L'essor des premières sociétés de métallurgistes en Afrique centrale: Anthropologie du terrain (French Edition) 9782140267062, 2140267060

Alors que l'origine de la métallurgie en Afrique centrale fait toujours débat, les nombreux sites d'habitat fo

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L'essor des premières sociétés de métallurgistes en Afrique centrale: Anthropologie du terrain (French Edition)
 9782140267062, 2140267060

Table of contents :
SOMMAIRE
— 1 — CADRES THÉORIQUE ET ANTHROPOLOGIQUE
— 2 — CONTEXTE ARCHÉOLOGIQUE DES PRODUCTIONS TECHNIQUES ET ARCHITECTURALES
— 3 — DES ENSEMBLES RÉGIONAUX AUX SYSTEMES CULTURELS
CONCLUSION GÉNÉRALE
BIBLIOGRAPHIE/SOURCES CONSULTÉES
INDEX DES NUMÉROS DE SITES CITÉS

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Couverture de l’ouvrage Dessin © Didier Kassaï/Mission MAEE-Étienne Zangato Un forgeron en activité dans l’Adamaoua (Afrique centrale), il y a 3000 ans

© L’Harmattan, 2022 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-14-026706-2 EAN : 9782140267062

L’ESSOR DES PREMIÈRES SOCIÉTÉS DE MÉTALLURGISTES EN AFRIQUE CENTRALE Anthropologie du terrain

Cahiers d’anthropologie des techniques Collection dirigée par Éva David Les ouvrages de recherche fondamentale publiés dans cette collection sont destinés à tous ceux qui s’interrogent sur la valeur des interprétations d’ordre anthropologique fondées sur l’analyse du patrimoine matériel ancien. Sous la forme de recueils d’articles ou de monographies reprenant éventuellement des thèses, les cahiers livrent les résultats inédits de la compréhension de l’objet archéologique exhumé de différents terrains muséographiques et de fouilles, que celui-ci témoigne des premières populations d’homininés ou encore de civilisations du passé. L’objet pose la question du sens à donner à la technique qu’il utilise ainsi qu’à la trajectoire industrielle et au changement technique dans lesquels il s’inscrit. Cette approche permet de réviser la valeur des caractérisations chrono-culturelles fondées sur l’analyse de l’objet repensé dans la perspective de sa phénoménologie dans le domaine de l’Archéologie. En parallèle, une forme d’expérience réflexive oriente cette recherche vers une ontologie de l’objet alors lié à une pratique technique, en tant que pré- ou protohistorien. Les auteurs intéressés peuvent soumettre leur projet de manuscrit directement auprès des Éditions L’Harmattan. Cahiers déjà parus aux Éditions L’Harmattan : Éva David (dir., 2019. Cahier 1 — Anthropologie des techniques. De la mémoire aux gestes en Préhistoire. 214 pages. Hubert Forestier, 2020. Cahier 2 — La pierre et son ombre. Épistémologie de la préhistoire. 272 pages. Louis De Weyer, 2020. Cahier 3 — Les premières traditions techniques du Paléolithique ancien. 325 pages. Eric Boëda, 2021. Cahier 4 — Le phénomène technique en préhistoire. Une réflexion épistémologique à partir et autour du Levallois. 189 pages.

Étienne ZANGATO

L’ESSOR DES PREMIÈRES SOCIÉTÉS DE MÉTALLURGISTES EN AFRIQUE CENTRALE Anthropologie du terrain

Du même auteur Zangato É. 1999 – Sociétés et mégalithes dans le Nord-ouest centrafricain, Cambridge Monographs in African Archaeology 46, British Archaeological Reports International Series 768, 223 p. Zangato É. 2000 – Les occupations néolithiques dans le Nord-ouest de la République Centrafricaine, Éditions Mergoil, série Préhistoire, n° 3, 150 p. Zangato É. 2007 – Les ateliers d’Öboui. Premières communautés métallurgistes dans le Nord-ouest du Centrafrique. Éditions Recherche sur les Civilisations, 149 p.

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À Louise, Théo et Paul-Émile

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SOMMAIRE Sommaire ................................................................................................... 9 Avant-propos ........................................................................................... 11 Introduction............................................................................................. 13 Qu’appelons-nous communautés métallurgistes ? ........................................... 16

—1— CADRES THÉORIQUE ET ANTHROPOLOGIQUE Cadre général de l’étude ........................................................................ 19 Le cadre géographique ..................................................................................... 19 L’historique des recherches ............................................................................. 21 Le cadre théorique de l’étude........................................................................... 24

Pour une anthropologie du terrain en faveur d’une archéologie régionale................................................................................................... 29 Modèle de distribution générale des sites ........................................................ 29 Cadre topographique de l’implantation des sites ......................................... 30 Marquage des lieux de culte des rites agraires à l’échelle locale................. 31 Marquage des lieux de culte des rites d’activité métallurgique à l’échelle locale ........................................................................................................... 33 Marquage des lieux d’inhumation à l’échelle territoriale ............................ 33 Importance des fouilles et du contexte stratigraphique des sites étudiés ..... 36 Contexte stratigraphique des sites étudiés ................................................... 37 Mise en place d’une chronologie régionale ..................................................... 40 Le premier Âge du fer (2500 – 1500 avant J.-C.), Fer 1.............................. 41 Le deuxième Âge du fer (1500 av. J.-C. – 500 après J.-C.), Fer 2 .............. 47 L’Âge du fer 2a (1500 – 800 av. J.-C.) ................................................... 47 L’Âge du fer 2b (800 – 100 avant J.-C.) ................................................. 49 Structures d’habitat ............................................................................. 51 L’Âge du fer 2c (100 avant J.-C – 500 après J.-C.)................................. 53 Structures cinéraires............................................................................ 56 Le troisième Âge du fer (500 – 1500 après J.-C.), Fer 3 ............................. 57

—2— CONTEXTE ARCHÉOLOGIQUE DES PRODUCTIONS TECHNIQUES ET ARCHITECTURALES Caractéristiques architecturales des monuments ................................ 59 Les monuments à vocation non funéraire ........................................................ 59 Les vestiges archéologiques et les structures de foyer ................................ 62 Les monuments à vocation funéraire ............................................................... 65 Les vestiges archéologiques et les structures de foyer ................................ 66

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Productions métallurgiques ................................................................... 67 Caractéristiques des productions métallurgiques ............................................. 67 Kora 2 – Un atelier de préparation de la matière première .......................... 67 La structure 1 (St. 1) ............................................................................... 69 La structure 2 (St. 2) ............................................................................... 71 Kora 1 – Un atelier de réduction et d’épuration du métal............................ 73 Gbatoro – Un atelier de forge ...................................................................... 76 La structure de foyer et les vestiges associés .......................................... 77 La fosse à vidange ................................................................................... 80 Apport des analyses métallographiques ........................................................... 80 La production des outils ................................................................................... 83

Productions céramiques ......................................................................... 84 Caractéristiques des pâtes ................................................................................ 84 Caractérisation des techniques de montage ..................................................... 87

—3— DES ENSEMBLES RÉGIONAUX AUX SYSTEMES CULTURELS Formation des groupes régionaux ......................................................... 93 L’ensemble Bétumé ......................................................................................... 94 L’ensemble Nana-Modé ................................................................................ 100 L’ensemble Gbabiri ....................................................................................... 106 Conclusion ..................................................................................................... 113

Des ensembles aux systèmes culturels à partir de l’archéologique .. 115 Expression sociale des ensembles culturels dans la dynamique régionale..... 115 Changement/Emprunt ................................................................................ 117 Généralisation d’un type de matière première et d’un type de décor à l’échelle régionale ..................................................................................... 122 Quelle forme d’organisation sociale renvoie à cette dynamique régionale? .................................................................................................. 128 Concevoir les systèmes culturels à partir de l’archéologique ........................ 131 De l’archéologie régionale à l’élaboration des scénarios .......................... 131 Vers un modèle dynamique ....................................................................... 133

Conclusion générale .............................................................................. 135 Bibliographie/Sources consultées ........................................................ 137 Index des numéros de sites cités .......................................................... 163

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AVANT-PROPOS

Les traces du passé sont l’essence même du travail de l’archéologue, du chercheur. Les traces du passé… la phrase magique ! Ces traces du passé, à travers le monde, sont là. Elles perdurent, résistent aux aléas du temps et aux intempéries et nous parviennent. Difficile de les ignorer ! Quand on arrive à les trouver, la sensation d’accomplissement est totale. C’est une immense satisfaction et nous avons eu la chance de risquer cette merveilleuse aventure. Je me souviens toujours de ce que ma mère me disait dans mon jeune âge, lorsque je rapportais à la maison les objets archéologiques trouvés lors de mes sorties de chasse : « ne ramène pas les mauvais esprits à la maison ! ». Si elle était encore vivante, je lui répondrais : « c’est peut-être pour cette raison, maman, que je fais de la recherche archéologique aujourd’hui ». Je remercie infiniment ma mère Joséphine, de m’avoir incité sans le vouloir à chercher les traces du passé. Ce travail de réflexion est l’aboutissement d’un long parcours qui va de la simple curiosité d’un adolescent à une réelle étude des sociétés de la protohistoire africaine. Elle est la suite logique de plusieurs années de travaux de terrain ; prospection et fouille des différents types de sites : villageois, ateliers lithique et métallurgique, des tombes en pleine terre, mégalithiques, des structures cinéraires… avec un réel engagement (Cf. index des sites en annexe). Nous souhaitons rendons hommages à Eric de Dampierre†, Pierre Vidal†, Jacques Tixier†, Jacques Briard†, Pierre-Roland Giot†, Jean-François Saliège† avec qui nous avons été toujours en interaction et qui nous ont beaucoup aidé aussi bien dans les pratiques du terrain que dans la clarification de certaines notions. Nous sommes reconnaissant à Isabelle Sidéra, pour l’attention qu’elle a portée à nos travaux et les encouragements qu’elle n’a cessé de nous donner ces dernières années, qui nous ont permis de poursuivre l’aventure comme référente d’HDR, et pour son incitation à soutenir une thèse d’habilitation qui est à l’origine de cet ouvrage. S’il est une relation humaine qui compte aussi pour nous, c’est celle que nous avons avec Philippe Fluzin. Philippe compte parmi les grands spécialistes de la métallurgie du fer dans la communauté scientifique et nous a fait l’honneur de nous accueillir à plusieurs reprises au sein de son laboratoire, dont nous sommes membre associé. Nous lui adressons toute notre reconnaissance et le remercions de nous avoir encouragé et accompagné ces dix dernières années. Merci Philippe pour votre grande générosité. 11

Même si nos travaux portent sur une partie de l’Afrique centrale, ils sont utiles pour comprendre le passé. L’UMR 7055, devenue entre temps L’UMR 8068 TEMPS, et tous ses membres, en sont convaincus. Il faut dire qu’ils ont accompagnés toute notre formation universitaire il y a quelques années et nous ont toujours soutenu sur le plan matériel et financier, nous exprimons toute notre gratitude et notre reconnaissance. Nous sommes redevable enfin à toutes celles et ceux qui nous ont accompagné durant toutes ces années et qui nous ont permis d’aboutir dans nos travaux de recherche et de publication, et tout spécialement à l’équipe AnTET d’ArScAn (UMR 7041 du CNRS) sans laquelle cet ouvrage n’aurait vu le jour. Aussi, nous est-il très agréable de témoigner toute notre gratitude : • à toute l’équipe de l’UMR 208 de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) ; • aux centres de l’IRD à Bangui en République Centrafricaine (19912002) et à Yaoundé au Cameroun (à partir de 2003) pour leur générosité durant toutes ces années de terrain. Nous avons beaucoup appris à leurs côtés. Ce fut une collaboration scientifique de confiance mutuelle et de partage ; • à Éva David, d’avoir accepté d’éditer ce manuscrit dans Les Cahiers d’anthropologie des techniques qu’elle dirige aux éditions l’Harmattan et pour lequel elle a suggéré de substancielles modifications que nous avons intégrées comme toutes valorisaient nos résultats de recherche ; • à Hubert Forestier, notre référent auprès de la collection Les cahiers d’anthropologie des techniques, qui nous a aussi très généreusement aidé à recomposer une partie du manuscrit et conseillé d’enrichir considérablement le dernier chapitre ; • à Gérard Monthel†, qui nous a assuré la réalisation des fonds de carte de la zone de Ndio pour la mission MAEE-Zangato ; • à Didier Kassaï et Thomas d’Aquin Solas à qui l’on doit les illustrations de certains plans de fouille et des objets archéologiques de la mission MAEE-Zangato ; • au Ministère des Affaires Étrangères et Européennes (MAEE), pour le financement de toutes les campagnes de terrain ; • à Mr et Mme Yves Boulvert, qui ont relu l’ensemble du texte, corrigé les commentaires sur les figures et les expressions françaises; • et, enfin, à Mme Lucienne Filippi qui a assuré la relecture finale du manuscrit prêt à paraître.

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INTRODUCTION

En proposant cette réflexion sur les communautés métallurgistes et le processus de formation des groupes régionaux entre 3500 et 500 av. J.-C., nous avons voulu soumettre à la communauté des archéologues un regard personnel sur les types de sociétés que nous étudions depuis vingt ans dans les marges Est de l’Adamaoua. L’objectif est de caractériser leur nature, analyser leur dynamique à l’aide des vestiges archéologiques, pour aborder un sujet délicat en archéologie africaine — « les communautés d’Âge du fer » — où le débat sur l’apparition du fer en Afrique sub-saharienne reste encore vif. Certains auteurs pensent toujours que l’Afrique sub-saharienne était débitrice de l’extérieur et nient la possibilité d’une invention locale et ancienne. Les innovations seraient issues du bassin méditerranéen, de l’Égypte ou de la Phénicie (Mauny 1952, 1953, 1967) bien que d’autres auteurs plaident pour une origine locale (Holl 1988a & b, 1991, 1993, 1997, 2000 ; Quechon 1995, Alpern 2005 ; Bocoum, 2002 ; Zangato 1999b, 2007a & b, 2010a & b). En Afrique centrale, Lavachery (cité par Pierre de Maret 2002) opte pour une hypothèse d’un Âge du Fer pendant lequel « la population de ces régions utilisait le fer mais ne le produisait pas…». Dans la publication des résultats de fouille conduite entre 1978 et 1982 dans l’abri-sous-roche de Shum-Laka et d’Abéké qui sont respectivement implantés à 1500 m et 1465 m d’altitude dans l’extrémité ouest de l’Adamaoua, les auteurs de cet article apportent de nouveaux éléments et proposent alors une périodisation régionale divisée en quatre phases d’occupation, appuyée sur la longue séquence chrono stratigraphique de Shum-Laka : • Late Stone Age (LSA), est daté de 9095±70 BP et de 8480±140 BP (soit 8414-8208 av. J.-C. et 7917-7137 av. J.-C. en datations calibrées). C’est une période durant laquelle les vestiges archéologiques sont constitués d’industries lithiques taillées et où la céramique est absente; • Cette période est suivie d’une transition, le Stone to Metal I (MSA I), marquée par l’apparition de la céramique. Elle est datée de 6980±260 BP et 6076±340 BP à Shum-Laka (soit 6406-5468 av. J.-C. et 5649-4314 av. J.-C.) et de 5565±120 BP à Abéké (4702-4425 av. J.-C.); • Stone to Metal II (MSA II), datée de 3810±60 BP (2463-2129 av. J.-C.), correspond au développement des industries macro-lithiques et des productions céramiques;

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• Stone to Metal III (MSA III) correspond à la croissance des productions céramiques datée de 3300±90 BP, de 2940±60 BP et de 885±55 BP (1779-1403 av. J.-C. ; 1302-975 av. J.-C, 1031 av. J.-C.-1248 ap. J.-C.), (de Maret 1980, 1995 ; de Maret et al. 1987, 1992, 1995 ; Asombang 1991 ; Asombang et al. 1992 ; Lavachery 1996, 1998 ; Lavachery et al. 1996). Ces quatre périodes semblent s’imposer de manière conventionnelle à toute la région, on remarquera qu’en dépit d’une classification qui emploie le terme « Metal », la métallurgie n’est pas caractérisée. De ce débat sur la chronologie régionale, nous l’avons aussi noté dans une publication récente des travaux sur le tracé de l’oléoduc « De Komé à Kribi ; Archéologie préventive le long de l’oléoduc Tchad-Cameroun, 1999-2004 » (Lavachery et al. 2010, p. 147-160). De multiples indices d’une pratique métallurgique locale très ancienne apparaissent de manière de plus en plus évidente, tels qu’attestés par des restes de réduction du minerai de fer bien contextualisés dans le centre du Cameroun aux environs de Yaoundé, comme dans les sites d’Obobogo datés entre 1776-1407 av. J-C., et 1318-978 av J.-C. et d’Oliga entre 1290-800 av J.-C., et 800-200 av J.-C. (de Maret 1982a & b, 2002 ; Lavachery 1996, 1998 ; Lavachery et al. 1996), dans le Nord-Est du Cameroun à Gbatoro 2368-2200 av. J.-C et 2135-2044 av. J.-C. et Kora 2 ; 2280-2250 av. J.-C (Zangato et Holl 2010 ; Zangato et Ossima 2016) et à Öboui en Centrafrique (Zangato 2007a-c). Les auteurs omettent souvent de considérer les dates les plus anciennes pour faire débuter l’âge du fer ancien en Afrique centrale entre 800 et 500 av. J-C., ce que nous contestons. La confusion est telle que parfois, la censure des évidences archéologiques nous éloigne des réalités du terrain et plus particulièrement des métaux, et, comme cela a été notre cas, nous a conduit à attribuer des niveaux datés entre 4000 et 3500 ans BP (Before Present = avant l’année 1950) contenant de l’industrie lithique taillée et polie associée à des scories, à un Néolithique tardif (Zangato 2000a & b). Dans un contexte archéologique où des preuves d’une pratique métallurgique ancienne sont attestées dans d’autres régions d’Afrique à Termit au Niger (Quechon 2002a & b ; Quechon et al. 1992 ; Person et Quechon 2002-a & b), dans la région des grands lacs dans l’est Africain et en Tanzanie (Van Grunderbeek et al. 1982 ; Schmidt 1996, 1997), respectivement datés de 1500 av. J.-C., de 1450 av. J.-C. et de 1740 av. J.-C. Cette subdivision chronologique (Late Stone Âge, Stone to Metal I, Stone to Metal II, Stone to Metal III) pour l’ouest de l’Adamaoua se heurte à des données mises au jour dans cette même entité géographique. Dans l’état actuel des travaux, les nouvelles données dans l’extrémité Est de l’Adamaoua, ont permis la mise en place d’un cadre chrono-stratigraphique constitué de deux ensembles séparés par un niveau stérile de rupture chronologique entre 4500 et 3500 av J.-C ; tant dans les principaux sites au Cameroun qu’en Centrafrique séparant les couches Néolithiques des couches d’Âge du fer (Zangato op. cit.). 14

Les niveaux Néolithiques contiennent l’industrie lithique à débitage laminaire à la base de la fabrication des pointes de flèches à pédoncule, des microlithes géométriques, des segments, des triangles, des trapèzes et des grattoirs qui sont associées à des niveaux datés entre 8492 et 8227 et, avec les haches polies et la céramique, entre 5000 et 4500 av J.-C. Cette phase est suivie d’un Âge du fer ancien dans la région à partir de 2500 av. J-C, fait nouveau qu’apporte notre recherche répondant indirectement aux différents débats sur le processus de néolithisation et l’apparition du fer dans les marges forestières de l’Afrique centrale. Un point de différence majeure avec le schéma proposé pour l’ouest de l’Adamaoua. Le plateau de l’Adamaoua pourrait donc représenter, à l’échelle de l’Afrique centrale, une zone d’occupation privilégiée depuis au moins 8500 ans. L’occupation à l’Est du plateau d’Adamaoua quant à elle, est continue depuis le Néolithique jusqu’à un Âge du fer ancien (Carte 1).

© Étienne Zangato

Carte 1 Contexte archéologique du plateau de l’Adamaoua dont l’une des deux marges (Est), qui représente notre principal terrain, s’étend du Cameroun à la Centrafrique. de 0 à 500 m

de 500 à 1000 m

de 1500 à 2000 m

plus de 2000 m

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de 1000 à 1500 m

De cette confusion, nous retiendrons ce que la systématique archéologique et ses particularités méthodologiques, nous apportent comme données sur les pratiques techniques en général et notamment métallurgiques. Plus qu’une matière scientifique, l’archéologie a pour but de reconstituer les systèmes culturels des sociétés sans écriture à partir des vestiges matériels. De nos jours l’archéologie et particulièrement celle consacrée à l'étude des métaux ne s'attache plus à l'aspect temporel des trouvailles mais à l’ensemble des données constituées des vestiges issus des fouilles ainsi que des analyses de laboratoire et notamment métallographiques pour une connaissance approfondie des chaînes opératoires depuis la préparation de la matière première, puis la réduction, l’épuration et le forgeage, c’est-à-dire l’observation des comportements techniques et celle de leurs implications dans les phénomènes sociaux.

Qu’appelons-nous communautés métallurgistes ? Les données de terrain réunies durant ces vingt dernières années dans l’extrémité Est de l’Adamaoua, nous permettent de tirer quelques enseignements à propos de ce que nous appelons « communautés métallurgistes ». Rappelons que le contexte archéologique, entre 3500 et 1500 av. J-C, montre que la région est occupée par deux groupes socioculturels : le premier, ayant des pièces lithiques associées à la céramique et un second, ayant des objets métalliques. C’est un contexte de cohabitation des outils lithiques avec les outils métalliques et de changement socio-culturel. Ce sont en effet les communautés de l'Âge du fer qui ont intensifié et diversifié les pratiques mégalithiques. On assiste alors à l’apparition de variantes architecturales et fonctionnelles avec des monuments funéraires et des monuments non funéraires. Ce qui offre un cadre d’approche favorable pour aborder la dynamique des communautés métallurgistes de la période comprise entre 3500 av. J-C. et 500 ap. J-C. La séquence temporelle, et la nature des vestiges donnent ici l’opportunité de poser les bases d’une discussion sur ce qui relève des « savoir-faire techniques et de leur pérennité », de « l’identité communautaire », et ce qui relève de la restitution des systèmes d’organisation sociale et territoriale. L’approche proposée est de définir des unités d’analyse archéologique (Figure 1) qui obéissent à deux temporalités : le temps court et le temps long. Le temps court est le temps du quotidien des communautés villageoises du néolithique tardif de Bétumé et de Balimbé par exemple, le temps des installations des communautés métallurgistes, tel que sur le site de Bouboun associées à la Période Transitoire, permettant ainsi aux communautés villageoises du Néolithique tardif d’être en contact ou d’acquérir des outils métalliques sans les fabriquer. 16

___________________________________________________________________ © Étienne Zangato

Figure 1 Contexte archéologique d’Âge du fer (zone de Ndio, Centrafrique).

Le temps long peut être vu comme la période des adaptations, des évolutions, des interactions, des changements et des ruptures, permettant, d’une part, aux communautés villageoises du Néolithique tardif d’acquérir les techniques de production des outils métalliques et d’autre part, aux communautés métallurgistes d’adopter le système de l’organisation sociale du Néolithique tardif à mégalithes. Le temps long est probablement le plus difficile à évaluer, puisqu’il nécessite d’énormes bases de données archéologiques et d’excellentes connaissances des différents critères des processus d’échange et d’évolution. Toutefois, l’étude du temps long peut être un objectif à atteindre pour une réflexion sur la dynamique des communautés de la protohistoire aux échelles emboitées de la localité, en tout cas pour les sites de Bétumé, Balimbé, Bouboun, Öboui, Gbabiri, de la zone de Ndio en Centrafrique, ou les sites Bédobo, Mpàà, les abris de Nouantoro, Gbatoro, l’ensemble Kora de Djohong au Cameroun, ou encore de la région telle que l’extrémité Est de l’Adamaoua, de l’entité géographique ; la dorsale Oubanguienne. La diversité des implantations spatiales permet d’évaluer la pertinence des données archéologiques à éclairer le rôle des monuments dans la dynamique régionale. C’est dans cet objectif que cet ouvrage s’organise autour de quatre thèmes après la présentation du cadre général de l’étude. • Le premier thème est consacré à la mise en place des différentes stratégies de recherche de terrain en faveur d’une archéologie régionale ;

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• Le second thème concerne l’examen des différents contextes des productions techniques telles que les caractéristiques architecturales des monuments, les productions métallurgiques et céramiques ; • Le troisième thème traite de la question de la formation des différents groupes régionaux ; • Afin de faciliter l’analyse de l’expression sociale des ensembles culturels dans la dynamique régionale, le quatrième et dernier thème traite de la question de la formation des différents groupes régionaux.

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—1— CADRES THÉORIQUE ET ANTHROPOLOGIQUE

Le fondement de notre démarche repose sur la chaîne opératoire du terrain qui comprend l’axe ethnoarchéologique et l’axe archéologique pour lesquels de nombreux sites ont été mis en évidence en Centrafrique et au Cameroun. Nous avons ensuite incorporé à cette base de données régionales différentes analyses de laboratoire dans la perspective de construire des contextes archéologiques aux bases plus ou moins larges afin d’avoir une grande visibilité des données archéologiques de terrain. L’objectif est de mettre en évidence des interactions d’ordre culturel, social et économique entre les différents types de sites, qu’ils soient villageois, mégalithiques ou ateliers lithiques et métallurgiques. Le cœur de l’analyse vise à saisir les processus dynamiques, qui ont engendré des systèmes idéologiques intégrant les comportements techniques et les mégalithes comme symboles. La démarche intègre le temps long et consiste à évaluer le changement du système au plan diachronique. Au-delà de l’espace géographique (géologie, topographie et système hydrographique), c’est l’espace social qui nous intéresse ici. Il est appréhendé par une analyse qui vise à restituer des terroirs axés sur les choix d’implantation dans les différentes zones topographiques (plateaux, rebords de plateau et fonds de vallée) en les croisant avec les différentes pratiques sociales, économiques, religieuses entre 2500 et 500 av J.-C. Notre démarche repose en grande partie sur les travaux de terrain : prospections systématiques et fouilles dans trois zones.

CADRE GÉNÉRAL DE L’ÉTUDE

Le cadre géographique Le plateau de l’Adamaoua est constitué d’un vieux socle précambrien qui coupe le Cameroun en deux ensembles et se prolonge en République Centrafricaine avec les plateaux de Bouar-Bocaranga qui se rattachent euxmêmes plus à l’Est, à la dorsale Oubanguienne. À l’ouest, l’Adamaoua est constitué de plateaux dont l’altitude moyenne varie entre 1200 et 2000 mètres, et d’une chaîne montagneuse dont les principaux sommets avoisinent plus de 19

4000 m. L’extrémité orientale de notre région d’étude comprenant les zones de Djohong (au Cameroun) et Ndio (en République centrafricaine) constitue le point d’attache de la dorsale oubanguienne (Carte 2). Elle est partagée par des lignes de crête de 1000 à 1400 m d’altitude. Celles-ci séparent trois réseaux fluviaux : les sources du Logone et de l’Ouham-Chari, celles de la Lobaye et de la Mbaere, affluents respectifs de l’Oubangui et de la Sangha, donc du Congo, enfin celles du Lom tributaire de la Sanaga camerounaise. Cet ensemble de plateaux est encadré et recoupé par un réseau de failles, dont les principales directions N60-70° E, sont accompagnées de couloirs de roches broyées mylonitiques : fossés de Bozoum, de la Mbéré et du Djerem. En dehors de sols dits minéraux bruts ou peu évolués, des reliefs rocheux et des sols hydromorphes des vallées, la plupart des sols sont de vieux sols kaolinitiques lessivés.

© Étienne Zangato

Carte 2 Cadre géographique de l’étude. de 0 à 500 m

de 500 à 1000 m

de 1500 à 2000 m

plus de 2000 m

de 1000 à 1500 m

Ces sols ferralitiques font progressivement place, sur le versant tchadien, à des sols moins évolués dits ferrugineux tropicaux. Aujourd’hui la région connaît de fortes précipitations de l’ordre de 1600 mm par an, avec une saison humide nettement plus longue (avril-novembre) que la saison sèche 20

(décembre-mars). Le paysage actuel est caractérisé par des savanes soudanoguinéennes et par l’existence de lambeaux forestiers qui sont des formes dégradées de forêts primaires et de galeries forestières (Boulvert 1985, 1986).

L’historique des recherches L’extrémité Est de l’Adamaoua est connue pour sa forte concentration mégalithique. Celle-ci s’étend sur environ 3900 kilomètres carrés selon un axe Nord-ouest / Sud-est, depuis la région de Djohong au Cameroun (Marliac 1976), jusqu’à la région de Bouar en Centrafrique (Vidal 1969, 1982 ; David, 1982, 1983 ; David et Vidal 1977 ; de Bayle des Hermens et Vidal 1971 ; de Bayle des Hermens, 1975 ; Vidal et al. 1983 ; Zangato 1991, 1999a & b, 2000a & b, 2007a-c). Désignés par les populations locales sous l’appellation de « Tazunu », terme générique de la langue gbaya-kara qui signifie « pierres debout », ces monuments ont été signalés dans la ville de Bouar en 1957 par le commandant Jean d’Arbaumont (inédit). Ce n’est cependant qu’à partir de 1961 que les travaux de prospection et de fouille ont été entrepris par Pierre Vidal et Nicolas David qui ont recensé soixante monuments au total et ont travaillé dans la zone jusqu’en 1977 (Carte 3). Sept monuments ont été fouillés entre 1962 et 1967 dans la région de Bouar afin d’en préciser l’attribution chronologique (David et Vidal 1977) : - Tazunu Beforo, - Tazunu Gam, - Tazunu Tia 1, Tia 2, Tia 3, - Tazunu Zupaya, - Be Yolé. Puis en 1975 et 1976, Nicolas David fouille Tazunu Balimbé 1 et Tazunu Bétumé dans la zone Ndio.

© Étienne Zangato

Carte 3 Contexte des premières études archéologiques, de 1962 à 1967, et zone mégalithique à l’extrémité Est de l’Adamoua.

21

Ces fouilles ont permis de réunir un important corpus de matériel constitué d’objets lithiques taillés, de fragments de haches polies, de vases, de pipes, de fragments de tuyères ainsi que d’éléments de scories et d’objets métalliques. Vingt-trois dates radiocarbone au total ont été obtenues par Pierre Vidal et Nicolas David qui dateraient alors ces monuments entre 7440±170 BP et 1920±100 BP (Tableau 1). Sites

U.A.

Matérielss

Codes Lab Age BP

Références princeps

Monuments non funéraires T. Beforo T. Zupaya T. Zupaya T. Bétumé

C5 C5 C3 C5

charbon charbon charbon charbon

Gif. 1636 Gif. 1890 Gif. 1889 Si. 2661

7440±170 6700±140 2400±110 5090±90

de Bayle des H. 1975 de Bayle des H. 1975 de Bayle des H. 1975 David 1982

T. Bétumé T. Bétumé T. Bétumé T, Balimbé 1 T. Balimbé 1 T. Balimbé 1 T. Be Yolé T. Be Yolé T. Tia

C5 C3 C2 C3 C3 C3 C3 C3 foyer

charbon charbon charbon charbon charbon charbon charbon charbon charbon

Si. 2658 Si. 2655 Gif. 2676 Si.2662 Si.2665 Si. 2666 Gif.1887 Gif.1888 Gif. 1637

4535±90 2700±70 190±90 2960±110 2750±80 2750±60 2560±110 2200±110 1920±100

David 1982 David 1982 David 1982 David 1982 David 1982 David 1982 de Bayle des H. 1975 de Bayle des H. 1975 de Bayle des H. 1975

-200 -115

charbon charbon charbon charbon charbon charbon charbon charbon charbon

Gif. 5669 Gif. 5567 Gif. 5212 Gif. 5668 Gif. 5211 Gif. 5209 Gif. 5210 Si. 2539a Si. 2539b

1560±80 1200±60 410±100 390±70 220±80 moderne 350±80 1288±60 1250±60

Vidal 1983 Vidal 1983 Vidal 1983 Vidal 1983 Vidal 1983 Vidal 1983 Vidal 1983 David 1977 David 1977

Villages Toala Toala Toala Toala Toala Ko Bi Doé Ko Bi Doé Nana-Modé Nana-Modé

-70 -50 -45

5 (I)

Nana-Modé

5 (I) 2 (IV)

Nana-Modé

2 (IV)

charbon

Si. 2538a 1270±60

David 1977

charbon

Si. 2538b 1235±60

David 1977

Tableau 1 Résultats des datations radiocarbones sur charbons de bois par unités archéologiques (U.A.) issus des fouilles de de Bayle des Hermens, de David et de Vidal.

À partir de ces résultats, Nicolas David (1982, p. 76) proposera donc une période mégalithique couvrant le Late Stone Age final (ou tout début du Néolithique) jusqu’au IIIe siècle après J.-C. Roger de Bayle des Hermens 22

choisira d’attribuer les monuments aux dates anciennes : 7440±170 BP et 6700±140 BP, soit avec la calibration actuelle (Cf. Reimer et al. 2020 [https://c14.arch.ox.ac.uk/]), une fourchette de temps comprise entre 6613 et 5374 av. J.-C., à partir « des charbons des feux contemporains de la construction des monuments… ». Pour cet auteur les dates les plus récentes, de 2700±70 BP (1014-773 av. J.-C.) à 1920±100 BP (167 av. J.-C. -332 ap. J.-C.), « (… ) seraient le fait d’une contamination ou d’une réutilisation (…) des monuments attestée par la présence d’objets métalliques et d’une pipe en terre cuite (…) » (de Bayle des Hermens 1975, p. 260-261). De 1986 à 1991, nous avons engagé, en parallèle de notre doctorat, des recherches de terrain (prospections et fouilles) dans la zone de Moni et Ndio, afin de discuter l’ancienneté, ou non, des monuments mégalithiques et afin d’appréhender la question du processus de néolithisation ; et, entre 1991 et 2016, des opérations de terrain de fouilles systématiques dans trois zones : Ndio, Moni et Djohong au Cameroun (Carte 4).

© Étienne Zangato

Carte 4 Extrémité Est de l’Adamoua — Zones de distribution (A, B, C) des sites archéologiques issus de nos propres travaux de terrain, entre 1986 et 2016.

227 sites ont ainsi été recensés et 115 sites de divers types ont été fouillés : des sites mégalithiques non funéraire à pierres dressées et alignées en rangées parallèles, des sites mégalithiques non funéraires à pierres dressées disposées en cercles concentriques, et des tombes mégalithiques à chambre rectangulaire ou en forme de U. Les structures métallurgiques sont composées de structure de réduction enterrée et non enterrée, d’épuration et de forgeage.

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Les abris sous roche et les sites villageois comprennent parfois des sépultures (Zangato 1991, 1999a & b, 2000a & b, 2007a-c, 2010a & b). L’ensemble des données assez riche et diversifié permet de mettre en évidence dans certains cas ; des complémentarités chronologiques, techniques et/ou fonctionnelles, entre différents types de sites, qu’ils soient villageois, mégalithiques, ateliers lithiques ou métallurgiques qui nous permettent ensuite de mieux traiter la fonction de chacun de ces sites, leur interaction et de hiérarchiser leur importance les uns par rapport aux autres. Cette diversité des données archéologiques peut-elle traduire à elle seule une transformation culturelle au niveau de la région ? Si oui, quel mode d’organisation sociale peut-on attribuer à ces communautés qui, à la fois produisent du fer et construisent des monuments mégalithiques ? Si non, comment expliquer leur dynamique interne ?

Le cadre théorique de l’étude L’archéologie théorique et les recherches des dernières décennies ont permis de repenser la place des représentations symboliques, comme le montrent, par exemple, les études de Hodder (1982a-c, 1984, 1987), Levy et Holl (1988), qui replacent les représentations symboliques dans les pratiques quotidiennes et dans le contexte culturel. Sur le contenu, l’examen des charges symboliques dans leur contexte, démontre une hiérarchisation des systèmes de représentation des expressions sociales. En même temps, l’émergence des entités territoriales comportant de grands centres, l’émergence des lieux de culte par des constructions monumentales, tout comme la mise en place des activités spécialisées, avaient aussi amené certains auteurs à classer les sociétés et à tracer leur évolution à travers plusieurs étapes, depuis les sociétés claniques, segmentaires et les chefferies. Ces études combinent plusieurs domaines et insistent sur des évolutions plus ou moins synchrones. Renfrew (1973, 1983), Chapman (1981), Sjögren (1986), Euan (1977) proposent de considérer les ensembles monumentaux comme des manifestations architecturales ayant avant tout une fonction sociale. Renfrew (op. cit.) montre ainsi que la pratique mégalithique est nécessairement une activité collective impliquant plusieurs groupes locaux. Les monuments mégalithiques constitueraient tantôt des points de ralliement tribaux, tantôt des marqueurs territoriaux, tantôt des signes de validation du statut social d’une importante personnalité. Leur réalisation aurait comme objectif de renforcer la solidarité entre voisins et le prestige des différents chefs de territoire. En reprenant cette interprétation dans une étude de cas des tombes mégalithiques du sud-ouest de la Suède, K. Göran Sjögren (1986) pense plutôt que la réalisation des ensembles mégalithiques ne peut se faire que dans les sociétés dotées d’un système hiérarchisé ou centralisé pouvant être exprimé en termes de parenté de type tribal ou chefferies ou des sociétés à « big-men » 24

dirigées par un individu et par son groupe de filiation. Ces types de sociétés selon Sjögren (1986) se caractérisent par une hiérarchisation du travail impliquant des réseaux complexes de coopération, liant différents groupes dans un processus de productions communes et de coercition. Dans ce cas, c’est le chef qui mobilise, en faveur de la cause commune, la force de travail constituée par les autres membres venant de chaque lignage selon un système complexe d’allégeances. Il apparaît que la solidarité intergroupes est une motivation, mais peut être aussi une contrainte sociale de pacification sans laquelle la réalisation d’un monument est impossible. Pour expliquer la fonction des mégalithes de l’extrémité Est de l’Adamaoua, P. Vidal fait appel à une tentative d’interprétation ethnohistorique en s’inspirant du système de l’organisation sociale Gbaya (Vidal 1982, p. 132-178). Il postule « qu’un monument a pu être destiné à représenter symboliquement l’occupation de son territoire par un groupe humain tel un lignage à travers le statut individuel du ou des principaux personnages du groupe (eux seuls inhumés dans les cistes). L’image monumentale du lignage aurait été renouvelée à chaque génération, ce renouvellement correspondant, par exemple, à une initiation pour le passage à l’âge adulte des adolescents, » La communauté gbaya est organisée par entités claniques résidentielles composée des Kara, des Bokoto, des Biyanda, des Buli, des Bozoum et des Gbéya. Ces communautés d'agriculteurs pratiquant l'élevage et la chasse sont subdivisées en plusieurs lignages majeurs, désignés sous le terme de « nàm », portant le nom de l’ancêtre fondateur connu, ce qui le distingue des autres lignages majeurs (Figure 2).

© Étienne Zangato

Figure 2 Schéma relatif aux bases référentielles des ensembles culturels Gaya.

Répartis dans toute l’extrémité est de l’Adamaoua, ils occupent toute la partie nord-ouest de la République Centrafricaine à cheval sur le sud-ouest 25

du Tchad et toute la partie Est du Cameroun allant du nord au sud (Vidal 1969, 1976 ; Vergiat 1981a & b ; Monino 1983 ; Burnham et al. 1986). Dans ces lignages ou l’exogamie était la règle, l’ensemble des individus est regroupé dans un même quartier du village ou de la zone résidentielle du groupe, dirigé ou représenté auprès du chef clanique par les hommes les plus vieux. Le « nàm », terme générique de « famille étendue », est devenu dans la réalité contemporaine, le lignage mineur. Cette famille étendue « comprend tous les familiers, c’est à dire tous les gens avec qui Ego a des relations sociales, y compris les familiers du lignage maternel. » (Vidal 1976, p. 57-83). Leur cohésion est basée sur une unité linguistique, classée par Greenberg, comme « constituant le groupe 1 de la branche orientale de la sous famille 6 Adamaoua-orientale de la famille Niger-Congo appelé Oubanguien » (Roulon-Doko 1996, p. 21). Outre leur unité linguistique, les Gbayas constituent une unité culturelle. Celle-ci se définit notamment par une production céramique très caractéristique par l’emploi d’un même motif décoratif exécuté par impression à la cordelette et à la roulette, organisé en bandes verticales ou horizontales sur toute la surface des récipients par l’ensemble des potières Gbaya. Une production domestique très variable au niveau des formes (dans les types de jarres, de marmites, de bols et d’assiettes). Chaque hameau, chaque quartier de grands villages gbayas dispose de ses propres potières, une, deux et parfois même cinq qui se livrent à une véritable compétition entre celles qui produisent les plus beaux vases du hameau, du quartier, du village et même de toute la zone. D’une manière générale, on peut raisonnablement reprendre l’idée que Durkheim se faisait des types sociaux : des « sociétés segmentaires », semblables et de même nature. Ils vont d’un schéma arborescent simple à un système plus étendu, ce qu’il appelle « l’arbre généalogique des types sociaux » et que Sahlins appelle « écart généalogique ». Il est constitué soit par le statut de parenté, qui peut être interpersonnel, défini localement du point de vue de l’ego, soit par le lignage ou l’écart entre deux lignages, ou le statut de filiation c'est-à-dire l’appartenance à la lignée le « nàm » pour Vidal (op. cit.). Le degré de complexité entre les sociétés segmentaires, comme le souligne Durkheim, peut augmenter tout en prenant des formes diverses ; différents degrés de complexité peuvent également coexister à une époque donnée de leur évolution. Ce que Sahlins appelle « distance généalogique ». Les types sociaux d’après Durkheim « se réunissent de manière à former une espèce nouvelle […] selon que les sociétés segmentaires, qui servent à former la société résultante, gardent une certaine individualité, ou bien au contraire, sont absorbées dans la masse totale… ». Dans La division du travail social, Durkheim précise que les sociétés segmentaires « sont constituées par un système d’organes différents dont chacun a un rôle spécial, et qui sont formés eux-mêmes de parties différenciées. En même temps que les éléments sociaux ne sont pas de même 26

nature, ils ne sont pas disposés de la même manière. […] Ils sont coordonnés et subordonnés les uns aux autres autour d’un même organe central qui exerce sur le reste de l’organe une action modératrice. » (Durkheim 1986, p. 157). Pour Durkheim, la notion d’activité sociale se définit par l’existence d’une homologie structurale entre l’organisation sociale et la division du travail qui produit la solidarité entre les individus. Pour lui, les activités collectives sont considérées comme des formes de « conscience collective » insérées dans l’organisation du système social. Weber (1971), contrairement à Durkheim, définit l’activité comme un système « qui comporte un sens visé par les Agents et par rapport auquel ces Agents règlent leurs comportements réciproques ». En d’autres termes, il souligne très clairement qu’une activité sociale regroupe les comportements individuels, de façon organisée, vers des fins communes. Si la présence d’un Âge du fer précoce est probablement à l’origine d’un développement social rapide dans l’extrémité Est de l’Adamaoua, quel rôle ont joué les pratiques techniques et notamment mégalithiques dans la dynamique régionale ? La présence des vestiges archéologiques appartenant à différentes traditions culturelles, signe des lieux d’agglomération, qu’ils soient des lieux de résidence, de culte, d’inhumation ou d’incinération ou encore d’activités artisanales particulièrement métallurgique. En tout cas, ces lieux de concentration témoignent des relations intenses qu’entretiennent les différentes communautés villageoises de la protohistoire de l’extrémité Est de l’Adamaoua entre elles. Le contexte chrono-culturel offre un cas particulièrement riche présentant une évolution de plusieurs entités territoriales, qui changera plus tard de contour, pour aller vers un seul système régional, qui agrégera plusieurs territoires ; ceci au tout début du Troisième Âge du fer. Pour l’archéologie de la protohistoire de l’extrémité Est de l’Adamaoua, la mise en perspective de toutes les données permet de porter un regard approfondi sur la forme de l’organisation sociale des communautés métallurgistes et d’identifier la marque d’un fond culturel commun à l’ensemble de la région, resté inchangé depuis le Néolithique tardif.

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POUR UNE ANTHROPOLOGIE DU TERRAIN EN FAVEUR D’UNE ARCHÉOLOGIE RÉGIONALE

Modèle de distribution générale des sites Les prospections systématiques ont permis de mettre au jour 227 sites qui comprennent 149 sites mégalithiques, 43 sites métallurgiques, 29 sites villageois et 6 sites funéraires non mégalithique (Zangato 1991, 1999a & b, 2000a & b, 2007a & b, 2010a-c). Les monuments mégalithiques qui représentent plus de 60% des sites recensés constituent l’unité de base pour comprendre les mécanismes de l’organisation spatiale de l’ensemble des sites de la région. C’est un phénomène régional de grande ampleur, tant par la densité des sites que par sa permanence, puisqu’il perdure au moins deux millénaires. Son émergence est attestée dès le Néolithique tardif puis son développement est marqué à partir de 1500 av. J.-C. Ce phénomène disparait probablement aux alentours de 500 après notre ère. Par rapport aux autres mégalithes africains (David, 1982, 1983 ; Joussaume 1985, 1995 ; Gallay 1981 ; Holl 2014 ; Paris 1984, 1995, 1996 ; Vidal 1969, 1982 ; Zangato 1991), l’originalité de ces monuments réside dans leurs aspects architecturaux et fonctionnels, et dans le fait qu’ils ont une vocation funéraire comme non funéraire. C’est en considérant l’ensemble architectural en tant que tel, autant que le matériel associé, même s’il est peu abondant, que se fonde l’interprétation de la fonction des monuments et des motifs de leur construction. À tout acte symbolique est associé un signifiant concret, qui matérialise un mode de pensée, une culture. L’ensemble architectural renvoie ainsi à un signifié, généralement d’ordre abstrait, qui donne un sens ou valorise le monument lui-même en lui conférant une dimension sociale. L’action d’édifier ces monuments peut, en effet, recouvrir plusieurs dimensions distinctes ou confondues : politique, économique, religieuse ou idéologique. Le monument serait alors le témoignage d’une adhésion des différentes communautés à un ensemble d’idées et de croyances communes jouant un rôle majeur dans la cohésion sociale. C’est pourquoi la compréhension de l’objectif de l’implantation de ces monuments dans un territoire et de leur durée de vie, constitue l’axe central de nos recherches nous permettant d’aborder un aspect du système d'organisation socioculturel des communautés métallurgistes de la région. Lorsque l’on raisonne sur ce qui se passe avant la prise de décision de construire le monument, c'est-à-dire le choix du type de monument à construire, pourquoi décide-t-on de construire tel ou tel type de monument, une tombe, ou bien un monument non funéraire, ce qui se passe en amont devrait se déduire de cette étude, et dans bien des cas d’observations extérieures au site. Puis intervient le choix du lieu de construction de tel ou tel type de monument. En résumé, ce seront les conditions naturelles du lieu d’installation avant la construction du monument : une carrière/plusieurs monuments, une carrière/un monument, ainsi que la fonction et la charge symbolique que l’on veut donner à un 29

type architectural. Ces éléments détermineront le choix de l'emplacement, mais aussi la pression de l'information en provenance d'autres lieux où des systèmes fonctionnent déjà (phénomène d’induction).

Cadre topographique de l’implantation des sites Le cadre topographique comme le décrit Boulvert (1985, 1986), est constitué d’une succession de surfaces d’aplanissement en trois niveaux : le premier supérieur à 1000 m d’altitude correspond au bassin Tchadien, les deux derniers dont les altitudes varient entre 900 et 1000 et de 700 à 900 sont localisés dans la cuvette congolaise. L’analyse de la répartition spatiale des monuments, toutes catégories confondues, montre plusieurs modes de distribution topographique (Carte 5).

© Étienne Zangato

Carte 5 Carte de distribution générale des sites, numérotés de 1 à n (Zone de Ndio). Site de surface Site villageois Débitage lithique

Structure funéraire Tombe mégalithique Monument mégalithique non funéraire (rebord de plateau) Monument mégalithique non funéraire (sur le plateau) Monument mégalithique non funéraire (en fond de vallée)

Atelier d’Öboui Structure métallurgique

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• Le premier est caractérisé par la présence en un lieu donné, d’un groupe de tombes mégalithiques à chambre unique ou à plusieurs chambres (sites 78 et 31), et un ensemble de deux, voire cinq monuments mégalithiques non funéraires, (sites 21, 29, 44, 69 et 85), dont les pierres sont dressées et alignées en rangées parallèles. Ces tombes et ces monuments non funéraires sont localisés en hauteur, essentiellement sur des plateaux entre 1000 et 1100 m d’altitude. Ils sont construits pour être vus. • Le deuxième rassemble des monuments non funéraires implantés entre 900 et 1000 m d’altitude sur les rebords des plateaux et principalement là où les cours d’eau prennent leur source. Il s’agit des sites mégalithiques 38, 40, 23, 22, 20 et 19 situés sur les revers des lignes de crête qui drainent les rivières Ngouma, Zoumboutou, Ndaré, Mbili et Binté de la cuvette Tchadienne. De même les sites mégalithiques 15, 16, 17, 18, 61, 30, 98, 39, 35 et 24 sont localisés sur les rebords de l’interfluve Congo-Tchad qui draine les cours d’eau de la cuvette congolaise. Ils sont toujours construits pour être vus. • Le troisième mode de distribution se caractérise par une localisation en fond de vallée, à l’abri de tout regard, des monuments non funéraires (sites 26, 32, 33, 41, 48, 60, 76 et 89) dont les pierres sont disposées en cercles concentriques. Le choix des lieux de construction (plateau, rebord de plateau et fond de vallée) est en rapport avec ce que le milieu naturel offre en matières premières car l’érosion qui est vive sur ces surfaces d’aplanissement dégage des dômes rocheux de granite : 75 % des monuments sont situés de 100 jusqu’à 200 m des gîtes de granite servant à la construction des monuments. De plus, les lieux où les monuments sont construits, plateaux ou rebords de plateaux pour être vus, ou fonds de vallées pour être cachés, laissent penser qu’ils n’étaient pas accessibles à tout le monde. Le choix du type de monument, tombes mégalithiques ou monuments non funéraires, permet de situer chaque monument par rapport au rôle social assigné. Enfin, les vestiges archéologiques que contiennent les monuments éclairent sur le plan strictement sociologique la nature fonctionnelle du monument et les relations socioéconomiques qu’elle sous-entend. À ce titre, on peut évoquer plusieurs hypothèses : marquage de lieux de culte des rites agraires, marquage de lieux de culte d’activité métallurgique, et marquage de lieux d’inhumation.

Marquage des lieux de culte des rites agraires à l’échelle locale Dans une autre dimension de l’espace, le petit nombre de sites villageois ; six au total, au regard du nombre des mégalithes, pourrait se traduire de la manière suivante (Carte 6) : À partir d’un village (comme les plus anciens sites 24, 58, 68 et 77) situés respectivement sur les plateaux, on construit un monument, sur la ligne de partage des principaux cours d’eau. Les modalités de construction seront décisives ; modestes au niveau du choix du lieu de construction non loin du gisement de la matière première, de la 31

technicité réduite employée pour la construction de chaque monument de la variante 1 par exemple dont les pierres sont dressées et alignées en rangées parallèles. Ces modalités prennent toute leur signification par rapport à la décision de marquer l’espace territorial d’un site villageois comprenant une série d’espaces d’exploitation dans différents biotopes de la plupart des vallées surplombées par ces types de monuments. Les monuments contiennent entre une et trois structures de foyer aménagées au sommet de la couche de remplissage. La presque totalité des vestiges archéologiques semble être déposée autour de ces structures. Ces vestiges comprennent de la céramique, des vases entiers et des fragments de pipes, toutes les pièces étant décorées par impression et par incision. Le matériel céramique de ces monuments mégalithiques appartient à un seul ensemble ; celui que produit le village qui occupe le même espace territorial que le monument.

© Étienne Zangato

Carte 6 Carte de distribution des monuments et des lieux de culte à l’échelle locale (oval). Site de surface Site villageois Débitage lithique

Structure funéraire Tombe mégalithique Monument mégalithique non funéraire (rebord de plateau) Monument mégalithique non funéraire (sur le plateau) Monument mégalithique non funéraire (en fond de vallée)

Atelier d’Öboui Structure métallurgique

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Les restes végétaux (graines, noix carbonisées), associés à des haches polies, des pointes de flèche ou des éclats taillés peuvent, par exemple, être destinés à des rites agraires en relation avec le climat qui ponctuent le calendrier saisonnier, ou encore à des rites accompagnant les semailles qui se tiennent juste avant l’arrivée des premières pluies et qui inaugurent la nouvelle année agricole. Pris individuellement, chaque monument peut, dans ces communautés métallurgistes, faire penser à un système sans grande importance sociale, étant donné sa faible technicité architecturale, mais relève donc bien de la volonté d’une communauté villageoise de marquer son identité. Pris dans son ensemble, le système traduit au contraire un pouvoir considérable : celui d’établir un monument complexe sur la ligne de partage des principaux cours d’eau qui surplombent les différents espaces d’exploitations agricoles.

Marquage des lieux de culte des rites d’activité métallurgique à l’échelle locale À partir d’un site de réduction du minerai de fer, on peut construire un monument. Dans l’espace qu’occupe le village Gbabiri (77) : l’atelier 53 est en relation avec le monument du site 76. Dans l’espace occupé par deux sites villageois ; Balimbé (68) et Bouboun (58) : l’atelier 50 est en relation avec le site mégalithique 32, l’atelier 64 avec le monument 89, l’atelier 55 avec le monument 60, et dans l’espace du site Bétumé (24), le site métallurgique 63 est en relation avec le monument 26 (Carte 6, supra). L’ensemble de ces monuments non funéraires, construits en fond de vallée et à proximité des structures de réduction, à l’abri de tous les regards, peut être mis en relation avec les activités métallurgiques. Ces convergences à la fois spatiales et chronologiques, entre les ateliers de métallurgie et les monuments, peuvent être attribuées à la mise en place d’une pratique rituelle qui s’intensifie associant mégalithe et métallurgie du fer. Les rituels peuvent être effectués par une classe sociale spécifique qui cherche à avoir une emprise plus étendue sur les territoires villageois.

Marquage des lieux d’inhumation à l’échelle territoriale L’aspect rituel des lieux de culte à l’échelle territoriale, entraîne des regroupements significatifs de 2 à 8 monuments à vocation non funéraire situés sur les plateaux (sites 21, 29, 44, 69 et 85 - Carte 7), loin des gîtes de matière première (entre 4 et 5 km). Ce sont généralement des monuments à pierres dressées et alignées en rangées parallèles. Dans ces monuments, les vestiges comprennent des vases entiers des ensembles céramiques venant des quatre principaux sites villageois Bétumé (24), Balimbé (68), Bouboun (58) et Gbabiri (77) de la région et des fragments de pipes toutes décorées par impression et par incision. Ces pipes sont identiques à celles que l’on trouve

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dans les sites villageois Bétumé, Balimbé, Gbabiri, Bouboun (Zangato 2001a-c). On trouve aussi des fragments de tuyère, des fragments de meule, de l’industrie lithique taillée et polie, des déchets de réduction comme les scories, des déchets de forge comme les fragments de loupes, ainsi que des outils de percussion et des restes végétaux. La variabilité de ces données archéologiques renvoie à la formulation de l’hypothèse d’une concentration de toutes les activités économiques ritualisées dans un seul lieu de culte.

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Carte 7 Carte de distribution des monuments et des lieux de culte à l’échelle territoriale. Site de surface Site villageois Débitage lithique

Structure funéraire Tombe mégalithique Monument mégalithique non funéraire (rebord de plateau) Monument mégalithique non funéraire (sur le plateau) Monument mégalithique non funéraire (en fond de vallée)

Atelier d’Öboui Structure métallurgique

L’implantation des tombes mégalithiques (sites 78 et 31), associées à des tombes non mégalithiques (sites 93, 94, 96 et 97), constitue un autre enjeu : celui du statut de l’individu reconnu par l’ensemble des communautés villageoises. Les diverses modalités de traitement des morts (Figure 3) : inhumation en position allongée dans les tombes en pleine terre, avec ou sans mobilier, inhumation dans des tombes mégalithiques avec un mobilier 34

funéraire diversifié et dépôts dans des jarres d’ossements brûlés et sélectionnés accompagnés pour le moins d’un petit pot, dépôts dans des vases de crânes brûlés, sans autre mobilier, constituent les éléments de la variabilité des pratiques funéraires des communautés de la région.

© Étienne Zangato

Figure 3 Séquençage de la variabilité des structures funéraires.

Les jarres cinéraires sont localisées à l’intérieur (site 77) et à l’extérieur (94) de l’espace villageois. Les tombes mégalithiques sont localisées exclusivement en dehors des villages. Les tombes en pleine terre (93, 96 et 97) sont moins pourvues en mobilier funéraire que les autres types de sépultures, en particulier les tombes mégalithiques, dont le mobilier, riche et diversifié, comprend des objets métalliques, des déchets de forge, des poteries issues des trois ensembles céramiques des principaux villages Bétumé, Balimbé, Bouboun et Gbabiri. Dans ce contexte funéraire, la présence/absence du mobilier hiérarchise les structures et les pratiques funéraires, la question du statut du défunt se pose alors pour ces communautés métallurgistes. Les lieux d’implantation des monuments funéraires et non funéraires, l’étude des vestiges associés et l’analyse des relations entre les monuments et les autres types de site permettent de formuler l’hypothèse du rôle d’indicateur symbolique de ces ensembles monumentaux. Ils sont 35

également la marque de l’adhésion des différentes communautés à un ensemble d’idées jouant un rôle de cohésion sociale et confirmant le pouvoir des croyances sur lesquelles se basent ces pratiques rituelles à la fois sur le plan local et sur le plan territorial.

Importance des fouilles et du contexte stratigraphique des sites étudiés Pour saisir l’espace social et comprendre l’articulation fonctionnelle des sites de nature différente (village, monument, ateliers lithique, métallurgique…), nous avons utilisé la technique des grands décapages de surface, qui accroît la visibilité des vestiges et des structures sur une grande échelle comme celle de l’architecture des habitats. Ceci permet de mieux saisir l’organisation de l’espace intra site. La méthode de ces décapages a été introduite pour la première fois en France par Soudsky (Professeur à l’université Paris 1) pour fouiller les sites protohistoriques de la vallée de l’Aisne et auparavant testée en Tchécoslovaquie, à Bylany. L’objectif de cette méthode centrée sur la compréhension des structures visait la compréhension des modes de vie et d'occupations à l’échelle régionale, des premiers paysans sédentaires à l'apparition des formations étatiques de l'Âge du bronze et de l'Âge du fer (Bailloud et al. 1982). Les grands décapages ont ensuite été développés dans le contexte de l’archéologie préventive à laquelle nous avons participé durant les années 1990-2000 dans le cadre des recherches menées par l’AFAN (l’actuel INRAP - Institut National de Recherches en Archéologie Préventive). Transposée au contexte de l’extrémité est de l’Adamaoua, cette technique était novatrice. 115 sites de divers types ont été fouillés sur des surfaces d’un seul tenant comprises entre 150 m² et plus de 1000 m² : dont des sites mégalithiques, métallurgiques et des sites villageois, certains comprenant des sépultures. Ceci représente, sans doute, les plus vastes surfaces fouillées en Afrique centrale pour une période aussi ancienne de l’Âge du fer. Les fouilles ont été effectuées finement à la truelle, et dans certains cas à l’aide d’outils plus fins, sur un plancher surélevé, qui permet de préserver les surfaces en laissant le maximum d’objets en place et en respectant, dans la mesure du possible, la micro topographie du niveau d’occupation. La plupart des vestiges archéologiques tels que les tessons céramiques, scories et fragments de loupe de plus de 3 cm ont été relevés à l’échelle 1/10e. Les structures ont été dessinées au 1/20e. Tous les sédiments ont été tamisés à sec et à l’eau, à l’aide d’une colonne de tamis comprenant des mailles de 10 à 1mm, en vue de récupérer les petits objets et les macros restes végétaux : graines, charbons de bois, restes d’insectes ou de coquilles, etc. Toutes les opérations de fouille ont été enregistrées sur des fiches de terrain. De même, une couverture topographique de tous les sites a été réalisée. Afin d’exploiter au mieux les différentes structures dans leur contexte spatial in situ, chaque structure de combustion a été définie comme une unité d’analyse et située dans 36

son espace de découverte. Cette précision est importante, car elle permet d’évaluer la nature et la quantité des vestiges archéologiques appartenant aux différentes structures de combustion et de pouvoir ainsi mieux les caractériser. L’objectif est de reconstituer leur mode de fonctionnement et d’identifier leur rôle fonctionnel respectif. À partir du matériel livré par ces fouilles près de 150 000 vestiges ont été collectés et enregistrés. De plus, nous avons effectué, en collaboration, des analyses de laboratoire nouvelles, notamment des lames minces paléo-métallurgiques, pétrographiques et micro-morphologiques ce qui représente plus de 740 analyses pratiquées. Ces analyses permettent de documenter les activités humaines associées aux différentes structures. Rappelons que c’est sur le terrain que l’on apprend à analyser et comprendre les formations sédimentaires, à déceler les traces des activités humaines et mesurer les dégradations taphonomiques des vestiges. C’est sur le terrain aussi que l’on apprend à adapter différentes techniques de fouilles en fonction des types de site. Un monument non funéraire, un atelier lithique, un atelier métallurgique, une sépulture mégalithique, une tombe en pleine terre, une structure de crémation ou un site villageois, selon leur état de conservation et le temps dont on dispose, ne se fouillent pas de la même manière. La démarche que nous avons appliquée ici se décline donc en trois points. Le premier met l’accent sur la mise en évidence des sols d’occupation ; le second, sur l’identification des structures associées aux pratiques techniques ou culinaires ; quant au troisième, il s’intéresse à distinguer la nature des sites : monuments mégalithiques, village, ateliers lithiques ou métallurgiques.

Contexte stratigraphique des sites étudiés Pour comprendre la nature des relations chrono-culturelles que l’on peut établir entre les monuments, les sites d’habitat, les ateliers lithiques et métallurgiques, nous avons engagé une étude stratigraphique des différentes catégories de sites de la région en fonction de leur localisation topographique, différenciant les sites de plateau des sites de vallée. Hormis les tells, où le processus de formation s’effectue par accumulations successives des niveaux d’occupation (par exemple Nana-Mode en Centrafrique et Zhong dans la zone de Djohong au Cameroun), près de 40% des sites de plein air sont enfouis et situés en fond de vallée. Ils sont localisés entre 700 et 900 m d’altitude et l’état de conservation des niveaux archéologiques y est très inégal. En effet, ils ne sont pas exempts de perturbations : mises en culture successives, processus d’altération mécanique, parfois biochimique. On remarque le plus souvent un mélange des vestiges archéologiques appartenant à différentes périodes (Paléolithique, Néolithique, Âge du fer et Actuel), et parfois des inversions stratigraphiques : des niveaux Subactuels se retrouvent en-dessous de niveaux Néolithiques. Dans certains cas, les mêmes niveaux Subactuels se trouvent intercalés entre un niveau Néolithique et un niveau Paléolithique. 37

Les sites de plateau en revanche ont des niveaux archéologiques mieux préservés dans un contexte sédimentaire homogène. Les niveaux Néolithiques sont séparés systématiquement des couches d’Âge du fer, parfois, d’un dépôt de sédiment fin de nature sablo-argileuse de 4 à 10 cm épaisseur. Ce niveau présente fréquemment des taches de terre noire qui peuvent être dues à des infiltrations des occupations anthropiques des couches sus-jacentes ou à des traces de feu de brousse observées à Kora 1, Mpàà au Cameroun, Balimbé, Bouboun et Gbabiri en Centrafrique. Et de temps à autre, d’un niveau de cailloutis épais de 10 à 20 cm, observé à Öboui, Gbatoro, Bédobo et Kora 2. Il y a là un indice de rupture chronologique entre 4500 et 3500 av J.-C. (Figure 4), séparant les couches Néolithiques des couches d’Âge du fer, fait nouveau qu’apporte notre recherche dans la région. Les travaux de Vidal (op. cit.), de David (op. cit.), de de Bayle des Hermens (1975) en Centrafrique et d’autres dans le nord Cameroun Holl 1988a & b) ont montré une absence ou une rareté des sites et des niveaux néolithiques ou de cette tranche chronologique. Un hiatus de plus de 1000 ans qui pourrait être à l’origine des différents débats sur le processus de néolithisation et plus particulièrement de l’apparition du fer dans les marges forestières de l’Afrique centrale. Un fait culturel majeur causé probablement par un changement climatique qu’a connu la région, entrainant un processus d’altération mécanique de certains niveaux du néolithique tardif et de l’introduction du fer dans l’extrémité Est de l’Adamaoua (Maley 1977, 1980, 1981, ; Servant et al. 1970 ; Durant et al. 1979-1980).

© Étienne Zangato

Figure 4 Öboui — Contexte stratigraphique avec le niveau de cailloutis.

Afin de préciser le cadre chronologique de l’utilisation des monuments mégalithiques de la région de Bouar et de participer aux débats autour des différents niveaux d’occupation du Néolithique et sur l’ancienneté de la métallurgie du fer en Afrique sub-saharienne, nous nous sommes appliqué à obtenir un corpus de dates 14 C. Nous avons donc défini un protocole d’échantillonnage et de collecte d’échantillons de charbon de bois tenant compte des caractéristiques de conservation de chaque type de site fouillé, afin de garantir la fiabilité des dates. Dans les sites villageois, des 38

échantillons ont été prélevés dans chaque couche voire, lorsqu’ils ont été reconnus, dans chaque horizon, ainsi que dans tous les foyers. Dans les sites de crémation, les charbons ont été prélevés dans les jarres cinéraires. Dans les sites métallurgiques et les aires d’activité spécifique, les charbons ont été récoltés dans les fours. Les échantillons ont été multipliés dans la couche de déchets de réduction généralement associée aux fours. Cet échantillonnage permet de mesurer la durée d’utilisation du site. Enfin, dans les mégalithes, les charbons contenus dans les matériaux de construction ne permettent que de situer un terminus ante quem. C’est pourquoi, nous avons opté pour un prélèvement dans les foyers, les coffres et les chambres funéraires, dans le but de dater la construction du monument. De même que la caractérisation des traces d’activités et la nature de ces dernières permettent d’approcher la notion de sols d’occupation et la fonction des sites, elles sont une clé pour saisir la dynamique d’occupation régionale. Les critères pris en compte sont les types de structures et les vestiges qui y sont associés ainsi que leur agencement spatial. C’est un aspect encore peu développé en Afrique centrale, qu’on a cherché à approfondir et à systématiser dans la région. Sur l’ensemble des sites fouillés, les vestiges archéologiques ne sont relevés que lorsque le décapage de la couche est terminé, afin d’établir un plan de leur répartition et un plan de surface. Ici, l’emploi de cette méthode a permis de mettre en évidence plusieurs sols d’occupation de plusieurs structures clairement différenciables (Tableau 2). Sites

Surfaces totales (ha)

Surfaces fouillées (m²)

Nombre d'ateliers

Nombre de structures

Centrafrique Balimbé

3

105

4

21

Bétumé

2

84

2

-

Bouboun-kpogbèrè

3

200

-

-

Gbabiri

8

500

4

22

Gbavian

6

300

2

5

Ôboui

5

1300

15

48

Bouboun

4

Nana-modé

5

90 50 Cameroun

-

-

-

-

Kora 1

-

25

1

1

Kora 2

2

108

1

9

Gbabatoro

2

35

1

4

Mpàà

3

500

-

15

Bédobo

3

200

-

-

Tableau 2 Composition des sols d’occupation à l’extrémité Est de l’Adamaoua.

39

Mise en place d’une chronologie régionale L’ensemble des vestiges a permis l’établissement d’un séquençage chrono-culturel régional du Néolithique à l’Âge du fer sans étape transitoire de l’Âge du bronze (Figure 5).

© Étienne Zangato

Figure 5 Contexte chrono culturel de l’extrémité Est de l’Adamaoua.

40

Ce séquençage est fondé sur l’acquisition de plus de 476 analyses de laboratoire dont 300 lames minces pour des analyses pétrographiques, 125 difractographie RX et 52 pour des analyses métallographiques, 40 analyses palynologiques, 65 analyses micromorphologiques, 10 analyses carpologiques et 151 dates radiocarbone issues de nos propres recherches. Une transition interrompue par des niveaux stériles sur plus de 1000 ans reste à élucider. Un fait paraît acquis, c’est le contexte archéologique d’Âge du fer où l’on note la coexistence des outils lithiques et des objets en fer (Zangato 1999a & b, 2000a & b, 2007a-c ; Zangato et al. 2016). Tout l’ensemble est constitué d’un total de 138259 fragments archéologiques, dont 38133 pièces taillées, dont 98 pièces polies, 2291 outils de percussion, 23.242 tessons, 1377 objets façonnés, 3348 fragments de loupes et 69599 scories.

Le premier Âge du fer (2500 – 1500 avant J.-C.), Fer 1 L’Âge du fer 1 (Fer 1) est précédé par une phase transitoire de 3500 à 2500 av. J.- C. Cette transition est caractérisée par la présence de fragments de loupe dans presque tous les niveaux des principaux sites villageois comme Bétumé, Bouboun, Dokoko, datés du IVe millénaire (Carte 8). Pour ces témoins qui renvoient à une activité métallurgique du fer, il est trop tôt pour

© Étienne Zangato

Carte 8 Fer 1. Zones de distribution générale des sites (Extrémité Est de l’Adamaoua). Cameroun : 1–abris-sous roche de Nouantoro, 2–site de Bédobo, 3–Kora 1, 4Kora 2, 5–Mpàà, 6–Gbatoro ; Centrafrique : 1–site de Bétumé, 2–site de Bouboun, 3–site de Balimbé, 4–site d’Ôboui, 5–sites de Mé, 6–site de Bouboun 2.

41

évoquer une pratique de la métallurgie aussi ancienne dans la région. Mais en tout cas, celle-ci est présente en Afrique centrale à cette date très ancienne, où elle coexiste avec l’industrie lithique taillée et polie. C’est du moins ce qu’apportent nos travaux. Le premier Âge du fer (Fer 1) se développe dans la continuité de la Période Transitoire de l’introduction de la métallurgie du fer. Il remonte à 2500 avant J.-C, fondé sur un référentiel de 9 sites dont 5 villages et 4 ateliers métallurgiques (Tableau 3). Sites

U.A.

Matériels

Codes Lab. Age BP

Références princeps

Centrafrique Villages Bétumé (site 24) Balimbé (site 68) Bouboun (site 58) Balimbé (site 68) Dokoko 1

C5

charbon

OBDY.1112 4350±30

Zangato 1999b

C5

charbon

OBDY.1111 3530±100

Zangato 1999b

C4

charbon

Loean 135 3598 ±27

Zangato 2010a

C5

charbon

Gif.7519 3430±60

Zangato 1999b

C.5

charbon

OBDY.597 3010±220

Zangato 1999b

charbon

Pa. 2223 3645±35

Zangato 2007a

charbon

Pa. 2130 3625 ±35

Zangato 2007a

charbon

Pa; 2095 3665±30

Zangato 2007a

charbon

Pa. 2084 3675±30

Zangato 2007a

charbon

Pa. 2203 3690±40

Zangato 2007a

charbon

Pa. 2202 3695±40

Zangato 2007a

charbon

Pa. 2196 3790±35

Zangato 2007a

Ateliers métallurgiques Ôboui St. 6. d (site 105) Ôboui St. 6. c (site 105) Ôboui St. 6. b (site 105) Ôboui St. 6. a (site 105) Ôboui St. 6. h (site 105) Ôboui St. 6. j (site 105) Ôboui St. 6. f (site 105)

Cameroun Villages Mpàà

St. 8

charbon

Beta. 343972 3670±30

Zangato et al. 2016

charbon

Beta. 343970 5150±30

Zangato et al. 2016

Ateliers métallurgiques Kora 1

C3

Gbatoro

forge

charbon

Pa. 3835 3835±30

Zangato et al. 2010

Gbatoro

vidange

charbon

Loean 132 3707±29

Zangato et al. 2010

Kora 2

St. 1

charbon

Beta. 343971 3720±30

Zangato et al. 2016

Tableau 3 Résultats des datations radiocarbones sur charbons de bois par unités archéologiques (U.A.) issus de nos fouilles des sites de l’Âge du fer 1.

42

Ce premier Âge du fer, qui dure plus d’un millénaire, est caractérisé par le développement de la métallurgie du fer, bien documenté dans la zone de Djohong (au Cameroun) par la présence de plusieurs ateliers, couvrant toutes les phases de la chaîne opératoire du fer (préparation de la matière première, réduction, épuration et forgeage), dont les plus anciens sont datés de la première moitié du troisième millénaire avant J.-C. (Zangato 2007c, 2009 ; Zangato et al. 2010).

© Étienne Zangato

Figure 6 Vestiges archéologiques de la phase Transitoire dans la zone de Djohong.

43

Cette technologie métallurgique s’ouvre sans transition pour l’Afrique centrale, qui n'a pas connu l'Âge du bronze, une période où cohabitent deux cultures ; lithique et métallurgique (Figure 6). Cette production métallurgique accompagne une production lithique de grattoirs et d’armatures de flèche présentant des retouches bifaciales envahissantes et une forme triangulaire d’une longueur variant de 2,6 à 5 cm, pour une largeur maximale de 1,5 à 3 cm et une épaisseur moyenne de 0,4 cm. (Plan 1 et Figures 7 et 8).

© Étienne Zangato

Plan 1 Site Balimbé, zone de Ndio (Centrafrique) — Plan du sol d’occupation (Fer 1). Trapèze Armature de flèche Faune Fragments de lames

Nucléus Percuteur Grattoir Céramique

44

Grès quartzite Hache polie Amas d’éclats Quartz

___________________________________________________________________ © Étienne Zangato

Figure 7 Site Balimbé, zone de Ndio — Céramiques (haut) et grattoirs (bas), (Fer 1).

45

___________________________________________________________________ © Étienne Zangato

Figure 8 Site Balimbé, zone de Ndio — Armatures de flèches (Fer 1).

46

Le deuxième Âge du fer (1500 av. J.-C. – 500 après J.-C.), Fer 2 Dans la zone de Ndio, au nord-ouest de la République centrafricaine, le Deuxième Âge du fer est subdivisé en trois étapes : Fer 2a correspond à l'installation des communautés villageoises de Gbabiri probablement en provenance de la zone de Djohong (Cameroun) ; Fer 2b coïncide avec l’adoption et à la multiplication des constructions mégalithiques par les communautés villageoises de Gbabiri ; Fer 2c correspond à l'émergence des entités villageoises (Cf. Figure 5, supra). L’Âge du fer 2a (1500 – 800 av. J.-C.) Cette étape est établie sur un référentiel issu de 8 sites (Carte 9 et Tableau 4).

© Étienne Zangato

Carte 9 Carte de distribution générale des sites du Fer 2a (Zone de Ndio). Site villageois 58 Site villageois 77 Structure métallurgique Atelier d’Öboui

Sites villageois 24 et 68 Tombe mégalithique Monument mégalithique non funéraire (rebord de plateau) Monument mégalithique non funéraire (sur le plateau)

47

L’ensemble est représenté par 3 sites mégalithiques non funéraires ; Tazunu Bétumé (24), Tazunu Balimbé (21) et Tazunu Be-Yolé (Figure 83), 1 monument funéraire ; Tazunu Dokoko (78), 3 ateliers métallurgiques ; Öboui (105, 49, 54) et 3 sites villageois : Bétumé (24), Balimbé (68), Bouboun et Gbabiri (77). Sites

U.A.

Matériels

Codes Lab. Age BP

Références princeps

Villages Balimbé (site 68) Gbabiri (site 77) Gbabiri (site 77) Gbabiri (site 77) Bouboun (site 58)

C4

charbons

OBDY 1508 2980±40

Zangato 1999b

C4

charbon

Pa 1451 2680±40

Zangato 1999b

C 3 h1

charbon

Pa 1446 2670±40

Zangato 1999b

C 3 h2

charbon

OBDY 1515 2630±40

Zangato 1999b

C4

charbon

Gif 7518 2500±60

Zangato 1999b

Monuments non funéraires T. Balimbé 1 (site 21) T. Balimbé 1 (site 21) T. Balimbé 1 (site 21) T. Bétumé (site 24) T. Beyolé (site 17)

C3

charbon

Si 2662 2960 ±110

David 1982

C3

charbon

Si 2565 2750±80

David 1982

C3

charbon

Si 2666 2750±60

David 1982

C3

charbon

Si 2655 2700 ±70

David 1982

C3

charbon

Gif 1887 2560±110

de Bayle de H. 1975

Tombe mégalithique T. Dokoko (site 78)

chambre funéraire

charbon

OBDY 1501 2600±40

Zangato 1999b

Atelier métallurgique Gbabiri (site 77)

forge

charbon

Pa 1538 2640±40

Zangato 1999b

Tableau 4 Résultats des datations radiocarbones sur charbons de bois par unités archéologiques (U.A.) des sites de l’Âge du fer 2a.

Le site de Gbabiri apparaît dans la région à partir de 1200 avant J.-C., avec de nouvelles céramiques qui cohabitent avec les ensembles de Bétumé et Nana-Modé. Les villages prennent une certaine importance à partir de cette étape chronologique. Deux d'entre eux (sites 24 et 68) sont chronologiquement et culturellement liés à deux monuments non funéraires, sites 24 et 17. Les monuments du site 21 regroupent en leur sein les ensembles céramiques de tous les villages. 48

L’Âge du fer 2b (800 – 100 avant J.-C.) Sites

U.A.

Matériels

Codes Lab. Age BP

Références princeps

Villages Balimbé (site 68) Balimbé (site 68) BoubounKpgbèrè (site 57) Gbabiri (site 77)

C 3 h1

charbon

OBDY 1007 2480 ± 40

Zangato 1999b

C 3 h1

charbon

OBDY 584 2430 ± 130

Zangato 1999b

C6

charbon

OBDY 315 2490 ± 40

Zangato 1999b

C 2 h1

charbon

Pa 1447 2050 ± 40

Zangato 1999b

Tombes mégalithiques T. Kpogbèrè 2 (site 31)

chambre

charbon

OBDY 1129 2045 ± 40

Zangato 1999b

Monuments non funéraires T. Sesse (site 44) T. Gbayoyo (site 42) T. Balimbé 2 (site 21) T. Balimbé 8 (site 32) T. Balimbé 17 (site 98) T. Balimbé 17 (site 34) T. Bouboun (site 46) T. Gbébaya (site 85)

foyer

charbon

OBDY 1515 2490 ± 80

Zangato 1999b

foyer

charbon

Gif 7518 2430 ± 60

Zangato 1999b

C 3 h1

charbon

GIF 7564 2390 ± 80

Zangato 1999b

foyer

charbon

GIF 8600 2480 ± 50

Zangato 1999b

foyer

charbon

OBDY 1440 2470 ± 40

Zangato 1999b

foyer

charbon

Gif 7517 2500 ± 60

Zangato 1999b

foyer

charbon

OBDY 1527 2440 ± 40

Zangato 2007a

C4

charbon

OBDY 1526 2400 ± 60

Zangato 2007a

Ateliers métallurgiques Gbabiri (site 77) Ôboui (site 105) Ôboui (site 105) Ôboui (site 105) Ôboui (site 105) Ôboui (site 105) Ôboui (site 105)

foyer

charbon

Pa 1537 2360 ± 40

Zangato 2007a

St12

charbon

Pa 2088 2190 ± 40

Zangato 2007a

St11

charbon

Pa 2086 2160 ± 40

Zangato 2007a

St12

charbon

Pa 2087 2155 ± 30

Zangato 2007a

St10a

charbon

Pa 2150 2150 ± 30

Zangato 2007a

St8

charbon

Pa 2090 2025 ± 30

Zangato 2007a

St7a

charbon

Pa 2089 1960 ± 30

Zangato 2007a

Tableau 5 Résultats des datations radiocarbones sur charbons de bois des sites d’Âge du fer 2b.

49

Cette période connaît une évolution sociale et économique qui va en s’accélérant (Tableau 5 et Carte 10). Déjà présente dans l’étape de l’Âge du Fer 2a, la construction des monuments non funéraires se poursuit. Ces monuments, relevant tous de la variante 1 des sites 34, 35, 42, 45 et 46 construits sur les rebords de plateaux, ont livré de la céramique produite par les communautés villageoises de Bétumé et Balimbé. Les tombes mégalithiques du site 31 et les monuments non funéraires des sites 44 et 85, construits sur les plateaux ont livré de la céramique des trois ensembles céramiques provenant des communautés villageoises alentour, parmi laquelle des vases entiers et des fragments de pipes. On trouve aussi tout le cortège habituel du matériel : fragments de tuyère, de meule, industrie lithique taillée et polie, déchets de réduction du fer (scories, déchets de forge, loupes), outils de percussion, ainsi que des restes végétaux.

© Étienne Zangato

Carte 10 Carte de distribution générale des sites du Fer 2b (Zone de Ndio). Site villageois 58 Site villageois 77 Structure métallurgique Atelier d’Öboui

Sites villageois 24 et 68 Tombe mégalithique Monument mégalithique non funéraire (rebord de plateau) Monument mégalithique non funéraire (sur le plateau)

50

Structures d’habitat Le nombre des maisons fouillées sur de vastes surfaces pour la plupart des sites, est encore trop restreint pour nous permettre d’appréhender avec précision la question de la hiérarchisation des villages de l’Âge du fer 2b. Sur le site de Balimbé, 105m² ont été fouillés, représentant un total de 11 unités d’habitation de plan circulaire et d’une superficie de 15 à 20 m². Les parois sont constituées d’un mur de torchis oscillant entre 25 et 35 cm d’épaisseur. Chaque habitation présente un seul espace interne avec un foyer central et une meule dormante (Plan 2).

© Étienne Zangato

Plan 2 Site Balimbé, zone de Ndio (Centrafrique) — Plan du sol d’occupation (Fer 2b). 1–mur, 2–foyer, 3–graines brûlées, 4–meule dormante, 5–polissoire, 6–haches polies, 7–pilon, 8–céramique.

Les vestiges archéologiques associés au sol d’occupation sont de rares tessons céramiques, graines, fragments de pipe ou de hache polie. Ces maisons circulaires, dont les traces remontent au début de l’Âge du fer, constituent les premiers villages de la protohistoire mis en évidence dans l’extrémité Est de l’Adamaoua, grâce aux décapages de grandes surfaces. Parmi les autres sites datés de l’Âge du fer, le site de Gbariri s’étendant sur quatre hectares n’a malheureusement bénéficié que de fouilles portant sur une surface réduite de 500 m², 30 unités domestiques regroupant la maison elle-même de plan circulaire, une fosse dépotoir. Une structure cinéraire adjacente à une maison contenant des squelettes d’enfants a été mise au jour (Figure 9). 51

Toujours à Gbabiri, un atelier de forge à la périphérie du site est remarquable, avec des structures de réduction du fer aux parois épaisses enterrées (Figure 10).

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Figure 9 Site Gbabiri — Vase cinéraire (Fer 2b).

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© Étienne Zangato

Figure 10 Site Gbabiri (77), zone de Ndio — Four de réduction (Fer 2b).

L’Âge du fer 2c (100 avant J.-C – 500 après J.-C.) Cette étape, qui s’étend du IIe siècle avant J.C. au VIe siècle après, (Tableau 6), marque l’essor d’une évolution culturelle remarquable. La construction des monuments mégalithiques de la variante 1 se développe et s’impose à toute la région, puisque les communautés villageoises de Gbabiri (77) réalisent, à cette époque, leurs propres monuments (sites 19, 20, 22, 23, 40, 75, 76, 79).

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Sites

U.A.

Matériels

Codes Lab. Age BP

Références princeps

Villages Balimbé (site 68) Gbabiri (site 77) Gbabiri (site 77) Gbabiri (site 77) Bouboun (site 58)

C 2 h2

charbon

OBDY.1511 1780 ± 40

Zangato 1999b

C 2 h1

charbon

OBDY.1529 1930 ± 40

Zangato 1999b

C 1 h1

charbon

OBDY.1112 1840 ± 60

Zangato 1999b

C 1 h2

charbon

OBDY. 1113 1690 ± 40

Zangato 1999b

C3

charbon

OBDY. 1420 1420 ± 40

Zangato 1999b

Tombes mégalithiques T. Kpogbèrè 1 (site 31) T. Kpogbèrè 3 (site 31)

chambre funéraire chambre funéraire

charbon

OBDY.1105 1870 ± 40

Zangato 1999b

charbon

OBDY. 1153 1610 ± 40

Zangato 1999b

Urnes cinéraires site 94 site 94

jarre cinéraire jarre cinéraire

charbon

OBDY.1618 1850 ± 40

Zangato 1999b

charbon

OBDY.1594 1850 ± 40

Zangato 1999b

Monuments non funéraires T. Daré (site 76) T. Balimbé 14 (site 98) T. Bebinté (site 19)

foyer

charbon

OBDY.1441 1690 ± 40

Zangato 2007a

foyer

charbon

OBDY.1544 1670 ± 50

Zangato 2007a

foyer

charbon

OBDY.1439 1610 ± 40

Zangato 2007a

Ateliers métallurgiques Ôboui (site 105) Ôboui (site 105) Ôboui (site 105) Ôboui (site 105) Mbili (site 64)

atelier

charbon

Pa.1947 1805 ± 40

Zangato 2007a

atelier

charbon

Lyon.10379 1720 ± 35

atelier

charbon

Pa.1946 1615 ± 40

Zangato 2007a

atelier

charbon

Lyon.10383 1685 ± 35

Zangato 2007a

atelier

charbon

OBDY.601 1760 ± 180

Zangato 2007a

Zangato 2007a

Tableau 6 Résultats des datations radiocarbones sur charbons de bois des sites d’Âge du fer 2c.

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Comme dans l’étape précédente, les communautés villageoises de Bétumé (24) et de Balimbé (68) continuent de construire leurs propres monuments. C’est aussi pendant cette période que l’on observe la généralisation des pratiques métallurgiques à toute la région (Carte 11).

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Carte 11 Carte générale de distribution des sites du Fer 2c (Zone de Ndio). Site villageois 58 Site villageois 77 Structure métallurgique Atelier d’Öboui

Sites villageois 24 et 68 Tombe mégalithique Monument mégalithique non funéraire (rebord de plateau) Monument mégalithique non funéraire (sur le plateau)

Structure funéraire

L’ensemble des monuments est situé de part et d’autre de la ligne de crête séparant les trois bassins hydrographiques principaux ; de la Toumé, Ouanga (sites 24, 35, 39, 42, 43,), Bouboun, Balimbé, Mé et Ndénguo (sites 18, 21, 30, 33, 34, 45, 46, 60, 61, 62) dans la cuvette congolaise, Dakoua, Mbili et Daré, (sites 19, 20, 22, 76 et 79) pour les principaux cours d’eau du bassin de l’Ouham dans la cuvette tchadienne. Cette distribution

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topographique délimite les trois espaces occupés par les villages Bétumé, Balimbé et Gbabiri. Structures cinéraires Un autre élément marquant de cette période est constitué par les structures cinéraires situées sur les plateaux en dehors de l’espace villageois, à partir de la première moitié l’Âge du fer 2c. Le site 94, daté de 78-316 ap. J.-C., présente la plus grande concentration de jarres cinéraires de la région. Il est situé à équidistance des sites villageois de Bouboun, de Gbabiri et de Balimbé (20-25 km). Les fouilles de ce site ont permis de mettre en évidence 20 jarres disposées en rangées plus ou moins parallèles (Zangato 1999a), (Plan 3). Chaque jarre cinéraire contient des éléments anatomiques d’adulte : crâne, vertèbres cervicales à moitié brûlées, résidus abondants d'os longs, ainsi qu’un petit pot, le tout fermé par un vase de taille moyenne retourné (Figure 11).

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Plan 3 Site 94 — Plan de distribution des jarres cinéraires (Fer 2c). 1–jarre ; 2–pot de couvercle ; 3–structure de foyer ; 4–structure en élévation.

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Figure 11 Site 94 — Jarres cinéraires (Fer 2c).

Le troisième Âge du fer (500 – 1500 après J.-C.), Fer 3 L’Âge du Fer3 marque la dernière étape du développement de l’activité métallurgique. La production s’intensifie et va perdurer jusqu’au XIIe siècle. C’est pendant cette période que la taille de la pierre cède définitivement la place aux activités métallurgiques (Figure 12). L’agglomération villageoise devient de plus en plus importante, formant de grands centres autour desquels s’organisent de petits villages périphériques. Cette période voit aussi des changements technologiques dans la métallurgie entre le IVe et le VIIIe siècle après J.-C. Ainsi, les fours de réduction du minerai du fer ne sont plus enterrés (Figure 13). De même les structures d’épuration et les forges d’élaboration d’objets se multiplient dès la fin du VIIe siècle après J.-C. En outre, la taille de ces dernières structures augmente. Ces données constituent un apport archéologique inédit et important pour l’étude du développement de la métallurgie du fer et de son impact sur les modes d’organisation socio- économique des anciennes communautés de la région.

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Figure 12 Site Mé 4 (54) — Structure de réduction (Fer 3).

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Figure 13 Site Gbabiri 2 (77) — Structure de réduction (Fer 3).

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—2— CONTEXTE ARCHÉOLOGIQUE DES PRODUCTIONS TECHNIQUES ET ARCHITECTURALES

CARACTÉRISTIQUES ARCHITECTURALES DES MONUMENTS De 1986 à 2003, 86 sites mégalithiques ont été recensés et 64 monuments de divers types ; 48 monuments non funéraires, 16 tombes mégalithiques ont été fouillés dans la seule zone de Ndio (David 1983 ; Zangato 1991, 1999a, 2000b, 2007a, 2010b).

Les monuments à vocation non funéraire Les monuments à vocation non funéraire sont pour la plupart oblongs et ceinturés par de gros blocs de pierre atteignant parfois 0,90 à 1 mètre de large. Cette ceinture extérieure vient s'appuyer soit sur les niches soit sur des coffres qui bordent une partie du monument. À l'intérieur, un remplissage de pierres scellées par un liant a été pratiqué. Les pierres dressées sont posées à mi-hauteur du remplissage de la butte dont la hauteur varie entre 1 ,50 à 2 m (Plan 4). Ce type mégalithique présente deux variantes. Dans la variante 1, les pierres sont dressées et alignées en rangées parallèles (Figure 14). À la fouille, la stratigraphie est constituée : • d’une première couche humifère d'une épaisseur de 0,8 à 16 cm qui s'est déposée après l'abandon du monument ; • d’une deuxième couche hétérogène épaisse de 10 à 20 cm qui recouvre l'ensemble du monument ; • d’une troisième couche de remplissage de pierres d'une épaisseur d’environ 60 cm à 1m ; • d'une quatrième couche située à la base de la couche du remplissage des pierres. Cette couche à les mêmes caractéristiques sédimentologiques que la couche de couverture ; • et d'une dernière couche constituée de sédiments latéritiques.

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Dans la variante 2, les pierres dressées sont disposées en cercles concentriques, laissant la partie centrale du monument vide (Figure 15).

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Plan 4 Site 85, région de Ndio en Centrafrique — Plan du monument non funéraire. 1–ceinture extérieure ; 2–coffre ; 3–pierre dressée.

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Figure 14 Site 21 (T. Balimbé) — Monument non funéraire de type « variante 1 ».

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Figure 15 Site 32 — Monument non funéraire de type « variante 2 ».

La disposition des pierres qui sont ici élevées à l'oblique a nécessité le calage de certaines d'entre elles. La lecture du profil stratigraphique montre : • le creusement en escalier d'une très grande fosse ; • l'installation des deux niches sur la première marche d'escalier ; • la disposition des mégalithes sur les deuxième et troisième marches. La base des plus grandes pierres dressées est consolidée par les dalles posées de chant ; • l'apport des matériaux de remplissage constitués de pierrailles et d'un mélange de terre sableuse et de fibres de végétaux ; • et enfin l'apport de la couche de couverture qui scelle l'ensemble du monument, ne laissant apparaître que les pierres dressées. Cette étape fait suite à la phase d’extraction de la matière première et de la mise en forme des mégalithes (Zangato 1993c, p. 129-130).

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Les vestiges archéologiques et les structures de foyer Dans ces monuments à vocation non funéraire la presque totalité des objets a été prélevée à la surface de la couche de remplissage et dans certains cas, exclusivement autour des structures de foyer situées dans la partie centrale des monuments (Figures 16 à 20). La céramique est grossière et comprend des pots aux formes arrondies, aux bords éversés épais et aux décors par impression et par incision, des pots et des bols à fonds plats, dont certains portent des décors en chevron. Les objets lithiques sont composés de fragments de meules, quelquefois de haches polies et parfois de quelques éclats ainsi que d’armatures de flèche en quartz. La présence de déchets métallurgiques : scories, fragments de loupe, parfois d’objets en fer comme des fragments de couteau est attestée. Quelquefois des graines et des noix carbonisées ont également été trouvées dans certains d'entre eux.

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Figure 16 Monument non funéraire — Pièces lithiques.

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Figure 17 Monument non funéraire — Vestiges céramiques.

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Figure 18 Monument non funéraire — Vestiges céramiques et pipes.

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Figure 19 Monument non funéraire (mégalithe) — Fragments de loupes.

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Figure 20 Monument non funéraire (mégalithe) — Restes végétaux.

Les monuments à vocation funéraire On compte dans l’état actuel des travaux deux types de tombes mégalithiques dans la région : des tombes à chambre rectangulaire et d’autres en forme de U, qui contenaient probablement à l'origine un ou plusieurs défunts, dont les squelettes ont pu disparaître en raison de l'acidité du sol (Plan 5). Il existe trois types de tombes à chambres rectangulaires : • des tombes qui comportent une seule chambre beaucoup plus grande de l’ordre de 37 m² fermée par une série de coffres ; • des tombes qui comportent deux chambres rectangulaires de l’ordre de 10 à 12 m² disposées parallèlement, séparées par un couloir central et fermées par des coffres ; • et enfin des tombes à chambres compartimentées (de 8 à 20 m²) et fermées par des coffres. Toutes les chambres sont orientées Nord-Ouest/Sud-Est et coupent la butte de part en part. Elles sont formées de murets en pierres scellées par un liant constitué de fibres végétales et de sable et sont couvertes par de grandes plaques granitiques qui furent, lors de la construction, recouvertes d'une couche sablo-argileuse. Ces chambres sont entourées d'une rangée de grandes pierres dressées dont la base repose sur un « niveau » correspondant à la mihauteur des parois de la chambre. 65

Les tombes à chambre en forme de U, contrairement aux trois précédentes, sont plus petites et comportent une seule chambre de l’ordre de 7 à 8 m², orientée Est/Ouest. La chambre est fermée par une niche dans sa partie Est. Les pierres dressées sont organisées en arc de cercle autour de la chambre.

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Plan 5 Site 78 — Plan de la tombe mégalithique à pierre dressée (1) et foyer (2).

Les vestiges archéologiques et les structures de foyer

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Figure 21 Tombe mégalithique — Vestiges funéraires.

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Ces différentes tombes mégalithiques ont livré un mobilier funéraire constitué de vases en céramique, de pipes en terre cuite, d’une grande lame taillée dans du granit, de meules, d’enclumes, de polissoirs, de scories, de fragments de loupe et d’objets métalliques (Figure 21). Comme dans les monuments non funéraires, ces vestiges ont été prélevés autour des structures de foyer construites sur les dalles de couverture et à l’intérieur des chambres funéraires. Il existe donc, dans cette région, une diversité architecturale associée à des vestiges archéologiques similaires.

PRODUCTIONS MÉTALLURGIQUES Le développement des constructions et la diversité architecturale et fonctionnelle, des monuments mégalithiques de l’extrémité Est de l’Adamaoua vont de pair avec la variabilité des pratiques funéraires et la mise en place d’un nouveau système de pratique technique notamment métallurgique. Cette dynamique communautaire apparaît lisible avec le développement de la technologie du fer et la territorialité du phénomène mégalithique ainsi que les productions céramiques et leur développement entre 3500 av. J.-C. et 500 ap. J.-C.

Caractéristiques des productions métallurgiques La production métallurgique se développe dans un contexte archéologique riche, entre 2500 av J.-C et 500 ap. J.-C., où l’on assiste à une pratique locale de production du fer sans apparition d’un Âge du bronze qui couvre toute la chaîne opératoire (préparation de la matière première, réduction, épuration et forgeage) établie grâce aux résultats des analyses métallographiques (Figure 22). Plus de 43 sites métallurgiques au total ont été répertoriés. Son aire de répartition s’étend de la zone de Ndio en République Centrafricaine (Zangato 2007b) à la zone de Djohong (Cameroun), (Zangato et al. 2010) où d’autres sites similaires, comme Kora 1, Kora 2 et Gbatoro, ont été mis en évidence. Certains sites plus significatifs que d’autres ont permis de montrer la complémentarité technique. C’est le cas de Kora 2 où des structures réunissant toutes les étapes du processus de préparation de la matière première ont été mises en évidence. Dans l’état actuel des travaux, Kora 1, Kora 2 et Gbatoro localisés dans des aires d’activité spécifiques, sont les premiers ateliers métallurgiques qui présentent des structures complémentaires depuis la préparation de la matière première jusqu’à l’élaboration des objets. Ces pratiques métallurgiques, pour une période aussi ancienne datée à partir de 2500 av. J.-C, sont présentes dans la région, comme le démontrent d’importantes quantités de déchets de minerai trouvés à Kora 1 et 2, de déchets de réduction et d’épuration à Kora 1, ainsi que de déchets de forgeage à Gbatoro.

Kora 2 – Un atelier de préparation de la matière première Localisé à 1259 m d’altitude (6.846°Nord et 14.6562 Est), le site de Kora 2 présente, de haut en bas, six couches homogènes et bien conservées dont la couche 3, de nature sablo-argileuse, qui correspond archéologiquement à un horizon d’Âge du fer ancien (Plan 6). Cet horizon est constitué de plusieurs aires de production comprenant une structure de foyer de grillage et une zone de concassage du minerai.

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Figure 22 Mission archéologique de Ndio 2000-2022 — Chaîne opératoire de production d’objets en fer dans l’Adamaoua tirée du schéma de Fluzin (1983, 2002).

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Plan 6 Kora 2 (Djohong, Cameroun) — Plan général du secteur principal des fouilles. 1–zone de blocs ; 2–zone de concentration de matières brûlées ; 3–sondage 2001. Marteaux Percuteurs

St.1 St.2

Fragments de fer Structure de foyer Zone de concentration de marteaux

La structure 1 (St. 1) La structure 1 (St.1), d’une superficie de 1, 04 m², est creusée dans la couche de cailloutis au contact avec la surface de la couche stérile. Les contours de la structure sont constitués par une construction d’une trentaine de blocs de granites et de rognons de grès disposés de chant et qui épousent la forme ovalaire de la structure (Plan 7 et Figure 23). La partie interne de cette structure est couverte d’une couche argilo-sableuse cuite adhérant à la surface interne de la couronne de blocs. Les dimensions des blocs varient entre 20 et 30 cm. Les blocs les plus longs ont une hauteur de 15 à 30 cm. Les charbons de bois issus de cette structure sont datés de 3720 ± 30 BP (2280-2250 av. J.-C.). 69

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Plan 7 Kora 2 (Djohong, Cameroun) — Coupe stratigraphique.

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Figure 23 Mission archéologique au Cameroun — Fouilles de Kora 2, St. 1.

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La structure 2 (St. 2) Située à quelques mètres au nord-ouest de la structure 1, la structure 2 (St.2) couvre 0,70 m². Elle est profonde d’environ 20 cm (Figure 24). 15 marteaux y étaient associés. Cette structure est creusée dans le cailloutis et se trouve au contact de la couche stérile. À quelques mètres de là, deux grandes enclumes à la surface piquetée par les traces de percussion, en grésquartzite d’environ 35 cm de diamètre, sont posées au Nord-Est. Tout autour de ces enclumes, plusieurs fragments de limonite et de bloc latéritique, dont plus de 80% ont été brûlés, ainsi que plusieurs fragments de marteaux, de percuteurs, de petits fragments métalliques et de la céramique, ont été collectés. Nous y avons trouvé plusieurs morceaux de charbon de bois qui n’ont pas été datés (Figure 25).

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Figure 24 Kora 2 — Structure 2 (haut) avec ses vestiges de marteaux (1) et d’enclumes (2).

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La présence d’une importante quantité du minerai de fer sur le site de Kora 2 peut être mise en relation avec l’utilisation de la latérite et de la limonite (analyse en cours). Ces matières premières affleurent un peu partout sur les rebords de plateaux aux alentours du site et sur les pentes latéritiques de la région. Ces deux types de minerai devaient être ensuite grillés puis concassés sur le site de Kora 2 pour être prêts à la réduction et à l’épuration dans le site de Kora 1.

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Figure 25 Kora 2 — Vestiges céramiques (1), fragments de métal (2) et pièces lithiques (3).

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Kora 1 – Un atelier de réduction et d’épuration du métal À près de 900 mètres environ au nord-ouest de Kora 2, le site de Kora 1 est établi à une hauteur de 1150 m d’altitude (6.8475° Nord et 14.6507°Est). La structure a l’aspect d’une botte avec des parois de forme conique, donnant l’image d’une cheminée allongée (Figure 26). Orienté dans l’axe nord-est/sud-ouest, le fourneau est entouré de trois amas de ferriers en cours de fouille, de 3 à 4 mètres de diamètre. L’ensemble, sur une superficie d’environ 250 m², est situé à une quarantaine de mètres d’un petit cours d’eau dénommé Kora. Entièrement construite en argile, la masse du fourneau s’appuie dans sa partie horizontale sur une assise de plus de 1,50 m, légèrement inclinée en direction du ruisseau. Les parois du fourneau présentent trois couches d’isolation (Plan 8 et Figure 27). La paroi externe (1) est plus épaisse (environ 23 cm). Elle offre une isolation parfaite de la structure. La dernière couche (3) d’isolation et du maintien des températures internes du fourneau dite couche interne, se prolonge jusqu’à la sole et constitue le revêtement circulaire de la base de la cuve qui est légèrement inclinée en pente douce sur environ 15 cm d’épaisseur vers la fosse d’évacuation (Figure 28).

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Figure 26 Kora 1 — Aperçu de la structure avec la fosse d’évacuation du four.

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Plan 8 Kora 1 (Djohong, Cameroun) — Coupe stratigraphique. 1–couche végétale ; 2–couche sablo-argileuse ; 3–couche argileuse.

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Figure 27 Kora 1 — Aperçu des différentes parois d’isolation (1 à 3) du four.

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Figure 28 Kora 1 — Aperçu de la structure du four avec la sole (rouge).

Les vestiges archéologiques sont composés d’un fragment de scorie de fond de four retrouvé à la base de la cuve et de plusieurs fragments brûlés de roche de limonite et latéritique, d’outils de percussion, de fragments de tuyère, de 68 scories dont 36 scories légères et 31 gouttelettes, et de 15 fragments de loupe. Ces restes ont été prélevés principalement dans la fosse du canal d’évacuation (Figure 29). © Étienne Zangato

Figure 29 — Kora 1 1–scorie de fond de four ; 2–pièces lithiques ; 3–marteaux et percuteur.

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Gbatoro – Un atelier de forge Localisé à 1200 m d’altitude (6°874 Nord et 14°7204 Est) et situé à une trentaine de kilomètres de l’ensemble Kora, la couche 2 d’Âge du fer de Gbatoro a révélé la présence d’un foyer associé à une fosse de vidange et d’un important vestige métallurgique dans le secteur principal de fouilles (Plan 9).

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Plan 9 Gbatoro (Djohong, Cameroun) — Plan général du secteur des fouilles. Marteaux Percuteur Scories vitrifiées Foyer

Loupe, objets en fer Vestiges céramiques Fosse à vidange

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La structure de foyer et les vestiges associés Elle a un plan de tracé circulaire d’environ 0,9 m de diamètre. Sa profondeur oscille entre 20 et 30 cm. Son remplissage est constitué essentiellement de sédiments hétéroclites où sont mélangés plusieurs fragments de parois rubéfiées, restes probables de la structure d’un foyer, quelques blocs brûlés, ainsi que de gros morceaux de charbon datés de 3835 ± 30 BP (2368-2200 av. J.-C). Plusieurs centaines de petits fragments de loupe et de fer ont été prélevés. Le matériel archéologique est constitué essentiellement de 120 tessons céramiques. Cette céramique est complétée par trois fragments d’une tuyère cylindrique, longs de 10 à 18 cm pour une section de 6 à 7 cm. Ils ont été trouvés à plus d’une cinquantaine de centimètres au nord-est du foyer. Une petite série de loupes, 65 au total, 89 scories vitrifiées, 36 fragments de fer et une pièce métallique viennent compléter les trouvailles (Figures 30 à 32).

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Figure 30 Gbatoro — Pièces métalliques.

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Figure 31 Gbatoro — Pièces lithiques.

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Figure 32 Gbatoro — Pièces céramiques.

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La fosse à vidange Au sud-ouest du foyer (Cf. Plan 9, supra), une fosse à vidange, d’environ 1,50 m de diamètre, contenant essentiellement des cendres mélangées à des charbons de bois, datés de 3707 ± 29 (2153-2044 av. J.-C.), a été mise en évidence. Quelques fragments de fer ainsi que plusieurs tessons céramiques étaient associés à cette fosse. Les pièces lithiques sont constituées de 4 marteaux, 10 percuteurs en grès quartzite et quelques pièces bifaciales de petite taille, avec des dimensions qui varient entre 4 et 9 cm de long pour 2,5 à 3 cm de large et entre 1 et 2,2 cm d’épaisseur. Cette industrie lithique taillée est réalisée dans une matière première d’origine locale, un quartz laiteux de bonne qualité. Il provient principalement des affleurements quartzitiques situés sur le versant ouest de la ligne de crête séparant les bassins de Lom et de la Mbéré.

Apport des analyses métallographiques Plus de 54 lames minces en analyse métallographique ont été effectuées par Ph. Fluzin (Fluzin 2007a & b) dont 29 sur des objets et 25 sur des restes de minerai sous la forme de déchets métallurgiques, de fragments de loupe, de fragments de métal déchiqueté, de scories magnétiques oxydées, et de scories coulées (Zangato 2007b & c). Tous ces restes sont prélevés, pour la plupart, autour et dans les foyers, ainsi qu’à proximité de blocs de pierre servant d’enclumes (Figure 33). Les résultats de ces analyses ont permis d’identifier avec certitude en complément des données de fouilles et des datations, la fonction probable des différentes structures et de les restituer dans le cadre d’une chaîne opératoire partielle comprenant (Figure 34) : • une phase d’épuration différentielle d’un échantillon à l’autre ; • une phase de production de lingots ; • une phase de mise en forme d’ébauches ; • et dans certains cas, une phase de mise en forme d’objets. Ces phases sont exprimées par l’existence exceptionnelle de très nombreuses dendrites de ferrite qui témoignent localement d’un travail effectué à très haute température, supérieure à 1500º, indiquant la présence d’un dispositif de structures de forge et d’une maîtrise parfaite des techniques de production métallurgiques. L’artisan a employé des tuyères de petite section qui, associées à un rythme de ventilation très rapide, concentrent ainsi le vent des soufflets avec un débit élevé (Fluzin 2007a & b). Cette pratique est d’un apport exceptionnel sur le plan archéologique pour ce qui concerne les périodes anciennes et apparaît comme fondamentale pour l’archéologie des métaux en Afrique subsaharienne. 80

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Figure 33 Ôboui (Ndio, Centrafrique) — Structure de forge (St. 4). 1–foyer ; 2–vase de trempe ; 3 à 5–enclumes.

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Figure 34 Ôboui (Ndio, Centrafrique) — Structure de forge (St. 4), pièces métalliques. 1–fragments de loupe ; 2–lingots ; 3–ébauches d’objets ; 4–objets finis.

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La production des outils La production de l’outillage métallurgique est diversifiée ; des pointes de flèches, des lames, des haches avec des perçoirs (Figure 34). Les pointes de flèches ont des formes diverses et des dimensions variées. Il existe des micro-flèches de silhouette triangulaire avec pédoncule, d’une longueur variant de 1,5 cm à 2,4 cm, d’une largeur de 1 cm environ et d’une épaisseur très fine (0,30 à 0,70 cm). Elles sont caractérisées par une forme en triangle isocèle et une pointe arrondie. Lorsque ces armatures sont complètes, la longueur des pédoncules représente la moitié de la longueur totale de la pièce. Ces micro-flèches en fer sont les premières de cette étape chronologique à être mises en évidence dans l’extrémité Est de l’Adamaoua, elles représentent plus de 52% du total des armatures en fer. Aux côtés de ces micro-flèches, il y a des flèches de forme ovale, de 3 et 4,5 cm de longueur. Les pédoncules font sans exception le double de la taille des pointes. Nous avons également identifié des modèles uniques de grande taille, comme une pointe de 7 cm de long, 4 cm de largeur maximum, et 0,80 cm d'épaisseur. Son pédoncule, mesure 20 cm, 1,5 cm de large et 1 cm d'épaisseur. Les lames de couteau ont une forme triangulaire, avec une extrémité distale arrondie. Leurs bords ne sont pas amenuisés. Elles ont aussi un pédoncule, dont la proportion représente presque le quart de la longueur totale de la pièce. Il s’agit de grandes pièces d’une longueur se situant entre 11 et 15 cm, 4 et 5 cm de largeur maximale. Elles ont 0,3 cm d'épaisseur. Les haches sont fragmentées dans la plupart des cas. Quelques-unes sont entières. Ce sont des éléments de taille moyenne, de 13 à 16 cm de long, 2 à 5 cm de large et de moins d’un centimètre d'épaisseur. Les outils perforants sont constitués de dix poinçons mesurant de 8 à 18 cm de long, pour une épaisseur moyenne de 0,30 cm. Dans les deux cas, ce sont des fragments proximaux, laissant apercevoir le chas (Zangato 2007a). Dans l’état actuel des données, la répartition des sites métallurgiques, comme les structures de préparation des matières premières situées sur le rebord de plateau, les ateliers de réduction en fond de vallée et les ateliers de forges localisés à la fois dans les villages et en dehors des villages, montrent que les métallurgistes planifient bien les différentes étapes de la production métallurgique. Cette forme de structuration spatiale complémentaire sur le plan fonctionnel témoigne de l’existence d’une spécialisation de la production métallurgique. La présence d’outils dans tous les sites villageois de la région comme à Gbatoro, Mpàà, Bédobo au Cameroun, Öboui, Bouboun, Bétumé, Balimbé, Gbabiri en Centrafrique, constitue vraisemblablement l’un des aspects de cette spécialisation destinée à produire des outils pour l’ensemble des communautés villageoises consacrés aux diverses activités socio-économiques.

83

Ce développement des pratiques métallurgiques qui s’échelonne entre 2500 et 500 ap. J.-C peut s’expliquer par la mise en place des différents groupes spécialisés familiaux, ou non, comme c’est le cas dans certaines sociétés lignagères décrites par certains auteurs dont l’économie d’autosubsistance est fondée sur une production quotidienne de produits alimentaires, associée à une technologie et à une division du travail simple d’ordre familial (Meillassoux 1964, 1975, 1977 ; Vidal 1976). Il n’exclut cependant pas l’existence d’une spécialisation à l’intérieur du groupe familial dont la finalité est la redistribution à l’intérieur des communautés villageoises. Si on postule un tel modèle pour la région étudiée, la production et la redistribution du fer pourraient avoir pu être prises en charge par les groupes d’artisans de Gbatoro, de Mpàà, de Bouboun, de Gbabiri en vue de satisfaire les besoins en outillage métallique de toute la région. Dans ces conditions, les communautés villageoises « sont groupées, non plus d’après leurs rapports de descendance, mais d’après la nature particulière de l’activité sociale à laquelle elles se consacrent. Leur milieu naturel et nécessaire n’est plus le milieu natal, mais le milieu professionnel » (Durkheim 1986, p. 157-158).

PRODUCTIONS CÉRAMIQUES Avec 12 800 échantillons céramiques répartis entre les principaux sites villageois ; Bétumé, Balimbé, Bouboun Gbabiri et Öboui, cette céramique constitue le principal vestige archéologique de la région réexaminé à la lumière des nouvelles données de fouille et des observations ethnoarchéologiques (Zangato et al. 2014).

Caractéristiques des pâtes Les analyses pétrographiques ont permis de mettre en évidence l’utilisation de matériaux détritiques dont l’origine est à rechercher dans les formations gneissiques locales. Ces matériaux donnent lieu à différentes qualités de pâtes, qui caractérisent les périodes du Néolithique tardif à l’Âge du fer. Deux groupes se distinguent : le premier, de couleur claire (groupe A) et, le second, de couleur noire (groupe B) (Zangato 1999a, 2000a & b), (Tableau 7). Ces analyses pétrographiques des pâtes céramiques constituent une méthode couramment employée en archéologie pour caractériser la nature et l’origine des matériaux utilisés (argile et ajouts), mais aussi la chaîne opératoire du traitement de la fabrication de la pâte. La mise en évidence des différentes séquences de montage des vestiges en terre cuite, qui représentent plus de 80% des données archéologiques de notre région d’étude, permet d’appréhender les choix techniques et culturels effectués et de les rapporter à des groupes définis. Soulignons que ces corpus sont novateurs en Afrique. 84

Les analyses pétrographiques ont été réalisées dans le laboratoire « Civilisations Atlantiques et Archéo-Sciences » (l’UMR 6566 du CNRS/Université de Rennes 1, 2/Université de Nantes), grâce à Hervé. Morzadec. Les résultats ont été intégrés à une base de données rassemblant l’ensemble des tessons, issus tant des sites villageois, que funéraires et mégalithiques. Les prélèvements ont été structurés en fonction des catégories des récipients hauts (jarres), bas (genre casseroles, assiettes, bols). Les fragments de tuyère et les fragments de parois de foyers et de fours des structures métallurgiques ont également été intégrés dans cette base. Pour chaque catégorie, 300 analyses en lames minces et 125 analyses en difractographie RX ont été effectuées. Types de terre A terre à potier claire

Matières premières

A1

A2

A3

A4

B terre noire

A5

B1

B2

B3

B4

Quartz Quartzite Feldspaths Diorite Plagioclase Feldspaths alcalins Micas blancs Micas noirs Amphiboles vertes Amphiboles incolores Tourmaline Kaolin

Tableau 7 Composition minéralogique des pâtes céramiques. Présence abondante

Présence rare

La matière première du groupe A de couleur claire, est constituée d’une forte proportion d’éléments grossiers de divers minéraux. Le minéral dominant est le quartz, sous forme de fragments aux arêtes émoussées, parfois vives. De légères variations de la composition minéralogique permettent de distinguer 5 sous-groupes : • A1 est caractérisé par la présence de diorites ; • A2 est caractérisé par une forte proportion de plagioclases et de micas blancs ; • A3 se distingue des deux autres par la présence de biotites ; 85

• A4 par la présence d’amphiboles vertes ; A5 par des amphiboles incolores. Dans le groupe B, de couleur noire, la matière première contient des matières organiques, les grains de quartz sont rares et parfois absents. Ils sont plus fins et ont des arêtes anguleuses. Quatre sous-groupes ont été mis en évidence sur la base de légères variations de compositions minéralogiques : • B1 est constitué de micas noirs, d’amphiboles incolores, et de tourmalines ; • B2 est surtout caractérisé par des proportions équivalentes de quartz, quartzites, feldspaths, plagioclases, les feldspaths alcalins ; • B3 est constitué essentiellement de micas noirs ; • B4 est constitué de plagioclases, feldspaths alcalins et d’amphiboles vertes. Les matériaux des deux groupes ont probablement subi un traitement technique préparatoire : • un traitement sommaire de la matière première par le tri des éléments les plus grossiers et des impuretés, mais sans qu’il y ait eu au préalable une action mécanique. Ainsi, les céramiques du groupe A où les parois sont épaisses, il y a une importante quantité d’éléments plus grossiers ; • et une technique de préparation plus fine permettant l’élimination des minéraux grossiers par un système soit de décantation, soit de fractionnement et de tamisage de la matière première du groupe B. Le choix des techniques employées pour la préparation des pâtes du groupe A et du groupe B, pour la fabrication de poteries à paroi épaisse, fine ou moyenne, supposent de la part des artisans une bonne connaissance du milieu naturel, des matières premières et de leur résistance aux actions thermiques (Tableau. 8). Types de pâtes Pâte grossière (Nb)

Pâte fine (Nb))

Bétumé

1432

165

955

2552

Gbabiri

880

954

395

2229

Bouboun

165

75

785

1025

Balimbé

909

507

163

1579

Sites

Ôboui

Pâte moyenne (Nb)

Total

2876

1602

937

5415

Total (Nb)

6262

3303

3225

12800

Total (%)

49

26

25

Tableau 8 Types de pâtes céramiques par sites, en nombre de pièces (Nb).

86

Caractérisation des techniques de montage L’analyse préliminaire des cassures et de l’état de surface de l’ensemble des céramiques a permis de mettre en évidence plusieurs types de montage. Les tessons céramiques, dont plus de 75% sont de gros morceaux de panse ou de bord plus ou moins bien conservés, permettent un bon degré de lecture des traces de montage, de la morphométrie des récipients et de l'organisation générale des motifs décoratifs. Pour fiabiliser l’analyse, nous avons privilégié les formes entières ou restituables ainsi que les gros fragments de bord, de panse et de fond, qui peuvent être orientables, comprenant un ou plusieurs registres décoratifs. Que l’on soit au Néolithique ou aux Âges du fer, les ensembles céramiques ont été montés au colombin. Les limites de collage des colombins entre eux sont encore visibles dans les sections et sur les surfaces internes des vases. Elles n’ont généralement pas été totalement effacées par les traitements techniques qui ont suivi. Ces traces associées aux référentiels ethnoarchéologiques que nous avons constitués à partir de nos enquêtes de terrain (Zangato 1992 ; Zangato et al. 2014), ont permis d’identifier trois techniques de montage différentes (Tableau 9). Techniques Sites

Technique 1 (Nb) (%)

Technique 2 (Nb) (%)

Technique Indéterminée Total 3 (Nb) (%) (Nb) (Nb) (%)

Bétumé

1432

56

165

8

785

30

170

6

2552

Gbabiri

880

39

954

43

240

11

155

7

2229

Bouboun

165

16

75

7

695

68

90

9

1025

110

7

Balimbé

909

58

507

32

53

3

Ôboui

2876

53

1602

30

937

17

Total (Nb) 6262 Total (%)

49

1579 5415

3303

2710

525

26

21

4

12800

Tableau 9 Types de techniques par sites, en nombre de pièces (Nb) et en pourentage (%).

La technique 1 est caractérisée par un assemblage par écrasement des colombins (Balfet et al. 1983, p. 55 ; Zangato 1992 ; Zangato et al. 2014 ; Roux 2016, p. 79-85). Cette technique est reconnaissable par la présence de reliefs bombés. Le haut du colombin inférieur forme un méplat servant de support pour appuyer le colombin supérieur. Les points de jonction sont légèrement plus épais que la paroi et sont le plus souvent associés à des empreintes de doigts, qui marquent une série de pressions tout le long des jointures visibles sur les surfaces internes (Figure 35, a). Ces traces sont, bien entendu, observables lorsque les tessons ne sont pas très usés. À l’échelle 87

microscopique, sur les lames minces, le montage en colombins est observable sur les échantillons à pâte grossière. La limite entre les deux colombins est marquée par une ligne sombre. Ceci est dû probablement au fait qu’au cours de la cuisson, la présence d’eau entre les deux colombins a induit une migration de certaines particules ferreuses (b).

© Étienne Zangato

Figure 35 Mission archéologique de Ndio (Centrafrique) — Pétrographie des stigmates du montage au colombin posé de la technique 1 en photos (a, c) et schémas (b, d).

La technique 2 correspond à un montage « en spirale » (Balfet et al. 1983, p. 57). Les colombins sont enroulés (Zangato et al. 2014 ; Roux 2016, p. 79-85). Cette technique est réalisée par pincement interdigital selon un déplacement oblique jusqu’à ce que les deux extrémités se rejoignent. Ce procédé laisse, sur l’ensemble de la surface intérieure de certains vases, des traces de pression surtout localisées tout le long de la partie haute du colombin inférieur. Dans les cassures, les plages de jonction se présentent en biais de l’intérieur vers l’extérieur (Figure 36, a). À l’échelle microscopique, les limites entre les colombins sont marquées par les éléments minéraux fortement orientés (b). La technique 3 consiste en une alternance des colombins (Balfet et al. 1983, p. 57 ; Zangato et al. 2014), tantôt posés sur le bord de la surface interne tantôt sur le bord de la partie externe de l’ébauche. Dans les deux cas, les colombins sont collés par pincement interdigital, selon un déplacement horizontal jusqu’à ce que les deux extrémités du colombin se rejoignent. À l’échelle microscopique, les limites entre les colombins sont moins tranchées (Figure 37). 88

© Étienne Zangato

Figure 36 Mission archéologique de Ndio (Centrafrique) — Pétrographie des stigmates du montage au colombin posé de la techniques 2 en photos (a, c) et schémas (b, d).

© Étienne Zangato

Figure 37 Mission archéologique de Ndio (Centrafrique) — Pétrographie des stigmates du montage au colombin posé de la technique 3 en photos (a, c) et schémas (b, d).

89

L’ensemble de ces traits techniques de montage associés aux caractéristiques de la matière première permet de mettre en évidence trois pratiques céramiques régionales. Celles-ci sont mises en place entre le Néolithique tardif et la fin du deuxième Âge du fer (Figure 38 et Tableau 10).

© Étienne Zangato

Figure 38 Évolution des pratiques techniques entre le Néolithique tardif (grisé) et la fin du deuxième Âge du fer (Fer 2).

L’ensemble 1 — Bétumé — est daté du Néolithique, l’ensemble 2— Nana-Modé — est apparu dans la région dès la phase Transitoire et l’ensemble 3 — Gbabiri — est présent à partir du Fer 1 (Figure 38). L’apparition de ces ensembles céramiques en fonction des techniques utilisées dans les sites villageois (Carte 12) permet d’aborder les relations entre pratiques céramiques et identités communautaires.

90

Sites

T

MP

Préparations de la pâte

Techniques de montage

Formes générales

Techniques décoratives

Bétumé

1

A1

non broyée

colombin par écrasement

simple

incision/ traçage

Bétumé

1

A2

non broyée

colombin par écrasement

simple

incision/ traçage

Balimbé

1

A1

non broyée

colombin par écrasement

simple

incision/ traçage

Balimbé

1

A3

simple

incision/ traçage

Bouboun

2

A4

simple

impression/ incision

Bouboun

2

A5

simple

impression/ incision

Gbabiri

3

B1

simple/composite

impresion

Gbabiri

3

B2

simple/composite

impression

Gbabiri

3

B4

simple/composite

impression

Gbabiri

3

B5

simple/composite

impression

colombin par écrasement colombin en broyée spirale posé par pincement colombin en broyée spirale posé par pincement colombin posé en broyée/tamisée alternance par pincement colombin posé en broyée/tamisée alternance par pincement colombin posé en décantation alternance par pincement colombin posé en décantation alternance par pincement non broyée

Tableau 10 Récapitulatif des techniques (T) par matières premières (MP) selon les sites.

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© Étienne Zangato

Carte 12 Carte générale de distribution des techniques céramiques par villages. Technique 1 Technique 2 Technique 3

92

—3— DES ENSEMBLES RÉGIONAUX AUX SYSTEMES CULTURELS FORMATION DES GROUPES RÉGIONAUX La formation de groupes régionaux est ici abordée par l’analyse des productions céramiques des principaux sites villageois de la région Bétumé, Balimbé, Bouboun et Gbabiri. Cette approche bénéficie de nombreuses études ethnoarchéologiques traitant des chaînes opératoires de fabrication des céramiques en lien avec l’identité et les traits culturels des principaux artisans (Gallay 1970, 1994, 2010 ; Gallay et al. 1996, 1998 ; Gosselain 1995, 2000, 2008, 2011a & b ; Gelbert, 1994, 1997, 2003 ; Hodder 1982c ; Huysecom 1994, 2002 ; Roux 2016). Pour cela, nous proposons de traiter la poterie de l’extrémité Est de l’Adamaoua, dans un schéma d’analyse type (Figure 39).

Figure 39 Grille de lecture des ensembles céramiques.

93

Ce schéma d’analyse résume les procédés techniques en tenant compte de la nature de la matière première, des séquences du façonnage, des caractéristiques morphologiques, du choix des motifs décoratifs et de leur organisation sur les poteries. Par pratique céramique, il est entendu le savoir-faire et sa pérennité sur le temps court et long, suivant le concept de chaîne opératoire (LeroiGourhan 1943, 1945, 1964 ; Lemonnier 1993 ; Balfet 1991 ; Gosselain 2002 ; Zangato et al. 2014 ; Roux 2016). La nature de la matière est un critère de différenciation des modalités d’acquisition et de préparation des pâtes, autrement dit, concerne le début de la chaîne opératoire. Archéologiquement, ce sont les résultats des analyses pétrographiques et les données géologiques de la région qui rendent possible la détermination à la fois de la nature et de l’origine des matériaux utilisés. Dans le cas des céramiques de l’extrémité Est de l’Adamaoua, l’utilisation d’une ou de plusieurs matières premières indique différentes chaînes opératoires. Ainsi, la matière première choisie constitue un élément important pour l’analyse des processus techniques : acquisition et préparation de la pâte. Le façonnage des pots est la deuxième étape de la chaîne opératoire et comprend le montage, la morphologie des récipients, regroupant les formes du bord, de la lèvre et du fond (Gardin 1976), ainsi que le traitement des surfaces (lissage, polissage et application des motifs décoratifs). Ainsi, les deux phases de la chaîne opératoire (acquisition/préparation de la pâte et montage) offrent des éléments discriminants pour dresser un premier inventaire des pratiques céramiques de la région, en lien avec les principaux groupes communautaires du Néolithique à l’Âge du fer.

L’ensemble Bétumé C’est dans les sites villageois Bétumé et Balimbé que l’on dispose de plus de 50% des poteries les plus anciennes datées du Néolithique (Figure 40), réalisées à partir de la matière première de type A (Cf. Tableau 7, supra).

Figure 40 Répartition des ensembles céramiques par sites, en pourcentage. Technique 1

Technique 2

Technique 3

94

Indéterminée

Rappelons que la chaîne opératoire de façonnage se caractérise par la technique du montage aux colombins posés les uns sur les autres selon la technique du colombin par écrasement (technique 1). La préparation des pâtes est sommaire, avec trois variantes de matière première : • A1, avec feldspaths et diorites ; • A2, avec feldspaths et plagioclases ; • A3 avec forte présence de biotite, pour réaliser plusieurs types de vases selon la taille des récipients (Cf. Tableau 7, supra).

Figure 41 Ensembles céramiques Bétumé — Aperçu morphologique simplifié.

Les types de vases de cet ensemble datés du Néolithique, sont des récipients aux caractéristiques morphométriques stables (Figure 41) : • Les récipients de petite taille de profil simple et composite avec des fonds larges genre assiette, à bords éversés ou inversés. Ils sont assez bas avec une hauteur de 10 à 15 cm qui est nettement inférieure au diamètre maximum ; • Les récipients de taille moyenne, plus volumineux de type marmite, à fond moins évasé, à bords inversés ou éversés. Ils sont constitués de deux types de vases de taille intermédiaire et leur diamètre maximum se situe entre 20 cm et 30 cm, avec une hauteur supérieure ou égale au diamètre 95

maximal. Ce sont des récipients de type casserole à profil simple, dont certains peuvent être de grandes marmites à corps sphérique ; • Les récipients de grande taille ont des hauteurs de plus de 45 à 70 cm avec des bords éversés ou inversés. Il s’agit de récipients dont le diamètre à l’ouverture est égal à la hauteur du diamètre maximum. Cette catégorie de récipient présente fréquemment un profil simple avec des fonds plus étroits que l’ouverture.

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Figure 42 Ensemble céramique Bétumé.

La classification des décors est faite sur la base de l’approche structurale développée par plusieurs auteurs (Balfet et al. 1983 ; Roux, 2016). Valentine Roux prend en compte : « la localisation du décor sur le vase ; le décor peut recouvrir l’ensemble du récipient ou bien seulement quelques parties… La structure [structuration, ndle] générale des décors, à savoir les principales divisions de l’espace au sein duquel le décor est effectué. La grammaire du décor donnée par sa décomposition en unités, motifs et thèmes. » (Roux 2016, p. 270-272).

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Figure 43 Ensemble céramique Bétumé.

Les motifs décoratifs sont composés par des points, des traits, des demi-cercles, des cercles, des chevrons, orientés selon différentes directions. Ils sont constitués par la répétition horizontale de l’agencement d’une unité. Quatre répertoires ont été reconnus : • les motifs en ligne simple ; • les motifs en ligne brisée ; • les motifs en trame d’entrecroisement ou de superposition de séries parallèles d’unités ; • et les motifs complexes définis par l’agencement de deux ou trois différents motifs réalisés par incision et par traçage. Ces motifs sont localisés exclusivement sur la partie haute des vases, limités à l’épaule et à la rupture de pente (Figures 42 à 45).

97

La céramique de l’ensemble Bétumé, du Néolithique est également attestée dans la couche ancienne du site d’Öboui (datée de 5550-5230 av. J.-C.) ainsi que dans les sites, Toala et Kobi-doé situés dans la région de l’Ouham-Taburo non datées, à une cinquantaine de kilomètres à l’Est de la zone de Ndio sur le versant Nord de la dorsale oubanguienne (Vidal 1982 ; Vidal et al. 1983), (Carte 13, infra).

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Figure 44 Ensemble céramique Bétumé.

98

Les résultats de fouilles récentes effectuées dans les niveaux anciens datés du 6è millénaire avant J.-C. de l’abri de Nouantoro, de Bédobo et de Kora 2, dans la zone de Djohong, correspondant à la région Est camerounaise limitrophe, sont venus conforter l’extension de cet ensemble céramique à une grande partie du secteur Est de l’Adamaoua.

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Figure 45 Ensemble céramique Bétumé.

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© Étienne Zangato

Carte 13 Carte montrant l’extension géographique (zone hachurée) de l’ensemble céramique Bétumé à une grande partie du secteur Est de l’Adamaoua.

L’ensemble Nana-Modé La céramique de l’ensemble Nana-Modé est illustrée, dans la région, par la production Nana-Modé telle qu’elle est représentée sur le site Bouboun, à partir de la phase transitoire. La « culture Nana-Modé » est définie sur la base de la céramique et d’objets métalliques du site éponyme, considérée comme un marqueur chronologique du Premier Âge du fer par N. David (David et al. 1977). L’extension géographique de cette culture était alors limitée à ce site unique, puis a été étendue aux sites Toala, Kobi-Doé et Te-Ndogué, de la zone Ouham-Taburo. Ces trois sites ont livré de la céramique aux caractéristiques techniques, morphologiques et décoratives identiques (David et al. 1977 ; Vidal 1982). La position chronologique de la culture Nana-Modé initialement placée entre 651-887 et 1180-1411 ap. J.-C., a été remontée dans le temps, sur la base des fouilles de Bouboun que nous avons réalisées récemment, daté de 2500 av. J.-C. (Zangato et al. 2010, 2016), (Figure 46).

100

Figure 46 Répartition des ensembles céramiques de Bouboun, en pourcentage. Technique 1

Technique 2

Technique 3

Indéterminée

La chaîne opératoire de façonnage de cet ensemble céramique se caractérise par la technique du montage de colombins en spirale posés par pincement (Balfet et al. 1983 ; Roux, 2016), dénommée T2 (Cf. Tableau 7, supra). Cette technique est précédée par une préparation des pâtes par simple broyage de deux types de matière première A4 et A5. La première est caractérisée par la présence d’amphiboles vertes (sous-groupe A4), et la seconde par des amphiboles incolores (sous-groupe A5). Par cette technique, plusieurs types de vases aux parois assez régulières et épaisses de 10 à 15 mm, selon la taille des récipients, ont été réalisés. (Figure 47).

Figure 47 Ensembles céramiques Nana-Modé — Aperçu morphologique simplifié.

101

• Les vases de petite taille sont bas de type assiette, avec des fonds arrondis ou plats. Leur hauteur est inférieure au diamètre à l’ouverture, elle-même égale au diamètre maximum. Ils ont un profil simple et composite à bord inversé ; • La catégorie des vases de taille moyenne est constituée de vases de taille réduite avec des diamètres maximaux situés entre 20 et 30 cm et des hauteurs supérieures ou égales au diamètre maximal. Ces types de vases, du genre casserole, ont un profil simple, avec un bord éversé et inversé; • Les vases de grande taille de l’ensemble Nana-Modé ont des hauteurs de 50 à plus de 60 cm avec des bords éversés et inversés. Il s’agit de récipients dont le diamètre à l’ouverture est inférieur à la hauteur du diamètre maximum. Cette catégorie de récipients plus étroits, présente fréquemment un profil simple avec des fonds arrondis.

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Figure 48 Ensemble céramique Nana-Modé.

102

Les décors de la céramique de l’ensemble Nana-Modé sont obtenus par impression roulée sur pâte humide. Le décor est imprimé avec une matrice de forme cylindrique en bois ne dépassant pas les 4 cm de longueur, incisée de motifs grossiers en chevrons, ou de petits cercles. L’outil de décoration est placé verticalement ou obliquement sur la surface du récipient, puis déplacée horizontalement ou verticalement jusqu’à rejoindre le point de départ. L’opération est répétée plusieurs fois pour effectuer une série de bandes de motifs homogènes qui couvrent la surface entière du vase à l’exception du bord. Dans certains cas, le registre décoratif peut également être composé d’une alternance de deux différents motifs séparés par un espace vide et réalisé grâce à deux outils différents. Ces décors sont couvrants (Figures 48 à 51).

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Figure 49 Ensemble céramique Nana-Modé.

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Figure 50 Ensemble céramique Nana-Modé.

104

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Figure 51 Ensemble céramique Nana-Modé.

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La céramique de l’ensemble Nana-Modé couvre, sans changement, une longue séquence chronologique de plusieurs siècles depuis la période Transitoire jusqu’à la période Subactuelle. Son expansion géographique dépasse largement le contexte de Ndio pour s’étendre plus à l’Est, à la dorsale oubanguienne (Gotilogué 1994, 2000), (Carte 14).

© Étienne Zangato

Carte 14 Carte montrant l’extension géographique (zones hachurées) de l’ensemble céramique Nana-Modé à l’est de l’Adamaoua.

L’ensemble Gbabiri La céramique de l’ensemble Gbabiri se développe à partir de 1200 av. J.-C. dans le village de Gbabiri. Elle est réalisée à partir de 4 types de matière première de couleur noire des sous-groupes B1, B2, B3 et B4 contenant des matières organiques (Cf. Tableau 7, supra). Trois procédés de préparation de la pâte ont été mis en évidence : par broyage et par tamisage des matières premières B1 et B2, et par un système de décantation ou bien par simple lavage des matières premières B3, B4 pour éliminer les grains minéraux grossiers. La chaîne opératoire de montage des récipients se caractérise par la technique 3 de montage de colombins par alternance et par pincement (Figure 52).

106

Figure 52 Répartition des ensembles céramiques Gbabiri, en pourcentage. Technique 1

Technique 2

Technique 3

Indéterminée

Les types de récipients de l’ensemble Gbabiri sont des récipients : • de petite taille, de type assiette, dont le diamètre à l’ouverture est égal au diamètre maximum, à profil simple ou composite, avec des fonds plats ou arrondis. Cette catégorie est constituée de récipients aux bords éversés et inversés ; • de taille moyenne, de type casserole de profil simple ou composite, dont le diamètre maximum est supérieur ou égal à la hauteur (Figure 53) ;

Figure 53 Ensembles céramiques Gbabiri — Aperçu morphologique simplifié.

107

• de grande taille, de type récipent, dont le diamètre à l’ouverture est inférieur à la hauteur du diamètre maximum. Ce sont des récipients plus étroits, ils présentent fréquemment un profil simple et composite avec des fonds plats, moins larges ou arrondis.

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Figure 54 Ensemble céramique Gbabiri.

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Les motifs décoratifs de l’ensemble Gbabiri appartiennent à la gamme des décors imprimés à la cordelette torsadée et à la roulette en bois sculptée de motifs très fins de chevrons ou de figures géométriques tels que des petits carrés, des petits rectangles, des petits cercles. Ces motifs ont une nette tendance couvrante. Ils sont en registres horizontaux et sont appliqués sur toutes les catégories de vases (Figures 54 à 58).

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Figure 55 Ensemble céramique Gbabiri.

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Figure 56 Ensemble céramique Gbabiri.

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Figure 57 Ensemble céramique Gbabiri.

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Figure 58 Ensemble céramique Gbabiri.

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L’extension géographique de l’ensemble Gbabiri recouvre toute la zone de Ndio et semble s’étendre à une bonne partie de l’extrémité Nord-Est de l’Adamaoua, où l’on retrouve des types de récipients identiques, dans presque tous les sites datés entre 1500 av. J.-C. et 500 ap J.-C., en cours de fouille, de la zone de Djohong (Carte 15).

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Carte 15 Carte montrant l’extension géographique (zone hachurée) de l’ensemble céramique Gbabiri à une grande partie septentrionale du secteur Est de l’Adamaoua.

Conclusion Au terme de cette présentation, on peut souligner que chaque site de village présente une particularité au niveau des productions céramiques, même si l’emploi des matières premières d’origine détritique avec ou sans matières organiques est généralisé à l’ensemble des villages. En revanche, l’utilisation, par les communautés de l’Âge du fer, de certaines matières constituées de grains de quartz, de feldspath, d’amphiboles incolores et vertes, est un élément distinctif. Les amphiboles sont généralement considérées comme des minéraux qui assurent une meilleure cohésion de la pâte et une bonne résistance thermique du vase. Leur présence dans certaines matières premières, même en faible quantité, semble montrer une bonne connaissance du milieu naturel (gîtes). Rappelons les différentes séquences de préparation des pâtes et du montage qui distinguent les ensembles céramiques : • préparation sommaire par élimination d’éléments grossiers d’une matière première non enrichie en matière organique, montage de 113

colombins posés les uns sur les autres. Récipients décorés de motifs incisés d’aspect grossier, en registres circonscrits à l’épaulement et à la rupture de pente des vases (technique 1 de l’ensemble Bétumé) ; • broyage d’une matière ne contenant pas de matière organique, montage de colombins en spirale posés par pincement. Les récipients sont décorés par impression de motifs d’aspect grossier et organisés en registres horizontaux et verticaux couvrants (technique 2 de l’ensemble NanaModé ; • broyage, tamisage et utilisation d’un système de décantation de la matière première contenant des matières organiques, montage de colombins par alternance et par pincement. Les vases sont décorés par impression des motifs fins et organisés en registres horizontaux couvrants (pour la technique 3 de l’ensemble Gbabiri). Enfin, lorsque l’on compare les données morphométriques, l’ensemble Gbabiri se singularise par une hauteur proportionnellement plus importante avec des formes légèrement carénées et beaucoup plus larges par rapport aux deux autres, ainsi que par la présence de vases de grande dimension de formes simples à fond rond (Figure 59).

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Figure 59 Ensembles céramiques régionaux comprenant une diversité de formes et de motifs décoratifs.

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Ces différents ensembles céramiques classent ainsi chaque site villageois comme des centres contemporains de production régionale. Dans chacun de ces villages — Bétumé (24), Bouboun (58), Balimbé (68) et Gbabiri (77) — les ensembles céramiques montrent une particularité technique utilisée essentiellement par des artisans du village et transmises soit verticalement, à l’intérieur de chaque groupe communautaire, soit horizontalement, par le biais de réseaux matrimoniaux.

DES ENSEMBLES AUX SYSTÈMES CULTURELS À PARTIR DE L’ARCHÉOLOGIQUE

Expression sociale des ensembles culturels dans la dynamique régionale Dans le contexte du deuxième Âge du fer, les objets lithiques sont contemporains des objets métalliques, les monuments à la fonction de lieux de culte coexistent avec une grande variabilité de structures funéraires telles des tombes en pleine terre, des incinérations, des tombes mégalithiques. Les lieux d’inhumation sont aussi bien locaux que régionaux en fonction de l’âge et du statut des individus. La fluidité de la circulation des produits et le mouvement des populations rendus possibles par les systèmes sociaux qu’évoque Sahlins par le prolongement des rapports sociaux, sont à tester sur le plan archéologique, dans la logique de la dynamique sociale des communautés villageoises de l’extrémité Est de l’Adamaoua. Rappelons que la région est alors occupée par deux groupes socioculturels bien distincts : des souches néolithiques et des métallurgistes, constituées chacune de plusieurs sous-groupes familiaux. Ces groupes sont rassemblés dans les sites Bétumé, Bouboun, Balimbé et Gbabiri. L’écart généalogique de chacun est probablement basé sur le statut de filiation défini localement ou sur une éventuelle hiérarchie entre les lignages. Dans ces conditions, chaque village lignager détient une sorte de prédominance sur ceux qui viennent s’installer, par un processus de cohabitation des différents groupes du Néolithique tardif avec les groupes métallurgistes. La répartition des différents ensembles céramiques à l’intérieur de chaque village pourrait renvoyer à des caractères identitaires et c’est ce que nous allons examiner (Figure 60). Les premiers signes de changement dans l’ensemble Bétumé surviennent entre le Néolithique tardif et la période Transitoire (3500 et 2500 av. J.-C.). C’est l’utilisation d’une nouvelle technique de préparation de la matière première, broyage, par certains artisans des communautés villageoises de Bétumé, pour l’obtention d’une pâte fine.

115

Dans ce même site, ainsi qu’à Balimbé, il faut attendre la fin de l’Âge du fer 1, autour de 1500 av. J.-C., pour assister à une utilisation généralisée des pâtes fines pendant toute la période du deuxième Âge du fer, i.e. de 1500 av. J.-C. à 500 ap. J.-C. Précisons que chaque village s’individualise en fonction de son ensemble céramique, malgré la présence d’autres ensembles faiblement représentés (Figure 61).

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Figure 60 Fondements sociaux de la dynamique des groupes villageois de l’Adamaoua tirés du modèle de Sahlins 1976. Communautés villageoises des sites de Bétumé et de Balimbé Communautés villageoises du site de Bouboun Communautés villageoises du site de Gbabiri

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Figure 61 Répartition et circulation des techniques céramiques entre les différents sites villageois, en pourcentage. Technique 1

Technique 2

Technique 3

Indéterminée

Changement/Emprunt Ce qui change à Bétumé, c’est l’utilisation de la technique par broyage de la matière première et l’emploi de motifs décoratifs par impression à la roulette, technique empruntée aux ensembles Nana-Modé et Gbabiri. À Balimbé, les artisans ont employé la technique de broyage/tamisage pour la préparation des pâtes et les motifs décoratifs aux ensembles NanaModé et Gbabiri (Tableau 11et Figure 62). À Bouboun, les potiers ont emprunté à la fois à l’ensemble Bétumé et Gbabiri, la matière première contenant des matières organiques B1 et B2, la technique de broyage/tamisage, les motifs décoratifs à la cordelette torsadée et les motifs incisés (Tableau 11et Figure 63). À Gbabiri, les changements concernent aussi les débuts de la chaîne opératoire par la technique de l’utilisation de la matière première ne contenant pas de matière organique, type A4 et A5, et les décors des ensembles Bétumé et Nana-Modé (Tableau 11et Figure 64). 117

Sites

Bétumé

Balimbé

M.P.

Préparations de la pâte

Techniques de montage

Décors

A1

non broyé

colombin posé par écrasement

incision

A2

non broyé

colombin posé par écrasement

incision

A1

broyé

colombin posé par écrasement

impression T2

A2

colombin posé par écrasement

impression T3

A4

broyé non broyé

colombin posé par écrasement

impression T2

A4

non broyé

colombin posé par écrasement

impression T3

A5

non broyé

colombin posé par écrasement

impression T2

A5 A1

non broyé

colombin posé par écrasement

non broyé

colombin posé par écrasement

impression T3 incision

A3

non broyé

colombin posé par écrasement

incision

A1

colombin posé par écrasement

impression T2

colombin posé par écrasement

impression T3

A5

broyé broyage/ tamisage non broyé

colombin posé par écrasement

impression T2

A3

Bouboun

A5

non broyé

colombin posé par écrasement

impression T3

A4

broyé

colombin en spirale par pincement

impression

A5

colombin en spirale par pincement

impression

colombin en spirale par pincement

impression

colombin en spirale par pincement

impression

colombin en spirale par pincement

incision T1

colombin en spirale par pincement

impression T3

colombin en spirale par pincement

incision T1

colombin en spirale par pincement

impression T3

colombin en alter. par pincement

impression

colombin en alter. par pincement

impression

B3

broyé broyage/ tamisage broyage/ tamisage broyage/ tamisage broyage/ tamisage broyage/ tamisage broyage/ tamisage broyage/ tamisage broyage/ tamisage décantation

colombin en alter. par pincement

impression

B4

décantation

colombin en alter. par pincement

impression

A4

décantation

colombin en alter. par pincement

incision T1

A4

décantation

colombin en alter. par pincement

impression T2

A5

décantation

colombin en alter. par pincement

impression T2

A5

décantation

colombin en alter. par pincement

incision T1

A4 A5 B1 B1 B2 B2 B1 Gbabiri

B2

Tableau 11 Répertoire des éléments empruntés dans les ensembles céramiques selon les matières premières (M.P.).

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Figure 62 Exemples d’éléments empruntés dans les décors céramiques.

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Figure 63 Emprunt céramique — Rajout de motifs à la cordelette torsadée réalisés par les communautés Gbabiri à l’ensemble Nana-Modé.

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Les techniques de façonnage — du colombinage par écrasement, ensemble Bétumé ; en spirale, ensemble Nana-Modé ; montage de colombins par alternance et par pincement, ensemble Gbabiri — en revanche, ne changent pas (Tableau 11). Restant stables, elles confirment le caractère héréditaire de la transmission de la chaîne opératoire et de la normalisation morpho-fonctionnelle des types de vases au sein de chaque ensemble céramique sur toutes les périodes de cette cohabitation. L’exploration de la richesse des informations issues de la spécificité céramique de chaque groupe villageois comme indicateur d’identité communautaire devient alors l’hypothèse d’études comparatives, qui pourraient être généralisables à court et à long terme à l’ensemble de la région. La distribution quantitative de ces différents ensembles au sein de chaque village indique la configuration des communautés villageoises qui sont constituées de plusieurs groupes ou sous-groupes familiaux régionaux, les derniers néolithiques et les métallurgistes vivant ensemble. Si l’on considère les relations matrimoniales à l’origine de ces rapprochements, les derniers néolithiques de Bétumé et de Balimbé, ne pouvant pas se marier entre eux, se rapprocheraient chacun de leur côté dans un système d'échange restreint liant les groupes deux à deux ; Bétumé-Bouboun, Balimbé-Gbabiri, BoubounGbabiri, Gbabiri-Balimbé, ou dans un système d'échange généralisé dans lequel plusieurs groupes entrent d'une manière circulaire, dans des échanges matrimoniaux : Bétumé-Bouboun-Gbabiri, Balimbé-Gbabiri-Bouboun, Gbabiri-Balimbé-Bouboun, Bouboun-Bétumé-Gbabiri. Les relations matrimoniales de plus en plus importantes permettent l’implantation dans la région des communautés métallurgistes des sites de Bouboun et de Gbabiri et accélèrent les mécanismes de transformation, qui se traduisent par la recomposition des décors céramiques par emprunt et ajout à l’intérieur des ensembles céramiques originaux. Les décors géométriques rectangulaires, spécificités de l’ensemble Gbabiri, sont ajoutés à ceux de l’ensemble Bétumé, ceux de l’ensemble Bétumé ajoutés aux décors de l’ensemble Nana-Modé et ceux de l’ensemble Nana-Modé ajoutés à l’ensemble Bétumé et Gbabiri. Processus qui va s’intensifier pendant toutes les périodes de l’Âge du fer 2. À reprendre la lecture d’Agnès Gelbert (1994, 1997, 2003) et de ce que nous avons observé en étudiant des traditions techniques et des groupes ethniques de la plaine Tikar au Cameroun (Zangato et al. 2014), qui montrent l’adoption partielle par fragmentation des chaînes opératoires en contexte matrimonial dès lors qu’il y a déplacement, il y aurait bien mélange de techniques traditionnelles avec les techniques acquises dans la nouvelle localité. Cette circulation des personnes et des techniques ne se traduit pas seulement au niveau des pratiques céramiques, elle génère aussi la diffusion de la métallurgie du fer à l’échelle régionale. Même si l’industrie lithique taillée n’est pas étudiée dans le détail, les grattoirs restent la production la plus abondante. En revanche, la densité de la production des armatures lithiques de 120

flèche baisse progressivement et disparait au Troisième Âge du fer, au profit des armatures métalliques. Cette transformation des pratiques céramiques marque ainsi une dynamique régionale qui s’appuie en fait sur un système que l’on peut qualifier d’exogamique, où l’organisation symétrique des différentes communautés familiales, probablement de rang égal, ne permet pas à ses membres de se marier entre eux. Ils préfèrent alors partager le même espace géographique avec d’autres groupes familiaux de leur choix (Figure 64). La circulation de personnes peut parfois aussi entraîner le déplacement de certains villages familiaux, pour se rapprocher d’autres villages familiaux voisins, afin de faciliter les échanges matrimoniaux, tel que le décrit par ailleurs Salhins (1976, p. 253).

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Figure 64 Des pratiques techniques aux comunautés en termes de relations matrimoniales tirées du modèle de Sahlins 1976. Communautés villageoises des sites de Bétumé et de Balimbé Communautés villageoises du site de Bouboun Communautés villageoises du site de Gbabiri

Dans cette hypothèse de cohabitation, les réseaux du système matrimonial ont pu jouer un rôle, aussi bien dans le peuplement de la région, dans l’évolution d’un système social de « type hiérarchisé », que dans la diffusion des techniques, notamment métallurgiques. Les réalités d’une telle complexité de la circulation des personnes, et des savoir-faire techniques propres à chaque communauté villageoise, sont le fondement d’une hypothèse solide qui expliquerait la prospérité des assemblages céramiques de chaque village. Elle permet aussi de bien isoler les divers changements qui peuvent survenir, soit par des phénomènes 121

d’emprunt, soit par des transformations internes. L’évolution des différentes pratiques céramiques vers une production régionale entre le VIIIe siècle avant J.- C. et le VIe siècle après J.- C peut ainsi être vue comme une forme d’accroissement des relations matrimoniales interfamiliales.

Généralisation d’un type de matière première et d’un type de décor à l’échelle régionale À la fin de l’Âge du fer 2c, date du déclin progressif du site de Gbabiri, le site de Gbavian (99), situé à 2 km au nord de Gbabiri (77), prend le relais entre le IIIe et le Ve siècle après J.-C, et poursuit la pratique céramique de l’ensemble Gbabiri avec l’émergence d’un phénomène nouveau. L’emploi de

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Figure 65 Ensemble Gbabiri de forme simple.

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matériaux constitués d’amphiboles vertes A4 et d’amphiboles incolores A5, ne contenant pas de matière organique, par les artisans du site villageois de Bouboun se généralise à toute la région. Les vases produits par les potiers de Gbavian sont de formes simples et carénées, mais deux techniques de traitement de surface se font jour, il s’agit du polissage et du lustrage. Les décors imprimés ont toujours les mêmes motifs, mais ils sont plus fins et très élaborés. Il s’agit de motifs en lignes parallèles ou obliques, appliqués probablement à l’aide d’un peigne, qui alternent avec des espaces vides. On trouve aussi des motifs en reliefs appliqués soit à la cordelette torsadée, soit à la roulette en bois.

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Figure 66 Ensemble Gbabiri de forme simple.

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Ces décors sont toujours sur l’ensemble de la surface du vase. De cette circulation croisée de certaines caractéristiques techniques et de motifs décoratifs des ensembles Bétumé, Nana-Modé et Gbabiri, de nouveaux schèmes décoratifs apparaissent, attribuables à l’un ou l’autre des différents ensembles régionaux. Par exemple, l’impression à la cordelette torsadée utilisée à Gbabiri se généralise dans les sites Bétumé et Nana-Modé (Figures 65 à 70).

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Figure 67 Ensemble Gbabiri de forme carénée.

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En somme, on note la coexistence des contraintes culturelles, dont l’unité de base est la structure lignagère, perpétuant ses propres techniques céramiques et des contraintes locales fondées sur des alliances matrimoniales. Ces contraintes peuvent permettre d’expliquer la dynamique interne des productions céramiques, elles soulèvent en même temps le problème de la formation des entités culturelles locales. Autrement dit, la question du peuple-

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Figure 68 Ensemble Gbabiri de forme simple.

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ment est centrale pour l’archéologie de la protohistoire de l’extrémité Est de l’Adamaoua. L’hypothèse du rôle des alliances matrimoniales dans le croisement des savoir-faire et des traits des différentes cultures matérielles à caractère identitaire en place, telles les techniques de façonnage et les registres décoratifs des céramiques, apparaît comme une perspective de recherches clés qui seront retenues et développées à court et à long terme pour rendre compte de l’évolution des productions céramiques propres à cette étape du deuxième Âge du fer (de 1500 avant J.-C à 500 après J.-C.).

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Figure 69 Ensemble Gbabiri de forme carénée.

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Figure 70 Ensemble Gbabiri de forme simple.

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Quelle forme d’organisation sociale renvoie à cette dynamique régionale? Nous arrivons à un autre aspect de la dynamique qui est celui des pratiques mégalithiques dans le processus d’intégration des groupes régionaux. D’un autre côté, et de manière contemporaine et surtout au deuxième Âge du fer (entre 1500 av. J.-C. et 500 ap. J.-C.), nous assistons à la généralisation des pratiques métallurgiques à toutes les communautés villageoises et au développement des pratiques mégalithiques où trois systèmes semblent se mettre en place (Carte 16).

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Carte 16 Entités territoriales différenciées (oval) dans la zone de Ndio. Site villageois 58 Site villageois 77 Structure métallurgique Atelier d’Öboui

Sites villageois 24 et 68 Tombe mégalithique Monument mégalithique non funéraire (rebord de plateau) Monument mégalithique non funéraire (sur le plateau) Monument mégalithique non funéraire (fond de vallée)

Structure funéraire

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1/ Le premier système concerne l’émergence des entités territoriales lorsque les communautés métallurgistes de Gbabiri (site 77) se mettent à construire leurs propres monuments (sites 19, 20, 22, 23, 36, 37, 38, 40, 75, 76). Situés de part et d’autre de la ligne de crête des principaux cours d’eau, ces monuments finissent par faire apparaître des espaces que nous interprétons comme des territoires villageois comprenant des lieux de résidence et une série d’espaces d’activités spécifiques. La construction de ces monuments peut à la limite être réalisée par la communauté villageoise toute entière ou par un groupe spécialisé. Le matériel céramique de ces monuments mégalithiques appartient à un seul ensemble: celui produit par les communautés villageoises qui occupent le même territoire. 2/ Le second système concerne l’implantation des monuments en fond de vallée à proximité des structures métallurgiques contenant de la céramique appartenant à celle produite par les communautés villageoises qui occupent le même espace territorial. La construction de ces monuments mégalithiques généralement de petite taille peut à la limite être réalisée par deux groupes d’individus spécialisés. Le premier groupe ayant le monopole des pratiques métallurgiques et le second, le monopole des constructions mégalithiques. Fait nouveau, l’association de ces deux différentes configurations archéologiques et l’intégration des témoins métallurgiques au sein des monuments mégalithiques tout comme l’intégration d’autres productions céramiques des communautés métallurgistes au sein des céramiques néolithiques participe sans doute d’une dynamique similaire à celle que nous avons décrite dans le cas des différents croisements des savoir-faire et des traits des différentes cultures des productions céramiques. Cette volonté d’associer atelier/mégalithe sera dans ce cas, une forme plus complexe de pratique mégalithique destinée à précéder les diverses activités métallurgiques, par des pratiques rituelles, ici de réduction du minerai de fer. On assiste alors au sein de ces communautés métallurgistes à l’existence de spécialisation qui prend des formes variées en fonction des activités économiques. C’est au regard de ces processus récurrents d’intégration des données intersites ou d’association de certaines configurations archéologiques sur le plan local, que nous pouvons dire que les ensembles céramiques coïncident avec les différents territoires de la région et peuvent être interprétés comme des indicateurs d’identité communautaire. 3/ Pour le troisième système, il s’agit de la multiplication des monuments (funéraire et non funéraire), localisés sur les plateaux et regroupant en leur sein la production céramique des trois ensembles villageois. On peut comprendre que ces monuments recouvrent de grands rassemblements intercommunautaires au cours desquels des manifestations sont opérées ainsi que des offrandes aux divinités tutélaires des acteurs des différentes activités économiques.

129

Il est probable que l’évolution de la structure sociale de ces communautés métallurgistes s’appuie sur certaines valeurs et des symboles. Dans ce cas, il est certain que la matérialisation culturelle est intimement liée à la formation du milieu social. Dans le milieu symbolique qui englobe ces deux aspects, le milieu social transmet des idées, des savoir-faire qui deviennent des objets culturels ayant des fonctions de représentation et des croyances aux esprits rythmant la vie économique et sociale. Dans le cas des monuments non funéraires, la localisation de ces lieux de culte, sur les plateaux, à une grande distance des gîtes de matière première tient probablement à une réalité historique, liée à des contextes socioéconomiques et culturels : cela entraîne un effort supplémentaire afin de tester l’unité et la cohésion sociale dans la mobilisation de toutes les communautés villageoises impliquées pour la construction des monuments abritant les différentes divinités tutélaires. Si certains monuments sont de véritables lieux de marquage de cultes voués aux rites agraires ou aux rites métallurgiques de territoires villageois, les lieux de culte à l’échelle régionale répondent à l’ensemble des fonctions économiques. Dans ce cas, on peut même évoquer l’existence d’un système de coopération ou de solidarité caractérisant la dynamique intercommunautaire, qui témoigne de la place des catégories sociales et de groupes spécialisés appartenant à une organisation sociale hiérarchisée. Dans le second cas des sépultures mégalithiques où le moment du décès engendre un stress social important, les funérailles sont l’occasion de cérémonies ostentatoires permettant d’affirmer à la fois le statut du défunt et la cohésion sociale. En d’autres termes, les tombes mégalithiques individuelles peuvent être interprétées comme des lieux d’inhumation d’une importante personnalité ayant un statut et des fonctions particulières au sein de la communauté des métallurgistes à l’échelle de la région, reconnue par toutes les communautés villageoises. Il est possible dans ce contexte, que le forgeron qui, de son vivant, a contrôlé la production, de la réduction au forgeage, puisse jouir d’un statut élevé et valorisé par ces cérémonies funéraires. En effet, dans la mesure où l’usage des objets métalliques n’est pas généralisé, la production métallique se trouve considérée comme « une activité de prestige », qui nécessite de la disponibilité et des savoir-faire techniques réservés à un groupe spécialisé qui distribue à discrétion des objets à l’intérieur d’un réseau particulier, comme par exemple aux seuls chefs des communautés villageoises. Ces tombes sont en même temps des moyens de solidariser et d’agréger les différents groupes communautaires dans un système d’organisation sociale étendu intercommunautaire. Autrement dit, au lieu d’un pouvoir fédérateur agrégeant des « sous-territoires », comme le monument du premier exemple, le personnage inhumé dans le mégalithe incarnerait un statut dominant à l’échelle régionale, reconnu par toutes les communautés villageoises.

130

L’ensemble de ces données semble montrer un faciès régional soumis à des transformations fort complexes et fait de cette entité géographique des marges forestières de l’Afrique centrale, une zone où se sont mêlées probablement plusieurs influences culturelles dès la fin du Néolithique jusqu’au début de l’Âge du fer. Il est fort intéressant de constater que ces résultats apportent une contribution importante à l’analyse des systèmes des groupes sociaux des communautés métallurgistes de l’extrémité Est de l’Adamaoua où la question du rôle des monuments mégalithiques semble être liée à celle du développement économique et culturel. L’avènement du fer a probablement induit une réorganisation du système de représentation sociosymbolique en un système plus complexe qui comprend : • des bases économiques caractérisées par différents types d’activités artisanales, agricoles, de cueillette et de chasse … ; • des bases idéologiques englobant les conditions du fonctionnement du système par une hiérarchisation spatiale des lieux de culte matérialisés par une variabilité des pratiques rituelles des monuments non funéraires ; • et des bases généalogiques liées à une hiérarchisation sociale, distinguant le statut des individus caractérisé par la variabilité des structures et des pratiques funéraires. À l’intérieur de cette hiérarchisation, on assiste alors à l’avènement d’entités territoriales qui vont se manifester plus tard et changer de contour vers la genèse d’un système coercitif occasionnel lorsque les différents groupes sont confrontés à des situations d’ordre économique ou social.

Concevoir les systèmes culturels à partir de l’archéologique Au terme de cette présentation, il est important de revenir sur certains aspects de l’enquête archéologique. Si le but de l’archéologie est de reconstituer les systèmes culturels à partir des vestiges matériels, elle prend en compte le concept artificiel de culture, les aspects techno-économiques mais aussi les aspects sociaux et idéologiques de ces mêmes vestiges archéologiques pour expliquer l’évolution des différentes formes des systèmes culturels.

De l’archéologie régionale à l’élaboration des scénarios Nous pouvons attester que les méthodes développées au cours de ces vingt dernières années, en faveur d’une archéologie régionale dans l’extrémité Est de l’Adamaoua, apportent quelques réponses à notre problématique de départ ; le processus de formation des groupes métallurgistes régionaux, puisqu’elles reposent en grande partie sur la chaîne opératoire du terrain permettant l’établissement d’une base de données régionale (Figure 71) : 131

• qui répertorie les sites d’habitat, les monuments funéraires et non funéraires, les ateliers lithiques et métallurgiques … ; • qui conduit à multiplier les fouilles sur ces différentes catégories de sites permettant de réunir le maximum de vestiges archéologiques ; • qui intègre aux travaux de terrain, les analyses de laboratoire pour élargir les bases de données archéologiques afin de documenter les activités humaines associées aux différentes structures ; • et qui permet avec les datations obtenues, d’associer du point de vue, chronologique puis géographique et fonctionnel les différentes configurations archéologiques entre elles.

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Figure 71 Chaîne opératoire du terrain, de l’archéologie de terrain à la construction des unités d’analyse.

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L’approche a permis de définir des unités d’analyse archéologique comme des ensembles culturels alliant les aspects spatiaux et temporels à partir d’éléments caractéristiques et homogènes de chaque configuration archéologique.

Vers un modèle dynamique Si nous avons pris le risque de faire le choix de cette méthode d’analyse régionale, c’est parce que l’intérêt de l’approche de la théorie des systèmes repose en grande partie sur le principe de la dynamique interne des configurations archéologiques (Clarke 1972, 1977 ; Hodder 1978 ; Hodder et al. 1976 ; Renfrew 1984). Le succès de cette démarche archéologique n’est pas étranger aux potentialités de reconstituer les systèmes sociaux des communautés Préhistoriques et Protohistoriques. Dans le cas de la protohistoire de l’extrémité Est de l’Adamaoua, ce principe de la dynamique culturelle interne concerne deux groupes culturels de la période comprise entre 3500 et 500 av. J-C. Le premier groupe culturel, constitué de souches néolithiques, est représenté par les communautés villageoises de Bétumé/Balimbé possédant leurs lieux de résidence, leurs productions céramiques et lithiques, ayant leurs propres modalités de traitement des morts (sépulture en pleine terre) tout en organisant économiquement et socialement leur propre territoire (construction mégalithique). Ces variables constituent un ensemble culturel transmis de génération en génération et peuvent être décomposées en plusieurs soussystèmes : • sous systèmes économiques (activité agraire, de chasse, de pêche et de cueillette) ; • sous-systèmes technologiques (lithique, céramique) ; • sous-systèmes symboliques (lieux de culte, lieux d’inhumation) ; • sous-systèmes sociaux (lieux de résidence, identité communautaire) Le deuxième groupe culturel concerne les premiers métallurgistes qui cohabitent avec les souches néolithiques. Ce groupe est représenté par les communautés villageoises de Bouboun et de Gbabiri ayant leurs propres lieux de résidence, lieux de culte, d’incinération, leurs propres productions céramiques et métallurgiques, de même que leurs propres modalités d’organisation de l’espace au sein d’un ensemble culturel associé à une mémoire collective. Il peut aussi être décomposé en sous-systèmes culturels : • sous-systèmes économiques (activité agraire, de chasse, de pêche et de cueillette) ; • sous-systèmes technologiques (fer, céramique) ; • sous-systèmes symboliques (lieux de culte, lieux d’inhumation) ; • sous-systèmes sociaux (lieux de résidence, identité communautaire).

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L’interaction entre ces différents sous-systèmes générée par les relations matrimoniales, comme nous l’avons abordé dans le chapitre 5, a eu des conséquences tangibles sur l’évolution du système culturel de chaque entité, puisqu’elle a montré des résultats stimulants tels que : • les changements observés au sein des différentes productions céramiques ; • l’adoption de la technologie du fer ; • l’adoption des pratiques mégalithiques, donnant lieu à une réorganisation des systèmes culturels au niveau régional ; • l’intégration des témoins métallurgiques au sein des monuments mégalithiques ; • l’émergence d’entités territoriales ; • l’intégration des groupes régionaux dans un système plus complexe de type polyethnique ou polytribal par exemple (Godelier 1982, 1999 ; Meillassoux 1964, 1975, 1977 ; Gallay 1986). Une forme d’organisation qui concentre certaines activités nécessaires au fonctionnement de la société. L’intérêt de ce type d’approche, dans sa réalisation est que l’ensemble des données est interrogé pour identifier les différents groupes communautaires représentés par des ensembles culturels en vue de définir un territoire socialisé. Dans le contexte archéologique de l’extrémité Est de l’Adamaoua, ces territoires comportent des sites villageois, parfois des sites de surface, des ateliers de débitage lithique, des ateliers métallurgiques, des monuments non funéraires et des sites funéraires composés de tombes mégalithiques, de tombes en pleine terre et de structures cinéraires. Plutôt que de les présenter sous forme de juxtaposition parfois trop linéaire et grossière, c’est l’analyse des processus culturels que nous avons voulu mettre en avant, si l’on veut comprendre un ensemble culturel et son évolution en termes dynamiques. Il faut souligner que les progrès réalisés depuis 20 ans dans l’utilisation de cette méthode d’analyse régionale ont permis de reconsidérer les questions d’identité culturelle, d’ensemble culturel dans une perspective plus rigoureuse pour la reconstitution des mécanismes de formation des groupes régionaux. Cette méthode permet aujourd’hui d’avoir une vision globale des comportements culturels sur les plans intrinsèque et extrinsèque sans perdre toutefois l’efficacité de son pouvoir cognitif.

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CONCLUSION GÉNÉRALE

L’étude des communautés métallurgistes et des processus de formation des groupes régionaux, que nous avons menée dans les marges Est de l’Adamaoua, n’a pas la prétention de trouver une solution toute faite aux multiples axes de recherche qu’elle suscite pour la protohistoire de l’Afrique centrale. Elle souligne plutôt le potentiel archéologique de la région et le fort investissement des méthodes d’investigation de terrain, comprenant la prospection, l’évaluation des sites, les stratégies de fouille via de grands décapages, les méthodes d’enregistrement et les analyses de laboratoire qui ont été indispensables pour assurer la qualité des données archéologiques. Des résultats qui permettent dans l’état actuel des travaux de faire enfin table rase d’un certain nombre d’idées reçues comme par exemple le processus de néolithisation en Afrique centrale ou encore toute la panoplie de l’industrie lithique taillée généralement attribuée au Late Stone Age (préhistoire) alors qu’elle est associée entre 8000 et 3500 av. J.-C. à la pierre polie et à la céramique dans la plupart des sites de l’extrémité Est de l’Adamaoua (protohistoire). Il se trouve que la question s’est aussi posée pour les pratiques métallurgiques où les dates anciennes ont été rejetées en raison de l’acidité des sols comme facteur de dégradation. Si l’argument est utilisé pour rejeter une invention locale ou pour justifier un apport extérieur de la métallurgie, pourquoi rejeter toutes les dates provenant de sites bien préservés comme le montre la présence de macro-restes végétaux bien conservés tels que présentés dans l’ouvrage ? Dans l’extrémité Est de l’Adamaoua, la préservation des sites est aussi bonne dans les niveaux anciens qui livrent des faunes et qui sont datés entre 6000 et 4500 av. J.-C., que dans les niveaux récents datés par les restes de charbons de bois entre 3000 et 2500 av. J.-C. et qui contiennent les vestiges métalliques. Si les restes de faune s’y retrouvent dissous (rien ne dit qu’ils le furent en vérité, les ossements ayant pu participer à l’alimentation du foyer de la forge – Zangato, en préparation), ces niveaux archéologiques montrent en effet des ensembles cohérents de dates qui suggèrent, avec les vestiges métalliques qui y ont été retrouvés associés et qui témoignent autant de l’acquisition que de la transfomation et de l’utilisation du fer, que la métallurgie y fut bien endémique, maîtrisée de bout en bout dans la région. Par cet ouvrage, notre apport prétend donc statuer sur l’essor régional de la métallurgie, non pas sur son origine car, en effet, il n’est pas dit que les premiers forgerons n’aient pas, quant à eux, été originaires d’autres régions initialement.

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Bien que les travaux aient permis d’acquérir une documentation inédite permettant de comprendre les différents contextes stratigraphiques des sites de l’extrémité Est de l’Adamaoua, notre recherche sur la circulation des produits, des idées, des savoir-faire ainsi que sur la mobilité des anciennes communautés a permis de poser les jalons d’une plus large concertation portant sur l’évolution des sociétés, des productions et des implantations démiques. C’est donc l’anthropologie du terrain par l’analyse régionale qui offre la meilleure approche pour comprendre et expliquer l’ensemble des mécanismes de l’évolution culturelle des sociétés de la protohistoire de l’extrémité Est de l’Adamaoua. Nos résultats montrent, en outre, à quel point il est difficile d’aborder archéologiquement la question de la dynamique des communautés métallurgistes de la région sur plus de deux millénaires, et combien il convient de rester modeste en attendant d’élargir notre base de connaissances. Vient alors, une question d'ordre archéologique. N’est-ce pas là un point commun au rendu archéologique et à ces particularités méthodologiques ? Nous avons souhaité tout simplement mettre l’accent sur nos expériences personnelles qui illustrent une exigence méthodologique associant les travaux de terrain et les analyses en laboratoire dans l’optique de construire des unités d’analyse constituées de différentes configurations archéologiques aux bases susceptibles de fournir des enseignements éclairants. Si ces unités d’analyse archéologique sont des constructions théoriques, elles sont toutes guidées par une ou plusieurs problématiques (à l’exemple des chaînes opératoires du terrain, des pratiques techniques…,) pour former la « colonne vertébrale » de nos recherches. Sans cette « colonne vertébrale », nos travaux ne peuvent prétendre restituer le grand jeu de la dynamique régionale des communautés qui utilisent des objets lithiques, des objets en fer, de la poterie et en même temps construisent les monuments mégalithiques. Travail complexe de recherche de la vérité-terrain et cheminement réflexif et comparatif permettant d’éclairer l’archéologie de l’extrémité Est de l’Adamaoua et de mieux connaître l’essor des communautés métallurgistes dans ces territoires du centre de l’Afrique entre 3 500 et 500 avant J.C.

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INDEX DES NUMÉROS DE SITES CITÉS



Nom des sites

Type de sites

Attribution chronologique

Cameroun 1 1 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19

Nouantoro 1 Nouantoro 2 Nouantoro 3 Nouantoro 4 Bédobo Mpàà Kora 6 Kora 4 Zhong Moutourdé Mbéré 1 Mbéré 2 Mbéré 3 Gbatoro Kora 1 Kora 2 Kora 3 Kora 4 Tazunu

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16

T. Bole T. Kabo T. Dozom T. Wadé T. Forlae T. Ngoro T.Toktodo T. Tuyake T. Gam T. Beforo T. Tia T. Tumbé T. Sangata T. Kobé T. Gbadomo T. Yolé

abri-sous roche abri-sous roche abri-sous roche abri-sous roche village village village village village village village village village atelier métallurgique atelier métallurgique atelier métallurgique atelier métallurgique atelier métallurgique monument non funéraire

Paléo/Néo/Fer Paléo/Néo/Fer Paléo/Néo/Fer Paléo/Néo/Fer Néo/Fer Néo/Fer

Fer

Fer Fer Fer Fer

Centrafrique monument non funéraire monument non funéraire monument non funéraire monument non funéraire monument non funéraire monument non funéraire monument non funéraire monument non funéraire monument non funéraire monument non funéraire monument non funéraire monument non funéraire monument non funéraire monument non funéraire monument non funéraire monument non funéraire

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Fer

17 18 19 20 21 22 22 23 24 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58

T. Dakoua T. Mé 1 T. Bebinté T. Mbiri T. Balimbé 1 Dokoko 1 T. Dokoko 2 T. Wanga T. Bétumé 1 T. Bétumé 2 T. Forza T. Toumé 1 T. Touakolo T. Timbin T. Daré 1 T. Balimbé 2 T. Kpogbèrè T. Balimbé 3 T. Gbaboussa T. Ololo T. Toumé 2 T. Ouham 1 T. Ouham 2 T. Ngouma 1 T. Ouanga T. Ngouma 2 T. Toumé 3 T. Gbayoyo T. Kolé T. Sessé 1 T. Bouboun 1 T. Mé 2 Mé 3 T. Toumé 4 Bouboun 2 Bouboun 3 Bouboun 4 Balimbé 4 T. Bakongui Mé 4 Mé 5 Toumé 5 Bouboun-Kpogbérè Bouboun 5

monument non funéraire monument non funéraire monument non funéraire monument non funéraire monument non funéraire village monument non funéraire monument non funéraire monument non funéraire village monument non funéraire monument non funéraire monument non funéraire monument non funéraire monument non funéraire monument non funéraire monument funéraire monument non funéraire monument non funéraire monument non funéraire monument non funéraire monument non funéraire monument non funéraire monument non funéraire monument non funéraire monument non funéraire monument non funéraire monument non funéraire monument non funéraire monument non funéraire monument non funéraire monument non funéraire atelier métallurgique monument non funéraire atelier métallurgique atelier métallurgique atelier métallurgique atelier métallurgique monument non funéraire atelier métallurgique atelier métallurgique atelier métallurgique village village

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Fer Fer Fer Fer Fer Néo/Fer Fer Fer Fer Néo/Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer

59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 à 104 105 106 à 115

Toumé 6 Mé 6 Ololo 1 T. Ololo 2 T. Mé 7 Balimbé 5 Mbili 1 Mbili 2 Mbili 3 Balimbé 6 Balimbé 7 Bézongo Sessé 2 Sessé 3 Mé 8 Mé 9 Gbabiri 3 T. Daré 2 Gbabiri 1 T. Dokoko 3 T. Daré 4 Gbabiri 5 Gbabiri 6 Gbavian 1 Gbavian 2 Gbavian 3 T. Gbabaya 1 T. Gbabaya 2 T. Balimbé 8 T. Balimbé 9 T. Balimbé 10 Gbébéya 1 Mé 7 Bouboun Sessé 4 Gbébéya 2 Gbébéya 3 Ouaham 3 T. Balimbé 11 Gbavian 4 Gbavian 4 Ôbouî Ôbouî

atelier métallurgique monument non funéraire village monument non funéraire monument non funéraire atelier métallurgique village atelier métallurgique monument non funéraire village monument non funéraire atelier métallurgique monument non funéraire atelier métallurgique village village atelier métallurgique monument non funéraire village monument non funéraire monument non funéraire atelier métallurgique sépulture atelier métallurgique atelier métallurgique monument non funéraire monument non funéraire monument non funéraire monument non funéraire monument non funéraire monument non funéraire atelier métallurgique sépulture sépulture jarre cinéraire sépulture sélulture sépulture monument non funéraire village surface atelier métallurgique surface

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Fer Fer Fer Fer Fer Fer

Néo/Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Fer Néo Paléo/Néo /Fer Néo

Structures éditoriales du groupe L’Harmattan L’Harmattan Italie Via degli Artisti, 15 10124 Torino [email protected]

L’Harmattan Sénégal 10 VDN en face Mermoz BP 45034 Dakar-Fann [email protected] L’Harmattan Cameroun TSINGA/FECAFOOT BP 11486 Yaoundé [email protected] L’Harmattan Burkina Faso Achille Somé – [email protected] L’Harmattan Guinée Almamya, rue KA 028 OKB Agency BP 3470 Conakry [email protected] L’Harmattan RDC 185, avenue Nyangwe Commune de Lingwala – Kinshasa [email protected]

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