratiques qui, si elles relèvent des représentations et des usages communs, dépendent elles-mêmes de variables locales difficiles à établir. Ainsi peut-on se poser la question de la différenciation entre les pratiques alimentaires en montagne, sur le littoral ou en moyen pays à une époque et en supposant une société dont les codifications ont été progressivement modifiées. Aussi faut-il savoir ce que l’on fouille, ou plutôt, chez qui fouille-t-on ? Cette question renvoie à celles de la caractérisation et de la hiérarchisation de l’habitat au sein d’un même site.

résultats forcent l’admiration à partir de données ténues, mais décortiquées, passées au crible de l’analyse archéologique, puis confrontées aux histoires que nous supposions pour en produire de nouvelles, plus fines, plus représentatives de ce que furent les cadres de vie du premier Moyen Âge. Tâchons de ne pas passer à côté de cette moitié médiévale qui manque à l’autre et qui représente un quart de l’histoire des deux derniers millénaires. Au travail ! Bibliography Ancel, B. 2010. Les anciennes mines métalliques des Alpes du Sud : bilan diachronique, Archéologie de la montagne européenne, Actes de la table ronde internationale de Gap, Bibliothèque d’Archéologie Méditerranéenne et Africaine, n° 4, Ed. Errance / Centre Camille Jullian, 2010, 285-292. Baréty, A. 1908. Les fouilles du monastère de st Pons à Nice. Nice Historique, 19, 1908, 317-334. Biagini, M., Melli, P., Torre, E. 1998. La ceramica comune in Liguria nel VI-VII secolo : Genova, In Atti del Convegno in onore di John W. Hayes: Ceramica in Italia: VI-VII secolo. Roma 11-13 maggio 1995, Biblioteca di Archeologia Medievale, 14, Firenze 1998, 577-584. Blanc, F. 2008a. Église Saint-Mayeul de Cipières (Alpes-Maritimes). Constructions, reconstructions et antériorités (Ier-XXe siècles), Rapport final d’opération de fouille nécessitée par l’urgence absolue, Mougins, 2008, 209 p. Blanc, F. 2008b. Archéologie du site de Sainte-Agnès. Éléments de synthèse et résultats d’un long diagnostic, in F. Blanc dir., Sainte-Agnès et l’ancien comté de Vintimille du Moyen-Âge à l’époque moderne, Nice, 2008, 11-42. Blanc, F. (dir.) 2008. Sainte-Agnès et l’ancien comté de Vintimille du Moyen-Âge à l’époque moderne, Actes de la Xe Journée d’Études Régionales de Menton, 17 novembre 2006, Menton, Nice, 2008, 318 p. Blanc-Garidel, F. 2012. Chapelle San Peïre de SaintJeannet (Alpes-Maritimes). Étude préliminaire d’archéologie du bâti, Rapport finale d’opération de prospection, Mougins, 86 p. Blanc-Garidel, F. 2020a. Péroraison : pour un retour à l’examen autoptique des vestiges, des contextes et de leur(s) datation(s), In A. Civetta (dir.) Cimetière de la cathédrale Sainte-Marie, colline du Château, Nice (Alpes-Maritimes), Rapport de fouilles programmées, service d’Archéologie Nice Côte d’Azur, Nice, 203-208. Blanc-Garidel, F. 2020b. Ilonse, sépulture d’Irougne, In F. Blanc-Garidel (dir.) L’archéologie entre monts

Traquer la distinction matérielle par le mobilier, par les techniques de construction, par la vaisselle et les pratiques culinaires doit s’appliquer à des sites souvent pauvres en stratigraphie. Et de ce point de vue, outre l’analyse de l’artefact ou de l’écofact, c’est la confrontation rigoureuse, souvent laborieuse, de ces différentes sources qui permet d’aboutir à une caractérisation, probablement imparfaite, plus juste en tout cas qu’à l’aulne du seul examen des maçonneries ou des productions céramiques ramassées en prospection. Les tamisages fins pour récupérer l’avifaune, les petits vertébrés autant que les restes ichtyologiques, documentent et distinguent les habitats, les habitants, tant fonctionnellement que socialement. Et seule la multiplication de fouilles avec une même (ou semblable) grille d’analyse est propre à progressivement constituer des nouvelles sources comparables, plus aptes à être judicieusement utilisées pour l’interprétation de nouveaux contextes. Après plus de cinquante ans de travaux plus ou moins fructueux dans les Alpes-Maritimes, il est peut-être temps de ne pas se presser pour étudier ces cinq cents ans d’histoire opacifiés par le temps. C’est au prix d’un retour à zéro en quelque sorte, en revenant à la fouille programmée, lente, protocolaire et méthodique, que l’on peut espérer faire émerger un autre discours que celui de l’impuissance ou de l’inconsistance. Il ne s’agit pas ici du «  syndrome ou du complexe de Rougiers  », mais force est de constater que ce sont ces travaux qui ont percé une brèche dans un mur qui semblait infranchissable. La voie a été ouverte ailleurs par quelques archéologues pugnaces qui, depuis une vingtaine d’années et en accord avec les bénéfices de l’archéologie préventive60, s’attellent à la tâche. Leurs

corpus. L’église présente aussi une abside légèrement outrepassée inscrite dans un chevet plat accompagnée de sépultures (les datations sont en cours). La continuité entre l’Antiquité, avec un imposant établissement rural, et le second Moyen Âge est avérée. La suite des études permettra de préciser et d’enrichir les données.

Depuis l’écriture de cet article, la fouille en 2022 d’une partie du village abandonné au XVe siècle de Gordolon à Roquebillière, dans un contexte d’urgence par le service d’Archéologie Nice Côte d’Azur, vient ajouter un site de la vallée de la Vésubie (500 m d’altitude) au 60 

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Aperçu sur l’archéologie en Provence-Alpes-Côte d’Azur (1959-2020)

Xavier Delestre Cet article résume quelques-uns des thèmes abordés lors de la conférence publique présentée à Grimaud dans le cadre du colloque.

– 600.000 ans et dans les Alpes-de-Haute-Provence les fouilles dans la grotte de la Baume-Baune à Quinson dont les premières occupations datent de – 400.000 ans.

Il ne peut être question d’exposer ici par le menu une histoire de l’archéologie provençale de ces soixante dernières années tant les sites sont nombreux, plus de 36.000 inventoriés et les recherches pléthoriques. Pour en témoigner, il suffit de mentionner quelques chiffres clés : près de 9000 autorisations administratives délivrées par l’État pour la conduite de prospections, de fouilles et la réalisation de projets collectifs de recherche ; plus de 7000 publications publiées à l’issue de ces investigations, 400 mètres linéaires d’archives générées par les chercheurs et 6500 m³ de biens culturels archéologiques aujourd’hui conservés dans les dépôts archéologiques et les centres de conservation et d’étude.

Pour l’époque Néolithique, l’une des principales fouilles est celle de Fontbrégoua à Salernes (Var) qui a révélé une stratigraphie de plus de dix mètres constituant l’ensemble le plus complet dans le Sud de la France pour la Préhistoire ancienne et récente. On retiendra en particulier la présence, dans un niveau daté du Cardial associé à des restes de faune, des vestiges humains correspondant à au moins une dizaine d’individus. A noter que la plupart des ossements présentent des traces de stries de dépeçage et de percussion pour extraire la moelle révélant la pratique du cannibalisme.

A une présentation détaillée de sites majeurs comme la Vallée des Merveilles, la grotte Cosquer (Marseille), l’oppidum d’Entremont (Aix-en-Provence) connus internationalement, j’ai préféré centrer cet aperçu à partir d’une approche chronologique en le divisant en cinq séquences principales : 1959-1970. Pour l’essentiel l’activité de terrain concerne alors la recherche dite programmée menée en très grande majorité par des chercheurs bénévoles. Nombre de ces chantiers sont à la fois des lieux de recherche et de formation. De cette période datent la découverte et la fouille de plusieurs sites préhistoriques, notamment en Provence orientale. Parmi ceux-ci, la grotte du Vallonnet (Roquebrune-Cap-Martin) découverte en 1958 dans laquelle de nombreux restes de grands mammifères et une centaine de pièces lithiques archaïques datées des alentours de -1 million d’années ont été retrouvés. Le second chantier d’envergure est celui du site de Terra Amata à Nice, première fouille d’un gisement préhistorique en milieu urbain en France qui permettra de mettre en évidence une installation humaine au bord d’une plage marine datée de – 400.000 ans. C’est pour la Préhistoire aussi la période où les fouilles reprennent et se développent dans la grotte du Lazaret à Nice. En lien avec le creusement du canal de Provence, est repérée puis fouillée la grotte de l’Escale à Saint-Estève Janson (Bouches-du-Rhône) dans laquelle auraient été mis au jour des restes de foyers datés de

Une partie des travaux relatifs à l’époque antique datant de cette période est encore visibles aujourd’hui dans le paysage actuel, parmi les exemples les plus emblématiques les ruines de Glanum à Saint-Rémy de Provence (Bouches-du-Rhône), celles de Vaisonla-Romaine (Vaucluse) ou de Cimiez à Nice (AlpesMaritimes). C’est aussi pendant cette première période qu’éclate «  l’affaire  » du Centre Bourse à Marseille (Bouches-du-Rhône), première opération de fouille de sauvetage en ville réalisée en France. Prévue pour une année par une déclaration d’utilité publique prise par le ministre de la Culture André Malraux, elle durera au final une dizaine d’années. Enfin, parmi les recherches importantes pour la période Médiévale, on mentionnera ici celles du castrum de Rougiers (Var), première fouille française d’un village médiéval autour de son château. La seconde période est comprise entre 1970 et 1990. C’est le temps de l’archéologie de sauvetage avec une multiplication de scandales en lien avec des destructions patrimoniales importantes dans nombre de centres-villes (Marseille, Avignon, Fréjus…) suite à la construction d’immeubles et de parkings souterrains. La Provence est alors l’une des régions les plus concernées par les sauvetages archéologiques. Sur les 2815 fouilles inventoriées dans 423 villes, 269 sont attribuées à la Provence. De cette période datent plusieurs découvertes majeures par exemple à Arles celle du cirque romain ou à Marseille de bains grecs datés de la première moitié du IVe siècle avant notre ère. Sur le terrain, pour renforcer

Perchement et Réalités Fortifiées en Mediterranee (Archaeopress 2023): 73–75

X. Delestre les équipes, s’installent dans le paysage administratif régional des services archéologiques de collectivités territoriales dans plusieurs villes (Aix-en-Provence, Marseille, Martigues, Fréjus) et dans un département (Vaucluse). Parallèlement à cette grande activité de terrain, les archéologues organisent de nombreux colloques, des tables rondes qui sont aujourd’hui de très précieux marqueurs pour l’historiographie de la recherche régionale.

Menton un colloque qui, pour la première fois sur le territoire national, donne la parole en même temps à des archéologues et à des élus. Pour cette séquence la fouille de la carrière antique de la Corderie à Marseille retient particulièrement l’attention parce qu’elle suscite au niveau national une polémique sans précédent par son ampleur médiatique et sa durée. Ce dossier révèle que l’archéologie reste un enjeu sociétal et politique mais aussi une méconnaissance persistante de la réalité du métier d’archéologue aujourd’hui et celui de l’administration en charge de la préservation et de l’étude du patrimoine archéologique.

Les recherches sont également menées en milieu rural. Elles concernent par exemple dans le Var et les Bouches-du-Rhône pour les Ages du Fer des sites d’oppida. Dans les départements alpins, des fouilles sont menées sur des sites médiévaux importants, par exemple dans les Hautes-Alpes à Saint-André de Rosans ou sont découverts dans le prieuré clunisien des pavements de mosaïque figurant des animaux, félins ou lions affrontés deux à deux, en position héraldique, un éléphant portant un châtelet, décor identique à celui retrouvé dans le prieuré de Ganagobie (Alpes-deHaute-Provence).

Au fil des années, les archéologues ont exploré de «  nouveaux territoires  » en entreprenant des travaux d’archéologie sur le bâti avec des résultats importants pour l’histoire urbaine par exemple à Marignane (Bouches-du-Rhône) ou dans les Alpes-Maritimes à Grasse et Nice. Du point de vue chronologique, ils n’ont pas cessé de s’intéresser à des périodes de plus en plus proches de nous. Désormais leur attention se porte sur les vestiges contemporains. Pour cette période ont été fouillés plusieurs installations industrielles, par exemple des savonneries à Marseille et des vestiges militaires étudiés à partir de campagnes de prospections sur le camp de Calas (Bouches-du-Rhône), camp américain le plus grand déployé en Europe ou bien encore lors de fouilles préventives à Miramas (Bouches-du-Rhône) sur un camp américain de prisonniers allemands occupé entre l’hiver 1944 et l’été 1946.

Les années 1990-2001 correspondent à la troisième période. Elles se singularisent par une diminution de la part de l’archéologie bénévole au profit d’une archéologie professionnelle au sein de l’association pour les fouilles archéologiques nationales (AFAN). La mobilisation de ces personnels en faveur d’une meilleure prise en compte de l’archéologie dans la politique d’aménagement et les revendications pour mettre un terme au statut précaire des archéologues permettront d’alerter l’opinion publique et les élus. Ces actions rendront nécessaire la mise en adéquation du droit français avec les dispositions de la convention de Malte ratifiée par la France en 1994. Parmi les recherches marquantes et innovantes pour cette troisième séquence, on peut mentionner celles réalisées en lien avec la politique de mise en sécurité des mines engagée par le ministère de l’industrie. Plusieurs chantiers archéologiques sont alors ouverts permettant l’expertise d’installations souterraines, les plus anciennes datent du Chalcolithique et de l’Age du Bronze à Saint-Véran (Hautes-Alpes) et d’explorer plusieurs sites datés de l’époque médiévale à l’époque contemporaine parmi lesquels, la mine de plomb argentifère de l’Argentière la Bessées (Hautes-Alpes).

Par ailleurs des travaux collectifs ont été réalisés autour de plusieurs thématiques, par exemple pour l’anthropologie, la peste, mais aussi sur l’occupation des îles ou des territoires encore largement inconnus archéologiquement comme la Camargue, la moyenne et haute montagne. Tous ces travaux archéologiques ont permis des avancées scientifiques de portée internationale grâce à l’exploration rigoureuse de sites majeurs et à des travaux pluridisciplinaires. Ils ont également fourni l’occasion d’enrichir et de compléter des pages de l’histoire régionale encore vierges. A ce bilan positif, fruit d’un engagement toujours important des acteurs de la recherche, s’opposent les destructions liées aux fouilles sauvages notamment par des utilisateurs d’un détecteur de métaux pour qui la recherche du passé se borne malheureusement à la découverte d’objets métalliques. En privant les chercheurs de ces vestiges d’une découverte dans leur contexte archéologique, ils pénalisent gravement la connaissance et portent un tort considérable à la bonne conservation du patrimoine archéologique, seule source de documentation aujourd’hui accessible pour mieux connaître l’histoire inscrite dans le sol.

La période suivante, 2001-2003 correspond à l’entrée en application de la loi relative à l’archéologie préventive et à la mise en place d’un nouveau mode de fonctionnement de l’archéologie de terrain. La dernière période de 2003 à 2020, est marquée par une multiplication des opérations de fouilles préventives menées sur prescription de l’État (DRAC/ SRA) par des opérateurs publics et privés. En 2010 se tient dans le cadre des accords transfrontaliers à 74

Aperçu sur l’archéologie en Provence-Alpes-Côte d’Azur (1959-2020) En terminant cette rapide évocation de l’archéologie régionale par cette note pessimiste, j’espère que cela fera prendre conscience aux lecteurs que toutes les investigations archéologiques imposent de posséder au préalable des connaissances scientifiques et méthodologiques. Des exigences qui font que légitiment l’État en assure en permanence le contrôle scientifique et technique sans jamais oublier que la fouille reste un acte destructif des « archives du sol », bien unique et non renouvelable.

cet héritage aux générations futures est l’affaire de tous les citoyens et pas seulement celui de la communauté archéologique. Bibliographie Delestre, X. 2008. 100 ans d’archéologie en ProvenceAlpes-Côte d’Azur, Editions du Patrimoine. Delestre, X. 2019. Provence-Alpes-Côte d’Azur. Archéologie d’un territoire (1959-2019), Ministère de la Culture/Direction régionale des affaires culturelles de Provence-Alpes-Côte d’Azur, consultable en ligne : hal-0200781.

Cette protection du patrimoine archéologique qui demeure l’acte premier pour garantir la transmission de

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Approche toponymique du phénomène castral en Provence Élisabeth Sauze Abstract The inventory of castral habitats in Provence, has made it possible to identify 251 villages, of which more than half have been deserted and nearly 20% displaced. The survivors constitute a little less than a third of the corpus and the plain habitats an almost negligible quantity. The proportion of abandonment calls for a revision of the common opinion which attributes it to the demographic crisis of the end of the Middle Ages. The analysis of toponyms used to designate castra also requires a review of the chronology of their creation. While 45% of the names were formed in the Roman language ancestor of Provençal, 8% perpetuate Germanic anthroponyms of the early Middle Ages, 15% derive directly from classical or late Latin and more than 30% from an indigenous idiom prior to Roman colonization. Despite its blurry contours and the obvious survival of certain words, this periodization, supported by the examination of many sites, casts doubt on the medieval origin of the perched villages proposed by some historians. Keywords: Provence, sites perchés, toponymy Mots clés : Provence, castra, toponymie

Le présent travail repose sur une enquête menée durant plusieurs années avec le concours du Centre archéologique du Var et plus particulièrement de Marc Borréani, enquête qui a consisté à repérer et visiter les habitats castraux vivants ou désertés1. La prospection du terrain et la relecture des documents écrits ont amené deux constats. En premier lieu, les mots utilisés pour qualifier les habitats, castrum, villa, locus, ne s’opposent pas, mais se complètent et l’absence du premier ne doit pas être interprétée comme l’absence de fortification. Plusieurs villages qualifiés dans les textes de villa ou de locus se sont révélés sur le terrain comme de véritables sites castraux, tels le locus qui vulgo Rascatius dicitur2 retrouvé par Michel Gazenbeek sur le sommet de Pétiache au Plan-de-la-Tour. En second lieu, il a existé des ensembles hiérarchisés d’agglomérations dont les textes ne rendent pas toujours bien compte, composés d’un castrum cheflieu et d’habitats satellites dont certains étaient de véritables castra. C’est ainsi qu’il faut comprendre l’ensemble formé dès le XIe siècle autour de Tourves par Seisson, Gaillet, Colongue, Saint-Estève et les Cette enquête est restée inédite, sauf en ce qui concerne le massif des Maures, cf. Elisabeth Sauze, « Le phénomène castral dans le massif des Maures » dans Freinet Pays des Maures, n° 6, 2005-2006, p. 3-26. L’ensemble des rapports relatifs aux diverses phases de la prospection est consultable à Aix-en-Provence au Service régional de l’Archéologie à Aix-en-Provence et à Toulon au Centre archéologique du Var. 2  E. Moris et M. Blanc éd., Cartulaire de Lérins, n° 28. 1 

Pennes de la Gayole3. La limite commune entre Varages et Saint-Martin-de-Pallières qu’évoque une charte de 1096 n’est admissible qu’en supposant que le castrum de Bézaudun, intercalé à la même date entre les deux villages, se trouvait alors sur le territoire du premier4. Ce type d’organisation, qu’on ne peut que soupçonner dans certains ensembles territoriaux (autour de Bargême, de Castellane) fonctionnait encore à la fin du XIIIe siècle en Haute Provence dans les vallées de la Blanche et de l’Ubaye5. Le corpus ainsi établi comprend 300 habitats de type castral (en comptant double ceux qui ont fait l’objet d’un ou plus exceptionnellement deux déplacements), soit presque le double du total des communes actuelles (153). Le décompte ne doit pas être considéré comme définitif. Quatre sites connus par la documentation n’ont pas été retrouvés, 18 ne figurent pas dans les textes, dont 11 restent anonymes, et plusieurs zones ont échappé à l’exploration, le plus souvent parce que inaccessibles (camp de Canjuers, propriétés fermées de la zone littorale). Les deux cités (Fréjus et Toulon) B. Guérard éd., Cartulaire de Saint-Victor, n° 221, 325, 328, 330, 333. Les deux premiers figurent encore dans le cadastre de Tourves de 1394 (A.C. Tourves, CC 1). Le castrum de Colongue et le hameau de Saint-Estève ont été abandonnés avant cette date. Les Pennes de la Gayole a été annexé avant 1079 à l’abbaye de La Celle (Cartulaire de Saint-Victor, n° 843). 4  Chantelou (Dom), Histoire de Montmajour, Revue Historique de Provence, 1890, 220-221. 5  Pécout (Thierry) dir., L’enquête générale de Charles II en Provence (12971299), Paris, 2018. 3 

Perchement et Réalités Fortifiées en Mediterranee (Archaeopress 2023): 76–83

Approche toponymique du phénomène castral en Provence

habitats

prélatins

latins

germaniques

romans

sans nom

total

vivants

23

11

1

33

0

68 27,5%

38

19

5

64

9

135 54,6%

déplacés désertés

18

80 31,98%

9

1

16

38 25,79%

7 2,83%

116 45,82%

0

10 3,64%

44 17,8% 251

Table 1. Répartition chronologique des toponymes

La documentation conservée illustre ce phénomène à Salernes, où les chartes citent en 1043 l’ancien village de Salernas Vetulas alors que le nouveau se trouve à l’emplacement actuel dès 10079. La conservation du nom ne prouve pas la pérennité du site, mais une continuité d’occupation suffisante pour avoir assuré la mémoire sur place ou le transfert de l’identité du lieu. C’est en vertu de ce principe que je propose d’identifier un certain nombre de sites très anciennement abandonnés. Le village actuel de Pontevès, assis sur un relief assez faible, doté d’une église moderne et où les fouilles n’ont décelé aucun vestige antérieur au XIIIe s. ne peut être le castellum cité en 102110 ; les ruines de celui-ci couronnent le double piton appelé aujourd’hui Petit Bessillon et justifient la puissance de la famille qui a pris son nom et qui régnait sur un territoire englobant Barjols. Même processus à Tourves, dont le nom prélatin est passé de l’oppidum où s’élève encore la chapelle Saint-Probace au castrum établi sur un petit entablement en bordure de la voie aurélienne. A Mons, les ruines visibles sur le sommet du Faou ont bien des chances d’être les vestiges de l’agglomération désertée dans la seconde moitié du XIVe siècle et remplacée au XVe s. par l’actuel village, dont l’assise peu accidentée mérite bien peu son appellation.

et les 16 villages de plaine déjà établis au Moyen-âge ne représentent dans l’ensemble des lieux habités qu’une infime minorité – une minorité ici réduite aux agglomérations chefs-lieux de leur territoire, sans compter un nombre impossible à évaluer de hameaux plus ou moins éphémères développés autour d’églises rurales. L’habitat castral n’est donc pas un phénomène marginal et la démonstration pourrait en être étendue à l’ensemble de la Provence. La documentation écrite, très lacunaire, et les investigations archéologiques encore trop rares ne suffisent pas à le situer dans le temps. Si l’on en croit Jean-Pierre Poly, la Provence n’aurait compté avant le XIe s. qu’un très petit nombre d’agglomérations fortifiées : les cités et quelques forteresses destinées à contrer les attaques des Sarrasins, principalement situées dans la basse vallée du Rhône et sur le littoral. Tout le reste serait l’oeuvre, en quelques décennies, des nobles et des chevaliers qui ont usurpé les pouvoirs régaliens aux alentours de l’an mil6. Cette vision très réductrice n’est évidemment pas tenable dès lors que l’on constate, avec Charles Rostaing, que de nombreuses localités portent un nom hérité de l’Antiquité ou de la Protohistoire. La thèse de ce toponymiste publiée en 19507 a été très critiquée et les historiens n’en ont apparemment tenu aucun compte. Ils savent pourtant combien la mémoire des hommes est courte et devraient s’interroger sur les raisons et les modes de conservation de l’ensemble documentaire que constituent les noms de lieu.

Tous ces exemples suggèrent que des déplacements d’agglomérations ont eu lieu à diverses époques. Les mieux connus, intervenus vers la fin du Moyen-âge, ont été motivés par la recherche de conditions de vie plus rationnelles et plus confortables11. Ceux du début du Moyen-âge traduisent vraisemblablement l’adaptation de l’habitat au nouveau contexte économique et social suscité par la croissance démographique et le renouveau de l’agriculture et des échanges : les habitants quittent les sommets qui convenaient à l’exploitation pastorale et forestière de leurs aïeux pour se rapprocher des terroirs agricoles et des chemins. Ils sont encouragés à cela par les seigneurs désireux de mieux contrôler les populations et par l’amélioration des techniques

L’approche toponymique peut en effet nous aider à y voir plus clair dans la mesure où elle ébauche une chronologie fondée sur l’origine et l’étymologie des noms donnés à ces habitats. En règle générale, le nom de lieu, attaché à habitat et à l’espace qu’il contrôle, a un caractère sacré qui impose son maintien dans des limites territoriales fixes. Tous les villages dont les textes décrivent le déperchement à la fin du Moyen-âge ou au début de l’époque moderne ont gardé leur nom8.

temporaire des deux habitats. Beaucoup d’autres, d’abord désignés comme secondaires (par exemple les Bastides au Beausset) ont fini par récupérer l’appellation du chef-lieu. 9  B. Guérard éd., Cartulaire de Saint-Victor, n° 486 et 492. 10  Ibidem, n° 602. 11  En 1340 les habitants de La Roquebrussanne expliquent à l’archevêque d’Aix qu’ils ont propter ascensus et descensus asperitatem quitté leur village perché pour s’établir en contrebas dans la vallée, A. P., Visites pastorales du diocèse d’Aix, 1340-1345, f° 14v.

6  Poly (Jean-Pierre), La Provence et la société féodale, 879-1166, Paris, 1976. 7  Rostaing (Charles), Essai sur la toponymie de la Provence depuis les origines juequ’aux invasions barbares, Paris, 1950. 8  Les rares changements de nom constatés, comme au Bourguet qui a remplacé Bagarry au cours du XVe siècle, résultent de la coexistence

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É. Sauze de construction qui permettent de remplacer les abrupts naturels par des murs. Les mêmes exemples invitent à chercher sur des sites protohistoriques le lieu d’implantation originel de tous les villages qui portent un nom emprunté à un idiome prélatin.

de Verceil (aujourd’hui Saint-Clément, commune de Figanières). Le classement linguistique des autres toponymes ne doit pas être pris au pied de la lettre. Il ne s’agit que d’une approximation. En matière d’étymologie, les certitudes sont peu nombreuses, il faut souvent se contenter de présomptions plus ou moins fondées. Surtout, les frontières restent floues d’une catégorie à l’autre. Il a sans doute fallu plus d’un siècle pour que le latin remplace dans l’usage populaire la langue pratiquée par les Provençaux de la Protohistoire et autant sinon davantage pour assurer la métamorphose du latin en roman. La limite fixée au IXe s. par l’apparition des premiers textes rédigés en langue vulgaire n’est qu’une convention imposée par l’état de la documentation et l’impossibilité de donner un terme précis à un phénomène dilué dans le temps.

Il faut d’abord soustraire de la liste 9 noms qui ne sont que des microtoponymes substitués tardivement – on n’en connaît pour l’heure aucune attestation médiévale – aux noms originels oubliés. Parmi les sites concernés, il en est au moins trois (Saint-Pierre de Rians, Saint-Quinis de Camps, SaintVincent de Vins) dont l’hagiotoponyme, par le biais d’un édifice religieux, recouvre les vestiges d’une occupation beaucoup plus ancienne (âge du Fer à Antiquité tardive) dont le véritable nom a disparu ou a été transféré ailleurs. Saint-Quinis pourrait avoir porté le nom prélatin de Besse, village situé immédiatement en contrebas. Le Castel des Maures ou Castéou Maouroux est l’ancêtre du village des Mayons déperché à l’époque moderne. Le Château Vieux du Castellet a peut-être été le site primitif de ce village. On peut voir dans le Castel d’Aou au Cannet, le Castellet (aussi dit Rouve Gavot) à Collobrières, la Moutte à Fox-Amphoux et les Orris (littéralement ‘les greniers’) à La Roquebrussanne des établissements éphémères du début du Moyen-âge voués à l’échec par leur potentiel économique trop restreint. Quelques appellations romanes, bien que anciennes, peuvent être des sobriquets consécutifs à l’abandon des sites qu’elles désignent. C’est le cas au Plan-de-la-Tour de Miramars, essai de refondation de l’ancien oppidum d’Avignon12. Le Fenouillet et Gibouel dissimulent les noms oubliés d’imposants oppida remplacés au Xe siècle, le premier par la ville d’Hyères, le second par le village de La Môle. Quelques textes éclairent le processus de rebaptisation des habitats. Connu depuis le XIe siècle sous le nom de Saint-Martin de Vans ou d’Avans13, Saint-Martin devient au milieu du XIVe siècle Saint-Martin de Pallières14. La liste dressée en 1232/1244 des localités qui composent le diocèse de Fréjus15 désigne ainsi sous l’appellation de castrum quondam Sancti Clementis l’ancien castrum de Miravaux (commune de La Garde-Freinet), dont le vocable primitif n’était pourtant pas oublié, et sous le nom de castrum quondam sancti Blasii l’ancien castrum

Les formations romanes16, avec 45,75% du total, ne constituent pas une écrasante majorité. Elles utilisent pour moitié des termes descriptifs de l’environnement naturel, pour moitié de l’empreinte humaine. Au premier plan, le relief sur lequel est installé l’habitat se décline en une gamme de 17 mots différents, 12 pour les hauteurs : • roca ‘roche’ : Rocbaron (1019), la Roque (Sillans, XIe), Roquebrune (1013), La Roquebrussanne (1140), La Roque-Esclapon (1232/1244), Roquefeuil (Pourrières, 1060/1080), Roquetaillade (Le Muy, 1113), la Roquette (Cabasse, 1161), la Roquette (La Crau, 1250), la Roquette (Montmeyan, 1232/1244), la Roquette (Le Muy, 1232/1244) ; • poi ‘piton’ et son diminutif puget : Pétiache (Plande-la-Tour 1085/1093), Pibresson (Tourrettes, 1232/1244), Poi Jaudal (Collobrières, XIe), Pugetsur-Argens (990), Puget (La Verdière, 1252), Puget-Ville (1062) ; • mont ‘mont’ : Mons (1232/1244), Aspremont (Le Val, v. 1060), Montauroux (1044/1060), Montbrien (La Verdière, 1033), Montferrat (1046), Montfort (1232/1244), Montmeyan (XIe)  ; • penna ‘pointe’ : Pennafort (Callas, 1232/1244), les Pennes de la Gayole (La Celle, 1079) ; • peira ‘roche’ : Pierrefeu (1031), Pierrelongue (La Martre, 1108) ; • bals ‘rocher’ : Baudinard17 (1113), Le Beausset (1141) ; • aspre ‘pointu’ : Espérel (Montferrat, 1056/1072) ; • cogul ‘capuchon’ : Cogolin (v. 1010) ;

E. Moris et M. Blanc éd., Cartulaire de Lérins, n° 28. Le nom d’Avignon est resté à la vallée que domine l’oppidum. Nom prélatin de la vallée que domine le castrum, première mention en 1096, Chantelou, Histoire de Montmajour, 221. 14  Nom du massif de collines dans lequel est inserré le castrum, première mention en 1343, A.P., Visites pastorales du diocèse d’Aix, f° 92v. 15  Cette liste publiée par Albanès (J.-H.) et Chevalier (U.), Gallia christiana Novissima, tome I, province d’Aix, Montbéliard, 1899, col. 205-206, a été datée par Alain Venturini, ‘Episcopatus et bajulia, note sur l’évolution des circonscriptions administratives comtales au XIIIe siècle : le cas de la Provence orientale’ dans Territoires, seigneuries, communes, les limites des territoires en Provence, actes des 3èmes journées d’histoire de l’espace provençal, Mouans-Sartoux, 1986, 61-140. 12  13 

Les noms donnés ici en caractères gras sont ceux des chefs-lieux de commune actuels, les autres sont sortis de l’usage ou ne désignent plus que des lieux-dits. 17  Balt + anthroponyme Isnard, interprêté ultérieurement bel disnar ‘beau dîner’. 16 

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Approche toponymique du phénomène castral en Provence • bastida ‘maison forte’ : La Bastide (1232/1244), la Bastide (Pontevès, 1252), la Bastidonne (Barjols, 1252) ; • fort ‘fort’ : Blanquefort (Besse, XIe), FoxAmphoux (1232/1244), Forcalqueiret (1025) ; • esparron ‘barre, barricade’ : Esparron (994/1032)  ; • gacha ‘poste de guet’ : Gacha (Le Lavandou, 1192)  ; • garda ‘poste de garde’ : La Garde (Xe), la Garde (La Roquebrussanne, 1144/1180), la Garde (Figanières, 1232/1244), La Garde-Freinet (1232/1244) ; • miranda ‘tour de guet’ : Murène (Le Lavandou, 1192) ; • mota ‘motte’ : La Motte (1030/1039) ; • para ‘pare, défend’ + col ‘colline’ : Paracol (Le Val, 1002) ; • solier ‘étage’ : Solliès-Ville (v. 1010) ; • tour ‘tour’ : Tourrettes (a. 1032) ; • tourn ‘enceinte fortifiée’ : la Tourne (SollièsToucas, 1066).

• estel ‘banc de rocher, écueil’ : Estelle (Trigance, 1232/1244) ; • giba ‘bosse’ : Gibouel (La Môle, 1174) ; • molar ‘grosse meule’ : los Molars (Hyères, 1232/1244) ; • mourre ‘pointe’ : la Mourre (La Garde-Freinet, 1069) ; • verga ‘pic du milieu’ : Entreverges (Rougon, ?). Sept seulement pour les creux : • balma ‘grotte’ : la Baume (Plan-d’Aups, 1113), les Beaumettes (Belgentier, 1066) ; • espeluca ‘caverne’ : Espeluque (Ampus, 1058/1060), Espeluque (Montfort, 1028) ; • comba ‘combe’ : Comps (a. 1030) ; • gorgia ‘gorge’ : Gorgia (Bagnols, 990) ; • val masca ‘vallée cachée’ : Velnasque (Tourrettes, 1232/1244). Deux pour l’exposition climatique : • aura freja ‘vent froid’ : Aurafrege Gréoux, 1280) ; • envers ‘revers, ubac’ : Envessènes (Le Thoronet, 1094-1110).

Cinq agglomérations : • villa ‘agglomération’ : Villecroze (v. 1055), Villepey (Roquebrune, 1053/1069) ; • revest ‘nouvelle fondation’ : Le Revest-les-Eaux (1232/1244) ; le Revest (Sainte-Maxime, v. 1065), le Revest-Notre-Dame (Esparron, 1177).

Deux pour la nature du sol : • arenier ‘sablière’ : Aren (Sanary, 1151) ; • argentil ‘argentifère’ : Argentis (Camps, a. 1050). Six pour la végétation (6) :

Huit exploitations agricoles :

• boisset ‘couvert de buis’ : Boisset (Saint-Julien, 1056) ; • cadiera ‘couvert de génévriers’ : La Cadière (v. 993) ; • falguiera ‘couvert de fougères’ : Fauguières (Collobrières, 1204) ; • fenolh ‘couvert de fenouil’ : Fenouillet (Hyères, XIe) ; • maura ‘maquis’ : les Maures (Les Mayons, 1332) ; • verdiera ‘verdure’ : La Verdière (1232/1244).

• artica ‘terre défrichée’ : Artigues (a. 1032) ; La Celle (1160) ; • borricalha ‘élevage d’ânes’ : Bourigaille (Seillans, 1405) ; • favars ‘champ de fèves’ : Favas (Bargemon, 1015) ; • figariera ‘plantation de figuiers’ : Figanières (1030/1039) ; • olivula ‘plantation d’oliviers’ : Ollioules (1044) ; • porcil ‘porcherie’ : Pourcieux (v. 1010) ; • porriera ‘champ de poirreaux’ : Pourrières (1046).

Le dernier évoque à la fois un animal et le milieu aquatique où il vit :

Quatre établissements industriels : • • • •

• coulobriera ‘plein de couleuvres’ : Collobrières (1060). L’autre moitié fait la part belle aux constructions : 25, fortifications :

fabrega ‘forge’ : Fabrègues (Aups, 909) ; iera ‘aire, marais salant’ : Hyères (963) ; mola ‘meule de moulin’ : La Môle (1008) ; oliera ‘poterie’ : Ollières (1008).

Les huit hagiotoponymes (un chiffre qu’il faut peutêtre encore restreindre en fonction de possibles rebaptisations) attestent la faible contribution de l’Eglise à la formation de l’habitat castral : Saint-Blaise (La Martre, 1278) ; Sainte-Marguerite (La Garde, 1212) ; Saint-Estève (Evenos, 1232/1244) ; Saint-Estève (Hyères 1232/1244) ; Saint-Julien (1098) ; Saint-Martin (1098) ; Saint-Raphaël (1073) ; Saint-Tropez (1055).

• castel ‘château’ : Castel Boubon (Comps, XVI ), Castel Judieu (La Crau, 1232/1244), Le Castellet (1153), Castellum Gardinum (La Roquebrussanne, 1048), Château Neuf (Vinon), Château Royal (Carnoules, 1208), Châteaudouble (v. 1032), Châteauvert (1004), Châteauvieux (1156), Entrecasteaux ‘château du mieu’ (1012) ; e

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É. Sauze Les cinq derniers noms font apparaître un nouveau mode de dénomination inconnu des périodes précédentes. Ce sont de véritables sobriquets, composés ou dérivés de plusieurs mots qui expriment:

• • • • • • • • •

• le panorama : mira ‘regarde’ + mar ‘la mer’ : Miramars (Plan-de-la-Tour, 1053-1069), mira + vals ‘les vallées’ : Miravaux (La Garde-Freinet, 1143) ; • le prestige : gonfalo ‘gonfanon, étendard’ : Gonfaron (Xe) ; • le voisinage : bel vesin ‘beau voisin’ : Belvezin (Bormes, 1056). ; Bormettes (Bormes 1056), diminutif roman de Bormes.

• • • • • • • •

Au haut Moyen-âge appartiennent les 8 noms (2,8% du total), dont 2 encore vivants, formés à partir d’un anthroponyme d’origine germanique18. Ils sont en principe affectés à des domaines privés, que rien n’interdit d’imaginer perchés sur des hauteurs et qui ont pu servir d’amorce au regroupement d’habitations paysannes : • • • • • • •

On trouve aussi un ethnique : Rutenae : Rodanas (SaintMaximin, 1038) ; et une petite série de descriptifs : un pont, arcus : Les Arcs (1010) ; deux établissements de bain, balneolis : Bagnols (1052) ; Bayoux (Saint-Maximin, 1231) ; une fabrique de poterie, figulas : Saint-Pierre de Figolas (Seillans, 1038) ; un bois sacré, lucus : Le Luc (1019) ; une hêtraie : fag-entia : Fayence (909) ; un domaine, fara : la Fare (Collobrières, XIIe) ; une exploitation agricole, colonica : Colongue (Tourves, v. 1025) ; une zone de défrichement, novulas : Néoules (XIe s.) ; une résidence, palacium : Palaison (Roquebrune, 1028) ; un groupe de maisons, saletas : les Salettes (Pontevès, XVe) ; une place forte, saeptum forte : Six-Fours20 (984) ; et un village, vicus Albani : Vidauban21 (1014).

Archin-wald : Arquinaut (Tourtour, v. 1300) ; Baudo : Baudisson (Collobrières, 1216) ; Drago : Dragon (Draguignan, 1232/1244) ; Gail-inus : Gaillet (Tourves, 1082) ; Grim-wald : Grimaud (1058) ; Ragin-arius : Reynier (Ampus, 1232/1244) ; Rot-garius : Rougiers (1040).

Le nombre des toponymes d’origine latine n’est pas proportionnel au patrimoine archéologique antique aujourd’hui répertorié : 39, soit 25,7% du corpus. Ne sont comprises ici que les formes spécifiques de cette époque. Il va de soit que certains toponymes rattachés au groupe roman peuvent aussi bien avoir été formés directement en latin19. Onze villages actuels, soit 4,38% du total, seraient nés entre le Ier et le VIe siècle. Les composés les plus nombreux sont formés d’un gentilice gallo-romain seul (3 cas) ou accompagné d’un suffixe classique -acum (4), -anum ou -ana (10), -one (4), hérité du ligure -oscum (3) ou tardif -arium (1), -icas (1) ou -anicus (1) : • • • • • • • •

Cotinius + acum : Cotignac (1002) ; Contilius + arium : Coutelas (Régusse, 1232/1244) ; Draconius + anum : Draguignan (1095) ; Flaccius + anum : Flassans (603/321) ; Flaius + oscum : Flayosc (1025) ; Gratinius + one : Grenon (Cabasse, 965/977) ; Lanius : Lagnes (Ampus, 984) ; Matalus + icas : Mazaugues (984) ; Marius + anicas : Meynarguettes (Mazaugues, 984)  ; Mustius + acum : Moissac (XIe) ; Reius + anis : Rians (1005/1029) ; Saxius + one : Seisson (Tourves, 1082) ; Sinnius : Signes (984) ; Silus + anis : Sillans (1013) ; Talius + ana : Taillane (Signes, 984) ; Vercellius : Verceil (Figanières, 1232/1244) ; Verinius + one : Vérignon (1098) ;

Hormis les trois derniers, tous ces toponymes sont censés désigner de grands domaines. Il ne faut pas compter sur les textes pour nous informer des raisons, des circonstances et des modalités de leur transport vers des sites perchés. Des fouilles répondront-elles un jour à ces questions ?

Artinius + oscum : Artignosc (1232/1244) ; Aurelius + anum : (Clos d’) Aureillan (Cuers, ?) ; Aurius + acum : Auriac (Brue-Auriac, 1032) ; Belgentius + acum : Belgentier (1066) ; Burrius + anum : Bourrian (Gassin, 1055) ; Caelius + anis : Seillans (813) ; Canius + oscum : Cagnosc (Gonfaron, 1086) ; Calidius + anum : Callian (1030/1044) ;

Les noms prélatins représentent un peu plus du tiers (31,98%) du corpus toponymique. Nous savons fort peu de choses de la langue des habitants de la Provence avant l’arrivée des Romains, sinon qu’elle utilisait des 20  La forme la plus ancienne est Septem Furnos. On ne voit pas bien ce que viendraient faire un tel nombre de fours (à chaux ?) sur la formidable citadelle qui surplombe la mer, loin des zones boisées susceptibles de fournir le combustible. 21  L’étymon habituellement invoqué, la clématite vitis alba, plante sauvage sans utilité, n’a pas de sens. Le latin vicus ‘village’ convient parfaitement à ce site qui contrôlait le passage dans un court défilé de la voie aurélienne. Le mot lui-même n’a pas de descendance en provençal et a dû cesser très tôt d’être compris.

18  Cf. Morlet (Marie-Thérèse), Les noms de personne sur le territoire de l’ancienne Gaule du VIe au XIIe siècle. I. Les noms issus du germanique continental et les créations gallo(germaniques, Paris, 1968. 19  Entre autres, Cogolin, dont le nom peut aussi bien remonter au latin cucullinus qu’au roman cogul, de signification identique.

80

Approche toponymique du phénomène castral en Provence éléments qu’on retrouve dans d’autres régions du sud de la France et sur les autres rives de la Méditerranée et qu’elle a incorporé quelques mots d’origine celtique. En dehors des toponymes, elle a légué au provençal un certain nombre de termes descriptifs22, dont la longue permanence doit inciter à la prudence en matière de datation. Des 79 toponymes recensés dans cette catégorie, près de la moitié désignent des habitats désertés, mais les autres sont attachés à des habitats encore vivants ou déplacés. Rappelons ici qu’au rang des formations pré latines appartiennent, sauf deux exceptions (Aix et Fréjus), les noms des cités provençales où s’est concentré l’habitat antique, toutes établies au pied de hauteurs habitées avant l’occupation romaine.

si l’on suppute l’accumulation de termes hérités de civilisations successives. Charles Rostaing donne à la racine *vin-t-, origine des noms du Ventoux et de la Sainte-Victoire, le sens de ‘hauteur’. Pourquoi refuser à ces montagnes le bénéfice de la blancheur attestée par l’adjectif gaulois vindos ? Tenons pour vraisemblable l’utilisation d’autres critères, dont la détermination reste aujourd’hui le plus souvent impossible et constatons que des traces d’occupation antérieures au Moyen-âge (proto-histoire et/ ou antiquité tardive) ont été relevées sur tous les sites au nom prélatin qui ont pu être prospectés. Malgré l’apport de quelques fouilles, on imagine trop facilement les populations indigènes réduites en esclavage et dispersées dans les grands domaines formés par la colonisation. Celle-ci n’a certainement pas fait disparaître tous les villages de hauteur, dont la mémoire a pu être entretenue au moins par une fréquentation sporadique avant la réoccupation massive à la fin de l’Antiquité et au haut Moyen-âge23.

L’époque de l’habitat correspond-elle à celle de la formation du nom ? La signification des toponymes donne une réponse positive dans deux cas : les deux Bézaudun (Lorgues et Varages) composés avec le gaulois dunum ‘forteresse’. Des autres, on ne sait rien. Dans la mesure où ils retrouvent attachées à des reliefs ou à des cours d’eau les racines employées pour leur composition, les toponymistes attribuent à ces mêmes racines une valeur oronymique ou hydronymique. On comprend aisément que les éléments-phares du paysage aient pu servir à localiser et à nommer des habitats. Mais c’est peut-être prêter aux populations de la Protohistoire un vocabulaire descriptif plus riche que celui des géographes d’aujourd’hui, même

Pour conclure, l’image que donne la toponymie nous montre à la fois une plus grande ancienneté et une plus grande mobilité des centres habités. Elle nous oblige à reconsidérer l’impact de la colonisation romaine d’abord, de la féodalité ensuite sur un paysage déjà en grande partie fixé à l’âge du Fer. Elle invite les archéologues à sortir du cadre étroit de leur spécialisation et les historiens à ne pas surinterpréter les silences de la documentation.

Cf. Février (Paul-Albert), ‘Problèmes de l’habitat du Midi méditerranéen à la fin de l’Antiquité et dans le haut Moyen-âge’, dans Jahrbuch des rômisch-germanischen Zentralmuseums Mainz, 1978  : 208247.

23  22  A titre d’exemple, le mot garouno ou garonne, utilisé sur la côte varoise jusqu’au XIXe s. pour désigner l’estuaire d’un fleuve.

81

É. Sauze Nom (commune) Agay (Saint-Raphaël) Aiguines

Astros (Vidauban) Aups

Aups (Plan-d’Aups) Avaye (Mons)

forme ancienne

1ère mention

Agazi

1209

Strols

1274

Aquina/ Aiguina Almis

Almis

Avignone

Bargème

Bargema

Bargemon Barjols Bauduen

Bras Brauch (Quinson)

Brégançon (Bormes)

Brenon

Brignoles Brovès (Seillans)

Brue (Brue-Auriac)

Burnis (Roquebrune)

Carnoules Caulon (Nans) Cavalaire

Claviers Correns Cuers Esclans (La Motte)

Esclapon (La Roque-Esclapon) Estérel (Fréjus)

Estusse (Saint-Zacharie)

*ab-en-i-one

1026/66

*ber-g-i-ema

*bald-oniu

1021

Buldog

*bar-g-iolu

*bald -r -one

Besaltuno

1038

*bisal-dunum

Borma

1056

*bor-m-a

e

Bersa

1028

Besalduni

1096

Bras

990/1040

Braugio

XI

e

Bragansono

*bra-s

*brauc-iu

558

*bro-n-i-ola

1075

*brusa

1232/44

Brovedes

1041/1102

Borba

823

Brusa

*bisal-dunum

*brig-ant-ione

Brennono

Bronioliacense

*ber-s-a

1223

XI

e

*bre-n-one *brog-id-is *bor-b-a

*kala-mart-iu

Calars

v. 1030

Candomi

1188

*kan-t-omiu

1085

*kar-k-es

1337

Canned

v. 1010

Carceris

Carnoles

*kal-a-ris *kam-ar*kan-etu

1000

*Kar-n-ulu

IIe

*kab-al-ari-a

Corrensis

999/1020

*Kor-enn-u

Ascolancii

v. 1030

Sterello

1405

Causalo

1113

Centum Clavis

909

Cavalaria

Corius

1032

Sclapon Ostuza

La plupart des étymologies sont empruntées à Charles Rostaing, op. cit. ci-dessus note 4.

82

*Kala-one

*Kl-app-ariu *Kor-is

s-kl-ant-iu

1089

s-kl-ap-one

1232/44

*est-osa

Table 2. Étymologie des toponymes prélatins 24

*bacc-ar-u

XI

Camerato

Carcès

1046/66

990/1040

Barjols

Camarat (Ramatuelle) Cannet (le)

*alm-is

*ab-as-ia

*ber-g-i-em-one

Calemarzo

Candumy (Flassans)

*alm-is

813

Calamars (Lorgues) Callas

*est-er-ulis

Bergemulum

Bezaudun (Lorgues) Bormes

813

*akw-ina

984/1030

Baldrone

Bezaudun (Varages)

984

*ak-

Bagar

Beaudron (Montferrat)

Besse

1050

Avasia

Avignon (Plan-de-la-Tour)

Bagarry (Le Bourguet)

1038

étymon 24

est-el

Approche toponymique du phénomène castral en Provence

Nom (commune) Evenos Engliès (Cabasse)

forme ancienne

1ère mention

étymon

Evene

1141

*ab-en-a

Ayglies

1315

*akw-il-eria

Genacervias

v.1031

*gen-a-ker-v-iis

Malignon (Seillans)

Malignone

1232/44

*mal-in-ione

Martre (la)

Martre (la)

1232/44

Mels

1021/1044

Nans

1079

Gassin

Ginasservis Lavénon (Flayosc) Marsens (Le Muy) Maulne (Signes)

Meaulx (Claviers) Méounes Nans Orgnon (Saint-Zacharie) Orvès (Evenos)

Garcino

Levedone

Amolna Melno

Orgnone

Riboux Salernes Savard ? (Saint-Zacharie) Sceaux (Saint-Maximin)

Taurenne (Tourtour)

Tournon (Montauroux) Tourris (Le Revest) Tourtour

Tourves Trans Trigance Varages Vinon Vins

*mel-na

1040

*or-n-i-one

1021

*nantu

*aur-on-ibus

Ramatuella

1055

*ram-at-u-ela

Ribols

984

*rip-ul-is

Regutia

1274

Salerna

1008

Segols

1232/44

Sillonem

1013

Savart

Cesalium

Taradeau

*mel-is

965/977

Ponteves

Siaï (Callas) Tanneron

*mol-na

*pampa-lona

Sigumana

Soleils (Le Bourguet)

984

*Mar-tr-a

1055

Seguemagne (Le Thoronet)

Seillons

*lev-it-one

*mar-s-enn-is

1141

Ramatuelle

*gar-s-inu

1039

Auroneves

Pampalona

Régusse

1012

Marsens

Pampelonne (Ramatuelle) Pontevès

1097

Soleses bastida

*pon-t-ibus *rek-uc-ia *sal-erna

1177

*sav-ar-idu

1147

*sik-u-man-ia

1030

*sed-al-is

1252

*seg-ul-is

*sel-i-one *sol-es

Tannaroni

1232/44

*tan-ar-one

Taurenos

XIV

*tau-ro-ena

Turriz

1232/44

*tur-r-iis

Torrives

984

*tur-r-ibus

1037

*tr-ic-ant-ia

1074

*vin-one

Taradel

1055 e

Tornono

1232/44

Sancti Domnini

1012

Trancis

1024

Varaginis

992/1018

Vizins

v. 1060

Trigantia Vinnono

Table 2. Continuation

83

*tar-at-ellu *tor-n-one *tur-tur

*tr-ant-iu

*var-adi-u *vin-t-iis

Les sites perchés de Provence aux Ve-Xe siècles : bilan et perspectives de recherche Daniel Mouton, Jean-Antoine Segura et Mariacristina Varano Abstract En Provence, la reprise des archives de fouilles anciennes et le renouvellement des données par des opérations en cours permettent d’apporter de nouveaux éléments de réflexion sur la dynamique d’occupation des sites perchés entre le Ve et le XIIe siècle. Cette communication, articulée en deux parties, propose de dresser un bilan des connaissances actuelles et de définir des perspectives de recherche. Alors que d’autres sites continuent d’être découverts, ce sont près d’une centaine d’habitats perchés, présentant des indices d’occupation entre le Ve et le XIIe siècle qui sont recensés sur tout le territoire provençal. Les structures et les activités qui s’y sont développées témoignent de véritables programmes de constructions et de déplacement des populations dès les Ve-VIe siècles, dans un cadre de profonds remaniements politiques et sociaux. Après avoir connu une phase de déprise démographique autour du milieu du VIe siècle, quelques-uns de ces sites, les mieux étudiés, présentent des réoccupations entre la fin du VIIe et le courant du VIIIe siècle. Alors que certains d’entre eux périclitèrent avant l’an Mil, à l’exemple de SainteCandie (Roquebrune-sur-Argens, Var), d’autres, tel le site de Notre-Dame (Allemagne-en-Provence, Alpes-de-Haute-Provence), témoignent de nouvelles créations ayant engendré des pôles castraux auxquels furent attachées de puissantes familles féodales. La mise en lumière de ces dynamiques incite à encourager les travaux d’équipe sur les sites perchés des Ve-XIIe siècles pour comprendre comment, après une longue gestation, s’est mis en place le cadre des seigneuries. Keywords: Provence, Early Middle Ages, Castra, militaria Mots clés : Provence, haut moyen âge, sites perchés, militaria

Certains des 94 sites perchés alto-médiévaux de Provence (Figure 1) parmi les plus investis en fouille, comme SaintBlaise (Saint-Mitre-les-Remparts, Bouches-du-Rhône)1, présentent des indices d’occupation mal caractérisée dès le IVe siècle. Pourtant, la plupart des datations à

disposition montrent un processus de perchement de l’habitat généralisé aux Ve-VIe siècles, au moment où les centres domaniaux situés dans les plaines connaissent de profonds remaniements traduisant certainement un changement de statut juridique, voire fiscal des pôles de peuplement. Des marqueurs chronologiques, comme la sigillée luisante2, montrent que certains sites pourraient avoir été mis en place dans la première moitié du Ve siècle au plus tard. C’est le cas par exemple, en plus de Saint-Blaise, du Piégu (Rougiers, Var), de Saint-Estève (Évenos, Var), de Sainte-Propice (Velaux, Bouches-du-Rhône), de Bayonne (Bagnols-en-Forêt, Var), de Constantine (Lançon-de-Provence, Bouchesdu-Rhône). Il est certain que les difficultés à lier ces indices matériels de la première moitié du Ve siècle à des formes d’occupation sont dues à la qualité des données à disposition, encore trop lacunaires. Toutefois, il ne faut pas exclure que la transition avec l’optimum d’occupation constaté entre la seconde moitié du Ve siècle et la première moitié du VIe siècle se soit faite de manière progressive, sans laisser de traces évidentes dans la stratigraphie. Cette transition nous échapperait d’autant plus dans le cas d’un recours encore dominant aux céramiques pour les datations, dont les distinctions d’évolutions au cours du Ve siècle ne se font pas encore à la dizaine d’années près.

1  Sur Saint-Blaise, voir la communication de Marie Valenciano dans ces mêmes actes.

2  Sur les sigillées luisantes, voir Pernon, Pernon 1990 et Digelmann et al. 2010.

La contribution sur le perchement en Provence présentée au congrès de Roquebrune-sur-Argens naît de l’articulation de deux recherches menées depuis plusieurs années dans cette région. La première s’appuie sur une thèse de doctorat en cours sur les habitats de hauteur, centrée tout particulièrement sur l’étude du département du Var. L’autre s’appuie sur une recherche pluriannuelle conduite sur les sites castraux, notamment dans le département des Alpes-de-HauteProvence. Compte tenu des enjeux thématiques du congrès, l’occasion était propice à conjuguer ces deux approches dans une réflexion commune qui tienne compte de la longue durée. C’est pourquoi, à partir de quelques sites emblématiques, la réflexion est menée en suivant une progression chronologique, et ce, en trois séquences : celle des Ve-VIe siècles, puis du milieu du VIe au IXe siècle, enfin du Xe au XIIe siècle. Le perchement au Ve-VIe siècles : un enjeu social et politique

Perchement et Réalités Fortifiées en Mediterranee (Archaeopress 2023): 84–102

Les sites perchés de Provence aux Ve-Xe siècles: bilan et perspectives de recherche

Figure 1. Carte de répartition des sites perchés datés entre 400 et 900 et situation géographique des sites mentionnés dans l’article

de perchement dans ses motifs, ses fonctions et, sans doute, dans les statuts des sites (Figure 2).

La plupart des sites du corpus présentent une occupation généralisée entre la seconde moitié du Ve siècle et la première moitié du VIe siècle. C’est à ce moment-là que se situe le pic d’occupation des sites. C’est un fait connu de l’historiographie, le perchement de l’habitat observé aux Ve-VIe siècles a longtemps été perçu comme un témoin privilégié des « âges obscurs », se traduisant par un repli des populations vers des hauteurs faciles à défendre, résultat d’une insécurité ambiante. Cette idée est battue en brèche depuis près de vingt ans, en fait 50 ans si on se reporte à un article fondateur maintes fois cité de Paul-Albert Février (Février 1978). Comme l’avait déjà souligné Laurent Schneider en 2004 pour l’ensemble du Midi de la Gaule, les morphologies visibles des habitats perchés, dans les cas encore relativement rares où les enceintes sont clairement datées de cette période, sont extrêmement variées (Schneider 2004). Ce constat témoigne de la complexité du processus

La catégorie de sites qui se distingue le plus clairement au sein du corpus provençal est celle des habitats perchés de petites superficies, n’excédant pas 1 ha, dont l’espace enclos est systématiquement dominé par une tour. Un autre de leurs traits communs est leur implantation systématique en marge des territoires et des terroirs cultivés tels que renseignés dès les Xe-XIe siècles, avec une préférence pour les zones collinaires propices à l’élevage et dominant de loin des axes de circulation majeurs. Le cas le plus parlant est fourni par le site du Bec Cornu (Aubagne, Bouches-du-Rhône), implanté sur un nid d’aigle calcaire situé sur les pentes à garrigues du Garlaban. Ainsi, en retrait des terroirs cultivés, la vue, depuis la tour sommitale, embrasse toute la basse vallée de l’Huveaune, axe de pénétration principal dans le 85

D. Mouton, J.-A. Segura et M. Varano été découvert en prospection. Sur les pentes ouest, dominées par la tour et en dehors du petit périmètre fortifié, apparaissent des effondrements denses qui pourraient correspondre à de l’habitat établi en terrasses. D’autres sites, plus grands, avec des superficies variant entre 1 et 3 ha, semblent aussi avoir une vocation militaire prépondérante mais pas exclusive. Un bon exemple est fourni par le Piégu à Rougiers (Var), qui a fait l’objet de sondages restreints entre 1963 et 1964 (Démians d’Archimbaud 1980  : 78-81 et 84-88). Avec presque 300 m de dénivelé et des pentes raides scandées par des barres rocheuses, le Piégu domine nettement le paysage. Vers le nord, la vue s’étend jusqu’à la plaine de Saint-Maximin où un pôle baptismal est attesté dès le Ve siècle (Guyon 1996). L’accès à l’éperon du côté sud, où il est le plus aisé, est barré par une enceinte massive supposée dater de l’âge du Fer. À 80 m plus au nord, la défense est complétée par une deuxième ligne liée au mortier de chaux, comprenant un bâtiment dans un état de conservation exceptionnel et doté d’ouvertures de tir. Ainsi que l’avait déjà noté Gabrielle Démians d’Archimbaud et comme le montre la reprise récente des données de Figure 2. Représentation des superficies encloses sur certains sites fouilles, les couches en relation avec perchés datés entre 400 et 900 mentionnés dans l’article les fondations de ce « bastion » sont à dater du Ve siècle. Le bâtiment en luibassin de Marseille, port majeur et capitale économique même, et l’enceinte qui le prolonge, laissent entrevoir de la Provence mérovingienne. La présence en surface une planification et un savoir-faire des bâtisseurs d’amphores africaines, orientales et de «  dérivées de en matière d’architecture militaire. Au-dessus des sigillées paléochrétiennes » (D.S.P.) laisse tout de même fondations du mur de façade sud, très régulières entrevoir un approvisionnement efficace dont la durée malgré l’aspect chaotique de la roche calcaire, les murs n’est pas perceptible en l’absence de fouilles. Cela présentent des assises de réglage tous les 0,40 m en tend à montrer que l’isolement perçu actuellement moyenne. Même si l’ensemble de la construction est serait à nuancer. D’autres sites appartiennent à cette de bonne qualité, les parements externes sont plus catégorie, comme le Camp Redon à Tourtour (Var), soignés, avec des blocs davantage retaillés pour conférer connu, lui aussi, seulement par des prospections à l’ensemble un aspect plus homogène. Les élévations, pédestres. Ici, la superficie enclose par l’enceinte et conservées par endroits sur plus de 3 m de hauteur, les abrupts rocheux qu’elle complète ne dépasse pas permettent d’observer des ouvertures de tir au sud et 500 m2. L’implantation est très similaire à celle du Bec à l’est, disposées de manière à pouvoir effectuer des Cornu à Aubagne, en pleine zone montagneuse, en tirs croisés. D’ailleurs, un talon de lance a été découvert marge des terroirs de fond de vallée mais aussi dans dans un des deux sondages ouverts dans ce bâtiment un espace favorable aux activités pastorales. Depuis la par Gabrielle Démians d’Archimbaud et Marcel Honoré petite tour carrée aux murs liés au mortier de chaux, entre 1963 et 1964. Cet objet, ajouté à la découverte très arasée et qui domine l’espace enclos qui s’étend au de plusieurs clous de caligae et à des éléments de nord, la vue s’étend particulièrement loin vers l’ouest, ceinturon en alliage cuivreux, pourrait indiquer jusqu’à Pontevès et le sommet du Petit Bessillon où est une présence militaire plus marquée qu’ailleurs, établie une église et où du mobilier des Ve-VIe siècles a probablement en lien avec le contrôle d’une voie qui 86

Les sites perchés de Provence aux Ve-Xe siècles: bilan et perspectives de recherche empruntait probablement l’itinéraire de l’actuelle route départementale D1. Cet axe de communication devait relier la Voie Aurélienne au bassin marseillais en empruntant la vallée de l’Huveaune.

l’importance de la fonction religieuse, des anneaux de cottes de mailles et un fragment de trompe d’appel en céramique, découverts dans les niveaux ayant livré du mobilier alto-médiéval, rappellent la fonction militaire et défensive de ce véritable castellum, déjà perceptible par ses organes de défense et son positionnement dans un cadre élitaire bien traduit par la qualité du mobilier et des constructions. En conclusion, l’ensemble des indices recueillis sur le site dresse le tableau, dès les VeVIe siècle, d’un pôle fortifié dominé par une élite sociale militarisée et étroitement associée au christianisme. La découverte au pied du site, du côté sud où chemine l’accès actuel, de sépultures sous bâtières dépourvues de mobilier et dont une a été datée au radiocarbone des IIIe-Ve siècles4, indique la possibilité d’une occupation de Sainte-Propice dès ces époques ou l’existence d’un habitat en contrebas auquel elles seraient associées.

D’autres sites entretenant des liens étroits avec des routes ont également livré des militaria, à l’image de Sainte-Propice à Velaux (Bouches-du-Rhône). Par son implantation géographique, ce site peut être considéré comme un pendant de Saint-Blaise à SaintMitre-les-Remparts. Les deux sites dominent des axes de passage obligatoires situés à l’interface des cités d’Arles et Aix, en passant au nord de l’étang de Berre pour Sainte-Propice et au sud de celui-ci pour SaintBlaise. Le site de Sainte-Propice, plus petit, atteint une superficie enclose de 3 ha environ. Il se distingue par ses organes de défense, constitués d’au moins quatre lignes d’enceinte. L’ensemble est mal daté puisque les fouilles menées entre 1982 et 19873 par Michel Boixadera se sont surtout concentrées sur l’espace sommital, lui-même inclus dans une enceinte en forme de fer à cheval. Sur la base du mobilier recueilli, tant en fouille qu’en prospection, trois grandes phases d’utilisation se dégagent  : une première durant l’âge du Fer, une seconde entre le IVe et le VIIIe siècle de notre ère au moins, puis une fréquentation des lieux aux époques moderne et contemporaine. Le rythme de l’occupation alto-médiévale est difficile à appréhender avec finesse en raison du caractère partiel de l’approche stratigraphique. Pour cette période, le mobilier riche et abondant comprend entre autres une vaisselle fine et des importations africaines destinées au service de table. Ces céramiques présentent de nombreux motifs chrétiens. Parmi elles, un fond de plat Hayes 104 A figure un personnage debout, tenant une croix de plein pied d’une main et semblant effectuer un geste de bénédiction de l’autre. Faisant écho à ces motifs chrétiens, une eulogie en argile crue a été retrouvée parmi le mobilier dégagé par M. Boixadera. Elle figure une croix pattée et perlée d’un type qui se rencontre à plusieurs périodes, dès les Ve-VIe siècles et jusqu’au Moyen Âge central. Le fait qu’elle soit crue pourrait évoquer une production sur place, de manière similaire à ce qui se pratiquait dans la Syrie du VIe siècle, avec des productions d’eulogies sur les sanctuaires associés à la vénération de Syméon l’Alepin (Sodini 1989). Sur le plateau sommital, mais en position non dominante, l’église a été largement remaniée par des restaurations postérieures aux fouilles de M. Boixadera. Sous le vocable de Sainte-Eutropie, celle-ci était encore associée, du Moyen Âge jusqu›au XVIIIe siècle, à un lieu de pèlerinage et de processions annuelles (Gérin-Ricard, d’Agnel 1907  : 55-56). Parallèlement à

D’autres sites ont clairement une valeur stratégique liée au contrôle des voies, comme Saint-Estève à Évenos (Var), établi sur un promontoire dominant la route se faufilant au creux des gorges d’Ollioules, interface naturelle entre la zone de la Voie Aurélienne au nord et le siège épiscopal de Toulon au sud. Là aussi, de nombreuses importations africaines semblent témoigner d’un site implanté sur un axe d’échanges majeur qui aurait pu perdurer jusqu’au VIIIe siècle. En témoigne la découverte au XIXe siècle d’un sceatta frison du type «  Wodan Head  » aujourd’hui disparu (Bottin 1896). En dépit de ces quelques exemples, les fonctions stratégiques et militaires ne constituent pas toute la raison d’être des habitats perchés provençaux. Dans la commune de Salernes (Var), les sites de SaintBarthélémy/Les Mûres et de Gandelon dominent des combes qui ont pu constituer des axes de circulation entre les territoires des évêchés de Riez au nord et de Fréjus ou Toulon au sud. Tandis qu’à Gandelon une réoccupation alto-médiévale semble succéder au site fortifié de l’âge du Fer, à Saint-Barthélémy des vestiges exceptionnellement bien conservés paraissent bâtis en plusieurs phases. Les opérations menées entre 2004 et 2005 sous la direction d’Élisabeth Sauze ont permis de mettre en évidence deux grandes périodes d’occupation, sans interruption, semble-t-il. La première se situe entre la seconde moitié du Ve et la première moitié du VIe siècle, tandis que la seconde serait à placer entre la seconde moitié du VIIe et la fin du VIIIe siècle au moins. Malgré plusieurs reprises et ajouts, le plan de l’établissement tel que renseigné par les fouilles est en grande partie imputable à la phase des Ve-VIe siècles. L’ensemble donne à voir un établissement perché, fortifié et où se distinguent deux grands ensembles.

Certaines boîtes de mobilier présentes en dépôt se rapportent à des opérations non-officielles postérieures à 1987. Elles n’ont fait l’objet d’aucun rapport ni publication. Un premier bilan des fouilles de 1983-1986 fut publié en 1987. Il donna lieu à une étude partielle du mobilier. Voir Boixadera et al. 1987.

Âge radiocarbone conventionnel 1700 BP (+ ou – 30). Âge calibré 254-419 AD (254-288 : 19,9%, 323-419 : 75,5%), courbe de référence IntCal 20 (Beta-482211). Datation financée par la Ville de Velaux, à laquelle nous adressons nos remerciements pour nous l’avoir communiquée.

3 

4 

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D. Mouton, J.-A. Segura et M. Varano L’ensemble de ces activités montrent que les sites de hauteur provençaux, pour les phases des Ve-VIe siècles, n’ont pas seulement une vocation militaire. Cette dernière fonction passe même pour être tout à fait secondaire sauf cas exceptionnel comme au Piégu à Rougiers. Les enceintes, la plupart du temps très rudimentaires, semblent avant tout délimiter l’espace occupé par l’habitat. La découverte de militaria associés à une présence élitaire comme à Sainte-Propice témoignerait davantage d’une militarisation des tenants du pouvoir que d’un contexte général d’insécurité et de conflits : la preuve d’épisodes violents manque sur les sites, tandis que la continuité du commerce de moyenne et grande échelles est prouvée. En tenant compte de l’ensemble des facteurs qui viennent d’être exposés, les habitats perchés semblent surtout constituer les témoins matériels de l’affirmation du pouvoir des élites locales et régionales. Cette observation implique de mieux étudier les nouvelles formes de représentation élitaires à l’œuvre entre le Ve et le début du VIe siècle.

Au sommet, un ensemble élitaire, présentant des bâtiments à l’architecture soignée, domine plusieurs unités d’habitats réparties dans la moitié sud de l’espace intra-muros. Bien qu’aucun militaria ou traces de violences n’y aient été retrouvés, le site présente un système défensif d’aspect imposant, avec une enceinte préservée sur 5 m de hauteur au nord. Cette impression doit toutefois être nuancée par l’état de conservation du bâti dû à sa qualité soignée. Comme à Sainte-Propice, ces fortifications paraissent avoir une réelle fonction militaire. Si celle-ci et la présence élitaire semblent être une constante des sites perchés provençaux, la question se pose des significations sociales de tels habitats. Dans une société où les revenus étaient basés sur les produits de l’agriculture, questionner le perchement sous un angle social revient à aborder le sujet de la concentration des populations et du contrôle de leurs productions. Plusieurs sonnailles pour bovidés ont été découvertes sur les habitats de Sainte-Candie, SaintEstève, Bayonne ou encore Constantine (Lançon-deProvence, Bouches-du-Rhône). L’existence même de certains sites semble conditionnée par leur implantation en milieu pastoral. C’est le cas notamment du Col Sainte-Anne à Simiane-Collongue (Bouches-du-Rhône) et du couloir des Eissartènes au Val (Var). Tous deux présentent des indices d’habitats groupés non fortifiés établis dès les Ve-VIe siècles à proximité d’espaces dédiés à des pratiques d’élevage. Toujours à Sainte-Candie, plus de 18 ha de terrasses repérées sur les pentes sud par la prospection pédestre et la détection LiDAR présentent le même mode de construction que l’enceinte sommitale. Plusieurs sondages y ont été effectués en 2015 et 2016. Si la plupart ont été peu concluants à cause de l’érosion, l’un d’entre eux a livré un sol noir contenant des panses d’amphores africaines. La fouille de 2015 sur le secteur d’habitat bordant ces terrasses s’est arrêtée sur un niveau contenant des graines. Ces découvertes, qui appellent à des investigations plus poussées, soulèvent la question de l’importance de l’agriculture à côté de l’élevage sur les sites de hauteur. Sur la base des archives de fouilles anciennes, un des cas les plus parlants est celui du Col Sainte-Anne. Une vingtaine de litres de graines, probablement du blé, ont été découverts dans une citerne, associée à du mobilier alto-médiéval. En plus des activités agro-pastorales, les activités artisanales se démarquent également sur certains sites. Au Piégu, le bâtiment le plus riche par son mobilier céramique a également livré des scories de fer et les fragments d’un creuset. Situé en bout d’éperon, légèrement isolé du reste du site, il devait être bien en vue depuis la plaine et isolé des autres habitats pour minimiser les risques d’incendie. Il n’est pas exclu qu’il s’agisse n’est pas exclu qu’il s’agisse d’un atelier destiné à la fabrication et à la réparation des équipements militaires. Une écaille de cuirasse en alliage cuivreux y a été découverte en fouille et quatre clous de caligae y ont été ramassés en surface en 1973.

L’étude d’un cas en particulier apporte quelques lumières à cet égard. La «  Pierre Ecrite  », se présente sous la forme d’une inscription monumentale du début du Ve siècle, gravée sur une paroi rocheuse du défilé reliant la vallée alpine de Sisteron à la zone de pâturages de Saint-Geniez (Alpes-de-Haute-Provence). Elle mentionne d’importants travaux de voirie ordonnés par Claudius Postumus Dardanus, sa femme Nevia Galla et son frère Claudius Lepidus ayant consisté à « tailler les flancs de la montagne » et à doter de murs et de portes le « lieu-dit Theopolis »5. Le langage de cette inscription se référant aux bienfaits des puissants en échange de la reconnaissance publique est tout à fait usuel et renvoie à une forme d’évergétisme traditionnelle connue sous le nom de patrocinium. Ce qui est en revanche plus exceptionnel, c’est qu’ici cette pratique porte sur la construction d’une voie et la mise en défense d’un habitat qui semble groupé, couplée à l’évocation de la « sûreté de tous » pour le justifier. La « Pierre Écrite » pourrait constituer un témoignage régional d’une dérive du patrocinium attestée par les textes à l’échelle de l’Empire dès le IVe siècle, avant d’atteindre son apogée au Ve siècle. Salvien de Marseille, qui écrivait également au Ve siècle, peu après l’exécution de l’inscription de Theopolis, offre un témoignage saisissant d’un recours controversé au patrocinium selon un schéma toutefois très stéréotypé qui doit par conséquent être pris avec précaution et confronté à d’autres sources. Dans son De gubernatione Dei, le prêtre réfugié à Marseille dénonçait tout d’abord comment la pression fiscale exercée par les percepteurs impériaux, n’hésitant pas à user de violence, aurait parfois poussé les contribuables à se révolter6 et à se mettre sous la protection de puissants locaux qui leur offraient leur patronage. Par la suite, 5  6 

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Texte de l’inscription dans CIL XII, 1524.  Notamment en participant aux bagaudes.

Les sites perchés de Provence aux Ve-Xe siècles: bilan et perspectives de recherche ces patrons se seraient eux-mêmes livrés à des abus de pouvoir en recourant de manière systématique à la réduction des libres au statut de colons sous leur tutelle7. Cette pratique a eu pour conséquence d’assurer un droit de propriété des patrons non seulement sur des familles de libres, mais aussi sur les terres qui jusque-là leur appartenaient et, c’est un fait sur lequel Salvien insiste, de manière héréditaire. Dans le cas de Theopolis, qu’entend l’inscription en soulignant que les travaux ont été entrepris «  pour la sûreté de tous  »  ? Plus qu’une menace guerrière tout à fait imperceptible par l’archéologie, ne s’agissait-il pas plutôt d’offrir une image de protecteur face aux agents percepteurs de l’État et/ou aux autres membres de l’élite? Comme l’a supposé Peter Brown (Brown 2014  : 399), les murs construits dans ce cas, comme dans tant d’autres sites perchés en Provence pour lesquels les valeurs défensive et militaire semblent tout à fait secondaires, n’ontils pas plutôt eu fonction à rassembler la population patronnée pour mieux en contrôler les productions (agriculture, élevage, artisanat) et donc les richesses ?

à l’école augustéenne sur l’ordre divin et l’idéal de la cité céleste inspiré de La République de Platon, œuvre clairement citée par Augustin dans son De Civitate Dei et qui était appelée à être reprise jusqu’au début du VIe siècle en Provence. Ce travail a introduit l’idée selon laquelle l’Église assurait un rôle d’intermédiaire entre la Cité terrestre, injuste par nature, soumises aux aléas politiques des temps, et la juste Cité céleste, celle de la rédemption et d’une vie meilleure. Ce discours, dans un contexte d’affaiblissement du pouvoir impérial occidental entamé depuis le IVe siècle au moins, n’a certainement pas dû laisser indifférentes les populations. Le concile de Nicée, inscrivant dans le droit l’avènement de l’Église comme nouveau cadre du pouvoir civique, est probablement la preuve que ce processus de remplacement de la puissance civique était déjà bien abouti au début du deuxième quart du IVe siècle. Sur les 88 sites du corpus, au moins 46 comportent des églises. Toutes ne sont malheureusement pas bien datées, mais il est à noter que 23 sites portent des noms de martyrs des Ier-VIIIe siècles.

Cette interprétation comporte deux arguments principaux. D’une part, les sources écrites sont assez nombreuses et variées pour attester que les dérives du patrocinium et le recours au colonat ont été dénoncées au moins dès le IVe siècle comme des éléments affaiblissant l’autorité impériale. Le texte de Salvien de Marseille n’est pas sans rappeler le discours XLIV « ΠΕΡΙ ΤΩΝ ΠΡΟΣΤΑΣΙΩΝ  » («  Sur les patrons  ») de Libanios d’Antioche8 qui décrivait, un siècle plus tôt pour l’Empire d’Orient, comment des hommes puissants aux échelles locales excitaient les populations à se révolter contre les percepteurs impériaux puis les prenaient sous leur protection dans des villages fortifiés, avant d’exercer sur elles un contrôle par la contrainte. Cette pratique de patronage sur des communautés villageoises entières a par ailleurs été combattue par le pouvoir impérial, comme en témoignent des mesures prises par le Code Théodosien9. D’autre part, l’essor de la religion, dont l’importance est visible sur les sites, a fourni un bon tuteur à ces nouveaux réseaux de pouvoirs. Une des nouveautés de l’inscription de Theopolis est qu’elle témoigne, par le nom même de l’établissement concerné, d’une nouvelle forme de patrocinium christianisé. Alors qu’au Ve siècle l’Église constituait le nouveau cadre de la vie civique, s’est développé tout un langage emprunté

Cette présence bien affirmée de la composante religieuse et des églises sur les sites de hauteur pourrait témoigner de la vitalité de l’Église provençale. Dès le début du Ve siècle, l’extension des conflits de compétence des évêques depuis les chefs-lieux de cités vers les agglomérations comprises dans leurs juridictions en témoigne. Jean Guyon fut le premier à le mettre en évidence, en s’appuyant notamment sur le dossier (contemporain de Théopolis) de la controverse autour des évêchés temporaires de Locus Gargarius (Saint-Jean-de-Garguier, Bouches-du-Rhône) et de Citharista (Ceyreste ou La Ciotat, Bouches-du-Rhône)10. Leur création en territoire arlésien, par l’évêque Proculus de Marseille assisté de son confrère Lazarus d’Aix, a probablement fourni des têtes de pont pour une extension de son influence vers la haute vallée de l’Huveaune et la Provence centrale immédiatement voisines. Faisant suite à la plainte communiquée par Patrocle d’Arles au pape Zosime, cette tentative se solda par un échec. Toutefois, elle est évocatrice de l’importance de ces évêchés nouveaux dans la recomposition de la trame politique et des réseaux de clientèles. C’est l’extrême dynamisme résultant de ces rivalités qui peut expliquer en partie l’existence de ces évêchés dits «  éphémères  ». Gargarius et Citharista en font partie, puisque l’excommunication de Proculus et Lazarus s’accompagna de leur dégradation.

7  Salvien de Marseille, De gubernatione Dei, V, 38-45. Dans ce passage (V, 44), Salvien évoque ces gens qui hostium terrore compulsi ac castella se conferunt. Ce discours n’est pas sans rappeler les recommandations du reclus Hospice devant l’arrivée imminente des Lombards dans la région de Nice (Grégoire de Tours, Historia Francorum, VI, 6). Ensemble, ils invitent à ne pas rejeter totalement la vocation de lieu-refuge des sites de hauteur, notamment dans un contexte géopolitique très mouvant et dans une Provence située aux confins de royaumes rivaux en quête d’hégémonie. 8  Libanios d’Antioche, Orationes, XLIV. 9  Voir Code Théodosien., XI, 24, 6, article De patrociniis vicorum. Sur l’interprétation de ce texte en matières fiscale et juridique, voir Chouquer 2014 : 141-142.

Ce n’est sans doute pas un hasard si une des plus grosses concentrations de sites perchés se rencontre à mi-chemin entre les cités d’Arles, d’Aix et de Marseille ? Elle forme une ligne nord-sud, qui semble matérialiser la zone d’interface entre les plus puissants évêchés de la Provence des Ve-VIe siècles. L’expérience d’Augustin 10 

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Guyon 1989 : 401-402.

D. Mouton, J.-A. Segura et M. Varano en Afrique du Nord montre que celui-ci pouvait placer des moines issus de son monastère d’Hippone à la tête de castella-évêchés. Augustin était en correspondance avec Claudius Postumus Dardanus dont la Theopolis est une référence explicite à son De Civitate Dei. Augustin entretenait aussi des liens avec les communautés monastiques de la côte provençale et dédia notamment ses deuxième et troisième livres des Collationes11 aux « saints » des îles Stoechades, qui pourraient se trouver au large d’Hyères12. Sur l’île de Porquerolles, le site perché du Cap des Mèdes se démarque du corpus par sa période d’occupation, limitée à la première moitié du Ve siècle. L’aspect que prend l’habitat dans l’enceinte, qui enclos une petite superficie (environ 0,5 ha), correspond à des cellules d’habitat disséminées sans structuration évidente. Il pourrait s’agir d’un de ces monastères insulaires, à l’image de celui de Lérins, qui ont constitué autant de centres de formation d’une élite trouvant dans la vie ascétique chrétienne les rappels de la pratique communautaire aristocratique de l’otium antique d’une part (Brown 2014  : 172) et la première étape du cursus honorum pour entrer dans les réseaux de pouvoirs les plus éminents d’autre part. Des perspectives de brillantes carrières politiques, désormais majoritairement portées par l’Église, s’ouvraient à eux, sous le patronage des personnages les plus puissants des temps.

l’emplacement des portes, c’est-à-dire empêcher par leur prédication très salutaire les péchés mortels, mais garder aussi les petites portes de derrière et les issues secondaires, c’est-à-dire exhorter sans cesse à surveiller les péchés véniels, qui s’insinuent chaque jour, et à s’en purifier par des jeûnes, des aumônes et des prières. »13 Ce texte nous montre comment l’Ecclesia, composée de la cité, de l’ager et de la communauté des croyants, est dominée par la figure de l’évêque qui, se tenant au sommet de la «  forteresse  » (arx) et établi à son autel, conduit l’Ecclesia, au sens matériel mais aussi symbolique d’assemblée des fidèles. L’emprunt à la symbolique des hauteurs comme lieu d’interface entre Dieu et les Hommes, très courante dans l’Ancien et le Nouveau Testament, est évidente. Seulement, ici, ce qui est frappant dans le contexte contemporain de la multiplication des sites perchés, c’est le recours direct au vocabulaire de la fortification et de son lien dans la protection de la cité et de son ager. Ce même ager apparaît alors comme béni, fournissant des récoltes abondantes transférées « in horreo caelesti »14. Cette évocation des greniers a toute son importance, puisque les sermons de Césaire d’Arles comportent de nombreuses exhortations à verser les dîmes aux paroisses15. Le développement de ce langage lié au perchement pourrait témoigner, pour la seconde moitié du Ve siècle et la première moitié du VIe siècle, du rôle de premier ordre joué par ce type d’habitat dans les nouvelles structurations des pouvoirs et des territoires des cités à la tête desquelles figurent les évêques. En somme, une partie au moins des sites de hauteurs aurait fourni de nouveaux lieux d’exercice du pouvoir et de représentation d’un réseau élitaire recomposé dans un cadre politique et social naissant, structuré par le christianisme et soumis à de nouveaux enjeux clientélistes. Il n’est pas impossible aussi que les fondations ecclésiastiques par des laïcs, comme c’est le cas pour la Theopolis de Claudius Postumus Dardanus et de sa famille, aient permis de fixer des patrimoines familiaux fournissant une base aux exercices d’honneurs de la parentèle. De telles pratiques sont attestées plus tard au VIIIe siècle16.

Les écrits de Césaire d’Arles, notamment ses sermons, nous montrent comment dans la Provence du début du VIe siècle l’influence augustine de la Cité de Dieu était encore régulièrement prêchée aux populations. Dans cet ordre divin, la symbolique du perchement est primordiale, comme en témoigne ce passage : « Les pontifes en effet, sont appelés veilleurs, parce qu’ils sont placés en un lieu plus élevé et comme au sommet de la citadelle, c’est-à-dire de l’Église. Établis à l’autel, ils doivent prendre soin de la cité et du champ du Seigneur, c’est-à-dire de l’Église entière, et ne pas garder seulement Jean Cassien, Collationes seniorum II et III. Cette identification, déjà proposée dans Brun 1993 et Tréglia 2003, repose sur deux critères. Tout d’abord le positionnement des îles, précédant immédiatement celles de Lérins en se déplaçant vers l’est. Ensuite, intervient leur description morphologique. Citées au nombre de trois ou de cinq – trois grandes îles (Prote, Mese, Hypaea) et deux autres de plus petite taille –, elles pourraient correspondre à la presqu’île de Giens, l’île de Porquerolles et celle du Levant pour les trois grandes. Les deux petites seraient les îles de Bagaud et de PortCros. Sur l’identification des Stoechades d’après les auteurs antiques, voir Bouiron 2014  : 830-832. Les îles sont également mentionnées entre le Bas-Empire et le haut Moyen Âge, périodes où les sources antiques sont en grande partie reprises. Au IVe siècle, l’Expositio totius mundi et gentium mentionne les Stoechades aux côtés de la Sicile et de la Sardaigne, laissant entrevoir leur importance sur la route maritime entre l’Italie et la Gaule (Anon., Expositio totius mundi et gentium, LXVI). Cette importance des îles transparaît aussi sous la plume d’Ammien Marcellin, qui les cite aux côtés des cités du Sud-Est de la Gaule (Res Gestae, XV, 14-15). La vita Epiphanii y mentionne de «  saintes habitations » qu’Épiphane aurait visité avant de se rendre aux îles de Lérins, lors de son voyage retour depuis Toulouse vers son évêché de Pavie (Ennode de Pavie, Vita Beatissimi Viri Epiphani Episcopi Ticinensis Ecclesiae, 32).

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C’est certainement avec ces structures et ces réseaux sociaux issus d’un siècle d’évolution que le roi de l’Italie ostrogothique, Théodoric, eut à composer à partir de 508, lorsque la Provence passa sous sa domination après la guerre qui opposa ses armées à celles de Clovis, au lendemain de la bataille de Vouillé17. Césaire d’Arles, Admonitiones I, 1-4. Ibid.,1-10. 15  Sur le versement des dîmes, voir ibidem, 33 et 34. 16  Voir le cas du testament du patrice Abbon dans Magnani 2005. 17  Sur cette « guerre de Provence », voir Delaplace 2000. L’appel aux armes des Goths par Théodoric se trouve dans Cassiodore, Variae, I, 24. Jordanès (Getica, 58), mentionne le comte Hibas, menant les armées 13  14 

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Les sites perchés de Provence aux Ve-Xe siècles: bilan et perspectives de recherche Ainsi, une des premières actions du roi fut de promouvoir le souvenir d’Arles comme ancienne capitale d’Empire, notamment en y réimplantant la préfecture du Prétoire des Gaules, mais aussi en s’associant à la figure de Césaire d’Arles, promu vicaire du pape en Gaule et en Espagne en 51318. Cette politique, comme l’a montré Christine Delaplace (Delaplace 2003 et 2005), a eu aussi pour effet d’asseoir la légitimité de Théodoric en tant qu’héritier du pouvoir impérial face à ses concurrents, au premier chef desquels figurait la descendance de Clovis. Au-delà de la composition avec les élites régionales, Théodoric a pu voir dans ce réseau de sites perchés un moyen efficace de contrôle d’un territoire nouvellement acquis et disputé par les puissances rivales. Le roi a notamment encouragé le perchement de l’habitat dans l’Italie du Nord voisine19. À titre d’hypothèse, peut-être faut-il aussi y voir la tentative par un nouveau pouvoir central de s’affirmer sur ces élites qui avaient, dès le IVe siècle, assis leur emprise à échelles locale et régionale. Un édit émis par Théodoric, visant à rappeler le devoir de chaque sénateur à payer les impôts au fisc, vient montrer à quel point la situation rencontrée dès les IVeVe siècles était encore à l’œuvre au début du VIe siècle, avec des agents percepteurs n’osant s’en prendre aux plus puissants et reportant les devoirs de versements fiscaux de la communauté sur les décurions20. Outre les enjeux de politique interne, une lettre de Théodoric adressée à Gemellus, « gouverneur » de la Provence21, atteste du rôle stratégique des sites de hauteur, notamment dans le contexte de la guerre contre les Francs pour le contrôle de la région. La surveillance de la Durance, frontière naturelle avec le royaume

Burgonde, était assurée par l’exercitus stationné dans des castella et nourri avec du blé en provenance d’Italie après avoir transité par les greniers de Marseille22. Milieu VIe – IXe siècle : questionnements sur le devenir du perchement Si entre le début du Ve et le milieu du VIe siècle le perchement de l’habitat a connu un optimum sans précédent depuis la fin du premier âge du Fer, le milieu du VIe siècle semble tout de même marquer au moins une déprise du phénomène. Il devient alors très compliqué de percevoir l’occupation sur les sites. Certains établissements comme Sainte-Candie indiquent que c’est à ce moment-là que s’observe un effondrement des structures mises en place entre la fin du Ve et le début du VIe siècle. Cette apparente déprise observée vers le milieu du VIe siècle peut être aussi influencée par notre difficulté à identifier le mobilier produit régionalement dans la séquence comprise entre la seconde moitié du VIe et le début du Xe siècle. Pourtant, ceci n’explique pas tout et il est probable qu’un recul démographique en soit une des causes. Comme cela a été déjà avancé, il peut s’agir d’un témoin indirect des effets de la Peste Justinienne, puisque cette déprise est observée à l’échelle de la Méditerranée. De plus, les sources annalistiques s’accordent pour replacer ses premières apparitions gauloises en Provence, foyer épidémique à partir du milieu du VIe siècle23. La Provence passant sous domination franque en 53624, il est légitime de se demander s’il n’y a pas eu une part de volonté politique dans cette déprise. Les habitats perchés et les réseaux de pouvoirs puissants aux échelles locales et régionales qu’ils incarnaient ont pu paraître, aux pouvoirs Francs supportant moins la concurrence, comme des éléments rivaux pouvant engendrer des formes d’instabilité sociale et politique. Cette crainte a pu être d’autant plus forte que, comme cela a été dit, Théodoric et certainement ses successeurs immédiats s’étaient liés aux réseaux élitaires provençaux. Malgré l’indépendance dictée par les canons à l’égard des pouvoirs régaliens, les rois Francs avaient un contrôle réel et déterminant sur les nominations d’évêques dans tout le royaume.25 En Provence comme ailleurs, cela fut un facteur de poids

ostrogothiques victorieuses contre les Francs en Gaule. Plusieurs lettres de la chancellerie ostrogothique évoquent les conséquences de ce conflit sur les populations locales et les mesures prises par Théodoric pour assurer la stabilité de la région : des exemptions d’impôts dans Cassiodore, Variae, III, 32, 40 et 42, des effectifs militaires sous la responsabilité du (comte  ?) Wandil à Avignon et sous la responsabilité du comte Marabad à Marseille (III, 34, 38 et IV, 12), le retour des esclaves ayant fui devant l’arrivée des armées ostrogothiques (III, 43), la réparation des fortifications d’Arles, éprouvées par les sièges et son approvisionnement en blé d’Italie (III, 44) ou encore l’incitation pour les marchands italiens à vendre leur blé en Gaule (IV, 5 et 7). 18  Césaire d’Arles reçut le pallium avec le vicariat sur la Gaule et l’Espagne par le pape Symmaque à Rome en 513, après avoir visité Théodoric à Ravenne. Sur cet épisode, voir la Vita Caesarii, I, 36-38 et l’éloge d’Ennode de Pavie suite à cette visite dans les Epistolae, 9, 33). La même année, une missive pontificale adressée à tous les évêques de la Gaule venait confirmer les privilèges métropolitains de l’évêque d’Arles. Voir Epistolae Arelatenses, 26, 27. 19  Cassiodore, Variae, I, 17 et III, 48. 20  Cassiodore, Variae II, 24-25. 21  Gemellus a été assigné par la cour de Ravenne comme vicarius praefectorum dans les Gaules nouvellement conquises (à savoir la Provence) en 508. Voir Cassiodore, Variae, III, 16 et 17. Sur le témoignage d’Avitus de Vienne concernant la nomination de Gemellus comme vicaire du préfet du Prétoire des Gaules Liberius, voir Delaplace 2003 : 484. Les promotions de Liberius et de Gemellus sont à associer à celle de Césaire d’Arles comme vicaire du pape en Gaule et en Espagne. Ensemble, elles montrent l’usage fait de la Provence et plus particulièrement du souvenir impérial d’Arles dans la stratégie de Théodoric pour apparaître, face à Clovis récemment baptisé et proclamé consul par Anastase, comme l’héritier légitime de l’Empire d’Occident.

Cassiodore, Variae, III, 41. Constant et al. 2015, p. 386. Sur les effets dévastateurs de la Peste Justinienne en Provence, voir Grégoire de Tours, Historia Francorum, IV, 5, VIII, 39 et IX, 21, 22. Pour la Ligurie voisine, Paul Diacre témoigne, près d’un siècle et demi après les premières apparitions de la maladie, de la mémoire de ses effets dévastateurs sur le peuplement, vidant castra et villae de toute leur population (Historia Langobardorum, II, 4). 24  Procope de Césarée, Bellum Gothorum, V, 13 et Jordanès, Getica, 59. 25  Voir les nombreux cas rapportés dans l’Historia Francorum d’intervention des rois Francs dans les nominations ou les jugements des évêques : Grégoire de Tours, Historia Francorum, IV, 11, 15, 18, 26, 35, V, 5, 17, VII, 22, 31, IX, 20, 23, 24. 22  23 

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D. Mouton, J.-A. Segura et M. Varano dans le contrôle des contre-pouvoirs, mais aussi dans la reprise en main des potentats locaux qui certainement et, comme l’avaient décrit Libanios d’Antioche et Salvien de Marseille, étaient devenus les seuls maîtres de la cité face à l’affaiblissement, en partie accéléré par leurs ambitions, de l’autorité impériale. Les chroniques franques nous montrent d’ailleurs comment les souverains Francs, outre un contrôle direct sur les charges épiscopales, surent user de contre-pouvoirs efficaces notamment par l’intermédiaire des comtes des cités ou des patrices.

de hauteur entre le milieu du VIIe et la fin du IXe siècle. En communication visuelle directe avec Sainte-Candie, à 10 km à vol d’oiseau vers le nord-est, le site de Bayonne/ L’Église des Païens (Bagnols-en Forêt, Var) occupe deux promontoires rocheux dont les hautes falaises sont complétées par une enceinte venant circonscrire 5 ha. La reprise de l’étude du mobilier dégagé par Guy Désirat entre 1974 et 1985, montre que le site, après une première période d’occupation durant l’âge du Fer, a été réinvesti entre le IVe et le VIIIe siècle au moins puis réutilisé comme carrière à meules entre le XVIIe et le XIXe siècle. Un espace situé sur le promontoire sud, interprété comme un dépotoir par Guy Désirat mais qui pourrait correspondre à une structure dédiée à des activités de cuisine, a livré une grande quantité de faune combinée à du mobilier divers (céramiques, objets en métal et en matières dures d’origine animale, verre). Deux datations radiocarbones obtenues sur des échantillons osseux différents ont permis d’attribuer ces rejets à une période comprise entre le milieu du VIIe et la seconde moitié du VIIIe siècle28. L’habitat perché de Bayonne a donc connu une occupation contemporaine à Sainte-Candie, bien que ses rythmes restent encore à définir. Ensemble, ces deux sites contrôlaient la basse vallée de l’Argens, au débouché vers le chef-lieu de cité de Fréjus. Sur le site perché de Saint-Barthélémy à Salernes, une autre datation radiocarbone a été réalisée sur un échantillon de faune d’un niveau d’habitat fouillé en 2005 par Élisabeth Sauze. La datation est là aussi comprise entre 647 et 77529. Ailleurs, ce sont simplement des indices liés au mobilier qui permettent d’envisager une occupation des sites de hauteur entre le VIIe et le IXe siècle. Au sceatta à la tête de Wodan dont il a été question pour Saint-Estève à Évenos, viennent s’ajouter des agrafes à double crochet en alliage cuivreux. Ces mêmes agrafes se retrouvent au col Saint-Anne à Simiane-Collongue, cette fois-ci associées à des palm cups, ainsi que dans un cimetière associé à la chapelle du site perché de Roccaforte/Sainte-Marguerite (La Penne) dans les Alpes-Maritimes.

Après cette période de déprise, certains sites, de plus en plus nombreux au fur et à mesure que progresse la reprise des archives de fouilles, fournissent les marqueurs d’une réoccupation dès le milieu du VIIe et jusque dans le courant du VIIIe siècle. La plupart du temps, les formes de ces occupations sont difficiles à cerner à cause du manque de données de fouilles. Les stratigraphies liées à cette période sont souvent passées inaperçues, faute de connaissance en matière de mobilier archéologique et aussi parce qu’elles sont souvent proches de la surface, dans des milieux collinaires et montagnards peu enclins à la pédogenèse. Les fouilles de Sainte-Candie ont pu livrer des niveaux de réoccupation, superposés aux effondrements du milieu du VIe siècle et datés entre la seconde moitié du VIIe siècle et la seconde moitié du VIIIe siècle au moins. Des marqueurs chronologiques, liés au mobilier en verre, laissent notamment entrevoir la possibilité d’une continuité de cette occupation dans le courant du IXe siècle. Cette réoccupation, qui est constatée dans tous les secteurs fouillés, s’est caractérisée par la réfection de la première ligne d’enceinte renfermant 7,7 ha (Figure 3), la construction d’une deuxième ligne interne, l’utilisation de l’église basse et une activité artisanale liée au travail du verre dans un quartier fouillé. Un individu inhumé dans l’église basse, décédé entre 649 et 77526, évoque une présence élitaire par la position même de la sépulture, située à l’entrée de l’église. Faisant face à cette sépulture du côté est, toujours à l’entrée de la porte nord de l’église, un coffre contenait les os longs de deux adolescents en dépôt secondaire. Une datation 14C sur un échantillon d’os indique qu’au moins un des deux individus serait certainement décédé entre la fin du VIIIe et la fin du IXe siècle27. Les inhumations et tout l’intérieur de l’église ont ensuite été recouverts d’un sol en béton de tuileau. Cette présence élitaire encore très discrète et cette réoccupation généralisée soulèvent l’hypothèse d’un regain d’importance d’un ancien site

L’ensemble de ces indices invite à considérer que cette période des VIIe-IXe siècles est passée sous les radars de la recherche faute d’investigations systématiques et par manque de datations absolues. Les prochaines étapes de la recherche consisteront à intensifier la reprise des données d’archives, en palliant à ces manques dans un premier temps. Une fois les référentiels mobiliers établis et les rythmes d’occupation des sites de hauteurs mieux appréhendés, il s’agira dans un second temps de 28  Âge radiocarbone conventionnel 1348 BP (+ ou – 25). Âge calibré 645-774 AD (645-689 : 74,9%, 699-701 : 0,5% ; 741-774 : 20%), courbe de référence IntCal 20 (CIRAM AS-42) ; Âge radiocarbone conventionnel 1287 BP (+ ou – 25). Âge calibré 665-774 AD (95,4%), courbe de référence IntCal 20 (CIRAM AS-42).  29  Âge radiocarbone conventionnel 1335 BP (+ ou – 30). Âge calibré 647-775 AD (647-708 : 61%, ; 730-775 : 34,5), courbe de référence IntCal 20 (Ly-3724 (GrA)). Merci à Élisabeth Sauze pour la communication de ces résultats.

26  Âge radiocarbone conventionnel 1330 BP (+ ou – 30). Âge calibré 649-775 AD (649-708 : 57,5%, 729-775 : 37,9%), courbe de référence IntCal 20 (Ly-17574). 27  Âge radiocarbone conventionnel 1194 BP (+ ou – 29). Âge calibré 707-949 AD (707-724 : 2,3%, 771-895 : 89,3% ; 925-949 : 3,8%), courbe de référence IntCal 20 (CIRAM AO-98).

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Les sites perchés de Provence aux Ve-Xe siècles: bilan et perspectives de recherche

Figure 3. Plan de Sainte-Candie (Roquebrune-sur-Argens, Var). Repérage des anomalies LiDAR (acquisition financée par le Département du Var). Courbes de niveaux tous les 1 m (image du haut), analyse des pentes combinée à un ombrage multidirectionnel avec trois bandes de couleur séparées (azimuts 0° = rouge, 90° = bleu, 300° = vert ; angle vertical = 45° ; facteur z = 1)

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D. Mouton, J.-A. Segura et M. Varano les ancrer dans une démarche d’étude du peuplement systémique aux échelles territoriales (évêché, pagi, comtés) et micro-territoriales (vallées). La visée à long terme serait de mieux appréhender le passage du peuplement de la fin de l’Antiquité à celui des Xe-XIIe siècles, marqué par l’hégémonie du modèle castral.

m au-dessus du fond de vallée, mais à seulement 140 m dans la pente, ce qui la rapprochait pour être vue de la population établie au pied du relief, dans les environs du hameau actuel. Ce perchement donnait également au site une visibilité à partir de tous les points et lieux de passage répartis autour de la Durance et de l’Asse grâce à un panorama s’étendant sur des kilomètres audelà de Manosque et, vers le nord, jusqu’à Ganagobie, possession de Cluny.

La nouvelle vague de perchements des Xe-XIIe siècles : la mise en place du réseau castral

Le territoire de Valensole était au Xe siècle une possession de Maïeul qui le donna à son abbaye de Cluny. Le comte Guillaume 1er détint ces terres en précaire, soit à l’initiative de Maïeul, (Rosenwein 1994 : 27) soit par usurpation (Poly 1976  : 94). Quoi qu’il en soit, dans les années 990 il s’engagea à les restituer à l’abbaye bourguignonne. Or, le petit territoire du Bars, isolé aux marges de Valensole, appartenait à Eldebert et sa femme Stephanie que l’on voit faire don, entre 994 et 1032, d’un manse à l’abbaye de Cluny31. Ils précisent d’ailleurs tenir ces terres ex alode parentorum nostrorum. Ces personnages n’appartenaient pas à la famille comtale mais à celle des Moustiers Riez. En effet, Eldebert était frère de l’évêque de Riez Almerade et de Guérin, «  prince de Riez  » (Rosenwein 1997  : 135). Ils avaient pour sœur Adalgarde qui épousa Arbert de Alanzone (Pécout 2009 : 9) et s’allièrent ainsi à leurs voisins, les Augier-Spada, du groupe familial des Pontevès. Peutêtre ont-ils voulu, grâce à cet établissement modeste par son architecture mais ostentatoire par sa position topographique, affirmer leur possession face aux prétentions des comtes de Provence ou des moines clunisiens.

Cette phase d’incertitude sur l’occupation des habitats perchés entre les VIIe et IXe s., perceptible à travers des indices encore hétérogènes et éparpillés, se prolonge au moins jusqu’au milieu du Xe siècle. Il est dès lors nécessaire d’adopter une démarche régressive à partir de l’analyse de sites occupés au tournant du premier millénaire. Quelques éléments majeurs se dégagent à partir d’une analyse micro-territoriale aux limites des Alpes-de-Haute-Provence et du Haut-Var, où une restructuration territoriale s’est opérée entre la fin du Xe et le courant du XIIe siècle. Une période de perchement d’habitats élitaires s’ouvre en Provence (Mouton 2008) dans la seconde moitié du Xe siècle dans un cadre d’importantes réorganisations territoriales dans lesquelles les abbayes jouent un rôle éminent. Quelques exemples ont été choisis pour illustrer ces évolutions dans la mesure où nous disposons d’éléments de contextes patrimoniaux et familiaux qui permettent de ne pas se cantonner à de simples descriptions physiques et topographiques. Aux confins nord-ouest de la commune de Valensole, le hameau du Bars, mentionné comme castrum Albarno dans une charte rédigée entre 994 et 103230, conserve les vestiges d’un petit établissement, nommé La Moutte, dont la fouille a montré une modeste occupation vers le premier tiers du XIe siècle (Mouton 2008 : 72). Celuici est placé dans une position remarquable, en bordure de plateau à l’extrémité d’un vaste éperon à l’angle des vallées de l’Asse et de la Durance (Figure 4). Une butte naturelle détachée du relief par un petit ravin d’érosion a été mise à profit pour y installer une construction extrêmement modeste  : une maison au plan presque carré de 6,5 x 6,75 m ouvrant sur une courette d’environ 20 m2. Elle était isolée à l’est par un fossé rectiligne long de 12 m, large d’à-peine 2 m et profond de 2,5 m, très modeste dispositif qui, d’un point de vue défensif, ne pouvait être que symbolique. Il est vrai qu’en dehors de l’accès par le plateau, les fortes pentes rendaient l’approche très difficile. La pauvreté en mobilier et la modestie des constructions suggèrent une occupation par un ou deux milites de modeste condition pour le compte des propriétaires qui, eux, habitaient sans doute à Riez. La situation topographique est particulière car la construction n’a pas été placée au plus haut, à 200 30 

Les chartes de l’abbaye de Cluny32 font état d’un conflit de limite de territoire entre Valensole et le castrum Arginzoscum ou Archanzoscum, conflit qui fut dénoué dans la dernière décennie du Xe siècle. Ce territoire, situé dans la vallée du Colostre, était alors détenu par des membres du groupe familial des Pontevès qui furent à l’origine du lignage des Augier-Spada (Pécout 2009). L’abbaye de Saint-Victor de Marseille fut en possession, dans ce castrum, de l’église Saint Pierre qu’elle avait reçu directement des Pontevès33. Cette même famille donna également à l’abbaye marseillaise des terres qui dépendaient de cette église. La confrontation de ces chartes et des observations de terrain montre que l’épicentre du castrum Archanzoscum n’est autre que le site de Notre-Dame, actuellement sur le territoire d’Allemagne-en-Provence. Des fouilles y sont en œuvre depuis plusieurs années34. La formation géologique du territoire d’Allemagne est la même que celle de Valensole. Elle se prêtait donc à la même méthode de perchement  : au bord Ibid. Ibid., II, charte n°1290 et III, charte n°2268 33  Cartulaire de l’abbaye de Saint-Victor de Marseille, I, charte 624. 34  Chantier co-dirigé par M. Varano et D. Mouton. 31  32 

Cartulaire de l’abbaye de Cluny, III, charte n°2284.

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Les sites perchés de Provence aux Ve-Xe siècles: bilan et perspectives de recherche

Figure 4. Sites castraux Xe-XIIe siècles étudiés entre les vallées du Colostre et de l’Asse-Durance (Alpes-de-Haute-Provence)

du plateau, une avancée en éperon façonnée par l’érosion était mise à profit pour établir un site audessus de la vallée. Il suffisait de barrer le relief par un fossé pour l’isoler du plateau. C’est ce qui fut fait dans la seconde moitié du Xe siècle pour le site de La Moutte, situé entre le village actuel et Riez (Mouton 2015), et pour Notre-Dame. Cette façon de procéder devait être très efficace puisqu’elle fut encore mise

en œuvre pour établir la fortification du Castellet au tout début du XIIIe siècle35. Le relief choisi pour ériger le site élitaire d’Archantiosc est remarquable dans le sens où il était, par rapport aux autres, le plus avancé dans la vallée et la dominait à 35 

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Mouton (dir.) 2022.

D. Mouton, J.-A. Segura et M. Varano 140 m de hauteur. Il était, de ce fait, le plus visible pour qui y circulait en provenance de l’est ou de l’ouest36. Le territoire du castrum s’étendait des abords occidentaux du village actuel d’Allemagne jusqu’à Saint-Martin de Brômes. Comme pour le castrum du Bars, le site fortifié n’était pas placé au centre dans son propre territoire mais à l’endroit le plus visible, ici près de son extrémité orientale. L’église Saint-Pierre, qui ne subsiste que par son toponyme mais était encore figurée sur la carte de Cassini37, était située au pied du relief en fond de vallée. Il est très probable que sa présence ait dû en grande partie déterminer l’implantation du site perché.

Le dernier état prit place vers le milieu du XIe siècle et se poursuivit au plus tard jusqu’au troisième quart du XIIe siècle (Figure 4, état 2). Ce dernier épisode commença après arasement et ensevelissement des installations précédentes sous un remblai de terre et de galets sur lequel une enceinte de bois semi-circulaire protégeait une maison de bois sur plancher. Les installations étaient alors beaucoup plus modestes que les précédentes et il est très probable qu’elles étaient occupées par des personnage d’un statut social moins élevé qui ont toutefois laissé un mobilier abondant parmi lequel on relève la présence de pièces de jeu de trictrac et des carreaux d’arbalète. Sans doute étaient-ce des soldats à qui l’on confiait la garde du site dont, d’ailleurs, l’habitat dans les pentes occidentales continuait de fonctionner. La même évolution a été observée à La Moutte (Mouton 2015) où un ensemble avec bâtiment maître et dépendances domestiques a laissé place à une modeste maison (Mouton 2016). Bien qu’aucun texte ne se rapporte à ce dernier établissement, il est probable qu’il ait appartenu au même groupe familial qui posséda tous les sites de la vallée de Saint-Martinde-Brômes à Riez au moins jusqu’au XIVe siècle.

Cette résidence aristocratique, possession des Pontevès, a connu trois états qui se sont succédé entre la deuxième moitié du Xe siècle et le milieu du XIIe siècle. La première occupation commença vers 960 et présentait dès l’origine un caractère fortifié avec un ensemble de constructions de bois. Le bâtiment principal (Figure 4, état 0), implanté sur la partie la plus haute de la plateforme, présentait un plan rectangulaire à deux nefs axé N.O-S.E., de 12,30 x 7,20  m, soit une surface d’environ 88 m2. À 3,5 m au sud de ce grand édifice, vingt poteaux composaient un alignement de 11 m de longueur, légèrement courbe qui formait une paroi fermant l’espace de vie dans lequel le mobilier était abondant. À ces constructions s’ajoutait une double rangée de dix-neuf poteaux, espacés entre eux de 2 à 2,2 m, qui délimitaient une sorte de couloir coudé large de 1,75 m et long de 16,50 m que nous interprétons comme une palissade avec un chemin de ronde qui protégeait les flancs sud-ouest et sud-est, du côté du fossé, tandis qu’au nord-ouest et au nord-est la protection devait être assurée par les murs aveugles du bâtiment principal. Enfin, au bord méridional de la plateforme, entre la palissade et le fossé, une construction de bois formant un couloir appartenait sans doute à un dispositif d’entrée ou de défense mais reste d’interprétation difficile car incomplète.

À Notre-Dame, l’habitat élitaire est associé à une église, située à quelques mètres en contrebas, et à un habitat paysan qui occupe la pente occidentale du relief sur une surface d’environ 2 ha. Seul souvenir de l’occupation médiévale, l’église Notre-Dame conserve des élévations visibles qui montrent des travaux de réfection et de reconstruction d’époque moderne. Sur la pente occidentale, en revanche, l’habitat a été appréhendé grâce à une acquisition LiDAR, aux observations de terrain et à plusieurs secteurs de fouille. L’occupation à proprement parler succède à d’importants travaux d’aménagement du sol géologique visant à créer des plateformes étagées. Trois terrasses ont été sondées par la fouille, chacune restituant deux états superposés occupés entre la fin du Xe et le XIIe siècle. Elles supportent des constructions en matériaux périssables, dans une succession linéaire de volumes couverts ou semicouverts. L’importante vocation de stockage de denrées agricoles est reconnaissable aux nombreuses fosses et silos, souvent organisés en batteries, qui prennent place dans les pentes séparant les plateformes. Des systèmes de drainage des eaux furent créés en amont des batteries afin de les protéger. Le nombre important de ces structures paraît nettement dépasser les besoins domestiques et pourrait être mis en relation avec une gestion des productions agricoles assurée par les seigneurs. L’habitat n’est pas pourvu d’une enceinte  ; au contraire, il a pu s’étendre, de façon plus ou moins lâche, jusqu’aux abords du Colostre, près de l’église Saint-Pierre et pourrait même avoir progressivement gagné la hauteur depuis la plaine où prend place le lieu de culte le plus ancien mentionné dans ce castrum.

À la fin du Xe siècle, le site fut complètement transformé. Le grand bâtiment précédent fut supprimé et remplacé par une construction réalisée en bois, terre et pierres : une tour de plan hexagonal de 7,3 m de large qui occupait le centre de la plateforme (Figure 4, état 1). À proximité, deux appentis domestiques aux murs de terre la desservaient. Cette occupation ne paraît pas s’être poursuivie au-delà du milieu du XIe siècle. À cette architecture ostentatoire, s’ajoute un riche mobilier, comme des pièces d’échecs, pour apporter la preuve de la présence d’une élite. 36  Une route antique, attestée par la carte de Peutinger et par deux milliaires du IIIe siècle, traversait le territoire d’est en ouest, en longeant le Colostre, pour relier Riez à Aix-en-Provence (Barruol 1997 : 64-65 ; Bérard 1997 : 74). 37  L’église Saint-Pierre n’apparaît plus sur le cadastre, dressé en 1825. Elle était encore associée au nom de l’ancien domaine dans le compte des décimes de 1274 (Clouzot 1923 : 107).

Plusieurs restes de bois appartenant à la construction incomplète située, au sommet, entre le fossé et la 96

Les sites perchés de Provence aux Ve-Xe siècles: bilan et perspectives de recherche palissade ainsi qu’un échantillon récolté dans l’habitat des pentes ont fourni des datations radiocarbones VIIIe-IXe siècles. Toutefois, l’organisation du site et sa stratigraphie obligent à conclure à l’utilisation de vieux bois car aucun autre indice ne se rapporte, sur l’ensemble du site, à cette période haute. Il faut dès lors admettre la présence d’un gisement plus ancien dans les environs, peut-être non loin de l’église Saint-Pierre qui, étant en fond de vallée, pourrait être antérieure à Notre-Dame. Saint-Pierre appartenant au Xe siècle aux Pontevès, la question se pose de savoir quel est leur lieu d’origine et son ancienneté éventuelle.

m (Figure 5). Au nord, la rive droite du Verdon forme une paroi quasi verticale de 90 m de hauteur, à l’ouest et au sud, le ravin de Sainte-Maxime présente également des pentes très marquées. L’accès se faisait par l’est. Deux bâtiments sont encore visibles : une église formée de deux espaces non communicants dont l’architecture évoque des périodes modernes (XVIIe-XIXe siècles  ?) (Sauze 2002 : 97). Désignée sur la carte de Cassini comme ermitage, une tour de 4,6 x 5 m formée de moellons bruts de calcaire local grossièrement assisés ne dépasse pas quatre mètres de hauteur dans son état actuel. Au nord, une porte surmontée d’un linteau de bois a été aménagée pour, peut-être, abriter le servant de l’église.

Arbert d’Allons, de la famille des Pontevès, fut avec sa femme Adalgarde de Riez à l’origine du lignage des Augier-Spada de Riez (Pécout 2009  : 9) puisque c’est le surnom de leur fils Augier, Spata Curta, qui donna son nom aux Spada. Comme on l’a dit plus haut, dans la dernière décennie du Xe siècle, Arbert fut en conflit avec les moines de Cluny au sujet de la limite séparant les territoires de Valensole et d’Archantiosc38. Il fut également le donateur, dans le territoire de ce dernier, de l’église Saint-Pierre qui échut à Saint-Victor de Marseille. Après sa mort, cette donation fut confirmée dans une charte du 9 septembre 1034 par sa femme et ses enfants39. Or, l’année précédente, le 2 juin 103340, les mêmes avaient fait à l’abbaye de Lérins des dons de droits qu’ils possédaient à Brauch, lieu-dit situé entre Quinson et La Verdière (Sauze 2002 : 97-100). Ils y donnèrent l’église Saint-Pierre et les droits qu’ils possédaient sur les terres alentours. La carte de Cassini indique l’église Saint-Pierre à la Grande Bastide, au milieu d’un territoire long d’environ 10 km du nord au sud et large de 3,5 km d’est en ouest. Ceci ne représente pas la totalité du territoire de Brauch qui se poursuivait jusqu’au Verdon. D’ailleurs, les Pontevès ne donnèrent pas tout ce qu’ils possédaient puisque dès le XIIe siècle leurs terres de La Verdière, Quinson et Brauch firent l’objet de confiscation par les comtes (Pécout 2009). Pendant plusieurs siècles cette zone fit l’objet de revendications et de conflits qui aboutirent à ce que le territoire de Brauch fut partagé entre La Verdière et Quinson (Sauze 2002).

En contrebas de l’église, au nord, l’à-pic rocheux sert de base à une muraille qui subsiste par endroits sur plusieurs assises. Elle est longue d’une centaine de mètres et, à son extrémité occidentale, marque un retour vers le sud. Au sud-ouest du relief, sur environ 9000 m2, les pentes présentent des empierrements qui suggèrent les vestiges d’un habitat. Le mobilier récolté en prospection au cours du temps dans cette zone (fragments de sigillées Claires D, plats de DSP, formes mises au jour à Sainte-Candie pour les VIIe-VIIIe s., céramiques grises Xe-XIe s.) révèle une occupation de l’Antiquité tardive au Moyen Âge (Ve-XIe siècles). Des tessons en pâte modelée à grosses inclusions calcaires pourraient renvoyer à l’âge du Fer, mais il en a été trouvé à Sainte-Candie en contexte altomédiéval. Plusieurs fragments de pierre ollaire blanche à paroi fine et verte à paroi épaisse renvoient à une fourchette IVe-VIIIe siècles (Serneels-Rebé 2014). Des fragments de sigillées Claires D (plats Hayes 99 et 87A/88se) se placent fin Ve-début VIe siècles. Deux plats de DSP (forme Rigoir 8), étaient courants dans les contextes des Ve-VIe siècles. Les céramiques communes se caractérisent par une prépondérance des formes fermées de type ollae, destinées à un usage culinaire. Parmi les objets ramassés, la forme Pelletier A4 revient souvent et pourrait indiquer une phase d’utilisation du site relativement tardive, à partir des VIIe-VIIIe siècles. Bien entendu, la simple prospection ne fournit que des indices mais ne prouve pas que l’occupation ait été continue. Toutefois, ce site dont est très vraisemblablement originaire la famille qui créa le castrum Archanzoscum, situé à huit kilomètres de là, constitue un jalon particulièrement important pour comprendre les origines de l’occupation castrale qui s’est largement développée à partir de la seconde moitié du Xe siècle.

La question se pose de savoir où se situait le village de Brauch. Une première hypothèse serait de le chercher à proximité de l’église Saint-Pierre. Une occupation sans doute à vocation agricole y est attestée dès l’Antiquité (Brun-Borréani 1999 : 856). La prospection reste à faire dans cette zone. Une autre possibilité serait de le placer au bord du Verdon sur le site de Sainte-Maxime. C’est l’hypothèse proposée par Elisabeth Sauze (Sauze 2002). Ce site occupe une crête rocheuse orientée est-ouest et particulièrement bien défendue par la topographie. Dans sa partie haute, le relief mesure environ 400 x 200

Conclusion Bien qu’issue des résultats de recherches à des stades d’avancement inégaux, cette contribution cherche à esquisser certaines problématiques autour des habitats perchés des Ve-XIIe siècles en Provence. La combinaison

Cartulaire de l’abbaye de Cluny II, charte 1290. Cartulaire de l’abbaye de Saint-Victor de Marseille, I, charte 629. 40  Cartulaire de l’abbaye de Lérins, I, charte 201. 38  39 

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D. Mouton, J.-A. Segura et M. Varano

Figure 5. Vue aérienne et plan du site perché de Sainte-Maxime à Quinson (Alpes-de-Haute-Provence)

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Les sites perchés de Provence aux Ve-Xe siècles: bilan et perspectives de recherche des démarches chronologiques progressive et régressive dans cette vaste période couvrant sept siècles met en évidence l’évolution non linéaire de ce mode d’habitat. Le premier indice, morphologique, semble témoigner de fonctions différentes. Dès les VeVIe siècles, de petits postes de surveillance comme le Bec Cornu à Aubagne, atteignant péniblement 500 m², côtoient des agglomérations de plusieurs hectares à l’image de Sainte-Candie à Roquebrune-sur-Argens. Un site comme celui de Saint-Barthélémy/Les Mûres à Salernes évoque dès les Ve-VIIIe siècles les sites castraux des alentours de l’an Mil. L’articulation entre les deux périodes des Ve-VIe siècles et des Xe-XIIe siècles peine encore à être saisie, faute de sites suffisamment étudiés des VIIe-IXe siècles. Jusqu’à présent, tous les sites étudiés montrent une césure entre le IXe et la première moitié du Xe siècle. D’une part, après une déprise de l’occupation entre le milieu du VIe siècle et le milieu du VIIe siècle, Sainte-Candie n’est réoccupé intensément que durant le VIIIe siècle. Seuls quelques minces indices permettent d’envisager une poursuite de l’utilisation du site dans le courant du IXe siècle. Au-delà de cette date, seule l’église basse semble toujours entretenue jusqu’au XIIe siècle, avant d’être transformée en un habitat probablement lié à l’exploitation du saltus. D’autre part, les sites castraux étudiés dans les Alpesde-Haute-Provence ne présentent pas d’occupation avant le milieu du Xe siècle. Une des constantes majeures, intimement liée à l’existence même des sites, semble résider dans la perception d’une présence élitaire à toutes les périodes. Dès les Ve-VIe siècles, la carte de répartition des sites perchés dessine des effets de frontières qui semblent témoigner d’un lien étroit avec les chefs-lieux d’évêchés. Les édifices religieux, présents de manière systématique sur les sites les plus vastes et qui s’apparentent à de véritables agglomérations, occupent souvent une position topographique dominante. Ces fondations venaient certainement rappeler aux populations le rôle des évêques, nouvelles figures politiques de première importance dans la fondation de ces lieux de pouvoir et de peuplement majeurs. Les controverses autour des créations d’évêchés destinés à une courte vie viennent rappeler les enjeux clientélistes et les réseaux sociaux que ces sites ont pu structurer. Ces derniers nous échappent faute de textes pour toute la période qui va du Ve au IXe siècle. L’archéologie et le corpus des sources diplomatiques s’étoffent en Provence dès la deuxième moitié du Xe siècle. Ils permettent de saisir un phénomène castral plus prégnant et lié à de nouvelles configurations sociales issues d’un contexte politique plus global de régionalisation des pouvoirs. Durant toute la séquence des Ve-XIIe siècles, le cadre politique était donc différent, mais les enjeux du phénomène castral, s’il faut l’appeler ainsi, restent les mêmes  : rassemblement des populations et de leurs productions, prélèvements en nature avec le rôle central joué par les dîmes, fixation des patrimoines

familiaux et structuration des clientèles. Outre les véritables établissements militaires dépendants du pouvoir central, comme les castella de la Durance sous Théodoric, se perçoivent donc des constantes qui ne peuvent que pousser à aborder le sujet de la naissance du fief dans le temps long. Bibliographie Primary sources Ammien Marcellin, Res gestae = É. Galletier (ed. and trans.), J. Fontaine (collab.) 1968. Ammien Marcellin. Histoire. Tome I (livres XIV-XVI). Paris : Les Belles Lettres. Cartulaire de l’abbaye de Cluny, II = A. Bernard, A. Bruel (ed.) 1884. Recueil des chartes de l’abbaye de Cluny. Tome troisième : 987-1027. Paris : Imprimerie nationale (Collection de documents inédits sur l’histoire de France). Cartulaire de l’abbaye de Cluny, III = A. Bernard, A. Bruel (ed.) 1880. Recueil des chartes de l’abbaye de Cluny. Tome deuxième : 954-987. Paris : Imprimerie nationale (Collection de documents inédits sur l’histoire de France). Cartulaire de l’abbaye de Lérins, I = H. Morris, E. Blanc (ed.) 1883. Cartulaire de l’abbaye de Lérins. Paris : Champion. Cartulaire de l’abbaye de Saint-Victor de Marseille, I = B. Guérard (ed.) 1857. Cartulaire de l’abbaye de Saint-Victor de Marseille. Tome I. Paris : Ch. Lahure (Collection des cartulaires de France 8). Cassiodore, Variae = T. Mommsen (ed.) 1894. Monumenta Germaniae Historica. Auctorum Antiquissorum XII. Cassiodori Senatoris Variae. Berlin : Weidmann  ; Translation in Bjornlie M.S. (trans.) 2019. The Variae. The Complete Translation. Oakland : The University of California Press. Césaire d’Arles, Admonitiones I = C. Lambot, G. Morin, M.J. Delage (ed. and trans.) 1976. Césaire d’Arles. Sermons au peuple, I : sermons 1-20. Paris : Les Éditions du Cerf (Sources Chrétiennes 175). Césaire d’Arles, Admonitiones II = C. Lambot, G. Morin, M.J. Delage (ed. and trans.) 1978. Césaire d’Arles. Sermons au peuple, II : sermons 21-55. Paris : Les Éditions du Cerf (Sources Chrétiennes 243). CIL XII = O. Hirschfeld (ed.) 1888. Inscriptiones Galliae Narbonensis latinae. Berlin: Georg Reimer. Code Théodosien = T. Mommsen, P. Meyer, P. Krueger (trans.), J. Rougé, R. Delmaire (trans.), O. Huck, F. Richard, L. Guichard (collabs) 2009. Les lois religieuses des empereurs romains de Constantin à Théodose II (312-438). Volume II : Code Théodosien I-XV, Code Justinien, Constitutions Sirmondiennes. Paris : Les Éditions du Cerf (Sources Chrétiennes 531) : 27-399. Enquêtes sur les droits et revenus de Charles Ier d’Anjou en Provence = É. Baratier 1969. Enquêtes sur les 99

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Bilan croisé sur deux sites perchés antiques tardifs, les Baux-de-Provence et l’oppidum Notre-Dame de Consolation à Jouques (Bouches-du-Rhône), au regard des recherches récentes sur les établissements de hauteur Caroline Michel d’Annoville (avec la collaboration de Claire Moreau) Abstract The site of Les Baux-de-Provence and the oppidum of Jouques were occupied around the 5th / 7th / 8th centuries and perhaps beyond. Without resolving the questions raised about this type of occupation, the cross-examination of unpublished data makes it possible to question the conditions of installation and the forms of these settlements and, more generally, to advance on the question of a ‘new management of territories’ in this part of Mediterranean Gaul during Late Antiquity. Keywords: reoccupation, Hilltop settlement, the Durance valley, Baux-de-Provence, Jouques Mots clés : réoccupation, site de hauteur, vallée de la Durance, Baux-de-Provence, Jouques

Les sites perchés des Baux-de-Provence et de NotreDame de Consolation à Jouques, situés tous deux dans le département des Bouches-du-Rhône, ont fait l’objet de travaux dans les années 1990 et 2000, alors que le programme de recherches sur les établissements perchés dirigé par L. Schneider prenait forme et renouvelait de façon décisive les problématiques sur les sites de hauteur de la fin de l’Antiquité et du haut Moyen Âge en Gaule Méditerranéenne (IVe-IXe siècle)1. Désormais, plusieurs sites archéologiques ont fait l’objet d’enquêtes et les grandes orientations pour aborder ce type d’établissements sont maintenant posées : les sites sont distingués selon leur morphologie (du fortin à l’agglomération), leurs origines et leurs destins, en fonction de leur insertion dans le territoire et des nécessités politiques, dans un contexte de conflits et de démantèlement des cadres administratifs romains. Si les grandes lignes sont bien établies, les études de cas peuvent encore se multiplier afin de mieux définir l’éventail des situations et se démarquer toujours plus des explications anciennes et expéditives de ce phénomène qui ont longtemps marqué l’étude de ce type d’habitat. En effet, dans l’historiographie du début du XXe siècle, l’interprétation archéologique a été assujettie à une histoire essentiellement descriptive, mettant en avant l’instabilité politique et l’insécurité pour expliquer les modifications de l’habitat, notamment la réoccupation des oppida. Même si cette approche a été largement 1  Le titre exact du programme de recherche dirigé par L. Schneider est Les établissements perchés et fortifiés de la fin de l’Antiquité et du haut Moyen-Âge en Gaule Méditerranéenne (IVe-IXe siècle) : destins singuliers ou évolution générale? Voir la présentation des résultats dans les articles successifs de L. Schneider, voir en dernier lieu Schneider 2019.

remise en cause par l’historiographie récente pour la Provence occidentale2, la synthèse reste encore difficile à faire tant les travaux restent partiels et les conditions de fouilles difficiles, sur des sites aujourd’hui souvent isolés et au matériel très fragmenté. Pourtant certains d’entre eux proposent déjà quelques grands repères morphologiques, architecturaux et chronologiques  : Piégu (Var), Saint-Estève du Destel (Var), Fontaine de Vaucluse (Vaucluse), Sainte-Propice de Velaux (Bouches-du-Rhône), Sainte-Candie (Var) et surtout Saint-Blaise et Constantine (Bouches-du-Rhône)3. À ces sites viennent s’ajouter les Baux-de-Provence et le site de hauteur de Jouques, occupés eux aussi autour des Ve-VIIe/VIIIe siècles et peut-être au-delà, pour lesquels une partie ou l’ensemble des données sont encore inédites4. Sans résoudre les problèmes en suspens, l’étude croisée de ces deux sites peut apporter des données supplémentaires permettant de s’interroger à nouveaux frais sur les conditions et les formes de l’habitat de hauteur et d’avancer sur la question d’une ‘nouvelle gestion des territoires’5 dans cette partie de la Gaule méditerranéenne durant l’Antiquité tardive. Constant Segura Valenciano 2015. Pour chacun de ces sites, voir les références bibliographiques en fin d’article. 4  Le résultat des deux campagnes de fouilles sur le site de Notre-Dame de Consolation à Jouques a été publié, mais le résultat de l’étude du matériel réalisé par Claire Moreau est resté inédit : voir Michel d’Annoville 2005 et Moreau 2006. Quant aux Baux-de-Provence, les résultats des fouilles menées par O. Maufras et C. Michel d’Annoville, pour la partie antique tardive, les résultats n’ont jamais été l’objet d’une publication complète. Voir Maufras 2009 pour une courte présentation. Je remercie O. Maufras d’avoir mis à disposition les données pour la publication de cet article. 5  Schneider 2008: 40. 2  3 

Perchement et Réalités Fortifiées en Mediterranee (Archaeopress 2023): 103–115

C. Michel d’Annoville

Figure 1. Le château des Baux-de-Provence (Bouches-du-Rhône). Vue générale. Le Terras en contrebas (Cliché équipe de fouilles-1993)

archéologues ont mené des enquêtes plus poussées dans un cadre universitaire7 puis dans un contexte de restauration du château par les Monuments Historiques pour un vaste projet d’aménagement qui concernait la partie orientale du plateau, c’est-à-dire la totalité du château et les monuments du secteur sud-est du village, couvrant ainsi près d’un tiers de la superficie de l’éperon. Plusieurs campagnes de fouilles ont alors eu lieu (une partie des campagnes a été assurée par O. Maufras), enrichissant le dossier de sources écrites et la lecture des monuments encore visibles, pour asseoir la compréhension globale du site, son organisation et son évolution au cours des temps, entre l’âge du Fer et les temps récents. Pour la période antique tardive, seules les fouilles d’urgences effectuées en 1992, en contrebas du château médiéval, sur une partie plane appelée Le Terras, ont permis de collecter des données8.

Deux sites de Gaule méridionale : localisation et histoire des travaux Le site des Baux-de-Provence et l’oppidum de NotreDame de Consolation sur la commune de Jouques, distants de moins d’une centaine de kilomètres l’un de l’autre, tous deux au sud de la basse Durance, appartiennent néanmoins à des espaces géographiques différents. L’un regarde vers la Crau, tandis que l’autre est placé en bordure de la vallée de la Durance. Le site des Baux se situe en limite méridionale de la chaîne des Alpilles, un massif de faible altitude qui s’étend entre la vallée de la Durance et la vallée du Rhône. Installé sur un petit plateau escarpé d’une dizaine d’hectares, à près de 220 m d’altitude, le site, encadré par deux vallons fertiles, domine la vallée des Baux et l’axe antique qui la traverse. Depuis le sommet, vers le sud, s’offrent au regard la vaste plaine de la Crau et, par temps clair, la côte méditerranéenne. Le site a fait l’objet de recherches dans les années 1920-1930 par F. Benoît qui s’est intéressé aux occupations antérieures au château médiéval, protohistorique et antique, puis, une cinquantaine d’années plus tard, par P. et Ch. Arcelin, qui confortent et précisent ses premières conclusions6. À partir de la fin des années 1980, les

Les deux études, réalisées dans le cadre d’une maîtrise puis d’un master, portent sur le château médiéval. Voir Maufras O. Le castrum des Baux (960-1426) : éléments d’histoire et analyse des vestiges monumentaux. Aix-en-Provence : Université d’Aix-Marseille I, 1988 (mémoire de maîtrise d’archéologie médiévale sous la direction de G. Démians d’Archimbaud) ; Poirier M., Le logis seigneurial du château des Baux-de-Provence : étude archéologique du bâti. Aixen-Provence : Université d’Aix-Marseille, 2016 (Mémoire de Master 2 en Archéologie médiévale, mondes musulman et byzantin sous la direction de N. Faucherre et A. Hartmann-Virnich). 8  Maufras Michel d’Annoville 1992. Ce rapport traite des découvertes faites dans les onze sondages effectués sur le plateau durant l’été et l’automne 1992. Les sondages 2B, 3 et 6 ont fourni des données sur l’Antiquité tardive : le sondage 2B, creusé sur Le Terras, a mis au jour 7 

6  Pour l’historiographie des recherches sur les Baux, voir en dernier lieu Maufras 2009.

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Bilan croisé sur deux sites perchés antiques tardifs Cette partie du site avait été épargnée par les grands travaux de restructuration mise en œuvre pour le réaménagement du château médiéval, durant le bas Moyen-Âge et l’époque moderne.

Aux Baux-de-Provence, les sondages ont permis d’observer d’une part les vestiges antiques tardifs d’une construction (peut-être une enceinte) placée en limite de plateau et, d’autre part, ceux de pièces d’habitations conservées à quelques mètres de distance sur le replat, au pied du château médiéval. Les destructions engagées par les réajustements de la défense ou de l’occupation de cet espace au Moyen Âge comme à la Renaissance ont ôté toutes possibilités d’évaluer la superficie totale de l’habitat durant l’Antiquité tardive. Il faut se contenter de proposer une occupation de la partie basse du plateau, sans aucun indice sur celle du promontoire à la même époque. En contrebas du plateau, la section d’un large mur a été repérée (mur 136 sur le plan), perpendiculaire par rapport à la pente, sur près de 4,50 m de long, sur quelques assises seulement, la construction ayant été arasée à la fin du Moyen Âge. Constituée à la base de blocs calcaires tout juste dégrossis, puis de pierres de module moyen (0,30  m x 0,40 m sur le parement oriental) et de moellons, la construction est montée en retraits successifs de façon à n’atteindre plus qu’un mètre de largeur. La dimension peut paraître modeste, mais elle est proche de celle constatée au Roc de Pampelune.11 Le mur est posé directement sur de fines couches recouvrant le rocher puis elle a été édifiée selon un mode particulier puisque les remblais ont été amoncelés au fur et à mesure de l’édification du mur.

L’oppidum de Notre-Dame de Consolation, quant à lui, est situé à une vingtaine de kilomètres d’Aix-en-Provence, sur la rive gauche de la Durance, à mi-chemin entre le pont Mirabeau et Peyrolles, dans la partie nord de la commune de Jouques. Le site occupe un replat d’une trentaine d’hectares au sommet d’une colline, incliné vers la vallée de la Durance, qu’il domine d’une centaine de mètres. Depuis son sommet, il offre une large vue sur la rivière qui serpente, après avoir franchi la cluse de Mirabeau. Placé à proximité de voies de communication anciennes qui passaient soit par la Durance soit sur le plateau en retrait, le site reste protégé par des falaises abruptes sur trois de ses côtés, sculptées en partie par des ruisseaux qui ont creusé de profonds vallons. Le site a d’abord attiré la curiosité des érudits. L’abbé P. Gauthier, curé de Jouques en 1820, évoque le premier ce site comme un ‘camp gaulois’, ce que publie A. Pascal en 1910. L’oppidum est ensuite l’objet de recherches plus poussées : dans les années 1960 (sous la direction de B. Pouyé) puis durant le début des années 2000 (sous la responsabilité de C. Michel d’Annoville), plusieurs campagnes de sondages ont eu lieu9. Si les premières études du site avaient pour finalité d’évaluer l’étendue de l’occupation et de collecter du mobilier, les derniers travaux archéologiques devaient permettre de comprendre ces données, en menant une réflexion plus large dans le cadre du programme de recherche portant sur les sites de hauteur mené par L. Schneider10.

À une vingtaine de mètres plus au sud, une maison a été partiellement fouillée12. Installée directement sur le rocher, cette habitation, au plan encore incomplet, s’articule en grandes pièces (B et C) réparties de part et d’autre d’une salle centrale (salle centrale notée A sur le plan). Seuls les liens entre les salles A et B, séparées par une cloison, ont pu être étudiés, la fonction et l’articulation avec l’espace C restant inconnues en raison du temps insuffisant imparti à la fouille. L’espace A est de plan rectangulaire (47 m2), limité par des murs bâtis en pierres grossièrement équarries, liées à la terre, logés dans des entailles creusées dans le rocher, ce qui permettait d’asseoir la construction. Des aménagements taillés dans le roc sont visibles, à usage domestique et architectural (trous de poteaux, canaux), sans que l’on sache si les uns et les autres sont contemporains. La présence d’un seuil en partie rupestre indique qu’un accès a été prévu au sud. L’un des parements montre également le soin apporté à la construction, avec peutêtre une sélection des matériaux13. La pièce voisine, l’espace B, plus petite est construite selon les mêmes techniques. Le sol, en pente, sillonné de rigoles, laisse

Deux sites perchés : habitat, structure et architecture Sur l’un et l’autre site, des parties d’un habitat ont été repérées. S’ils diffèrent dans leur organisation et leur architecture, les traces d’occupations sur les deux sites n’ont pas révélé de reprises remarquables de bâtiments antérieurs, alors que des occupations de l’âge du fer sont avérées dans les deux cas. Au contraire, les édifices dégagés ont été bâtis ex novo, même si dans la construction elle-même des matériaux ont pu être remployés. un habitat, le sondage 3, situé à l’extrémité septentrionale du site, a apporté des données sur une enceinte et le sondage 6 montre que le rocher a été partiellement taillé afin d’y récupérer des blocs de pierre. 9  Les premières ont été dirigées par B. Pouyé, entre 1962 et 1964 et les dernières ont été réalisées durant les étés 2001 et 2003, sous la responsabilité de C. Michel d’Annoville avec une analyse du mobilier effectuée en 2006 par Claire Moreau. Les résultats de ces campagnes ont été publiés en 2005 : voir Michel d’Annoville 2005. L’étude de Claire Moreau, présentée dans le cadre de son Master 2, est restée inédite : voir Moreau 2006. En revanche, peu de documents concernant les premières fouilles nous sont parvenus : seulement un court rapport concernant l’année 1963, accompagné d’un plan difficile à lire, deux notices et une partie du mobilier. 10  Les difficultés d’accès, les contraintes de temps comme la faiblesse des moyens, malgré toute l’aide apportée par les habitants et les archéologues de Jouques, n’ont pas permis de prolonger ces travaux.

Schneider 2008: 41. Cet habitat a été trouvé dans le sondage 2B, ouvert sur près de 100 m2 sur le Terras. Le pendage du terrain a favorisé la conservation des vestiges antiques tardifs, limitant les perturbations médiévales et modernes à une partie de la fouille seulement. Maufras, Michel d’Annoville 1992 : 16. 13  L’accès est en partie conservé. Un jambage porte une marque mal identifiée : voir Maufras Michel d’Annoville 1992 : 18. 11  12 

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C. Michel d’Annoville

Figure 2. Relevé dans le sondage 3 (relevé : équipe de fouille-1992). Les Baux-de-Provence (Bouches-du-Rhône)

néanmoins penser que cette partie n’était pas couverte sur l’ensemble de sa surface. Pour ces deux espaces, les traces d’abandon sont difficiles à interpréter, car il reste peu de vestiges, si ce n’est un niveau de brûlé localisé dans la pièce A, qui laisse envisager qu’un incendies’ est propagé, sans que l’on puisse savoir s’il est la cause de l’abandon ou la conséquence d’un délaissement de l’habitation. Le manque d’éléments est dû aux bouleversements qui ont suivi l’abandon, notamment la récupération des matériaux de construction. L’endroit est en partie réoccupé, avec un usage d’une partie des structures, entre l’Antiquité tardive et les XIe-XIIe siècles, sans possibilité d’affiner notre approche du type d’occupation et de la chronologie.

elle reste difficile à dater car peu de documents écrits la nomment et sa construction ne présente pas de caractéristiques particulières14. Toujours dans cette partie basse, aux alentours de la chapelle, des portions de murs sont encore visibles, dont certains dégagés durant les années 1960 par B. Pouyé et son équipe. Les constructions rudimentaires restent de tradition antique, en moellons assisés assez régulièrement et liés au mortier. Lors du dégagement de l’un d’entre eux, dans un aménagement que l’on a encore du mal à interpréter, ont été découvertes une plaqueboucle antique tardive en os, où est sculpté le buste d’un personnage (un orant, peut-être Daniel), et une bague15. Selon l’archéologue, ce mobilier proviendrait d’une tombe, interprétation suggérée uniquement

Quant à l’oppidum de Notre-Dame de Consolation à Jouques, l’habitat semble occuper l’ensemble du replat d’une superficie d’une trentaine d’hectares, aussi bien la partie basse, en forme de croissant (250 m x 60 m), que celle formant une petite éminence. En limite nord-est de la première a été bâtie une chapelle donnant son nom au site. Encore visible aujourd’hui,

Pour les résultats de l’enquête sur l’église du bas Moyen Âge et de l’époque moderne, voir Michel d’Annoville 2005 : 129 : l’église apparaît dans le relevé de la taxe synodale de 1300 (Clouzot 1923, XVIII, 21, col. C). 15  La plaque boucle semble mesurer 7cm de côté. Conservée à l’origine au Musée Granet comme d’autres éléments, notamment des tessons de céramique, il en reste un moulage et une photographie. Voir Michel d’Annoville 2015. 14 

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Bilan croisé sur deux sites perchés antiques tardifs

Figure 3. Relevé du sondage 2 (relevé : équipe de fouille-1992). Les Baux-de-Provence (Bouches-du-Rhône)

par la présence d’un amas de pierres, mais l’absence d’ossements permet d’en douter.

avait laissé peu de renseignements sur sa fouille, les travaux des années 2000 ont tenté de pallier les lacunes documentaires et d’apporter des précisions sur l’occupation. Ils ont confirmé l’existence d’un groupe de constructions, bâti de façon cohérente, occupant la partie haute de l’oppidum.

Dans la partie haute, cernée par des ruptures de pente de hauteur variable, prolongées par endroits par des constructions, les vestiges d’un habitat ont été repérés d’abord dans les années 1960 puis dans les années 2000. Les premiers fouilleurs ont signalé un bâtiment imposant pourvu d’une grande salle d’une vingtaine de mètres de long sur 8,50 m de large, entourant un vaste espace dégagé. Dans la grande pièce, un sol dont une partie était en ‘ciment’ et l’autre en galets de rivières aurait été dégagé à cette occasion16. Comme B. Pouyé

Le plan encore incomplet révèle un bâtiment organisé en deux grandes ailes perpendiculaires, de largeur différente, résultant d’ajouts successifs selon les grands axes, ce qui conforte l’impression de cohérence notée par les fouilleurs des années 1960 (8,60 m dans œuvre pour l’aile II qui atteint 19 m de long contre 6,40 m de large pour l’aile I, dégagée sur une quinzaine de mètres

La description de B. Pouyé reste sommaire et sans plan à l’appui. Les interprétations reposent sur le dégagement en pointillé d’une partie des têtes de mur, et le creusement de quatre petits sondages

16 

répartis sur l’ensemble du plateau. Voir Michel d’Annoville 2015 où des observations de B. Pouyé sont citées.

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C. Michel d’Annoville en béton de tuileau ont pu servir d’habitation, tandis qu’un des espaces aux parois enduites d’un mortier hydraulique semble avoir servi de citerne (une cuve est indiquée sur le plan). Quant à la pièce 2, placée à l’angle des deux ailes, en décrochement par rapport à la façade orientale, elle a pu faire office, dans un premier temps, de vestibule : c’est ce que suggèrent les ouvertures et le soin particulier accordé à cet espace, aussi bien dans les aménagements (on y devine une niche sur la paroi sud) que dans le décor (des morceaux de stuc y ont été trouvés). Malgré son rôle essentiel dans la circulation puisqu’elle permettait d’accéder depuis l’extérieur à l’aile II, cette pièce perdit sa fonction de vestibule pour devenir, dans un second temps, une pièce d’habitation : les portes sont alors obstruées, l’espace semble divisé par des cloisons (il reste des trous de poteaux) et un foyer et des silos y prennent place, prouvant son nouvel usage. De façon générale, l’évolution de ce grand bâtiment de la partie sommitale reste mal comprise. Plusieurs indices montrent une variation du plan et des fonctions, sans que l’on puisse, en l’état des recherches, en préciser la chronologie. Les observations des maçonneries montrent que le noyau d’origine, sur la portion dégagée, est formé par les salles qui se situent sur un axe estouest : les pièces 4 et 5. Viennent ensuite s’ajouter les pièces 2 et 3, puis l’aile perpendiculaire, l’espace II, les parties A et B, ainsi que l’espace identifié comme une cuve. Comme nous l’avions noté en 200517, s’il apparaît que ce plan est le résultat d’une construction réalisée en plusieurs étapes aboutissant à un plan d’ensemble cohérent et régulier, il est difficile d’affirmer que ce grand bâtiment a été conçu dès l’origine selon ces lignes. L’absence d’organe défensif visible, le soin porté à certaines parties du bâtiment (toiture en tegulae au décor peigné, un fragment de chapiteau a été trouvé dans la pièce 5, des bouts de stucs dans la pièce 2), comme son agencement régulier, même s’il est le résultat d’ajustements progressifs, laisse penser qu’il s’agit d’une vaste habitation conçue dans la tradition romaine. Quel que soit le plan du bâtiment, il constitue un pôle résidentiel aux attributs délibérément ambiguës, jouant, comme d’autres demeures de l’Antiquité tardive, sur l’aspect défensif, en raison de sa position dominante et de l’existence à l’une de ses extrémités d’une construction en décrochement (la pièce 2 et peut-être l’espace III, symétrique, resté non fouillé) bien visible depuis la pente d’accès.

Figure 4. Plan du bâtiment de la partie haute (relevé : équipe de fouille-2003). Notre-Dame de Consolation (Jouques, Bouches-du-Rhône)

de long, et plus de 11 m si l’on compte la pièce 5 qui la flanque au sud). Aucune contrainte dans le bâti n’a été relevée, à l’exception de celles données par les limites du replat, marquées à l’est par un mur longtemps vu comme la partie d’une enceinte de l’âge du Fer. Sur la surface dégagée, les deux grandes ailes rectangulaires (I et II) sont divisées en pièces de surface inégale, reliées l’une à l’autre par un accès dans l’angle nordest. La circulation entre celles-ci comme leurs fonctions restent mal établies. Néanmoins le traitement de certains de ces espaces laisse deviner leur fonction domestique : les pièces 4 et 1 pourvues d’un sol soigné

Des sites contemporains : une occupation de l’Antiquité tardive et du haut Moyen Age Pour ces deux sites, comme pour d’autres établissements de hauteur, l’étude du matériel est difficile à mener, en raison de la pauvreté du mobilier céramique et surtout 17 

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Michel d’Annoville 2005: 131.

Bilan croisé sur deux sites perchés antiques tardifs

Figure 5. Vue de la pièce 2 depuis le sud (Cliché C. Michel d’Annoville). Notre-Dame de Consolation (Jouques, Bouches-du-Rhône)

de son état de fragmentation. Néanmoins, sur l’un et l’autre site, les éléments recueillis en surface ou en stratigraphie apportent des précisions sur les temps d’occupation, parfois sans grandes nuances, mais une fois cumulés, ils permettent de se faire une idée de la mise en place de nouveaux repères dans le paysage provençal et de leur durée d’existence, même si celleci s’étirant, il est parfois difficile d’en fixer une limite claire. Aux Baux-de-Provence, après une première occupation de l’âge du Fer, attestée uniquement par des tessons de céramiques résiduels18, un habitat a pris place sur les hauteurs au Ve siècle. Près du mur identifié comme une portion d’enceinte, le matériel issu des strates de construction forme un lot homogène de l’Antiquité tardive et présente quelques types caractéristiques qui permettent de placer la fondation du mur au début du Ve siècle de notre ère19. Le dernier remblaiement,

correspondant à un exhaussement du terrain lié à la construction, semble à peine plus récent si l’on se fie au matériel, en faible quantité, mais comprenant un tesson de céramique sigillée claire D (forme Hayes 91). Quant à l’habitation repérée à peu de distance vers le sud, les structures ont pu être datées en chronologie relative grâce au terminus post quem fourni par le matériel des comblements d’excavations (trous de poteaux, silos et autres empreintes difficiles à identifier) et par le matériel des niveaux d’abandon, l’ensemble daté de la deuxième moitié du VIe siècle20. Ces espaces ont en effet été délaissés suite à un incendie de l’une des pièces au moins (la pièce A), bien lisible en fouille21. Par la suite les pièces sont réinvesties, mais leur réoccupation est difficile à déterminer et à dater tant les traces sont pauvres. Lors de la fouille, l’hypothèse d’un réaménagement rudimentaire des lieux durant le haut Moyen Âge avait été émise, en lien peut-être avec une première mention du château des Baux vers 92022. Le

18  Dans les sondages réalisés en 1992, des tessons de céramiques à pâte claire, de céramique modelée locale, des fragments de dolia et d’amphores ont été trouvés, parfois en situation résiduelle. Dans le sondage qui a permis de mettre au jour le mur épais interprété comme une portion d’enceinte, ces céramiques ont été trouvées dans des niveaux en place, mal identifiables. Le matériel a été attribué aux 2e et 1e siècles av. notre ère : Maufras Michel d’Annoville 1992: 10. 19  La construction pourrait être placée dans la première moitié du siècle si les trois bords de céramique sigillée claire D correspondent à la forme Hayes 61B ou dans la seconde moitié s’il s’agit de la forme Hayes 87. Dans ces strates, le mobilier est assez fragmenté, mais on peut y distinguer également des fragments d’amphores : des tessons d’amphore hispanique, forme Almagro 51B, d’amphores africaines indéterminées ou du type Keay XXXV A3, d’amphore orientale, forme Late Roman 1. On y trouve également des fragments de céramiques dérivées de sigillée paléochrétienne (formes Rigoir 4, 8, 18), des tessons de céramiques Claire D (forme Hayes 91, 91 A1 ou B, forme Hayes 61 B), des fragments de céramiques sigillée B luisante, et des

tessons de céramiques communes grises (formes Pelletier B2, B3, B3B, E1). Pour le détail, voir Maufras Michel d’Annoville 1992: 12. 20  La présence de fragments de céramiques du type Hayes 87C et 87B fournit des indices chronologiques permettant d’attribuer le remblai à une période postérieure à la fin du VIe siècle. Ces tessons sont associés à des fragments de céramique sigillée claire africaine, de la céramique dérivée de sigillée paléochrétienne (des fragments de mortier-Rigoir, forme 29, des fragments de fond dont un décoré de palmettes), de la céramique commune grise (Pelletier, forme L, Pelletier forme B5 ou A8, Pelletier Forme B7, Pelletier forme L2). Voir Maufras Michel d’Annoville 1992: 21. 21  Schneider 2008: 45. L. Schneider évoque ces incendies pour une bonne dizaine de sites du Languedoc, en notant néanmoins un nettoyage préalable. Aux Baux, la fouille n’a pas livré ce type de données. En revanche, nous avons pu noter l’existence d’une couche de tuiles concassées encore énigmatique. 22  Voir Maufras Michel d’Annoville 1992: 29. Malheureusement la poursuite des travaux n’a pas permis d’apporter des données

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C. Michel d’Annoville secteur est ensuite remblayé au Moyen Âge, aux XIe-XIIe siècles, en lien avec la construction du château.

période comme les amphores orientales appartenant au type Late Roman 3 ou encore Late Roman 4 ou les amphores hispaniques de type Dressel 23 ou encore les amphores produites dans des ateliers lusitaniens du type Almagro 51, les variantes a-b et c, avec des incertitudes dans l’identification des fragments. Parmi les vaisselles fines, celles importées comme celles produites localement confortent également les datations d’occupation autour des Ve-VIe siècles, aussi bien le fragment de céramique Late Roman C Ware27, du groupe III, décoré d’une croix, que les tessons de sigillée africaine D28 et les fragments, en plus grand nombre, de poteries dites Dérivées-de-Sigillées paléochrétiennes29, ou encore de vaisselle fine à pâte claire, engobée. La céramique commune, qui domine largement (62% de céramiques à pâte grise, soit 915 fragments, dont 234 formes identifiables), confirme une occupation durant cette période. La présence d’un fond dit ‘de transition’ en céramique commune grise, ainsi que des fragments de verres de style Palm cup30, récoltés sur l’habitat de la partie haute, témoignent d’une occupation qui perdure jusqu’aux VIIe-VIIIe siècles (voir le début du IXe siècle). Quelques tessons de céramiques datées des alentours de l’an Mil laissent penser que l’occupation a pu s’étirer au-delà de l’Antiquité tardive. Une partie de l’habitat de la partie haute présente des traces de réaménagements modifiant l’occupation et la circulation dans la demeure que l’on a encore du mal à dater et à comprendre. En 2005, nous avions émis l’hypothèse d’une concentration de l’habitat sur ce secteur, mais en l’absence de nouveaux travaux, elle reste en suspens.

Pour le site de Notre-Dame de Consolation, B. Pouyé et son équipe notaient dans les années 1960 une différence dans la quantité de matériel collecté entre la partie basse et la zone haute de l’oppidum : celle où sont situés la chapelle et les vestiges probables d’un habitat est riche en mobilier tandis que la partie haute n’a livré que peu de données23. Cette observation a été confirmée par les travaux menés dans les années 2000 : en dépit d’un nombre peu significatif de matériels collectés, les quelques éléments recueillis sont décisifs dans les datations proposées. Pour l’ensemble des sondages des années 196024, plusieurs sacs de tessons de céramiques ont été conservés, selon un classement qui ne permet que d’évaluer la durée d’occupation et non les phases chronologiques. Après les travaux, les fouilleurs des années 1960 ont classé la céramique par type : céramique sigillée, céramique commune, céramique dérivée des sigillées paléochrétiennes en indiquant le numéro du sondage, sans localisation exacte et sans indication stratigraphique25, ce qui concerne au total 2177 fragments de céramiques, dont 522 formes identifiables, certaines datées de l’ âge du Fer et d’autres, le plus grand nombre, de l’Antiquité tardive (435 formes sur les 522 repérées)26. Cet ensemble donne une idée des grandes phases d’occupation du site. Les sondages de la partie basse ont en effet livré une grande quantité de céramiques protohistoriques, composées essentiellement de céramiques non tournées, de céramiques à pâte claire massaliète, de céramique campanienne A, de céramiques à parois fines et d’amphores massaliètes. La présence d’un fragment de sigillée gauloise et de céramiques communes brunes de Provence occidentale révèle une occupation située vers la fin du Ier siècle. Pour la période antique tardive, le matériel recueilli sur le site de Jouques présente un faciès correspondant aux vaisselles utilisées en Provence autour de la seconde moitié du Ve siècle et la première moitié du VIe siècle. Les amphores, en minorité dans cet ensemble (15% du matériel), sont principalement d’origine orientale ou hispanique, certaines étant caractéristiques de cette

Ainsi, en l’état actuel des travaux, aux Baux comme sur l’oppidum de Jouques, une occupation plus intense semble s’étendre sur une durée courte de l’Antiquité tardive, couvrant trois ou quatre générations. Les rythmes de l’occupation antique tardive ne peuvent être précisés, si ce n’est l’installation que l’on peut fixer au Ve siècle et un changement dans la seconde moitié du VIe siècle. Il aboutit aux Baux à un abandon temporaire et sur l’oppidum de Jouques à un délaissement de tout ou une partie du site, un peu plus tard, aux VIIe-VIIIe siècles et peut-être au IXe siècle. Dans les deux cas, les sites sont encore occupés ou réoccupés de façon fugace autour de l’an mil selon des conditions difficiles à définir. La genèse des occupations et leur durée d’occupation sont semblables à celles relevées sur d’autres sites méridionaux : Saint-Blaise et Constantine, où les enquêtes ont été longues et plus complètes qu’ailleurs, ou des sites fouillés partiellement comme SaintePropice à Velaux, la colline du Château à Fontaine de Vaucluse, Saint-Estève à Evenos, le col Sainte-Anne à

complémentaires. Pour la première mention écrite, voir Maufras 1990: 78, citant Dom. Chantelou, Histoire de Montmajour, Aix-enProvence, 1890: 49. 23  Seule l’étude du matériel découvert dans les années 1960 est livrée ici. Étude de C. Moreau : voir Moreau 2006. 24  Les numéros de sondages sont en chiffres romains : les sondages réalisés autour de la structure identifiée comme une sépulture ont été enregistré sous le numéro XI (XI A, XI B, XI C). 25  Le matériel céramique a été divisé en 3 lots, répartis entre Jouques et Aix. Les tessons conservés ont fait l’objet d’une étude en 2006 menée par C. Moreau, servant de point de comparaison à un travail plus large sur les sites de hauteur en Provence occidentale, voir Moreau 2006. 26  Voir l’étude de C. Moreau : Moreau 2006. Les lignes qui suivent reprennent ses observations sur le matériel céramique et ses conclusions.

Un fond de plat de type Late Roman C Ware décoré d’un poinçon en forme de croix à double rainure. 28  Un fond de mortier Hayes 91 et un bord d’assiette à marli, selon la forme Hayes 59. 29  Ces fragments appartiennent aux formes du type Rigoir 8, Rigoir 4, Rigoir 6, Rigoir 29. 30  Datation proposée par D. Foy. Voir Michel d’Annoville 2005: 133. 27 

110

Bilan croisé sur deux sites perchés antiques tardifs Salernes-Vieille, Sainte-Candie31. À Constantine comme à Saint-Blaise, pour conserver les cas bien connus, l’ensemble des données atteste une occupation brève du site s’échelonnant sur cent cinquante, voire deux cents ans, avec des périodes de crise successives et plusieurs phases de réoccupation entre la première moitié du Ve siècle et le début du VIIe siècle, avec notamment, à Saint-Blaise, une destruction brutale dans les années 570, au moment où Arles et Marseille s’affrontent, et durant la période des raids lombards.32

passage de bandes armées sillonnant la Provence au début du Ve siècle apparaît comme décisif dans la création de sites refuges sur les hauteurs34. La remise en cause de l’argument sécuritaire tient d’abord à l’observation du maintien de l’habitat de plaine. P.-A. Février a proposé une autre explication au phénomène en envisageant de nouvelles formes économiques où l’activité pastorale serait devenue prépondérante35. Dès lors, les travaux se sont peu à peu émancipés de ces interprétations, se fondant sur la lecture attentive de données de fouilles du site, appréhendé dans leur environnement et sur la longue durée36. Les travaux se sont multipliés pour noter, comme L. Schneider pour le Languedoc37, que le phénomène du perchement de l’occupation en Provence concerne des sites d’envergure et de fonctions différentes dont l’étude est à conforter38: des fortins comme Piégu (Var)39, des petits habitats intermittents comme Château-Virant (Bouches-du-Rhône)40, des forteresses de plus grande envergure comme peut-être Theopolis (Alpes-de-HauteProvence)41, fondée par Claudius Postumus Dardanus au Ve siècle, d’agglomérations plus ou moins vastes, isolées comme Saint-Blaise (Bouches-du-Rhône)42 ou complétant une partie basse (en son cœur ou à proximité immédiate), donnant ainsi l’image d’une ville topographiquement à noyau double, comme Vaison-laRomaine (Vaucluse)43. Si certains de ces sites sont de véritables créations attribuables à l’Antiquité tardive, d’autres, déjà occupés, semblent retrouver une nouvelle vigueur, touchés par cette même dynamique.

Si sur l’ensemble de ces sites provençaux la première phase d’occupation peut être repérée en raison de la constitution du matériel céramique proche de celle de grands centres urbains, les phases d’abandon du VIIe siècle, voire du VIIIe siècle, et peut-être au-delà, sont plus difficiles à déterminer. Sur le terrain, des traces d’occupations rudimentaires peuvent être isolées, mais leur attribution tardive repose sur de rares vestiges alors que des céramiques importées arrivent encore dans les grands ports méditerranéens de Marseille, Toulon, Fréjus, Antibes33. On comprend encore mal cette rupture dans l’occupation et les échanges. Elle témoigne peut-être d’un repli de ces sites, conduisant à une survie sélective au haut Moyen Âge. Le site des Baux et l’oppidum Notre-Dame de Consolation dans le contexte provençal : insertion et rôle de ces établissements de hauteur À ce stade des recherches, les intentions qui ont soutenu l’installation d’établissements sur les hauteurs, les fonctions et usages que les Anciens en ont eus restent difficiles à déterminer. Néanmoins les travaux sur ces deux sites permettent de revenir sur les dynamiques de peuplement, les formes de l’habitat et une structuration nouvelle d’un espace devenu un enjeu de conquête stratégique entre Wisigoths, Goths, Burgondes et Francs et une zone d’influence entre cités concurrentes, notamment Arles et Marseille. Ces enquêtes de terrain permettent de nuancer à leur tour l’idée ancienne d’installations expéditives, réoccupant des oppida, née dans le contexte historiographique particulier du début du XXe siècle, où l’interprétation archéologique s’est inspirée d’une histoire événementielle, mettant en avant les moments d’instabilité politique et l’état d’insécurité pour les populations. Les connaissances sur les formes d’occupation de l’âge du Fer et de l’Antiquité tardive étant encore partielles, la recherche de coïncidences avec les événements historiques était séduisante. Ainsi, à plusieurs reprises dans la littérature archéologique de la première moitié du XXe siècle, le

Pour le site des Baux-de-Provence comme celui de Jouques, les données rassemblées laissent supposer qu’il s’agissait d’agglomérations dont la superficie et la morphologie ne peuvent être déterminées. Les vestiges architecturaux comme les matériaux utilisés permettent d’écarter la perspective d’une installation rapide et éphémère, même si, comme pour d’autres sites, la recomposition de l’habitat a conduit à la réoccupation 34  Rolland H. Les fouilles de Saint-Blaise. Gallia (IIIe supplément), Paris, 1951: 152. Voir également Gourvest J.. À propos de la civilisation des oppida en Provence occidentale. L’oppidum de Constantine, commune de Lançon, Bouches-du-Rhône. Ogam, VIII, 1956: 51-62. Cet archéologue place au Bas-Empire la réoccupation de Constantine. La population aurait quitté la plaine vers 410-411 lorsque les Wisigoths d’Ataulf traversaient la Provence. 35  Février 1978: 223. 36  Pour un bilan, voir Constant Segura Valenciano 2015. 37  Schneider 2004: 174-175. Voir les autres articles de L. Schneider cités en bibliographie. 38  Constant Segura Valenciano 2015 ; Mouton Segura Varano dans le même ouvrage. 39  Voir Démians d’Archimbaud G. Les fouilles de Rougiers. Contribution à l’archéologie de l’habitat médiéval en pays méditerranéen. Paris, 1980 : 8488. 40  Lafran, P. et alii. Château-Wirant (Lançon-de-Provence), Lieu de culte, habitat chalcolithique, protohistorique et médiéval. Bulletin des Amis du Vieux Saint-Chamas, n°6, 1983. 41  Bérard Provost 2019 : 399-405 (notice de N. Michel d’Annoville). 42  Démians d’Archimbaud 1994. 43  Voir Michel d’Annoville, C., Mignon, J.-M., Doray, I. Vaison au Ve siècle. La Méditerranée au Ve siècle. Actes de colloque à paraître.

31  Voir en bibliographie les références pour ces sites : Brun 1984 ; Borgard 1984 ; Boixadera et al. 1987 ; Segura 2015 ; Moreau 2016. 32  Pour Saint-Blaise, voir Démians d’Archimbaud 1994. Le rythme de l’occupation a été précisé par M. Valenciano. Voir sa contribution dans ce même ouvrage. Pour Constantine, voir Verdin 2001. 33  Moreau 2006: 63.

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C. Michel d’Annoville d’un site de hauteur habité quelques siècles auparavant et laissé à l’abandon. Pour les deux cas étudiés, il reste difficile de mesurer le caractère délibéré du remploi et les conditions de la reprise des ruines. Une bonne partie des vestiges dégagés ne réutilisent pas d’anciennes structures ou de vieux matériaux, bien au contraire, certains matériaux de construction, notamment des tegulae trouvées en grand nombre, laissent à penser qu’une partie a été apportée. Sur l’oppidum de Jouques, l’habitat de la partie haute se développe sans contrainte architecturale pour former un pôle résidentiel. La portion de mur d’enceinte daté de l’âge du Fer pourrait avoir limité la construction, mais sa position en limite de plateau ne permet pas de lui accorder un rôle déterminant dans la structure du site. Un fragment de chapiteau en calcaire décoré d’un feuillage stylisé, gravé dans la pierre, montre le soin apporté au décor, même s’il reste rustique. Sans équivalent dans son style, il appartient à l’Antiquité tardive, peut-être aux VIe-VIIe siècles44. Aux Baux-de-Provence, les vestiges ne montrent pas de signe d’assujettissement architectural, mais bien plutôt, ils laissent deviner une installation qui a ignoré les vestiges passés, ou du moins qui a exploité un environnement favorable puisque dans l’un des sondages des traces de prélèvement de blocs ont été relevées. Sur d’autres sites provençaux, pour des vestiges de nature domestique également, la part des remplois et des apports a pu être mieux évaluée. Ainsi, pour ne retenir qu’un exemple récent, d’un même type de construction, à Constantine, l’habitat présent aux alentours du sanctuaire chthonien a été réhabilité, non pas pour maintenir le sanctuaire ancien désormais délaissé, mais pour y ménager de nouveaux espaces d’habitation45. Les phases de démantèlement ont été bien lues : une première phase de démontage concerne les blocs de grand appareil, les plus faciles à prélever, puis les blocs de calibre moins important. Les métaux ferreux semblent avoir été récupérés pour être recyclés et les pierres ont été stockées sans retaille. L’ancienne habitation a été réutilisée en modifiant le plan : les matériaux, les sols anciens, nettoyés, ont retrouvé un nouvel usage. Sur d’autres sites, les traces de réhabilitation, quand on arrive à les saisir comme à Saint-Estève du Destel46, ou plus évidentes comme à Saint-Blaise47, écartent également l’idée d’un lieu de refuge construit à la hâte : les matériaux ont été triés avant remploi, les espaces remodelés ou entretenus. Ces habitats exploitent au mieux durant la phase

d’installation l’existant, sans hésiter à créer ex novo des bâtiments qui, tout en étant frustes, peuvent prolonger des traditions architecturales antiques. L’idée de sites repliés sur eux-mêmes a été également revue. Comme d’autres établissements de hauteur48, Les Baux-de-Provence et l’oppidum de Jouques sont pris, durant les Ve-VIe siècles, dans des réseaux d’échanges régionaux. La composition du matériel, bien que le mobilier soit surtout composé d’ustensiles de production locale, le révèle49. Aux Baux comme sur le site perché de Jouques, les amphores proviennent d’Afrique et d’Orient, mais également d’Italie, d’Espagne et du Portugal. À Jouques, on compte des fragments d’amphores orientales Late Amphora 3 (variante L.R.A. 3A2) et Late Amphora 4 (variante L.R.A. 4A2) ainsi que des exemplaires moins répandus d’amphores hispaniques, représentées par un col d’amphore comparable au type Almagro 51 a-b, produit dans des ateliers lusitaniens, et un autre type, mal cerné, peut-être une amphore de type Almagro 51C, dont il reste plusieurs fragments du col et du fond, et enfin s’ajoute à ces quelques exemplaires hispaniques une amphore Dressel 23. Des fragments d’une amphore italique à panse globulaire et décor ondé font partie de cet ensemble. Aux Baux, ont été recueillis des tessons d’amphore hispanique, forme Almagro 51B, d’amphores africaines indéterminées ou du type Keay XXXV A3, d’amphore orientale, forme Late Roman 1. Sur les deux sites, ces importations sont complétées par la présence en petite quantité de fragments de céramiques en sigillée africaine de production D, en sigillée phocéenne et de céramiques dérivées des sigillées paléochrétiennes venues d’ateliers plus proches. Ces volumes de céramiques sont moindres en quantité par rapport aux grands sites consommateurs comme Marseille, Arles ou Toulon, mais il reste un bon marqueur de la régularité des arrivages méditerranéens sur ces sites perchés, malgré les difficultés d’accès pour certains d’entre eux. Faute d’enquête complète, leur insertion dans un environnement local comme leur rayonnement reste encore difficile à évaluer. L’absence de lieux de culte chrétiens attestés dans l’Antiquité tardive ne permet pas non plus d’apprécier leur rôle respectif dans la diffusion et l’enracinement du christianisme dans leur région, à la différence d’autres sites comme Saint-Blaise ou Constantine où les églises ont fait l’objet de fouilles50. S’il reste difficile de mesurer le rayonnement de la plupart de ces établissements51, le postulat ancien

Ce fragment a été retrouvé dans la démolition de la pièce 5 (US 055). Dans le secteur, aucun équivalent n’a pu être trouvé. Un fragment de table d’autel a été répertorié mais le décor est différent. Voir Congès G., Bonifay M. Table d’autel paléochrétienne à Jouques. Provence Historique, 1992. 45  Voir Verdin, F. (dir). L’oppidum de Constantine, Bouches-du-Rhône, Lançon de Provence. DFS, SRA PACA, Aix-en-Provence, 2016. Voir également Verdin 2001. 46  Voir Brun 1984 : une habitation de l’âge du Fer aurait été nettoyée avant d’être réutilisée. 47  Voir Démians d’Archimbaud 1994 : un état est proposé pour chacun des espaces fouillés. 44 

Moreau 2006. Schneider 2008 : 44, à propos du Roc de Pampelune (Argelliers). 49  Moreau 2006: 63 et 66 : la céramique commune domine par rapport aux céramiques fines : 60% de céramiques communes contre 22% de céramiques fines. Les amphores antiques tardives représentent 15% du matériel recueilli. 50  Voir Guyon 1989: 416 ; Démians d’Archimbaud 1994 ; Verdin 2010. 51  Le cas de Saint-Blaise restant une exception : voir Démians d’Archimbaud 1994 qui renvoit aux travaux de F. Trément autour de 48 

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Bilan croisé sur deux sites perchés antiques tardifs de leur isolement aux Ve-VIe siècles est contesté. Néanmoins, pour une bonne partie de ces sites, leur place dans ce nouveau maillage est à mieux déterminer. Ils peuvent être des centres de peuplement ou de commandement, de points d’appuis politiques fluctuants, avec des loyautés qu’il faut définir dans le contexte particulier de la Provence. Au milieu du XXe siècle, l’historien E. Duprat, s’intéressant à la Provence du haut Moyen-Âge, à propos des Baux comme d’autres établissements, avait tenté de montrer la fonction militaire de ces sites placés le long d’un accès à la mer pour les Austrasiens52. Ceux-ci possédaient une bande de terrain permettant de relier l’Auvergne, dont ils étaient les maîtres, au port de Marseille obtenu selon l’historien lors du partage de la Provence par les Mérovingiens, de façon temporaire, entre 561 et 593 et par moments peut-être jusqu’en 67853. En se livrant à une étude croisant la géographie, la toponymie, les données écrites et l’archéologie, E. Duprat a tenté de définir les contours de ce ‘couloir austrasien’ et a suggéré l’existence de places fortes protégeant cette voie dont la finalité était de faire venir jusqu’au royaume austrasien les richesses du commerce méditerranéen54. Sa lecture du terrain n’a pas été retenue en raison surtout de la fragilité des indices et des confusions entre la période protohistorique et l’Antiquité tardive55. Néanmoins, dans ses propositions, le site des Baux apparaît comme faisant partie de ces lieux stratégiques, pris dans un réseau routier, en marge de la cité d’Arles. Le contrôle de la petite agglomération, comme les villes voisines de Saint-Blaise et de Constantine, probables centres secondaires de gestion et de contrôle du territoire56, pouvait avoir été convoité, mais l’enquête est à poursuivre57. Les données écrites plus tardives, sans apporter de précision, laissent tout juste deviner que le lieu est un repère dans le paysage durant le premier Moyen Âge. Un balcium castrum apparaît dans une charte de donation à l’abbaye de Montmajour datée de 920, sans que l’on puisse préciser la réalité que recouvre ce terme58. Un castrum qui vocatur Balcius apparaît à nouveau un peu plus tard (vers 973 ou 981) dans un acte de donation au monastère bénédictin59. Il y est question de Pons le Jeune, premier membre connu avec certitude de la famille des Baux, qui aurait pu y séjourner par moments. Un peu plus tard, cette famille fait du site l’un des points forts de son aire d’influence.

Pour l’oppidum de Jouques, les textes sont aussi peu éloquents. Dans un texte de Cassiodore adressé au vir spectabilis Gemellus60, alors chargé de l’approvisionnement, l’auteur évoque des problèmes d’approvisionnements et conseille d’acheminer du blé des greniers de Marseille jusqu’aux castella établis audelà de la Durance. À la date probable de ce courrier, en 508, la rivière sert de limite historique entre les deux royaumes burgonde et goth. Peu de temps auparavant, à la toute fin du Ve siècle, la Durance servait déjà de zone de confins entre le pouvoir des Burgondes et des Wisigoths. On ignore si l’oppidum de Jouques faisait partie des bastions défendant la Durance61. On ne peut que noter qu’il est localisé en un lieu tactique, juste après la cluse de Mirabeau, lorsque la vallée de la Durance s’élargit et dévie pour couler selon une autre orientation, est-ouest et non plus nord-sud. Le long de cette vallée convoitée, faisant office tour à tour de limites entre des pouvoirs rivaux ou de voie de pénétration, d’autres sites du même type existent qu’il faut encore inventorier62. Surplombant la Durance, en rive gauche comme en rive droite, plusieurs sites ont livré des vestiges de l’Antiquité tardive63: en moyenne Durance, des sites de hauteur comme Ganagobie, le Piouzin près de Peyruis en rive droite et l’Escale, au lieu-dit VilleVieille en rive gauche ; en basse Durance, des découvertes ponctuelles laissent envisager une présence sur des hauteurs au niveau du Puy-SainteRéparade (la Quille), Caumont-de-Durance, avec une place particulière accordée aux villes dominées par une hauteur comme Cavaillon, ou plus loin de la Durance, la ville d’Avignon, située à quelques kilomètres au nord du lieu de confluence, mais dont l’aspect défensif s’accentue aussi à cette époque64. Lorsque les Francs s’imposent en Provence (536), la vallée de la Durance a pu entrer dans les partages territoriaux. La volonté de gestion et de contrôle nous échappe en grande partie, mais la Vie de Consorce, rédigée durant le haut Moyen Âge65, laisse entrapercevoir la puissance d’une grande famille aristocratique, son enracinement territorial et le souci d’une intégration dans l’espace franc. Consorce, la fille d’un aristocrate possessionné dans le secteur, demande au roi franc Clotaire (511-561) l’autorisation de tenir un xenodochium qu’elle a fondé sur les terres 60  Variae, 3, 41, lettre à Gemellus : «...ad castella supra Druentiam constituta de Massiliensibus horreis constat esse portandum». La lettre est datée de 508 par T. Mommsen, de 510 par L. Ruggini. Pour une présentation du texte et des interprétations, voir Jouanaud J.-L. 1992. Marseille dans les Variae de Cassiodore. Provence historique, XLII, fasc. 167-168, 1992: 151-163, ici 160-161, et Ch. Delaplace : Delaplace 2003. 61  L’idée avait été émise par C. Michel d’Annoville en 2005 : voir Michel d’Annoville 2005. 62  Une enquête est en cours par C. Michel d’Annoville. 63  Voir Bérard Provost 2019. 64  Voir E. Duprat, ‘Essai sur l’histoire politique d’Avignon pendant le haut Moyen Âge (406-879)’, dans Mémoires de l’Académie de Vaucluse, T. VIII, 1908 : 27-58. 65  Vita sanctae Consortia. Acta Sanctorum, 1ère éd. Junii, t.IV, p. 249-254. Pour une analyse de la Vie, avec des propositions de datations du texte et des réflexions sur les membres de la famille de Consorce, son père Eucher, sa sœur Tulle : voir Fixot Michel d’Annoville 2008.

l’Étang de Berre. Voir Trément F. Archéologie d’un paysage. Les étangs de Saint-Blaise (Bouches-du- Rhône), DAF, n°74, Paris, 1999. 52  Duprat 1944: 36. 53  Duprat 1924: 115 et suivantes. 54  Fixot 1989: 449. 55  Voir notamment Fixot 1989 : 449. 56  Voir pour Saint-Blaise, voir Démians d’Archimbaud 1995. 57  Les données rassemblées aux Baux ainsi que d’autres collectées récemment sur d’autres sites doivent être revues dans un cadre plus large. Ce travail est en cours. 58  Voir Maufras 1990: 78, citant Dom. Chantelou, Histoire de Montmajour, Aix-en-Provence, 1890: 49. 59  Voir Maufras 1990: 78, citant Dom. Chantelou, Histoire de Montmajour, Aix-en-Provence, 1890: 59.

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C. Michel d’Annoville de la famille, et c’est son fils Sigebert (561-575) qui lui accorde en raison de la mort du roi en 561. Néanmoins il y consent après avoir admis l’annulation forcée du mariage de Consorce avec l’un de ses représentants Hecca. Ce dernier avait reçu du souverain pour mission de «  disposer de la Provence et de Marseille  ». Si le personnage n’est pas attesté par ailleurs, sa fonction le place parmi les représentants des rois mérovingiens d’Austrasie sur la place de Marseille et le «  couloir austrasien  »66. La Vie de la sainte montre un ancrage fort de la famille de Consorce dans la moyenne vallée de la Durance qui a pu marquer le paysage. En effet, on admet l’existence d’une église dédiée à Consorce près de l’Escale, un ermitage sous le vocable de son père Eucher à Beaumont de Pertuis, une église dédiée à la sœur de Consorce, Tulle, dans la vallée de la Durance67. Malgré toutes les incertitudes dans l’interprétation des textes et des vestiges, l’édifice, placé sous le vocable de sainte Tulle, est contemporain de l’occupation de Jouques, témoignant de la présence de monuments chrétiens marquants, à proximité de la Durance, à la même époque68. Une enquête large dans la vallée de la Durance pourrait révéler une situation complexe où la maîtrise de l’espace réside dans l’établissement de relais efficaces, consolidés par des liens de loyautés avec des familles locales.

complexes, à la fois politique, militaire et économique, pour les Ve et VIe siècles. Quant aux périodes plus tardives attribuables au haut Moyen Âge, la situation est encore confuse, car il reste difficile de faire la part de la survie des structures et de leur apparition dans un contexte de mutations. Bibliographie Bérard, G., M. Provost 2019. Les Alpes-de-haute-Provence. Carte archéologique de la Gaule, 04/2. Paris. Boixadera, M., Bonifay, M., Pelletier, J.-P., Rigoir, J. et Y., Rivet, L. 1987. L’habitat de hauteur de Sainte-Propice (Velaux, B.-du-Rh.). L’occupation de l’Antiquité tardive. Document d’archéologie méridionale, T. X: 91-113. Borgard, Ph. 1984. Le Village de la Colline du Château à Fontaine de Vaucluse (Vaucluse). Un site de l’Antiquité tardive. Bulletin archéologique de Provence, 13: 1-14. Brun, J.-P. 1984. L’habitat de hauteur de Saint-Estève (Évenos, Var). Bilan des recherches (1896-1976). Revue Archéologique de Narbonnaise, 17: 1-26. Constant, A., Ségura, J.-A., Valenciano, M. 2015. Hilltop settlement dynamics in Provence between the 5th9th centuries : results and research prospects, in M. Vicelja (ed.) Swords, Crowns, Censers and Books. Francia Media, Cradles of European Culture: 374403. University of Rijeka. Delaplace, Ch. 2003. La Provence durant la domination ostrogothique (508-536). Les Annales du Midi, 244: 479-499. Démians d’Archimbaud, G. (dir) 1994, L’oppidum de SaintBlaise du Ve au VIIe s. (Bouches-du-Rhône), Documents d’Archéologie Française, 45, Paris. Duprat, E. 1944. La Provence dans le haut Moyen-Âge, I : le couloir austrasien du VIe siècle. Mémoires de l’Institut historique de Provence, XX: 36-65. Duprat, E. 1924. La Provence dans le haut Moyen-Âge, in Encyclopédie des Bouches-du-Rhône, T. II, ParisMarseille. Février, P.-A. 1978. Problèmes de l’habitat du Midi méditerranéen à la fin de l’Antiquité et dans le haut Moyen-Âge. Jahrbuch des Römisch-Germanischen Zentralmuseums Mainz: 208-249. Fixot, M. 1989. La Provence de Grégoire de Tours à l’An Mille, in P.-A. Février et alii, Histoire de la Provence des origines à l’an mil, éditions Ouest-France, Evreux: 443-495. Fixot, R., Michel d’Annoville, C. 2008. Étude de la crypte de l’église Sainte-Tulle (Sainte-Tulle, Alpes-de-Haute-Provence) : histoire du culte et de l’édifice, in J.-E. Brochier, A. Guilcher et M. Pagni (ed.). Archéologies de Provence et d’ailleurs. Mélanges offerts à Gaëtan Congès et Gérard Sauzade. Bulletin archéologique de Provence. Supplément 5 : 735-750. Guyon, J. 1989. Les premiers temps chrétiens, in P.-A. Février et alii, Histoire de la Provence des origines à l’an mil, éditions Ouest-France, Evreux: 381-442.

Au terme de cette enquête sur les deux sites perchés des Baux-de-Provence et de l’oppidum de Jouques, bien des aspects restent en suspens. Néanmoins, les travaux de terrain révèlent que ces deux établissements de hauteur appartiennent à un même type de site : une petite agglomération, sans que l’on puisse encore évaluer leur statut et leur importance, placée dans des zones tampons, la vallée de la Durance pour l’un, en marge de la cité d’Arles pour l’autre. Les séquences stratigraphiques sont identiques, prises entre le Ve et la fin du VIe siècle, voire des VIIe-VIIIe siècles pour Jouques, avec les mêmes doutes pour définir une occupation ou une réoccupation autour de l’an mil. Les raisons de l’implantation de ce type d’habitat et de leur place dans un ensemble de sites de hauteur restent encore à déterminer à un niveau local, mais également à l’échelle d’une région, où le facteur politique ne peut pas être écarté. Il peut s’agir de centre de peuplement ou de commandement secondaire, de points d’appuis politiques fluctuants, avec des loyautés qu’il faut définir, suivant la domination qui s’impose, dans un contexte de rivalités entre royautés et entre cités. Sans pouvoir affiner la place des Baux et de l’oppidum de Jouques dans la maille des sites de hauteur provençaux, leurs engagements et leurs loyautés respectives et successives, on ne peut que suggérer des fonctions Voir Fixot 1989: 452. Voir Fixot Michel d’Annoville 2008. 68  Pour une étude plus complète de la christianisation de la moyenne vallée de la Durance, voir les travaux en cours sur l’église de SainteTulle par R. Fixot, C. Michel d’Annoville, S. de Larminat. 66  67 

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Bilan croisé sur deux sites perchés antiques tardifs Maufras, O. 1990. Le castrum des Baux-de-Provence. Histoire d’un site fortifié. Provence historique, 40, fasc. 159: 77-95. Maufras, O. 2009. Les Baux-de-Provence, in Les Alpilles : encyclopédie d’une montagne provençale, Alpes de Lumière: 235-236. Maufras, O., C. Michel d’Annoville 1992. Rapport de sondages aux Baux de Provence, SRA DRAC, Aix-enProvence. Michel d’Annoville, C. 2005. L’occupation de l’oppidum de Notre-Dame de Consolation à Jouques (Bouches-duRhône) durant l’Antiquité tardive et le haut Moyen Âge, in La Méditerranée et le monde mérovingien  : témoins archéologiques, BAP Supplément 3: 129-133. Moreau, C. 2006, L’apport de la céramique sur la question du perchement de l’habitat durant l’Antiquité tardive. Master 2, Aix-Marseille Université, Aix-enProvence. Schneider, L. 2001. Oppida et castra tardo-antiques. À propos des établissements de hauteur de la Gaule méditerranéenne, in Les campagnes de la Gaule à la fin de l’Antiquité, Actes du colloque AGER IV (Montpellier, 11-14 mars 1998) : 433-448, Antibes. Schneider, L. 2004. Entre Antiquité et Haut Moyen Âge : traditions et renouveau de l’habitat de hauteur dans la Gaule du Sud- Est, in M. Fixot (dir.) Paul-Albert Février de l’Antiquité au Moyen Âge, Actes du colloque de Fréjus, 7-8 avril 2001: 173-200, Aix-en- Provence : Presses universitaires de Provence. Schneider, L. 2008. Cité, castrum et « pays » : espace et territoires en Gaule méditerranéenne durant le

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Saint-Blaise, de l’agglomération tardo-antique au castrum médiéval : évolution d’un habitat de hauteur dans un contexte méditerranéen Marie Valenciano Abstract Saint-Blaise, from the Late Antiquity town to the medieval castrum : evolution of a hilltop settlement in a mediterranean context. Located on the west coast of the Etang de Berre (France, Bouches-du-Rhône), the archaeological site of Saint-Blaise is one of the best known hilltop settlements in the south of France for Late Antiquity and medieval archaeology. Gabrielle Démians d’Archimbaud studied the phenomenon of hilltop colonisation across her excavations in the 1980s but she didn’t take into account the work of the archaeologist Henri Rolland between 1935 ans 1970. Our contribution consists in an update of the SaintBlaise topo-chronological evolution from the Late Antiquity to the Middle Ages in the light of recent research. Keywords: Secondary town, hilltop colonisation, settlement dynamics, rampart, coastal context Mots clés : Agglomération secondaire, perchement, dynamiques de peuplement, rempart, contexte littoral

Introduction Localisé en rive ouest de l’étang de Berre, le site archéologique de Saint-Blaise, situé sur l’actuelle commune de Saint-Mitre-les-Remparts (Bouchesdu-Rhône), est implanté au cœur d’un ensemble géographique remarquable et privilégié de la basse Provence occidentale (Figure 1). Logé entre zone palustre matérialisée par un chapelet de quatre étangs (Citis, Lavalduc, Pourra et Engrenier) et étendue désertique de La Crau, Saint-Blaise domine du haut du plateau calcaire de Castillon un vaste territoire qui bénéficie de la proximité immédiate du golfe de Fos et de l’embouchure du Rhône. A mi-chemin entre les cités d’Arles et de Marseille, le site est également alimenté par un riche terroir dont l’un des principaux points d’attraction demeure le sel présent dans les étangs. L’exploitation du milieu palustre à des fins vivrières a été mise en évidence grâce à la richesse en ressources conchylicoles  : huîtres, peignes glabres et moules présents en abondance dans les niveaux archéologiques témoignent de la consommation de coquillages provenant des milieux aquatiques alentours. Héritière d’un habitat de premier rang attesté depuis le premier âge du Fer (Chausserie-Laprée, Duval, Valenciano 2019), l’agglomération tardo-antique occupe une superficie de 5 ha cernée par un rempart de plus de 400 m de long au sud et des falaises abruptes à l’est et à l’ouest. L’habitat se divise en deux plateaux, le Quartier Haut et le Quartier Bas, culminant entre 50 m et 65 m NGF. Extra-muros se développent une importante aire funéraire, des carrières visant à exploiter le calcaire

local et un réseau de voies à ornières qui se prolonge sur toute la rive ouest de l’étang de Berre (Bouloumié, Soyer 1990). L’hagiotoponyme de Saint-Blaise, attribué à l’ensemble du site archéologique au moment de son classement au titre des Monuments Historiques en 1943, désigne en réalité la petite église située au nord du plateau. Qu’ils soient protohistoriens ou médiévistes, tous les chercheurs qui se sont intéressés à Saint-Blaise se sont penchés sur les questions de l’ancienne toponymie du site. Cet écueil demeure dans le fait que les noms de lieux anciens désignent à la fois le site en lui-même mais aussi le terroir caractérisé par ses étangs. C’est le cas pour le nom d’Ugium (parfois Ug) régulièrement mentionné dans les sources écrites médiévales qui pourrait être passé dans la toponymie actuelle tel que Ugium>Ug>Ugino>valle Ugio>la Vallduch>Lavalduc (Dugand 1970). Bien que la première mention de ce nom ne remonte qu’au IXe siècle et soit indirecte, il n’est pas à exclure que le nom d’Ugium ait servi à désigner l’importante agglomération tardo-antique dont nous tenterons de décrire les principales dynamiques d’occupation. Les nouveaux résultats développés ici découlent d’un réinvestissement scientifique du site en lien avec la volonté de mise en valeur des vestiges par les collectivités successives gestionnaires de SaintBlaise depuis 2006 (Communauté d’Agglomération du Pays de Martigues, puis Métropole Aix-Marseille Provence, Pays de Martigues aujourd’hui)1. Ce travail a été effectué dans le cadre d’une thèse de doctorat soutenue en novembre 2015 (Valenciano 2015) sous la direction

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Perchement et Réalités Fortifiées en Mediterranee (Archaeopress 2023): 116–131

Saint-Blaise, de l’agglomération tardo-antique au castrum médiéval

Figure 1. Saint-Blaise et son territoire. 1: Position de Saint-Blaise au sein de la Basse-Provence ; 2: Plateau de Saint-Blaise vue du nord (Cl. A. Colombaud); 3: Plateau de Saint-Blaise vue du sud (Cl. A. Colombaud); 4: Les étangs de Saint-Blaise; 5: Plan des vestiges de Saint-Blaise

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M. Valenciano Ces structures ont révélé un important lot de mobilier céramique comprenant en majorité des poteries indigènes non tournées mêlées à de la vaisselle grecque et étrusque dont les datations convergent toutes entre la fin du VIIe siècle et le début du VIe siècle av. J.-C. (Chausserie-Laprée, Valenciano 2019). Ces traces de premiers échanges ne se rencontrent pas ailleurs en Provence, pas même à Marseille ou ses abords. Ce constat permet à nos collègues protohistoriens une relecture en profondeur des textes évoquant la fondation de Marseille (Chausserie-Laprée, Duval, Valenciano 2019).

Prestige d’une ancienne capitale : un terreau favorable à l’émergence d’une agglomération tardoantique Les recherches entreprises à Saint-Blaise depuis 1935 par l’archéologue Henri Rolland2, puis par ses successeurs3 ont permis de mettre en évidence l’importante stratigraphie du site et le rôle majeur de cet oppidum, devenu agglomération tardo-antique, dans la connaissance des habitats de hauteur. Si des vestiges du Néolithique moyen ont été retrouvés à l’état résiduel au nord du plateau, une batterie de six silos de l’âge du Bronze final 2b, révélée en 2009 et en 2017 en bordure est du plateau, atteste quant à elle d’une première occupation pérenne à partir de 1100 av. J.-C.. Il s’avère toutefois difficile de conclure sur les modalités de cette occupation en l’absence de niveaux et de structures d’habitat associés.

Sans que l’on puisse établir une véritable rupture de l’occupation entre le premier et le second âge du Fer, le prestige de l’ancienne capitale semble perdurer dans le temps, notamment par le biais de la construction d’un impressionnant rempart en grand appareil au cours du troisième quart du IIe siècle av. J.-C. Mélange de techniques grecques et indigènes, cette muraille, unique dans le sud de la Gaule, est le résultat d’une maîtrise architecturale aboutie et ordonnée dans le but de faire face aux prémices de la conquête romaine. Après une violente attaque attestée archéologiquement par les nombreux boulets de pierre répertoriés lors des fouilles anciennes, l’oppidum a été volontairement et méthodiquement démantelé dans une volonté d’annihiler cette capitale, forte de cinq siècles d’existence.

Témoignage d’une forte valeur symbolique du lieu, une série d’environ 300 stèles, que l’on date approximativement des VIIIe-VIIe siècles av. J.-C., est retrouvée en remploi dans les structures de défense successives (remparts et avant-mur) (Bessac, Bouloumié 1985  ; Duval, Chausserie-Laprée 2013). Aniconiques et présentant des formes variées, ces stèles disséminées, dont on ne connaît pas l’emplacement initial, interrogent toujours les spécialistes. Révélé lors d’une opération de sauvetage urgent menée entre 2017 et 2018 en bordure est du plateau, un premier fossé sec comblé au cours de la deuxième moitié du VIIe siècle av. J.-C. témoigne d’un habitat structuré très précoce (Chausserie-Laprée, Nin, Duval 2020 à paraître ; Chausserie-Laprée et alii 2020, à paraître). Cette nouvelle forme de l’habitat dite « protourbaine  », antérieure à l’établissement des premiers contacts entre indigènes et colons grecs, témoigne de l’existence d’un centre politique et économique de premier rang dont l’importance aurait pu jouer un rôle majeur dans la rencontre entre les deux populations.

Durant toute la période comprise entre le dernier quart du IIe siècle av. J.-C. et la deuxième moitié du Ve siècle de notre ère, le plateau de Saint-Blaise semble délaissé au profit d’une occupation de plaine ou de bordures d’étangs à l’instar des agglomérations du Castellan à Istres (Marty, Chevaux 2017) ou de Tholon à Martigues. Cependant, le prestige de cette agglomération ancestrale pourrait ne pas avoir été oublié. En effet, les structures de l’Antiquité tardive, bien que trouvant leurs propres caractéristiques comme nous le montrerons ci-dessous, reprennent l’organisation de l’ancien oppidum. Une telle superposition des structures et le statut de cette nouvelle agglomération, à mi-chemin entre chef-lieu et agglomération secondaire, ne laissent pas de place au hasard. Ainsi, il est probable que l’importance de SaintBlaise durant l’Antiquité tardive soit liée à son glorieux passé, bien que les textes ne le précisent pas.

Succédant rapidement au fossé et adoptant le même axe, une première muraille construite en pierre, parementée sur sa face externe et constituée par un talus de pierre à l’arrière, est associée à un habitat en dur comportant des sols, des foyers et des dépotoirs. de Philippe Pergola et André Constant, Aix-Marseille Université, LA3M, en étroite collaboration avec le Service Archéologie de la ville de Martigues et l’ex Communauté d’Agglomération du Pays de Martigues, aujourd’hui incluse dans la Métropole Aix-Marseille Provence. Il a été complété par les travaux de terrain réalisé depuis cette date lors de travaux de mise en valeur du site archéologique (fouilles programmées et sauvetages urgents). 2  Numismate et archéologue provençal (1887-1970), Henri Rolland a également fouillé le site de Glanum à Saint-Rémy-de-Provence. Il a publié, entre autres, deux suppléments à la revue Gallia consacrés à Saint-Blaise (Rolland 1951 et 1956 ; Chausserie-Laprée 2019). 3  Jacqueline et Yves Rigoir  : 1958-1963  ; Patrice Arcelin  : 1969 puis 1977-1979 ; Charlette Pradelle : 1980-1983 ; Bernard Bouloumié : 19741984 ; Henri Tréziny : 1980-1981 ; Gabrielle Démians d’Archimbaud : 1980-1985  ; Jean Chausserie-Laprée, Sandrine Duval et Marie Valenciano depuis 2009.

Saint-Blaise durant l’Antiquité tardive : topochronologie de l’occupation en huit phases, nouveaux éléments Le constat d’une recherche lacunaire Parmi nos prédécesseurs, Gabrielle Démians d’Archimbaud a mené entre 1980 et 1985 plusieurs campagnes de fouilles programmées aboutissant à une publication qui a fait date dans la compréhension des 118

Saint-Blaise, de l’agglomération tardo-antique au castrum médiéval habitats de hauteur de l’Antiquité tardive (Démians d’Archimbaud 1994). Le travail précurseur de son équipe a permis non seulement de préciser les typologies céramiques de l’Antiquité tardive, mais aussi de cerner les dynamiques d’occupation complexes de l’oppidum4. Il présente toutefois un écueil important, à savoir que le phasage en neuf états mis en évidence ne s’applique qu’à une infime partie du site exploré lors des sondages réalisés au nord de l’agglomération, à proximité du rempart médiéval. Ainsi, le reste du site n’a pas été étudié et seule une recherche superficielle dans les archives a été menée. Depuis les travaux d’Henri Rolland entre 1935 et 1970, Saint-Blaise a toujours souffert d’avoir constitué un pôle d’intérêt scientifique secondaire : Gabrielle Démians d’Archimbaud, alors très occupée par son étude du site de Rougiers, en a fait tout autant. Malgré sa volonté d’aller au-delà des résultats de ses sondages, elle n’a pas eu l’occasion d’explorer Saint-Blaise dans son ensemble, laissant le champ libre à de futures investigations. Ceci explique les lacunes dans la connaissance de cette agglomération de premier plan pour l’Antiquité tardive, pourtant largement citée et dont la recherche académique s’est détournée à la fin des années 1990. Il était donc temps de rouvrir ce dossier à la lumière de l’avancée de la connaissance dans le domaine du perchement de l’habitat durant l’Antiquité tardive et sa transition vers le Moyen-Âge. Grâce à la relecture des archives accumulées depuis les années 1935, quelques «  sondages  » dans l’immense collection de mobilier et un retour sur le terrain par le biais de fouilles programmées ou de simples relevés, certaines données jusqu’alors oubliées ou passées inaperçues ont été analysées. Cette mise à plat de la documentation archéologique à nouveau disponible sur le site nous a permis de confronter, de compléter et d’élargir les bornes chronologiques du phasage de Gabrielle Démians d’Archimbaud. Bien que cette démarche reste importante pour la mise à jour de la connaissance du Saint-Blaise, elle ne constitue pas une fin en soi, puisque nous avons confronté ce phasage élargi à celui des sites fouillés aux alentours, mais aussi à celui d’établissements comparables régionalement et au sein du bassin méditerranéen.

en août 1962, appartenant à un niveau d’occupation antique remanié dans une fosse-dépotoir située dans le Quartier Bas. Les 77 N.M.I. datés de cette phase dénotent un assemblage typique de niveaux d’habitats antiques, inédits par ailleurs. Ce lot comporte de la vaisselle fine et commune  : sigillées sud-gauloises, céramiques à parois fines, claires B/luisantes, céramiques communes italiques, mais aussi des amphores tripolitaines et de Cadix (Valenciano 2014). Cet ensemble modeste de céramiques, et les quelques éléments de mobilier lapidaire issu du Quartier Bas, ne sont pas associés à de quelconques structures archéologiques  : ce lot de mobilier daté des Ie-IIIe siècles ap. J.-C. demeure dépourvu de contexte. En revanche, les premières structures tardo-antiques attestées ont été révélées dans les sondages de Gabrielle Démians d’Archimbaud et datées du début du Ve siècle. Très fortement altérés par les occupations postérieures, des murs de facture modeste (moellons grossièrement équarris liés à l’argile) associé à des sols semblent s’installer sur les strates argileuses protohistoriques. Les travaux de terrassement nécessaires à l’installation de ces premiers habitats tardo-antiques auraient donné lieu à la découverte de monnaies anciennes et à leur remise en circulation. Cependant, ces terrassements n’atteignent pas encore l’ampleur de ceux des périodes suivantes puisque les fouilles de Jacqueline et Yves Rigoir menées dans les années 1950 ont révélé que les niveaux du Ve siècle devaient « remonter sur le talus de l’ancien rempart hellénistique en ruine »5. Phase III : un habitat organisé selon une trame lâche (milieu Ve-début VIe siècles) Les structures attribuées à cette phase sont également concentrées dans le Quartier Bas. La reprise des recherches de terrain a permis de localiser trois secteurs occupés entre le milieu du Ve et le début du VIe siècle, secteurs demeurés peu perturbés par les aménagements postérieurs. Parmi ces structures, celles d’une première église ont été caractérisées. Située au sud du Quartier Bas et barrant l’entrée de l’oppidum hellénistique, ce premier édifice cultuel mesure 28 m de long pour 11 m de large et utilise l’affleurement rocheux disponible dans ce secteur pour asseoir les fondations de son mur ouest. De même, un décrochement a été aménagé dans la roche afin de former un chaînage d’angle avec le mur gouttereau sud. Cette église est remarquable en Provence puisqu’il s’agit d’une des rares comportant des aménagements liturgiques importants et bien conservés (Figure 2). En effet, la transition entre le chœur et la nef est non seulement marquée par une surélévation de 60 cm de la partie sacrée, mais aussi

Phases I et II : mise en doute du hiatus d’occupation entre les IIe siècle av. J.-C. et le Ve siècle ap. J.-C. L’abandon complet du plateau au cours de l’Antiquité évoqué dès les premiers écrits d’Henri Rolland et dans les nombreuses publications a pu être partiellement remis en question. En effet, le parcours des 40 m³ de collections de mobilier céramique nous a permis de repérer un lot bien identifié de tessons découverts Nous discutons le terme d’«  oppidum  » choisi dans le titre de l’ouvrage de Gabrielle Démians d’Archimbaud qui correspond davantage à une occupation protohistorique. Pour notre part, nous choisissons le terme d’agglomération secondaire aujourd’hui réservé à ce type de site.

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Nous pensons aujourd’hui qu’il s’agirait plutôt du talus formé par l’arrière de la construction du rempart archaïque tel que nous l’avons décrit plus haut.

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M. Valenciano

Figure 2. L’église « A ». 1: relevé des vestiges; 2: mosaïque polychrome; 3: vue du chœur; 4: chapiteau mis au jour en 1968; 5 et 6: fragments de plaque de chancel (dessins Henri Rolland)

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Saint-Blaise, de l’agglomération tardo-antique au castrum médiéval par un dispositif de barrière de chancel. Ainsi, sept grands blocs taillés spécialement pour l’église (donc ne provenant pas du remploi du rempart hellénistique) barrent l’accès au chœur et forment une solea. Ces blocs, comportant des creusements rectangulaires, étaient probablement surmontés d’une barrière de chancel en marbre dont quelques fragments ont été retrouvés au cours des fouilles de 1939. Le décor de cette première église se composait également d’une mosaïque polychrome à décor d’entrelacs et d’imbrications recouvrant le chœur tel que l’on peut en trouver dans les églises contemporaines d’Arles ou de Marseille. Encore conservé en 2010 lors des opérations de nettoyage nécessaires à l’étude du bâtiment, le sol de la nef était quant à lui recouvert d’un béton de tuileau et les murs badigeonnés d’un enduit de chaux a priori dépourvu de décor gravé ou peint. L’annexe de l’église située au nord, aujourd’hui détruite à la suite des fouilles de 1968, a révélé un chapiteau de petite dimension témoignant de la décoration de baies visibles depuis le nord.

d’habitats, telles celles reconnues à Saint-Blaise. Il n’est peut-être pas non plus anodin que cette installation sur les ruines d’une ancienne capitale prestigieuse puisse permettre d’asseoir une légitimité du pouvoir puisée dans des racines lointaines. La construction d’une première église, dominant topographiquement le plateau du Quartier Bas, pourrait aussi marquer l’enracinement de la nouvelle religion sur les ruines du paganisme. Phases IV, V, VI (début du VIe siècle-troisième quart du VIe siècle) : l’apogée de Saint-Blaise La période regroupant les phases IV, V, VI de Gabrielle Démians d’Archimbaud correspond au début du VIe siècle. Il s’agit de la phase la plus active puisque l’agglomération se dote d’une parure monumentale et la trame d’habitat, autrefois lâche, forme un véritable réseau organisé entre le Quartier Haut et le Quartier Bas. Toutes les zones de l’agglomération sont affectées par ce changement brutal, fruit d’un programme architectural préétabli.

A une quarantaine de mètres à l’est de l’église, un îlot d’habitation attribué à cette période et épargné par les occupations postérieures a été identifié au cours de la campagne de 1960 (fouilles Rigoir, dite de la « maison des Jarres  »). Les murs, très reconnaissables par leur mise en œuvre (moellons peu équarris, parfois disposés de chant et liés à l’argile), dessinent des cellules d’habitation régulières (environ 35 m²) desservies par des venelles. Les niveaux de circulation au sein de ces espaces sont en terre battue ou formé d’un dallage de pierres.

L’habitat Bien que les structures d’habitat tardo-antiques soient aujourd’hui dans un état avancé de dégradation, le dépouillement des archives et l’observation des structures restantes sur le terrain ont permis de faire émerger une trame organisée en fonction du rempart et la réouverture d’anciennes voies de circulation. Dans le Quartier Bas, la voie protohistorique orientée nord/sud est probablement réutilisée au cours de cette phase. Elle débouche au sud sur l’église qui est flanquée d’un espace vide (une place ?) entre sa façade septentrionale et la première habitation située à une dizaine de mètres au nord. Quelques cellules sont accolées au nouveau rempart, dont la plus proche de l’église est dotée d’un pavement en mosaïque blanche aujourd’hui détruit. Le reste de l’habitat fouillé, s’étendant sur environ 3000 m², est surtout représenté par des cellules de dimensions régulières (environ 15 m²).

Plus au nord, à 50 mètres environ, sous les niveaux de la « maison à abside », un sol attribué à cette période est associé à deux foyers successifs et à une fosse dont le comblement comportait de nombreux restes de consommation ainsi qu’un mobilier typique de la deuxième moitié du Ve siècle. Dès lors, il est tentant de se questionner sur les raisons de l’implantation d’un tel habitat et de son église sur ce plateau  : le passage, maintes fois cité, de la Vita de saint Hilaire nous apporte à ce sujet quelques éclairages. En effet, ce texte mentionne la visite de l’archevêque d’Arles aux Salines au milieu du Ve siècle. Bien que la localisation de ces Salines reste à établir archéologiquement, il est probable que le texte désigne les salines de Saint-Blaise, ce qui démontrerait l’implication de l’archevêque dans la production de richesses sur son territoire. Le Ve siècle constitue un moment charnière dans l’histoire de la Provence qui, en passe de devenir totalement chrétienne, est intégrée au royaume wisigoth de Toulouse. Mais Arles conserve son administration appuyée par une élite d’origine romaine encore puissante (Delaplace 2005) et l’on peut penser que l’arrivée d’un nouveau pouvoir ecclésial a été un catalyseur dans l’émergence de nouvelles formes

Dans le Quartier Haut, l’affleurement du substrat a nécessité le terrassement quasi-systématique de la zone et l’ouverture de deux voies de circulation parallèles entre elles et à la ligne du rempart. L’un de ces espaces de circulation comporte d’ailleurs un pavement réalisé à l’aide de dalles calcaires. Les ruelles desservent les habitations qui s’ouvrent majoritairement au sud. Entre le Quartier Haut et le Quartier Bas, un sondage réalisé dans les années 1950 a révélé la présence d’un habitat en terrasses fondé sur le socle rocheux préalablement exploité en carrière. L’activité d’extraction des blocs est matérialisée par un front de taille de près de 10 mètres de long se perdant aujourd’hui 121

M. Valenciano dans la végétation. Quant aux cellules d’habitations semi-rupestres, elles se succèdent d’est en ouest a priori jusqu’au sommet du plateau. Il s’agit toutefois d’une zone peu investie par les recherches passées et la fouille de cette réserve archéologique pourrait livrer de nouveaux éléments importants relatifs à l’occupation des pentes du plateau.

de chaux reste ici très discret contrairement à la maçonnerie des courtines. Dans le cas des tours à plan semi-circulaire ou outrepassé, les blocs de remploi sont utilisés uniquement pour les deux premières assises de fondation, tandis que l’élévation (des parements externes, comme des parements internes) présente des moellons équarris, agencés en assises régulières et liés au mortier de chaux.

Le rempart

En l’absence d’observation directe des strates conservées à l’intérieur des tours, la question de la fonction de ces ouvrages reste en suspens. La destruction des parements externes des tours 5 et 7 permet toutefois d’entrevoir le blocage interne de leur fondation (composé de blocs de taille et de moellons noyés dans un mortier de chaux grossier)  : il s’agit probablement de tours à base pleine. Dans les archives, une seule description exploitable, concernant la tour 2, renseigne le mode de fonctionnement de ces ouvrages6. A l’intérieur de l’ouvrage semi-circulaire, le «  sol de la tour est constitué par un blocage irrégulier lié à la chaux. Au-dessus  : une couche de terre fine et noire avec de nombreux tessons communs ou gros estampés. Très rares fragments orangés  ». Cette description succincte ne permet pas de caractériser ou de dater l’occupation de la tour mais nous autorise à penser qu’elle faisait l’objet d’une circulation interne. Au cours de la campagne de 1973, les excavations menées dans les tours 6, 8 et 10 rapportent des niveaux de dépotoir très riches en mobilier céramique (la collection a aujourd’hui disparu).

Si l’étude des ouvrages défensifs archaïque et hellénistique a constitué l’essentiel des travaux de recherches sur le site de Saint-Blaise, la muraille tardoantique n’a jamais fait l’objet d’une étude approfondie. En l’absence de nouvelles fouilles permettant de mieux dater le rempart, quelques observations préliminaires permettent toutefois d’avancer de nouvelles hypothèses. Tout d’abord, il est à noter que les travaux de terrassements nécessaires à la mise en place de l’habitat ont sans doute contribué à révéler les vestiges de la muraille hellénistique, muraille qui a surtout constitué une carrière pour les premières assises de fondation du rempart. Il est souvent admis que l’arase de la muraille hellénistique sert d’assise de fondation au nouveau rempart. Si cela se retrouve dans certains secteurs, notamment pour deux tours circulaires appuyées partiellement sur d’anciennes tours quadrangulaires, l’essentiel de la fortification est ancré soit sur le socle rocheux, soit en arrière de la construction hellénistique. Il s’avère aussi que la remarquable technique de construction de la muraille de l’ancien oppidum a attiré l’attention des maçons de la fin de l’Antiquité, de telle sorte qu’ils ont été tentés par endroits de l’imiter.

Les courtines Les courtines présentent une mise en œuvre assez proche de celle des tours sub-circulaires. En effet, les remplois de blocs hellénistiques semblent se limiter aux niveaux de fondation (sur trois ou quatre assises). Ces réutilisations concernent indifféremment des blocs entiers ou brisés, les irrégularités étant comblées grâce à l’emploi de moellons parfois disposés de chant ou en oblique et de mortier de chaux. Si les tours se fondent quelquefois sur l’arase hellénistique, le tracé des courtines, quant à lui, évite la construction ancienne. En effet, dans la majorité des cas, leur fondation se situe largement en arrière de la construction grecque, cette dernière ayant pu constituer une difficulté technique ou engendrer une fragilité de l’édifice. En revanche, il semblerait que le rempart tardo-antique se soit plus volontiers installé sur le substrat rocheux aménagé au préalable. Alors qu’il a été longtemps considéré comme un ouvrage parfaitement calqué sur la prestigieuse enceinte hellénistique, le rempart tardo-antique résulte en réalité d’un programme architectural réalisé indépendamment, tout en exploitant de manière opportuniste les matériaux à disposition.

Ce rempart, en l’état actuel des observations, présente une mise en œuvre homogène et aurait été bâti d’un seul tenant, sans aménagements de portes ou de chicanes. A ce titre, les courtines et les tours sont chaînées les unes aux autres sans interruption. Les tours sont parfaitement intégrées à la maçonnerie des courtines et ne semblent pas avoir fait l’objet d’une construction postérieure. Cependant, la comparaison entre la mise en œuvre des courtines et celle des tours démontre un traitement différent selon les éléments constitutifs de la muraille. Les tours Qu’elles soient fondées ex nihilo ou juchées directement sur l’arase du rempart hellénistique, toutes les tours semblent a priori aveugles. Il s’avère qu’un soin spécifique a été accordé à ces ouvrages, notamment dans les tours quadrangulaires (tours 3, 7 et 9 en particulier)  : les blocs utilisés pour leur construction proviennent du remploi de blocs hellénistiques n’ayant pas bénéficié d’une reprise de taille. Ils sont souvent assemblés à joints très fins, de sorte que le mortier

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Tour fouillée en juin 1938.

Saint-Blaise, de l’agglomération tardo-antique au castrum médiéval Les accès à l’agglomération

établit le commerce du blé depuis l’Italie jusqu’aux « castella établis au delà de la Durance » en transitant par Marseille, rendant ainsi à la ville son rôle de plaque tournante du commerce méditerranéen (Cassiodore, Variae III, XLI). Le développement de l’agglomération de Saint-Blaise entre en résonance avec ces nouveaux changements géopolitiques mais plus encore au cours des années 536-537 qui marquent la domination franque en Provence. Cette nouvelle organisation du pouvoir aurait conféré à Saint-Blaise un autre statut, intermédiaire entre celui de chef-lieu de cité et celui de simple agglomération secondaire.

L’étude du rempart nous amène à considérer la question majeure de l’accès à cette agglomération secondaire. En ce sens, les relevés et les descriptions réalisés au cours des premières campagnes d’Henri Rolland mettent en évidence un mur « gallo-romain » aujourd’hui disparu au sud-ouest du site, entre la tour 1 et les bords de la falaise surplombant l’étang de Lavalduc. Si cet ouvrage est bien tardo-antique, nous pourrions éventuellement y déceler les vestiges d’un accès au site, expliquant de ce fait la présence d’une tour monumentale de plan semi-circulaire, conformément aux modèles urbains. En effet, les cités d’Arles et de Narbonne, par exemple, présentent un dispositif de mise en scène de leurs accès, selon le modèle antique dont découle leur organisation (Heijmans 2006). Cette mise en scène de l’accès à l’agglomération se vérifierait au travers de la concentration de tombes rupestres disposées à une cinquantaine de mètres de ces structures, le long des voies à ornières et formant une protection spirituelle. Enfin, la position de Saint-Blaise par rapport aux principaux axes de circulation, notamment la via Aurelia, justifierait pleinement la présence d’un accès au nord du site. Repris lors de l’installation de la bourgade médiévale de Castelveyre et encore en fonction de nos jours, cet accès bénéficierait d’une protection naturelle grâce à la présence de l’isthme formé par le rapprochement des étangs de Citis et de Lavalduc au niveau de l’actuel lieu-dit de la Tour d’Aix. Ce cheminement pourrait se poursuivre en direction de l’aire funéraire rupestre située au sud de l’agglomération en longeant la bordure est du plateau. L’opération de sauvetage urgent menée entre mars et décembre 2017 en bordure de la falaise a d’ailleurs été l’occasion d’observer l’organisation de la circulation dans ce secteur et d’y restituer une probable troisième porte et une onzième tour semi-circulaire. Malgré les remaniements importants du terrain survenus au cours du Moyen-Âge, des époques moderne et contemporaine, il semble que le flanc est de l’oppidum a fait l’objet d’un terrassement au cours du VIe siècle en vue, sans doute, de relier l’église « B (voir infra) à l’aire funéraire rupestre extra-muros.

Phase VII (dernières décennies du VIe siècle) : l’affirmation d’un pouvoir local ? La relecture des archives de fouilles et le retour sur le terrain ont permis de constater que la fin du VIe siècle est marquée par un court épisode de remaniement de la trame urbaine. Gabrielle Démians d’Archimbaud avait déjà remarqué que les strates datées de la fin du VIe siècle (560/580-600) révèlent une période de destruction générant des niveaux de tuiles et de blocs. Dans le secteur alors étudié, aucune trace d’occupation postérieure n’a été remarquée. Si nos recherches ont permis de corroborer ces observations par la mise en évidence de grands creusements localisés surtout dans le Quartier Bas, nous avons toutefois mis en question l’absence de réoccupation postérieures aux dernières décennies du VIe siècle. Au contraire, certaines zones bénéficient de constructions monumentales. Cet ultime épisode de remaniement a surtout été repéré dans le secteur est du Quartier Bas, dit de la «  maison à abside  ». La campagne de nettoyage et de relevé des vestiges effectuée en 2012 a permis de mieux comprendre cette cellule d’habitat remarquable restée curieusement inédite (Figure 3). Après un épisode de terrassement visant à nettoyer les sols jusqu’à atteindre une couche compacte protohistorique sur environ 200 m2, un habitat à caractère élitaire est construit d’un seul tenant sur l’ensemble de la surface libérée. Cette habitation, que nous qualifierons volontiers de «  domus à tour flanquée  » plutôt que de «  maison à abside » comme nos prédécesseurs, est dotée de pièces organisées en enfilade dont l’une conserve les traces d’un foyer, d’une cloison et d’un sol en béton de tuileau. Un massif à plan outrepassé, formant une tour, se détache à l’est de cet ensemble. L’absence de niveau de circulation découverts à l’intérieur de cette structure combinée à l’absence de communication avec les autres pièces indiquent un espace fermé, vraisemblablement accessible par le haut. La forme de ce massif évoquerait une volonté d’imitation des tours du rempart et ainsi, une prédominance des occupants de cette domus sur le reste de l’habitat du Quartier Bas.

Statut de l’agglomération Il s’avère que lors de la mise en place du rempart et de l’habitat, la refonte de la trame d’occupation du site semble s’effectuer rapidement et selon un programme organisé pré-établi. Aucun aménagement ne paraît résulter du hasard ou d’une occupation opportuniste. Ceci nous amène à nous interroger sur le statut de cette agglomération au cours de cette période qui correspond tout au plus à deux générations. En effet, le VIe siècle marque l’intégration de la Provence au royaume «  wisigoth-ostrogothique  » et la mise en place d’un nouveau faste impérial. Théodoric le Grand finance la réfection des murailles endommagées, il

D’ailleurs, des piliers en pierre ayant pu soutenir une structure en bois ont été reconnus dans la pièce sud et 123

Figure 3. Relevé de la « maison à abside » (Relevé/D.A.O. : M. Valenciano)

M. Valenciano

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Saint-Blaise, de l’agglomération tardo-antique au castrum médiéval

Figure 4. Relevé de l’église « B » (Relevé/D.A.O. : M. Valenciano)

permettent d’imaginer la présence d’un étage pour ce bâtiment. A l’instar de l’habitat du secteur C, édifice III de San Martino di Lecco au cœur du piémont alpin (Brogiolo, Castelletti 2001 : 25-26), les bases en pierre accolées aux murs témoignent d’un niveau supérieur au sein duquel les auteurs de l’étude imaginent une aula. A Saint-Blaise, l’ensemble de la construction est bâti à l’aide de moellons bien équarris liés au mortier de chaux et le parement interne des murs est recouvert d’enduit. De par sa monumentalité et la qualité de sa mise en œuvre, cette «  domus à tour flanquée  » rappellerait l’agencement des villae de plaine et il est tentant de prononcer le terme de « villa perchée » pour un contexte aussi particulier que celui-ci, marqueur d’une présence aristocratique forte.

volontiers le centre religieux du site  ». Les fouilles réalisées en 2013 ont certes révélé un creusement à l’emplacement supposé du baptistère, mais aucun vestige alors mis au jour ne permet de valider cette hypothèse. En revanche, le nettoyage des fonds de fouilles délaissés depuis les années 1950 a permis de reconnaître le dallage et le mur gouttereau nord d’une église tardoantique. En l’état actuel des recherches, il semble que la façade sud a été pourvue d’un portique dont la superficie reste inconnue. Les dimensions de cette deuxième église sont comparables à celles de l’église «  A  », mais le décor monumental y est très différent. Dans le cas de cette église « B », la nef est pavée de dalles calcaires tandis que le chœur aurait été recouvert d’une chape de béton de tuileau (Figure 4). Sans doute à cause des perturbations liées à l’installation du cimetière postérieur, aucun élément de décor lapidaire n’a encore été mis au jour. En revanche, il s’avère que les premières tombes percées dans le dallage de l’église « B » auraient pu appartenir à un dernier état de l’occupation du bâtiment, en transition avec l’aire funéraire située extra-muros. Les datations à venir nous permettront de conforter ou d’infirmer cette hypothèse.

Au nord de l’agglomération, sur les bases d’un édifice antérieur7, une deuxième église (notée « B ») est bâtie à moins de 200 m de l’église «  A  ». Notre attention a été attirée sur cette partie du site grâce à la découverte d’une minute de fouille datée du 13 septembre 1938 dans laquelle Henri Rolland mentionne une excavation circulaire d’1 m de diamètre et de profondeur appartenant à une église ancienne. Le pourtour de ce « puits » est garni de pierres et le fond recouvert d’un dallage. Cette excavation est comblée par le sol en mortier d’une autre église qui se superpose sur cette structure au XIe siècle. Cette description, accompagnée de schémas, nous a permis d’émettre l’hypothèse de la présence d’un baptistère à cet emplacement, hypothèse qui avait déjà été émise par Paul-Albert Février dans un courrier adressé à Henri Rolland en 1956. Dans cette lettre, le chercheur s’interroge  : «  il est curieux néanmoins que jusqu’à présent les fouilles n’aient pas fait apparaître de baptistère dans cette agglomération importante qui a fort bien pu être le centre d’une paroisse. Mais cela tient peut-être aux conditions de fouilles qui n’ont pas permis d’étendre les sondages en particulier dans la partie septentrionale du site, là où se superposent plusieurs édifices et où je chercherais

Phase VIII (VIIe-IXe siècles) : rétraction de l’occupation vers les hauteurs puis dispersion ? Cette phase de l’occupation de Saint-Blaise est illustrée, que ce soit dans le Quartier Haut ou le Quartier Bas, par des niveaux de démolition et un nivellement des structures avant l’abandon du site, au moins dans les zones étudiées. En revanche, une série de sondages réalisée entre 1977 et 1980 sur la partie sommitale de l’agglomération, appelée le « Plateau », a révélé, par une analyse céramologique postérieure, une occupation tardive de la zone (Figure 5). Il faut toutefois noter que les résultats obtenus par les six sondages répartis sur une bande de 115 m de long sur 4 m de large visaient surtout à repérer les niveaux anciens et n’a, par conséquent, laissé que peu de place à l’étude des niveaux supérieurs. Le mobilier des couches «  récentes  » a

Une église antérieure a été attestée lors d’une opération de sauvetage urgent réalisée en 2022, étude en cours.

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M. Valenciano

Figure 5. Vestiges de la phase VIII (VIIe-IXe siècles) sur le Plateau et mobilier associé: 1 et 2: DS.P; 3 à 5: céramique bistre; 6 à 9: sigillées claires D; 10 à 20: céramiques communes grises

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Saint-Blaise, de l’agglomération tardo-antique au castrum médiéval fait l’objet d’un ramassage systématique sans pour autant avoir bénéficié d’une description correcte des contextes de découverte. Le lot ainsi étudié rassemble 163 N.M.I., les tessons très fragmentés témoignant d’un piétinement de l’espace et donc de la présence de niveaux de circulation. Parmi les fragments identifiés, nous avons pu reconnaître les ultimes productions de DS.P (formes R. 29 B et 44) caractérisées par leur pâte savonneuse sous un engobe en partie desquamé. De même, au sein des dernières importations de sigillées claires africaines, deux exemplaires de types Hayes 99 B et Hayes 105 (B?) caractériseraient les niveaux du débutmoitié VIIe siècle. Enfin, les céramiques communes grises étudiées ne correspondent qu’à des ollae dont les bords (triangulaire à lèvre pendante ou à section rectangulaire) présentent des formes transitoires entre le répertoire tardo-antique et la typologie du MoyenÂge central.

de culte chrétien datés des Ve-VIe siècles. Cette période marque le fort enracinement du christianisme dans ce terroir largement perméable aux grands échanges méditerranéens8. La révision de la hiérarchie des habitats autour de Saint-Blaise et son «  recadrage  » avec le phasage nouvellement mis à jour de l’agglomération permettent de mettre en évidence une forme de continuité de l’occupation des sites de type villa au VIe siècle. Ceci démontre sans doute un potentiel de peuplement assez élevé et une forte capacité économique de ce secteur qui ne doivent pas cependant être considérés comme une forme de concurrence avec l’habitat perché. En effet, si au Ve siècle, et d’après les quelques éléments disponibles, l’âge de splendeur du grand domaine n’est pas atteint dans le terroir de Saint-Blaise contrairement à d’autres régions, les conditions de la survivance des sites de plaine semblent plutôt relever de la présence d’habitats précaires. Il apparait que la mise en place de l’habitat perché durant la première moitié du Ve siècle ne remet pas vraiment en question l’occupation des villae proches par une sorte d’effet de transfert ou bien d’attraction contradictoire et concurrente. Si les fonctions agricole et aristocratique semblent bien perdurer, le perchement conduit nécessairement à l’intégration d’une nouvelle composante de l’habitat et donc, d’une nouvelle autorité, dans un espace déjà densément occupé. En revanche, il faut sans doute mettre en parallèle le déclin de l’occupation des grands domaines (autour de la deuxième moitié du VIe siècle) avec l’important développement de Saint-Blaise. Ceci révèlerait un effet d’attraction et de polarisation de l’habitat sur les hauteurs, autour des églises, et probablement, d’une nouvelle autorité territoriale. Ces conclusions semblent bien spécifiques, du moins en l’état actuel des connaissances, au terroir de SaintBlaise et semblent illustrer le caractère unique de cette région de la Provence.

Associées à ce lot de mobilier, les structures altomédiévales, qui ne semblent appartenir qu’à une seule phase, révèlent un habitat en deux terrasses séparées par deux murs épousant les ruptures de pente. La première terrasse comporte un mur lié à la terre et fondé dans le substrat rocheux. La faible puissance stratigraphique de ce secteur a empêché une meilleure observation des niveaux. Sur la partie sommitale, le mur séparant les deux terrasses, lié au mortier de chaux, jouxte un angle de bâtiment dont les moellons sont liés à la terre. Sans pouvoir en distinguer la fonction, nous notons toutefois qu’il surplombe l’étang de Lavalduc et profite d’une vue dégagée sur le castrum de Fos. Nous avons donc dans cette zone une occupation qui semble restreinte et regroupée sur la partie la plus haute de l’agglomération. Bien qu’il soit tentant d’y voir une rétraction de l’habitat vers le sommet et une chute considérable de la démographie du site, une étude plus poussée des niveaux récents de la zone sera réalisée prochainement.

A contrario, peut-être faudrait-il voir dans les abandons et les restructurations de l’habitat de Saint-Blaise et de ses alentours, un reflet des importants épisodes climatiques combinés aux épidémies ayant ravagé l’ensemble de l’Occident  ? Comme nous l’avons évoqué, le terroir de Saint-Blaise s’est développé et a prospéré grâce à la combinaison de facteurs environnementaux fragiles, victimes du déséquilibre climatique de la fin de l’Antiquité. Le croisement des études géomorphologiques, paléoenvironnementales et archéologiques de la région a contribué à cerner le paysage climatique local qu’il convient de mettre en lien avec les dynamiques de peuplement durant la transition de l’Antiquité vers le Moyen-Âge (Constant 2013). Le terroir de Saint-Blaise aurait ainsi subi la crise

Saint-Blaise au sein de son terroir durant l’Antiquité tardive L’importante dynamique d’occupation révélée à SaintBlaise resterait incomplète si nous n’évoquons pas le terroir qui l’entoure. Largement fouillés et étudiés, les alentours de Saint-Blaise ont bénéficié de recherches successives entre la fin des années 1990 et le début des années 2000 (Trément 1999) dont les résultats font écho aux données réunies sur le site. Tourné vers le littoral, le terroir de Saint-Blaise constitue, entre Arles et Marseille, une enclave dont le dynamisme est lié à l’important port de Fos encore très actif au cours de l’Antiquité tardive. Les vestiges mis anciennement au jour à la pointe Saint-Gervais, marquant la partie nord-ouest des structures portuaires, ont révélé la présence d’un enclos funéraire et d’un lieu

8  D’ailleurs, quelques éléments de fioles anthropomorphes en verre retrouvées à Saint-Blaise démontrent l’existence de la pratique du pélerinage (Foy 2010 : 304-305).

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M. Valenciano du «  Petit âge glaciaire de l’Antiquité tardive  », de la fin du Ve siècle/début du VIe siècle jusqu’à la fin du VIIe siècle, mise en évidence en Méditerranée, mais aussi à l’échelle globale (Leveau, Provensal, Bruneton et al. 2002, Harper 2019 : 345-395). Cet épisode d’importante péjoration climatique s’est traduit par une diminution significative de l’ensoleillement, notamment au cours de l’année 536 que différentes sources textuelles mentionnent comme une «  année sans été  » (Harper 2019  : 351). De même, une intensification des précipitations vers 590 a largement impacté les sols agricoles et les habitats situés en plaine ou en bordure de cours d’eau. Ces phénomènes ont été observés lors de l’étude des carottages effectués dans l’étang du Pourra, voisin de Saint-Blaise, au travers du lessivage des horizons pédologiques combinés au remaniement des terrasses agricoles d’origine antique (Trément 1999). Les formations sédimentaires ainsi concentrées dans l’étang traduisent un phénomène érosif lié à un fort régime de pluie. La poursuite des effets du « Petit âge glaciaire » se ressent également par la remontée du trait de côte dans le golfe de Fos, conduisant dès lors à l’engloutissement des structures du port à partir du VIIIe siècle. Il faudrait sans doute mettre en corrélation la « mise en veille » du terroir et de l’agglomération de Saint-Blaise avec l’impact non négligeable du climat sur les populations.

Castellum Vetus, Castrum Vetus, Castelveyre : vers la « transition » castrale ? La présence du petit castrum de Castelveyre situé au nord du plateau de Saint-Blaise rend légitimes les questionnements relatifs aux modalités d’une éventuelle continuité de l’occupation entre Antiquité tardive et Moyen-Âge. Les recherches passées ou actuelles n’ont guère permis de répondre à cette interrogation faute de fouilles suffisamment étendues dans ce secteur. Qu’il matérialise une ultime rétraction de l’habitat limité à 1 ha ou une réinstallation, le site perché est toujours circonscrit par deux falaises à l’est et à l’ouest, tandis qu’au sud, un nouveau rempart au tracé coudé barre le plateau. Toujours rattaché à l’archevêché d’Arles qui perçoit les revenus de la dîme au XIIe siècle, Castrum Vetus se trouve à la tête d’un terroir dont il reste difficile d’établir les contours. En tout cas, le terme de castrum vetus dénote la présence de l’habitat ancien, encore visible et non oublié par la population locale. Bien que la continuité de l’occupation soit difficile à cerner, le souvenir de la présence d’un ancien « castrum » perdure. En revanche, ce n’est qu’en 1231 que Castelveyre fut réhabilité par décision de l’archevêque d’Arles qui en fit don à PierreDurand Porcellet à condition qu’il reconstruise le rempart dudit castrum. Afin d’encourager la population à se regrouper à Castelveyre, tous les habitants étaient alors exemptés de péages dans les provinces d’Arles et d’Aix.

En outre, il nous paraît intéressant d’évoquer l’influence des nombreuses épidémies de peste qui ont touché les populations méditerranéennes, depuis la peste justinienne en 541 jusqu’à ses nombreuses recrudescences au VIIIe siècle. En effet, alors que Marseille s’inscrit à nouveau au premier plan du commerce du Sud de la Gaule, la ville est frappée par un épisode de peste durant l’été 588. Grégoire de Tours évoque la contamination par le biais d’un navire venu d’Espagne. Rapidement, l’ensemble de la ville est touché tandis que la maladie progresse le long du Rhône (Libri historiarum 9: 21-22). Il convient donc de ne pas exclure que le port de Fos, encore en fonctionnement, ait également été victime de navires infectés qui auraient contaminé la population alentour. En revanche, contrairement aux indices climatiques analysés, aucune tombe attribuée à cette période (pourtant nombreuses dans le terroir de Saint-Blaise) ne présente les traces caractéristiques d’une gestion funéraire dans un contexte d’urgence. Ce type de structure, encore inconnue dans notre région, reste encore à découvrir.

Si les sondages réalisés par Gabrielle Démians d’Archimbaud contre le parement externe du rempart donnent raison aux textes pour une datation du XIIIe siècle, la fouille du secteur ecclésial offre au contraire une autre vision. Pour les besoins de la mise en valeur à venir de l’entrée du site archéologique, cinq campagnes de fouilles programmées ont été menées entre 2013 et 2017 devant la façade ouest de l’actuelle église SaintBlaise, donnant lieu à une étude inédite d’un contexte funéraire à Saint-Blaise9 et à un premier découpage chronologique des niveaux médiévaux. De l’église tardo-antique au cimetière médiéval Bien qu’il demeure difficile d’évaluer la durée d’occupation de l’église « B » tardo-antique mentionnée ci-dessus en raison des nombreux remaniements des niveaux archéologiques dans ce secteur, un texte nous renseigne néanmoins sur l’état d’une église à Ugium au IXe siècle. En effet, dans l’arbitrage de l’archevêque d’Arles Rostang entre le prévôt d’Arles et le curé d’Ugium (874), une église, au vocable inconnu, est mentionnée comme étant en ruine. Lupursellum, curé en charge de l’église, n’aurait plus de redevance à payer.

Ces deux facteurs, climatiques et épidémiologiques, constitueraient les clés d’interprétation de la transition entre les phases IV, V, VI et la phase VII de notre découpage chronologique. Ainsi, l’épisode de destruction observé dans les zones investies par Gabrielle Démians d’Archimbaud aux alentours de 580 correspondrait aux changements environnementaux évoqués ci-dessus.

Etude réalisée en collaboration avec Gaëlle Granier, archéoanthropogue chargée de recherches, CNRS, UMR 7268 ADES.

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Saint-Blaise, de l’agglomération tardo-antique au castrum médiéval Cette chronologie du IXe siècle correspond à celle de la sépulture stratigraphiquement la plus ancienne de la zone10. Cette sépulture est installée directement sur le pavement en béton de tuileau de l’église tardo-antique. Après nivellement des niveaux antérieurs, les tombes associées à cette phase s’installent au-dessus des dalles de sol de l’église tardo-antique/alto-médiévale et les réutilisent parfois dans leur architecture.

Construction d’une troisième église Au cours du XIIe siècle, la petite église est abandonnée au profit d’un édifice roman plus imposant dont l’entrée, située à l’ouest, est précédée d’un parvis. Connue dans les textes sous un premier vocable, Notre-Dame-de-Vie, cette nouvelle église de 18 m de longueur pour 7 m de largeur réutilise partiellement le niveau de circulation de l’église «  B  ». Le chœur s’installe sur une semelle de fondation de plan irrégulier et décalé par rapport à l’axe de l’édifice, indiquant un repentir dans le projet architectural originel.

La contemporanéité des premières tombes avec la fondation d’un nouveau bâtiment religieux n’est formulée comme une hypothèse probable, puisque les liens stratigraphiques ont été rompus au cours des fouilles anciennes. Nous pouvons toutefois affirmer que la construction d’une nouvelle église de dimensions plus restreintes perturbe les niveaux tardo-antiques et alto-médiévaux, notamment la façade ouest de la première église ainsi que le dallage de sa nef. Englobé dans la maçonnerie de l’édifice qui lui succède, le mur correspondant au premier état de cette église médiévale présente les vestiges d’une porte et donc l’ouverture du bâtiment au sud. La maçonnerie de ce premier mur est constituée de moellons bien équarris mais de modules irréguliers liés au mortier de chaux. La porte est matérialisée par deux blocs faisant office de chambranle et par un seuil composé de moellons issus de remplois formant une avancée vers l’intérieur du bâtiment.

Dans un premier temps, il semble qu’aucune sépulture ne soit installée à l’ouest de ce nouveau bâtiment religieux. Ce n’est que dans un deuxième temps que l’occupation funéraire reprend à l’ouest de l’église. Les tombes bouleversent ainsi les niveaux de circulation et s’installent prioritairement le long de la façade de l’église. L’une d’entre elles a fait l’objet d’une datation radiocarbone renvoyant au début du XIIe siècle12. Au XIVe siècle, un nouveau mur d’enclos sépare le cimetière antérieur en deux parties selon un axe estouest et contribue à la réorganisation de l’espace funéraire. En effet, la partie située au nord du mur est remblayée et n’est plus utilisée pour les inhumations, tandis que les sépultures, installées sur plusieurs niveaux, se concentrent désormais à l’intérieur de l’enclos. Il est probable que les contreforts de l’église ont été installés au même moment.

Remaniement de l’église Au cours du Xe siècle, l’église, d’environ 14 m de longueur pour 5 m de largeur, est désormais un bâtiment mononef à deux travées. Le mur sud du premier état du bâtiment est partiellement démonté et englobé dans la maçonnerie de fondation de la nouvelle construction, décalée d’un angle d’environ 10° vers le sud. La mise en œuvre de la maçonnerie diffère de celle de la phase précédente, puisque les blocs de pierre de taille sont désormais très bien équarris et assemblés régulièrement au mortier de chaux. Bien que l’entrée de ce nouveau bâtiment ne soit pas repérée, son sol, détruit par les fouilles anciennes, était constitué de dalles de calcaires noyées dans le mortier.

Un nouveau remblai d’utilisation du cimetière issu du remaniement des couches antérieures (caractérisé par la présence d’ossements erratiques) est apporté. Les sépultures installées dans ce nouveau remblai concernent essentiellement de très jeunes enfants et sont concentrées au sud de la zone fouillée. Cette phase d’inhumation est rapidement remplacée par une nouvelle diversification des sépultures dans la partie du cimetière que nous connaissons. En effet, des tombes d’adultes s’accolent à la façade et aux contreforts. S’installant dans la structure empierrée du parvis préalablement démontée, une sépulture double constitue un ensemble inédit à Saint-Blaise13 (datée par radiocarbone). Elle est recouverte d’un ossuaire comportant des segments anatomiques encore en connexion, traduisant probablement la nécessité de l’inhumation rapide de personnes décédées dans un intervalle de temps très court. Cette sépulture multiple étant la seule mise au jour à l’heure actuelle, il s’avère difficile d’aller plus loin dans les hypothèses relatives aux causes d’une telle pratique. Associée à cette tombe double, une série de trois sépultures en sarcophage monolithe pourrait être issue de remplois de cuves

Il est probable que cette reconstruction de l’église a été accompagnée d’un remaniement de l’espace funéraire, grâce à l’édification d’un enclos localisé au chevet du bâtiment. Nous remarquons ainsi un développement du cimetière dont deux niveaux ont été repérés, le niveau inférieur de sépultures étant daté de la fin du Xe siècle11. De plus l’existence d’au moins deux niveaux de sépultures dans la même phase d’occupation traduit une superposition rapide des inhumations et donc la densité d’occupation du cimetière. 10  11 

AMS 1070 ± 30 BP ou 880 ± 30 ans. AMS 965 ± 30 BP ou 985 ± 30 ans.

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AMS 845 ± 30 BP ou 1105 ± 30 ans. AMS 625 ± 30 BP ou 1325 ± 30 ans.

M. Valenciano plus anciennes (tardo-antiques ?), récupérées au cours du Moyen-Âge. Si deux d’entre elles ont été vidées anciennement, une troisième n’avait cependant pas été perturbée et a pu être explorée selon les méthodes actuelles de l’archéo-thanatologie. Deux sépultures repérées en surface par un massif de signalisation complètent cette séquence.

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L’occupation moderne du cimetière, sans doute altérée par la fréquentation du site, se traduit par la mise au jour de sépultures directement sous le niveau de circulation actuel. Les cinq tombes attribuées à cette phase présentent les caractéristiques de tombes modernes (postérieures au XIVe siècle) avec notamment l’utilisation de cercueils hexagonaux en bois. Cette étude qui reste préliminaire permet d’appréhender un premier phasage de la zone de Castelveyre, phasage qu’il conviendra de confronter aux résultats de la fouille éventuelle des habitats associés. Conclusion Pour conclure, il convient de rappeler l’importance de la reprise de dossiers anciens en vue de revoir les problématiques de la recherche en cours. Il s’agit certes d’un long travail de mise à plat de la documentation, quand celle-ci est conservée, mais il livre presque toujours des résultats satisfaisants. Saint-Blaise est l’un des nombreux exemples de sites pour lesquels une documentation foisonnante a été générée sans que celle-ci ne soit ré-examinée par les médiévistes pourtant conscients de son importance. Nos travaux récents ont donc permis de recaler et d’élargir un phasage, établi sur un secteur trop réduit lors des recherches antérieures. Ainsi, ces nouveaux résultats ont été l’occasion d’élargir la réflexion au sujet du statut particulier de cette agglomération secondaire et des modalités de son évolution. Ils peuvent être comparés à l’échelle locale, c’est-à-dire au sein du propre terroir de Saint-Blaise, mais aussi extra-régionale et méditerranéenne. Des interrogations inédites ont également vu le jour, concernant notamment la transition entre l’agglomération tardo-antique et le castrum médiéval. Nous espérons que les recherches à venir permettront, par la tenue de nouvelles campagnes, de lever le voile sur cette problématique récurrente chez les médiévistes. Bibliographie Bessac, J.C. et Bouloumié, B. 1985. Les stèles de Glanum et de Saint-Blaise. Revue Archéologique de Narbonnaise 18 : 127-187. Bouloumié, B. et Soyer, J. 1990. Prospections archéologiques en Basse Provence. Itinéraires antiques et habitats, I  : Etang de Berre. Hamburger Beiträge zur archäologie 13/14 : 119-237. 130

Saint-Blaise, de l’agglomération tardo-antique au castrum médiéval Marchesi (eds) Archéologie des rivages méditerranéens : 50 ans de recherches : 303-311, Arles. Harper, K. 2019. Comment l’Empire Romain s’est effondré. Le climat, les maladies et la chute de Rome, La Découverte. Heijmans, M. 2006. La mise en défense de la Gaule méridionale du IVe-VIe siècles. Gallia 63 : 59-74. Leveau, P., Provensal, M., Bruneton, H., PaletMartinez, J.M., Poupet, P. et Walsh, K.J. 2002. La crise environnementale de la fin de l’Antiquité et du haut Moyen-Âge  : définition d’un modèle autour de milieux réels, in H. Richards et A. Vignot (eds) Equilibres et ruptures dans les écosystèmes durant les 20 derniers millénaires en Europe de l’Ouest. Presses Universitaires Franc-Comtoises 730, Série « Environnement, société et archéologie » : 291-303. Marty, F., Chevaux, B. 2017. Une agglomération rurale gallo-romaine des rives de l’Etang de Berre : le Castellan (Istres, Bouches-du-Rhône). Editions Errance, BiAMA 2.

Rolland, H. 1951. Fouilles de Saint-Blaise. Supplément Gallia 3. Rolland, H. 1956. Fouilles de Saint-Blaise (1951-1956). Supplément Gallia 7. Trément, F. 1999. Archéologie d’un paysage. Les étangs de Saint-Blaise (Bouches-du-Rhône). Document d’Archéologie Française 74, Paris. Valenciano, M. 2014. Nouvelles recherches autour de Saint-Blaise/Ugium (Saint-Mitre-les-Remparts, 13) : contributions à la réactualisation du catalogue typologique d’un site de référence pour l’Antiquité tardive. SFECAG, Actes du Congrès de Chartres  : 737752. Valenciano, M. 2015. Saint-Blaise/Ugium  : de l’agglomération tardo-antique au castrum médiéval. Relectures et regards nouveaux. Unpublished PhD dissertation, Aix-Marseille Université.

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L’habitat perché du Malpas à Soyons (Ardèche) durant l’Antiquité tardive : état des données Amaury Gilles, Pierre Dutreuil, Pierre Charrey, Stéphane Carrara, Aline Colombier-Gougouzian, Michel Feugère, Bastien Dubuis, Gaëlle Guillerme and Michaël Seigle Abstract Recent excavations carried out between 2011-2016 in the ancient and medieval town of Soyons (Ardèche), located in the middle Rhône valley, in the territory of the roman colony of Valence, provide us new data on the occupation of the hilltop of Le Malpas. The study of the fortification of the Iron age has revealed the existence of a rampart built during the 3rd century AD. At this time, the lower city, under the actual village, is gradually abandoned. After a probable hiatus during the 4th century AD, the hilltop and the lower city grew again during the 5th and the 6th century AD. The late antique artefacts discovered in all the trenches dug on the Malpas let us assume a very dense occupation. These data give us a first glimpse of the economic activities and the social life of the inhabitants. Fragments of Gaza’s amphoras and the diversity of the small finds indicate a comfortable background for a part of the population. The seventeen epitaphs, discovered in the hilltop and the lower city, dated from the merovingian period, confirm the presence of a local elite during the 6th and the 7th century AD. Keywords: Perched habitat, secondary agglomeration, Late Antiquity, fortification, monetary deposit Mots clés : Habitat perché, agglomération secondaire, Antiquité tardive, fortification, dépôt monétaire

La commune de Soyons (Ardèche) est située à 6 kilomètres de Valence (Figure 1), sur la rive droite du Rhône. L’agglomération est occupée entre la Protohistoire ancienne et le Moyen-Âge. Les vestiges sont répartis entre un habitat perché – le Malpas – et un habitat de plaine se développant sous le village actuel, au bord du Rhône. Le Malpas fait partie des massifs calcaires les plus septentrionaux de la vallée du Rhône (Figure  1). Surplombant d’une centaine de mètres le village de Soyons et le fleuve, il s’agit d’un éperon approximativement triangulaire dont l’un des côtés est bordé par une falaise, le second par une pente raide et dont le dernier est fermé par un rempart formant une rupture de pente encore nettement visible dans le paysage. La surface enclose mesure un peu plus de 3 ha. Au nord du site, en face du lieu-dit la Motte sur la commune de Valence, se trouve un passage à gué sur le Rhône documenté par les relevés bathymétriques réalisés par la CNR (Planchon et al. 2010, 632). Les qualités naturelles du site, défensives, ostentatoires et sa localisation au bord du Rhône font de Soyons un lieu tout à fait favorable à l’installation et au développement d’une occupation tournée vers les échanges nord-sud. Le Malpas a fait l’objet d’observations ponctuelles durant le 19e s. et d’une série de sondages dans les années 1950 (Blanc 1955 ; Blanc et Vallette 1958 ; Hatt 1959) (Blanc 1955  ; Blanc, Vallette 1958  ; Hatt 1959).

Entre la fin des années 1970 et la fin des années 1990, la commune de Soyons a bénéficié de plusieurs fouilles de sauvetage réalisées par G. Dal-Pra, ancien responsable du musée de Soyons, dont un sondage réalisé dans la chapelle Saint-Gervais. Entre 2013 et 2018, plusieurs campagnes de fouilles ont été réalisées sous la direction de F. Delrieu (SRA RhôneAlpes-Auvergne) puis P. Dutreuil (doctorant univ. Lyon 2, UMR 5138). Outre les riches résultats obtenus pour le Bronze final et l’âge du Fer (Delrieu et al. 2015), cette dynamique de recherche a largement bénéficié à la compréhension des occupations ultérieures et permet d’appréhender de manière relativement précise les dynamiques de l’occupation de ce site complexe (Figure 1). En revanche, la fonction des espaces fouillés nous échappe le plus souvent en raison de la faible superficie étudiée à ce jour. Les très nombreux artefacts et écofacts mis au jour contribuent néanmoins à qualifier la vie quotidienne des habitants et l’insertion de cet habitat perché dans les réseaux économiques. Dans le cadre de ce colloque, on s’intéressera plus spécifiquement à l’habitat perché. Son occupation peut être à l’heure actuelle divisée en deux grandes phases. Une première phase est datée du 3ème siècle apr. J.-C. et sans doute plus particulièrement de la seconde moitié

Perchement et Réalités Fortifiées en Mediterranee (Archaeopress 2023): 132–143

L’habitat perché du Malpas à Soyons (Ardèche) durant l’Antiquité tardive

Figure 1. Contexte géographique, topographique et chronologique du site du Malpas à Soyons (Ardèche). n°1 : Zone 1 (1958, 2014/2015) ; n°2 : Zone 2 (2015) ; n°3 : Zone 3 (2013, 2016) ; Zone 4 (2016) ; n°5 : Chapelle Saint-Gervais (1996) ; n°6 : « Carrière » (1979). DAO : P. Dutreuil, A. Gilles

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A. Gilles et al. de ce siècle. Il nous paraît important d’insister sur cette phase qui, avec l’érection d’une nouvelle fortification, apporte d’importants changements architecturaux et permet de mieux comprendre le processus de perchement tardo-antique, objet de ces rencontres.

destruction du rempart, ainsi que par la construction de plusieurs murs de terrasses (sur la coupe : US256) liés à la mise en culture du plateau à une date incertaine. Ces remaniements peuvent expliquer la présence marginale de mobilier daté des 5e et 6e siècles apr. J.-C. parmi un ensemble comprenant plus de 700 individus en céramique.

La seconde phase couvre les 5ème et 6ème siècles apr. J.- C. Il faut noter qu’à l’heure actuelle que les témoins matériels d’une occupation durant le 4ème siècle apr.  J.- C. sont absents de l’habitat de hauteur, comme de l’habitat de plaine.

Le remblai US 248, situé à la base de la tranchée de fondation, a fourni un maigre lot de céramiques, soit 32 individus, exempt de ces intrusions tardo-antiques, mais comprenant des céramiques protohistoriques et du début de l’Empire en position résiduelle. Quatorze objets de ce lot se rapportent aux productions du 3e siècle apr. J.-C. Les éléments les plus récents correspondent à des coupes de type Desbat 8, 15 et 20 en sigillée claire B (Desbat 1988) et un antoninianus de billon (Ø 14 mm ; 2 g) illisible permettant de fixer la construction de ce rempart dans le courant du IIIe  s. Cette datation peut être précisée grâce au riche lot recueilli dans les comblements supérieurs de la tranchée de fondation.

Une réoccupation des hauteurs au 3ème siècle apr. J.-C. En 2014, une surface d’environ 130 m² a été décapée mécaniquement à l’emplacement du rempart protohistorique (Figure 1) mettant au jour un espace de circulation (Figure 2) constitué de galets (l. max. conservée 2 m et observé sur 13 m). Il succède aux niveaux du second âge du Fer et longe le tracé du parement interne du rempart protohistorique. Son nettoyage a livré du mobilier du 3ème siècle apr. J.-C. et des 5ème et 6ème siècles. Pour des raisons de moyens humains et financiers, seule la moitié orientale de cette aire a fait l’objet d’une fouille approfondie permettant de documenter l’ensemble de la stratigraphie.

S’il n’est pas possible ici de décrire de manière exhaustive le mobilier, il faut rappeler qu’il s’agit de la principale source dont nous disposons à l’heure actuelle pour caractériser les occupants du Malpas et leurs activités.

Le niveau de circulation est interprété comme fonctionnant avec un rempart maçonné antique dont la base a été observée deux mètres plus bas au contact de la fondation du rempart hallstattien (Figure 2). La tranchée de fondation vient ainsi recouper le rempart hallstattien sur toute sa hauteur. La stratigraphie, de la surface à la base de rempart, atteint 4 m de haut, ce qui a nécessité l’aménagement de paliers de sécurité ne facilitant pas toujours une lecture aisée des coupes stratigraphiques. Ainsi, deux coupes principales, une fois projetées, permettent d’observer l’évolution du système défensif (Gilles 2016 : 313, fig. 351). On présente ici (Figure 2) une vue détaillée de la fondation de la structure maçonnée antique. Celle-ci a pu être étudiée principalement en coupe. La base du parement interne a été dégagée sur trois mètres de long.

En ce qui concerne le spectre faunique, le porc et les caprinés dominent. Les animaux y sont assez jeunes, même si l’on rencontre un certain nombre d’adultes, chez les bœufs et les caprinés notamment. Le porc est représenté par des individus de tous les âges dont quelques très jeunes animaux et au moins un animal âgé. Le spectre faunique de cette époque accueille aussi un reste de chien présentant une trace de découpe bouchère, attestant une consommation ponctuelle de cet animal. Les vaisselles de table et la batterie de cuisine sont dominées par les productions locales de sigillées claires B et de communes tournées rouges. Les formes trouvent des parallèles dans le répertoire de l’atelier de potiers de Saint-Péray – Grimpeloup (Desbat 2002), situé à moins de 7 km au nord-ouest de Soyons. Les amphores (Figure 3, nos 1-5) se rapportent en majorité à des conteneurs à vin originaires de Gaule Narbonnaise (G4, G5) (Laubenheimer 1985), du Sud de la péninsule Ibérique (Matagallarès I, Beltran 68) (Bernal Casasola 2009) et de Sicile (MRA I) (Franco et Capelli 2014).

La fondation maçonnée (US 212) est large de 1,89 m et s’appuie sur le parement externe du rempart hallstattien (US 260). Les remblais (US 255, 248) comblant la base de cette tranchée possèdent un sédiment compact comportant par endroits d’importants nodules de mortiers et peu de mobilier. Les comblements supérieurs (US 211) sont composés d’un sédiment meuble, sombre, mêlé à un abondant mobilier et à des matériaux de construction (blocs de calcaire, TCA).

Les objets relatifs à la vie domestique et à la parure1 composent un faciès diversifié  : brûle-parfums, 1  Les objets identifiables découverts sur l’habitat perché du Malpas ont été saisis dans la base données en ligne Artefacts (Feugère et al. 2018).

Ces couches dépotoirs, accumulées sur environ 1,50 m d’épaisseur, ont été partiellement perturbées lors de la 134

L’habitat perché du Malpas à Soyons (Ardèche) durant l’Antiquité tardive

Figure 2. En haut : Relevé en plan des structures observées à l’issue du décapage, en 2014. En bas : coupe et cliché du rempart antique. P. Dutreuil

une coupe en verre AR16 (Rütti 1991) et un second individu remarquable par son décor gravé et taillé (Figure 3, no12), quatre épingles à cheveux dont deux identifiables (Figure 3, no20-21), deux fragments de miroir en bronze et cinq clous de chaussures. Une extrémité de fuseau en bronze (Figure 3, no20)

(Guttiérez Cuenca et Hierro Garate 2010 figs 5-9 ; Thuaudet 2020)2 renvoie aussi à une activité réalisée dans le cadre domestique : le filage. 2  Voir les parallèles dans Gilles, A., Embout de fuseau (Artefacts : FSO4007) (http://artefacts.mom.fr/result.php?id=FSO-4007), page consultée le 16/03/2020.

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A. Gilles et al. Quatre « lingots » plano-convexes et diverses chutes en lien avec l’artisanat du plomb sont répertoriés. Ce type, coulé dans une simple lingotière creusée dans l’argile, est la forme la plus usuelle du plomb de récupération3. Une grande feuille clouée (L. 230 mm, l. 170 mm, p. 1317  g) est interprétée comme une feuille de protection ou de plaque. Ce type de couverture particulier aurait pu équiper un bâtiment public.

également été découverts. Ce type de statuette, d’un style très courant pour le 3ème siècle, est généralement associé à une représentation du dieu Mercure (Santrot 1996: 277-78)5. La date de la destruction et de la récupération du rempart est difficile à déterminer en raison des perturbations provoquées par l’aménagement de murs de terrasse modernes au niveau de la rupture de pente, en sud d’emprise. Ce qui s’apparente à un dépôt réunissant un coffret, un lot de monnaies et une statuette était dispersé sur environ 4 m². Ce caractère désordonné s’explique par les mouvements de sédiments provoqués par la destruction du rempart et les perturbations modernes.

Plusieurs objets se rapportent au domaine militaire ou à la pratique de la chasse. Quatre boules (Figure 3, no6-9) en plomb (88 g à 170 g) sont interprétées comme des projectiles dont le poids et la morphologie peuvent renvoyer à l’usage du fustibale. Cette arme est décrite par Végèce (386-388 apr. J.-C.) comme une fronde classique avec une poche en cuir contenant le projectile, mais prolongée par un bâton d’environ 1,20  m. Le contexte topographique et chronologique semble s’accorder avec cette identification, bien qu’il s’agisse d’une attestation particulièrement précoce de cette arme plus fréquente en contexte médiéval. Des parallèles existent dès la seconde moitié du 2e siècle (Völling 1990). Mentionnons encore un objet massif rappelant un talon de lance en fer (Ø 32 mm, L. 175 mm, 210 g), mais qui, par son caractère massif, pourrait davantage au domaine de construction4. Il s’agirait alors d’une pointe en fer destiné à renforcer un poteau en fondation (Ulbert 1959: 1:103, Taf. 53, n° 26).

On relève également des indices d’occupation de cette période sur le bord oriental du plateau où un sondage réalisé en 1979 a livré de la céramique du 3ème siècle et des 5ème et 6ème siècles apr. J.-C. Des données plus ponctuelles proviennent du sondage réalisé sur le flanc septentrional (zone 3), en 2013 (Gilles et al. 2013) puis en 2016. Dans ce secteur, les niveaux du 3ème siècle apr. J.-C. sont mal conservés, car recoupés par des bâtiments excavés tardo-antiques ayant livré un mobilier diversifié que nous détaillerons plus bas. L’image qui se dégage de ces premières données sur l’occupation du Malpas au 3ème siècle apr. J.-C. est celle d’une population d’une certaine aisance. Cette phase chronologique reste assez atypique dans les dynamiques d’occupation des habitats perchés de Gaule méridionale. Une réoccupation similaire est répertoriée à Nages – Les Castels (Gard), où l’agglomération établie en bas de l’éperon est encore occupée, ce qui ne semble plus le cas à Soyons. À Nages, des structures d’habitat en relation avec un nouveau rempart sont attestées, mais le mobilier céramique fait défaut. Seule une bourse de monnaies dont la plus récente a été frappée entre 270 et 274 permet de dater cette nouvelle occupation (Py 1978 : 35:23, 177 ; Py et al. 1983). La datation monétaire du lot de Soyons est proche de celles de trésors datés de 275/276, souvent rapprochés du climat d’insécurité lié aux « incursions germaniques » de la seconde moitié du 3e siècle apr. J.-C. Cette interprétation a été très largement relativisée, et le fait que ces dépôts n’aient jamais été récupérés est expliqué par une démonétisation décidée sous Probus (Estiot 1996 : 56-63). Néanmoins, cette remarque concerne peu le lot de Soyons, dans la mesure où la valeur de l’aureus aurait quoiqu’il en soit justifié sa récupération. Il s’agit peut-être ici davantage d’une bourse perdue que d’un réel dépôt. Un phénomène de perte expliquerait ainsi mieux la présence de l’aureus. La situation stratigraphique de ce lot ne facilite pas son interprétation, d’autant qu’il se situe à proximité de la limite de fouille occidentale.

Outre ces éléments, plusieurs objets formant peutêtre un dépôt métallique associant monnayage et instrumentum comme le suggère la découverte de 9 monnaies collées (Figure 3, no 14) par l’oxydation, l’homogénéité globale du mobilier numismatique, ainsi que la découverte d’éléments de coffrets et d’une statuette de bouc. La présence d’un aureus de Tetricus (Avers : IMP C TETRICVS PF AVG, revers : AETERNITAS AVGG) (Figure 3, no 13) parmi ce lot conforte l’hypothèse d’un dépôt de thésaurisation constitué durant le troisième quart du 3ème siècle puisque 24 monnaies ont été frappées entre 264 et 274. Deux sesterces d’Hadrien et de Faustine la Jeune fortement usés s’accordent avec une longue période de circulation. Constitution du dépôt : Hadrien (deux sest.), Faustine la Jeune (1 as ou dupondius), Gordien III (1 sest.), Gallien (4 ant.), Victorin (au moins 2 monnaies), Claude II le Gothique (8 ant.), Quintille (1 ant.), Tétricus I (1 aureus), Tétricus II (1 ant.), 9 antoniani collés et 2 non identifiés. À proximité, des pièces d’ameublement, notamment de coffrets et une statuette de bouc (Figure 3, nos 15-17) ont Higelin, M., Tremblay, A., Feugère, M., Lingot plano-convexe (Artefacts : LGT-4010) (http://artefacts.mom.fr/result. php?id=LGT-4010), page consultée le 16/03/2020. 4  Feugère, M., coll. Gilles, A., Sabot à douille (Artefacts : SBT-4004) (http://artefacts.mom.fr/result.php?id=SBT-4004), page consultée le 16/03/2020. 3 

Gilles, A., Feugère, M., Statuette zoomorphe : chèvre ou bouc (Artefacts : STE-4047) (http://artefacts.mom.fr/result. php?id=STE-4047), page consultée le 14/02/2020.

5 

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L’habitat perché du Malpas à Soyons (Ardèche) durant l’Antiquité tardive

Figure 3. Amphores, verre et mobilier métallique recueillis dans le comblement supérieur de la tranchée de fondation du rempart maçonné. Dessin, clichés, DAO : A. Gilles, S. Carrara, A. Colombier-Gougouzian, B. Dubuis, M. Feugère

Ces données jettent une nouvelle lumière sur cette phase de l’habitat perché. Jusqu’alors, les 2e et 3e s. étaient uniquement documentés par la découverte, au

19e siècle, d’un autel dédié à la déesse Soïo auguste, dans les ruines de la chapelle Saint-Gervais. Cette inscription, datée entre 150 et 250, précise que l’autel 137

A. Gilles et al. est établi sur un terrain privé, « locus privatus » (Tran et Faure 2013 : 44: 182-183 n° 70). On serait donc tenté de la considérer comme antérieure à cette phase d’occupation pour laquelle la quantité de mobilier et l’étendue présumée de l’occupation suggère une fréquentation qui nous semble incompatible avec un cadre « privé ».

structures excavées permet néanmoins de distinguer plusieurs phases. Les vestiges de la zone 3 La zone 3 comporte une sédimentation beaucoup moins importante (Figure 4), que l’espace exploré en arrière du rempart. L’angle d’un bâtiment sur solins a été fouillé en limite de sondage. Son attribution chronologique est délicate dans la mesure où il apparaît quasiment sous la terre végétale. Le nettoyage des structures, peu significatif, a livré du mobilier tardo-antique. Les murs sont installés dans un niveau du second Âge du fer. On retrouve le même type de construction en arrière du rempart où plusieurs d’entre elles sont recoupées par des structures en creux tardo-antiques

Les occupations des 5ème et 6ème siècles L’occupation de la fin de l’Antiquité et du haut MoyenÂge est caractérisée par des structures en creux appartenant à des bâtiments excavés (Raynaud 2016) ou à des silos dans les zones 1 (Figure 2) et 3 (Figure 4, A) et des bâtiments sur solins (Figures 2 et 4, B) dont le phasage est délicat. Le mobilier issu du comblement des

Figure 4. En haut : relevé en coupe et en plan de la Zone 3 (2016), bâtiment et mobilier associé. Clichés, relevés : P. Dutreuil. En bas : Balances issues du comblement et du nettoyage du bâtiment excavé (A). Clichés : M. Feugère

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L’habitat perché du Malpas à Soyons (Ardèche) durant l’Antiquité tardive (Figure 2). Dans un contexte régional, les constructions sur solins sont attestées dès la seconde moitié du 1er  siècle av. J.-C., concomitamment à la généralisation des toitures de tuiles, et sont encore courantes durant l’Antiquité tardive. L’exemple de l’habitat perché du Marduel à Saint-Bonnet-du-Gard (Raynaud 1984) où des bâtiments sur solins augustéens sont recoupés par des structures en creux tardo-antiques nous incite à la prudence en l’absence de lien stratigraphique plus solide. Néanmoins, la présence de fragments de TCA dans ces solins nous invite à les rattacher à la phase d’occupation antique ou tardo-antique plutôt qu’au second âge du fer où ce type de matériau, s’il n’est pas inconnu, reste plus rare.

Une balance « à double plateau » de petite taille (Figure 4, no 2) pouvait servir à peser des matériaux précieux ou plus probablement la masse des monnaies. Elle est issue du niveau de nettoyage de la structure. Toutefois, son attribution à la phase tardo-antique reste très probable compte-tenu de ses dimensions comme de ses caractéristiques morphologiques. Des ustensiles de toilettes – cure-oreille Riha A (Figure 5, no 4) et cuillère sonde Riha E (Figure 5, no 5) (Riha 1986)   – pourraient être en position résiduelle et se rapporter à l’occupation du 3e siècle, très mal conservée dans ce secteur comme évoquée précédemment. Les objets de parure comprennent une petite perle annulaire (Figure 5, no 2) présentant une teinte vert olive rappelant celle de la vaisselle en verre, une bague à chaton rapporté losangique (Figure 5, no 1) et une épingle à tête rapportée (Figure 5, no 3). Plusieurs fragments en os ornés d’ocelles devaient décorer un meuble ou un coffret (Figure 5, no 7). Au rang des éléments d’ameublement, il faut ajouter, une clé de cadenas ou de meuble à mouvement rotatif, en fer, fragmentaire (L. cons. 44,5 mm), est caractérisée par un anneau et un ergot axial. Ce type est plus fréquemment observé en alliage cuivreux7.

Un bâtiment excavé surcreusé dans le substrat (Figure 4, A) avait été repéré dans la coupe septentrionale du sondage réalisé en 2013 (Gilles et al. 2013). La suite du bâtiment a pu être fouillée en 2016, elle se présente sous la forme d’un creusement semi-circulaire de 2 m de diamètre, recoupant partiellement le substrat au niveau de la première terrasse. Si la structure et le profil permettent d’interpréter cette structure comme le reste d’une construction de type « fond de cabane », la restitution complète de son architecture n’a pas pu être effectuée. En effet, les réaménagements successifs, au premier âge du Fer, au second âge du fer, au 3e siècle puis au 5e siècle ne permettent pas toujours d’observer clairement dans quel niveau chacun des trous de poteau s’ouvre. Ces poteaux sont ensuite implantés dans le substrat calcaire. Le mobilier comblant ces structures permet dans certains cas seulement de les discriminer.

Une petite coupelle en bronze semble avoir connu de multiples réparations (Figure 5, no 8). L’équipement domestique est complété par une petite lampe africaine à canal ouvert (Figure 5, no 9), qui se rapproche morphologiquement du type Bussière E.IV.1 daté des 4e5e siècles ou de la série Atlante VIII. Le décor de l’épaule est comparable à un exemplaire du musée d’El Jem présenté par M. Bonifay (Bonifay 2004 : 362, type 45, fig. 203 n° 9) et dont la chronologie pose problème (Rens. M. Bonifay), mais qui concerne le 5e siècle, voire le début du 6e siècle. Il faut préciser que les découvertes de lampes africaines des 5e et 6e siècles restent relativement peu courantes dans ce secteur de la vallée du Rhône.

La présence de fragments de marbre blanc, vert, de tubuli et de colonnes en terre cuite laisse envisager l’existence dans les environs d’un bâtiment doté d’un certain confort, mais on ignore tout de sa localisation et de sa datation. Le comblement de cette structure a livré deux balances6. Une balance à curseur (L. env. 130 mm ; 96 g) de type «  Osterburken  » (Figure 4, no 1) semble conservée pour un tiers. La petite sphère terminale du fléau servait à accrocher les chaînes et crochets/plateaux (ici manquants) qui permettaient la suspension des marchandises. Cette balance peut être rapprochée de celle de Vodice en Slovénie, datée de la fin du 4e siècle apr. J.-C. et conservée au Musée de Logatec (Pflaum 2007). La datation du type Osterburken, entre la fin du 2e siècle et le début du 4e siècle (Franken 1993), depuis, été élargie jusqu’au début du 5e siècle. Un curseur de balance découvert à proximité pouvait appartenir au même objet (Figure 4, no 3).

On peut aussi signaler la découverte d’une armature d’épieu (Figure 5, no 10)8 dans les niveaux de nettoyage du bâtiment. La douille est écrasée, la flamme losangique et surtout EPHE-PSL, les tranchants épais ne sont pas affutés. Cet objet, qui a pu servir aussi bien dans un cadre militaire, que pour la chasse trouve des parallèles dans la documentation régionale à Hières-sur-Amby – Larina (Porte 2011 : 175, Ba026 et 105, fig. 29). Un étrier découvert en zone 2 pourrait aussi se rapporter à la sphère militaire, mais son contexte de découverte est imprécis pour que l’on puisse l’attribuer à une phase chronologique précise. 7  Voir  : Feugère, M., Gilles, A., coll. Gagnol, M., Clé à rotation pour cadenas (Artefacts : CLE-5007) (http://artefacts.mom.fr/result. php?id=CLE-5007), page consultée le 13/03/2020. 8  Feugère, M., Gilles, A., Epieu (?) (Artefacts : EPI-5001) (http:// artefacts.mom.fr/result.php?id=EPI-5001), page consultée le 14/03/2020.

Ces objets ont été étudiés par P. Charrey (EPHE-PSL, Paris) dans le cadre de sa thèse  : Le poids et la croix. Instruments de mesure et représentations du pouvoir dans le commerce byzantin (4e – 8e s.) sous la direction de Ioanna Rapti et de Dominique Pieri.

6 

139

A. Gilles et al.

Figure 5. Petit mobilier issu du comblement et du nettoyage du bâtiment excavé A. Clichés : M. Feugère

La vaisselle en verre (37 objets) occupe une place importante, puisqu’on enregistre 9,5 vases en verre pour 100 en céramiques (388 vases) ou 25,2 si on rapporte cette quantité aux seules céramiques fines (147 vases). Il s’agit néanmoins des formes les plus communes dans la seconde moitié du 5e siècle : bords laissés bruts de coupes ou de gobelets (Foy 13 et 15) (Foy 1995), lèvres rebrûlées à décor de filets blanc opaque.

Ces formes s’accompagnent de quelques décors tels que des pastilles rapportées à chaud ou des motifs soufflés dans un moule, moins souvent découverts bien que largement répandus. Parmi la vaisselle en céramique tardo-antique, les importations méditerranéennes sont absentes, sans doute du fait du dynamisme des ateliers de potiers 140

L’habitat perché du Malpas à Soyons (Ardèche) durant l’Antiquité tardive locaux produisant céramiques fines et communes. Des vases en DS.P. (Gilles 2011), de production vraisemblablement locale, s’inspirent d’ailleurs parfois de ces dernières. Parmi les rares fragments d’amphores, il faut signaler la présence remarquable d’une anse d’amphore orientale LRA 4 de Gaza, que l’on associe généralement à la consommation du gazeticum, un grand cru levantin (Pieri 2005 : 103-13).

apparues à l’issue du décapage. Seule la fosse 01 a été fouillée, tandis que le nettoyage de surface de la seconde a livré des fragments de céramique tardoantique, dont de l’amphore de Gaza. La fosse 01 possède un diamètre d’environ 3,5  m et une profondeur d’un mètre. Ses dimensions et son profil à paroi verticale et fond plat permettent de l’interpréter comme les restes d’un bâtiment excavé arasé ayant servi de dépotoir. Aucun trou de poteau n’a été reconnu contre les parois. Outre du mobilier en position résiduelle se rapportant aux occupations du 3e siècle et à la fin de la Protohistoire, le comblement de cette structure a livré un lot de mobilier que nous proposons de situer durant la première moitié du 6e siècle. Le faciès se distingue de celui observé en zone 3 par de nouveaux types et une généralisation de la « cuisson réductrice ». Un fragment de peigne à double denture provient de ce contexte. Le lot de faune est plus restreint qu’en zone 3 et s’inscrit dans les mêmes tendances.

La faune associée à ce mobilier est relativement abondante. La triade domestique est dominée par le porc (54%), suivi par les caprinés (35%), puis par le bœuf (8%) peu représenté ici. Pour les porcs, on note la présence de très jeunes individus à travers neuf restes de juvéniles de moins de 2 ou 3 mois. Les traces de découpes se rapportent en majorité à la consommation carnée, mais l’on note aussi des découpes de boucherie. Pour les caprinés, les moutons sont légèrement mieux représentés que les chèvres au sein des ossements ayant pu faire l’objet d’une détermination spécifique. L’abattage des individus vers 1 à 3 ans indiquerait un élevage tourné vers la production de viande, mais aussi de laine. Outre des traces de découpes de boucherie et celles liées à la consommation de la viande, on relève deux entailles sur cheville osseuse de chèvre illustrant le travail artisanal de la corne.

Le rebord oriental du plateau n’a pas fait l’objet de sondages additionnels qui auraient pu apporter des données supplémentaires à celles déjà publiées (Gilles et al. 2013 : 191-92). La présence de la chapelle SaintGervais fouillées au 19e siècle, puis en 1996, laisse penser que le flanc oriental devait constituer un pôle important de l’habitat perché. La date précise de l’érection de cette chapelle est incertaine, mais trois inscriptions chrétiennes datées des 6e et 7e siècles confirment son existence pour cette période.

Plus marginalement, on note quelques restes de poules, ainsi que trois restes d’ânes sans doute sollicités pour des activités de tractage et de portage.

Conclusion En 2012, nous dressions un premier état des lieux à l’échelle de l’agglomération (Gilles 2012) où le site du Malpas n’occupe qu’un bref paragraphe. Depuis lors, les fouilles récentes réalisées sur cet habitat perché ont permis de préciser ses différentes phases d’occupation et notamment de mettre en évidence l’existence d’une fortification antique vraisemblablement érigée au cours de la seconde moitié du 3e siècle apr. J.-C. pour laquelle il reste encore nombre de points à éclaircir (architecture, date de destruction). On suppose qu’elle est encore en usage durant la phase d’occupation tardo-antique dans la mesure où il s’agit d’un élément structurant des habitats perchés des 5e et 6e siècles apr. J.-C. Néanmoins, dans quelle mesure cet ouvrage estil modifié au cours de l’occupation tardo-antique ou médiévale ? Il est à ce jour délicat de comparer cette construction aux autres fortifications connues dans la mesure où la section étudiée est très mal conservée et n’a pu être fouillée que sur 3 m de long. Néanmoins, on peine aujourd’hui à imaginer un rempart aussi massif que celui du Couvent des Chèvres étudié sur la commune du Pouzin, à 16 km au sud (Darnaud et al. 2008). Notre connaissance de l’habitat est encore limitée. L’arasement des structures, fréquente sur ce type de site, et l’exiguïté des surfaces fouillées ne permettent

L’activité cynégétique apporte un complément en viande très ponctuel : sangliers, lagomorphes (lèvre ou lapin), grive mauvis. Cette dernière est décrite comme un met prisé par Varron (Varron, De Re Rustica III, 2). On relève un andouiller de bois de cerf, tranché à la base afin de le détacher du reste du bois, sans doute dans un but artisanal. Les productions d’objets en bois de cerf, qui se multiplient à partir du 3e siècle et surtout du 4e siècle apr. J.-C., concernent alors en particulier les fusaïoles et les peignes. Cet assemblage livre un témoignage ambigu puisqu’il associe aux objets précédemment décrits des rejets spécifiques, généralement liés à des déchets de boucherie, ainsi que des reliefs de consommation de viande d’assez bonne qualité et dont les restes ont été enterrés plus ou moins rapidement, comme l’attestent plusieurs os de différentes espèces rongés ou ingérés par des chiens. Les vestiges de la zone 1 En arrière du rempart, deux fosses (Figure 2) recoupant le niveau de cailloutis précédemment décrit sont 141

A. Gilles et al. ainsi pas de discuter nombre d’aspects importants pour la compréhension d’un habitat collectif (parcellaire planifié, gestion des eaux, terrasses  organisant les constructions ?) ou d’établir une chronologie fine entre les différentes constructions déjà identifiées. Ces lacunes sont toutes naturelles si l’on considère la faible surface fouillée. L’abondance du mobilier issu de ces sondages est en revanche particulièrement frappante et contraste avec sa rareté dans les établissements ruraux plus fréquemment concernés par les fouilles d’archéologie préventive. Par ses impératifs de gestion, de traitement et de conservation, cette manne constitue un frein important à l’exploration de plus grande surface qui améliorerait notre connaissance architecturale et structurelle de l’habitat perché. L’exploitation des données déjà acquises permet néanmoins de progresser sensiblement sur la caractérisation des occupants du Malpas et la diversité de leurs activités  : échanges, artisanat, élevage. La présence de certaines catégories de mobilier comme les amphores de Gaza signale qu’une part de la population au moins bénéficie d’une certaine aisance. Ces contextes fournissent également d’importants repères chronotypologiques utiles pour les sites contemporains plus avares en artefacts. Ici, la présence de militaires n’apparaît pas de manière aussi évidente à la différence d’autres sites de hauteur du Centre-Est comme Ecrille – La Motte et Ménétru-le-Vignoble dans l’arc jurassien (Gandel et al. 2008 ; Gandel et Billoin 2011). La diversité des objets de la vie quotidienne témoigne d’une certaine vitalité économique qui fait écho à sa position privilégiée au bord du Rhône. Ce mobilier ne diffère pas fondamentalement de celui déjà découvert dans l’habitat de plaine.

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Malgré le caractère spatialement limité de ces recherches, la somme des données déjà réunies fait du site du Malpas un cas de référence pour l’étude des habitats perchés tardo-antiques en vallée du Rhône. L’étude de l’occupation dans la longue durée et la prise en compte de l’habitat de plaine existant sous le village moderne a permis d’affiner notre compréhension de ce site. Après un possible hiatus au cours du 4ème siècle que l’on a encore du mal à expliquer, l’habitat perché et l’habitat de plaine connaissent un développement soutenu au cours du 5ème siècle. L’importance de cette agglomération à l’époque alto-médiévale transparaît aussi par son riche corpus épigraphique (17 inscriptions au total) daté entre la fin du 5ème et la fin du 7ème siècle apr. J.-C. (Gilles 2016 : 304). Il confirme l’existence d’une élite locale dont les épitaphes nous livrent parfois les noms mutilés et témoignent de la persistance de la pratique épigraphique à une date très avancée pour ce secteur géographique. Les sondages récents effectués au lieu-dit la Brégoule en 2018 ont confirmé l’importance de la zone funéraire déjà partiellement observée lors des fouilles de sauvetage réalisées dans les années 1980. 142

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143

Déprise urbaine et dépeuplement à Fréjus. Entre abandon et continuité (IVe-VIIIe siècles) Pierre Excoffon et Hélène Garcia (avec la collaboration de Fl. Grimaldi, Chr. La Rocca et E. Pellegrino) Abstract To approach the subject of Fréjus during late antiquity and the early Middle Ages is a difficult exercise, as archaeological evidence becomes scarcer beyond the 5th century. However, the town of Forum Iulii remains an important marker of the surrounding landscape with its monuments, harbor and roads. The town was caught between two apparently opposing movements: on the one hand the narrowing of its urban hold, and on the other the reassertion of a religious and administrative role through the construction of the primitive episcopal group. At the same time, a movement of perching of the grouped habitat appeared in its ancient territory. How did these changes in the urban fabric take place, and on what timescale? Recent excavations allow us to refine our view of the stages of this mutation and reveal contrasting realities. Keywords: Late antiquity, urban structure, occupation, settlement, burials Mots clés : Antiquité tardive, trame urbaine, occupation, habitat, inhumation

Les données analytiques

Les densités d’occupation

La méthode proposée

Sur le territoire de la commune, sur quarante opérations archéologiques3 réalisées depuis ces trente dernières années et ayant livré des traces d’occupation du HautEmpire, moins de la moitié d’entre-elles seulement, soit dix-neuf sites, témoigne d’une occupation s’étalant jusqu’au IVe siècle. (Figure 1) Cette tendance passe à moins d’un quart pour le Ve siècle jusqu’au milieu du VIe siècle, avec seulement huit points d’occupation recensés. La diminution s’accroît pour la seconde partie du VIe siècle, pour ne compter plus que cinq lieux et enfin uniquement deux occurrences numéraires pour le VIIe siècle.

La conception des cartes proposées s’appuie principalement sur l’examen du mobilier découvert au sein d’opérations archéologiques attestées1. Le matériel pris en compte est essentiellement le mobilier céramique et les monnaies, privilégiant ainsi les éléments dont la datation est la plus aisée. Au regard de la spécificité des niveaux archéologiques postérieurs au IIIe siècle, sur laquelle nous reviendrons, nous avons opté pour une exploitation complète de ce matériel, sans tenir compte de sa position stratigraphique, c’est-à-dire en intégrant dans notre comptage les éléments considérés comme résiduels lors du phasage des niveaux archéologiques, mais également découverts hors stratigraphie (HS)2. La répartition ainsi obtenue diffère en certains points des données strictement établies à partir de phases d’occupation avérées dans chacune des opérations archéologiques prises en compte. Ce procédé nous a semblé le plus impartial pour mettre notamment en avant une certaine dichotomie observée entre la fréquence d’occurrences matérielles du IVe siècle et le nombre de phases d’occupation attestées réellement pour ce même siècle. Nous avons exclu de notre analyse l’ensemble des découvertes fortuites ou émanant de faits anciens non rattachables à un site ou une opération précise. 2  Le mobilier le plus tardif est bien souvent découvert dans les niveaux superficiels, mélangé aux niveaux d’occupation de l’époque contemporaine, ainsi une bonne part est découverte lors du décapage de surface et est donc comptabilisée hors-stratigraphie (HS). 1 

À l’exception du VIIe siècle, les traces matérielles des occupations sont attestées par du mobilier céramique et des monnaies, associés à des niveaux archéologiques plus ou moins bien conservés. L’approche purement quantitative ou chrono-quantitative du mobilier céramique n’est pas l’objet du présent article et en l’état elle reste trop difficile à exploiter. On relève néanmoins ici que la quantité de mobilier exhumé du sol fréjussien, anciennement ou plus récemment, synthétisée par période chronologique, révèle la même tendance dégressive à partir du IIIe siècle4. Fouilles et diagnostics compris. Cette analyse par quantification des céramiques par période pour la fin de l’Antiquité à Fréjus fera l’objet d’une autre contribution. Les questionnements, notamment méthodologiques, et les conclusions déjà anciennes évoquées lors de la table ronde de Bibracte en 1998 (Arcelin, Tuffreau-Libre 1998) restent pleinement actuelles et témoignent de la complexité de l’exercice. 3  4 

Perchement et Réalités Fortifiées en Mediterranee (Archaeopress 2023): 144–155

Déprise urbaine et dépeuplement à Fréjus. Entre abandon et continuité

Figure 1. Cartes de répartitions des sites (C. La Rocca/DAPVF)

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P. Excoffon et H. Garcia En outre, la prise en compte des traces et des preuves d’occupation sur une même zone et leur répartition spatiale obligent à considérer les variations observées comme des indices probants. Ainsi, si l’absence de marqueur d’occupation du IVe siècle sur la moitié des sites ne permet pas d’estimer strictement une division par deux de l’occupation à partir du IIIe siècle, elle atteste de toute évidence une diminution progressive et marquée de l’occupation. L’état de l’occupation à Fréjus pour les IVe, Ve et VIe siècles au travers des données de répartition spatiales issues du SIG, agrémenté des données récentes, montre une même tendance. Il y apparaît que si la surface occupée de la ville de l’époque romaine se réduit de façon assez conséquente à partir de la première moitié du IIIe siècle, ne se dessinent pas pour autant les contours d’un regroupement, mais plutôt d’une diffusion des espaces occupés. En outre, les points d’occupation des Ve et VIe siècles, marqués par des réoccupations de constructions d’époque romaine et plus rarement de constructions nouvelles, sont répartis sur la ville sans qu’il soit aisé de définir leurs liens et connexions. Ce constat nous avait un temps incité à évoquer une occupation en peau de léopard (Excoffon 2009). La répartition des découvertes de tombes fournit un constat similaire avec des implantations souvent disparates et l’absence d’un véritable regroupement de sépultures avant le XIe siècle à côté du groupe épiscopal (Garcia 2011 et 2012).

ténue mais continue, peut-être par d’autres catégories sociales, comme on peut le penser pour Arles par exemple (Heijmans 2004  : 42). Après la forte déprise urbaine, le passage d’un mode d’occupation à l’autre n’apparaît pas instantané et surtout la lisibilité des traces archéologiques diffère parfois d’un modèle à l’autre, ainsi les réoccupations sont parfois plus difficiles à identifier. En effet, s’il est relativement rare en archéologie urbaine de constater avec certitude un abandon total, on peut discerner en revanche un arrêt d’entretien (comblement des égouts par exemple), l’interruption d’aménagements bâtis ou encore la fin de l’exhaussement des sols. Néanmoins, à Fréjus, l’absence de hiatus absolu dans l’étude des mobiliers céramiques et des monnaies entre les IIIe et IVe siècles, puis le Ve siècle, atteste, a contrario, qu’il n’y a pas de véritable abandon. Les éléments matériels résultant des occupations du milieu du IVe siècle existent, mais sont pour l’essentiel mis en évidence dans des niveaux plus tardifs, essentiellement du Ve siècle et considérés alors comme résiduels ou, pour les monnaies, résultant d’un temps de circulation plus long5. En effet en terme quantitatif, les monnaies du IVe siècle sont largement plus représentées que celles du Ve siècle. La caractérisation stricte du IVe siècle, à partir de la seule typo-chronologie définie par la céramique, n’apparaît pas toujours évidente, pour autant les ensembles numismatiques sont d’un emploi délicat tant la durée de circulation à ces époques est difficile à définir. Néanmoins, bien que la question de la circulation monétaire, en particulier à cette période et en Narbonnaise, reste un sujet à traiter, la concentration dans un même lieu de monnaies strictement du IVe siècle nous incite à supposer sa constitution dans ce même siècle6.

Les formes de l’occupation Les principes généraux L’urbanisme à Forum Iulii s’est constitué autour de deux trames distinctes orthonormées, l’une de peu antérieure au changement d’ère (réseau A), l’autre de peu postérieure (réseau B) (Rivet et al. 2000 : 359-374). Au sein de ces carroyages réguliers, se développent en particulier de grandes insulae, occupées notamment par des domus à la superficie variable. À partir du milieu IIIe siècle, ce modèle tend à disparaître pour laisser place à une occupation plus contrastée, mais conservant dans bien des cas les infrastructures préexistantes du Haut-Empire en les occupant autrement. Plusieurs vastes ensembles bâtis de l’époque romaine sont ainsi transformés et réoccupés, le plus souvent sur des superficies beaucoup plus réduites. Il est difficile en l’état d’interpréter et préciser avec finesse la chronologie de la disparition de ce modèle, mais sur chaque site, la rupture semble relativement brutale. Il n’est pas l’objet ici d’en discuter, mais ce passage d’un mode d’occupation à un autre apparaît dans la plupart des colonies romaines de Narbonnaise (Fiches 1996). À Fréjus, comme à Aix-en-Provence par exemple (Nin 1996), elle se perçoit dès la fin du IIe siècle et dure au moins jusqu’à la fin du IIIe siècle. Après cela, comme ailleurs, la vie ne disparaît pas, loin s’en faut, mais la façon d’occuper change profondément. Celle-ci est

Il est nécessaire d’envisager alors une occupation différente, moins marquée, qui se caractérise par la conservation des sols en fonction et qui de fait ne crée pas ou très peu, de sédimentation archéologique. On peut ainsi aller dans le même sens que Lucien Rivet qui explique pour un cas similaire dans le secteur NordEst cathédrale ‘(…) il est indispensable de raisonner Ce constat n’est pas spécifique aux fouilles fréjussiennes, on le retrouve par exemple pour l’établissement rural du Castellu en Haute-Corse, où l’ensemble numismatique, bien que numériquement faible, atteste de périodes antérieures (IVe s.) à l’assemblage céramiques et amphores (Ve s.) (Pergola, Vismara 1989  : 165) ou encore sur l’oppidum de Saint-Blaise à Martigues (Brénot dans Démians D’Archimbaud 1994 : 73-74). On le sait depuis longtemps, ces mêmes précautions valent pour toute la Gaule. Les réflexions autour de l’inégal témoignage entre monnaies et céramiques, en particulier pour ces périodes allant du milieu IIIe au milieu IVe siècle, ont été bien illustrées pour les établissements du nord de la Gaule (Van Ossel 1992 : 41-44). 6  La rareté des trouvailles monétaires pour le Ve siècle par rapport à celles du siècle précédent est une réalité ailleurs qu’à Fréjus. Sur les questions de la durée de circulations monétaires et leur hétérogénéité on pourra se référer notamment aux actes du colloque de Berne en 2000 (Derchka et al. 2002) et en particulier à (Estiot 2002). 5 

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Déprise urbaine et dépeuplement à Fréjus. Entre abandon et continuité non plus à partir de l’habituelle accumulation de dépôts archéologiques mais à partir de leur absence/ disparition’ (Rivet 2010 : 130).

Également, le cas de l’évolution du quartier sud de Villeneuve apporte une vision différente qu’il est important de mentionner ici. En effet, on voit dans ce secteur situé à l’extérieur de l’enceinte, se développer, à partir du IIIe siècle et jusqu’au début du Ve siècle, un espace agricole entretenu, où se mêlent alors arbres fruitiers, vignes et plantes herbacées (Excoffon 2011). Au sein d’une bande aménagée, clos de murs, sans doute pour protéger des embruns de la mer proche, sur un sol sableux irrigué par un fossé, sont cultivés des pruniers, figuiers, mûriers, noisetiers, noyers, pommiers…, alternant avec des vignes, probablement conduites en treille sur les arbres. Au pied de ces arbres, était cultivé un potager constitué de diverses espèces : aneth, coriandre, fenouil, laitue, moutarde noire, orge, blé nu, calebasse ou pavot. Cette découverte n’atteste aucunement d’un recul socio-économique, mais il est à noter qu’il ne se trouve pas dans la ville, mais dans un quartier périphérique, qui en plus est délaissé dès la fin du Ier s. ap. J.-C. et qu’aucun site d’habitat n’a pu être mis en relation.

Pour le IVe siècle donc, le modèle est celui de la réoccupation et de l’adaptation, mais pour autant les traces d’occupation restent limitées. Là encore, comment l’interpréter ? Si l’on regarde à nouveau vers Arles, le IVe siècle est à l’évidence une période de reprise économique et politique, pour autant les traces de l’habitat et les niveaux archéologiques afférents ne sont pas légions… (Heijmans 2004  : 341-345). Si on ne peut pas assimiler naturellement le cas de la ville d’Arles à celui de Fréjus pour la même époque, d’autant que des constructions civiles du IVe siècle sont connues à Arles, l’exemple arlésien n’en est pas moins éclairant entre les deux réalités : archéologique et historique. Sans doute cette comparaison aurait plus d’analogies avec le siècle suivant à Fréjus ou au moins à compter de 374, date de la première attestation de la présence d’une communauté chrétienne.

Pour le Ve siècle en revanche, les aménagements publics et collectifs sont notables. L’aménagement d’un baptistère à proximité immédiate de l’ancien forum en atteste, mais également des travaux importants ont été mis en évidence au sud de la ville, où une rampe constituée de matériaux de récupération est aménagée entre le cardo maximus et le bassin portuaire, remettant probablement en service une ancienne porte de la ville (Excoffon 2009). Les axes de circulation majeurs semblent d’ailleurs être toujours fonctionnels au cours du VIe siècle, comme tend à le montrer le minimus vandale découvert dans le decumanus maximus en 1982 au niveau du parking du Clos de la Tour (Gébara 2012 : 287).

En outre, ce modèle d’occupation implique la conservation du système viaire originel, en réoccupant les infrastructures antérieures, qui continuent à définir un semblant d’urbanisme. Ainsi l’attestent les fouilles proches du forum par exemple, bien que les portiques et éléments annexes ne sont plus forcément entretenus, voire même effondrés. Les données archéologiques Dans la domus du quartier Mangin/rue Aubenas (Pasqualini et al. 2006 ; Pasqualini et al. 2017  : 98) dès la fin du IIIe siècle, des niveaux sont interprétés comme une phase d’abandon. Dans celle découverte au Parking Aubenas, c’est dès le début du même siècle (Garcia 2020  : 91) qu’une phase de non entretien est observée, avant sa destruction. À la place Formigé, la période d’abandon de la domus est située entre la fin du IIIe et le IVe siècle (Rivet 2010 : 350). Le troisième siècle est aussi la période qui marque ce retrait dans les domus découvertes à l'îlot Camelin (Excoffon, Gaucher, Joncheray à paraître). Dans les fouilles, le IVe siècle est souvent évoqué au travers de récupérations de structures (Parking Aubenas, Ilot Camelin, Mangin/ Aubenas…), voire de simples fréquentions alors qu’à partir de la fin de ce siècle et jusqu’à la première moitié du VIe siècle, s’observent davantage de phases plus tangibles d’occupation. Pour autant, les cartes de répartition chronologique présentent davantage de points pour le IVe siècle que pour le Ve siècle. Ainsi, si les niveaux d’abandon et de récupération sont bien une réalité, ils existent concomitamment aux occupations. À la Porte d’Orée, le IVe siècle est aussi lié à des récupérations, alors que le Ve siècle et le VIe attestent clairement d’une occupation structurée (Béraud, Gébara, Landuré 1991).

Une étude de cas : le site de l’École des Poiriers Le site Les formes de l’occupation des IVe et Ve siècles ont été bien illustrées par une fouille menée par le service Archéologie et Patrimoine en 2009 à l’emplacement de l’École des Poiriers7. Le site se trouve dans un secteur de la ville romaine occupé dès la fin du Ier s av. J.-C. et organisé selon l’urbanisme du réseau B à la fin du Ier siècle. Il s’agit alors d’un quartier, au croisement d’un cardo et d’un decumanus, voué à des activités économiques et commerciales, comprenant entre autres, une auberge, des thermes publics, un entrepôt et cellier à vin, une fullonica, une boulangerie où encore un vaste espace clôt et interprété comme un probable marché (Excoffon 2015). L’occupation selon ce modèle est attestée jusqu’au début du IIIe siècle ap. J.-C. au plus tard. 7 

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Sous la direction de Pierre Excoffon (DAPVF).

P. Excoffon et H. Garcia Après cette période, qui s’achève par la désaffection totale du quartier, ont été mises en évidence deux périodes d’occupation différentes, l’une remonte au IVe siècle (phase 5A), l’autre plutôt vers le Ve siècle (phase 5B). L’occupation des lieux, pour une bonne partie du IIIe siècle, n’a été révélée par aucun niveau archéologique identifiable. Ces deux phases correspondent à deux modèles d’occupation, l’un privilégiant la réoccupation des anciens bâtiments, l’autre la construction de nouveaux bâtiments, plus petits, mais néanmoins pourvus d’un certain luxe.

structures antérieures, mais qui néanmoins continue de respecter les espaces communs, en particulier les voies de communication. C’est à l’intérieur de l’ancien cellier/entrepôt qu’est aménagé un ensemble bâti9, après la mise en place d’un remblai de démolition conséquent rehaussant de plusieurs centimètres les niveaux précédents. Des murs de faible épaisseur et fondement, sont édifiés et permettent de restituer au moins deux pièces (D1 et D2) de 14 m2 chacune (Figure 2). Les sols sont constitués d’un apport sablo-limoneux pour l’une et de terres cuites et fragments de dolium pour l’autre10. Ni leur accès, ni un éventuel passage de l’une à l’autre, ne sont reconnus, mais les parements internes des murs des deux pièces étaient recouverts d’enduits peints11. Deux décors superposés ont été mis en évidence. Le premier, observé dans l’angle sud-est, est blanc moucheté rouge-ocre. Le deuxième décor est très fragmentaire. La zone inférieure est composée d’une plinthe marron clair au-dessus de laquelle se développe un fond ocre-jaune moucheté de blanc, vert et rouge-ocre (Figure 3). Cette zone inférieure est couronnée d’une bande rouge-ocre. Ces motifs appartenaient probablement à des éléments de guirlandes, de tiges végétales, de motifs ocre-jaune indéterminés, ainsi qu’à des séries de filets successifs formant des volutes. Certaines plaques montrent des filets ou bandes de séparation. On peut observer la présence d’une bande rouge-ocre, qui correspond probablement à une bande de séparation entre zone inférieure et zone médiane, mais aussi de bandes d’encadrement de panneaux. Se trouve enfin un filet gris-noir éclairé pouvant appartenir à une hampe d’inter-panneau. Aucun fragment ne nous a renseigné sur la nature des angles de paroi et le raccord avec le plafond.

La phase 5A La réoccupation au IVe siècle s’observe notamment dans les anciens bains de quartier où l’on observe le réaménagement de plusieurs espaces. Ainsi, d’anciennes baies sont murées pour créer de nouvelles pièces, par endroits des remblais de nivellement sont apportés et rehaussent ainsi d’anciens niveaux de circulation. La fonction du bâtiment est ici entièrement détournée, l’implantation de différents foyers au sein du bâti atteste plutôt de l’existence de plusieurs habitats distincts les uns des autres. Ailleurs sur le site, il s’agit essentiellement de la réutilisation d’espaces et les constructions nouvelles concernent uniquement des divisions de pièces et respectent strictement l’orientation et la planimétrie des époques antérieures. Certains espaces sont détournés, comme par exemple une ancienne aire de séchage/essorage d’une antique fullonica réutilisée en espace de cuisson. La réutilisation des matériaux présents sur place est attestée notamment dans l’ancien entrepôt par un mur de séparation entièrement construit à partir d’éléments de récupération.

La morphologie du bâtiment, l’épaisseur des murs, la présence de murs peints et l’absence de témoignage d’artisanat ou de stockage, laissent envisager qu’il s’agisse d’une habitation. Celle-ci est donc mise en place au milieu des ruines de l’entrepôt antique. Il s’agit du premier témoignage d’un habitat que l’on peut qualifier de semi-luxueux remontant à l’Antiquité tardive.

Ces occupations ne semblent ni occasionnelles, ni épisodiques et ne peuvent en aucune façon être qualifiées de squats. Bien que les constructions soient peu notables8 et que les sols employés restent souvent les mêmes que ceux des périodes précédentes, on observe de véritables occupations, durables et organisées, concomitantes les unes des autres et respectant la fonctionnalité, au moins partielle, du réseau viaire originel. On note que tous les bâtiments antérieurs sont concernés par ces réoccupations plus ou moins prégnantes, à l’exception naturellement du grand espace clôt de mur qui reste alors inoccupé.

La découverte en 2019 d’un four à chaux, lors de la fouille de l’École des Aqueducs à proximité du site de l’École des Poiriers12 et attribuable à la fin du IVe ou au début du Ve siècle, confirme cette impression d’un système qui s’organise au sein de l’ancienne cité et s’accorde bien avec le développement de bâtiments nouveaux, même si leur proportion n’ont plus rien à voir avec les lieux d’occupation de l’époque romaine.

La phase 5B Pour le Ve siècle, on observe la mise en place d’un modèle d’occupation différent, qui s’affranchit des

L’exploration de ces structures n’a pu être exhaustive en raison de leur localisation au bord de la fouille. Il s’agit respectivement des sols SL3204 et SL3470. 11  L’étude des enduits peints a été réalisée par Ophélie Vauxion (Centre Jean Berard/CNRS). 12  Responsables Pierre Excoffon et Nicolas Portalier (DAPVF). 9 

10 

On note par exemple que la chaux reste très peu utilisée lors de cette phase.

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Déprise urbaine et dépeuplement à Fréjus. Entre abandon et continuité

Figure 2. Plan et relevé phase 5b du site de l’École des Poiriers (relevé S. Roucole/plan DAPVF)

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P. Excoffon et H. Garcia

Figure 3. Relevé de l’enduit peint (2e état) (O. Vauxion/DAPVF)

L’abandon du modèle culturel antique

à l’intérieur comme à l’extérieur de cette enceinte. Cette nouvelle distribution, qui efface a priori, la notion sacrée du pomerium dès le IVe siècle est néanmoins à nuancer avec la prise en compte de deux données  : la concentration de certaines tombes à l’extérieur et l’extrême dénuement des tombes situées à l’intérieur qui limite la précision de leur datation.

L’abandon du pomerium ? La ville de Fréjus est pourvue durant l’Antiquité de deux nécropoles connues sous le nom de la nécropole Saint Lambert, située à 200 mètres de la porte de Rome et de la nécropole du Pauvadou située à 250 mètres de la porte de l’Agachon. La première est la plus ancienne avec un début d’utilisation dès la fin du Ier siècle avant J.-C. Son étendue totale n’est à ce jour pas connue mais les deux secteurs ayant fait l’objet d’une fouille ont révélé un abandon relativement précoce au IIe siècle ap. J.-C. La seconde présente une longévité plus importante allant du milieu du Ier siècle ap. J.C. au IVe siècle avec une réoccupation de certains de ses enclos funéraires en remises agricoles aux Ve et VIe siècles (Gébara 2012  : 387 et 436-441). Audelà du IVe siècle, les nécropoles ne sont plus usitées alors que l’enceinte, symbole du pomerium, marque encore le paysage urbain même si cette dernière n’a apparemment pas fait l’objet d’une reconstruction durant l’Antiquité tardive13. En effet, ses élévations ont particulièrement bien résistées aux siècles comme en témoigne la reproduction fidèle de son tracé sur un document daté de la fin du XVIe siècle14 et la permanence du carroyage antique associé jusqu’au VIe siècle minimum.

Les tombes situées hors de l’enceinte antique Ainsi, si l’on met de côté les découvertes faites dans le parc de la Villa Marie qui ne bénéficient pas de description précise en raison du contexte ancien et fortuit de sa découverte (Gébara 2012 : 427), les sites du Clos Saint-Antoine, de la Porte d’Orée et de la Villa Notre-Dame révèlent une concentration notable de sépultures au sud et à l’extérieur de la ville avec une datation cohérente autour du Ve siècle. Premièrement, le Clos Saint-Antoine a révélé, en 1980, huit tombes installées aux IVe et Ve siècles ap. J.-C. dans des bains abandonnés depuis le IIIe siècle. Le site est alors fréquenté pour la récupération des matériaux au cours du IVe siècle et devient un dépotoir au Ve siècle. C’est durant cette phase que ces tombes ont été creusées et coffrées en tuiles sans matériel associé (Gébara 2012 : 388-389). La découverte, en 1986, à la Porte d’Orée, de sept tombes attribuables au Ve siècle rappelle le contexte de celles retrouvées au Clos Saint-Antoine  : installées dans un ancien nymphée désaffecté, ces tombes semblent liées à l’activité de récupération de matériaux issus du démantèlement de cet édifice public (Béraud, Gébara, Landuré 1991: 200-201). Six inhumations

Le travail de cartographie des tombes isolées (Figure 4) a permis en premier lieu de remarquer une répartition Sur la question des enceintes de l’Antiquité tardive en Narbonnaise voir Heijmans 2007. 14  Ascanio Vitozzi, fin du XVIe siècle, Plan des murs et ruines de Fréjus, 40 x 50 cm ; archives d’État de Turin. 13 

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Déprise urbaine et dépeuplement à Fréjus. Entre abandon et continuité

Figure 4. Carte de répartition des inhumations (C. La Rocca/DAPVF)

sont aménagées en fosse et une en bâtière, toutes dénuées d’offrandes mais datées par leur contexte de découverte15.

démarque par l’utilisation d’un sarcophage en grès vert monolithique et anépigraphique ainsi qu’une absence d’offrande qui dénote avec le sarcophage (Figure 5). Une datation au radiocarbone a situé ce défunt entre la fin du IVe et la deuxième moitié du VIe siècle. La troisième a été retrouvée à proximité du port, au pied de l’enceinte antique, sur le site du Kipling, découvert rue Aristide Briand, en 2009. Mise en œuvre en coffrage de pierres, elle fait ici figure d’exception par la présence d’une cruche datée de la fin du Ve ou du début du VIe siècle (Excoffon 2012 : 127).

Située en face de ce site, à 30 mètres au nord, la fouille de la Villa Notre-Dame complète ce gisement de sépultures en 2006, avec la découverte d’une nouvelle tombe en fosse datée elle aussi entre le Ve et le VIe siècle d’après son contexte (Excoffon 2009). En dehors de ces gisements, plusieurs tombes isolées ont été identifiées et ont pour point commun avec ces noyaux funéraires, une datation et/ou une situation géographique proche. Tout d’abord, la découverte de trois inhumations lors de travaux en 1974 sur l’avenue de Provence située au sud et à l’extérieur de la ville romaine (Gébara 2012  : 410-412). Creusées en pleine terre dans un remblai antique, ces dernières n’ont pas livré de matériel mais leur contexte rappelle ceux évoqués plus haut.

Ainsi l’ensemble de ces inhumations, au nombre de vingt et une, se situe dans un rayon inférieur à 300 mètres du port et révèle une concentration remarquable de tombes extra-muros dans ce secteur si on le compare aux superficies fouillées. Les tombes situées à l’intérieur l’enceinte antique Concernant les tombes situées intra-muros, seules les découvertes en contexte ont été prises en compte et toutes ont révélé un caractère strictement isolé et dénué de mobiliers funéraires. Dans le quartier des Clausses, à proximité de la Porte de Rome, une inhumation sans aménagement particulier a été retrouvée, implantée dans les décombres de la couverture du portique du decumanus maximus

La seconde découverte provient de la rue Henri Vadon, en 2010 (Portalier 2012), à proximité de l’amphithéâtre et en dehors de l’enceinte. Cette inhumation se L’étude anthropologique de ces sépultures a révélé de nombreuses pathologies interprétées comme liées à une dégradation des conditions de vie  : pathologies infectieuses et dystrophiques malformatives ou dégénératives (Dutour et al. 1991).

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P. Excoffon et H. Garcia

Figure 5. L’inhumation en cours de dégagement, Rue Henri Vadon (cl. N. Portalier/DAPVF)

Figure 6. L’inhumation en cours de fouilles, Quartier des Clausses (cl. DAPUF/DAPVF)

L’ensemble de ces tombes ont en commun d’être toutes creusées en pleine terre et de se situer majoritairement sur des anciens axes de circulation. Pour chacune d’entre elles, les datations sont approximatives car déduites du contexte de fouille. Postérieures au Ve siècle, ces tombes marquent par leur implantation à l’intérieur de l’enceinte l’évolution du paysage urbain et permettent deux constats  : l’abandon strict du pomerium au-delà du Ve siècle et la présence de terrains libres à l’intérieur de celui-ci que seul un relâchement du tissu urbain a pu permettre (Heijmans, Guyon 2012).

(Figure 6, Excoffon 2010, 2017). Sur le site de l’École des Poiriers, dans l’une des rues, une inhumation a été implantée en pleine terre (Excoffon 2015). Dans l’îlot Camelin, au niveau des décombres d’une insulae abandonnée au Ve siècle, une tombe sommaire a été implantée (Excoffon, Gaucher, Joncheray à paraître). Lors de la fouille de la tribune du stade Pourcin, au nord du site de la Plate-Forme, une sépulture en pleine terre, creusée dans des niveaux de démolition, a été découverte (Portalier 2020). Enfin, lors de la fouille de l’impasse Turcan, au nord du bassin portuaire, à l’intérieur de la ville dans une rue, était aménagée une tombe en pleine terre (Gaucher 2017 : 148-149).

Ainsi, la plupart des tombes, lorsqu’elles ont pu être datées, révèlent une datation allant du IVe siècle au 152

Déprise urbaine et dépeuplement à Fréjus. Entre abandon et continuité

Figure 7. Mosaïque du cœur paléochrétien, milieu du Ve siècle (dans Fixot M. (Dir.) 2012, Le groupe épiscopal de Fréjus, cl. L. Rivet/CCJ)

VIe siècle qui, si on les confronte aux données spatiales, permettent une hypothèse d’abandon du modèle culturel antique en deux phases. La première phase découlerait de l’abandon de la dernière nécropole romaine et aboutirait à un regroupement des sépultures au sud de la ville à partir du IVe ap. J.-C. Située en dehors de la ville, cette première phase serait transitoire et respecterait encore la sacralité du pomerium avant une seconde phase, à partir du Ve siècle, où les sépultures seraient implantées intra-muros de manière plus erratique, révélateur d’un changement de mentalité à partir du VIe siècle.

Conclusion Il est indéniable que les IVe et Ve siècles marquent un tournant dans l’urbanisme de Fréjus et son modèle antique avec le démantèlement de ces monuments publics puis la construction du groupe épiscopal. Ces deux activités prouvent à elles seules la persistance d’une activité à Fréjus malgré les signes d’une déprise urbaine précoce dans certains quartiers de la ville. Néanmoins, si le IVe siècle apparaît davantage marqué par des réoccupations sommaires, le Ve siècle correspond à l’apparition de constructions nouvelles et plus qualitatives. Ainsi en atteste également la qualité de mise en œuvre de quelques ouvrages datés de cette époque à Fréjus comme la mosaïque du chœur de la cathédrale (Figure 7, Fixot 2012  : 104) ou encore les enduits peints de l’École des Poiriers. Mais indéniablement, l’occupation se relâche, aussi bien dans l’espace intra-muros que dans les quartiers périphériques. L’activité agricole observée dans le quartier de Villeneuve s’arrête pour ne pas reprendre au début du Ve siècle. Le VIe siècle, quant à lui, marque un nouveau tournant avec la baisse des occurrences sur la carte de la ville. Ce siècle correspond également à l’ensablement significatif de l’entrée du bassin portuaire (Gébara, Morhange 2010  : 31). Si ce fait n’implique pas nécessairement l’abandon définitif du fonctionnement du bassin, la présence de hauts fonds à proximité de la Lanterne d’Auguste implique une véritable difficulté à accéder à l’intérieur. En outre, l’instabilité politique de la Provence durant ce siècle met à mal la circulation des

On notera qu’à ce jour aucune tombe fouillée n’a pu être identifiée comme chrétienne alors même que Fréjus est le siège de la nouvelle religion depuis le IVe siècle. Pour autant, Paul-Albert Février évoquait la possibilité d’un cimetière chrétien de la 1ère communauté à proximité de la chapelle Saint-Pierre dans le quartier de Villeneuve, rue Jean Carrara (Février 1955  : 60). Récemment une fouille d’émergence a confirmé l’existence d’un pôle cimétérial à proximité de cette chapelle (Robert 2022). Plusieurs inhumations ont aussi été retrouvées le long de la rue Jean Carrara en 1866, 1932 et 1981 (Gébara 2012  : 408 et 412). La découverte d’au moins deux tombes lors d’un diagnostic de l’INRAP en 1999 le long de la rue Jean Carrara (Excoffon 2011 : 161) confirme l’idée d’un regroupement de sépultures extra-muros dans ce secteur situé dans un rayon inférieur à 300 mètres du port même si l’on peut regretter, une fois de plus, le manque d’artefact identifiable. 153

P. Excoffon et H. Garcia marchandises qui se recentre sur les deux grands ports de Marseille et Arles (Françoise, Morisson 2015-2016). Il est fort probable qu’un repli sur les activités de premières nécessités se soit progressivement imposé aux catégories sociales les moins aisées.16 Dans le territoire de la cité bons nombres de grands domaines ruraux situés en plaine sont même abandonnés durant le Ve et le VIe siècle (Bérato 1998) et laissent supposer une restructuration du maillage territorial qui porte en germe le développement de l’habitat perché. Ces derniers semblent alors une alternative au modèle culturel antique à bout de souffle et finalement, mieux adapté aux contraintes de protection de la population qui doit faire face à l’insécurité généralisée des VIe et VIIe siècles.

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Reste à définir le poids de la cité épiscopale de Fréjus au sein de ce territoire en mutation. Rappelons que le baptême, sacrement majeur de la vie du chrétien, est effectué exclusivement dans les cités épiscopales jusqu’au Ve siècle et que l’autorité de l’évêque reste déterminante dans le mouvement de christianisation des campagnes des Ve et VIe siècles (Bouiron, M., Codou, Y. 2016). Ainsi, le statut d’évêché de Fréjus, associé aux données archéologiques, permette d’évoquer une ville recentrée autour de son port et de son groupe épiscopal, a priori, ses deux derniers pôles d’attractivité durant le haut Moyen-Âge. Bibliographie Arcelin, P. and M. Tuffreau-Libre (dir.) 1998. La quantification des céramiques. Conditions et protocole, Actes de la table ronde de Bibracte, Centre archéologique européen (Glux-en-Glenne, 7-9 avril 1998). Glux-enGlenne : Bibracte (Bibracte ; 2). Béraud, I., C. Gébara and C. Landuré 1991. La Porte d’Orée  : transformation et avatars d’un secteur portuaire à Fréjus (Var). Gallia, 48 : 165-226. Bérato, J. 1998. La société rurale dans le Var lors de l’Antiqutié tardive et le haut moyen âge. Les données archéologiques récentes. Le centre archéologique du Var, 1998 : 153-179. Bouiron, M. and Y. Codou 2016. Entre Antiquité tardive et moyen-âge classique : naissance et développement d’une chrétienté, in Bouis, G. (dir.) Le diocèse de Nice. Histoire et identitées d’une terre de contraste : 14-33. Démians D’Archimbaud, G. (dir.) 1994. L’oppidum de SaintBlaise du Ve au VIIe siècle. Documents d’Archéologie Française, n° 45. Pergola, P. and C. Vismara 1989 (dir.). Castella (Haute Corse). Un établissement rural de l’Antiquité tardive : fouilles récentes (1981-1985). Documents d’Archéologie Française, n° 18. 16  Il va de soi que la culture matérielle étant le marqueur privilégié pour identifier l’occupation de ces périodes, les phases de récession ont tendance à surévaluer les baisses observées par les études quantitatives.

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Dynamique et trame du peuplement dans la région de Fréjus (Var, France) entre le Vème et le VIIIème siècles de n. è. Frédérique Bertoncello et Jean-Antoine Segura Abstract This paper aims to situate late Roman and early Medieval hilltop settlements within the broader context of the diachronic occupation of the area of Fréjus (South-East France). In spite of the inherent limitations of this method of archaeological recognition, field survey data allow to trace the settlement patterns and dynamics of this area since the Iron Age. Within this evolution, we will specifically analyse the settlement of the 5th–8th c. AD, not only from a quantitative and spatial point of view but also considering the diversity of the settlements forms. Once this micro-regional framework has been established, we will focus our attention on the territory of Roquebrune-sur-Argens to analyse the insertion of the hilltop site of Sainte-Candie within the contemporary settlement system, and its evolution during the Carolingian period. Keywords: Settlement dynamics, Late Roman period, Early Middle Ages, rural settlement, Provence Mots clés : Dynamique du peuplement, Antiquité tardive, haut Moyen Âge, habitat rural, Var

Introduction Le département du Var bénéficie d’une riche documentation archéologique issue des prospections pédestres effectuées de manière systématique depuis plus de 30 ans par divers acteurs de l’archéologie, à commencer par le Centre Archéologique du Var, le Service du Patrimoine de la Ville de Fréjus, le CNRS (par l’intermédiaire du CRA-UMR 6130, devenu le CEPAM-UMR 7264) et plus récemment le Service Départemental d’Archéologie du Var. Ces données de prospection sont complétées par un nombre conséquent de sites fouillés de toutes périodes. À l’époque romaine, l’espace correspondant à l’actuel département du Var constitue, dans sa majeure partie1, le territoire de la cité de Forum Iulii, Fréjus, colonie romaine probablement déduite par Octave dans le dernier tiers du Ier s. av. n. è. (Christol 2014 ; Gascou 1982 ; Gascou et Janon 1985). Forum Iulii conserve son statut de chef-lieu durant toute l’Antiquité et devient siège épiscopal au moins dès la fin du IVe s2. Au sein de cet espace, les recherches conduites depuis les années 1990 dans le proche territoire de Fréjus permettent de retracer la dynamique et les modalités du peuplement entre l’Âge du Fer et le haut Moyen Âge (Bertoncello 1999, 2002, 2005  ; Bertoncello et al. L’extrémité occidentale du département étant rattachée aux cités d’Arles et d’Aix, tandis que la bande septentrionale, le long du Verdon faisait probablement partie de la cité de Riez. 2  La première mention d’une communauté chrétienne à Fréjus remonte à 374, au concile de Valence, et le premier évêque attesté est Ursio, entre 394 et 398. 1 

2012 ; Fiches et al. 1993). Cette approche diachronique permet d’observer comment l’occupation tardoantique se positionne dans cette dynamique, non seulement d’un point de vue quantitatif et spatial mais en considérant également la diversité des formes de l’habitat rural entre les Ve et VIIIe s. de n.è.. Une fois dressé ce cadre micro-régional, nous rétrécirons la focale pour porter notre attention sur le territoire de Roquebrune-sur-Argens et analyser l’insertion de l’habitat perché tardo-antique de Sainte-Candie dans la trame du peuplement contemporain et son devenir à l’époque carolingienne. La dynamique du peuplement entre le IIIème s. av. n.è. et le VIIIème s. de n.è. La zone d’étude englobe 16 communes de l’est du département du Var3, soit une superficie d’environ 850 km2 (Figure 1). Plus de 350 établissements (352) ont été recensés en prospection dans cet espace pour la période comprise entre le IIIe s. av. n.è. et le VIIIe s. de n.è.. L’examen de la répartition chronologique des mieux datés (au siècle près) d’entre eux met en évidence une évolution assez générale en Gaule Narbonnaise (Trément et al. 2001), 3  Communes de Callas, Figanières, Fréjus, La Garde-Freinet, La Motte, Le Cannet-des-Maures, Le Muy, Les Arcs-sur-Argens, Plan-de-La-Tour, Puget-sur-Argens, Roquebrune-sur-Argens, Saint-Raphaël, SainteMaxime, Taradeau, Trans-en-Provence et Vidauban. Cette zone a été étudiée dans la cadre de la thèse de Doctorat de F. Bertoncello (1999) puis du programme ArchaeDyn (« Dynamique spatiale des territoires de la Préhistoire au Moyen Âge », ANR-08-BLAN-0157-01, 2008-2012).

Perchement et Réalités Fortifiées en Mediterranee (Archaeopress 2023): 156–167

Dynamique et trame du peuplement dans la région de Fréjus (Var, France)

Figure 1. Localisation de la zone d’étude

des traces plus fugaces, difficiles à percevoir, a fortiori en prospection de surface.

caractérisée par une forte augmentation du nombre d’établissements aux IIe et Ier s. av. n.è., qui culmine au Ier s. de n.è. (Figure 2). Cet acmé est toutefois de courte durée puisque le nombre d’établissements chute drastiquement dès la seconde moitié du IIème s. de n.è. (69% des établissements occupés au IIe s. sont abandonnés avant la fin de ce siècle). Le minimum d’occupations est atteint au IVème s. avec 16 établissements recensés. Malgré une très légère reprise au Ve s., le nombre d’établissements diminue de manière continue jusqu’à la disparition de la quasitotalité d’entre eux au VIIIème s. (un seul établissement recensé). Cette apparente désertion doit toutefois être considérée avec prudence car elle reflète, au moins en partie, la difficulté à percevoir en prospection pédestre des traces d’occupation postérieures au VIIème s.. Les céramiques importées, qui constituaient jusque-là les principaux marqueurs chronologiques, se raréfient en effet après le VIIème s., tandis que l’on connaît encore mal l’évolution chrono-typologique des céramiques locales (Pelletier 1997). Il faut également tenir compte des facteurs taphonomiques, les niveaux tardifs, les plus proches de la surface, étant les plus affectés par l’érosion et les travaux agricoles postérieurs, qui peuvent parfois les éradiquer totalement de la stratigraphie archéologique. Cela est d’autant plus vrai que les constructions en matériaux périssables, qui semblent se développer à la fin de l’Antiquité, laissent

Pour tenter d’avoir une vision un peu plus juste de l’évolution de l’occupation dans l’Antiquité tardive, il est donc nécessaire de prendre en compte les établissements dont le mobilier récolté en prospection, bien que signalant une occupation tardo-antique, n’est pas suffisamment caractéristique pour préciser leur datation au sein d’un intervalle large, allant du Vème au VIIIème s.. Ces établissements mal datés existent à toutes les périodes mais leur poids est beaucoup plus important entre le Vème et le VIIIème s. où ils représentent entre 70 et 90% des établissements recensés. Malgré les limites de cette imprécision chronologique, leur prise en compte, si elle ne remet pas en cause la forme de la courbe entre le IIIème s. av. n.è. et le IVème s. de n.è., permet en revanche de revoir nettement à la hausse l’intensité du peuplement à la fin de l’Antiquité (Figure 2). Dynamique et modalités de l’occupation tardoantique Origine des établissements tardo-antiques Regardons maintenant plus spécifiquement ce qui se passe entre le Vème et le VIIIème s.. Si l’on examine 157

F. Bertoncello et J.-A. Segura

Figure 2. Proportion d’établissements occupés par siècle entre le IIIème s. av. n.è. et le VIIIème s. de n.è., en prenant en compte d’une part seulement les établissements précisément datés, d’autre part les établissements précisément datés et les établissements mal datés

mesure où le pic de sites enregistré au Ve s. reflète avant tout l’imprécision de la datation d’un grand nombre d’établissements attribués faute de mieux à l’intervalle Vème-VIIIème s..

l’origine des établissements occupés au cours de ces trois siècles (soit 69 établissements, précisément ou mal datés), il apparaît que la majorité d’entre eux (58%) ont été créés avant le IIIème s., majoritairement au Ier s. av n.è. (28%) ou au Ier s. de n.è. (13%). Parmi eux se trouvent des établissements occupés sans hiatus apparent4 depuis l’époque républicaine ou le haut Empire (16% : Figure 3a), mais surtout un grand nombre (43%) d’établissements anciens, du haut Empire pour la plupart, qui, après avoir été abandonnés à la fin du IIe s., sont réoccupés aux IVème ou Vème s. (Figure 3a). Le second pic de la courbe du peuplement perceptible dans l’Antiquité tardive (Figure 2) correspond donc d’abord à la réactivation du semis de peuplement gallo-romain. Cela ne doit toutefois pas masquer la dynamique propre au peuplement tardo-antique : 41% des établissements occupés entre le Vème et le VIIIème s. sont en effet des créations nouvelles (Figure 3a).

Il n’empêche que ces processus de réoccupations d’établissements anciens et de créations de nouveaux établissements témoignent d’une véritable dynamique qui nuance fortement l’image d’une lente érosion de l’occupation dans l’Antiquité tardive : on peut véritablement parler d’un second cycle de peuplement qui se met en place à partir du IVème et surtout du Vème s.. Un processus de réinvestissement de l’espace rural ? La distribution spatiale des établissements hérités, réoccupés ou créés à la fin de l’Antiquité montre en outre que cette dynamique s’accompagne d’un mouvement de réinvestissement des secteurs qui avaient été délaissés depuis la fin du haut Empire (Figure 4).

L’examen de la répartition des établissements hérités du siècle précédent, réoccupés ou créés entre le IVème et le VIIIème s. (Figure 3b) suggère en outre que la reprise s’amorce au IVe s. par des réoccupations de sites anciens, qui se poursuivent au Ve s. où elles sont relayées par la création de nouveaux établissements. Alors que des établissements sont encore créés au VIe s., on ne dénombre plus aucune réoccupation. Sans remettre en cause cette succession des processus de réoccupation et de création, il est toutefois possible que le phénomène s’étale davantage dans le temps, dans la

Les établissements qui se sont maintenus sans discontinuer depuis le haut Empire sont en effet tous situés, à l’exception d’un seul site, dans la dépression permienne. Située entre le massif des Maures au sud, le massif de l’Estérel au nord-est et les reliefs calcaires préalpins au nord-ouest, cette vaste dépression qui s’étire de Fréjus à Toulon, constitue à la fois le principal axe de communication est-ouest de la région et l’un de ses principaux espaces agricoles, notamment dans sa partie orientale où elle se confond avec la plaine alluviale de l’Argens. Les établissements du haut Empire réoccupés à la fin de l’Antiquité se concentrent

4  Autant que le mobilier retrouvé en surface permette d’assurer cette continuité d’occupation.

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Dynamique et trame du peuplement dans la région de Fréjus (Var, France)

Figure 3. a) Proportion d’établissements hérités, réoccupés et créés entre les Vème et VIIIème s. (établissements précisément datés et mal datés) ; b) Répartition des établissements hérités du siècle précédent, réoccupés ou créés, entre le IVème et le VIIIe s.

également dans la dépression permienne, mais occupent aussi les bassins agricoles de l’intérieur du massif des Maures ou des reliefs calcaires. À l’inverse, les établissements créés entre le Ve et le VIIIe s. se situent majoritairement dans le massif des Maures ou dans les reliefs calcaires, dans des secteurs qui étaient intensément occupés à l’Âge du Fer et au haut Empire mais qui semblent avoir été délaissés depuis la fin du IIe  s. (Bertoncello 2005). Il faut toutefois se garder d’une interprétation trop hâtive qui verrait dans ce processus un mouvement de repli vers des zones de reliefs, moins accessibles : au sein du massif des Maures comme des reliefs calcaires, les sites créés à la fin de l’Antiquité occupent en effet non seulement les reliefs, majoritairement des plateaux ou replats, mais aussi les zones basses, bassins et vallons. Il nous semble donc que ce mouvement témoigne davantage d’un processus de reprise de l’occupation et de la mise en valeur de l’espace rural, qui réinvestit également des terroirs peut-être moins favorables du point de vue agricole.

Diversité des formes de l’habitat Si l’on s’intéresse maintenant aux formes que prennent ces établissements tardo-antiques, il apparaît que la majorité (73%) des établissements hérités des siècles précédents ont été identifiés comme des villae, au sens antique du terme, c’est-à-dire des établissements qui combinent une exploitation agricole disposant d’une capacité de production importante et une résidence rurale présentant un certain niveau de confort et répondant aux critères de la villégiature « à la romaine ». Cette prépondérance des villae parmi les établissements anciens qui se maintiennent dans l’Antiquité tardive n’a rien d’étonnant puisque ce sont ces gros établissements, au sommet de la hiérarchie de l’habitat rural au haut Empire, qui ont le mieux résisté à la vague d’abandons massive de la fin du IIe s. (Bertoncello 1999). Les villae du haut Empire forment également 37% des établissements qui sont réoccupés dans l’Antiquité tardive après une période d’abandon. Près de la moitié (47%) de ces réoccupations concernent toutefois des 159

F. Bertoncello et J.-A. Segura

Figure 4. Localisation des établissements hérités, réoccupés et créés entre le Vème et le VIIIème s.

établissements plus modestes, qualifiés ici d’habitats ruraux, sachant qu’il faut garder à l’esprit les limites de cette catégorisation basée sur les seules données de prospection. En ce qui concerne les établissements nouvellement créés à la fin de l’Antiquité, l’écrasante majorité d’entre eux (96%) relèvent de cette catégorie large d’habitat rural. Il s’agit majoritairement de petits établissements, dont l’épandage des vestiges repérés en prospection de surface occupe moins de 1000 m² pour 48% d’entre eux, qui ne livrent pour seuls matériaux de construction que des tuiles. Enfin, les habitats groupés, tous perchés, bien que minoritaires dans notre corpus

(6 établissements sur 69 occupés entre les Ve et VIIIe s.), sont toutefois susceptibles d’accueillir une population plus nombreuse. Selon un phénomène bien connu, ils réutilisent des sites déjà occupés à l’Âge du Fer, mais l’exemple du site de Sainte-Candie à Roquebrune-surArgens, créé ex-nihilo à la charnière des Ve et VIe s., montre que des pôles de peuplement majeurs peuvent également être créés à la fin de l’Antiquité. Les sites fouillés dans le Var, pour la plupart situés hors de notre zone d’étude, permettent d’affiner et de nuancer ces observations, notamment en ce qui 160

Dynamique et trame du peuplement dans la région de Fréjus (Var, France) concerne les villae dont la continuité d’occupation peut masquer des situations très différentes. Certaines villae héritées du haut Empire conservent leur standing et semblent toujours correspondre à des résidences aristocratiques au bas Empire, comme en témoignent les somptueuses mosaïques historiées datant du début du Ve s. dégagées dans la villa des Pèbres à Vinon sur Verdon (Brun 1999 : 863-867 ; Lavagne 2000 n° 918). C’est aussi visiblement le cas de la villa des Platanes à Saint-Tropez qui fait l’objet d’embellissements au IVe s., attestés par des éléments de structures thermales ainsi que de très nombreuses tesselles en céramique africaine et en pâte de verre multicolore, dont certaines dorées à l’or fin, qui pourraient appartenir à une mosaïque murale décorant un lieu de culte chrétien (Brun et al. 1997). Dans la villa maritime de Pardigon 2 à la Croix Valmer, un nouvel ensemble thermal est construit dans la première moitié du Ve s. (Brun 1999  : 358-365). Ces deux villae sont abandonnées au cours du VIe s.. La villa des Platanes devient alors une carrière de pierres, ses bâtiments sont démantelés et les murs épierrés jusqu’aux fondations, tandis qu’un habitat temporaire semble aménagé par les récupérateurs. À Pardigon, les ruines de la villa sont partiellement réoccupées au cours du VIIe s..

pas la poursuite d’une certaine production céréalière, oléicole et viticole, faisant appel à des installations techniques en matériaux périssables ne laissant pas de traces archéologiques. Comme auparavant, le bétail est majoritairement composé de moutons, de chèvres et de porcs, mais il se singularise désormais par un élevage de bovins apparemment destinés à la boucherie, ainsi peut-être que par l’élevage d’équidés. Ce type d’activité agropastorale, combiné à la densité et à la continuité d’occupation dont fait preuve le site de Saint-Martin jusque dans la seconde moitié du VIIe s. traduisent la présence pérenne d’une population conséquente, sans comparaison avec les réoccupations précaires des villae des Toulons, des Platanes ou de Pardigon. Il semble bien que l’on ait affaire à Saint-Martin à un établissement agricole d’importance, qui, bien que la forme et la nature de l’occupation aient radicalement changé entre le IIe et le VIe s., témoigne du maintien de ce pôle rural sur près de 500 ans. Ces quelques exemples illustrent la diversité des situations, en termes de forme, de fonction et de statut, que peut recouvrir l’occupation continue d’un site de villa du haut Empire jusque dans l’Antiquité tardive. Si des résidences aristocratiques existent jusqu’au Ve s. au moins, sur d’autres villae seule la fonction agropastorale perdure à la fin de l’Antiquité, mais selon des modalités d’occupation qui suggèrent de profondes transformations du statut socio-économique, et peutêtre juridique, des occupants. C’est à la charnière des Ve et VIe s., ou dans la première moitié du VIe s. que semblent se placer ces mutations.

D’autres villae font en revanche l’objet au bas Empire de transformations radicales de leur forme et de leur fonction, qui suggèrent un changement de statut. Ainsi, la vaste installation viticole de la villa des Toulons à Rians, dont la production s’était déjà fortement réduite au IIIe s., est transformée en habitation rudimentaire au début du IVe s. : les dolia du chai sont comblés, des murs bâtis à la terre cloisonnent les anciens bâtiments agricoles et un fond de cabane sur poteaux porteurs est creusé dans la cour. On ignore ce qu’il advient alors de la partie résidentielle de la villa, qui n’a pas été fouillée, mais des éléments de statuaire provenant de sa décoration ont été réutilisés dans les réaménagements de la partie agricole. Des traces de forge et de fonte de métaux incitent à relier cette occupation à une activité de récupération des matériaux, qui signe l’abandon du site dans le courant du Ve s. (Brun 1999 : 597-603).

En ce qui concerne les établissements nouvellement créés à la fin de l’Antiquité, de véritables villages côtoient des établissements beaucoup plus modestes, qui sont largement majoritaires. En l’absence de fouilles, nous peinons à percevoir la forme et la fonction de ces derniers, mais le site du Grand Courrent à SainteMaxime, qui a fait l’objet de sondages réalisés par Michiel Gazenbeek en 1995 peut donner une idée de la nature de ces petits établissements (Bertoncello et Gazenbeek 1997). Occupant à peine une centaine de m2, ce petit habitat est constitué d’une pièce centrale flanquée de deux espaces latéraux, auxquels était probablement accolée une cour. Les murs sont construits sans usage de mortier et des fragments de tegulae pourraient indiquer l’existence d’une toiture (partiellement ?) couverte de tuiles. Des vestiges repérés à proximité suggèrent que plusieurs autres bâtiments et enclos pouvaient être associés à ce petit habitat.

Dans la villa de Saint-Martin à Taradeau, les installations vinicoles et oléicoles, en activité jusqu’à la fin du Ve s., sont également transformées en pièces d’habitation, ainsi que l’ancienne pars urbana et les thermes, mais plus tardivement, à la charnière des Ve et VIe s. (Bérato 2004). Comme à Rians, il s’agit de constructions frustes (sols en terre, murs liés à l’argile et structures sur poteaux porteurs), sans organisation rationnelle de l’espace. Mais à la différence des Toulons, ces réaménagements de grande ampleur (la surface occupée au cours de cette phase, environ 4290 m², est plus importante que celle des phases antérieures) ne marquent pas l’abandon du site, qui conserve au contraire une intense activité agricole. Celle-ci semble désormais réorientée vers l’élevage, même si J. Bérato n’exclut

À côté de ces petits établissements, de véritables agglomérations sont créées à la fin de l’Antiquité, à l’image de l’habitat perché de Sainte-Candie5, implanté 5  Première occurrence connue du nom dans le cadastre « napoléonien » de 1826, tableau d’assemblage et Sainte Candi sur la feuille C du même cadastre.

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F. Bertoncello et J.-A. Segura au sommet du Rocher de Roquebrune-sur-Argens à la charnière des Vème et VIème s.. Bien que les superficies fouillées soient très limitées, les recherches archéologiques conduites entre 2000 et 2004 puis à partir de 2015 permettent d’entrevoir les modalités et l’évolution de son occupation (Bertoncello et Codou 2005 ; Ségura 2015-2016 et la contribution de D. Mouton, J.-A. Segura et M. Varano dans ce volume). Doté d’une église et d’une enceinte délimitant un espace de près de 8 ha, le site hébergeait une population sans doute conséquente. Le rempart, édifié en pierres sèches sur une base en blocs cyclopéens, mesure 400 m de long et atteint encore par endroits 2 m de haut, ce qui suggère la présence d’une main d’œuvre importante sans pour autant indiquer l’intervention d’architectes militaires6 au vu de sa simplicité apparente. La planification ne fait toutefois pas de doute, pour le rempart comme pour l’habitat, dont les bâtiments aux modules récurrents sont au moins en partie organisés autour de ruelles. Au sommet du site, un bâtiment orienté renfermant des sépultures organisées autour d’un autel rudimentaire pourrait correspondre à une église à vocation funéraire prépondérante, possiblement une memoria, dont le recrutement est familial. La dissolution complète des os par les sols acides n’a pas permis de procéder à des études anthropologiques ni à des datations radiocarbone. Une tombe d’enfant, établie au pied de celles de deux adultes et accolée à l’autel, comportait sur une de ses tuiles de couverture une inscription en latin cursif. Bien que sa transcription soit délicate – il pourrait s’agir d’une date dans le système des calendes – elle suppose la présence d’une personne lettrée sur le site, peutêtre de l’entourage ou liée aux proches de l’enfant. L’importance accordée à ces individus, inhumés au point le plus haut de l’agglomération, suggère en outre qu’ils bénéficiaient d’un statut social privilégié au sein de la communauté. Par ailleurs, le fait que l’inscription ait été faite sur de l’argile encore crue indique que les tuiles des sépultures, toutes sous bâtières, étaient produites non loin, et nous informe indirectement sur les activités exercées sur ou à proximité du site. Dans les emprises dégagées, qui représentent moins d’1% de la superficie totale du site, se perçoivent également des indices d’activités pastorales, notamment une sonnaille pour bovidé, et de travail du fer (scories). Des prospections pédestres menées sur les pentes en contrebas du site, en particulier sur les versants sud et ouest, plus ensoleillés et moins raides, ont permis de repérer sur plus de 17 ha des terrasses construites sur le même modèle que l’enceinte, avec des blocs cyclopéens à la base. Si leur datation demeure encore difficile, le remplissage de l’une d’entre elles comportait un niveau organique sombre dans lequel une fosse a livré des fragments d’amphore(s) africaine(s). Cette découverte

Bien qu’aperçus par la lorgnette du peu de données encore à disposition, l’ensemble de ces éléments indiquent d’une part que l’implantation sur le site de Sainte-Candie à la charnière des Ve-VIe s. a été conçue comme une installation pérenne destinée à durer, d’autre part qu’elle ne s’est pas limitée à la seule superficie enclose par l’enceinte. Tout le Rocher de Roquebrune semble avoir été impacté par la mise en valeur de ce qui constituait probablement un espace encore largement boisé à l’époque romaine (Bertoncello 1999 : 34-39). Alors que la fonction militaire du site est très peu perceptible, les seules armes découvertes pour l’instant se limitant à des pierres de jet faites à partir de galets ou obtenues par polissage de l’arkose récupéré insitu, les indices disponibles concordent pour désigner Sainte-Candie comme l’un des principaux pôles de peuplement du secteur dans la première moitié du VIe s.. À partir du milieu du VIe s., le site semble toutefois connaître une déprise généralisée, et il faut attendre la seconde moitié du VIIe s. pour percevoir les signes d’une indubitable reprise de l’occupation. Le rempart fait alors l’objet de réfections et une seconde ligne d’enceinte est mise en place, une nouvelle église est édifiée dans la partie basse du site tandis que l’église haute est réutilisée. Dans les secteurs fouillés, les habitations sont réoccupées et livrent des scories et des tesselles en verre. Bleuté indiquant une activité métallurgique et verrière L’arrivée sur le site de spatheia témoigne de la persistance, mais sûrement avec une moindre importance, du commerce avec l’Afrique du nord entre la fin du VIIème et le début du VIII s.. La découverte d’un denier en argent de Touraine, émis au milieu du VIIIème s., vient quant à elle soulever la question de l’ouverture de nouveaux flux commerciaux avec le nord de la Gaule à cette époque7. Malgré ces marques de dynamisme, l’occupation du site ne semble pas se poursuivre au-delà du VIIIe s.. Seule l’église basse a continué à être utilisée et à conserver une fonction sacrée, comme en témoigne une inhumation implantée

Contrairement à d’autres sites provençaux, comme le Piégu à Rougiers (Var) ou Sainte-Propice à Velaux (Bouches-du-Rhône), voir la contribution dans ce volume de D. Mouton, J.-A. Segura et M. Varano.

7  Problématique également soulevée par la découverte ancienne d’un sceatta à la tête de Wodan, daté du VIIIe s., sur le site de SaintEstève à Évenos (Var). Sur cette monnaie aujourd’hui disparue, voir Bottin 1896.

correspond bien à la quasi absence de mobilier postérieur au haut Moyen Âge sur les pentes, même si la présence d’habitats subactuels en piémont du Rocher de Roquebrune pourrait indiquer que certaines terrasses ont été utilisées jusqu’aux époques moderne et/ou contemporaine. Au pied de ces terrasses, les données topographiques acquises grâce à un relevé LiDAR ont permis de repérer des bâtiments établis près de voies à ornières, ainsi qu’une voie rectiligne menant aux habitats fouillés sur le site de Sainte-Candie. Enfin, sur le versant nord du Rocher, en contrebas de SainteCandie, un petit habitat groupé créé à la fin du second âge du Fer est réinvesti entre le Vème et le VIIème s. au moins.

6 

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Dynamique et trame du peuplement dans la région de Fréjus (Var, France) contre le mur gouttereau de la travée orientale aux alentours du XIe s.8, avant d’être convertie en habitat, apparemment isolé, entre la fin du XIIe et la première moitié du XIIIe s..

dans le suburbium de Marseille et dans les pagi d’Aix et de Fréjus. Le rappel de cette donation dans un texte de guerpitio11 rédigé vers 103512 mentionnant une villa Burnis sise dans le comitatus de Fréjus, suggère d’identifier cette villa Burnis au locus Borba du IXe s.. Un même usage de la mémoire de la donation de Sigofredus et Eurileuba se retrouve en effet dans un autre texte de redditio11 justifiant vers 102013 une ancienne propriété victorine sur la villa Carviliano14, qui figure en tête des biens cédés dans le suburbium marseillais en 840, en même temps que le locus Borba dans le pagus de Fréjus. Cette charte de 840 aurait donc servi de pièce justificative pour l’abbaye de Saint-Victor de Marseille, permettant de légitimer des droits anciens sur la villa Carviliano et la villa Burnis, entre autres. C’est d’ailleurs certainement l’usage juridique de cette charte de donation de Sigofredus et Eurileuba en pleine réforme grégorienne qui justifie son insertion dans le cartulaire à la suite de l’acte de redditio de la villa Carviliano daté vers 1020. La mention dans plusieurs chartes du XIe s. d’une église Saint-Sauveur dans la villa Burnis permet de faire le lien avec le toponyme «  Saint-Sauveur  » conservé actuellement au nord de Roquebrune15, où la carte d’état-major de 1889 situe un édifice religieux qui n’est désormais plus visible16. Simple locus au IXe s., le site semble donc être devenu une villa dotée d’une église autour du XIe s.. En 1057 toutefois, le lieu est qualifié de villule par le vicomte de Marseille Guillaume le Jeune lorsqu’il donne le quart de Saint-Sauveur à l’abbaye de Saint-Victor, ce qui peut indiquer qu’il ne s’agissait alors que d’un pôle de peuplement de moindre importance, dont la propriété sur l’église fut tout de même confirmée aux victorins a posteriori par les bulles pontificales de 111317 et 113518. Après cette date, Saint-Sauveur n’apparaît plus dans les textes, alors que le castrum de Roquebrune s’érige en chef-lieu de ce secteur de la basse vallée de l’Argens.

Ce rapide examen met d’abord en évidence le manque criant de fouilles pour mieux cerner les formes, les fonctions et les évolutions, plurielles, des établissements occupés entre le Ve et le VIIIe s. dans la région de Fréjus et, plus largement, en Provence. La rareté des sites fouillés est telle que nous sommes bien souvent contraints de raisonner à partir de cas uniques, fouillés très ponctuellement, qui servent de références pour interpréter les sites repérés en prospection. Toutefois, aussi lacunaire que puisse être ce tableau, il met en évidence la diversité des formes du peuplement entre les Ve et VIIIe s., qui couvrent tout l’éventail hiérarchique de l’habitat, depuis les « petites villes  » que sont certains habitats perchés jusqu’aux établissements ruraux les plus modestes. Le territoire de Roquebrune-sur-Argens l’Antiquité tardive à l’époque carolingienne

de

Afin d’observer le devenir de ce système de peuplement au-delà du VIIIe s., nous nous focaliserons sur le territoire de Roquebrune-sur-Argens pour cerner les modalités de son occupation à une époque où le site perché de Sainte-Candie ne semble plus être un pôle actif. Dans cette portion de la plaine alluviale de l’Argens au pied du Rocher de Roquebrune, les cartulaires permettent d’identifier trois domaines dès les IXème-Xème s., que la toponymie, parfois complétée par l’archéologie, permettent de localiser avec une certaine probabilité (Figure 5). Il faut toutefois signaler la pauvreté des données archéologiques disponibles  : seuls deux sites ont fait l’objet de fouilles très ponctuelles, tandis que les apports alluviaux importants de l’Argens gênent le repérage de vestiges en prospection de surface, hormis sur les points surélevés ; de fait ce sont sur ces buttes alluviales que se trouvent les sites connus dans ce secteur.

environ 180 ans après la donation de 840. Ce couple est également à l’origine de la donation du castrum de Nantis (Nans-les-Pins, Var) en 781 à l’abbaye de Saint-Victor de Marseille (C.S.V. 1, charte n°83). Ces qualificatifs de dominus et nobilissimus, contemporains pour la charte de 840 et relevant davantage de la mémoire pour celle datée vers 1020, invitent à y voir des personnages de haut rang, de première importance régionale, dotés en biens dans plusieurs pagi. 11  Les actes de guerpitio et de redditio enregistrent la restitution aux monastères de terres supposément usurpées par des laïcs. 12  C.S.V. 1, charte n°565. 13  C.S.V. 1, charte n°27. 14  Ancien hameau de Caravaillan dans le quartier marseillais de Sainte-Marguerite. 15  Dès 1035 : C.S.V. 1, charte n°568. 16  Lors d’opérations d’« archéologie de sauvetage » consécutives à la mise en place de la voie ferrée en 1937 et 1961, trois sépultures à incinération du haut Empire ont été découvertes au lieu-dit « SaintSauveur  » (Carte Archéologique Informatisée du Département du Var, Direction de l’Ingénierie Territoriale, Service Départemental d’Archéologie). Sur la butte voisine, les quelques fragments de tegulae visibles en surface ne suffisent toutefois pas pour identifier en ce lieu un habitat auquel pourrait se rattacher cette aire funéraire, située près du tracé supposé de l’antique voie «  aurélienne  » qui reliait Fréjus à Aix. 17  C.S.V. 2, charte n°848. 18  C.S.V. 2, charte n°844 du 18 juin 1135.

La plus ancienne mention est celle du locus Borba, cité dans une charte du cartulaire de l’abbaye Saint-Victor de Marseille datée du 24 juin 8409 parmi les donations faites par un certain Sigofredus et sa femme Eurileuba10 La datation radiocarbone d’un échantillon d’ossement donne un intervalle large, compris entre 1030 et 1220 AD (âge calibré, à 95,4% de probabilité  : 895±30 BP, Poz-10291)  mais la sépulture contenait un pégau en céramique grise se rattachant au XIe s. (Bertoncello et Codou, 2004 : 49, 63). 9  Ou de 823 selon J.-P. Poly qui propose de situer cet acte (C.S.V. 1, charte n°28), daté de la première année du règne de Lothaire empereur, non pas en 840, date du décès de Louis-Le-Pieux, mais en 823 quand Lothaire fut associé à l’Empire par son père (Poly 1976 : 42). 10  Nous ne disposons que de peu d’informations concernant ces personnes. La charte de donation de 840 qualifie Sigofredus de domno soit de dominus. La charte de rappel de la donation de la villa de Carviliano, vers 1020 (C.S.V. 1, charte n°27), emploie nobilissimo viro 8 

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F. Bertoncello et J.-A. Segura

Figure 5. L’occupation du territoire de Roquebrune-sur-Argens, au pied du Rocher, entre le Vème et le XIème s.

En 909, c’est le domaine de Vallis qui apparaît dans l’inventaire des biens de Foucher, père de l’abbé Maïeul de Cluny19. Mentionnée comme villa dès 101020, Vallis était à la tête d’un vaste territoire qui fut plus tard englobé par le castrum de Roquebrune. La localisation de la villa Vallis est incertaine21 mais elle pourrait

être située au pied du village castral de Roquebrune, autour de la chapelle Saint-Pierre, mentionnée dès 106222. Vallis n’apparaît plus dans les chartes à partir des années 1040, date à laquelle le castrum Roca Bruna / Roquebrune commence à être mentionné23, ce qui suggère, considérant les concordances territoriales entre ces deux pôles de peuplement, un abandon de Vallis au profit du castrum Roca Bruna qui s’affirme comme chef-lieu. Dans un cas assez similaire à la villa Burnis, seule l’église Saint-Pierre semble alors continuer à être utilisée. Signalons que cette église renferme une sépulture à coffrage de pierres et que d’autres sépultures semi-rupestres affleurent du côté sud. Des prospections pédestres et géophysiques réalisées par Florian Chatelot dans le cadre d’un mémoire de Master ont mis en évidence à proximité de l’église un long mur

R.C.Cl. 1, charte n°106. C.S.V. 1, charte n°548. 21  C.S.V. 1, charte n°547, datée de 1024. Les confronts de Vallis sont cités : « loco qui dicitur Vallis, que sita est in comitatu Forojuliensi, super fluvium Argencium, habens terminos, de duabus partibus supradictum fluvium, de tercia parte montem qui vocatur Ninnus, de quarta parte mare  »  :  «  sur deux côtés, la rivière Argens, du troisième côté le mont Ninnus et sur le quatrième côté la mer ». Selon E. Sauze cette description suggère de placer Vallis dans la partie aval de la vallée de l’Argens, près de l’embouchure du fleuve (Sauze 1999-2000 : 26). Une localisation plus en amont, au pied du village de Roquebrune, pourrait également convenir : l’église Saint-Pierre est en effet située à peu de distance de l’Argens qui forme une barrière naturelle à l’est et au nord, et bordée à l’est par le massif des Maures où se trouvait sans doute le mont Ninnus ; le littoral, qui forme le quatrième côté est toutefois plus éloigné dans ce cas. 19  20 

C.S.V. 1, charte n°546. C.S.V. 1, charte n°569. Mention indirecte du castrum : «  militis nomine Dodonis de castro Roca Bruna ».

22  23 

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Dynamique et trame du peuplement dans la région de Fréjus (Var, France) lié à la chaux et des anomalies électriques à proximité d’un rocher portant des traces d’aménagement (Chatelot 2016  ; Chatelot et Quesnel 2018). Le terrain étant en friche et situé dans les zones d’alluvions de l’Argens, aucun élément mobilier ne permet de dater ces structures. La question de l’implantation de cette église sur une butte dominant un ensemble archéologique plus étendu n’est donc pas résolue, mais ces indices incitent à approfondir les recherches pour mieux cerner les origines du domaine de Vallis et son évolution jusqu’à l’émergence du castrum Roca Bruna. Les origines de ce dernier sont encore floues, mais son nom, qui évoque la couleur du rocher sur lequel est implanté l’habitat perché de Sainte-Candie, pourrait témoigner d’une filiation avec ce pôle de peuplement ancien. La question reste pour le moment en suspens.

état serait à rattacher à l’édification de l’église double dans la seconde moitié du XIIe s.. En revanche, les éléments manquent pour dater le premier état, que Y. Codou propose toutefois de situer durant le haut Moyen Âge voire l’Antiquité tardive (Codou 2013 : 98). Au haut Empire, ce mausolée se rattachait vraisemblablement à un domaine, dont l’épicentre n’est pas clairement identifié. Si la petite butte sur laquelle sont implantés l’église et le «  château  » de Palayson n’a pas pu être prospectée, toutes les parcelles alentour ont livré un épandage plus ou moins dense de mobilier du haut Empire (Ier s. av. n.è. ? / Ier-IIIème s.) et de l’Antiquité tardive (Vème-VIIIème s.) qui atteste la présence d’un site important à l’emplacement des bâtiments médiévaux et modernes, sans que l’on puisse toutefois interpréter avec certitude la nature – espace funéraire  ou habitat, qui se trouverait alors étonnamment près du mausolée ? – de cette occupation (Bertoncello 2004). Des vestiges antiques et tardoantiques ont également été retrouvés en prospection sur les flancs et au pied de la butte de La Colombelle, où se trouvait sans doute la motte de Palayson. De part et d’autre de la route départementale qui sépare les lieux-dits « La Colombelle » et « Saint-Barthélémy », ces vestiges correspondent vraisemblablement à un habitat occupé entre le Ier s. av. n.è. et la première moitié du IIIe s.. L’occupation du site repéré sur le flanc sud de la butte de La Colombelle couvre quant à elle le haut Empire (peut-être dès le Ier s. av.  n.è.) et l’Antiquité tardive (Ve-VIIIe s.) mais sa nature reste à préciser. Des tombes et les traces d’un grand foyer semblent en effet avoir été observées à cet emplacement dans les années 80 (Gianone 1986  : 353 n° 42), ainsi que de nombreuses tegulae (Dumont 1995), ce qui pourrait suggérer la présence d’une aire funéraire, tandis que de nombreux fragments de mortier et de béton de tuileau étaient visibles alignés dans le champ labouré lors des prospections de 2003, dénotant la présence de structures bâties. Dans tous les cas, que ce soit à La Colombelle ou à Palayson, les vestiges manquent pour faire le lien entre les établissements attestés archéologiquement et ceux mentionnés dans les chartes à partir du Xème s. au plus tôt. Bien que les céramiques communes à pâte grise soient abondantes sur ces sites, rares sont en effet les tessons présentant des éléments d’identification typologique autorisant une datation précise au sein de l’intervalle Vème-VIIIème  s., et permettant d’assurer que l’occupation ne se poursuit pas au-delà. Aucun élément clairement rattachable au haut Moyen-Âge n’a toutefois été repéré en prospection.

Enfin, la villa Palagionensi est mentionnée pour la première fois vers 990 dans le cartulaire de l’abbaye de Lérins24. En 1028, une donation fait état d’un monastère Sainte-Marie et Saint Jean-Baptiste dépendant de l’abbaye Saint-Victor de Marseille, situé près du castrum Palaionem25. Son église double a été reconnue lors d’une fouille d’urgence réalisée par Yann Codou à l’occasion de travaux dans le «  château  » du domaine viticole de Palayson, en rive gauche de l’Argens (Codou 2013). Selon Y. Codou, le vocable utilisé pour désigner ce prieuré, monasterium ou encore coenobium26, témoigne de la place importante qu’occupe dès cette époque cet établissement dans les possessions de Saint-Victor. Alors que le castrum de Palayson semble péricliter au XIIe s., le monastère se maintien au moins jusqu’en 1400, date à laquelle le lieu est déclaré inhabité (Codou 2013 : 100). Si le castrum peut vraisemblablement être situé sur la motte identifiée au nord du monastère, au lieu-dit « La Colombelle » (Mouton 2008 : 106), qui est explicitement citée dans un acte du cartulaire de SaintVictor datant de 1124 (Mota Palaionis27), la localisation de la villa Palagionensi du Xe s. n’est pas connue. Se trouvait-elle à l’emplacement du castrum ou bien à proximité du monasterium, tous deux mentionnés dès 1028 ? La question se pose d’autant plus si l’on considère les origines antiques du site occupé par le monastère de Palayson. La fouille très ponctuelle réalisée en 2002 dans l’église Sainte-Marie et Saint-Jean Baptiste a en effet montré que l’abside de la nef nord, la plus grande, réutilisait un mausolée de la fin du Ier s. ou du début du IIe s. (Codou 2013 : 98). Deux états de réutilisation ont été mis en évidence  : le premier correspond à l’édification, à l’intérieur du mausolée, d’une abside semi-circulaire  de superficie très réduite. Dans un second état, ce sont les substructions en grand appareil du mausolée, alors arasé, qui sont utilisées pour élever une abside rectangulaire. Selon Yann Codou, ce second

Palayson illustre ainsi parfaitement la difficulté à cerner dans la très longue durée l’évolution de ces pôles de peuplement ruraux qui prennent leurs racines à l’époque romaine, mais sans que l’on parvienne, en l’absence de fouilles et malgré des indices forts de continuité, à assurer la permanence de leur occupation

C.L. 1, charte n°XVII. C.S.V. 1, charte n°561. 26  Amargier 1967, acte 7. 27  C.S.V. 2, charte n°1102. 24  25 

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F. Bertoncello et J.-A. Segura jusqu’au Moyen Âge ni à déterminer les formes que prend cette occupation.

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Conclusion Malgré les indéniables avancées réalisées ces dernières décennies, le premier constat à l’issue de cette analyse est celui d’un manque de données suffisamment précises sur la chronologie et la typologie des habitats de l’Antiquité tardive et du haut Moyen Âge, notamment pour les plus modestes d’entre eux, afin de saisir avec plus de précisions les pulsations du peuplement au sein de cet intervalle des Vème-VIIIème s.. L’exemple des villae et des habitats perchés, qui ont focalisé l’attention des archéologues, montre la diversité et la complexité des évolutions au cours de ces quatre siècles. Qu’en est-il des établissements les plus petits qui constituent la majeure partie du semis de l’habitat? Quelle est leur forme, leur fonction, leur statut? Est-ce qu’ils témoignent d’une seule vague de réinvestissement de l’espace rural ou de vagues successives? Malgré ces incertitudes, la fin de l’Antiquité apparaît bel et bien comme une période dynamique, avec une reprise qui semble d’abord s’amorcer, dès le IV s., par la réoccupation ou la réorganisation de sites dans les espaces de peuplement ancien pour laisser ensuite place à un phénomène plus innovant de créations d’habitats qui réinvestissent des secteurs délaissés depuis la fin du haut Empire. Cette occupation prend des formes multiples, mais la permanence de certains pôles agricoles, la densité du semis de petits habitats ruraux, comme l’investissement consenti pour l’implantation de véritables villages perchés témoignent d’un indéniable dynamisme économique, qui est également illustré par la circulation, au moins jusqu’aux VIIèmeVIIIème s., de mobilier importé d’Afrique, d’Orient ou des régions de Gaule septentrionale. À l’aune de cette évolution millénaire, on notera la durabilité d’une géographie rurale héritée du haut Empire qui se traduit par l’ancrage, au moins topographique, des pôles de peuplement du haut Moyen Âge dans des terroirs de mise en valeur ancienne. Dans ce cadre, la dynamique qui se met en place à partir du IVe et surtout du Ve s., dont l’aspect le plus visible est le perchement de certains habitats, jette toutefois les bases d’une nouvelle géographie qui aboutira aux recompositions territoriales du monde féodal. Bibliographie C.L. 1 : Cartulaire de l’abbaye de Lérins. Première partie, H. Moris, E. Blanc (éd.) Paris : H. Champion, 1883. C.S.V. 1 : Cartulaire de l’abbaye de Saint-Victor de Marseille, B. Guérard (éd.) Paris : Ch. Lahure, t. 1, 1857. C.S.V. 2 : Cartulaire de l’abbaye de Saint-Victor de Marseille, B. Guérard (éd.) Paris : Ch. Lahure, t. 2, 1857. 166

Dynamique et trame du peuplement dans la région de Fréjus (Var, France) Bertoncello, F. et M. Gazenbeek 1997. Dynamique du peuplement en moyenne montagne : le massif des Maures (Var) entre le deuxième Age du fer et la fin de l’Antiquité, in J. Burnouf, J.-P. Bravard et G. Chouquer (éd.) La dynamique des paysages protohistoriques, antiques, médiévaux et modernes, Actes des XVIIe Rencontres Internationales d’Archéologie et d’Histoire d’Antibes, Antibes, 19-21 octobre 1996 : 601-620. Sophia Antipolis : APDCA. Bottin, C. 1896. Les ruines des gorges d’Ollioules. Bulletin de l’Académie du Var 19 : 137-164. Brun, J.-P. 1999. Le Var (Carte archéologique de la Gaule, 83/1-2). Paris  : Fondation Maison des Sciences de l’Homme. Brun, J.-P., Aycard, P., Cazalas, G., Lecacheur, P., Leguilloux, M. et Pálfi, G. 1997. La villa romaine des Platanes à Saint-Tropez (Var). Revue archéologique de Narbonnaise 30 : 203-217. Chatelot, F. 2016. Le devenir de la villa dans le Var entre Antiquité tardive et an Mil : état de la recherche et apports nouveaux. Mémoire de Master 2 sous la direction d’André Constant, Aix-Marseille Université, Aix-enProvence. Chatelot, F. et Quesnel 2018. Saint-Pierre – Roquebrunesur-Argens, Rapport de prospection géophysique, in Bilan Scientifique S.R.A. P.A.C.A. 2017  : 167. Aixen Provence  : Service Régional de l’Archéologie, Ministère de la Culture. Christol, M. 2014. Pacensis : les noms de la cité de Fréjus et l’histoire coloniale sous Auguste. Mélanges de l’École française de Rome – Antiquité [En ligne], 127-2 | 2015, mis en ligne le 06 octobre 2015. URL : http://journals. openedition.org/mefra/2839  ;  DOI  :  https://doi. org/10.4000/mefra.2839 Codou, Y. 2013. Du mausolée au prieuré : le dossier de Palayson à Roquebrune-sur-Argens (Var), in N. Reveyron, O. Puel et C. Gaillard (dir.) Architecture, décor, organisation de l’espace : les enjeux de l’archéologie médiévale. Mélanges d’archéologie et d’histoire de l’art du Moyen ge offerts à Jean-François Reynaud : 95-101. Lyon : Publications de la Maison de l’Orient et de la Méditerranée (Documents d’Archéologie en RhôneAlpes et en Auvergne, 38). Dumont, A. 1995. Les Blavets (Roquebrune-sur-Argens, Var) : rapport de prospection. Service Régional de l’Archéologie P.A.C.A., 1995, non publié. Fiches, J.-L., van der Leeuw, S. and Audouze, F. 1993. Men, Spaces and Techniques in the region of Fréjus (Var):

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Power in tension: fortifications between local aristocracies and states in the Ebro Valley during the early medieval period José María Tejado Sebastián Abstract In this paper we present a general overview, a study of a part of the high Ebro Valley (La Rioja area) in a longue durée sequence, from the perspective of the evolution created between central, local and ‘re’-centralization powers. That shows us a very long and continuous process of fragmentation and decentralization started between IV-Vth cc. until around the end of the Xth century: maximum expression of power and influence of the local powers in this area. From that point starts a long, critical and crucial point of reversion of the tendency to a new agglutination and concentration of power. This process will be developed until the end of the XIVth and XVth century. As we can see, with some nuances and differences, it is similar if compared with other peninsular territories, even in Europe (e.g. Tuscany). In the last few years very different archaeological projects have been carried out in some relevant early medieval fortifications located in the Northern of Spain. In fact, some territorial studies tell that other areas may have not had castles, supposedly, during the early medieval period, indicating the existence of very heterogeneous military and political systems in the area. Nevertheless, socioeconomic administration of late-roman and post-roman political territory has allowed the ‘emergence’ (never disappeared) of local powers, this time (after villae), based on castles and fortifications in our area. States and central powers in one hand and local powers in other have been using these fortifications in order to consolidate their political agenda and particular interest. The force of one is the decline of the other. And vice versa. Always in eternal tension, in balance (but this does not mean equality, obviously). Keywords: Fortifications, Ebro Valley, power balance, decentralization, recentralization Palabras clave: Fortificaciones, Valle del Ebro, poder en equilibrio, descentralización, recentralización

Introducción1 La idea nuclear que intentaremos demostrar en este artículo es que, para esta zona del norte de la Península Ibérica del alto Valle del Ebro y para un período entre mediados del siglo IV y hasta finales del siglo XV, las fortificaciones de carácter militar o de control geoestratégico del territorio serán un termómetro certero y útil (marcadores los denominamos ahora) para medir la temperatura y tomar el pulso de la relación entre el poder político y su vinculación con ese territorio sobre el que se asientan y es su fundamento o sustento. Sí, su sustento. Punto importante este último para comprender lo duradero de su intrínseca y fructífera relación que se verá truncada mil años En este artículo se van a presentar los trabajos expuestos en la conferencia realizada en el Congreso Internacional de Historia y Arqueología: ‘Perchement et réalités fortifiées en Méditerranée et en Europe (Vème-Xème siècles) – Formes, rythmes, fonctions et acteurs’, celebrado en octubre de 2019 en Roquebrune-Sur-Argens (Fr.). En él realizamos una ponencia con un título similar al de este trabajo. Para desarrollarlo incluiremos, además de los resultados ya expuestos en otras aportaciones previas, algunos datos inéditos de las recentísimas excavaciones realizadas en el valle del Iregua en 2020, en particular, las llevadas a cabo en el Castillo de Viguera que refuerzan, aumentan y desarrollan las conclusiones que allí presentamos. Quiero agradecer a Ignacio Álvarez Borge la corrección del artículo. Cualquier error es de mi exclusiva responsabilidad. [email protected].

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después. Y esa temperatura se puede medir por medios arqueológicos, que es lo que vamos a intentar demostrar aquí. Así pues, esos medios o herramientas que son las fortificaciones (ese tipo concreto de fortificaciones mencionado) serán indicadores de los diferentes grados de conexión entre la concentración de poder político con capacidad de organizar, gestionar y mantener una o generalmente una serie de fortificaciones (en red generalmente) con el fin de poder someter (‘gestionar’) adecuadamente un territorio. El quid de la cuestión es la delimitación e identificación arqueológica de ese territorio, problemática en ocasiones si no recurrimos a otro tipo de fuentes (especialmente las documentales). Ello nos da la posibilidad de interpretar el registro arqueológico en una escala más amplia y superior de la limitada a métodos estrictamente arqueométricos. Los arqueólogos puristas dirán que es una injerencia metodológica… Algunos investigadores (arqueólogos e historiadores) que estuvimos en el citado congreso de naturaleza dúplice opinamos diferente. Ambas disciplinas, con su metodología propia, pueden salir beneficiadas de una adecuada y correcta relación entre ambas.

Perchement et Réalités Fortifiées en Mediterranee (Archaeopress 2023): 168–184

Power in tension: fortifications between local aristocracies and states in the Ebro Valley El punto de inflexión en este período, como veremos más adelante, será el final del siglo X/ principios del XI. En este territorio será crucial para revertir una tendencia a la ruptura y disgregación territorial. Es un cambio de tendencia. De una tendencia que duró más de seis siglos. Y que el proceso contrario duró también otros cinco siglos. No pasaría de anécdota si esto sólo fuera detectado aquí, en un pequeño territorio. Pero ¿es así o hay más territorios en el ámbito peninsular y europeo que se comportan así?... Es todavía prematuro avanzarlo, pero comencemos por el principio.

estas fortificaciones. En ello estamos; si no existe, habrá que seguir construyéndolo. Como decíamos hace años, la variabilidad y enorme heterogeneidad de funciones que reflejan las diversas fortificaciones existentes pudieran corresponder a su gran capacidad de adaptación, característica que ha hecho que hayan sido utilizadas como herramientas de control y explotación del territorio durante más de un milenio (Tejado 2012). Una versatilidad que ha dado lugar a enormes variaciones de las funciones de las fortificaciones (castros militares, torres de señales como faros y atalayas para señales luminosas o acústicas, motas, castillos señoriales habitacionales, prisiones, lugares de captación de rentas…).

Estado de la cuestión La zona de estudio sobre la que vamos a trabajar no es terra incognita desde el punto de vista del análisis de las fortificaciones tardoantiguas y altomedievales. O al menos no lo es historiográficamente.

Así, algunas fortificaciones como por ejemplo las eminentemente militares para el control territorial, si bien en ocasiones se pudieran calificar de ‘simples’ desde el punto de vista material, físico si se quiere (torres vigía o castros que contendrían pequeñas y reducidas guarniciones militares), sin embargo, se deben considerar enormemente complejas desde el punto de vista de su rol social y político. Estructuralmente desempeñarán una función muy relevante; mantener, consolidar y en ocasiones posibilitar la expansión del poder territorial y por ende económico, social y político de las élites que controlaban esas fortificaciones: las aristocracias militares3.

No obstante, adelantamos que, visto en perspectiva, pudiera parecerlo, pues la comprensión de las mismas dista mucho de ser satisfactoria. Se conocen numerosos estudios puntuales de fortificaciones concretas. Falta el nexo de unión entre ellos. La línea que una la serie de puntos y los dote de estructura. La comprensión en conjunto sabemos o intuimos que existe, pero ahora se ve poco más que en una especie de nebulosa. Algo que, a grandes rasgos se puede aplicar, siempre desde nuestra opinión, a una gran parte del ámbito peninsular para este período2. Por centrarnos en los trabajos de repaso historiográfico de las últimas décadas en el área (Quirós 2009; Tejado 2011b y 2013) y sin entrar en una extensa lista de los trabajos previos (VV.AA. 1990; Moya et al. 1992), podemos decir que, a pesar de los esfuerzos de sistematización del registro arqueológico más reciente y apegado a los principales proyectos arqueológicos desarrollados en la zona Noroeste (Quirós y Tejado 2012; Catalán et al. 2014; Tejado 2014), del valle del Ebro (Brufal y Sabaté 2020) o propiamente riojana (Tejado 2018b y 2020b), sigue faltando un marco teórico sólido (Quirós 2009 y 2016; Tejado 2018) que detalle la variada materialidad de

Por tanto, en este ámbito castrense, espartano desde el punto de vista material en superficie (hasta que se comienza a excavar y se ve su materialidad, en particular su registro metálico, pero también cerámico, vítreo, etc.), no debe equipararse la relativa simpleza material estructural de estas fortificaciones con un mismo escaso peso socioeconómico. Estas fortificaciones tienen un enorme impacto en el tejido social y político del momento, como decimos. Creemos que esta particularidad ha sido una de la causantes, entre otras, de la incomprensión de este tipo de fortificaciones, y por ende de las ‘aristocracias ausentes’ de algunos periodos como la Tardoantigüedad según algunos autores, etc.4.

2  Incluso nos atreveríamos a aventurar que en un terreno tan fértil historiográficamente hablando como es el ámbito de las fortificaciones islámicas (torres-alquerías, distritos castrales, etc.) se pudiera llegar a plantear algunas dudas fundadas sobre la supuesta solvencia del modelo planteado desde los años 70 y 80 del siglo pasado. Autores pioneros de la escuela francesa como Guichard, Bazzana, Crescier o trabajos de la escuela española como los de Acién, o de Malpica, entre otros, plantearon modelos teóricos de gestión territorial sobre los que actualmente se está poniendo sobre la mesa el replanteamiento sistémico bien de una parte, bien de una parte sustancial del modelo propugnado con un posible cambio de paradigma (cf. Castaño Aguilar 2019: esp. 7-11). No obstante, y aunque las fortificaciones correspondientes a ese período histórico y cultural no van a ser el principal objeto de estudio en este trabajo, sin embargo, sí que hemos detectado una ocupación islámica en la fortificación del Castillo de Viguera (entre 711/714 y el 923) que podría ser de utilidad para reflexionar sobre el profundo debate que ahora mismo se cierne sobre un modelo de ocupación territorial islámico (distrito castral o la hasta ahora indivisible relación torres-alquerías).

3  No participamos de la idea, como ya hemos expuesto en otros trabajos recientes (Tejado 2020b y 2020c), de concebir la presencia masiva de fortificaciones de tipo campesino o estructuras productivas que se proponen en otras líneas teóricas. Tal vez, sólo tal vez, de manera muy puntual o excepcional pudiera llegar a haber algún caso (nunca modelo), y habría que revisar en detalle los registros arqueológicos de algunas de esas fortificaciones. Las razones estructurales para descartar esas ideas están listadas y reflejadas en esos y otros trabajos anteriores (2018, por ejemplo). La identificación entre carácter militar de estas fortificaciones con los episodios bélicos bárbaros o con la presencia de un limes en el norte peninsular son parte del problema básico por el que se rechaza cualquier caracterización de lo militar en una visión simplista de la realidad. Ello lleva a pensar en modelos rancios y decimonónicos de explicación factual y positivista. Nada más lejos de nuestros esquemas interpretativos de corte materialista. Sí observamos un carácter militar, pero no abogamos por un limes o explicación invasionista (Tejado 2020). 4  Esta falta de claridad arqueológica de ver qué es lo que pasa en esta zona en concreto del norte peninsular es algo no sólo reconocido por

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J.M. Tejado Sebastián Pues bien, ante este panorama hay dos opciones: No profundizar ante lo arduo y complejo de la tarea encomendada y conformarnos con seguir repitiendo tópicos decimonónicos como que, por ejemplo, las fortificaciones se construyen como refugio de la población ante hechos bélicos puntuales; falso en la mayoría de los casos, pues incluso en ocasiones se llegó a expulsar a la población fuera de las murallas en períodos de asedio para que no consumiera los recursos destinados a la guarnición de una fortificación (Petersen 2013: 196-197), verdadero objetivo de conquista5.

para un hábitat residencial por varios motivos: Son todas ellas agrestes o muy agrestes; muy incómodas e incluso peligrosas algunas de ellas para desarrollar una vida cotidiana ‘común’. No hay disponibilidad de abundante agua (de fuentes o ríos) para un número elevado de personas o animales (sólo aljibes o sistemas de almacenaje alternativos: pellejos, toneles, etc.). Y esto es un punto crucial para la vida cotidiana, como se puede comprender. Además, el espacio en ocasiones es minúsculo y no caben muchas personas en su interior, a veces ni siquiera físicamente (caso de Castro Bilibio o incluso Castillo de Los Monjes).

O bien ante esa insatisfacción e inquietud investigadora seguir excavando y registrando datos que nos ayuden a plantear otro panorama posible, menos simplista. Nosotros optamos por la segunda opción. Tomamos como base de pruebas un territorio definido; el valle del Iregua como núcleo principal y el valle del Ebro en su zona de Haro (Castro Bilibio). Vayamos con los datos arqueológicos antes de su interpretación final.

Enclavados en enormes farallones rocosos, entre 15 metros en el caso de El Castillo de Los Monjes (Lumbreras), de hasta 60 metros en Castro Bilibio (Haro) y hasta los 130 metros en los puntos más altos de el Castillo de Viguera (Viguera), sus defensas naturales son impresionantes. Eso se da porque siguen la recomendaciones de los autores clásicos (especialmente a través de los transmisores de esos conocimientos, los autores bizantinos)6: la mejor defensa es la natural7. Sólo en aquellos puntos donde el terreno no permita una buena defensa, se debieran hacer obras de defensa supletorias de origen antrópico. A menor grado de obra antrópica, más eficiencia de construcción. Ello ha llevado a que haya fortificaciones con escasas obras humanas (un solo lienzo en la zona de acceso; caso de Castro Bilibio, Castillo de Clavijo o Castillo de Los Monjes todas ellas en La Rioja) o apenas ninguna (Castillo de Viguera) porque el enclave seleccionado ya poseía unas excelentes cualidades naturales de defensa.

Datos arqueológicos La selección de tres áreas de estudio, dos en el valle del Iregua y una en el valle del Ebro, responde a un criterio geográfico. Viendo las imágenes (ver Figura 1), se comprenderá rápidamente. En todas ellas, se encuentran los yacimientos que aquí vamos a analizar en puntos clave del territorio: los pasos estrechos o clausuras. Todos esos pasos se localizan en territorio actualmente riojano. Son los yacimientos de las clausuras alta y baja del Iregua, Castillo de Los Monjes y Castillo de Viguera respectivamente, y Castro Bilibio, justamente enclavado en el paso estrecho de Las Conchas de Haro que se da en el río Ebro.

Así, no es de extrañar lo ya comentado; escasas obras materiales (sin murallas algunas de esas fortificaciones) podrían ponernos sobre la pista falsa de pensar en un peso igualmente reducido. A veces ocurre precisamente al contrario (cuidado; no siempre). Gran eficiencia de construcción y mantenimiento, es decir los que presentan menos obras de fortificación, son los lugares elegidos por los sistemas políticos más ‘poderosos’ en la zona, capaces de imponer sus criterios y necesidades a los sistemas políticos más débiles en términos coercitivos (léase socioeconómicos y políticos). Aquéllos buscan, ex profeso, esos cerros de magníficas condiciones naturales para la defensa y, en consecuencia, menos necesitadas de realizar grandes proyectos de obras antrópicas (murallas, etc.). Sobre los yacimientos aquí objeto de estudio existe abundante documentación, cientos de páginas (en bibliografía). En esta aproximación no podemos hacer un estudio detallado de cada uno de ellos, por lo

La elección de este tipo concreto de fortificaciones responde en nuestra opinión a un criterio funcional de las fortificaciones allí asentadas: Son idóneas para la gestión del territorio circundante. Por todas ellas discurren, hasta día de hoy, importantes vías de comunicación. Y, por el contrario, no son apropiadas la historiografía arqueológica peninsular al uso… Estudios históricos de carácter global, como el monumental de Chris Wickham de 2008, ya ponían el acento en las precauciones a la hora de estudiar este territorio desde una perspectiva simple (durante todo el libro, pero especialmente en 1124-1125). Las ‘manchas de leopardo’ (p. 1066) en esta ocasión es un concepto más útil que nunca para poder operar en territorios que a veces funcionan, cada vez más, de manera local y cada vez más ‘independiente’ (hasta su máxima expresión en el siglo X/XI), pero que con diferentes estructuras ecológicas y socioeconómicas pueden dar como resultado diversas evoluciones políticas. 5  Es cierto que un territorio sin población es un terreno yermo, inútil, del que no se pueden detraer ni impuestos ni beneficio. Pero eso lo saben ambos bandos, no sólo el defensor. Si el episodio bélico es de conquista (no expedición de castigo y botín) no matarán sistemáticamente a la población allí asentada. No interesa desde el punto de vista productivo-económico. No es ‘útil’ matarla. Olvidémonos por un momento de los lícitos y primigenios intereses filantrópicos. Interesa conquistar un terreno fértil, y ‘rico’, productivo en los términos que sea. Y sin población eso no se puede llevar a cabo.

Cf. Dennis, 1984, 1985, 2010 sobre táctica militar. Sobre el funcionamiento del sistema militar bizantino de aviso mediante humo, luz y sonido que explicaremos más adelante, ver Pattenden 1983. 7  Sobre este particular ver nuestros últimos trabajos de 2020b y 2020c con bibliografía específica. 6 

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Power in tension: fortifications between local aristocracies and states in the Ebro Valley

Figura 1. 1.1. Mapa del área de estudio con la localización de los tres yacimientos principales aquí analizados y de las actuales capitales de provincia de País Vasco, Navarra y La Rioja. Imagen base tomada de https://maps-for.free.com 1.2. Vista aérea de la fortificación de Castillo de Los Monjes (Autor: S. Sinovas/Proyecto Castillo de Los Monjes). 1.3. Vista aérea de la fortificación de Castillo de Viguera (Autor: Laboratorio de Documentación Geométrica del Patrimonio de la UPV/EHU: LDGP/Proyecto Castillo Viguera). 1.4. Panorámica de la localización de las diferentes estructuras de la fortificación Castro Bilibio

que nos centraremos en hacer una breve selección de algunos detalles de los mismos.

Ello sería básico para el estudio del territorio en un mismo período: mediados/finales del siglo VII sería el nexo de unión. Importante para ver la sincronía de un territorio amplio, como podría funcionar… Y ahí vimos que, para nuestra sorpresa, ya en esa época numerosos yacimientos del área funcionaban en red (Tejado 2011). Una red de castros en lo alto del valle del Iregua tuvieron que estar interconectados según

Lo primero que queremos comentar de todos ellos es que nos encontramos ante unos yacimientos que nos acercamos a ellos por ser objeto de investigación arqueológica: todos ellos presentaban o se suponía que podían presentar una ocupación tardoantigua. 171

J.M. Tejado Sebastián el registro observado. Esa hipótesis de trabajo, una década después, se está viendo que cada vez toma más cuerpo con sólidos argumentos arqueológicos.

plenamente operativo en la baja Edad Media. Para el caso guipuzcoano contamos con un registro arqueológico de trompas cerámicas (Castillo de Ausa, cf. Padilla y Rueda 2010), con un uso seguro hasta la primera mitad del s. XIV9. Finalmente, en el territorio vizcaíno, se ha ‘recuperado’ la tradición de los cinco ‘Montes Bocineros’ para la llamada a Juntas Generales del Señorío de Vizcaya mediante señales sonoras con grandes cuernos de buey (y luminosas según la tradición) y que se sabe se realiza así desde la Edad Media hasta el siglo XVII. Luego fueron sustituidos estos sistemas de convocatoria de todo el territorio por el tañido masivo y general de las campanas de iglesias y ermitas circundantes (Etxebarria 2015)10.

Lo más interesante de esa investigación fue que al profundizar en ella, vimos que ese sistema de intercomunicación mediante ahumadas, fogatas o sonidos de cuernos (y trompas cerámicas más tarde), no era exclusivo de la época visigoda (Historia Wambae regis 13 y 17, ó Seidel 2019), ni islámica (Martí 2008; Martí y Viladrich 2018), si no que, para nuestra sorpresa presentaba unos orígenes clásicos cuando menos romanos del siglo I AD (Wolliscroft 2001, Sheldon 2005, ó Bishop y Coulston 2006: 115 y 146 en el empleo de cuernos y trompas) y que podían llegar sin ningún problema hasta el final de la Edad Media (Olivé 1990; Marki 2019) y aún más allá, hasta los inicios de la Edad Moderna (Téllez 2021)8.

Es por ello que somos bastante cautelosos a la hora de calificar al territorio del actual País Vasco como carente de este tipo de estructuras de fortificación de carácter militar utilizadas para el control y gestión territorial en época tardoantigua. Habrá que estudiarlo con detenimiento, pero todos los datos indican lo contrario, al menos, en la época bajomedieval. Sería necesario avanzar en fases previas antes de descartar o dar por supuesto cualquier hipótesis sobre la escasa densidad, presencia/ausencia y funciones de las fortificaciones en este territorio vasco.

El empleo de este elaborado sistema de comunicación de carácter eminentemente militar, con el fin de una adecuada gestión del territorio que se pretende tener bajo ‘dominio’ (para empezar al menos visual), no es algo nuevo como decimos. Por el contrario, se observan abundantes vestigios en el entorno del valle del Ebro: torres y trompas en Castro Bilibio en Haro sobre el mismo río Ebro, o del río Iregua como las trompas en los Castillos de Viguera y Nalda, así como abundantes torres de señales a lo largo del valle.

De hecho, incluso en áreas más alejadas como el ámbito nororiental peninsular se constata una presencia contundente del empleo de este sistema durante toda la Edad Media (Castellet 2016). Es por ello que consideramos que es un procedimiento de comunicación extendido no sólo por todo el norte peninsular, sino que muy probablemente estaría generalizado por toda la Península Ibérica, del modo similar a como ocurre en otros espacios europeos11.

Además existen territorios próximos, como por ejemplo el del País Vasco, donde se constata la utilización de este sistema de aviso por toda su extensión: en el caso alavés vemos, de momento, dos casos (cf. Figura 4). Un sistema que se mantiene 8  En Marki se puede constatar la utilización de un faro, desde el registro arqueológico, para el envío de señales en el siglo XIII en el ámbito del mediterráneo oriental. En Olivé (10-14) podemos ver algunos ejemplos de documentación histórica del empleo de las técnicas de ahumadas (comunicación a larga distancia mediante el uso de columnas de humo empleadas durante el día) todavía en el siglo XV en territorio hispano. Concretamente el día 4 de marzo de 1405, día en el que nació el hijo de Enrique III (estando él en Segovia), se le comunicó rápidamente al rey mediante ahumadas el nacimiento de su heredero Juan II (en Toro) e incluso su sexo; una información relevante en el momento. De una fecha tan tardía como 1521, nos da noticias en primicia nuestro amigo y colega Téllez (Téllez 2021 y 2021b) del empleo de esta técnica de ahumadas y almenaras, mediante el empleo de humo y fuego según la hora del día, en el contexto militar (conflicto entre castellanos y tropas franconavarras) y dentro del territorio del valle del Ebro que estamos estudiando aquí (menos de 50 km en línea recta), concretamente entre Calahorra y Alfaro: ‘… se conçertaron con los de Calahorra por estar vezinos y hazerse los unos a los otros almenaras y haumadas de noche y de día para ser socorridos.’ Este interesante documento, por lo ‘tardío’ del mismo, se encuentra en el Archivo General de Simancas: Diligencias efectuadas por el corregidor de Logroño sobre el estado de armas y defensa de ciertas villas fronterizas del reino de Navarra, AGS, Estado, 344, F. 21. La localización de trompas cerámicas de la mitad del siglo XIII en Castro Bilibio y en el Castillo de Viguera entre finales del s. XI/inicios del XII (ocupación de la tenencia de Meltria) y en contextos de mediados del siglo XIV (ocupación castellana del castillo), no hacen sino refrendar desde el registro arqueológico lo visto en los documentos y registros iconográficos (Figura 4 más adelante).

Efectivamente vemos que se detectan abundantes restos arqueológicos de este sistema de comunicación 9  Pero, ¿es posible que estuviera ya vigente este método de aviso en el s. XI, puesto que esta fortificación de Ausa es una torre circular hueca que, según los indicios, pudiera presentar esa cronología…? Habría que profundizar en el estudio de los orígenes y fases previas de esta torre, no sólo de su última ocupación, que parece seguro que fue conquistada y destruida en 1335 (Padilla y Rueda 2010: 477). 10  Tal y como comenta Etxebarria, hasta en 6 documentos del siglo XIV, en todos ellos menos en uno de 1393, en relación a las Juntas Generales, se escribe: ‘tannidas las cinco vozinas’… ‘a bocinas tañidas’, ‘tannidas las cinco vosinas’. Sin embargo, y aunque ningún documento dice que el ‘tañido’ fuera en el cerro de ningún monte, lo previsible es que así fuera, por motivos de sonoridad, tal y como estamos viendo aquí. Lo que no tenemos nosotros muy claro, a título particular, es que fueran orgánicos en sus últimas fases (del siglo XI hasta el final). No se puede descartar (más bien al contrario aunque mientras no haya registro arqueológico no podemos aventurarlo) que fueran mediante trompas cerámicas cocidas a altas temperaturas (950-1000º, en García y Tejado 2017) que creemos que proyectan más lejos el sonido que los cuernos orgánicos. Este último punto lo estamos estudiando en la actualidad. 11  Para ver un mapeado G.I.S. de los abundantes ejemplos de trompas recuperados por toda Europa (entre los años 1200-1500 AD) ver el trabajo de R. Schreg (cf. bibliografía), que recoge una gran parte de ellos.

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Power in tension: fortifications between local aristocracies and states in the Ebro Valley

Figura 2. 2.1. Base de la Columna Trajana. Primera escena. Ejército romano tomando posiciones para la conquista de la Dacia mediante la instalación de torres de señales y algunos soldados para protegerlas y mantenerlas en funcionamiento. 2.2. Dibujo de esa primera escena donde se observa más nítidamente el empleo de una pira de madera y dos almiares o metae de hierba junto a la torre. Nótese el fuego prendido en todas ellas mediante antorchas en su parte superior (Imagen tomada del Proyecto Trajan’s Column: https://arts.st-andrews.ac.uk/trajans-column/the-project/). 2.3. Torre maciza de ‘Peña Candil’ o ‘Silla del Diablo’ (finales del XI/principios del XII por datación radiocarbónica) desde la que se observa nítidamente el Castillo de Viguera, al fondo. 2.4. Tres metae en el valle del Iregua, año 2020, ejemplo de lo complejo que puede ser llegar a detectar la materialidad de la ‘arqueología del humo’ en contextos estratigráficos

de guarniciones militares delegadas12. Todas las aristocracias (militares y eclesiásticas) son las actrices principales en todo este entramado. Son las beneficiadas de la implantación de este sistema: no los campesinos productores. Y son quienes pueden costear la construcción pero, particularmente, el mantenimiento de este costosísimo sistema de gestión territorial. Hay que mantener en perfecto estado no sólo las infraestructuras (fortificaciones del tipo turris, o castra, y sus elementos imprescindibles, aljibes limpios y operativos, accesos adecuados y defendibles, etc.) sino también y sobre todo, a las guarniciones en ellas instaladas. Pertrechos, soldadas, y alimentación. Una auténtica sangría económica si no tuviera una recompensa aún mayor: el control social y por ende

por nuestro territorio de estudio, como por ejemplo torres macizas empleadas para el envío de señales, castros y castillos enriscados en lugares ‘imposibles’ de acceder o para tener una vida cotidiana al uso (sin agua abundante, casi sin espacio a veces), o con la detección de un característico registro ‘fósil director’ como podría llegar a calificarse la detección de las trompas cerámicas. Sin embargo, aunque ahora pueda parecer una tarea relativamente sencilla de comprender, incluso evidente, no lo es tanto. De hecho, sobre muchos de estos yacimientos se sigue discutiendo sobre su entidad y sobre todo funcionalidad (en nuestra humilde opinión y desde el respeto, infructuosamente). No se comprende o no se quiere comprender la funcionalidad geoestratégica de estos enclaves para la gestión territorial desde una perspectiva de marcada jerarquización social.

12  Sí. Apuntamos un origen militar para este tipo de aristocracias que desarrollan su ejercicio de poder en el ámbito rural (algo no nuevo por otra parte, Wickham 2008: 239-376 y esp. 350-351 y 1122). Las elites urbanas tendrán un carácter episcopal preferentemente. Aunque no siempre. También se esta viendo que, al igual que en el resto del Mediterráneo (Volpe 2008), en el territorio de la Península Ibérica se da un fenómeno en donde los obispos ocupan también en ocasiones esos centros de poder rurales que son las alturas (en torno al 15% de los casos, que no es poco) (Peidro 2021).

Las aristocracias de raigambre militar controlarían estos enclaves, bien directamente con su propia presencia en ocasiones, bien mediante el empleo 173

J.M. Tejado Sebastián económico del territorio que se pretende gestionar; es decir, de la personas y de los resultados de sus actividades económicas dentro de ese territorio.

de los investigadores españoles ha sido brutal. Para poder llegar al nivel de profundización en el que se encuentran otros países europeos (si es que acaso hemos llegado, lo que está por ver, o incluso en otras áreas se ha podido incluso superar), se ha tenido que trabajar al 110% durante muchos años, incluso décadas. Gracias al trabajo de eminentes investigadores medievalistas documentalistas y arqueólogos, hemos podido llegar nuestra generación a poder subirnos a hombros de esos gigantes (que no cito para no herir sensibilidades si me dejo alguno de una larga lista).

Pues bien, la base fundamental y principal para afirmar esta propuesta de trabajo en la que nos basamos es una materialidad tan ‘endeble’ como: A) el humo, B) la hierba o C) la leña. Unas materialidades que no dejan registro arqueológico en lo alto de estos cerros en los que nos movemos. Su carácter perecedero no ayuda en la tarea de su conservación y, por ende, de su detección y registro. Sin embargo, que no las recuperemos no significa que no existieran. Un arqueólogo positivista al uso (de carácter factual o incluso materialista) no tendría muchos problemas para torpedear la base empírica de esta propuesta. Alguno podría llegar a calificar despectivamente este tipo de investigaciones como ‘arqueología del humo’ (o ‘arqueología de la luz’ alguno menos irónico… o más, dependiendo de cómo se mire) a este tipo de arqueología inmaterial como podríamos calificarla. Curiosa contradicción si, como decimos, el materialismo histórico es la metodología que empleamos para analizarla.

Así pues, el paso en ocasiones fue traumático y se dio la teoría de los opuestos. La implantación rápida de un materialismo en España, buscando como referentes los más avanzados en la época, hizo que se desarrollara rápida y eficazmente, y a la vez dejando de lado cualquier atisbo o tufo ‘factual’, de batallitas o militar (tan del gusto de los historiadores y arqueólogos anteriores) que pudiera rememorar el período precedente y del que se le pudiera acusar a su autor de connivencia. De ahí a considerar todo lo militar como inexistente, por ‘colaboracionista’ con las estructuras historiográficas del régimen anterior, hubo un paso.

Es precisamente ese problema en la concreción y plasmación de las pruebas físicas, palpables, mensurables, lo que ha posibilitado y desarrollado la falta de una correcta comprensión en algunas fortificaciones del ámbito hispano. No está ocurriendo lo mismo en el contexto europeo, con un desarrollo interpretativo más avanzado y rico a nuestro parecer (Brogiolo y Gelichi 1996; Baker et al. 2013; Christie y Herold 2016, o este volumen que tienes en tus manos, entre otros).

Nadie de la ‘nueva onda’ materialista quiso ni siquiera oír hablar de lo militar. Aunque, en nuestra opinión, tenga todavía mucho que decir para la explicación de la sociedad altomedieval hispana. Y más, en un contexto de fortificaciones como en el que nos encontramos. Quitar de la ecuación el carácter militar hizo que no se pudiera comprender la materialidad y función de esas fortificaciones… Y en ellas estamos; todavía tiendo que justificar con denodados esfuerzos a las estructuras historiográficas dominantes que el vector militar y aristocrático es crucial para una correcta comprensión de estas estructuras de fortificación sobre el territorio sin que ello tenga que verse como una vuelta a viejos, rancios y escleróticos esquemas interpretativos. Un aspecto ya superado afortunadamente en otras tradiciones historiográficas europeas, como digo.

Entonces… ¿Por qué Spain is different? Puede que tenga algo que ver, según nuestra interpretación (aunque no sólo), con la implantación de un modelo positivista factual durante más de 40 años en el sistema académico universitario de la enseñanza de la Historia y la Arqueología. Este modelo historiográfico de investigación, muy del gusto de la dictadura franquista, no quería ni oír hablar del modelo marxista del materialismo histórico. Un período tan largo de limitación académica sólo ha ocurrido en España. Y claro, eso tuvo consecuencias en las estructuras de pensamiento y análisis histórico y finalmente de comportamiento.

No obstante, dejando aparcadas estas cuestiones epistemológicas e historiográficas (importantes como hemos expuesto para la falta de comprensión de estos yacimientos y sus funciones) vemos que, analizando los datos arqueológicos recuperados en campo, es precisamente ese uso tan prolongado en el tiempo para el uso del control y ‘gestión’ territorial, empleadas durante más de mil años, lo que realmente más nos llamó la atención de este tipo específico de fortificaciones.

Mientras otros países comenzaban su lenta pero inexorable andadura en el conocimiento, uso y empleo de esa metodología de trabajo tan útil como lo es el materialismo histórico, aquí en España se seguía mostrando el conocimiento la ‘lista de los reyes godos’ casi como la aspiración máxima del conocimiento histórico y académico del período visigodo. El salto de actualización que se ha tenido que hacer por parte

Más allá de si todos los yacimientos aquí objeto de estudio pudieron estar en funcionamiento a la vez durante la segunda mitad del siglo VII (Castillo de 174

Power in tension: fortifications between local aristocracies and states in the Ebro Valley Los Monjes, Castillo de Viguera y Castro Bilibio)13, lo verdaderamente sorprendente fue constatar no sólo la presencia de la red de fortificaciones que, como decimos, pudieron funcionar contemporáneamente, si no, su dilatado uso temporal en diferentes períodos históricos: (desde época romana (desde época bajoimperial romana de muy finales del s. IV/inicios del s. V) hasta el período bajomedieval e inicios de la Edad Moderna (segunda mitad del siglo XIV/inicios del XV e incluso primeras décadas del s. XVI). En la definición arqueológica lo más precisa posible de ese proceso es en lo que creemos que hay que detenerse ahora para, finalmente, poder aportar una visión de conjunto e interpretación personal de ese desarrollo.

la cultura material sí podemos adelantar un momento de inicio de construcción de este edifico romano que parece configurarse entre las últimas décadas del siglo IV y los inicios del siglo V (no antes)16. Un signo de ‘continuidad’ estructural bastante interesante y que merecerá un análisis detallado en otro estudio conforme vayan avanzando los trabajos17. Siguiendo con el desarrollo cronológico de este espacio destacado del Castillo de Viguera, vemos que también hay al menos un enterramiento plenamente islámico de los siglos VIII/IX18. Esta adscripción la constatamos también con profusión en las fuentes analizadas (musulmanas y cristianas), que mencionan a los Banu Qasi como gerentes en ocasiones, o como ‘propietarios’ en otras, de esta plaza fuerte que era el ḥiṣn Baquira (Lorenzo 2007 y 2017). No entraremos tampoco en esta ocasión a desgranar tan interesante ocupación. Simplemente lo constatamos arqueológicamente, que no es poco, para la posterior comprensión del proceso de gestión de control territorial.

Dejando por ahora de lado El Castillo de Los Monjes (ampliamente analizado en la Tesis Doctoral), así como Castro Bilibio (por las razones expuestas ahora mismo y que luego retomaremos puntualmente), nos centraremos en la exposición de los últimos resultados del yacimiento del Castillo de Viguera, actualmente en proceso de excavación.

La siguiente fase sobre la que merece detenerse es la detectada de finales del siglo X/inicios del s. XI mediante registro material datado por radiocarbono (dos dataciones), o con un interesante hallazgo numismático de época califal (cf. Figura 3)19.

Con los datos de los que disponemos, podemos decir que el edificio de culto localizado en lo alto del cerro del Castillo de Viguera se tuvo que construir entre el 662 y el 680 AD, aproximadamente14. Y se hizo íntegramente en yeso15.

16  Por datos arqueológicos como son las dataciones radiocarbónicas, el estudio numismático (Fernando López Sánchez) de más de cien monedas nummi minimi (Ae3-Ae4 y Ae5) acuñadas el 78% entre el 330 y 357, o producciones cerámicas de sigillata tardía del segundo estilo característico de los cercanos talleres del Valle del Najerilla, como por ejemplo una lucerna estampillada y hecha a torno del tipo TSHT. 17  Por lo tanto, unas aristocracias bien ‘visibles’ en este espacio ya desde este momento (s. V) y en sucesivas fases (s. VII, ss. VIII/IX, finales del s. X, finales del s. XI/principios del s. XI, y finalmente entre mediados y finales del s. XIV). Hacemos esta anotación ante la supuesta ‘invisibilidad’ del registro aristocrático en estas fortificaciones o centros de poder de altura como algunos investigadores todavía reiteran en sus trabajos. Si esa supuesta ‘invisibilidad’ ha llevado a pensar en una especie de período de dulce ‘edad de oro’ del campesinado, liberado total o parcialmente de la jerarquización social y de explotación económica que ello supondría, aquí vemos que es falso. Depende de la escala de organización territorial y su desestructuración a gran escala (no en lo local), lo que hace que se mantengan esos vínculos de dependencia social, económica y territorial de los productores respecto a las elites. Lo que cambia es la escala (Escalona y Reynolds 2011), que es algo muy relevante en la categoría de análisis. No vemos nada que nos indique un supuesto ‘paraíso de sociedades igualitarias’, porque no las hay. Las aristocracias en estos cerros hacían algo… Y hacían algo importante: Realizar acciones de vigilancia y envío de información como medio para mantener el status quo de su posición en el sistema. No decimos que no ‘deseásemos’ desde nuestros presupuestos ideológicos ese mejor de los mundos posibles de sociedades supuestamente liberadas de las cargas personales y económicas que soportaban de las elites sociales y políticas, pero no fue así y no es nuestro trabajo hacer peligrosos ejercicios de contrafactuales que no sucedieron, o peor aún de forzar los datos para hacerles decir lo que no vemos en el registro arqueológico. 18  Tuvo que enterrarse entre los años 764 – 891 cal AD a dos sigmas (84%) [y entre el 788 – 875 cal al 61,9% a una sigma] en la necrópolis que circunda la iglesia. Un período muy amplio y poco acotado, ciertamente, pero dentro de la ocupación plenamente islámica del yacimiento, que fue del 714 hasta el 923, año de su conquista a manos del rey pamplonés Sancho. 19  Al otro lado de la clausura baja del Valle del Iregua, en la fortificación de tapial de San Esteban, han dado como resultado dos

Esta iglesia se localizó justo encima de un edificio romano todavía por definir pero ‘de prestigio’ o utilizado por las elites político-militares del momento, visto el más del millar de teselas de un mosaico polícromo, con piezas de pasta vítrea incluso, que se embutían en un pavimento de opus signinum de gran calidad. Aunque por ahora no sabemos el momento de su abandono, por Seguro en los dos primeros casos, y sólo posible en el último caso. En el yacimiento de Castro Bilibio, a pesar de que es un yacimiento que se cita en la Vita Sancti Aemiliani (escrita a mediados del siglo VII, entre 639-642, cf. Tejado 2010: 605, nota 13), las potentes obras de fortificación de finales del siglo X (con dos dataciones calibradas y resultantes en cal AD 980 y 995 respectivamente en la interceptación con la curva de calibración, ref. Beta-420100 y Beta-420101), pudieron llegar a alterar muy notablemente el registro primario en los sectores intervenidos. Aún así, se pudo llegar a registrar una tegula de origen romano o tardorromano fuera de su contexto originario, en un contexto de finales del siglo XIX, pero en un lugar tan destacado como lo es la parte alta de estos cerros, lo que nos indicaría con mucha probabilidad su empleo anterior en esta zona (Tejado 2018: 90, nota 23). Sobre la citada obra de la Vita, ver Castellanos 1999 y en un contexto más amplio, Castellanos 2004. 14  Esta datación tan acotada en el tiempo surge del cruce contextual de dos dataciones radiocarbónicas calibradas, de la datación de un carbón presente en el muro norte de la iglesia, en su anexo (662-774 al 95,4% de probabilidad, ref. Beta – 474572), y de un individuo (606-680 a dos sigmas también, ref. Beta – 526420 ) enterrado en la necrópolis que circunda la iglesia a su exterior. Siguiendo la lógica ad sanctos de este período no se iba a enterrar el individuo sin que estuviera la iglesia construida. 15  Sobre la importancia de este aspecto crucial en cuanto a técnicas constructivas o las repercusiones en cuanto a la arqueología de la arquitectura se refiere (en particular a la llamada ‘arquitectura mudéjar’, ver Tejado 2020c: 221-233). 13 

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J.M. Tejado Sebastián

Figura 3. 3.1. Modelo 3D de 2018 del edificio de culto de finales del siglo VII localizado en lo alto del Castillo de Viguera con indicación de las unidades estratigráficas de finales del siglo X/inicios del XI; ábside, con datación radiocarbónica debajo y tumba (3.2) con datación radiocarbónica debajo. 3.4. Texto del Muqtabas V de IBN ḤAYYĀN donde se da cuenta de la toma del Castillo de Viguera por tropas cristianas a inicios del siglo X (923-4 [311 H], en Lorenzo 2017: 44-45). 3.6. Hacksilver de dos pepitas de plata una limpia (1.63 gr) y otra en estado original (0.43 gr). 3.7. Divisor de plata (0.45 gr) de 1/6 de dírham de Hixem II (387 H = 997-8 AD) usado en el ámbito cristiano del poder local llamado ‘reino de Viguera’

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Power in tension: fortifications between local aristocracies and states in the Ebro Valley Sabemos que el ábside de la iglesia sufrió una remodelación integral a finales del siglo X/inicios del XI20. Realizado con yeso también, pero de muy inferior calidad vistos los análisis de morteros de yesos, nos corrobora que el ábside se realizó en un momento muy posterior21. El ábside estuvo cubierto con pequeña cúpula (1,30 de ∅ al interior) con piedra más ligera, de piedra de toba (tufa, calcareous tufa). Esta piedra fue acarreada y subida desde abajo, al igual que el yeso, materiales que no se dan en la superficie del cerro. Un trabajo muy costoso en términos energéticos y que nos ponen sobre la pista de los intereses y actores de los agentes que ordenaron la refacción/nueva construcción del ábside (no reparación, pues no es lo mismo).

del XII. Éste se puede confrontar con la masiva aparición puntual de documentos que, precisamente en ese período, mencionan la Tenencia de Meltria22 o Tenencia de Viguera, confundiéndolas o mejor dicho citándolas indistintamente en ese preciso momento (Rodríguez R. de Lama 1975; Olcoz 2010). Esta ocupación arqueológica creemos que se correspondería con el período del Reino de Pamplona-Nájera (923-1113)23. Pues bien, además de continuar con la aparición de tumbas de esta cronología (finales del XI/principios del XII) alrededor de la iglesia arriba descrita, se detectan algunos fragmentos de trompas cerámicas, para el aviso en caso necesario (cf. Figura 4), tanto los días de niebla que no se pueda utilizar el sistema de señales visual ya visto (ahumadas o lumbres mediante el empleo de pirae), o bien avisos rápidos en distancias ‘cortas’ de hasta 7km en línea recta entre cumbres, según las pruebas de arqueología experimental realizadas (Dieu 2009).

Este interesante y potente registro arqueológico del poder local de finales del siglo X/principios del XI, nos pondría sobre la pista de la identificación de lo que algunos historiadores han venido denominando el ‘reino de Viguera’ (Ubieto 1950; Cañada 1981). Su entidad política sería muy breve, eso seguro (9701005/¿1030?), aunque su definición exacta todavía necesita de una investigación a fondo.

Estos fragmentos también aparecen, y de manera masiva, en la última ocupación militar del yacimiento: la que va de mediados a finales del siglo XIV24. La utilidad de las fortificaciones (torres, o castros y castillos en altura) en este período como atalayas de vigilancia pero sobre todo, como centro de transmisión o réplica de señales con la información necesaria nos indica que el sistema estaban plenamente vigente en un período tan ‘tardío’ como éste (incluso bastante más, como ya hemos visto). Lejos de parecer un sistema perteneciente a primitivos sistemas del aviso tardoantiguos y altomedievales, se mantuvieron vigentes durante bastantes siglos más25. Lo que nos parece que tiene una jugosa lectura dese el punto de vista interpretativo. Vamos con ello.

El núcleo principal que daría soporte para articular el control del espacio aledaño y de todo el Valle del Iregua volvería a ser, nuevamente, este cerro con características defensivas naturales excelentes, absolutamente inexpugnables al asalto aunque sí reducible por medio del asedio. Y nuevamente esta fortificación juega un papel fundamental en la articulación del territorio en el que se inserta; lo que ocurre es que ahora dentro de la escala más pequeña de análisis de este trabajo, que será el núcleo gordiano de esta aportación. No obstante, antes de pasar al desarrollo de su interpretación, queda por destacar las dos últimas fases de este yacimiento.

Conclusiones Una vez visto el registro arqueológico, aunque de una manera muy rápida, es hora de intentar buscar y

El primer período que queremos comentar aquí es el referente al momento de finales del siglo XI/principios

22  Documentación analizada por Lorenzo, 2017, cf. 211. En la actualidad al Castillo de Viguera también se le conoce como Castillo de Valdemetria. Creemos que no es casual el mantenimiento de este curioso y parlante topónimo. 23  Una ciudad de Nájera, muy cercana al Castillo de Viguera, conectadas ambas por un camino que desemboca a los pies del castillo. Fue tan estrecha la conexión y relación entre ambos núcleos (Nájera-Viguera) que ambas serán conquistadas en las mismas fechas tanto en el período de conquista musulmana, como de conquista cristiana. Su simbiosis era total, algo que creemos que es crucial para comprender la gestión del territorio por parte de este efímero reino. 24  Cronología que nos aportan unidades estratigráficas tan definitorias como el comienzo del abandono de los aljibes, datadas por métodos de termoluminiscencia y radiocarbónicos, así como el registro de dos monedas de vellón (novenes) de Alfonso XI, acuñadas en Burgos entre 1328-1334 (muy probablemente de la serie de 1330). Exactamente iguales las recuperadas en el Castillo de Los Monjes hace más de quince años (en 2003). Un detalle este último que no puede pasar desapercibido si consideramos, como creemos, que ambos yacimientos estaban también conectados en este período bajomedieval y no sólo en la segunda mitad del siglo VII. 25  Hemos desarrollado algunas claves del final de esa larga y fructífera relación en el período de los Reyes Católicos e impacto de la legislación al respecto del ‘desmoche’ de las torres y fortificaciones, en Tejado 2020b: 76 y 89.

dataciones muy precisas sobre paja de gramíneas a dos sigmas entre 983-1051 (Tejado 2020c: 220). 20  Por datación radiocarbónica. La pregunta que nos surge en este estadio de la investigación es ¿Porqué? ¿Y porqué sólo el ábside?... ¿Tuvo que ver con una remodelación por el mal estado del ábside? ¿O se trató de una cuestión del rito?... ¿El edificio de culto comenzó siendo en origen una iglesia cristiana ‘visigoda’, luego convertida al culto islámico durante los siglos VIII y IX, y una vez conquistada la plaza en el 923 ‘reconsagrada’ nuevamente al culto cristiano?... Por el momento no lo sabemos. Intentaremos indagar en esta posibilidad, visto que también existe algún enterramiento de ese período Banu Qasi alrededor del edificio y que el ábside se reformó completamente a finales del siglo X, y casi nada del resto del edificio (salvo su esquina SW), lo que nos indica que el edificio no estaba en ruina, lo que sí hubiera explicado una potente refacción de todo el edificio entero. 21  Queremos agradecer a Carmelo Martínez Garrido, responsable de calidad de la fábrica de yesos de Viguera de Saint-Gobain Placo Ibérica, y a los responsables del Laboratorio de I+D+i en Madrid de dicha empresa, la colaboración y buena disposición mostrada desde un primer momento para la realización de las analíticas realizadas: (ADT) Análisis térmico diferencial, dureza Shore C, (XFR) fluorescencia de rayos X, termogravimetría (TGA), tanto a morteros de yeso, como a los minerales de yeso nativo, a la cal del opus signinum y al opus caementicium para analizar su composición.

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J.M. Tejado Sebastián

Figura 4. 4.1. Ábside de Alaiza (Álava) con escena bélica de asalto a una torre. 4.2. Detalle del mismo con dos soldados tocando la trompa (¿o cuerno?) en la parte superior de la torre. 4.3. Iglesia de Añua (Álava) con motivo similar. 4.4. Fragmentos originales (mediados del siglo XIII por radiocarbono del contexto) y reconstrucción cerámica hipotética de la trompa de Castro Bilibio. 4.5. Grabados de escena bélica en torno a un castillo en el interior de la iglesia de Moings (Haute-Saintonge), datados entre 1130 y 1140. Nótese como en lo alto de la torre de madera hay un soldado tocando un cuerno o trompa (detalle). Foto: APEMUTAM, tomada de L. Dieu. 1999. Moyen Age: 49. 4.6. Fragmentos varios de dos individuos de trompas de los seis registrados hasta la fecha en el Castillo de Viguera. La superior de entre mediados/finales del siglo XIV (radiocarbono, termoluminiscencia y hallazgos numismáticos en contexto) la inferior, de finales del XI/principios del XII: radiocarbono. 4.7. Trompa de Craponoz. Ejemplar completo original, fracturado. 44 cm de longitud. Vidriada, cronología propuesta hacia finales del siglo XIII-principios del XIV. Foto de Yves Bobin, Patrimoine de l’Isère. 4.8. Dibujo de la trompa de Castro Bilibio

trazar las líneas comunes que articulan y dan sentido a todos ellos en busca de una explicación más global o discursiva.

que nuestro interés personal en buscar relaciones donde, igual, no las hay? … Es una pregunta pertinente porque, si bien la tendencia antropocéntrica es la de decir que sí, pues son evidentes en nuestra mente y lógica discursiva, lo cierto es que al intentar ofrecer una explicación coral nos surgen algunas dudas. Dudas

La pregunta es: ¿Existen realmente esos nexos, o son ficciones que construimos nosotros sin más armazón 178

Power in tension: fortifications between local aristocracies and states in the Ebro Valley Antonina, como lo están demostrando yacimientos como Calagurris, Clunia, Tarraco, Los Bañales, o en diferentes espacios del Conventus Carthaginensis (cf. Tejado 2018: 210-214).

metódicas que hay que tener en cuenta. La principal es que el marco interpretativo que vamos a exponer aquí es sólo válido (y de momento provisionalmente) para este espacio aquí objeto de estudio. Decimos provisionalmente porque a pesar de llevar estudiándolo ya casi dos décadas, todavía consideramos que quedarían varios lugares en los que intervenir arqueológicamente. No es una simple acción de prevención o cautela (necesaria por otro lado por la cuestión metodológica: ‘manchas de leopardo’), si no que, en este tiempo de estudio, estamos viendo que cada yacimiento, e incluso cada campaña en cada yacimiento, aportan una serie de datos, a veces incluso indicios o detalles que no hacen sino ampliar o modificar nuestros presupuestos haciéndonos reevaluar y actualizar constantemente las ideas previas que tenemos sobre esta cuestión de las fortificaciones empleadas para la gestión territorial. El ‘modelo’ interpretativo por tanto, ni está definido para un territorio amplio, ni siquiera cerrado para la zona de estudio. Como no somos muy partidarios de plantear modelos de amplio espectro de aplicación, vayamos ‘simplemente’ a comprender lo que hemos detectado en este territorio.

Este proceso de cambio de la localización física de las elites se detecta en el Valle del Iregua en varios yacimientos: En la Villa Romana de La Morlaca, en Villamediana de Iregua, (actualmente en excavación por nosotros) se han recuperado en innumerables unidades estratigráficas más de un centenar de monedas romanas con exactamente las mismas acuñaciones e incluso los mismos tipos (‘jinete caído’) que las encontradas en el yacimiento del Castillo de Viguera. También se han realizado dataciones radiocarbónicas, o se han recuperado repertorios cerámicos de terra Sigillata africana (Hayes 59B) que abundan en el momento de abandono en el momento de transición de la villa entre mediados del s. IV hasta el V. ‘Casualmente’, es justo en ese momento donde, a menos de 20 km. de distancia en línea recta de este yacimiento, se encuentra la constatación de la fase romana de la fortificación del Castillo de Viguera. Allí, se constata la instalación de aristocracias militares tardorromanas, en lo alto de ese agreste e inaccesible cerro.

Hecha esta prevención, en este territorio hemos visto una serie de registros arqueológicos que hay que interpretar (hasta que haya nuevos datos) y que van en la siguiente dirección:

Posteriormente, tanto allí, como en otros lugares como el Castillo de Los Monjes o, previsiblemente, Castro Bilibio, se instalan guarniciones militares en el período del final del reino de Toledo (segunda mitad del siglo VII). Y operaban en red, mediante el sistema de aviso y envío de información ya explicitado arriba. La cuestión radica en que, siendo un territorio enormemente amplio, cuya gestión es de carácter supralocal, sin embargo, ya comienza a ser ligeramente más constreñido que el anterior ager Tarraconensis (que estaba inmerso dentro de un sistema más amplio). Ello nos lo explicita la constatación de la diferente dirección de los flujos económicos, que no se encaminan ahora ya a la metrópolis exterior (Roma), si no que se reorientan al interior de ese territorio con sede en Toledo.

Tras una desestructuración del poblamiento rural romano en torno a la mitad del siglo IV/inicios del V, articulado en estructuras aristocráticas de explotación del territorio (villae), las nuevas formas de explotación por parte de las elites sociopolíticas se centrarán en las fortificaciones. Unas fortificaciones que servirán tanto para acomodar en su interior a una parte de esas elites, como para, un aspecto mucho más importante desde el punto de vista estructural; posibilitar y desarrollar el mantenimiento de estructuras sociales que permitan ejercer el control de un territorio determinado. Por tanto, podríamos decir que se da un trasvase en cuanto a la localización de yacimientos, del llano a las alturas. Pero no cambiarán mucho en este período (segunda mitad del s. IV/V) ni los actores, ni la escala o territorio sobre el que ejercen influencia.

El siguiente paso es la constatación de un establecimiento de carácter militar en época islámica como será el ḥiṣn Baquira en el yacimiento del Castillo de Viguera. Ello es interesante en tanto en cuanto se certifica la presencia de un poder político administrativo importante en la zona, radicado en núcleos de plazas fuertes y núcleos consolidados del valle del Ebro (como Arnedo, Nájera o Viguera y luego Tudela o Zaragoza). Sin embargo, a pesar de su importancia, se observa una contracción notable del territorio a controlar respecto al anterior reino visigodo de Toledo. Su ámbito de aplicación será más circunscrito. No será un territorio pequeño, ciertamente, pero sí bastante ‘más local’, digamos reducido, que el anterior.

La paulatina transformación del antiguo mundo romano hará que si bien en este territorio se verá un punto de inflexión en cuanto a la ubicación de los centros rurales desde los que ejercen el control del amplio territorio, no lo sea tanto desde el punto de vista estructural, pues será un larguísimo proceso que durará más de mil años. A partir de ese ‘momento’ (puntual podríamos decir, aunque también necesita de décadas para su desarrollo, ss. IV/V) se constata una tendencia de desestructuración del tejido fiscal romano que empieza ya en el siglo II, en época 179

J.M. Tejado Sebastián El sucesivo estadio de contracción de poder y control territorial detectado desde el registro arqueológico será la presencia a finales del siglo X e inicios del XI del denominado ‘reino de Viguera’, de base militar. Independientemente de que sea denominado ‘reino’ o fuerte poder local, lo cierto es que el espacio y territorio sobre el que proyectar su coercitivo control político, social y económico es minúsculo si lo comparamos con los estadios de las fases previas romana, visigoda e islámica.

hacia lo centralizado en poderes cada vez más amplios. La tendencia centrípeta es muy diferente a la centrífuga que se observaba siglos antes, hasta finales del X/ principios del XI. Y aunque este proceso ha sido aquí observado en su individualidad, sin embargo no consideramos que sea una ‘rara avis’ en el panorama de las fortificaciones y del control territorial surgido tras el colapso del sistema fiscal romano en las zonas de su antiguo dominio. La transformación de este sistema en otros diversos, con diferentes ritmos, tempos y grados de profundidad según el lugar desempeñado por cada territorio dentro del engranaje del sistema fiscalizador romano, hará que la aceleración y velocidad del proceso varíen notablemente. El estudio en conjunto, con metodología comparativa, es tremendamente útil (Wickham 2008). Sin embargo, nos hace falta comenzar el estudio por lo local, por un registro fiable del ámbito más local de los yacimientos, para observar que cada territorio tiene su tiempo de evolución propio y que no tiene que ser común al territorio que tiene contiguo. La ‘piel de leopardo’ nos vuelve a mostrar que cada mancha tiene su propia entidad y ritmo evolutivo. Cuidado. Pero eso no impide, o no debiera impedir, obtener datos e inferencias de carácter más general y de aplicación más global.

Es en el yacimiento de Castro Bilibio donde también se detecta una importante presencia de poderes locales en esa fortaleza a finales del siglo X/inicios del XI (dos dataciones radiocarbónicas de la fundación de su muralla). Se constatará también la presencia de otro tipo de poderes de más amplio rango (pugna entre la corona castellana y navarra por el control de la frontera en el río Ebro, cf. Álvarez 2008), en estadios más avanzados de la segunda mitad del siglo XIII y que llegarán hasta finales del siglo XIV/inicios del XV (cf. Tejado 2020 y 2020c). No podemos decir lo mismo de las dos siguientes ocupaciones detectadas en las fortificaciones aquí objeto de estudio. Vemos que la tendencia se invierte. La primera es la correspondiente a la inclusión de este espacio ahora riojano en la órbita del reino de Pamplona-Nájera antes mencionado. La presencia de estructuras de hábitat dentro del yacimiento de El Castillo de Viguera (hogar) para controlar el acceso, objetos como las citadas trompas de aviso, o individuos allí enterrados (todas ellas con dataciones radiocarbónicas coincidentes) nos apuntan a la pertenencia de este yacimiento a un estadio de poder más amplio que en la fase anterior. Las fuentes textuales nos hablan de un importante centro de control territorial: la Tenencia de Meltria. Por tanto, podríamos decir que hay una progresión en cuanto a la amplitud del territorio a controlar. En Castro Bilibio pensamos por el registro obtenido que ocurría algo similar si bien hay que ser sinceros y cautos, puesto que este yacimiento está necesitado de una mayor y más profunda intervención arqueológica antes de poder llegar a afirmar o desmentir este supuesto.

Por tanto, desde el punto de vista de la longue durée, y a pesar de las notables diferencias regionales que puedan existir entre unos territorios y otros, no nos parece tan casual que, en aquellos territorios que han sido profusamente estudiados con meticulosa metodología, aparezcan ‘sorprendentemente’ algunas coincidencias dignas de mención con el territorio que aquí estamos estudiando. Así nos ha ocurrido con el territorio de la Toscana, en Italia. Un territorio de los mejor conocidos (sin menospreciar a otros, por supuesto) desde el punto de vista arqueológico e histórico entre el período tardoantiguo y la plena y baja Edad Media. Las referencias bibliográficas son múltiples y conocidas por todos. En recientes trabajos (Cortese 2017) se describe nítidamente un proceso histórico acerca de las aristocracias que de manera clara plasma un proceso similar en bastantes puntos al que aquí hemos descrito por medio de sus registros arqueológicos: las fortificaciones.

En torno a la segunda mitad del siglo XIV hasta finales del s. XV, detectamos por monedas de Alfonso XI idénticas recuperadas tanto en el yacimiento de Castillo de Los Monjes como en el Castillo de Viguera, como por dataciones radiocarbónicas y termoluminiscencia, que este tipo de yacimientos todavía seguían estando operativos. Y por las mismas razones funcionales que antaño. Sin embargo, su pertenencia en este espacio a la órbita castellana, francamente en expansión, nos hace observar que la tendencia de control territorial es ascendente, es decir de concentración y aglutinación

Y pensamos sinceramente que ello ha sido posible por dos motivos principales: por la capacidad de la investigadora que han afrontado esta tarea, cierto, pero no menos importante por la metodología empleada: el análisis de siete siglos para ver una evolución completa, un proceso, un marco global, no sólo un elemento puntual a resolver (aunque sea crítico) parece ser la clave, a nuestro entender. 180

Power in tension: fortifications between local aristocracies and states in the Ebro Valley

Figura 5. Propuesta de evolución de la relación entre poder y proyección territorial en términos de fragmentación y concentración para el valle del Iregua entre finales del siglo IV hasta finales del siglo XV. Nótese que para esta zona en concreto, el punto de inflexión se sitúa a finales del siglo X /inicios del XI

Las aristocracias pasan en la Toscana por una fase de transformación en torno al siglo VI hasta el VIII26, en donde su proceso de consolidación, crecimiento y potenciación llevarán al máximo desarrollo ese poder aristocrático local en torno a finales del siglo X y durante el XI (1000-1080) (cf. Cortese, 2017: 201266), iniciándose ahí un proceso de contracción (denominado ‘resilienza’ por la autora) hasta finales del siglo XII (Ídem y ss.). No nos parece casual esa coincidencia estructural, con las lógicas variaciones remarcadas y presentes entre ambos territorios (Alto Ebro-Toscana).

anteriores, no es algo nuevo que queramos destacar desde el punto de vista particular o personalista. En absoluto. Es un punto de referencia muy común en la historiografía al uso. No hay nada más que recordar toda la cuestión del incastellamento, de Toubert (1973) y todas las secuelas que todavía a día de hoy se están debatiendo con trabajos de referencia (Augenti y Galletti 2018). La cuestión radica, en nuestro parecer, en la forma de abordarlo. No como un elemento puntual, en torno al año 1000 (aún cuando se analice un período de cuatro siglos como hizo magistralmente Toubert), o como una serie gradual previa que confluye hacia el incastellamento (como lo demuestra la acuñación del término ‘primo incastellamento’). Los siglos posteriores al foco de estudio, también son muy relevantes para comprender dicho ‘objeto’, por las consecuencias o comportamientos que puedan explicar parcialmente la estructura general del proceso (cf. Wickham 2008).

Para finalizar queríamos reflexionar o hacer una llamada de atención sobre lo aquí expuesto: ‘Nada nuevo bajo el sol’. Este período sobre el que ponemos nuestro foco de finales del siglo X/principios del XI, como algo crucial para comprender las tendencias altomedievales 26  No olvidemos la ‘cercanía’ de la ciudad de Roma y su actividad como potente foco dinamizador hasta esas fechas como elemento retardador del proceso. Algo constatado desde el punto de vista arqueológico en Crypta Balbi (Manacorda 2001), o desde el punto de vista histórico en Wickham 2009 entre otros.

Es por ello que por nuestra parte hemos intentado hacer una aproximación diferente desde el punto de 181

J.M. Tejado Sebastián vista interpretativo, con una larga duración de más de 10 siglos. Esto se ha podido realizar por lo pequeño del territorio analizado. En un espacio amplio o muy amplio sería imposible. Profundidad temporal y espacial tienen una relación inversamente proporcional. Pero no es nada nuevo el período objeto de estudio, que como decimos ya ha sido analizado anteriormente con gran calidad y cantidad de trabajos.

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A lo máximo que aspiramos es a ver si este trabajo puede incentivar a otros investigadores a observar su territorio de estudio bajo estas variables ‘cíclicas’ de fragmentación/concentración del poder territorial. Y si aspiramos a ello no es por un afán de protagonismo mal entendido, aunque sí es por egoísmo propio: el egoísmo del interés investigador personal por si hubiera (que estoy convencido) más territorios con similares características con los que poder comparar y contrastar este territorio del alto Valle del Ebro que es el Valle del Iregua. Para ello necesitamos de dos cosas íntimamente relacionadas: A) De yacimientos que contengan una gran cantidad de ocupaciones históricas y fases que permitan, a priori, obtener datos de la investigación del proceso en la larga duración y B) Que tengamos los investigadores las ‘ganas’ de incorporar ese estudio minucioso de todas las fases históricas de un yacimiento en nuestra agenda de trabajo. Y no ‘priorizar’ unas fases sobre otras… Si no, podría ocurrir que al centrarnos en una en concreto, estemos perdiendo una magnífica oportunidad de comprender ese bonito puzzle que da el marco completo. Hace falta la comprensión de una pieza concreta, ciertamente, pero sin perder de vista el conjunto donde se integra. Bibliografía Álvarez Borge, I. 2008. Cambios y alianzas. La política regia en la frontera del Ebro en el reinado de Alfonso VIII de Castilla, 1158-1214. Madrid: Consejo Superior de Investigaciones Científicas. Augenti, A. y Galleti, P. 2018. L’incastellamento: storia e archeologia. A 40 anni da Les structures di Pierre Toubert. Spoleto: Centro Italiano di Studi sull’Alto Medioevo. Baker, J., Brookes, S. y Reynolds, A. 2013. Landscapes of Defence in Early Medieval Europe. Turnhout: Brepols. Bishop, M.C. y Coulston, J.C.N. 2006. Roman military equipment. From the Punic Wars to the Fall of Rome. Oxford: Oxbow. Brogiolo, G.P. y Gelichi, S. 1996. Nuove ricerche sui castelli altomedievali in Italia settentrionale. Florencia: All’Insegna del Giglio. Brufal, J., Negré, J. y Sabaté, Fl. (eds) 2020. Fortaleses a vall de L’Ebre (segles VII-XII), Arqueología Medieval IX. Lérida: Agira. Cañada, A. 1981. Un milenario navarro: Ramiro Garcés, rey de Viguera. Príncipe de Viana 162: 21-38. 182

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Los habitats « perchés » en la parte oriental de la Península Ibérica entre los siglos V y X Albert Ribera i Lacomba Abstract In the Eastern part of the Iberian Peninsula, new settlements of different dimensions emerged in the top of hills during Late Antiquity. Most of them were state responses to external conjunctural threats. Some of them reoccupied pre-Roman or Roman centers, but they have no continuity. Some from the border between the Visigoth kingdom and the Eastern Roman territory were important. In at least two cases, maybe more, the new sites hosted an episcopal seat, Begastri and Eio/Tolmo de Minateda. The recent excavations in the fortified settlement of Valencia la Vella, near to Valencia, have uncovered a more important site than was supposed. This site was created in the context of the conflict between Visigoths and Roman-Orientals as well, in the second half of the 6th century. It seems to have been abandoned from the end of the 7th century. In Early Islamic period, the sites on the top hills from the Northern Valencian Country have another character. They would be refugees of marginal groups because of their poor material culture and isolation, in the context of the general instability of the 8th and 9th centuries in this area. Keywords: Territory, Late Antiquity, Early Islamic, Fortified Centers, borders Palabras clave: Territorio, tardoantigüedad, paleoislámico, centros fortificados, frontera

Introducción En medio milenio (400-900) la mitad oriental de la provincia Carthaginensis, pasó de ser una provincia del Imperio Romano Occidental al Sharq-al-Andalus del Califato Omeya de Córdoba. En esta etapa los asentamientos fueron cambiando. Sin embargo, los datos históricos son escasos y predominan los episodios bélicos y de la alta política. Además, la arqueología no termina de ser muy explícita, por escasa y discontinua, excepto en algunos yacimientos. La evolución de unos pocos centros urbanos se conoce bien, como las colonias de Carthagonova, Ilici o Valentia, pero la mayoría son bastante desconocidos, sobre todo para el periodo tardoantiguo, excepto el Tolmo de Minateda. El mundo rural presenta un mismo panorama, partiendo de la base que su estudio durante el periodo romano tampoco ha estado muy desarrollado (Jiménez et al. 2014). Es evidente que el modelo romano de las villas había desaparecido al final del periodo que nos ocupa, sin que haya apenas datos para seguir el proceso de cambio. El siglo v, del imperio de occidente al reino visigodo de Tolosa La escasa información procede más de la historia que de la arqueología. En Hispania la entrada de vándalos,

suevos y alanos en 409 supuso el inicio del fin del poder romano, que se produjo dentro de un proceso con avances y retrocesos. La posterior llegada de los visigodos, en 414, y su instalación en Barcino y su entorno, pareció sentenciar la presencia imperial, pero el pacto de Walia y su traslado a Tolosa en 418 permitió recuperar la provincia Tarraconense y utilizar a los godos contra los otros bárbaros. Su intervención expulsó vándalos y alanos a la Tingitania y confinó los suevos en Gallaecia. En el territorio que nos ocupa, se han señalado destrucciones y ocultaciones monetarias en la primera mitad del siglo V, evidentes en Valentia y su entorno, pero también en otros lugares (Ribera y Rosselló 2007) como en la zona de Lorca (Vizcaino 2019: 199). Esta evidencia arqueológica indicaría que parte de la Carthaginense sería devastada. Al mismo tiempo, se ha comprobado la recuperación de Carthagonova, que apenas ha dado información del siglo IV (Vizcaino 2018). También se ha constatado la reconstrucción de Valentia (Ribera 2012). El Imperio controló la Tarraconense casi hasta su final, y la parte litoral de la Carthaginensis desde el 455, como demostraría el desastre de la flota del emperador Mayoriano en el 460 entre Cartagena y el Portus Illicitanus a manos de los vándalos, que se apoderaron de las Baleares. El último territorio romano hispánico pasó a manos visigodas en 472 sin apenas resistencia. Sólo hubo oposición de algunas ciudades y elementos

Perchement et Réalités Fortifiées en Mediterranee (Archaeopress 2023): 185–201

A. Ribera i Lacomba aislados de la aristocracia. Este primer dominio visigodo sería militar, sin nueva población. Se extendió a casi toda la península, excepto la Gallaecia sueva. La inscripción que conmemora la restauración del puente de Mérida por Eurico muestra este estado de cosas. Posteriormente hubo sublevaciones de la aristocracia semiautónoma hasta mediados del siglo VI (Arce 2005: 144-147).

Esta fase tampoco estuvo exenta de problemas externos, como la agresividad franca y la inquietante amenaza romana que, tras liquidar el reino vándalo, ocupó las Baleares y Ceuta. Los asentamientos defensivos en altura de la frontera franca y los que controlaban los pasos pirenaicos son bastante conocidos (La Roc de Pompalune, Les Cluses, Puig Rom, Sant Julià de Ramis...) (Nolla 2014) y se estudian por otros autores.

La alteración de las tramas del poblamiento rural bajo imperial presenta vacíos de información debido a la escasez de excavaciones y publicaciones. Una cuestión importante es la evolución y pervivencia de las villae y sus fundos. La mayor parte debieron desaparecer. Las que lograron sobrevivir, como algunas del área murciana (Vizcaíno 2019: 99-100) o l’Horta Vella (Betera), cerca de Valentía, que perduró hasta el siglo VIII (Jiménez et al. 2012), experimentaron un proceso de reconversión en granjas más simples, con áreas de residencia, trabajo (silos, prensas) y enterramiento.

La segunda mitad del siglo VI: la reorganización territorial del reino visigodo. La creación de nuevos centros fortificados (Figura 1) La muerte del rey Theudis (548), de origen ostrogodo, inició un largo período de inestabilidad, entre 550 y 570. Además de una gran epidemia, la peste de Justiniano, el reino visigodo sufrió la triunfante revuelta cordobesa, la guerra civil entre Agila y Atanagildo, la intervención bizantina y la ocupación romana, presumiblemente pactada, del Sudeste peninsular, con buena parte del litoral mediterráneo hispano, al menos, a partir del sur del río Júcar. Se produjo una sustancial alteración del incipiente reino visigodo, que afectó a sus territorios meridionales y orientales. La instalación de los bizantinos, en plena fase expansiva y ya asentados en Ceuta y Baleares, supuso una gran amenaza (Vizcaíno 2009).

Surgieron algunos pequeños centros fortificados en altura, al menos en el sudeste, como los posibles castra del Monastil (Elda), el Salto de la Novia (Illea, Murcia) y otros (Vizcaino 2009: 202). Para Gallaecia, gracias a Hidacio, se conoce que la población local se enfrentó a los invasores, a veces con éxito, en algunas ciudades y asentamientos mencionados como castra, sin que se hayan identificado arqueológicamente (Arce 2005: 212).

En contra de lo manifestado por otros investigadores (Ripoll 1996), que cuestionaban una frontera militar entre godos y bizantinos, la creciente realidad arqueológica y las escasas, pero existentes, noticias históricas, avalan la presencia de una zona militarizada, al estilo de Italia y África. Entre el Turia y el Júcar y las montañas del sur de la provincia de Valencia, pasaría la cambiante frontera, que, como indican las fuentes y la arqueología, estaría organizada en fortificaciones menores (castra, castella...), que controlaban las comunicaciones y lugares estratégicos. Este dispositivo se basaba, en última instancia, en ciudades amuralladas en su retaguardia. En el País Valenciano se adivinan los principales elementos de esta frontera militarizada, cuyos centros urbanos respectivos serían, de la parte visigoda, Saetabis y Valentia, al menos desde poco antes del 589, tras las campañas de Leovigildo (Ribera 2019a), e Ilici y Dianium de la bizantina (Guilabert et al. 2019).

La primera mitad del siglo VI: del reino de Tolosa al imperio de Oriente La derrota frente a los francos en 507 supuso el final del reino de Tolosa y obligó a la migración de la población visigoda a Hispania, abandonando la mayor parte de la Galia, excepto la franja costera mediterránea de los Pirineos al Ródano, la Septimania. La mayor parte se instalaron en el centro de la Meseta norte y el norte de la Meseta sur. La intervención del ostrogodo Teodorico evitó la desintegración del estado visigodo. Este interregno ostrogodo, que tuteló Hispania varias décadas, fue un periodo relativamente tranquilo de paz y reconstrucción, en el que se desarrolló el poder godo y se asentó la organización territorial y el poder de los obispos. Los concilios provinciales que tuvieron lugar también entran en esta dinámica organizativa general (Fuentes 1996; Ribera 2013). Es significativo el papel de los cuatro hermanos obispos que rigieron varias sedes, Justiniano de Valentia, Justo de Urgellum, Nebridio de Egara y Elpidio de Osca. Estos dignatarios, surgidos de la aristocracia hispana, monumentalizaron centros episcopales de antiguas ciudades y crearon otros nuevos, caso de Egara (García et al. 2009).

La fragmentación de las antiguas provincias de la Cartaginense y la Bética, a causa de la intervención romana oriental y la creación de la provincia de Spania, implicó una nueva organización territorial, tanto por parte goda como romana. En este contexto se crearon obispados en la zona visigoda fronteriza para gestionar los territorios de las sedes de Ilici y Carthagonova, que se habían sustraído del poder imperial, Eio y Begastri, que se instalaron en nuevos centros fortificados en altura 186

Los habitats « perchés » en la parte oriental de la Península Ibérica entre los siglos V y X

Figura 1. Mapa de la Península Ibérica con algunos de los yacimientos citados en el texto. Museu de Prehistòria de València

d’Arqueologia Clàssica (ICAC), de potenciación del estudio de la Antigüedad Tardía y Visigoda, con los Cursos de Arqueología Cristiana y Visigoda.

cercanos a la frontera (Llobregat 1977: 95-96; Vallejo 2000-2001). València la Vella, un nuevo centro fortificado

Los trabajos se han centrado en la reconstrucción de la secuencia estratigráfica, la identificación de las principales áreas y el estudio de sus murallas. Los sondeos y las prospecciones geofísicas del departamento de Ingeniería Cartográfica, Geodesia y Fotogrametría de la Universidad Politécnica de Valencia, muestran una considerable densidad urbanística.

En este momento habría que situar la creación del gran recinto fortificado de València la Vella (Riba-roja de Túria), a 16 km al noroeste de Valencia. Es un nuevo asentamiento fortificado de más de 5 hectáreas sobre un promontorio elevado entre el río Turia y el barranco de la Cabrassa (Figura 2). Sobresale entre 24 y 41 m de altura sobre el cauce fluvial. Su perímetro defensivo se adaptó a la topografía, dominando parte del valle fluvial y un vado. Es visible desde los montículos vecinos. Controlaba la comunicación con València y su hinterland por caminos terrestres y fluviales.

La actualización de la topografía ha permitido delimitar su perímetro y calcular su superficie. Esta actividad es visible en el portal Sketchfab (https://skfb.ly/6qzRu). Su planta es trapezoidal, apuntada en el cierre oriental por la unión del Túria y el barranco de Cabrassa. Las mediciones dan un perímetro teórico de 981 m, de los que se visualizan 416, que delimitan más de 5 hectáreas.

En 1978-1980 se localizaron dos edificios públicos y se comprobó su cronología tardoantigua. Miquel Rosselló realizó el levantamiento topográfico y precisó su cronología visigoda (Rosselló 1998 y 2000).

La mitad occidental es más elevada y accidentada, con bancales, tal vez originados por el aterrazamiento tardoantiguo atestiguado en algún sondeo. La mitad oriental es plana. En su parte oeste se hallaron los restos

Desde 2016 está en marcha un proyecto, entre el Ayuntamiento de Riba-roja de Túria y el Institut Català 187

A. Ribera i Lacomba

Figura 2. València la Vella sobre el rio Turia. Proyecto València la Vella

de dos edificios y en el extremo oriental un potente bastión de ángulo, afectado por una fortificación de la Guerra Civil. La plataforma más elevada, la acrópolis, de 0,22 ha, se halla al norte, junto al escarpado fluvial, entre 90 y 97 msnm. En la zona central destaca otra plataforma elevada, 0,3 ha, sobre 90 m, cuya céntrica posición domina todo el asentamiento.

paralelos de una anchura irregular, entre 65-80 cm, en mampostería de cal. El aparejo son mampuestos irregulares, ligeramente escuadrados, distribuidos en hileras. Mientras las caras externas están regularizadas, el interior no tiene ningún acabado, mezclándose con el ripio del emplecton. Las paredes ejercían de ‘encofrado’. No hubo una disposición y labrado rígido de las piedras. Hay diferencias en los tramos estudiados e, incluso, la volumetría del mampuesto no siguió siempre un orden decreciente estricto a medida que se alzaba el muro. Las hileras inferiores, en general con bloques de mayores dimensiones, presentaban una horizontalidad condicionada a la existencia o no de desnivel orográfico. No parece usar piedras de spolia, que aparecen en los edificios del yacimiento.

En la mitad occidental, al suroeste, se ha descubierto un probable taller de vidrio, evidenciado por fragmentos de bloques de vidrio y crisoles de fundición, lo que apunta a una producción local, semejante a otros centros visigodos, como Reccopolis (Govantes-Edwards et al. 2020). También van apareciendo muros y silos de almacenamiento. Los ámbitos no se adosan a la muralla y se intuye un pasillo de circulación a modo de intervallum.

Los muros perpendiculares de las torres eran solidarios y coetáneos con el paramento externo de la muralla. Las junturas de los mampuestos se enfoscaban con mortero de cal. Un elemento singular es una escalinata de acceso de cuatro peldaños, desde el paso de ronda, en el paramento interno.

La muralla es el elemento más significativo. Los tramos mejor conocidos se hallan en la mitad meridional, la más recta, de 420 m de longitud. Un tramo de 200  m del extremo occidental fue destruido en 1978. El tramo septentrional es incierto, por el escarpe de 40 m sobre el Túria. El cierre occidental, el más accesible, ha sido destrozado por urbanizaciones ilegales, aunque se conservan dos grandes torres desmoronadas, probablemente la puerta principal.

La acrópolis domina visualmente el asentamiento, un tramo del rio y su extenso entorno. Un gran edificio, aún no delimitado, con un pavimento de mortero de cal, corona esta parte alta. Debió ser uno de los principales por su extensión, posición dominante, buena entidad arquitectónica y construcción clásica con pavimentos de mortero de cal de buena factura. Sobre él había numerosas tegulae, tanto planas como imbrices.

La muralla discurre entre 80 y 97 msnm, mientras el río se halla a 56 m. Su grosor oscila entre 2,10 y 1,90 m. La altura máxima conservada es 3,11 m. Se han identificado tres torres consecutivas. El recinto tendría entre 25 y 28 torres, contando las hipotéticas del escarpe fluvial. La distancia entre las torres es diversa, de 26,90 a 15,05 m.

En el centro, en la parte baja, junto a una probable entrada desde el sur, las prospecciones con georradar han identificado una explanada interior, una plaza. A su alrededor se localizan las estructuras encontradas en el siglo pasado. Al este, un alargado edificio orientado en

Su fábrica es homogénea, de doble lienzo y relleno de emplecton, como otras de este período, con dos lienzos 188

Los habitats « perchés » en la parte oriental de la Península Ibérica entre los siglos V y X Las fortificaciones son su elemento más evidente y también son un elemento de entidad urbana. Los sondeos y prospecciones con georradar, muestran un urbanismo denso, organizado y aterrazado, con calles, adaptado a un terreno en pendiente en la parte oeste. En el centro se ha localizado una plaza rodeada de edificios. En la parte superior septentrional, la acrópolis, un gran edificio con sólidos pavimentos de mortero de cal domina su entorno. Quedan por configurar los espacios y edificios de la arquitectura de poder, religiosos o civiles, y los productivos y residenciales. De algunos se supone su ubicación y están esperando ser excavados.

paralelo y a 7 m de la muralla, junto a la teórica puerta. Su alzado era de mampostería de cal junto a grandes bloques de piedra, técnica que recuerda el pseudo-opus africanum del período visigodo (Beltrán de Heredia y Macias 2016). Tiene forma rectangular alargada de 25,7 x 6,10 m. Esta compartimentado longitudinalmente en 4 espacios. Los dos occidentales, más largos, están separados por un umbral de sillares. Los dos orientales están separados de los occidentales por un muro, pero comunicados entre sí y con el exterior por sendos accesos. Otro edificio, que ocuparía la parte norte de la plaza, apenas es conocido por un pequeño sondeo, pero el gran muro localizado de, como mínimo, 1,20 m de altura, está mejor conservado en altura y el largo túmulo visible hace previsible que sea un edificio público. El sondeo reveló niveles de carbones y cenizas en su interior y abundantes testimonios de su derrumbe.

En un principio, se había interpretado como un castellum (Rosselló 2000). Tras la revisión de la topografía, su superficie de superior a 5 hectáreas no excluye un centro urbano, un asentamiento de nueva planta para controlar la zona fronteriza y un territorio de reciente adquisición por el reino de visigodo, dentro de la coyuntura de la guerra romano-gótica entre 555 y 624.

Al contrario que la muralla, construida con piedras de la zona, ambos edificios usaron profusamente spolia, sillares y elementos arquitectónicos romanos. Seguramente vendrían de la cercana y abandonada ciudad romana de Edeta, a 14 km. (Huguet et al. 2019).

València la Vella es un yacimiento excepcional, básico para reconstruir la historia del territorio valenciano entre los siglos VI y VIII. Los nuevos datos señalan un centro fortificado en mediana altura con un urbanismo monumental y planificado, más allá de un simple castrum o castellum con meras funciones defensivas. Este asentamiento podría desarrollar atribuciones administrativas y de jerarquización del territorio.

Los rellenos de nivelación junto a la muralla dan unas fechas iniciales a partir de mediados del s. vi. No apareció vajilla de mesa, pero sí ánforas orientales LRA 2, norteafricanas Keay LXII y locales Keay LXXII, característica en València desde la segunda mitad del siglo vi (Ribera y Rosselló 2012: 394).

En ese momento, entre el Turia y el Júcar hay hallazgos propios de zonas militarizadas, como las monedas de oro de Alcàsser, a 15 km al sur de Valencia, en un contexto funerario peculiar de la segunda mitad del s. VI en adelante (Alapont y Ballester 2007). Su topónimo es propio de un lugar fortificado. El inicio de las cecas de Valentia y de Saguntum también enlazaría con esta coyuntura (Ribera 2019b). Valentia sería el centro principal de esta zona militar, ……o tal vez lo fuera València la Vella.

Las cerámicas del yacimiento son de la segunda mitad del siglo VI y del VII. Las importaciones continuaron, pero en escasa proporción. Son habituales formas tardías de ARSW/D como Hayes 91D, 93/107, 99, 101, 104, 105, 107. Hay ungüentarios orientales (Late Roman Unguentaria) sin estampillar. Se han identificado ánforas de vino del Egeo y África, aceite y/o salazones de África, vino de Siria y Palestina, además de Ibiza, y pequeñas ánforas de fondo cóncavo-convexo de posible procedencia local/regional (Cau et al. 2019). Se atestigua la continuidad del comercio mediterráneo hasta mediados del siglo vii.

Dada su entidad, habría que replantearse la localización de algunos hechos de Valencia en este periodo, como el cautiverio del hijo rebelde de Leovigildo, Hermenegildo, la localización de la ceca monetaria y la ubicación de la sede del obispo arriano de Valentia, que tal vez podrían haber estado en València la Vella. Se abren nuevos interrogantes en la interpretación y relación entre este núcleo, la cercana sede episcopal de Valentia y la posterior área palatina del Pla de Nadal.

Han aparecido 180 monedas del siglo ii aC al vii dC, entre ellas dos tremisses de imitación de Leovigildo. Destaca el numerario reutilizado del siglo iv. De los siglos vi- vii, las de procedencia bizantina superan a las visigodas. Los numerosos pequeños bronces revelan la plena circulación y aprovisionamiento de numerario, y la pervivencia de una economía monetaria (Caldés 2019).

Tolmo de Minateda/Eio/Elo El Tolmo de Minateda (Hellín) es un yacimiento en mediana altura (Figura 3(1)), al sureste de la provincia de Albacete, que controla un cruce viario y la vía natural que comunica Toledo con Carthago Nova (Cartagena) y

Por las cerámicas y las monedas, y ante la ausencia de textos históricos, la fundación de València la Vella coincide con el reinado de Leovigildo (Rosselló 1998). 189

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Figura 3. (1) El Tolmo de Minateda; (2) Begastri (Begastri. ‘Un antes y un después’). Elaboración propia

el sudeste de la península ibérica. Afortunadamente, ha sido objeto de un modélico proyecto de investigación y difusión, dirigido por la Universidad de Alicante y el Museo de Albacete.

Destaca su modesto pero completo complejo episcopal, construido ex novo en el centro de la meseta superior, en lo alto del cerro, visible desde la ciudad y su entorno. Contaba con catedral, baptisterio y palacio episcopal, además de un cementerio. La edilicia visigoda no utilizó edificios anteriores, sino que transformó este espacio elevado y amesetado con una serie de terrazas. Los datos estratigráficos y materiales sitúan su inicio en el tránsito del siglo VI al VII.

Debe ser la Madinat Iyyuh de los geógrafos árabes. Su posición estratégica impulsó una larga, aunque interrumpida, ocupación desde la prehistoria. El topónimo evolucionó, desde la romana Ilunum, la visigoda Eio/Elo, la islámica Iyyuh y la actual Minateda, derivada del nombre árabe. Tras la poco conocida Ilunum, resurgió en la época visigoda, continuó en los inicios del periodo islámico y decayó con el Califato de Córdoba.

El acondicionamiento del antiguo camino rupestre se relaciona con la reconstrucción de un potente baluarte defensivo con una puerta torreada, que se superpuso a las antiguas fortificaciones ibéricas y romanas, que se conservaron en su interior. También se fortificó la acrópolis. En la superficie del cerro aparecen instalaciones industriales y viviendas.

Destaca su fase tardoantigua avanzada, desde final del siglo VI, identificada con Eio/Elo, una nueva sede episcopal secundaria y complementaria, creada por el estado visigodo a finales del siglo VI, junto con Begastri (Llobregat 1977: 95-96; Vallejo 2000-2001).

La secuencia estratigráfica también muestra su paulatina conversión en un barrio doméstico de época 190

Los habitats « perchés » en la parte oriental de la Península Ibérica entre los siglos V y X islámica y su abandono. Es una interesante secuencia diacrónica, única en su género, para estudiar el proceso de islamización y de cambio cultural en todas sus dimensiones materiales (espacio social, arquitectura, cerámica, moneda, etc.). El complejo episcopal mantendría su función original hasta mediados del siglo VIII, cuando se inició la desacralización de la iglesia, que concluyó con su desaparición ya avanzada la centuria, aunque nunca fue transformado en mezquita. Hay indicios epigráficos de una mezquita en otro lugar y potentes estructuras de época emiral.

semejantes a los del cementerio episcopal de Valentia. Al siglo VII pertenecería la mayor parte de la cultura material, incluidas algunas monedas, tremisses, de Tulga a Witiza. El lugar se abandonaría en el siglo IX, seguramente por un incendio. También se desarrollaría en el contexto del conflicto romano-gótico, aunque ya existía antes. No fue centro episcopal, debiéndose adscribir a la cercana Begastri. En todo caso, fue una posición avanzada del sistema defensivo visigodo, aunque tampoco se descarta su posible origen bizantino y su rápida recuperación por Leovigildo al tiempo que la Orospeda y Begastri (Vizcaino 2009: 210: 216, 413-414).

Madīnat Iyyuh fue importante en la kūra, región, de Tudmir, hasta la fundación de Murcia en 825, en la llanura del Segura, creada como nueva capital de la región en detrimento de Iyyuh, que, según las fuentes escritas, fue destruida en ese momento, aunque la evidencia arqueológica muestra que permaneció habitada y activa después de su pretendida destrucción, hasta su abandono definitivo poco antes del Califato (Gutiérrez 2019).

La antigua Eliocroca/Iliocroca, la actual Lorca, fue un importante centro de comunicaciones entre el interior y la costa, que también aparece entre las ciudades del Pacto de Teodomiro. Inicialmente debió ser un centro bizantino. Se conocen cementerios y basureros con materiales tardoantiguos avanzados en las laderas del cerro, pero no construcciones, que deben estar enmascaradas en el imponente castillo islámico y medieval (Martínez y Ponce 2000).

Otros centros fortificados: Begastri, Mula, Eliocroca y otros El otro nuevo obispado, Begastri, se ha localizado en el Cabezo Roenas (Cehegín, Murcia), en lo que fue la montañosa y autónoma región de la Orospeda, conquistada por Leovigildo (571 y 577). Es un cerro amesetado alargado (Figura 3(2)), delimitado por el rio Quipar, que ya albergó un centro prerromano. Los numerosos hallazgos arqueológicos tardoantiguos, muebles e inmuebles, junto alguno epigráfico, testimoniarían su importancia. Sin embargo, la interpretación de los edificios, con algunas supuestas basílicas, no ha suscitado unanimidad entre los investigadores. Lo más destacable y evidente son sus murallas.

Un yacimiento tan interesante como problemático es El Monastil (Elda), pequeño asentamiento de altura sobre la Vía Augusta en el paso de las montañas que comunicaba Valentía y Saetabis con Ilici. Su principal problema es que la mayor parte de las excavaciones se realizaron hace décadas y sin las mínimas garantías, lo que, en un lugar pluriestratigrafiado como éste, que ha dado materiales desde la Edad del Bronce, complica bastante la interpretación y da pie a teorías tan diversas como cambiantes. En un principio, se aceptó que fuera la sede episcopal de Eio/Elo (Llobregat 1977: 94-97). Pero los ya comentados hallazgos del Tolmo de Minateda indican que ésta sería una mejor ubicación que el reducido espacio de El Monastil, que básicamente es una calle con pequeñas estancias a sus lados. Su minúscula iglesia ejemplifica mejor que otra cosa su entidad. En la parte baja del cerro había una necrópolis con tumbas de fosas y cistas con algunos ajuares que la fechan entre los siglos V-VII.

Tal vez, por su cercanía a Cartagena, fuera en inicio un centro fortificado bizantino recuperado por Leovigildo. En el reinado de Gundemaro (610) ya era visigodo. Se relaciona con el topónimo Bqsrh del pacto de Teodomiro. Parece que fue destruido a fines del siglo IX en el marco de una rebelión, aunque aún perduró como centro menor (Vizcaino 2009: 216-218, 410-413).

La mayoría de las cerámicas son del siglo V, pero algunas llegan a los siglos VI-VII (Reynolds 1993: 77, 118). Se supone una reocupación del poblado en altura en el siglo V y se piensa en una revitalización en la segunda mitad del siglo VI (Vizcaino 2009: 246-250). La última fase de ocupación sería de finales del siglo VII y principios del VIII y se relaciona con un asentamiento monástico del que derivaría el topónimo (Poveda 2007).

Otro importante núcleo fortificado en altura en la misma zona fue el Cerro de la Almagra, identificado con la Mula del Pacto de Teodomiro. Ocupaba 7 hectáreas en un cerro amesetado junto al rio Mula, ubicación similar a València la Vella y Begastri. Estaba fortificado sólo por la parte accesible, la septentrional. Se han localizado tres áreas funerarias, dos al exterior, pero cerca de la muralla y otra, la principal, en la parte meridional del recinto, cuyas tumbas eran cistas, en su mayor parte construidas con material reutilizado. En este cementerio destaca un edificio rectangular (8,57 x 4,09 m) rodeado de tumbas de la primera mitad del siglo VII con elementos de ajuar

Muy cerca, entre 6 y 8 km. hacia el sur, se conocen otros pequeños núcleos fortificados en altura, como el Zambo (Novelda/Monóver) y els Castellarets (Petrer), con materiales de los siglos V al VII (Vizcaino 2009: 247). 191

A. Ribera i Lacomba En otras zonas del territorio que tratamos, se conocen semejantes pequeños centros en altura, que pudieron ser los castra de las fuentes de la época. La falta general de excavaciones sistemáticas impide establecer funciones y fechas precisas. En algunos se ha planteado que experimentaron un abandono temprano, antes de concluir el siglo VI, como en Sant Josep (La Vall d’Uixó), Arco Fuentes (Soneja), El Castellar (Alcoy) y El Castellar de la Morera (Elche) (Ortega 2019: 224).

Victoriacum, obra de Leovigildo, y Ologicus, de Suinthila (Martínez 2017: 235).

Un caso distinto pero muy interesante, sería el reciente hallazgo de ‘Els Casals del Mas de Sabater’ (Morella), en la zona montañosa interior al sur del Ebro, construido en una ladera de poca pendiente. Es un singular y sobrio edificio residencial nobiliario, de planta tripartita con una especie de pequeñas torres en las fachadas laterales y zócalos de mampostería reforzados con sillería, sin la presencia de elementos ornamentales. Es similar al palacio episcopal de Barcino y a la residencia nobiliaria del yacimiento fortificado de Sant Julià de Ramis (Girona), entre otros. Fue erigida en las últimas décadas del siglo VI y se mantuvo sin cambios durante la centuria siguiente hasta principios del siglo VIII, cuando experimentó una profunda remodelación (De Antonio y Pérez 2019).

La cercanía de València la Vella y Valentia, distanciadas 16 km, no es excepcional, como la dualidad entre la episcopal Auso (Vic) y Roda (7 km), entre Reccopolis y el obispado de Ercavica (22 km) o entre Sant Julià de Ramis y Gerunda (6 km). En estos tres casos, es evidente que estos yacimientos cercanos, lejos de la frontera, serían complementarios entre sí.

En otras zonas fronterizas septentrionales del reino visigodo son frecuentes los asentamientos fortificados más o menos semejantes, la mayor parte de menores dimensiones (Gutiérrez 2014), que también se detectan en Septimania, en ‘Le Roc de Pampelune’ (Schneider 2003).

La cuestión principal para entender la creación de València la Vella es sí responde a la dinámica complementaria que se ha visto en Auso/Roda, Reccopolis/Ercavica y Sant Julià de Ramis/Gerunda de esencial carácter militar y estratégico o si, por el contrario, respondería a lo que se ha visto en la zona fronteriza, en que el reino visigodo creó nuevos centros de poder político y militar, pero también eclesiástico, por la presencia episcopal, para hacer frente a la grave amenaza romano-oriental y en menor medida a la de suevos y vascones. En este último caso, habría que replantear el papel de Valentia, que tanto podría ser el centro a proteger por València la Vella o, por el contrario, el centro a batir o atacar.

Recapitulación En este periodo se ha constatado una considerable dinámica constructiva, principalmente en asentamientos defensivos, provocada en su mayoría por la invasión imperial, y la consiguiente reacción visigoda, especialmente durante el reinado de Leovigildo, que propició la consolidación del reino (Rosselló 1998). La principal dificultad es atribuir a unos u otros la autoría de las fortificaciones y, además, teniendo en cuenta las continuas fluctuaciones de la frontera, sería normal que cambiaran continuamente de manos. En este contexto, sólo los casos de Reccopolis y Carthagonova serían los seguros referentes de visigodos y romanos. El primero, fue creado por Leovigildo junto al rio Tajo, en la vital ruta de Toletum a Caesaraugusta y en la retaguardia de la frontera con los imperiales, como un gran centro militar (murallas, palacio/horreum) y económico (ceca, barrio artesanal), pero no episcopal, que estaba en la cercana Ercavica (Olmo 2008). El segundo fue el puerto de entrada, base militar y capital de la nueva y efímera provincia de Spania (Vizcaino 2008).

En esta posibilidad, hay que tener en cuenta que no hay datos históricos sobre Valentia en un sentido u otro, al menos hasta el 589, en que dos obispos representan a la ciudad, uno católico y otro arriano, firmando las actas del III Concilio de Toledo. Con anterioridad, no hay información histórica, pero hay hallazgos arqueológicos recientes que hay que introducir en el debate, concretamente los del exterior e interior del circo romano. Este gran espacio, de 350 x 70 m, situado en el límite oriental de la ciudad, fue terraplenado y urbanizado a partir de mediados del siglo VI. Se han encontrado varios muros, normalmente en deficiente estado de conservación, la mayor parte levantados con piedras romanas reutilizadas. Alguno, el mejor preservado, en la excavación de la calle Comedias, era de buen aparejo de opus africanum. La misma pared oriental del hipódromo, de 5 m de espesor, debió servir como recinto urbano, como indicaría, además de su ubicación periférica y topográfica, el que este uso está constatado en el periodo islámico y medieval hasta mediados del siglo XIV (Ribera y Rosselló 2013).

En Hispania, en este periodo, la fundación de ciudades fue poco habitual y una prerrogativa exclusivamente real. València la Vella es un caso excepcional, pero no único (Arce 2000; Rizos 2017). Un modelo cercano en el tiempo y en el espacio sería el Tolmo de Minateda, otra nueva ciudad de frontera, con obispo, murallas, basílica y baptisterio (Gutiérrez 2019). Otras fundaciones de este periodo, conocidas por los textos, carecen de constatación arqueológica, como dos del área vascona,

Los contextos estratigráficos asociados a la construcción de esta zona urbanizada datan su inicio a partir de mediados del siglo VI y su abandono a mediados del VII. 192

Los habitats « perchés » en la parte oriental de la Península Ibérica entre los siglos V y X Las cerámicas presentan la particularidad de una alta proporción de ejemplares del Mediterráneo Oriental, como la focea Late Roman C y la chipriota Late Roman D, esta ultima la única identificada en Valentia (Ribera et al. 2010).

– la erección de un pequeño y técnicamente modesto ábside de herradura sobre el probable lugar del martirio de San Vicente. – el expolio de uno de los dos edificios de la curia, probablemente para construir un gran pozo con sus sillares. – conversión de la parte norte en un espacio abierto con una noria y asociado a un peculiar edificio poligonal, probablemente heptagonal.

Cabría, por tanto, la opción que Valentía estuviera en manos romanas desde el principio de su llegada, en torno al 550, y que fuera recuperada por los visigodos en alguna de las campañas de Leovigildo. De este modo, València la Vella sería un caso semejante al del Tolmo de Minateda (Eio) y Begastri, nuevos centros fortificados y episcopales, creados por el poder visigodo frente a otros en manos imperiales. En este supuesto, València la Vella se crearía en un lugar estratégico en el hinterland interior de Valentia para impedir la expansión romana y servir de base para atacarla.

Pero lo que más destaca de la Valentia del siglo VII es un nuevo cementerio por encima de otro de los siglos V-VI, entorno al referido ábside y al lugar del martirio. Está formado por grandes tumbas de cistas de piedras reutilizadas. Serían mausoleos familiares en los que, a lo largo del tiempo, se enterraron decenas de personas, llegando algunas a albergar entre 30 y 40 individuos. Contrasta la escasa actividad constructiva con la del siglo VI y con el auge y el gran desarrollo funerario, cuando menos extraordinario, ligado al desarrollo del culto martirial tan propio de los visigodos (Ribera y Rosselló 2009).

El siglo VII Durante el primer cuarto del siglo VII se mantuvo la situación fronteriza. En este periodo el territorio imperial se fue reduciendo paulatina pero constantemente, a remolque de la grave situación, cercana a la mínima supervivencia de las zonas nucleares romanas, incluida la capital, atacada por avaros, eslavos y persas en el 626. No es casualidad que los reyes visigodos Gundemaro, Sisebuto y Suinthila aprovecharan la ocasión y presionaran, redujeran y, finalmente, eliminaran las posesiones de los otrora poderosos milites romani (Vallejo 1999).

El interior del circo romano parece que fue abandonado a mediados del siglo VII, tal vez coincidiendo con el final del conflicto y de la situación fronteriza (Ribera et al. 2010). En València la Vella y los otros nuevos yacimientos surgidos en el siglo anterior (Tolmo de Minateda, Mula, Begastri…), por el contrario, no hay señales de abandono o destrucción. Además, su presencia en el Pacto de Teodomiro testimonia su existencia en el siglo VIII y, en algunos, su perduración hasta el IX.

La caída, destrucción y posterior abandono de Carthago Spartaria, marca el final de la efímera recuperación de la provincia hispana por parte del Imperio, ahora a la defensiva en todos los frentes. Los hallazgos arqueológicos del nivel de destrucción de la ciudad, con sus abundantes contextos de materiales, son bastante elocuentes. Lo mismo que la falta de estratos que atestigüen la continuidad de la ciudad. Sólo a partir del siglo IX se encuentran las primeras evidencias de reocupación, y de carácter modesto (Vizcaino 2009: 232-236).

La liquidación del territorio bizantino continental, sin embargo, no significó el final de la coyuntura fronteriza, ya que el Imperio conservó Ceuta hasta final del siglo VII y las Baleares hasta el inicio del X. Incluso, en la Crónica Mozárabe del 754 (Gil 1973), se registra, a fines del siglo VII, un desembarco romano en la zona de Cartagena, que fue repelido por el gobernador de esta área, Teodomiro. La reanudación de las emisiones monetarias en las cecas de Saguntum y Valentia, durante este periodo final del reino visigodo, coincidiría, no casualmente, con estos hechos. Poco antes, durante el reinado de Wamba, también se había sufrido una incursión musulmana, la primera conocida (Ribera 2019b).

En otros lugares, sin embargo, no se ha identificado esta destrucción, ni tampoco se ha registrado el abandono de los yacimientos activos en el siglo VI. Más bien al contrario, la estructura territorial y poblacional, en la medida que se conoce, no parece sufrir alteraciones aparentes a lo largo del siglo VII, aunque la información de esta área, tanto documental como arqueológica, es escasa. El cierre de las cecas existentes, Saguntum, Valentia y Aurariola, que sólo funcionaron con el conflicto abierto, ilustra las repercusiones de su final (Ribera 2019b).

Alguna fuente tardía, el Ravennate o Anonimo de Ravenna, menciona, entre otras, una provincia Aurariola, que debería corresponder a los territorios litorales de la provincia Carthaginense del Bajo Imperio, que aglutinaría tanto a las antiguas posesiones bizantinas como el entramado fronterizo visigodo que hemos delimitado. Su ultimo gobernador sería el conocido Teodomiro (Llobregat 1973), reconocido

En Valentia, a lo largo del siglo VII, se produjo una acusada ralentización de la actividad constructiva en el núcleo episcopal, manifestada en: 193

A. Ribera i Lacomba como dux de la ‘región levantina’ a la llegada de los musulmanes (Manzano 2000: 402). En paralelo, al menos a nivel eclesiástico, apareció la provincia de Carpetania, también desgajada de la Carthaginense, que sirvió para aumentar la preponderancia de Toledo frente a Cartagena (Vallejo 2006).

doble y rotunda epigrafía del palacio de Pla de Nadal, construido por un tal Tebdenir/Teudinir. Por el Pacto, Teodomiro se mantuvo como gestor de casi toda su antigua provincia, a cambio de recolectar los impuestos para el emir de Córdoba (Llobregat 1973). En València la Vella, las excavaciones plantean que su final se debió a un abandono lento y no a una destrucción, entre finales del siglo VII e inicios del VIII. Esta información alarga la vida de València la Vella casi hasta la llegada de los musulmanes en el 713. El pacto no menciona el desmantelamiento de las fortificaciones, pero episodios como el que el mismo ˁAbd al-ˁAziz dirigió poco después en la rendición pactada de Gerunda se relacionan con el abandono coetáneo del castellum de Sant Julià de Ramis, conocido, a partir de entonces, como Castellum Fractum (roto) (Burch et al. 2006: 187). Por lo tanto, València la Vella y Pla de Nadal, no serían coetáneos, sino que uno sucedería al otro. El complejo palatino de Pla de Nadal no es sólo un edificio aislado, sino que surgiría del traslado a una ladera suave de la población y funciones de València la Vella. A su alrededor se han localizado varias dependencias más, entre ellas una probable iglesia (Pla de Nadal 2) (Juan et al. 2018; Ribera et al. 2015).

Los siglos VIII-IX. Un nuevo y desordenado mundo Aunque, tras derrota de Guadalete y la muerte del rey, fue evidente la desintegración de las redes del poder aristocrático visigodo, su repentino colapso no supuso una ruptura social rápida, ya que la islamización fue un proceso continuo, pero lento. Son muy escasos los contextos de los siglos VIII y IX para observar la realidad material de las transformaciones de la conquista islámica y distinguir el proceso de desaparición del legado visigodo (Rosselló y Ribera 2016). En los lugares que se integraron en la órbita musulmana, se cortó la evolución urbanística y territorial habitual de Europa, sustituidas por otra realidad durante 500 años, entre 713 y 1238. Los testimonios del establecimiento de los conquistadores en las ciudades y el control del territorio son muy tenues. No se han detectado restos de violencia atribuibles a la conquista musulmana, que tampoco registran mucho las fuentes históricas (Chalmeta 2003).

Durante las primeras décadas el pacto fue respetado y se mantuvo el modo de vida visigodo. Sin embargo, a partir de mediados de siglo VIII, coincidiendo con la muerte de Tebdemir, las revueltas bereberes, el final del califato Omeya y los disturbios de la instauración del emirato Omeya en Al-Andalus, el pacto debió diluirse y el antiguo territorio se fragmentó.

En el medio rural, el rastro de las campañas militares de conquista resulta tan imperceptible como en las ciudades. La única excepción, y dudosa, es el recinto fortificado del Punt del Cid (Almenara), identificado como un campamento de la conquista islámica (Arasa 1980). Al norte de nuestra área geográfica está el mejor conocido del Pla d’Almatà (Balaguer, Lleida), de más larga duración por su condición de fortificación fronteriza (Giralt et al. 1995).

El edificio nobiliario de ‘Els Casals del Mas de Sabater’, a principios del siglo VIII experimentó una importante reforma, datada por un tremís de Witiza, que tapió varios vanos y elevó los suelos. Poco después, fue abandonado y se derrumbaron las paredes sobre los silos y suelos (De Antonio y Pérez 2019).

El Pacto de Teodomiro, el principio del fin

Algunos pequeños asentamientos, como el Sitjar Baix (Onda), dio gran cantidad de cerámica de los siglos VI y VII, pero no emiral. Similar es Fontcalent, cerca de Alicante, cuya última fase de ocupación va de mediados del siglo VII a las primeras décadas del VIII. El probable monasterio de El Monastil (Elda) presenta una última fase de ocupación de finales del siglo VII y principios del VIII. La evidencia del Tolmo de Minateda (Hellín) es significativa. El conjunto episcopal desapareció y albergó una barriada residencial y productiva a finales del siglo VIII, preludio al abandono y su traslado a Hellín (Gutiérrez 2019).

Tras algún encuentro bélico en la zona meridional valenciana, el suceso principal de este periodo en esta zona fue el pacto que el dux Teodomiro (Theudimer en las fuentes latinas, Tudmīr en las árabes, Tebdenir en un monograma de Pla de Nadal y Teudinir en un gráfito sobre piedra también de Pla de Nadal), gobernador godo, pactó en abril de 713 con el emir ˁAbd al-ˁAziz Ibn Mūsā, hijo del conquistador Mūsā. Su aplicación se extendía a la mayor parte de la antigua provincia de Aurariola e incluía las ciudades de Auryūla/Orihuela, Lūrqa/Lorca, Laqant/Alicante, Ilš/Ilici, Mūla/Cerro de la Almagra, Iyyuh/Eio, Buq.sr.h/ Begastri y B.l.nt,la (Valencia), que han sido identificadas. Hay algunas reticencias para asimilar Balantala/Baltana con València, a pesar de la coincidencia toponímica y su pertenencia a la misma área administrativa visigoda, además de la

La Lucentum de esta época apenas se conoce. Su ubicación se discute, desde la cima del Benacantil, un lugar bien ‘perché’, al entorno de la Albufereta. En esta zona más baja se concentran los testimonios más claros 194

Los habitats « perchés » en la parte oriental de la Península Ibérica entre los siglos V y X del paso al periodo musulmán, en el Tossal de les Basses y la necrópolis del Tossal de Manises (Guilabert et al. 2019).

desde fechas tempranas. Los pequeños asentamientos con la toponimia en Beni- y las fortificaciones, ḥuṣūn en los textos árabes, que serían refugios colectivos de una población campesina autónoma (Figura 4), serían característicos (Guichard 1969; Bazzana 1986).

La secuencia arqueológica de Valentia indica la continuidad del núcleo episcopal hasta mediados del siglo VIII, con nuevos cementerios, con pocas sepulturas, sobre los anteriores, en torno a la memoria martirial y el mausoleo cruciforme. La cercana villa de l’Horta Vella llegó al siglo VIII, pero esta fue su última fase de ocupación.

En el área meridional del Pacto de Teodomiro, que se convirtió en la qura de Tudmīr, con los territorios de Mula, Begastri, Orihuela, Laqant y Lorca, a mediados del siglo VIII se instalaron contingentes militares del ŷund egipcio. Algunos de sus líderes se unieron por matrimonio con la antigua élite goda. Esta zona fue tempranamente colonizada por colonos militares árabes y su integración en el nuevo estado omeya fue mayor que en el norte, incluido su control fiscal y su grado de islamización y arabización. La fundación de Murcia el 825 aceleró esta integración (Gutiérrez 1996).

En 778-779 Valentia fue destruida en una revuelta entre musulmanes que marcaría el final de la ciudad tardoantigua. Esta noticia se puede asociar con el saqueo y destrucción, por incendio, de Pla de Nadal, que sería el centro de poder de las primeras décadas del dominio musulmán. Constituye la más rotunda evidencia arqueológica del final de una época (Ribera y Rosselló 2011).

Hubo otras fundaciones. Caso de los Cabezos de los Ojales (San Isidro/Granja de Rocamora), de mediados del siglo VIII, un asentamiento diseminado, con un área de almacenamiento en el Cabezo Pardo y otra de residencia en el Cerro de los Ojales, con un complejo doméstico de dos edificios en torno a una especie de patio exterior. Es complicado vincular estos asentamientos con los abundantes topónimos en Beni. Algunos incluso coinciden con asentamientos romanos, como Benicató (Nules) y Benaduf (Villar del Arzobispo), pero las excavaciones no han proporcionado materiales posteriores al siglo VI. En la alquería de Beniham, sobre la villa romana de El Palau (Borriana), los materiales más tempranos son del siglo IX. En la cercana alquería de Benirrage, en la partida de Vinarragell (Borriana), la mayor parte de las cerámicas andalusíes son de los siglos XII y XIII (Ortega 2019: 225-226).

El principio de otro mundo Aunque el aparato administrativo godo se mantuvo algunas décadas, lo mismo que algunos cargos regionales o locales, como duques, condes y obispos, que se sometieron al califa de Damasco, desde mediados del siglo VIII ese entramado fue desplazado por los emires de Córdoba. La quiebra de la aristocracia en el medio rural también resulta evidente por esas mismas fechas, con los abandonos de castra y residencias campestres. La alteración del poblamiento es difícil de concretar, debido a la indefinición de los principales indicadores cronológicos, especialmente en las comarcas septentrionales de esta zona. Al significativo abandono de poblados y cementerios, se añade el surgimiento de otros nuevos, especialmente en las alturas de la zona septentrional (Monte Mollet, Monte Marinet….) (Ortega 2019), territorio que estaría ajeno a la fiscalidad y el control del emir cordobés.

El inicio del proceso de islamización se reconoce en el siglo VIII, en el grafito sobre una cerámica del Tolmo de Minateda que menciona una mezquita. En el Molón (Camporrobles) se han exhumado dos mezquitas adyacentes, cada una con su sala de oración y su miḥrāb, precedidas por un patio común.

Hay escasos testimonios de la temprana implantación musulmana en la zona valenciana y su entorno, cuya parte norte, en los siglos VIII y IX, fue una región no sólo marginal sino lejana, mal conocida y muy a menudo hostil para el poder central cordobés. El control territorial desde el poder central islámico, más allá de zonas cercanas a Córdoba y de algunos centros urbanos importantes (Mérida, Toledo, Zaragoza...), fue poco efectivo.

Los rituales de enterramiento son buenos indicadores de los cambios. En algunos lugares la conversión religiosa no implicó una ruptura topográfica. Así sucede en Segóbriga (Saelices) y el Tolmo de Minateda, donde coexisten los ritos cristiano e islámico. Alicante apunta en el mismo sentido. En el Tossal de les Bases, en una extensa necrópolis tardoantigua, con más de 800 tumbas, hay alguna de ritual islámico, datada por 14 C en el siglo VIII. El cercano cementerio del Tossal de Manises, de un centenar de inhumaciones, carece de precedentes cristianos. La datación por radiocarbono de los enterramientos más antiguos es del siglo VIII. Se ha relacionado con el asentamiento en Laqant de un contingente sirio tras la revuelta bereber del 740. Un individuo enterrado junto la doble mezquita de

El uso combinado de arqueología, textos y toponimia, apuntaban también a prejuicios de los cronistas árabes contra los bereberes, cuya densidad demográfica parecía particularmente elevada en esta parte de alAndalus. La instalación de numerosos grupos bereberes en el medio rural de la zona oriental de la península Ibérica generaría un nuevo paisaje de base tribal 195

A. Ribera i Lacomba

Figura 4. La zona centro oriental de la Península Ibérica con varios de los yacimientos citados en el texto (Ortega 2019: 222)

196

Los habitats « perchés » en la parte oriental de la Península Ibérica entre los siglos V y X El Molón, falleció en torno al 770, según el 14C. Serían poblaciones locales tempranamente islamizadas o, más probablemente, grupos bereberes islamizados del Norte de África (Ortega 2019).

El mejor ejemplo sería El Molón (Figura 5), de mediados del siglo VIII hasta bien entrado el IX (Lorrio y Sánchez de Prado 2008). Otro sería el castillo de Cullera, en un cerro sobre la costa (Rosselló 2006).

Nuevos asentamientos ‘perchés’

Algunos de los antiguos castra del sudeste volvieron a ser ocupados, como El Zambo, El Castellar de la Morera y El Castellar de Alcoy. Una dinámica semejante se entreve al norte, en El Castillón (Manzanera), Monte Mollet (Villafamés) y Monte Marinet (Chodos). Además de la indefinición cronológica, el problema principal de estos asentamientos es la identidad de sus ocupantes: fugitivos hispano-visigodos, clanes bereberes, guarniciones árabes. Algunos de los pocos edificios localizados en su interior, podrían indicar la presencia de elites en algunos de ellos (Ortega 2019: 224). También se ha sugerido que estos enclaves acogerían gentes que escapaban del control fiscal de las autoridades (Gutiérrez 2015).

La ocupación y administración de los siglos VIII y IX también plantea numerosas incógnitas. Como los establecimientos ‘perchés’, situados en asentamientos elevados del interior valenciano. Son pequeños poblados de altura que complementan su capacidad defensiva natural con cierres amurallados, a veces extensos pero muy simples en su diseño y ejecución, normalmente de piedra seca y poco complicados, con cortinas adaptadas a la topografía, sin bastiones de refuerzo o accesos directos sin obras de flanqueo. Aunque se conocen varios yacimientos, la falta de excavaciones sistemáticas impide establecer con seguridad cuánto tiempo se mantuvieron estos incómodos centros fortificados y cuál fue su destino durante el siglo VIII. Las instalaciones en altura siguieron produciéndose tras la conquista islámica y es posible que aumentaran.

Las nuevas viviendas rurales hay que relacionarla con la organización de los grupos familiares, probablemente foráneos. Son unidades rectangulares con divisiones

Figura 5. El Molón de Camporrobles en la fase paleoislámica con infografía de M. Soler. Cortesía de Alberto Lorrio

197

A. Ribera i Lacomba internas. Perduraron hasta mediados del siglo IX en el Tossal de les Basses. (Alicante), en castra de altura, como El Molón, y asentamientos rurales, como el Cabezo Ojales. Las primeras viviendas andalusíes de patio central de esta zona están en Monte Mollet y Monte Marinet a mediados del siglo IX (Bazzana 1992).

bereberes, caso de Alpuente. Se crearon varias bases navales: Tortosa, Denia, Pechina, además de conquistar las Baleares. El yacimiento mejor conocido es la Rabita de Guardamar, en la desembocadura del Segura, similar a otras que surgieron en Valencia o Tortosa para proteger las entradas de los ríos (Azuar 2005).

Las cerámicas domésticas culinarias son la gran mayoría en este periodo. Desde el siglo IX evidencian degeneración técnica y regionalización. En las comarcas meridionales, en las provincias de Alicante y Murcia, predomina la marmita de base plana y paredes rectas de tradición tardoantigua. Estas marmitas experimentaron cambios a partir de la segunda mitad del siglo VIII y a finales de esta centuria incorporaron novedades de otras regiones islámicas, como el tannur, el arcaduz y la jarra carena. En el norte, en las provincias de Castellón, Valencia, Teruel y Tarragona, es frecuente la olla valenciana o levantina, de origen discutido. Son de gran formato, gruesas paredes, perfil globular con cuello acampanado y bordes vueltos de labio redondeado. Los tratamientos de superficie se reducen al intenso espatulado en la panza y al característico anillado del cuello. Su cronología apuntaría al siglo VIII, sin desechar un origen anterior (Alba y Gutiérrez 2008: 586). Serían el fósil-guía de los asentamientos de altura de la primera época islámica al norte de Valencia.

Recapitulación final A lo largo de los 500 años que van del 400 al 900, una parte de los nuevos asentamientos se instalaron en alto, recuperando algunos lugares prerromanos. Diversas vicisitudes exógenas estuvieron detrás de este cambio de poblamiento, que se concentró en tres momentos y no siempre está clara la iniciativa o la causa que los originó. Dentro de un contexto general de escasez de información, las primeras reocupaciones de las alturas se dieron en el siglo V. Son las menos conocidas, porque suelen ser pocas, de menor entidad y están cubiertas por otras posteriores más potentes. El conflicto romano-gótico originó la mayor parte de las nuevas instalaciones. Hay que suponer que fueron obra de ambas partes contendientes. Perduraron, al menos, hasta la llegada de los musulmanes, como indica la arqueología y documentos como el Pacto de Teodomiro. La mayor parte de las ciudades del pacto languidecieron durante el siglo VIII y desaparecieron o se trasladaron en el IX. Al mismo tiempo, aparecieron nuevos asentamientos, tanto en zonas bajas de la parte sur, la qura de Tudmīr, como en bastante altura, más abundantes en la norte. Los meridionales debieron ser fundaciones más o menos oficiales, mientras la septentrionales tendrían otro carácter, probablemente fuera del sistema estatal.

Los siglos VIII-IX fueron un periodo de cambios continuos, con conquistas, pactos, abandonos de ciudades y poblados y creación de otros. La inestabilidad fue la norma habitual. El siglo X. La vuelta del orden y las ciudades La consolidación del poder central cordobés y el sometimiento de esta zona tras la expedición de Abderramán III a inicios del siglo X, y su incorporación plena al sistema fiscal, significó la vuelta a un modo de vida organizado y centralizado, en el que las ciudades recuperaron su papel predominante.

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En la ciudad de Valencia, los primeros y escasos contextos andalusíes tempranos son rellenos de silos o fosas del siglo IX avanzado, que indicarían una actividad muy reducida. La recuperación de la autoridad central tuvo un impacto inmediato sobre el urbanismo (Guichard 2007). Las construcciones andalusíes más tempranas corresponden a instalaciones artesanales dedicadas al curtido de pieles. En la antigua zona episcopal se reutilizaron los sólidos edificios visigodos. El baptisterio se fortificó, el mausoleo cruciforme se transformó en unos baños y la catedral pasaría a ser la mequita mayor. El control del territorio se consolidó con la construcción de fortalezas en el interior para controlar a los 198

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Fortificaciones altomedievales en torno a lugo (Galicia, España). Estudio arqueológico del yacimiento de o castelo de Rubiás Irene García Losquiño, José Carlos Sánchez Pardo, Carlos Otero Vilariño, Jorge Sanjurjo Sánchez y Manuel Gago Mariño Abstract This article presents the archaeological study of an early medieval fortification in Galicia (NW Spain). The site under study, O Castelo, is located in the Rubiás parish in the proximity of Lugo city, and is one of the first early-medieval fortifications to be analysed in this region. It provides the first archaeological evidence for a fortification system in Lugo before the twelfth century. The fortification could possibly be associated with an eleventh-century structure mentioned in documentary sources, although this cannot be confirmed with any certainty from the archaeological evidence. The archaeological campaign was undertaken in 2016 and uncovered the remains of a burnt fortification atop the large rock that dominates the site. The fortification, possibly a temporary structure, would have been built from wood with a cover of roof tiles. Coal and tile samples were sent out for absolute dating, resulting in a dating for the construction of the fortification between 8th and 11th centuries AD. Keywords: Fortification, visual control, early medieval, Galicia, roof-tile Palabras clave: Fortificación, control visual, altomedieval, Galicia, teja

Introducción En los últimos años se está produciendo un incremento de los estudios arqueológicos sobre fortificaciones altomedievales en el Noroeste de la Península Ibérica. Entre estos avances se puede destacar la publicación de dos volúmenes que recogen numerosos casos de estudio (Catalán Ramos et al. 2014; Quirós Castillo y Tejado Sebastián 2012), así como la aparición de diversas síntesis interpretativas sobre el papel de las fortificaciones en este territorio entre los siglos IV y X (Gutiérrez González 2014; Quirós Castillo 2013; TejerizoGarcía & Canosa-Betés 2018). Sin embargo, el caso de Galicia ha permanecido en buena medida al margen de estos avances, ya que apenas se han realizado hasta la fecha intervenciones arqueológicas en fortificaciones de época altomedieval. Únicamente contamos con algunos estudios a partir de prospecciones en superficie en áreas como el entorno de Santiago de Compostela (Sánchez-Pardo y Galbán Malagón 2015), el valle del Sil (Fernández-Pereiro et al. 2017) o el Bajo Miño (Fernández-Pereiro 2019), a la vez que han visto la luz algunos ensayos de inventario y clasificación de este tipo de yacimientos (Gago Mariño 2011; Sánchez-Pardo 2012). En este trabajo presentamos los resultados del estudio de una fortificación inédita de época altomedieval situada en las proximidades de la ciudad de Lugo. A pesar del fundamental papel de este núcleo amurallado en la articulación territorial del noroeste peninsular en

época tardoantigua y altomedieval (Novo Guisán 19932005), apenas se conoce nada del sistema defensivo en su entorno inmediato en estos siglos. Para tratar de avanzar en esta cuestión, estudiaremos aquí el yacimiento de O Castelo, en la parroquia de Rubiás, en el propio municipio de Lugo (Figura 1), que hasta la elaboración de este trabajo permanecía inédito. El terreno donde se localiza el yacimiento es un pequeño monte que domina el lugar de Aldea de Abaixo y, sobre todo, la importante vía de comunicación que une la ciudad de Lugo (a unos 7 km en línea recta del yacimiento) con la costa cantábrica y Asturias y que actualmente recorre la carretera nacional N-640. Se trata de una peña situada en la parte más elevada de un pequeño monte sobre el río Fervedoira, en las coordenadas 43°03’06.2”N 7°29’28.9”W (Figura 2). La peña domina la parcela en altura, aun cuando su masa ha sido mermada por la utilización de su piedra para las casas aldeanas. En la primera visita a la parcela se puede apreciar una planicie semicircular a una de las caras de la peña, además de percibirse un cambio en el nivel del terreno que circunda esta planicie, posiblemente restos de un foso y un terraplén defensivos. El estudio de esta fortificación se llevó a cabo en septiembre de 2016. El lugar resultó interesante al equipo por dos motivos. Por una parte, como ya se ha indicado, se apreciaban indicios de la posible presencia de una fortificación o construcción altomedieval existiendo, además de las formas estructurales que se intuían en

Perchement et Réalités Fortifiées en Mediterranee (Archaeopress 2023): 202–212

Fortificaciones altomedievales en torno a lugo (Galicia, España)

Figura 1. Mapa de localización del yacimiento en el Noroeste de la Península Ibérica. Imagen realizada a partir de la cartografía de Demis World Map y el Instituto Geográfico Nacional de España

la fisonomía del terreno, una significativa cantidad de restos de teja de características potencialmente altomedievales. Por otra parte, existían indicios documentales que podían relacionar este yacimiento

con una fortificación destruida en la primera mitad del siglo XI. Antes de presentar los resultados de la intervención arqueológica, nos detendremos en estas referencias escritas. 203

I. García Losquiño et al.

Figura 2. Arriba: ortofoto y modelo tridimensional del terreno del entorno del yacimiento desde el Norte. Realizado a partir de los datos del PNOA y del Instituto Geográfico Nacional. Abajo: ubicación de los cuatro sondeos sobre la planimetría del entorno. Planimetría realizada a partir de la información LiDAR del Instituto Geográfico Nacional

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Fortificaciones altomedievales en torno a lugo (Galicia, España) escandinavas como apoyo militar a distintas facciones políticas durante el medievo no es algo poco común. De hecho, este tipo de actividades mercenarias, en mayor o menor escala, son típicas de la Edad Vikinga y tuvieron lugar en todas las áreas de contacto vikingo, desde las zonas al este en Bizancio a Inglaterra o la península ibérica (para más información, v.gr. Benedikz 1969, Blöndal 2007, Duczko 2004, Abels 2008, García Losquiño 2018). El documento de 1032 detalla una acción de destrucción y cremación de la fortificación en aquel Alps Rupis, ‘alpe rupis’ (Núñez Contreras 1977: 470), nombre con el que el documento denomina a la peña. A pesar de ser un topónimo tautológico, puede coincidir con la base etimológica del topónimo Rubiás donde se sitúa la fortificación aquí estudiada, aunque el origen etimológico de este topónimo es debatible (ver Sánchez Pardo 2012: 222). El topónimo tautológico, ‘monte roca’, coincide con la topografía de la peña en cuestión. Por último cabe señalar que el otro castillo mencionado en el documento, el castillo de Labio, se suele asociar al cercano lugar de Monte Castelo, en la parroquia vecina de Labio. Se trata igualmente de una peña en torno a la cual se documentan abundantes restos de teja en superficie. Aunque este lugar no será objeto de análisis aquí, sí nos ofrece un interesante punto de comparación para nuestro yacimiento de O Castelo de Rubiás.

Estudio documental El segundo cuarto del siglo XI en el noroeste peninsular fue testigo de incrementadas tensiones entre el nuevo rey de León, Vermudo III, y parte de la nobleza gallega (para más información sobre Vermudo III, ver Fernández del Pozo 1999). Vermudo solo tenía once años cuando heredó la corona tras la muerte de su padre, Alfonso V. Las alianzas que Alfonso V había forjado con la nobleza gallega durante su reinado se vieron afectadas por su muerte, y un número de aristócratas negaron su apoyo al hijo de Alfonso V que reinaría bajo la tutela de la reina Urraca. Vermudo pasará buena parte de su corta vida adulta conteniendo y penando sublevaciones por parte de la nobleza e intentando generar y mantener alianzas que reforzasen su peso en el pulso con la corona navarra (Sánchez Candeira 1999: 87). Especialmente en el año 1032, coincidiendo con la emancipación de Vermudo de la tutela de su madrastra, se observa una creciente actividad administrativa real punitiva contra rebeldes en Galicia y León, pues en este año aumentan los documentos que recogen las donaciones reales que dan muestra de la retirada de bienes pertenecientes a familias nobles rebeldes (Núñez Contreras 1977: 46477). En este contexto, un documento datado del 1032 (Núñez Contreras 1977: 469-71) nos habla de una acción militar — que hubiese tenido lugar entre 1028 y 1032 (Pires 2012: 191) — por parte de uno de los condes rebeldes al reinado de Vermudo, Rodrigo Romániz, en contra de un grupo de vascos que se había fortificado en una construcción en lo alto de una peña (Núñez Contreras 1977: 469-70). Esta peña se encontraba dentro de la zona de influencia del castillo de Labio, que había sido entregado por Vermudo II al conde Vermudo Vegilaz y que ya en esa época había sido objeto de destrucción. Es posible que el conde hubiese recibido para este entonces el perdón real, pues el documento se diferencia de otros documentos similares en que no contiene acciones punitivas en contra del conde (Sánchez Candeira 1999: 82). De hecho, Sánchez Candeira sugiere que Romániz se había aliado anteriormente con el grupo de vascos, pero, tras la aceptación por parte de Vermudo de un pacto de paz con el rey Sancho de Navarra, el conde gallego estuvo a cargo de la toma de represalias contra los vascos fortificados en territorio de Labio. Sin que llegue pues a quedar claro el trasfondo político de este acontecimiento, lo cierto es que la fortificación que había tomado la cohorte vasca es quemada y queda destruida completamente tras la batalla.

El estudio aquí presentado tiene por lo tanto un interés arqueológico por ser una de las pocas intervenciones arqueológicas en fortificaciones altomedievales en Galicia. Por otra parte, la posible conexión del yacimiento en la característica peña con una posible destrucción dentro de un contexto histórico bien documentado a inicios del siglo XI ofrece otra cuestión de interés en el estudio del yacimiento. Proceso de excavación El primer paso de la intervención consistió en aclarar si estábamos efectivamente ante una fortificación o reducto altomedieval. Dado que en superficie no se observaban apenas evidencias, el planteamiento de los sondeos fue de carácter muy prospectivo, distribuyendolos en 4 espacios que a priori parecían más distribuyéndolos. El primer sondeo, de 2 x 2 metros, se ubicó en el espacio central de la terraza ubicada al este de la peña, con el objetivo de definir si la terraza es artificial y parte de un sistema defensivo (Figura 2). No se documentaron estructuras que puedan ser claramente antrópicas en este sector. Bajo la capa vegetal se identificó un nivel (UE002) compuesto por sedimento marrón bastante homogéneo, en el que recuperamos restos de teja medieval y un vidrio moderno. El depósito cubre todo el sondeo, y es interpretado como un nivel formado por la mezcla de la deposición natural de sedimentos y los productos de cantería predominando los primeros. Bajo

Especialmente interesante en este documento es la mención específica que se hace de un grupo de mercenarios contratados para luchar al lado de las fuerzas del conde y sus barones: una ‘gens leodemanorum’, i.e. una milicia mercenaria vikinga (como hipótesis, en Pires 2012: 190). Este uso de fuerzas 205

I. García Losquiño et al. este depósito, se extiende otro más compactado, homogéneo, sin piedras, de mayor componente orgánico (UE005), que cubre todo el sondeo excepto la esquina noroeste, donde sobresale el afloramiento. Contiene escasos restos de teja. Se interpreta como un suelo anterior a la realización de actividades de cantería modernas, aunque no necesariamente antrópico. Bajo este depósito tenemos ya el afloramiento rocoso, muy regular, y con un resalte hacia el noroeste (UE007) (Figura 3). Llama la atención la ausencia de jabre, o señales de transición entre la roca y el depósito UE005. Esto indica que o bien este sector de la peña llegó a estar expuesto en el pasado, o que la UE005 es un relleno intencionado. La escasa profundidad a la que se encuentra no descarta ninguna opción.

Figura 3. Arriba: sector 1, vista desde el sur del depósito UE007. Medio: sector 2, vista desde el sur del sondeo en la mitad Este del sector que deja a la vista la UE006. Abajo: sector 3, vista desde el sur del depósito UE014

206

El sondeo 2 también tuvo una extensión de 2 x 2 metros y se ubicó en la ladera oeste de la peña. Se seleccionó este punto por ser el que más restos de teja presentaba en superficie, así como por su cercanía a la peña y por la cantidad de materiales de derrumbe que se observan. Bajo una capa vegetal casi inexistente registramos el depósito UE003. Se trata de un derrumbe compuesto por sedimento muy mineral y pequeños bloques de granito que interpretamos como el resultado de las actividades de cantería recientes. En su interior se recuperó abundante teja y lo que parece una cuña de hierro de cantero. Bajo él ya registramos una transición al horizonte mineral (UE004) compuesta por sedimento muy mineral, y abundantes fragmentos medianos y

Fortificaciones altomedievales en torno a lugo (Galicia, España) pequeños de granito. A partir de este punto excavamos sólo la mitad este del sondeo para comprobar como, en efecto, se pasa de la UE004 al horizonte mineral propiamente dicho, aquí bastante alterado, que registramos cómo UE006 (Figura 3).

de hasta 15 cm de longitud, aunque incluye también algún fragmento de teja. Es muy homogéneo, y está contenido dentro de una oquedad en el afloramento, lo que explicaría su conservación. Interpretamos este depósito y el anterior como restos de un nivel de destrucción de estructuras en madera recubiertas de teja. Por debajo de este conjunto documentamos, sólo en un escalón inferior del afloramento, el solo UE015, compuesto exclusivamente por tierra marrón-anaranjada muy fina y compacta, dispuesto directamente sobre la peña. Este color puede obedecer a una rubefacción provocada por el fuego documentado en UE013. Se dispone a dos niveles, sobre la parte más alta del afloramiento y en un escalón inferior hacia el N al igual que los niveles UE012 y 013. En nuestra opinión esto indica que el trabajo de aplanado de la parte N de la peña es anterior al fuego y a la deposición de la teja. No se recuperan materiales en su interior. Interpretamos este sedimento UE015 como un suelo de ocupación inmediatamente anterior a la destrucción de la fortificación.

El sondeo 3, de 2 x 1 metros, se situó en la ladera sur de la peña. Se seleccionó este punto, algo alejado de la peña, por situarse en una posición susceptible de ubicar en su tiempo estructuras defensivas, al estar próximo a la una pequeño collado al SE de la peña tras el cual que se alza otra pequeña elevación. Bajo la capa vegetal registramos un depósito muy mineral con pequeñas piedras (UE010) y escasos restos de teja, localizados siempre en el nivel de contacto con la capa vegetal, que se interpreta como parte del horizonte B del suelo. Bajo el mismo se documentó el depósito UE011, en el que ya no hay restos de teja, y que podemos considerar simplemente el horizonte C. Por debajo, en el nivel registrado cómo UE014, apreciamos ya la superficie del horizonte mineral (Figura 3). En este horizonte llama la atención un bloque alargado, dispuesto en dirección E-W, que no presenta señales de ser trabajado, ni relación con ninguna estructura antrópica.

Análisis de la cultura material Con excepción de una cuña de cantero en hierro, de adscripción moderna y seguramente relacionada con las recientes actividades extractivas en la peña, la restante cultura material está compuesta exclusivamente por fragmentos de teja (Figura 5). Se trata de un conjunto, eso sí, muy abundante, especialmente en los sectores 2 y 4, alcanzando en total en torno a los 40 kilos de peso. Tiene la apariencia de teja medieval o moderna, de factura muy tosca, con deformaciones y pastas de diferentes colores provocados por cocciones poco controladas y quizá también una escasa selección de la materia prima.

El sondeo 4 se ubicó en la cumbre de la banda SW de la peña, en un punto que presenta una pequeña cavidad que había podido conservar restos medievales (Figuras 4A y 4B). Además en este punto no se apreciaban evidencias de cantería moderna lo que podría permitir documentar presencia de negativos de estructuras sobre la peña no afectadas por dichas actividades extractivas. Por último hay que añadir que el lado N del sondeo se disponía sobre una superficie que parecía aplanada artificialmente. La extensión del sondeo estuvo determinada por la forma irregular de la peña. Inicialmente se planteó un sondeo de 3 x 1 metros orientado hacia el NE, para luego ampliar 1 m2 más en su extremo NE ante la aparición de restos significativos en este punto, que detallamos a continuación:

Dataciones absolutas Dada la ausencia de indicadores cronológicos precisos entre las estructuras o cultura material documentadas, se decidió realizar dataciones absolutas de dos muestras de distintos materiales.

Bajo la capa vegetal, muy fina, se registró un depósito muy mineral con pequeñas piedras (UE009) poco compacto, de escasa profundidad, con abundantes fragmentos de teja en su interior. Es muy semejante y está en la misma posición estratigráfica que UE003 o UE010, documentadas en los sondeos 2 y 3 respectivamente. Lo interpretamos como el nivel producido por las actividades modernas de cantería. Bajo este nivel aparecen los depósitos más relevantes de la intervención. En primer lugar, el depósito UE012 (Figuras 4C y 4D), compuesto casi exclusivamente por fragmentos de teja medianos y grandes, de aspecto medieval, sin apenas sedimento ni piedras de por medio. Con una superficie a la vista de 50 x 50 cm (se prolonga más allá del límite N del sondeo), el depósito cubre totalmente al depósito UE013 (Figuras 4C y 4E), un nivel compuesto casi exclusivamente por cenizas y carbones

Por un lado se envió a datar por radiocarbono (AMS) una muestra de carbón del nivel de quemado registrado como UE013. Como explicábamos anteriormente, este nivel se localiza bajo un depósito (UE012) compuesto casi íntegramente por teja aparentemente medieval, y por ello lo interpretamos como los posibles restos de una viga o estructura de madera bajo la cubierta de tejas. Esta datación permitió obtener una edad que fue calibrada con Oxcal (Bronk Ramsey 2009) utilizando la curva de calibración de Reimer et al. (2013). La datación, realizada por los laboratorios Beta (código muestra 456766), ofrece como resultado dos intervalos de fechas calibrados a dos sigma (95% de probilidad): 650-690 dC, y entre 750-760 dC. Se trata de una datación muy 207

I. García Losquiño et al.

Figura 4. Distintas imágenes de la excavación del sector 4. A: localización del sondeo en la parte más alta del sondeo. B: Vistas desde el Norte del sector antes de su apertura. C: imagen generada a partir de los modelos tridimensionales producidos durante la excavación en la que se aprecia parte del depósito UE012, integrado por tejas y por debajo del mismo, el nivel de quemado UE013. D: Proceso de excavación del nivel de teja UE012. E: Vistas generales desde el norte del nivel de quemado UE013, en el que se aprecian fragmentos de madera de cierto grosor

acotada, pero que nos hace sospechar que es producto de un efecto ‘madera vieja’ (especialmente en el caso de tratarse, como pensamos, de un tronco para una viga) que estuviese provocando una fecha significativamente anterior a la del fuego que pretendemos datar.

de quemado registrado como UE013. La datación fue realizada en la Unidad de Geocronología de la Universidade da Coruña. Para ello, en condiciones de iluminación específicas se eliminaron 2 mm de cada superficie de la muestra. De la parte interna se tomó un fragmento para analizar el contenido en radioisótopos de potasio (k), uranio (U) y torio (Th) por medio de espectrometría de fluorescencia de rayos-X

Por ese motivo se procedió a datar por luminiscencia un fragmento de teja incluido dentro del mismo nivel 208

Fortificaciones altomedievales en torno a lugo (Galicia, España)

Figura 5. Fragmentos de teja medieval recuperados durante la excavación

combinado con Espectrometría de Masas por plasma acoplado inductivamente. El resto de la muestra fue fragmentado, secado y tamizado, obteniéndose un extracto de cuarzo puro de la fracción de tamaño 0,090,18 mm de diámetro. Éste fue utilizado para medir termoluminiscencia (TL) y luminiscencia ópticamente estimulada (OSL). Para la TL se utilizó el protocolo de alícuota múltiple adicional o MAAD (Aitken 1985) y para la OSL el protocolo de regeneración de alícuota simple o

SAR (Murray y Wintle 2000), en ambos casos midiendo 20 alícuotas, para obtener la dosis equivalente (De). Para estimar la edad de luminiscencia es necesario estimar la tasa de radiación por medio de la Dosis anual (Dr). Para ello, no fue posible estimar la dosis gamma ambiental, ya que no se pudo analizar el sedimento que contenía la muestra ni medir la tasa de radiación in situ. Por ello, se estimaron las dosis beta y gamma 209

I. García Losquiño et al. Material

Método

Teja

OSL

Teja

Carbón

TL

14

C AMS

De (Gy

Dr (mGy/a)

Edad no calibrada (BP)

Edad BP

Edad AD

5.82±0.38

5.46±1,32





1209±297

511-1105

6.60±0.26 –

5.46±1,32 –

1340±30

1067±267 1245±55

683-1218 650-760

Tabla 1. Edades obtenidas a partir de una teja (Termoluminiscencia y Luminiscencia Ópticamente Estimulada) y un carbón (14C AMS) del mismo nivel UE013

a partir del contenido de radioisótopos de K, U y Th de la muestra, dado que se trataba de un nivel de tejas quemado, considerando un error amplio, y utilizando los factores de conversión de Guerin et al. (2011). Se estimó la dosis cósmica a partir de Prescott y Hutton (1994). Como resultado se obtienen edades TL y OSL con un error cercano al 25%. La primera ofrece un rango cronológico entre el 511 y 1105 d.C. y la segunda uno entre 683 y 1218 dC. Dado que se trata de la misma muestra, es posible acotar el rango de fechas entre el 683 y 1105 dC.

Por otra parte, los trabajos de extracción de piedra en la peña habrían borrado las escasas improntas de estructuras que habíamos podido esperar. Sin embargo, pensando precisamente en estos trabajos, es muy significativo que encontremos los posibles restos de la destrucción del lugar justo en el único punto en el que no observamos huellas de extracción de piedra, en la cumbre misma de la peña. En todo el entorno de la peña, los intensos trabajos de cantería, que sabemos que implicaron incluso el empleo de explosivos, habrían eliminado los suelos de ocupación correspondientes a a la utilización del castillo, de por sí suponemos que poco relevantes. Esto se traduce estratigráficamente en un patrón repetido en las sondeos 1, 2 y 4, donde sobre el horizonte C o D sólo documentamos restos de la actividad extractiva.

Discusión A la vista de las evidencias documentadas en la excavación, la peña conocida como O Castelo en Rubiás fue empleada en algún momento de época altomedieval para erguir sobre ella una estructura en madera con una cubierta de teja de escasa calidad. Es probable que esta estructura tuviese también partes en piedra, pero las labores de cantería por parte de las comunidades del entorno en los últimos siglos ha borrado totalmente su huella.

Determinar la fecha exacta de ocupación de esta estructura no es sencillo. Las dataciones del carbón y la teja del nivel de quemado de esta estructura ofrecen un rango cronológico muy amplio, pero ciertamente altomedieval. El carbón datado por radiocarbono ofrece una cronología de entre mitad del siglo VII y mitad del siglo VIII, pero se ha de tener en cuenta el posible efecto ‘madera vieja’ en esta datación, pues podíamos estar ante el fragmento de un de un listón proveniente de la parte interior del tronco de un arbol de edad avanzada. Esto mostraría una edad algo más antigua que la fecha de primera utilización de la madera. La teja, tras cruzar las dataciones OSL y TL, ofrece un intervalo de manufactura entre 683-1105. Como podemos observar, el rango de fechas de la teja es bastante amplio y puede coincidir con la fecha de la madera de la estructura, o pertenecer a un período posterior. Así pues, podemos encontrarnos bien con una estructura, posiblemente de carácter temporal, construida enteramente entre 650-760 (sin tener en cuenta el efecto ‘madera vieja’), o bien una estructura más joven que ha recurrido a la reutilización de material local más antiguo. También ha de considerarse la posibilidad de que existean dos fases distintas de utilización del suelo, aunque la falta de material intermedio entre los niveles UE012 y el UE013 parece indicar un uso sincrónico de teja y madera.

Dada la inaccesibilidad del lugar, su toponimia, condiciones defensivas y emplazamiento en relación a Lugo y sus accesos, lo más probable es que estemos ante los restos de una fortificación. La única explicación alternativa a la presencia de tantos fragmentos de teja (más de 40 kilos de teja concentrados en 3 sondeos) sería que se tratase de los restos de un horno de teja y los descartes de cocción. El lugar sin embargo no se presta a ello, tanto por la ausencia de materia prima como de agua. Los vecinos tampoco guardan memoria alguna de un horno en el lugar. El material de cubierta empleado en la zona tradicionalmente es la pizarra, lo que tampoco encaja con la presencia de un horno de teja o de alguna construcción particular relativamente reciente. Por el contrario llama la atención que la mayor concentración de teja (y la única de carbones) aparezca justo en la parte más alta de la peña (sector 4), en una grieta, un lugar propicio para la conservación de restos de una construcción, más no para ubicar un forno de teja. En este sondeo comprobamos que carbón y teja se disponen tanto sobre la superficie natural de la peña como sobre una superficie aplanada artificialmente en la banda N del sondeo, la cual había podido responder a una preparación de la peña para soportar alguna construcción.

Todo lo anterior no implica que estemos ante los restos del castillo de Alps Rupis destruido a inicios del siglo XI, pero sí es compatible con esta posibilidad. Sabemos que las fortificaciones altomedievales no permanentes de este estilo aprovechaban la presencia de peñas de este 210

Fortificaciones altomedievales en torno a lugo (Galicia, España) tipo y en esta posición topográfica, y que no estaban construidas en piedra, sino en materiales perecederos y, en ocasiones, con cubierta de teja. Un ejemplo bien investigado arqueológicamente es el castillo altomedieval de Crestuma, en Vila Nova de Gaia, en el Norte de Portugal, del cual se conservan multitud de agujeros de poste que revelan extensas estructuras en madera (Silva 2014) En este sentido es muy relevante tener en cuenta las características del vecino castillo de Labio, del que sí tenemos constancia cierta de su emplazamiento. En las ruinas de este castillo, al igual que en el caso del yacimiento que nos ocupa, el único resto material que podemos encontrar en superficie es abundante teja medieval, de las mismas características. Incluso siendo una fortificación de mayor entidad, en Labio es también muy difícil encontrar otros vestigios en superficie más allá de algún pequeño rebaje en la roca.

se construyó en las inmediaciones del importante núcleo urbano y episcopal de Lugo y de las vías de comunicación que conectan esta ciudad con Asturias y la costa cantábrica. La estructura fue fruto de una destrucción por fuego que coincide con la descripción de la incineración de Alps Rupis, pero a falta de mayor evidencia material esta posible conexión queda en hipótesis. A pesar de que conocemos la existencia de castillos del siglo XI en la zona, y a pesar de que el rango de fechas permite una posible estructura de este siglo, ha de considerarse la posibilidad de que nos encontremos ante una fortificación de hasta tres siglos de anterioridad. En ambos casos, se trata del primer testimonio arqueológico de un sistema de fortificaciones de época altomedieval en el entorno inmediato de Lugo, que sin duda requiere de nuevos estudios que profundicen en su conocimiento. Agradecimientos

Precisamente la presencia de otro yacimiento de similares características tan próximo a O Castelo de Rubiás, junto con algunas otras evidencias toponímicas de posible origen altomedieval en el entorno de la ciudad de Lugo (Sánchez Pardo 2014), nos hacen plantear la posible presencia de una red de fortificaciones de época altomedieval circundando el núcleo amurallado de lugo que desarrollaría una función de control de sus accesos.

La intervención arqueológica en O Castelo de Rubiás no se podría haber realizado sin la participación en ella de Jordi Herms, Celtia Rodríguez González y Mario Fernández Pereiro, a los que agradecemos su valiosa colaboración. Queremos expresar también nuestro sincero agradecimiento a los propietarios del terreno por facilitar la intervención arqueológica. Bibliographie

Conclusiones

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La utilización del yacimiento de O Castelo como cantera para la construcción de casas en Aldea de Abaixo ha resultado en la disrupción del suelo antrópico y la consecuente pérdida de cultura material y restos estructurales. Sin embargo, la exención de la cumbre de la peña en las actividades de extracción de piedras ha permitido que se conserven restos de una estructura construida en madera y techada con teja, que fue víctima del fuego en algún momento entre el siglo VIII y el XI y colapsó sobre sí misma, quedando una pequeña parte de sus restos protegidos por una oquedad de la roca que ha permitido su mejor conservación. el rango de dataciones es demasiado amplio para afirmar que nos encontramos el castillo de alps rupis que fue quemado alrededor de 1032. sin embargo, sí cabe la posibilidad de que se trate de una estructura del siglo XI con algunos materiales de reutilización. A pesar de que no hayamos encontrado evidencia de estructuras defensivas, el yacimiento remite claramente a motivaciones defensivas por su localización en la cumbre de una peña imponente y de difícil acceso. o castelo debió tratarse pues de una fortificación sencilla, construida en madera y piedra y cubierta de teja, y que aprovechó los afloramientos rocosos del terreno en lo alto de la peña. Esta fortificación 211

I. García Losquiño et al. Gago Mariño, M. 2011. Castillos (casi) en el aire. Una aproximación a las fortificaciones tardorromanas y altomedievales en Galicia. Castillos de España, 164165-166: 23-32. García Losquiño, I. 2018. Los vikingos en la Península Ibérica: Nuevas perspectivas sobre piratas y mercenarios en la segunda mitad del siglo X, en M. Barroca, A. Coelho Ferreira da Silva, and A. Polónia (eds) Mil anos da incursão normanda ao Castelo de Vermoim: 39-52. Porto: CITCEM. Guerin, G., Mercier, N. and Adamiec, G. 2011. Dose-rate conversión factors: update. Ancient TL 29 (1): 5-8. Gutiérrez González, J.A. 2014. Fortificaciones Tardoantiguas y visigodas en el norte peninsular (ss. V-VIII). In R. Catalán Ramos, P. Fuentes Melgar, & J.C. Sastre Blanco (eds) Las Fortificaciones en la Tardoantigüedad. Élites y articulación del territorio. (Siglos V-VIII d.C.): 191-214. Ediciones de La Ergástula, S.L. Murray, A.S. and Wintle, A.G. 2000. Luminescence dating of quartz using an improved single-aliquot regenerative-dose protocol. Radiation Measurements 32(1): 57-73. Novo Guisán, J.M. 1993-2005. ‘Lugo en los tiempos oscuros. Las menciones literarias de la ciudad en los siglos V y X’, Boletín do Museo Provincial de Lugo, 6, 7(1), 8(2), 9, 10, 11(2), 12(2), 13: 143-152; 67-80; 177194; 219-230; 251-258; 63-70; 171-188; 205-208. Pires, H. 2012. Incursões Nórdicas no Ocidente Ibérico (844-1147): fontes, história e vestígios. Tesis doctoral, Universidad Nova de Lisboa. Quirós Castillo, J.A., & Tejado Sebastián, J.M. (eds) 2012. Los castillos altomedievales en el noroeste de la Península Ibérica. Euskal Herriko Unibertsitatea, Argitalpen Zerbitzua. Quirós Castillo, J.A. 2013. ‘Defensive sites of the Early Middle ages in Northwest Spain’, Landscapes of Defence in Early Medieval Europe, Brepols, Turnhout: 303-339. Reilly, B.F. 1988. The Kingdom of León-Castilla under King Alfonso VI. Princeton: Princeton University Press.

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212

A cidade portuária e a fortificação de Mértola entre a Antiguidade Tardia e a Islamização Virgílio Lopes Abstract The communication I present aims to give notice to the archaeological work that has been done in Mértola (Portugal) concerning Late Antiquity and the Islamisation process. These historical periods have in Mértola an important set of archaeological remains, with special prominence for the religious complex with it’s two baptisteries, the basilicas of Rossio of Carmo and of Cineteatro, the Mausoleum, the Tower of the River, the Castle and the Mosque; patrimonial elements that, together with the important preserved epigraphic heritage, contribute to a better understanding of Mértola in this period. The wealth generated on this portuary town enabled the large construction programmes and developed, on some of them, pieces and refined finishes of great artistic and technical quality. The exceptional set of archaeological remains comes to reaffirm the importance of Mértola as one of the places in Portugal where the urban community from the beginnings of the Middle Ages are best known; that shows evidence of the contact this city had with the Mediterranean. Keywords: Myrtilis, Late Antiquity, Religious Complex, Tower of the River, Islamisation Palavras chave: Myrtilis, Antiguidade tardia, Complexo Religioso, Torre do Rio, Islamização

Introdução Mértola é hoje uma pequena vila portuguesa, situada no Baixo Alentejo (Portugal), com cerca de 1200 habitantes. O trabalho arqueológico desenvolvido pelo Campo Arqueológico de Mértola há mais de 40 anos tem trazido à luz do dia importantes restos do passado, em particular no que concerne à Antiguidade Tardia. A importância de Mértola está intimamente relacionada com a sua situação geográfica, ao ser o limite navegável do rio Guadiana e pelas suas condições. naturais de defesa, que deram origem a uma importante cidade e entreposto comercial integrado nas principais rotas do mediterrâneo. O facto do território de Mértola se integrar na designada faixa piritosa ibérica, que consiste numa formação geológica rica em minerais, nomeadamente o cobre, ouro e prata, possibilitou que Mértola se afirmasse como importante entreposto comercial fluvial. Articulando-se desta forma com as principais bias do sul de Portugal. Da cidade portuaria partiam importantes vias terrestres que faziam ligação de Mértola com as cidades de Beja, Alcácer e Lisboa; da margem oposta seguia um importante traçado viário com ligações à importante mina de S. Domingos e possivelmente daí para Serpa, Moura e depois para Mérida. O rio Guadiana foi, sem dúvida, a grande via fluvial que ligava Mértola ao litoral algarvio e, consequentemente, ao Mediterrâneo. O facto das marés se fazerem sentir até Mértola, o que provoca uma oscilação diária do nível

do rio de cerca de dois metros junto ao aglomerado urbano, proporcionou a navegação de vários tipos de barcos até ao ‘porto fluvial mais a norte da grande estrada que era o Guadiana’ (Torres 1992: 190). A Mértola romana Para caracterizar a topografia histórica referente ao período romano, são poucos os elementos seguros de que dispomos, o que se deve, sobretudo, ao facto de só pontualmente terem sido escavados estes níveis arqueológicos. A monumental cintura de muralhas que atualmente envolve o casco antigo de Mértola seria a mesma de época romana, e que foi certamente refeita em épocas posteriores. Em qualquer caso, somente a muralha junto da Torre do Rio parece preservar estruturas datáveis desta altura. No que concerne ao traçado das ruas, os dados arqueológicos são quase inexistentes. Apenas são conhecidas, com alguma segurança, a porta do forum, que faria a ligação da cidade com as zonas a Norte, e a Porta da Ribeira, que ligava a cidade ao rio e à zona portuária (Figura 1). As escavações arqueológicas levadas a cabo em 20172018 na designada Casa Cor-de-Rosa abrem novas perspetivas para a compreensão do urbanismo romano. Os trabalhos arqueológicos ainda não foram concluídos, mas os dados até ao momento conhecidos apontam para que se esteja em presença de uma estrutura monumental, de caráter público, possivelmente um templo. Estruturas encontradas em 2006-2007, no acompanhamento da obra de recuperação da Casa

Perchement et Réalités Fortifiées en Mediterranee (Archaeopress 2023): 213–226

V. Lopes

Figura 1. Vista aérea de Mértola (V. Lopes)

Fagulha, relativamente próxima, parecem situar-se no mesmo alinhamento destas, pelo que poderão constituir, eventualmente, o prolongamento deste edifício até esse outro imóvel. Estas estruturas monumentais estariam, possivelmente, integradas numa praça do tipo forum, constituído por plataformas, e coroado por um templo. Com ela se relacionaria a descoberta no século XVI, no torreão que deu lugar à Igreja da Misericórdia, de seis ou oito estátuas às quais viriam a juntar-se, no final de 2017, mais quatro exemplares exumados no âmbito desta intervenção.

da habitação organizavam-se em volta de um pátio, embora a leitura funcional deste espaço suscite algumas dúvidas, sobretudo nas aberturas ao exterior que nunca foram encontradas. Tudo faz supor que os vestígios encontrados na Casa do Lanternim possam constituir o limite poente da referida habitação, embora a rua que separa as duas edificações nunca tenha sido alvo de intervenção arqueológica. A confirmar-se esta hipótese, os dois conjuntos de estruturas pertenceriam a um edifício com cerca de 500 m2, constituindo uma métrica muito próxima das casas romanas de Mérida (Alba 2005: 125). Certamente, a parte frontal do edifício, virada à rua e ao rio, seria ocupada por tabernae (lojas). A julgar pelo número e a área dos compartimentos, as técnicas construtivas e o espólio associado, não se trataria de uma casa luxuosa. Pela sua implantação ao longo da rua principal da cidade, teria servido de habitação a um dos muitos comerciantes que durante vários séculos justificaram a importância económica deste porto fluvial.

Quanto à arquitetura doméstica de Myrtilis, os dados disponíveis resumem-se apenas a uma ‘casa romana’ (Lopes 2012a), escavada na década de oitenta do século XX no subsolo da Câmara Municipal (onde hoje está instalado o núcleo museológico correspondente) e, entre 1994 e 2004, na intervenção arqueológica realizada no edifício contíguo a poente, na dita ‘Casa do Lanternim’. A escavação arqueológica nos Paços do Concelho não permitiu esclarecer muitas questões, dada a impossibilidade de prosseguir sob as construções vizinhas, no entanto, conseguimos determinar que esta casa teve dois níveis distintos de ocupação: um mais antigo, possivelmente de época imperial, e um outro, posterior ao século III d.C. Um impluvium mais antigo foi completamente recoberto por um opus signinum compacto, ainda hoje visível, com o objetivo de o adaptar a tanque ou lago interior. Os vários compartimentos

O espaço exterior às muralhas, para o lado Norte, encontrava-se ocupado por armazéns e outros espaços ligados ao comércio e à indústria, bem como por necrópoles. Duas escavações documentaram a atividade comercial. Por um lado, nos trabalhos de acompanhamento da obra de remodelação de uma casa situada na Rua Serrão Martins 7B, foi detetado um conjunto de ânforas do período romano (séculos I‐IV 214

A cidade portuária e a fortificação de Mértola entre a Antiguidade Tardia e a Islamização d.C.), que aparentemente, fariam parte de um depósito/ armazém de uma casa romana. Por outro lado, os níveis inferiores da intervenção arqueológica levada a cabo em 2008 na Hospedaria Beira Rio forneceram estruturas e materiais com cronologia dos séculos V-VI (Lopes 2012). Idênticas infraestruturas existiam na margem esquerda do Guadiana, onde hoje se localiza o núcleo populacional de Além-Rio (Sá 1905).

tudo aponta para que o perímetro do conjunto da muralha seja o mesmo que foi conservado até hoje, acrescentando-se, na Antiguidade Tardia, a Torre do Rio, destinada à defesa e controlo do porto e da porta de acesso ao mesmo (Gómez e Lopes 2008). Carecemos de informação estratigráfica sobre os acessos e os arruamentos no interior da muralha, mas é de supor que as constantes do período anterior se mantivessem. Do mesmo modo, é escassa a informação de que dispomos sobre os espaços domésticos, resumindose à já referida domus descoberta nas escavações dos Paços do Concelho e da Casa do Lanternim. Os materiais encontrados, apesar de serem em parte reutilizados nas construções posteriores, apontam para uma ocupação daquele espaço na Antiguidade Tardia.

No que respeita ao mundo dos mortos, até ao momento foram identificadas na cidade de Myrtilis três necrópoles: uma nas encostas do Rossio do Carmo, outra na Achada de São Sebastião e uma terceira na Rua Alves Redol. Da primeira, são poucas as informações arqueológicas de que dispomos, para além da referência a uma dezena de sepulturas escavadas na rocha nos anos 70 do século XX, aquando do alargamento da rua, e a uma lucerna com um enquadramento datável dos fins do século I e II d.C.

No que se refere à arquitetura religiosa, durante os séculos V‐VI d.C., na zona da antiga acrópole as construções do possível forum foram remodeladas e adaptadas às novas necessidades criadas com a introdução do Cristianismo tendo sido erguido, na parte oeste da plataforma, um complexo de edifícios para albergar dois monumentais batistérios. Para além das sumptuosas piscinas batismais, chegaram até aos nossos dias vestígios dos pavimentos adornados com painéis de mosaicos, onde não faltava a policromia dada pelas tesselas de vidro ou pelos vestígios dos frescos que chegaram até nós. No suburbium, fora de portas, procedeu-se à construção das basílicas paleocristãs do Rossio do Carmo, do Cineteatro e do Mausoléu.

Na segunda, foram escavadas aproximadamente três centenas de sepulturas, com cronologia entre o século I e o V d.C., que se estendiam por uma vasta área de terrenos existosos, junto à margem direita do rio Guadiana. Foram encontrados 269 enterramentos, dos quais ainda se conservam 87 sepulturas, escavadas na rocha, na área musealizada junto à ermida de São Sebastião, no interior da escola-sede do Agrupamento de Escolas de Mértola. Na maior parte dos casos, as sepulturas de inumação estão escavadas no afloramento, sendo cobertas com lajes de xisto e terra. Nestas duas necrópoles, o espólio referente ao período romano é extremamente escasso. Pensamos que estas necrópoles tenham tido uma longa utilização, tendo sido aí seguidos rituais pagãos e, posteriormente, cristãos (Lopes 1999: 95).

Na acrópole, o complexo religioso assenta sobre uma construção subterrânea designada por criptopórtico/ cisterna. Esta construção é referida por Duarte de Armas, no início do século XVI, que anota: ‘aqui esta huã abobada atopida muyto boa’ (Almeida 1943). Trata-se duma galeria com um papel essencialmente estrutural, de contenção e suporte da plataforma de implantação do forum (Torres e Silva 1989: 31; Torres e Oliveira 1987: 618).

As obras de remodelação do eixo comercial realizadas em 2008/2009, na Rua Alves Redol, puseram a descoberto parte de uma importante necrópole de incineração até então completamente desconhecida, cujo espólio associado aponta para uma cronologia do século I d.C. Trata-se de 26 estruturas funerárias que albergavam incinerações, na sua maior parte depositadas em urnas, e 3 enterramentos de inumação. No limite oeste desta necrópole, duas sepulturas de inumação ladeiam uma de incineração. À semelhança de outras cidades romanas como Mérida ou Córdova (Vaquerizo 2002: 156), também em Mértola parecem conviver os dois tipos de enterramento: incineração e inumação.

O complexo religioso era constituído pela sala do batistério, um compartimento anexo situado a norte, uma passagem em cotovelo e um espaço que ladeia a abside. Sendo que a sul e a norte é delimitado por um compartimento de planta basilical e uma galeria porticada. Este edifício de planta retangular continha no seu interior um batistério octogonal, implantado no centro de um tanque ou piscina e rodeado por um deambulatório, no qual se abria a leste uma abside de planta em arco ultrapassado. O pavimento da galeria porticada e o deambulatório estavam cobertos por um significativo conjunto musivo, do qual realçamos, no deambulatório do batistério, a figura de Belerofonte cavalgando o Pégaso para matar a Quimera. No longo corredor porticado encontram-se dois leões afrontados e várias cenas de caça com um cavaleiro empunhando

A Antiguidade Tardia A parede exterior do criptopórtico é o único troço do amuralhamento que podemos enquadrar com relativa segurança no período tardo-romano, a julgar pelo tipo de aparelho construtivo e a estratigrafia associada àquela estrutura na área intramuros. No entanto, 215

V. Lopes um falcão (Lopes 2003). Se a falta de paralelos bem datados inviabiliza uma cronologia segura, leituras estratigráficas e traços estilísticos permitem atribuir esta obra à primeira metade do século VI d.C.

de três naves, possivelmente com dupla abside, tendo a nave central, mais larga, outra abside interior. Dentro e em redor da basílica, foi encontrada uma necrópole que se estendia pela rua Serrão Martins. A epigrafia associada ao sítio remete para um intervalo cronológico entre 465 e 518, tornando admissível que a construção da basílica se iniciasse em meados do século V, prolongando-se a sua utilização às centúrias seguintes.

Os trabalhos arqueológicos do verão de 2013, na encosta do Castelo de Mértola, puseram a descoberto parte de um edifício, onde se insere uma segunda estrutura batismal de forma octogonal. Nos derrubes assentes sobre o seu pavimento, foi encontrada uma grande quantidade de fragmentos de fresco dum programa pictórico que não é compreensível na sua totalidade, mas cujos restos identificáveis parecem assemelharse aos programas pictóricos das catacumbas de Roma (Bourguet 1965; Nicolai, Bisconti e Mazzoleni 2000).

Também desde o século XIX se conhece a existência duma outra Basílica Paleocristã no Rossio do Carmo. Supomos ter existido nesta zona uma área cemiterial desde o século IV a.C., hipótese sustentada por uma lápide funerária com ‘escrita do Sudoeste’, que estava a ser reutilizada numa sepultura paleocristã. Já foi referida a existência de uma necrópole de inumação a partir do final do século I d. C. neste mesmo local que antecedeu a construção da basílica funerária, composta de três naves, com sete tramos separados por colunas e com duas absides semicirculares contrapostas destacadas em relação ao corpo do edifício (Macias 1993: 39). Esta igreja revelou uma dimensão funerária em quase todo o espaço interior, bem como nas áreas adjacentes, onde se localizam sepulturas em fossa, escavadas na rocha e, em alguns casos, identificadas com uma lápide funerária. A epigrafia associada à necrópole permite atestar uma ocupação contínua entre, pelo menos, os anos 462 e 729 d.C. (Dias e Gaspar 2006: 135).

No sector oriental da plataforma, as escavações realizadas no adro da Igreja Matriz, a antiga Mesquita, revelaram uma estrutura monumental, anterior à construção da mesquita, constituída por silharia de granito reaproveitada, com cerca de 2 m de altura e da qual sobressaia um corpo retangular que foi interpretado como sendo uma abside (Gómez 2011: 103.) Com os dados de que dispomos, podemos equacionar que se trata do limite nascente de um edifício de planta simples, com uma abside retangular. Da análise dos materiais epigráficos e arquitetónicos, resultantes das várias obras levadas a cabo no edifício e nas imediações, podem perceber-se vários momentos construtivos. Um primeiro edifício, possivelmente um templo dedicado ao culto imperial, atendendo à epigrafia e aos elementos arquitetónicos aí encontrados, que poderá ter estado em funções até aos inícios do século IV. Contudo, a descoberta, no local, de algumas impostas e um cimácio leva a considerar a existência de um pequeno templo cristão no século VI ‐VII naquele local (Lopes 2014).

A cidade fortaleza A muralha atual tem um perímetro de cerca de 1291 m e abarca uma área de cerca de 50.000 m2, ou seja, aproximadamente 5 hectares. Neste recinto são identificáveis quatro acessos que devem corresponder às portas existentes desde os tempos romanos. Na sua quase totalidade, as cidades romanas correspondem a anteriores oppida indígenas cujo traçado não pode ser ignorado (Alarcão 1990: 462). O caso de Mértola não será ́ neste capítulo exceção, a cidade romana e da Antiguidade Tardia constrói-se e remodela-se sobre o anterior do oppidum pré-romano, o clássico traçado hipodâmico foi fortemente condicionado pela topografia, nele se destacando quatro portas.

No mesmo período foi construído um mausóleo, que se localiza bastante afastado das muralhas da cidade. Em 2008 e 2009, as intervenções arqueológicas levadas a cabo na Rua Afonso Costa, revelaram as criptas dum edifício, com vestígios do arranque de duas abóbadas de berço e, ao nível do pavimento, quatro sepulturas de contornos retangulares, com uma orientação nascentepoente. Elementos de arquitetura decorativa de grandes dimensões, como um cimácio e um fragmento de coluna, bem como a considerável dimensão das estruturas, levam a colocar a hipótese de existência de um segundo piso. A epigrafia encontrada no sítio (um epitáfio em grego e outro em latim) aponta para uma ocupação do espaço situada pelo menos entre os anos 522 (?) e 566 (Dias, Gaspar, Lopes 2013: 247-267; Lopes 2014).

Paralelamente ao pano de muralhas, que vai do Mercado Municipal até à Torre do Relógio, são ainda visíveis restos de construções de caráter defensivo. Trata-se de restos de um torreão de planta retangular e vestígios de embasamentos de anteriores panos de muralhas. Nestas construções o tipo de aparelho, constituído por xisto local fortemente argamassado, sugere uma datação antiga, no entanto não existem suficientes dados arqueológicos que nos permitam relacionar estes vestígios com o período em estudo neste trabalho.

A sul deste mausoléu, as campanhas de escavação arqueológica no Cineteatro Marques Duque e na Rua Dr. Afonso Costa, permitiram confirmar a existência de uma basílica paleocristã já indiciada por Estácio da Veiga no século XIX (Veiga 1983: 117). Tratava-se de um edifício

A reutilização contínua e a reconstrução dos muros da cidade fazem com que seja difícil identificar os momentos 216

A cidade portuária e a fortificação de Mértola entre a Antiguidade Tardia e a Islamização

Figura 2. Vista aérea do castelo, da alcáçova e do complexo religioso de Mértola (V. Lopes)

construtivos. As muralhas atuais, que envolvem o velho núcleo urbano, são o somatório das diversas obras ocorridas ao longo do tempo. Durante o século XX, e em especial na última década, o recinto amuralhado sofreu obras de conservação e restauro, sem que os trabalhos contassem com o devido acompanhamento. Por essa razão apenas alguns pontos poderão ser analisados e realizar-se um ensaio de datação. No entanto, parece bastante provável que grande parte da cortina norte da muralha, parede exterior do criptopórtico e a torre do rio tenham sido construídos entre os séculos IV e VI.

As alusões literárias modernas à fortaleza de Mértola são várias e apresentam elementos que nos ajudam a fazer uma retrospetiva do que poderia ter sido a muralha na Antiguidade Tardia. No século XVI, André de Resende faz alusão ‘aos cipos, colunas e estátuas que Godos e Mouros, por serem uns e outros de inteligência perfeitamente bárbara, utilizaram largamente para reparar as muralhas em vez de pedra de alvenaria’ (Resende 1986: 186). Por outro lado, Amador Arrais tinha destacado’ Durante inda em Mértola colunas, estátuas & mármores com letreiros Romanos dos quais os Barbaros assi godos, como mouros, no repairo dos muros, arcos, torres & pontes usavam, pondoas por alicerces’ (Arrais 1945: 289). O mesmo notaria Estácio da Veiga, em finais do século XIX, quando refere ‘já ́ antecedentemente apontei a grande quantidade de fustes de coluna, de bases, de capiteis, e de numerosas peças de mármore, calcareos, granitos e outros materiais de construções architectonicas, que por todo o passo se observam no grosso e no revestimento das muralhas, da chamada ponte, das igrejas e até das habitações particulares, como indicando sumptuosos edifícios destruídos por grandes cataclismos, ou por aguerridas invasões’ (Veiga 1983: 77).

Tudo leva a crer que o atual amuralhamento que envolve a urbe segue de perto o traçado do perímetro fortificado de Myrtilis e, nalguns locais, o traçado da muralha préromana. No entanto, sofreu arranjos e remodelações com o decorrer dos anos e com a evolução da técnica e da estratégia militar (Figura 2). As muralhas da cidade definem a área habitada desde, pelo menos, o período romano tardio, embora haja indícios de realização de obras de fortificação no período republicano, nomeadamente nos troços de muralha identificados na escavação da Biblioteca Municipal. Até agora, fora do recinto amuralhado, apenas foram encontradas zonas de armazenamento, como os depósitos de ânforas e estruturas industriais, e o caso já ́ abordado dos tanques encontrados no fim da rua 25 de Abril; não foram identificadas habitações datáveis do período romano.

A construção de uma muralha baixo-imperial tinha sido sugerida por Estácio da Veiga, em 1880, com muitas reservas, diante da regularidade do aparelho externo de certos locais, por oposição às secções com grande mistura de mármores e pedra de granito, nitidamente 217

V. Lopes

Figura 3. Muralha exterior do criptopórtico (C. Alves)

importados, por exemplo diante da torre fronteira à ermida da Senhora das Neves, descrita como o paramento (Veiga 1880: 77-78), ou seja, aquilo que, volvido um século, se viria a revelar a parede exterior do criptopórtico. À semelhança do que acontece com a maior parte das cidades, que reduzem o seu perímetro amuralhado, seria de encarar a hipótese de uma drástica redução de perímetro, no entanto não temos qualquer informação a nível arqueológico que o prove. A hipótese de um percurso coincidente com a muralha, na zona voltada ao rio, continua assim vigente. Neste local deve ter existido uma sucessiva sobreposição das defesas de Mértola. Seria muito difícil deixar de aproveitar essa posição topográfica e não reutilizar o traçado e as estruturas defensivas de períodos anteriores.

A feição assumidamente militar do conjunto, galeriacriptopórtico e muro-exterior, não parece suscitar dúvidas. Para isso aponta a sua localização, a solidez da construção e ainda as quatro aberturas na muralha (estando uma ainda entaipada) que poderão ter funcionado como seteiras, podendo o criptopórtico ser uma espécie de ‘casamata’ no caso de a cidade ser sujeita a assédio militar (Figura 3). Por esclarecer está ainda a ligação do criptopórtico à porta de acesso do forum, na parte nordeste da plataforma, pois só novos trabalhos arqueológicos nesta área o poderão revelar. No entanto, pela abertura existente no topo este do criptopórtico é possível inferir que este se prolongaria nessa direção. Tão pouco está completamente esclarecida a contribuição que as remodelações dos torreões medievais podem ter tido para a destruição do criptopórtico nos seus topos.

Na encosta norte da vila amuralhada situava-se o complexo religioso de Mértola. Esta construção foi implantada numa plataforma artificial, onde o desnível era compensado por pano de muralha construída com silharia e uma construção subterrânea designada por criptopórtico-cisterna. A descoberta desta construção foi feita no início do século XVI, por Duarte de Armas que anota no seu ‘Livro das Fortalezas’ o seguinte: ‘aqui esta huã abobada atopida muyto booa’ (Branco 1997: 6). Três séculos mais tarde Estácio da Veiga faz a seguinte descrição da parede exterior do criptopórtico ‘(...) começam a manifestar-se no revestimento externo varias pedras, incluindo belos mármores, que bem significam haver pertencido a nobres edifícios. Quasi toda a cortina adherente ao baluarte fronteiro à ermida da Senhora das Neves é abundante d’ esta mescla, incluindo espaçosas pedras rectangulares de granito, que necessariamente vieram de grande distancia e não para construcção das muralhas’ (Veiga 1983: 78).

Mais tarde o criptopórtico foi redimensionado e sofreu um programa de obras que lhe modificou as funções. Refira-se que, na parede virada a este, são notórios dois momentos distintos da construção. Um primeiro que são as paredes do criptopórtico e outro distinto, que encosta, consequentemente, posterior. Depois de redimensionado, o pavimento e a parte inferior das paredes (a uma altura de 1,50 a 1,70 m) foram revestidos por uma sólida e impermeável argamassa, tipo opus signinum, e as quatro ‘seteiras’ entaipadas com o evidente objetivo de adaptar o espaço a cisterna. Este entaipamento poderá ser enquadrável, cronologicamente, nos finais do século IV ou inícios do V, em data não muito distante da sua construção (Macias 1996: 53). A cisterna tinha uma capacidade para armazenamento de 138 m3, ou seja, o equivalente a 138.000 litros (Macias 1996: 53). Esta adaptação implicou o encerramento dos topos da galeria com paredes de alvenaria. Pela análise da técnica construtiva destes entaipamentos, é notório que se trata de intervenções posteriores, pois as pedras que formam os cantos apenas encostam às paredes do criptopórtico, não havendo qualquer espécie de travamento entre elas. Por um orifício existente na parte superior da parede é possível observar que a abóbada se prolongava nesta direção. Problemas de segurança impedem-nos, porém, de prolongar os trabalhos de modo a confirmar a existência dessa

Os trabalhos de escavação levados a cabo pelo CAM, em finais dos anos setenta do século XX, no interior desta estrutura, que ‘foi minuciosamente desentulhada durante cinco anos’ (Torres e Silva 1989: 31), revelaram uma galeria com um papel essencialmente estrutural, de contenção e suporte da plataforma de implantação do forum. Assim, no seu lado norte, para suportar maiores pressões numa amplitude mais vasta, o desnível era compensado por um criptopórtico de 32 m de comprimento, com largura e alturas médias de, respetivamente, 2,70 e 5,80 m (Torres e Oliveira 1987: 618). 218

A cidade portuária e a fortificação de Mértola entre a Antiguidade Tardia e a Islamização estrutura subterrânea. O entaipamento das quatro seteiras teve certamente como objetivo proteger as águas, evitando a entrada de aves e outros animais.

para a colocação da porta, havendo nas ranhuras verticais uma irregularidade. Na parede exterior do criptopórtico são observáveis três tipos de aparelhos: um primeiro constituído por silhares de granito e mármore, com marcas de forceps e silhares almofadados, próprios da construção imperial. Este aparelho de silhares está patente na parte poente da parede exterior ao criptopórtico, ocupando uma área visível de aproximadamente 36 m2. Um segundo tipo de aparelho, contíguo ao primeiro, apresenta algumas semelhanças com o opus incerto. Este tipo de disposição aparenta-se com o opus africano mas, no caso de Mértola, a irregularidade da disposição dos blocos, não permite apelidá-lo desta forma. No caso da parede exterior do criptopórtico de Mértola, a utilização dos silhares não apresenta a configuração e a métrica das construções imperiais, mas, sim, uma métrica própria em que silhares dispostos na horizontal alternam com silhares dispostos na vertical, que por vezes faz lembrar a colocação das peças em ‘soga e tizones’. O espaço em vão era preenchido com alvenaria de pequena pedra local, fortemente ligada por uma argamassa de cal. Este aparelho também se verifica nas estruturas postas a descoberto na intervenção arqueológica realizada no exterior da igreja matriz em 2003 (Goméz Martínez 2011: 89 e 2019: 72-75).

De uma das seteiras entaipadas foi removido um capitel de grandes dimensões, finamente decorado com motivo liriforme. Este elemento arquitetónico é possivelmente originário de um edifício público do forum da cidade, e é enquadrável cronologicamente no século II – III (Lopes 2012: 83). Analisando os dados construtivos do criptopórtico e da muralha exterior, a realidade conhecida aponta claramente para uma datação tardia de toda a obra em relação à época romana: nesse sentido apontam as numerosas reutilizações, entre as quais se situa a singela peça de cantaria de mármore moldurado que está no interior do criptopórtico (um pouco abaixo do arranque da abóbada), bem como os silhares que formam a parte superior das seteiras onde são visíveis as marcas do ferrei forficeps. O pano de muralha exterior é delimitado por duas torres nas extremidades, de cronologia medieval, e pela porta de entrada no forum, que se situa um pouco adiante do topo oriental do pórtico. Destas duas torres, apenas a localizada a noroeste apresenta um embasamento constituído por silhares de granito reutilizados. Dadas as semelhanças, estas fundações serão contemporâneas da parede exterior do criptopórtico. Quanto ao torreão situado a nordeste, o seu aparelho, desde as fundações, é de época islâmica.

A restante parede exterior ao criptopórtico é constituída por uma alvenaria de xisto local, ligado por argamassa, e pelo designado opus africano. Tecnicamente, o opus africanum é construído por estruturas verticais, constituídas por silhares dispostos na vertical e que alternam com peças dispostas na horizontal. Estes pilares feitos com silhares formam os elementos estruturais da muralha.

Na muralha situada a nascente, entre dois torreões medievais está a possível porta de acesso ao forum, está tapada exteriormente pelo pano de muralha. Interiormente, está parcialmente tapada por estruturas de uma casa islâmica que foi habitada até ao século XIII. Desta porta apenas é visível a parte referente ao arco. Esta porta está inserida num lanço de muralha com uma largura de três metros e descreve superiormente um arco de pleno centro, possui quatro metros e meio de largura e foi construída com um aparelho misto de alvenaria de pedra e tijolos nas aduelas. Pela forma, técnicas construtivas e o sistema de fecho em cataratae, parece que esta porta daria acesso a uma rua que levaria ao possível forum de Myrtilis. Deste mecanismo existem evidencias arqueológicas, designadamente as ranhuras verticais, nas quais corria a grelha que defendia o acesso à porta. Pela análise do aparelho construtivo é de inferir que a colocação deste sistema de porta pertence a um momento construtivo posterior à construção da porta. Parece, pois, que a cataractae foi adaptada à posteriori e as ranhuras, onde trabalhava a estrutura móvel, foram abertas no aparelho interior. Na parte lateral direita é perfeitamente visível que a abertura foi feita posteriormente, pois é notória a picagem das pedras

A hipótese que coloco situa esta adaptação de criptopórtico a cisterna coetânea das obras de construção do complexo baptismal. A cisterna aproveitava a água das chuvas provenientes dos edifícios situados na plataforma superior. A suster esta hipótese está o facto de, no muro sul da galeria porticada, em ambas as extremidades, existirem duas aberturas rasgadas nos muros e que deveriam ser o remate de um sistema de algerozes que recolhiam, dos telhados, as águas das chuvas e as conduziam para esses pontos. O facto de estas aberturas terem sido escavadas nos muros, e perfurarem a abóbada do criptopórtico, sugerem tratar-se de um momento posterior de adaptação do espaço a cisterna. Nos últimos anos, as escavações na Alcáçova do Castelo de Mértola puseram a descoberto um conjunto de construções do complexo religioso. Este é constituído pela sala do batistério, um compartimento anexo, situado a norte, uma passagem em cotovelo e uma abside; a sul e a norte é delimitado por um compartimento de 219

V. Lopes

Figura 4. Planta geral do Complexo religioso I – Porta, II Arcossólios, III Pórtico, IV Batistério I, V Compartimento absidado, VI Batistério II (N. Romba)

planta basilical e uma galeria porticada. Este edifício, de planta retangular, continha no seu interior um batistério octogonal rodeado por um deambulatório. Do espaço central abre-se, a leste, uma abside de planta em arco ultrapassado onde marcas no solo indicam a possível localização de uma mesa de altar.

máxima de 4,80 m, a profundidade máxima é de 1,52 m, sendo de 1,16 m de profundidade até ao orifício do desaguo. Interiormente, estrutura-se em degraus com distinta altura, a base é construída em opus signinum, tendo sido os degraus e o fundo revestidos com placas de mármore.

Os pavimentos e as paredes eram revestidos com placas de mármore de distintas espessuras, onde pontua a aplicação alternada de placas de mármore escuras e claras. O pavimento da galeria porticada e o deambulatório estavam cobertos por um belo tapete de mosaicos com representações mitológicas entre as quais, é de realçar no deambulatório do batistério, um Belerofonte cavalgando o Pégaso a lutar com a Quimera e, no longo corredor porticado, dois leões afrontados, animais exóticos e cenas de caça com um cavaleiro empunhando um falcão (Lopes 2003: 110).

Os vestígios pictóricos descobertos no interior e nas imediações da piscina, bem como, os vários fragmentos de cancela encontrados no local, a par das edificações similares e coetâneas levaram-nos à interpretação desta estrutura como um segundo batistério (Lopes 2019: 54). As escavações arqueológicas prosseguem neste local procurando compreender a total dimensão do edifício batismal, mas também a sua relação com os distintos espaços do complexo religioso (Figura 4).

A partir de 2013 a equipa do CAM tem desenvolvido escavações arqueológicas na encosta do Castelo de Mértola. Estas, apesar de estarem em curso, puseram a descoberto um outro edifício, onde se insere uma piscina octogonal. A piscina tem uma largura exterior

No extremo norte da vila situa-se a acrópole-alcáçova de Mértola. Estrategicamente posicionado no cerro mais alto, a uma cota que se situa em torno dos 86 metros, aproveitando as caraterísticas naturais do terreno, nomeadamente as duas significativas pendentes, uma

O Castelum – Castelo

220

A cidade portuária e a fortificação de Mértola entre a Antiguidade Tardia e a Islamização virada à ribeira de Oeiras, virada a poente, e ao rio Guadiana, virada a nascente. Este cerro foi, com toda a probabilidade, ocupado desde a Pré-história recente. Neste local foram recolhidos materiais arqueológicos que remontam ao 2º milénio a.C., bem como materiais da II Idade do Ferro, junto à barbacã da muralha norte (Rego 1996: 124).

fortificação pré-islâmica. Dos materiais reaproveitados destacam-se três peças, epitáfios, com proveniência conhecida, e que nos ajudam a uma datação post quem. O primeiro foi a cupa de Acénia Herénia, encontrada nas muralhas do castelo (Encarnação 1984: 163-164); as restantes, epígrafes de Julia Lupiana, foram recolhidas na muralha, não identificando o local (Encarnação 1984: 170; Lopes 2012: 73); e a cupa de Emília, encontrada sobre a porta da torre de Valredondo, defronte da capela de Na. Senhora das Neves (Encarnação 1984: 164165). Os três exemplares são datáveis do século II, o que não ajuda muito a clarificar a cronologia das estruturas de que faziam parte e, no momento da sua reutilização, estariam muito longe dos objetivos para que foram criados, não passando de materiais de construção.

Eventualmente, no período romano, o topo do cerro foi, ocupado por um castellum, com a sua guarnição militar (Torres e Silva 1989: 33). Contudo, as transformações operadas no período islâmico, com a construção da porta e da cortina norte e oeste, bem como a abertura da cisterna, mas especialmente as intervenções construtivas do período cristão, dos finais do século XIII e inícios do XIV, não deixaram vestígios claros das eventuais ocupações mais antigas.

Nos inícios da década de 90 do século XX, as obras de conservação e restauro da entrada do castelo permitiram retirar do muro esquerdo, a par de outros materiais, o epitáfio de Júlia Helice, datado de finais do século III, inícios do século IV (Lopes 2012: 78).

As estruturas do castelo que podemos classificadas como tardo-romandas são extremamente escassas e de difícil precisão cronológica. Especialmente na cortina norte são identificáveis restos de um torreão de feição retangular. Trata-se de uma estrutura que reaproveita silhares de granito na sua base, um deles com o típico sistema de junção em forma ‘rabo de andorinha’, e alguns troços de paramentos em que se verifica a utilização de reaproveitamentos de blocos de mármore, granito e calcário. No troço da muralha perpendicular à torre de menagem (mandada construir em 1292) é visível, na face interior, restos do que poderia ser a construção de uma fábrica antiga. Trata-se de uma construção que recorre a uma técnica que consiste na edificação de dois muros paralelos, argamassados, com um intervalo entre si que é, posteriormente, preenchido com terra e pedras. No muro virado a poente, apesar de recorrer à reutilização de materiais, como fragmentos de coluna na sua base, devido às obras da construção da torre e a posteriores obras de conservação e restauro, não é possível uma análise clara do tipo de aparelho. Ao invés, no muro virado a nascente a regularidade das fiadas de xisto, a reutilização de materiais, onde são visíveis marcas de forceps e elementos de mármores reutilizados, parece indicar que são coetâneas das restantes estruturas identificadas da Antiguidade Tardia.

As eventuais estruturas defensivas resumem-se a uma torre, de estrutura retangular, situada no pano norte do castelo que reaproveita silhares de mármore e granito na parte exterior e pequenos blocos de granito. Em algumas destas cantarias onde se podem encontrar entalhes escavados nos lados menores das peças, em forma de dupla cauda de milhafre que continham geralmente um grampo de ferro, coberta depois com uma camada de chumbo que preenchia o resto da cavidade. No que toca à natureza das reutilizações é possível distinguir diferentes tipos de reutilização. Um primeiro tipo consiste no mero reemprego indiferenciado de silharia, com a perda de qualquer significado que a peça original pudesse ter apresentado (Nogales Bassarate e Gonçalves, L. 2004: 286). Outra das formas de reaproveitamento não altera a configuração geral do paramento, que continua em utilização, mas que modifica a disposição da silharia, caraterístico de sítios comprovadamente tetrárticos-constantinianos (De Man 2011: 95). Outro género de reutilização, relativamente comum, consiste na introdução de colunas em perpianho no aparelho das muralhas tardo-antigas. Este detalhe construtivo não resulta de uma inclusão gratuita, mas é a resposta a um esforço da estrutura defensiva contra impactos frontais impedindo, também, a desagregação de muralhas com grandes enchimentos internos.

Este tipo de aparelho também se verifica na cortina virada a nascente e paralela ao rio. Este pano de muralha está dividida em três partes, sinalizadas pelos respetivos cunhais, constituídos por blocos de pedras reaproveitadas. Ao nível da fundações, no pano central, é possível constatar uma certa regularidade das fiadas de pedra, umas de pedra bem facetada, que rondam os 50 cm de altura com fiadas com cerca de 20 cm de pedra mais pequena, mas, também aparelhada; pontualmente são empregues blocos de pedra trabalhada, nomeadamente bases de coluna, colunas e restos de um fragmento marmóreo esculturado. Apesar destes indícios, não se pode provar arqueologicamente a existência de uma

As referências documentais da cidade e do seu sistema de defesa são escassas e resumem-se à Crónica de Idácio que refere que ‘Censorius comes, qui Legatus missus fuerat ad Sueuos, rediens Martyli, obsessus a Rechila in pace se tradidit’ (Idacio 1984: 82). Geralmente esta passagem da crónica é traduzida desta forma:’ O Conde Censori que tinha sido enviado como embaixador aos Suevos, sitiado quando regressava, em Mértola, por Requila, entregou-se em paz’ (Idacio 1984: 83). O texto permite 221

V. Lopes deduzir a existência de uma fortificação importante em Mértola ao ser escolhida por Censorio como refúgio, capaz de resistir durante algum tempo ao cerco de Requila. A presença sueva, referida por esta fonte, deve ter sido efémera, não tendo ficado qualquer vestígio arqueológico que o demonstre, bem como ao nível da epigrafia não ficou qualquer registo de nenhum nome de origem germânica, como veremos no capítulo referente às necrópoles deste período.

1983: 177-178). Esta referência à ‘ponte’ mantem-se na documentação produzida pelas visitações da Ordem de Santiago servindo, por exemplo, para determinar o dízimo a pagar pela pesca no rio (Barros, Boiça e Gabriel 1996: 127). Contudo, esta designação carece de qualquer confirmação arqueológica. Abel Viana, que chegou mesmo a efetuar ali trabalhos arqueológicos, informou Fernando de Almeida, que ‘não encontrara absolutamente nada nas escavações que para tal fim ali fizera’ (Almeida 1976: 265). De facto não se trata de uma torre, mas de um passadiço constituído por seis pilares e outros tantos arcos (dos quais apenas se conserva a zona do arranque), que se situava entre a Porta da Ribeira e o rio. Esta construção permitia, assim, ligar o espaço intramuros ao rio Guadiana. A sua extensão total ronda os 47,8 m; no entanto, se considerarmos a ligação, inevitável, à muralha a extensão do monumento acresce aos 51,3 m (Figura 5).

Existe uma outra referência documental posterior, de Ibn Hayyān, de meados do século IX, que refere que c Add al-Malik b. Abīl-Jawwād, instalado em Beja, tomou conta da cidade, quando dela se retiraram os árabes, e que teria tornado poderoso o castelo de Mértola ‘pelas suas construções feitas e pelos aprovisionamentos que dota’ (Ibn Hayyān 1981: 88-89 citado por Macias 2006: 216) e que nos permite inferir que a última referencia se relaciona com a construção da cisterna.

O pilar 1, o mais próximo do rio, é uma construção maciça que recorre exteriormente a silhares e fustes, em mármore e granito, reaproveitados de outras construções mais antigas. O ligante é constituído por cal hidráulica, refira-se a este propósito o elevado grau de resistência desta argamassa que é, por vezes, superior à própria pedra, pois esta, nalguns sítios apresenta sinais de desgaste maiores que a argamassa. Do arranque do arco de ligação ao pilar seguinte restam seis peças de cantaria em calcário, que forma uma fina moldura, que indicia tratar-se de um reaproveitamento de um friso romano de uma construção anterior. Este pilar é atravessado por um túnel perpendicular ao rio, com 3,8 m de altura e 1,64 de largura. O aparelho construtivo deste túnel é em pequena silharia, até ao arranque da abóbada, a partir daqui a construção desenvolve-se com o caraterístico xisto local. O pilar 2 apresenta o mesmo perfil do pilar anterior. No interior deste desenvolvese o túnel com uma altura de 2,90 m, e uma largura de 1,5 m. Na parte superior tem restos de um sumidouro e o arranque dos arcos. Maioritariamente é empregue o xisto local, com exceção do quebra-mar que é construído com silhares. O pilar 3 é em tudo semelhante ao anterior, contudo é nesta estrutura que se dá o terminus do túnel, sendo este cego e em forma de quarto de esfera. O pilar 4 é maioritariamente construído com o xisto local e, excecionalmente, usa silhares. Possui uma forma arredondada, quer a montante quer a jusante, não tendo o caraterístico quebra-mar. O pilar 5 é o menos conservado pois apenas se mantem o arranque do arco e parte do base. É construído exclusivamente com xisto e argamassa. O pilar 6 é construído em xisto e apenas possui um silhar de mármore ao nível do embasamento. Apresenta uma planta semicircular, para jusante, e em forma de quebra-mar a montante. O sumidouro, virado a montante, apresenta um arco com 1,5 m de altura e semelhante largura, virado a jusante o arco apresenta uma altura de 2,6 m. No arranque do arco, virado ao rio, este possui um orifício quadrangular, com 0,5 m de lado,

A par da referência, de Ahmed Arrazi (887-955), relativa à fortaleza de Mértola, na ‘A Descrição de Espanha’, na chamada Crónica do Mouro Rasis, existe a descrição de Mértola como a fortaleza mais sólida de todo o distrito de Beja ‘Mértola jaz sobre o rio Guadiana, e é um castelo muito antigo, e tem muitos vestígios antigos’(LéviProvençal 1990: 88; Gómez 2006: 147). No interior, as escavações arqueológicas levadas a cabo pela equipa do CAM em 2006-2008, apenas atingiram os níveis habitacionais do período islâmico, não aparecendo qualquer vestígio estrutural que se possa relacionar com a fortificação romana ou préislâmica. Ao nível dos materiais arqueológicos destaco o aparecimento de um anel de bronze decorado com uma cruz pátea, com paralelos muito próximos a um encontrado em Milreu e datado do século V – VI (Sidarus e Teichner 1997: 184; Inácio 2005: 42; Arezes 2010: 116, est. LXXX), um fragmento de lucerna e um de prato, este enquadrável no mesmo ambiente cronológico e com inequívocas decorações cristãs. A torre do rio Na área ribeirinha, as estruturas monumentais inscrevem-se na Antiguidade Tardia e são testemunho da importância que a zona portuária possuía nessa época. De todo o conjunto monumental de muralhas existentes, a Torre do Rio (também chamada torre couraça) é paradigmática das técnicas construtivas do período tardo-romano. A torre do rio foi declarada Monumento Nacional em 1910 sendo, na linguagem popular, o monumento designado por ‘ponte romana’. Um exemplo desta diversidade de designações encontra-se no foral outorgado a Mértola em 1254, pelo mestre da ordem de Santiago, D. Paio Peres Correia, no qual se pode ler ‘Della ponte a suso quem ahy quizer pescar auenhaseis com o comendador do lugar’ (Veiga 222

A cidade portuária e a fortificação de Mértola entre a Antiguidade Tardia e a Islamização

Figura 5. Torre do Rio. Planta, corte longitudinal, alçado existente, proposta de reconstituição volumétrica e funcional (C. Alves)

que atravessa longitudinalmente toda a estrutura. Não nos parece que se trate de um sumidouro mas, sim, o local de amarração de alguma máquina que ajudasse na descarga dos barcos. Nos pilares 2 e 3, na parte virada a jusante, são visíveis os agulheiros para a colocação de andaimes de madeira. Todas as torres assentam diretamente no afloramento xistoso, não sendo visível

qualquer tipo de alicerce ou de regularização do afloramento. O espaço entre as duas margens tem cerca de quarenta metros e uma profundidade de próxima dos vinte metros. Os pilares que deviam enfrentar o embate das águas do rio tinham a forma de quebramar, a montante, e eram arredondados a jusante, o que permitia resistir às cheias do Guadiana. Trata-se, 223

V. Lopes pois, de uma construção que apresenta um elevado grau de solidez. Como pormenores arquitetónicos de relevo destacam-se que os dois pilares mais próximos da água que possuem túneis perpendiculares ao rio e são fechados por abóbadas de meio canhão. No terceiro pilar, o túnel chega apenas até meio e termina num quarto de círculo. A extensão total deste túnel situase nos 12 m. No que concerne à funcionalidade desta estrutura penso que servia para aliviar a pressão das águas em alturas de pequenas cheias como as que ainda hoje se observam. Em toda esta construção se encontram silhares e fustes de coluna de mármore e de granito reaproveitados. No entanto, a torre mais próxima do rio é exteriormente constituída por silharia; os restantes recorrem também, pontualmente, a silhares, ao nível dos arcos e do quebra-mar, embora a maioria da construção tenha sido construída com material local. Este aparelho misto, revelador da adaptação da técnica romana aos materiais disponíveis no local, também foi utilizado, como já se referiu, no criptopórtico. No interior dos pilares o enchimento é feito com opus cæmenticium, ou seja, é ligado por uma forte argamassa de cal hidráulica, misturada com pequenas lajes de xisto local, dispostas na horizontal. Em vários pontos da torre foram recolhidas amostras que proporcionaram estudos composicionais das argamassas e que indiciam uma boa homogeneidade, bem como uma excelente resistência à erosão (Silva et al. 2006: 85-90).

musivos existentes sobre o criptopórtico do complexo religioso de Mértola. No período romano e posteriormente, a ligação do burgo ao rio deveria ser feita através da Porta da Ribeira. Esta, como é visível no desenho de Duarte D’ Armas, era constituída por uma porta em cotovelo, encimada por um torreão, demolido nos meados do século XIX (Boiça 1993: 59). O único acesso da cidade ao rio fazia-se, então, pela designada porta da ribeira, lógica funcional que será apenas alterada nos anos 30 do século XX, quando se leva a cabo a construção do atual cais e se abre uma estrada que liga esta estrutura portuária à vila. Com esta remodelação urbanística também o local de passagem do rio foi alterado. A construção do cais leva a que, nas suas imediações, se instale a ponte barca, que vem substituir a velha travessia do Guadiana feita junto à Torre do Rio. Conclusões Mértola, através da sua dinâmica comercial, da sua capacidade de cunhar moeda e com a sua administração a vigorar segundo os modelos vigentes no Império, fica atestada como cidade Romana. A variedade e riqueza dos vestígios de edifícios da Antiguidade Tardia, aqui descobertos, deve-se ao facto de a atividade portuária não ter perdido o seu fulgor após a desagregação do Império Romano do Ocidente. A esta cidade portuária não só chegavam os mais variados produtos, como, também, gentes pertencentes a diferentes comunidades, fossem estas originárias do Mediterrâneo Oriental ou do Norte de África. Estas populações criaram aqui os seus entrepostos comerciais e mandaram construir os edifícios ricamente decorados onde foram batizados e sepultados. A diversidade dos monumentos e das ruínas, conferem aos sítios investigados um grande significado para a compreensão do processo de cristianização, não só de Mértola, como também de todo o Sul do país.

No nível superior dos pilares é percetível o arranque dos arcos que ligariam todo o conjunto, existindo nos pilares dois, três, quatro e seis arcos menores, hoje parcialmente destruídos, que teriam como função aliviar a pressão exercida sobre a estrutura, deixando passar parte das águas vindas de montante e diminuindo o impacto da força da corrente. Esses sumidouros possuem uma largura regular que se situa em 1,3 m, com exceção do pilar 6 cujo arco apresenta 1,5 m de largura. Esta técnica construtiva é adotada na maior parte das pontes construídas durante o período romano. Numa imagem fotográfica de Mértola do ano 1875, um ano antes da grande cheia, ainda é visível a união, por um arco, entre o terceiro e o quarto pilar (Custódio 2013: 21).

Dada a monumentalidade das estruturas e a concentração da estatuária encontrada, recentemente, na parte baixa da vila, é perfeitamente admissível que nesta zona existisse um forum que se desenvolveria em plataformas e que possivelmente teria um rico programa iconográfico estatuário de forte impacto visual. Quem chegava a Myrtilis, subindo o rio Guadiana, deparava-se com um cenário monumental constituído por imponentes templos ricamente ornamentados.

No que se refere às técnicas de construção, a fábrica da torre é claramente idêntica à que foi adotada na construção do criptopórtico. Temos, assim, um terminus ante quem para a construção do criptopórtico proporcionado pela pavimentação dos espaços com mosaicos, para os quais os paralelos existentes se situam maioritariamente no século VI d C.

A concentração de estruturas e achados escultóricos e de elementos de arquitetura decorativa de grandes dimensões na parte baixa da vila de Mértola vem reacender o debate em torno da topografia antiga de Myrtilis e colocar a possibilidade da existência de dois fora na parte alta da cidade e, um outro, na parte baixa

O monumento está localizado num espectro cronológico entre os finais do século III, data posterior à utilização da ara votiva aqui encontrada, e o século VI, limite cronológico atribuído à aplicação dos pavimentos 224

A cidade portuária e a fortificação de Mértola entre a Antiguidade Tardia e a Islamização ligado aos possíveis templos de Augusto e de Cibele possivelmente localizados nas imediações da zona portuária.

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A continuidade ocupacional que Mértola teve ao longo da sua história levou a que grande parte dos espaços e dos monumentos romanos fossem reutilizados posteriormente. A cidade de Mértola nos inícios do século IV ainda continua a produzir monumentos epigráficos em honra de imperadores, neste caso Galério. O aparecimento deste monumento na escavação da Biblioteca Municipal em 2006, reforça a ideia da localização do forum na plataforma superior da zona norte do castelo e a possibilidade de ele ainda estar em funcionamento nos inícios do século IV (Lopes 2014: 318). Possivelmente na segunda parte do século IV reforçamse as estruturas defensivas da cidade, nomeadamente na porta norte de acesso ao forum onde foi adaptado o sistema de catarata. Devem ter sido também realizadas obras no criptopórtico e de reforço do castelo onde foram empregues vários elementos arquitetónicos e epigráficos situados cronologicamente nos finais do século III inícios do século IV. Esses elementos foram reutilizados em obras posteriores, com uma datação terminus post quem situada na centúria seguinte. É dessa centúria que data a única referencia documental referente a Mértola, e que foi deixada pelo bispo flaviense Idácio, ao referir o facto de no ano de 440 se ter refugiado aqui o Conde Censorius, que acabou por se render a Réquila. Este testemunho demonstra bem a importância geoestratégica que a cidade ocupava, certamente uma das principais vias de entrada no Sul peninsular e permite inferir que a cidade fortificada de Mértola desempenharia também uma importante função militar. Concluo citando Fernando Arce Sainz, que refere ‘está perdiendo sentido esa conceptualización arqueológica excluyente que distingue entre una arqueología cristiana y una arqueología islámica cuando se tienen entre manos secuencias amplias que superan esa barrera más psicológica que histórica que representa una fecha de nuestro calendario histórico, el 711’ (Arce 2005: 90). Bibliographia Alarcão, J. 1990. O Domínio Romano. In J. Serrão, O. Marques (ed.) Nova História de Portugal, I, Portugal das Origens à romanização (343-489). Lisboa: Editorial Presença. Alba Calzado, M. 2005. La vivenda en Emerita durante la antigüedad tardía: propuesta de un modelo para Hispania in J.M. Gurt, A. Ribera (ed.) VI Reunió d’Arqueologia Cristiana Hispánica, (121-150). Barcelona. 225

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226

Le nuove dinamiche insediative dell’Italia bizantina e post bizantina (VI – X sec.) Enrico Zanini Abstract Since the end of the 20th century it has been widely accepted that the notion of Byzantine Italy has to be intended in terms of a plural entity, taking into account the spatial-temporal differences and the complexity of the dynamics in the relationship between the Italian territory and the central administration of the Byzantine state. On the one hand, there is certainly a ‘Byzantine variable’ which determined many peculiar aspects of the Italian regions that remained under Byzantine control for a longer time than those that passed early under Lombard control. But, on another hand, within those same regions there are specific dynamics in construction and transformation over time of settlement patterns. The need for managing the civil administration and the fiscal revenues of the Provincia Italia determined to a good extent the survival of the network of cities; but, at the same time, the need for a integrated defense system to protect the whole territory determined the birth of a network of defensive settlements, leading in fact to the generation of many new hilltop centers. Over time and with the changing forms of regional management in the Byzantine Empire, these fortified settlements assumed a progressive autonomy, where the life of a hilltop settlement is linked on the one hand to local territorial dynamics, as happened in the non-Byzantine regions of Italy in the same years, but also to administrative and economic dynamics on a decidedly larger scale, which still need to be investigated on a Mediterranean perspective. Keywords: Italy, cities, fortified centers, macroeconomics Parole chiave: Italia, città, centri fortificati, macroeconomia

Una premessa e due domande La partecipazione a un convegno internazionale dedicato agli insediamenti perchées da parte di un archeologo che si è occupato a lungo di Italia bizantina richiede una spiegazione che rischia di essere non solo eccessivamente personale, ma anche autoreferenziale.1 Sono passati ormai più di vent’anni da quanto, a seguito di un dottorato di ricerca acquisito in età ormai avanzata, mi è capitato di scrivere un libro sull’Italia bizantina2 che ha avuto una certa qual fortuna e che ha suscitato un discreto dibattito critico, al punto di divenire, quasi un quarto di secolo dopo, una nozione di senso comune.3 In quel libro si parlava, forse per la prima volta con uno sguardo di sintesi sull’intero territorio italiano, della possibile esistenza di una ‘variabile bizantina’ nella strutturazione del sistema insediativo di buona parte della penisola italiana tra Stante la sua natura di introduzione a una sezione del convegno, ho preferito conservare nella versione per la stampa del testo la forma di una serie di appunti destinati a gettare le basi per la discussione successiva, limitando al minimo indispensabile le riscritture e l’apparato critico. 2  Zanini 1998. 3  Nel caso, per esempio, di un seminario organizzato a Oxford nel 2017 (https://talks.ox.ac.uk/talks/id/bf52a72e-364f-4586-9565bffb01dcb388/). Si veda ora anche il primo companion in lingua inglese dedicato interamente all’Italia bizantina (Cosentino 2021). 1 

VI e VIII secolo e, all’interno di esso, della creazione di un sottosistema rappresentato dagli insediamenti a prevalente funzione difensiva e del suo progressivo trasformarsi nel corso del tempo.4 Per quanto largamente fortuita, questa circostanza mi addossa in qualche misura la responsabilità di condurre una sorta di follow-up di quella idea originaria per valutarne a distanza di così tanto tempo una sua eventuale sostenibilità residua o, per contro, il suo definitivo superamento.5 In altri termini, questo mio breve intervento introduttivo ha l’obiettivo di gettare un ponte fra il passato e il futuro di questo segmento della conoscenza, per provare a costruire un punto di partenza per uno sviluppo della ricerca futuro che è nelle mani di un’altra generazione di studiosi, ampiamente rappresentata in queste giornate. Zanini 1998: 209-289. Che il tema abbia ancora una sua ragion d’essere è in qualche misura dimostrato da due coincidenze temporali, casuali ma forse significative: in contemporanea al convegno di Rocquebrune si è tenuto alla Scuola Normale di Pisa un convegno dedicato alla guerra greco-gotica (https://www.sns.it/it/evento/leredita-giustiniano) i cui atti non sono stati ancora pubblicati; nel momento in cui scrivo queste note è annunciato un convegno dedicato a ‘La difesa militare bizantina in Italia (sec. VI-XI)’. In entrambi i casi, il numero e la qualità delle relazioni testimoniano ampiamente da un lato una continuità di interesse, dall’altro la disponibilità di una quantità importante di nuovi dati provenienti da ricerche sul campo e da rielaborazioni critiche di materiali già noti. 4  5 

Perchement et Réalités Fortifiées en Mediterranee (Archaeopress 2023): 227–237

E. Zanini Per procedere a questo esperimento di follow-up dell’idea originaria mi sono posto in primo luogo due domande.

difesi e con funzioni di difesa del territorio.8 Al tempo stesso, le città vedono progressivamente sfumare la percezione di quel limite netto che le separava dalle campagne circostanti e sempre di più sono oggetto di fenomeni di micro-migrazione locale e di osmosi insediativa e funzionale con le campagne stesse.9

La prima riguarda il posto che ha – o almeno dovrebbe avere, in linea teorica – nel sistema insediativo del mondo bizantino e nello specifico dell’Italia bizantina l’insediamento arroccato, separato, isolato o come meglio ci riuscirà di tradurre l’intraducibile aggettivo francese ‘perchée’.

Ma proprio in questo percorso che ci fa apparire sempre di più l’impero bizantino come un mosaico composto essenzialmente di città (almeno nel registro delle fonti scritte)10 l’insediamento arroccato/separato/ isolato si inserisce male, perché è un insediamento per sua natura non di scala macroeconomica ma piuttosto di scala locale, vorrei dire microeconomica o meglio ancora microecologica: non è parte di un sistema complesso, ma costituisce una sorta di microcosmo più o meno completamente autosufficiente che sopravvive in diretta relazione con il contesto naturale in cui è stabilito.

La seconda domanda va invece nella direzione opposta e riguarda un eventuale ruolo del sistema bizantino nella nascita in Italia – e in forme più complesse che non potranno essere discusse in questa sede anche nel resto del Mediterraneo post-romano – di una rete di insediamenti arroccati, isolati, separati. In entrambi i casi, la risposta mi appare complicata – e quindi immediatamente anche interessante – perché è abbastanza palese che, proprio in virtù della sua complessità strutturale e organizzativa, il mondo bizantino è in prima battuta ampiamente basato sul funzionamento delle città, giacché da quelle dipende in buona sostanza la gestione del sistema fiscale, dell’amministrazione periferica del territorio e di una parte sostanziale della stessa amministrazione religiosa.6 Un mondo dunque in cui – almeno fino a tutta l’età giustinianea – non c’è grande spazio per gli insediamenti arroccati e isolati, come testimonia la pochezza delle fonti testuali e archeologiche disponibili.

Se vogliamo averne una immagine, basta recuperare qualche vecchia fotografia dei paesi della mia terra natale, la Liguria interna, o della Corsica montana del nostro amico Philippe Pergola, in cui l’insediamento isolato appare per l’appunto come un’isola, circondato dal mare della vegetazione o dalla estensione del disabitato. In quei contesti della prima metà del secolo scorso, direi non diversamente da quanto accadeva nel mondo romano – e probabilmente ancora in epoca tardoantica e protobizantina – l’insediamento perchée è quindi essenzialmente un insediamento marginale, una specie di nebulosa difficilmente percepibile posta alla periferia del mondo civilizzato, relegato nelle aree più inospitali: montagne, valli profonde, zone umide o aride.

In qualche modo, mi pare di poter dire che, nella pur fluida galassia delle ecologie insediative del Mediterraneo nella sua lunga durata,7 per quel che riguarda il mondo bizantino precedente la grande crisi della fine del VI e degli inizi del VII secolo, l’insediamento arroccato si collochi al polo opposto rispetto alla città. In un sistema economico che è ancora largamente legato a quello romano, la prima età bizantina mi sembra proseguire, almeno idealmente, nello schema insediativo tripartito basato su entità giuridicamente ben distinte: città, campagna, insediamenti difensivi limitanei. Di fatto come riflesso delle tre principali macroeconomie che regolavano il funzionamento dello stato romano: l’amministrazione e la produzione artigianale (città e suo suburbio), la produzione delle risorse vitali (campagna), la difesa (limes). Va da sé che questo schema ideale diviene progressivamente meno nitido, nella concretezza dei singoli insediamenti, man mano che si procede nell’età tardoantica, per il Mediterraneo orientale, in quella protobizantina. Le città divengono anche centri direzionali del sistema difensivo e, soprattutto nelle regioni di frontiera, assumono esse stesse le connotazioni di insediamenti

Per questo, mi pare di poter dire che si collochi esattamente al polo opposto di quello in cui si colloca la città, che è invece per definizione il punto di intersezione e di gestione dei grandi sistemi macroeconomici: è in città che si prendono le decisioni politiche, amministrative ed economiche; è verso la città che affluiscono le merci e le derrate; è la città che funge da collettore delle imposte che serviranno a pagare anche il servizio di difesa dei confini. L’impatto della riconquista bizantina sul sistema insediativo italiano Una premessa tanto generale quanto necessariamente sintetica è necessaria per provare a sviluppare il ragionamento circa l’impatto potenziale della riconquista bizantina sul sistema insediativo italiano, che non può che partire da un’altra domanda: se l’immagine ‘tripartita’ tra città, campagne e sistema difensivo può Prigent 2021. Zanini 2009. 10  Dagron 1991: 58. 8 

Saradi 2006. 7  Horden, Purcell 2000: 89-122.

9 

6 

228

Le nuove dinamiche insediative dell’Italia bizantina e post bizantina (VI – X sec.)

Figura 1. Mappa di densità della guerra greco-gotica (elaborazione GIS di Jacopo Celani; da Zanini-Celani 2020)

Oggi credo che la pensiamo tutti un po’ diversamente: la guerra greco-gotica comportò certamente distruzioni pesanti – come del resto sempre accade in tutte le guerre prolungate nel mondo antico –, ma la sua immagine unitaria di un evento continuo che afflisse per vent’anni consecutivi simultaneamente tutte le regioni d’Italia si è progressivamente sfumata.13 Una lettura più analitica della nostra principale fonte per questo evento (il de Bello Gothico di Procopio di Cesarea) e un primo esperimento di trasferire le informazioni contenute nel testo in una mappa GIS dimostrano ormai chiaramente che l’impatto più duro della guerra fu in realtà probabilmente assai localizzato e concentrato su specifiche aree territoriali, in tempi diversi e con diversa ricorsività, dando vita a una immagine complessiva che non può che essere assai meno radicale (Figura 1).14

essere assunta come sostanzialmente vera, nella sua necessaria sintesi e con le dovute modificazioni legate alla trasformazione tardoantica, che cosa cambia con l’arrivo dei Bizantini in Italia?11 In prima battuta, la risposta non può che essere una sola: non cambia sostanzialmente nulla; nel senso che il sistema di gestione del territorio non mi sembra che denunci particolari cambiamenti nel periodo, tutto sommato breve, che separa il 476 dal 554. In linea teorica, dovrebbe invece cambiare tutto, perché la vicenda dell’Italia bizantina inizia con una guerra che nel passato, anche recente, è stata generalmente letta come una specie di conflitto termonucleare globale, che azzerò tutto quello che c’era stato prima in termini di organizzazione sociale, amministrativa ed economica, dando vita a una sorta di ‘anno zero’, a partire dal quale fu necessario ricostruire l’Italia (o le sue diverse regioni) su una base diversa.12

percorso della tarda antichità o quello dell’inizio dell’alto medioevo (Zanini 1998: 6-7). Ben più sfumata l’immagine proposta da Christie 2006: 34-38; mentre un interessante approccio che cerca di leggere, attraverso fonti e archeologia, l’atteggiamento della popolazione italica vista come testimone di un confronto militare tra due forze comunque straniere è sviluppato in Kouromali 2013. 13  Zanini 2014: 433-443. 14  Zanini, Celani 2020.

De Vingo 2016. Neanch’io sono sfuggito alla tentazione di utilizzare questa immagine convenzionale della guerra greco-gotica, che si presta benissimo come momento di cesura per segnare il punto di arrivo del 11  12 

229

E. Zanini Ma, soprattutto, credo che si possa sostenere che la guerra greco-gotica non comportò di per sé nessun cambiamento sistemico nelle diverse macro-economie dell’Italia del VI secolo, per il semplice fatto che questa è l’unica guerra in cui i Bizantini combattono contro un avversario che non è sostanzialmente diverso da loro. In Oriente, l’impero di Costantinopoli si confronta con una entità statale che definiamo impero in ragione della sua estensione spaziale e della sua durata nel tempo, ma che in realtà è un grande regno con una struttura gestionale piramidale relativamente semplice e quindi assai diversa da quella complicatissima macchina che reggeva l’impero bizantino nell’età di Giustiniano. Nei Balcani e in Africa la situazione è ancora più chiara, perché gli avversari dell’impero bizantino sono entità con livello di complessità palesemente più basso. In questa condizione, quando la conquista di un territorio comporta un cambiamento sostanziale nel livello di complessità socio-economica, è inevitabile che si determini un cambiamento radicale, perché il sistema statale dei vincitori si sovrappone a quello dei vinti, di fatto cancellandolo e ridefinendone necessariamente anche l’organizzazione territoriale e insediativa.

cambiamento comportò, mi sentirei di poter dire che esso vada nel senso diametralmente opposto a quello della decostruzione sistematica di una organizzazione territoriale e insediativa. Quella che i Bizantini operano in Italia è da infatti al tempo stesso una riconquista e una conquista ex novo: riconquista perché la c.d. ‘renovatio imperii’ di Giustiniano altro non è che il completamento di un processo lunghissimo di riorganizzazione dell’impero, cominciato già con la provincializzazione di Diocleziano e proseguito poi con Costantino e i suoi successori con la rifocalizzazione del sistema mediterraneo su Costantinopoli.17 In questo senso, penso che si possa parlare di una riconquista bizantina dell’Italia, come momento in cui il territorio italiano viene ricondotto e poi mantenuto, per tempi più o meno lunghi nelle diverse regioni, all’interno di un sistema economico di tipo romano, basato sulla diversificazione delle produzioni e sulla distribuzione delle merci su lunga distanza.18 Da un altro punto di vista, però, quella operata dai Bizantini sull’Italia è una vera e propria conquista ex-novo, perché gli attori primi di questa operazione sono sì gli eredi del mondo romano, ma non sono più i Romani. Sono la forma nuova che l’impero ha assunto nei primi duecento anni di vita di Costantinopoli e di cui Giustiniano è la personificazione: una forma nuova che si coglie particolarmente bene proprio nel sistema amministrativo, basato ora su una organizzazione forte della raccolta fiscale e su una successiva redistribuzione nelle diverse regioni dell’impero delle risorse così ottenute.19

Nel caso italiano mi pare di poter dire che tutto questo, al momento della guerra greco-gotica, non avvenga, perché i Bizantini in buona sostanza combattono e vincono contro dei loro omologhi, o, meglio ancora, contro una compagine militare e amministrativa il cui insediamento in Italia era stato favorivo e incoraggiato, se non decisamente guidato, una quarantina di anni prima dall’amministrazione costantinopolitana. Una compagine che fino all’avvio della guerra aveva amministrato la penisola secondo le regole dell’impero tardoantico15 (e quindi anche dell’impero bizantino di quel periodo) e secondo le medesime regole aveva impostato anche la difesa territoriale.16

Una struttura amministrativa così fortemente basata sul funzionamento del sistema fiscale ha bisogno del mantenimento di una rete di città,20 che sono vitali proprio per la gestione della raccolta fiscale, ma ha anche bisogno che queste città siano di un tipo nuovo, in Italia come nel resto dell’impero (Figura 2).21 Città diverse, non tanto nella loro forma fisica – ma questo è un problema complesso che non possiamo affrontare qui – quanto soprattutto nel loro funzionamento, che non a caso Domenico Vera, in un dibattito a margine di un convegno recente,22 ha assimilato a nuove macchine amministrative, più adeguate al nuovo modello di gestione rispetto a quelle del mondo tardoromano.

Al momento dell’avvio della guerra, i Bizantini sanno perfettamente che gli Ostrogoti di Teoderico si sono inseriti all’interno del tessuto insediativo dell’Italia tardoromana senza alterarlo di fatto in alcuna misura. E quello che intendono fare è semplicemente riprendere il controllo su quel sistema nel minor tempo possibile, con il minor costo possibile e producendo anche i minori danni possibili; perché quella che si avviano a riconquistare non è una terra nuova da sfruttare, ma uno dei punti nodali del sistema economico mediterraneo, che deve solo riprendere il suo posto all’interno dell’organismo-impero.

Città che divengono quindi sedi stabili delle diverse élites – amministrativa, religiosa, militare e per molti versi, forse anche più di quanto siamo normalmente

Distruzioni più o meno episodiche e localizzate a parte, la guerra greco-gotica non poté quindi di per sé comportare un cambiamento strutturale nel sistema di gestione dell’Italia del VI secolo; e se qualche 15  16 

Marazzi 1998. Zanini 2014. 19  Cosentino 2006. 20  Nicosia 2006. 21  Arthur 2006; Tabata 2009; Zanini 2010; Zanini, c.s.a. 22  Italy in the 5th Century (Roma, 22-23 marzo 2019); si veda anche Vera 2010. 17  18 

Porena 2012. Petersen 2013: 149-164.

230

Le nuove dinamiche insediative dell’Italia bizantina e post bizantina (VI – X sec.)

Figura 2. Gli insediamenti urbani dell’Italia bizantina (da Zanini 1998). I centri di Corsica, Sardegna e Sicilia non compaiono in quanto quelle regioni erano parte di altre circoscrizioni amministrative

In questo modello di gestione del territorio mi pare di poter dire che continui a non esserci uno spazio per l’insediamento arroccato che non sia necessariamente marginale. La grande partita della gestione del territorio nell’Italia bizantina è più che mai essenzialmente macroeconomica, con la rete delle città da un lato e la rete degli insediamenti difensivi dall’altro, e in mezzo le campagne al servizio dell’una e dell’altra.25 Il tutto concepito come una funzione fondamentale dello stato centrale, finalizzata da un lato al sostentamento della capitale, dall’altro all’espansione della rete commerciale, dall’altro ancora come ripresa del

portati a credere, mercantile – la cui interazione consente il funzionamento di una macchina complessa come quella dell’impero bizantino.23 Città che, in Italia come nel resto dell’impero, costituiscono la struttura ‘essenziale’ dell’impero: gestiscono la raccolta fiscale e la redistribuzione delle risorse che questa genera; sono i centri direzionali della difesa integrale del territorio; gestiscono quella complessa macchina del consenso e della compattezza sociale che è la religione cristiana; sono i nodi della rete di distribuzione delle merci che tiene insieme l’impero (Figura 3).24 23  24 

Laniado 2002. Saradi 2006.

25 

231

Martin 2021.

E. Zanini

Figura 3. Il sistema difensivo territoriale dell’Italia giustinianea (da Zanini 1998)

controllo su territori dove erano assai forti gli interessi economici delle grandi famiglie aristocratiche romane e costantinopolitane.26

racconta esattamente quello che ci si aspetterebbe nel conflitto impari tra una potenza militare come quella bizantina, sia pure costretta a operare a distanza, con tutte le difficoltà logistiche del caso, e una realtà di scala decisamente più limitata come quella ostrogota. L’avanzata bizantina è relativamente rapida, sostanzialmente sempre vittoriosa nonostante qualche difficoltà episodica, e la partita si chiude già nel 540. Qui però c’è lo snodo macroeconomico, perché l’esercito bizantino in Italia è parte di un insieme più grande (il sistema difensivo e offensivo dell’impero), deve essere impiegato anche su altri fronti e questo determina un allentamento del controllo nella penisola che consente agli Ostrogoti di riaprire una partita già chiusa e dando

Il migliore indicatore di questa dimensione macroeconomica della vicenda dell’Italia bizantina, almeno nella sua prima fase, sta proprio nell’evento iniziale, la guerra greco-gotica, la cui lunghissima durata è determinata proprio dal suo essere inserita in un sistema a scala mediterranea. La prima fase della guerra, quella che va dall’avvio delle operazioni in Sicilia nel 535 alla conquista di Ravenna del 540, 26 

Cracco Ruggini 1995.

232

Le nuove dinamiche insediative dell’Italia bizantina e post bizantina (VI – X sec.) vita a uno stato di conflittualità che durerà, con forme e intensità assai diverse nelle diverse aree della penisola, per ancora un quindicennio.27

nemici molto più potenti,31 nel caso specifico dell’Italia di quest’epoca i Franchi. Questa strategia, che molte volte aveva ben funzionato lungo le diverse frontiere dell’impero, in questo caso non si rivela invece efficace, come la storia della guerra bizantino-longobarda sta ampiamente a testimoniare.32 Non funziona perché sono diversi gli attori in campo, i Longobardi, che ci appaiono nelle fonti come portatori di una radicale alterità, anche se è davvero difficile dire quanto questa loro alterità sia reale e quanto non sia invece il prodotto della natura delle fonti che noi utilizziamo, giacché è necessariamente diverso parlare di un nemico sconfitto (come nel caso degli Ostrogoti raccontati da Procopio) o di un nemico vincente, come nel caso delle fonti che riguardano i Longobardi, che sono per lo più di origine papale e che quindi possono essere viziate dalla volontà di esercitare una specifica pressione sull’amministrazione bizantina, ‘rea’ agli occhi del pontefice romano di impegnarsi troppo poco in Italia.

Un secondo indicatore evidente è rappresentato, a ben guardare, dall’altro grande evento che contrassegna il VI secolo a scala mediterranea: la grande epidemia di peste che flagella molte delle regioni del mondo bizantino a più riprese per quasi due decenni.28 Come tutti abbiamo drammaticamente imparato nell’ultimo anno, una grande pandemia colpisce allo stesso modo gli individui, indipendentemente dalla loro condizione socio-economica, ma provoca danni economici comparativamente assai maggiori nei sistemi complessi, che si rivelano particolarmente fragili quando sono attaccati su singoli punti specifici. Una pandemia si diffonde prevalentemente attraverso le comunicazioni a medio e lungo raggio e trova terreno particolarmente favorevole nelle grandi concentrazioni umane: è quindi facile immaginare l’impatto che la peste del VI secolo ebbe sul sistema socio-economico bizantino, basato sulla circolazione di merci e persone a scala mediterranea e sul ruolo gestionale delle città.

Quali che ne siano cause e concause, l’effetto finale dell’arrivo dei Longobardi in Italia è quello di un cambiamento dello scenario, cui non può che corrispondere da parte bizantina un cambiamento profondo di strategia, con la rapida sostituzione dell’ormai violato limes padano con una serie di micro-limites a scala regionale, utili a concentrare le limitate risorse difensive residue su quelle porzioni del territorio italico che l’amministrazione centrale di Costantinopoli ritiene vitale difendere, proprio in base a quegli obiettivi iniziali che la campagna di riconquista dell’Italia aveva fin dall’origine.

La svolta nella seconda metà del VI secolo e un nuovo modello insediativo Per quel che ne sappiamo fin qui, la penisola non fu particolarmente colpita direttamente dalla pandemia, ma non poté non venire pesantemente interessata dalla crisi sistemica che essa indusse nelle complesse macroeconomie che permettevano al mondo bizantino di funzionare. L’indicatore principale di questo cambiamento di scenario è rappresentato, secondo me, proprio dalla vicenda della migrazione longobarda in Italia. I tempi di questo evento, con una prima fase di rapida occupazione dell’Italia transpadana cui segue una pausa di quasi tre anni prima del comunque problematico sviluppo dell’insediamento in alcune regioni peninsulari, continuano a sembrarmi, ancora dopo molti anni, emblematici. La dinamica che mi pare di cogliere è quella di un arrivo dei Longobardi nell’Italia settentrionale sulla base di un assenso più o meno tacito (ma mi piacerebbe anche trovare le prove per dire più o meno esplicito) da parte dei Bizantini, in sostanziale continuità con la strategia di gestione delle frontiere che l’impero di Costantinopoli applica, negli stessi anni, sui diversi fronti su cui è impegnato, dai Balcani29 all’Oriente,30 e che non vedrei ragione perché non venga applicata anche in Italia, basata sul favorire lo stanziamento di popolazioni più facilmente controllabili con funzioni di interposizione verso

La dura regola imposta dal cambiamento di prospettiva legata alla ‘conquista’ dell’Italia come provincia periferica e di frontiera è che la sua difesa selettiva sia gestita solo in funzione degli interessi dell’amministrazione centrale (il mantenimento del controllo su Ravenna, Roma e il corridoio stradale che le collegava), del sistema economico (il mantenimento del controllo sui porti del Tirreno e dell’Adriatico, vitali per garantire il raggiungimento dei mercati dell’Europa continentale),33 e del sistema di approvvigionamento delle annone civili e militari (il controllo sulle regioni dell’Italia meridionale e la Sicilia).34 Il risultato inevitabile di questo radicale cambio di strategia è, tra fine VI e inizi VII secolo, una evidente localizzazione della guerra, un frammentarsi del confronto bizantino-longobardo in una miriade di microconflitti locali, (Figura 4) di cui soprattutto l’epistolario di Gregorio Magno ci dà ampia testimonianza e di cui troviamo un chiaro riflesso nel

Zanini, Celani 2020. Nell’ultimo ventennio la c.d. ‘Peste di Giustiniano’ è stata al centro di un denso dibattito storico-critico, che può essere agevolmente ripercorso a partire dalla sintesi di Eisenberg, Mordechai 2019. 29  Ivanišević et al. 2006: 133-136. 30  Wolińska et al. 2015. 27  28 

Zanini, c.s.b. Zanini 1998: 63-100. 33  Sami 2021. 34  Prigent 2006. 31  32 

233

E. Zanini

Figura 4. La frammentazione territoriale nell’Abruzzo bizantino-longobardo (da Staffa 2000)

ristrutturarsi della rete insediamentale che possiamo intuire anche in fonti problematiche come la Descriptio di Giorgio di Cipro.35

3.

In termini di riorganizzazione della trama insediativa del territorio questo cambiamento tanto rapido quanto radicale comportò, credo, almeno quattro conseguenze immediate: 1.

2.

35 

4.

La necessità di distribuire piccoli contingenti stabili sul territorio, per adeguare la difesa alle forme di attacco che erano proprie dei Longobardi. La necessità di continuare a difendere selettivamente tutti quei punti specifici (nodi stradali, passi, porti ecc.) che fino dagli esordi del controllo bizantino in Italia avevano rappresentato i punti focali dell’infrastruttura di gestione del territorio di cui la complessa

macchina dell’impero continuava ad aver bisogno. La necessità di ridurre gli effettivi e il dislocamento sul territorio degli eserciti di campagna, che a fronte di una loro limitata utilità nelle mutate condizioni avevano costi economici e logistici (retribuzione, acquartieramento, vettovagliamento) difficili da gestire. La necessità di fortificare posizioni difendibili distribuite sul territorio.

Quest’ultimo fenomeno così evidente nella realtà storica e archeologica dell’Italia dell’alto medioevo, se analizzato dal punto di vista del sistema bizantino, pone evidentemente una domanda centrale: si tratta solo di una risposta locale a esigenze specifiche createsi in questo o quel distretto dell’Italia rimasta sotto il controllo di Costantinopoli o si tratta piuttosto di un cambiamento generale di strategia di difesa e gestione del territorio che possiamo leggere anche in altre regioni del Mediterraneo bizantino? In altri termini,

Petracco 2018.

234

Le nuove dinamiche insediative dell’Italia bizantina e post bizantina (VI – X sec.) c’è una possibilità di leggere anche nel complesso fenomeno della genesi del paesaggio dei castelli nell’Italia altomedievale una ‘variabile bizantina’, con ciò intendendo l’esistenza di forme di ‘incastellamento statale’, con un fenomeno diffuso, che assume forme materiali diverse, ma che rimane in qualche misura gestito centralmente?

signori locali di fatto autonomi da un potere centrale; e sarebbe estremamente interessante approfondire le forme di questo processo, per esempio attraverso una analisi dettagliata della progressiva sostituzione degli approvvigionamenti in derrate (che richiedono appunto una complessa macchina organizzativa statale) con la corresponsione di salari in moneta alle guarnigioni, che spostano invece il soddisfacimento dei bisogni primari nella sfera locale.

Letta in questa chiave, la nascita dei microlimites regionali italiani potrebbe avere ancora le caratteristiche proprie di un fenomeno tendenzialmente macroeconomico, ovvero di un sistema messo a punto dai responsabili della difesa bizantina per gestire le situazioni nuove che si erano andate creando un po’ in tutte le regioni di confine e quindi anche in Italia.

Un dato interessante e ben noto, che potrebbe tranquillamente essere in relazione con il fenomeno di cui stiamo parlando, è il picco evidente che si registra nei decenni centrali del VII secolo nella circolazione di monete di medio-basso conio un po’ in tutti i siti del Mediterraneo bizantino,42 che sembrerebbe legato al pagamento dei militari.43

La sostenibilità dell’ipotesi trova una prima conferma nella circostanza che qualche traccia in questo senso la possiamo trovare in registri di fonti differenti: la nuova strategia di guerra e di difesa è ampiamente teorizzata nella trattatistica bizantina dell’epoca36 e appare applicata con discreta coerenza su tutti i fronti, dall’Italia all’Anatolia, ai Balcani.37 Altri riflessi non sono difficili da cogliere, per via archeologica, nel mantenimento in funzione dei sistemi di rifornimento: l’arrivo di merci africane e orientali nei castelli isolati della costa ligure38 o del Trentino,39 o di anfore egee negli ultimi forti rimasti sotto il controllo bizantino lungo il Danubio40 testimonia della continuità di un approccio comunque centralizzato al mantenimento dell’infrastruttura di difesa delle frontiere, malgrado queste frontiere siano sempre più mobili e la loro difesa sia sempre più localizzata.

Se questa ricostruzione cogliesse in qualche misura nel segno ci potremmo interrogare su che cosa questo comporti in termini di strutturazione di una nuova rete di popolamento basato su piccoli insediamenti perchées collegati a un potere centrale remoto, ma ancora in grado di essere presente sul territorio:44 una galassia di microcosmi, caratterizzati da un lato dalla presenza di una aristocrazia di funzione consolidata (le gerarchie militari che ora assumono anche ruoli di amministrazione civile), in grado di funzionare anche come centri di redistribuzione delle merci che arrivano ancora lungo i canali annonari e, infine, anche in grado di generare piccoli circuiti economici locali sorretti dal flusso di denaro proveniente dall’amministrazione imperiale. Un flusso certamente assai ridotto rispetto all’età giustinianea, ma comunque significativo per contrasto rispetto a un panorama circostante caratterizzato dalla pressoché totale demonetarizzazione dell’economia locale.

Va da sé che tale iniziale carattere ‘centralizzato’ o ‘statale’ di questa forma precoce di incastellamento non poté che mutare rapidamente la sua dimensione prevalente da quella macroeconomica a scala imperiale a quella microecologica a scala locale. Man mano che le risorse centrali dell’impero si esaurivano a causa dell’avvitarsi di quella crisi economica innescatasi già nel terzo quarto del VI secolo, le guarnigioni dei piccoli centri difensivi rimasero progressivamente più isolate e persero progressivamente il loro contatto con l’amministrazione centrale e la sua strategia complessiva.

In questo percorso, la progressiva perdita di importanza dei grandi centri direzionali – le città – si troverebbe in qualche misura ‘compensata’ dall’altrettanto progressiva assunzione di importanza dei sistemi decentrati di controllo locale, nell’Italia bizantina come altrove nell’impero. Sul pianto socioeconomico, un percorso parallelo prevederebbe la progressiva perdita di visibilità delle élites sociali a prevalente dimensione urbana (la burocrazia amministrativa e i mercanti) e invece un rafforzamento di quelle potenzialmente meglio adattabili alla mutata situazione (i militari e la chiesa, in entrambi i casi soprattutto nelle loro istanze più decentrate).45

In questo quadro diviene del tutto comprensibile che i singoli comandanti militari assumano progressivamente un nuovo ruolo di gestione autonoma a livello locale,41 come ci testimoniano i diversi casi citati da Gregorio Magno in cui i comites bizantini sono descritti come

Si tratta certamente di un modello teorico e in quanto tale necessariamente congetturale, che dovrà essere

Dennis 1985. Petersen 2013: 94-114. Murialdo 2001; De Vingo 2005. 39  Maurina, Capelli 2005. 40  Karagiorgou 2001. 41  Brown 1984; Borri 2005. 36 

Una sintesi in Morrisson 2016. Prigent 2013. 44  Il caso meglio indagato in Italia è in questo senso quello abruzzese (Staffa 2000). 45  Haldon 1999; Decker 2016.

37 

42 

38 

43 

235

E. Zanini verificato o falsificato analizzando l’evoluzione della vicenda dell’Italia bizantina regione per regione, seguendo il progressivo disimpegno dell’amministrazione costantinopolitana dalle diverse parti del territorio italiano.

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237

Popolamento e nuove dinamiche insediative del mondo rurale nell’Italia centro-settentrionale (V-X sec.) Marco Valenti Abstract The subject that has been entrusted to me is a field of study that I deal with constantly. I have written a great deal about this, even recently, so it is difficult for me to make a new, if not original, contribution. I will try to put the data together again to draw up a series of lines that can serve as a basis for discussion, remembering, however, that the great confrontation took place at a general level especially in a phase of strong dynamism that began with the conference in Pontignano in 1992 and reached a rough point with the international seminar in Poggibonsi in 2009: from The history of the early Italian Middle Ages (6th-10th century) in the light of archaeology to Italy, 888-962: a turning point.1 The subject of research has not fallen to a standstill, but I consider the twenty-year period in question as the most vital era. The following study will be articulated in brief general overviews regarding, above all, the connection between the center and the north, in which I will deal with the characteristics of those contexts that I have directly investigated and for which the refinement of the data has been continuous. It is a sequence that leads us to the formation of the post-classic world and new centers of power until the very beginning of the encastellation process. Even today, the best models to use continue to be the positions of Riccardo Francovich for Tuscany and the picture traced by Gian Pietro Brogiolo for the Septentrion (north), with the elaborations of Enrico Zanini for the Byzantine part and not only. Initial elements were added to recognize a public power that seems stronger than previously thought, especially in the 7th century and between the 9th-10th century, but little else. The underlying problems, in the end, are still the same: the end of late Roman landscapes; the transition to the early medieval settlement forms and how they were structured; the role played by the Power in the diachrony. Keywords: law, international, heritage, destruction, traffic Mots clés : droit, international, patrimoine, destruction, trafic

È un fenomeno di lunga durata, nell’arco di oltre un secolo e mezzo, che si caratterizza per la disarticolazione della rete insediativa, un netto calo demografico e il deterioramento esponenziale degli spazi rurali. Cambiarono sia le modalità di gestione della terra sia le realtà economiche e di conduzione, con un chiaro distinguo tra pochi centri di maggiore vitalità in esaurimento durante la guerra greco-gotica e dei contesti che producevano, invece, tendenzialmente per la sussistenza.

La selezione degli insediamenti fu un fenomeno crescente, arrivando nel tempo a dimezzare di numero le sue componenti e dando luogo a territori che iniziavano a essere molto frazionati, popolati settorialmente e soprattutto a più velocità. In contemporanea, pur di fronte ai complessi che proseguirono nelle loro attività, anche con caratteri architettonici importanti, si osserva che molti dei centri sopravvissuti (o resilienti?) alla crisi non vennero abbandonati del tutto e furono oggetto, oltre alla riconversione citata, di rioccupazione parziale: delle mutazioni che raggiunsero l’apice nei decenni centrali del V secolo2.

Già a partire dal IV secolo, con le riforme economiche e fiscali succedutesi, avevano avuto inizio delle evidenti modifiche strutturali e funzionali di molte grandi fattorie e ville ridotte soprattutto a impianti produttivi e inglobate in latifondi più estesi. Questi, dei contesti vincenti e in mano a un novero minore di soggetti a confronto del passato anche recente, si erano affermati in una significativa tendenza verso l’accentramento della proprietà rurale.

In altri termini alcune ville detenevano latifondi ingranditi a discapito dei patrimoni meno solidi; da esse, in alcuni casi monumentalizzate (fenomeno più sporadico nel centro benché presente, maggiormente marcato nel nord), operavano dei proprietari dotati di una certa progettualità imprenditoriale. Facevano parte di un sistema nel quale erano emerse soprattutto quelle realtà economiche caratterizzate da una sostanziale tenuta, in mano all’alta élite, vocate alla produzione

Fine dei paesaggi tardoantichi1

1 

Francovich, Noyè 1994; Valenti, Wickham 2013.

2 

Castrorao Barba 2020.

Perchement et Réalités Fortifiées en Mediterranee (Archaeopress 2023): 238–251

Popolamento e nuove dinamiche insediative del mondo rurale nell’Italia centro-settentrionale di beni da commercializzare e in vita sino alla fine del V-inizi VI secolo negli esempi più longevi; ancora in rapporto con delle città che, per quanto anch’esse in deciso cambiamento e con evidenti segni di crisi urbanistica e non solo, continuavano comunque a detenere un ruolo primario come mercato e soprattutto come centro di potere politico e militare3.

V secolo, quando si osservano ancora delle ville anche di rilievo, le strutture mostrano contrazione, decadenza e trasformazioni; in alcuni casi vi vennero edificate piccole chiese, mentre in molti altri solo pochi ambienti continuavano a essere abitati. Nella Lombardia, inizialmente e con le prime manifestazioni di crisi, in alcune zone, sebbene di bassa portata, era comunque ripresa un’edilizia residenziale rurale con caratteri di lusso, collegata in qualche modo alla presenza di Milano già capitale; invece, alla metà del V secolo prese avvio il decadimento e la riduzione dei grandi complessi, con alcuni esempi di riusi parziali tra V e VI secolo5.

Erano affiancate a luoghi, sia nei bacini di ex ville sia sui loro resti, dove operavano poche famiglie contadine, spesso in riuso dei complessi in abbandono o decaduti. Il fenomeno, sul quale si è accentrata grande attenzione a più riprese, si manifesta in tutta Italia con aspetti simili e in due diverse macro-scansioni; tra IV e V secolo indiziando, come detto, un tasso elevato di concentrazione della proprietà, mentre tra V-VI secolo potrebbe riflettere invece un cambiamento nella proprietà stessa, o una crisi delle produzioni intensive sostituite da un diverso modello economico, infine la disarticolazione dello stesso fondo su cui la villa insisteva.

In questa direzione il così detto modello toscano, basato in maniera decisiva sull’archeologia del territorio e quindi sui ‘numeri’, poneva l’accento sulla disgregazione dell’insediamento e dei progetti economici e fiscali a esso legati, maturata progressivamente e giunta a termine tra la seconda metà del V e nel corso del VI secolo6. Sono poco attestate le grandi proprietà fiscali e senatorie che trovavano espressione nelle ville lussuose, né a oggi è riconoscibile con sicurezza una marcata reviviscenza dell’organizzazione paganico-viciana, con centri connotati di funzioni amministrative, religiose e fiscali.

In questo secondo periodo, in parallelo alla decadenza delle città e a un declino delle aristocrazie, alla cristianizzazione delle campagne e alla militarizzazione di alcuni territori, si verifica anche l’insediamento di gruppi alloctoni in crescita esponenziale.

Ville nel senese, come Aiano – Torraccia di Chiusi e Pava, mostrano delle sequenze interessanti e aprono importanti considerazioni sia sulle fasi di fondazione delle strutture residenziali elitarie oltre che sulla loro vita ‘post abbandono’, imponendosi in una fase caratterizzata dalla sofferenza della piccola proprietà.

Si tratta di una situazione senz’altro composita e possiamo riassumere la fine dei paesaggi ‘classici’ in una serie di eventi che vanno dalla presenza di minori imprenditori, all’abbandono di alcune ville e loro riconversione in rapporto sia all’inglobamento di conduttori nel novero della manovalanza, sia a famiglie rurali invece non oggetto in apparenza di un disegno gestionale bensì impegnate nella sopravvivenza; infine, nelle fasi finali, al trasferimento di alcune componenti delle aristocrazie nelle città e nei castra collocati in particolare nelle aree strategiche tra Lombardia, Veneto, Piemonte, Friuli e Trentino: il ruolo di central place territoriali, viene assunto dai molti contesti fortificati posti in zone strategiche, dalla fine del V secolo dotati di chiese, a prova del ruolo rivestito non solo nella difesa ma anche nell’organizzazione del territorio. Al contrario, nel centro Italia, il ruolo dei castra non è riscontrabile e fu assolutamente marginale rappresentando poco più che presidi militari o caserme temporanee4.

Pava fa eccezione nel quadro più generale; fu fondata nel corso del III secolo e ampliata nel V secolo, dunque in crescita probabilmente anche come bacino territoriale, in una fase in cui strutture simili nel senese vengono abbandonate7. Aiano invece, evidenzia l’iniziale decadenza dei grandi contesti e l’articolazione di nuovi paesaggi insediativi. Venne edificata tra III e IV secolo come villa d’otium e pars rustica associata; pare anch’essa inserirsi nell’allargamento di proprietà fondiarie di alcuni esponenti dell’élite e dopo la metà del IV secolo l’edificio fu notevolmente ampliato, con la realizzazione del complesso sala polilobata-ambulatio, caratterizzato da un ambiente centrale esalobato riconvertito in corso d’opera in trilobo. La struttura nel corso del V secolo cessa però la sua funzione residenziale; ora la villa a padiglioni tardoantica attesta una profonda trasformazione e un suo smantellamento sino alla fine del V e VI secolo, fungendo da cava di materiali. Vi si insediò infatti una comunità intenta

Nello specifico, il sistema delle ville venne meno con andamento differenziato da area ad area. Per esempio in Emilia tra V e VI secolo l’involuzione del modello di gestione della campagna si concluse con degrado ambientale, una notevole riduzione di edifici in vita e di aree occupate. Mentre in Piemonte dopo gli inizi del 3  4 

Valenti 2014. Valenti 2004; Francovich, Hodges 2003, da ultimo con ampia e rinnovata riflessione Valenti 2020. 7  Felici 2016. 5  6 

Brogiolo 2011. Valenti 2011.

239

M. Valenti in attività di recupero sistematiche, come mostra una grande sala (vano u) trasformata in cantiere volto allo stoccaggio, con successiva frantumazione, di elementi architettonici e lacerti musivi pavimentali; inoltre si riconoscono forni in batteria (ambiente k). Infine dal VI secolo vide l’impianto di un articolato quartiere artigianale che sarà poi in uso sino al VII secolo8.

Santa Marta (GR), un complesso lussuoso rimasto in uso, sia pure a fronte di mutamenti topografici, funzionali e forme diversificate, fino agli inizi del VII secolo12. In conclusione si può parlare di una Toscana nella quale si svolsero storie molto diversificate tra loro, in un quadro composito fatto di aree in forte crisi e dilazionata nel tempo, trasformazione del popolamento rurale in cui sopravvissero pochi casi di residenze di alto livello, dopo l’accentramento dal IV secolo di grandi fondi: un’economia fondamentalmente in caduta libera, un nuovo panorama insediativo in decomposizione progressiva e una situazione che andò uniformandosi e livellandosi verso il basso con cadenze differenziate seppure nello spazio di pochi decenni.

Lo stesso tipo di azione, radicale, si osserva in un contesto meridionale del senese; nella valle dell’Ombrone, in località Santa Cristina a Buonconvento, un probabile vicus con funzione di mansio sulla Cassia che ebbe una storia molto lunga anche dopo la sua decadenza. A partire dalla seconda metà del IV secolo l’area dei bagni risulta essere ormai un cantiere di spolio/riciclo sistematico dei materiali utili. Sono poi attestate attività di lavorazione del vetro e soprattutto del piombo e abitazioni realizzate a materiali misti in uso tra V e VI secolo9.

In esso ci sfugge il ruolo dell’insediamento sparso, sotto forma di strutture tipo piccole fattorie o ‘poderi’ che potrebbero ancora indicare la sopravvivenza di proprietari locali o maestranze attive nel bacino di più ampi complessi. Questi tipi di sito sono poco indagati archeologicamente; nel territorio senese esiste per esempio lo scavo in località San Quirico nel comune di Castelnuovo Berardenga: una struttura con elevati in terra e copertura laterizia caratterizzata anche dalla presenza di un forno fusorio esterno nel VI secolo13. Oppure dal pisano nel comune di Pomarance l’edificio in località San Mario che, dopo un’iniziale frequentazione sino al I secolo, vide poi un rioccupazione dell’area tra V e inizi VI secolo con riuso dei muri e dei coppi per la copertura e infine nel pieno VI secolo l’esistenza di una capanna14.

Sia per Aiano sia per Santa Cristina penso a un’iniziativa di tipo pubblico, condotta in modo centralizzato, tanto da lasciar supporre una sorta di appalto concesso per svolgere queste attività. Potrebbe trattarsi delle prove dell’azione di un governo che, seppure in forme resilienti, ancora cerca di gestire il territorio; oppure di quelle grandi famiglie senatorie, per esempio, ancora ben attive nella Tuscia settentrionale, detenendo un ruolo determinante per il riassetto delle campagne. Qui, infatti, il fenomeno della disgregazione insediativa e di un preciso modello economico avvennero con alcuni decenni di ritardo. Sono aree che per motivi di ordine strategico e difensivo (una linea tracciabile per il Valdarno tra Pisa, Lucca e Fiesole-Firenze) avevano un rapporto ancora vivo con il proprio entroterra, dove delle élites con proprietà fondiarie costruivano anche chiese10. I siti rurali vincenti o che ressero all’impatto della crisi si ponevano dunque in relazione con dei nuclei urbani che, pur investiti dai generalizzati processi di destrutturazione, continuavano comunque a rappresentare centri-consumatori. La villa vicino a Capraia e Limite (FI), detta dei Vetti o dell’Oratorio, ne è un esempio con la sua monumentalizzazione avvenuta nella metà del IV secolo assieme alle sue terme11.

Tra ostrogoti e longobardi La fine del V secolo e il VI secolo corrispondono ad anni di un’ulteriore cesura insediativa e i veri prodromi dei paesaggi altomedievali. Nell’Italia ostrogota, la rete del popolamento vede soprattutto la rioccupazione di proprietà preesistenti e la semplificazione ulteriore della tipologia dei centri produttivi, con il diradamento delle aree abitate e la presenza di piccoli siti. Con pochissime eccezioni, scompaiono i segni di ville o altri organismi dominanti e al centro dei processi produttivi; mi riferisco, per quelle che sopravvissero, in particolare alle residenze rurali di lusso nella campagna ravennate legate alla presenza della corte di Teodorico in città e all’indotto da questa generato sul territorio limitrofi. Oppure contesti toscani come lo stesso Vignale già citato, in cui i restauri del grande mosaico lasciano intravedere la presenza di un potentissimo personaggio goto, probabilmente quel Teodato padrone della Toscana15; la stessa, notevolissima, villa dei Vetti, tra V e inizio VI secolo dopo un probabile cambio di proprietà,

Ma questo fenomeno, parrebbe interessare (benché in maniera meno impattante) anche la parte centromeridionale della Regione; altri contesti lussuosi attribuibili a fasi basso imperiali paiono riconoscibili in più località: come ad Asciano (SI) con mosaici di influenza africana del IV secolo, oppure e soprattutto in due siti come Vignale (LI), con un lungo percorso di restauri iniziato nel IV secolo e che arriva (almeno sul grande mosaico rinvenuto) fino agli inizi del VI secolo e

Ghedini 1995. Valenti 1995; Valenti 2004. 14  Valenti 2004; Valenti 2010. 15  Giorgi, Zanini 2018.

Cavalieri 2009. Bertoldi, Valenti 2016; Bertoldi, Causarano 2018; La Salvia 2015. 10  Cantini 2012; Cantini 2015. 11  Cantini 2017. 8 

12 

9 

13 

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Popolamento e nuove dinamiche insediative del mondo rurale nell’Italia centro-settentrionale fu ampliata con l’aggiunta di alcuni ambienti, di una fontana e di una grande struttura rettangolare, forse un granaio, infine con il restauro dei mosaici16.

residenziali e produttive legate alle aristocrazie. Le vicende del popolamento, in conseguenza anche alla vittoria bizantina e durante il controllo giustinianeo del centro nord, non sono però facilmente comprensibili18.

Stiamo qui parlando degli alti livelli dell’élite.

La situazione cambia ulteriormente con la conquista dei Longobardi e siamo di fronte, complessivamente, a nuove forme residenziali e architetture, nuovi paesaggi rurali.

A essa si affiancavano altri esponenti di rango, disposti spesso nella rete di castra del Tractus Italiae circa Alpes peraltro incrementati di numero, mostrando la preoccupazione teodoriciana di rafforzare le difese limitanee; luoghi che continuano a rappresentare anche dei centri direzionali nel loro bacino e favorendo in alcuni casi l’insediamento di gruppi sociali legati al potere nelle aree circostanti; si tratta di funzionari delegati dalla corona o alcuni dei proprietari di beni sul territorio, ma anche esponenti delle gerarchie ecclesiastiche con relative clientele dalle quali potevano dipendere contadini o agenti impegnati nei fondi.

Ancora per la fase iniziale prosegue la tendenza osservata; emerge l’occupazione di centri di potere militari e spazi economici subentrando anche ai Goti (come rivelano molti casi piemontesi) e creando apparentemente nuovi insediamenti connotati da uomini in armi per motivi sicuramente strategici (attestati da necropoli di prima fase delle quali non è mai stato individuato il centro di riferimento: da Nocera Umbra ai molti casi settentrionali). Vennero predilette le città e colonizzato il territorio inserendosi soprattutto in aree già oggetto di popolamento e la vita pare incardinarsi su nuclei composti da capanne dotate di recinti, steccati e annessi al centro di zone incolte e boschive, operando spesso in un regime economico specializzato nell’allevamento mentre l’agricoltura rivestiva un ruolo marginale19.

A livello di massa il ruolo sociale degli Ostrogoti, uomini che si qualificano spesso come armati/guerrieri insediati su terreni che paiono espropriati, non si evince dal tipo di abitazione, costruita tendenzialmente in armatura di pali ed elevati in terra su fondazioni in muratura o come capanna; piuttosto dalle maggiori possibilità economiche, derivate dal controllo della produzione e dei nuclei insediativi circostanti: non è segno di potere dove e come si vive ma l’ostentazione di ruolo e la disponibilità di risorse. Si tratta nel suo insieme di una società che si dimostra militarizzata, come lo sarà anche quella longobarda.

Nel tempo, oltre alla crescita demografica, si osservano anche evidenze di integrazione in atto con realtà demiche variamente caratterizzate. Non sono rari esempi di comparti territoriali con siti coevi che ci permettono di vedere logiche di distinzione, aggregazione delle comunità locali con una rete di insediamento polifocale su più centri e aree cimiteriali.

Nel centro Italia invece gli esponenti goti sembrano risiedere soprattutto nelle città e da qui gestire e controllare quei piccoli villaggi o centri che sorsero nelle stesse modalità sinora illustrate; in Toscana soprattutto a nord, le nuove aristocrazie barbariche dovettero essere quantitativamente più esigue ed attestate, come in precedenza, soprattutto a Lucca, Chiusi e FirenzeFiesole, proseguendo nella scelta di sedi strategiche, con un controllo e gestione della campagna rallentati di fronte ad un tasso di popolamento forse tra i più bassi della penisola.

Lo stesso non accadde del tutto nelle aree bizantine liguri fino almeno all’anno 643; se i caratteri della rete insediativa risultano talvolta i medesimi, qui lo Stato è però presente e attivo. Alcuni castra ben scavati mostrano di essere stati inseriti in un comprensorio territoriale che a essi si riferiva in qualche misura e che, grazie ai dromoni greci, non risentiva del blocco quasi totale dei commerci a lunga distanza; il rapporto molto vivo con il popolamento era tenuto da quei castra nati con la guerra greco-gotica che fungevano anche da centri amministrativi e commerciali. La componente militare quindi influisce con decisione sull’organizzazione del territorio e sulla sua economia, tanto che di fronte a centri che decadono ne sorgono di nuovi mentre altri hanno continuità per tutto l’alto medioevo.

I decenni della guerra greco-gotica segnano invece una seconda cesura insediativa, con un ‘resettamento’ territoriale generale del quale ci sfuggono molti degli aspetti e delle conseguenze, al di là di una situazione degradata e problematica, con ulteriore diminuzione di popolazione rurale, falcidiata anche dalle epidemie17. Nella Toscana settentrionale, per esempio, tali effetti, ai quali si aggiunsero i dissesti idrogeologici delle pianure, attestati anche archeologicamente nella valle dell’Arno, segnano una cesura evidente nelle strutture 16  17 

Fondamentalmente tra VII e VIII secolo la conformazione delle gerarchie sociali e il controllo della produzione si fanno sempre più chiari. Dopo

Cantini 2017. Zanini, Celani 2020 sulla guerra greco-gotica.

18  19 

241

Cantini 2019. Valenti 2019.

M. Valenti la fase iniziale del radicamento longobardo in città e nel territorio, proposta da alcuni autori come continuità nella decomposizione e nello snaturamento dell’organizzazione socio-economica e politica della tarda antichità, i cambiamenti sostanziali iniziano a vedersi verso la fine del VII secolo; sembrano trovare origine nel raggiungimento di un equilibrio interno delle diverse regioni occupate dai longobardi, permesso anche dalla fine degli scontri con i bizantini e in una crescente capacità di iniziativa probabilmente diffusa in tutta la società.

vi vengono costruite alcune strutture abitative, realizzate in tecnica mista, sfruttando ove possibile le rasature dei muri, oppure realizzando le fondazioni con materiali di reimpiego e con elevati in terra. Uno di questi edifici con forno a pozzetto per la fusione del piombo in ottimo stato di conservazione e nei battuti una discreta quantità di scorie, mostra che la spoliazione dell’edificio termale non si è conclusa con il periodo precedente, ma proseguì, anche se in maniera più limitata, sporadica e non sistematica. Nel primo periodo longobardo si verificarono i veri cambiamenti strutturali dell’insediamento, con capanne che occuparono in modo caotico l’area, senza una evidente relazione spaziale rispetto alle preesistenze: edifici di tipo seminterrato dei quali si osservano cinque esempi, disposti a largo raggio sulla collina, in alcuni casi caratterizzate dalla presenza di una fossa granaria esterna. A Poggibonsi si ipotizza un centro insediativo simile, probabilmente da collegare a una comunità economicamente livellata e composta di una sessantina di persone tra le quali non si riconoscono differenze sostanziali per il tenore di vita: piccoli proprietari di medio-basso livello o famiglie soggette a un potere esterno di tipo pubblico oppure privato?

La riorganizzazione rurale si svolse così come un processo lento che richiese quasi un secolo prima di vedere in vita una rete di villaggi numericamente consistente. La loro stabilizzazione fu affiancata da un graduale processo di divaricazione sociale; portò da una parte a una ristretta élite che deteneva ed esercitava il potere e dall’altra a una classe, sempre di uomini liberi, ma che da questa andava a dipendere20. A livello generale, la progressiva trasformazione e affermazione delle aristocrazie della terra pare trovare una corrispondenza sia negli scavi di alcune chiese sia nei caratteri delle sepolture soprattutto in casi piemontesi e lombardi databili tra VII e VIII secolo, dove è stata riconosciuta l’associazione chiesa privata con cimitero e abitazione del proprietario terriero longobardo posta a breve distanza. Si tratta di oratori privati, con sepolture privilegiate; sono indizio di un ceto di fideles del re che si sta territorializzando, facendosi seppellire nel luogo in cui vivevano. Tra essi si distinguono anche alti funzionari, dei gasindi, che operano per conto della corona, ben rappresentati dai cosiddetti ‘signori degli anelli’ delle tombe di Trezzo e di Palazzo Pignano21. Si affiancavano famiglie di medio-basso livello impegnate nella gestione-conduzione di proprietà terriera; inoltre la presenza di gruppi sociali posti in zone fiscali, al centro di viabilità commerciale, nelle quali molti dei suoi membri erano dotati di discreta capacità economica derivante dall’operare al servizio della classe dirigente. Dunque la partecipazione all’exercitus rimane la principale occupazione dell’uomo libero, che però evolve nella nuova condizione di proprietario fondiario.

Le aristocrazie, sulla base dei rinvenimenti disponibili, risultano ancora stanziate in città (di nuovo con maggiore presenza nella parte settentrionale della regione) e apparentemente con scarse strategie progettuali di tipo economico, ma agli inizi di un articolato processo di stabilizzazione sul territorio. L’eccezione è in area pisana San Genesio, nei pressi della confluenza tra i fiumi Elsa e Arno, sui resti di una probabile mansio, all’incrocio tra le strade che univano da un lato Pisa e Firenze, dall’altro Lucca a Chiusi e da qui a Roma: un contesto a controllo della viabilità, delle proprietà e delle attività produttive. Oltre alle evidenze di una torre realizzata in pietra e calce, si osserva la concentrazione di attività di lavorazione dei metalli come il ferro e il bronzo, monete e una cultura materiale che prevedeva ancora importazioni mediterranee fino a tutto il VII secolo. Su quest’area il presidio dei luoghi strategici per il controllo della viabilità è testimoniato anche dalla presenza di sepolture con armi in vari luoghi: da Scafa di Pontedera alla Pieve vecchia di San Lorenzo a Signa (Fi)22.

Anche in Toscana, e mi pare in altre aree del centro (tranne che per alcuni nuclei forti), le realtà di villaggio più antiche scavate sembrano collocarsi a pieno titolo in un quadro della prima età longobarda caratterizzato da un’azione di basso profilo nell’organizzazione delle campagne.

Ci sono dunque dei contesti che iniziano a legarsi alla probabile azione della corona in alcuni casi di villaggi fondati nel corso del VII secolo e altri centri importanti e di raccordo tra città e territorio con interventi di tipo pubblico.

A Santa Cristina, in età gota e una volta concluse le attività di spolio sistematico dell’impianto termale, 20  21 

In questo quadro si inserisce anche il caso di Miranduolo, insediamento ‘guidato’ nella sua

Valenti 2018a. Sintesi in Valenti 2004; Valenti 2019.

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Cantini 2015; Cantini 2019.

Popolamento e nuove dinamiche insediative del mondo rurale nell’Italia centro-settentrionale

Figura 1. Miranduolo (Chiusdino – SI); vista GIS riguardante la fase del villaggio di VII secolo con in evidenza le strutture individuate e la loro tipologia

fiscale, gestita quindi dal potere pubblico, forse il castaldo volterrano se non direttamente dalla corona; a tale figura si lega quindi la trama urbanistica e la specializzazione economica riconosciuta. Un privato non avrebbe avuto le capacità di gestire un’operazione del genere; infatti il concetto romano dei monopoli industriali era degenerato nell’alto Medioevo nel concetto di regalia, per cui il diritto sulle miniere si considerava come un attributo della sovranità, istituto caratteristico del diritto germanico che poneva sotto il banno regio mercati e mulini, boschi e corsi d’acqua, saline e miniere23 (Figura 1).

conformazione e vocazione produttiva per l’intero alto medioevo; l’occupazione della collina nasce in conseguenza della decisione di un ‘potere forte’, con ogni probabilità di tipo pubblico, di perseguire lo sfruttamento del potenziale minerario ivi presente e che fa trasferire manovalanza specializzata a tale scopo. Nella metà del VII secolo è infatti ben evidente una precisa ripartizione funzionale del complesso insediativo nato ex novo; la maglia abitativa risulta sparsa sul rilievo ed è composta da capanne seminterrate di piccole dimensioni, sul versante orientale si colloca un’area di sfruttamento minerario di filoni a solfuri misti (altre miniere d un’area di estrazione a cielo aperto sono poi poco fuori dal rilievo), sull’intero versante occidentale invece si disloca una zona di lavorazione siderurgica composta di piani per la frantumazione del minerale e forni in sequenza per la sua riduzione. Siamo di fronte a un vero e proprio villaggio-fabbrica abitato da minatori e fonditori, attivo nella prima lavorazione del metallo, probabilmente ridotto in lingotti o barrette (un indizio chiaro è l’assenza di qualsiasi oggetto in metallo nell’insediamento) e trasferito in altre località esterne, verso un centro importante o in centri di scambio, per essere poi forgiato. Credo si possa iniziare a pensare alla collocazione del villaggio in zona di carattere

Credo che la storia delle forme di popolamento gote e longobarde, nonostante gli avanzamenti della ricerca, sia ancora tutta da scrivere e contesti come San Genesio e Miranduolo ne sono la prova. Allo stesso modo sarà necessario aumentare le indagini estensive, oltre a contare su un maggiore numero di scavi mirati, per comprendere il reale cambiamento dei paesaggi e quanto restò di quelli ereditati o superstiti della Tarda Antichità; si tratta di elementi forse decisivi per definire anche il tipo e la portata dell’intervento pubblico nella diacronia. 23 

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Valenti 2018b.

M. Valenti sia in età romana sia durante l’Alto Medioevo: in rapporto prima ai vari diverticoli della via Cassia e poi alla via Francigena, con una continuità di vita accentuata, legami commerciali con il territorio circostante ma anche di più ampio raggio oltre a essere caratterizzati dalla presenza di una chiesa.

Sotto i franchi Proprio un recente affondo sulla Provincia di Siena, basato sulla rilettura dei database e delle pubblicazione della Carta Archeologica, ha cercato di comprendere quanto dei paesaggi e delle rete di popolamento precedenti si conservò nell’ultimo periodo che qui trattiamo. Questo lavoro ha prodotto un nuovo archivio in cui sono stati schedati 638 siti archeologici, ovvero un sito ogni 6 chilometri quadrati e di conseguenza primi dati sperimentali sui quali riflettere e da proporre come case study.

Un esempio su tutti è quello del villaggio di Callemala; il sito risulta già frequentato in età romana, ma sarà con il periodo longobardo e con lo sviluppo della via Francigena che si strutturerà: è citato come Casale Presoniano della seconda metà dell’VIII secolo e come Callemala nel 876. Agli inizi del X secolo sono attestate azioni di regimentazione e canalizzazione delle acque, che presuppongono attività manifatturiere e produttive. Nel 962 è citato come Burgo con la chiesa di Santa Cristina, mostrando uno sviluppo importante, quindi la vocazione insediativa ma anche produttiva, commerciale e di servizio alla viabilità peraltro di lunga durata: ancora fino al XV secolo è attestata una taverna.

Per ipotizzare la continuità di bacino degli insediamenti si è utilizzato un tipo di analisi GIS impostata sulle zone di rispetto, realizzando dei buffer di 500 metri intorno agli insediamenti di I secolo e conteggiato quanti fossero quelli di II secolo all’interno dei poligoni generati; successivamente sono stati creati dei buffer di 500 metri intorno agli insediamenti di II secolo e conteggiato quanti fossero quelli di III secolo, continuando lo stesso tipo di analisi fino al X secolo.

Un altro caso simile è quello di Le Briccole, anticamente Abricula, nel territorio di Castiglione d’Orcia; fu frequentato fino dall’età romana, forse con una villa dal I secolo a.C. alla metà del V secolo, poi rioccupata nel corso del VI e del VII secolo con strutture in materiale deperibile. Dall’VIII secolo viene invece documentato un Hospitalis S. Peregrini Obricolis, funzionale al passaggio della via Francigena, nel quale sostarono Sigerico, Gregorio VIII, Arnaldo da Brescia, Filippo Augusto e Carlo d’Angiò24.

La continuità media di questi insediamenti è di oltre 5 secoli, anche se la presenza di chiese incide molto su tale calcolo, andando ad aumentare la continuità stessa. Nel II secolo i siti all’interno dei buffer sono il 95,36%, nel III secolo il 94,71%, nel IV secolo l’84,95%, nel V secolo il 93,63%, nel VI secolo il 77,05%, nel VII secolo il 75,68%, nell’VIII secolo il 41,94%, nel IX secolo l’88,41%, nel X secolo il 54,92%. A fronte di una sostanziale omogeneità tra II e V secolo, si assiste a un primo spostamento insediativo nel corso del VI secolo che si conferma nel VII secolo e poi altri due profondi cambiamenti nel corso dell’VIII e del X secolo.

Sfuggono però le connotazioni e i rapporti gerarchici in atto all’interno di questi contesti se non il loro vero ruolo; in altri termini quale fu il motivo del successo e della lunga durata cronologica? Per intendersi: dovevano avere natura di beni fiscali? E continuo a chiedermi, più in generale, se la tendenza può essere allargata all’intero centro nord italiano?

Una lettura incrociata di questo dato con il numero dei siti in vita e le loro quote, chiarisce le tendenze; tra VI e VII secolo il calo numerico dei siti, poteva indicare una continuità di bacino degli insediamenti ‘superstiti’, mentre la crescita della quota sul livello del mare e l’abbassamento della continuità di bacino topografico rivelano invece che durante il VI secolo si assiste a un primo spostamento degli insediamenti, oltre alla loro selezione; d’altro canto l’aumento sia nell’VIII sia nel X secolo, mostra cambiamento e mancanza di continuità di bacino topografico.

Questi secoli rivelano l’esistenza di una società ancora molto ruralizzata, in cui la campagna, oggetto di un deciso rafforzamento del controllo economico, costituisce la fonte primaria di ricchezza e affermazione per le fasce sociali medie e alte che su essa investono. La scelta di ottimizzare lo sfruttamento delle risorse dell’agricoltura porta alla definizione o ridefinizione topografica e urbanistica degli insediamenti; costituendo gli spazi in cui si ‘ancorano’ le forze lavorative, non mancano le difese a protezione del patrimonio. Gli esempi sono relativi sia a grandi possidenti dell’alta aristocrazia laica ed ecclesiastica sia a élite di ambito più locale e riguardano l’intera Italia; costituiscono nella stragrande maggioranza dei casi di villaggi-azienda fortificati.

Emergono inoltre con forza due momenti di passaggio ed esaurimento del fenomeno nel gruppo delle case sparse, che possiamo individuare nel III secolo e tra VI e VII secolo; sono rarissime nel momento di formazione dei villaggi soprattutto di altura, che comporranno in seguito l’ossatura dell’insediamento curtense e poi dei castelli. Inoltre i villaggi di pianura, con una continuità (perlomeno di bacino topografico) dall’età imperiale a quella altomedievale sono pochi ed essenzialmente legati alla viabilità, benché con interessanti peculiarità

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Bertoldi 2019.

Popolamento e nuove dinamiche insediative del mondo rurale nell’Italia centro-settentrionale L’VIII secolo rappresenta soprattutto, forse per la natura specifica della ricerca che ha approfondito in tale direzione, un primo punto di arrivo maturo nella formazione di una rete di economie locali regionalizzate; inoltre una fase nella quale, come mostra la nuova strutturazione urbanistica dei villaggi con tracce di gerarchizzazione e di potere sia interno sia esterno, il possesso fondiario iniziò a tradursi in uno spiccato senso della proprietà privata individuale. Il perno intorno al quale ruotavano queste economie è riconoscibile nei bisogni delle élites, residenti sia in città sia in campagna, nel loro rapporto con i mezzi di produzione; in tale direzione il villaggio rappresentò l’unità di base fondamentale di controllo economico. Questi cambiamenti sono segno anche di un’attenzione più accentuata nella gestione dei patrimoni fondiari.

dei possidenti principali sembrano risiedere nei centri di popolamento o per lo meno avere al loro interno chi era deputato a sovrintendere. Fu una svolta destinata a radicalizzare le forme di controllo sulle economie locali. Svolta che dovette avvenire per varie ragioni, tra le quali, in ottica di trasformazione delle élite, la spinta a gestire ed organizzare meglio la propria ricchezza in una società mutata; il nuovo governo inserì nelle gerarchie laiche e ecclesiastiche propri esponenti, venendo così a diminuire le occasioni di potere e di arricchimento fornite dalla connessione sempre più solida tra politica, patrimonio e religione realizzatasi nella matura società longobarda. Una società cambiata, nella quale si inserivano nuovi funzionari pubblici, già esperti in pratiche gestionali della produzione altamente controllate, intenti a sfruttare la loro occasione per costituire patrimoni privati spesso a scapito di beni pertinenti a vescovi ed abati.

Il potere si localizza nelle aree rurali, esercitato da proprietari la cui composizione, ben sappiamo, era molto variegata e trasversale e conseguentemente con comportamenti differenziati sulla base del grado di imprenditorialità che assumevano: spiccano funzionari cittadini con una forte base economica costruita durante i loro mandati e con solide clientele; famiglie di proprietari fondiari ben radicate da tempo sul territorio che continuavano a detenere una base di reddito; le clientele dei monasteri e delle sedi vescovili. In una società che fondava sulla terra la sussistenza e l’organizzazione militare, la campagna aveva quindi, e ancora, un ruolo centrale; i nuclei urbani, invece, pur sede dei poteri amministrativi, politici e religiosi, sembrano svolgere indirettamente il ruolo di volano dello sviluppo economico, costituendo soprattutto il terminale degli scambi ai quali contribuivano con modalità diverse possidenti laici ed ecclesiastici25.

La campagna, pertanto, non solo continua a imporsi come la base patrimoniale indispensabile per la produzione di ricchezza, ma vede la sua importanza accrescersi; in parallelo si articolarono maggiormente le forme di sfruttamento delle risorse. La gestione della proprietà fondiaria, anche di fronte a un numero di soggetti accresciuto e allargatosi già dal secolo precedente (élite laiche, élite ecclesiastiche, piccoli e medi possidenti, chiese, monasteri, i nuovi aristocratici e le loro clientele), divenne pertanto sempre più forte e guidata, andando di pari passo apparentemente a una perdita di libertà e iniziativa della stessa popolazione rurale. La tendenza concerne l’intera Italia settentrionale e centrale. Un caso evidentissimo dello sforzo e volontà di controllo, organizzazione-gestione e difesa, possiamo definirlo un’impresa signorile, è fra tutti Piadena (Cremona), all’interno di un’ansa del paleoalveo dell’Oglio. Si configurava come un insediamento composito, articolato in due corti: una con castello, provvisto di palizzata e fossato, in mano dapprima al vescovo di Cremona, poi ai Canossa; l’altra anch’essa con castello ed estese dipendenze in mano ai Canossa, nel 1022 donate al vescovo di Cremona. Un documento del 990 ci descrive anche un insediamento esterno alla fortificazione vescovile, in cui abitano alcuni servi, mentre altri vivono all’interno del castello, plausibilmente nelle modeste case in legno rinvenute negli scavi. L’intervento su Piadena ha rivelato una forte progettazione gli edifici abitativi, in legno e separati da ristretti corridoi esterni, si disponevano costantemente tra IX e XI secolo in due schiere parallele lungo i lati di un fosso centrale; una staticità topografica, con piccoli aggiustamenti o spostamenti di scarsa rilevanza che non cambiarono l’aspetto urbanistico dell’insediamento, caratterizzato comunque da una forte attività costruttiva con continue fasi di demolizione e ricostruzione. Il settore

Le fondazioni monastiche in questa probabile azione di accentramento e smistamento delle merci dalla campagna, agirono come forze decisive tra VIII e IX secolo nell’iniziare il processo di riconnessione fra città e spazi rurali. Resta il problema, per definire quadri soddisfacenti, del peso che ebbero le grandi proprietà aristocratiche laiche, o che avevano avuto in precedenza, per esempio le corti ducali e regie, oppure le sedi episcopali, realtà delle quali archeologicamente conosciamo veramente poco o niente; mentre il ruolo delle fasce medie di possidenti sembra non troppo attivo in questo processo. In altre parole, allo stato attuale delle ricerche, il tasso di benessere o di arricchimento raggiunto dalle piccole e medie aristocrazie non pare tale da innervare sistemi di scambio se non su una scala locale o micro locale. Con la conquista franca anche i villaggi subirono un deciso cambiamento, legato a un controllo molto forte esercitato sugli spazi rurali; nonché dal fatto che alcuni 25 

Valenti 2013.

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M. Valenti di scavo F mostra tali modalità; qui, nel X secolo, il rifacimento di un edificio fu approntato riutilizzando alcuni elementi del vecchio; le travi orizzontali vennero lasciate in situ, mentre si tagliarono alla base oppure si asportarono i pali verticali. Dopodiché furono coperti i precedenti livelli d’uso con una gettata di limo sabbioso, sulla quale si realizzarono due edifici che mantennero la tecnica costruttiva, l’orientamento e la dimensione dei precedenti. Si osserva come il potere operi sulle strutture edilizie e topografiche organizzando l’insediamento urbanisticamente e relegando i contadini sempre e comunque sugli stessi spazi; è sulle medesime aree che si alternano gli edifici abitativi, segno di un controllo sulla popolazione e di un dominio che affida, nel tempo, lo stesso lotto a famiglie diverse. Piadena, una vera e propria azienda consolidatasi nel tempo, rivela in definitiva una delle caratteristiche principali di queste politiche di controllo della produzione agricola: razionalizzazione e stabilizzazione della proprietà, anche se cambiano le famiglie contadine residenti26.

beni. O anche il caso da me pluri-citato di Poggibonsi (SI), dove le strutture d’età carolingia nascono da una nuova ridefinizione urbanistica dell’abitato con una sorta di grande fattoria di rilievo contornata da singole capanne destinate alla popolazione. Intorno a un grande edificio tipo longhouse, lo spazio fu organizzato impiantando annessi, strutture di servizio e magazzini per la raccolta di derrate; gli animali erano custoditi all’interno del centro e le attività artigianali (forgia da ferro, strutture per la macellazione degli animali e fornace da ceramica) venivano svolte sotto il diretto controllo del proprietario. Il costante aumento della frequenza di bovini a scapito delle altre specie domestiche, accompagnato dalla presenza di un grande granaio e di un magazzino molto articolato interno alla stessa longhouse, testimoniano l’emergere di un’economia spiccatamente agricola, alla quale sopravvive solo l’allevamento di caprovini. Recenti scavi stanno mostrando ulteriori presenze di capanne anche ben distanti dalla fattoria dominante e il villaggio inizia a prendere forma ben più estesa di quanto ipotizzato finora28.

In ogni contesto, la gestione e il controllo molto accentuati di attività, beni, derrate e forza lavoro, che trovano un loro corrispettivo nella forma e nell’aspetto urbanistico dei centri rurali, costituiscono i segni del potere materiale della figura leader e coordinatrice. Vedo costantemente centri demici nei quali si produce e si accumula la ricchezza, la si difende anche al proprio interno, separando gli spazi del potere dagli spazi della massa contadina.

Infine di nuovo Miranduolo (Chiusdino-SI); dopo l’esistenza di due poli di potere interni al villaggio nel corso dell’VIII secolo e un’articolazione gerarchica del popolamento basata su almeno tre fasce sociali ed economiche come visibile in Figura 2, il contesto cambia con decisione a partire dal IX secolo. Due nuove realizzazioni molto particolari marcano l’insediamento; si tratta di una palizzata e due fossati conseguiti a un progetto di riorganizzazione che modificò la morfologia del rilievo isolando e difendendo gli spazi destinati alla famiglia leader o a esse pertinenti. Queste opere forniscono il senso quantitativo e qualitativo del potere e della sua manifestazione materiale nell’ambito di un complesso economico da far fruttare nel migliore dei modi producendo ricchezza, sotto forma di derrate alimentari, da custodire e difendere (Figura 3).

Gli indicatori sono riconoscibili nei cambiamenti strutturali riscontrati sia nelle tipologie di villaggio sia dei singoli edifici residenziali, proponendosi come i segni di uno sforzo significativo impresso nell’accentramento dei mezzi di produzione (animali, attrezzi, strutture artigianali), al fine di incrementare quello che sembra essere l’obiettivo principale da raggiungere per gli esponenti delle élites fondiarie: accentrare derrate alimentari gestendo le risorse del territorio, per consumo personale ma anche per immetterle sui mercati in ambito urbano; in altre parole produrre ricchezza27. Osserviamo per esempio Montarrenti (Sovicille – SI), villaggio per il quale conosciamo la presenza di una clausura nella parte sommitale; dopo la metà dell’VIII secolo i cambiamenti investirono sia la fortificazione (la palizzata lignea venne sostituita da un muro in pietra legato da malta, forse a materiali misti, almeno questa è la mia impressione) sia la disposizione funzionale degli edifici con capanne che vennero sostituite da un grande magazzino rettangolare, in legno, destinato alla conservazione di cereali; l’area fu inoltre attrezzata tramite strutture per macinare ed essiccare le granaglie; quindi spazi dedicati al trattamento e all’accumulo di

Più nello specifico, in questo caso, è osservabile un’articolazione molto chiara frutto di tali politiche. Sono riconoscibili tre zone chiarissime come destinazione. La parte sommitale, racchiusa da palizzata e difesa da due fossati, rimanda alla presenza di una casa dominica; le aree esterne, ancora comprese in una estesa palizzata, paiono essere riservate alle abitazioni di famiglie servili e tra esse emerge per tenore e strutture ausiliarie un edificio che pare attribuibile a una sorta di sorvegliante-fattore a controllo; infine all’esterno, sui versanti, dovevano porsi altre capanne abitative e attività artigianali che rimandano a un massaricio abitato da famiglie di diversa estrazione e rapporto ipotizzabile con la famiglia dominante29 (Figura 4). Francovich, Valenti 2007. Valenti 2008; Valenti 2013; inoltre il recente Menghini, Nardini, Palmas, Bertoldi 2020. 28 

Brogiolo, Mancassola 2005. 27  Valenti 2016. 26 

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Popolamento e nuove dinamiche insediative del mondo rurale nell’Italia centro-settentrionale

Figura 2. Miranduolo (Chiusdino – SI); vista GIS riguardante la fase del villaggio di VIII-inizi IX secolo con in evidenza le strutture individuate e la loro tipologia

Figura 3. Miranduolo (Chiusdino – SI); vista GIS riguardante la fase del villaggio di IX-inizi X secolo con in evidenza le strutture individuate e la loro tipologia

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M. Valenti

Figura 4. Miranduolo (Chiusdino – SI); vista GIS riguardante la fase del villaggio di IX-inizi X secolo con in evidenza le differenti zone

Si assiste così alla realizzazione di veri e propri progetti urbanistici, funzionali a razionalizzare la produttività, leggibili a livello strutturale in una sovrapposizione fra villaggio e azienda. Anzi credo che molti dei villaggi furono aziende rurali nel senso più pieno del termine, almeno a partire dal IX secolo; pur di fronte a una difficoltà archeologica, se non impossibilità, nel definire i vari status personali degli abitanti, si notano comunque le macro divisioni tra chi coordina la produzione o eccelle per qualità di vita (un’esigua minoranza) e chi popola il centro (la massa) costituendo alla fin fine lo strumento di produzione.

tendenza verso un controllo sempre più marcato se non radicalizzato delle campagne; tendenza che si accompagna apparentemente all’incremento dei nuclei insediativi, nonché alla loro variabilità nelle forme, segno di come in questo periodo esista il tentativo di allargare la messa a coltura della terra per aumentare il prodotto accumulabile e commerciabile; fenomeno anch’esso riconoscibile al nord e nel meridione, benché in presenza di dati a macchia di leopardo riguardo a strategie di ricerca e di scavo.

Questi secoli ci appaiono in definitiva caratterizzati dalle scelte effettuate dai membri di una élite economica; nella loro politica di accentramento sembrano attuare meccanismi di controllo sociale, tesi ad assottigliare la differenza pratica fra servi e uomini liberi. Avevano come essenziale obiettivo il far fruttare adeguatamente le loro proprietà, tutelandosi tramite il controllo a più livelli delle masse contadine raccolte in una rete di villaggi. Il potere sui lavoratori rappresentava la condizione essenziale per la formazione di capitali sotto forma di beni e generi alimentari.

In generale, soprattutto prendendo come riferimento alcuni casi ben studiati del nord Italia, la differenza sostanziale fra i diversi proprietari a controllo delle campagne potrebbe vedersi proprio nella natura del loro potere; ciò autorizzerebbe a pensare a strategie mirate secondo le esigenze di milites (impegnati nel consolidare il proprio territorio ed a trarne la maggior resa possibile) e quelle di enti abbaziali, o ecclesiastici in generale, più aperti a circuiti di scambio nei quali essi stessi, inserendosi, traggono beneficio e incrementano le loro risorse. In definitiva siamo di fronte a due modi simili ma anche differenti di gestire patrimonio, uomini e di rapportarsi alla città.

Gli esempi portati, facenti parte di un numero più ampio, si inseriscono tra gli indicatori della

Se nel nord l’azione di enti abbaziali inizia a essere molto chiara archeologicamente, diverso è il caso 248

Popolamento e nuove dinamiche insediative del mondo rurale nell’Italia centro-settentrionale toscano dove al momento sfuggono imprese per esempio come quelle di Nonantola. Si pensi alle analisi sul sito di Nogara che sembra rivelare il protagonismo di questa zona mediato proprio dalla presenza dall’abbazia, all’interno di un quadro commerciale, almeno per il X secolo, circoscritto all’area di Verona; in una sorta di scambio tra la città e il proprio territorio. Gran parte delle aree lungo il corso del fiume Tartaro dovevano far parte fra VIII e X secolo di estese e vaste proprietà del fisco regio; l’edificazione di un castello nel luogo di Nogara data all’anno 906 in una concessione di Berengario al conte Anselmo, che nel dicembre dello stesso anno trasferì i suoi beni al monastero di San Silvestro di Nonantola. Il passaggio di proprietà comportò una nuova politica di gestione del territorio; Nonantola, infatti, concentrò le sue risorse sull’area del castello, scegliendolo come centro della nuova signoria fondiaria che deteneva anche i diritti (come dal diploma di Berengario) di esercitare negotia e costruire un mercato nei suoi pressi o all’interno; inoltre la concessione del teloneo, del ripatico e della palifittura, informazioni che indirettamente possono presupporre la presenza o la realizzazione di un piccolo porto. Pur se la formula risulta molto comune nei documenti di Berengario, l’archeologia fornisce dati in tale direzione, poiché all’interno del vecchio alveo del Tartaro, dove doveva scorrere il fiume medievale, sono stati ritrovati in eccezionale stato di conservazione i resti di una struttura su pali interpretabile come un pontile ampliata sul lato est in una piattaforma (quindi strutture spondali), edifici in legno, recinzioni e una strada di traversine che permetterebbero di identificare l’area portuale del castello. In prossimità delle strutture sembrano emergere anche zone insediative e artigianali evidenziate da scorie di lavorazione del ferro e del vetro, strumenti per la lavorazione e taglio del legname; nello spazio che divideva il castello da questa zona sono inoltre stati raccolti una serie di materiali che hanno permesso di ampliare la gamma di informazioni disponibili (elementi d’abbigliamento personale, fusaiole relative ad attività di tessitura e un ditale per la lavorazione del cuoio, associati a un non trascurabile numero di frammenti ceramici e di pietra ollare). Dunque già nel X secolo, all’esterno del castello, oltre all’approdo, esisteva un sistema abitativo e produttivo guidato dall’abbazia e teso a produrre beni per un mercato30.

mostra importanti informazioni, soprattutto a riguardo la natura e la cronologia della chiesa: prima di tutto la necessità che sia l’Imperatore a confermare la donazione lascia intendere che la proprietà continui a essere fiscale anche dopo molti secoli dall’esistenza della mansio e della strada romana; la conferma implica che doveva esistere, anche se non è arrivato fino a noi, una donazione precedente, forse a opera di Carlo, il ‘fondatore’ di Sant’Antimo che dota il monastero di un patrimonio. Il contesto in questa fase era composto da capanne a livello del suolo rinvenute soprattutto nell’area dell’ex edificio termale abbandonato dopo il IV secolo e succedutesi dopo una sequenza diacronica di case in terra e capanne seminterrate. Solo in un’area ben studiata come la Valle dell’Arno si osservano azioni ancora più marcate che vedono protagonisti tra il IX e la prima metà del X secolo, soprattutto le grandi aristocrazie marchionali e vescovili, con una certa concentrazione delle proprietà fiscali del marchese e del re spesso incardinate su monasteri imperiali. I centri di gestione paiono così aderire a una rete di siti strategici, legati alla viabilità stradale e fluviale, in cui il sistema curtense trovava una più solida applicazione e si investiva in macchinari e infrastrutture per la produzione. San Genesio, probabile bene regio, nuovamente, ci mostra per il periodo carolingio la concentrazione, nei pressi della pieve e del suo cimitero, di una serie di strutture produttive: un torchio da olio del tipo a vite verticale, un probabile torchio vinario, una fornace con attigua zona di lavorazione dell’argilla, forse un fornetto per la lavorazione dei metalli e nelle vicinanze un mulino31. Bibliografia Bertoldi, S. 2019. Analisi GIS sulla viabilità terrestre e fluviale, in S. Bertoldi, M. Putti, F. Vanni, Archeologia e storia dei Paesaggi senesi. Territorio, risorse, commerci tra età romana e medioevo, Firenze, 3140. Bertoldi, S., Causarano, M.A. 2018. I riusi produttivi e abitativi tardo antichi di una mansio nella toscana centro meridionale: lo scavo di Santa Cristina in Caio (Buonconvento – SI), in I. Baldini, C. Sfameni (a cura di), Abitare nel Mediterraneo Tardoantico, Atti del Convegno internazionale CISEM ‘Abitare nel Mediterraneo tardoantico’ (Bologna 2016), 385-390. Bertoldi, S., Valenti, M. 2016. Santa Cristina in Caio a Buonconvento (SI): diacronia di un central place, in P. Basso, E. Zanini (a cura di), Statio Amoena. Sostare e vivere lungo le strade romane, Oxford, 185-196. Brogiolo, G.P. 2011. Le origini della città medievale, Mantova. Brogiolo, G.P., Mancassola, N., (a cura di), 2005. Scavi al Castello di Piadena, in S. Gelichi (a cura di),

Stessa politica si inizia comunque a intravedere archeologicamente in alcuni casi toscani, ma sono ancora pochi e ipotetici. Per esempio il sito di Santa Cristina, nella sua lunga storia, vede la prima attestazione della chiesa nell’814, quando Ludovico il Pio conferma la donazione al monastero di Sant’Antimo del caium Cecilianum, dove è compreso, appunto, l’oratorium Sancta Christina. Tale documento, ci 30 

Saggioro 2011.

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Cantini 2019.

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La dialettica tra insediamenti di altura e insediamenti di pianura tra Tardoantico e Medioevo nella Puglia centro-settentrionale Pasquale Favia e Giuliano Volpe Abstract The paper analyses the relationship of integration (not of opposition) between plain landscape and hilly territory in the late antique and early medieval Apulia. The phenomenon of castling on Daunian Apennine, Gargano promontory and Murge plateau is viewed in different morphologies during Early Middle Age: the use of ancient Roman cities, the creation of new fortified small towns, the settlement in rock caves, the protection of rural sites, then the formation of castra. Keywords: Tavoliere Plan, Daunian Appennines, Gargano promontory, integrated landscape Parole chiave: Tavoliere di Puglia, Monti Dauni, Gargano, Murge, paesaggio integrato

Abitare e produrre tra pianura e alture nell’Apulia tardoantica L’Apulia, cioè il comparto centro-settentrionale della provincia Apulia et Calabria, visse in età tardoantica, come le ricerche archeologiche degli ultimi decenni hanno dimostrato1, una fase di relativa prosperità, rappresentando uno degli esempi più significativi di quello che è stato definito il ‘sistema agrario tardoantico’2, modello economico dotato di una sua razionalità, che aveva nella grande proprietà terriera, sia quella aristocratica, sia quella imperiale ed ecclesiastica, unitaria non tanto sotto il profilo topografico quanto sul piano gestionale, e nella produzione estensiva, prevalentemente cerealicola, alcuni dei suoi caratteri peculiari. Le ricerche di archeologia globale dei paesaggi3 hanno disegnato un quadro molto più articolato di quello che si potesse ritenere, dimostrando la coesistenza, per quel che riguarda gli assetti insediativi, proprietari e produttivi, sia dei piccoli edifici rurali accanto alle grandi ville e ai vici, sia di estesi fundi unitari accanto a una molteplicità di appezzamenti, tipica delle massae fundorum4, sia, infine, delle produzioni agricole specializzate, oli-vitivinicole, accanto alla cerealicoltura estensiva e alla pratica ancora attiva del grande allevamento transumante. Anche l’idea tradizionale della contrapposizione cittàcampagna è da tempo alle nostre spalle, sostituita nel caso pugliese (come in altri territori) da un quadro sempre meglio definito di processi di ruralizzazione Cfr. ampia sintesi Volpe 1996, poi Volpe 2005 e 2012; Goffredo, Volpe 2015a e 2018. Vera 2005. 3  Sull’archeologia globale dei paesaggi cfr. Volpe 2008; Volpe, Goffredo 2014; recenti elementi sulle ricerche in Apulia in Volpe 2018. 4  Vera 1999: 991-1025; Id. 2010. 1  2 

o ‘villaggizzazione’ dell’habitat urbano e di ‘urbanizzazione’ di insediamenti di tipo vicanico, di più accentuata articolazione funzionale degli insediamenti e di gerarchizzazione dei centri cittadini5, in particolare con l’affermarsi del modello della città capoluogo, nello specifico Canusium. Inoltre, si va chiarendo l’integrazione tra le forme di occupazione della grande pianura del Tavoliere e delle fertili valli fluviali e lo sfruttamento delle aree interne subappenniniche e delle alture del Gargano. Anche in questo caso uno sguardo nettamente dicotomico è da considerare superato, così come è da ritenere un retaggio di passate visioni storiografiche l’idea che in età romana e tardoantica fosse quasi esclusivo l’insediamento di pianura e in età medievale, al contrario, l’unica forma di insediamento fosse quella arroccata. Abbiamo, infatti, abbandonato da tempo una visione delle aree montane, dei boschi, delle foreste, dei pascoli e dell’incolto, come spazi primitivi e sostanzialmente improduttivi, pezzi di barbarie interni al mondo civilizzato e allo spazio ‘ideale’ romano 6. Dall’insieme delle ricerche condotte nella Puglia centro settentrionale, pur nella diversità delle situazioni, emerge con forza quanto fuorviante sia il concetto di ‘marginalità’ se esso è considerato come sinonimo di irrilevanza economica e sociale, di sistemi primitivi, di mera sussistenza, di povertà culturale e tecnica7. Emerge, al contrario, una netta interdipendenza tra contesti diversi, un interconnessione sistemica, una complessità dell’insieme assai articolato dei paesaggi nelle varie fasi, oltre ad una mutevolezza di Si veda il quadro storico e istituzionale in Grelle 1999; Giardina 1999. Cfr. Buglione et al. 2015 e Volpe 2015. 7  Cfr. Giardina 1999; Burri 2014. 5  6 

Perchement et Réalités Fortifiées en Mediterranee (Archaeopress 2023): 252–265

La dialettica tra insediamenti di altura e insediamenti di pianura tra Tardoantico e Medioevo

Figure 1. Carta della Puglia con le principali località citate

significativo del ‘vescovo manager’, protagonista dei cambiamenti urbanistici e socio-economici10. Diverso e per certi versi complementare è il caso di Herdonia, che conobbe una progressiva ruralizzazione, forse anche a seguito del terremoto del 346 d.C., nonostante la sua favorevole posizione lungo la via Traiana e pure, almeno dal tardo V secolo, la presenza del vescovo, Saturninus11. Mentre la zona del foro conobbe forme di abbandono e/o riuso ‘improprio’, con magazzini e successivamente sepolture urbane, in altre aree, lungo il tratto urbano della via Traiana, la destrutturazione fu molto più lenta. Herdonia, in ogni caso, assunse uno spiccato carattere agricolo e commerciale, grazie anche alla funzione di mercato lungo un’arteria viaria ancora vitale.

situazioni nel tempo all’interno dello stesso contesto territoriale, una capacità evolutiva nel lungo periodo nelle forme di sfruttamento delle risorse, pur nell’ovvio condizionamento dagli aspetti geomorfologici, climatici e ambientali8. Il sistema urbano definitosi tra età repubblicanaaugustea e piena età imperiale restò sostanzialmente confermato in età tardoantica9, non senza modifiche anche profonde verificatesi, soprattutto tra V e VII secolo, in forme diverse in molte città, che conobbero vari processi tra loro intrecciati: sfilacciamento dell’articolazione interna, con abbandoni o cambi di destinazione di alcuni monumenti pubblici e di interi quartieri; il passaggio, talora, a un’organizzazione polinucleare; la diffusione di attività artigianali e produttive anche in edifici pubblici e privati; la progressiva presenza di spazi sepolcrali; in particolare, la sempre maggiore centralità degli edifici di culto e del ruolo vescovile. Canosa, con la figura di Sabino nel pieno VI secolo, espresse l’esponente più 8  9 

Sviluppi per certi aspetti simili si riscontrano in un altro centro, di recente oggetto di indagini sistematiche. Si tratta della città portuale e lagunare di Salapia, sede di una delle più antiche diocesi, con il vescovo, Pardus, presente al Concilio di Arles del 314 d.C., ed ancora

Volpe 2015. Cfr. ora sintesi di Volpe, Goffredo 2020.

10  11 

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Cfr. Volpe 2014. Per il confronto tra Canusium e Herdonia si veda Volpe 2006.

P. Favia e G. Volpe vitale nella seconda metà del V secolo, quando sono noti i vescovi Palladio e Proficuo12. Lo scavo recente, relativo in particolare a due complessi, vissuti tra la prima età imperiale e la tarda antichità, uno di carattere residenziale, l’altro produttivo, probabilmente da identificare con una conceria, hanno confermato una prosecuzione della vita dell’insediamento, pur in forme più destrutturate, tra V e VI, mentre l’installazione di capanne e di alcune sepolture si datano tra VI e VII, prima del trasferimento dell’abitato medievale sul Monte di Salpi, una modesta altura, una sorta di motta artificiale, la cui realizzazione provocò lo spoglio sistematico delle strutture antiche13. Del resto, la risorsa principale di Salapia era il sale, ingrediente prezioso, necessario per l’alimentazione umana e animale, la conservazione del cibo, la medicina, la cosmesi, le attività artigianali come la lavorazione delle lane e delle pelli: un prodotto fondamentale in una regione che aveva nell’allevamento transumante una delle attività economiche principali14.

saltus Carminianensis17, una enorme proprietà imperiale localizzabile nella valle del Celone, tra i Monti Dauni e Tavoliere. Anche in questo caso il grande complesso episcopale rurale, sede dell’episcopus Carmeianensis, sviluppatosi tra V e VI secolo, nei pressi della precedente grande villa, trasformata in una struttura produttiva di servizio, proseguì a essere utilizzato, in forme ridotte, dopo l’incendio e il parziale abbandono di una delle chiese e la trasformazione della seconda, almeno per tutto il VII secolo, quando il sito fu occupato da capanne. Oltre alle villae e alla grande proprietà terriera, non mancano dati sulla persistenza della piccola proprietà, come dimostrano le numerose fattorie-case rurali, attribuibili a piccoli proprietari terrieri e/o a contadini salariati, individuate dalle recenti indagini sui paesaggi tardoantichi, in particolare in zone interne d’altura18: esempi sono riscontrabili nel territorio di Lucera, in località Lamiozza, dove è stata individuata una casafattoria, un edificio con una semplice articolazione in due vani, dai muri con basi in pietra e alzati in argilla, con fasi di occupazione tra IV e V secolo19. Questa, come altre abitazioni rurali, doveva essere occupata da un modesto nucleo familiare: eppure il rinvenimento di ceramiche sigillate africane in un’area interna sembra costituire una dimostrazione della circolazione di manufatti di un certo pregio anche in contesti ‘minori’.

Per quel che riguarda le campagne, un caso ormai ben noto di grande residenza aristocratica tardoantica è quello della villa di Faragola15, nella valle del Carapelle, che tra il IV e la metà del VI secolo conobbe il suo massimo sviluppo, con le maggiori manifestazioni di lusso, soprattutto quando, nel pieno V secolo, la villa assunse una fisionomia originale, nuova, per certi versi ‘postclassica’, ben diversa da quella più tradizionale del complesso precedente, articolato intorno all’atrio e al peristilio, con nuclei disarticolati e separati e uno sviluppo in altezza, portando al piano superiore una serie di funzioni residenziali, e, oltre alle grandi terme per la cura del corpo, si dotò anche di una grande sala da pranzo estiva con pregevoli pavimenti marmorei e in opus sectile e uno scenografico stibadium in muratura. Tale fisionomia restò confermata fino circa alla metà del VI secolo, periodo cui non fece seguito un abbandono, ma una nuova vita, non meno rilevante, sia pure in forme architettoniche e socio-economiche molto diverse, identificabili con il nucleo centrale di un’azienda agricola di tipo curtense, parte forse delle proprietà fiscali palatine beneventane, posta all’interno del gaio Fecline. Si tratta di un documento archeologico di grande importanza a favore della prosecuzione dello sfruttamento agricolo della pianura almeno per tutto il VII e VIII secolo, che trova ulteriore conferma in un altro sito da noi indagato, San Giusto16, che abbiamo riconosciuto come central place e cuore gestionale del

La tipologia degli edifici rurali non si esauriva però nei due poli rappresentati dalle grandi ville lussuose, come Faragola, e dalle piccole case contadine. Esisteva una molteplicità di edifici di medie dimensioni, attribuibili verosimilmente a un colono e/o piccolo proprietario terriero, come nel caso di Posta Crusta20 nelle campagne di Herdonia: la modesta villa tardoantica era articolata intorno a un cortile e prevedeva alcuni vani residenziali oltre a magazzini e a un settore per la produzione olearia. Questi ultimi impianti produttivi conobbero una profonda trasformazione, verosimilmente nel corso del V secolo, con lo smantellamento dell’oletum e la sua sostituzione con macine granarie: un ulteriore indizio della sempre maggiore prevalenza della cerealicoltura in Apulia. L’altro vero protagonista delle campagne tardoantiche pugliesi (e non solo) fu il vicus21, l’agglomerato secondario, particolarmente congeniale sia al quadro rurale, soprattutto in relazione all’approvvigionamento idrico, sia alle produzioni estensive cerealicole, che non richiedevano una presenza continuativa nei

12  Otranto 1991: 159-173; in generale sulle diocesi in Puglia cfr. Otranto 2010. 13  De Venuto, Goffredo, Totten, Volpe 2015, 2016 e 2017; Goffredo, De Venuto, Totten, Volpe 2018. 14  Cfr. ora Goffredo 2018 e D’Ercole, Goffredo 2020. 15  Nell’ampia bibliografia su Faragola: rinvio solo a Volpe, Turchiano 2009 e 2012, Turchiano, Volpe 2016 e 2019, con la bibliografia precedente. 16  Anche su San Giusto c’è ampia bibliografia; mi limito a richiamare Volpe 1998 e 2014.

Cfr. Volpe 2007-2008; Volpe, Romano, Turchiano 2013. Sui documenti archeologici relativi alla piccola proprietà contadina nell’Apulia tardoantica cfr. Volpe 2019. 19  Corrente, Cioce 2014. 20  De Boe 1975; Volpe, Mertens 1995: 291-320, in part. 313-319; Volpe 1996: 229-234; Leone 2000: 387-432. 21  Tarpin 2002; Todisco 2004 e 2012; sulla centralità dei vici nelle regioni meridionali Volpe 1996, 147-149; Grelle, Volpe 1996, 113-155; Arthur 2004: 103-133; Volpe 2005; Goffredo, Volpe 2015; Goffredo 2017; Goffredo, Volpe 2018. 17  18 

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La dialettica tra insediamenti di altura e insediamenti di pianura tra Tardoantico e Medioevo fundi. I villaggi, in alcuni casi sorti in età tardoantica, in altri in continuità con occupazioni precedenti, si svilupparono in prossimità di luoghi di sosta lungo le strade o di approdi portuali o di un edificio di culto22. In tali aggregati rurali secondari si concentrava quell’universo contadino composto da un insieme di figure tra loro diverse per status, eppure accomunate dalle condizioni di vita. I dati acquisiti consentono di cogliere la complessità di tali insediamenti, articolati in nuclei di case, impianti produttivi agricoli e artigianali, depositi per lo stoccaggio delle derrate. Esempi significativi in tal senso sono stati individuati nella valle del Celone, nel vasto saltus Carminianensis23: è il caso di Montedoro, posto lungo la strada tra Aecae e Luceria, forse identificabile con il Pr(a)etorium Lauerianum indicato dalla Tabula Peutingeriana, dove si sono riconosciuti edifici residenziali, un’area artigianale, un cimitero e forse un edificio di culto. Il rinvenimento sul sito di un’iscrizione che cita un dispensator, Abascantus, Augusti nostri servus24, conferma la presenza di un’ampia proprietà imperiale nel territorio, dove altri villaggi sono caratterizzati dalla presenza di chiese e di cimiteri.

viabilità, raggiungibile quasi esclusivamente via mare, esso ha sempre rappresentato un corpo a sé nel contesto daunio. Le sue risorse principali erano legate allo sfruttamento delle foreste e al pascolo. L’unica realtà urbana di una certa rilevanza era Uria, identificata ormai concordemente con Vieste, che svolgeva anche una significativa funzione di scalo portuale lungo le rotte adriatiche. Le valli costiere erano invece destinate all’agricoltura, con produzioni specializzate di olio e di vino, come dimostrano le grandi ville tardoantiche di Agnuli nella valle di Mattinata, dotata di imponenti impianti oleari, e quella di S. Maria di Merino, nel Piano Grande a nord di Uria-Vieste, dove erano attivi invece impianti vinari29. Il Gargano è costellato di cimiteri ipogeici rupestri (Monte Pucci, Salata, Grotta Spagnola, Pantanelle, Coppa del Principe, Parco della Chiesa, S. Venanzio, Niuzi e altri ancora)30 intensamente utilizzati in età tardoantica, riferibili evidentemente a abitati di altura ancora poco noti. Un caso particolarmente impressionante è quello del cimitero rupestre della Salata, non lontano dalla villa di Merino (Figura 2). Il cimitero, con centinaia di tombe ad arcosolio, loculi, fosse terragne, occupa un costone roccioso un tempo affacciato sul mare, su un’area paludosa, salmastra ma dotata anche di fonti di acqua dolce. Personali osservazioni recenti hanno evidenziato la presenza di vasche rivestite da intonaco idraulico riferibili forse a impianti produttivi per la salagione del pesce (di qui forse anche il toponimo), poi riutilizzate nell’ambito del cimitero.

Un altro caso esemplare è rappresentato dal vicus di Fontana di Rano25, individuato nel corso delle ricognizioni nella valle del Carapelle, che conobbe uno sviluppo tra età imperiale e tarda antichità lungo la via Aurelia Aeclanensis: il sito appare articolato, con vari edifici, prevalentemente di piccole dimensioni e a pianta quadrangolare, sul modello della piccola casabottega, anche con atelier per la lavorazione del metallo.

Nello stesso territorio di Uria un altro caso interessante di insediamento rupestre, questa volta di tipo cultuale, è noto sull’isolotto di Sant’Eufemia, di fronte a Vieste, nei pressi del faro. Si tratta di parte di un articolato santuario che in età romana era dedicato a Venere Sosandra, come testimoniano alcune iscrizioni incise sulle pareti rocciose e come sembrerebbero confermare alcuni versi di Catullo, che tra le località collegate al culto della dea menzionano anche Uria31. In età tardoantica è molto probabile che il santuario abbia conosciuto una trasformazione in senso cristiano, come documentano le decine di croci e di altri simboli presenti sulle pareti, anche se riferibili in particolare a età medievale. Le nostre indagini, ancora in corso, hanno finora portato a censire circa 120 iscrizioni con testi di varia epoca, tra cui almeno una greca, sei latine di età tardo repubblicana-imperiale, oltre trenta latine databili tra Tarda Antichità e Medioevo, una di età moderna, e oltre cinquanta databili tra Ottocento e Novecento (l’iscrizione più recente fu realizzata da un fanalista nel 1926), oltre a numerose croci e altri simboli (palmette, ecc.) difficilmente databili. Un’iscrizione, datata il 3 settembre 1002, ricorda il passaggio del

Lo sviluppo delle attività commerciali della Puglia tardoantica favorì la dislocazione di alcuni villaggi in corrispondenza degli approdi portuali: casi esemplari, sono quelli di Bardulos (Barletta)26 e Turenum (Trani), stationes indicate dalla Tabula Peutingeriana lungo la via Litoranea, entrambe dotate di edifici di culto cristiani, poste nel territorio della città egemone di Canusium, dalla quale si andarono sempre più svincolando, come dimostra anche l’assunzione da parte di Trani di un’autonoma sede episcopale nel corso del V secolo27. Per quanto riguarda gli insediamenti di altura, si è già fatto cenno a casi di insediamenti rurali tardoantichi posti sui Monti Dauni. Le recenti ricerche condotte nella valle del Cervaro hanno confermato una vitalità insediativa ed economica anche di queste aree subappenniniche28. Ma è il Gargano a fornire le testimonianze più interessanti a tale proposito. Emarginato dalla grande Cfr. a tale proposito Cantino Wataghin, Fiocchi Nicolai, Volpe 2007: 85-134. 23  Romano, Volpe 2005: 241-259; Volpe, Romano, Turchiano 2013. 24  De Fino 2005: 260-263. 25  Goffredo, Ficco, Casoli 2013. 26  Goffredo, Volpe 2015b. 27  Otranto 1991: 248-251. 28  Cfr. Romano, Volpe 2015. 22 

La viticoltura a Uria è già documentata da Varr. res rust. 1, 8, 6. Su questi complessi cimiteriali si rinvia a Ariano, Testini 1970; Campese Simone 2003, con bibliografia precedente. 31  Cat. Carm. 36, 11-13. 29  30 

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P. Favia e G. Volpe

Figure 2. Vieste, località Salata. a) pianta del cimitero rupestre paleocristiano; b) dettaglio delle grotte con tombe in parete (pianta: F. Stoico; foto: G. Volpe)

doge Pietro II Orseolo durante la spedizione, con 100 navi da guerra, in soccorso di Bari assediata dai Saraceni32 (Figure 3). Scavi recenti hanno apportato nuovi dati sul piccolo abitato collegato al santuario, con cisterne per la conservazione dell’acqua, vasche di lavorazione, una cava per l’estrazione della pietra, e anche un cimitero tardoantico e medievale (analisi al C14 hanno indicato datazioni al V-VI e al X-XII secolo di alcuni resti ossei).. Giuliano Volpe Stanziamento in piano e arroccamento in altura nel medioevo apulo La Puglia centro-settentrionale non fu estranea alla tendenza insediativa all’arroccamento in altura che investì vari distretti della penisola nell’Altomedioevo. Tale indirizzo demico e territoriale costituì certamente un fattore di discontinuità rispetto alla geografia apula tardoantica, un elemento di distacco dagli assetti precedenti, realizzatosi peraltro senza scansioni radicali, in forma progressiva, contemplando, inoltre, esempi di perpetuazione e recupero di preesistenze. La ricerca archeologica ha messo in luce la complessità di questa dinamica, non leggibile solo in termini di netta bipolarità ambientale e non interamente risolvibile in una logica di opposizione e alternativa topografica e cronologica fra stanziamento di pianura e di altura (come pure prefigurato in precedenti Sulle iscrizioni informazioni preliminari in Russi 1992. Cfr. ora De Felice, Leone, Turchiano, Volpe 2020.

32 

Figure 3. Vieste, Isola di Sant’Eufemia, santuario di Venere Sosandra. a) parte della grotta con iscrizioni rupestri; b) iscrizione del doge Pietro II Orseolo del 3 settembre 1002 (foto: G. Volpe)

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La dialettica tra insediamenti di altura e insediamenti di pianura tra Tardoantico e Medioevo letture del paesaggio apulo altomedievale), né iscrivibile in un rigido binomio insediativo fra occupazione intensa e diffusa di età romana e arroccamento altomedievale. Anche la parabola di superamento dei sistemi sociali e produttivi tardoantichi, a partire dal VII sec., non ebbe peraltro un esito unico, un solo percorso di resilienza, una scelta unitaria di reazione e riorganizzazione, appunto risolta nell’arretramento dalla pianura verso l’altura, ma suscitò piuttosto un ventaglio di opzioni, dai risultati variegati, di cui furono protagonisti prevalenti i poteri politici centrali, ma cui contribuirono pure altri attori. Lo stesso insediamento di piano non fu totalmente abbandonato: le indagini archeologiche testimoniano forme di frequentazione della pianura medesima che variarono da episodi di tipo residuale o precario, più rapidamente destinati a un dissolvimento, sino a esperienze più solide, organizzate, durature e, in parte, pianificate.

altomedievale (nuova attività costruttiva, creazione di spazi di accumulazione e consumo, installazione di piccoli impianti di lavorazione della terracotta e dei metalli) portano a considerare tale frequentazione non come mero rialloggiamento precario, ma piuttosto nel senso di un riorientamento verso un’azienda agricola a conduzione diretta, secondo morfologie di tratto curtense38. Di riflesso, nella valle del Carapelle le ricognizioni di superficie hanno recuperato segni probanti da un verso della riduzione del numero dei poli di occupazione insediativi, d’altro canto di una riorganizzazione antropica nella forma di nuclei rurali legati a nuove tipologie di sfruttamento delle risorse del territorio39, tendenzialmente dislocati verso le propaggini subappenniniche. Meno definiti sono i ritmi di realizzazione di una declinazione specifica dello stanziamento in posizione elevata, ovvero quella di tipo rupestre, che abbinava la propensione alla ‘risalita’ e all’arroccamento con l’habitat cavernicolo (diffuso sulle Murge e sul Gargano). Si è già fatto riferimento all’indicatore del popolamento tardoantico del promontorio costituito dai cimiteri ipogei; resta ancora difficile, allo stato, individuare le spie della prosecuzione d’uso delle aree sepolcrali oltre il VI sec., e dunque del loro rapporto con i poli demici di riferimento, anch’essi eventualmente in grotta oppure subdivo40. Il contesto ipogeo più conosciuto, l’antro micaelico di Monte Sant’Angelo, tratteggia un modello in cui uno spazio sacro in roccia accompagnò e promosse un accentramento abitativo arroccato (in parte rupestre, in parte in costruito)41. L’esempio di Monte è peculiare per il culto che esso suscitò; tuttavia la rilevante presenza nelle valli interne e sui costoni rocciosi, prospicienti il mare, di altri luoghi trogloditici (per i quali è invero più accertata l’occupazione nel pieno Medioevo) potrebbe, in ipotesi, ampliare lo spettro del ricorso altomedievale a questa particolare tipologia residenziale protetta42.

Nel Tavoliere, alla prima di queste due tipologie di rimodellazione del popolamento risponde, in qualche misura, l’esempio di Herdonia; gli scavi documentano l’abbandono di numerosi settori dello stanziamento romano, la cessazione di diverse attività lavorative, così certificando il declassamento altomedievale del sito rispetto alla preesistente condizione urbana; d’altra parte, le stesse indagini danno testimonianza di puntiformi esempi di recupero delle strutture antiche, realizzati mediante integrazioni in edilizia mista33, cui si accompagnano le tracce di varî poli cimiteriali nel suburbio cittadino34, verosimilmente espressive di una perpetuazione di pur contratte presenze demiche in rapporto a utilizzi pastorali dell’area (sino a una ripresa dell’abitato fra X e XI secolo)35. Sempre nella piana, i succitati resti capannicoli di San Giusto prefigurano occupazioni di profilo debole, prolungate per il VII – inizi VIII secolo36; simili situazioni si individuano sul sito di San Lorenzo in Carminiano37. A fianco di questi episodi di tenore insediativo contenuto, nello stesso Tavoliere si rintracciano esempi in cui lo spessore della frequentazione antropica appare più consistente, quale il ricordato caso di Faragola; come si è detto, gli indicatori della continuità d’uso

Anche sull’altopiano carsico delle Murge, i ritrovamenti di scavo e le analisi territoriali pongono in risalto, come indizio principale della geografia antropica altomedievale, una serie di testimonianze funerarie in rupe, in aree aperte o agglomerate intorno alle chiese43;

Per una sintesi degli interventi edilizi di VI-VII secolo a Ordona v. Favia 2018a: 35-37. 34  Per le tombe tardoantiche interne allo specchio della città romana v. Piepoli 2008: 585-589; per le aree funerarie suburbane si rimanda a Favia 2018a: 36-39. La dislocazione sepolcrale ha suscitato una lettura interpretativa incentrata prevalentemente sulla possibilità della disseminazione demica nel circondario (Mertens 1993: 172) mentre un’altra visione prefigura l’ipotesi di una perpetuazione di presenze antropiche gravitanti sul bacino urbano (Volpe 2000: 540). 35  Per una sintesi su Ordona altomedievale si rimanda a Favia 2018a: 33-54. 36  Per l’installazione di spazi abitativi e funzionali nel battistero e in altri ambienti del complesso sacro di San Giusto v. Volpe, Biffino, Giuliani 2001: 1112-1117. 37  Le tracce di frequentazione tardoantica e altomedievale del bacino insediativo romano del sito sono peraltro molto fugaci: Favia et al. 2009: 386-387, fig. 5. 33 

38  Sull’abitato altomedievale v. Volpe et al. 2012: 251-258; Turchiano, Volpe 2016; 2019; De Venuto et al. 2018. 39  Per i dati della ricognizione v. Ficco 2015, in particolare: 50. 40  Su questi temi v. D’Angela 1984: 321-323; Volpe 1996: 192-194. L’habitat rupestre, come noto, non favorisce accumulo di depositi, rendendo complessa la lettura delle scansioni archeologiche. 41  Per gli aspetti insediativi del polo demico, forse meno approfonditi di quelli religiosi, v. comunque Otranto, Carletti 1995. 42  Sulle testimonianze ipogee funerarie v. Ariano, Testini 1970; Campese Simone 2003; per un complessivo sguardo all’insediamento rupestre garganico nel Medioevo v. Favia 2008 c.s.. 43  La chiesa di Belmonte, edificata nel VI sec., costituì luogo di sepoltura anche nel secolo successivo (Ciminale, Favia, Giuliani 1994); per le tracce di un edificio sacro a Monte Irsi, v. Small 1999: 336. Per una rassegna complessiva delle testimonianze funerarie appulolucane si rimanda a Favia 2014: 301, nota 30.

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P. Favia e G. Volpe a fronte della cessazione o della residualità, d’uso delle ville e dei vici romani, questa disseminazione di punti cimiteriali potrebbe inferire, in ipotesi (analogamente al caso garganico), fra le altre opzioni, pure frequentazioni in grotta, concretizzatesi già nei primi secoli dell’Altomedioevo (sebbene, nuovamente, i riscontri siano prevalentemente bassomedievali)44.

avamposti strategici, a protezione sia del Subappennino che della pianura. Nella stessa piana, di riflesso, in particolare nell’VIII secolo inoltrato, pare essersi acuita una dinamica di ritrazione dal centro, dal cuore del Tavoliere (con la consumazione, o l’interruzione, della parabola insediativa di stanziamenti ancora frequentati fra Tardoantico e Altomedioevo, come San Giusto, già ricordato) che pure continuava a rappresentare un territorio rilevante dal punto di vista agropastorale; il flusso antropico si diresse dunque verso la costa e le pendici subappenniniche.

Le dinamiche sin qui descritte documentano dunque, per il VII secolo, una capacità di resistenza e di riequilibrio dell’insediamento di pianura ma anche una progressiva tendenza allo stanziamento in posizione elevata e riparata: di tale indirizzo paiono testimonianza, oltre lo sfruttamento dell’habitat in rupe, l’installazione in altura, su poggi e pendii, di nuclei di attività agricola e di alcune chiese, cui si accompagnò lo stesso recupero di impianti tardoromane, tuttavia, allo stato attuale delle ricerche, nella Puglia centro-settentrionale l’opzione dell’arroccamento, inteso come ricorso a luoghi protetti naturalmente e di non immediata accessibilità, ulteriormente tutelati da opere in terra o muratura, fra VII e prima metà dell’VIII secolo, non appare ancora sistematica e diffusa, ovvero poco profilata nei suoi caratteri.

Gli spazi boschivi e silvestri dei Monti Dauni, talora facenti parte di gualdi o di gaio, furono punteggiati da piccoli nuclei produttivi e di aggregazione umana48, talvolta imperniati su una chiesa di dipendenza monastica; verosimilmente, almeno in due esempi ovvero quelli dei siti di San Giovanni Maggiore e San Magno, connotati dalla presenza di un edificio sacro ed entrambi ubicati sui Monti Dauni Settentrionali, tali nuclei esitarono poi, come vedremo, più nettamente in abitati difesi e murati49 (Figura 3). Un’accelerazione nel processo di arroccamento si verificò nel corso del IX sec., spazio temporale nel quale presero forma nuove sedi fortificate in altura; alcune di queste, affiancandosi alle già ricordate città di origine romana, assunsero tratti di statuto urbano, forse più che per i connotati insediativi e topografici piuttosto per l’assunzione di un ruolo amministrativo e religioso (in quanto luogo di dimora di gastaldi e vescovi), mentre altre si caratterizzarono per una fisionomia e condizione più decisamente castrense. Per quanto riguarda la prima categoria di stanziamenti, agli estremi dell’arco dei Monti Dauni sorsero, a sud, Sant’Agata, centro in posizione strategica, attestato come sede gastaldale nell’887-88850 e, più tardi, a nord, Volturara, nucleo abitato di rango episcopale51; forse

All’emergente esigenza di aggregazione del popolamento in condizioni di sicurezza ambientale e militare ma, nel contempo, non marginalizzata rispetto ai circuiti di produzione e commercio, in prima battuta si rispose facendo sostanzialmente perno sui centri urbani di origine antica, situati sulle prime ondulazioni collinari ai margini occidentali della pianura, come Lucera e i municipi ‘minori’ di Bovino e Ascoli (oltre Canosa più a Sud, sull’Ofanto); questi abitati, come le città costiere, si dimostrarono più flessibili e resilienti nelle pieghe delle trasformazioni di VI-VII secolo rispetto alle civitates collocate lungo la viabilità principale che attraversava il Tavoliere45. In una geografia distrettuale ancora priva di specifici presidî difensivi o impianti castrensi46, i poli demici posti alle soglie dei Monti Dauni, che conservarono verosimilmente in epoca altomedievale la funzionalità delle mura di età romana47, svolsero, di fatto, il ruolo di

48  Per un’analisi storico-archeologica di queste dinamiche v. Martin, Noyé 1988; Martin 1993, 194-199; Favia 2018a: 47-50. La ricognizione archeologica nella valle del Carapelle ha circoscritto intorno ad Ascoli Satriano (Ficco 2015: 49-51, fig. 3) i luoghi di probabile ubicazione di alcuni edifici sacri, corredati di terre, vigneti, casas baccarios, servi e ancille, menzionati nella donazione di Arechi II a Santa Sofia di Benevento, nel 774 (CSS I, 1, [2-3], 2, 20: 293-294; 337-338; 365-366); v. anche il riferimento alla presenza di condome presso il torrente Catola (CSS I, 34: 314-315). 49  Le chiese di San Giovanni, nel gaio Casa Polluci, e di San Magno, nel gaio Noceto, furono anch’esse offerte da Arechi II, nel 774, al monastero beneventano di Santa Sofia (CSS I, 1 [5-6]: 295): la prima potrebbe essere identificata con la struttura religiosa rinvenuta negli scavi nel sito arroccato appunto in località Monte San Giovanni nella media valle del Fortore (De Benedittis (ed.) 2012: 36-38), mentre la seconda evoca il sito di Castello Magno, fra Daunia e Sannio, menzionato nelle carte alla fine del X secolo; si veda anche infra. 50  Il castrum di Sant’Agata è citato in relazione al gastaldo Marino (Erchemperto 66 e 71); l’insediamento dunque abbinava verosimilmente una connotazione fortemente strategica con un ruolo istituzionale. 51  Volturara è documentata quale sede episcopale nel 969 (IS2 VIII: 61-63); l’effettiva attestazione di un vescovo in realtà risale al 1010

Per una sintesi sul popolamento delle Murge pugliesi, fra Tardoantico e Altomedioevo, si rimanda a Favia 2011a; 2014. Nella Puglia settentrionale in epoca tardoantica si interruppe la vicenda urbana di Teanum Apulum, Aecae, Herdonia, ubicati lungo le vie Litoranea e Traiana. 46  Il racconto di Paolo Diacono dedicato alla spedizione dell’imperatore Costante II nel 663 in Italia meridionale disegna un tragitto, fra Acerenza e Lucera, privo di riferimenti ad altri siti (Hist. Lang, V, 9: 148-23; 149-4); anche la lista delle fortezze bizantine redatta da Giorgio di Cipro non ubica baluardi difensivi nella regione (Georg. Cypr.: 29-30). 47  Sulle mura romane di Lucera v. Mazzei 2001: 21-22; 31-32; sulle ipotesi di un rinnovato circuito altomedievale v. D’Angela 1982; sulla formazione, in epoca longobarda, di un ridotto difensivo nell’area attualmente occupata dalla fortezza svevo-angioina v. D’Angela 1999: 90; sintesi su Lucera altomedievale in Favia 2018b: 154-160. Per le mura romane di Bovino v. Mertens 1994; sugli interventi medievali v. Lavermicocca 1994: 191, fig. 1. 44  45 

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La dialettica tra insediamenti di altura e insediamenti di pianura tra Tardoantico e Medioevo

Figure 4. Monte San Giovanni. a) L’altura su cui sorgeva l’insediamento b) planimetria della chiesa, con ipotesi di periodizzazione elaborata dagli autori dello scavo (b. da De Benedittis (ed.) 2012: 37)

Il processo di arroccamento appulo-lucano fra IX e X secolo, sui Monti Dauni e sulle Murge, ebbe dunque una sua versione orientata con una certa decisione verso la formazione di nuclei murati a connotazione cittadina, sia per consistenza demica (pur sempre contenuta, ma apprezzabile) che per funzione e ruolo amministrativo o religioso; sebbene in assenza di scavi sistematici su esempi appartenenti a questa tipologia di stanziamento, tuttavia i dati stratigrafici, topografici e sull’edilizia storica disponibili colgono elementi riconducibili a questa tendenza fortificatoria, costituiti in particolare dalle tracce relative all’intervento sulle preesistenti mura, all’apprestamento di bastioni e specifici settori difensivi, all’erezione di aggeri.

già nel IX secolo, ma certamente dal X, anche Monte Sant’Angelo si qualificò come realtà murata52. Le propaggini settentrionali murgiane ospitarono, almeno dagli ultimi decenni del X secolo, gli agglomerati di Minervino e Montemilone53, anch’essi sostanzialmente riconducibili a una dimensione di tipo urbano, sia pur minore. Non lontano, nella media valle dell’Ofanto, nella prima metà del IX secolo è attestata nelle carte Lavello54, mentre, alla metà dello stesso secolo, l’abitato vicanico tardoantico di Canne ricompare in una fonte in cui viene citato un castellum55, al quale potrebbero forse inerire resti murari rinvenuti negli scavi del bastione di età normanna56. Nella Murgia centrale, il sito di Gravina costituisce altro caso di accentramento protetto di tipo urbano in un contesto prevalentemente rupestre57; più tardi è inoltre ricordata Montepeloso58.

L’occupazione delle aree di altura dell’entroterra apulo si completò abbinando a questa peculiare declinazione in chiave urbana (o, piuttosto, di ‘progressiva prospettiva urbana’59) dell’arroccamento, impianti di più manifesta morfologia castrense, funzionali a una difesa territoriale, in una zona inoltre percorsa dall’instabile frontiera bizantino-longobarda; sul Subappennino Daunio, sul Gargano e, in certa misura, sulle Murge, alcuni centri rispondono, in effetti, a questi tratti insediativi ispiratori. Il già citato sito di Monte San Giovanni nell’alta valle del Fortore, frequentato già agli albori dell’Altomedioevo e luogo di erezione di una chiesa nell’VIII secolo, nei documenti di fine IX

(CSS, VI, 8: 700-703). Per questo insediamento è stato anche ipotizzato uno status gastaldale (Cilento 1966: 94-95). 52  La prima fonte che menziona un castello a Monte Sant’Angelo data al 978 (IS2, VIII: 66-67; essa però attribuisce la costruzione al vescovo beneventano Urso, facendola quindi risalire intorno all’833-838; interpretazione di questo atto in Martin 1993: 214, nota 311); si dispone pure di qualche elemento derivante da analisi archeologica e topografica a sostegno dell’ipotesi di apprestamento di opere a protezione della grotta sacra e del polo abitato fra VIII e IX secolo, se non addirittura prima (Falla Castelfranchi 1982: 385-386, nota 49; Martin, Noyè 1988: 230-231; 235-236; Martin 1993: 214). 53  I due centri sono accomunati in una citazione documentaria del 983 (Trani: 7); un atto del 1000 pare profilare Minervino quale città murata (Syllabus: 12). 54  Le narrazioni dell’assassinio del principe Sicardo, perpetrato nell’839, ubicano l’evento ‘in predio Labellensi’ (Chron. Soracte: 62-63; Chron Sal: 76; Martin, Noyè 1988: 231; Martin 1993: 216). 55  Una casa ‘iuxta castellum’ è menzionata nell’852 (RPD II: 582-583, n.199). Nell’Altomedioevo, il territorio circostante la collina di Canne appare comunque punteggiato da chiese e monasteri. 56  Fugace notizia del rinvenimento in Iacobazzi 2011: 40; Canne è citata come ‘civitas’ nel 1001 (CDB VIII: 4-6 n, 2). 57  La prima menzione documentaria di Gravina risale al 968 (Liut., Leg.: 62); essa inoltre viene citata come potenziale sede di un vescovado suffraganeo di Otranto (IP, IX: 408). Nel 999, il catapano Gregorio Tarcaniota ‘obsedit civitatem Gravinam’, evidentemente dotata di apprestamenti difensivi (Lup. Prot.: 56). 58  Montepeloso, poi Irsina, è ricordata nel 1101 (Ann. Bar.: 53).

In effetti, soprattutto sul piano della condizione religiosa, si nota una certa progressiva crescita di ruolo da parte di questi siti arroccati): Ascoli (espressamente indicata come città in un documento del 911: Ascoli: 33-34, n. III) e Bovino, già citati in un atto papale dell’893 (IP IX: 53, n. 10), dal 969 divennero sedi suffraganee del vescovado metropolitano di Benevento, insieme a Volturara (IP IX: 54-68). A cavallo dell’anno Mille, nelle fonti sono rubricate quali città, come si è detto, Gravina, Minervino e Canne; nel 1025, sebbene in un documento di discussa autenticità, gli stessi due ultimi insediamenti citati insieme a Montemilone e Lavello sono elencati fra le sedi suffraganee dell’episcopato di Bari (IP IX: 317).

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P. Favia e G. Volpe

Figure 5. Vaccarizza. a) vista dall’alto del sito; b) resti di un palatium di età longobarda; c) la motta di epoca normanna (b. da Noyé 2012, fig. 33 a p. 441; c. da Cirelli, Noyé 2013, figs 2-3 a p. 71)

viene rubricato come ‘castellum’60; gli scavi effettuati in questo impianto, inerpicato sulla sommità di un colle, ne hanno ricomposto il perimetro murario e un aggere interno, invero nella versione assunta nel pieno Medioevo61. Caratteri non dissimili palesa la località di Monterotaro, attestata documentalmente nello stesso arco cronologico; pure su questo stanziamento la ricerca archeologica ha ricostruito una cinta di mura di andamento subrettangolare, corredata di torri, e la presenza di bastioni difensivi interni, elementi peraltro più probabilmente appartenenti ad una stesura bassomedievale62. A Vaccarizza, nell’alta valle del Celone, l’indagine stratigrafica ha messo in luce una frequentazione di epoca longobarda, connotata da un terrapieno e da architetture in tecnica mista, fra cui spicca un ampio edificio, classificabile come palatium63.

Anche sul Gargano fra metà del X secolo ed esordi dell’XI, si realizzarono allocazioni protette, che sfruttavano i costoni rocciosi, i pianori elevati e in parte i contesti rupestri. Sulle prime pendici del promontorio una ricognizione ha individuato l’area di impianto del sito di San Giovanni di Caldoli; le fonti scritte ripropongono, come già visto in altri casi, un nesso fra la presenza di un edificio religioso e la configurazione fortificata, mediante opere in muratura e in terra, dello stanziamento64. Una tradizione documentaria, inoltre, ubica, agli inizi dell’XI secolo, sui pendi delle valli di Stignano e Carbonara il castellum di Bizzano, scomparso precocemente, parallelamente allo sviluppo, a fondovalle, del casale di San Giovanni Rotondo65. In conclusione e in sintesi, la lettura archeologica del fenomeno dell’arroccamento altomedievale nella Puglia centro-settentrionale, pur scontando ancora una certa limitatezza nella disponibilità di dati stratigrafici, consente comunque di valutare appieno l’incidenza di questa dinamica (e delle relative tipologie di impianto) nella geografia territoriale e nelle forme del paesaggio di tale comprensorio. Lo sviluppo di centri in posizione elevata e protetta curvò la distribuzione del popolamento regionale a favore delle aree interne,

Il principe Radelchi II concesse nell’881 a Santa Sofia di Benevento il castellum di San Giovanni Maggiore (CSS I, 32: 390-391), mentre nel 892 i possedimenti e la chiesa di Sancto Iohannis de Valle Polluci furono offerti all’abate di Montecassino dallo stratega Simbaticio (Ascoli: 3133, n. II); per la discussione sull’identificazione del sito, in ragione di questi documenti, v. Favia 2018a: 46-47, nota 56. Analogamente, la chiesa di San Magno, citata in una carta dell’VIII secolo, ricompare in un precetto di Ottone III datato al 999, inquadrata nel sito di Castellum Magnum (CSS IV, 3: 597-601). In un breve raggio di chilometri da San Giovanni sono state ritrovate altre tre chiese (Santa Maria al Prato e San Chirico, e una dalla dedicazione ignota), ipoteticamente databili fra IX e X secolo, per le quali però non si dispone di notizie rispetto a un nucleo demico di riferimento (Maulucci Vivolo (ed.) 2008: 19-27; 34-35; 72-84, figg. 21; 26-27). 61  Notizie sulle fortificazioni in De Benedittis (ed.) 2012: 35-36. 62  La prima citazione dello stanziamento è del 989 (CDC II: 265-266); per gli scavi e per una prima lettura dei lineamenti dell’insediamento, v. rispettivamente Maulucci ed. 2009. Di Muro 2006: 20-23. 63  Per le fasi longobarde del sito, poi connotatosi come città bizantina, munita di un’area pretorile, v. Noyé 2012: 439-442; Cirelli, Noyé 2013: 75. 60 

Nei documenti compare inizialmente (nel 965) la chiesa, dipendente da San Vincenzo al Volturno; sei anni dopo essa è menzionata ‘cum ipso castello ex ipso montecello’ (CV II: 178-180, 183185: nn. 128, 131); v. anche Russi 2011: 145, figg. 2-4). 65  Su Bizzano v., per i dati documentari e topografici, Corsi 1976: 372377; Russi 2011: 149. Un insediamento garganico dall’accentuatissima condizione di arroccamento è Castelpagano, attestato dalle fonti solo dalla fine dell’XI secolo; qualche elemento archeologico potrebbe suggerire, in ipotesi, una datazione più risalente (Lisciarelli, Suadoni 2009). 64 

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La dialettica tra insediamenti di altura e insediamenti di pianura tra Tardoantico e Medioevo in un momento in cui, di riflesso, la pianura del Tavoliere era oggetto di una transizione insediativa, che comportò verosimilmente una flessione della presenza antropica (appunto a favore da un lato dell’altura, dall’altro dello stanziamento costiero66. Al di là dei casi di perpetuazione e sfruttamento delle preesistenze di epoca romana, le forme di occupazione dell’entroterra collinare e montano si conformarono ovviamente all’orografia del territorio (che pure non raggiunge vette di particolare altezza), oscillando da esempi di installazione in posizioni particolarmente erte a ubicazioni su pendii meno ripidi oppure su terrazzi. I documenti prefigurano la possibilità di una scansione nei tempi e modi di arroccamento, proponendo cioè episodi di trasformazione di semplici poli demici, inizialmente aperti e agglomerati intorno a un edificio sacro67, in siti fortificati; le informazioni archeologiche, pur nella limitatezza dei dati disponibili sebbene ancora scarne per definire l’ampiezza della casistica di questa sequenza, tuttavia mettono in evidenza varie tracce relative alla realizzazione di cinte murarie abbinate ad apprestamenti in terra.

un circuito murario difensivo e da uno statuto urbano ed episcopale69. La scelta geografica si rivolse, in realtà, prevalentemente ai pianori e terrazzi dei primi poggi subappenninici piuttosto che a sommità più elevate, mentre queste ultime furono oggetto di una nuova intensa stagione di stanziamento dalla metà dello stesso XI secolo, in nesso con i piani di occupazione territoriale messi in atto dai Normanni: con questo passaggio, la tendenza all’arroccamento nella Puglia centro-settentrionale fletteva però, ormai, verso le dinamiche proprie dell’incastellamento.70 Pasquale Favia Bibliographia Fonti Ann Bar. – Annales Barenses. MGH SS, V: 52-56. Ascoli – T. Leccisotti, Le colonie cassinesi in Capitanata. III Ascoli Satriano [Miscellanea cassinese, 19]. Montecassino 1940. CDB VIII – Codice Diplomatico Barese, VIII – Le pergamene di Barletta. Archivio capitolare (8971285). F. Nitti (ed.). Bari 1914. CDC – Codex Diplomaticus Cavensis. M. Morcaldi, M. Schiani e S. de Stefano (eds), I-VIII, Napoli-Milano 1873-1893 (rist. 1981). Chron. Sal. – Chronicon Salernitanum. U. Vesterbergh (ed.), Stockolm-Lund 1956: Studia Latina Stockolmiensia 3. Chron. Soracte – Il Chronicon di Benedetto monaco di S. Andrea del Soratte e il Libellus de imperatoria potestate in urbe Roma. G. Zucchetti (ed.), Roma 1920: FSI 55. CSS – Chronicon Sanctae Sophiae (cod Vat. Lat. 4939). J.-M. Martin (ed.). Roma 2000: FSIM 3 CV – Chronicon Vulturnense del monaco Giovanni. V. Federici (ed.), 3 volumi. Roma 1925-1938: FSI 55. Erchemperto – Erchemperti Historia Langobardorum Beneventanorum. MGH, SRL. G. Waltz (ed.): 231-264. Hannoverae 1878 Georg. Cypr. – Georgii Cyprii Descriptio orbis romani. G. Gelzer (ed.). Leipzig 1890. Hist. Lang. – Pauli Diaconi Historia Langobardorum, MGH, SRL. L. Bethmann e G. Waitz (eds): 12-187. Hannoverae 1878. IS2 – F. Ughelli e N. Coleti, Italia Sacra, Venezia 17171722, 10 volumi. IP IX – P. Fr. Kehr, Regesta Pontificorum Romanorum. Italia Pontificia IX. Samnium Apulia Lucania. W. Holtzmann (ed.). Berolini 1972. Lup. Prot. – Lupi Protospatharii Annales. MGH SS, V: 52-65. Liut. Leg. – Liutprando, Legatio in Liutprandi episcopi Cremonensis opera, MGH ad usum scholarum. J. Becker (ed.), Hannover-Leipzig 1915. RPD – Registrum Petri Diaconi (Montecassino, Archivio dell’Abbazia, Reg. 3), J.-M. Martin, P. Chastang, E.

Alcuni episodi, soprattutto a partire dal IX secolo, evocano la costruzione di architetture di una certa rilevanza all’interno del perimetro fortificato dei siti, ovvero l’edificazione di bastioni castrensi o di ambienti palaziali (anche in questo caso con il parziale utilizzo di materiali di tipo deperibile), palesando dunque la compresenza con funzioni sia militari che residenziali. L’erezione di tali strutture sottende figure decisionali e gruppi di interesse che in qualche misura agirono proprio sul binomio fra arroccamento e fortificazione; in particolare, nei processi di allocazione di poli agropastorali e di edifici religiosi protetti sulle alture daunie e garganiche svolsero un ruolo propulsore alcuni grandi monasteri (su tutti Santa Sofia di Benevento, Montecassino, San Vincenzo al Volturno), non escludendo peraltro spazi di manovra per élites locali, mentre le opere difensive, strettamente connesse all’instabilità della situazioni militari e alla condizione di frontiera della regione, richiesero interventi diretti delle autorità politiche ed amministrative68. La logica e i criteri ispiratori del fenomeno dell’arroccamento si perpetuarono inoltre ancora nei primi decenni dell’XI secolo, soprattutto in ambito bizantino: in questo arco di tempo furono, in effetti, fondati altri insediamenti, anch’essi caratterizzati da In questo arco temporale declinò, per esempio, la menzionata esperienza insediativa di Faragola (Volpe et alii 2012: 260). Va ovviamente tenuto conto, del fatto che i documenti, per la natura della stessa sorgente di emissione e per le finalità di stesura, appaiono generalmente più focalizzati sulle chiese rispetto ad altre tipologie insediative. 68  Sulla ‘storica’ condizione di frontiera del Subappennino e delle Murge, e sulla possibilità di individuare specifiche forze locali agenti sui processi di fortificazione v. Favia 2010a; 2011a; Noyé 2012: 439-443; Favia, Giulani c.s. 66  67 

69  Su quest’ultima fase dell’arroccamento nord-apulo, v. Favia 2010: 138-140; 2011b: 110-111, 70  Favia 2018c.

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La sauvegarde du patrimoine archéologique détruit ou menacé : une urgence planétaire Elie Essa Kas Hanna Abstract Plagued by a war which does not seem to want to end, Syria still contains a cultural heritage that requires careful protection on behalf of the whole international community. Fueling conflicts, promoting propaganda, and serving as a sort of income for armed groups, plunder and the illicit trade of the cultural goods pose a real threat to the peace and security of the population. In this situation, the cultural heritage represents a richness that encourages dialogue. Further, the state of the conservation of such goods in peaceful countries serve as an important scale to gauge the cultural level of a society. The symbolic value of heritage is, in fact, a factor of rapprochement, tolerance, freedom, and respect. Heritage must be seen as an educational means to build the identity of nations and to give them a personality, because heritage (material but also natural) with memory and history maintains a powerful link between the people of the said countries. Therefore, the international community throughout the representative institutions such as UNESCO and UE promulgated and published laws, conventions, and communications to protect cultural heritages, during both peace and war times. In this paper, I will present the most important conventions on the European and International level represented by UNESCO. I will make note of the more creative concepts and other interesting tools presented to protect the heritage as well. Lastly, I will demonstrate how these institutions consider and value heritage. Keywords: Faro, UNESCO, EU, cultural heritage, Syria, Limestone region Mots clés : Faro, UNESCO, UE, patrimoine culturel, Syrie, Massif Calcaire

Patrimoine culturel : définitions internationales et conventions L’Unesco détermine le patrimoine culturel en général comme étant composé par des artefacts et des attributs immatériels d’une population ou d’une société qui sont hérités du passé, gardés dans le présent pour les préserver au bénéfice des futures générations. En admettant le risque que représentent les conflits armés pour le patrimoine culturel, la communauté internationale a convenu de le défendre avec la convention de la Haye de 1954 sur la protection des biens culturels en cas de conflit armé.1 La convention définit les biens culturels, comme les biens meubles ou immeubles, qui représentent une grande importance pour le patrimoine culturel des peuples, c’est-à-dire les monuments d’architecture, d’histoire religieuse et laïque, les sites archéologiques, les ensembles de constructions, etc. Les bâtiments dont la destination principale et effective est de conserver ou d’exposer les biens culturels (musées, grandes bibliothèques, dépôts d’archives) et les centres monumentaux sont considérés par cette convention également comme des biens 1  La convention pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé est le premier traité international sur la protection des biens culturels en cas de conflit armé. C’est un traité international quadrilingue, signé le 14 mai 1954 à La Haye et entré en vigueur le 7 août 1956, à l’initiative et sous l’égide de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture. La France a ratifié la convention le 07/06/1957, tandis que l’Italie en 09/05/1958.

culturels. Cette convention présente deux dispositifs fondamentaux pour la protection du patrimoine culturel : la sauvegarde des biens culturels et le respect des biens culturels. En conséquence, les Hautes Parties contractantes sont tenues à préparer, pendant les périodes de paix, la sauvegarde des biens culturels localisés sur leur propre territoire contre les effets probables d’un conflit armé et, en même temps, les Hautes Parties contractantes s’engagent à respecter les biens culturels situés tant sur leur propre territoire que sur celui des autres Hautes Parties contractantes.2 Elles s’interdisent l’utilisation de ces biens, celle de leurs dispositifs de protection et celle de leurs abords immédiats, à des fins qui pourraient exposer ces biens à une destruction ou à une détérioration en cas de conflit armé, et elles s’abstiennent de tout acte d’hostilité à leur égard.3 Dans l’article 4, les Hautes Parties contractantes s’engagent à interdire, à prévenir et à faire cesser tout acte de vol, de pillage ou de trafic de biens culturels, pratiqué sous quelque forme que ce soit, ainsi que tout acte de vandalisme à l’égard desdits biens. Elles s’abstiennent de réquisitionner les biens culturels meubles qui se trouvent sur le territoire d’une autre Haute Partie contractante.4 Les Hautes Parties occupant totalement ou partiellement le territoire d’une autre Haute Partie contractante doivent soutenir La convention de La Haye, chapitre 1, articles 3. La convention de La Haye, chapitre 1, articles 4, 1. 4  La convention de La Haye, chapitre 1, articles 4, 3. 2  3 

Perchement et Réalités Fortifiées en Mediterranee (Archaeopress 2023): 266–277

La sauvegarde du patrimoine archéologique détruit ou menacé : une urgence planétaire les efforts des autorités nationales compétentes du territoire occupé à l’effet d’assurer la conservation de ses biens culturels.5

1970, la convention concernant les mesures à prendre pour prohiber et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels. A la fin de la convention sont considérés comme biens culturels les biens qui, à titre religieux ou profane, sont désignés par chaque État comme étant d’importance pour l’archéologie, la préhistoire, l’histoire, la littérature, l’art ou la science (produits des fouilles archéologiques, productions originales de l’art statuaire et de la sculpture, gravures, estampes et lithographies originales, manuscrits, etc.).10 Par l’article 5, afin d’assurer la protection de leurs biens culturels contre l’importation, l’exportation et le transfert de propriété illicites, les États parties à la convention s’engagent à instituer sur leur territoire un ou plusieurs services de protection du patrimoine culturel dotés d’un personnel qualifié et en nombre suffisant pour assurer de manière efficace leurs fonctions. Ces fonctions sont les suivantes : contribuer à l’élaboration des projets de textes législatifs et réglementaires en vue de permettre la protection du patrimoine culturel ; établir et tenir à jour, sur la base d’un inventaire national de protection, la liste des biens culturels importants, publics et privés, dont l’exportation constituerait un appauvrissement sensible du patrimoine culturel national. Le personnel doit également promouvoir le développement ou la création des institutions scientifiques et techniques nécessaires (musées, bibliothèques, archives, laboratoires, ateliers, etc.) pour assurer la conservation et la mise en valeur des biens culturels.11 La convention reconnaît l’importance de l’éducation afin de développer dans le public le sentiment de la valeur des biens culturels et du danger que le vol, les fouilles clandestines et les exportations illicites représentent pour le patrimoine culturel.12 D’autre part, l’article 11 est important parce qu’il considère comme illicites l’exportation et le transfert de propriété forcés de biens culturels résultant directement ou indirectement de l’occupation d’un pays par une puissance étrangère.13 Les États parties à la convention sont tenus de contrôler la circulation des biens culturels par le moyen de la préparation et l’utilisation des certificats d’exportation, de l’interdiction d’importer des biens volés des musées ou des institutions, de l’application de sanctions pénales. Les États sont tenus aussi à l’exécution d’actions spécifiques en cas de catastrophe naturelle ou de pillage, à la création des enregistrements sur l’origine de chaque actif et de restituer, sous certaines conditions, des biens volés et exportés illégalement et de promouvoir la coopération internationale (confiscation des biens volés, renforcement des accords bilatéraux, etc.).14

Le premier protocole a été adopté en même temps que la Convention de La Haye, il s’applique précisément aux biens mobiliers et interdit l’exportation de biens meubles du pays occupé et exige aussi sa restitution à son territoire d’origine à la fin de la période d’hostilités.6 Les États Parties à ce protocole ont l’obligation d’empêcher l’exportation de ces biens, autrement ils peuvent être tenus de verser une indemnité aux États dont les biens ont été retirés pendant les hostilités.7 Par contre le deuxième protocole de la convention de La Haye consolide de nombreuses dispositions du premier protocole, surtout à propos de la protection et du respect du patrimoine culturel et des règles à adopter pendant les hostilités. Il amène directement les sanctions, pour les cas où des violations sérieuses seraient commises aux biens culturels, et les modalités avec lesquelles la responsabilité pénale individuelle s’applique. Pendant la paix, par exemple, les États qui ont signé la convention avec ses protocoles devraient commencer à sauvegarder les biens culturels situés dans leur propre pays, y compris la préparation d’inventaires, et planifier des mesures d’urgence pour la protection contre l’incendie et l’écroulement des monuments. Ils devraient penser aussi à placer les biens culturels immobiliers les plus importants sur le registre international des biens culturels sous la protection spéciale méritant protection renforcée, selon le deuxième protocole.8 Pendant un conflit armé, les mêmes États devraient respecter les biens culturels, situés tant sur leur propre territoire que dans les territoires respectifs des autres Parties. Ils devraient protéger les biens culturels localisés en territoire occupé et, dans la mesure du possible, adopter les mesures essentielles pour sa préservation, y compris pour interdire et empêcher tout vol, pillage, exportation illicite, déplacement ou transfert de biens et s’abstenir de conduire tout acte de vengeance visant des biens culturels.9 Dès la fin des années 1960 et jusqu’au début des années 1970 fut une période où les vols ne cessaient d’augmenter tant dans les musées que sur les sites archéologiques, notamment dans les pays du Sud. Dans les pays du Nord, les collectionneurs privés, et parfois les institutions officielles, se voient proposer de plus en plus des œuvres importées frauduleusement ou d’origine non identifiée. C’est dans cette situation, et pour affronter de telles situations, qu’a été lancée, en

Convention 1970, article 1. Convention 1970, article 1. Convention 1970, article 10, b. 13  Convention 1970, article 11. 14  La France a rectifié la convention le 7 janvier 1997, tandis que l’Italie le 2 octobre 1978. 10 

La convention de La Haye, chapitre 1, articles 5, 1. 6  La convention de La Haye, premier protocole, I, 1 ; II, 5. 7  La convention de La Haye, premier protocole, I, 1 ; I, 4. 8  La convention de La Haye, deuxième protocole, chapitre 2, articles 5. 9  La convention de La Haye, deuxième protocole, chapitre 2, articles 9. 5 

11  12 

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E.E.K. Hanna Bien que la convention de La Haye fût un bon début pour protéger le patrimoine culturel, toutefois, une importance encore plus grande revient à celle adoptée par la Conférence générale à l’occasion de sa dixseptième session, à Paris, le 16 novembre 1972. Cette importance dérive de la rédaction des articles 1 et 2 qui définissent finalement le patrimoine culturel et le patrimoine naturel. Dans l’article 1 de cette convention, les monuments, les œuvres architecturales, les éléments ou les constructions de caractère archéologique, les inscriptions et les grottes sont considérés comme patrimoine culturel. Aussi tous les sites, œuvres de l’homme ou œuvres conjuguées de l’homme et de la nature, y compris les zones des sites archéologiques et les ensembles, c’est-à-dire les groupes de constructions isolées ou réunies, qui ont une valeur exceptionnelle du point de vue historique, esthétique, ethnologique ou anthropologique, sont considérés comme patrimoine culturel.15 L’article 2 détermine ce qu’est le patrimoine naturel, c’est-à-dire les sites naturels, les monuments naturels constitués par des formations physiques et biologiques, les formations géologiques et physiographiques, et les zones strictement délimitées constituant l’habitat animal et végétal menacées.16 L’article 4 oblige les États signataires d’assurer l’identification, la protection, la conservation, la mise en valeur et surtout la transmission aux générations futures du patrimoine culturel et naturel mentionné aux articles précédents.17 La convention dans son article 5 précise les mesures à prendre pour mettre l’article 4 en pratique, comme, par exemple, adopter une politique générale servant à attribuer une fonction au patrimoine culturel et naturel dans la vie collective ou établir sur le territoire des services de protection, de conservation et de mise en valeur du patrimoine culturel et naturel. Elle recommande aussi de développer les études et les recherches scientifiques et techniques et de perfectionner les méthodes d’intervention.18

convention, il encourage les études et les recherches nécessaires à la constitution des inventaires19. Les articles 27 et 28 sont très importants, car ils garantissent la transmission du patrimoine aux générations futures et encouragent la création de programmes d’éducation pour renforcer le respect et l’attachement de leurs peuples au patrimoine culturel. L’article 27 stipule : 1.

2.

Les Etats parties à la présente Convention s’efforcent par tous les moyens appropriés, notamment par des programmes d’éducation et d’information, de renforcer le respect et l’attachement de leurs peuples au patrimoine culturel et naturel défini aux articles 1 et 2 de la Convention. Ils s’engagent à informer largement le public des menaces qui pèsent sur ce patrimoine et des activités entreprises en application de la présente Convention.

L’article 28 en revanche dit : Les États parties à la présente Convention qui reçoivent une assistance internationale en application de la Convention prennent les mesures nécessaires pour faire connaître l’importance des biens qui ont fait l’objet de cette assistance et le rôle que cette dernière a joué. Donc cette convention diffère de la précédent, car elle ne prend pas seulement en compte les œuvres architecturales, les sculptures et les peintures, mais aussi les groupes de constructions de nature archéologique, les inscriptions, les grottes et tous les sites créés par les mains de l’homme ou par les entreprises conjuguées de l’homme et de la nature, qui ont une valeur universelle unique d’un point de vue artistique, historique et scientifique. Cette convention encourage les pays à ratifier la convention afin d’assurer la protection de leur patrimoine naturel et culturel et incite les États parties à la convention à inscrire ces sites de leur territoire national sur la Liste du patrimoine mondial. Les États parties à la convention sont obligés à élaborer des plans de gestion et des systèmes d’information sur l’état de conservation de leurs sites du patrimoine mondial et à protéger leurs sites du patrimoine mondial grâce à une assistance technique et une formation professionnelle. Les aspects plus importants de cette convention sont les possibilités de garantir une assistance d’urgence aux sites du patrimoine mondial en péril et soutenir les activités de sensibilisation du public à la conservation du patrimoine. La nouveauté de cette convention est d’encourager la participation des populations locales à la conservation de leur patrimoine naturel et culturel et la coopération internationale pour la conservation de notre patrimoine naturel et culturel.

Enfin, la convention a institué un comité intergouvernemental pour la protection du patrimoine mondial culturel et naturel, dénommé le Comité du patrimoine mondial, dont le rôle est de définir les critères sur la base desquels un bien du patrimoine culturel et naturel peut être inscrit dans l’une ou dans l’autre des listes mondiales. Le comité met à jour et diffuse sous le nom de « liste du patrimoine mondial en péril » une liste des biens figurant sur l’inventaire du patrimoine mondial pour la sauvegarde desquels de grands travaux sont nécessaires et pour lesquels une assistance a été demandée aux termes de cette Convention concernant la protection du patrimoine mondiale culturel et naturel, I, article 1. 16  Convention concernant la protection du patrimoine mondiale culturel et naturel, I, article 2. 17  Convention concernant la protection du patrimoine mondiale culturel et naturel, II, article 4. 18  Convention concernant la protection du patrimoine mondiale culturel et naturel, II, article 5. 15 

Après l’adoption de la convention de 1972, l’Unesco a dressé l’inventaire du patrimoine mondial qui Convention concernant la protection du patrimoine mondiale culturel et naturel, II, article 11.

19 

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La sauvegarde du patrimoine archéologique détruit ou menacé : une urgence planétaire comprend le patrimoine exceptionnel nécessitant une protection. Près de la moitié des sites (453) sont situés en Europe, principalement dans l’Union européenne. L’Italie est le premier pays concerné, suivi par la France, l’Allemagne et l’Espagne, qui se partagent la deuxième place. En raison des projets de développement urbain, le centre historique de Vienne et le centre historique et les docks de Liverpool ont récemment été inscrits sur la liste du patrimoine mondial en péril  ; il s’agit des sites menacés par les activités humaines. Près d’un quart du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco se trouve dans l’Union européenne, comme la tradition du 1er mars, préservée en Bulgarie et en Roumanie.

la mise en valeur et la gestion du patrimoine culturel subaquatique, ainsi que les recherches et l’éducation requises.24 La convention a ensuite été dotée d’une annexe en ce qui concerne les règles relatives aux interventions sur le patrimoine culturel subaquatique. Les éléments du patrimoine culturel subaquatique ne peuvent faire l’objet de transactions ni d’opérations de vente, d’achat ou de troc en tant qu’articles de nature commerciale. Les interventions sur le patrimoine culturel subaquatique font appel à des techniques et à des prospections non destructrices, de préférence à la récupération des objets. Si des fouilles ou la récupération se révèlent nécessaires à des fins d’étude scientifique ou de protection définitive du patrimoine culturel subaquatique, les méthodes et les techniques utilisées doivent être le moins destructrices possible et favoriser la préservation des vestiges. Les interventions sur le patrimoine culturel subaquatique sont strictement réglementées afin que l’information culturelle, historique et archéologique recueillie soit dûment enregistrée. Enfin la convention admet que l’accès du public au patrimoine culturel subaquatique in situ doit être favorisé, sauf dans les cas où celui-ci serait incompatible avec la protection et la gestion du site.25

Par patrimoine culturel subaquatique on entend toutes les traces d’existence humaine présentant un caractère culturel, historique ou archéologique, qui sont immergées, partiellement ou totalement, périodiquement ou en permanence, depuis 100 ans au moins, et surtout les sites, structures, objets et restes humains, ainsi que leur contexte archéologique et naturel, les navires, aéronefs, autres véhicules et les objets de caractère préhistorique.20 L’Unesco a dédié une convention en 2001 au patrimoine culturel subaquatique. Elle fixe les principes de base pour la protection du patrimoine culturel subaquatique et comprend un système clair de rapport et de collaboration pour permettre aux autorités d’assurer une protection efficace. La convention fournit des normes pratiques bien distinguées et appliquées pour le traitement et la recherche sur le patrimoine subaquatique. Elle énumère aussi différents principes essentiels  : l’obligation de préserver le patrimoine subaquatique, la préservation des restes archéologique in situ comme option principale, refus de l’exploitation commerciale et la formation et le partage de l’information.21 Les articles 20, 21 et 22 sont fondamentaux pour la préservation du patrimoine subaquatique. Les États partie à la convention doivent engager tous les moyens favorables à sensibiliser le public à la valeur et à l’intérêt du patrimoine culturel subaquatique et à l’importance que revêt la protection prévue par cette Convention.22 Les États coopèrent pour dispenser la formation dans le domaine de l’archéologie subaquatique ainsi que des techniques de conservation du patrimoine culturel subaquatique et pour procéder, selon des conditions convenues, à des transferts de technologie en ce qui concerne ce patrimoine.23 Pour veiller à ce que cette Convention soit mise en œuvre correctement, les États doivent créer des services compétents ou les renforcer en vue de procéder à l’établissement, la tenue et la mise à jour d’un inventaire du patrimoine culturel subaquatique et d’assurer efficacement la protection, la préservation,

Le 17 octobre 2003 et pour la première fois, la notion du patrimoine culturel immatériel est apparue, grâce à la convention de l’Unesco sur ce groupe de patrimoine. Le patrimoine culturel ne se limite pas seulement aux monuments et aux collections d’objets, mais comprend aussi toutes les traditions transmises : expressions orales, y compris la langue, les arts du spectacle, les pratiques sociales, les rites et les fêtes, les connaissances et les pratiques concernant la nature et l’univers, etc. Pour maintenir la diversité culturelle face à la mondialisation et pour que sa compréhension contribue au dialogue interculturel et encourage le respect mutuel des différents modes de vie, le patrimoine culturel immatériel est un élément fondamental.26 En vertu de cette convention, deux listes de patrimoine immatériel ont été établies. La première est la liste représentative du patrimoine culturel immatériel qui contribue à démontrer la diversité du patrimoine immatériel et à faire prendre conscience de son importance : la « Representative List of the Intangible Cultural Heritage of Humanity  ». L’autre est la liste du patrimoine immatériel ayant besoin d’une protection urgente ; elle vise à mobiliser la coopération internationale et à aider les parties prenantes à mettre

Convention sur patrimoine culturel subaquatique, article 1. Convention sur patrimoine culturel subaquatique, article 2, 5. 22  Convention sur patrimoine culturel subaquatique, article 20. 23  Convention sur patrimoine culturel subaquatique, article 21.

Convention sur patrimoine culturel subaquatique, article 22. Convention sur patrimoine culturel subaquatique, article 2. 26  La France a ratifié la convention le 11/07/2006, tandis que l’Italie le 24/10/2007.

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E.E.K. Hanna en place les mesures appropriées : la « List of Intangible Cultural Heritage in Need of Urgent Safeguarding  ».27 En outre, il existe un registre des bonnes pratiques pour la sauvegarde qui contient des programmes, des projets et des activités qui reflètent le mieux les principes et les objectifs de la Convention  : le «  Register of Best Safeguarding Practices ».

stable, fondée sur le respect des droits de l’homme, de l’état de droit et de la démocratie.30 Le 7 mars 2014, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a adopté la recommandation 2038, intitulée « Le patrimoine menacé en Europe », qui plaide en faveur d’activités visant à relier culture, patrimoine et éducation afin de connecter le patrimoine au processus de construction de la citoyenneté démocratique. Cette recommandation encourage la mise en œuvre à la fois d’une préservation intégrée du patrimoine culturel et de stratégies urbaines menées par les collectivités dans les villes historiques.31

Donc, les buts de la convention sont multiples  : la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, le respect du patrimoine culturel immatériel des communautés, des groupes et des individus concernés, la sensibilisation aux niveaux local, national et international à l’importance du patrimoine culturel immatériel et de son appréciation mutuelle, et la coopération et l’assistance internationales.28

Aujourd’hui, les organisations internationales ont divisé le patrimoine culturel en différentes sous-catégories  : le patrimoine matériel, c’est-àdire le patrimoine mobilier (sculptures, peintures, monnaies, manuscrits, etc.), le patrimoine immobilier (monuments, sites archéologiques, etc.) et le patrimoine culturel subaquatique (épaves de navires, vestiges et villes enfouies sous le niveau des mers). L’autre sous-catégorie est le patrimoine immatériel, les arts du spectacle, les rituels, l’artisanat et les traditions orales. Les deux dernières catégories sont le patrimoine naturel : paysages culturels, formations géologiques, biologiques et physiques, et le patrimoine culturel menacé par les destructions et les pillages dans les conflits armés.

Au niveau européen, le Conseil de l’Europe concentre son action sur les droits de l’homme et sur l’état de droit et la démocratie, la culture et le patrimoine culturel étant considérés comme des éléments de la gouvernance démocratique. Sa convention de Grenade de 1985 pour la sauvegarde du patrimoine architectural de l’Europe a établi les principes de la coopération européenne et de la coordination des politiques de conservation architecturale, et sa convention de La Valette de 1992 relative à la protection du patrimoine archéologique a été adoptée dans le but de protéger le patrimoine archéologique contre les fouilles illégales et les grands projets de construction.29

Pour ainsi dire toutes les autorités internationales, tant au niveau mondial qu’européen, ont élaboré des accords et des recommandations pour préserver et transmettre le patrimoine culturel sous toutes ses formes aux générations futures. Les questions sont nombreuses  : pourquoi préserver le patrimoine culturel  ? Quel est son rôle active dans nos vies ?

La convention-cadre de 2005 sur la valeur du patrimoine culturel pour la société (convention de Faro) met en évidence les avantages sociaux et économiques de la préservation du patrimoine culturel, qui constitue l’une des conditions préalables au développement durable. Cette convention définit le patrimoine européen commun au sens large comme un concept englobant toutes les formes de patrimoine culturel qui constituent, dans leur ensemble, une source partagée de mémoire, de compréhension et d’identité. Le texte se concentre sur la contribution de ce patrimoine à la créativité et à la cohésion sociale ainsi que sur les idéaux, les principes et les valeurs issus de l’expérience de conflits passés et des efforts déployés pour évoluer. Il met également en évidence le lien entre le patrimoine culturel et le développement d’une société paisible et

Le patrimoine et la vie économique et social Le patrimoine culturel peut à la fois être un atout économique, un facteur d’attraction touristique, et contribuer à la cohésion sociale. En 2015, un rapport intitulé « Getting cultural heritage to work for Europe » soulignait que le patrimoine culturel n’implique pas uniquement des coûts, contrairement à ce que l’on prétend souvent, et qu’il ne se limite pas aux aspects liés à l’identité, mais qu’il possède de multiples effets positifs.32 Les effets économiques  : le patrimoine culturel peut être un modèle de production économique doté d’une incidence économique positive

Pour ce qui concerne la liste représentative du patrimoine culturel immatériel, cf. Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, IV, article 16, tandis que pour la liste du patrimoine immatériel qui a besoin d’une protection urgente, cf. Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, IV, article 17. 28  Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, I, article 1. 29  Pour la convention pour la sauvegarde du patrimoine architectural de l’Europe, cf. le texte de la convention  : < https://rm.coe. int/168007a094 > et pour approfondir l’important texte de la convention de La Valette de 1992, cf. < file: ///C:/Users/Elia/ Downloads/Convention%20de%20Malte.pdf> 27 

30  Pour le texte de la convention en anglais cf. < https://rm.coe. int/1680083746> 31  Cf. http://assembly.coe.int/nw/xml/XRef/Xref-XML2HTML-FR. asp?fileid=20549&lang=fr 32  L’étude a été faite par Horizon 2020 Expert Group on Cultural Heritage de la Commission Européenne, publié en 2015.

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La sauvegarde du patrimoine archéologique détruit ou menacé : une urgence planétaire sur la création d’emplois, y compris dans d’autres secteurs. Les effets sociaux  : le patrimoine culturel favorise l’intégration, la solidarité, la cohésion et la participation. Et enfin, les effets environnementaux  : le patrimoine culturel permet le développement durable des paysages.33 Le rapport a proposé différentes actions qui renforceront le rôle du patrimoine en tant que partie intégrante du capital socio-économique, culturel et naturel de l’Europe. Chacune de ces actions s’appuie sur le partage d’expérience à travers les pays européens. Chacune contribuera à créer de la croissance, des emplois et à renforcer la cohésion et la participation. Les actions comprennent la régénération urbaine dirigée par le patrimoine, les démarches pour pérenniser les paysages culturels, pour trouver des modèles commerciaux innovants en faveur du patrimoine culturel et de la gouvernance inclusive, c’est-à-dire que les jeunes peuvent être encouragés à développer de nouvelles façons de mettre leur patrimoine à profit pour eux ; les moyens pour utiliser les nouvelles technologies afin de les faire vivre et les rendre plus pertinentes ; les façons d’utiliser le patrimoine pour réaliser les choses différemment ; les moyens de créer de nouvelles entreprises basées sur des produits et des services patrimoniaux ; les moyens pour stimuler de nouveaux emplois dans les métiers traditionnels.34

l’Union européenne afin de veiller à ce que les multiples avantages du patrimoine culturel soient effectivement réalisés. L’étude offre un aperçu complet des preuves démontrant clairement les avantages considérables à investir dans le patrimoine culturel européen. Les effets bénéfiques du patrimoine culturel sont multiples : il améliore l’attractivité des zones tant urbaines que rurales et contribue à leur développement; il favorise l’amélioration de la qualité de vie des habitants et de l’ambiance au sein des quartiers ; il renforce le caractère unique de ces lieux et fournit une trame narrative pour le tourisme culturel ; il contribue à la création d’emplois, directement dans les institutions de protection du patrimoine (300.000) et indirectement dans des secteurs connexes (7,8 millions), ce qui représente un ratio de 1 pour plus de 26 ; il stimule la créativité et l’innovation grâce à la numérisation et à ses utilisations créatives ; il génère des revenus provenant de la vente des billets, des activités touristiques et des augmentations de la valeur de la propriété en raison de la préservation et de l’entretien du patrimoine culturel ; il constitue un élément clé de la régénération durable des zones historiques ; il stimule l’éducation et l’apprentissage ainsi que la compréhension de l’histoire ; il contribue à renforcer le capital social et le sentiment d’appartenance et favorise la cohésion sociale ; il préserve l’environnement en participant à la lutte contre le changement climatique : il arrive souvent que la rénovation de bâtiments datant d’avant 1890 respectent des normes plus poussées sur le plan de l’efficacité énergétique que les bâtiments modernes.36

Une autre étude intitulée « Cultural heritage counts for Europe » menée par l’Union européenne visait à recevoir et analyser des exemples de recherche basés sur des preuves concrètes, existantes et accessibles, ainsi que sur des études de cas sur les impacts économiques, sociaux, et environnementaux du patrimoine culturel afin d’évaluer son importance, étude reconnue en 2014 par le Conseil des ministres de l’UE comme une « ressource stratégique pour une Europe durable ».35 Le projet vise également à donner des preuves concrètes du comment le patrimoine culturel dessine à la fois qualitativement et quantitativement une contribution clé à la stratégie européenne de 2020. L’étude contient des témoignages qui démontrent que la sauvegarde du patrimoine culturel fonctionne comme un « multiplicateur » grâce auquel les financements peuvent avoir des impacts positifs au-delà de ce qui était initialement prévu, augmentant ainsi le niveau des avantages et la durabilité de l’investissement initial. Cette analyse fournit un stimulant fondamental pour encourager et garantir que la recherche sur le patrimoine culturel élargit ses horizons et englobe une approche plus holistique de l’impact du patrimoine culturel. Cette approche holistique d’évaluation de l’impact est essentielle pour soutenir la mise en œuvre d’une approche politique intégrée du patrimoine dans

La recherche enfin formule des recommandation importantes37  : tout d’abord, soutenir l’élaboration de politiques fondées sur des données probantes, ou bien respecter et promouvoir une approche globale de la collecte, de la gestion et de l’interprétation des données qui peuvent illustrer l’impact du patrimoine sur l’économie, la société, la culture et l’environnement  ; utiliser le cadre fourni par la recherche pour reconnaître, déterminer et classifier des dénonciateurs d’impact du patrimoine et soutenir une formation adéquate des praticiens responsables de la conduite des évaluations d’impact du patrimoine et de la fourniture de statistiques culturelles (patrimoniales). L’étude recommande d’observer les impacts et de surveiller l’évolution  : les données de cette étude doivent être partagées, diffusées et être librement accessibles à toutes les parties intéressées ; les autorités régionales et locales en particulier devraient être encouragées à faire usage des conclusions de ce projet comme outil de renforcement des compétences et guide de bonnes pratiques. Enfin la recherche recommande de maximiser l’impact du patrimoine  : les institutions à

Getting cultural heritage to work for Europe 2015: 5-7. Getting cultural heritage to work for Europe 2015: 9-18. 35  Le travail a été publié pour le Consortium CHCfE par l’International Cultural Centre, Cracovie en Juin 2015. 33  34 

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Cultural heritage counts for Europe 2015: 19-32. Cultural heritage counts for Europe 2015: 32-34.

E.E.K. Hanna tous les niveaux de gouvernance – national, régional et local – devraient adopter et mettre en œuvre une approche intégrée du patrimoine. En d’autres termes, elles devraient veiller à l’intégration du patrimoine en intégrant l’entretien, la protection et la bonne utilisation du patrimoine dans toutes les politiques, dans les programmes et les actions concernés en sensibilisant aux avantages que l’investissement dans le patrimoine culturel peut amener à un large éventail de politiques  ; la gouvernance participative doit être renforcée par l’inclusion structurée et systématique de toutes les parties prenantes et de la société civile dans l’élaboration de stratégies et de politiques pour le patrimoine culturel ; et une attention et une reconnaissance particulières devraient être accordées à la contribution positive du patrimoine au développement durable régional et local comme ressource stratégique pour une « croissance intelligente, durable et inclusive » et comme base pour l’élaboration de sociétés inclusives, innovantes et réflexives.

de l’histoire et de la culture. Par exemple, concernant l’importance du patrimoine culturel et le désir d’en savoir plus sur le sujet, 86% des Français et des Italiens reconnaissent l’importance du patrimoine à un niveau personnel ; 91% des Français reconnaissent l’importance du patrimoine pour la France, tandis que seulement 87% des Italiens reconnaissent l’importance du patrimoine pour leur pays (Figure 1). Les résultats du sondage renforcent les conseils sur la sensibilité et l’expression culturelles inscrits dans la recommandation sur les compétences clés pour l’éducation et la formation tout au long de la vie adoptée par le Parlement européen et le Conseil en 2006. Ce texte définit la compétence intitulée « sensibilité et expression culturelles » comme le fait d’avoir conscience du patrimoine culturel local, national et européen et de sa place dans le monde. Il met en lumière l’importance que revêtent le patrimoine culturel et sa compréhension dans le cadre de l’éducation, ainsi que sa perception selon des perspectives locale, nationale et mondiale. En fait, 85% des Français et des Italiens reconnaissent que la sensibilisation à la valeur du patrimoine devrait être matière d’enseignement dans les écoles, car ce patrimoine parle de l’histoire et de la culture de l’Europe (Figure 2). 67% des Français estiment que les autorités publiques devraient consacrer davantage de ressources au patrimoine culturel ; en Italie, 80% sont de l’avis que les autorités publiques devraient consacrer des ressources au patrimoine culturel (Figure 3).

Le patrimoine et l’éducation Sur la base de ce qui a été dit ci-dessus, le patrimoine culturel peut jouer un rôle dans l’éducation et la recherche. En fait, un sondage réalisé en octobre 2017 montre l’importance du patrimoine culturel pour les citoyens de l’Union. Il mesure l’intérêt que les citoyens européens accordent à leur patrimoine culturel et le rôle qu’ils estiment que ce patrimoine devrait assumer dans l’éducation en tant qu’élément de l’enseignement

Figure 1. Données statistiques sur l’importance du patrimoine pour les Italiens, les Français et les Européens en générale. (https://ec.europa.eu/commfrontoffice/publicopinion/index.cfm/ResultDoc/download/DocumentKy/80925)

272

La sauvegarde du patrimoine archéologique détruit ou menacé : une urgence planétaire

Figure 2. Données statistiques sur le rôle du patrimoine à l’école et dans l’éducation pour les Italiens, les Français et les Européens en générale. (https://ec.europa.eu/commfrontoffice/publicopinion/index.cfm/ResultDoc/download/DocumentKy/80925)

Figure 3. L’avis de la population italienne et française sur la consécration des ressources publiques au patrimoine culturel. (https://ec.europa.eu/commfrontoffice/publicopinion/index.cfm/ResultDoc/download/DocumentKy/80925)

coopération dans le domaine du patrimoine culturel.38 Les principes dirigeants pour l’action de l’UE en ce domaine sont : promouvoir la diversité culturelle et le respect des droits de l’homme ; encourager le respect mutuel et le dialogue interculturel, car les relations culturelles devraient tenir compte des différences régionales et des sensibilités locales, adaptant leur action aux contextes et aux intérêts culturels particuliers. Comme les personnes ont souvent la possibilité de dialoguer dans un cadre transfrontalier en utilisant des outils numériques, une communication entre les personnes dans des conditions de respect et d’égalité ainsi que dans un esprit de partenariat devrait

Le patrimoine culturel et la diplomatie Un texte très important à cet égard est une communication conjointe de la Commission et du Service européen pour l’action extérieure publiée en 2016 et intitulée « Vers une stratégie de l’UE dans le domaine des relations culturelles internationales ». Ce texte se propose une stratégie de l’UE dans le domaine des relations culturelles internationales qui porte sur la promotion de la collaboration culturelle avec les pays partenaires autour de trois axes majeurs : le soutien de la culture en tant que moteur du développement social et économique durable, la promotion de la culture et du dialogue interculturel en faveur des relations intercommunautaires, le renforcement de la

38 

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Vers une stratégie de l’UE 2015: 3.

E.E.K. Hanna être encouragée. Il faut notamment garantir le respect de la complémentarité et de la subsidiarité ; encourager une approche transversale de la culture, car la culture ne se limite pas aux arts ou à la littérature, mais elle couvre un large éventail de politiques et d’activités, allant du dialogue interculturel au tourisme, de l’éducation et de la recherche au secteur créatif, etc. La stratégie proposée favorise donc les occasions de promouvoir la culture dans le cadre des politiques extérieures de l’UE. La culture constitue également un élément central du développement durable dans la mesure où le secteur de la création peut promouvoir la réconciliation, la croissance et la liberté d’expression sur lesquelles d’autres libertés fondamentales peuvent reposer. Et il ne faut pas négliger la promotion de la culture au moyen des cadres de coopération existants.39

également la coopération avec les pays partenaires afin de lutter contre le trafic de biens culturels.40 Le Parlement a réagi en adoptant une résolution, en juillet 2017, dans laquelle il demande que des mesures urgentes soient prises pour la sauvegarde du patrimoine culturel menacé, sous l’égide de l’UNESCO. Ces mesures devraient inclure le système de surveillance par satellite Copernicus ainsi que l’extension des missions de maintien de la paix de l’Union, afin qu’elles englobent également la protection du patrimoine culturel. La région archéologique du Massif Calcaire, une région en crise durant le conflit en Syrie, un exemple pour comprendre le vrai rôle du patrimoine culturel La région archéologique du Massif Calcaire est l’une des plus riches de toute la partie orientale du bassin méditerranéen. Les registres des surintendances d’Alep et d’Idlib ont recensé environ 700 sites archéologiques depuis le XIXème siècle, et leur nombre pourrait encore augmenter grâce à de futures enquêtes territoriales programmées. Il se trouve qu’en parcourant à pied les routes de la région, j’ai identifié en 2010, quelques mois avant le début du conflit en Syrie, cinq sites inédits qui n’avaient pas encore été enregistrés. Cette importante découverte doit être attribuée à de nombreux facteurs géographiques, historiques et topographiques. La région se compose de sept montagnes difficilement accessibles par les plaines adjacentes, séparées par des gorges et des plateaux étroits. La récupération des eaux de pluies est le seul accès à l’eau. Malgré une topographie montagneuse isolée et la sécheresse partielle du territoire, cette situation a cependant permis la naissance de centaines de monastères et de centres urbains ruraux, grâce notamment à un fort sentiment de sécurité. En effet, les deux incursions perses qui ont saccagé Antioche et Apamée n’ont jamais atteint ces villages. Située à mi-chemin entre l’Asie Mineure et la Terre Sainte d’un côté et la Méditerranée et les provinces d’Euphrate et d’Osroène de l’autre, la région est un lieu de passage obligé. Cette position centrale a conduit les Romains à construire deux voies de circulation qui traversent la région et se croisent dans la plaine du Dānā. Ce réseau principal fut à l’origine de la création de nombreuses routes secondaires qui se sont elles-mêmes divisées en ramifications distinctes. Ces petits chemins servaient à relier les différents villages et monastères du Massif Calcaire via les routes romaines. Ils étaient raccordés à des sentiers étroits et très accidentés qui conduisaient à des localités éloignées, situées dans les hauteurs.

Pour favoriser la coopération culturelle avec les pays partenaires, dans le cadre de la stratégie européenne proposée dans le domaine des relations culturelles internationales, la Commission et la Haute représentante proposent les trois secteurs d’action suivants, permettant de favoriser les relations culturelles internationales avec les pays partenaires : soutenir la culture en tant que moteur du développement social et économique avec l’appui du développement des politiques culturelles, renforcer les industries culturelles et créatives et soutenir le rôle des autorités locales dans les pays partenaires. Il est urgent de promouvoir le dialogue culturel et interculturel pour favoriser des relations intercommunautaires pacifiques, de soutenir la coopération entre les opérateurs culturels et de favoriser la consolidation de la paix par le dialogue interculturel. La destruction de sites du patrimoine culturel en Syrie et en Iraq a amené l’Union à prendre des mesures, dans cette communication, pour remédier à la situation. En fait, on a parlé de la lutte contre le trafic d’éléments du patrimoine, en donnant une proposition législative qui vise à réglementer l’importation dans l’UE de biens culturels, sur la base des résultats d’une étude lancée pour recenser les lacunes existantes dans les législations nationales. Elle envisagera d’apporter une réponse plus large en matière de lutte contre le financement du terrorisme par le trafic de biens culturels (quel qu’en soit le pays de provenance). L’introduction d’un système de certification pour l’importation de biens culturels dans l’UE, ainsi que l’élaboration d’orientations destinées aux parties prenantes telles que les musées et le marché de l’art, figurent parmi les possibilités envisagées. L’UE entend soutenir la formation des agents des douanes affectés aux contrôles aux frontières afin de promouvoir la détection précoce d’objets volés et encourager la coopération entre les professionnels du marché de l’art pour lutter contre le trafic illicite. Elle renforcera 39 

Les sites archéologiques présents sur la surface du Massif Calcaire syrien possèdent différentes typologies

Vers une stratégie de l’UE 2015: 4-5.

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Vers une stratégie de l’UE 2015: 8-14.

La sauvegarde du patrimoine archéologique détruit ou menacé : une urgence planétaire : outre des temples romains isolés, on peut reconnaître des villages, des monastères, des pressoirs et des tours.

On remarque que les églises et les baptistères sont souvent installés aux points cardinaux des villages, orientés vers l’est. Les maisons suivent presque toujours un axe est-ouest de manière à tirer profit de la lumière et de la chaleur du soleil. Les pressoirs sont situés, pour la majeure partie, en bordure des villages ; certains ont toutefois été érigés dans des cours de maisons. Les monastères ont été construits à partir de la fin du IVème siècle. Ils sont marqués par une phase d’expansion datée entre la fin du Vème et le début du VIème siècle. Ceux qui ont été identifiés dans la région du Massif Calcaire se caractérisent par la complexité de leur étude à cause de leur bon état de conservation et de l’absence de critères d’interprétation préétablis.

Des villages ruraux ont été édifiés dès la fin du Ier siècle jusqu’au début du IIème siècle ap. J.-C. Chaque centre rural a connu deux phases de développement économique et social : la première est datée entre la fin du IIème et le début du IIIème siècle, tandis que la seconde doit être placée entre la première moitié du Vème et la première moitié du VIème siècle.41 Certaines agglomérations ont été abandonnées au cours de la période médiévale alors que d’autres ont perdurées jusqu’à ce jour. Il ne s’agit pas de structures saisonnières, simples et précaires, mais de véritables centres complexes habités qui peuvent être comparés, d’un point de vue architectural et artistique, aux moyennes et aux grandes villes de Syrie. En effet, en plus des structures publiques et religieuses, chaque village pouvait inclure 7 à 80 structures résidentielles richement décorées. Ces maisons s’articulent selon deux schémas  : elles peuvent suivre un agencement horizontal incluant une cour, et un agencement vertical comprenant un ou plusieurs étages dédiés à différentes fonctions. La cour de l’aménagement horizontal constitue le noyau central du système de circulation de ces bâtiments. Elle est isolée de l’extérieur par des murs aveugles et sert d’espace intermédiaire entre l’intérieur et l’extérieur. La présence de plusieurs étages caractérise, quant à elle, l’aménagement vertical et permet de créer, au sein de l’espace, des divisions fonctionnelles entre le rez-de-chaussée, destiné uniquement aux services, et les étages supérieurs servant au logement. Des auges ont été installées dans la cour entre les piliers des portiques, que l’on retrouve dans chaque pièce, et témoignent de la présence de bétail et de volaille. Des pressoirs, des étables et des espaces réservés à la cuisine et probablement aussi des fours à pain ont également été identifiés au niveau du rez-de-chaussée. Habituellement, les cours, et moins souvent les portiques, sont pavées pour éviter la stagnation d’eau et de boue en cas de pluie.

En plus des monastères et des villages, des tours de surveillance ou des tours pour les ermites qui peuplaient la région entre le Vème et le VIème siècle, ont été construites dans toute la zone. Certaines d’entre elles étaient accompagnées d’annexes comme des pressoirs, d’une ou de plusieurs tombes à fosse et de citernes. Sur les plus hauts sommets des montagnes de la région du Massif Calcaire, de grands temples romains ont été édifiés entre la fin du Ier et le début du IIème siècle. Ces sanctuaires païens sont dédiés à Zeus Madbachos comme le temple découvert dans les environs du site archéologique de Bāqirḥā. La région du Massif Calcaire a été l’une des premières régions syriennes rurales à être frappée par le conflit international en Syrie. Selon des sources officielles, officieuses et des photos satellitaires, les sites archéologiques syriens subissent chaque jour des dommages irréparables. La destruction des vestiges dans le Massif Calcaire n’est qu’un nouveau chapitre des dégradations que cette région a subi au cours de l’Histoire. Cependant, il est incontestable que la destruction des sites archéologiques ces neuf dernières années est un phénomène bien plus grave, car le démantèlement et la destruction systématique du patrimoine naturel sont motivés par une haine portée par des individus qui connaissent la valeur réelle et la véritable importance de ces sites.

Après la paix de l’Église en 313 et à partir de la fin du IVème siècle et du début du Vème siècle, les habitants de ces villages commencèrent à construire des basiliques, des églises à nef unique assez vaste et des baptistères. Chaque centre rural possède d’une à trois églises et d’un à deux baptistères cubiques. De petits complexes thermaux sans gymnases, contrairement à ceux de la partie occidentale de l’empire, ont pu être identifiés. Dans le Massif Calcaire syrien, des Ἀνδρῶνες ont été mis au jour ; l’Ἀνδρῶν était un lieu où les hommes se réunissaient pour discuter des affaires courantes. Aucun reste de boutique n’a été découvert dans ces villages ce qui nous laisse penser que les activités commerciales avaient lieu sur des places ou devant les maisons. 41 

L’absence de protection a entrainé un accroissement des fouilles clandestines de la part des groupes terroristes. Différentes structures ont été démantelées et les pierres ont été brisées pour empêcher une quelconque restauration dans le futur. Leur but est de récolter des objets précieux (mosaïques, figurines, poteries et autres), destinés principalement aux marchés clandestins de l’art en Europe, aux ÉtatsUnis ou dans les pays du Golfe. La vente de ce mobilier archéologique au marché noir sert à financer l’achat des armes. Apamée, sur l’Oronte, a subi des pillages répétés. Cette ancienne et importante ville romaine ressemble aujourd’hui à un paysage lunaire, percé par d’innombrables et profonds cratères, creusés dans les

Tchalenko 1953 ; Tate 1992 ; E.K. Hanna 2018.

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E.E.K. Hanna

Figure 4. Photo satellite du site de Šayḫ Barakāt avant et pendant la guerre en Syrie (Google Earth, élaboration d’auteur)

décombres de structures non fouillées, à la recherche de trésors cachés.

Conclusion Le patrimoine est très souvent fragile, vulnérable et parfois même menacé de disparaître, pour différentes raisons : son âge, les phénomènes de mode, le mauvais état des structures ou des bâtiments, le nombre élevé de touristes qui visitent un site, etc. L’ignorance, l’indifférence, les guerres et les conflits, les interventions humaines, les incendies, les catastrophes naturelles sont aussi des menaces pour le patrimoine. Cette fragilité est cachée derrière une grande importance de ce patrimoine pour les autorités et les administrations publiques régionales et locales.

De nombreux monuments ont été occupés par des civils et par des milices, ce qui a provoqué leur bombardement avec des armes lourdes. Suite à l’intensification des affrontements dans la moyenne vallée de l’Oronte, plusieurs sites archéologiques ont été gravement touchés. A titre d’exemple, on peut citer les bombardements intensifs de Qal’at Al-Madiq à proximité d’Apamée. Les façades et les absides de la cathédrale de Qal’at Sim’ān, dans le Massif Calcaire ont subi de gros dommages. L’unique fragment d’un des tambours de la colonne de St Siméon le Stylite a été sérieusement endommagé. Il faut aussi souligner l’intention volontaire de ces individus de détruire tout élément qui indique le passé chrétien de ces villages.

Le paysage culturel mondial a connu une évolution au cours des dernières décennies, grâce à une série de conventions, lois et communications internationales qui ont permis un meilleur développement du concept de patrimoine. Ces mesures internationales ont sans aucun doute permis de comprendre la véritable valeur du patrimoine culturel. La demande d’échanges et de coopération interculturelle a augmenté au même rythme que la révolution numérique. Dans un monde confronté à de nombreux défis et conflits, la culture peut contribuer grandement à surmonter les divisions, à renforcer les sociétés fragiles et à améliorer les relations internationales. L’Europe est perçue dans le monde comme un continent riche en patrimoine culturel et débordant de créativité. La culture doit donc faire partie intégrante de l’action extérieure de l’Union européenne. En Europe, le patrimoine naturel et culturel est perçu comme un moyen éducatif pour construire l’identité des nations et pour les doter

Des photos satellites ont confirmé que certains sites ont été rasés, comme par exemple le temple de Šayḫ Barakāt et le village rural de Dār Qītā (Figure 4). Les musées ont également été saccagés et détruits. En 2013, le musée archéologique de Homs (siège de la municipalité à l’époque du mandat français) et le musée des arts et traditions populaires du palais AlZahrawi (bâtiment d’époque mamelouk tardive) ont été partiellement démolis. Leurs collections ont fait l’objet de pillage. Le musée de Ma‘arat Al-Nu‘man, qui avait été restauré par une équipe italienne peu de mois avant le début de la guerre, a été détruit en 2018. 276

La sauvegarde du patrimoine archéologique détruit ou menacé : une urgence planétaire d’une personnalité, car le patrimoine (surtout bâti et matériel, mais également naturel) entretient un lien puissant avec la mémoire et l’histoire d’un « peuple ». Pour les autorités publiques, le patrimoine est une clé, un outil permettant d’interagir avec les citoyens et qui est mis en valeur au nom de la culture. La population y est sensibilisée, dès le plus jeune âge, pour qu’elle en comprenne les enjeux. C’est seulement de cette manière que nous assurerons un avenir serein aux générations futures. Elles seront dotées d’une identité solide et d’une culture riche avec lesquelles elles pourront affronter toutes les difficultés, qu’elles soient culturelles, économiques ou sociales.

of Armed Conflict (1954), date d’accès le 15/02/2020, http://www.unesco.org/new/en/culture/themes/ armed-conflict-and-heritage/convention-andprotocols/first-protocol/text/#c280777 Convention 1970, Convention concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels Paris, le 14 novembre 1970, publication de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. Date d’accès le 15/02/2020, http://www.unesco.org/new/fr/culture/themes/ illicit-trafficking-of-cultural-property/1970convention/text-of-the-convention/ Convention concernant la protection du patrimoine mondiale culturel et naturel, adoptée par Conférence générale à sa dix-septième session Paris, 16 novembre 1972, publication de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. Date d’accès le 15/02/2020, https://whc.unesco.org/ archive/convention-fr.pdf Convention sur la protection du patrimoine culturel subaquatique, publication de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. Date d’accès le 15/02/2020, http://portal. unesco.org/fr/files/13179/106621614512nov2001. pdf/2nov2001.pdf Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, Paris, le 17 octobre 2003, publication de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. Date d’accès le 15/02/2020, https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/ pf0000153347_fre?posInSet=3&queryId=5f9a809cb0e6-4173-86f8-06be038a6b08 Getting cultural heritage to work for Europe. Report of the Horizon 2020 Expert Group on Cultural Heritage, par la Commission européenne, direction générale de la recherche et de l’innovation, de la Luxembourg : Publications Office of the European Union, 2015. Date d’accès le 15/02/2020, https://op.europa.eu/ en/publication-detail/-/publication/b01a0d0a2a4f-4de0-88f7-85bf2dc6e004 Cultural heritage counts for Europe, résumé & recommandations stratégiques, Consortium CHCfE, International Cultural Centre, Cracovie 2015. Date d’accès le 15/02/2020, http://blogs.encatc.org/ culturalheritagecountsforeurope/wpcontent/ uploads/2019/10/CHCfE_Report_EXS_FR.pdf Communication conjointe au parlement européen et au conseil, Vers une stratégie de l’UE dans le domaine des relations culturelles internationales, par la haute représentante de l’union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et la commission européenne, Bruxelles 2016. Date d’accès le 15/02/2020, http://www.mondialisations. org/php/public/art.php?id=41366&lan=FN

Prise dans une guerre qui ne semble pas vouloir s’éteindre, la Syrie renferme un patrimoine culturel qui demande une sauvegarde attentive de la part de toute la communauté internationale. Nous devons travailler avec confiance à la réalisation de projets et d’études pour la future valorisation de ces sites archéologiques, qui aboutiront à une solution commune, parce que le patrimoine syrien n’appartient pas seulement aux Syriens : c’est notre patrimoine et notre richesse à tous. Bibliographie Hanna, E.K. 2018, L’edilizia residenziale nella regione settentrionale del Massiccio Calcareo tra il IV e VI secolo, in Baldini I, Sfameni C., Abitare nel Mediterraneo tardoantico, Atti del II Convegno Internazionale del CISEM Bologna, Piazza San Giovanni in monte 2, aula Prodi, 2-4 marzo 2016, Bari, 281-288. Tate, G. 1992, Les campagnes de Syrie du nord du IIe au VIIe siècle : un exemple d’expansion démographique et économique à la fin de l’Antiquité, Paris. Tchalenko, G. Villages antiques de la Syrie du Nord: le Massif du Bélus à l’époque romaine, vol. I, Institut français d’Archéologie de Beyrouth, Bibliothèque archéologique et historique L, Librairie Orientaliste Paul Geuthner 1953. Vizcaino, J. 2019. Notas sobre una realidad cambiante. El final de las villae en el sureste hispano, en J.M. Noguera (ed.) Villae. Vida y producción rural en el sureste de Hispania: 96-104. Murcia. La Convention de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé et ses deux Protocoles (1954 et 1999) Textes fondamentaux, publication de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, Juin 2010. Date d’accès le 15/02/2020, http://www.unesco.org/new/ fileadmin/MULTIMEDIA/HQ/CLT/pdf/BasicTextsFR-web.pdf Convention de La Haye, premier protocole, Armed Conflict and Heritage, Protocol to the Convention for the Protection of Cultural Property in the Event

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Lo sfruttamento delle alture e le fortificazioni nell’Italia nord occidentale (V-X secolo) Gian Pietro Brogiolo Abstract This paper presents new research on the exploitation of the mountains and on the evolution of late antique and early medieval castles in the territory between the rivers Adige and Ticino: although occasionally they coincide, they generally reflect not only functions, but also dynamics that find economic and social explanations. Keywords: mountains, Lombards, Milan, castra, civitates Parole chiave: alture, Longobardi, Milano, castra, civitates

L’accostamento in questo convegno di perchement e réalités fortifiées lasciava presupporre una relazione tra i due termini e in effetti la storiografia ha dedicato, in passato, molte pagine ad una risalita degli insediamenti sulle alture tra tarda antichità e altomedioevo, verificatosi in più territori: nelle aree costiere del Mediterraneo per sfuggire alla malaria e ai pirati saraceni; all’interno per evitare le alluvioni e difendersi dapprima dai barbari e poi dagli Ungari. In questa prospettiva, al centro della ricerca sono stati collocati i castelli, sia perché hanno sfruttato i rilievi per la loro naturale propensione difensiva, sia perché i loro resti si conservano sovente in elevato o sono facilmente rintracciabili con gli strumenti dell’archeologia. Conseguentemente la relazione tra alture e castelli è diventata uno stereotipo che, come si è proposto questo convegno, va riconsiderato nelle differenti aree regionali, distinguendo tra i sistemi fortificati tardoantichi – di prima generazione – rispetto a quelli di seconda generazione che si affermano dal X, moltiplicandosi nei tre secoli successivi, in un ambito cronologico in gran parte estraneo a questo convegno. In Italia settentrionale i rapporti tra fortificazioni e alture sono prevalenti nei castelli di prima generazione, in quanto collegati a strategie di difesa dell’Impero che prevedevano il controllo delle strade provenienti dai passi alpini, da dove scendevano gli invasori E tuttavia non tutti i castelli vengono costruiti sulle alture; alcuni sono su isole lacuali (Orta, Sirmione) o su terrazze fluviali (Lomello, Castelseprio). Ancor più selettivi sono i rapporti tra fortificazioni e alture nei castelli di seconda generazione, destinati al controllo/difesa delle risorse, tra le aree di pianura votate all’agricoltura rispetto a quelle collinari e di montagna, più adatte ad un’economia integrata con l’allevamento che sfruttava i pascoli sulle alture. È dunque preferibile, a mio avviso, considerare insediamenti d’altura e fortificazioni come

due temi storiografici distinti che solo occasionalmente si accostano, riflettendo peraltro non solo funzioni, ma anche dinamiche economiche e sociali distinte. Lo sfruttamento delle alture Le alture vengono definite nelle loro caratteristiche ambientali, distinte per fasce altimetriche e risorse, ciascuna con specifiche peculiarità geologiche (con ulteriori distinzioni in rapporto alle risorse tra cave di pietra e miniere), pedologiche (per la differente qualità dei terreni), di esposizione (rispetto al sole e al vento) e di acclività (tra aree pianeggianti che necessitavano di una sistemazione idrografica e versante bisognevoli di terrazzamenti)1. Da queste caratteristiche dipendeva la possibilità, in genere fin poco oltre i 1200 metri, di sviluppare un’agricoltura con coltivazioni specializzate (cereali e vite). Inoltre i laghi prealpini, favorendo un clima mediterraneo, consentivano la coltivazione dell’olivo, importante ai fini liturgici oltre che come alimento (come testimoniano i polittici dei grandi monasteri altomedievali di San Colombano di Bobbio e di San Salvatore di Brescia: Castagnetti et alii 1979). Le coltivazioni sulle alture erano generalmente associate all’allevamento (prevalentemente ovicaprino, sulla base dei dati zooarcheologici) a sua volta distinto tra monticazione (dagli abitati di fondovalle) e transumanza, documentata nel Veneto fin dall’età romana con relazioni tra la pianura e la montagna assicurato dagli argini dei fiumi2, ma rispetto al quale 1  Ricerche iniziate nel territorio alpino francese da Kevin James Walsh (Walsh et alii 2014; Walsh and Mocci 2018) e nel Trentino da Francesco Carrer e Diego Angelucci nell’ambito dei progetti APSAT (Carrer 2012) e Alpes (Carrer and Angelucci 2017). Sempre sul Trentino: Marzatico 2007, e il contributo di Carrer in Collis 2016. 2  Santoro 1999; Bonetto 1999; in generale sul rapporto tra agricoltura e pastorizia in età romana nel dibattito storiografico recente: Marcone 2016.

Perchement et Réalités Fortifiées en Mediterranee (Archaeopress 2023): 278–289

Lo sfruttamento delle alture e le fortificazioni nell’Italia nord occidentale (V-X secolo) ancora troppo poco sappiamo della localizzazione dei pascoli estivi sulle montagne.

S1, a poche centinaia di metri di distanza) che attestano una precoce ripresa della frequentazione tra la seconda metà del VII e l’VIII secolo (Croce et alii 2018). Continuità che ha confronti nel basso Trentino (Avanzini c.s. ) ed è probabilmente più diffusa di quanto attualmente appaia, dipendendo in una una certa misura dalla strategia della ricerca che richiede campionature sistematiche non solo dei ripari, ma anche delle aree adatte a malghe, dove era normale uno spostamento a breve distanza degli impianti – capanne e casere – pur nella continuità di sfruttamento dei pascoli.

Al di sotto dei 1500 metri di quota, uno sfruttamento sistematico della montagna, attestato fin dall’età del Bronzo, viene riorganizzato nell’età del Ferro e ha continuità fino all’età moderna. Laddove è stata indagata3, tale continuità riguarda sia le aree agricole, sia i pascoli. Nel Trentino un’espansione altomedievale dei siti di altura alle quote più basse è suggerita dai luoghi di culto dedicati a San Valentino, le cui reliquie si sono diffuse nell’VIII secolo (Brogiolo 2013).

In generale possiamo ammettere un incremento dei siti di altura fino a 2400 m s.l.m. favorito dal miglioramento climatico che, dopo la fase fredda e piovosa del VI secolo, ha visto prevalere, dall’VIII al XIII secolo un optimum che ha consentito lo sfruttamento, anche alle quote più alte, delle risorse dell’incolto, per pascolo, caccia, produzione di carbone da legna (Brogiolo, Chavarría Arnau 2020: 48-54). Tendenza da collegare alle dinamiche di crescita demografica e probabilmente anche a cambiamenti nell’alimentazione (con il variare del consumo di formaggi).

Più variegata appare la situazione alle quote più alte, fin oltre i 2000 metri di quota, almeno sulla base delle ricerche eseguite in tre distinti settori alpini trentini, bresciani e bergamaschi. Lo sfruttamento delle alture, iniziato con una frequentazione nell’età del rame, si infittisce nell’età Bronzo-Ferro quando compaiono grandi recinti per ovicaprino, ma dall’età romana all’alto medioevo i dati appaiono oggi discordanti. In alcune zone si manifesta una cesura già in età romana, dato che sorprende, dal momento che l’incremento demografico ed economico avrebbe dovuto indurre un parallelo aumento dell’allevamento alle alte quote, per ricavarne i prodotti caseari e la lana. Una possibile spiegazione è che per rifornire i mercati urbani fosse sufficiente l’allevamento alle basse quote e nelle numerose aree incolte della pianura, per le quali va sfatato un altro mito storiografico: quello delle centuriazioni che avrebbero omogeneamente trasformato tutte le pianure in campi intensamente coltivati a cereali, quando in realtà assieme a questi vi erano ampie aree incolte.

A loro volta le testimonianze nelle fonti scritte altomedievali per le zone prealpine dell’Italia nord occidentale sembrano confermare il quadro variegato offerto dai dati archeologici. Il bergamasco Taido, nel testamento redatto nel 774 (PAB, I, 193), cita numerose proprietà in pianura, la curtis di Berzo San Fermo (nella Val Cavallina) e tutte le pertinenze esistenti lungo la Val Camonica a partire da Cavellas (località scomparsa nei pressi di Mologno-comune di Casazza) e un podere in Casco (presso Cenate Sopra). Nella donazione del vasso Eremberto alla chiesa di San Siro di Leggiuno, nell’846, oltre alle corti di Leggiuno e Caravate e ad altri beni in pianura, a due oliveti e parte di una pischaria sul lago Maggiore, vengono citati il diritto di pascolare porci nelle selve dei monti di Varano e i pascoli in alpes dove si potevamo allevare fino a 30 pecore (Castagnetti 2017: 77-83). Accanto ad un prevalente sfruttamento dei pascoli alle quote più basse, all’interno di un’economia basata su agricoltura e allevamento tramite monticazione, vi erano dunque anche alcuni pascoli in alpes nel segno di un’integrazione economica di proprietà distribuite tra pianura e montagna. Il grande monastero di Sant’Ambrogio di Milano dalle proprietà presso i laghi di Lugano, Varese e Como, ricavava abbondante formaggio, olio e castagne, mentre nella pianura delle risorgive a sud di Milano coltivava soprattutto i cereali. I prodotti, che affluivano nelle cellae o dispentia del monastero, servivano, in primo luogo, per il sostentamento dei monaci e dei ricoverati negli xenodochia di Milano (almeno un paio), Campione, Cascina Occhiate, Cologno, Comazzo e Inzago. Quanto rimaneva veniva probabilmente venduto nei mercati, non solo di Milano e Como, ma anche in quelli ubicati in località strategiche in rapporto alle vie di

Ancor più complessa la situazione nell’alto medioevo. In alcune zone del Trentino per una generalizzata frequentazione bisogna attendere il XIII e solo tra XV e XVIII secolo viene definito quel paesaggio delle malghe che è giunto sino a noi (Angelucci, Carrer 2017). Nel Bresciano (Valle Sabbia e Valle Camonica), 23 datazioni radiocarboniche di ripari sotto roccia (Figura 1) che confermano la cesura tra età romana e altomedioevo, indicano una timida ripresa dal X secolo con due siti (Biagi, Starnini 2015). A Tor dei Pagà a Vione, in Valle Camonica, a 2.250 metri s.l.m., su un luogo di culto dell’età del Ferro, dopo una cesura tra età romana e altomedioevo, un complesso insediamento bassomedievale è in relazione con pascoli d’altura (Bellandi, Cesana 2017 che ne ritengono incerta la funzione). Anche nelle Alpi bergamasche (Val Camisana), al di sopra dei 2000 metri la maggior parte dei siti conferma una prolungata cesura, tranne due (il primo, CMS S16, più o meno al centro della valle, è un riparo presso un grande masso isolato; il secondo, PPR 3 

Per la Degagna: Brogiolo 2017b; per la Val di Sur: Brogiolo 2019b.

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Figura 1. Tabella delle datazioni dei siti di altura, con relative altitudini e coordinate geografiche (da Biagi, Sternini 2015)

G.P. Brogiolo

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Lo sfruttamento delle alture e le fortificazioni nell’Italia nord occidentale (V-X secolo) comunicazione, quali Chiavenna (centro ai piedi delle Alpi tra la Valtellina e i passi alpini del Maloja e dello Spluga), Haenohin (Nova Olonio, presso Dubino), Lecco, Lugano (lungo il percorso che portava a Bellinzona e ai passi alpini) e Sesto Calende (punto nodale in relazione al lago Maggiore) (Balzaretti 2019).

Nel territorio alpino e prealpino dei municipia romani di Verona, Brescia, Trento e Mantova un altro sistema difensivo sorvegliava la viabilità dalla Rezia (attraverso i passi del Brennero e Resia e la val Müstair) al cuore della Pianura Padana, assicurata da tre assi di comunicazione paralleli. Il principale, attraverso la Valle dell’Adige portava direttamente a Verona e al mare, ma aveva una strettoia fortificata alla Chiusa di Rivoli che poteva essere evitata salendo a Brentonico e proseguendo in quota fino a Caprino Veronese per scendere poi al castello di Garda. Un secondo percorso per la Val Venosta e la Val di Non portava nella valle del Sarca fino al Garda e con il fiume Mincio fino a Mantova e al Po; una diramazione da Stenico al passo del Durone conduceva alla valle del Chiese dalla quale altri percorsi di montagna arrivavano, tramite le valli Trompia e Sabbia, a Brescia e Milano.

Le fortificazioni Nell’Italia nord occidentale, probabilmente dalla seconda metà del IV secolo, vennero progettati quattro sistemi difensivi per difendere le strade che da Milano, capitale dell’impero fino al 402, portavano ai valichi alpini (Figura 2). Il primo controllava la strada diretta verso le Gallie da Pavia al castello di Lomello, a Torino, Susa, Aosta. Il secondo controllava il percorso del Ticino e del Verbano con i capisaldi di Pombia, Castelnovate, Angera e, unitamente al terzo (impostato sul fiume Olona e sul lago di Lugano con le difese di Castel Seprio e Bellinzona) sbarrava la discesa dai valichi di Lucomagno e San Bernardino. Il quarto seguiva l’Adda da Cremona, e quindi dal Po, fino al lago di Como da dove si arrivava in barca a Sumolacu e da qui, via terra, a Chiavenna, crocevia verso il Maloia e lo Spluga (Rageth 2008). Di questi percorsi il più frequentato, in età romana, era quello tra Ticino e Verbano (Butti Ronchetti, Niccoli 2008).

Completavano questi sistemi di difesa il servizio di navigazione organizzata sui laghi (alla quale sono riferibili la classis comensis ricordata nella Notitia Dignitatum, e i due grandi porti nel castello di Sirmione, sui quali tornerò più avanti) e la strada da Verona a Brescia-Bergamo-Como, oggetto di una risistemazione nel IV secolo, che, unitamente alla diramazione da Como a Novara, costituiva l’asse pedemontano est – ovest, in grado di assicurare un agevole trasferimento

Figura 2. Rappresentazione schematica della viabilità in relazione alle città di antica fondazione e ai principali castelli/civitates altomedievali

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G.P. Brogiolo di truppe da un settore all’altro del sistema difensivo (Dolci 2020).

solo l’esistenza del castello di Anagni in Val di Non ma soprattutto che Lagare era sotto il comando del comes longobardo Ragilone6. Pare plausibile che il comes avesse un ruolo paragonabile a quello di Mimulfo, duca insediato sull’ dell’isola di San Giulio d’Orta, messo a morte dal re Agilulfo nel 592 per essersi schierato con i Franchi durante il loro attacco sferrato due anni prima contro Milano (PD, H.L., IV, 3). I due episodi confermano la continuità di un’organizzazione di comando simile a quella esistente al tempo della guerra greco-gotica, quando capi militari gestivano settori delle difese locali centrate nei castelli, quali Sisigis che operava nelle Alpi Cozie o il magister militum bizantino Francione asserragliato nell’Isola Comacina. La complessità del sistema difensivo emerge con chiarezza dal successivo attacco franco, del 590, che si muove lungo due direttrici: la prima dal Ticino, la seconda, con 13 duchi guidati da Cedino, nella Valle dell’Adige dove distruggono numerosi castelli tra i quali Ferruge (identificato con la fortificazione del Doss Trento), Volano, Brentonico, Ennemase (Nomesino o San Martino di Lundo nel Lomaso), Vezzano (nella valle del Sarca). Oltre a questi, altri quattro di cui non viene specificato il nome, un paio della Valsugana e altrettanti del Veronese7.

In questo contributo mi soffermerò sul sistema difensivo tra Adige e Chiese, per il quale disponiamo non solo di numerose fonti ma anche delle informazioni da recenti ricerche archeologiche. Sebbene sia generalmente preferibile iniziare dai dati archeologici per cercare poi di contestualizzarli, in questo caso partirò dalle fonti scritte (sulla quali si veda Albertoni 2011) che si possono raggruppare in quattro principali scenari storici. Il primo, limitato nel tempo, si svolge durante la guerra tra Odoacre e Teodorico per la supremazia in Italia (489492): Tufa, un capo rugio al servizio di Odoacre che si era acquartierato nella Val d’Adige con l’appoggio di Federico re dei Rugi, nel 492 o nel 493 si scontra con Odoacre tra Trento e Verona, dunque plausibilmente nella Vallagarina4. Più complessa e prolungata la partita che si accende mezzo secolo più tardi, tra le fasi finali della guerra greco-gotica e la discesa dei Longobardi, e ha come protagonisti il generale bizantino Narsete, i Goti e i Franchi5. Verona, dove Totila nel 552 aveva portato parte del tesoro regio e di cui Teia era stato ‘comandante’, nel 553 si consegna ai Franchi. A loro è da ricondurre anche la spedizione in Italia di Amingo, Leutari e Buccellino che si conclude, nel 555, con l’inspiegabile suicidio di Leutari presso il lago di Garda. Nel 562-563 Brescia e Verona ritornano sotto il controllo goto, ma vengono riprese da Narsete che affida il controllo della Val d’Adige a Sinduald, un comandante erulo al servizio dell’impero nella guerra contro i Goti e che si era altresì distinto nella battaglia finale contro Buccellino. Nel 566-567, Sinduald si trincera sulle montagne del Trentino meridionale, proclamandosi Brentorum rex (numerosi sono i toponimi che potrebbero riferirsi a questo popolus tra le Dolomiti del Brenta, Monte Brento, Brentonico e Brentino nella Valle dell’Adige). Narsete però lo attacca e uccide, prima dell’arrivo, l’anno seguente (568) dei Longobardi che probabilmente non riescono a controllare l’intera regione teatro della ribellione di Sinduald, rimasta in parte sotto controllo bizantino (Brogiolo 1999).

Il quarto scenario ha un inizio tra il 597 e il 603 – con due riferimenti puntuali, ma indiretti: nel 597 il re Agilulfo fa giustiziare il duca di Verona Zangrulfo e nel 603 conquista Mantova – e un termine ante quem in una fonte assegnata alla fine del VII secolo: gli itinerari dell’Anonimo Ravennate e di Guidone che citano, nel nostro territorio, il castrum di Ligeris/Lageris e, subito dopo, le civitates, ‘non lontane dalle Alpi’, di Sirmione e Garda (Ravennatis Anonimi Cosmographia, IV, 30). Da Ragilone si era distinto nella riconquista del castello di Anagni, in Val di Non, che era passato ai Franchi, ma era stato ucciso dal duca franco Cramnichis presso i Campi Rotaliani, nella pianura a nord di Trento. Cramnichis aveva successivamente conquistato e saccheggiato Trento, ma era stato poi sconfitto e ucciso dal duca Ewin (P.D., H.L. III, 9). 7  L’offensiva del 590, in una situazione difficile per i Longobardi, a causa della defezione di Gisulfo, duca del Friuli (Ep. Austriasiacae, 41), della riconsegna, da parte dei duchi longobardi, delle città di Parma, Reggio e Piacenza e della riconquista, ad opera dell’esarca Romano, delle città di Altino, Modena e Mantova (Ep. Austriasiacae, 40, 41, 145-148), viene preceduta da un’alleanza formale. L’esercito franco è composto da una ventina di contingenti agli ordini di altrettanti duchi (P.D., H.L. III, 31). Un primo esercito, con sei duchi al comando di Adaloaldo, dopo esser passato, senza conquistarlo, per il castello di Bellinzona, muove su Milano, plausibilmente seguendo il percorso della valle di Mezzovico, Valganna, Valle dell’Olona via Castelseprio, Legnano. A Milano avrebbe dovuto raggiungerlo il contingente con i 13 duchi guidati da Cedino, che era sceso per le valli trentine facendo prigionieri da vendere come schiavi: per il riscatto di quelli del castello di Ferruge (Verruca, presso Trento) i vescovi di Trento e Sabiona pagano da 1 a 600 solidi per persona (altri prigionieri verranno riscattati in seguito, sempre dal vescovo di Trento e per iniziativa del nuovo re Agilulfo: P.D., H.L. IV,1). Questo esercito franco, forte di 20.000 uomini, anziché dirigersi poi verso Pavia, dove era previsto l’incontro con i Bizantini risaliti lungo il Po, fa un accordo con Autari, che si era rinchiuso nella capitale. Dopo aver vagato per l’Italia per tre mesi, fiaccati dalle malattie e dalla fame e non avendo la capacità di conquistare i loci munitissimi nei quali i Longobardi si erano asseragliati, se ne torna in patria (ricostruzione degli avvenimenti a cura di Capo 1992, 486-488). 6 

In questi primi due scenari le fonti non accennano a fortificazioni e l’esistenza di un efficiente sistema di difesa la possiamo solo ipotizzare dal fatto che sia Tufa sia Sinduald ritennero possibile organizzarvi una resistenza. La militarizzazione di quest’area emerge invece con chiarezza nello scenario successivo, nel quale si collocano due incursioni dei Franchi. Dalla prima, in una data che oscilla tra 574 e 583, apprendiamo non 4  Chronica minora saeculi IV, V, VI, VII, a cura di T. Momsen, I. Berolini 1892, p. 321, in Auctores Antiquissimi, I; cfr. Settia 1993. 5  Raccontata da fonti bizantine, franche, papali, alle quali si aggiunge Paolo Diacono che probabilmente utilizza il dettagliato resoconto di Secondo di Non, è stata rivisitata recentemente da Giuseppe Albertoni (2011).

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Lo sfruttamento delle alture e le fortificazioni nell’Italia nord occidentale (V-X secolo)

Figura 3. Il castrum/civitas di Sirmione con le mura, i due grandi porti e le chiese altomedievali

sulle Giudicarie trentine) e Verona (che controllava il Garda sud orientale e probabilmente anche parte della Valle Lagarina), pur rimanendo ducati importanti, dovettero rinunciare al controllo del sistema fortificato realizzato tra Adige e Chiese che passava sotto il diretto controllo regio. Riorganizzazione che possiamo interpretare come risposta del re alla strategia dell’impero che dopo l’attacco dei Franchi del 590 potrebbe aver coinvolto anche il duca di Verona Zangrulfo, giustiziato nel 597.

documenti ancora più tardi sappiamo che il distretto di Sirmione comprendeva parte del territorio dei municipia di Mantova, Verona e Brescia e che il castello di Sirmione era un bene regio (nella donazione del 774 al monastero di Tours da parte di Carlomagno). Anche la civitas di Garda nelle fonti bassomedievali è indicata come proprietà dell’impero. La definizione di alcuni castelli come civitates, nonè dovuta a incertezza/ confusione delle fonti, ma al recepimento di una nuova veste giuridica che li ha equiparati alle città di antica fondazione, in quanto a capo di un proprio territorio dipendente e amministrati da un giudice (da cui il termine ‘giudicarie’) nominato dal re8.

La nuova distrettuazione legata ai castelli – ‘giudicarie’ che prendono il nome dal capoluogo dove era la sede di potere – scompagina i sistemi amministrativi antichi: nell’alto Adriatico con il declassamento delle città romane, come nel caso di Este sostituita da Monselice (Brogiolo 2017a); nelle aree prealpine a scapito dell’integrità dei ducati nei limiti dei vecchi municipia romani che a loro volta avevano mantenuto l’articolazione dei populi protostorici. Nel territorio in esame scomparvero le circoscrizioni di Benacenses, Brenti, Stoeni e degli abitanti della media Val d’Adige, sostituite dai distretti di Sirmione, Garda e delle Giudicarie (Brogiolo 2020b).

Sebbene le fonti non specifichino quando sia stata attuata tale riforma e si possa ipotizzare un antecedente nella situazione de facto descritta dalle fonti per l’epoca gota, è plausibile sia posteriore agli anni ‘70 del VI secolo, in quanto negli elenchi di Giorgio Ciprio relativi all’Italia, datati in quegli anni (Petracco 2018), i nuovi centri fortificati non vengono definiti civitates ma continuano ad essere chiamati castra. L’ipotesi è che quelli dell’Italia nord occidentale siano stati costituiti dal re Agilulfo nella fase di consolidamento del regno conclusa nel 603 con la conquista di Padova, Monselice, Cremona e Mantova (Brogiolo 2020a). In particolare la civitas di Sirmione, e forse anche quella di Garda, sarebbero state istituite con il territorio settentrionale di Mantova e con quello gardesano sottratto ai ducati di Brescia e Verona. Brescia (che in età romana aveva giurisdizione sul Garda occidentale, sul Sommolago e 8 

La formazione dei nuovi distretti condiziona l’evoluzione dei singoli castelli, come testimoniano le differenti storie di Sirmione e Sant’Andrea di Loppio. Nel caso di Sirmione, la recente pubblicazione di quarant’anni di scavi e ricerche condotti dalla Soprintendenza ricostruisce la storia di un castello di successo tra la fine del IV secolo e la conquista carolingia (Roffia 2018; Brogiolo 2018b-c; Figura 3). In sintesi, una grande cinta

Figliuolo 2015.

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G.P. Brogiolo difensiva – termine post quem una moneta di Costanzo II del 347- collega due ville riferite al medesimo proprietario: quella denominata Grotte di Catullo, pur rovinata da un incendio alla fine del III secolo, viene ancora utilizzata per sepolture e attività; l’altra, al di sotto dell’abitato attuale, viene trasformata in centro direzionale con due grandiosi porti che si ritiene ospitassero, come sul lago di Como, una flottiglia di sorveglianza del lago. In età gota, il perimetro difensivo viene ridotto e collegato ad una nuova, più ristretta, cinta sul dosso al centro delle penisola. Ai suoi piedi sorge una chiesa funeraria, destinata ad ospitare le l’élite gota e poi longobarda sepolte con corredi, mentre un cimitero di armati longobardi si sviluppa tra la chiesa e i piedi del dosso. Altri nuclei di sepolture prive di corredo si distribuiscono in altri settori. Una

differente narrazione suggeriscono gli scavi del castello di Sant’Andrea di Loppio (Figura 4). Sorge sull’isola del lago omonimo, con funzione di blocco della strada tra la valle dell’Adige e il Garda suggerita da una più tarda attestazione, nelle fonti scritte, di una porta. La sequenza è stata articolata in otto periodi (Maurina 2016): i primi due, con edifici, parte in legno, parte in muratura, datati alla seconda metà del V secolo, precedono la costruzione, tra la fine del V e la metà del VI, della cinta difensiva associata a ‘grandi edifici’ in muratura che hanno breve vita. Nonostante il crollo della cinta muraria, dal terzo quarto del VI il sito viene rioccupato e fino alla seconda metà del VII si alternano spoliazioni, interri e ultime costruzioni. L’abbandono definitivo, salvo la chiesa di Sant’Andrea che sopravvive, si ha a partire dall’VIII secolo.

Figura 4. Il castello di Sant’Andrea di Loppio

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Lo sfruttamento delle alture e le fortificazioni nell’Italia nord occidentale (V-X secolo)

Figura 5. Castelli del basso Trentino con nomi di santi

Altre storie ancora suggeriscono quattro castelli oggetto di scavi sistematici (Garda, Monte Castello di Gaino, San Martino di Lundo, San Martino di Campi) e i tre ipotizzabili sulla base di vecchie ricerche (San Martino di Gavardo) e delle strutture osservabili sul terreno (San Martino del Bleggio e San Martino di Trasiel, probabilmente identificabile nel castello di Lagare). Di San Martino di Campi va sottolineata la continuità, fino al XVI secolo, del villaggio sorto nell’età del Ferro in relazione con un luogo di culto, mentre in altri casi, come a San Martino di Lundo, Garda e San Martino di Gavardo, vi è una semplice sovrapposizione del castello su un insediamento preromano di altura. Per caratteristiche e funzioni, sono da distinguere le fortificazioni sulla vetta di montagne come Monte Castello di Gaino (m 965 s.l.m.), della prima metà del VI secolo, costituito da una piccola cinta e da una torre, e San Martino di Bleggio fondato a 1450 m s.l.m.. Differenti sono anche le fasi di abbandono, tra un’ultima frequentazione di età carolingia a Loppio e Lundo e una continuità fino alla fine del XII secolo per Garda, fino al XV secolo per San Martino di Campi o fino ad oggi per Sirmione (l’unico ancora abitato).

di San Martino di Tours con funzioni di assistenza ai viandanti (Cavada 2007), potrebbe corrispondere all’esaugurazione, con una nuova dedica ad un santo antiariano, di una chiesa di epoca gota (datata a quel periodo dagli scavi di San Martino di Lundo e San Martino di Campi). Riconsacrazione avvenuta forse per decisione politica e con intervento diretto del vescovo dopo la sconfitta, nel 688, dell’ariano Alahis, duca di Brescia e Trento, da parte del re cattolico Cuniperto. In questa fase, come suggeriscono i dati archeologici. di Lundo e Loppio, alcuni castelli avevano perso la funzione di centro militare/direzionale, un aspetto che merita ulteriori approfondimenti in relazione ad una possibile riorganizzazione amministrativa di età tardolongobarda o carolingia. La chiesa riconsacrata, affidata alla comunità locale, è l’unico elemento del castello che sopravvive fino in età moderna come elemento di identità e di memoria di quel territorio. Lo studio dei castelli di cui si conservano resti materiali andrebbe allargato ad un’altra dozzina di siti contraddistinti da cinque categorie di toponimi, non è chiaro se in rapporto a differenti funzioni, cronologie e committenza. Se porta è in relazione a sbarramenti stradali, garda può assumere vari significati nelle varianti guarda, gardone, gardoncino, gardoncello, come pure castello rispetto castiglione, castione, castiol, mentre a Lagare potrebbe collegarsi Lundo se derivato da un lagerund.

Gli agiotoponimi con i quali sono oggi indicati sei castelli (San Martino di Trasiel, San Martino di Lundo, San Martino di Campi, San Martino di Bleggio, San Martino di Gavardo, Sant’Andrea di Loppio: Figura 5) sembrano da riferire ad una fase successiva alla funzione militare. Il ricorrere, inoltre, del titolo di San Martino, più che ad una relazione di età carolingia con il monastero

Nello studio di un sistema fortificato complesso, quale fu quello tardo antico, si deve tener conto anche del 285

G.P. Brogiolo finanziamento, non solo nel momento di costruzione. La celebre lettera di Cassiodoro per il castello di Verruca ci informa del coinvolgimento dei possessores e delle comunità locali, ma anche del suo mantenimento nel tempo. Nel Codice Teodosiano, come poi in quello giustinianeo, si stabilisce che proprietà pubbliche (saltus) vengano messe a disposizione di militari installati nelle fortificazioni limitanee (Delmaire 1989: 671). Le sepolture di armati nel castello di Sirmione testimoniano l’insediamento di un consistente contingente militare, meno chiara è la sporadica presenza di armati negli insediamenti rurali circostanti e la relazione con i beni facenti capo al patrimonio del re, gestito attraverso le corti regie, testimoniate da fonti più tarde a Desenzano, Toscolano, Riva del Garda e che l’archeologia ci ha mostrato essere collocate su ville romane. Una coincidenza che ci fa sospettare la fiscalizzazione di aziende e grandi ville, in un processo da ricostruire a ritroso, caso per caso, a partire dalle donazioni a vescovi e monasteri che ne suggeriscono la proprietà pubblica9. Un tema, quello della proprietà che, pur se difficile da trattare10, non dovrebbe essere escluso dalla nostra agenda, bensì articolarsi, tra età romana e altomedioevo, sull’evoluzione di quella pubblica – ai differenti livelli del re/imperatore, delle civitates e delle comunità rurali – e privata (di piccola, media e grande azienda). Con risultati talora inattesi come nel territorio in esame dove – nonostante lo stravolgimento del sistema amministrativo e della gestione del potere e il passaggio di aziende private nei beni pubblici, conseguenza almeno in parte della costruzione dei sistemi fortificati e della militarizzazione della società – è stata peraltro documentata, pur nella variazione dei proprietari, una continuità del sistema agrario romano legato alle ville (Brogiolo 2019).

lungo le principali direttrici stradali a sud delle Alpi, in alcuni casi assunsero ben presto, se non addirittura dall’inizio, oltre alla funzione militare in senso stretto anche un ruolo più ampio testimoniato dalla presenza di chiese battesimali (rivolte quindi ai bisogni del territorio circostante)’11. In realtà nel territorio gardesano la stragrande maggioranza delle chiese di castelli non ebbe quella funzione; la costituzione della rete ecclesiastica vi appare già avviata attorno alla metà del V secolo se non prima in relazione a ville; dall’età gota i presidi dei castelli erano affidati a militari di fede ariana, ma non conosciamo la data di fondazione delle uniche due chiese battesimali – nei castelli di Sirmione e di San Martino di Trasiel – per le quali potrebbe pure essere ipotizzata una prima fase ariana. Una nuova sistematica costruzione di chiese battesimali in castelli sembra da riferire alle fasi di fortificazione promosse dall’impero d’Oriente nell’alto Adriatico (nei castelli di Grado, delle isole della laguna veneziana, forse di Monselice). Legata indirettamente alla fase bizantina è anche la diffusione, nel territorio in esame, del fenomeno eremitico che la Vita di s. Ercolano, vescovo di Brescia, consente di legare a monaci orientali, arrivati, attorno alla metà del VI secolo, quando le fortificazioni erano sotto il controllo dell’impero (Brogiolo, Ibsen 2011). Appare invece una conseguenza dell’affermazione di una nuova classe dirigente la fondazione, a partire dal VII secolo, di chiese private nelle aziende dei ricchi proprietari, chiese che con la scomparsa delle famiglie aristocratiche e delle proprietà regie entrarono a far parte della rete ecclesiastica locale unitamente alle chiese di nuove comunità rurali (Brogiolo 2015b). In conclusione, per i castelli di prima generazione possiamo sostenere un ruolo prevalentemente militare12, al quale corrispose, tra VI e VII secolo, una militarizzazione della società, come risultato della guerra, dei tentativi di territorializzazione del potere da parte di comandanti militari, delle modalità di conquista longobarda, della strategia di consolidamento del regno adottata da Agilulfo. Il sistema fortificato fu soprattutto rilevante in occasione degli attacchi da parte di eserciti esterni, di fronte ai Franchi nel 590 e agli Avari in Friuli nel 610: i Longobardi, rinunciando agli scontri tra eserciti in campo aperto, preferirono chiudersi nelle città e nei castelli, tattica che adotteranno, senza successo, anche con l’invasione di Carlomagno (774).

Nella ricostruzione degli assetti insediativi un altro aspetto importante, peraltro da non sopravvalutare, è quello della cristianizzazione. La presenza di una chiesa in un castello che solleva almeno tre problemi. Il primo riguarda la contemporaneità o meno, da verificare archeologicamente, con l’impianto della fortificazione: è coeva a Garda e forse a Lundo, non a Sirmione e San Martino di Campi. Il secondo è la presenza di chiese ariane destinate a contingenti militari goti e longobardi, più che plausibile quando è costruita in queste fasi, problema che trascina con sé anche quello della successiva riconsacrazione al culto cattolico. Il terzo riguarda la funzione battesimale di alcune chiese di castello, tema ripreso recentemente da Elisa Possenti, con questa conclusione: ‘i grandi castelli tardoantichi eretti alla metà del V secolo

11  Possenti 2019: 169. Per le fortificazioni del Trentino: Possenti 2013; Brogiolo, Azzolini 2013; Brogiolo 2014. Sull’evoluzione climatica e ambientale in relazione agli insediamenti: Forlin 2015, Brogiolo 2015a, Possenti 2016 e 2020. 12  Non condivido l’idea che i castelli di prima generazione siano stati costruiti dalla popolazione locale con un’esclusiva funzione di ricetto (Settia 1993) e nemmeno che il termine ‘castrum’ indichi un distretto amministrativo privo di un centro fortificato di riferimento (Lazzari 2009).

La corte di San Cassiano di Riva a quello di Verona nel 860 (CDV, I, n. 209); le aziende di Fasano, Luzzago, Toscolano a quello di Brescia prima dell’841 (CDLang, n. 140, coll. 245-248); la corte di Desenzano donata, nel 878, a San Zeno di Verona: CDV, I, n. 266). 10  Bianchi, Collavini 2018; Bianchi et alii 2018. 9 

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Lo sfruttamento delle alture e le fortificazioni nell’Italia nord occidentale (V-X secolo) L’idea di un sistematico spostamento degli abitati dalle pianure ai siti di altura, al pari del ‘modello caotico’ e dell’ ‘età d’oro’ dei contadini altomedievali, è uno dei miti della storiografia degli anni ‘80-’90 del secolo scorso (Brogiolo and Chavarría Arnau 2020: 22-23). Tali narrazioni appaiono ora superate e ben poco hanno a che vedere con i castelli di prima generazione. Nel settore prealpino dell’Italia settentrionale, tra quelli fondati tra V e VI secolo, alcuni vennero sfruttati come centri di potere da parte dei re longobardi: trasformati in civitates hanno avuto importanti, ma transitorie, conseguenze sull’organizzazione amministrativa di un territorio. Erano infatti corpi estranei rispetto alla complessa rete insediativa che risaliva all’età protostorica e romana, destinati a scomparire quando vennero meno le condizioni che ne avevano favorito la fondazione. Dove esistevano rilievi erano stati costruiti sulle alture, ma senza alcuna diretta relazione con le dinamiche del perchement, che si collocano in una differente prospettiva ambientale, sociale ed economica. Lo sfruttamento delle alture è collegato infatti ad un’economia che integrava i prodotti della pianura con quelli delle aree collinari e montane di bassa quota. A loro volta i pascoli di alta quota, solo da poco oggetto di indagini sistematiche in alcune zone dell’arco alpino, mostrano un’inaspettata cesura tra età romana e primo altomedioevo e una sporadica ripresa, in rapporto con il miglioramento climatico, a partire dalla seconda metà del VII-VIII secolo, ma con ritmi locali che necessitano di ulteriori approfondimenti. Compito non facile se, tra le variabili in gioco per delinerare i cambiamenti intervenuti con la fine dell’impero d’Occidente, oltre all’evoluzione climatica si tiene conto anche dell’instabilità politica e della guerra, aspetti trascurati nelle ultime decadi.

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Insediamenti, cristianizzazione e migrazione di Popoli in Carnia tra IV e X secolo Aurora Cagnana Abstract In Carnia, an alpine region of north-eastern Italy, an important amount of archaeological finds and some excavations in extension allow us to reconstruct the history of the population between the fourth and tenth century. A phase of occupation for essentially military purposes (4th – early 5th century) was followed by an important phenomenon of Christianization, led by the church of Aquileia, which involves the construction of large rural baptismal churches. Between the 6th and 7th centuries, archaeological data (especially tombs and small cemeteries) attest to a dense population of farmers for agricultural purposes. Between the seventh and tenth centuries, Slavic burials are attested, placed in the cemetery of Ovaro next to Romance burials. Between the 8th and 10th centuries, the early Christian places of worship were abandoned and replaced by baptismal parishes located on the heights. Keywords: population, Christianization, rural churches, Slavic burials, parishes Parole chiave: popolamento, cristianizzazione, chiese rurali, sepolture Slave, pievi

Il Friuli – Venezia Giulia, regione ubicata al Nord Est della penisola italiana e terra di confine con Austria, Croazia e Slovenia, è suddiviso in tre fasce geografiche (pianura, collina e montagna), che presentano nette differenze sia sul piano dei caratteri naturali, sia per la storia del popolamento (Figura 1). Nella zona alpina si riscontrano significative diversità fra la parte orientale, formata dalle Alpi Giulie e la parte Occidentale, costituita dalle Alpi Carniche. Mentre la prima presenta un territorio più accidentato, caratterizzato da dirupi con forti pendenze e scarse aree coltivabili, la Carnia, corrispondente all’alto bacino del Tagliamento, con le valli confluenti del Degano e del But, è contraddistinta dalla presenza di non poche zone a vocazione agricola, con limitati, ma frequenti suoli fertili, irrigati da grandi corsi d’acqua. Tali differenze hanno condizionato le opportunità di occupazione da parte dei gruppi umani e si riflettono anche nelle testimonianze archeologiche, rare nelle Alpi orientali e assai ricche e significative in Carnia. Per questo territorio si conoscono infatti oltre 60 insediamenti con fasi di vita databili tra il IV e il X secolo; una decina circa corrispondono a siti scavati in estensione, gli altri sono ritrovamenti casuali, effettuati nel corso di lavori agricoli, dei quali è stata effettuata, alcuni anni orsono, una schedatura sistematica1. Cagnana 2011: 387-419. Alla tabella n 54 sono riportati 41 ritrovamenti di manufatti datati fra VI – VII secolo; nel testo si citano altri 10 siti databili fra IV e inizi V secolo. Per un quadro del popolamento tradoantico e medievale cfr. inoltre Roascio, 2018: 524.

1 

Una regione militarizzata (metà IV – inizi V secolo) Non pochi sono gli insediamenti con importanti fasi di vita databili tra la fine del IV e i primi decenni del V secolo (Figura 2). Risalgono a questo momento un’epigrafe che attesta, nel 373 d.C., il rifacimento della strada presso il valico del Plöckenpass (CIL, V, 1862) e il recente scavo della fortificazione di Cuol di Ciastil (924 m), presso il passo Mauria. Esteso per circa 900 mq, protetto da cinta muraria con porta e con due torri, presenta caratteri che hanno indotto gli archeologi a identificarlo come un sito di esclusivo uso militare, occupato da una guarnigione; abbandonato nei primi decenni del V secolo non venne più occupato2. L’importanza della Carnia in questo periodo è attestata anche dal frequente ritrovamento di fibule tipo Hrušica, accessori usati generalmente da militari, la cui distribuzione geografica è circoscritta all’arco Alpino orientale3. I dati archeologici confermano, dunque, il grande impegno profuso da parte dello Stato romano, per tutto il IV secolo d.C. e fino all’inizio del V, nel tentativo di tenere in funzione e di controllare i percorsi stradali e i passi. Questa situazione fa parte di un più ampio progetto di potenziamento dei valichi alpini con una serie di fortificazioni, ricordate come Claustra Alpium Iuliarum (Amm. Marc., 31, 11,3). Imponenti roccaforti della stessa epoca sono emerse anche presso il valico del Vipacco, nei siti di Ad Pirum (Hrušica) e di Castra Fluvio Frigido (Aidussina), dove avvenne il celebre scontro fra Teodosio ed Eugenio (394), dopo il quale tutto il sistema fortificato andò incontro a un inesorabile tracollo. 2  3 

Gelichi 2015: 147-170, con bibliografia precedente. Per le fibule tipo Hrušica, cfr. Höck 2008: 55-61.

Perchement et Réalités Fortifiées en Mediterranee (Archaeopress 2023): 290–296

Insediamenti, cristianizzazione e migrazione di Popoli in Carnia tra IV e X secolo

Figura 1. Ubicazione della Carnia in Friuli-Venezia Giulia

di

VI – VII : il fitto ripopolamento della montagna carnica

Allo sfondamento dei Claustra Alpium Iuliarum, e all’arretramento della difesa fece da contraltare il consolidamento progressivo della Chiesa di Aquileia, che promosse la costruzione di una rete di grandi basiliche, raggiungendo anche le vallate più remote del sistema alpino. In Carnia, oltre alla sede episcopale di Iulium Carnicum – Zuglio, vennero edificate, alla metà del V secolo, anche le basiliche rurali di Colle Zuca, a Invillino e di Ovaro, quest’ultima dotata anche di edificio battesimale (Figura 3). Le dimensioni ragguardevoli, la planimetria ricorrente, di tipo aquileiese, la presenza di reliquiari, di vasche battesimali e di arredi di pregio (vetri e mosaici), avvicinano le basiliche rurali della Carnia a simili monumenti d’Oltralpe, tutti accomunati dall’appartenenza alla vastissima provincia metropolitica di Aquileia. L’importanza delle chiese rurali e la quantità dei ritrovamenti archeologici sembra contraddire l’idea di un territorio di periferia, caratterizzato da ‘un’endemica scarsa densità insediativa’4.

Oltre alle testimonianze archeologiche fin qui citate, si contano oltre quaranta siti, databili fra VI e VII secolo, che attestano un vistoso fenomeno di ripopolamento della montagna (Figura 4). Per lo più si tratta di evidenze di carattere funerario: tombe a inumazione o piccoli sepolcreti contenenti parti dell’abbigliamento e oggetti d’uso. Frequenti le fibule in lega di rame, con decorazione a cerchietti incisi, documentate, nelle forme a croce, anche iscritta entro cerchio, zoomorfa, a disco, a braccia uguali, ad ‘esse’. Piuttosto diffusi sono anche i coltelli del tipo detto «Farra», caratterizzati da un occhiello che si legava all’anello per la sospensione alla cintura5. In generale provengono da contesti databili fra VI e VII secolo. Con tale cronologia concorda anche il tipo dei sepolcri, per lo più a cista litica, non di rado con inumazioni plurime. Nel complesso i dati

Un progetto coordinato e imponente cristianizzazione rurale (metà V secolo)

4 

5  Il nome deriva dalla località Farra d’Isonzo, presso Gorizia, dove tali oggetti vennero ritrovati per la prima volta. Gli scavi di Romans d’Isonzo rivestono un particolare interesse a tale riguardo, in quanto hanno permesso di confermarne, con attendibili dati stratigrafici, la cronologia al VI- prima metà del VII secolo (Giovannini, Degrassi, Maselli Scotti 1989: 62-75).

Gelichi 2015: 163.

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A. Cagnana

Figura 2. Carnia Carta dei ritrovamenti archeologici di IV secolo (Da Cagnana 2011)

archeologici, per qualità e per quantità, rimandano a piccoli nuclei di popolazione povera, non armata e con oggetti di abbigliamento, assai differenti rispetto alla maggior parte delle necropoli attestate a Cividale o in altri siti del Friuli collinare; con tale quadro concorda anche la toponomastica, che presenta termini di origine latina, mentre non ricorrono vocaboli germanici. I cimiteri sono numerosi, ma di limitate dimensioni, non più di 15 tombe; la sola necropoli scavata in estensione, quella di Liariis-Namontêt, era formata da 53 tombe, mentre per la necropoli di Andrazza si ipotizza la presenza di 100 – 150 tombe, a riprova della modesta consistenza demica di questi nuclei umani. Forse la distribuzione a piccoli gruppi era dettata dalla necessità di suddividere fittamente le scarse e povere terre coltivabili, per sfruttarle in maniera più intensiva. La limitata estensione dei cimiteri, verosimilmente posti nelle vicinanze di piccoli villaggi, fa pensare a una occupazione del suolo per nuclei famigliari. Anche la citata necropoli di Liariis sembra rimandare a una famiglia allargata, ed è caratterizzata da una organizzazione sociale decisamente egualitaria, suggerita, oltre che dagli oggetti, anche dalla disposizione e struttura delle tombe. Da rimarcare la totale assenza di armi e la frequente presenza di coltelli, tanto per uomini che per donne, analogamente

alle fusaiole, oggetti che suggeriscono l’importanza di un’ attività tipicamente montana, quale la tosatura del bestiame per ottenere lana da filare. La tipologia così povera e uniforme degli oggetti conferma, dunque, l’idea di una società piuttosto ‘autarchica’ non partecipe di scambi a lungo raggio, ma al massimo di prodotti di ambito regionale (le fibule e gli altri oggetti in metallo). Queste modeste comunità, poco gerarchizzate anche sul piano familiare, erano dedite a un’agricoltura di sussistenza e, a quanto pare, indipendenti da ville o da strutture produttive di livello superiore. Si tratta di una fitta rete di piccoli abitati che si formò, forse, in seguito allo spostamento di popolazioni dalle regioni collinari e dalle città, per vivere di una economia di sussistenza, agricola e pastorale, al riparo dai pericoli che investivano le strade e le aree di pianura. VII – X secolo : lo stanziamento di gruppi Slavi Diverse sepolture di Ovaro, in base ai rituali funerari e all’esame antropologico dei resti ossei, dimostrano la presenza di gruppi umani alloctoni. Alcune tombe sono infatti caratterizzate da roghi funebri, posizionati direttamente sopra i corpi (tomba n 10; databile al 460660 al 95% e al 540-640 al 68% di probabilità) (Figura 5) oppure segnalati da terra combusta e carboni 292

Insediamenti, cristianizzazione e migrazione di Popoli in Carnia tra IV e X secolo

Figura 3. Ovaro (UD) La basilica paleocristiana (da Cagnana 2011)

293

A. Cagnana

Figura 4. Carnia Carta dei ritrovamenti archeologici di VI – VII secolo (Da Cagnana 2011)

Figura 5. Ovaro (UD) i distretti scheletrici della popolazione romanza a confronto con la popolazione slava (da Amoretti 2007)

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Insediamenti, cristianizzazione e migrazione di Popoli in Carnia tra IV e X secolo depositati sullo scheletro6 (tomba 17 databile al 660-880 al 95% di probabilità e al 685-780 al 68% di probabilità). Ascrivibile al X secolo è, inoltre, una inumazione con oggetti tipici della cosiddetta ‘Cultura di Köttlach’7. Accanto a queste si sono messe in luce sepolture coeve (scaglionate fra VI – VII e XII secolo), prive di roghi funebri e caratterizzate, invece, da strutture in cista litica o da fosse contornate da muretti o filari di pietre. Dalle analisi antropologiche si è constatato che ai due diversi rituali funerari corrispondono anche significative differenze ergonomiche e nutrizionali degli scheletri. Abituati a portare pesi sulla testa e caratterizzati da un’alimentazione prevalentemente carnea, gli Slavi; dediti al trasporto sulla schiena e con un’alimentazione prevalentemente vegetale gli altri. Ciò conforta l’ipotesi che fra VII e X secolo l’area abbia ospitato un cimitero misto, slavo-romanzo, un tipo non ancora pubblicato in Friuli, ma attestato, invece, in area croata e in altre regioni italiane affacciate sull’Adriatico8. E’ probabile che nelle vallate della Carnia si trovassero anche piccoli villaggi slavi, difficili da riconoscere in base all’evidenza archeologica, ma la cui esistenza sembra suggerita da diversi toponimi. Del resto, non poche fonti scritte attestano come l’area alpina sia stata oggetto di grandi movimenti di questo popolo. Da Paolo Diacono si apprende che dalla fine del VI secolo gruppi di Slavi erano insediati, tra il Friuli e la Baviera, in prossimità delle Alpi (Hist. Lang. IV, 7, e IV, 10). La valle del Gail, poco distante dalla Carnia, era proprietà dei duchi longobardi Tasus e Caccus, figli di Ghisulfus, e le genti slave che qui risiedevano erano tributarie nei confronti dei duchi del Friuli (Hist. Lang. IV, 38). Una descrizione dei Carantani, Slavi alpini, si trova pure nella Conversio Bagoariorum et Carantanorum, scritta attorno alla fine del IX secolo9.

pievana venne edificata sulla cima di Monte Croce Carnico; fra la metà dell’VIII e l’inizio del IX secolo si data infatti un ricchissimo arredo scultoreo, di probabile bottega cividalese, ivi rinvenuto10. Anche la pieve di San Floriano di Illegio, ubicata sopra l’omonimo monte, subentra al sacello paleocristiano, posto in basso, abbandonato nell’Altomedioevo. Non troppo diversa sembra essere stata la dinamica relativa alla basilica tardoantica di Ovaro, il cui battistero venne abbandonato e sostituito, fra X e XI secolo, dalla sede plebana di S. Maria, posta sull’altura di Gorto. Similmente abbandonata fu la basilica rurale di colle Zuca di Invillino, mentre una nuova pieve, dedicata a Santa Maria Maddalena, fu trasferita sul colle Santino, distante alcuni chilometri. Anche i risultati degli scavi effettuati nella pieve di S. Stefano di Cesclans portano ad escluderne una origine paleocristiana e permettono di datare a un’epoca non anteriore all’VIII – IX secolo i resti del primo edificio di culto. In pratica, sembra che le pievi carniche (per lo più ubicate su alture) sottoposte a indagini archeologiche attestino una fondazione a partire dalla metà dell’VIII secolo e, soprattutto, fra età carolingia e ottoniana. I monumenti della ‘prima cristianizzazione’, risalenti per lo più al V secolo, furono in parte abbandonati (come la basilica di colle Zuca o la cattedrale di Zuglio), in altri casi, invece, forse perché la loro sacralità doveva essere rimasta viva nella memoria (come San Paolo di Illegio e San Martino di Ovaro), continuarono a essere sede di culto, sebbene privati del battistero, e ridotti al ruolo di suffraganee. In conclusione, i fenomeni di militarizzazione, cristianizzazione e popolamento, qui soltanto brevemente accennati, provengono dall’analisi di abbondanti testimonianze archeologiche e attestano una storia assai ricca e articolata di questa porzione alpina, connotata da cesure, abbandoni e momenti di rioccupazione.

La riorganizzazione del territorio, lo spostamento in altura dei luoghi di culto e la nascita delle pievi (VIII – X secolo) La città di Iulium Carnicum, sempre più in crisi, venne soppressa anche come sede episcopale nei primi decenni dell’VIII secolo; il suo territorio venne ascritto alla diocesi di Cividale e il luogo di culto paleocristiano venne abbandonato, mentre una importante chiesa

Bibliographia Cagnana, A. 2011. Lo scavo di S. Martino di Ovaro (UD) (sec. V-XII). Archeologia della cristianizzazione rurale nel territorio di Aquileia, Mantova. Cagnana, A. 2012. (a cura di), Le pievi in Carnia: novità e riletture da recenti scoperte archeologiche, Atti del Convegno di Studi – Ovaro, Casa della Pieve, 10 novembre 2011, Mantova. Cagnana, A., V. Amoretti 2005. Sepolture slave altomedievali a San Martino di Ovaro (Carnia – Friuli). Documenti archeologici e paleoantropologia. Archeologia Medievale, XXXII, 433-452. Gelichi, S. 2015. Storie di periferia. L’alta valle del Tagliamento tra la tarda Antichità e l’Alto Medioevo,

Cagnana 2011: 312-318 e 471. Cagnana, Amoretti 2005. 8  Una situazione molto simile a Ovaro è documentata, ad esempio, nel complesso paleocristiano di San Giusto di Lucera (Foggia), che, nella seconda metà del VI secolo e per tutto il VII secolo, fu oggetto di un’occupazione a carattere domestico, costituita da capanne, focolari a terra e sepolture sistemate tra le strutture parzialmente crollate del battistero e dell’episcopio. Le analisi antropologiche hanno rivelato la presenza di molti individui alloctoni, (Volpe 2005: 232-233). Cimiteri ‘multietnici’ sono attestati in altri siti archeologici della Puglia; a Herdonia, a Canosa, nei resti della ‘villa di Avicenna’ sul Gargano, oltre che nella celebre necropoli di Vicenne – Campochiaro, in Molise; risalente al VII secolo e costituita da inumati autoctoni, germanici e di provenienza asiatica (Genito 1997). 9  Wolfram 1979. 6  7 

10 

295

Per una disamina sulle pievi carniche cfr. Cagnana 2012.

A. Cagnana in C. Ebanista, M. Rotili (a cura di), Aristocrazie e società fra transizione romano-germanica e alto medioevo. Convegno internazionale di Studi, 14-15 giugno 2012, 147-170. Genito, B. 1997. Sepolture con cavallo da Vicenne (CB): un rituale nomadico di origine centroasiatica, in S. Gelichi (a cura di), Atti del I Congresso di Archeologia Medievale, Pisa 29-31 maggio, 1997. Giovannini, A., V. Degrassi, F. Maselli Scotti 1989. Catalogo, in F. Maselli Scotti, Longobardi a Romans d’Isonzo. Itinerario attraverso le tombe altomedievali, Trieste, 62-75. Höck, A., Considerazioni sulle fibule tardoromane del tipo Hrušica, in M. Buora, S. Seidel, Fibule antiche del Friuli, Roma, 55-61.

Roascio, S. 2018. Dinamiche di cristianizzazione e di popolamento di uno spazio rurale di confine tra il tardo antico e l’epoca carolingia: il caso della Carnia (Udine), in Castroraro Barba (a cura di) Dinamiche insediative nelle campagne dell’Italia tra Tarda Antichità e Alto Medioevo, Oxford, 5-24. Volpe, G. 2005. Villaggi e insediamento sparso in Italia Meridionale fra Tardoantico e Altomedioevo: alcune note, in G.P. Brogiolo, A. Chavarria Arnaù, M. Valenti (a cura di), Dopo la fine delle ville: le campagne dal VI al IX secolo, 11° Seminario sul Tardo Antico e l’Alto Medioevo, Gavi, 8-10 maggio, 2004, 221-249. Wolfram, H. 1979. Conversio Bagoariorum et Carantanorum, Vienna.

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Perchement, città e territorio nella Liguria occidentale Gabriele Castiglia, Elie Essa Kas Hanna e Philippe Pergola Abstract Liguria represented a significant Byzantine bulwark in the territory of North-Western Italy, until the definitive fall of the area during the Lombard reign, which seized power around 643 AD, under the command of King Rotari. This paper focuses on the western part of the region, an area that underwent a great revival from the first decades of the 5th century onwards. This occurred thanks especially to the future emperor Constance, – who revitalized the area, particularly Albenga, which became the capital city. It is precisely from the middle of the fifth century onwards that Christianity began to be deeply rooted there, with the development of ecclesiastical hierarchies and the gradual structuring of an ecclesial network. At the dawn of the first Lombard invasions, a castra net was installed along the main valley axes, the only penetration routes from the north. Among them, stand out Campomarzio and Castrum Perti, whose roles did not seem to be exclusively military, having been structured as important junctions in the region’s settlement network, often in counter-position to the important Christian poles of the coast. Keywords: Liguria, castra, Byzantine, Lombards, church network Parole chiave: Liguria, castra, Bizantini, Longobardi, chiese

Le città, il territorio e la Liguria occidentale in età tardo antica La dimensione geo-politica della Liguria tardoantica, soprattutto nell’area ponentina, si configurò come una zona pienamente ‘liminale’, in cui convivevano sia la dimensione marittima che quella montana (Figura 1). Un momento storico chiave può unilateralmente identificarsi nell’azione di Costanzo III, futuro imperatore, che ‘pacificò’ le Gallie (destituendo l’usurpatore Costatino ad Arles) e che da subito comprese l’importanza del territorio ligure, intervenendo precipuamente ad Albenga, che a partire dai primi decenni del V secolo divenne, di fatto, capitale della Liguria (Pergola 2018, ivi bibl.). Ad attestare gli interventi di Costanzo ad Albenga è la nota epigrafe del 417 d.C. (CIL V, 7781), in cui, con evidente tono auto-celebrativo, il generale reclamava di avere riedificato la città dalle fondamenta, dotandola anche di mura (duxitque recenti fundamenta solo) (su Albenga si vedano, con relativa bibliografie pregresse, Pergola 2010; Pergola 2011). Sebbene le indagini archeologiche abbiano evidenziato come l’opera edilizia di Costanzo non fosse stata così radicale come propagandato, ciò non inficia l’incisività politica del suo intervento, ponendo Albingaunum al centro della gerarchia urbanistica del ponente ligure e, del resto, non sembra essere casuale che la prima attestazione vescovile risalga al 451 d.C., con un episcopus ecclesiae Albinganensis, (PCBE, 1872; Lanzoni 1927: 842). Un ruolo più marginale dovette invece aver avuto Ventimiglia – per la quale si rimanda ai lavori di sintesi di Carlo Pampararo (Pampararo 2014; Pampararo 2016)

e per la quale si attende anche la rilettura delle fasi postclassiche da parte di Alessio Paonessa – sebbene appaia forse da ridimensionare una lectio eccessivamente catastrofista che inquadrava un’occupazione di età tardo antica limitata alle sole insulae meridionali, prima del trasferimento nella ‘città alta’ a partire dal IX secolo: appare infatti assai probabile che un primo nucleo episcopale possa essere ipotizzato nelle trame della città romana, prima appunto della traslazione del nucleo urbano nelle zona sopraelevata, pur a fronte di una prima attestazione della diocesi solo a partire dall’anno 680, quando il vescovo Giovanni partecipò al concilio romano (Lanzoni 1927: 844). La diffusione del Cristianesimo nel ponente ligure sembrò, a tal proposito, un processo lento e graduale e la nota epigrafe graffita su una tegola, riferibile al giovane Lucius e datata al 362 d.C., non sembra da sola poter giustificare l’ipotesi di una Cristianizzazione ben radicata e strutturata già nel IV secolo (per l’epigrafe si veda Mennella, Coccoluto 1995: 77-79). Abbiamo già detto di Albenga e Ventimiglia, mentre nella dicotomia Vada Sabatia/Savona un primo vescovo, allo stato attuale delle nostre conoscenze, non sembrerebbe riconducibile a prima del IX secolo (Castiglia 2014). Del resto, anche la rete di chiese battesimali che venne a svilupparsi nelle aree extraurbane (su tutte la basilica di Capo Don a Costa Balenae presso Riva Ligure, la cosiddetta ‘Pieve del Finale’ o ancora San Paragorio a Noli) sembra certificare un radicamento monumentale del Cristianesimo che non può essere anticipato a prima del maturo V secolo (si vedano Frondoni 2001; Frondoni 2018, ivi bibl.).

Perchement et Réalités Fortifiées en Mediterranee (Archaeopress 2023): 297–308

G. Castiglia, E.E.K. Hanna e Ph. Pergola

Figura 1. I principali siti menzionati nel testo (G. Castiglia)

Scendendo nella gerarchia insediativa, il panorama delle villae soffre anch’esso di una conoscenza non sempre dettagliata ed esaustiva, con insediamenti soventi attestati lungo il litorale marittimo, come ad esempio i ben noti di casi di Bussana, Albisola (solo per citarne alcuni) ove, a livello di scala macroterritoriale, si attestano riconversioni d’uso soprattutto nel V secolo, primordi di una successiva e completa defunzionalizzazione.

anche tutto il litorale fosse caduto sotto il dominio longobardo per tutta l’estensione dell’attuale territorio ligure (sull’occupazione longobarda si veda da ultimo De Vingo 2018). I casi meglio noti di siti perchés sono quelli di Castrum Perti, in provincia di Savona, e quello di Campo Marzio, nell’imperiese, che adesso andremo a vedere nel dettaglio, in un’ottica pur sempre globale e macroterritoriale. Ph.P.; G.C.; E.E.K.H.

Passando all’analisi dei contesti fortificati, attestati sui rilievi, sembra evidente una loro relazione (perlomeno nell’area ponentina) con i grandi eventi geo-politici che intercorsero a partire dalla fine del VI secolo, momento in cui – è bene ricordarlo – la Liguria era in mano bizantina. Nel 568 d.C., un noto passo dell’Historia Langobardorum attestava come in quell’anno Alboino avrebbe conquistato universas Liguriae civitates, ad eccezione di quelle costiere (P. Diac., hist. lang., II-25). È infatti noto che il territorio sarebbe rimasto in di pertinenza bizantina sino alla conquista di Rotari, avvenuta intorno al 643: è sempre Paolo Diacono (sebbene se ne abbia menzione anche nell’Origo gentis Langobardorum) a menzionare tale episodio: Igitur Rothari rex Romanorum civitates ab urbe Tusciae Lunenesi universas quae in liotore maris sitae sunt usque ad Francorum fines cepit (P. Diac., hist. lang., IV-45). Questo passo certifica con pochi dubbi come alla metà del VII secolo, dunque,

Castrum Perti e la zona del finale (Finale Ligure – SV) Il sito di castrum Perti, nel Finalese, rappresenta senza dubbio il contesto fortificato di età tardo antica meglio indagato e conosciuto in tutta la Liguria. Esso sorge su un rilievo a circa 287 metri s.l.m., alle spalle dell’attuale Finale Ligure, in provincia di Savona, in un’area densamente abitata già da età preistorica (per l’edizione completa dello scavo si veda Mannoni, Murialdo 2001). La prima attestazione documentaria del sito risale al 1162, in un diploma di Federico Barbarossa – quando veniva definito castro Pertice– e, dunque, ad un momento decisamente più tardo rispetto a quanto ravvisabile dalle evidenze materiali, che tracciano un’origine del sito fortificato al VI secolo, plausibilmente in 298

Perchement, città e territorio nella Liguria occidentale per quanto attiene le produzioni più tarde di sigillata che i contenitori anforici, pur non mancando anche indicatori di contatti ad ampio raggio con altre aree del Mediterraneo, dalla Penisola iberica alle zone orientali (si veda in particolare Murialdo 2001c). Inoltre, una dettagliata analisi proposta ancora una volta da Giovanni Murialdo ha permesso di avanzare significative e suggestive ipotesi circa le componenti sociali attestate all’interno del castrum, utile non solo a comprendere l’articolazione interna del sito, ma anche per inserirlo in una più ampia cornice geo-politica (Murialdo 2001d). Da un lato emerge una componente antropica caratterizzata prevalentemente da individui di età adulta, sia uomini che donne, mentre sembra essere assai limitata la presenza infantile, aspetto che lascia supporre come la frequentazione del contesto potesse forse essere ancorata ad una dimensione non stanziale, ma forse rotatoria o, comunque, articolata anche su altri poli, dove magari risiedevano i nuclei familiari.

relazione alle prime pressioni longobarde sulla Liguria bizantina. Da un punto di vista topografico, il castrum era caratterizzato da tre differenti sistemi difensivi che, pur diversificati e non contigui, andavano a definire un comparto unitario (Cagnana 2001). Le cortine, dotate sia di torri ‘aperte’ che ‘chiuse’, interessavano i lati nord, ovest e – in parte – sud dell’insediamento, mentre la zona a est risultava difesa naturalmente dalle peculiarità orografiche del territorio. All’interno dell’area cinta dalle mura, gli scavi archeologici condotti da Giovanni Murialdo hanno consentito di intercettare quattro unità edilizie di forma rettangolare, addossate al lato interno delle fortificazioni: si tratta di strutture con basamenti in pietra ed elevati in materiali misti, la cui destinazione doveva essere polivalente, sia di carattere residenziale che con funzioni di stoccaggio (Murialdo 2011a) (Figura 2). Le indagini stratigrafiche hanno rivelato una cronologia coerente a quella del sistema fortificato e, dunque, a partire dalla metà del VI secolo fino all’incirca alla metà del successivo. Curiosamente, mancano tracce di una struttura ‘palaziale’ o, comunque, di un edificio distintivo e riconducibile ad un ente dominante, così come la chiesa di San Antonino –  di età romanica (Murialdo 2001b) – non sembra restituire tracce che possano rimandare ad una sua edificazione più antica.

La cultura materiale –  intesa lato sensu – inoltre sembra rivelare una spiccata presenza militare, come del resto è lecito aspettarsi, considerata la natura dell’insediamento: quest’ultima può sembrare un’affermazione quasi lapalissiana, considerata la tipologia dei contesto, ma è importante rimarcarla, visto e considerato che ancora oggi non sono infrequenti (come noto) posizioni interpretative che vanno a minimizzare –  quasi a negare –  la natura

Di grande rilievo è, inoltre, la cultura materiale rinvenuta nelle stratigrafie, che certifica un impatto decisamente maggioritario di merci nord-africane, sia

Figura 2. L’insediamento fortificato di Castrum Perti (da Mannoni, Murialdo 2001)

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G. Castiglia, E.E.K. Hanna e Ph. Pergola eminentemente militare di questi castra, soprattutto nell’ottica dei conflitti limitanei. Non solo, la matrice di molte produzioni attestate a Perti, come noto, trova confronti di ampio respiro e non sono infrequenti i casi di reperti, soprattutto in metallo, che trovano stringenti analogie con le produzioni restituite dagli ateliers della Crypta Balbi di Roma proprio nelle fasi di VI-VII secolo (Murialdo 2001d: 228). Tale aspetto – forse ancor più dell’assai eterogeneo spettro del vasellame ceramico – sembra inoltre rimarcare una gestione ‘centralizzata’ del castrum o, meglio, una sua stretta dipendenza dal potere centrale e non una genesi ed una conduzione di natura spontanea ed autarchica, contribuendo ad enfatizzarne, dunque, la natura eminentemente militare.

articolata su spazi ‘aperti’ (Murialdo 2001). Se, dunque, un’immediata associazione di idee potrebbe portare ad ipotizzare una presa di controllo del castrum da parte delle truppe rotariane, in realtà la controprova archeologica indirizza verso tutt’altra direzione. Il castrum Perti sembrò essere andato incontro ad un abbandono pressoché definitivo (sino alla risalita in altura occorsa nel basso medioevo) ma, ciononostante, non successivo a momenti traumatici, dal momento che mancano indicatori materiali in tal senso (incendi, strati di abbandono repentino, etc.) (Murialdo 2001e). Questo aspetto induce a porsi degli interrogativi sull’avvicendamento politico-militare occorso nella Provincia Maritima Italorum, degli interrogativi che, peraltro, sono in buona parte destinati a rimanere disattesi. Se, come abbiamo detto, non ci sono tracce né di eventi traumatici a connotare l’abbandono della fortezza finalese né, tantomeno, di una cogente e sostanziale rioccupazione, a cosa fu dovuta effettivamente la dismissione del sito fortificato? Si potrebbe da un lato ipotizzare una sorta di mancanza di interesse strategico e di effettiva utilità di un contesto di tale fattezza e natura da parte dei Longobardi, dal momento che una volta che i territori al di qua e al di là dell’Appenino erano ormai stati unificati un avamposto sito sul precedente limes avrebbe in effetti perso di valore, non rendendo più giustificabili investimenti su di esso. D’altro canto, inoltre, è ben noto come la presenza di markers archeologici della presenza longobarda in Liguria sia molto labile, per non dire effimera e, del resto, non si può nemmeno escludere, come recentemente suggerito da Paolo de Vingo, che il valico finalese non fosse stato effettivamente utilizzato dai Longobardi per penetrare verso la Liguria Maritima, privilegiando altre vie di accesso, come la Val Bormida (De Vingo 2018). Non solo, se andiamo ad analizzare i dati archeologici del Ponente ligure, sembra verificarsi nel corso dell’alto medioevo un certo livello di continuità insediativa – pur indubbiamente sotto forme assai diversificate rispetto ai secoli precedenti – come bene attestano la strutturazione del villaggio altomedievale a Noli, con particolare riferimento alle evidenze emerse dallo scavo nell’ex piazzale della ferrovia (Frondoni, Parodi, de Vingo 2015), o nelle fasi altomedievali attestate a Costa Balenae (ancora in buona parte inedite), come del resto attestano anche i restauri nella cosiddetta Pieve del Finale (vedi infra) e nella stessa basilica di Capo Don e la persistenza di figure vescovili (come già detto, quello che fu probabilmente il primo vescovo di Albintimillium è menzionato proprio in piena età longobarda). Tali elementi, pertanto, potrebbero essere indicatori di un’occupazione da parte dei nuovi venuti poco ‘invasiva’ o, comunque, poco ‘caratterizzata’.

Giovanni Murialdo, inoltre, valorizza un noto passo di Procopio di Cesarea in cui si fa riferimento alla presenza di numerose fortezze nelle Alpi che separavano i Galli dai Liguri ed allo stanziamento di contingenti goti al loro interno (sottolineando peraltro come risiedessero lì con mogli e figli, in contrasto con il dato archeologico – vedi supra) (Murialdo 2001d: 227; per il passo procopiano si veda Proc., bell. goth. VI-29). Tale aspetto, se raffrontato anche con il dato materiale, potrebbe far propendere anche per un tentativo di analisi ‘etnica’ delle componenti stanziate nel castrum: il deposito archeologico testimonia la presenza sia di elementi di spiccata matrice ‘romana’ o ‘bizantina’ (prevalentemente accessori legati alla dimensione ‘militare’, quali ad esempio elementi da cintura per la sospensione di spade) sia di altri elementi, leggermente più tardi, maggiormente affini ad un ambito produttivo ‘germanico’, pur lasciando poco spazio ad una chiara connotazione etnica delle guarnigioni ivi stanziate (Murialdo 2001d). Analogamente, sempre secondo l’analisi di Murialdo, la lettura di tutti questi elementi (placchette, fibule, etc.) se da un lato tradisce la presenza in loco di una classe di individui mediamente facoltosa, dall’altro non consente di evidenziare una gerarchizzazione intra site netta e ben definita, come del resto già deducibile dalla già citata assenza di edifici distintivi negli spazi del castrum. Le fasi ultime di vita del fortilizio sembrano coincidere in maniera piuttosto lineare con l’avvenuta conquista del litorale ligure da parte delle milizie di Rotari, dal momento che il dato archeologico certifica un abbandono del contesto proprio alla metà del VII secolo (Murialdo 2001e: 669). È inoltre interessante rilevare come siano, di fatto, pochissimi i depositi stratigrafici successivi a tale limite cronologico e, peraltro, caratterizzati da un assai incisivo picco di residualità dei materiali più antichi (Murialdo 2001e: 669): le limitatissime evidenze post metà VII, infatti, si limitano a pochi lembi deposizionali, che non sembrano rivelare tracce di rioccupazione degli ambienti più antichi ma, piuttosto, una frequentazione piuttosto sporadica,

Tornando però per un attimo alla fase tardo antica, Castrum Perti, inoltre, assume una significativa ed 300

Perchement, città e territorio nella Liguria occidentale le produzioni attestate al castrum Perti, rimandando dunque ad un orizzonte di VI-VII secolo, sebbene non manchino materiali circoscrivibili già al V. Un elemento di straordinaria importanza, inoltre, è rappresentato dall’epigrafe funeraria di una bambina di nome Paula, nella quale è tràdito il riferimento al consolato di Agapito, nell’anno 517 d.C., attestando dunque come l’edificio fosse in pieno uso nel VI secolo e come avesse anche valenza funeraria (Lamboglia 1956; Mennella, Coccoluto 1995: 79-81). La pieve avrebbe avuto a sua volta una lunghissima continuità di utilizzo, attraverso importanti rifacimenti, dapprima probabilmente in età carolingia, per poi passare per interventi inquadrabili tra XI e XII secolo (molto probabilmente di concerto con la messa in opera della chiesa nel castrum Perti) ed in epoche successive, arrivando ai giorni nostri, in sostanziale analogia con quanto avviene nella vicina chiesa di San Cipriano a Calvisio Vecchia (Frondoni 1998c).

ulteriore valenza topografica se analizzato in ottica macro-contestuale, ovverosia nell’ambito delle dinamiche insediative del territorio in cui insisteva, soprattutto in relazione all’area litoranea più prossima, corrispondente grossomodo all’attuale bacino di Finale Ligure. Scavi condotti a più riprese in corrispondenza della cosiddetta Pieve del Finale (nota anche come ‘Pieve dei Cappuccini’) e delle aree ad essa immediatamente circostanti –  a partire dagli anni quaranta del Novecento – hanno infatti consentito di intercettare una sequenza antropica estesa sulla lunghissima durata, dall’età repubblicana sino al maturo Medioevo (Lamboglia 1963; Frondoni 1998d; Frondoni 2001; Frondoni 2003a; Frondoni 2017). Sul litorale, infatti, si dipanò un insediamento che, probabilmente, nacque come villa per poi svilupparsi come mansio in età tardo antica e, successivamente, come vicus, sebbene la limitata estensione dei sondaggi stratigrafici non consenta di avanzare ipotesi più cogenti al riguardo. In tale contesto venne impiantata una piccola chiesa battesimale, mononave, con abside semicircolare e nartece, lunga circa tredici metri e larga dieci (Figura 3). Nonostante gli scavi ivi effettuati risalgano in prima battuta agli anni quaranta del Novecento, indagini ed approfondimenti realizzati dalla Soprintendenza della Liguria negli anni novanta hanno consentito di trarre dati significativi circa l’inquadramento cronologico dell’edificio. Reperti ceramici intercettati nell’area absidale trovano stretta analogia cronologica con

Il contesto litoraneo di Finale e il castrum Perti, noi riteniamo, possono essere dunque letti in un’ottica duopolistica, ovverosia come due contesti strettamente interconnessi, analogamente a quanto si può ravvisare – come vedremo – nella dicotomia Capo Don/Campo Marzio nell’imperiese, con il sito fortificato posto a salvaguardia dei percorsi vallivi di accesso agli insediamenti marittimi, che a loro volta garantivano al castrum sia fondamentali vettori di approvvigionamento

Figura 3. La Pieve del Finale (da https://soprintendenza.liguria.beniculturali.it)

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G. Castiglia, E.E.K. Hanna e Ph. Pergola (come ben certifica la cultura materiale) che un importante riferimento per la cura animarum, formando un sistema virtuoso di interscambi funzionali, del quale doveva plausibilmente far parte anche Varigotti, ove probabilmente doveva insistere un contesto fortificato già dai secoli tardo antichi (è infatti citato in un passo dello pseudo-Fredegario, in riferimento alle conquiste operate da Rotari – Fredeg. (pseudo), chron., IV-711; si veda anche Fontes Ligurum, 1439: 367): nonostante ciò, però, ad ora le indagini archeologiche non hanno ancora consentito di intercettare una fase ben strutturata coeva alla menzione documentale, sebbene alcuni elementi provenienti dagli scavi effettuati presso la chiesa di San Lorenzo sembrino dare un riscontro materiale su una frequentazione tardo antica (su Varigotti si vedano Formentini 1947; Lamboglia, Ugo 1952; Frondoni, Benente, Murialdo, Palazzi, Pellegrineschi 1997). Nello specifico, indagini archeologiche condotte nel corso del Novecento hanno permesso di intercettare un’area cimiteriale (già nota dagli inizi del secolo: si veda Barrili 1905: 13) che ha restituito alcuni sarcofagi ed elementi datanti che sembrano certificare una frequentazione a scopo funerario (cui sembra associarsi anche una struttura muraria, datata ad una generica cronologia tardo antica – si veda Frondoni 1998d) estesasi perlomeno sino all’VIII secolo d.C., (in particolare si veda, per un sunto, Frondoni, Benente, Murialdo, Palazzi, Pellegrineschi 1997: 179). G.C.

parte dell’imponente cinta muraria, due torrioni che dominano le estremità della collina e una larga entrata a meridione. In quest’occasione, Recchia realizzò un sondaggio nel settore nord del forte, mettendo in luce i primi interessanti dati stratigrafici. Sotto 2 m di profondità, venne individuato uno strato caratterizzato da una forte presenza di anfore e reperti ceramici tardo romani, fra cui vasi in pietra ollare. Esso era sottoposto a uno strato di cenere che attesterebbe un incendio. Le future indagini in questa parte potrebbero forse rispondere a numerose domande, soprattutto circa la continuità di vita dall’epoca preromana in avanti. Recchia, nello stesso anno, dopo la ripulitura delle strutture della chiesa dedicata a S. Giorgio, realizzò degli scavi nell’area antistante la chiesa, scoprendo una necropoli ad inumazione, di età medievale (Lamboglia 1951: 71-72). Un vasto e complesso progetto di ricerca incentrato sullo studio della Valle Argentina si è svolto tra il 2001 e il 2008. Sono state eseguite una serie di indagini archeologiche nei comuni di Castellaro, Riva Ligure e Taggia, insieme ad altri sondaggi in alcuni siti archeologici collinari come il Monte Rocche e il Monte Settefontane. Le attenzioni all’interno di questo progetto erano rivolte ancora una volta a Campomarzio (Gambaro, Del Lucchese 2008: 245247. Gambaro, Rendelli, Del Lucchese 2008: 254-256). Pertanto, è stata avviata una collaborazione scientifica tra la soprintendenza archeologica della Liguria, Cattedra di archeologia medievale dell’Università di Genova, Pontificio Istituto di Archeologia, Laboratoire d’Archéologie Médiévale et Moderne in Méditerranée (Université d’Aix Marsille, MMSH) e Istituto Internazionale di Studi Liguri, con lo scopo di studiare questo sito fortificato. Tra il 15 e il 26 settembre 2008, grazie alla collaborazione con il comune di Taggia, la vegetazione è stata completamente rimossa ed è stato realizzato un rilievo integrale delle rovine. Sebbene le brevi indagini archeologiche condotte nel 2008 da Fabrizio Benente non abbiano consentito di precisare le scansioni cronologiche più antiche, tuttavia, i saggi effettuati hanno permesso di mettere in evidenza parte di un’area funeraria sviluppatasi attorno all’edificio di culto, mentre dagli altri settori di scavo provengono maiolica arcaica e produzioni ceramiche post-medievali (Benente, Gambaro 2008-2009: 109).

Il sito perché di Campomarzio e il suo territorio Spostandoci ora più ad occidente, in provincia di Imperia, risalendo la valle Argentina da Taggia verso nord, insiste il sito fortificato di Campomarzio, inserito dentro un’ansa del torrente Argentina e installato su uno sperone che blocca trasversalmente la valle in modo tale da controllare il passaggio dalle coste liguri verso il Piemonte e le Alpi Orientali (Figura 4). Il sito, di fatto, non è mai stato oggetto di campagne archeologiche prolungate, aspetto che ne rende complessa una precisa identificazione cronologica. Campo Marzio è stato riconosciuto come fortezza bizantina, nel 1937, da Nino Lamboglia. Oltre alla testimonianza del culto di S. Giorgio, molti resti archeologici sono venuti a corroborare l’identificazione del Lamboglia, tra cui gli archi delle porte e delle finestre in materiali tufacei e i pavimenti interno delle torri di difesa, in opus signinum (Lamboglia 1950: 48-49). Nonostante l’importanza del monumento, i primi limitati interventi furono condotti da Umberto Martini e Berardo Recchia, nel 1951, consentendo di identificare i principali assetti monumentali, come

Riprendendo ancora il discorso dell’identificazione del sito, lasciando a parte la discussione dell toponimo Kαστρον Ταβία citato nella Descriptio Orbis Romani di Giorgio Ciprio (Giorgio di Ciprio, Descriptio Orbis: 625), la prima attestazione documentaria sicura è del 979-980 d.C., che cita un Castelum de Campomarcio, quando alcune famiglie domandano al vescovo Teodolfo il permesso di occupare i terreni della chiesa genovese situata a Tabiensibus et Matutianensibus finibus, il quali vengono definiti vastate et depopulate et sine habitatore relicte. Il Lamboglia, senza dare riferimenti precisi, parla di un documento del 962 ed afferma che il sito in questione

1  Chrotarius cum exercito Genava maretema, Albingano, Varicotti, Saona, Ubitergio et Lune civitates litore mares de imperio auferens, vastat, rumpit, incendio concremans.

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Perchement, città e territorio nella Liguria occidentale

Figura 4. Campomarzio (foto A. Paonessa 2017)

viene citato come castelum de Campomarcio (Lamboglia 1950: 48-49). Allo stato attuale degli studi non sono state individuate altre fonti che parlino in modo diretto della fortezza di Campomarzio.

curvilineo e parallelo alla cinta muraria. Tre ambienti disposti uno accanto all’altro sono stati identificati in quest’area (3100, 3200, 3300: l’ambiente centrale 3200 è separato dal terzo 3300 da una strada gradinata). Nel 2008, è stato indagato l’ambiente 3200, dove il crollo interno appariva parzialmente rimosso. Tutti i muri delimitano un ambiente rettangolare costruito a secco, che misura 8 x 5 m ed è accessibile dall’angolo nordest. Un saggio di scavo è stato condotto nella porzione ovest, dove la stratigrafia ha evidenziano uno strato di crollo e un suolo che hanno restituito reperti ceramici post-medievali.

Per quanto riguarda i ritrovamenti più importanti messi in luce durante le attività di scavo stratigrafico (Figura 5), essi non sono di poco conto, dal momento che consentono di dare un’idea pressoché completa sulla conformazione del sito ed potenziale del deposito stratigrafico. Il settore 1100, posto subito al di sotto e ad ovest della chiesa di S. Giorgio, è delimitato da un muro di contenimento, orientato nord-sud, in pietre e laterizi disposti a secco. In questo settore sono stati rilevati tagli nella roccia ed alcune coperture in pietrame e lastre, che possono essere interpretate come resti di almeno quattro sepolture. Il settore 1200, coincidente con l’ampio pianoro artificiale sottostante e ad ovest della chiesa di S. Giorgio, è stato indagato nel 2008, con un limitato saggio stratigrafico nella porzione nord di una struttura suddivisa in vani. Tale struttura è caratterizzata dall’utilizzo – nella parte delle fondazioni dei muri perimetrali – di lastroni litici di notevoli dimensioni. I livelli di crollo trovati hanno restituito frammenti di ceramica medievale, tra cui una maiolica arcaica, frammisti ad anforacei e a materiale pertinente a fasi di frequentazione cronologicamente anteriori. Per quanto riguarda l’area 2000, già oggetto di indagini negli anni ‘50, nel 2008 è stato effettuato nella porzione ovest un limitato saggio di scavo (2 x 3,40 m), dove è stata messa in luce una struttura rasata, anteriore alla costruzione del torrione. Sono rinvenuti reperti, tra cui graffita a girandola del XVII secolo, relativi all’occupazione tardo medievale della struttura o a vicende di frequentazione post medievale. Infine, l’area 3000 posta sul versante nord della collina, è costituita da una serie di ambienti disposti a schiera con andamento

È dunque evidente che futuri ed auspicabili scavi possano partire da questi livelli per mettere in luce i primi strati archeologici relativi all’occupazione dell’area fortificata. Il fortificato di Campomarzio potrebbe avere uno stretto legame con il sito costiero di Capo Don, situato a circa 6 km a sud (Figura 6). Capo Don, plausibilmente riconoscibile nell’approdo di Costa Balanae, attestato nella Tabula Peutingeriana, si configura come un contesto pluristratificato, situato vicino al mare, sulla foce del torrente Argentina. A partire dal II o dal I secolo a.C. l’approdo fu occupato da una villa romana, probabilmente terrazzata, ma non scavata in estensione, i cui dati stratigrafici hanno permesso di avanzare l’ipotesi di una continuità di uso del sito fino al III o al IV secolo d.C. Agli inizi del VI secolo, il sito venne profondamente riconfigurato, con l’edificazione di un’imponente basilica a tre navate, lunga più di 30 metri, dotata di un battistero situato nell’avancorpo occidentale e di una intensiva occupazione funeraria, che si sviluppò progressivamente occupando la navata nord, per estendersi anche al di fuori dalla chiesa (Pergola et alii 2014: 331-363). Grazie alle nostre 303

G. Castiglia, E.E.K. Hanna e Ph. Pergola

Figura 5. Planimetria del sito di Campomarzio (Benente, Gambaro 2008-2009)

Figura 6. Foto con il drone del sito di Capo Don (foto E.E.K. Hanna 2018)

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Perchement, città e territorio nella Liguria occidentale indagini, condotte a partire dal 2009, in regime di convenzione e poi di concessione, finanziate con il generoso contributo della Fondazione Lamboglia, è stato possibile identificare un percorso viario di andamento est-ovest, parallelo alla costa e tangente, a nord, la basilica paleocristiana. Durante la campagna di scavo del 2014, inoltre, sono state identificate tracce di impianti di produzione artigianale relative a vetro e ferro, nonchè alla lavorazione di materiali da costruzione (calcare, tegole, mattoni) enucleando una serie di indicatori plausibilmente riferibili ad un complesso polifunzionale. La messa in opera della basilica – la più grande in ambito extra-urbano in tutta l’Italia nord-occidentale – denuncia da un lato l’esigenza di potenziare i vettori della cura d’anime, creando un polo di riferimento per l’estremo ponente, prima di Ventimiglia – di cui ricordiamo la tarda attestazione episcopale – nonché il contestuale sviluppo di un insediamento ad essa associato (forse un vicus, analogamente a quanto avviene nel Finale).

In realtà, formalmente, l’amministrazione di tutta la Liguria dipendeva dal controllo della sede centrale ma, a causa della situazione geo-politica, è plausibile che si sia riscontrata una sovrapposizione di autorità da parte dei due organismi provinciali, con l’obiettivo primario di difendere meglio il territorio. In questo clima di instabilità e riorganizzazione della regione, i castra liguri non devono essere considerati come semplici sedi di guarnigioni, bensì come organizzazioni territoriali contraddistinte legalmente e con specifiche competenze militari (Balbis 1979: 162). A conferma della suddetta ipotesi, i dati archeologici qui presentati, seppur relativamente limitati – se non altro dal punto di vista quantitativo – consentono di attribuire una dimensione polivalente ai siti fortificati della Liguria di Ponente. Con pochi dubbi essi sorsero con natura eminentemente militare, per la difesa del limes bizantino dalle pressioni longobarde, ma appare evidente come essi si fossero fin da subito inseriti nelle dinamiche sociali, politiche, insediative ed economiche del litorale, diventando, de facto, parte integrante degli apparati demici. Con riferimento al castrum Perti, nel 2001 Aurora Cagnana suggeriva che, probabilmente, ad una prima fase di arroccamento forse ‘disorganizzata’, si fosse succeduta una seconda fase caratterizzata da una maggior pianificazione e programmazione, che avrebbe indotto a privilegiare alcuni siti selezionati – tra i quali, appunto il castrum Perti – in virtù della loro maggior incisività strategica (Cagnana 2001: 111-112). Non sembra pertanto essere casuale che contesti come quello del finalese, ma probabilmente lo stesso Campomarzio, fossero entrati vivacemente ed attivamente a far parte delle rotte commerciali di respiro ‘mediterraneo’ che ancora garantivano dinamismo commerciale al litorale. In una prospettiva di più ampio respiro, che abbracci tutto il profilo dell’attuale territorio ligure, inoltre, spicca una evidente discrasia con la zona di levante: non bisogna infatti dimenticare che, in ottica comparativa, anche il panorama dei siti di altura tardo antichi – quelli che appunto definiamo espressione del perchement – attestati nella zona liminale tra le attuali Toscana e Liguria (con particolare attenzione al territorio toscano) risultino piuttosto evanescenti, come ben evidenziato da Marco Valenti alcuni anni orsono: ‘l’impressione che si ha, guardando ai pochi casi di scavi effettuati in coincidenza di castra, è quella di una rete di fortificazioni abbastanza elementari e mai di complessi imponenti, come negli esempi dell’Italia alpina. Una sorta di avamposti dai quali sembra difficile organizzare ed amministrare organicamente un territorio’ (Valenti 2004: 77). In tempi recentissimi, conclusioni in parte affini sono state proposte da E. Giannichedda, in particolar modo in riferimento al caso di Filattiera, sostenendo l’importanza di ‘riconsiderare il senso di un’importanza strategica, […] troppo spesso

Il legame tra il sito di Costa Balena e Campomarzio è suggerito inoltre da un’iscrizione latina, trovata nella parte settentrionale del nartece nel 1988. Questa epigrafe è dedicata a Maria, una clarissima femina, dal marito Acilio, un ufficiale bizantino. È dunque ipotizzabile che potesse trattarsi di membri della classe aristocratica, legata alla presenza di un presidio bizantino proprio a Campomarzio. Questo legame, a livello ipotetico, potrebbe essersi esteso al nucleo antropico di Taggia, situato a sud di Campomarzio, ove la chiesa di Santa Maria del Canneto sembra denunciare la presenza di fasi altomedievali. Solo con futuri scavi stratigrafici nell’area circostante alla cappella e la comprensione delle murature individuate all’interno della cappella, si potrebbe aggiungere un altro tassello sui rapporti fra i vari centri bizantini d’altura, di mezzacosta e quelli costieri. E.E.K.H. Riflessioni conclusive Verso la fine del VI secolo, restavano in mano ai bizantini solo l’Esarcato, la Corsica, la Sardegna, la Sicilia e alcune regioni costiere, tra cui la Liguria. Quest’ultima, sin dai primi anni dell’invasione, si presentava frammentaria come territorio per le progressive conquiste longobarde e come amministrazione per scelta del potere bizantino. Giorgio di Ciprio afferma infatti che fu stabilita una ripartizione politico-amministrativa della provincia, poiché a causa dell’instabilità appariva fondamentale riordinare i frammenti sparsi sopravvissuti all’incursione longobarda. Nella Descriptio orbis romani viene specificato che Ventimiglia insieme a Genova e Luni furono unite all’ Έπαρχία Οὔρβικαρίας con capitale Roma, mentre altri centri come κάστρον Βενερης (Portovenere) e κάστρον Ταβία (taggia) dipendevano dall’ Έπαρχία Αννωναρίας, facente capo a Ravenna. 305

G. Castiglia, E.E.K. Hanna e Ph. Pergola richiamata, ma che sembra non avere obbligato i bizantini a investire risorse e/o stanziare truppe né, tantomeno, i longobardi a una qualche riconoscibile attività bellica e insediativa in loco’ (Giannichedda 2016: 165). Il ruolo del perchement ricostruibile nel ponente ligure, inoltre, assume – come già tratteggiato –  un valore aggiunto nel rapporto con il litorale, un litorale con il quale si instaurò un ruolo dicotomico anche per quanto attiene la cura animarum: i casi di Castrum Perti e di Campomarzio, infatti, ben evidenziano tale mutualità di rapporti con le aree costiere, enucleando una relazione diretta non tanto con le città, quanto piuttosto con insediamenti che, seguendo la definizione francese, potremmo definire ‘secondari’, come i vici ‘rurali’ (o, meglio, costieri) che ingenerarono anche la nascita grandi poli di devozione cristiana.

ma, piuttosto, su una concezione strategica fondata sul controllo militare e economico dei percorsi di collegamento tra la Liguria e l’area padana. Infatti, i castra arroccati sono sempre situati nelle vicinanze delle vie d’accesso al mare e ai centri costieri con cui erano in diretto rapporto e, pertanto, è chiaro che il ruolo giocato dalle città litoranee, nell’ambito della riorganizzazione bizantina delle difese su scala regionale, sia stato di primaria importanza. In quest’ottica, il confine nord dello spartiacque alpinoappenninico non deve essere considerato chiuso e inaccessibile ma, piuttosto, come un’ampia fascia di frontiera soggetta ad influenze diverse e permeabile ai traffici mercantili (Greppi 2008). Una testimonianza di questa apertura dei confini liguri è fornita anche dall’ingente quantità dei ritrovamenti di pietra ollare (a tal proposito, infatti, essa è sovente intercettata anche nei siti costieri, come ad esempio negli scavi di Capo Don e Ventimiglia, dove è riscontrata una quantità non indifferente di pietra ollare – Gandolfi 1986, 269-302), provenienti dall’area alpina centrale, che sono individuabili anche nei centri d’altura situati in corrispondenza di passi vallivi e che dobbiamo immaginarci venisse importata proprio attraverso quei percorsi d’altura. Ph.P.; G.C.; E.E.K.H.

L’attestazione presente in Giorgio Ciprio, insieme alla notizia tràdita dall’Anonimo Ravennate circa la riorganizzazione degli approdi da parte dell’amministrazione bizantina, che previde la realizzazione di nuovi attracchi per le navi – associati a castra in funzione delle vie militari marittime e terrestri del limes – lascia però ritenere con ragionevole certezza che la fortificazione di Campomarzio fosse sorta di concerto con quella di Perti e, dunque, in un’ottica di militarizzazione dell’area.

Bibliographia

Dunque, il paesaggio ligure in età bizantina sembra munito di una rete a maglia larga di fortezze, che passava attraverso i principali centri di Albintimilium, Castrum Tabia, Albingaunum, Castrum Baractelia, Varigotti-Noli, Saona) e Albisola, per quanto attiene il Ponente ligure. All’organizzazione del controllo del territorio e la difesa sulla costa corrispondevano poi una serie di castra distribuiti nell’entroterra e in corrispondenza degli accessi vallivi. L’insieme delle fonti archeologiche e documentarie relative alle strutture fortificate liguri tardoantiche e altomedievali presenta un quadro eterogeneo per quanto riguarda la tipologia degli apparati difensivi e la loro localizzazione nel territorio.

Fonti CIL V = Mommsen, Th. 1877. Corpus Inscriptionum Latinarum. Inscriptiones Galliae Cisalpinae latinae. Berolini: Georgium Reimerum. Georgio di Ciprio = Gelzer, H. 1890. Descriptio orbis Romani. Accedit Leonis Imperatoris Diatyposis genuina adhuc inedita. Commentario instruxit Henricus. Lipsia : Brill. Fontes Ligurum = Fontes Ligurum et Liguriae Antiquae, Atti della Società Ligure di Storia Patria, n.s. vol. XVI (XC), Genova: Società Ligure di Storia Patria 1976. Fredeg. (pseudo), chron. = Krusch, B. 1888. Monumenta Germaniae Historica. Scriptores rerum merovingicarum II. Hannover. P. Diac., hist. lang. = Zanella, A. 1991. Paolo Diacono. Storia dei Longobardi (con introduzione di B. Luiselli). Milano: Biblioteca Universale Rizzoli. Proc., bell. goth. = H.B. Dewing (revised by A. Kaldellis) 2014. Prokopios. The Wars of Justinian. Cambridge: HackettPublishing Company.

Alla luce di questo ragionamento, sembra opportuno capire il ruolo giocato dagli insediamenti costieri nell’ambito dell’organizzazione delle difese della Liguria bizantina, visto che la loro mansione portuaria e la collocazione in corrispondenza dei grandi assi viari litoranei e dei percorsi diretti verso i passi vallivi della dorsale alpino-appenninica li definivano come centri strategici importantissimi per il controllo militare della regione.

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Una visione d’insieme dei castra e delle fortificazioni urbane in relazione al territorio suggerisce che il sistema difensivo della Liguria tardoantica e bizantina non si spalmasse su un limes ben definito 306

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Session 2 Perchement et fortifications du monde rural en rapport avec villes et frontières _________________________________________ Perching and fortifications of the rural world in relation to towns and borders

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Dopo i paesaggi delle ville: nuove dinamiche insediative e siti d’altura nel mondo rurale della Sicilia tardoantica, bizantina ed islamica (V – X/XI sec.) Giuseppe Cacciaguerra e Angelo Castrorao Barba Abstract This paper aims to propose a general framework on settlement dynamics and the formation of hill-top or fortified sites in the Sicilian countryside between the end of the villas and the Islamic period (5th-10th/11th c. AD). The so-called ‘sistema agrario tardoantico’ characterized Sicily in an exemplary way, making it one of the Mediterranean regions in which it is better to read the material evidence of the wealth of senatorial aristocracies and the development of large secondary agglomerations (villages/vici). This golden age of possessores and their villas began to undergo profound changes as early as the 5th century, a moment of significant transition in which perhaps the first cases of re-occupation of sites began in a position more perched than the pattern of valley / plain of the Roman period. In Sicily, however, there are still few and dubious data on the presence of fortified sites from the Late Antiquity to be connected with certainty to the period of insecurity, mainly due to the incursions of the Vandals. In the archaeological literature on post-Roman Sicily, however, it is the Byzantine period, and in particular the thematic age (late 7th-9th c. AD), which was characterized by more consistent phenomena of public power investments in the construction of castra in the rural area. Even the written sources of the long Islamic conquest of the island (AD 827-902) attest to the presence of many hill-top of fortified sites. The archeology of the Islamic presence in Sicily has made significant progress in recent years allowing for better outlining the settlement patterns between the end of the 9th and the 11th c. AD. Despite this, the data on possible pre-Norman hill-top/fortified sites still remain rather uncertain awaiting future in-depth research. Keywords: Early Medieval Sicily, Byzantine fortifications, rock-cut settlement, Islamic settlements, Hilltop sites Parole chiave: Sicilia altomedievale, fortificazioni bizantine, insediamenti rupestri, insediamenti islamici, siti d’altura

Sicilia e conflitti tardoantichi e altomedievali tra storiografia e archeologia La ricerca storica positivista e idealista di fine Ottocento e prima metà Novecento ha profondamente influenzato la definizione del modello insediativo postclassico della Sicilia applicando un paradigma che sottolineava la forte rottura con il modello di popolamento di età romana e tardoantica il cui crollo sarebbe stato una diretta conseguenza delle incursioni islamiche condotte a partire dalla metà del VII secolo e fino alla conquista definitiva dell’isola agli inizi del X secolo. Questa interpretazione si fondava in particolare sulla lettura di alcune fonti, considerate delle pietre miliari della storiografia post-classica, che evidenziavano l’impatto sulle popolazioni e sugli insediamenti bizantini delle azioni belliche condotte dagli Arabi. Una tra le fonti su cui è stato basato questo paradigma è Paolo Diacono. Egli narra nella Historia Langobardorum che in occasione dell’assedio di Siracusa condotto dagli Arabi nel 669, la popolazione della città ‘per munitissima castra et iuga confugerant montium’ (Paolo Diacono, Historia Langobardorum, V, 13). La lettura delle fonti, la loro interpretazione e l’applicazione ai contesti archeologici, intorno alle quali

si sono collocate le posizioni di molti storici e archeologi (Maurici 1992: 15; Uggeri 1974: 211; Uggeri 2006), hanno portato così nel corso del tempo a cristallizzare il modello insediativo intorno a quattro aspetti principali che avrebbero caratterizzato l’organizzazione delle campagne altomedievali in Sicilia avendo come culmine il VII secolo: 1) abbandono generalizzato delle coste; 2) contrazione e destrutturazione dei centri direzionali (urbani e rurali); 3) spopolamento generalizzato delle campagne e arroccamento della popolazione in siti di altura fortificati; 4) nascita degli insediamenti rupestri; 5) crisi degli scambi e interruzione delle relazioni transmediterranee. Il punto di partenza di questo paradigma nasconde evidentemente un errore di fondo rappresentato dalla costruzione di un modello esclusivamente sulla base di pochissime fonti, senza una analisi critica e con pochi dati archeologici contestuali (Christie, Herold 2016: xxvii). La debolezza di queste ricostruzioni, infatti, può essere riassunta brevemente in tre punti principali: 1) Assenza o bassa accuratezza dei dati cronologici. Il modello è stato costruito considerando i suddetti fenomeni in azione contemporaneamente dal VII secolo, individuato come il momento di trasformazione degli assetti insediativi e socio-economici della Sicilia; 2) Assenza o bassa consistenza di aspetti materiali.

Perchement et Réalités Fortifiées en Mediterranee (Archaeopress 2023): 310–323

Dopo i paesaggi delle ville: nuove dinamiche insediative e siti d’altura nel mondo rurale della Sicilia Il modello è stato definito senza l’apporto della documentazione archeologica e dell’analisi delle strutture materiali dell’insediamento e della cultura materiale; 3) Decontestualizzazione e generalizzazione del modello.

La Sicilia dei paesaggi delle ville tardoantiche Un arco di tempo molto lungo e molto complesso dal punto di vista politico che vide la Sicilia al centro dello scacchiere geo-politico mediterraneo. Un lungo avvicendarsi di cambiamenti politici su grande scala attraverso il periodo cosiddetto ‘barbarico’ tra fine V e VI secolo, la riconquista Giustinianea e la successiva istituzione del thema bizantino di Sicilia nell’avanzato VII secolo, la lunga conquista islamica e l’alternarsi di diverse dinastie a partire dalla prima metà del IX secolo fino alla conquista normanna avvenuta nel corso della seconda metà dell’XI secolo.

Questo modello, inoltre, è stato applicato in modo generalizzato a tutto il territorio regionale e senza una definizione contestuale delle trasformazioni, soprattutto in riferimento a territori con centri urbani e senza centri urbani. Inoltre, è necessario considerare che i tre principali conflitti della Sicilia tardoantica e altomedievale (Bellum Vandalicum: 440-442, 455-465, 468-475/6; Guerra greco-gotica: 535, 550; Conflitto islamico-bizantino: 827-902) abbiano prodotto effetti molto diversi gli uni dagli altri.

Per comprendere le dinamiche tra V e X/XI secolo è necessario tenere in mente la particolare situazione del IV secolo. Un periodo di estrema ricchezza incentivato dal dirottamento, in età costantiniana, del grano egiziano verso Costantinopoli, e di quello africano verso Roma che aprì spazi di libero mercato per i prodotti siciliani (Cracco Ruggini 1980: 9). Potenzialità enormi per i grandi proprietari aristocratici che nell’ambito di immensi patrimonia sparsa per orbem (Vera 1983; 1986) investirono in Sicilia dove progettarono sontuose residenze rurali, come le famose ville del Casale di Piazza Armerina, Tellaro, Patti che coniugavano lo stile di vita di otium e secessio in campagna con la gestione delle rendite dei fundi e lo sfruttamento economico delle risorse agricole (Sfameni 2007: 21). Esempi incredibilmente noti nella letteratura archeologica (Piazza Armerina: Pensabene 2020; Patti: Bacci 2001; Tellaro: Wilson 2016) su cui non c’è bisogno di soffermarsi ma che risultano essere imprescindibili per comprendere il secolo successivo essendo appunto un momento apicale delle modalità residenziali e produttive delle élite tardo-romane nelle campagne di Sicilia.

Si tratta peraltro di problematiche ben conosciute e su cui da tempo la ricerca sta lavorando con risultati importanti che ne hanno in parte messo in discussione i presupposti. Sebbene quindi sia ormai evidente che l’applicazione acritica di questo modello sia ampiamente superata dai risultati delle ricerche archeologiche più recenti, l’aspetto che oggi sembra maggiormente rappresentare la vera questione è la difficoltà nel proporre modelli di sviluppo alternativi e contestuali basati su una base di dati ampia, ben strutturata e multidisciplinare. I temi dell’organizzazione e sfruttamento del territorio tra l’età bizantina e islamica e la strutturazione di forme di controllo e, soprattutto, di difesa sono stati tra gli aspetti più indagati nel corso degli ultimi trenta anni (Maurici 1992; Molinari 2009; Arcifa 2018). Tuttavia, queste ricerche non raggiungono né l’accuratezza dei risultati, né la complessità metodologica e interpretativa delle indagini che si sono sviluppate in Italia ed in Europa nel corso degli ultimi decenni (Chapelot 2010; Gilchrist, Reynolds 2009; Gelichi 2014; Quirós Castillo 2018).

Degno di un breve accenno è invece il caso della villa di Gerace a circa 10 km a Sud di Enna, già nota dagli anni novanta ma oggetto di nuove indagini negli anni 2000 (Wilson 2019). In un sito già occupato in epoca medio imperiale, in grande magazzino per il grano venne realizzato nella prima metà del IV secolo e drammaticamente crollato probabilmente a causa di terremoto intorno al 360 d.C. dopo il quale vennero realizzati degli ambienti residenziali e termali di una villa appartenuta ad un c come attestato dalle tegole bollate e da un mosaico con iscrizione e monogramma rinvenuto in un vano del frigidarium. Un ricco proprietario terriero che aveva fornito probabilmente dei cavalli per i giochi e che aveva addestrato almeno alcuni animali, per partecipare ad alcune gare di corsa di carri a Roma.

D’altro canto, sebbene in passato si sia sempre sottolineato il ruolo determinante delle azioni belliche e dei periodi di scontro, soprattutto durante il conflitto arabo-bizantino tra il VII e il X secolo, sul modellamento del territorio e sulla capacità di intervento degli apparati statali coinvolti, l’esame delle fonti mostra processi molto differenti rispetto a quanto prospettato recentemente. La proposta di periodizzazione delle fasi di castralizzazione bizantina del territorio basata prevalentemente sulle fonti, infatti, sembra voler trovare una facile scorciatoia verso interpretazioni accurate ma senza l’apporto determinante dei dati archeologici (Uggeri 2006). Sarebbe piuttosto auspicabile svuotare la documentazione archeologica da erronee terminologie e da paradigmi ormai superati e procedere dai pochi dati che effettivamente si possiedono e con i quali bisogna fare i conti.

La ricchezza di queste ville tardoantiche testimonia come le campagne siciliane furono un luogo privilegiato geografia del potere della classe senatoria tardo antica che proprio del IV secolo ebbe il suo ‘secolo d’oro’ come 311

G. Cacciaguerra e A. Castrorao Barba apice di dinamiche politico-economiche che iniziarono a mutare nel corso del V secolo.

2016; sulla fine delle ville in Italia si veda Castrorao Barba 2020) (Figura 1).

Tra vandali e bizantini: insicurezza e dinamiche insediative tra il V e il VI secolo

Nella villa del Casale di Piazza Armerina, intorno al secondo trentennio del V secolo si verificò un incendio distruttivo come testimoniato dal rinvenimento di strati di bruciato sul lato sud della corte d’ingresso alla villa e dal crollo delle colonne della sua palestra. Un terremoto probabilmente intono al 400 provocò il collasso delle strutture della villa di Patti Marina. Livelli di incendio sentenziano la fine della villa del Tellaro nel corso del V secolo. Un terremoto potrebbe avere fatto crollare gli ambienti della villa di Gerace nella seconda metà del V secolo. Anche in ville di minor rilievo si verificarono delle notevoli trasformazioni alle soglie del V secolo. È il caso della villa di contrada Saraceno nell’agrigentino (Castellana, McConnell 1990; Rizzo 2014) in cui una colmata di livelli alluvionali sancirono un abbandono del sito nel corso del V secolo mentre una nuova fase insediativa a vocazione prettamente agricola si sviluppò tra il VI e gli inizi dell’VIII secolo. La cessazione d’uso e il riutilizzo a scopo produttivo di impianti termali caratterizzò anche la villa, forse con funzione di mansio lungo la via Valeria, di Bagnoli-San Gregorio a Capo d’Orlando (Spigo 2004). Dopo il crollo gli ambienti delle terme vennero infatti riusate come

Il passaggio al V secolo vide la Sicilia al centro di nuove dinamiche di insicurezza documentate dalle fonti e connesse alle incursioni vandaliche (Giunta 1958; Caliri 2016). Intorno al 440, per far fronte all’aggressività dei Vandali diretta sulle coste siciliane, vennero emanate delle ‘leggi speciali’ (Caliri 2012: 45-74) che consentirono una eccezionale autorizzazione ad armare contingenti per una difesa autonoma (Nov. Valent. 9) e l’applicazione di sgravi fiscali per i possessores siciliani danneggiati dalle barbaricae vastitatis (Nov. Valent. 1, 2). Come spesso accade, però, è sempre rischioso e non facile l’identificazione di una correlazione diretta tra certi macro-eventi storici e le tracce materiali riscontrabili nelle stratigrafie archeologiche e nelle dinamiche insediativa su più ampia scala territoriale. Un dato rilevante, comunque, è quello che proprio a partire dal V secolo le lussuose ville siciliane iniziarono a subire processi di abbandono e riuso (Castrorao Barba

Figura 1. Abbandoni e trasformazioni delle ville romane siciliane a partire dal V secolo: Villa del Casale di Piazza Armerina (Pensabene 2015); Contrada Saraceno; (Castellana, McConnell 1990); Bagnoli-San Gregorio (Spigo 2004)

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Dopo i paesaggi delle ville: nuove dinamiche insediative e siti d’altura nel mondo rurale della Sicilia deposito e produzione di ceramica tra metà V secolo e la prima metà del VI secolo Questi segni di crisi del sistema delle ville non significarono un impoverimento generalizzato delle campagne. Infatti, nel corso di tutta l’epoca tardoantica si andò affermando sempre di più il ruolo di grandi agglomerazioni secondarie (le cosiddette agrotowns secondo la definizione di Wilson 1990), spesso connesse alla viabilità del cursus publicus, che ebbero una lunga continuità di vita fino all’altomedioevo e in alcuni casi anche oltre (Molinari 2013),: ad esempio i villaggi di Rosignolo e Acquae Segestanae nel territorio di Segesta (Cambi 2005), il sito di Sofiana/Philosofiana (Vaccaro 2017) o Casale San Pietro a Castronovo di Sicilia (Palermo) forse identificato con la Statio Petrina (Castrorao Barba 2015; Carver, Molinari 2018). I cambiamenti rilevati nelle strutture della villa del Casale a partire almeno dal tardo V secolo (Pensabene 2016) sembrerebbero essere il riflesso di più ampi cambiamenti dell’assetto del popolamento rurale che proprio Figura 2. L’occupazione delle alture in epoca tardoantica: a) Contrada Colla da questo periodo e per tutta e Contrada Mangone, Piazza Armerina (Facella, Zambito 2018); Segesta, l’età bizantina, ma anche oltre in Calatafimi (Molinari 2002, Facella 2009) epoca islamica, vide l’occupazione delle alture intorno alla villa (Figura 2a). Evidenze di torre di 8 m di lato, un apprestamento di tipo privato necropoli e abitato sono state identificate in Contrada a controllo del territorio circostante (Molinari 2002), Mangone e Contrada Colla (Bonanno, Canzonieri 2018) sembra che questa occupazione del Monte Barbaro a est mentre una vera e proprio linea di fortificazione non sia esclusivamente riconducibile a sole esigenze di munita di torri è stata identificata sul Cozzo Casale a insicurezza e difesa soprattutto alla luce del fatto che ovest della villa, ad un’altezza di 673 m sopra il livello nel territorio circostante è stata rilevata una vitalità del mare. I materiali di superficie sembrerebbero insediativa di molti siti di fondovalle nel corso di tutta indicare un utilizzo di questo circuito murario, forse la tarda antichità (Molinari, Neri 2004). Nonostante ciò, come rifugio o vero e proprio insediamento fortificato, rimane significativa questa lunga rioccupazione di un almeno dalla fine del V secolo fino all’età islamica. luogo forte e ben protetto, con le mura di età classica ancora in piedi, che parrebbe indicare la formazione di Lo sviluppo di insediamenti di altura con caratteri una realtà insediativa specifica e funzionale alle mutate difensivi è una tendenza ancora tutta da indagare per dinamiche socio-economiche della Sicilia del V secolo la Sicilia del V e VI secolo. Un sito che ha offerto spunti nelle quali non si può comunque escludere a priori il interessanti su questa dinamica è Segesta (Figura 2b) sorgere di nuove esigenze anche di difesa e controllo. che durante la tardantichità fu interessata da una fase insediativa molto interessante (Facella 2009, 2013; Il thema di Sicilia e il sistema difensivo bizantino Facella, Zambito 2018). Il quadro delle presenze di L’istituzione del thema di Sicilia alla fine del VII secolo materiali tardoantichi riferibili ad aree di abitato sembra (Prigent, Nichanian 2003) permette di osservare, tale da fare pensare all’esistenza di un piccolo villaggio viceversa, un sicuro cambiamento verso la formazione sorto in una posizione di altura tra le rovine e occupato di una rete di luoghi fortificati frutto di una strategia dal V al VII secolo. Sebbene sia stata identificata una 313

G. Cacciaguerra e A. Castrorao Barba

Figura 3. Mappa delle fortificazioni bizantine in Sicilia. Fortificazioni documentate da fonti storiche: 1. Palermo; 2. Corleone; 3. Caltabellotta; 4. Monte Castello (S. Angelo Muxaro); 5. Agrigento; 6. Sutera; 7. Caltavuturo; 8. Cefalù; 9. Demenna (S. Marco D’Alunzio); 10. Rometta; 11. Castelmola; 12. Taormina; 13. Aci; 14. Catania; 15. Lentini; 16. Noto; 17. Scicli; 18. Modica; 19. Butera. Fortificazioni documentate da fonti archeologiche: 20. Castrogiovanni (Enna); 21. Selinunte; 22. Monte Kassar; 23. Platano (Monte della Giudecca); 24. Mineo; 25. Ragusa; 26. Pantalica; 27. Siracusa; 28. Centuripe; 29. Messina; 30. Tindari; 31. Castello Eurialo; 32. Monte Conca (Milena); 33. Pizzo Castelluzzo (S. Stefano Quisquina)

archeologica sul campo che, ad esclusione di poche eccezioni, ancora stenta a rilevare materialmente le tracce di opere di fortificazione di epoca bizantina.

di pianificazione del potere bizantino (Uggeri 2006). A partire dalla metà del VII secolo, e soprattutto nel corso della prima metà dell’VIII secolo, le fonti scritte sia latine che arabe sottolineano il crescente pericolo delle incursioni islamiche sulle coste siciliane e il costituirsi di un piano difensivo finalizzato alla militarizzazione dell’isola con la realizzazione di diverse fortezze1 (Figura 3). Un’estesa maglia di siti fortificati, infatti, emerge dall’elenco degli insediamenti conquistati nel corso dell’invasione islamica durante il IX secolo (Maurici 1992), realizzati forse progressivamente nel corso di più di un secolo. Allo stato attuale, tuttavia, bisogna comunque sottolineare uno stato della ricerca

Un caso noto ed emblematico è quello di Monte Kassar (Castronovo di Sicilia) nell’entroterra tra Palermo ed Agrigento (Maurici 1992; Castrorao Barba 2015; Vassallo et al. 2015; Carver, Molinari 2016, 2018). Il sito potrebbe essere identificabile con il qaṣr al ğadid (‘castello nuovo’), conquistato dagli arabi tra l’857 e l’858, è costituito da un esteso massiccio calcareo difeso naturalmente da pareti a strapiombo su tre lati e difeso sul quarto da un possente muro di fortificazione lungo circa 1800 metri (Figura 4). La fortificazione era dotata di undici torri, distribuite a distanza irregolare. In questa imponente opera di fortificazione è leggibile l’intervento del potere pubblico e della volontà di creare una grande area difendibile priva all’interno di un urbanesimo fitto con un carattere di rifugio ma anche di gestione e controllo della valle del Platani e dell’importante asse viario che collegava le due coste dell’isola. Recenti indagini (Carver, Molinari 2016, 2018; Carver et al. 2019) hanno confermato la cronologia tra tardo VII e VIII

1  AD 669 ‘Haec audiens gens Sarracenorum, quad iam Alexandria et Aegyptum pervaserat, subito cum multis avibus veniente, Sicilia invadunt, Siracusa ingrediuntur multamque stragem faciunt populorum, vix paucis evadentibus, qui per munitissima castra et iuga confugerant montium…’ (Paul. Diac. Hist. Lang. V 13); AD 747748 o 752-753 ‘I Rūm  poterono far prosperare ogni luogo dell’isola, costruendovi castelli (macāqil) e fortificazioni (maʿāqil)’ (Ibn al-Athīr (AD 1160-1233), Al-Kāmil  fi’l-tārīkh, ed., C.J. Tornberg (Leiden: Brill 1867), p. 456); metà VIII secolo ‘Il paese fu ristorato d’ogni parte dai Rūm i quali vi edificarono fortilizi e castella, né lasciarono monte che non v’ergessero una rocca’ (Al-Nuwayri (AD 1279-1333), in Biblioteca Arabo Sicula, ed. Amari, M. 1880-1881, II: 113).

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Dopo i paesaggi delle ville: nuove dinamiche insediative e siti d’altura nel mondo rurale della Sicilia

Figura 4. La fortificazione bizantina di Monte Kassar, Castronovo di Sicilia (Palermo): in alto la mappa con evidenziata la linea del muro di cinta; in basso una vista generale del promontorio di Monte Kassar (elaborazione GIS e foto degli autori)

secolo per questa imponente opera di fortificazione e hanno consentito di chiarire meglio alcuni aspetti delle strutture interne con ad esempio riguardo la piccola chiesa precedentemente ipotizzata come bizantina ma probabilmente riferibile al XII-XIII secolo anche se non si escludono preesistenze.

sito difeso naturalmente nell’entroterra di Siracusa, ha posto l’attenzione su una fase altomedievale poco conosciuta ma certamente di rilievo. Sebbene, le interpretazioni proposte siano ancora lontane da una convergenza e sintesi è evidente che in età bizantina si svilupparono tre grandi insediamenti rupestri e fu realizzato o riutilizzato un tratto di fortificazione che potenzialmente doveva racchiudere una superficie di circa 20 ha. (Cacciaguerra in print).

Recentemente, la rilettura dell’evidenza archeologica di Pantalica (Arcifa 2019; Cacciaguerra in print), grande 315

G. Cacciaguerra e A. Castrorao Barba Un altro contesto interessante è quello relativo al riuso di alcuni templi greci dell’acropoli di Selinunte nella costa sud-ovest della Sicilia. Queste strutture e i loro materiali costruttivi spoliati vennero riutilizzati per realizzare un forte quadrangolare con quattro torri angolari. La cronologia di questa struttura è piuttosto incerta anche se recenti indagini ne hanno rilevato una anteriorità ad alcune murature di X secolo e un confronto planimetrico con castra bizantini nordafricani (Molinari 2002) e non ad un ribāṭ di epoca islamica (Mertens 1982). È lecito chiedersi quindi se potrebbe quindi anch’esso trattarsi di una struttura fortificata realizzata tra VII e VIII secolo nell’ambito del generale processo di ‘militarizzazione’ del territorio siciliano in epoca thematica.

per produzione di ceramica e tegole in uso il tardo VIII e il IX secolo. Le ricerche in corso e i dati in corso di studio consentiranno di comprendere meglio la funzione di questo sito che testimonia comunque la presenza consistente di un nucleo di popolamento in altura nelle complesse fasi di transizione tra il periodo bizantino e l’età islamica. Al-Mu’izz e ‘l’invisibilità’ delle fortificazioni e dei siti di altura di epoca islamica Nella complessità dell’altomedioevo siciliano risulta ancora problematico il tema delle ricerche archeologiche sugli insediamenti di altura o fortificati di epoca islamica tra pieno IX e prima metà XI secolo (Molinari 2004, 2016).

Un ulteriore caso di riuso di una fortificazione di età classica nel corso dell’età bizantina è il Castello Eurialo. Esso, infatti, una tra le strutture difensive più complesse del mondo antico facente parte del sistema difensivo di Siracusa greca, ebbe certamente una fase bizantina testimoniata dal muro che delimita ad Est il cortile principale, da una serie di camere addossate al muro meridionale e dai contrafforti addossati alle cinque torri occidentali del mastio. La datazione di questa fase postclassica, tuttavia, non è mai stata chiarita in modo puntuale e possiamo solo genericamente affermarne il riutilizzo in età bizantina e forse anche in età islamica e bassomedievale (Agnello 2001: 57).

Le fonti scritte ed epigrafiche riportano un famoso editto del califfo fatimida al-Mu’izz che nel 967 prescrisse un accentramento dell’insediamento sparso in siti fortificati e dotati di una moschea del venerdì2 Anche in questo caso risulta complesso il riscontro diretto di questa fonte storica con i dati delle ricerche in corso sull’archeologia del periodo islamico. Dalle fonti di epoca normanna e la toponomastica del territorio siciliano è possibile avere un quadro approssimato delle tipologie di insediamento fortificato e di altura che presentano una etimologia araba (Bresc 1984; Maurici 1992, 1995). Le fonti riferiscono di diverse tipologie insediative tra cui:

Come detto è ancora poco sviluppata la conoscenza materiale delle fortificazioni bizantine anche se alcuni siti è possibile riscontrare dei resti databili all’VIIIIX secolo come per i recenti scavi presso la porta Janniscuru e in Contrada Santa Ninfa ad Enna (Valbruzzi, Giannitrapani 2015), o altri siti in cui sarebbero auspicabili nuove indagini per precisare meglio una eventuale origine bizantina come ad esempio per Pizzo Castelluzzo a Santo Stefano di Quisquina o Monte della Giudecca forse il castrum Platano menzionato nelle fonti (Rizzo 2004).

– Qa’la, plurale qila, che indicherebbe un castello/ cittadella fortificata in sito inaccessibile e con funzioni prevalentemente militari; – Qaṣr, che si riferisce ad un castello/dimora fortificata; – Burğ, che indica genericamente delle torri. Questi indizi comunque rappresentano un importante punto di partenza ma necessitano di approfondimenti archeologici stratigrafici che ne forniscono una visione basata su evidenze materiali. I contesti in cui sembrerebbe essere più sicuri e consistenti i resti di periodo islamico in siti di altura non sono molti. Recenti indagini (Rotolo, Martín Civantos 2012) hanno consentito di mettere in luce sulla cima di Pizzo Monaco, presso la costa nord-occidentale dell’isola, un sito particolare costituito da un recinto di fortificazione con all’interno una serie di vani rettangolari che secondo

Nella dinamica della occupazione o rioccupazione dei siti di altura in epoca bizantina si inserisce il sito di Contrada Castro a Corleone, nella Sicilia centrooccidentale, recentemente indagato nell’ambito per progetto Harvesting Memories incentrato sulle trasformazioni di lunga durata dei paesaggi dei Monti Sicani (Castrorao Barba et al. 2017; Bazan et al. 2020). Dal 2017 le indagini di scavo hanno consentito di identificare l’occupazione di un pianoro di altura, o meglio la ri-occupazione viste le preesistenze di epoca pre-romana, datata proprio nel corso epoca bizantina anche grazie a datazione al radiocarbonio (Castrorao Barba et al. 2018, 2020). Nella prima area indagata ad un’area di sepolture peri-natali (fine VII-inizi VIII secolo), impostate sui crolli di abbandono di strutture di VI-IV sec. a. C., si sovrappose un edificio con fornaci

Amari 1880-81, II: 134: «al-Mucizz (…) comandava ancora di edificare in ciascun ‘iqlim [distretto] una città fortificata, con una moschea ǧami ed un minrab, e di obbligar la popolazione di ogni ‘iqlim a soggiornare nella città [capoluogo], non permettendo che vivessero sparpagliati per le campagne. L’emiro ‘Ahmad si affrettò ad eseguire così fatte disposizioni; messe mano alla edificazione delle mura della capitale, e mandò per tutta l’isola degli sayh che vegliassero a far popolare e munire [le città di provincia]» (Al-Nuwayri (AD 12791333)).

2 

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Dopo i paesaggi delle ville: nuove dinamiche insediative e siti d’altura nel mondo rurale della Sicilia l’interpretazione degli scavatori potrebbe riferirsi ad un granaio fortificato (agadir) di XI secolo. Una scoperta molto importante che al momento rappresenta un unicum in Sicilia.

sono particolarmente povere di informazioni sugli insediamenti rupestri siciliani. Esse, infatti, non forniscono nessun riferimento esplicito fino a tutto il secolo VIII. Il già ricordato passo della Historia Langobardorum di Paolo Diacono, infatti, è stato più volte addotto come prima attestazione dell’uso di abitazioni rupestri. Tuttavia, esso non solo non fa alcuna menzione della realizzazione di rifugi in grotta o di insediamenti rupestri ma indica piuttosto la scelta di trovare rifugio in luoghi sicuri come i castra del territorio, esito molto frequente in caso di assedio e di pericolo imminente.

Altre evidenze invece derivano da indagini realizzate in castelli di epoca normanna in cui è stato possibile rilevare fasi strutturali di età islamica. Un grande edificio rettangolare a Calathamet (Lesnes Poisson 2013) ed un tratto di muro di cinta con torre aggettante sullo sperone roccioso nel sito del castello Calatubo (Di Liberto 2004) sono stati messi in relazione con fasi costruttive pre-normanne datate quantomeno alla prima metà dell’XI secolo.

A partire dal IX secolo, tuttavia, le fonti iniziano ad attestare in maniera inequivocabile l’esistenza di insediamenti rupestri in occasione delle diverse fasi di conquista islamica della Sicilia. Nel 827 durante la prima incursione che portò all’assedio di Siracusa, si ricorda che ‘Asad ‘Ibn ‘Al Furat espugnò molte grotte nei dintorni di Siracusa (Amari 1880-81, I: 366). Nel 840/841, viene ricordata l’espugnazione e il saccheggio del hiṣn al giran, composto da quaranta grotte, da localizzare probabilmente nella Sicilia centro-orientale (Amari 1880-81, I: 374; II: 178). Nel 861/862 ‘Al ‘Abbas, nel corso di un’incursione nel territorio di Siracusa, muore mentre si dirige verso le grotte di Q.r.q.nah e vi viene seppellito (Amari 1880-81, I: 381-382). Nel 866/867, la popolazione della località di al giran, da localizzare probabilmente nell’area iblea, è obbligata a chiedere l’aman (Amari 1880-81, I: 384).

Ritornando al caso di Contrada Castro, la frequentazione della collina mostra una nuova fase insediativa di X-XI secolo con strutture con un orientamento diverso rispetto a quelle di epoca precedente (tardo VIII-IX secolo). Un cambio topografico netto quindi che avvenne nel corso della piena età islamica e che però non portò alla formazione di un incastellamento normanno visto che il sito sembrerebbe essere stato abbandonato nel corso dell’XI secolo e solo sporadicamente frequentato tra fine XI e inizi XII secolo. Questi dati sono ancora scarsi per comprendere la reale portata del fenomeno ‘invisibile’ dell’accentramento nelle alture a seguito dell’editto di al-Mucizz anche se ad esempio nel territorio di Entella (Contessa Entellina) le ricognizioni di superficie hanno mostrato proprio come dalla seconda metà del X secolo inizi una vera rioccupazione della del promontorio della Rocca (Corretti et al. 2010).

Le fonti relative al periodo di dominazione islamica non hanno restituito alcun riferimento agli insediamenti rupestri, mentre nel corso della conquista normanna della Sicilia, in un solo caso si trova un riferimento alla presenza di insediamenti rupestri difesi. Lo storico Goffredo Malaterra riferisce che nel 1061 Ruggero I, nel corso di un’incursione condotta dopo avere assediato Centuripe, dimorò a San Felice, una località probabilmente da individuare nell’area tra Paternò e Enna, in alcune abitazioni scavate nella roccia dopo averne espugnato gran parte e ucciso gli abitanti (Malaterra, De Rebus Gestis Rogerii Calabriae et Siciliae Comitis et Roberti Guiscardi Ducis fratris eius, II, 16).

Insediamenti rupestri e organizzazione della difesa tra età bizantina e islamica Gli insediamenti rupestri costituiscono uno dei fenomeni insediativi più rilevanti dell’Alto medioevo mediterraneo e per questo motivo rappresentano un aspetto potenzialmente importante per definire le trasformazioni in atto nell’organizzazione dei territori. La Sicilia, in particolare l’area sud-orientale, mostra un fenomeno rupestre altomedievale profondamente radicato e integrato nell’organizzazione territoriale che in passato è stato oggetto di ricerche specifiche (Curcio 1959-60; Uggeri 1974; Messina 1979; Di Stefano 1986; Fonseca 1986; Messina 1986; Messina 2010; Cugno 2020). Nonostante ciò, è evidente ancora la profonda problematicità che caratterizza questa particolare forma insediativa, sia sul piano cronologico che sul piano funzionale e contestuale.

Il lavoro condotto sulle fonti ha portato comunque ad acquisire i seguenti risultati: 1) assenza di fonti sugli insediamenti rupestri prima del IX secolo; 2) prima attestazione nel 827 contemporaneamente alla prima incursione araba su Siracusa; 3) assenza di attestazioni durante l’età islamica; 4) attestazione nel corso della conquista normanna della Sicilia; 5) riferimenti espliciti alla funzione di difesa e rifugio.

Il recente riesame delle fonti bizantine, islamiche e della prima età normanna è stato affrontato spogliandole di ogni carica interpretativa data ad esse in passato soprattutto laddove non vi siano elementi espliciti da ricondurre a forme insediative rupestri. Le fonti altomedievali e dei secoli centrali del Medioevo

Al fine di acquisire nuovi dati sulla cronologia, l’uso e la strategia organizzativa, è stato avviato un programma di ricerche (Cacciaguerra 2014, 2018, 2018b, in print) mirate in particolare a (i) indagare e valutare il rapporto tra centri difesi, insediamenti rurali e rupestri, (ii) 317

G. Cacciaguerra e A. Castrorao Barba esplorare e ricognire gli insediamenti rupestri, (iii) inquadrare cronologicamente sulla base dei materiali archeologici, (iv) realizzare rilievi e modelli 3D per realizzare un esame spaziale e (v) realizzare una analisi stratigrafica per la definizione dello sviluppo dell’escavazione. Queste ricerche già da tempo avviate hanno rivelato tre diversi tipi di insediamenti rupestri: 1.

2.

3.

conquista normanna dell’area iblea protrattesi tra il 1070 e il 1091. Un ulteriore dato interessante è venuto dalla distribuzione dei complessi di tipo A (Figura 5, in basso). Il territorio mostra una vera e propria rete di insediamenti rupestri posti a distanze costanti e omogeneamente distribuiti. L’area più vicina a Siracusa, tuttavia, pur possedendo condizioni ottimali per la loro formazione, non accoglie grandi complessi insediativi rupestri, né sembrano particolarmente diffusi quelli di dimensioni modeste. Si tratta di una importante variazione rispetto al modello, ma non si pone in contrapposizione con esso. La posizione prossima a Siracusa, infatti, rese poco utile lo sviluppo dei siti rifugio nei periodi di pericolo e conflitto e la popolazione preferì certamente rifugiarsi entro le mura della città.

Tipo A. Insediamenti rupestri caratterizzati da aspetti di inaccessibilità con ambienti di dimensioni ridotte e planimetrie irregolari, raccolti in complessi anche molto grandi (da 20 a 150 camere). Presenza di sistemi di difesa passiva realizzati con botole, cunicoli, sbarramenti e passaggi obbligati che permettono di isolare completamente il complesso rupestre (Figura 5, a-e); Tipo B. Insediamenti rupestri facilmente accessibili, posti su basse terrazze senza sistemi di collegamento complessi tra i diversi nuclei. Gli ambienti sono generalmente regolari con impianti planimetrici a pianta quadrangolare e di dimensioni maggiori; Tipo C. Insediamenti rupestri caratterizzati da forme intermedie o ibride tra il tipo A e B caratterizzati da ulteriori difese naturali o fortificazioni costruite.

I nuovi dati acquisiti, pertanto, rimettono in discussione l’attribuzione culturale e cronologica al periodo islamico recentemente riproposta (Messina 2010: 17-20), verso una più corretta lettura contestuale distribuita tra l’età bizantina e islamica. I villaggi rupestri di tipo A, inoltre, non hanno rivelato la presenza di luoghi di culto cristiani o islamici. La temporaneità della frequentazione, infatti, non portò probabilmente all’esigenza di realizzare aree cultuali o esse non sono riconoscibili per bassa caratterizzazione. Non bisogna dimenticare, inoltre, che i villaggi rupestri sono citati sia dalle cronache arabe nel corso delle fasi di conquista che in quelle normanne, confermando i pochi dati cronologici provenienti dall’esplorazione archeologica.

Sul piano cronologico il tipo A è certamente precedente al tipo B grazie all’acquisizione di dati provenienti dall’esame delle ceramiche presenti in superficie in alcuni complessi. Gli insediamenti di tipo A sembra siano sorti e utilizzati per la difesa nella tarda età bizantina, probabilmente dopo la seconda metà dell’VIII secolo con la specifica funzione di luoghi di rifugio temporaneo durante le alterne fasi del conflitto islamico-bizantino. Essi, infatti, sono piuttosto chiaramente documentati nelle fonti arabe in relazione alle fasi di conquista della Sicilia nel corso del IX secolo. Questo dato sembra confermato dalla presenza di pochi ma sicuri indicatori ceramici (soprattutto anfore regionali con solco mediano e ceramiche da cucina tipo Rocchicella) identificati in superficie in alcuni di questi complessi. Non si tratta, pertanto, di luoghi abitati in maniera stabile ma inseriti in un territorio dotato ancora nel IX secolo di una rete insediativa rurale piuttosto fitta e omogeneamente distribuita sia sulla costa che nell’entroterra (Cacciaguerra 2014, 2018b, in print).

Viceversa, gli insediamenti di tipo B, caratterizzati da camere quadrangolari, ampie e facilmente accessibili sembrano svilupparsi proprio a partire dall’età islamica e troveranno ampio uso nei secoli successivi, condividendo lo spazio, all’interno del medesimo sito, con unità abitative costruite o con edifici castrali. Nei complessi più grandi di tipo B, inoltre, sono sempre presenti luoghi di culto cristiano, in alcuni casi con affreschi. Conclusioni Il quadro sintetico presentato mostra, nella seppur ancora limitata quantità e qualità delle conoscenze attuali, alcune linee di tendenza che pongono la Sicilia come un interessante caso di studio per comparare le dinamiche sincroniche verificatesi in altre aree del Mediterraneo. Il fenomeno della fine delle ville appare essere un punto di partenza di un processo che vide in maniera quasi globale la destrutturazione di un sistema e la formazione di nuove realtà insediative. In Sicilia è ancora poco chiaro il ruolo che ebbero le incursioni vandale in questo processo e soprattutto se

La presenza negli insediamenti di tipo A anche di ceramiche di età islamica attesta una frequentazione funzionalmente non dissimile da quella del periodo bizantino, che potrebbe essere stata causata dall’instabilità provocata nel corso delle campagne militari bizantine condotte nella Sicilia orientale di cui davvero poco si sa (Romano I: 938-941; Niceforo Foca: 964-965; Maniace: 1038-1040) o durante le fasi di 318

Dopo i paesaggi delle ville: nuove dinamiche insediative e siti d’altura nel mondo rurale della Sicilia

Figura 5. Insediamenti rupestri della Sicilia sud-orientale. In alto (a-e): Insediamento rupestre di Cava Belluzza (Melilli, SR). In basso: Mappa di distribuzione degli insediamenti rupestri (stelle), siti in posizioni difensive (quadrati) e fortificazioni (rombi)

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G. Cacciaguerra e A. Castrorao Barba tra V e VI secolo si diffuse un nuovo assetto strategico di occupazione delle alture, come evidenziato nei casi di Segesta e nei siti sulle colline intorno alla villa del Casale di Piazza Armerina, e che relazione con l’importante ruolo ricoperto dai grandi villaggi/ agglomerati secondari lungo la viabilità di fondovalle.

Islamicate landscapes in Southern Andalusia and Western Sicily: patterns of change in settlements and rural communities between Late Antiquity and the Islamic age’ (#260766, MSCA-COFUND PASIFIC Fellowship (H2020-MSCA-COFUND-2018, no: 847639) presso l’Institute of Archaeology and Ethnology/Centre for Late Antique and Early Medieval Studies of the Polish Academy of Sciences.

La creazione e pianificazione di un processo di definizione delle difese e di progressiva fortificazione del territorio siciliano, viceversa, è riscontrabile in concomitanza con l’istituzione del thema di Sicilia e all’emergere e materializzarsi della minaccia islamica nel Mediterraneo centrale con i primi raids sulla Sicilia prima in modo estemporaneo nella seconda metà del VII secolo, poi massicciamente nel corso della prima metà dell’VIII secolo e infine più metodicamente tra 827 e 902, pur con fasi alterne.

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Le caratteristiche di alcuni castra siciliani ed in particolare nel caso di Monte Kassar e, forse, Pantalica, sembrano evidenziare che si tratti di centri di coordinamento militare e di rifugio per la popolazione e i beni piuttosto che polo di accentramento di forze militari (Cacciaguerra in print). Si potrebbe trattare chiaramente di una scelta mirata e diretta da parte dello stato bizantino al fine di creare centri di potere per la difesa del territorio con ampie aree di rifugio per la popolazione rurale e i principali beni (prodotti agricoli, bestiame, ecc.). Nell’ambito di questo sistema difensivo dovrebbero rientrare anche i villaggi rupestri di tipo A, votati più a centri di rifugio e ricovero, ben documentati nella Sicilia sud-orientale e presenti anche in altri contesti territoriali regionali. La loro posizione e la distribuzione regolare nel territorio indica che si tratta di una rete complementare a quella dei castra bizantini del territorio (Cacciaguerra 2018b, in print). La situazione dei siti di altura e delle fortificazioni nelle campagne di epoca islamica appare ancora molto nebulosa dal punto di vista delle realtà materiali. Dalle fonti scritte di epoca islamica emerge il fenomeno della conquista/rioccupazione di fortezze bizantine e la volontà dell’autorità centrale fatimide di favorire un accentramento insediativo nella seconda metà del X secolo. Lo stato attuale delle ricerche archeologiche sugli insediamenti rurali islamici non consente di confermare o smentire in dettaglio il quadro delle fonti anche se alcuni siti iniziano a fornire nuovi dati sull’occupazione delle alture in periodo islamico. Ringraziamenti Angelo Castrorao Barba ha realizzato questa ricerca grazie al supporto del contratto post-dottorale MINECO – Juan de la Cierva-Incorporación (IJCI-201731494) presso il CSIC-Escuela de Estudios Árabes (EEA) di Granada (Spagna), mentre l’ultima revisione è stata realizzata nell’ambito del progetto ‘IS_LANDAS 320

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Assetti urbani e fortificazioni a Cipro nella transizione fra Tarda Antichità e alto Medioevo Luca Zavagno Abstract The contribution will revisit this transitional period in Cypriot Medieval history with a particular focus on the fate and transformation of urban centers in the transition from Late Antiquity to the early Middle Ages. Indeed, traditional historiography has inserted the trajectories of Cypriot urbanism between the two milestones used to understand the developments of the Cypriot political and economic organization: the Arab raids of the 7th century and the re-conquest of Cyprus by Nicephoros Phocas in 965. According to this reductive interpretation, in this period, often defined as Dark Ages, the Cypriot cities and in particular the capital Salamina-Constantia, experienced socio-economic retrenchment, demographic crisis and de-structuring of urban fabric: city-life would have survived only behind hastily built fortifications including only a small part of the Roman and Late Roman cityscape. This maelström engulfing most Cypriot urban sites would also have brought about the ruralization of insular economy, the transfer of the capital far away from the coast (in Nicosia) and the establishment of a set of fortifications on the so-called Pentadakytlos mountain range, prefiguring a partition of Cyprus between Byzantium and Islam. In fact, the abovementioned interpretative frame has been proved ineffective in order to fully grasp the causes and effects of the transition of urban sites in terms of social structures, planning, and fabric. This is not to deny that the Arab incursions and natural disasters, combined with the overall weakening of the Empire and the economic networks of the Eastern Mediterranean, did affect the political and economic conditions in the island. However new archaeological, numismatic and sigillographic evidence allows us to propose a different interpretative paradigm as Cypriot cities seems to have experienced a rather fluid response to the variable shear political-military stress endured by the island due to its position at the edge of two empires; a response embodied by a two-pronged program aimed at re-arranging the Cypriot settlement pattern. On the one hand it stemmed from the ability of local elites to adapt to the ebbs and flows of Medieval Mediterranean politics as they de facto lived on the border between the Caliphate and the Empire; on the other hand, it owes to its economic vitality and strategic location of Cyprus along the trans-Mediterranean shipping routes. This was reflected by the lack of a unique and permanent urban catalyst for the main political, military and religious functions and the creation of an integrated system of mountain strongholds and coastal fortifications in particular on the northern side of the island. Keywords: Byzantium, Cyprus, Cities, Fortifications, Islands Parole chiave: Bisanzio, Cipro, Città, Fortificazioni, Isole

Le grandi isole del Mediterraneo bizantino: isolamento nella connettività Il mondo insulare ha di fatto goduto di una considerazione biunivoca da parte della storiografia Bizantina (Bulgarella 2012; Cosentino 2012: 93-7). La percezione dicotomica degli spazi insulari -come ripetutamente evidenziato da Cosentino (2013: 65-70) – risale inevitabilmente al pregiudizio che gli autori della tradizione classica (greca e romana) elaborarono nei confronti del mare, vero e proprio elemento caratterizzante la territorialità insulare. Invero, il mondo – romano prima e bizantino successivamentesi può caratterizzare principalmente come una talassocrazia visto che il mare rimase un elemento unificante dei domini romei e della Sicilia come testimoniato dal progetto di Costante II (642-668) di trasferire la capitale a Siracusa. (Carile 2004: 28) La percezione dicotomica degli spazi liquorei Mediterranei

si incardina nella giustapposizione tra mare quale spazio di comunicazione e di navigazione nel quale si costruiscono fortune (commerciali e non) e i pericoli (rappresentati principalmente da tempeste e scorrerie piratesche) che esso cela. Non è un caso che il mondo marittimo Mediterraneo trovi la sua connotazione principale in una bi-stagionalità definita in termini di mare clausum e mare apertum: ovvero il periodo in cui le condizioni metereologiche benevole, i venti e le correnti garantivano una navigazione maggiormente sicura e quello che impediva (anche se mai del tutto) i viaggi per nave (Mejier 1983). Va tuttavia considerato che la navigazione, anche nell’epoca aurea del mare nostrum romano -ovvero i due secoli circa in cui la pax romana abbracciò l’intero spazio costiero e marittimo Mediterraneo e determinandone quindi l’eccezionale uniformità politica ed economica- mantenne comunque e sempre il carattere di cabotaggio basato su una navigazione a vista delle coste o delle isole

Perchement et Réalités Fortifiées en Mediterranee (Archaeopress 2023): 324–335

Assetti urbani e fortificazioni a Cipro nella transizione fra Tarda Antichità e alto Medioevo (Arthur 2007). Dominare le rotte marittime richiede il controllo dei punti di passaggio obbligato, ovvero degli stretti e delle isole. In questo senso i mutamenti nel governo di queste ultime si rispecchiano in quelli relativi al dominio delle rotte transmarine, fornendo di fatto un criterio di periodizzazione della storia politica Mediterranea (Valérien 2014: 81).

grado di tenere il nemico lontano dal vero centro vitale dell’impero (ovvero Costantinopoli e il suo cosiddetto heartland Anatolico-Egeo), ha avuto ripercussioni sull’interpretazione dell’evoluzione dei modelli insediativi insulari tanto urbani quanto rurali.2 In questo senso va evidenziato come soltanto recentemente e in virtù dei progressi compiuti dall’archeologia e dall’analisi delle evidenze materiali in ambiente insulare (soprattutto i sigilli, monetazione e ceramica) si sia potuto ridiscutere il modello della fuga dalle coste verso la sicurezza dell’interno e al contempo riconsiderare il ruolo delle isole maggiori di Bisanzio quale semplice prolungamento della frontiera terrestre arabo-bizantina (Lounghis 2010).3 In questo senso (e come si vedrà nel corso di questo capitolo), i recenti scavi archeologici a Kastro Apalirou nell’isola di Naxos e quelli cretesi a Gortina, Eleutherna e nella parte orientale dell’isola costituiscono un ideale termine di confronto per analizzare gli sviluppi degli assetti urbani nell’isola di Cipro e della contestuale emergenza di isole di rifugio fortificate in aree montane (in particolare) nella parte settentrionale dell’isola.4

Non a caso gli storici francesi Balard e Picard (2014: 13) hanno evidenziato come il controllo politico e militare del Grande Mare si sia sempre basato su quello delle sue isole da quelle che costituiscono il polverizzato microcosmo egeo, a quelle -che qui definiremo maggiori come nel il caso della Sicilia, Creta e Cipro- che si stagliano sulle vie dei mercanti, pellegrini, diplomatici e semplici viaggiatori. In passato Braudel (1996 I: 108-133) aveva descritto l’importanza di quegli spazi isolani visti come continenti in miniatura e opposti ai piccoli scali egei. Questo consentiva allo storico francese di introdurre la metaforica similitudine tra isole e spazi montani, asserendo come entrambi fossero luoghi lontani da ogni forma di civilizzazione. Da tale parallelismo nella longue durée Mediterranea derivava il carattere principale degli spazi insulari quali luoghi di pericolosa precarietà ed esclusione, di emigrazione ed esilio, di isolamento e solitudine (Braudel 1996 I: 14954).

Questo dovrebbe consentire di collocare la trasformazione delle strutture insediative urbane in una prospettiva del tutto diversa e maggiormente incline a considerare il ruolo dell’isola di Afrodite nella prospettiva della connettività Mediterranea resa celebre da Horden e Purcell (2000). In questo senso Cipro rappresenterebbe, infatti, un punto di osservazione ideale per analizzare da un lato la resilienza di spazi insediativi urbani in ambiti costieri (in primis la capitale Salamina-Costanzia), e dall’altro la persistenza di dinamiche socio-economiche del tutto in contraddizione con quanto si può attestare ad esempio nell’Anatolia Bizantina dei cosiddetti secoli bui (Haldon 2016). Se, infatti, nell’altopiano anatolico, come recentemente e ripetutamente asserito da Niewhöner (2006; 2017), si assiste a una fuga delle elites dalla città che di fatto determinò una rinascita economica e sociale delle campagne, in contesti insulari quali Creta, Sicilia, Sardegna, Malta, le Baleari e appunto Cipro, archeologia e cultura materiale ci parlano di spazi economici che sembrano rimanere maggiormente sviluppati e attivi nel settimo e ottavo secolo rispetto ai Balcani, alle Italie Bizantine o all’Asia Minore (Cosentino 2013: 73).5 In questa prospettiva, le trasformazioni subite dai principali centri urbani dell’isola di Cipro nel corso del passaggio fra Tarda Antichità e Alto Medioevo, andrebbero liberate del loro supposto legame con l’abbandono delle coste a causa delle incursioni

Non a caso Malamut (1988), autrice dell’unico vero tentativo di comporre uno studio completo del mondo insulare di Bisanzio (anche se nella ridotta durata del periodo alto medievale), riecheggia Braudel affermando che: ‘dobbiamo giustapporre il mondo delle isole come una rete di comunicazioni e di scambi [straordinariamente] attiva a quello della terre fermée, ovvero uno spazio finito e impermeabile a quanto accade attorno a esso’ (Malamut 1988: 598).1 Sebbene, Malamut scrivesse nel lontano 1988, e si concentrasse quasi unicamente sulle isole del Mediterraneo orientale, ovvero Cipro e Creta, in virtù della loro rilevanza come baluardo strategico militare, il suo contributo ha rappresentato un riferimento storiografico imprescindibile per lo studio delle isole del Mediterraneo medievale e bizantino. Tuttavia, esso ha anche contribuito a marginalizzare il ruolo giocato dalle isole all’interno degli equilibri socio-politici, militari ed economici dell’impero, di fatto proseguendo lungo la linea interpretativa braudeliana e dimenticandosi quasi totalmente del Mediterraneo occidentale dove Bisanzio mantenne avamposti significativi fino al decimo secolo nelle Baleari e in Sicilia, e addirittura oltre nel caso della Sardegna (Zavagno 2019).

Sul concetto di ‘Byzantine heartland’ si veda Wickham 2005: 29-37. Sulla frontiera Arabo-Bizantina si veda Haldon-Kennedy 1980 e soprattutto i recenti Eger 2016 e Eger 2019. 4  Su Naxos (e Kastro Apalirou) si veda in particolare Vionis 2013, Vionis-Papantoniou 2017 e Turner-Crow 2019; su Creta si veda in particolare Cosentino 2013, Zanini 2013, Zanini 2019 e Tzigonakis 2019 con estesi riferimenti bibliografici. 5  Sulle Italie Bizantine si veda Zanini 1998 e Cosentino 2008. 2  3 

L’interpretazione della parabola storica delle isole – e in particolare appunto Cipro e Creta- nel periodo alto medievale quali semplici baluardi strategici in 1 

Citazione da me tradotta dall’originale francese.

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L. Zavagno arabe. Come si vedrà infatti la Cipro della transizione sembra incarnare perfettamente quelle caratteristiche ontologiche che Horden e Purcell (2019) identificano come proprie del Mediterraneo medievale. Uno spazio marino che incoraggia la interconnessione delle diverse micro-regioni, che non possiede se non frontiere porose e permeabili che si affacciano sulle sue coste, e che si caratterizza, infine, per il continuo rumore di fondo dei commerci. Infatti e a ‘dispetto del declino nel volume dei traffici interregionali transmarini nell’ottavo secolo, la connettività di base rimase (Horden-Purcell 2019: 138)’ e il Grande Mare (Abulafia 2013) sembra aver esteso la sua influenza unificante anche e proprio nel momento di passaggio fra quelli che Wickham (2004) ha definito i due cicli commerciali ovvero l’inizio del nono secolo. Il caso studio cipriota (e in subordine e in termini comparativi quello Cretese, e Naxiota) dovrebbe nella fattispecie provare come le isole del Mediterraneo bizantino mostrarono una inaspettata vitalità economica dei propri centri urbani e una capacità di adattamento funzionale alle nuove dinamiche socio-culturali, religiose, e politico-militari che caratterizzarono l’impero della transizione fra Tarda Antichità e Alto Medioevo.

sarebbe durata fino al ritorno degli eserciti romei a metà del decimo secolo appunto (Metcalf 2009, 2014). A mio parere è necessario anzitutto rivisitare tale paradigma interpretativo, cercando di utilizzare principalmente le evidenze materiali e i risultati delle indagini archeologiche, al fine di dimostrare la resilienza funzionale di centri urbani quali la stessa SalaminaCostanzia sulla costa orientale e la vitalità di centri fortificati quali Kyrenia su quella settentrionale. Questo non per negare che le fonti materiali e archeologiche indicano una crisi delle compagini urbane in termini di fabbrica e strutture materiali (Zavagno 2020); ad esempio, è chiaro come la costa meridionale dell’isola abbia subito le ripercussioni della fine del traffico annonario che legava l’Egitto a Costantinopoli fino agli anni ‘40 del settimo secolo (Bakirtzis 1993). La decadenza di città quali Amathos (Papacostas 2015: 1218) e Kourion (Megaw 2007) come pure di piccoli scali portuali quali Agios Georgios a Capo Drepano (Bakirtzis 1993) non fu quindi semplicemente il frutto di raids distruttivi da parte degli Arabi. A questo si aggiunga che città quali Salamina-Costanzia, Soloi, Paphos e Polis-Arsinoe (che punteggiavano le coste cipriote da est a ovest) dimostrarono una varietà di forme insediative frutto della continuità del ruolo politico delle aristocrazie locali (tanto nelle accezioni religiose che secolari: ovvero quelle elites che Zanini (2016: 130-1) ha sapientemente definito come potentiores), e una capacità di integrazione nelle rotte commerciali regionali e sub-regionali. Il tutto condito dalla posizione pressoché unica dell’isola a metà fra mondo Islamico-Califfale e Cristiano-Imperiale; posizione che permise al contesto insulare cipriota di dimostrare un’elasticità socio-politica ed economica e di elaborare risposte fluide alle variabili pressioni politico-militari applicate dalle forze dei due imperi che le circondavano (Zavagno 2013). Il periodo compreso fra fine settimo e tardo nono secolo è in questo senso fondamentale per comprendere il passaggio dal paesaggio cristianizzato della città tardo-antica a una riconfigurazione e riorganizzazione territoriale della Cipro bizantina che va, tuttavia, riferita alle fluttuazioni politico-militari del periodo: con l’influenza del Califfato che crebbe nella seconda metà del settimo secolo, e l’importanza dell’apparato amministrativo ed ecclesiastico dei Bizantini che si mantenne quasi indisturbata dall’inizio dell’ottavo secolo e ben oltre il 965; questo mentre l’isola continuò a mantenere cospicui legami commerciali con il Mediterraneo orientale islamico, al contempo rimanendo parte della sfera d’influenza politicoeconomica imperiale (Zavagno 2011-12).

‘(Non) fuggo dalla città’: la vita (urbana), le strutture insediative e le fortificazioni nell’età del confronto arabo-bizantino Bisogna premettere che analizzare la parabola storica delle città cipriote nel periodo in esame comporta anzitutto rivisitare un paradigma storiografico consolidato che ha tradizionalmente inquadrato tale parabola entro due caposaldi ben definiti: le incursioni (e la supposta successiva neutralizzazione dell’isola) a opera degli Arabi a partire dalla seconda metà del settimo secolo e la cosiddetta reconquista Bizantina datata al 965.6 In questo periodo ‘buio’ -spesso qualificato impropriamente e semplicemente come età del condominio- la vita cittadina avrebbe vissuto un ripiegamento demografico, un ridimensionamento economico e una destrutturazione della fabbrica urbana che ne avrebbe determinato l’abbandono (come nei casi di Amathos, Lapethos e Kourion) o una sopravvivenza minima entro abborracciate cinte fortificate (in particolare nel caso della capitale Salamina-Costanzia e di Paphos). A questo maelström che avrebbe inghiottito i siti urbani ciprioti, sarebbero corrisposti una ruralizzazione dell’economia insulare, il trasferimento della capitale lontano dalle coste e presso l’attuale Nicosia e, infine, la creazione di una linea di fortificazioni su alcune vette della catena settentrionale del Pentadaktylos, determinando di fatto una spartizione di Cipro fra Bisanzio e l’Islam che

Va anche ammesso che il fato delle città cipriote nell’epoca in esame è rimasto spesso prigioniero della giustapposizione storiografica fra i fautori della continuità e quelli della discontinuità della ‘Città bizantina’ (Curta 2016: 95-6). Recentemente,

Ho esaustivamente affrontato questo problema nel mio volume monografico (Zavagno 2017) e in un contributo incentrato su Salamina-Costanzia (Zavagno 2014). Rimando a quelli per tutti i puntuali riferimenti bibliografici.

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Assetti urbani e fortificazioni a Cipro nella transizione fra Tarda Antichità e alto Medioevo tuttavia, diversi studiosi hanno evidenziato come questa dicotomia interpretativa sia del tutto inefficace quando si tratta di analizzare le cause e gli effetti della transizione degli assetti cittadini in termini di strutture sociali, pianificazione e fabbrica urbana (Curta 2016; Decker 2016: 81-110). Se prendiamo il caso della capitale Salamina-Costanzia come esempio, la crisi del ‘carapace’ urbano tardo-antico non deve necessariamente essere considerata la cartina di tornasole di un declino catastrofico dell’urbanesimo cipriota e soprattutto dell’abbandono frettoloso di spazi insediativi costieri (Zanini 2016: 131). Nel caso di Salamina-Costanzia (dove purtroppo le indagini archeologiche sono cessate nel 1974 a seguito della guerra civile e dell’intervento militare turco), la comparazione con gli scavi urbani condotti in altri siti dell’isola quali Paphos, Polis Arsinoe e Amathos, consente invece di concludere che la fabbrica e la società urbana della capitale della Cipro bizantina non fu costretta in un ridotto intramuraneo (Zavagno 2014: 137-8).

maggiormente visibile e funzionalmente definita degli insediamenti urbani. Si pensi ad esempio al caso di Efeso dove le cortine urbane si sdoppiarono tra la fine del settimo e l’inizio dell’ottavo secolo; e se una concluse solo parte del centro urbano tardoantico e di fatto ergendosi a protezione della rada portuale ben frequentata ancora nel nono secolo, la seconda andò simbolicamente a coronare la sommità della collina di Ayasoluk racchiudendo l’importante centro pellegrinale della basilica di San Giovanni Evangelista (Steskal 2014). Quest’ultima di fatto marcò simbolicamente l’importanza centrale della città -che mai divenne capitale di strategia-tema- come centro religioso e luogo di pellegrinaggio.7 Similmente, Nicea, anch’essa mai centro politico-militare di una strategia alla stregua di Efeso, mantenne la sua possente cinta muraria che di fatto inquadrava l’impianto urbano di matrice classica (Foss 1996; Peschlow 2017). Qui si possono documentare diverse fasi costruttive e interventi di restauro di matrice imperiali seguiti ad attacchi delle armate arabe o terremoti. Tra questi sono da segnalare in particolare, quelli datati al c. 730 e quello attribuito a Michele III della seconda metà del nono secolo a cui vengono anche attribuiti i restauri delle cinte di Ankara e Amastris. La prima capitale del tema-strategia dell’Opsikion (Peschlow 2015 e Peschlow 2017), la seconda sede del Catepanato della Flotta del Mar Nero (Zavagno 2012; Crow 2017b).

Conseguentemente, la costruzione delle fortificazioni a Salamina-Costanzia datate alla seconda metà del settimo secolo non deve essere interpretata come una frettolosa edificazione di ripari muniti per le tempeste in arrivo dall’oriente islamico; questo è provato ad esempio dall’attenzione ingegneristica e architettonica e dalle tecniche edilizie messe in atto che tradisce un deliberato impiego di cospicue risorse economiche da parte delle autorità imperiali (e locali). SalaminaCostanzia non è infatti certo l’unico esempio di città bizantina che si contrasse erigendo mura. Tuttavia -come il compianto Mark Whittow (2013) commentava a proposito di realtà urbane quali Mileto, Efeso, Afrodisias di Caria e Magnesia sul Meandro- sebbene la loro fabbrica e estetica urbana subisse mutamenti drastici: l’evidenza testuale ed archeologica ci induce a considerare che le città non solo continuarono a svolgere funzioni centrali nella compagine imperiale ma ne rimasero altresì i riferimenti concettuali della geografia spaziale e territoriale. In altre parole non bisogna quindi cadere nella tentazione di giustapporre in maniera semplicistica la polis tardo antica al kastron dei secoli bui (Foss-Winfield 1986; Brandes 1989, 1999). Questa semplicistica distinzione binaria non è solo inutile ai fini di una di una definizione e analisi della diversità fisica e geografica ma anche dei mutamenti sociali degli insediamenti urbani. In questo senso e come asserito da Crow (2017a: 108): ‘fortifications are often seen as passive reaction to the new threats of the Invasion Period.’

Sono proprio i casi di Nicea, e come si vedrà quelli di Ankara e Amastris, che in un certo senso aiutano a comprendere e a contestualizzare in termini funzionali, architettonico-urbanistici e politico-militari delle cinte murarie edificate nella cosiddetta epoca delle Invasioni (ovvero i secoli alto medievali). Come vedremo va infatti e innanzitutto respinta l’idea semplicistica delle fortificazioni come luoghi di rifugio che includevano e concludevano l’intera popolazione e matrice urbana. Secondo- e come già menzionato poco sopra- va altresì ridiscussa la semplice equazione cinta muraria-risposta abborracciata e frettolosa a invasioni devastanti. Infine, bisognerebbe considerare il ruolo delle cinte quale parte di una complessa strategia volta a proiettare il potere e l’ideologia imperiale tanto verso l’esterno quanto verso l’interno della compagine urbana: un vero e proprio esercizio e mostra di potere, sublimato dall’inclusione (funzionale certo ma anche e soprattutto estetica ed ideologica) di materiale di spoglio entro le spesso possenti cinte murarie (Saradi 1997; Liverani 2011; Jevtic-Yalman 2018). Considerato quanto appena affermato, e tornando proprio al caso studio cipriota, si scopre come le apparenze edificatorie (anche drammatiche a prima vista) possano davvero essere ingannevoli. Nel caso

Infatti, anche in Anatolia, la regione che veniva regolarmente colpita dai raids frontalieri arabi, non esisteva un systematic network do fortezze o isole di rifugio così come spesso definito dalle fonti scritte (Crow 2017a: 108). Ciò non significa naturalmente che aree fortificate non costituissero la componente forse

7  Foss 1979 e più recentemente Ladstätter 2019. Sui temi-strategie si veda il recente contributo di Haldon 2016 con bibliografia di riferimento.

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L. Zavagno

Figura 1. SalaminaCostanzia, Mura di tardo settimo secolo che tagliano il Cardo Massimo (archivio personale dell’autore)

Cipro bizantina in epoca medievale e uno degli scali portuali principali dell’isola. In questo senso si può proporre un paragone con la situazione documentata in un’altra capitale insulare del Mediterraneo bizantino, ovvero Gortina sull’isola di Creta. Qui, infatti, l’analisi e la datazione della cinta muraria alla seconda metà del settimo secolo indicano come l’acropoli della città venisse rifunzionalizzata attraverso l’ubicazione delle principali funzioni (e strutture) civili e religiose al riparo delle mura (Perna 2012).9 Questo non significò tuttavia il totale abbandono della compagine urbana. Al contrario, come Zanini (2019: 155-6) ha cogentemente concluso, si deve parlare di due fenomeni coevi e complementari: la formazione di una compagine urbana organizzata secondo isole insediative (‘city of islands’) spesso incardinati su edifici ecclesiali quali ad esempio la Cattedrale di Mitropolis o la basilica di San Tito (più probabilmente e significativamente dedicata alla Theotokos Blachernitissa) datata alla prima metà dell’ottavo secolo (Zavagno 2018: 155-6).

di Salamina-Costanzia, va notato come la cesura all’apparenza drastica del cardo maximus (Figura 1) della città tardo-antica da parte della nuova cinta muraria datata alla seconda metà del settimo secolo, debba venire riconsiderata alla luce di una vera e propria coeva riorganizzazione degli spazi, fabbrica e funzionalità urbane. Da un lato la costruzione delle mura (la cui datazione va ammesso è sempre stata oggetto di forte dibattito (Dikigoropoulos 1961; Stewart 2008) andrebbe invero letta anche alla luce del mantenimento del decumanus che conduceva all’area portuale. Quest’ultima rimase vitale e frequentata da pellegrini e mercanti almeno fino all’undicesimo secolo come comprovato recentemente da una sorta di portolano ante-litteram contenuto nel cosiddetto Libro delle Curiosità datato alla prima metà dell’undicesimo secolo.8 Dall’altro, recenti indagini archeologiche (invero condotte in spregio della convenzione internazionale regolante le attività e indagini di scavo nelle cosiddette conflict zones (Şevketoğlu, Tuncel e Şahoğlu 2015) hanno rivelato l’esistenza di una monumentale porta con ingresso a gomito che imita i quasi coevi ingressi delle cosiddette cittadelle di Ankara, Amorium e Amastris sul Mar Nero (Zavagno 2012: 277-80). La porta venne non a caso edificata proprio all’incrocio tra cardo e decumano, nell’area di una precedente larga area forense e proprio alla luce dei casi anatolici rivela l’adozione di misure e architetture anti-poliorcetiche sponsorizzate e promosse direttamente dal potere imperiale (Öztaner 2007).

Questi nuclei insediativi connotati anche dalla presenza di strutture a carattere artigianale-residenziale -come nel cosiddetto quartiere delle ‘Case Bizantine’ (Zanini 2009)- si svilupparono al di fuori della cinta muraria tradendo il rispetto (almeno parziale) dell’orientamento della griglia stradale romana; una pratica che rimanda a città ancora sotto il controllo imperiale sia in contesti insulari e costieri quali Napoli (Arthur 1991), Siracusa (Maurici 2010: 155-7) e Cherson (Curta 2016: 95-6) sia in realtà continentali come la sullodata Nicea, oppure Amorium (Lightfoot 2017) la capitale della strategiatema Anatolico, ma significativamente anche a siti ubicati al di fuori dei confini dell’oikumene politica Bizantina quali Gerasa e Pella in Siria e Palestina

Va altresì considerato come l’ingresso fortificato desse accesso a quello che rimase il principale centro politico-religioso per tutta l’esistenza della capitale di 8  Il Libro delle Curiosità è un trattato cosmografico redatto in arabo nell’Egitto Fatimide. Si veda Papacostas 2015: 144 e Zavagno 2016: 132; 183.

9  È possibile che un monastero si fosse impiantato nell’area del Tempio di Atena (Giorgi 2016: 110-11).

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Assetti urbani e fortificazioni a Cipro nella transizione fra Tarda Antichità e alto Medioevo (Walmsley 2007). In particolare, proprio Amorium rappresenta un complemento ideale al caso delle fortificazioni della capitale cretese, in quanto questa città (unitamente a Gortina e forse Butrinto e Corinto (Decker 2016: 93-103) è forse lo scavo urbano Bizantino meglio pubblicato, analizzato in termini di pianificazione urbana e documentato stratigraficamente (Lightfoot and Lightfoot 2007; Lightfoot 2012). Amorium, ubicata al centro dell’altopiano anatolico, sviluppò proprio a partire dalla seconda metà del settimo secolo una serie di fortificazioni urbiche che racchiudevano due spazi all’apparenza distinti ma in realtà interconnessi: upper city e lower city. In particolare, in quest’ultima sono state inoltre scavati un quartiere artigianale e commerciale (enclosure) specializzato nella produzione vinaria e cerealicola, quattro chiese (inclusa quella episcopale) e un edificio termale (Lightfoot 2017: 335-6). Tutte le strutture, fortificazioni incluse, denotano per tutto il periodo compreso fra tardo settimo e undicesimo secolo) una consistente continuità di frequentazione, funzionalità e socialità urbana intra- ed extra-moenia. Infatti, come Lightfoot (2017: 337) asserisce ‘the basic economic viability of Byzantine Amorium rested on the production of the hinterlans [as] the city’s fall to the Arabs in 838 did not mark the end of the [urban life]; evidence suggests that resettlement commenced in the later part of the ninth century.’

ha infatti analizzato i cambiamenti subiti nel corso del tempo e con il succedersi di eventi traumatici (in primo luogo sismici) dal sistema di captazione e adduzione delle acque dalle sorgenti (ubicate nelle montagne a nord della città). In questo senso (e come vedremo in maniera analoga a quanto accadde a Salamina-Costanzia), il collasso dell’acquedotto tardoantico contribuì in epoca altomedievale al coagularsi dell’abitato attorno a fontane-cisterne probabilmente gestite almeno parzialmente dai potentiores locali che dovevano abitare poco distante (Giorgi 2016: 115-8). Queste di fatto risultarono complementari agli edifici religiosi nel creare le sullodate isole insediative che connotarono l’immagine, la fabbrica e la topografia della città altomedievale la cui vita non si svolgeva semplicemente ed esclusivamente nell’area intramuranea. In questo senso è probabile che anche a SalaminaCostanzia venissero messe in atto strategie alternative e ben pianificate per garantire l’adduzione idrica che riecheggiavano (almeno parzialmente) quanto documentato a Gortina. Sebbene la nuova cinta avesse tagliato l’acquedotto restaurato per l’ultima volta in epoca eracliana (come provato da una serie di iscrizioni (Sodini 1988), cisterne (ma non fontane) sono state documentate tanto nella vasta area cinta dalle mura (come la cosiddetta Vouta (Figura 2) ancora ben visibile e costruita ai margini dell’antica agorà) ma anche all’esterno di essa. In particolare, vorrei ricordare qui l’affascinante cisterna (il cosiddetto Hagiasma di San Nicodemo) decorata con affreschi non lontano dalla rada portuale e probabilmente inglobata nella sostruzione di un edificio ecclesiale oggi perduto (Langdale 2012: 75-7; Deligiannakis 2019: 765). La mancanza di

Con Amorium quale termine di comparazione, è possibile analizzare quanto accadde nello stesso torno di tempo a Gortina. La persistenza funzionale delle terme Amoriane, ci pone infatti il problema, spesso passato sotto silenzio, della trasformazione delle strutture atte a garantire il rifornimento idrico urbano. Un recente e innovativo studio di Elisabetta Giorgi (Giorgi 2016)

Figura 2. Salamina Costanzia, Cisterna ‘Vouta’ (archivio personale dell’autore)

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L. Zavagno scavi stratigrafici negli ultimi quarantacinque anni non consente di spingersi a teorizzare l’esistenza di agglomerati residenziali attorno a queste cisterne. Si può tuttavia concludere che la capitale cipriota possa essere considerata un ulteriore esempio (assieme a Gortina se ci limitiamo ai contesti insulari) di quello che Zanini (2019: 156) definisce la dimensione Mediterranea della trasformazione della fabbrica urbana:’ the brutal change in the appearence of many different cities … between the last decades of the sixth and the beginning of the seventh century originate as a macro-economic one.’ Senza che tuttavia questo determinasse né un abbandono dei centri urbani costieri né il loro concludersi entro le cinte murarie che contribuivano a definire la compagine urbana. Si tratta, infatti, di comprendere i mutamenti che avvennero su scala imperiale in termini di cooptazione delle elites locali tanto nelle nuove reti di produzione e distribuzione commerciale (certo maggiormente frammentate rispetto alla tarda-antichità) come anche nei sistemi di raccolta e allocazione delle entrate fiscali. Queste si riflettevano a loro volta in una compagine urbana che quantomeno in casi maggiormente ‘visibili’ quali quelli insulari (in virtù proprio della maggiore vitalità economica delle isole menzionata sopra) denota un riorientamento deciso dell’aristocrazia urbana intorno alle funzionalità militari, amministrative, e politiche di stampo imperiale (simboleggiate spesso ma non unicamente dalle cinte murarie) e una maggiore importanza attribuita alle attività artigianali e commerciali supportate da quei potentiores rimasti ‘urban-oriented’ (Zavagno 2018: 152).

Willibaldo nell’ottavo e Pietro di Atroa nel nono secolo (Megaw 2006). Il primo visitò inoltre anche i santuari di Paphos lungo la via per la Terra Santa (McCormick 2001: 129-38). Non è un caso che sia il complesso artigianale e residenziale dell’Huilerie e la basilica della Campanopetra si trovassero a ridosso della rada portuale e di fatto lungo il tratto di decumano che conduceva alla monumentale porta d’ingresso alla città. La rinomanza della basilica (la cui iconografia richiama da vicino la combinazione chiesa-rotonda dell’Anastasis del Santo Sepolcro gerosolimitano) induce a concludere che la vitalità economica del porto di Salamina-Costanzia ben oltre la tradizionale cesura del 965 AD fosse anche alimentata dalla presenza di un fulcro devozionale attorno al quale non a caso andarono sviluppandosi un monastero e strutture ricettive oggi solo vagamente percepibili sotto le dune sabbiose (Zavagno 2014). Ma la Campanopetra e la sua reliquia non erano che il primo di almeno tre luoghi di attrazione per i pellegrini in viaggio attraverso e per l’isola. La sublimazione delle funzioni politico-militari e amministrative della capitale marcata simbolicamente dall’erezione delle mura nella seconda metà del settimo secolo fu invero contemporanea alla riqualificazione e ridimensionamento della colossale basilica dedicata a San Epifanio -vero e proprio patrono della chiesa cipriota- edificata originariamente su sette navate all’inizio del quinto secolo. Tale chiesa, evidentemente la Cattedrale arciepiscopale della città venne ulteriormente restaurata nel nono secolo e rimase frequentata fino all’undicesimo secolo (Stewart 2008: 62-73). Il terzo luogo devozionale, anch’esso come la Campanopetra ubicato extra-moenia, era la chiesa monastero dedicato a San Barnaba, evangelizzatore delle genti cipriote e vera e proprio edificio di culto ad sanctos, essendo stato edificato proprio per celebrare l’inventio del corpo del santo nel 488 AD (Zavagno 2014: 117). Sebbene Salamina-Costanzia custodisca sicuramente altri edifici ecclesiali sotto le sue dune sabbiose, i sullodati centri devozionali e pellegrinali ci restituiscono un’immagine della fabbrica e topografia urbana (imperniaa anche intorno a importanti centri culturali che ricorda quella descritta poco sopra per Gortina; mentre il ruolo della città quale centro pellegrinale riecheggia quanto detto a proposito di Efeso; l’ imponente cinta muraria ci ricorda infine di Ankara, Amorion e Amastris, tutte località esaltate dalla presenza delle principali autorità politico-militari in carico delle strategie-temi (o delle basi della flotta).

In questo senso, e tornando proprio al sito di SalaminaCostanzia, si può tentare di tratteggiare un quadro delle strutture e della fabbrica urbana tanto dentro quanto fuori le mura e tentare di individuare alcuni dei nuclei insediativi caratterizzanti la fabbrica urbana. Pur nell’assenza di scavi recenti, il riesame dei rapporti di scavo pre-1974 ha portato a individuare la rioccupazione di una villa urbana –la cosiddetta Huilerie (Argoud et al. 1980)- da parte di botteghe artigianali databili fra fine settimo e inizio ottavo secolo e paragonabili a strutture scavate in centri urbani dell’area siro-palestinese (Pella, Gerasa e Schytopolis) (Zavagno 2016: 134). Analoghi quartieri a carattere artigianali-residenziali datati all’ottavo secolo (e forse anche oltre) sono anche stati documentati da scavi urbani effettuati a PolisArsinoe (Caraher-Papalexandrou 2012; Caraher et al. 2013) e a Paphos e troverebbero un naturale termine di paragone nelle sullodate ‘Case Bizantine’ di Gortina a Creta (Zanini 2009: 114-6). Poco lontano dalla Huilerie ritroviamo poi un altro importante centro insediativo ubicato a ridosso dell’area portuale e incentrato sulla monumentale basilica della Campanopetra. L’edificio religioso si gloriava della presenza di un’importante reliquia (forse un frammento della Vera Croce) che ne faceva un irrinunciabile fulcro di itinerari di pellegrinaggio sulla via per la Terra Santa quali di

Va altresì brevemente considerato come oltre alla capitale anche altri centri costieri ciprioti acquisissero nel medesimo torno di tempo fortificazioni che tradivano impiego di risorse economiche e pianificazione architettonica. Troppo facile ricordare la vecchia capitale Romana dell’isola (Paphos) dove la cinta che protesse l’area portuale incorporò anche l’anfiteatro 330

Assetti urbani e fortificazioni a Cipro nella transizione fra Tarda Antichità e alto Medioevo in una maniera che ricorda il cosiddetto Theater Kastell di Mileto (Karagheorgis-Meier 1984; Megaw 1988; Metcalf 2009: 250-90; 457-60); meno conosciuti i casi di Carpasia (dove ancora una volta la rada portuale e il complesso episcopale di Agios Philon vennero inclusi in fortificazioni poco studiate e che dimostrano ampio impiego di materiale di spoglio (Du Plat TaylorMegaw 1981) e Lapithos-Lambousa (da dove proviene il famoso tesoro dei David Plates (Zavagno 2011-2: 8-9) e Soloi (da dove provengono due famose iscrizioni che testimoniano il restauro della imponente basilica nella seconda metà del settimo secolo) (Christides 2006: 214); problematici quelli di Amathos dove le fortificazioni dell’acropoli vennero restaurate dopo un terremoto nel tardo settimo secolo con la città che sembra aver mantenuto un ruolo di rilievo all’interno delle strutture ecclesiastiche ed amministrative bizantine come provato dalla sfragistica (Papacostas 2015: 103-5); e di Kyrenia dove la fortezza (poco e male studiata) a protezione della doppia rada portuale tradisce una fase di sesto secolo in due torri a prua di nave tipiche della ingegneristica poliorcetica del periodo (Petre 2013: 231-55).

proveniente sia dall’Impero che dal Califfato: chiaro riflesso della peculiare situazione politica dell’isola e del Mediterraneo orientale rispecchiata dal trattato del 686-8 AD. Questa particolare interazione politicoeconomica trova conferma anche nella sfragistica (Metcalf 2009: 69-139), in quanto diversi siti urbani (e non) dell’isola -in primis Salamina-Costanzia- hanno prodotto sigilli plumbei sia di matrice bizantina (tanto di tipo ecclesiastico che amministrativo) che islamica recanti la dicitura Qubrus (Prigent 2012: 82). In questo senso, non è un caso che Cipro non sia mai stata elevata a tema (se non forse per un brevissimo settennato durante il regno di Basilio I). I sigilli gettano una chiara luce sul ruolo dei notabili locali nelle strutture governative isolane e menzionano titoli di rango quali illustrioi and palatini o funzioni quali eparchi, dioketai, stratelates e archontes (Metcalf 2004). Questi ultimi sono di particolare importanza in quanto a capo dell’amministrazione fiscale e civile dell’isola (e con un ruolo anche nelle gerarchie militari). Gli archontes non divennero mai funzionari Bizantini regolari (Zavagno 2018: 161-2). Il titolo –come quello ducale- veniva infatti conferito a membri delle famiglie aristocratiche locali che agivano da rappresentanti del governo Costantinopolitano in aree periferiche ma cionondimeno strategiche per gli interessi geopolitici ed economici dell’Impero, incluse alcune delle maggiori isole del Mediterraneo quali Creta, le Baleari e appunto Cipro. Gli arcontati non devono essere quindi considerati il frutto di inclinazioni centrifughe da parte delle elites locali, ma piuttosto il risultato dell’abilità delle cosiddette periferie dell’impero di produrre risposte fluide, creative e politicamente pragmatiche di fronte a peculiari sfide militari (e non) (Zavagno 2019: 167). In questo senso quindi tanto le isole quanto le cosiddette ‘gateway communities’ (quali ad esempio Butrinto) ubicate in aree costiere divennero gli attori principali nella creazione di una frontiera elastica e non semplicemente avamposti militari di una ‘metropoli’ matrigna e distante (Veikou 2015: 51; Shepard 2017: 19-28) E non è un caso che la liquidità di questi spazi insulari e costieri rifletta solo parzialmente la loro collocazione geo-politica in quanto di fatto predicata sulla identità culturale molto più fluida di quella monolitica Cristiano-Romano-Imperiale descritta da Haldon (Haldon 2016: 156-7). Non è un caso ad esempio che sia Cipro che le Baleari, oltre ad essere degli arcontati, vengano descritte dalle fonti arabe come Dar al ‘Ahd, i territori del patto, ovvero spazi territoriali del tutto unici nel panorama Mediterraneo, in quanto caratterizzati dalla presenza di tre attori politici: l’Impero, il Califfato e le elites locali (Zavagno 2019: 148).

Sfortunatamente, tutte (a parte Paphos) queste realtà urbane si trovano nella parte settentrionale dell’isola e quindi non consentono che una rapida e cursoria panoramica delle fortificazioni edificate contemporaneamente o quasi a quelle di SalaminaCostanzia (Petre 2013). Esse comunque sembrano confermare una continuità di frequentazione dei centri costieri, i quali mantennero coerenza urbana durante i cosiddetti secoli bui; questo nonostante la crescente minaccia navale araba a cavallo dei due assedi di Costantinopoli del 674 e 717 AD. Di fatto la spallata militare araba contro la capitale imperiale fu accompagnata da una serie di ripetuti raids navali che la flotta Omayyade scagliò verso le isole Egee, Rodi e naturalmente Cipro (Zavagno 2016: 74-81), terminando di fatto con il famoso trattato tra Califfato e Impero menzionato da Teofane il Confessore e confermato dagli autori arabi come datato al 686-88 AD (MangoScott 1997: 506). L’analisi delle evidenze materiali aiuta a mettere a fuoco quanto riferito dalle fonti cronachistiche e soprattutto dall’archeologia urbana. Infatti, lo studio dei materiali ceramici suggerisce come Cipro si trovasse al intersecarsi di tre grandi aree di commercio regionali (Zavagno 2011-12); l’isola e le sue città (in particolare Polis-Arsinoe, Kourion, Paphos e Salamina-Costanzia) vantavano inoltre una cospicua circolazione monetaria che, sebbene quantitativamente non paragonabile a quella del sesto e primo settimo secolo, includeva esemplari di monetazione Bizantina, Arabo-Bizantina e Islamica di tipo post-Reform (Foss 2008; Metcalf 2009: 141-214). Questo in particolare indica come nell’isola si accettasse la presenza di circolante monetario

Se nel caso cretese la sigillografia dimostra con assoluta certezza come Gortina fosse la sede arcontale cretese (Cosentino 2012), non è invece possibile sapere con assoluta certezza se Salamina-Costanzia lo fosse 331

L. Zavagno per l’arcontato cipriota nel corso del periodo tra ottavo e decimo secolo. Invero, alcuni indizi lo farebbero pensare: ad esempio, la sigillografia ci dimostra la presenza in loco tanto di ufficiali civili di medio e alto rango quanto delle gerarchie ecclesiastiche legate all’Arcivescovado (Metcalf 2012: 340-75). A queste ultime afferirebbe la continua frequentazione della Basilica di San Epifanio e di quella della Campanopetra (come detto trasformata in un centro monastico in uso fino all’undicesimo secolo). Tuttavia, sebbene Salamina-Costanzia possa aver mantenuto alcune importanti funzionalità urbane, in primis quelle religiose, sembra che nel periodo in esame l’isola sperimentasse una riorganizzazione degli assetti territoriali con una zonizzazione definita in base alle caratteristiche geo-morfologiche delle singole aree e alla presenza delle autorità Bizantine. In questo senso, la parte settentrionale dell’isola venne percepita quale vera e propria estensione della porzione meridionale dell’Asia Minore (Bakirtzis-Zavagno, in corso di stampa).

system for distributing waters.’ (Turner-Crow 2019: 2278). L’analisi dei reperti ceramici consente di ipotizzare una fondazione del sito al settimo secolo (come nel caso di Oxa) e una sua continuità di frequentazione fino al tredicesimo.11 Per quello che riguarda Cipro, non possiamo certo teorizzare fondazioni di cittadelle analoghe ai casi cretesi o naxioti, ma stabilire che con ogni probabilità fu invece la catena del Pentadaktylos a essere uno dei fulcri di una vera e propria riorganizzazione delle strutture amministrative e di governo territoriale dell’isola che vide la luce nei secoli fra il tardo ottavo e il decimo per poi svilupparsi nel secolo successivo con l’edificazione di elaborati castelli (San Ilarione, Buffavento and Kantara) (Petre 2013: 118-150) e nella fondazione di istituzioni monastiche (Panagia Absithiotissa, Cristo Antiphonitis e Panagia Kantariotissa) (Bakirtzis-Zavagno, in corso di stampa). Questa vera e propria rete di controllo si incardinò sul porto-fortezza di Kyrenia al centro della costa settentrionale e si sviluppò in maniera complementare al mantenimento di (parziali) funzionalità urbane in centri costieri quali Salamina-Costanzia, Paphos e Polis-Arsinoe. All’interno di questo nuovo schema organizzativo a carattere amministrativo e militare, il centro di Kyrenia divenne certo un nodo fondamentale: il porto protetto dalla possente fortezza, forniva riparo e supporto logistico alla flotta imperiale come nel caso della spedizione contro Creta comandata dal generale Imerio nel 911-2 AD (Metcalf 2009: 440; 483).

La catena del Pentadaktylos costituiva infatti una barriera naturale parallela alla costa che venne munita da una serie di fortificazioni che consentivano la sorveglianza tanto del traffico marittimo fra Anatolia e l’isola, quanto della pianura delle Mesaoria. Tuttavia, esse non vanno interpretate come una linea di confine che demarcava la separazione tra una Cipro Bizantina e una Omayyade (Metcalf 2014). La sfragistica parla della presenza di kleisurarchoi (Metcalf 2009: 47980), ovvero di ufficiali bizantini deputati al controllo e all’amministrazione delle aree montane lungo il crinale montano del Pentadaktylos.10 In questo caso, e sebbene non siano stati individuati centri fortificati rilevanti esattamente databili a questo periodo, si può proporre un paragone con quanto accaduto sull’isola di Creta. Come, recentemente evidenziato da Tsigonakis (Tsigonakis 2019), infatti, non fu solo Gortina a dotarsi di un’acropoli fortificata, in quanto una vera e propria strategia di rafforzamento difensivo riguardò anche altri centri urbani quali Elutherna e Polyrrhenia (Tsigonakis 2019: 184). In particolare, recenti scavi hanno anche evidenziato, da un lato e nella parte occidentale dell’isola, l’esistenza di fortificazioni quali Roka e Kastelos Varypetrou (Tsigonakis 2019: 182) in comunicazione diretta e visiva fra loro (cosa che si potrebbe pensare anche per il caso cipriota), dall’altro, e nella parte orientale di Creta, la fondazione di un vero e proprio sito di nuova concezione urbana: la cittadella di Oxa (Geisler 2013). Per quest’ultima, che rimane ancora al centro di indagini archeologiche, si è ipotizzato un cogente paragone con Kastro Apalirou a Naxos: ‘a carefully-planned walled town […] with many streests, houses, cisterns and other structures, including an elaborate

Come già evidenziato la fortificazione era probabilmente già esistente in età Giustinianea ma venne ristrutturata nel corso dell’ottavo o nono secolo (Petre 2013: 232-3). Il ruolo del centro fortificato di Kyrenia viene tuttavia spesso ignorato dalla storiografia del periodo (Metcalf 2009: 265; 470-1). Questo è principalmente il frutto della errata convinzione che Nicosia fosse divenuta la capitale dell’isola a cavallo della reconquista Bizantina del 965 AD (cosa che avvenne solo oltre un secolo più tardi (Bakirtzis-Zavagno, in corso di stampa). In questo senso possiamo concludere che già a partire dal tardo ottavo secolo vi sia stato un progressivo riorientamento delle strutture insediative e amministrative incardinato sulle fortificazioni costiere e montane della parte settentrionale dell’isola; e che questo solo intorno all’inizio dell’undicesimo secolo e forse addirittura più tardi determinò lo sviluppo di un asse stradale fra il porto di Kyrenia e la nuova città di Nicosia che venne infine elevata a capitale dell’isola (Papacostas 2012). Si tratterebbe di un periodo, quello a cavallo tra l’ ottavo e undicesimo secolo che non solo ci consente di scardinare la sullodate convenzioni storiografiche Per Oxa mi riferisco a una comunicazione personale di uno dei membri del team di archeologi al momento impegnati nelle indagini (Kostantinos Roussos), presentata in occasione del III International Byzantine and Medieval Congress tenutosi a Nicosia (Cipro) fra il 17 e il 19 Gennaio 2020.

11 

Le kleisourai (letteralmente passi montani) erano dei distretti amministrativi solitamente più piccoli delle strategie-temi ubicate in aree di frontiera, come ad esempio quella lungo le montagne del Taurus (Kaegi 1992: 242). 10 

332

Assetti urbani e fortificazioni a Cipro nella transizione fra Tarda Antichità e alto Medioevo e i tradizionali marcatori cronologici che hanno sempre connotato il medioevo cipriota, ma che di fatto connoterebbe l’isola come una realtà senza una vera e propria capitale; si tratterebbe infatti di una lungo momento transitorio che si caratterizzò per il lento e lungo tramonto di Salamina-Costanzia sulla costa orientale dell’isola (Famagosta la sue erede di fatto non si sviluppò che a partire dal tardo undicesimo secolo (Walsh-Coureas-Edbury 2012), il sorgere di una rete insediativa a carattere difensivo-amministrativo e con forti dimensioni religiose lungo la costa settentrionale, per concludersi, infine, con l’emergere di nuovi assetti insediativi a carattere urbano (ma anche fondiario) incardinati sulla piana della Mesaoria -incastonata fra il Pentadaktylos e il massiccio del Troodos- e sul centro di Nicosia.

amministrative, religiose ed economiche). Interpretare queste dinamiche come semplice fuga dalle coste per la sicurezza delle cime e dell’interno risulta sempre meno confacente a quanto l’archeologia urbana medievale rivela in altre realtà del Mediterraneo occidentale (ad esempio Amalfi, Olbia in Sardegna, e Agrigento, Catania e Siracusa in Sicilia) ed orientale (ad esempio Gortina, ed Eleutherna a Creta e Kastro Apalirou a Naxos). Come pure non può soddisfare un semplice ruolo delle fortificazioni come conclusive di isole-rifugio e quali unici centri demografici e funzionali della compagine urbana. Non sorprende che certi peculiari assetti territoriali (la Cipro senza capitale) o nuove dinamiche insediative siano maggiormente visibili o rilevabili nelle isole che mostrarono una resilienza e vitalità economica ben entro l’ottavo secolo di fatto diventando un vero e proprio anello di congiunzione fra i sullodati cicli commerciali di Wickham (2004) e contribuendo, inoltre, a far emergere quel rumore di fondo della connettività descritto da Horden e Purcell (2019) come centrale nella parabola del Mediterraneo medievale. Dopo tutto -come concludeva Braudel- le piccole e grandi isole diventano un ambiente umano del tutto coerente nel momento in cui pressioni simili sono esercitate su di esse, mettendole al contempo in anticipo e in ritardo rispetto alla storia del Grande Mare (Braudel 1972: 1489).

Conclusioni Le trasformazioni degli assetti urbani e lo sviluppo di aree fortificate costituirono le due facce di un deliberato programma di riassetto territoriale che riguardò l’isola di Cipro nel periodo altomedievale; un programma frutto da un lato della capacità di elites locali di adattarsi alla cangiante situazione politica dell’isola di fatto area di frontiera fra il Califfato e l’Impero e dall’altro della continua vitalità economica e della peculiare posizione strategica lungo le rotte transmarine Mediterranee. A questi corrispose una complessa ristrutturazione dei luoghi, dinamiche e strutture della vita urbana cipriota che mancò, nel periodo in esame, di un vero e proprio unico polo multi-funzionale e che venne integrata dalla presenza di castelli montani, e fortificazioni costiere (unitamente a monasteri solo cursoriamente menzionati i questo contributo) lungo la porzione settentrionale dell’isola.

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In questo senso si può quindi proporre un paradigma interpretativo concernente le dinamiche e gli sviluppi insediativi che si allontanino dalle dicotomie poliskastron e costa-interno per proporre un quadro molto più complesso che contribuisce a contestualizzare la presenza e comparsa di fortificazioni e insediamenti fortificati in un contesto di pianificazione e trasformazione degli assetti urbani tradizionali. Le invasioni arabe giocarono un ruolo preminente ma non in quanto semplici eventi distruttivi ma in quanto (almeno dopo la rinuncia a conquistare la capitale) perché introdussero un nuovo attore socio-economico, politico e militare nel già frammentato Mediterraneo post-romano. Alle trasformazioni avvenute in quest’ultimo, e in particolare la fine dell’annona civica nel quinto (per l’Occidente) e nel settimo (per l’Oriente) secolo, andrebbero attribuiti un mutamento delle convenzioni, fabbrica, e strutture urbane che si tradusse in un’estetica, pianificazione e architettura che esibirono in maniera diversa dal passato le tradizionali funzionalità della città Bizantina (politico333

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Perching and fortified sites – Syrian-Palestinian cases Basema Hamarneh Abstract This paper intends to analyse the spatial transformation and functional organisation of the Late Roman frontier castra in the Levant. Assessing the impact of these fortifications in Late Antiquity on the surrounding landscape shows that significant dominant models emerge. Most of these peripheral castra, which evolved into large rural settlements, were probably linked to an initial, active military role of local foederati tribes. Later these liminal frontier areas experienced major development with the settlement of nomadic and semi-nomadic tribes, who were actively involved in the implementation of farming and agrarian production. The substantial investment of urban elite and church officials brought about economic growth that is mirrored in the building of churches, dwellings and related infrastructure, especially in the second half of the 6th century. Cultivation and harvesting were probably achieved by reliance on a peasant tenancy system that proved useful in organizing extensive farm labour, which was a very common feature of the Byzantine and early Umayyad periods. The agricultural produce revitalized markets, interregional networks and macro economy. The model of castra-villages prevailed within a long historical context, at least until the early Abbasid period when these settlements witnessed recession, decline and demise. Keywords: Fortifications, settlement patterns, agrarian economy, Byzantine and early Islamic periods

The eastern frontier The frontier system in the Levant, formed during the Severan and into the Tetrarchic periods, consisted of an extensive chain of military forts and roads.1 It reflected the implementation of the role of the Roman army in the East, which entailed control of the local economy, caravan routes, the nomadic populations and internal security.2 Written sources, notably the 4th century Notitia Dignitatum, report that regular cohorts were stationed in the area following a north-south arrangement, in the central steppe and along the edges of the desert, holding these areas, either permanently or temporarily (Kennedy 2004: 41-43; Parker 2006; Kuhnen 2018: 76-78). The reforms of the military and administrative systems that took place at roughly the same time resulted in the Romans’ predominant reliance on local indiginae tribes as part of the defensive system.3 On the notion and idea of frontier see Whittaker 1994; Elton 1996; Sivan and Mathisen 1996: 1-7; Bar 2004a: 69. 2  An important task of the stationed legions was to ensure the internal security of the lands to the west of the Limes Arabicus. Fiema 2002: 132. Agreements and treaties were also established with various tribal groups as attested by the bilingual Greek and Nabataean inscription from Rawaffa (to the SE of Aila), dated to AD 166. It commemorates the building of a temple dedicated to the emperors Marcus Aurelius and Lucius Verus by the leaders of the confederation of the Thamudeni to honour a peace agreement. See Milik 1971; Kennedy 2004: 40-41. 3  Literary sources often mention a dichotomy between religious choice and political allegiance which can be considered as a literary topos. An effective example is reported by Procopius in Aed. 3.7.6 (trans. Dell’Osso 2018: 257). 1 

By the second half of the 5th century, the limes had lost their defensive features in favour of a new function as a settlement zone. Many similar changes were registered in various areas in the East, in which a widespread abandonment of fortifications has been noticed in surveys (Fiema 2002: 132). Parker argued that in Palaestina Tertia, south of the Wadi el-Hasa, some of the military sites were seemingly discarded at the end of the 5th or in the early 6th century, as a sign of a general military decline (Parker 1986: 149, 152-153). This may be reflected in Procopius’s statement, in the Anecdota, in which he draws attention to the neglect of the limitanei under Justinian:4 ‘The Roman Emperors in earlier times stationed a very great multitude of soldiers at all points of the Empire’s frontier in order to guard the boundaries of the Roman domain, particularly in the eastern portion, thus checking the inroads of the Persians and the Saracens; these troops they used to call limitanei.  These the Emperor Justinian at first treated so casually and so meanly that their paymasters were four or five years behind in their payments to them, and whenever peace was made between the Romans and the Persians, these wretches were compelled, on the supposition that they too would profit by the blessings of peace, to make a present to the Treasury of the pay which was owing to them for a specified period. And later on, for no good reason, he took away from them 4  Procopius, Anecdota 24.12-14 (trans. Dewing 1935: 282-285). Procupius was originally from Caesarea in Palaestina and might have received the lamentations directly from his fellow countrymen. Casey 1996: 214.

Perchement et Réalités Fortifiées en Mediterranee (Archaeopress 2023): 336–346

Perching and fortified sites – Syrian-Palestinian cases the very name of regular troops. Thereafter the frontiers of the Roman Empire remained destitute of guards and the soldiers suddenly found themselves obliged to look to the hands of those accustomed to works of piety’ (Procopius, Anecdota 24.12-14, trans. Dewing 1935).

2015: 276) but also a consistent migratory movement of various tribal groups across the frontier (Fisher and Wood 2015: 286). Such bishops took part in the Second Council of Ephesus in AD 449 and the Council of Chalcedon in AD 451 (Millar 2005: 302-303). Migration and the settlement of nomadic tribes had a significant impact; it affected the shaping, usage, and reception of liminal spaces.9 Although it cannot be excluded that the reoccupation of these castra initially had a military function, while at a certain point this evolved in favour of a more pragmatic use. This process notably extended the patterns of stable settlements into the steppe and along the entire eastern Roman frontier.10 It may thus be presumed that in most cases the Roman castra, once deserted by the legitimate usership (regular army units), represented an ideal space for a new territorial organisation, especially owing to the road network system that had an impact on, and contributed to, the success and development of an economic exchange network along the former limes.11

However, this should not be viewed as evidence of the collapse of the defensive system, but rather as a significant continuity through structural changes and under different circumstances, especially in areas considered to be less strategic for imperial policy.5 The reliance on a local defence instead of regular army units was one of the major results of this political change. The archaeological excavations point to a drop of coin number in strata related to this period, which has been interpreted as a consequence of the cessation of regular military payments to the limitanei who were replaced by foederati (Bagnall 1990: 90-92; Casey 1996: 214).6 In Arabia and Palaestina this process culminated with military and administrative control being largely handed over to local tribal confederations such as the Ghassanid Phylarchs.7

This is even more evident if we take into consideration the construction policy of military structures carried out by the emperor Justinian in the Byzantine East. All the new fortification works built anew and / or renovated during his reign were located in the region north of the Euphrates and south of the Anti-Taurus. The aim was to prevent a possible Persian invasion along the Circesium (modern Buseira) – Antioch (Antakia) axis, which represented the only possible route that could provide drinking water, food and forage for a large army. Justinian did not build any fortification works south of the Euphrates River in central and southern Syria, were the Arab foederati tribes settled in former roman military camps.12

Settlement and migration The involvement of the nomadic tribes, however, followed attentive political consideration that required the creation of common ground. This was achieved by means of mass conversion to Christianity (Walmsley 2015: 133; Hamarneh 2019). Literary sources often refer to the topos of the dichotomy between religious choice and political allegiance.8 This is underscored in the Acts of the church councils through the names of several bishops of ‘the Arabs’, ‘of the Saracens’ Σαρακηνοί (coming from the East) or of ‘the tents’ σκηνῖται (tent dwellers/nomads), who seemingly represented not only the spread of Roman diplomatic and military power into desert margins (Macdonald 2009; Cameron and Hoyland 2013; Fisher and Wood

Settlement forms As the central government’s interest in the area decreased, authority was relinquished to the Church with its diocesan institutions (Liebeschuetz 2001: 137-150; Saradi 2006: 181; Hamarneh 2013: 417). Local notables directed their interests towards the rural areas, especially in the 6th century, probably encouraged by the population growth, and the possibility to invest in

5  According to Treadgold, the elimination of the pay of the limitanei appears to explain how the government managed to reduce expenditures to compensate for the loss of revenue caused by the plague. Treadgold 2014: 306. 6  Kaegi argued that regular troops are still attested in Byzantine Syria, Mesopotamia and Egypt in the first decades of the 7th century (Kaegi 1985: 593-595). Byzantine sources refer to these troupes as allies (summachoi), or more commonly as foederati, enspondoi and upospondoi. See Socrates’ Ecclesiastical History V, 2 (Bright 1893); in Vita Euthymii by Cyril of Scythopolis XVIII, 20, XIX, 8, LXXV, 8 (Baldelli, Mortari and Perrone 2012); and in the Codex Theodosianus (Mommsen and Meyer 1970: n. XVI), Miotto 2007: 6. 7  The Byzantine historian Theophanes mentions that a foedus was concluded between the Ghassanids and the Byzantine empire in AD 502 during the reign of Anastasius. Theophanis Chronographia I, 144, 3-6; Shahid 1995: 4-12. Also attested as commanders of the Christian Arab army in the battle of Yarmouk in AD 636. Hitti and Murgotten 1916: 207-211; Treadgold 1995: 49-57; on the battle see Miotto 2007: 23-25. 8  Conversion stories of tribes and nomadic populations are well reflected in hagiographic texts and saint’s lives, for example in the Life of Symeon the Stylite. See Fisher and Wood 2015: 296-302; Key Fowden 2019: 182-187.

A much similar process has been observed in Palestine with a settlement shift to vacant frontier areas. See Tsafrir 1994: 9-19; Bar 2004a: 70; the pattern shows a substantial difference between the nomadic/semi-nomadic ‘range-tied’ and the sedentary agricultural ‘land-tied’. See 67-69 LaBianca and Younker 1995: 404. 10  According to Bar, the settlement process in the frontier area was not encouraged: it was rather gradual and the unintended outcome of the actions of a large number of individuals both enterprising pioneers and small-scale farmers who were pressed out of living in settled areas. Bar 2004a: 91-92. 11  On the road system in Arabia and the cursus publicus see Borstad 2008: 67-69. 12  Sauvaget 1939: 121-123. Few exceptions included strategic spots as the fortifications of the monastery of Saint Catherine in the Sinai. Procopius in Aed. 5.8.8-9 (trans. Dell’Osso 2018: 405-407). 9 

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B. Hamarneh land. The new focus revitalized the economy, created a new aristocracy consisting mostly of landowners, and reshaped the tribal structure of the local society. The agency of these social groups is well mirrored in dedicatory inscriptions in the mosaic floors of rural churches.13 As argued by Di Segni, a fairly good indicator is given by the number of dated Greek inscriptions in the period between AD 573-749, which shows a distribution of 33% in cities and 67% in villages, compared to the period between the years AD 395-572 in which the numbers slightly favour cities with 54% to 46% (Di Segni 2017: 293-294). The epigraphic evidence reflected a hierarchic system according to which religious authorities on the local or diocesan level appeared in lists at the very beginning of official dedicatory texts, apparently crediting them for acting as an external and internal structuring force of the religious topography of the village. Local authorities (either provincial or municipal) appear more often as private donors, rather than acting in an official capacity, along with the local élites or more humble villagers (Di Segni 1995: 312-313).

and his travel companion mention their hometown as Kastron Zadacathon (Negev 1977: 33, 27). The topographic changes in these villages were also consistent. In Umm er-Rasas– Kastron Mefa’a (Madaba bishopric), the castrum was fully urbanized by the end of the 6th century.15 Four inner sectors were roughly created; two included one church each, while the other two shared a double church (Hamarneh 2003: 67-68).16 The remaining free spaces were occupied by dwellings (Figure 2), with a large quarter expanding to the north beyond the walls. Walmsley suggested that the spatial organisation strongly reflected a tribal family structure, with public activities that focused on the church and the marketplace (Walmsley 2011: 280-281). The castrum was separated from the northern quarter by an area embellished with a freestanding column known only from visual representations. The column is visible in two vignettes: one in the Church of the Lions, built in AD 574 or 589, and the other in Saint Stephen’s Church built in AD 718. The images may actually document a notable feature in the town. This specific arrangement may suggest the deliberate emulation of certain features of urban public space according to some documented and established models.17 A good example of this is the freestanding column depicted in front of the Damascus gate (north gate) on the Madaba Map dated to the second half of the 6th century or to the first decade of the 7th century. Such columns were more common in urban settings; Bar Hebraeus in the Chronicon Syriacum mentions one in Anastasiopolis / Dara and one in Neocaesarea/Niksar (Bowersock 2006: 66-69; Ćurčić 2009: 9-10; Kennedy 2017: 237; Guidetti 2016: 147).

Archaeologically, excavations and surveys show that large agricultural settlements associated with extensively exploited landscapes coincide in most cases in Arabia and Palaestina Tertia with Roman fortifications (Figure 1). Although the size of these villages varied, most respected the features of the forts, which constituted the main focus of the respective settlement with its visible and imposing physical remains. Admittedly, these sites were not elevated to the rank of a bishopric, which allows us to rule out that they functioned as urban centres. A castrum accordingly could equally stand for a smaller settlement rather than for a city.14

Land use and agriculture

Indeed, as revealed in textual evidence, the visibility of the fortification had an impact on place names, where the term ‘kastron’ was added to the local toponym. In Provincia Arabia and Palaestina the use of this designation is also found in epigraphic and papyrological sources. Biblical Mefa’at (Umm er-Rasas) is styled as Kastron in the late 6th century mosaic of the Church of the Lions and later in the 8th century Saint Stephen’s Church. Petra Papyri often refer to transactions regarding property in Kastron Ammatha/ el-Hammam and Kastron Zadacathon/Sadaqa (Gagos and Frösén 1998: 475; Koenen 2003: 214; Fiema 2007: 315). Likewise, Nessana in the Negev is defined as ‘kome’ and ‘castrum’ in the P. Nessana 16 (Fiema 2002: 211). In Wadi Haggag, on the route towards the Sinai, one of the rock inscriptions left by Sergius the deacon

Conspicuous elements connected to land exploitation around the village are visible in aerial photographs. A closer study shows that fields were organized following wadi beds, on different levels to use water resources, and according to crop types such as vineyards and cereal crops, while small dams and cisterns hewn in the rock allowed rain and run-off to be collected and stored. This intense land exploitation on the outskirts of the village of Umm er-Rasas (Figure 3), stretching to the boundaries of the nearest settlement of al-Jumaiyil, suggests that the local society consisted of peasants. The Greek inscriptions of the churches built at Kastron Mefa’a mention the patronage of Bishop Sergius I of Madaba (between AD 586 and AD 587) while in Saint Stephen the patronage of Bishop Sergius II is listed in AD 718 and Bishop Job in AD 756. Piccirillo 2005: 381-382. 16  It is still problematic at this stage of research to determine whether the internal division of the castrum was by chance or deliberately planned to emulate an ‘urban’ grid. 17  The typological range spans several examples of which the most famous is the porphyry column of Constantine in Constantinople. Ousterhout 2004: 305-306. 15 

The majority of churches in the hinterland are found in the northwest of modern Jordan, in an area where rainfall and the soil support agriculture (Kennedy 2017: 233). For parallels in Palestine see Bar 2004b: 313-315; Patrich 2006: 335. 14  In the Onomasticon Eusebius lists villages according to size. See Hamarneh 2003: 23-27; Decker 2009: 34. 13 

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Perching and fortified sites – Syrian-Palestinian cases

Figure 1. The provinces of Arabia and the three Palaestinae (by M. Ben Jeddou)

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B. Hamarneh

Figure 2. Aerial view of Umm er-Rasas – Kastron Mefa’a (courtesy APAAME_20170920_RHB-0092)

The implementation of land tenure may have been based on the system of long-term leasing, in accordance with imperial initiatives, by the end of the fifth century (Decker 2009: 72-73). This is supported by the evidence of the high number of tax receipts on agricultural land recovered amongst the corpus of Petra Papyri. Cultivation and harvesting were probably achieved through reliance on a peasant tenancy system, proven useful in organizing extensive farm labour, which was a very common feature of the 6th century. According to Petra papyri, fields and vineyards owned by private and ecclesiastical authorities were given to lessees and tenants who took care of the land and its production (Koenen 1996: 184; Gagos and Frösén 1998: 480).18 It cannot be ruled out that production surplus was sold through ecclesiastical circles or that it circulated according to micro- or macro-trade networks (Decker 2009: 236-237).

involving a camel rider who was transporting wheat from Machaeros to the monastery in Wadi en-Nar in the Judaean desert (Vita Sabae 81),20 while in Vita Gerasimi 8, the Saracen driver of a camel caravan is forced to abandon the camels after crossing the Jordan with their load of wheat.21 Comparable patterns related to an increased settlement density and land use intensification are documented in other cases: in Khirbet es-Samra/ Haditha, the small castellum was included in a dense pattern of houses and churches, and land management features are visible beyond the inhabited core of the village (Hamarneh 2003: 73-76). Khirbet Khau/Gadda of the Notitia Dignitatum also developed an extensive settlement, including a fort and a very large town to the south, as can be clearly seen in aerial photographs. The fort is an irregular quadrilateral, with gates in the middle of the west and south sides, both flanked by projecting towers. However, their shapes, dimensions and chronological development are difficult to ascertain without a proper excavation (Kennedy 2004: 102).

Written sources attest the circulation of agricultural products between Arabia and Palaestina, landowners from Madaba are mentioned as providing the monasteries of Sabas with wheat and tondo (Vita Sabae 45-46).19 Cyril of Scythopolis recounts an incident

Baldelli, Mortari and Perrone 2012: 339-40. The monks of the Judaean desert had to buy grain in Arabia, since the environmental conditions were not suitable for its cultivation; see Hirschfeld 1992: 82–5. Saracen camel-drivers are attested in the sources as carrying grain from Arabia to the Holy City and to the Great Laura of Sabas (Vita Sabae 45, 81); Di Segni and Tsafrir 2012: 453. 20 

Several cases mentioned in the Petra papyri discuss rent in perpetual lease and hereditary lease, or for fixed periods (various forms of emphyteutic leases). See Wipszycka 1972: 34-36 and 52-54; Kaplan 1992: 164-169; Koenen et al. 2013: 7-10. 19  Baldelli, Mortari and Perrone 2012: 280-1. 18 

21 

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Perching and fortified sites – Syrian-Palestinian cases

Figure 3. Aerial photograph of Udruh – Augustopolis (courtesy APAAME_20090930_DLK-0277)

to the authority (Isaac 1995: 139, 141, 144, 149; Fiema 2002: 210). The town may have been at the core of the interests of the Ghassanids, as it seems to have been rebuilt by Jabala bin Harith (Brünnow and von Domaszewki 1904: 431).

Umm el-Jimal also exhibits several similarities, yet with an inner sector that was less intensely urbanized, while single-row enclosures that may have had an important function within the settled area occupy a considerable spatial extension.22 However, the 2nd century praetorium and the 3rd century castellum were completely reoccupied by dwellings and churches in the 6th century (Hamarneh 2003: 76-79).

The area of Udruh, located east of the Via Nova, experienced a notable expansion of settlement patterns and agricultural exploitation during the Byzantine period24 (Figure 3). Not surprisingly, that region possessed its own micro-defense in the form of military installations proceeding southeast from the cluster of forts near Udruh to Ma’an (Fiema 2002: 210).

In Palaestina Tertia, the fortifications’ military functions persisted into the Justinianic period as suggested by some examples, though they are supported by a poor archaeological record (Fiema 2002). Few men with the military rank of officer are mentioned in the Petra Papyri being engaged as arbiter, reader, or scribe for those unable to write, showing how Byzantine frontier troops were integrated in the social fabric.23

Sadaqa – Kastron Zadacathon (Figure 4), 25 km southeast of Petra, was garrisoned by the Equites promoti indigenae, a cavalry unit (Fiema 2007: 3-4; Fiema 2002: 211). The Petra Papyri mention several churches, chapels and dwellings in the town, but predominant emphasis is on its agricultural land, hamlets and vineyards owned by members of the upper-class of Petra. P. Petra 25, dated to AD 558/559, refers to a tax due to two religious institutions termed as εὐαγεῖς οἶκοι (reverend houses) and ἅγιοι οἶκοι (holy houses), one of which is dedicated to the holy and glorious martyr Theodore (Arjava,

In Palaestina Tertia Augustopolis – Udruh or Adroa (Alt 1921: 8-10; Fiema 2002: 209; Abudanah et al. 2010) was assessed 65 nomismata according to the Beersheva Edict, dated to AD 536, and related to the payments of portions of the Annona by military personnel back 22  These enclosures may have served as areas to accommodate livestock but could also have been small gardens for fruit trees. Similar areas are visible in other areas, as the case of Umm es-Surab. Hamarneh 2003: 111-114; Pini 2019: 90-91. 23  The military are said to belong to the garrison in Sadaqa (kastron Zadakathon). Arjava, Frösén and Kaimio 2018: 5.

24  According to P. Petra 19, dated to AD 539/540, some of the leading families of Petra owned land located in the surroundings of Augustopolis/Udruh. Arjava, Buchholz, and Gagos 2007: 33-40.

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B. Hamarneh respectively to AD 568; AD 570/71; AD 575/76 and AD 578).25 Concluding remarks Based on the evidence collected so far, rather than being a consequence of induced factors, the historical trajectory of castra must be viewed as dynamic and greatly dependent on networks of internal and external relations. The abandonment of some military sites was followed by largescale agricultural development in marginal zones, with a shift in the mode of settlement (i.e. from nomadism / seminomadism to sedentarization). This was largely encouraged through economic incentives that enabled local populations to invest in the agricultural development of liminal, semiarid zones of the frontier. Land exploitation allowed areas to yield agricultural produce which revitalized local markets, positively reflecting its effects on interregional networks and the macroeconomy. Urban élites and church officials, active as landowners in villages, were not the sole drivers of the local economy; much of the land probably rested in the hands of middle-level owners and small-scale farmers. This, in Figure 4. Aerial photograph of Sadaqa – Kastron Zadacathon turn, gradually created a more (courtesy APAAME_20030925_DLK-0124) complex and wealthier society, evidenced in an increased number of public buildings, mostly represented by Buchholz, and Gagos 2007: 80). The fragmentary text churches, revealing tendencies to assimilate urban perhaps discusses tax due by the former owner of models. the plot of land which, entirely or partially, had been donated to the two shrines; the tax registers in Petra were rarely updated, and previous owners continued paying taxes for the land they had sold or ceded. The case is similar in Kastron Admatha – al-Hammam, which is mentioned several times in the Petra Papyri and the Beersheva Edict and consisted of a castrum and a settlement (Fiema 2002: 212). The town may have had a military presence in the 6th century, as the Petra Papyri refer to one Flavius Dusarios styled as ‘exprefect of Kastron Admatha’ (Gagos and Frösén 1998: 475; Fiema 2007: 4); the Papyri also mention payments in kind in four different tax receipts (P. Petra 7-10 dated

The Umayyad period witnessed a parallel, massive settlement process with the development of agricultural estates owned by members of the new ruling dynasty. Al-Baladhurri mentions that ‘Muawiya (AD 661-680) ‘settled nomads (al-Arab) in places far from cities and villages and let them use unclaimed or vacant lands.’ (Baladhuri, Kitab Futuh al-Buldan, 178; This includes reference to Oinokreon which may stand for one unit of meat and two units of wine that possibly was part of the payments of the annona militaris. Koenen 2003: 2015-216; Bagnall 1990: 90-92; Fiema 2007: 4.

25 

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Perching and fortified sites – Syrian-Palestinian cases

Figure 5. Bilad esh-Sham under the Umayyad Rule (by M. Ben Jeddou)

transl. Hitti 1916: 278).26 Helms defines these settlements as an ‘architecture of diplomacy’, and argues that the Umayyad estates/villages were placed near important cities, towns and in spots of certain political relevance (1990: 30, 37; Kennedy 2014: 100). These initiatives had an impact on the interplay between local Christian communities and Islamic rulers in Bilad esh-Sham (Figure 5).

production centres, as in the case of Jerash/Gerasa, and the introduction of new cooking and consumption habits. Artefacts circulated according to alternative interregional communication routes (south, north – east, etc.) towards the new Islamic centres and also entailed the circulation of agricultural produce from the Umayyad private estates system (Hamarneh 2020). The end of the 8th or the 9th centuries may mark the demise of several villages across the steppe following the end of the Umayyad dynasty. This was probably caused by the gradual collapse of the Christian patron economies due to their inability to compete with the goods and material culture artefacts produced by their Islamic counterpart. The area suffered several

A consistent economic effect is evident in the Umayyads’ implementation of urban pottery 26  On the development of private estates in Bilad esh-Sham in the Early Islamic period see Hillenbrand 1982: 2; Hamarneh 2015: 65-66; Hamarneh 2019: 117-119.

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earthquakes between AD 602 and AD 813 according to literary sources (Russel 1985), yet some village churches bear evidence of later occupation, while others were abandoned. The Abbasid period marked the decline of demand for agricultural goods and witnessed changes in the trade routes, forcing the population to migrate or turn to semi-nomadism. Although historical sources dealing with this area are scant, the settlements’ longue durée, resilience and the apparent sudden dynamics of demise is a complex and multifaceted issue that still needs to be properly addressed. Bibliography Abudanah, F., M.A. Shqirat and H.A. Falahat 2010. Udruh: History and Archaeology in the Light of Field Research, al-Majalla al-Urduniya li-at-Tarikh wa al-Athar 4/3: 99-126 (in Arabic). Alt, A. 1921. Die Griechischen Inschriften der Palaestina Tertia westlich der ‘Araba’, in T. Wiegand (ed.) Wissenschaftliche Veröffentlichungen des DeutschTürkischen Denkmalschutz-Kommandos. Heft 2. Berlin, Leipzig, Vereinigung Wissenschaftlicher Verleger. Arjava, A., M. Buchholz and T. Gagos (eds) 2007. The Petra Papyri III, Amman: American Center of Oriental Research. Arjava, A., M. Buchholz, T. Gagos, and M. Kaimio 2011. The Petra Papyri IV. Amman: American Center of Oriental Research. Bagnall, R.S. 1990. Five Problematic Fourth-Century Pieces. Bulletin of the American Society of Papyrologists 17: 79-93. Baldelli, R., L. Mortari and L. Perrone 2012. Cirillo di Scytopoli, storie monastiche del deserto di Gerusalemme. Breseo di Teolo. Bar, D. 2004a. Frontier and Periphery in Late Antique Palestine, In Greek, Roman and Byzantine Studies 44 (2004): 69-92. Bar, D. 2004b. Population, Settlement and Economy in Late Roman and Byzantine Palestine, Bulletin of the School of Oriental and African Studies 67/3: 307-320. Borstad, K. 2008. History from Geography: The Initial Route of the Via Nova Traiana in Jordan. Levant 40/1: 55-70. Bowersock, G.W. 2006. Mosaics as History. The Near East from Late Antiquity to Islam. Cambridge, MA. Bright, W. (ed.) 1893. Socrates’ Ecclesiastical History. Oxford. Brünnow, R. and A. von Domaszewski 1909. Die Provincia Arabia III. Strassburg. Cameron, A. and R.G. Hoyland 2013. Cameron, Av. and Hoyland, R. Introduction in Av. Cameron and R.G. Hoyland (eds), Doctrine and Debate in the East Christian World, 300-1500: xi-x1. Aldershot. Casey, P.J. 1996. Justinian, the limitanei, and Arab Byzantine Relations in the 6th c. Journal of Roman Archaeology 9: 214-222. 344

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Hilltop sites in Slovenia between the 5th-10th centuries Tina Milavec Abstract Late antiquity is a period of great settlement changes in the Mediterranean and its hinterland. Situated on the most important routes towards Italy from the north and east, the territory of present-day Slovenia witnessed a complete transformation of the settlement pattern in the 5th century AD. In the 6th century AD lowland towns and rural sites were already abandoned and hilltops represented the new settlement form, ranging from regional centres, civil settlements, military forts, ecclesiastic centres, refuges and the combinations of all the above. In the 7th century AD most of the people moved back to the lowlands, but some of the hilltop sites were used again in the 8th-10th century AD. The remains of early Medieval occupation are more difficult to interpret, we are probably looking at cases of military, religious and civil use.

Keywords: Hilltop sites, late Roman period, late antiquity, Early Middle Ages, settlement pattern, Slovenia Introduction The conference we attended in Roquebrune-surArgens in October 2019 demonstrated very clearly there is no one uniform explanation of the term hilltop settlement. There are variations in time, space, altitude, size, function, periodisation, defence strategies and above all – interpretations. I find it therefore important at the beginning of my contribution to put emphasis on the definition of what is understood under the term ‘late antique hilltop site’ in the region I am about to discuss (present day Slovenia, western Croatia, parts of southwestern Austria; Figure 1). For the territory of present-day Slovenia, covering a very colourful geographical meeting point of the Alps, Pannonia, Dinaric hills and the Mediterranean Coast, the most important difference to almost any other late antique region is that between the late 5th and early 7th century AD hilltop sites are the only (so far) known form of settlement. The rare remains of life in the lowlands, which shall be discussed below, cannot represent an adequate substitute for functioning administrative population concentrations as they are known from the Roman period or from neighbouring regions. Therefore, the region in question may also show other specific characteristics that differ in interpretation from regions with similar settlement patterns in late antiquity. Because of this crucial difference in the role of hilltop sites, I believe it would be unwise to draw too many parallels between this region and the regions with (at least partly) still operative Roman settlement patterns. A late antique hilltop site in the southeastern Alps – what is it? For us dealing with the southeastern Alps, a late antique hilltop site is a site on a naturally and artificially well

protected, usually elevated location. In most cases the sites are positioned on a hill, on the top or on the slope, it can also be cut off from the surrounding territory by water. Height of the hilltops varies, they lie from only a few meters to a few hundred meters above their surroundings. In all cases they can be reached in under an hour’s long walk from below, usually in about half an hour or less. The sites are usually built in stone, rarely in perishable materials. The main architectural features are defence walls, churches and houses in various combinations. Architecture and all artificial protection, also the use of prehistoric ramparts, is completely adapted to the terrain and the consequent needs. There is no display of mastery of the available space as shown by the Romans in previous centuries, instead the mastery is reflected in the knowledge of the micro locations and the minimal necessary effort that went into their defence and optimal functioning. They vary in many ways, as shall be presented below, but among their common characteristics is also the high degree of self-sufficiency in the everyday needs of their inhabitants (agriculture, animal husbandry, basic crafts). Between the late 5th and the early 7th century AD most of the sites show signs of permanent settlement and most of them also yield traces of previous and later short time occupation phases (late Roman and early medieval, apart from nearly always present prehistoric settlement which is not discussed in this paper). The main cause for the different roles of hilltop sites in late antiquity is their context. Let me therefore shortly describe the late antique situation in the discussed territory. After the reforms of Diocletian, the territory of presentday Slovenia was divided among several administrative units; Venetia et Histria, Noricum Mediterraneum, Pannonia I, Savia and perhaps also Dalmatia. Towns were

Perchement et Réalités Fortifiées en Mediterranee (Archaeopress 2023): 347–356

T. Milavec

Figure 1. Hilltop sites, Roman towns (in capitals) and main roads in the discussed area (© Mateja Belak, ZRC SAZU)

represented by Poetovio (Ptuj), Celeia (Celje), Emona (Ljubljana) and Neviodunum (Drnovo). Apart from the usual settlement pattern of small settlements, farms and villae, the region is also conspicuous for its strong defensive character, mainly due to the Claustra Alpium Iuliarum, a system of defensive walls, towers, forts and fortlets, which spanned between Tarsatica (Rijeka, Croatia) in Istria and the Soča/Isonzo valley in the west, controlling the access to Italy from the east (Kusetič et al. 2014; Kos 2012, 2013, 2014, 2015; Ciglenečki 2012, 2015, 2016). Due to this strategic geographic position along the easiest access across the Alps to Italy, the region suffered a fair amount of civil wars in the 4th century AD and later the incursions of the Goths and Huns in the 5th century AD. This extremely exposed position together with the general crisis of the western Empire brought about a complete collapse of the Roman settlement in the lowlands. After the middle of the 5th century AD, and in some cases earlier, there are extremely few signs of life in previous Roman towns and countryside in present-day Slovenia – with notable exceptions in the westernmost part closest to Italy and on the coast where settlement continued more

or less uninterrupted (Ciglenečki 1994; 1999; 2008). As this part has proven to be a matter of discussion at the conference we should perhaps give it some more attention here. First signs of abandonment of individual villae begins already in late 3rd century AD, but the main wave of decline is apparent in late 4th/early 5th century AD with the nearly complete end of monetary circulation after Honorius (Kos 1986). Excavations in all four Roman towns showed the end of life as early as late 4th century AD in unprotected Neviodunum and in the mid-5th century AD in the other three centres (Horvat 1999: 222; Lovenjak 2003; Gaspari 2014: 234238; Ciglenečki 2017: 145-147). After 450s there are individual finds (often fibulae – easier to date and thus more reliably ‘later’ finds: Plesničar, Sivec 1978; Ciglenečki 1993) and some insufficiently published contexts of wooden structures or graves and similar in the ruins of Roman towns (for Emona: Plesničar Gec 1997). While a review and a detailed publication of these contexts may prove short-term occupation of the sites it cannot be used as an argument for a continuous existence of administrative centres. One of the most obvious proofs that foci of life were moved to another 348

Hilltop sites in Slovenia between the 5th-10th centuries location, is the destruction or end of use of the first, 4th-5th century AD Christian centres in Roman towns, for example in Emona and Celeia, and their appearance on practically every hilltop site in the 6th century AD (Ciglenečki 2006). Churches, or better mentions of their bishops, are the most often used argument for the continuation of Roman towns. Indeed, bishops of Emona, Celeia and Poetovio are mentioned attending meetings in Italy as late as late 6th century AD (even late 7th century AD!). But archaeological sources give us no confirmation that these bishops continued living in their former residences. Where they operated from remains a subject of debates. They may have moved to some of the hilltop sites, escaped to the safer coastal settlements or to Italy, resided with the patriarch in Grado (Bratož 2011a: 228-231). In any case, their former residences lay in ruins far into the Middle ages.

yes, lowlands were used for work and transport. But the main elements of life were transported within the walls on elevated positions. It is frustrating that remains of agricultural and craft activities are so difficult to discover, also that so little attention has so far been paid to them. But there are hopes of interesting discoveries in the future. I should perhaps touch on another point of debate that often appears in publications – the hilltops as sites of the elite (Brogiolo 2014; Prien 2012). I could go into long argumentation based on the small finds and architecture of most of these sites and try to prove why I believe this was not the case (with, of course, exceptions – Kranj!). But I believe it is sufficient to emphasise again the basic fact that in the discussed region most hilltops could not have been elite settlements – simply because they were the only proper settlements.

The greatest surprise, at least for the late antique archaeology in Slovenia, was the non-appearance of late antique lowland settlement during the motorway construction excavations in the beginning of the 21st century.

Late antique hilltop sites in Slovenia – characteristics, dating, interpretation It would be courteous to start with the history of research in the subject, but this had been so well done by S. Ciglenečki in the 2008 paper that I believe it is not necessary to repeat it. Since the publication of his PhD thesis on southeastern Alpine hilltop sites in 1987, he has been the main authority and also the main author or co-author of most publications on the subject (his collected bibliography until 2014 in Dolenc Vičič 2015). Other notable hilltop research groups have centred around the sites of Ajdovski gradec above Vranje (Th. Ulbert, P. Petru, T. Knific) and Rifnik near Šentjur (L. Bolta, D. Pirkmajer, M. Bausovac), both in southeastern Slovenia.

What little we do know at the moment is concentrated mostly in the Gorenjska region in northwestern Slovenia, which could probably be accredited to the regional heritage protection officer of long standing, Milan Sagadin, whose interest in the late antique and early medieval period has ensured these remains did not pass unnoticed. Nonetheless, they have not been given special attention in publications and interpretation so far. At Mengeš and Breg near Žirovnica wooden structures had been discovered with late antique coursewares and fragments of amphorae (in Mengeš). At Britof near Kranj and Rateče late antique pottery was found when excavating early medieval graves. At Komenda there is a late antique phase of graves under the early medieval cemetery under the presentday church of St Peter and late antique pottery was reported from a location near the village (Sagadin 1994, 1995, 1998, 2006a, 2006b, 2008, 2013). At Dragomelj near Ljubljana (a rare motorway construction project discovery; Turk 2000) structures with pottery of late antique character were found. As well known, it is notoriously difficult to date coarse pottery without a good context and other dating aid. Therefore, the fibula fragments from ruins of Roman buildings still find more space in publications than these modest traces of uncertain interpretation. In any case, even if I may hope for further such sites (and we do), these are not administratively important settlements. In our haste to emphasise the hilltop settlement in Slovenia we often neglect to point out that we are naturally aware of the fact the hilltop people subsisted on agriculture and animal husbandry and that this was mostly not done in or immediately around the sites themselves as their surface relief mostly does not allow it. Thus,

In this paper I am focusing on the period between the 5th and 10th century AD, but it is worth mentioning that most of the sites are located on hills with previous prehistoric occupation. The well-chosen locations proved desirable periodically through history, until the Middle Ages when settlement choices changed. There are sometimes castles built on or very near late antique sites (St Lambert under Pristava near Stična: Ciglenečki 1985, Bled – Pristava: Pleterski 2008, 2010), but more often they moved slightly away (Rifnik near Šentjur: Bolta 1981, Tinje above Loka near Žusem: Ciglenečki 2000). After medieval castles, the interest for hilltop locations was lost. The second phase of use of these sites which falls out of the official frame of the conference is the late 3rd century AD This phase is definitively proven by only one site, which had not been used and built over later (Veliki Vrh near Podsreda; Ciglenečki 1990), dated mainly by coins and fibulae and interpreted as a shorttime occupation with mostly refugial function in the unstable period of the 260s and 270s, or the reigns of 349

T. Milavec Gallienus, Aurelian and Claudius II. At most hilltop sites no permanent architecture, only coins and fibulae of this period appear and are tentatively interpreted as remains of a short period of acute sense of danger, well known from all over the Empire.

the beginning of the permanent hilltop settlements with defence walls, churches, houses, cemeteries and organized subsistence and exchange strategies, there is the second half of the 5th century AD which eludes the archaeologists with the lack of recognizably datable finds. Not only when, it is also difficult to understand by whose orders or wishes and funding the settlements were constructed. Often cited letters of Theodoric I ordering citizens to take care of their own protection by building defended sites near their towns (Cassiodorus: Variae 3,48) are a good example of how at least a part of them could have started. But most probably not all of the hilltop settlements were built in the same time and by the same initiative or orders. Some show more convincing signs for the input of Justinian and the beginning of the 6th century AD (e.g. Korinjski hrib: Ciglenečki, Modrijan, Milavec 2020; Figures 2-3). Some may even prove to have been settled more permanently and without gaps since the 4th century AD (e.g. Tinje above Loka near Žusem: Ciglenečki 2000). But most of the better-known sites were probably built in the late 5th century AD and lasted at least until the end of the 6th or the beginning of the 7th century AD (e.g. Rifnik (Bolta 1981) or Tonovcov grad above Kobarid: Ciglenečki, Modrijan Milavec 2011; Modrijan, Milavec 2011; Figures 4-5).

The first more permanent phase, leaving more traces, is dated to the second half of the 4th-beginning of the 5th century AD. Importantly, this phase still coexisted with lowland settlement and with the formally more easily recognizable military fortifications such as the Claustra system and other typical forts outside it (Ciglenečki 2015: 387-414). Interpreted as a part of the late Roman in-depth defence of Italy in the last decades of the western Empire and especially after the abandonment of the Claustra line, several hilltop sites in strategic locations and along the main roads display signs of military presence, but not military architecture, typical of the official defence systems. It appears the area of access to Italy was densely strewn with sites in strategic locations, with excellent views of the surrounding territory and visual contact, which could perform basic defensive actions, but which could also serve as signalling and communication stations and as short or mid-term refuges for local population (Ciglenečki 2015: 414-422). The exact role of these sites and the degree of involvement of the organized army needs to be further investigated.

If their general common characteristics are that they are almost completely adapted to the terrain, well naturally and artificially defended, include usually stone-built houses and at least one church, subsisted on agriculture and animal husbandry according to small finds and various analyses and maintained at least some contact with the Mediterranean, there is also a great variety between them in the sense of location, function,

The great settlement shift came after the mid-5th century AD. It is not possible to date this phase of transformation with any precision, in archaeological material we note a chronological gap we are at the moment still unable to bridge convincingly. Between the end of use of various lowland sites and

Figure 2. Korinjski hrib above Veliki Korinj

350

Hilltop sites in Slovenia between the 5th-10th centuries

Figure 3. Korinjski hrib above Veliki Korinj site plan (© Mateja Belak, ZRC SAZU)

size, number of houses and churches, character of small finds and other peculiarities.

detail. Additionally, the lack of written sources for the region in question offers no additional interpretative help regarding administration and organization of the territory and the official character of the sites. The only settlement reliably mentioned in a historical source is castellum Carnium (Kranj), mentioned by the Anonymous from Ravenna (Sagadin 2020). Also according to archaeology this was probably the most important settlement and regional centre of the whole territory, but the details of its official status remain unknown.

The main categories that surfaced during the years of research of these sites are regional centres, military fortifications, ecclesiastical centres, civil settlements and refugia (Ciglenečki 2008). Central to their interpretation is the fact that these are permanent and the only late antique settlement form in the region, but they do not mirror the organization of the Roman period. Some of the sites have been recognized as the closest thing to a town, a regional centre with many important functions (Ciglenečki 2011), but most of them represent a mixture of the above listed functions. The relatively small percentage of well-researched and published sites makes it even more complicated to understand and interpret these settlement forms in

The great majority of small finds discovered in these settlements indicate a population which was selfsufficient to a large degree, at least regarding the simple material culture of everyday life, the basic crafts and agriculture. Objects of luxury are rare and give no 351

T. Milavec officials from larger centres. By the analogy with the Austrian hilltop site of Teurnia (vir spectabilis, perhaps dux, Ursus known from an inscription: Glaser 2008) we could perhaps expect some direct representatives of the state in larger centres or at least representatives of the military. Daily life seems more and more to have been organized by the church, as described in the Vita Severini for the northern Noricum Ripense. Equally problematic as the beginning, or perhaps even more so, is the end of use of late antique hilltop settlements. Datable small finds and imported pottery peter out at the end of the 6th or in the beginning of the 7th century AD and after that it becomes almost impossible to find reliably datable material culture until the 9th century AD with the reappearance of objects with analogies in the neighbouring regions. This problem of the lack of dating support makes it very difficult to ‘find’ the 7th and 8th centuries AD in the discussed region. The lingering ghost of the old beliefs into the ‘empty house’ awaiting the Slavic settlement in the end of the 6th century AD and the just emphasised lack of time-sensitive finds together with the lack of lowland settlement cause a gap in our understanding which we are bridging but slowly. The late antique typochronologies end with the late 6th century AD and the early medieval ones start in the second half of the 8th century AD (Pleterski 2013). The early medieval material we feel comfortable dating again comes from lowland cemeteries belonging mostly to now invisible villages, most probably under present-day settlements. For now, the gap remains (Milavec 2012a; Modrijan 2014). Whether the hilltop sites continued into the 7th or even 8th century AD is a very interesting question which has not yet been sufficiently explored. Continuity is definitively probable for some of the sites in the Vipava valley (St Pavel above Vrtovin: Bitenc, Knific 2015) and closer to Italy or Istria. With no expectation of early medieval (‘Slavic’) newcomers until well into the 9th or even 10th century AD, there was no particular reason for the inhabitants to leave these sites. In other parts of present-day Slovenia new early medieval population is expected after the 7th century AD and the (more or less violent) arrival of these newcomers was usually connected with the abandonment of the hilltop sites. Both populations are supposed to have begun a new life together in the lowlands with a new period of relative safety ahead. This story is well entrenched in regional history-telling, but finds few convincing arguments in the archaeological material. At some sites, such a scenario is expected (Pristava: Pleterski 2008; 2010; Kranj: Sagadin 2017), while the majority of early medieval sites are represented by the above mentioned 9th-10th century AD inhumation cemeteries with no apparent contact with the late antique populations (Milavec 2009).

Figure 4. Tonovcov grad near Kobarid in the Soča/Isonzo River valley (photo: Slavko Ciglenečki)

justification to the theories of these being mostly elite dwellings, positioned in superior locations with the desire to be seen and admired (the exception here is Kranj, which shall be described below, but even there it is mainly the military elites I have in mind). The involvement of these sites and their inhabitants in the wider trade networks are visible in the remains of pottery imports and glass. At least a part of the population kept at least periodical contacts with the larger centres of commerce and were able to afford some of the wine, oil and other goods arriving from the coast or on the Danube. While this is partly most easily explained by the ecclesiastical representatives, a part of the sites could have at least for a while been supplied by the army/state (Modrijan 2018; Milavec, Šmit 2018; Milavec, Šmit 2020). The population of these sites, judging by the cemeteries and small finds, was mostly the remains of the Roman population with the admixture of the peoples who kept passing the territory between the 4th and 6th century AD. Written sources report losses and migrations all through late antiquity (Bratož 2011b), but a large number of detected late antique hilltop sites indicates that a fair amount of the population stayed in the region. One of the most difficult questions is the administrative organization of these people and the actual reach of the

Early medieval remains at the hilltops in the hinterlands are frequent but insufficiently explored. In general, it 352

Hilltop sites in Slovenia between the 5th-10th centuries

Figure 5. Tonovcov grad near Kobarid site plan (© Mateja Belak, ZRC SAZU)

Gradišče above Bašelj is a late antique settlement above Kranj (castellum Carnium) in northeastern Slovenia of which only a small part had been excavated in 1937 and again in 1997 and 2014 (Karo, Mlekuž 2015; Karo et al. 2017). On top of the upper destruction layer of the 6th century AD settlement a thick burnt layer was found, containing a surprising amount of finds, luxury horse and riders’ equipment, tools, knives, jewellery, pottery, glass and remains of wooden beams and charred grain. The dating of the finds is very wide, from late 8th century AD to at least 11th or even 12th century AD. If a wooden structure burnt down at some point, the site was settled or visited for a longer period. A written source from 1156 reports the hill would be a good location for a castle, and that a caste had in fact stood there earlier. How archaeological remains could be linked to the castle (or not) is not explained, in any case the situation seems much more complex than we can read from other sites with only a few beautiful Carolingian pieces found by metal detectors. Possibly, other sites were more than just briefly visited by the owners of these luxuries, but without proper investigations these traces remain uncovered.

can be said that there are relatively many late antique hilltop sites where early medieval artefacts were detected, either as metal detector finds or found during excavations, usually above the upper destruction layer of the late antique settlement. Only a few of them were published in enough detail so that the role of the early medieval settlement remains can be investigated. Most frequently, the metal detector finds are represented by high quality horse and rider equipment parts, dating to the 9th-10th century AD (Karo 2012). There are also slightly earlier late Avar-period beltfittings (Karo, Knific, Lubšina Tušek 2011) and sometimes later artefacts. More rarely, other object types, tools, finger-rings and similar were also found. This type of Carolingian material culture is, on the other hand, not found on 9th-10th century AD sites (mainly cemeteries) in the lowlands. The current interpretations of this phenomenon vary between sporadic reuse, military/ elite posts and ritual deposition. The sites which have been better investigated give more details and consequently a much more complex picture. 353

T. Milavec Tonovcov grad above Kobarid (Figures 4-5) is a site in the Isonzo valley in the western Slovenia and could in fact be counted among those which had no need to end in the 7th century AD since no signs of early medieval occupation are apparent nearby until the 10th century AD, several kilometres away. The site flourished in the 6th century AD and possibly into the 7th century AD, judging by imported pottery (small spatheia). In the ruins of a late antique settlement several later contexts were discovered and published. There are single graves, a group of graves, hearths with pottery in a disused church and water cistern, a reuse of a house and individual finds which can be dated between the 8th-10th century AD. Coarse pottery of the period is notoriously difficult to date, therefore it is impossible to establish if any of the occupation remains and graves are contemporary, or if there are several separated uses of the site in the early Middle ages (Milavec 2012b; 2020). In any case, the finds are much more modest than at Gradišče above Bašelj and some other hilltops, and especially the graves point to a persisting link with the previous settlement, especially the churches around which most of the graves actually cluster. More work is certainly needed to explain this situation, but it is important to emphasise that here, again, no single explanation will probably fit all the sites.

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Conclusion In this short overview I tried to explain what we understand under the expression ‘late antique hilltop site’ in present day Slovenia and to put emphasis especially on the main differences between our interpretations of this settlement form and the explanations in other regions. The absence of written sources and of reliable signs of relevant lowland occupation makes us strongly dependent on the archaeology of hilltops. From the first tentative explanations of these sites as mere refuges we have made a long journey across the realisation that they represent the main late antique settlement form and must have somehow inherited the most important functions of previous Roman settlements towards the developing understanding of their many complexities. There is still much to learn, especially regarding economy and trade, administration and the transitions from and back to lowlands again. Bibliography Bausovac, M. 2011. Študija poznoantične lončenine iz utrjene višinske naselbine Rifnik pri Šentjurju, Unpublished PhD dissertation, University of Ljubljana. Bausovac, M. and D. Pirkmajer 2012. Late Roman glazed pottery from Rifnik near Celje. Rei cretariæ Romanæ favtorvm acta 42: 33-40. 354

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Le torri tardoantiche della Dalmatia a pianta rettangolare e quadrata Josipa Baraka Perica Abstract Building of late antique towers in Roman Dalmatia is associated with the process of fortification and construction of fortified sites with the aim of forming a line of fortifications as a support of defense of major communication routes both on sea and land. Such a line of fortified settlements along the eastern Adriatic coast and in Roman Dalmatia is usually referred to as limes and it is associated with the initiative of the Empire renewal during the Emperor Justinian. Fortified settlements that were a part of this network have different architectural solutions: from sites that can be considered genuine Byzantine towns to simple towers. The subject of this paper is an overview of archaeological sites where towers with square and rectangular bases are found. Their similarities in selection of the architectural form suggest the presence of plan and project in their construction. In addition to the ground plan they also share location on important micropositions in strategic terms, almost always close to infrastructure of an existing settlement. Keywords: ‘Castra’, fortifications, towers, churches, late antiquity Parole chiave: ‘Castra’, fortificazioni, torri, chiese, tarda antichità

Introduzione Nella tarda antichità lungo la costa dalmata dell’Adriatico orientale e nell’entroterra dalmata è stata costruita una serie di castra costituita da diversi modelli di fortificazioni. Questo sistema difensivo attira l’attenzione del mondo scientifico da più di quarant’anni. Le ipotesi formulate negli articoli scritti tra gli anni 80 e 90 del secolo scorso risultano ancora abbastanza attuali,1 ma alcuni progressi sono stati fatti di recente, in particolare grazie all’organizzazione di indagini sistematiche di singoli siti, alcuni dei quali sconosciuti agli studi più datati,2 in particolare quelli legati al territorio salonitano (Katić 2018: 245-279; si veda anche Maletić c.s.). In genere i castra vengono inquadrati come parte della stessa rete, in rapporto alla protezione della viabilità, soprattutto marittima, particolarmente attiva lungo la costa adriatica orientale, specie durante la tarda antichità. Le ricerche sin qui compiute sono state per lo 1  Suić 1976: 341-375; Gunjača 1986: 124-134; Suić 1995: 133-145; Tomičić 1993: 91-96; Tomičić 1995: 97-100; Tomičić 1998: 1075-1089; vedere anche Ciglenečki 2003: 63-281; Ciglenečki 2009: 205-222. 2  Žirje-Gradina: Pedišić 2005: 66-71; Sušac: Radić, Tolja 2010: 157-179; Mljet-otočić sv. Marije: Peković 2007: 463-466; Palagruža: Kirigin, Miše, Barbarić 2010: 43-60; Barbarić 2017: 615-635; Kornat-Tureta: Radić Rossi, Fabijanić, Menđušić 2012: 401-412; Sikavac: Gluščević, Grosman 2016: 121-150; cf. Jurković, Brogiolo, Arce, Marić, Arnau 2008: 283-292; Jurković, Turković 2012: 15-36; Čaušević-Bully, Bully, Fiocchi, Bassi 2011: 37-44; importante è anche il contributo di Šiljeg 2006; per entroterra dalmata Špehar, 2008: 559-594.

più improntate verso lo studio delle strutture rinvenute o i rapporti dei siti con le zone circostanti, mentre hanno trattato in misura minore i reperti archeologici (con il risultato che gran parte del materiale dei siti sottoposti a scavi archeologici non è stato ancora pubblicato).3 Ad ogni modo, la costruzione di questa rete di insediamenti non viene mai menzionata dalle fonti letterarie (ad eccezione dell’area strettamente legata a Salona, Katić 2018: 248) ed i siti sono in genere noti prevalentemente grazie all’archeologia (più grazie a ricognizioni archeologiche che a scavi organizzati). È anche indicativo come l’interesse scientifico per questa categoria di siti dalmati sembra concentrarsi prevalentemente a livello regionale, infatti sono spesso poco considerati negli studi internazionali ed anzi capita che siano addirittura ignorati nelle grandi sintesi, nonostante il numero ingente, le diverse tipologie e l’evidenza di far parte di un completo ed articolato sistema. Questa rete di insediamenti viene chiamata nella bibliografia croata limes bizantino (Suić 1995: 133145; critiche in Ciglenečki 2009: 214; Katić 2003: 526).4. Non abbiamo dati archeologici che ne definiscano la cronologia precisa, ma la costruzione di solito è legata all’iniziativa di Giustiniano e per questa ragione datato al periodo del suo regno, come parte della sua idea di 3  Per queste problemtiche rivolgo anche l’attenzione al contributo di B. Maletić in questi atti. 4  Anche limes maritimus Rapanić 1983: 831-869.

Perchement et Réalités Fortifiées en Mediterranee (Archaeopress 2023): 357–369

J. Baraka Perica restaurazione dell’Impero e rinnovamento nel segno del nuovo credo religioso (renovatio imperii).5

Si tratta di un tema che ho già avuto opportunità di introdurre durante la pubblicazione dei risultati degli scavi della località con la torre del sito OšljeGradac (Baraka Perica, Grbić 2019: 145-174) ma questa occasione si presenta come ottimale per ulteriori approfondimenti.

La maggior parte dei siti si concentra sulle isole e lungo la costa, perché più dell’assetto stradale litoraneo, era indubbiamente più rilevante preservare e proteggere la magistrale marittima dalmata.6 Il numero di isole ed una costa articolata facevano della sponda adriatica orientale una delle più importanti, e sicure, rotte marittime, dove il navigante poteva seguire la costa lungo tutto il percorso, senza correre il rischio di una traversata di due o tre giorni in mare aperto e senza terra a vista.7

Di seguito verranno descritti i siti meglio conosciuti a livello bibliografico (scavati e pubblicati), per poi passare a quelle località in cui sono state individuate torri, ma per le quali non è ancora stata proposta una esatta cronologia o funzione. Le torri tardoantiche della Dalmatia a pianta rettangolare e quadrata – esempi

Nella tarda età imperiale i traffici diretti puntavano soprattutto a Costantinopoli e Ravenna (Uggeri 1985: 179). Questa peculiarità si evidenzia nella trasformazione delle mete principali dei grandi convogli ed anche nella scelta di nuovi punti di sosta lungo la costa Adriatica orientale, non solo perché Ravenna era divenuto il porto più importante dell’Adriatico, ma soprattutto a causa dei notevoli cambiamenti storico-politici dovuti alle invasioni dei popoli barbari: viaggiare via mare era sicuramente più veloce e motivo di maggiore sicurezza.

Nell’area del villaggio di Ošlje,8 al margine di una lunga e stretta zona agricola presso l’antica strada di comunicazione che ancora oggi viene chiamata Via Latina, si trova una piccola area dominata da due monumenti: una chiesa medievale chiamata ‘Rotonda’ ed una fortezza-torre tardoantica chiamata ‘Gradac’ (Figura 1). La chiesa, una rotonda ad otto absidi (o ‘ad otto petali’), si è preservata in buono stato di conservazione e per tale ragione è stata oggetto di diversi studi e menzionata più volte nella bibliografia scientifica (Marasović 1957: 85-89; Beritić, 1986: 420; Vežić 2002: 220-265). Viene generalmente considerata come esempio di architettura medievale e datata al X secolo. Sono state inoltre compiute indagini archeologiche di breve durata,9 durante le quali, nel settore sommitale del colle soprastante la chiesa, è stata registrata anche la menzionata torre. T. Marasović ha descritto quello che ha visto: una fortezza rettangolare di probabile provenienza tardoantica (Marasović 1957: 85).

Possiamo notare una estrema variabilità architettonica tra i siti che fanno parte di questa rete: si passa infatti da località che potrebbero essere considerate vere e proprie ‘piccole città bizantine’, come le ha chiamate Ž. Tomičić (Tomičić 1990: 34), spesso dotate di un luogo di culto (ubicato sia all’interno delle mura che al di fuori, ma sempre nelle immediate vicinanze), fino alle semplici torri. Ma tutti questi luoghi, malgrado le differenze di grandezza e planimetria, sono denominati nella relativa bibliografia scientifica come castra. In questo contributo saranno esposti in particolare esempi dei castra-torri a pianta rettangolare e quadrangolare. Come si vedrà più avanti nel testo, oltre a far parte della stessa rete di insediamenti fortificati lungo le vie di comunicazioni principali, presentano tratti distintivi comuni nella forma architettonica, nella tecnica costruttiva e soprattutto peculiarità topografiche affini nella scelta della ubicazione in cui edificarle.

Nel 2015 è stata eseguita una ulteriore campagna di scavo (Baraka Perica, Grbić 2019: 145-174), che ha messo in luce le strutture della torre di forma rettangolare, con orientamento est-ovest, dotata di una stanza centrale ed una cisterna nella parte occidentale (la stanza misura 6,80 x 4,65 m, mentre la cisterna 3,20 x 4,65 m). Non si è preservata in buon stato di conservazione, ne rimangono infatti solo le fondamenta, ma i muri, con uno spessore variabile da 0,60 cm ad 1 m, dovevano essere stati costruiti in pietra locale lavorata e legata con la malta e si adattavano alla configurazione naturale del terreno.

Si veda la bibliografia citata nelle note 1 e 2; per i casi del territorio salonitano si può affermare che esistevano nel periodo delle guerre gotico-bizantine (Katić 2018: 245-279). 6  Sulla ricostruzione delle rotte marittime della costa dell’Adriatico orientale vedere: Brusić 1970: 546-564; Uggeri 1985: 159-182; Brusić 1993: 223-233; Zaninović 1994: 125-146; Cambi 2001: 137-160; Kozličić, Bratanić 2006: 107-124; Vrsalović 2011: 225-280; diversi contributi in Brogiolo, Delogu (ed.) 2005: specialmente l’articolo Vidrih Perko 2005: 49-75. 7  Uggeri 1985: 173; di questo tema mi sono occupata particolarmente nella tesi di dottorato presso il Pontificio Istituto di Archeologia Cristiana intitolata ‘Civitates, castra ed altri siti isolani dell’arcipelago dalmata: topografia cristiana e realtà insediative’ sotto la direzione del Prof. Ph. Pergola, che ringrazio per l’invito a partecipare a questo convegno. Baraka 2012: 8-24. 5 

La torre occupa l’altopiano settentrionale della collina, più basso rispetto alla cima. Probabilmente si articolava su più piani, almeno due, poiché solamente da un Il villaggio di Ošlje si trova lungo la zona costiera meridionale della Croazia, presso Dubrovnik. 9  Lo scavo della chiesa è stato organizzato nel 1956 e diretto da T. Marasović; si veda Marasović 1957: 85-89. La parte ovest della chiesa è stata scavata nel 1967 da D. Beritić: Beritić 1986: 420. 8 

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Le torri tardoantiche della Dalmatia a pianta rettangolare e quadrata

Figura 1. Ošlje-Gradac: A – posizione (da: Google Earth, 24.10.2019.); B – torre (fotografia Dipartimento di Archeologia dell’Università di Zadar, 2015); C – chiesa (fotografia Dipartimento di Archeologia dell’Università di Zadar, 2015)

Un’area archeologica molto simile si trova lungo la costa nord-occidentale dell’isola di Kornat.13 Questo sito è sostanzialmente composto da un porto, una chiesa ed un insediamento fortificato, ubicato sulla collina soprastante (Figura 2). A causa del buono stato di conservazione la località è stata più volte menzionata nella bibliografia di riferimento, anche prima di divenire oggetto di uno scavo archeologico.14 In seguito

secondo piano era possibile assolvere allo scopo di controllo della zona circostante.10 La maggior parte del materiale rinvenuto è costituito da ceramica tardoantica, prevalentemente di VI secolo, trovata nella c.d. stanza centrale. Sono da segnalare, in particolare, un cospicuo numero di reperti afferenti anfore del Mediterraneo orientale (c.d. Late Roman) e ceramica Phocaean Red Slip Ware. Sono state portate alla luce anche ossa di animali, conchiglie e frammenti di vetro (ed alcuni oggetti metallici; Baraka Perica, Grbić 2019: 161-162).11

deriva da Iosli; Alerić, 1984-1985: 41; Marasović 1957: 85; Anđelić, Sivrić, Anđelić, 1999: 57; Živković 2008: 22-23). 13  L’isola fa parte della zona del Parco nazionale delle isole delle Kornati ubicate quasi al centro del mare Adriatico. In questa zona sono inoltre registrati diversi siti con evidenti insediamenti romani. Sulla punta più meridionale dell’isola limitrofa di Dugi otok, con la quale la Kornat era connessa nelle antichità romane, si trova una villa antica con mosaici, databile al I secolo: si tratta del sito di Mala proversa scavato e pubblicato da M. Suić (lo stesso toponimo Mala proversa indica anche il canale tra le isole Dugi otok e Katina). Strutture relative ad un insediamento romano con mosaici sono state scoperte anche sulla vicina isola di Katina. Sulle isole di Trimulić e Vela Svršata sono stati invece rinvenuti i resti di piscine per la pesca di epoca romana. Insediamenti romani di modesta entità sono anche sulle isole Lavsa e Šapnata; questi ultimi hanno avuto una continuità di vita anche in epoca medievale e vi sono registrate saline medievali, forse sfruttate persino in epoche precedenti (per tutte le informazioni consultare: Brusić 2004: 91-100). Sulla topografia antica delle isole delle Kornati consultare anche Radić Rossi, Fabijanić 2013: 76-83. 14  Per es. Suić 1951: 246-247; Filipi 1981: 21-59; Chevalier 1995: 131132; Uglešić 2002: 110-112; Brusić 2004: 91-100; Vežić 2005: 125-126). Una delle più dettagliate descrizioni della torre e della sua planimetria è stata pubblicata per la prima volta da I. Petricioli (Petricioli 1970: 717-725).

Il villaggio di Ošlje, ad eccezione di questa interessante zona archeologica, è noto anche nella storiografia perché con grande probabilità menzionato da Costantino Porfirogenito nel suo De Administrando Imperio. Nel capitolo XXXIII un insediamento di nome Iosli viene elencato tra i siti chiamati κάστρα οἰκούμενα (Ferjančić 1959: 59-61).12 Durante questo scavo archeologico è stato sottoposto ad indagini anche un secondo settore, ubicato in cima al colle. In questo luogo non sono stati trovati resti di murature, ma solo materiali ceramici, frammenti vitrei e tracce di fuoco (si veda Baraka Perica, Grbić 2019: 161-160). 11  Per i materiali minori è prevista una pubblicazione separata. 12  Si è prevalentemente concordi nell’accettare che questo insediamento doveva essere ubicato nel territorio del villaggio, mantenendone addirittura la vecchia denominazione (il nome Ošlje 10 

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J. Baraka Perica

Figura 2. Kornat-Tureta/Tarac: A – posizione (da: arkod.hr, 24.10.2019.); B – torre (fotografia D. Kalogjera)

sono state organizzate diverse campagne di scavo a partire dal 2005 (prima solo nella zona della chiesa, dal 2011 anche nell’area della torre).15

Particolarmente rilevanti i frammenti di ceramica tardoantica rinvenuti durante lo scavo della torre (Fabijanić, Radić Rossi, Menđušić 2012: 405).

Questa torre è una di quelle meglio conservate lungo la costa adriatica (le strutture murarie sono preservate sia in altezza che lunghezza). Viene denominata Toreta / Tureta ed ha forma rettangolare (10,39 m x 5,40 m), con contrafforti organicamente legati ai muri, tre ciascuno sui lati lunghi ed uno ciascuno sui lati corti. L’ingresso principale si trova lungo il muro sud-occidentale ed ha una larghezza di 1,35 m. Si articola su due piani. In quello inferiore, ad un’altezza di 1,20 m, si aprono strette aperture rettangolari (larghe 17 cm, alte 60 cm), con funzione di feritoie. Lo scavo ha inoltre messo in luce una struttura di 2,2 m x 1,5 m per cui si è ipotizzata la funzione di cisterna. In base a quanto descritto è stato quindi proposto che il primo piano potesse avere funzione magazzino (Fabijanić, Radić Rossi, Menđušić 2012: 404-405).

Al di sotto del colle su cui si erge la torre, tra il porto e l’agro, si trova una chiesa bassomedievale, costruita al di sopra di una chiesa paleocristiana. L’abside della chiesa paleocristiana, in buono stato di conservazione, si trova immediatamente dietro l’abside della chiesa medievale (ben visibile anche prima dello scavo). È semicircolare, con contrafforti nella parte esterna e tre finestre ad arco (Zornija, Menđušić 2015: 39-56; Zornija 2016: 52-66). La chiesa è dotata di un battistero absidato, ubicato a nord, mentre a sud erano collocati diversi annessi di forma rettangolare. Sono state messe in luce anche alcune tombe, di cui una sicuramente tardoantica. Tra i reperti tardoantichi rinvenuti (ceramica, vetro, oggetti metallici), si distingue in particolare una tegola con graffiti di un cristogramma e le lettere alfa ed omega (Zornija, Menđušić 2015: 45, 51; Zornija 2016: 66). La chiesa mostra più fasi costruttive, datate dagli scavatori alla seconda metà del V secolo e al VI secolo (Zornija, Menđušić 2015: 53).

Sul piano superiore si aprono invece 8 finestre ad arco (larghezza tra 76 e 80 cm), molto frequenti nell’architettura tardoantica della Dalmatia (Gunjača 1984: 256-258). I muri sono composti di blocchi di pietra di misura diseguale uniti da malta.

Ad est della chiesa si trovano vasti terreni agricoli. Da notare con un certo interesse che le ricognizioni ivi compiute hanno dato l’opportunità di rilevare la presenza di diverse strutture murarie di epoca

15  Fabijanić, Radić Rossi, Menđušić 2012: 401-412; Radić Rossi, Fabijanić 2013: 83-93; Zornija, Menđušić 2015: 39-56; Zornija 2016: 5266.

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Le torri tardoantiche della Dalmatia a pianta rettangolare e quadrata romana (Radić Rossi, Fabijanić 2013: 74, 81, fig. 12).16

pertinenti al monastero benedettino (Kirigin, Milošević 1981: 45-51; Kirigin 1998: 429-440; Gaffney, Kirigin 2006: 12, 74). Questa zona non è stata mai sottoposta ad indagini archeologiche approfondite.

Comunque, questa postazione è molto importante dal punto di vista strategico, poiché da qui si controlla tutto il canale di Kornati, in particolare l’area probabilmente dedicata alla pesca, oltre, come detto, la zona agricola dell’isola (Baraka Perica 2013: 139).

L’isola ha rivestito una grande importanza lungo la rotta della viabilità marittima maggiore, fungendo da ‘ponte’ tra le due sponde Adriatiche lungo le rotte: Gargano – Palagruža – Biševo, Vis – Svetac – Hvar.

Altra fortezza non di minore importanza appartenente a questa tipologia si trova sull’isola di Svetac.17 Anche qui si possono distinguere due strutture ben distinte seppur contigue: la fortezza-torre sulla collina e l’exmonastero benedettino a valle. Il toponimo del sito archeologico con la fortezza è Kraljičin grad ed è legato ad una leggenda locale riguardante una ‘regina’ che è stata a capo della comunità dell’isola. Il secondo toponimo con cui è conosciuto il sito è Teutin grad e richiama appunto alla memoria il personaggio di Teuta, famosa regina illirica.

Un’altra area con un insediamento fortificato di questa categoria si trova sull’isoletta di Majsan.18 Si tratta di una isola di ridotte dimensioni che, d’altra parte, risulta decisamente ricca dal punto di vista archeologico (Figura 3). È stata sottoposta ad indagini con campagne archeologiche dal 1962 al 1968 sotto la direzione di C. Fisković.19 La località presenta diverse strutture databili a più fasi cronologiche, che vanno da età primo imperiale al medioevo (menzionate in fonti dell’anno 1000; Fisković 1981: 138-140). Ad epoca romana appartengono: i resti del porto sommerso nell’insenatura, una villa (trasformata in età tardoantica in un monastero/santuario, dotato di una tomba venerata ed ulteriormente rafforzato da due torri), una grotta utilizzata per sepolture e la fortezza rettangolare. Oltre agli elementi architettonici, lo scavo ha messo in luce una grande quantità di materiali minori, specialmente monete, ceramica, materiale metallico, frammenti di vetro, in prevalenza databili alla tarda antichità.20

Una descrizione dettagliata del sito è stata pubblicata da B. Kirigin e A. Milošević (Kirigin, Milošević 1981: 45-51). Da questa si evince che si tratta di una torre in buono stato di conservazione, con mura che in alcuni punti superano i 6m di altezza. Ha forma rettangolare ed è più grande rispetto alle altre finora descritte, infatti misura 18,85 x 9,40 m. Ha orientamento est-ovest e si articola su due piani. I muri settentrionale e meridionale sono rafforzati esternamente da contrafforti (quattro contrafforti sul muro nord, tre su quello sud). Il muro nord è dotato di due aperture a forma di bocca del lupo e finestre ad arco. L’entrata principale si trova sul muro nord ed è larga 1,7 m. Il settore interno è diviso in due ambienti: quello orientale è un vano unico; quello occidentale è invece suddiviso in due ambienti più piccoli e la stanza sud, posta ad un piano inferiore rispetto al resto della struttura e di dimensioni contenute, aveva funzione di cisterna.

La fortezza-torre si trova su una collina prospiciente il sito, nel luogo chiamato Stražarnica. E’ stata menzionata succintamente da C. Fisković ma non è stata compresa negli scavi archeologici da lui diretti, solo a veloci ricognizioni che hanno messo in luce una buona quantità di ceramica antica (Fisković 1983: 78; Fisković 1980: 233). Nel 2013 sono state compiute altre ricognizioni che hanno confermato trattarsi di una torre rettangolare i cui muri seguono la configurazione naturale del terreno. Quello meglio conservato è il muro nord (per una lunghezza di 18 m e una altezza massima di 2,3 m). Molto probabilmente nella parte orientale era dotata di una cisterna (Baraka Perica, Grbić 2019: 162, 164).

Uno dei migliori approdi dell’isola si trova però lungo la costa sud, all’interno di una piccola insenatura chiamata Pavlov buk. Sopra questa insenatura si trova un fertile terreno agricolo in cui sono stati portati alla luce diversi reperti archeologici (tra cui ceramica di epoca romana), una cisterna e la piccola chiesa medioevale, che facevano entrambe parte di un monastero benedettino in funzione fino al XV-XVI secolo. Qui si è ipotizzata la presenza di una villa rustica romana, in seguito riutilizzata per la costruzione degli edifici

Dal punto di vista strategico, Majsan si trova in una posizione di grandissimo rilievo, facente parte dell’arcipelago di isole del canale di Pelješac, che in epoca antica era il più frequentato lungo la direttrice marittima della costa adriatica orientale. Il toponimo Majsan deriva dal nome latino Maximus e le fonti

Gli indizi utili a segnalare la presenza di un abitato in età primo imperiale nella zona di Tarac-Tureta sono varie: le strutture del porto, la ceramica (rinvenuta durante le ricognizioni e nello scavo) ed un’epigrafe funeraria (mutila), riutilizzata come soglia della porta della chiesa medievale. Sommerso nel mare all’interno dell’insenatura di Tarac si scorgono tracce del porto romano, costituito da due moli (Vrsalović 2011: 110; Fabijanić, Radić Rossi, Menđušić 2012: 409). 17  Svetac = it. Santo; altro toponimo è Sv. Andrija. È localizzata ad ovest della isola di Vis. 16 

Si trova nell’area meridionale dell’Adriatico. Le pubblicazioni principali sono: Fisković 1981: 137-162; Fisković 1983: 65-78; Fisković 1984: 5-27. 20  Fisković 1970: 689-698; Fisković 1981: 137-162; Mirnik 1982: 141146; Fisković 1983: 65-78; Fisković 1984: 5-27; Fisković 1987: 153-164; Baraka Perica, Nikolić 2020: 133-140. 18  19 

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J. Baraka Perica

Figura 3. Majsan: A – posizione (da: arkod.hr, 24.10.2019.); B – torre (fotografia Dipartimento di Archeologia dell’Università di Zadar, 2013); C – santuario/monastero (da Fisković 1983)

medievali confermano la presenza del santuario e la consacrazione dell’isola a S. Massimo (Skok 1950: 201; Fisković 1981: 138-140).

Decisamente peculiare in questo panorama il caso dell’isola di Mljet. Nella parte nord-occidentale si trova l’insenatura denominata Polače, che presenta una ricca zona archeologica costituita da un insediamento sviluppatosi lungo la riva e sulla collina soprastante.22 Polače, che è un’insenatura profonda e ben protetta dai venti per la presenza di alcune isolette antistanti, era uno dei migliori porti della costa adriatica orientale (porto: Brusić 1988: 139).

La trasformazione della villa in santuario è databile al IV secolo d.C. (Fisković 1983: 65-78). In seguito il santuario/monastero fu oggetto di varie fasi di trasformazione, una delle quali, datata all’epoca dell’imperatore Giustiniano, consistette nell’aggiunta di due torri ed alla fondazione della torre rettangolare sul colle (Fisković 1983: 65-78).

Centrale, in questo insediamento romano, era una villa con un aula di rappresentanza absidata, il c. d. Palazzo (sulla cui funzione, datazione ed architettura esiste un’ampia bibliografia), diversi edifici con varie destinazioni d’uso, due chiese paleocristiane, il porto e alcune costruzioni ad esso funzionali. I primi scavi

Il santuario era ben noto ai marinai e molto frequentato da pellegrini: la scelta di costruire la fortezza in questo luogo, oltre a garantire protezione e controllo della viabilità marittima, coincise con la volontà di difesa dell’infrastruttura già esistente.21

22  L’isola si trova nella costa meridionale dell’Adriatico orientale vicino Dubrovnik. Il toponimo ‘Polače’ proviene dalla parola latina palatium. Il nome italiano del paese è Porto Palazzo (Skok 1950: 210).

È un tema di cui ho discusso nella tesi di dottorato: Baraka 2012: 132-133. 21 

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Le torri tardoantiche della Dalmatia a pianta rettangolare e quadrata archeologici risalgono agli anni settanta del secolo XX e non sono mai stati pubblicati integralmente.23

volontà di difesa e controllo di una grande proprietà con centro l’insenatura di Polače, quindi, in sostanza, la volontà di proteggere la zona più importante dal punto di vista socio-economico (Baraka Perica 2013: 154155).

Nelle pubblicazioni si menziona il sito chiamato Kaštel, situato su un’altura posta al di sopra dell’insenatura di Polače, nella zona di Glavica, che mostra tutte le caratteristiche tipiche delle torri sin qui prese in esame. Viene descritto come caratterizzato da una cerchia di mura che segue la naturale configurazione del terreno, racchiudendo uno spazio di forma rettangolare. Secondo I. Fisković si tratta di un insediamento fortificato tardoantico che aveva funzione di fortezza di avvistamento (Fisković 1999: 70).

Una torre si trova anche nel sito denominato Docibazilika, situato nell’entroterra dalmata (Figura 4). Si tratta di un articolato insediamento tardoantico sviluppatosi attorno ad una zona agricola e composto da villa rustica ed area funeraria nella zona occidentale, chiesa paleocristiana con battistero ed area funeraria adiacente nella zona orientale ed appunto una torre di forma quadrangolare al di sopra della collina.25

Oltre alla torre rettangolare tardoantica localizzata sopra Polače, è abbastanza significativa la presenza di una serie di fortezze tardoantiche sopra il golfo di Veliko jezero (a sud rispetto al sito di Polače; BegovićDvoržak 2003: 292-293). Esse sembrano costituire una specie di linea difensiva intorno al golfo. Però, essendo state indagate solo a livello di ricognizione superficiale, non è stata data alcuna informazione circa la loro struttura architettonica, e sono state definite come tardoantiche solamente per la presenza di ceramica afferente quel periodo rinvenuta in situ (Begović-Dvoržak 2003: 292).

La torre era stata già notata da Ć. Truhelka, che l’aveva datata ad età medioevale (Truhelka 1893 (2008): 678). Le ricognizioni archeologiche organizzate nel 2017 hanno rilevato il pessimo stato di conservazione della struttura, costruita in pietra locale legata con malta, di cui si preservano solo le fondamenta, che hanno comunque permesso di determinare la lunghezza di 7,5 m per i muri orientati nord-sud e di 6,6 m per quelli orientati est-ovest.26 Come per tutte le altre torri, le strutture murarie si adattano alla geomorfologia del terreno e sono state direttamente appoggiate sulla roccia viva. La torre si trova su di un altopiano ideale sia per il controllo della zona agricola che per quello del corso del fiume Trebižat, naturale via di comunicazione dell’Erzegovina occidentale ed affluente del fiume Neretva, nel delta del quale sorgeva l’antica città di Narona.

In aggiunta, su di una piccola isola all’interno del golfo Veliko jezero, su cui oggi si trova il monastero benedettino, è stata identificata un’altra fortezza tardoantica. Si tratta dell’unico sito tra quelli sopra menzionati sottoposto ad una indagine archeologica completa. Nel 2006 e poi nel 2007-2008 sono stati effettuati scavi sia nella zona del monastero che sopra sulla collina. In base alle informazioni attualmente disponibili, risulta che siano stati scoperti muri antichi e tardoantichi afferenti strutture preesistenti il monastero, alcuni ambienti circostanti ed i resti di una fortezza tardoantica sulla collina soprastante, forse anche essa una torre di forma rettangolare (Peković 2007: 463-466; Milošević, Peković 2009: 701-704).24

Nella bibliografia scientifica sono comunque presenti e descritte tante altre strutture simili. Una torre è stata brevemente menzionata nella relazione sulla situazione archeologica dell’isoletta di Mrkan.27 In base alle ricognizioni ed alle osservazioni in situ di I. Fisković sull’isola si trova una chiesa protoromanica di forma rettangolare e dotata di volta a cupola, costruita in epoca altomedievale sopra una tomba a volta rettangolare tardoantica. Secondo lo stesso autore, al momento della costruzione della chiesa, la tomba rimase in funzione come cripta o camera inferiore della chiesa (Fisković 1980: 247). Quindi menziona brevemente sulla cima dell’isola una torre, probabilmente a pianta rettangolare, che data all’età di Giustiniano (Fisković 1980: 249).

Per meglio sintetizzare, sulla parte occidentale dell’isola di Mljet si possono distinguere: a) l’insediamento portuale Polače con una torre rettangolare sulla collina soprastante; b) una serie di fortificazioni lungo l’insenatura Veliko jezero; c) una fortezza sull’isoletta ubicata all’interno dell’insenatura di Veliko jezero. Questa mini rete di fortificazioni potrebbe indicare una precisa 23  Alcuni monumenti, in particolare le chiese e c.d. ‘palazzo’, essendo in buon stato di conservazione, sono state studiate anche prima degli scavi. Informazioni rilevanti si possono trovare in Bulić 1922: 107-109; Prijatelj 1949: 89-93; Karaman 1954-57: 102-107; Dyggve 1959: 19-26; Cagiano de Azevedo 1968: 273-283; Duval 1971: 99-129; Nikolajević 1971: 277-292; Cagiano de Azevedo 1975: 59-68; Fisković 1980: 246249; Brusić 1988: 200-203; Zaninović 1990: 725-732; Chevalier 1995: 454-458; Fisković 1998: 273-286; Fisković 1999: 61-82; Begović-Dvoržak 2003: 289-303; Fabijanić 2010: 149-156; Turković 2011: 211-233. 24  È stata rinvenuta una grande quantità di reperti, soprattutto ceramica tardoantica.

Si trova nell’area del villaggio di Doci, presso Gornja Vitina in Bosnia Erzegovina. La bibliografia relativa in Truhelka 1893 (2008): 678; 1931: 102-105; Rašić, Vujević 2017: 167-187; Sergejevski 1959: 169-173; Basler 1972: 82-83; Rašić, Baraka Perica 2018: 219-238; Baraka Perica, Uglešić, Rašić 2019: 513-590. 26  Le ricognizioni archeologiche sono state coordinate da Mirko Rašić (Dipartimento di archeologia, Facoltà di lettere e filosofia di Mostar). Pubblicato in Baraka Perica 2013: 154-155. 27  Ubicata di fronte all’antica colonia romana di Epidaur (oggi Cavtat in Croazia). 25 

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J. Baraka Perica

Figura 4. Doci-bazilika: A – posizione (fotografia M. Rašić 2015); B – chiesa (fotografia M. Rašić 2015)

Sotto l’altura in cui si ergeva la torre, lungo la riva dell’insenatura Tovarnele, sono stati rinvenuti un sarcofago paleocristiano ed i resti di un mulino di epoca antica (Oštarić, Kurilić 2015: 280).

È considerata tardoantica anche la torre quadrangolare di Gradina-Drvišica (Vidovgrad).28 Misura 7 x 7 m ed è stata conservata fino ad un’altezza di 6 m (Figura 5D). Anche il contesto topografico è analogo alle altre torri: nei pressi del porto, con una chiesa vicina e tracce di un insediamento (Glavičić 1996: 41-58; 55-56).29

Anche nel sito di Tinj-Gradina, nei pressi di Zadar, sono stati scoperti i resti di una torre.32 Il sito si colloca su una collina che domina la valle agricola sottostante (Figura 5A). Qui si trova la chiesa cimiteriale del villaggio, costruita nell’ottocento, la cui parte occidentale si appoggia su una struttura tardoantica, probabilmente una torre.33 Alle pendici del colle, le ricognizioni archeologiche avevano evidenziato materiale di epoca romana, in particolare resti di una probabile villa rustica, e forse una chiesa paleocristiana (Uglešić 2002: 62-63; Migotti 1991: 33, T. XXVI, 4; Ilakovac 1971: 96; Nedved 1990: 224-225).

All’estrema punta settentrionale dell’isola di Pag si trova l’insenatura di Tovarnele con una torre posta su un’altura, al di sopra del porto (Figura 5B). Anche questo sito è stato menzionato in maniera approssimativa ed altrettanto approssimativamente identificato come una fortezza medievale.30 Le ricognizioni archeologiche organizzate nel 2017 hanno invece rivelato che si tratta di una fortezza-torre rettangolare (13,5 x 9,40 m).31 I muri sono in uno stato di conservazione relativamente buono ed in alcuni punti conservati fino ad una altezza di 1,70 m, con uno spessore di 40 cm. È anche molto probabile che fosse dotata da una cisterna nella parte occidentale. Si tratta di una torre che ha tutte le caratteristiche delle torri tardoantiche qui descritte ed in particolare a quella di Ošlje/Gradac.

F. Smiljanić ha collegato alla presenza di torri tardoantiche toponimi specifici ricordati in diversi documenti medievali per l’ager della città di Zadar (riguardanti l’ager di Iader a partire dal XIII secolo), e cioè Straziça, Custodia, Custodia Vetera, Belveder o Bonveder, Guardia, Ozrinj o Castrum antiquum (Smiljanić 2010: 399413). Smiljanić ha identificato sei siti di questo genere, edificati in genere presso le vie di comunicazione più

Presso la città di Karlobag in Croazia. Comunque, la cronologia precisa è assai problematica, dato che in questa zona sono rinvenute tracce archeologiche databili dall’età preistorica a quella postmedioevale. La chiesa è del XIII-XIV secolo, ma sotto l’abside gli scavi hanno messo in luce un’abside più antica. È stata anche evidenziata grande quantità di ceramica antica e tre cisterne dello stesso periodo, si veda Glavaš, Glavičić 2015. 30  Kurilić, Oštarić 2015: 280. 31  Le ricognizioni sono state coordinate dal Dipartimento di Archeologia dell’Università di Zadar. 28  29 

È ubicato sul territorio del villaggio Tinj, nell’entroterra della colonia di Iader. 33  La struttura è considerata una chiesa paleocristiana trasformata in fortezza durante la dominazione di Venezia e poi in chiesa nell’ottocento, consultare Uglešić 2002: 62-63. 32 

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Le torri tardoantiche della Dalmatia a pianta rettangolare e quadrata

Figura 5. A – Tinj-Gradina (fotografia Dipartimento di Archeologia dell’Università di Zadar, 2017); B – Lun-Tovarnele (fotografia Dipartimento di Archeologia dell’Università di Zadar, 2017); C – Kožino-Kulina (fotografia Dipartimento di Archeologia dell’Università di Zadar, 2017); D – Drvišica-Gradina (Glavaš, Glavičić 2015)

Di forma quadrangolare infine è anche una torre localizzata sulla punta di Biškupići, a sud dell’isola di Krk (Tomičić 1990: 146-147).36

importanti dell’ager della città. Sono tutti edifici di forma quadrangolare e nessuno risulta scavato. Quella meglio conservata è la torre di Kožino-Kulina, che aveva forma quadrata (3,8 x 3,8 m) ed era alta circa 11 m (Figura 5C). È stata restaurata nel XIX secolo (Smiljanić 2010: 399-413).

Conclusioni Già da questa veloce presentazione dei siti si possono notare diverse caratteristiche comuni a queste torri:

Torri quadrangolari a difesa del territorio si trovavano anche nella città di Fulfinum, ubicata lungo la costa occidentale dell’isola di Krk. Questa città abbandonata si estendeva lungo la costa orientale dell’insenatura di Sepen, ed era priva di una cinta muraria. A nord del foro è stata scavata una struttura quadrangolare appoggiata a strutture preesistenti, interpretata come un castrum, cioè una torre del IV secolo.34 Anche il porto era protetto da due torri quadrangolari datate all’epoca di Giustiniano.35

a) prima di tutto si notano analogie nella modalità architettonica: sono rettangolari o quadrangolari; a più piani; in alcuni casi presentano contrafforti lungo la fascia muraria esterna; sono dotati di cisterna; i muri sono costruiti con pietre calcaree di forma irregolare e appena sbozzate, poste in file relativamente regolari e legate con malta; b) per la costruzione delle torri si prediligono luoghi d’altura, correlati alle condizioni micro geografiche del luogo in cui sono situate: il sito, per avere valenza strategica, deve essere infatti ubicato ad un livello

Oggi non è più visibile; per informazioni consultare Faber 19861987: 115; Čaušević 2006: 30-31. 35  La torre a sud del porto si trovava nelle immediate vicinanze del molo (è stata però demolita durante la costruzione della zona industriale), mentre l’altra, nella parte opposta dell’insenatura di Sepen, era situata al limite meridionale della zona centrale della città (Faber 1981: 304-307; Faber 1986-1987: 115). 34 

Si tratta di un edificio di dimensioni 5x5m ubicato sulla punta del promontorio Biškupići dell’isola di Krk.

36 

365

J. Baraka Perica superiore rispetto al territorio circostante e offrire la possibilità di controllare in modo valido la zona di appartenenza (perchement) (Baraka 2012: 124);

comuni; non bisogna dimenticare che facevano parte di un sistema altamente organizzato;38 h) le datazioni proposte sono molto vaghe. Di solito vengono indicate come tardoantiche o genericamente datate al VI secolo, soprattutto nella seconda metà del VI secolo; infatti, come già accennato, si inquadrano come parte della linea di castra edificati per volere di Giustiniano. I reperti ceramici rinvenuti durante lo scavo di Ošlje-Gradac sono prevalentemente di VI secolo, ma si aspettano ulteriori sviluppi da una analisi più dettagliata e dalla loro pubblicazione;

c) un argomento da tenere in considerazione per l’ubicazione di una torre è quello legato alle risorse economiche del territorio. Dagli esempi elencati e descritti si può notare che, oltre la dimensione legata alla viabilità, esse avevano come scopo essenziale quello di difendere le risorse economiche del territorio circostante.37 Per questo motivo si sceglievano posizioni ben precise e ad alta valenza funzionale (Baraka 2012: 128);

i) rimangono molte domande aperte soprattutto perché le indagini archeologiche sono il più delle volte incomplete o addirittura mai realizzate, limitate a semplici ricognizioni di superficie. Inoltre spesso non è ben chiara non solo la cronologia ma anche la connessione tra tutte le componenti di queste micro posizioni: per es. la torre è tardoantica, mentre la chiesa è medioevale (Ošlje-Gradac, isola di Svetac).

d) si nota inoltre un forte legame funzionale tra le torri e le altre componenti degli insediamenti rurali. Infatti sono quasi sempre localizzate presso chiese, altri edifici di rilievo o porti. Queste micro posizioni possono rappresentare i centri di potere – centri demici di insediamenti rurali sparsi (Baraka Perica 2013: 157158). Invero, le torri rappresentano una sorta di simbolo del potere fra città e campagna (Brogiolo 2016: 459). Hanno valore come elemento ordinatore del territorio nel paesaggio circostante (Longhi 2007: 69); e non è da escludere neanche che oltre a funzioni difensive, alcune potessero essere usate per riscuotere le tasse di transito (toloneo; come è stato notato per le torri lungo L’Adige da Brogolo 2016: 470); a tal proposito è stato ipotizzato che il c.d. palazzo del porto di Polače potesse svolgere la funzione di statio portorium (Turković 2011: 220; Fisković 1999: 64) cioè di luogo dove si raccoglievano i proventi della tassazione della merce importata;

E’ verosimile che l’approfondimento e una migliore conoscenza dei siti qui elencati e descritti possa portare in futuro a scoprirne molti altri. Bibliografia Alerić, D. 1984-1985. Porfirogenetovi zahumski toponomi. Rasprave Zavoda za jezik 10-11: 21-48. Anđelić, P., M. Sivrić, T. Anđelić 1999. Srednjovjekovne humske župe. Mostar: Ziral. Badurina, A. 1992, Bizantski plovni put po vanjskom rubu sjevernih jadranskih otoka. Radovi Instituta povijesti umjetnosti 16: 7-9. Baraka Perica, J. 2013. Le chiese battesimali rurali dell’arcipelago dalmata. Rivista di Archeologia Cristiana 89: 119-168. Baraka Perica, J., N. Grbić 2019. Rezultati istraživanja utvrde Ošlje-Gradac i selo Ošlje u općem povijesnoarheološkom kontekstu. Anali Dubrovnik 57: 145-174. Baraka Perica, J., B. Maletić (in progess). Issues related to the transformation of late-antique fortresses on the east coast of the Adriatic sea: the example of the Benedictine monastery of Sts. Cosmas and Damian located on the hill Ćokovac, on the island of Pašman, in TRADE–Convegno internazionale Trasformazioni dell’Europa adriatica tra II e IX secolo, in progess. Baraka Perica, J., P. Nikolić 2020. Findings of Bases of Glass Goblets/Chalices on the Island of Majsan. Hortus Artium Medievalium 26: 133-140. Baraka Perica, J., A. Uglešić, M. Rašić 2019. Tombe a camera con volta a botte della Dalmatia tardoantica. La tomba a camera con volta come base della futura chiesa. Hortus Artium Medievalium 25: 579-590.

e) si nota anche la presenza di micro reti di torri, che avevano lo scopo di controllare un territorio più ampio: per es. l’ager della città di Zadar (6 torri), il porto e il foro della città di Fulfinum (tre torri), il territorio di proprietà sull’isola di Mljet (5 torri); f) le fonti scritte e l’epigrafia tardoromani ricordano due denominazioni specifiche per questo tipo di strutture, Turris/Pyrgos e Burgus. Turris sono quelle di media grandezza di 5 x 5 m (variano in genere da un minimo di 3 x 3 m ad un massimo di 10 x 10 m) ed hanno funzione di difesa, avvistamento e sorveglianza. Come Burgus sono riconosciute le fortezze grandi più di 10x10m (Bajenaru 2010: 53; Baraka Perica, Grbić 2018: 165-166); g) anche se non è facile trovare una risposta alla domanda su chi le abbia effettivamente fondate, tra Stato e poteri locali, le analogie nella scelta dei luoghi e nelle modalità architettoniche indicano l’esistenza di un progetto comune e forse anche di maestranze Torri di questa tipo utilizzate per proteggere aree a forte valenza economica, come terreni agricoli, cave o miniere non sono un’invenzione tardoantica. L’archeologia e le fonti scritte ricordano tali torri soprattutto in epoca ellenistica (Bajenaru 2010: 54).

37 

38  E’ possibile ipotizzare che si tratti di un’iniziativa comune di Stato e possessores sotto la guida di un funzionario pubblico, come è stato notato per L’Italia alpina: Brogiolo 2014: 143.

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Castra ed edifici di culto cristiani : il caso della Dalmatia Božana Maletić Abstract A direct comparison of the historical sources, in combination with the archaeological ones, highlights a generalized phenomenon that sees the birth of new churches within or near the ‘perched’ castra, which are more or less uniformly found throughout the Orbis Christianuus Antiquus. Furthermore, the Christianisation of the castra is a well-attested phenomenon of late antiquity in the province of Dalmatia. Therefore, thanks to its complexity, it represents an interesting case study of this particular phenomenon. The province has a varied landscape defined by the Adriatic coast, jagged and rich in numerous islands, contrasted by a mountainous hinterland. This territory also includes large maritime cities and smaller settlements partially conditioned by roads, which characterize a region with uneven population density. Thus, the phenomenon of Christianisation developed through different solutions within close relationship with the environment, merging with the various fortified realities present on the territory in a particular and significant way. This paper tries to propose a unitary reading of the relationship between the religious buildings and the castra, presenting different cases that highlight the possible variations of the phenomenon in the search for new keys of interpretation. Given these points, a complete understanding of the nature of the settlements and their modulation under the socio-cultural instances linked to the expansion of Christianity results essential for a new vision of entire historical topography of Dalmatia. Keywords: ‘Castra’, fortifications, Christianity, topography, late antiquity Parole chiave: ‘Castra’, fortificazioni, cristianesimo, topografia, tarda antichità

Uno degli elementi più significativi che spesso caratterizza il paesaggio influenzato dalla presenza dei castra, a partire dalla tarda antichità, è rappresentato dagli edifici di culto cristiano, che molto spesso tradiscono una relazione più o meno diretta con le realtà fortificate. Questo importante rapporto, evidente in numerosissimi casi sparsi in tutto l’Orbis Christianuus Antiquus, viene trattato in bibliografia attraverso significativi accenni inseriti in contributi di carattere generale (Augenti 2016: 96, 102; Brogiolo, Chavarria Arnau 2007: 73-76; Chavarria Arnau 2018: 191-192), relativi al tema delle fortificazioni, oppure in modo più specifico nella presentazione di singole realtà eclatanti.1 Il fenomeno ad oggi manca, però, di un’analisi complessiva che possa individuarne in maniera specifica Per un inquadramento, anche bibliografico, del complesso tema delle fortificazioni in età tardoantica si rimanda ai vari contributi di questi stessi atti. Un esempio significativo è offerto dal castrum tardoantico di Korinjski hrib, nell’odierna Slovenia che, grazie alle sue caratteristiche soprattutto militari, corrisponde tipologicamente ad un gran numero di siti in Dalmatia. Nella recente monografia, a cura di S. Ciglenečki, Z. Modrijan, e T. Milavec, è presentata una dettagliata analisi della chiesa pertinente a questo castrum, per la quale si propone un’utile rosa di confronti con numerose chiese simili rintracciabili nella zona delle Alpi Orientali, della Dalmazia, e dell’area balcanica settentrionale: Modrijan, 2020: 191-218. Per un interessante tentativo di contestualizzare il problema dell’assenza di una chiesa in alcune realtà fortificate dell’Illiricum: Ciglenečki 2009-2011.

1 

le diverse dinamiche, auspicabilmente riscontrabili grazie ad uno sguardo d’insieme.2 Un buon risultato può essere offerto, comunque, da un’analisi in estensione applicata su un intero territorio come quello giuridicamente definito di una provincia romana. Da qui nasce l’idea della tesi di dottorato in corso della sottoscritta, dal titolo: ‘La topografia cristiana dei castra della Dalmatia nella Tarda Antichità’.3 Il lavoro tratta nello specifico della presenza degli edifici di culto cristiano rintracciabili entro i limiti territoriali dei castra, cioè direttamente all’interno del perimetro fortificato, secondo un rapporto di vera e propria sovrapposizione, oppure subito al di fuori delle mura o più lontano, ma sempre entro i confini della loro area di influenza. L’analisi di questo importante connubio sembra aprire ad interessanti e spesso inedite possibilità di lettura del significato storico del particolare paesaggio dalmata, incentrate 2  Si attende la pubblicazione degli atti dell’ultimo Congresso Internazionale di Archeologia Cristiana, per delle interessanti analisi riguardo la cristianizzazione di territori limitanei e delle strutture fortificate in essi riconosciute. 3  Tesi in corso di svolgimento presso il Pontificio Istituto di Archeologia Cristiana sotto la direzione del Prof. Ph. Pergola, che ringrazio sentitamente per l’invito a partecipare a questo convegno.

Perchement et Réalités Fortifiées en Mediterranee (Archaeopress 2023): 370–381

Castra ed edifici di culto cristiani : il caso della Dalmatia sulle problematiche relative alla fruibilità delle realtà fortificate in età tardoantica, alla loro effettiva funzione e alla particolare situazione demica ad esse afferenti.

riguarda lo studio delle chiese antiche, invece, esiste una bibliografia ampia ma ormai datata che, seguendo un approccio attento più al dato stilistico che a quello archeologico, ha favorito un’analisi essenzialmente legata agli aspetti architettonici e storico-artistici degli edifici in questione, mostrando invece un certo disinteresse per il contesto topografico di riferimento.

La provincia di Dalmatia, del resto, risulta un terreno di studio privilegiato per questo tipo di analisi,4 in quanto racchiude al proprio interno una particolare varietà territoriale che permette di riconoscere l’estrema adattabilità del fenomeno dei castra in relazione alle diverse realtà paesaggistiche. La Dalmatia è una regione influenzata da una forte relazione tra mare e terraferma, alla cui piena comprensione storica è sottesa sottintende l’importanza dell’Adriatico come principale arteria di transito sfruttata da rotte commerciali, movimenti militari e vie di pellegrinaggio.5 La lunga costa frastagliata, a cui si antepone un complesso sistema di isole, è caratterizzata dalla presenza di grandi città portuali, che spesso rappresentano il punto di congiunzione tra viabilità marittima e vie di comunicazione terrestri. Alle spalle di queste città si erge infatti un massiccio montuoso contrassegnato da passaggi di valico più o meno obbligati, attraverso i quali è possibile raggiungere i territori dell’hinterland della provincia, dove una serie di fertili campi situati ai piedi delle montagne, insieme alle risorse minerarie tipiche di questa zona, ne rappresentano un’importante parte produttiva.

Spiccano, d’altra parte, alcuni recenti lavori che permettono nuove aperture, a partire dalla pubblicazione di alcune realtà inedite promossa da nuovi scavi, spesso accompagnata da un’analisi territoriale corroborata da una spiccata sensibilità al contesto topografico di riferimento.8 Allo stesso modo, alcuni interventi di revisione su località già note hanno portato a nuove stimolanti interpretazioni. Ciò ha permesso di ampliare considerevolmente il catalogo delle realtà fortificate attestate sul territorio della provincia e, in alcuni casi, ha portato ad una più chiara determinazione di specifici ambiti territoriali da esse influenzati.9 Al fine di presentare in maniera organica le complesse dinamiche della cristianizzazione dei castra in Dalmatia, in questa sede, si presenteranno alcune situazioni emblematiche, senza la pretesa di fornire un catalogo esaustivo delle evidenze, in modo da individuare le principali problematiche del fenomeno e proporre dei modelli interpretativi che possano risultare efficaci per un suo esame complessivo. In primis, comunque, sembra utile considerare a livello generale alcune caratteristiche architettoniche tipiche delle cosiddette chiese castrensi in Dalmatia che, nella maggior parte dei casi, si presentano come semplici edifici mononave absidati e orientati, di dimensioni medio-piccole. Quando sorgono all’interno della cinta muraria del castrum, la chiesa si trova spesso in posizione centrale, oppure decentrata ma posiziaonata nel punto orograficamente più elevato dell’insediamento. La scarsa conservazione degli alzati ne preclude il più delle volte un’analisi effettiva delle tecniche edilizie. Nei pochi casi in cui sono conservate in alzato, parzialmente o interamente, si riconosce un sistematico utilizzo della pietra locale, disposta secondo una standardizzata opera incerta di non particolare

Lo studio delle realtà fortificate di età tardoantica e altomedievale in Dalmazia presenta svariati problemi, a partire da una generalizzata mancanza di dati desumibili dalle fonti storiche6 e da una ricerca archeologica fortemente discontinua.7 Per quanto Mate Suić è stato il primo a volgere l’attenzione verso quel particolare processo segnato dalla comparsa dei cosiddetti ‘castra bizantini’ sulla costa adriatica orientale, in particolare sulle isole, utilizzando il termine ‘kastrizacija’ (‘castrizzazione’): Suić 1976: 38, 235-238. Sul processo, vedi anche: Suić 1995; Ciglenečki 2009; Katić 2003. Il primo tentativo di tipologizzazione dei castra in Dalmatia si deve invece a Zlatko Gunjača, negli anni Ottanta del secolo scorso: Gunjača 1986: 124-134. Altri importanti contributi sull’argomento sono: Tomičić 1996; Tomičić 1997; Tomičić 1998. 5  Per le rotte marittime della costa dell’Adriatico: Badurina 1992; Brusić 1970; Brusić 1993; Gluščević 1994; Kozličić 1990, Kozličić 2000, Kozličić 2012; Kozličić Bratanić 2006; Zaninović 1994. 6  Procopio nel De Aedificiis tratta della regione dell’Illiricum, ricordando la ricostruzione o l’edificazione ex nuovo di una rete infrastrutturale di fortificazioni: Procopio, De Aedificiis; Libro IV (Ed. critica: Dell’ Osso 2018: 270-366). Non si parla invece, nello specifico, della Dalmatia. Un accenno alle operazioni di restauro delle mura di Salona, che vengono ampliate e dotate di bastioni, è invece presente nel De Bello Gothico (Ed. critica: Comparetti 1895: I, 7: 53-54). Vedi anche Suić 1976: 234. Nello stesso capitolo si ricordano espressamente i castelli (castra) dei dintorni di Salona, preferiti dai Goti alla città stessa in quanto questi non si fidavano della tenuta delle mura urbane (Ed. critica: Comparetti 1895: I, 7: 48). Vedi anche Katić 2018. Per gli importanti sviluppi della regione in età altomedievale una fonte privilegiata risulta il De administrando Imperio di Constantino VII Porfirogenito (Ed. critica: Mađar 2003). 7  Molto spesso località note attraverso una generica denominazione di fortezze tardoantiche, al vaglio di un’analisi archeologica, si rivelano qualcosa di completamente diverso. É il caso di Kaštelina sull’isola di Rab, oggetto di uno studio indicativo in tal senso: Jurković, Brogiolo, Turković, Chiavarria Arnau, Marić 2012. Sul problema generale della 4 

cronologia dei castra in Dalmatia, e sulla necessaria distinzione tra le realtà insediative esistenti e poi ricostruite in età tardoantica, e quelle costruite ex novo, vedi: Katić 2003: 525. 8  É il caso di uno degli ultimi castra scoperti sul territorio della provincia di Dalmatia, sull’isola di Veliki Sikavac. Il sito è stato scoperto nel 2012 da Ivo Oštarić che lo ha pubblicato insieme ad Anamarija Kurilić nella carta archeologica dell’isola di Pag: Oštarić, Kurilić 2013: 270-271. Sul sito, vedi anche: Gluščević, Grosman 2015. 9  Bartul Šiljeg ha fornito una lettura generale relativa soprattutto alle zone di Kvarner e del Nord della Dalmatia: Šiljeg 2006. Una lettura topografica completa per la costa Dalmata e i suoi castra è proposta nel lavoro di Josipa Baraka Perica: Baraka Perica 2012. Tra gli studi recenti sull’hinterland della provincia si distingue infine l’articolo di Perica Špehar, ‘Late Antique and Early Byzantine fortifications in Bosnia and Herzegovina (hinterland of the province of Dalmatia)’, in cui l’autore propone una divisione tipologica dei castra secondo il parametro della grandezza: Špehar 2008.

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B. Maletić pregio. Spesso i muri perimetrali sia interni che esterni, così come gli estradossi delle absidi, risultano rinforzati da lesene. Alle volte si conservano finestre, semplici monofore.10 In alcuni casi si riscontrano delle particolarità, come ad esempio un’abside larga quanto la navata. Sono noti casi di chiese costruite direttamente a ridosso ed in tangenza al perimetro fortificato, e in alcuni esempi l’abside di questi edifici, semicircolare all’interno e con profilo rettilineo all’esterno, sporge oltre le mura del castrum. In diversi esempi le chiese sono dotate di annessi, molto spesso rappresentati da un nartece o da dei corridoi laterali. Il più delle volte, purtroppo, non risulta però possibile comprendere la specifica funzione liturgica di questi vani. Per quanto riguarda l’arredo scultoreo, di solito se ne conservano solo pochi resti, molto spesso decontestualizzati.

intorno alla metà del VI secolo, la ingloba causandone, sembra, un significativo restringimento (Fekeža 1990: 165). La presenza della chiesa suggerisce, dunque, l’esistenza di una forma di insediamento precedente alla fondazione del castrum. Solo nel VI secolo l’insediamento si sarebbe riconfigurato in forme castrensi, inglobando la chiesa nel nuovo perimetro difensivo. Il sito ha infatti restituito tracce di frequentazione antropica fin dall’età preistorica. Per quanto riguarda il periodo tardoantico, il ritrovamento di materiale ceramico di III e IV secolo sembra supportare questa ipotesi (Fekeža 1991: 188). La complessa problematica della continuità di un polo religioso rispetto al polo insediativo fortificato di sua pertinenza risulta particolarmente spinosa nei numerosi casi, diametralmente opposti rispetto all’esempio di Gornji Kotorac, in cui chiese di cronologia medievale compaiono all’interno di castra databili all’età tardoantica. Per molti di questi edifici religiosi appare alquanto difficoltoso appurare con certezza una possibile primigenia fondazione tardoantica, anche a fronte di una ricca serie di indizi in tal senso. Risulta altresì molto difficile verificare l’effettivo stato di conservazione dei castra al momento della fondazione, o ricostruzione, di queste chiese in epoca medievale.

Vagliando la bibliografia relativa alle chiese castrensi in Dalmatia, si impone una prima questione generale da considerare, quella delle cronologie. Molto spesso risulta infatti arduo definire in maniera univoca e precisa gli assunti di anteriorità, contemporaneità o posteriorità delle chiese rispetto ai relativi castra, a partire da una frequente difficoltà di verifica dei dati a disposizione. Altre volte, invece, la chiarezza dei dati trasmessi, insieme alla conservazione delle strutture, permettono di formulare importanti riflessioni.

Un caso emblematico è offerto dal sito di Biranj,12 nell’Ager Salonitanus, dove una chiesa romanica,13 in una posizione di assoluta preminenza all’interno del complesso fortificato attivo in età tardoantica, conferma una tarda frequentazione dell’area (Figura 1). L’insediamento fortificato si sviluppa lungo quasi un chilometro sulla cresta del rilievo di Kozjak, sopra la piana di Kaštela, a 631 metri di altitudine, e presenta nuclei distinti con fasi attestate di antropizzazione variabili tra preistoria e medioevo. Nuove ricerche ne hanno sottolineato l’importanza come una delle più rilevanti realtà fortificate di questo settore della costa adriatica orientale nella tarda antichità, a controllo dei più stretti dintorni di Salona e dei suoi importanti santuari extraurbani attraverso il monitoraggio delle vie di comunicazione terrestri e del traffico navale nel golfo della città.14

Una situazione interessante in tal senso è offerta dal sito Gradac nei pressi dell’odierno insediamento di Gornji Kotorac in Bosnia ed Herzegovina, in cima al colle Ilinjača, a 130 metri di altitudine (Figura 1).11 Il colle rappresenta l’ultima propaggine delle pendici di un massiccio più elevato che delimita orograficamente la pianura di Sarajevo, sul suo confine sud. Il castrum occupa l’intero altopiano alla sommità del colle, seguendone il perimetro irregolare e allungato di 115 metri di lunghezza e 40 metri di larghezza, mentre la parte intramuranea risulta di circa 4500 m2. All’interno, il castrum presenta le tracce di alcuni edifici la cui identificazione è resa difficile dal pessimo stato conservativo e della mancanza di scavi in estensione. L’unico edificio che risulta leggibile è quello della chiesa, impostata nella parte marginale nord-est del castrum, un edificio delle ragguardevoli dimensioni di 17 x 9 m, a navata unica con nartece e corridoio laterale lungo il fianco meridionale. Il suo perimetrale nord risulta in parte coincidente col muro di cinta del castrum. Gli scavatori, analizzando le strutture murarie, hanno proposto di datare la fondazione della chiesa a prima dell’impostazione del castrum, che quando si sviluppa,

La chiesa, posta al vertice del rilievo, con intitolazione a S. Giovanni, si erge in posizione centrale e dominante rispetto alle due monumentali cinte murarie concentriche che definiscono il perimetro del castrum (Figura 2). Purtroppo questo edificio non ha restituito dati sicuri a supporto dell’ipotesi di una sua anti fondazione antica chità, e risulta altresì difficile colmare l’intervallo di tempo tra l’abbandono dell’insediamento nascita e la fondazione della chiesa medievale.15 La sua

10  In casi particolari si riscontrano le cosidette finestre a fungo, forse da interpretare come il risultato di una prassi edilizia piuttosto che di una specifica influenza stilistica. 11  Vedi: Čović 1988: 15.105: 44; Čremošnik 1990: 358; Fekeža 1990; Fekeža 1991; Šačić, Veletovac 2019: 45-46; Špehar 2008: 574, 577; Veletovac 2018: 36-38.

Vedi: Burić c.s.; Burić 2006; Šuta 2013; Šuta 2016: 32-37. Sulle fasi della chiesa: Delonga 2010: 284-290. 14  Maletić c.s. 15  Le fondazioni e il piano pavimentale della chiesa sembrano 12  13 

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Castra ed edifici di culto cristiani : il caso della Dalmatia

Figura 1. Posizione geografica dei siti (Elaborazione: L. Drahotusky-Bruketa)

posizione preminente rispetto alle strutture fortificate, a livello topografico, potrebbe comunque rappresentare un indizio di una sua originaria fondazione tardoantica.

parte sud-occidentale dell’isola. La sua posizione, a circa 4,3 km dall’antica città di Arba, risulta preminente nel controllo dell’importante canale di Barbat, che rappresenta una rotta navigabile naturale e preferenziale nel traffico marittimo dell’intera costa dalmata. Si tratta di un castrum chiuso da mura di forma triangolare irregolare, che seguono la morfologia del terreno. L’ampiezza totale della parte intramuranea è di 4860 m2 e al suo interno, all’incirca al centro, su un’altura spianata artificialmente, è posizionata la chiesa. Lo studio topografico dell’insediamento fortificato ha permesso di individuare un tracciato che unisce la chiesa alla porta nord della cinta muraria, che risulta essere l’asse di viabilità meglio definito e sicuramente preferenziale dell’intero insediamento. La chiesa in età romanica mantiene l’abside originaria tardoantica ma subisce un significativo restringimento della navata.17 Questa riconfigurazione testimonia la persistenza del culto in loco e la continuità nella frequentazione dell’insediamento, in forme sicuramente più ristrette e forse del tutto mutate rispetto all’età tardoantica.

D’altra parte esistono esempi sicuri, tra le chiese castrensi in Dalmatia, di importanti rifacimenti di edifici di culto paleocristiani in età medievale. É il caso della chiesa dedicata ai Ss. Cosma e Damiano del ben noto castrum di Gradina–Barbat, sull’isola di Rab (Figura 1).16 Il castrum fu eretto sull’omonima collina di S. Damjan, a 232 metri di altitudine, posta a ridosso dei pendii carsici del massiccio di Kamenjak, nella poggiare direttamente sugli strati geologici, perciò la presenza di una chiesa precedente difficilmente potrà essere riconosciuta attraverso uno scavo archeologico. Un unico indizio di antichità è fornito da un frammento di iscrizione riutilizzato all’interno dell’edificio, di cui è proposta una datazione al II-III secolo d. C., che secondo Vedrana Delonga avrebbe potuto appartenere ad un precedente compesso santuariale pagano: Delonga 2010: 285-286. Uno studio sul toponimo di Biranj ne ha evidenziato i collegamenti con la divinità di origine slava Perun: Burić 2011. 16  Zlatko Gunjača conferma la datazione tardoantica del castrum: Gunjača 1986: 127. Zdenko Brusić ha proposto una prima analisi della chiesa, apportando numerosi nuovi dettagli, in seguito aggiornata da Miljenko Domijan: Brusić 1989: 112; Domijan 1992. Scavi di revisione sono stati realizzati nel 2009, da parte dell’ International research centre for late antiquity and Middle Ages, in collaborazione con l’Università di Padova. Sono stati scoperti dei nuovi edifici fino ad allora non registrati e sono state realizzate nuove piante, che aggiornano ed in parte correggono quelle proposte da Miljenko Domijan: Jurković, Turković 2012.

Il castrum di Gradina–Barbat offre un esempio indicativo delle numerose possibilità di interpretazione 17 

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Jurković, Turković 2012: 22-26.

B. Maletić

Figura 2. Il castrum di Biranj. In cima al rilievo, la chiesa di S. Giovanni (da: https://bit.ly/3agRJR6, 23.3.2020)

fornite dall’analisi della relazione tra un insediamento fortificato e le chiese ad esso pertinenti, basate sull’effettiva fruibilità di questi siti e sulla situazione antropica dei loro dintorni. A circa 2,3 km dal castrum, nell’odierno villaggio di Barbat, situato nella pianura fertile sotto di esso, si trova una chiesa moderna dedicata a S. Stefano e tradizionalmente legata ad una presenza monastica benedettina nel villaggio.18 La presenza di due sarcofagi, datati all’età paleocristiana, e di diversi elementi di scultura architettonica nell’area dell’odierna chiesa ha permesso di ipotizzarne un origine tardoantica (Basić 2012: 430).19 In base alla continuità topografica è quindi lecito interrogarsi sulla relazione tra la chiesa castrense dei Ss. Cosma e Damiano e la chiesa del piano di Barbat, entrambe attive nel pieno medioevo, di cui un’origine tardo antica è manifesta nella prima e solo supponibile per la seconda. Di fatto la presenza delle due chiese, se le cronologie venissero confermate, sembra poter segnalare un’interessante dualità insediativa tra castrum d’altura e paesaggio agricolo ai suoi piedi, entrambi dotati di un edificio di culto.

noto alla critica (Figura 1).20 Il castrum si trova sulla punta del rilievo più elevato della peninsola di Sokol, posizionata nella parte piu orientale dell’isola di Krk, volta verso il canale di Velebit, per il quale gioca un ruolo fondamentale nel controllo del suo traffico marittimo.21 La sua forma ovale piuttosto irregolare, che segue la naturale configurazione del terreno, copre una superficie di 5500 m2. Basti ricordare che il sito ha restituito un’importante dualità tra insediamento fortificato in altura e centro produttivo e portuale nella sottostante pianura di Bosar, caratterizzata da due importanti baie (Mala Luka e Vela Luka).22 Questa dualità è di fatto rispecchiata anche dalla presenza degli edifici religiosi: si registrano infatti una chiesa intramuranea al castrum e ben due chiese nella sottostante area di Mala Luka, più un’altra chiesa medievale nella stessa zona, di cui l’origine tardo antica può essere supposta con un buon grado di certezza (Faber 1986: 121-126). Il castrum è stato inserito nell’elenco dei siti tardoantichi sicuri nel catalogo di Zlatko Gunjača: Gunjača 1986: 127. Da quel momento è spesso citato nella bibliografia realtiva alle fortificazioni tardoantiche della costa dalmata: Ciglenečki 1987: 104-105; Tomičić 1999; Tomičić, Šiljeg 1998; Šiljeg 2008a; Šiljeg 2008b; Šiljeg 2013. 21  In più, il castrum è posto sulla stessa linea longitudinale dell’antica città di Senia (l’odierna Senj), sulla terraferma, dalla quale è separata unicamente da un braccio di mare di 8 km. La città è ricordata nell’Itinerarium Antonini Augusti come tappa di un percorso che univa Aquileia con la Pannonia (Itinerarium Antonini Augusti, Itinerarium Provinciarum, Ab Aquileia per Liburniam Sisciam: Parthey, Pinder 1848: 130). Senia rappresentava quindi il punto di partenza di un’importante via d’accesso all’entroterra della provincia. Vedi anche: Baraka Perica 2012: 11; Miletić 2006: 128. 22  La prima ricerca topografica dettagliata dell’area di Bosar e di Mala Luka era guidata dai membri dell’Istituto di Archeologia di Zagabria Aleksandra Faber e Željko Tomičić: Faber 1986; Tomičić 1986. 20 

Questo modello spiccatamente policentrico è stato brillantemente applicato al caso di Korintija, sull’isola di Krk, che non si tratterà nello specifico perchè ben La chiesa risulta attestata per la prima volta nel 1086: Basić 2012: 430. 19  Per il gruppo di sarcofagi ‘bračko-salonitanski’, vedi: Fisković 1981. Un altro indizio significativo è dato dal ritrovamento nell’area di una croce ad encolpio datata alla seconda metà del VI secolo, ora conservata al Museo Archeologico di Spalato: Basić 2012: 429, fig. 3. 18 

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Castra ed edifici di culto cristiani : il caso della Dalmatia Un’altra tendenza interessante, riscontrabile nell’analisi dei castra tardoantichi e dei loro processi di cristianizzazione, è l’individuazione di una continuità topografica rispetto a più antiche realtà insediative che, spesso, nel momento di una loro riconfigurazione in forme castrensi, ricevono anche una chiesa. È il caso dell’isoletta di Sušac, che presenta una complessa situazione degna di nota (Figura 1).23 L’isola si trova geograficamente quasi a metà strada tra le due sponde dell’Adriatico, su una comoda rotta tra Apulia e Dalmatia: tale posizione, corroborata da un’ottima connessione visiva per gran parte dell’anno con tutte le isole vicine, la rende una sosta privilegiata nella traversata del mare. L’unico punto sull’isola favorevole alla vita è la piccola insenatura di Portić, dove si trovano una serie di resti riconducibili ad un’importante villa rustica, le cui prime fasi si datano intorno al I secolo d.C, con vari adattamenti più tardi fino al pieno medioevo (Radić, Tolja 2010). Un’analisi delle carte catastali del XIX secolo relative alla zona ha permesso di individuare chiaramente una forma chiusa, riferibile con ogni probabilità ad un muro di cinta, in parte rintracciato attraverso ricognizioni di superficie, insieme ad abbondante materiale ceramico databile all’età tardoantica, a riprova della riconfigurazione della villa in un piccolo insediamento fortificato. In questa fase, o immediatamente prima, nell’angolo sud-est dell’insediamento viene edificata una chiesa, immediatamente a ridosso delle mura e di una cisterna preesistente. L’analisi dei ruderi della chiesetta ne ha parimenti dimostrato un’interessante stratigrafia, frutto di una parziale riconfigurazione di un edificio tardoantico a pianta rettangolare con abside semicircolare, che viene dotato, in età romanica, di contrafforti interni e di un muro di fodera nell’abside. Lo scavo ha inoltre rilevato la presenza, solo a livello di fondazione, di un’ulteriore abside di dimensioni ancora maggiori, in parte ricalcata dall’abside della chiesa. Secondo l’interpretazione fornita dagli scavatori, la prima grande abside, così come la cisterna, potevano far parte di un complesso termale di pertinenza della villa (Radić Tolja 2010: 161). In età tardoantica viene construita la chiesa, riutilizzando in parte le fondazioni di uno degli ambienti termali.24 Dopo una fase di destrutturazione dell’intero insediamento, la chiesa viene rivitalizzata da una committenza monastica che ne promuove il restauro. La comunità monastica sembra quindi in grado di riconoscere l’importanza di tale fondazione, forse anche in relazione ad una popolazione dell’isoletta che ormai non riconosceva più il castrum, come un polo di riferimento, ma che

poteva aver continuato a frequentare l’edificio religioso e l’intera zona secondo forme più sfuggenti dal punto di vista archeologico. Ad ogni modo, la tendenza dei monaci benedettini, molto attivi in Dalmazia nei secoli del pieno medioevo,25 a rivitalizzare chiese in fase di destrutturazione, ha già trovato conferma in diversi esempi nei territori dell’antica provincia. L’esempio forse più emblematico di questo fenomeno è rappresentato dal sito di Ćokovac, non lontano dal villaggio di Tkon sull’isola di Pašman,26 dove si manifesta una continuità fisica eclatante delle strutture di un castrum tardoantico tramite la loro pressoché integrale trasformazione in monastero (Figura 1, Figura 3).27 Il sito si erge in cima ad una collina di 72 metri, in posizione privilegiata per il controllo del traffico marittimo lungo l’importante canale di Pašman, unico ingresso che permette di raggiungere da sud la città di Iader (l’attuale Zara) senza dover circumnavigare la lunga isola di Pašman. La sua cinta muraria, di forma trapezoidale, racchiude una superficie interna di circa 1000 m2, ricalcando con poche varianti quella del castrum tardoantico di Pustograd, posto sulla stessa isola ma più a sud, all’ingresso del canale. Il monastero benedettino, trasferito dalla città costiera di Biograd nel 1125, venne fondato all’interno delle mura dell’antico castrum, mantenendone in vita il perimetro fortificato. Allo stesso modo, intere parti del castrum furono rifunzionalizzate e si conservano tuttora, come ad esempio l’antica cisterna trasformata in una cantina, o altri spazi comuni. È stata inoltre recentemente proposta l’ipotesi della continuità di vita dell’antico polo religioso dell’insediamento fortificato, che doveva sorgere in posizione centrale al castrum, al posto della chiesa gotica attuale (Baraka Perica, Maletić in c.s.). Scavi degli anni Ottanta del Novecento sotto il presbiterio dell’attuale chiesa del monastero hanno infatti riportato alla luce un’abside, riferibile ad un edificio di culto precedente. Quest’abside, di per sè difficilmente databile, trova un appiglio cronologico valido nei numerosi reperti di età tardoantica provenienti sporadici dal sito, tra cui frammenti scultorei particolarmente diagnostici, oggi conservati nella collezione del monastero.28 Inoltre, l’individuazione di un buon tratto in opera spicata Per una panoramica storica vedi: Ostojić 1964. Anticamente Pašman era probabilmente collegata all’Isola di Ugljan di fronte a Zara, insieme a cui era parte integrante dell’ager publicus della città: Čače 2006: 31-47. 27  Per una panoramica del sito: Baraka Perica, Maletić in c.s. 28  Si distingue, in particolare, un frammento di balaustra con il motivo della croce latina tra le lettere apocalittiche alfa e omega: Baraka Perica, Maletić in c.s. Nella collezione si conservano anche alcuni frammenti di arredo liturgico databili all’età romanica, a riprova di un’ulteriore fase dell’edificio, precedente alla riconfigurazione gotica attuale, che trova riscontro nelle fonti documentarie (la chiesa risulta infatti attestata nell’XI secolo, circa cento anni prima dell’arrivo dei benedettini): Petricioli, 1987: 75-80. A riprova della frequentazione tardoantica del sito, d’altronde, si pone la datazione dell’abbondante materiale ceramico rinvenuto durante un altro scavo eseguito, sempre negli anni Ottanta, all’interno del monastero: Batović 1987: 68. 25  26 

Per una visione completa del sito, vedi: Radić, Tolja 2010. L’impostazione di edifici di culto cristiano sopra preesistenti ambienti termali è un fenomeno attestato anche per la chiesa di S. Giovanni a Telašćica, sull’isola di Dugi Otok, dove attualmente l’Università di Zara sta svolgendo nuovi scavi sotto la direzione di Josipa Baraka Perica. Solo recentamente è stato messo in luce che la chiesa, fino ad ora datata genericamente all’età preromanica, fu fondata direttamente sopra un complesso termale, ricalcandone in parte le strutture: Baraka Perica, Petešić in c.s.

23  24 

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B. Maletić sfruttamento ininterrotto di un porto naturale, controllato in età tardoantica da un castrum posto in altura, ne ha determinato una continuità di vita fino ad oggi (Figura 1).30

Figura 3. Fotografia storica del monastero di Ćokovac (Baraka Perica, Maletić fig. c.s.)

nella porzione inferiore del perimetrale sud della chiesa, possibilmente databile all’età tardo antica, potrebbe essere traccia del riutilizzo di alcuni tratti murari dell’antica chiesa nella costruzione dell’attuale edificio.29 Questo eccezionale caso di continuità dimostra quanto versatili possano essere le dinamiche di rifunzionalizzazione di un insediamento fortificato tardoantico. Nello specifico, la straordinaria tenuta conservativa di questo caso particolare nei secoli dell’altomedioevo, a fronte di un cambio radicale di destinazione funzionale, permette alla nuova committenza monastica di ricalcare le strutture del castrum e, per quanto riguarda la chiesa, di salvaguardarne le valenze cultuali originarie senza apparente soluzione di continuità. Finora abbiamo trattato situazioni relative a chiese posizionate all’interno dei castra. Non meno interessanti risultano le realtà in cui un edificio cristiano antico si trova nelle vicinanze di un insediamento fortificato. Anche in questi casi incontriamo molti esempi di chiese con spiccata continuità di vita, causa di importanti ristrutturazioni o effettivi rifacimenti in età medievale.

L’esempio della chiesa di S. Maria di Kornat, posta nella baia di Tarac, sotto il castrum Tureta/Toreta,31 si mostra particolarmente interessante non solo per le sue ben attestate fasi di continuità dalla tarda antichità fino all’inoltrato medioevo, ma soprattutto perchè, tra tutti i casi analizzati nel presente articolo, è l’unico in cui lo scavo abbia restituito un battistero.32 Questa importante presenza, determinante per valutare le funzioni liturgiche della chiesa, apre a d importanti riflessioni riguardo alla sua fruizione e all’organizzazione demica dei dintorni del castrum. L’esempio di S. Andrea di Vrgada risulta a sua volta alquanto interessante, soprattutto per la posizione estremamente favorevole mostrata dal binomio di castrum e chiesa: l’isola di Vrgada è infatti posta proprio all’entrata del già citato canale di Pašman, a controllo dell’unica via marittima che permetta di costeggiare un buon tratto di terraferma a sud della città di Zara. Il castrum posizionato in cima all’altura al centro dell’isola, a 63 metri sul livello del mare, e ne segue l’orografia con una pianta a forma di ovale irregolare (Figura 4). La cinta muraria, che comprende una superficie di circa 2000 m2, era munita di cinque torri quadrangolari.33 La chiesa, posizionata ai piedi della collina, è stata oggetto di un importante restauro negli anni Ottanta del Novecento: con l’occasione è stato effettuato uno scavo archeologico che ha permesso di appurare che l’attuale edificio, databile al IX secolo, si imposta su una precedente fondazione rispettandone i perimetrali, dimostrandone così l’origine paleocristiana (Domijan 1983). La chiesa di S. Maria è meta di un pellegrinaggio annuale, mentre la chiesa di S. Andrea è ancora oggi in funzione come chiesa cimiteriale. Per le chiese appartenenti a siti fortificati, entrate poi a far parte di percorsi legati a pellegrinaggi, vedi: Brusić 1993: 223-236; Zaninović 1994: 142-145. 31  Su questa chiesa e sulla fortezza denominata Tureta/Toreta, che ne domina il rilievo soprastante, vedi: Fabijanić, Radić Rossi, Menđušić 2013; Petricioli 1970; Radić Rossi, Fabijanić 2013; Zornija, Menđušić 2015; Zornija 2016. Il castrum, come ben indicato dallo stesso toponimo, appartiene al gruppo delle piccole fortezze, rintracciabili lungo la costa dalmata, valorizzato da Josipa Baraka Perica negli Atti di questo congresso. 32  Quello della baia di Tarac risulta ad oggi l’unico battistero annesso ad una chiesa legata ad una realtà fortificata tardoantica presente in tutta la costa dalmata: Baraka Perica 2012: 157. 33  Per il castrum si veda, da ultimo, Ciglenečki 2020: 246-249. 30 

É il caso della chiesa S. Maria, sull’isola di Kornat, o quella di S. Andrea sull’isola di Vrgada: in questi due celebri esempi, la frequentazione dell’area legata allo Di contro, Ivo Petricioli riferisce questo setto murario alla fase romanica della chiesa (cfr. infra nota 29): Petricioli 1987: 76.

29 

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Castra ed edifici di culto cristiani : il caso della Dalmatia

Figura 4. Foto aerea del castrum di Vrgada e della chiesa di S. Andrea lungo la costa (foto dell’autrice)

A fronte di molti esempi di rifunzionalizzazioni e restauri di età medievale, risulta comunque necessario valutare con attenzione gli indizi di antichità di queste chiese e, nel caso di eventuali presistenze al di sotto di esse, non bisogna dare per scontata la loro originaria funzione cultuale. Un buon esempio in tal senso è fornito dalla chiesa del castrum dell’isoletta di Veliki Sikavac, posta immediatamente a sud dell’isola di Pag, tra quest’ultima e la terraferma (Figura 1).34 La sua posizione dominante rispetto alla baia di Ljubač, a nord di Zara, ne permette il controllo dello stretto canale tra la costa e l’isola di Pag, uno dei passaggi preferenziali del traffico marittimo della zona. Il castrum presenta delle caratteristiche degne di nota, che lo distinguono tipologicamente dagli altri insediamenti fortificati finora presi in considerazione, e che sembrano tradire un’influenza diretta dell’architettura militare bizantina (Figura 5). In primo luogo, l’insediamento è posto praticamente sul livello del mare, a soli 13 metri di altitudine. L’estensione dell’area fortificata, ortograficamente pianeggiante, è di ben 5000 m2. Le mura, di forma rettangolare particolarmente regolare, presentano sei torri quadrangolari aggettanti disposte anch’esse in maniera abbastanza regolare. L’interno è densamente costruito e lo scavo ha permesso di individuare diverse strutture di alloggio tipiche degli insediamenti militari dell’epoca. Non lontano dal castrum, verso sud, si trovano i ruderi della piccola chiesa, tradizionalmente considerata di età medievale. Oltre ad una prima analisi muraria dell’edificio, che ne ha permesso di individuare 34 

almeno due fasi di costruzione distinte, uno scavo ne ha messo in luce una grande struttura absidata al di sotto del suo piano di fondazione. Solo il proseguire delle ricerche permetterà, eventualmente, di interpretare quest’abside come i resti di una precedente chiesa tardo antica (Gluščević, Grosman 2015: 130-133). Sembra d’altronde che le chiese poste nelle vicinanze dei castra siano meno sensibili alle ondulazioni nella tenuta conservativa degli insediamenti fortificati, rispetto a quelle fondate direttamente all’interno di essi. Ne risulta, del resto, più sfuggente il rapporto, sia dal un punto di vista cronologico che istituzionale. Queste chiese offrono interessantissimi spunti per una comprensione migliore del paesaggio in cui la realtà fortificata è calata: spesso sono la spia di diversi poli insediativi, con altrettante funzioni ben distinte, che trovano nel castrum e nella chiesa posta all’infuori di esso importanti punti di riferimento e di aggregazione sociale.35 Queste realtà insediative presentano spesso una lunga e mutevole continuità di vita, e possono essere soggette ad importanti quanto ‘impreviste’ trasformazioni. Ciò appare particolarmente evidente nel caso di Blagaj, nella regione sud-orientale di Mostar nell’attuale Bosnia ed Herzegovina, oggi sede di un famoso monastero derviscio (Tekija), costruito durante la dominazione ottomana (Figura 1). Il sito, che ha restituito innumerevoli fasi di antropizzazione

Cfr. supra nota 8.

35 

377

Si rimanda al modello policentrico trattato più sopra.

B. Maletić un interessante strumento per la comprensione della natura di questo tipo di insediamenti, della loro vitalità e del loro modularsi all’interno del paesaggio storico, in stretta relazione alle istanze socio-culturali legate all’espansione del cristianesimo. In attesa di uno studio di sintesi sul fenomeno della cristianizzazione dei castra in Dalmatia, che comprenda il tentativo di una ricostruzione integrale della topografia degli assetti extraurbani delle diverse zone della provincia, le realtà fortificate qui presentate, osservate in stretta relazione al paesaggio, seguono di volta Figura 5. Foto aerea del castrum di Veliki Sikavac in volta diverse e peculiari (Gluščević, Grosman 2015: 129, fig. 4) dinamiche condizionate, tra le altre cose, dalla viabilità e dalle possibilità produttive dei dintorni. L’inserimento a partire dall’età preistorica (Imamović 2014), si trova degli edifici di culto all’interno di questo complesso alle sorgenti carsiche del fiume Buna ed è posizionato ecosistema, del resto, appare ricco di interessanti direttamente a ridosso di una parete rocciosa a e variabili soluzioni, formulate in risposta ad una strapiombo. Sulla sommità del rilievo che domina demografia disomogenea nella sua distribuzione, le cui l’intera vallata, si erge il celebre castello di Stjepan forme insediative, al di fuori dei grandi centri urbani, Grad, la cui stratigrafia muraria ha restituito fasi dal appaiono ad oggi ancora non del tutto chiare. IV secolo fino al XVIII, con un’importante momento di VI secolo riconoscibile attraverso tratti in opera spicata (Basler 1972: 47-50; Ratković 1998; Vučić 2012: 50). Il castello non è l’unica realtà fortificata del rilievo, ma si dinguono anche un castrum più piccolo (Mali Grad), che potrebbe aver svolto la funzione di vedetta, anch’esso con un’importante fase tardoantica (Basler 1972: 50), ed una realtà fortificata vicina a quest’ultima, forse più antica, scoperta più di recente (Imamović 2014: 207). Uno scavo archeologico, effettuato all’interno del perimetro del monastero dei Dervisci, ha portato alla luce i resti di un edificio rettangolare orientato ed absidato, completamente obliterato dalle strutture di epoca mussulmana. L’ipotesi avanzata dagli scavatori di interpretare questo edificio come chiesa tardo antica trae giovamento dalla sicura relazione topografica con le strutture fortificate tardoantiche poste direttamente sopra l’attuale monastero.36

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Dai casi qui esposti sembra evidente che l’analisi del fenomeno della comparsa delle chiese nell’orbita dei castra tardoantichi della Dalmatia possa offrire 36  Purtroppo non sono finora pubblicati studi più dettagliati sui materiali ritrovati durante lo scavo, che possano risultare utili per una più precisa determinazione cronologica del sito. È noto, però, il ritrovamento di un’imposta paleocristiana ad un chilometro ad est dal castrum, a conferma dello sviluppo di una topografia cristiana antica dell’area: Patsch 1904: 273 (Figura 147-149); Vučić 2012: 50, 199-200.

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Le réseau des fortifications dans l’arrière-pays bas-danubien tardo-antique : la Moesia Secunda et la Scythia Irina Achim et Dominic Moreau Abstract Despite the presence of a large mountain range, the Balkan, the phenomenon of hilltop fortified sites can only be studied with difficulty in the Lower Danube. For one thing, there is currently no complete inventory of the fortifications found there; for another, the rest of the territory belongs to the Danubian plain. This paper proposes to review the question, by focusing on the two Late Roman provinces resulting from the division of Lower Moesia, viz. Moesia Secunda and Scythia. In the current state of knowledge, the building of hill-top fortified sites is therefore not a marked specificity of the Lower Danubian world, even less in Scythia than in Moesia Secunda. Therefore, it was decided to approach the issue by relying on the geographic characteristics of the territory, before focusing on the elements of continuity and discontinuity in the occupation of these regions, and then highlighting a selection of emblematic sites for the phenomenon studied here, in particular Tsarevets/Zikideva and Cape Sveti Atanas in Byala for Moesia Secunda, as well as Capidava for Scythia. Some examples of fortifications at lower altitudes, such as Abritus (Moesia Secunda) and Zaldapa (Scythia), will also be mentioned. The demonstration will be based, among other things, on the work of V. Dintchev, S. Torbatov or C. Băjenaru. Keywords: Lower Danube, Moesia Secunda, Scythia, late antique fortifications, hill-top sites Mots clés : Bas-Danube, Moesia Secunda, Scythia, fortifications tardo-antiques, sites perchés

Introduction

Caractéristiques géographiques du territoire étudié

Le Bas-Danube est une plaine fluviale délimitée en son nord par la partie australe des Carpates et en son sud par le Grand Balkan. Théoriquement, on devrait donc être en mesure d’identifier dans la région un certain nombre de sites archéologiques situé dans l’une et l’autre chaine de montagnes. La multiplicité des sites monumentaux, surtout tardo-romains, en basse altitude ont toutefois incité les archéologues à se concentrer sur ces derniers, si bien que, en l’état actuel des connaissances, le perchement de sites fortifiés n’est pas une spécificité marquée du monde bas-danubien. Compte tenu de sa position géographie, cela est encore moins vrai dans l’actuelle Dobroudja, qui correspond, pour l’essentiel, à l’antique province romaine tardive de Scythia. Pour toutes ces raisons, il apparaît ici intéressant d’évaluer la situation à la fin de l’Antiquité, en revenant, de prime abord, sur les caractéristiques géographiques du territoire, avant de se concentrer sur les éléments de continuité et discontinuité dans l’occupation de ces contrées, à travers certains exemples emblématiques du phénomène étudié. La notion géographique de Bas-Danube recouvrant deux entités administratives distinctes du monde romain tardif, la Dioecesis Moesiarum (ultérieurement de Dioecesis Daciae pour sa partie septentrionale) et la Dioecesis Thraciarum, il a toutefois été décidé de se concentrer sur cette dernière, donc sur les provinces de Moesia Secunda et de Scythia1.

Situées sur la rive droite du Danube (la rive gauche fut officiellement évacuée par Rome dans les années 250), les provinces de Moesia Secunda et de Scythia sont issues du partage de la Moesia Inferior à l’époque de Dioclétien2. Dans ce secteur terminal du Danube, le bloc provincial analysé se présente comme un pays très diversifié du point de vue géomorphologique. La Mésie seconde s’étend entre la vallée du Vit (anciennement l’Utus) à l’ouest et la Mer Noire à l’est3. Sa limite méridionale est fixée sur les hauteurs des Balkans, les passages vers la Thrace lui étant probablement rattachés4  ; dans sa partie septentrionale court le Danube5.

1  L’autre province bas-danubienne, la Dacia Ripensis, fait l’objet d’une étude distincte dans le présent volume. Voir Gargano, Moreau.

Le Grand Balkan (que l’on appelle aussi la «  Vieille Montagne  », Stara Planina en bulgare et en serbe, et que l’on nommait Haemus dans l’Antiquité) traverse 2  Sur la réorganisation territoriale sous Dioclétien, voir notamment Carrié, Rousselle  : 185-186. Sur l’histoire et l’administration de la Moesia Secunda, voir Ivanov 2008. 3  Ivanov 1997 : 480, fig. 1 ; 2008 ; Băjenaru 2010 : 18-19, pl. 1. 4  Zahariade 1988 : 35, n. 20. 5  Ianovici et al. 1969 : 174-177 ; Zăvoianu, Bugă, Pișota, I. 2005 : 489, 492 et 503. Dans ce sous-secteur, la configuration de la vallée du fleuve permet d’observer que la rive droite est plus abrupte et haute (elle s’élève à des altitudes comprises entre 150-200 m), tandis que la rive gauche oscille entre 20 et 140 m d’altitude. Le Danube comporte des profondeurs moyennes de 4 à 10  m, pour atteindre sa profondeur maximale, soit 16-17  m, entre Oltenița/Tutrakan et Giugiu/Ruse (Roussé), ce dernier emplacement étant aussi le point où sa largeur est la plus importante. Le bassin hydrographique dans ce tronçon est très développé, le fleuve recevant les eaux des affluents des deux rives.

Perchement et Réalités Fortifiées en Mediterranee (Archaeopress 2023): 382–393

Le réseau des fortifications dans l’arrière-pays bas-danubien tardo-antique la Mésie seconde d’ouest en est, où, le Petit Balkan plonge dans la mer à hauteur du cap Emine6. Ce massif calcaire présente une morphologie complexe et des altitudes moyennes7. La chaîne montagneuse a un aspect fragmenté8, car elle comporte des plis, des failles et des flexures qui rendent les communications entre versants nord et sud assez difficiles.

de plateaux et de monts hercyniens (le massif Măcin). La zone est assez boisée, recouverte de forêts mixtes21 de chêne pédonculé et pubescent, mélangés avec d’autres espèces d’arbres feuillus, qui se retrouvent également dans la région d’Ostrov, notamment des lacs Gîrlița și Oltina (dans le sud-ouest du département de Constanța). En contraste avec le nord, le plateau central22 est une surface tabulaire aride, une steppe marquée par la sécheresse assez pauvre en sources d’eau, dominée par des altitudes moyennes comprises entre 100 et 180 m. Le relief actuel de cette pédiplaine vallonnée descend du nord, depuis 350  m d’altitude, vers le sud, jusqu’à 100  m d’altitude, et du centre vers l’est et l’ouest, à environ 50-60 m d’altitude, voir même moins dans les vallées voisines au Danube. La zone méridionale23, par contre, est caractérisée par un relief plus accidenté, modelé par des dépressions, d’interfluves, de ravins, avec par endroits des chutes d’altitude rapides (les altitudes moyennes varient entre 70 et 100  m et l’élévation maximale ne dépasse pas 250  m). La végétation dominante est celle de steppe, interrompue, dans le secteur sud-ouest du plateau24, par des cordons forestiers de composition mixte et des microzones littorales qui ressentent davantage l’influence de la Méditerranée orientale.

Vers le nord, la plaine danubienne est, en effet, une succession de plateaux calcaires, bordés de terrasses qui descendent vers le Danube, en bordure du socle mésiovalaque9. Les plateaux se raccordent aux montagnes à travers les collines prébalkaniques, où les altitudes varient entre 300 et 700  m10. Cette zone fertile est entrecoupée par un réseau hydrographique assez dense (Vit, Osam, Yantra, Lom, etc.)11 et de larges vallées, qui affluent au Danube. À l’est, le plateau fragmenté du Ludogorié/Déliorman12 (soit la « Forêt folle  ») s’élève localement à plus de 300 m13. Il joue un rôle actif dans les cultures et assure le raccord de la région prébalkanique à la Dobroudja voisine. L’antique province de Scythie, correspondant à peu près à la Dobroudja actuelle, est, du point de vue géographique, le Vorland de Roumanie14. Cette région15, qui est un îlot hercynien16, se distingue par son aspect dominant de plateau dont l’altitude moyenne varie entre 100 et moins de 300 m17, et est entourée par des dépressions : à l’ouest et au nord par les marais et le delta du Danube (une plaine toujours en voie de formation18), à l’est par celle de la Mer Noire, vers laquelle la Dobroudja se termine, surtout dans la région de Balchik (la « Côte d’argent »19, l’antique Dionysopolis), par des falaises abruptes d’abrasion.

Le Danube, dans le secteur compris entre le lac et la commune d’Oltina, le village de Gărvan et le delta, formait la limite ouest et nord de la Provincia Scythia, le fleuve séparant ainsi son territoire de la chaîne des Carpates et de la plaine roumaine25. Ce tronçon terminal du fleuve, qui entre la Mésie seconde et la Scythie change donc de direction et court vers le nord, traverse des sous-unités de relief, comme des plaines et des prés. On peut néanmoins constater que le bassin hydrographique est asymétrique, beaucoup plus développé du côté gauche, un aspect se reflétant aussi dans la morphologie de son lit. La rive droite est plus haute, ayant un aspect de plateau collinaire qui s’élève localement à 200 m. La rive gauche, quant à elle, est plus basse, bordée de vastes plaines inondables, de lacs et de marais. Dans son parcours, depuis Silistra (ancienne Durostorum) vers le delta, le Danube se ramifie excessivement, ses eaux s’écoulent de manière inégale à travers des bras navigables (le bras dit Ancien Danube ou Caragheorghe à l’est, le bras Borcea à l’ouest, les deux étant reliés par le bras Răul ou Bala) qui forment deux districts marécageux, connus sous

La Dobroudja du Nord est en effet une mosaïque d’unités de relief, qui culmine à une altitude maximum de 467  m au pic Țuțuiatul20. Elle se compose d’un ensemble de collines se combinant avec des fragments Serryn 1997 : 102-103 (Bulgarie et son relief sur la carte de l’Europe centrale et balkanique) ; Charlier et al. 2018 : 90-91 (Bulgarie et son relief sur la carte de l’Europe de Sud-Est). 7  Celles-ci sont comparables aux altitudes des Carpates, donc inférieures à 2400 m, dans le secteur médian des Balkans, le pic Botev culminant à 2376 m. Voir Vijulie 2016 : 141-142, fig. 143. 8  Chataigneau, Sion 1934 : 495-496. 9  Chataigneau, Sion 1934 : 490, fig. 126. 10  Chataigneau, Sion 1934 : 492-493, fig. 127. 11  Voir, à ce titre, la carte dressée par Chataigneau, Sion 1934 : 493, fig. 127. 12  Mehedinți 1938. Au sujet de la zone de contact entre la Bulgarie et la Roumanie qu’est le Ludogorié/Déliorman, voir aussi Boulineau 2008  : § 53-61, et fig. 3 (surtout dans le contexte du traçage des nouvelles frontières d’état à l’issue de la Grande Guerre). 13  Chataigneau, Sion 1934 : 492, fig. 127. 14  Mehedinți 1938 : 226. 15  Pour une description détaillée de ce territoire, voir Brătescu 1928. 16  Oncescu 1960 : 110 ; Coteț, Martiniuc 1960 : 183, 189, fig. 42. 17  Posea, Bugă, Dobre 2005 : 646-653 et 687, fig. 3.2 et 3.17. 18  Vijulie 2016 : 122. 19  Lepși 1924-25. 20  de Martonne 1931 : 782-785, fig. 181 ; Tufescu 1965 : 109 ; Coteț, Martiniuc 1960 : 153, 247, fig. 25 A-B. 6 

Tufescu 1965  : 51 et 55. Sur certains aspects concernant la composition et la chronologie des forêts de Dobroudja, voir Diaconeasa, Fărcaș 2003  : en particulier 145-148  ; Piégay, Pautou, Ruffinoni 2003 : 280. 22  Posea, Bugă, Dobre 2005 : 729-757. 23  Connue aussi sous le nom du Plateau de la Dobroudja du Sud. Voir Posea, Bugă, Dobre 2005 : 758-790. 24  de Martonne 1931 : 789-790. 25  Ianovici et al. 1969  : 178-181  ; Zăvoianu, Bugă, Pișota 2005, en particulier 489-490, 496 et 503-504. Sur l’histoire et l’administration de la Scythia, voir Zahariade 2006. 21 

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I. Achim et D. Moreau les noms de Balta Ialomiței et Balta Brăilei. En outre, le Danube reçoit les eaux des affluents de la rive gauche.

de petits établissements fortifiés ayant une superficie protégée de moins de 5  ha (désignés par les sources comme castella, castra ou φρούρια). Ce réseau est davantage dense sur le versant nord du Grand Balkans et sur les hauteurs à l’ouest de la métropole civile de l’antique Mésie seconde  : Marcianopolis – Devnyia en Bulgarie (un réseau bordant les routes menant du littoral de la  Mer Noire vers Nicopolis ad Istrum – Nikyup en Bulgarie – et de Noviodunum – Isaccea en Roumanie – vers Constantinople). La toponymie locale enregistre ces sites fortifiés sous des dénominations32 telles que gradishte, kale, kaleto ou hisar. Étant donné l’état actuel des fouilles et, ainsi, de la documentation, il a ainsi semblé préférable d’évoquer quelques exemples ponctuels et emblématiques des deux provinces considérées, plutôt que de tenter un inventaire qui aurait nécessairement été incomplet.

Le fleuve est à la fois un obstacle naturel, une barrière climatique et une frontière souple, qui, au nord, en territoire officiellement abandonné par l’autorité impériale dans les années 250, est renforcée par un système défensif connu26, comme celui de Brazda lui Novac et  les têtes de pont qui surveillent la Ripa Gotica (nom attribué par l’Anonyme de Valois à la rive gauche27). La «  grande diagonale de l’Europe  »28 qu’est le Danube conserve tout au long de l’histoire impériale romaine son rôle et son importance comme voie de communication, bon nombre d’établissements militaires ou civiles romains étant maintenus en fonction, avec parfois des remaniements de la structure initiale29. Malgré la présence d’une chaine de montagnes qui culmine à 2376 m en son sommet le plus haut (pic Botev) et qui s’étend sur environ 330 km entre les extrémités est et ouest du sud de l’antique Mésie seconde, soit le Grand Balkan, le phénomène des sites fortifiés perchés ne peut être que difficilement étudié sur le territoire couvert par cette province romaine et, encore plus, sur celui correspondant à l’antique Scythie. D’une part, il n’existe actuellement aucun inventaire complet des fortifications qui s’y trouvent, l’arrière-pays de cette partie de la Dioecesis Thraciarum ayant moins fait l’objet d’enquêtes archéologiques que les littoraux ; d’autre part, l’essentiel du territoire appartient à la plaine danubienne. Cependant, les cartes dressées par Ventsislav Dinchev30 et Serguey Torbatov31 permettent d’observer l’apparition, entre la fin du IVe et le VIe siècle, d’un nombre assez important

Quelques sites perchés en Mésie seconde et Scythie Le dossier archéologique des sites perchés qui ont été fouillés dans le Bas-Danube s’ouvre ici avec la citadelle de Tsarevets, au centre de l’actuelle Veliko Tarnovo. Identifiée avec l’antique Zikideva33 qui est mentionné chez Procope34 comme chez Theophylacte Simocatta35, la forteresse se trouve au sommet d’une des collines ceinturées par la vallée sinueuse de la rivière Yantra, à une altitude de 252  m (Figure 1)36. Le site fortifié se trouve à environ 20 km au sud par rapport de l’agglomération alto-impériale de Nicopolis ad Istrum, qui, à la suite des attaques des Huns au milieu du Ve siècle, subit une diminution drastique de sa superficie37. Ce processus coïncide avec l’abandon de l’ancienne structure citadine et la construction, au début du VIe siècle, d’une fortification qui ne recouvre pas plus de 6  ha, assumant désormais une fonction militaire et religieuse partagée. En concomitance avec cette transformation de Nicopolis, diverses places fortes de petite ou moyenne taille apparaissent dans les environs, par exemple la forteresse de Dichin38. Le nouveau centre urbain est, quant à lui, établi sur le

Pour une discussion plus ample sur la frontière nord de la Mésie seconde, le système défensif nommé Brazda lui Novac et la défense de la Ripa Gotica, voir Zahariade 1988 : 37-40. 27  Anonymus Valesianus 35 (éd. König 1987 : 50). 28  Zăvoianu, Bugă, Pișota 2005 : 502. 29  Dans le secteur du Danube inférieur correspondant à la province de Mésie seconde et sur la ligne du fleuve, 21 établissements sont recensés par Ivanov 1997 : en particulier 485-488, 519-537 et 554-590, fig. 1. 30  Trente-deux fortifications mineures sont répertoriées en Mésie Seconde (dont 13 sur le versant nord des Balkans et sept en région collinaire, à l’ouest de la capitale, Marcianopolis) contre onze en Scythie (six dans la région de Balchik, à proximité de la frontière entre les deux provinces ici considérées). Voir Dinchev 2006 : 99, fig. 1 ; Dinchev 2007. 31  En Scythie, entre le dernier quart du IVe siècle et le milieu du VIe siècle, on remarque, à partir des différentes cartes produites, que le nombre et la répartition dans le territoire des habitats défendus par des remparts (tous types de structure confondus) sont fluctuants. Si vers la fin du IVe siècle on décompte soixante-douze habitats dotés de muraille, leur nombre descend à cinquante-six au milieu du VIe siècle. En même temps, l’importante concentration des lieux fortifiés du nord de la Scythie, dans la région des monts Măcin, tout comme celle autour de la capitale provinciale Tomis disparaissait. Toutefois, on note, au milieu du VIe siècle, une densification excessive des fortifications mineures à hauteur de Dionysopolis (Balchik) et de là vers l’intérieur de la province (en lien avec la route pontique qui descendait de la région du delta du Danube vers Anchialos  ?). Voir Torbatov 2002 : 416-417, fig. 111, et 432-433, fig. 112. 26 

Dinchev 2006 : 9, 73 et 83-88 (Appendix I) ; Dinchev 2007 : 479-481, fig. 1. 33  Dintchev 1997  ; Dinchev 2003  ; Olteanu 2007  : 67-89, fig. 1-9 (en s’appuyant sur une série d’arguments d’ordre linguistiques et d’ordre géographiques, tirés des textes littéraires, cet auteur rejette la localisation de Zikideva à Tsarevets proposée dans Dintchev 1997, préférant la placer à Kovachevets, à l’est de Nicopolis ad Istrum – Nikyup – et au sud-est d’Iatrus – Krivina) ; Dinchev 2013. 34  Procope, De aedificiis, 4.11 (éd. Veh [et Pülhorn] 1977 : 242). 35  Theophylacte Simocatta, Historiae, 7.13.8 (éd. De Boor 1972 : 268). 36  Les auteurs du présent article souhaitent remercier Kiril Borisov, photographe à Veliko Tarnovo, pour avoir gracieusement accepté que l’une de ses images aériennes prises à Tsarevets soit ici utilisée. Ils en profitent pour offrir aussi leurs remerciements à Valeri Yotov, chercheur au Musée archéologique de Varna, pour avoir gracieusement permis la publication du plan récent de Byala que l’on retrouve à la fig. 2. 37  L’invasion hunnique et la transformation de Nicopolis ad Istrum après 450 sont discutés en Poulter 1995 : 34-37 ; 2007a : en particulier 71-79, fig. 10-11, pl. I. 38  Poulter 2019. 32 

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Le réseau des fortifications dans l’arrière-pays bas-danubien tardo-antique

Figure 1. Tsarevets (Zikideva ?) : a. Plan de la forteresse romaine tardive (d’après Dintchev 2018 : 368, fig. 15a) ; b. Vue aérienne sur la fortification médiévale, avec la Yantra et les collines limitrophes (© K. Borisov 2019)

site ultérieurement connu sous le nom de Tsarevets39, voit son importance illustrée par l’étendue de sa superficie défendue par des remparts (21,4 ha). Cette situation collinaire est amplement exploitée du point de vue urbanistique  : la ville haute recueille entre ses murs trois églises paléochrétiennes, un édifice cruciforme reconnu comme martyrium et peut-être un baptistère, deux rues à portiques, des citernes, une maison à péristyle (interprété par certains archéologues comme une résidence épiscopale) ainsi que d’humbles habitations à proximité des murs. La ville basse, située à l’ouest, aurait servie pour l’approvisionnement en eau. La citadelle, inexpugnable par sa position, devint, entre le XIIe et le XIVe siècles, la capitale du Second Empire bulgare, abritant le palais impérial et celui du patriarche, de même que la cathédrale patriarcale.

fin du IVe siècle, une fortification dont le nom antique demeure inconnu (Figure 2). Le site exploré entre 2009 et 2014 est remarquable par sa topographie  : il recouvre une superficie d’environ 3,5 ha, ceinturée par des remparts identifiés seulement du côté ouest, donc vers l’intérieur du continent. Dans ce cadre, prend place, dans une position centrale, une basilique avec deux baptistères successifs, l’un, indépendant de l’édifice de culte, étant situé au nord-ouest de ce dernier41. En outre, on connaît un puits (identifié avec une source sacrée par les archéologues qui ont fouillé le site) au nord-est de la basilique, de même qu’une résidence – probablement ecclésiastique – au sud, un pressoir à vin, quatre fours à céramiques et un autre pour la production des briques42, différentes structures d’habitation près des remparts et des baraques. La fortification est considérée, par les chercheurs qui y ont travaillé, comme une agglomération importante, non seulement en matière de défense du littoral, mais aussi du point de vue du christianisme, qui perdura jusqu’au début du VIIe siècle, comme le suggèrent les découvertes monétaires.

Au cap Saint-Athanase (Sveti Atanas) à Byala40, au sud de Varna (l’antique Odessos), au sommet d’une avancée qui surplombe la mer avec sa falaise érodée, inaccessible depuis la mer, on voit s’installer, déjà à la Dintchev 1997 ; 2018 : 368-369, fig. 15a-b (avec toutefois la mention que les remparts recouvrent une superficie d’environ 15 ha et non plus de 21 ha comme précisé dans sa contribution de 1997). 40  Biernacki, Yotov, Minčev 2015 : en particulier 417-418, cartes 1 et 2 ; Minchev, Yotov 2018 ; Yotov, Harizanov 2018 : 274, fig. 1-2.

Biernacki, Yotov, Minčev 2015  ; Yotov, Minčev 2015. Voir aussi Minchev 2018, pour une discussion plus ample concernant les vases destinées à l’eau bénite, dont un fragment a été découvert dans le complexe ecclésial de Byala (128, no 5, fig. 4-5). 42  Yotov, Harizanov 2018.

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I. Achim et D. Moreau

Figure 2. Plan de la forteresse romaine tardive de Byala (© V. Yotov 2020)

Sans que son  élévation soit digne d’être qualifiée de « perchement », on ne saurait ici parler des sites fortifiés dans le Bas-Danube central et oriental sans évoquer le cas d’Abritus, qui se trouve dans les faubourgs de l’actuelle Razgrad (Figure 3). Il s’agit ici du site qui, du point de l’histoire antique, est le plus célèbre, attendu que c’est en ce lieu que l’empereur Dèce aurait trouvé la mort, lors d’une célèbre bataille contre des envahisseurs

Goths, qui lui valurent l’honneur malheureux d’être le premier empereur romain à décéder sur le champ de bataille43. Quoi qu’il en soit, le castellum d’Abritus couvre environ 15 ha. Il ne s’agit pas de la forteresse qu’a connu 43  Sur la Bataille d’Abritus, en plus de ce que l’on peut lire dans les ouvrages généraux sur la période, voir Moreau, Carrié 2016 : 230-235, notamment les n. 1 et 7.

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Le réseau des fortifications dans l’arrière-pays bas-danubien tardo-antique

Figure 3. Plan de la forteresse romaine tardive d’Abritus, d’après les plans antérieurs, les images satellites récentes et les observations sur le terrain (© B. M’Barek, avec la contribution de D. Moreau 2018)

la plus occidentale, situés à l’extrémité occidentale de la forteresse, les édifices semblent avoir connu une certaine articulation ou connexion entre eux. La découverte d’un tel ensemble probablement dédié au christianisme concorde parfaitement avec les sources littéraires qui font d’Abritus un centre important du christianisme entre le concile d’Éphèse de 431 et la suite immédiate de celui de Chalcédoine de 45145. Pourquoi évoquer dans le présent cadre le cas de ce site, si le perchement n’est pas évidemment, l’élévation de la forteresse tardive n’étant pas prononcée, même si existante au regard de la plaine dans laquelle elle se trouve ? En fait, on ne pouvait l’omettre du fait même

Dèce, car les murs et les tours qui ont été dégagés dans les années 1950 et 1970 par Teofil Ivanov remontent à l’époque de Dioclétien ou de Constantin, avec un mur oriental qui semble plutôt une réfection de la période d’Anastase ou de Justinien44. Ce périmètre entoure un groupe d’édifice comprenant différents immeubles d’habitation, dont une grande domus – peut-être des principia –, un ensemble balnéaire/thermal tardif, des édifices de stockage et à fonction artisanale ainsi qu’au moins trois églises, dont une basilique médiévale qui aurait été construite par-dessus un ensemble ecclésiastique plus ancien. Hormis les horrea et l’église Ivanov 1980 ; Carrié, Moreau 2015 : 605-606 ; Moreau, Carrié 2016 : 249-250 ; M’Barek, Moreau 2018.

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Moreau, Carrié 2016 : 235-236.

I. Achim et D. Moreau de l’interprétation habituellement acceptée de son nom par les chercheurs bulgares : Abritus correspondrait à abruptus, du fait que le terrain sur le flanc oriental de la forteresse présente un dénivelé important. Toutefois, cette interprétation n’est pas certaine et le nom pourrait notamment faire référence, linguistiquement, à un gué, du fait qu’une rivière, le Beli Lom, passe en contrebas de la partie orientale de la forteresse et que la porte nord-est semble orientée vers un tel passage46.

du fleuve, sur une terrasse de calcaire qui surplombe ce dernier. Cette situation offre une bonne visibilité sur le continent (Figure 5), ladite terrasse étant entourée par un bastion naturel de hauteurs de basse altitude au nord, à l’est et au sud, où des carrières de calcaire ont été exploitée de la période romaine jusqu’à l’époque moderne51. Le fort érigé pendant les Guerres daciques de Trajan a été reconstruit a fundamentis à l’époque d’Aurélien ou de Probus52, sur les mêmes bases, avant que ne s’imposent d’autres étapes de reconstruction dans le dernier quart du IVe siècle, puis dans la seconde moitié du Ve siècle et au VIe siècle. Capidava est successivement le siège des unités de cavalerie, chargées du contrôle d’un gué sur le Danube, placé en aval53. À la fin du VIe siècle, il ne subsiste de cette citadelle qu’un petit fort de plan carré, mesurant 60 m de côté, établi dans le coin sud-est de la première. La Capidava tardo-antique rassemble à l’intérieur de ses murs un horreum54, un bâtiment à abside polygonale – reconnu comme des principia –, formant avec le premier édifice un quartier officiel placé entre la porte principale et la tour no 8. L’espace entre la porte principale et la tour no 655 est, quant à lui, occupé par des habitations privées, dont certaines comportent des installations à hypocauste propres et des espaces de stockage. Une église à nef unique se trouve à l’angle nord-est de la fortification56 et une installation portuaire (débarcadère) sous les murs, du côté ouest57. L’importance du rôle que ce castellum remplit surtout au VIe siècle dans les échanges économiques et dans la distribution de l’annone58 est illustrée par le grand nombre d’amphores de transport (LRA1 et 2) qui y ont été découvertes, parmi lesquelles une majorité de spécimens issus d’ateliers orientaux et ouest pontiques, d’amphores pour vin (LRA 3 et 4), de vasa escaria (sigillées claires africaines, formes 104A, 105 et 87B) et de sigillée phocéenne/Late Roman C (formes 2A et 3F), de même que deux ampoules à eulogie59, une du type dit « d’Asie Mineure » et l’autre

S’il n’est vraiment pas certain qu’il faille inclure Abritus dans l’inventaire des sites pertinents du BasDanube pour le présent dossier, l’inclusion de Zaldapa, localisé au nord de l’actuelle Krushari (à proximité du village d’Abrit), ne pose aucun problème (Figure 4). Il s’agit-là de l’une des plus importantes forteresses tardo-antique en superficie de tout le Bas-Danube, depuis la Serbie orientale, jusqu’aux confins de la Dobroudja, couvrant plus de 25 ha47. Elle est localisée sur un plateau en hauteur, qui la positionne, tel un ancien oppidum, comme chef-lieu de plusieurs vallées. Zaldapa est entourée d’une muraille de 2,05 km, composée de 32 tours, encerclant une véritable ville, comme le démontrent les photos aériennes. Le site n’ayant pas fait l’objet d’explorations continues, les périodes d’activité plus intenses se situant entre 1897 et 1906, puis de 2014 à aujourd’hui, il reste en grande partie méconnu48. Avant la toute récente reprise des activités archéologiques programmées, on connaissait, en dehors des fortifications, l’existence de deux églises, une seule d’entre elles ayant été fouillée, d’un immense horreum (interprété par les inventeurs comme une basilique civile) et d’une citerne extra-muros. La reprise des travaux sur le site a permis le dégagement d’au moins deux basiliques chrétiennes inconnues auparavant et la reconnaissance de plusieurs nouvelles structures (parmi lesquelles, d’éventuelles églises supplémentaires). En 2018, une mission archéologique internationale associant l’équipe bulgare déjà en place à l’Université du Québec à Rimouski, à l’Université de Lille, au centre de recherche HALMA (UMR 8164), à l’Université de Sofia «  Sveti Kliment Ohridski  » et au Musée régional historique de Dobrich fut lancée, avec pour objectif scientifique de mieux comprendre le rapport entre militarisation et christianisation, avec déjà de très intéressants résultats à la clé49.

51  Sur les carrières d’exploitation du calcaire dans la région de Topalu et Calachioi (Capidava), voir Ionescu 1904  : 79  ; Opriș 2018  : 63, n. 17-18, avec la bibliographie antérieure. Par ailleurs, une série de documents, datant de 1914 et conservés dans l’Archive de l’Institut d’archéologie « Vasile Pârvan » de l’Académie roumaine à Bucarest, offre un inventaire complet des carrières de la Dobroudja appartenant à l’État. Des soixante-et-une carrières recensées dans le département de Constanța, neuf se trouvaient dans le périmètre de la commune de Topalu, en aval de Capidava. Voir Archive IAVP, t. D20 (1914), f. 421422 et 430. 52  Torbatov 2002 : 102-110, fig. 7 ; Băjenaru 2010 : 45, n. 182-183, pl. 7, fig. 22 (qui avance une chronologie plus tardive de la reconstruction du fort, à la période de la Tétrarchie) ; Opriș, Rațiu 2017 : 16 (pour une discussion concernant les étapes de reconstruction de la forteresse entre le dernier quart du IIIe siècle et le VIe siècle). 53  Opriș, Rațiu 2017 : 14-15. 54  Rizos 2013 : 660-661, 687, fig. 1, 29/4 ; Opriș, Rațiu 2017 : 19-21, fig. 6-8. 55  Opriș, Rațiu 2017 : 21, fig. 9. 56  Achim, Opriş 2010 ; Achim 2015. 57  Dobrinescu, Bodolică 2016. 58  Opriș, Rațiu 2017 : en particulier 45-51, fig. 29-31. 59  Opriș 2004 : 265-267, fig. 13-16, avec bibliographie.

En quittant l’arrière-pays et se dirigeant vers le Danube, le castellum de Capidava50 est une petite forteresse (la superficie défendue par les remparts recouvre à peine environ 1,5 ha) installée en bordure Moreau, Carrié 2016 : 244. Torbatov 2000 ; 2003 ; Moreau, Beaudry, Atanasov 2020 ; Moreau, Beaudry 2022.. 48  Moreau, Beaudry, Atanasov 2020 : 39-45 ; Moreau, Beaudry 2022 : 173-174. 49  Moreau, Beaudry, Atanasov 2020 : 49 et 51; Moreau, Beaudry 2022 : 174-178. 50  Opriș, Rațiu 2017 : 13-18, fig. 5. 46  47 

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Le réseau des fortifications dans l’arrière-pays bas-danubien tardo-antique

Figure 4. Plan de la forteresse romaine tardive de Zaldapa, d’après les plans antérieurs, les images satellites récentes et les observations sur le terrain (© B. M’Barek, avec les contributions de D. Moreau, M. Valchev, E. Hobdari et N. Beaudry 2021)

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Figure 5. Plan de la forteresse romaine tardive de Capidava, avec l’indication des principaux secteurs de fouilles (© Archives du chantier archéologique de Capidava 2015)

importance durant l’Antiquité tardive et représente dès lors un point clé dans la défense de la péninsule et des routes qui mènent vers Constantinople61. Cette vaste zone ravagée par diverses migrations/invasions comporte un maillage de fortifications imposantes (surchargées d’habitations humbles et dotée de bâtis chrétiens) implantées le long des grandes transversales de communication. Ce réseau assez dense, mais peu connu en détail, semble pallier la disparition progressive de la grande propriété rurale du Haut-Empire et des villae dans le territoire des grands centres urbains, mettant en place une nouvelle conception stratégique de gestion du territoire et de protection de la population62. À la période concernée l’urbanisme de cette région fait preuve d’une forte adaptation aux aspects fonctionnels de la vie des populations qui y habitent et le christianisme s’affirme de plus en plus dans l’espace public.

« de saint Ménas ». Le site connaît une réoccupation du Xe au XIe siècle quand les ruines encore visibles du castellum sont recouvertes par des huttes modestes, à l’abri des murailles qui reprennent, pour l’essentiel, les remparts de la forteresse tardo-antique60. Conclusion Le bref survol que nous avons donné ici permet une série d’observations en guise de conclusion : le Danube et les Balkans sont deux éléments naturels qui constituent l’ossature de la zone frontalière que constitue le Bas-Danube pour l’Empire romain. Ils dictent la configuration géopolitique du territoire, tout en offrant un cadre dans lequel l’importance stratégique prévaut sur l’altitude. Si le fleuve conserve inaltéré ses fonctions militaire, de communication et économique, les Balkans par contre, gagnent progressivement en 60  Grâce à l’apport de la biologie moléculaire et donc à l’étude des lignées maternelles, il est aujourd’hui avéré qu’à cette étape finale de l’occupation du site une aire cimétériale prend place aux abords de la cité, à l’est des remparts. Les individus y étant enterrés sont porteurs d’ADN mitochondrial appartenant à des lignées principalement  européennes et centre-asiatiques. Voir Rusu et al. 2018 ; Rusu et al. 2019.

Au sujet de l’importance géostratégique de la région balkanique pour Constantinople, voir les considérations de Destephen 2019. La création de la quaestura exercitus sous Justinien rend compte de la nécessité d’un changement majeur dans l’administration des provinces du Bas-Danube. Voir notamment Torbatov 1997 ; Wiewiorowski 2006 ; Gkoutzioukostas – Moniaros 2009.

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Le réseau des fortifications dans l’arrière-pays bas-danubien tardo-antique : la Dacia Ripensis Ivan Gargano et Dominic Moreau Abstract Despite the presence of a large mountain range, the Balkans, the phenomenon of hilltop fortified sites can only be studied with difficulty in the Lower Danube. For one thing, there is currently no complete inventory of the fortifications found there ; for another, the rest of the territory belongs to the Danubian plain. This paper proposes to review the question by focusing on the Late Roman province of Dacia Ripensis. It is part of a group of provinces that are less well known because they are the least studied. Only a few sites within its territory have been the subject of planned excavations and in-depth studies, including a very limited number of hilltop fortifications. It was decided not to devote this paper to the establishment and the presentation of a complete inventory of hilltop constructions in Dacia Ripensis, even if such an approach might afford a certain interest, but rather to focus on the analysis of new settlements in the lower Danubian hinterland and the Christianisation of rural communities, in view of the strategic value of hilltop fortifications. Consideration will be given in particular to larger fortified sites such as Romuliana, Berkovitsa, Golemanovo Kale, as well as less well-known sites in the regions of Knjazevac (Serbia) and Vratsa (Bulgaria). This analysis will be made in the light of the relationships between imperial power and rural communities, of the role of the Church in the phenomena studied as well as of changes in urban culture. Keywords: Lower Danube, Dacia Ripensis, late antique fortifications, new settlements, rural communities Mots clés : Bas-Danube, Dacie Ripensis, fortifications tardo-antiques, nouvelles agglomérations, communautés rurales

Introduction Le Bas-Danube est une plaine fluviale délimitée en son nord par la partie australe des Carpates et en son sud par le Grand Balkan. Théoriquement, on devrait donc être en mesure d’identifier dans la région un certain nombre de sites archéologiques situés dans l’une et l’autre chaîne de montagnes. La multiplicité des sites monumentaux, surtout tardo-romains, en basse altitude a toutefois incité les archéologues à se concentrer sur ces derniers, si bien que, en l’état actuel des connaissances, le perchement de sites fortifiés n’est pas une spécificité marquée du monde bas-danubien. La situation de la Dacia Ripensis se distingue des autres provinces romaines tardives qui forment le Bas-Danube, la Moesia Secunda et la Scythia1, en premier lieu du point de vue administratif, attendu que la première appartenait à la Dioecesis Moesiarum (dans sa partie septentrionale, organisée ultérieurement en une Dioecesis Daciae), alors que la deuxième et la troisième étaient incluses dans la Dioecesis Thraciarum. Par ailleurs, la Dacie ripuaire est celle des trois provinces bas-danubienne qui était la plus montagneuse, proportionnellement à la superficie de son territoire. Malencontreusement, la Dacia Ripensis a vraiment trop peu fait l’objet d’études archéologiques spécifiques pour que l’on puisse prétendre établir ici l’inventaire de toutes les forteresses de hauteur. Il Ces deux autres provinces font l’objet d’une étude distincte dans le présent volume. Voir Achim, Moreau.

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apparaît préférable, au regard de la problématique du présent volume, de dresser un bilan provisoire à partir des quelques cas emblématiques parmi les seuls qui sont documentés. Avant d’en venir à ces derniers, il apparaît toutefois nécessaire de présenter la province, autant des points de vue de sa morphologie, de son rôle et du réseau de fortification qui s’y trouvait. Morphologie et rôle de la province La Dacia Ripensis est l’une des provinces frontalières de la partie est-européenne de l’Empire romain tardif. Située au sud du Danube, elle fut créée à la fin du IIIe siècle, à partir de territoires qui appartenaient jusqu’ici aux provinces de Moesia Superior et, dans une moindre mesure, de Moesia Inferior2. La division de ces mêmes provinces à l’époque de Dioclétien ou peu avant donnant aussi naissance à la Dacia Mediterranea, à la Dardania, aux Moesiae Prima (dite aussi Margensis) et Secunda ainsi qu’à la Scythia. Au nord, le Danube constituait une frontière naturelle pour la Dacie ripuaire3. Une inscription, trouvée aux alentours du village de Bov (municipalité de Svogué, oblast de Sofia, Bulgarie) permet de situer sa bordure méridionale le long de la crête du Grand Balkan 2  La Dacie ripuaire recouvrait une partie des actuelles Serbie et Bulgarie, correspondant à la partie sud-ouest du Bas-Danube. 3  Si le fleuve constituait la frontière civile au nord, une série de place sorte dépendantes du dux Daciae Ripensis se trouvaient toutefois audelà du fleuve, sur le territoire de l’actuelle Roumanie.

Perchement et Réalités Fortifiées en Mediterranee (Archaeopress 2023): 394–408

Le réseau des fortifications dans l’arrière-pays bas- danubien tardo-antique (l’antique Haemus)4. La limite occidentale est identifiable avec moins de certitudes. Grâce aux informations rendues par la Notitia dignitatum, on l’identifie pour la période de sa composition, c’est-à-dire entre la fin du IVe et le premier tiers du Ve siècle, avec la rivière Porečka en Serbie, au moins jusqu’à sa source. C’est que l’avant-poste de Transdiernae qui était localisé sur sa rive droite (actuel village de Tekija, municipalité de Kladovo, district de Bor) est le site le plus à l’ouest de la province dans ce texte5. Au sud de la source de ladite rivière, rien ne permet néanmoins d’identifier avec précision le tracé de la frontière, même si l’on peut supposer qu’elle suivait la crête des Carpates serbes, en incluant la plaine autour de Sokobanja (district de Zaječar) et le massif de Devica. Quant à l’extrémité orientale de la province, qui a fait l’objet de nombreux débat dans l’historiographie, il semble aux auteurs du présent article qu’il faille la placer le long de la rivière Osam (l’antique Asamus/An(a)samus), en Bulgarie6.

Située à la charnière du Moyen- et du Bas-Danube, la Dacie ripuaire possédait des caractéristiques topographiques et hydrographiques ayant permis à Rome d’en faire un point d’accès privilégié, à partir du Danube, vers un centre-est et un centre-sud balkaniques, plus riches et plus urbanisés que le reste de la péninsule. Cette situation s’explique par la multiplication des voies navigables pénétrant dans l’arrière-pays depuis le fleuve, de même que des terrains favorables à la construction d’axes routiers, l’essentiel du territoire se présentant comme une vaste plaine, alors que le point de rencontre entre les Carpates serbes7 et  le Grand Balkans8, dans sa partie sud-ouest, était relativement peu élevé par rapport à d’autres secteurs de ces massifs, tout en présentant de nombreuses brèches et gorges. Tout cela facilitait ainsi la circulation des hommes et des marchandises, en contexte de paix comme de guerre, ce qui explique en partie le caractère militarisé de la province, de même que son assujettissement au phénomène des grandes invasions/migrations. En outre, la province était caractérisée par une abondance de matière première,  dictant son orientation économique  : exploitation forestière, agriculture9 et, surtout, extraction minière10. C’est certainement en raison de cette richesse que l’auteur anonyme l’Expositio totius mundi et gentium – composée sous le règne de Constance II seul empereur (351-361) – définit la Dacia Ripensis et l’une de ses voisines, la Moesia Prima, comme des provinces sibi quidem sufficientes11.

AE 1912 : 200 = ILBulg 188. Oriens 42.29 (éd. Neira Faleiro : 299). Comme l’identification de cette frontière la Dacia Ripensis fit l’objet de nombreux débats au cours des cent dernières années, il apparaît nécessaire de justifier le choix ici effectué, qui va à l’encontre des positions généralement prises dans la littérature scientifique. C’est que sont ici inclus en Dacie ripuaire des sites qui habituellement sont considérés comme appartenant à la Mésie seconde, parmi lesquels Storgosia (près de Pleven, Bulgarie) et Sostra (près du village de Lomets, municipalité de Troyan, oblast de Lovech, Bulgarie). Traditionnellement, la limite orientale de la province est placée le long de la rivière Vit (l’antique Utus), en Bulgarie, entre sa source dans le Grand Balkan et son entrée dans le Danube. Cette hypothèse fut popularisée par Hermann Vetters (Vetters [et Egger] 1950 : 6) et elle est maintenant la plus répandue dans les ouvrages historiques et archéologiques. Pourtant, la théorie n’est pas totalement fondée, puisqu’elle ne s’appuie pas sur des témoignages antiques, ce qui rend d’autant plus curieuse l’absence de critique l’entourant dans la littérature scientifique. Le sujet n’a effectivement fait l’objet d’aucune réflexion approfondie depuis Vetters, même si tout indique dans les sources qu’il faille repousser la bordure orientale de la Dacie ripuaire sur la rivière Osam, une hypothèse qui avait déjà été proposée par Constantin Litzica (1927 : 57-59). Un premier argument en faveur de sa proposition peut être déduit de l’examen approfondi de la route longeant la rive droite du Danube. Dans la Tabula Peutingeriana (feuillet 7 ; cf. Rathmann 2018 : 70-71 [A.1]), la station immédiatement à l’est du fortin de Vius/-um, qui se situait sur la rive gauche de l’Utus (Madzharov 2009 : 155-157), est celui d’Anasamus/-um, qui se trouvait sur la rive droite de l’Asamus/An(a)samus, en vertu des dernières théories le concernant (Torbatov 2016a : 56-63). Dans la Notitia dignitatum, on peut lire qu’Utus (donc Vius/-um) était placé sous le commandement du dux Daciae Ripensis (Oriens 42.13 [éd. Neira Faleira 2005 : 299]), alors qu’Ansamus  l’était sous celui du dux Moesiae secundae (Oriens 40.19 [éd. 291]). Il y aurait donc un couloir d’environ neuf milles de long, d’après les différents itinéraires, au sein duquel ladite frontière pourrait se trouver. Comme celui-ci ne comporte pas d’autres cours d’eau aussi importants que les deux rivières qui le délimite, ni de relief d’altitude particulier qui permettrait de marquer une séparation territoriale, l’Asamus/An(a)samus a pu donc pu, en vertu des données qui viennent d’être évoquées, autant jouer un rôle de limite entre deux provinces que l’Utus. C’est en observant la Notitia dignitatum de manière plus précise que l’on arrive à trancher en faveur du premier des deux affluents. Ce document nous apprend effectivement que le dux Daciae Ripensis serait aussi son autorité une place forte nommée Siosta (Oriens 42.40 [éd. 300]), dont l’identification avec Sostra (village de Lomets, municipalité de Troyan, oblast de Lovech, Bulgarie) aujourd’hui privilégiée, en raison d’une inscription (Matei-Popescu 2010 : 228 ; Hristov 2015b : 281). Or, cette forteresse se situe loin de la rivière Vit, tout en

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La création de la Dacia Ripensis est une conséquence directe de l’abandon de la Dacia Traiana/Felix dans la première moitié des années 270. On donna alors le nom de Dacie à une partie de la rive droite du Danube, comme on nomma Germanie la rive gauche du Rhin au cours du Ier ap. J.-C., après l’abandon définitif d’idée de conquête de la Germania Magna. Le recul de la frontière romaine sur le Danube s’accompagna d’un développement progressif des installations militaires le long de celuici et du système de défense provincial, dès la fin du IIIe siècle12 et cela au moins jusqu’aux règnes conjoints étant à proximité de la rive gauche de l’Osam. En l’occurrence, cette dernière semble devoir être privilégiée comme marqueur de la division administrative entre la Dacie ripuaire et la Mésie seconde. 7  Les Carpates serbes s’étendent, du nord au sud, depuis l’actuel parc national de Đerdap (sur la rive sud des Portes de Fer) jusqu’aux alentours de la ville moderne de Knjaževac (district de Zaječar). 8  La partie du Grand Balkan qui était incluse dans la Dacie ripuaire, et qui est notamment caractérisée par un versant nord moins abrupt que le versant sud, s’étend du pic de Vrška Čuka (côté serbe) / Vrashka Chuka (côté bulgare) jusqu’à la limite orientale de la province, qui est très probablement marquée par la rivière Osam (cf. supra n. 6). 9  Velkov 1977 : 197. Sur la transformation des matières premières à l’époque romaine dans le nord de la Bulgarie, voir Cholakov 2012. 10  Les principaux produits miniers de la Dacia Ripensis étaient l’argent (Popović 1994), le plomb, le fer ainsi que l’or (Dušanić 2004 : 260), dont l’extraction a acquis une importance particulière à la suite de l’abandon des aurariae Dacicae et à l’affirmation progressive du solidus en or au IVe siècle (Edmondson 1989 : 84). 11  Expositio totius mundi et gentium 57 (éd. Rougé 1966 : 196). 12  Zahariade 1999  ; Zahariade 2015. Voir aussi Bajeranu 2010 : 104125.

395

I. Gargano et D. Moreau de Valentinien Ier et Valens13. L’intérêt impérial pour la protection de la Dacie ripuaire s’explique par son importance à la fois économique et stratégique, qui est parfaitement illustrée par le rôle que joua cette partie de l’Empire pendant la crise militaire des années 376382 ainsi qu’à l’occasion des turbulentes pérégrinations des troupes d’Alaric dans la péninsule balkanique entre 396 et 401/214. Il faut aussi souligner que la province fut particulièrement exposée pendant les guerres menées dans les Balkans par Attila et ses Huns entre 441 et 45015, avant d’être en grande partie soumise, entre 483 et 488, aux Ostrogoths de Théodoric16.

une bibliographie qui n’est pas toujours exhaustive, sur des résultats d’enquêtes sporadiques, de même de simples rapports, autant de ressources qui ne peuvent pas fournir, même si cumulées dans leur intégralité, un tableau définitif de la situation. Parmi ces sites, seulement 59 se trouvent le long du Danube, si bien que plus de 240 sont répartis dans l’arrière-pays de la province, un nombre important dont seule une vingtaine a fait l’objet d’explorations approfondies. Parmi les cas les mieux connus, auxquels des monographies ont même été dédiées, mentionnons Romuliana (village de Gamzigrad, municipalité et district de Zaječar)18 en Serbie ou les sites de Kula (oblast de Vidin)19, Golemanovo Kale (au sud-est du village de Sadovets, municipalité de Dolni Dabnik, oblast de Pleven)20 et Sadovsko Kale (non loin du précédent)21 en Bulgarie, dont les noms antiques nous échappent. En outre, les types de fortifications sont très variés  : du quadriburgium à la forteresse de forme irrégulière – surtout sur des sites de hauteur –, de la tour isolée au simple mur dans le col d’une montagne22. Par ailleurs, la répartition des sites fortifiés dans l’arrière-pays de la Dacia Ripensis dénote quasi systématiquement une relation étroite entre l’élément défensif lui-même et le réseau routier, avec, dans certains cas, un lien évident avec les mines environnantes. On peut notamment l’observer dans les zones suivantes :

Ce n’est qu’après cette date que la province revint pleinement – du moins pour un temps – dans le giron impérial. Ce retour s’accompagna d’une réfection complète du réseau de fortifications, grâce aux efforts successifs d’Anastase Ier, de Justin Ier et de Justinien Ier, qui tentèrent d’améliorer la défense des secteurs de l’Empire les plus soumis aux pressions extérieures, une situation qui se couplait à plus d’un siècle de grandes difficultés pour la Dacie ripuaire. Les enjeux étaient importants, à savoir restaurer les axes de circulation entre le Danube et l’Adriatique ou la Grèce, tout en rétablissant et protégeant militairement l’économie de la province, en particulier son activité minière, qui avait constitué une importante source de revenus pour le pouvoir impérial entre le IIe et la fin du IVe siècle, tout cela dans le contexte préludant la reconquête des Balkans occidentaux et de l’Italie17.

A) En Serbie actuelle :

Le réseau des fortifications : court état de la question

1.

Cet intérêt de l’autorité romaine pour la protection des axes de circulation, mais aussi des ressources économiques de la Dacia Ripensis n’est certainement pas étranger à la multiplication des sites romains fortifiés sur le territoire de cette province. On en compte autour de 300, mais l’état actuel des fouilles ne permet qu’une chronologie de construction et de réparation sommaire pour la grande majorité de ces fortifications. L’estimation quantitative elle-même demeure indicative, en ce sens qu’elle se fonde sur

2.

Émis par Valentinien Ier et Valens en 365, Codex Theodosianus 15.1.13 (éd. Mommsen et Krüger 1905 : 804) donne un aperçu de l’intérêt pour la frontière septentrionale de la Dacia Ripensis au début de leur règne. Ce texte nous apprend que le dux provincial était chargé de procéder à l’entretien régulier des avant-postes militaires, avec la menace d’un recours directement sur ses fonds privés, en cas de négligence dans l’exécution de la tâche qui lui était assignée. Les effets de cette constitution impériale se refléteraient, d’après certains spécialistes, dans les données archéologiques, car la chronologie de certaines constructions en Dacie ripuaire serait à placer dans le troisième tiers du IVe siècle. On peut notamment mentionner les cas de Hajdučka Vodenica, Rtkovo, Ušće Slatinske reke, Mihajlovac-Blato et Borđej (toutes en Serbie). Voir Bajeranu 2010 : 104-114. 14  Jones 1964 : 152-184. 15  Maenchen-Felchen 1973 : 108-118. 16  Stein 1949 : 18. ; Marcellinus Comes, Chronica, 483 (éd. Mommsen 1894 : 92) ; Stein 1949 : 18. 17  Dušanić 1977, Jovanović 1986. 13 

dans le district de Bor, soit la région comprise entre les Carpates serbes – riche en sites d’extraction de minerai – et Gamzigrad-Romuliana, la partie sud de cet ensemble constituant l’une des seules portes d’entrée connues de la Dacia Ripensis vers la Moesia Prima, par une route menant à la via Militaris/Diagonalis23 ; dans le district de Zaječar, en particulier sur le territoire contemporain de la municipalité de Knjaževac, où passait le long axe routier Ratiaria (actuellement en Bulgarie)-Lissus (en Albanie)24, qui, en passant par le carrefour que constituait le site de Timacum Minus (village de Ravna dans le même district), permettait de relier la province

Popović et al. 2010. On identifie généralement ce site avec l’antique Castra Martis, mais l’hypothèse est toujours débattue. Voir notamment Dintchev 2000 ; Atanasova 2005. 20  Uenze 1992. 21  Uenze 1992. 22  Pour un catalogue d’une partie des fortifications fluviales de la Dacia Ripensis, voir Bajenaru 2010 : 104-114. Le volume contient également quelques références à certaines forteresses trouvées dans l’arrière-pays, notamment sur le territoire de l’antique Aquae (village de Prahovo, municipalité de Negotin, district de Bor) – parfois improprement nommée par son ablatif Aquis dans la littérature scientifique –, autour de la vallée de la rivière Timok (l’antique Timacus). 23  Voir Kondić 1995 ; Petković 2009. 24  Petrović et al. 2014. 18  19 

396

Le réseau des fortifications dans l’arrière-pays bas- danubien tardo-antique à la Dacia Mediterranea, voire à l’Adriatique, sinon de bifurquer sur la via Militaris/Diagonalis à Naissus25.

la zone montagneuse au sud de Knjaževac (cf. supra A,2) qu’en toute autre région, attendu que la majorité des sites fortifiés pourvus de basiliques qui y sont attestés n’a pas fait l’objet de fouilles ou de tout autre type d’étude, rendant ainsi incertaine, voire impossible dans certains cas, toute proposition d’interprétation, en raison du manque notoire de données sur la chronologie.

B) En Bulgarie actuelle : 1.

2.

3.

4.

dans l’oblast de Montana, la partie montagneuse au sud, où l’on extrayait de l’or et qui était protégée par grand nombre de forts étroitement liés les uns aux autres et contrôlant l’axe majeur Montana-Sardique26 ; dans l’oblast de Pleven, où l’on observe aussi une connexion très étroite entre les forteresses et les routes provinciales, cette région étant traversée du nord au sud par l’important axe Ulpia OescusPhilippopolis, qui est bien représentée dans la Tabula Peutingeriana27 ; dans l’oblast de Vratsa, également connue pour l’exploitation minière pratiquée dans la vallée du village de Zgorigrad (sud-ouest de la municipalité de Vratsa) et où certains sites étaient en contact étroit avec l’axe routier qui le longeait la rivière Iskar (l’antique Oescus) et, ainsi, reliait la zone danubienne à Sardique ; dans l’oblast de Lovetch, qui était traversé par l’axe Ulpia Oescus-Philippopolis.

Quelques cas emblématiques Au vu du nombre de sites pertinents pour la présente étude, que contient chacune des six zones susmentionnées, il serait évidemment impossible d’en dresser un inventaire exhaustif. Le choix a ainsi été fait de se concentrer sur quelques-uns parmi les plus emblématiques, en expliquant brièvement leurs principales caractéristiques pendant la période complexe pour la Dacie ripuaire, comprise entre la fin du IVe et le VIe siècle, de même qu’en se penchant sur les dynamiques externes qui ont pu avoir un impact sur eux et sur leurs fonctions dans la topographie régionale. A) Romuliana (Gamzigrad) (Figure 1) Le premier cas ici étudié, qui est aussi l’un des mieux connus, est celui de Romuliana (cf. supra A,1), où l’on peut observer un changement radical dans la configuration de ce qui avait été initialement conçu comme une résidence fortifiée pour l’empereur Galère. Une partie de ces espaces ont en effet été réaffectés à l’occasion de la première christianisation des lieux, donc dès la fin du IVe siècle, alors que l’on assista à l’érection d’une basilique à l’intérieure même de l’antique salle d’audience29. Le processus s’est poursuivi au cours des siècles suivants : au Ve siècle, par la construction, dans la partie nord-est de la fortification, d’une petite église, de même que d’un baptistère indépendant30 ; et au VIe siècle par la construction d’une grande basilique à trois nefs, cette fois liée un baptistère, qui a effacé les deux édifices précédents31. En outre, la christianisation a eu un impact hors des murailles, les enquêtes sur le terrain ayant permis d’identifier au moins trois bâtiments pour lesquels les chercheurs supposent une possible fonction cultuelle32.

Sans que l’on sache s’il y a un lien de cause à effet avec le positionnement stratégique de toutes ces forteresses, on note, parallèlement aux observations déjà effectuées, qu’elles semblent avoir été intensément soumises au processus de christianisation, dès que celui s’accéléra en Dacie ripuaire, c’est-à-dire à la fin du IVe siècle. Ce développement est documenté par la découverte de structures et de mobilier attribuables aux communautés chrétiennes. Parmi les fortifications suffisamment documentées, on en trouve une vingtaine qui présentent ce type de témoignages, dont 16 comportant un ou plusieurs bâtiments de culte28, généralement disposés soit à l’intérieur du fort, soit dans son environnement immédiat, soit non loin, mais isolés sur des hauteurs. Les cas les mieux connus parmi ces forteresses christianisées dans la province étudiée sont assurément Romuliana-Gamzigrad, Berkovitsa (oblast de Montana, Bulgarie), le site de Golemanovo Kale-Sadovets et Storgosia (dans les faubourgs sud-est de Pleven, Bulgarie). Ce petit nombre démontre bien que l’étude archéologique des fortifications romaines en Dacia Ripensis reste à faire, ce qui est encore plus vrai pour les témoignages du phénomène chrétien dans la région. L’information publiée est, d’ailleurs, plus lacunaire pour

Parallèlement à la matérialisation de l’empreinte chrétienne, un autre phénomène s’est manifesté et a lui aussi sensiblement modifié l’apparence du tissu urbain : l’insertion, dans divers secteurs de la fortification, d’ateliers de production métallurgique, qui, malgré quelques interruptions, semblent avoir été actifs entre le IVe et le VIe siècle33. Ces changements démontrent Špehar 2011 : 27-33. Špehar 2011 : 33-34. Petković 2011 : 197. 32  Milinković 2015 : 253-256. 33  Sur Romuliana aux Ve et VIe siècles, voir Čanak-Medić 2017 : 125133 ; Petković 2011 ; Pop-Lazić 2016 ; Čanak-Medić 2017 : 125-133.

Voir Petrović 2019. Voir Milanov 1978 ; Milanov 1982. 27  Feuillet 7. Cf. Rathmann 2018 : 70-71 (A.1-2). 28  Romuliana ; Vajuga ; Štrbac ; Žukovac-Gradište ; Žukovac-Baranica ; Orešac ; Berkovica  ; Montana  ; Ochin Dol  ; Vratsa  ; Sveta Troika  ; Koriten/Lyutibrod ; Golemanovo Kale ; Sucidava ; Storgosia ; Sostra.

29 

25 

30 

26 

31 

397

I. Gargano et D. Moreau

Figure 1. Romuliana (Gamzigrad) : a. Plan de la forteresse romaine tardive ; b. Plan du secteur dit « du Palais » (© I. Popović 2011)

398

Le réseau des fortifications dans l’arrière-pays bas- danubien tardo-antique

Figure 2. Berkovitsa : a. Vue arérienne sur la fortification (© M. Totev 2018) ; b. Plan de la forteresse romaine tardive de (© V. Dinchev 2006)

sud-ouest de la fortification, qui mentionne comme empereurs régnants  : Honorius et Théodose II37. Le

comment, malgré l’abandon de sa fonction palatiale et les vicissitudes touchant sa province aussi tôt que la fin du IVe siècle, le site a maintenu une importante vitalité au cours des deux siècles qui suivirent. En effet, on le voit progressivement assumer le rôle d’une agglomération fortifiée polarisant les populations locales, qui disposèrent dès lors d’un espace protégé à la fois pour le culte chrétien et pour les activités artisanales34.

Dzhonova 1980. En raison de l’état fragmentaire de l’inscription, le nom du préfet du prétoire d’Illyricum qui a effectué l’intervention est manquant. L’implication des autorités centrales dans les travaux de fortification est bien attestée entre 408 et 412 (Codex Theodosianus 11.17.4 = 15.1.49 [éd. Mommsen 1904 : 605 et 813] = Codex Justinianus 10.49 (48).1 [éd. Krüger 1954 : 421]), si bien qu’il n’est pas impossible que le préfet recherché puisse être Herculius, qui occupa ces fonctions entre 408 et 410, car il est mentionné ailleurs sur des reconstructions de même nature. Voir Martindale 1980 : 545. Étant donné les bornes chronologiques de la reconstruction à Berkovitsa, on ne peut pas non plus exclure la possibilité que les travaux aient été entrepris plus tard, à l’occasion des préfectures de Leontius, Strategius, Philippus ou Nestorius. Voir Martindale 1980 : 1249. N.B. L’interprétation traditionnelle du développement de cette fortification (MitovaDzhonova 1967; Dzhonova 1980; Mitova- Džonova 2000) présente toutefois des points faibles très nets, car l’analyse architecturale des complexes ecclésiastiques et de leur inclusion dans le système défensif met en évidence la possibilité tous deux puissent avoir été bâtis à la fin du Ve siècle, voire ultérieurement. Cette question fait l’objet d’une réévaluation dans la thèse de doctorat d’Ivan Gargano La christianisation de la Dacia Ripensis. Histoire et archéologie d’une province bas-danubienne pendant l’Antiquité tardive, menée sous la direction conjointe de Stéphane Benoist (Université de Lille), Dominic Moreau (Université de Lille) et Philippe Pergola (PIAC, Rome), dans le cadre du projet DANUBIUS (https://danubius.huma-num.fr). En attendant la publication des résultats de cette recherche, soutenue le 15 octobre 2022, il a été jugé opportun d’adopter provisoirement, pour cet article, la reconstruction traditionnelle de l’aménagement de la forteresse.

37 

B) Berkovitsa (Figure 2) Perché sommet d’une colline, le site fortifié de Berkovitsa (cf. supra B,1) montre déjà des phases d’occupation au IVe siècle, mais la configuration connue de l’appareil défensif ne remonterait pas avant les années 408-42335. Cette chronologie précise est due à la découverte d’une inscription mutilée36, dans la zone 34  La vitalité du site est également démontrée par la mention qu’en fait Procope dans sa liste de fortifications restaurées au VIe siècle. Voir Procope, De aedificiis, 4.4 (éd. Veh [et Pülhorn] 1977 : 204). 35  Les études réalisées sur la forteresse n’ont pas encore fait l’objet d’une publication complète. Voir Dzhonova 1980. 36  AE 1988 : 0982.

399

I. Gargano et D. Moreau site présente une articulation interne intéressante, attendu qu’il s’agit d’un village fortifié complexe, avec un périmètre irrégulier, équipé de deux murailles concentriques à l’intérieur desquels ont été trouvés diverses structures dont les fonctions n’ont pas toutes été bien établies, parmi lesquelles des logements ainsi que deux basiliques construites aux extrémités sud-est et ouest de la fortification.

nord de cette dernière, le plus exposé, se caractérise par trois phases de reconstruction. Dense en habitats, le village s’est développé dans la seconde moitié du IVe siècle, probablement en raison de l’insécurité grandissante dans la province et il a partiellement été détruit au Ve siècle, pour être finalement restauré au cours des trente premières années du VIe siècle42. Golemanovo Kale fut alors pourvue d’une nouvelle muraille ainsi que de deux basiliques chrétiennes, l’une extra-muros et l’autre intra-muros, la seconde des deux étant dotée d’un baptistère43. Cette fonction non exclusivement militaire du site au sein de la vallée fluviale est d’ailleurs observable aux siècles précédents, le village constituant alors certainement un lieu de polarisation de différentes catégories sociales, autour d’une économie artisanale développée44, qui, à partir du VIe siècle, se rassemblèrent dans les lieux de culte chrétiens45.

Celle de la partie sud-est est associée à un baptistère indépendant, tous deux étant enfermés dans une annexe fortifiée contemporaine de la muraille principale, qui délimitait et protégeait ce qui apparaît comme une zone exclusivement liée au culte38. Une situation similaire est documentée  la basilique découverte la partie ouest du site39. Sa structure est même dotée d’une abside semi-circulaire dont la maçonnerie faisait partie intégrante de la paroi externe de l’appareil défensif, ce qui laisse entendre que  la réalisation de ces deux lieux de culte a été concomitante avec celle de la muraille, ces constructions simultanées répondant probablement à un même et unique projet. Bien qu’incomplètes, les données montrent donc qu’une agglomération fortifiée a été construite sur la colline de Berkovitsa au cours du Ve siècle, une fortification qui dominait la vallée environnante et qui constituait un nœud de contrôle important de l’important axe routier Montana-Sardique, tout en et servant de refuge et de lieu de rassemblements religieux pour les populations locales, ce qui souligne que ce site fortifié n’avait pas qu’une fonction militaire.

D) Storgosia Aussi dans la région moderne de Pleven, les recherches archéologiques ont permis de mettre au jour une importante agglomération fortifiée46  : Storgosia (cf. supra B,2). Il s’agit d’un centre civil qui s’est développé dès le IIe-IIIe siècle47. À la fin du IVe siècle, le site fut doté de deux basiliques chrétiennes48, dont l’une particulièrement monumentale49, qui semble avoir subi les conséquences des troubles militaires survenus au milieu du Ve siècle. Ces événements furent certainement à l’origine de transformations majeures, survenues entre la fin du Ve et le début du VIe siècle, qui se sont traduites par la création d’une grande fortification50 englobant la basilique principale, à son tour restaurée et modifiée51. Dans l’état actuel des recherches, il n’est pas possible d’affirmer que cet ensemble tardif constituait le point autour duquel s’articulait l’intégralité de l’agglomération, mais il est probable que, compte tenu de la superficie de la partie intra-muros, que cette dernière ait hébergé également

C) Golemanovo Kale (Figure 3) Sur le territoire de la Dacia Ripensis, la place forte de Golemanovo Kale (cf. supra B,2) est l’autre site, avec Romuliana-Gamzigrad, à avoir fait l’objet de fouilles systématiques ayant donné lieu à  la publication d’une monographie40. Le site de Golemanovo Kale est un village fortifié qui s’est développé en position dominante, au-dessus de la gorge rocheuse dans laquelle coule la rivière Vit. Au cœur de cette zone, on trouve d’autres fortifications tardo-antiques qui ont été documentées, telles que Sadovsko Kale, Kozhukarsko Kale, Goranovsko Kale et le vallum de Sharampolya (tous sur le territoire de l’actuel village de Sadovets), dont la fonction était de défendre la vallée41. Golemanovo Kale était protégé en son sud par l’éperon rocheux sur lequel il se dressait et sur ses autres flancs par une enceinte fortifiée. Le secteur

42  Uenze 1992 : 61-107 ; Werner 2007 : 394-401. En ce qui concerne les techniques de construction de l’habitat, on observe d’importantes différences qui suggèrent la présence d’une hiérarchie sociale au sein de cette communauté. Voir Werner 1992 : 402-403. 43  À la suite d’un incendie qui s’est produit au milieu du VIe siècle, l’église extra-muros a été abandonnée et celle à l’intérieur des murs a été partiellement incorporée dans la troisième reconstruction de la muraille, sans que cela ait semblé déboucher sur des modifications de la fonction du bâtiment cultuel. Le mur nord de ce dernier a été simplement inclus dans la nouvelle fortification, restreignant ainsi la superficie intra-muros. Voir Uenze 1992 : 35-59. 44  Werner 1992 : 402-403. 45  La basilique extra-muros, bien qu’exclue du système défensif, y était reliée par un escalier construit menant directement à l’une des entrées du fort. 46  Mitova-Dzhonova 1979 : 56-57. 47  Kovacheva 2008 : 108. 48  Chaneva-Dechevska 1999 : 214-216. 49  46 m x 20 m. Voir Chaneva-Dechevska 1999 : 214-216. 50  Kovacheva 2008 : 102-108. 51  Kovacheva 2008 : 108-115.

Pour les données archéologiques disponibles, voir Mitova-Džonova 2000. Les conclusions de l’auteure concernant l’identification de la basilique comme une structure épiscopale ne peuvent toutefois pas être retenues. Voir ci-dessous, section « Bilan provisoire ». 39  Mitova-Dzhonova 1967. 40  Uenze 1992. Cette monographie concerne non seulement Golemanovo Kale, mais aussi Sadovsko Kale. 41  Voir Mitova-Dzhonova 1979. 38 

400

Le réseau des fortifications dans l’arrière-pays bas- danubien tardo-antique

Figure 3. Plan de la forteresse romaine tardive Golemanovo Kale (© S. Uenze 1992)

et sépultures antérieures à sa construction (Ve-VIe siècles)54.

une partie de la population civile. L’enceinte pouvait également offrir un abri aux habitants des alentours, en particulier ceux d’une petite agglomération située entre le site de Storgosia et la rivière Tuchenitsa52. On note ainsi le développement, dans l’Antiquité tardive, d’une étroite articulation entre topographie, défense, culte et habitat, dans un contexte où Storgosia exerçait un contrôle stratégique sur l’importante route Oescus-Philippopolis.

F) Koriten/Lyutibrod Quelques kilomètres au sud-est de Vratsa55, un autre site intéressant est documenté, celui de Koriten (cf. supra B,3), qui est situé sur une colline difficile d’accès, à moins d’un kilomètre au nord-ouest de Lyutibrod, d’où on pouvait facilement contrôler la vallée de l’Iskar, le long de laquelle courait une route qui permettait de se rendre du Danube à Sardique. En ce lieu se trouve une importante forteresse médiévale, à l’intérieur de laquelle ont été découvertes certaines structures définies comme «  tardo-antiques  », de fonction inconnue, de même qu’une basilique chrétienne, dont la phase la plus monumentale est généralement placée entre la fin du Ve et les premières années du VIe siècle56. En l’absence de données archéologiques

E) Vratsa Parmi les autres sites perchés qu’il apparaît intéressant d’évoquer, on trouve celui non loin de l’actuelle Vratsa (cf. supra B,3), sur la colline dite de Vratitsa, où une fortification érigée à la fin du Ve siècle a été découverte. Celle-ci avait pour rôle de contrôler la vallée de Zgorigrad, connue pour l’exploitation minière53, et sur la route qui reliait Montana à Oescus, par la vallée de la rivière Iskar. Il s’agit d’un complexe fortifié qui a été construit sur les vestiges d’un village occupé avec certitude dès les années 360, les archéologues ayant découvert que la petite église du fort fut érigée au-dessus de certaines structures

Voir Torbov, Petrova 2014 ; 2015 ; 2016. La fortification est en cours d’exploration et, malheureusement, l’articulation interne n’est pas encore claire et aucun plan n’est disponible. 55  Non loin du site de Mezdra. Voir Tорбатов 2009. 56  Dzhingov, Mashov 1985 : 39-65. De nombreux vestiges de la décoration architecturale ont été mis au jour, dont onze chapiteaux richement décorés et des bases de colonnes. Voir Dimitrov 2014. N.B. La chronologie traditionnelle de cette structure présente des points faibles très nets, car l’analyse architecturale et des styles des chapiteaux sous-entend la possibilité que la basilique ait été érigée plus tard au VIe siècle, pour être ensuite modifiée pendant le Moyen Âge. Cette question fera l’objet d’une révision complète dans la thèse 54 

Mitova-Dzhonova 1979 : 56-57. Dans l’état actuel des recherches, aucune des données disponibles ne permet pas de documenter adéquatement la continuité de cette activité entre les Ve et VIe siècles. On ne peut en faire qu’une cause possible, parmi d’autres, de la création de la fortification.

52  53 

401

I. Gargano et D. Moreau

Figure 4. Plan de la forteresse romaine tardive de Sostra et du territoire environant (© I. Hristov 2015)

précises, il n’est cependant pas possible de confirmer la présence d’un village fortifié sur cette colline, mais simplement que cette dernière jouait un rôle central pour les communautés locales, à la période d’érection de l’édifice religieux.

placé au sommet d’une colline, sous-entendant ainsi une phase de développement importante à l’époque où fut érigé l’édifice.

G) Ochin Dol

Parmi les forteresses documentées de l’arrière-pays, on peut encore citer le cas de Sostra, parfois écrit Siosta (cf. supra B,4), qui était situé à l’extrémité orientale de la province, bâti le long de l’important axe routier OescusPhilippopolis, près de la ville moderne de Lomets. Les fouilles ont démontré qu’un camp auxiliaire était déjà en fonction au IIe-IIIe siècle et que la configuration actuelle de l’enceinte remonte au IVe siècle. Autour de cette dernière, on a aussi découvert les restes de petites agglomérations58. Après la guerre gothique des années 376-382, la région ont fait l’objet d’un important effort de reconstruction et de renforcement de ses fortifications, de sorte, qu’entre la fin du IVe siècle et le cours du Ve siècle, Sostra perdit sa fonction exclusivement militaire et a été également utilisé pour l’habitat59. Avec la transformation progressive de la forteresse en véritable agglomération, les populations

F) Sostra (Figure 4)

Un cas presque similaire à celui qui vient d’être mentionné est observable au sud-est de Lyutibrod, près d’Ochin Dol (cf. supra B,3), où, sur une colline, dans ce cas aussi en position dominante sur la rive gauche de l’Iskar, ont été mise au jour une basilique et son baptistère, construits entre le Ve et  le VIe siècle57. Bien que les restes d’un village ou d’un fort n’aient pas encore été retrouvés sur ce site, la présence de matériaux datables aussi tôt que le IIe siècle et jusqu’au VIIe atteste de l’activité humaine en ce lieu. La basilique elle-même constitue un indicateur fort de la présence environnante d’une communauté dont le centre de référence, du moins dans le domaine religieux, était de doctorat que prépare Ivan Gargano (voir supra, n. 37). En attendant les résultats de cette recherche, il a été jugé opportun d’adopter provisoirement, pour cet article, la datation traditionnelle. 57  Mašov et al. 2005.

58  59 

402

Sur Sostra, voir, en premier lieu, Hristov 2015a ; 2015b. Hristov 2006 : 105-106.

Le réseau des fortifications dans l’arrière-pays bas- danubien tardo-antique

Figure 5. Plan de la forteresse romaine tardive de Žukovac-Baranica et du territoire environant (© V.P. Petrović 1995)

virent la nécessité d’y construire un lieu culte, comme le démontre l’érection d’une basilique dans la partie méridionale, probablement à la fin IVe siècle. Celle-ci serait restée en activité au moins jusqu’au milieu du siècle suivant.

concernés sont ceux de Štrbac60, Žukovac-Gradište61, Žukovac-Baranica (Figure 5)62, et Orešac63, qui se caractérisent par leur position stratégique ainsi que par une certaine diversité typologique et planimétrique. On y trouve des forteresses plus modestes, comme Orešac, ou des complexes aux dimensions plus importantes, tels que Žukovac-Baranica64. Les modestes églises qu’on y trouve, extra ou intra-muros, sont à nef unique. Dans certaines d’entre-elles, des restes de décoration

G) Les forteresses autour de Knjaževac En parallèle des cas susmentionnés, on peut encore évoquer un certain nombre de fortifications qui se trouvent en surplomb de la vallée de la rivière Timok et autour de l’actuelle Knjaževac (cf. supra A,2). Il a été décidé de s’y pencher en dernier lieu, car l’état de la recherche à leur sujet est vraiment moindre. L’absence de fouilles programmées et systématiques, seules des dimensions indicatives ainsi que certaines données chronologiques et structurelles sont connues. La situation ne concerne pas uniquement les enceintes, mais aussi les églises découvertes dans leurs environs et pour lesquelles une datation entre la fin du Ve et le début du VIe siècle est généralement proposée. Les sites

Bošković 1951 : 236, Jovanović 1985 : 204. Petrović 1995 : 60-61. Petrović 1995 : 62. 63  Petrović 1995 : 59. Voir aussi Bošković 1933-34. On pourrait ajouter à cette liste la forteresse de Gradište, découverte sur une colline surplombant la vallée de la rivière Pričevačka. Toutefois, la datation de l’enceinte, comme des deux églises découvertes à proximité est trop incertaine, toutes trois étant datées de manière arbitraire du Ve ou du VIe siècle, sans que cette proposition ne s’appuie sur quelque démonstration que ce soit. 64  On connaît un site fortifié datant du Ve ou du VIe siècle et portant des caractéristiques similaires à ceux mentionnés ici, dans l’actuelle localité de Kalna, donc sur la frontière entre la Dacia Ripensis et la Dacia Mediterranea. Voir Petrović 1995 : 60. 60  61  62 

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I. Gargano et D. Moreau architecturale ou de mobilier liturgique ont été découverts, notamment à Žukovac-Baranica et Štrbac.

militaire qui a frappé les provinces de la péninsule les plus exposées aux troubles d’alors, avant tout les invasions/migrations (autant en Moesia Prima, qu’en Dacia Mediterranea et en Dacia Ripensis). On observe, d’une part, l’émigration d’une partie des populations locales vers d’autres territoires, notamment l’Italie69, et, d’autre part, un déplacement des habitants de la frontière danubienne de l’Empire vers des sites à situer davantage à l’intérieur des terres70.

Les sites mentionnés ne sont pas les seuls de la région qui, en réalité, est très riche en fortifications. Une simple observation de leur disposition générale sous-entend un réseau cohérent ayant pour fonction de surveiller la vallée du Timok et les routes qui la parcouraient. On ne peut pas aller beaucoup plus loin dans la réflexion, car l’étude, ponctuelle ou globale, de la très grande majorité de ces sites fait défaut, si bien que nous sommes dans une incertitude quasi totale en matière de datation et d’identification des structures. Ainsi, toute interprétation qui peut être faite à partir du matériel fouillé relève de la plus pure hypothèse. Pour autant, on sait, grâce au De aedificiis de Procope de Césarée, que l’Empire s’efforça de réparer 37 places fortes dans la région d’Aquae, le long du Timok, ce qui constitue certainement un indicateur de l’occupation de cette région au VIe siècle65. On peut y voir aussi un effort pour protéger ce qui restait alors de l’exploitation minière de cette région66, alors particulièrement exposé aux incursions barbares67. Une autre information peut être déduite de la liste de Procope. En spécifiant qu’une seule de ces forteresses avait été construite à partir de zéro et que les autres avaient simplement été restaurées, l’historien suggère en fait que le réseau de fortifications s’était déjà bien développé au cours des siècles précédents, probablement en concomitance avec la militarisation du territoire, qui eut lieu à partir du IVe siècle.

Du point des dynamiques de peuplement, on peut ajouter que l’analyse des sites pris en considération pour ce travail, malgré les spécificités qui leur sont propres, permet d’esquisser un schéma qui peut être mis directement en lien avec les différentes situations topographiques. Ainsi, il apparaît évident que la période comprise entre le IVe et le VIe siècle est marquée par une transformation toujours croissante des fortifications en lieux de refuge pour les populations, jusqu’à devenir, pour certaines d’entre elles, de véritables agglomérations, donc incluant à la fois des édifices résidentiels et d’autres à vocation artisanale71. L’ensemble de ce processus est particulièrement observable en Dacie ripuaire, l’un des territoires danubiens les plus exposés aux incursions extérieures. À partir de la fin du IVe siècle, mais principalement entre le milieu du Ve et la fin du VIe siècle, ces expéditions en territoire romain se succédèrent, sur un plan plus ou moins régulier, aboutissant parfois à de véritables situations critiques, comme dans le cas des guerres menées par Attila et ses Huns dans les années 440-450, des expéditions slaves, qui débutèrent vers 530, ou de la très forte pression exercée par les Avars au cours des quarante dernières années du VIe et pendant les deux premières décennies du VIIe siècle72. C’est ce type de « crise » qui a obligé à redéfinir entièrement le modèle de peuplement romain mis en place dans la région au cours du IIe siècle, conduisant à une profonde modification de la topographie impériale du nord de l’Illyricum73, de même qu à la disparition

Bilan provisoire Les cas qui viennent d’être évoqués s’inscrivent dans un contexte historique précis, caractérisé par le développement progressif d’un réseau de fortifications dans l’arrière-pays des provinces du nord des Balkans, un développement qui s’est accéléré de manière exponentielle aux Ve et VIe siècles68. Le phénomène avait des antécédents, dans la seconde moitié du IVe siècle, et trouve ses origines dans une certaine instabilité

69  Un témoignage de cette émigration est fourni par les constitutions impériales promulguées en 408 et 409, pour défendre les réfugiés illyriens qui se rendaient en Italie. Voir Codex Theodosianus 5.7.2 et 10.10.25 (éd. Mommsen et Krüger 1905 : 223-224 et 546). 70  Voir Ivanišević 2015 : 659. Malgré l’émigration évoquée, le nombre élevé de forteresses et de villages fortifiés met en évidence la présence d’une importante population locale romanisée qui, bien que dispersée sur le territoire, n’a pas complètement abandonné le Diocèse de Dacie après les grands désordres résultant des migrations gothiques et hunniques. 71  Voir, par exemple, les cas de Romuliana et de Golemanovo Kale. 72  Les incursions du VIe siècle se traduisirent notamment par des actions dont l’efficacité reposait sur la rapidité des attaques. L’inefficacité du modèle militaire romain contre ce type d’agression, en raison de lenteur de ses déploiements, imposa aux populations rurales de rechercher des refuges dans les fortifications environnantes, un phénomène qui sous-entend que la «  reprise en main  » de la frontière danubienne sous Justinien avait essentiellement une nature défensive. Voir Liebeschuetz 2007 : 112-114, Whitby 2007 : 140-141. Ce contexte d’incursions éclairs, presque de guérillas, a perduré pendant presque tout le VIIe siècle, et mena à quelques expéditions impériales de grande ampleur. 73  Voir ; Liebeschuetz 2007 : 108 ; Ciglenečki 2014 ; Ivanišević 2016.

65  Procope, De aedificiis, 4.4 (éd. Veh [et Pülhorn] 1977 : 204). En raison de l’état des recherches sur le terrain, il n’est toutefois pas toujours possible de départir les fortifications qui ont été réparées grâce à l’initiative impériale de celles qui ont plutôt bénéficié des efforts locaux. 66  S’il n’existe actuellement aucune donnée archéologique qui puisse confirmer la continuité de l’activité minière au VIe siècle, la liste de Procope semble fournir un indice à cet égard, dans la mention de la restauration de la forteresse d’Argentares, dont le nom fait clairement référence au métal auquel elle était connectée. Voir Procope, De aedificiis, 4.4 (éd. Veh [et Pülhorn] 1977 : 204) ; Ivanišević 2016 : 96. La proximité récurrente entre certaines fortifications et des lieux d’extraction semble d’ailleurs suggérer la continuité de cette dernière dans les années 500, mais l’étendue de cette activité reste à étudier. 67  Sur les incursions slaves sur ce territoire en 548 et 550, voir Božanić 2018. 68  Pour les cas documentés en Serbie et en Bulgarie, voir Dinchev 2006 ; Milinković 2015.

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Le réseau des fortifications dans l’arrière-pays bas- danubien tardo-antique de la villa comme fondement du système économique et unité de base pour la production74, ainsi que la romanisation des secteurs ruraux.

L’importance des installations chrétiennes dans l’Antiquité la plus tardive est d’ailleurs une curiosité pour certains sites dont la configuration ne présageait en rien la découverte de telles installations. À Koriten/ Lyutibrod et à Berkovitsa par exemple, la présence de baptistères et de basiliques équipés d’un synthronon a même amené à proposer l’existence d’un siège épiscopal associé à chacune de ces forteresses. Dans le premier cas, les chercheurs qui ont élaboré une telle hypothèse se sont contentés de faire de la basilique une cathédrale, sans aller plus loin77. Pour le second des deux, on a aussi proposé l’association de divers édifices de la forteresse avec un véritable complexe épiscopal, incluant la résidence de l’évêque, cela autour de la basilique découverte dans la partie sud-ouest du site78. Or, de telles suppositions reposent sur un présupposé erroné – et, malheureusement, très commun –, selon laquelle toute basilique antique dotée d’un baptistère, voire même d’une simple cuve baptismale, serait nécessairement une église épiscopale79. En outre, on peut noter un autre obstacle à cette interprétation : il n’existe aucune mention que ce soit dans les sources textuelles de la présence d’un évêque sur l’un ou l’autre site, dont l’ancien toponyme respectif demeure même inconnu.

Beaucoup des sites témoins qui ont été retenus dans la présente étude correspondent parfaitement ce schéma. Néanmoins, certaines fortifications ne sont probablement jamais devenues de véritables agglomérations, demeurant plutôt des lieux de refuge. Cette distinction est reconnaissable par la taille et l’organisation interne des places fortes. De toute évidence, Romuliana, Golemanovo Kale, Berkovitsa et Storgosia présentent, compte tenu de leur complexité, toutes les caractéristiques typiques de l’agglomération fortifiée. Par contre, un fortin modeste comme Orešac (35m x 35m) demeura clairement au rang des refugia. Éventuellement, il pourrait s’agir d’un indice permettant de séparer les sites renforcés grâce à l’action impériale de ceux qui ont fait l’objet d’un effort local, mais cela reste très incertain. Un autre aspect qui ressort des études de cas susmentionnées est la construction systématique d’édifices de culte, à l’intérieur des murs ou dans leur environnement immédiat. Notons qu’un phénomène similaire est observable dans les provinces voisines, que ce soit en Dacie méditerranéenne, en Dardanie ou en Mésie seconde, où il existe de très nombreux sites fortifiés dans l’arrière-pays qui sont associés à des basiliques intra- ou extra-muros75. En outre, il existe des cas où des églises sont trop éloignées de forteresses pour qu’on les considère comme des édifices extra-muros, tout en étant clairement liées, d’une manière ou d’une autre, les unes aux autres, comme à Koriten/Lyutibrod ou Ochin Dol. De telles basiliques «  isolées  » constituent autant de témoins des agglomérations rurales associées à ces places fortes76. Au VIe siècle,  l’appartenance au christianisme était un marqueur identitaire fort de la romanité régionale, y compris dans sa composante germanique, qui se définissait ainsi en opposition à la culture païenne des nouveaux envahisseurs  : Slaves, Avares, Bulgares, etc.

Conclusion L’analyse des phases d’occupation et d’utilisation des différentes fortifications de la Dacia Ripensis permet donc d’y identifier une multiplication généralisée des agglomérations de l’arrière-pays dès le IVe siècle, dont l’organisation est la conséquence d’un changement dans la perception de l’espace fortifié, qui cesse alors d’être un espace purement militaire, pour devenir un espace multifonctionnel. Ce phénomène marqua grandement le paysage, tout en étant intimement conditionné par celui-ci  : des secteurs entiers sont plutôt occupés par des refuges, d’autres par des villages fortifiés. Ces agglomérations, dont les stades de développement les plus évidents remontent aux Ve et VIe siècles, étaient généralement placées à une courte distance les unes des autres, certainement pour conserver une forme de surveillance mutuelle, ce qui était évidemment facilité lorsque ces sites se trouvaient en hauteur.

74  En Dacia Ripensis, ce phénomène est notamment observable dans l’abandon documenté de trois villae dotées de centres de production autour de Montana (Alexandrov 1979 ; 1983 ; 1984) ainsi que de celles découvertes à Makreš et Urovene (Маchov 1986 ; 1988 ; 1991). Toutes furent abandonnées à la fin du IVe siècle. Sur le thème de l’effondrement des systèmes économique et de production dans le Bas-Danube, voir Poulter 2002 : 256-259 ; Poulter 2004 : 223-251 ; Poulter 2013 : 73-74. 75  Par exemple, on peut mentionner les cas de Bregovina, Vrsenice, Manastir (Sokolarci) et bien d’autres. Voir Dinchev 2006 : 17-18. Pour la situation en Mésie seconde et en Scythie, voir aussi, dans le présent volume : Achim, Moreau. 76  On peut, notamment, mentionner le cas d’Orešac, où aucun vestige de village n’a encore été découvert à l’extérieur de la forteresse, mais où on a mis au jour une église et de nombreuses scories, ce qui démontre la possible existence d’un village tout près. Sur Orešac, voir supra.

L’analyse des oblasts de Vratsa et de Montana (Bulgarie), et du district de Knjaževac (Serbie) aux Ve et VIe siècles a permis de mettre en lumière les caractéristiques fondamentales d’un territoire marqué 77  Dzhingov, Mashov 1985 : 52-53. Opinion partagée aussi par Chaneva-Dechevska 1999 : 218. 78  Mitova-Džonova 2000. 79  Malgré la totale absence d’appui à cette théorie dans les sources textuelles anciennes – qui prouvent même le contraire –, celleci demeure une communis opinio dans une partie de la littérature archéologique. Voir Moreau 2022.

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I. Gargano et D. Moreau par plusieurs agglomérations fortifiées et en altitude, multifonctionnelles et, dans certains cas, dotées de bâtiments de culte. Les sites qui remplissaient toutes ces conditions agissaient apparemment comme des centres périphériques, en lien direct avec certains axes routiers et des districts miniers, ce qui souligne leur valeur stratégique et logistique dans la topographie régionale.

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Le développement des agglomérations mineures fortifiées et des lieux de refuge dans la province de Dacie ripuaire ne doit toutefois en aucun cas être compris comme un phénomène apparu dans la suite d’un changement brusque ou soudain de politique régional, provoqué par un événement précis. Il s’agit plutôt du résultat d’un processus entamé dès l’arrivée des Romains, même si on observe une certaine accélération dudit processus à la toute fin de l’Antiquité. C’est que la région a été, pendant toute son histoire romaine, peu urbanisée, tout en étant dotée de nombreuses forteresses. La nouveauté doit plutôt être recherchée dans la précision d’une articulation entre les sites, dans la transformation de leur organisation interne ainsi que dans la jonction des éléments militaire, civil et religieux, ce dernier élément constituant l’évolution la plus originale, qui survint aux Ve et VIe siècles. Abréviations AE – Année épigraphique. AOP – Археологически открития и разкопки. ArchBulg – Archaeologia Bulgarica. Beja – Bulgarian e-Journal of Archaeology – Българско е-списание за археология. GSAD – Гласник Српског археолошког друштва. ILBulg – B. Gerov (éd.) 1989. Inscriptiones Latinae in Bulgaria repertae (Inscriptiones inter Oescum et Iatrum repertae) – Латинските надписи, намерени в България (Надписи, намерени между Искър и Янтра), éd. G. Mihailov. Sofia : Университетско издателство ‘Св. Климент Охридски’. IMSB – Известия на музеите в Северозападна България. Bibliographie Alexandrov, G. 1979. Антична вила № 2 край Монтана. IMSB 4 : 11-62. Alexandrov, G. 1983. Антична вила № 1 край Михайловград. IMSB 8 : 37-81. Alexandrov, G. 1984. Антична вила № 3 край Михайловград. IMSB 9 : 9-45. Băjenaru, C. 2010. Minor Fortifications in the BalkanDanubian Area from Diocletian to Justinian (The Centre for Roman Military Studies 8). Cluj-Napoca : Mega Publishing House. 406

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Les sites perchés de Serbie durant l’Antiquité tardive Vujadin Ivanišević Abstract The barbarian incursions from the end of the 4th century onwards led to profound socio-economic changes in the northern Illyricum. The withdrawal of the population to the higher parts of the territory from the end of the 4th century, the erection of fortifications and the reduction of the urban area were a new reality that marked the next two centuries. Most of the fortresses and refugia can only be dated to an approximate period between the 4th and 6th centuries, depending on their position, constructions and discoveries. As a result of new investigations and the re-examination of published articles, the list of fortresses from Late Antiquity now includes around 450 fortifications. Research into some of these fortifications leads us to conclude that some of them, especially those built on communication routes, were built as early as the 2nd or 3rd century as a Roman post and were periodically rebuilt until the 6th century. According to research and discoveries, the existence of a large number of fortifications can be dated from the end of the 4th century to the beginning of the 7th century. The end of the Byzantine domination in the northern Illyricum at the beginning of the reign of Emperor Heraclius corresponds to the dismantling of the defence system and the disappearance of the towns and the network of fortresses and refugia. Keywords: Fortresses, Refugia, Illyricum, Late Antiquity, central Balkans Mots clés : Sites perchés, Refugia, Illyricum, Antiquité tardive, Balkans centraux

Le territoire de la Serbie correspond aux régions de l’Illyricum du Nord ancien, regroupant les provinces de Pannonie Seconde, de Mésie Première, une partie des provinces de Dacie Méditerranéenne, de Dacie Ripuaire, de Dardanie et de Prévalitaine. Ces territoires jouèrent un rôle important au IVe siècle, en jetant un pont entre les parties occidentales et orientales de l’Empire, où les empereurs séjournèrent occasionnellement. Le repli de la population, suite aux excursions barbares vers les parties du territoire en altitude, à la fin du IVe siècle, comme la construction de fortifications perchées, ainsi que la réduction de l’aire urbaine constituèrent une nouvelle réalité qui marqua les Ve et VIe siècles.1 Les sites perchés de l’Antiquité tardive en Serbie sont un sujet peu étudié, étant donné que certaines régions n’ont pas été prospectées et d’autres partiellement. De plus, seul un petit nombre de fortifications a été systématiquement fouillé. S’agissant des fortins étudiés, il y est question de fouilles de petite envergure, destinées principalement à dater les phases principales et à déterminer le plan des fortifications. Dans ce contexte, le projet de recherches le plus important, dirigé par Marko Popović, a été réalisé dans la région de Raška, réunissant 20 fortifications de l’Antiquité tardive prospectées et fouillées en partie durant les années 1980 et 1990.2 Poulter 2007: 51-97; 2014: 27-68; Ivanišević 2016: 89-92. Ivanišević 1987: 5-12; 1988: 5-11; 1989: 7-15; 1990: 7-16; Kalić et Mrkobrad 1983: 21-28; 1985: 39-46; Kalić et Popović 1988: 51-68;

1  2 

Les forteresses perchées de l’Antiquité tardive ont fait l’objet de nombreux travaux de Mihailo Milinković, qui y a aussi mené plusieurs fouilles de fortifications. Ces travaux se sont basés sur sa maîtrise, demeurée inédite, intitulée «  Les forteresses de l’Antiquité tardive en Serbie centrale »,3 complétée partiellement par des travaux publiés après la rédaction de sa maîtrise.4 Plus récemment, Dejan Bulić a proposé une nouvelle liste de forteresses de l’Antiquité tardive, constituée à partir de ses dépouillement de publications et de ses propres recherches.5 Entretemps sont apparues de nouvelles études qui nous ont permis de compléter, à l’occasion de ce congrès, la liste des forteresses de l’Antiquité tardive en Serbie. Il s’agit en premier lieu d’études régionales contenant de nombreuses données sur les fortifications dans la plaine de Leskovac,6 dans le bassin de la Nišava,7 de la Zapadna Morava8 et du Kosovo et Métohie,9 ainsi que de travaux de recherches d’entités géographiques moins importantes, comme pour la région du Timok Milinković 1982a: 131-140; 1982b: 238-239; 1983: 29-37; 1985: 47-54; Mrkobrad 1997: 203-219; Popović, M. 1983: 5-14; 1984: 11-18; 1987: 115-117; 1999: 73-123; Popović et Bikić 2009: 35-95; Premović-Aleksić 1982: 242-243; 1989: 17-28; Simić 1987: 13-20. 3  Milinković 1986. 4  Milinković 2008: 533-557; 2015; 2016: 506-516. 5  Bulić 2013: 189-216. 6  Stamenković 2013: 44-53; Ivanišević et Stamenković 2014: 219-227. 7  Pejić 2015: 764-794. 8  Rašković 2019: 91-118. 9  Hoxha 2006: 195-206; Përzhita et Hoxha 2006: 207-259; Drançolli et al. 2012.

Perchement et Réalités Fortifiées en Mediterranee (Archaeopress 2023): 409–419

V. Ivanišević

Figure 1. Illyricum du Nord: Les villes □, les forteresses sur le limes danubien ■ et les sites perchés ▲

supérieur10 et Žagubica.11 Ce nouvel état des lieux des forteresses de l’Antiquité tardive a révélé qu’il existait des régions où des fortifications n’avaient pas été signalées. Il s’agit avant tout de régions qui n’ont pas été prospectées. Afin de remplir cette lacune, nous avons consulté les publications anthropogéographiques et ethnographiques où nous avons relevé de nombreuses descriptions de fortins dans les régions de Krajište, Vlasina et Gornja Pčinja, en Serbie du sud-est, laissant présumer qu’il pourrait s’agir de forteresses de l’Antiquité tardive.12 Suite aux nouvelles prospections et au dépouillement des publications, la liste des forteresses de l’Antiquité

tardive est aujourd’hui riche de 450 fortifications. (Figure 1) Dans un de ses récents ouvrages, Mihailo Milinković fait état de plus de 200 fortifications,13 alors que Dejan Bulić en a présenté une liste de 259, comprenant des villes et de nombreux fortins du limes danubien.14 Notre présentation des forteresses de l’Antiquité tardive en Serbie se borne à l’analyse des fortifications perchées, laissant de côté les villes et les fortins du limes, déjà traités dans de nombreuses études.15 Milinković 2011: 285. Bulić 2013: 189-216. 15  Mirković 1968; Petrović 1980: 757-773; Kondić 1984: 131-161; Vasić et Kondić 1986: 542-560; Vasić 1995: 41-53; Petrović et Vasić 1996: 1526. 13  14 

Petrović 1995: 55-66. Milanović 2019: 53-70. 12  Trifunoski 1963; 1964; 1975. 10  11 

410

Les sites perchés de Serbie durant l’Antiquité tardive La majorité des forteresses perchées ne peut être datée que approximativement, pour une période allant du IVe au VIe siècle, en se basant sur leur position, leur mode de construction et de rares découvertes. Les recherches d’une partie des fortifications nous permettent de déduire que certaines d’entre elles, notamment celles établies sur des axes routiers, furent construites dès le IIe ou IIIe siècle pour servir de poste romain, et qu’elles furent réaménagées périodiquement jusqu’au VIe siècle. D’après les recherches et les nombreux vestiges caractéristiques, notamment des pièces de monnaie, la construction d’un grand nombre de fortifications peut être datée vers la fin du IVe siècle et leur durée jusqu’à la fin du VIe siècle, rarement jusqu’au début du VIIe siècle. C’est ce qu’indiquent les recherches des forteresses de la région de Raška, de la Zapadna Morava, de la plaine de Leskovac et d’autres régions.

villes sur la route vers Constantinople.23 A la suite de ces incursions, l’administration impériale se retira des provinces danubiennes du Nord, le limes danubien s’effondra, les Barbares, et notamment les Goths, s’y installèrent et la population romanisée se replia plus profondément à l’intérieur du territoire de l’Illyricum.24 Le repli de la population vers l’intérieur du pays aurait eu pour conséquence l’implantation de forteresses perchées dans les parties méridionales de la province de Mésie Première, dans les régions éloignées de 35 à 70 km de la frontière, ces forteresses étant bâties sur les hauteurs en amont de la Velika Morava. Cette zone large, parallèle à la frontière, sans pratiquement aucune forteresse datant de l’Antiquité tardive, indique que la région était faiblement peuplée et représentait une sorte de no man’s land. (Figure 1) Les hauteurs facilement défendables surplombant les vallées des grandes rivières et de leurs affluents furent occupées principalement par la population locale qui y construisit des fortins, notamment des refugia. Une telle tendance se maintient également au VIe siècle, malgré le rétablissement du pouvoir byzantin après l’an 500 dans la Mésie Première et à la suite, cette fois, de l’invasion des Kutrigurs, des Slaves et des Avars.25

Le repli de la population des plaines vers les territoires en hauteur est la conséquence d’événements bien connus survenus après la défaite de l’armée romaine en 378 à Andrinople et l’invasion de l’Empire par les Barbares qui, dès le début du Ve siècle, s’installèrent principalement dans les provinces danubiennes frontalières.16

Dans son ouvrage « De Aedificiis », Procope, qui y évoque de nombreux recensements de forteresses nouvelles ou reconstruites, ne fournit pas de renseignements sur les forteresses perchées en province de Mésie première. La description qu’il y fait de cette province d’une importance stratégique est centrée sur la reconstruction des villes et forteresses limitrophes, ainsi que sur le déploiement de nouveaux fortins sur le limes danubien. Cela est compréhensible si l’on connaît le profond intérêt du chroniqueur pour les frontières de l’Empire. Procope commence par la description de la reconstruction de la ville de Singidunum et de la construction d’Octavum, nouveau fortin à proximité même de la ville, située à un point stratégique important. Plus loin, il décrit la reconstruction de la ville de Viminacium et des forteresses (οχυρώματα) Pincum, Cuppae, Novae et (φρούρια) Cantabaza, Smorna, Campsa et Tanata.26

Durant la première moitié du Ve siècle, les provinces de l’Illyricum subirent de profonds changements, en premier lieu la population urbaine y diminua, ce dont témoignent les inhumations dans l’enceinte des villes et la réduction des zones urbaines, comme l’ont montré les recherches menées à Sirmium,17 Singidunum18 et Viminacium.19 En ces périodes turbulentes, le pouvoir a essayé d’assurer la défense des frontières de l’Empire. L’empereur Théodose II prit en 408 des mesures extraordinaires pour défendre les frontières balkaniques en prescrivant au préfet de l’Illyricum Herculius un édit sur l’achat et le transport de biens en nature pour les besoins de l’lllyricum, ainsi que l’obligation pour tous les sujets, quel que soit leur statut, de participer à la construction de remparts.20 En 412 un nouvel édit fût publié dans le but de consolider la flotte danubienne en Scythia et Moesia II.21 Les mesures ont de nouveau été prises en 443 dans le but de maintenir l’efficacité de la flotte danubienne en Thrace et en Illyricum.22 Ces tentatives de consolidation des frontières échouèrent rapidement après l’invasion des Huns et la conquête de Sirmium, Margnum et Viminacium, selon Priscus, en 441, puis, en 447, de Naissus, Ratiaria, Philipopolis, Arcadiopolis et d’autres

Dans les régions méridionales de la province de Mésie Première, les forteresses perchées sont concentrées autour de la ville Horreum Margi, qui fût autrefois un centre important pour l’approvisionnement des troupes stationnées à la frontière et qui servait d’atelier – officine – pour la fabrication des boucliers, ce dont témoigne la Notitia dignitatum.27 Ce site stratégique,

16  Milinković 1998; Ivanišević et Kazanski 2014: 131-145; Ivanišević 2015: 653-665; 2016: 89-99. 17  Popović, V. 1971: 119-148; Popović, I. 2017: 7-23. 18  Bjelajac et Ivanišević 1993 : 123-139 ; Popović, M. 1997: 1-20. 19  Bogdanović et Jevtović 2019: 111; Nikolić et al. 2019: 125-134. 20  Cod. Theod. 11.17.4. 21  Cod. Theod. 7.17.1. 22  Nov. Theod. 24.5.

Priscus, frag. 1b, 2 et 7. Heather 2007: 163-190; Ivanišević et Kazanski 2014: 140-145; Ivanišević 2015: 660-665. 25  Popović, V. 1975: 445-504; 1978: 596-648. 26  Proc. De aedif. IV.v.12-17, vi.1-5. 27  ND or. XI. 39. 23  24 

411

V. Ivanišević situé sur l’axe routier qui reliait les villes danubiennes à Naissus et plus loin à Serdica, Scupi et Lissus, demeure tout aussi important au VIe siècle, sachant que le Synekdèmos d’Hiéroklès le mentionne sur la liste de rares villes de l’Illyricum du Nord existant à l’époque.28 Les forteresses perchées y sont déployées sur le mont de Juhor et sur les versants occidentaux des montagnes de Kučaj, longeant la vallée de la Velika Morava, ainsi que sur les hauteurs de la montagne de Gledičke longeant la rivière Županjevačka. La céramique germanique sigillée, découverte dans la forteresse du mont Juhor et dans le fortin de Jerina dans le village de Vojska, indique qu’il existait probablement des unités militaires de fédérés,29 dont les traces sont visibles plus au nord dans les nécropoles de Kamenovo et surtout à Viminacium – Više Grobalja.30 Le déploiement des forteresses sur les rives gauche et droite de la Velika Morava, axe principal vers l’intérieur du pays, était également d’une grande importance stratégique, car les forces qui y étaient stationnées pouvaient contrôler les incursions vers le sud. Un rôle militaire revenait certainement à la forteresse de Bedem, dans le village de Maskare, la seule construite au VIe siècle dans la vallée, afin de contrôler les routes longeant les rivières Južna, Zapadna et Velika Morava.31 Cette forteresse ne se maintint pas très longtemps et son rôle fut repris par la fortification Ukosa, 2,5 km au sud-est sur les hauteurs surplombant la Južna Morava.32 L’implantation des fortifications ayant pour but de contrôler et interdire les accès est mentionnée dans l’œuvre de Procope, telle la construction des établissements fortifiés visant à barrer l’accès vers Lazica.33

(ἐρύματα).35 Leur fonction a été le sujet de nombreuses études. Une partie de leurs auteurs, dont le dernier en date est Florin Curta, a tout particulièrement mis en relief leur rôle militaire.36 Nous ajouterions que les forteresses construites ou reconstruites le long des axes de communication ou à leurs croisements, ainsi que dans les villes, avaient un rôle militaire, alors que celles cachées dans les ravins profonds dans les Balkans centraux devait être plutôt considérées comme des refugia. La liste de Procope illustre clairement le lien entre les forteresses et les centres urbains, car elles répertorient celles situées dans les provinces de Dacie où, à la différence des autres provinces, elles sont recensées suivant les villes et les régions. C’est ainsi que la ville de Naissus (ύπο πόλιν [Νάϊσσον]) et la région de Remesiana (ʼεν χώρᾳ ῾Ρεμισιανισίᾳ) sont citées comme étant situées en province de Dacie Méditerranéenne.37 Gilbert Dacron en a déduit qu’il s’agit d’une relation nouvelle entre les centres urbains et les forteresses voisines.38 De même, la nouvelle XI de l’empereur Justinien témoigne que la ville se trouvait au centre de l’organisation territoriale, puisqu’on peut y lire que … Aquensis autem episcopus habeat praefatam civitatem et omnia eius castella et territoria et ecclesias.39 Ainsi, toutes les forteresses, les terres et les églises se trouvaient sous l’autorité de l’évêque de la ville d’Aquae. En Dacie Méditerranéenne, l’organisation urbaine est demeurée inchangée, sachant que les villes y sont plus concentrées, à la différence des autres provinces de l’Illyricum du Nord, et que la population y est plus nombreuse, si l’on en juge le grand nombre de forteresses érigées dans le triangle constitué par les villes de Naissus, Remesiana et la nouvelle métropole Justiniana Prima. (Figure 2) Cette région était plus fortement peuplée que les autres régions de l’Illyricum du Nord, ce qui fût un des préalables à la construction du nouveau polis qui serait proche du lieu où naquit l’empereur Justinien I, et qui servirait de siège à l’archevêque et était prévu pour la résidence du préfet de prétoire de l’Illyricum.40 Du reste, le rôle des «  Illyriens  » dans la capitale et l’accession de Justin Ier et de Justinien Ier au trône de l’Empire témoignent de l’importance de cette région comme base de recrutement de soldats.41

Les autres forteresses de la Mésie Première sont surtout déployées sur les pentes des montagnes longeant la rive droite de la Zapadna Morava en direction des provinces avoisinantes. Elles sont concentrées à l’ouest et au sud de la forteresse sur la Jelica, une des principales fortifications de la région. M. Milinković affirme qu’il s’agirait d’une ville, mais ces assertions ne peuvent être acceptées compte tenu du caractère même de la forteresse et de l’absence de sources écrites mentionnant l’existence de villes dans la région.34 D’après Procope, la majorité des forteresses appartient assurément aux phrouria (φρούρια), à ces sites protégés par des remparts et autres lignes de défense. Par cette notion, le chroniqueur byzantin sous-entend deux sortes de forteresses, l’une avec des troupes militaires (στρατιωτῶν φρουραί, στρατιωτῶν φυλακτήρια) et l’autre servant de refuge à la population locale

Dans la région de la ville de Naissus, Procope inventorie 32 fortifications nouvelles et 7 reconstruites. Cette liste regroupe également les anciens centres romains implantés dans les vallées, sachant que parmi les nouvelles forteresses, Procope mentionne Sarmates,

Hierokles, Synekdemos 657, 6. Bugarski 2020: 91-98. 30  Simoni 1978 : 209-233; Ivanišević et al. 2006: 133-136. 31  Bugar 2014: 197-214. 32  Rašković 2016: 285-291. 33  Proc. De aedif. III.vii.5. 34  Milinković 2010.

Dagron 1984: 6-10. Curta 2013: 837-839. 37  Proc. De aedif. IV.iv. 38  Dagron 1984: 9-10; Ivanišević et Stamenković 2014: 219-227. 39  Novella 11, 5. 40  Novella 11. 41  Kaldellis 2018: 9-15.

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Les sites perchés de Serbie durant l’Antiquité tardive

Figure 2. Partie occidentale de la Dacie Méditerranéenne : Les villes □ et les sites perchés ▲

que l’on peut identifier avec mutatio Sarmatorum près de l’actuelle Sikirica.42 Le territoire urbain de Naissus était très vaste, ayant vu que Sarmates se trouvait à 60 km en ligne droite au nord de Naissus. Parmi les forteresses mentionnées se cachent très certainement certains sites perchés construits sur les versants des hauteurs surmontant les vallées de la Južna Morava et ses affluents. Il convient d’ajouter que les résultats des prospections autour des villes d’Aleksinac et Niš n’ont pas été publiés et qu’à défaut de ces données, il est difficile de fournir une interprétation avancée de la concentration des forteresses perchées autour de Naissus.

(Figure 2) D’autres fortifications longeaient les vallées où serpentent les routes de moindre importance vers le nord, vers Aquae à la frontière sur le Danube ou à l’ouest vers la vallée de la Južna Morava et plus loin, vers Justiniana Prima. Le territoire d’Aquae s’étendait également sur un large territoire, depuis hora Remesiana jusqu’à la frontière danubienne, comptant les forteresses longeant la vallée de la rivière Timok. La liste ne mentionne qu’une seule fortification nouvelle et 37 reconstruites, dont d’anciens centres romains.44 Aucune forteresse n’est signalée dans le nord-ouest de cette région, faute de manque de prospections détaillées.

Le territoire de Remesiana comptait un grand nombre de forteresses construites en hauteur le long de la vallée de la Nišava, vallée qui coïncidait avec l’un des axes de communication les plus importants des Balkans, celui reliant Naissus à Serdica. Encore plus nombreuses sont les fortifications perchées situées plus à l’intérieur du pays, dans les vallées étroites au nord vers Stara planina et au sud vers Suva planina et Vlaška planina.43 42  43 

Nous terminerons la présentation des forteresses perchées en Dacie méditerranéenne par un aperçu sur les forteresses dans l’ouest de la plaine de Leskovac, sur les versants orientaux de la montagne Radan, où fût fondée Caričin grad, que l’on peut identifier comme Justiniana Prima. Il s’agit d’une nouvelle polis qui, à la différence des villes romaines de l’Illyricum, fût construite sur une hauteur surplombant les vallées de

Proc. De aedif. IV.iv. Pejić 2015: 764-794.

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Proc. De aedif. IV.iv.

V. Ivanišević

Figure 3. Le systéme de défense de Caričin Grad (Justiniana Prima): 1. Caričin Grad; 2. Fortin de Saint-Élie; 3. Fortin de Gradište à Svinjarica; 4. Tour de guet à Jezero; 5. Aqueduc

nouvelles et 61 fortifications reconstruites, dont seules quelques-unes peuvent être identifiées.48 Le nombre des forteresses dénombrées est bien plus important. Elles sont principalement concentrées dans les régions du sud, de l’est et du nord de cette large province. Il convient de souligner tout particulièrement le groupe des forteresses perchées longeant la vallée en amont de la Južna Morava, notamment celles établies dans la ceinture montagneuse de Vardenik. Les forteresses y sont surtout concentrées autour de la ville de Scupi, ce qui indique que cette partie de la province était fortement peuplée, tout d’ailleurs comme la Macédoine Seconde.

deux cours d’eau. La construction de la ville en hauteur, défendue par un système de remparts et de forteresses à proximité,45 permettait de la protéger des dangers de l’incursion plus profonde en Illyricum des Kutrigurs, des Slaves et des Avars.46 (Figure 3) Les remparts solides et les nombreuses églises devaient redonner confiance dans la puissance impériale et promouvoir le renouveau spirituel de la population locale, disséminée en bordure de la plaine de Leskovac et plus loin dans les montagnes. Très rapidement, la ville même servit de refuge à cette population locale. Les forteresses perchées construites sur les escarpements en bordure de la plaine de Leskovac concernaient probablement la population de cultivateurs dans la vallée fertile de la Južna Morava. D’autre part, les forteresses construites à l’intérieur des chaînes de montagne, telle Goljak, près des rivières Tularska et Banjska, étaient liées à l’exploitation des minerais. Cela se rapporte également aux fortifications de la région des montagnes de Rgajske, Vidojevica et Pasjača.47

Il convient également de souligner la région centrale de la province de Dardanie, notamment la région aux alentours de la ville de Justiniana Secunda, autrefois Ulpiana, de même que la région de la Métohie, où l’on observe un petit nombre de forteresses. Il est difficile de tirer des conclusions fiables sur ce territoire qui n’a pas été entièrement prospecté.

La province de Dardanie compte également de nombreuses forteresses. Elles sont concentrées sur les versants de nombreuses chaînes de montagne qui traversent cette province. Procope recense 8

Nous achèverons notre observation par la présentation des forteresses situées à la frontière entre les provinces de Dardanie et de la Prévalitaine, étudiées dans le cadre du projet de recherches des forteresses perchées de l’Antiquité tardive situés dans la région de Raška. Il

Ivanišević et al. 2019: 297-317. Popović, V. 1975: 445-504; 1978: 596-648. 47  Ivanišević et Stamenković 2014: 222. 45  46 

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Proc. De aedif. IV.iv.

Les sites perchés de Serbie durant l’Antiquité tardive

Figure 4. Forteresses de la région de Raška: 1. Ras ; 2. Postenje ; 3. Kaludra – Kula ; 4. Šaronje – Gradovi (1. Popović, M. 1999: 74, fig. 24 ; 2. Mrkobrad 1997: 216, fig. 3; 3. Popović, M. 1984: 13, fig. 1; 4. Milinković 1982a: 138, fig. 1)

s’agit d’un territoire de 2000 km², prospecté en détails et où 20 forteresses perchées ont été étudiées.49 Cette zone est caractérisée par des forteresses dans la province de la Prévalitaine, construites à plus de 1000 m d’altitude. La forteresse la plus élevée, Hum, est située à 1500 m d’altitude.

vois, construits à grand travail, remparts, temples, maisons, fontaines, écuries, cours et thermes, c’est avec l’aide du Christ qu’en peu d’années l’évêque Stephanus les construisit, sous le règne de Justinien. Denis Feissel en a conclu à juste titre que Stephanus dirigeait les travaux financés par l’empereur Justinien.50 Cet épigramme en latin est semblable à la description de Justiniana Prima faite par Procope.51 L’épigramme d’Izbičanje témoigne des travaux que Byzance entreprend afin de reconstruire les villes dans les provinces balkaniques centrales de l’Empire.

Il convient de souligner que la province de la Prévalitaine est un des territoires les moins étudiés. Une inscription de l’évêque Stephanus, en provenance de la localité de Izbičanje, près de Prijepolje en Illyricum du Nord, témoigne de l’importance et de la reconstruction de ce territoire : Tous ces ouvrages que tu

Les forteresses de Ras et Postenje dans la vallée de la rivière Raška occupent une place centrale dans la région de Raška, en province de Dardanie. (Figure 4.1-2) La forteresse moyenâgeuse de Ras peut être

Ivanišević 1987: 5-12; 1988: 5-11; 1989: 7-15; 1990: 7-16; Kalić et Mrkobrad 1983: 21-28; 1985: 39-46; Kalić et Popović 1988: 51-68; Milinković 1982a: 131-140; 1982b: 238-239; 1983: 29-37; 1985: 47-54; Mrkobrad 1997: 203-219; Popović, M. 1983: 5-14; 1984: 11-18; 1987: 115-117; 1999: 73-123; Popović et Bikić 2009: 35-95; Premović-Aleksić 1982: 242-243; 1989: 17-28; Simić 1987: 13-20.

49 

50  51 

415

Traduction: Feissel 2000: 91-92, no. 15. Proc. De aedif. IV.i.19-27.

V. Ivanišević identifiée à celle d’Arsa que Procope mentionne parmi les forteresses reconstruites en Dardanie.52

enceinte supplémentaire qui protégeait l’entrée de la fortification.56 (Figure 4.4)

S’étendant sur 3 ha, la forteresse de Postenje fut reconstruite sur les fondements d’un poste romain, probablement d’une station de bénéficiaires. La forteresse encerclait les parties supérieures du plateau, ainsi qu’une terrasse moins élevée située au nord, où la cité basse protégée s’étendit sur une pente. Les remparts, variant entre 1 m et 1,5 m d’épaisseur, furent construits en pierres, celles-ci étant établies directement sur les rochers surplombant l’escarpement. D’après les recherches effectuées jusqu’à présent, la fortification disposait d’une tour dans la partie nord de la cité basse.53 (Figure 4.2) Les dimensions de la forteresse de Ras sont semblables, avec des remparts formant un large cercle autour du sommet Gradina et d’une partie des versants au nord, à l’est et partiellement au sud. La partie sud-est de la forteresse n’a pas de remparts, car orientée vers une pente tombant à pic. La forteresse fut construite au IVe siècle et se maintint jusqu’au VIe siècle, comme l’indiquent les vestiges, dont notamment des pièces de monnaie. Cette forteresse servit d’important refugium à la population de la vallée de la Raška.54 (Figure 4.1)

Un groupe distinct est constitué des forteresses comptant un petit nombre de tours (3 à 2) construites sur les parties accessibles du site. La forteresse de Zlatni kamen comptait deux tours proches l’une de l’autre à l’endroit où l’accès était possible.57 (Figure 5.1) De même, le fortin de Djurdjevica disposait de trois tours qui renforçaient l’unique rempart construit sur les bords nord-ouest du plateau. Les autres accès n’étaient pas défendus par des courtines, la forteresse étant construite sur des escarpements à pic.58 (Figure 5.2) Une place spéciale revient à la forteresse de Ramoševo qui fut abandonnée pendant sa construction, comme l’ont indiqué les recherches effectuées.59 (Figure 5.3) Un autre groupe est constitué de forteresses à tour unique, construite toujours à l’endroit le plus élevé et tournée vers l’accès le plus facile. Ces tours d’observation permettaient de contrôler les accès et la communication avec les fortifications voisines. Telles sont les forteresses de Šaronje – Gradina, Vrsenice, Južac, Radaljica et Babrež.60 Elles étaient souvent défendues par une petite palissade du côté accessible. (Figure 5.4-6)

Les autres forteresses situées sur le plateau de Pešter et sur les versants est des montagnes en direction de la vallée de la Raška sont de dimensions plus modestes, variant de 1 à 0,2 ha. La plupart sont de simples fortifications avec de petites courtines qui n’encerclent que les parties accessibles de la crête et elles ne sont pas fortifiées sur les parties surplombant les escarpements.

Le dernier groupe est représenté par de simples fortins – refugia, construits sur des crêtes souvent inaccessibles, entourés de remparts uniquement aux endroits accessibles. Ce sont pour la plupart des fortins de petite superficie. Ils étaient entourés de remparts, de simples murs de 1 à 0,60 m d’épaisseur. Telles sont les fortins de Ostrovica, Hum, Litica et Tupi Krš, dont la superficie allait de 0,5 au maximum à 0,16 ha.61 Il s’agissait de refugia, construits sur des hauteurs aux accès difficiles. (Figure 5.7-8)

Les formes de forteresses plus complexes, avec des remparts renforcés par des tours ou d’autres éléments de défense, sont très rares. Parmi elles, il convient sans aucun doute de mentionner la forteresse de Kaludra – Kula, à la base polygonale s’étendant sur une superficie de 0,60 ha, défendue par une série de tours sur son versant sud, par deux courtines au nord et une tour à l’est. Du côté nord, de l’est et en partie à l’ouest, la forteresse était renforcée par une large enceinte de palissade et de terre. Cette forteresse est caractéristique par sa porte d’accès défendue par un rempart rattaché, construit entre deux tours. La forteresse date du VIe siècle et elle est liée aux activités minières.55 (Figure 4.3) Il convient d’ajouter à ce groupe la forteresse de Šaronje – Gradovi à la base en forme de triangle irrégulier, renforcée par deux tours sur la partie occidentale de l’enceinte et une autre sur la courtine septentrionale, construite face à la partie accessible du site. L’intérieur de la partie ouest de la forteresse est consolidé par une

Si l’on résume les résultats des recherches effectuées sur les forteresses et les villes et surtout en se fondant sur les sources existantes, il est possible d’observer l’abandon progressif des fortifications perchées au cours de la seconde moitié du VIe siècle et la migration de la population vers les villes qui subsistaient. La fin du pouvoir byzantin dans l’Illyricum du Nord, au début du règne de l’empereur Héraclius, plus précisément durant les premières décennies du VIIe siècle, coïncide avec le démantèlement du système de défense et la disparition des villes et du réseau des forteresses déployées dans les vallées et sur les chaînes de montagnes, qui ne seront à Milinković 1982a: 131-140. Ivanišević 1990: 7-16. 58  Milinković 1983: 29-37. 59  Ivanišević 1987: 5-12. 60  Kalić et Popović 1988: 51-68; Popović et Bikić 2009: 35-95; Popović, M. 1987: 115-117; Kalić et D. Mrkobrad 1985: 39-46; Premović-Aleksić 1989: 17-28. 61  Milinković 1982: 131-140; Ivanišević 1988: 5-11; Milinković 1982b: 238-239; 1985: 47-54. 56  57 

Popović, M. 1999: 73-123. Mrkobrad 1997: 203-219. 54  Popović, M. 1999: 73-123. 55  Popović, M. 1984: 11-18. 52  53 

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Les sites perchés de Serbie durant l’Antiquité tardive

Figure 5. Forteresses de la région de Raška: 1. Zlatni kamen ; 2. Djurdjevica ; 3. Ramoševo ; 4. Šaronje – Gradina ; 5. Vrsenice ; 6. Radaljica ; 7. Hum ; 8. Tupi Krš (1. Ivanišević 1990: 8, fig.1; 2. Milinković 1983: 30, fig. 1; 3. Ivanišević 1987: 7, fig. 1; 4. Kalić et Popović 1988: 60, fig. 3; 5. Popović et Bikić 2009: 42, fig. 26; 6. Kalić et D. Mrkobrad 1985: 41, fig. 1; 7. Ivanišević 1988: 7, fig. 1; 8. Milinković 1985: 49, fig. 1)

nouveau habitées que vers la fin du IXe siècle,62 mais en des circonstances entièrement nouvelles.

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Hillforts in southern Britain: power and place in the late antique landscape Andy Seaman Abstract The evidence for the use of hillforts in late antique (c. AD 300-700) southern Britain is variable in quality and quantity, but around 30 sites are known to have been occupied during this period. These are mostly encountered in the Atlantic west (Wales and south-west England), but there is some evidence for hillfort occupation further east. The main period of hillfort use was between the 5th and mid- to late-7th centuries AD, but some sites were occupied as early as the 3rd and 4th centuries. Hillforts appear to have been used for a range of functions, and whilst many were residences of secular rulers of greater or lesser status, some appear to have been ceremonial sites that were occupied periodically. The abandonment of hillforts in the 7th century may have been associated with wider socio-political, economic, and religious changes taking place at this time. There is very little evidence for hillfort occupation between the 8th and 11th centuries AD, but the evidence suggests that high-status settlements in this later period were often located close to hillforts. Keywords: Southern Britain, Wales, hillforts, power, Late Antiquity

There is comparatively limited historical and archaeological evidence relating to southern Britain between the late-4th to 7th centuries AD, but hillforts were frequently (re)occupied during this period and activity has been identified on at least 30 sites. In British archaeology ‘hillfort’ is used as an umbrella term for a range of defended sites, which includes promontory forts and duns, as well as lower-lying enclosures and ringworks (Alcock 2003: 179-99; Seaman 2016). In this short chapter I will discuss the evidence for the use of hillforts during the late antique period, describe their distribution, chronology, morphology, and landscape context, before considering their function and interpretation. Late antique hillforts are predominately encountered in the far west and frequently re-occupied Iron Age sites, although de novo constructions are well evidenced. Limited programmes of excavation and poor preservation conditions mean that artefact assemblages are generally sparse, but imported pottery and glass is frequently found alongside evidence for fine metalworking and other prestige items, which, in congruence with occasional documentary references, attests to high-status activity. These hillforts are generally interpreted as the seats of peripatetic potentates (land-holding rulers), but whilst some were certainly associated with domestic occupation by elite households, others were used as ceremonial centres and/or assembly sites that were not primarily associated with domestic occupation. Hillfort defences attest to the political instability of the late antique period in Britain, but ramparts of earth and stone also held a symbolic significance. These hillforts have been the focus of concerted academic research since the 1950s, with a lot of analysis targeted at individual sites. Less attention has been given to

exploration of their wider landscape contexts, but recent work suggests that hillforts often sat within polyfocal ‘central zones’, which included trading places, cemeteries, and religious centres. There is also evidence that some were associated with hunting landscapes and many were strategically placed in ways that facilitated surveillance and territorial control. Thus, it is argued that late antique hillforts in south Britain can be described as theatres of power and tools of governance in the nascent kingdoms of the 5th to 7th centuries. Southern Britain in Late Antiquity Southern Britain lay on the western edge of the Roman Empire, but was fully integrated into the Imperial system (Mattingly 2006). Villas and towns are concentrated in the south and the east, but whilst Iron Age settlement traditions prevailed in the west the Imperial presence was no less significant in terms of its influence on political and economic systems (Seaman 2018; Smith et al. 2016). Agro-economic systems were already changing prior to the end of Roman control around AD 400/410, but there was major disjunction in the first half of the 5th when most towns and villas and many rural settlements were abandoned. New systems of rulership and social structure developed during the 5th and 6th centuries, but these took different shapes in the east and west, the former witnessing considerable Germanic migration and settlement leading to the establishment of the Anglo-Saxon kingdoms (Arnold 1997). In the Brittonic west, historical sources suggest that kingships had developed by at least the last quarter of the 5th century and it is unlikely to be a coincidence that a significant increase in activity at hillforts is

Perchement et Réalités Fortifiées en Mediterranee (Archaeopress 2023): 420–432

Hillforts in southern Britain: power and place in the late antique landscape evidenced at the same time. The earliest political units are poorly documented, but appear to have been small in scale and transient in configuration. Indeed, there may have been large tracts of land, particularly the sparsely populated uplands, that were independent of royal authority. Larger, more stable kingdoms emerged during the 8th and 9th centuries, but territory was also lost to the Anglo-Saxon kingdoms of Wessex and Merica and at no point did a unified kingship emerge in the west prior to the Anglo-Norman conquests (Davies 1982).

in the 3rd and 4th centuries, much of this can be associated with small rural settlements (Davies 1980), and many sites show little evidence for continuity into the 5th century. Conversely, it is also the case that some hillforts with good evidence for occupation in the 5th to 7th centuries, such as Dinas Powys and High Peak, do not produce late Roman pottery (Alcock 1963; Rainbird et al. 2013). Better dating evidence is therefore needed, but in the meantime, I will focus my analysis on hillforts which have produced material culture or radiocarbon dates belonging to the 3rd, 4th and/or 5th to 7th centuries AD. This leaves a comparatively small dataset, in which hillforts from western England are probably underrepresented, but it is one which most accurately represents the phenomenon we are trying to explore.

Identifying late antique hillforts in southern Britain The evidence for the (re)occupation of hillforts in southern Britain is often interpreted within postRoman or early medieval interpretative frameworks (for example Seaman 2013). However, there was activity within hillforts throughout the Roman period, and use of some major ‘post-Roman’ sites appears to have commenced in the 3rd or 4th centuries AD, prior to the ending of the Romano-British administration. We must therefore draw upon the broader interpretive framework of Late Antiquity, if we are to fully appreciate the extent and significance of hillfort occupation between the 3rd/4th and 7th centuries AD (Dark 2000). Excavations of late antique hillforts in southern Britain generally yield few artefacts, particularly of 5th to 7th century date, and structural evidence is often ephemeral. Thus, the evidence is limited in both quantity and quality. Some studies have argued that the presence of late Roman (3rd/4th century) pottery and coinage is enough evidence to attest to activity at a hillfort in the 5th to 7th centuries (Fowler 1971: 212). This approach has the effect of significantly increasing the amount of activity which is though to have taken place at hillforts during this period, especially in the parts of western England – Herefordshire, Shropshire, Wiltshire, Gloucester, Dorset, and east Somerset – where late Roman pottery is common, but 5th and 6th century material culture is particularly rare (Fowler 1971: fig. 39). There are some merits to this approach and it is often true that artefact assemblages from hillforts that are known to have been occupied in the 5th to 7th centuries consist largely, but not entirely, of what is ostensibly late-Roman material (Dark 2014: 29). Nevertheless, identifying 5th to 7th century activity through the presence of 3rd and 4th century finds alone is problematic. The obvious weakness is that late Roman material may indicate nothing more than activity belonging to that period. Moreover, the ubiquity of late Roman material in some parts of England and the fact that Roman finds from hillforts are often represented by small numbers of casual finds, rather than excavated assemblages, means that it is difficult to differentiate between low level activity, such as agriculture, and sustained occupation of the entire hillfort. Furthermore, whilst excavation proves that there was occupation within some hillforts

Distribution and cultural context of hillfort occupation Prior to the construction of the Anglo-Saxon burhs, civil defences initiated by Alfred the Great and his descendants during the Viking Age (Baker and Brookes 2013), the construction and occupation of hillforts was restricted to the Brittonic-speaking west of southern Britain (see Figure 1). The strongest evidence comes from the Atlantic coast – Wales and the south-west peninsular of England (the counties of Devon, Cornwall, and Somerset) where finds of rare but distinctive pottery and glass imported from the eastern Mediterranean and southern France provide key diagnostic evidence (Campbell 2007; Duggan 2018; see Figure 2). Fewer sites have been identified further east, but there are also parts of the western zones where activity on hillfort sites is not evidenced, including the large area between north Wales and southern Scotland. These blank areas may suggest that the hillfort tradition was not ubiquitous, and a similar phenomenon can be observed in the distribution of inscribed memorial stones (Carver 2019: fig. 5.1). Nevertheless, the patchy distribution of the imports, the difficulty of identifying and dating sites, and a general lack of fieldwork may also have biased the distribution of hillforts. Late antique activity could be attested on a small number of hillforts in the east of England, but in no case is the evidence definitive. There may be late- or postRoman phase of refortification at Cissbury Ring in West Sussex and Whitsbury Castle Ditches in Hampshire, for example, but the dating evidence from both sites is poor (Curwen and Williamson 1931: 23, 32-33; Ellison and Rahtz 1987: 72-75). This lack of hillfort occupation may be attributed to the topography of eastern England, which is generally lower lying than the west. Nevertheless, whilst hillforts were less common in the east during the Iron Age, they were not absent and we do find other forms of defended and enclosed settlement (Cunliffe 2005: 237-274). In contrast, defences of any kind are 421

A. Seaman

Figure 1. Location of late antique hillforts in southern Britain. Sites where the dating is unpublished or potentially dubious are identified as ‘possible’. (1) Arddleen, (2) Badbury Rings, (3) Blaise Castle, (4) Cadbury Castle, (5) Cadbury Congresbury, (6) Cannington, (7) Carew Castle, (8) Castell Henllys, (9) Coygan Camp, (10) Crickley Hill, (11) Deganwy, (12) Dinas Emrys, (13) Dinas Powys, (14) Dinorben, (15) Glanfred, (16) Glastonbury Tor, (17) Grambla, (18) Hen Castell, (19) High Peak, (20) Hod Hill, (21) Lodge Hill Camp, (22) New Pieces, (23) Oldbury Castle, (24) Poundbury, (25) St Michael’s Mount, (26) Tintagel, (27) Tre’r Ceiri, (28) Trethurgy

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Hillforts in southern Britain: power and place in the late antique landscape

Figure 2. Distribution of import wares (after Campbell 2007)

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A. Seaman very rare on 5th and 6th century rural settlements in eastern England (Hammerow 2014). Since this region witnessed significant Anglo-Saxon migration during this period (Arnold 1997), we may propose that hillfort occupation was a Brittonic tradition which had its roots in the pre-Roman Iron Age (Carver 2019: 32-34). Nevertheless, we must be cautious of over-simplistic ethnic interpretations and it is pertinent to observe that the western British hillforts form part of a wider pan-European ‘late antique hillfort phenomenon’, the origins, forms, and significance of which requires greater definition.

(a sample of 47 dates from ten sites) suggests there was an upturn in activity between the 5th, 6th and 7th centuries (see Figure 3). Nevertheless, the dates support the artifactual evidence in indicating that (re) occupation could begin in the 4th century and some sites show activity in the 2nd and 3rd centuries. Apart from a small number of outliers, the radiocarbon dates suggest that activity at hillforts came to an end before the close of the 7th century, perhaps as early as AD 650/675. This is corroborated by the artefact evidence, although one site, Britton Ferry, exhibits evidence for significant activity in and after the eighth century (Wilkinson 1995). A mid/late 7th century phase of hillfort abandonment broadly coincides with other important changes seen in western Britain and across Europe at this time (Wickham and Hansen 2000). These include evidence for the emergence of larger more powerful political units; the resurgence of the Church and the growth of monasticism; and a related increase in agricultural production (Davies 1982: 102; Davies 2019: 188; Seaman 2014: 12-13). Thus, it has been suggested that the abandonment of hillforts should be placed within the context of the period of political, economic, and religious resurgence that is described by historians as the ‘long eighth century’ (Seaman and Lane 2019: 130). Indeed, it may be significant that the decline in activity at hillforts was coincident with the end of the Anglo-Saxon furnished burial tradition (Scull 2015).

Site chronologies: beginnings and endings Dating evidence for hillforts is limited in quantity and problematic in nature. Roman pottery and coinage are comparatively common and provide good evidence for the 3rd and 4th centuries, but 5th to 7th century material is rare and largely restricted to the small quantities of table wares and amphora imported from the eastern Mediterranean (dated to c. AD 450/75-550) and course wares and glass imported from western France (dated c. AD 500-650/75). These provide crucial evidence, particularly the fine wares which are closely dated, but they are comparatively rare and their distribution is patchy (see Figure 2). Moreover, we have very little material culture belonging to the late 4th and earlier 5th centuries, which leaves a gap in the sequence on either side of the crucial point when Roman control came to an end around AD 400/410. Radiocarbon dating provides important complementary evidence, but a plateau on the calibration curve limits its effectiveness prior to the 7th century. An analysis of all reliable radiocarbon dates from southern British hillforts

Secular settlements are very infrequently recorded in historical sources of the 8th to 11th centuries, but there is a small amount of evidence which suggests that hillforts were still considered important places after the

Figure 3. Sum of all radiocarbon dates from southern British hillforts. Created in OxCal v4.3.1.

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Hillforts in southern Britain: power and place in the late antique landscape 7th century (Seaman 2016: 43). For example, the Annals Cambriae (a chronicle compiled in the 10th century in west Wales, but drawing upon earlier material) record that Degannwy, a hillfort with late antique activity, was struck by lightning and burnt in AD 812 before being destroyed by Saxons in AD 822 (Dumville 2002). Archaeological evidence for the use of hillforts during this period is also limited and no equivalent to the Anglo-Saxon burhs of Viking Age Wessex and Merica have been identified in a Brittonic context. Thus, overall it appears that British communities did not occupy fortified sites after AD 700 (Seaman 2016: 43-46). This contrasts with Scotland and Ireland where evidence for the continued use of hillforts and defended enclosures is considerably stronger (Noble 2016; O’Sullivan et al. 2013: 64-70). Nevertheless, place-name evidence suggests that later medieval royal courts, known as Llysoedd, were often located within the immediate vicinity of late antique hillforts. Examples of this include Glanfred and Dinorden (Jones 1961: 222; Jones et al. 2018: 239). Later medieval castles were also constructed within or adjacent to some hillforts, such as Dinas Emrys and Degannwy (Longley 1997). Together, this evidence suggests that whilst most hillforts were abandoned before AD 700, the ‘central zones’ (see below) in which they were located retained significance over the longue durée.

strength and stability of the ancient inhabitants of the landscape (Bowles 2006: 348). Hillfort morphology Within the present context the word ‘hillfort’ is used to refer to a variety of site types. Hilltop sites include: contour forts, partial contour forts, and promontory forts (for definitions see Cunliffe 2005). These may be on open hilltops, coastal and inland promontories, or craggy hillocks/rock outcrops. Some, such as Dinas Emrys and Tre’r Ceiri, are situated in high altitude and/or exposed locations that are not suited to yearround occupation. Hillslope forts and lower lying defended enclosures (known as ‘rounds’ in Devon and Cornwall) were also occupied during this period. These are not technically hillforts, but they are generally seen as being broadly comparable in terms of status and function (Alcock 2003: 179-99). Hillforts were defended by one or more circuits of banks and ditches. Where excavations have taken place, they indicate that defences often have complex histories. At Cadbury Castle, for example, a single rampart was set within a series of earlier, but unrenovated, Iron Age defences in the late 5th century (Alcock 1995), whilst at Cadbury Congresbury the Iron Age ramparts were renovated and at broadly the same time a new bank was constructed which divided the interior of the Iron Age hillfort into two (Rahtz et al. 1992). At Dinas Powys four sets of banks and ditches were constructed over the course of the late-5th to mid-7th centuries (Seaman 2013). Sherds of import ware from contexts sealed by ramparts at these sites suggest that 5th century activity often preceded the (re)construction of defences. Ramparts were either drystone or earthen and were usually sited in positions that exploited the topography to maximum effect in terms of defence capabilities and visual prominence. Some were of simple ‘dump’ construction, but revetments and evidence for timber lacing has also been identified. In contrast to Scotland no vitrified forts are known in southern Britain and there is less evidence for timber palisades. We know comparatively little about the use of space within hillforts. There is limited evidence for the hierarchical configurations of space that are well attested at the Scottish ‘nuclear forts’, but ‘citadel and ward’ arrangements have been proposed at some sites, although dating evidence is limited (Dark 1994; Longley 1997). Hillfort entrances are generally poorly understood, but an impressive timber gate structure was excavated at Cadbury Castle (Alcock 1995: 27-29). Not all high-status hilltop sites appear to have been defended however. There is evidence for late antique activity on the top of Glastonbury Tor in Somerset. The Tor forms a prominent hill with impressive views over a very wide area, but whilst it offers some level of natural

Re-use of Iron Age hillforts Excavations at hillforts such as Dinas Powys, Britton Ferry, and High Peak demonstrate that these were de novo constructions of the 5th and 6th centuries, with no evidence for Iron Age or Roman occupation (Alcock 1963; Wilkinson 1995; Rainbird et al. 2013). Nevertheless, many Iron Age hillforts were reoccupied between the 3rd/4th and 7th centuries AD. This was the case at Cadbury Castle, where an impressive rampart was constructed inside and on top of the Iron Age defences in the late 5th century (Alcock 1995). At one level the re-use of Iron Age sites was functional, their defences could provide much needed protection during what the few historical accounts available suggest was a period of considerable political instability in which raiding and warfare were rife (Alcock 1971). At another level, however, the re-occupation of ‘ancient’ places which had deep histories embedded in local tradition must have been an ideologically charged and symbolically significant process (Waddington 213: 25). This may explain why at some sites, such as Coygan Camp, postRoman activity took place within dilapidated ramparts which offered little in terms of defence (Wainwright 1967). Even hillforts that were constructed in the 5th and 6th centuries may have deliberately referenced earlier sites through their positioning and architecture. Indeed, it has been suggested that in doing this postRoman communities may have been attempting to claim legitimation through reference to the perceived 425

A. Seaman defence, ramparts have not been identified through excavation (Rahtz 1970).

however, has recently been subjected to detailed GIS analysis using 3D visualization, viewsheds and leastcost paths (Seaman and Sucharyna Thomas: 2020). This research showed that the hillfort was located adjacent to the junction of a series of overland routeways leading from coastal landing places on the Severn Estuary. The hillfort lay several kilometres inland, this may have been because there were no locations closer to the coast which offered effective natural defences. Moreover, the GIS analysis demonstrated that the hillfort lay close to an area of premium agricultural land would have been a conspicuous landmark within its locality. Its extensive field of vision also suggests that it could have operated a surveillance post. Thus, the positioning of Dinas Powys appears to have been a strategic choice designed to facilitate territorial control. It became apparent, however, that Dinas Powys can only have controlled a comparatively narrow corridor of land within what appears to have been a larger political territory. Thus, it was suggested that Dinas Powys must have formed part of a wider network of comparable sites within the region.

For the most part hillforts are quite small in size. The area enclosed by their defences is usually between 0.1 and 2ha, but a small number of larger sites of up to 7.5 ha are known. The smaller sites, such as Dinas Powys, Arddleen and Chun Castle, could have been occupied by a single household, but the bigger sites such as Tintagel, Badbury Rings, and Killbury may have served wider communities and are interpreted as regional centres (Campbell 2007: 122). Cadbury Castle is one of the largest late antique hillforts in southern Britain, and its excavator estimated that around 3000 m of timber uprights would have been required for the lacing of its rampart. Thus, the refortification of this site would have required access to resources many times greater than that of even a group of households. Indeed, even the construction of defences at small sites like Dinas Powys probably outstripped the resources of a single family (Alcock 1988: 26). It may be significant, therefore, that references in a 7th-century Irish legal tract known as Críth Gablach suggest that the construction of ramparts at a king’s fort was a labourdue expected from his clients, and the ability to extract this due was part of how royal status was defined and portrayed in early Christian Ireland (Charles-Edwards 2000: 150). This model may also be applicable to British sites like Dinas Powys, where it has been suggested that the process of multivalation was associated with periods of political succession (Seaman 2013: 11).

It has long been noted that late antique hillforts were often located adjacent to contemporary cemeteries and/or religious sites (Fowler 1971: 209). Examples of this include Dinas Powys and the monastery and cemetery at Llandough, and Cadbury Congressbury and the cemetery at Henley Wood (Knight 2005; Watts and Leach 1996: 147). The physical proximity between these sites must reflect the close relationships between political and religious leaders during this period. Nevertheless, there is growing evidence to suggest that these were two elements within broader ‘central zones’ formed from heterarchies of places associated with political assembly, trade, ritual and religion, and probably hunting (Blair 2018: 125-131; Comeau 2019: 236, 243-6). At Glastonbury, for example, a late antique hilltop settlement on the top of the Tor lay adjacent to a lower lying, probably monastic, centre on the site of the Abbey, and there appears to have been a landing place/trading settlement at a site known as the Mound (Rahtz 1993: fig. 1). Recently, it has been suggested that the entire Glastonbury complex, which extended over several kilometres was defined by an earthwork known as Ponter’s Ball (Wright 2019: 281-282).

Landscape setting Late antique hillforts are generally located less than 10km from the coast and many are adjacent to natural harbours and landing places. It has been argued that these coastal sites played an important role in the regulation and control of trade, including that involving the import wares (Campbell and Lane 1994: 63). Indeed, it has been suggested that some hillforts, such as Tintagel, were closely associated with beach markets (Herring 2014: 41-48). Those that are further inland tend to be located close to communication routes. There is evidence for 5th and 6th century occupation and possibly refurbishment of the late Iron Age hillfort at Badbury Rings, for example, which lies at the junction of two Roman roads (Papworth 2019). Cadbury Congresbury would have been accessible via the River Yeo (Rahtz et al. 1992: 226), and whilst Cadbury Castle and New Pieces are further inland, they are located close to the Rivers Parrett and Severn, both of which would have been navigable by boat during this period.

The distribution of the import wares is largely restricted to high status sites and this, combined with the lack of native pottery traditions throughout most of western Britain, means that few contemporary lower status rural settlements have been identified. Thus, the relationship between hillforts and the wider rural settlement pattern is poorly understood. The few examples that have been excavated suggest that rural settlement patterns were predominantly dispersed and based around family-sized enclosed and unenclosed farmsteads associated with field systems (Turner 2006;

It is common for hillforts to have extensive views over their surroundings, but whilst this may imply that they played a role in territorial administration, few landscape studies have been undertaken. Dinas Powys, 426

Hillforts in southern Britain: power and place in the late antique landscape Edwards and Lane 1988). The hillforts are thought to have sat the top of the settlement hierarchy and it is noticeable that sites such as Dinas Powys, Cadbury Castle, Cadbury Congresbury, and Carew Castle are located close to areas of comparatively fertile and freedraining soil that would have been intensely settled during this period. The close relationship between hillforts and rural settlements would have facilitated oversight of local populations and ensured the efficient collection of food rents.

status in nature. It is hillforts, for example, which produce the largest assemblages of import wares. This material attests to the consumption of exotic commodities, such as wine and olive oil, which were not available within Britain. Indeed, the ceramics and glass represent only a small proportion of the total imported goods, which would have included a host of organic commodities such as: spices, silks and potentially books, which are not represented in the archaeological record (Campbell 2007: 128-138). Moreover, the import wares attest to the existence of reciprocal exchange systems associated with commodities derived from British economic networks (White 2007: 163). The hillforts may have been central to the operation of these and it has been suggested that coastal sites associated with harbours and beach markets served as importation and redistribution centres (Campbell 2007: 123-4). Other objects which attest to status of hillforts and the social connections of their occupants include fragments of blue squat beakers from Dinas Powys and Britton Ferry. These vessels are extremely rare and are otherwise associated with Anglo-Saxon ‘princely’ burials such as Sutton Hoo Mound 2, Prittlewell, and Broomfield (Campbell 1989).

Nevertheless, hillforts were not always located immediately adjacent to rural communities. The hillslope enclosure at New Pieces, for example, lies at 300 m above sea level on the side of an exposed hill (Edwards and Lane 1988: 97-98). This location is difficult to understand in strategic terms, and neither is the site suited to interpretation as a ritual centre or assembly place (see below). Early medieval power centres were frequently associated with hunting landscapes however, and it is likely that this was also the case in the late antique period (Blair 2018: 104-106; Comeau 2019: 218-220, 243; Rollason 2012). Direct evidence for hunting is limited at hillfort sites, but spearheads were recovered from Coygan Camp and spear ferrules have been identified at several sites, including Dinas Powys and Glastonbury Tor (Wainwright 1967: 88). Animal bones assemblages from Dinas Powys, Cadbury Congresbury, and Glastonbury Tor also include wild species such as red and roe deer which must have been hunted (Alcock 1963: 192; Rahtz et al. 1992: 187). The upland landscape round New Pieces would have been well suited to hunting deer and it’s possible that this upland site was associated with a lowland defended enclosure at Arddleen (Grant 2004).

Early commentators interpreted the major coastal site at Tintagel as a ‘Celtic monastery’ (Radford 1935), but since the 1960s most scholars have associated late antique hillforts with the activities of peripatetic potentates (land-holding rulers) (Alcock 1964; 1971; Fowler 1971: 211). Nevertheless, we do not have to identify these sites as either ‘religious’ or ‘domestic’; such a separation did not exist at this period and sites were probably multifunctional. Some late Roman use of hillforts was mundane in nature, representing little more than low-level agricultural activity. Excavations also demonstrate that ordinary rural settlements were sometimes constructed within hillforts, but these represent settlements within hillforts rather than ‘communities of hillfort dwellers’ (Davies 1980: 297298). Nevertheless, some hillforts produce noticeably high status late Roman artefact assemblages, particularly in north and west Wales and Cornwall. Indeed, the fine wares, glass, coinage and metalwork from sites such as Coygan Camp, Deganwy, and Dinas Emrys prefigure their 5th and 6th century assemblages of import ware in identifying these sites as important places (Wainwright 1967; Alcock 1967; Edwards and Lane 1998: 55-57). There is limited contemporary structural evidence to aid interpretation of the artifactual evidence from these sites, but it may be significant that all occupy high altitude and/or exposed locations, which would not have been suited to yearround domestic occupation. In western England, where we encounter better structural evidence, there was a strong tradition of constructing Romano-Celtic pagan temples within or next to Iron Age hillforts. Examples of this include Lydney, Badbury Rings, and Maiden Castle

Function and interpretation: places of power When considering the interpretation of late antique hillfort use it is important that we acknowledge the weaknesses in the evidence. Few hillforts have seen large-scale excavation, and where this has taken place structural features are usually ephemeral and activity is often attested by no more than a few sherds of import ware and/or radiocarbon dates. Thus, it can be difficult to answer even basic questions, such as whether the evidence represents ephemeral traces of sustained activity or casual losses derived from occasional visits. There are very few historical sources from the period, and whilst it has been suggested that Gildas, our only contemporary witness to events in the early 6th century, may refer to the occupation of hillforts in his De Excidio Britanniae, textual analysis demonstrates that these arguments are difficult to sustain (Higham 1994: 230-232). Despite the limitations of the evidence, the consensus is that much late antique activity at hillforts was high 427

A. Seaman (Woodward 1992: 22-24). Pagan activity at these temple sites is usually seen as coming to an end around AD 400/10, but a firm chronology is lacking and continuity into the 5th century is likely (Seaman 2014: 10). Indeed, it has been suggested that hilltop sites were considered important during this period because they were at once peripheral yet accessible, with steep climbs to elevated summits serving to emphasise the spiritual element of journeying to a ‘special’ location (Wright 2919: 281). Thus, whilst domestic is attested at some late antique hillforts (see below), the closest parallels to sites like Coygan Camp, Deganwy, and Dinas Emrys may be religious in nature, and this may apply as much to the 5th and 6th centuries as it does to the 3rd and 4th.

against activities and places with ‘pagan’ connotations imposed by the resurgent Christian Church. There is good evidence to suggest that hillforts were also used for domestic occupation, although this need not be permanent and to the exclusion of ritual activity. Late antique building traditions were usually ephemeral in terms of structural features, but evidence for houses, both rectangular and round, is encountered on several sites. The strongest evidence comes from Dinas Powys, Cadbury Congresbury, and Cadbury Castle where the excavator identified a substantial post-built ‘feasting hall’ (Alcock 1995: 36-41). A considerable number of rectangular structures have also been identified through topographic survey on the headline at Tintagel. Excavation suggests that some structures may be late antique in date, but it is difficult to differentiate these from structures associated with a later medieval castle on the site (Barrowman et al. 2007). Evidence from the western English sites is much weaker, but a floor surface associated with in situ occupation deposits radiocarbon dated to the 5th to 6th centuries have been identified at Badbury Rings in Dorset. This appears to have been a house constructed within the lee of the Iron Age rampart (Papworth 2019). The lack of clear evidence for houses at other hillforts may support a ritual interpretation for these sites, but it is important to note that excavations are often small scale and later medieval sources suggest that high status households made extensive use of tents which would leave no trace in the archaeological record (Smith 1998: 252). In addition to two possible houses, Dinas Powys, the most fully excavated hillfort in western Britain, has produced evidence for several stone-built hearths, and an extensive assemblage of iron, bone, and stone artefacts associated with domestic and craft activities. Dinas Powys is also one of the few sites where the burial environment permitted preservation of a substantial assemblage of animal bones (Alcock 1963).

There is collaborative evidence to support the suggestion that late antique activity at Dinas Emrys was ceremonial in nature. This fort occupies an exposed and comparatively remote hillfort in the Snowdonian mountains. Late antique activity is attested by an assemblage of late Roman pottery and import ware, and excavations focused around a pool close to the submit of the hill have revealed evidence of ritual deposition extending back to the late Iron Age (Breese 1930; Savory 1960). This site’s associations with the otherworld are also alluded to by stories recounted in the Historia Brittonum, a pseudo historical text written in the midninth century (Morris 1980: 29-31). Glastonbury Tor, which occupies a visually striking, but undefended and exposed hilltop above the Somerset Levels, is another site that invites a religious interpretation (Rahtz 1970: 20-21; Wright 2019: 282). The absence of clearly defined religious structures, such as temples or churches, within hillforts need not be surprising, since these are not found throughout much of western Britain during the Iron Age and Roman periods and are rare prior to the later medieval period. We must be careful with the terminology we use to describe these sites however. A defended enclosure at Rhynie in north-east Scotland which shares many characteristics with the southern hillforts has recently been described as a ‘cult site’ (Carver 2019: 33), but such terminology may be too narrow to fully encapsulate the range of activity that took place at these sites. Thus, it is more appropriate to describe them as ‘assembly sites’ – places of periodic gathering, associated religious festivals, legal assemblies, rural markets, and royal inauguration – but not permanent occupation. Assembly places played a crucial role in the governance of early medieval societies (Pantos and Semple 2004), and whilst they are poorly documented in western Britain their archaeological signatures can be detected and resonate well with the evidence from some hillforts (cf. Comeau 2019; Gleeson 2018). Nevertheless, we may speculate whether the widespread abandonment of hillforts around AD 650/75 was related to a proscription

Evidence for fine metalworking is frequently encountered on late antique hillforts, but at no site is the evidence present at such a scale to permit its interpretations as a specialist production centre. Rather, what is attested is household-level production, probably associated with itinerant smiths. Again, the evidence is strongest at Dinas Powys, where an assemblage of crucibles, slag, metal off-cuts and droplets, a mould fragment and the die for a penannular brooch attest to production of fine non-ferrous metalwork, including jewellery (Alcock 1963). Crucible fragments and slag are found at several sites however, including Coygan Camp, Cadbury Congresbury, Glastonbury, and Tintagel. Some of the craft activity evidence at hillforts would have been associated with the production of domestic and agricultural tools. Nevertheless, smiths occupied a special position in society, and it has been argued that the production of fine metalwork and the 428

Hillforts in southern Britain: power and place in the late antique landscape gifting of jewellery was implemented in cementing personal relationships between rulers and their clients (Nieke and Duncan 1988: 13-14; Wright 2019). Thus, it has been argued that penannular brooches of the sort represented by a fragment of lead mould die from Dinas Powys were symbols of rank and status, which, following earlier Celtic and Roman practice, were distributed to royal clients as insignia of office and badges of military honour (Nieke 1993; Youngs 2007).

(Gautier 2009; Seaman 2013: 13). The use of mortaria, fine table wares and glass drinking vessels for the preparation and serving of pork, wine and the other exotica imported within and alongside the amphora was also significant and could be interpreted as an echo of high-status Roman dietary preferences (Gerrard 2007: 306).

Writing and by extension record keeping, was an important technology of power (Moreland 2001 8794), but it is often thought to have been restricted to monastic contexts after the end of Roman administration in the early 5th century. Nevertheless, a wider secular tradition of literacy is attested through 5th to 7th century Latin-inscribed memorial stones and there is evidence for some level of literacy within the communities that occupied hillforts. Two stones with Latin inscriptions have been identified at Tintagel (Barrowman et al. 2007), whilst fragments of styli for writing on wax tablets have been identified at several hillforts, including New Pieces, Cogan Camp, Cadbury Congresbury, and possibly Dinas Powys. Since most these sites have 3rd and 4th century pottery these styli are often ascribed a late Roman context. But an example is known at Mote of Mark, a 5th and 6th century hillfort in southern Scotland with no evidence for late Roman activity (Laing 2006: 103-4). It is entirely feasible, therefore, that these styli were used to compile simple administrative records, such as lists of households and render dues, at hillforts between the 5th to 7th centuries (Campbell 2010).

The evidence for the use of hillforts in southern Britain during the 4th to 7th centuries AD is complex and multifarious. Whilst we must be careful not to impose a uniform function on what is a very diverse group of the sites, the evidence is consistent in identifying hillforts as important, places associated with high status activities. We may envisage that some were seats of rulers of lesser and greater status and power. As a combined settlement and power centres these can be seen as the precursors of the villa reglis (royal estate centres) attested by Bede in the 8th century (Campbell 1986: 109). Sites such as Dinas Powys and Cadbury Castle fit well into this category. Dinas Powys is befitting the residence of a local ruler and was probably one of a number of such sites which between them facilitated governance and territorial control over a small kingdom. These would have periodically played host to a petty king and his retinue. At such times bonds of loyalty were cemented through feasting and the exchange of gifts, including penannular brooches. New Pieces represents a similar sort of site, but was probably specifically associated with hunting and may have been occupied at particular times of the year. Cadbury Castle, however, relates to a larger scale political formation, and must have been refortified by a household capable of exercising power and mustering resources over a wide area. Other sites in this category include Tintagel, and mostly Killbury and Badbury Rings although here the evidence is more circumstantial. It is tempting to associate the rise of Cadbury Castle with the decline of Illchester, a nearby Roman town and administrative centre. Nevertheless, the activity at Cadbury Castle could have been compressed into a generation or two, and we need not assume that the power structures which underpinned the construction and occupation of hillforts were always deep-seated or long-lasting.

Conclusion

The hillforts considered in this chapter are usually described in the literature as ‘settlements’, but they may be better designated as ‘theatres of power’, a term recently coined in reference to Anglo-Saxon and Scandinavian great hall complexes, which although not defended share many aspects with our hillforts (Blair 2018: 114-25; Thomas 2018: 263). Much of the evidence for ‘domestic’ activity reviewed here can be placed within the context of the negotiation and maintenance of power relationships between rulers and their clients. The quantity of animal bone from sites like Dinas Powys, for example, would have exceeded the productive capacity of the site’s occupants, and it has been argued that the age-at-death profile suggests that this hillfort was provisioned through payments of food render from dependent settlements (Gilchrist 1987). Moreover, since many of the bones were split, burnt or had butchery marks they are likely to represent the accumulation of kitchen waste. The association of this material with imported table wares, amphorae and glass drinking vessels can be interpreted as evidence of frequent and large-scale episodes of feasting, an important part of elite culture, which like hunting was implemented in negotiation of social relationships

Other sites, such as Coygan Camp, Dinas Emrys, Tre’r Ceiri and Glastonbury Tor, were less likely to have been used as permanent domestic settlements. They could have served as temporary refuges against the raiding and warfare which is attested in the writings of St Patrick and Gildas, but we may find closer parallels with the hilltop temple sites that were constructed within or next to hillforts in late Roman England. Nevertheless, it is difficult to see these exclusively as cult sites, and they are better interpreted as periodically occupied assembly places. In Scotland an alignment between sacred 429

A. Seaman and secular modes of authority is evidenced through the archaeology of hillfort sites and contemporary monumental sculpture (Noble and Evans 2019). However, it is less certain whether comparable forms of rulership existed in southern Britain, where kingship emerged against a background of Roman civil authority. Nevertheless, the mythological stories associated with Dinas Emrys and the discovery of an axe-hammered (an implement for sacrificing cattle) deliberately deposited within the entrance to Cadbury Castle suggests that hillforts were implement in patterns of power in which the division between sacred and secular could be blurred (Alcock 1995: 75; Dobat 2006).

programmes of mapping and comparative analysis. This will give us the perspective needed to better understand the complexities of this pan-European ‘late antique hillfort phenomena’. Bibliography Arnold, C. 1997. An Archaeology of the Early Anglo-Saxon Kingdoms (2nd edition). London: Routledge. Alcock, L. 1963. Dinas Powys: An Iron Age, Dark Age and Early Medieval Settlement in Glamorgan. Cardiff: University of Wales Press. Alcock, L. 1967. Excavations at Degannwy castle, Caernarfonshire, 1961-6. Archaeological Journal 46: 178-210. Alcock, L. 1971. Arthur’s Britain: History and Archaeology, AS 367-634. London: Penguin. Alcock, L. 1995. Cadbury Castle, Somerset: The Early Medieval Archaeology. Cardiff: University of Wales Press. Alcock, L. 2003. Kings and Warriors, Craftmen and Priests. Edinburgh: Society of the Antiquaries of Scotland. Baker, J. and S. Brookes 2013. Beyond the Burghal Hidage: Anglo-Saxon Civil Defence in the Viking Age. Leiden: Brill. Barrowman, R., C. Batey and C. Morris 2007. Excavations at Tintagel Castle Cornwall, 1990-1999. London: Society of Antiquaries of London. Blair, J. 2018. Building Anglo-Saxon England. Oxford: Princeton University Press. Bowles, C. 2006. Rebuilding the Britons: The Postcolonial Archaeology of Culture and Identity in the Late Antique Bristol Channel. Unpublished PhD. Dissertation, University of Glasgow. Breese, C.E. 1930. The fort at Dinas Emrys. Archaeologia Cambrensis 85: 342-354. Campbell, E. 1989. A blue glass squat jar from Dinas Powys, south Wales. Bulletin of the Board of Celtic Studies 36: 59-66. Campbell, E. 2007. Continental and Mediterranean Imports to Atlantic Britain and Ireland, AD 400-800. York: Council for British Archaeology. Campbell, E. 2010. The archaeology of writing in the time of Adomnán, in T. Clancy and T. O’Loughlin (eds) Adomnán of Iona: theologian, lawmaker, peacemaker: 139-144. Dublin: Four Courts Press. Campbell, E. and A. Lane 1993 Excavations at Longbury Bank, Dyfed. Medieval Archaeology 37: 15-77. Campbell, J. 1986. Essays in Anglo-Saxon History. London: The Hambledon Press. Carver, M.O.H. 2019. Formative Britain: An Archaeology of Britain, 5th to Eleventh Century AD. London: Routledge. Charles-Edwards, T. 2000. Early Christian Ireland. Cambridge: Cambridge University Press. Comeau, R. 2019. Land, people and power in early medieval Wales: the cantref of Cemais in comparative perspective. Unpublished PhD dissertation, University College London.

The use of hillforts was at its most intense in the 250 years that followed the end of Roman administration in Britain, but it is undoubtedly significant that activity at some sites commenced before AD 410 – the traditional date for the end of Roman Britain. Thus, we can propose that certain sections of the late Roman elite chose to engage with hillforts rather than Romanised architectural traditions such as villas, towns, and temples. Whether some late Roman activity at hillforts can be associated with individuals who had been granted quasi-official status is a moot point (Hustwit 2014: 307-309; Esmonde Cleary 2017: 196). It is likely, however, that the use of hillforts was embedded within socio-political and economic systems that contrasted with civil-modes of imperial authority. Indeed, the (re) occupation of hillforts in the 5th and 6th centuries has been linked to socio-political, economic, military, and ideological transformations associated with the end of Roman imperial control in southern Britain (Seaman 2013: 16-17). This resonates well with evidence from other parts of Europe, such as northern Spain, where the occupation of hillforts has been associated with the transition from imperial, State-backed ‘extensive’ power structures to more local, elite-focused ‘intensive’ systems of power in the 5th and 6th centuries (TejerizoGarcía & Canosa-Betés 2018: 21-24). Nevertheless, whilst British archaeologists are accustomed to working within bracketed chronological frameworks, the (re)occupation of hillforts adds to a growing body of evidence which suggests that the transformation of Roman was a complex process that took place over an extended period and exhibited strong regional patterns (Haarer 2014). Much of the evidence that I have considered in this chapter can be paralleled in other parts of the British Isles, particularly Scotland and Ireland which have strong traditions of defended settlement (Noble 2016; O’Sullivan et al. 2013: 64-70). Indeed, comparisons can be drawn with regions that are further afield (for example Constant et al. 2019; Tejerizo-García & Canosa-Betés 2018). I will conclude, therefore, by suggesting that we must compliment the strong regional traditions of sitefocused excavation and research with wider-ranging 430

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Early medieval hilltop and enclosed settlements of Scotland during the first millennium AD Gordon Noble Abstract Throughout western and northern Britain, as well as in Ireland, fortified settlement played important roles in creating new forms of society in the first millennium AD. Both the archaeological and historical records suggest that the mid 1st millennium AD was a dynamic period, where social, economic and elite culture transformed dramatically. Hilltop settlements and enclosed settlements more generally appear to have played instrumental roles in supporting and maintaining social hierarchies in this period. This chapter discusses the evidence for fortified settlement in early medieval Scotland, outlining the evidence for a diverse range of enclosure and hilltop settlement forms, how these forms changed through time and the types of society that these settlements helped underpin. The evidence draws on a number of important new excavations over the last ten years. Keywords: Scotland, enclosed settlement, kingdoms, forts, belief

Introduction For northern Britain the topic of early medieval hilltop settlements is very pertinent as hilltop and enclosed settlements of a variety of forms are one of the few settlement types known in the latter half of the first millennium AD. During the first millennium AD, the geographical area of modern Scotland was partly subsumed within the Roman Empire for periods in the 1st and 2nd centuries AD, but thereafter contact with the Roman world was through raiding, trading and diplomatic relationships (Hunter 2007). During the Roman Iron Age, very few hilltop settlements are known (though coastal promontory forts are – see below) and from the 3rd century the settlement record in general dramatically falls away with very few settlements or houses of any kind known throughout the remainder of the first millennium AD. Nonetheless, from the 5th century AD in particular there was a rise in the construction of hillforts and other forms of enclosed settlement. This chapter will review the types of enclosed sites presently known in Scotland, the functions of these enclosures/settlements and the power structures and historical conditions that led to their rise and demise. A dramatic upsurge in data in the last decade in particular is beginning to enrich our evidence for this formative period where archaeological evidence has traditionally been thin on the ground. Scotland from the Roman Iron Age to 10th Century AD The first millennium AD in Scotland and northern Europe more generally stands at the interface between prehistory and history. Many regions remained essentially prehistoric (e.g. Scandinavia, while others

(e.g. Ireland in the west) saw a flourishing of historical records and written sources. Scotland occupies the challenging end of the scale in which there are few native documents or historical records prior to the 12th century and the records we do have focus on limited areas of present-day Scotland with very sketchy or absent coverage elsewhere. Nonetheless, the 5th century and the following centuries mark a key transition when sources for the societies that lived north of the Roman frontier began to increase and there are some, albeit very limited native sources written within the early medieval communities that occupied Scotland (see Evans 2014; Fraser 2009; Noble and Evans 2019; Woolf 2007). Like other regions such as Ireland and Anglo-Saxon England, the literary sources suggest that this was a transformative period with the emergence of new systems of rulership and social structure, and in northern Britain the 6th century marks a point when references to kings and kingdoms occur in multiple sources that can be cross-referenced indicating a shift towards lineage-based power systems (See Alcock 2003 for a useful overview). Kings and kingdoms in contrast were not a feature of the Roman Iron Age, at least not in the written sources we have for that period, but an ever-shifting picture of kings and kingdoms dominates the second half of the first millennium AD. In Scotland, the historical sources suggest that in the early medieval period there were a multitude of competing social, political and cultural identities (Figure 1). To the west lay the Scots of Dál Riata, Gaelic–speaking peoples with strong connections to Ireland (Campbell 2001); in the southwest of modern Scotland were Brittonic polities; and in the southeast, were further Brittonic societies under pressure from the expanding Anglo–Saxon kingdom of Bernicia/

Perchement et Réalités Fortifiées en Mediterranee (Archaeopress 2023): 433–448

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Figure 1. Map showing the major early medieval polities of Scotland with all sites shown in Figure 2 and select others referenced in text

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Early medieval hilltop and enclosed settlements of Scotland during the first millennium AD Northumbria. In the northeast were the kingdoms of the Picts (See also Woolf 2007: 5, Map I.1). From the late 8th century onwards Viking intrusion and subsequent settlement had a significant impact on all of the existing polities and kingdoms that occupied the landmass of modern Scotland (Woolf 2007: 275-311). By the 10th century major changes in the political geography of mainland Scotland had occurred with the two largest kingdoms – the Picts and the Scots – disappearing, being replaced by the kingdom of Alba, the forerunner of the Medieval kingdom of Scotland. Traditionally the changes in the nature of power and rulership have been difficult to track in Scotland, with the trajectories in Scotland thought to follow that of other, better documented regions: envisaging a shift sometime in the 6th-7th century AD from locally based power to more direct regional and intra-regional control, influenced and stabilised by the adoption of Christianity (e.g. Alcock 2003; Warner 1988: 57). However, the patterns have been difficult to draw out, but the renewed work on defended settlements represents one way in which the material trappings of rulership and the exercise of power can be traced through the first millennium AD.

monuments are also a frequent and iconic element of the archaeological record with these monuments clearly playing important roles in creating and maintaining new forms of personal and group affiliation in this time of change (e.g. Forsyth 1997; Goldberg 2013: 155-159; Henderson and Henderson 2004; Samson 1992). The occurrence and re-emergence of hilltop sites and enclosed settlements is also an important element of this period and the study of these has formed a key element of early medieval scholarship for northern Britain and Scotland in particular. Hilltop settlements in particular often form the focus of any consideration of settlement given the dearth of domestic traces and also because certain defended settlements are referenced in the slim historical literature we have for this period and region. These sources, such as the Irish Annals or Vita Columbae, imply that hilltop settlements and other forms of defended settlement were at the top of the settlement hierarchy. Defended settlements that had contemporary historical or literary references formed the pioneering work of Leslie Alcock on early medieval studies in Scotland with Alcock in the 1970s and 1980s undertaking a series of keyhole excavations at some of these historically documented places, in a programme explicitly aimed at identifying early medieval phases of occupation at these sites (Alcock 1988, 2003; Alcock and Alcock 1990: 216; Alcock et al. 1989). More recent work, particularly over the last decade has also substantially fleshed out the picture.

Hilltop settlements/defended enclosures All of the early medieval societies that occupied the present landmass of Scotland: Picts, Scots, Britons and Anglo-Saxons, constructed defended settlements from at least the 5th or 6th century AD and these sites appear to be deeply implicated in the emergence of new, lineage-based, power structures where warfare, the conquest of land and growing hierarchies allowed the expansion of kingship and kingdoms. However, as noted above tracking these changes has been hampered by the archaeological record of this period. The number of sites known has been traditionally very small (dozens rather than hundreds) and the archaeology of this period has often been described as problematic. The scale of archaeological investigation has also been frustratingly slight until recent years (see Carver 2011).

The evidence base A number of reviews of the evidence have been carried out in recent years (Noble 2016; Noble et al. 2013; Ralston 2004) and a welcome upsurge in excavated sites has begun to flesh out our evidence base for hilltop settlements and allied traditions. The evidence for enclosed settlement of the 5th-10th centuries AD can be loosely categorised under the following headings: Ringforts, Duns and Palisaded Enclosures

Nonetheless, key elements of the archaeological record can be outlined. As noted above the settlement record becomes very sparse after the 3rd century AD – roundhouses had dominated the settlement record for over 2000 years, but after the 3rd century settlement of any form is difficult to trace (Hunter 2007: 49). There are upland longhouse settlements in central Scotland dating to the later first millennium AD and stone-built structures known from the northern Isles, but in the lowlands only a handful of structures are known. On the other hand, the burial record increases – after more than a thousand years of very limited burial evidence, we see the widespread establishment of cemeteries, including barrow cemeteries and long-cist cemeteries (e.g. Maldonado 2013; Mitchell and Noble 2017). Memorials to the dead and monumental carved stone

At the smaller end of the scale of early medieval enclosed sites in Scotland are monuments variously classified as ‘ringforts’, ‘duns’, or simply ‘enclosures’ (Figure 2). These can be hilltop situated, but they are also found in a range of other topographic settings. In western Scotland, duns, (normally hilltop or on hillslopes) stone-walled enclosures enclosing areas less than 30m in diameter are known to include early medieval examples of the first millennium AD, but similar monuments also date to the Iron Age. There is also a serious lack of radiocarbon dates for this site type, though for early medieval examples continental imports help pin down the chronology of a small number of sites (Campbell 2007: Table 19). Finds from the galleried stone-walled dun at Ardifuir, Argyll 435

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Figure 2. Examples of hilltop/enclosed/promontory settlements of the early medieval period in Scotland

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Early medieval hilltop and enclosed settlements of Scotland during the first millennium AD (Figure 2), for example, include E ware suggesting a 6th–7th century AD occupation phase, but a sherd of Samian pottery as well as the morphology of the site indicate that the enclosure may have been initially constructed and occupied in the early centuries AD. Kildalloig, Kintyre has produced similar evidence. Here a dun, 13-15 m in internal diameter, had a probable earlier occupation phase associated with 2nd century AD Roman imports and a later occupation layer produced E ware, glass beads and rotary querns again suggestive of 6th or 7th century phase (Bigwood 1964: 19; Campbell 2007: Table 19). Confirmed or probable later first millennium AD occupation, based on artifactual associations, is recorded at other duns in the region of Argyll, the locus of the kingdom of Dál Riata. Examples include Kildonan (Figure 2), which furnished a penannular brooch and radiocarbon dates of the 8th or 9th centuries AD (Fairhurst 1939; Peltenburg et al. 1984), as well as Dun Fhinn, an unusual sub-rectangular dun (RCAHMS 1971: 83-4), Dùn An Fheurain (Ritchie 1971), Leccamore, Luing (Macnaughton 1893) and Ugadale Point (Alcock and Alcock 1987: 131; Fairhurst 1956) (Figure 2). The notable element shared by all of these Argyll sites with early medieval occupation is that they are small and generally of a different character from the more typical circular duns considered to be solely of Iron Age date which are present in the region (Harding 2012: 168-9).

Sites similar to Aldclune and some of the other larger Perthshire homesteads/ringforts also occur in northeast Scotland in Aberdeenshire, a region which would also have been part of Pictland. Here enclosures of a similar scale to the homesteads/ringforts of Perthshire have recently been dated to the early medieval period (Cook 2011a, 2011b). Examples investigated include Maiden Castle on the slopes of Bennachie (Cook 2011a) (Figure 2), which featured remains of at least two successive enclosures: here a thick stone-walled enclosure of around 20m in internal diameter was enveloped by perhaps successive phases of surrounding ramparts and ditches (attaining a maximum of 40m in overall diameter). Other sites dated to this period include a bivallate fort at Cairnmore (Figure 2), in western Aberdeenshire and, potentially, a series of surveyed, but as yet largely unexcavated, sites in the Don Valley of central Aberdeenshire (Cook 2011b). Topographically, these sites are all generally hillslope locations rather than hilltop. Elsewhere in Pictland there are also reused Iron Age enclosures, including duns. For example, excavations at Dun Ardtreck on Skye recovered a sherd of E ware suggesting a 6th or 7th century AD phase of occupation there (MacKie 2000). Dun Ardtreck consists of a central oval thick stone-walled dun around 1114 m in diameter within an outer enclosure wall that encloses around 0.07 ha. Palisaded Enclosures

Smaller enclosed settlements of the character of those found in Argyll are less common elsewhere in Scotland, but in Pictland in the east a number of sites of similar scale have recently been confirmed. However, as in Argyll, there is some difficulty in definitively separating Iron Age examples from early medieval phases of use (some Iron Age sites were reused in the early medieval period) without excavation. In central Scotland in Perthshire there are hundreds of examples of sites known variously as ringforts, homesteads and small walled enclosures of various types (Taylor 1990). Some sites of this form show only Iron Age use (Atkinson 2016; Strachan 2013), but others such as Queen’s View (Figure 2) and Litigan have finds that suggest early medieval phases if not early medieval primary construction (Taylor 1990). The Perthshire sites are usually around 15 m in internal diameter, but can extend up to 30 m, with stone walls up to 3 or 4 m thick. Excavations at Aldclune, Perthshire, showed that Iron Age homesteads were re-used in the early medieval period. One of a pair of homesteads, originally constructed in the last centuries BC or early centuries AD, was re-occupied in the second half of the 1st millennium AD, with a 9th century brooch suggesting that occupation continued or was renewed in the late 1st millennium AD (Hingley et al. 1997: illus. 2 and 3). Like the duns of the west these sites in central Scotland occupy a range of topographic positions from hilltops to hillslopes to valley bottoms.

Palisaded enclosures, so far only identified in lowland locations rather than hilltops, are a rare, but important category of defended enclosure constructed in early medieval Scotland. The most recently investigated example is an elaborate enclosure in Pictland at Barflat, Rhynie, Aberdeenshire, which combined palisaded elements with a ditched (and presumably banked) earthwork (Noble et al. 2013) (Figures 2 and 3). The enclosure and landscape around, which includes a contemporary cemetery, has a series of eight Pictish carved symbol stones associated. These stones show a variety of human and animal figures, and abstract symbols (Gondek and Noble 2011; RCAHMS 2007: 119-122). University of Aberdeen and University of Chester led excavations from 2011-17 identified that one of the symbol stones, the Craw Stane carved with a salmon and a symbol known as a ‘Pictish beast’ that still stands in situ was enclosed by two ditches and a third outer timber-defined enclosure measuring c. 60 m in maximum diameter. The outer enclosure consisted of a deep foundation trench (up to 1.5 m) which held huge oak planks and was flanked by an inner setting of postholes. This arrangement probably defined an elaborate timber-framed rampart or enclosing wall of some kind, perhaps with a wall-walk. The construction of this outer enclosure appears to be a secondary phase. Inside the enclosures a series of beam slots, postholes and finds-rich layers suggest the presence of 437

Figure 3. The enclosure complex at Barlfat, Rhynie with Pictish symbol stones from the Rhynie environs

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Early medieval hilltop and enclosed settlements of Scotland during the first millennium AD settlement and activity inside associated with a number of timber buildings. The finds at the site include the northernmost examples of Late Roman amphorae (B ware) in the world, extensive metalworking evidence including moulds, ingots and tools, and glass from Gallic workshops (Noble et al. 2013: 1142-1143; Noble et al. 2019). The radiocarbon dating and the artefactual evidence from Rhynie suggest this complex emerged in the late 4th century and came to an end in the 6th century AD. Lowland palisaded and ditched enclosures appear to have been a later 1st millennium AD phenomenon in Pictland too, with a truncated 9th to 10th century AD example known from Perthshire at Upper Gothens (Barclay 2001). A number of the more developed hillforts in Pictland may have also begun as palisaded enclosures (e.g. Dundurn in Perthshire – see below).

antiquarian investigation focusing on the impressive timber-laced/framed ramparts that extend up to around 8 m thick and 6 m high (MacDonald 1862: 348; Young 1891: 189). The finds of up to 30 carvings of bulls and a fascinating cistern structure are well-known finds from the 19th century investigation and destruction of Burghead (Oram 2007; Ralston 2004; RCAHMS 2007: 104; Young 1890, 1891, 1893). Investigation continued into the 20th century, but unfortunately the largest campaign of investigation by Small has never been published (Small 1969). University of Aberdeen led excavations from 2015 and due to continue till 2023 have greatly enriched our understanding of Burghead with multiple buildings in the interior of the fort identified and the complexity of the defences underlined with investigations at the seaward end of the fort revealing a timber framed wall still standing 3m high. Over 40 radiocarbon dates are now available showing that activity at the site began sometime in the 5th century AD, and continued until the Viking Age.

Palisaded enclosures may have also been constructed in areas occupied by Anglo-Saxon groups in southeast Scotland. For example, at St Abb’s Head, Scottish Borders, at a site that may be referred to in various Anglo–Saxon sources as Colodesbyrig/Colodaesburg, Leslie Alcock found two lines of palisade, one burnt, under a complex rampart enclosing a coastal promontory. The site may have been a secular fortification that later became a monastery (Alcock et al. 1986: 262-4). Another Anglian settlement in the Borders at Whitmuirhaugh, Sprouston, is associated with two different palisaded enclosures identified by aerial photographs, one of which is around 0.72 hectares in extent, but neither is directly dated (Smith 1991: 272). A confirmed early medieval palisade, possibly cutting off the promontory of land, did however form part of the defence of Phase 8 of the Anglian royal settlement at Castle Park, Dunbar, East Lothian (Perry 2000: 59).

The evidence from Burghead can be set alongside that from a limited number of further examples of promontory forts from northeast Scotland with secure evidence for construction or use in the second half of the first millennium AD; these include much more modest forts such as Green Castle, Portknockie on the Banffshire coastline and re-used Iron Age sites such as Cullykhan (Greig 1970, 1971; Ralston 1980, 1987, 2004). Elsewhere in Scotland promontory forts are less wellknown, but there are a number of sites that may date to the early medieval period. In the south these include Isle Head, Whithorn, one of the most heavily defended promontory forts of southwest Scotland that stands at the entrance to the harbour at the Isle of Whithorn (Figures 2). Toolis and Bowles (2017: 145) suggest this was a high-status counterpoint to the major ecclesiastical settlement of Whithorn. In the far north of Scotland few promontory forts have been excavated, but high status early medieval finds and structures are known from promontory and stack sites such as the Brough of Birsay and Brough of Deerness, Orkney [2840] (Barrett and Slater 2009; Curle 1982; Morris 1996), though whether these were enclosed by ramparts remains to be established. These latter sites became Viking power centres, by the 9th or 10th centuries AD.

Coastal promontory forts Archaeological studies have also revealed that a number of coastal promontory forts in Scotland date to the early medieval period (Figure 2). The most sustained archaeological work has been along the Moray Firth coast of northeast Scotland where a number of Pictish sites show evidence of the use or construction of defended enclosures in the 1st millennium AD. The most spectacular example of these defended coastal settlements is undoubtedly Burghead (Figures 2 and 4). The fort appears to have covered an area of around 5.5 hectares – the largest early medieval promontory site known in Scotland (Alcock 2003: 193; Foster 2004: 43; Oram 2007; Small 1969; Young 1891, 1893). The early medieval archaeology at Burghead is rich despite the fact that a large portion of the fort was destroyed in the early 19th century with the construction of a planned village and harbour over the remains of the fort (see Oram 2007 for a full historiography). Excavation at the site has had a long history, extending back to the 1860s, with

Promontory forts are one of the few enclosed site types of Scotland that do have a clear currency extending back into the Roman Iron Age. University of Aberdeen excavations at Dunnicaer, Aberdeenshire, have confirmed occupation centring on the 2nd to 4th century AD at a heavily eroded promontory fort, the findspot of five carved Pictish symbol stones in the 19th century. The stones appear to have come from the rampart of the fort and the excavations revealed evidence for settlement inside including multiple hearths. A number of Roman finds came from the 439

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Figure 4. The Burghead promontory fort as it survives today. Upper citadel to right, lower citadel to left and modern town of Burghead overlying parts of the fort in the background

occupation layers, including Samian pottery and sherds of Roman glassware, finds that are very rare this far north. A number of other promontory forts on the east coast of Scotland have dates in the early centuries AD, for example Blockiehead, Aberdeenshire and Barns Mill, Fife.

enclosures had been constructed to create a complex multivallate fort that was occupied at least until the 9th century AD. The excavations at Dunadd have produced one of the most extensive metalworking assemblages known from early medieval Britain, with evidence for gold and silver working, hundreds of crucible fragments and moulds for brooches and other high-status objects (Lane and Campbell 2000: 98-148). Dunadd also has the largest assemblage of E ware known from Scotland. Other examples of identified complex early medieval forts in the west include Dunollie and Dunaverty, both sites referenced in early sources (see Alcock and Alock 1987).

Complex hillforts The most famous early medieval enclosures in Scotland are the hilltop sites, especially those identified as ‘nuclear’ hillforts (Figure 2). The legitimacy of the category ‘nuclear fort’ is questionable given the variety of forms, but in general these sites are characterised by a complex hierarchical layout, with a series of terraces and enclosures usually occupying different components of craggy hills at different heights and generally surrounding a central (and higher) enclosure that was of seemingly greater significance (Figure 2). This site type was first identified and explored by Stevenson (1949). The best known example is Dunadd in western Scotland, which may be described as a multivallate fort on a prominent rocky hill, and has been identified as a principal royal seat of Dál Riata (Lane and Campbell 2000) (Figure 2). Like many of the smaller sites described above, the early medieval fort of Dunadd was previously occupied in the Iron Age (Lane and Campbell 2000: 89). A new phase of settlement on the summit occurred from the 5th and 6th centuries AD and by the late 6th or 7th centuries AD a series of lower

Other examples of nuclear hillforts in Pictland include Dundurn, Perthshire, a site mentioned in the Annals of Ulster as the location of a siege in the late 7th century (Figure 2). At Dundurn, Alcock’s keyhole excavations revealed a prominent summit citadel enclosure on top of a craggy hill overlooking the upper Earn river valley, with a series of lower ramparts enclosing lower terraces of the hill (Alcock et al. 1989). The stone-built ramparts appear to have replaced earlier timber defences. A further Pictish example of a complex multivallate fort was Clatchard Craig, Fife, a site now unfortunately completely destroyed by quarrying (Figure 2). The defences on Clatchard Craig comprised a hilltop citadel that had been enclosed by no less than seven ramparts covering an area of around 2 hectares (Close-Brooks 1986). Recent radiocarbon dates from this site suggest 440

Early medieval hilltop and enclosed settlements of Scotland during the first millennium AD the fort was constructed and destroyed in a relatively short period during the 7th century AD. There are a number of further possible examples of complex hilltop forts in Pictland including sites such as East Lomond Hill in Fife and King’s Seat, Dunkeld, Perthshire, both currently under excavation (Driscoll 2011: 256; Feachem 1955) (Figure 2). Others include The Mither Tap o’ Bennachie, in Aberdeenshire, where small-scale excavations conducted as part of path improvement by Forestry Commission Scotland and recent work by the University of Aberdeen has confirmed occupation in the 1st millennium AD, with the focus of occupation in the 7th and 8th centuries cal AD (Atkinson 2006; Feachem 1955: 76; RCAHMS 2007: 105-107; Shepherd 1993) (Figure 2).

Discussion Chronology As highlighted above there are relatively few hilltop settlements or any form of enclosed settlement from the Roman Iron Age, but new discoveries such as Dunnicaer and the dates from other promontory forts are slowly changing the picture, suggesting some smaller coastal sites were occupied in this period (Figure 5). Dunnicaer was at its height in the 3rd and 4th centuries AD and other sites such as the enclosure complex at Rhynie also began in the Late Roman Iron Age in the 4th century AD. There are a number of sites whose dates fall firmly in the period 5th to 6th/early 7th century AD (Figure 5). These include generally fairly modest sites such as the ringforts at Cairnmore and Maiden Castle in northeast Scotland, but a number of the complex hilltop settlements such as Dundurn, Dunadd, Doune of Relugas and Clatchard Craig have the odd date suggesting early activity in a similar period prior to the construction of more complex defences and more intensive settlement. Mote of Mark, an elite hilltop settlement of southwest Scotland has dates centring on the 5th and 6th centuries, but there are only a handful of dates and activity may well have extended later. The majority of sites have the bulk of radiocarbon determinations post-dating c. 600 AD and these are generally the more complex, larger and more heavily defended hilltop sites such as Clatchard Craig, Alt Clut, Mither Tap, Dundurn, Dunollie and Craig Phadrig (Figure 5). The largest early medieval site thus far identified, the promontory fort at Burghead seems to have major defences covering an area of over 5ha in the 7th to 8th centuries cal AD. Around the 6th to early 7th century there appears to be overlap in site types and sizes with ring forts such as Cairnmore and Maiden Castle seemingly in use in the same period that the larger and more complex hilltop settlements were being consolidated. The increasing focus on the larger and more elaborate enclosures in the later centuries of the first millennium AD can be related to the appearance in certain parts of Scotland of more consolidated kingdoms. For example, in Pictland in eastern Scotland the Pictish over-kingship of Fortriu appears to have been a late 7th century development (Woolf 2006: 193).

Other major hillforts in use in the first millennium AD in Pictland also utilised the surviving remains of earlier, Iron Age forts, such as Craig Phadrig, Inverness (Figure 2), where finds of E ware and a fragment of a mould for an escutcheon from a hanging bowl, as well as a radiocarbon date from an occupation layer of the 5th to 6th century AD, all reveal an early medieval phase of use (Small and Cottam 1972). Recent work following storm damage also revealed a palisade dug into the top of the earlier rampart dating to the 5th to 6th century AD (Peteranna and Birch 2019). In the Brittonic areas of southwest Scotland there are similar sites. Trusty’s Hill is an early medieval fort in Galloway, southwest Scotland (Toolis and Bowles 2017: 8-9) (Figure 2). Recent excavations have suggested that early medieval occupation began here around the early 6th century AD, with this occupation argued to have ended dramatically with the destruction of the fort in the middle of the 7th century at the latest. Alt Clut, Dumbarton Rock, may have been another complex fort, but any early medieval enclosing elements have been seriously compromised by the later castle built on the double-peaked volcanic plug that guards the confluence of the Clyde and the Leven rivers (Alcock and Alcock 1990). Alcock’s excavations here indicated early medieval occupation and some evidence for defences but the survival of early deposits was limited. Similar sites may be identifiable in southeast Scotland and include forts such as Dalmahoy Hill, Midlothian, and Moat Knowe, Buchtrig, Roxburghshire (Harding 2012: 170) (Figure 2). Dumyat Hill in Stirlingshire (Feachem 1955: 77), and Castle Rock, Edinburgh (Driscoll and Yeoman 1997: 228), also seem likely contenders to have been early medieval forts. Other early medieval forts have also been identified in southern Scotland. A single rampart at the Brittonic hillfort of Mote of Mark, Dumfries and Galloway, encloses an area around 0.2 ha (Laing and Longley 2006: 1) (Figure 2). The site produced a large assemblage of imported pottery (55 sherds of E ware) and glass, along with moulds for making brooches, personal adornments and horsegear.

A recent surprise of the more concerted dating programmes of recent years is how late occupation at some hilltop sites went. Previous commentators had suggested that the tradition of building forts declined in the late first millennium AD as power centres shifted to lowland sites (e.g. Cook 2013: 85; Driscoll 1998: 169; Ralston and Armit 2003: 225). The late dates compiled here demonstrate that fort defences were created into the late first millennium AD and may have continued to be occupied and used into the 11th century AD, a 441

G. Noble period when the first castle sites began to emerge in Britain through Norman influence. Frequency and scale One important thing to note about early medieval hilltop settlements and related traditions is that despite the growing corpus and a number of new discoveries the overall numbers of identified sites remain small. Hundreds of hillforts and enclosed settlements have been excavated in Scotland but very few can be attributed to the early medieval period – Iron Age sites, particularly of the period c. 400100 cal BC are much more frequently identified. Another common characteristic of early medieval hilltop sites and related promontory forts, palisaded enclosures and ringforts is how generally small these were compared to earlier, prehistoric enclosed sites, a phenomenon also found in Ireland and to an extent Wales and western England (see Seaman and O’Sullivan this volume). Early medieval enclosed sites in Scotland rarely exceed one or two hectares in total size and the modesty of these enclosure forms is in stark contrast to the much larger prehistoric forts with large middle Iron Age forts of Scotland at times exceeding 5-10 hectares or more. This might imply that different social formations influenced the phenomenon of enclosure in the prehistoric and in the early medieval periods, with rulership that was based on the immediate lineage of an individual rather than perhaps the more communal (though none the less complex) kinship links of a wider social group (a tribus, civitas or gens (cf. Moore 2011: 339-40), perhaps lying at the heart of this change to smaller sites. It is perhaps only with the more consolidated over– kingships and regional kingdoms of the c. 7th century onwards in Scotland that fortified sites began to be identified as signifying wider social and ethnic identities in the early medieval period, but even then the larger sites such as the nuclear forts of Scotland remained relatively modest in size, generally suitable for containing a king, a warband and a limited clientship rather than larger population aggregations. In terms of scale and defences, it seems likely that there was a general link between the complexity of defences and the status of the site. The few contemporary historical

Figure 5. Oxcal v.4.3.2 plot of radiocarbon dates from first millennium AD enclosed sites in Scotland

442

Early medieval hilltop and enclosed settlements of Scotland during the first millennium AD references we have for Scotland, for example, seem to identify enclosed sites that are likely to have been at the larger end of the scale – the nuclear forts at Dunadd and Dundurn are referenced on more than one occasion in annalistic accounts, whereas the smaller enclosures, hill or promontory forts are rarely mentioned in the sources. In Ireland, where historical sources are much more common, it is clear that the most complex enclosures were the preserve of the highest grades of kings as stated in the law tracts implying there was also a general concordance between complexity of defences and status: the Irish law text Críth Gablach stresses the importance of a king’s fort having more than a single surrounding bank for example (MacNeill 1923). Certainly in Scotland, the richest assemblages of material culture do tend to come from the early medieval forts with complex defences such as Dunadd. The link between form and hierarchy in Scotland also seems explicitly referenced in the morphology of the largest sites – both nuclear forts and occasionally promontory forts such as Burghead have hierarchical layouts with the highest status part of the site elevated above other enclosures.

AD 731 referred to Alt Clut, Dumbarton, as a strongly defended political centre – civitas munitissima Brettonum quae vocatur Alcluith, but also refers to it as an urbs – town/city – urbs Alcluith (HE: I.11 and HE: I.12). However, the hilltop settlements or enclosed settlements outlined in this chapter have few confirmed buildings or structures within. The lack of ground plans of buildings within early medieval forts in Scotland is a common feature – no clear internal structures were identified in successive excavations at Dunadd for example. Elsewhere modest structures have been found at Mote of Mark (traces of a 4 m by 8.5 m rectangular building built against the northern rampart) and at Clatchard Craig (a floor layer and hearth suggesting a rectangular structure measuring 9 m by 5 m (Close-Brooks 1986: 145), but the settlement remains thus far fail to match the Bede’s description of the similar site at Dumbarton as a town, though we do not know for sure what these Latin terms meant in the 8th century when Bede was writing. At Rhynie a series of buildings have been identified, but here it seems likely that non-earthfast timbers, turf and other organic materials, made up the superstructure of these buildings as their ground plans as recognized archaeologically are only partial. Recent work at sites like Dunnicaer and Burghead has also began to flesh out the architectural details of the structures and layout of the buildings within these sites and again shows that the archaeological traces of buildings are likely to be difficult to identify without good preservation conditions. As well as being settlements themselves, in Scotland it is clear that major fortified centres also fitted into a wider settlement hierarchy, with satellite elite settlements in close proximity to others. Within the environs of Dunadd, for example, the crannogs (lake-side dwellings) at Loch Glashan and Ederline were located 10 km and 15 km to the east and northwest respectively of the fort. These were occupied in the same period as Dunadd, with both receiving imports of E ware, most likely redistributed from Dunadd itself (Campbell 2007: Table 19; Crone and Campbell 2005: 56-63).

Social roles There is little doubt that hilltop settlements and enclosed sites were the focus of elite power and identity. For Scotland, sites such as Dundurn, Dunadd and Alt Clut, Dumbarton, are some of the few sites mentioned in the limited historical sources for the region. Due to this fact, from the early days of early medieval archaeology in Scotland these have been identified and interpreted as chiefly or kingly residences and the seats of potentates – important landholding families (e.g. Alcock 1988; Feachem 1955; Stevenson 1949). Certain sites seem to have been deeply implicated in kingship – with rulership over particular forts explicitly referenced in relation to particular kings and kingdoms. This implies that the construction and control of forts was a central means of underlining, materializing and enacting power. Enclosure was also clearly one way in which the bonds between the ruler and the ruled were fused. Irish law tracts, for example, state that clients of kings and lords were required to perform a fixed amount of labour, which included building the rampart of a fort (Kelly 1988: 30). Thus, as Gleeson notes, those involved in the construction of forts, whether as followers, prisoners or slaves of a powerful leader, were actively taking part in creating the bonds of clientship that formed the basis of the hierarchical societies that characterized the early medieval period (Gleeson 2012: 18).

Other indicators of status and the exercise of power at these fortified sites are the occurrence of largescale evidence for crafting, long-distance trade and the presence of carved stone monuments. An obvious indicator of status at early medieval enclosures in Scotland is the presence of Mediterranean and continental imports and of metalworking (Campbell 2007: 123-4). Many of the excavated hilltop and other enclosed sites have produced extensive evidence for imports, though the numbers tend to be small in contrast to sites in southwest England, from where the trade is likely to have disseminated. Sites like Dunadd, Mote of Mark and Rhynie also have abundant evidence for craftworking, particularly metalworking. It is likely that the objects which were produced at these sites were

The marginal nature of some of the higher hilltop sites could suggest they were in some cases places of seasonal assembly. Nonetheless, certain sites are implied to have been major settlements – Bede in 443

G. Noble redistributed by the elites at the site to cement social relations with their followers, thereby acting as means of creating networks of affiliation and at the same time enhancing social differentiation and the elite control of resources (e.g. Campbell 2007: 116; Nieke 1993).

In the second half of the first millennium AD hilltop settlements have dominated the study of this period in Scotland, but new work is beginning to indicate the importance of other categories of sites and flesh out the number of identified examples. Here, fieldwork on a larger scale than conducted previously and the routine use of radiocarbon dating has greatly aided the identification of an increasing dataset.

One feature worthy of comment in both Ireland and Scotland is the ways in which art, monumentality, and unusual material culture were also used to highlight the pre-eminence of certain enclosed sites. In Scotland iconography clearly played a part in materializing the significance and symbolic weight of certain locations. Rock carvings of a boar, a footprint, an ogham inscription and a rock cut basin at Dunadd have been argued to have been involved in inauguration ceremonies (Lane and Campbell 2000: 251); and similar interpretations have recently been proposed for carvings at Trusty’s Hill (Toolis and Bowles 2017: 83-102). Carved symbol stones including an axecarrying human-like figure stood at the entranceway of the enclosure complex at Rhynie (Noble et al. 2019) (Figure 3). Through architectural devices such as the placement of sculpture those overseeing the construction of these fortified enclosures appear to have been attempting to use material culture and architecture to foreground the exceptional qualities of places that were intimately bound into the structure and hierarchy of early medieval society. This seems to be a feature of both pre-Christian and Christian contexts. The major promontory fort at Burghead for example has a series of bull carvings that may relate to an early (and possibly pagan) phase of the site, but there is also an important collection of early Christian sculpture including fragments of cross-slabs and a shrine which indicate the inclusion of a church within the fort in the c.8th to 10th century phase of the site (Noble and Evans 2019: 46-47, 54-55). Clearly, ritual, whether pagan or Christian (or hybridisations), formed an important element of political authority and the legitimisation of rulership at these central places.

Acknowledgments This paper was written as part of the Leverhulme Comparative Kingship project at the University of Aberdeen (RL-2016-069). Bibliography Alcock, L. 1988. The activities of potentates in Celtic Britain, AD 500-800: a positivist approach, in S.T. Driscoll and M.R. Nieke (eds) Power and Politics in Early Medieval Britain and Ireland: 22-46. Edinburgh: Edinburgh University Press. Alcock, L. 2003. Kings and Warriors, Craftsmen and Priests in Northern Britain AD 550-850. Edinburgh: Society of Antiquaries of Scotland. Alcock, L. and E.A. Alcock 1987. Reconnaissance excavations on Early Historic fortifications and other royal sites in Scotland, 1974-84: 2, Excavations at Dunollie Castle, Oban, Argyll, 1978. Proceedings of the Society of Antiquaries of Scotland 117: 119-147. Alcock, L. and E.A. Alcock 1990. Reconnaissance excavations on Early Historic fortifications and other royal sites in Scotland, 1974-84. 4: excavations at Alt Clut, Clyde Rock, Strathclyde, 1974-75. Proceedings of the Society of Antiquaries of Scotland 120: 95-149. Alcock, L., E.A. Alcock and S.M. Foster 1986. Reconnaissance excavations of Early Historic fortifications and other royal sites in Scotland, 197484: 1, Excavations near St Abb’s Head, Berwickshire, 1980. Proceedings of the Society of Antiquaries of Scotland 120: 255-79. Alcock, L., E.A. Alcock and S.T. Driscoll 1989. Reconnaissance excavations on Early Historic fortifications and other royal sites in Scotland, 1974-84. 3: excavations at Dundurn, Strathearn, Perthshire, 1976-77. Proceedings of the Society of Antiquaries of Scotland 119: 189-226. Atkinson, J.A. 2006. Mither Tap Fort, Bennachie, Aberdeenshire: Results of an Archaeological Watching Brief. Edinburgh: Headland Archaeology, Unpublished Data Structure Report. Atkinson, J.A. 2016. Ben Lawers: An archaeological landscape in time. Scottish Archaeological Internet Reports 62. http://archaeologydataservice.ac.uk/archives/ view/sair/contents.cfm?vol=62 [Accessed 1 March 2020]

Conclusions The landscapes and architecture of power and governance connected to the developing kingdoms of early medieval Scotland appear to have been underpinned by the construction and evolution of hilltop and other forms of defended settlement. There is increasing evidence for the construction of these sites during the Roman Iron Age, but the 5th century seems to mark a key transition when the number, diversity and scale of these sites dramatically increases. In this respect, Scotland follows other regions such as Ireland, western Britain and Wales, and many regions of the European mainland (see papers in Christie and Herold 2016) where hilltop and defended settlements played a role in the creation and maintenance of the Late Iron Age/migration period/early medieval world. 444

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Perchement et Réalités Fortifiées en Méditerranée et en Europe, Vème-Xème Siècles / Fortified Hilltop Settlements in the Mediterranean and in Europe (5th-10th centuries) is the result of the International Congress of History and Archaeology held in October 2019 in Roquebrune-sur-Argens about the fortified hilltop settlements of Late Antiquity and the Early Middle Ages. The congress brought together many of the most prominent scholars in the field (principally archaeologists) to present both brand new data and syntheses on wide contexts throughout the European continent, the Mediterranean basin and beyond. The book stands as the most recent and comprehensive update on the ‘perchement’ (i.e. the fortified hilltop settlement) and it will represent a benchmark for scholars working on this topic for decades to come.

Philippe Pergola is Full Professor and Dean at the Pontificio Istituto di Archeologia Cristiana (Rome) and Research Director Emeritus at the University of Nice (C.N.R.S.). His main research interests deal with the Early Christian topography of cities and rural areas in the Mediterranean. He has directed more than 150 archaeological missions in the Mediterranean and in the Horn of Africa and has authored hundreds of publications on these topics. Gabriele Castiglia gained his PhD from the Pontificio Istiuto di Archeologia Cristiana (Rome) where he is Assistant Professor. He has worked for twenty years in archaeological missions in Italy and in Eastern Africa and has authored many publications on these topics. Elie Essa Kas Hanna began his university studies in Syria, where he completed a master’s degree in archaeology at the University of Aleppo in 2007. He obtained his PhD from the Pontifical Institute of Christian Archaeology in Rome in 2017, and is currently associate professor at the Pontifical Oriental Institute, Rome. Ilaria Martinetto is an independent researcher. Jean-Antoine Segura completed a master in archaeology at the University of Aix-en-Provence, he is now a PhD candidate (Université de Caen-Normandie) and working for the Archaeological Service of the Département du Var in south-eastern France. His research focuses on early medieval fortified settlements (5th-9th c. AD).

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