Le Viet-Nam Histoire et Civilisation

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L.011ve1"I.1J.re : Décoration d'un vase du 'I`h=\nh-h*'.

Tortes ces données, .qui influent les ones sur les autres, ferment comme des s t a t e s pro fondes qui suppor'ent la vie éphémére et ehangeante de la surface, on comae ces e glrandLs eourants sous-jacents, souvenir sileneieux, e f done je sens ne se revere que so For embz-asse de larges périodes de temps. >>*. La premiere revolution technique qu'ait con rue Ie Viet Nam a été Pintroduction par la Chine, aux environs de Pure

chretienne, de Tai'aire de metal, subsiituée das Ions a la hone de Pierre pose. Ce passage df'un type fondamenfal de produc(2) K. MARX, Contribution d la critique de la philosophic du dropt de Hegel, i n Quires phiiosophiques, t. I, 96. (3) F. BHAUDEL, La Médiferranée et je monde méditerranéen d !'époque de P h i l i p p e II, Paris, Colin, 1949, Préface, XIII.

u.

5

SAVANT-PROPOS

un autre t fait par one crise violenfe, la célébre révoite des Spurs Trung. C ' e s f aprés lour défaite et Les reformes administrative deMo Yuan Ie pays V i é f a été loner définitivemenf dans Le silllage de la civilization eh inoise et dots de la forte armature politique qui l i permettra plus hard de résisfer 8 son puissant voisin. Mais pendant dix-neuf siécles,

!HI1Si

we

la technique agraire ne devait plus évoluer, Landis

we la papa-

lation s'acc1'oissait réguliérement : la doctrine confucianism officielle et je sysféme des eoncours I i fté raires empi°isonnaz'ent la pensée dons an m o l e rigid e f desséchant. V i n f Ie jour as je déséquilibre économique et social et la disproportion matérielle e t e r n e entre TOi'ient et I'Oecident jeférent Ie Viet Nam c o m e see. voisins sous la domination européenne. Mass, a son tour, Pintroducfion du mode de production eapitoliste ayant bouleversé Fancienne hiérarchie sociable, donna naissance a deus noyaux die classes nouvelle : la bourgeoisie o f je proléfariat, dent les ideologies contraireas on alliées commandment Phistofre de ce pays depuis trent ans. . ._ C'est sur ce fond structural qu'il taut examiner les événe-I merits. Les guerres, les revolutions et les fails diplomatiq.ue.>, Ie monarque se

proclame Q emperor »

Dans son 1-oyaume. I f tiers ses eo,m.pé~ fences Q vertex _..,,. lo philosophic religieuse prédominante, Desi-ci-dire, pour les .pays de civilisation ehinoise, par Za gvdce m a n d i céleste >>. C'esi la grandeur du service rend ii la nation qui suffix d con férer je droit au thine. En triomphant die Pervasion Ts'ing, Le Tiffy-son Nguyen Hue a fonds

so Maison

(IUEEC autant de légitimité que Gig-long qui a recons-. iitué Puniié viefnamienne Une autre erreur des jurisies européens ( I été de transpose: en E x f r é m e Orient la théorie du > Avant la fin do xvxlI° siécle, Z' e absence de féoclalité » o f je des fonclionnaires avanf les Nguyen. It est temps regalement de dissipelr la conjugation des propagandes impérialisles. P a f s s e d'autre part ee louvre, par Les questions qu'fl pose et les laeunes qu'il laisse subsfsfer, servir de point de depart ii des études plus approfondies. D'immenses champs de recherches .se présenfent, ii pane parcourus. La science historique n'a pas de fin. Qu'il me soil permis de rendre» i s h o m a g e co ions les et nolamment francais, suédois of savants, want strangers japonais -~ viefnamiens, illusires on anonyms, done les patients tnavuuzzs Ont éclairs l'hisfoiTe ancienne de ce pays. Ma reconnaissance va en pariieuiier ii man m a f t r e Emile Gaspardone, Pro fesseur au College due France, qui consacre depuis vingi-cinq Ons son labeler d on assembler et critiquer les sozzrces. J'e:1:prime égalemenf mes plus vffs remerciements au grand é r u d f t Hoang Xuén Han et a Yamamoto Tatsuro, Professeur ii I'Unfuersilé impériale de Tokyo, qui m'oni communiqué de précieux renseignemenfs. Mais c'est Co mon pure. Le Thanh Y we je dots je plus. So culture, son suvoir, son sens de la resume M'Ont conslamrneni guide pouf au long de on travail. Ce l i v e a éié rédigé de 1951 ii 1953. Différentes cireonsianees en Oni re iorcfé la publfcalion. Je me suit e f f o r t de je k e f i r au courant je mieux possible. Le tome I consacré au milieu et dz Phistoire sera suivi d*'un tome II sur la civilisation. Ijensemble formerfa one sorts d'encycTopédie du V f é t elrreurs

we

-

v

(5) H. MAsp1§1xo, Efndes historiques, Paris, 1950, 203 ss.

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SAVANT-PHOPOS

Nam Je remercie ii Pavance les Zecteurs qui voudront bien me faire part de lours observations of critiques. Je ermine par un sou fait .° puisse ee vivre confribuer ii la eompréhension m u f u e l l e des cfvz'l1'sations et ii Pamitié entre fps

peoples.

Paris, octubre 1954

(6) Pour faciliter Fimpressiou, les signes diacritiques du viétnamien out été Dortés settlement dans 1'Index. J'espére publier hientét 1'éditiOI1

vlétnamlenne.

A.BREV1AT1OWS l. An-nam Cu°o'ng-mgzc Gia-dinh

An-nam Chi-Iwqc Khim-dinh Viejr-sir thing-giém cu'o'ng-muc. Gia-dinh thing-chi

Hién-chu'o'ng Lich-triéu fin-chuvng log-chi.

n..=l-=~u!

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Bui

Th1;c-lgc

Bui Nam thgrc-1uuc.

Town-thu'

Bar Viet si'r-ky' town-thu-.

BAVH BEFEO BEI BIIEH

Bulletin des Amis du Vieux Hue. Bulletin de 1'Ecole Francaise d'Extréme-Orient. Bulletin économique de l'Indochine. Bulletin de 1'Institut indochinois pour l'étude de Fhomme. Bulletin of the Museum of Far Eastern Antiquities.

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BSGI BSEMT CEFEO BDTC FEQ IPR

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Bulletin de la Société des Etudes indochinoises. Bulletin du Service Géologique de 1'Indochine. Bulletin de la Société d'enseignement mutual du

Tbnhn. Cahiers de l'Ecole Francaise d'Extréme-Orient. Béng-du'o'ng ta.p-chi. Far Eastern Quarterly. Institute of Padfic Relations, Iournal Asiatique, Khai tri ten dire trip-san. Mémoires du Service Géologique de l'Indocllirle, Notes documentaires et études.

Nam phong top-chi. Revue des Arts Asiatiques, Revue Indochinoise. Revue Indochinoise Iuridique et Economique, Société des Etudes Indochinoises.

T'oung Pao.

INTRODUCTION i

LE PAYS ET LES HOMMES

\

CHAPITBE PREMIER r LE C\DRE PHYSIQUE J.

A Yextrémité Sud-Est du continent asiatique, entre les masses de I'Inde et de la Chine ferries par d'épaisses chaines Inontagneuses, la péninsule indoehinoise s'0Lwre de routes parts Si Pinfluenee de la mer. Le parallélisme des lignes du relief et des eaux, dirigées d u Nord au Sud, les Plaines compartimentées qu' . .. déterminent, or qui unit plutOt qu'elIe ne s p a r e et prolongs seen hers 1'Insulinde :I 1'Oeéanie, Ont fait 1'unité de 1'histoire . " . he des eivilisations. C'est par les étroites values des grands fleuves. deseendus des plateaus tibét:-lins que se sort infiltrées les migrations hulnaines qui peuplen§ aLljou1'd'hui 1'Indoehine, let oil s'élOvent les Etats modernes : Birmanie £1 1'Ouesl, Thailand a-11 Centre, Viet Nam, Laos et Cambodge ii l'Est, Malaisie au Sud. Sur la facade orientals de la péninsule, je Viet Nam s'allonge de la frontiére de Chine au golfs de Thailand sur one longueur de 2.000 kilometres, face 8 la Mer de Chine méri-

dionale, veritable Médilterranée asiaiique qu'eniourent de .routes part Taiwan, les Philippines, 1'Insulinde et la presqu'ile de Malacca. La Chains annamitique je sépare du Laos, la p l a n e du Mekong Ie relic au Cambodge, So superficie

-

atteint 328.000 kiloInélres carrés, répartis entre Ie Nord (Baeho) 116.000 km2, Ie Centre (Trung-bO) : 148.000 km2, et je Sud (Nam-bO) : 64.000 kin2.

C'est ici

je

lieu de rencontre des deus glandes civilisaiions

de 1'Inde et de 'la Chine qu i, par la route terrestre et 1a vote mal'itim@ convergement 1'une vers l'autre dans Les premiers siecies de l'e1'e chrétienne. Les vallées des fieuves d u Nord,

la plains littorals qui continue de Menu-cay au Kouangtong, je waste delta du Mékong sans obstacle, la longueur des

in:

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LE PAYS

ET

LES

I-IOMMES

rivages entire, en Ont fait la terre des invasions, depuis les migrations préhistoriques et la premiere conquéte chinese d u III" siécle avant J.-C. jusqu'il 1'irruption de l'Oceident au milieu du xlx° siéele, et é Foccupation japonaise de 1940. Mais Si je Viet Nam n'a point été favorisé par la nature pour se défendre centre les attaques extérieures, in constitue par Gui-méme one base stratégique d'une importance considérable que la derriere guerre du Pacifique a encore rise en relief. Le Nord est one vote de pénétratiou en Chine méridionale, tandis que je Sud ferine one véritahle plaque tournante, point de depart hers les sources de matiéres premieres et de denrées v i t a l s du Sud-Est asiatique. Une Hotte puissaute, de ia bare de Cam-ranh, pert domineer tout je théétre d'opérations de Taiwan 3 Singapour en passant par Marcille et Djakarta. De l'Indochine, je Viet Nam présente les traits caraciéristiques : la direction générale Nord-Sud des Iignes du relief et des e a u , je c l i n t de moussons, je contraste de penplement entre la montaigne et la plane, la civilisation agricole du riz. So géographie a eommandé dans one large mesure les destinies historiques du Viet Nam. .

I.

- LA FORMATION

DU

son

L'llistoire géologique distingue un vieux massif cristallin primate affleurant surtout au nord de Tourane ; au sud de cette ville it n'apparait guére que dans je plateau du Kontum. Cette plateforme continentale se prolonge sous les foibles profondeurs du golfs de Thailand et de la Mer de Chine méridionale jusqu'aux arcs Lmontagneux de la Sonde et

de Bornéo. Au cours de l'é1'e primaire, is terrains Ont été reconverts par la mer ; de cette époque detent les falaises et les rockers caleaires done les iles de la bare de Ha-long nous ollrenl un témoignage merveilleux C'est dans de tels calcaires que se sort déposés les calamines et les phosphates de J

choux du Bac-bO. Use phase de plissement dire hercynienne a alfecté je substrat primitive, mais it est déjii use el réduit £1 l'état de pénéplaine an debut de l'é1'e secondaire. Celle-ci se marque par one waste sedimentation do gr's qui se sort épandus en couches profondes, formant one frappe presque horizontals dans ParriCide-pays central. Elle est suivie d'une deuxiénte phase de plissement £1 in fin du triers. Sous- une pousséc irrésistihle venue du Yon-nan, des frappes Ont été charriées £1 des distances énormes, déversées sur Les

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LE CADBE PHYSIQUE

couches anciennes qu'eHes Ont recouvertes on pénétrées, conversant parfois 1'ordre des to-rrains. Au tertiaire, la erie surrection de 1'Himalaya entraine un bliss eminent des reliefs réeenis, et donne naissance é one sherie d'arcs coneentriques dans je Bac-b6 oriental, >. Une multitude de vallées conduit sent hers la Chine, sort au Yon-nan, comme je Fleuve Rouge et 'la Hiviére Claire, sort aU Kouang-tong, c o m e je SOng Throng qui p e n d so source pres de Lang-son. Le Haut-BacbO se raccorde au Delta par one Moyenne-Region (Thainguyén, Tuyen-quang, Yan-bai, Phu-tho) de murailles calcai~ res et de mamelons schisteux, dominos par la masse puissant et isolée du Tam-dao (L591 metros). Sur la five droite d u Fleur Rouge domino la direction NO-SE we suivent les cours de ce fieuve, de la Riviére Notre, du haut SOng Ma et du Songs W. Entre les values s'allongent de h u t s massifs montagneux dent les Hanes boisés on broussailleux ne laissent place q u ' @ rares cultures. Les fleuves barres de r a p i d s sort d'un parcours difficile. Aussi cette region a-t~elle conserve un particularisme marque. La Chaine Annamitique offre un eontraste absolu entre Le versant oriental qui surplombe abruptement la Mer et je VETsant occidental en p e t e d u c e hers le- Mekong. C'est mains

one cordilliére qu'une succession de chafes et de plateaus que franchissent quelques cols de faible- altitude hers je Laos et je Mekong : col d e Mu-gia (418 lnétres), reliant Vinh a Thakhck, col d'Ai-lao (410 m e r e s ) qu'elnprunte la route de Quant-tri a Savannakhet. La Chaine, ties prose de la mer, y projette des eontreforts qui déeoupent je littoral en one bande discontinue de petites plaines dellafiques. Au sud de Tourane, elle sfélargil; en one sherie de plateaus (Pleiku, Dar~ lac, Langbiang, Djii-ing), converts de brousses et de savanes . ftrés arrosées, refuge des populations mol, (I) P. GOUHOU et J. LOUBET, L'A.sfe moons l'Asie Russo, Hanoi, 1934, 178.

LE CADRE PHYSIQUE

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Les Plaines et Les eau as. Entre la montaigne la mer, les plaines n'occupent que pres d'un einquieme de la surface du sol.. Mais lour importance en tent we foyers de civilisation est sans rapport avec cette foible étendue. EE"»est du delta du Fleuve Rouge ot1 it était lixé des Le me sieele avant l'ere chrétienne que je people vietnamien a essaimé je long de la mer dans cette Inarche niillénaire hers je Sud qui 1'a conduit 8 la Lin du XVII" siecle dans les plaines fertiles du Mekong. Un dicton classique compare les deltas du Nord et du Sud, relies p a r a mince flange des plaines du Centre, deus parers de riz que Porte aux extrémités de son fléau de bamboo je paysan vietnamien.

a

Le Delta du Bac-bO qui convre environ 15.000 kilometres

carrés est un ancient golfs comblé paT des alluvions récentes. Le voyageur qui Ie traverse resident one impression de platirude iniinie. Pourtant ca et la emergent quelques collines schisteuses isolées comae des iles (Bae-ninh, Kiln-an, Ninhbinh). Le Delta a été construit par deus fleuves, je SOng Thai-binh et surtont je Fleur Rouge, dent les aux se rejoignent 8 travers les t e r r s basses par je SOng LuOng (Canal des Rapides) et je Sing Luke (Canal des Banibous). Le Thaibinh, dent je bassist n'atteint que 10.800 him2. centre 138.000 km" pour je Fleur Rouge, est forms par la jonetion de trots -rivieres : Song Chiu, Song Throng et SOng Luc-nam, qui se reunissent a l'amon.t de Sept-Pagodes. 11 se ramifie en de nombreux bras. Le Thai-binh est per abundant, relative-meni

tranquille , it travaille peu. Le Fleuve Rouge par centre est charge de l i o n s , puissant et dangereux. Le Fleur Rouge" p e n d so source dans Le Yon-nan, 8 l'Esl de la ville de Ta-li. Sur un parcours de 1.200 kilometres, it conserve consiamment one direction NO-SE. De L80-kay 8 Yen~bai, son lie; encaisse entre des gorges impressionnantes est coupe de r a p i d s et d e banes de roehers. Ensuite son cours

s'elargit et se rgularise, et c'esi 8 Viet-tri que, gressi de ses deus prineipaux effluents : la Riviere Noire (Song E a s t la Riviere Claire (SOng Ngéiu), je Fleur Rouge penetre dans je Delia. La p e t e éianiz ires faihle, it Q ralentil et se divise pour gagner la mer par one multitu d'embouehures. Le debit du Fleur Rouge oseille errtre 700 m3 par seeonde aux basses eau en saison see he, et 28.000 m3 en saison de p l i e s . Mais ce regime n'a pas la siznplieilze de celui du Mekong : en effete les hastes eau ne eomportent pas one seule clue, mais (2) Noms Iittéraires : Nhi-hh et H611g-hit. Nom vulgaire (Grand Fleur).

: Song Gai

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LE

PAYS

ET

LES

HOMMES

plusieurs qui, de join £1 octubre, se succedent de fanon extréInement irréguliére et rapide, sans qLl'on puisse y accorder Le rythme des cultures. L'action des cries, répétée pendant des siecles, a constitue sur les bonds des bourrelets. Sur la mer je Delta s'accroit hers je Sud, aids par les courants cOtters qui deportee dans cette direction les alluvions fluviales. Les retraits successifs des ravages Ont de-ssiné des cordons littoral parallels qui2 recoup's perpendiculairement par les heroes des fleuves, tracent des casters nalurels. L'l1omme favorise je colniatage définitif par des plantations de jones et la construction de diguettes : airs se créent sur ces lais de mer des villages nouveaux, dans les provinces de Nam-dinh et de Ninh-hinh of la terre progresse -encore de pros de cent metros par an. Tout ce pays porte d'ailleurs .la marque de l'llolnlnc, roué depuis des temps antiques e la lutte centre Pinondation. Les digues sort apparues sans d o t e ares let, mays be n'est qu'en 1108 que les Annales mentionnent pour la premiere fois 1'ediflcation d'une digue 8 Co-xé pour proteger Thank-long, cape sale des Ly. Tortes les dynasties et yous Les gouvernements Ont par la suite étendu et ameliore je reseau, mais je tleuve couple plus haut que la plane: a Hanoi, it parvient en grande true a la cote + 12.30 alors que certaines parties de la ville ne sort qu'8 + 4. La moindre déchirure l i v e passage au fleur impelueux qui en quelques instants agrandit la breche, inonde la p l a n e et emporte les cultures et les villages. L'ho1nme recommencers 8 construire avec one obstination f o r g e par les sieeles. On compute aujourd'hui 926 kilometres de digues mattresses apart mis en oeuvre cent millions de metres cubes de terre. Le Delta du Bae-hO se poursuit au Sud par les Plaines Maritimes du SOng Ma, du SOng Chu (Thanh-hoa) et du SOng Ca (Nghé-Tinh), qui Gui sort semblables par les earaeteres je eliinat. Au sud du massif de la Porte d'Annam (Hoenh-son), commenee one region route]}e. La chains siilvangant hers la cOte, it n'exisie qu'un ehapelet de petites plaines étroites séparees par des eontreforls abrupts et deserts. Les cours d'=eau qui

et

descendent de ces p e n t s raides et ravinées par 1'érosion sort courts, torrentiels et pauvres en alluvions. La seule r i v i r e imporiante est je D51-rang. Du Quant-binh au Thus-thién s'aIlonge one :mince range oil, en arriere de dunes siériles, dormer de *wastes lagunes bereant les souvenirs de Faneienne eité impériale. Apr's je Col des Nuages qui ouvre one merveilleuse vision sur la mer se développent les plaines plus

LE CADRE PHYSIQUE

21

larges et plus prof-ondes du Quant-nam, du Quang-ngai et du Birth-dinh, suivies de cellos, plus morcelées, de Tuy-hba, Ninh-hba, Nha-trang, Pham-rang, omhragées de cocotiers. Au sud du- cap Padaran, la plane de Birth-thuén couverte de dunes inhabitées, sauf quelques terres 21 cultures auteur de Plan-ri et Phan-.t11iét, se prolongs de fagot continue jusqu'au Nam-116. Le Delta du Nam-b6, waste que celui du Nord, s'étend sur 22.000 kilométres carrés. .'est settlement £1 TEst we je relief s'éléam hers les p1=11.... mol oil viven.t des tribute de chasseurs el I cultivateurs sur _ Jadis couverte par

la grande fort, cetle region a debut d u siécle les

Vu

se développer depuis

je

riches plantations d'llévéas dos lerres

basal liques. Le Delta est l'oeuwe du Mékong et de ses associés, je DOngnai et les Vasco (Song Vain-co), done les alluvions Oni comhlé £1 one époque réeente un ancient golfs Marin entre la Chaine Annamitique et la Chains de 1'E1épha_£1_1;. .nlbodge). Le Ding-nai qui regor 21 droit je Song Bé et la Riviére de Sci-gon (Song Tin-binh), se 'terrine par un delta 3 Phydrographic confuse rappelanj. celui du Séng Thai-binh. Le Mékong, je plus grand fleur de 1'Indoehine;. n a t au Tibet; é. 5.000 métres d'alliLude. 11 descend hers Ie Sud par Pn cours puissant et capricieux de 4.500 kilometres, eoupé de chutes -et de rapides impressionnants, e Travers je Yan-nan, Le Laos q11'i1 s p a r e du Thailand, et je Cambodge .; £1 son entrée au Nam-hO, it se portage en deus bras- le Fleur Antérieur (Tiéngiang) et je Bassac on Fleur Postérieur ( H.-511-gian.g), euxmémes ramiiiés en de nombreuses branches. Son déhit, d'nne ampleur exceptionnelle, oscille entre 4.000 métres cubes aux basses eau et 100.000 mélreseuhes aux hautes e a u . Mais 1'immensité du bassist, la faihle pence, Faction rég L11aEriee du grand lac de Tonlé-Sap et des (< bang >>, depressions écheIonnées In long de son cours inférieur, lui on.t donn un régime souple et 1-égulier. La clue annabelle, sous Faction des p l i e s , s'éléve Ientement pour atteindre son maximum en oc'tohre-novembre . Ie riverain Vatlend sans surprise et y adapts Le rythme de ses travaux, it n'a pas été force de construi1*e.des digues, les eaux s'étalenl sur la plane qu'elles ne cesseut de féconder. -- cette vase fertile, Ies riziéres s'éiendent sans Iimite-, interrompues do loin en loin par des banes de sable allongés (giving), vestiges des anciens cordons litioraux laissés par 1a mer en se reiirant. -D$tleuves Ont construit sur lours bergen des bourrelets latéraux, exhaussés 8 chaque inundation, Mais

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LE PAYS ET

LES

HOMMES

de part et d'autre subsistent d'imlnenses regions basses marécageuses, tels la plane des Jones a 1'ouest de Soli-gOn, et Ie Transbassae. Une infinite de riviéres ej; d'arroyos, les rack, quadrillent je pays d'un l e i s flottant. La marée r e m o t e et redescend deus fois par jour je long des embouchures et se propane £1 travers ce waste réseau jusqu'au Camhodge. L'a1ternance du flux et du jusant a one ilnporiance économique considerable, car Elle régle la circulation des sampans et des jonques et pelmet l'i1°riga1;ion et je drainage des champs. Sur je front cOtter s'étale l'évenlail alluvionnaire des défluents du DOng-nai el du Mekong qui, s'écartant du Cap SainiJacques £1 la pointe de C51-mau, (( fai t sanger 8 one feuille de latanier déchiquetée, posse 8 plat sur 1'eau »=. La grande masse des alluvions est ici, comme au Bac-bO, entrainée par un courant Marin hers Ie Sud-Ouest, elle vent accroitre 'la presqu'ile de C8-Inau dost je be se rebrousse vers je golfs de Thailand, et continue 8 s'allonger de 60 8 80 moires par an. Cette region emerge £1 peirce de la mer : d'immenses Tourbiéres qui tremblent sous les pas represent sur Les vases fluides (U-minh), Ie long d u littoral roulent les brunes alluvions que iixent des foréts 8 demi-noyées de palétuviers. Les cafes.

La Mer de Chine méridionale qui baigne je Viet Nam est per profonde. Elle sépare deus regions semblables autrefois relines 1'une :El 1'autre : ses h u t s fonds étaient pareourus £1 l'ére quaternaire par des fleuves oil les eau du Mekong se mélaient al c e l l s des fleuves de Java et de Borneo. Sauf au large d u Trung-bO central, oh Von rencontre des fonds de plus de 1.000 metres £1 3. milles d e la cote, entre je cap Varella et Ie cap Padaran, partout ailleurs je s o l e Mario a noirs d e 50 métres de

profondeur. Ainsi s'expliquent la

formation rapids des deltas du Fleur Rouge et du Mekong par je eomblement des g o l f s et eur aecroissement eontinu. Ces fonds bas favorisent en out re je développement d'une fauns marine abondante e_t la psyche eOtiére. La Mer de Chine est d'autre part sillonnée de courant circulaires qui, sous l'inlluence des moussons, remontent vers je Nord je long des Philippines et descendent vers je Sud je long d u Viet Nam. Les rivages sort dans 1'ensemble sans accident, has et régularisés par les rapports des fleuves. C'est Iii oil la m o n t a g e atteint la mer qu'on rencontre one cote rocheuse et déeoupée, (3) A. AGAHD, L'Union Indo ch inoise francaise on Indochina Orfentale, Hanoi, Idaho, 1935, 46.

r

LE CADRE PHYSIQUE

23

souvenir précédée d'archipels. Le Nord présente un littoral déchiqueté entre Ming-céy ej; Hai-phbng. se trouvent des arises profondes et spires qui torment des ports naturals. Hai~ph6ng est Ie débouché du harbor, mais malheureuserent é 1'ecart des g r a d e s routes maritimes. Au large surgissent Ies ochers des prestigieuses bates de Ha-long et de Faitsi-long. Le sampan qui plisse 8 ravers ces myriads d'iles, d'ilots et de pies, isolés on alignés, découvre a chaque instant les formes les plus fantastiqlles et les plus inattendues. Tantét s'of'fre au regard one grotto fleurie de lanes e t d ' o r -

ehidées sauvages oil joue one lumière bleue, taniét se dresse one falaise de légende .troupe en a c h e de pond , ici se creuse un tunnel d'olnbre et de mysore, la 1'onde v e n t mourner dans one clique déserte, a peirce troublée du cri des singes. Quell quos iles importantes abritent les voiles lassies des jonques de péeheurs : iles le la Cat-b8, de la Table, de Ke-bao. De Hai-phbng a Qui-nhén, la céle haze et sableuse, eernée de cordons liltoraux ou de lagunes, moore so pantie la plus inhospitaliére entre Thanh-héa et je Col des Nuages ; battue

par la h o l e d u Nord-Est et Ies typhons, elle n'oilfre qu'un asile dans la bare de Tourane. Plus au sud, du cap des Hirondelles au cap Padaran, les j u n e s ravages oil aboutissenf Les contreforis de la Chains Annamiiique se deniellent de rodes: Port Dayot, Bar-goi, Nhatrang et Cam-ranh. ILa hate de ,Caln~ranh compute parmi les plus belles du monde ; admirablement situate é mi-chemin entre Singapour un fig-kong, sur la plus grande sallie du Viet Nam, it ne l i 11marque pour y volr aménager un grand port maritime qu'un arriére pays mains pauvre et mains éiroit. Cette eéte est extrémement pittoresque. >. Mais it serait faux de croix que les deltas sort naturellement chains. D'immenses regions du Sud-Viétnam denleurent encoil ilnpaludées,l notamment dans la

Plains des Jones et la presqu'ile de C8-mau. Cette salubrity, l'homme l'a obtenue

¢ *I

réalisant la rise en valeur inté-

g r l e et en maitrisanti aux, e'est-a-dire en ubslituant one nature absolument doinestiquée 8 la nature sausage. L'ass2tinissement est un sous-produit de la rise en valeur intégrale. La salubrity a suivi la civilisation, et one fois assurée, la salubrity afavorisé je pullulement des h o m e s >>". La diiférence de density entre je Nord et je Sud s'explique par one cause historique. C'est dans je delta du Fleur Rouge que s'est for née la nation viéinamienne, et c'est de la qu'elle a essaimé vers je Sud. Au x" siécle, la frontiére s'arrétait au Hoénh-sén, la farneuse Porte d'Annam. Au xv° siécle, je Champa était définilivement vaincu par la prise de so capitals Vijaya, 1'ac1ue1 Birth-dinh. L'établissemenl au Namh6, valors peuplé de quelques plots de Chaos et de Khmers, commence au déhut du XVII .e siécle, et les Nguyen ajoutent Ce territoire é lour patrimoine en defendant je Cambodge centre les entreprises du Siam. L"acquisition réceute du delta du Mekong fait comprendre la faiblesse relative de so population. 11 Il'existe pas de b o n e s staiistiriues démographiques. Ce sort des estimations adminisiratives, parfois a1'bi't1°aires, f a t e s d'aprés les ehilfres fournis par les villages. Ceux-ci déclarent je hombre de lours > s'oppose au é cause de eur agilité en tank we grimpeurs. Originaires du Sseu-tch'ouan et du Yun-nan (Miao-tseu), its Ont envahi Ie Bac-bO au déhut d u xIx siécle, chassant par la violence les Thai et les Man pour mooter au-delé. de 900 métres d'altitude. Lour nomadisMe les a menus brusque dans la Chaine annamitique, non loin du col d'Ai-lao. D'humeur indépendante, i s ne s'allient pas avec I s autres peoples et meurent dans la plane. On en compte plus de 100.000 dans les. provinces de Lai-chiau, He-giang, SOn-la, Liao-kav, Yan-béi. Les Mio n'ont pas d'écriture propre : pour c o p t e r les ohietS, Us tracent au harbor autant de fonds ; ulT se rappeler Ies événements, i's font des entailles dans 1111 bétonnet. Chaque chef de famille posséde son bétonnei entaillé qu'il est soul £1 pouvoir comprendre". Mio flanks, Q noirs, rouges, Méo £1 flours, Méo Si comes, ces diverse tribute so distinguent -regalement par les details du costume féminin, je plus magnMfgue de route la mon.tagne avec son turhzm on large aureole, so unique et so jupe plissée en batiks, ornées de dessins géométriques et rehaussées de riches . broderic. .Les Lalo, dent 1'origine est conlroversée, torment un groupe de 12.000 "Mmes dans les provinces de Lai-chéu, Leo-kay et Yén-béi. Leur langue appartienl; £1 la f a i l l e lib-éto-bir~ mane et comprend plusieurs dialectes. Comme chez I.es autres peoples montagnards, chaque trihu a ses vétements distinctifs : Lola proprement cuts (Lalo hlancs, Lalo noirs), Fou-la, Xa-pho, Ho-nhi. Au sud du Fleur Rouge, d e Nghia-16 au SOng Gianh

(Trung-bO), les Mliéng s'échelorlnent 5 la Iisiére du Qeltas jusqu"é 300 métres d'altitude. I s conslitllenl deus blocs prineipaux, Tun dans la province de HOa-binh, 1'autre dans les circonscriptions limitrophes de Thanh-HOa, SOn-téy, hutho. Leur hombre s'éléve al environ 260.000. Ce sort de proches parents des Viétnamiens avec qui i s ont one origins (31) E. SE1D18NFADEN dans x Un ancétre de tribe : je chien > , BIIEH, VI, 363-368, rapprochc ce myths des légendes amérindienncs et danoises. (32) F. M. SAVINA, Histoire des Miao, Hongkong, 1930, 2° edit., XVI.

I

49

LA POPULATION

commune attestée par la langue, Fanthropologie, 1'eI,hnographie et la proto-histoire (fouilles de Ding-sén). Mais 1'évo~

lotion divergente suivie par les d u x peoples a déterminé des d i f f e r onces Dans la structure soeiale et je genre de vie. AIors que les Viétnamiens ent eonquis Yautenomie communale au XVIII° siecle, les Mdéng Ont conserve un régime nodal semblah-le A eelui des Thai. Claque Mzidng (designation terriioriale qu'on a appliqués au people lui-rnéme) esi gouverné par un seigneur qui est je maitre du sol et je r p a r t i i entre ses s u e t s . On je nomine quan-Iang,th6-lang on H16-ti. 11 j;ire son auterite juridique de son au1;orite religieuse : descendant du premier défricheur, it est 1'0ffieian_t du c u t e ref du 8 cet aneétre, eonsidéré c o m e l'aneétre common de tons Les villageois"".

Des notables remplissent tives rétrihuées par

différentes functions administra-

oelrois de rizieres. Les rites agraires

assoeient étroitement la population et

je

seigneur : e'est dans

la Jnaison de celli-. En réalité, quoique formant un bloc géographiquement déiimité la Chains annamitique de la l;1'o11ée d'Ai-lao 51 B51-ria, entre la vallée du Mé-kong et

-

{33) J. CUISINIER, Les Muong, Géographie humane et sociologic, Pubs. de 1'Institut d'ELhn01ogie. Paris, 1948, 316. C. RQ8EQUAIN, Le Thanhhoa, Paris, 1929, 1.

-

(34) BEFEO, XXI, I, 191. 5

s

50

LE

PAYS

ET

LES

HOMMES

-

les deltas cétiers du Sud-Trung-b=i:l> i s offrenj; one extreme diversi'Lé35. Au point de vue physique, on rencontre d'une tribu £1 1'autre fréquemment je type indonésien, parfois mime amérindien, assess raiment je type négrito OU. australoide. L'habiration., In plus solvent sur pilots (Jarai, Rhadé), est quelquefois posse a mime Le sol (Muong). Les uns Ont appris des Chains Fusage d.e la eharrue et cultivent la riziere irriguée, d'autres proeedent toujours par Fantique systeme d u nriiy. Certain peoples pratiquent je tissage et la texture du colon (Muong), d'autres sort spéeialisés dans la fonts et la forge du fer (Sedans). lei je voyageur est accueilli par je gong et d'aimables chansons inzprovisées, ..ailleurs je gong ne some que pour les fates religieuses. La dense se retrouve exelusivement chez eertaines tribute, et elle s'y présente sous des aspects trés varies. Memes differences dans je do.;11aine plastique que signalent la finesse de la vannerie et des tissus et surtout la 'rigueur et 1'émotion des sculptures funéraires. Lbrganisation sociale se r a m e e 8 deus types. Les u s connaissent je régime du droit inaternel dans lequel je nom et la propriété se transmettent par la mere (Jarai, Bhadé), les autres je adroit paternal (Sedans, Bah far, Rijngao). La propriété est tantét collective, iantét individuelle. lei la case est immense se groups auteur de la pagode dent les torts incurves, rouge et or, percent d e loin les palmes. Elle est je Coeur du village qu'elle insiruit et dirge. Le bouddhisme d u Petit Véhicule impregne de poésie la vie de ce people pécheur u

(43) M. NEW, Les musulmans de l'Indoch!ln¢ franQazlse, CEFEO, n° 26, 1941, 21-22, et BEFEO, XLI, 1941, 151-200. (44) L. MALLEHET, La minorifé cambodgfenne de Cochinchfne, BSEI, 1946, 19-34.

54

LE

PAYS

ET

LES

HOMMES

et riziculieur, musician et artiste. Les femmes tissent et teignent de Inagniiiques batiks, les h o m e s

ciséleni des bijoux

et des armes, précieusement graves de motifs et de scenes tires des légendes rationales. .

III.

-

LES ETRANGEHS

Les strangers occupent dans la 'vie économique du Viet Nam one place d'une importance démesurée. Par suite de l'ancien régime colonial et de la tendance des Viétnamiens a investir lours capitaux Dans les b i n s fanciers, la quasi-totalité des firmes industrielles, iinaneiéres et commercials de ce pays appartiennent 8 des capitaux francais, chinos, amérieains et britanniques. Ainsi on sai; que dans je commerce, sur 295 sociétés, 285 représentant un capital de 400 millions de dollars sont entre les mains de troupes francais, anglais e t américains. Dix sociétés settlement, représentant un capital do 1 million de dollars, comprennent des Viétnamiens dans leurs conseils d'administration, Le commerce extérieur du Viet Nam est effectué pour 86 ~% par des intermédiaires chinos ; ancon group viélnamien n'y participe45. De mime la bourgeoisie viétna-

mienne ne possede que des établissements de petite on moyenne importance Dans les industries de transformation, 1'in1primerie et les transports, et deus banques, la Société Annamite de Crédit, fondle Sci-gOn en 1926 et la Baroque industrielle et commercials du V i t Nam, eréée a Sci-gOn regalement, en 1954.

a

Les Chfnois.

L'imlnig1'ation chinese au Viét Nam s'est effectuate de tons temps. A Fépoque moderns, Faifo au sud de Tourane devint un centre de Commerce chinos e.t japonais, puts européen, au déhut d u XVI1e siécle. La chute des Ming (1644) provoqua 1'expatriation d'éléMents iidéles é la dynastic qui vinrent

demander asile A la our des Nguyén et les aidérent dans la colonization d u delta du Mékong. C'est en 1778 que les Chinois de Bier-hOa, fuyan.t Yavanee des Try-sOn, vinrent fonder sur un arroyo, Q proximity de Gin-dinh, un entrepOt commercial qui se développa, SOUS Fadnlinistration de Lé Van Dust, en Timportant port de ChO-lOn, je or Jrranl Marché » . ALljolird'l1ui, les Chinois constituent Ie groups stranger Le 'plus nombreux. Leur hombre legal s'élevaii en 1936 e 21'7.0(}0. Depuis, la guerre Sino-japonaise, les troubles intérieurs, la (45) L'Observateur, no

72, 27 septembre 1951.

LA

55

POPULATION

vi.-:toire communists, Ont considérablemenf gyration illicit, et on mistime lour hombre en 1952 al

.

_

~~

in

71555.

Ch6-l6n, ville quasi-chinoise, reuferme one population & 400.000 Chinois et 300.000 Viéinamiens. Ailleurs, les places oil i s se eoncentrent soIlt Soli-gbn, Hai-p , H51-néi, dinh, S60-trang, Bar-tre, Can-thé, Bac-liéu. C'est au Nam-136 Que se t r o v e la majority (171.000 en 1936, 410.000 en 1948, plus de 600.000 mainienant)- Cette region occupe en buffet one position privilégiée sur la route des relations maritimes et aériennes internationales et elle posséde Ie

plus grand port du Viet Nam. D'autre part Pexistence d'une population mains nombreuse et mains industrieuse que dans je Nord constitute un facteur favorable £1 l'activité chinese qui a acquis je eontréle presque total du tragic du riz. Malgré la proxirnilé de la froniiére, l'imllligraiion si plus réduite au Bac-hé (-35.000 en 1936, put-étre 100.000 aujourd'hui). Ce phé-

noméne sent £1 diverses causes : je commerce extérieur est mains important que dans je Sud, l'aetivité industrielle et

is

miniére a été monopolist par les Européens, e n i f Ie delia est surpeuplé. Quant au Trung-b6, in reeoit encore mains de Chinois (11.000 en 1936, ce sif fre n'a pas d i augmenter beaucoup depuis) al cause de la difficulty des communications et de la pauvreté du pays : je rid, qui suffix 8 pane aux besoins de la population, n'y peui guere alimented un commerce d'exporta'tion.

L'immig1'ation chinoise provient en majority des provinces de la Chine méridionale : Kouang-tong (Canton), For-kien (Annoy), Hai-nan. II convent de distinguer deus troupes de résidants. Ceux qui se Hxenl; dans je pays sans espri.t de retour s'5r marient Ie plus souvenir : lours descendants sort appelés Minh-hdéng (62.000 au Nam-bf), 11.000 au Bac-b6 en 1936). Au debut, is métier étaient considérés comme Chinois, mais, en 1829, sous je régne de Minh-mang, je Iégislateur, pour inviter la naissance d'une class soeialement dangereuse, lour appliqu`a un régime special. Les Minh-hlicing forrnerent des comma nautés séparées des Chinois : i s payaient deus tails d'argent d'imp6t personnel, étaient exemptés du service militaire et de la eorvée, mais avaient accts aux concours Iittéraires et par suite in routes I s charges publiques au mime title que les Viétnarniens , a u bout de deus. générations, i s se confondaient avec eux. Cette sage solution au problems des métier aboutissait en mime temps ii augmenter la population, Les Chinois proprement dits étaient autorisés 8 s'établir et £1 posseder des beens conformément aux lois de 1'empire, I s étaient group's en , Telle fut 1'attitude des Nguyen a I'égard des Try-still, dent la rehab-ilitation n'a eommencé que plus d'un sieele acres

lour chute, et avec _la propre decadence de lours vainqueurs. Par suite de ces lacunes et des dangers d'interpréiation, it fact (of)mpléter les Annales ofiieielles par l'étllde des oeuvres des lziistoriens privy (do sri) : les plus anciens t e x t s a cet égard sort 1'An-nam Chi-[ride de Le Tac (XIII" siecle) et je V f é t sri lzidc, d'auieur inconnu (xIv'= siécle). Les historiens les plus célébres sort au XVIII-9 siécle Le Quo DOn (Dai V f é t thOng-sri, Phu bien tap-lac, Bac-sd fh6ng~luc) ; au xlx° siécle, Phan Huy Chu (Lich-iriéu hié'n-chu'6ng loaf-chi) et Trinh Hopi Duc (Giadinh thOng-chi). .

C'est one source importante, encore :21 per pres inexplorée, que Fépigraphie. Les styles des temples, des pagodes, des tombeaux, cells we les monarques firent dresser pour commémorer leurs victoires ou lour visive 8 des lieu renommés, don rent des precisions souvenir conteinporaines qui permettent de corriger les Annales rédigées £1 des dates postérieures. On a reeueilli environ vingt mille estarnpages. Jllsqll'iei seules Ont été étudiées les styles du Van-miéu par Nguyen Yan TO et

Tran I-18m Tan, c e l l s de Lam-son par E. Gaspardone, et quelques styles relatives £1 Ly ThUOng Kilt par Hoang Xuan Han, qui a relevé la plus ancient inscription con rue, datée de Tan 1100, Of p u t encore recourir aux registres généalogiques des familles, les gig-pha. I s Contiennent Phistoire du clan depuis son origine, avec les fails et gestes des ancétres, les dates de eur naissance et de eur Mort, Pemplacement de leurs tombeaux. Les registres des villages et ceux des pagodes renferment regalement des indications sur Les circonstauees de leur foundation et sur leur evolution. Leur étude d o t étre eonfrontée avec Fexamen de la toponymie et des traditions locales, airs que des brevets des genies tutélaires (ihiin rich) conserves au cfinh.

Erwin on ne saurait drop souligner Fimporlance que présen-

68

HISTOIRE

DU

WET-NAM

teraient des fouilles systémaliques, t o p rar es jusqu'ici, sur je site des anciennes eapitales et des lieu hisioriques. Malheureusement je c l i n t , 1'humidité, les inseetes et 1'ouhli h o m e s ne permetient guére d'espérer d'abondantes récoltes.

II.

- Sources étrflrlgéres

Les sources étrangeres qui nous fournissent des données sur 1'histoire du Viet Nam sort numbreuses. 11 taut citer en premier lieu Pimlnense champ de la littératur-e historiq-ue chinoise. C'est d'e1le que nous tirons les plus anciens rensei-

gnements sur Ie Viet Nam. Pendant plus de dis siecles en

effet, dn régne de Han Wou-ti a la chute des T'ang (111 A.C.939 P.C.), ce pays Ht pantie, avec de brefs intervalles d'indépcndance, de Fempire chinos-. Lorsque je Viet Nam se constitue en Etat séparé mm siécle, ...Pvec so grande voisine du Nord qu'il continue de maintenir d'étroiteg relations, illllllm au point de due culture que politique. Par la richesse de lour documentation, Et testes chin os servent a completer mums.. . me a corriger sur certain points les Annals Q J -~7H ` dehors ~de la Chine, les autres pays voisins Ont et des _rapports plus on mains suivis avec nous. Les inscriptions chaInes, les testes Khmers, laotiens et siamois font mention des relations diplolnatiques et des guerres avec je Viet Nam. Erwin depuis je xvII siécle, les relations des Européens, missionnaires, commereants, voyagpnrs et historiens sort venues appointer one contribution intporlante connaissanee économique, social et religieuse d u Viet Nam. Tel est, esquissé £1 grands traits, Yensernble des sources de l'histoire de ee pays, que 1a critique historique n'a abordé ou'avec retard et de falcon ties particle. On devine Fimmense horizon de recherches qui s'offre a la démarehe scientiiique. al

A

-,.__

mm

II

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CHAPITRE PREMIER

LES OBIGINES I

I.

-

LA

PREHISTOIBE

Au te1-me de grands ileuses descendus des plateau; du Tibet et d u Yon-nan, ouvert £1 la presence universelle de la mer, Le Viét Nam constitute das 1'aube de la préhi stoire je point de rencontre de peoples et de , qui, en 1109 A. C., serait venue appointer des faisal blancs en h o m a g e 8

Teh'eng-wang des Teheou, pendant la regence du vertueux Tcheou-kong. Neff interprétes successifs auraient été néces-

saires pour la comprehension des délégués, et e'est pour eur retour que Le Due aurait invenié je char a boussole. En fait, s e l f Ledge, je nom de Yue-chang Ne se troupe ni dans Ie Chou-king, ni dans je Che-ki54. In n'est fai1t mention certaine de missions diplomatiques de ce pays qu'a 1'époque des Han, aux

we

prelniers siécles de 1'ére cllrétienne55. G'esl done tort les anciens auteur Ont fait du Viii-thUOng one des q u i r e provinces du Van-Lang.

Les frontieres memes de ce pays semblenl résulter d'u1°1e confusion avec cellos du Do Lang, royaume situs Dans je Huang-si et je Kouei-tcheou actuels, et qui .touchait d'un co"to £1 Pa et de 1'a11tre au lac Tong-t'ing. Les q u i r e bO du Van Lang dent les nous varier selon les outrages, ne dépassent pas les limites d u Bae-116 et du Nord-T1'urlgllO jusqu'él Quang-

_

{}:."

t1°i5'. Lac représenle je plus fancier ethnique pour designer je peuple viétnamien, que les Chinois appelaient Lo Yue (Lac Viet) sous les .Teheou, Si Ngeou (Try Au) L Tassaul des vétérans chinos. Les deus s0el.l1's se repliérenl sur Com-khé (Vinh-yén), puts, aprés one nouvelle défaite, sur I-Iéi-mén (Son-téy). Réduites é la derriere ext1'émi;té, elles se jetérent dans je I-Ié,t'-J rejoint Ie Fleur Rouge, giang, 1:3 oil je Dziy ;;l~': Ie 6 de 1a deuxiéme lune de Pan 43. Plus tard, je V1.t Nam devenu indépendant, je patriotism national feta de Tiling Trac et de Trilng Nhi je syn bole de in iutle- contre la domination étrangére. De nom__J,_,__

breux temples gardent eur eultc , je principal s'éléve :H H:$1!:mOn.

Ma Yuan proiita de sa victoire pour soumettre je Yi-tcheou don; in révolle menargait la route de Birmanie. Celle-ci reliaii la capitals Lo-yang par je Sseu-tch'ouan et je Yan-nan Hz 1'Irrawaddy é Fembouciiiire duquel arrivaieni; les navires de 1'Inde. Parti de My-Iinh, je général remonta je Fieuve Rouge

pour debouched £1 Pi-kou aitaquer

je

Yi-1cheo111°.

(10) Tran-Elm, III, 2 ab. (11) M. KALTENMARK, Le Dompteur des F f o f s , 6 ss. (12) Les Annales loealisent traditionnellement Lang-bac au lac de 1'0ucst, pros de I-Ilt-noi. M;LSPéBO (I. rc- 15) je place au Thief-du-son (Bac-ninh . Mnlgrc' son autorité, it mc scmblc difiicilc quo Lang-bac . puisse designer unc Colline. (18) E. GASPARIJONE, Les pays du Sud et In Chine des derniers Han of des Troys Ro!Jau;mes.

Cours 1950-61 au Collégc de

France.

I

102

HISTOIRE

DU

V1fZT-NAM

Réformes do Ma Yuan.

Revenu Dans je Sud, it aeheva la pacification du pays. Aux points stratégiques les plus important se dressérent des citadelles d o t e s de garrisons chinoises. Les circonscriptions trap étendues furent remaniées. Surtou.t, aiin de prévenir Jes révoltes de la noblesse. Ma Yuan organisa one administration réguIiére en commandel'ies et prefectures, sur je module de Celle que les Han avaient institute en Chine. L'aneienne arisizocratie avail d'ailleurs péri Dans la champagne on pris la quite ; ceux qui restaient furent dégradés, des centaines de families déportées en Chine du Sud. Seuls les simples chefs de 'villages on de cantons subsistérent, mais de plus en plus subordonnés au pouvoir central, i s durent se miler aux fonctionnaires et aux colons chinos pour former one sort d'aristocratie locale m i t e d'0111 sor.ti1-ont plus tard les grands rebelles Ly Bin et Ly Phat Tur1'=. A la fin de 43, Ma Yuan . pénétre au CUrl-chan 8 la poursuite des deniers insurgés qui s'y étaient réfugiés. C'était alors one region s a v a g e de nla1'a.is et de foréls, oil pullulaieUt les éléphants, les rhinocér M et les tigres. llahitants vivaient de chasse et de péehe I i s se nourrissaient de la chair des pythons et d'autres béteé, féroces qu'ils tuaient Bvec lours Héches é pointes d'os, et y ajoutaient les maigres récoltes de quelques champs obtenus en briilant un coin de forét avant les plies. Autour des centre ad ministratifs iseule-ment, on voyait des riziéres irriguées que la population await appris é cultiver al Yexemple des colons ehinois appelés par Jen Yen15. Ma Yuan s'avang:a jnsqu'§1 Cu-phong et sour ii tout Ie pays. Pour rnarquer la limits méridionale de 1'empire, it éleva des

eolonnes de bronze it la frontiere des barbares Si-t'ou. A son re'to111' a u Giro-chi, it it la derriere main aux réformes qu'iI avail e11'l1'ep1'Ises. C'est airs qu'iI of tint, pour empécher Ie développement de la puissance des chefs lascaux ou chinos, la division du waste ierritoire de Try-vu en deus districts :

Phone-khé et Vong-hai. Le Try-vu comptait valors 32.000 familles, s o ; one population d'e1'1viron 130.000 fumes, qui englobait des tribute théi et mtiOngm. Les Annales rapportent qu'au moment de revenuer en Chine, Ma Yuan fit dresser one autre eolonne de bronze 5-1 la frontiére- de K'in-tcheou (Khilm-chilu) avec cette inscription : a Lorsque In eolonne de bronze se brisera, je Giao-chi s'éteindra. » Les habitants qui passaient é cet (14) H. MAsp11no, F. e. 18. (15) Ibid, 22-23. (16) CL

M,4LnnoI.uE,

Le

Tonkin m i e n ,

265-

LA

CONQUETE

103

CHINOISE

endroit venaient ehacun deposer one pierre au pied de la colon re de tells sort qu'elle disparut bient6t sous un veritable monticule... Mais route l'l1ist0ire des colonnes de bronze de Ma Y11an n'est sans doute qu'une légende. Quant a eur localisation géographique, elle a suivi je déplacemeut au cours de l'histoire des limites méridionales de l'empi1°e chinos".

Ijexpédition de Ma Yuan entrains des repercussions dans domain cultural en provoquant un exude de population qui alla porter a l'Ouesl. et dans je Sud la culture clOngsonienne. Des bronzes caractéristiques de cet art et entrant Fempreinte de Pinfluence chinese out été reirouvés dans différents pays je

de la péninsule et de l'Indonésie. Pout-étre je k i s s n'est-il qu'une transformation javanaise du poignard qua (ko) aux

hards ondulés". A l'0uest, les DOngsoniens ahordérent aux Philippines et suscitérent a Logon un centre d'arj; local1°. L'importance de cette campagne sur i'évolution ultérieure du Viet Nam a été rise en lumière par Maspéro qui écrit : 2 it fait régner 1'aeeot-d entre Vhomme et Punivers, l'harmonie entre la Terre et Ie Ciel. Le plus L de Confucius fut Mencius (372-289). It représente 1'aspect lléaliste de la doctrine., t l i qui énonee la proposition lélébre : et; nature de Fhomme originellement bonne is ,Mais elle ne peu_t fleurir que dans un milieu social favorable. Aussi je devoir du prince est-ii de n

(21) In. Mélanges posthnmes, 3 vol., Musée Gui ret., 1950. YULAN, A history of Chinese philosophy, Pétain. 193T, etc.

--

FONG

(22) Les Classiques out été traduits par J. Lasers, 8 vol., Hong-kong, 1861-72, et Dans la collection dirigée par Max MULLER, Sacred Books of ijhe Easy, 4 vol., Oxford, 1879-85, ct par S. COUVHEUH, 8 vol., Ho-

kien-fou_ 1895-1916. Voir M. GHANET, La .. Michel, 1934, EMC. {.

pezzxrfe crhinoise. Paris, Alvin

LA

CONQUETE

105

CHINOISE

veiller in Famélioration des conditions' de vie générales et de répaudre Education et 1'ins];ruction. Car c'est du consentement populaire que depend en definitive je mintier des gouvernements. En face du eonfueianisme base sur la religion agraire et seigneuriale de Pantiquité et mettant Pacceni sur Le g r o u p , Le 'Faoisme apparait c o m e one doctrine de s a l t individuel 5 la 1'eehe1'eI1e de la félicité dans ce monde et dans 1'aui1°e. L'école, dent les origines remontent aux stats de possession de la magic primitive, aurait été fondle par Lao tseu (v° siCcle A.C.) auteur du céléhre Tao £6 king, Like de la Vole et de la Vertex, aux stances incantatoires, continue par 'Lie tseu, et surtout Tchouang tseu (1v° siéclel avec iequel la littérature chinoise atteint les son mets du Iyrisme 1nétaphysiq_ue2E. Le Tao, c'est la substance cosmique prirnordiale, EUR d'oil sort sorts les deus principles passif et act if, female Qgnéle Ie yin et je yang. Lour alternate perpétuelle régit je monde et tons les étres qui se transforment et retournent an Tao. Ainsi s'accomplit la circonvolution universelie. Or je Tao rests immobile et pourtarit it n'est mien qui ne sort fait par lui. De mime la pratique de 1'ascése, la meditation au sein de la nature, Le non-agir en un mot, won-mei, auquel vienna s'aj011. .. . .. . .

ier Eoute one glgrmnastique respiratoire, diététique of sexuelie, " , elves prenaient pour leurs longs voyages des m i n e s qui servaient it la fois de médecins, de prétres et de soreiers. Au III" siécle apparaissent les premiers missionnaires. Le

Soldier K'ang-song-houei (Khans~tang-hOi), dent

je

pore est

flxé comme négociant au Giro-chi, embrasure je bouddhisrne.. in part convertir je Roi de Won, Sou en K'iuan (Ten Quyén), et arrive 51 Nankeen en 2457. Apr's avoir traduit de nombreux l i v e s sanskrits en chinos, it meurt en 28040. A la mime époque,. 1 .r 'Indo-scythe Kalyéznarflci (Chi-cu'ong-lliéng) fait au Gian-chi, en 255-256, la tradition d'un texts bouddhique, Ie Fa hour San me king. Un per plus tard, 1'1ndien Miirajivaka (Ma~laki-vile) a b o d e au For Nan, puts longeant la cite, débarque au

Giro-chi

hers

294 , it je quitte ensuite pour Canton. Partout

oil it p a s s , it accompli des miracles et suscite l'en1;housiasmeVers la Fm d u régne de Homei des Tsin, it se fend £1 Lo-yan1., Lorsque les troubles éclatent, it retourne Dans l'Inde'". Das so predication, je bouddhisme tit de r a p i d s progress.

Une tells doctrine de eharité, de douceur et de renoneement ne pouvait qu'exercer on e seduction profonde sur les times frustes d u peiiple viét, opprimé par ses maitres strangers et indigenes, domino par one nature hostile, et qui ne trouvait auctlne consolation dans la séeheresse eonfueéenne, morale des classes dirigeanles. La position du Gian-chi en faisal l'inter-

médiaire entre la Chine ej; 1'Indc, surtout Ypres que la déea-» (37) P. PELLOT, Préface de M e o w f s e u on Les Douses levis, TP, 19181919. 287. (38) TBAN VAN GIAP, Le bouddhfsme en Amman: des orfgfnes au XIII" siécle, BEFEO, XXXII, 212. (39) S. Lévr, Les 5'. Pham H6 Dat reprit la politique d'expansion hers je Nord. En 399 it s'empare du Nh§.t-nam et du C1'1u-ch:-;lm, puts attaque je Gian-chi. Le c01111'11aI1deu1' DO Vier (Tou Yuan)'5 Ie repoussc jusquc dans ses frontiéres. A la suite de Bette victoire it est prom gollvernellr du Gian-chéu. Son f11s D6 Tué DO (Ton Hues Tou) lui succéde Q so Mort dans cate charge. Le Lim Ap recommengait ses incursions, mais je gouverneur cut d'abord al réprimer la révolte de Lou Sign ($6 Turn) qui s'était ref du é per pros indépendant dans je Delta, sur la riviére de Chu-dien, probablement je Song Ciu , les jonques rebelles furent b1'i'11écs et détl'uites it coups de Iléches enflammées et lour chef, bless d'un trait, se nova (411)". En 413 Pham HE Dat hint de nouveau piller je CUt-chan. D6 T u b DO je battit dans one rencontre of it tua lc général

lam-ap Pham K l n (Fan Kien), et fit plus de cent prisonniers. Mais ce people batailleur ne cessait pas ses raids dans les prefectures chinoises, et en 420, pour détruire je danger, je gouverneur prépara one grande expedition. La eampagnc fut r e n e avec one rigueur impitoyable, et DO impose au roi d u Lam Ap un tribune an fuel d'éléphants, d'or, d'argelll; el d'écai1(54) MA TQUAN Zin, L c. 420-425. (55) D6 Vier étaii un Gian-chi et non un Chinois. An-nam, XV, 2 b;1 SAnwson, 507 sq. (56) Ibid et H. MASPERO, Le prbteclorut généml d'A Imam sous lea:

T'ang, BEFEO, X, 574.

118

HISTOIRE

DU

VIET-NAM

1es57. Pendant plus de did ans, ce pays respects les frontiéres du Giro-chéu. Depuis je deb-ut du Iv" siécle, Les g r a d e s invasions tureoInongoles avaient déferlé sur Le hassin du Fleur Jaune. La dynastic des Tsin avail dill se réfugier dans le Sud, £1 1'abri du Yang-tseu oil Napkin allail; rester capitals pendant pros de i r i s cents ans. Les Tsin fureni; détrénés par les Song en 420, année de la victoir de DO Tub DO qui reconnui la nouvelle dynastic. Profitant des troubles qui s'élevaient en Chine, je roi du Léllm Ap, Pham Du'6ng Mai (Fan Yang Mah) > , je Principe de louts houddhéiié, 1'essence unique d u samsélra et du nirvsina. Pour eelui qui, abimé airs en lui-méme, prend conscience de son units avec je Bouddha, pour celui qui est arrive > du Giao, je stfipa HOa-phong pour y conserver des reliques du Bouddha. Ce sanctuaire sacra subsists encore. D'autres acro23 (84) P. C. BAGCHI, India and -du dhyiua (Tch'an en chinos, d h f s m and its r e i a f f o n to Art, .me Zen, Neuchatel, 1941. (85) T H A N VAN GIAP, 0. c., 235

--

China, Bombay. 1950, 103. Sur I'écn]e Zen en japonais), of A. WALEY, Zen Eud-

1922.

ss.

-..-. S U Z U K I ,

Essays sur In boIldcihr's~

LA

CONQUETE

129

CHINOISE

des et shflpas seront regalement élevés. par ordre iznpérial, et

Celle faveur de la Cour se continuers sous les T'ang". A cele époque d'illustres pélerins s'arrétent en Annam et don rent 1111 n o v e l élan aux études houddhiques. Yi-tsing (Nghi a-tinh) insure dans son < Mémoire sur les Religieux Emi-

nenls » six notices de bonzes vial, quaire du Gian et deus de I'Ai, compagnons des. g%1erins chinos et Indians dans les mers du Sud, é Ceylan et dans 1'Inde"' : Vin-ky, disciple de

I-Iouei-ning et de Jiénabhadra, versa en Sanskrit eat en malais, Porte é la our de Chine la-traduction du Nirvana szitra f a t e rivijaya ), l'aeiuel pai' ses mailres, et meurt £1 Che-Ii-foin y a plus de Palembang, oil Yi-tsing remarque en mille prétres bouddhistes don 1'esprit esi tourney vers 1'étude et les bonnes actions »*'* ; Moksadeva navigiic dans les mers

51 a;

J

du Sud et traverse tons les pays ; it a lllnl l l sous 'l°*'aiTare T\oci'hT

an temple de la Grande Intelligence, it adore tons les vestiges saints, aprés cola it meurt; Khufu-sung voyage 51 Cellar et dans 1'Inde occidental et centrals , Hué-diém se Iixe & Ceylon ; Tri-hénh part pour 1'Inde occidentals et meurjz dans un temple au` nord de Garda ; Dai-thang-dang enif, bon connai sseur du Sanskrit, suit l'enseigneJnent de Hiuan-tsang en Chine, aecompagne Yi-tsing dans l'Inde centrals et meuri al Kugzina.. gara. D'autres religieux célébres nous sort connus par des poesies que lour adressérent de grands pontes des M 89...Trliang oifrit un < poéme dans la monlagne an bonze du Nhét-nam » h Chen 'I`s'iLlan-k'i rendit visile au Supérieur V6-ngai' UETE so pagoda de S611-tinh au CUu-chélln. Deus moines al Dry-giém et Phung-dinh allérent preacher h la Cour de Tch'ang-ngan. Au moment du retour de ce dernier, Yang Kiss-yuan l i dédia ces vers : V e r y let lointnin pays du Viet mérvdional Les nuages et je vent travel'sent did mille Ii La parte du c f e l est d'ésertée des Iivres Mais je parfzzm des flours lotte sur Pocéan... Hombre b l u e de Pafgreite s'immobilise en l'eau Le palafs des Genies r e f o u r n e d la pozzssiere Si Ze wear s'a'Hache aux ruelles de Tch'ang-ngan

__

(86) MAT-THE, V i é f Nam profit-giao so~luoc, Hanoi, 1950, 88. (87) YI-TSING, Mémofre compose d Fépoque des Tang sur Las reffgieuzzz émirtents qui allérent chercher la Gui dans les pays d'Occ1'denf. Tr-

CHAVANNES, Paris, 1894. (88) Y1-TSING, A Record of the Buddhist ReIzlg1'on as Practised i n India and the Malay Archipelago, Tr. J. Takakusu, 1896. (89) Textes recueillis par LE QUY D6N dans Kier van t i u fue. Cités dans MAT-THE, o. c. 95 s.

10

130

Sur

HISTOIHE

je

DU

v1*§1T-nAm

Giao~ch€i.u un gong résonne Dans la

I

f i t

tardive...

Au debut du lx" siécle, V6-ngén-th6ng fond one deuxiéme sects .tIliénQ0. Originaire du Kouang-teheo11, in se rend en 820 au Giro-ehéiu et s'établi}; dans la pagoda Kién-s6, pros du Mont Tier-du (Bac-ninh). 11 y pratique la méthode de la contemplation morale et meurt en 826, en laissant je secret de la lot au bonze Cam-thénh. Sa sects v i v a jusqu'en 1221. A cote du bouddhisme, la culture confucéenne posséde aga-» lenient des représentanis remarquables, tels les fréres KhdOng

COng Phu et KhOOn1 COng Phuc du C611-chén, qui sort Ea. la cour des T":1ng docteurs, académiciens et censeurs impériaux 5; la Hn du vu1° sieelem. L'art de Dai-Ia. Ijessor culture se manifest e n i f par l'éclosion du premier art viétnamien. Son originality est f a t e d'une synthése des influences de 1'Inde et de 1'Asie centrals, ramenées par les pélerins houddhistes, qui s'alIient :Zn des apports chinos et chains, et a des reminiscences de ses propres origines indonésiennes. La période artistique qui pa de la fin du VIII" au débuf du al" s1 cle est dice de Dai-la, du nom de Pancienne capitals d'oil les premiers témoignages Ont été mis au jour, dans Jes quelques levies de terre qui subsistent au Nord-ouest de Hén6i. De nombreuses tours~siflpas en miniature, sans doute 9. destination funéraire, nous révelent 1'architecture religieuse de ces teinps92. Ces tours, en terre suite rouge non vernissée, sort construites en plan carry sur soubassemerit, Q cinq OU. six étages de dimensions déeroissantes jllsqu'au somme. Les stages

ajourés on pleins, présentent -dans ee dernier was, sur ehacune

des quafre faces, one niche abritant un Bouddha. Parfois je somme se couronne' d'une pointe clique qui figure Ie parasol, symbol de dignity. La caraetéristique essentiQlle de cette architecture, c'esi je tort incurve, qui ne derive pas, comme on Pa cru, de la tents mongole, mais bien de la case indonésienne93. On je void déjé (90) T. V. GIAP, o. c., 236 ss. (91) An-nam, XV, Bb Tb ; SAINSON, 509-514. - E. GASPARDONE, L'h1'stotre et la phflologie indochfnoises, Rev. hist, 1947, 1-15. (92) C. HUET, Terr-es cuites arch itec-turafes d e Dai-Ia, Bull. des Mus. Boy. d'Art et dHist., Mai-juin 1942, 55. (93) BOERSGHMANN, Chinesische Arehz'z°ektur, Berlin, 1925, 25 sq. O. SIREN, Histoire des arts aneiens de la Chine, IV, L'Arehitectzlre, J. Y. CLAEYS, Introduction d Étude de Paris, Van Oest 1930, 24 sq. .!'Annam o f du Champs, BAVH, 1934.

--

-

LA

CONQUETE

CHINOISE

131

sur les raisons des tambours de bronze". En Chine, les mo-

numents représentés sur Les bas-reliefs et les dalles funéraires I-Ian montrent des toils ahsolument rectilignes. Ce n'est que sous les T'aI1g qu'apparait en Chine du Sud la force inczurvée, importee du Giao-chéiu, qui se répandra de lél en Chine du Nord et é Pétain. De la période Dai-Ia, je sell édiiice qui nous rests, la toursti1pa de BiNh-SEJI1, béitie enticement en hriques, s'éleve pros de Viélt-tri, sur la rive gauche de la Riviera Claire. Elie dress £1 one hauteur de q u i r e métres see o n e stages al plan carry au-dessus d'une base en forme de lotus, parmi un Hn passage d'aréquiers et de bananiers, On pert la dater du IX" Ou du x" siéele, gr-Use £1 Fanalogie que présentent les motifs de son décor avec eeux qu'on retrouve sur les terres cuites de Dai-la et les fragments en Pierre de Van-phlie, et que reproduira plus tard Li Ming-tchong dans son Traits sur la Méthode dl'Architectu1°e (vers 1103). La pagode Van-phUc at Phét-tich (Bae-ninh) a 'livré récenl» rent les plus anciennes sculptures con rues du Viet Nam : un magnifique Bodhisattva mutilé de la t h e , one Kinnari et un Vajrapéni (Kim-eUéng), qui proviennent d u premier stUpa en pierre élevé sur ce site par je général Kao P'ien entre 866 of 87095, Ijinfluence de l'Inde l de 1'Asie centrals se marque non settlement dans la facture et je hanchement, mais dans Yornementation, caractérisée par de fines volutes, des virgules acc-ntuées et la presence de nombreuses Heurettes qui parsément Jes coiffures et les robes des divinités. Nous rencontrons encore cette influence avec Celle de Yunkang et Long-men dans les admirables frises qui déeorent les soubassements de colonnes de la mime pagode. chaque face, des deus cétés d'un lotus stylish, fleur de la sagesse bouddhique, se presser einq personnages, musiciens et danseurs.

La grace et Fharznonie animent ces g r o u p s oil ehaque este ordonné sur je voisin rythme la composition entire d'une volupté inconnue aux ages suivants. Avi la mime tendresse, un artiste anonyms a sculpts dans Le bois les merveilleUx bas-reliefs de Child Chi (Vinh~yén). TantOt se des sine un genie joueu-r de flute, Volant dans so robe onduleuse, t a r O t s':~1vance un noble cavalier, au milieu de

parasols et de banniéres. Das ses debuts, la sculpture SUI' bois, art spéciiiquement viétnamien, atteint un apogee. La peinture n'a laissé que les tableaux rupestres de Thién(94) V. GOLOUBEW, La maison dongsonienne, CEFEO, n° 14, 1938. (95) L. BEZAGIER, Essays sur Fart annamite, Hanoi, 1944, 137 et 216.

I

132

HISTOIRE

DU

VIET-NAM

khan (Tuyén-quang), dratés d u IX siécle. Its représenteni des groups de Bouddhas entourés d'assis'tauts el de dragons, , eertains details du costume et surtoui des coiiures repellent Khotan et Touen-houang. Au contraire, la céramique de Dai-la. Inontre é Travers de

nombreux fragments et quelques pieces intactes un art puissant et varier""I A c6té de dalles, de briques, d'abouLs de tulles, de debris d'antéfixes et de comes faitiéres richement décorées, on a tr o u t des poteries émaillées et des statuettes en pate fine >97, Presque route la céramique orneryntale est en terra cuite rouge of arise, parfois vernissée. On y reconnait les principal motifs utilisés al Philt-tich : volumes, feuilles en virgule, rosaces et rinceaux form's de lotus et de chrysanthérnes, dragons vermiculaires et phoenix affront's. Ce décor, oil se manifesto 1'influence tant6t de l'Inde et de 1'Asie centrals, tarOt de la Chine, revé.t des aspects dent la somptuosité se rapproehe par-

fois d u style cham.

Prélu.d*es de la nationality

viéfnamienne.

Le développement cultural d u Giao-chéu accompagnait dans l'ordre politique un approfondissement de 1a conscience na-

tionale. Depuis qu'un millionaire auparavant les iégions des Han avaient pénétré au Nam Viii, l'antique société viétnamienne avail subj de multiples transformations au. contact de la civilisation du Nord. De tons Les apports de la Chine, la technique agricole a jour un role primordial. Uintroduction de 1'araire de metal a en effet cause un bouleversement total de 1'éconoMic indigene et d o r é a I'agricultu1'e la place prééminente dans I s activities d'un people adonné jusqu'alors a la chasse e-t 8 la péclie, et qui l cultivait que lies champs sur brtilis of avec-des H6lt1'él=§ §§.'"i rid I Cette révol ution technique -entrainait W aecroissement de la production et des superficies cultivéem 1; la prospérité de 1'ag1°iculture et Pamélioration du ni'veau devie provoquérent leur tour une- augmentation de 1a population qui partit pour so suhsistance I la conquéte de nouvelle terres dans je delta du Fleur Rouge et sur les lais de mer. L'établissement des institutions administratives de la Chine it la suite de la révolte des S'&l.lI'S Trung, en détruisant 1'an(96) NGUYEN VAN TO, Les animnux Dans Part annamife, CEFEO, La Céramaiqne de Daz-la, ibid. 11° 34. (97) V. Gonounzyv, Art et at-ehéologie de Plndochine,

11o

14 ;

Hanoi, 1938, 12.

LA

CONQUETE

CHINOISE

133

cienne structure féodale du pays, lui a fourni one nouvelle

armature politique dent 1a cohesion et la force permettront plus 'lard au Viet Nam de resister Q la precision de son puissanl

voisin. Car aprés la destruction de Fancienne féodalité lac par Ma Yuan, ses debris se sort agrégés aux g r a d e s families de

colons et de fonctionnaires chinos fixes dans je pays pour former one nouvelle aristocratic terrienne sur laque-lle de-

vaient s'appuyer les gouverneurs du Nord. Ce n'est point sans doute dans cette oligarchic, ni dans I'élite intelleclueile, acquises la culture chinoise et communiant dans l'unité impériale, qu'a pa prendre naissance Ie sentiment national. Ses ohscurs preludes se sort développés dans la population des champs et des villages, chez qui la tradition orate transrnettait do génération en génération les souvenirs légen-

daires de HOng Bring et d'Au Lac, et qui, malgré one immigration continue, avail préservé non settlement son individuality raeiale, mais so langue. Ancré au sol :H l'auhe de l'histoire, je village viétnamien auquel les conquérants n'ont pas touché a

constitute derriere sz-1 hate de bomb-ous je réduit anonyms et insaisissabie oil s'est concentré l'espril de la nation. C'est dans cet horizon uniforme et parmi la monotonic verdure des riziéres que le peuple, aux heurcs de crise, se replie sur luimeme et ramasse ses forces en vue des prochains departs. Vers Findépendkxnce. L'essor des ressourees productives et 1'accroissement démographique devaient lui donner chaque jour one' conscience plus intense de so personnalité, sous la. forms prelniére de la resistance £1 la domination chinoise. Les révolies des seigneurs qui la manifestaient périodiquement et eur repression impitoyable eontrihuaient :El cet éveil progression dans la souifrance. Quand Ies W'ou détarhéreni définitivemeni en 264 je Giaoc,h§.u des deus Kouang, ce hasard d'une réforme :1dminist1~a~

five restaurait un cadre politique ancient propre Q ressusciter je sens d u destin common des Viet. C'est pourquoi 1'insurrection de Ly B6n au UI siécle prélendra rétabhr Vantique royaume de Nam Viet ; et en eonférant £1 Philng H1'1ng je beau

ale people exprimait pour la premiere I i i en 791., son union auteur du chef qu'il s'é'cait d o r é . Plus d'un siéele cependant d e v i ; s'écolller avant que la déeadence de 1'empire T'ang permit la cristallisation définitive de la conscience rationale et sa iibération. Le général Kao P'ien n'avait reconquis Ie Proieciorat d'Annam que pour Un bref space de temps. Des 874, hui't ans title de I B6-céi dai-v

134

HISTOIHE

DU

VIET-NAM

aprés so victoire sur je Nam Chiéu,

déséquilibre économique

je

et social provoquait en Chine je soulévemellt :igraire de Houang Tch'ao qui ravages je pays tout e n t e r de Canton al Teh'angngan. Dans Bette extrémité, la Cour du.t faire appeal aux Turcs Cha-t'o, mais Les provinces, al la faveur de la guerre civile, s'étaient ref dues praitiquement indépendantes. A partir de 902, sept royaumes allaient se partaker la Chine du Sud. Cette anarchic ne pouvaii Inanquer de retention dans Le Protectorat. En 906, la population se souléve, chasse Le gouverneur chinos et proclame Tiét-d6~su' un riche notable de HaidNéng, KhNc Thila Du, respeeté de tons pour ses vertus et so chafitégnu2T'ang impuissants Ie confirmen dans cette charge. A so mort, I'année suivante qui volt la chute de la dynastic, it N u e je pouvoir é son His, KhNc Hao (907-917). Celui-ci institue one administration réguliére en divisant je pays en 16

(provinces), p-hu (prefectures), cluiu (sous~préllectures) et pa (villages), dent it nomine les fonctionnaires , in réforme également Les impOrts et la eorvée99, Pendant be temps, je gouverneur de Canton, révolté centre la cour impériale des Heou

__

Leant, se proclame indépendant en son royaume de Nan Han (Nam Han). l .. Le ills de Khu'c Hao, Khilc Thila My, continue I recevoir Finvestiture des Heou Leant et no . econnaii point Ile Roi de Canton. E dernier envahit 1'Annam, fait prisonnier Le Tiétdé-su' et réinstalle Fadministrax chinoise (923). Mais Ie pays a milri. Hurt ans plus tars, un ancient lieutenant de Khllc Hao, Du'6ng Dior Nghé, se SO refoule les ?Chirlois ; aprés avoir gouverné pendant six ans, it est assassins par un de ses offieiers, Kivu Céng Tier. Son Kendre Ngé Quyén, préfet d'Ai-chéu, marehe aussitet sur la eapitale pour Ie vengerl"". \

11 tue Fusurpateur, puts se p o r e en Avant centre les Nan Han que eelui-ci a appelés 8 son secours. La llotte ennemie approche de l'embouehu1'e du Bach-dang ; it fait planter sous l'eau d u fleur de fros pieux pointus garnish de f e et envois des sampans lagers provoquer, 8 la faveur de la m a r e , 1'adversaire. Le prince Hong Ts'ao (Hoang Thao) se lance imprudelnment a lour poursuite : en un instant je flux baize, les vaisseaux chinos se heurtent aux pieux ferrés et y demeurent Pris. Hong Ts'ao périt avec la moise de ses forces. Le roi dU Nan Han déeouragé raméne son a r n e Canton (939). Des

a

déhris de Fempire chinos se degage un Etat nouveau. (98) Chong muc, tién_bié11, V. 14b 15a. ' (99) Vrét-su-Ixroc, I, 13b, - Town-thu, V, 171). (100) Viét-su~lzloc, I, 14 ab. - Town-thu, V, 19 ah 20 a.

.

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.

I 4 1

CHAPITRE III

LA FONDATION DE IJETAT Au moment oil Ie pays Viet accede é Findépendance en 939, la Chine déchirée par.l'anarcllie iniérieure con fait Yun des plus graves morcellements de son histoire. Tandis que Le Sud se trouve partagé entre sept royaumes provincial, cinq dynasties se succédent dans je Nord £1 Lo-yang, puts é K'aifong. Depuis 936 les K'i»tan (Ki-tat), de race mongole, appelés par les Chinols eux~mémes, se sort installés é 1'intérieur de la Grande Muraille et out occupy Yactuel Pétain, d'oil Les hor-

des de Genghis-Khan partironi au xm° siécle 51 la conquéte de route la Chine. . Au sud du Hoiinh-sén, je Champa s'étend jusqu'all seuil des plaines du Mekong. Du Nord au Sud les petits deltas eétiers Ie divisent en u n certain hombre de provinces naturalles : Amaravati (Quant-nam), sa > dent les rois suecessifs Ont embelli les sites de Try-kiéu, My-sOn et DOngdliOng ; Vijaya (Birth-dinb), Kauthara (Nha-trang) et Panduranga (Plan-rang). Sous la dynastic d'Indrapura qui régne au Quant-nam depuis 875, 1'art 'cham atteint .son apogee. C'est 1'époque des temples de Khu'Ong-my, My-sOn Al, Trakiéu, H8-trung et Chirm-sOu1, Apr's la luxuriance de DOngdflOng, je style revert au classieisme ancient tout en je renouvelant enticement dans les details. La grace, Pharmonie, la légereté des pilastres, des rinceaux et des corniches ajourées font d u sanetuaire de My-sOn Al je chef-d'ceuvre de l'arehilecture du Champs. Un soufile musical impregne 'les bas` reliefs oil les éléphants mime semblent denser et on un sourire inconnu jusqu'alors s'esquisse sur les lévres sensuelles de i'Apsara. Uornementation révéle des influences khméres (1) Ph.

STERN,

L'arf du Champs, 10-11 et 75-76.

136

et javanaise.S

HISTOIBI8 a

DU

vli'r-nAm

g c9est a Java en effet que se fend en pélerinage \

a deus reprises un

haut digni t i r e d'Indrapura2. Le roi Indravarman III done les styles louenjt les connaissances littéraires

et

philosophizes consacre en 918 one statue d'or de Bhagavat'i 8 P6 Nagar de Nha-t1-ang. Trente ans plus tard, it d e v a y repousser one invasion khmére qui déroha la statue, mais submit finalement one lOurde défaite3. C'est qu'au Cambodge Indravarman I a depuis 877 réuni sous son sceptre je Chan Lap de terre et je Chan Lap d'eau pt fonds l'empire khmért. Une premiere tentative f a t e par Jayavarman II en 802 avail échoué. Mais je role de celui-ci devait prendre rétrospectivement one grands amp hmmm recevant d'un brahinane sur Ie Phnom Kulén lelinga miraculeux. bole de Qiva, Jayavarman II s'était fait sacrer Chrllcl_______..-._ 4:

Pllnique souverain du Cambodge

>>,

-

ce qui restaurait l'auto-

rité légitime et rendait je pays indépendant de Java. La monarehie klnnére atjteint das la fin du IX" siécle one période de brillante civilisation, marquee par one floraison de palais, d'hermitages, de chausses et de bassins d'irrigation, et dans Tart par les grands édiiices de Koh Ker, Ie Mébon oriental, je délieieux Banteay Srei, les Khleang et ull.:lli; dent la splendor ne sera dépassée que par Angkor Val. . Dans l'Insulinde, les Qailendras pendent pied a Java oil lour décadenee amine la issanc-e du royaume de Mataram dans la piaine de Ked i réunit sous son autorité je centre et Test de l'ile. Mais lour pouvoir par lontre se reinforce dans la grande ile de Sumatra, grace an k:ontr61e incontesté des détroits malais par of try commerce de Chine en If de. Les relations des voyageurs icornmereants arahes et per-sans décrivent la richesse de ce royaume abundant en campfire, aloes, giroile, sandal, muscade, eardamome et cubéhe. La prospérité économique ceperrdant sernhlle avoir éloigné (.;riw'jaya des recherches spirituelles qui. avaient suscité au

_

VII" siCkle 1'a.dmiralion du pelerin chinos Yi-tsing5. L'Indoc11ine occidentals v i i se fender dans la premiere moitié du IX" siécle Pegu (825) en bass Birrnanie et Pagan (849),

bien situs pros du confluent de l'Irrawaddy et de Ta Chindwin, au Carrefour des routes qui Ménent vers l'Assam, je Yunnan, et je plateau Shan. Les deus capitals subissent one pres(2) Ibid, 66-68 e t 109. (3) BAHTH e t

BESGA1GNE,

0.

c. 247-260.

(4) P. DUPONT, Le.S débnts de la royaufé angkorienne, BEFEO, XLVI,

fasc. 1, 1952, 119-176.

(5) G. FERRAND, Relations de voyages et feaates géograpfziqrzes arables, persons et~ Turks, Paris, 1913 ; L'empire sumatranais de Qrivijnya, JA, juil.-sept. 1922. G. Cami's, o. e. 221 ss.

-

LA

FONDATION

DE

137

L'ETAT

sign continuelle du Nam Chimu jusqu'é ce qu'en 1044 se love é Pagan je célébre Anératha. 11 conquiert je delta de 1'Irrawad~ dy, introduil je bouddhisme Theravada et la civilisation mum, et crée un réseau d'i1°rigation Dans la plane de Kyaukse qui devient grande produrztriee de riz. A so mort en 1077, la Birmanie apparait Somme Pure des glandes puissances de la

péninsule indochinoise

I.

-- LES

D1§:BUTS DE: LA ROYAUTE

Les Ngo et la féodlalifé. L'union rationale s'était cristallisée au debut du x" siecle auteur de KhUe Thu'a Du. et elle fut assess forte en dépit des rivalités entre les généraux, pour aider Ngo Quyén a repousser je retour du Nord et fonder la premiere dynastic rationale. Délaissant Dai-la, ville créée par les Chinois, je nouveau souverain manta sur je trine a C6-loa, la eapitale Iégendaire du

royaume d'Ao~Lac. In entendait airs r e n o e r , par deli; Fhiatus de la domination ehinoise, avec les aNtiques traditions des Lac Viet. 11 établit 1111 emhryon de Cour et one hiérarehie de fonetionnaires. Mais la royauté était un title plus qu'un pouvoir. Les forces vivaces de la féodalité tenrlaient perpétucllement

au moreellement territorial. Ngo Quyén passer ses six années de régne 8 eombattre les révoltes des seigneurs , 8 sa mort prématurée en 944, Fadministration n'était point uniiiée iii la our ordonnée ; partout dans je pays des chefs lascaux se soulevaient et entrapment en l u t e les uns centre les autresf. Avant sa mOrt, je roi avail nommé son beau-frére DUOng Tam Kha tuteur de son ills n o XUOng Ngéip. Profitant de la jeunesse de celui-oi, l'onele usurper je pouvoir et se proelama Roi sous je nom de Binh-vu'6ng. Xtiéng Ngétp s'enfuit Namsach (Hai duong), tandis que Tam Kha s'étant emparé de son f r e e cadet Xuéng Van, en fit son Ills adoptili, crovant reserver 1'avenir. Mais en 950, XUOng Van se révolte, depose Tam Kha, e-t rappelle son free. Tons d u x régnérent: mime temps, 1'ainé sous je nom de Thief-sach-vUOng, je second sous je nom de Nam-tan-vUéng. L'aecord ne dura pas entre les deux Rois ; je premier s'app1°était a accaparer pour lui soul je pouvoir quand it mourut de

a

(6) G. E. HARVEY, History

of

Burma, London, 1925. Voir aussi G. MAS-

pino, la Géoqraphie politique de Flndochfne (run: environs de 960 A.D., Etudes Asiatiques, Publ. de 1'EFEO, II, Paris, Van Oest, 1925. D.G.E. HALL, Burma, Hutchinson, London, 1950. (7) Viét-su~Zuor:, I., 14 ab. Town-thu, V. 20:1 it 21111.

-

I

-

138

I'

HISTOIRE

DU

VIET-NAM

maladie (954). Nam-tan-vUOng ne pouvait se faire obéir en dehors du domains royal. En 965, au cours d'une marche contre je hamel révolté de Thai-binh, it fut blessé d'une fleche, -. dent it périt. :Uusurpation de Du'6I1g Tam Kha, en e&"et, avail d o r é je signal d'une waste insurrection féodale. De nombreux seigneurs s'étaient r e n d s indépendants et s'efforeaient d'etendre lour fief aux dépens les u s des autres. Apr's la Mort de Naln-tan-. vUlg, je fits de Thién-s8ch-vu'6ng, Ngo Xuong Xi lui succéda, mais la maison des Ngo avail perdu tout prestige et tout pouvoir, et it ne fut bier tOt l i - m é m e qu'un chef parmi Les autres. L'irrésistible poussée des forces locales aboutit 8 la formation de d o z e g r a d e s seigneuries, les Douse Sci-qurin, dans le Delta t la Moyenne Region du Fleur RougeEi Pendant deus ans, je pays retomba dans Panarchie. Mais je people aspirait profondélnent 8 la pair et 8 l'unité rationale necessaires a V"griculture. Les luttes féodales colnpromettaient gravement son existence, dans je temps que .grandissait la menace extérieure des Song (TOng), qui, months sur je trine de K'ai-feng en 960, commencaient d'entreprendre la conquéte do la Chine du Sud. Cette volonté populaire s'incarna dans Dinh BE Linh.

Dinh 86 Link zznifie je pays. BE Link, originaire de Hoa-H1 (Ninh-binh), éiait Le fits de Dinh-Céng Trli, préfei du Hoar-chéu sous Du'6ng Dior Nghé et Ngé Quyén. Enfant, it s'imposait déjé aux petits gardeurs de buffles qui je nommérent lour chef. I s Ie portaient sur leurs bras croisés ; arm's de roseau en guise d'étendards et de bamboos en guise de lances, i s se langaieni sous so conduits 5 1'attaque des enfants des villages voisins. Dans so jeunesse, in se mit au service du so guan Tran. Lam 8 B6-hai-khan (Thai-binh) qui, appréciant son intelligence et so valeur, lui eontia je commandemen; de ses troupes. Apr's so Mori, Dinh

BE Link s'éta.blit fortement Hoa-lu d'oil it défia les arinées des Ngé. A eur chute, it entreprit de soumettre les so qu.élm 2 ses -success lui acquirent je surnom de Van-tliang-wléng 4: Roi aux .did mille vietoires »_

C'esl en 968 qu'ayant regroups je pays, it prit je iitre impérial de Dinh Tier-hoéng-dé .4( Premier Auguste Seigneur Dinh >>; it momma son royaume Dai CO Viet, et fixe so eapiiale £1 Hoa 1119. Tier-hoémg y construisit des cliilleaux entourés de . (8) Tour~thu, I. c., 25 ab.

(9) Cf. G. l)UMOU'rIEN, Etude hfstorique of archéologlque

Paris, 1893.

sur Hoa-lu,

LA FONDATION

DE

L'E11AT

139

murailles et de fosses ; it établit one COl1I' et one hiérarchie de fonetionuaires civils et militaires, et en 970 adopts je title de période de Thai-binh nguyén-nién 3", c'est-él-dire les hombres de 18 é 60 ans, enfm les vieillards, ies infirmes et les absents. Seules les personnes pourvues de grades de mandarinat on de titles e t lours descendants (thus--cirn) ' peuvenl accorder aux fonetions publiques, tons les autres habit tents, riches on pauvres, torment les inscrils militaires et peuvent étre Pris comme soldats de pure en His" bis. Enfin Théi-.téng entrepl'it en 1044 la creation d'un systems de votes royale destinies £1 faire sentir 1'auto1'ité eentrale dans tout Ie terriioire. Ces routes rayonnaieni de la capitals hers les £1 la Porte Sud de Thing-long", on y oifraii un. sacrifice aux quatre saisons pour appeler la plume et la prospérité sur l'agrieultut'e. Aux eérémonies du cult agraire s'associérent désormais étroi-

tement les fates royales ' Le jour de Pan qui marque dans je calendrier lunaire je renouveau de la nature devin; la grande fate de la monarchic.

Les Ly du re x lour adenement 8 Vappui du clergy ' yous montrérent la plus grande ferveur religieuse. La chariié houddhique lour inspirer un grand hombre de mesures en due d'alléger Le sort du people. Sous Thai-tOng FirepOt était diminué pour deus on rois ans en was de mauvaiscs réeoltes on de guerre; en 1042, un Code penal rendit la legislation uniform et c l a i r e , et permit aux coupables, a Fexeeption des grands criminals, de se racheter par one Somme d'argent , . en 1043, (30) Hoping-nam, airs

appelés parce qu'ils f`urent sur un

sous couverture Daune. (30 b i s ) R. D1;LOUS'rA1,,

registre

O- c., 9. (31) Sur ueitc religion, cf. H. MAs1>1ino, Les religions chinoises, I, 19-47 (32) R. DELQUSTAL, La justice dans Pancien Annum (Liv. XXXIII 511 XXXVIII du Hién-chuorxg), Hanoi, 1911, Tome I, 9.

r

148'-

H1STOI1*.E

DU

VI1ET-NAM

it f u t interdit d'aeheter des Q garcons j u n e s » pour en faire des esclayes. Le troisiéme souverain de la dynastic, Ly Thanh-iéng (10541072), en fut Tun des plus Gran-ds. 11 data pour la premiere fois Par née d'une organisation réguliére. La Barde royale fut portée ET seize qlndn, sort un eftectif total de 3.200 h o m e s . L'armée proprement dire eomprii 100 bataillons on dpi, divi-

sés en quatre miles : gauche, droite, Avant et arriere. Dans cheque dpi entraieni one cavalerie el des frondeurs. On organisa regalement des bataillons de Montagnards Souris e one dlqelpllne qévere A partier de 1092, 1'entreLie1.1 des 'troupes

sera assure par la levee d'un impact de 3 measures thing de paddy par méiu de riziére. C'est aprés so victoir sur je Champs et Yannexion des trots districts de B6-ehénh, Did-ly et Ma-linh Thanh-téng se proclama Emperor du Dai Viii. Le pays conserverer ce nom jusqu'en 1804, date a Iaqiielle Gig-long 'Ie changer en Viii Nam. Mais ce prince conquérant était regalement pénétré de bollddhisme, et les Annales Ont rapports de l i plusieurs gestes de elémenee el de compassion. It prescript Vindulgence

we

dans les sentences pénales, adoucit la condition des prisonniers et eréa des greniers a" riz dans les provinces en d u e du ravitaillement des troupes et de distributions a la population en cas de disette. >

Développement de Finstruction. Ijarrét des réveltes féodales et la fin des menaces exiérieures permireNt en mime temps 1'essor des arts. Le regne de 'Thanh-léllg f u t marque par la foundation en 1070 d u Van-

miéu >: dans Feneeinte du Van~miéu. Souls Les errants des fonelionnaires pouvaient y entrer ; al eur sortie, i s étaient nommés dans 1'administra.tion. La carriers des honneurs eomportait airs deus votes d'accés : less concours et je College National. Mais Dans les deus cas, je s y s t m e restart arlstoeratique, car it exeluait les individual dépourvus de litres on de g1-ades35. En 1086, on reeruta au concours des membres pour l'Ae2Ldémie Hen-lém, chargée des archives de l'Etat et de la rédaelion des edits irnpériaux. Eniin, en 1089, la hiérarchie mandarinale fut flxée : elle esprit neut degrés de fonetionnaires evils et militaires. Ainsi la fi xr" siecle vit la culture, brusque-le détente par les pagodes, Wagner progressivement les milieus lalques. Ijapparition d'une élite plus nombreuse annongait, en mime .temps que la jin des régimes militaires, la naissance d'une puissance nouvelle : la bureaueratie. Développement économique. La paix favorisait regalement 1'essor démographique et je progress de Féconomie. Nhén~t6ng continua la politique des précédents Ly d'encouragement 51 Fagriculture. L'Empereur assistait chaque a n n e aux trnvaux du repiquage et de la moiSson. 11 institute des s o r t s de cooperatives rurales de did paysans, destinies £1 1'en1r'aide et £1 la surveillance Inutuelle des champs et des récoltes ; enif it interdit sous pines sévéres je vol et Fabattage des buffles. C'est en 1108 que les Annales menlionnent _pour la premiere fois la construction d'u.ne digue é C6-xa pour défendre la cape late centre les cries du Fleur Rouged". En réalité les digues étaient sans doute apparues plus tri, par suite de la nécessité

pour one population nombreuse d'augmen.ter sans

Hesse

et

(34) LE THUOC, L'ensel'gne7nent des caractéres chfnois, RI, 1921, 99.

(35) Ce fait est souvcnt oublié. On a tendance at croix, d'aprés la réglementation existent sous les Nguyén, que les concourse out été de tour temps ouverts A routes les classes sociales. Ce libéralisme 1:1'a été en fait quo 1'abo\1tissement d'une longue evolution.

(36) Viét-su-Iuoc, II, 20b. -

Todd-thu, III, 1513.

150

HISTOIRE

DU

V1éT-NAM

de défendre ses resources. Les init atives villageoises Ont is précédé les entreprises ordonnées par je gouvernemeni central. L'extension des superiieies eultivées rassembla per Q per les différents troneons d u réseau proteeteur, et affermit la base soeiale de la monarehie. C'esj; en eifet parmi ces dunes téches exéeuiées en common que s'eEaeerent les particularismes loeaux et que la nation p i t conscience de son units et desa force. Dans Ie mime but d'encourager I'agric111tu1'e, Th£1n-téng (1128-1137737, introduisit one rCforme dans 1'o1'ganisation militate : les soldats faisaient leur service- militaire six mots, et les six autres mots reniraient travailler la Terre, Sous son successeur Anh-téng (1137-1175), je commerce se développa. Brusque-le, it se faisal principalemenl avec la Chine : aux marehés de la froniiere, les Viétnamiens venaient échanger des produits tels que 1'or, 1'argent, je cuivre, je bois d'aigle, je santa, les peres, les defenses d'éléphants et les comes de rhinoceros, centre du paper, des pinceaux, de la toile, de la sole el des h1'oca.rts. En 1149, des navies de Java, de L6-lac ('?) et de Xian-la" abordérent £1 Hai-d6ng (Quant-yén) , i s oHraient des presents et demandaient 8 commerces. Anh~t6ng les autor'sa £1 ouvrir des comptoirs sur les lots de Van-dén ; je port attire bientét des jonques chinoises du For-kien et d u Kouang-tcheou"°i W-I souverain I I éoceupait regalement de Finsiruction. II avrit en 1169 un concours ad, II" N I N . tait inscrite 1'étude des troys religions bouddhisme, confucianism et 'Ladisme (thi tam-gido)4=". Au retour d'une lournée d'inspection en 1171-1172, it ordonna de dresser la premiere carte de Vempire (aujourd'hui perdue). Désormais 1'a1-mature administrative et militate du Dai Viét tait posse, et Les dynasties suivantes n'auraien.t plus qu':?1 la parfaire en Vadaplant aux conditions de lour époque.

.

I

Thong-long au XII" siécle.

Fan Che-hou, préfet chinos de Tsing-kiang (Kouei-lin). en `11'74, a laissé one description die' Thang-long, fate d'aprés 'les resits des envoy's chinos Q la Cour du Dai Viét : (37) Thin-téng est Mort B11 1137 selon je Viét-su-Zuoe et I'Hisfoire 'des song. La date de 1138 donne par je Town-thu semble erroIlée. Cf. HQANG XUAN HAN, Ly Thzzong K i é t . *I-Innoi, 1950, II, 424. (38) Le Siam (Xiém~1a) se rcndra indépendant de l'Empire Khmér all milieu du XIII9 siécle. G. COEDES, Les orig r e s de la dynastic de Sukhudayrx, JA, Avril-juin 1920, 233. (39) Town-thu, IV, 6b.

(40) Chong»muc, IV, 5.

. H. X. HAH,

0.

or., I, 108.

LA >2 fit-il. Quelques jours aprés, it fut eonvié £1 la out. Le sens de 1'invitatien ne échappa pofn-t : plummet que de `

LES

GLOIRES

ET

LES

CBISES

1'7I

périr de la main de ses ennenlis, it se pendij; dans sa cellule. Thu DO lui rendit les honneurs funébres ; in fit incinérer

son corps dent les cendres fureni déposées dans je stUpa Baoquangk ,E,g§g,LJ;e,lJ ` épousa Yirnpératrice douairiére, so eousine, et maria routes Les femmes du harem aux chefs des tribute de la Haute Region. En 1232, u n sacrifice au temple dynastique des Ly Gui donna Voceasion de faire disparaitre tons I s membres de Vaneienne farnille impériale. Lorsque ceux-ci pénétrérenl dans Ie temple, Ie planeher sous Iequel la terre avail été creusée s'effondra e.t i s furent ensevelis vivants. Tons les habitants qui portaient Ie nom de Ly reeurent l'ord1'e de Ie remplaeer par celui de Nguyen, afar de détruire les espérances du people et que Les générations suivanies perdissent jusqu'él lour souvenir2. Thu DO sonja ensuite £1 Yavenir de la dynastic qu'il avail eréée. Chiéu Hoang, prOs d o z e ans de mariage n'avait toujours pas d'enfant. Bien qu'elle ne file épée que de dix-neuf ans, je ministre commands al Théi-t6ng de la répudier et de prendre pour femme la soeur de Chimu Hoang, marine £1 Then Lieu et enceinte de rois mots_ Cette barbaric inoue provoqua la révolte de Lieu, I Thai-téng, if quiet lui-méine, quitter nuitamment Thing-long pour se réfugier dans la pagode Phil-vain, sur je Mont Yan-ilu' (Quant-yén). Thu DO l'y poursuivit, mais malgré ses instances, it refuse de reprendre ses functions. Alors, je Thai-su' se tournant vers les Inandarins : , it fut Ie veritable artisan de la grandeur des Tran. (Pest l i qui pacifia je pays ravage par tank de troubles depuis

la decadence des Ly, et mit en place un gouvernement et one armée dent la force et la cohesion perinirent au Dai Viet de soutenir les guerres mongoles et de continuer £1 s'étendre vers Le Sud. politique et administrative des Tncin. Les Train ne font; que conserver l'organisati,on fondle sous les Ly, mais Les institutions se perfeetionnenj; et FadministraLfoeuvre

(1) Town-thu, V. 2 ab. (2) An~nam, to. Stinson, 458.

*

172

HISTOIRE

DU

VI'ET-NAM

son se diversifie. L'hisiOrien Ngé Si Liar atizrihue la continuity de lour politique £1 la coutumeinaugurée par ces monarques de transmeitre lour pouvoir é lour suceesseur de lour vivant mime t airs Ie jeune prince tait initio £1 la pratique du gouvernemeni, mays les decisions Les plus importantes relevaient de 1'empereiir reliré (Théi-thu'6ng-hoéng) 5 de plus on écartait tout motif de troubles £1 la Mort d'un souverain3. A la chute des Ly, Yorganisation des provinces méridionalesétai`t encore rudinlentail'e : aussi la Cour envoys-t-elle en 1228 des fonctionnaires au Thanh-hOa recenser la population ; en 1233, ce f u t je tour d u Nghé-ani mais settlement pour lesnotables. Enfm, en 1242, intervint un remaniement général des

circonscriptions

territoriales et de Fad ministration. Le pays

fut divisé en 12 16, gouvernés chaeun par un An~phu~sLi, assists

d'un adjoint. I s avaient sous lours ordres des Dai-tri-asa e.I: Tiéu-tU-ma, charges de la t r u e et de la revision du role des inscrits et du rule fancier dans un district de deus £1 quatre

.

. villages. Chaque village étaii administré par un fonctionnaire appelé Chdnh-su-gidm. Chaque 16 possédait son role des inscrits. Les habitants éiaient répartis en q u i r e categories : jusqu'é= 18 ans, de 18 :El 20 ans (< petits jaunes »), d je 20 51 60 ans (> (Imp xuén), Pempereur ordonne au chef de la pareNts (ting tru'6ng) de fouetter avec un roting un buffle en Terre , ensuite les mandarins en venue de cour enirent dans je Palais, se réunissent et festoient. Cette cérémonie marque I'ouverture des travaux des champs. (21) Indra, Confusion des cultes bouddhistes et hindouistes. (22) De rois al cinq h e r e s du matin.

I

LES GLOIRES ET LES

CRISES

179

Le q u i r e de la premiere lune, c'est la fate des lanternes

de la Cour (Triéu dang). On dress un arbre avec des laniernes Dans la waste cour d u palais. Cette multitude de lumiér-es

répand au loin un if éclat. Des bonzes se tiennent au pied de 1'arbre et prient, les mandarins se prosternent tout auteur. A la deuxieme lune, des comédiens et des mimes représentant douze genies don rent un spectacle avec chants et danses sur 1'. L'empereur assists e des exercices de lutte. Le quatre de la guatriélne lune, je people se rend en fouls au temple de Déng-c6 Q 1'occasion du serment des mandarins. Le einq d e la einquieme Lune, on dresse one tour au milieu du fleur. L'empereur y vent eontempler des courses de sampans. En matiére de mariage, c'est au printemps que 1'entremetavec des presents de noir d'aréqTlier chez les ., se parents de la jeune f i l e pour la demander. On pert regalement appointer one Somme d'argent parfois trés élevée. Les families qui estiment '.I;1i§nnl1§ng s'était rend en visit au Champa en | la ..a l l 1r,.1 sheller Fallianee entre les deus pays, it promise; ergique prince I-Iarijit. devenu Java Simau Roi Chi Main, havarman III57,MH1ain` de la princesse Huyén Tran. Quelque temps aprés, Chui envoys one ambassador :21 Thank-long' avec al Inagniflques presents de Hangailles. Mais la Color' hésitait. Chi Man it alors I s deus districts d'o et de Ri situés au Nord du Col des Nuages. Malgré Fopposition d'une~ pantie de la noblesse et des lettrés qui lancérent des couplets; raillant cette union de la plus illustre file de Viet avec un Barbara >>, ffzt-il roi du Champa, Anh-'téng saerifia la > £1 1'extension territol'iale5*'. En 1306 Huyén Tran partit pour Vijaya. L'année suivante, +

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1'empereur rebut les deus districts et en fit les chéu de Thu if et H621 ; it y insltalla aussitét Tadministra'tion viétnamienne, non sans réslstance de la part de la population. Ces provinces. torment aujourd'hui je Sud d u Quant-tri et je Thlia.-thién. Un an it pane aprés son mariage, Chi Man mourut Ypres avoir-

élevé e Pham-rang je temple de Po Klaus Garai59. Suivant la. couture indienne du suttee, la Reine dcvait suivre son Mari' sur je belcher qui allait consumer ses r e s t s . Ijempereur dépécha aussitOt Trim Khan Chungéi Vijaya. Grace éiun stratagems, it réussit a enlever la princess et la arena par mer a Thang-long. (57) Ibid, 188. (58) Town-thu, VI, 21ab. --- Guang-muc, VIII. 431)-443. (59) H. PARMENTIER, Inv enta f r e dlescrfptif des monuments chains,

81-95.

L.

192

HISTOIRE

DU

VI1?:"f-NAM

Le nouveau roi Chi Chi pour reconquérir les provinces perdues y encourages de continuelles rebellions. Aussi Anh-lOng conduisit-il en personne one expedition centre Vijaya. Trois corps d'arInées convergérent hers la capitale same par la plane, la Inonlagne et la mer. Cl'l Chi so constitute prisonIlier et Anh-téng investit son frére a so place (1311), C'est en quality de suzerain du Champa qu'il Ie défendit deus ans acres centre. one incursion Siamoise(='°. La mime année, Chi Chi mo ur n en captivity a Gia-lam et fut ineinéré. Sa Mort dans 1'exil f u t cause d'une longue inimitié entre les deus pays. Ces expeditions avaieni assure la pair au dehors. L'ordre regnant dans je pays, Anh-tOng jugea je moment propice pour ahdiquer en faveur de son Ills Minh-ftOng (13144329). Mais Ie Champa regrettant toujours ses provinces du Nord essays Une nouvelle fois de les recouvrer. Vaincu en 1318 par Tran QuOc Chan et Pham Ngu Lao, je roi Chi Nang alla se réfugier a Java, pays de so mere". L'emperellr mit alors sur je t O n e un chef militaire Ché A-nan. Mais celui-ci, appuyé par les Mongols, se retourna centre son suzerain. 11 remporta en 1326 one victoire sur les Tran qui lui permit de cesser Le tribune. Ses derniéres années furent tranquilles- C'est sous son régne que je franciscan Odoric de Pordenone, part de Venise pour Canton oil it devait débarquer vers 1324-1325, aborda au Champs, Son récit décrit je >. 11 s'éme1°veilIe de la richesse des banes de Poisson .s qui fréquentent la c6te, et qui c viennent faire reverence au row de ce pays »°". L'avénement de Hién-téng (1329-1341) fut marque par one révolte des Thai noirs , dent Vhistorien Lé Tung declare que , airs appelé du nom de la

I

226

HISTOIRE

DU

VIET-NAM

période (1470-1497) qui l'a Vu paraitre. Cette oeuvre originate, bien plus proprement viétnamienne que je futur Code Gialong, pile copie des Ts'ing, content £1 cOte de dispositions piénales, one legislation presque complete en droit civil." Son esprit human je distingue du Code des Nguyén, eurieusement retrograde : it édicte en effect de nombreuses diminutions, remises et rachats de peres, la protection des intéréts ..E"' privy la limitation du pouvoir des fonetionnaires, la considéi-ation de la femme. Ce point, souvenir ignore, mérite qu'on y insiste. Dans so phere, qui est essentiellement domestique, la femme jouit de droits presque égaux e CBHX de 1'homme. Le mariage, sans observance des rites et: sans consultation des parents, demure valable" L'administration et la gard du hliéng-hoa reviennent, en cas d'absence d'enfant m£11e airs, a la 1':ille aiuée, sans qu'on tiena compte des droits des oils cadets*'". Erwin Jes successions don rent lieu un portage égal entre yous Les enfant sans distinction de s e e . " Mais cette soeiété renferme deus categories de p a r i s : les esclaves et Ies comédiens. Ces deniers possédent en prineipe tons les droits civil, mais 1'accés des honneurs lour est ¢ -

l

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e

ferry par suite de Yinterdietion pour I s garcons de se présenter aux eoncours et pour I s iilles d'épouser un fonetionnaire on un noble. Au dernier degré de 1'écheIIe se trouvent Jes esclaves ( H ) ; ce sort Jes families des grands crinlinels'" et les prisonniers de guerre strangers. Une pantie en est versée an service intérieur des palais, je rests partagé entre les h u t s mandarins. Les eselaves ne peuvent se marie qu'entre eux et avec Pautorisation de lour maitre. Celui-ci pert les Kendre ou les mettle en gage. Si Pesclave vole, insult on frappe son maitre, it est pun de mort. Au contraire je meurtre de 1'esclave n'est pun que de soixante coups de baton.

Ijéclat

cultural.

La pair et pa prospérité économique favorisent la floraison des arts. C'est 1'incompa1°ahle éclat cultural de Hung-due want eélébré par les générations suivantes, Thénh-16mg agrandit je Thai-hoc, c'est~é1-dire je College national du Quéc-tu~giém, en y ajoutant de nouvelle sales de cours et one bibliothé(38) DELOUSTAL,

Ibid.

(39) Ibid, 204-205 (art. 313) et 252-253.

(40) Huang-hua

I |.

.'

part de patrimoinc inalienable dost les r e v e r s

servant £1 1'enLretieu du c u t e des ancétres. Art. 390. DELOUSTAL, 274 et 302 sq. Voir aussi DUONG TAN TAI, La part de Fencers et du feu, Saigon, 1932. (41) DELOUSTAL, 282, sq. (42) En effet la peirce frappe HOU settlement Ie coupable, mais route so famille, parfois jusqu':21 trots générations.

GRANDEUR

ET

DECADENCE

DE

LA

MONARCHIE

227

que, airs que rois series de batiments destines 8 leger les étudiants hoursiers. Le college esj; préeédé du Van-miéu, Temple de la Littérature, oil les étudiants sous la conduite de Ieurs maitre viennent se prosterner deviant l'autel de Confucius je premier jour de ehaque mots*" Les lauréats des concours régionaux (thi-hliéng) reeoivent les titles de hzidngcéng et .sing-dO. Le premier coneours central (thi-hoi) des Le s'était ouvert en 1442 : depuis 1463, it a lieu tons les rois ans. Ain d'en rehausser je prestige et d'excite1° Emulation des lettrés, l'empereur en 1462 confére aux lauréats les honneurs de la proclamation solennelle au Palais (xzténg dfanh)

et du retour triumphal (vinh quo) ; en 1484, it déeide de faire graver lours nous sur des styles de pierre qui seront dressées de ehaque eOté de l'allée eentrale du Van-miéu. La premiere inscription porte la date du winze de la huitieme Lune de 1a quinzieme année HOng-due (4 septemhre 1484). On y lit: ¢ A 1'heure aetuelle les examen et les concours off rent un spectacle unique et d'une ties grande importance. Bien que cette magnilieence éblouisse route one époque, elle ne suffirait pas cependaht 8 perpétuer jusqu'au siéele des siéeles je renoer et: je talent des lauréats. Aussi des styles

sort élevées oil sort graves lours nous pour que les

étudiants viennent en foul les eontempler, pour qu'ils soient remplis~ d'admi1-ation et sentence maitre en leurs coeurs de nobles sentiments et je désir de se donner au service de la dynastic... Cette Pierre est c o m e je miroir frdéle du passé oil déja se réfléehit je plus lointain avenger. D'une part elle-

sert £1 aiguiser dans 1':?1me des étudiants des sentiments de Ioyalisme et d'honnéteté, de I'autre elle tend a assurer les destinies de 1'Etat... »44=.

L'empereur, Tun des plus fins lettrés de son époque, réunit dans l'Aeadémie Tao-ddn vingt-huit dignitaires de la cour. De lours jeux poétiques est' sort je Quynh-Hyén cur-ca (Neut

chants du jardiu de jade rouge). Pour ehaque stljet, je souverain donne je premier p o r e et les mandarins répliquent sur les méines rimes. Le Tao-ddn a 1a.issé trots autres recueils poétiques : Minh-lu'6ng aim-tzi (Brocarts et broderic du Sage et des Loyal),45 Xwén-vdn Chi-tap (Poésies des nuages printaniers) et Van-minn 06-xziy (Harmonie de la civility), cons e r v s dans la grande collection Thief-nam du~ha t-(ip (Loisirs du Sud du Ciel).

-

Le THUOG, Uenseignement des (43) Cuong-maze, XXIII, B8h-39a. caractéres chfnofs, "1'0'B-r (44) To. AUHOUSSEAU, RI, j u l . 1913, 6-12, Cf. T. H. TAN, BEFEO, XLV, 89-118. g 3C'es1;»-ii-dire Kanoe sage et des s u e t s loyal.

228

HISTOIRE

DU

VIET-NAM

Le Thief-nam, dent la redaction a été ordonnée en 1483 8 one équipe de lettrés sous la direction de Than Nhan Trunk et DO Nhuan, comprenait au complex les réglements, Lois et merits du régne, mais sur les sent l i v e s qu'i1 comporiaii, it n'en suhsiste aujourd'hui qu'une dizaine. On y t r o v e des a c t s ad ministratifs, des pommes et des chants, airs que je récit des campagnes eonltre Ie Champs et je Lan Xang46_ Par centre nous possédons je Dai V i é f so-ky four-Hui de Ngo Si Lion. C'esj; en 1479 que son auteur, sur 1'initiative d u souveraiu, commence la revision des Annales écrites par Lé Van I-Iu'u et Pham Phil Tier. Son oeuvre se compose de deus parties. La premiere : ngoai Kr; (< Ecrits extérieurs >>relate on cinq l i v e s les événements depuis 1'époque des HOng Bang jusqu'aux Douze Su-quan. La seconds ' ban kg 4( Ecrits principaux >>, en did livres, pa de Dinh Tier-hoang 8 Le Tlléi*t6 (968-1428). La division en ngoai by et ban by sera conservée par tons les histories postérieurs. De cette époque detent deus ouvrages iinportants pour Étude des croyances et coutures de 1'ancien Viet Nam : je Line-nam iricll-qudi ( Recueil des Etres extraordinaires du Link-nam), d'auteur inconnu, préfacé par Vu Quynli (1492) et Kivu Phil (1493), qui réunit, comme je V i é f - d i é n u-linh trip des Train, des légendes populates ; de la mime v e i n , je Truyén-ky man-lzzc (Vaste reeueil des reveilles transfmises) par Nguyen Du', légéremenl postérieur (déhui du XVI" s.). La Iittérature en nom prend un timi.de essor avec quelques piéees de Le 'Fhanh-tOng et je Hung-due quéc-rim Chi-tdp (Recueil de poesies en langue rationale de HOng-due) qui révélent encore one forte influence chinoise. . Plus original apparaigt 1'art des Le, notamment dans les sépultures des empereurs de cette dynastic. C'est dans un bois sacre, séparé du village de Lam-sOn par un long canal, Que s'élevent les tumuli aUjourd'hui envahis par la brousse. Voici, pres d'un bassist rectangulaire, les steles commemoratives, maguifiques dalles de calcaire arrondies au sorbet et reposant sur de g r a d e s tor Tues, symbols de durkee : la calligraphic y a grave Pépitaphe des empereurs, de Thai-to 8 Tu'cténg. Plus loin surgit un triple perron de pierre manqué de dragons ramparts parmi les nuages, merveille de-la sculpture vltnamienne du xv" siécle. Des bases de colonnes, des hriques et des t i l e s indiqueut l'e1nplacelne11t des pavillous disparus. Une allée des Esprits mine aux tomheaux : de part et d'au-

.

(46) Cf. E,

37-38.

GASPARDONE,

Bibliograpllie

annamfte,

BEFEO,

XXXIV,

____,..

__

_

_....

GRANDEUR

ET

DECADENCE

DE

LA

MONARCH-IIE

229

are la jalonueni des statues de personages et d'animaux, fanciers serviteurs des princes défunisf'-7 Tou .tes les styles eomportent one bordure de dragons. Seule eelle de Le Thai-to, daiée d e 1433, Barde Ie motif du dragon inscribe dans one l a m e qui semble r e m o t e r aux t e r r s suites

de Dai-Ia , les vides s'ornent de times ondulées carnies de feuilles larges, serrées les ones centre les autres. Dans les styles suivantes, la l a m e

disparait pour

faire

place £1 un

déroulement continu de dragons rampant sur je pourtour. Les échiffres des escaliers de Lam-sOn comae eeux de la citadelle

de H21-nOi oi'f1'ent one decoration en rineeaux Venus

encore de Dai-la, mais disposes régulierement suivant des axes vertical de lotus et de ehrysanihemes plus stylists.

Deus motifs nouveaux se présentent: la spirals et la ilamme, fréquemment reproduits par la suite dans la sculpture sur Pierre et sur Bois.as Ainsi Par; des premiers Le recherche la beauty dans la grace de lignes sinueuses et souples, alors que je XVI" et surtout je XVII" siécles verront prédominer la ligne droite et 'les formes géométriques. Puissance e:dérie.ure du Dai Viet.

Cet épanouissement des letires et des arts respond a Papogée de la puissance extérieure du Dai Viét. Bespecté de la Chine, iI tend ses frontiéres vers je Sud et vers 1'Ouest. Ses a r e s atteignent pour la premiere fois je Mékong. Apr's vingt ans de paix, les Chains on;t reeommencé lemurs incursions é la frontiére méridionale. Assuré de 1'appui des Ming, je roi Bin-la Trip-toéln envahit en 1470 la province de I-Iéa-chéu é la téie de plus de cent mille hombres dirigés par terre et par mer. Le Commissaire imperial, ne pouvant résis-

ter avec des forces inférieures, s'enferlne dans la citadelle et avertit la eapitaleA*°. La soumission du Champa devient one néeessité impérieuse. Depuis quire siécles que leur royaume

exists, ces corsaires turbulents n'avaienl cessna de razzier les cites méridionales du Dai Viii. Malgré le-s défaites et les pertes territoriales, i s reparaissaieni é chaque instant pour piller des villages on iricendier un port, puts se retiraienj; charges de burin et d'esclaves. (47) Voir E. GASPAnDONE, Les sfélcs royal's de Lam-son, parches. Hanoi, 1935 et hours, Collége do France. - L. BEZAC1EN, Essays sur Fart annamite, 51-53 et 231-235 ; Les styles royales de pa dynastic des Lé postérfeurs, BEFEO, XLIV, fasc. 1, 1951, 2I~41. (48) L. BEzAcxs1\, Essays sur Fart annamite, 225-226-232.

(49) Town-thu, XII, 54ab.

royaume d e Champs, 235 sq. I

Clzong-muc, XXI, 3713.

.....-.

G. MASPERO, Le

230

HISTOIRE

DU

VIET-NAM

La guerre est préparée avec son . Le souverain ordonne la requisition de glandes quantités de grain et adresse one ambassade aux Ming pour les informer des motifs de sa campagne. Acres avoir lance one proclamation au people cham, it offre un sacrifice au temple des Ancétres dynastiques pour lour demander one mer acoueillante et un vent favorable5°. Le 16 de la onziéme lune, 1'armée, forte de 150.000 hombres,

*3'éhranle. Une pluie fine tombe au scuffle d u vent du Nord : Yastrologue de Le our I i prédit je sucees. Thanh-tOng improvlse ees vers :

Les masses des legions s'em-barquent pour la guerre Le b r u f i de la plume sur Zes h e r b s mite lour pas sound... C'est en corposant des poesies avec ses lettrés devant chaque port qu'il traverse" que Pempereur pénetre dans Les aux du Champs. Les gouverneurs du Quant-nam septentrional font lour soumission. Le 7 de la deuxieme Lune de 1471, i n premier comTba.t pres de So-ky se terrine par la déroute de Pennemi. Le roi, effrayé, demande la pair, mais Thanh-LOng decide a en finer continue so marche en avani. Le 27 it s'empare de Thi-nai, port de la capitals shame. Trois jours aprés, Vijaya, bombards par les pierriers, tomb a son jour. Tra-toan est fait prisonnier. Abandonné de tons, it moui-ra sur la jonquil qui Femme re en captiviié 8 DOngki{1h"2.

Cependant u n général cham, BE Tri Tri, réfugié a Phanlung (Pham-rang on Panduranga). envoys des message's offrir je tribune de vassalite a Thanh-tOng qui Fagréa. Le Champs perdait tout je territoire au Nord du cap Varella. qui devient la province de Quant-nam53. Pour empecher route renaissance de ce pays, ce qui en restart fu.t .par. en trots pi-ncipautés : Chiérn-thimh, Hoa»anh et NamBO Tri Tri fut nomine prince du Chiém-thanh54'. Le uangnarn comprift rois phu et neut huyén. Ijadministra..... viétnamienne Mlfreprit aussitOt I'assimilation culturelle écoles furent fondles, qui regurent et la rise en valeum les jeunes gens chains. L'établissement de colonies militaires march de pair. (50) Tockmthu, XII, 55a-59b. (51) Ces poésics réunies formeront In recueil city plus haut, Cuong-mac, XXII, (52) Toétn-thu, XII, fs5a. (53) Le Charta devait récupérer one pantie de du XVI° siécle £1 la faveur des troubles civils du -

_

d u Minh-luong cam-tu 613.

ces territoires au

hours

Dai Viét. La froJ:1tiéI'e sera reportée jusqu'au col Co;-méng. En 1611, Nguyen 'Hoang je franchira pour conquérir la province de Phu-yén. (54) Todfl-(hu, XII, 63b.

GRANDEUR

ET

DECADENCE

DE

LA

MONARCHIE

231

Le Champs, réduit désormais aux districts de Kauthéra et de Péinduranga, végétera encore quelque temps avant de disparaitre sous les coups des Seigneurs Nguyen 8 la fin du XVII" siéele. Les deniers debris de ee people Ont aujourd'hui oublié eur passé glorieux done seules témoignent encore quelques .tours au somme des collines tournées hers la iner que dominaient autrefois leurs vaisseaux. A I'ouest, dans les regions montagneuses de la Chaine annarniiique, Le Bin Man devenu chill de Quiehép en 1448 étaif rests gouverné par ses chefs héréditaires de la f a i l l e Cam. Thanh-téng en Ht je phu de Tran-ninh groupant sept huyén, et y insialla des fonctionnaires viétnamiens. L'instauration de cetie administration direct provoqua en 1479 la révolte de Cam-cOng qui s'aI]ia au royaume voisin de Lao Qua (Lan Xang). A Yautomne i s Lao envahirent la frontiére. La riposie des Le fut prompt : 180.000 h o m e s , divisés en einq corps d'armée, s'avancerent centre Fennemi 8 partier du Nghé~ an, d u ThanlrhOa et du Hung-hoa. Luann Pr'a Bang tom ha apres one resistance acharnée et ies Viéinamiens poursuivirent je roi 1210 jusqu'é la frontiére bil'mane55. Com Cong avail passé les fonctionnaires viétnamiens et réoccupé son territoire. L'empereur qui avail pris je commandement de l'expédiLion reving sur ses pas 51 la nouvelle de la victoir sur je Lao Qua. Le général Lé Niém continua 1a campagne. Com Cong f u t vaincu et tub. Le Bar-Man fit sa soumission. Thanh-téng invéslit un nouveau prince Céha et réinstalia l'administration viétnamienne. Ces brillantes champagnes au Sud et; hers je mo.en Mékong avaient étendu Les frontiéres du Dai Viii et rehaussé son prestige dans route l'Asie d u Sud-Est. Les principautés sames, je Lao Qua et les iribus montagnardes entre je Yunnan et la Birmanie Iui otfraient Ie tribune. Des ambassadeurs de Java se présentaient Q la

our de Ding-kinh.

Cette loire ne survéeut pas al Le Tllénh iéng. Ses s11cees~ sours passérent dro p rapidement sur Ie trine pour assurer la eontinuite de son oeuvre, Apr's TLie~t6ng, la dynastic ne comprise plus que des souverains sans énergie et déhauehés dent Pimpuissanee avrit je vote aux luttes seigneuriales.

IV.

-- L'USURPAT1ON

DES MAC.

La monarchic absolve présenie des caraciéres diiférenis de nature en. Asie orientals et Dans l'Occident de I'Eu1°0pe. I i (55) Ibid, XIII, 231). - Cuong-mae, XXIII, 2919(56) Toézn-thu, XII, 421).

1 I

1

232

HISTOIRE

DU

VIET-NAM

1'Empe1'eur est fits du Ciel, 11 en a regu manda (fhién-ménh) pour gouverner je people en due de son Bonheur. It a mission de maintenir Fordre social, aspect ter;-es'tre de l'ord1~e unit . v e r s e , S'il ne 1'e1np1i.t pas so fonetion, n

et laisse la prospérité s'éloigner, it pend

be

. Khoan comprise Pallusion et partit pour je Thanh-héa se mettle au service de la dynastic restaurée. Des lots, je pays se divisa en deus royaumes : Les Le au sud d u Thanh-héa, les Mac au nord du S6n~na;m (1545), Mac Phuc Hai qui avail succédé in son pure Dang Doanh

mourn en 1546, laissani je trine 5 son His PhUc Nguyen.

It fut suivi per apres par Le Trans-téng qui eut pour successeur Trunk-iéng. Celui-ci rnourut sans postérité en 1556. Trinh Kier, détenteur de yous les pouvoirs, réva du trine. Mais it hésiiait. On dit que dans cette eirconstanee, it envoys un de ses offieiers consulter Nguyen Birth Khiém. Sans répondre, je maitre se tourney vers un serviteur et lui dit : > II fit ensuite balayer la pagode et allurer les baguetles d'eneens pour ses p r i e r s et recommanda au bouillon : arena un renouvellement de la proscription. L'applicaiion Cn rests cependant modérée. Au debut xvII" siécle, Ie success constan't du christianize, Parrivée d'une ilotie de g_g.g_rre .2_Manille je refus des Espagnols de signer un traits d¢ commerce avec je Jupon provoquéreni de la part de Tokugawa Ieyas_u des mesures rigoureuses entre 1612 et 1614. La mission du Jap of Tut **Jr` Jineu pres anéantiew. C'est 8 ce moment que les marchands portugal qui faisaient du commerce au Dai Viet attirerenl 1'attention des Supérieurs ... . . .

.

(97) H. CHAPPOULIE, Home of les missions d'Indochine au xvIi* siécle, Paris, 1943, I, 42 ss. (98) Ce navire Espagnol avail fait naufrage dans la Mer InirieureLe pilots conduit at Yedo se targlla d'étre s u e t du roi d'Espagne, je

plus puissant monarque de la terre.

Q

-

Comment a-t-il pu s'emparer

de tent de pays 'P lui demands-t-on. Par la religion et les a r m s . Nos prétres préparent Les votes en convertissant les peoples au christianisme ; c'est . ensuite un jeu pour nous de les soumettre a` 1'Espaone D - Auparavant je dominican Juan de Cobo, envoys comme ambassadeur par Marcille :Er Hideyoshi, avail complaisamment montré du doigt sur one mappemoude tons les Etats font s'enorg11ei11issaient les titles du roi d'Espagne. (99) G. B. SANSOM, Japan .' A short cultural history, London, Cresset Press, 1952; Japan and the Western World. ibid. 1950.

20

290

HISTOIRE

DU

VIET-NAM

de Macao sur les possibilités d'évangélisation en ce pays. Le 18 j a v i e r 1615 débarquent a Tourane je Génois Buzomi et je Portugais Carvalhom. I s fondenia Faifola mission de Cochinchine qui, au déhut, comprend sur tout des jésuites portugal et italiens. Christoforo Berri, arrive en 1618, est l'auteur de la premiere relation imprimée sur je pays. It fait grand éloge de la richesse du pays et des qualités de ses habitants (1 supé:rieurs aux Chinois par l'esprit et je courage », de lour gentilIesse naturelle et de lour hospitality : @ Et, de so nature, le Cochinchinois est plus actable et plus courtois dans sa bacon de trailer les Européens, bien qu'il a t one haute opinion de so valeur personnelle ; it pense que se laisser a l e r a la colere est chose dégradante_ Alors que routes les autres nations de l'Orient, retardant les Européens c o m e gens profanes, Les ent naturellement en abomination, et que, lorsque nous entrons pour la premiere fois en quelque enflroit de eur terre, i s s'empressent de fair, en Cochinchine, e'est tout je contraire, i s nous aecostent en Soule, nous font mille questions, nous invitent a manger avec eux, et en usenet, en soiree, avec routes sortes de conrtoisie, d e familiarity et de grande eivilité... A ealise de cette gentillesse naturelle, de cette faeilité des eoutumes, provient one parfaits union d'arne entr'ellx, i s se traitent familiérement, c o m e S'ils étaient f i r e s et d'une meme lnaison, meme Avant de s'étre VHS on eonnus... >>101. Le sueees de la mission eneouragea les supérieurs . s u i t e s 8 étendre lour propagande hers je Nord. I s y envoyerent Baldinotti en 1626. A la suite de son rapports, la creation d'une mission d u Tonkin fut déeidée. On ehoisit pour cette tae he l'Avignonnais Alexandre de Rhodes qui s'était signals depuis . It se renson arrivée par ses aptitudes a la. langue du pays" ' dit en 1627 chez Trinh Trans

a

qui it of frit one horlege

a

roue avec un poudrier et un beau l i r e de mathématiques fort bien doré. A la fin de 1629, it avail haptisé 6.700 person's, parmi Iesquelles plusieurs princesses de la your104*. Mais it se produisit is les memes réaetions qu'en Chine li au Japan. Le gouvernement s'inquiéta de coir la religion not belle Wagner Ies membres des plus nobles families, et les convertis reseter 'es doctrines et les rites qui forinaient la base de (100) E. LOUVET, l a (101) Les Eumpéens

Cocflirzchfne religfeuse, Paris, 1885. qui on! ml Le Vieux He,és Crz'stoToro

Borrow, BAVH,

juiII.~déc. 1931, 308, Relation Eubliée 51 Home en 1631. (102) Publié 51 Home en 16' 9. BEFEO. III. 1903, 71-78. (103) A. de Rhodes tait Ne 51 Avignon en 1591. La ville dépendait alors do Page. Elle Ne sera réunie £1 la France qu'en 1791. (104) A. de RHODES, Divers voyages et missions, Paris, 1653, 95.

LA

succEssIon

DU NORD ET DU SUD

291

la soeiété. Or, route la structure social et politique du Dai Viet reposait sur les concepts malraux du eonfucianisme, je c u t e des ancétres dans la Camille et je cults imperial dans I'Etat. C'étaii one regalion totals de Théritage traditionnel qu'apportait je ehristianisme. Non settlement l'attaehement des chrétiens e lour for Femportait sur lour piété filial et lour lidélité au prince, mais encore lour union entre e x et leur ohéissance aveugle £1 des directeurs strangers pouvaient donner naissance e un part dangereux. Le gouvernement devait redouter je reversement de I'ordre établi et Pintrusion d'un stat politique nouveau qu'appuieraient pert-etre les canons

de l'Occident, comme je montrait Phistoire de l'Inde et de 1'Indonésie. Das 1630, Alexandre de Rhodes f u t expulse par les Trinh. La our des Nguyen rendit égaleznent des edits d e prohibition. En fait, les missionnaires eontinuaient d'étre tolérés £1 cause des profits que les Seigneurs tiraient du commerce et des fournitures d'armes de Macao. La persecution serait toujours sporadique. Rhodes, réfugié é Macao, revint plusieurs fois dans Ie Sud entre 1640 et 1645, date de son hannissement déiinitif. Ses supérieurs je tirenl alors r e n t e r en Europe akin d'y demander des missionnaires et des évéques airs qu'une aide mate. rielie. Or, depuis je debut du siécle, un facteur politique nouveau tait intervenu : l'essor des Pays-Bas protestants qui s'emparent en 1641 de Malacca et ravishment au Portugal la maurise des routes hers la Chine et je Japan. Devant je déciin de Lishonne, la papauté ne p u t plus raisonnablernent espérer 1'évan» fgélisation de l'Asie par je soul patronage portugal. La congrégation de la Propagande, fondle en 1622, s'atteIle 8 Bette take en m i n e temps qL1'eHe entreprend d e lutter centre les bus et les désordres des missions.- Elle nomine en 1636 je premier

vicaire apostolique aux Indes Orientates, c'est-a-dire un évéque qui est son agent direct, soustrait é, route intervention du pouvoir civil de Goa105*.

C'est 8 ce moment qu'Alexandre de Rhodes arrive a Rome (1649). It présente 51 la Propagallde un plan d'étahlissement au Dai Viet d'un épiscopat dégagé du patronage portugal. no, tae he de eréation d'un clergy indigene dans l'intérét mime de la for chrétienne serait confine 8 des évéques, non pas titu laires, mais nommés in paribus fnfidelium fin de manager an susceptihilités du I of du Portugal. Pendant les tongues négoeiations qui lglluursuivent 8 Rome, Les presses de la (105) H.

CHAPPOULIE,

o. c., 7.1 ss.

292

HISTOIRE

DU

VIET-NAM

Propagande imprimeni les premiers ouvrages de Rhodes • one Relazione de'feliei success della fed net rcgno di Turn chino (1650), un catéehisme en latin et en viétnamien2~', et surtout un Dictionary-fum annumificzzm, lusifanum et lafinum (1651). Pour la premiere fois Palphahet 1a'tin est employs

syslématiquement pour rendre les sons viéiinamiens. Celtlie date marque les debuts oficiels du quécengu. Cette remarquable eréation avail été préparée par I s travaux de missionnaires italiens et surtout portugais dent la langue était la plus usitée dans les rapports entre Viétnarniens et tons Européens sans distinction. Gaspar de Amoral et Antoine de Barbosa avaient rédigé, Pun un dictionnaire viétnamien~po1'tugais, l'a.\1tre un dielionnaire portugais-viétnamien, mais Alexandre de Rhodes eut je mérite de parfaire la transcription. L'invention procédait en premier lieu d'un but de propaganda 1'eli;;ieuse. Le grand obstacle a la diffusion du

ehristianisme provenait en eEet de 1'unive1-selle education confucéenne. Pour atteindre l'esprit des masses, les missionnaires devaient s'attaquer a la culture ehinoise et aux idéogrammes qui la représentaient. I s s'eEorcérent de donner a la population je mo.en de SQ passer de 1'ée1'iture dominate et i s y parvinrent en imaginant ee systéme de transcription du viétnamien é 1'a.ide de Yalphahet latin, aceompagné de signes diacritiques pour rendre les différents ions. Les convertis qui utilisaient Ie qu6c-nga ne lisaient plus je chinois dans lequel étaient toujours rédigés les a c t s publics et la majeure pantie de la liitérature. On volt par 1:81 la portée politique de Pévénement qui contribute 3 faire pendant longteinps des catholiques viétnamiens un group séparé de la eommunauté rationale. Cependanl, impatienté par les lenteurs prudentes de Home face aux protestations portugaises, Alexandre de Rhodes se rendit a Paris en vue de recruter des prétres pour Les missions

indoehinoises. C'était je temps of1 la polilique frangaise com-

mengait a subir l'attraclion de la mer. Rhodes suscila in sympathie de l'a1'istocratie et de l'Eglise de France qui adressa des appels 8 Rome. It out pourtant repar];ir pour so nouvelle mission de Perse sans avoir obtenu satisfaction. It mourut 8 Ispahan en 1660. Mais ses effortS ahoutissaient enif.. La noblesse frangaise ayani souserit les fonds néeessaires é. 1'entretien des évéchés, Home momma en 1658 deus vicaires apostoliques frangais, Francois Pally el Lambert de la Motto. L'expansion maritime devait suivre Pévangélisation. La (106) Tm-aduit Dans CHAPPOULIE, o. c. II, Paris. Blond et Gay, 1947, 147 sq.

LA

sEcEssion

293

DU NORD ET DU' SUD

puissance eompagnie du Saint Sacrement projetait la foundation d'une > Chink répondit : 4.< Le Nord a un empereur, mais aussi un chu'a. Voila je bouleversement trout del'histoire. Quoique les Trinh prétendent servir les Le, en fait, i s les oppriment, je pays n'est pas avec eux. Si jusqu'ici personne ne s'est levy pour la cause- des Le, c'était uniquement par impuissance. Faites-le aujourd'hui et Tempire marcher (19) List-truyén, XXX, 18-19. -- Cuong-muc, XLVI, 16. (20) Le Nord, c'est-£1-dire Ie domains des T1-inh, L i s t - f r u y é r , XXX, 19 h.,

1. 1-

304

HISTOIRE

DU

VIET-NAM

sur vos pas. >) Hué, déjla eonvaineu, i t one derriere objection ; 4 J'ai regu 1'o1°dre de con.q11érir Ie Thuén-héa et non je Bac-1121. Je craig de commettre one fauve lourde. )) Chief dit : Dans 1'ap1'és-midi du 7 selon

so promise, it en.l1'ait dans Thing-long. Ses généraux pour-

suivirent l'ennemi jusqu'£1 la p o r e Nam-quan. Devant l'arrivée des Try-sén, les Chinois de la frontiére pris de panique déserterent en hate lemurs foyers, et < de Lang-son £1 plusieurs cen-

taines de ly au nord, on n'entenrlit pas one void humane ». Soon Che-yi avail abandonné dans la p1°écipitaltion de la fuite son sceau de eommandement airs des documents secrets portent les instructions de K'ien-long en due de 1'établissement du protectoraft chinos. Malgré so défaite, la Chine restail; redoutable. Quant-trung, dent la. victoir sur 1'envahisseur avail assis la légitimité du pouvoir, comprenait que je pays avail hesoin de pair. Une Iettre eontenant des off res en ee sens fut rédigée par Ngfm Thi Nhziln et p o r t e El Pétain. Puts, apart restauré Fadministration du Bac-hh, je souverain retourna dans Ie Sud.

we

L'empe1'eur K'ien-long, furieux de son échec, avail destitute F01\ Wang-ngan (Ph1'1e Khang-2111), avec ordure de concentrer a 1a frontiére les troupes

Soon Che-yi et norm é so place

des neut provinces méridionales". Mais la guerre ne tentait nullement je nouveau gouverneur des Deus Kouang instruit par.I'expérienee de son prédéeesseur, et les T=8y-sen de eur cété ne négligérent mien pour je Wagner 8 lour cause. Lorsque Palllbassade de Quant-trung arrive, c h a r g e de presents, £1 Pékin, les avis du part de la pair prévalurent. K'ien-long je

reconnect c o m e An-nam quae-vUéng et Pinvita a so our. Mais je prince n'y envoys l'année suivante (1790) que son soavec de grands honneurs dans la residence sie qui f u t recu a ' impériale de Je-hol. Quant a Le Cl1iéu~th6ng, it devait mourner (25) List truyén, chink bien, XXX, 34. (26)

HEYEBIA,

o. c.

-

List-trugén, ibid., 35 a-

LA

RECONSTITUTION

DE

L'UN1TE

309

dans 1'exi1 de Pétain, mind par je chagrin et la maladie, en 1793. Ses cendres et cellos de l'impéralrice seront ramenées au Viéi Nam en 1804 et en.sevelies au Thanh-héa, terre d'origille de ses aieux". La domination des Téy»~s6n y pour tent n'éLait pas encore assurée. Aprésla défaiie ehinoise, les Lé n'avaient pas désarmé. Le prince Day Chi, frére de Chiéu-'th6ng, menu la résistance dans la region montagneuse de Bao-lac (Tuyén quant) pendant plus d'un an. 11 entry en contact; avec les Lao de Vieng Chan et du Tran-ninh en vue d'attaquer je Nghé-an. En 1790, je général Tran Quant Diéu, la té1;e de 5.000 hom-

a

II1eS, soumilt, an hours d'une rapide ct brillanle campagne, les

prineipautés montagnardes de 1'Ouest et poursuivit je roi de Vieng Chan jusqu'a la frontiers siamese. 11 se retourna ensuite centre Bao-lac. Duy Chi fut pris et mis a mori. Dans Ie delta, 0111 les partiSans des Le s'étaient soulevés 8 Bae-uinh et 8 Yan-thé, la pacification fut regalement terminate cette année".

L'loeuflre de Quant-tr-ang. Maitre incontesté du Dai Viél de la frontiére de Chine au col des Nuages, Quant trunk eommenga aussitéi la reconstruction rationale. Un court espace de temps lui é;tait impart : it ne devait régner que cinq ans. II ordonna 1'éreelion d'une nouvelle eapitale au Nghé-an, centre du Toyaume, Phriénghodng trung-d"6 (( Capitals du Phénix >>, mais n'euI pas je temps d'y resider. Le Thuén-héa relevait directement de 1a cour de Phi-xuén. Le B8c-hi étaii divisé en treize provinces on fnéin, gouvernées chaeune par un fzwin-fhzz. militate assists d'un hiép=tr~zin civil. Chaque province eomprenait plusieurs phu subdivisés en hzzyén qui avaient 2 lour tote un fonelionnaire militate plrfin-sudt et un foncjjonnaire civil pa=én-fri. Une nouvelle hiérarchie de mandarins se créa oil. pour la premiere fois les militaires avaient je pas sur les evils. L'Eta1: de Quang-trung, fonds par les arms, restart d'allure militate. Le probléme je plus urgent, consistait 5 relever Féconomie. La guerre avail disperse la. population de nombreux villages et provoqué l'abandon d'imlnenses étendues de terres. Des notables el; des Chinois avaient profits de Vinvasion mandchoue pour accaparer les b i n s des petits paysans. C'esl pourquoi, das 1789, Quang-lrung ordonne la refonte des registres fonI

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(27) Guano-muc, XLVII, 48 a. H U T B A N G , o- c., 267.

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310

HISTOIRE

DU

VIET-NAM

ciers. L'imp6t frappe les riziéres eommunales i i un moindre taus, les riziéres privies, régarties-, les ones et Les autres, en trots categories. L'année suivante, ce fut au tour du regis?t1'e des inscrits. Arin de faire revenuer les l errants I Dans lours villages d'origine, it fut prescrit aux communes de n'accepter sur lours rules les résidants dost je séjour aurait dépassé trots ans. Elles devaient regalement, dans un délai fixe, meitre en culture les t e r r s laissées en fiche, sous pane d'une lourde amends. Erwin, Quant-trung s'intéressa au développement du commerce. It négocia avec les Ts'ing Pouverlure d'un compton

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a Nan-ning el de marches Lang-s6n29.

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la frontiers de Cao-hang et de

Dans je domains culture, it voulut forger un esprit national affranchi de l'influerlee chinoise .en substituanl je nom é la langue savant. Ce ful en n6m qu'on rédigea les actes publics, les réciiations des sacrifices, les proclamations mililaires. Aux concours, la troisiéme épreuve comports des compositions en hers et prose rylhmée en nom. Ngllyén Thiép commencer la traduclion des Classiques chinos, mais son rnuvre fut dispersée £1 la chute des TOy-sOns". La litl;ératu1°e de l'époque s'illustre de nomhreux nous. C'est d'abord 1'étonnante HE Xuén Hu'6ng dent la poésie révoldtionnaire romp violemment avec les cadres de la morale traditionnelle et jette £1 tons les vents ses aecenis passionnés et d'une ironic amore de femme inassouvie. La hardiesse de la pensée si serve par UI] langue d'une savour admirable, riche d'imagel, fréinissante de vie. La mélancolie de la princess Ngoc Han garde, au contraire, one exquise retenue mime dans les hers les plus déchirants que l i inspirent la mort de son éboux. De grands l e t t r s composent en num, tels Ngé Thi Noam, Pham Hi Is, auteur du Chink F u ngdm, Nguyen H1111 Chink, Nguyen Huy Lu'6ng qui

écrivit un Phu' du Lac de I'011est 8 Péloge des Try-sén et s'a{tira one éloquente réplique sur les memes rianes de Pham Thai, partisan des Le. Ce dernier est Vauleur du beau roman en vers S6 kink fin frank Dans lequel it pleure son amour malheureux pour la belle Trliéng Quynh Nhll. Quant-trung mantra one tolerance remarquable pour la prédieation calholique qui enregistra des progress. Quant au houddhisme, aprés je bref éclat de la renaissance des XVII" et XVII? siecles, son déclin avail repris. Si les pagodes prolifé129) Ibid, 308. (30) Home THUG TRAM, Quéc van do 1950.

-

I-IOANG XUAN HAD, La-son

Tdy-son, Saigon, Vinh Bao,

Fu -fu , Paris, Minh Tin, 1953.

(31) Nouvelles Ietfres éfiiffafltes des Missions de la Chine at des Ind's Orf cnfales, 214.

LA

RECONSTITUTION

DE

L'UNIT1§

311

raient, de nombreux bonzes, fort ignorants, ne faisaient qu'exploiter la erédulité publique. Le souverain essays de relever je niven du eulte en restreignant la construction des temples lascaux et en exigent des religieux one science et one vertex reeonnUes. Ceux qui ne remplissaient pas ces conditions furent forces de retourner a la vie lafique. Ces réformes montrent un esprit intelligent et réaliste.. Mais elles n'avaient, en général, qu'une portée limitée et Quang-

trung ne regna pas assess longtemps pour merer r D

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a bien un proI"

gralnme plus essentiel. Toutes les contradictions sociales que

son gouvernement n'avait pas so résoudre se joi8nirent pour précipiter la chute de sa Maison did ans acres so disparition. C'est en effet au souter des masses populates que je mouvement des Try-sOn avail did son rapids triomphe. Les pay-

1.

sans s'étaient levis dans Vimmense espoir de s'aff1°anchir de Yoppression que Ies seigneuries des Trinh et des Nguyen faisaient peser depuis des siécles sur lours terrs. Sous la banniére rouge de ces h o m e s sorts du people, i s aspiraient a one diminution des impOts et des corvées, au portage des riziéres concentrées entre les mains des nobles, mandarins et grands propriétaires, 8 la fin des lutes féodales. Mais les Try-sOn, one Rois au pouvoir, ngligérent CBS aspirations et ne réussirent qu'€1 fonder one nouvelle dynastic que mien, £1 part l'usage du nom, ne distinguait des précédentes. Non seulement je pays ne retrouva ni la pair Ni l'unité, mais les guerres civiles ne eessérent pas, sort au Nord, sort au Sud, et imposérent Q. la jeunesse de terribles saignées. La structure socials ne sufi aucune modification. Si Pancienne oligarchic fut remplacée partiellement par des h o m e s nouveaux, les masses ne vireo pas d'amélioration :EL lour sort. Quant aux marchands qui avaient finance l'insur1-ection, s'ils purent, au debut, éli-

miner la concurrence ehinoise de Faifo et de Cho»lon, la continuation des troubles puts la pert du Sud reconquis par Nguyen Anh entravaient considérablement je commerce et lour développement mime en want que class. Tandis que la déception les détournait pen al per des "BOy-sOn, la elasse des lettrés, menacée dans ses privileges par l'abandon des earacteres chinos, dent elle ne comprenait ni je sens ni la portée, cominenca, comme sous $6 Qui Ly. 11ne sourde opposition. Ainsi, dépourvus du support des couches soeiales les plus importantes, les T5§9-sOn perdirent lot route Racine dans la nation et soul je prestige des a r e s de Quant-trung conservait so dynastic. II taut accouter 51 ces causes internes de déclin la vivacity du légitilnisine Le dans je Nord et la menace que Nguyen Anh

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312

HISTOIBE

DU

VIET"NAM

faisal peser dans je Sud, oil it avail réoccupé Ie Gin~dinh depuis 1788. Est-ee pour éehapper al ces difficultés intérieures que Quangllrung congzutI le dessein grandiose d'une conquéte des deux Kouang akin de reconstituer Pantique royaume de Nam Viet ?"2. Déje., iI avail pris un certain hombre de mesures eN due d'édifier one force militaire redoutable. Le rccensement de 1790 :-wait eu pour hui esseniiel de dénombrer les jeunes gens mobilisahles. Cheque inscribe devait porter one carte d'identité (tin ball) indiquant son nom et son village £1 céié de son empreinlze digitals. Les contrevenants éiaient considérés comme en frallde et versus ipso facto Dans la 'tl'oupe, les chefs du village et du canton penis. Cote prescription Donna lieu, d'ai1leurs, 51 de nombreux abus. Les r6les achevés, on lever un soldat par trots inscrits. Uorganisation de 1'armée f u t unifiée el les soldats recur-ent un entrainment intensif. Des corsairs ehinois, émules de Koxingaw, pourchassés par les Mandchous, étaieni Venus demander refuge au Dai Viét. Quant-trung les utilisa pour aler infester les cites de Chine

méridionale. II donna regalement son appui Q la société secrete du Ciel et de la Terre qui, au nom des Ming, s'élait soulevée au Sseu-1ch'ouan. Erwin, en 1792, dans Pintention de sender la cour de Chine, it envoys one ambassador £1 Pétain demander pour lui la main d'une- princesse mandchoue et Ie retour au Dai Viet du Kouang-tong et du Kouang-si. La, nouvelle du décés du souverain parvini Si Pambassadeur dans la cepitale chinese et it étouffa Faifaire. La mort avail frappé Quant-Irung je 29 du septiéme mots. It n'avait que quarante ans". Sa femme, floe Hen je pleura dans one Oraison funébre et one Lamentation qui competent parmi les plus belles oeuvres de la literature. Son ills Quant Toan l i suceéda sous

je

t i l e de période de Canh-thinh. Com-

me it n'avait que did ans, son uncle, Ie premier ministre Bili Dae Tuyén, accapara tons les pouvoirs. Ses exactions suseitérent je méconlzentement général et hientét la cour se divisa en factions rivales. Dans je Sud, Nguyen Anh, appuyé sur la force naissante des propriétaires .fanciers et des comme;-gants du Gig-dinh, avail commence ses expédiiions saisonniéres et, g % 1

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(32) I..UONa. Due THIEP, in V f é f Nam .*ion-Ima so, Saigon, 1950, 102, découvrc en Quang-£1'unp.' des caractéres bonapartistes. (33) Koxinga, fameux corsairs chiuois. Au service des Ming, it lutta domination mandchoue je long des c6tes de Chine centre la méridionale et s'empa1'a on 1662 de Formosa, alors occupée par Les I-Iollandais. Son royaulue Dura iusqu'czl 1683, date 5 laquelle in fut annexe £1 1'e1npire c h i n o s par K and-hi. (34) I-IOA-BANG, o. c. - I-I. X. HAN, La-son F u -t u .

I

LA

RECONSTITUTION

DE

L'Un1T1-2

313

en 1801, it entrait al Phi-xuén. L'.oeuvre d u faros ne l i sur-

vécut pas. IV.

-

NGUYEN ANH UNIFIE LE WET NAM

Nous avon quite Nguyén Anh au moment oil, de nouveau fugitive aprés je désastre de My-tho, it s'étaii réfugié 11 Bangkok -avec route so famille. La discords entre les '1`§y-s6n l i permit de 1'e11t1'e1' au Gia-dinh et d'enlreprendrc la reconquéie de ses stats. La guerre, longue et sanglante, eoupée de success et de reculs, allait durer quire ans Avant de se ' t e r r i e r en 1802 par je iriomphe des Nguyen it Purification complete du Viet Nam. Ngzxyén Anh recouvre Ie Gia-dlinh. Bangkok, dans la 'Vie even-tureuse

d"e 'Nguyén Anh, n'était

qll'uhe eseale, un abri 01:1 it pouvaii attendre son h e r e avec la poignée de fiddles attachés A son destin. It se Hxa. aux environs de la capitals siamoise et répartit je travail entre ses compagnons. Les u s , form's en d6n-dién, cultivaient la Terre pour assurer la subsistence de la communauté, d'autres consiruisaient des navires dans les lots do la baic, tandis qu'un certain nombre reniraient clandestinement au Giadinh pour refuter des partisans. Grace £1 so petite troupe commahdée par Le Van Quan" et Nguyen Van Thanh", it put aider activement Ie Siam dans so l u t e centre 1'invasion birmane de 1786 et donner la chasse aux pirates malais qui infestaient te littoral. Au debut de 1787, it rebut one ofT re de concours de Goa : les Portugais mettaient a so disposition 56 navires pour 1'aider 8 reconquérir son patrimoine. Mais cette demarche méeontenta je roi de Siam done it venait d'élllder les propositions, et it out remereier 1'envoyé. Cependant, les 'Day-sOn s'étaient partagé Ie pays,mais la discords n'avait pas tardy a relater entre e x . Nguyen I-Iué vint assiéger Qui-nhén. Nhae rapper one pantie des garrisons du Gia-dinh pour défendre so capitale. L'instant était propice. Une révolte souleva Bien-hOa et se propagea Dans je pays. Nguyen Anh, avert de ces mouvements, résolut de rentrer au Gia-dinh. II ne voulait plus demander aux Siamois je secours d'un corps expéditionnaire, difficile 8 contenir dans (35) L f é f truyén, chink bijou, XXVII s 1. (36) Ibid. XXI. -- LE VAN PHUG, La vie et la mort du maréchal Nguyen Van Thing, BSEI, 1941, no 1, 33.

314

HISTOIHE

DU

VIET-NAM

ses dépradations et adieux é la population.. 11 ne p a r a done pas de ses projets au roi akin de prévenir les empéchemenis on les diffieultés qu'il pourrait mettle en avant. Ayant simplement laissé one Ietire qui expliquait son dépari, it s'embarqua nuitammenlt et fit voile hers I~I€1-tién (aoilt 1787). II déoosa sa

Camille dans File de Phli-quOc et ain't établir son camp at Longxllyén". Son armée grossii hientOt de volontaires, d'ofiiciers TéysOn rallies comme Nguyén Van 'I'r1i6ng, et de pirates ehinois. Ses success furent d'abord rapids. Nguyén Lu, roi de Gia~dinh, s'enfuit .é Qui-nhén oil it rollout. Mais Pham Van Sum contreaitaqua avec vigueur et je prince, batty, out se replier al Mytho. Le ralliemeni d'un chef habile de GO-cOng, Vo Thanh", et la Ievée de mercenaires cambodgiens l i perrnirent de recons-

tituer ses troupes et de s'emparer de Gia-dinh ( 7 septembre 1788). Van Sem, bloqué 5 Ba-thac, se rendit au déhui de 1789.

Nguyen Anh ful, des lots, maitre du Gia-dinh. 11 marque un temps d'arrét fin d'organiser je pays, plateforme pour la continuation de so latte eon'tre les 'Day-s6n. Ses

premieres mesllres eurent pour objet je recensement de la population et des t e r r s , ressources essentielles de route guerre. La réglementation des Lé fut appliqués dans l'étab1issement des r6les et la fixation de l'imp61. Pour mettle en valeur de nouvelles terres airs que les étendues abandonnées par suite des troubles, it fut créé n office d'encou1-agement in l'agriculture (dion turn guan), compose d e douze grands eon mis parmi lesquels Trinh Hopi DUcas, Lé Quang Dinh" et Ngo TOng ChL1."* Tour les_habi{a11L1, soldats, indigents, étaient astreints au travail des champs, on sino incorporés d'oflice Dans l'armée active. Au moment de la récolte, je cultivateur de plane devait liver 100 throng (1 thing valait 42 bols) de paddy, je cultivator de montagne 70 thong. L'acquittement -de cet impOt exonéraii je militaire du service pour un an et je simple inscribe de la corvée pour la mime période. L'of1'ice allouait a chaque colon. one superficie déterminée, airs que des charrues et des buftles qu'il payait en grain aprés la moisson. On eonstitua regalement des colonies militaires (d6n~dién) destinies au défrichement des foréts et des montagnes, e' dent

-

(37) Thuc-lac, III, 1-15, Goa-dinh, AUBARET, 58-60. (38) Biographie dans Lféf-trrzgén, VI, 1-18. H. COSSERAT et HE DAG HAM, Les qrrmde0 figures de Fhistoire d'Annam : VO Tanh, BAVH, 1923, 1923, 229-252. (39) Biographie dans Liélt-truyén, XI, 3-12. Auteur du Gig-dinh C-'h6nq Chi.

(40) Ibid. XI, 1~3. (41) zbid, VI, 18-20.

-

LA

HECONSTITUTION

DE

L'Unr'r1's

315

Le produit fut versa dans un magasin special. Tour functionnaire civil et militate avail 1'ohligati.on de recruter des compagnies de colons militaires et de four fir 6 hoc" de paddy par an. Les simples habitants qui réussissaient 51 grouper plus de did colons étaient récompensés du grade de chef de camp et dispenses de la eorvée. Cette oeuvre remarquable- de rise en valeur du Gia-dinh par Nguyén Anh suivant la tradition des Sci-gneurs du Sud, lui pcrmettra, par Pallgmentation de la population et des ressou ices, de merer a bien la longue lute centre les Try-sOn.. Du point de vue administration, je Gia-dinh fut divisé en quatre provinces : Phién-t1'.:'in, Tran-bién, Tran-vinh et Tran-dinh. Les fonctionnaires civils el militaires délihéraient cote a cite dans des bureau commons (so ring-déng). La justice fut réglementée et la hiérarchie judieiaire fixée sur je models des I . Le premier coneours littéraire s'ouvrit en 1791 et donna douze lauréats. Le jeu et la sorcellerie furent interdits. Mais c'est l'armée qui naturellement occupa tons les sons du prince. II la data d'une organisation moderns en `faisant fondue des canons de champagne, construire des jonques de guerre el deux navies de type européen, je Huynhlong et je Xfch-nhan. Macao lui envoys 20.000 pistolets, 2.000 fusils et 2.000 belles. It achetait aux bateaux strangers lours I'v eargaisons de marehandises pouvant servir é la fabrication d'armes et de munitions, tells que fer, cuivre, plumb, soufre, et les autorisait en échange 8 emporter one quantity proportionnelle de riz et de Sucre. C'est a eetle époque qu'il rebut Ie concours frangznis apporté par Pévéque d'Ad1'an qui, anni échoué dans so mission officielle, revenait avec Le prince Canh. Patti de Pondichéry en. juillet 1786, Pigneau de :Béhaine avail débarqué a Lorient en février de 1'année suivante. Tandis que je prince Canh faisal sensation 8 la our de Louis XVI

et dans les salons de la capiiale, l'évéque négoeiait avec

je

ministre des Affaires Etrangéres Montmorin un traits d'allianee offensive et defensive qui fut signs je 28 novembre 178743. Le roi de France s'engageaii 8 seconder les efforts de Nguyen Anh pour renter en possession de ses Etats et > (Hocii nam khufu) qui raconte avec emotion 1'oeuwe de la Maison des Nguyen, la révolte des Try-sén et enfin les regrets du people accablé de requisitions iI n corvées par ses nouveaux mai'l1'es48. Du Thuén-héa je p o r e se propagea j11sq11'au Gin-dinh et Nguyén Anh je fit chanter deviant ses soldats qui ple111'é1'e11t. II exciter lour courage en Eleur entrant la défaite finale des Tiny-Sén puisque la void du people s'étail prononcée. (46) Thuc-Iuc, -vI, 1. of) Ibid v, 19. (48) Lfélt truyén, Nan bien, vl, 22.

Thuc Luc, clliuh bien, II, 3 a.

up

318

HISTOIRE

DU

VIET-NAM

Au iroisiéme mots de 1792, je prince, avert des préparatifs de Qui-nhén en vue d'une expedition vers je sud, devanga 1'e.nnemi. Sa lotte portée par la mousse d'été pénétra audacieusement dans je port de 'I`hi»nai et y détruisil les jonques rassemblées par Nguyén Nhae. Apr's ce hard coup de main, Elle rentra é Gia-dinh. C'est é. Yautolnne suivant que mourut Quant-trung dans la force de 1'il1ge. La disparition de ce grand m e r e r d'hommes, 21 qui suceédaij; un enfant de did ans, Cash-thinh, devaii influer sur je cours des événements. En 1793, la lotte de Nguyen Anh, qu'il conduisait en personne, occupa Nha.-trang, Diémkhénh (Khénh-hba), Birth-khang et Phli~yén. Pendan'.t ce temps, Ten That I°I6i4° avec l'armée de Terre s'elnparait de Birth-ihuén. La junction opérée, les Nguyen vinrent mettle je siege deviant Qui-nhén. Nhac demands des secours é Ph\.'1-xuén qui envoys 18.000 hombres, 80 éléphants et 30 jonques de guerre. L'importanee de cette armée et Ie reversement de la mousse contraignirent je prince é lever je siege. 11 confine h ses généraux je s o n de défendre Dion-khzinh et Birth-thuén et retourna £1 Gig-dinh. Les troupes de Canh-thinh pénétrérent dans Qui-nhén et s'y étabiirent en mattresses. Nguyen Nhac, dépouillé de ses trésors, en m o u l t de rage. Au nom du j u n e emperor, je regent Bui Dac Tuyén s'empressa d'annexer je territoirc. II ne lassa au fits de Nhac, Nguyén Bao, qu'une petite cour avec Ie title de due et les revenus d'un huyén. La lutte allait désormais se réduire 5 deux adversaires : Canh-thinh et Nguyén Anh. L'enjeu en était la resiauraiion de 1'unité viétnamienne sous un soul sceptre. L'élan acquis devant Qui-nhén encouraged les Try-sén Hz tenter de recouvrer les provinces méridionales. Au troisiéme mots de 1794, one armée réoecupa je Phli~yén et commenga je siege de Dior-khénh. Nguyén Anh partit avec so flot'te £1 son secours et disperse les forces adverses. Avec la venue de

la mousse d'hivel', it charges V6 Thanh de garden la citadelle et revint 5 Gia-dinh. Au dixiéme mots, Tran Quang Diéu rouvrit les hostilités. 11 se rendit maitre de la province cntiére. Tandis que Dion-khénh était invest -de routes parts, it poussa jusqu'au Binlrihuéln qui ful repris £1 son tour. A la. troisiéme lune de 1795, Nguyén Anh, laissant au prince Canh je gouvernement du Gia-dinh, fit voile vers Nha-trang. Cependant des 'troubles graves agitaient Phi-xuén of la rivalité des h a t s dignitaires avail tourney £1 la violence. Le (49) Liar t r u y é n , chink bien, IV, 3 h.

LA

RECONSTITUTION

D18

L'UNrTé

319

regent Blew' Dae Tujrén ful renversé par un complot de généet massacre avec tons ses partisans. Le jeune souverain n'avait pas osé protester. La nouvelle effraya T1*£m Quant, Diéu qui, abandonnanl je siege de Dior-khénh, revint en toute héle al la eapitale. It carnpa sur la rive droite de la Biviére: des Parfums, tandis que Vo Van Dung s'établissail sur la rivegauche. Un conflit arms semhlait al 1a ville d'éclater lorsque la diplomatic de Pham I-Iuy Is parviniz £1 récon.cilie1~ les géné-~ aux. Mais désormais les T.§y~s6n, affaiblis par les dissensions intestines, les defiances mutuelles et la jeunesse du souverain, perdirent 1'initiative des opéralions. Nguyen Anh vint aftzlquer Qui-nhOn pour la deuxiéme foil. en 1797. La ville étant fortement protégé, it. manta ravager Tourane et je Quant-nam. Mais ses vivre s'épuisaient , avec Le renvcrsement de la mousse, it ordonna Le retour5°. L'an.née suivante, Nguyen Bao, je fits de Nhae, opprimé, essays de se revolter et de passer aux Nguyen. 11 fut Pris et exécuté airs que je gouverneur du Quant-nam, Le Trunk, ref du responsahle. Quelque Temps aprés, Canh-thinh mit 8 mort un autre haut mandarin suspect. Ces meurtres successifs jetérent je discouragement dans .son camp et beaucoup d'officiers,. parry lesquels 1'habile Le Chit" Kendre de Lé Trung, ralliérent Le part adverse. Au printemps de 1798, Nguyén Anh envoys one ambassador a Bangkok demander son concours • un corps siamois se dirigerait par Ie pays Iao hers Ie Nghé-an pour se rahattre sur les. ' _ - m i m e attaquerait par je Sud. It fit partier d'autre part one mission en Chine en vue de sender les intentions des Ts'ing £1 Pégard des Try-sOn, souls reconnus par BHK. Au qua trié me mots, so flotte force I'entrée du port deThi-nai et débarque les troupes de Vo Thanh qui inves'l;issent" aussitOt Qui-nhén. Pendant ce temps, Nguyen Van Thanh par la vote de terre occupe je Phil-yén et rejoint les assiégeants. secours Ti-'xy-sOn sort disperses. Apr's quatre= mots do resistance, lm Ile épuisée eapitule (juillet 1799), Nguyen Anh changes son nom en celui de Birth~dinh, De Sci-gon 8 H8-tién, je parcours se faisal en sampan je long des affluents et des car aux du Mékong. La Route Mandarin étaii la route mime de la Marche hers je Sud du people viétnamien. II.

LA

POLITIQUE 12XTéN1EUBE DE

A HAVENEMENT

G1A~LONG

DE TU-BUG

Libres du c6té de la Chine oil depuis Kia-k'ing (1796-1820) la dynastic mandchoue tor bait en decca-dence, les Nguyen poursuivirent la poussée millionaire vers je Sud. A 1'Ouest, its

reprirent la politique des Trinh dans je bassist du mo.en Méamené sous l'influence viétnamienne Q la am du XVII" siecle. C'est qu'au dellél du grand fleur, la puissance siamoise en pleine expansion avail prof-ité des troubles des T=§1y~son pour étendre son emprise sur je royaume khmér et je Muong Lao. Mais one aulre menace, plus grave, apparaissait sur la mer. Les Puissances Occidentales en quite de débouchés pour lours industries s'efforg:aient d'ohtenir la signature de trait's de commerce et 1'0uverture officielle d'un certain Uolnhre de ports. Avant Ie milieu du siécle, la guerre de l'Opium plait Palarme dans tout 1'Asie orientals et, quelque temps plus tard, les premiers canons frangais tonnaient dans la bare de Tourane.

mi.

Les

refacions

avec Ie Cam-bodge.

Deus siécles de guerres civiles avaient fai.t du Cambodge un champ d'in'tervention pour les ambitions siamoises. Le royaume qui reconnaissait depuis 1658 la suzeraineté des Nguyén avail fait appel am mantes repris es 5 Phi-xuén qui ne lui avail jamaica marchandé son concours. Lorsque Le gouvernement des Seigneurs péricliia et les Try-sén se révoitérent, ina ln sum plus resister 1` la precision de son voisin de. l'ouest et oHlrit a celui-ci les flours d'01° et d'argent de la vassalité. En 1782, les Try-sén, In res ` avoir chasse' 'Nguyén 'Anh du Gia envahirent je Cambodge qu'ils occllpérent en

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334

HISTOIRE

DU

VIET-NAM

pantie. Le roi Neac Ang Eng (Nac One A n ) se réfugia au Siam. En 1794, proiitant de la butte qui opposait Nguyen Anh et les T8y-sOn, je prince, qui avail été couronné 8 Bangkok,

resift dans son pays avec un corps expédiiionnaire siamois. Pour prix de ee service, it reconnect la juridiction du Siam sur les provinces de Battamhang et d'Angkor, données en fief a la famille Bén. Son fits et successor And Chan (One Chan) envoys one ambassador 8 Gia-long Iorsque celui-ci q a

triomphé des Try-sOn. La restauration de la puissance viélnamienne Vinita en 1805 a reconnaitre de nouveau la suzeraineté des Nguyen. 11 est Arai que pour y faire équilibre, it Alla se faire couronner a Bangkok par je roi du Siam Tannie suivante. En 1807, one ambassador viétnamienne hint au Cam-

bodge conferer en grande pomps 1'inves'tiiure

a

And Chan

qui, d'és Ions, envoys régulierement je trout, tons les quatre ans, a la cour de Phi-xuan". Mais je roi avail rois fréres qui convoitaient je tOne. Le Siam, rnconieni de sa politique a l'é»gard du Viet Nam, fomenta one révolte au Carnbodge en 1810, et envoys in eontingeni: 8 Battarnbang .appuyer Nac One Nguyen. En 1812, les Siamois ` g tandis qu'Ang Chan se s'emparerent de Lovek et d'Oudons§, réfugiail £1 Gia-dinh. Devani la protestation vxétnamienne, je Siam dépécha one mission £1 Hut, porteuse d'une Iettre qui

we

affirmait son désintéressement : it n'avait agi pour réconcilier Ie roi et ses fréres et se déclarait préj; al rewirer ses trou. eroire, Donna Fordre au OUTver. es1°". Gin-lon g, fei go'rant d'y neut général du Gia-dinh, Le Van Dust, d'escorter, avec les envoy's siamois, je roi And Chan Dans ses Etats. Les Siamois retirement lours troupes de Battamhang. La citadelle de Phnom Penh anni été relevée par l'armée viétnamienne, And Chan y fixe so résidenee. Au huitiéme mots, Le Van Dust retourna £1 Gia.-dinh., laissant son lieuteNant Nguyen Van They en garnison avec 1.500 h o m e s pour proitéger j e Cambodge. Le Siam se dédomrnagea en occupant en 1814 les provinces de Stun-g Trend, Tonlé Repou et Mlu Prey1s. . Vingt ans plus tard, le s deus rivaux s'affrontérent de nouveau. En décembre 1833, je Siam £1 l'appel du rehelle Le Van Khoi, lance one waste >édilion par terre et par mer conlre je Viet Nam, Cinq corps d'armée, conduits par je céléhre Phys Bo devaient attaquer simultanément la fron'tiére du sud au I £1 I-1:21-tién, on Penh, Cam-16 (Quant-tri), Kam

m

--

(14) Dai

Nam h6f-dién so-lé, CXXXIV, I at sq. Gia d f n h , AUBARET, 121. (15) Ibfd, 126-127. (16) E. Avmo:~'1Is11, Le Cambodge, II, Paris, 1901, 218.

XXXL 6.

List-truyér,

DE

IJISOLEMENT

A

L'0UVERTUP,E

385

Keul (Cam-cét) et Trim-ninh. L'e1¥ort principal por'tait sur je Camhodge et je Sud-ViétltaI:l1, les autres forces n'ayant pour but que d'engager des actions de diversion. Minh-mang réagit avec vi-gueur. Le général Trlléng Minh Giant défaii les Siamois s11r la riviére C5-cang, t en un mots reconquiert He-tién et Ch-Qu-déc. 11 rentre 5 Phnom Penh et réinstalle And Chan sur Le trine. Aids par la resistance du people khmér, it continue so marche et enleve Pursat. Les Siamois fuieni en déroute, abandonnant d'innombrables quaniifés d'armes et de vivres. Cinq mots aprés lour entrée en champagne, les troupes viétnamiennes Ont partout refoulé Pennemi jusquel- son territoire (1834)". L'empereur ehargea 'Tri16n_g_ Mini Giant de rester al Phnom Penh pour proiégeg

Le

pays centre one nouvelle invasion. A

la fin de l'année, And Chan mourut sans descendant mole. Le -général voulut profiter de eette circonstance pour entreprendre Pannexion du Cambodge sous 1'autorité nominate de ia princesse And Mey, Lille du roi défunt. Le royaume devint la province de Tran-thy thénh, divisé en 32 phu et 2 hu§.tén. La politique d'assimilaition commence aussitOt nomination de fonetionnaii-es civils et militaires, ouveriure d'écoles viétnamiennes, contrOls du commerce, cadastre des ierres, levéed'imp6ts sur les inscrits, I s riziéres, les harques et les produits lascaux. Mais les bus auxquels se livrérent les mandarins, je transfer de la princess Ang Mey é Gia-dinh en résidence surveillée et je bannissernent de plusieurs nobles khmérs Dans je Nord-Viétnam dressérent je= Cambodge centre Penvahisseur. Le frére d'Ang Chan, And Duong (Ong DOn) p i t la tote de la resistance avec 1'aide du Siam, et menu one dur e guerilla. Apr's la Mort de Minh-mang, Thieu-hi, renongant au Tr.§n~t§y thigh, retire ses .troupe An-giang (1841). Cette brave tentative d'annexion du Cambodge, coiiteuse en homInes et -en materiel, se soldait airs par un éehee. Mais la décision de Thieu-tri était sage. La lutte continua centre les Siamois qu i avaient débarqué dans je Sud pour prater main forte A la rebellion de Liam Sem A Try-vinh. A la suite de plusieurs reneontres sanglantes, Pennemi eomplétement hattu chereha refuge en territoire camhodgien. Or, les exactions des troupes siamoises venues aider And Duong y avaient provoqué des movements populaires, et certain chefs Iirent appel au Viet-Nam. En 1845, les armies de Thieu-tri pénétrérent au Cambodge et s'emparérent de Phnom Penh, mais furent battues pros de Lovek. Un (17) Lief trzlyén, chink bien, XXXI, 10.

336

HISTOIRE

DU

VIET~NAM

iraité vito-siamois décida je reirait de routes Les forces éhrangéres du. pays, tandis qu'Ang Duong se reconuaissait vassal des deus souverains. Les droits du Siam sur Battalnbang, Angkor, Stung Trend, Tonlé Repou et M111 Prey étaient conjirmés. En 1847, And Duong rebut dans so capiiale 1'investiture du Viet Nam et du Siam18. .

Les relations avec je Laos. C'est hers In Muong Lao que I Siam, arrété au Cambodge, dirigea son eifori. Mais ses interventions brutales eurent i i . résultat de rijeter les prineipautés du mo.en Mékong Dans

E

camp

Eu -Via

Yam.

Le Siam avail proiié de la révolte des Télly-sén pour occu-

_

per Vieng Chan en 1778 : je Roi avail did reconnaiire la suze-

.raineté de Bangkok ; Ie P'ra Kao, Ie Bouddha d'émeraude, palladium du royaume, :wait erngorte' dans n capitals siamese oil in devint Vobjet d'un c u t e fervent. Loss des guerres de Nguyén Anh, Vieng Chan lui appor'ta plusieurs fois son concours, notammeni en 1799-1800 oil je Roi en personne se joignit aux troupes de Nguyén Van Thus pour attaquer je Nghé-an. A Favénement de Gia-Iong, Anon (Chiéu A-nO) envoys one ambassador l i présenier son h o m a g e . Le tribute, compose d'éléphants miles, de comes de rhinoceros, de defenses d'éléphants et de cannelle, sera renouvelé _tons les rois ans. A Bette époque, la Grande~Bretagne, ayant aehevé la con~ quite de Vlnde, cherchait al en assurer la couverture aux confins orientaux en mime temps qu'une vote d'accés at la Chine par la vallée de Irrawaddy. En 1826, elle forgajt la Birmanie £1 l i coder l'Assam, 1'Arakan et je Ténassérim, et;, encourage par yes gains, commenga d'exercer one precision diplomaliqlle sur je Siam. Mais les pourparlers furent 51 un moment rom-

pus et one escadre britannique rebut l'0rd1'e de se digger sur Bangkok. Chao Anon, informs de ces événements, c u t Finstant favorable pour secouer la suzeraine.té siamese, et ouvrii; Jes hostilités. Ses success fureni sans lendemain : hattu par Phya Bod if, it out se réfugier a Phu'-xuan pendant que les Siamois pénétraient a Vieng Chan et la saccageaient de fond en c o b l e . I s n'y laissérent, diron.t les chroniques lao, que > de Dine Tier-hoéng Q Le Chimu-thfmng (47 lives). A c6té de nomhreuses notes d'identification des perscinnages et des lieus, elle renferme des commentaires de Tri-ddc lui-méme. Plus considérahle que je Dai Viét so-Icy four-thu, elle se signals cependant par eertaines erreurs, involontaires ou non, certaiHBS emissions 011 certain silences au s u e t des dynasties antérieures aux Nguyen. La meilleure géographie viétnamienne, je Dai Nam n h é f fhéng c-hi (1865-1882)45, date regalement de T11-dtic. Elle clonne sur chaque province les renseignements les plus eomplets :

.

étendue, earactéres physiques, population et riziéres, monuments et grands h o m e s . II taut citer e n i f je grand répertoire des réglements administratifs Dai Nam héf-dién sri-Ié, termini en 1851. Out re yes recueils officiels, Pépoque Nguyen a Vu parailre plusieurs ouvrages imporiants de géographie et: d'histoire sous Minh-mang : Le Gin-dinh thing-chi de Trinh Holli Dio" je Bac-ihénh did-dri Chi par one équipe de lettrés group's auteur du gouverneur général du Bac-lhénh, Lé Chit, et surtout je Lich friéu f i n - c h iidug Ioai-chi (Monographies des insfitutions de tousles les dynasties) de Pham Huy Chu' (1821). Les 49 livres du Hién-chziéng sort répartis sous did rubriques : géographie (1»5)2 biographies d'Ilommes illustres (6-12), fonetions (13-19), rises (20-25), examen's (26-28), ressources de I'Etai (29-32), justice (33-38), armée (39-41), littéraiure (4245), relations avec la Chine (46»49). L'auteur a classy par matieres les acres législatifs qui Ont reggi Porganisalion politique et arlminisirative du Viet Nam des Dinh aux Lé postérieurs.

L'imp ortanee de so compilation sent £1 la masse énorme de documents, aujourd'hui disparus, qu'il a cites el utilisés". (44) La pantie préliminaire a été traduite en frangais par' A. I1453-Mp Les Annal's Impérfales de l'Annam. Paris, Leroux, 1889-94, et

GHELS.

par M. DLTBAND, Hanoi Publ. de PEFEO, 1950. (45) Traduit en qu6c~ng'u par PHAN KG BINH, DDTC, nouv. sherie, n" '701:57.

(46) Tr. G. ALTBAHET, Histofre et description de la Basso-Cochfnchine, Paris, 1863. Le traducteur a interverti je plan de 1'ouv1-age. La reduction en dates Hrégoriennes est constarnment erronée. (47} R. DELOUSTAL in a traduit la pantie VI sous Ie title ¢ Ressources frlnanciéres et économiques de l'Etat Dans 1'ancien Annam ) et la pantie VII, sous je title u. S pour je profane, Ie sortilege au huéen crane du site lui-méme : je Ciel tour a tour éclatant et voila, la douceur in collirles ]up pins sombres, l'horizon vaporer des montagnes assorties aux Iueurs du crepuscule et de I'aurore, les hameaux eaehés derriere les hates de bamboos composer one symphonic en demi-teintes oil chaque note suggere l'harmonie

nm

~l

t

et je reeueillement. Et cette Riviére des Parfums, done les eourhes indolences haignent les 'temples vétustes et les monuments envahis de mousse, n'est 18 que pour accouter encore un per de rave, h ,soil, lorsque milissent les sampans aux fines rameuses et que je vent apporte au voyageur je son de la Clo.. he d e Thief-Inu et Ie chant lointain d'un coq, verdant de ThelxUéng. Le Palais a été conslruit et rexnanié 8 plusieurs reprises par Gia-long et ses successeurs4", It comprend trots enceintes concentriques : Ie .Kfnhlilidnh > des ministéres et des administrations, je Ho(iI1.g~tlt'dnh réservée é la Camille impériale. Cet ensemble de palais, d e temples, de jardins, d'étangs a-mescalers, si dispose suivant un axe Nord-Ouest Sud-Est en accord avec l'ordre eosmique et huMan bisque tout y converge vers la Salle du Trine, centre de 1'UI1ivers. On pénétre dans la Ciié impériale par la Porte du Midi, s'est scrvi de la pantie IX, airs que du Dai Viélt fhéng-su de Lé Quo Dim pour écrire so ? Mais Ie monarque vivait is olé de son people par les hastes murailles de la Cité Interdite, et it ne connaissait ses labeurs et ses p e r e s qu'él Travers les yeux de so cour. Or, les mandarins, sort qu'ils voulussent, par iniérét, conserver tons les avaniages de lour situation, sort par hostility traditionnelle aux innovations que pouvait introduce Finfluence européenne, dissimulaienlz au souverain les realités rationales et la gravity de la rise des relations extérieures. Marne apres Voeeupation de la Coehinchine, meme pendant la guerre du Tonkin, i s refusaient les transformations, et c'esl lour orgueil aveugle Gussi bien que lour étroitesse de cues qui portent dans one large mesure la responsabilité de la chute du Viet Nam. La eonquete franeaise ne fut point en effei; one fatality, mais un hasard de l'histoire, puisque, 8 la mérne époque, je Jap of nodal el je Siam £1 pane pourvu d'une organisalion politique rudimentaire surer maintenir je prineipe de lour indépendanee et de lour intégrité.

V.

LA

F;ONQU1ETE FRANQAISE

La eonquéte du Viii Nam par la France entre Dans je cadre général de la 4( question d'Extréme~Orient ». A i r s Youverture d u marché ehinois par la guerre de 1'Opium, la premiere intervention frangaise sous Napoleon III aboutit £1

366

HISTOIRE

DU

Yoccupation de la Cochinchine

VIET~NAM

(1862-67) qui devaii four fir

u n point d'appui sur les routes mzlritimcs du Pacifique. La recherche d"Llne vote d'accés é la Chine amine ]:iien't6t la

main-mise sur

Cambodge et Les tentaizives militaires au oil la Mort de Tu'-dtkc ouyre one crise politique, la guerre de Jules Ferry impose Les deus trait's de Hué (1883-84) établissant je protectoral; frangais que la Chine reconnait au iraité de T'ien-tsin (1885). Ainsi la conquéte frangaise nu eifeciuée en plusieurs je

Tonkin (1872-82). Au moment

stapes, coz-respondan't

1

diH'érentes phases de développe-

ment du capitalism frangais et séparées par des > dues aux événements intérieurs. Si je gouvernement

y a jour un rule preponderant, Vexpansion a été regalement je fait d'initiatives individuelles, sort d'officiers abides d'aetion, sort de missionnaires désireux d'aequérir un royaume oriental it la chrétienté, C'est seulemeni al partir de 1880 que Vavénement du capitalisms de mono~ pole et je portage du monde en zones d'exploitation condui-

sent je gouvernement de Paris, sous Piniluence des milieus industries et financiers, I enlreprendre one politique eoloniale systématique.

-

. -

L'intervenTion francaise et la parte du Nam-kg. Jusqu'all milieu du XIX° siécle, je Viet Nam await so se défendre de lout contact avec les Puissances occidenlales. mais la guerre de l'Opium await montré lour déterillinalion de s'ouvrir au besoin par la force les march's de l'Asie orientale. Tu'-dUe, monlé sur je lréne en 1847, appliqué cependant one politique d'isolenlent rigoureux. It oppose. one fin de non-recevoir é toules les demandes d'ouverture de relations commerciales apporlées par les missions américaines, anglaises, espagnoles et frangaises, dent les navires venaient mouiller 51 Tourane, é Qui-nhOn et al Quant-yén_ Dans je meme temps, la proscription fut renouvelée al la suite d'une tentative de rebellion de son free HOng Bao" dent les partisans avaient fail des avarices aux missionnaires en vue d'un concours européen. Deus edits suceessifs, en 1848 et en 1851, ordonnerent lour rise £1 Mort et je hannissement des prétres viétnamiens. ;u 3 missionnaires continuerent ` pourtant de pénétrer au Viéii mais étaient réduits é se cacher dans les foréts et les montagnes. (70) Ce prince avail été écarté du trine par Thiéu-tri pour son inconduite. Apr's hadécouverte du complot, it fut. jets en prison et force s'cmpoisonner.

DE

L'Is0L.18mEn1'

A

IJOUVERTURE

367

L'avénement du Second Empire en 1852 marque one reprise de Pexpansion frangaise, Ce > assist 9. 1'essor d u capitalisms et £1 1'accroissement rapid de la pro-» duction industrielle qui exile de nouveaux déhouehés. Main c'est aussi un régime autoritaire e.t militate tenth par je prestige d'expéditions lointaines génératrices de victoires facile et de préhendes. Enfin Le souter eatholique dans so politiqueintérieure amine Napoiéon III al se poser en défenseur de 1'Egiise en Asie. Tout pousse Ie régime Sq Pexpansion colo~ n i l e que fend possible 1'alliance anglaise. C'es;t en function'

de la question chinoise qu'il envisage Celle du Viet Nam, destiné A four fir un poiui d'appui naval Solon 1'idée aulrefois demise par Guizot. Le meurtre de missionnaires franeais oil espagnol pa procurer je préiexle de 1'interventi.on. Apr's je bomhardement de Tourane par je Cati rat (1856) 71 , la mission Montigny arrive ii Hut pour demander laiiberté d'é°vangélisaltion et de commerce, l'étahlissement d'un eonsulai dans la capitals et d'un comptoir £1 Tourane. Elle échoue. Sous 1'influenee d'une > for née pour envisager un protectoral du pays", et d u part catholique anima par 1'ilnpératrice Eugénie, NapoIéon III decide Toccupation d'une base sur la cite viéinamienne qui constituerait un établissement territorial dans in genre de Hong-kong acquis par l 'Angleterre en 1842. L'esca._ m dre de Chine, endue disponible par la signature du traits deT'ieI1-tsin, est dirigée sur Tourane. L'Espagne, pour longer la mor.t de l'évéque Diaz, envois aussi un corps de iagals des Philippines7 a. Le lez- septembre 1858, I'aIniral Rigault de Genouilly s'empare du port, mais ne pert remonter la riviére' de I-Iué, Des escarmollches continuelles, la dysenteric et lecholéra déciment ses troupes. Ceriains missionnaires Gui conseillent d'attaquer_'le Tonkin oil, selon lours dires, les chréiiens n'attendraient que 18 venue des Frangais pour se soulever, et oil d'autre part se prepare one révolte des partisans des Genouilly préfére descendre vers la Cochinchine, gronier de Vampire W e gzonquéte plus facile. Porté par la 4

LI.

--

(71) H. Connlmn, La France et pa Cochinchine. La mission du Caff- La politique colonials do la France all debut du Second Empire, Leid'e. Brill. 1911. (72) DucnNmen, Un ministre trap oubliée : Chasselozrp-Laubaf, Paris 1932 172. ...... P. BOUDET, Chasseloup-Laubrzt et la politique colonials du II'~ Empure. BSEI 20 sem. 1947, 17-74 (73) SALLET, Champagne Franco-espagnole dz: Centre-Annam : Prfse de Tourane (1858-59), BAVH, XV, n° 3, juill.-sept. 1928, 171. Les ouvrages généraux sur la cunquéte do 1'Indochine sort cites dans la Bibliographic £1 la Hn du volume.

nat, 1852-1856, Paris, 1906.

.

368

HISTOIHE

DU

VIET-NAM

mousson d u Nord~esl, it détruit les forts de la riviére de Siligon et pénétre dans Gig-dinh je 17 février 1859. Apr's avoir fail; incendier tons les ma-gasins de riz et laser la ciiadelle, it remonte £1 Tourane, mais les négociations trained en 1011gueur et l'amiral, fatigue par je c l i n t , demand son rappel. Son successor, 1'an1iraI Page, apporte des propositions semblables :Et cellos de la mission Montigny rois ans plus i;6t. Aueun résultal n'est obtenu lorsquc la flotte frangaise d o t se rendre de nouveau en Chine pour participer avec les Briianniqucs at Pexpédiiion centre Pétain qui ahoutira au lraité du 25 octobre 1860. C'est s la Lin de cette campagne que je gouvernement de Paris envisage one installation durable en Cochinehine :IL la fois pour donner one satisfaction aux catholiques mécontenis de la question romaine et pour cooper court aux visées de Londres. snllicité par les commergants de Hong-kong et de Sin-gapour de s'étfLblir s Sci-gOn. C'est la politique conseillée

par Rigault de Genouilly et adoptee par je nouveau ministre de la marine, Chasseloup-Laubat : Sci-gOn pert devenir one

base utile £1 Pinfluence francaise en Extreme-Orient et mime un centre de commerce grace £1 la vote fluviale du Mékong qui perinettrait d'atteindre je marché ehinois. En février 1861. Pamiral Charter, revenant de Chine avec 70 hatiments et 3.500 h o m e s , emporte d'assaut les lignes de Kg-hOa défendues par je qénéral Nguyen Tri PhitOng. La ville de My-tho n ".r bombe en avril, puts successivement Bien-bOa, Ba-ria, et, en mars 1862, Vinh-long"=. Pendant ce temps, des troubles Ont éclats au Tonkin. La révolte est dirigée par un catholique, Ta Van Phung, qui avail été dans so jeunesse envoys par les inisionnaires faire des études a Vétranger, puts avail combattu dans les troupes de Charmer. Renvoyé au Tonkin, cet agent francais se fait passer pour un descendant des L6 et prend les armes. It troupe auteur de lui tons les éléments douteux (je chef de canton ._ __`0.

Vying) et appelle 8 son aide des bandes chinoises et des tribute Niing. Pour réprimer la réhellion, To-duc se résigne 8 accepter les conditions francaises. Le traits du 5 join 1862, signs par Pham Thanh Gian, cede 8 la France, avec Pile de Paulo Condone, les trots provinces de la Cochinchine orientals (Biénhoa, Gig-dinh, Dinh-tUOng) avec droit pour ses navies de commerce et de guerre de remonter je Mékong jusqu'au Cainbodge. De plus, je Viet Nam aecorde aux missions catholiques (74) L. PALLU DE

LA

en 1861, Paris, 1864.

BABRIERE, Hfstoire de l'expédit1°on de Cochinchine

.i

DE

L'1SOL;8MENT

A .L'0UVERTURE

369

la liberty d'évangélisation, reconnait aux Francais et aux Espagnols la liberié de commerce dans Les trots ports de Tourane, Ba-lat et Quant-yén, ne coder 1n s'engage 8 aucune pantie de son ierritoire a one puissance étrangere sans je consentement de la France. cette derriere clause se t r o v e en germ je systéme de protectoral". L'E];at ruins par la *guerre doll recourir a divers expédieUts Jinan @'H"I"!'!"i"!"l!or Findemnité de 4 millions (2.800.000 tails d'a1'gent) imposée par je traits. It accord aux Chinois

la femme de 1'opium dans les provisou

au nord dU Quant

minh a raison d'une redevanee do 302.200 ligatures Dar anil. 11 met en venue les deniers grades de mandarinat au prix de 1.000 ligatures pour je neuvieme degré iusg_u'8_ 10009 1§a-= ftures pour je sixiéme degré. Mais T _ _ . n'a traits avec les 4( Barhares >> que sous la conirainte des événements. Le Giadinh sent 8 son Coeur a plus d'un title : n'est-ce pas one Terre conquise et rise en valeur par la succession de ses ancétres dent beaucoup y Ont lours iomheaux, je pays natal de so Ill re, et enfln je Grenier de son empire ? Pendant que Nguyen Tri Phu'On-g, envoys dans Ie Nord, s'occupe de pacifier je delta, one ambassador conduits par Pham Thanh Gian se rend en join 1863 8 Paris et 8 Madrid pour négoeier la retrocession des rois provinces". La population d u Nam-ky oriental, refusant d'accepter la domination étrangere, avail protests avec énergie centre son connexion. Elle se assemble dans un waste movement qui slit pour chef TrUOng COng Dinh et adresse one supplique au Trine en due de continuer la 1utte,*r*'. Malgré les ordures de Hut qui pronounce so rlégradalion, je faro s ne depose pas les

a r e s . Le long des

¢

dix-huit champs de hotel du Gia-dinh ».

it ménera conlre let Frangais one guerilla sans merci Avant de

tomber 8 la tote de ses troupes au combat de Kiln-phUée (75) H. LE MAHCHANT HE TMGON, Le traits de 1862 entre la France, 1'Espag1ze et I'Annam, BAVH, 1918, 217-252.-- DAO THAI HANH, Plan Thanh Gian, ministre de l'Annam, ibid, 1915, 211-224. - NAM XUAN THO, Pham Thanh Gian Saigon, Thin Viét, 1949. ...... P. DAUDIN et LE" V A N Puvc, Plan

Thanh Gian et so Camille, BSEI, 1941,

11°

2.

(76) 1 ligature équivalait 51 1 franc de l'époque. Sous les précédcnts empereurs. it était interdit sous peirce de Mort d'introdllire Podium au Vial: Nam, exception f a t e de H8-tién :El cause de so population presquo enticement chinoise. (77) NGO DINH DUEM, NGUYEN DINH HIOE et THAN XUAN TOAN, L'ambas~ Sade de.Phan Thanh Gian (1863-64), BAVH, 1919, 161 ', 1921, 147 et 243.

--

A. DELVAUX, L'amIJassade de Phan Thanh Gian en 1863 d'aprés les documents frangnis, ibid, 1926, n° 1, 69. (78) Ll? THANH CANH, Notes pour servic d Fétabfissement du protec-

.forat frangrafs

en

Annal; (1847-63), ibid, 1937, no 4, 387-

25

370

HISTOIRE

DU

VIET-NAM

(1864). Mais les troupes de partisans, de la Plaine des Jones oh Thépqntiéi est devenu lour centre, ne eesseront pendant Lon-gtemps encore de hareeler les p o s t s franeais. L'amiraI Bernard, qui porter premier je title de > (1861-63), eherche $1 instituer un régime de protectoral d'apres Pexpérienee des Britanniques dans l'Inde et des Hollandais al Java, e'es§t-3-dire en eonflant l'administration Q des fonctionnaires viétnamiens sou s contr61e frangais_ Le depart des lettrés qui refusent de eoopérer amine Péiablissernent de Yadrninistration directe des 1862. Des ofiieiers n o r m s ) concentrent dans lemurs mains les pouvoirs administration, financier et judiciaire, et gouvernent suivant lour bon plaisir. Les inances sort alimentées par la femme des jeux et de Fopium., les patentes des debits de boisson, la take sur les barques de mer et divers autres inputs. Sous les amiraux sueeesseurs de Bonard, Fadministration reste militaire, mais on crée, en 1873, un College des Stagiaires pour former des adrninistrateurs. Les seuls eollaborateurs viétnamiens eontinuent d'éitre, selon un témoin, I'amiral Rieunier, g des chrétiens on des eoquins >>"'. Cependani, 1'idée majeure pour la France d e m u r e la recherche d'une vote d'aceés Q la Chine, objective regalement de Yexpansion anglaise dans je bassist de I'Irrawaddy. Ses regards se torrent vers je Cambodge qui présente je double intérél de commander je cours inférieur du Mekong et de flanquer la Cochinehine 5 Touest. A la mort du roi And Duong (1859), son His airs, Norodom était month sur je trine, mais it se heurtait bientéi 51 son frére, je célébre Si Votha. Norodom se réfugia au Siam qui je fait reeonduire en 1862 dans so capiiale et installs un officer supérieur £1 Oudong pour exercer un protectorat de fait. Devant ceitte emprise siamoise, 1'évéque Miche, vicaire apostolique du Calnbodge, precise la France d'intervenir au nom de 1'empereur du Viét Nam, Suzerain du Cambodge". Sci-gen envois done, en join 1863, la mission Doudart de Lagrée Q coir et s'affirmer >>. L'amiral de la Grandiere la rejoint per aprés et impose au fairlie Norodom un 'traits de protectoral, je 11 ao1°1t, é Oudong, ce qui n'empéche pas je (79) P. VIAL, Les premieres années do la Cochinchine, Paris, 1874, 2 vol, CULTRU, Histoire de la Cochinchine fmngraise des origines ii 1883, 1910, 298. (80) En réalité, juridiquement., Pannexion par la France des trots pro-

P. Paris,

vinces orientates du Nam-ky ne 1'avait substitute en mien dans les droits de la suzeraineté viétnamicnne sur je Cambodge. Mais la force

a toujours f a i t je adroit des conquérants.

DE

L'ISOLEMENT

A

L'OUVERTURE

371

row de signer ave Ie Siam un autre trails de protectoral je 1" décemhre suivaniBk Arrivé £1 Paris en septembre, Pham Thanh Gian croft d'ahorrI

trouser des échos favorables a so mission. Le Corps LégislaHf, en eifet, redoute one autre e adventure rnexicaine >>, des dépenses nouvelle et des complications avec 1'Angletc1're qui, inquiéte de Fextension de 1'infiuenr.:e frangaise, soutient je Siam. Le gouvernement semble dispose a négocier. 11 charge je lieutenant de vaisseau Aubaret de preparer un nouveau iraiié avec Hut qui, Toni en conservancy S81-gen et d'au1;1'es points d'appui, remplaeerait Vannexion des trots provinces orientates par un profectorat s i r fozlte la Coehinchine et Ie verselnent d'un tribune an fuel. Cegendant, Les protestations des milieus d'affaires, des colons, des militaires et des catholiques appuyees. par Chasseloup-Lauhat, entrainer l'abandon du ' project par Napoleon III a la jin de 1864. Les amiraux sort alors décidés a achiever la conquéte a i r de réunir en un tou.t Ie Sud indochinois et de détruire je foyer Jes provinces oecupées des révoltes qui persistaieg (insurrection de Try-ninh avec Pu Com Bo e n - 6 6 ) - Avec Fencouragement de Rigaull de Genouilly, devenu Qinistre de la Marine, la Grandiére s'empare des rois provinces occidentales (Vinh-Iong, An-gisemi He-tién). Ialllar Quverneur, Pham Thanh Gian, fonciionairc hon -- maié incapable, In poison, aprés avoir reconimandé £1 ses fits de cultiver désormais la terre sans jarvis accepter one function de Féiranger (5 juliet 186'7)82. Mais ,aprés so or i s prendront les a r e s en vue d'expier je déshonneur pate g o resistance rendra roéme u n rnomeni maitresse de Rash-gia (1868). Tonic la Coehinchine occupée, je gouvernernent f r a n c i s se résout

a payer Le prix d u

continue

désistement du Siam dent ia precision je traits du 15 juil-

a s'exercer sur je Camhodge. Par

let 1867, Bangkok reconnait je protectoral f r a n c i s sur je Cainbodge ; la France reconnait Fannexion au Siam des deus

provinces de Battainbang et de Siemreap (Angkor), source de futurs conflicts. Das je mots de join 1866 La Grandiere avail charge Doudart de Lagrée, assists de Francis Garnier83, de reconnaitre la vote d u Mekong pour studier les possibilités (81) R. STANLEY THOMSON, The establishment

of

the French pmfecforafe

over Cambodia, Far Eastern Quarterly, IV (1944-45), 313-340; Siam and France, ibid., V, 25-46. (82) Le vs natriotisme » et I' G intelligence » de Pham Thanh Gian seront exaltes par les Frangais pour émousser la volonté de Iutte viétnamienne. (83) P. BOUDET, Francis Gamier, CEFEO, 11" 20-21, 1939, 30-47. R. VEHGEL, Francis Gamier, Paris, Alvin Michel, 1952.

.

-

372

HISTOIRE

DU

VIET-NAM

d'attirer 8 Sat-gOn je commerce de la Chine du Sud que les Anglais s'el1'or> (article 3), et qu'au debut de 1876 la Chine avail fait savor £1 Paris qu'elle ne pouvait donner son adhésion au traits de 187488, Hut, ne pouvant letter seule centre la France, tenth de l i opposer 1a Chine. Deus ambnssades se rendirent dans ce but a Pétain en 1876 et en 1880. Cette polifi-

-

L

que était au mains maladroite, ear depuis la guerre de 'l'Opium l'Empire du Milieu, en butte aux entreprlses oecidentales et aux révolles intérieures, tor bait en désagregaiion. Tu'-duo chercha égalelnent un appui du cOte de l'Angleterre : it envoys one mission £1 Hong-kong oil des étudiants viétnamiens entrerent dans les coles britanniques. Enfm, en 1877, one ambassade partite pour 'la France el; l'Espagne en vue de sender les dispositions des deus gouvernements quant £1 one revision des '[raiL's". L'échee de la délégation était inscribe dans l'évolufion de Péconomie européenne. La France, é la suite de l'Anglelerre, accédait é l'ége impérialiste.

I/établissement du protecfora-t

i

frangais.

C'est l'époque de Tessor de la production Francaise qu'atteste la grande exposition de 1878. Mais les temps du libéralisme sort passes. L'expansion industrielle de nouveaux Venus, Allemagne et Etats-Unis, accredit sans eesse la concurrence

entre les nations qui doivent se défendre par je proteCtionnisme douanier. Ainsi, 'je capitalisms concurrentiel fait-il place progressivement au capitalism de monopole, oaraetérisé par la concentration ct la domination du capital Hnaneier. 1880 marque la naissance de Vimpérialisme qui, aux motifs anciens de la conquéte colonials, ajoute la Iutte pour les sources de (88)

CHO HUAN-LAI,

Les orfgines

du

conflict France-chfnois

a

propos

du Tonlcin jusqu'en 1883, Paris, Joule, 1935.' (89) H. PEYSSONNAUX c t BU1 V A N (SUNG, J o u r n a l de Fambassadc envoyéc e n France et en Espagne par To-duo (aoilt 1877-scptcmbre 1878)

BAVH, 1920, 407-443.

;=

l

376

HISTOIRE

DU

VIET-NAM

Matieres premieres, pour les exportations de capitaux et pour les zones d'inf1uence. Les grands trusts inlernationaux se partagent je monde. Des théorioiens apparaissent, tel Leroy Beau-. lieu dent Fouvrage De la Colon iso tion chez les peupies modernes impressionnel a fort Jules Ferry. Or, c o m e l'écril Fambassadeur d'Allemagne en 1878, >, et la politique évolue en consequence. Apr's 1879, la III" République se eon» solids délinitivement par Le recul des conservateurs et l'arrivée au pouvoir des républicains opportunists dent un nombre croissant représente Jes milieus d'atl°aires. Si je mobile

religieux per de son importance 8 cause de la laicisation de l'E;lat, je. facteur économique devient preponderant dans Pexpansion frangaise. Elle est eneouragée d'un cOte par la

politique bisinarckienne qui cherche 8 détourner la France de la ) et a 1'opposer 8 l'Anglelerre, d'un autre eOté par Penthousiasme des militaristes auxquels les colonies off rent des champs d' > impossibles en Europe, l

elfin, par l'aetion de quelques hombres. Parmi ces d e n i e r s ,

Jules Ferry a jour un role eonsidérable. Son discours du 28 juillet 1885 constitue un veritable manifest de Fimpérialisme f r a n c i s qu'il justifie par de s causes économiques : la recherche de déhouchés el de sources de matiéres premieres , militaires " la nécessité de ports de defense et de raviiaillement imposée par les nouvelle conditions de la -guerre maritime , en iroisieme lieu, par des raisons de prestige international°"_ Malgré 1a double opposition de la gauche idéaliste e`t des nationalistes qui reprochent e cette politique d'oublier ), one activity colonials intense remmarquee plit la fin du xxxre s l c l e et je debut du xx° siécle en Asie orientate Fétahlissement du proiectorat sur l'Anna1nTonkin et sur je Laos et la creation de 1' de leurs institu'tions, avaienl so maintenir lour indépendancc et mime dans je cas du premier, s'ilnposer au respect des Puissances européennes. La Révolution de Meiji avail accompli avec one rapidity i n o u e one transformation complete de la vie économique, étahli un régime eonslti'tutionnel stable et jets les bases d'une puissance miliiaire et naval. Quant au Siam, la lnenac que les possessions frangaises et hritanniques faisaient peser su r ses frontiéres avail decide Ie roi Choulalongkorn (1868»1910) a promlllguer des réformes adlninistralives et judiciaires et 8 doter son armée d'une organisation a Poccidentale. Cependant la Chine, l'antique Empire d u Milieu inspirateur

de la pensée viétnamienne traditionnelle, tait. restée dans un stat de stagnation qui la désignaii aux convoitises non seulement de 1'Oc»cident, mais encore de l'impérialisme naissant du Japan. La guerre Sino-japonaise de 1894-95 et la défaite, provoquérent je movement réformiste de T{'ang Yeou-wei

I

I

(.Khti6ng Huu-vi) et de Leant K'i-tch'ao (Lfléng Khai-siél:11),

iniiellecluels cantonais qui avaient séjourné au Jap of. Pendant les > de 1898, i s tentérent de rénover je veil édifice chinos avec l'appui du j e r e emperor. Malgré lour rapi-

de échec 2 Pékiii, lours idles politiques se répandirent au

Viét Nam oil les let'trés, qu'avait caractérisé jnsque la un profond mépris des , surveillance des livres, interdiction des imprints provenance de Chine et du Japan.

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(21) La générosité de Thanh-thai se moore Dans je poémc suivant, par la province de Thanh-hoa, un jour do pluie : Les mandarins civils et militaires se vétent de hrocari; Mais pour' mol, File du Ciel. solitaire est ma peinc Trots coupes de Vin d'or : ac sang du peuplc noir Quelques tasscs de the : la chair de cent famillcs Les lm-mes du Ciel tomhent. comme les l a m e s des h o m e s E t les chants des h a t s Iicux se mélcent £1 lours pleurs De lances et de guerre cessons aujou1-d'hui de p a r e r Allcz d'un cceur aimant salver lcs existences...

qu 11 a compose lots de so reception

LA COLONISATION F RANQAISE

393

Pham Chou Trinh, libéré en 1911 grace é la Ligue des Droits de l'Homme, est d'abord place en residence foreée £1 My»tho, puts obedient de se Kendre Q Paris oil, tout en vivotant du métier de retoucheur~pho'tographe, it pa é`tudier je fonctionnement de la démocratie indigene. De 1911 51 1916, jamaica on n'a compton mutant d'aHentats, de seditions, parfois 'stables souléve-= merits Dans les trots parties d u Viét N Excitation gaglxe élite généreuse, Hué oil régne Due-tén, ills de Thanh douse d'une vive mteliigence et d'un sincere intérét pour son people. Son mécontement é 1'é»gard du Protectoral se double dindignaiion lorsqu'en 1913 je résideni supérieur frangais.

Viole la sepulture de T11-due pour s'emparer du lrésm' qu'iI conienaii , ce crime susciie one violente emotion dans tout je Viét Nam, pays

0111

je

respect des morts e.t la piéié filial

constituent les premiers des devoirs. La guerre mondale dégarnit les troupes d'IIld0chine. Un groups de lettrés, de cells qui

avaient participle aux dans je sud du Kouang-tong : la base de Kouanq-tcheou-wan, destines dans so pensee a ser-

air de débou-ché de la Chine du Sud. L'Union Indochinoise esi définitivement constitute en 1907

aprés einquante ans de conquétes et de diplomatic armée. Out re Ie terriloire de Kouang-tcheou-wan, Elle comprend cinq pays >> : one colonic, la Cochinchine, dirigée par un gonverneur, et quatre protectol'atg on so-disant tels : 1'Annam, je Tonkin, je Carnbodge et je Laos, plaeés chacun sous 1'a11torité d'un Résident Supérieur. Ijensemble est reggi par un Gouvenneur Général dots des plus hastes pouvoirs civils et mililaires, assists d'un Secrétaire Général et d'un Conseil de Gouvernement. L'Union assemble des peoples divers ' c'est one creation arliflcielle que ne justiiient ni l'histoi1-e ni la géographie, mais

settlement les intéréts de la colonisation frangaise. It nous fault maintenance en examiner Evolution administrative interne. L dminisfration interns Général.

la créaiion du Gouvernement

Juridiquement, je term d') est apparel en 1887. Jusqu'£1 cette date, it existaij; un.e administration . >> : la colonic de la Cochinchine elf séparée pour chaque qui conserve les institutions autochtones en Les soumeitant au contrOl francais.IEn fait, it s'ernploie 51 détachcr Le Tonkin de la our de Hut en faisant déléguer les pouvoirs de la couronne Q un kinh-M60 >, ce qui y aii"ai.hlit ties sensiblement 1'au'to1°ilé impériale , impuissant Q tallier les lettrés, it imagine de crier un Conseil des Notables, forms de secrétaires et dinterpretes opportunistes. . En 1887, je Parliament francis, effrayé des deficits budgétaires croissants, decide, sous l'influenee d'Etienne, soussecréaire d'Etat aux colonies, d'instaurer un budget autonome de Plndocliine. Ainsi n a t I'Union Indochinoise, destinée £1 . Au mépris des trait's et de la notion juridique du proieciorat, l'Annaln et je Tonkin passer, par les décreis du 17 oetohre 1887, du ministére des Affaires Etrangeres é eelui de la Marine et des Colonies. A la tote de l'Union, un Gouverneur Général assume personneliement la direction de Evolution politique., sociable, iinanciere et économique du pays. Lui sons; suhordonnés Le gouverneur de la Coehinehine et Les Résidents supérieurs des rois autres ), la Bésidenee génerale de l'Annarn-Tonkin étant supprimée en 1889. Copendant l'institution du budget COlTlI]']UI'] disparait das 1888 é Ia suite des protestations de la Coehinehine qui reroute d'avoil" :Et supporter la Inajorité dos charges ; Elle ne sera reprise

qu'evee Paul Dormer en 1898. Bien Que relevant d'une autorite fédérale, chaque > conserve son budget , son organitration, son > administrative. De 1887 indirectes. Doumer porte la responsahilité d'avoir introduit les monopoles de l'opium, de 1'alcoo1 et du sol, dent les repercussions politiques et morales serons incalculables". Le redressement financier airs que je Ianoemeni d'un emprunt do 200 millions de francs £1 Paris alimentent la rise en train de grands travaux publics, d'aiIleurs hétivement congzus et parfois d'u"tilité douieuse : reusement de car aux en Cochinohine, aménagements portuaires £1 Sati-gOn et £1 Tourane, construction do routes et de fonts, amerce des votes ferries du Transindochinois et du Yunnan. En mime Temps se Monte un outillage scientiflquo avec la foundation des services géographique, mété orologique et géologique, d'une Ecole de Illédecine et de 1'Ecole Francaise d'Exltréme-Orient, destine A développer la connaissance des civilisations anciennes et é protéger les monuments historiques (1898) : sort oubliées dans 1'eupho1'ie de Vapres-guerre.

Les déeeptions eausées élargissent Ie fosse entre la société coloniale et la population viétnamienne. Quelques mesures tin ides sort prises en 1920 par Ie gouverneur général Maurice Long. It étahlit Les premiers cadres latéraux pour les Indochinois, erne one Chambre consultative en Annam et réorganise je Conseil Colonial en attendant je suffrage viétnamien et eN portent je hombre de ses représentants de 6 a 10 (mais en Inétne temps eelui des membres frangais pass de 12 a 14). Ijémission d'un emprunt de 6 millions dans la eolonie meme Inarque la propériié économique. Cette politique, route modérée, se heurte a Yopposition want des Services Civils que des colons, opposition que favorise je long intérixn du gouvernement général d'avriI 1922 a amii 1923. Ces milieus triomphent avec je -gouverneur général Martial Merlin dent je nom rests lie 8 one clique orientation ) de l'ensei-

gnement. L'attentat manqué de Canton provoke one recrudeseence de mesures policiéres , Faugmentation des impOrts foneiers v e n t porter 8 son eomble je méeontentement. je Cartel des Gauehes, victorieux aux C'est a ce moment

we

elections de 1924, nomine gouverneur général un depute socialiste, Alexandre Varenne. Alors qu'il fait route hers l'Indo~ (I china Fempereur Khai-dinh décéde .a Hué je 5 novembre 1925. 11 laisse pour lléritier son HIs Vinh Thus., Ie futur Bao-dai3*°, iggy de douze ans. Dés je Iendemain, je Conseil de Régence d o t signer one ¢ convention > qui iransfére au Resident supérieur en Annam les demiéres attributions judiciaires et administratives du souverain. Celui-ci ne Barde en effet. que des fonetions religieuses l I célébration des rites, je droit de grice, la délivrance des grades et des brevets. Les dépenses de 1'adminislration viétllamienlle sort incorporées au budget frangais. (30) Vinh Thus est son nom, Bag-dai son title de période.

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404

Sur

HISTOIRE

je

coup la

sera rapportée en 1932 avec je retour de Bag-dai de France 011 it faisal ses études. (329 -I. DE GALEMBERT, Les administrations i t les services publics indoJ. ALBERTI, Flndochinoz's, 20 ad. revue par E. Erard', Hanoi, 1931. -

shine francalsc d'luer et d'aujourd'f1uz, Paris, 1934.

LA COLONISATION

FRANQAISE

405

L'affaiblisseIIlent du pays a é_té 1'un des objectifs constants du gouvernement colonial. 11 a.été réalisé sur je plan extérieur par one diminution de ses frontiéres, sur lc plan interne par la eréation de divisions artifici elles. C'est au nom des droits de Hué, qui n'avait jamaica reconnu Toeeupation par je Siam des territoires lao fai sal pantie intégrante de Fempire depuis Minh-mang, que la France était intervene en 1893 sur la five gauche du Mekong. Apres la renunciation siamese, i's ne furent pas restitués au Viet Nam, mais ajoutés au royaume de Luann P'ra Bang pour former Ie >. L'unité lao tait-elle reeonstituée ?

Non. Car l'autorité du souverain de Luann P'ra Bang ne dépassa pas les limites de son alien domains, tandis que je Bas Laos reeva directement de la Residence supéricure de Vieng Chan. De mime, du cOte du Camhodge., one redistribution de territoires par }'acts du 20 déeembre 1911 incorpora 121 be pays la region viétnamienne des Jarai de Stung Trend (10,000 kilométres carrés).

L'unité d u Viét Nam a été morcelée, d'abord par la conquéte, puts par one politique systématique suivant je v e i l adage de Timpérialisme romain >. La Cochinchine, devenue colonic en 1864, s'est Vu rapidement imprinter one vie al part. Le Proteetorat, £1 son tour, impose un régime different au Tonkin at :E1 I'Ann:-un, constitutes en deus a (Géramique et bronze), de Thu-délu-mOt (sculpture et ameublement) et de Gin-dinh (dessin et gravure). Toutefois, 1'évolution capitaliste a commercialism 1a production : cellefci se fait d s o r mais en sherie. L'alnour du beau, ici c o m e ailleurs, se pend. On mistime a 218.000 je hombre des artisans au Viet Name. A cOte d'eux se rencontrent les membres de routes les petites professions : boutiquiers, moyens propriétaires, g r a n t s des dornaines fanciers, employs des entreprises et des administrations. Cette petite bourgeoisie posséde I s quality et les (TI) A. DUMABEST, La formation d e classes socinles en pays annamite. Thése, Lyon, 1935. (72) 13181, 19-12.

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LA COLONISATION FRANQAISE

43f

défauts de route classe moyenne : 1a propension au travail, 1'esprit d'épargne, la mentality bureaucratique, 1'étroilesse de cues. Le législateur a pris de n0;mh1'euses mesures pour développer un veritable >, facteur d'équilibre social, notamment en Hattant son gait des honneurs, en Gui ouvranl Faccés au mandarinat honoriiique. Mais 1'instauration du Proiectorai et la concurrence de la concentration eapitaliste n'ont pas pu ne pas entrainer one prolétarisation certain eE. des lneeonten'l;ements confute : mains like Que la bou1'geoisie= aux intéréts du colonialism, plus pros du people, c'es.l de eerie classe et en partieulier des milieus intellecillels appear tenant

aux families de lettrés irredueliblement opposes

a la domina-

lion frangaise que sort soriis un grand hombre de chefs nationalistes et corrununistes eontemporains.

La bourgeoisie. Née, comme je proletariat, dans je sillage de la colonisation, la bourgeoisie viétnamienne se earactérise, é Pinstar de la bourgeoisie européenne, par je privilege de la fortune, par see moeurs, son education, so mentality. Le développement des votes de communication, l'accroissement de la circulation monétaire et l'extension des superficies cultivahles Ont favorisé la formation de cette classe. Das la premiere guerre mondale, on volt apparaitre dans je Nord quelques importantes entreprises de travaux publics et de transports maritimes et routers : Nguyen Huu Thu, Bach Thai Bibi. Cette riehesse s'accentue dans la prospérité de Paprés-» guerre, mais elle se heurte aux intéréts des monopoles frangais et chinos qui l i interdisent I'acces 51 Pindustrie modern et au grand commerce. Aussi, la bourgeoisie viétnamienne n'a-t-elle pu mettle sur pied que des élablissements de moyenne' importance dans les transports, Yimprimerie, Le commerce dedétail et certaines industries do transformation ' textiles, sucreries, distilleries, rizeries, huileries, savonneries. La seule baroque est la Société annamite de crédft, fondle en 1926 in Sci-gOn avec un capital modeste et sous Le contrOls du gouvernement général et de la Baroque de l'Indochine. En 1938. je' hombre des cotes de patentes supérieures Hz 450 s s'éléve, au Tonkin, it 96 pour les Européens, 8 pour les Chinois, 2 pour les Viétnamiens ; en Coehinchine, 51 127 pour les Européens, 10 pour les Chinois, 0 pour Les Viétnamiens. En fait, la bourgeoisie s'avére essentiellement terrienne. C'est de Yexploitation de la riziere et de 1'usure qui s'y rattache que provient p1'esq11e toujours son enrichissement. La grande

.r

432

HISTOIRE

DU

VIET-NAM

propriété, abolish par Minh-mang, a ressuseiié avec je colonialisme frangais . Or, je bolehevisme se préoccupe de 1u'tter centre je eapitalisme Sur tons les fronts : one premiere tape vers so défaite sera la Iibération des colonies qui eonstitueni la principals source de so richesse Lille so pllissancesl. Lors de sa creation en mars

1919, la III" Internationale proclame la nécessité d'une action paralléle dans les territoires dependants et parmi la class ouvriére des pays métropolitains. Dans so deuxiéme session (juillet 1920), 4Elle insists sur Fimportance de la preparation révolutionnaire des peoples de I'OrieI1t et convoque a cet effet un Congees des Peoples Orientaux qui s'ouvre a Bakou en septembre : 200 délégués y assistent, représentant 37 nationalités. Les directives posses par je Komintern en 1929 coin(81) LEMNE, L'impérialisme, shade supreme

1917.

d u cflpitalisme, Pétrograd,

LA COLONISATION FRANQAISE

441

prennent Fendoctrineinent marxiste du proletariat oriental, la combinaison de l'action légale avec one organisation clandestine, je souter par les parts communists européens de tons les mouvements révolutionnaires dans les colonies de

lour propre pays, enif Pencouragement par les communists orientaux des tendances démoeratiqnes et nationalistes indi-genes, mais en restart opposes 8 la reaction féodale et religieuse"*. La formation de cadres a l'école Larine de Moscou, la eréation du Bureau d'Extréme-Orient 8 Shanghai, de la

Confédération Ouvriére Pan-Paciiique el de la Logue centre Tlmpérialiszne, assurent la coordination des activities en Asie

Orientals.

Quant a 1 doctrine de Faction révolutionnaire dans les eo1onies, elle a été déiinie par Larine et Stalins dans de nomhreux articles et di.scours83*. Larine met en lumière one distinction fondamentale entre la revolution dans les pays impérialisles et la révolulion dans les pays dependants. Dans les premiers, la bourgeoisie est centre-révqlutionnaire 8 tons les stades de la revolution : 1'élelnent national comme élément de lntte lihératriee fait défaut. Dans les seconds au contraire, je jour de Pimpérialisme stranger atieint Gussi la bourgeoisie nationale. Celle-ei, £1 un certain stade et pour un certain laps de temps, p e t soutenir je movement révolutionnaire de son pays centre Yimpérialisine : la Félément national est un facteur de la revolution. C.'est pourquoi, dit Larine, Internationale eornmuniste d o t marcher en alliance prov isoire avec la demoeratie honrgeoise des colonies et des pays arriérés, sans.toutefois fusionner avec elle et tout en maintenance absolument Findépendance du mouvement prolétarien, mime sons so forme la plus enibryonnaire. Dans un diseonrs prononcé deviant je Comité Central en 1927, Stalins distingnera rois stapes dans la réwrolution ehinoise (et généralement dans la révolution des pays dependants on semi-dépendants) : la revolution du front national général unifier dirigé centre 1'impérialisme~ stranger, la revolution démocratique honrgeoise comprenant la réforme agraire, la revolution soeialiste'". (82) V. THOMPSON et R. ADLOFF. The Left Wing in South-East Asia, New-Y ork, Sloane, 1950, 221 ss. Une bibliographic sur la III Internat1onalp est d1g4gée ldqans G. W4L'r1a1>., Histoire du Patti Communists Fran~ gars, arls, ,

..

Ed(83) STAL;N.E, 1L9¢*451far"xEsn1e 'of Ta qrzesffon 1.... socla cs, surtoul; £23 ss.

nafz'onrzle of

co?onr'ale, Paris,

(84) A claque étape correspond un régime polilique donn : Q Répuhllque democrauquc » pour la premlére, pour la seconde. Soule 1'U.R.S.S. est parvenus au

stado 5ocla11ste.

Cf. aussi MAO TSS:»'rUNG, La

Paris. Ed. socisdcs, 1950.

nouvelle Démoeratie,

*._.

442

HISTOIRE

DU

VIET-NAM

A la fin de la premiérc guerre mondale, Nguyen Ai Quéc poursuit al Paris son education politique, fréquente les clubs, adhere £1 la Ligue des Droits de 1'I-Iomme et au Patti Socialis'te. A la suite d e la publication des Quatorze Points de WVi1son (1919), it adresse £1 la Conférence de la Pair un (< Cahier des revendicaiions du people annamite >>. L'année suivante, it parlicipe au Congress de Tours 0i1 se consoznme la scission entre la II" et la III Internationale , it devient memhre de la section du XVII" arrondissement de la Federation eommuniste de la Seine. En 1921 it fond 1'Union Intereoloniale destinée é. grouper tons les originaires des colonies frangaises acquis

au eommunisme, pnhlie je journal Le Paris et rédige je Process de Za colonisation frangaise qui sera édité par la Librairie du Travail. Mais c'est suriout parmi les Viétnamiens qu'il fait porter ses efforts en due de constituer un foy au eohérent. Luimeme q u i t e en join 1923 la France devenue per sure, pour Moscou, en tent que délégué du P.C.F. au Congress de l'Inte1-nationale Paysanne (Kreslintern)85. It y res.te pros de deus ans c o m e repressentrant des colonies au eomiié permanent du Krestintern, et s'initie aux méihodes révolulionnaires £1 I'Uni~ versité des Peoples d'O1'ien1. . Le gouvernement soviétique regard valors vers la Chine en pleine effervescence révolutionnaire. Sous Faction de Sun Yet~sen, Le Kouomintang avail engage la Iuite centre 1'impérialisme : la grande grave de Hong-kong (1922) avail pour la premiere fois révélé la force du sentiment national. Sun se rapproehe de 1'U.B.S.S., désireuse elle aussi de baltre partout en brahe Finfluenee occidentals. A la suite de 1a mission Join, one en'tente est eonclue entre les deus pays. Par la déclaraiion d u 25 janvier 1923, I'U.R.S.S. promen d'aider la Chine al réaliser son units et son indépendance sans demander de conirepartie immediate,

rime

en

be

qui eoncerne la diffusion d u

communisms. En oetohre, la mission Borodin arrive 5 Can.ton pour collaborer £1 la réorganisation du Kuomintang et de

l'arInée35. C'est elle

we

rejoint Nguyen Ai QuOt, norm

interpret, au debut de 1925. Canton est 21 ee moment je pole d'attraction des révolutionnaires viélnamiens. A Yappel de Pham Boi Chou, de nolnbreux jeunes gens avaient quitté clandestinement l'Indochine pour

s'y rendre. Le 19 join 1924, Pham HOng Thai y avail lanes one bombe sur je gouverneur général Merlin et, son attentat

ac

(85) Contribution

£1 Étude des m o v e m e n t s

polftiquas... Vol.

IV

Ding-duong céng-san dang on Parts Communists Indoehfnois, 1934.

(86)

V. POTiEMKiNE, Histoire de la dfplomatie,

Paris, 1947.

1

Tome III, 1919-1939,

J

LA COLONISATION

443

FRANQAISE

manqué, s'était jets Dans la riviére des Perles. Trés Vite, Nguyén Ai Quéc fonds, avec 1'I11dieI1 M. N. Roy et plusieurs Coréens, la Ligue des Peuples opprimés, et su1'tou_t, en join 1925. avec six compatrioites, je Viet Nam Thanh N f é n Cdch Many Ding Chi Hui (Association de la jeunesse Iévolutionnaire du Viéi Nam), en abrégé Thanh N J activity se coneentre sur 'Education des jeunes Viétnamiens : it organise et donne lui-méme des cours d'in.struction politique et fair; entrer des éléments al l'Ecole Militaire de Whampoa. L'orgame du groups Le Thanh Ninon (Jeunesse), sort 88 nurnéros de join 1925 al Avril 1927 : malgré son faible mirage (one centaine d'exemplaires), it con fait un success considérahle. Ai Quéc y développe la doctrine de Larine sur la revolution dans les pays coioniaux. Das la fin de 1925, les premieres recrues rentreni au Viet Nam fin d'y eréer des cellules et d'y sélectionner les meilleurs s u e t s pour Les envoyer Q Canton. . Avril 1927. L'ambitieux Chiang Kai-shek,. appuyé par In capitalist stranger et chinos qu'ei¥rayent les progress de la propagande zmarxiste, ordonne 1'oceupai;ion de Shanghai et 1'extermination des communisies, C'esi la rup'ture brutale avec Ie Kouomintang. Apr's 1'échec de la Commune de Canton, Nguyen 'Ai QuOc dot, avec Borodin et Gallon, se réfugier al I-Iankéou, puts 3 Moscou. Cependant ses partisans réussissent é obtenir des nouvelle autorités de CaNton la reprise de

lour activilé, 51 condition de la digger uniquement centre Pimpérialisme frangais. A cette époque, 250 Viétnamiens Ont regzu un entrainement révolutionnaire et la plupart sort retournés au pays oil i's Ont réuni environ mille a f f i l i é s . Chaque by posséde son eomité, mais la propaganda p o r e principalement au Tonkin dans la elasse ouvriére, en Abram et en Cochinchine parmi les travailleurs des plantations '""* des domaines fanciers, les instituteurs et les écoliers. En décelnbre 1928, one nouvelle repression du Kouoinin-

Jang oblige Ie Comic directeur du Thanh. Nien :it se transporA

fer a Hong-kong. C'est HE we siege je premier eongrés na1;io~ na du part (1°"~9 mai 1929). Un conflict violent y oppose la majority, Iidézle aux conseils de prudence (Ie Nguyen Ai QuOt, £1 trots délégués (deus du Nord, un du Centre) qui réclament la trallsforInation du Thanh Ninon en Parts communists. Lour proposition repoussée, is deniers qui tter Hong-kong et das eur retour fondest je DOng-dfuking COng-san dang (Par ii Communists Indochinois) premiere Inaniére. Le Congres national, quant 1-1 lui, adopte de nouveaux statuts et élabore un programme d'aetion eonforme aux resolutions du VI" eongres de la IIIe Inlternationale. Mais Le D.D.C.S.D. con fait tout de

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HISTOIPE

DU

VIET-NAM

suite un grand sueeés : it attire :lx l i la majority des Membres tonkinois du Thanh Ninon, one pantie du Tim Viet annamite airs que Fassociation cochinchinoise de Nguyen An Ninh (fondle en 1927 avec un programme agraire ties avancé, disloquée aprés Forestation de son chef en 1929). Les dirigeanis de Hong-kong, effrayés par l'essor d u par ii rival, créent en aught 1929 I'An~nam c6ng~san dang akin de conserver ses membres les meilleurs. Le Ten Viet en déclin fortune dans Ie mime b i one filial eommuniste, je Déng-d'u'6ng COng-san lion-dorin, qui passer au D.D.C.S.D. aprés la repression du Thin. ViéiSi bien que chaque pantie du Viet Nam se troupe avoir son

propre part communists : je

je D.D.C.S.D. au Tonkin et dans Nord-Anuam, 1'A.N.C.S.D. en Cochinchine et je D.D.C.S.L.D.

dans Le Sud-Annam, dent les eriitiques mutuelles sort proprement negatives. Dans ces eondiiions Nguyen 'Ai Quéc, alors chef du département d'Extréme-Orient au Komintern, apparait c o m e je sell capable d'imposer l'unité, It s'était ref du au Siam en goUt 1928 pour enireprendre la propaganda révolutionnaire Harri Fimportante colonic viétnamienne (30 a 40.000 emigrés) Bxée dans ce pays, airs we pour assurer la liaison entre I'Asie du S11dTESt et je Bureau d'Orient de Shanghai. Nguyen Ai Quéc convoque les délégués des divers troupes a Hongkong et lour fait accepter 1'uni1ication, Le 6 janvier 1930, je nouveau parli prend je nom de Viét Nam' sing-san dung, change en D6ng~rla6ng céng-san dang en oeiohre, pour manifester Ie caraetére eon mun de la lutte des peoples d'Indoehine. Le siege du Comity Central est transféré a Finlérieur du pays, a Hai-phbng, puts a Sci-gen. Nguyen 'Ai Quae assure soul Les relations avec Les diverse organisations de la III• Internationale, cause 8 la Rois de force et de faihlesse, je jour oil it sera arrété. Ces organisations sort je Bureau d'Orien.t de Shanghai, je seerétariat de la Confédération syndicate PanPacifique, les parts comlnunistes d'Indonésie, de Malaisie et du Siam qu'il contrOls de mars 1930 a join 1931 en tent que chef du Bureau d u Sud, je part cornmuniste frangais, la Ligue centre Fimpérialisme et pour Findépendance rationale (eréée a Berlin en 1925). Le P.C.I. sera ofilci element reconnu comme section rationale du Komintern par je Comity central exécutif de la III" Internationale au cours de so XI" session pléniére d'avril 1931. II compute alors 1.500 membres, avec 100.000 paysans afliliés. Sorti de 1a difficile période de la naissance, je parts comrnuniste indochinois va tout de suite j o u r un role de premier plan sur la scene politique

we

trouble déjit la arise écono~

LA COLONISATION

FBANQAISE

445

unique. Tout en constituent one sherie dbrganisations satellites, les ones légales, les autres clandestines : muiuelles et amieales de fonctionnaires, syndieats ouvriers et paysans, associations d'étlldiants, de femmes, et..., it réelame la recon~

naissance de s libertés démocratiques et 1'applic,a'tion d'une Iégisla'tion du travail, en appuyant ses revendiealions par de wastes mouvements de masse. Les groves éelatent das mars 1930 dans Ies plantations d'hévéas de Phu'-gién1, en Avril £1 in Cotonniére de Nam-dinh, couchant pendant plus d'un mots 3.000 ouvriers. Le 1°' mai débutent de grandiose manifestations de masse. Sur' les terres déshéritées du Nord-Annam et du bas-delta tonkinois oh pullule one population miserable, expose périodiqueineni aux tvphons, a la secheresse, a Finondation et aux ahus des mandarins, sur les domaines de 1'Oues1 eochinchinois pressurés par les grands propriétaires, apparaissent des eolonnes de Villiers de paysans décharnés, en toques brunes, p o r t e r s de drapeaux rouges. I s orient : > If aviation colonials mitraille et bombards. La Légion étrangere est lachée. Des oentaines de victimes lambent. Mais les autres n'ont que la resource de mourner ou de se révolter"". IJe 12 septeinhre, 20.000 pavsans des huyén de Nam-dim of de

.

Thanh-chu'6ng au Nghé-an se soulévent. Us torment des soviets lascaux qui pendant trots mots von; régir les territoires iibérés et entreprendre Ie portage des .terres. . La repression fait rage. Les Commissions criminelles siégent sans désemparer. Elves pronouceront des millers de condamnations. Uarrestation de Nguyén "Ai Quéc A Hong-kong,

Ie 6 join 1931, sole complétemenl Le part. Elle est suivie de Celle d e ses principal lieutenants é Shanghai et de la destruction du Comité central de Sci-gen. Dix mille morts, des millers de déporiations dans les barres de Paulo Condone, Lao-bao, Son-la et Ban-mé-thuét : 1'ord1°e régne au Viii Nam. On p u t dire qu'é la Hn de 1931, je P,C.I. est en complete dislocation.

Pourtant Le inouvement q11'il a suscité revet one importance considerable I pour la premiere fois,. les masses se sort éveilI' . is a la vie poliizique et les aspirations confuses de la paysannerie et du proletariat hers plus de justice sociale Ont rejoin les revendieations nationalistes de 1'élite intellectuelle. Mais cet avertissement ne pourra troubler, a Fexception de queiques {87) Cf. Ie reportage d'AmméE VIOLLIS, Indnnhine S.O.S., Paris, 1935

ipréface d'Andre Malraux), Ze ed., 1949.

446

HISTOIBE

DU

VIET-NAM

esprits inform's, ni la bonne conscience gouvernementale, ni ia ¢ tentaiion de Yimmobilité » , Le nationalisms de 1932 d 1939.

L'échec des tentatives révolutionnaires raméne sur je deviant de la scene les élémenis modérés. Ceux-ci mettent lours espoirs dans je retour de Yempereur Bag-dai. Le j u n e prince, aprés did ans d'études en France, déharque 51 Tourane je 8 sepiembre 1932. 11 a vingt ans et un be enthousiasme pour 1'idée de renovation rationale. Des je 10, dans so premiere ordonnanee, it affrrme son intention d'agil' avec je concourse de la population en insftaurant one monarehie eonstitutionnelle, d e reformer je mandarinat, la justice et l'enseignemeI1'L Le 2 mai 1933, route la sirueture de la Corr est bouleversée. Bag-dai declare assumer lui»Inélne la direction des affaires du pays, supprime les fonclions de premier ministre, appelle 8 Ylntérieur et a la Commission des Reformes un mandarin catholique, Ngo Dinh Diem, répuié pour so competence el son intégrité. Mais izoutes is initiatives se heurttent 8 Fopposition résolue de Fadministration Francaise qui a place Pham Quynh au Cabinet imperial. Apr's quatre mots d'elTlorts, Diem, comprenant son impuissance, déinissionne. Bao-dai, désormais écreuré et put-étre sans volonté de résisiance, eherchera a romper son ennui dans la chasse, les

voyages et les plaisirs. Ainsi je prestige monarchique sombre avec Péchec de la vote réformiste. Le nationalisms, dégu et comprimé, se réfugie sort dans Yahstention, sort dans l'extrén7isme et Traction clandestine. Des 1932, je P.C.I. a tenth de se reconstituer. 11 hénéficie de circonStances favorables : l'existence d'une liaison avec 1'ex~ térieur par je Siam, je trouble économique did. a la erise, puts je retour d'un grand hombre de membres, libérés on graeiés. Les prisons méirie n'avaient fait qu'exaller 1'esprit révoiutionnaire par la diffusion de brochures et de tracts, 1'organi~ savior de pieces de theatre et d'une correspondence avec Le dehorns. De nouvelles opéralions poiicieres . n'empéchent pas la renaissance du mouvement qui se développe en octobre 1932 avec Farrivéc d'un ancient éléve de I'Ecole Staiine, Tr8n Van. Gian. It reform un comity regional a Sai-gOn, édite Ie journal Co Do (Ie Draper Rouge) et Le Tap-chi Géngsan (la Revue Communists), reconstitute la seeiion indochinoise de la Ligue -centre l'impé1°ialisme et Cree one section locale du Secours rouge. La propagande Porte principalerncni dans les

. ,-

LA COLONISATION FHANQAIS18

447

milieus ouvriers oil naissent bier tOt des cellules d'entreprises et des syndicais clandestins. En Annam la réorganisation du part n'intervient qu'au debut de 1933 avec la constitution de nolnbreuses mutuelles d'agrieulteurs. Elle s'avére plus longue et plus ardue au Tonkin oil elle ne sera réalisée qu'en 1935. C'est done en Cochinchine que se concentre Fagitation politique. Cette colonic jouit d'11n régirne plus liberal que les proteciorats d'Annam-Tonkin, et notamment d'une cer Kaine liberté accordée a la press de langue frangaise. Les communists, qui Ont Vu la III" Internationale condemner formellement les méthodes terrorists, s'orientellt vers 1'opposit1on légale. Fin janvier 1933, i s concluent un accord avec Ie g r o v e irotskiste, fonds l'année précédente par un > signes a Vichy les 23-29 .millet l i aecordent je droit de débarquer des troupes .dans je sud de l'IndochiIle, d'y uliliser les aerodromes et Ies votes stratégiques airs que les bases fatales de Tourane, Cam-ranh et Sci-gOn. Mais Toccupation de l'IndochiIle lnéri~ dionale qui menace directement les Philippines, la Malaisie et I'Indonésie, ouvre Le dernier a c e de la erise. Les Eta's-Unis, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas décretent l'embaI°go_ Pour luster centre l'(< étouffement économique », la politique de force pa 1'emporter a Tokyo, encourage pai' l'avance allemande vers Moseou. Dans la nuit du 7 au 8 decembre 1941, la floite japonaise se jeite sur Pearl Harbor, Au mime moment, un ultinlafuin est adressé au gouvernemeni général de Ha-nOi qui l'acceple a l'aulJe du 9 décemhre. Ijlndochine devient la plate-forrne de ToH'ensive nippone vers les mers du Sud. On connaii la foud1'o§ran1'e campagne qui, en quelques semaines, poria les .loupes d u TennO du Pacifique central aux port

a

(95) Cf. PL. BAUGHAR, Hrxfales srzr Pfndochine, Paris, 1947. (96) Ces territoircs seront restitués par je Thailand au Camhodge et au Laos Le 17 novembre 1946 (accord de Washington).

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HISTOIBE

DU

VIET-NAM

Jes de I'Inde et des Aléouiiennes au seuil de 1'Aust1°alie. Ciuq mots de A u e r _ pane don rent au Japan Tempire de la

:

Grande Asie orientals >> oil d o t maitre 1'> Q son égard. L'exploitalion des ressources indochinoises dans 'l'iI1Lter ét de la , Inonnaie de compute dans laquelle doivent étre exprimees toughies Les transactions commcrciales et financiers de la Grande Asie, a pour effet de bloquer les avoirs do i'Indochine Q la Yokolianla Specie Bank de T6ky6*". L'entretien des troupes Ci'occupatEon98, one pénurie de tons les h e n s (et d'autre

part Pexécution de grands travaux de prestige) provoqueront one inflation qui peseta de plus en plus lourdement sur je niven de vie des populations".

Aux yeux des autorités franchises cependant la > observe par je Jap of n'apparait we comme dictate par de simples considerations d'opportunité. La presence de ses troupes, la propagande dépioyée auteur de ses victoires, so mission proclamée depuis longtemps d'affranchir 1'Asie de la domination occidentals, ne laissent aucun doute sur ses inteniions réeiles et 51 long terms. A 1'idée de des souverains protégés et encourage les patriotisms lascaux devant ) ; dans ce cadre, it crée un Commissariat 8 la Jeunesse et aux Sports destiny 8 développer, aux accents de >, un mouvelrnent général de > ménent one chasse vigoureuse au non-eonformisme. L'autorisation préalable puts la censure de ]a press sort rétablies]02. De 1940 8 1943, dixsept journal et reviles disparaissent ; les autres doivent SC homer a > fournis par je service de l'I.P.P. (Information, Propagande, Presse). Ijinternement administration et Pincorporation dans des >

frappent les individual >1°".

n nationalisms cependant se prepare. Les victoire japonaises, la mystique de la , en ahrégé Viet Minh, en due de (< grouper en

un front unique routes les classes et tons les parts nationalistes >> et d e >. Mais, au contraire des autres Inouvemenis nationalistes qui Ont pour but unique et suffisant Finrlépendance, je Viet Minh oifre un programme-

concret, dent les g r a d e s l i n e s se résument de la falcon suivante I edification d'une République démocratique blue au suffrage universe, extension des droits de citoyenneté aux minorités ethniques, proclamation des libertés GSSGD-=~

ull""*_-_.*l"

-II

458

HISTOIRE

DU

VIET-NAM

égaliié de 1'homme et de la femme, suppress des ancients impels, instruction obligatoire et graTuite, systéme d'assuranees sociales, réforme agraire mays respect de la propriety foneiére individuelle. D'autre part, Ai Quéc réorganise je part et l i donne one forte structure territorials et vertieale qui l i permeitra de resister avec suecés e la repression frangaise. Erwin, pour éearier la méiiance de Chungking. it change, one fois de plus, son nom : it s'appellera desormals HE Chi Minh, nom sous lequel i1 pa entrer dans l'His1oire. Tris Vite, je Comilé central rétahlit les liaisons avec Les organizes de l'iIltérieul'. Le 11 novembre 1941, un soulévemenj; de 'la Garde indigene relate £1 D6-1u'6ng (Nord-Annam). Son chef, je Sergent (lung, est tub quelques hours plus lard aloes qu'il marehait sur Vinh. En mars 1942, des requisitions de rid provoquent one eeriaine agitation au Quant-nam. Mais c'est Ie Haul Tonkin qui sufi la pénétration la plus intense de 1'activité clandestine oil va se révéler Vo Nguyén Gimp. Cependant, 1a propaganda que mine je Viet Minh parmi les émigrés inquiéte je Kouomintang au moment 0111 Falliance avec les communists chinos se irouve rompue en fair par 1'inoident de la IV Arrnée nouvelle. Chiang Kai-shek ordonne Tarrestation de HE Chi Minh qui est jets en prison : it y resiera jusqu'en 1943. C'est que la Chine entered posséder elle aussi one carte dans je jeu indochinois_ Avec 1'issue viciorieuse de la guerre et la sympaihie amérieaine, elle ne douse pas de pouvoir éliminer Jes Franeais, conipromis par la collaboration nippone, et appuyer la naissance d'un Etat viéinamien qui évoluerait dans -son orbits. 11 l i taut d o c disposer d'un part qui ferait c o r i e poids tank aux eornmlmistes qu'aLlx mouvements pro-japotielles,

sign

mais de Fintérieur. Sur Ie conseil de Nguyén Hai Then, fancier

compagnon de Pham Bui Chéiu, je Kouomintang dans la per.sonne ~ de Chiang Fa-kwei, gouverneur du Kouang~si, favorise Ie reassemblement des diiTérenTts g r o u p s d'émigrés. Un congrés réuni £1 Liao-tche011 (Lié11-(:h§1u) du 4 au 16 octobre 1942 :ahoutit £1 la formation du V f é t Nam Click Many Ding Minh H f i i ), en abrégé Ding Minh Hui. Y enirent je V.N.Q.D.D., je Viét Minh, In Phuc Quéc, je Dai Viét et plusieurs quires p a r t s de moindre importance ; 'Nguyén I-Iai Thief, qui a la confidence de Chungking, en obedient iia présidence. Mais quelques semaines sufiisenl pour démontrer son incapacité : Vorganisation d'un service de renseignements on Indoehine qui Gui incombe éehoue total emend. Bon gr mal g r ,

LA COLONISATION FRANQAISE

459

je Kouomintang, & ireux d'ét1'e iuformé des movements des troupes japonaises, d o t se tourney very je Viet Minh qui, lui, a déjél jell les bases d'un tel réseau. C'est airs qu'au debut de 1943, HE Chi Minh est libéré et deviant Inembre dll D6ng Minh I-I6i. Assuré du concours matériel chinos, je Viet Minh entreprend je noyautage les clans adverses et l'o1'ganisation sur one grande eachelle de la resistance iNtériellre. . Dés je printemps de 1943, Pagitation se développe et prend

la fo1-me d'un.e opposition violence aux requisitions de paddy ordonnées par 1'administ1°ation frangaise pour je corpse des forces nippones , en mime temps dissent des unilés de guerilleros el des milices d'au.to-défense. De so base de Cao-bang, je mouvement Gagne les provinces de Bac-kan et de Théinguyén. Inquietude au gouvernement général : qui est HE Chi Minh ? 11 arrive hientOt 51 la conclusion que HE Chi Minh et Nguyen `Ai Quae ne font qu'un. Apr's avoir pris eontaet avec la Mission Militaire Francaise (M.M.F.) qui représente je Comity Fl'Alger al Chungkingm, ]'adminis'tration déeide des mesures vigor-euses : é partir de Pauiomne 1943, ses colonnes eli'ectuent des patrouilles en profondeur et reprennenj; progrssivement en main Les regions; L'attitude 4: autonome » du Viét Minh a égalelnent suscilé la méiianee la plus gra nde du gouvernement do Chungking. Pour je amener dans la ligne du Ding Minh I-Iiii, it convoke un nouveau congress é Liao-tcheou (25-28 mars 1944) et impose l'unité. d'aetion : un comity ceni:ra1 e.xécutit' de 7 membres esi constitute. Pourtant, les dissensions intestines de ses rivaux et eur absence d'horizon vent permetire au Viéft Minh, qui continue d'opérer seul en territoire national, de garden so posit on prééminente et mérne de s'assurer je contréle du § , e s agents se saisissent des stocks de riz et les distribuent aux paysans. Le noyautage des communes et des services publics progress é one allure aceé-

lérée. A 1'abri du Haut Tonkin se forget les r o u g e s de la Revolution d'aoillt qui ouvrira one page nouvelle dans 1'histoire du Viet Nana.

J

4.

CHAPITRE X T .L LE YIET-WAM NOUVEAU

Au~delé1 de son caracjtére de l u t e armée, je grand mouvement de lihération rationale qui agile depuis 1945 touie l'Asie du Sud-Est représente un aspect d'un phénoméne plus large : one revolution socials et politique, la surrection des peoples Iongtemps opprimés par les féodalités el FiMpérialisme, qui se sort levis dans 1'espoir d'un avenger meilleur, Irreversible, je courant de Fhistoire laisse émerger pen £1 pen un ordre plus justo et plus h u m a n .

I.

-

LA

REVOLUTION

n'Ao&T 1945

Uavénernent de la République Démocratique.

La disparition de la forte structure colonials a o v e r t au Viet Minh la perspective du succes. C'esit Inaintenant .par un jeu suhtil 8 Pégard des Sino-Américains et des émissaires de Paris, je noyautage des parts rivaux et des administrations, et Yimplantation dans les villages, qu'il va faire la conquéte du pouvoir. Un concours extraordinaire de cireonstances favorisera son audace, airs que 1'absence de reaction des Japonais, précis e n i f 8 appliquer eur slogaN : >. 11 -accepts en rime temps de devenir Haut Conseiller d u nouveau régime. Le 2 septembre, au cours d'une eérémonie a I-Ia-n6i, HE Chi Minh proclame, en presence d'une fouls de I million de person's et au milieu d'un en~ thousiasme indeseriptible, lindépendance du Viet Nam of Vavénement de la République démoeralique. L'union sacrée semble réalisée dans la mystique commune dl1'D6e Ldp >. It, rests 8 consolider l'Etat sur je plan intérieur et extérieur. Le danger je plus present reside dans la menace Fume nouvelle famine. Le mots d'aoflt avail été marque par one clue sans precedent d u Fleur Rouge. A Ha-nOi, ¥ é t a i ; ; montée jusqu':21 la cote 12 ;m. 68. On signalait partout des ruptures Cle Hugues. seplembre survient la sécheresse § récolte d u dixieme r o i s parait perdue. Le gouvernement lance one champagne rationale aux mots d'ordre de >, fait son apparition. Non moindres apparaissent les difiicultés, poiitiques. Les premieres seinaines de la Evolution sort rnarquées par un déchainement des passions locales. Toutes les autorités de l'aneien régime , mandarins et notables, disparaissent, Des Comités du people present Ie pouvoir dans yous les villages et les chefs-lieux des provinces. Cette heure confuse Q( des reL

1

LE

VIET-NAM NOUVEAU

467

présailles >> oiz se relent révolutionnaires el prowrocalcurs est remplie d'a1'restations 'de pillages et de liquidations en masse. Tool ce qui re résente d'opposition virtuelle es.t éliminé sans

pitier11 yes excess ne peuvent que miner la République in. la base en lui aliénant de nomhreux éléments et la discrediter sur je plan international. Ijindépendanee rests je but esseniiel et

la lutte de classes. Sous Tinl'luence de HE Chi Minh, H gouvernemeNt entreprend un vigoureux effort II reprise en mains avec c o m e seule arms la propaganda. It mobilise la jeunesse, immense reservoir de dénouement sir sacrifice, proclame Ie respect de la propriétélprivée, et s'assure 1'appui de Timpor'tante communauté eatholique, forte de 2 millions

11011

de iidéles anxieux de se raeheter de la longue confusion qui

s'était établie entre les intéréts de la colonisation et eeux de l'Eglise. L'entrée des troupes chinoises, charges du désarmemeni des Japonais a u Nord du 16" parallels, pose de nouveaux problemes. Non settlement lours déprédations provoqueni des incidents quolidiens avec la population, mais encore elles dissimulent mal leurs desseins d'emprise politique et économique. Avec ellcs sons r e v e r s les parts V.N.Q.D.D. et D.M.H. qui, devancés par je Viet Minh Dans la conquéte de Tindépendance, réelament néanmoins eur part du pouvoir. Une guerre de tracts, de journal et de huts-parleurs, ponctués d'enlévements et d'assassinats réciproques, déhute. Dans ces eireonstances, HE Chi Minh mantoeuvre avec one habileté supérieure. 11 eonelut das je 23 octobre un accord avec je DOng Minh Hoi. Le 11 novembre, je Patti Communiste Indoehinois p e n d la resolution de se dissoudre (it subsistera en fait sous je nom de >. Le gouvernemenl f r a n c i s n'ayant pas oulu dissiper 1'équi~ vogue, la eonférence de Fontainebleau, devenue sans objet, s'ajourne sine die (1°" aoiit). Le Président H6 Chi Minh, dent on ne soulignera jamal assess 1'esprit de conciliation, cherokee Q eviler la rupture. Pros d'einbarquer, it signs avec Ie ininistre socialists Mouie't je Modus Vivendi du 14 septemhre, derniére chance de pair. L'aecord eniérine les solutions de principe auxquelles était parvenus la eonférence de Fontainebleau égalité de traiiement entre Les enireprises et les ressortissants francais et vi étnamiens, priority pour les techniciens francais de servir au Viii; Nam, creation d'un Institut d'élnission et d'une Union douaniére dans la Fédération indochinoise, cessation de part et d'au'tre des acres d'llostilité. Des n.égociations ultérieures doivent preparer je traits général .dgfjnjtif_ L'opinion publique accueille avec: one certain deception »

__ _ __

je modus Vivendi qui n'apporte pas 1'indépendance. Mais elle fell au Président é son retour one reception triomphalei Depuh son depart, h issemblelnent du Liar Viét ~x UNion nationaie viétnamienne >> qii'ij éii¥élit fonds pour tallier la masse de tons ceu:l un recipient deviant one adhesion an Viet Minh | de sensibles pi-ogrés. Vo suspect de -xv. Nguyen Gimp qui a enter du I' chaque jour, Nguyen Birth reprend Le eontrOle des eampagnes et multiple partout les attaques. temps ne fera it qu'aeeentuer cette évoluRépublique... Dés ce moment la question tion favorable de force se trouve poses au Haut~Co1n1nissariat.

"H

C/est dans one atmosphere de tension Que 1'AsseIIlblée Na-

tionale vote la Constitution du 8 novembre 1946. Elle proclame 1'unité indivisible d u Viet Nam forms des trots b i : Bac-bO (Nord), Trung-bO (Centre) et Nam-bO (Sud). Une déelaration

des droits et devoirs des citoyens garantit Végalité des sexes, Pégalité des Viétnamiens et des minority ethniqucs, les liber-

1:és démoeratiques, l kirov de propriété, les intéréts des travailleurs. L'Assemblée Nationale exerce Le pouvoir législatif. Elle, slit je Président de la République qui choisit je premier ministre , je gouvernement si responsable devant 1'asse1nblée. Le pouvoir judiciaire est distinct des d u x autres. Ces traits eonstitutionnels relevent de la démocratie libérale, mais

Forganisation administrative locale rapproehe la République viétnarnienne des démocraties populaires. Chaque eirconseription territorial : province, village, etc... posséde un conseil du people flu, responsable d e routes les questions adminis-

tratives et eulturelles dans son ressort. AussitOt apres je vote de la Constitution, l'Assemblée se sépare en eonitant ses pouvoirs é un Comity permanent. In Constitution est suspendue en raison des circonstances.,nr événements en effet out se précipiter_ I d Ont pour théétre la zone de Hai-phOng ot1 depuis je 15 oetobre les Franoais avaient institute de lour propre autorité. un contrOls donaviolent que les nier introit. Le 20 novembre, un incident preédents dégénere en combat de rues. L'aflfaire sernble réglée das je lendemain lorsque je 23 un ultimatum du haut eommandement franeais réelalne je retrait du port de routes .les forces viétnamiennes. Le 24, Paviation et la lotte frangaises ouvrent je feu sur la ville : vingt mille morts. Hai-phOng en quires est oceupé entl rement Ie 281.I 7 . A Bette date je gouvernement ne nourrit plus d'espoir d'entents. Les incidents se multiplient tent en province qu'f21 H51(117) Délégation du Viet Nam £1 Paris, Les origines du eonflif francaviéMamfen, 1948. - Rapport de la commission d'enqlzéte parIemem'oi1'e, rédigé paT ac Dt' Bouibien. H. LANOUE, Comment a débulé la guerre du T/'z'éz" Nam, Cah. Inter. du Tray., 110 40, 71.

472

HISTOIRE

DU

VIET-NAM

Use circulate frangaise saisie in Hat-phfltlg fail craindre de force i m m i n e n t . Les To up organisent Iiévreusemeni la defense de la eapiiale évaeuée par so ;*f'~pulation. A la suite de nouvelle exigences de 1'Etat-Major f r n g a i s , stir d'abattre en quelques semaines Vadversaire, Ies hostililés éclatent SUI' tons les points du terriioire dans la soirée du 19 décembre. La guerre, commence au Nam~h6 depuis In 23 septembre 1945, s'étend au Viéi Nam tout e n t e r _ ni_

III) coup

II. -- LA cm-'sATlon

DE L'> déclenche 1'oH'en.sive du Viét-bac (Haut Tonkin), waste manoeuvre en tenailles dent les branches appliqués respedtivelnenf a Pest sur la frontiers chinoise et a 1'ouesjt sur la Riviére Claire, devaient se referrer sur In réduit de Bac-kan. Bag-dai ne p e t espérer un ralliement de Topinion q11'en lui apportant la satisfaction de ses aspirations 8 l'indépendance et a I'unité. Malgré 'les insufiisanees du programme de Ha-dOng, it se déelare, Ie 18 sepiembre., prét a entre en eenlaet avec la France. La eonjoneture Internationale seinble 5

favorable. Ijaggravalion de Pantagonisme russo-américain j o e centre la République démoeratique. En Chine, Chiang Kai-shek v e n t de lancer one grande champagne pour liquider

la base rouge du Chan~-long, En Indonésie, Pintervention amérieaine en faveur de la République de Djokjakarta a enirainé (119) p. MUS, Vfét Nam, sociofogie d'une guerre, Paris, Ed. du Seuil, 1952 J Ma et son rempiacement par un Comity admin stratif comae au Tonkin et en Annal, premiere tape vers 1'uIlification_ Deviant 1'échec de l.'ot'fensive -du Viet-bac, je gouvernement de Paris se résoul 5 conceder je mot , 390.

II. La politique eoloniale jusqu'e la rise universelle. 394 Formation de l'Union Indochinoise, 394. L'administration interne : la creation du gouvernement général, 398. La politique franeaise de 1902 8 1929, 401. Bilan politique £1 la v i l l e de la erise Inondiale, 404.

. . .. . . . . .. . .. . .

407

. .. . . . . . .

421

. III. Uexploitation économique . . . . Les stapes du développement capitalists, 408. Finances gouvernementales et politique économique, 413. Caraetéristiques de Féconomie indochinoise, 419.

. . .. .

IV. Les transformations sociables .,. La paysannerie, 421. Le proletariat, 445. La classe moyenne, 430. La bourgeoisie, 431.

V. Les mouvements de 1930

r

435

Les réformistes, 436. Les mouvements nationalistes r volutionnaires, 437. Le Patti Communiste Indoehinois. 440. Le nationalislne de 1932 8 1939, 446.

.. .

VI. De la guerre du Paciiique £1 la Liberation L'inte1'vention nippon en Indochine, 450. Le régime Decoux et Pattraeiion japonaise, 454. Naissance du Viet Minh, 457. Chute du régi*u

me colonial, 460.

450

»

TABLE D185 MATIERES

Chapftre X.

- LE VIET NAM

NOUVEAU

... . . .

I. La Révolution d'aoflt 1945 L'avénelnent de la République démoeratique, . 464. Les relations Franco-viétnamiennes, 468.

687 464

464

. . . 472 II. La creation de 1' (-: Etat Viétnaznien » . . .. Le retour de Bag-dai, 472. Iiinternationalisation du conilii, 476. III. L'évolution de la République Démocratique . . . . 483 La théorie de la Résistance, 483. Les bases de la démocratie marxiste, 487. POSTFACE

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . .

495

Tableau chronologique de Fhistoire d u Viét Nam . Tableau des poids, resumes et monnaies . . . . . . . . . .

501

Orientation bibliographique .. . . . . . . . . . . . . . . -. . . . . . . . . Bibliographies générales, 535. Principal périodiques, 535. Géographie, 586. Histoire, 538. ... . ...... . . . ... . . . .. . .... .......... .... .. Index

535 543

Table des matiéres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

581

0

531

AGHEVE

N'IMPN1MER

SUR

LES

PRESSES DE L'1MPBlMEH1E HABAUZIT A AUBENAS (AHDtCHE} EN

Flévruan 1955

ET LNSCRIT D A N S L E S B E G I S T B E S DE

L'éD 1 T E U R

SOUS

LE

No 230.

Dép6t legal lsr trimestre 1955