Legenda Des Freres Aines De La Rose Croix
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Roger CARO

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© 2009 Daniel CARO © Éditions de MASSANNE I.S.B.N. 978-2-911705-13-7 © La loi du 11 mars 1957 interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procéd é que ce soit sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionn ée par les articles 425 et suivants du Code Pé nal.

Autres ouvrages de Roger CARO : • • • • • • •

Bible, Science & Alchimie ( 1996 / 2004) Concordances alchimiques (1968)* Pleiade Alchimique (1967) Rituel F.A.R. + C. ( 1972)* Traduction alchimique du Siphra di Tzeniutha ( 1991 / 1999) Tout le Grand Oeuvre photographié ( 1968 / 2008 ) Dictionnaire de Philosophie Alchimique ( 1961 / 2005 ) * Titres momentané ment é puisés

Ouvrages parus issanne :

aux

• L’Oeuvre alchimique du pape Jean XXII : L’Art transmutatoire & L’Elixir des Philosophes - 2001 • Abrégé de la Doctrine de Paracelse - F.M. P. Colonna - 2003 • De l’Emeraude au Rubis - X.F. Le Passant - 2007 • De l’Alchimie du Moyen Age à la Chimie moderne - A. Queruel - 2007 • Les Aventures du Philosophe Inconnu - Dom Belin - 2007 • Théories & Symboles des Alchimistes (en couleur ) - A. Poisson - 2009 A

Ces ouvrages sont disponibles aux s

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Ferriè res 30440 Saint-Laurent-le- Minier Tel : +33 (0) 4.67.73.90.95 web : www. massanne.com e. mail : editions@ massanne.com

Catalogue gratuit sur simple demande

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Origines templières de Tordre Ses contacts avec la Franc-Maçonnerie, POrdre de MALTE et divers mouvements Rosicruciens. suivie de •••

La Promesse des Sages, Des 7 Degrés Initiatiques menant à TAdeptat De l’Oeuvre royale de Charles VI

par Roger CARO Médaille d’argent des Arts, Sciences et Lettres Grand Prix 1968 des F.A.R.C. « l’Aigle d’Or Hermétique. » Membre de l’Union Mondiale des Intellectuels.

Préface de TUlan WETZEL Conservateur en Chef de la Bibliothèque Universitaire de POITIERS

À la mémoire de tous les « FRERES AINES DE LA ROSE - CROIX »

passés, présents et à venir

R. C.

Nous voudrions avant toute chose que le lecteur ne se méprenne pas sur le titre de notre ouvrage :

Nous lui demandons de le considérer, non comme un récit dû à l’imagination ou un conte mythique, mais dans son sens originel tiré du latin médiéval, signifiant : ce qui doit être lu... donc qui vaut qu’on l’écrive. L’Auteur.

Nota. Certains Imperators ayant parfois caché leur identité sous un autre patronyme, pseudonyme ou anagramme... et ayant dessiné des blasons figuratifs, mais purement imaginatifs, il serait pure coïncidence si un de ceux-ci ou de ceux-là correspondait à celui d’une personne connue ou inconnue. Quant à nous, nous avons simplement et fidèlement reproduit les documents qu’on nous avait confiés pour en tirer des éléments strictement historiques.

R. C.

’Auteur exprime ici sa reconnaissance aux Personnalités, Organisme

et Publications ci-dessous énumérés (par ordre alphabétique) qu contribuèrent obligeamment à faciliter ses recherches, à traduire le vieux textes latins et médiévaux, à lui fournir des documents, etc., enfin à tou ceux qui Pont aidé dans sa tâche :

Archives Départementales du Gard (M. SABLOU, Conservateur). Archives Départementales du Vaucluse (M. HAYEZ, Directeur). Archives Nationales (M. MONNERIE et tout le Service des sceaux). M. ASSOUN C.-D., Ing. Chim. Spéc. Génie Atomique A. et M. M. AUBERGER Maurice (Ing. E.C.P.). Mme BELARD du PLANTYS. Bibliothèque Nationale (Service des manuscrits). M. BONNIN Christian. M. BONNIOL Philippe. M. BOSSUJean ( journaliste, Épinal). Mme le Docteur Y. BRUNEAU (Sablé). Mme BUISSET Christiane. M. CARO Daniel (Professeur de Lettres, Aix-en-Provence). Mme COLQUHOUN Ithell (Écrivain, Angleterre). M. DIAZJosé. M. DUVAL Maxl. M. et M“ J.-F. FREIDINGER. M. GIRARD Alain (Pt St Esprit). Melle GUYARD Marie-Paul. M. GIUDICELLIJ.-P. (Directeur d’École). M. GUIEUJimmy (Ecrivain) M. HUTIN Serge (Ecrivain, Docteur ès Lettres) M. le Docteur et Mme LESEGRETAIN Georges (Le Mans). M11 LESEGRETAIN Marguerite (Le Mans). M. MADER A. ) M. le Docteur MARCHI Simon (Marseille. M. et M“* NEGREL Etienne. ®

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M. PARGADE Maurice (Artiste Peintre). M. PLANQUARTJean (Maître Imprimeur). Mme de PONTHIERE E. M. le Docteur QUINTART René (Bruxelles). M. RAGUIN Robert (Ingénieur Ecole Polytechnique). M. REVEST Paul (Inspecteur de Navigation Aérienne). M. RIMET Michel (Chargé de recherches au C.N.R.S.). M. SERRIERE Alain M. THIEUX Guy (Géophysicien). M. VERGONZANNE René (Professeur de Lettres). Mn* WETZEL Lilian (Conservateur en Chef de la Bibliot Univ. de Poitiers.

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njour de Tannée 1962, je trouvai sur la table de l’antichambre de mon ||bureau ( j’étais alors Conservateur à la Bibliothèque de la Sorbonne) un colis de livres en provenance du Dépôt légal - Editeurs. Mes fonctions d’adjoipt du Conservateur en Chef pour l’Administration et la gestion du personnel ne me mettaient pas souvent en contact avec les livres. Les paquets du Dépôt légal piquaient toujours ma curiosité, car ils apportaient de l’imprévu - des ouvrages que nous n’avions ni choisis ni commandés.

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L^ejour ia, u y avait dans le lot le uictionnaire Aicnmuque de ivamaiajnana.

J’avais bien sûr, comme tout universitaire formé aux méthodes rationalistes, un

grand scepticisme pour ce genre de littérature, et même une certaine hostilité••• Aussi, ma première réaction en regardant la page de titre fut un ricanement intérieur, en pensant : Ah, encore un de ces fumistes qui essaient de nous faire croire au Père Noël, un charlatan de plus qui affirme la possibilité de faire de l’or avec divers métaux communs••• Cependant, le livre était beau, édité sur papier glacé, avec de magnifiques photos en noir et en couleurs. Je l’emportai dans mon cabinet et le feuilletai d’abord, puis je lus très attentivementJe me rendis compte, alors, que, pour nos alchimistes modernes (puisqu’il y en a), le but final n’est pas la fabrication de l’or, mais la mise en œuvre d’une transmutation de la matière. 11 faut d’abord la désintégrer pour créer de nouvelles combinaisons avec des matériaux plusieurs fois épurés et une énergie dont la force suit une progression géométrique. « Prétention insensée », pensai-je, mais il y avait les photos... et aussi des amis qui m’avaient récemment associée à des travaux de distillation de plantes. On obtenait une purification manifeste et un développement de forces. À ce stade de mes réflexions, je fermai le livre et pris le parti de repenser le problème, en faisant table rase de mes réactions d’universitaire et des connaissances acquises par la lecture des œuvres de Marcellin BERTHELOT. Puisque la création de l’or est un aspect mineur de la question, la désintégration -9-

de la matière est prouvée et réalisée de nos jours, par les piles atomiques et avec quelle puissance extravagante ! Mais à quoi a servi la découverte de cette puissance ? Au génocide d’HIROSHIMA et NAGASAKI, aux méfaits de la retombée des poussières atomiques, sur tout ce qui vit : hommes, animaux, végétaux et jusqu’au sel de notre terre ? Je me suis souvenu que dans mon enfance, j’avais lu dans mon livre d’histoire que NUMA et les rois Étrusques passaient pour avoir eu le maniement de la foudre, et nous avions ri ! Mais si cette foudre-là était ce que nous appelons maintenant la force atomique, à moindre puissance ? Comme on comprend alors que cette science ait été jalousement tenue secrète ! Et si, au fond, cette même science employée à l’échelle de la force humaine, parvenait à pallier le mal fait (ou à faire) à tout ce qui vit par nos monstres gigantesques, cela ne vaudrait-il pas la peine de purger son esprit de toute idée préconçue, de tout préjugé, de toute convoitise et d’entrer modestement à l’école de ceux qui savent, puisque le moment semble venu de démythifier la connaissance secrète de PAL-chimie (chimie de Dieu) ? N’oublions pas cependant que seuls les vainqueurs pourront manger du fruit de l’Arbre de Vie. Le livre de notre ami Roger CARO va nous conduire dans l’histoire de cette École, du xrv* siècle à nos joins, dans plusieurs de ces aspects, tenus jusqu’à présent très secrets. (Si tous les aspects étaient connus, nous serions peut-être obligés de réviser un certain nombre de nos connaissances historiques, notamment en ce qui concerne le xv* siècle.) Cet ouvrage, très bien présenté, est illustré de splendides photographies, documents uniques et irréfutables. Il établit la filiation de toutes les branches de Fraternités attachées au même idéal, bien que diverses en leur recrutement et en leurs structures. D’autres œuvres récentes ont traité des « sociétés secrètes * ; certaines sont de gros volumes qui ont été établis par un labeur considérable et sont accompagnés d’imposantes bibliographies, ils ne peuvent apporter au lecteur la valeur de témoignage humain et profond que seul est capable de donner un Adepte engagé. Que l’Auteur, Roger CARO, avec l’assistance de son épouse Madeleine, soit remercié d’avoir osé l’écrire et le publier. LILIAN WETZEL.

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Legenda des Frères A î nés l’ORDRE a le droit de créer des Adeptes en vertu de l’Article 30 de leur RÈGLE ? Si des affirmations contraires ont pu sortir de la bouche de certains dirigeants, il ne faut l’entendre que dans le temps et le lieu où elles ont pu être tenues. Cela dit, nous ajouterons qu’en la rédaction de ce livre, nous n’avons voulu être qu’un simple historien, basant ses réflexions et ses commentaires d’après les documents authentiques tirés provisoirement des Archives d’AJUNTA en INDE. Au moment où cet ouvrage sera rendu public, tous ces précieux documents seront de nouveau en heu sûr ; cependant, près de 60 personnes les auront vus, touchés et amont admiré leur cachet de cire d’abeiÜe. Beaucoup de personnes y amont travaillé dessus pom les photographier, photocopier, tester, authentifier, traduire et même pom mouler lem sceau. Personnellement, nous n’avons rien négligé pom apporter la preuve éclatante de l’authenticité de ces 115 parchemins. Une équipe bénévole et dévouée a passé des hemes et des hemes à chercher, à comparer, se documenter sm les cachets, les noms et les blasons que nous lui avions fournis et qui figuraient sm nos documents. H faut qu’on sache aussi que les Archives Nationales, les Archives Départementales du Gard et du Vaucluse nous ont fourni les preuves indiscutables concernant le sceau de l’Ordre des Frères Pontifes de PontSaint-Esprit, ainsi que le blason de Jacques de VIA, cachets qui figurent sm la RÈGLE des F.A.R.C. de 1317. Nous avons même poussé le scrupule à vouloir faire tester nos vénérables parchemins au « Carbone 14 ». Pom cela, nous avons contacté les services spécialisés de l’Énergie Atomique de Gif-sm-Yvette. Voici la réponse que nous avons obtenue :

MINISTèRE DE L ÉDUCATION NATIONALE CENTRE NATIONAL DE RECHERCHE SCIENTIFIQUE Centre des Faibles Radioactivités

Gif s / YVETTE le 29 Janvier 1970 En ré ponse à votre demande de renseignements concernant l à datation de parchemin par la m éthode du Carbone 14, j'ai le regret de vous faire savoir : que ces examens sont destructifs. Que les erreurs statistiques inh é rentes à ce genre de mesure ne permettent de donner un â ge de 300 à 500 ans qu'avec une pr écision de + ou - 100 ans. V e u i l l e z aaréer...

de la Rose Croix

Comme on le conçoit aisément, nous n’avons pu donner suite à nos

intentions.

Cependant, si le lecteur veut bien consulter la liste des personnes et organismes qui nous ont épaulé, il se rendra compte que nous avons fait appel à des personnes dont l’érudition ne peut être mise en doute. Chacune, dans sa partie, nous a puissamment aidé. Nous aurions donc mauvaise grâce à nous attribuer le seul mérite du succès de ce livre. En fait, il est l’œuvre de tout un groupe. C’est une réussite collective. Seul, nous ne serions jamais parvenu à présenter une telle documentation. L’Ordre des F.A.R.C., en effet, a subi de lourdes pertes au cours des ans. La Révolution de 1789 fit égarer deux malles de notes, cartes et documents divers, et la libération de Monte Cassini en vit détruire une autre partie. Toutes ces pertes de parchemins firent naturellement de grands « trous » dans la petite histoire de notre LEGENDA. Une aide extérieure était donc nécessaire. Toutefois, comme les F.A.R.C. sont toujours restés dans l’ombre par mesure de sécurité et en vertu de l’article 16 de leur Règle, il en résulte qu’on ne peut suivre leur trace qu’à travers le comportement de leurs chefs. C’est ainsi que nous retrouvons très fréquemment nos Imperators, nos Sénéchaux et nos Grands Maîtres à la tête des hauts grades Francs-Maçons, des Ordres de Malte, Martinistes et Rosicruciens. Le lecteur ne doit pas s’étonner d’un tel comportement En premier heu, aucun article de la règle des Frères Aînés n’interdit à ses membres d’avoir une autre activité culturelle ou profane hors de l’Ordre. En second heu, les groupements susnommés, réunissant en général (comme toute Fraternité) la fleur d’une nation, il est normal que les F.A.R.C. fassent leur choix (pour perpétuer leur Ordre) dans ces milieux d’élites. Personnellement nous connaissons (et quel est le lecteur de ce livre qui ne sera pas dans notre cas ?) de nombreux amis faisant partie simultanément de plusieurs groupements, loges ou fraternités. Il en a été hier, comme il en est aujourd’hui. Rien à redire à cela. Notre documentation étant incomplète, force nous a été de nous servir de l’érudition de Ceux qui ont écrit : Temphers, Francs-Maçons et Rose Croix. Nul ne sera surpris dès lors de trouver dans notre Histoire des passages empruntés à d’autres auteurs. Mieux, nous nous en sommes servis à dessein pour étayer notre raisonnement et faire la preuve de ce que nos parchemins révèlent ; toutefois, qu’on sache bien que nous avons toujours tenu à fournir les références et mentionner l’ouvrage dans notre bibliographie. « C’est à ce titre, dit un savant chevronné, M. Raoul Rochette1, qu’un auteur obtient du pubhc, qui ht et qui juge, la confiance qu’il mérite. » Cependant, si malgré notre vigilance une erreur était venue se glisser, nous nous en excusons par avance. 1

Tableau des Catacombes à Rome. ( Avertissement, page 1, Paris 1837).

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Legenda des Frères A î nés Les F.A.R.C. ne remontent pas au Temple de Salomon, ni à Thoutmes III, mais leur présence est virtuellement démontrée avec ces 115 parchemins munis de leur scel d’origine s’étalant de 1317 à nos jours. La continuité est parfaite. Du reste, sans être un spécialiste en la matière, un seul regard suffit pour s’apercevoir que ces antiques reliques du passé sont authentiques. Parmi celles-ci, n’oublions pas qu’un seul manuscrit, retraçant les actes vécus de 1503 à 1723 (ph. N.B. 58) est un in-folio de 23 x 34 x 8 contenant 1211 pages. On y relève plus de 30 écritures différentes. Quelles explications pourrait-on fournir aussi pour les 340 pages manuscrites de M. de Basville (41e Imperator) qui traitent de l’Ordre de Pont-Saint-Esprit, de Malte et des Comtes de Montfort, etc. (date : 1693). Enfin, quelles justifications donnerait-on à ce recueil de « Discours faits au roi Louis XIII » par David Rivault (30e Imperator) entièrement écrit à la main ••• dont la Bibliothèque de Laval possède le premier tome ? Une seule réponse logique vient à l’esprit : Si les Archives des F.A.R.C. possèdent chaque fois un document rarissime, recherché, sur lequel figure le nom d’un de ses représentants, c’est que les personnes susnommées en étaient les détentrices, sinon le hasard aurait joué au moins 115 fois, ce qui nous semble un peu excessif pour du « hasard ». Un ultime avertissement enfin, beaucoup d’opinions - d’apparence justifiées - ont été émises sur les Rose-croix. En ce qui concerne les Frères Aînés, elles sont apparemment fondées mais inexactes tout de même. Certains auteurs ont prétendu, en effet, que notre Ordre n’existait pas ; d’autres que les Membres étaient des personnages immatériels, voire une simple philosophie. Nous avouons volontiers que, vue de l’extérieur, notre Fraternité semble inexistante puisque rien n’a jamais été rendu public. Le lecteur doit savoir toutefois que les Frères Aînés ne sont pas un Groupement semblable aux autres. D n’y a pratiquement jamais de réunion générale (les 33 Membres étant dispersés dans le monde entier). Dès lors, se demandera-t-on, comment cet Ordre peut-il fonctionner ? De la manière la plus simple, et l’indiquer n’est pas une trahison puisqu’aucune personnalité ni adresse ne sont dévoilées. Au sommet de la hiérarchie, un IMPERATOR nommé en Conclave par les Membres du Conseil Suprême. L’Imperator détient tous pouvoirs - sauf deux (article 24) : Dissoudre l’Ordre et modifier le nombre des Membres, qui a été fixé à 33 en 1317. L’Imperator est assisté par un Conseil Suprême composé : d’un Sénéchal, d’un Grand Commandeur, d’un Hiérophante majeur et de 5 Grands Maîtres (1 pour chaque partie du monde). Tous ces Hauts Grades peuvent nommer des adjoints. Enfin, sous juridiction directe des Grands Maîtres il y a les MaîtresGuides, qui parcourent inlassablement villes et villages à la recherche de sujets susceptibles de perpétuer la Philosophie Alchimique. Contrairement

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de la Rose Croix aux postes de l’Imperator, du Garde des « scels et thrésors » et des 5 Grands Maîtres qui sont fixes, tous les autres postes sont mobiles, c’est-à-dire que le détenteur d’un des autres Grades est un Agent essentiellement itinérant Les Maîtres-Guides varient en fonction du nombre d’Adjoints élus. Actuellement FEurope ne compte que 5 Maîtres-Guides. Une fois par mois chacun d’eux fut un rapport à son Supérieur (point fixe) et lui indique le lieu où il compte se rendre le mois suivant Des signes de reconnaissance et des codes servent à les faire reconnaître et à communiquer entre eux. Il est à remarquer que tous ces signes et codes ont un point commun avec ceux figurant sur le Tuileur des Maçons Écossais de 1812, ce qui prouve une fois de plus que les deux Ordres ont eu au départ une même souche : le Temple. Connaissant à présent tout ce qui précède, il est aisé de concevoir pourquoi les Frères Aînés de la Rose-croix semblent inexistants. L’Ordre veut-il acquérir un immeuble, par exemple. Un de ses Membres l’achète en son nom et le cède ensuite à la Communauté. Ce processus, qui a toujours été employé depuis le début, est encore en vigueur de nos jours. L’Ordre ne peut apparaître en titre sans perdre sa qualité « secrète ». On ne peut donc trouver aucun acte à son nom. Pour suivre le fil d’Ariane, il faut connaître le nom de l’acquéreur. Un dernier point enfin se doit d’être éclairci, celui des blasons. L’article 12 de la Règle dit « Chaque Imperator pourra se composer un blason : le pélican, le lion ou l’Agnus Dei fera obligatoirement partie de ses emblèmes. Dans les Armes des Sénéchaux entreront les animaux fabuleux ou autres articles alchimiques. » D résulte de ceci que tout Imperator noble (mais ne possédant pas un pélican, un lion ou un agneau dans ses armes) se devait d’en confectionner un conforme à l’article 12. Le même problème se posait pour un Imperator ne possédant pas de blason du tout Le lecteur doit savoir qu’un Imperator possède le droit de se servir de 3 cachets : Celui de l’Ordre (la croix et la rose) ; Celui de l’Église Templière dont il est le chef spirituel (le pélican et trois petits surmontés d’un chapeau de cardinal) ; Le sien propre (où entre obligatoirement un pélican, un lion ou un

agneau). L’illustration de notre couverture représente les trois blasons actuels, mis à la disposition du 58e Imperator, Pierre Phoebus : À gauche : le pélican et ses 3 petits (Église Templière). Au centre : la Croix et la Rose (armes de l’Ordre). À droite : un lion tenant la Croix (blason personnel). Pour l’esthétique du dessin, le chapeau de cardinal couronne le tout mais, nous l’avons vu, il devrait couronner uniquement le pélican. Ces précisions données, le lecteur est prêt à présent à parcourir en notre compagnie cette vérité historique qu’est Legenda des Frères Aînés de la Rose-

croix.

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crire Thistoire des Frères Aînés de la Rose-croix est une lourde tâche,

surtout lorsqu’on veut rester objectif et ne travailler qu’avec des documents irréfutables. Voilà bientôt deux ans que nous œuvrons sans relâche et faisons besogner nos amis sur des documents plus que séculaires. C’est une tâche peu facile en vérité, vu l’état des parchemins et des sceaux. Certains sont si mal conservés qu’il faut les manier avec des gestes quasi religieux. Leur vétusté est grande et leur état de conservation « précaire » montre bien qu’ils ont séjourné dans des lieux parfois humides. Lorsque nous l’avons pu, nous avons fait photocopier les documents et mouler leurs sceaux, ce qui nous a permis de les envoyer « sans risque » à plusieurs amis simultanément afin qu’ils puissent les traduire, les interpréter, les authentifier, etc. Quand la chose n’a pas été possible pour des causes diverses (encre pâlie, texte effacé, pliures fortement marquées, ou parchemin trop fripé), force nous a été de les reproduire photographiquement tels quels ••• et nous nous excusons du peu de netteté obtenue. Pour les sceaux, il en a été de même, le lecteur se doute bien que des pièces si fragiles n’ont pas traversé des siècles sans subir les injures du temps. Les uns, trop usés, cassés ou trop patinés, ne ressortaient pas nettement à la photo. Nous avons fait faire des empreintes sur des cires plus claires, de la pâte à modeler, voire sur du mastic, et très souvent le résultat obtenu était excellent Lorsqu’il y a eu impossibilité de mouler (sceau trop friable, fissuré, usé ou trop mince, etc.), nous l’avons reproduit nature, pensant qu’il valait mieux un cliché passable que rien du tout Du reste, d’une manière générale, et chaque fois que nous avons pu le faire, nous avons profité des moulages exécutés par le Service de sigillographie des Archives Nationales (ayant servi à l’authentification de nos cachets) pour tirer un meilleur rendement photographique. Là encore, nous avons estimé être agréable au lecteur en lui procurant la satisfaction de voir un sceau impeccable (identique au nôtre abîmé) plutôt que

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de la Rose Croix

de lui présenter une masse informe et illisible de cire rouge, verte ou marron. Il ne nous reste plus à présent qu’à traiter un dernier volet répondant à trois questions qui viennent tout de suite à l’esprit : 1. Pourquoi les F.A.R.C. se manifestent-ils aujourd’hui ? 2. Qui étaient les fondateurs de l’Ordre des F.A.RC. ? 3. Comment les F.A.RC. peuvent-ils prétendre connaître le GrandŒuvre ? Nous allons essayer (preuves à l’appui) de répondre à ces trois pertinentes questions qui risqueraient de troubler le lecteur si elles n’étaient point résolues.

L Pourquoi les F.AJLC. se manifestent-ils aujourd’hui ? Le lecteur pourra remarquer (photo C 26 à 32) que l’Article 42 de la Règle de 1317 stipule le passage suivant : « Tout voile devra tomber lorsque les temps seront venus : qu’il y aura des prodiges dans les deux et les astres du fait d’hommes doctes et savants ; qu’il y aura des révoltes et des guerres ; qu’il y aura des paroles trahies ; qu’il y aura des cataclysmes et beaucoup de misères, ET QU’IL NY AURA PLUS QUE QUATRE PAPES à venir d’après notre docte Évêque MALACHIE l’Irlandais. » Or, si nous voulons être objectif, nous ne pouvons que constater que les SIGNES annoncés cadrent bien avec notre temps ; s’il ne s’agissait que de guerres ou de discordes, ou de simples phénomènes célestes, on pourrait arguer qu’IL Y EN A TOUJOURS EU et à toutes les époques... mais le fait de mentionner que ces phénomènes cosmiques seraient le FAIT d’Hommes doctes et savants... et qu’il n’y aura plus que quatre Souverains Pontifes, d’après saint MALACHIE, remet tout en question et situe le problème d’une façon catégorique en notre temps. 1. Nul ne peut nier que l’Homme réalise des prodiges dans les deux et les astres. L’envoi de satellites sur la lune, ou vers Mars et Vénus en est une actualité brûlante. 2. Les révoltes, les guerres et les émeutes sévissent un peu partout dans le monde. L’Homme ne tient plus ses promesses. 3. Enfin, nul ne peut oublier ces cités détruites par l’eau, le feu ou les tremblements de terre qui, hier encore, n’aspiraient qu’à vivre. 4. Quant aux quatre Papes restant à venir, saint MALACHIE est très net Nous savons que PAUL VI (désigné comme LA FLEUR DES FLEURS le lys) a été le SEUL CARDINAL à posséder dans ses Armes une FLEUR DE LYS lors de son élection au Pontificat Or, après LE LYS, il ne reste plus que quatre Souverains Pontifes avant que la terre ne subisse le grand assaut de la Nature qui détruira une bonne partie de notre globe.



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Legenda des Frères A î nés Cette prédiction calamiteuse se trouve renforcée par de très nombreuse* prophéties, telles que celles de : saint CESAIRE d’Arles ; de Jean de VATTGUERO ; de PREMOL et même de la Vierge MARIE dans ses apparition* de FATIMA, de LA SALETTE, d’EZKIOGA en BELGIQUE, etc., etc R.-A. HAROLD entre autres, dans son livre : « LES PROPHÈTES ET LES PROPHÉTIES », donne toutes précisions sur ces prédictions. De toute façon, ce qui nous intéresse au point de vue F.A.R.C. c’est la concordance exacte existant entre la prophétie émanant de l’Art 42 et la RÉALITÉ présente. Or, lorsqu’on saura que depuis 1317 l’Ordre n’a jamais dévié d’un pouce de sa ligne de conduite et n’a jamais dérogé de sa Règle, on comprendra mieux pourquoi cette fraternité si « conservatrice » et si secrète se manifeste aujourd’hui. L’Ordre estime ajuste titre que les temps décrits dans leur Règle concernent bien les temps actuels (puisque les quatre conditions sont réunies). Dès lors, rien n’empêche plus d’ouvrir les portes du Temple et de faire tomber les voiles. Ne pouvant, hélas, sauver les Hommes malgré eux, les F.A.R.C. estiment qu’en plaçant la Philosophie Hermétique à la portée des vrais chercheurs, ils prodiguent un Enseignement qui s’avérera utile pour les « rescapés » du grand bouleversement terrestre. Plus il y aura d’Adeptes répartis dans le monde, plus les coins du globe « épargnés » auront des chances de survie et de relèvement plus rapides. N’oublions pas en effet que posséder l’Art d’Alchimie c’est connaître la VÉRITÉ. Or la vérité n’étant qu’UNE, tout doit se mettre en parallèle chronologiquement » (problèmes humains, cosmiques, religieux, métaphysiques, etc.). Voilà pourquoi aujourd’hui (depuis 1961) il a été publié une série de 4 ouvrages2 se complétant les uns les autres afin d’ouvrir l’entendement aux néophytes et dessiller les yeux des chercheurs : en un mot mettre en pratique la parole de LUC (VIII, 17) : « Car il n’y a rien de secret qui ne doit être découvert, ni rien de caché qui ne doit être connu et rendu public. » Notons cependant au passage que le secret des secrets n’a jamais été révélé en clair. Les F.A.R.C. (par notre plume) se sont contentés de fournir aux Fils de la Science le plus d’arguments possible pour débroussailler la jungle des textes alchimiques et les aider à clarifier leur jugement

IL Qui étaient les fondateurs de l’ordre des FAJLC. ? Ici, un succinct recul historique est nécessaire. À la mort dejacques MOLAY et après la dissolution du Temple en 1314, les Templiers furent persécutés, 2 Dictionnaire de Philosophie Alchimique, Pléiade Alchimique, Concordances Alchimiques, Tout le Grand Oeuvre photographié. (Se sont ajoutés depuis : Traduction alchimique du Siphra di Tzeniutha, Bible, Science et Alchimie - Rituel FAR + C NDE)

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de la Rose Croix emprisonnés. Un grand nombre fut capturé. Cependant, certains trouvèrent refuge soit dans les ordres religieux, soit encore s’exilèrent en Espagne, en Allemagne et en Angleterre. Parmi la poignée de chevaliers qui débarqua en Angleterre, se trouvaient également quelques chapelains et hommes d’armes. Tous se réfugièrent un certain temps à la Commanderie de LONDRES, mais lorsqu’il s’avéra que le Roy d’Angleterre profitait de leur situation de proscrits pour faire main basse sur leurs biens, beaucoup d’entre eux émigrèrent en ÉCOSSE où ils furent reçus à bras ouverts. Parmi eux se trouvait un certain GUIDON de MONTANOR qui sut convaincre le seul homme capable de rallier des braves : il se nommait Gaston de la PIERRE PHEBUS. Durant de très longs mois, le premier instruisit le second en l’Art d’alchimie. En 1316, nos deux Philosophes avaient réussi à convaincre 25 compagnons de rentrer en FRANCE, afin d’accomplir une mission exceptionnelle. Ils décidèrent de se regrouper sous une nouvelle bannière et prirent la dénomination de Frères Aînés de la Rose Croix. La Philosophie Alchimique se révélant une Philosophie Universelle, leur UNIQUE MISSION fut de la perpétuer. Toutefois, vu le caractère spécial de la matière enseignée, la sagesse voulait que l’ORDRE et ses MEMBRES demeurent entièrement secrets, ne serait-ce que pour assurer la sécurité individuelle et collective. Dans la partie historique, nous entrerons dans plus de détails ; pour l’instant, nous nous contenterons d’éclairer le lecteur d’une manière générale. La conclusion qui s’impose (à la connaissance de ce qui précède) : a. C’est que les fondateurs de l’Ordre R.C. sont d’anciens templiers dissous, pourchassés, réfugiés en Angleterre d’abord, et en Écosse ensuite. b. Que parmi ces réfugiés se trouvait UN Alchimiste, qui en quelques mois en instruisit un second. c. Enfin, qu’au regard de la Philosophie enseignée, le secret absolu s’imposait pour tous, d’une manière impérieuse.

IIL Comment les FAJLC. peuvent-ils prétendre connaître le Grand-Œuvre ? De très nombreux auteurs ont exposé (et nous le verrons en détail plus loin) comment les Templiers, sous HASSAN et SALADIN, ont étudié toutes sortes de Philosophies dans cette fameuse MAISON de la SAPIENCE où ils avaient accès. Naturellement, on s’en doute, ces Chevaliers du Christ ne fréquentaient pas tous cette Maison de la Science. Plus soldats qu’intellectuels, leur nombre était très restreint Parmi ceux-là, quelques Sénéchaux et chapelains, rarement les Grands-Maîtres. Plus tard, lorsque la « science » orientale leur fut fermée, les Templiers instruits en l’Art d’Alchimie perpétuèrent cet enseignement en

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Legenda des Frères A inés

DISTINGUANT d’abord, en INSTRUISANT ensuite, ceux de leurs pairs les plus aptes à leur succéder. C’est ainsi, par cette filière fraternelle, que GUIDON de MONTANOR, puis Gaston de la PIERRE PHOEBUS, se trouvèrent détenteurs du secret hermétique et purent plus tard instruire à leur tour leurs compagnons en Fraternité. Ces trois questions étant éclaircies, nous pensons que le lecteur pourra nous suivre plus aisément

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Chapitre I

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’an de grâce 1099, le baron GERARD de MARTIGUES, gentilhomme provençal à l’âme essentiellement chrétienne, noble et altruiste, fonda

LY « Ordre des Chevaliers de SAINT JEAN de J É RUSALEM ». Son

but : secourir les pèlerins se rendant en Terre Sainte, les héberger, panser leurs plaies et les aider de maintes manières. et Ordre prit successivement trois dénominations : de 1099 à 1310 il se nomma Chevaliers de SAINT JEAN de J ÉRUSALEM ; de 1310 à 1522 : Chevaliers de RHODES ; puis, chassé de cette île, il s’intitula Ordre de MALTE. Cette Chevalerie, qui hérita de la presque totalité des biens des Templiers, existe encore de nos jours. Toutefois, les pèlerins devenant de plus en plus nombreux et les pillards du désert intensifiant leurs attaques, un Ordre Hospitalier (si puissant fut-il) ne suffisait pas à assumer sa tâche. Il fallait avant tout « protéger » tous ces chrétiens qui affluaient vers le tombeau du Christ ; « c’est ce que comprirent les vaillants preux Hugo de PAGANIS et Geoffroy de SAINT-OMER, ou AUMER, lorsqu’ils fondèrent en 1118 avec sept autres compagnons d’armes les Chevaliers de la Milice du Temple, parce que BAUDOIN II, roi de J ÉRUSALEM, voyant le zèle de ces neuf compagnons, leur donna pour quelque temps seulement une maison proche du Temple de Salomon, d’où leur nom de TEMPLIERS ». Dans son Traitéconcernant l'histoire et la condamnationdes Templiers... M. DUPUY (MDCLIV), page 2, nous indique que les noms des 7 premiers compagnons formant la Milice restent ignorés. Plus heureux que cet auteur, nous découvrons dans L'Ordre des Templiers^ de John CHARPENTIER (f° 17) le nom de ces 7 valeureux chevaliers, ce sont : André de MONTBARD, GONDEMARE,

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Legenda des Frères A î nés

GODEFROY, RORAL ou ROSSAL, Payen de MONTDESIR, Geoffroy BISOL et Archambaud de SAINT-AGNAN (ou de SAINT-ANIAN). LYCUNE cite en outre Hugues, comte de CHAMPAGNE, fondateur de CLAIRVEAUX, mais rien n’est moins sûr. Une chose est certaine, c’est que de 1118 à 1127 - pendant neuf ans - le nombre des chevaliers resta à 9. Le but de cette Milice était de défendre les pèlerins de la cruauté des barbares et des infidèles et tenir les chemins de la Terre Sainte nets de toutes mauvaises rencontres. « Jusqu’en 1128 où fut tenu un synode à TROYES en CHAMPAGNE sous le Pape HONORIUSII auquel étaient l’Évêque d’ALBE, légat du Saint-Siège, les Archevêques de REIMS et de SENS et leurs suffragants, avec eux aussi étaient les abbés de C1TEAUX, CLAIRVEAUX qui étaient SAINT-BERNARD, de

PONTIGNY et autres. » (Opus cité.) Là, après qu’Hugues de PAGANIS fut entendu (étant assisté de 5 compagnons), le synode arrêta qu’ils avaient besoin d’une RÈGLE. Saint BERNARD fut chargé de l’établir. H fut convenu en outre que des Miliciens porteraient à l’avenir l’habit blanc, à quoi EUGENE III, en l’an 1146, ajouta une croix rouge sur leurs manteaux tant aux servants qu’aux chevaliers. GUILLAUME, archevêque de TYR, écrit que de son temps il y avait au « Convent du Temple de HIERUSALEM » plus de trois cents chevaliers sans y comprendre les servants qui étaient sans nombre. Parmi ces 300 chevaliers, nous allons trouver des noms qui se répéteront souvent au cours de notre LEGENDA ; ce sont ceux de MONTFORT, de BEAUFORT, de CHATEAUNEUF, de BELVOIR ou BEAUVOIR, etc. Le lecteur retrouvera plusieurs de ces noms sur la carte d’ISRAEL (ph. 1). Les Chevaliers du Temple, qui étaient des moines soldats, faisaient obligatoirement trois voeux : pauvreté, chasteté, obéissance. Leur logis (ou logement, ou loge) jouxtait l’ancienne mosquée d’El Aqsià, autrement dit du Temple de Salomon. Hugues de PAGANIS et GEOFFROY de SAINT-AUMER, avaient tout d’abord tenu leurs pouvoirs du Patriarche THEOCUITES (67e successeur de JEAN), puis le synode de TROYES ayant officialisé leur Ordre, ils reçurent leur RÈGLE. Leur sceau (2 cavaliers sur un même cheval) prit par la suite le nom de « boule ». Elle était coulée en argent ou en plomb, d’après LAVOCAT : Procès des Frères et de TOrdre du Temple. L’inscription portait : Sigilium militum

Christi. Dans la Nouvelle Assemblée des Philosophes chimiques (f° 223), Claude d’YGÉ nous dit : « Le sceau des Templiers était le globe des monarques. Ils l’appelaient « la boule », symbole de puissance et de commandement du Grand-Maître. Mais il cachait en réalité la Madère Première de l’Oeuyre en jouant cabalistiquement avec SEL (scel, forme du mot sceau au Moyen Âge). » Ajoutons que cela devint VRAI après que les Templiers furent instruits par SALADIN, HASSAN, etc. - 24 -

de la Rose Croix

L’Ordre des Templiers était constitué : 1) de chevaliers [ fratres milites] ; 2) de chapelains [ fratres cappelani) ; 3) de sergents ou écuyers [ fratres servientes armigert] ; 4 de domestiques et artisans [ servientes famuli et officiij .John CHARPENTIER, opus cité, pages 27 et 29. Leur bannière était partie noire et blanche ornée d’une croix rouge. « Le premier dignitaire de l’Ordre était le Grand-Maître, puis venait le Sénéchal, qui avait le droit d’assister à tous les Chapitres, même les plus secrets. Son équipage, sa tente, sa bannière et son sceau étaient les mêmes que ceux du Grand-Maître qu’il doublait en quelque sorte, mais en qui on peut voir l’ANIMATEUR OCCULTE de l’Ordre. « Rappelons-nous, dit encore John CHARPENTIER (f° 53) que le GrandMaître n’est pas toujours le meilleur ni le plus instruit » Cela aura beaucoup d’importance pour la suite de notre récit, car les dispensateurs de l’Enseignement alchimique (à la dissolution du Temple) seront de simples chevaliers fort érudits, ainsi que des chapelains. Les Commanderies templières se divisèrent en 9 Provinces : France, Portugal ; Castille et Léon ; Aragon ; Majorque ; Allemagne, Italie, Pouille et Sicile ; Angleterre et Irlande. Déjà, dans notre « Introduction », nous avons souligné l’importance de la science alchimique - à prendre, non comme un synonyme de « transmutation » mais bien comme une philosophie divine expliquait toute Vérité (la chimie de AL), AL étant la racine première de DIEU. Cette vérité, nous la retrouvons encore dans L’Ordre des Templiers, page 74 : « Mais l’Alchimie n’eut jamais pour but que chez les charlatans - la fabrication de l’or monnayable. Un trésor bien plus précieux, « l’or potable », voilà ce que cherchent à extraire de la Pierre Philosophale (synthèse du savoir) les Roger BACON, les Rd LULLE. » Or, dès le début de leur fondation en 1118, Hugo de PAGANIS et Geoffroy de SAINT-AUMER incitèrent BAUDOIN II, roi deJérusalem, à pactiser avec PIsmaélien ABOUL-FEWA. Au terme de cet accord, le roi échangea TYR contre DAMAS. D’autre part, SALADIN (sala Heddin), un Kurde valeureux, bon, généreux, protecteur des pauvres, des veuves et des orphelins, tout comme un vrai chevalier d’Occident, apprit aux Croisés qu’un « mécréant » pouvait avoir l’âme aussi noble que les plus preux d’entre eux. Les Templiers lui réservèrent en retour OUNOUR la mosquée El-Aqsâ pour y faire ses dévotions. Il arriva à RENAUD, prince de SIDON, d’établir à la table de SALADIN un parallèle entre les religions chrétienne et islamique. Comme on le voit, on était bien loin des premiers dissentiments qui donnèrent naissance à la première croisade. La croix et le croissant étaient bien près de fraterniser. Des musulmans se faisaient chrétiens, des chrétiens se faisaient musulmans sans se trouver dépaysés (J. CHARPENTIER, f ° 150). Jusqu’au XIVe siècle, on ne considéra pas comme hérésies les échanges de vue de ce genre ; témoin le





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Legenda des Frères A î nés Bienheureux Raymond LULLE qui fut vénéré des Orientaux. Ce scolastique franciscain fréquentait les musulmans. H reçut l’influence des Soufis et voulut, en dehors des dogmes, rapprocher les deux religions. L’idée tenait donc toujours. Les ABBASSIDES, malheureusement, firent un jour grande tuerie des Ismaéliens ; toutefois l’un d’eux, réfugié en Égypte, fonda la dynastie des FATIMITE et l’opulente loge ou « Maison de la Science » qui fut fort fréquentée par certains Templiers. L’élément juif et arabe dominait dans cette « Maison de la Sagesse » dont les professeurs étaient célèbres par leur érudition. Toutes les disciplines y étaient enseignées : philosophie humaine, astronomie, alchimie, médecine, etc., si bien que pour les Templiers, PIsmaélisme semble avoir été le modèle rêvé, qu’il fallait perpétuer à tout prix. John CHARPENTIER nous décrit très bien (pages 157 à 162) comment les choses se passèrent et se perpétuèrent : « HASSAN s’appuie sur les Ismaéliens parce qu’il sait qu’on peut tout attendre d’eux, tout exiger de ces extrémistes « férus de mystère » et dont les MISSIONNAIRES vont prêchant une interprétation symbolique du CORAN. Le rite initiatique primitif portait sur 9 grades, HASSAN le ramène à 7, chiffre qui lui avait été primitivement fixé pour se conformer à la tradition mystique. » Toutefois, ce qui frappe surtout les Templiers dans l’Ismaélisme, c’est cette CONFRÉ RIE OCCULTE au-dessus des États. HASSAN hiérarchisera cette Confrérie et la rendra secrète pour certaines activités. On notera la ressemblance qui existe entre les Hauts Grades Templiers et ceux des Ismaéliens. Toutefois, derrière les distinctions publiques afférentes aux grades, il y avait chez les Templiers celles, SECRÈTES, conférées par l’avancement dans la CONNAISSANCE. Cet Enseignement jalousement gardé se transmettait de bouche à oreille, de Maître à Disciples, en raison du grandiose secret transmis.

René LE FORESTIER, dans La Franc-Maçonnerie Templière et Occultiste aux XVIII' et xrxe siècles (page 35) affirme le même sentiment : « Il semble, écrit-il, que les Sociétés hermétiques dont on trouve des traces depuis la Renaissance jusqu’au XVIII* siècle tentèrent d’appliquer ce programme (soulager les indigents à l’exemple de FLAMEL). Comme ces Sociétés se sont toujours efforcées de rester dans l’ombre la plus épaisse, nous connaissons très mal leur histoire et l’on peut même se demander si certaines d’entre elles - dont on croit apercevoir la silhouette fugitive dans cette obscurité - ont réellement existé ou ne sont pas plutôt restées à l’état de projet ou d’ébauche. C’est la question qu’il faut toujours se poser dès qu’on voit citée la : Confraternité de la Rose-croix. »

Ce raisonnement est on ne peut plus vrai. À l’instar des Ismaéliens, les Templiers propagèrent leurs secrets de la façon la plus occulte, puis, après leur dissolution, CEUX qui SAVAIENT (parmi les rescapés) continuèrent de même. C’est ainsi que cet héritage parvint entre les mains des FRERES AINES DE LA ROSE CROIX.

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Chapitre II

jKoeura? ef coutumes’ ecclesiastiques’ arallèlement aux faits historiques cités plus avant, nous croyons nécessaire de faire une légère incursion dans le domaine religieux. Cette incursion est nécessaire parce qu’elle servira à mieux nous faire saisir la « mentalité de l’époque » et à nous faire comprendre le comportement de certains personnages. Là aussi, nous essaierons de partir de plus loin possible, afin de noter la progression pas à pas. L’origine des Cardinaux du Saint-Siège provient de la dignité de ces anciens officiers qui avaient la charge et l’intendance des 4 quartiers (points cardinaux) de la ville de ROME... lesquels étaient appelés Curatores ( seu Capita Regionum Urbis Romaj sous les Papes EVARISTUS et HYGINUS. Le premier, pontife en l’an 112, le second en l’an 154. Après ces deux papes, les Curatores ne prirent plus le nom du quartier de Rome qu’ils commandaient, mais ils prirent le nom des biens ou héritages qu’on leur donnait Les prêtres, les diacres cardinaux eurent une telle autorité après le Pape que PANCYROLE estime qu’ils succédaient aux anciens Patrices. En l’an 230 fut élu le Pape PONTIEN. D ordonna 15 prêtres cardinaux et 15 autres pour veiller au salut des armes. Les Papes étaient anciennement élus par le clergé de Rome, le peuple et confirmés par l’Empereur. En vertu de la lettre (ITHIMOTHEE, III, 1 et 12) qui fait partie des canons de l’Église, les Évêques, les diacres se mariaient Voici ce qu’écrit l’historien SOCRATE : « CONSTANTIN, pour engager les Évêques à se rendre à son appel, les fit inviter par courriers spéciaux qui portèrent la lettre impériale écrite par ASSIUS. Il fit échelonner sur toutes les routes des chevaux, des voitures et mit l’argent à la disposition des prélats pour le voyage. 2 048 prélats se rendirent à son invitation accompagnés d’un nombre prodigieux de diacres, de prêtres, DE

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LEUR FEMME et de LEURS ENFANTS. * - 27 -

Legenda des Frères A î nés D’ailleurs voici quelques têtes de chapitres relevées dans la Table des Matières du CONCILE DE TRENTE (1543-1563) retranscrits par M. AMELOT de la HOUSSAIE : f 0 135. - Le mariage des prêtres est introduit dans le Palatinat f ° 796. Le mariage est demandé par l’empereur, f ° 439. Il est demandé par la France, f ° 508. -... par le duc de Bavière. Au f ° 463, il est indiqué plusieurs articles à discuter. Le n° 6 entre autres stipule :

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Que les Pères Occidentaux peuvent licitement se marier nonobstant la loi de l’Église, et que dire le contraire c’est condamner le mariage, et que ceux qui n’ont pas le don de continence doivent se marier. » Le CONCILE DE TRENTE mentionne également que c’est INNOCENT (1131-1143) qui abolit le mariage des prêtres (f° 655). «

II

Dès lors on constatera trois choses : 1. C’est qu’en vertu de la lettre de THIMOTHEE les Évêques et les diacres pouvaient se marier. 2. Qu’ils se marièrent effectivement jusqu’à INNOCENT II. 3. Qu’en 1563, cette question du mariage des prêtres était toujours d’actualité. Cela dit, les actes de certains personnages paraîtront plus clairs lorsqu’ils seront replacés dans le cadre et la mentalité de leur époque. Mais continuons notre incursion dans l’Histoire ecclésiastique afin de mieux nous imprégner des mœurs de ce temps passé. C’est sous le règne d’HENRI Ier et sous le pontificat de LÉON IX en 1049 que les cardinaux mirent la mitre dans leurs armoiries, cela jusqu’à INNOCENT IV qui leur donna le Chapeau Rouge. C’est ce Pape qui bénit la première ROSE d’OR pour en faire don à son ami. Par contre, c’est en 1294 que le Pape BONIFACE VIII permit aux cardinaux de s’habiller d’écarlate. Il nomma 4 cardinaux seulement, TOUS de sa famille (3 neveux et un oncle). De plus, il enrichit grandement ses parents et amis dont il fit 39 évêques et archevêques, comme l’a écrit CIACONIUS ( Traité de l'origine des Cardinaux du Saint-Siège, f ° 90, MDCLXX) . Et nous en arrivons à présent à une époque qui va nous mener tout près du grand drame Templier. « A la mort de BONIFACE VIII, succéda BENOIT XI qui ne régna que 8 mois et 17 jours... au lieu duquel fut élu CLEMENT V, archevêque de Bordeaux. » (Promptuaire des Conciles, f° 104.) « Dès que CLEMENT V fut averti de son élection, il quitta BORDEAUX et se dirigea vers LYON où l’attendait grande foule. Il demanda que viennent pardevers lui tous les cardinaux étant en Italie. À quoi ils obtempérèrent sans délai ni contradiction. Ainsi fut fait le couronnement public et solennel du Pape en l’Église de SAINTJUST à LYON, là où le Roi PHILIPPE le BEL était présent avec CHARLES, son père, et tous les Princes de France. Mais ladite fête fut

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de la Rose Croix troublée par un grand esclandre : car, comme un peuple « innumérable » fut monté sur une vieille muraille de SAINTJUST pour voir passer si grande pompe et noblesse, ledit mur, fort chargé, tomba et tua le duc Jean de BRETAGNE ; le Roi fut blessé et le Pape fut durement jeté de son cheval, tellement qu’il y perdit une riche escarboucle qui était sur sa couronne ou tiare. Cette pierre était estimée à Six mille ducats. » ( Opus cité, f ° 105.) Naturellement, plus tard, les observateurs ne pourront s’empêcher d’assimiler ce « signe » à une prophétie divine. On sait, en effet, qu’après bien des heurts, PHILIPPE le BEL et CLEMENT V s’associèrent pour faire disparaître l’Ordre des Templiers, considéré par les deux pouvoirs (temporel et spirituel) comme un dangereux adversaire. On sait aussi « qu’assignés tous deux à comparaître devant DIEU, avant la fin de l’année, par Jacques MOLAY (sur le bûcher), CLEMENT V mourut de dysenterie le 20 avril 1314, et PHILIPPE LE BEL, jeté (symboliquement, comme un chevalier indigne) à bas de son cheval à Fontainebleau, sans avoir eu le temps de se réconcilier avec Dieu, mourut le 29 novembre de la même année. » ( L'Ordre des Templiers, de J. CHARPENTIER,

f 142.)

De plus, l’Histoire nous apprend aussi que la conduite de CLEMENT V était loin d’être exemplaire car il s’affichait souvent en public avec sa maîtresse, la ravissante BRUNISSENDE TALLEYRAND de PERIGORT ••• qui, de notoriété publique, lui revenait plus cher que la Terre Sainte. Tout cela devait forcément influencer des hommes comme les Templiers. On ne devra donc point s’étonner de les voir prendre parfois certaines décisions non conformes à la logique.

Chapitre III

Ge 911il ûdvipf après’ la mort de Jacques’ de Jl olay

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e 13 octobre 1307, le Roy, craignant qu’un jour ou l’autre l’Ordre du Temple ne se dressât devant lui, fit en sorte (nous raconte DUPUY : Condamnation des Templiers, f° 10) que tous les Templiers fussent arrêtés, mandant à ses officiers que ses lettres qui portaient commandement d’arrêter les Miliciens fussent ouvertes en un même jour et à la même heure, sous peine d’encourir son indignation. Ce qui fut exécuté, même la personne du GrandMaître de l’Ordre qui était au Temple de Paris. « Le Roy à l’instant se saisit du Temple, y alla loger, y mit son trésor et les Chartes de France et fit mettre en sa main et saisir tout le reste de leurs biens. » Beaucoup de Templiers subirent le supplice, et très souvent ils avouèrent maintes ignominies pour arrêter leurs souffrances, témoin ce que déclare un des Supérieurs de l’Ordre nommé PONZARD de GYZIACO qui avoue : « qu’ils avaient été fort géhennez en plusieurs lieux, que tout ce qu’ils avaient confessé avait été crainte de la mort » (opus cité, f° 44). Ainsi, durant des années, de bulles en décrets, de conseils en conciles••• Philippe et Clément V déchirèrent le Temple. Le 11 mars 1313, nous décrit encore DUPUY (f° 66) : « les deux prisonniers (J. de MOLAY et le frère du Dauphin de VIENNOIS) furent brûlés vifs en l’Isle devant les AUGUSTINS de Paris où ils endurèrent très constamment la mort ». « Quelques historiens remarquent que le Grand Maître dit quelques discours à la mort : MARIANA en rapporte, dit-il, les paroles. Paul EMILE en dit autant, mais en d’autres termes ; ce qui fait croire que ce sont choses inventées et faites à plaisir » ( Registre Olim. des Arrêts depuis Van 1299 jusqu'en 1318\ f° 146).

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de la Rose Croix

Peu nous importe, pour notre histoire, que la sentence du Grand Maître soit vraie ou fausse, notre sentiment est qu’elle est vraie. Ce qu’il y a de sûr c’est que l’année ne s’était pas écoulée que le Pape CLEMENT V mourut le 12 des calendes de mai (20 avril 1314), tandis que PHILIPPE le BEL, jeté à bas de son cheval en forêt de Fontainebleau, mourut le 29 novembre de la même année, sans avoir eu le temps de se réconcilier avec DIEU. Disons cependant, qu’en ces années de procès qui durèrent de 1307 à 1313, les Templiers ne furent point traités partout de la même façon. A LONDRES, bien à l’abri, dans leur Commanderie, 230 miliciens, de haute noblesse pour la majorité, vivaient dans une large opulence. ÉDOUARD, roi d’Angleterre, n’avait pas encore confisqué leurs biens. Condamnés en Lombardie, ils sont innocentés à Ravenne, à Bologne et à Salamanque. Les historiens allemands ont écrit (MUTIUS IN CHRON. lib. 22, f ° 211, et SERARIUS IN CHRON. MOGUNT lib. 5, page 850) : « que le Pape Clément V ayant envoyé à l’Archevêque de Mayence la bulle de Condamnation des Templiers pour la publier, qu’ayant assemblé son clergé pour faire cette publication, Hugues WALTGRAFF ou COMES SILVESTRIS, un des premiers de l’Ordre, accompagné de vingt Templiers armés, entrèrent au lieu où l’Archevêque tenait son assemblée. L’Archevêque, étonné, le reçut humainement Hugues les assura qu’ils n’étaient pas venus pour y faire violence, dit toutefois en colère ce qu’ils avaient entendu dire : qu’ils étaient assemblés pour publier la Bulle contre eux ; qu’il demandait qu’ils eussent à publier présentement l’Acte qu’il tenait en main, qui était l’appel de cette condamnation de Clément au futur Concile, sous le prochain Pape. L’Archevêque, craignant d’être violenté par ces Templiers armés sous leurs manteaux, promit d’aviser à ce qu’ils désiraient, mais Hugues le pressa de le faire sur-le-champ, ce qu’il fit, et cet appel lu, on vit qu’il contenait la cause de leur défense et l’injustice de leurs ennemis, que tous les témoins entendus contre eux étaient faux ; que par miracle leurs robes n’avaient point brûlé. » ( Condam. des Templiers, P 69.) En Aragon (opus cité, P 57), le Roi fait siège autour du château de MONÇON forteresse principale du Temple. La place est défendue par Barthélemy de BELUIS. Elle est assiégée par ARRAULT de LUNA, gouverneur d’Aragon. Après une longue résistance, la reddition se fait D’autres fortifications cèdent alors à leur tour : MIRAUETE, CANTAVIEJA et CASTELLOT. Les survivants sont faits prisonniers et le Pape commet l’Évêque de VALENCE pour instruire leur procès. La lettre n° 142 contenue dans le Registre du Trésor fait état du TRAITE ENTRE LES GENS DU ROY ET LES HOSPITALIERS, touchant les biens des Templiers. Le Pape reconnaissant la franche volonté du Roi le pria d’aider et de favoriser les Hospitaliers en la prise de possession des Biens Templiers. Et c’est ainsi que les Hospitaliers, en vertu de la Bulle d’Union et du Commandement du Roi, furent mis en possession des Biens du Temple en ce royaume de France (DUPUY, P’ 70 et 73).



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Legenda des Frères A î nés La transaction fut faite le 14 février 1315 entre le Roi LOUIS le HUTIN et FOULQUES DE VILLARET, Grand Maître de l’Hôpital (photo N.B. 75). Enfin, en France, nombreux furent les Templiers qui réussirent à passer en Espagne, au Portugal, en Angleterre et en Allemagne. Beaucoup entrèrent dans des monastères et certains demandèrent même leur admission dans l’Ordre des Hospitaliers. Parmi ces rescapés, nous allons retrouver les fondateurs de l’Ordre des Frères Aînés de la Rose-croix : Gaston de la Pierre PHOEBUS, Guidon de MONTANOR, Gentilis de FOLIGNO, Henri de MONTFORT, Louis de GRIMOARD, Pierre Yorick de RIVAULT et César MINVIELLE. Prévenus à temps par le chapelain du manoir de la BUZARDIERE (photo C. 74), près du MANS, nos sept Templiers se replièrent en toute hâte vers DINARD, puis vers SAINT-MALO où ils frétèrent de nuit une barque de pêcheur qui les déposa sur le sol d’Angleterre. La Commanderie de LONDRES les reçut fraternellement et les hébergea.

Chapitre IV

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n mois était passé depuis la mort du Grand Maître du Temple. Le | Roi ÉDOUARD d’Angleterre n’avait pas encore confisqué les Biens des Miliciens lorsque Gaston de la PIERRE PHOEBUS réunit ses compagnons d’infortune et leur parla sans détour. Des rumeurs persistantes allant en s’amplifiant prêtaient au souverain anglais l’intention de les séquestrer. Mieux valait donc s’enfuir en Écosse, où ils seraient bien accueillis, tant que cela était possible. Vingt-deux Chevaliers sur les 237 résidant à LONDRES optèrent pour le départ Quelques jours après, ils abordaient l’île de MULL, où bon nombre de Chevaliers les reçurent à bras ouverts. Certains d’entre eux avaient déjà donné, le 24 juin 1307, une nouvelle Constitution à leur Ordre. Le 24 juin 1313, ils tinrent un chapitre dans lequel AUMONT fut nommé Grand Maître. C’est à ce moment que prit naissance l’IDÉE de ce que sera plus tard la Maçonnerie Écossaise. Cependant, cette ébauche de philosophie ne satisfaisait pas complètement tous les Chevaliers. Guy de MONTANOR, gentilhomme érudit s’il en fut, était « un docteur ès alchimie ». Plein d’esprit et d’une intelligence supérieure, il avait été un des disciples zélés d’un Maître du Temple. Au cours de son enseignement, il avait rencontré d’autres condisciples, et entre autres Gaston de la PIERRE PHOEBUS. Moins heureux que MONTANOR qui avait passé brillamment les 7 degrés initiatiques, PHOEBUS n’en était qu’au 5e degré quand la catastrophe se déclencha.

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Legenda des Frères Aî nés

Guy de MONTANOR s’offrit de parachever son initiation sous condition que son compagnon l’aiderait à former un groupe capable de perpétuer l’alchimie. Vu l’importance de l’Enseignement transmis, la logique et la sécurité voulaient que tout restât secret Pierre PHOEBUS, esprit très ouvert, acquiesça aussitôt Déjà il pouvait se porter garant de plusieurs Chevaliers dont il connaissait l’intelligence et la valeur morale. En quelques semaines, l’élève fit des prouesses sur le plan alchimique et sur le plan du recrutement Vingt Chevaliers triés sur le volet formaient à présent un groupe fort homogène. Très religieux de sentiments, mais indignés dans leur cœur par l’attitude qu’avait eue CLEMENT V à l’égard du Temple, leur premier soin fut de créer une Église à eux. Une Église où serait respecté le même rite, mais dont la hiérarchie s’arrêterait aux Cardinaux. Ainsi naquit « l’Église Templière ». Pour bien marquer leur volonté « anti-pape », ils prirent comme emblème : le Pélican s’ouvrant le flanc pour donner vie à ses petits, et ils coiff èrent le tout d’un chapeau de cardinal à 6 glands. Leur devise : DIUM SIBICAETERIS. Deux prieurs Templiers, ralliés à leurs idées, célébraient pour eux journellement la Sainte Messe. ••• Et des jours s’écoulèrent, les mois et les années passèrent Le groupe de vingt était devenu plus fort de huit unités. Quatre compagnons possédaient maintenant le Secret des Secrets : Guy de MONTANOR, Gaston de la PIERRE PHOEBUS, Pierre le BON de LOMBARDIE et RICHARD, dit RICHARD L’ANGLOIS, parce qu’il venait de la Commanderie de LONDRES... cette Commanderie qui les avait si bien accueillis au moment de leur exil et qui portait sur son écu : « L’AGNUS DEI à la CROIX TEMPLIERE... ce que confirme M. Luden-A. CARNY dans Adantis, n° 216, page 288, lorsqu’il écrit : « L’Agnus Dei de Londres est d’argent, à l’Agnus Dei au naturel, nimbé d’or, au bâton à la croix pattée de gueules. Il figure sur les blasons des defs de voûte du château fort de TORTOSE en Terre Sainte. » Cet AGNUS DEI sera adopté « in memoriam » comme blason et sceau offidel perpétuel par les IMPERATORS des F.A.RC. Us ne lui ajouteront

qu’une chose : le « BEAUCEANT » symbolique. Nous sommes à présent en octobre 1316. PHILIPPE V (le Long) est roi depuis le 5 juillet de la même année. Il succède à son frère LOUIS X (le Hutin). Jacques d’EUSSE, élu pape le 7 août 1316, règne en Avignon sous le nom de JEAN XXII depuis le 8 septembre, date de son couronnement à l’Église métropolitaine de SAINTJEAN. En Écosse, nos 28 Compagnons languissent de revoir la terre de France. Un dernier « revoir » à leurs Frères Écossais dont ils ont suivi toutes les réunions, et voilà notre groupe voguant vers la terre de France. Ils mettront pied à terre dans la petite crique de SAINT-GONERY ; puis, s’étant pourvus de montures, ils prirent la route par petits groupes après s’être donnés Avignon comme heu de rendez-vous. 14

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Le 17 novembre, nos 28 compagnons étaient de nouveau réunis et sollicitaient une entrevue de Sa SaintetéJEAN XXII. L’entretien fut assez froid au début, et leur sécurité parut bien précaire. Soudain, il y eut un changement radical dans l’attitude du Pape. Que s’était-il passé ? Un simple nom jeté dans la conversation par Guy de MONTANOR changea la phase des choses. Ce nom est celui d’ARNAUD DE VILLANOVA. Ce dernier n’était-il pas ce fameux médecin qui enseignait l’alchimie à BARCELONNE où il avait remplacé son maître CASAMILA ? N’était-il point ce médecin que les Cours d’Europe s’arrachaient ? N’avait-il point été appelé par CLEMENT V pour qu’il le soigne de la gravelle ? CLEMENT V n’avait-il pas publié une lettre encyclique - pendant le Concile général de Vienne, dans laquelle il adjurait ceux qui vivaient sous son obédience de lui faire savoir où était caché le Traité de la Pratique de la Médecine écrit par Arnaud de Villanova et dédié au Souverain Pontife. Habilement manœuvrée, la conversation convainquit JEAN XXII que ces nobles gentilshommes possédaient le secret des secrets, et que la providence les lui envoyait fort à propos. Dès lors il fit patte de velours et fiit tout sourire. D leur proposa même de se mettre en Fraternité et de prendre pour unique mission de perpétuer cette Philosophie divine. Il tint à les loger dans son propre palais. Il leur assura le gîte et le couvert... en contrepartie, Guy de MONTANOR et Pierre le BON de LOMBARDIE l’éclaireraient sur leur science. Le 2 décembre, le nom du groupement fut décidé : FRÈRES AINES DE LA ROSE CROIX. Le Saint-Père suggéra alors à Gaston de la Pierre PHOEBUS de retourner en Écosse pour essayer de quérir de nouveaux compagnons. À eux aussi, il assurerait gîte et couvert, et protection entière. Pendant son absence, le Pape soumettrait au RECTEUR des HOSPITALIERS de PONT- SAINT-ESPRIT (sous le sceau du secret) le projet d’une RÈGLE pour le nouvel Ordre. Le RECTEUR, en effet, était un ancien Templier qui, dès 1307, se retira blessé dans ce monastère. Sa haute noblesse, son érudition peu commune en firent vite le RECTEUR incontesté de cette communauté. Le Souverain Pontife savait donc bien à qui il s’adressait pour rédiger cette RÈGLE SECRÈTE. Pierre PHOEBUS accepta de partir, mais auparavant il tint à s’entretenir avec le Recteur des Hospitaliers, afin de lui donner toutes instructions utiles. Le malheureux ne devait jamais revoir ses compagnons. Sur le chemin du retour, venant de l’île de MULL, alors qu’il chevauchait avec 17 chevaliers qu’il avait recrutés, ils furent attaqués dans les environs du MANS (où un message l’attendait à MONTFORT-LE-ROTRO) par une grande troupe de coupe-jarrets, mi-soldats, mi-mendiants, qui leur tendirent une embuscade. H y eut un grand carnage. On peut voir encore de nos jours une ferme portant le nom de « LA MASSACRERIE », c’est dire que l’histoire de ce fait d’armes

est tenace.

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Legenda des Frères A î nés La chronique rapporte qu’on dénombra 13 tués du côté des Seigneurs et 34 du côté des bandits. Quoi qu’il en soit, Gaston de la Pierre PHOEBUS, promoteur des Frères Aînés de la Rose-croix et de l’Église Templière, se trouvait parmi les cadavres qui jonchaient la forêt Les 5 rescapés firent transporter le corps de leurs malheureux compagnons en la chapelle la plus proche, tandis que celui de Pierre PHOEBUS, revêtu de son habit de Croisé, prenait la direction du château de son ami Henri de MONTFORT. La sépulture se fit sur les terres mêmes du Comte. Aujourd’hui, ce sol appartient à PONT-DE- GENNES, une petite commune sarthoise fort sympathique. Dans son cimetière, on peut voir la tombe dite « du Croisé » (ph. C. 60 à 63), dans la colonne creuse se trouve l’épée cassée du défunt Certaines chroniques historiques ont parfois changé LA LÉGENDE, mais elles en ont conservé le souvenir (ph. C. 60). Nul ne peut nier qu’il s’agisse de la même sépulture. Qu’on sache que PONT-DE-GENNES jouxte la commune de MONTFORT voir la photo du château actuel (ph. C. 75). •• • Et des jours passèrent Nos 5 survivants du massacre arrivèrent en Avignon la veille de la NOËL. Leur présence apporta le deuil mais un esprit fraternel et d’union les emplit tous. Pendant ce temps, le Saint-Père, pour se venger du mépris de l’épiscopat italien (qui lui reprochait de rester en Avignon), avait fait une promotion de 8 cardinaux (tous Français) aux Quatre-Temps de décembre 1316. Parmi ces nouveaux promus se trouvait son propre neveu,Jacques de VLA, à qui il donna le siège épiscopal d’Avignon qui était vacant Le chapeau de cardinal lui fut donné peu de temps après. Jacques de VLA devait jouer un rôle déterminant dans l’Histoire des F.A.R.C. Ce fut le 5 janvier que le RECTEUR des Hospitaliers vint en Avignon sur la demande du Pape. Là, réunis dans une grande salle sous la présidence du Saint-Père, se trouvaient le cardinal de VLA, le Recteur des Hospitaliers et nos 32 compagnons. Le Recteur donna lecture de la RÈGLE telle qu’il en avait reçu instruction par le regretté et preux Gaston de la Pierre PHOEBUS. Chaque article fut pesé, discuté. Le Pape réussit à faire ôter la clause traitant de l’Eglise Templière, c’est-à-dire d’une Église SANS LE PAPE (ô paradoxe). Toutefois, comme nos ex-Templiers tenaient à conserver ce culte templier - si cher dans leurs jours d’exil - le Saint-Père dut employer la ruse. Il imposa son propre neveu comme IMPERATOR. H leur demanda cela comme une grâce et en remerciement de tout ce qu’il avait fait pour eux. Nos Compagnons acceptèrent Le Pape proposa alors que le chef de leur Fraternité devait posséder tous pouvoirs, pour éviter bien des ennuis. Il pouvait en témoigner avec ses propres cardinaux qui tiraient à hue et à dia. Nos 32 amis en convinrent L’entrée de Jacques de VLA dans leurs rangs portait leur nombre à 33.

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Le Pape semblait avoir gagné la partie. H avait atteint un double objectif : 1. Son neveu étant cardinal et Imperator, le chapeau rouge du blason de l’Église Templière prenait une tout autre signification. 2. Par la clause « des pleins pouvoirs » et par son neveu, il tenait à sa merci cet Ordre très secret Hélas, l’Homme propose et Dieu dispose. Ce que le Pape avait imposé, fait, accepté et « béni * se retourna contre lui, car les desseins de Dieu sont insondables. Le 6 mai 1317, Jacques de VIA mourait assassiné. Le Saint-Père échappa de justesse à cet empoisonnement collectif. Les empoisonneurs étaient Hugues GERAUD (évêque de CAHORS) et Pierre d’ARTIGE (ancien chantre à POITIERS),Jacques dit BRABANÇON et le médecin Jean d’AMANT. Le cardinal Bertrand de CASTANET reçut l’ordre de procéder contre les coupables. Le cardinal BERENGER de FREDOL fit exécuter la sentence. Toutefois, en ce qui concerne l’Ordre Rose-croix, il n’en restait pas moins vrai que le siège d’IMPERATOR devenait vacant et qu’il gardait toute sa puissance et ses pouvoirs. Voici quelle avait été la première constitution du CONSEIL SUPREME : Gaston de la Pierre PHOEBUS. Imperator à titre posthume ... .Cardinal-Evêque d’Avignon J. de VIA. 2* Imperator .DELLA ROVERE. Sénéchal - Coadjuteur .Pierre le BON de LOMBARDIE. Grand Commandeur .RICHARD dit l’Anglois. Grand Commandeur Adjoint .GUIDON de MONTANOR Commandeur .Yves LANCEL de L’ISLE. Hiérophante Majeur .ORTHOLAIN et ODONA. Hiérophantes .Louis de GRIMOARD. Garde des Scels et Trésors .Henri de MONTFORT. Grand-Maître .Pierre, Yorick de RIVAULT. Grand-Maître .Baron de la PIERRE. Grand-Maître .César MINVIELLE. Grand-Maître .Jean-Marie de SENECTAIRE. Grand-Maître



Soit 14 Chevaliers formant le Grand Conseil. Quant aux 19 Maîtres- Guides, nos notes n’en ont retenu que 6 : Henri Manfred de la Pierre PHOEBUS (fils de Gaston), Gentüis de FOLIGNO, Louis d’ARVTLLE, Renault des PINS et LE ROUX de BRETAGNE. On remarquera que dès le premier Conseil, deux personnages se couvrent déjà d’un pseudonyme : le baron de la PIERRE et LE ROUX de BRETAGNE. Ce dernier a adopté tout simplement le « surnom » de son aïeul JEAN Ier de BRETAGNE (ph. N.B. 26) et dont la devise est significative ( Secretum meurri) Mon secret



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Cependant, sa première douleur passée, le Pape réagit pour pouvoir remettre la main sur cet Ordre qui lui tenait tant à cœur. Un concours de circonstances freinait chaque fois ses projets. Il nomma évêque Arnaud de VIA (frère de Jacques) et le mit sur le siège épiscopal d’Avignon. Seulement quatre mon s’étaient écoulés entre la mort deJacques et la nomination de son frère. Côté F.A.R.C., le charme pontifical était rompu, tous les Membres dn Grand Conseil étant réunis comme le voulaient les Statuts de leur RÈGLE, mieux valait agir promptement En secret, les 13 Compagnons se réunirent et en deux jours GUIDON de MONTANOR fut élu 3e IMPERATOK Phn tard, lorsqueJEAN XXII les réunit pour leur imposer son second neveu..., le Conseil s’excusa et montra le procès-verbal de séance nommant GUIDON de MONTANOR suprême IMPERATOR possédant tous pouvoirs. Le SaintPère prit très mal la chose mais s’inclina, en fin politicien qu’il était, devant des textes qu’il avait lui-même fait adopter. Il n’exigea qu’une chose, que l’Ordre demeure en Avignon encore quelque temps, ce que tous lui accordèrent très volontiers. L’élection d’Arnaud de VIA est beaucoup controversée. Certains auteurs comme J.-B. JOUDOU le donnent comme successeur de son frère ; JEAN XXII l’aurait nommé évêque quatre mois après, en septembre, tandis que d’autres historiens indiquent qu’on a prétendu à tort qu’Arnaud avait été nommé évêque effectivement Les armoiries reproduites par Henri REYNARDLESPINASSE ( Armorial historique du diocèse et de VÉtat d'Avignon, Paris, 1874), d’après la chapelle de JEAN XXII à la cathédrale d’Avignon, montre que les armes de Jacques et d’Arnaud sont strictement les mêmes pour la période 1317-1318. À noter que le vrai nom de famille du 2e Imperator est :J. LAVIE de VILLEMUR Jacques de VIA est déjà un pseudonyme signifiant LA VOIE

Un fait est certain pour nos Rose-croix, c’est qu’avec la nomination de Guy de MONTANOR en tant que successeur de Jacques, la mainmise par le Pape sur cette organisation se trouve caduque. Nos Compagnons, malgré leur acte de libéralisme, n’en éprouvaient pas moins une grande reconnaissance pour ce Pontife qui les avait recueillis, hébergés, protégés et leur avait donné une RÈGLE. Cette REGLE ne portait-elle pas les sceaux deJacques de VIA, de DELIA ROVERE et du RECTEUR des Hospitaliers de PONT-SAINT-ESPRIT3 ? 3 Nous ne voudrions pas priver le lecteur des anecdotes qui s’inscrivirent d’une manière presque surnaturelle tout le long de nos recherches. Au sujet des sceaux portés par la Règle de 1317, notre ami Alain SERRIERE chargé d’authentifier les cachets ; trouva dans la poubelle de la B. N . la reproduction identique en dur , du sceau de CHATEAU FRANC qui figure sur la traduction française de la RÈGLE (à noter que cette commune est près de CAHORS, lieu de naissance deJEAN XXII ) . Derrière ce sceau trouvé providentiellement, on aperçoit le n° 537 à l’encre . Pensant qu’il s’agissait du numéro d’ordre , nous transmettions ce numéro à un autre de nos amis parisien , Robert RAGUIN, afin qu’il se documente sur la provenance de

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N’avait-elle point eu l’approbation et la bénédiction du Saint-Père ? Plus rien ne pouvait s’élever devant eux. Après l’élection de Guy de MONTANOR, le premier soin de l’Ordre fut de choisir un autre Frère, afin que le nombre de 33 soit respecté. Leur choix tomba sur un gentilhomme provençal, Enguerand de NERS, qui s’adonnait avec succès aux sciences naturelles et à la médecine. ••• Et les mois passèrent encore. Sa Sainteté et tous les Frères de l’Ordre parachevaient leur étude alchimique. Nous étions en 1319. Ici, nous allons toucher de près un trait peu banal du caractère de l’époque :

JEAN XXII vendit des indulgences et l’absolution de tous les crimes. Il ordonna la levée d’une taxe par laquelle, moyennant un prix déterminé, les attentats, même les plus horriblés, étaient acquittés. » (Histoire des Souverains Pontifes, 1855, f° 125.) Nul n’éleva une protestation. Hauts dignitaires de l’Église et Frères Aînés de la Rose Croix restèrent muets. La vie continua pour tous comme si de rien n’était, religieuse pour le clergé, studieuse pour les F.A.R.C. « En 1331, le jour de la Toussaint, le Saint-Père prêcha que les Saints dans le del ne jouiraient de la vision béatifique qu’au jour du jugement dernier. Il prêcha cette même version le 3° dimanche de l’Avent, puis encore la veille de l’Épiphanie 1333. Cette doctrine, contraire à la persuasion commune, exdta beaucoup de scandales. L’opinion du Pontife fut condamnée dans une séance théologique à Vincennes par les évêques fiançais devant le Roi. » (Fh. C. 110.) (Opus dté, f° 187.) «

ce moulage. Le n. 537 n’était pas le num é ro de réfé rence de CHATEAU FRANC mais le nu m éro correspondant à JEAN let de BRETAGNE dit le Roux. Par contre, notre ami découvrit « par hasard » au milieu des quelques 250.000 cachets qui sont exposés le vrai n° que nous recherchions. Il porte le n°. Le lecteur pourra se rendre compte de l’exactitude des sceaux (photos C. 7-8-9). Notons que le n° 537 que nous ne cherchions pas est justement le sceau de LE ROUX, un des Maî tres guides de la premiè re heure. Sa devise est « Secretum Meum ».

Enfin, pour le sceau de Jacques de VIA, ce sont les Archives du Vaucluse qui nous en permit l’authentification (ph. n. B. 33). Il ne restait plus qu’à prouver l’authenticité du sceau des Hospitaliers de Pont-St-Esprit. Un autre ami d’ALES, M. VERGONZANNE s’en chargea. Aux vacances de Noël, il part à PontSt-Esprit. Dans le seul bureau ouvert à la mairie, il n’y a qu’un pompier de service discutant avec un citadin. Notre ami s’avance, demande les archives de l’ancien Hô pital... ré ponse négative de la part du fonctionnaire, mais son compagnon indique gentiment qu’il peut le mener vers la seule personne s’occupant de ces questions-là. Sitôt dit, sitôt fait, une pharmacie est toute proche, tenue par M. GIRARD. Deux mots d’explications et le soir, M. Alain GIRARD donnait la photocopie qui reproduisait textuellement le sceau du Recteur que nous possédons ( ph. 117-118). Me faisant part de sa réussite, M. VERGONZANNE m’écrivait : « Dès mon arrivée à Pont- Saint-Esprit, je me suis senti téléguid é ». Le lecteur se devait de connaître tous ces concours de circonstance qui furent vraiment providentiels. Qu’il sache que tout au long de nos recherches il en a été constamment de m ê me. Nous l’en informerons au fur et à mesure.

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La levée de boucliers fut générale et l’on parlait déjà de déposséder ce Pape qui tenait de tels propos en chaire. JEAN (nonagénaire) fut contraint de se dédire. D convoqua un Consistoire public. Il entra dans la salle, pâle, visiblement ému, mais marchant avec courage et souriant encore comme si l’heure de sa mort eût été éloignée. Il monta sur son trône et fit la rétractation suivante : « Nous confessons et nous croyons que les âmes séparées des corps et purifiées habitent le Paradis avec les Anges et contemplent Dieu dans son essence divine. » Ce que la vente des indulgences n’avait point réussi, le triple prêche concernant la vision béatifique des Saints le réalisa. L’âme chrétienne de nos F.A.R.C. se révolta, comme se, révolta le clergé tout entier. Malgré la rétractation publique du Pape, l’Ordre décida de quitter Avignon et de gagner la Provence avant de se séparer pour accomplir chacun sa mission. Henri de MONTFORT, qui avait un sien parent (épousant ses idées) dans le VAR, proposa de les y conduire. Les adieux du Pape et des F.A.R.C. furent touchants et cérémonieux tout à la fois. Il était temps cependant que l’Ordre mit sa RÈGLE en pratique puisque désormais tous les Frères possédaient leur Adeptat A l’aube, la troupe se mit en marche. Le Souverain Pontife, les larmes aux yeux, leur donna sa bénédiction. Le destin de l’Ordre commençait vraiment

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Chapitre V

Le grapd départ e fut le 26 juillet 1333 que le Conseil Suprême des F.A.R.C. se réunit en séance solennelle dans la vaste salle d’honneur de la Commanderie Templière de MONTFORT-SUR-ARGENS. Le même jour, à la même heure, « en Avignon,JEAN XXII tenait lui aussi un Consistoire public. Il y proclamait entre autres le passage dans la Terre Sainte et nomma le roi Philippe VI de VALOIS général, commandant l’entreprise. Il lui octroya les décimes de son Royaume pendant 6 ans. » Cette décision venait d’ouvrir la voie à une nouvelle croisade et préparer la rencontre d’un futur roi de France avec notre Fraternité. Le Grand Conseil de l’Ordre passa au crible de ses critiques tous les événements passés, présents et prévisibles. Chacun refit le serment solennel de tout garder secret et de ne donner l’investiture à ses Frères qu’après les avoir éprouvés... non à la manière des Écoles Egyptienne et Grecque, mais dans leurs comportements journaliers. Les grands tests étaient : la charité, l’altruisme, le dévouement, la fidélité... et, par-dessus tout, être capable de garder un secret Tous les articles de la RÈGLE furent relus, commentés et acceptés de nouveau. On fit alors venir les Grands-Maîtres et durant deux jours on leur donna les consignes, les mots de passe, les signes de reconnaissance et enfin l’alphabet secret... dit aussi alphabet Templier (ph. N.B. 133). L’aube du 2 août pointait lorsqu’un cavalier arriva à la porte de la forteresse. Il fut aussitôt introduit, et peu après le comte de Montfort recevait le nouvel arrivant C’était le chevalier Jehan de CLINCHAMP, seigneur de la BUZARDIERE (ou BUISARDIERE ou BUSARDIERE). Envoyé par son père en Avignon pour porter un message au cardinal de MONTFAVÈT, il avait

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Legenda des Frères A î nés appris la présence des gentilshommes (secourus autrefois par son chapelain en 1314). Désireux de les voir, il avait enquêté au palais pontifical ; on l’envoya au Recteur de Pont-Saint-Esprit Là, il apprit par la bouche du Supérieur que lesdits gentilshommes, étant venus le remercier et lui dire au revoir, lui avaient indiqué qu’ils allaient se rendre à Montfort-de-Provence. Pressentant qu’un mystère les entourait, son esprit d’aventure le décida à se joindre à eux. Ce jour-là, son bonheur était grand. Le comte envoya quérir Guidon de MONTANOR, Délia ROVERE et Pierre le BON de LOMBARDIE. Us sourirent lorsqu’ils virent le chevalier s’incliner devant eux, comme devant le roi. « Messires, leur dit-il, je ne sais quel élan m’a fait enfourcher ma monture, mais ayant su votre séjour en cette Commanderie, par le Recteur des Hospitaliers, je n’ai pu m’empêcher de venir vous voir. J’étais bien jeune lorsque notre bon chapelain prononça vos noms devant moi, annonçant à mon père que les vaillants Templiers qu’il hébergeait allaient être arrêtés. Mon père invita alors notre abbé à aller vous avertir. Des années ont passé, mais tout reste gravé dans ma mémoire.Je vous en prie, Messires, gardez-moi avec vous. » Le garçon avait 25 ans, des yeux intelligents, il semblait fort et plein de bonne volonté. Ne pouvant l’intégrer dans l’Ordre puisque le nombre de 33 ne pouvait être dépassé, on décida de le garder comme écuyer de Guy de MONTANOR. Après, on verrait. L’histoire des F.A.R.C. n’inscrira pas son nom dans les hauts grades, mais une phrase indique qu’il succéda plus tard à César MINVIELLE, décédé accidentellement Lejeune et fougueux chevalier avait donc passé avec succès tous les tests et les 7 degrés initiatiques.

Le séjour des Frères dura plusieurs mois, pendant lesquels ils mirent en pratique la théorie apprise. Une pièce du sous-sol fut aménagée en laboratoire. De très nombreuses expériences furent faites et, si nous en croyons certaines notes, tout ne marcha pas toujours selon leur gré, « moultes fois leur vaisseau éclata ». Quoi qu’il en soit, tous arrivèrent au but Pour remercier le Seigneur de MONTFORT, l’Imperator fit graver une série de graffitis et lui offrit un superbe lingot d’or sur lequel était gravé le blason de l’Ordre. Une note ajoute que ce lingot armorié fut caché dans un couloir secret (entre deux murailles). Le jour de l’an 1334, après avoir entendu la Sainte Messe et fait franche ripaille, nos 33 Frères quittèrent le château ami. Carrefours après carrefours, leur nombre diminua, les séparant parfois pour toujours. L’Ordre des F.A.R.C. prenait virtuellement vie. Arrivé à ce point, il nous sera matériellement impossible de suivre l’Ordre dans son ensemble. Nous ne pourrons le « repérer » qu’au travers des Membres (portés sur notre liste chronologique et sur les documents d’archives).

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Ces documents, ces parchemins, ces diplômes Francs-Maçons, RoseCroix ou de Malte ayant toujours appartenu aux dignitaires de notre Ordre constituent ses Archives personnelles. Même lorsque les diplômes sont, au nom d’un autre candidat que nos Hauts Grades, leur signature y figure parce qu’ils faisaient partie des Grands Conseils et que ledit candidat était un Frère Aîné.

Chapitre VI

Hisïe c ropologiguc des’ Imperaforg?

E

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n avril 1339, Henri de la PIERRE PHOEBUS (fils du 1er Imperator à titre posthume) succède à GUIDON DE MONTANOR II gouvernera 10 ans. H a A. de V... comme sénéchal, et ce A. de V... restera un inconnu pour nous. Le 5e Imperator, HELION de VILLENEUVE, resta 5 années au pouvoir. Il était d’origine provençale et fut également un des Grands Maîtres des Chevaliers de RHODES. Il eut comme adjoint le comte Guy de SAINTGERMAIN (ph. C. 27). On retrouve ce sceau aux Archives officielles sous le n° A N 1276. Le 6e élu fut Yves Lancel de L’ISLE du Val de VEGRE. Notre liste ne mentionne aucun autre nom. Nous avons été sur place pour photographier les ruines de ce fier château situé au milieu de la VEGRE4 [ph. N.B. 156-157]. Avec Grimaud de BOUVIER, dit le « duc » (1356-1367), 7e Imperator, nous avons une anecdote. Les notes rosicruciennes indiquent qu’en 1351, JEAN le BON fit quérir son chapelain afin qu’il enquêtât discrètement sur un certain seigneur qui prodiguait des largesses aux pauvres et aux malades. L’enquête échoua. Tout le monde se taisait et donnait des descriptions plus fantaisistes les unes que les autres. Un d é pliant publicitaire nous donnait toutes indications pour trouver les ruines. H élas ! arrivé sur place, toute la proprié t é se trouvait cl ô tur ée. Nous nous apprê tions à repartir ( ma belle-sœ ur, ma femme et moi) lorsqu ’arriva une voiture. Une dame en descendit et m’indiqua qu’il s’agissait d’une propri été privée et qu’on ne visitait pas. C’est alors que ma belle-sœ ur descendit de voiture et se fit reconnaî tre. La propri étaire (é pouse d’un pharmacien du Mans) reconnut ma parente ( é pouse d’un m édecin du Mans) et autorisation nous fut donnée. A cinq minutes pr ès, la rencontre n’était plus possible. 4

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Après sa capture, faite à POITIERS en 1356, JEAN le BON fut amené à LONDRES pour y subir captivité. Or, vers 1360, un personnage se présenta à lui. Ce n’était autre que Grimaud de BOUVIER. Il adoucit fortement son sort et sut le réconforter ; toutefois, lorsqu’il proposa de le libérer, le roi refusa, arguant l’honneur. GRIMAUD lui proposa alors de donner tout l’or nécessaire pour acheter sa liberté... H mit des pièces d’or sur la table. Lorsque le roi sut qu’il s’agissait d’un or alchimique, il refusa tout net, mais n’en remercia pas moins chaleureusement, pour le geste proposé. Il lui promit même d’élever ses terres en duché lorsqu’il serait de retour en France. GRIMAUD se retira donc navré. Au moment où il allait franchir la porte, le roi le rappela, lui redonna les pièces d’or « oubliées » sur la table et lui dit : « Merci, ami, de m’avoir donné la a joie de revoir cet Agnel d’or, ce denier royal et ce franc à cheval d’or, mais point n’en ai besoin.Je veux que vous placiez cet agnel dans vos armes en mémoire de moi (ph. C. 54). » Sire, répondit de BOUVIER, il en sera fait selon votre désir, toutefois, mon



roi étant captif, mon agnel sera « couché au sol » et non debout »

puis reprenant les pièces d’or frappées au signe deJEAN le BON (IO h), notre Imperator se retira le cœur meurtri à la pensée de laisser son roi. Un des cinq Grands-Maîtres de cette époque était Jacques DONDUS. H était médecin et mathématicien à PADOUE. Il créa, paraît-il, une horloge historiée (!) qui fit grand bruit Le 8e Imperator (1367-1372) fut Gaëtan des PINS (ph. N.B. 90). Il était le petit-fils d’ODON des PINS, provençal et Grand-Maître de l’Ordre de Jérusalem. Son successeur, Raymond de TEMPLE (9e Imperator) (ph. N.B. 91), 13721380, eut BEAUFORT comme sénéchal. L’ancêtre de ce dernier, chevalier du Temple, avait bâti une commanderie en Terre Sainte (ph. C. 90). Le 10e se nomme THIBAUT de MONTFORT, seigneur de ROTRO et de GENNES (ph. C. 107) ; on retrouve avec lui le nom d’un des fondateurs de l’Ordre (1380-1383). Avec le 11e Imperator, la direction change de nationalité. C’est le GrandMaître de RHODES, J.-Ferdinand de HEREDIA (aragonais) qui prend les commandes. H restera de 1383 à 1396. Le 12e redevient français (les Français étant majoritaires, le vote ne fait aucun doute, lorsqu’il n’y a pas application de l’article 19). C’est Ludovic des PINS qui succède (1396-1418) (ph. N.B. 92). Le sénéchal est L’AISNE de FLAME NICLAUS. Si le nom de l’Imperator ne pose aucun problème, il n’en est pas de même pour celui du sénéchal, dont le nom « sent » le pseudonyme d’une lieue. Sans être très subtil, on devine qu’il s’agit de Nicolas FLAMEL. NICLAUS est NICOLAS et FLAME avec le L’ devient FLAMEL. Reste AISNE. Pourquoi AISNE ? Nous avouons que nous sommes restés un bon mois sans trouver la réponse, •••

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jusqu’au jour où - sans chercher nous tombions en arrêt sur un passage de FIGUIER : L'Alchimie et les Alchimistes (f° 196) : « Un écrivain, dit-il, à peu près contemporain de FLAMEL, GUILLEBERT de METZ, dans sa Description de Paris, écrite en 1434, nous apprend à distinguer deux frères, l’un et l’autre écrivain du nom de FLAMEL. L’un qu’il appelle FLAMEL le jeune, fut un habile calligraphe, libraire et secrétaire du duc Jean de BERRY ; l’autre, Nicolas, est appelé par GUILLEBERT : « FLAMEL l’AISNE, escrivain qui faisait tant d’aumônes et hospitalitez. » Voilà qui enlève tout risque d’erreur : L’AISNE de FLAME NICLAUS est bien Nicolas FLAMEL. Le 13e Imperator se nomme BERGUES (1418-1427). Son adjoint est SIXTE de LAVOIS CARLOS et le Grand Commandeur Alain CHARTIER. Personnellement, nous ne possédons aucun élément pour situer BERGUES, mais pour son adjoint, le pseudonyme se devine fort bien. Si nous plaçons CARLOS en tête du nom, nous obtenons CARLOS SIXTE de LAVOIS, et en inversant les trois premières lettres de LAVois, on obtient VALOIS, soit en français : Charles VI de VALOIS. Cela est d’autant plus justifiable que nous apprenons de Mile L. WETZEL qu’Alain CHARTIER était justement le secrétaire érudit et dévoué des rois CHARLES VI et VIL

Nous allons voir à présent, par une étude succincte, comment CHARLES VI avait hérité de cette science alchimique, avant d’être remarqué par l’Ordre des F.A.R.C. On peut voir à la Bibliothèque de POITIERS un recueil de fac-similés, des manuscrits de CHARLES V. Or, certains portent près de la signature l’étoile à 8 branches des Templiers (ph. N.B. 150-151). De plus, on remarquera que la signature débute par une espèce de J entouré de 3 points, et que le chiffre V est entouré de 4 points. La photo n° N.B. 152 montre, sur le même document, la signature de CHARLES V et l’étoile à 8 branches des Templiers dans le blason. Or, cette manière de signer - trois points au début et quatre à la fin est typiquement employée par les dignitaires de l’Église Templière. L’examen de l’inventaire de la Bibliothèque de CHARLES V, dont on possède le détail, mentionne plusieurs ouvrages alchimiques traduits bien souvent de l’arabe. La photo N.B. 149 montre qu’il ne répugnait pas au roi de faire tirer son horoscope. Le Traité de la Sphère, qui est conservé à la Bibliothèque du Collège Saint-Jean à OXFORD, montre la carte du ciel de CHARLES V, avec en bas de l’horoscope, le signe Templier. Sur la page d’en face, on voit également la carte du ciel de CHARLES VI. Tout est naturellement écrit en gothique de l’époque. De plus, dans une étude très détaillée, possédée par la Bibliothèque de POITIERS, concernant Les Finances au temps de Charles V et VI, on peut lire que l’expertise de la Bibliothèque royale (à la mort de CHARLES VI) montre un manque de 146 volumes. Or, dans les inventaires de Léopold DELISLE, il

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n’v a pratiquement plus de livres alchimiques. Qu’en a fait CHARLES VI se sentant mourir ? Nul doute qu’il ne les ait donnés à quelques adeptes amis. En 1427 et jusqu’en 1437, c’est Simon D’ARVILLE qui devient 14e Imperator. Sa commanderie sarthoise est fort bien conservée. La chapelle est un vrai bijou, toutefois, on est surpris de voir, comme à MONTFORT-SUR-ARGENS, des CROIX DE MALTE au heu de CROIX TEMPLIERES (ph. C. 72 et 86). Les clichés (n°s C. 82 et 83) montrent divers aspects de cette magnifique commanderie, dont une partie est devenue « MAIRIE ». À ARVILLE, toutes les pierres sont des silex, même les murs de clôtures. En ce temps, la place de Sénéchal est tenue par le comte de BELVOIR dont un des ancêtres avait un château en Terre Sainte (ph. N.B. 1). JEHAN CHOLET (1437-1454) apparaît simultanément comme 15e Imperator et comme Membre influent des Chevaliers de RHODES (docum. photo N.B. 43) qui date de 1447 (original dans nos archives). Le sénéchal est un de ses grands amis, Antoine de FLUVIAN, qui est Grand- Maître de RHODES. Comme on le voit, les échanges se font couramment de LASTIC (auvergnat), Grand-Maître de RHODES, prend le Jehan e 16 siège des F.A.R.C. (1454-1461). Le Grand Commandeur est POGGIO BRACCIOLINI, un Florentin, homme très savant On le nomme aussi Le POGGE. H écrivit plusieurs ouvrages. Notre liste ne mentionne ni de sénéchal ni de Grand-Maître. De 1461 à 1479, ce sera Gilles RIVAULT, sieur de KERISSAC, qui sera le e 17 Imperator. Les RIVAULT seront souvent nommés dans notre chronologie. Ils semblent s’être transmis le secret de père en fils. J.-B. ORSINI (1479-1484), 18e Imperator, se trouve être également GrandMaître des Chevaliers de RHODES, ce qui indique que les Hauts Grades F.A.R.C. trouvaient dans cet Ordre des éléments d’élite capables de perpétuer leur Philosophie. Plus tard, vers la seconde moitié du 18e siècle, nous verrons que leur choix se portera vers la Franc-Maçonnerie. Mais revenons en 1479, le sénéchal est Antoine GALATEO. Il était Philosophe et médecin, d’origine grecque. Frère Hugues VERDALA de TOLOSE lui succède et devient ainsi 19e Imperator (1484-1503). Son successeur (20e Imperator) est SOUCHON (1503-1518). H nomme Tristan de BEAUFORT comme adjoint Le 21e Imperator est le cardinal Philippe de LUXEMBOURG (ph. C. 69), 1518-1519. Il est mentionné comme un grand bienfaiteur des Églises, des pauvres et des malades, qu’il fait visiter par un de ses Maîtres Guides. On ne lui connaît pas d’adjoint Le 22e à siéger est Honoré de l’ISLE, seigneur du VAL de VEGRE (15191527. Aucun adjoint Le 23e Imperator se transporte en Bretagne avec Du COIN (1527-1550).

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D prend Jacques DUBOIS (SYLVIUS) comme sénéchal. Ce dernier est professeur de médecine au Collège Royal en 1555. Le 24e Imperator (1550-1565) nous ramène dans la famille des RIVAULT, sieur de ROLLANS. On ne possède le nom d’aucun adjoint Jehan de SENECTAIRE, 1565-1576, prend le 25e siège. Il aj. de BELVOIR comme sénéchal. Le 26e du nom sera Philippe de la Pierre PHOEBUS (ph. N.B. 98). Il est un descendant du fondateur, Gaëtan de la Pierre PHOEBUS. C’est lui qui placera un soleil et une lune sur chaque branche de la croix (1576-1582). Aucun assistant n’apparaît Son successeur est un nommé De PAUL (1582-1583). H devient 27e Imperator. Aucune note ne subsiste sur lui. Le 28e est TRISCONTIN de REARD (1583-1598). Le 29e siège revient à Jean de la BUISSONNIERE de la RENAUDIERE (1598-1602). David RIVAULT (30e Imperator), 1602-1607, prend la suite. Il est précepteur du roi LOUIS XIII. D possède le château de la RENAUDIERE (résidence de son prédécesseur) (ph. C. 76-77). Dans les archives indiennes des F.A.R.C., il y a entre autres un livre entièrement manuscrit partant du 16 juin 1613 et allant jusqu’au 2 mars 1614. Le premier tome (d’après l’abbé Auguste-François ANIS), se trouverait à la Bibliothèque de LAVAL. Le livre possédé par les F.A.R.C. est un recueil de Discours faits au Roi... par David RIVAULT. Dans David Rivault de Fleurange, par l’abbé ANIS, f° 118 on peut lire : « Le Cours d’instruction fut continué au roi par David RIVAULT. »

Malheureusement, plusieurs de ses discours paraissent être perdus. Selon Le PAIGE, ils formaient 2 volumes manuscrits et « allaient jusqu’au 2 mars 1614 ». M. Le FIZELIER affirme qu’il a certainement retrouvé le second volume, commençant au 16 juin 1614 ». Une note à la même page apprend : « Manuscrit de la Bibliothèque de LAVAL. Relié en parchemin, d’une écriture charmante, de notre format petit in-12. Il est bien regrettable que M. Le FIZELIER ne dise pas où il a trouvé ce manuscrit » Ce second volume est bien celui que possèdent les F.A.R.C. en souvenir de leur illustre prédécesseur (ph. N.B. 10 à 12). Nous pouvons donc répondre à la question posée par M. Le PAIGE : M. Le FIZELIER avait bien trouvé le deuxième tome, et il l’avait trouvé au seul endroit où il pouvait être, c’est-àdire au château de la RENAUDIERE où les descendants de David RTVAULT habitaient toujours. Ce second volume fut récupéré par la suite avec d’autres

documents « secrets » par les F.A.R.C. Le 31e Imperator fut M* Charles de BEAUMANOIR (1607-1613). Il fit énormément de bien. Son successeur (32e Imperator) est encore un prélat, Jehan de PELISSIER d’APT (16131623). D semble avoir mené une vie « occulte trépidante ». Il 1

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distribuait de nombreux dons anonymes à des couvents, à des hospices et aux malades. Le 33e siège fut occupé par Robertus de FLUCTIBUS, autrement dit Robert FLUDD. Son sénéchal était SENDIVOGIUS, que notre liste inscrit : Mich. Jb. SEDZWIG. FLUDD écrit dans Clavis Philosophiez : Il est impossible pour nous de nous élever vers la vie supérieure sans nous servir des chaînons intermédiaires de la Nature. L’échelle de JACOB se composait de ces maillons ou marches, de même que la chaîne qui était fixée au trône de JUPITER et touchait la terre. » Il cite également le COMPAS et la CLEF de DAVID qui seule peut ouvrir le livre des sept sceaux de l’Apocalypse. FLUDD écrivit aussi que les Frères étaient divisés en deux classes : les premiers s’appelaient AUREAE CRUCIS FRATRES, les seconds ROSAE «

CRUCIS FRATRES. On remarquera que, fidèle à son serment concernant l’article 22 de la REGLE, il ne fait jamais allusion dans ses discours et dans ses œuvres à son appartenance à l’Ordre des Frères Aînés. D parle souvent en tant que Rose Croix (d’une autre Fraternité) mais jamais en tant que représentant de notre Ordre. Cela ne l’empêche pas de « prêcher la bonne Philosophie » et de faire son choix parmi ses auditeurs assidus. Nous ne voudrions pas laisser passer l’occasion sans citer quelques passages de SEDIR dans : Histoire et Doctrines des Rose - Croix, f ° 353 : « Dans un autre passage, écrit-il, Utriusgue cosmi historia (trac. I, lib. VII, c, 5), Robert FLUDD explique les phénomènes météorologiques, tels que le vent, le tonnerre, les éclairs par des expériences de laboratoire très curieuses. » (Voir la lre photo en noir du Dictionnaire de Kamala-Jnana). Au f° 355, SEDIR indique que dans De mystica sanguinis anatomia (sec. I, part III, lib. I, pages 223-224) on peut lire : « Le vrai alchimiste imite la Nature. En commençant son œuvre, il réduit d’abord la matière en parcelles, il la broie et la pulvérise ; c’est la fonction des dents. La matière ainsi divisée, il l’introduit par un tuyau dans la comue ; ce tuyau représente l’œsophage ; la poche de la comue, c’est la poche stomacale. « Ensuite il mouille la matière avant de la soumettre à l’action de la chaleur, comme le suc gastrique humecte les aliments ingérés dans l’estomac. Enfin il ferme exactement l’appareil et l’entoure d’une chaleur humide égale et modérée

en la plaçant dans un bain-marie et dans du fumier de cheval (interpréter : dans le sel liquide et dans le soufre en supplément). C’est ainsi que l’estomac est naturellement entouré par le foie, la rate, les intestins qui le maintiennent à une température éégale. L’opération alchimique est assimilée à la digestion ; les parties élaboréesi (chyle) sont mises à part et servent à alimenter le GrandŒuvre (récupération du sel, du soufre et du mercure), tandis que les matières excrémentielles (f èces, terrestréités) sont rejetées comme inutiles. » Ici, le lecteur nous saura gré, nous le pensons, de lui faire un « cadeau ». Le parallélisme décrit par notre 33e Imperator, entre la DIGESTION et une PHASE ALCHIMIQUE n’est tout simplement que la description, détaillée - 49 -

Legenda des Frères A î nés et chronologique de la PRÉPARATION. Rien à ajouter ni à retrancher à ce discours. Là, oui, on reconnaît le véritable Philosophe et l’authentique Frère Aîné de la Rose- Croix. N’avons-nous pas dit, dans notre « Introduction » que la véritable alchimie devait pouvoir tout expliquer ? FLUDD vient de nous en donner encore un exemple frappant, après tout ce qui a déjà paru dans nos 4 livres alchimiques. C’est à cette simplicité d’expression et à cette aisance de comparaison qu’on juge un vrai Alchimiste, un vrai F.A.RC. La vérité est UNE, elle doit donc obligatoirement s’appliquer à tout ce qui est vrai . . . et c’est justement ce que ne peuvent réaliser les chimistes et les hyperchimistes. Notez que leur manque d’explication n’enlève en rien l’intérêt de leurs découvertes et de leurs expériences, seulement ils ne font pas de l’alchimie. Le 34e Imperator est un Provençal : CAMUS, seigneur de PEYPIN ou de PUYPIN (ph. C. 94 à 99) , 1630- 1637. Le 35e est V. DEPAUL ( 1637- 1647) . D’après les notes transmises, il semblerait bien qu’il s’agisse de Saint VINCENT DEPAUL (ph. N.B. 24) . Aussi surprenant que cela puisse paraître, il n’y aurait rien d’impossible à ce qu’il fût alchimiste ; mieux, le contraire nous étonnerait Voici quelques extraits de la lettre qu’il écrivit d’Avignon le 24 juillet 1607 (de retour de captivité chez les Turcs) , à son ami M. de COMET : « Le vent nous fut aussi favorable qu’il fallait pour nous rendre ce jour à Narbonne, qu’était faire cinquante lieues, si Dieu n’eut permis que 3 brigantins turcs, qui côtoyaient le golfe du Lion pour attraper les barques qui venaient de Beaucaire, ne nous eussent donné la charge et attaqué si vivement que deux ou trois des nôtres étant tués et tout le reste blessé, et que moi-même, qui eus un coup de flèche, qui me servira d’horloge tout le reste de ma vie. » ••• ce fait, ils nous enchaînèrent après nous avoir grossièrement pansés, poursuivirent leur pointe, faisant mille voleries... » ••• je fus vendu à un pécheur qui fut contraint de se défaire de moi, pour n’avoir rien de si contraire que la mer... et depuis, par le pêcheur à un vieillard, médecin spagirique, souverain tireur de quintessence, homme fort humain et traitable, lequel, à ce qu’il me disait, avait travaillé cinquante ans à la recherche de la Pierre Philosophale, et en vain quant à la Pierre, mais fort heureusement à autre sorte de transmutation de métaux... » ••• et puis un autre de poudre dans un creuset ou vase à fondre des orf èvres, le tenir au feu 24 heures puis l’ouvrir et trouver l’argent devenu or ; et plus souvent congeler ou fixer l’argent vif en fin argent qu’il vendait pour donner aux pauvres. Mon occupation était d’entretenir 12 fourneaux. Il m’aimait fort et se plaisait de me discourir de l’alchimie et plus de la loi à laquelle il faisait tous ses efforts pour m’attirer, me promettant force richesses et tout son savoir... » «... je fus donc avec ce vieillard depuis le mois de septemre 1605 jusques au mois d’août prochain, qu’il fut pris et mené au grand Sultan pour travailler pour lui... mais en vain, car il mourut de regret par les chemins... » ( Depaul (Oc, I, 1 et 19.) Nous constatons donc que Vincent DEPAUL a eu tout loisir pour comprendre - 50 -

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le Grand Œuvre. Lorsqu’on reste 11 mois en tête à tête avec un opérateur qui vous parle d’alchimie par plaisir... et qu’on le voit opérer, on a beau entretenir 12 fourneaux (pour la fonte des métaux vils à transmuter), on est obligé de tout comprendre. Personnellement, nous acceptons très bien cette possibilité, d’autant plus que ce qui devait attirer l’attention de M. Vincent, c’est que son médecin spagyriste se servait de ses transmutations pour secourir les pauvres. Rien que cette raison expliquerait l’intérêt alchimique. De retour en France, il est forcé de continuer à paraître pauvre, Nicolas FLAMEL nous l’a démontré... ne serait-ce que par sécurité. H y a maintes manières de se faire offrir son propre argent, une personne amie peut jouer au « généreux donateur », sans compter les dons anonymes qu’on peut recevoir. Naturellement, tout cela n’est que suppositions, et l’aide « anonyme » apportée n’en garde pas moins sa valeur. N’oublions pas que nos listes, malheureusement incomplètes, n’indiquent aucun nom des 32 autres Frères. On peut donc supposer qu’un ou plusieurs de ces 32, sous son nom personnel, fasse office de donateur. Pauvre on est, pauvre on reste. Celui qui a faim ou froid ne fait aucune différence entre l’or natif et l’or alchimique qui vient à son secours. C’est la méthode qu’a toujours employée l’Ordre des F.A.R.C. depuis 1317. Le 36e Imperator fut Dave GLOXIM (1647-1649). C’était un médecin fort renommé. Le 37e, CHRISTOPHORUS ANGRANUS (ph. N.B. 17) fut élu en 1649 et alla jusqu’en 1653. Le 38e siège retourne à la famille Jehan PELISSIER, seigneur de PIERREFEU (nom prédestiné). Le baron de la PIERRE (ph. N.B. 103) lui succède en tant que 39e Imperator. Il entoure la rose d’un ourobouros. Un de ses Grands Maîtres se nomme Louis de CAPELLIS. H doit prouver sa noblesse pour pouvoir devenir chevalier de MALTE (ph. N.B. 137). Son successeur, 40e en titre, estjacques HERMITE, seigneur de MAILLANE (1687-1697) [ph. N.B. 104]. Son adjoint est Louis de CAPELLIS. Le 41e Imperator est le comte de ROURE (1697-1706) [ph. C. 42]. Il a M. de BASVILLE comme adjoint Grâce à un livre manuscrit de 340 pages écrit de la main de ce dernier (Intendant de justice et de police du LANGUEDOC) en 1697, nous apprenons que le Comte de ROURE était lieutenant général du LANGUEDOC pour « USEZ », le bas Vivarais, le haut Vivarais et le VELAY. Nous apprenons aussi tout ce qui concerne les Hospitaliers de Pont-SaintEsprit, les biens de l’Ordre de MALTE et les Comtes de MONTFORT... ainsi que mille autres choses (ph. N.B. 60 à 63). Le 42e Imperator est une femme : sœur MARIE de LUBAC (1706-1729). Elle est la seule personne du sexe féminin à avoir gouverné l’Ordre. La rose est placée au centre de la croix. Un document de 1770 (ph. N.B. 40) nous révèle, par l’article 15, que : « Notre Science ayant été pratiquée par notre respectable sœur MARIE, notre - 51 -

Legenda des Frères A î nés intention est de rendre participantes de nos leçons celles de son sexe qui seront pénétrées de la vérité de notre Philosophie et qu’elles puissent jouir des mêmes avantages que nous accordons à ceux de nos disciples demi-mystre et l’article

11. »

Ce document représente les statuts et règlements du Temple Philosophique du Soleil (PHOEBUS, 1er Imperator). Ce Temple est en quelque sorte une « réserve d’Adeptes ». N’ayons garde d’oublier, en effet, que si de nos jours il est aisé de joindre facilement un correspondant, où qu’il se trouve, il n’en était pas de même autrefois. Un groupement parallèle au F.A.R.C. a donc toujours été créé pour pouvoir « puiser » un Adepte au moment opportun. En bas du document nous pouvons lire : Donné en notre Temple du Soleil le 21 novembre 1770 et de notre Philosophie le 62e. Or, si nous ôtons 62 ans de 1770, nous obtenons 1708, date qui correspond exactement avec la seule présence féminine, se prénommant Marie. Notons, d’ailleurs, que c’est à compter de cette date que les membres du sexe féminin ont été admis par les F.A.R.C. On remarquera encore qu’aucun article de la Règle de 1317 n’interdit cette décision. Comme Imperator adjoint, nous trouvons Raymond de PERELLOS (ph. N.B. 127). Ce dernier est également Grand-Maître de MALTE. Son éloignement semble avoir influé sur son activité. D’après certains rapports, le titre semble plus honorifique qu’actif ... mais sait-on jamais ! Le 43e Imperator est Joseph-Jacob MAUPEOU (1721-1782). Son sénéchal est Raymond DESPUIG et Pierre MAILLERES G.M. En 1732, succède André PELISSIER, seigneur de CHANTEREINE, comme 44e Imperator. H restera en fonction jusqu’en 1745. Le 45e se nomme Louis-Lantelme CHASSALIER (1745-1763) [ph. C. 142]. H a DUMONDI comme Commandeur et le baron de STEIN comme GrandMaître ; GERBIDON est Hiérophante majeur. M. POURTAL lui succède comme 46e Imperator (1763-1772) [ph. N.B. 108]. Il a Thérèse de LUBAC comme Sénéchal et Lucie SAUL ou SOUL comme Grand-Maître. Gérard de la PIERRE (47), 1772-1800, prend la suite. Son Sénéchal est BAI J .AI et son Grand-MaîtreJ. BERENTHIER Le 48e,Jean MINVIELLE (1800-1811) est le descendant d’un des fondateurs. H se fait recevoir également par le Souverain Chapitre de Rose-Croix de France sous le titre distinctif « Les Amis Réunis Régulièrement Assemblés à la Vallée de Bordeaux ». Il prend Joseph BLUMEREL comme Sénéchal et Antoine CRESPI comme Commandeur, Jean BESY est Grand-Maître. En 1789, alors qu’il n’était que Maître Guide, il fait partir sur la corvette La Sardine deux caisses d’archives qu’il expédie à l’île de France et de Bourbon. Le départ se fait de Marseille le 8 mai 1789. L’Ordre lui doit beaucoup, car deux caisses de documents ont disparu lors de la Révolution. Le 49e Imperator se nomme VASCONCELLOS (1811-1846). Nous le - 52 -

de la Rose Croix retrouvons sur un document de la plus Haute Assemblée R + C de la Vallée de Grenoble. Il a comme adjoint DEVOND. Son Sénéchal est M. BARRET ou SARRET Pierre-Horace. REGNART Bruno est Commandeur (ph. N.B. 153). 50e Imperator, M^J.-B. BOUVIER lui succède (1846-1849). C’est un grand sur la demande de Pierre-MarieYorik RTVAULT, il va bénir la chapelle du château de la RENAUDIERE (ph. C. 79). Son cas pose une double énigme : celle de son blason et celle de son nom. Celle de son nom : nous avons vu qu’en 1360, le 7e Imperator s’appelait Grimaud, seigneur de BOUVIER, « dit le duc ». Nous avons succinctement résumé son entrevue à Londres avec le roi de France captifJean le Bon. Comme ce dernier mourut à Londres en 1364, il est plus que vraisemblable qu’il ne lut jamais duc. Le prélat du MANS est-il un des descendants ? Cette interrogation provient uniquement du fait de la composition de son blason. Celle de son blason : prenons les armes du prélat, nous y trouvons un chapeau de cardinal, une crosse et une mitre. Jusqu’ici rien d’anormal••• mais dessous, il y a une « couronne ducale » et dans le blason lui-même UN AGNEAU COUCHE et UN PÉLICAN S’OUVRANT LE FLANC. Autrement dit, il est la reproduction EXACTE des armoiries de Grimaud de BOUVIER Or, lorsqu’on saura que M*1 BOUVIER était fils de charpentier et charpentier lui-même dans son jeune âge, on ne comprend pas ce que vient faire la couronne ducale... car, notons-le tout de suite, LE MANS n’est pas un duché. Remarquons encore au sujet de l’agnel qu’il est assez rare de le voir représenté couché, en général il est debout (ph. N.B. 110 et C. 54). Nous obtenons donc : même nom, même blason et même idéologie ducale. Le problème apparaît donc ainsi : pourquoi Grimaud de BOUVIER était-il surnommé le « duc » alors qu’il ne l’était pas ; et pourquoi M*1 BOUVIER portait-il une couronne ducale dans ses armes ? Nous posons la question, sans pouvoir y répondre d’une façon formelle. S’il n’y avait pas similitude entre les deux blasons, il ne pourrait s’agir que d’un « hasard », mais là, il y a vraiment trop de coïncidences. L’acte de naissance du prélat, reproduit dans l’ouvrage du Chanoine SIFFLET : Les Évêques concordataires du Mans (IV, tome I, f° 3), déclare : « Extrait des registres des baptêmes et mariages de la commune de SAINTCHARLES, canton de GREZ-EN-BOUERE... l’an mil sept cent quarantetrois, le dix-septième jour du mois de janvier a été par moi, vicaire soussigné, baptiséJean, né d’hier au soir, à la BODINIERE, en cette paroisse, du légitime mariage de Jean BOUVIER, « charpentier », et de Renée DELHMMEAU, mariée en cette église il y a 14 mois... » Est-ce pure coïncidence, que M*1 BOUVIER (qui ne possédait pas d’armoiries) soit allé JUSTEMENT imaginer celles d’un de ses homonymes ancestral ? Personnellement nous ne le croyons pas ; nous supposons plutôt qu’à la Révolution les BOUVIER abandonnèrent leur particule et s’expatrièrent

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ailleurs en abandonnant tous leurs biens. Ayant détruit leurs papiers pouvant les compromettre il ne leur resta plus qu’un « souvenir verbal » à se transmettre de père en fils. À sa nomination à Pépiscopat, J.-B. BOUVIER en profita pour RECONSTITUER leurs armes anciennes... et cette IDÉE DUCALE qui était ancrée dans la famille depuis 1360 se concrétisa dans le blason du prélat par une couronne ducale. Le lecteur verra que sur la tombe du cardinal, la couronne a disparu, alors que sur tous les papiers à en-têtes, les monuments et les livres frappés aux armes de l’évêque du MANS on y retrouve la fameuse couronne (comparer les ph. N.B. 110 et C. 29)5. Cette énigme n’altère en rien la valeur de M* BOUVIER. Il fut un très grand prélat Sa vie reflète un grand cœur débordant d’altruisme et de simplicité. H fit un bien énorme. Le Chanoine SIFFLET lui consacre 4 livres sur les 7 qu’il a écrits, c’est dire si sa vie a été bien remplie. Que le lecteur ne s’offusque pas de voir des gens de qualité très absorbés par leur profession faire fonction d’Imperator. Nous savons que si ce grade possède les pleins pouvoirs dans notre Ordre, il n’est en rien absorbant, puisque ce sont les Sénéchaux et les Commandeurs qui transmettent les ordres et en surveillent l’exécution. L’Imperator ht les rapports, reçoit les Sénéchaux et les Grands Maîtres, écoute leur avis, avant de juger, et donne le sien qui est sans appel. En un mot il supervise. S’il a un bon adjoint, il peut lui laisser mener l’affaire tout seul, ne se réservant que d’entériner les décisions prises. Dans ces conditions, on comprendra que Prélat, Intendant de Justice, Précepteur de Roi ou roturier peuvent aisément cumuler le titre d’Imperator. Cela ne gêne en rien la vie professionnelle ou familiale. De plus, le caractère « secret » du grade interdit tous contacts publics avec les autres membres de la Fraternité. Ce qui est vrai pour le Chef suprême des F.A.R.C. est également vrai pour les 32 autres Frères. C’est pourquoi jamais rien n’a transpiré... même pas en famille. Naturellement, lorsqu’un Imperator (plus fibre ou plus dynamique) veut tout voir de près et tout contrôler par lui-même, la tâche est plus absorbante, il doit alors se dépenser davantage. Ce fut le cas de certains dignitaires qui, plus fortunés et plus fibres que d’autres, inspectèrent tout... sous couleur de voyager. M* BOUVIER, très absorbé et de santé relativement délicate, se démit de sa charge d’Imperator en 1849. Avec le 51e Imperator, nous allons traverser la Manche et passer en Grande-



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BOUVIER (dans les cryptes de la cathédrale du Mans) le 5 Au sujet du tombeau de lecteur doit savoir que là aussi le « hasard » nous a encore aid é. Un concours de circonstances a voulu que nous nous trouvions juste au moment précis o ù on avait accès à la crypte, habi tuellement interdite. - 54 -

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Bretagne. Lord BULWERLYTTON est élu (1849-1865). Il écrira trois ouvrages initiatiques. En France, il est surtout connu pour avoir écrit : Les DerniersJours de Pompéi et Zanoni Ce dernier soi-disant écrit dans la cryptographie des Rosecroix et transcrit par lui, est un travail des plus intéressant sur l’initiation et les

facultés occultes. Vers 1850, il reçut les plus hautes initiations rosicruciennes (Templiers et Rose Croix, AMBELAIN, f° 89). D fit partie aussi de la Société THULE, celle-ci se scinda en deux ; l’une s’occupa de haute spiritualité ; l’autre s’occupa de magie. Sentant que son penchant pour l’occultisme allait l’entraîner hors de la Fraternité dont il était le chef, il préféra démissionner en 1865. Plus tard (hors des F.A.R.C.), en 1871, il devint le grand patron du « METROPOLITAN COLLEGE ». Son successeur (52e Imperator, 1865-1874) fut l’abbé Louis CONSTANT, plus connu sous le nom d’ELIPHAS LEVI (ph. C. 71) . En 1867, Robert WENTWORTH fonda la SOCIÉTÉ ROSICRUCIANA IN ANGLIA ; cette société se recrutait parmi les Maîtres Maçons et le nombre de ses adhérents était limité à 144, répartis en 9 grades qui étaient ceux de la Croix d’Or (L’AUREA CRUCIS FRATRES de FLUDD). Eliphas LEVI fut en relations avec cette S.KI.A. [ LOrdre Hermétique de la Golden Daum, La TOUR SAINT-JACQUES, n° 2, f° 48). En 1873, Lord LYTTON reçoit à Londres Eliphas LEVI dans le METROPOLITAN COLLEGE. L’épreuve traditionnelle concernant l’évocation d’APOLLONIUS de THYANE lui est imposée. Le Maître, parallèlement à ses obligations d’Imperator des F.A.KC., fit un prodigieux travail. H écrivit La Clef des Grands Mystères, Fables et Symboles, Le Livre des Splendeurs, Le Catéchisme de la Paix et surtout le Dogme et Rituel de la Haute Magie. Le 31 mai 1875, au 155, me de Sèvres, Eliphas LEVI quittaitle monde physique pour l’orient étemel à l’âge de 65 ans. » (Conférence, C. BUISSET) . Son départ fit un grand vide parmi tous les Frères de notre Ordre, parmi ses amis et ses disciples. Aujourd’hui, loin de l’avoir oublié, le culte de sa mémoire et de son enseignement est plus vivant que jamais. Nos amis, M. et Mme BUISSET, Moulin de la Petite-Reine, 78 - MAULE, continuent son œuvre et c’est avec une grande joie qu’ils communiquent avec tous les amis du Maître qui veulent bien les contacter. Nous ne pouvons que les approuver et souhaiter que ce livre soit un lien et un appel. Le 52e Imperator est William Wynn WESTCOTT (1874-1892). Parallèlement aux F.A.R.C., Ü fait partie de la SOCIETA ROSICRUCIANA IN ANGLIA (S.RI.A.). H est un des principaux collaborateurs et adjoints de William R. WOODMAN avec son ami Samuel L. MATHERS.

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Legenda des Frères A î nés W.W.WESTCOTTavaitdenombreusesrelationsaveclaSociétéThéosophique et en particulier avec Mme H.P. BLAVATSKY et Annie BESANT. Durant tout un temps, WESTCOTT et MATHERS partagèrent la direction administrative de la « GOLDEN-DAWN », société secrète qui était divisée en 11 grades. Toutefois, MATHERS, qui prétendait être en contact direct avec les chefs secrets de l’Ordre, resta en liaison étroite avec Anna SPRENGEL, qui mourut en 1893. À cette date, les initiés allemands cessèrent tous rapports avec les initiés anglais. À partir de 1897, WESTCOTT se sépare de MATHERS et le laisse comme seul Imperator à la tête de la Golden Dawn { La Tour Saint-Jacques, n° 3, f ° 39, L'Ordre Hermétique de la GoldenDawn). La coopération entre Rose Croix et Francs-Maçons est discutée dans la Loge londonienne « QUATUOR CORÔ NATI 2076 » le 2 mai 1894 sous la présidence de W. WESTCOTT. En 1892, nommé Président de la Loge CRUX CHRISTI CORONA CHRISTIANORUM à Londres, Ü abandonna ses fonctions d’Imperator. H mourut en 1919. A noter qu’il fut un chef remarquable. Son Grand-Maître Français contacta et éprouva entre autres Max HEINDEL ; ce dernier décéda également en 1919. Sa veuve, née Augusta FOSS, lui succéda dans la direction de la ROSICRUCIAN FELLOWSHIP. En 1923, Mme HEINDEL publie une brochure intitulée The Birth of the Rosicrucian Fellowship pour justifier que son mari reçut de première main et de source rosicrucienne authentique la doctrine contenue dans sa Rosicrucian Cosmoconception. Elle y déclare que son époux, après s’être rendu en 1907 en Allemagne pour recevoir de quelqu’un qui, pensait-il, pouvait lui donner, les vérités qu’il cherchait vainement depuis longtemps, fut fort déçu de constater qu’il en savait plus que celui qu’il pensait être son maître. H se préparait à repartir pour l’Amérique lorsqu’un FRÈRE AINE DE LA ROSE-CROIX, un des Hiérophantes des Mystères, vint à lui et offrit de lui enseigner ce qu’il désirait Ce fut une des rares exceptions où l’existence des F.A.RC. fut dévoilée au public. Heureusement, l’incognito des MAITRES-GUIDES étant très strict, rien d’autre n’a pu être publié. Le 54e Imperator fut Sir LEIGH GARDNER (1892-1898). Il fut aussi le secrétaire de la Loge CRUX CHRISTI CORONA CHRISTIANORUM. C’est lui qui édita l’œuvre très documentée Bibliotheca Rosicruciana, qui est un catalogue de 604 travaux rosicruciens édité en 1903. Lorsqu’il éditera cet ouvrage, il aura cessé d’être Imperator des F.A.RC. depuis 1898. Il aura renoncé à ce titre en faveur du Docteur STEINER, redoutant (dans le feu de son action continuelle) de commettre une indiscrétion ou une imprudence. Il se sentait trop entouré pour garder un tel secret Le 55e siège revient donc au Docteur STEINER (1898-1900). Parallèlement, il appartient à la SOCIÉTÉ ANTHROPOSOPHIQUE. Le Docteur Karl

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de la Rose Croix

UNGER, Müe Marie von SIVERS et M. Michel BAUER sont à la tête de cette société dont le siège est à Berlin. Mme von SIVERS deviendra l’épouse du Docteur STEINER. Au sein même de ce groupement anthroposophique, il établira un cercle intérieur appelé Franc-Maçonnerie, divisé en 3 degrés dont les initiés recevront de sa main une Rose-croix d’Or. Il utilisera un rituel fort ancien, dont le texte se trouve reproduit en partie dans l’ouvrage du Maître Eliphas LEVI : Dogme et Rituel de Haute Magie. Le 56e Imperator est un Irlandais, A. CROWEEY (1900-1916). Chimiste de son état, il mène une vie semi-religieuse. Marié à une Française, Caroline FAILLE, il vient en France et s’engage dans la Légion Étrangère pour soigner les blessés. Sa femme rentre également dans un hôpital militaire en tant qu’infirmière. En 1916, il meurt en secourant un blessé tombé en première ligne. Le 57e Imperator est JeanJacques d’OSSA, Évêque missionnaire. H prend ce pseudonyme (nom de famille du PapeJEAN XXII) afin de pouvoir œuvrer en toute quiétude. Il va où sont la souffrance, la misère et les larmes. Sa vie est un long sacerdoce empli d’altruisme, d’amour et de charité. Pour tous c’est • •• le Père, le bon Père, celui qui aime et console. Très gravement malade en 1969, à l’âge de 84 ans, il refuse de se faire rapatrier et reste au BIAFRA pour aider ceux qui souffrent jusqu’à son dernier soupir. Il mourra le 15 août 1969, au milieu de tous les pauvres gens qu’il aima tant Dieu garde son âme en paix. Le 58e Imperator à siéger est Pierre PHOEBUS (1969). Contrairement aux Imperators précédents ayant porté ce nom (parce qu’il leur était propre) ••• celui-ci est un pseudonyme, c’est pourquoi les particules « de la » ont été supprimées. Nous ne nous étendrons pas davantage sur ce dernier dirigeant de l’Ordre, pour respecter son anonymat (photo de sa bague C. 23). Nous terminerons plutôt cette chronologie en racontant au lecteur un ultime fait du « hasard ». Ayant appris, vers octobre 1969, que la Bibliothèque Nationale possédait la reproduction des sceaux figurant sur la RÈGLE de 1317, nous demandâmes à des amis d’enquêter sur ce point Le moulage provenait d’une empreinte prise vers 1860 dans la collection d’un certain M. CARTIER d’AMBOISE. Le moule était en ciment Or, comme on peut le constater par le document (ph. N.B. 44), les F.A.R.C. ont eu un nommé CARTIER, habitant AMBOISE, comme Garde des « scels et thrésors ». On doit donc penser que notre Garde des Scels est décédé sans pouvoir avertir sa famille et ses Frères du sort des matrices de bronze qu’il détenait régulièrement La famille, ignorant tout, hérita et classa ces objets. Quarante ans plus tard, le successeur (un CARTIER d’Amboise) laissa prendre

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Legenda des Frères A î nés les empreintes de ces matrices, puis tout se perdit Qui en hérita ? Mystère. Désireux de retrouver les traces de ces matrices, je faisais passer une annonce dans le numéro de décembre 1969 du Collectionneur Français, et j’alertais maints amis et correspondants de tous les coins de France. Le numéro parut le 5 décembre. Le 17, j’étais avisé qu’on croyait avoir trouvé la présence de ces sceaux. Le rendez-vous fut pris pour le lendemain en Avignon où mon correspondant me mènerait chez le détenteur des matrices. Le 18, malgré la neige et le verglas, je prenais la route. À 11 heures, j’étais chez M. PERROT. Dès que je vis sa vitrine, mon cœur se serra. Du premier coup d’œil je repérai : l’Agnus Dei à croix templière ; celui des Délia ROVERE ; celui de J. de VLA ; celui donné par le Recteur des Hospitaliers de PONT-SAINT-ESPRIT ; celui du baron de la PIERRE et plusieurs autres (ph. N.B. 126 et C. 51). Le marché fut vite conclu. M. PERROT m’enveloppa le tout et me donna un reçu. Le retour fut sans histoire. Quand on se remémore tous les faits heureux les plus inattendus qui ont permis l’élaboration de ce livre, on est obligé de croire au miracle et en une volonté occulte orchestrant tout En tout cas, c’est la conclusion que nous en avons tous tirée.



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ous voilà au terme de notre voyage dans le temps. La longue chaîne des Imperators a été évoquée, et nous y avons glané quelques récits. Certes, nous aurions pu grossir le nombre de pages de notre ouvrage en publiant maintes anecdotes curieuses, voire amusantes ou documentaires. Nous ne l’avons pas fait, parce que notre but était uniquement de faire connaître l’existence des Frères Aînés de la Rose Croix en apportant les preuves de leur existence, et sur ce dernier point, nous croyons ne pas avoir été avare. Nous avouons cependant, et en toute franchise, que nous n’avons pas tout dit, ni tout publié. Certaines pièces anciennes (traitant des rites, des statuts, des Cours à donner, etc.) sont restées intentionnellement dans nos dossiers. Nous croyons plus utile et plus raisonnable de commenter quelques points inconnus du grand public. Nous ferons donc une petite marche arrière pour éclairer les profanes. Pour cela, nous nous servirons des écrits de spécialistes en la matière. Ainsi, la rose qui figure dans les armes des Frères Aînés de la Rose Croix symbolise (nous dit l’article 11 de la RÈGLE de 1317) la première ROSE D’OR bénie par INNOCENT IV et donnée à un des chanoines de LYON, de l’Ordre de SAINTJUST... arrière parent d’un Chapelain Templier. Or, dans L’Origine des Cardinaux du Saint-Siège (1670), nous lisons à la page 78 : « Le Pape INNOCENT IV fut le premier qui a béni les Roses crOr pour en faire présent à ses amis à la façon des anciennes Eulogies : à mon avis, ce fut en la ville de Lyon qu’il commença et qu’il fit présent aux chanoines de SAINTJUST. » (Fin de citation.) On ne peut avoir meilleure justification. Au sujet de la « rose », nous avons dit aussi (Ph. N.B. 23), qu’au début de notre Ordre, elle était détachée de la croix. On en trouve la justification dans le n° 233 d'Atlantis, page 142. Le tympan du xiie siècle dessiné d’une façon parfaite reproduit les 3 symboles choisis par les F.A.R.C. : la rose, la croix et l’agnus dei (article 11 de la Règle).

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Legenda des Frères A î nés Voir aussi notre cliché couleur n° 58 qui justifie le dessin. Dans le même n° 233 d’Atlantis, page 146, sous la signature de M. Marcel MOREAU, nous relevons également cette distribution annuelle de « roses bénies ». Cependant, nous soulignerons au passage une légère erreur typographique qui place le pontificat d’INNOCENT IV en 1224, alors que ce Pape est resté sur le trône de PIERRE de 1243 à 1254. Une chose peut également surprendre dans la confection des armoiries de l’Imperator. L’article 12 de la Règle stipule en effet : « que chaque Imperator pourra se composer un blason dans lequel entrera obligatoirement le pélican, le LION DE RICHARD (Cœur de Lion) ou l’Agnus Dei••• etc. ». Pourquoi le « hon du roi RICHARD » ? Tout simplement parce que ce monarque était un Croisé, qu’ils avaient combattu ensemble les infidèles et surtout parce que c’était un Initié. D n’y a qu’à regarder son sceau (ph. C, n° 109) pour voir la preuve de ce que nous avançons : soleil, lune et glaive (soit le soufre, le mercure et le sel). Dans L'Occultisme et la Franc-Maçonnerie Écossaise de R LE FORESTIER (f. 213), on peut lire : « La fondation de la Maçonnerie était attribuée à Pierre L’HERMITE qui en avait esquissé le plan en 1096. « La Société avait été définitivement organisée pendant la IIe Croisade par RICHARD CŒUR DE LION, LOUIS VII de FRANCE (ph. N.B., n° 66) et Léopold d’AUTRICHE. » RICHARD, prince aussi instruit que vaillant, avait composé les rituels de réception des « Apprentis et Compagnons » qui étaient alors initiés au pied des autels. L’Ordre de F.M. avait été originairement un Ordre Chevaleresque, une branche de l’Ordre des Hospitaliers de SaintJean deJérusalem et de SaintLazare. Après l’échec de la croisade, RICHARD, qui n’avait dû sa liberté qu’à l’Ordre de F.M. et n’avait échappé à ses geôliers que par le zèle et la constance du fidèle maçon RAYMOND, avait été si charmé de la loyauté de ses sujets écossais qu’il avait introduit la Maçonnerie écossaise en Angleterre, en Écosse et en Irlande. » J.-M. PROBST-BIRABEM, de son côté, écrira dans les Mystères des Templiers, au f 36 : « L’Ordre (des Templiers) avait aussi une flotte considérable, on se rappelle que ce fut sur un de ces vaisseaux que RICHARD CŒUR DE LION revint en Europe. Voilà qui exphque pourquoi le hon de RICHARD est dans les armes des Frères Aînés (anciens Templiers). Dans AtlantisvT 235, page 258, sous la signature de X•••, il est fait allusion aux F.A.RC. qui instruisirent Max HEINDEL. C’est un fait certain, et nous l’avons cité nous-même dans notre historique. Nous tenons seulement à confirmer que l’Ordre n’a jamais eu la vanité de croire qu’il était le seul à avoir droit au TITRE de Rose Croix. Comment le pourrait-il, d’ailleurs, puisqu’il est tenu au secret d’une part et que certains de ses Imperators (tel FLUDD)

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de la Rose Croix ont fondé eux-mêmes des groupements rosicruciens! Notre Ordre, durant neuf ans, depuis 1961, a répondu présent à tous ceux qui ont fait appel à son Enseignement, et non seulement il a admis tous ceux désireux de s’instruire, mais encore il n’a jamais essayé de savoir si ses disciples étaient blancs ou noirs, s’ils étaient chrétiens ou athées. Le seul critère était de vouloir percer cette Philosophie divine qu’est l’Alchimie. Aujourd’hui, les F.A.R.C., en neuf ans, grâce au dévouement de leurs cinq Grands Maîtres et des quinze Maîtres Guides, ont mené un grand nombre d’élèves à l’Adeptat Tout a été donné gratuitement et notre plus belle récompense est d’entendre le nouvel élu nous dire : « Vraiment, Maître, c’est incroyable, j’avoue que je suis profondément étonné que vous ne m’avez jamais rien demandé. Il est rare qu’un groupement n’exige ni droit d’entrée ni participation aux frais, ne serait-ce que pour les timbres. » Eh oui, c’est pourtant vrai, rien n’est demandé ni avant, ni pendant, ni après. Seule une PROMESSE de ne rien dévoiler est exigée. On ne peut pas être plus libéral, plus altruiste et plus fraternel ; toutefois, quand paraîtra ce livre, les F.A.R.C. seront rentrés de nouveau dans l’ombre et tous les documents seront de retour aux INDES, en heu sûr, d’où ils ne sortiront vraisemblablement plus jamais... tout au moins pas avant la fin de la prédiction de Saint

MALACHIE. Voyons à présent un autre sujet, la présence du « pélican ». Nous avons vu, dans notre historique, que les Templiers en exil à LONDRES, excédés par l’attitude du Pape CLEMENT V, avaient eu l’idée d’une Église Templière, autrement dit d’une Église sans Pape ; c’est pourquoi ils avaient coiffé leur pélican d’un chapeau de cardinal, pour bien montrer que pour eux, l’Église s’arrêtait au cardinalat Nous savons aussi comment JEAN XXII tourna la difficulté pour enlever ce symbolisme. Ce qu’il nous importe de retenir, c’est que le « pélican * fut connu en Angleterre, chose qui nous est confirmée par Geneviève d’HAUCOURT et Georges DURIVAULT dans leur livre Le Blason, collection QUE SAISJE (f° 84) : « Le pélican se becquette la poitrine pour nourrir ses petits de son sang,

conformément à de vieilles légendes ; ces gouttes de sang se nomment « sa piété ». La fig. 320 tirée du blason anglais montre l’oiseau le vol élevé »... c’està-dire les ailes déployées. Au sujet du nombre de « petits dans le nid », nous voyons dans Atlantic, n° 235, à la page 246, le dessin d’un pélican et 7 petits dans un seul nid. Le pélican est là encore symbolisé le vol élevé. Nous notons entre autres la légende : « Voici le célèbre pélican R + C qui se déchire lui-même pour nourrir ses petits qui sont traditionnellement 7. » Ici, nous devons indiquer que le nombre d’oiselets varie très souvent, exemple le blason de Michel MAIER qui en porte 6. Pointant Michel MAIER était Rose Croix et alchimiste, tout en n’étant pas Frère Aîné. - 61 -

Legenda des Frères Aî nés

Notre Ordre en a toujours adopté 3, parce que, alchimiquement parlant, il ne peut y en avoir que trois, représentant : le sel, le soufre et le mercure... dans une seule minière, LE NID. Or, comme les 3 oisillons dans leur nid reçoivent le sang de leur père... ils symbolisent le Granule teinté renfermant les trois composants. Voilà pourquoi il n’en faut que trois pour illustrer cette phase. Nous savons qu’avec les nombres on peut tout expliquer. Avec deux oiselets, on peut prétendre qu’ils désignent le corps androgyne ; avec quatre, qu’ils représentent les quatre éléments contenus dans le sel et que CINQ indique la quintessence, etc., etc... Tout ce symbolisme ne signifie rien pour la phase qui est DECRITE par le pélican, donnant son sang à ses petits. On nous fera remarquer qu’un de nos Imperators (ph. N.B. n° 97), Du COIN, n’a mis QU’UN SEUL PETIT dans ses armoiries ; nous dirons qu’a priori c’est une erreur, mais du fait qu’il n’a point dessiné le nid, l’oiselet est sensé représenter le « granule », ce blason est donc correct ; par contre, sur le papier actuel de l’Ordre, on peut remarquer qu’il y a 5 oiselets dans un nid, ce qui est une erreur grossière, dont nous avouons la paternité inconsciente. En effet, il y a plusieurs années (au moment où je fus contacté par l’Ordre), le Grand Maître pour la France, nous avisant de la visite de MF D’OSSA, nous demanda de nous charger de faire imprimer un millier de feuilles avec la représentation du « pélican » et de ses petits. Malheureusement, nous croyant au courant du nombre symbolique des oisillons, il ne nous précisa rien et notre dessinateur (peu inspiré, en vérité) nous en dessina 5. Que le lecteur nous pardonne donc cette erreur.

Nous voudrions également rassurer nos amis au sujet des noms de famille revenant plus ou moins souvent dans la liste de nos Imperators. La raison en est simple, ne serait-ce que par goût héréditaire, un fils ou un petit-fils peut aimer ce que son père ou son aïeul a aimé. Il ne trouvera pas trace des F.A.RC. dans ses papiers de famille, mais il pourra y trouver des notes, des livres, des études alchimiques qui lui feront mettre le pied à l’étrier. Il fréquentera des cercles occultistes, des sociétés spiritualistes et fatalement se fera remarquer un jour ou l’autre par un des Guides itinérants. Il en est chez les Rose-croix comme dans les autres Fraternités. Dans l’Ordre de MALTE, par exemple, on trouve comme Grands-Maîtres plusieurs membres de la famille DES PINS, de COTONER et de PERRELOS. Quant à certains blasons identiques, il n’y a qu’à jeter un regard sur les dessins publiés par Atlantis n° 216, pages 254 à 258, pour se rendre compte que les Grands Maîtres Templiers n’aimaient guère le changement Quoi qu’il en soit : « N’oublions pas, dira J. DUCHAUSSOY, que les Chevaliers du Temple, au moins ceux des hauts grades, étaient des alchimistes. » [ Atlantis n° 216, page 289.)

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de la Rose Croix

C’est pourquoi Guidon de MONTANOR (Initié), réfugié à la Commanderie de Londres, puis en Écosse, décida avec Gaston de la Pierre PHOEBUS, de fonder la Fraternité des Frères Aînés. Examinons maintenant comment, bien plus tard, les F.A. s’immiscèrent dans la vie de la Franc-Maçonnerie. Dans Templiers et Rose Croix d’AMBELAIN, on peut lire aux pages 45-46 les passages suivants : « La marche suivie par ASHMOLE et ses amis avait été très simple, les RI- C anglais avaient pénétré la Maçonnerie opérative. » « En peu de temps, les Rosicruciens anglais eurent multiplié les affiliés « spéculatifs » au sein de la Maçonnerie opérative. Elie ASHMOLE, né le 23 mai 1617, mort le 18 mai 1692, commissaire du roi CHARLES 1er, fut reçu à la ROSAE CRUCIS en 1644. Quarante-deux ans après, la pénétration rosicrucienne dans la Franc-Maçonnerie anglaise était réalisée. » De son côté, K Le FORESTIER, dans son ouvrage L'Occultisme et la FrancMaçonnerie anglaise, nous indique page XIIJ : « Quelques points importants restent encore obscurs, par exemple la signification exacte du rituel de réception et de la légende du grade de Maître, le rôle fabuleux ou réel joué par les R + C dans l’organisation et le développement de la Société maçonnique ; enfin l’origine du Rite Écossais. » Dans notre historique, nous avons souligné que, réfugiés en Écosse, les fondateurs de notre Ordre fréquentaient certains milieux Templiers qui avaient déjà donné, dès 1307, une nouvelle Constitution à leur Ordre. C’est à cet instant que prit naissance « l’Idée * de ce que sera plus tard la Maçonnerie Écossaise. Dans nos archives indiennes d’AJUNTA, les F.A.R.C. possèdent plusieurs textes primitifs traitant des Rites Écossais, des Grades. La Sublime Philosophie est une petite merveille. Les Statuts des Chevaliers Anglais de l'Orient de Rouen (1777) sont très révélateurs. H en est de même du Grand Écossais de Montpellier (1760 env.) : de Y Abrégé historique de la Maçonnerie, confirmée aux Loges Anglaises... et de combien d’autres plus précieux les uns que les autres. À la lecture de tous ces manuscrits (car rien n’est imprimé), nous pouvons affirmer que la Maçonnerie Écossaise est extrêmement près des F.A.R.C., en tant que philosophie, rite, alphabets secrets, etc., ce qui montre bien qu’il y a toujours eu parallélisme depuis l*üe de MULL ; cependant, chez les premiers, la mission est I différente, quoique le « goût » alchimique domine nettement chez la plupart des Membres ; c’est la raison pour laquelle l’Ordre a toujours répondu présent avec joie aux Frères Maçons Écossais, dont l’idéal primitif est si proche de leur propre idéal. Plus tard, les F.A.R.C. s’infiltreront dans toutes les obédiences maçonniques, martinistes ou autres ; nous en connaissons la raison : LE CHOIX de leur successeur. Toutes ces Fraternités ne groupaient-elles pas l’élite susceptible de poursuivre leur Oeuvre ? Au sujet de Charles-Edouard STUART, nous ne pouvons qu’approuver les déclarations d’AMBELAIN dans Templiers et Rose Croix, f° 51 : - 63 -

Legenda des Frères Aî nés Charles-Edouard affirmera n’avoir jamais été Franc-Maçon, malgré un vif désir de l’être, son père le lui ayant interdit ; mais qui prouve qu’il n’a pas joué sur les mots ? Car à cette époque, la Maçonnerie symbolique, celle des APPRENTIS, des COMPAGNONS et des MAÎTRES et les Hauts Grades sont dits Chevaleresques. Il est donc parfaitement possible que le prétendant ait usé de cette forme jésuitique pour atténuer la vérité. L’affirmation d’Édouard (1780) au duc de SUDERMANIE serait à double sens. C’est également l’avis d’Albert LANTOINE. « Charles-Edouard fait de fréquents séjours au château de BOUILLON où Charles-Godefroy, duc de BOUILLON, et son ami le duc de ROHAN ont constitué le célèbre et mystérieux « Grand Orient de BOUILLON ». Nous pensons que le diplôme (ph. N.B. n° 142), qui date de 1760, devrait apporter quelque lumière, puisque le document porte le nom de STUART Charles-Edouard, ainsi que ceux du Prince Camille de ROHAN... et de LouisLantelme CHASSALIER, notre 45e Imperator. Tout cela est passionnant, et cette incursion dans le passé s’avérait indispensable. A présent, nous pouvons clore définitivement « LEGENDA » en toute quiétude. On ne peut changer ce qui est passé, à nos enfants de préparer l’Avenir. Pour les F.A.RC., rien n’est changé, sinon qu’ils n’auront plus de contact direct Cependant les Guides anonymes continueront à fréquenter les Fraternités d’élite, afin de perpétuer l’Oeuvre entreprise depuis 1317. Et nous terminerons enfin en avisant nos lecteurs qu’ayant renvoyé toutes les archives, nous ne serons plus en mesure de leur fournir des détails supplémentaires. Nous leur demandons donc de s’abstenir de nous poser des questions, auxquelles nous ne pourrions répondre. D’avance, nous les en remercions. «

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Legenda des Frères Aî nés

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G ïcup des’ j rères’ devra être up exemple pour les’ gommes’. Il pe sè plaipdra jamais’, pi du Giel pi des” Ipommes’. Il respectera les1 Dripces* gui l'£é6ergept el défepdra sia patrie s'il le faut. Que pul pe s*éveille la puil sèps* élever sbp âme vers’ sbp créateur et les* créatures’ sbuffraptes6.

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Art 10 Kp sbuvepir des maîtres’ Is’roaélieps’ gui pous’ epsèigpèrept leur ciepce, pous peipétuerops’ 'l Alchimie' , pop pour oâtepir des’ trésbrs’ aurif"ères’, mais’ parce guelle démoptre upe Seule "Vanité et permet d oStepir la véritable Quiptes’s’epce de Vie

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Art II

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’ potre Ordre feront la Gropt du auveur ipveptée par dame i eipe Ipélèpe: la première f ose d 'Or 6épie par potre jît Dère Doptife Ippocept 10 et doppée a up des chapoipes de Tyop de l'Ordre de f ust parept d'up c âtelaip Templier, le tout coiffé du c apeau rouge de JacgueS de "Via : epfîp, l'Agpus’ Dei portapt la Gropr du Temple ep recoppais’sùpce de la Gommapderie de L.opdres’ gui pous* sauva lies* Armes de

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Art \Z

G ague Imperator sè pourra composer up 6lasbp ; le Délicap gui d ouvre le flapc pour dopper vie à sès’ petits1: le liop du )i I ard et l'Agpus’ Dei s’us’pommé feropt o6ligatoiremept partie de sès*

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On notera que ce passage correspond int égralement à un article du “Tuileur Écossais” que nous possédons. - 68 -

de la Rose Croix

emBlèmes». Quapt au apiroau fa6uleu et autres1 articles’ alchimiques’, ils’ eptreropt obligatoireroept daps* les’ Armes* du Repêchai mais’ ep attepdapt, l'Iraperafor sellera du sfcel de l'Agpus* Dei à Gropr Templière Ge arceau restera toujours’ vala6le.

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Art B

lie Gopsieil Suprême de l’Ordre siéra aipsî composé ; 0p Imperator 0p é f yécfyû Qp @rapd Gommapdeur ü p Gommapdeurs’ ü p iéroph^pte JÏZajeur ü p J iérop aptes’ (p jarde des’ sW et t rcai>r8’ Gipq (ifrapds’-jDaîtres* lies’ vipgt et up frères’ @uides’ ep l'art d'alchimie pe fopt pas1 partie du Gopsieil uprême.

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Art fl

Up plus’ des’ trois’ voeu chaque frère fera upe promesSe à Dieu. Le pom6re de frères pe dépassera jamais’ BB et il py ep aura jamais’ moips.* 1

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Art 15 Illmperator éfapf le chef Suprême des’ pouvoirs* spirituels1 et temporels1 de l'Ordre, sera le seul à pouvoir porter dapS SeS Armes’ le drapeau de cardipal Sur la cropt : le Délicap ou l'AgpuS Dei ou le Liop. lies1 devises* seropt « Dro cruce virtuSque » ou « Dium $i6i GaeferiS » ou « J^ortupe ipfortupe fopt upe ».

Art 16 Les*

que

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ères* oeuvreropt toujours* daps* le jrapd secret af îp que leurs* oeuvres1 pe sbiept de Dieu Us* emploieropt des* sïgpes* copveptioppelS pour correspopdre eptre eu,x.

coppueS

Art I?

HEpSeigpemept Alchimique sèra doppé jratuitemept et a deS gepS de toutes* copditiops* pourvu quils7 sbiept de 6oppes* vie et mœurs.1 Il y aura 2? degrés*. ^

Art 18

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Illmperator sèra élu à la majorité du Gopsieil uprême au cours1 d'up Gopdave et après* la mort de siop prédécesseur, J$i cerfaipS des* dignitaires’ Se trouvaiept trop bip ou malade, ils* pourraiept - 69 -

Legenda des Frères Aî nés

voter par mes’sager. Kp cas* de force majeure, l'Imperator peut désîgper sbp vivait. lie Gopdave pe sè réunirait alors’ que pour faire acte d'aflégeapce.

successeur de sbp

Art ig

Ha Gommapderie de r0rdre siégera où l'Imperator le voudra Du fait que poire G ef peut apparfepir à pimporte quel pays’ c rétiep, il s”epsùil que sia Gour s*e trouvera très’ sbuvept déplacée. Toutefois’, comme par prudepce, op pe pourrait trap porter ipdéfîpimept archives’ et trésbr, le copsieil désigpera plusieurs’ cachettes pour les* mettre a l'a6ri.

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1

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Art 20 Tous’ les’ frères’ du Gopsèil s’eropt pommés’par l'Imperator ; tous les’postes’ sèropt Soporifiques’ et gratuits. lies’ 2l frères’ @uides’ coppaîtropt l'Alchimie. Ils’ s’eropt pommés’ par les’ @rapds’1

1

JI2aîtres’.

Art 2}

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Iles’ frères1 (Guides’ epsèiqperopt gratuitemept l'Alchimie. Ils’ pe rédameropt pi s’uSsîdes’, pi écus’, pi préSepdeS mais’ ils’ pourropt accepter des1 dops’ pour l’Ordre

Art 22 Dul pe peut epgager l'Ordre sur les’ plaps’ politique,

religieux ou commercial

Art 2B

HAHiapce de potre Ordre avec up autre Ordre pe peut être décidée que par l'Impérafor après* avis’ du @rapd Gopsèil mais’ seule la décisiop de l'Imperator sèra retepue

25 Hlmperator a tous’ pouvoirs sauf sur deu c poipts Art

1

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^ IJDis’sbudre l’Ordre 2) J]2odifier le pomSre des’ frères qui est de BB. HOrdre pe peut être dis’sbut qu'a la majorité des BB. 1

1

Art 26

Ghaque ©rapd-j22aître pommera up comité qui aura pour mis’stop de l'aider et le copsèiUer.

de la Rose Croix

lies’

Comités* sêropt

Art 22

-j22üîlre

composés* ; d' up @rapd

d'up ;fpiérqp£apfe d 'up secrétaire d'up Gopsêiler

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Art 28

lies ©rapds’-JIZaîtres' peuvent créer plusieurs* Comités.* 1

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Legenda des Frères A î nés

OEVVRE RorALLE ainficomc ettee chofc eut dure trois mol$ 6c (afemme s’cfucillcrct comme le Davteon O d’vn grict fonge. Et quand le Dragon fentit le venin de ( on p è re approcher il defeendit fesmembres , penfant comme par dcfdain que ce petit venin ne luy pourroit nuire ne aux fi és ; mais la Mulier qui moult aymoit fon mary, 6c doutant fort le venin du ferpent, pria fon mary le Dragon qu’il couurift tous fes membres,laqucllechofc il fit volontiers. £c non pourtant elle Tentant 6c odorant le venin du ferpent enfanta par grand peur , ÔC ccluyenfant tantoft qu ’il fut nc , fcntant £y appcrccuant le venin prefent ne l ’ofa atten dre: ainfi ouuritfesames 6c s’enuola . fuvant en la fouucrainc partie du nid , 6c quand il trouual’iiuis fermc & clos il commen çai hurler 5c à plaindre,5c par grand cnnuv qu’il auoitfclaiiraehcoirp ardcuantlcs pieds de fon p è re en defirant paix 5c repos & foulas de (curet é. Si comme gifoit toutcsbahy il fortit derechef le venin trè s prochain qui le . .vouloitcfiranglcr, 6c commen ça à parler & s’enuola fuyant vers la fouucrainc partie du nid , 5c rcchcut à val en telle mani è re qu’il renuerfa tous fes membres , 5c il s’effor ça de monter 5c voler derechef , 5c toufiours rc dcfccndojt,5ccefitplufieursfois ,5cil conti ' _ roi

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Scdcuallumntqu’cn la fin ne pouuoit plus monter, ains gifoit tout

coyi & moy qui defiroislalumicre du Soleil ôcdelaLune , regardois fouuent l 'air fe h montagne,& n’y voyois rien de ce que ic de firois , nquc l 'cftoisprcfquc defcfperc . non

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pourtant ie vy choies horribles & mcrueil leufes fansfin , Icfquellcs ic n'auois oneques veutsjcar ie vys nues Sc fouucnt mu é es en di uerfes couleurs , Sc les nuces qui cfloient

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premi è rementcitrinescomme couleur d' or

refplao Jifiantc, cltoiccaucrcfois de couleur vermeille , S: aucuncsfoisderccluf citrinrs, Scpuis rouges , fie puis vertes , bleues op per fcs , & aucunefoi * noires , ficenla par fin ie, comme delefpcrc & forccnc , me Icuay fie montayfur la montagne, 8e ouury la monra gnc,m æ fon & chambre , fieailay autour du nid ,tant coycmcnt ,fubti î ement , & paifiblc mentouuray lemd ,fctrouuay comme pleut à Dieu , le Dragon , fa femme & leursfils, tous conioints fie conuerris en femblance blanche , de laquelle chofcfeus tr ès grand’

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mort mourir , en ict* partie furdixnnl Ü os de partie d'air,

ioyc , SC non cr é ant de

tay vnc & tantofl apparufl la Lune rcfpIcndi /Tante fur tnoy de très belle fplendcur ; après tout ioyeux , & bien aife cc moy qui eftoie

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Legenda des Frères A î nés

O 2 v V K S R O Y A t l Z, rcgaroay !«; ( erpenc , lequel m ’aydoit par tics- grand ire > 05c eftoitcnHc , 5c plus fore 5c plus grand ,5c l’ouy en la chambre profond ément pcrfcuerer, penfant laf ï n attendue , 5c voir qu’il cntcdoit à faire : i’eftouppay dere chef diligemment touslespcrtuis 5c les en -

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de b chambre , del à maifon , 5c del à montagne, 5c m’en allay en ma maifon, en actcndantenbonncefperaceSc en grand deliet , les aduenturcs lcfquels i’auois long temps defirces , 5c très bien matin Tvn des Samedis , c’eft à fçauoirla vigile de Pafqu çs ie me leuay de mon lit , 5c ouuray la fenc fere: cy vis le fcrpentda tout en la cauernc morr,5ceftoic deuenu ainfi comme cendre, AJonc ie montav haftiucmenrfurla monta gnepargranddefir , 5couuray tous lesper ruis 5c !eshuis , 5c bfubftancede l’enclos la quelle auoit « ft é premi è rement blanche, trouuay tnnfmuec 5c chang é e en fangtres vermeil , duquel fay iette 5c cfpandu vn petit en l’air,f î comme deuant cfbdir,5c mille mil liers de parties de Pair me demcr.ftrerent le Soleil refplandiffant : AJoncques ie rendis grâ ces 5c lo üangcs à Iefus - Chnft mon Cré a O tcur, qui l’accompliiremcnc de mes defirs m 'auoit octroyez d’auoir le fecrec de Nature rcpofc 5c ce!c a plusieurs autres , 5c laiflay tr é es du nid

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- 164 -

de la Rose Croix

V f. :o; ma > fon montagne , à Z touteslcs Indes , OC m 'en rcuins en France mon pays, pour ferui Icpcrcglo ricuxplei n de iuflicc, 6c de nmcri cordc , qui par in gr â ce nous mcinc tous à bonne fin , Sc donne vie pcrdurabl c in fie:i ( a ( ccttlorum . stmen. Ui o DE

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