Les stratégies de production des outils au Paléolithique Moyen: Contribution à la compréhension du comportement des Néandertaliens 9781841713151, 9781407324692

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Les stratégies de production des outils au Paléolithique Moyen: Contribution à la compréhension du comportement des Néandertaliens
 9781841713151, 9781407324692

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TABLES DES MATIERES
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: GENERALITES
CHAPITRE 1. PRESENTATION DE L'ETUDE
CHAPITRE 2. LE CONTEXTE CHRONOSTRATIGRAPHIQUE DU PALEOLITHIQUE MOYEN EN FRANCE
DEUXIEME PARTIE: ETUDE DETAILLEE DE TROIS INDUSTRIES LITHIQUES MOUSTERIENNES
CHAPITRE 3. PRESENTATION GENERALE DES INDUSTRIES LITHIQUES
CHAPITRE 4. LES SUPPORTS : PREMIERE ECHELLE D'ANALYSE DES STRATEGIES DE PRODUCTION DES OUTILS
CHAPITRE 5. LA GESTION DE L'OUTILLAGE : PHASE DETERMINANTE DANS LA STRATEGIE DE PRODUCTION DES OUTILS
TROISIEME PARTIE: ETUDES COMPARATIVES
CHAPITRE 6. PREMIERES COMPARAISONS
CHAPITRE 7. ETUDES BIBLIOGRAPHIQUES COMPLEMENTAIRES
SYNTHESE: CONFRONTATION DES DONNEES ET INTERPRETATIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES FIGURES
LISTES DES TABLEAUX
LISTE DES PLANCHES
ANNEXES

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BAR  S1078  2002  

Les Stratégies de Production des Outils au Paléolithique Moyen

VANDE WALLE  

Contribution à la Compréhension du comportement des Néandertaliens

STRATÉGIES DE PRODUCTION – OUTILS AU PALÉOLITHIQUE MOYEN

Hélène Vande Walle

BAR International Series 1078 9 781841 713151

B A R

2002

Les Strategies de Production des Outils au Paleolithique Moyen

Les Strategies de Production des Outils au Pal6olithique Moyen Contribution a la Comprehension du comportement des Neandertaliens

Helene Vande Walle

BAR International Series 1078 2002

Published in 2016 by BAR Publishing, Oxford BAR International Series 1078 Les strategiesdeproduction des outils au PaleolithiqueMoyen

© H Vande Walle and the Publisher 2002 The author's moral rights under the 1988 UK Copyright, Designs and Patents Act are hereby expressly asserted. All rights reserved. No part of this work may be copied, reproduced, stored, sold, distributed, scanned, saved in any form of digital format or transmitted in any form digitally, without the written permission of the Publisher.

ISBN 9781841713151 paperback ISBN 9781407324692 e-format DOI https://doi.org/10.30861/9781841713151 A catalogue record for this book is available from the British Library BAR Publishing is the trading name of British Archaeological Reports (Oxford) Ltd. British Archaeological Reports was first incorporated in 1974 to publish the BAR Series, International and British. In 1992 Hadrian Books Ltd became part of the BAR group. This volume was originally published by John and Erica Hedges Ltd. in conjunction with British Archaeological Reports (Oxford) Ltd/ Hadrian Books Ltd, the Series principal publisher, in 2002. This present volume is published by BAR Publishing, 2016.

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TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION

1

PREMIERE PARTIE : GENERALITES

5

CHAPITRE 1 : PRESENTATION DE L'ETUDE

7 7 7 8 8 9 16 16

1. Objectif 2. Problematique 3. Methodologie 3.1 Contextes environnementaux 3.2 Etude des industries lithiques 3.3 Autres facteurs de la variabilite mousterienne 4. Limites de l'etude CHAPITRE 2: LE CONTEXTE CHRONOSTRATIGRAPIDQUE DU PALEOLITIDQUE MOYEN

1. Les "limites" temporelles du Paleolithiquemoyen 1.1 La transition Paleolithique inferieur / Paleolithique moyen 1.2 Le passage au Paleolithiquesuperieur 1.3 Correspondanceentre les differentes unites de temps 2. La chronostratigraphiedu Pleistocene moyen recent et du Pleistocene superieur ancien 2.1 La glaciation saalienne (stades isotopiques 8, 7 et 6) 2.1.1 Definition et caracteristiques 2.1.2 L'exemple de la grotte Vaufrey (Dordogne)et de Biache-Saint-Vaast (Pas-de-Calais) 2.1.2.1 La grotte Vaufrey 2.1.2.2 Biache-Saint-Vaast 2.2 L'interglaciaireeemien sensu-stricto(stade isotopique Se) 2.2.1 Definition et caracteristiques 2.2.2 L'exemple du gisement de Saint-Germain-des-Vaux/ Port-Racine (Manche) 2.3 Le dernier glaciaire weichselien (stades isotopiques Sd et 3) 2.3.1 Definition et caracteristiques 2.3.2 L'exemple des gisements weichseliens 2.3.2.1 Abri Bourgeois-Delaunay 2.3.2.2 Bettencourt 2.3.2.3 Les Canalettes 2.3.3 L'exemple des gisements du Pleniglaciaire 2.3.3.1 Lailly- le fond de la Tournerie 2.3.3.2 Corbehem 3. Presentation des principaux gisements 3.1 Berigoule (Vaucluse) 3.1.1. Situation du gisement 3.1.2 Aspects geologiqueset chronostratigraphiques 3.1.3 Contexte archeologique 3.1.4 Environnementet etude pollinique 3.2 Riencourt-les-Bapaume(Pas-de-Calais) 3.1.1 Situation du gisement 3.1.2 Aspects geologiqueset chronostratigraphiques 3.1.3 Contexte archeologique 3.1.4 Donnees environnementales 3.3 Fitz-James (Oise) 3.1.1 Situation du gisement 3.1.2 Aspects geologiqueset chronostratigraphiques 3.1.3 Contexte archeologique

I

18 18 18 18 19 19 19 19 19 21 21 22 22 22 22 22 22 23 23 23 24 24 24 24 24 26 26 26 27 27 28 28 20 29 30 30 30 31

DEUXIEME PARTIE: ETUDE DETAILLEE DE TROIS INDUSTRIES MOUSTERIENNES

33

CHAPITRE 3 : PRESENTATION GENERALE DES INDUSTRIES LITfilQUES

34 34 34 34 35 36 36 37 38 47 47 47 48 49 50 51 52 52 58 58 59 59 60 61 62 63

1. La serie II du chantier sud de Riencourt-les-Bapawne(Pas-de-Calais) 1.1 La matiere premiere 1.2 Presentation du materiel 1.3 Etude techno-economique 1.4 Les chaines operatoires 1.5 Classification de l'outillage 1.6 Analyse ponderale 1.7 Analyse de la repartition spatiale 2. Le niveau I du gisement de Berigoule (Murs, Vaucluse) 2.1 La matiere premiere 2.2 Presentation du materiel 2.3 Etude techno-economique 2.4 Les chaines operatoires 2.5 Classification de l'outillage 2.6 Les remontages 2.7 Analyse ponderale 2.8 Analyse de la repartition spatiale 3. Le niveau C du chantier nord de Riencourt-les-Bapawne(Pas-de-Calais) 3.1 Lamatierepremiere 3.2 Presentation du materiel 3.3 Etude techno-economique 3.4 Les chaines operatoires 3.5 Classification de l'outillage 3.6 Analyse ponderale 3.7 Analyse de la repartition spatiale CHAPITRE 4 : LES SUPPORTS : PREMIERE ECHELLE D' ANALYSE DES STRATEGIES DE PRODUCTION DES OUTILS

1. La serie II de Riencourt-les-Bapawne,chantier sud (Pas-de-Calais) 1.1 Les supports bruts et retouches 1.1.1 Caracteristiques techno-typologiques 1.1.2 Caracteristiques dimensionnelles 1.2 Les supports d'outils 1.2.1 Types de supports utilises 1.2.2 Selection preferentielle des supports ? 1.2.3 Utilisation differentielle des supports ? 1.2.4 Caracteristiques dimensionnelles des supports d'outils 2. Le niveau I de Berigoule (V aucluse) 2.1 Les supports bruts et retouches 2.1.1 Caracteristiquestechno-typologiques 2.1.2 Caracteristiques dimensionnelles et ponderales 2.2 Les supports d'outils 2.2.1 Types de supports utilises : caracteristiquestechno-typologiques 2.2.2 Selection preferentielle des supports ? 2.2.3 Utilisation differentielle des supports ? 2.2.4 Caracteristiques dimensionnelles et ponderales des supports d'outils 3. Le niveau C de Riencourt-les-Bapawne,chantier nord (Pas-de-Calais) 3.1 Les supports bruts et retouches 3.1.1 Caracteristiquestechno-typologiques 3.1.2 Caracteristiques dimensionnelles et ponderales de }'ensemble des supports 3.2 Les supports d'outils 3.2.1 Types de supports utilises 3.2.2 Selection preferentielle des supports? 3.2.3 Utilisation differentielle des supports ? 3.2.4 Caracteristiques dimensionnelles des supports d'outils

II

74 74 74 74 78 80 80 81 82 83 89 89 89 92 94 94 96 97 98 105 105 105 112 114 114 115 116 118

CHAPITRE 5: LA GESTION DE L'OUTILLAGE : PHASE DETERMINANTE DANS LA PRODUCTION STRATEGIQUE D'OUTILS

125 1. La serie II du chantier sud de Riencourt-les-Bapaume 125 1.1 Description des outils 125 1.1.1 Classificationtypologique 125 1.1.2 Les supports utilises selon les categories d'outil 130 1.1.3 Les caracteristiquesdimensionnellesdes supports par categories d' outils 134 1.2. Type et localisation de la retouche : predeterminationou opportunisme? 137 1.2.1 La localisation de la retouche 137 1.2.2 Les types de retouches et leur inclinaison 139 a) Quels sont les types de retouches employes? 139 b) Existe-t-il une relation entre l'angle d'inclinaison recherche et le type de retouche employe ? 139 c) Existe-t-il une relation entre l'angle d'inclinaison et le type de support ? 140 d) Existe-t-il une relation type d'outil / type de retouche ? 141 1.2.3 Les caracteristiquesdimensionnellesdes retouches 142 a) Chaque type d'outil a-t-il des caracteristiquesdimensionnellesparticulieres? 142 b) Existe-t-il une relation entre le type de retouche et son etendue? 145 c) Existe-t-il une relation entre la longueur du bord retouche et sa dimension? 146 1.3. La question de la reduction fonctionnelle 147 1.3.1 Application 147 1.3.2 Interpretationset conclusion 151 1.4. Abandon, affiltage ou reconversionde l'outil 152 1.5 Resume des principales tendances observees 153 2. La serie I de Berigoule 155 2.1 Description des outils 155 2.1.1 Classificationtypologique 155 2.1.2 Les supports utilises selon les categories d'outil 159 2.1.3 Les caracteristiquesdimensionnellesdes supports par categories d'outils 162 2.2. Type et localisation de la retouche: predeterminationou opportunisme? 165 2.2.1 La localisation de la retouche 165 2.2.2 Les types de retouches et leur inclinaison 167 a) Quels sont les types de retouches employes? 167 b) Existe-t-il une relation entre l'angle d'inclinaison recherche et le type de retouche employe ? 167 c) Existe-t-il une relation entre l'angle d'inclinaison et le type de support? 168 d) Existe-t-il une relation entre l'angle d'inclinaison et le type d'outil? 169 e) Existe-t-il une relation type d'outil / type deretouche? 170 2.2.3 Les caracteristiquesdimensionnellesdes retouches 172 a) Chaque type d'outil a-t-il des caracteristiquesdimensionnellesparticulieres? 172 b) Existe-t-il une relation entre le type de retouche et son etendue? 175 c) Existe-t-il une relation entre la longueur du bord retouche et sa dimension? 176 2.3. La question de la reduction fonctionnelle 177 2.3.1 Application 177 2.3.2 Interpretationset conclusion 181 2.4. Abandon, affiltage ou reconversion de l'outil 182 2.5 Resume des principales tendances observees 182 3. Le niveau C de Riencourt-les-Bapaume 185 3.1 Description des outils 185 3.1.1 Classificationtypologique 185 3.1.2 Les supports utilises selon les categories d'outil 190 3.1.3 Les caracteristiquesdimensionnellesdes supports par categories d' outils 194 3.2. Type et localisation de la retouche : predeterminationou opportunisme ? 196 3.2.1 La localisation de la retouche 196 3.2.2 Les types de retouches et leur inclinaison 199 a) Quels sont les types de retouches employes? 199 b) Existe-t-il une relation entre l'angle d'inclinaison recherche et le type de retouche employe ? 199 c) Existe-t-il une relation entre l'angle d'inclinaison et le type de support ? 200 d) Existe-t-il une relation entre le type de retouche et le type de support? 201

m

e) Existe-t-il une relation type d'outil / type de retouche? 202 3.2.3 Les caracteristiquesdimensionnellesdes retouches 204 a) Chaque type d'outil a-t-il des caracteristiquesdimensionnellesparticulieres ? 204 b) Existe-t-il une relation entre le type de retouche et son etendue? 206 c) Existe-t-il une relation entre la longueur du bord retouche et sa dimension? 207 3.3. La question de la reduction fonctionnelle 208 3.3.1 Application 208 3.3.2 Interpretationset conclusion 211 3.4. Abandon, affiltage ou reconversion de l'outil 212 3.5 Resume des principales tendances observees 213 TROISIEME PARTIE : ETUDE COMPLEMENTAIRES COMPARATIVES

215

216 1. L'industrie B2 du chantier nord de Riencourt-les-Bapaume 216 1.1 Presentation generale de l'industrie lithique 216 1.1.1 La matiere premiere 216 1.1.2 Presentation du materiel 216 1.1.3 Approche techno-economique 216 1.1.4 Les chaines operatoires 217 1.1.5 Classification de l'outillage 217 1.2 Etude des supports potentiels et retouches 220 1.2.1 Caracteristiquestechno-typologiquesde !'ensembledes supports 220 1.2.2 Les supports d'outils 223 1.2.3 Mise en evidence d'une strategie de selection 227 1.3 Gestion de l'outillage 228 1.3.1 Caracteristiqueset localisation de la retouche : predeterminationou opportunisme? 228 1.3.2 Les types de retouches et leur inclinaison 230 a) Quels sont les types de retouches employes? 230 b) Existe-t-il une relation entre l'angle d'inclinaison recherche et le type de retouche employe ? 230 c) Existe-t-il une relation entre l'angle d'inclinaison et le type de support? 231 d) Existe-t-il une relation entre le typed' outil et l'inclinaison de la retouche? 232 e) Existe-t-il une relation entre type d'outil / type de retouche? 233 1.3.3 Les caracteristiquesdimensionnellesdes retouches 234 a) Chaque type d'outil a-t-il des caracteristiquesdimensionnellesparticulieres ?234 b) Existe-t-il une relation entre le type de retouche et son etendue ? 236 1.4 Abandon, ravivage ou reconversionde l'outil 236 1.5 Resume des principales tendances observees 237 2. L'industrie Bl du chantier nord de Riencourt-les-Bapaume 239 2.1 Presentation generale de l'industrie lithique 239 2.1.1 La matiere premiere 239 2.1.2 Presentation du materiel 239 2.1.3 Approche techno-economique 239 2.1.4 Les chaines operatoires 239 2.1.5 Classification de l'outillage 240 2.2 Etude des supports 248 2.2.1 Caracteristiquestechno-typologiquesde !'ensembledes supports 248 2.2.2 Les supports d'outils 251 2.2.3 Mise en evidence d'une strategie de selection 256 2.3 Gestion de l'outillage 257 2.3.1 Caracteristiqueset localisation de la retouche : predeterminationou opportunisme ? 257 2.3.2 Les types de retouches et leur inclinaison 259 a) Quels sont les types de retouches employes ? 259 b) Existe-t-il une relation entre l'angle d'inclinaison recherche et le type de retouche employe ? 260 c) Existe-t-il une relation entre l'angle d'inclinaison et le type de support? 260 d) Existe-t-il une relation entre le type d'outil et l'inclinaison de la retouche? 261

CHAPITRE 6: PREMIERES COMPARAISONS

IV

e) Existe-t-il une relation entre type d'outil / type de retouche? 263 2.3.3 Les caracteristiques dimensionnelles des retouches 265 a) Chaque type d'outil a-t-il des caracteristiques dimensionnelles particulieres ?265 b)Existe-t-il une relation entre le type de retouche et son etendue ? 268 2.4 Abandon, ravivage ou reconversion de l'outil 268 2.5 Resume des principales tendances observees 268 3. L'industrie de Fitz-James 270 3.1 Presentation generale de l'industrie lithique 270 3.1.1 La matiere premiere 270 3.1.2 Presentation du materiel 270 3.1.3 Approche techno-economique 270 3.1.4 Les chaines operatoires 270 3.1.5 Classification de l'outillage 271 3.2 Etude des supports 275 3.2.1 Caracteristiques techno-typologiques de l'ensemble des supports 275 3.2.2 Les supports d'outils 278 3.2.3 Mise en evidence d'une strategie de selection 279 3.3 Gestion de l'outillage 280 3 .3.1 Caracteristiques et localisation de la retouche : predetermination ou opportunisme ? 280 3.3.2 Les types de retouches et leur inclinaison 281 a) Quels sont les types de retouches employes? 281 b) Existe-t-il une relation entre type d'outil / type de retouche? 281 3 .3.3 Les caracteristiques dimensionnelles des retouches 282 a) Chaque type d'outil a-t-il des caracteristiques dimensionnelles particulieres ?282 3.4 Abandon, ravivage ou reconversion de l'outil 283 3.5 Resume des principales tendances observees 283 CHAPITRE 7: ETUDES BIBLIOGRAPIDQUES COMPLEMENTAIRES 1. Exemples d'industries lithiques de la glaciation saalienne 1.1 La couche VIII de la grotte Vaufrey (Dordogne) 1.1.1 Presentation generale 1.1.1.1 Presentation du materiel 1.1.1.2 Gestion de l'outillage 1.2 Biache-Saint-V aast 1.2.1 Le niveau IIA 1.2.1.1 Presentation du materiel 1.2.1.2 Gestion de l'outillage 1.2.2 Le niveau Ilbase 1.2.2.1 Presentation du materiel 1.2.2.2 Gestion de l'outillage 2. Exemple d'une industrie lithique de l'Interglaciaire eemien (sensu stricto) 2.1 Le secteur I de Saint-Germain-des-Vaux/ Port-Racine (Manche) 2.1.1 Presentation generale 2.1.1.1 Presentation du materiel 2.1.1.2 Gestion de l'outillage 3. Exemples d'industries lithiques du Debut Glaciaire weichselien 3.1 La Chaise: couche 9 de l'abri Bourgeois-Delaunay (Charente) 3.1.1 Presentation generale 3 .1.1.1 Presentation du materiel 3.1.1.2 Gestion de l'outillage 3. 2 Bettencourt-Saint-Ouen (Oise) 3.2.1 Presentation generale 3.2.1.1 Presentation du materiel 3 .2.1.2 Gestion de l'outillage 3.3 La couche 2 des Canalettes (Aveyron) 3.3.1 Presentation generale 3.3.1.1 Presentation du materiel 3.3.1.2 Gestion de l'outillage 4. Exemples d'industries lithiques du Pleniglaciaire weichselien

V

285 285 285 285 285 286 287 287 288 288 290 290 291 292 292 292 293 293 296 296 296 296 296 298 298 298 298 300 300 300 301 303

4.1 Lailly, le fond de la Tournerie, niveau I (Yonne) 4.1.1 Presentation generale 4.1.1.1 Presentation du materiel 4.1.1.2 Gestion de l'outillage 4.2 Corbehem, le terrassement du chateau d'eau 4.2 .1 Presentation generale 4.2.1.1 Presentation du materiel 4.2.1.2 Gestion de l'outillage

303 303 303 304 305 305 306 306

SYNTHESE : CONFRONTATION DES DONNEES ET INTERPRETATIONS

309

CONFRONTATION ET INTERPRETATIONS DES DONNEES LITIDQUES 1. Genese de l' outil : reconstitution du schema conceptuel 2. Les etapes de production des outils 2.1 Choix de la matiere premiere 2.2 Choix du type de support 2.3 Choix de l'emplacement de la partie active 2.4 Choix du type de retouche 2.5 Choix de la technique de retouche 2.6 Reaffiltage, reconversion et abandon 3. Choix des outils produits et mise en evidence des facteurs de la variabilite mousterienne 3.1 Les facteurs de la variabilite mousterienne 3.2 Composition typologique : revelation d'un comportement? 3 .2.1 Confrontation des indices typologiques 3.3 Vers une vision synthetique des strategies neandertaliennes de production d'outil : la methode "ROS" 3.3.1 La methode "ROS": Relation Outil / Support 3.3.2 Application

310 310 312 312 313 324 325 331 331

339 339 341

CONCLUSION

349

BIBLIOGRAPIDE

355

LISTE DES FIGURES

365

LISTE DES TABLEAUX

368

LISTE DES PLANCHES

374

ANNEXES

375

VI

333 333 333 333

INTRODUCTION

1

2

"On a rien : des silex tailles !" Que de chem.in parcouru depuis ces mots prononces par Andre Leroi-Gourhan au debut de sa carriere. Siles approches n'avaient pas evolue et si l'on s'etait contente "d'amasser" les vestiges lithiques, nous ne saurions, aujourd'hui, pas grand chose de ces Hommes du passe. Mais les Prehistoriens ont, peu a peu, pris conscience de l'interet de ces temoins de pierre, muets de nature, mais si riches en information lorsque l'on se donne les moyens de leur faire "raconter" leur histoire. Les methodes d'etude et les centres d'interets se sont alors multiplies et diversifies pour conduire aux types d'etudes que nous connaissons actuellement.

lithiques, destinee a les caracteriser sur divers points (gestion des matieres premieres, approche techno-economique, description des chaines operatoires et analyse spatiale des vestiges). Ensuite, nous nous focaliserons sur l'analyse des supports, en detaillant les caracteristiques technologiques et morphometriques ayant pu intervenir dans les strategies de production des outils. Celles-ci seront mises en evidence par le biais d'une confrontation entre l'ensemble des supports et les supports d'outils. Enfm, nous nous consacrerons a decrire la gestion de l'outillage, par l'intermediaire de la composition typologique des assemblages, des caracteristiques metriques des outils et de la definition des differents types de retouche employes.

Ce travail s'inscrit dans une logique d'ouverture de recherche qui tente d'apporter quelques elements de reponse concernant le comportement des Hommes de Neandertal lors de la production de leurs outils.

La troisieme partie correspond aux etudes comparatives permettant d'etendre le champ de reflexion, de fi19on geographique et temporelle. Elle interesse, dans un premier temps, trois assemblages lithiques qui seront etudies selon la meme approche que les precedents, mais de maniere moins detaillee dans la mesure ou ils ne presentent pas la totalite des criteres d'observation (donnees metriques). Dans un second temps, les comparaisons seront etendues a d'autres series ayant deja fait l'objet de publications : couche Vill de la grotte Vaufrey (Dordogne ), series Ila et Ilbase de BiacheSaint-Vaast (Pas-de-Calais), niveau D2A du secteur I de Saint-Germain des Vaux/ Port-Racine (Manche), couche 2 des Canalettes (Aveyron), couche 9 de l'abri de BourgeoisDelaunay a La Chaise (Charentes), niveau N2b3 de Bettencourt (Oise), niveau I de Lailly - le fond de la Tournerie (Yonne) et la serie du terrassement du chateau d'eau a Corbehem (Pas-de-Calais). La localisation de ces gisements dans des contextes geographiques varies, permet de prendre en consideration l'eventualite d'une influence des facteurs environnementaux sur la variabilite des industries lithiques. Toutefois, afin de conserver une certaine homogeneite, toutes appartiennent a !'ensemble de l'Europe de l'Ouest.

Nous partirons du principe que la composition de l'outillage lithique, pas seulement au sens typologique du terme, mais aussi au sens technologique, en y incluant la nature des supports, permet en partie, de caracteriser un groupe de Neandertalien. La reconstitution des etapes successives de la genese des outils prend done ici toute sa dimension. Plusieurs industries lithiques ayant la particularite de presenter un outillage retouche relativement important constituent la base de reflexion de ce travail. Elles correspondent a un ensemble de pres de 56 000 pieces. 11 s'agit d'un echantillon du niveau I du gisement de Berigoule (Vaucluse), de la serie II du chantier sud de Riencourt-lesBapaume (Pas-de-Calais) et d'une partie du niveau C du chantier nord du meme gisement, puis, dans un second temps, des series B2 et B 1 issues de la meme sequence stratigraphique que le niveau C et enfin, de la serie I de FitzJames (Oise). La presence de plusieurs niveaux interstratifies dans le gisement de Riencourt-les-Bapaume permet, notamment, de realiser une approche diachronique de ces occupations, dans le cadre de la recherche des facteurs intervenant dans la variabilite mousterienne qui sera abordee en fin d'etude.

La derniere partie comporte, tout d'abord, la confrontation de l 'ensemble des donnees obtenues. Celles-ci soot reprises, etapes par etapes, en suivant le schema theorique de la genese de l 'outil, etabli a partir des differentes observations. Diverses interpretations sont proposees au cours de cette reconstitution des comportements neandertaliens, pour tenter de les expliquer. De plus, une recherche des facteurs ayant pu influencer la variabilite de la composition des assemblages lithiques vient completer cette analyse cognitive destinee a aboutir a une meilleure comprehension des strategies developpees par les Neandertaliens lors de la production de leurs outils.

Ce travail s'articule en quatre parties. La premiere se compose d'une presentation de l'etude ainsi que d'une description du cadre environnemental des assemblages lithiques dans leur contexte chronostratigraphique. La seconde partie constitue l 'analyse detaillee des trois principaux assemblages. Dans un premier temps, nous realiserons une approche succincte et generale des industries

3

4

PREMIERE PARTIE :

GENERALITES

6

Chapitre I : Presentation de l' etude

CHAPITREl PRESENTATION DE L'ETUDE Le sujet aborde clans cette etude est relativement vaste, et necessite done d'etre defini avec soin, par rapport a ses objectifs, la problematique developpee, la methodologie appliquee ainsi qu'aux limites rencontrees.

Cette these s'inscrit done dans la continuite des travaux actuellement effectues sur les industries lithiques du Paleolithique moyen, avec le souci particulier de replacer !'artisan neandertalien a sa place d'honneur, c'est a dire au creur des productions lithiques.

1. Objectif

En effet, les etudes des productions lithiques, telles qu' elles sont abordees aujourd'hui, se composent de plusieurs parties complementaires notamment materialisees par la reconstitution des contextes environnementaux (englobant la geomorphologie, la chronostratigraphie, la palynologie et les etudes fauniques ), les analyses spatiales, la gestion des matieres premieres, les approches techno-economiques, l' analyse des chaines operatoires ainsi que par la caracterisation typologique de l'outillage. Les resultats obtenus sont generalement considerables et tres satisfaisants. Cependant, la dimension "humaine" est quelques fois recluse a un arriere plan si eloigne, qu'elle en apparait presque oubliee.

Tenter de mieux comprendre les strategies de production des outils developpees par les Romm.es de Neandertal, c'est essayer de connaitre un peu plus ces predecesseurs encore si enigmatiques. L'objectif est done ici de retracer le systeme de pensee de ces Neandertaliens lors de la production de leur outillage, afin de mettre en evidence leurs capacites d'anticipation Plusieurs buts jalonnent ce travail et permettent, etape apres etape, de se rapprocher du terme de notre recherche. Ils sont abordes comme suit :

2. Problematique

- Caracterisation des industries lithiques sur le plan technotypologique de f~on a definir les connaissances techniques des differents groupes par !'identification des systemes de debitage employes.

Dans un premier temps, il convient de definir precisement chacun des termes de l'intitule du sujet : "les strategies de production des outils lithiques au Paleolithique moyen", qui constitue en quelques sortes, l'enonce de notre problematique.

- Determination de !'existence d'une eventuelle selection des supports d'outils et identification des criteres.

Il m'apparait utile de rappeler tout d'abord, que la finalite de toute production lithique est l'outil. En effet, si les Hommes ont taille la pierre, c'etait dans le but de subsister et de faire face aux besoins de la vie quotidienne.

- Evaluation de la pertinence de l 'hypothese de reduction fonctionnelle sur les racloirs (hypothese de Dibble). - Evaluation du niveau de maitrise des artisans neandertaliens concernant les types de retouches utilises et la localisation de celles-ci sur le support.

C'est done autour de ce terme que va graviter la problematique. Mais que signifie exactement le mot outil ? Selon Brezillon (1968), "ii se presente comme un element intermediaire dons la realisation du contact avec le monde exterieur. Cette position implique une double adaptation au contact de la partie active avec l'objet vise, qui se manifeste par l'amenagement d'une zone de percussion, et au contact de l'operateur avec son moyen d'action, direct par un secteur de prehension plus OU moins prepare, indirect par /'interposition d'un dispositif d'emmanchement ou de propulsion. Le concept de l'outil semble dependre de ces deux elements et la forme n'apparaitre que comme leur resultante profondement injluencee par les contraintes de la matiere d'une part, et par ce que la tradition du groupe peut lui imprimer comme style, de l'autre."

- Definition d'un schema conceptuel de la genese de l'outil. - Determination de l'etape ou des etapes du schema conceptuel ou intervient l'intentionnalite de l'outil recherche. - Tentative de determination des facteurs ayant pu intervenir dans la composition des outillages (de fa~n typologique et technologique par rapport aux supports), autrement dit essayer de completer les donnees concernant la variabilite mousterienne. · - Etablissement d'une methode qui permettrait de caracteriser les relations existant entre les supports et les outils et tenter de !'adapter afin qu'elle soit applicable a une grande majorite des industries mousteriennes.

7

Chapitre 1 : Presentation de I' etude

Le terme d'outil est done donne aux objets par lesquels !'Homme intervient sur la matiere en prolongeant sa main afin de la specialiser en fonction d'objectifs techniques a realiser (Leroi-Gourhan, 1994). Il constitue une source d'informations importante, en tant que temoin des occupations prehistoriques, en nous renseignant sur le mode de vie des artisans qui les ont f~onnes. Pour apprehender l'outil dans sa globalite, i1 est necessaire de le replacer au sein des industries lithiques. Dans notre sujet, ces dernieres sont issues de niveaux attribuables au Paleolithique moyen, soit comprises entre 300 000 BP et 35 000 BP (cf infra). Par ailleurs, elles sont localisees en Europe de l'Ouest, de f~on a conserver une certaine coherence lors des comparaisons. Enfin, par rapport aux connaissances actuelles, nous savons que les artisans de cette periode sont les Homo sapiens neanderthalensis dont nous essayerons de mieux comprendre le comportement. Ces Hommes etaient adaptes a l'environnement rigoureux de leur epoque. Ils ont vecu malgre des conditions climatiques extremes et des difficultes d'approvisionnement probables. Ils possedaient une boite cranienne plus volumineuse que la notre (1510 cm 3 en moyenne par rapport a 1300 cm 3 pour l'Homme moderne ), ce qui ne signifie pas pour autant une plus grande intelligence, mais plutot une fa~on de pensee differente. Ils presentaient egalement une grande force physique, notamment au niveau de leurs bras et une capacite d'ecartement et de prehension plus importante de leurs mains. Transporter, sur plusieurs kilometres, des rognons de matiere premiere sur des terres enneigees ne devait pas constituer une epreuve pour ces individus (Hublin, 1988, Heim, 1998). Pour pouvoir se maintenir en vie (se nourrir, dormir, se proteger du froid ... ), les Neandertaliens ont eu besoin de fabriquer des outils. La production de ceux-ci regroupe plusieurs etapes dont, le debitage des supports qui requiert au prealable la selection d'un bloc de matiere premiere et l'amenagement, cas echeant, des tranchants par retouche. Cette production, lineaire en apparence, est en realite tres variable, puisque a chacun de ces maillons, interviennent un certain nombre de choix probablement induits par une strategie plus complexe. Ce terme de strategie a done toute son importance puisqu'il fait intervenir les concepts d'anticipation et d'organisation, qui, par consequent, posent le probleme de la capacite de reflexion des artisans Neandertaliens. En effet, les theories concernant les Hommes de Neandertal ne sont pas toutes unanimes pour le considerer comme capable d'une pensee coherente et retlechie, meme s'il s'agit d'une tendance de plus en plus marquee. Ce probleme, omnipresent, constitue en quelques sortes l'arriere plan de notre etude, axee sur la production des outils. Certains elements de reponse, apportes ici, pourront peut-etre, contribuer a enrichir notre comprehension du comportement des Neandertaliens.

8

Pour comprendre les strategies de production des outils, developpees par les Neandertaliens, il convient de decomposer les chrunes operatoires, depuis les blocs de matiere premiere constituant les points de depart, jusqu'aux outils finis et abandonnes. Ceci afin de determiner les choix qu' ont du effectuer les artisans et, dans un second temps, de reveler la part d'intentionnalite, investit chacun des maillons de la chrune.

a

La question fondamentale est done de savoir a quel moment de la production lithique, le prehistorique avait en tete le type d'outil dont i1 avait besoin. Est-ce ce besoin qui motivait la selection d'un bloc de matiere premiere, en fonction de la methode de debitage a employer pour produire le support necessaire a l'amenagement de l'outil desire? Ou ce besoin intervenait-il plutot apres le debitage de plusieurs supports potentiels, et se traduisait-il alors par une selection basee sur des criteres predefinis ? Ou enfin, le besoin etait-il satisfait par une selection de I' outil convoite, parmi de nombreux autres prepares a l'avance? Les questions posees ci-dessus constituent, en quelques sortes, les postulats de depart qui seront testes au cours de notre recherche. D'autres pistes seront egalement abordees, concernant notamment la mise en evidence des facteurs intluen~ant les strategies de production des outils. En effet, nous savons, gracea de nombreux travaux sur lesquels nous reviendrons ulterieurement (Bordes, Dibble, Leroi-Gourhan, Mellars, Rigaud ... ), que la variabilite mousterienne, tres bien exprimee au travers de la composition des outillages et de leurs supports, est induite par la combinaison de multiples agents. Cette these offre un cadre parfaitement adapte a cette approche. Bien sftr, il n'est pas question ici de pretendre apporter la cle tant esperee a cette quete qui en demeurera probablement une a jamais. Par contre, il sera possible de profiter de !'analyse poussee des outils et de leurs supports au sein des assemblages, pour tenter d'enrichir les connaissances actuelles par quelques elements de reponse.

3. Methodologie La methodologie a ete etablie de f~on ordonnee, afin que les informations obtenues soient utilisables pour elles-memes, mais aussi, interpretables par rapport a l'ensemble des donnees qu'il nous a ete possible d'acquerir.

3.1 Contextes environnementaux Dans un premier temps, cette etude tente d'aboutir a la caracterisation des sites, tels qu'ont pu les connaitre les Neandertaliens lors de leur(s) occupation(s). Ces donnees correspondent egalement aux facteurs environnementaux qui ont pu entrainer les variabilites rencontrees dans les productions lithiques (cf infra).

Chapitre I : Presentationde I' etude

- SITUATION GEOGRAPHIQUE ET TOPOGRAPHIQUE :

Ces renseignements permettent de caracteriser le type de site (site de plein air, de grotte, d'abri-sous-roche ou de pied de falaise), de localiser les gites de matieres premieres (d'apres la nature lithologique des roches), de situer les cours d'eau ou sources les plus proches et d'essayer d'en deduire les raisons qui ont pu motiver !'installation ou la halte d'un groupe de Neandertaliens a cet endroit. - ASPECTS GEOMORPHOLOGIQUES ET CHRONOSTRATIGRAPHIQUES:

lls donnent des indications sur le contexte climatique (froid, tempere, sec ou humide) et temporel ( stade isotopique) de !'occupation, par le biais de la nature du sediment contenant les vestiges archeologiques, ainsi que par sa position precise au sein des niveaux interstratifies. - CONTEXTE ARCHEOLOGIQUE :

II situe !'assemblage lithique dans une echelle de temps relatif et decrit les conditions taphonomiques de conservation (remaniements, gelifraction, gelifluxion ... ) - DONNEES POLLINIQUES :

Lorsqu'elles ont ete menees et qu'elles ont donne des resultats satisfaisants et fiables, les analyses polliniques permettent de reconstituer l'environnement vegetal, plus ou moins immediat, en fonction des particularites de pollinisation des differents taxons. Elles sont souvent complementaires des aspects chronostratigraphiques.

dans la mesure ou ii etait interessant d'etendre le cadre spatial pour plus de representativite (Fig.I). Neanmoins, afm de conserver une certaine coherence, nous nous sommes limites la France actuelle. De meme, le contexte temporel du Paleolithique moyen constituait des limites chronologiques interessantes, puisque, de part sa duree, il nous permettait de travailler sur une eventuelle evolution des comportements lors de la production des outils. Entin, la diversite des sites (occupations de plein air, d'abri sous roche et de grotte) offrait la possibilite de mettre l'accent sur !'influence possible de l'environnement immediat sur la variabilite mousterienne.

a

Six assemblages lithiques ont done fait l'objet d'etudes detaillees. II s'agit d'un echantillon du niveau I du gisement de Berigoule (V aucluse ), de la serie II du chantier sud de Riencourt-les-Bapaume (Pas-de-Calais) et d'une partie du niveau C du chantier nord du meme gisement. Puis, dans un second temps, se sont ajoutees les series B2 et B 1 issues de la meme sequence stratigraphique que le niveau C et enfin, la serie I de Fitz-James (Oise). Elles seront apprehendees de la meme maniere. En outre, neuf autres industries lithiques ont ete reprises dans la litterature, afin de completer nos donnees et permettre une confrontation generale. C'est le cas de la couche VIII de la Grotte Vaufrey (Dordogne ), des niveaux 11A et Ilbase de Biache-Saint-Vaast (Pas-de-Calais), du niveau D2A du secteur I de Saint-Germain-des-Vaux / Port- Racine (Manche), de la couche 9 de l'Abri Bourgeois-Delaunay (La Chaise, Charentes), du niveau N2b3 de Bettencourt-SaintOuen (Oise), de la couche 2 de l'abri des Canalettes (Aveyron), du niveau I de Lailly-le fond de la Tournerie (Yonne) et du secteur correspondant au terrassement de Corbehem (Pas-de-Calais).

- DONNEES FAUNIQUES ET MICRO-FAUNIQUES :

Quand les faunes sont conservees, elles peuvent apporter de nombreux renseignements relatifs, au type de climat (de f~on plus ou moins precise), au cadre environnemental de !'occupation (topographie, vegetation ... ), aux habitudes des groupes humains (regime alimentaire, technique de chasse, activites diverses se rapportant a la faune ... ) ainsi qu'au type d'occupation (habitat, halte de chasse, site d'abatage ... ). En outre, l' etat de conservation des os peut enrichir les informations taphonomiques laissees par le lithique (conservation differentielle, lessivage des couches, transport dans un cours d'eau, action gravitaire ... ).

Nous avons decide d'articuler le plan du travail pour permettre une vision dynamique. Ainsi, l'etude debutera par une analyse generale des industries lithiques ; elle sera suivie par une approche detaillee des supports bruts et retouches, puis d'une caracterisation precise des outils et de leurs supports, accompagnee d'une confrontation des donnees pour mettre en evidence les choix effectues par les Neandertaliens. De plus, les industries seront etudiees par ordre chronologique, de la plus ancienne a la plus recente. Pour realiser cela, des bases de donnees ont ete constituees pour chacune des industries (cf Annexe n°1). Les donnees obtenues ont perrnis de realiser successivement plusieurs analyses :

3.2 Etude des industries lithiques Dans un second temps, ii s'agit de caracteriser la reponse des Neandertaliens aux contraintes de leur environnement par !'analyse detaillee de la production lithique. Pour cela, l'etude va s'appuyer sur plusieurs industries lithiques, dont les points communs principaux sont de presenter un debitage Levallois et de contenir des outils retouches. Leur localisation n'a pas ete un critere determinant

9

- ETUDE DES MATIERES D' APPROVISIONNEMENT :

PREMIERES

ET

DES

MODES

Cette approche connait un fort developpement depuis quelques une vingtaine d'annees (Geneste et Rigaud, 1981, Demars, 1989, Otte, 1991a, Mourre, 1996). Elle comprend !'identification macroscopique du type de matiere premiere, la localisation des gites, !'evaluation de la qualite et de la quantite des blocs de matiere premiere, ainsi que

Chapitre 1 : Presentation de l'etude

Classement des differentes categories de vestiges par phases operatoires permettant de reconstituer la part des activites de debitage qui se sont deroulees in•situ, de celles realisees a l'exterieur et de mettre en evidence d'eventuels flux de produits (importation / exportation).

de leurs caracteristiques morphometriques d'origine (ces analyses sont generalement reprises de travaux deja effectues).

- APPROCHETECHNO-ECONOMIQUE :

... .... _ \.

.........

--

..........

...................... ...

.,.

...... , .......... ---.....

~

-..............

..............

0

250 km

'---··-··

................. , .... ..

..._

* •

Sites etudies Sites de comparaisons

1 : Berigoule ; 2 : Riencourt-les-Bapaume ; 3 : Fitz-James ; 4 : Vaufrey ; 5 : Biache-Saint-Vaast ; 6 : Saint-Germain des Vaux ; 7 : Bourgeois-Delaunay ; 8 : Bettencourt ; 9 : Les Canalettes ; 1O : Lailly ; 11 : Corbehem ;

Fig.1 : Localisation des sites etudies.

Le decoupage des phases operatoires est inspire de travaux anterieurs (Geneste, 1985, Delagnes, 1992) qui ont fait l'objet d'une adaptation de fa~on a etre applicable a tousles assemblages etudies dans le cadre de cette these et a mettre en evidence les supports d'outils qui nous interessent plus particulierement.

10

Toute production lithique est motivee par un besoin et aboutit a un abandon (Fig.2). La production proprement 30 mm 29 Eclat thermique 30 Percuteur TOTAL

NBRE NBRE BRUT RET.

201 643 1495 576

4 18 59 51

2235 841 185 536 15 13 365 74

130

126 22 8 30 12 45 29 57

25

?

? 386

7310 2300 1147 2

-

44

13 13

3 19

-

-

7

-

-

-

18653

Tabl.11: Les descripteurs technologiques des phases operatoires, echantillon du niveau C, Riencourt-les-Bapaume.

3.4 Les chaines operatoires

La chaine operatoire de debitage Levallois recurrent centripete est la mieux representee au sein de l'assemblage. Les nucleus ont pour la plupart atteint un degre d'exploitation assez pousse. Ils sont generalement de forme subcirculaire et peuvent etre relativement epais ou au contraire extremement plats. Certains sont debites sur eclats provenant probablement d'une mise en forme d'un bloc et constituent une chaine operatoire secondaire. Neanmoins, la majorite d'entre eux semblent prendre place sur des blocs de matiere premiere quelconques. La mise en forme et l'exploitation des nucleus, se sont faites a partir d'enlevements de direction centripete, partant de plans de frappe occupant plus ou moins le pourtour de la piece. L'amenagement de ceux-ci parait repondre a des besoins precis, puisque lorsque les convexites naturelles sont favorables, elles ont ete mises a profit. Les finalites de production s'orientent vers l'obtention d'eclats quadrangulaires relativement larges. Enfin, quelques nucleus

Pour faciliter l'obtention d'une panoplie de supports aux caracteristiques diverses, ii est preferable d'avoir recours a differentes methodes de debitage. Cet etat des choses se con~oit aisement, mais encore faut-il posseder les connaissances et surtout maitriser le savoir-faire ! Dans le niveau C, deux concepts de debitage differents sont mis en presence : le Levallois et le laminaire. Ils sont illustres par plusieurs chaines operatoires dans lesquelles les methodes de debitage varient. Avant de les presenter, ii est important de souligner que la reconstitution de ces chaines s'est basee sur l'observation des nucleus et des produits de debitage. L'echeancier universitaire d'une these de doctorat etant ce qu'il est, ii n'a pas ete possible d'effectuer des remontages qui auraient pu etayer cette etude.

60

Chapitre 3 : Presentation generale des industries lithiques

allonges, plus etroits qu'avec la methode precedente et les lamelles, plus frequentes.

portent les traces d'un demier enlevement envahissant, qui pourrait etre interprete comme la mise en place d'une modalite preferentielle. Cependant, leur faible representativite dans la serie peut amener a penser qu'il ne s'agit que d'un stade terminal d'exploitation recurrente visant a rentabiliser au maximum le module restant.

D'apres la forme des nucleus en debut d'exploitation, ii semblerait que la forme des blocs de matiere premiere ait eu son importance pour la mise en place de ces chaines operatoires laminaires. Une selection des blocs a ce niveau parait probable En effet, les rognons utilises sont plutot allonges et de section globalement circulaire, montrant que le tailleur avait materialise virtuellement les lames et decider d'employer cette methode pour obtenir le produit qu'il desirait (Fig.65, n°7).

D'autres methodes Levallois ont ete employees pour le debitage, comme le recurrent unipolaire. Les enlevements partent d'un plan de frappe unique generalement assez etendu et sont de direction parallele sauf pour l'un d'entre eux ou ils sont convergents. Les nucleus sont generalement d'epaisseur variable et les eclats obtenus sont plutot quadrangulaires et aussi longs que larges.

Enfm, en dehors de ces chaines operatoires, l'echantillon comporte un debitage non predetermine. Celui-ci peut produire un ou plusieurs eclats, generalement corticaux, de formes et de tailles variables. II peut y avoir occasionnellement un plan de frappe sommairement amenage, mais le plus souvent il s'agit d'un debitage sans preparation. Ce sont des rognons qui sont majoritairement exploites, mais les nucleus sur eclat sont assez frequents, constituant une chaine operatoire secondaire.

Entin, on note la presence d'une chaine operatoire de type Levallois recurrent bipolaire. Les enlevements partent de deux plans de frappe opposes, sauf dans un cas ou les negatifs sont orthogonaux Trois des nucleus sont exploites sur les deux faces : la premiere surface presentant une serie d'enlevements opposes de meme direction, la seconde, une serie similaire, mais perpendiculaire a la precedente. Les produits obtenus sont des eclats pour l'essentiel, mais aussi des lames. Les nucleus sont de taille variable et certains ont ete menes jusqu'a epuisement des capacites du bloc de matiere premiere.

II est possible qu'il y ait des filiations entre les differentes chaines operatoires decrites ci-dessus. La realisation de remontages, dans un futur proche, permettra certainement de le determiner.

En parallele, deux chaines operatoires laminaires ont ete individualisees, une unipolaire et une bipolaire. Toutes deux ont pour but d'exploiter le volume du bloc en produisant des lames plus ou moins elaborees.

La composition de l'industrie est un facteur d'originalite puisque Levallois et laminaire coexistent par le biais de diverses chaines operatoires dont les finalites de production apparaissent complementaires.

La chaine operatoire laminaire unipolaire se caracterise par des enlevements unidirectionnels debites a partir d'un plan de frappe le plus souvent amenage par un enlevement secant. L'exploitation des nucleus se fait dans l'axe de la plus grande longueur, selon un systeme tournant, semi-tournant ou frontal. Le stade d'abandon est tres variable puisque certains nucleus semblent avoir ere abandonnes alors que leur capacite de production etait encore importante, alors que d'autres ont ere pousses jusqu'a ce que techniquement le debitage ne soit plus realisable. Ceux-ci ont d'ailleurs une finalite differente des premiers, puisqu'ils ont donne des lamelles et non plus des lames, mais ils sont assez rares dans la chaine unipolaire.

3.5 Classification de I'outillage L'industrie du niveau C comporte 386 outils en decompte reduit, soit 4,89 % du noyau principal (Tabl.12). Le taux de fracturation est eleve puisque seuls 55 % des outils sont entiers (N= 208). Les categories typologiques seront detaillees dans le chapitre 5, consacre a l'outillage. V oici les principales tendances : le groupe Mousterien domine l'assemblage avec un indice de Ilred.= 44,8, essentiellement du fait de la multitude des racloirs simples (62 %). On trouve egalement des racloirs doubles et des racloirs convergents en quantite pratiquement equivalente, puis de plus rares racloirs transversaux, racloirs dejetes et un unique racloir a retouche alteme. Les pointes mousteriennes sont presentes mais demeurent relativement discretes. L'indice de convergence de la serie est moyen, ii atteint IBC= 20,45. Le groupe Paleolithique superieur s'inscrit en marge avec Illred. = 7, 77. Neanmoins, ii faut souligner le nombre important de burins, qui constitue pres de 7 % de I' outillage et 93 % de cette categorie. Les denticules sont assez frequents avec IVred.= 18,13 et si l'on prend en compte l'indice elargi, integrant les encoches et les encoches en bout, on obtient un indice tres proche de celui du groupe Mousterien, IVelargi= 45,34. Deux pieces a retouches bifaces ont ete distinguees. Entin, la categorie "divers"

La chaine operatoire laminaire bipolaire est mieux representee que la premiere au sein de l'assemblage. La methode s'illustre par un debitage croise partant de deux plans de frappe opposes, legerement obliques et parfois decales. L'enlevement est guide par les aretes formees par la jonction de deux negatifs anterieurs. Cela permet d'entretenir les convexites de la table. A vec cette approche bipolaire, l'exploitation du volume est plus poussee. En effet, les nucleus tournants sont plus frequents que dans la methode precedente. Certains d'entre eux sont cylindriques et de tres petites tailles (diametre de moins de 10 mm). IIs ont produit indubitablement des lamelles. D'autres nucleus ont ete abandonnes beaucoup plus vite. Les produits recherches sont

61

Chapitre 3 : Presentation generale des industries lithiques

ados abattu.

comprend une serie de pieces comportant des retouches discontinues qui ne peuvent etre classees parmi les racloirs

ainsi que deux lames

OUTILS

NOMBRE

TAUX

Pointe Mousterienne Racloir simple Racloir double Racloir convergent Racloir dejete Racloir transversal Racloir aretouche alteme Grattoir typique Burin typique Encoche Denticule Retouche biface Encoche en bout Divers Total

12 108 19 22 2 9 1 2 28 99 70 2 6 6

3,11 27,98 4,92 5,70 0,52 2,33 0,26 0,52 7,25 25,65 18,14 0,52 1,55 1,55 100

CATEG. TYPO. 6 9-11 12-17 18-20 21 22-24 29 30 32 42 43 50 54 62

386

Tabl.12 : Les outils en decompte reduit (y compris les outils composites), echantillon du niveau C, Riencourt-les-Bapaume.

L'analyse du poids des artefacts entre dans l'etude globale de l'industrie puisqu'elle contribue a la caracterisation des supports. Realisee en laboratoire, elle a ete effectuee sur deux types de balance. L'une a poids, permettant la pesee de groupes de vestiges selon leur categorie, et l' autre, electronique, fournissant une prise de poids individuelle et plus precise notamment utilisee pour les outils.

Par ailleurs, l'outillage compte 26 outils composites (soit 6,7 %). Plus de 40 % d'entre eux soot fractures (N= 11). Enfin, en dehors de ces outils retouches, la serie contient environ 200 pieces qui portent des traces d'utilisation, une dizaine d'autres des enlevements d'amincissement en partie distale et proximale (de type Kostienki) et enfin, une trentaine presentant des stigmates d'ecrasement, presque exclusivement des lames.

■ ANALYSE PONDERALE GENERALE :

La composition generale de l'industrie pourrait s'apparenter a un Mousterien de type Ferrassie riche en racloirs, presentant un facies laminaire.

Considerant la quantite elevee des pieces, environ 20 000, une mesure individuelle n'etait pas realisable pour l 'ensemble, mais un releve par categories technotypologiques et par quart de metre carre, permet toutefois d'obtenir des resultats interessants.

3.6 Analyse ponderale

Nucleus Nucleus Levallois Produit de deb. / E. de gel / debris Outil Total

Total (en 2) 11304 6304 108235 10417

136260

Poids moyen 50,5 45 6,1 29 7,1

(e:)

Tabl.13 : Synthese des mesures ponderales effectuees sur l'ensemble des artefacts, echantillon du niveau C, Riencourt-les-Bapaume.

artefact est done de 7,30 g. si l'on se base sur N=18653 (Tabl.13).

Le poids total de l'echantillonnage est consequent puisqu'il atteint 136260 g., soit plus de 136 kg. La moyenne par

62

Chapitre 3 : Presentation generale des industries lithiques

Apres observation des donnees, nous constatons que Jes produits de debitage bruts sont beaucoup plus legers que ceux ayant servi de supports aux outils, ceci pouvant s'expliquer en partie, par la quantite importante d'esquilles et de petits fragments provenant de la fracturation importante des eclats.

Selon leur type, Jes outils n'ont pas tout a fait le meme poids (Tabl.14). Les outils du groupe mousterien sont Jes plus lourds en moyenne, si l'on excepte le grattoir (47,5 g). Les pointes mousteriennes pesent pratiquement le double des pointes Levallois, soit 31,83 g par rapport a 18 g. Les encoches sont plus legeres que les denticules. Elles sont un poids moyen equivalent a celui des burins. Quant aux outils composites, ils font en moyenne 28,65 g, ce qui est deja consequent.

■ ANALYSE PONDERALE DES DIFFERENT$ TYPES D' OUTILS :

Les outils en decompte reduit ne representent que 2, 13 % de l'industrie etudiee. Au nombre de 386, ils pesent dans leur ensemble 10041,5 g, soit environ 10 kg. La totalite de l'industrie pese 136 kg, cela revient a dire que Jes outils representent 7,37 % du poids total. La moyenne ponderale d'un artefact a ete estimee a 7,30 g. Le poids moyen d'un outil est quant a Jui d'environ 25 g.

Pointe Mousterienne Pointe Levallois Racloir simole Racloir double Racloir convergent Racloir deiete Racloir fracture Encoche Denticule Burin Grattoir Outil comoosite Divers Total

II existe done des differences ponderales entre Jes differentes categories d'outils. Celles-ci sont directement liees aux types de supports sur lesquels ils sont amenages. Cette etude sera done completer par les analyses dimensionnelles qui seront developpees ulterieurement.

TOTAL (en 2) 191 265 1397 322 488 118 1325 2421 2110 486 95 745 78 10041

MOYENNES (en 2) 32 18 44 40 42 39 14 23 32 23 47 29 13 25

Tabl.14 : Poids des outils, echantillon du niveau C, Riencourt-les-Bapaume.

taphonomiques ont ete relativement faibles, et qu'ils n'ont pas favorise de deplacements verticaux des artefacts. II faut cependant rappeler que !'aspect des limons renfermant le niveau C, nous indique qu'il y a eu un phenomene de gelifluxion qui aura necessairement entraine un deplacement des artefacts, mais dans leur ensemble.

3. 7 Analyse de la repartition spatiale Les 18653 artefacts du niveau C de Riencourt-les-Bapaume ont ete releves par quart de m 2 • Ils correspondent a un secteur issu d'une quarantaine de m 2 compris entre 55 AA et 59 AH. La densite est tres elevee avec environ 500 pieces par m 2 •

L'analyse spatiale va done etre realisee dans plusieurs buts. D'abord, pour essayer de determiner s'il existe une organisation spatiale des activites au sein de l'occupation, tout en sachant que l'industrie du niveau C correspond probablement a l'accumulation de plusieurs occupations successives. Ensuite, pour tenter de savoir si Jes chaines operatoires identifiees, notamment le Levallois et le laminaire, sont contemporaines ou non. Autrement dit, s'ils sont le resultat d'un ou plusieurs groupes culturels differents.

Diff erentes chaines operatoires ont ete identifiees dans le niveau C. La contemporaneite de celles-ci est une question importante sur laquelle ii est difficile de statuer de fa~on definitive. Nous devons nous contenter pour !'instant de !'examen des differents indices notre disposition pour tenter de nous forger une opinion. Tout d'abord, le niveau de limons lites contenant les artefacts etait assez homogene et ne presentait pas de traces de remaniements eventuels des couches. Ceci est confirme par la tres grande fraicheur du materiel qui nous permet de penser que Jes phenomenes

a

L'etude de la repartition spatiale va s'operer en deux temps. Tout d'abord, nous prendrons en compte !'ensemble des vestiges, puis, nous les isolerons selon le type de support.

Pour que !'analyse de !'organisation des vestiges issus du niveau C soit la plus rigoureuse possible, elle a ete realisee par quart de metre carre. 63

Chapitre 3 : Presentation generale des industries lithiques ■

pouvons done supposer que la repartition des artefacts soit en relation avec l' existence du versant fossile.

Repartition generale des artefacts

La premiere grille (Fig.26) montre clairement que la repartition des artefacts ne se fait pas de f~on homogene sur la totalite de la surface prise en compte. En observant attentivement cette grille, nous pouvons constater qu'elle s'organise en trois bandes zonales orientees NE/ SW. Cellesci ne comportent pas les memes densites ; les deux bandes exterieures etant plus fournies que la bande centrale. La direction de cette zonation est identique a celle du talweg fossile identifie lors des analyses stratigraphiques, qui separe le chantier nord et le chantier sud (Cf Annexe n°8). Nous

AA

55

56

57

58

59

AB

. •• . • •• • •

••

AC

Ainsi, les prehistoriques se seraient etablis sur la partie haute du versant. Les artefacts auraient ensuite subi les effets de la gravite, ainsi que ceux d'une coulee de gelifluxion, mise en evidence par l'etat des limons contenant l'industrie du niveau C. La fraicheur des vestiges indique cependant que ce mouvement a du etre de faible amplitude et, probablement, entrainer les artefacts dans leur ensemble. Par consequent, s'il existait une certaine organisation des activites, elle devrait encore etre visible a travers les analyses spatiales.

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Fig.26 : Riencourt-les-Bapaume (Pas-de-Calais), chantier nord, niveau C : Repartition spatiale des artefacts par quart de m2, toutes categories confondues. (Effectiftotal: 18653)

Lors d'une precedente etude du gisement de Riencourt-lesBapaume, l'etude spatiale d'une surface attenante a celle prise en compte ici avait ete realisee (Ameloot-Van der Heijden, 1991). Si nous faisons un rapprochement de nos resultats, nous constatons que les deux surfaces sont complementaires et que la jonction se fait de fayon logique. Nous retrouvons la zonation en bandes orientees NE/ SW, ainsi que la localisation des plus faibles densites dans la partie centrale.

l'ensemble des artefacts. Cette localisation differentielle peut etre inherente a des phenomenes taphonomiques, mais elle peut aussi etre interpretee comme resultant d'une organisation spatiale des activites de debitage. En effet, par deduction, les debris et dechets de taille inferieurs a 20 mm apparaissent essentiellement localises dans le quart SE, alors que les produits de debitage soot plutot au sud et au sud ouest.

La seconde grille presente Jes artefacts contenus dans les bases de donnees, c'est a dire essentiellement les nucleus et les produits de debitage (Fig.27).

Conclusion :

La repartition de ces produits met en evidence une concentration dans la partie sud de la zone prise en compte. 11 existe done un leger decalage par rapport a celle de

64

Les artefacts du niveau C presentent des zones de concentrations imputables a I 'existence du talweg fossile. En outre, ii semble y avoir une localisation differentielle entre /es nucleus et produits de debitage, d'une part, et /es dechets de taille et fragments inferieurs a20 mm, d'autre part.

Chapitre 3 : Presentation generale des industries lithiques

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Fig.27: Riencourt-les-Bapaume (Pas-de-Calais), chantier nord, niveau C: Repartition spatiale des artefacts contenus dans la base de donnee servant de reference. (Effectiftotal: 9107)



qu'ils aient ete separes dans l'espace, soit parce qu'ils etaient l'ceuvre d'artisans differents specialises dans l'un ou l'autre des concepts de debitage, soit parce qu'ils correspondaient a des activites differentes. - la seconde serait que les deux formes de debitage traduisent le passage de deux groupes culturels differents en un meme endroit et ce, dans un laps de temps suffisamment court pour qu'ils soient enfouis dans une meme couche sedimentaire.

Repartition spatiale des chaines operatoires de debitage

Dans un premier temps, nous essayerons de savoir si le niveau C est homogene ou s'il resulte du melange d' occupations attribuables a des groupes culturels differents. Pour cela, nous allons confronter la repartition spatiale des artefacts issus d'un debitage Levallois a ceux provenant d'un debitage volumetrique de lames. Le debitage non Levallois n'a pas ete figure ici, puisqu'il est identique a la repartition generale. En effet, il presente les memes bandes zonales et ne semble done pas s'individualiser de l'ensemble. Les artefacts non Levallois seront neanmoins presentes par categories technologiques, lorsque dans un second temps, nous decomposerons les chaines operatoires afin de determiner s'il existe une organisation des activites.

Pour faire la part des choses, il faudrait prendre en compte d'autres informations que celles se rapportant a la repartition spatiale. Ainsi, nous pourrions etayer la premiere hypothese par !'existence de similitudes au niveau des modalites employees pour les differents concepts de debitage ; comme l'utilisation du silex senonien en tant que matiere premiere, qu'il faut cependant relativiser car elle ne reflete pas un choix mais une adaptation aux conditions locales ou encore, l'exclusivite du percuteur dur. De meme, nous pourrions alimenter la seconde hypothese par le fait que les deux concepts de debitage sont differents. Alors que le debitage Levallois correspond a une gestion de la surface des nucleus, le debitage laminaire s'attache a exploiter son volume. De plus, les finalites de production sont elles aussi differentes.

Ces deux grilles de repartition spatiale sont tres interessantes (Fig.28a et 28b ). Elles traduisent un decalage important entre la localisation du debitage Levallois et celle du debitage larninaire. Les artefacts des chaines operatoires Levallois sont essentiellement concentrees dans le quart SW de la zone consideree. Us ont une localisation qui se singularise de la repartition generale. Ceux issus des debitages volumetriques de lames sont davantage presents dans le quart SE et a l'extrernite NW.

Il faudrait egalement prendre en compte les analyses technotypologiques detaillees qui vont suivre. En outre, des remontages pourraient apporter des informations precieuses sur les eventuelles interactions entre les chaines operatoires Levallois et les laminaires. C'est ce que nous ferons ulterieurement lors de la synthese.

Plusieurs hypotheses sont possibles pour tenter d' expliquer cette difference de localisation : - la premiere serait que les deux types de debitage resultent d'occupations successives d'un meme groupe culture!, mais

65

Chapitre 3 : Presentation generate des industries lithiques • HOMOGENEITE DU NIVEAU C

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Fig.28a: Riencourt-les-Bapaume (Pas-de-Calais), chantier nord, niveau C: Repartition spatiale par quart de metre carre des artefacts de la chaine operatoire Levallois (Effectiftotal: 1756).

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Fig.28b: Riencourt-les-Bapaume (Pas-de-Calais), chantier nord, niveau C: Repartition spatiale par quart de metre carre des artefacts issus d'un debitage volumetrique de lames (Effectiftotal: 518).

66

Chapitre 3 : Presentation generale des industries lithiques

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Fig.29: Riencourt-les-Bapaume (Pas-de-Calais), chantier nord, niveau C: Repartition spatiale des nucleus Levallois et nucleus Levallois laminaires. (Effectiftotal: 120)

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Fig.30: Riencourt-les-Bapaume (Pas-de-Calais), chantier nord, niveau C: Repartition spatiale des eclats et lames Levallois (Effectiftotal: 1636).

67

Chapitre 3 : Presentation generale des industries lithiques

Outre le decalage des concentrations des deu:x types de debitage, une autre observation peut etre faite concernant la distribution des vestiges laminaires. En effet, nous pouvons retrouver les bandes zonales observees dans la repartition generale des vestiges. Cette constatation est interessante, compte tenu de la faiblesse numerique du debitage laminaire par rapport a }'ensemble de l'industrie (2,8 %). Ce ne sont done pas eu:x qui ont influence considerablement cette disposition. Par consequent, on peut dire que le debitage laminaire s'integre a !'ensemble, et qu'il est done anterieur a la coulee de gelifluction qui a fait glisser I' ensemble des vestiges. Dans cette logique, les chaines operatoires Levallois ne peuvent etre qu'anterieures aux laminaires, car elles sont plus en aval et comprises dans le meme niveau limoneu:x geliflue. Cette industrie Levallois se serait developpee quelques metres plus a l' ouest et plus bas dans le versant que l'industrie a lames. Elles se seraient succede dans le temps sur un intervalle relativement court (durant le Debut Glaciaire Weichselien).

• EXISTENCE DE ZONES DE DEBITAGE?

- la chaine operatoire Levallois La repartition des nucleus Levallois n'est pas homogene, quelques concentrations peuvent etre observees, notamment dans le quart SW de la surface (Fig.29). Globalement, ils se rapprochent de la localisation generale des produits issus de chaines operatoires Levallois. Les nucleus Levallois laminaires illustrent davantage le phenomene zonal constate precedemment pour la repartition generale. Neanmoins, cette observation est a nuancer du fait de la quantite restreinte de ces nucleus. En outre, on remarquera que les plus grosses quantites sont situees au sud et non au sud-est. Les eclats Levallois ne sont pas presents de fayon homogene sur toute la surface (Fig.30). IIs semblent beaucoup plus nombreu:x dans la moitie ouest et plus precisement dans le quart SW. II en est de meme pour les lames Levallois. Ces constats rejoignent ceu:x faits sur le plan de repartition generale du debitage Levallois.

II s'agit la d'une hypothese partant d'un constat avere. Mais ii est difficile d'affirmer de fayon categorique que la localisation differentielle observee soit le fait de la non contemporaneite de deu:x industries. D'autres informations, comme les remontages, pourront peut etre nous eclairer ulterieurement, mais al'heure actuelle, il revient achacun de se forger sa propre opinion.

Les eclats debordants ne sont pas tres nombreu:x, ils n'ont ere reconnus que sur la moitie de la surface. Leur repartition est assez eparse et ne traduit aucune concentration particuliere (Fig.31).

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Les eclats debordants



1 eclat NB:non identifiesen maftrise Fig.31 : Riencourt-les-Bapaume (Pas-de-Calais), chantier nord, niveau C : Repartition spatiale par quart de metre carre des eclats debordants (Effectif total : 16).

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Chapitre 3 : Presentation generale des industries lithiques

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Fig.32: Riencourt-les-Bapaume (Pas-de-Calais), chantier nord, niveau C: Repartition spatiale des nucleus non Levallois et nucleus volwnetrique a lames (Effectiftotal: 237).

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Fig.33 : Riencourt-les-Bapawne (Pas-de-Calais), chantier nord, niveau C: Repartition spatiale des eclats non Levallois et des lames (Effectif total : 6672).

69

Chapitre 3 : Presentation generale des industries lithiques

Correspondant a la categorie quantitativement la plus importante, les eclats indifferencies semblent disposes en bandes zonales, avec deux concentrations opposees, l'une au SE, l'autre au NW (Fig.33). Les lames et lamelles presentent les memes dispositions (Fig.33). Cela a tendance a renforcer l'homogeneite entre ces deux types de debitage et, au contraire, a souligner la difference existant avec le debitage Levallois.

- la chaine operatoire laminaire et la chaine operatoire non Levallois Les vestiges issus du debitage volumetrique de lames n'etant pas tres nombreux, ils ont ete positionnes sur les memes grilles que les artefacts non Levallois. Les nucleus non Levallois sont essentiellement situes dans la partie sud de la zone etudiee et au NW (Fig.32). Par ailleurs, il est possible de distinguer la bande zonale dans le quart SE.

Les couteaux a dos naturel ne montrent aucune repartition spatiale originale. Tout comme les eclats indifferencies, ils suivent la disposition generale en bandes zonales avec toutefois, une plus forte concentration au sud, correspondant peut-etre au debitage Levallois (Fig.34).

Pour les nucleus a lames (Fig.32), la repartition est differente de celle des nucleus Levallois. Ils sont relativement epars, mais semblent pouvoir s'integrer a la disposition en bandes deja observee.

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Les eclatsa dos naturals

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Fig.34: Riencourt-les-Bapaume (Pas-de-Calais), chantier nord, niveau C: Repartition spatiale par quart de metre carre des couteaux a dos nature! (Effectiftotal: 621).

• ORGANISA TI0N DES ACTMTES

?

schema de localisation que les nucleus restes bruts. Aucune organisation specifique n'est done mise en valeur.

L' observation des outils amenages selon les categories de supports va permettre de savoir si les outils etaient deplaces par les artisans afin de repondre a une organisation specifique des activites.

La confrontation des outils amenages sur eclats Levallois a tendance laminaire ou non, montre que les outils sont disposes de fa~on eparse sur la surface (Fig.36). D'autre part, la concentration visible au sud correspond a celle beaucoup plus prononcee, presentee par !'ensemble des eclats Levallois. La encore, il n'y a pas d'organisation particuliere.

Si nous observons la repartition des outils amenages sur nucleus (Fig.35), nous constatons qu'ils suivent le meme

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Chapitre 3 : Presentation generale des industries lithiques

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Fig.35 : Riencourt-les-Bapaume (Pas-de-Calais), chantier nord, niveau C : Repartition spatiale des outils amenages sur des nucleus Levallois et non Levallois (Effectif total : 31).

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Fig.36: Riencourt-les-Bapaume (Pas-de-Calais), chantier nord, niveau C: Repartition spatiale des outils amenages sur eclats Levallois et lames laminaires (Effectiftotal: 57).

71

Chapitre 3 : Presentation generate des industries lithiques

supports laminaires, il ne semble pas y avoir non plus d'organisation particuliere (Fig.37).

Les outils sur supports non Levallois soot assez epars (Fig.37). La decoupe zonale est toujours visible, avec un espace plus vide au centre de la surface consideree. Pour les AB

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Fig. 37 : Riencourt-les-Bapaume (Pas-de-Calais), chantier nord, niveau C : Repartition spatiale des outils amenages sur eclats non Levallois et sur lames (Effectif total : 210).

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Fig. 38 : Riencourt-les-Bapaume (Pas-de-Calais), chantier nord, niveau C: Repartition spatiale des outils amenages sur couteaux a dos nature} et eclats debordants (Effectiftotal: 48).

72

Chapitre 3 : Presentation generale des industries lithiques

Les couteaux a dos nature! et les eclats debordants ont ete regroupes pour figurer I' outillage afin de limiter la quantite de grille de repartition spatiale (Fig.38).

seraient exerces posterieurement aux occupations, sur le versant du talwegfossile mis en evidence. Les differences de localisation spatiale entre la chafne operatoire Levallois et celle laminaire, pourraient laisser supposer que le niveau C serait un pa/impseste d'occupations resultant du passage d'au moins deux groupes culturels differents, s 'etant succede dans un temps assez court.

Les outils realises sur couteaux a dos nature! sont disposes un peu partout, mais certains axes semblent decrire la direction NE / SW qui n'est pas sans rappeler celle des bandes zonales. Les eclats debordants, quant a eux, sont disperses sur !'ensemble de la surface.

Les differentes categories technologiques ne presentent pas de localisation particuliere au sein de leur chafne operatoire. Aucune activite ne semble s 'individualiser. Les outils ne sont pas concentres en un endroit precis, ifs sont assez epars sur /es 40 m2 etudies. D 'autre part, /es supports d 'outils sont generalement localises aux memes endroits que /es supports bruts leurs correspondants. Les supports selectionnes ne semblent pas avoir ete transportes ailleurs pour etrefafonnes OU utilises.

Conclusion : Globalement, !es artefacts du niveau C semblent s 'organiser en bandes zonales d'orientation NE I SW, pouvant correspondre a des phenomenes de gelifluxion qui se

73

Chapitre 4: Les supports: premiere echelle d'analyse des strategies de production des outils

CHAPITRE4 LES SUPPORTS : PREMIERE ECHELLE D' ANALYSE DES STRATEGIES DE PRODUCTION DES OUTILS Un besoin / un outil, voila la relation fondamentale qu'il faut avoir en tete a chaque instant, car elle etait sans aucun doute omnipresente dans la vie des Prehistoriques. C'est pourquoi, il est important de considerer la production des outils dans son ensemble, c'est a dire d'evoquer tous les stades de strategie de production depuis la conception jusqu'a I' abandon de l' outil.

1.1 Les supports bruts et retouches I. I. I Caracteristiques techno-typologiques Nous allons decrire l'ensemble des supports en insistant d'abord sur les criteres technologiques qui ont pu influencer les Neandertaliens lors du choix de leurs supports d'outils : - place des supports dans la chaine operatoire (description technologique et quantite de cortex). - soin apporte au debitage des supports (etude des talons).

1. La serie II de Riencourt-lesBapaume, chantier Sud (Pas-deCalais)



Dans un premier temps, nous allons decrire l'ensemble des supports afin de caracteriser les systemes de production mis en place dans les differentes industries lithiques, puis nous les comparerons aux supports d'outils afin de mettre en evidence une eventuelle selection.

Les 143 nucleus constituent 8,9 % de la serie et se repartissent en 50 nucleus Levallois, 83 nucleus a enlevements non predetermines, 2 nucleus a lames et 8 nucleus informes (Tabl.15).

CATEGORIE DE NUCLEUS

Nucleus Nucleus Nucleus Nucleus Nucleus Nucleus Nucleus

LESNUCLEUS: N= 143

NOMBRE Gelives Entiers 46 17 11 9 15 3 2 26 4 2 8 102 41

a enlevements non predetermines sur eclat Levallois recurrent unipolaire Levallois recurrent bipolaire Levallois recurrent centrinete a lames informe TOTAUX

-

-

TOTAL

%

63 20 18 2 30 2 8 143

44,06 13,98 12,59 1,4 20,98 1,4 5,59 100

Tabl.15 : La composition des nucleus, serie II, chantier sud, Riencourt-les-Bapaume.

• Nucleus Levallois a modalite recurrente : N= 50

b) Methode bipolaire : N= 2

a) Methode unipolaire parallele et unipolaire convergente : N= 18

Cette fois, les nucleus sont debites a partir de deux plans de frappe opposes, prealablement amenages. Les enlevements se croisent et sont guides par les aretes des eclats anterieurs. La modalite est recurrente, plusieurs eclats predetermines sont produits par surface delimitee, du moins au cours de la derniere phase d'exploitation. Les produits sont plus allonges que dans la methode precedente. La couverture corticale est nulle dans un cas et equivalente a environ 35 % dans l'autre. La preparation de la surface de plan de frappe n'est pas necessaire, puisque ceux-ci sont tres obliques par rapport a la surface de debitage et qu'ils n'occupent que les parties

Les nucleus presentent des enlevements partant d'un meme plan de frappe amenage (Fig.83, n°1). Ils sont le plus souvent de direction parallele, parfois convergente. Plusieurs eclats predetermines ont ete debites par surface, du moins dans le dernier stade d'exploitation. Les produits sont de forme quadrangulaire et de petites dimensions, etant donne le degre d'exploitation. La quantite de cortex presente sur la surface de debitage est variable, allant de O a 45 %, avec une moyenne de 19 %.

extremes.

74

Chapitre 4: Les supports: premiere echelle d'analyse des strategies de production des outils

c) Methode centripete: N= 30

• Nucleus informe : N= 8

Cette methode est la mieux representee au sein du niveau (Fig.83, n°2, 4, 5 et 6). Les plans de frappe occupent generalement le pourtour de la piece, lui donnant une forme circulaire, le reste de la surface de plan de frappe pouvant etre laisse brut (assez souvent cortical). Les enlevements sont de direction centripete et plusieurs eclats sont debites par surface (generalement deux), avant la preparation suivante. Ils sont de forme quadrangulaire, souvent plus larges que longs. L'exploitation est tres poussee dans l'ensemble, laissant des nucleus relativement plats et a l'etat d'exhaustion.

Enfin, quelques nucleus portent les traces d'enlevements anarchiques, dont la lecture est brouillee par des stigmates de gel. Par consequent, il n'a pas ete possible de les rapprocher d'un type de debitage particulier.

• Nucleus

aenlevements non predetermines



Ils sont nombreux au sein de l'assemblage, puisqu'ils representent 76 %. On denombre 30 % de produits issus d'un debitage Levallois, parmi lesquels les eclats sont largernent plus nombreux (Tabl.16). En outre, pres de 50 % des produits de debitage sont fractures.

: N= 83

a) Nucleus sur bloc : N= 63

Tousles artefacts concernes n'ont pas fait l'objet d'une etude approfondie. Neanmoins, l'echantillon etudie pour chacune des categories est suffisamment important pour etre representatif.

Ce sont des nucleus presentant un debitage sans predetermination. Les plans de frappe sont parf ois sommairement amenages mais il ne s'agit pas d'une constante. Le debitage semble repondre a un certain opportunisme, lie a la morphologie du nucleus. Les enlevements peuvent etre de direction unipolaire (Fig.83, n°3), bipolaire ou centripete. Parfois, certains enlevements partent de negatifs anterieurs. Ils sont plutot massifs et souvent d'aspect globuleux. Les produits sont de dimensions et d'aspects divers, avec des plages de cortex plus ou moins etendues, de Oa 80 %, avec 26 % en moyenne.

• Les produits et sous-produits Levallois: N= 415 a) Les eclats Levallois : N= 318 Les eclats Levallois sont de morphologie typique, grands, larges et plats. Ils presentent les negatifs d'enlevements correspondant aux differentes methodes, unipolaire, bipolaire et centripete. La quantite de cortex, observee sur 66 % des eclats Levallois, est en moyenne de 1 %, soit, quasiment nulle. En effet, 90 % en sont completement depourvus ; quant aux autres, les valeurs fluctuent entre 5 et 20 % au maximum.

b) Nucleus sur eclat : N= 20 Proche du debitage decrit ci-dessus, il en differe par le support. Ce sont de gros eclats exploites sur la face inferieure qui presente des convexites naturelles exploitables. Environ 14 % des nucleus sont concernes par cette methode que l'on peut caracteriser "d'economie de preparation". Generalement, les enlevements obtenus sont de petites tailles et relativernent peu nombreux. Les eclats supports sont le plus souvent corticaux, provenant probablement de l'epannelage ou de la mise en forme de blocs d'assez grandes dimensions. L'etendue du cortex est en moyenne de 25 % (0 a 60 %).

• Nucleus

LESPRODUITS DEDEBITAGE: N= 1461

b) Les lames Levallois : N= 30 Les lames sont beaucoup plus rares que les eclats Levallois (7 % des produits Levallois). L'allongement, caracteristique de ces produits, ne semble pas avoir ete un but particulierement recherche. La couverture corticale evaluee sur l'ensemble des lames Levallois, est identique a celle des eclats, soit 1 % en moyenne, avec des extremes de 5 a 15 %. 78 % des lames Levallois sont des produits de plein debitage.

a lames : N= 2

c) Les pointes Levallois: N= 38 Deux nucleus se distinguent dans l'assemblage. Ils presentent des caracteristiques de debitage proches de celles observables sur les nucleus laminaires du Paleolithique superieur. L'exploitation se fait par l'intermediaire d'une methode bipolaire. Les deux plans de frappe, soigneusement amenages, sont situes sur les deux extremites longitudinales du nucleus. L'exploitation se fait dans le volume de la piece par une gestion semi-tournante. On obtient alors des lames assez etroites. L'un des nucleus est depourvu de cortex, l'autre presente une surface corticale d'environ 40 %. La presence de ces deux pieces reste anecdotique.

Representant 9 % des produits Levallois, les pointes Levallois sont quasiment toutes de deuxieme ordre (Fig.83, n°11). 90 % d'entre elles sont depourvues de cortex. Les 4 autres en comportent de 5 a 15 %. d) Les eclats debordants : N= 29 Ils sont relativement peu nombreux dans l'assemblage. Ils correspondent des amenagernents de convexite, indifferemment en lateral droit ou gauche. La quantite moyenne de cortex est de 1 % en moyenne, et trois pieces seulement en comportent 5 %.

a

75

Chapitre 4: Les supports: premiere echelle d'analyse des strategies de production des outils

PRODUITSDE DEBITAGE

NOMBRE Entiers Fractures

TOTAL

% 2,46 10,54 24,57 10,4 19,78 3,22 0,62 21,77 2,05 2,6 1,99 100

Entame Eclat cortical Eclat a cortex residuel Couteau a dos naturel Eclat indifferencie de plein debitage Eclat laminaire Eclat Kombewa Eclat Levallois Lame Levallois Pointe Levallois Eclat debordant

20 77 191 87 114 31 5 149 20 30 19

16 77 168 65 175 16 4 169 10 8 10

36 154 359 152 289 47 9 318 30 38 29

Total des produits de debita2e

743

718

1461

Tabl.16: Details des produits de debitage, serie II, chantier sud, Riencourt-les-Bapaume.

effectuee sur un echantillon de pieces constitue de l'ensemble des lames et pointes Levallois et d'une partie des eclats Levallois et debordants (Tabl.17) :

- REPRESENTATION DES DIFFERENTS TYPES DE TALON :

La reconnaissance des talons dans le but d'evaluer !'importance de la preparation des differents supports, s'est

NOMBRE TALON DE PIECES RECONNAISSABLE TYPES DE PRODUITS TOTAL DETAILLEES Nombre % Eclat Levallois Lame Levallois Pointe Levallois Eclat debordant

318 30 38 29

209 (66 %) 30 38 12 (41 %)

195 22 35 12

93 73 92 100

TOTAL

415

289

264

91

Tabl.17 : Les pieces Levallois concemees par l'etude des talons, serie II, chantier sud, Riencourt-les-Bapaume.

70 60 □ Diedre

50

■ Facette

40

(¾)

IIIILisse

30

■ Ote

20

EIPunct.

10 0 Eclat Levallois

Lame Levallois

Pointe Levallois

Eclat Debordant

Les produitsLevallois

Fig.39 : Les differents types de talons des produits Levallois, serie II, chantier sud, Riencourt-les-Bapaume.

lisses arrivent ensuite, avec respectivement 36, 32 et 34 %. Les talons diedres representent 14 % pour les eclats Levallois et 11,5 % pour les pointes, ce qui n'est pas negligeable. lls

D'apres le graphique (Fig.39), on peut constater que les talons facettes sont les mieux representes sur les eclats (45 %), lames (59 %) et pointes Levallois (51,5 %). Les talons 76

Chapitre 4: Les supports: premiere echelle d'analyse des strategies de production des outils

sont plus rares sur les lames. Enfin, les talons otes et punctiformes sont presents mais en faible quantite travers ces trois categories.

Ils sont de morphologies et de dimensions variables. L'etendue de cortex dependant de l'epaisseur du dos est comprise entre 5 et 70 %, avec une moyenne de 26 %.

n semble done y avoir une certaine unite au niveau du debitage des produits Levallois. Tous semblent avoir ete soigneusement prepares, d'apres !'importance du facettage des talons (IF = 60). Par contre, les eclats debordants s'individualisent puisque les talons lisses y sont deux fois plus nombreux que les facettes (50 % contre 25 %).

e) Les eclats de plein debitage : N= 310

a

Ces eclats indifferencies ne comportent pas de cortex. Ils n'ont pas non plus de constantes dans leurs caracteristiques.

f) Les eclats Kombewa : N= 9 Ces eclats, totalement depourvus de cortex, sont relativement rares au sein de l'industrie lithique.

• LES PRODUITSINDIFFERENCIES : N= 1046 Ils representent 70 % des produits de debitage. 11faut noter que les eclats laminaires, ont ete integres aux autres categories en fonction de la quantite de cortex qu'ils presentaient.

REPRESENTATION DES INDIFFERENCIES:

Contrairement aux produits Levallois qui comportaient essentiellement des talons facettes, les talons des eclats indifferencies sont tres majoritairement lisses (Fig.40). Les eclats corticaux et les eclats a cortex residuel ont des talons proportionnellement identiques, domines par les talons lisses (43 %), puis les facettes (23 et 21 %), offrant ensuite des quantites variables de diedres, punctiformes, corticaux et talons otes. Les eclats de plein debitage connaissent la meme repartition, avec toutefois, plus de 50 % de talons lisses. De meme, les talons des entames se distinguent legerement des precedents par la forte proportion des talons otes (17 %) et corticaux (12 %). Quant aux couteaux a dos nature!, ils ont davantage de talons facettes que les autres categories (33 %) mais les lisses restent dominants (37,5 %). Enfin, les eclats Kombewa ont autant de talons diedres que de lisses et de punctiformes.

Constituant la phase d'epannelage du nucleus, ces eclats ont une face superieure entierement recouverte de cortex. Certains sont completement debites dans l'epaisseur de l'enveloppe corticale. Ils ne sont pas tres nombreux et peuvent suggerer que le degrossissage des nucleus a pu se derouler en partie, a l'exterieur du site. b) Les eclats corticaux: N= 160 Ces eclats comportent en moyenne 66 % de cortex avec des valeurs comprises entre 50 et 95 %. Ils sont de formes et de dimensions variables et ne portent aucune trace de preparation anterieure aleur debitage.

acortex residue!

: N= 3 79

Tout comme les precedents, ii s'agit d'eclats non predetermines, comportant cette fois moins de 50 % de cortex sur leur face superieure (18 % en moyenne). La encore, les modules sont divers. d) Les couteaux

ados naturel:

PRODUITS

Tout comme pour les produits Levallois, les indifferencies n'ont pas tous servi de supports a l'etude des talons (Tabl.18):

a) Les entames : N= 36

c) Les eclats

TALONS DES

Globalement, la preparation des plans de frappe precedant le debitage des eclats indifferencies, est moins importante que pour les produits Levallois. II n'existe pas de differences majeures entre les categories, tout au plus quelques variations peu significatives.

N= 152

TYPES DE PRODUITS Entame Eclat cortical Eclat acortex residue! Eclat de plein debitage Couteaux a dos naturel Eclat Kombewa TOTAL

NOMBRE DE PIECES TOTAL EXAMINEES 12 36 160 37 379 154 310 164 152 91 9 3

1046

461

TALON RECONNAISSABLE Nombre % 7 58 81 30 126 82 124 76 83 91 100 3 373 81

Tabl.18: Les pieces indifferenciees concemees par l'etude des talons, serie II, chantier sud, Riencourt-les-Bapaume.

77

Chapitre 4: Les supports: premiere echelle d'analyse des strategies de production des outils

60 ~- - - -----50 -t- ---- ----

40 (%) 30

- ----------

----

- -------, -

-----

-----11 \ ] ---

--

---;

+---------liil-----➔/C::l-------------1':'il---------l

+- -

-_..-------l

20 -t- -

-f cl----

'/ l-----+

I l'---

-

■ Cortical □ Diedre

IIFacette CILisse

-

l!IOte

10

IIPunct.

0

Entame

Eclat cortical

Eclat residue)

Couteau ados

Eclat de plein Eclat Kombewa debitage

Les produits indifferencies

Fig.40: Les differents types de talon des produits indifferencies, serie II, chantier sud, Riencourt-les-Bapaume.

inferieurs a 70 mm (Tabl.19). Mais lorsque l'on compare les categories entre elles, certaines differences peuvent etre constatees. Ainsi, les nucleus de type recurrent bipolaire apparaissent comme les plus massifs de tous. En moyenne, ils sont dominants dans les trois dimensions, longueur, largeur et epaisseur. Ce sont eux egalement qui presentent les plus fortes sections. Les nucleus recurrents centripetes sont, quant a eux, les plus petits. Cela etant directement lie a leur stade d'exploitation tres pousse. De plus, ils sont en moyenne, plus longs que larges, ce qui n'est pas le cas des autres nucleus. Enfin, les nucleus recurrents unipolaires ont des mesures intermediaires et une section relativement fine.

1.1.2 Caracteristiques dimensionnelles Outre les criteres technologiques, la selection des supports pourrait egalement etre influencee par les caracteristiques dimensionnelles.



LESNUCLEUS :

• Nucleus Levallois a modalite recurrente : Les nucleus Levallois de la serie II du chantier sud sont de dimensions plutot reduites dans l'ensemble, puisque tous sont

NUCLEUS LEVALLOIS

MOYENNES

LONGUEUR (mm) Ecart-type LARGEUR (mm) Ecart-type EPAISSEUR (mm) Ecart-type MODULE(L / I) SECTION(I / e)

Recurrent unipolaire

Recurrent bipolaire

Recurrent centripete

55,1 23,4 59,8 19,9 22,5

60 11,3 66,5 2,1 35 7,1 0,9 1,9

52,2 11 48,2 10,6 18,3 6,5 1,2 2,6

8,8

0,9 2,7

Tabl.19 : Caracteristiques metriques des nucleus Levallois entiers, serie II, chantier sud, Riencourt-les-Bapaume.

S'il existe des differences dimensionnelles entre les categories de nucleus, on constate egalement une certaine homogeneite au sein de chacune d'entre elles. En effet, il semblerait que le debitage ait ete pousse jusqu'a un certain stade au-dela duquel le nucleus etait abandonne. Ainsi, les nucleus recurrents unipolaires sont compris entre 30 et 60 mm, aussi bien dans le sens de la longueur que dans celui de la largeur ; les nucleus recurrents bipolaires sont regroupes entre 50 et 70 mm de long et 65 a 70 mm de large ; les nucleus recurrents centripetes sont entre 35 et 70 mm pour la longueur et 30 a 60 mm pour la largeur.

• Nucleus a enlevements non predetermines : II existe des differences assez marquees entre les nucleus a debitage non predetermine et les nucleus a lames (Tabl.20). Les nucleus a debitage indifferencie et les nucleus sur eclat ont des caracteristiques semblables du point de vue de leurs longueurs et de leurs largeurs. Les dimensions varient entre 40 et 60 mm de longueur et de largeur pour les nucleus indifferencies, et entre 40 et 70 mm de longueur et 30 et 70 mm de largeur, pour les nucleus sur eclat. Par contre, les nucleus sur eclat sont plus fins que les autres, ceci 78

Chapitre 4: Les supports: premiere echelle d'analyse des strategies de production des outils

nucleus a lames sont naturellement les plus allonges et ils sont aussi relativement minces. Ils ont tous deux des largeurs similaires et leurs longueurs sont respectivement de 50 et 70 mm.

probablement du fait de leur support de depart. Les nucleus informes sont les plus massifs car les blocs de depart sont assez grands et ne comportent que quelques enlevements. D'autre part, il s'agit le plus souvent de blocs grossiers plutot cubiques aux dimensions tres variables. En.fin, les deux

MOYENNES

LONGUEUR (mm) Ecart-tvoe LARGEUR(mm) Ecart-type EPAISSEUR (mm) Ecart-type MODULE(L / 1) SECTION(1/ e)

NUCLEUS A DEBITAGE NON PREDETERM. Nucleus Nucleus Nucleus indifferencie sur eclat informe 52,7 11,7 49,6

52,5 11,5 49,9

11,8

8,6

25,6 10,9 1,06 1,94

19,8 9,5 1,05 2,52

70,75 21,5 51,25 9,1 36,25 11,2 1,38 1,41

NUCLEUS ALAMES 60 14,1 27,5 0,8 21 5,7 2,18 1,31

Tabl.20 : Caracteristiques metriques des nucleus indifferencies entiers, serie II, chantier sud, Riencourt-les-Bapaume.



LESPRODUITS DEDEBITAGE :

• Les produits Levallois : Les produits Levallois ont des caracteristiques dimensionnelles differentes selon les categories (Tabl.21). Les eclats Levallois sont les plus petites pieces en moyenne. Ils sont de forme quadrangulaire et relativement plats. Les lames sont plus allongees que les eclats ; elles sont plus longues, plus etroites et plus fines que les precedents. 11 existe une grande variabilite dimensionnelle entre elles

MOYENNES

LONGUEUR (mm) Ecart-tvoe LARGEUR (mm) Ecart-type EPAISSEUR (mm) Ecart-tvoe MODULE(L / 1) SECTION(l / e)

(coefficients de variation tous superieurs a 20, excepte pour l'epaisseur des eclats debordants). Les pointes Levallois sont plus longues que les eclats, mais globalement aussi larges et aussi fines. II n'y a done pas de constantes au niveau de leurs dimensions. Entin, les eclats debordants ont des caracteristiques similaires a celles des eclats Levallois. Les produits Levallois sont dans !'ensemble relativement plats. Leurs dimensions moyennes varient selon les criteres typologiques, mais il n'y a pas de constante marquee.

PRODUITS LEVALLOIS Eclat Levallois Lame Levallois Pointe Levallois Eclat debordant 59 57 72 65 15,7 44 11,2 11 3,1 1,29 4

21 30 10 9 3 2,4 3,33

15 44 10 12 3 1,48 3,67

24 47 14 12 2 1,25 3,92

Tabl.21 : Caracteristiques metriques des produits Levallois entiers, serie II, chantier sud, Riencourt-les-Bapaume.

observable. Les eclats de plein debitage sont plus petits en moyenne que les precedents. 11 existe un noyau de concentration, compris entre 40 et 60 mm de long et 20 et 40 mm de large, autour duquel gravitent cependant de nombreuses pieces. Ces eclats apparaissent egalement comme plus minces. Les couteaux a dos naturel se distinguent quant a eux, par leur allongement, cause par de plus grandes longueurs. Entin, les eclats Kombewa sont de dimensions moyennes et ont une faible epaisseur.

• Les produits indifferencies : Nous pouvons constater des differences de dimensions entre les categories typologiques des produits indifferencies (Tabl.22). Ainsi, les entames, eclats corticaux et eclats a cortex residue!, ont des dimensions similaires, autour de 60 mm de longueur et 40 mm de largeur. Les ecarts entre les pieces sont assez importants (environ 40 a 50 mm en longueur et en largeur) et aucune tendance generale n'est

79

Chapitre 4: Les supports: premiere echelle d'analyse des strategies de production des outils

MOYENNES

Entame LONGUEUR {mm) ECART-TYPE LARGEUR{mm) ECART·TYPE EPAISSEUR {mm) ECART-TYPE MODULE(L I 1) SECTION{I/ e)

62 23 37 10 16 5 1,68 2,31

Eclat cortical 60 21 42 16 16 8 1,43 2,62

PRODUITS INDIFFERENCIES A cortex Couteau a Plein residuel dos naturel debitage 59 66 53 15,9 17 16 42 38 37 10,7 11 12 13 12 13 4,6 4 6 1,4 1,74 1,43 3,23 2,92 3,08

Eclat Kombewa 57,3 25 42 17 10,7 3 1,36 3,92

Tabl.22 : Caracteristiques metriques des produits indifferencies entiers, serie II, chantier sud, Riencourt-les-Bapaume.

Lorsque l'on compare les produits indifferencies avec les produits Levallois, precedemment etudies, nous constatons des similarites au niveau des dimensions moyennes (toutes les pieces sont de l'ordre de 60 mm en moyenne). Cependant, les constantes observees dans les produits de debitage Levallois n'ont pas ete retrouvees pour les indifferencies. Les tendances de "standardisation" ne sont done effectives que dans le premier cas.

1.2 Les supports d'outils 1.2.1 Types de supports utilises Parmi les supports, ce sont les eclats indifferencies, de plein debitage et a cortex residue! (53 %) qui sont les plus retouches, suivis par les eclats Levallois (16 %) (Tabl.23).

NOMBRE Entier Fracture 2 1 3 3 20 27 4 7 5 4 18 1 6 4 5 15 8 50 33 55 50 21 13 1 212 144

SUPPORTS Nucleus Levallois recurrent centrioete Nucleus a enlev. non predetermines Nucleus sur eclat Eclat Levallois Eclat Levallois acortex residuel Lame Levallois Pointe Levallois Eclat debordant Entame Eclat cortical Eclat a cortex residuel Eclat indifferencie de plein debitaize Couteau a dos naturel Eclat Kombewa TOTAL

-

T

%

2 4 3 47 11 5 22 7 9 23 83 105 34 1 356

0,56 1,12 0,84 13,2 3,09 1,4 6,18 1,97 2,53 6,46 23,32 29,5 9,55 0,28 100

Tabl.23 : Les supports d'outils de la serie II du chantier sud de Riencourt-les-Bapaume. Les couteaux a dos nature! sont egalement assez souvent utilises (9,5 %), tout comme les pointes Levallois (6,2 %). Les autres types de supports, comme les lames, les eclats debordants et les Kombewa, sont moins frequemment transformes en outil. D'autre part, il faut noter que quelques nucleus, Levallois ou non, ont ete occasionnellement retouches. ♦

Tres peu de nucleus ont servi de supports d'outils, mais leur utilisation n'est cependant pas a negliger car il ne s'agit theoriquement pas de supports privilegies. Deux nucleus Levallois recurrents centripetes ont ete retouches. L'un comporte 20 % de cortex, l'autre en est depourvu. Nous ne pouvons guere depasser le stade de !'observation etant donne la faible quantite de pieces concemees.

LESNUCLEUS:

80

Chapitre 4: Les supports: premiere echelle d'analyse des strategies de production des outils

De meme, quatre nucleus a enlevements non predetermines et trois nucleus sur eclat ont ete transformes en supports d'outils. Pour les premiers, la quantite moyenne de cortex des supports d'outils est similaire a celle des supports pris dans leur globalite (25 et 26 %). Pour les seconds, elle est inferieure (17 % au lieu de 25 %). Les nucleus qui ne presentaient pas de surface corticale n'ont pas ete retenus par les artisans, ni d'ailleurs, ceux qui en comportaient plus de 40 %.

eclats debordants, avec 43 % de facettes au lieu de 25 % et 25 % de lisses au lieu de 50 %. Les variations constatees conduisent a penser que les produits Levallois ayant servi de supports d'outils n'ont pas ete selectionnes d'apres des caracteristiques purement technologiques. Le fait qu'il s'agisse de produits predetermines, illustre a lui seul, le soin apporte lors de leur debitage. • Les produits indifferencies :



LESPRODUITS DEDEBITAGE : Pour toutes les categories de supports d'outils, on constate que les proportions des differents types de talon sont similaires acelles obtenues pour !'ensemble de leur categorie. On enregistre certaines variations, mais les talons lisses restent toujours majoritaires. Tous les autres types de talon sont representes.

• Les produits Levallois : Les eclats et les pointes sont frequents panni les supports d'outils. Les eclats Levallois transformes en outil possedent les memes caracteristiques que !'ensemble des pieces de cette categorie, tant au niveau de la quantite de cortex que des types de talons. La selection des eclats Levallois et des pointes, ne semble done pas basee sur ces criteres technologiques.

Les etendues de cortex sont egalement similaires. Ceci montre que les supports indifferencies ne semblent pas avoir ete selectionnes en fonction de ces criteres.

Les talons des lames Levallois retouchees sont essentiellement lisses (60 %) et facettes (40 %), proportions inverses de celles obtenues pour !'ensemble de leur categorie. Pour les pointes, la dominance des facettes s'est accentuee (70 % contre 51,5 %), aux depens des talons lisses (15 au lieu de 34 %). Enfm, on observe la meme tendance pour les

1.2.2 Selection preferentielle des supports ? Apres avoir decrit les supports d'outils, il est important de prendre en compte la totalite de l'industrie lithique, de fa\!on amettre en evidence d'eventuelles selections preferentielles.

TYPESDESUPPORTS

INDICES DE TRANSFORMATION

Nucleus Levallois recurrent centripete Nucleus a enlev. non predetermines Nucleus sur eclat Eclat Levallois Lame Levallois Pointe Levallois Eclat debordant Entame Eclat cortical Eclat acortex residue! Couteau ados naturel Eclat indifferencie de plein debita~e Eclat Kombewa

TOTAL

6,7 6,4 15 18,2 17 57,9 24,1 25 14,4 21,9 22,4 33,9 11,11 22,5

ORDRE 12 13 9 7 8

1 4 3 10 6 5 2 11

MOYENNE

Tabl.24: Les indices de transformation des supports d'outils, serie II, chantier sud, Riencourt-les-Bapaume.

D'apres les indices de transformation obtenus (Tabl.24), nous constatons que dans la serie II, ce sont les pointes Levallois qui sont preferentiellement amenagees en outils. Ensuite, les eclats et entames issus de debitage indifferencie sont fortement retouches. D'autre part, on constate que les couteaux a dos et les eclats debordants sont souvent utilises, peut etre du fait de leur morphologie particuliere. Quant aux lames Levallois, plutot discretes en valeur absolue, elles ont

un indice de transformation aussi important que celui des eclats Levallois. Les eclats Kombewa n'ont ete retouches que marginalement. Ce mode de debitage particulier ne semble pas avoir interesse les artisans. Enfin, les nucleus ne sont qu'occasionnellement retouches.

81

Chapitre 4: Les supports: premiere echelle d'analyse des strategies de production des outils

1.2.3 Utilisation differentielle des supports ?



LES PRODUITSDE DEBITAGE :

• Les produits Levallois : ♦ LES NUCLEUS :

Les nucleus servent de supports a toutes les categories d'outils (Tabl.25), excepte ceux du groupe Paleolithique superieur. Aucune association support / outil privilegiee ne se degage des observations et ce, quel que soit le type de nucleus.

GR0UPES D'0UTILS

Outil convergent Autre racloir Groupe IV Outil comoosite Divers TOTAL

A DEBIT AGE NUCLEUS NUCLEUS LEVALLOIS NONPREDETERMINE Recurrent Nucleus Nucleus centripete indifferencie sureclat I I I 2 I I I I 4 2 3

Tabl.25: Les nucleus selon les principaux groupes d'outils, serie II, chantier sud, Riencourt-les-Bapaume.

GR0UPES D'0UTILS Outils convergents Autres racloirs Groupe IV Outils composites Divers TOTAL

Les produits Levallois sont frequemment utilises pour servir de supports a l'outillage (Tabl.26). Comme pour les nucleus, aucun outil de type Paleolithique superieur n'y prend place. D'autre part, certaines tendances apparaissent concemant les relations entre categories de supports et types d'outils. Ainsi, les eclats Levallois sont essentiellement les supports de racloirs (surtout des racloirs simples). Les outils composites sont egalement assez nombreux, mais on peut constater qu'ils representent toujours a peu pres la meme proportion dans chaque categorie. Les encoches et denticules sont aussi frequents que les outils convergents. Enfin, les divers sont peu representes. Pour les lames Levallois, ce sont les racloirs qui sont encore majoritaires, mais cette fois, il n'y a aucun outil convergent. Les autres categories d'outils sont presentes dans des proportions similaires a celles des eclats Levallois. Quant aux pointes Levallois, elles ont ete utilisees differemment des lames, puisque 45 % d'entre elles sont retouchees en outils convergents. D'autre part, les autres racloirs sont assez bien representes, contrairement aux encoches et denticules qui sont plutot rares. Enfin, les eclats debordants sont principalement les supports de racloirs non convergents, puis des encoches / denticules et des outils composites.

PRODUITS LEVALLOIS Pointe Levallois Eclat Levallois Lame Levallois % % % Nbre Nbre Nbre 10 17,2 10 45.5 2 4 19 32.8 40 18.2 11 1 I 4,5 19 20 22,4 1 5 22,7 13 20 1 9,1 5 8,6 20 2 22 100 58 100 5 100

Eclat debordant % Nbre

-

-

3 2 2

42,8 28,6 28,6

7

-

100

Tabl.26: Les produits Levallois selon les principaux types d'outils, serie II, chantier sud, Riencourt-les-Bapaume.

Dans !'ensemble, les differents types d'outils sont presents dans chaque categorie de produits de debitage. Les entames ne sont pas souvent retouchees ; outre les encoches et denticules, ce sont les outils du groupe ID et les outils composites qui y prennent place, ainsi qu'un racloir. Pour les eclats corticaux, les resultats sont comparables, mis a part !'absence d'outils de type Paleolithique superieur et d'outils convergents. Les eclats a cortex residuel sont majoritairement utilises pour les encoches et denticules, comme les autres supports, puis pour les racloirs et les outils composites. Les autres types d'outils sont plus rares. Pour les eclats de plein debitage, on peut observer les memes tendances, avec toutefois, davantage d'outils convergents et d'outils divers. Les couteaux a dos naturel sont utilises de la meme fayon que les eclats de plein debitage. Enfm, un seul eclat Kombewa a ete retouche en encoche.

Dans !'ensemble, les eclats Levallois servent plutot de supports aux differents types de racloirs, comme les lames Levallois, qui cependant, ne sont jamais transformees en supports d'outils convergents. Ces derniers prennent place preferentiellement sur les pointes Levallois. Les eclats debordants servent quant a eux de supports aux racloirs et aux encoches / denticules. • Les produits indifferencies : Les relations existant entre les supports indifferencies et les types d'outils sont differentes de celles constatees pour les supports Levallois (Tabl.27). En effet, les outils les plus frequemment rencontres sont les encoches / denticules et non plus les racloirs. D'autre part, les outils convergents sont assez peu representes, dans des proportions similaires aux outils de type Paleolithique superieur.

82

Chapitre 4: Les supports: premiere echelle d'analyse des strategies de production des outils

Entame

GROUPES D'OUTILS

Nbre

%

PRODUITS INDIFFERENCIES Eclat A cortex Couteau a Plein cortical residuel dos Daturel debitae:e % Nbre % Nbre % Nbre % Nbre

Outils convergents Autres racloirs Groupe III Groupe IV Outils composites Divers

-

-

-

-

1 2 4 2

11,1 22,2 44,4 22,2

6

26,09

-

-

TOTAL

9

100

-

-

10 6 1 23

43,47 26,09 4,35

100

3 21 3 37 11 8 83

3,61 25,3 3,61 44,59 13,25 9,64

3 10 1 13 1 6 34

100

8,82 29,41 2,94 38,24 2,94 17,65

10 24 6 33 10 22

9,52 22,86 5,72 31,43 9,52 20,95

100

105

100

Eclat Kombewa % Nbre

-

-

-

1

100

-

-

1

100

-

-

Tabl.27: Les produits indifferencies selon les principaux groupes d'outils, serie II, chantier sud, Riencourt-les-Bapaume.

Dans !'ensemble, les produits indifferencies sont plut6t utilises pour servir de supports aux encoches et denticules. 11 n'existe pas de grandes differences entre les categories de supports, tout au plus de petites variations.

Dans la serie II du chantier sud de Riencourt-les-Bapaume, ii semble done exister des relations preferentielles entre certaines categories d'outils et certains types de supports. Dans /'ensemble, les produits Levallois et /es produits indifferencies ne servent pas de supports aux meme outils. Soulignons que ces relations ne sont pas exclusives, mais plutot le rejlet de tendances.

Les nucleus Levallois recurrents centripetes utilises pour servir de supports aux outils sont parmi les plus grands de leur categorie (Tabl.28). La largeur est constante, de l'ordre de 50 mm. Mais il nous faut relativiser ces constatations du fait du nombre restreint de pieces concemees. Les nucleus indifferencies et ceux sur eclat, ne semblent pas avoir ete retenus d'apres un critere metrique commun (Fig.41 et 42). Cependant, il est possible que chacun d'entre eux aient presente des caracteristiques morphometriques particulieres, correspondant aux attentes des tailleurs.

80

1.2.4 Caracteristiques supports d' outils ♦

dimensionnelles

des



60

a

LESNUCLEUS:

MOYENNES

LONGUEUR (mm) Ecart-type LARGEUR(mm) Ecart-type EPAISSEUR(mm) Ecart-tvPe MODULE(L / l) SECTION(1/ e)

!.. =

..

NUCLEUS Nucleus Lev. Nucleus a recurrent eDlev.DOD ceDtripete predeterm. 59 13 51 3 14 2 1,2 3,6

40

~

..;i

20

48 9 45 9 21 16 1,1 2,1

0 0

20

Longueur(mm)

40

60

80

◊ Nucleus Levalloiscentripetebrut ♦ Nucleus Levalloiscentripeteretouche

Fig.41 : Dimensions des nucleus Levallois recurrents centripetes, bruts et retouches, serie II, chantier sud, Riencourt-les-Bapaume.

Tabl.28 : Caracteristiques metriques des nucleus supports d'outils entiers de la serie II, Riencourt-les-Bapaume.

83

Chapitre 4: Les supports: premiere echelle d'analyse des strategies de production des outils

80

140



120

a

..

100

! =

60

:J

40

!

a □

80

0

60

'i !



0

.. = le .. 20



40

0 0

20

40

60

Longueur(nun)

80

0

100 120 140 160

....



20

Longueur (mm)

■ Nucleusindiflerencie retouche

Oa,



0

+-----------.-----4 0

□ Nucleusindiflerencie brut



0 OC:00 0 0

0

..;i

20

0

40

60

80

I

ONucleus sur eclat brut • Nucleus sur eclat retouche

Fig.42 : Dimensions des nucleus a enlevements non predetermines et des nucleus sur eclat, bruts et retouches, serie II, chantier sud, Riencourt-les-Bapaume.

semble s'etre oriente vers les supports assez larges (> 30 mm) et vers les plus longs (Tabl.29 et Fig.43). Pour les lames Levallois, les variations sont plus importantes (Fig.44). Les lames inferieures a 45 mm de longueur et celles inferieures a 20 mm de largeur et superieures a 40 mm, ne sont pas retouchees. Les pointes Levallois transformees en outils sont les plus grandes dans !'ensemble (Fig.45). La majorite d'entre elles est superieure a 55 mm de longueur et comprise entre 40 et 60 mm de large. Enfm, ce sont les plus grands eclats debordants qui ont ete retouches (Fig.46). Par ailleurs, l'epaisseur n'est pas un critere privilegie lors du choix.

♦ LES PRODUITSDE DEBITAGE

Les resultats qui vont suivre sont batis d'apres la base de donnees qui, rappelons-le, ne comporte qu'une partie definie des produits de debitage bruts.

• Les produits Levallois Dans !'ensemble, les moyennes des dimensions des supports d'outils Levallois sont superieures a celles des supports bruts et retouches rassembles. Pour les eclats Levallois, le choix

Moyennes Longueur (mm) Ecart-type Largeur (mm) Ecart-tvoe Epaisseur (mm) Ecart-type Module (L / 1) Section (1 / e)

PRODUITSLEVALLOIS Eclat Levallois Lame Levallois Pointe Levallois Eclat debordant 65 17,6 17

11 12 3,1 1,4 3,9

75 26 32 7 9 3 2,3 3,6

70 15 47 9 13 3 1,5 3,6

70 26 53 15 13 3 1,3 4,1

Tabl.29: Caracteristiques metriques des supports d'outils Levallois entiers de la serie II, chantier sud, Riencourt-les-Bapaume.

Ce sont les plus grands supports Levallois qui ont ete transformes en outils et ce, quelle que soit la categorie du produit. D'autre part, les produits Levallois sont assez fins en

general, aussi les artisans se sont-ils davantage preoccupes du module de la piece que de sa section.

84

Chapitre 4: Les supports: premiereechelle d'analyse des strategiesde productiondes outils

120 0

100

0 ,_

80

..

60

em ...

40

a

,!

:I

..;i

0



••

20 0 0

20

40

60

80

100

120

0 Eclat Levalloisbrut

Longueur (mm)

• Eclat Levalloisretouche

Fig.43 : Les eclats Levallois, bruts et retouches, serie II, chantier sud, Riencourt-les-Bapaume.

60

a

a e ._,

40

..= 20 [,i

"

~

0

0

20

40

60

Longueur(mm)

80

140 100 120 □ Lame Levalloisbrute ■ Lame Levalloisretouchee

Fig.44 : Les lames Levallois, brutes et retouchees, serie II, chantier sud, Riencourt-les-Bapaume.

80 ,-.

e e ._, =

60

..

40

~

20

~

0 0

20

40

Longueur (mm)

100 60 80 A Pointe Levalloisbrute ,l Pointe Levalloisretouchee

Fig.45 : Les pointes Levallois, brutes et retouchees, serie II, chantier sud, Riencourt-les-Bapaume.

85

Chapitre 4: Les supports: premiere echelle d'analyse des strategies de production des outils

80

,-..,

e

60



e ,_, '"' = ~ CIII

~

40





V

20 0 0

20

40

60

80

100

120

Eclat debordantbrut

Longueur (mm)

I ♦ Eclat debordantretouche

Fig.46 : Les eclats debordants, bruts et retouches, serie II, chantier sud, Riencourt-les-Bapaume.

Les eclats indifferencies retouches, avec ou sans cortex, ne presentent pas de dimension particuliere par rapport aux supports bruts (Fig. 47, 48, 49, 51). Seuls les couteaux a dos naturel laissent entrevoir une legere preference pour les supports les plus larges (Fig.SO). Quant a l'eclat Kombewa retouche, il s'agit de l'un des plus petits. L'epaisseur des produits indifferencies n'a pas ete prise en compte lors du choix des supports d'outils. Elles sont toujours tres variables dans toutes les categories.

• Les produits indifferencies : Pour tous les produits indifferencies, les moyennes dimensionnelles des supports d'outils ne sont pas tres differentes de celles obtenues pour chacune des categories (Tabl.30). Constatations qu'il faut relativiser du fait du manque de donnees concernant les supports bruts.

MOYENNES

Entame

LONGUEUR (mm) ECART-TYPE LARGEUR(mm) ECART-TYPE EPAISSEUR(mm) EcART-TYPE MODULE(L / l) SECTION(l / e)

50 13 38 13 13 4 1,3 2,9

PRODUITS INDIFFERENCIES Eclat A cortex Couteau a Plein cortical residuel dos naturel debita2e 64 71 53 59 17 18 25 17 46 43 41 39 15 11 11 10 14 17 12 13 6 8 5 3 1,4 1,4 1,4 1,7 2,7 2,9 3,25 3,3

Eclat Kombewa 30

Tabl.30: Caracteristiques metriques des supports d'outils indifferencies entiers de la serie II, chantier sud, Riencourt-les-Bapaume.

86

30

8

1 3,75

Chapitre 4: Les supports: premiere echelle d'analyse des strategies de production des outils

60

....

• • • • •• •• •

50

a !,

40

.,

30

j

T

20

.A ~

10 0

20

0

40

60

80

100

120

Entame brute

Longueur (mm)

♦ Entame

retouchee

Fig.47: Les entames, brutes et retouchees, serie II, chantier sud, Riencourt-les-Bapaume.

80 ,-,

60

..

40

e e = ~ = ..:l



• •• •

o■



'-'

~

• □

20 0

40

20

0

80

60

100

120

140

D Eclat cortical brut Longueur (mm)

■ Eclat

cortical retouche

Fig.48 : Les eclats corticaux, bruts et retouches, serie II, chantier sud, Riencourt-les-Bapaume.

ee

...

'-'

i

fl

=

i,J

100 90 80 70 60 50 40 30 20

A

IO

0 0

20

40

60

120

b.Eclat acortex residue! brut A Eclat a cortex residue! retouche

Longueur (mm)

Fig.49 : Les eclats

80

acortex residue!, bruts et retouches, 87

serie II, chantier sud, Riencourt-les-Bapaume.

Chapitre 4: Les supports : premiere echelle d'analyse des strategies de production des outils

80 70 60

,-..

e e ._, = ~ = ~

50

-



40

4,1

30



20 10

0 20

0

40

60

80

ados nature}, bruts et retouches,

120

0 Couteau a dos brut

Longueur (mm)

Fig.SO: Les couteaux

100

• Couteau a dos retouche

serie Il, chantier sud, Riencourt-les-Bapawne.

120 100 ,-..

Ei Ei ._,

80

= ~ = ~

60

-

~ ~ ~

~

x~:: u

4,1

~

40

~

x~ ~

X

~

20 0 0

20

40

60

Longueur (mm)

80

100

120

140

X Eclat de plein debitage brut ~Eclat de plein debitage retouche

Fig.51 : Les eclats de plein debitage, bruts et retouches, serie IT,chantier sud, Riencourt-les-Bapawne.

Contrairement aux produits Levallois, la selection des supports d'outils parmi /es produits indifferencies semble davantage opportuniste que basee sur des criteres dimensionnels, exceptees peut-etre quelques preferences parmi les couteaux ados nature/.

Conclusion : Dans la serie II de Riencourt-les-Bapaume, /es artisans semblent done avoir pratique une selection de leurs supports, essentiellement selon des criteres morphologiques et dimensionnels. La nature technologique des supports apparait alors en position secondaire. Par ailleurs, certaines tendances se dessinent concernant la relation entre /es types de supports et !es categories d'outils.

88

Chapitre 4: Les supports: premiere echelle d'analyse des strategies de production des outils

2. Le niveau I de Berigoule (Vaucluse)

L'industrie du niveau I de Berigoule comporte 4194 pieces, regroupant indifferemment supports bruts et supports d'outils.

C'est un echantillon issu de 8 m2 qui a servi a l'etude qui va suivre. II correspond aux bandes allant de 17 a 20 et aux travees Q et R (cf supra).



2.1 Les supports bruts et retouches

On denombre 190 nucleus dans !'ensemble de reference, soit 4,53 % (Tabl.31). Parmi eux se trouvent 139 nucleus Levallois et 40 nucleus a enlevements non predetermines. Les autres nucleus sont indeterminables du fait de leur fracturation.

2.1.1 Caracteristiques techno-typologiques

LESNUCLEUS: N= 190

CATEGORIE DE NUCLEUS

Nucleus Nucleus Nucleus Nucleus Nucleus Nucleus Nucleus Nucleus Nucleus

aenlevements non predetermines

sur eclat Levallois recurrent unipolaire Levallois recurrent unipolaire convergent Levallois recurrent bipolaire oppose Levallois recurrent bipolaire perpendiculaire Levallois recurrent centripete Levallois recurrent centripete adernier enlevement envahissant fracture adebitage indeterminable TOTAUX

NOMBRE 26 14 22 8 14 8 65 22 11 190

% 13,68 7,37 11,58 4,21 7,37 4,21 34,21 11,58 5,79 100

Tabl.31 : La composition des nucleus, echantillon du niveau I, Berigoule (N= 190).

• Nucleus Levallois recurrent: N= 139

d) Methode centripete : N= 87

a) Methode unipolaire parallele et unipolaire convergente : N=30

Une trentaine de nucleus est abandonnee a un stade d'exhaustion avance et presente une section fine, relativement plate, ainsi qu'une morphologie circulaire. La surface de preparation presque entierement corticale dessine une concavite centrale naturelle, offrant les convexites necessaires lors du debitage. Cela s'est traduit par une economie de mise en forme, limitant l' amenagement des plans de frappe qui sont, par consequent, discontinus sur le pourtour des pieces. Une douzaine d'autres presente une morphologie technologique identique qui a ete cette fois, totalement amenagee. A defaut de convexites naturelles, les plans de frappe occupent le pourtour du nucleus et leurs donnent une forme subcirculaire generalisee.

Ces nucleus portent des negatifs d'enlevements paralleles (N=22) ou legerement convergents (N= 8) de direction toujours unipolaire. Ils sont generalement exploites sur une face et presentent un plan de frappe preferentiel duquel partent tous les enlevements. La couverture corticale est assez variable. En effet, les nucleus peuvent avoir atteint un niveau d'exhaustion avance induisant une absence de cortex ou ils peuvent avoir ete abandonnes plus rapidement, et cette fois presenter des plages corticales plus importantes. b) Methode bipolaire opposee: N= 14

Ensuite, une dizaine de nucleus a une section plus importante, d'aspect "bi-pyramidal". Il est possible que cela corresponde simplement a un stade moins avance de !'exploitation, cependant ils ne comportent que tres peu de cortex ou en sont totalement depourvus. Les plans de frappe ne sont pas continus sur le pourtour des nucleus qui presentent quand meme une forme subcirculaire. Les enlevements sont effectues selon un angle relativement oblique qui leur donne une forme quadrangulaire plus large que longue.

L' exploitation de ces nucleus se fait sur une face, a partir de deux plans de frappe opposes. Les enlevements sont done de direction parallele et de sens oppose. Ils sont generalement altemes. La quantite de cortex est assez variable mais ne depasse jamais 45 %. c) Methode bipolaire perpendiculaire: N= 8 Tout comme les precedents, !'exploitation est bipolaire, mais cette fois les plans de frappe sont orthogonaux. Le debitage se fait en altemance au depart de l'un ou de l'autre des plans de frappe. La couverture corticale de ces nucleus est variable.

Entin, une vingtaine de nucleus de forme subcirculaire presente une exploitation de type recurrent centripete, terminee par un enlevement unique envahissant, quelques 89

Chapitre 4: Les supports : premiere echelle d'analyse des strategies de production des outils

fois, outrepasse. La section est plus ou moins epaisse. Ils correspondent done a un aspect de la variabilite de la methode centripete classique.

Entin. certains nucleus sont deformes (phenomenes thermiques ou tectoniques) ou fractures et ne peuvent done pas etre apparentes a une methode de debitage.

Globalement, la quantite de cortex varie a la surface de ces nucleus Levallois. Les valeurs sont comprises entre Oet 55 % et la moyenne est inferieure a 25 %.



Avec plus de 4000 pieces, ils representent plus de 95 % de l'industrie (Tabl.32).

Quelques nucleus sont fractures et ne peuvent done pas etre rapproches des differentes tendances degagees ci-dessus.

• Nucleus

adebitage non predetermine

LESPRODUITS DEDEBITAGE: N= 4004

• Les produits Levallois : N= 791 : N= 40 a) Les eclats Levallois : N= 577

Une quarantaine de nucleus ne presente pas les criteres du debitage Levallois (Boeda, 1994). Ils correspondent a un debitage non predetermine, offrant parfois un plan de frappe sommairement amenage.

On decompte 368 eclats entiers, soit presque 65 %. La couverture corticale est inexistante dans 86 % des cas, sinon elle varie selon des proportions assez faibles de 5 a 30 % sur 80 pieces, soit une moyenne de 2,5 % de cortex. Les eclats Levallois portent les negatifs des enlevements qui ont precede leur debitage. II s 'agit la plupart du temps des enlevements de preparation, mais aussi parfois des traces du debitage d'un eclat determine, chose courante dans les modalites recurrentes. Seules les orientations varient, allant de l'unipolaire au bipolaire ou encore au centripete.

a) Nucleus sur bloc : N= 26 Ces nucleus ont ete debites sans predetermination, au gres des convexites naturelles ou parfois guides par les aretes des negatifs precedents. Les enlevements sont de direction diverse. La quantite de cortex est variable, mais plus d'un quart en sont couverts sur plus de 50 % de leur surface.

b) Les lames Levallois : N= 52 b) Nucleus sur eclat: N= 14 Toujours issues du debitage Levallois, elles sont caracterisees par un allongement des pieces plus marque (modules entre 2 et 3). Les traces d'enlevements sur la face superieure sont identiques a celles des eclats. 41 d'entre elles sont entieres, soit 79 %, ce qui est plus important que pour les eclats. La quantite de cortex est tres faible puisque 7 lames seulement en presentent, de 5 a 25 %. La moyenne de la couverture corticale est done atitre indicatif de 1,6 %.

Le debitage s'est effectue le plus souvent sur la face inferieure de gros eclats, presentant des convexites permettant l'economie d'une mise en form.e prealable. Quelques-uns sont debites sur la face superieure de l 'eclat / nucleus, laquelle est souvent recouverte de cortex. 11s'agit certainement d'eclats provenant de la phase de decorticage d'autres blocs.

• Nucleus fracture

adebitage indeterminable

: N= 11

TOTAL % NOMBRE Entiers Fractures 137 228 5,69 Entame 91 11,49 Eclat cortical 174 286 460 22,3 Eclat a cortex residuel 533 893 363 7,94 Eclat a dos naturel 170 148 318 Eclat indifferencie de plein debitage 370 765 1135 28,35 4,02 Eclat indifferencie laminaire 88 73 161 0,45 18 Eclat Kombewa 14 4 14,41 577 Eclat Levallois 369 208 1,3 52 Lame Levallois 41 11 0,63 2 25 Pointe Levallois 23 3,42 Eclat debordant 103 34 137 4004 Total des produits de debita2e 1803 2201 100 PRODUITS DE DEBITAGE

Tabl.32 : Details des produits de debitage, echantillon du niveau I, Berigoule.

90

Chapitre4 : Les supports: premiereechelle d'analyse des strategiesde productiondes outils c) Les pointes Levallois: N= 25

- REPRESENTATION DES DIFFERENTS TYPES DE TALON DES PRODUITS LEV ALLOIS :

Generalement issues d'un debitage unipolaire convergent, 4 pointes sont dejetees. 92 % d'entre elles sont entieres (N=23). Une seule pointe Levallois presente 5 % de cortex, toutes les autres en sont completement depourvues (soit 0,2 % en moyenne ).

Les talons ont pu etre identifies sur 96 % des eclats Levallois (N=553). L'amenagement a ete assez important. Deux types sont dominants, Jes talons facettes et les lisses, avec respectivement 39 et 38 %. Ensuite, ce sont les diedres qui ont un taux de 15 %, suivis par Jes corticaux, punctiformes ou Jes talons otes, qui sont marginaux avec moins de 4 % (Fig.52).

d) Les eclats debordants: N= 137 Les trois-quarts d'entre eux sont entiers (N=l03). Leur couverture corticale est faible avec 1,5 % en moyenne.

■ Cortical

50 +-----------------,-,-------------------

□ Diedre

40 +----------;;;==-------l!jjl!l-----~//J--------

(%)

□ Facette

IILisse 20 +----l:>1$mll--------l