Le site néolithique de Tell Mureybet (Syrie du Nord): En hommage à Jacques Cauvin 9781407303284, 9781407303291, 9781407303307, 9781407333458

A major report on the Neolithic site of Tell Mureybet (northern Syria).

185 7 131MB

French Pages [736] Year 2008

Report DMCA / Copyright

DOWNLOAD FILE

Polecaj historie

Le site néolithique de Tell Mureybet (Syrie du Nord): En hommage à Jacques Cauvin
 9781407303284, 9781407303291, 9781407303307, 9781407333458

Table of contents :
Front Cover: Volume I
Title Page: Volume I
Copyright
SOMMAIRE
INTRODUCTION
Jacques Cauvin, In memoriam
Historique
Chronostratigraphie de Mureybet apport des datations radiocarbone
Stratigraphie et répartition des architectures de mureybet
FOYERS ET FOURS DU SITE DE MUREYBET
Les nouvelles données archéobotaniques de Mureybet et la néolithisation du moyen Euphrate
Étude archéozoologique de Mureybet
L’OUTILLAGE LITHIQUE
Matières premières siliceuses et comportements techniques
ANALYSE TECHNOLOGIQUE
ANALYSE DU MOBILIER RETOUCHÉ
ANALYSE FONCTIONNELLE DE L’OUTILLAGE LITHIQUE DE MUREYBET
Analyse technologique et fonctionnelle des herminettes de Mureybet
CONCLUSION SUR L’OUTILLAGE LITHIQUE
Front Cover: Volume II
Title Page: Volume II
Copyright
SOMMAIRE
L’INDUSTRIE DE L’OS
L’OUTILLAGE DE MOUTURE ET DE BROYAGE
Annexe
Les récipients en pierre
Les éléments de parure de Mureybet
Figurines, pierres á rainures, « petits objets divers » et manches de Mureybet
CONCLUSION (FR)
CONCLUSION (EN)
Juan José IBAÑEZ
Bibliographie

Citation preview

BAR S1843 (I) 2008

MAISON DE L'ORIENT ET DE LA MÉDITERRANÉE JEAN POUILLOUX

IBÁÑEZ (Ed)

Le site néolithique de Tell Mureybet (Syrie du Nord) En hommage à Jacques Cauvin

LE SITE NÉOLITHIQUE DE TELL MUREYBET (SYRIE DU NORD)

Édité par

Juan José Ibáñez Volume I

BAR International Series 1843 (I) 2008 B A R Ibanez 1843 cover volume 1.indd 1

15/09/2008 14:17:05

MAISON DE L'ORIENT ET DE LA MÉDITERRANÉE JEAN POUILLOUX

Le site néolithique de Tell Mureybet (Syrie du Nord) En hommage à Jacques Cauvin Édité par

Juan José Ibáñez Volume I

BAR International Series 1843 (I) 2008

ISBN 9781407303284 (Volume I) paperback ISBN 9781407303291 (Volume II) paperback ISBN 9781407303307 (Volume set) paperback ISBN 9781407333458 (Volume set) e-format DOI https://doi.org/10.30861/9781407303307 A catalogue record for this book is available from the British Library

BAR

PUBLISHING

SOMMAIRE * * * * *

Volume I Introduction par J.J. Ibáñez . ................................................................................................................................

7

Jacques Cauvin, In memoriam par M. Molist . ...................................................................................................

15

Historique par M.-C. Cauvin ...............................................................................................................................

17

Chapitre premier Chronostratigraphie de Mureybet. Apport des datations radiocarbone par J. Évin et D. Stordeur . .................

21

Chapitre ii Stratigraphie et répartition des architectures à Mureybet par D. Stordeur et J.J. Ibáñez .................................

33

Chapitre iii Foyers et fours du site de Mureybet par M. Molist ............................................................................................

95

Chapitre iv Les nouvelles données archéobotaniques de Mureybet et la néolithisation du Moyen Euphrate par G. Willcox . ...........................................................................................................................................

103

Chapitre v Étude archéozoologique de Mureybet par L. Gourichon et D. Helmer ............................................................

115

Chapitre vi. L’outillage lithique Introduction par M.-C. Cauvin ............................................................................................................................

229

Matières premières siliceuses et comportements techniques par F. Abbès et J.A. Sánchez Priego ..................

231

Analyse technologique par F. Abbès ....................................................................................................................

237

Analyse du mobilier retouché par M.-C. Cauvin et F. Abbès .............................................................................

281

Analyse fonctionnelle de l’outillage lithique de Mureybet par J.J. Ibáñez, J.E. González Urquijo et A. Rodríguez Rodríguez . .......................................................................................................................

363

Analyse technologique et fonctionnelle des herminettes de Mureybet par J.A. Sánchez Priego ......................

407

Conclusion sur l’outillage lithique par M.-C. Cauvin, F. Abbès, J.E. González Urquijo, J.J. Ibáñez, A. Rodríguez Rodríguez et J.A. Sánchez Priego .....................................................................................

435

sommaire

Volume II Chapitre vii L’industrie de l’os par D. Stordeur et R. Christidou . ......................................................................................

439

Chapitre viii L’outillage de mouture et de broyage par M.-C. Nierlé .....................................................................................

539

Chapitre ix Les récipients en pierre par M. Lebreton ...........................................................................................................

569

Chapitre x Les éléments de parure de Mureybet par C. Maréchal et H. Alarashi ............................................................

575

Chapitre xi Figurines, pierres à rainures, « petits objets divers » et manches de Mureybet par D. Stordeur et M. Lebreton ................................................................................................................

619

Conclusion (français) par J.J. Ibáñez ...................................................................................................................

645

Conclusion (english) par J.J. Ibáñez ....................................................................................................................

661

Conclusion (arabe : traduction Hala Alarashi) par J.J. Ibáñez ..........................................................................

703

Bibliographie ........................................................................................................................................................

705



INTRODUCTION

Juan José Ibáñez 1

En 1964, une équipe d’archéologues dirigée par le Pr. Mauritius van Loon, de l’Université de Chicago, a commencé la fouille du site de Tell Mureybet, situé dans le nord de la Syrie (van Loon 1968). Aujourd’hui noyé par les eaux du barrage de Tabqa, le site se trouvait à 86 km à l’est d’Alep (36º 04’ 06’’ N, 38º 05’ 26’’ E), non loin de Meskene, sur la rive gauche de l’Euphrate (fig. 1). Il formait une éminence de 6 m de hauteur et 75 m de diamètre. M. van Loon a ouvert, au cours de deux saisons de fouille en 1964 et 1965, une tranchée de 2 m de large et 22 m de long ainsi que 7 carrés de 4 m de côté, permettant d’atteindre le sol stérile. La stratigraphie déga­ gée a permis de distinguer 17 niveaux archéologiques, lesquels ont été regroupés en 3 phases : celle des maisons rondes (niveaux 1 à 8), celle des aires extérieures et des foyers (niveaux 7 à 13) et celle des maisons carrées (niveaux 10 à 17) (van Loon 1968). En 1970, M. van Loon a proposé à Jacques Cauvin, avec l’accord de la Direction Générale des Antiquités de Syrie, de poursuivre la fouille du site (fig. 2). L’équipe de Jacques Cauvin a réalisé quatre campagnes de fouille annuelles entre 1971 et 1974. Les travaux représentaient une opération de sauvetage puisque le site allait être inondé par la construction du barrage de Tabqa. La fouille s’est d’ailleurs poursuivie jusqu’à ce que les eaux immergent entièrement le tell (voir M.-C. Cauvin, ce volume). L’identification des unités stratigraphiques a été particulièrement soignée et le sédiment a été tamisé. Le matériel découvert a été divisé en deux parties : l’une

est restée au Musée archéologique d’Alep tandis que l’autre a été rapportée en France et stockée à l’Institut de Préhistoire Orientale situé à Jalès-Berrias, en Ardèche. Grâce à ces fouilles nous pouvons avancer que le pro­cessus de néolithisation, alors connu seulement autour de la vallée du Jourdain dans le Levant sud, avait également eu lieu plus au nord, dans la vallée du Moyen Euphrate. Aujourd’hui encore, le Levant sud et la vallée du Moyen Euphrate restent les deux seules régions où il est possible d’observer l’évolution in situ de groupes de chasseurs-cueilleurs natoufiens en communautés néoli­ thiques. Jacques Cauvin a construit toute une nouvelle expli­ca­tion sur l’origine du Néolithique. Selon lui, la néolithi­sation est avant tout le résultat d’un changement men­tal, une « révolution symbolique » dominée par le couple femme / taureau. Son interprétation ne se base pas sur une conception idéaliste du fait culturel, qui ferait pri­mer l’esprit sur la matière, mais sur l’analyse de la réali­té des faits historiques considérés dans leur globalité. Les premières manifestations du changement symbolique, indi­quées par la présence de figurines féminines et de dépôts rituels de bucranes, datent de la période khiamienne, au début du Xe millénaire av. J.-C., soit bien avant les premières manifestations des changements économiques du Mureybétien. Par conséquent, la mutation mentale précède la mutation économique et en constitue très probablement le moteur (Cauvin 1994).

1. Institución Milá y Fontanals. Consejo Superior de Investigaciones Científicas (CSIC). Egipciacas 15, E-08001 Barcelona – [email protected].

j.j. ibáñez

Tell Mureybet a servi de base à de nombreux tra­­ vaux scientifiques. Jacques Cauvin a publié une inter­ prétation géné­rale du site (1978), laquelle a été reprise dans un contexte plus général dans son travail sur l’origine du Néolithique proche-oriental (1994). Certains aspects de l’architecture, notamment la maison 47, ont été développés et publiés par O. Aurenche (1980, 1981). Les études portant sur le mobilier, les restes de faune et de flore ont donné lieu à de nom­breuses publications (cf. infra). Nombreux sont également les thèses de doctorat et les mémoires de DEA réalisés autour de Mureybet, dont certains restent inédits. Cependant, jusqu’à présent, la publication de l’ensemble du site n’avait jamais abouti. À la fin de l’année 1999, j’ai eu connaissance de l’exis­tence des bourses de la Shelby White-Leon Levy Foundation for Archaeological Publications , destinées à la publication des sites archéologiques du Proche‑Orient et de la Méditerranée orientale. Avec l’accord de Jacques Cauvin, j’ai demandé ce finance­ ment, lequel a reçu un avis favorable. Les travaux visant la publication ont commencé en octobre 2000, dans le cadre d’un projet étalé sur trois ans. Très peu de temps après le début du projet, Jacques est tombé gravement malade, maladie qui a entraîné sa disparition un an et demi plus tard. Sa participation directe au projet de publication mis au point au cours de ces six dernières années a donc été limitée. Cependant, l’établissement de la stratigraphie, réali­sé sous sa direction avec la collaboration de Danielle Stordeur, est resté la base de tous les travaux réunis dans cette publication. De plus, les interprétations qui donnent à cette monographie sa cohérence sont également les siennes. Les dessins des coupes strati­graphiques et les plans des architectures avaient été réalisés par G. Der Aprahamian et super­visés par Jacques. La manipulation informatique de cette documen­tation graphique, mise au point par Luis Teira, a rendu possible la publication de cet ouvrage. La monographie représente un travail interdisci­ plinaire qui a réuni plusieurs spécialistes gravitant autour de l’équipe de l’Institut de Préhistoire Orientale (tabl. 1). Les objets archéologiques sur lesquels sont basées les études de ce volume sont ceux stockés à Jalès. Ce matériel a été jugé largement suffisant pour permettre les analyses menées par les spécialistes,

sauf pour les éléments de parure. Pour tous les autres types d’objets il n’a donc pas été envisagé d’étudier le matériel conservé au Musée d’Alep. Nous avons intégré les résultats sur l’architecture et la stratigraphie de la fouille de M. van Loon à ceux de la fouille de J. Cauvin afin d’apporter une vision globale du site. Cependant, le matériel archéologique livré par cette fouille n’a pas été analysé. La monographie s’ouvre sur un hommage à Jacques Cauvin, intitulé In Memoriam, écrit par l’un de ses anciens étudiants, Miquel Molist, aujourd’hui Profes­seur à l’Université Autonome de Barcelone. Son texte reflète le respect et l’affection que la mémoire de Jacques suscite dans l’esprit de tous les chercheurs et étudiants qui ont contribué à la publication d’un site qui lui était très cher. Dans son chapitre « Historique », MarieClaire Cauvin explique les événements, mais aussi les motivations de l’équipe de recherche. Cela nous permet de comprendre l’état d’esprit et la démarche de Jacques dès les années soixante-dix concernant le Moyen Euphrate. Il s’était particulièrement focalisé sur l’obtention d’une longue série de datations C14 des niveaux de Mureybet. Il disposait ainsi de deux séries de datations réalisées sur des charbons de bois, l’une émanant du laboratoire de radiocarbone de Monaco et l’autre du laboratoire de Louvain. Étant donné la précision limitée des datations C14 à l’époque, une nouvelle série de datations radiocarbone a été effectuée au laboratoire de Lyon, sur des charbons de bois, des graines carbonisées et des os. Dans le chapitre « Chronostratigraphie de Mureybet », J. Évin et D. Stordeur ont intégré toutes les datations disponibles, les anciennes comme les nouvelles, offrant ainsi un cadre chronologique précis à l’évolution culturelle mise en lumière sur le site. La stratigraphie de Tell Mureybet avait été travaillée très en détail par J. Cauvin et D. Stordeur. Dans cette monographie, D. Stordeur et moi-même avons suivi la séquence stratigraphique élaborée il y a plus de 15 ans, seuls quelques ajustements mineurs ont été réalisés au cours des études menées pour cette publication. La strati­graphie de la principale zone de fouille a été divisée en 18 niveaux archéologiques, parfois avec des sous-niveaux, à partir de la succession des vestiges architecturaux. Les coupes strati­ gra­phiques, majoritairement inédites, sont présentées pour faciliter la compréhension des interpré­tations proposées. Pendant la fouille, de nombreux restes de maisons et d’éléments architecturaux ont été repérés, et ce malgré la faible extension due à la nature des travaux 

. Nous tenons ici à remercier Mme Shelby White et M. Leon Levy pour avoir financé généreusement ce projet. Nous adressons une pensée toute particulière à Mme Shelby White après la disparition de M. Leon Levy en 2002.

introduction

aussi les informations apportées par l’étude des macrorestes végétaux à la lumière des nouvelles connaissances acquises sur le sujet ces dernières années. Les premières études de la faune de Mureybet ont été réalisées par P. Ducos (1970, 1972, 1975a) ; elles portaient sur les restes issus de la fouille van Loon. Ce chercheur a également réalisé l’étude du matériel provenant des niveaux PPNB de la fouille Cauvin (Ducos 1975b, 1978). En complément des travaux de P. Ducos sur les mammifères chassés à Mureybet, Daniel Helmer (1978) avait déjà présenté un rapport préliminaire sur la microfaune. Des travaux partiels avaient aussi été publiés, comme ceux de D. Helmer sur la faune mammalienne des niveaux natoufiens (Helmer 1991), les lièvres (Helmer 1998), les gazelles (Helmer et al. 1998 ; Helmer 2000a) et les aurochs (Helmer et al. 2005) ; ou ceux de J. Pichon sur l’avifaune des niveaux natoufiens (Pichon 1984, 1988) et sur les rapaces (Pichon 1985a). Les restes de poissons et les coquillages furent confiés par J. Cauvin à des spécialistes du Muséum national d’histoire naturelle de Paris (C.J. Spillman et J. Gaillard), mais les résultats n’ont jamais été publiés (cf. Cauvin 1977). Ainsi l’étude exhaustive de la faune retrouvée par l’équipe Cauvin n’avait jamais été entreprise. Dans cette monographie, D. Helmer et Lionel Gourichon complètent les travaux précédents avec une étude approfondie de la faune conservée à l’Institut de Préhistoire Orientale. À l’aide de nouvelles méthodes, ils élargissent la connaissance de la taxonomie et les âges d’abattage de certains mammifères pour aborder les comportements alimentaires et les moda­lités d’acquisition du gibier. Jacques Cauvin avait conçu la publication de l’outil­lage lithique dans une approche interdiscipli­naire considérant tous les aspects d’une réalité complexe (cf. notamment J. Cauvin 2001). Le processus de fabrication de l’outil, son utilisation, la gestion de l’outillage et la signification sociale et symbolique sont des aspects complémentaires d’une réalité unique. L’étude de l’outillage lithique du bâtiment 47, phase IIIA, est déjà publiée (M.-C. Cauvin et al. 2001). Réunis sous la direction de M.-C. Cauvin, les textes du présent volume abordent la matière première, les techniques de fabrication, la typologie et la fonction de l’outillage. Ils intègrent également l’étude spécifique d’un des outils les plus caractéristiques de Tell Mureybet : l’herminette. Dans le premier chapitre consacré à l’outillage lithique, Frédéric Abbès et Juan Antonio Sánchez Priego analysent les matières premières lithiques. 

(fouille de sauvetage). De ce fait, très peu de bâtiments ont pu être entièrement fouillés. La succession des architectures a été décrite sommairement par J. Cauvin (1974). Les vestiges les mieux préservés et les mieux connus, comme ceux du bâtiment 47 fouillé intégralement, ont été publiés par O. Aurenche (1980). La description qui en est faite est encore valable. Cependant, grâce aux nouvelles données appor­tées par la fouille de Jerf el Ahmar (Stordeur 2000a), nous savons aujourd’hui que l’interprétation du bâtiment 47 comme maison semi‑enterrée à caractère domes­tique doit être revue. D. Stordeur et moi-même nous sommes chargés ici de ce chapitre. Nous proposons ainsi les plans des bâtiments et les dessins des coupes stra­ tigraphiques, réalisés par G. Der Aprahamian et L. Teira, qui permettent de visualiser les vestiges architecturaux. Les architectures de la fouille Cauvin et de la fouille van Loon sont analysées ensemble et interprétées à partir des connaissances appor­tées par les sites les plus proches. La fouille a livré des restes humains, découverts dans les phases IIIA et IVA. Ces ossements ont été envoyés pour étude à D. Ferembach au Laboratoire du Muséum d’histoire naturelle de Paris. Cependant, aucun rapport n’a été reçu et les restes ont disparu lors du déménagement du laboratoire. Nous ne disposons donc que des descriptions et de la documentation graphique rassemblée pendant la fouille ainsi que de quelques références sommaires dans la thèse de M. Özbek, alors étudiant de D. Ferembach, et de la publication de l’analyse de la dentition des squelettes (Özbek 1979). Nous avons intégré ces documents dans le chapitre traitant de la stratigraphie et de l’architecture. L’étude des foyers de Tell Mureybet fait partie de la thèse de doctorat de Miquel Molist, soutenue à l’Université Lumière-Lyon 2 et encore inédite (Molist 1986). Dans cette monographie, M. Molist en présente ainsi une analyse et propose une mise à jour du sujet pour le Néolithique du Moyen Euphrate. Les premiers travaux archéobotaniques de Tell Mureybet ont été les études de W. van Zeist (van Zeist and Casparie 1968 ; van Zeist 1970) sur les restes issus de la fouille van Loon. Les échantillons archéobotaniques prélevés par van Loon en 1965 (van Zeist 1970) ont été complétés par ceux découverts au cours de la fouille Cauvin entre 1972 et 1974 pour faire l’objet d’une publi­cation globale (van Zeist and Bakker-Heeres 1984). Dans le chapitre consacré à l’archéobotanique, George Willcox ajoute aux données de van Zeist et de Bakker-Heeres les résultats obtenus à l’issue des analyses des empreintes végétales trouvées dans le pisé brûlé. Il réinterprète

j.j. ibáñez

Les premiers travaux sur la technologie de l’industrie lithique de Mureybet ont été menés par Sylvie Calley (Calley 1986). Mais c’est dans une tout autre optique que F. Abbès a poursuivi cette recherche, en incorporant l’analyse du mobilier des niveaux PPNB présentée dans sa thèse de doctorat (Abbès 2003). Avec M.-C. Cauvin, il a lié cette analyse à la typologie de l’outillage retouché et ce le plus précisément possible afin de caractériser le matériel de chaque phase culturelle. Les premières études sur l’outillage lithique de Mureybet ont coïncidé avec l’apparition d’une nouvelle technique : la tracéologie. S. Roy (1983) a effectué une ana­lyse pionnière sur les objets non retouchés de la phase natoufienne, en utilisant la méthode connue sous le nom de low power approach. Dans sa thèse de doctorat sur les grattoirs et les herminettes de Mureybet, et dans un article paru peu de temps après, Éric Coqueugniot (1981, 1983) a précisé la fonction d’un large échantillon de ces outils en appliquant the high power approach. Au début des années quatre-vingt, Patricia Anderson a rejoint l’équipe de Jalès pour se consacrer à l’étude fonctionnelle des artefacts de plusieurs sites néolithiques du Proche-Orient, dont Mureybet. Ses travaux, centrés sur la problématique des premiers outils agricoles, visaient essentiellement l’analyse des outils lustrés (Anderson‑Gerfaud 1983 ; Anderson 1992, 1998). Pour cette monographie, nous avons repris l’étude fonctionnelle de l’outillage de Mureybet, tant en silex qu’en obsidienne, puis nous avons élargi à la fois les catégories et le nombre d’outils analysés en considérant toutes les phases du site. Jesús Emilio González Urquijo et moi-même nous sommes chargés de l’analyse des objets en silex, tandis qu’Amelia Rodríguez s’est consacrée à celle des outils en obsidienne. La fabrication, la gestion et l’utilisation de l’outillage constituent un enchaînement logique de décisions. Ceci a été démontré très précisément par Juan Antonio Sánchez Priego avec une analyse détaillée des herminettes provenant des phases I à III, à la suite de son mémoire de DEA, soutenu à l’Université Autonome de Barcelone en 2002. Il s’agit d’un outil clairement associé aux nouvelles activités techniques liées au processus de sédentarisation. Cependant, la complexité des phénomènes étudiés pour l’ensemble de l’industrie lithique nous a obligés à scinder l’analyse de l’outillage. Aussi avons-nous mis en relation les résultats des différents spécialistes dans un chapitre collectif intitulé « Conclusion sur l’outillage lithique ».

L’étude de l’industrie osseuse, jusqu’à présent iné­dite, est proposée par D. Stordeur et Rosalia Christidou. D. Stordeur a réalisé l’étude typologique et technologique, tandis que R. Christidou s’est attachée à l’analyse tracéo­logique en appliquant une méthode mise au point au cours de sa thèse de doctorat réalisée au Laboratoire de Jalès. Les meules retrouvées à Mureybet ont fait l’objet d’un travail de recherche effectué par Marie-Claude Nierlé‑Falkowitz (Nierlé 1982) mais resté partiel­lement inédit. Dans le chapitre consacré au matériel de mouture, elle présente une analyse globale de cet outillage. Les récipients en calcaire n’avaient jamais été étudiés en détail. Maud Lebreton propose une analyse minutieuse des techniques de fabrication de ces objets et suggère quelques hypothèses de fonctionnement. Claudine Maréchal et Hala Alarashi ont réalisé l’étude de la parure en pierre, en os et en coquillage. Enfin, D. Stordeur et M. Lebreton font la description de restes archéologiques groupés sous le terme de Petits objets. Cette catégorie rassemble les figurines, qui fondent en grande partie la démarche explicative de J. Cauvin, ainsi que d’autres objets plus ou moins énigmatiques en pierre. Le chapitre final de conclusions, rédigé par moi‑même, cherche à intégrer les données apportées par tous ces spécialistes et à donner une vision personnelle de l’origine de la Néolithisation au Moyen Euphrate à partir des informations de Tell Mureybet. Plusieurs auteurs de la monographie ont collaboré à la rédaction des conclusions avec leurs idées et leurs critiques, qui ont sensiblement amélioré ce chapitre final. Je voudrais remercier spécialement M.-C. Cauvin, D. Stordeur, F. Abbès, C. Maréchal, L. Gourichon, D. Helmer et G. Willcox pour leur contribution à ce chapitre des conclusions ; Avi Gopher y a ajouté ses commentaires. Le texte des conclusions traduit en anglais a été aimablement corrigé par Ian Kuijt. Je les remercie tous, toutes les erreurs et faiblesses restant sous ma seule responsabilité. L’intérêt de la publication de Tell Mureybet trente ans après la fin de la fouille se justifie par l’apport des données inédites considérées dans ce travail et par la ré-interprétation des éléments déjà publiés à partir des nouvelles connaissances sur la néolithisation du Moyen Euphrate. À partir de Mureybet, de nombreux chercheurs, appartenant à plusieurs institutions, se sont engagés dans la recherche au Proche-Orient. Jacques a su harmoniser cette diversité et maintenir la cohérence de son projet initial. On sait que le secret de cette harmonie a résidé dans l’affection et l’admiration que tous 10

introduction

ceux qui ont collaboré avec lui ont éprouvées pour l’homme et pour le chercheur. De mon côté, je suis conscient que mon rôle d’éditeur de cette monographie n’est apporté que le dernier maillon d’une chaîne dont Jacques est l’artisan. Cet ouvrage est dédié à Jacques Cauvin, responsable de cette remarquable fouille et de son interprétation historique (J. Cauvin 1997a). S’il est évident que ce travail lui doit énormément, il n’aurait toutefois pas pu être rédigé sans la contribution majeure de Danielle Stordeur et à Marie-Claire Cauvin. Je tiens à remercier tous les collaborateurs de ce volume pour la confiance qu’ils m’ont témoignée en me confiant la direction et l’édition de la publication. O. Aurenche nous a aimablement cédé ses photo­graphies de la fouille de Mureybet à laquelle il a participé.

G. Der Aprahamian et L. Teira ont élaboré la documen­ tation graphique de la monographie, et A. Scher a apporté son appui constant à la bibliographie et à la mise en forme de l’ouvrage. Les travaux d’édition sont arrivés à terme grâce à la généreuse collaboration de Marie Le Mière, qui s’est adonnée à la relecture des diverses contributions de façon critique et minutieuse. Enfin cet ouvrage a pu aboutir grâce aux soins apportés par le service des publications de la Maison de l’Orient et au financement de la Fondation américaine Shelby WhiteLeon Levy. Nous tenons enfin à remercier ici tout particulière­ ment la Direction Générale des Antiquités et des Musées et le peuple syrien de nous avoir offert le plaisir d’étudier cette partie de leur histoire, de dimension universelle.

11

j.j. ibáñez

Fig. 1 – Carte des sites cités dans cette monographie.

12

introduction

Fig. 2 ­– Plan du site avec la surface fouillée par M. van Loon (carrés blancs) et J. Cauvin (carrés ombrés) (Aurenche 1980).

13

Fig. 1 – Jacques Cauvin sur le chantier de Mureybet.

Jacques Cauvin, In memoriam Miquel Molist 1 Je ne suis pas certain d’être digne d’écrire la présen­tation de la monographie du site archéologique de Mureybet (Syrie), réalisée collectivement à partir des fouilles menées sous la direction du Professeur Jacques Cauvin entre 1971 et 1974. Si j’ai accepté c’est, en premier lieu, en hommage sincère et chargé d’émotion à sa personne et en souvenir du long par­cours scientifique accompli à ses côtés. Je l’ai également fait en tant que l’un des représentants de la génération d’archéologues qui se sont formés et ont développé une bonne partie de leur recherche sous le magistère de ce doublet inoubliable : Jacques Cauvin et Mureybet (fig. 1). Entré dans l’équipe CNRS dirigée par J. Cauvin en 1978, j’ai eu la chance de vivre de près, non pas la fouille proprement dite, mais l’exploitation scientifique de ses résultats et d’en mesurer ainsi le poids. J’ai été témoin de ce que, d’une manière progres­sive, les données de Mureybet ont été placées au cœur de la recherche, autant pour J. Cauvin lui-même que pour toute la formation scientifique qu’il animait. En effet, comme il arrive parfois au sein des équipes dirigées par de grands chercheurs, les données de Mureybet sont longtemps restées au centre des travaux de l’équipe et ont servi de base pour diverses interprétations histo­ri­ques. Cette polarisation pourrait être considérée, aujourd’hui, comme un lest très lourd, mais vu de près, on constate plutôt qu’elle a constitué, pour la plupart d’entre nous, un ancrage solide qui, à la façon des bâtons de marche, nous permettait de nous appuyer sur une réfé­rence très sûre. Celle-ci constituait d’autre part le germe de nouvelles études à élaborer et de nouvelles hypo­thèses à tester. En définitive tout était fondé sur deux vecteurs essentiels et totalement imbriqués : le site et son exploita­tion archéologique, J. Cauvin et son équipe de recherche. Si l’on fait un peu d’historiographie, on voit que la fouille de ce site se développe dans le cadre de la première grande opération de sauvetage réalisée en Syrie.

Lancée lors de la construction du barrage El Assad à Tabqa, elle est aussi l’une des premières du genre au Proche‑Orient, avec la spécificité et les contraintes que ce type d’entreprise impose aux archéologues. Il est connu que les fouilles de sauvetage imposent des conditions de travail très dures et que la stratégie des opérations de terrain doit s’inscrire dans des cadres sou­ vent incontournables, parmi lesquels l’existence d’une date limite « non discutable » est l’une des plus difficiles. Mais dans le cas de Mureybet, l’opération s’inscrit égale­ment dans la première vague du renouvellement méthodologique et épistémologique qui se développe dans l’archéologie préhistorique européenne et dont l’acquis principal est l’approche interdisciplinaire. Là résidait l’enjeu et ce fut l’un des grands mérites du travail développé à Mureybet. Mais, à la différence d’autres sites et de réalisations contemporaines dans le même cadre géographique, à Mureybet ce renouvel­ lement s’est accompagné d’avancées méthodologiques remar­quables, notamment une rigueur très poussée par rapport au cadre « traditionnel » des opérations de terrain : une méthode de fouille très précise. Comme le soulignait souvent Jacques, « la fouille fine et l’importance de la stratigra­phie dans l’établissement des “faits archéologiques” sont de première importance ». Combien d’heures a-t-il passées à éplucher et à réétudier les coupes pour vérifier l’appartenance de telle couche à telle phase, ou encore l’emplacement d’un foyer… tous s’en souviennent ! C’est pour cela qu’il n’est pas étonnant que la succession stratigraphique et chronologique soit encore, trente ans après la découverte du site, une des mieux dotées qui soient, comme le montre la publication présentée ici. Il est vrai, également, que Mureybet présente une séquence chronologique exceptionnelle. Non seulement elle est large, couvrant des périodes qui étaient mal connues

1. Universitat Autonoma de Barcelona, Facultat de Filosofia i Lletres, Departament de Prehistoria, E-08193 Bellaterra –  [email protected].

m. molist

à l’époque, mais elle montre aussi une rare continuité ininterrompue d’occupations, depuis le Natoufien jus­qu’au PPNB moyen. La mise en évidence des niveaux PPNA, avec une belle architecture et des témoins indis­cutables de l’apparition des pratiques agricoles, permet d’imposer, pour la première fois, la vallée de l’Euphrate comme un des noyaux de la néolithisation. Mais, pour nous, la force et l’importance de ce qu’apporte Mureybet ne sont pas seulement dues au site lui-même, mais tiennent aussi aux caractéristiques de l’étude et à son développement. Ainsi dès la publication des premiers rapports préliminaires établis à partir des données livrées par l’étude des témoins les plus « traditionnels », tels que les industries lithique ou osseuse, l’archéozoologie…, J. Cauvin souligne les apports nouveaux de la séquence. Dans ce type de publi­ cations et dans des publications plus générales, il met en lumière d’emblée une évo­lution autochtone, propre au Levant nord, et plus particu­lièrement spécifique de la vallée de l’Euphrate. En même temps, les données de Mureybet vont rester centrales ou, tout au moins, bien présentes dans les sujets de thèses de doctorat qui vont se développer dans les années suivantes. De ce fait, l’équipe de chercheurs et de doctorants qui se regroupent autour de J. Cauvin, dans le nouveau cadre créé par lui de l’« Institut de Préhis­ toire Orientale », fait des données de Mureybet une base d’étude et de vérification constante de suggestions origi­ nales et de nouvelles hypothèses. Cet élargissement, cette révision profonde et régu­ lière des données, se sont effectués dans une dynamique nou­velle à cette époque et il s’agit sans aucun doute d’une des premières réussites d’une recherche véritablement interdisciplinaire en préhistoire. Les contributions de la tracéologie des outillages, celles de la technologie des industries lithiques, la révision des données de la faune, autant pour les mammifères que pour les oiseaux, l’étude des récipients en argile durcie, des structures domes­tiques, de la parure vont se faire avec l’apport de techniques scientifiques nouvelles. Elles seront progressivement abordées dans le cadre de travaux académiques, le plus souvent avec une orientation plus large que l’analyse du site lui-même. Les données ont donc été revues, réexaminées, par une ou plusieurs générations de jeunes archéologues, français ou d’autres nationalités, dans le cadre de discussions scientifiques qui prenaient corps dans l’équipe nommée alors : « ERA 17 du CNRS ». Cette dynamique a eu comme résultat un renou­ vellement constant des apports du site. Elle a offert une position privilégiée aux données de Mureybet dans les nouvelles lignes de recherche qui s’ouvraient, toujours plus pointues, au niveau international. Mais elle a permis

également, une relecture et élargi le sujet des débats. Ces discussions ont fait apparaître des opinions contrastées sur les recherches engagée par J. Cauvin. Elles concernaient parfois la position des membres de son équipe par rapport à la ligne la plus personnelle de sa pensée, développée autour de la « Révolution des symboles ». Elles pouvaient également se placer dans le cadre plus collectif et interdisci­plinaire de la réflexion sur la néolithisation du Proche-Orient, en se penchant notamment sur la définition du faciès PPNB de l’Anatolie ou du noma­ disme pastoral. Mureybet restait donc très vivant dans le débat scientifique et il n’est pas éton­nant que, dans l’ouvrage le plus récent et le plus complet de J. Cauvin, les données provenant de ce site continuent à avoir un poids significatif. Dans les deux dernières décennies, une grande acti­ vité archéologique s’est développée au Proche-Orient, surtout dans les pays du Levant, en Syrie et en Anatolie notamment, en grande partie comme conséquence de la construction de nouveaux barrages. Des opérations de sauvetage ont permis d’augmenter considérablement la documentation. Un accroissement significatif des « faits historiques » a pu en être dégagé. Cet enrichissement spectaculaire de nouvelles données et de nouvelles hypothèses devrait permettre, lorsque les études définitives seront publiées, d’« inscrire » l’évolution de la séquence de Mureybet dans un cadre historique plus large et plus complet. Plutôt que d’amoindrir l’apport de ce site, elles vont en faire ressortir l’importance et montrer surtout le caractère pionnier du travail de J. Cauvin. C’est déjà ce que l’on réalise dans cette monographie. Enfin, si nous nous tournons vers les aspects les plus humains de la méthodologie de la recherche, il restera égale­ment une série de chercheurs ou d’équipes éparpillés dans les différentes régions du Proche-Orient qui, ayant eu la chance de connaître et de « vivre » une partie de leur formation ou de leurs recherches sous la dynamique de ce doublet formé par J. Cauvin et Mureybet, vont essayer de continuer de travailler en préhistoire avec l’esprit qu’ils auront acquis dans ce cadre. Interdisciplinarité, précision stratigraphique, établissement solide des faits historiques, intérêt pour la réflexion théorique ancrée dans les faits, ouverture et confiance dans les nouvelles voies de recherche sont autant de traits qui les caractérisent. La publication qui est présentée aujourd’hui contri­ bue de manière définitive à regrouper et actualiser les connaissances sur le site de Mureybet et elle est égale­ ment un hommage scientifique à Jacques, qui fut la véritable âme des recherches menées sur ce site de la vallée de l’Euphrate en Syrie. 16

historique Marie-Claire Cauvin 1

Il est difficile d’écrire à propos de Mureybet sans penser à Jacques… Les fouilles qu’il y a entreprises commencèrent en 1971. Comment pensait-il les abor­ der ? Quels étaient ses objectifs ? Quelles étaient les différentes perceptions du Néolithique du Proche‑Orient à l’époque ? Comment s’exprimaient alors les diverses probléma­tiques de recherche ? Autant de questions auxquelles il sem­ble nécessaire de répondre pour intro­ duire cet ouvrage. Le Néolithique, au sens large, était précisé grâce à des chronologies se référant, pour les périodes anciennes, exclusivement à la stratigraphie de Jéricho  (Natoufien, Néolithique Précéramique) et, pour les périodes plus récentes, où la céramique est le critère principal, aux séquen­ces de Jéricho et à celles des tells de la plaine d’Amuq, de Halaf, de Hassuna, de Sawwan et d’Ubaid . Le concept de la Révolution néolithique de G. Childe sous‑tendait la recherche des archéologues en situant le processus dans la zone du Croissant fertile. R. Braidwood avait tenté de préciser la notion de production de sub­sis­ tance, postulant dès 1953 l’existence de phases intermé­ diaires avant l’agriculture proprement dite comme vegeculture et incipient cultivation. Ses fouilles, à Jarmo, dans le Zagros, au cœur du Croissant fertile, s’étaient terminées sans qu’il ait trouvé ces phases intermédiaires, 1. Archéorient (CNRS, UMR 5133). Antenne de Jalès, F-07460 Berrias – [email protected] . Le Néolithique Précéramique découvert par J. Garstang avant la guerre de 1939 est dès lors subdivisé en une phase récente (PPNB) correspondant aux niveaux fouillés par celui-ci et des phases plus anciennes (PPNA, Protonéo, Natoufien) mises en évidence par K. Kenyon de l957 à 1960. D. Kirkbride venait de publier un rapport détaillé sur les fouilles de Beidha. . De nombreux sites étaient en cours de fouille, notamment en Djezireh, Umm Dabaghiyah (D. Kirkbride), dans le Sinjar, Tell Sotto (N. Bader), plus à l’Est, Shanidar (R. Solecki).

mais pour la première fois des naturalistes et des archéologues collaboraient sur le terrain. Son équipe se divisait alors : quelques chercheurs restaient plus au sud , tandis que Braidwood commençait à fouiller en Anatolie orientale, à Cayönü, avec une équipe de l’Université d’Istanbul . Puis, à la fin des années soixante, alors que J.R. Harlan avait récolté du blé sauvage dans le Taurus, d’autres hypothèses furent émises sur l’origine de l’agriculture : soit elles situaient l’origine de la domestication des plantes dans les zones en marge des aires à céréales sauvages (Flannery 1969) soit elles l’envisageaient comme une réponse à un déséquilibre biologique entre populations humaines et ressources sauvages, c’est-à-dire comme une réaction à une situation de pénurie (Binford and Binford 1968). À l’opposé, M. Sahlins (1976) démontrait qu’au monde des chasseurs-cueilleurs pouvait correspondre une société d’abondance. Parallèlement à ces démarches et avant que ne se manifestent des traces claires de production de subsistance, J. Perrot mettait en évidence des installa­ tions villageoises de chasseurs-cueilleurs à Mallaha. Les no­tions de sédentarité, de camp de base et d’éco­ nomie à large spectre – ces dernières introduites par F. Hole et K. Flannery en 1969 à propos des sites du Deh Luran du VIIe millénaire –, seront dès lors sans cesse sous‑jacentes. Quant au terme de « camp de base », il sera repris par O. Bar Yosef en 1970 pour être appliqué aux pre­miers villages. L’importance du climat et les caractéristiques des environnements des sites étaient prises en compte. La site catchment analysis de C. Vita Finzi et de E.S. Higgs « représentait [comme le faisait remarquer J. Cauvin] un intéressant effort . F. Hole et K. Flannery dans le Deh Luran. À la même époque P. Mortensen fouillait, plus au nord, Shemshara et P. Smith, plus au sud, Ganj Dareh. . Avec principalement H. Cambel, M. Özdoğan, C.L. Redman…

m.-c. cauvin

(1968 : 334). Le Néolithique est alors conçu comme un processus, le terme même de « néolithisation » apparaîtra plus tard. Dans la même conclusion, J. Cauvin écrivait que « dès lors que l’accent est mis non plus sur l’habitat mais sur les tâches effectuées, les outillages en sont la marque essentielle » (J. Cauvin 1968 : 334 et 335). Afin de cerner les différents secteurs d’activités, il a mis en place des méthodes d’étude propres au Néolithique. Ainsi, en s’appuyant notamment sur l’analyse fonctionnelle  et sur la fréquence relative des groupes d’outils, il a observé divers types d’associations que ces outils présentaient « sur un territoire et pendant une époque donnée » sans oublier « les spécialisations locales et les fréquentes interac­tions entre les modèles de culture voisins dans l’espace ». Mais une autre facette du Néolithique était égale­ment abordée dans sa thèse complémentaire sur les Religions Néolithiques de Syro-Palestine. J. Cauvin y avait rassem­blé « les données figuratives funéraires et les documents architecturaux à signification religieuse disponibles dans ces régions pour les confronter au mode de vie et aux quel­ques éléments dont on dispos[ait] pour apprécier l’organi­sation sociale des populations d’alors ». Il s’appliqua désormais à « créer les conditions d’une recherche collective qui fut authentiquement pluri­ disci­plinaire ». Jacques avait la conviction que chacune des branches de notre reconquête du passé 10 ne pouvait atteindre des résultats solides qu’en s’appuyant sur les autres et que, si les observations des archéologues sur le terrain restaient souvent insuffisantes, c’était qu’ils n’avaient pu prévoir, faute d’une pluridisciplinarité organisée dès le stade de la fouille, toutes les questions que celle-ci poserait. Il précisait que « les données fournies par les paléozoologistes et les paléobotanistes 11 devaient autant être considérées que celles qui relèvent de l’archéologie proprement dite, comme des éléments de discussion d’importance majeure ». C’est dans ce contexte qu’en 1970 M. van Loon lui proposa, avec l’accord de la Direction Générale des

méthodologique pour analyser le potentiel en ressources d’un environnement particulier » . Tandis que ces recherches s’effectuaient, des ouvrages de synthèse étaient publiés  : l’architecture, les décorations murales (fresques et bas-reliefs de Çatal auxquels on peut ajouter la tour de Jéricho), les rites funéraires (crânes enduits) y figuraient nettement. Quant à J. Cauvin, il venait de publier en 1968 Les outillages néolithiques de Byblos et du littoral libanais. Dans sa conclusion, il pouvait résumer ces probléma­ tiques en écrivant que « la simple découverte de murs de mai­sons dans une fouille suffisait autrefois pour désigner le “Néolithique” : ce critère ne suffit plus aujourd’hui… Il faut dès lors conce­voir… [la séden­tarisation] non comme un épisode unique réalisé d’un bloc, mais comme une “réaction en chaîne” large­ment étalée dans le temps, dont le déclenchement est antérieur au Néolithique et dont l’apparition d’habitats construits et groupés ne constitue que le premier stade. Dans la suite du processus, l’apparition des champs cultivés a plus d’importance que l’existence de maisons, car c’est l’activité même de l’homme qui s’est désormais ancrée sur une portion de sol limitée, rendue productive par un “travail” bien diffé­rent en son principe de la quête… du chasseur cueilleur, celui-ci fût-il déjà pourvu d’un domicile fixe  » . J. Cauvin (1978 : 19, note 42) relativisera cette démarche difficilement applicable « tant il existait de façons diffé­ rentes, souvent déterminées par des options culturelles, d’exploiter … un potentiel donné ». Le terme « potentiel » en italique est noté entre guillemets dans le texte. Mais, comme J. Cauvin le relevait ailleurs, sans cet « inventaire préalable des ressources locales où le rôle des naturalistes est prééminent », la cartographie des échanges ne pouvait être réalisée. . K. Kenyon 1957 : Digging up Jericho ; J. Mellaart 1967 : Catal Hüyük. A Neolithic Town in Anatolia. . Si, à l’époque de cet écrit, existaient les « sans domicile fixe », ils n’avaient pas les problèmes de société actuels et le sens de cette phrase n’est pas ambigu ! En conclusion égale­ ment il mit en lumière la « Révolution technologique » de la sédentarisation à partir du VIe millénaire. J. Cauvin présente dans ses Titres et Travaux 1957-1977 le bilan de ses recherches technolo­giques : « établissement d’une typologie là où elle n’existait pas [qui] sert de référence au Levant…, elle permet d’établir le statut technologique des premiers villages agricoles…, où l’essentiel de l’outillage taillé sur place sur des matériaux locaux se rapporte à des activités alimen­taires, le commerce étant très réduit… On assiste plus tard à la montée des activités de transformation et des artisanats entraînant une plus grande sensibilité écologique aux ressources propres à chaque site… avec les premières traces nettes d’un échange substantiel des outils… ». En 1968 il écrira « Avec la Révolution technologique, un autre

type d’unité régionale apparaît…, à la montée des artisanats répond la fin des autarcies » (1968 : 334). . La traduction en anglais de l’ouvrage de Semenov date de 1964. 10. J. Cauvin 1972b : 14. 11. Les termes « paléozoologiste » ou « paléobotaniste » ne sont pas étranges, J. Cauvin étant entré au CNRS dans le Labora­toire de Palethnologie des Hautes Études dirigé par R. Vaufrey. Le Centre de Recherche d’Écologie et de Préhistoire (CREP) existait en Ardèche depuis 1965. 18

historique

Antiquités de Syrie, de poursuivre les fouilles entreprises à Mureybet, par l’Euphrates Valley Expedition alors sous sa direction, et qu’il venait de publier (van Loon 1968). En effet, à la demande de la Syrie, des campagnes internationales de sauvetage ont été menées lors de la construction du barrage de Tabqa 12. Quatre campagnes de fouilles 13 vont se dérouler ainsi de 1971 à 1974 (fig. 1), la dernière programmée in extremis. Il fallait lier alors la précision qu’implique la recherche archéologique, et donc une certaine lenteur, à l’urgence des travaux avant la montée de l’eau. La première et la dernière campagne ont duré un mois avec très peu de participants, celles de 1972 et 1973 deux mois avec une équipe de fouille beau­coup plus étoffée 14. Ainsi, à la suite des fouilles de 1971-1973, J. Cauvin pouvait écrire dans des rapports non publiés qu’on avait « mis en évidence l’existence d’une occupation primi­tive natoufienne insoupçonnée jusqu’alors, qui constitue donc la première phase d’occu­pation du tell, ce qui représentait le principal événement de la campagne 1971 » ; « on [avait] montré, grâce au tamisage, la persistance d’un microlithisme sans géomé­triques tout au long de la phase suivante, qui correspond au “Précéramique à maisons rondes” de van Loon : c’est cet outillage ainsi que sa belle industrie de

l’os qui paraissent caractériser cette période, plutôt que les maisons rondes. Cette forme d’habitat nous a paru persister de la base natoufienne à la dernière occupation du tell ; il n’y a pas de changement brusque mais simple enrichissement, à la fin, des modèles préexistants par quelques structures orthogonales nouvelles, il en est de même pour les fosses foyers. La découverte d’un art préhistorique (peinture, sculpture), de la première sépulture livrée par le tell et les documents concernant la pêche et l’avifaune recueillis grâce au tamisage systématique des terres figurent aussi parmi les éléments nouveaux apportés par ces deux campa­gnes ». En 1973, il écrivait à propos de la phase III : « Après trois campagnes de fouilles… aucun habitat rectan­gulaire [n’a été relevé] dans cette phase, mais une forme très élaborée, multicellulaire, donc nouvelle, de la maison ronde normale au VIIIe millénaire AC ». Et il insistait sur l’importance du mobilier découvert : « … figurines, coupe ovalaire à poignée, en bois, vase en argile crue… ». Enfin il notait la découverte « d’une quatrième phase d’occupation … identifiée par un sondage de 14 m2 […] sur la façade orientale du tell […]. Trois longs murs de pisé appartien­nent sûrement cette fois à des maisons rectangulaires à sol d’argile… ». En même temps « une sépulture com­plète et plusieurs crânes isolés, posés sur des mottes d’argile rapportée, ont été trou­vés […] ». Ainsi, durant toute sa recherche, J. Cauvin n’a cessé de relever que « l’agent humain est un tout, qu’il existe une correspondance structurelle entre les divers registres où il déploie son activité, depuis les plus “triviales” (alimen­tation, habitat) jusqu’aux plus symboliques (religion) et que la recherche spécialisée n’a de sens que si elle signifie l’approfon­dis­se­ment scrupuleux de chaque domaine dans la perspec­ tive, ensuite, d’une confrontation synthétique des résultats » 15. Très bien accueillis dans le village actuel de Mureybet 16, les membres de la mission furent les derniers habitants à le quitter 17, le site étant abandonné suite à la mise en eau du barrage de Tabqa en 1974. Englouti par l’Euphrate, Mureybet n’a pas disparu pour autant. L’exploitation des données a fait l’objet de nombreux

12. C’est dans ce contexte qu’ont été entreprises les fouilles d’Abu Hureyra. 13. Celles-ci ont pu être réalisées grâce aux crédits du CNRS et de la DGRCST du ministère des Affaires étrangères que J. Cauvin obtint en tant que Directeur de la Mission Préhistorique sur le Moyen Euphrate. 14. La Direction des Antiquités était représentée notamment par M. M. Asssad, Charaf, Khayatta, Mutlaq et Nenné. L’équipe de fouilles était composée principalement de M.‑M. Beriel, M.-C. Cauvin, G. Der Aprahamian (1971‑1973 ; B. Korosec (1971, 1972), M. Malenfant (1971), L. Ogel (1973), D. Stordeur (1972, 1973), O. Aurenche (1972, 1973, 1974), M. Le Mière, M.‑C. Nierlé (1973, 1974) ; J. Rozand dit « Folco » (1972), G. Chaffenet, J.J. Roodenberg et T. Vogel (1973). T. Der Aprahamian en 1971 et M. et Mme Le Henaff en 1973 y assumaient intendance et marquage. En outre, divers spécialistes sont venus plus ou moins longtemps sur la fouille : P. Ducos, A. Hesse, Mme A. Leroi‑Gourhan, W. van Zeist. Au cours de ces campagnes, de nombreuses colla­borations se sont nouées avec des chercheurs de différents labo­ra­toires qui seront parfois évoqués au cours de ces pages : citons J. Spillman (laboratoire des Reptiles et des Poissons), J. Gaillard (Malacologie), E. Gilot (Chimie nucléaire de Louvain), J. Thommeret (Radiocarbone du Centre Scientifique de Monaco), S. Delbourgo et J.‑P. Rioux (laboratoire de Recherches des Musées de France), J. Delcroix (CRA), D. Ferembach et M. Özbek (laboratoire d’Anthropologie, IPH).

15. Titres et travaux 1978-1985 : 2. 16. C’est ainsi que l’on a pu voir dans un guide touristique de la Syrie une photographie dont la légende signalait des jeunes filles syriennes dansant lors d’un mariage. En regardant de près, ces « syriennes » n’étaient autres que des membres de la mission invitées à cette fête et vêtues par les femmes du village. 17. alors que les hyènes ricanaient autour d’eux… 19

m.-c. cauvin

Fig. 1 – Tell Mureybet.

Fig. 2 – La fouille.

articles, diplômes, thèses… La méthode de fouille sera évoquée dans le chapitre consacré à la stratigraphie, et les études des documents de toute nature qui ont été précédemment précisées seront évoquées au fil des différentes parties de cet ouvrage collectif 18. Mureybet, c’est cette longue séquence stratigraphique qui en fait

sa force essentielle. Dès la fouille achevée, un premier article fut publié dans AASOR (J. Cauvin 1977). Il fut suivi par un cycle de séminaires à la Maison de l’Orient, à Lyon. Celui-ci a donné lieu ensuite à un ouvrage sur « Les premiers villages de Syrie-Palestine ». Enfin Mureybet fut l’objet d’une longue réflexion sur la « Naissance des divinités… et de l’agriculture » ; on pourrait y ajouter celle de la domestication comme le montreront les récentes analyses publiées dans cet ouvrage. C’est à partir de cette stratigraphie de Mureybet que Jacques Cauvin a pu montrer le sens de la « Révolution des Symboles » qui, au Néolithique, précédait les changements économiques.

18. Le travail sur l’architecture entrepris par O. Aurenche n’a pas été joint au présent volume. Par ailleurs, aucune analyse anthropologique n’a pu être menée, les documents de base ayant disparu lors du déménagement du laboratoire de D. Ferembach. 20

chronostratigraphie de mureybet apport des datations radiocarbone Jacques Évin 1 et Danielle Stordeur 2 Introduction Le site de Mureybet est tout à fait exceptionnel du fait de la durée de son occupation. Il présente une stratigraphie comprenant 20 niveaux (Stordeur et Ibáñez, ce volume) et couvrant les 5 premières périodes du processus de la néolithisation (tabl. 1). Une chronologie absolue, niveau par niveau, n’a pas été établie car tous n’offraient pas des échantillons datables par le radiocarbone. Cependant ce site présente l’avantage d’avoir pu faire l’objet d’un nombre suffisant de datations, réparties du bas en haut de la stratigraphie, pour qu’une chronostratigraphie d’ensem­ ble puisse être proposée. Elle repose sur 40 datations radiocarbone présentées dans deux listes (tabl. 2 et 3) et sur deux diagrammes (fig. 1 et 2). Il sera d’abord procédé à une critique de validité des dates, reposant sur l’examen des matériaux analysés et sur leurs conditions de prélèvement et d’analyse, qui conduira à ne garder que 31 datations. Chacune d’entre elles sera confrontée avec la chronologie de référence des phases chrono-culturelles connues. Ceci débouchera sur une vue générale de la chronologie de Mureybet en années solaires (av. J.-C.) puisque la cali­ bration des dates 14C est maintenant d’un usage cou­ rant (Évin 1995). On sera alors amené à proposer une modification partielle du schéma chronologique jusqu’ici admis pour la néolithisation au Proche-Orient. Les laboratoires sollicités pour les datations et leur procédure d’analyse Un des avantages de ce site est qu’une première série de datations radiocarbone a été effectuée dès l’issue des fouilles, donnant aux chercheurs des trente dernières années un cadre

chrono-culturel d’une très grande utilité. Des laboratoires très anciens, ceux de Pennsylvanie, de Louvain ou de Monaco, ont ainsi été mis à contribution. Mais la prolongation des études, longtemps après les fouilles, a permis de recourir à un autre laboratoire un peu plus jeune, celui de Lyon. Toutes les datations de ce laboratoire ont été effectuées par la méthode de comptage des radioactivités à l’exception de deux d’entre elles pour lesquelles, après la préparation chimique à Lyon, la teneur en radiocarbone a été mesurée par spectrométrie de masse avec accélération, (S.M.A.) à Oxford pour LYON-2158 (OxA) et à Groningen pour GrA‑20 636 (LYON-1928). La nature des échantillons et leur fiabilité pour la datation Le site de Mureybet présente, dans ses divers ni­­ veaux, deux types de matériaux carbonés fiables pour la datation par le radiocarbone : les ossements et les char­bons. Comme cela est fréquent au Proche-Orient, les ossements n’ont pu être utilisés pour les datations car leur teneur en collagène est trop faible, quelle que soit la méthode de mesure : comptage de radioactivité ou S.M.A. Les charbons de bois sont, d’une manière générale, dans un très bon état de conservation, qui a permis l’appli­ cation des techniques classiques de nettoyage (acide, base, acide). Il est donc exclu d’invoquer la présence de pollution chimique pour expliquer d’éventuels écarts de datation. Pour des raisons d’ordre archéologique, ces charbons de bois peuvent en revanche être des indicateurs plus ou moins précis. Malheureusement la nature et l’origine exacte du maté­riel daté n’est pas disponible pour toutes les datations (tabl. 3).

1. UMR 5138, Centre de Datation par le Radiocarbone, Université Claude-Bernard-Lyon 1, F-69622 Villeurbanne – jacques.evin@ wanadoo.fr. 2. UMR 5133, Archéorient, Antenne de Jalès, F-07460 Bérias – [email protected].

j. évin et d. stordeur

les datations. Toutefois les plantes ayant un delta de 13C anormal ne donnent en général pas de gros charbons de bois, aussi peut-on supposer que les échantillons datés par les anciens laboratoires avaient un delta de 13C proche de – 25 ‰ PDB et n’impliquaient donc pas qu’une correction de leur datation pour fractionnement isoto­pique leur soit appliquée.

En effet, trois types de contextes ont livré des végétaux brûlés : les foyers, les couches « poubelle », où ont été rejetés les déchets, enfin les constructions incendiées. – En principe, les charbons trouvés dans un foyer peuvent refléter assez directement la date de son utilisation. Qu’il s’agisse de bois ou de végétaux plus légers, ils ont en général été ramassés peu de temps avant la combustion et sont retrouvés in situ. Certes, il est toujours possible qu’on ait utilisé dans un foyer domestique des restes de vieilles poutres, mais il est logique de penser que ce ne pourrait être qu’exceptionnellement. Donc la probabilité est très faible pour que l’effet de bois ancien affecte les datations de charbons de bois issus de foyers.

L’élimination des datations aberrantes L’examen de la succession des datations dans l’ordre stratigraphique (tabl. 2 et 3 et fig. 1) montre une cohérence générale de l’ensemble des dates. Toutefois apparaissent certains résultats discordants. Il convient, avant de les examiner phase par phase, de rechercher quels facteurs peuvent les expliquer. Le premier cas à considérer est celui de la datation Ly-11622 qui n’a pu être placée dans la figure 1. Pour un niveau attribué au Natoufien final, elle donne le chiffre de 16 560 + 70 BP qui correspond au Paléolithique supérieur et ne peut s’expliquer que par un vieillissement acciden­tel impor­tant. La seule cause connue d’un tel vieillissement d’un charbon de bois est son imprégnation par du bi­tume, carbone fossile dépourvu de radiocarbone. Or cet échantillon provient d’un contexte culturel durant lequel l’utilisation d’adhésifs est courante et même indispensable pour fixer de très petites armatures en silex (microlithes) sur des man­ches en bois. Ces adhésifs comprenant du bitume, il est tout à fait possible que cette matière soit restée imprégnée dans l’échantillon de charbon de bois corres­pondant à cette date. Trois datations paraissent trop anciennes de quelques siècles par comparaison avec celles obtenues sur les mêmes ensembles stratigraphiques : MC-861 (phase IVA), MC-611 (phase IIIB) et MC-734 (phase IIIA). On pourrait penser à l’effet de bois ancien évoqué supra mais il ne nous semble pas raisonnable de les éliminer pour cette raison, car on ignore l’origine précise du matériel daté. Pour prendre en considération cette hypothèse, il faut alors considérer les plages statistiques de ces trois dates. Seule la première s’écarte notoirement de plus de deux σ de la moyenne des autres dates de sa phase, elle sera donc éliminée, tandis que la seconde et la troisième restent dans un recouvrement d’intervalles possible. Deux autres dates (P-1.222 et P-1.220) paraissent aussi trop anciennes. Comme pour elles l’origine du maté­ riel daté est précisé (tabl. 3), il est raisonnable de les élimi­ ner puisque l’effet de bois ancien peut, dans leur cas, être à juste titre suspecté. À l’inverse, deux autres datations présentent des résultats anormalement récents : Ly-11629 et Ly-11624, toutes deux trop jeunes d’environ 1000 ans. On vient de voir qu’il ne pouvait y avoir de pollution chimique non

– Les charbons provenant des aires de déchets ayant été déplacés, les indications qu’ils livrent sont un peu moins précises, mais l’on peut penser que l’écart de temps n’est pas très grand entre leur formation et leur utilisation comme combustible. – Ce qui provient des constructions doit être considéré de façon différenciée, selon la nature de l’échantil­ lon. En effet, les constructions livrent un matériau datable idéal : les fragments végétaux ayant servi de dégraissant pour la terre à bâtir. Ce dégraissant a été préparé et inclus volontairement à la terre au moment des travaux (Willcox, comm. pers.). Comme il s’agit de balle ou de graines de céréales, nous avons à faire à une plante annuelle. La datation d’un tel échantillon se fait donc dans les meilleures conditions de précision possible. Mais d’autres matériaux de construction, parfois utilisés pour les analyses, proviennent des poutres ou des poteaux. Leur datation peut être vieillie pour deux raisons. La première est que le bois peut apparte­nir à un arbre très âgé. La seconde tient aux habitudes de recyclage du bois que l’on observe encore aujourd’hui et qui existaient sans doute aussi durant le Néolithique : une bonne poutre peut traverser ainsi plusieurs générations. Un décalage « vieillissant » ne doit donc pas étonner lorsque la datation est faite sur du bois d’œuvre. Enfin, il est à remarquer que les charbons de bois des datations Ly-11623 et Ly-11787 présentent un delta de 13C d’une valeur peu habituelle puisque située autour de – 10 ‰ PDB. Cette valeur est souvent caractéristique des Cypéracées, plantes fréquentes dans la région. On doit noter que les mesures de contrôle du fractionnement isotopique n’ont été effectuées qu’au laboratoire de Lyon, tandis qu’elles n’ont pas été faites dans les autres laboratoires. Ceci pourrait faire suspecter une erreur systématique dans 22

chronostratigraphie de mureybet

éliminée par le nettoyage ; il faut alors trouver une autre expli­cation. On pourrait penser que, pour la datation Ly‑11624, il s’agirait de matériel intrusif, datant du PPNB moyen au lieu du Khiamien. Mais il est notoire que le PPNB moyen n’a pas été retrouvé dans la partie du tell concernée, ce qui oblige à introduire la notion de témoin négatif en évoquant des niveaux emportés par l’érosion. Quant à la datation Ly-11629, elle ne pourrait s’expliquer que par l’intrusion de matériel PPNB récent, horizon qui n’a jamais été identifié à Mureybet. On ne dispose donc pas d’explication satisfaisante pour le caractère aberrant de ces deux résultats. Le cas des trois datations du laboratoire de Louvain doit être envisagé à part. En effet, provenant de niveaux du Khiamien, elles sont concordantes mais présentent un même écart de 400 ans par rapport au début de cet horizon culturel et aussi par rapport à toutes les autres datations le concernant. On est donc en droit d’émettre l’hypothèse selon laquelle le réglage de ce laboratoire n’était peut‑être pas cor­rect au moment où il a effectué ces analyses. Finalement, ce sont seulement neuf datations que nous éliminons comme non fiables (une de Monaco, trois de Lyon, deux de Pennsylvanie et trois de Louvain). Elles n’apparaissent donc pas dans la figure de synthèse en années calendaires (fig. 3). Une proportion d’un quart de dates éliminées n’est pas exceptionnelle, au contraire. Dans de pareilles synthèses chronologiques sur un site ou un ensemble de sites, il est courant de ne prendre en compte que la moitié voire moins des dates disponibles après une rigoureuse sélection pour diverses raisons méthodologiques ou archéologiques. On l’a montré pour la première fois au Proche-Orient (Évin 1987), cela a souvent été vérifié, par exemple lors d’une récente synthèse sur l’archéologie des Pyrénées (C. Oberlin, comm. pers.).

l’Orient (Aurenche et al. 1981 ; Hours et al. 1994) se retrouve à Mureybet (tabl. 1 et fig. 1) ; – deuxièmement, les niveaux fouillés représentent une durée d’occupation de quelque 1500 ans en calendrier radiocarbone : d’environ 10 400 BP (phase IA) à environ 8900 (phase IVB). Ceci cor­ respond à une plage de temps d’environ 2000 ans en années calendaires : d’environ 10 000 av. J.‑C. (phase IA) à 8000 av. J.-C. (phase IVB) ; – troisièmement, trois épisodes chronologiques sont mis en évidence : •  un ensemble autour de 10 200 BP ou 10 000 av. J.-C. pour les phases I et II, •  un ensemble autour de 9600 BP ou 9000 av. J.-C. pour la phase III, •  un ensemble autour de 9200 BP ou 8300 av. J.-C. pour la phase IV. Ces trois ensembles paraissent séparés d’environ 600 à 400 années BP ou 700 à 1000 ans solaires. Cela pourrait laisser supposer qu’il y a eu, dans le site, des hiatus dans l’occupation. Toutefois la séparation de ces ensembles, qui apparaît en chronologie BP, peut être artificielle en raison des variations des productions de radiocarbone dans l’atmosphère car est bien établi maintenant qu’elles ont connu de grandes perturbations au cours du Xe millénaire av. J.-C. L’examen de la courbe de calibration correspondant à ce millénaire (fig. 3) montre qu’elle se présente sous la forme de deux plateaux, l’un d’une durée de 600 ans correspondant à des datations autour de 10 000 BP et l’autre, d’environ 400 ans, pour des datations situées autour de 9600 BP. Entre ces deux plateaux il existe un bref intervalle de deux siècles et à partir de 9300 BP la courbe est régulière. Or les regroupements de datations BP que l’on trouve sur le site de Mureybet correspondent à ces deux plateaux. Il faut donc en conclure que, pour ce site, la datation radiocarbone atteint ses limites de possibilités et ne permet pas de détailler la chronologie. Ce qui paraît une occupation discontinue en années BP peut être en réalité une occupation sans interruption.

Vue générale de la chronologie : continuité ou discontinuité de l’occupation L’examen de la succession des datations en fonction de la superposition des niveaux (fig. 1) montre une très large cohérence. Cette constatation est une des grandes qualités du site de Mureybet. Il est bien connu en effet que, pour beaucoup de gisements, l’abondance des datations met en évidence des problèmes de stratigraphie ou de représenta­ tivité d’échantillons et que les conclusions archéologiques sont de ce fait, dans ces sites, entachées de suspicion. Ce n’est pas le cas pour Mureybet puisqu’il reste 31 datations considé­rées comme fiables. Les traits principaux suivants peuvent être déduits d’un examen de l’ensemble des résultats : – premièrement, la chronologie générale de la néoli­ thisation établie par les chercheurs de la Maison de

Analyse chronologique par phase : conformité avec la périodisation de la Maison de l’Orient Toutes les phases du site de Mureybet ont été attri­buées aux diverses cultures et horizons définis au Proche‑Orient. Leur chronologie absolue est résumée dans le tableau 1, tant en calendrier radiocarbone BP qu’en plages de temps en années calendaires (av. J.-C.). Il convient maintenant de vérifier si les dates obtenues confirment ou non les attributions. Pour chaque phase on effectuera d’abord une analyse détaillée prenant en 23

j. évin et d. stordeur

compte les dates exprimées en BP, ce qui permettra de reprendre le raisonnement de fiabilité de certaines dates. Passant alors en calendrier solaire on verra si l’attribution culturelle de chaque phase est conforme au schéma géné­ ral ou si le site de Mureybet peut suggérer une modifi­ cation de celui-ci.

Phases IB, IIA et IIB : le Khiamien Les quatre datations qui ont été obtenues par le laboratoire de Pennsylvanie et celui de Lyon sont assez bien cadrées dans la tranche de temps attribuée au Khiamien, bien que deux d’entre elles empiètent un peu sur la période qui lui succède. Ce dépassement est faible (100 ans) et il faut rappeler que les limites imposées à la culture khiamienne sont très étroites (200 ans). Nous avons vu plus haut qu’il fallait en revanche rejeter les trois dates obtenues à Louvain, beaucoup trop anciennes, et une de Lyon, bien trop récente. En faisant le point moyen des intervalles en années av. J.-C. des quatre dates fiables (il n’en reste aucune pour la phase IIB) on obtient environ 9600 av. J.-C. Cela indiquerait que la plage de temps attribuée au Khiamien pourrait être rajeunie de 200 à 300 ans.

Phase IA : Natoufien final Les deux niveaux correspondant à cette phase, principalement le niveau 2, sont probablement les plus datés de l’ensemble du site, surtout compte tenu de la faible surface fouillée. Sept datations ont été obtenues, six à Monaco, une à Lyon. Si l’on considère la plage de temps occupée par le Natoufien (fig. 1), on constate que la barre supérieure qui la limite a été située vers 10 200 BP. Or trois seulement des datations obtenues à Mureybet se placent sous cette barre. Ensuite trois autres dates entrent dans le cadre de la période suivante, le Khiamien, entre 10 200 et 10 000 BP. Enfin une date (provenant de Lyon) se situe au début d’un horizon encore plus tardif, le PPNA. Arrêtons-nous un moment sur les datations qui sortent du cadre natoufien en analysant, de façon critique, leur contexte. Trois d’entre elles : Ly-11623 (n° 28), MC-674 (n° 29) et MC-635 (n° 30) ont été obtenues à partir d’échantillons provenant de la fosse-foyer 25. Or celle-ci s’ouvre très près de la surface. Il n’est donc pas absolument certain que le sol à partir duquel elle semble avoir été creusée soit vraiment celui qui corresponde à son fonctionnement. Il se pourrait que cette fosse ait été plus récente, creusée à partir d’un point plus élevé, correspondant à un niveau aujourd’hui arasé par l’érosion. Ce niveau pourrait bien être khiamien, peut-être même plus récent encore. Il est évident que si l’on écartait ces dates, on aurait immédiatement une image globale beaucoup plus cohérente, plus conforme aux datations généralement obtenues pour le Natoufien. Gardons malgré tout à l’esprit que, Mureybet ayant été fondé à l’extrême fin du Natoufien, les dates qui empiè­tent de peu sur le Khiamien doivent encore être considé­rées comme possibles. Quand on considère les intervalles en années calen­ daires pour les sept dates fiables, ils se recouvrent, même celui de Ly-11623 (n° 28). Le point moyen de cet ensemble se situe autour de 10 000 av. J.-C. C’est-à-dire exactement à la charnière entre les intervalles attribués au Natoufien et au Khiamien. Cela pourrait suggérer une éventuelle interférence entre ces deux cultures, que les sept dates ne permettraient pas de séparer. Deux autres interprétations peuvent être avancées. La première consisterait à placer le Natoufien de Mureybet comme tout à fait terminal. La seconde proposerait de déplacer la limite finale du Natoufien en la rajeunissant de quelques siècles.

Phases IIIA et IIIB : le Mureybétien sur l’horizon PPNA Ce contexte culturel est particulièrement bien daté à Mureybet. 16 dates ont été obtenues par les labora­toires de Pennsylvanie (3), de Monaco (8) et de Lyon (5). Comme nous avons déjà écarté la date aberrante de Lyon située vers 8500 BP (n° 11), toutes les autres entrent dans le cadre anciennement établi pour cette pé­riode, sauf trois datations obtenues à Lyon qu’il importe d’examiner de plus près en considérant ce que nous savons du contexte culturel. Tout d’abord, si l’on considère que les phases IIIA et IIIB se succèdent dans le temps, on voit que le diagramme reflète bien cette évolution à condition toutefois d’oublier la date de Pennsylvanie à 9985 BP (n° 38) et aussi celle de Monaco à 9950 BP (n° 18). La première, provenant d’un bois d’œuvre, pourrait avoir été vieillie artificiellement comme nous l’avons vu plus haut. Pour la seconde, l’explication peut être la même, mais il n’y a pas d’information précise disponible. Les quatre datations obtenues à Lyon (n° 15, 16, 21 et 16) montrent une pente correcte, ascendante, mais force est de constater qu’elles sortent du cadre défini, en le rajeunissant. Mais une explication peut être proposée à leur propos : on sait, depuis les fouilles de Jerf el Ahmar (Stordeur et Abbès 2002), que les niveaux mureybétiens mis au jour par J. Cauvin ne concernaient que la partie la plus récente de l’horizon PPNA. On sait aussi que la phase IIIB (Stordeur et Abbès 2002 ; Cauvin et Abbès, ce volume) marque la transition entre cet horizon et le PPNB ancien. Si l’on tient compte de ces deux obser­ vations, le décalage, vers des âges plus récents, de ces quatre dates paraît beaucoup moins significatif. Ce sont bien alors les datations anciennes qui, dans cette perspec­ tive, nous semblent poser problème, d’où la prise en compte de l’effet de bois ancien pour deux d’entre elles. 24

chronostratigraphie de mureybet

À ce propos il nous semble qu’un argument très fort en faveur des datations obtenues à Lyon doit être exposé ici. Cet argument est issu de l’attribution chronologique de la maison 47 de Mureybet. Lyon la date de 9455 ± 45 (n° 17) et aussi de 9400 ± 110 (n° 16) mais Monaco la place à 9950 ± 150 (n° 18). Or cette « maison » est tout à fait semblable au bâtiment collectif (EA 30) de Jerf el Ahmar, qui a été daté par Lyon (Ly-10649) de 9445 ± 45. La coïnci­dence des dates est frappante. De plus ces dates nous paraissent tout à fait conformes au fait qu’à Jerf el Ahmar le niveau du bâtiment collectif en question marque l’extrême fin du Mureybétien avant la Transition PPNA-PPNB. On résumera notre position vis-à-vis de la phase IIIA en précisant que la date de 9950 BP (n° 18) obtenue par Monaco pour la maison 47 devrait être écartée. Celle, encore plus ancienne, obtenue en Pennsylvanie (n° 38) peut subir le même sort à la différence près qu’elle pourrait éventuellement concerner un niveau plus ancien que ceux découverts par J. Cauvin. En ce qui concerne la phase IIIB, une fois écartées deux dates situées autour de 9900 (n° 8 et 36), le reste, tous laboratoires confondus, peut être considéré comme tout à fait conforme. Les datations obtenues par Lyon paraissent peut‑être, dans l’ensemble, un peu récentes mais elles nous donnent la possibilité d’initier une discussion sur les limites éta­blies depuis fort longtemps entre les périodes ou les horizons culturels. Ainsi sera-t-on peut‑être amené à réviser la durée du PPNA et à s’interroger, d’une ma­nière plus générale encore, sur des barrières forcément artificielles. Rappelons que cette réflexion sur les limites entre périodes et sur la nécessité de réviser la chronologie a déjà été suggérée dans un article publié en 2001 (Aurenche et al 2001). Si l’on considère l’ensemble des intervalles en années calendaires des sept datations de la phase IIIA, avec un point moyen à 9000 av. J.-C, il pourrait paraître un peu antérieur à celui des cinq dates de la phase IIIB dont le point moyen est à 8900 av. J.-C. En tout cas ces deux phases très proches se placent bien dans la plage de temps du PPNA et restent fortement éloignées du Khiamien.

l’ensemble des intervalles en années calendaires des trois dates se situe près de 8300 av. J.-C. suggérant, pour la limite supérieure du PPNB ancien, un décalage possible d’un ou deux siècles vers les âges plus récents. Phase IVB : le PPNB moyen Enfin le PPNB moyen est daté par deux échantil­ lons traités à Monaco (n°1 et 2) et un traité par S.M.A. à Lyon‑Oxford (n° 3). Les dates sont très proches de celles de la phase précédente et donnent les mêmes intervalles en années solaires. La distinction entre le PPNB ancien et moyen ne peut donc être faite à la lumière de ces seuls résultats. Comparaison des séries de dates par laboratoire Il a été signalé depuis longtemps (Aurenche et al 1981) qu’en matière d’utilisation du radiocarbone l’archéologie du Proche-Orient est un cas d’exception tout à fait remarquable. Depuis que la méthode de datation a été mise en œuvre, il y a maintenant un demi-siècle, des milliers de datations y ont été effectuées par plusieurs dizaines de laboratoires différents. Elle peut donc être le cadre d’une évaluation comparative entre datations effec­ tuées dans des conditions variées (Aurenche et al 1987). L’étude du site de Mureybet peut servir d’exemple de comparaisons inter-laboratoires. On a déjà dit que les trois datations de Louvain laissaient penser à un décalage systématique de ce labo­ ratoire au moment où il a effectué ces trois analyses. C’est possible car, à cette époque, les opérations de contrôle de stabilité par échanges d’échantillons entre tous les labo­ ratoires en exercice n’avaient pas encore été mises en œuvre. Les cinq dates du laboratoire de Pennsylvanie ne conduisent à aucune réserve sur leur validité car deux d’entre elles peuvent être affectées de l’effet de bois an­cien, évidemment indépendant de la qualité de la me­sure, et les trois autres sont conformes au cadre d’inter­ prétation de l’ensemble des dates. L’examen des colonnes de datations correspondant aux laboratoires de Monaco et de Lyon, pour l’ensemble des phases, fait apparaître un décalage entre les deux laboratoires. Il semblerait que les dates de Monaco soient de 200 années BP plus anciennes que celles de Lyon. Est‑il possible de privilégier l’une ou l’autre de ces chrono­logies en considérant les données archéologiques et le schéma chronologique général admis pour le Proche-Orient ? La réponse varie selon les phases. Dans le cas du Natoufien final (phase IA), les datations fournies par Monaco sont les plus satisfaisantes, celle de Lyon étant trop récente. Il n’est pas utile de

Phase IVA : le PPNB ancien Quatre datations ont été faites pour cette phase dont les témoins se limitent à un petit sondage. Deux d’entre elles nous paraissent conformes aux attentes, les deux autres dépassent la barre supérieure et entrent dans le cadre du PPNB moyen. Si l’on revient au raisonnement que nous venons de proposer sur la validité des barrières, on peut parfaitement l’appliquer à ces deux dates qui s’écartent, elles aussi, de 100 et 200 ans de la limite supé­ rieure du PPNB ancien. Si l’on ne prend pas en compte la date MC-861 (n° 4) que nous avons suspectée d’un effet de bois ancien, 25

j. évin et d. stordeur

s’attarder sur le Khiamien (non daté par Monaco) ni sur la phase IVA, où l’on n’observe pas de décalage. En revanche l’horizon PPNA (phases IIIA et IIIB) mérite une attention particulière et deux propositions peuvent être faites. La première est que les dates obtenues par Monaco sont effectivement les plus pertinentes puisqu’elles entrent bien dans le cadre chronologique de cet horizon. La deuxième prend en compte le fait que ce cadre a été bâti à partir de données obtenues dans les années soixante‑dix et quatre‑vingt, juste­ment, à Monaco. On est en droit de se demander alors si la limite acceptée pour la fin de l’horizon du PPNA ne devrait pas être revue. Les datations obtenues par Lyon nous donneraient l’occasion de rajeunir cette limite, opération qui ne peut être faite qu’en reprenant toutes les dates obtenues dans les sites qui ont été fouillés récemment. Finalement il n’apparaît pas d’évidence de décalage systématique d’un laboratoire par rapport à l’autre, ce qui n’est pas surprenant étant donné la collaboration qui a toujours existé entre les trois laboratoires français de datation (Gif‑sur-Yvette, Lyon et Monaco), en particulier dans l’emploi des mêmes standards.

On a en effet une longue stratigraphie généralement non perturbée, une bonne qualité de matériel d’analyse, qui a été très soigneusement prélevé, et un nombre important de résultats qui s’étalent sur toute la stratigraphie. Plusieurs laboratoires ont été sollicités et, bien que trente années aient séparé les deux séries de dates, temps pendant lequel la méthode s’est améliorée par la réduction des marges statistiques, on constate que les datations sont parfaitement comparables, ce qui permet de les trier, d’en éliminer un certain nombre sur des critères rigoureux et, finalement, de bâtir une interprétation chronologique simple. La première conclusion de la radio-chronologie est que la série de dates montre une occupation sur plus d’un millénaire et demi. Toutefois on ne peut affirmer ni la continuité ni la discontinuité de cette occupation, à tout le moins pour les périodes les plus anciennes. La deuxième conclusion est que les limites attri­buées aux quatre complexes culturels (Natoufien, Khiamien, Mureybétien et PPNB ancien) sont probablement à réviser dans le sens d’un rajeunissement de quelques siècles. Ainsi, du point de vue archéologique, l’examen des datations obtenues à Mureybet peut conduire à d’impor­ tantes réflexions et remises en question des grandes séquences archéologiques admises. Cet examen doit se faire en prenant en compte tous les nouveaux sites fouillés et tous les résultats récents qui, on le sait, sont très nombreux. Le problème des limites entre périodes chronoculturelles, forcément artificielles, devra être abordé, peutêtre de façon collective et interdisciplinaire. D’avantage de souplesse et une plus grande exigence de préci­sion, ce que l’on peut vraiment attendre actuellement des datations radiocarbone (Évin et Oberlin 2001), contribueront sans doute utilement à cette révision.

Conclusion Le site de Mureybet peut être considéré comme un cas très intéressant en matière d’interprétation chrono­ logique à partir de datations radiocarbone. Certes, il pré­ sente l’inconvé­nient majeur de se trouver dans la plage de temps la moins favorable puisque, parmi les millénaires de l’Holocène, celui qui recouvre la plage de temps concer­née par ce site a vu le plus de perturbations dans la formation du 14C. Mais, à part cela, toutes les conditions sont réunies pour offrir une bonne base à l’interprétation.

Période

Cultures et horizons

Dates BP

Intervalle années av. J.-C.

5

PPNC, PPNB final, Pré-Halaf

8500-8700

4

PPNB récent

8500-8000

7500-7000

3b

PPNB moyen

9200-8500

8200-7500

3a

PPNB ancien (Levant nord)

9500-9200

8700-8200

2b

PPNA, Mureybétien (Levant nord), Sultanien (Levant sud)

10 000-9500

9500-8700

2a

Khiamien

10 200-10 000

10 000-9500

1

Natoufien

12 200-10 200

12 000-10 000

Tabl. 1 – Chronologie générale de la néolithisation au Proche-Orient établie par les chercheurs de la Maison de l’Orient de Lyon (Aurenche et al. 1981, Hours et al. 1994). 26

IB

IIA IIB

IIIA IIIB

27

Les chiffres renvoient aux références listées dans la colonne 1 des tableaux 2 et 3. Les zones ombrées représentent la chronologie générale de la néolithisation établie par les chercheurs de la Maison de l’Orient (Aurenche et al. 1981 ; Hours et al. 1994).

Fig. 1 – Diagramme, en années radiocarbone BP, de toutes les datations de radiocarbone disponibles pour le site de Mureybet.

IA IVA

IVB

chronostratigraphie de mureybet

28

20 20 20

19 19 19 19

16-17 16-17 16b

16b

16b 16b 15a

14b

14a

14a

1 2 3

4 5 6 7

8 9 10

11

12 13 14

15

16

17

IIIA

IIIA

IIIA

IIIB IIIB IIIB

IIIB

IIIB IIIB IIIB

IVA IVA IVA IVA

IVB IVB IVB

Phase

Ly-11.626

Ly-11.627

Ly-11.630

MC 614 MC 613 MC 615

Ly-11.629

MC 611 MC 612 Ly-11.628

MC 861 MC 862 MC 863 GrA-20 636 (LYON-1928)

MC 737 MC 736 LYON-2158 (OxA)

Nº de comptage

Lyon

Lyon

Lyon

Monaco Monaco Monaco

Lyon

Monaco Monaco Lyon

Monaco Monaco Monaco Lyon

Monaco Monaco Lyon

Laboratoire

Tabl. 2 – Datations de Tell Mureybet, fouille Jacques Cauvin.

Bâtiment 46 Charbon bois Fosse-foyer 31 Charbon bois Bâtiment 47 Charbon bois

S32 A2 S32 A2 Maison 19, sol Charbon bois Fosse-foyer 16 Charbon bois Fosse-foyer 16 Maison 14 S 32 C1

AD 34, 8,45 m AD 34, 8,90 m AD 34, 9,20 m AD 34, 9,35-9,42 Dents

AD28, niv. 15 AD28, niv. 14 AD28, niv. 14 Grain

Contexte

-24,504 ‰

- 26,52 ‰

- 26,07 ‰

n.m. n.m. n.m.

- 27,86 ‰

n.m. n.m. - 27,14 ‰

n.m. n.m. n.m. n.c.

n.m. n.m. n.c.

Delta 13C P.D.B.

9455 ± 45

9400 ± 110

9505 ± 50

9570 ± 200 9620 ± 200 9540 ± 130

8510 ± 80

9840 ± 200 9520 ± 150 9320 ± 50

9600 ± 150 9130 ± 150 9030 ± 150 9300 ± 70

8910 ± 150 9280 ± 150 9190 ± 55

Dates BP

9105-8615

9141-8318

9136-8634

9314-8259 9603-8425 9234-8555

7650-7380

10 155-8722 9247-8470 8721-8341

9286-8553 8742-7936 8602-7748 8736-8294

8414-7601 9127-8219 8547-8274

Intervalle années av. J.-C.

Les datations en italiques sont celles reconnues comme non fiables et non répertoriées dans la figure 2. Dans la colonne 13C : n.m. = non mesuré, donc estimé - 25 ‰ pour le calcul de la date BP ; n.c. = non communiqué, donc mesuré dans le cadre de la procédure A.M.S. et pris en compte pour le calcul de la date BP.

Niveau

Référence in tabl. 2 et tabl. 3

j. évin et d. stordeur

29

14a 14a 14a 13

8 8

6 6

3 4

2?

2? 2? 2

2 2 2 1

18 19 20 21

22 23

24 25

26 27

28

29 30 31

32 33 34 35

IA IA IA IA

IA ? IA ? IA

IA ?

IB IB

IIA IIA

IIB IIB

IIIA IIIA IIIA IIIA

Phase

MC-675 MC-733 MC-732 MC-731

MC-674 MC-635 Ly-11.622

Ly-11.623

Ly-11.787 Lv-607

Lv-605 Ly-11.788

Lv-606 Ly-11.624

MC 734 MC 616 MC 735 Ly-11.625

Nº de comptage

Monaco Monaco Monaco Monaco

Monaco Monaco Lyon

Lyon

Lyon Louvain

Louvain Lyon

Louvain Lyon

Monaco Monaco Monaco Lyon

Laboratoire

Tabl. 2 suite – Datations de Tell Mureybet, fouille Jacques Cauvin.

Fosse-foyer 25 Charbon bois Fosse-foyer 25 Fosse-foyer 25 Fosse-foyer 32 Charbon bois Fosse-foyer 32 R34 B1a Q32 E1c Q33 B4

Q33 B3b Charbon bois P 32 B4

Fosse-foyer 10 Q32 C7 Charbon bois

Fosse-foyer 2 Q32 A2 base Charbon bois

Bâtiment 47 Maison 22 Maison 22 Maison 57 Charbon bois

Contexte

n.m. n.m. n.m. n.m.

n.m. n.m. - 25,16 ‰

- 10,91 ‰

- 10,63 ‰ n.m.

n.m. - 26,09 ‰

n.m. - 26,77 ‰

n.m. n.m. n.m. - 26,99 ‰

Delta 13C P.D.B.

10 350 ± 150 10 030 ± 150 10 230 ± 170 10 230 ± 170

10 090 ± 170 10 170 ± 200 16 560 ± 70

9940 ± 50

9905 ± 60 10 590 ± 140

10 590 ± 170 9945 ± 50

10 460 ± 200 9080 ± 155

9950 ± 150 9675 ± 110 9730 ± 150 9435 ± 90

Dates BP

10 883-9617 10 347-9231 10 693-9311 10 693-9311

10 400-9245 10 689-9253

9602-9276

9599-9248 11 010-10 019

11 035-9992 9603-9277

10 990-9624 8687-7826

9138-8477

10 174-9140 9285-8741

Intervalle années av. J.-C.

Les datations en italiques sont celles reconnues comme non fiables et non répertoriées dans la figure 2. Dans la colonne 13C : n.m. = non mesuré, donc estimé -25 ‰ pour le calcul de la date BP ; n.c. = non communiqué, donc mesuré dans le cadre de la procédure A.M.S. et pris en compte pour le calcul de la date BP.

Niveau

Référence in tabl. 2 et tabl. 3

chronostratigraphie de mureybet

XVI

X-XI

II

I

38

39

40

XVI-XVII

36

37

Niveau

Référence in tabl. 2 et tabl. 3

30

II ?

II ? P-1.215

P-1.217

P-1.220

P-1.224

P-1.222

Nº de comptage

Pennsylvanie

Pennsylvanie

Pennsylvanie

Pennsylvanie

Pennsylvanie

Laboratoire

Tabl. 3 – Datations de Tell Mureybet, fouille Mauritius van Loon.

Foyer ouvert

Foyer ouvert

Ext. Maison, mur droit

Foyer ouvert

Poteaux, poutres

Contexte

n.m.

n.m.

n.m.

n.m.

n.m.

Delta 13C PDB

Les datations en italiques sont celles reconnues comme non fiables et non répertoriées dans la figure 2. Dans la colonne 13C : n.m. = non mesuré, donc estimé -25 ‰ pour le calcul de la date BP.

IIIA ?

IIIB ?

IIIB ?

Corrélation avec les phases de la fouille Cauvin

10 023 ± 96

10 232 ± 117

9985 ± 115

9509 ± 122

9921 ± 114

Dates BP

10 143-9256

10 682-9390

10 143-9227

9221-8546

10 002-9169

Intervalle années av. J.-C. j. évin et d. stordeur

31

11000

10900

10800

10700

10600

10500

10400

10300

10200

10100

10000

9900

9800

9700

9600

9500

9400

9300

9200

9100

9000

8900

8800

8700

8600

8500

8400

8300

8200

8100

8000

7900

7800

7700

7600

7500

32

35 34

Dates calendaires

33

28

26

IB

39

25

IIB

40 18

Khiamien

IIA

20

19

15 17

IIIA

21

16

8

13

12

9

37

10

Mureybétien

14

IIIB

7

5

PPNB ancien

IVA

Les chiffres renvoient aux références de la première colonne des tableaux 2 et 3. Les zones ombrées représentent la chronologie générale de la néolithisation établie par les chercheurs de la Maison de l’Orient (Aurenche et al. 1981 ; Hours et al. 1994).

Fig 2 – Diagramme, en années solaires av. J.-C., des datations radiocarbone fiables pour le site de Mureybet.

Natoufien

30

29

Phase : IA

6

2

3

PPNB moyen

IVB

1

chronostratigraphie de mureybet

32

8900 -10000

9100

9300

9500

Âges BP

9700

9900

10100

-9600

-9400

-9200

-9000 Âges av. J.-C.

-8800

-8600

-8400

Fig.3 – Courbe de calibration de radiocarbone pour la période correspondant à la chronologie de la néolithisation au Proche-Orient.

-9800

-8200

j. évin et d. stordeur

stratigraphie et rÉpartition des architectures de mureybet Danielle Stordeur 1 et Juan José Ibáñez 2

Mureybet est un site tout à fait exceptionnel de par la durée de son occupation. Il présente une strati­ graphie unique, couvrant l’ensemble du processus de la néolithisation. Cette séquence a été datée dès la fin des fouilles, donnant aux cher­cheurs des trente dernières années un cadre d’une très grande utilité. Une nouvelle série de datations vient d’être réalisée, qui complète et affine les précédentes (Évin et Stordeur, ce volume). Notre intention n’est pas, ici, de rentrer dans le détail de la description stratigraphique. Nous exposerons d’abord les bases méthodologiques à partir desquelles la stratigraphie a été construite, puis nous montrerons comment ont été effectués les regroupements des couches en niveaux et des niveaux en phases. Ainsi le lecteur pourra-t-il se repérer dans la trame commune selon laquelle tous les auteurs de cet ouvrage ont ordonné leurs résultats. Bien entendu, plusieurs d’entre eux ont été ame­nés à critiquer ce cadre et donc à en proposer des révisions. La synthèse finale tiendra compte de ces remises en question. Les architectures, qui n’ont pas fait, dans cet ouvrage, l’objet d’un chapitre spécifique , seront traitées de façon succincte, lors de la description de chaque niveau stratigraphique.

introduction À la stratigraphie

Le dégagement des couches « réelles » La méthode dont résulte la stratigraphie de Mureybet a été, dès le début des fouilles, le dégagement 1. Archéorient (CNRS, UMR 5133), Antenne de Jalès, F-07460 Berrias. [email protected]. 2. Institución Milá y Fontanals. Consejo Superior de Investigaciones Científicas (CSIC). Egipciacas 15, E-08001 Barcelona. [email protected]. . À la suite de la défection de l’auteur de ce chapitre, annoncée trop tard pour permettre de reprendre l’étude approfondie de ce domaine important de la vie du site.

des « couches réelles » par opposition aux « couches artificielles » pratiquées dans de nombreux sites fouillés dans les années soixante-dix. J. Cauvin tenait en effet beaucoup à pratiquer la « stratigraphie naturelle » (J. Cauvin 1977 : 21), c’est-à‑dire à ce que chaque change­ment de cou­leur, de granulométrie ou de contenu du remplissage soit systé­matiquement traduit par la création d’une nouvelle couche. Il tenait également à ce que l’apparition d’une structure provoque la création de couches différenciées correspondant à son contenu exté­rieur par opposition à son contenu intérieur. C’est à présent la méthode qui se pratique dans presque tous les sites, sauf qu’on ne parle plus de couches mais d’« unités stratigraphiques ». Chaque secteur fouillé (« carré de fouille ») bâtissait, indépendamment des autres, sa propre stratigraphie. C’est seulement plus tard, et en laboratoire, que des concor­ dances entre secteurs ont été recherchées, ainsi que des regroupements. Une longue et minutieuse analyse strati­ graphique a ainsi été menée par J. Cauvin et D. Stordeur en confrontant une lecture critique des cahiers de fouille avec l’observation des coupes et des relevés. Le résultat de leur travail a été soumis à la critique d’autres fouilleurs (notamment O. Aurenche et M.-C. Nierlé) jusqu’à ce qu’un consensus suffisant permette l’établissement d’une grille dont étaient exclues les couches douteuses ou mal définies (tabl. 1 à 3). Le regroupement en niveaux Les couches ont été regroupées en niveaux (tou­­jours par J. Cauvin et D. Stordeur), chacun de ces derniers correspondant à une phase architecturale (construction d’une ou de plusieurs maisons contem­poraines). Ce regrou­pe­ment a parfois été difficile et des corrections ont été apportées à plusieurs reprises (notamment grâce à des discussions avec O. Aurenche) jusqu’à ce qu’une décision de blocage des révisions soit prise par la totalité des participants à la publication du site.

d. stordeur, j.j. ibáñez

PHASE

NIVEAU

IA

1

2

IB

3

4

IIA

5a

5b

6

7

COUCHES

STRUCTURES

P32 : C1, C2, C3 Q32 : E2, E3 Q33 : B4b B4, B5 R34 : B1b Q32 : E1c R34 : B1a

Foyer 59 (R34)

Fosse-foyer 61 Foyer 32 Foyer 25 Foyer 35

Q33 : B3 Q33 : B2b ossifère Q32 : E1b R34 : B1 (risques mélange avec 5a) Q33 : B2b non ossifère Q32 : E1a Q34 : C1c, C1d, C2 P32 : B4 et B5

Foyer en fer à cheval 23 Fosse-foyer 20 de Q33 Couronne de pierres 24

P32 : A5 Q32 : E1, B6, D1b Q33 : B1 (w, x/3-4 + w-z/1, 2 ; ou 5b) Q34 : C1b P32 : B2 P32 : A4 Q33 : B1 (w, x/3-4 + w-z/1, 2 ; ou 5a) Q34 : C1, C1a P32 : A2, A2a, A3 Q32 : C1, D1, B5, C1a, C1b Q33 : A2 Q33 et 34 : B1 (y, z/3, 4 = intérieur maison 54), B2, B2a, B2b

Maison 54 ter Foyer 55

Q32 : B1, B1 base, B2, B2a, B3, B4 Q33 : A1 P32 : A1

Bâtiment 37 = 29 : avec bucrane

Bâtiment 54 bis

Maison 4 = 9 Bâtiment 54 Maison 8 Fosse 15 Foyer intérieur 10 Foyer 13 Maison 7 et destruction de 7 Maison ancienne 60 (dite aussi 70)

Tabl. 1 – Stratigraphie de Tell Mureybet. Niveaux 1 à 7. Phases Ia, Ib et IIa.

Ainsi la répartition des couches en niveaux reste très proche des données mais appartient malgré tout à un premier stade d’interprétation. La numérotation des niveaux va de 1 à 20 mais en réalité il y en a 25 car des subdivisions ont été imposées par des révisions matérialisées par des lettres apposées aux chiffres (5a et 5b par exemple). Mais ces subdivisions ne signifient pas forcément qu’une relation logique les lie au chiffre qui les rassemble. Il faut donc oublier le chiffre et ne considérer que l’entité en voyant, au cas par cas, comment elle a été définie. Ainsi les Niveaux 16a et 16b correspondent bien à deux états d’une même maison et le chiffre 16 est significatif. En revanche il n’y a pas de lien entre les Niveaux 14a et 14b qui correspondent à deux niveaux d’occupation successifs.

Le regroupement en phases Le regroupement des niveaux en huit phases est, quant à lui, totalement interprétatif. Établi en plusieurs étapes par J. Cauvin , il est le fruit d’une réflexion synthé­ tique basée sur des critères divers, uniques ou combinés : compa­raison avec les cultures connues sur d’autres sites, datations, détection d’événements considérés comme déter­ minants, qu’ils soient d’ordre culturel ou environne­mental. Les phases les plus anciennes, I et II, ont été fixées à partir des variations de l’industrie lithique. Pour les deux phases III et pour la phase IVB, des critères concernant l’architecture, . À partir d’échanges avec ses collaborateurs, notamment avec M.-C. Cauvin. 34

stratigraphie et répartition des architectures de mureybet

PHASE

NIVEAU

IIB

8

Q32 : A2 base

9

Q32 : A2 R34 : A1c, A1c2, A1d (z/1, 2) R32 : B4 R32 : B2, B3, B3a, B3b ; A2 partie hors Niveaux d’occupation, sols d’argile en coupe maison 47 (w-z/1, 2 ; w-x/3 ; w4) R32 nord avec lits de galets Q32 : A1, cailloutis séparant A1 de A2 R34 : A1a base ; A1a empierrement argileux

10

IIIA

11

COUCHES

STRUCTURES Maison 1 Maison 6 Fosse-foyer ext. 3 Foyer 11 Maison 18 = 53 = 52 Fosse-foyer ext. 2 Maison 5

Maisons à deux réfections alt.770-790 (R32 coupe nord) R34 : A1a (en z, 1, 2, 3, 4) Foyer 43 R31 A1 ext. 22 Sol d’incendie à alt.750 S32 : D1 Bâtiment 57 R31 : A1d, A1c, A1 (int. XXII : x, y/3, 4) Maison 22 R32 : A1b, C1, A2 (int. maison 47 ; y-z/3-4, Empierrement 27 x4) Bâtiment 47 R33 : A1, A2, A2b, A2c, D1 (int. maison) Foyer 28 S32 : C2 Foyer 30 R34 : A1, A1a (intérieur maison) Foyer 31 Foyer 39 Bâtiment 42 Mur 46 (fait partie du bâtiment 42)

12 13 14a

14b

Tabl. 2 – Stratigraphie de Tell Mureybet. Niveaux 8 à 14b. Phases IIb et IIIa.

PHASE

NIVEAU

IIIB

15a 15b 15c

16a 16b

17 18

COUCHES

STRUCTURES

S32 : C1b et C1

Maison 58 Bâtiment 21bis R31 : A 0, A 0b, A 0c, A 0d, A1b (28), Bâtiment 21 et sépulture extérieure A1 (21 : y, z/3, 4) Plat à cupules R32 : A1 Muret 36 (maison ?) Chicot 38 S32 : B1, B1b, B2b, B2c, B2d, B2 Sols intermédiaires et inférieurs de maison 19 Sols extérieurs de 19 (B1b et B2d) S32 : A2b, A2c, A2 fond, A2 fosse, Sol supérieur intérieur de maison 19 A2 base Sol extérieur nommé 14 S33 : A2 Fosse-foyer 16, 2e état S32 : A2 ossifère, A2d (en w1, 2) Couche d’abandon après 19 et avant 12 S32 : A1, A2d (x, y-3, 4) w4 Couches d’occupation du bâtiment 12 S33 : A1

IVA

19

AD34

IVB

20

AD28

Tabl. 3 – Stratigraphie de Tell Mureybet. Niveaux 14b à 20. Phases IIIb, IVa et IVb. 35

d. stordeur, j.j. ibáñez

l’environnement et son exploitation par l’homme s’y ajou­ tent. Enfin ce sont essentiellement des critères lithiques qui déterminent la création de la phase IVA. La référence de chaque phase à des cultures connues, comme la détection de traditions culturelles originales, n’a pas été immédiate. Nous verrons plus loin comment ces déter­mi­nations se sont imposées et comment, parfois, elles ont évolué.

trois foyers en cuvette (tableau 1 ; Molist, ce volume) ont été dégagés. La mise au jour du Natoufien à Mureybet, renforcée par celle d’Abu Hureyra (Moore et al. 1975), a permis de découvrir que cette culture, responsable de la première sédentarisation au Proche-Orient, n’était pas limitée au Levant sud. Les critères d’identification de cette phase ont été basés sur l’examen de l’industrie lithique  et ont été directe­ment inspirés par ceux qui détermi­nent la phase finale du Natoufien dans le Levant sud. Comme dans cette région, qui servait alors (et qui sert toujours) de base de référence pour le Natoufien, le débitage est en effet effectué surtout sur éclats. Les microlithes géométriques sont nombreux et com­ posés de segments de petite taille, tous à retouches abruptes. Deux niveaux ont été distingués. Le plus ancien, Niveau 1, a été trouvé dans quatre carrés de fouille, P32, Q32, Q33 et R34, situés en bas de pente, près du fleuve (fig. 1). Le Niveau 2 a été trouvé dans les carrés Q32 et R34 (fig. 2).

Essai d’harmonisation entre la stratigraphie établie par M. van Loon et celle de J. Cauvin Il a vite paru nécessaire de corréler les niveaux mis au jour par J. Cauvin avec ceux présentés par M. van Loon (1968). M.-C. Cauvin et D. Stordeur ont ainsi proposé une grille de corrélation dans une publication commune dédiée au mobilier lithique et osseux trouvé par M. van Loon (M.-C. Cauvin et Stordeur 1978). À la suite de réflexions menées avec J. Cauvin, un travail a été mené par l’un de nous (D. Stordeur) pour permettre une étude générale de l’industrie osseuse du site. Nous tenterons ici de corréler le plus d’éléments possibles, sachant qu’une grande part de doute demeure. M. van Loon a différencié 17 niveaux d’occupation, qu’il a regroupés en trois phases. À la première phase appartiennent les niveaux inférieurs, numérotés de I à VIII, et dans lesquels n’ont été retrouvées que des architectures circulaires. La phase intermédiaire ne comporte qu’un seul niveau, le Niveau IX, où seules des aires extérieures équipées de fosses-foyers ont été dégagées. La phase la plus récente regroupe les Niveaux X à XVII, il y a été retrouvé des architectures rectangulaires. La comparaison des cotes des niveaux de la fouille Cauvin et de la fouille van Loon et des arguments tirés des caractéristiques du matériel lithique permettent donc de pro­ poser une corrélation stratigraphique entre les deux fouilles : – Niveaux I à VIII van Loon – Phase II Cauvin ; – Niveaux IX à XIII van Loon – Phase IIIA Cauvin ; – Niveaux XIV à XVII van Loon – Phase IIIB Cauvin. Les phases IA et IB comme les phases IVA et IVB mises au jour par J. Cauvin ne sont pas représentées dans le sondage effectué par M. van Loon.

Phase IB : Khiamien ancien

Phase IA : Natoufien final

Cette phase a été dénommée Épinatoufien dans les premières publications du site (J. Cauvin 1977). Elle n’était alors représentée que par un seul niveau : Niveau 4. Depuis, les études du matériel lithique ont con­duit à l’enrichir du Niveau 3, qui présente les mêmes caractéristiques (M.-C. Cauvin, ce volume). L’appellation « Khiamien ancien », plus généralement partagée par les préhistoriens du Levant, a été adoptée : elle a l’avantage de montrer le lien avec les deux autres phases considérées comme khiamiennes que nous rencontrerons plus loin. Cette fois encore, la détermination s’est basée sur la typologie lithique et sur la référence aux sites du Levant sud. Les premières pointes de flèche, qui sont des pointes d’El Khiam, s’associent à une industrie natoufienne où persis­tent des segments (M.-C. Cauvin 1978 : 75 et note 3). Toutefois le débitage devient plus laminaire et un outil s’impose sur le plan quantitatif : le microperçoir. Cette phase est documentée par les mêmes carrés que le Natoufien. Dans le Niveau 3, seuls des foyers et une couronne de pierres ont été dégagés (fig. 3), alors que l’importance du Niveau 4 tient surtout au fait que la maison qui l’illustre est la plus ancienne qui ait été retrouvée sur le site.

« C’est la première occupation du tell » (J. Cauvin 1977), elle n’a été fouillée que sur 35 m2. Aucun mur de maison n’a été retrouvé, seuls des sols de terre et

. Nous remercions M.-C. Cauvin qui nous a communiqué la liste commentée de ces critères.

la stratigraphie de mureybet et les architectures qui l’illustrent

36

stratigraphie et répartition des architectures de mureybet

montait pas plus haut qu’à 0,50 m du sol surbaissé de la maison, c’est-à-dire jusqu’au niveau du sol extérieur. Cela signifie que la palissade de bois n’était enduite que sur sa hauteur enfouie, sans doute pour la consolider de l’intérieur et pour prévenir les infiltrations d’humidité. En revanche les superstructures entièrement à l’air libre devaient être intégralement ligneuses et la couverture sans doute légère… ». Le sol enfin se présente comme une couche de terre tassée sur un radier de galets et de gravier (couche C2) reposant directement sur le sol vierge. J. Cauvin avait brièvement décrit un bucrane enfoui dans la masse d’argile du mur de la Maison 37. Le rele­vé est assez précis pour qu’on puisse en déduire deux infor­ mations. D’abord ce bucrane est bien en relation avec cette maison. Ensuite, étant donné son altitude (50 cm au-dessus du sol) et son insertion dans « une masse d’argile », il nous semble qu’il était enfoui vers le haut de la paroi consolidée de la fosse (peut-être dans une niche). Dans son dernier ouvrage (1994 : 46), J. Cauvin mesure l’importance de ce document : « Dès le début du Khiamien … des crânes complets d’aurochs sont en effet enfouis avec leurs cornes dans les maisons, au sein de banquettes d’argile rapportée, et associés seulement à des omoplates de bovidés ou d’équidés ».

L’architecture du Khiamien ancien (Niveau 4) La Maison 37, dite aussi 29, (fig. 4 et 5, photo 1) est une maison ronde enterrée, non subdivisée, dont le diamètre intérieur est de 6 m. Seule la partie ouest, située entre les carrés Q33 et Q34, a été fouillée. Les ruines qui comblaient cette structure (couche C1d) comportaient des pans d’enduit écroulés depuis la paroi. N’ayant pas réalisé d’emblée qu’il s’agissait d’une construction enterrée, le fouilleur a dégagé le contour par les deux faces, comme il se doit quand on a affaire à un vrai mur. Ceci a eu l’avantage de rendre très lisible la technique de consolidation de la paroi, préservée sur 0,50 m de hauteur. Une palissade de poteaux jointifs la tapissait, elle-même recouverte et donc maintenue par de la terre argileuse sur 10 cm d’épaisseur. Si l’on observe le relevé, il semble qu’un enduit argileux ait été étendu ensuite, puis lissé pour donner un aspect uni du côté intérieur. On voit clairement (photo 1) l’empreinte de la palissade de poteaux enregistrée par l’épaisseur de terre humide dans laquelle ils étaient insérés, sous forme d’un « muret » artificiel, cannelé régulièrement sur sa face convexe et lisse sur sa face concave, intérieure. Il est important de noter que ce « muret » avait un « sommet aplati et lissé » (J. Cauvin 1977 : 23), ce qui est tout de suite interprété par l’auteur : « cet enduit ne

Fig. 1 – Plan du Niveau 1. 37

d. stordeur, j.j. ibáñez

Fig. 2 – Plan du Niveau 2. 38

stratigraphie et répartition des architectures de mureybet

Fig. 3 – Plan du Niveau 3. 39

Fig. 4 – Coupe Q33-Q34 Est.

d. stordeur, j.j. ibáñez

40

stratigraphie et répartition des architectures de mureybet

Fig. 5 – Plan du Niveau 4. Maison 37. 41

d. stordeur, j.j. ibáñez

Photo 1 – Maison 37.

Phase IIA : Khiamien moyen

L’architecture du Khiamien moyen J. Cauvin (1978 : 26) note d’emblée que la Mai­ son 54 se superpose à la Maison 37 de la phase IB. La portée de cette remarque est importante, elle s’applique d’ailleurs à plusieurs situations identiques dans d’autres niveaux de la séquence de Mureybet. Elle donne une idée de la continuité de l’occupation, avec réutilisation du même espace d’habitat. La Maison 54 a été fouillée en distinguant trois niveaux, correspondant chacun à un état de l’habitation. Mais, au regard des plans (fig. 6, 7 et 8), il nous semble qu’il faut reconsidérer cette interprétation. Nous allons voir en effet qu’il est plus vraisemblable de penser que la Maison 54ter est une petite maison qui n’a rien à voir avec la Maison 54, postérieure, bien plus grande et qui se présente avec deux états : 54bis et 54. Au Niveau 5A correspond la Maison 54ter (fig. 4 et 6). Les restes architecturaux sont très partiels, du fait de la destruction effectuée lors de la construction de la Maison 54bis et de l’existence d’une fosse médiévale, laquelle a éliminé la partie nord-ouest de la maison .

La phase II n’a pas été subdivisée d’emblée (J. Cauvin 1977). Dans son ensemble, elle se caracté­rise par la disparition des microlithes géométriques alors que la présence des pointes de flèche augmente, celles-ci étant en majorité des pointes d’El Khiam. L’abondance des microperçoirs, déjà nette à la phase IB, persiste. À partir de l’étude des collections van Loon M.‑C. Cauvin (1978) a décelé des différences entre les Niveaux I à V puis VI à VIII sans pour autant proposer une nette séparation de la phase II en deux étapes ni établir de corrélation précise entre les deux fouilles. É. Coqueugniot concrétisera cette coupure en nommant deux phases (Coqueugniot 1981), IIA et IIB. La phase IIA se caractérise par la présence majoritaire des pointes d’El Khiam et l’existence de rares pointes à pédoncule ainsi que de pointes à pédoncule et encoches, les pointes d’Helouan. Sur la fouille de J. Cauvin, ce sont toujours les mêmes carrés de fouille qui sont concernés, avec un carré supplémentaire, Q34. Quatre niveaux caractérisent cet épisode : Niveau 5a : Maison 54ter ; Niveau 5b : Maison 54bis ; Niveau 6 : Maison 54, Maisons 8 et 4 ; Niveau 7 : Maisons 7 et 60 (dite aussi 70).

. Cette fosse a aussi affecté les vestiges plus récents de la zone, soit 54 et 54bis, deux états d’une même maison. 42

stratigraphie et répartition des architectures de mureybet

Fig. 6 – Plan du Niveau 5a. Maison 54ter.

43

d. stordeur, j.j. ibáñez

Fig. 7 – Plan du Niveau 5b. Maison 54bis.

Un sol en terre  a été retrouvé mais les limites extérieures, pour cette phase, ne sont pas connues. On peut toutefois évaluer le diamètre intérieur à 2,50 m.

Au Niveau 5B correspond la Maison 54bis (fig. 4 et 7) qui, non seulement est bien plus grande puisque son diamètre atteint 5,70 m, mais qui, de plus, ne nous semble utiliser aucun des murs de 54ter. Pour ces deux raisons, nous ne pensons donc pas que la Maison 54bis soit une réfection (dite intermédiaire) de 54ter. Il s’agit tout simplement d’une nouvelle maison. Le sol, de 5 cm d’épaisseur, est en terre très homogène. Dans la partie nord du quart sud-ouest de la maison ce sol s’élève, formant ce qui pouvait constituer la base d’un muret. Cette proposition a été avancée du fait que cette structure se trouve au même endroit que l’un des murets intérieurs appartenant à la phase récente, 54.

. Les cahiers de fouille signalent souvent des « sols d’argile ». Il faut, à notre sens, être prudent à propos de ce terme, très précis. Il se pourrait qu’il s’agisse effectivement d’argile pure, lissée, mais il est probable que ce terme ait été utilisé sans observation réelle du matériau. Aussi préférerons-nous utiliser le terme moins précis de « terre » à chaque fois que celui d’argile aura été choisi. Il ne faut pas non plus oublier l’éventualité, dans certains cas, de la constitution artificielle de sols simplement déposés par des pieds ou des semelles chargés de sédiment humide. 44

stratigraphie et répartition des architectures de mureybet

Fig. 8 – Plan du Niveau 6. Maison 54.

épaisseur variant entre 0,5 cm et 2 cm. L’épaisseur totale de l’ensemble des sols est de 20 cm. Dans la partie sudouest, un muret radial rectiligne, de direction est-ouest, divise l’espace intérieur. Un autre muret intérieur rectiligne, placé dans la partie sud-est, a une direction nord-sud. Il est préservé sur 15 cm de hauteur et atteint une largeur de 30 cm. Contre sa paroi est ont été trouvés des petits trous de poteaux alignés qui lui sont vraisemblablement associés. Du même côté, le sol est formé par une couche de terre rougie, étendue sur un lit de petits galets. En revanche, à l’ouest de ce muret, le sol est constitué par un feuilleté de couches argileuses.

Au Niveau 6 correspond la Maison 54 (fig. 4-8) soit, clairement cette fois-ci, la phase récente de la Maison 54bis. Cet état, évidemment retrouvé en premier par la fouille, a permis le diagnostic de maison ronde enterrée et la mesure de son diamètre : 5,70 m. Seule la partie sud a été dégagée. La paroi de la fosse d’habitat est maintenue par des poteaux, recouverts d’un enduit de terre, selon la même technique que pour la Maison 37. Le sol, également de terre, a subi plusieurs réfections. Celles-ci se voient en coupe (fig. 4) sous for­me d’une succession alternée de lits argileux aménagés et de couches d’occupation cendreuses, noires. Treize sols superposés ont ainsi été repérés, d’une 45

d. stordeur, j.j. ibáñez

La présence de ces murets est importante, elle cons­ titue la plus ancienne attestation de division intérieure d’une maison. C’est aussi la première attestation de construction d’un mur rectiligne. Toujours dans le Niveau 6 se trouve la Maison 8 (fig. 4, 10, 11, 12 et 13). Il s’agit d’une maison ronde construite de plain-pied, d’environ 4 m de diamètre, dont seule la moitié ouest a été fouillée. Elle est limitée par le plus ancien « vrai mur extérieur » retrouvé sur le site. Celui-ci est construit en terre et renforcé par une âme centrale formée par une rangée de pierres plus ou moins planes, posées de champ. Le sol est en terre. On trouve à l’intérieur de la maison une fosse-foyer (structure 10) de 64 cm de diamètre et 19 cm de profondeur, creusée dans le sol et remplie de galets brûlés, cendres et charbons de bois. Enfin la Maison 4 (fig. 13 et 14) appartient à ce même niveau, particulièrement riche en restes architec­ turaux. Elle est ronde, de plain-pied comme la Maison 8, et partiellement préservée dans sa partie nord. Un calcul approximatif du diamètre permet de l’évaluer à environ 3,5 m. Les murs sont en terre, sur soubassement de pierres calcaires. Les sols sont en terre. Ainsi le Niveau 6, avec trois constructions, même si elles n’ont été dégagées que partiellement, donne déjà une idée de la structure de l’espace habité. On peut dire que cette structure est lâche, chaque maison étant isolée des autres par un espace extérieur fréquenté, comportant au moins un foyer, proche de l’une des habitations. On constate que les deux maisons les plus petites, n° 4 et 8, ont été construites de plain-pied et ne sont pas subdivi­ sées. Au contraire, la Maison 54 est enterrée, avec des subdivisions de l’espace intérieur. Bien qu’il soit totale­ ment impossible de le démontrer, nous aimerions poser l’hypothèse d’une apparition précoce de la bi‑fonctionnalité des constructions, qui n’est connue, jusqu’à présent, qu’à partir du Mureybétien . Nous reviendrons plus loin sur la question suivante : le Niveau 6, khiamien moyen, témoignerait-il de la première conception d’un bâtiment communautaire enterré, associé à la réalisation des premières maisons construites de plain-pied ? Le Niveau 7 n’apporte pas de donnée vraiment nouvelle par rapport au Niveau 6. Il est matérialisé par la Maison 7 (fig. 10-12 et 15), ronde et construite de plain‑pied, dont le diamètre atteint 3,10 m (photo 2). Le mur extérieur est en terre, renforcé par endroits avec des pierres irrégulières. Le sol est construit, en terre. Nous ne nous attarderons pas sur la Maison 60 (fig. 16) dont

on ne sait pas grand-chose si ce n’est qu’elle est ronde. Il est même difficile de savoir si elle est enterrée comme la coupe semble l’indiquer, ou de plain-pied comme pour­rait le montrer le relevé en plan d’un mur (en traits discontinus). Phase IIB : Khiamien récent Pour M.-C. Cauvin (M.-C. Cauvin et Stordeur 1978), cette phase correspond à une augmentation du nombre des pointes d’Helouan et des pointes à pédoncule, alors que celui des pointes d’El Khiam diminue. Deux nouveaux carrés donnent des documents pour cette phase, R34 et R32, plus élevés sur la pente du tell. Plusieurs maisons ont été dégagées, déterminant les trois niveaux qui composent cette phase. Le Niveau 8 s’illustre par trois constructions : les Maisons 1, 6 et 18. Le Niveau 9 est déterminé par la Maison 5. Enfin le Niveau 10 est représenté par des sols lités en argile. L’architecture du Khiamien récent Fig. 9 – Coupe R34 Nord.

Seul le Niveau 8 a donné des restes architecturaux conséquents, avec trois maisons et un espace extérieur équipé. La Maison 52 (fig. 4, 9 et 17) est une maison ronde construite de plain-pied, de 3,80 m de diamètre. Le mur est de même technique que celui de la Maison 7, en terre, armé de quelques pierres. Le sol de terre montre plusieurs réfections, le tout posé sur un dallage de pierres plates. Moins bien conservée, la Maison 1 (fig. 14, 18 et 19) est très semblable à la Maison 52. Elle est en effet également ronde et de plain-pied, avec un diamètre d’un peu moins de 4 m, et toujours un sol de terre étendu sur un dallage de pierres. On observe cette fois-ci que le mur de terre était posé sur un soubassement de pierres calcaires. Enfin, toujours au même niveau, la Maison 6 (fig. 10, 19 et 20) n’a été trouvée que partiellement (partie ouest), construite semble-t-il sur le même modèle : circulaire, de plain-pied, avec un mur de terre renforcé par une âme régulière en rangée de pierres planes, posées de champ. Le sol est une fois de plus en terre, posé sur un dallage de pierres plates. L’agencement de ces trois maisons rappelle tout à fait ce qui a été observé pour le Niveau 7, sauf qu’ici il n’a pas été dégagé de grande structure enterrée subdivisée. Deux fosses-foyers équipent l’espace exté­ rieur commun. Le Niveau 9 enfin ne s’illustre que par un lambeau de construction, la Maison 5 (fig. 20 et 21). Un reste de mur circulaire, construit avec des pierres et de la terre, déli­mite un épandage de gravier qui ne dépasse que légèrement. Le sol qui devait être superposé à ce radier d’un nouveau type a disparu.

. Toujours à la lumière des données de Jerf el Ahmar où elles ont été découvertes à partir de la phase I/Est (Stordeur et al. 2000). 46

Fig. 9 – Coupe R34 Nord.

stratigraphie et répartition des architectures de mureybet

47

Fig. 10 – Coupe Q32 Est.

d. stordeur, j.j. ibáñez

48

Fig. 11 – Coupe Q32 Sud.

stratigraphie et répartition des architectures de mureybet

49

Fig. 12 – Coupe Q33 Nord.

d. stordeur, j.j. ibáñez

50

stratigraphie et répartition des architectures de mureybet

Fig. 13 – Plan du Niveau 6. Maisons 4 et 8.

51

Fig. 14 – Coupe P32 Est.

d. stordeur, j.j. ibáñez

52

stratigraphie et répartition des architectures de mureybet

Fig. 15 – Plan du Niveau 7. Maison 7.

Photo 2 – Maison 7. 53

Fig. 16 – Coupe R34 Est.

d. stordeur, j.j. ibáñez

54

stratigraphie et répartition des architectures de mureybet

Fig. 17 – Plan du Niveau 8. Maison 52.

55

Fig. 18 – Coupe Q32 Ouest.

d. stordeur, j.j. ibáñez

56

stratigraphie et répartition des architectures de mureybet

Fig. 19 – Plan du Niveau 8. Maisons 1 et 6.

57

Fig. 20 – Coupe Q32 Nord.

d. stordeur, j.j. ibáñez

58

stratigraphie et répartition des architectures de mureybet

Fig. 21 – Plan du Niveau 9.

précise pour trancher entre un mur construit et une paroi consolidée. Toutefois la présence d’une bande régulière de graviers, longeant la limite nord de la structure, fait plutôt référence à une maison construite de plain-pied. Elle évoque à l’auteur une sorte de drain destiné à canaliser l’eau de pluie ruisselant du toit. Un reste de pavage suggère la présence d’une autre maison (structure 13), l’ensemble étant complété par celle d’un d’un foyer extérieur. Le Niveau VI ne contient que des restes difficiles à interpréter. En revanche, dans le Niveau VII, deux maisons, avec deux étapes de réfection chacune, ont été trouvées. La structure 2, de plan presque circulaire (diamètre 2,70 m), avait un sol de terre rouge (ou rougie) posé sur un radier composite de pierres plates, grossièrement taillées, en cal­ caire, et de galets. Certaines de ces pierres étaient gravées sur la face latérale d’une ligne brisée se terminant « in diamond-snaked’ heads shapes », c’est-à-dire en têtes de serpent (van Loon 1968 : 268 et pl. XIIIB). Il s’agit sans doute du recyclage de pierres gravées dont l’importance est capitale, compte tenu de ce que nous savons aujour­ d’hui de ce motif. Il s’agit en effet de l’expression la plus an­cienne d’un symbole que l’on connaît à Jerf el Ahmar à partir des premiers niveaux, et qui se perpétue dans tout le PPNA et le PPNB ancien de la Syrie du nord et de l’Anatolie (Stordeur et Abbès 2002). Le pourtour de la structure montre un alignement de pierres, elles

Architecture et organisation de l’espace construit au Khiamien. Apport des architectures des Niveaux I à VIII de la fouille van Loon Les documents de la fouille van Loon Sans chercher de corrélations plus précises, nous avons donc analysé les documents architecturaux dé­­ crits par van Loon pour les niveaux I à VIII et les avons intégrés dans le cadre général du Khiamien moyen et récent. Que peut-on dire de ces architectures ? La première maison raisonnablement préservée est la structure 4 dans le Niveau V (van Loon 1968 : 267). Elle présente un plan ovale d’environ 4 m de diamètre. L’auteur décrit un mur qui comprend des pierres posées de champ, englobées dans de la terre rouge très dure . Un sol comporte une sorte de radier composé de grandes pierres calcaires non jointives. Une dépression (qui n’est pas située) atteint 30 cm de profondeur en son centre ; elle est interprétée comme un foyer, bien qu’il n’y ait aucun reste de combustion à l’intérieur. On ignore si la maison était enterrée, la description du mur n’étant pas assez . Il est souvent question, dans la publication de van Loon, de terre rouge. Il pourrait s’agir simplement de terre brûlée. La même remarque peut être faite à propos des fouilles Cauvin. 59

d. stordeur, j.j. ibáñez

aussi taillées, que nous pensons pouvoir être une base de mur (ce qui n’est pas précisé par l’auteur). Cette maison montre un deuxième état, comportant un nou­ veau radier recou­vert d’un nouveau sol de terre. Cette fois‑ci la construction du mur est évidente, montrant bien qu’il s’agit d’une maison de plain-pied. Il comporte un soubassement de grosses pierres ou, le plus souvent, de meules recyclées 10, le tout enduit de terre. Il est très possible que l’intérieur ait été aménagé avec une petite banquette appuyée contre le mur, construite en galets et en terre 11. La structure 3, circulaire, d’environ 4 m de diamètre, montre également un sol de terre (rouge et dur, donc d’après nous brûlé) posé sur un lit de galets avec quelques petites pierres. Le mur de terre est conservé par endroits. Enfin, dans le Niveau VIII, deux autres bases de maisons circulaires ont été trouvées. La structure 12 ne révèle qu’une base de mur avec deux assises de pierres, ainsi qu’un sol en terre rouge et dur (à notre sens rubéfié). La structure 9 a été complètement dégagée (J. Cauvin 1978 : fig. 7 et p. 37). Elle est construite de plain-pied, ronde, de 3,6 m de diamètre, avec un évasement du mur de part et d’autre de l’entrée et peut-être un emplacement de poteau. Le mur s’appuie sur un soubassement de grosses pierres dont les interstices sont comblés par un mélange de terre (rouge) et de petits galets. Plusieurs états du sol montrent une alternance de radiers de galets et de sols de terre, rouge à nouveau. Plusieurs meules étaient peut-être en place sur le dernier état de ce sol. La description des architectures trouvées par van Loon donne des détails intéressants sur les techniques archi­tec­ turales du Khiamien, enrichissant très utilement les observa­ tions effectuées sur la fouille Cauvin pour le Kiamien moyen et récent. Nous allons voir à présent comment on peut dégager une image globale de l’architecture khiamienne.

cette période, elle sera utilisée sans grand changement dans tous les bâtiments enfouis de la séquence. Si l’on se base sur la seule architecture retrouvée à la phase IB, le Khiamien moyen semble inaugurer le passage des maisons enterrées aux maisons construites de plain‑pied. Ce passage implique la maîtrise de la cons­ truction de véritables murs, bâtis en élévation. L’observation de ceux-ci, comme le remarque J. Cauvin (1977), permet de reconnaître trois techniques : mur simple, en terre, sans pierres ; mur de terre renforcé par une arête centrale en pierres plates posées de champ mais qui ne semblent pas pouvoir tenir sans l’enrobage en terre ; mur de terre posé sur un soubassement fait de moellons ou de meules recyclées. C’est aussi au Khiamien moyen qu’apparaissent les premiers murs rectilignes, qui sont, pour le moment, conçus uniquement pour la réalisation de courtes divisions intérieures, réservées semble-t-il aux seules maisons enter­rées. Celles-ci n’ont été trouvées que dans la zone fouillée par J. Cauvin. Les sols sont dès le début réguliers, en terre, étendus sur des radiers minutieusement aménagés, signe d’une cons­ cience précise de la nécessité de créer une sorte de drain, ou de vide sanitaire, pour éviter l’humidité. Ces ra­diers sont soigneusement construits soit de pierres cal­caires aplaties, soit de galets, soit d’une combi­nai­son des deux matériaux. Cette technique de construction des radiers est identique à celle qu’on observe dans les ni­veaux les plus anciens de Jerf el Ahmar, site où elle sera abandonnée rapidement au profit des radiers en pierres de murs recyclées. Enfin l’image, qui va devenir courante au Murey­ bétien, d’un espace extérieur équipé de plusieurs foyers com­mence clairement à se dessiner, les foyers intérieurs ayant tendance à disparaître. Mais ces foyers restent très proches des murs des maisons (comme dans les ni­veaux les plus anciens de Jerf el Ahmar), il ne s’agit donc pas encore, ainsi qu’on le verra plus tard, de foyers communautaires. Mais ces innovations techniques sont-elles les seules ? Nous ne pouvons résister à proposer, comme nous l’avons déjà annoncé plus haut, une interprétation d’ordre plus sociologique à propos de la coexistence dans les mêmes niveaux, à partir du Khiamien moyen, de plusieurs petites constructions de plain-pied avec un plus grand bâtiment qui est enterré et montre l’exis­tence, pour la première fois, de murets de subdivision inté­rieure. Certes, la corré­ lation stratigraphique stricte entre structures enterrées et structures de plain-pied reste problématique quand on ne dégage pas de sol extérieur ayant, à l’évidence, servi de point de départ de creusement aux unes et de base aux autres 12. Mais la question mérite d’être posée, d’autant que, comme dans le site de Jerf el Ahmar, il semble qu’il

L’architecture khiamienne de Mureybet Il nous semble que le Khiamien de Mureybet ait été une période riche en innovations d’ordre architec­ tural, peut‑être déjà révélatrices de l’organisation so­ciale elle‑même. Il est impossible de l’évoquer pour le Khiamien an­cien, une seule maison ayant été dégagée. Il importe seule­ment de noter que cette maison est enterrée et très grande (autant que la plus grande construction du site, elle aussi enterrée, la « Maison 47 », mureybétienne). Sur le plan technique, il faut relever que la technique de consolidation de la paroi enterrée est mise au point dès 10. Habitude presque systématique dans le Mureybétien de Jerf el Ahmar.

12. Comme on a pu le mettre en lumière dans deux cas à Jerf el Ahmar ainsi que dans le Niveau 14a de Mureybet.

11. C’est au pied de cette banquette qu’une concentration d’ai­ guilles à chas a été trouvée (Stordeur et Christidou, ce vol.). 60

stratigraphie et répartition des architectures de mureybet

n’y ait jamais, pour un niveau donné, plus d’un bâtiment enterré pour plusieurs petites maisons de plain-pied. S’agirait-il, dès les Niveaux 6 à 9, de villages comportant un bâtiment à fonction communautaire, contrastant, par sa grandeur, son enfouissement et sa structuration interne, avec les constructions à destination domestique ? Certes la proposition est hardie et très influencée par les données de Jerf el Ahmar. Elle mérite toutefois d’être avancée, ne serait-ce que pour introduire une réflexion plus générale sur le Khiamien, réflexion que nous proposerons en conclusion.

rectilignes se recoupant plus ou moins à angle droit » … « il ne s’agit pas de maisons rectangulaires mais de divisions orthogonales à l’intérieur de maisons rondes 14 » (J. Cauvin 1978 : 38). Au même moment P. Ducos (1975a) constate une évolution des techniques de chasse avec apparition de la « chasse spécialisée » de l’âne et du bœuf, animaux plus rentables sur le plan alimentaire que les petits ruminants. Enfin J. Cauvin (1978 : 75, note 47) remarque, toujours pour cette phase, un changement climatique qui se traduit par une baisse des chénopodiacées et une montée des graminées. Cinq niveaux correspondent à la phase IIIA.

Phase IIIA : Mureybétien

Les Niveaux 11, 12 et 13 sont peu documentés. Visible uniquement sur la coupe nord du carré R32 (cote 770-790), une maison à deux réfections constitue l’unique repère du Niveau 11. Le Niveau 12 a été fouillé dans deux carrés (R34 et R31), révélant un foyer (n° 43) et un sol d’incendie. Enfin le Niveau 13 montre, dans le carré S32, la trace peu précise d’une structure (n° 57). Lors de l’analyse stratigraphique, le Niveau 14, certainement le plus largement fouillé du site, n’avait pas été subdivisé. On pensait alors que les deux gran­des « maisons rondes à divisions intérieures et semi‑enterrées », 47 et 42, étaient contemporaines. Nous allons voir à présent que les fouilles de Jerf el Ahmar ont triplement remis en question l’interprétation strati­ graphique et architecturale de ces documents (Stordeur, Brenet, Der Aprahamian et al. 2000). Cette remise en question a été pleinement partagée par J. Cauvin. D’abord ces deux « maisons » ne sont pas contempo­raines, elles se succèdent au contraire, la « Maison 42 » étant posté­ rieure et coupant une partie de la « Maison 47 », déjà détruite et comblée par les débris de son toit. Ensuite il ne s’agit pas de « Maisons » mais de bâtiments commu­ nautaires. Enfin ces bâtiments n’étaient pas semi-enterrés dans la pente mais totale­ment enterrés. Cette dernière observation signifie que l’érosion du tell a dû emporter une grande partie des villages qui correspondaient à chacun de ces bâtiments collectifs. À partir de ces réflexions, le Niveau 14 est désor­ mais subdivisé. Le Niveau 14a correspond donc à la « Maison 47 » et à tout ce qui lui est contemporain, c’est‑à‑dire la petite Maison 22 et un espace extérieur commun équipé d’un empierrement et de quatre foyers. Le Niveau 14b correspond uniquement à la « Maison 42 ».

Comme la phase II, la phase III n’a pas été dissociée en deux épisodes dans la première publication de synthèse de J. Cauvin (1977), où d’ailleurs il ne la rattache pas explicitement au PPNA mais suggère seulement des points communs entre les vestiges archi­tecturaux trouvés à Mureybet et ceux de Nahal Oren (Cauvin 1977 : 30). Quant au terme de « Mureybétien », qui a donné à Mureybet son statut de site éponyme, il n’est proposé que lors de la synthèse sur la Néolithisation du Levant (J. Cauvin 1989), présentée dans le cadre du colloque « Préhistoire du Levant II ». Le Mureybétien devient alors une des deux cultures qui illustrent l’« Horizon PPNA » 13. Pour M.-C. Cauvin, l’industrie lithique de la phase III présente des caractéristiques générales notables, telles que l’apparition des nucleus naviformes et celle de grandes lames. Les microlithes géométriques ainsi que les microperçoirs ont disparu alors que les pointes de flèches pédonculées (sans encoches) prédominent au détriment des pointes d’Helouan qui deviennent très rares. La distinction entre les deux phases PPNA, IIIA et IIIB, est publiée en 1978 (cf. infra) avec des argu­ments qui, cette fois-ci, se basent sur l’architecture et des données botaniques et zoologiques. En effet, pour M.-C. Cauvin, aucun élément majeur ne distingue les deux phases mais une certaine évolution marque la fin de la phase III, nous l’évoquerons donc en abordant la phase IIIB. La phase IIIA, mise en parallèle avec les Niveaux IX‑XI de van Loon, n’est pas en rupture avec les précédentes « puisqu’on y trouve toujours des maisons rondes », mais : « la nouveauté importante qui caractérise le début de la phase (IIIA) est effectivement l’apparition de murs 13. On sait depuis 2001 qu’il n’y a en fait que deux cultures contemporaines au PPNA. Les récents travaux à Tell Aswad ont montré que le site ne comportait pas de niveaux attribuables à cet horizon. L’Aswadien, qui n’était identifié que dans ce seul site, ne peut donc plus être retenu comme représentatif du PPNA dans le Levant central.

14. Mais pour nous ces murs rectilignes apparaissent déjà au Khiamien, comme on l’a vu plus haut. 61

d. stordeur, j.j. ibáñez

combinant ces deux matériaux. On a retrouvé les traces de trois couches successives d’enduit argileux sur ces murets. L’enduit intermédiaire, dans le renforcement du muret ouest (cellule d, cf. infra), mon­trait des traces de couleur rouge. Un sondage (cellule a) a permis de connaître la structure du sol. D’une épaisseur totale de 40 cm, celui-ci est feuilleté, composé de cou­ches de terre rouge d’un à deux centimètres d’épaisseur, signifiant de nombreuses réfections (photo 4). Ce bâtiment est donc subdivisé, sur l’ensemble de son contour, par une couronne de cellules réservant au centre un espace polygonal. Ainsi, ce qui est désigné comme cellule d (3,30/1,90 m) est en fait l’espace central de la maison, autour duquel s’organisent les cellules. Au nord de cet espace on trouve la cellule e, limitée des deux côtés par des murets et dont le sol est surélevé d’environ 30 cm. Pour nous il ne s’agit pas d’une cellule mais d’une large banquette ou « mastaba », en relation fonctionnelle avec l’espace central. Le sud de la maison est occupé par la cellule a, consi­dérée autrefois comme le couloir d’entrée de la mai­ son, avant que l’on ne réalise qu’il ne s’agissait que d’une apparence, la limite sud du bâtiment ayant été arrachée par l’érosion en pente du tell. Cette cellule ne comporte pas de mur de fermeture la coupant de l’espace central, mais l’on parle ici de « seuil », et donc de différence de niveau entre les deux espaces 16. En revanche les murets latéraux qui la bordent sont renforcés et se recourbent vers l’intérieur, marquant l’emplacement des deux poteaux porteurs qui soute­naient la toiture. Les murs latéraux, vers l’intérieur de la cellule, étaient longés par une série de poteaux ou piquets de bois (photo 5). Au pied du muret ouest un plat ovale en bois, muni d’un manche, se trouvait dans une masse d’argile, calé par des pierres (photo 6). Une structure en cuvette modelée dans l’argile du sol a été trouvée, plaquée contre le muret est de la cellule. Cette cuvette était une réserve à outils, on y a trouvé des outils en silex et obsidienne (M.‑C. Cauvin et Abbès, ce volume), des poinçons en os, un godet en argile (Cauvin 1977 : pl. I, 2) et une coupelle en craie. La partie est de la maison est occupée par trois cel­lules périphériques fermées par des murets (photo 7). Dans la cellule h (au sud) s’ouvrait une fosse-foyer de 40 cm de diamètre et 15 cm de profondeur. Sur le sol de cette cellu­le on a retrouvé un collier de petits éléments d’enfilage en pierre (photo 8). Enfin, la partie ouest comporte deux cellules : la cellule b, avec une banquette adossée, et la cellule c, qui s’ouvre à l’ouest vers la cellule d (photo 9).

L’architecture du Mureybétien de la phase IIIA, Niveaux 11 à 14 Nous ne nous attarderons pas sur les rares vestiges qui appartiennent aux Niveaux 12 et 13. Au premier ne se rattache que la Maison 10, dont la réfection a été dénom­ mée 10bis. Très abîmée, cette maison n’a été repérée qu’en coupe (fig. 22). Les sols sont en terre, posés sur un dallage de pierres. Quant à la Maison 57 (fig. 23), enterrée, elle n’est révélée que par un lambeau de paroi préservée sur 13 cm de hauteur. Sa technique de construction prolonge la tradition khiamienne, une suite de poteaux jointifs, recouverte d’un enduit argileux, assurant la solidité de la paroi enfouie. Le Niveau 14a a beaucoup contribué à la célé­brité du site de Mureybet grâce à la découverte de la « Maison 47 » (photos 3-9, fig. 24 et 25) considérée, jusqu’à la fouille de Jerf el Ahmar, comme le modèle de l’archi­tecture domestique de l’époque. Elle a été décrite en détail par O. Aurenche (1980). Nous en donnerons ici les caractères principaux, revus à la lumière de deux constructions très semblables du site de Jerf el Ahmar (Stordeur, Brenet, Der Aprahamian et al. 2000). Ce bâtiment a été incendié, ce qui a permis une conser­vation exceptionnelle. Intégralement enterré, il a un contour elliptique de 6,25 m (axe est-ouest) sur 5,60 m (axe nord-sud). La profondeur de l’enfouisse­ment est de 2 m. La fosse dans laquelle se loge ce bâtiment était conso­lidée par une série de poteaux verticaux calés par quelques pierres et couverts par un enduit de terre à bâtir 15, qui se raccordait au sol de la maison. La toiture, en s’effondrant pendant l’incendie, a comblé le bâti­ment avec des fragments de terre à bâtir souvent cuits, parfois même vitrifiés. Ces fragments (J. Cauvin 1978 : 38) per­mettent de reconstituer la structure du toit, qui était fait d’un système de solives jointives, recouvertes de terre à bâtir. En effet ils montrent une face plate suggérant que le toit lui-même était en terrasse et une autre face portant des empreintes de bois. Cette toiture reposait sur le pourtour et sur deux po­teaux doubles de peuplier et de chêne, situés au centre du bâtiment. L’espace intérieur était divisé en plusieurs cellules péri­phériques de taille et de morphologie inégales, séparées par des murets de direction radiale (photo 3), réservant au centre un espace polygonal. Le sol est plat, en terre tassée et lissée. Les murets intérieurs sont construits avec de la terre renforcée par une âme en pierres, en bois ou 15. Nous préférons ce terme, couramment utilisé aujourd’hui, à celui de pisé (désignant surtout une technique de construc­ tion) ou de torchis. La terre à bâtir est un matériau préparé, comportant de la terre et du dégraissant végétal (paille, balle) et parfois animal (os) ou minéral (petites pierres).

16. Exactement comme dans le bâtiment EA 7 de Jerf el Ahmar, où une cellule non fermée s’ouvre entre les deux poteaux porteurs (fig. 26). 62

Fig. 22 – Coupe R32 Nord.

stratigraphie et répartition des architectures de mureybet

63

d. stordeur, j.j. ibáñez

Fig. 23 – Plan du Niveau 13.

Photo 3 – Bâtiment 47. Cliché Olivier Aurenche – Mission de Mureybet. 64

Fig. 24 – Coupe R32-R33 Est.

stratigraphie et répartition des architectures de mureybet

65

d. stordeur, j.j. ibáñez

Fig. 25 – Plan du Niveau 14a.

66

stratigraphie et répartition des architectures de mureybet

Photo 4 – Coupe du sol feuilleté de la cellule a, bâti­ment 47.

Photo 5 – Mur latéral de la cellule a, longé par une série de poteaux ou piquets de bois. 67

d. stordeur, j.j. ibáñez

Photo 6 – Plat ovale en bois, muni d’un manche sur le sol de la cellule a, bâtiment 47.

Photo 8 – Collier sur le sol de la cellule h, bâtiment 47. Cliché Olivier Aurenche – Mission de Mureybet.

Photo 7 – Partie est du bâtiment 47, cellules f, g et h.

68

stratigraphie et répartition des architectures de mureybet

Photo 9 – Cellule c, bâtiment 47.

La découverte, à Jerf el Ahmar, de bâtiments en­­ ter­rés s’est révélée très éclai­ rante. Malgré la distance de 40 km qui sépare Mureybet de ce nouveau site, nous avons en effet consta­té que la « Maison 47 » était géo­ métrique­ment semblable (fig. 26) au bâti­ment com­ munau­taire EA 30, et à celui qui le pré­cède, EA 7 (Stordeur, Brenet, Der  Aprahamian et al. 2000). Le contour gé­néral est, dans les trois cas, elliptique, les dimensions sont proches, bien que le bâti­ment le plus récent de Jerf el Ahmar (EA 30) soit le plus grand (fig. 26). Les

subdivisions intérieures répondent à la même logique de division radiale et la figure géomé­trique qu’elles dessinent est identique, à d’infimes détails près. Ces subdivisions déter­mi­nent trois types d’espace : un espace central poly­ go­nal, une banquette surélevée péri­phérique, enfin cinq ou six cellules périphériques. Celles-ci sont toutes fermées dans le cas de EA 30, alors que, comme nous l’avons vu, l’une d’entre elles, face à la banquette et entre les poteaux porteurs, est ouverte pour EA 7 et la « Maison 47 ». On note quelques différences techniques ou de détail. Tout d’abord, la paroi de la fosse où se placent ces bâtiments n’est pas consolidée de la même façon. À Mureybet, perpétuant la tradition khiamienne, les constructeurs ont utilisé des palissades de bois enduites en incluant de rares pierres. À Jerf el Ahmar les poteaux de bois sont toujours là mais ne forment plus une palissade ; ils se suivent régulièrement mais de façon discontinue, enserrant les panneaux succes­ sifs d’un mur de soutènement réalisé en pierres. Autre différence, les murets de partition de Mureybet sont plus bas que ceux de Jerf el Ahmar, puisqu’ils ne dépassent jamais 0,60 m en élévation, et ils sont en terre, parfois armée de bois ou de rares pierres. Ceux de Jerf el Ahmar sont en pierre, construits avec de petits éléments calcaires taillés en cigare, d’une grande régularité, puis enduits de terre. La seule structure comportant des murs porteurs est EA 30, alors que, dans la « Maison 47 » et EA 7, la même fonction est assurée par des poteaux en bois. Enfin seule la « Maison 47 » est équipée d’un foyer.

Fig. 26 – Bâtiments commu­ nautaires du Mureybétien. 1 : Bâti­ment 47 de Tell Mureybet. 2 : Bâtiment EA 7 de Jerf el Ahmar. 3 : Bâtiment EA 30 de Jerf el Ahmar. 69

d. stordeur, j.j. ibáñez

On détecte aussi des ressemblances dans le mode d’utilisation de ces bâtiments. Dans la « Maison 47 » la pièce centrale était, comme à Jerf, vide et nettoyée. Le stoc­kage est évoqué par la petite cellule f qui contenait une concentra­tion d’os d’oiseaux. Deux cellules montrent des signes de fréquentation. La cellule a 17, avec ses struc­tures de rangement en bois et sa cuvette en­duite, était la plus riche en matériel. La cellule h était équipée d’un foyer. Bien qu’elles n’aient pas été retrouvées en place, il faut enfin rappeler que plusieurs statuettes fémi­nines 18 ont été découvertes sous les débris du toit, comme d’ailleurs une che­ville osseuse d’aurochs. À partir de la comparaison avec Jerf el Ahmar, il a donc pu être démontré que la « Maison 47 » était un bâtiment communautaire principa­lement dé­dié au stockage, mais aussi à des activités d’ordre artisanal. À ce bâtiment com­munautaire s’associait un village formé de maisons indivi­duelles qui, elles, n’étaient pas en­ter­rées. Contrairement à ce qui se passait pour la phase II, on a pu établir une corrélation précise entre le bâtiment com­munautaire – la « Maison 47 » –, les maisons individu­el­les et une sorte de passage pavé, associé à une aire fréquentée, équipée par trois foyers, dont J. Cauvin a tout de suite pensé qu’ils avaient un usage collectif. La mai­son individuelle la mieux préservée est la Maison 22 (fig. 25, 27) (photo 10-12). C’est une petite maison ronde de 2,50 m de diamètre, construite de plain-pied, partiellement détruite par une construction postérieure. L’espace intérieur n’est pas subdivisé. Le mur est construit avec des pierres taillées en cigare 19, en assises superposées séparées par un lit de terre mêlée à des fragments de galets. Un poteau de 11 cm de diamètre, enduit de terre, était inclus dans le mur. Deux couches d’enduit couvrent la paroi intérieure du mur. Des traces de peintures ont été observées sur l’enduit le plus ancien. Il s’agit d’une fresque géométrique (fig. 27) comportant des chevrons noirs sur fond blanc (photo 12). Un lit de galet sert de radier au sol d’argile. La « Maison 47 » a été amputée d’une partie de son contour par un autre bâtiment communautaire, de même modèle, la « Maison 42 », qui appartient à un niveau posté­rieur, le Niveau 14b. Ce bâtiment est donc enterré, d’une part à la marge du Bâtiment 47, dans les ruines qui l’ont comblé (fig. 9 et 28), et d’autre part dans un secteur totalement arraché par l’érosion.

Celle-ci l’a, de plus, gravement entamé et il ne nous reste qu’un faible seg­ment de ce bâtiment, du côté est. Comme la « Maison 47 », il devait avoir un diamètre d’environ 6 m. La paroi de la fosse est maintenue par un mur de soutènement en pierres plates, conservées sur plusieurs assises. Des murets inté­rieurs, enduits de terre, délimitent des cellules. Trois étapes de réfection ont été mises en lumière. Quatre cellules périphériques sont conservées. La cellule A possède un sol enduit de terre. Une fosse-foyer ronde se situe dans le coin est. La cellule B montrait un sol feuilleté, recouvert par une couche charbonneuse. Sur ce sol se trouvait une meule à côté d’un vase en craie (photo 13). La cellule C est une niche carrée accolée, comme les autres, à la paroi. Enfin la cellule D était rem­ plie d’un sédiment charbonneux et cendreux, avec des galets. Il s’agit d’une structure qui fonctionne comme une fosse-foyer. Au fond du foyer un pot en terre a été trouvé (photo 14). Les architectures des Niveaux X à XIII de la fouille van Loon Dans le Niveau X, les restes de deux murs recti­lignes, appartenant sans doute à une maison incendiée, ont été trou­vés. Il s’agit pour la première fois de murs extérieurs rectili­gnes construits en pierres en cigare taillées dans le calcaire tendre, incluses dans un mortier de terre argileuse (rouge, brûlée), et basés sur une assise de moellons. Ce soubas­se­ment de moellons comprend plusieurs meules recyclées. Un radier de pierres calcaires aplaties est en relation avec ces murs. Un autre mur rectiligne, structure 8, construit de la même façon a été trouvé dans le Niveau XI, associé à un sol de terre rouge, brûlée, de 20 cm d’épaisseur. Un pavage (structure 7) signale la présence d’une autre maison. Dans le Niveau XII on voit se dessiner une maison à mur extérieur rectiligne, à double parement, subdivisée par deux murs intérieurs simples, formant deux pièces quadran­ gu­laires. L’une des pièces possède un radier de galets, l’autre un radier de petites plaquettes calcaires. Le sol est en terre, rougie par le feu. Nous avons ici la pre­mière véritable « maison rectangulaire » du site. Son exis­tence, à l’époque de la fouille et des pre­mières publi­cations de Mureybet, avait étonné. D’où la proposition de J. Cauvin de faire de ces « casiers » des structures de stockage sous-jacentes au vrai sol de la maison. Depuis, les découvertes du niveau II/W de Jerf el Ahmar, où des maisons à plans rectangulaires variés s’associent à des habitations à contours curvilignes et, surtout, à un bâtiment communautaire identique à la « Maison 47 », permettent d’intégrer sans problème l’archi­ tecture rectangulaire du Niveau XII à celle du Niveau 14a.

17. Autrefois considérée comme l’entrée. 18. J. Cauvin 1977 : fig. 15, 1-4 et précisions orales commu­ niquées par l’auteur. 19. Selon un terme inauguré par M. van Loon et devenu traditionnel pour désigner ces pierres taillées indivi­ duellement, caractérisant Jerf el Ahmar et Mureybet. 70

stratigraphie et répartition des architectures de mureybet

Photo 10 – Maison 22.

Photo 11 – Maison 22. 71

d. stordeur, j.j. ibáñez

Photo 12 – Peintures sur le mur de la maison 22. Détail (couleurs contrastées par traitement d’images).

Fig. 27 – Relevé des peintures de la maison 22, Niveau 14a.

72

stratigraphie et répartition des architectures de mureybet

Fig. 28 – Plan du Niveau 14b.

73

d. stordeur, j.j. ibáñez

Photo 13 – Meule et vase en craie sur le sol de la cellule b, bâtiment 42. Cliché Olivier Aurenche – Mission de Mureybet.

Photo 14 – Pot en argile au fond de la cellule d, bâtiment 42. Cliché Olivier Aurenche – Mission de Mureybet.

74

stratigraphie et répartition des architectures de mureybet

Le bâtiment EA 30 de Jerf el Ahmar, niveau II/W, qui lui est tellement semblable, est quant à lui daté de 9445 ± 75 par le même laboratoire. Nous avons là une coïncidence d’une rare précision. Ce niveau II/W de Jerf el Ahmar étant le dernier niveau véritablement mureybétien avant la « phase de transi­ tion » (Stordeur et Abbès 2002) qui lui est superposée dans ce site, la question se pose à propos de l’attribution exacte des niveaux mureybétiens de la phase IIIB que nous allons aborder maintenant. Cette question est d’ailleurs une base de réflexion pour tous les scientifiques qui contri­buent à cet ouvrage.

Architecture et organisation de l’espace construit au Mureybétien de la phase IIIa. Apport des architectures des Niveaux IX à XIII de la fouille van Loon L’organisation de l’espace construit, comportant un bâti­ment communautaire enterré, en relation avec des mai­sons individuelles construites de plain-pied, est à présent très claire. L’image que donne le Niveau 14a, bien documenté, peut aisément être comparée avec le niveau II/West de Jerf el Ahmar. Cette analogie est renforcée par plusieurs observations. La première concerne la diversité architecturale qui apparaît à ce niveau, si l’on prend en compte les structures trouvées par M. van Loon en acceptant de ne pas être trop exigeant sur la rigueur des concordances stratigraphiques. Deux maisons rectangulaires y sont contemporaines de maisons rondes, cela au moins peut être avancé, et l’on sait que cette diversité caractérise le niveau II/W de Jerf el Ahmar. Ces deux maisons rectangulaires montrent des analogies tout à fait frappantes avec des construc­tions de Jerf el Ahmar, surtout si l’on se penche sur le choix des matériaux et des techniques architecturales. Il faut préciser que ces analogies étroites apparaissent dès le Niveau X de van Loon. On détecte donc des analogies d’ordre technique dès le début de la phase IIIA (du côté des fouilles van Loon) et celles-ci se précisent au Niveau 14a de Cauvin comme au Niveau XII de van Loon. Les maisons à murs de pierres, taillées « en cigare », vont d’une certaine manière s’imposer dans le site, au détriment des murs de terre qui ne disparaissent pas complètement. À Mureybet comme à Jerf el Ahmar, lorsque la conservation est suffisamment bonne, on constate que ces murs (comme il sera remarqué lors de l’observation de structures de la phase IIIB) sont composés de trois couches d’égale épaisseur : l’arête de pierres au centre et, à l’intérieur comme à l’extérieur, un enduit de terre à bâtir. Lorsque les enduits disparaissent, le mur continue à tenir parfaitement, les mortiers utilisés pour lier les assises étant en général très solides. Aussi ne parlerons-nous pas, en ce qui les concerne, de « murs de terre à âme de pierre », réservant ce terme aux murs, en général plus anciens, dont l’arête n’a pas de véritable cohésion autonome. En ce qui concerne les bâtiments communautaires on observe, au Niveau 14b, une transformation de la technique de consolidation de la fosse dans laquelle s’insère la « Maison 42 ». Le mur de soutènement est cette fois-ci en pierre et non plus en bois, mais nous verrons que cette nouveauté ne sera pas appliquée lors des occupations suivantes. Enfin le troisième argument est d’ordre chronolo­ gique. La « Maison 47 » a été récemment datée par le Laboratoire de Lyon et la date obtenue est 9455 ± 45 BP.

Phase IIIB : Mureybétien Pour J. Cauvin, la phase IIIB correspond aux Niveaux XIV à XVII de van Loon, qui y a trouvé : « des structures en damier, formées de cellules carrées, juxtaposées » (J. Cauvin 1978 : 40) alors que dans ses propres fouilles on continue à trouver des petites mai­sons rondes. Mais ce sont surtout les résultats obtenus par les études palynologiques d’Arl. Leroi-Gourhan (1974) qui l’incitent à créer cette phase. En effet ces études mettent en lumière une brusque augmentation des pollens de céréales suggérant une concentration artificielle de ces plantes près du site et donc une « protoagriculture » du­rant laquelle la morphologie des céréales est encore sauvage. Pour M.-C. Cauvin, l’industrie lithique montre une évolution progressive, qui se traduit par l’augmentation de la fréquence des lames lustrées, dont les bords sont souvent rafraîchis. L’étude des industries lithiques des Niveaux XV-XVII de van Loon montre l’apparition des retouches plates sur tous les types de pointes de flèches existants (M.-C. Cauvin 1978). Sept niveaux ont été regroupés dans la phase IIIB. Ils ont tous été mis au jour dans la partie haute du tell, soit dans les carrés R31 et R32 et surtout dans les carrés S32 et S33. Le Niveau 15a correspond à une partie de maison ronde (58) occupant le quart S-E de S33. Plus haut, les Niveaux 15b et 15c ont été créés pour deux états d’une même construction découverte dans l’angle N-E de R32 (n° 21bis : 15b, puis n° 21 : 15c). Ces « maisons » ont la structure des bâtiments collectifs enterrés subdivisés. Le Niveau 16 a été subdivisé pour distinguer deux états d’une même maison ronde dégagée presque entière­ ment dans S32 et S33 (n° 19), 16a correspondant à l’état ancien et intermédiaire de cette maison, 16b à son état récent. L’intérêt ici est que les sols extérieurs ont été mis en relation avec les réfections intérieures de cette construction. 75

d. stordeur, j.j. ibáñez

Très clair également dans sa définition, le Niveau 17 marque un abandon localisé de la zone après démolition de la Maison 19 et avant construction de la Maison 12 qui donne lieu à la création du Niveau 18. Cette phase IIIB, qui marque la fin du Mureybétien, est, comme nous l’annoncions plus haut, actuellement revue à travers son industrie lithique (M.-C. Cauvin et Abbès, ce volume), dans la perspective d’une transition vers le PPNB, telle qu’elle a pu être mise en lumière à Jerf el Ahmar (Stordeur et Abbès 2002). Les architectures donnent-elles le même genre d’indication ?

trois étapes de réfection. Datant de l’étape la plus récente, un foyer, directement aménagé sur le sol, a été repéré. Les Niveaux 15b et 15c correspondent respectivement tous deux aux « Maisons » 21bis (fig. 30, 31 et 32) et 21 (fig. 30, 31 et 33). À notre sens il s’agit de deux états d’un bâtiment communautaire rond et enterré, malheureusement fouillé sur moins d’un quart de sa totalité. L’état le plus ancien, 21bis, atteint sans doute 5 m de diamètre. La paroi de la fosse creusée pour recevoir ce bâtiment est consolidée par une armature de poteaux, elle-même couverte d’un enduit de terre. Le sol est de terre également. À l’intérieur, dans la partie est, deux murs rectilignes perpendiculaires délimitent une cellule. Ces murs intérieurs sont en pierres calcaires en cigare, liées par de la terre. Ce bâtiment allie donc une technique héritée du Khiamien pour le soutènement de sa fosse et des murs intérieurs en pierre tels que nous les avons vu apparaître au Niveau 14a. Bien que très partiellement fouillé, l’état le plus récent de la « Maison 21 » montre un agrandissement de son diamètre, puisqu’il pourrait atteindre à présent 5,70 m. La paroi est à nouveau consolidée par une arma­ ture de poteaux couverte par un enduit de terre. Le sol feuilleté en terre montre huit états de 2 cm d’épaisseur.

L’architecture du Mureybétien de la phase IIIB, Niveaux 15 à 18 Le Niveau 15a n’a donc été révélé que par la Maison 58 (fig. 29) qui ne nous semble pas construite de plain-pied si l’on observe le relevé, où aucune limite extérieure n’apparaît clairement, alors que la paroi montre quelques pierres noyées dans de la terre. Toutefois il est dit que ce mur est arrondi avec un soubassement de pierres calcaires, ce qui introduit un doute. Le sol de terre montre

Fig. 29 – Plan du Niveau 15a. 76

Fig. 30 – Coupe R31 Nord.

stratigraphie et répartition des architectures de mureybet

77

Fig. 31– Coupe R1-R32 Est.

d. stordeur, j.j. ibáñez

78

stratigraphie et répartition des architectures de mureybet

Fig. 32 – Plan du Niveau 15b.

Une cellule intérieure se trouve au même endroit que dans l’état primitif du bâtiment. Sa construction a nécessité une réfection des anciens murs intérieurs, avec les mêmes matériaux. Cette cellule était équipée d’un petit foyer situé contre le mur sud. Il ne contenait que des cendres, pas des galets brûlés. Il faisait partie de la construction même, le sol de terre se creusant pour former la dépres­sion qui allait le recevoir. Immédiatement sous ce foyer, une sépulture a été trouvée. Elle ne comprenait qu’un crâne et des os longs serrés dans un espace étroit (photo 15). Une autre

sépulture a été découverte, quelques mètres plus à l’est, mais à l’extérieur (photo 16). Elle ne contenait qu’une colon­ne vertébrale, un bassin, une cage thoracique et des os d’extrémités de membres. J. Cauvin s’est demandé s’il s’agissait d’un même indivi­du, malheureusement l’étude anthropologique est restée inachevée 20. 20. Aucun rapport n’a été reçu pour ces vestiges et les osse­ ments ont disparu lors du déménagement du Laboratoire de D. Ferembach au Muséum d’histoire naturelle de Paris (cf. Introduction). 79

d. stordeur, j.j. ibáñez

Fig. 33 – Plan du Niveau 15c.

Il ne s’agit pas d’une fosse-foyer mais d’un foyer posé, entouré de quelques pierres. Alors qu’aucune architecture n’a été trouvée pour le Niveau 17, le Niveau 18 s’illustre par la Maison 12 (fig. 35 et 38), dont on peut se demander, une fois de plus, s’il ne s’agit pas d’un bâtiment collectif. On n’en possède que la partie nord, et celle-ci montre claire­ment qu’il s’agit d’une structure enterrée et ronde, avec une paroi tapissée d’une palissade de poteaux recouverts d’un enduit argileux. Le sol, feuilleté, est en terre, posé sur un dallage de pierres planes.

Plus tard, ce sont les Niveaux 16a et 16b qui vont, quant à eux, s’illustrer par les trois états succes­sifs de la Maison 19 (fig. 34-37). Il s’agit d’une maison individu­elle ronde, construite de plainpied, de 3,10 m de diamètre. Elle est entourée d’un mur de terre renfor­cé par une arête centrale formée par une rangée de pierres, posées de champ. Le sol de terre a été refait trois fois. Les sols anciens et inter­mé­diaires ont été rattachés au Niveau 16b (fig. 36) alors que le sol le plus récent correspond au Niveau 16a (fig. 37). Ce dernier sol est équipé d’un foyer, placé dans la partie centrale de la maison. 80

stratigraphie et répartition des architectures de mureybet

Photo 15 – Restes hu­mains à l’inté­rieur de la « Mai­son 21 ».

Photo 16 – Restes humains à l’est de la « Mai­son 21 ».

81

Fig. 34 – Coupe S32 Est.

d. stordeur, j.j. ibáñez

82

Fig. 35 – Coupe S32 Sud.

stratigraphie et répartition des architectures de mureybet

83

d. stordeur, j.j. ibáñez

Fig. 36 – Plan du Niveau 16b.

84

stratigraphie et répartition des architectures de mureybet

Fig. 37 – Plan du Niveau 16a.

85

d. stordeur, j.j. ibáñez

Fig. 38 – Plan du Niveau 18.

86

stratigraphie et répartition des architectures de mureybet

Fig. 39 – Structure 16, niveau XIV de la fouille van Loon. D’après van Loon 1968 : fig. 6.

En revanche la structure 16 est une véritable mai­son rectangulaire (van Loon 1968 : 271-273 et fig. 6) (fig. 39 dans cette monographie) de 3,5 m x 3,5 m. Les murs, préservés jusqu’à 11 assises, sont simples (un rang), en pierres en cigare, recouvertes sur les deux faces par d’épais enduits de terre. Les angles extérieurs sont strictement droits. Deux murs intérieurs rectilignes se croisent égale­ ment à angles droits pour déterminer quatre pièces de 1,5 x 1,5 m, dallées avec des petites plaques calcaires. À l’est, un espace non couvert est limité par deux antes qui prolongent les murs extérieurs nord et sud en formant un « porche d’antennes » ou auvent. Cet espace est dallé avec des grandes plaques en calcaire. D’autres exemples d’architecture rectangulaire pluri­ cellulaire, utilisant les mêmes techniques, ont été trouvés dans les Niveaux XVI (structure 19 ; fig. 40) et XVII (structure 20 ; fig. 41). Il s’agit de véritables maisons

Les architectures des Niveaux XIV à XVII de la fouille van Loon Dans le Niveau XIV plusieurs maisons ont été décou­vertes, montrant des plans tout à fait différents. La struc­ture 5 (van Loon 1968 : 271 et fig. 5) nous paraît difficile à interpréter. Pour van Loon, elle possède un mur rectiligne double. Le parement est est construit en pierres à cigare avec un dépôt constitué d’une cheville osseuse d’aurochs. Toujours pour l’auteur, le parement ouest joue un rôle de soutènement pour retenir la terre correspondant à la pente du tell. Entre les deux un remplissage grossier comporte des pierres et de la terre. Des poteaux semblent associés à cette structure. Nous pensons qu’il pourrait s’agir d’un bâtiment enterré mais ne possédons pas assez d’éléments pour l’affirmer, l’illustration ne nous en livrant pas davantage. 87

d. stordeur, j.j. ibáñez

Fig. 40 – Structure 19, Niveau XVI de la fouille van Loon. D’après van Loon 1968 : fig. 7.

88

stratigraphie et répartition des architectures de mureybet

Fig. 41 –Structure 20, Niveau XVII de la fouille van Loon. D’après van Loon 1968 : fig. 8.

rectan­gulaires à plusieurs pièces, dont le toit posé sur une char­pente de bois est attesté par des empreintes dans de la terre à bâtir durcie par le feu. Un dépôt de crânes humains a été trouvé sur le sol, dans un angle de la structure 20, protégé par de la terre. Un peu plus loin se trouvaient d’autres os humains, en très mauvais état.

que nous sommes dans le contexte architectural de la phase de transition de Jerf el Ahmar. L’architecture domes­ tique lors de cette phase ne donnait, il est vrai, aucune indication particulière. On y rencontrait, en effet, aussi bien d’anciens modèles hérités du passé que de nouvelles formes caractérisées surtout par des contours arrondis, peu précis, moins rigoureux que dans les ni­veaux proprement mureybétiens. Que nous apprend l’archi­tecture domestique de la phase IIIB de Mureybet ? On y trouve des maisons rondes, non subdivisées. Il est tout à fait possible de les intégrer à la « phase de transition », on en trouve, dans ce contexte chrono– logique, quelques unes à Jerf el Ahmar et plusieurs à

Architecture et organisation de l’espace construit au Mureybétien de la phase IIIb. Apport des architectures des Niveaux XIV à XVII de la fouille van Loon Si l’on fait le bilan de ce qui a été trouvé dans les niveaux de la phase IIIB et de ses équivalents dans la fouille van Loon, force est de constater que rien n’in­dique 89

d. stordeur, j.j. ibáñez

Tell ‘Abr 3 (Yarha 2004). Mais il y a aussi, en IIIB, plu­ sieurs maisons rectangulaires, comme dans le niveau I/West (transition) de Jerf el Ahmar. À ce propos il nous paraît important de nous arrêter sur la structure 6, trou­vée par M. van Loon. Son modèle nous est à présent familier et on en connaît l’histoire. Ce véritable concept architec­ tural, qu’on peut définir comme « maison rectangulaire à deux ou quatre pièces et auvent », a ses origines à Jerf el Ahmar (Stordeur 1999a, 2000a ; Stordeur et Abbès 2002), alors que les maisons rectangulaires ne sont pas encore inventées. On les trouve en effet dès le niveau II/Est, sous forme d’une maison à murs droits et angles arrondis. Le modèle rectangulaire apparaît au niveau 0/Est de ce même site et, au niveau II/West, est bâtie une maison quasiment identique à celle trouvée par M. van Loon. Ce modèle va perdurer encore jusqu’au PPNB ancien, comme en témoigne Dja’de el Mughara (Coqueugniot 2000). Ces architectures domestiques ne donnent donc au­­ cune information décisive pour interpréter la phase IIIB. En revanche, ce qui nous paraît le plus gênant concer­ne les architectures de type communautaire. La « Maison 21 » (et peut-être aussi la structure 5 de van Loon) reste attachée au modèle des bâtiments commu­nautaires murey­bétiens, enfouis, ronds, subdivisés, com­me les « Maisons 47 et 42 » ou les bâtiments EA 7 et EA 30 de Jerf el Ahmar. Ce modèle semble pourtant bien avoir été abandonné lors de la phase de transition, si l’on se réfère à Tell ‘Abr 3 ou à Jerf (niveau - I/Est et 0/West) au profit de bâtiments non subdivisés à banquette périphérique (EA 53 de Jerf). Il faudra gar­der en mémoire cette observation lors de la réflexion collective sur l’attribution de la phase IIIB.

Phase IVB : PPNB moyen Des architectures, qui se distinguent nettement de celles de la phase III (J. Cauvin 1977 : 36 et 38), ont été trouvées dans l’unique niveau qui illustre cette phase (carré AD 28). Les « pointes à retouches envahis­ santes forment la composante essentielle de l’armement » (M.‑C. Cauvin 1974b) avec toujours des pointes de Byblos mais également des pointes ovalaires et des pointes d’Abu Gosh. Les architectures du PPNB moyen de Mureybet Dans le sondage AD 28 quelques témoins d’archi­ tecture ont été trouvés. Il s’agit de trois longs murs parallèles et rectilignes, dont deux sont reliés à une extrémité par un mur perpendiculaire plus court. Ces murs paraissent délimiter des pièces rectangulaires allongées appartenant à une grande maison. Ils sont en terre à bâtir à dégraissant de paille, et enduits de terre, comme le sol. (J. Cauvin 1977 : 38). Cette structure contenait des restes humains d’un grand intérêt (J. Cauvin 1977 : 38) avec deux types de pratiques funéraires. D’abord, sous le sol de la maison, se trouvaient deux sépultures primaires (fig. 42) (photo 17), l’une d’elles comportant une sorte d’oreiller modelé en argile rouge. Ensuite, sur le sol lui-même, plusieurs crânes avaient été posés sur des « mottes d’argile rouge rapportée, qui leur servaient de piédestaux ».

Conclusion

Nous ne redirons pas l’intérêt particulier de la longue stratigraphie de Mureybet, mais puisque les aléas de cette publication nous ont conduits ici à traiter l’architecture en la suivant niveau par niveau, c’est sur elle que nous nous appuierons pour tenter de répondre à deux questions. La première concerne directement les constructions : peut‑on suivre une évolution des créations techniques et une évolution des plans ? En découle la deuxième, qui met à l’épreuve la continuité d’occupation du site de Mureybet telle que la proposait J. Cauvin. Celle-ci est-elle confirmée par l’architecture ? Mureybet est donc le seul site où l’on peut suivre l’évolution des techniques et des formes architecturales pratiquement depuis leur origine, qui coïncide avec celle de la sédentarisation, jusqu’à l’implantation des gros villages agropastoraux du PPNB moyen. Seule l’étape natoufienne manque, sans doute du seul fait du hasard des fouilles.

Phase IVA : PPNB ancien Fouillée sur une petite surface (12m2 : carré AD 34, et 16m2 : base de AD 28), cette phase n’a pas révélé d’archi­tecture mais une succession de couches à galets et de couches charbonneuses. L’industrie lithique se caracté­ rise par l’apparition des pointes de Byblos à pé­doncule et retouches lamellaires envahissantes (J. Cauvin 1977 : 36) dites « en pelure » (M.‑C. Cauvin 1974b) et, parmi elles, de pointes à pédoncule denticulé. Beaucoup d’outils denticulés et les premières véritables haches polies caracté­risent également cette phase. Toutefois, dans cette publi­cation synthétique du site, J. Cauvin n’a pas encore déclaré l’attribution de la phase IVA au PPNB ancien, pas plus qu’il n’a attribué la phase IVB au PPNB moyen. 90

stratigraphie et répartition des architectures de mureybet

Fig. 42 – Architectures du sondage AD 28, PPNB moyen. D’après Cauvin 1978.

Photo 17 – Sépulture primaire dans les niveaux du PPNB moyen. Cliché Olivier Aurenche – Mission de Mureybet. 91

d. stordeur, j.j. ibáñez

Le Khiamien reste une culture très mal connue. Au Levant sud, où il est attesté dans plusieurs sites, il est la plupart du temps considéré aujourd’hui comme la phase initiale du Sultanien (Horizon PPNA) et non plus comme une culture en soi. Au Levant nord, Mureybet est le seul site qui ait révélé une occupation construite et stratifiée. Celle-ci a été ordonnée en une séquence de trois étapes totalisant neuf niveaux consécutifs. Sur le plan architectural, il nous semble que le Khiamien ancien, avec un seul document de la phase IB (Maison 37), détermine une des traditions architecturales les plus stables du site. Une maison ronde enterrée est enfouie dans une fosse étayée par une palissade de poteaux : ce modèle technique existera jusqu’à la fin de la phase IIIB, soit jusqu’à l’extrême fin du Mureybétien. Toutefois, dès le Khiamien moyen (phase IIA), l’habitude d’enfouir un bâtiment et d’en étayer les parois n’apparaît plus que pour une construction particulière, unique, peut‑être d’usage communautaire. La Maison 37 est-elle une simple maison 21 ? Il n’est pas possible de répondre à cette question mais, si c’était le cas, il faut constater que c’est seulement la réalisation technique qui persistera, non le modèle dans sa globalité. Si l’on se réfère à ce qui a été trouvé en fouille, on peut attribuer aux Khiamiens de la phase IIA l’invention des vrais murs et donc des premières maisons de plain‑pied. Celles-ci sont rondes et non subdivisées. D’astucieux aménagements sont immédiatement créés pour améliorer le confort de l’habitat : radiers sous les sols, pavages par exemple. Plusieurs techniques sont mises au point pour la construction des murs faits, principalement, de terre à bâtir, elles seront en usage jusqu’à la fin de l’occupation tout en devenant minoritaires au profit d’autres types de mises en forme. Ces nouvelles mises en forme n’apparaissent pas d’emblée avec leur structure définitive. On pense en parti­ culier aux murs de pierre enduits 22, qui sont édifiés pour la première fois au Niveau X (van Loon), soit peut‑être vers le Niveau 11 ou 12 de la fouille Cauvin. Cette nou­ velle technique et l’importance primordiale accordée désormais au matériau pierre s’affirment au Niveau 14a (phase IIIA). On construit dorénavant, en pierre, de vraies maisons rectangulaires à angles stricte­ment droits, en même temps que des maisons rondes. 21. Si c’est une maison, les constructeurs du Khiamien moyen ont inventé la maison de plain-pied. Si c’est déjà un bâti­ment collectif on peut se demander comment étaient les maisons…

Fig. 43 – Comparaison des cotes des bâtiments enterrés de la fouille Cauvin, des maisons de plain-pied de la fouille Cauvin et des niveaux de la fouille van Loon. La maison de plain-pied 22 et le bâtiment enterré 47 correspon­dent au même niveau d’occupation (Niveau 14a).

22. Dont on pourrait dire qu’ils sont préfigurés, à Mureybet, par les murs de terre khiamiens, qui sont consolidés par des pierres ou du bois mais dont la tenue ne résulte encore que de la masse de terre. 92

stratigraphie et répartition des architectures de mureybet

Au niveau des formes, on constate une double évolution. Dès le Khiamien moyen, on a vu deux modèles contemporains coexister systématiquement, mais ceuxci correspondent aussi, vraisemblablement, à deux fonctions. La maison « individuelle » d’usage domes­tique est toujours ronde (ou elliptique), de plain-pied et non subdivisée, d’une surface habitable très régulière. Mais, à partir du Mureybétien, il y a indéniablement plusieurs modèles de maisons domes­tiques contemporains, des maisons rectangulaires subdi­visées coexistant avec des maisons rondes qui ne disposent toujours que d’une seule pièce. Toutes ces observations nous semblent plaider pour une réelle continuité traditionnelle dans le domaine des réalisations architecturales à Mureybet. Sans vouloir raison­ner sur le passage au PPNB ancien puis moyen, trop mal documenté, il nous semble nécessaire de nous arrêter à l’ensemble des niveaux de la phase IIIA (Niveau X-XII de van Loon et Niveau 14a de Cauvin). Ils pourraient indi­quer une rupture dans cette continuité. Pour l’exami­ ner, il est nécessaire de se reporter à la stratigraphie de Jerf el Ahmar (entièrement mureybétienne). Dans ce site, dès la base, les maisons sont à peine enfouies ou de plain-pied, avec des murs de pierres en cigares englobées, de part et d’autre, dans de la terre à bâtir. Seules les formes vont évoluer progressivement jusqu’à la réalisation de plans rectangulaires, les subdivi­sions intérieures apparaissant très tôt. Or on ne suit pas cette évolution à Mureybet. Si l’on observe une évidente continuité tout au long du Khiamien, le Mureybétien semble s’exprimer pour la première fois au Niveau X de van Loon, sous une forme extrême­ ment proche de celle que nous avons aux niveaux I/Est puis II/West de Jerf el Ahmar, c’est-à-dire vers la fin du Mureybétien stricto sensu. Les dates confirment l’étroite correspondance entre le Niveau 14a et le niveau II/West de Jerf (cf. supra), fortement suggérée par la similarité des bâtiments collectifs, la présence des murs en pierres en cigare, la structure de l’espace habité. Mais que s’est‑il passé entre la fin du Khiamien et la fin du Mureybétien à Mureybet ? Nous craignons de ne pas pouvoir trancher entre trois possibilités. La première serait que la stratigraphie complète du Mureybétien existait à Mureybet mais qu’elle n’a tout simplement pas été explorée par les fouilles. C’est très possible si l’on considère la continui­té des techniques architecturales et même des formes, nous l’avons bien constaté. L’argument le plus fort en faveur de cette hypothèse est celui de la préexistence des bâtiments collectifs de type « Maison 47 » dès le Khiamien. Un autre argument est celui de l’apparition, dans le Khiamien de Mureybet, de la figure symbolique du

serpent qui caractérisera toute la région pendant le PPNA et le PPNB ancien. Nous verrons que ces deux arguments peuvent aussi être exploités pour défendre notre troisième proposition. La deuxième serait qu’il y a eu un gap dans l’occupation, correspondant aux phases les plus anciennes du Mureybétien. Elle ne nous paraît pas très facile à dé­fendre. En effet nous avons bien observé une rup­ture, mais au-delà de ce moment précis on retrouve les prin­ci­pales caractéristiques architecturales qui s’étaient développées dès le début de l’occupation, aux côtés des nouvelles habitudes. Comment expliquer cette coexis­tence ? À ce niveau, seules les études de matériel pourront livrer des éléments de réponse mais si celles-ci ne plaident pas pour une continuité, elles laisseront planer un doute entre cette proposition et la précédente. Enfin la troisième, la plus subversive, serait que Mureybet a développé une « culture » khiamienne tandis qu’à la même époque s’établissait à Jerf el Ahmar une « culture » à coloration déjà nettement mureybétienne. Ce qui reviendrait à dire que les premiers niveaux de Jerf el Ahmar et ceux qui commencent au Khiamien moyen à Mureybet seraient contemporains, avec seulement quelques diffé­rences de traditions mais aussi bien des ressemblances. Des contacts entre les deux sites pourraient avoir existé lors de cette première phase. Toutefois il nous semble que les arguments les plus forts indiquent une jonction, suivie d’une véritable fusion culturelle, à partir des phases IIIA de Mureybet/niveau I/Est ou II/West de Jerf el Ahmar. La limitation des surfaces fouillées interdit toute affirmation mais on peut imaginer que les techniques de la construction en pierres à cigare aient été une invention de Jerf el Ahmar, adoptée par les habitants de Mureybet. En revanche le modèle de la « maison à antes et auvent » et surtout la conception du bâtiment communautaire enterré subdivisé pourraient bien être des inventions des habitants de Mureybet, adoptées plus tard par ceux de Jerf el Ahmar. Quant aux habitudes funéraires (dépôts de crânes) et symboliques (dépôts de bucranes d’aurochs, symbole du serpent) il semble bien qu’elles fassent partie du fonds culturel commun. Elles sont en effet précoces dans les deux sites. Cette troisième proposition n’est pas incompatible avec les datations – mais il faut se méfier de cet argu­ment quand on raisonne sur des périodes courtes – ni avec le schéma admis au Levant sud. Si jamais elle est retenue au terme d’une discussion scientifique étendue à tous les spécialistes, il faudra rechercher à quel moment chacun situe la jonction culturelle entre les deux sites. Ce débat, qui nous semble de toute première impor­tance, sera donc repris dans la synthèse de cet ouvrage. 93

d. stordeur, j.j. ibáñez

Mais subsiste le problème de la phase IIIB. Il faut bien admettre que les grands changements que l’on constate dans l’architecture communautaire de Jerf el Ahmar ne sont pas visibles à Mureybet. Que dit l’industrie ? La question est posée. Elle sera, elle aussi, examinée dans la conclusion de cet ouvrage. Nos trois questions ont, comme cela arrive souvent dans nos domaines, débouché sur de nouvelles inter­ro­ gations plutôt que sur des réponses. Reste que Mureybet n’a pas fini de livrer ses informations. Nous savons main­ tenant que chaque nouvelle découverte, au lieu d’écraser les anciennes données, peut parfois les féconder avec

bonheur et en être généreusement enrichie en retour. Cela a été le cas dans le dialogue entre Mureybet et Jerf el Ahmar. Ce dialogue n’est pas terminé et s’élargit à de nouveaux partenaires, Tell ‘Abr 3, Göbekli, Dja’de el Mughara, etc., qui, au fur et à mesure des découvertes et des études, l’enrichiront encore.

Avec la participation de Gérard Der Aprahamian et Luis Teira, à qui nous témoignons ici de notre reconnaissance pour les relevés et leur numérisation et clarification informatisée.

94

FOYERS ET FOURS DU SITE DE MUREYBET Miquel Molist 1 Lors des fouilles du site de Mureybet (vallée de l’Euphrate), effectuées sous la direction de J. Cauvin, des dispositifs de combustion ont été découverts ; leur analyse a été réalisée et incorporée dans un large projet de re­cherche sur les structures de combustion du Proche‑Orient, pro­jet développé dans la première partie des années quatre‑vingt dans le cadre d’une thèse de doctorat (Molist 1986). Depuis, les données ont été utilisées com­me base de comparaison pour l’analyse d’autres sites (Molist 1988, 1989 et 1998a). Le but de cet article est d’exposer les caractéristiques détaillées de chaque catégorie de dispo­si­tif de combustion dans un cadre histo­rique et de souligner les innovations intervenues dans le domaine des installations domestiques destinées habituellement aux arts du feu. Analyse des données L’ensemble des foyers et fours du site de Mureybet est présenté selon les types de structures définis avec les éléments constitutifs ou associés qui permettent de les caractériser ou de préciser leur fonctionnement. Cette analyse est suivie par phases et niveaux. Les foyers creusés Il s’agit de la catégorie la mieux représentée, caracté­ risée par une cuvette ou dépression où a lieu la combustion. On distingue plusieurs variables ou sous-types en fonction de l’aménagement de ces foyers, soit une simple cuvette, soit une cuvette creusée avec une bordure, soit enfin avec un aménagement construit plus complexe. Dans les niveaux qui constituent la phase IA (Natoufien final), c’est-à-dire lors de la première installa­ tion du site, on retrouve trois structures de combustion

du type foyer creusé simple (J. Cauvin 1977, 1978). Des caractéristiques particulières nous obligent à les exa­mi­ner en détail. La première structure (structure 59, niv. 1 – phase IA) est formée par une petite cuvette peu profonde, de plan irrégulier, creusée dans le sol vierge et montrant des dimensions réduites et de fortes traces de rubé­faction dans le fond. Dans son remplissage, à côté des déchets de combustion, on trouve des galets craquelés par le feu, qui sont également répandus dans l’espace environnant le foyer. Cette présence de galets brûlés à l’intérieur de la cuvette est aussi attestée dans un deu­xième foyer (str. 61) du niveau suivant, fouillé partiellement. Ces deux exemplaires constituent les premiers témoins d’un usage intensif des galets comme éléments inté­grants des structures de combustion, lequel acquerra plus tard un dévelop­pement diversifié et important. Dans ce même niveau (niv. 2 – phase IA), le foyer 35 présente une cuvette creusée à section dissymétrique bien caractéristique. Elle a un plan irrégulier et sa paroi nord est très abrupte, presque verticale. Le fond est en pente douce vers le côté sud, qui ne présente presque pas de paroi. Il faut remarquer l’absence de galets ou de pierres dans le remplissage de ce foyer, en regard de l’abondance de ces éléments dans les structures de combustion du site. Dans cette même phase on retrouve un autre foyer de morphologie identique, mais dont la construction a fait l’objet d’un aménagement plus complexe. Il s’agit du foyer (str. 32) placé dans une aire extérieure du niv. 2 – phase IA où on a également découvert un foyer en cuvette avec, au fond, quelques pierres plates. Ce foyer a une morphologie similaire aux autres exemplaires de ce site : structure de plan circulaire (diamètre : 0,95 m ; prof. : 0,14 m), avec un remplissage formé principale­ ment par des galets brûlés.

1. Universitat Autonoma de Barcelona, Facultat de Filosofia i Lletres, Departament de Prehistoria, E-08193 Bellaterra – Miquel. [email protected].

m. molist

Ces aménagements du fond des foyers natoufiens, malgré leur caractère élémentaire, montrent déjà une pre­ mière étape dans l’amélioration des cuvettes. Ce procédé constitue une évolution technologique importante et sera de ce fait longtemps employé dans les structures de combustion. Il faut aussi remarquer que cette partie de la cuvette, le fond, objet de tant de « soins », deviendra par la suite un des éléments des dispositifs de cuisson les plus élaborés, faisant appel à des techniques plus complexes tendant, à notre avis, à un seul but : l’emmagasinage de la chaleur et sa restitution. Ce souci entraînera d’autres aménagements qui, peu à peu, gagneront l’ensemble du foyer (parois et bords). Les niveaux associés aux phases IIA, IIIA et IIIB, correspondant à l’horizon PPNA, ont fourni une riche documentation sur les structures de combustion. Un total de sept structures correspondent au type « foyer creusé simple » (phase IIA : str. 15 du niv. 6 ; str. 13 du niv. 7, plus les quatre foyers à l’intérieur des maisons, dont deux dans la maison 8 également du niv. 6 et à la phase III dans les bâtiments I 42 et 47 du niv. 14, phase IIIA, et dans le bâtiment 19, niv. 16, phase IIIB). Elles montrent des caractéristiques similaires : cuvettes creusées à plan circulaire et de section concave régulière ; diamètre moyen entre 0,50 et 0,70 m et profon­deur maximale de 0,20 m. Dans le remplissage on re­trouve le même assemblage de galets brûlés, souvent cassés, mêlés aux déchets de combustion (cendres et charbons). Sa présence n’est donc pas fortuite et les galets sont des éléments intégrants – malgré leur caractère mobile – du fonctionnement des structures de combustion. Leur rôle nous semble lié au pouvoir calorifique – emmagasinage de la chaleur – qu’ils possèdent. Finalement il faut indiquer que, dans la zone du site fouillée par M. van Loon (1968), on a signalé pour les niveaux contemporains de cet horizon deux foyers creusés avec bordure. Il s’agit de foyers intérieurs, formés d’une cuvette de plan ovale de 0,80 x 0,50 m d’une profondeur de 0,30 m, avec une bordure complète en pierres.

a localisé un foyer ouvert : « large open-air hearth », associé à un « silo » (van Loon 1968 : 273). Plus abondants sont les « foyers posés aménagés », caractérisés par la présence d’un aménagement ajouté à la zone de combustion et situé au-dessus du niveau du sol. L’existence de cet aménagement permet en fait une caractérisation plus sûre des foyers posés comme dispositifs de combustion, étant donné l’aspect diffus des traces laissées par les foyers simples. La construction d’une bordure autour de la zone où la combustion a lieu est sans doute l’aménagement primaire et principal des foyers installés directement sur le sol. Cet aménagement répond, d’une part aux besoins de limiter l’espace du feu par rapport à l’ensemble du sol d’habitat, d’autre part à une certaine amélioration de la combustion elle-même. La construction d’un petit muret ou d’une paroi basse en terre autour de la zone de combustion est la forme la plus courante de délimitation des foyers posés du Proche‑Orient néolithique. Parmi ceux-ci, on retrouve l’existence d’une bordure partielle en terre, c’est-à‑dire que la bor­dure qui entoure le foyer manque sur une partie du contour. Cette partie, dénommée intui­ tivement ouverture, facilite l’accès au cœur de la zone de combustion. Elle favorise l’arrivée de l’oxygène au centre du foyer. Elle permet un nettoyage aisé. Lorsque la partie supérieure du foyer est occupée par les produits à transformer, elle facilite même l’alimentation en combustibles. Le premier témoin de ce type d’aménagement est présent dans le niveau 3 (fouille Cauvin). Il s’agit d’un foyer (str. 23) de plan ovale, avec une bordure construite qui délimite la zone de combustion. La base du foyer est constituée par une mince couche d’argile rouge, dans laquelle on trouve quelques pierres plates. La bordure, construite en argile mais intégrant quelques pierres calcaires, présente une forme « en fer à cheval » laissant au foyer une ouverture (0,25-0,30 m) du côté nord. La zone de combustion présentait au fond un mince dépôt (0,05 m) cendreux. À l’extérieur, face au foyer, on a trouvé, légèrement en contrebas, une accumulation de cendres mélangées à des fragments de pierres (calcaire, conglomérat, galets) apparaissant comme une zone de vidange. Ce foyer était situé à l’extérieur, associé à des foyers creusés avec remplissage de galets. La régularité du tracé de la paroi sur sa face interne est remarquable. On y observe en plus une petite dalle calcaire posée contre le côté est. Il s’agit vraiment du seul exemplaire de ce type connu jusqu’à présent et aucun autre témoignage de son usage n’est attesté jusqu’à l’horizon PPNB, période à partir de laquelle existe un ensemble de données plus nombreuses et plus homogènes. Il est également intéres­ sant de noter la technique mixte de la constitution de

Les foyers posés La façon la plus simple de réaliser un foyer est sans doute celle qui consiste à brûler le combustible sur le sol, sans aucune construction ni aménagement de la zone de combustion. Nous avons dénommé ce type de foyer « foyer posé simple ». La documentation archéologique de ce type est souvent très rare étant donné les processus de perturbation post-dépositionnels. On en a cependant un témoin à Mureybet, dans la zone de fouille de M. van Loon. Au niv. XVI, dans un espace limité par trois parois, on 96

foyers et fours du site de mureybet

cette bordure : armature de pierres avec de la terre à bâtir, technique rare et présente dans les foyers bordés d’époque plus archaïque, face à l’utilisation, plus répandue dans les périodes postérieures, soit de terre à bâtir seule, soit de pisé, soit de véritables briques. Les observa­tions déjà faites pour le type d’arrangement de la base dans le cas des foyers à cuvette creusée et aménagement complexe sont valables ici. Deux autres exemplaires de foyers posés à bordure ont été découverts à Mureybet : il s’agit du foyer 43 loca­lisé dans une aire extérieure et, plus intéressant, du foyer intérieur de la maison 21/phase IIIB. Celui-ci, de plan en quart de cercle, est constitué par une base d’argile (brûlée) de 0,05 m d’épaisseur et un remplissage de cen­dres. Son emplacement dans l’angle formé par deux murets de division d’une maison circulaire fait que deux blocs calcaires de ces murets, posés verticalement, le limitent de deux côtés. Il ne présente pas de bordure sur le troisième côté. Il s’agirait d’un précédent aux foyers construits dans l’angle d’un bâtiment, faisant participer les deux murs de la construction à la limite du foyer. Selon le même plan, en quart de cercle, ces foyers présenteront dans la plupart des cas une bordure frontale qui enfermera complètement le « coin à feu ».

ou de galets brûlés souvent éclatés, mêlés à quelques matériaux lithiques et déchets de faune. Mais ce qui frappe à propos de ces premiers témoins de fours enterrés, ce sont les gran­des dimensions largeur / longueur par rapport à des profon­deurs moyennes. Ce trait, comme on le verra, tend à disparaître dans les périodes suivantes, où l’on constate une évolution vers une uniformité dimensionnelle. Le niveau 3 – phase IA fournit une fosse creusée de plan circulaire, avec des dimensions plus petites (diamètre : 0,50-0,55 m ; profondeur : 0,44 m). Quelques galets et une bonne quantité de cendres blanches consti­ tuent son remplissage. L’aire de vidange voisine est composée de galets et d’une forte concentration de charbons et de déchets de faune. La meilleure série de fours enterrés a été dégagée dans les niveaux des phases associées à l’horizon PPNA. Découverts par les deux fouilleurs du site, ils se trouvent aux phases II et III de Cauvin et aux niveaux VII-VIII de van Loon, ces derniers correspondant à la phase II de Cauvin. Dans le niveau 8 – phase IIA des fouilles Cauvin, un ensemble de trois fosses-foyers a été découvert (str. 2, 3 et 11). Placées à l’extérieur des maisons (maisons 1, 6 et 52), elles se trouvent dans l’espace qui les envi­ ronne, alignées et séparées les unes des autres par une courte distance. Un emplacement très similaire a été reconnu pour les trois exemplaires découverts au niveau 14 – phase IIIA (str. 30, 31 et 39). Cette fois-ci, les fosses se trouvaient groupées dans une aire extérieure près de la maison 47. Cet emplacement extérieur et la disposition groupée sont également signalés pour les exemplaires découverts par van Loon, bien qu’on dispose de moins de précisions sur leur véritable corrélation spatiale. La morphologie de ces structures présente une homogé­néité remarquable, leur plan est exclusivement circulaire, la section régulière avec des parois verti­ cales et le fond légèrement aplati ou concave. Leurs dimen­sions sont constantes avec un diamètre compris entre 0,60 et 1 m et une profondeur estimée entre 0,50 et 0,75 m, à l’exception de deux exemplaires (II et XI), pour lesquels elle est légèrement moindre : 0,30-0,40 m. Deux traits morpho­logiques nous indiquent un degré d’élaboration supplémentaire dans la construction de ces dispositifs de cuisson. Le premier est l’existence d’une bordure. Celle‑ci, attestée dans des exemplaires provenant aussi bien des fouilles Cauvin (str. 2 et 30) que des fouilles van Loon (9, 10, 5), est formée par un dallage de pierres plates prises dans un sédiment argileux. Le deuxième trait d’élaboration très poussée consiste dans l’existence d’un enduit argileux rubéfié

Les fours enterrés (fosses-foyers) Ce type de structure de combustion est défini à partir d’une fosse creusée avec des traces de combustion sur les parois et dont le remplissage suggère un fonctionnement impliquant une couverture complète et temporaire. C’est une catégorie très bien représentée sur le site avec des morphologies bien spécifiques. Sa présence est attestée à toutes les phases du site à l’exception des plus récentes (IVA et IVB), pour lesquelles on n’a pas trouvé de struc­ ture de combustion. Dans la phase la plus ancienne (niv. 2 – phase IA, Natoufien) on a dégagé une grande fosse de plan rectan­ gulaire aux angles arrondis, de 2,5 x 2,1 m, avec une profondeur de 0,60 m (structure 25 ; J. Cauvin 1977 : 21). Son remplissage, divisé en deux couches, présente dans la partie supérieure et débordant vers l’extérieur de la structure une première couche constituée d’un sédiment contenant beaucoup de cendres grises, des galets et des déchets de faune. Dans la partie inférieure, le sédiment est plus noirâtre et contient davantage de galets, de gros fragments de charbons de bois et aucun reste de faune. Cette nette différentiation du remplissage a été interprétée comme résultant d’une utilisation en deux temps. Cette structure présente les mêmes caractéristiques morphologiques que celles observées sur les dispositifs de combustion découverts à Karim Shahir (Irak) : remplissage similaire, marqué par l’existence de pierres 97

m. molist

par le feu, à surface noircie par la suie, recouvrant les parois de la fosse : « They were lined with red clay wich had turned black » (van Loon 1968 : 269). La fosse-foyer 16 appartenant au niveau 16 (phase IIIB de Cauvin) illustre bien ce type d’aménagement. En effet, cet exemplaire, découvert dans une aire extérieure, présente des parois recouvertes d’une succession de 5 enduits d’argile brû­lée superposés et entre lesquels se trouvent de minces lentilles charbonneuses. Ce même exemplaire permet d’observer à nouveau la réutilisation de ces structures car deux temps d’utilisation ont été attestés. Ainsi, tout d’abord la structure est creusée sur une faible profon­deur (0,40 m) avec un fond plat sans pierres ; dans un deuxième temps, plus récent, elle s’approfondit (0,64 m) avec le fond constitué de gros blocs de pierres. Des réfections des enduits des parois ont été réalisées pendant les deux temps de fonctionnement. La présence de plusieurs apports argileux pour tapisser les parois est aussi signalée par van Loon : il en a repéré trois consé­cutifs pour la même structure (van Loon 1968 : 269). Le remplissage présente également une notable homogénéité. Il est formé, généralement, par trois élé­ ments : terre cendreuse, galets brûlés et charbons. Le sédi­ ment trouvé à l’intérieur est souvent meuble, noirâtre avec une composition plus ou moins cendreuse ou charbon­ neuse. Les galets se trouvent en grande quantité, avec des traces nettes de traumatismes dus à l’action du feu : ils sont noircis, rubéfiés et souvent cassés ou éclatés. Le troisiè­me élément est constitué par des fragments de charbon, qui, avec des dimensions moyennes, se con­ centrent souvent au fond ou contre les parois (str. 30, 3, 39), mais on les trouve également mélangés aux galets. La présence de déchets de faune ou d’outillage lithique est irrégulière bien que ces derniers éléments (silex) soient rares dans la plupart des exemplaires décou­ verts. Les restes osseux, plus abondants, se trouvent soit à l’intérieur de la structure – c’est le cas de la fosse-foyer 39 où de nombreux fragments furent localisés dans les 0,20 m supérieurs –, soit dans les aires de vidange placées à proximité (str. 30, 2, ...). Les fosses découvertes par van Loon étaient placées dans une aire extérieure, où furent localisés par ailleurs de nombreux restes paléobotaniques, dont un groupe de graines carbonisées. Cela a permis à l’auteur de proposer une utilisation des fosses-foyers pour le grillage de graines.

Localisée dans le niveau 12 (phase IIIA de Cauvin), la structure 43 a un plan ovale (0,68 x 0,50 m), avec des parois construites en argile (épaisseur : 0,10-0,18 m) conservées sur une hauteur de 0,70 m. La face interne des parois présente un contour ovale régulier, elle est recouverte d’un enduit d’argile, qui a subi une réfec­ tion. La face externe, plus irrégulière, présente dans la partie nord-ouest deux profondes échancrures où furent reconnues des cannelures d’empreintes de bois (trous de poteau). Les parois s’articulent par une liaison arrondie avec le fond plat. La paroi nord, la mieux conservée (sur 0,70 m de hauteur), présente un profil nettement concave à l’intérieur ; sa partie la plus haute formant un léger encorbellement par rapport à sa partie médiane, cela peut s’interpréter comme l’amorce d’une voûte construite. L’ouverture du four est du côté sud, à la base, avec une largeur de 0,20 m. Le remplissage était formé princi­palement de sédiment brûlé avec quelques ossements également brûlés (groupe de dents d’équidé, demi‑mâchoire à plat sur le fond). Il faut noter cependant une « poche » de sédiment jaune argileux sans traces d’action du feu dans la partie nord du remplissage, résultant sans doute de l’effondrement localisé de la voûte. L’interprétation de cette structure comme four n’est pas certaine, mais cependant probable. Le plan ressemble à celui du foyer posé, à bordure construite, découvert dans le même site à la phase IA (cf. supra) mais plusieurs indices importants permettent de risquer l’hypothèse selon laquelle il s’agissait ici d’une structure de combustion à couverture construite : c’est d’une part la hauteur conservée excep­ tionnelle, qui dépasse nettement la moyenne établie pour les bordures construites des foyers ; c’est d’autre part la nette concavité de la paroi suggérant une structure voûtée. Discussion Les quatre catégories de structures de combustion observées à Tell Mureybet montrent bien, à notre avis, l’importance du site par rapport à l’évolution générale des constructions destinées à l’usage du feu et, de façon plus générale, dans la relation de celles-ci avec le processus de néolithisation. Ainsi, on retrouve les deux types de structures (foyers creusés et fosses-foyers) qui sont en continuité avec le développement déjà réalisé par des chasseurs-cueilleurs ; ils s’affirment en même temps qu’ils montrent des améliorations très importantes. D’autre part on constate les premiers témoins de nouveaux types (foyers et fours posés), dont l’apparition et le dévelop­pement sont étroitement liés à la sédentarisation et à l’amélioration des modes architecturaux.

Les fours posés On voudrait présenter, enfin, une structure de combus­ tion qui suscite une discussion à propos des pre­miers témoins des fours construits, c’est-à-dire des struc­tures de combustion posées, construites sur le sol et dont les caractéristiques évidentes permettent de proposer un système de combustion fermé. 98

foyers et fours du site de mureybet

En effet, dans le groupe des foyers creusés en cuvette, forme universelle à laquelle il est pourtant difficile de donner une signification particulière, le carac­ tère le plus spécifique de la structure est l’utilisa­tion des galets comme éléments constitutifs, bien que mobiles. Leur fonc­tion pour emmagasiner et restituer la chaleur est connue dans différents contextes géographiques et culturels : on l’observe au Proche-Orient quand elle appa­raît au Natoufien et elle reste associée à l’aire chrono­logique et culturelle des horizons PPNA et PPNB, pour laquelle la vallée moyenne syrienne de l’Euphrate fournit une très riche documentation. Signalée déjà dans les occupations du PPNB d’Abu Hureyra (Moore et al. 2000), cette utilisation intensive des galets comme moyen de transmission de la chaleur est confirmée par les fouilles récentes des sites de la même aire géographique tels que Jerf el Ahmar (Stordeur 1999a ; Stordeur et Abbès 2002), Djade’ el Mughara (Coqueugniot 1998b, 2000) et Halula (Molist 1998b). Les exemplaires de Mureybet seraient donc les plus anciens témoignages repérés. Normalement placés à l’extérieur des bâti­ments, on doit souligner à Mureybet cependant la présence de ce type de foyers à l’intérieur de bâtiments (maison 47, par exemple) (Cauvin 1977 ; Aurenche 1980). Ceux-ci ont été réinterprétés comme des bâtiments communautaires après les découvertes de Jerf el Ahmar, bien que dans ce dernier site aucun dispositif de combustion n’ait été trouvé à l’intérieur de ce type de bâtiments (Stordeur, Brenet, Der Aprahamian et al. 2000).

plates le long du bord, trait qu’on retrouve également à Ganj-Dareh et peut-être à Beidha et Beisamoun mais de façon moins nette. Cet arrangement du bord ne semble pas avoir un lien direct avec la combustion elle-même, tout au moins dans les exemples de Mureybet pour lesquels nous sommes le mieux documentés : il serait plutôt lié au besoin de protéger durablement le bord de la fosse de tout effrondement. Le caractère partiel de la bordure confirme cette fonction protectrice, ainsi que la présence de ce type d’aménagement sur des exemplaires localisés dans des aires extérieures, où l’on trouve plusieurs fosses groupées, très proches les unes des autres. En fait, ces dallages correspondent à des éléments protecteurs du dispositif de cuisson vis-à-vis de cette « aire de diffusion pédestre », définie comme l’espace correspondant à la circulation aux alentours d’une structure de combustion (Leroi-Gourhan 1973). Le deuxième arrangement affecte l’intérieur de la struc­ture elle-même. Le besoin de protéger et de renforcer les parois de la fosse contre les effets du feu (effritement...), en même temps que la recherche d’une meilleure capacité thermique, ont poussé à aménager aussi cette partie. On peut distinguer trois types, selon les matériaux utilisés : l’application d’un enduit, le recouvrement des parois avec des pierres ou le recouvrement des parois avec des briques. Le mieux connu est le premier type, surtout dans la vallée de l’Euphrate où il est presque exclusif. L’application d’un enduit de terre argileuse est sans doute une des solutions techniques les plus simples et efficaces, comme on le constate dans les documents de Mureybet mais égale­ment dans d’autres sites comme Jéricho (Kenyon 1981) ou Halula (Molist 1989) au PPNB. Cet enduit semble couvrir aussi bien les parois que les fonds. L’existence de plusieurs réfections de l’en­duit nous indique d’une part l’importance accordée à cet agencement et d’autre part l’usage prolongé de ces structures. La découverte dans la structure XVI du niveau IIIB de Mureybet de liserés de suie intercalés entre les différents enduits de la paroi semble indiquer que, lors de l’application d’un nouvel enduit, on procède à la vidange complète de la fosse mais, quel que soit le soin apporté à cette opération, il reste toujours quelques particules cendreuses ou charbonneuses collées aux parois : l’en­duit va les recouvrir. Ces observations renforcent l’idée du caractère permanent de ces dispositifs de cuisson. L’analyse, l’emplacement et les caractéristiques morphologiques des charbons de bois dans le remplis­sage nous semblent significatifs pour essayer de comprendre le fonctionnement du feu. Ainsi, à Mureybet, mais également dans d’autres sites comme à Cafer Höyük (Molist 1985, 1988), les fragments de charbon se placent le plus souvent contre le fond et les parois de la fosse, formant dans ce

Le groupe des fours enterrés, le mieux représenté à Mureybet, mérite également l’attention. En effet, les principales caractéristiques de ces témoins se re­trouvent dans un ensemble de structures de combustion décou­ vertes dans plusieurs sites du Proche-Orient (Mureybet, Jerf el Ahmar, Djad’e el Mughara, Cheikh Hassan, Cafer Höyük, Cayönü, Gritille, Halula, etc.) allant du Natoufien à la fin de l’horizon PPNB, concentrés le long de la vallée de l’Euphrate et dispersés au Levant sud notamment à Netiv Hagdud, qui permet de parler vraiment d’un groupe très caractéristique de fours enterrés (fosses‑foyers) (Molist 1989). Les exemplaires de Mureybet montrent bien que ces dispositifs pré­sentent tous les signes permettant de les interpréter comme des structures fixes à utilisation prolongée et continue. Cette impression est confirmée lorsqu’on observe les diffé­rents aménagements effectués sur les fosses. Si aucun agencement n’a été indiqué pour les grandes fosses de la période natoufienne, on note, à partir de la période suivante, qu’une série de perfectionnements sont appor­ tés à cette structure simple qu’est la fosse creusée. Le premier s’effectue sur le bord. Ainsi, plusieurs exem­ plaires de Mureybet présentent un dallage de pierres 99

m. molist

dernier site un véritable lit de branches carbonisées pris entre les pierres et le fond de la cuvette. La présence de restes osseux, avec parfois même des traces de brûlure, dans le remplissage des exemplaires de Mureybet confirme les observations faites sur de nombreux autres sites de la région et suggère que la presque totalité des structures ont eu un usage domes­tique, celui de la cuisson des viandes. La présence de restes paléobota­niques est moins fréquente, bien que M. van Loon les ait signalés dans les foyers découverts par lui. Cette présence a permis à cet auteur de suggérer, à partir de ce type de structures, un usage lié au grillage de graines, grillage nécessaire avant la consommation lorsqu’il s’agit de « blé vêtu », comme le Triticum thaoudar qui est identifié sur le site (van Loon 1968). Sans vouloir exclure tout usage lié à la cuisson des végétaux, il nous paraît cependant difficile que l’opération de grillage de graines ait pu être réalisée avec ce type de structure. La petite taille des éléments végétaux et ce qu’on connaît des techniques de grillage de l’enveloppe extérieure des graines sont contradictoires avec un certain nombre de caractéristiques des fosses‑foyers : l’intensité de la cha­leur dégagée y semble trop forte pour ne pas brûler les graines elles-mêmes. L’aspect discontinu qu’offre la zone de combustion – galets et charbons –, consti­ tue un véri­table « piège à graines », où celles-ci se perdraient. L’hypothèse nous semble donc difficile à soutenir, compte tenu de l’absence à si haute époque de matériaux comme la céramique et le métal susceptibles de s’intercaler sans dommages entre les graines et le foyer.

Ce sont des dispositifs placés toujours à l’extérieur, groupés ou en distribution aléatoire dans des espaces ouverts destinés aux activités de production domestique. Leur usage pourrait être communautaire, mais on ne peut pas exclure, pour un bon groupe de témoins, qu’ils soient également associés à chaque groupe familial. On retrouve pour cette catégorie certaines observations faites à propos des foyers à cuvette : une large représentation sur tous les sites néolithiques de la vallée de l’Euphrate, avec en plus une grande uniformité des caractéristiques morphologiques et fonctionnelles.

Enfin, quant aux deux autres groupes attestés, foyers posés construits et fours posés, ils montrent, malgré leur nombre réduit, des innovations dans la construction plus complexe de dispositifs de cuisson à usage domestique. L’utilisation de la terre à bâtir comme élément de délimi­tation et probablement de fermeture des structures de combustion est un phénomène nouveau, dont Mureybet témoigne des premiers essais. Ce procédé va s’améliorer et se répandre dans les périodes suivantes ; il est étudié d’après quelques sites de la vallée de l’Euphrate, du Levant sud et d’Anatolie, où l’on constate un usage précoce et très intensif de la terre à bâtir et une forte créativité dans le domaine culturel. La documentation de ces premiers exemplaires, notamment dans la vallée de l’Euphrate, montre donc, dans ce domaine également, l’importance de cette région dans les processus de transformation que développent les communautés des xe et ixe millénaires.

100

foyers et fours du site de mureybet

MUREYBET (phase II) 1) Plan du foyer n° 3 2) Plan du foyer n° 2 3) Coupe du foyer n° 11

MUREYBET (phase II) Plan et coupe du foyer n° 15

MUREYBET (phase III) Plan et coupe de la fosse-foyer n° 16

MUREYBET (phase III) Plan du four posé n° 43

MUREYBET (phase III) Plan des maisons XXII, XLVII et XLII (d'après Cauvin 1977)

Fig. 1 – Exemples de foyers de Mureybet. 101

LES Nouvelles données archéobotaniques de Mureyb et LA néolithisation du moyen Euphrate George Willcox 1 Introduction Mureybet est un des premiers sites du Croissant fertile ayant fourni des données sur l’utilisation des céréales au début du Néolithique. Les analyses de W. van Zeist (van Zeist and Casparie 1968 ; van Zeist 1970 ; van Zeist and Bakker-Heeres 1984) ont démontré pour la première fois l’utilisation de l’engrain et de l’orge sauvages durant le XIe et le Xe millénaire au Proche-Orient. Depuis cette publication les restes archéobotaniques d’une trentaine de sites du Néolithique ancien du Proche-Orient ont été étudiés et publiés. À la lumière de ces nouveaux résultats nous allons revoir ici l’économie végétale de Mureybet dans le contexte du développement diachronique des sociétés agricoles au Proche-Orient. Les résultats, les hypothèses et les conclusions archéobotaniques publiés par van Zeist (van Zeist and Bakker-Heeres 1984) à propos de Mureybet sont toujours valables, mais nous pouvons aujourd’hui les compléter par d’autres résultats obtenus sur des sites relativement proches, également situés le long de l’Euphrate, comme Jerf el Ahmar, Dja’de, Nevali Cori et Abu Hureyra (fig. 1). En effet on a mis en évidence depuis peu l’émergence, à partir du Xe millénaire, d’une culture matérielle commune à la moyenne vallée de l’Euphrate. Cette culture, dite mureybétienne, s’étale sur plus de 250 km le long du fleuve et est représentée par au moins sept sites datés du 10e millénaire. Dans cet article nous allons d’abord aborder l’évolution du milieu, puis la question des origines de l’agriculture dans cette région. Les résultats de van Zeist sont ici représentés dans le tableau 1, il s’agit d’un résumé des tableaux 1 et 2 de la publication de van Zeist et Bakker-Heeres (1984).

Soixante-quatre échantillons ont été étudiés, chacun représente en moyenne 10 litres de sédiment ce qui, en comparaison avec les autres sites du Moyen Euphrate, est un faible échantillonnage. Ainsi, compte tenu de la taille de l’échantillon, on peut relativiser les interprétations utilisant les changements de fréquence des taxons entre chaque période. En ce qui concerne la taphonomie, les graines possédant une enveloppe épaisse, comme Galium et Adonis, ont plus de chance d’être conservées, par contre les graines huileuses ont, elles, moins de probabilité d’être carbonisées. De plus les raisons de la présence des végétaux sur un site ne sont pas toujours faciles à déterminer. L’homme est presque toujours le vecteur principal, les graines font souvent partie de sa nourriture ou de son combustible mais elles peuvent provenir d’autres plantes utiles (tinctoriales, médicinales, etc.). Cependant, il y a aussi toutes les matières végétales dont l’homme veut se débarrasser en les jetant simplement dans le feu comme, par exemple, dans les entrailles des animaux chassés (herbivores, oiseaux granivores), et les mauvaises herbes. Dans certains cas les restes carbonisés résultent d’incendies. Malheureusement, dans l’état actuel de la recherche, il est encore impossible d’être certain de la raison pour laquelle ces végétaux ont été carbonisés. Milieu Le climat et la végétation actuels dans la région de Mureybet ont déjà été décrits (Willcox 1996 ; Willcox et Roitel 1998 ; Helmer et al. 1998 ; van Zeist and Bakker‑Heeres 1984). Rappelons qu’aujourd’hui la moyenne des précipitations est de 200 mm par an, mais on sait qu’il s’y ajoute une forte irrégularité interannuelle. La

1. Archéorient (CNRS, UMR 5133), Antenne de Jalès, F-07460 Berrias – [email protected].

Périodes Nombre d'échantillons

n cie an

tie n

PP NB

Mu

rey



mi en Kh ia

Na

tuf ien

g. willcox

I 11

II 22

III 27

IV 4

12

8

7

3

2

 250 mm), la steppe sèche ou semi‑aride (entre 150 et 250 mm environ), et la steppe aride (165

-

Lissoir bords parall. ½ côte

5a 6 7

P32 P32 Q32

St. VII

A5 A2 B1

130 60 156

B -

Lissoir ovale ; os long Phalange utilisée distalement Lissoir bipointe ; os long

9

Q34

y1, 2

B1

>170

-

Lissoir bords parall. ½ côte

14a 14a 14a 14a 14a 14a 14a 14a 14a 14a

RS 33 R33 R32 RS 33 -

Maison 47 Maison 47 Maison 47 Maison 47 Maison 47 Maison 47 -

XVI 16a ?

R31 QR 33 RS 33 R31-32

AD 34 AD 34 AD 34 AD 34

20 20

AD 28 AD 28

-

R28



Type et Remarques

-

Lissoir ? ½ côte

Muret 1 77 A1-A2 X A1b Muret 1 B B Muret 1 > 250 A1d > 95 loc 1 A1b -

S32 intrus. y, 1-2 B2d

19 19 19 19

L

83 -

Andouiller de daim utilisé Lissoir ; ½ côte Lissoir bords parall. ½ côte Lissoir, côte entière Lissoir inachevé ? côte entière Lissoir bords parall. ½ côte rép. Lissoir ; ½ côte Lissoir ; ½ côte lissoir bords convergents ½ côte Lissoir base courbe Lissoir bords parallèles. Côte fendue partiellement Andouiller utilisé

X X 400-410 >240 St. LVII

475-500 A5

Lissoir bords parallèles, ½ côte Lissoir bords parallèles Lissoir bords parallèles Lissoir bords parallèles, ½ côte

X -

Lissoir bords parallèles et cannelures : ½ côte Lissoir bords parallèles, perforé ½ côte

-

Lissoir bords parallèles, base arrondie, ½ côte

Tabl. 9 – Outils à partie active diffuse.

et lustré sur toute sa surface, témoignant d’un frottement général sur une matière solide souple. Enfin, une phalange a été utilisée par frottement de l’une de ses extrémités, sans aucune modification de forme préalable (71-580, niv. 6 : fig. 21 n° 1). La zone de l’épiphyse qui est devenue partie active a été totalement modifiée par l’usage : abrasion en facettes convergentes, lustré. Le seul outil utilisé par frottement de la phase IIB est un grand lissoir à bords parallèles sur demi-côte. La fission de la côte s’est faite grâce à un sciage longitudinal unilatéral suivi d’arrachement à l’aide, probablement, d’un coin. L’objet est peu élaboré, le diploé n’a pas été arasé (73-3711, niv. 9).

Phase IIIA Neuf lissoirs (fig. 21) et un outil utilisé distalement (fig. 21 n° 2) ont été trouvés dans des couches de la phase IIIA ; six de ces objets proviennent de la maison 47 (tabl. 9). Lissoirs Deux outils (74-2964 et 74-2775), dont l’un est proba­ ble­ment inachevé (74-2775), ont pour support une côte entière. Tous deux ont été chauffés (couleur brune lustrée). Tous les autres lissoirs sont façonnés sur des demi-côtes, fen­dues dans le sens de l’épaisseur. Les dimensions de l’ensemble semblent indiquer le choix d’assez gros animaux, équidés ou bovidés. La technique de débitage 479

Fig. 20 – Outils à partie active diffuse du Khiamien : lissoirs. 1. Mb71-2394, phase IB (niv. 4). 2. Mb71-2829, phase IIA (niv. 5a). 3. Mb71-1000, phase IIA (niv. 7) (dessin et photo).

d. stordeur, r. christidou

480

l’industrie de l’os

Fig. 21 – Outils divers à partie active diffuse des phases II et III. 1. Mb71-580, phase IIA (niv. 6) :   phalange utilisée distalement. 2. Mb74-2964, phase IIIA (Maison 47, niv. 14a) : lissoir sur   côte entière. 3. Mb72-2162, phase IIIB (niv. 16a ?) : andouiller utilisé. 481

d. stordeur, r. christidou

est lisible sur un objet (73-6842) à bords parallèles et base droite, malheureusement fragmentaire. On voit sur un bord qu’une rainure a été sciée après que celui-ci a été aplani, probablement par abrasion (présence de stries obliques sur une méplat longitudinal longeant les traces de la rainure). Aucune trace n’est visible sur l’autre bord, ce qui permet de supposer un débitage par rainurage unilatéral et flexion. La fission a été réalisée grâce à l’introduction d’un coin dans la rainure. Les irrégularités du diploé ont été laissées brutes (2 cas), vaguement égalisées (1 cas) ou totalement arasées (2 cas). Les bords sont parallèles ou peu convergents. Les bases, quand elles sont conservées, sont droites. Quand les traces d’utilisation sont visibles à l’œil nu, elles se situent plus particulièrement sur les bords des outils. Ceux-ci se distinguent alors du reste de l’objet par leur aspect lustré. Le mieux conservé des lissoirs de cette phase est presque complet (74-2958, maison 47, fig. 22 n° 4). Sa longueur atteint 250 mm, dimension rare dans le domaine des outils en os. Il a été façonné dans une côte de grand animal, bovidé ou équidé, fendue dans le sens de l’épaisseur. La courbure de la côte d’origine est nette. Des traces de raclage parcourent la face inférieure, montrant que le diploé a été arasé par cette technique et non par abrasion comme on l’imagine trop facilement. Les deux bords, légèrement infléchis mais globalement parallèles, sont plus lustrés que le reste de la pièce. L’extrémité distale abîmée, donc difficile à observer, semble amincie et ébréchée. L’extrémité proximale, brisée anciennement, montre une tentative de réparation par sciage transversal. On ignore pourquoi cet essai de recyclage a été aban­donné, il aurait pu donner naissance à un nouvel outil ou à une de ces plaquettes de récupération que l’on trouve assez souvent dans le site (cf. infra).

Un outil utilisé latéralement et distalement (72‑2162 : fig. 21 n° 3) peut aussi être rattaché à cette phase bien qu’il ait été trouvé dans une couche intrusive du carré S32 (B2d intrusion). Il s’agit d’un petit andouiller, sans doute utilisé mais non façonné. La surface est dégradée, ce qui empêche de tenter une étude tracéologique sur cet objet. Phase IVA Les quatre lissoirs rattachés à la phase IVA restent dans la tradition de ceux qui les précèdent. Deux d’entre eux sont issus de côtes entières, deux autres sont sur côtes fendues. Ces derniers présentent un arasement soigné du diploé par raclage, mais peut-être aussi par abrasion. Les bords sont toujours parallèles, les extrémités, quand elles sont conservées, sont droites. L’usure, d’un aspect lustré, concerne surtout les bords, mais les faces sont elles aussi très lisses et brillantes. Le mieux conservé des outils de cette phase (73-4929, fig. 23 n° 1) dépassait 240 mm. Phase IVB Les deux lissoirs représentant cette phase sont origi­naux et ne trouvent guère leur équivalent dans des phases plus anciennes du site. Le premier (73-7042, structure 57 Est : fig. 23 n° 3), façonné sur une côte fendue, est à bords parallèles avec des extrémités à peu près rectilignes. Le diploé a été arasé et une perforation a été pratiquée par une seule face jusqu’à l’obtention d’un orifice de forme conique au diamètre de 50 mm. Ce sont principalement les bords et les extrémités qui sont usés (lisses et lustrés). L’autre objet (74-2933 : fig. 23 n° 2) a été chauffé et présente une couleur grise homogène. Contrairement à la plupart des lissoirs, il a été aménagé sur une diaphyse d’os long. Malheureusement brisé aux deux extrémités, cet objet présente un système de cannelures transversales qui le ceintu­rent à un emplacement qui est impossible à situer du fait de sa fracturation. Ces cannelures, fortement émous­sées par le frottement, se combinent avec des rainures de direc­tion verticale qui pourraient bien signaler le début d’une perforation.

Outil utilisé distalement Un bois de daim brûlé témoigne de l’utilisation in­tense de l’aménagement en calotte d’une de ses extré­ mités (74-2922, maison 47, fig. 21 n° 2) (cf. infra, Étude fonctionnelle).

Étude fonctionnelle

Phase IIIB Un seul lissoir peut être rattaché à la phase IIIb. Trouvé par van Loon dans son niveau XVI, il est à bords parallèles, façonné sur une côte fendue partiellement, sur 30 mm de hauteur (IF-1-3 : fig. 22 n° 3). La base de l’outil est sciée, droite, aménagée dans la partie non fendue de la côte. L’outil a été brisé mésialement et, semble-t-il, utilisé sur la cassure, qui se présente comme un tranchant dièdre.

Les lissoirs dont les traces fonctionnelles ont été ana­ly­sées seront présentés dans la section des outils tran­ chants laminaires 31. Les spécimens examinés pour ces deux types d’outillage sont peu nombreux et comparables 31. Cf. infra, Outils tranchants laminaires, Lissoirs et outils tranchants laminaires sur côtes, Étude fonctionnelle. 482

l’industrie de l’os

Fig. 22 – Outils à partie active diffuse du Mureybétien (1, 3, 4) et PPNB ancien (2) : lissoirs.   1. Mb74-2976, phase IIIA (Maison 47, niv. 14a). 2. Mb72-2504, phase IVA. 3. van Loon IF-1-3,   phase IIIB (niv. XVI). 4. Mb74-2977 et 2958, phase IIIA (Maison 47, niv. 14a). 483

d. stordeur, r. christidou

Fig. 23 – Outils à partie active diffuse du PPNB ancien (1) et moyen (2 et 3) : lissoirs. 1. Mb72-4929, phase IVA (niv. 19). 2. Mb74-2933, phase IVB (niv. 20). 3. Mb73-7042, phase IVB (niv. 20). 484

l’industrie de l’os

Fig. 24 – Outil bipointe Mb71-1000 (photographies prises à 200×, microscope métallographique). Les numéros sur   le croquis indiquent la localisation des photographies. 1. Extrémité proximale, face supérieure. 2. Surface près de   l’extrémité proximale, face supérieure. 3. Surface près de l’extrémité distale, face supérieure.   4. Pan droit du canal médullaire, partie centrale de l’objet, face inférieure. 485

d. stordeur, r. christidou

Fig. 25 – Outil en bois de daim Mb74-2924. 1. Extrémité usée : les stries fortes sur le bord sont des traces de façonnage (photographie prise à 12×, microscope stéréoscopique). 2. Extrémité usée : les stries fines pluridirectionnelles sont   des traces d’utilisation (photographie prise à 50×, microscope stéréoscopique). 3 et 4. Extrémité usée : poli traversé   par des stries d’utilisation (photographie prise à 200×, microscope métallographique). 5. Extrémité usée : usure bien   développée sur la partie la plus saillante de la calotte (photographie prise à 200×, microscope métallographique). 486

l’industrie de l’os

d’un point de vue fonctionnel. Nous discutons ici de deux autres objets, l’outil bipointe (71-1000, phase IIA, fig. 20 n° 3) et l’outil en bois de daim (74-2922, phase IIIA, fig. 21 n° 2). Ces objets ne sont pas représentatifs de la catégorie des outils à partie active diffuse. De morphologies particulières, très différentes l’une de l’autre, ils sont examinés séparément.

Les traces d’utilisation sur l’outil bipointe font référence au contact avec une matière souple animale 32. L’étendue de l’usure, l’utilisation d’un outil dont les extrémités ont été détruites avant ou en début d’utilisation, enfin la section aplatie de ces extrémités ne sont pas en accord avec l’utilisation de l’outil pour la perforation. Cet outil a peut-être été utilisé pour manipuler des lanières de cuir ou d’une matière similaire. Il faut toutefois noter que la forme de l’outil est aussi adaptée à la manipulation des fibres végétales, pour le tissage par exemple (pin-beater, angl. ; voir, par exemple, Barber 1992 ; Hoffmann 1974 ; Mc Gregor 1985).

L’outil bipointe Les extrémités de l’outil bipointe présentent des enlèvements courts (0,5-1 mm de long) et profonds, à extrémité en gradin. Les bords de ces enlèvements sont émoussés et polis ; ils ont peut-être été formés en début d’utilisation. L’usure s’étend sur toute la longueur de l’outil. Elle est plus développée sur les extrémités que sur le fût : sur une longueur de 2/2,5 mm à partir des extrémités éclatées, la surface est brillante, les traces de façonnage par raclage et les arêtes latérales de l’outil sont émoussées. Les creux profonds des stries de façonnage (raclage) sont perceptibles à moins d’un demi-millimètre à partir des extrémités éclatées. Sur le fût, l’usure s’observe sur le haut du relief de la surface. L’usure des extrémités, observée sous fort grossis­ sement (fig. 24 n° 1-3), consiste en un lissage brillant et en un émoussé des élévations. Le lissage est incomplet, sauf sur les points hauts du relief de l’objet (convexités, bords) et près des extrémités. Il est animé par de fines stries courtes et par de petits cratères polis. L’usure affecte aussi les dépressions, dont les bords sont adoucis. Près des extrémités, les dépressions sont nettement polies. La topographie est irrégulière, définie par la présence fréquente de cratères et de stries de dimensions et de directions variables. Des ouvertures de trous naturels sont aussi visi­ bles. Le fond des stries est rugueux, noir, ou encore lisse et brillant. Les stries rugueuses sont rectilignes, le plus souvent courtes et obliques. Elles ont une largeur très varia­ble comprise entre 2 et 10 µ pour la grande majorité. Les stries à fond lisse brillant sont rares ; elles apparaissent loin des extrémités de l’outil ; leurs directions et leurs dimensions sont comparables à celles des stries rugueuses. Les stries à fond noir sont fines (1-2 µ de large), courtes, obliques et transversales ou relativement longues, longitudinales et superficielles. Elles sont associées au polissage de la surface. Le fond des stries de façonnage est perceptible à la limite de l’usure des extrémités de l’outil ; leurs bords sont complètement altérés par l’usure. En s’éloignant des extrémités, la striation due à l’utilisation est fréquente mais moins intense (fig. 24 n° 4). Les élévations sont émoussées, lissées sur les points les plus hauts de la topographie. Le poli est, ici aussi, cou­vrant et intrusif. Le fond des stries de raclage, qui sont profondes, est faiblement ou pas du tout atteint par l’usure.

L’outil en bois de daim L’extrémité en calotte de sphère de l’outil, très probablement aménagée dans la base du bois de daim, est polie. Les traces de façonnage par raclage y sont émoussées ou effacées par l’usure ; elles sont le mieux conservées sur le rebord de l’extrémité (fig. 25 n° 1). Celle-ci, en raison probablement de sa localisation anato­ mique, est oblique par rapport à l’axe de la pièce. Les autres traces observées sur cette surface au mi­cros­ cope stéréoscopique sont représentées par un lustre qui affecte le bord de la surface, des craquelures et des stries fines et pluridirectionnelles (fig. 25 n° 1-2). Des ouvertures de creux naturels y sont aussi fréquemment observées. Aux endroits où l’usure est la mieux développée, c’est-à-dire dans les zones les plus saillantes de la calotte, la surface de l’os apparaît aplanie et lisse. À l’échelle microscopique, la topographie de la sur­ face usée apparaît irrégulière (fig. 25 n° 3). Elle est définie par la présence de dépressions rugueuses non linéaires de dimensions très variées, de creux naturels, de craquelures et de stries d’intensité, de localisations et de directions varia­bles (voir aussi fig. 25 n° 4). Le poli présente une trame serrée à demi-serrée, ouverte lorsque la destruction par des arrachements est importante, ou, au contraire, compacte (fig. 25 n° 5). Il est le mieux développé sur les élévations ; il épouse néanmoins, sans nécessairement les transformer, les dépressions, à l’exception des creux les plus profonds. Les élévations polies sont arrondies, lisses ou d’aspect ru­gueux homogène. Elles comportent des cratères de petites dimensions et sont souvent traversées par des stries fines (1‑2 µ de large), polies ou à fond noir, généralement courtes et pluridirectionnelles. Les autres stries, isolées et sans orientation préférentielle, ont un fond rugueux. Elles sont relativement larges et longues, plus ou moins profondes. Leur fond est partiellement poli ou mat. 32. Cf. supra, Outils et armes à partie active pointue, Étude fonctionnelle et fig. 15-17. 487

d. stordeur, r. christidou

Fig. 26 – Outils expérimentaux utilisés par percussion lancée. 1. Usure d’un battoir en bois de cerf, utilisé pour   assouplir la peau (photographie prise à 100×, microscope métallographique). 2-4. Usure d’un battoir en bois   de cerf, utilisé pour assouplir la peau (photographies prises à 200×, microscope métallographique). 5. Marteau   en bois de cerf : surface abîmée par la percussion contre le bois végétal (photographie prise à 100×, microscope   métallographique). 6. Marteau en bois de cerf : poli associé à des stries fines d’utilisation, formé sur les   élévations de la surface façonnée (photographie prise à 100×, microscope métallographique).

488

l’industrie de l’os

Dans les zones à trame compacte, sur la partie la plus saillante de la calotte, située à la limite avec le bord convexe du bois, la surface est lissée et traversée par des stries fines, courtes, pluridirectionnelles, polies dans leur majorité (fig. 25 n° 5). De petits cratères y sont aussi présents. Le bord de la surface usée présente un émoussé en arrondi régulier et le lissage, comme les stries, s’étend dans les zones en dépression (fig. 25 n° 5). Les stries rectilignes, fréquemment courtes, les craque­ lures et les dépressions rugueuses non linéaires plus ou moins étendues, suggèrent un geste de percussion et non pas un geste de frottement, circulaire ou linéaire. Le polissage de l’os et notamment l’aspect du relief poli suggèrent le contact avec une matière souple animale. Nous avons comparé l’aspect de la surface usée de l’outil de Mureybet avec celles de huit pièces expérimentales ayant fonctionné par percussion contre de la peau humide et semi-humide écharnée, du bois végétal et des céréales sèches 33. Les deux dernières matières représentent, respec­ tivement, les végétaux ligneux et non ligneux, qui polissent et rendent l’os brillant. Le temps d’utilisation de ces outils était égal ou supérieur à 30 minutes, jusqu’à deux heures environ dans le cas du traitement des grains de céréales et trois heures dans le cas du travail de la peau, afin de tester l’efficacité des outils, d’obtenir un développement de l’usure suffisant pour reconnaître les traces caractéristiques et d’établir des comparaisons. La surface archéologique peut aussi être comparée aux surfaces proximales des outils intermédiaires ayant servi à travailler en percussion indirecte avec percuteur tendre en bois végétal. La forme et les dimensions de l’outil de Mureybet sont en effet adaptées à ce type d’activité (Poplin 1976, 1980). Dans ce cas, l’outil serait un fragment proximal. La peau peut être assouplie par percussion à l’aide de maillets à bords arrondis ou de bâtons (Forbes 1966 ; Pécheux 1922). Elle est aussi martelée lors de la décoration ou pour dissimuler des défauts du cuir (Fontanille 1976). Sur les outils expérimentaux en bois de cervidé, ce travail a comme résultat l’émoussé progressif des stries de fabrication. Celles-ci sont très émoussées mais encore perceptibles, à l’œil nu, sur la plage de percussion après trois heures de travail. Des ouvertures des creux naturels sont visibles (fig. 26 n° 1). L’utilisation produit aussi des craquelures (fig. 26 n° 2-4). L’usure suit le relief de la surface en l’émoussant (fig. 26 n° 3-4). Les élévations sont largement homogénéisées voire lissées, avec ou sans cratères. Elles sont traversées par des stries

d’utilisation le plus souvent étroites et courtes, polies ou noires et rugueuses, de directions variables. Le bord de la surface active des battoirs est usé. Sous le microscope, on observe le poli brillant qui suit les ondulations de la surface en les arrondissant (fig. 26 n° 2). Dans un premier temps, le contact par percussion entre le bois végétal et l’os détruit localement celuici et rend la surface irrégulière (fig. 26 n° 5). L’usure consiste en l’émoussé des traces de fabrication et le lissage progressif de la surface. L’émoussé des traces de fabrication apparaît rapidement, dès les premières quinze minutes de travail. Le lissage commence par la modification des élévations les plus hautes ; la striation est directement associée au lissage (fig. 26 n° 6 et 27 n°1‑2). Le profil des élévations est plan, parfois arrondi. Les stries sont rectilignes, longues, souvent étroites, de 5-7 µ de large, lorsque l’usure est la mieux développée. Elles ont la même orientation. Des cratères, des craquelures et des ouvertures de canaux naturels sont aussi visibles sur la surface usée. Les cratères et les craquelures sont des éléments épars sur cette surface, qui est de plus ondulée. La formation par endroits d’une trame, d’abord demiouverte, se resserrant ensuite est également observée. Le développement de l’usure est assez comparable à celle des bases des outils intermédiaires, utilisés par percussion indirecte avec percuteur en bois végétal (ETTOS 1992). La percussion des céréales sèches pour séparer la balle des grains produit un lustre visible à l’œil nu, couvrant, qui affecte les bords des dépressions de la plage de percussion. Les traces de fabrication y sont très émoussées mais encore visibles après deux heures de travail. Sous le microscope, les stries d’utilisation sont nombreuses et apparaissent comme un réseau couvrant la surface (fig. 27 n° 3 et 5). Les craquelures sont rares, davantage visibles sous fort grossissement (fig. 27 n° 4). L’usure affecte les bords des dépressions mais rarement leur fond. Seul le fond des dépressions les moins profondes est affecté. Les stries d’utilisation sont longues et rectilignes, segmentées dans les zones qui présentent des creux (fig. 27 n° 3). Elles ont généralement une largeur inférieure à 3 µ. Celles d’une largeur égale ou supérieure à 5 µ sont moins fréquentes. Les bords des stries sont bien marqués et réguliers ; leur fond est noir ou lisse. Les plateaux polis sont rugueux homogènes ou lisses très brillants, avec ou sans petits cratères. Les cratères, le plus souvent arrondis, sont en fait peu nombreux. Ils sont relativement fréquents dans les zones-limites de l’usure, situées sur le bord de la plage de percussion (fig. 27 n° 6). Dans ces zones, l’usure se développe sur les élévations de la topographie d’origine. Celles-ci sont émoussées, polies, d’aspect rugueux. Elles montrent des trous et des stries courtes. L’usure produite par les céréales sèches n’est pas comparable à celle de l’outil archéologique. De toute

33. Les battoirs des écorces et du lin sont des outils à parties actives régulières et planes. L’extrémité de l’outil de Mureybet ne correspond pas à ce type d’outillage. 489

d. stordeur, r. christidou

Fig. 27 – Outils expérimentaux utilisés par percussion lancée. 1 et 2. Marteau en bois de cerf : surface en contact   avec le bois végétal (photographies prises à 200×, microscope métallographique). 3. Outil en bois de cerf, utilisé   pour séparer la balle des grains de céréales. Stries d’utilisation sur le haut relief de la surface (photographie prise à 100×, microscope métallographique). 4-6. Outil en bois de cerf, utilisé pour séparer la balle   des grains de céréales (photographies prise à 200×, microscope métallographique).

490

l’industrie de l’os

façon, la forme et surtout les dimensions de l’outil archéo­ lo­gique rendent celui-ci mal adapté au type d’activité envisagé. L’usure produite par le bois végétal diffère de celle de l’outil archéologique par l’aspect des zones polies et notamment la longueur, l’organisation, l’emplacement, l’intensité et la fréquence des stries. De surcroît, l’usure produite par le bois végétal tend à se développer sur les points de contact maximum entre celui-ci et la surface osseuse. Sur l’extrémité en calotte de l’outil de Mureybet, l’usure produite par le bois serait locale et non pas diffuse. À partir de cet ensemble d’observations, on peut proposer que l’usure produite par la peau soit la plus proche de celle observée sur l’outil archéologique. Si celui-ci a servi par percussion contre de la peau, seul un travail de faible ampleur est envisageable et non pas l’assouplissement de la peau. Cette activité nécessite des outils plus lourds et volumineux que l’outil de Mureybet. On pourrait peut-être penser que l’usure sur l’extrémité de cet objet est due à la manipulation. Toutefois les traces sont bien localisées sur l’extrémité et ne concernent pas les surfaces adjacentes du fût. D’un autre côté, si la manipulation peut produire des arrachements de matière et créer des dépressions non linéaires à fond rugueux (D’Errico 1993, voir aussi fig. 19 n°2-4), celles-ci ne sont jamais aussi étendues que celles observées sur l’outil de Mureybet. Enfin, le référentiel expérimental connu n’inclut pas les craquelures dans les traces produites par la manipulation.

rubrique. Il a pu être avancé qu’il a travaillé une matière souple animale, comme par exemple des lanières ou des fils en cuir. La mise en œuvre de ce type d’outil pourrait aussi s’apparenter au tissage. Deux autres lissoirs ont été étudiés par R. Christidou avec l’ensemble des outils laminaires ; on verra (infra) qu’ils se distinguent des outils coupants par leurs traces d’usure : écaillage marginal et émoussé en arrondi de la partie active. Les outils à partie active terminale sont, on l’a vu, exceptionnels. Les seuls bois de cervidés utilisés ont été trouvés dans des occupations de la phase III, l’un bien en place en IIIA, l’autre plus douteux en IIIB. L’étude fonctionnelle conduit à envisager pour ce type d’outil un travail en percussion de faible ampleur sur une matière souple animale, mais le faible volume de l’objet exclut qu’il ait pu servir au battage des peaux pour les assouplir.

Outils tranchants laminaires

La famille des outils tranchants est bien représentée à Mureybet par 44 objets (tabl. 10) appartenant presque uniquement aux phases IIIA et IIIB et toujours fragmen­ taires. Il s’agit d’une série homogène, composée unique­ ment d’outils à tranchants latéraux, dont la dénomination a tou­jours fait problème. Appelés naguère « spatules », terme rejeté par nous et remplacé, à l’initiative de H. Camps‑Fabrer, par « couteaux plats », ils nous sem­ blent mieux symbolisés par un terme plus général, que nous retenons maintenant et qui est « outils tranchants laminaires ». On constate à Mureybet, comme dans bien d’autres sites, que leurs formes sont les équivalents, en plus léger, de celles des lissoirs.

Synthèse sur les outils utilisés par frottement Si l’on considère la robustesse des outils classés dans cette famille fonctionnelle il semble difficile d’attribuer leur rareté à des problèmes de conservation. Or seules les phases IIIA et IVA en ont livré une série relativement conséquente. Les lissoirs, utilisés presque toujours au niveau des extrémités et des bords, sont les mieux représentés. Le plus souvent munis de bords parallèles et d’extrémités droites ou légèrement convexes, ils sont façonnés sur des demi-côtes, dont le diploé a été au moins égalisé. Ils peuvent exceptionnellement être taillés dans des os longs. Ce dernier choix se rencontre, à chaque fois, pour un seul objet, aux phases IVB, IIA et, peut-être, IB. Les outils sur os longs ont toujours des particularités : bords curvilignes correspondant à des morphologies ovale ou bipointe (fig. 20 n° 2-3), présence de cannelures (fig. 23 n° 2). Des aménagements supplémentaires sont attestés surtout à la fin de l’occupation. Liés sans doute à la fixation d’un lien, ils se présentent sous forme de perforation ou de cannelures (phase IVB). Pour des raisons explicitées supra, seul le lissoir bipointe a été étudié sur le plan fonctionnel dans cette

Étude morpho-technique Phase IA Le seul outil coupant du Natoufien de Mureybet, fragmentaire (mésial, avec un seul bord conservé), est décoré (72-3751, structure 23, niv. 1 : fig. 28 n° 1). Façonné sur une demi-côte, dont le diploé a été totalement arasé, il a été chauffé et présente une couleur brune homogène. Le motif qui l’orne sur la face la plus bombée est composé de lignes obliques et sans doute de chevrons 34. 34. On retrouve ces motifs sur des objets en os des phases IIA et IIB (fouilles van Loon, cf. infra) ainsi que sur les pierres à rainures (J. Cauvin 1994 : fig. 19). 491

d. stordeur, r. christidou



Carré

Localisation

Couche

Niv. T°

Remarques

72-3751 Phase IB

Q33

St. 23

B4

1

B

Lame bords parallèles décorée chevrons ; 1/2 côte

73-6987 Phase II

Q34-33

St. 37 – sol

C1d base

4

-

Lame bords parallèles ; 1/2 côte

II SE 3c 11

Q30

-

VIII

Phase IA

II SE 3c 10 Phase IIIA

-

Objet demi-ogival ; ivoire

-

Lame ogivale

74-2905

S32-33

au-dessus banquette est Maison 47

14a

B

73-/11

-

Maison 47

-

14a

-

Lame lancéolée à crans Lame bords parallèles

73-426

R33

x, y, z

A1

14a

-

Lame base droite ; 1/2 côte

73-1713

R33

Maison 47

A2

14a

X

Lame bords parallèles, base droite 1/2 côte

73-/

R33

Entresols. Cellule 1 Maison 31b

D1

14a

-

Lame ; 1/2 côte

73-/

R33

Maison 47

A2

14a

-

Lame ; 1/2 côte

74-2778

S32-33

Maison 47 cuvette

-

14a

-

Lame ; 1/2 côte

73-2657

R33

Cellule B x 2

A2c

14a

-

Lame ; 1/2 côte

74-2776

S33

Maison 47 fond cuvette

terre rouge 14a

X

Lame ; 1/2 côte

74-2891

S33

entre sol ext. 1 et 2

-

14a

X

Lame ; 1/2 côte

73-2465

R34

St. 46. Empierrement

A1a

14a

-

Lame bords parallèles ; 1/2 côte

73-2467

R34

St. 46. Empierrement

A1a

14a

-

Lame ; 1/2 côte

73-2113

R34

St. 46 x 2 – galets

A1a

14a

-

Lame ; 1/2 côte

73-2112

R34

St. 46 x 2 – galets

A1a

14a

-

Lame ; 1/2 côte

73-2466

R34

St. 46 – empierrement

A1a

14a

-

Lame ; 1/2 côte

74-2925

RS32-33

Maison 47 W2

Pisé brûlé

14a

-

Lame bords parallèles ; 1/2 côte, extr. arrondie

74-2939

RS 32

Maison 47 cuvette

-

14a

B

Lame bords parallèles ; extrémité droite 1/2 côte

74-2769

S33

Maison 47 WX/2, 3

-

14a

-

Lame ; 1/2 côte

74-2886

RS 32-33

Maison 47

Pisé

14a

G

Lame bords divergents ; 1/2 côte

74-2976

-

Maison 47 – muret 1

-

14a

B

Lame ; 1/2 côte

72-2756

S32

Maison 47

C2 pisé

14a

N

Lame ; 1/2 côte

72-3972

R31

x3, 4

A1d

14a

-

Lame ; perforation latérale

74-2887

RS 32-33

Maison 47

Pisé

14a

-

Outil à perforations fonctionnelles ?

73-1430 Phase IIIB

R34

x1

A1a

14a

-

Outil à perforations fonctionnelles ?

72-2951

R31

y, z/4 – Banquette

AOb

15c

-

Lame bords parallèles

72-2789

R31

y, z/3-4

AOb

15c

-

Lame bords divergents ; os long

72-2504

R32

x, z/4

A1b

15c

-

Lame base droite, bords divergents 1/2 côte

72-2509

R32

Ext. Maison 22

A1

15c

x

Lame

72-3215

R31

w, x/3-4 ossifère

A1

15c

-

Lame

72-2720

R31

w, x/3-4 ossifère

AO

15c

-

Lame

72-2718

R31

w, x/3-4 ossifère

AO

15c

-

Lame bords parallèles

72-3183

R31

-

AO

15c

-

Lame

72-2719

R31

w, x/3-4 ossifère

AO

15c

-

Lame

72-2603

R31

-

AO

15c

-

Lame ; base droite

72-942

S32

z 3, 4/y3

A2 fond

15c

-

Lame, base droite ; 1/2 côte cannelures fonctionnelles

72-2722

S32

Maison 19 primitive sol dallé

C1 ?

16a

-

Lame, base droite ; 1/2 côte

72-3019

S32

Maison 19 primitive

-

16a

N

Lame bords parallèles, base droite ; 1/2 côte

72-72

S32

z2

A2

16b

-

Lame, base droite ; 1/2 côte

72-328

S32

z1

A2b

16b

-

Lame, base droite ; 1/2 côte

72-3538

S32

Maison 19

A2 fond

16b

-

Lame, base droite ; 1/2 côte

Tabl. 10 – Outils tranchants laminaires.

492

l’industrie de l’os

Fig. 28 – Outils laminaires (1-8) et possibles outils à perforations fonctionnelles (9, 10) du Natoufien final (1), Khiamien (2, 3), Mureybétien (4-10) dont IIIA (4-7 et 9-10) et IIIB (8). Les n°4-7 et 9 proviennent de la Maison 47 (niv. 14a). 1. Mb72-3751,   phase IA (niv. 1). 2. van Loon II-SE-3c-11, phase II (niv. VIII). 3. van Loon II-SE-3c-10, phase II. 4. Mb74-2905. 5. Mb73-1713.   6. Mb74-2939. 7. Mb74-2925. 8. Mb72-942, phase IIIB (niv. 15c). 9. Mb74-2887. 10. Mb73-1430, phase IIIA (niv. 14a). 493

d. stordeur, r. christidou

sont ébréchés comme si des pressions s’étaient exercées contre leurs bords, par l’intermédiaire d’un matériau dur. Il est vraisemblable que cet outil ait été emmanché et que la partie resserrée ait joué directement contre les bords du manche. Pour plus de précision, une étude fonctionnelle (cf. infra) a été conduite par R. Christidou (fig. 28 n° 4 : voir trame).

Phase IB Un seul fragment d’outil tranchant laminaire (73‑6987, niv. 4) provient du sol de la maison 37. Issu d’une demi-côte de petites dimensions (largeur maximum : 11 mm), il montre un arasement du diploé, dont quelques reliefs restent apparents. La face inférieure est lustrée mais les bords, encore coupants, restent mats.

Possibles outils à perforations fonctionnelles

Phase II

Deux fragments doivent être isolés de l’ensemble trouvé dans des couches de la phase IIIA du fait de la présence de perforations usées qui pourraient indiquer l’existence, dans le site, d’ « outils à perforations fonctionnelles » (74-2887, maison 47, fig. 28 n° 9 et 73‑1430, niv. 14a : fig. 28 n° 10). Réduits à l’état de très petits fragments, ils ne peuvent donner aucune indication claire ; il paraît toutefois difficile de les ignorer. Dans les deux cas il s’agit d’extrémités d’objets, avec à chaque fois deux perforations alignées transversalement et usées en vis-à-vis. Cette usure, favorisée par l’attaque du percement, tend à s’étendre ainsi vers l’axe de symétrie de la pièce. Un lien a donc circulé entre les deux trous. S’agissait-il vraiment d’une ligature agissant dans un but fonctionnel comme nous le suggérions à propos d’outils plus tardifs et plus explicites de Ganj Dareh (Stordeur 1994 : 255 et fig. 12‑13) ? Ou s’agissait-il simplement d’un mode de fixation ayant longtemps servi et joué entre les deux trous ? Nous l’ignorons bien évidemment tout en gardant en mémoire d’autres outils du site qui suggèrent la pratique du tissage sans jamais arriver à la démontrer (cf. infra).

L’extrémité ogivale d’un outil plat à bords coupants émoussés présente une section plano-convexe suggérant un support sur demi-côte. Aucune trace de diploé n’y est toutefois perceptible, un raclage intense, de direction longitudinale, ayant aminci la pièce régulièrement, surtout vers son extrémité (van Loon II-SE-3c-10 : fig. 28 n° 3). Un objet se distingue de tous les autres outils lami­ naires par sa matière et sa forme. Il a en effet été taillé dans de l’ivoire et présente un bord droit, rejoint par un bord incurvé. L’extrémité est arrondie. Seul le bord curviligne est coupant (II-SE-3c-11, niv. VIII : fig. 28 n° 2). Phase IIIA Outils laminaires Vingt-quatre outils laminaires proviennent de la phase IIIA de Mureybet ; la moitié d’entre eux a été trouvée dans la maison 47 et appartient donc au niveau 14a (fig. 28 n° 4‑7, 9). Il s’agit dans la plupart des cas de très petits fragments difficiles à interpréter, dont les bords très fins sont parallèles ou peu convergents, les bases droites à angles arrondis, les sections plano-convexes ou biconvexes.

Phase IIIB Les outils tranchants laminaires restent nombreux dans la phase IIIB avec 16 exemplaires tout aussi frag­ mentés que ceux de la phase IIIA et présentant les mêmes caractéristiques. Au niveau des techniques de fabrication on constate seulement que l’abrasion a pu être utilisée dans un cas, après que le raclage ait déjà égalisé presque totale­ ment la surface. Un outil se distingue de l’ensemble par la présence de deux cannelures parallèles et partielles situées non loin de la base (72-942, niv. 15c : fig. 28 n° 8). Il s’agit sans doute d’un aménagement destiné à retenir un lien.

Outil lancéolé à crans Un outil malheureusement brisé mésialement pré­sente un intérêt particulier (74-2905, maison 47, fig. 28 n° 4). De forme lancéolée, il a été façonné sur une demi‑côte de grand animal (équidé ou bovidé) par un raclage très appuyé, qui a totalement arasé le diploé et laissé sur la surface les traces caractéristiques du broutage 35. Les bords sont très minces, surtout vers l’extrémité, qui est arrondie. Ils présentent deux crans symétriques peu marqués mais nets à un niveau du fût qui correspond à un épaississement transversal. L’usure, regardée à l’œil nu, est nettement localisée. Elle couvre toute une surface distale qui se termine en oblique sur les deux faces. Sur la face inférieure, plate, elle se limite à la partie la plus mince, dénuée de diploé (35 mm). Sur la face supérieure, plus bombée, elle descend d’un côté jusqu’à la cassure et touche ainsi l’un des crans latéraux. Les deux crans présentent de surcroît des traces d’écrasement et

Lissoirs et outils tranchants laminaires sur côtes : étude fonctionnelle Nous présentons ici les traces d’utilisation obser­vées sur des outils fabriqués à partir de côtes fendues dans l’épais­ seur : lissoirs et outils tranchants laminaires (tabl. 11) 36. 36. Cf. supra, Introduction (R. Christidou) et Outils à partie active diffuse, Étude fonctionnelle.

35. Ondes dues à une pression trop forte imprimée au tranchant. 494

l’industrie de l’os

N° d’objet

Catégorie d’outil

Fragmentation

Forme du tranchant

Angle de taillant*

frgt distal

convexe

47°

frgt distal / latéral

rectiligne

50°

rectiligne

64°

73-287

Outil tranchant laminaire Outil tranchant laminaire Outil tranchant laminaire Lissoir

74-2976

Lissoir

frgt mésial

74-2958/2977

Lissoir

frgt mésial

74-2940

Plaquette

frgt latéral

rectiligne

72-1613

Plaquette

objet presque complet

rectiligne

64°

73-1713

Plaquette

frgt mésial d’un outil tranchant laminaire

73-126

Outil tranchant

frgt distal / latéral

rectiligne

69/79°

74-2905 74-2939 72-2756

frgt mésial frgt distal

* mesures prises sur des outils usés.

Tabl. 11 – Outils sur lame de côte.

L’analyse effectuée par D. Stordeur a montré que ces deux types d’outillage sont similaires du point de vue technique ; ils sont néanmoins distincts du point du vue des dimensions des outils. Cette observation ne peut, en revanche, être faite sur trois fragments distaux (74‑2340, 72-1613, 73-1713 ; voir tabl. 11). Dans deux cas, il s’agit de plaquettes recyclées qui conservent le bord actif de l’outil d’origine. Comme D. Stordeur l’indique, les pla­quettes sont des fragments de lissoirs et d’outils tran­ chants laminaires 37. Le troisième objet est un fragment distal / latéral d’extrémité active. Ces fragments, tout comme les outils identifiés sur le plan typologique, sont rattachés à la même catégorie fonctionnelle et sont ici examinés comme un ensemble. Nous avons étudié des fragments distaux et mésiaux (tabl. 11). Sur les premiers, les parties actives sont termi­ nales, linéaires et tranchantes. Les extrémités actives sont rectilignes ; un seul outil, celui de forme lancéolée (74‑2905, phase IIIA, fig. 28 n° 4), a une extrémité convexe. Les traces d’utilisation visibles à l’œil nu et au micros­ cope stéréoscopique sont des émoussés, des lustres et des stries. L’écaillage, marginal, ne s’observe que sur deux outils, celui dont la forme est lancéolée et un lissoir (73‑287, phase IIIA). Il consiste en quelques enlèvements courts et profonds, qui ont modifié le délinéament du bord actif. Ces enlèvements ont probablement été formés en début d’utilisation ; leurs bords sont émoussés et polis. Trois des cinq bords actifs examinés présentent un émoussé macroscopique. Il s’agit de deux outils recyclés en plaquettes (74-2340, phase IIIA ; 72-1613, phase IIIB) et d’un lissoir (73-287, phase IIIA). Sur les autres outils,

l’émoussé est moins développé ; il est organisé en plateaux plus ou moins continus, lisses et brillants, convexes en coupe. La largeur de ces plateaux est de l’ordre de 5 µ. Dans les deux cas, l’émoussé concerne toute la longueur du bord. L’usure est aussi présente sur les deux faces du tranchant. Les outils dont l’émoussé du bord actif est le plus faible présentent sur une face du tranchant une facette courte (environ 0,5 mm de long) et convexe, dont le passage au fût de l’outil est progressif. Le long du bord actif la surface présente un aspect lisse (fig. 29 n° 1). Le lissage est animé par quelques stries fines, courtes ou segmentées, et par des cratères. Ces dépressions sont plus ou moins émoussées et polies. La surface polie devient rugueuse en limite du lissage, du côté de la facette. Dans cette zone, le poli recouvre de nombreuses stries fines et plus larges, obliques et longitudinales ainsi que des cratères. Les bords des dépressions sont usés et adoucis. À partir de ce niveau, vers l’intérieur de l’outil, les stries varient ; elles sont : fines (1-2 µ de large) et superficielles ; rugueuses, le plus souvent de faible largeur (2-5 µ) mais en s’éloignant du bord celle-ci devient plus variable et peut être supérieure à 10 µ ; à fond plat lisse brillant. Les stries à fond lisse brillant, de mêmes dimensions que les stries rugueuses, sont rares et apparaissent loin du bord actif. Le polissage des dépressions se réduit progressivement vers la limite de la facette où l’on observe l’effacement partiel des stries de façonnage par raclage. Des ouvertures de trous naturels y sont aussi visibles. Les stries d’utilisation et les cratères sont épars sur cette surface ; leurs directions et leurs dimensions varient ; leur fréquence diminue. Seuls les points les plus hauts du relief de la surface sont émoussés et lissés. Le degré d’émoussé des bords des dépressions est variable. Les limites de l’usure sont floues.

37. Cf. infra, Les plaquettes recyclées. 495

d. stordeur, r. christidou

Fig. 29 – Outil tranchant laminaire Mb74-2939 et racloir expérimental (photographies prises à 200×, microscope métallographique). 1. Mb74-2939 : usure observée le long du bord actif. 2. Mb74-2939 : usure observée   sur la marge de la face opposée à la précédente. 3. Racloir expérimental utilisé pour travailler la peau :   usure de la face de contact. Photographie prise à la limite de la surface arrondie. 4. Racloir expérimental   utilisé pour travailler la peau : usure observée sur la marge de la face opposée à la précédente.

496

l’industrie de l’os

Sur la marge, doucement arrondie, de la face opposée à celle qui porte la facette convexe, le poli est de même nature que celui décrit plus haut, mais la surface est nettement irrégulière, les stries et les cratères moins bien formés, d’une distribution aléatoire (fig. 29 n° 2). Au-delà de cette zone, les stries sont mieux formées et plus longues, le plus souvent longitudinales et obliques. Les élévations sont nettement arrondies et lissées le long du bord. Elles peuvent porter de petits cratères ou être traversées par des stries fines. Le poli est intrusif et recouvre les élévations et les dépressions de la surface. Plus loin du fil, les élévations présentent un lissage ou un aspect homogène grenu. Le fond des dépressions les plus profondes n’est pas poli. Vers les limites de l’usure, d’une étendue totale égale ou inférieure au millimètre, seuls les points les plus hauts de la topographie sont polis et homogénéisés voire lissés ; les creux des stries de façonnage sont visibles. La distribution bifaciale des traces d’utilisation, l’émoussé régulier du bord, les différences d’aspect et d’étendue de l’usure sur les deux faces des outils indiquent que ceux-ci ont été utilisés en coupe positive selon un geste en percussion posée. Les traces microscopiques sont tout à fait comparables à celles produites par le travail de la peau fraîche et la peau reverdie (fig. 29 n° 3-4 ; Christidou 1999, voir aussi Christidou and Legrand 2005). Le fût de ces outils ainsi que celui des outils dont l’émoussé du bord actif est plus important (infra) est usé. L’usure la mieux développée s’observe sur les bords latéraux des outils, où les traces de façonnage par raclage sont partiellement effacées ou émoussées (fig. 30). L’usure d’utilisation consiste en un poli couvrant, d’aspect rugueux très homogène ou lisse, traversé par des stries fines longitudinales. Quelques stries transversales ou obliques, fines à larges (jusqu’à environ 8 µ) et rugueuses sont aussi présentes. Les stries sont plus ou moins affectées par le poli. On observe aussi des cratères dont le fond est

partiellement poli ou mat. Leurs bords sont usés. Ce sont là des traces qui évoquent un contact moins intense et plus diffus avec une matière similaire à celle que le bord actif des outils a travaillée. La nature et la distribution de l’usure évoquent les traces de préhension (fig. 19 n° 2-4), qui sont plus développées sur les bords des outils que sur leurs faces. Cette usure sur les outils archéologiques suggère une préhension plus ou moins proche de la partie active. À l’exception de son usure distale, qui est comparable à celle décrite plus haut, l’outil lancéolé présente d’autres caractéristiques qui le différencient du groupe. Le long du bord gauche, les faces supérieure et inférieure portent, surtout dans la partie centrale du fragment, de nombreuses stries rugueuses, perpendiculaires à ce bord ou légère­ment obliques (fig. 31 n° 1). Elles sont rectilignes, continues ou segmentées, de dimensions variées mais généralement longues. Elles sont associées à des cratères et à des ouver­ tures de trous naturels, comme c’est souvent le cas sur les outils sur côtes. Des stries de même orientation générale s’observent aussi sur tout le corps de l’outil, mais leur distribution est lâche. Cette usure se superpose aux traces du raclage employé pour façonner la pièce. Les stries perpendiculaires et obliques ainsi que les cratères, de dimensions variées sont plus ou moins affectés par un poli (fig. 31 n° 2), par endroits de tendance nettement longitudinale, qui a homogénéisé l’aspect des élévations. L’aspect de la surface change au centre de la pièce, sur les deux faces de celle-ci : le poli y est couvrant ; il n’affecte que partiellement les dépressions profondes, stries rugueuses larges et cratères ronds ou allongés (fig. 31 n° 3). Le polissage consiste en un lissage ; les surfaces lissées, plateaux étendus, sont traversés par des stries fines polies et montrent de petits cratères plus ou moins affectés par le poli. L’aspect de la surface change encore dans la partie proximale du fragment, en particulier dans son côté droit (fig. 31 n° 4). Au sein de cette zone, le poli recouvre des stries obliques, rugueuses et relativement fines (largeur : 20,0

IIA-6

Mb71-3765 Q32 D1 angle SE

L

Ovoïde

IIA-6

MB71-3766 Q32 D1 angle SE

L

Ovoïde

IIA-6

Mb71-4622 Q32 D1

L

Ovoïde

12,8

7,4

IIA-7

Mb72-910 Q33 A1, y1 maison 7

L

Prismatique, section triangulaire

7,6

5,7

IIIA-14a

Mb74-2987a maison 47, cellule h

L

Cylindrique

9

IIIA-14a

Mb74-2987b maison 47, cellule h

L

Cylindrique

IIIA-14b

Mb73-1343 R34 A1a x 1-2-3

L

IIIA-14 ?

Mb72-3451 Q33, z4 fosse

L

IIIA-14

Mb 74-641 R33-34 berme

IIIA-14

Ép.

Groupe

Composition

Couleur

-

-

Vert tacheté

4,5

P

CRANDALLITE ou WOODHOUSEITE Fluorapatite (Fluorellstadite)

Vert tacheté

2,9

P

VARISCITE quartz

Vert clair

10

A?

-

Beige

6,3

4,2

P

Minéral phosphaté associé à de la calcite et de la dolomie

Brun marbré

11,6

5,9

P

CRANDALLITE Marron marbré flurapatite+/carbonatede blanc flurapatite

P

FLURAPATITE (rouge) CRANDALLITE (blanc), Hématite

Brun marbré

P

WOODHOUSEITE Calcite (gypse)

Vert clair

3,8

O?

-

Verdâtre foncé

8,9

3,8

O?

-

Verdâtre foncé

Ovoïde, forme irrégulière

> 35,0

22

A?

-

Beige rosé

Ovoïde

11,4

6,6

O

CLINOCHLORE

Noir

C

Circulaire, section 16,5 elliptique

16,6

11,9

O

NIMITE, Clinochlore

Noir

Mb 74-1021 R3334, berme

L

Rectangulaire, section elliptique (facettage non régularisé)

16,7

10,3

7,1

O

CLINOCHLORE nimite

Noir

IIIB-15a

Mb72-3370 S32 C1 x 2-4

L

Ovoïde

21,2

8,7

P

CRANDALLITE carbonate hydroxylapatite

Marron marbré de blanc

IIIB-15a

Mb72-3238 S32 C1

C

Carré, section plano-convexe

16,1

16

4,6

O

TALC

Vert pâle

IIIB-15c

Mb72-3953 R31 A1b ossifère y 3-4

C

Carré, section incertaine

10

11

?

P?

-

Vert clair

IIIB-16b

Mb72-853 S32 A2 fond y3 z3-4 maison 19

C

Carré, section plano-convexe

11,9

10,8

5,8

O

TALC Hématite

Rouge foncé

3,85

Tabl. 10 – Répartition stratigraphique des différents types de perles et résultats des analyses de matériaux.   Modules : L = éléments longs ; C = éléments compacts. Dimensions : L = longueur ; D ou l. = diamètre   moyen ou largeur ; Ép. = épaisseur pour les éléments à section elliptique ou biconvexe.   Les chiffres en italiques correspondent à l’estimation de la largeur reconstituée de la pièce.   Groupes pétro-géologiques : O = ophiolites ; P = phosphates ; A = argiles.   Composition : les minéraux en capitales sont les constituants majoritaires.

594

les éléments de parure de mureybet

(fig. 14 n° 27, 29, fig. 18 n° 6, 11), la convexité de leur profil est peu accentuée, particulièrement pour la plus grande (IIIB), mais de petites facettes triangulaires d’abrasion sur les extrémités du fût attestent d’une volonté de réduire le diamètre de la pièce à ce niveau. Dans 2 cas, les extrémités de ces perles sont obliques. Parmi les 3 éléments rectangulaires, le plus petit (Mb73-7453, IB ou IIA, fig. 14 n° 34) offre une section elliptique peu épaisse mais la perle est très légèrement aplanie sur une face. Les 2 autres perles, notées comme ayant une section elliptique, ont en fait une section plutôt polygonale du fait de la présence de facettes longitudinales de façonnage sur leur pourtour. L’une des deux n’est effectivement pas terminée, son percement ayant tout juste été amorcé (Mb72-2285, IB, fig. 14 n° 34, fig. 18 n° 8). L’autre, par contre, semble avoir été portée en l’état (Mb74-1021, IIIA, fig. 14 n° 36, fig. 18 n° 12). Les 2 perles carrées de la phase IIIB (Mb72-853, fig. 14 n° 37 et Mb72-3238, fig. 14 n° 38) présentent actuellement une section plano-convexe qui résulte de l’usure marquée d’une des deux faces ; la section d’origine aurait donc été plutôt elliptique. Ces perles « plates » se sont cassées en deux parallèlement à l’axe de perforation. Ceci n’est pas étonnant vu le peu d’épaisseur entre la perforation et les faces de ces pièces. Nous avons pu observer, sur des perles « plates » entières d’autres sites, des percements de la matière provoqués par l’usure due à un frottement prolongé. La troisième perle carrée (Mb72-3953), conservée sur moins de sa moitié, nous pose un problème pour la restitution de sa section à cause de l’angle de la cassure ; nous n’avons pu la revoir car elle se trouve au musée d’Alep. Il faut noter que, si ses côtés et ses extrémités sont droits, les angles qui les relient sont très arrondis. La face conservée est aplanie, mais sa section transversale serait plutôt épaisse (8 mm ?), ce qui la différencie des deux précédentes et la rapprocherait plutôt, toutes proportions gardées, de la perle ronde du niveau 14 (Mb74-641, fig. 14 n° 32, fig. 18 n° 13). Les niveaux khiamiens et mureybétiens ont livré un nombre de perles à peu près équivalent. Deux éléments ont une appartenance stratigraphique incertaine, car ils proviennent de zones perturbées : l’élément Mb73-7453 (fig. 14 n° 34) peut tout autant appartenir à la phase IB ou IIA ; Mb72-3451 (fig. 14 n° 27) a, lui, été trouvé au fond d’une fosse qui atteignait les niveaux natoufiens, mais J. Cauvin l’attribuait plutôt à la phase IIIA. En résumé, la phase khiamienne a fourni 1 perle cylindrique verte, non déterminée (fig. 14 n° 24), 1 perle ovoïde en terre beige (fig. 14 n° 30) et une série de perles constituées de minéraux liés aux phosphates : 3 de forme ovoïde, de couleur brune ou marron plus clair, marbrées (fig. 14 n° 25, 26, 28, fig. 18 n° 7, 10) ; 1 prismatique de section

triangulaire et de couleur verte (fig. 14 n° 33, fig. 18 n° 9) ; 2 rectangulaires, également dans des tons de vert (fig. 14 n° 34-35, fig. 18 n° 8). Il est à noter que les 3 perles ovoïdes proviennent du niveau 6 (IIA) et du même carré (D1). L’élément rectangulaire en cours de fabrication (Mb72-2285, fig. 18 n° 8) provient du niveau 4 (IB). Il n’a pas été trouvé de perle dans la phase IIB, qui, d’une manière générale, a livré peu d’éléments de parure. Une autre perle en terre appartenant à la phase II est réper­ toriée dans les inventaires (Mb-5267 Q34 B2c) mais nous ne l’avons pas retrouvée dans la collection et n’en connaissons pas la forme. La phase IIIA, pour sa part, a fourni 2 perles cylin­ driques identiques, de couleur sombre et de même diamètre que les rondelles qui les accompagnaient (trouvaille groupée de la maison 47, fig. 18 n° 3) ; 2 perles noires en chlorite de section elliptique épaisse, l’une ronde (fig. 14 n° 32, fig. 18 n° 13), l’autre rectangulaire (fig. 14 n° 36, fig. 18 n° 12), trouvées dans la même zone (berme R33‑R34), et 1 perle en argile, de forme irrégulière, rosée en surface, de grandes dimensions, très différente donc de l’ensemble du lot, tant par sa taille que par son aspect plus grossier (fig. 14 n° 31). Enfin, la phase IIIB a livré 1 perle ovoïde marron en phosphate (Mb72-3370, fig. 14 n° 29, fig. 18 n° 6), dont le matériau a un aspect identique à celui d’une des perles ovoïdes du Khiamien (Mb71-3766, fig. 18 n° 10) – on voit, dans le tableau 10, que leur composition est proche ; 2 perles carrées de section aplatie en talc, l’une vert pâle (fig. 14 n° 38), l’autre rouge foncé (fig. 14 n° 37), et 1 perle carrée plus épaisse, dont le matériau n’a pu être analysé (Mb72-3953). La perle verte « plate » (Mb72‑3238) provient du même carré et du même niveau (15a) que la perle ovoïde. On constate qu’au Mureybétien, les éléments trouvés ont en moyenne une longueur supérieure à ceux du Khiamien, même si on tient compte de la présence de la perle en « terre » du niveau 5b dont la taille se démar­ que des autres perles de cette période avec une longueur supé­rieure à 20 mm. On constate aussi que les éléments d’enfilage compacts, c’est-à-dire dont la longueur et la largeur sont à peu près équivalentes, ne sont présents qu’au Mureybétien. De petites perles rectangulaires à section aplatie apparaissent au Khiamien (Mb73-7453 et Mb72-2285, fig. 14 n° 34-35) mais c’est au Mureybétien qu’appartiennent les perles aplaties de forme compacte (Mb72-3238 et Mb72-853, fig. 14 n° 37-38). Ces dernières semblent annoncer les perles géométriques à section lenticulaire du PPNB, souvent signalées sous le terme « perle papillon ». 595

c. maréchal et h. alarashi

perles cylindriques. La perle prismatique est facettée mais ne montre aucune strie d’abrasion. En ce qui concerne les perles en argile, celle du niveau 5b (Mb71-2685, fig. 14 n° 30) offre une surface homogène et lisse ; celle du niveau 14 (Mb73-1343, (fig. 14 n° 31), une surface légèrement lustrée, de teinte rosée, tandis que le matériau est beige à la cassure. Le percement de la première est désaxé et de forme conique, sans vestige de stries concentriques. Celui de la deuxième, également désaxé, est cylindrique et la paroi présente des aplats axiaux. La perle cylindrique du niveau 4 (Mb71-353, fig. 14 n° 24) possède aussi une perforation cylindrique ; celle-ci est très large et les parois en sont lisses et luisantes. Toutes les autres perles ont été percées par forage à partir des deux extrémités et de toute évidence à l’aide d’un foret à arc : les cônes sont abrupts et l’intérieur des perforations garde l’empreinte de stries concentriques continues. Les diamètres des perforations mesurent de 2 à 3,5 mm au départ des cônes. Sur la petite perle rectan­gulaire khiamienne (Mb73-7453), ils mesurent 1,4 et 1,3 mm, ce qui implique l’utilisation d’un outil extrê­mement fin. La plupart des perforations sont plus étroites au niveau où se rejoignent les cônes (perles ovoïdes surtout et petite perle rectangulaire évoquée ci‑dessus). Dans deux cas, il semble que la partie cen­ trale ait été alésée (perles ronde et ovoïde noires de la phase IIIA) à moins que cet agrandissement ne soit l’effet d’une usure prolongée du matériau, tendre dans les deux cas. On constate par ailleurs une usure de la surface de ces pièces. Nous avons pu observer des stries témoignant d’un alésage par mouvement de va-et-vient dans l’axe de la perforation sur deux pièces cassées de la phase IIIB : Mb72-3953 (perle carrée épaisse verte) et Mb72‑853 (perle carrée plate rouge).

Fabrication et usure des perles La découverte d’une perle qui n’a pas été terminée (Mb72-2285, fig. 18 n° 8) fournit quelques indications sur la technique et les étapes de façonnage. La mise en forme a laissé des facettes longitudinales portant de fines stries d’abrasion, longitudinales sur les côtés du corps de la pièce, transversales, obliques et croisées sur une face (l’autre face est occultée par le numéro d’inventaire). Des stries transversales sont présentes sur les tranches des deux extrémités. Le support abrasif utilisé à ce stade était très certainement un support à grain fin, vraisemblablement utilisé avec de l’eau, donnant ainsi déjà à la surface un poli luisant. Le forage a été débuté à une extrémité sur une très faible profondeur (0,43 mm). Le diamètre du trou est de 1,7 mm et le fond en est convexe ; le matériau, de dureté 4 sur l’échelle de Mohs, a peu imprimé les stries d’amorce du forage, qui paraissent discontinues. La finition de la pièce (suppression des arêtes de façonnage) aurait donc dû intervenir après le forage. Ceci dit, la finition n’a pas été très poussée sur d’autres pièces, notam­ment sur les perles ovoïdes de la phase IIA qui présentent encore des arêtes de mise en forme et des stries d’abrasion. Il faut noter que ces perles sont réalisées dans des matériaux d’une dureté supérieure aux talcs et aux chlorites du site et que leur structure est moins cohérente, ce qui peut expliquer que l’on n’ait pas poussé le polissage jusqu’à l’écrasement total des arêtes de mise en forme, une fois obtenu un éclat luisant. Ceci nous amène à parler ici des pièces les mieux finies, tant au niveau du façonnage de la forme que du traitement des surfaces. Au Khiamien, il s’agit de la petite perle rectangulaire à section elliptique peu épaisse (Mb73‑7453, fig. 14 n° 34), bien que son poli soit maintenant occulté par une gangue de surface qui semble se former sur certains phosphates après leur enfouis­ sement 18. Au Mureybétien, les deux perles ovoïdes sont mieux finies que les perles ovoïdes de la phase II, mais ce sont les deux perles « plates » en talc (Mb72‑853 et Mb72-3238, fig. 14 n° 37-38) et la perle ronde (Mb74-641, fig. 18 n° 13) en chlorite qui sont les plus abouties. Pour cette dernière, notons que si le matériau est tendre, la convexité régulière des deux faces n’est pas particulièrement aisée à obtenir sans défaut.

Les éléments à perforation transversale dits « pendeloques » (fig. 15-16, fig. 19) Tout comme les éléments d’enfilage à perforation hori­zontale compacts et longs, les éléments d’enfilage dits pendeloques sont relativement peu nombreux. Peu sont entiers, plusieurs sont cassés au niveau de la perforation, d’autres cassés pour moitié, voire plus. Dix-huit éléments en tout ont été étudiés : 1 natoufien, 9 khiamiens, 7 mureybétiens et 2 PPNB (phases IVA et IVB). De types très divers, ils sont réalisés dans des matériaux d’aspects variés. Treize objets ont pu être analysés : 4 se rattachent au groupe des métamorphiques, 1 au groupe des détritiques, 2 au cortège des ophiolites, 3 à la série carbonatée locale et 3 à la série carbonatée à

On remarquera que la perle cylindrique du niveau 4, dont les parois auraient pu facilement être régularisées sur un support à gorge, présente des aplats de mise en forme. Nous n’avons pas d’information pour les deux autres 18. Une gangue beige a aussi été observée sur la perle prisma­ tique Mb72-910 et sur la plaquette percée de la phase IV, Mb73-1849 (cf. infra). 596

les éléments de parure de mureybet

tendance évaporitique. On notera d’emblée qu’aucune des rondelles et des perles déterminées n’appartient aux deux premiers groupes pétro-géologiques. Nous reviendrons ultérieurement sur la nature des matériaux identifiés. Rappelons que nous décrivons ces objets en regar­ dant de face leur perforation (cf. supra « Méthode de description »). Nous avons distingué des éléments compacts, c’est-à-dire dont la forme est circulaire ou subcirculaire, des éléments hauts ou allongés, c’est-à‑dire dont la hauteur est supérieure à 1/3 de leur largeur. À ceux-ci, s’ajoute un élément dont la largeur est supérieure au 2/3 de la hauteur. Nous distinguerons aussi dans les descriptions suivantes les « éléments plats », dont la section transversale est droite ou elliptique aplatie, des « éléments à section ramassée », dont la section s’inscrit dans un cercle ayant un diamètre inférieur à 1/3 de la hauteur de l’objet.

de l’objet une fois qu’il est enfilé. Sans éclat, de couleur blanc cassé, de dureté 2, à cassure terreuse, le matériau est constitué d’un mélange de calcite, de gypse, d’halite et de quartz. La surface de l’objet est lisse et lustrée ; elle ne présente pas de stries de façonnage. Le trou été foré à partir d’une seule face (diamètre : 3,95 pour 3 mm sur la face opposée) et montre une usure plus marquée vers le haut semblant attester que l’objet a été suspendu ; cette usure n’infirme ni ne confirme l’existence d’un second trou dans la partie cassée. La tranche de l’objet est arrondie et une des deux faces semble plus aplanie que l’autre comme résultant d’un frottement régulier. Mb72-1106, niveau 6, IIA (fig. 15 n° 2) Il s’agit ici d’un anneau plat de forme subcirculaire cassé sur un peu moins de sa moitié. Haut de 18,3 mm (largeur conservée : 12,6 mm) il est épais de 3,1 mm et l’intérieur de l’anneau a 6,8 mm de diamètre. Le matériau, de couleur ivoire et dense à la cassure, est composé de Calcite. La pièce a été bien finie : la tranche et l’intérieur de l’anneau sont arrondis et polis ; sa surface, lisse et douce au toucher, présente un éclat luisant. Un trou a été perforé sur l’anneau à partir des deux faces, laissant sur l’une d’elles un cône désaxé par rapport au centre du trou (diamètre 2,7 et 1,8 mm au centre). Une petite cupule sur le bord pourrait témoigner d’une préparation de la zone à perforer. On distingue encore un relief de stries concentriques, mais l’intérieur est usé et cette usure est un peu plus marquée vers le haut. On peut se demander si ce trou, qui n’est pas centré par rapport à la forme générale de la pièce entière, n’a pas été foré après que la pièce s’est brisée, car bien que la cassure n’ait pas été régularisée, elle présente des bords lustrés.

Éléments plats compacts Mb72-2118 niveau 4 IB (fig. 16 n° 2) Ce petit objet subcirculaire (largeur : 20 mm, hauteur : 17,8 mm) présente une double perforation excen­trée. Il est épais de 4,2 mm. Sa tranche est irré­ gulière : droite sur un côté de la pièce et convexe sur le reste de son pourtour. Une des perforations n’a pas été terminée, sans doute parce que le forage a provoqué la cassure de la pièce à ce niveau. L’autre trou a été foré à partir d’une seule face provoquant des enlèvements sur la face opposée (diamètre du cône au départ : 4,2 mm pour 2,3 mm sur l’autre face). Le mouvement rotatif du forage a laissé des stries continues sur les parois des cônes. Cet objet a été façonné dans un matériau tendre, qui se raye à l’ongle, blanc, mat, d’aspect crayeux, présentant une cassure terreuse à grain fin. Il est constitué principalement de Calcite 19 et contient du quartz et du gypse. La surface de la pièce n’est pas lustrée et n’a conservé aucune strie de raclage ou d’abrasion.

Mb73-2571, niveau 9 IIB (fig. 15 n° 1) Ce disque circulaire à percement centré, dont il manque un peu moins de la moitié, est aussi publié par D. Stordeur et M. Lebreton dans le présent volume (fig. 11 n° 5). Il mesurait autour de 20 mm de diamètre, est épais de 6,5 mm et présente une tranche oblique. Sa couleur gris-vert résulte de la juxtaposition de colorations gris foncé et vert clair. Le matériau offre un indice de résistance de 4 à 5,5 selon les zones ; conservé au musée d’Alep, il n’a pu être analysé. Sa surface possède un éclat gras doux, lisse au toucher, tandis que sa cassure a un aspect terreux et sans éclat. Le trou a été foré à partir des deux faces (diamètre de chaque cône : 4,4 et 3,4 mm) et montre un poli d’usure. Cet objet a pu être, soit enfilé de telle manière que la partie visible était son profil, du reste plutôt épais par rapport à son diamètre, soit suspendu de face en nouant le lien sur la tranche, mais nous n’avons pas observé de traces d’usure qui puissent le confirmer.

Mb73-5360 niveau 4 IB (fig. 16 n° 7) Ce grand élément, dont la forme générale s’inscrit dans une ellipse, présente un contour irrégulier et est en partie cassé. Haut de 44 mm, on peut lui supposer une largeur d’au moins 55 mm (largeur conservée : 48,7 mm). Son épaisseur va de 8,38 à 3 mm. Il est percé très près du bord, dans la partie où l’objet est le plus mince, et l’emplacement excentré de ce trou par rapport à la largeur de la pièce accentue l’irrégularité du contour 19. Nous avons pris le parti, ici, de décliner le minéral avec une majuscule pour marquer qu’il s’agit du ou d’un des composants majoritaires. 597

c. maréchal et h. alarashi

présente, sur une partie, une rainure longitudinale aux bords émoussés portant quelques vestiges de stries allant dans le même sens. On peut donc se demander si cette pendeloque n’est pas le résultat d’un re-façonnage d’élément cassé du type pendeloque à rainure (cf. infra).

Mb73-145, niveau 14a IIIA (fig.15 n° 5, fig. 19 n° 5) Cet élément est également publié dans l’article sur les petits objets en pierre (Stordeur et Lebreton, ce volume : fig. 9 n° 5) mais son aspect remarquable et son caractère unique dans la collection ne nous font pas douter de sa fonction comme pendeloque. L’objet, entier est subcirculaire et de taille importante : il mesure 35,8 mm de haut pour 38,4 mm de large. Son épaisseur est de 5,3 mm. La tranche est en biseau mais de sens inverse sur chaque côté de la section transversale. Elle s’arrondit et devient plus mince dans la partie supérieure de l’objet. Le trou de suspension, centré dans la largeur, est excentré dans le sens de la hauteur. Cette pendeloque a été façonnée dans une roche vert olive faiblement métamorphique, du type « schistes verts », composée de Quartz et de pumpellyite, albite, nimite et microline. La surface de la pièce offre un éclat doux ; la partie centrale et le haut de la pièce présentent un fort poli sur les deux faces ainsi que sur la tranche. Cependant, de petits creux (restes de piquetage ou accidents naturels du matériau ?) subsistent sur les côtés latéraux avec, sur une face, quelques stries profondes, qui pourraient témoigner d’un frottement circulaire sur une surface abrasive agressive. Rappelons que l’on a affaire ici à un matériau à forte ténacité. Le trou a été foré à partir des deux faces (3,9 et 2,9 mm) ; l’intérieur de la perforation et les bords du haut du trou sont lisses mais on distingue encore quelques stries de forage sur les bords inférieurs des cônes. Compte tenu du rapport entre son diamètre et son épaisseur, cet objet, de couleur attractive, semble bien fait pour être vu face à sa perforation.

Mb73-146, niveau 14a IIIA (fig. 16 n° 1) Ce petit élément ovale et entier mesure 21,8 mm de haut pour une largeur de 13,5 mm. Sa section transversale est épaisse de 4,7 mm et la tranche de l’objet est convexe. Le trou, excentré dans le sens de la hauteur de la pièce, est plutôt large (3,7 mm de diamètre) et les deux faces présentent une petite dépression dans la partie percée. Cette pièce sans grand éclat, de couleur anthracite, est une roche détritique d’assez grande résistance, de type greywackes, composée d’une association de Quartz et de Calcite et contenant un peu d’albite. L’objet ressemble à un simple caillou et l’on peut, au premier abord, se demander si le percement n’est pas naturel. Un examen plus approfondi révèle des traces de forage, forage qui a été attaqué en biais sur une des faces. Les bords du trou sont bien usés, particulièrement dans la partie supérieure. L’état de surface de la pièce offre un poli lustré. Cet objet a été trouvé à l’intérieur de la maison 47 avec la pendeloque subcirculaire verte Mb73-145 (fig. 19 n° 5), un élément d’enfilage tubulaire en os (Mb73-147, fig. 13 n° 11) et un fragment de disque gravé (Mb73-148). Mb74-n° d’ordre 12, niveau 16b IIIB (fig. 16 n° 6) Ce grand objet conservé sur une hauteur de 65 mm pour une largeur maximale de 25 mm a un contour irré­ gulier. Sa section également irrégulière a une épaisseur maximale de 8,6 mm pour un minimum de 0,55 mm. Il est cassé aux deux extrémités et ne semble pas terminé, du moins porte-t-il des traces marquées d’intervention. Des points d’impact de percussion sont visibles autour et sur les bords du trou, comme si on avait voulu enlever de la matière pour préparer la zone à perforer. Le trou (cassé) a été foré à partir des deux faces par un mouvement rotatif qui a laissé des stries concentriques irrégulières comme si l’outil avait été tenu à la main. Sur l’extrémité distale, on voit à l’œil des stries marquées de raclage. Le matériau, terne, de couleur grise et d’aspect fragile, a un indice de dureté relative compris entre 2 et 2,5 sur l’échelle de Mohs. Si cet élément était bien destiné à être suspendu, nous ne saurions affirmer qu’il était destiné à devenir un objet de parure. Ce point sera discuté plus bas.

Éléments plats hauts Mb-n° d’ordre 7, phase II (fig. 15 n° 6, fig. 19 n° 6) Cette pendeloque semi-elliptique, exposée dans les années soixante-dix avec les objets de la phase II, a perdu son numéro d’inventaire. Elle présente un côté convexe et un côté très légèrement concave et est percée à une extré­ mité. Haute de 33,8 mm et large de 11,8 mm, elle a une épaisseur de 3,6 mm dans sa partie médiane. Elle est plus mince au niveau de la perforation et un peu plus épaisse dans sa partie distale (3,9 mm). De couleur gris pâle et d’as­pect nacré (présence de veines verticales gris clair et marron), elle s’est révélée être une sillimanite. Sa surface est douce et lisse au toucher, mais on voit à la loupe que le polissage de la surface n’a pas parfaitement écrasé toutes les stries d’abrasion dont certaines sont assez profondes. Comme pour Mb73-145, on a aussi ici un matériau à forte ténacité et de dureté élévée (> 6,5). Les bords de cette pièce sont mousses. Le trou a été atta­qué obliquement (diamètre d’ouverture du cône : 3 mm) et terminé depuis la face oppo­sée. L’intérieur de la perforation (1,9 mm) est poli. On notera que la tranche du côté concave de la pendeloque

Éléments plats de forme indéterminée Mb72-3864, niveau 1 IA (fig. 16 n° 3) On serait tenté de voir là une forme discoïde à perforation centrée mais l’objet pourrait avoir été de 598

les éléments de parure de mureybet

forme allongée. Ce fragment mesure 23 x 14,2 mm et est épais de 7,42 mm. Son pourtour présente des côtés droits et des angles arrondis. Le trou a été foré à partir des deux faces (2/3-1/3 ; diamètre maximal sur chaque face : 4,11 et 3,14 mm ; diamètre central : 3 mm) et le plus grand cône porte encore un relief de forage. De couleur blanche, sans éclat, le matériau, qui se raye à l’ongle, est un calcaire composé de Calcite et d’un peu de quartz. La surface de la pièce, sans lustre ni traces de façonnage, a un aspect érodé crayeux.

Mb71-355, niveau 8, IIB (fig. 15 n° 9) La présence d’une rainure et le beau poli du maté­ riau nous conduit à penser qu’on a ici un fragment de pendeloque dont seule la partie distale est conservée (hauteur du fragment : 31,4 mm). La section transversale est globalement circulaire (8,6 x 8,2 mm) et l’extrémité de la pièce est plus pointue que celle de l’élément précédent. Elle conserve la fin d’une rainure qui s’arrêtait avant l’extrémité de la pièce et dont les bords sont émoussés. Cet objet a également été réalisé dans une amphibole, de type hornblende, mais celle-ci est de couleur gris marbré (gris clair et gris foncé). Si sa cassure est sans éclat et rugueuse, le polissage a conféré à la surface de la pièce un toucher très doux et un éclat gras brillant bien qu’il n’ait pas éliminé tous les accidents naturels de la roche.

Mb72-2362 niveau 4 IB (fig. 16 n° 4) Cet autre fragment présente un pourtour irrégulier (deux côtés droits, un côté concave) et mesure 14,7 sur 13,5 mm. Sa section biconvexe est épaisse de 6,14 mm ; elle s’amincit au niveau de la perforation. Cette dernière, placée très près du bord, est conique et l’intérieur a un aspect purulent ; le départ mesure 3,68 mm de diamètre et le trou n’a pas été agrandi sur la face opposée (diamètre 2,3 mm). Là encore, on a affaire à un matériau blanc d’aspect crayeux, qui se raye à l’ongle. Son analyse a révélé de la Calcite, du quartz et de l’halite. Une face de l’objet est sans éclat et ne garde pas de traces de façonnage, l’autre porte des stries obliques écrasées et un léger lustre.

Mb72-2594, niveau 14a IIIB (fig. 15 n° 11, fig. 19 n° 3) Cette pièce, conservée sur une hauteur de 58,7 mm (cassure oblique dans sa partie distale), se range aussi dans la catégorie des pendeloques à rainure mais elle est plus large que les précédentes (12,2 mm). Elle présente un côté droit tandis que l’autre est courbe ; sa section, plano-convexe, est plus épaisse sur un bord (8,6 mm) et la rainure, aménagée du côté courbe, n’est pas centrée lorsqu’on regarde la pièce face à la perforation. L’extrémité au-dessus de la perforation est aiguë. La perforation est biconique et les deux cônes sont désaxés ; ils gardent la trace de légères stries concentriques et montrent une usure plus marquée vers le haut de la pièce. Le matériau, de couleur vert foncé et veiné, n’a pu être analysé, la pièce étant conservée au musée d’Alep. Sa dureté sur l’échelle de Mohs donne un indice relatif de résistance de 6,5 et sa cassure, d’aspect irrégulier, a un éclat savonneux, mais le polissage a donné à l’objet une surface lisse à l’éclat gras brillant.

Éléments hauts à section ramassée On décrit ici 5 éléments, dont 4 ont en commun une rainure longitudinale, ce qui nous a conduit à les regrouper sous le terme « pendeloques à rainure ». Mb72-1707, niveau 4 IB (fig. 15 n° 10, fig. 19 n° 2) C’est ici la plus ancienne des pendeloques à rainure du site. Conservée sur une hauteur de 65 mm (extrémité cassée au-dessus de la perforation) et large de 10,2 mm dans sa partie centrale, elle offre un côté droit et un côté convexe ; son profil, légèrement courbe, montre un amincissement de la partie distale. Sa section transversale, épaisse de 6,7 mm, s’inscrit dans une forme plano-convexe et présente un aplat d’un côté. Une rainure longitudinale démarre sous la perforation et descend presque jusqu’à l’extrémité de la pendeloque. Cette rainure porte encore les fines stries longitudinales de son façonnage ; la finition ou l’usure l’ont écrasée dans la partie distale et ont effacé à cet endroit les traces de rainurage. Le trou, d’environ 1,6 mm à la jonction, a été foré à partir des deux faces de la pièce ; les deux cônes ont gardé quelques reliefs de stries concentriques. La surface de l’objet est parfaitement polie et offre un éclat cireux luisant. Cette pendeloque de très bel aspect, vert jaspé, a été façonnée dans une amphibole (Magnésio-Hornblende pour majorité, actinote et trémolite).

Mb72-2758, niveau 16 IIIB (fig. 15 n° 12, fig. 19 n° 4) Cet objet entier se présente en fait comme une baguette non percée haute de 66,7 mm, aux extrémités aiguës et de section polygonale (6 x 4,6 mm). Lorsqu’on le regarde attentivement, on s’aperçoit qu’il s’agit d’une reconversion de pendeloque à rainure. La modification de la forme originelle a produit un effet de facettage longitudinal mais a laissé visible le fond de la rainure dans la partie centrale de la pièce, ainsi qu’une petite partie des cônes de perforation sur lesquels se distinguent encore quelques stries concentriques. La présence des arêtes de façonnage, conservées sur toute la hauteur de la pièce, pourrait suggérer qu’il s’agit d’un objet en cours de re-façonnage. Cependant, l’examen de surface montre que les arêtes sont émoussées et que les stries d’abrasion ont été écrasées. La surface, très polie, offre 599

c. maréchal et h. alarashi

un éclat luisant. La roche est constituée majoritairement d’Albite mais contient aussi de la clinochlore et de la nimite, ce qui la rattache au cortège des ophiolites. Ainsi transformée, cette baguette a pu être attachée dans une parure, enfilée, pourquoi pas, dans un nez, ou être utilisée comme bâtonnet à fard.

Les éléments d’enfilage des niveaux PPNB Mb74-1849, niveau 19 IVA (fig. 15 n° 3) L’objet s’apparente plutôt à un bouton, bien que l’on n’ait pas la certitude qu’il ait pu exister un deuxième trou. Il s’agit d’une plaquette, incomplète, cassée en trois parties. Elle formait une sorte de carré déjeté d’environ 17 mm de côté et épais de 4 mm. Les tranches des côtés sont droites et obliques. Le trou central, d’environ 2 mm, a été foré aux trois-quarts à partir d’une face et terminé depuis l’autre. Cette plaquette a été réalisée dans un matériau vert turquoise, lisse et luisant à la cassure, qui évoque la variscite. Sa surface est actuellement recouverte d’une gangue beige qui affecte aussi l’intérieur de la perforation.

Mb73-636, niveau 14a IIIA 20 (fig. 15 n° 7, fig. 19 n° 1) Il s’agit ici d’un type différent de pendeloque. Celle‑ci, cassée dans sa partie supérieure, est de petite taille. La hauteur conservée est de 20,8 mm pour une largeur de 5,1 mm et une épaisseur de 4,7 mm. Ses côtés sont droits, l’extrémité distale est arrondie et elle présente la particularité d’un amincissement de l’épaisseur au niveau de la perforation (1,6 mm). Elle a été façonnée dans un matériau rouge foncé qui s’est révélé être un talc contenant une grande proportion d’hématite. L’objet et l’intérieur de la perforation ont un éclat luisant. La surface est très polie même si quelques stries d’abrasion peuvent encore se distinguer à fort grossissement sur les parties amincies. Le trou, d’un diamètre central de 2 mm, a été réalisé à partir des deux faces (2/3-1/3) et est également très poli ; les bords des cônes sont mousses. L’amincissement que présente sa section longitudinale en fait un objet bien adapté à un mode d’enfilage présentant la pendeloque de profil, par exemple dans un collier de rondelles.

Mb74-2986, niveau 20 IVB (fig. 19 n° 7 ; Stordeur et Lebreton, ce volume : fig. 4 n° 3) Cette pendeloque en ronde-bosse, en forme de tête humaine, échappe à notre système de description du fait de l’emplacement de sa perforation qui la traverse de bas en haut. Haute de 24,6 mm, elle mesure 12,2 mm de large dans sa partie médiane et 14 mm d’épaisseur. Le haut de la tête est cylindrique et plat sur le dessus comme si la figurine portait une coiffe ; le nez est convexe et les narines représentées par deux trous forés. Une bouche assez large a été sculptée en creux. Le menton, très marqué, suggérait à Jacques Cauvin une volonté d’évoquer une barbe. De chaque côté du nez, deux grands yeux sont représentés par un cercle rainuré à l’intérieur duquel on a enlevé de la matière par un raclage, qui a laissé des traces encore bien visibles. Au centre, les pupilles ont été marquées par un petit forage. Enfin, deux petits ronds, identiques en diamètre, ont été forés de chaque côté du visage comme pour symboliser les oreilles. On a pu observer des stries obliques d’abrasion sur l’arrière de la tête. Le trou de sus­pen­sion garde une forme biconique ; l’intérieur en est usé mais il subsiste quelques stries d’alésage. Cette figure a été façonnée dans un matériau de couleur rouge foncé assez tendre, à l’éclat gras luisant, qui pourrait bien être du talc contenant de l’hématite, comme la petite pendeloque bâtonnet Mb73‑636 de la phase IIIA (fig. 19 n° 1). 

Élément large biforé Mb73-4937, IB/IIA (fig. 16 n° 5) Cet objet ellipsoïde est percé à chaque extrémité. L’emplacement de ces perforations en fait donc un élément de type « large ». Cassé au niveau d’un des trous, il est conservé sur 39,7 mm de large. Sa hauteur est de 17,5 mm et son épaisseur de 11,8 mm. Il est réalisé dans un matériau blanc, se rayant à l’ongle, qui est constitué de calcite, de gypse, d’halite et de quartz, tout comme Mb73-5360. Les traces de fabrication ont été écrasées. Il est sans éclat mais présente un léger lustre sur chaque face. On note, sur une face, un aplat entre les deux trous. La perforation entière est conique, les bords d’attaque sont abrupts (diamètre moyen de deux cônes : 4,84 et 3,54 mm). L’intérieur est lisse et les bords du trou présentent une usure latérale : encoche vers l’extérieur de la pièce sur une face, encoche vers l’intérieur sur l’autre face. Ce qui reste de l’intérieur de la perforation cassée est également lisse.

Formes, matériaux et répartition des pendeloques On est tenté de distinguer, dans cette série plutôt disparate, les pendeloques de bel aspect – au nombre de 11 – des éléments d’aspect plus quelconque, de finition moins soignée et dont la fonction de pendeloques peut paraître moins évidente – 7 pièces. Nous avons opté pour cette distinction dans la discussion qui suit. Parmi les objets de « bel aspect » que nous avons regroupés dans le tableau 11 et sur la figure 15, on remarquera tout d’abord la présence de 4 pendeloques

20. Cet élément a une origine stratigraphique floue puisque l’étiquette portait la mention « foyer 43 » (niveau 12), alors que ses coordonnées stratigraphiques indiquent une couche du niveau 14a. 600

les éléments de parure de mureybet

Constituants minéraux MAGNÉSIOHORNBLENDE Actinote, trémolite

Phases/Niveaux

Références

Modules

Catégories

H ou D

l

Ep

Groupes

IB-4

Mb72-1707 (Q33 B2b, y1)

H

Pendeloque à rainure

>65

10,2

6,7

M

IIA-6

Mb72-1106 (Q33 B1, y3)

C

Anneau percé

18,6

-

3,1

C

CALCITE

Ivoire

IIB-8

Mb71-355 (Q32, A2base)

H

Pendeloque à rainure

-

8,6

8,2

M

HORNBLENDE

Gris marbré

IIB-9

Mb73-2571 (R34 A1c, y-z4)

C

Disque à percement centré

20

-

Gris-vert

II

Mb- n° d'orde 7

H

Pendeloque plate semi-elliptique

33,8

11,8

3,6

M

SILIMANITE Illite, Muscovite, Gris pâle veiné Mullite

IIIA-14a

Mb73-636 (R32 A2, wx 3-4)

H

Pendeloque bâtonnet

>20,8

5,1

4,7

O

TALC hématite

Rouge foncé

Mb73-145 (R33 A1, xyz 1-2)

C

Disque à percement excentré

35,8

38,4

5,3

M

QUARTZ Pumpellyite, Albite, Nimite, Microline

Vert olive

IIIA-14a

Mb72-2594 (R32 A1b, y2)

H

Pendeloque à rainure

>58,7

12,2

8,6

-

Vert foncé veiné

IIIB-16a

Mb72-2758 (S32 y3, base mur st.19)

H

Pendeloque à rainure/Baguette

66,7

6

4,6

O

ALBITE clinochlore, nimite (ankérite)

Vert sapin

IVA-19

Mb74-1849 (AD34)

C

Plaquette carrée à percement centré

17

4

P

-

Vert turquoise

IVB-20

Mb74-2986 (AD28)

Pendeloque antrhopomorphe

24,6

14

O?

-

Rouge foncé

IIIA-14a int. mais. 47

6,5

12,2

Couleur Vert jaspé de blanc

Tabl. 11 – Répartition stratigraphique et constituants minéraux des pendeloques de « bel aspect ». Modules : forme haute (H)   ou compacte (C). Groupes pétro-géologiques : métamorphiques (M), ophiolites (O), carbonates (C) et phosphates (P).

à rainure, soit 2 au Khiamien et 2 au Mureybétien : phase IB niveau 4 (fig. 15 n° 10) et phase IIB niveau 8 (fig. 15 n° 9) ; phase IIIA niveau 14a (fig. 15 n° 11) et phase IIIB niveau 16a (fig. 15 n° 12). La pendeloque du niveau 16a ayant été transformée, l’élément d’origine est peut-être plus ancien. On ne peut s’empêcher, en voyant ces pièces, de penser aux « bâtons polis » du site qui présentent aussi une rainure longitudinale, voire deux (J. Cauvin 1994 : 68, fig. 19 n° 1). Quel était le sens de cette rainure et était-il le même pour ces deux catégories d’objets ? Bien des interprétations peuvent être suggérées. Pour notre part, la pendeloque du niveau 4 (Mb72-1707, fig. 19 n° 2) a toujours évoqué à nos yeux la forme fendue, d’un grain de blé ou d’orge. Compte tenu de l’intérêt qui commence à se dessiner pour la récolte des céréales, nous ne pouvions nous empêcher de faire allusion à cette possible transposition. On remarquera que ces pièces sont, pour les trois analysées, façonnées dans des roches exceptionnelles, d’origine non locale, qui ne sont pas particulièrement aisées à travailler : amphibole et roche constituée pour majorité d’albite. Le matériau de Mb72‑2594 (fig. 19 n° 3), de toute évidence, est aussi

allogène et possède une dureté élevée. Si ces matériaux ont certaines caractéristiques en commun, ils sont différents d’aspect à la cassure et par leur coloration : une pendeloque est gris marbré, les trois autres sont vertes mais dans des tons différents, l’une jaspée de blanc, l’autre veinée de différentes nuances vertes, la troisième (Albite) d’un vert plus homogène. La surface de ces pièces présente un éclat gras luisant, voire brillant et elles sont les seules du site, dans la parure en pierre de ces périodes, à porter un « décor ». On notera qu’un fragment de petit bâton poli en amphibole a été trouvé sur le site (objet n’ayant plus de référence stratigraphique). Il n’est pas rainuré et présente une face aplanie. On s’est demandé si nous n’avions pas là une ébauche de pendeloque. Il a aussi été trouvé dans la phase IIA un beau galet vert profondément rainuré constitué principalement d’albite, d’origine cette fois métamorphique même si liée aux ophiolites (Albite, quartz, clinochlore, pumpellyite). À la série des matériaux allogènes peu ordinaires et peu aisés à travailler, il faut ajouter la pendeloque en sillimanite (Mb-n° d’ordre 7, fig. 19 n° 6). Comme 601

c. maréchal et h. alarashi

Ep

Groupes

Constituants minéraux

Couleur

Fragment polygonal percé

7,4

C

CALCITE, quartz

Blanc

-

Fragment percé, forme indéterm.

6,1

C

CALCITE, quartz, halite

Blanc

C

Disque biforé

17,8

20

4,2

E

CALCITE, quartz, gypse

Blanc

IB-4

Mb73-5360 (Q34 C1c)

C

Ellipse irrégulière à percement excentré

44

55

8,4

E

CALCITE, halite, quartz, gypse

Blanc

IB-3/IIA-5a

Mb73-4937 (R34 B1 z2)

l

Ellipsoïde biforé

17,5

>39, 7

11,8

E

CALCITE, halite, quartz, gypse

Blanc

Mb73-146 (R33 A1, xyz 1-2)

H

Pendeloque ovale

21,8

13,5

4,7

D

Mb74-n° d'ordre 12 (S33 A2)

H

Ellipse irrégulière à percement excentré

65

25

8,6

C

Phases/Niveaux

Références

Modules

Type

IA

MB72-3864 (Q33 B4b, y1)

-

IB-4

Mb72-2362 (Q33 B2b, z1-2)

IB-4

Mb72-2118 (Q33 B2b x3)

IIIA-14a int. mais. 47 IIIB-16b

H ou D

l

QUARTZ CALCITE Anthracite (albite)

-

Gris

Tabl. 12 – Répartition stratigraphique et composition des éléments d’enfilage à perforation transversale d’aspect « rudimentaire ». Modules : forme haute (H), compacte (C), large (l). Groupes pétro-géologiques : carbonates (C), évaporites (E), détritiques (D).

nous l’avons dit, il se pourrait qu’elle résulte d’un refaçon­nage d’objet. Sa forme, comme celle de la petite pendeloque-bâtonnet rouge (Mb-73-636, fig. 19 n° 1), n’a pas d’équivalent dans la série dont nous disposons. Cette dernière est façonnée dans du talc, matériau par contre facile à travailler et représenté par ailleurs dans la parure du site puisqu’il a été mis en évidence pour deux perles et quel­ques rondelles. Il se pourrait qu’il s’agisse aussi de talc pour la pendeloque anthropomorphe de la phase IVB. La plaquette percée qu’a livrée la phase IVA (Mb74-1849, fig. 15 n° 3) est sans doute à rattacher au groupe des phosphates, groupe qui n’est pas représenté parmi les éléments à perforation transversale des périodes antérieures.

disque très plat, au bord bien arrondi, est de couleur marron et offre un état de surface très poli. Il garde l’empreinte de stries de forage continues. Un autre disque, provenant du niveau 1 (Mb72-3698, fig. 15 n° 4) est intéressant, car il présente un début de forage en son centre. Il est en calcite, comme la pendeloque annulaire (fig. 15 n° 2) ; il ne s’agit pas d’un monocristal mais probablement d’un calcaire local. Ce disque, de coloration beige, marbré, est dense ; il offre un toucher savonneux et un poli à l’éclat doux. D’autres éléments, on l’a vu, sont réalisés dans des matériaux du groupe des carbonates, mais ils sont plus frustes. Il n’y a pas, pour ce deuxième ensemble présenté dans le tableau 12 et sur la figure 16, de regroupement possible de formes. Ces objets, tous différents et, comme on l’a vu, de facture moins poussée, sont aussi réalisés dans des matériaux plus communs, issus de la série sédimen­taire locale carbonatée ou carbonatée à tendance évaporitique. Ces matériaux ont en effet été exploités sur le site, tant pour la fabrication d’autres éléments de parure, les rondelles, que pour la réalisation d’une large gamme d’autres objets : récipients, boules, disques, pierres à rainure, etc. Par contre, la petite pendeloque ovale (Mb73-146, fig. 16 n° 1) est le seul objet de la collection en roche détritique mais, parmi les autres artefacts du site, certains grands bâtons polis et des outils de broyage ont été fabriqués dans des roches de ce groupe.

Les deux disques percés sont l’un khiamien (IIB niveau 9, Mb73-2571, fig. 15 n° 1), l’autre mureybétien (IIIA niveau 14a, Mb73-145, fig. 15 n° 5). Ce dernier, de belle taille, est façonné dans une roche verte d’origine également non locale et contient une grande proportion de quartz. Le plus petit, d’un vert moins soutenu, a une dureté maximale de 5,5 et le matériau pourrait avoir aussi une origine lointaine. Ces deux pièces présentent un poli moins homogène que les pendeloques à rainure, ce qui peut être lié à la structure des matériaux dans lesquels elles sont réalisées. Parmi les éléments décrits dans le chapitre qui présente divers petits objets (Stordeur et Lebreton, ce volume), certains disques percés pourraient éventuellement avoir joué un rôle dans la parure, notamment Mb71‑1694 (phase IB niveau 4) que nous avons eu l’opportunité d’étudier (Stordeur et Lebreton, ce volume : fig. 11 n° 2). Ce

La question se pose de savoir si certains de ces objets peuvent être considérés comme des éléments de parure : Mb73-5360 (fig. 16 n° 7), Mb73-4937 (fig. 16 n° 5), Mb74‑n° d’ordre 12 (fig. 16 n° 6) et les fragments 602

les éléments de parure de mureybet

suppose que ces coquilles étaient ramassées sur les rives immédiates du fleuve et de ses marécages mais cela demanderait à être confirmé. En ce qui concerne les Unio, ceux-ci se rencontrent assez fréquemment dans la faune malacologique des sites de bord de rivière, où ils semblent avoir constitué un complément alimentaire. Des valves entières et des fragments d’Unio tigridis ont été recueillis dans les différentes phases de Mureybet (Gourichon et Helmer, ce volume). Que certaines de ces valves aient été utili­ sées pour la parure n’est pas plus singulier que le fait d’avoir exploité les os d’animaux ayant d’abord un rôle alimentaire. Cependant, l’utilisation de cette matière pre­ mière est très peu attestée sur le site et seulement durant le Khiamien. Les gastéropodes marins identifiés dans la parure vivent en Méditerranée : Arcularia gibbosula, Columbella rustica (déterminations J.-M. Gaillard 1985). Toutefois, on a trouvé, dans la faune de la phase IIA, une coquille non percée originaire du Sud : Anachis misera (Sowerby‑1844), équivalente selon J.-M. Gaillard à Atilia faureti (Jousseaume-1888), espèce vivant en Mer Rouge et dans le Golfe arabo-persique. Nous n’avons pas d’identification pour les scaphopodes et possibles habitacles de vers marins dont certaines espèces sont pré­ sentes en Méditerranée. On notera qu’il s’agit de petits individus. Quelques autres petites coquilles de gastéropodes, non inventoriées comme artefacts, n’ont pas été incluses dans cette étude. Si la fraîcheur du test de certaines peut faire soupçonner une intrusion, en particulier pour les espèces de milieu terrestre, d’autres présentent un test érodé. Trois espèces ont été identifiées par J.‑M. Gaillard : Melanopsis praemorsum (Linné-1758), Melanopsis nodosa (Férussac‑1823), mollusques d’eaux douces, et Rumina decollata (Linné-1758), mollusque terrestre. Deux coquilles de cette dernière espèce et 4 Melanopsis présentent sur la dernière spire un percement dont les bords sont restés assez vifs. L’une d’elles a été trouvée en compagnie de la Columbella rustica percée intentionnellement (phase IIIA) et le trou présente un léger émoussé lustré à un endroit possible pour une suspension. Les os utilisés proviennent d’animaux exploités par ailleurs sur le site (Gourichon et Helmer, ce volume), mais toutes les espèces ne sont pas, de loin, représentées dans la parure. Aucun os de gros mammifères (équidés, bovidés) n’a servi de matière première pour la fabrication des éléments d’enfilage. La seule attestation pouvant se rapporter à la parure est un peigne khiamien (Stordeur et Christidou, ce volume). L’utilisation des os de gazelles, très chassées à toutes les périodes, ou de mouflons, est rare et ne semble concerner que les phases IB et IIA (6 objets), si l’on excepte la phalange en cours de

Mb72-3864 et Mb72-2362 (fig. 16 n° 3-4). Leur caractère rudimentaire ne suffit cependant pas à les écarter. On a à l’esprit la découverte faite à Jerf el Ahmar d’un collier trouvé près d’un bucrane d’aurochs, qui comprend des éléments d’enfilage dont la facture semble aussi assez fruste et qui sont façonnés dans des matériaux sans éclat (D. Stordeur, comm. pers.). On peut avoir le même sentiment devant l’imposante perle en argile (Mb73-1343, fig. 14 n° 13) trouvée dans le niveau 14 de Mureybet. C’est pourquoi nous ne pouvons écarter le rôle possible dans la parure de ces éléments, comme de certains disques percés en calcaire ou en gypse trouvés par ailleurs (Stordeur et Lebreton, ce volume). Le grand objet du niveau 16b (fig. 16 n° 6) porte des marques évidentes d’un travail de mise en forme (stries de raclage) et de préparation de la zone perforée (piquetage). Cette pièce ne serait donc pas achevée. Les autres objets de cet ensemble présentent, pour certains, de légers lustres pouvant témoigner d’un frotte­ment régulier avec une surface non agressive. Si l’élément ellipsoïdal biforé (Mb73-4937) a rempli une autre fonction, il nous est bien difficile, surtout en l’abs­ence d’autres objets de même type, de savoir laquelle. On notera pour terminer que les éléments en calcaires de ce lot ont un indice de dureté compris entre 2 et 4 sur l’échelle de Mohs, mais surtout une moindre résistance mécanique.

Choix et provenance des matériaux identifiés

Les éléments en test sont pour l’essentiel des co­quilles de gastéropodes vivant dans les eaux douces ou saumâtres. La dénomination de l’espèce Theodoxus macrii (Recluz‑1841) semble un sujet de controverses dans le domaine de la malacologie. L’espèce Theodoxus jordani a été signalée par plusieurs auteurs 21 en différents milieux fluviatiles ou lacustres du Levant ainsi que d’autres espèces, Theodoxus michonii (Bourguignat‑1852), plus globuleuse, ou Theodoxus euphraticus (Mousson‑1874), identifiée notamment dans les dépôts fluviatiles et marécageux du sud de la Mésopotamie (Plaziat et Younis 2005). Un nouvel examen au vu des plus récentes études malacologiques pourrait peut-être apporter plus de précision sur la ou les espèces de nérites trouvées à Mureybet. On 21. J.-M. Gaillard donnait comme références en 1985 : Germain (1921) ; Gasith & Barash (1971) ; Mienis (1983) ; Tchernov (1975). Cette espèce est aussi large­ ment répandue en Mésopotamie du sud (Plaziat et Younis 2005). 603

c. maréchal et h. alarashi

percement de la fin du Mureybétien qui est un élément isolé. Il n’y a pas de dent percée de cervidé ou d’autres espèces et on ne peut parler d’exploitation des défenses de suidés au vu de la seule pendeloque en ivoire retrou­ vée sur le site (phase IIIA). Les habitants de Mureybet ont choisi de préférence des os de petits mammifères, essentiellement lièvre et/ou renard, et les os de certains oiseaux de tailles diverses, dont il n’est malheureusement pas possible de préciser l’espèce. Cette sélection et celle de la partie anatomique sont en rapport avec le type d’élément d’enfilage privilégié depuis le Natoufien : la perle tubulaire. La majorité de ces objets provient des phases IB et IIA durant lesquelles ces groupes d’animaux sont très représentés dans la faune (Gourichon et Helmer, ce volume) et nous avons vu que la proportion entre les éléments en os de petits mammifères et ceux en os d’oiseaux était équivalente. Il a été débattu de l’origine géologique des roches et minéraux trouvés à Mureybet dans l’article publié en 1997 (Santallier et al. : 61-62). Les calcaires et les évaporites (gypse) proviennent des séries sédimentaires locales (mésozoïques et base du Cénozoïque). Il n’a pas été mis en évidence de calcaires silicifiés, dont l’origine aurait été à rechercher vers le Nord. Les phosphates identifiés sont alumineux, à la différence des phosphates des gisements méridionaux (Neguev et Sinaï), qui montrent un caractère ferrifère marqué. Ils proviendraient donc des gisements de Syrie ou du sud de la Turquie (Santallier et al. 1997 : fig. 6) qui se situent à environ 200 km du site et n’ont pu y arriver par voie fluviale. Il en de même des rares ophiolites présentes au nord du littoral syrien, mais l’Euphrate, qui traverse les séries cristallines turques, peut charrier des fragments arrachés à ces formations. Il n’est actuellement pas possible de distinguer un massif ophiolitique d’un autre. En ce qui concerne l’hypothèse d’un transport par voie fluviale des ophiolites, il est à noter qu’hormis sous forme de nodules au sein de roches plus résistantes, les matériaux tendres ne résistent pas à ce type de transport. La fréquence des chlorites à Mureybet nous conduit donc à poser plutôt l’hypothèse d’un transport anthropique. La présence sur le site d’obsidiennes provenant d’Anatolie centrale (M.-C. Cauvin 1996) pourrait conforter l’idée que les ophiolites du site proviennent du sud du Taurus où se trouvent aussi des gisements de phosphates. Pour les roches métamorphiques, plus résistantes, un transport fluviatile est possible mais on ne peut exclure la possiblité d’un ramassage sur les gisements géologiques.

et minéraux dont l’origine géologique se situe vers le Nord. Si quelques galets ont été ramassés dans le lit du fleuve, la plupart des matériaux en pierre auraient été rapportés sur le site par les habitants de Mureybet ou fait l’objet d’échanges, bien que nous n’ayons aucune idée de la nature de la contrepartie. Quoi qu’il en soit, cela montre bien que, tout au long de l’occupation du site, ses habitants ont eu des contacts avec des régions éloignées. La présence de petites nérites percées est attestée au Natoufien, comme au PPNA puis au PPNB, sur d’autres sites du Moyen Euphrate, comme sur des sites du Levant sud (Maréchal 1991 ; Bar Yosef D.-E. 1997). L’assemblage nasses et columbelles est fréquent sur les sites de la fin du Natoufien : Jayroud, Mallaha, El Wad, tandis que l’usage des dentales semble déjà se raréfier, ce qui se confirme ensuite sur certains sites sultaniens (Maréchal 1991 : 606 ; Valla et al. 1986 : 29). On est frappé par le faible nombre de ces coquilles d’origine marine, disséminées dans les niveaux khiamiens et mureybétiens, et par le peu de variété. L’éloignement du littoral marin ne suffit pas à expliquer cet état de fait puisqu’on a vu que certains matériaux comme les phosphates sont apportés de régions situées à au moins 200 km du site. Si ces coquilles ont fait l’objet d’un échange, il semble bien occasionnel, à moins que la faiblesse de l’effectif soit liée aux zones de fouille. Les os, on l’a vu, proviennent des animaux chassés dans l’environnement plus ou moins proche. Si des os d’oiseaux sont utilisés pour la parure dans les sites natoufiens du Levant sud, il en est rarement signalé, à notre connaissance, dans les périodes suivantes alors qu’ils semblent davantage exploités sur les sites PPNA et PPNB du Nord. Durant le Natoufien et surtout le Khiamien, la gamme des roches et minéraux choisis est variée. Cette variété tend à se réduire à partir de la phase IIB mais rappelons que les derniers niveaux du Khiamien ont livré peu de matériel par rapport à ceux des phases IIA et IIIA. Au Mureybétien, la majorité des objets en pierre sont en chlorite ou en talc, les phosphates et les carbonates sont très rares. La gamme de couleurs est en conséquence moins large et les tons en sont foncés. Du Natoufien au Mureybétien, des différences se remarquent dans le choix des matériaux selon les catégories d’objets : il n’y a pas de rondelles en matériaux de grande résistance, pas de perles en calcaire ou en gypse, pas de pendeloque en phosphate. Dans les niveaux khiamiens, il existe des rondelles en chlorite ou en talc, mais il n’y pas de perles longues dans ce type de matériau, si la petite perle ovoïde noire (Mb72‑3451, fig. 18 n° 11) appartient bien à la phase III. On aurait pu s’attendre à trouver plus de serpentine, or celle-ci n’est que très faiblement représentée dans l’échantillon analysé et n’est attestée qu’au Khiamien ; les talcs ne le sont pas beaucoup plus au Khiamien (quelques rondelles), comme

Plus de 200 objets de parure seraient ainsi réalisés dans des matériaux de proximité si l’on admet que les nérites proviennent bien des rives du fleuve. La proportion de matériaux allogènes, soit plus de 60 %, est donc consi­dé­rable. Elle concerne essentiellement des roches 604

les éléments de parure de mureybet

au Mureybétien, époque où ils sont par contre aussi utilisés pour la fabrication de plus gros éléments (perles et pendeloque). On notera la présence, à la phase IIIA, d’une rondelle (kaolinite) et d’une grosse perle en argile. On trouve à cette phase sur le site d’autres petits objets en argile (figurines, disque, cf. Stordeur et Lebreton, ce volume) mais il se pourrait que l’on ait commencé à utiliser ce matériau antérieurement puisqu’on a vu qu’une, voire deux perles de la phase IIA pourraient être en argile. Si la majorité des roches choisies possède des qualités mécaniques qui rendent leur travail plus ou moins aisé, des matériaux plus difficiles à façonner sont présents dès le début du Khiamien. La qualité, voire la rareté de certains d’entre eux pourrait expliquer la réutilisation de pièces cassées, comme on a pu le constater sur deux objets : la pendeloque khiamienne en sillimanite et la baguette en albite de la phase IIIB.

sont peu nombreux, ils se retrouvent sur une longue durée, de IA à IIIB. On ne saurait affirmer qu’ils ont été façonnés à Mureybet, puisqu’on n’a pas trouvé de coquilles d’où ces rondelles auraient pu être extraites. On connaît de semblables éléments sur quelques sites natoufiens (Mallaha Natoufien récent, Abu Hureyra, Maréchal 1995) mais les données manquent jusqu’à présent pour les périodes khiamiennes et le PPNA. Pour la fabrication des perles tubulaires en os, plusieurs opérations ont été nécessaires : extraction de l’os et raclage de la paroi, débitage par sciage du tronçon et, quand le type d’os choisi l’exigeait, dégagement de la cavité centrale par repoussement du tissu spongieux. Quand les extrémités sciées ont été égalisées, elles l’ont été le plus souvent de manière sommaire, par écrase­ment et rarement par abrasion. Les pièces qui ont fait l’objet d’une finition soignée sont exceptionnelles. Sur celles-ci, l’enlèvement de la matière a notamment supprimé toutes marques de sciage. Quelques chutes de fabrication et éléments en cours de travail ont été mis au jour (fig. 13 n° 21-22), mais ces trouvailles sont disséminées sur le site et aucune zone de fabrication n’a pu être mise en évidence. Nous avons observé dans la faune 9 chutes et 3 métapodes d’os de petits mammifères en cours de travail (pour la plupart de l’espèce Vulpes vulpes 22). Huit chutes avec poulies et une avec articulation distale portent de profondes entailles de reprise autour de la partie sciée, la tranche présentant les mêmes caractéristiques que les extrémités des perles : traces de sciage et vestiges de fracturation de la paroi osseuse. Une des articulations de 3 métapodes a été sciée et le fût présente plus loin des entailles qui laissent supposer le débitage non achevé d’éléments d’enfilage. Des traces de travail ont été observées par les archéozoologues sur des tibiotarses d’Anatinés. J. Pichon (1984) les avaient interprétées comme pouvant être liées au débitage des éléments de parure, ce que semblent partiellement contester L. Gourichon et D. Helmer (ce volume). Ces derniers notent par contre « le sciage com­ plet et minutieux d'un humérus proximal et d'une ulna de petite sarcelle » pouvant être liés à la fabrication d’élé­ ments de parure.

Les techniques de façonnage des éléments de parure

À Mureybet, le percement des nérites est réalisé par abrasion dès la phase natoufienne. On rappellera que sur le site de Mallaha on a trouvé un grand nombre de coquilles de même type, mais qu’aucune n’est percée par abrasion et qu’il en est de même des nérites natoufiennes d’Abu Hureyra (Maréchal 1991). Par contre, des nérites trouvées sur un site PPNA de l’Euphrate, Jerf el Ahmar (Stordeur, comm. pers), sont, elles, percées par abrasion de même que celles de sites plus tardifs, tel celui d’Aswad en Damascène (Maréchal 1995 : 134). L’abrasion, par contre, n’a pas été utilisée pour percer les coquilles de gastéropodes marins de Mureybet, à l’exception d’une columbelle de la phase IIIA. Si les modes opératoires ne sont pas les mêmes que pour les nérites, les coquilles marines du Khiamien n’ont peut-être pas été percées par les mêmes personnes. On pourrait supposer qu’elles sont arrivées en l’état sur le site. La présence de quelques‑unes, non percées, pourrait alors être liée à un autre type d’utili­ sation (coquilles collées sur un support ou autre). En ce qui concerne les tronçons de dentales ou d’étuis de vers aquatiques, ils ont demandé un minimum d’intervention.

La fabrication des rondelles en pierre a demandé le débitage d’une roche, une mise en forme par abrasion de bâtonnets, puis le sciage de tronçons. Les pièces ont été forées individuellement, et leur tranche, pour la plupart d’entre elles, a été régularisée et parfaitement polie, de même que les deux faces. On ne constate pas une finition aussi poussée sur bien des perles en pierre où les arêtes de mise en forme n’ont pas été complètement écrasées par

On insistera sur la fabrication des rondelles en test, qui a nécessité plusieurs opérations de façonnage : débitage d’éclats, abrasion soutenue de la face externe de la coquille, forage et abrasion de la circonférence. En l’absence d’éléments en cours de fabrication, nous ne pouvons préciser l’ordre des deux dernières opérations quoiqu’il soit probable que le percement soit intervenu avant l’abrasion de la tranche des rondelles. Si ces objets

22. Détermination de D. Helmer. 605

c. maréchal et h. alarashi

le polissage. On peut néanmoins parler pour ces dernières d’une maîtrise de l’abrasion par le fait que plusieurs supports de grains différents ont dû être utilisés et que ce travail a concerné des matériaux possédant des propriétés mécaniques différentes. Cette tendance à l’approximation pour la finition des pièces, également constatée sur les perles en os comme sur la plupart des outillages osseux (Stordeur et Christidou, ce volume), semble caractériser les habitants de Mureybet. On peut dès lors se demander si les éléments les mieux finis (rondelles, pendeloque en ivoire et certaines pendeloques en pierre) ont bien été fabriqués sur le site ou s’il s’agit d’objets importés. Mais il se pourrait aussi que les villageois aient simplement investi davantage sur certaines catégories d’objets de parure comme semblent en témoigner le peigne et les épingles en os (Stordeur et Christidou, ce volume). La présence sur le site d’un bâton de chlorite mis en forme mais non poli (IIIB) et celle, peut-être, d’une ébauche de pendeloque en roche de grande résistance pourraient aller dans ce sens. Les analyses de résidus réalisées sur quelques micro-perçoirs du site (Ibañez et al., ce volume) révèlent des proportions plus ou moins importantes d’éléments chimiques qui entrent dans les formules d’une grande partie des minéraux identifiés dans la parure 23, qu’ils soient d’origine locale ou lointaine : Si, Ca, Mg, Al, P, Fe, etc. Ces analyses n’ont pas révélé de nickel (Ni), présent dans la nimite, minéral entrant fréquemment dans la composition des chlorites du site, mais on a aussi mis en évidence des chlorites où il n’est pas présent. Rien n’interdit donc de penser que des matériaux ophiolitiques ou métamorphiques aient été percés sur le site, d’autant que le nombre de perçoirs analysés est très faible.

Quatre-vingt-deux pour cent des éléments de parure du site résultent donc d’un processus de façonnage comprenant plusieurs étapes. Pour les autres, on s’est contenté d’aménager un trou ou de modifier la forme par une opération simple. Les seuls éléments en test ayant demandé un mode opératoire complexe sont les rondelles, si l’on excepte la perle en nacre, celle-ci pouvant être un fragment de coquille roulé par les eaux et ramassé tel quel. Les opérations de façonnage ont été plus ou moins complexes et nombreuses, selon qu’il s’agissait d’os ou de pierre et, au sein de cette dernière catégorie, de rondelles, de perles ou de certaines pendeloques. Le temps investi à la réalisation n’a donc pas été le même pour tous les objets et l’investissement dans leur finition a été inégal. Les procédés techniques qui ont pu être mis en évidence restent les mêmes pour toutes les périodes. Les découvertes faites dans les deux premiers niveaux de Mureybet pourraient laisser supposer qu’à cette époque, la pierre était réservée à la réalisation des rondelles, mais dès le Natoufien récent, au Levant sud comme à Abu Hureyra (Maréchal 1991 : 603), on trouve de petites pendeloques en pierre. À la phase IB, on s’attaque par contre à la fabrication de plus gros objets de parure et à des roches de grande résistance sur lesquelles sont obtenus de beaux effets de polissage (pendeloque à rainure Mb72-1707, fig. 19 n° 2).

Les formes

Certaines formes naturelles, comme les coquilles, fascinent les hommes depuis longtemps. Leurs choix se portent sur différentes espèces selon les époques, les sources d’approvisionnement et, vraisemblablement, selon des critères d’ordre symbolique. À Mureybet, l’intérêt s’est porté sur des coquilles de petit format, de formes globuleuses comme les nérites, ovoïdes ou coniques (nasses, columbelles et cônes), et l’on notera l’attrait pour les nasses sans dos qui laissent apparaître la spirale de la columelle. La forme naturellement arquée des dentales n’a pas concerné les habitants de Mureybet, qui ont préféré utiliser de courts et fins tronçons tubulaires. Cette forme tubulaire est largement représentée sur le site avec les perles en os, dont les formats vont de la taille des petits tronçons de dentale à de grands modules. Il est étonnant de voir que la large gamme des ossements disponibles n’a pas inspiré la création de formes variées de perles ou de pendeloques et que l’on se soit fixé sur ce type simple, par ailleurs sommairement exécuté. Les petites rondelles sont un modèle universel dont il est surtout intéressant de préciser l’apparition, mais elles

Le forage à arc est probable dès la phase natoufienne et avéré pour le reste de la période, mais pas exclusif puisque l’on a constaté des points d’arrêts sur quelques pièces, à moins que ceux-ci ne résultent d’une reprise à la main pour aléser les perforations par un mouvement rotatif. Les diamètres des micro-perçoirs semblent cor­ respondre aux dimensions des perforations (Ibañez et al., ce volume). On insistera sur l’étroitesse de certaines d’entre elles, notamment sur des perles longues (e.g. : Mb73‑7453, fig. 14 n° 34), ce qui suppose une réelle maîtrise du forage. 23. À titre indicatif nous donnons ici les formules chimiques de quelques-uns de ces minéraux. Calcium : CaCO3 ; Crandallite : CaAl3(PO4)(PO3 OH)(OH)6 ; Woodhouseite : CaAl3(PO4)(SO4)(OH)6 ; exemple de Clinochlore : (MgFeAl)6 (SiAl)4O10(OH)8 ; Talc : Mg3Si4O10(OH)2 ; Lizardite : Mg3Si2O5(OH)4 ; Albite : NaAlSi3O8 ; Magnésio-Hornblende : Ca2(MgFe) 5(SiAl)8O22(OH)2. 606

les éléments de parure de mureybet

peuvent mettre en lumière des comportements sociaux par leur plus ou moins grande fréquence, le choix des matériaux et la gestion des modules. Si les matériaux et les tailles sont très diversifiés au Khiamien, on a vu qu’il y a plus d’homogénéité au Mureybétien. Les formes des perles en pierre et des pendeloques apparaissent assez disparates, mais peuvent davantage servir de traceurs culturels, bien que l’on manque encore cruellement, aujourd’hui, d’éléments de comparaison.

contemporains de Mureybet, cela pourrait constituer un argument supplémentaire en faveur de leur fabrication sur place. Les quelques autres pendeloques retrouvées sur le site s’avèrent toutes différentes les unes des autres. Quand on en vient aux perles en pierre, les éléments cylindriques sont dans la filiation des éléments tubulaires en dentale ou en os. Nous n’en connaissons pas avant le Khiamien et ce type reste secondaire dans les périodes suivantes, tant à Mureybet que sur les autres sites du Levant. Des perles ovoïdes apparaissent à la phase IIA et sont toujours présentes au Mureybétien. Comme les perles cylindriques, les perles ovoïdes resteront secondaires dans les assemblages de parures du PPNB. Les perles rectangulaires de section elliptique rappellent par leur forme les perles plus anciennes façonnées dans des radio-cubitus de petit ruminant (Perrot 1966 : fig. 22 n° 3-4). Elles apparaissent au Khiamien, tant sur le Moyen Euphrate qu’au Levant sud, comme par exemple à Hatoula (Lechevallier et Ronen 1985 : fig. 23 n° 5‑7 ; Lechevallier et al. 1989 : fig. 3 n° 7) où cette forme continue d’exister par la suite. La phase IIIA innove par rapport aux niveaux antérieurs, avec une forme parfaitement ronde, et la phase IIIB avec des perles de forme carrée, dont deux, à section très aplatie, constituent un type qui se rencontre sporadiquement sur d’autres sites du PPNA, comme par exemple à Jéricho (Talbot 1983 : fig. 359 n° 10-11). Ce type perdure au PPNB, alors que se développe parallèlement la production de superbes perles à section lenticulaire, dites « perles papillon », que l’on trouve tant sur le Moyen Euphrate (Abu Hureyra, Halula) 25, que dans la Jezireh syrienne (Assouad) 26, en Turquie (Nevalı Çori, Cayönü) 27 et jusqu’en Damascène (Aswad, Ramad) 28.

Les nérites percées, les rondelles en test et en pierre, qui se rencontrent dès le premier niveau du Natoufien final de Mureybet, trouvent leurs racines dans les périodes antérieures. Les petites nérites percées sont utilisées dès le Natoufien ancien (cf. supra) et les rondelles en test apparaissent au Natoufien récent, en même temps ou peu avant les rondelles en pierre que l’on trouve de manière sporadique dès le niveau I de Mallaha (Maréchal 1991), puis sur quelques autres gisements comme Rosh Horesha dans le Neguev (Larson 1978 : 121) et aussi dans l’occupation natoufienne d’Abu Hureyra (Maréchal 1991). Par contre, d’autres types d’objets de ce fonds commun ne se sont pas transmis au Moyen Euphrate, puisqu’on n’y retrouve pas la variété et les types d’éléments en os des sites plus anciens du Levant sud : perles en extrémités de tibiotarses de perdrix ou de phalanges de gazelles, perles longues sur radio-cubitus de petits ruminants, pendeloques de formes diverses. L’adoption, dans les premiers niveaux de Mureybet, du type tubulaire en os attesterait donc d’une particularité peut-être propre au Moyen Euphrate à cette époque. Au PPNA puis au PPNB, on trouve ce type de perle sur d’autres sites de la région, mais aussi en Damascène et surtout en Turquie, comme à Cayönu (A. Özdoğan 1999 : 58) et à Cafer Höyük 24. En ce qui concerne les premières pendeloques natoufiennes en pierre, au Levant sud comme à Abu Hureyra, les formes s’apparentent à celles des pendeloques en os : petites formes elliptiques ou imitation de crache de cerf. Le Natoufien final de Mureybet n’a pas livré ces types de pendeloques et dès le début du Khiamien (IB), apparaît un type nouveau et de grande taille : la « pendeloque à rainure » qui va perdurer jusqu’au Mureybétien. On constate des variations de formes mais les exemplaires sont trop peu nombreux pour savoir s’il s’agit là d’une évolution ou si des différences ont coexisté au sein d’une même époque. On connaît maintenant des pendeloques à rainure sur un autre site PPNA, Jerf el Ahmar (Stordeur, comm. pers.). Ces objets semblent jusqu’ici propres au Moyen Euphrate et ne sont pas répertoriés au PPNB. Si leur absence se confirmait sur les sites d’autres régions,

Les trois objets provenant des niveaux PPNB sont bien insuffisants pour nous renseigner sur les choix des habitants du site à cette époque. La plaquette carrée ne peut être considérée comme une perle ou une pendeloque stricto sensus. Elle s’apparente plutôt à un bouton, bien que l’on n’ait pas de certitude sur la présence d’un second trou. Avec la pendeloque anthropomorphe, elle témoigne 25. Nous avons été autorisées à accéder aux collections de Tell Abu Hureyra et d’Halula qui font partie du corpus actuellement étudié par H. Alarashi dans le cadre de sa thèse. Certaines perles sont publiées in Moore et al. 1975 : fig. 9, n° 10-17 et Molist 1996 : fig. 3, n° 7-8. 26. J. Cauvin 1972 : fig. 4, n° 2-3. 27. Schmidt 1988 : 161-201 et fig. 16, n° 7 et 8 ; A. Özdoğan 1999 : fig. 63 ; 1995 : pl. 3 et 5. 28. Tell Aswad : Maréchal 1995 ; Ramad : Contenson 2000 : fig. 96, n° 21 et fig. 97, n° 5 et 7. Les perles des fouilles récentes de Tell Aswad seront étudiées par H. Alarashi.

24. Perles étudiées par C. Maréchal. 607

c. maréchal et h. alarashi

à Mureybet de l’adoption de nouvelles formes tandis que l’on continue d’exploiter des matériaux importés depuis longtemps sur le site : les phosphates (variscite ?) et le talc.

les mieux représentés dans la faune des premiers niveaux de Mureybet, n’ont pas inspiré ses habitants pour la réalisation d’éléments de parure. Si des perles en os d’oiseau existent au Natoufien ancien et récent, le type tubulaire de Mureybet apparaît jusqu’ici comme une inno­vation par rapport à cet héritage, ainsi que le mode de percement des nérites. Enfin, on constate déjà la présence de matériaux d’origine lointaine : phosphates et quelques chlorites.

Les associations d’objets

Un ensemble composé de 75 rondelles et 2 perles a été découvert dans la cellule h de la maison 47 (niveau 14a, IIIA) et 6 petites perles tubulaires en os ont été trouvées sous le bucrane de la maison 37 (niveau 4, IB), mais aucune autre concentration d’objets in situ n’a été signalée lors de la fouille. Les localisations des éléments ne sont pas suffisamment précises pour mettre en évidence des regroupements significatifs. L’impressionnant nombre de rondelles en pierre qu’a livré la maison 47 (129 avec la découverte in situ), par ailleurs la mieux conservée, a cependant permis de les situer dans trois zones distinctes : la cellule h (éléments en connexion), l’environnement du bucrane et la partie sud-ouest de la maison (cf. supra « Répartition stratigraphique des rondelles en pierre »). La zone du bucrane et la partie sud-ouest ont aussi livré des nérites et la zone sud-ouest a également produit une belle pendeloque discoïde verte en roche métamorphique, la petite pendeloque ovale en roche détritique et la seule perle tubulaire en os trouvée dans cette maison. D’autres structures ont livré des rondelles mais toujours en petites quantités. Au Khiamien, quelques rondelles ont été trouvées dans les mêmes locus avec parfois des nérites et des perles en os. Les perles et pendeloques sont par contre dispersées dans d’autres zones du site. Font exception 3 perles ovoïdes trouvées dans la maison 8 du niveau 6, laquelle a aussi livré 6 rondelles et 5 ou 6 perles tubulaires en os.

Dès la première phase du Khiamien, nérites percées et perles tubulaires en os sont très prisées. Ces dernières constituent d’ailleurs la majorité de l’ensemble des éléments qui nous sont parvenus pour la phases IB (plus de 40 %). Ces deux catégories d’objets vont rester très présentes durant tout le Khiamien sans que l’on note de changement dans les techniques de fabrication. Si quelques rares perles sont en os de gazelle ou de mouflon (IB à IIB), ce sont les perles en os d’oiseaux, de lièvre ou de renard qui sont privilégiées par les habitants du site. Ces animaux sont très chassés depuis le début de l’occupation, mais une tendance à un abandon progressif de l’acquisition du petit gibier du fleuve et de ses rives a été remarquée à partir de la phase IIB (Gourichon et Helmer, ce volume). On ne constate pas pour autant, à la fin du Khiamien, de déplacement dans le choix des os. L’assemblage des coquilles marines, absentes des niveaux natoufiens, est restreint : nasses, columbelles, petits dentales et étuis de ver aquatique. Attestées dès le Khiamien ancien, ces coquilles sont peu nombreuses et disséminées sur le site. Cette rareté, constatée aussi pour les niveaux PPNA, semble assez commune sur les sites de l’intérieur et ne contribue pas à mettre en évidence d’échanges très réguliers avec des sites du littoral. Les nasses présentent un double percement que nous ne connaissons pas pour les sites natoufiens, ce qui est sans doute à mettre en rapport avec un nouveau mode d’enfilage. La technique de percement des coquilles de gastéropodes marins n’est pas la même que pour les nérites puisque aucune, à cette époque, n’est percée par abrasion et il est possible qu’elles soient arrivées sur le site à l’état d’objets finis. La question reste aussi ouverte pour les rondelles en test, et ce pour toute la durée de l’occupation. Enfin, à la phase II, quelques matériaux inhabituels semblent occasionnellement exploités pour la parure (Unio, os de blaireau). Au début du Khiamien, on constate l’apparition de nouveaux objets de parure en pierre : perle longue cylindrique, pendeloque discoïdale biforée et pendeloque à rainure. Cette dernière, comme on l’a vu, pourrait représenter une autre innovation du Moyen Euphrate et constituer un bon traceur culturel. Les types de perles et de pendeloques se diversifient à la phase IIA : perles ovoïdes, prismatique, rectangulaires ;

Conclusions

Les niveaux du Natoufien final de Mureybet cou­ vrent une faible surface de fouille, mais les 36 éléments de parure qu’ils ont livrés sont déjà caractéristiques de la culture des occupants du site aux périodes suivantes. Certains sont issus d’un fonds commun avec le Levant sud : nérites percées, rondelles en test et en pierre. Cepen­dant, on ne retrouve pas à Mureybet la variété de parures en os des phases plus anciennes du Natoufien. Les gazelles, qui ont fourni une matière première très exploitée dans ces phases et qui font partie des animaux 608

les éléments de parure de mureybet

pendeloque anneau, disque à percement centré, pendeloque plate semi-elliptique. Les perles sont en phosphates, matériaux d’origine exotique rapportés sur le site depuis la période précédente, et sont façonnées sur place. Une ou deux perles sont peut-être en argile. Certaines pendeloques sont taillées et façonnées dans des calcaires locaux, mais les exemplaires les plus aboutis sont en roches allo­gènes. Les pendeloques à rainure et une pendeloque plate ont été façonnées dans des matériaux de grande résistance (amphiboles et sillimanite) demandant une grande maîtrise technique, capacité constatée par ailleurs pour la réalisation des grands bâtons polis présents dès cette phase. Parmi les 82 rondelles en pierre qui nous sont parvenues pour cette période, on note un choix hétéro­gène de matériaux, même au sein des matériaux locaux, et une large gamme de couleurs. Les analyses montrent une proportion majoritaire de rondelles en calcaires ou matériaux évaporitiques et la présence de chlorites, talcs, serpentines et phosphates. Au regard de la gamme des couleurs de l’ensemble des rondelles, plus d’une trentaine seraient bien façonnées dans des matériaux locaux, les colorations blanches, beiges et pastels recouvrant les groupes des carbonates et évaporites. Restent 36 pièces dans des tons sombres, comme ceux des ophiolites identi­fiées, et un peu plus d’une douzaine dans des tons de verts clair à moyen, tons qui se rencontrent souvent parmi les phosphates mais pas exclusivement.

en Turquie, mais aussi sur des sites de Damascène. La plupart des perles mureybétiennes sont en chlorite ou en talc tout comme les rondelles de cette période. Cette dernière catégorie d’objets est la plus représentée au Mureybétien et particulièrement à la phase IIIA qui en a livré 156 exemplaires, dont une majorité provenant de la maison 47. On ne retrouve pas dans ce lot la variété de couleurs et de matériaux des phases précédentes. Les rondelles de grand format en sont absentes et il se dessine une tendance à une certaine « standardisation » des modules. En ce qui concerne les pendeloques, peu nombreuses au demeurant, la phase IIIA a livré un bel élément en ivoire et une petite pendeloque en talc, dont les formes ne sont pas attestées précédemment, un élément discoïde de belle facture et une petite pendeloque elliptique façonnés dans des roches inhabituelles, ainsi qu’une nouvelle pendeloque à rainure. La phase IIIB n’a livré pour sa part qu’une pendeloque à rainure en albite transformée en baguette. On note donc, dès le début du mureybétien, une désaffection des parures en calcaires et évaporites, voire en phosphates. L’étude de plus de 230 éléments khiamiens nous permet de mettre en évidence deux attitudes : d’une part, une fidélité à certains types d’objets, à certains matériaux et à des procédés techniques ; d’autre part, la recherche de nouvelles formes et l’utilisation de matériaux diversifiés, pour certains, inhabituels (Unio, os de blaireau, sillimanite). Deux autres traits semblent caractériser cette période : le choix des modules n’est pas ciblé et beaucoup d’objets sont réalisés avec une éco­ nomie de moyens ou sans grand souci de finition, tandis que d’autres témoignent d’un plus grand investissement dans leur réalisation (rondelles et certaines pendelo­ques), investissement qui s’accompagne très certainement du développement des techniques d’abrasion et de polissage comme en témoignent d’autres réalisations (grands bâtons polis). Le Mureybétien hérite de ces traditions khiamiennes, mais les 270 objets mis au jour révèlent une préférence pour les objets en pierre, pour lesquels le choix des matériaux est plus ciblé et les modules sont plus homogènes. Il montre ainsi une proportion plus importante d’éléments réalisés dans des matériaux allogènes. La continuité culturelle que révèle la parure n’est pas limitée à ce seul domaine (cf. Conclusions géné­rales du présent volume) et certaines habitudes pour­ raient s’étendre à d’autres sites du Moyen Euphrate. Mais ces constances n’empêchent pas que se manifeste une certaine créativité, peut-être stimulée par des contacts avec d’autres populations, contacts qui semblent, au fil du temps, plus soutenus avec les régions du Nord qu’avec celles du Sud.

Les nérites percées et les perles tubulaires en os ne disparaissent pas au Mureybétien et les os d’oiseaux et de petits mammifères sont toujours utilisés pour la fabrication de ces dernières, bien que ces animaux soient beaucoup moins chassés durant cette période. Leur mode de façonnage n’a pas évolué et la fouille n’a livré aucun autre type d’élément d’enfilage en os. Au regard de l’ensemble des éléments de parure qui nous sont parvenus pour le Mureybétien, la proportion des nérites et des perles en os se révèle moindre, mais on les connaît sur d’autres sites PPNA du Moyen Euphrate et elles existeront encore au PPNB. Les coquilles marines sont toujours peu repré­sentées et l’assemblage est quasiment identique à celui du Khiamien : nasses, columbelles, dentales ou étuis de ver marin. Les seuls éléments nouveaux sont la présence d’un petit cône et l’emploi de l’abrasion pour une columbelle. Enfin, des rondelles en test se rencontrent toujours de manière spo­ radique. À côté des perles longues en pierre de for­mes ovoïde, cylindrique et rectangulaire, on voit apparaître des formes géométriques compactes qui annoncent, à Mureybet comme sur d’autres sites, la production des belles grandes formes géométriques du PPNB, connues tant sur le Moyen Euphrate que plus au nord, 609

c. maréchal et h. alarashi

Fig. 12 – Éléments d’enfilage en test de Mureybet. 1-2 : nasses percées (Mb71-n° d’ordre 15 et 14, IIA) ; 3 : perle en nacre (Mb72-sans n°, IIIB) ; 4‑7 : columelles : (Mb‑n° d’ordre 12, IB ; Mb73-n° d’ordre 9, IIIA ; Mb72-n° d’ordre 10, Mb72‑n° d’ordre 11, IIIB) ; 8 : cône (Mb72‑n° d’ordre 13) ; 9-12 : éléments tubulaires en dentales (Mb72-1691, IB ; Mb72‑1134, IIA ; Mb73-1439, IIIA ; Mb73-2034, IIIB) ; 13-16 : éléments tubulaires en étuis de ver marin ? (Mb73-7455, IB/IIA ; Mb72-1693,  IIIB ; Mb73‑1005, IIB ; Mb73-1443, deux éléments emboîtés, IIIA) ; 17 : tronçon de dentale ? (Mb73-5524, IIB) ; 18‑23 : rondelles en test (Mb73-1444, IIIA ; Mb73‑770c, IIIA ; Mb73-1367, IIIA ; Mb72-3795, IA ; Mb72-1716, IIIB ;  Mb73-5714, IIA) ; 24‑25 : pendeloques en Unio (Mb73-sans n°, IB ; Mb73-sans n°, IIA) ; 26 : valve d’Unio en cours de façonnage (Mb71‑513, IIB).

610

les éléments de parure de mureybet

Fig. 13 – Éléments d’enfilage en os de Mureybet. 1 : perles tubulaires trouvées sous le bucrane de la maison 37 (Mb73-2019a, 2019b, 2019c, 2019d, 2019e, IB) ; 2-5 : métapodes de petit mammifère (Mb-71-2407, Mb71-4403, II A ; Mb72-1970, Mb73-6990, IB) ; 6-7 : ulna d’oiseau (Mb73-6580, Mb73-6971, IB) ; 8 : radius d’oiseau (Mb71-4423, IIA) ; 9 : radius ou tibiotarse d’oiseau ? (Mb73-4892, IIA) ; 10-11 : métapodes de petit mammifère (Mb73‑6076, IB ; Mb73-147, IIIA) ; 12-13 : tibiotarses d’oiseau (Mb73-6075, IB ; Mb73-832, IIB/IIIA) ; 14 : ulna d’oiseau (Mb72‑3781, IA) ; 15-16 : côtes de petit ruminant (Mb73-6579, IB ; Mb72-1123, IIA) ; 17 : côte ? de petit ou moyen ruminant (Mb-n° d’ordre 43, IIB) ; 18 : élément décoré provenant de la fouille de M. van Loon (II SW 3b, II) ; 19-20 : pendeloques ? (Mb73-n° d’ordre 4, IIB ; Mb73‑n° d’ordre 5, IB) ; 21-22 : objet en cours de fabrication et chute (Mb72-1122, Mb72-3233, IIA) ; 23 : phalange de gazelle en cours de percement (Mb72-3787, IIIB) ; 24-25 : phalanges percées (Mb71-354, IIB ; Mb72-n° d’ordre 3, IB).

611

c. maréchal et h. alarashi

Fig. 14 – Rondelles et éléments à perforation longitudinale en pierre de Mureybet. 1 : Mb72-1742, IIIB, chlorite anthracite ; 2 : Mb71-3263, IIA, verdâtre ; 3 : Mb73-770b, IIIA, chlorite (?) anthracite ; 4 : Mb73-215, IIIA, chlorite ( ?) anthracite ; 5 : Mb71-4378, IIA, calcaire blanc cassé ; 6 : Mb73-770a, IIIA, chlorite (?) anthracite ; 7 : Mb71-4442, IB, calcaire blanc cassé ; 8 : Mb72-3966, IIA, chlorite (?) anthracite ; 9 : Mb72-3476, IIIB, chlorite anthracite ; 10 : Mb72-519, IIIB, chlorite verdâtre ; 11 : Mb-n° d’ordre 225, HS, calcaire blanc cassé ; 12 : Mb72-1247, IIIB, talc vert-jaune ; 13 : Mb72-2421, IIIB, chlorite noire ; 14 : Mb71‑3725, IA, chlorite noire ; 15 : Mb72-2316, IIIB, kaolinite verte ; 16 : Mb73-611, IIB, verdâtre ; 17 : Mb73-4930, IIB, calcaire blanc cassé ; 18 :  Mb-n° d’ordre 223, IIA, verte ; 19-23 : grandes rondelles (Mb72-2341, IB ; Mb72-700, IA ; Mb-71-3047, IIA ; Mb73‑4910, Mb71‑2496a, IIA) ; 24 : perle verte cylindrique (Mb71-353, IB) ;25-26, 28-29 : perles ovoïdes en phosphates marron et brun marbrés (Mb71‑3765,  Mb71-3766, Mb71-4622, IIA ; Mb72-3370, IIIB) ; 27 : perle ovoïde en chlorite noire (Mb72-3451, IIIA) ; 30-31 : perles ovoïdes en argile (Mb71-2685, IIA ; Mb73-1343, IIIA) ; 32 : perle ronde en chlorite noire (Mb74-641, IIIA) ; 33 : perle prismatique verte (Mb72‑910, IIA) ; 34-35 : perles rectangulaires en phosphates verts (Mb73-7453, IIA ; Mb72-2285, IB) ; 36 : perle rectangulaire en chlorite noire  (Mb74‑1021, IIIA) ; 37-38 : perles carrées en talc (Mb72-853 rouge, Mb72-3238 verte, IIIB).

612

les éléments de parure de mureybet

Fig. 15 – Éléments à perforation transversale en pierre de Mureybet et pendeloque en ivoire. 1 : pendeloque discoïde en pierre verte (Mb73-2571, IIB) ; 2 : pendeloque annulaire en calcaire ivoire (Mb72-1106, IIA) ; 3 : plaquette en pierre verte (Mb74-1849, IVA) ; 4 : disque de calcaire beige en cours de percement (Mb72-3698, IA) ; 5 : pendeloque discoïde en « schiste vert » (Mb73-145, IIIA) ; 6 : pendeloque plate semi-elliptique en sillimanite gris pâle (Mb-n° d’ordre 7, II) ; 7 : pendeloquebâtonnet en talc rouge (Mb73-636, IIIA ?) ; 8 : pendeloque courbe en ivoire (Mb74-659, IIIA) ; 9-12 : pendeloques à rainure (Mb71-355 amphibole grise, IIB ; Mb72-1707 amphibole verte, IB ; Mb72-2594 roche verte non analysée, IIIA ; Mb72-2758 albite verte, IIIB).

613

c. maréchal et h. alarashi

Fig. 16 – Éléments à perforation transversale en pierre de Mureybet. 1 : pendeloque ovale en roche détritique anthracite (Mb73-146, IIIA) ; 2 : pendeloque discoïde biforée en roche évaporitique blanche (Mb72-2118, IB) ; 3-4 : fragments perforés en calcaire blanc (Mb72-3864, IA ; Mb72-2362, IB) ; 5 : élément ellipsoïdal biforé en roche évaporitique blanche (Mb73-4937, IB/IIA) ; 6 : élément gris en cours de fabrication (Mb74-n° d’ordre 12, IIIB) ; 7 : élément elliptique en roche évaporitique blanche (Mb73-5360, IB).

614

les éléments de parure de mureybet

Fig. 17 – Éléments d’enfilage en test et en os de Mureybet. 1 : nasses sans dos (n° d’ordre 14 et 15, phase IIA) ; 2 : nérites percées par abrasion provenant de différents niveaux du site ; 3 : rondelles en test (Mb72-3795, Mb72-3872, phase IA) ; 4-9 : exemples de perles tubulaires en os avec, sur certaines, des traces bien visibles de sciage et de façonnage (4 : Mb72-1960, IB ; 5 : Mb72-2723, métapode de lièvre ou renard, IIIB ; 6 : Mb72-3781, ulna de grois oiseau, IA ; 7 : Mb73-4892, tibio-tarse ou radius d’oiseau, IIA ; 8 : Mb72-1970, IB ; 9 : Mb73-832, tibio-tarse de gros oiseau, IIB/IIIA). Photos Benoît Bireaud.

615

c. maréchal et h. alarashi

Fig. 18 – Rondelles et perles en pierre de Mureybet. 1 : rondelles du groupe des chlorites, différentes phases ; 2 : rondelles natoufiennes (carbonates, phosphates, chlorites) ; 3 : 75 rondelles (Mb74-2987) découvertes in situ dans la maison 47 (IIIA, niveau 14a) près du muret 1, cellule h. Ces éléments cylindriques ont un diamètre à peu près équivalent (environ 0,38 mm) mais des longueurs variables. Ils sont de couleur verdâtre foncé à anthracite comme les rondelles en chlorites du même niveau. Les deux perles cylindriques associées à ce lot mesurent respectivement 0,89 et 0,90 mm de long pour un diamètre identique aux rondelles et sont également de couleur sombre ; 4-5 : rondelles de grand format, clinochlore (Mb72-700, IA) et lizardite – groupe des talcs (Mb71-2496a, IIA) ; 6-7, 10 : perles ovoïdes en phosphates (Mb72-3370, IIIB ; Mb71-4622, Mb71-3766, IIA) ; 8-9 : perles rectangulaires en phosphates (Mb72-2285, IB ; Mb72-910, IIA) ; 11-13 : perles du groupe des chlorites (Mb72-3451, Mb74-1021, Mb74-641, IIIA). Photos Benoît Bireaud : 1, 2, 4, 5, 6-12 ; Magali Roux : 3.

616

les éléments de parure de mureybet

Fig. 19 – Pendeloques en pierre. 1 : pendeloque en talc rouge (Mb73-636, IIIA) ; 2 : pendeloque à rainure vert jaspé, groupe des métamorphiques, amphibole (Mb72-1707, IB) ;3 : pendeloque à rainure, matériau non déterminé (Mb72-2594, IIIA) ; 4 : pendeloque à rainure transformée en baguette, groupe des ophiolites, albite (Mb72-2758, IIIB) ;  5 : pendeloque discoïde vert olive, roche de type « schiste vert » (Mb73-145, IIIA) ; 6 : pendeloque en sillimanite (Mb-n° d’ordre 7, II) ; 7 : pendeloque anthropomorphe rouge, talc ? (Mb74-2986, IVB-PPNB). Photos Benoît Bireaud : 1-2, 4-6 ; Claudine Maréchal : 3 ; Magali Roux : 7.

617

figurines, pierres À rainures, « petits objets divers » et manches de mureybet Danielle Stordeur 1, Maud Lebreton 2

introduction

Que fait-on lorsque, avant de préparer une mono­ graphie commune, tous les spécialistes se sont partagés, selon leurs compétences et leurs intérêts, le butin d’une fouille et qu’on s’aperçoit que tout le champ n’a pas été couvert ? Le problème est classique et tous les res­pon­sa­­bles de chantier l’ont rencontré. C’est souvent le coordonnateur de la publication (en général responsable du site) qui se charge de ce qui reste ou qui choisit de l’ignorer. En ce qui concerne Mureybet, les « laissés pour compte » étaient en fait des objets qui intéressaient beaucoup Jacques Cauvin et qu’il avait bien l’intention d’étudier. Il les avait d’ailleurs en grande partie déjà dessinés, observés et même, pour certains, décrits. Une partie de ce corpus lui avait, par ailleurs, déjà beaucoup servi pour bâtir ses hypothèses et ses réflexions théoriques. Mais il a disparu sans avoir pu mener à bien une étude complète. Nous nous sommes donc chargées de cet ensemble qui, on le verra, est très hétérogène. Si les figurines, les pier­res à rainure et les objets gravés peuvent être consi­dérés comme une partie de l’expression artistique et idéo­lo­gique du groupe, il en va bien autrement pour les petits objets en pierre et en terre que nous avons rassemblés dans ce chapi­ tre. Aussi demanderons-nous au lecteur d’être indul­gent face au caractère un peu « fourre-tout » de cette contribution. les figurines

Une seule figurine animale a été identifiée à Mureybet, toutes les autres, au nombre de neuf, ont été considérées comme des figurines humaines. Sept ont été identifiées comme féminines, les deux autres ne montrent aucune

indication de sexe. Leur style est très variable, cette variété ne se déployant, au demeurant, que dans la grande catégorie du schématique. Nous n’avons pas réexaminé les figurines de Mureybet, la plupart étant conservées au musée d’Alep et difficile­ment accessibles. Ce qui sera livré ici est extrait en général de ce qui a été vu et décrit par J. Cauvin lui‑même, nous y avons ajouté quelques détails descriptifs et des commentaires. Le « rapace nocturne » de Mureybet (fig. 1) L’interprétation de cette figurine de la phase IIIA (mai­son 22 : tabl. 1) comme un rapace nocturne n’est pas due à J. Cauvin. Il n’est pas du tout question d’un animal lorsqu’il décrit, dans la rubrique des figurines humaines, cet objet (J. Cauvin 1978 : 122) : « en calcaire tendre, taillé au silex, une tête apparaît, au relief saisissant, séparée du reste par un sillon horizontal, mais le contour général plus ou moins réni­forme et les incisions longitudinales profondes de la face antérieure n’évoquent aucune réalité naturelle : il n’est même pas sûr qu’il s’agisse d’une représentation humaine ». L’identification animale est due à J. Pichon (1985b), qui en fait une description détaillée dont nous aime­ rions re­prendre ici de larges extraits (Pichon 1985b : 261). « Cette figurine mesure près de 13 cm de haut, sa largeur, au ni­veau du sillon horizontal est de 6,5 cm environ, et son épaisseur moyenne de 4 cm. Sa base est nettement taillée, les traces d’enlèvements étant surtout visibles sur les deux faces laté­rales. Le corps “ramassé”, la tête globu­ leuse, l’absence de cou et surtout le profil supérieur avec, notamment, le relief saisissant de la face, sont autant de caractères qui nous ont immédiatement évoqué l’idée d’un oiseau de proie. »

1. Archéorient (CNRS, UMR 5133), Antenne de Jalès, F07460 Berrias – [email protected]. 2. Impasse en la ville 7, CH-1555 Villarzel – [email protected].

d. stordeur, m. lebreton

Fig. 1 – Le « rapace nocturne » de Mureybet, phase IIIA   (Cliché Olivier Aurenche, Mission de Mureybet)

« Les deux faces latérales sont couvertes par de longues stries fines, qui nous apparaissent comme une sty­li­sation des plumes, ce qui confirme à nos yeux une haute probabilité pour que cette figurine soit un oiseau. La limite entre la tête et le reste du corps est soulignée par un net sillon horizontal (…) qui vient buter antérieurement sur le tiers inférieur du disque facial. Les deux gros yeux excavés de ce dernier, ainsi que la puissance du bec central vertical (…) nous évoque précisément un rapace nocturne (Strigiforme). » Suit alors une identification plus précise à la chouette ou au hibou, puis une option plus précise encore pour le « hibou des marais », « hibou moyen duc » et de perti­ nentes remarques (op. cit. : 262) sur « la constatation clas­si­que, et sans doute de tous les temps, que les oiseaux de nuit ont toujours exercé sur l’homme une étrange fasci­ nation mêlée quelquefois de crainte ». Cette identification a, par la suite , convaincu J. Cauvin (1983a : 72) qui retient seulement le « rapace nocturne » dans sa dernière synthèse (1994 : 46), . J. Pichon a publié ses observations en 1985 mais elle les avait transmises bien plus tôt à J. Cauvin, ce qui explique que l’on trouve son identification chez J. Cauvin avant de les voir sous sa signature. 620

figurines, pierres à rainures,

N° inventaire

« petits objets divers » et manches de mureybet

Détermination

Carré

Locus

Contexte

Niveau/Phase

x, z/1

Maison 8

6/IIA

Mb72 1271

Figurine anthropomorphe en calcaire

Q 33

Mb71 sans n°

Figurine anthropomorphe en terre

Q 32

Mb73 586

Figurine schématique en pierre

R 33

Mb72 248

Figurine mi-homme mi-rapace en calcaire

Mb73 587

Figurine anthropomorphe en terre

R 33

Mb73 2077

Figurine féminine en terre

Mb73 1661

II ? w, x/3-4

Maison 47

14a ?/IIIA ?

Maison 22

14a/IIIA

x4

Foyer 30

14a/IIIA

R 33

y 2-3

Foyer 30

14a/IIIA

Figurine féminine en calcite

R 34

x2

Maison 42

14b/IIIA

Mb73 2079

Figurine anthropomorphe en terre

R 33

w, x/1

Foyer 30

14a/IIIA

Mb73 808

Figurine féminine en terre

R 33

x, y, z/4

Foyer 30

14a/IIIA

Mb74 883

Figurine schématique en pierre

S 33

W1

Maison 42

14b/IIIA

Mb74 2986

Tête masculine en pierre

AD 28

20/IVB

Tabl. 1 – Figurines.

rapace « qui pourrait marquer la première apparition au Proche‑Orient d’un thème très répandu par la suite, dans la symbolique orientale… ». À présent L. Gourichon (Helmer et al. 2004) conteste cette interprétation. Il ne s’agit pas, pour lui, d’un rapace nocturne. On peut y voir aussi bien un profil humain qu’une représentation de rapace. Il nous a semblé qu’il fallait en fait considérer cette représentation comme ambiguë, évoquant à la fois l’humain et le rapace, ce qui va parfai­tement bien avec la découverte des ob­ses­sions symbo­liques qui commencent à être connues pour cette époque dans la haute vallée de l’Euphrate : rapaces et humains s’y associent pour évoquer des rituels vraisem­ bla­ble­ment liés à la mort (Helmer et al. 2004 ; Stordeur 2003).

pourraient faire allusion aux orbites. Elles sont séparées par un grand nez allongé (ou un bec ?). Le menton est légèrement saillant par rapport au cou qui est assez long. Phase IIIA C’est dans la phase IIIA, et donc au Mureybétien, que se concentrent les huit figurines reconnues à Mureybet. Quatre de ces figurines sont en terre  (fig. 3 et fig. 4 n° 2). Trois d’entre elles sont très schématiques, la quatrième est plus réaliste. Les figurines schématiques s’inscrivent grossièrement dans des volumes coniques. Deux d’entre elles sont complètes (fig. 3 n° 2 et 3) et peu­vent être subdivisées en deux parties : une tête où les orbites sont évoquées par deux cavités puis, après le rétrécissement du cou sous un menton qui avance légèrement, un torse complet ou partiel. Dans le cas de la plus grande (n° 2), ce torse va jusqu’au départ des deux jambes dont la direction suggère une position assise – rien ici n’indique le sexe. Dans le cas de la plus petite (n° 3), le torse montre nettement deux seins et, peut-être même, des fesses à l’arrière ; la tête présente des orbites rondes et elle montre un léger relief occipital. Pour J. Cauvin (1978 : 120) elle « est la figuration miniature, forcément schématisée, d’un personnage féminin assis, à base large, dont le stéréotype se retrouvera au Précéramique de çayönü et d’ailleurs ». La figurine brisée (fig. 3 n° 1) s’est rompue à la base de deux seins rapprochés, en poire ;

Les représentations humaines Phase II Alors que le Khiamien du Levant sud a produit plusieurs exemplaires de figurines féminines schéma­ tiques (J. Cauvin 1994 : fig. 6), la phase II de Mureybet n’a livré qu’une seule figurine anthropomorphe « sans indica­tion de sexe » (fig. 2 n° 1). Cette figurine est en calcaire, brisée à la taille, et montre le départ de deux jambes bien différenciées. Une incision horizon­tale marque la jonc­tion entre cuisses et torse, elle fait le tour de la figurine. Un autre objet est signalé dans cette phase, une probable tête humaine (fig. 2 n° 2). Cassée à la base du cou, elle représente un « visage » composé par deux cavités ovales, allongées et profondes, qui

. J. Cauvin précise « terre cuite », nous préférons laisser planer un doute sur le caractère volontaire de la cuisson de ces objets, les contextes étant, la plupart du temps, des contextes d’incendie. 621

d. stordeur, m. lebreton

1

Fig. 2 – 1 : figurine anthropo­ morphe, phase II. 2 : probable tête humaine, phase II.

2 la tête est finement modelée, le cou et le menton bien marqués, les épaules nettes avec des départs de bras, eux aussi disparus. La figurine réaliste en terre représente une femme nue (fig. 4 n° 2). Elle est appelée « statuette » par J. Cauvin, tout comme une autre représentation (fig. 4 n° 1) qui, elle, est en pierre (calcite). Les deux figurations ont en effet « en commun une représentation totale et réaliste du corps féminin avec le sexe indiqué par incision, les deux bras ramenés sous la poitrine et une certaine insistance dans le façonnage de la région fessière » (J. Cauvin 1978 : 118). « Cette insistance est surtout évidente sur la figurine d’argile où les fesses, modelées à part, ont d’ailleurs été ajoutées au reste en fin d’opération. »

Enfin une figurine en pierre, schématique et conique comme celles qui ont été modelées en terre est très suggestive (fig. 3 n° 4). Elle pourrait n’avoir jamais eu de tête. Les seins sont peut-être indiqués par une ligne brisée gravée. La taille est bien marquée par une cannelure circulaire. Le sexe féminin est nettement indiqué, entre deux moignons de jambes. Plusieurs traits incisés et des lignes brisées ornent l’objet. Phase IVB Une seule représentation humaine (fig. 4 n° 3) a été retrouvée dans le PPNB moyen de Mureybet. Il s’agit d’une pendeloque en pierre polie en forme de tête masculine (car barbue). 622

figurines, pierres à rainures,

« petits objets divers » et manches de mureybet

1

2

3



Fig. 3 – Figurines féminines, phase IIIA.

623

d. stordeur, m. lebreton

1

3 2

Fig. 4 – 1-2 : figurines féminines, phase IIIA. 3 : pendeloque en pierre polie en forme de tête masculine, phase IVB.

624

figurines, pierres à rainures,

« petits objets divers » et manches de mureybet

N° inventaire

Carré

Locus

Couche

Niveau/Phase

Mb73 4908 Mb73 4247 Mb73 1357 Mb74 834

R 34 R 34 R 34 b. S 32-33 R 32-33 S 32 S 32

w-x/3-4 x2 x 1-3

A1d A1 C2 A1a

9/IIB 9/IIB 14a/IIIA 4a/IIIA

w4 z 3-4

B2 A2

16a/IIIB1 16b/IIIB1

Mb72 1675 Mb72 840

Tabl. 2 – Pierres à rainure.

Deux objets de la phase IIIA (niveau 14a) sont très différents l’un de l’autre. Dans le cas d’une pierre allongée et étroite, en forme de trapèze curviligne, le décor se situe sur la face la plus bombée. Cinq lignes ondulées parallèles ornent ainsi la moitié droite de la pièce, elles ont été finement et régulièrement gravées (fig. 7 n° 1). L’autre pierre à rainure, trouvée dans une préparation de sol de la maison 47 présente un emplacement de décor extrême­ ment rare. Il est en effet placé sur une face perpendiculaire à celle de la rainure (fig. 7 n° 2). L’objet, brisé, devait être assez grand si on en juge d’après son épaisseur. Le décor est agencé de façon ordonnée, en registres verticaux de chevrons séparés par deux à trois lignes parallèles. Les deux registres centraux ont des chevrons de direction opposée. Ils sont séparés par une petite bande hachurée transversalement, qui aboutit exactement au milieu de la rainure. Celle-ci marque, comme la plupart du temps, l’axe de symétrie de la pièce. Seules deux des trois pierres à rainure de la phase IIIB ont pu être observées. Le décor de la première (fig. 7 n° 4), réalisée sur un galet, ressemble à celui que nous venons de décrire. L’objet est ovale et peu épais, la rainure se situe exactement sur le plus grand axe de symétrie, du côté le plus bombé, alors que le décor couvre une grande partie de la face la plus plate. Trois registres de chevrons en champlevé sont encadrés par deux bandes subdivisées par trois lignes parallèles, les registres étant eux mêmes séparés par des bandes étroites en relief. Un autre objet très fragmentaire montre une large rainure sur une face et un décor en lignes brisées parallèles assez fines recoupant des lignes droites également parallèles (fig. 7 n° 3).

pierres à rainures

Sept pierres à rainures (tabl. 2) ont été dessinées par J. Cauvin. Nous avons toujours orienté la rainure verticalement (fig. 5, 6 et 7) afin de décrire les pièces en partant du même repère. Phase II Deux pierres à rainures ont été trouvées dans les niveaux de la phase IIB. Elles se distinguent de l’ensemble par leur volume, ce sont en effet de très gros objets. La première  (fig. 5) est grossièrement circulaire, aplatie. Sur la face de la rainure, qui est médiane, une des moitiés est décorée par des traits incisés formant un motif en arête et d’autres traits croisés. Sur l’autre face, le décor occupe la zone la plus centrale et forme comme un large registre bordé par deux groupes de trois lignes verticales parallèles entre lesquelles des lignes brisées dessinent comme un X et des chevrons. Une grosse pierre à rainure au décor très simple a été trouvée dans la démolition de la maison 52 (phase IIB, niveau 9). Très épaisse, elle est en calcaire, en forme de rectangle curviligne. La rainure est large et traverse une des faces sur son axe de symétrie. Trois incisions rectilignes parallèles coupent cette rainure au milieu, presque perpendiculairement (fig. 6 n° 1). Phase III Les autres pierres à rainure que nous avons retrou­ vées appartiennent à la phase III. Deux ont été rattachées à la phase IIIA (fig. 7 n° 1-2) et trois à la phase IIIB (fig. 7 n° 3-4). L’emplacement du décor par rapport à la rainure diffère d’un objet à l’autre. Contrairement à ce qui a été observé pour la phase II, il n’est jamais du côté de la rainure.

Conclusion et comparaisons Ces objets présentent beaucoup de traits communs. Les plus anciens sont les plus gros, les dimensions sont plus réduites ensuite. La rainure est toujours médiane, marquant ainsi l’axe de symétrie de la pièce. Il se pourrait que dans un cas il y ait eu plusieurs rainures (fig. 7 n° 3),

. Cet objet pose un problème au niveau de l’identification du numéro, aussi faut-il relativiser ce qui sera dit à son propos. 625

d. stordeur, m. lebreton

Fig. 5 – Pierre à rainure, phase II.

626

figurines, pierres à rainures,

« petits objets divers » et manches de mureybet

Fig. 6 – Pierre à rainure, phase II.

été préparé par J. Cauvin, qui projetait de réaliser une telle étude . Signalons seulement la très grande homogénéité des décors géométriques, non seulement lorsque l’on considère les objets provenant des sites du Moyen Euphrate, mais également lorsqu’on y ajoute des sites PPNB ancien et moyen d’Anatolie, comme Cafer Höyük. Aucun décor figuratif n’a en revanche été trouvé à Mureybet, contrairement à Jerf el Ahmar, Göbekli ou Qaramel. Mureybet n’a pas livré non plus de plaquettes gravées révélant des associations de signes signifiantes, comme cela a été le cas à Jerf el Ahmar. On trouve des objets décorés selon les mêmes thèmes que les pierres à rainure (et certains récipients). Nous les rencontrerons dans diffé­ rentes rubriques sans qu’ils puissent être considérés comme une catégorie en soi.

comme on le voit parfois à Jerf el Ahmar. Tous les décors trouvés à Mureybet sont géométriques. Ceux de la phase II sont simples ou imprécis. À la phase III leur exécution devient très soignée, l’agencement plus complexe. Cela étant, on relève là aussi une grande unité dans l’échan­tillon. Tous les décors peuvent être assimilés à l’ensemble : ligne brisée-chevrons-ligne ondulée qui, à notre sens, sont des variantes d’un même thème. La pré­ sen­tation en registre est, elle aussi, récurrente et apparaît dès la phase II. Ces pierres à rainure font référence à un vieux fond Natoufien et surtout à des objets contemporains, trouvés à Cheikh Hassan, Jerf el Ahmar et dans d’autres sites mureybétiens. Les pierres à rainure sont encore attestées au PPNB ancien, comme à Dja’de el Mughara par exemple, puis finiront par disparaître, au Levant nord, vers le PPNB moyen, et, semble-t-il, beaucoup plus tard au Levant sud (Yarmoukien). Nous ne développerons pas ici la très intéressante étude comparative qui pourrait être conduite à propos de ces objets. Un dossier avait

. Nous tâcherons d’exploiter et de publier ce dossier ultérieu­ rement, en hommage à ce projet. 627

d. stordeur, m. lebreton

1

2

3

4

Fig. 7 – Pierres à rainure. 1-2 : phase IIIA. 3-4 : phase IIIB.

628

figurines, pierres à rainures,

« petits objets divers » et manches de mureybet

stigmates de percussions porte trois débuts de perfo­ rations sans aucune orientation particulière ; la plus profonde atteint 0,5 cm.

petits objets divers

Nous avons regroupé dans cette rubrique des petits objets (« small finds ») qu’il ne faut pas négliger mais dont l’utilisation reste indéterminée. On les trouve pourtant dans plusieurs sites et cette seule constatation oblige à les décrire, ne serait-ce que pour tenter de les exploiter sur le plan comparatif. Ceux de Mureybet sont majoritairement en calcaire tendre, roche locale très disponible aux abords du site. Quatre familles se distinguent : – les objets sphéroïdaux, simples ou à gorge inci­ sée ; – les objets discoïdes, simples ou perforés ; – les anneaux ; – des objets aplatis de forme diverse.

Objets sphéroïdaux à gorge (fig. 8 n° 3-4) Huit objets sphéroïdaux à gorge ont été inventoriés dans toutes les phases d’occupation. Deux seulement ont pu être observés. Ces objets sont parfois présents dans la littérature archéologique sous les termes de « pesons », « poids de filet » ou « poids de métier à tisser » par analogie avec des exemples postérieurs ou ethno­graphiques. Leur diamètre varie entre 3,6 cm et 4,4 cm et leur poids entre 40 g et 60 g. Ils ont été débités dans un bloc de calcaire tendre et l’ébauchage a été réalisé par entail­lage parfois associé à du martelage. Un façonnage par raclage complète parfois cette première mise en forme. La gorge est systématiquement réalisée en phase de façonnage, à l’aide d’incisions linéaires répétées. L’outil utilisé est pointu. Si cette gorge est ponctuel­lement accentuée, elle ne fait jamais le tour complet de la « sphère ». Enfin, elle ne divise pas l’objet en deux parties égales mais se place au tiers de la hau­teur. Aucune trace d’utilisation pertinente n’a été observée. Aucun de ces objets n’est une sphère régulière, tous gardent la trace de leur ébauchage par facettes. Le façonnage n’a donc pas été assez poussé pour que le volume perde son aspect polyédrique. L’une des facettes est systématiquement plus accentuée, permettant la stabilité de l’objet posé.

Cinquante-deux « petits objets en calcaire » ont été inventoriés durant les fouilles de Mureybet. Seuls 23 ont pu être observés et étudiés, les autres, conservés au musée d’Alep, n’ont pas pu être analysés.

Objets sphéroïdaux (tabl. 3 et fig. 8) Objets sphéroïdaux simples : les « boules » (fig. 8 n° 1‑2) Treize objets sphéroïdaux provenant des phases IIIB et IVB ont été façonnés dans du calcaire tendre, huit ont pu être observés. Ils mesurent entre 1,5 cm et 4,9 cm de diamètre et leur poids varie de moins de 2 g à près de 100 g. Des traces d’ébauchage mon­ trent l’utilisation de l’entaillage , parfois couplé de martelage . Lorsque la phase de façonnage est lisible, elle indique une utilisation équivalente de l’abrasion  et du raclage 10. Les traces d’utilisation observées résultent de per­ cussions plus ou moins fortes et répétées sur toute la surface de la sphère. Le seul cas ne présentant pas de

Objets discoïdes (fig. 9-11, tabl. 4) Objets discoïdes non perforés (fig. 9 n° 1) Quatre disques non perforés apparaissent dans l’inventaire (phases IIA, IIIA, IVB) : deux sont en calcaire tendre, un en calcaire dur et un en terre. Seul celui en calcaire dur a pu être observé. Il mesure 8,1 cm de diamètre et 1,8 cm d’épaisseur, a été ébauché par entaillage et façonné par piquetage 11, et porte de nom­breuses traces dues à son utilisation. On voit tout d’abord un poli central sur les deux faces, proba­ble­ment issu d’un frottement de la pièce. Celui-ci a provoqué le creusement d’une légère cupule. On constate ensuite l’existence de stigmates de percus­sion fines et répétées, comparables aux traces laissées par le piquetage. Elles se distinguent de ces dernières par leur position, superposée au polissage de finition.

. Percussion lancée avec un outil tranchant. . Percussion lancée avec un outil non tranchant, à partie active diffuse. Cette même technique est parfois appelée « bouchardage ». . Percussion posée avec un outil à surface grenue agissant par frottement. L’abrasion passive implique que l’objet à travailler est frotté sur la surface abra­ sive. L’abrasion active se fait avec un outil abrasif mobile. 10. Percussion posée avec un outil tranchant, agissant dans le sens perpendiculaire au tranchant.

11. Percussion lancée avec un outil pointu. 629

d. stordeur, m. lebreton

Façonnage

Utilisation

Niveau/ Phase

Abrasion

Percussions

16a/IIIB1

Percussions

16a/IIIB1

Percussions

20/IVB

Abrasion ?

Percussions ?

20/IVB

Entaillage

Raclage

Percussions

20/IVB

72,01

Entaillage ?

Abrasion ?

Percussions

16a/IIIB1

2,5

10,15

Entaillage

Raclage

2

8,45

Entaillage ?

4,9

92,26

Entaillage ?

Raclage

Mb73 AD28 4202. A5 ? L14 + E70

4,2-4,4

61,1

Entaillage Martelage

Incision

20/IVB

Mb73 AD28 East Part sans n°. L8

3,6

39,56

Entaillage

Incision

20/IVB

Objets sphéroïdaux simples

Diamètre

Poids

2,2

8,54

3,8-4,3

46,39

Mb73 AD28 East Part 6717. A5 ?

2,2

10,54

Mb73 AD28 Nord 3284. A5

1,5

1,89

4

50,86

Mb73 S33 wx2 964

4,3

Mb73 AD28 1560. 4,10-4,30

Mb72 S32 w3 2156 B2d Mb72 S32 3025. B2d

Mb73 AD28 sans n°. L9

Mb73 AD28 1914 Mb73 AD28 sans n°. L9

Débitage

Entaillage ? Martelage ? Entaillage ? Martelage ?

20/IVB Percussions

20/IVB

Percussions

20/IVB

Objets sphéroïdaux à gorge

Mb73 AD28 5169 A5 ?

20/IVB

Mb73 R34 wx1 4407. A1c2

9/IIB

Mb73 R33 973. A1

14a/IIIA

Mb73 AD28 7461. Niv. 8

20/IVB

Mb73 AD28 7463. Niv. 9

20/IVB

Mb74 S33 wx2 964

16a/IIIB1

Tabl. 3 – Objets sphéroïdaux.

précis. Ce même mouvement semble à l’origine du poli engendré par leur utilisation issue d’un frottement avec un objet fabriqué, soit dans la même matière, soit dans une matière aussi tendre (le bois par exemple). Au vu des dessins réalisés par G. Der Aprahamian et J. Cauvin, onze autres disques perforés peuvent être rapidement décrits. Sept d’entre eux (fig. 9 n° 3-5, fig. 10 n° 1 et fig. 11 n° 1-5) ne portent aucun décor. Deux autres (fig. 9 n° 2-4) montrent un décor organisé de façon rayon­ nante à partir de la perforation centrale. Le plus grand (n° 2) présente cette décoration sur les deux faces, l’une d’elle étant postérieurement aménagée avec une rainure assez profonde, qui coupe l’objet en deux. Cette rainure évoque un début de recyclage (sans doute abandonné) de l’objet. On pense également à un recyclage pour un dernier objet (fig. 9 n° 6), cassé au niveau de sa perforation initiale, qui montre à la fois une nouvelle perforation en son centre et un début de façonnage, qui s’est arrêté à l’ébauchage.

Objets discoïdes perforés (fig. 9 n° 2-6, fig. 10 n° 1-3, fig. 11 n° 1-5) Six objets discoïdes perforés ont été inventoriés dans l’ensemble de l’occupation, quatre ont pu être étudiés. Leur morphologie est très homogène. Deux portent un décor de chevrons et/ou de lignes parallèles incisées rayonnant autour de la perforation centrale. Ils mesurent entre 7 et 9 cm de diamètre et leur perforation ne dépasse pas 1 cm de diamètre. Leur épaisseur est proportionnelle, entre 1 et 1,6 cm. Tous sont issus d’un ébauchage par entail­lage, la perforation est manuelle. Leur façonnage procè­de majo­ ri­tairement du raclage, mais a peut-être également été réalisé par abrasion. Tous portent un poli lié à leur utili­ sation, qui apparaît soit sur toute la surface de l’objet, soit à partir d’1 cm de la perforation centrale. Tous ces objets sont des pièces techniquement très abouties dont la fabrication a requis un geste circulaire 630

figurines, pierres à rainures,

« petits objets divers » et manches de mureybet

2 1

3

4

5

Fig. 8 – 1 : objet spéroïdal simple, MB73- sans n° ; AD 28, niv. 20, phase IVB. 2 : objet spéroïdal simple,   Mb72-2156 ; S 32 W3 B2d, niv. 16a, phase IIIB1. 3 : objet spéroïdal à gorge, Mb73-4202 ;   AD 28, niv. 20, phase IVB. 4 : objet spéroïdal à gorge Mb73-sans n° ; AD 28, niv. 20,   phase IVB. 5 : objet spéroïdal à gorge, Mb73-145 ; AD 28, niv. 20, phase IVB.

631

d. stordeur, m. lebreton

1

2

3

4

5

6

Fig. 9 – Objets discoïdes.

632

figurines, pierres à rainures,

« petits objets divers » et manches de mureybet

1

2

Fig. 10 – Objets discoïdes.

3 633

d. stordeur, m. lebreton

2 1

3

4

5

6 Fig. 11 – 1-5 : Objets discoïdes. 6 : Anneau.

634

figurines, pierres à rainures,

« petits objets divers » et manches de mureybet

Anneaux (tabl. 4, fig. 11 n° 6 et fig. 12)

Synthèse par phase et comparaisons

Parmi les cinq anneaux en calcaire inventoriés, il faut d’emblée séparer un petit objet (fig. 11 n° 6) de l’ensemble des anneaux lourds (fig. 12). Le petit anneau est le plus ancien (phase IB, niveau 4). Il est circulaire, de 4,5 cm de diamètre, avec des incisions concentriques très marquées, reste d’un creusement circulaire amorcé dès la périphérie, dont l’aboutissement, au centre, produit la perforation. Parmi les anneaux lourds, qui proviennent majori­ tairement de la phase IIIA, deux sont circulaires (diamètres de 16,8 et 12 cm : fig. 12 n° 1 et 2) et aplatis (hauteurs 6,4 et 4,4 cm), avec une perforation assez petite et régulière (diamètres de 2,4 et 1,6 cm). Le troisième est plus irré­ gulier (fig. 12 n° 3 : diamètre 15/13,2 cm) avec une perfo­ ration régulière (diamètre 3 cm). Enfin un dernier anneau (que nous avons étudié) est quadrangulaire aux angles arrondis. Sa longueur originale devait approcher 16 cm. La perforation mesure 3,8 cm de diamètre et l’épais­seur conservée est de 6,4 cm. Il a été ébauché par entaillage et sa perforation a été exécutée manuellement ; son façon­ nage s’est fait par raclage et par abrasion. Aucune trace d’utilisation pertinente n’a été observée.

Synthèse technique Les mêmes techniques ont servi à fabriquer tous les « petits objets en calcaire » de Mureybet : il s’agit majori­tairement de l’entaillage en phase d’ébauchage, puis du raclage et de l’abrasion en phase de façonnage. On peut se demander si la matière dicte la technique, puisque tous ces objets ou presque sont en calcaire tendre. En effet, cette matière se taille facilement par percussion avec un outil tranchant, alors que si on la frappe avec un outil mousse ou pointu on risque davantage de l’écraser. Toutefois il faut aussi considérer que nous avons là de très petits objets et que ces remarques sont peut-être renforcées par leurs dimensions. En effet, on taille bien de gros modules de pierre tendre avec un percuteur (Brenet et al. 2001). Aucun objet ne présente de finition par abrasion fine (polissage), phase que l’on rencontre sur certains récipients en calcaire par exemple, mais plusieurs portent un décor de chevrons et/ou de lignes parallèles incisés. Tous ces objets ont servi par frottement (percussion posée), qu’ils aient été actifs ou passifs lors de leur utili­ sation.

Objets aplatis (tabl. 5, fig. 13)

Synthèse par phase

Nous avons regroupé dans cette rubrique tous les objets aplatis portant des stigmates techniques ou des traces d’utilisation intéressants. Vingt objets en pierre et un objet en terre ont été inventoriés, sept ont pu être observés. Des trois plaquettes observées, deux portent un décor de lignes parallèles et/ou de chevrons incisés (fig. 13 n° 2). Seule leur épaisseur a pu être mesurée : elle varie de 1,3 à 2,9 cm. L’entaillage a servi pour l’ébauchage. Le façonnage s’est fait par abrasion et par raclage. L’utilisa­ tion a généré à la fois un poli et des stries longitudinales. Trois objets de forme indéterminée (fig. 13 n° 3) me­surent entre 1,2 et 2,7 cm d’épaisseur et ont une lar­geur comprise entre 2,9 et 4,4 cm. Leur longueur n’est pas restituable. L’ébauchage par entaillage domine. Un des fragments (sans doute proximal) semble avoir été aban­ donné à l’état d’ébauche. Il porte des traces de martelage et de sciage très nettes sur l’un des côtés. Tous les autres ont été façonnés par abrasion et/ou par raclage. Leur utilisation a laissé des stries parallèles sur leur plus grand côté, très semblables à celles observées sur les plaquettes régulières. Enfin un palet en terre (« rouge à dégraissant végétal » : fig. 13 n° 1) rond (diamètre 5,6 cm) et aplati (épaisseur 2 cm) peut être mentionné dans cette rubrique.

La rareté de ces objets relativise ce qu’on peut dire de leur répartition stratigraphique. Nous ne donnerons donc ici que des indications sur leur éventuelle apparition ou disparition selon les phases. On peut noter tout d’abord que, mis à part deux disques perforés, les objets les plus anciens proviennent de la phase IB. Les petits objets en calcaire de Mureybet sont Khiamiens, Mureybétiens et PPNB moyen. Les objets sphéroïdaux n’apparaissent qu’à la Phase IIIB et sont plus nombreux lors de la dernière phase d’occupation du site (IVB), c’est-à-dire au PPNB moyen. Les objets sphéroïdaux à gorge incisée apparaissent à la Phase IIB. Ils sont présents dans toutes les phases d’occupation sauf en IIIB et plus nombreux à la fin de l’occupation du site. Les objets discoïdes simples apparaissent à la Phase IIA. L’exemple en terre appartient à la Phase IIIA et deux sont contemporains de la dernière occupation du site. Les objets discoïdes perforés sont présents durant toute l’occupation du site en quantité équivalente. Le petit anneau circulaire appartient au Natoufien final (IA) alors que les anneaux lourds proviennent de la phase IIIA. 635

d. stordeur, m. lebreton

Disques perforés

Épaisseur

Diamètre

Débitage

Façonnage

Quart de disque Mb73 R34 z1-3 1374. A1base Demi-disque Mb73 P29 1519 Demi-disque Mb73 AD28 Sud 3026. L12-A5 + E74 Fragment Mb72 S32 w3 2157. B2d Fragment Mb73 R33 x, y, z/1-2 148 A1 Fragment Mb73 R32 x, y, z/3 498 A2 Demi-disque Mb72 Q33 x 3-4 3885 B4 Disque Mb73 R33 x, y, z/1-2 146 A1 Disque Mb73 R34 w, x/1-2 6458 B2 Fragment Mb73 R34 z1-2-3 1374 A1base Fragment Mb73 R32 y2/w, x/2-3 2471 B4 Fragment Mb71 P32 1694 B5 Fragment Mb73 R34 z4 2809 A1c Disque Mb73 R34 y4/z3-4 4933 B1 Demi-disque Mb73 R34 751 A1a

1,2

7 Perf. : 0,7 7,2 Perf. : 0,7 8 Perf. : 1

Entaillage Forage Entaillage Forage Entaillage Forage

Abrasion ?

9 ?

Entaillage ?

1,2 1,6 1

Raclage Raclage

Décor

Chevrons incisés Chevrons incisés

Utilisation

Niveau/Phase

Poli

10/IIB

Poli périphérique Poli

II ? 20/IVB

Poli

16a/IIIB1 14a/IIIA 14a/IIIA 1/IA 14a/IIIA ? 10/IIB 9/IIB 4/IB 9/IIB ?/IA 12/IIIA

Disque simple Disque Mb71 Q32 4680 C1

1,8

8,1

Entaillage

Piquetage

Poli Percussions

6/IIA

Anneaux Anneau circulaire Mb73 Q32 7513 E1a Anneau circulaire Mb74 b. RS33 sans n° Anneau circulaire Mb74 6 Démol. muret 1 Anneau circulaire Mb74 b. 33 sans n° D2 Anneau quadrangulaire Mb74 b. R33-34 w5 348. A1a en w1 R34

4/IB ? 14a/IIIA ? Conservée : Longueur originale : 16 6,4 Perf. : 3,8

Entaillage Forage

Abrasion Raclage

Tabl. 4 – Disques et anneaux.

636

14a/IIIA

figurines, pierres à rainures,

« petits objets divers » et manches de mureybet

2

1

3

Fig. 12 – Anneaux.

637

d. stordeur, m. lebreton

Plaquettes

Dimensions

Débitage

Façonnage

Décor

Utilisation

Niveau/Phase

Poli

1/IA

Poli

14a/IIIA

Incisions

7/IIA

Abrasion Raclage Abrasion

Incisions

4/IB

Fragment plaquette Mb71 Q33 4032. B4 Fragment plaquette décorée Mb73 R33 yz1-2 2384. A2

É : 1,5

Abrasion ?

É : 1,3

Raclage ?

Fragment plaquette décorée Mb73 Q32 y3-4 5511. B1

É : 2,9

Entaillage

Fragment objet oblong Mb73 Q34 sans n°. C1c Fragment objet oblong. Ébauche ? Mb74 b. RS32 1475 Fragment objet oblong Mb74 AD28 sans n°. 4,10-4,30

É : 1,2 L : 2,9 É : 2,2 L : 3-4,2 É : 2,7 L : 4,4

Entaillage ?

Entaillage ?

Abrasion Raclage

Incisions

20/IVB

Fragment distal objet corniforme Mb72 1271. A2 Palet en terre Mb74 R32-33 st. 42

É : 1,7 L : 1,7-3,5

Entaillage

Raclage

Percussions ?

6/IIA

Chevrons et lignes incisés Lignes incisées

Objets aplatis

Martelage

14a/IIIA

IIIA Tabl. 5 – Plaquettes et objets oblongs.

Les plaquettes apparaissent dans chaque phase avec une plus grande présence au début de l’occupation du site (Phases IA à IIIA). Les objets oblongs n’apparaissent qu’à la Phase IIA mais sont présents jusqu’à l’abandon du site.

le danger de convergence s’aggrave encore. Nous avons donc pris le parti de limiter l’extension géographique et chrono­lo­gique des comparaisons. De ce fait, seul le site de Jerf el Ahmar s’impose pour des comparaisons d’une très grande précision. La production de ces petits objets est presque superposable dans les deux sites (Stordeur 2004), au moindre détail près, qu’il s’agisse de choix techniques ou de morphométrie.

Contextes La majorité des objets est en position secondaire. Dans les rares cas où le contexte spatial a pu être resti­ tué, on peut faire les remarques suivantes. Les objets sphéroïdaux simples proviennent essentiellement de sols extérieurs. Les objets sphéroïdaux à gorge incisée ont par contre été trouvés à l’intérieur de maisons et/ou du remplissage de foyers. Les objets discoïdes, simples ou perforés, ont été retrouvés dans des structures d’habitation, à l’exception d’un « disque » perforé retrouvé sur un sol extérieur. Deux anneaux proviennent du remplissage de fosses-foyers. Enfin les plaquettes et objets oblongs sont majoritairement issus de l’intérieur de maisons. Les deux plaquettes les plus anciennes proviennent du remplissage d’un foyer.

de possibles bouchons

Nous avons interprété comme un possible bouchon un objet en terre cylindrique muni d’une sorte de gros pédoncule (fig. 14 n° 2). Cet objet appartient à la phase IIIA (niveau 14a, contexte de la Maison 47). Des objets tout à fait similaires ont été trouvés dans le Mureybétien de Cheikh Hassan (fig. 14 n° 3) et de Jerf el Ahmar (un en terre et quatre en pierre : Stordeur 2004 : fig. 4). Il n’est pas impossible qu’un autre objet en terre ait pu avoir le même usage (fig. 14 n° 1). Il a une forme cylindrique plus allongée et le rétrécissement qui donne naissance au pédoncule est moins accusé. La surface est guillochée comme pour imiter la paroi extérieure d’une corne 12.

Comparaisons Il est difficile de comparer ce type d’objets pour deux raisons. Leur simplicité d’abord, qui multiplie les dangers de convergence, et le peu d’intérêt qu’ils suscitent en général. Ce désintérêt les exclue des publications ou les enferme dans des descriptions tellement succinctes que

12. Comme le note J. Cauvin dans son cahier d’inventaire. 638

figurines, pierres à rainures,

« petits objets divers » et manches de mureybet

1

2

3

Fig. 13 – Objets aplatis.

639

d. stordeur, m. lebreton







Fig. 14 – Possibles bouchons. 1 : phase IIIA de Mureybet. 2 : Mureybétien de Cheikh Hassan. 3 : Mureybétien de Jerf el Ahmar.

640

figurines, pierres à rainures,

« petits objets divers » et manches de mureybet

les manches en pierre

Conclusion et comparaisons Les informations que peuvent livrer ces deux objets n’ont d’intérêt que si on les lie à ce que l’on connaît des manches au cours de la néolithisation, quelle que soit la matière utilisée pour les fabriquer. Nous avons vu que, dans les deux cas, il s’agissait de manches à rainure d’insertion. Cette conception de l’emmanchement date du Natoufien (Stordeur 1987 ; Valla 1987). Elle a été d’abord réalisée avec des supports en os. Elle permet d’insérer des armatures uniques ou multiples, le manche (dit de préférence « corps d’outil ») ayant une influence première sur la forme complète de l’instrument. C’est donc dans la droite ligne de cette tradition natoufienne que se place le petit manche en nacelle de Mureybet, puisqu’il est Khiamien. Il s’agit de la plus ancienne attestation dans la vallée de l’Euphrate. À Jerf el Ahmar, on en trouvera aussitôt après, puisque ces objets y apparaissent dès le niveau IV/Est, c’est à dire au tout début du Mureybétien. Le Khiamien s’illustre donc, une fois encore, par sa capacité d’invention. On rappellera à ce titre que les manchons (ou gaines) en bois de daim qui pouvaient recevoir des hachettes en pierre polie, apparaissent eux aussi au Khiamien (Stordeur et Christidou, ce volume : fig. 25).

Deux manches en pierre 13 (fig. 15) ont été identifiés a posteriori dans les collections de Mureybet, l’un par D. Helmer et M.-C. Cauvin, l’autre par nous, lors de l’analyse préalable à la rédaction de cet article.

Manches en nacelle à rainure d’insertion Il s’agit de petits objets globuleux (grossièrement ellipsoï­daux) en calcaire tendre, qui possèdent au moins une longue et profonde rainure permettant d’insérer un outil simple ou composite en silex. Cet aménagement est en général complété par une ou plusieurs cannelures perpendi­ culaires à cette rainure, destinées à retenir un lien qui maintiendra l’armature fermement en place. Cette catégorie de manche n’a pu être identifiée à Mureybet que grâce aux nombreux objets, beaucoup plus explicites, qui ont été découverts à Jerf el Ahmar (Stordeur 2004 : fig. 5). Deux objets seulement l’illustrent, l’un provient des fouilles de M. van Loon (comm. pers.), l’autre de celles de J. Cauvin. N’ayant pas vu ce dernier objet, nous ne pouvons en donner qu’une description sommaire basée sur un dessin heureusement très précis. Ce manche (fig. 15 n° 1) appar­ tient à la phase IIB (niveau 9). Il est court et muni d’une seule cannelure de fixation qui entoure la pièce, traversant la rainure d’insertion en son milieu.

une impossible synthèse

Il est évidemment impossible de présenter une synthèse de l’ensemble hétérogène d’objets que nous avons présenté ici (tabl. 6). Nous avons effectué des regroupements dans des catégories parfois très claires (figurines par exemple), parfois plus artificielles (objets sphéroïdaux). Ces groupes existent bien, puisqu’ils sont nourris par plusieurs artefacts dont la combinaison des caractères est récurrente, mais nous ignorons presque tout de leur signification. Ce qu’on peut dire, en considérant l’ensemble, est d’or­dre historique. Si l’on pose le Mureybétien au centre de notre réflexion, on constate à la fois que ces objets illus­ trent la nette homogénéité de la culture mureybétienne, son enracinement dans le Khiamien, voire dans le Natoufien, enfin son prolongement dans le PPNB ancien. Seules peut-être les figurines paraissent difficiles à comparer avec les découvertes faites dans d’autres sites. Mais ne sont-elles pas, dans le site même, différentes les unes des autres ? Les pierres à rainure s’intègrent parfaitement dans l’ensemble mureybétien et se placent naturellement dans le long cours d’une tradition, qui commence au Natoufien et se perd vers le PPNB moyen ou plus tard. Pour les petits objets sphéroïdaux, discoïdaux,

Manches plats à rainure d’insertion Ces objets ont la forme de segments de cercle (un côté rectiligne rejoignant un arc de cercle). Contrairement aux manches en nacelle, la section est aplatie. La rainure d’insertion se situe sur la tranche du côté rectiligne. À l’inverse de la catégorie précédente, c’est l’objet sub-entier de Mureybet qui a permis l’identification de plusieurs fragments à Jerf el Ahmar (Stordeur 2004 : fig. 6). L’objet de Mureybet 14 provient de la phase IIIA (niveau 14a), de l’intérieur de la maison 47. L’élévation de température due à l’incendie a craquelé la surface extérieure (fig. 15 n° 2). L’objet est malgré tout presque entier ; la rainure, largement ouverte, ne pouvait retenir une armature en silex qu’à condition d’avoir recours à une substance adhésive. 13. Les manches en os sont étudiés avec le reste de l’industrie de l’os (voir Stordeur et Christidou, ce volume). 14. Décrit pour la première fois par P. Anderson (1992). 641

d. stordeur, m. lebreton





Fig. 15 – Manches en pierre.

642

figurines, pierres à rainures,

« petits objets divers » et manches de mureybet

percés ou rainurés, on se contentera d’être frappé par l’étroite ressemblance qu’ils ont avec ceux de Jerf el Ahmar, leur simplicité interdisant de pousser trop loin la comparaison. En revanche, des objets plus élaborés comme les bouchons et les manches donnent de très solides indications de conti­ nuité et de cohérence culturelle. Nous rejoignons donc là, à travers cet ensemble hétéro­ clite, des réflexions qui résultent de bien d’autres études

IA

de matériel. Il nous a semblé, comme nous le constations à propos de l’industrie osseuse, que le Khiamien jouait un rôle moteur particulier dans le processus des inventions. Mais la continuité culturelle transparaît de façon évidente, ce qui souligne une fois de plus l’apport exceptionnel de Mureybet, seul site à montrer une longue occupation (même si on décèle maintenant des ruptures dans la documentation) du Natoufien final au PPNB moyen.

IB

Figurines

IIA

IIB

X

Pierres à rainure

IIIA

X

X

Objets sphéroïdaux simples Objets sphéroïdaux à gorge Disques simples Disques perforés

IIIB

X

IVA

IVB X

X X

X X

X

X

X X

X

Anneaux petits Anneaux lourds

X

Objets oblongs

X

X

X

X X

X

Bouchons

X

Manches en nacelle Manches plats

X X Tabl. 6 – Répartition par phase.

643

X

CONCLUSION (tabl. 1)

Juan José Ibáñez 1

Les habitants préhistoriques de Tell Mureybet choisissent un environnement d’une grande richesse écologique en s’installant dans la vallée de l’Euphrate jouxtant le plateau steppique. À l’issue de la dernière glaciation, le milieu naturel leur offre plusieurs types de biotopes (Willcox et Roitel 1998). Le climat de la région du Moyen Euphrate a évolué depuis le début du Néolithique selon un axe NO/SE : il est devenu plus sec et continental vers l’est et le sud. La végétation s’est alors modifiée, passant d’une steppe humide à une steppe aride. À l’époque de l’occupation de Mureybet, l’Euphrate est constitué de multiples bras au tracé variable, séparés par des îles et des zones marécageuses basses (fig. 1, p. 676). Au fond de la vallée et aux abords du fleuve, les mares temporaires ou permanentes sont couvertes de roselières. Ces habitats humides abritent des mammifères tels que les rongeurs (le castor par exemple) ainsi que diverses espèces d’oiseaux aquatiques. Les animaux de la steppe, gazelles et équidés sauvages, viennent égale­ ment s’y abreuver. La vallée, creusée par l’Euphrate dans les sédiments crayeux du début du tertiaire, présente une succession de terrasses, dont les plus proches du fleuve sont systématiquement inondées lors des crues printanières. Au-delà de la zone maréca­ geuse et en marge du cours principal, les embouchures des wadis affluents sont couvertes de prairies ou de broussailles clairsemées entrecoupées de petits groupes d’arbustes. Ces zones sont fréquentées par de nom­breuses espèces animales comme l’aurochs, le

sanglier, le daim, l’oie, la grue, le francolin et divers carnivores. Sur une frange étroite du bord du fleuve, une forêt‑galerie, essentiellement composée de peupliers, de frênes, d’aulnes, de saules et de tamaris attire les mam­ mifères et les oiseaux. Le plateau steppique (fig. 2, p. 676) est alors un milieu ouvert à végétation xérophile basse composée de nom­breuses graminées et chénopodiacées ; il porte également une végétation arborée et arbustive. Il s’agit d’une forêt pré-steppique (ou forêt-parc) composée de grands térébinthes (sortes de pistachiers sauvages) et d’amandiers sauvages, mais on compte aussi des chênes à feuilles caduques dans les dépressions et les fonds des vallées (Hillman 1996 ; Helmer et al. 1998 ; Willcox et Roitel 1998). Les grands mammifères comme les équidés et les gazelles parcourent la steppe sous forme de grands troupeaux, au moins de manière saisonnière. Les oiseaux sont nombreux et variés : rapaces diurnes, outardes, gangas, entre autres (Gourichon et Helmer, ce volume). La région est très riche en matières premières minérales. Le silex pour fabriquer les outils est abondant et très accessible ; les rognons et les tablettes, issus de la formation Meskar (Éocène), affleurent à côté du site, et les terrasses de l’Euphrate regorgent de galets transportés par le fleuve. Le calcaire, très abondant autour du site, a servi autant de matériau de construction que de matière première pour fabriquer divers types d’objets.

1. Institución Milá y Fontanals, Consejo Superior de Investigaciones Científicas (CSIC), Egipciacas 15, E-08001 Barcelona –  [email protected].

j.j. ibáñez

Culture

Phase

Dates non cal.

Cal. av. J.-C.

Industrie lithique

Architecture

Économie

Natufien

IA

10 230 ± 170 10 230 ± 170 10 030 ± 150

10 200-9 700 – Nucléus unipolaires – Segments – Herminettes

Foyers

– Ample diversité de res­ sources alimentaires – Cueillette de Polygonum, Scirpus et céréales sauvages – Chasse diversifiée

Khiamien

IB, IIA, IIB

9 945 ± 50 9 905 ± 60

9 700-9 300

– Nucléus unipolaires – Pointes d’El Khiam

– Maisons rondes construites en surface – Bâtiments ronds enter­rés

– Cueillette de Polygonum et céréales sauvages – Chasse plus spécialisée (gazelle)

Mureybétien = IIIA, PPNA IIIB

9 505 ± 50 9 455 ± 45 9 435 ± 90 9 320 ± 50

9 300-8 600

– Nucléus unipolaires – Maisons rondes et – Nucléus bipolaires carrées construites en – Pointes de Mureybet surface – Bâtiments ronds enterrés

– Culture de céréales sau­ vages. – Chasse au grand gibier

PPNB ancien

IV A (AD 34)

9 300 ± 70

8 600-8 200

– Nucléus bipolaires – Pointes de Byblos

Sans architecture

– Chasse au grand gibier – Domestication des bovins ?

Début du PPNB moyen

IV B (AD 28)

9 190 ± 55

8 200-8 000

– Nucléus bipolaires – Pointes de Byblos

– Pièces rectangulaires Domestication des bovins, allongées ; murs de terre chèvres et moutons à bâtir

Tabl. 1. Table schématique de la stratigraphie de Mureybet.

niveaux archéologiques du site voisin de Tell Abu Hureyra (Moore et al. 2000), datés entre 11 100 et 10 200 av. J.‑C. et correspondant au Natoufien récent, montrent que les chasseurs-cueilleurs étaient installés dans la région plus d’un millénaire avant la première occupation de Mureybet. Autour de 11 000 av. J.-C., le début du Dryas III a provoqué un brusque changement du climat, lequel devient plus sec et plus froid sur toute la planète (Berger 1990). À partir de 10 900 av. J.-C., les répercussions de ces changements sont observables à Abu Hureyra avec un déclin de la consommation des fruits tels que Pistacia et des céréales sauvages (Hillman 2000). Plusieurs siècles plus tard, lorsque les groupes natoufiens commencent à occuper Mureybet vers 10 200 av. J.-C., les données climatiques montrent encore des signes d’aridité caracté­ ristiques du Dryas III, notamment par l’abondance des chénopodiacées. Cependant, la présence de seigle et celle d’une forêt-steppe définie par l’assemblage chêne–grand térébinthe–amandier–céréales sauvages suggè­rent un climat

Le Natoufien récent et final Dans la phase qui précède les premiers boulever­ sements culturels qui déclenchent la Néolithisation, des groupes humains s’installent sur la terrasse de la rive droite de l’Euphrate autour de 10 200 av. J.-C.  Un faciès natoufien particulier caractérise alors la vallée de l’Euphrate . Les . Nous utilisons ici les dates calibrées av. J.-C. Quand on parle de datations provenant d’échantillons datés par la méthode de C14, nous présentons aussi la date BP et l’intervalle de la calibration, (par exemple 9445 ± 75, 9119‑8484 av. J.-C.). Par contre, quand nous parlons de périodes nous apportons des intervalles en années de calendrier (ainsi le Mureybétien entre 9300 et 8600 av. J.-C.). Ces intervalles ont été obtenus en intégrant les datations calibrées provenant de chaque période (intervalle de confiance 1 sigma). Pour le début ou la fin des événements précis, nous présentons des dates approximatives av. J.-C. Pour ce calcul, nous avons choisi la date qui permet de discriminer le mieux les groupes de datations C14 appartenant à deux périodes successives (par exemple 9300/9200 av. J.-C. comme la date qui permet de séparer les datations du Khiamien des datations du Mureybétien). Nous avons privilégié la dernière série de datations C14 réalisées au laboratoire de Lyon, par rapport à celles réalisés aux laboratoires de Louvain et de Monaco pendant les années soixante-dix (Évin et Stordeur, ce volume).

du XIIe et du XIe millénaire présentent les caractéristiques fondamentales définissant le Natoufien du Levant sud. Les populations sont en cours de sédentarisation, habitent des villages à maisons rondes et vivent dans une économie à large spectre. La culture matérielle des deux régions est aussi similaire. Le faciès particulier que représente Mureybet est comparable au Natoufien du Negev, lequel se distingue du Natoufien stricto sensu connu en Galilée (M.‑C. Cauvin et Abbès, ce volume). La Néolithisation se déclenche simultanément au Levant sud et sur le Moyen Euphrate dans un contexte culturel natoufien.

. La dénomination de Natoufien pour les niveaux de la phase I de Mureybet a suscité une certaine polémique au moment des premières publications. Nous considérons que les niveaux d’occupation de Abu Hureyra et Mureybet datant de la fin 646

conclusion

plus froid et un peu plus humide que l’actuel. L’aridification du Dryas III se manifeste ainsi en Syrie du Nord mais de manière moins intense par rapport aux autres régions, puisque les données botaniques de Abu Hureyra et de Mureybet montrent que la forêt-steppe est présente tout au long du XIe millénaire (Willcox, ce volume). Le Dryas III est en fait visible dans les spectres polliniques lacustres de la région méditerranéenne mais quasi-absent des spectres continentaux (Bottema 1995). Les données issues de l’étude des micromammifères (Haidar 2004) mon­trent une légère augmentation de la moyenne des pluies passant de 230 mm au Natoufien à 280 mm au Mureybétien (actuellement la pluviosité est de 220 mm).

vable dans l’économie des habitants du site. La domesti­ cation des plantes proprement dite n’arrive sur les sites de l’Euphrate qu’à la fin du IXe millénaire (Willcox, ce volume). La récolte des céréales devait mobiliser toute la force de travail de la communauté de Mureybet en raison de la courte période de maturation de ces plantes . On a recherché dans l’outillage lithique des outils susceptibles de moissonner des céréales sauvages. Les éléments identifiés sont peu nombreux et utilisés peu intensément (Anderson-Gerfaud 1983). L’emploi de faucilles suggère qu’il est nécessaire d’intensifier le travail vu la courte saison de moisson (Kislev 1992 ; Ibáñez et al. 1998). Enfin, l’outillage de mouture et de broyage est présent au Natoufien mais également peu abondant (Nierlé, ce volume).

Nous ne disposons pas de renseignements sur les maisons du village natoufien de Mureybet. Dans les niveaux anciens du Natoufien récent de Abu Hureyra, des fosses peu profondes matérialisent la base de structures partiel­ lement enterrées. À partir de 11 000 av. J.-C., les maisons natoufiennes de Abu Hureyra sont construites en surface avec des murs et un toit en matières végétales et un sol aménagé en terre (Moore et al. 2000). Les niveaux les plus anciens de Mureybet étant postérieurs à celles-ci de quelques siècles, il est risqué de supposer l’existence d’architectures similaires. Si les maisons natoufiennes de Mureybet ne sont pas connues, on possède cependant des aires extérieures dotées de foyers en cuvette et de foyers en fosse. Ces deux types de structures de combustion vont être utilisés au Moyen Euphrate tout au long du Néolithique (Molist, ce volume).

Les gazelles et les équidés (Gourichon et Helmer, ce volume) représentent les ressources animales les plus exploitées, suivis par les lièvres, le renard commun et les oiseaux. Les aurochs, les mouflons, les daims de Mésopotamie et les sangliers constituent une petite part du gibier en nombre de têtes, mais ne sont pas pour autant négligeables, le poids de viande qu’ils fournissent restant considérable. L’avifaune chassée est très variée et dominée par les anatidés comme le canard colvert et les sarcelles. Bien que nous ne disposions pas de données détaillées sur les poissons consommés, il est possible d’affirmer que la pêche est alors une activité importante . Les gazelles sont chassées dans la steppe et le troupeau entier est abattu, la plupart du temps au cours de la saison humide et plus occasionnellement au printemps et au début de l’été. Pour les chasseurs de Mureybet, la concentration des gazelles lors du rut au début de la saison humide permet probablement de les rassembler efficacement. Ce type de pratique sous-entend un rabattage des animaux. Cette chasse massive semble moins liée à la migration des gazelles qu’aux comportements saisonniers de dispersion / rassemblement conditionnés par le cycle de reproduction de ces animaux (Gourichon et Helmer, ce volume).

À Mureybet, plusieurs restes carbonisés d’engrain et de seigle attestent de la cueillette des céréales sauvages, tandis que les plantes comestibles de la plaine inondable (Polygonum corricoides et Scirpus maritimus) et les grands térébinthes sont très exploités. Parmi les céréales sauvages, l’engrain et le seigle exigent des conditions édaphiques et climatiques qui ne correspondent pas aux caractéristiques de la région de Mureybet, notamment au Dryas III. On peut se demander si ces céréales n’étaient pas ramassées dans des régions plus éloignées (au moins 60 km) avant d’être consommées sur le site (Willcox, ce volume). Selon une deuxième hypothèse, la culture de ces céréales pourrait expliquer leur présence dans le Moyen Euphrate au Natoufien. C’est ainsi que l’on a proposé l’existence d’une agriculture précoce dans les niveaux natoufiens d’Abu Hureyra pendant le XIe millénaire (Hillman 2000). Cependant, l’agriculture est un écosystème relativement fragile, qui a besoin de conditions climatiques stables, ce qui n’était pas le cas pendant le Dryas III, où les changements ont été abrupts. Donc, même si on admet que les premières expériences agricoles ont pu avoir lieu au Natoufien, l’agriculture, en tant que système économique stable, n’a pu être adoptée à Mureybet avant la période mureybétienne, quand l’impact de l’agriculture est obser­

. Récemment Kislev et al. (2004) ont démontré la possibilité de collecter certains types de céréales sauvages par ramassage à la main des épillets tombés naturellement, activité qui est réalisable pendant le printemps et l’été. Cependant, la pratique de la moisson de céréales sauvages est attestée par des analyses tracéologiques des lames lustrées depuis le Natoufien (UngerHamilton 1992 ; Anderson 1992). Donc, bien que la technique proposée par Kislev et al. ait pu être utilisée, son utilisation ne limite pas l’importance des activités de moisson et le caractère stratégique de la courte période lors de laquelle les céréales sauvages peuvent être moissonnées à la faucille. . Une « grande » quantité de vertèbres de poissons avait été recueillie pendant la fouille (J. Cauvin 1972a). 647

j.j. ibáñez

La présence du chien domestique, attestée à Abu Hureyra et démontrée au Natoufien final à Mureybet par les traces de digestion partielle observées sur des restes d’autres animaux, a pu jouer un rôle important dans les techniques de chasse.

ajouter que les galets, compte tenu de leur morphologie et de leur volume, se prêtent particulièrement au type de façonnage rapide utilisé pour la confection des herminettes. C’est cet ensemble d’outils, dont les plus caracté­ ristiques sont les herminettes, les microperçoirs, les pointes pédonculées et les microlithes géométriques, qui a permis de définir un faciès particulier du Natoufien, dit « de l’Euphrate » (M.-C. Cauvin 1980). Il compte également des grattoirs, des burins, des denticulés et des troncatures. L’herminette représente l’outil caractéris­tique du Natoufien de l’Euphrate et les premiers exemplaires proviennent de Abu Hureyra (Olszewski 2000, fig. 6.2). Au cours du Natoufien, elles sont essentiellement utilisées à Mureybet pour le travail du bois, le travail de la pierre restant moins important (Sánchez Priego, ce volume).

La grande majorité des outils lithiques est élaborée en silex, l’obsidienne étant exceptionnellement utilisée. Les Natoufiens s’approvisionnent en silex sur deux gîtes principaux : l’Euphrate, qui transporte des galets, et la formation Meskar composée de nombreux rognons (Abbès et Sánchez Priego, ce volume). L’industrie lithique taillée est en grande partie laminaire et microlithique. Les activités de taille ont comme principal objectif la fabrication de petites lames ou de lamelles, extraites de nucléus unipolaires. Les schémas de taille sont variés et s’adaptent pour un même objectif aux différentes morphologies des blocs collectés. Le schéma de taille le plus simple consiste à ouvrir un plan de frappe et à extraire à la percussion directe 4 ou 5 petits produits lamellaires au maximum. Le nucléus peut être abandonné ensuite, ou bien être repris pour une autre exploitation, qui reste néanmoins toujours unipolaire. À l’inverse, certains nucléus montrent, pour des productions du même ordre, des opérations de mise en forme du dos et des flancs. À côté de cette production majoritaire, on trouve un débitage de grandes lames également unipolaires et rarement retouchées. Là aussi, certains blocs révèlent des mises en formes. On observe enfin un débitage d’éclats (Abbès, ce volume). Cette première phase du site est donc caractérisée par des débitages de différents types et exclusivement unipo­ laires. L’adjonction de plusieurs plans de frappe sur les nucléus ne modifie en rien ce caractère. Ils correspondent, soit à l’entretien des nucléus, soit à une ancienne exploita­ tion. Les petites lames unipolaires produites indifférem­ ment à partir de rognons ou de galets servent à élaborer des microlithes, lesquels présentent systématiquement des retouches abruptes, qu’il s’agisse de lamelles retouchées, de microperçoirs ou de géométriques (essentiellement des segments servant de têtes de projectiles ou de barbelures). Les outils de chasse des Natoufiens sont des projectiles légers et des pointes lourdes pouvant servir de poignards ou de piques. La présence de projectiles légers suggère l’utilisation de l’arc (Valla 1987), dont l’efficacité réside plus dans la vitesse de propulsion et le poids de la hampe que dans le poids du projectile. Les poignards ou les piques ont pu servir à achever les animaux. Le silex à grain grossier, choisi parmi les galets de l’Euphrate, sert aussi à fabriquer les herminettes, les pics, les ciseaux et les pointes lourdes pédonculées, c’est‑à‑dire les outils servant en percussion lancée ou posée. Les caracté­ ristiques mécaniques de ce silex peuvent expli­quer en partie ce choix car il permet sans doute de mieux supporter les impacts sans se fracturer ou s’écailler. On peut également

L’industrie osseuse du Natoufien de Mureybet est peu nombreuse et simple ; elle rassemble un seul lissoir et quelques poinçons, dont certains ont subi un traitement thermique (Stordeur et Christidou, ce volume). La parure, faiblement représentée à cette phase, comprend des types d’éléments que l’on retrouvera aux périodes suivantes : rondelles entièrement façonnées en pierre ou en test, petites coquilles d’eau douce percées par abrasion et quelques éléments d’enfilage tubulaires en os. On constate déjà l’importation de matériaux exogènes tels que les phosphates (Maréchal et Alarashi, ce volume). Le Khiamien Le Khiamien est une étape mal connue, mais dont l’importance est capitale dans le processus de la Néolithisation du Levant. Au Levant sud, le Khiamien est considéré comme une première phase du PPNA précédant le Sultanien (Crowfoot-Payne 1983). Il se limite à un nombre réduit de sites et les risques de mélanges stratigraphiques que certains présentent (Bar‑Yosef 1981, 1998) remettent en cause, pour certains chercheurs, son existence (Kuijt 1996, 1997 ; voir pour l’opinion contraire, Gopher and Barkai 1997). Même si le Khiamien du Levant sud est considéré comme faisant partie du PPNA, nous le distinguons pour en faire une étape définie de la Néolithisation (Aurenche et al. 1981), puisqu’il s’agit d’une période de profonds changements d’ordre social et mental. Le PPNA commencerait ainsi avec le Mureybétien, l’apparition de l’agriculture prédomestique représentant le changement majeur, le terme Néolithique restant ainsi associé à l’économie de production. Mis à part le niveau mal connu de la grotte de Nachcharini (Schroeder 1991) située dans l’Antiliban, les phases IB et II de Mureybet représentent le seul exemple d’occupation 648

conclusion

khiamienne connu au Levant centre et nord . Il s’agit par ailleurs du seul cas au Proche‑Orient où les niveaux khiamiens, bien datés et clairement placés stratigra­phi­que­ment entre le Natoufien et le PPNA, conservent des restes architecturaux et des aires extérieures entre les constructions. Le Khiamien apparaît à Mureybet autour de 9700‑9600 av. J.-C  (Évin et Stordeur, ce volume). Cette courte phase culturelle de trois à quatre siècles est cependant très riche en innovations d’ordre social et symbolique. Le début du Khiamien est marqué par des changements dans l’industrie lithique avec l’apparition des pointes d’El Khiam et la diminu­ tion progressive des segments, qui caractérise la phase IB. La phase IIA est marquée par la quasi-disparition des segments et la forte augmentation des pointes d’El Khiam, alors que la phase IIB, marquant la fin du Khiamien, voit la dispari­tion des microlithes géométriques, l’augmentation du nombre de pointes d’Hélouan et de pointes à pédoncule ainsi que la dimi­nu­tion des pointes d’El Khiam (M.‑C. Cauvin et Abbès, ce volume). Le Khiamien du Levant sud semble partager beau­coup des caractéristiques du Moyen Euphrate, puisqu’il se définit aussi comme une étape de courte durée, avec une industrie lithique où les pointes d’El Khiam se substituent progres­sivement aux micro­lithes et où les micro­perçoirs sont très abon­dants. Cepen­dant, selon Gopher (comm. pers.), l’absence d’outil­lage utilisé en percussion lancée au sud mar­ que une certaine différence. Aucun changement climatique majeur n’est obser­vable au début du Khiamien par rapport au Natoufien, les signes d’aridité relative du Dryas III étant encore présents. Les chénopodiacées restent abondantes et le seigle est toujours présent. L’amélioration climatique holocène commencera au cours de cette période.

fosse. Ce bâtiment étant le seul connu au Khiamien ancien, il est difficile d’approfondir l’interprétation de l’architecture pour cette période. À partir de la phase IIA et tout au long de la phase IIB, nous possédons une image plus détaillée des caractéris­tiques des maisons (Stordeur et Ibáñez, ce volume). Les premières maisons construites en élévation apparaissent ; elles sont circu­laires, sans division intérieure et mesurent entre 3 et 4 m de diamètre. Trois techniques de construction sont utilisées : mur simple en terre ; mur de terre renforcé par une arête centrale en pierres plates; enfin, mur de terre posé sur un soubassement de moellons ou de meules recyclées (J. Cauvin 1977). Les sols en terre reposent sur des radiers minutieusement aménagés, qui utilisent soit des pierres en calcaire plates, soit des galets, soit les deux. Cette technique de construction des radiers est la même que celle observée dans les niveaux les plus anciens du site de Jerf el Ahmar, sur la rive gauche de l’Euphrate, où elle sera par ailleurs rapi­de­ment abandonnée au profit des radiers en pierres de murs recyclées (Stordeur et al. 2000). Ces maisons présentent souvent plusieurs phases de réfec­tion. Enfin, on utilise déjà à cette période de la balle de céréale pour dégraisser la terre argileuse des murs. À côté de ces maisons construites en surface, des bâti­ments ronds d’environ 6 m de diamètre sont enterrés. Les parois de la fosse sont renforcées avec une succession de poteaux jointifs couverts d’un enduit en terre argileuse. L’intérieur du bâtiment est compartimenté par des murets droits qui délimitent des cellules. Dans les aires extérieures on trouve des foyers en cuvette et des fosses-foyers, mais aussi un nouveau type de structure de combustion. Il s’agit du foyer entouré d’un petit muret en terre autour de la zone de combustion, « en fer à cheval », laissant une ouverture d’un côté. Cette ouverture, facilite l’accès au cœur de la zone de combustion. La plupart des foyers documentés se localisent dans les aires extérieures, bien qu’à l’intérieur d’une des maisons construites en surface on trouve un foyer en cuvette. (Molist, ce volume ; Stordeur et Ibáñez, ce volume).

Architecture Le premier bâtiment de Mureybet (Stordeur et Ibáñez, ce volume) s’inscrit dans l’étape la plus ancienne du Khiamien, la phase IB. La maison est ronde et semi‑enterrée, non subdivisée, et son diamètre intérieur est de 6 m. Enterrée sur une profondeur de 50 cm, la paroi de la fosse était maintenue par des poteaux recouverts d’un enduit de terre. Le sol est en terre tassée sur un radier de galets et de graviers. Un bucrane était enfoui près du sommet de la paroi consolidée de la

Plusieurs conclusions peuvent être émises (Stordeur et Ibáñez, ce volume). La stratigraphie du site permet de consta­ter la contemporanéité stricte de plusieurs maisons rondes construites en élévation. Il est cependant plus difficile d’établir la corrélation stratigraphique précise entre ces habitations et les bâtiments enterrés. Il est néan­moins possible d’affirmer que toutes les maisons enterrées retrouvées se succè­dent, ce qui permet d’écarter la possibilité d’une utilisa­ tion contemporaine de plusieurs d’entre elles dans la zone fouillée. Le village pourrait se présenter comme constitué de plusieurs maisons rondes construites et d’un bâtiment enter­ré. Cette opposition est renforcée par la comparaison de Mureybet avec Jerf el Ahmar (cf. infra).

. Les résultats de la fouille de Tell Qaramel, qui a livré des niveaux khiamiens, compléteront notre image de cette période au Levant nord (Mazurowski 2000 ; Mazurowski and Jammous 2001 ; Mazurowski and Yartah 2002). . La séquence de Mureybet étant la base pour établir la chronologie du Khiamien au Moyen Euphrate, il semble que l’on doit rajeunir d’environ trois siècles le début et de deux siècles la fin de la chronologie proposée pour cette période (Aurenche et al. 1981 ; Hours et al. 1994). 649

j.j. ibáñez

Les maisons et le bâtiment sont séparés les uns des autres pour permettre la circulation. Les aires extérieures sont équipées de fosses-foyers, dont le caractère commu­ nau­taire ou individuel reste difficile à établir.

Technologie lithique L’apparition des pointes de flèche ne modifie pas non plus les techniques de taille et les intentions des débitages, qui ne varient pas jusqu’à la fin du Khiamien, la taille unipolaire de petites lames continuant de dominer avec sensiblement les mêmes méthodes. Une évolution notable est cependant perceptible sur un certain nombre de nucléus et sur des lames retrouvées brutes. C’est l’adoption d’un second plan de frappe opposé au plan de frappe principal sur les nucléus, le second plan de frappe n’étant alors dévolu qu’à l’entretien des nucléus. Il ne s’agit pas encore de nucléus bipolaire, mais d’une option d’entretien qui semble se généraliser, ce que semblent démontrer les rares lames bipolaires retrouvées (Abbès, ce volume). Il faut aussi signaler que toutes les lames rectilignes et de petites dimensions sont préférentiellement dévolues à la fabrication de pointes de flèches. Dans la mesure où ces lames sont l’objectif principal des débitages, on peut en déduire que ce sont des impératifs liés à l’archerie qui guident en premier lieu les débitages. L’évolution est double puisqu’on observe à la fois la disparition progressive des microlithes géométriques et la diversification des procédés d’emmanchement des pointes. Les pointes d’El Khiam prédominent toujours, alors que la fréquence des pointes pédonculées augmente au cours de la phase II (M.-C. Cauvin et al., ce volume) L’augmentation progressive des flèches et la disparition des microlithes géométriques marquent à la fois la continuité culturelle entre le Natoufien final et le Khiamien et le caractère local des transformations culturelles au cours de ce dernier horizon. Les divers types d’armatures identifiés à Mureybet sont présents au Levant nord comme au Levant sud et montrent encore une fois le développement parallèle des cultures dans les deux régions (M.-C. Cauvin et Abbès, ce volume). L’industrie lithique se complète de quelques grattoirs et burins. Les herminettes ne changent pas durant tout le Khiamien et restent utilisées en percussion directe sur le bois puis sur la craie, notamment pour fabriquer des récipients (Sánchez Priego, ce volume ; Lebreton, ce volume). Les lames brutes sont systématiquement utilisées pour racler la pierre, l’os et le bois végétal ou pour la boucherie. La proportion de réutilisation ou de recyclage des lames brutes reste faible. Les petites lames et les lamelles unipolaires servent de supports aux perçoirs et aux nombreux microperçoirs, puisque ces derniers représentent 15 à 30 % du mobilier retouché. Ils servent à perforer des matières dures, majoritairement la pierre. Les outils destinés à percer ont participé à l’élaboration des perles et d’autres objets comme les peignes en os par exemple. De nombreux microperçoirs ont été utilisés dans un mouvement rotatif à

Ressources alimentaires L’utilisation des plantes (Willcox, ce volume) reste la même qu’au Natoufien, avec une forte présence de Polygonum et des céréales en quantité réduite. Les lames présentant des traces de moisson montrent une utilisation légèrement plus intense qu’au Natoufien, mais le nombre d’outils lustrés reste encore très faible dans l’ensemble de l’industrie lithique (M.-C. Cauvin et Abbès, ce volume). Les outils de mouture, meules et molettes, dont une bonne partie ont dû être utilisés pour préparer les céréales pour la consommation, sont plus nombreux et de taille plus grande (Nierlé, ce volume). On peut donc parler d’une légère augmentation de la cueillette des céréales sauvages par rapport au Natoufien, mais on reste loin de l’augmentation des activités de moisson observables au Mureybétien. Au cours de la phase la plus ancienne du Khiamien (phase IB), la proportion d’espèces chassées reste très sembla­ble à celle du Natoufien. C’est à partir de la phase IIA que l’on constate des changements importants avec une augmentation de la chasse à la gazelle, dont les restes représentent alors plus de 70 % des os retrouvés, et la diminution de la chasse au petit gibier comme le renard, le lièvre et les oiseaux. Comme au Natoufien, la chasse à la gazelle est particulièrement intense pendant la saison humide. À la fin de la période khiamienne, on observe les premières tendances qui vont se développer tout au long du PPNA, à savoir l’augmentation de la chasse aux équidés au détriment des gazelles. Les aurochs, alors faible­ment représentés, occupent une place de plus en plus importante. Au cours de cette période, la quasi-totalité des anatidés séjournant ou passant aujourd’hui dans le nord du Croissant fertile sont présents à Mureybet, alors que la chasse au canard chute considérablement à partir de la fin du Khiamien. Comme au Natoufien, les restes de poissons sont nombreux (Gourichon et Helmer, ce volume). Les techniques de chasse n’ont pas beaucoup varié par rapport au Natoufien. Les chasseurs khiamiens ont privilégié l’abattage des femelles suitées en évitant les groupes de mâles, toujours plus difficiles à tuer. La saison humide reste la période de chasse massive, au moins pour les gazelles. Tout au long du Khiamien, les pointes remplacent progressivement les segments comme armatures de projectiles, mais leur légèreté n’a pas dû modifier fondamentalement la structure de l’arc par rapport à celui des Natoufiens. On constate donc une simple transformation du système d’insertion de l’armature pour des techniques de chasse similaires. 650

conclusion

main nue, tandis que d’autres, plus réguliers et plus fins, ont perforé grâce à des systèmes mécaniques du type foret à arc ou similaire. La perforation mécanique a aussi été identifiée dans l’industrie osseuse (Stordeur et Christidou, ce volume). Cette dualité dans le système de perforation suggère la présence de deux chaînes opératoires, mais celles utilisant la rotation mécanique paraissent minoritaires. Comme à Mureybet, les fouilles récentes de niveaux khiamiens au Levant sud ont livré de nombreux microperçoirs, qui confirment l’importance de la fabrication des éléments de parure durant cette période.

fragments d’ophiolithes arrachés aux formations turques ou des roches métamorphiques, la fragilité des chlorites ou des talcs incite à pencher pour un transport anthropique; il en est de même des phosphates, qui proviennent de gisements alumineux, syriens ou turcs, éloignés du site d’au moins 200 km (Santalier et al. 1997). Les éléments d’enfilage les plus nombreux sont les petites nérites percées, les rondelles en pierre et les perles tubulaires en os ; on voit apparaître notamment des pendeloques à rainure. Il y a aussi quelques perles en phosphate, des pendeloques en calcaire ou dans des roches de grande résistance (amphiboles, sillimanite) témoignant alors d’une grande maîtrise de l’abrasion et du polissage. Si le façonnage des pièces d’origine locale ne semble faire aucun doute, on constate que des éléments d’enfilage en phosphate ont aussi été réalisés sur le site : une perle en cours de perforation y a été trouvée et des résidus de phosphate ont été identifiés sur des microperçoirs (Ibáñez et al., ce volume). Le forage à arc semble avoir été utilisé pour le percement de la majorité des éléments en pierre. Les nérites sont toujours percées par abrasion, mais ce n’est pas le cas pour les gastéropodes d’origine marine (Maréchal et Alarashi, ce volume).

Autres outils et objets Le Khiamien est également une période d’intense créativité pour l’industrie osseuse. De nouveaux objets apparaissent : les aiguilles de Mureybet, les objets dentés, les gaines ou manchons de haches. Caractéristiques du Néolithique précéramique du Moyen Euphrate, ils se retrouvent également sur certains sites anatoliens. Dans une des maisons dégagées au cours de la fouille van Loon, un ensemble d’aiguilles associées à des poinçons fut découvert. De manière globale, deux options techniques se distinguent sur les outils en os : un comportement opportuniste d’une part, consistant à choisir parmi les déchets culinaires une grande partie de l’outillage déjà prêt à l’emploi, et, d’autre part, une option minutieuse et exigeante consistant à façonner avec soin des objets aux formes régulières (Stordeur et Christidou, ce volume).

Les niveaux khiamiens ont enfin livré trois figurines en calcaire tendre (Stordeur et Lebreton, ce volume). L’une d’elles est une représentation anthropomorphe sans indication de sexe, les deux autres sont plus ambiguës. L’une pourrait représenter un être à la fois rapace nocturne et homme et l’autre une tête humaine potentielle.

Des récipients en calcaire, à vocation probablement alimentaire, servaient également aux hommes du Khiamien final (Lebreton, ce volume). Des fragments de bâtons polis élaborés en chlorite ont été aussi trouvés dans les niveaux khiamiens. Comme à Jerf el Ahmer, où ils sont aussi présents, les fragments de bâtons sont utilisés comme pilons (Stordeur, comm. pers.). Mais il doit s’agir d’un comportement de recyclage, parce que, quand ils sont entiers, ils ne portent pas des traces d’utilisation. Leur morphologie, la matière première exogène sur laquelle ils sont élaborés, l’investissement technique nécessaire pour fabriquer ces objets et l’absence de traces d’utilisation suggèrent un rôle symbolique (J. Cauvin 1977).

Le Mureybétien À l’heure actuelle, la culture mureybétienne repérée pour la première fois dans la phase III de Mureybet apparaît comme un ensemble culturel cohérent, identifié sur sept sites s’étalant géographiquement sur 250 km le long du Moyen Euphrate et chronologiquement de la fin du Xe millénaire av. J.-C. aux deux premiers tiers du IXe . Les analyses des sédiments marins et les carottes polliniques continentales montrent une humidification rapide du climat au début de l’Holocène, vers 9500 av. J.‑C. Ces changements s’observent depuis la fin du Khiamien et dans la phase III de Mureybet. L’étude des graines

Cette période a livré plus de 230 éléments de parure d’une grande variété de matériaux, de formes, de volumes et de couleurs. Nombreux sont ceux réalisés dans des matériaux de proximité : roches et miné­raux issus de séries sédimentaires carbonatées ou évaporitiques, coquilles d’eau douce, os d’oiseaux ou de petits mammifères exploités par ailleurs sur le site (Helmer et Gourichon, ce volume). Mais on trouve aussi des matériaux d’origines exogènes : quelques coquilles marines, des phosphates et surtout des roches ophiolithiques ou métamorphiques. Si l’Euphrate charrie des

. Les dates de Mureybet suggèrent que le développement de cette phase a eu lieu, à peu près, entre 9300 et 8600 av. J.‑C (Évin et Stordeur, ce volume), étant donné qu’il est difficile de séparer, à partir de la chronologie, la subphase IIIA de la IIIB. Le début et la fin du Mureybétien de Mureybet sont entre 100 et 200 ans plus jeunes que les dates proposées pour cette période dans la séquence chronologique de la Maison de l’Orient (Aurenche et al. 1981 ; Hours et al. 1994). 651

j.j. ibáñez

carbonisées atteste une forte présence de l’engrain et un début d’augmentation de l’orge (van Zeist and Bakker‑Heeres 1984) ; la présence de seigle est identifiée grâce aux empreintes d’épillets découvertes dans la terre à bâtir brulée (Willcox and Fornite 1999). Cette augmentation de l’utilisation des céréales, dont la morphologie reste sauvage, pourrait avoir une explication climatique vu l’humidifi­ cation du climat, mais peut également et plus probablement constituer les premiers signes d’une agriculture.

et postérieur au 47, présente plusieurs innovations techniques : sa paroi périphérique est notamment main­ tenue par un mur composé de plusieurs assises de pierres plates. Ce type de bâtiment rond, enterré, subdivisé à l’intérieur, qui suit un schéma remontant au Khiamien, persiste tout au long de la phase III (Stordeur et Ibáñez, ce volume) L’état de conservation exceptionnel du bâtiment 47 et d’une partie du 42 permet d’évoquer la fonction de ces constructions. Plusieurs cellules sont trop petites pour abriter des activités et constituent probablement des structures de stockage de produits alimentaires. Dans la cellule a du bâtiment 47, des outils en os neufs et des pièces en silex rassemblés dans une niche évoquent une fonction de stockage des outils. Les foyers à galets de la cellule h de la maison 47 et des cellules B et D du bâtiment 42 suggèrent des activités culinaires. La meule de la cellule C du bâtiment 42 en position fonctionnelle indique des activités de mouture. Les bassins, les récipients mobiles en calcaire et les récipients en argile du bâtiment 42 renvoient à des activités culinaires ou au stockage. Cependant, à côté de ces preuves d’activités quotidiennes laissant penser à une simple maison, d’autres aspects soulignent le caractère exceptionnel de ces bâtiments. On a vu qu’ils sont entourés par des maisons en élévation. On note en plus que leur construction implique un effort considérable, qui a dû mobiliser une part importante du groupe humain. La cellule ouverte dotée d’une banquette évoque un espace ayant pu servir à des réunions d’ordre rituel ou social. De plus, huit figurines, dont 7 féminines en terre cuite ou en calcaire, ont été découvertes dans les restes de la maison 47. La comparaison de ces structures avec les bâtiments enterrés du site mureybétien de Jerf el Ahmar renforce cette image de bâtiment unique et exceptionnel (Stordeur 2000a).

Architecture Le Mureybétien représente une nouvelle étape culturelle à l’intérieur de laquelle on observe à la fois des inerties par rapport au Khiamien et des innovations techniques importantes, notamment dans le domaine des architectures et des technologies lithiques (Stordeur et Ibáñez, ce volume ; M.-C. Cauvin et Abbès, ce volume). Les murs sont désormais construits sur des assises de pierres en cigare, volumes elliptiques, en calcaire tendre, taillés en percussion lancée avec des herminettes (Brenet et al. 2001 ; Sánchez Priego, ce volume). Ces assises de pierres en cigare sont scellées avec de la terre à bâtir, qui sert également à enduire l’intérieur et l’extérieur des murs. Cette technique s’applique aux maisons rondes à une seule pièce, type de maison déjà connu au Khiamien. À côté de ces constructions simples, les premières maisons rectangulaires pluricellulaires apparaissent. Le niveau XII de la fouille van Loon a livré une maison rectangulaire à deux pièces quadrangulaires avec radier de galets ou de petites plaquettes calcaires. À un stade avancé du Murey­bétien, à partir de la phase IIIB, on observe un nouveau type de plan, la maison rectangulaire à deux ou quatre pièces et auvent, également connu à Cheikh Hassan (J. Cauvin 1980b), à Jerf el Ahmar (Stordeur 2000a) et utilisé jusqu’au PPNB ancien, comme l’atteste le site de Dja’de (Coqueugniot 2000). Les maisons rondes et rectangulaires construites en élévation coexistent avec des bâtiments ronds ou elliptiques enterrés. Le bâtiment 47 en représente une illustration exceptionnelle grâce à l’incendie qui a précé­ dé son abandon . Il s’agit d’une fosse elliptique de 2 m de profondeur mesurant 6,25 m dans son plus grand diamètre et 5,60 m pour le plus petit. Les parois sont maintenues par des poteaux jointifs enduits d’argile comme au Khiamien. Des murets radiaux délimitent plusieurs cellules organisées autour d’un espace central presque hexagonal. Le bâtiment 42, également enterré

Les foyers en cuvette et les fosses-foyers, localisés dans les aires extérieures, continuent à servir comme struc­tures de combustion. Des foyers en cuvette sont aussi présents à l’intérieur des bâtiments enterrés 42 et 47. Une des structures de combustion localisée dans une des aires extérieures peut être définie, probablement, comme un four à chambre de combustion fermée (Molist, ce volume). Ce nouveau type de structure pourrait être en relation avec la préparation de la nourriture réalisé avec des céréales, dont quelques restes ont été retrouvés sur le site de Jerf el Ahmar (Willcox 2002b). Le village de Mureybet à la phase III apparaît comme un hameau de maisons construites en élévation aux plans variés. Ces maisons paraissent organisées autour d’un bâtiment elliptique entièrement enterré et subdivisé ; elles sont séparées entre elles pour permettre aux habitants de circuler. Ces aires extérieures sont équipées de fosses-foyers. Les villages successifs de Mureybet sont bâtis les uns sur les autres et respectent la structure générale

. Ce feu pourrait être le résultat de l’incendie volontaire du bâtiment avant son abandon, destruction volontaire qui a été suggérée pour d’autres bâtiments symboliques du PPN (Özdoğan and Özdoğan 1998). 652

conclusion

du hameau. Les bâtiments enterrés sont toujours construits dans la même zone, alors que les maisons construites en élévation sont situées à l’est et à l’ouest des bâtiments enterrés. La fouille récente du site mureybétien de Jerf el Ahmar permet d’approfondir la compréhension des niveaux contemporains de Mureybet. Le site a été fouillé sur une surface totale de 1200 m2, ce qui permet aujourd’hui d’avoir une image détaillée de l’organisation architecturale du village et de son évolution sur 11 niveaux (Stordeur 1999a). Les niveaux les plus anciens (7/E, 6/E et 5/E) ont livré des maisons rondes sans subdivision intérieure. Le niveau 5/E est daté de 9965 ± 55 (9689-9278 av. J.-C.). À partir du niveau 4/E, les murs courbes de certaines maisons ont des contours polygonaux. Dans le niveau 3/E (9855 ± 70, 9595-9219 av. J.-C.), les maisons commencent à être subdivisées par des murs rectilignes. Un nouveau type de maison connu depuis la phase IIIB de Mureybet jusqu’au PPNB ancien (Dja’de, voir Coqueugniot, 1998a ; 1998b) se trouve au niveau 2/E : la maison à deux pièces, antes et cour avec auvent. À partir du niveau 1/E, les premiers bâtiments enterrés et subdivisés semblables au bâtiment 47 de Mureybet, apparaissent. C’est à partir du niveau 0/E que l’on observe les premières maisons rectangulaires. Également présentes dans le niveau 2/W de l’éminence ouest (9445 ± 75, 9119-8484 av. J.-C.), elles forment un village de maisons aux plans variés organisées autour d’un bâtiment enterré et subdivisé. La présence de restes humains dans les deux bâtiments enterrés de Jerf el Ahmar souligne le caractère symbo­lique de ces structures. La double fonction utilitaire et symbolique a amené D. Stordeur à qualifier ces structu­res de bâtiments communautaires polyvalents et à les comparer aux Kiva des Pueblo (Stordeur 2000a). Les données de Jerf el Ahmar ont fourni une aide précieuse pour interpréter le site de Mureybet, notamment en ce qui concerne la structure du village, avec ses maisons construites en élévation autour d’un bâtiment enterré

d’abord observé une forte augmentation de l’exploitation de cette ressource grâce à l’étude des restes carbonisés, notamment de l’orge, absent à Abu Hureyra et très rare dans les phases I et II de Mureybet. L’augmentation de la taille des grains de céréales est un autre indice de mise en culture (Willcox 2004). La quantité d’outils en silex utilisés pour la moisson augmente (M.-C. Cauvin et Abbès, ce volume ; Ibáñez et al., ce volume) et l’intensité des traces ainsi que le réaffûtage par retouches montrent que ces outils ont servi durant des périodes plus longues, au moins plusieurs dizaines d’heures (Ibáñez et al., ce volume). L’outillage de mouture est plus varié et abondant qu’au Khiamien (Nierlé, ce volume). L’importance du stockage est suggérée par les petites cellules fermées des bâtiments 47 et 42. Les bassins en calcaire et les récipients en fibres végétales, indirectement connus par les outils qui ont servi à leur fabrication, ont également dû servir au stockage. Enfin, la forte augmentation dans la microfaune d’os de rongeurs commensaux (Haidar 2004 ; Cucchi 2005), confirme l’hypothèse du stockage au Mureybétien. Un autre argument plaidant en faveur d’une agriculture prédomestique au Mureybétien se fonde sur le cortège des plantes adventices. Ces plantes, en principe inutiles, constituent les mauvaises herbes des champs de céréales et de légumineuses. Leur présence dans l’enregistrement archéologique indique qu’elles faisaient partie de la récolte des plantes cultivées, et l’on sait par ailleurs que la manipulation de la terre favorise leur prolifération. Cette méthode des adventices a été testée par S. Colledge (1998, 2001) à Mureybet, et par G. Willcox dans les niveaux mureybétiens de Jerf el Ahmar. Les changements dans les proportions de céréales et de légumineuses observés sur les deux sites et l’augmentation des adventices traduisent l’existence de l’agriculture (Willcox, ce volume). De plus, il est difficile de supposer que les légumineuses aient pu pousser naturellement dans la région de Mureybet, alors que leur culture est très probable. Enfin, la diminution de l’exploitation de Polygonum et Scirpus montre l’abandon progressif de la cueillette, qui est lié probablement à l’adoption graduelle de l’agriculture. Les premières expériences agricoles ont donc eu lieu sur l’Euphrate dans la première moitié du IXe millénaire av. J.-C., et ce, même si les premiers cas de morphologie totalement domestique ne datent que du PPNB ancien à Nevalı Çori et du PPNB moyen, à Tell Halula notamment (Willcox 1999). Il a donc fallu attendre presque un millénaire après les premiers essais de culture au Mureybétien pour que les céréales soient pleinement domestiques.

Ressources alimentaires Trois espèces de céréales sont présentes dans la phase III de Mureybet : l’orge, l’engrain et le seigle. Il s’agit de céréales sauvages, puisqu’aucune morphologie domes­ tique n’a été découverte que ce soit à Mureybet ou sur les autres sites mureybétiens de l’Euphrate comme Cheikh Hassan, Jerf el Ahmar, et même Dja’de daté du PPNB ancien (Willcox, ce volume). Ces céréales étaient‑elles cultivées ou seulement cueillies ? Pour répondre à la question difficile d’une agricu­lture prédomestique, plusieurs indices semblent montrer que des changements dans l’exploitation des céréales sauvages ont dû survenir pendant le Mureybétien. Nous avons

La chasse semble évoluer graduellement (Gourichon et Helmer, ce volume). Les équidés sont davantage chassés que les gazelles, et les aurochs, peu représentés au Natoufien et au Khiamien, acquièrent une importance croissante. Le 653

j.j. ibáñez

« petit gibier » que représentent les oiseaux et les petits mam­ mifères est de moins en moins important. Les ressources animales se concentrent ainsi progressivement sur les espèces de grande taille (équidés, aurochs, daims, mouflons et sangliers). La stratégie de chasse des gazelles ne change pas de manière significative par rapport aux périodes précédentes. Leur abattage, comme celui des équidés, est de type massif puisqu’il s’apparente à un prélèvement instantané et global d’une partie de la population vivante. Jusqu’à la phase IIIA, la chasse est centrée sur l’abattage des femelles suitées mais, à partir de la phase IIIB, les mâles sont davantage représentés. Ce changement des stratégies cynégétiques vise une prise indifférenciée de tous les individus, y compris les groupes de mâles célibataires. La saisonnalité de la chasse aux équidés dans la phase IIIB indique deux pics réguliers d’abattage dans l’année, en automne / hiver et au printemps. En plus du cas des équidés, une proportion plus importante de mâles dans les profils d’abattage s’observe aussi pour les ovins, les suidés et les bovinés. Cette tendance semble complémentaire de l’augmentation de la chasse aux grands mammifères comme l’aurochs, et traduit une volonté d’abattre des individus en pleine force de l’âge (Gourichon et Helmer, ce volume). Ces transformations s’accompagnent de changements soit dans les techniques de chasse, par une amélioration des arcs qui deviennent plus puissants. En effet, le module des pointes de projectiles est sensiblement plus grand au Mureybétien qu’au Khiamien et cette tendance se poursuit au PPNB (Abbès, ce volume ; M.-C. Cauvin et Abbès, ce volume). La variété de l’avifaune (Gourichon et Helmer, ce volume) retrouvée au Mureybétien, comme aux périodes précédentes, est remarquable, mais l’importance de la chasse aux oiseaux baisse à partir du Khiamien final et se poursuit tout au long du Mureybétien. Du Natoufien à la fin de l’occupation PPNA de Mureybet, les oiseaux semblent avoir principalement servi de ressources d’appoint durant la saison humide (automne, hiver et début du printemps) grâce à la présence massive d’espèces hivernant dans la vallée de l’Euphrate (canards et oies notamment) et des migrateurs de passage. Les espèces locales sont aussi chassées et l’on observe une diminution progressive de la dimension saisonnière de cette activité. Ainsi, l’avifaune fluviatile (les canards) est moins chassée à partir du Khiamien final et la chasse s’oriente de plus en plus sur les espèces fréquentant les milieux ouverts humides (les oies et les francolins). Enfin, les espèces de petite taille comme les sarcelles et le hibou des marais, chassés en grand nombre pendant le Natoufien et le début du Khiamien, sont progressivement remplacées par des oiseaux plus grands comme les grues ou les oies. Les restes de poissons sont très rares dans les niveaux PPNA. Cette diminution indique l’abandon de cette ressource aquatique, tendance confirmée par l’étude

des autres sites contemporains riverains de l’Euphrate, Cheikh Hassan ou Jerf el Ahmar notamment (Helmer, Gourichon et al. 2004). Pour résumer, l’étude des ressources alimentaires de la phase III de Mureybet montre l’évolution d’une économie à large spectre, propre au Natoufien et au Khiamien, vers une économie de type agricole caractérisée par une augmentation de l’utilisation des céréales et des légumineuses et l’abandon progressif du petit gibier et de la pêche. Technologie lithique Le Mureybétien est une période de profonds changements également dans l’industrie lithique (Abbès, ce volume). Depuis le début de la phase III, on assiste à une mutation des débitages laminaires. Pour la première fois, de véritables nucléus bipolaires côtoient des nucléus unipolaires. L’intention des débitages reste sensiblement la même, produire des supports les plus rectilignes possibles et relativement peu épais. À partir du niveau 14, on observe la première apparition d’un débitage de lames prédéterminées à partir de nucléus bipolaires et unipolaires qui recherche l’obtention de lames rectilignes à extrémité pointue. Ces techniques et méthodes s’appliquent au silex comme à l’obsidienne (Abbès, ce volume). Du point de vue des intentions, les premières productions bipolaires d’avant le niveau 14 visaient l’obtention d’un maximum de petites lames dont seule la rectitude était contrôlée, alors que les productions de lames prédéterminées manifestent en plus une volonté accrue de contrôle des dimensions et surtout de la morphologie. On peut en ce sens parler de débitage standardisé. L’économie de débitage indique aussi que l’essentiel des productions de lames prédéterminées bipolaires est dévolu à l’archerie, et cela contrairement à d’autres sites contemporains comme Jerf el Ahmar ou encore Tell ‘Abr 3. De fait, à partir du niveau 14 de Mureybet, on est en présence de deux types de productions de pointes : des pointes petites et fragiles comparables en partie à celle des phases précédentes, et des pointes plus massives. Ces productions ont donc des répercussions sur les activités de chasse. Au cours de la phase III, les pointes à pédoncule sans encoches dites « pointes de Mureybet » supplantent les autres pointes. Une proportion importante des pointes de la phase III est réutilisée pour des activités autres que la chasse. Ce recyclage porte parfois sur des pointes fracturées, mais aussi sur des pointes entières, non fracturées. Soulignons que le recyclage a justement été rendu possible par l’emploi de lames de plus grandes dimensions. Le besoin de pointes étant nettement saison­ nier si l’on se base sur l’étude de la faune, la pointe pouvait redevenir une simple lame servant à de multiples activités à certaines périodes de l’année. 654

conclusion

Les activités changent : les perçoirs et les herminettes sont beaucoup moins nombreux, les grattoirs et les burins jouent par contre un rôle plus important. Il est possible qu’on assiste alors à un développement des outils de transfor­ mation d’autres matières. L’obsidienne est toujours importée d’Anatolie centrale (Göllü Dağ Est) mais aussi d’Anatolie orientale (Bingöl). Elle se débite sur place et ne représente que 1 % du matériel retouché de Mureybet (armes et outils). L’obsidienne est traitée avec les mêmes méthodes et techniques que celles appliquées aux diffé­rents silex. Les herminettes sont encore présentes à la phase III et servent à façonner le bois et le calcaire tendre en percussion lancée, notamment pour fabriquer les pierres en cigare des murs des maisons (Sánchez Priego, ce volume). Les lames en silex ont plusieurs fonctions (Ibáñez et al., ce volume) et continuent d’être utilisées brutes, les retouches résultant du réaffûtage réalisé en cours d’utilisation. Les lames n’ont en général qu’une seule fonction et la proportion d’outils recyclés reste assez réduite. Les grattoirs sont liés au travail de la peau et les burins à celui de l’os. Les outils en obsidienne servent aux mêmes activités qu’une bonne partie de l’industrie en silex, bien qu’on évite de réaliser avec eux des travaux de coupe ou de raclage des matières dures comme l’os ou le calcaire. Les outils en silex sont alors privilégiés pour réaliser ces tâches. De plus, les outils sur les deux matériaux reflètent la même intensité d’utilisation et le même degré de recyclage. La similarité d’utilisation du silex et de l’obsidienne semble indiquer que le principal objectif de l’utilisation de l’obsidienne n’a pas de justification strictement fonctionnelle (Ibáñez et al., ce volume). La majorité des outils lithiques analysés présente des traces peu intenses d’utilisation d’une seule matière, ce qui suggère une gestion assez simple des outils. Seules les armatures de projectiles réalisées sur des lames prédéterminées, en fait les supports laminaires les plus réguliers, suivent un cycle d’utilisation plus complexe impliquant le stockage et la réutilisation des outils. Dans la « niche-réserve » du bâtiment 47, toutes les étapes du cycle de production et d’utilisation des outils sont présentes : rognons de matière première, nucléus, lames et éclats bruts, outils retouchés et outils fracturés recyclables. Ces outils présentent des utilisations très variées. L’absence de hiérarchisation au moment de stocker les produits de la taille renforce l’image d’une gestion simple des outils (Astruc et al. 2003).

sont les mêmes qu’au Khiamien, avec une domination du rainurage pour obtenir le support et l’emploi du raclage pour façonner l’objet. Le rainurage est réalisé avec les tranchants courts de lames ou d’éclats, alors que le burin sert majoritairement au raclage. Enfin, des artefacts en silex ont servi de coins pour fendre l’os. Plusieurs chaînes opératoires de travail de la peau ont dû exister durant le PPNA de Mureybet en fonction des caractéristiques recherchées (souplesse, imperméabilité, résistance, etc.). Malgré cette variabilité, la majeure partie du travail de la peau a suivi des étapes précises (Ibáñez et al., ce volume). Les traces marginales de raclage de l’os sur quelques grattoirs en silex, portant des traces de raclage de la peau, suggèrent une certaine interaction entre ces grattoirs et les outils laminaires tranchants en os au cours du traitement des peaux. Dans la chaîne opératoire d’élaboration de certains objets, de la poudre d’ocre était ajoutée avant la découpe avec des lames en silex. On a trouvé des résidus d’ocre sur le tranchant de certaines lames ainsi que sur les grands plats en calcaire poli à cupules, qui ont dû servir, parmi d’autres fonctions, pour le broyage de l’ocre (Nierlé, ce volume). L’ocre avait probablement une fonction de conser­ va­tion mais également un rôle esthétique (colorant) et symbolique. L’importance du travail mécanique de la peau (par raclage) et la profusion de l’utilisation de l’ocre indiquent peut-être l’absence d’autres méthodes de conservation plus durables comme le tannage. Les empreintes de vannerie retrouvées sur plusieurs sites précéramiques du Proche-Orient (Stordeur 1989b) ont permis de mettre en évidence l’utilisation de plusieurs types de matières végétales et diverses techniques de fabrica­tion de récipients. Contrairement à Jerf el Ahmar, Mureybet n’a pas livré ce type de documents, mais les traces d’utilisation retrouvées sur certains outils en silex ou en os suggèrent que des paniers étaient fabriqués sur le site. Le raclage des plantes siliceuses avec plusieurs lames en silex évoque une activité de vannerie utilisant des plantes telles que les cannes ou les roseaux. Les poinçons en os portant des traces de végétaux ont pu servir à fabriquer des objets en sparterie ou en vannerie. Trois types de récipients en calcaire se distinguent dans la phase III de Mureybet (Lebreton, ce volume) : les bassins, ou grands récipients à mobilité réduite servant au stockage ; les récipients mobiles, à fonction plutôt alimen­ taire ; et les coupelles et petits récipients. Les récipients en pierre dure (calcaire et calcite massive) ont été ébauchés par martelage avec un percuteur lourd à surface active diffuse, façonnés par abrasion et / ou piquetage, et finis par polissage. Les récipients en pierre tendre (calcaire) sont ébauchés par entaillage, en percussion lancée avec un tranchant de type herminette, façonnés par raclage et finis par abrasion. Les récipients de la phase IIIA proviennent

Autres outils et objets Les outils mureybétiens en os suivent les modèles inventés au Khiamien (Stordeur et Christidou, ce volume). Poinçons, aiguilles, lissoirs, objets dentés et gaines restent utilisés pendant toute la phase III. La seule innovation observable est liée à la présence de poinçons fins soigneusement réalisés. Les techniques de fabrication 655

j.j. ibáñez

du bâtiment 47, ceux de la phase IIIB sont associés aux maisons 12 et 19. Un récipient en argile a été trouvé dans une des cellules du bâtiment 42 (Le Mière et Picon 1998 ; Stordeur et Ibáñez, ce volume, photo 14). La matière première des récipients en chlorite provient d’Anatolie et la tendreté de la roche rend très improbable son transport fluviatile (sous forme de galets) jusqu’à la vallée du Moyen Euphrate (Lebreton, ce volume). De plus, la morphologie et le décor des objets rappelle les exemplaires anatoliens, notamment ceux de Demirköy Höyük et Hallan Çemi Tepesi (Rosenberg and Peasnall 1998, fig. 3 ; Rosenberg and Davis 1992, fig. 7-8 ; Rosenberg and Redding 2000). Ils ont très probablement été élaborés en Anatolie et représentent donc une production destinée à l’échange. Des bâtons polis élaborés en chlorite, déjà observés au Khiamien, sont aussi présents au Mureybétien. Un exemplaire presque entier a été trouvé associé au bâtiment 42 (fig. 3, p. 677).

et Lebreton, ce volume). Ce motif est également connu à Jerf el Ahmar dès les premiers niveaux et se perpétue tout au long du PPNA et du PPNB ancien en Syrie du Nord comme en Anatolie (Stordeur 2004). Le PPNB ancien et moyen Les niveaux PPNB ont été découverts dans la partie orientale du tell. Ils ne se superposent pas stratigraphi­ quement au principal secteur de fouille, qui se trouve dans la zone occidentale, sur le flanc de l’éminence qui donne sur l’Euphrate même. Dans cette partie orientale, deux sondages ont livré des niveaux correspondant au PPNB ancien et moyen. Le PPNB, dans sa phase la plus ancienne, est connu sur le Moyen Euphrate (Tell Mureybet, Cheikh Hassan et Dja’de el Mughara) et en Anatolie. Ces deux dernières régions ont ainsi été proposées comme formant le berceau de cette culture (M.-C. Cauvin et J. Cauvin 1993). À Mureybet, les niveaux PPNB ancien (phase IVA), datés entre 8600 et 8200 av. J.-C., ont été repérés dans un sondage de 16 m2 dépourvu d’architecture. Sur le site de Dja’de possédant des niveaux PPNB ancien, les dates correspondent également à la seconde moitié du IXe millénaire av. J.-C. (Coqueugniot 2000).

L’outillage lourd se diversifie aussi dans la phase III : à côté des meules et molettes, on trouve des grands plats à cupules et des mortiers en basalte, matière première d’origine exogène (Nierlé, ce volume). Le lot d’objets de parure est un peu plus important qu’au Khiamien (270 éléments). Nérites percées par abrasion et perles tronçonnées dans des os d’oiseau et de petits mam­ mifères sont moins nombreuses qu’à la période précé­dente, et les coquilles marines sont toujours peu représentées, de même que les rondelles en test. La préférence semble aller aux objets en pierre. Sur 201 rondelles, 156 proviennent de la phase IIIA dont une majorité trouvée dans la maison 47. Ils présentent une plus grande homogénéité de modules et une tendance à l’utilisation de matériaux de coloration sombre et d’origine lointaine, principalement des chlorites. Chlorites, talcs et argile, sont, à cette phase, utilisés pour la fabrication de perles ou de rondelles. Les pendeloques, très peu nombreuses, sont réalisées dans des roches résistantes et exogènes et, pour une, dans de l’ivoire. Il semble y avoir à cette période une désaffection pour l’utilisation des carbonates et peut-être aussi pour les phosphates. La moitié des perles retrouvées présentent une section aplatie, particulièrement marquée pour deux perles en talc de la phase IIIB, par ailleurs très bien finies. Une pendeloque à rainure, type également connu à Jerf el Ahmar (D. Stordeur, comm. pers.), provient de la phase IIIA et une pendeloque à rainure transformée en baguette a été trouvée à la phase IIIB (Maréchal et Alarashi, ce volume).

Dans les phases IV, les indices archéobotaniques souffrent d’un manque d’échantillonnage (quatre échantillons seulement). On ne constate pas de changement par rapport au Mureybétien mais cela est probablement dû au manque d’information. De même, l’absence de la domestication morphologique n’est peut être pas une absence réelle étant donné qu’il n’y a que 7 grains de céréales (Willcox, ce volume). Les céréales ont été moissonnées avec des fau­cilles légèrement courbes, les lames en silex étant insérées paral­ lèlement au fût, comme celles retrouvées dans les niveaux PPNB moyen de Nahal Hemar (Bar Yosef and Alon 1988). La chasse aux équidés continue d’être l’activité cynégétique la plus importante, suivie par la chasse aux aurochs. Au PPNB ancien, les premiers animaux d’embouche (mouton, chèvre, bœuf, sanglier) sont domestiqués dans le Sud-Est de la Turquie. Le bœuf est déjà domestique à Dja’de et pourrait également être présent à Mureybet mais les don­nées ostéologiques ne sont pas suffisantes (Gourichon et Helmer, ce volume ; Helmer, Gourichon, Monchot et al. 2005). À Mureybet, malgré la domestication des ani­maux, le processus d’amélioration de l’arc et de la flè­che, outils de chasse par excellence, se poursuit. Les poin­tes de Byblos directement héritières des pointes de Mureybet sont élaborées sur des lames bipolaires très sou­vent prédéterminées. Ce nouveau type de pointe pouvant peser dix fois plus que les petites pointes du Khiamien impli­que nécessairement l’utilisation d’arcs beaucoup plus performants qu’auparavant.

Huit figurines anthropomorphes en terre cuite ou en calcaire ont été retrouvées dans les déblais de destruction du bâtiment 47, sept d’entre elles sont attribuables à des femmes. Certaines pierres découvertes dans la structure 2 de la fouille van Loon étaient gravées sur leur face latérale d’une ligne brisée terminée par une tête de serpent (Stordeur 656

conclusion

Les innovations observées dans les débitages au PPNA se généralisent. Les débitages laminaires sont orientés vers la production de lames prédéterminées. On assiste à la quasi-disparition des autres types de débitages bipolaires. C’est là une différence majeure avec la phase précédente : les débitages prédéterminés deviennent la norme et, en conséquence, la signature même du PPNB. Les débitages unipolaires sont, quant à eux, inchangés. Cette orientation des débitages laminaires génère des produits laminaires plus grands et plus lourds. Les armatures de flèches présentent de nouvelles caractéristiques typologiques et les lames à ergot apparaissent (M.-C. Cauvin et Abbès, ce volume). Les débitages sur obsidienne sont, là encore, les mêmes que sur silex. En outre, tout atteste que ces derniers ont été réalisés dans le village même de Mureybet. L’ergot proximal de certaines lames indique un système d’emmanchement axial assuré par une corde pour la fixation au manche. Ces lames peuvent être utilisées comme couteaux pour couper différentes matières. Les mèches de foret ont perforé le bois végétal au cours d’activités qui restent hypothétiques, les objets en bois ayant disparu. Les pointes à pédoncule, élaborées sur des lames prédéterminées bipolaires, sont parfois recyclées après leur utilisation comme pointes de projectile. Les lames retouchées, en silex et en obsidienne, servent pour différentes activités. Elles sont aussi plus souvent recyclées qu’au PPNA, ce qui implique une gestion plus complexe de l’outil avec des cycles de stockage et de réutilisation des outils (Ibáñez et al., ce volume). Précisons que le recyclage accru des lames est la conséquence directe de l’utilisation de lames plus massives permettant ainsi ce type de comportement. La phase IVB de Mureybet correspond au tout début du PPNB moyen (entre 8200 et 8000 av. J.-C.). Le climat et la végétation montrent peu de modifications par rapport à la période précédente. Le sondage AD 28 a livré plusieurs vestiges architecturaux. De longs murs parallèles, parmi lesquels deux sont reliés par un mur perpendiculaire moins haut, en terre à bâtir dégraissée avec de la paille, délimitent les pièces rectangulaires allongées d’une grande maison.

lames lors de leur production. La standardisation des lames semble ainsi encore plus nette qu’aux phases précédentes (Abbès, ce volume). Là encore, comme pour la phase III et le début du PPNB, les meilleures lames prédéterminées sont transformées en pointes de projectile. Différents types d’armatures (pointes de Byblos, d’Amuq et d’Abou Gosh) apparaissent alors et perdureront durant tout le Néolithique proche-oriental. Toutes présentent des retouches lamellaires en pelure, réalisés à la pression. La retouche, couvrante sur leur pédoncule sera systématique à partir du PPNB récent sur d’autres sites comme Tell Halula (Molist et al. 2001) ou Akarçay Tepe (Ibáñez, Borrell et al., sous presse). L’investissement technique sur les armes, à une période où la violence intercommunautaire est très rare­ment attestée, souligne le rôle symbolique de la chasse et des outils qui lui sont associés (J. Cauvin 1994). Les débitages unipolaires tendent quant à eux à disparaître. Les outils généralement faits sur les lames unipolaires sont désormais réalisés sur les différents déchets et sous‑produits de la chaîne opératoire bipolaire. L’obsidienne est taillée là encore avec les mêmes techniques de percussion que celles employées pour le silex. C’est aussi la période où apparaît pour la première fois sur le site un débitage à la pression sur obsidienne. On observe alors aussi une augmentation significative de l’utilisation de l’obsidienne, qui est taillée sur le site (Abbès et Sánchez Priego, ce volume). Les outils en obsidienne représentent une avancée technique sans lien avec l’armement comme c’est le cas du silex. Signalons encore qu’avec la pression c’est une nouvelle forme de standardisation des produits de débitage qui apparaît. L’accent n’est plus seulement mis sur un type de produit, mais aussi sur la quantité de produits extraits (Abbès, ce volume). L’échantillon de ces lames analysées du point de vue tracéologique est trop réduit pour savoir si elles avaient une fonction particulière. Durant le PPNB moyen à Tell Halula, lorsque la plupart des lames en obsidienne sont taillées par pression, elles servent à couper des matières animales tendres 10 (Ibáñez, González Urquijo et al., sous presse). C’est donc à ce moment que la nouvelle technique de taille s’associe à une fonction assez précise.

Au PPNB moyen, la présence à Mureybet de moutons et de chèvres domestiques est assurée et le caractère domes­tique des bovidés est fort probable. Nous sommes par conséquent en présence d’un village d’agriculteurs et d’éleveurs (Gourichon et Helmer, ce volume).

Tell Mureybet et l’origine du Néolithique au Proche-Orient

Les mêmes sources de silex et d’obsidienne sont exploitées pour la fabrication de l’industrie lithique, à l’exception de quelques outils élaborés sur des silex exogènes débités sur place (Abbès et Sánchez Priego, ce volume). Les lames en silex sont conçues à partir de nucléus naviformes très cintrés. Elles sont prédéterminées et leurs dimensions augmentent, notamment leur épaisseur. Cela a été rendu possible par la mise au point d’une nouvelle gestion des

L’apport de Tell Mureybet à la connaissance de l’origine de la Néolithisation du Proche-Orient a évolué depuis sa fouille. À l’époque, Mureybet avait permis de montrer que la Néolithisation avait eu lieu sur 10. Analyse tracéologique réalisée par Amelia Rodriguez. 657

j.j. ibáñez

le Moyen Euphrate en parallèle avec le Levant sud. Mureybet a ainsi contribué à modifier l’idée de l’existence d’un berceau unique à l’origine de la mutation culturelle, à partir duquel le Néolithique se serait répandu dans les autres régions du Proche-Orient. Nous savons aujourd’hui que la Néolithisation a atteint un vaste territoire en diffusant une véritable koiné culturelle, identifiée dans le Levant sud, le Moyen et le Haut Euphrate, la Djézireh et la Haute vallée du Tigre (Aurenche et Kozlowski 1999). Les informations recueillies à Mureybet sur l’origine du Néolithique du Moyen Euphrate se sont élargies grâce aux fouilles de nouveaux sites, dont la plupart furent d’ailleurs menées par les équipes formées par Jacques Cauvin. Si notre connaissance du PPNA et du PPNB du Moyen Euphrate a beaucoup avancé grâce aux travaux sur des sites comme Abu Hureyra (Moore et al. 2000), Jerf el Ahmar (Stordeur et al. 1997), Cheikh Hassan (J. Cauvin 1980b ; Stordeur 1999b), Tell ‘Abr 3 (Yartah 2004), Dja’de el Mughara (Coqueugniot 2000) ou Tell Halula (Molist 1998b), les données de Mureybet concernant les phases les plus anciennes du processus de Néolithisation (Natoufien final et Khiamien) restent encore les seules dans la région 11. Mureybet met en évidence la continuité culturelle du processus de Néolithisation depuis le Natoufien jusqu’au PPNB. Mais, dans ce continuum, le Khiamien représente un moment d’accélération caractérisé par de profonds changements dans l’organisation sociale et la pensée symbolique, qui caractériseront le processus de Néolithisation du Moyen Euphrate (J. Cauvin 1994). L’économie de chasse et de cueillette, basée sur l’exploitation d’une grande variété de ressources, dont certaines de manière intensive (chasse de la gazelle, cueillette des ressources de la forêt-parc), permet la sédentarisation d’un groupe suffisamment important pour justifier les transformations sociales associées à la mutation progressive du système de croyances. Le village est constitué par des maisons organisées autour d’un bâtiment circulaire ou légèrement ovale, complètement enterré et subdivisé à l’intérieur. Les aires extérieures ouvertes permettaient la circulation entre les maisons. Quelles implications sociales ont ainsi généré ces nouveaux types de villages par rapport à ceux à maisons circulaires propres au Natoufien ? D. Stordeur (Stordeur, Brenet, Der Aprahamian et al. 2000) a suggéré pour le village mureybétien de Jerf el Ahmar l’existence d’une nouvelle autorité dans l’organisation sociale 12. L’originalité

de Mureybet est de montrer que cette structure de village et l’organisation sociale qu’elle implique est déjà présente au Khiamien autour de 9500 av. J.-C. La situation et le caractère singulier du bâtiment enterré laissent penser qu’il est le référant autour duquel le village s’articule. Sa construction représente un effort considérable, qui a dû mobiliser la force de travail de toute la communauté 13. D’autres travaux collectifs, comme la chasse par rabattage ou la cueillette des renouées et des céréales, sont des activités stratégiques pour le groupe. Toutes ces activités collectives ont par conséquent dû impliquer une prise de décisions pouvant être symboliquement représentée par le bâtiment enterré. L’existence de cette construction centrale suggère l’institutionnalisation d’un type d’autorité, individuelle ou collective, qui a dû renforcer la cohésion et le dynamisme culturel du groupe. Le Khiamien est également une période d’intensi­fi­ cation dans la fabrication et l’utilisation de la parure (Maréchal et Alarashi, ce volume). Il est très difficile d’expliquer l’importance de cette préoccupation pour l’ornementation personnelle, qui peut renvoyer au rôle social de l’individu, à son identité ethnique ou évoquer un simple goût esthétique. Quoiqu’il en soit, l’intérêt croissant pour la parure comme marqueur de statut social pourrait indiquer le besoin d’intensifier l’échange des informations au sein d’une société de plus en plus complexe, où les relations de parenté, réelles ou fictives, n’englobent plus la nouvelle diversité sociale (Cohen 1985 : 110 ; Belfer-Cohen and Bar Yosef 2000 ; Kuijt ed. 2000). Le dépôt d’un bucrane inséré dans la paroi d’une maison du Khiamien ancien indique une nouvelle concep­ tion symbolique du taureau, laquelle va se poursuivre tout au long du Néolithique précéramique et même ultérieurement. Les niveaux khiamiens ont aussi livré une figurine anthropo­ morphe. Dans les niveaux contemporains des sites du Levant sud, plusieurs figurines féminines ont également été découvertes. Cette nouvelle préoccupation pour l’image humaine, et plus particulièrement féminine, représente un changement important par rapport aux représentations animalières natoufiennes (J. Cauvin 1978, 1994 ; Bar Yosef 1998 ; Kuijt and Chesson 2005). Les caractéristiques socio-économiques des commu­ nautés khiamiennes permettent de les associer à ce que certains ont appelé des groupes de chasseurs‑cueilleurs complexes (Testart 1982 ; Price and Brown eds 1985 ; Ingold et al. eds 1988). Il s’agit de groupes sédentaires qui ont intensifié l’acquisition de leurs ressources, dont la consommation est différée grâce au stockage. Quelques indices pourraient signaler un certain niveau

11. En attendant les données de Tell Qaramel, où les niveaux khiamiens sont présents (Mazurowski, comm. pers.). 12. L’idée de l’existence d’une autorité sociale a été reprise par J. Cauvin lors de sa discussion avec A.Testart (Testart 1998 ; J. Cauvin 2000).

13. Le seul creusement de la fosse implique l’extraction d’environ 70 tonnes de terre. 658

conclusion

de spécialisation technique 14 et un plus haut niveau de complexité sociale. Cette complexité sociale semble mettre l’accent sur la cohésion du groupe, les activités commu­ nautaires et le rituel (Renfrew 1974 ; G.A. Johnson 1982 ; Feinmann 1995 ; Kuijt 2000 ; Kuijt and Goring-Morris 2002). De ce point de vue, on se trouve en face d’une société égalitaire du point de vue économique mais qui commence à développer des formes institutionnalisés d’autorité (Kuijt 2000). Enfin, ces changements sociaux s’accompagnent de mutations dans la pensée symbolique (J. Cauvin 1994).

recherche d’animaux de plus grande taille peut être mise en relation avec le besoin d’augmenter la quantité de nourriture dans le cas d’un accroissement démographique (Gourichon et Helmer, ce volume), mais l’abattage de grands aurochs mâles montre aussi le rôle symbolique de l’animal, déjà évoqué par les dépôts de bucranes. Parallèlement à l’apparition des premières cultures de céréales et de légumineuses, on observe le déclin de l’économie à large spectre, qui caractérisait le Natoufien et le Khiamien, laquelle est progressivement remplacée par une économie agricole. Le cycle économique du Mureybétien a dû s’inscrire dans le calendrier agricole, qui garantissait une part importante des réserves alimentaires (Willcox, ce volume). La collecte des céréales et des légumineuses avait lieu à la fin du printemps, en mai-juin (e.g. Hillman 1996). À cette époque de l’année, les gazelles et les équidés étaient chassés, notamment pour protéger les cultures (Gourichon et Helmer, ce volume). La plaine alluviale était totalement inondée une fois par an lors des crues de la fin du printemps ou du début de l’été. Les alluvions humides laissées par la décrue permettaient d’exploiter de nombreuses ressources végétales : les tamaris et les roseaux, les cypéracées, les graminées d’été et surtout le Polygonum. La fin de l’été était la période d’exploitation des fruits de Pistacia atlantica. La chasse (équidés, gazelles et oiseaux) reprenait ensuite en automne. En février-mars, on observe une interruption de la chasse au grand gibier, au moment même où, après les pluies hivernales et la renaissance du couvert végétal, les animaux se dispersaient dans les steppes et devenaient alors un peu plus difficiles à capturer (Gourichon et Helmer, ce volume). Le village PPNA de Mureybet conserve la même structure que celle du village khiamien. Sa principale originalité réside dans les maisons rectangulaires à divisions internes construites à côté des maisons rondes bâties en élévation. Un nouveau plan de maison apparaît d’ailleurs et perdure jusqu’au PPNB ancien : la maison rectangulaire à quatre divisions internes dotée d’un porche ou d’un auvent. Cette composition de village est très similaire à celle plus largement connue dans les niveaux mureybétiens (I/E et 2/W) de Jerf el Ahmar (Stordeur 2000a). Dans ces villages mureybétiens, la variabilité des formes architecturales des maisons construites en élévation contraste avec la rigidité du plan des bâtiments enterrés. La préservation du plan traditionnel (rond ou ovale) pour les bâtiments publics en contraste avec les maisons domestiques rectangulaires a été évoqué pour quelques sites du PPNB ancien (A. Özdoğan 1999 : 47). La distribution des cellules et des espaces intérieurs se répète sur les deux sites distants de 50 km. Les bâtiments enterrés ont dû avoir une triple fonction : utilitaire (stockage d’outils et de nourriture, cuisine), sociale (réunions) et symbolique, ce qui justifie leur appellation de « bâtiments polyvalents » (Stordeur, Brenet, Der Aprahamian et al. 2000). Que l’autorité ait

La culture mureybétienne, composante du PPNA du Moyen Euphrate, débute vers 9300-9200 av. J.-C., et se développe au cours de l’amélioration climatique de l’Holocène (plus fort degré d’humidité). C’est le période des premières expériences agricoles à Mureybet. Aucune relation directe ne peut être établie entre le changement climatique et le début de l’agriculture, parce que l’amélioration holocène a lieu en pleine période khiamienne, bien avant le Mureybétien. À partir des nouvelles structures sociales et symbo­liques créées au Khiamien, l’agriculture au Mureybétien pourrait simplement être le résultat de l’intensification de l’exploitation des ressources sauvages (Hayden 1990 ; J. Cauvin 1994 ; Belfer-Cohen and Bar Yosef 2000). Le développement d’une certaine autorité dans le groupe a pu permettre de planifier et de mettre en œuvre les travaux collectifs nécessaires à la mise en culture et la moisson des champs. Le renforcement des échanges avec d’autres communautés, en établissant un réseau de solidarité et de compétition intercommunautaire, a certaine­ ment permis de transmettre des informations, des objets et des ressources (Lourandos 1985). Ce contexte d’échange, fortement ritualisé, pourrait avoir généré la motivation pour intensifier l’exploitation des ressources sauvages qui a conduit à l’agriculture (Hayden 1992 ; M. Özdoğan 1999a et b ; Gopher et al. 2001). En effet, d’importantes mutations économiques sont observables, la plus importante étant les premiers indices d’une pratique agricole (Willcox, ce volume). Cependant, le processus de domestication a dû être très lent (les indices morphologiques de domestication restant très faibles pour les sites du Xe millénaire) : ainsi on trouve des plantes sauvages et domestiques sur les sites occupés tout au long du IXe millénaire (Willcox, ce volume). Dans ce sens, plusieurs indices commencent à renforcer le caractère du nord de la Syrie et du sud de l’Anatolie comme berceau de l’agriculture (Lev-Yadun et al. 2000). La chasse reste une ressource importante et aucun signe de domestication animale n’est observable. L’abattage concerne les animaux de plus grande taille (équidés, aurochs, daims) et en pleine force de l’âge (jeunes mâles). La 14. La concentration des outils en os dans une maison de la fouille van Loon pourrait indiquer une certaine spécialisation dans le travail de la peau. 659

j.j. ibáñez

été individuelle ou collective, elle était institutionnalisée et symboliquement représentée dans le bâtiment enterré qui conservait les produits agricoles, et l’on peut logiquement supposer qu’elle exerçait également un contrôle sur tous les travaux collectifs nécessaires à la cueillette, la mise en culture et l’entretien des champs. On peut ainsi se demander quel rôle a joué cette institution dans la consolidation des premières expériences agricoles 15 (Kuijt 2000). Un autre site du Xe millénaire av. J.-C., Hallan Çemi, a livré des bâtiments collectifs circulaires et enterrés, à double fonction utilitaire et symbolique, qui semblent articuler le village (Rosenberg and Redding 2000). Deux des bâtiments retrouvés dans le niveau le plus récent de Hallan Çemi partagent quelques caractéristiques avec les bâtiments enterrés de Mureybet (Stordeur et Abbès 2002). Ils ont été interprétés comme des structures rondes semienterrées, de 5 ou 6 m de diamètre. Une banquette semicirculaire est attachée au mur et le sol a été re-aménagé plusieurs fois. Des matériaux importés sont fortement associés avec ces structures et un des bâtiments contenait un bucrane d’aurochs. Le développement du domaine public et le début d’une certaine stratification sociale a été proposé pour ce site (Rosenberg 1999 : 28).

valeur symbolique vont de la matière première, comme l’obsidienne anatolienne taillée à Mureybet même, aux objets finis, tels que les lames prédéterminées en silex, les récipients en chlorite et peut-être certains ornements. Il est évident que l’intérêt de l’échange ne réside pas dans la fonctionnalité de l’objet mais dans le jeu du don / contre‑don (Mauss 1923-1924). L’homogénéité culturelle du Mureybé­ tien du Moyen Euphrate indique que ce réseau d’échanges a dû fonctionner d’abord à un niveau régional. Cependant, les objets anatoliens (obsidienne ou récipients en chlorite) mettent en évidence une relation privilégiée avec les groupes du Nord, avec lesquels les Mureybétiens partagent plusieurs aspects de leur culture matérielle et de leur imaginaire symbolique (Helmer et al. 2004 ; Stordeur 2003). Ce réseau de contacts explique les ressemblances dans la culture matérielle de vastes zones géographiques et le parallélisme des processus de transformation culturelle dans des régions relativement éloignées les unes des autres. L’échange de ressources a dû constituer un recours en cas de pénurie alimentaire, notamment pendant les premières phases d’introduction d’un système productif aussi fragile que l’agriculture. Le monde des croyances est dominé par des symboles connus depuis le Khiamien. Au Mureybétien, les dépôts de bucranes sont encore présents et les figurines féminines sont conservées dans le bâtiment 47 de Mureybet, ce qui renforce le caractère symbolique de ce bâtiment. Le symbolisme de la femme et du taureau, se développe tout au long du Néolithique proche-oriental (J. Cauvin 1994). Mais à partir de 10 000 av. J.-C. on observe au Proche‑Orient de réels changements L’iconographie est plus ouverte à la représentation humaine, surtout féminine (J. Cauvin 1978, 1994 ; Bar Yosef 1998), encore que dans certains sites PPNA, comme Jerf el Ahmar (Helmer et al. 2004) ou Göbekli (Schmidt 2000), elle reste plus centrée sur les animaux que sur la figure humaine, même si ce type de représentation est aussi présent. Dans le contexte des nouvelles découvertes, il faut nuancer l’image d’une transition abrupte (« révolution des symboles ») entre les représentations animales du Natoufien et les représentations féminines du Khiamien et du PPNA, il s’agirait plutôt d’un changement progressif dans un processus qui varie d’un site à l’autre. Corrélativement, la richesse des nouvelles découvertes PPNA confirme l’importance du monde symbolique et des rituels collectifs au début de la Néolithisation (J. Cauvin 1994).

Les transformations durant le Mureybétien incluent un développement des spécialisations techniques. La présence au PPNA de récipients anatoliens en chlorite 16, de lames standardisées en silex et d’outillage poli peuvent évoquer l’existence d’un artisanat (Peacock 1982 : 8 ; van der Leeuw 1984 ; Rice 1987 : 184 ; Quintero and Wilke 1995 ; Quintero 1998 ; Perlès 2001 ; González Urquijo et al. 2001). L’intensification significative des échanges à longue distance au Xe millénaire permet de mettre en évidence le développement d’un réseau de relations intercom­ munautaires plus important. Les objets échangés à forte

15. Le rôle des bâtiments collectifs comme signe de nouvelles structures socio-politiques destinées à organiser la prise de décisions et à donner plus de cohésion au groupe a été déjà évoqué pour le PPNB (Byrd 1994). 16. Ces récipients possèdent une forte valeur symbolique vu leur décor et le recyclage récurrent de leur matière première par les communautés du Moyen Euphrate.

660

CONCLUSION (table 1)

Juan José Ibáñez 1

The inhabitants of Tell Mureybet chose a very rich environment when they settled in the Euphrates Valley. At the end of the last glaciation, the natural environment offered them a range of biotypes (Willcox and Roitel 1998). The climate in the middle Euphrates region has changed since the beginning of the Neolithic along a NW/SE axis: it has become drier and more continental towards the east and the south. As a result, the plant cover has changed, shifting from a humid steppe vegetation to a dry steppe vegetation. During the period of the occupation of Mureybet, the Euphrates was made up of many channels, separated by islands and low swamp zones. At the bottom of the valley and on the banks of the river, temporary and permanent wetlands were covered with reeds and other plants. These moist habitats sheltered mammals, including rodents (such as the beaver), and various species of water fowl. Steppe animals, gazelles and wild equids, came to drink along the riverbanks. The Euphrates river carved through the chalk sediments of the early Tertiary, creating a succession of terraces. The flood plain was inundated every year during the spring floods. A gallery forest consisting of willows, poplars, ash, tamarisk, and alder covered much of the valley bottom. In some

areas natural pasture would have been maintained by grazing animals. (Figure 1). A wide range of animal species, including aurochs, boar, fallow deer, goose, crane, francolin and various carnivores lived in these habitats. The steppe (Figure 2) was an open environment with low xerophile vegetation, composed of many grasses and chenopods, as well as trees and shrubs. This was a pre-steppe forest (or park forest) made up of large terebinths (a type of wild pistachio) and wild almond trees, although it also contained deciduous Quercus in the depressions and valley bottoms (Hillman 1996; Helmer et al. 1998; Willcox and Roitel 1998). Large mammals such as equids and gazelles roamed the steppe in large herds, at least during certain seasons of the year. Birds were numerous and varied, including diurnal birds of prey, great bustards and sandgrouse, among others (Gourichon and Helmer, this volume). The region was rich in raw materials. Flint for the fabrication of tools was abundant and locally accessible, while nodules and slabs of the Meskar formation outcrop near the site, and the Euphrates terraces provided flint pebbles transported by the river. Limestone is very abundant around the site, and was used both for construction and as a raw material for fabricating various types of objects.

1. Institución Milá y Fontanals. Consejo Superior de Investigaciones Científicas (CSIC). Egipciacas 15, 08001, Barcelona –  [email protected].

j.j. ibáñez

Culture Natufian

Phase IA

Uncal. Dates Cal. Bc Lithic. Ind. Architecture 10,230 ± 170 10,200-9,700 – Unipolar cores Fireplaces 10,230 ± 170 – Segments 10,030 ± 150 – Herminettes

Khiamian

IB, IIA, IIB

9,945 ± 50 9,905 ± 60

9,700-9,300

– Unipolar cores – Rounded houses built in – El Khiam points surface – Rounded buried buildings

Mureybetian = PPNA

IIIA, IIIB

9,505 ± 50 9,455 ± 45 9,435 ± 90 9,320 ± 50 9,300 ± 70

9,300-8,600

– Unipolar cores – Square and rounded – Bipolar cores houses built in surface – Mureybet points – Rounded buried buildings

8,600-8,200

– Bipolar cores – Byblos points Bipolar cores Byblos points

Early PPNB

IV A (AD 34) 9,190 ± 55 Beginning of the IV B Middle PPNB (AD 28)

8,200-8,000

Economy – “Wide spectrum” economy – Gathering of Polygonum, Scirpus and wild cereals – Diversified hunting – Gathering of Polygonum, and wild cereals – More specialized hunting (gazelle) – Cultivation of wild cereals – Hunting of big animals instead of small ones

No architecture

– Hunting of big animals – Domestication of bovid? Long rectangular rooms Domestication of sheep, goat and with mud walls bovid.

Table 1. Schematic table of the Mureybet stratigraphy.

were settled at the neighboring site of Tell Abu Hureyra from 11,100 to 10,200 BC (Moore et al. 2000). At approximately 11,000 BC, the beginning of the Dryas III caused a sudden change in the climate, which became dryer and colder on a planetary scale (Berger 1990). By 10,900 BC, the effects of these changes could be observed at Abu Hureyra, with a decrease in the total consumption of fruits such as Pistacia and wild cereals (Hillman 2000). Several centuries later, when the Natufian groups began to occupy Mureybet, around 10,200 BC, the abundance of chenopodiaceae indicates that it was still arid. Open steppe forest was present throughout the entire 11th millennium at Abu Hureyra and Mureybet, demonstrating that the aridification of the Dryas III was manifested in northern Syria, but in a less intense manner than in other regions (Willcox, this volume). In fact, the Dryas III can be observed in the lake pollen spectrum of the Mediterranean region, but it is nearly absent in the continental spectra (Bottema 1995). The presence of rye and the open steppe forest, made up of terebinths, almonds and wild cereals, suggests a slightly colder, more humid climate than at present. The data obtained from the micro-fauna study (Haidar 2004) show a slight increase in the average rainfall from the Natufian (230 mm) to 280 mm in the Mureybetian (at present, the rainfall is 220 mm).

The Late and Final Natufian Several hundred years before the Neolithic, at approximately 10,200 BC, human groups first settled in Mureybet on the right bank of the Euphrates river. These hunter-gatherer groups, belonging to the Late Natufian culture that characterizes the Euphrates valley, . The dates we use are measured before Christ (BC). When we refer to samples dated using the C14 method, we present the BP date and the interval of years corresponding to the calibration, for example (9 445 ± 75, 9 119-8 484 BC). However, when we speak of periods, we present intervals in calendar years (for example, the Mureybetian from 9,300 to 8,600 BC). These intervals were obtained by integrating the calibrated datings from each period (level of 1 sigma). For the beginning or end of precise events, we present approximate BC dates. For this calculation of the date, we chose the date that best discriminates the C14 dating groups of two successive periods (for instance, the date 9,300/9,200 BC as the date which makes it possible to separate the Khiamian from the Mureybetian dates). We have given preference to the last series of C14 datings carried out in the Lyon laboratory over those samples in the Louvain and Monaco laboratories processed in the seventies (cf. Stordeur and Évin, this volume). . The name of Natufian for the levels of phase I of Mureybet aroused some controversy at the time of the first publications (M.‑C. Cauvin 1980). We believe that the levels of Abu Hureyra and Mureybet, which date back to the end of the 12th and the 11th millennia BC, present the fundamental features that define the Natufian of the southern Levant. The populations were in the process of becoming sedentary, inhabiting settlements comprised of circular houses and living in a broad-spectrum economy. The material culture

is also similar in both areas. The Mureybet Natufian facies of the Euphrates is comparable to the Negev Natufian, which is distinguished from the Natufian of the Galilee (M.-C. Cauvin and Abbès, this volume). Neolithization began simultaneously in the southern Levant and the middle Euphrates within a Natufian cultural context. 662

conclusion

In the early levels of the Late Natufian in Abu Hureyra, shallow pits constitute the foundation of partially buried habitation structures. Beginning in 11,000 BC, Natufian houses were built at ground level, with walls and roofs made of plant materials and floors made of compacted earth (Moore et al. 2000). No Natufian dwelling structures have been identified at Mureybet, but this is probably due to sampling since excavation of the exterior areas have identified Natufian stone-lined hearths and cooking pits (Stordeur and Ibáñez, this volume, figs. 16 and 17). These two combustion structures are later seen in the middle Euphrates throughout the Neolithic (Molist, this volume). At Mureybet, the charred remains of barley and rye are evidence for the gathering of wild cereals, while at the same time the edible plants in the flood plain area (Polygonum corricoides and Scirpus maritimus) and the large terebinths were widely exploited. Barley and rye demand soil and climate conditions different from those of the Mureybet region, especially during the Dryas III. The presence of these cereals suggests that they were gathered in distant areas (at least 60 kilometers away) for consumption in the settlement (Willcox, this volume). Alternatively, the presence of these species may indicate that they were cultivated in the middle Euphrates during the Natufian. Thus, early agriculture may have existed in the Natufian levels of Abu Hureyra during the 11th millennium (Hillman 2000). While Natufian cultivation may have taken place, it does not appear that agriculture took hold in the form of a stable economic system before the Mureybetian period (Willcox, this volume). Agriculture is a relatively fragile ecosystem that requires stable climate conditions, not the case during the Dryas III, when the changes were abrupt. The impact of agriculture on the economy can be observed during the Mureybetian, while the domestication of cereals per se did not reach the Euphrates sites until the end of the 9th millennium. The short period of maturation of wild cereals must have required the participation of all the work force in the Mureybet community to harvest these seasonal plants. The

new use of sickles suggests that it was necessary to intensify harvesting due to the short availability period (Kislev 1992; Ibáñez et al. 1998). The lithic tools used in harvesting the wild cereals are not numerous, and they do not appear to have been used very much (Anderson-Gerfaud 1983). Grinding tools were also present in the Natufian, but they were not abundant either (Falkowitz, this volume). Gazelles and equids were the most exploited animal resources, followed by hares, the common fox and birds (Gourichon and Helmer, this volume). Aurochs, wild sheep, Mesopotamian fallow deer and boar were quantitatively scarce, although the amount of meat they provide indicates that their importance in the diet was greater than first appears. The hunted avian fauna was quite varied and was dominated by anatids, such as the clover duck and teal. Though we do not have detailed information on the fish consumed, fishing was an important activity. Gazelles were hunted on the steppe, generally during the rainy season and more occasionally in spring and in early summer. For the hunters of Mureybet, concentrations of gazelles during the rutting season, which corresponds to the beginning of the rainy season, probably made it possible to group them together effectively. This practice implies massive slaughtering, thanks to a concentration less linked to the migration of the gazelles than to seasonal behaviour of dispersion/concentration conditioned by the reproduction cycle of these animals (Gourichon and Helmer, this volume). The presence of the domesticated dog, attested at Abu Hureyra (Legge and Rowley-Conwy 2000) and demonstrated for the final Natufian at Mureybet by traces of partial digestion on the remains of other animals, indicates that dogs could have played an important role in hunting techniques. Most of the lithic tools were made out of flint, with only exceptional use of obsidian. The Natufians acquired flint from two main sources: the pebbles of the Euphrates terraces and the nodules from the Meskar formation (Abbès and Sánchez Priego, this volume). The main objective of flint-knapping activities was the production of small blades and bladelets extracted from unipolar cores (Abbès, this volume, fig. 1). The knapping patterns were varied and adapted to the morphologies of the flint blocks. The simplest knapping system consisted of opening up a plane of percussion and using direct percussion to extract 4 or 5 blade products. The resulting core was either immediately abandoned or reused to create a new unipolar core. Conversely, the sides and the back of

. Recently, Kislev et al. (2004) demonstrated that it was possible to gather certain types of wild cereals by ground gathering of grains that fall naturally, an activity which may be carried out in spring and summer. However, the practice of harvesting wild cereals has been documented through traceological analyses of glossed tools from the Natufian (Unger-Hamilton 1992; Anderson 1992). Therefore, although it is possible that the technique proposed by Kislev et al. was used, this does not limit the importance of the harvesting activities and the strategic nature of the short period in which the wild cereals could be harvested with sickles.

. A large number of fish vertebrae were collected during the excavation (J. Cauvin 1972a). 663

j.j. ibáñez

some of these blade cores were shaped before the blade exploitation. This indicates, in addition to an attempt to adapt to the morphology of the blocks, the desire to optimize certain productions. While production focused on small blades and bladelets, we also find knapping of large unipolar blades that were rarely retouched. Some of these cores were also shaped. Lastly, some flake cores are also present (Abbès, this volume). The unipolar knapping that characterizes this first phase was not altered by the presence of various platforms in the same core. The platforms were intended for maintenance of the core or were remains of former flake removals. The small blades were used to produce microliths by way of abrupt retouch (M.-C. Cauvin and Abbès, this volume, fig. 1). They are retouched bladelets, micro-borers or geometric microliths, of which the segments are the most frequent. Natufian hunting tools were light projectiles made by inserting segments as projectile heads, and barbs (Ibáñez et al., this volume, fig. 1) and daggers or spears made with heavy tanged points (Ibáñez et al., this volume, fig. 2). The presence of light projectiles suggests the use of the bow and arrow (Valla 1987), the effectiveness of which is linked to propulsion speed and weight of the arrow shaft, rather than the weight of the projectile point. The daggers or spears may have been used to finish off the animals. Coarse-grained flint, chosen from the pebbles of the Euphrates, was used to produce herminettes (M.-C. Cauvin and Abbès, this volume, fig. 3), picks, chisels and heavy tanged points, that is, the tools used in percussion. The mechanical characteristics of this flint may in part explain the choice, because it withstands impact better without fracturing. Due to their morphology, the stones of the Euphrates are well adapted to this type of rapid production process used in the production of herminettes. This set of tools, amongst which the herminettes, micro-borers, tanged points and geometric microliths are the most characteristic, are critical in defining the Euphrates Natufian (M.-C. Cauvin 1980). There are also scrapers, burins, denticulates and truncations. The herminettes were the characteristic tools of the Natufian of the Euphrates, and the first examples come from Abu Hureyra (Olszewski 2000, figure 6.2). During the Natufian, they were mainly used for woodwork and secondarily to work stone (Sánchez Priego, this volume). The bone industry of the Natufian at Mureybet is low in quantity and simple; it includes only one spatula and a few punches, some of which underwent thermal treatment (Stordeur and Christidou, this volume).

The ornaments, poorly represented in this level, include the same types of elements that would be characteristic of later periods: small discs made of stone or shell, small freshwater shells pierced by abrasion and some tubular items made of bone. Phosphates and other exogenous materials were imported (Maréchal and Alarashi, this volume). The Khiamian Although poorly understood, the Khiamian is of great importance in reconstructing the process of Near Eastern Neolithization. In the southern Levant, the Khiamian and the Sultanian are sub-facies of the Pre-Pottery Neolithic A period (henceforth, PPNA). The Khiamian is believed to precede the Sultanian (Crowfoot-Payne, 1983). It is limited to a small number of poorly preserved sites, and the risk of stratigraphic mixing at certain sites (Bar Yosef 1981 and 1996) leads some researchers to question the existence of a distinctive Khiamian sub-facies (see Kuijt 1996 and 1997; for the opposite opinion, see Gopher and Barkai 1997). Although the Khiamian in the southern Levant is considered to be part of the PPNA (re: Bar Yosef 1981), we distinguish it as a defined stage of Neolithization that predates the PPNA (Aurenche et al. 1981), because it was a period of profound changes of a social and mental order. Thus, the PPNA would have begun with the Mureybetian, the development of agriculture representing the main change, the term Neolithic thus remaining associated with a production economy. Apart from the poorly known level at the cave of Naccharini (Schroeder 1991), located in the Anti-Lebanon, the IB and IIA phases of Mureybet constitute the only example of Khiamian occupation known in the centralnorthern Levant. It is also the only site in the Near East where the Khiamian levels are well-dated and clearly located stratigraphically between the Natufian and the PPNA, and in association with preserved architectural remains and exterior areas between the buildings. The Khiamian appeared at Mureybet at around 9,700-9,600 BC (Évin and Stordeur, this volume). It was a short cultural phase lasting three or four centuries, but . The results of the Tell Qaramel excavation, which includes levels from the Khiamian, will complete our image of this period in the northern Levant (Mazurowski 2000; Mazurowski and Jamous 2001; Mazurowski and Yartah 2002). . The sequence of Mureybet is the base for establishing the chronology of the Khiamian in the Middle Euphrates. Taking account of the new C14 dates (Évin and Stordeur, this volume) we should consider the beginning of the period to be about 3 centuries younger and the end to be about 2 centuries younger than previously thought (Aurenche et al. 1981; Hours et al. 1994).

. Adze made on flint, with a curved working edge and a tang. It was used in Mureybet from the Late Natufian to the Mureybetian phase. 664

conclusion

it was very rich in social and symbolic innovations. The beginning of the Khiamian was marked by changes in the lithic industry, with the appearance of El Khiam points and the gradual disappearance of the segments that characterize the IB phase (M.-C. Cauvin and Abbès, this volume, fig. 5 and 6). Phase IIA was characterized by the near-disappearance of segments and the significant increase of El Khiam points, whereas Phase IIB was marked by the disappearance of geometric microliths, an increase in the number of Helwan points and tanged points and a decrease in El Khiam points (M.-C. Cauvin and Abbès, this volume; see fig. 16). The Khiamian in the southern Levant is similar to that of the middle Euphrates, because it is also a short-lived phase, with a lithic industry in which the El Khiam points gradually replaced microliths and in which micro-borers were very abundant. However, according to Gopher (pers. comm.), the lack of tools used for percussion in the south, present at Mureybet, indicate a certain difference. No major climate change of importance is detectable at the beginning of the Khiamian in relation to the Natufian, because the signs of relative aridity of the Dryas III were still present. The Chenopodiaceae remained abundant and rye was still present. The Holocene climatic change was to begin in the Khiamian period.

beds made with stones recycled from the walls (Stordeur et al. 2000). These houses usually present several phases of repair. For the first time, cereal chaff was added as filler for the clayey earth used to make the walls. Next to the ground-level houses, the excavations revealed round, sunken buildings with a diameter of approximately 6 m. The walls of the dug-out area were reinforced with a succession of posts covered with a clay coating. The inside of the building was divided into compartments with small straight walls defining chambers (Stordeur and Ibáñez, this volume, fig. 21 and 22). In the outside areas, stone-lined hearths and cooking pits were identified, as well as a new kind of combustion structure. This type of hearth was set on the floor and surrounded with a low horseshoe-shaped wall made out of stones and earth (Stordeur and Ibáñez, this volume, fig. 18). The opening facilitates access to the combustion zone as the food laid out on top of the low walls was cook ed by the heat. Most of these hearths were found outside the dwellings although a stone-lined hearth was found within one of the dwellings built on the surface (Molist, this volume; Stordeur et Ibáñez, this volume, fig. 23). Various conclusions may be drawn regarding the structure of the settlement (Stordeur and Ibáñez, this volume). The stratigraphy of the site indicates that several of the round ground-level houses were contemporary. However, it is more difficult to establish the exact stratigraphic relationship between these houses and the sunken buildings. All the sunken buildings found did succeed one another, which allows us to rule out simultaneous use of more than one of them within the excavation area. The settlement may have been built with several round houses and one sunken building. The same pattern is observed at Jerf el Ahmar (cf. infra). The houses and buried building were built apart from each other to allow for circulation.

Architecture The first building at Mureybet (Stordeur and Ibáñez, this volume; see fig. 19) appeared in the earliest phase of the Khiamian, in Phase IB. It is a round, partially sunken building with no internal subdivisions, with an inside diameter of 6 m. It was sunken to a depth of 50 cm, and the walls of the building were built with posts covered with a coating of earth. The floor was made of compacted earth over a bed of pebbles and gravel. As it is the only building known for the early Khiamian, it is difficult to make a more in-depth interpretation of the architecture of this period. Beginning in Phase IIA and throughout Phase IIB, we have a more detailed image of the characteristics of the houses (Stordeur and Ibáñez, this volume; see figs 23, 24 and 25). The first houses built at ground level appeared; they were circular, without inner divisions and measured from 3 to 4 meters in diameter. Three techniques were used to build them: simple earth walls, earth walls reinforced by a central line of flat stones placed vertically, and earthen walls on a foundation of stones or recycled querns (J. Cauvin 1977). The earth floor was built on a stone bed made up of flat slabs, pebbles or both. This flooring technique is the same as that used at the site of Jerf el Ahmar, on the left bank of the Euphrates. This technique was quickly abandoned and replaced by stone

Food resources The use of plants remained the same as in the Natufian (Willcox, this volume), with a significant presence of Polygonum and cereals in reduced quantity. Sickle blades with signs of harvesting present slightly more intense usage than in the Natufian, but the proportion of glossed tools is still quite low within the lithic industry (M.‑C. Cauvin and Abbès, this volume). There is an increase in the size and number of the grinding tools, querns and hand stones, some of which were probably used in the preparation of cereals for consumption (Nierlé, this volume). This suggests that there is a slight increase in the gathering of wild cereals in comparison with the Natufian, but we are still far from the more significant increase that took place in the Mureybetian. 665

j.j. ibáñez

During the oldest phase of the Khiamian (IB), the proportion of hunted species remained very similar to that of the Natufian. It is beginning with phase IIA that we see important changes, with an increase in the hunting of gazelles, the remains of which amount to more than 70% of the bones recovered, and a decrease in the hunting of small species such as foxes, hares or birds. As in the Natufian, gazelle hunting was particularly intense during the rainy season. At the end of the Khiamian, there was an increase in the hunting of equids instead of gazelles. The aurochs, poorly represented up to then, began to take on an increasingly important economic role. During the Khiamian, almost all of the anatids that lived seasonally or migrated through the northern part of the Fertile Crescent were hunted at Mureybet, while duck hunting decreased considerably at the end of the Khiamian. As in the Natufian, fish remains in this period are abundant (Gourichon and Helmer, this volume). Hunting techniques in the Khiamian were similar to those of the Natufian. Khiamian hunters preferred hunting females with young, avoiding groups of males, always more difficult to kill. The rainy season remained the most important hunting period, at least for the gazelles. Throughout the Khiamian, points gradually replaced segments as projectile elements, but the lightness of the points must not have led to significant changes in the bow structure compared to the Natufian. There was a simple transformation in the system of insertion into the shafts, but the hunting techniques remained the same.

The gradual substitution of geometric microliths by arrowheads during the Khiamian shows the continuity between the Natufian and the Khiamian and the local nature of cultural transformations throughout the latter period. The wide range of point types identified at Mureybet is present in both the northern and the southern Levant, and once again demonstrates the parallel development of the cultures in the two regions (M.-C. Cauvin and Abbès, this volume). The lithic industry also includes some end-scrapers and burins. The herminettes did not change during the Khiamian and continued to be used in percussion on wood and, secondarily, on soft limestone (Sánchez Priego, this volume; Lebreton, this volume). Unretouched blades were used to scrape stone, bone and wood and for butchering. The proportion of reuse and recycling of retouched blades is low. Bladelets and small unipolar blades were used to make borers and numerous microborers, the latter representing between 15% and 30% of all retouched tools. They were used to drill hard materials, mainly stone. Micro-borers were used in the production of beads and other objects, such as bone combs. Numerous micro-borers were used in a rotating movement directly by hand, while others, more regular and finer, drilled by means of mechanical systems, such as a bow. Perforation using bows or similar systems has also been identified in the bone industry (Stordeur and Christidou, this volume). This duality in the boring system (manual and mechanical) suggests the presence of two different technological processes.

Lithic technology

Other tools and objects

The appearance of arrowheads did not indicate changes in knapping techniques or in the aims of lithic production. The unipolar knapping of small blades continued to be dominant and did not vary until the end of the period. One notable development, however, can be seen in a certain number of cores and unretouched blades. This involves the adoption of a second platform of percussion opposed to the principal knapping platform, the former being used to maintain the core. These are not yet bipolar cores, but rather a maintenance option that seems to have become generalized, and is supported by the rare bipolar blades found (Abbès, this volume). Small-sized, rectilinear blades were used for producing arrowheads. There is also a progressive disappearance of the geometric microliths and a diversification in the point hafting system at this time. El Khiam points are the majority in the Khiamian (Phase IB, IIA and IIB) although the proportion of tanged points increases throughout Phase IIA and B (M.‑C. Cauvin et al., this volume).

The Khiamian was also a period of intense activity for the bone industry. New objects appeared: the Mureybet needles, denticulated objects and sheaths for axes. These tools are characteristic of the Neolithic of the middle Euphrates and also appear on certain Anatolian sites. In one of the houses excavated during the van Loon excavation, a set of needles associated with two awls was discovered. In general there are two technical options for bone tools: selection for a particular purpose, among the cooking waste, a large part of the tools ready for use, and the meticulous and exacting production of standardized tool forms (Stordeur and Christidou, this volume). During the Khiamian period, limestone bowls, probably intended for food, were also used (Lebreton, this volume). Some fragments of polished stone batons were found in the Khiamian levels. As at Jerf el Ahmar, where these objects are also present, the fragments were used as pestles (Stordeur, pers. comm.). This is probably a secondary use of the object, as the complete stone batons do not bear use-wear traces. The morphology 666

conclusion

of the batons, the selection of exogenous raw material to make them, the considerable technical investment necessary, and the absence of use-wear traces all suggest an important symbolic role (J. Cauvin 1977). In the Khiamian levels 230 beads were found, in a wide variety of materials, shapes, sizes and colors. Many were produced using local raw materials: rocks and minerals from the carbonated or evaporitic sedimentary series, freshwater shells and bird bones, or the bones of small mammals consumed at the site (Helmer, Gourichon, this volume). Excavation also recovered materials of an exogenous nature: some sea shells, phosphates and, especially, ophiolitic or metamorphic rocks. It appears that the Euphrates river transported fragments of ophioliths torn from the Turkish formations and metamorphic rocks, while the fragility of the chlorites and talcs suggests that humans transported them. This is also true of the phosphates that came from Syrian or Turkish aluminum outcrops, at least 200 km from the site (Santalier et al. 1997). The most numerous beads are small pierced nerites, small stone discs and tubular beads in bone. There are also grooved pendants, as well as some beads in phosphates, pendants in limestone or hard stones (amphibiolite, sillimanite), demonstrating great skill in abrasion and polishing. Many of the stone beads were produced on materials found near the site. Phosphate pearl beads were also made on the site. One bead in the process of being pierced was found, and phosphate residues were identified on the micro-borers (Ibáñez et al., this volume). Boring using a bow seems to have been used on most of the stone objects. Nerites were always pierced by abrasion, not always the case for the gastropods of marine origin (Maréchal and Alarashi, this volume). The Khiamian levels also produced three figurines made of soft limestone (Stordeur and Lebreton, this volume). One of them is an anthropomorphic representation with no sexual characteristics, while the other two are more ambiguous. One may represent a combination of a nocturnal bird of prey and a human being, and the other may be a human head.

The analyses of marine sediments and pollen cores demonstrate that there was rapid humidification of the climate at the beginning of the Holocene, at approximately 9,500 BC. These changes can be seen at the end of the Khiamian and in Phase III at Mureybet. The study of charred grains provides evidence for an increased presence of einkorn and the beginning of an increase in barley (van Zeist and Bakker-Heeres 1984); the presence of rye was identified through study of the imprints of spikelets discovered in the burnt pisé (Willcox and Fornite 1999). While this increase in the use of cereals, the morphology of which remains wild, may be explained by climate change and increased precipitation, it more probably reflects the earliest signs of agriculture. Architecture Although the Mureybetian represents a new cultural stage there are aspects of continuity with the earlier Khiamian, as well as some important new technical innovations, especially in terms of architecture and lithic technologies (Stordeur and Ibáñez, this volume; M.‑C. Cauvin and Abbès, this volume). Walls were thereafter built with courses of cigar-shaped stones, in soft limestone, made by percussion with herminettes (Brenet et al. 2001; Sánchez Priego, this volume). These cigar-shaped stones were sealed with building earth, which was also used to coat the inside and outside of the walls. This technique was used to build the round one-room houses similar to the type of house already known during the Khiamian. Alongside these simple constructions, the first rectangular pluricellular houses appeared. Level XII in the van Loon excavation at Mureybet (corresponding to phase IIIA in Cauvin’s excavation) produced a rectangular house with two quadrangular rooms and flooring made of pebbles or small limestone slabs (van Loon 1968). By level XIV in the van Loon excavation (corresponding to phase IIIB in Cauvin`s excavation) there is a new type of layout, a rectangular house with two or four rooms and a covered terrace. These are also found during the Mureybetian (PPNA) at Cheikh Hassan (J. Cauvin 1980b) and Jerf el Ahmar (Stordeur 2000a) and were used up to the Early PPNB as seen at the site of Dja’de (Coqueugniot 2000). The round and rectangular ground-level houses co‑existed with round or elliptical sunken buildings. Building 47 was burned in place before it was

The Mureybetian The Mureybetian culture, characterized by Phase III at Mureybet, appears to be a coherent cultural whole. It is identified on seven archaeological sites located geographically along 250 km of the middle Euphrates, and chronologically dated from the end of the 10th millennium BC to the first two thirds of the 9th millennium. . C14 dates from Mureybet suggest that this phase took place between 9,300 and 8,600 BC (Évin and Stordeur, this volume). In the C14 dates, the IIIA and IIIB phases are not chronologically distinguishable. The beginning and the end

of the Mureybétien in Mureybet are between 100 and 200 years younger than previously thought (Aurenche et al. 1981; Hours et al. 1994). 667

j.j. ibáñez

abandoned.10 It was built in an elliptical dug-out area to a depth of 2 m with a maximum diameter of 6.25 m and a minimum of 5.60 m (Stordeur and Ibáñez, this volume, fig. 29). As in the Khiamian, the walls were built with posts coated in clay. Small radial walls define several cells organized around an almost hexagonal central space. Building 42 (Stordeur and Ibáñez, this volume, fig. 30), also sunken and occupied later than Building 47, also presents various technical innovations: the peripheral wall was held up by a wall composed of several courses of flat stones. This type of round sunken building, which is internally sub-divided and follows a scheme that goes back to the Khiamian, persists throughout Phase III (Stordeur and Ibáñez, this volume). The excellent state of preservation of Building 47 and of a part of Building 42 helps us understand the function of these buildings. Many of the rooms are too small to serve as dwellings and were probably used for food storage. In Cell A of Building 47, a collection of new bone tools and flint objects were stored together in a niche. The pebble hearths in Cell H of Building 47 and Cells B and D of Building 42 suggest cooking activities. The quern in Cell C of Building 42 in a functional position and the several mortars/querns found in these two buildings (Nierlé, this volume) indicate that grinding activities took place here. The basins, stone vessels and clay bowls in Building 42 indicate that food processing took place here. Alongside this evidence of everyday activities in a simple house, there are other aspects that demonstrate the exceptional nature of these buildings. First, they are surrounded by groundlevel buildings; their construction implies considerable effort that would have required the mobilization of a large part of the human group. The open cell equipped with a bench appears to be a space used for meetings of a ritual or social nature. Moreover, eight figurines in baked earth or limestone, of which 7 are female figures, were discovered among the remains of Building 47. The comparison of these sunken buildings with those at the Mureybetian site of Jerf el Ahmar reinforces this image of a unique, exceptional type of building (Stordeur 2000a and infra). Stone-lined hearths and cooking pits, present in the exterior areas, would have been used for heating, cooking and illumination. Moreover, several stone-lined hearths were found within sunken buildings 42 and 47. One of the combustion structures found outside one of the dwellings appears to be an oven with a closed combustion chamber (Molist, this volume). This feature may be related to the

preparation of food made from cereals, of which remains were found at the site of Jerf el Ahmar (Willcox 2002b). The village of Mureybet in Phase III was a hamlet of ground-level houses with varying layouts. These houses appear to have been organized around a completely sunken and subdivided elliptical building; they are separate from one another in order to allow for the circulation of the inhabitants. It is in these outside spaces that we find the hearths. The successive villages of Mureybet were built one upon the other and respected the general layout of the hamlet. The sunken buildings were always built within the same area, whereas the ground-level houses were always placed to the east and to the west of the sunken buildings. The recent excavations at Jerf el Ahmar provide a more in-depth understanding of the contemporary levels of Mureybet. Jerf el Ahmar was excavated over a total surface area of 1,200 m2, which has made it possible to acquire a detailed image of the architectural organization of the village and its development through 11 levels (Stordeur 1999a). The oldest levels (7/E, 6/E and 5/E) produced round houses with no internal subdivision. Level 5/E was dated to 9,965 ± 55 (9,689-9,278 BC). Beginning with Stratum 4/E, the curved walls of certain houses had polygonal contours. In level 3/E (9,855 ± 70; 9,595-9,219 BC), the houses began to be subdivided by rectilinear walls. Two-room houses with covered terraces, known in Phase IIIB of Mureybet and up to the Early PPNB (Dja’de; Coqueugniot 1998a and b), were found in level 2/E at Jerf. In level 1/E, the earliest buried and subdivided buildings similar to Building 47 in Mureybet appeared. In level 0/E we see the first rectangular buildings. In level 2/W on the western tell (9,445 ± 75, 9,119-8,484 BC), there is evidence for a village of houses with varying layouts arranged around a sunken subdivided building. The presence of human remains in the two sunken buildings at Jerf el Ahmar demonstrates the symbolic nature of these structures. The dual utilitarian and symbolic function of these buildings has led D. Stordeur to describe them as multi-purpose community buildings, and to compare them to the kivas of the Pueblo people (Stordeur 2000a). The data from Jerf el Ahmar has proved invaluable for the interpretation of Mureybet, especially in terms of the structure of the village, with its houses built on ground level around a sunken building. Food resources Three species of cereals are present in Phase III of Mureybet: barley, einkorn and rye, all wild cereals. No domesticated cereals have been found at Mureybet or the other Mureybetian sites on the Euphrates such as Cheikh Hassan, Jerf el Ahmar or even Dja’de, dated to the Early PPNB (Willcox, this volume). Were these cereals cultivated or only gathered?

10. This fire could have been the result of the intentional destruction of the building before abandonment, as it has been suggested in other studies of symbolic PPN buildings (Özdoğan and Özdoğan 1998). 668

conclusion

To answer the difficult question of pre-domestic agriculture, several lines of evidence indicate that changes in the exploitation of wild cereals must have taken place during the Mureybetian. First of all, there is a large increase in the exploitation of this resource. This is clearly seen in the study of charred remains, especially barley, which is absent at Abu Hureyra and very rare in Phases I and II at Mureybet. The increase in cereal grain size is another indication of their cultivation (Willcox 2004). During the Mureybetian, the number of flint tools used for harvesting increased (M.-C. Cauvin and Abbès, this volume), as did the intensity of use-wear and resharpening by retouch, which shows that these tools were used for very long periods of time, at least several dozens of hours (Ibáñez et al., this volume). Grinding tools appear to be more common and varied in this phase III. One of their main functions was the processing of cereals for consumption (Nierlé, this volume). The importance of storage is suggested by the small closed cells in Buildings 47 and 42. The limestone basins and plant fiber baskets, indirectly known by the tools that were used to produce them, must also have been used for storage. Similarly, the large increase in micro-fauna from commensal rodents (Haidar 2004; Cucchi 2005) supports the hypothesis of food storage in the Mureybetian. The presence of weeds also supports the argument for pre-domestic agriculture in the Mureybetian. These weeds were present in the fields of cereals and legumes. Their presence in the archeological record indicates that they formed part of the collection of cultivated plants, and we also know that soil tilling favored their proliferation. This was tested by S. Colledge (1998, 2001) at Mureybet, and by G. Willcox for the Mureybetian material of Jerf el Ahmar. The changes in the proportions of cereals and legumes observed at the two sites and the increase in weeds indicates the existence of agriculture (Willcox, this volume). Since legumes could not have grown naturally in the region of Mureybet they must have been cultivated. In any case, the decrease in exploitation of Polygonum and Scirpus demonstrates the gradual abandonment of gathering and the simultaneous gradual adoption of agriculture. The earliest agriculture therefore took place on the Euphrates at the end of the 10th and in the first half of the 9th millennium BC, even though the earliest case of totally domestic morphology only dates back to the Early PPNB in Nevalı Çori and to the Middle PPNB in Tell Halula (Willcox 1999). It was, therefore, nearly a millennium after the first experiments with cultivation in the Mureybetian that cereals became fully domesticated. Hunting seems to have evolved gradually (Gourichon and Helmer, this volume). Equids were hunted more than gazelles, and aurochs, very scarce in the Natufian and

Khiamian, became increasingly important. The “small game” such as birds and small mammals became less and less important. Animal hunting became focused upon large species (equids, aurochs, fallow deer, wild sheep and boars). The gazelle hunting strategy did not change significantly compared to earlier periods. The hunting of gazelle, like that of equids, focused on kills of entire herds. Up to Phase IIIA, hunting revolved around killing females and young, but starting in Phase IIIB, males were more widely represented. This shift in hunting strategies involved undifferentiated hunting of all individuals, including groups of celibate males. The seasonal nature of equid hunting in Phase IIIB indicates two regular hunting peaks throughout the year, one in autumn/winter and another in spring. In addition to the equids, hunting profiles of sheep, boar and cattle indicate that males were deliberately targeted. This trend seems complementary to the increase in hunting of large mammals like the aurochs and is evidence of the desire to hunt bigger individuals (Gourichon et al., Helmer, this volume). These transformations were accompanied by changes in hunting techniques, such as improvements in bow technology. Indeed, the module for projectile points was noticeably larger in the Mureybetian than in the Khiamian, and this trend continued through the PPNB (Abbès, this volume; M.‑C. Cauvin and Abbès, this volume). The importance of bird hunting decreased by the Late Khiamian and continued to do so throughout the Mureybetian (Gourichon and Helmer, this volume). From the Natufian to the end of the PPNA occupation of Mureybet, birds seem to have been mainly exploited as supplemental resources during the wet season (autumn, winter and early spring). This representation is a result of the presence of species wintering in the Euphrates Valley (mainly ducks and geese) and the passage of migratory birds. The local species were also hunted, and there was a gradual decrease in seasonal hunting. For example, the hunting of river birds (ducks) decreased in the Late Khiamian, and hunting was more and more oriented towards species which frequented open wet environments (geese and francolins). In the end, small species such as teals and marsh owls, hunted in large numbers during the Natufian and the Early Khiamian, were gradually replaced by larger birds such as cranes and geese. Fish remains are very rare in the Mureybetian (PPNA) levels. This decrease indicates the abandonment of this resource, a trend confirmed by the study of other contemporary river sites on the Euphrates, particularly Cheikh Hassan and Jerf el Ahmar (Helmer, Gourichon et al. 2004). In summary, the study of food resources in Phase III at Mureybet demonstrates the evolution from a broad-spectrum economy typical of the Natufian and the Khiamian to an 669

j.j. ibáñez

agricultural economy characterized by an increase in the use of cereals and legumes and the gradual abandonment of small game and fish.

The herminettes are present in Phase III and were used to fashion wood and soft limestone through adzing, especially to produce the cigar-shaped stones for the walls of houses (Sánchez Priego, this volume). Flint blades had several functions (Ibáñez et al., this volume) and continued to be used unretouched; retouch resulted from resharpening performed during use. In general, blades only had a single function, and the proportion of recycled tools remained quite low. Scrapers were used for working hides and burins for working bone. For the most part obsidian and flint tools were used for the same activities, although using obsidian for cutting or scraping of hard materials such as bone or limestone was avoided; flint tools were used for these tasks. Moreover, the tools in both materials reflect the same intensity of usage and the same degree of recycling. Similarity in the use of flint and obsidian suggests that the main objective in using obsidian was not strictly functional (Ibáñez et al., this volume). Most of the lithic tools analyzed present low intensity use-wear from use on a single material. Only the arrowheads made on pre-determined blades, follow a more complex cycle of use that implies the storage and reuse of tools. In the “reserve niche” of Building 47, all the stages of the cycle of tool production and use are present: raw material, cores, unretouched blades and flakes, retouched tools and recyclable broken tools. These tools present widely varied uses. The lack of hierarchisation of the different stages of tool production reinforces the impression of a simple management of the tools (Astruc et al. 2003).

Lithic technology The Mureybetian is a period of profound change in lithic industry (Abbès, this volume). Since the beginning of Phase III, there is a shift in blade knapping. For the first time, true bipolar cores co-existed with unipolar cores. Beginning with level 14, pre-determined blade knapping appears, based on bipolar and unipolar cores, to produce rectilinear blades with pointed tip. These techniques and methods are applied to both flint and obsidian (Abbès, this volume, fig. 13). Pre-determined blade production indicates a desire for enhanced control of size and, above all, of the morphology of the blanks. In this sense, one can speak of standardized knapping. The economy of knapping also indicates that production of most of the pre-determined bipolar blades was intended for archery, as most of these blanks were used for making points, contrary to other contemporary sites such as Jerf el Ahmar or even Tell Abr 3, where predetermined blades were used for making other types of tools, such as knives or sickles. In fact, beginning with level 14 at Mureybet, there are two types of point productions: small, fragile points comparable to those of the preceding phases, and more solid points. These productions affected hunting activities. Throughout the course of Phase III, the tanged points without notches called “Mureybet points” replaced other points (M.-C. Cauvin and Abbès, this volume, fig. 21, 22, 23 and 27). A significant proportion of Phase III points was reused for activities other than hunting. This recycling sometimes involved broken points, but also whole, unbroken points. The recycling was made possible by the use of larger blades. The study of the faunal remains indicates that the need for points was clearly seasonal, so the points could have been reused as simple blades for various activities during different periods of the year when their use as points was not needed. The activities changed: borers and herminettes became far less numerous, while scrapers and burins played a more important role. In short, we see the development of new tools for the transformation of other raw materials. Obsidian was still being imported from central Anatolia (east Göllü Dağ), but also from eastern Anatolia (Bingöl). It was knapped on site and amounted to only 1% of the retouched material at Mureybet (weapons and tools). The obsidian was worked using the same methods and techniques as those used on the different types of flint.

Other tools and objects The Mureybetian bone tools followed the models of the Khiamian (Stordeur and Christidou, this volume). Awls, needles, polishers, denticulated objects and sheaths continued to be used throughout Phase III. The only observable innovation is related to the presence of carefully made fine awls. The production techniques were the same as in the Khiamian, with a predominance of grooving to obtain the blank and the use of scraping to fashion the object. Grooving was performed with the short, sharp edges of blades or flakes, whereas burins were used mainly for scraping. Flint wedges were used to split bone. Depending on the characteristics of hide desired (suppleness, waterproofing, resistance, etc.) there were several systems for processing PPNA animal hides. Despite this variability, most of the work on hides followed precise stages (Ibáñez et al., this volume). Flint end-scrapers and bone tools were used for scraping hides. In the production of certain objects, ochre powder was added before cutting was performed with flint blades. Ochre residues have been 670

conclusion

found on the flint blades as well as on the large polished limestone plates with depressions, which would have been used for the grinding of ochre, among other functions (Nierlé, this volume). Ochre was in all probability used for the preservation of hides although it could have also played an aesthetic (colouring) and symbolic role. The importance of the mechanical working of hides (by scraping) and the profusion of the use of ochre suggest a lack of any other more durable preservation methods such as tanning. The impressions of baskets found at several preceramic sites in the Near East (Stordeur 1989b) provide insights into the use of various types of plant materials and different fabrication techniques. Certain flint and bone tools from Mureybet indicate that baskets were produced at the site. The scraping of siliceous plants with several flint blades suggests that baskets were made with plants such as canes or reeds. The bone awls that carry use-wear traces of the working of plant material could have been used to make basketry or objects made of fibers. Three types of limestone vessels are distinguished in Phase III of Mureybet (Lebreton, this volume): basins, or large, heavy vessels used for storage; vessels with a more food-related function; bowls and small vessels. The hard stone vessels (limestone and solid calcite) were rough-hewn by hammering. These vessels were fashioned by abrasion and/or chipping and finished by polishing. The limestone vessels were rough-hewn by adzing using a herminette type of tool, then smoothed by scraping and finished by abrasion. The vessels from Phase IIIA came from Building 47, and those from Phase IIIB are associated with Houses 12 and 19. A clay vessel was found in one of the cells of building 42 (Le Mière and Picon 1998; Stordeur and Ibáñez, this volume, picture 14). There is a greater diversity of grinding tools in phase III as well: querns and rubbing stones are similar to earlier periods, but there are also large plates with depressions, and mortars made of basalt, an exogenous raw material (Nierlé, this volume). The raw material for the chlorite vessels comes from Anatolia and the softness of the rock makes it unlikely that it was transported by river in the form of pebbles (Lebreton, this volume). Moreover, the morphology and decoration of the objects is reminiscent of Anatolian objects, especially those from Demirköy Höyük and Hallan Çemi Tepesi (Rosenberg and Peasnall 1998: fig. 3; Rosenberg and Davis 1992: fig. 7-8; Rosenberg and Redding 2000). They were probably produced in Anatolia and represent production intended for trade. Polished stone batons made of chlorite, found in the Khiamian, are also present in the Mureybetian. One nearly complete baton was found associated with building 42 (Picture 3). There are slightly fewer beads in the Mureybetian compared to the Khiamian (270 elements). Nerites pierced

by abrasion and beads cut from bird and small mammal bones are less numerous than in the preceding period. Marine shells and discs made of shell are still little represented. The preference seems to have shifted towards stone objects. Out of 201 discs, 156 come from Phase IIIA, the majority of which were found in Building 47. Compared to the Khiamian they present a greater homogeneity of modules and a tendency towards materials of dark colouring and distant origin, mainly chlorites. In this phase, chlorites, talc and clay were used to produce beads or discs. Pendants are rare and were made out of hard exogenous rocks, and there is one made of ivory. It seems that people avoided carbonates during this period, and perhaps even phosphates. Half of the beads discovered have a flattened section. A grooved pendant, of a type also found in Jerf el Ahmar (D. Stordeur, pers. comm.) comes from Phase IIIA, and a grooved pendant transformed into a small rod was found in Phase IIIB (Maréchal et Alarashi, this volume). Eight anthropomorphic figurines in baked earth and limestone were discovered in the debris from the destruction of Building 47, seven of which were identifiable as women. Certain stones discovered in Structure 2 of the van Loon excavation were engraved on their lateral face with a broken line ending with a snake’s head (Stordeur and Lebreton, this volume). This motif was also found at Jerf el Ahmar beginning with the first levels and continued to be present throughout the PPNA and the Early PPNB in northern Syria and in Anatolia (Stordeur 2004). The Early and Middle PPNB The PPNB levels were discovered in the eastern part of the tell. They are not superimposed stratigraphically in the main sector of the excavation situated in the western zone, on the side of the hill that overlooks the Euphrates itself. In this eastern area, two trenches revealed levels corresponding to the Early and Middle PPNB. The Early PPNB in its earliest phase is known in the middle Euphrates (Tell Mureybet, Cheikh Hassan and Dja’de el Mughara) and in Anatolia. These two regions have thus been proposed as the cradle of this culture (M.C. Cauvin and J. Cauvin 1993). At Mureybet, the oldest PPNB levels (Phase IVA), dated to between 8,600 and 8,200 BC, were located in an area covering 16 square meters devoid of architecture. At the site of Dja’de, which possesses early PPNB levels, the dates also correspond to the second half of the 9th millennium BC (Coqueugniot 2000). The archeobotanical evidence from Phase IV is very poor due to a lack of sampling (four samples only). There appears to be no change compared to the Mureybetian, but this is probably due to a lack of information and sampling. 671

j.j. ibáñez

Similarly, the absence of morphological domestication of cereals may be related to the sampling, especially given the fact that only 7 cereal grains were recovered (Willcox, this volume). The cereals were harvested using slightly curved sickles, the flint blades having been inserted parallel to the handle, like the one found in the Middle PPNB levels of Nahal Hemar (Bar Yosef and Alon 1988). Equid hunting continued to be the most important hunting activity, followed by that of aurochs. In the Early PPNB, the first food animals (sheep, goat, cow and boar) were domesticated in southeastern Turkey. Cattle had already been domesticated at Dja’de and may also have been present in Mureybet, but the osteological data are not sufficient to determine this (Gourichon and Helmer, this volume; Helmer, Gourichon, Monchot et al. 2005). Despite the domestication of animals at Mureybet, the process of improving the technology of the bow and arrow continued. Byblos points, direct heirs of the Mureybet points, were often produced using pre-determined bipolar blades. This new type of point could weight ten times more than the small Khiamian points, which necessarily led to the use of more efficient bows than in the past. The innovations in flint knapping in the PPNA became generalized in the PPNB. Blade knapping was oriented towards the production of pre-determined blades (Abbès, this volume, fig. 18). Other types of bipolar knapping almost disappeared. Compared to the PPNA pre-determined knapping became the norm and, as a result, the very signature of the PPNB. As for unipolar knapping, it remained unchanged. This orientation of blade knapping generated larger and heavier blade products. The arrowheads displayed new typological characteristics, and notched blades (lames à ergot) came into existence (M.-C. Cauvin and Abbès, this volume, figs. 30 and 31). Core reduction, whether on obsidian or flint, was the same and was carried out in the village of Mureybet. The proximal double notch on the notched blades indicates a system of central fitting to the handle, secured by a cord. These blades were used as knives to cut different materials. Drills (mèches de foret) were probably used to perforate wood objects, although the use-wear analysis of a larger sample is necessary to confirm this. The tanged points, produced using pre-determined bipolar blades, were sometimes recycled after their use as projectile points. Retouched blades made of flint and obsidian were used for different activities. They were also more commonly recycled than in the PPNA, which implies more complex tool management with cycles of storage and reuse of tools (Ibáñez et al., this volume). The increased recycling of blades was a direct result of the use of larger, more solid massive blades. Phase IVB of Mureybet corresponds to the very beginning of the Middle PPNB (from 8,200 to 8,000 BC). The climate and vegetation show few changes compared

to the preceding period. Trench AD 28 revealed several architectural remains. Long parallel walls of mud tempered with straw define long rectangular rooms in a large house. In the Middle PPNB, the presence of domesticated sheep and goats in Mureybet is certain, and the domestic nature of cattle is very probable. This is, therefore, the first time we see a village of real farmers and herders (Gourichon and Helmer, this volume). As in the earlier periods, local flint and obsidian were exploited, with the exception of some tools made from exogenous flint knapped on site (Abbès and Sánchez Priego, this volume). Flint blades were made on regular naviform cores. The blades are pre-determined and their dimensions increase, especially their thickness. This was made possible by the perfection of a new strategy for blade detachment from the core. The standardization of blades also seems to be clearer than in earlier phases (Abbès, this volume, fig. 19). In this phase, as well as in Phase III and the beginning of the PPNB, the best pre-determined blades were turned into projectile points. Different types of arrowheads (Byblos, Amouq and Abu Gosh points) then appeared and were traded throughout the Neolithic in the Near East. All present blade retouch, performed with pressure (M.-C. Cauvin and Abbès, this volume, figs. 33 and 34). This pressure retouch covering the tang was to become standard beginning in the Late PPNB at other sites such as Tell Halula (Molist et al. 2001) and Akarçay Tepe (Ibáñez, Borrell et al., in press). The technical investment in weapons during a period of low inter-community violence highlights the symbolic role of hunting and the tools that are associated with it (J. Cauvin 1994). Unipolar knapping tended to disappear. Tools made on unipolar blades were thereafter produced using different waste products and by-products from the bipolar production system. The same techniques of percussion were used for obsidian and flint, but, at the same time, we see the first evidence for pressure knapping at Mureybet to produce obsidian blades. We then also see a significant increase in the use of obsidian knapped on site (Abbès and Sánchez Priego, this volume). Obsidian pressure-knapping represents a technical advance designed to obtain standardized products. Such an advance is not related to weaponry, as in the case of bipolar blade technology. The focus was no longer placed on only one type of product, but also on the quantity of products (Abbès, this volume). The sample of these blades analyzed from a traceological perspective is too small to know whether they played a particular role. During the Middle PPNB at Tell Halula, when most of the obsidian blades were knapped using pressure, they were used to cut soft animal tissue11 (Ibáñez, González Urquijo et al., in press). 11. Traceological analysis performed by Amelia Rodriguez. 672

conclusion

existence of a new authority within the social organization.13 The village structure of Mureybet, and the social organization which it implies, already existed in the Khiamian in approximately 9,500 BC. The location and unique nature of the sunken building suggests that it was the social nucleus of the village. Its construction required a considerable effort that would have required mobilization of the entire work force.14 Other collective work, such as hunting by driving or the gathering of Polygonum and cereals, were strategic activities for the group. All of these collective activities imply decision‑making that could have been represented symbolically by the sunken building. The existence of this central building suggests the institutionalization of a type of authority, whether individual or collective, that would have reinforced the group’s cohesion and cultural dynamics. The Khiamian was also a period of intensification in the production and use of personal ornaments (Maréchal and Alarashi, this volume). It is very difficult to explain the importance of this preoccupation with personal ornamentation, which can be linked to the social role of the individual, his ethnic identity or simply reflect aesthetic taste. Whatever the cause, the growing interest in adornment as a mark of social status may indicate the need to intensify the sharing of information within a society that was becoming ever more complex and in which family relations, whether real or fictitious, no longer encompassed all of the new social diversity (Cohen 1985: 110; Belfer-Cohen and Bar Yosef 2000; Kuijt ed. 2000). The deposit of an aurochs skull in the wall of a house of the Early Khiamian indicates a new symbolic conception of animals in general, and the bull in particular. This was to persist throughout the pre‑ceramic Neolithic and even afterwards. The Khiamian levels also produced an anthropomorphic figurine. In contemporary levels at sites in the southern Levant, several female figurines were also discovered. This new preoccupation with the human image, and particularly the female image, marks an important change in relation to the animal representations of the Natufian (J. Cauvin 1978 and 1994; Bar Yosef 1998; Kuijt and Chesson 2005). These socio-economic characteristics indicate that the people living in Khiamian communities were complex hunter-gatherers (Testart 1982; Price and Brown eds1985; Ingold et al. eds 1988). These were sedentary groups who intensified the acquisition of their resources and stored food for later consumption. Some evidence seems to point to a

Tell Mureybet and the origin of the Neolithic in the Near East The contribution of Tell Mureybet to our understanding of the origin of the Near Eastern Neolithic has evolved since the site was first excavated. At the time, Mureybet showed us that Neolithization had taken place in the Middle Euphrates parallel to its occurrence in the southern Levant. The results from Mureybet have also caused us to rethink ideas concerning the existence of one single cultural center, from which the Neolithic spread to other regions in the Near East. We now know that Neolithization affected a vast territory, diffusing a common cultural background, identified in the southern and middle Levant, the upper Euphrates, the Jezireh and the upper Tigris valley (Aurenche and Kozlowski 1999). The information gathered at Mureybet on the origin of the Neolithic in the middle Euphrates is now enlarged by the excavation of new sites, most of which were also carried out by the teams trained by Jacques Cauvin. While our understanding of the PPNA and the PPNB in the Middle Euphrates advanced greatly thanks to the work performed at Abu Hureyra (Moore et al. 2000), Jerf el Ahmar (Stordeur et al. 1997), Cheikh Hassan (J. Cauvin 1980b; Stordeur 1999b), Tell ’Abr 3 (Yartah 2004), Dja’de el Mughara (Coqueugniot 2000) and Tell Halula (Molist 1998b), the data from Mureybet are central to understanding the trajectory and process of Neolithization from the Late Natufian and the Khiamian.12 Mureybet provides a critical understanding of cultural continuity in the Neolithization process from the Natoufian up to the PPNB. Within this continuum, however, the Khiamian represents a period of acceleration characterized by profound changes in social organization and symbolic thought (J. Cauvin 1994). The hunting and gathering economy, based on the exploitation of a wide variety of resources, certain of which were targeted in an intensive manner (gazelle hunting, gathering of steppe forest resources) allowed for the sedentarization of a group large enough to effect social transformation and the gradual mutation of belief systems. The village of Mureybet was made up of houses organized around a circular or slightly oval-shaped building that was completely sunken and internally sub-divided. The outside open spaces allowed circulation between the houses. What social changes led to the creation of these new types of village compared to the circular houses of the Natufian? D. Stordeur (Stordeur, Brenet, Der Aprahamian et al. 2000) has suggested for the Mureybetian village of Jerf el Ahmar the

13. The idea of the existence of a social authority was taken up again by J. Cauvin during his discussion with A. Testart (cf. Testart 1998; J. Cauvin 2000). 14. The digging of the pit alone implies extraction of nearly 70 tons of earth.

12. In accordance with the data from Tell Qaramel, where Khiamian levels are present (Mazurowski, pers. comm.). 673

j.j. ibáñez

certain level of technical specialization15 and a higher level of social complexity. This social complexity seems to place an emphasis on group cohesion, community activities and ritual (Renfrew 1974; G.A. Johnson 1982; Feinmann 1995; Kuijt 2000; Kuijt and Goring-Morris 2002). From this perspective, this society was egalitarian economically, but was beginning to develop institutionalized forms of authority (Kuijt 2000). Finally, these social changes were accompanied by shifts in symbolic thought (J. Cauvin 1994). The Mureybetian culture, a component of the PPNA of the middle Euphrates, began at about 9,300-9,200 BC and developed during the period of climatic improvement in the Holocene (higher degree of humidity). In this period, the first experiments in agriculture took place at Mureybet. No direct relationship can be established, however, between the change in climate and the beginning of agriculture, because the early Holocene climatic improvement took place in the middle of the Khiamian period, where no proof of cultivation has been observed. As with the new social and symbolic structures created in the Khiamian, agriculture in the Mureybetian may simply have been the result of intensification in the exploitation of wild resources (Hayden 1990; J Cauvin. 1994; Belfer‑Cohen and Bar Yosef 2000). The development of some type of authority in the group could have made possible the planning and setting up of the collective work necessary to begin cultivation and harvesting. The reinforcement of trade with other communities, through the establishment of a network of solidarity and intercommunity competition, led to the transmission of information, objects and resources (Lourandos 1985). This context of trade, strongly ritualized, may have created the motivation to intensify exploitation of wild resources, which led to agriculture (Hayden 1992; M. Özdoğan 1999a and b; Gopher et al. 2001). Important economic changes can be observed during the Mureybetian, the most important of which were the first indications of agricultural practices (Willcox, this volume). In this sense, multiple lines of evidence begin to reinforce the view of northern Syria and southern Anatolia as the cradle of agriculture (Lev-Yadun et al. 2000). The domestication process must have been very slow since morphological rates of domestication remain very weak for the sites of the 10th millennium. We find both wild and domestic plants at the sites occupied throughout the 9th millennium (Willcox, this volume). Hunting remained an important source of food, and there is no evidence of animal domestication. The slaughtering of animals concerned the largest species

(equids, aurochs, and fallow deer) at the peak of age (young males). The targeting of larger animals may be related to the need to increase the quantity of food in the case of demographic growth (Gourichon and Helmer, this volume), but the hunting of large male aurochs also demonstrates the symbolic role played by this animal, seen in the deposits of ox skulls. With the appearance of the earliest cereal and legume cultivation, we also see a decline of the broad spectrum economy that characterized the Natufian and the Khiamian. The economic cycle of the Mureybetian must have been linked to the farming calendar that guaranteed a significant portion of the food reserves (Willcox, this volume). The gathering of cereals and legumes took place in late spring, from May to June (e.g. Hillman 1996). At this time of year, gazelles and equids were hunted, especially to protect the crops (Gourichon and Helmer, this volume). The alluvial plain was totally flooded once a year when the river rose at the end of spring or in early summer. The moist alluvia left behind when the river descended made it possible to exploit numerous plant resources: tamarsks and reeds, cyperaceae, summer grasses and, above all, Polygonum. The end of the summer was the season for exploiting the fruits of Pistacia atlantica. Hunting (equids, gazelles and birds) was resumed in autumn. In February and March, there would have been an interruption in the hunting of large game, at the time when, after the winter rains and the spring plant growth, animals became dispersed in the steppes and more difficult to capture (Gourichon and Helmer, this volume). The PPNA village of Mureybet preserved the same structure as that of the Khiamian village. The main innovation lies in the rectangular houses with internal divisions constructed next to round houses built at ground level. A new house plan also appeared and lasted up to the Late PPNB: the rectangular house with four internal divisions equipped with a covered courtyard. This village organization is very similar to that in the Mureybetian levels (I/E and 2/W) at Jerf el Ahmar (Stordeur 2000a). In these Mureybetian villages, the variability in the architectural forms of houses built at ground level contrasts with the rigidity of the plan of the sunken buildings. The preservation of traditional plans, round or oval, for the public buildings in contrast to the rectangular domestic buildings also exists on some early PPNB sites (A. Özdoğan 1999: 47). The distribution of cells and interior spaces is repeated on the two sites, separated by 50 km. The sunken buildings must have had three functions: utilitarian (storage of tools and food, cooking), social (meetings) and symbolic, all of which justifies that they be termed “multi-purpose buildings” (Stordeur, Brenet, Der Aprahamian et al. 2000). Whether the authority was individual or collective, it was institutionalized and symbolically represented by the sunken building, which held the products of farming. It can be logically

15. The concentration of bone tools in a house at the van Loon excavation could indicate a certain specialization in the working of animal hides. 674

conclusion

assumed that this authority also exercised control over all the collective work necessary for harvesting, cultivating and taking care of the fields. One can also speculate as to the role this institution played in the consolidation of the earliest agricultural experiments16 (Kuijt 2000). Hallan Çemi, dating to the tenth millennium BC, produced sunken circular collective buildings that also had a utilitarian and symbolic function (Rosenberg and Redding 2000). Two of the buildings found in the latest level of Halan Çemi share some of the characteristics of the multi-purpose buildings in Mureybet. They have been interpreted as circular semi-subterranean structures, 5 or 6 meters in diameter. A semicircular stone bench was set against the wall and the floors were resurfaced several times. Imported materials were closely associated with these structures and one of the buildings contained a complete aurochs skull. The development of the public domain and the beginning of a certain social stratification has been proposed for this site (Rosenberg 1999: 28). The transformations during the Mureybetian include development of incipient technical specializations. The presence in the PPNA of Anatolian chlorite bowls,17 standardized flint blades and polished tools may indicate the existence of specialized craftsmen (Peacock 1982: 8; van der Leeuw 1984; Rice 1987: 184; Quintero and Wilke 1995; Quintero 1998; Perlès 2001; González Urquijo et al. 2001). The considerable intensification of long-distance trade in the 10th millennium is evidence for the existence of a network of inter-community relationships. The traded objects, many with a strong symbolic value, range from raw materials, such as Anatolian obsidian or stone for making

beads (manufactured at Mureybet and other settlements), to finished objects, such as the pre-determined flint blades, the chlorite bowls and perhaps certain ornaments. It is obvious that the interest in trade did not lie in the object’s functionality, but rather in the interplay of gift for gift (Mauss 1923-1924). The cultural homogeneity of the Mureybetian of the middle Euphrates indicates that the trade network must have first existed on a regional level. However, the Anatolian objects (obsidian or chlorite bowls) indicate the existence of a favoured relationship with groups from the north, with whom the Mureybetians shared several aspects of their material culture and their symbolic imagery (Helmer et al. 2004; Stordeur 2003). This network of contacts explains the resemblances in the material culture across wide geographic regions and the parallel nature of the processes of cultural transformation in regions that were relatively far apart. The exchange of resources would have been invaluable in periods of food shortage, especially during the earliest developmental stages of a production system as fragile as agriculture. The domain of belief was dominated by symbols known since the Khiamian. In the Mureybetian, deposits of decorative aurochs skulls are still present and female figurines were kept in Building 47 at Mureybet. The symbolism of the woman and the bull developed throughout the Neolithic in the Near East (J. Cauvin 1994). But it is beginning in 10,000 BC, that the iconography became more open to human representation, especially of females (J. Cauvin 1978 and 1994; Bar Yosef 1998). However, at certain PPNA sites, such as Jerf el Ahmar (Helmer et al. 2004) and Göbekli (Schmidt 2000), it remained centered upon animals, although human representation is also present. We now know that the abrupt transition (“revolution of symbols”) between the animal representations of the Natufian and the female representations of the Khiamian and the PPNA was probably a gradual process that varied from one settlement to another. The wealth of new PPNA discoveries confirms the importance of symbolism and collective rituals at the beginning of the Neolithization process (J. Cauvin 1994).

16. The role of collective buildings as a sign of new socio‑political structures intended for organization of decision-making and creating greater group cohesion has already been discussed for the PPNB (Byrd 1994). 17. These bowls possess a great symbolic value, given their decoration and the repeated recycling of their raw material by the communities of the middle Euphrates.

675

j.j. ibáñez

Fig. 1 – L’Euphrate et, en arrière plan, Tell Mureybet. Picture 1 – The Euphrates and, in the background, Tell Mureybet.

Fig. 2 – La steppe autour de Mureybet. Picture 2 – The steppe around Mureybet. 676

conclusion

Fig. 3 – Bâton poli en chlorite. Picture 3 – Polished baton in chlorite.

677

conclusion

(Helmer et al. 2004) ήϤΣϷ΍ ϑήΠϟ΍ ϞΜϣ (΃) ϱέΎΨϔϟ΍ ϞΒϗ Ύϣ ΖϴϟϮϴϨϟ΍ ϊϗ΍Ϯϣ ξόΑ ϲϓ ˱Ύόϣ ήθΒϟ΍ϭ .ˬ(Schmidt 2000) (ϝϮοΎϧϷ΍ ϲϓ) ϲϠϜΑϮϏ ϊϗϮϣϭ

ϞϜθΑ ΖΛΪΣ ΎϤϧ·ϭ ("Δϳΰϣήϟ΍ ΓέϮΜϟ΍" ϞΜϣ) ΓΪϳΪΠϟ΍ ΕΎϔθΘϜϤϟ΍ κΨϳ ΎϤϴϓ Δϴ΋ΎΠϓ ΕϻϮΤΘϟ΍ ϦϜΗ Ϣϟ ϞΒϗ Ύϣ ΔϴΘϴϟϮϴϨϟ΍ϭ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϲϓ ΕϼϴΜϤΘϟ΍ϭ ΔϴϓϮτϨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϲϓ Δϴϧ΍ϮϴΤϟ΍ ΕϼϴΜϤΘϟ΍ ϦϴΑ Ύϣ ϲΠϳέΪΗ ϢϟΎϋ ΔϴϤϫ΃ ϰϠϋ ΓΪϳΪΠϟ΍ ΕΎϔθΘϜϤϟ΍ ϝΪΗ ΚϴΣ ήΧ΁ ϰϟ· ϊϗϮϣ Ϧϣ ϝϮΤΘϟ΍ ΍άϫ ΏϮδϨϣ ήϴϐΘϳ .(΃) ΔϳέΎΨϔϟ΍ .Δϳ΍ΪΑ ϲϓ ΔϴϋΎϤΠϟ΍ αϮϘτϟ΍ϭ ίϮϣήϟ΍

679

j.j. ibáñez

ˬϚϟάϟϭ .ΎϬΑ ΔϳΎϨόϟ΍ϭ ϝϮϘΤϟ΍ Δϋ΍έίϭ ΕΎΗΎΒϨϟ΍ ρΎϘΘϟ΍ ϞΜϣ ˬΔϴϋΎϤΠϟ΍ ϝΎϤϋϷ΍ ϢϴψϨΗ ϲϓ ˱ΎϤϬϣ ˱΍έϭΩ ΖΒόϟ Ϊϗ .(Kuijt 2000b) 15Δϋ΍έΰϠϟ ϰϟϭϷ΍ ΕΎγέΎϤϤϟ΍ ΰϳΰόΗ ϲϓ ΔτϠδϟ΍ ϩάϫ έϭΩ Ϧϋ ϝ΍Άδϟ΍ ˯ΎϤϠόϟ΍ Ρήτϳ ϱή΋΍Ω ϲϋΎϤΟ ϰϨΒϣ ϰϠϋ ϱϮΤϳ ˬϲϤϴγ ϥϻΎϫ :ΩϼϴϤϟ΍ ϞΒϗ ήηΎόϟ΍ ϒϟϷ΍ Ϧϣ ήΧ΁ ϊϗϮϣ ϙΎϨϫ ΪΟϮϳ 16 Rosenberg and Redding ) ϪϟϮΣ ΔϤψϨϣ ΔϳήϘϟ΍ ϭΪΒΗϭ Δϳΰϣέϭ ΔϴϠϤϋ ΔΟϭΩΰϣ Δϔϴχϭ Ϫϟϭ έϮϤτϣ ϲϧΎΒϤϟ΍ ϊϣ ΕΎϔμϟ΍ ξόΑ ΎϤϬϟ ϦϴϴϋΎϤΟ Ϧϴ΋ΎϨΑ ϰϠϋ ϊϗϮϤϟ΍ ΍άϬϟ ΙΪΣϷ΍ ΕΎϘΒτϟ΍ ϲϓ ήΜϋ .(2000 Ρϭ΍ήΘϳϭ Δϳή΋΍Ωϭ ΓέϮϤτϣ ϒμϧ ϲϧΎΒϤϟ΍ ϩάϫ ΖϧΎϛ .(Stordeur et Abbès 2002) ΓέϮϤτϤϟ΍ ΔτΒϳήϤϟ΍ ΔϴοέϷ΍ ΔϧΎϴλ ΖϤΗ Ϊϗϭ έ΍ΪΠϟΎΑ ΔϘμϠϣ Δϳή΋΍Ω ΔΒτμϣ ϰϠϋ ΎϫΪΣ΃ ϲϓ ήΜϋ .έΎΘϣ΃ 6ϭ 5 ϦϴΑ Ύϫήτϗ ϝΪϳ .κΧέ΃ ΔϤΠϤΟ ϰϠϋ ΎϫΪΣ΃ ϲϓ ήΜϋϭ ˬΔϴϠΤϣ ήϴϏ ΎϫέΩΎμϣ Ω΍Ϯϣ ΕϮϴΒϟ΍ ϩάϫ ϲϓ ΕΪΟϭ .Ε΍ήϣ ΓΪϋ ΔϴϋΎϤΘΟϻ΍ ΕΎϘΒτϟ΍ έϮϬχ Δϳ΍ΪΑ ϰϠϋϭ ΔϋΎϤΠϟ΍ ΓΎϴΣ ϲϓ Ε΍έϮτΗ ϰϠϋ ϲϧΎΒϤϟ΍ Ϧϣ ωϮϨϟ΍ ΍άϫ .(Rosenberg 1999 : 28) ϞΒϗ Ύϣ ΖϴϟϮϴϨϟ΍ ΓήΘϓ ϲϓ ΩϮΟϭ ϥ· .ΔϴϨϘΘϟ΍ ΕΎλΎμΘΧϻ΍ ϲϓ έϮτΘϟ΍ ΔϴτΒϳήϤϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϲϓ ΕϻϮΤΘϟ΍ ϞϤθΗ Ε΍ϭΩϷ΍ϭ ΓΪΣϮϤϟ΍ Δϴϧ΍Ϯμϟ΍ ϝΎμϨϟ΍ ˬ17ΖϳέϮϠϜϟ΍ Ϧϣ ΔϋϮϨμϤϟ΍ "ΔϴϟϮοΎϧϷ΍" ϲϧ΍ϭϷ΍ (΃) ϱέΎΨϔϟ΍ (Rice 1987 : 184 ; González et al. 2001) ϦϴϓήΘΤϣ ωΎϨλ ΩϮΟϭ ϰϠϋ ϝΪΗ Ϟϣ΍Ϯϋ ϲϫ ˬΔϟϮϘμϤϟ΍ (Quintero 1998 ; Quintero et Wilke 1995 ; Peacock 1982 : 8 ; van der Leeuw 1984 ; Perlès .2001)

ϲϓ ΕΎϋΎϤΠϟ΍ ϦϴΑ ΕΎϗϼϋϭ ΕϻΩΎΒΗ ϕήσ ΩϮΟϭ ϰϠϋ ΓήηΎόϟ΍ ΔϴϔϟϷ΍ ΓήΘϓ ϲϓ ΓΩέϮΘδϤϟ΍ Ω΍ϮϤϟ΍ ΔϓΎΜϛ ϝΪΗ ΓΰϫΎΠϟ΍ ϊτϘϟ΍ϭ ςΒϳήϤϟ΍ ϊϗϮϣ ϲϓ ϕϭήτϤϟ΍ ϲϟϮοΎϧϷ΍ ϥΎϳΪϴδΑϭϷ΍ ˬΩ΍ϮϤϟ΍ ϩάϫ Ϧϣ .ΔϔϠΘΨϣ ϖσΎϨϣ Ϧϣ .ϲϠΤϟ΍ ϊτϗ ξόΑ ϰϟ· ΔϓΎοϹΎΑ ˬΖϳέϮϠϜϟ΍ ΓΩΎϣ Ϧϣ ϲϧ΍ϭϷ΍ϭ "˱ΎϘΒδϣ ΓΩΪΤϤϟ΍" Δϴϧ΍Ϯμϟ΍ ϝΎμϨϟ΍ϭ ΓήϜϓ ˱Ύπϳ΃ ϞϤθΗ ΎϤϧ·ϭ Ε΍ϭΩϷ΍ϭ ϊτϘϠϟ ϲϠϤόϟ΍ ΐϧΎΠϟ΍ ϰϠϋ ςϘϓ ΰϛήΗ ϻ ϝΩΎΒΘϟ΍ ϑ΍Ϊϫ΃ ϥ΃ ΢ο΍Ϯϟ΍ ϲϓ ΔϴτΒϳήϤϟ΍ ΔϓΎϘΜϟ΍ ϲϓ ϢϏΎϨΘϟ΍ ϝΪϳ .(Mauss 1923-1924) (˱ϼΜϣ ΓΪϳΎϘϤϟΎϛ) "˯Ύτόϟ΍ ϞΑΎϘϣ ˯Ύτόϟ΍" ΔϴϟϮοΎϧϻ΍ ϊτϘϟ΍ ήϴθΗ .ΔϘτϨϤϟ΍ ϯϮΘδϣ ϰϠϋ ΕήθΘϧ΍ Ϊϗ ϝΩΎΒΘϟ΍ ϕήσ ϥ΃ ϰϠϋ Ε΍ήϔϟ΍ ΔϘτϨϣ ϩάϫ ϲϓ ςΒϳήϤϟ΍ ϥΎϜγ ϙέΎθΗ ΪϘϓ .ϝΎϤθϟ΍ ΕΎϋΎϤΟ ϊϣ ΕΎϗϼόϟ΍ ΔϴϤϫ΃ ϰϟ· (ΖϳέϮϠϜϟ΍ϭ ϥΎϳΪϴδΑϭϷ΍) Ω΍ϮϤϟΎΑ (Helmer et al. 2004 ; Stordeur, sous presse) ΔϘϠόΘϤϟ΍ ΕΎϔμϟ΍ ϲϓ ΕΎϋΎϤΠϟ΍ ϩάϫ ϊϣ ΓήΘϔϟ΍ Ϧϣ΍ΰΘϟ΍ϭ ˬΔόγ΍ϭ Δϴϓ΍ήϐΟ ΔϘτϨϣ ϲϓ ΓΩϮΟϮϤϟ΍ Ω΍ϮϤϟ΍ ϦϴΑ ϪΑΎθΘϟ΍ ϕήτϟ΍ ϩάϫ ήδϔΗ .ϱέϮμΘϟ΍ ήϜϔϟΎΑϭ ϥ΃ ξόΒϟ΍ ΪϘΘόϳ .ξόΒϟ΍ ΎϬπόΑ Ϧϋ ˱ΎϴΒδϧ ΓΪϋΎΒΘϤϟ΍ ϖσΎϨϤϟ΍ ϦϴΑ ΔϴϓΎϘΜϟ΍ ΕϼϳϮΤΘϟ΍ϭ Ε΍ήϴϐΘϟ΍ ϲϓ ΎϬϴϓ ϢΗ ϲΘϟ΍ ΔϠΣήϤϟ΍ ϲϓ ιΎΧ ϞϜθΑ ˬ˯΍άϐϟ΍ ϲϓ κϘϧ ΙϭΪΣ ϝΎΣ ϲϓ ΪϴΟ ϞΣ Ϯϫ Ω΍ϮϤϟΎΑ ΕϻΩΎΒΘϟ΍ .Δϋ΍έΰϟ΍ ϞΜϣ Δθϫϭ ΔπϏ ΝΎΘϧ· ΔϤψϧ΃ ϝΎΧΩ· ΓήΘϔϟ΍ ϲϓ ϥ΍έΪΠϟ΍ ϰϠϋ ϖϠόΗ έϮΜϟ΍ ϢΟΎϤΟ ΖϠχ .ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ άϨϣ ίϮϣήϟ΍ ϢϟΎόΑ ςΒϳήϤϟ΍ ϥΎϜγ ήΛ΄Η ˱Ύϳΰϣέ έϮΜϟ΍ϭ Γ΃ήϤϟ΍ ΖϠΜϣ˵ .ςΒϳήϤϟ΍ ϲϓ 47 ϰϨΒϤϟ΍ ϲϓ ΎϬϨϣ ΩΪϋ ϰϠϋ ήΜϋ ϲΘϟ΍ ϰϣΪϟ΍ ΖόϨλϭ ΔϴτΒϳήϤϟ΍ ϲϓ .ΖϴϟϮϴϨϟ΍ ΓήΘϓ Ϟϛ ϝϼΧ ίϮϣήϟ΍ ϩάϫ ϲϓ Ε΍ήϴϐΗ φΣϼϨγ (J. Cauvin 1994) ϰϧΩϷ΍ ϕήθϟ΍ Ϟϛ ϲϓ ιΎΧ ϞϜθΑϭ ΔϳήθΑ ΎϫήΜϛ΃ ΕϼϴΜϤΘϟ΍ ΢ΒμΘγ ΚϴΣ ˬ.ϡ .ϕ 10000 ΦϳέΎΗ Ϧϣ ˱΍έΎΒΘϋ΍ ϰϧΩϷ΍ ϕήθϟ΍ ϥ΍ϮϴΤϟ΍ ϞϴΜϤΗ ϰϠϋ ΓΰϛήΘϣ ϊϴο΍ϮϤϟ΍ ϰϘΒΘγ .(J. Cauvin 1978 ; 1994 ; Bar-Yosef 1998) ΔϳϮΜϧ΃

ˬ(΃) ϱέΎΨϔϟ΍ ϞΒϗ Ύϣ ΖϴϟϮϴϨϟ΍ άϨϣϭ ˬΔϴγΎϴδϟ΍ϭ ΔϴϋΎϤΘΟϻ΍ ΓΎϴΤϟ΍ ϲϓ ΪϳΪΟ ϞϜϴϬϛ ΔϴϋΎϤΠϟ΍ ϲϧΎΒϤϟ΍ Ϧϋ ˱ΎϘΑΎγ ϥϮΜΣΎΒϟ΍ ΙΪΤΗ ΪϘϟ 15 .(Byrd 1994) ΔϋΎϤΠϟ΍ ϚγΎϤΗ ϰϠϋϭ ΔϤϬϤϟ΍ Ε΍έ΍ήϘϟ΍ ΫΎΨΗ΍ϭ ϢϴψϨΗ ϲϓ ΎϬΘϤϬϣϭ .(Schmidt 2000) ϲϠϜϴΑϮϏ ϊϗϮϣ ϲϓ ΔϓϭήόϤϟ΍ Ε΂θϨϤϟ΍ ϊϣ ϲϧΎΒϤϟ΍ ϩάϫ ϪΑΎθΘΗ 16 ΎϬϨϣ ΖόϨλ ϲΘϟ΍ ΔϴϟϭϷ΍ ΓΩΎϤϠϟ ΓέήϜΘϤϟ΍ Ϟϴϫ΄Θϟ΍ ΓΩΎϋ·ϭ ΎϬϠϤΤΗ ϲΘϟ΍ ΕΎϨϳΰΘϟ΍ ϚϟΫ ϰϠϋ ϝΪϳϭ ˬΓήϴΒϛ Δϳΰϣέ ΔϤϴϗ ϲϧ΍ϭϷ΍ ϩάϫ ϚϠϤΗ 17 .ςγϭϷ΍ Ε΍ήϔϟ΍ ϯήΠϣ ΕΎόϤΘΠϣ ϞΒϗ Ϧϣ 680

conclusion

.ΓήΘϔϟ΍ ϩάϫ ϰϟ· ΔόΑΎΗ ΔϨΟΪϣ ΕΎϧ΍ϮϴΣ Δϳ΃ ϰϠϋ ήΜόϳ Ϣϟ .˯΍άϐϟ΍ Ωέ΍Ϯϣ Ϣϫ΃ ΔϴτΒϳήϤϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϲϓ Ϊϴμϟ΍ Ϧϣ΃ ΔϳΪδΠϟ΍ ΎϬΗϮϗ ϞϣΎϜΑ ϊΘϤΘΗ ϲΘϟ΍ϭ (Ϟ΋ΎϳϷ΍ ˬκΧέϷ΍ ˬϝϮϴΨϟ΍) ˱ΎϤΠΣ ήΒϛϷ΍ ΕΎϧ΍ϮϴΤϟ΍ ϰϠϋ Ϊϴμϟ΍ ΰϛήΗ ΔϋΎϤΠϟ΍ Ω΍ήϓ΃ ΔϳάϐΗ ϲϓ ΔΟΎΤϟ΍ ϰϟ· ΩϮόϳ ϥ΃ ϦϜϤϳ ΓήϴΒϜϟ΍ ΕΎϧ΍ϮϴΤϟ΍ Ϊϴλ Ϧϣ ϑΪϬϟ΍ .(Γήϐϟ΍ έϮϛάϟ΍) ϥ΍ϮϴΣ Ϊϴλ ϥΈϓ ˬϚϟΫ ϰϟ· ΔϓΎοϹΎΑ .(Gourichon et Helmer, ce volume) ˱Ύϴϓ΍ήϏϮϤϳΩ ΓΪϳ΍ΰΘϤϟ΍ ϦϛΎϣ΃ ϲϓ ϪΘϤΠϤΟ ϖϴϠόΗ Ϯϫ ϚϟΫ ϰϠϋ ϞϴϟΪϟ΍ϭ ϥ΍ϮϴΤϟ΍ ΍άϬΑ ΔϠΜϤΘϣ Δϳΰϣέ ϲϧΎόϣ ϞϤΤϳ ήϛάϟ΍ κΧέϷ΍ .ΓΩΪόΘϣ ΩΎμΘϗϻ΍ ϲϓ ϡΎϋ ϊΟ΍ήΗ ˬΔϴϧήϘϟ΍ ΕΎΗΎΒϨϟ΍ϭ ΏϮΒΤϟ΍ ΕΎϋ΍έί ϰϟϭ΃ Ϫϴϓ ΕήϬχ ϱάϟ΍ ΖϗϮϟ΍ βϔϧ ϲϓ ˬφΣϮϟ Ϣ΋ΎϘϟ΍ ΩΎμΘϗϻ΍ ϝϮϠΣϭ ˬΔϴϣΎϴΨϟ΍ϭ ΔϴϓϮτϨϟ΍ ϦϴΗήΘϔϟ΍ ϼϛ ΰϴϣ ϱάϟ΍ϭ ΔϋϮϨΘϣϭ ΓΩΪόΘϣ Ωέ΍Ϯϣ ϰϠϋ ΪϤΘόϤϟ΍ Ϣ΋ΎϘϟ΍ ϢϳϮϘΘϟ΍ ϰϠϋ ΪϤΘόϳ ΔϴτΒϳήϤϟ΍ ΓήΘϔϠϟ ΔϳΩΎμΘϗϻ΍ ΕΎσΎθϨϟ΍ ϝϭΪΟ ϥΎϛ .ϲΠϳέΪΗ ϞϜθΑ Δϋ΍έΰϟ΍ ϰϠϋ ΕΪμΣ ΪϘϟ .(Willcox, ce volume) Δϴ΋΍άϐϟ΍ ϥΆϤϟ΍ Ϧϣ ϢϬϣ Ϣδϗ ΞΘϨΗ ΖϧΎϛ ϲΘϟ΍ Δϴϋ΍έΰϟ΍ ΕΎσΎθϨϟ΍ ϰϠϋ .(Hillman 1996 ϊΟήϤϟ΍ ήψϧ΍) ϥ΍ήϳΰΣϭ έΎϳ΃ ϱήϬη ϦϴΑ ˬϊϴΑήϟ΍ Ϟμϓ ΔϳΎϬϧ ϲϓ ΔϴϧήϘϟ΍ ΕΎΗΎΒϨϟ΍ϭ ΏϮΒΤϟ΍ ΔϋϭέΰϤϟ΍ ϝϮϘΤϟ΍ ΔϳΎϤΣ ϞΟ΃ Ϧϣ ΐϠϏϷ΍ ϰϠϋ ΔϨδϟ΍ Ϧϣ ΓήΘϔϟ΍ ϩάϫ ϲϓ ϝϮϴΨϟ΍ϭ ϥϻΰϐϟ΍ Ϊϴλ ϢΗ Ϊϗϭ .(Gourichon et Helmer, ce volume) Δϳ΍ΪΑ ϲϓ ϭ΃ ϊϴΑήϟ΍ Ϟμϓ ΔϳΎϬϧ ϲϓ ϩΎϴϤϟ΍ ϯϮΘδϣ ωΎϔΗέ΍ ΪϨϋ ϚϟΫϭ ΔϨδϟ΍ ϲϓ Γήϣ Δϴπϴϔϟ΍ ϝϮϬδϟ΍ ήϤϐΗ ΎϫήϤΜΘδϳ ϥΎδϧϹ΍ ϥΎϛ ΔϔϠΘΨϣ ΕΎΗΎΒϧ ϮϤϨΑ ˬϩΎϴϤϟ΍ ΏΎϫΫ ΪϨϋ ˬΔΒσήϟ΍ ϝϮϬδϟ΍ ϩάϫ ΖΤϤγ .ϒϴμϟ΍ Ϟμϓ Δϴϔϴμϟ΍ ΏϮΒΤϟ΍ϭ ΔϳΪόδϟ΍ ΔϠϴμϔϟ΍ ΕΎΗΎΒϧϭ ΐμϘϟ΍ϭ ˯Ύϓήτϟ΍ ΕΎΒϧ ΕΎΗΎΒϨϟ΍ ϩάϫ Ϧϣ .ϩΩΎμΘϗ΍ ΢ϟΎμϟ ΪόΑ ΃ΪΒΘϟ ρϮϠΒϟ΍ Ε΍ήϤΛ ϑΎτϗ ϞΟ΃ Ϧϣ ϒϴμϟ΍ ΔϳΎϬϧ ΖμμΧ .ϲϋ΍ήϟ΍ Ύμϋ ΔϠϴμϓ ΕΎΗΎΒϧ Ϧϣ ήϴΜϜϟ΍ϭ ϦϴΑ Γήϴϐμϟ΍ κϨϘϟ΍ ΕΎϧ΍ϮϴΣ Ϊϴλ ϊτϘϧ΍ .ϒϳήΨϟ΍ ϲϓ (έϮϴτϟ΍ϭ ϝϮϴΨϟ΍ϭ ϥϻΰϐϠϟ) Ϊϴμϟ΍ ΕΎϴϠϤϋ ϚϟΫ ˬΔϳϮΘθϟ΍ έΎτϣϷ΍ ϝϮτϫ ΪόΑ έϮϬψϟΎΑ ϲΗΎΒϨϟ΍ ˯Ύτϐϟ΍ Ϫϴϓ ΃ΪΒϳ ϱάϟ΍ ΖϗϮϟ΍ βϔϧ ϲϓ ˬέ΍Ϋ΁ϭ ρΎΒη ϱήϬη ϚϟάΑ (Gourichon et Helmer, ce volume) ΐόμϳϭ Ύϫϸϛ Ϧϋ ˱ΎΜΤΑ ήθΘϨΗϭ ΕΎϧ΍ϮϴΤϟ΍ ΪόΘΒΗ Ϛϟάϟ ΔΠϴΘϧϭ .ΎϫΪϴλ ϲϓ ΔϘΑΎδϟ΍ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ Δϳήϗ ςτΨϣ βϔϧ (΃) ΔϳέΎΨϔϟ΍ ϞΒϗ Ύϣ ΔϴΘϴϟϮϴϨϟ΍ ΓήΘϔϠϟ ΔόΑΎΘϟ΍ ΔϳήϘϟ΍ ΖψϔΣ ϝϮΣ ΢τδϟ΍ ϰϠϋ ΔϴϨΒϤϟ΍ ΔϠϴτΘδϤϟ΍ ΕϮϴΒϟ΍ ωίϮΗ ϲϓ ϦϤϜϳ ΙΪΣϷ΍ ΓήΘϔϠϟ ΔΒδϨϟΎΑ έϮτΘϟ΍ .ςΒϳήϤϟ΍ ϞϜθϟ΍ ΔϠϴτΘδϣ ΕϮϴΒϟ ΪϳΪΟ ˯ΎϨΑ ςτΨϣ ΓήΘϔϟ΍ ϩάϫ ϲϓ ήϬψϳ .˱ΎϴϠΧ΍Ω ΔϤδϘϤϟ΍ϭ ΓέϮϤτϤϟ΍ Δϳή΋΍Ϊϟ΍ ϲϧΎΒϤϟ΍ ΓήΘϓ ϰΘΣ ϝΎϤόΘγϻΎΑ ςτΨϤϟ΍ ΍άϫ ήϤΘγ΍ .ΎϬϠΧΪϣ ΪϨϋ ΰϳήϓ· ϭ΃ ˯ΎϨϓ ΎϬϟϭ ήΜϛ΃ ϭ΃ ϦϴϤδϗ ϰϟ· ΔϤδϘϣϭ ϲϓ ϑϭήόϤϟ΍ ϢϴψϨΘϟ΍ ςΒϳήϤϟ΍ ϲϓ ΔϴϨΑϸϟ ϱϭήϘϟ΍ ϢϴψϨΘϟ΍ ΍άϫ ϪΒθϳ .ϢϳΪϘϟ΍ (Ώ) ϱέΎΨϔϟ΍ ϞΒϗ Ύϣ ΖϴϟϮϴϨϟ΍ .(Stordeur 2000a) (E/Iϭ W/2) ήϤΣϷ΍ ϑήΠϠϟ ΔϴτΒϳήϤϟ΍ ΕΎϳϮδϟ΍ ϑϼΧ ϰϠϋ ϚϟΫϭ ΎϬΗΎττΨϣ ωϮϨΘΑ ΔϴτΒϳήϤϟ΍ ϯήϘϟ΍ ϩάϫ ϲϓ νέϷ΍ ΢τγ ϰϠϋ ΔϴϨΒϤϟ΍ ΕϮϴΒϟ΍ ΰϴϤΘΗ (ϱϮπϴΒϟ΍ ϭ΃ ϱή΋΍Ϊϟ΍) ϱΪϴϠϘΘϟ΍ ςτΨϤϟ΍ ΍άϫ ξϗΎϨΗ φΣϮϟ .ΎϬττΨϣ ϰϠϋ φϓΎΤΗ ϲΘϟ΍ ΓέϮϤτϤϟ΍ ϲϧΎΒϤϟ΍ (A. Özdo÷an 1999 : 47) ϞΒϗ Ύϣ ΔϴΘϴϟϮϴϨϟ΍ ΓήΘϔϠϟ ΔόΑΎΗ ϊϗ΍Ϯϣ ϲϓ ΔτϴδΒϟ΍ ΕϮϴΒϟ΍ ϊϣ ˬΔϴϋΎϤΠϟ΍ ϲϧΎΒϤϠϟ ςΒϳήϤϟ΍ ϦϴόϗϮϤϟ΍ ϼϛ ϲϓ ΎϬϴϓ ΎϳϼΨϟ΍ ωίϮΗϭ ϲϧΎΒϤϟ΍ ϩάϬϟ ϲϠΧ΍Ϊϟ΍ ϢϴδϘΘϟ΍ ϪΑΎθΘϳ.ΔϤϳΪϘϟ΍ (Ώ) ΔϳέΎΨϔϟ΍ ϒ΋Ύχϭ ΙϼΛ ΔϴϨΑϷ΍ ϩάϬϟ ϥ΃ ϥϮΜΣΎΒϟ΍ ΪϘΘόϳ .ςϘϓ Ϣϛ 50 ΔϓΎδϣ ΎϤϬϨϴΑ ϞμϔΗ ϱάϟ΍ ήϤΣϷ΍ ϑήΠϟ΍ϭ ΢Ϥδϳ ΎϤϣ .Δϳΰϣέϭ ˬ(Ε΍˯ΎϘϠϠϟ ϥΎϜϣ) ΔϴϋΎϤΘΟ΍ ˬ(ΦΒτϤϛ ϭ΃ ΔϳάϏϷ΍ϭ Ε΍ϭΩϸϟ ϦϳΰΨΗ) ΔϴϠϤϋ : Δϴδϴ΋έ Ϧϋ Ύϣ΃ .(Stordeur, Brenet, Der Aprahamian et Roux 2000) "ϒ΋ΎχϮϟ΍ ΓΩΪόΘϣ" ϲϧΎΒϤϟΎΑ ΎϬΘϴϤδΘΑ ϝϼΧ Ϧϣ ϱΰϣέ ϞϜθΑ ΔϠΜϤϣϭ ΓΩϮΟϮϣ ΖϧΎϛ ΪϘϓ ˬΔϴϋΎϤΟ ϭ΃ ΔϳΩήϓ ΖϧΎϛ ˯΍Ϯγ ˬϯήϘϟ΍ ϩάϫ ϲϓ ΔτϠδϟ΍ ΔτϠδϟ΍ ϩάϫ ϥ΄Α ήϴϜϔΘϟ΍ ˬϲϘτϨϣ ϞϜθΑϭ ϊϴτΘδϧ ˬ΍άϟ .Δϴϋ΍έΰϟ΍ ΕΎΠΘϨϤϟ΍ Ϫϴϓ ΖψϔΣ ϱάϟ΍ έϮϤτϤϟ΍ ϰϨΒϤϟ΍

681

j.j. ibáñez

Δϳΰϣέ ΓΪϳΪΟ ΓήϜϓ έϮϬχ ϰϠϋ ΔϤϳΪϘϟ΍ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ Δϳή΋΍Ϊϟ΍ ΕϮϴΒϟ΍ ΪΣ΃ ΔϓΎΣ ϰϠϋ ΔΘΒΜϤϟ΍ έϮΜϟ΍ ΔϤΠϤΟ ϝΪΗ ϲϓ ˱Ύπϳ΃ ΕήϬχ ΪϘϟ .ΎϫΪόΑ Ύϣϭ ΔϳέΎΨϔϟ΍ ϞΒϗ Ύϣ ΔϴΘϴϟϮϴϨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ Ϟϛ ϯΪϣ ϰϠϋ ˱ΎϘΣϻ ΕήϤΘγ΍ έϮΜϠϟ ϊϗ΍ϮϤϟ΍ ξόΑ ϲϓ ϕήθϤϟ΍ ΏϮϨΟ ϲϓ ΔϳϮΜϧ΃ ΔϳήθΑ ϰϣΩ ϰϠϋ ˱Ύπϳ΃ ήΜϋ .ΔϳήθΑ ϰϣΩ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΕΎϘΒτϟ΍ Ϧϣ Ϫόϴο΍Ϯϣ ϲΣϮΘδϳ ΪϳΪΠϟ΍ ϱήθΒϟ΍ ήϳϮμΘϟ΍ ϥ΃ ˱΍Ϋ· φΣϼϧ .ςΒϳήϤϟ΍ ϲϓ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΕΎϳϮδϠϟ ΓήλΎόϤϟ΍ ΕΎϧ΍ϮϴΤϟ΍ ϊϴο΍Ϯϣ ϰϠϋ ΔϘΑΎδϟ΍ ΔϴϓϮτϨϟ΍ ΕϼϴΜϤΘϟ΍ Εΰϛέ ΚϴΣ ϢϬϣ ήϴϐΗ ΍άϫ ήΒΘόϳϭ .Γ΃ήϤϟ΍ ΔϳϮΜϧ΃ .(J. Cauvin 1978, 1994 ; Bar-Yosef 1998 ; Kuijt and Chesson 2004) ιΎΧ ϞϜθΑ "ΓΪϘόϤϟ΍ ρΎϘΘϟϻ΍ϭ Ϊϴμϟ΍ ΕΎϋΎϤΟ" ΎϬΘϴϤδΘΑ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΕΎϋΎϤΠϠϟ ΔϳΩΎμΘϗϻ΍ϭ ΔϴϋΎϤΘΟϻ΍ ΕΎϔμϟ΍ ΢ϤδΗ ΕΎϋϮϤΠϣ Ϧϣ ΕΎϋΎϤΠϟ΍ ϩάϫ ϒϟ΄ΘΗ .(Testart 1982 ; Price and Brown 1985 ; Ingold and al. 1988) Ϧϣ ϦϳΰΨΗ ΕΎϴϠϤόΑ ΖϣΎϗϭ ΔϔΜϜϤϟ΍ ΎϬΗΎσΎθϧ ϖϳήσ Ϧϋ ΔϋϮϨΘϣ ΔϴόϴΒσ Ωέ΍Ϯϣ ϰϟ· Ε΄Πϟ ΓήϘΘδϣ ΔϳήθΑ 14 ΔϴϨϘΗ ΕΎλΎμΘΧ΍ ϰϠϋ ϝΪΗ ϲΘϟ΍ Ϟ΋ϻΪϟ΍ ξόΑ έΎΛϵ΍ ˯ΎϤϠϋ ϚϠϤϳ .ΎϬΗΎΠΘϨϤϟ ϢψϨϣ ϙϼϬΘγ΍ ϞΟ΃ ϢϴψϨΗϭ ΔϋΎϤΠϟ΍ ΪΣϮΗϭ ϚγΎϤΗ ϲϓ έϭΩ ΎϬϟ ϥϮϜϳ ϥ΃ ϞϤΘΤϤϟ΍ Ϧϣ ϲΘϟ΍ ΔϴϋΎϤΘΟϻ΍ ΕΎϗϼόϟ΍ ϲϓ Ε΍ΪϴϘόΗϭ ΔϴδϘτϟ΍ϭ ΔϴϋΎϤΠϟ΍ ΎϬΗΎσΎθϧ (Kuijt and Goring-Morris 2002 ; Renfrew 1974 ; Johnson 1982 ; Feinman 1995 ; Kuijt 2001b)

ϰϟ· ϪϘϳήσ ϲϓ ϪϨϜϟϭ ΔϳΩΎμΘϗϻ΍ Γ΍ϭΎδϤϟ΍ ϰϠϋ Ϣ΋Ύϗ ϊϤΘΠϤϟ΍ ϥ΄Α ΓήϜϔϟ΍ ϩάϫ ϰϠϋ ˱΍ΩΎϤΘϋ΍ ϥϮϳέΎΛϵ΍ ΪϘΘόϳ ϲϓ ΊΟΎϔϣ ϝΪΒΗ ϊϣ ΔϴϋΎϤΘΟϻ΍ Ε΍ήϴϐΘϟ΍ ϩάϫ ΖϘϓ΍ήΗ .(Kuijt 2000b) ΔτϠδϟ΍ ω΍Ϯϧ΃ Ϧϣ ωϮϧ βϴγ΄Η .(J. Cauvin 1994) ίϮϣήϟ΍ ϢϟΎϋ ϰϟ· ΔόΑΎΘϟ΍ έΎϜϓϷ΍

-9300 ϲϟ΍ϮΣ ϲϓ ςγϭϷ΍ Ε΍ήϔϟ΍ ΔϘτϨϤϟ (΃) ϱέΎΨϔϟ΍ ϞΒϗ Ύϣ ΖϴϟϮϴϨϟ΍ ΓήΘϔϟ ΔόΑΎΘϟ΍ ΔϴτΒϳήϤϟ΍ ΔϓΎϘΜϟ΍ ΃ΪΒΗ ϦγϮϟϮϬϟ΍ ήμϋ ϝϼΧ ϲΧΎϨϣ ϦδΤΗ ΔϴοέϷ΍ ΓήϜϟ΍ Ϫϴϓ ΪϬθΗ ϱάϟ΍ ΖϗϮϟ΍ βϔϧ ϲϓ έϮτΘΗϭ .ϡ.ϕ 9200 ΔϴϓΎϘΜϟ΍ Ε΍ήϴϐΘϟ΍ϭ ΔϴΧΎϨϤϟ΍ ΕΎϨϴδΤΘϟ΍ ϦϴΑ Δϗϼϋ Δϳ΃ ΕΎΒΛ· ϊϴτΘδϧ ϻ ΎϨϧ΃ ϻ· .(ΔΑϮσήϟ΍ ΔΟέΩ ωΎϔΗέ΍) ϩάϫ ϞμΤΗ ϥ΃ ϞΒϗϭ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΔϠΣήϤϟ΍ ϢπΧ ϲϓ ϢΗ Ϊϗ ϦδΤΘϟ΍ ΍άϫ ϥϷ ϚϟΫϭ ˬΓήΘϔϟ΍ ϩάϫ ϲϓ ΔϠλΎΤϟ΍ .ΔϴτΒϳήϤϟ΍ ΔϓΎϘΜϟ΍ ϲϫϭ ΓΪϳΪΟ ΔϓΎϘΛ ΎϬϨϋ ΞΘϨϴγ ϲΘϟ΍ Ε΍ήϴϐΘϟ΍ ΕΎγΎγϷ΍ Ϧϣ ˱Ύϗϼτϧ΍ϭ ΔϳήΒϟ΍ ΔΌϴΒϟ΍ Ωέ΍ϮϤϟ ϒΜϜϤϟ΍ έΎϤΜΘγϻ΍ ϞπϔΑ ΔϴτΒϳήϤϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϲϓ Δϋ΍έΰϟ΍ ΕήϬχ ΓΪϳΪΠϟ΍ (Hayden 1990 ; J. Cauvin 1994 ; Belfer-Cohen et Bar Yosef 2000) Δϳΰϣήϟ΍ϭ ΔϴϋΎϤΘΟϻ΍ ϞΟ΃ Ϧϣ ΔϳήθΒϟ΍ ΕΎϋϮϤΠϤϟ΍ ϰϠϋ ΔτϠδϟ΍ ω΍Ϯϧ΃ Ϧϣ ωϮϧ ΩϮΟϭ Ϧϣ ΪΑ ϻ ϥΎϛ .ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ΎϬΗΪϬη ϲΘϟ΍ ˱΍έϭΩ ΔϔϠΘΨϤϟ΍ Ω΍ϮϤϠϟ ΕϻΩΎΒΘϟ΍ ϕήσ ΖΒόϟ .ϝϮϘΤϟ΍ ΩΎμΣϭ Δϋ΍έί ϞΜϣ ΓΪϴϔϤϟ΍ ΔϴϋΎϤΠϟ΍ ϝΎϤϋϷ΍ ϢϴψϨΗ ΕΎϣϮϠόϤϟ΍ ϞϘϨΑ ˬϚη ϱ΃ ϥϭΩϭ ˬ˱ΔΤϣΎγ ΔϳήθΒϟ΍ ΕΎϋΎϤΠϟ΍ ϒϠΘΨϣ ϦϴΑ ΔδϓΎϨϤϟ΍ ϭ΃ ϦϣΎπΘϟ΍ ϲϓ ˱ΎϣΎϫ ˳ϞϜθΑ ˱ΎΒϟΎϏ ΔγέΎϤϤϟ΍ ˬΕϻΩΎΒΘϟ΍ Ϟόϟ .ΔϔϠΘΨϣ ϦϛΎϣ΃ Ϧϣ ΔϋϮϨΘϤϟ΍ (Lourandos 1985) Ω΍ϮϤϟ΍ϭ ϊτϘϟ΍ϭ Δϋ΍έΰϟ΍ έϮϬχ ϰϟ· ΎϫέϭΪΑ ΕΩ΃ ϲΘϟ΍ϭ ΔϳήΒϟ΍ ΕΎΗΎΒϨϟ΍ έΎϤΜΘγ΍ ΕΎϴϠϤϋ ϒϴΜϜΗ ϰϠϋ ΖόΠη Ϊϗ ˬϲδϘσ ΔΌΟΎϔϣ ΔϴϨϘΗ ΕϻϮΤΗ ΔϘϴϘΤϟ΍ ϲϓ ΖψΣϮϟ Ϊϗϭ .(Hayden 1990 ; Özdo÷an 1999 ; Gopher et al. 2001) ϻ· (Willcox, ce volume) Δϋ΍έΰϟ΍ ΕΎγέΎϤϣ ϰϠϋ ϰϟϭϷ΍ Ϟ΋ϻΪϟ΍ έϮϬχ ΎϬϤϫ΃ ϱΩΎμΘϗϻ΍ Ϊϴόμϟ΍ ϰϠϋ ϲϓ ˱΍ΪΟ Δϔϴόο ϦΟΪϤϟ΍ ΕΎΗΎΒϨϟ΍ ϞϜη ϰϠϋ ΓΪϤΘόϤϟ΍ Ϟ΋ϻΪϟ΍ ήΒΘόΗ) ˯ςΒϟ΍ ΔϳΎϏ ϲϓ ϥΎϛ ϦϴΟΪΘϟ΍ ϕΎϴγ ϥ΃ ΔϴϔϟϷ΍ ϯΪϣ ϰϠϋ ΔϨσϮΘδϤϟ΍ ϊϗ΍ϮϤϟ΍ ϲϓ ΔϨΟΪϣϭ ΔϳήΑ ΕΎΗΎΒϨϟ ΎϳΎϘΑ ϰϠϋ ήΜϋ ΪϘϓ (ΓήηΎόϟ΍ ΔϴϔϟϷ΍ ϊϗ΍Ϯϣ ϝΎϤη ϥ΃ Δϴοήϓ ϱϮϘΗ ΔϟΩ΃ ΓΪϋ ΎϨϳΪϟ ΢Βλ΃ ΪϘϓ έΎϜϓϷ΍ ϩάϫ ϰϠϋ ˱΍ΩΎϤΘϋ΍ .(Willcox, ce volume) ΔόγΎΘϟ΍ .(Lev-Yadun et al. 2000) Δϋ΍έΰϟ΍ ΪϬϣ ΎϤϫ ϝϮοΎϧϷ΍ ΔΒπϫ ΏϮϨΟϭ ΎϳέϮγ

ΩϮϠΠϟ΍ ΔΠϟΎόϤΑ ΔμΘΨϣ ΔϨϬϣ ϰϠϋ ˬϥϮϟ ϥΎϓ ΕΎϳήϔΣ ˯ΎϨΛ΃ ϪϨϋ ϒθϛ ΖϴΑ ϲϓ ΓΩϮΟϮϤϟ΍ ΔϴϤψόϟ΍ Ε΍ϭΩϷ΍ Ϧϣ ΩΪόϟ ϊϤΠΘϟ΍ ϝΪϳ Ϊϗ 14 .Δϴϧ΍ϮϴΤϟ΍ 682

conclusion

ϲΘϟ΍ ΕΎϣϮϠόϤϟ΍ Ύϣ΃ .(Molist 1998b) ΔϟϮϟΎΣ ϞΗϭ (Coqueugniot 2000) ΓέΎϐϤϟ΍ ΓΪόΟ ˬ(Yartah 2004) Ϧϣ ΓΪϴΣϮϟ΍ ϲϬϓ (ΔϴϣΎϴΨϟ΍ϭ ΓήϴΧϷ΍ ΔϴϓϮτϨϟ΍ ΔΒϘΤϟ΍) ˱ΎϣΪϗ ήΜϛϷ΍ ΕΎϳϮδϟ΍ ϝϮΣ ςΒϳήϤϟ΍ ϊϗϮϣ ΎϬϣΪϗ .11ΔϘτϨϤϟ΍ ϲϓ ΎϬϋϮϧ Ε΍ήϔϟ΍ ΔϘτϨϣ ϲϓ ϲΘϴϟϮϴϨϟ΍ ϕΎϴδϟ΍ έϮτΗ ϞΣ΍ήϣ Ϣϫ΃ ϰϠϋ ϱϮΤϳ Ϫϧ΃ ϰϠϋ ςΒϳήϤϟ΍ ϊϗϮϣ ΔϴϤϫ΃ ΩϮόΗ ΍άϫ ϲϓ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΔϠΣήϤϟ΍ ΖΒόϟ .(Ώ) ϱέΎΨϔϟ΍ ϞΒϗ Ύϣ ΖϴϟϮϴϨϟ΍ ϰΘΣ ΔϴϓϮτϨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ άϨϣ ϚϟΫϭ ςγϭϷ΍ ˬΔϴϋΎϤΘΟϻ΍ ΓΎϴΤϟ΍ ϢϴψϨΗ ϰϠϋ ΕήΛ΃ ΔϤγΎΣ Ε΍ήϴϐΗ ΖϠμΣ ΪϘϓ ήϳϮτΘϟ΍ ϲϓ ˱ΎϤγΎΣ ˱΍έϭΩ ϕΎϴδϟ΍ .(J. Cauvin 1994) ΔϨϴόϣ ίϮϣέ ϝϼΧ Ϧϣ ΎϬϨϋ ήϴΒόΘϟ΍ ϢΗ ΔϳήϜϔϟ΍ϭ ΔϴϧΎΣϭήϟ΍ ςϤϧ ϚϟάΑ Γήϴϐϣ έ΍ήϘΘγϼϟ ΎϬόϓΩϭ ΎϬϴϠϋ ήΛ΃ ΎϤϣ υϮΤϠϣ ϞϜθΑ ΔϳήθΒϟ΍ ΕΎϋΎϤΠϟ΍ Ω΍ήϓ΃ Ω΍Ϊϋ΃ ΕΩ΍Ωί΍ ϩάϫ ΖγέΎϣ .ΔϔϠΘΨϣ Ε΍ΪϘΘόϣϭ ζϴϋ ϕήσ ϰϟ· ΓίΎϴΤϟ΍ ΔϠϗΎϧϭ ϲΠϳέΪΗ ϞϜθΑ ΓΩΎΘόϤϟ΍ ΔϴϋΎϤΘΟϻ΍ ΎϬΗΎϴΣ ΔϴϨϏ ΕΎΌϴΑ ϲϓ (Ν΍ήΣϷ΍ Ϧϣ ΕΎΗΎΒϨϟ΍ ρΎϘΘϟ΍ϭ ϥϻΰϐϟ΍ Ϊϴλ) ϒϴΜϛ ϞϜθΑ ρΎϘΘϟϻ΍ϭ Ϊϴμϟ΍ ΕΎϋΎϤΠϟ΍ .ΓΩΪόΘϣ ΔϴόϴΒσ Ωέ΍ϮϤΑ ϢδϘϣϭ ϞϣΎϛ ϞϜθΑ νέϷΎΑ έϮϤτϣ ϱϮπϴΑ ϭ΃ ϱή΋΍Ω ˯ΎϨΑ ϝϮΣ ΔϤψϨϣ ΕϮϴΑ Ϧϣ ΔϴΘϴϟϮϴϨϟ΍ ΔϳήϘϟ΍ ϒϟ΄ΘΗ ΖϧΎϛ ϲΘϟ΍ ΔϴϋΎϤΘΟϻ΍ ΕΎϗϼόϟ΍ ωϮϧ Ύϣ .ΕϮϴΒϟ΍ ϩάϫ ϦϴΑ ϝϮΠΘϟΎΑ ΔϴΟέΎΨϟ΍ ΔϴπϓϷ΍ ΢ϤδΗϭ .ϞΧ΍Ϊϟ΍ Ϧϣ ˮ ΔϴϓϮτϨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϲϓ ΔτϴδΑ Δϳή΋΍Ω ΕϮϴΑ Ϧϋ ΓέΎΒϋ ΖϧΎϛ ϥ΃ ΪόΑ ϯήϘϟ΍ Ϧϣ ΪϳΪΠϟ΍ ωϮϨϟ΍ ΍άϫ έϮϬχ ˯΍έϭ ήϤΣϷ΍ ϑήΠϟ΍ Δϳήϗ ϝΎΜϣ (Stordeur et al. 2000a) ϝ΍Άδϟ΍ ΍άϫ ϰϠϋ Ώ΍ϮΠϠϟ έϭΩέϮΘγ Ϟϴϴϧ΍Ω ΖϣΪΨΘγ΍ ϲϓ ςΒϳήϤϟ΍ Δϳήϗ ΔϴϤϫ΃ ΩϮόΗ .12Ύϣ ϲϋΎϤΘΟ΍ ϢϴψϨΗ Γέ΍Ω·ϭ ϢϜΣ ΖΤΗ ΖϧΎϛ ΎϬϧ΄Α ΎϬΗήΒΘϋ΍ϭ ΔϴτΒϳήϤϟ΍ ϰϟ· ΩϮόϳ ϱάϟ΍ ΔϘΑΎδϟ΍ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ςϤϧ ϲϋΎϤΘΟϻ΍ ΎϬϤϴψϨΗ ςϤϧ ϲϓ ΖόΒΗ΍ ΎϬϧ΃ ϰϟ· ΔϴτΒϳήϤϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϰϨΒϤϟ΍ ϥϮϜϳ Ϊϗ Ϫϧ΄Α ήϴϜϔΘϟ΍ ϰϠϋ ϪϠϜηϭ ϪΘϳΩήϓ ˬέϮϤτϤϟ΍ ϰϨΒϤϟ΍ ΕΎϔλ ΚΤΗ .ϡ.ϕ 9500 ΦϳέΎΗ ΔϴϠπϋ ΓϮϗϭ ΕΎϴϧΎϜϣ· ϰϟ· ΎϬϴϓ ΝΎΘΤϳ ΔϘϳήτΑ ϲϨΑ ΪϘϟ .ΔϳήϘϟ΍ ΕϮϴΑ ϲϗΎΑ ϪϟϮΣ ΖόϤΘΟ΍ ϱάϟ΍ ϱΰϛήϤϟ΍ ΪϴμϟΎϛ ϯήΧ΃ ΔϴΠϴΗ΍ήΘγ· ΔϴϋΎϤΟ ΕΎσΎθϨΑ ˯ϻΆϫ ϡΎϗ ΪϘϟ .13ΔϋΎϤΠϟ΍ Ω΍ήϓ΃ ΐϠϏ΃ ϦϤπΘΗ ΔϋϮϤΠϤϟ ϢϴψϨΘϟ΍ ω΍Ϯϧ΃ Ϧϣ ωϮϧ ΩϮΟϭ Ϧϣ ΪΑ ϻ ϥΎϛ .ΏϮΒΤϟ΍ϭ ϲϋ΍ήϟ΍ Ύμϋ ΕΎΗΎΒϧ ρΎϘΘϟ΍ϭ ήμΤϟ΍ ΔϴϠϤϋ ωΎΒΗΈΑ ϲϋΎϤΠϟ΍ ϰϨΒϤϟ΍ Ϟόϟϭ ˬΔϴϋΎϤΠϟ΍ ΕΎσΎθϨϟ΍ ϩάϬΑ ϡΎϴϘϟ΍ ϞΟ΃ Ϧϣ ΔΒγΎϨϤϟ΍ Ε΍έ΍ήϘϟ΍ άΧϷ ϲϋΎϤΘΟϻ΍ ΔϴϨΑϷ΍ Ϧϣ ωϮϨϟ΍ ΍άϫ ϊϓΪϳ .ϱΰϣέ ϞϜθΑ ϞϗϷ΍ ϰϠϋ ˬΕ΍έ΍ήϘϟ΍ ϩάϫ άΧϷ ΐγΎϨϤϟ΍ ϥΎϜϤϟ΍ ϥΎϛ έϮϤτϤϟ΍ ΰϳΰόΗ ϑΪϬΑ ΔϴϋΎϤΠϟ΍ ϭ΃ ΔϳΩήϔϟ΍ ΔτϠδϟ΍ ω΍Ϯϧ΃ Ϧϣ ωϮϧ ΔγέΎϤϤϟ ϥΎϜϣ ΩϮΟϮΑ ΩΎϘΘϋϻ΍ ϰϠϋ ΔϳΰϛήϤϟ΍ .ΔϴϓΎϘΜϟ΍ ΎϬΘϳϮϴΣ ήϳϮτΗϭ ΔϋΎϤΠϟ΍ ϚγΎϤΗ ϥ΃ ϦϜϤϳ .(Maréchal et Alarashi, ce volume) Ε΍ήϫϮΠϤϟ΍ϭ ϲϠΤϟ΍ ΕΎϋΎϨλ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϲϓ ήΜϜΗ ΓέΎη· ϭ΃ ϲμΨη ϲϋΎϤΘΟ΍ έϭΪϟ ˱ϼϴΜϤΗ ϥϮϜΗ Ϊϗ .ΔϳΩήϔϟ΍ ΕΎϨϳΰΘϟ΍ ϢϟΎόΑ ΔλΎΧ ΓήϴΜϛ ϲϧΎόϣ ϲϠΤϠϟ ϥϮϜϳ .ΐόλ ήϣ΃ Ϯϫ ϊτϘϟ΍ ϩάϫ ϲϧΎόϣ ΪϳΪΤΗ .ϲϠΤΘϟΎΑ ΔΒϏέϭ ϲϨϓ ϕϭΫ ΩήΠϣ ϭ΃ Δϴϗήϋ ΔϳϮϫ ϭ΃ ˯ΎϤΘϧ΍ ϰϟ· .˱΍ΪϴϘόΗ ΓέϮμϟ΍ ϩάϫ Ω΍ΩΰΗ ˬΎϬΘϴϤϫ΃ ΩΎϳΩί΍ ϊϣϭ Ύϣ ΔϴϋΎϤΘΟ΍ ΓέϮλ ϲϠΤϟ΍ ϊτϗ βϜόΗ ϊϤΘΠϣ ϲϓ ΕΎϣϮϠόϤϟ΍ϭ έΎϜϓϷ΍ ˱Ύπϳ΃ κΧ ϞΑ Ε΍ϭΩϷ΍ ϭ΃ ϊτϘϟ΍ϭ ΔϴϟϭϷ΍ Ω΍ϮϤϟ΍ ϰϠϋ ϝΩΎΒΘϟ΍ ήμΘϘϳ Ϣϟ ΖϗϮϟ΍ (Cohen 1985: 110 ; Belfer-Cohen et Bar Yosef 2000 ; Kuijt 2000a) έϭήϣ ϊϣ ˱΍ΪϴϘόΗ Ω΍Ωΰϳ .ϲϠ΋Ύόϟ΍ ΰϴΤϟ΍ ΓΪϳΪΠϟ΍ ΔϴϋΎϤΘΟϻ΍ ΕΎϗϼόϟ΍ Ϫϴϓ ϯΪόΘΗϭ

.(Mazurowski, com. Pers.) ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΓήΘϔϠϟ ΔόΑΎΗ ΕΎϳϮγ ϰϠϋ ϱϭΎΤϟ΍ Ϟϣ΍ήϘϟ΍ ϞΗ ϲϓ ΕΎγ΍έΪϟ΍ Ξ΋ΎΘϧ ϥϮΜΣΎΒϟ΍ ήψΘΘϨϳ 11 Testart 1998 ; J. Cauvin ) έΎΘδϴΗ ΚΣΎΒϟ΍ ϊϣ ϪΗΎΛΩΎΤϣ ΪόΑ ϚϟΫϭ ΔϴϋΎϤΘΟ΍ ΔτϠγ ΩϮΟϭ ΓήϜϓ ϥΎϓϮϛ ϙΎΟ ΚΣΎΒϟ΍ νήΘϓ΍ ΪϘϟ 12 .(2000 .Ώ΍ήΘϟ΍ Ϧϣ Ϧσ 70 ϲϟ΍ϮΣ Ν΍ήΨΘγ΍ ϰϟ· ΝΎΘΤϳ ΓήϔΤϟ΍ ϩάϫ ήϔΣ ϥ· 13 683

j.j. ibáñez

ϲϓ Ζ˷όϨ˵λ (ΔϘτϨϤϟ΍ ΝέΎΧ Ϧϣ ΏϮϠΠϣ) ϲϠΤϣ ήϴϏ ϥ΍Ϯλ ήΠΣ Ϧϣ Ε΍ϭΩ΃ ϰϠϋ ΓήΘϔϟ΍ ϩάϫ ϲϓ ήΜϋ ˵ ΪϘϟ ϯϮϧ Ϧϣ "˱ΎϘΒδϣ ΓΩΪΤϤϟ΍" ϝΎμϨϟ΍ ΖΟήΨΘγ΍ .(Abbès et Sánchez-Priego, ce volume) ςΒϳήϤϟ΍ ϊϗϮϣ ϞϜθϟ΍ϭ βϴϳΎϘϤϟ΍ ϲϓ ΪϴΣϮΘϟ΍ ΔϴϠϤϋ ϭΪΒΗϭ .ΓήΘϔϟ΍ ϩάϫ ϲϓ ήΒϛ΃ ˱ΔϛΎϤγϭ ˱ΎϤΠΣ ΕάΧ΃ ΎϬϧ΃ ϻ· ˬϡέϮϔϴϓΎϨϟ΍ ΓΩΪΤϤϟ΍" ϝΎμϨϟ΍ ΕήϴΘΧ΍ .(Abbès, ce volume) ΔϘΑΎδϟ΍ Ε΍ήΘϔϟ΍ ϲϓ ϪϴϠϋ ΖϧΎϛ ΎϤϣ ˱ΎΣϮοϭ ήΜϛ΃ .ϲϣήϠϟ Ε΍ϭΩ΃ϭ ϡΎϬγ αϭ΅έ ϰϟ· ΖϟϮΣϭ ΓΩϮΟ ήΜϛϷ΍ "˱ΎϘΒδϣ ήμόϟ΍ ΓήΘϓ Ϟϛ ϝϼΧ ΕήϤΘγ΍ϭ ΓήΘϔϟ΍ ϩάϫ ϰϟ· εϮϏ ϮΑ΃ϭ ϖϤόϟ΍ϭ ϞϴΒΟ ϡΎϬγ αϭ΅έ έϮϬχ ΩϮόϳ ωϮϨϟ΍ ΍άϫ ΢Βλ΃ .ϖϨόϟ΍ ˱ΔλΎΧϭ ςϐπϟ΍ ΔϘϳήτΑ ΔΤϠγϷ΍ ϩάϫ ΖΑάη ˵ .ϰϧΩϷ΍ ϕήθϟ΍ ϲϓ ΚϳΪΤϟ΍ ϱήΠΤϟ΍ ϲϓ ϝΎΤϟ΍ Ϯϫ ΎϤϛ ˬΚϳΪΤϟ΍ (Ώ) ϱέΎΨϔϟ΍ ϞΒϗ Ύϣ ΖϴϟϮϴϨϟ΍ ΓήΘϓ ϱ΃ ˬΔϘΣϼϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϲϓ ˱Ύϴ΋ΎϘϠΗ ΐϳάθΘϟ΍ Ϧϣ .(Ibáñez, Borrell et al., sous presse) ϪΒϴΗ ϱΎθΗέΎϛ΃ ϊϗϮϣ ϲϓϭ ˬ(Molist et al. 2001) ΔϟϮϟΎΣ ϞΗ ϊϗϮϣ ϩάϫ ϦϜΗ Ϣϟ Ϋ· ˬϪΗ΍ϭΩ΃ ΔϴϤϫ΃ϭ Δϳΰϣήϟ΍ Ϊϴμϟ΍ ΔϴϤϫ΃ ϰϠϋ ˱ϼϴϟΩ ΔϨϘΘϤϟ΍ϭ ΔϤϜΤϤϟ΍ ΔΤϠγϷ΍ ΔϋΎϨλ ήΒΘόΗ ϝΪΗ ΔϴϓΎϛ ΕΎϣϮϠόϣ ϰϠϋ ΍ϭήΜόϳ Ϣϟ ˯ΎϤϠόϟ΍ ϥϷ ϚϟΫϭ ΔϔϠΘΨϤϟ΍ ΕΎϋΎϤΠϟ΍ Ω΍ήϓ΃ ϦϴΑ ϝΎΘϘϠϟ ΔϬΟϮϣ ΔΤϠγϷ΍ .(J. Cauvin 1994) ΔϠΣήϤϟ΍ ϚϠΗ ϲϓ ήθΒϟ΍ ϦϴΑ ϒϨϋ ΕΎϴϠϤϋ ϰϠϋ ϊϴϨμΗ ϞΟ΃ Ϧϣ ΐτϘϟ΍ ΔϳΩΎΣ΃ ϝΎμϨϟ΍ ˯ΎϘΘϧ΍ ΓΩΎϋ ΖϛήΗϭ ˱ΎϴΠϳέΪΗ ˯ΎϔΘΧϻΎΑ ΐτϘϟ΍ ϱΩΎΣϷ΍ ϕήτϟ΍ ΃ΪΑ .ΐτϘϟ΍ Δϴ΋ΎϨΜϟ΍ ϯϮϨϟ΍ ήϴπΤΗ Ϧϋ ΔΠΗΎϨϟ΍ ϕήτϟ΍ ΎϳΎϘΑ ϰϟ· ΖϬΠΗ΍ϭ Ε΍ϭΩϷ΍ ϊϴϨμΗ ΔϴϨϘΗ ˬςΒϳήϤϟ΍ ϲϓ Γήϣ ϝϭϷϭ ˬΕήϬχ ΚϴΣ ϩΪΟ΍ϮΗ ΔΒδϧ ΕΩ΍Ωί΍ ΪϘϓ ˬϥΎϳΪϴδΑϭϸϟ ΔΒδϨϟΎΑ Ύϣ΃ ΓΩϮΠϟ΍ Ϧϋ ΚΤΒϟ΍ ΕΎϴϠϤϋ Ε΃ΪΑ .(Abbès et Sánchez-Priego, ce volume) ςϐπϟ΍ Δτγ΍ϮΑ ϊτϘϟ΍ ϊτΘδϳ Ϣϟ .(Abbès, ce volume) ˱ΎϘΣϻ ΕΎΠΘϨϤϟ΍ βϴϳΎϘϣϭ ϞϜη ΪΣϮΗ ϰϠϋ ϚϟΫ ΪϋΎγϭ ΔϴϨϘΘϟ΍ ϩάϫ ϞπϔΑ Ύϣ΃ .ϊϗϮϤϟ΍ Ϧϣ ΔϴΗϵ΍ ΕΎϨϴόϟ΍ ΔϠϘϟ ϚϟΫϭ Ε΍ϭΩϷ΍ ϩάϫ ΎϬΑ ΖϣΎϗ ϲΘϟ΍ ΕϻΎϤόΘγϻ΍ Δϓήόϣ ήΛϷ΍ ˯ΎϤϠϋ (Ώ) ΔϳέΎΨϔϟ΍ ϞΒϗ Ύϣ ΔϴΘϴϟϮϴϨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍) ΔϟϮϟΎΣ ϞΘϟ ΔόΑΎΘϟ΍ϭ ςϐπϟ΍ ΔϘϳήτΑ ΔΟήΨΘδϤϟ΍ ϥΎϳΪϴδΑϭϷ΍ ϝΎμϧ Δϴϧ΍ϮϴΣ (Ibáñez, González Urquijo et al., sous presse) Ω΍Ϯϣ ϊϴτϘΗ ϞΟ΃ Ϧϣ ΖϠϤόΘγ΍ ΪϘϓ ˬ(ϰτγϮϟ΍ ϞΒϗ Ύϣ ΖϴϟϮϴϨϟ΍ ΓήΘϓ ϲϓ ΔϨϴόϣ ΕϻΎϤόΘγ΍ έϮϬχ ϊϣ ΓΪϳΪΠϟ΍ ΔϴϨϘΘϟ΍ ϩάϫ ΖϘϓ΍ήΗ ΪϘϓ ϲϟΎΘϟΎΑϭ ˬ10Δϳήσ .ςγϭϷ΍ (Ώ) ϱέΎΨϔϟ΍

ϕήθϤϟ΍ ϲϓ ΖϴϟϮϴϨϟ΍ ΔϓΎϘΛ ϝϮλ΃ ϲϓ ςΒϳήϤϟ΍ ϞΗ ϊϗϮϣ ϲϓ ΔϴΘϴϟϮϴϨϟ΍ ΔϠΣήϤϟ΍ έϮτΘΗ Ϧϋ ΔϤϬϣ ΕΎϣϮϠόϣ ϢϳΪϘΗ Ϧϋ ϡϮϴϟ΍ ϰϟ· ϪϓΎθΘϛ΍ άϨϣ ςΒϳήϤϟ΍ ϞΗ ϒϗϮΘϳ Ϣϟ βϔϧ ϲϓ ςγϭϷ΍ Ε΍ήϔϟ΍ ϯήΠϣ ϰϠϋ ΖϤΗ Ϊϗ ΔΘϟϮϨϟ΍ ΔϴϠϤϋ ϥ΃ ϰϠϋ ϰϟϭϷ΍ ΕΎϳήϔΤϟ΍ ΖϟΩ .ϰϧΩϷ΍ ϕήθϟ΍ ΕΎϓΎϘΛ ΪϬϣ ϥ΃ ήΒΘόΗ ϲΘϟ΍ ϰϟϭϷ΍ Ε΍ΪϘΘόϤϟ΍ ϚϟάΑ ˱Γήϴϐϣ ϕήθϤϟ΍ ΏϮϨΟ ϲϓ Ϫϴϓ ΕέϮτΗ ϱάϟ΍ ΖϗϮϟ΍ .ϪϨϣ ˱Ύϗϼτϧ΍ ΕήθΘϧ΍ϭ ΕέϮτΗ ΪΣ΍ϭ ΄θϨϣ ϰϟ· ϲϤΘϨϳ ΖϴϟϮϴϨϟ΍ ήμϋ Ε΍ήϔϠϟ ςγϭϷ΍ϭ ϰϠϋϷ΍ ϯήΠϤϟ΍ϭ ϕήθϤϟ΍ ΏϮϨΟ ΖϠϤη Δόγ΍ϭ ϖσΎϨϣ ϲϓ ΔϴΘϴϟϮϴϨϟ΍ ΓέΎπΤϟ΍ ΕήθΘϧ΍ (Koiné) ΔϴϓΎϘΜϟ΍ ΎϬΘϤμΑ ΎϬϴϓ ˱ΔϛέΎΗ ΔϠΟΩ ήϬϨϟ ϰϠϋϷ΍ ϯήΠϤϟ΍ϭ ΓήϳΰΠϟ΍ ΔϘτϨϣϭ .(Aurenche et Kozlowski 1999) Ϊϗϭ ήμόϟ΍ ΍άϫ Ϧϋ ΔϤϬϣ ΕΎϣϮϠόϣ ςγϭϷ΍ Ε΍ήϔϟ΍ ϯήΠϣ ϲϓ ςΒϳήϤϟ΍ ϊϗϮϤϟ ΓέϭΎΠϤϟ΍ ϊϗ΍ϮϤϟ΍ ΖϣΪϗ ϑήΠϟ΍ ˬ(Moore et al. 2000) Γήϳήϫ ϮΑ΃ : ϲϫ ϊϗ΍ϮϤϟ΍ ϩάϫ .ϥΎϓϮϛ ϙΎΟ ϖϳήϓ Ω΍ήϓ΃ ϞΒϗ Ϧϣ ΎϬΒϠϏ΃ ήϔΣ 3 ήΒόϟ΍ ϞΗ ˬ(J. Cauvin 1980b ; Stordeur 1999b) ϦδΣ Φϴθϟ΍ ˬ(Stordeur et al. 1997) ήϤΣϷ΍ .βϐϳέΩϭέ ΎϴϠϴϣ· ϞΒϗ Ϧϣ Ε΍ϭΩϷ΍ ϰϠϋ ήΛϷ΍ ϢϠόΑ ΔλΎΨϟ΍ ΕϼϴϠΤΘϟ΍ Εάϔϧ 10 684

conclusion

ϥ΃ ϞϤΘΤϤϟ΍ ϦϤϓ ΔϘΑΎδϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ Ϧϋ ϑϼΘΧ΍ φΣϼϧ ϻ .(ςϘϓ ΕΎϨϴϋ 4 ) IV ΔΒϘΤϟ΍ ϲϓ ΕΎΗΎΒϨϟ΍ ΕΎϨϴϋ έΪϨΗ 7 ΕΪΟϭ ΪϘϓ Δϴοήϔϟ΍ ϩάϫ ΕΎΒΛ· ϰϠϋ ΪϋΎδΗ ϻ ΕΎϨϴόϟ΍ ΔϠϗ ϥ΃ ϻ· ˱΍ΩϮΟϮϣ ϥΎϛ ΏϮΒΤϠϟ ϦΟΪϤϟ΍ ϞϜθϟ΍ .(Willcox, ce volume) ΔϔϠΘΨϣ ΕΎΗΎΒϨϟ ςϘϓ ΏϮΒΣ ΔϘϳήτϟ ΔϬΑΎθϣ ΔϘϳήτΑ ˳ί΍ϮΘϣ ˳ϞϜθΑ ξΑΎϘϤϟ΍ ϲϓ ΎϬϟΎμϧ ΖΘΒΛ ˯ΎϨΤϧϻ΍ ΔϠϴϠϗ ϞΟΎϨϤΑ ΏϮΒΤϟ΍ ΕΪμΣ ϞϬϧ ϊϗϮϣ (Bar Yosef et Alon 1988) Ϧϣ ϰτγϮϟ΍ (Ώ) ΔϳέΎΨϔϟ΍ ϞΒϗ Ύϣ ΔϴΘϴϟϮϴϨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ΕΎϘΒσ ϞΟΎϨϤϟ .έΎϤΣ .κΧέϷ΍ Ϊϴλ ΎϫΪόΑ ϲΗ΄ϳϭ ϰϟϭϷ΍ ΔΒΗήϤϟ΍ ϲϓ ϝ΍ΰΗ ϻ ϲϬϓ ΓήΘϔϟ΍ ϩάϫ ϝϼΧ ϝϮϴΨϟ΍ Ϊϴλ ΔϴϤϫ΃ ϞϘΗ Ϣϟ ϲϓ ΕΎϧ΍ϮϴΤϟ΍ ϩάϫ ΖϨΟ˵Ω .ήϳΰϨΨϟ΍ϭ έϮΜϟ΍ϭ ΰϋΎϤϟ΍ϭ ϑϭήΨϟ΍ ϲϫ ϦϴΟΪΘϠϟ ΔϠϤόΘδϤϟ΍ ΕΎϧ΍ϮϴΤϟ΍ ϰϟϭ΃ ϰϟ· ϞϤΘΤϤϟ΍ Ϧϣϭ ΓέΎϐϤϟ΍ ΓΪόΟ ϊϗϮϣ ϰϟ· ϪϨϴΟΪΗ ΩϮόϳ Ϊϗ ϱάϟ΍ ΎϬϨϣ έϮΜϟ΍ ϯΪϋ Ύϣ ˬΎϴϛήΗ ϕήη ΏϮϨΟ ΕΎϣϮϠόϤϟ΍ (Gourichon et Helmer, ce volume ; Helmer et al., sous presse) ΔϠϗ ϥ΃ ϻ· ˱Ύπϳ΃ ςΒϳήϤϟ΍ .Δϴοήϔϟ΍ ϩάϫ ΖΒΜΗ ϻ ϦϴΟΪΗ Δϳ΍ΪΑ Ϧϣ ϢϏήϟ΍ ϰϠϋ ΔϴγΎγϷ΍ Ϊϴμϟ΍ Ε΍ϭΩ΃ϭ ϡΎϬδϟ΍ϭ α΍ϮϗϷ΍ ϦϴδΤΗ ΕΎϴϠϤϋ ΕήϤΘγ΍ ˬςΒϳήϤϟ΍ ϡΎϬγ αϭ΅έ ϞϜη Ϧϣ ΎϬϠϜη ΖΛέϭ ϲΘϟ΍ϭ (αϮϠΒϴΑ ϭ΃) ϞϴΒΟ ϡΎϬγ αϭ΅έ ΖόϨλ ˵ .ΕΎϧ΍ϮϴΤϟ΍ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ϡΎϬδϟ΍ ϥίϭ ϒόο ϰϟ· ϡΎϬδϟ΍ ϩάϫ ϥίϭ Ϟμϳ ."˱ΎϘΒδϣ ΓΩΪΤϤϟ΍"ϭ ΔΒΑΪϤϟ΍ ΐτϘϟ΍ Δϴ΋ΎϨΛ ϝΎμϧ Ϧϣ .α΍ϮϗϷ΍ ΔϴϋϮϧ ϰϠϋ ήϴΒϛ ϦϴδΤΗ ϰϠϋ ϝΪϳ ΎϤϣ Ε΍ήϣ ήθόΑ (ΔϴτΒϳήϤϟ΍ ΔϠΣήϤϟ΍ ϭ΃) (΃) ϱέΎΨϔϟ΍ ϞΒϗ Ύϣ ΖϴϟϮϴϨϟ΍ ϲϓ ΔϓϭήόϤϟ΍ ΔϳήΠΤϟ΍ ΕΎϋΎϨμϟ΍ Ε΍έΎϜΘΑ΍ ΕήθΘϧ΍ ΖϔΘΧ΍ϭ "˱ΎϘΒδϣ ΓΩΪΤϤϟ΍" ϝΎμϨϟ΍ ΝΎΘϧ· ϰϟ· ϕήτϟ΍ ΕΎϴΠϴΗ΍ήΘγ΍ ΖϬΟϮΗ ΚϴΣ ˱Ύπϳ΃ ΓήΘϔϟ΍ ϩάϫ ϝϼΧ ϲϓ ΔΑϮϠτϤϟ΍ ϝΎμϨϟ΍ ήϴϳΎόϣ ΖϤΨπΗ .ΔϓϭήόϤϟ΍ ϯήΧϷ΍ ΐτϘϟ΍ Δϴ΋ΎϨΜϟ΍ ΕΎΠΘϨϤϟ΍ Ϟϛ ϞϣΎϛ ϪΒη ϞϜθΑ ΔϠμϨϟ΍ ϰϟ· ΔϓΎοϹΎΑ ˬΔΤϠγϷ΍ ϩάϫ ήΒΘόΗ .ΎϬΘϘΑΎγ ϰϠϋ ˱ΎϓϼΧ ΎϬϠϘΛ Ω΍Ωί΍ϭ ΎϬϤΠΣ ήΒϛ ΚϴΣ ΓήΘϔϟ΍ ϩάϫ .(M.-C. Cauvin et Abbès, ce volume) ΓήΘϔϟ΍ ϩάϬϟ ΓΰϴϤϤϟ΍ϭ ΓΪϳΪΠϟ΍ ω΍ϮϧϷ΍ Ϧϣ ˬΔοήϔϟ΍ Ε΍Ϋ ξΑΎϘϤϟ΍ ϲϓ ΎϬΘϴΒΜΗ ϞΟ΃ Ϧϣ ΖόϨλ Ϊϗ ϝΎμϨϟ΍ ϑ΍ήσ΃ ϰϠϋ ΓΩϮΟϮϤϟ΍ ΕΎοήϔϟ΍ ϥ΄Α ϥϮμΘΨϤϟ΍ ΪϘΘόϳ .ΔϔϠΘΨϣ Ω΍Ϯϣ ϊϴτϘΗ ϞΟ΃ Ϧϣ ϦϴϛΎϜδϛ ϡΪΨΘδΗ ϥ΃ ϝΎμϨϟ΍ ϩάϬϟ ϦϜϤϳ .ϞΛΎϤϣ ˯ϲη ϭ΃ ϞΒΣ Δτγ΍ϮΑ ϡΎϬδϟ΍ αϭ΅έ ξόΑ ϝΎϤόΘγ΍ Ϊϴϋ΃ Ϊϗϭ .ΏΎθΧϷ΍ ΐϘΛ ϞΟ΃ Ϧϣ ΖϣΪΨΘγ΍ Ϊϗ ΐϗΎΜϤϟ΍ ξόΑ ϥ΃ νήΘϔϳϭ Ϊϴϋ΃ ΪϘϓ ϥΎϳΪϴδΑϭϷ΍ Ϧϣ ϭ΃ ϥ΍Ϯμϟ΍ Ϧϣ ΔΑάθϤϟ΍ ϝΎμϨϟ΍ ϰϟ· ΔΒδϨϟΎΑ Ύϣ΃ .ΔϔϠΘΨϣ ϲϣέ Ε΍ϭΩ΄ϛ ϖϨόϟ΍ Ε΍Ϋ ΓΩΎϋ· ˬϦϳΰΨΘϟ΍ ΖϠϤη ϝΎμϨϟ΍ ϩάϫ Γέ΍Ω· ϥ΄Α ϥϮμΘΨϤϟ΍ ΪϘΘόϳϭ .ΔϘΑΎδϟ΍ ΔϴτΒϳήϤϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ Ϧϣ ήΜϛ΃ ΎϬϠϴϫ΄Η Ϟϴϫ΄Θϟ΍ ΓΩΎϋ· ΕΎϴϠϤϋ ϥ΄Α ˯ϻΆϫ ήϛάϳϭ .(Ibáñez et al., ce volume) ϝΎϤόΘγϻ΍ ΓΩΎϋ·ϭ Ϟϴϫ΄Θϟ΍ .ϙϮϠδϟ΍ ΍άϬΑ ΢Ϥδϳ ϱάϟ΍ ήϴΒϜϟ΍ ϝΎμϨϟ΍ ϢΠΤΑ ΔϘϠόΘϣ ϝΎϤόΘγϻ΍ϭ .(.ϡ .ϕ 8000 ϭ 8200 ϦϴΑ) ˬϰτγϮϟ΍ (Ώ) ΔϳέΎΨϔϟ΍ ϞΒϗ Ύϣ ΔϴΘϴϟϮϴϨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ Δϳ΍ΪΑ ϰϟ· IVB ΔΒϘΤϟ΍ ΩϮόΗ ΎϳΎϘΑ ϰϠϋ AD 28 ήΒδϟ΍ ϲϓ ήΜϋ ˵ .ΔϘΑΎδϟ΍ ΓήΘϔϠϟ ΔΒδϨϟΎΑ ΓήϴΒϛ Ε΍ήϴϐΗ ϰϠϋ ΕΎΒϨϟ΍ϭ ΥΎϨϤϟ΍ ϝΪϳ Ϣϟ ˱ΎϋΎϔΗέ΍ Ϟϗ΃ϭ ΎϬϴϠϋ Ϣ΋Ύϗ ήϴϐλ έ΍ΪΟ ˬϦϴόϣ ϥΎϜϣ ϲϓ ΎϬϨϴΑ ϊϤΟ Δϳί΍ϮΘϣ ΔϠϳϮσ ϥ΍έΪΟ Ϧϣ ΔϔϟΆϣ ΔϳέΎϤόϣ .ΔϓΎμό˵ ϟ΍ϭ Ώ΍ήΘϟ΍ Ϧϣ ήπΤϤϟ΍ Ϧϴτϟ΍ Ϧϣ ϥ΍έΪΠϟ΍ ϩάϫ ΖϴϨΑ .ΎϬϨϣ ΍˱έΎΒΘϋ΍ ΔϠϤΘΤϣ ΕΎϳήϘΒϟ΍ ΪϨϋ ϦϴΟΪΘϟ΍ Δϔλ ϥ΃ ϰϠϋϭ ΔϨΟΪϤϟ΍ ΰϋΎϤϟ΍ϭ ϑ΍ήΨϟ΍ ΩϮΟϭ ϰϠϋ ϥϮΜΣΎΒϟ΍ ΪϛΆϳ ΔϴηΎϣ ϲΑήϣϭ Ϧϴϋέ΍ΰϣ Δϳήϗ ΔΌϴϫ ϰϠϋ ςΒϳήϤϟ΍ Δϳήϗ έϮμΗ ϦϜϤϤϟ΍ Ϧϣ ϪϧΈϓ ϲϟΎΘϟΎΑϭ .ΔϠΣήϤϟ΍ ϩάϫ Ϧϣ .(Gourichon et Helmer, ce volume)

685

j.j. ibáñez

ΎϬϨϣ ΐϴπϗ ΪΟϭ Ϊϗϭ ˱Ύπϳ΃ ΖϳέϮϠϜϟ΍ ΓΩΎϣ Ϧϣ ΔϋϮϨμϣϭ ΔϟϮϘμϣ ϥΎΒπϗ ϰϠϋ ΔϴτΒϳήϤϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϲϓ ήΜϋ ˵ .ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ άϨϣ ΓΩϮΟϮϣ ϥΎΒπϘϟ΍ ϩάϫ ϥ΄Α ήϛάϧ .(3 ΓέϮμϟ΍ ήψϧ΍) 42 ˯ΎϨΒϟ΍ ϲϓ ϞϣΎϛ ϪΒη ΓΪϴόΑ έΩΎμϣ Ε΍Ϋ Δϴϟϭ΃ Ω΍Ϯϣϭ ΖϟίΎΒϟ΍ Ϧϣ ϥ΍ήΟ΃ϭ Ώ΍Ϯϛ΃ ϊϣ ΓήϴΒϛ ΕΎΤτδϣ ϭ΃ ϥϮΤλ ΩϮΟϭ φΣϼϧ .(Nierlé, ce volume) III ΔΒϘΤϠϟ ΔόΑΎΘϟ΍ ϰΣήϟ΍ϭ ϦΤτϟ΍ Ε΍ϭΩ΃ ΐϧΎΟ ϰϟ· ϚΤϟ΍ ΔϴϨϘΘΑ ΔΑϮϘΜϣ Γήϴϐλ ΔϳήϬϧ ϑ΍Ϊλ΃ Ϧϣ ΔϔϟΆϣ ϲϠΣ Δότϗ 270 ΔϴτΒϳήϤϟ΍ ΔΒϘΤϟ΍ ΕΎϘΒσ Ϧϣ ΖόϤΟ Ϟϗ΃ ΩΪόϟ΍ ΚϴΣ Ϧϣ ϲϫϭ Γήϴϐλ ΐϴΑΎϧ΃ ϞϜθΑ ΔότϘϣ Γήϴϐλ ΕΎϴϳΪΛ ϭ΃ έϮϴσ ϡΎψϋ Ϧϣϭ (Neritidae) ΓήΘϔϟ΍ Ϧϣ ϲϠΤϟ΍ ϊτϗ ϲϓ ˱Ύϣ΍ΪΨΘγ΍ Ϟϗ΃ ˱Ύπϳ΃ ϲϬϓ ΔϳήΤΒϟ΍ ϑ΍ΪλϷ΍ Ύϣ΃ .ΔϘΑΎδϟ΍ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΔϠΣήϤϟ΍ Ϧϣ .ϑ΍ΪλϷ΍ Ϧϣ ΔϋϮϨμϤϟ΍ ΢΋΍ήθϟ΍ ϝΎΣ Ϯϫ Ϛϟάϛ .ΔϘΑΎδϟ΍ ΔόΑΎΗ 201 Ϟλ΃ Ϧϣ ήΠΤϟ΍ Ϧϣ ΔϘϴϗέ Δϳή΋΍Ω ΔΤϳήη 156 ϙΎϨϬϓ έΎΠΣϷ΍ ϰϠϋ ϊϴϨμΘϟ΍ ΔϴΒϟΎϏ ΪϤΘόΗ ϭΪΒϳϭ ΔϤϏΎϨΘϣϭ ΓΪΣϮϣ ήϴϳΎόϤΑ ϊτϘϟ΍ Ϧϣ ΔϋϮϤΠϤϟ΍ ϩάϫ ϊΘϤΘΗ .47 Ϣϗέ ϰϨΒϤϟ΍ Ϧϣ ˱΍ΪϳΪΤΗ ˬIIIA ΔΒϘΤϠϟ ϩάϫ ΖϠϤόΘγ΍ .ΖϳέϮϠϜϟ΍ ˱ΔλΎΧϭ ΪϴόΒϟ΍ ΄θϨϤϟ΍ Ε΍Ϋ ΔϘϣΎϐϟ΍ ϥ΍ϮϟϷ΍ Ε΍Ϋ Ω΍ϮϤϟ΍ ϝΎϤόΘγ΍ ϲϓ Δϋΰϧ ϙΎϨϫ ϥ΃ Δϳή΋΍Ϊϟ΍ ΢΋΍ήθϟ΍ ϊϨλ ϲϓϭ ΓήϴΒϜϟ΍ Ε΍ήϫϮΠϤϟ΍ ϊτϗ ϊϨλ ϲϓ ϝΎμϠμϟ΍ϭ ϚϟΎΘϟ΍ ϲΗΩΎϣ ϊϣ ΓήϴΧϷ΍ .Γήϴϐμϟ΍ ΖόϨλ .έΪμϤϟ΍ ΔϴΟέΎΧϭ ΔϴγΎϗ ΓέΎΠΣ Ϧϣ ΔϋϮϨμϣ ΎϬϧ΃ ϻ· ϊϗϮϤϟ΍ ϲϓ ΔϠϴϠϗ Ε΍ΩϼϘϟ΍ Ω΍Ϊϋ΃ ήΒΘόΗ ΔϘϴϗήϟ΍ Δϳή΋΍Ϊϟ΍ ΢΋΍ήθϟ΍ ΔϋΎϨλ ϲϓ ΔϴΗΎϔγϮϔϟ΍ ϭ΃ ΔϴδϠϜϟ΍ ΓέΎΠΤϟ΍ ϡΪΨΘδΗ Ϣϟ .ΝΎόϟ΍ Ϧϣ ΎϬϨϣ ΓΪΣ΍ϭ ϞϜθΑ ήϴΧϷ΍ ΍άϫ ϯήϧ .΢τδϤϟ΍ ϊτϘϤϟ΍ ΔϔμΑ ΓήϴΒϜϟ΍ Ε΍ήϫϮΠϤϟ΍ ϊτϗ ϒμϧ ϙήΘθΗ .ΔϘΑΎδϟ΍ Ε΍ήΘϔϟΎϛ ΓΩϼϗ ϰϠϋ ήΜϋ ΎϤϛ .˱΍ΪΟ ΔϨϘΘϣ ΔϘϳήτΑ ΎΘόϨλ Ϊϗ IIIA ΔΒϘΤϠϟ ΔόΑΎΗ ϚϟΎΘϟ΍ ήΠΣ Ϧϣ ϦϴΘότϗ ϲϓ ΢ο΍ϭ (D. Stordeur, comm. pers.) ήϤΣϷ΍ ϑήΠϟ΍ ϲϓ ΎϬϴϠϋ ήΜ˵ϋ ΓΩϼϗ ϊϣ ΎϬϠϜη ΔϧέΎϘϣ ϦϜϤϳ ˬΩϭΪΧ΃ Ε΍Ϋ ϝϭΎτϣ ΩϮϋ ϰϟ· ΎϬϠϴϫ΄Η ΓΩΎϋ· ϢΗ IIIB ΔΒϘΤϟ΍ ΕΎϘΒσ ϲϓ ΕΪΟϭ ϪϴΒη ϯήΧ΃ϭ ˬIIIA ΔΒϘΤϠϟ ˱Ύπϳ΃ ΔόΑΎΗ .(Maréchal et Alarashi, ce volume) ϞϴΜϤΗ Ε΍Ϋ ΎϬϨϣ 7 ˬ47 ˯ΎϨΒϟ΍ ϡΎϛέ ϦϴΑ ϱϮθϤϟ΍ Ώ΍ήΘϟ΍ Ϧϣϭ βϠϜϟ΍ Ϧϣ ΔϋϮϨμϣ ΔϳήθΑ ϰϣΩ 8 ϰϠϋ ήΜϋ ˵ ϞΜϤΗ ΔϴΒϧΎΠϟ΍ ϑ΍ήσϷ΍ ϰϠϋ εϮϘϧ ϥϮϟ ϥΎϓ ΔϳήϔΣ Ϧϣ 2 ˯ΎϨΒϟ΍ ϲϓ ΔϔθΘϜϤϟ΍ ΓέΎΠΤϟ΍ ξόΑ ϞϤΤΗ .ϱϮΜϧ΃ ΔόΑΎΘϟ΍ ϰϟϭϷ΍ ΕΎϳϮδϟ΍ ϲϓϭ ήϤΣϷ΍ ϑήΠϟ΍ ϲϓ ΰϣήϟ΍ ΍άϫ ϞΜϣ ϰϠϋ ήΜ˵ϋ .ϥΎΒόΛ α΃ήΑ ϲϬΘϨϣ ΝήόΘϣ ςΧ .(Stordeur 2004) ϝϮοΎϧϷ΍ϭ ΎϳέϮγ ϝΎϤη ϲϓ ϢϳΪϘϟ΍ (Ώ) ϭ (΃) ϱέΎΨϔϟ΍ ϞΒϗ Ύϣ ΖϴϟϮϴϨϟ΍ ΓήΘϔϟ

ςγϭϷ΍ϭ ϢϳΪϘϟ΍ (Ώ) ϱέΎΨϔϟ΍ ϞΒϗ Ύϣ ΖϴϟϮϴϨϟ΍ Ϧϣ ϲϗήθϟ΍ ϢδϘϟ΍ ϲϓ ΎϤϫήϔΣ ϢΗ Ϊϗ ϦϳήΒγ ϲϓ (Ώ) ΔϳέΎΨϔϟ΍ ϞΒϗ Ύϣ ΔϴΘϴϟϮϴϨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ΕΎϳϮγ ϰϠϋ ήΜϋ ΕΎϳήϔΤϟ΍ Ϫϴϓ ΕΰϛήΗ ϱάϟ΍ ϲΑήϐϟ΍ ϢδϘϟ΍ ϲϓ ΔϘΑΎδϟ΍ ΐϘΤϟ΍ ϕϮϓ ΔϠΣήϤϟ΍ ϩάϫ ΐϘΣ ϊ˷οϮΘΗ ϻ .ϞΘϟ΍ .ΔϔΜϜϤϟ΍ ΔϳήΛϷ΍ (Ώ) ϱέΎΨϔϟ΍ ϞΒϗ Ύϣ ΖϴϟϮϴϨϟ΍ ΔϓΎϘΛ έϮτΗ ΪϬϣ ςγϭϷ΍ Ε΍ήϔϟ΍ ήϬϧ ϯήΠϣ ϭ ϝϮοΎϧϷ΍ ΎΘϘτϨϣ ήΒΘόΗ ˬςΒϳήϤϟ΍ ϊϗ΍Ϯϣ ϰϟ· (M.-C. Cauvin et J. Cauvin 1993) ΓήΘϔϟ΍ ϩάϬϟ ΔόΑΎΘϟ΍ ϡΪϗϷ΍ ΕΎϳϮδϟ΍ ΩϮόΗ ΚϴΣ .ΓέΎϐϤϟ΍ ΓΪόΟϭ ϦδΣ Φϴθϟ΍ ˬ.ϡ.ϕ 8200 ϭ 8600 ϦϴΑ (IVA ΔΒϘΤϟ΍) ςΒϳήϤϟ΍ ϲϓ ΔϤϳΪϘϟ΍ (Ώ) ΔϳέΎΨϔϟ΍ ϞΒϗ Ύϣ ΔϴΘϴϟϮϴϨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ΥέΆΗ ΕΎϳϮγ Ϧϣ ΫϮΧ΄Ϥϟ΍ Φϳέ΄Θϟ΍ ϖϓ΍ϮΘϳ .²ϡ 16 ϪΘΣΎδϣ ΓέΎϤόϟ΍ Ϧϣ ϲϟΎΧ ήΒγ ϲϓ ΔϳήΛϷ΍ ΎϬΗΎϘΒσ ΕΪΟϭ Ϊϗϭ ϰϟ· ΩϮόΗ ϲϬϓ ςΒϳήϤϟ΍ Φϳέ΄Η ϊϣ ΓέΎϐϤϟ΍ ΓΪόΟ ϊϗϮϣ Ϧϣ ΔϤϳΪϘϟ΍ (Ώ) ΔϳέΎΨϔϟ΍ ϞΒϗ Ύϣ ΔϴΘϴϟϮϴϨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ .(Coqueugniot 2000) ΩϼϴϤϟ΍ ϞΒϗ ϊγΎΘϟ΍ ϒϟϷ΍ Ϧϣ ϲϧΎΜϟ΍ ϒμϨϟ΍ 686

conclusion

ΖϣΪΨΘγ΍ .Δϴϧ΍Ϯμϟ΍ ΎϳΎψθϠϟ ϭ΃ ϝΎμϨϠϟ ΓΪΤϟ΍ ΔόσΎϘϟ΍ ϑ΍ήσϷ΍ Δτγ΍ϮΑ Ϣψόϟ΍ ΰϳΰΤΗ άϔϧ˵ .ΔότϘϟ΍ ΖΤϧ .Ϣψόϟ΍ ϖϠϓ ϞΟ΃ Ϧϣ ϦϴϔγϹ΍ ϪΒθΗ Δϴϧ΍Ϯλ Γ΍Ω΃ϭ ϒΤϘϟ΍ ϞΟ΃ Ϧϣ ϲδϴ΋έ ϞϜθΑ Δϴϧ΍Ϯμϟ΍ Ϟϴϣ΍ίϷ΍ ϞΒϗ Ύϣ ΖϴϟϮϴϨϟ΍ ΓήΘϓ ϝϼΧ ΔϳΪϠΠϟ΍ ΕΎϋΎϨμϟΎΑ ϖϠόΘΗ ΓΩΪόΘϣ ΝΎΘϧ· ϞΣ΍ήϣ ΪϳΪΤΗ ϥϮμΘΨϤϟ΍ ωΎτΘγ΍ ϒΣΎϘϣ ϰϠϋ ήΜϋ ˵ ΚϴΣ ˬΔϧΎΘϤϟ΍ϭ ΔϳΎϗϮϟ΍ ˬΔϧϭήϤϟΎΑ ϩάϫ ϞϤόϟ΍ ϞΣ΍ήϣ ϖϠόΘΗϭ .ςΒϳήϤϟ΍ ϲϓ (΃) ϱέΎΨϔϟ΍ ήδϓ .ΔΤο΍ϭ ΪϠΠϠϟ ϒΤϗ ΕΎϣϼϋ ϊϣ (Ibáñez et al., ce volume) ϡΎψόϟ ˱΍ΪΟ ΔϔϴϔΧ ϒΤϗ ΕΎϣϼϋ ϞϤΤΗ : ΪϠΠϟ΍ ΢τγ ϰϠϋ ΖϗϮϟ΍ βϔϧ ϲϓ ϦϴΗ΍ΩϷ ΏϭΎϨΘϣ ϞϤϋ ΔΠϴΘϧ Ϫϧ΄Α ϒΣΎϘϤϟ΍ ϰϠϋ ΕΎϣϼόϟ΍ ϩάϫ ωΎϤΘΟ΍ ΔΠϟΎόϣ ˯ΎϨΛ΃ ΩϮμϘϣ ήϴϏ ϞϜθΑ Ε΍ϭΩϷ΍ ϩάϫ ϑ΍ϮΣ ˯ΎϘΘϟ΍ ϯΩ΃ .ΔτηΎϜϟ΍ Ϣψόϟ΍ Γ΍Ω΃ϭ ϲϧ΍Ϯμϟ΍ ϒΤϘϤϟ΍ .ϥ΍Ϯμϟ΍ ϰϠϋ Ϣψόϟ΍ Ϧϣ ΔτϴδΑ έΎΛ΁ ϙήΗ ϰϟ· ΪϠΠϟ΍ "ϞϤϋ ΕϻϭΎσ" ϭ΃ Ϊϋ΍Ϯϗ ϰϠϋϭ ϝΎμϨϟ΍ ξόΑ ϑ΍ήσ΃ ϰϠϋ Γήϐ˵ϣ έΎΛ΁ ϰϠϋ ϥΎϴΣϷ΍ ξόΑ ϲϓ ήΜϋ ˵ ϖΤγ ϞΟ΃ Ϧϣ ΖϣΪΨΘγ΍ Ϊϗ ΎϬϧ΃ ϰϠϋ ϦϴμΘΨϤϟ΍ ξόΑ ΪϘΘόϳ ˬϡ΍ΪΨΘγϻ΍ ΓήΜϛ Ϧϣ ΓήόϘϣϭ ΔϟϮϘμϣ ΔϴδϠϛ .(Nierlé, ce volume) Γήϐ˵Ϥϟ΍ Ϊϗϭ .(ϦϳϮϠΘϟ΍ϭ ύΎΒμϟΎϛ) ϦϴϳΰΘϟ΍ ϡΎϬϣ ϲϓ ϞϤόΘδΗ ΎϬϧ΃ ϰϟ· ΔϓΎοϹΎΑ ΔψϓΎΣ ΓΩΎϣ ΎϬϧ΄Α Γήϐ˵Ϥϟ΍ ΔϴϤϫ΃ ϦϤϜΗ ϑΪϬΑ ΓΩΎϤϟ΍ ϩάϬΑ ΖϐΑΩ˵ Ϊϗ ΎϬϧ΃ ϞϤΘΤϤϟ΍ ϦϤϓ ΩϮϠΠϠϟ ΔΒδϨϟΎΑ Ύϣ΃ .ίϮϣήϟ΍ ϢϟΎϋ ϲϓ ΔϴϤϫ΃ ϚϟάΑ ΎϬϟ ϥϮϜϳ ϞϴϟΩ Ϫϧ΃ ϰϠϋ Γήϐ˵Ϥϟ΍ ϡ΍ΪΨΘγ΍ Γήϓϭ ϰϟ· ΔϓΎοϹΎΑ ΔϴϤψόϟ΍ϭ Δϴϧ΍Ϯμϟ΍ Ε΍ϭΩϷ΍ ΩϮΟϭ ήΒΘϋ΍ Ϊϗϭ .ΎϬΘϳΎϗϭ .ϪΘϳΎϗϭϭ ΪϠΠϟ΍ ΔΠϟΎόϣ Δϴοήϓ ΪϧΎδϳ ϱϮϗ ΓήΘϔϟ ΔόΑΎΘϟ΍ ϰϧΩϷ΍ ϕήθϟ΍ ϊϗ΍Ϯϣ Ϧϣ ήϴΜϛ ϲϓ ΎϬϴϠϋ ήΜϋ ˵ ϲΘϟ΍ ϝϼδϟ΍ ΕΎόΒσ ΕΪϋΎγ ΪϘϓ ήΧ΁ Ϊϴόλ ϰϠϋ ΔϋΎϨλ ϞΟ΃ Ϧϣ ΔϔϠΘΨϣ ΕΎϴϨϘΘΑ ΓΩΪόΘϣ ΔϴΗΎΒϧ Ω΍Ϯϣ ϝΎϤόΘγ΍ ΔϴϠϤϋ Ϊϴϛ΄Η ϰϠϋ ϱέΎΨϔϟ΍ ϞΒϗ Ύϣ ΖϴϟϮϴϨϟ΍ ϊϗϮϣ βϜϋ ϰϠϋ ˬϝϼδϟ΍ ΔϋΎϨλ Ϧϋ ΓήηΎΒϣ ΕΎϣϮϠόϣ ςΒϳήϤϟ΍ ϡΪϘϳ Ϣϟ .(Stordeur 1989) ϝϼδϟ΍ Ε΍ϭΩϷ΍ ξόΑ ΩϮΟϭ ϞΜϣ ΓήηΎΒϣ ήϴϏ Ϟ΋ϻΩ ϙΎϨϫ ˬϦϴμΘΨϤϟ΍ ΩΎϘΘϋ΍ ΐδΣϭ ˬϞΑ ˬήϤΣϷ΍ ϑήΠϟ΍ ξόΑ ϰϠϋ ΔϛϭήΘϤϟ΍ έΎΛϵ΍ ϝΪΗ .ϝϼδϟ΍ ΔϋΎϨλ ϰϠϋ ϝΪΗ ΓΰϴϤϣ έΎΛ΁ ϞϤΤΗ ϲΘϟ΍ ΔϴϤψόϟ΍ϭ Δϴϧ΍Ϯμϟ΍ ΔϴϤψόϟ΍ ίέΎΨϤϟ΍ ξόΑ ϰϠϋ ήΜϋ Ϊϗϭ .ΐμϘϟΎϛ βϴϠϴδϟ΍ ΓΩΎϤΑ ΔϴϨϐϟ΍ ΕΎΗΎΒϨϠϟ ϒΤϗ ΕΎϴϠϤϋ ϰϠϋ ϝΎμϨϟ΍ .ϲσέΎΒγϹ΍ ϞϜθϟ΍ Ε΍Ϋ ϝΩΎϨμϟ΍ ϭ΃ ϝϼδϟ΍ ϊϨλ ϲϓ ΖϤϫΎγ ΎϬϧ΄Α ΪϘΘόϳ˵ ϲΘϟ΍ϭ ΕΎΗΎΒϨϟ έΎΛ΁ ϞϤΤΗ ϲΘϟ΍ ΓήϴΒϜϟ΍ ϲϧ΍ϭϷ΍ ϭ΃ ν΍ϮΣϷ΍ : (Lebreton, ce volume) III ΔΒϘΤϠϟ ΔόΑΎΘϟ΍ ϲϧ΍ϭϷ΍ Ϧϣ ω΍Ϯϧ΃ ΔΛϼΛ ϙΎϨϫ Ώ΍ϮϛϷ΍ϭ ΔϴϣϮϴϟ΍ Δϴ΋΍άϐϟ΍ Ω΍ϮϤϠϟ ϲϫϭ ΎϬϜϳήΤΗ ϞϬδϳ ϲΘϟ΍ ϲϧ΍ϭϷ΍ ˬϦϳΰΨΘϠϟ ϲϫϭ ΎϬϜϳήΤΗ ΐόμϳ ϲΘϟ΍ ΐϠμϟ΍ βϠϜϟ΍) ΔΒϠμϟ΍ ΓέΎΠΤϟ΍ Ϧϣ ΔϋϮϨμϤϟ΍ ϲϧ΍ϭϷ΍ ήϣϷ΍ ΉΩΎΑ ϲϓ Ζϴτϋ΃ .Γήϴϐμϟ΍ ϲϧ΍ϭϷ΍ϭ .ήϘϨϟ΍ ϭ΃ ςθϜϟ΍ ΔϘϳήτΑ ΖΘΤϧ˵ ϢΛ Ϧϣϭ ΔϠϴϘΛ Δϳϭήϛ ΔϗήτϤΑ ϕήτϟ΍ Δτγ΍ϮΑ ΏϮϠτϤϟ΍ ϞϜθϟ΍ (ΖϴδϟΎϜϟ΍ϭ (βϠϜϟ΍) Δϳήτϟ΍ ΓέΎΠΤϟ΍ Ϧϣ ΔϋϮϨμϤϟ΍ ϲϧ΍ϭϷ΍ Εά˴Χ΃ .ϞϘμϟ΍ ΔϴϨϘΗ ϡ΍ΪΨΘγΎΑ ϲϧ΍ϭϷ΍ ϩάϫ ˱΍ήϴΧ΃ ΖϠϤϛ΃ .ϚΤϟ΍ Δτγ΍ϮΑ ΖϴϬϧ΃ϭ ϒΤϘϤϟ΍ Δτγ΍ϮΑ ΖΘΤϧ˵ ϭ ˬϡϭΪ˵ Ϙϟ΍ Γ΍Ω΄Α ϒϳήΠΘϟ΍ ΔϴϨϘΗ Δτγ΍ϮΑ ΏϮϠτϤϟ΍ ΎϬϠϜη .19 ϭ 12 ϦϛΎδϤϟ΍ ϲϓ IIIB ΔΒϘΤϟ΍ ϲϧ΍ϭ΃ ΕΪΟϭ ΎϤϨϴΑ ˬ47 ˯ΎϨΒϟ΍ Ϧϣ IIIA ΔΒϘΤϟ΍ ϲϧ΍ϭ΃ ΖΗ΃ (Le Mière et Picon 1998 ; Stordeur et Ibáñez, ce volume, 14 ΓέϮμϟ΍ ήψϧ΍) Δϴϧ΁ Ϛϟάϛ ΕΪΟϭ ˵ ξϗΎϨΘΗ .ϲϧ΍ϭϷ΍ ξόΑ ΎϬϨϣ ΖόϨλ Ϊϗϭ ϝϮοΎϧϷ΍ Ϧϣ ΖϳέϮϠϜϟ΍ ΓΩΎϣ ΖΗ΃ .42 ˯ΎϨΑ ΔϴϠΧ ϲϓ ΔϴϟΎμϠλ Ϧϣ (ΔϳήϬϧ ϰμΣ ϞϜη ϰϠϋ) ήϬϨϟ΍ ϖϳήσ Ϧϋ ϲόϴΒσ ϞϜθΑ ϪϟΎϘΘϧ΍ ΓήϜϓ ϊϣ ϱήΨμϟ΍ ήΠΤϟ΍ ΍άϫ ΔηΎθϫ .(Lebreton, ce volume) ςγϭϷ΍ Ε΍ήϔϟ΍ ϱΩ΍ϭ Ίσ΍Ϯη ϰϟ· ˱ϻϮλϭ ϝΎϤθϟ΍ ϲϓ ϩ΄θϨϣ ϙϮϳϮϫ ϱϮϛήϴϤϳΩ ϊϗϮϣ ϞΜϣ ΔϴϟϮοΎϧϷ΍ ϊϗ΍ϮϤϟ΍ ϲϓ ΎϬΗϼϴΜϤΑ ϲϧ΍ϭϷ΍ ϩάϫ ϰϠϋ ΕΎϨϴϳΰΘϟ΍ϭ ϝΎϜηϷ΍ ήϛά˵Η (Rosenberg and Redding 2000) ϲϧ΍ϭϷ΍ ϩάϫ ϥϮϜΗ ϥ΃ ϞϤΘΤϤϟ΍ Ϧϣϭ ϲδϴΒϴΗ ϲϤϴγ ϥϼϫ ϊϗϮϣϭ ϲϓ ΖόϨλ Ϊϗ (Rosenberg and Peasnall 1998 : fig. 3 ; Rosenberg and Davis 1992 : fig. 7-8) .ΓέϭΎΠϤϟ΍ ϖσΎϨϤϟ΍ ϊϣ ϯήΧ΃ Ω΍ϮϤΑ ΎϫϮόϧΎλ ΎϬϟΪΑ ΚϴΣ ϝϮοΎϧϷ΍ 687

j.j. ibáñez

ϞϤΤΗ ϻ ϡΎϬγ αϭ΅έ III ΔΒϘΤϟ΍ ϲϓ ΕήϬχ .Ϊϴμϟ΍ ΕΎϴϠϤϋ ϰϠϋ ΢ο΍ϭ ϞϜθΑ ΕΎΠΘϨϤϟ΍ ϩάϫ ΕήΛ΃ ΓήϴΒϛ ΔΒδϧ ϙΎϨϫϭ .ΔϘΑΎδϟ΍ ϡΎϬδϟ΍ αϭ΅έ ϥΎϜϣ ΖϠΣϭ "ΔϴτΒϳήϤϟ΍ ϡΎϬδϟ΍ αϭ΅έ" ϢγΎΑ Ζϓήϋ ΕΎοήϓ ϩάϫ Ϧϣ .Ϊϴμϟ΍ κΨΗ ϻ ΔϔϠΘΨϣ ϯήΧ΃ ΕΎσΎθϧ ϲϓ ΎϬϣ΍ΪΨΘγ΍ Ϊϴϋ΃ Ϊϗ III ΔΒϘΤϟ΍ ϡΎϬγ αϭ΅έ Ϧϣ ϲϓ ΖϣΪΨΘγ΍ ϦϜϟϭ ήδϛ ϰϟ· νήόΘΗ Ϣϟ ϲΘϟ΍ ϭ΃ ˬΔϔϠΘΨϣ Γ΍Ω΄ϛ ΎϬόϴϨμΗ Ϊϴϋ΃ϭ Εήδϛ˵ ϲΘϟ΍ ϚϠΗ ΓήϴΧϷ΍ ΍άϬΑ ˱Ύπϳ΃ ΔτΒΗήϣ ϡΎϬδϟ΍ αϭ΅έ ϰϟ· ΔΟΎΤϟ΍ ϥΈϓ ΔϨϴόϣ ϝϮμϓ Ϊϴμϟ΍ ΕΎϴϠϤόϟ ϥ΃ ΎϤΑϭ .ΔϔϠΘΨϣ ΕΎσΎθϧ ξόΑ ˯Ύπϗ ϞΟ΃ Ϧϣ ϝΎμϨϛ ΖϣΪΨΘγ΍ Ϊϗ ϩάϫ ϡΎϬδϟ΍ αϭ΅έ ϥϮϜΗ ϥ΃ ϞϤΘΤϤϟ΍ ϦϤϓ ˬ΍άϟ ΖϴϗϮΘϟ΍ .Ϊϴμϟ΍ ΕΎϴϠϤϋ ΎϬϴϓ ϢΘΗ ϻ ϲΘϟ΍ ϝϮμϔϟ΍ ϝϼΧϭ ΔϴϣϮϴϟ΍ ΕΎΟΎΤϟ΍ ϰϠϋ ϝΪϳ ΎϤϣ ΓήΘϔϟ΍ ϩάϫ ϲϓ Ϟϴϣ΍ίϷ΍ϭ ϒΣΎϘϤϟ΍ Ω΍Ϊϋ΃ ΕΩ΍Ωί΍ ΎϤϨϴΑ ϡϭΪϘϟ΍ Γ΍Ω΃ϭ ΐϗΎΜϤϟ΍ ΩΪϋ ξϔΨϧ΍ Ω΍Ϯϣ Ϧϣ ΖόϨ˵λ Ϊϗ ϯήΧ΃ Ε΍ϭΩ΃ ϙΎϨϫ ϥϮϜϳ ϥ΃ ϦϜϤϤϟ΍ Ϧϣ .˱ΎϘΑΎγ ΔϓϭήόϤϟ΍ ΕΎσΎθϨϟ΍ ϲϓ ΕϻϮΤΗ (ύ΍Ω ϮϟϮϏ ϕήη) ΔϳΰϛήϤϟ΍ ϝϮοΎϧϷ΍ ΔΒπϫ ϲϓ ϥΎϳΪϴδΑϭϷ΍ ΓΩΎϣ έΩΎμϣ ΕΩΪΣ .ϥΎϳΪϴδΑϭϷΎϛ ΔϔϠΘΨϣ ϲϓ ΔΑάθϤϟ΍ Ε΍ϭΩϷ΍ Ϧϣ %1 ϻ· ϞΜϤΗ ϻ ΎϬϧ΃ ϻ· ϊϗϮϤϟ΍ ϲϓ ΓΩΎϤϟ΍ ϩάϫ Εήπ˵Σ .(ϝϮϐϨϴΑ) Δϴϗήθϟ΍ Ϛϟάϛϭ .(Ε΍ϭΩ΃ϭ ΔΤϠγ΃) ςΒϳήϤϟ΍ ΐθΨϟ΍ ϊϴτϘΗ ϲϓ ϡϭΪϘϟ΍ ϝΎϤόΘγΎΑ ˬIII ΔΒϘΤϟ΍ ϲϓ ϱ΃¸ΔϴτΒϳήϤϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϝϼΧ ςΒϳήϤϟ΍ ϥΎϜγ ήϤΘγ΍ Ύϣ΃ (Sánchez-Priego, ce volume) ϥ΍έΪΠϟ΍ ˯ΎϨΑ ϑΪϬΑ "έΎΠϴδϟ΍" ΓέΎΠΣ ϊϴϨμΘϟϭ ϱήτϟ΍ βϠϜϟ΍ϭ .ΐϳάθΗ ϥϭΩ ˱ΎϧΎϴΣ΃ϭ (Ibáñez et al., ce volume) ΔϋϮϨΘϣ ΕΎϴϠϤϋ ϲϓ Ζϔχϭ ΪϘϓ Δϴϧ΍Ϯμϟ΍ ϝΎμϨϟ΍ Ϟϴϫ΄Η ΓΩΎϋ· ΔΒδϧ ήΒΘόΗ .έήϜΘϤϟ΍ ΎϬϟΎϤόΘγ΍ Ϧϋ ΖΠΘϧ ΎϬϓ΍ήσ΃ ϰϠϋ άΤη ΕΎϣϼϋ ΪϳΪΤΗ ˯ΎϤϠόϟ΍ ϊϴτΘδϳ .Ϣψόϟ΍ ϊϴϨμΗ ϝΎϤϋ΃ Ϟϴϣ΍ίϸϟϭ ˬΪϠΠϟ΍ ϝΎϤϋ΄Α ΔϘϠόΘϣ ϒ΋Ύχϭ ϒΣΎϘϤϠϟ ΐδϨΗ .ΔτϴδΑ Ε΍ϭΩϷ΍ ϩάϫ Ω΍ϮϤϠϟ ϊϴτϘΘϟ΍ ϭ΃ ςθϜϟ΍ ϝΎϤϋ΃ κΨϳ ΎϤϴϓ ϻ· Δϴϧ΍Ϯμϟ΍ ΕϻΎϤόΘγϻ΍ ϊϣ ϥΎϳΪδΑϭϷ΍ ΕϻΎϤόΘγ΍ ϪΑΎθΘΗ βϔϧ ϦϴΗΩΎϤϟ΍ ϦϴΗΎϫ Ε΍ϭΩ΃ ϡΪϘΗ .ϝΎϤϋϷ΍ ϩάϬϟ Δϴϧ΍Ϯμϟ΍ Ε΍ϭΩϷ΍ φϔΤΗ ΚϴΣ ˬβϠϜϟ΍ ϭ΃ Ϣψόϟ΍ ϞΜϣ ΔϴγΎϘϟ΍ ˱ΓήηΎΒϣ ςΒΗήϳ ϥΎϳΪδΑϭϷ΍ ϝΎϤόΘγ΍ ϥ΄Α ϲϨόϳ ϻ ϪΑΎθΘϟ΍ ΍άϫ ϥ΃ ϻ· Ϟϴϫ΄Θϟ΍ ΓΩΎϋ·ϭ ϝΎϤόΘγϻ΍ ΔϓΎΜϛ ΐδϧ .(Ibáñez et al., ce volume) ΔϴϠϤϋ ϒ΋ΎχϮΑ ΔϋϮϨμϤϟ΍ ϲϣήϟ΍ ΔΤϠγ΃ ήΒΘόΗ .ΔϨϴόϣ ΓΩΎϤϟ ΔϔϴϔΧ ϝΎϤόΘγ΍ έΎΛ΁ ϰϠϋ ΎϬμΤϓ ϢΗ ϲΘϟ΍ Ε΍ϭΩϷ΍ ήΜϛ΃ ήϴθΗ ϲΘϟ΍ Ε΍ϭΩϷ΍ ϦϴΑ Ϧϣ ΓΪϴΣϮϟ΍ ˬΔϴϣΎψϨϟ΍ ήϴϳΎόϤϟΎΑ ˱ΎϜδϤΗ ήΜϛϷ΍ ϝΎμϨϟ΍ ϱ΃ ˬ"˱ΎϘΒδϣ ΓΩΪΤϤϟ΍" ϝΎμϨϟ΍ Ϧϣ ΔΌϴϫ ϰϠϋ ΔΤϠγϷ΍ ϩάϬϟ Ϟϴϫ΄Η ΓΩΎϋ· ϭ΃ ϦϳΰΨΗ ΕΎϴϠϤϋ ΓέϭΪϟ΍ ϩάϫ ϦϤπΘΗ .ΓΪϘόϣ ϝΎϤόΘγ΍ ΓέϭΩ ϊΒΘΗ .ϯήΧ΃ Ε΍ϭΩ΃ ξόΑ ϝΎϤόΘγ΍ϭ ΝΎΘϧ· ΔϠδϠγ ϞΣ΍ήϣ ϞϣΎϛ ϰϠϋ ϱϮΤΗ 47 ˯ΎϨΒϟ΍ ϲϓ “φϔΣ ΓϮϛ” ϰϠϋ ϦϴϳέΎΛϵ΍ ϒθϛ ΪϘϟ Ϊϗ ΓέϮδϜϣ ϯήΧ΃ϭ ΔΑάθϣ Ε΍ϭΩ΃ϭ ϡΎΧ ΎϳΎψηϭ ϝΎμϧ ˬϯϮϨϟ΍ ˬ(ϥ΍Ϯμϟ΍) ΔϴϟϭϷ΍ ΓΩΎϤϟ΍ ΓέΪϛ : Ε΍ϭΩϷ΍ ϡΪόϟ ϚϟΫϭ ΔτϴδΑ ΖϧΎϛ ΎϬΗέ΍Ω· Ϟόϟϭ ˬΕ΍ϭΩϷ΍ ϩάϫ ΕϻΎϤόΘγ΍ ΖϋϮϨΗ .ΎϬϠϴϫ΄Η ΓΩΎϋ·ϭ ΎϬϠϳϮΤΗ ϢΗ .(Astruc et al., 2003) ΓϮϜϟ΍ ϩάϫ ϲϓ ΎϬϨϳΰΨΗ ˯ΎϨΛ΃ ΎϬΘϴϤϫ΃ ΐδΣ ϲϠδϠδΗ ΐϴΗήΗ ϱϷ ˯ΎϤϠόϟ΍ ΔψΣϼϣ

ϯήΧ΃ ϰϘϟϭ Ε΍ϭΩ΃ ήϤΘγ΍ ΚϴΣ (Stordeur et Christidou, ce volume) ΔϘΑΎδϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ΝΫΎϤϧ βϔϧ ΔϴϤψόϟ΍ ΕΎϋΎϨμϟ΍ Εέήϛ ϊΑΎΘϟ΍ ΪϴΣϮϟ΍ έΎϜΘΑϻ΍ .III ΔΒϘΤϟ΍ ΓήΘϓ ϞϣΎϛ ϝϼΧ ξΑΎϘϤϟ΍ϭ ΔϨϨδϤϟ΍ Ε΍ϭΩϷ΍ϭ ήΑϹ΍ϭ ίέΎΨϤϟ΍ ϝΎϤόΘγ΍ .ϥΎϘΗϹ΍ ΔϳΎϐΑ ΔϋϮϨμϤϟ΍ Γήϴϐμϟ΍ ίέΎΨϤϟ΍ Ϯϫ ΓήΘϔϟ΍ ϩάϬϟ Ϧϋ ΎϫΰϴϤϳ ϱάϟ΍ ΪϴΣϮϟ΍ ϕήϔϟ΍ .ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϝϼΧ ΔϓϭήόϤϟ΍ ϚϠΗ Ϧϋ ϡΎψόϟ΍ ϊϴϨμΗ ΕΎϴϨϘΗ ήϴϐΘΗ Ϣϟ ϞΟ΃ Ϧϣ ϒΤϘϟ΍ ΔϴϨϘΗϭ ΏϮϠτϤϟ΍ ϞϜθϟ΍ ϰϠϋ ϝϮμΤϟ΍ ϑΪϬΑ ίϭΰΤϟ΍ ΔϴϨϘΗ ϖϴΒτΗ Ϧϣ έΎΜϛϹ΍ Ϯϫ ΎϬΘϘΑΎγ 688

conclusion

Ϯϫ (Gourichon et Helmer, ce volume) ϚϟΫ ϰϠϋ ϞϴϟΪϟ΍ϭ ΔϳϮϘϟ΍ ΕΎϧ΍ϮϴΤϠϟ ϖϴϗΩ έΎϴΘΧ΍ ϰϠϋ Ϊϴμϟ΍ .Ϫϴϓ ΖΤΑΫ ϲΘϟ΍ ΎϫήϤϋ ϡΎϬδϟΎΑ ϲϣήϟ΍ ΔϓΎδϣ ήϴμϘΗ ϰϠϋ Ύϣ· ΕΪϤΘϋ΍ Ϊϴμϟ΍ ΕΎϴϨϘΗ ϲϓ ϯήΧ΃ ΕϻϮΤΗ Ε΍ήϴϐΘϟ΍ ϩάϫ ΖϘϓ΍έ Ϊϗ ΔϴτΒϳήϤϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϲϓ ϡΎϬδϟ΍ αϭ΅έ ϥ΃ φΣϼϧ .ΓήϴΧϷ΍ ϩάϫ ϦϴδΤΗ ϖϳήσ Ϧϋ ϭ΃ α΍ϮϗϷ΍ Δτγ΍ϮΑ ϱ΃ ˬΔϘΣϼϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϝϼΧ ΔϋΰϨϟ΍ ϩάϫ ΕήϤΘγ΍ϭ ΔϘΑΎδϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϲϓ ϪϴϠϋ ΖϧΎϛ ΎϤϣ ˱ϼϴϠϗ ήΒϛ΃ ˱ΎϤΠΣ ΕάΨΗ΍ .(Abbès, ce volume ; M.-C. Cauvin et Abbès, ce volume) (Ώ) ΔϳέΎΨϔϟ΍ ϞΒϗ Ύϣ ΔϴΘϴϟϮϴϨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ΪϘΘόϳ .ΔϴτΒϳήϤϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ΔϳΎϬϧ ϰΘΣϭ ΓήϴΧϷ΍ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ Ϧϣ ˱΍έΎΒΘϋ΍ έϮϴτϟ΍ Ϊϴλ ΔϴϤϫ΃ ΖόΟ΍ήΗ ϥΎδϧϹ΍ ϪϴϠϋ ϞμΣ ϱϮϧΎΛ έΪμϣ ΩήΠϣ ϦϴΗήΘϔϟ΍ ϦϴΗΎϫ ϝϼΧ έϮϴτϟ΍ ϥϮϛ ϰϟ· ΩϮόϳ ϚϟΫ ϥ΄Α ϥϮμΘΨϤϟ΍ .(ϊϴΑήϟ΍ Δϳ΍ΪΑϭ ˯ΎΘθϟ΍ϭ ϒϳήΨϟ΍ ϲϓ) ΐσήϟ΍ Ϟμϔϟ΍ ϝϼΧ .ϥΎϜϤϟ΍ ΍άϫ Ϧϣ ΓέΎϤϟ΍ ΓήΟΎϬϤϟ΍ έϮϴτϟ΍ϭ (ίϭϷ΍ϭ ςΒϟ΍ ϞΜϣ) Δϴ΋ΎΘθϟ΍ έϮϴτϟ΍ ω΍Ϯϧ΃ Ε΍ήϔϟ΍ ϱΩ΍ϭ ϲϓ ήΜϜΗ έϮϴτϟ΍ ΖΤΒλ΄ϓ ˱ΎϴΠϳέΪΗ ϊΟ΍ήΗ Ϊϗ ˱ΓΩΎϋ ϊΒΘϤϟ΍ ϲϠμϔϟ΍ ωΎϘϳϹ΍ ϥ΃ ϻ· ΔϴϠΤϤϟ΍ ω΍ϮϧϷ΍ ˱Ύπϳ΃ ΕΪϴτλ΍ ΪϘϟ ΔΣϮΘϔϤϟ΍ ΔΒσήϟ΍ ΔΌϴΒϟ΍ Ε΍Ϋ ω΍ϮϧϷ΍ ΎϬϧΎϜϣ ΕάΧ΃ϭ ΓήϴΧϷ΍ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ Ϧϣ ˱΍Ϊϴλ Ϟϗ΃ (ςΒϟ΍) Δϴ΋ΎϤϟ΍ ϦϴΗήΘϔϟ΍ ϝϼΧ ϊϗΎϨϤϟ΍ ΔϣϮΑϭ ϑάΤϟ΍ ϞΜϣ Γήϴϐμϟ΍ ϡΎΠΣϷ΍ Ε΍Ϋ έϮϴτϟ΍ ΕήΜϛ .(Ν΍˴έΪϟ΍ ή΋Ύσϭ ίϭϹ΍) έϮϴτϟ΍ ˬΔϴτΒϳήϤϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϝϼΧ ϱ΃ ˬ˱ΎϘΣϻ ΎϬϴϠϋ ΍ϮϠπϓ Ϊϗ ςΒϳήϤϟ΍ ϥΎϜγ ϥ΃ ϻ· ΔϴϣΎϴΨϟ΍ϭ ΔϴϓϮτϨϟ΍ .(Gourichon et Helmer, ce volume) ϙήϜϟ΍ϭ ίϭϹΎϛ ΓήϴΒϜϟ΍ ϥ΍ήΠϫ ϰϠϋ ˬήϤΣϷ΍ ϑήΠϟ΍ϭ ϦδΣ Φϴθϟ΍ ϞΜϣ ϯήΧϷ΍ ϊϗ΍ϮϤϟ΍ ϊϣ ˱ΔϧέΎϘϣϭ ˬϙΎϤγϷ΍ ΎϳΎϘΑ ΔϠϗ ϝΪΗ .(Helmer et Gourichon 2004) ΔϴτΒϳήϤϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϝϼΧ Δϴ΋ΎϤϟ΍ Δϴ΋΍άϐϟ΍ έΩΎμϤϠϟ ϙϼϬΘγ΍ ϮΤϧ ϊϤΘΠϤϟ΍ ϩΎΠΗ΍ ϰϟ· ςΒϳήϤϟ΍ Ϧϣ III ΔΒϘΤϟ΍ ϲϓ Δϴ΋΍άϐϟ΍ έΩΎμϤϟ΍ Δγ΍έΩ ήϴθΗ : ˱ΔλϼΧ ΪϤΘϋ΍ ϥ΃ ΪόΑ ϚϟΫϭ ϙΎϤγϷ΍ϭ Γήϴϐμϟ΍ κϨϘϟ΍ ΕΎϧ΍ϮϴΣ Ϊϴλ ϲΠϳέΪΗ ϞϜθΑ ˱ΎϛέΎΗ ΕΎϴϧήϘϟ΍ϭ ΏϮΒΤϟ΍ .ΔϋϮϨΘϣϭ ΓήϴΜϛ Δϴ΋΍άϏ Ωέ΍Ϯϣ ϰϠϋ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ϭ ΔϴϓϮτϨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϲϓ ϩΩΎμΘϗ΍

ΔϳήΠΤϟ΍ ΕΎϴϨϘΘϟ΍ Ύϣ ϲϓ ˱ΔλΎΧϭ ΔΌΟΎϔϤϟ΍ Ε΍ήϴϐΘϟ΍ Ϧϣ ΔϋϮϤΠϣ ΔϳήΠΤϟ΍ ΕΎϋΎϨμϟ΍ Ϊϴόλ ϰϠϋ ΔϴτΒϳήϤϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ΕΪϬη Δϴ΋ΎϨΛ ϯϮϧ Γήϣ ϝϭϷϭ III ΔΒϘΤϟ΍ ϲϓ ΕήϬχ ΪϘϓ .(Abbès, ce volume) ϝΎμϨϟ΍ Ν΍ήΨΘγ΍ ϕήτΑ ϖϠόΘϳ ϕήτϟ΍ Δϴϧ ΖϴϘΑ .ΐτϘϟ΍ ΔϳΩΎΣ΃ ϯϮϨϟ΍ ΐϧΎΟ ϰϟ· (Δϳ΍ΪΒϟ΍ άϨϣ ϕήσ ϲΒτϗ ήπΤϳ ϕέΎτϟ΍ ϥ΃ ϱ΃) ΐτϘϟ΍ ϩάϫ ϰϋΪΗ .ΔΒΑΪϣ ΕΎϳΎϬϧ Ε΍Ϋϭ ΎϬΘϘΑΎγ Ϧϣ ΔϛΎϤγ Ϟϗ΃ ϦϜϟ ˬΔϣΎϘΘγϻ΍ ΓΪϳΪη ϝΎμϧ Ν΍ήΨΘγ΍ : ΎϬδϔϧ ΞϫΎϨϣ ϖΒτΗ .14 ΔϳϮδϟ΍ ϲϓ ΎϬϨϣ ϰϟϭ΃ ΝΫΎϤϧ ΕΪΟϭ Ϊϗϭ .˱ΎϘΒδϣ ΩΪΤϤϟ΍ ϞϜθϟ΍ Ε΍Ϋ ϝΎμϨϟΎΑ ϝΎμϨϟ΍ .(Abbès, ce volume) ˱Ύόϣ ϥΎϳΪϴδΑϭϷ΍ϭ ϥ΍Ϯμϟ΍ ΓΩΎϣ ϰϠϋ ϩάϫ ϕήτϟ΍ ˬ14 ΔϳϮδϟ΍ Ϧϣ ˱ΎϣΪϗ ήΜϛϷ΍ ΕΎϘΒτϟ΍ ϰϟ· ΎϬϣΪϗ΃ ΩϮόϳ ϲΘϟ΍ϭ ˬΐτϘϟ΍ Δϴ΋ΎϨΛ ΔϳήΠΤϟ΍ ΕΎΠΘϨϤϟ΍ Ϧϣ ΔϳΎϐϟ΍ ϒϠΘΨϳ .ΎϬΘϣΎϘΘγ΍ ϰϠϋ Γήτϴδϟ΍ ϞϬδϳ ϲΘϟ΍ϭ Γήϴϐμϟ΍ ϝΎμϨϟ΍ Ϧϣ ϦϜϤϣ ΩΪϋ ήΒϛ΃ ϰϠϋ ϝϮμΤϟ΍ ϲϫ ϞΒϗ Δϓϭήόϣϭ ΓΩΪΤϣ ΎϬδϴϳΎϘϣ ϭ ΎϬϟΎϜη΃ ϥϷ ϚϟΫϭ ΔϳΩΎόϟ΍ ϝΎμϨϟ΍ Ϧϋ "˱ΎϘΒδϣ ΓΩΪΤϤϟ΍" ϝΎμϨϟ΍ Ν΍ήΨΘγ΍ ϲϓ ΔϨϴόϣ ΕΎϴϨϘΗ ϡ΍ΪΨΘγ΍ ϝΪϳ .ΓΪΣϮϣ ήϴϳΎόϣ ϱΫ ΝΎΘϧ· Ϧϋ ΓέΎΒϋ Ϯϫ ΎϬόϴϨμΗ ϥΈϓ ϲϟΎΘϟΎΑϭ ˬϕήτΗ ϥ΃ ϰϠϋ ϚϟΫϭ αϮϘϟ΍ Δτγ΍ϮΑ ϲϣήϟ΍ ϰϟ· ΔϬΟϮϣ "˱ΎϘΒδϣ ΓΩΪΤϤϟ΍" ϝΎμϨϟ΍ ΐϠϏ΃ ϥ΃ ϰϟ· ϥ΍Ϯμϟ΍ ΓΩΎϣ ϕήσ .3 ήΒόϟ΍ ϞΗ ϊϗϮϣ ϭ΃ ήϤΣϷ΍ ϑήΠϟ΍ ϊϗϮϤϟ ΔόΑΎΘϟ΍ ϚϠΗ ϞΜϣ ΓήλΎόϤϟ΍ ϯήΧϷ΍ ϊϗ΍ϮϤϟ΍ ϝΎμϧ βϜϋ ΔϬϴΒθϟ΍ ΔθϬϟ΍ϭ Γήϴϐμϟ΍ αϭ΅ήϟ΍ : (III ΔΒϘΤϟ΍) 14 ΔϳϮδϟ΍ Ϧϣ ˱΍έΎΒΘϋ΍ ϡΎϬδϟ΍ αϭ΅έ ϲϋϮϧ ϰϠϋ ήΜϋ .ΓήϴΒϜϟ΍ ΔϳϮϘϟ΍ ϡΎϬδϟ΍ϭ ˬΔϘΑΎδϟ΍ Ε΍ήΘϔϟ΍ ϡΎϬδΑ 689

j.j. ibáñez

ΚϴΣ ˬΏϮΒΤϟ΍ ϦϳΰΨΗ ΕΎϴϠϤόΑ ήΒϛ΃ ϡΎϤΘϫ΍ ϊϣ ΍άϫ ϖϓ΍ήΘϳϭ (Nierlé, ce volume) ΎϬϣΎΠΣ΃ ΖϋϮϨΗϭ ΔϴδϠϜϟ΍ ν΍ϮΣϷ΍ ξόΑϭ 42ϭ 47 ΓέϮϤτϤϟ΍ ΔϴϨΑϷ΍ ϲϓ Γήϴϐμϟ΍ ΎϳϼΨϟΎϛ Ϛϟάϟ ΔϨϴόϣ ϦϛΎϣ΃ ΖμμΧ ΓΪϋ Δγ΍έΩ ΪόΑ ΎϫΩϮΟϭ ΔϴϧΎϜϣΈΑ ϦϴΜΣΎΒϟ΍ ξόΑ ΪϘΘόϳ ϲΘϟ΍) ΔϴΗΎΒϨϟ΍ ϑΎϴϟϷ΍ Ϧϣ ΔϋϮϨμϤϟ΍ ϲϧ΍ϭϷ΍ϭ .ϦϳΰΨΘϠϟ ˱ΓΩΎϋ ϞϤόΘδΗ ϲΘϟ΍ϭ (ΎϬόϴϨμΗ ϲϓ ΖϤϫΎγ ϥϮϜΗ Ϊϗ Ε΍ϭΩ΃ ( Haidar 2004 ; Cucchi 2005 ) ΓήΘϔϟ΍ ϚϠΗ ϲϓ ΔοέΎϘϟ΍ Γήϴϐμϟ΍ ΕΎϧ΍ϮϴΤϟ΍ ΔΒδϧ ωΎϔΗέ΍ ˯ΎϤϠόϟ΍ ϊΟή˵ϳ ϰϠϋ ϱϮϗ ϞϴϟΩ Ϯϫ ΓέΎπϟ΍ ΏΎθϋϷ΍ ΩϮΟϭ ϥ΃ ˯ϻΆϫ ήΒΘϋ΍ Ϊϗϭ ΍άϫϭ .ϦϳΰΨΘϟ΍ ΕΎϴϠϤϋ ϲϓ ΩΎϳΩί΍ ϰϟ· ϝϮϘΣ ϲϓ ΓΪ΋Ύϔϟ΍ ΔϤϳΪϋ ΏΎθϋϷ΍ ϩάϫ ΕΪΟ΍ϮΗ Ϋ· ˬΎϫϮϤϧ ϰϠϋ ϊΠθΗ ϲΘϟ΍ Δϴϋ΍έΰϟ΍ ΕΎσΎθϨϟΎΑ ϡΎϴϘϟ΍ Ϧϣ Ϊμϗ ϥϭΩ ΎϬϓΎτΘϗ΍ ΔϴϧΎϜϣ· ϰϟ· ΔϳήΛϷ΍ ϊϗ΍ϮϤϟ΍ ϲϓ ΎϬϟ ΎϳΎϘΑ ϰϠϋ έϮΜόϟ΍ ϊΟήϳ Ϊϗϭ .ΕΎϴϧήϘϟ΍ϭ ΏϮΒΤϟ΍ .ΩΎμΤϟ΍ ΕΎϴϠϤϋ ˯ΎϨΛ΃ ϥΎδϧϹ΍ ϞΒϗ .ςΒϳήϤϟ΍ ϊϗϮϣ ϲϓ ΓέΎο ΏΎθϋϷ ΎϳΎϘΑ ϰϠϋ (2001, 1998) ΝΪϴϟϮϛ Ϯγ ΔϤϳΪϘϟ΍ ΕΎΗΎΒϨϟ΍ ΔϤϟΎϋ ΕήΜϋ ϲϓ .ΏΎθϋϷ΍ ϩάϬϟ ΎϳΎϘΑ βϛϮϜϠϳϭ ΝέϮΟ ϢϟΎόϟ΍ ΪΟϭ ΚϴΣ ήϤΣϷ΍ ϑήΠϟ΍ ϊϗϮϣ ϲϓ ϝΎΤϟ΍ ϥΎϛ Ϛϟάϛ ΕΩ΍Ωί΍ ϱάϟ΍ ΖϗϮϟ΍ βϔϧ ϲϓ ϦϴόϗϮϤϟ΍ Ϧϳάϫ ϲϓ έΎπΨϟ΍ϭ ΏϮΒΤϟ΍ ΐδϧ ϰϠϋ Ε΍ήϴϐΗ Ε΃ήσ ΪϘϟ ˬΔϘϴϘΤϟ΍ ˯ΎϤϠόϟ΍ ˬΓέΎπϟ΍ ΏΎθϋϷ΍ ΩϮΟϭ ϰϟ· ΔϓΎοϹΎΑ ΐδϨϟ΍ ϲϓ ήϴϐΘϟ΍ ΍άϫ ϊΠη .ΓέΎπϟ΍ ΏΎθϋϷ΍ ΐδϧ Ϫϴϓ ϲϘτϨϤϟ΍ Ϧϣ ϪϠόϟϭ .(Willcox, ce volume) ΓήΘϔϟ΍ ϩάϫ Ϧϣ ΍˱έΎΒΘϋ΍ Δϋ΍έΰϟ΍ ΔγέΎϤϣ ΔϴϧΎϜϣΈΑ ΩΎϘΘϋϻ΍ ϰϠϋ ΔϘτϨϣ ϲϓ ϲόϴΒσ ϞϜθΑ ϮϤϨΗ ϥ΃ ϦϜϤϳ ϻ ΔϴϧήϘϟ΍ ΔϠϴμϔϟ΍ ΕΎΗΎΒϧ ϥϷ ϚϟΫϭ Δϋ΍έΰϟ΍ ΓήϜϔΑ ΩΎϘΘϋϻ΍ ϲϋ΍ήϟ΍ Ύμϋ ΔϠϴμϓ ΕΎΗΎΒϧ ϙϼϬΘγ΍ ϲϓ νΎϔΨϧϻ΍ Ύϣ΃ .˱΍ΪΟ ΔϠϤΘΤϣ ΎϬΘϋ΍έί ϥΈϓ ΍άϟ ςΒϳήϤϟ΍ ΔγέΎϤϤΑ ΖοϮϋ ˵ ϲΘϟ΍ ρΎϘΘϟϻ΍ ΓΩΎόϟ ϙήΗ Ϫϧ΃ ϰϠϋ ήδϓ˵ ΪϘϓ Scirpus βϳΪϟ΍ ΔϠϴμϓϭ Polygonum .ϲΠϳέΪΗ ˳ϞϜθΑ Δϋ΍έΰϟ΍ ϰϠϋϭ .Ε΍ήϔϟ΍ ήϬϧ ΔϘτϨϣ ϲϓ .ϡ .ϕ ϊγΎΘϟ΍ ϒϟϷ΍ Ϧϣ ϝϭϷ΍ ϒμϨϟ΍ ϰϟ· Δϋ΍έΰϠϟ ϰϟϭϷ΍ ΕϻϭΎΤϤϟ΍ ΩϮόΗ ϊϗϮϣ ϲϓ ϢϳΪϘϟ΍ (Ώ) ϱέΎΨϔϟ΍ ϞΒϗ Ύϣ ΖϴϟϮϴϨϟ΍ ΓήΘϓ ϰϟ· ΩϮόΗ ϰϟϭϷ΍ ΔϨΟΪϤϟ΍ ΏϮΒΤϟ΍ ϝΎϜη΃ ϥ΃ Ϧϣ ϢϏήϟ΍ ήΜϛ΃ ΏϮΒΤϟ΍ ϦϴΟΪΗ ΔϴϠϤϋ ΖϗήϐΘγ΍ ΪϘϓ (Willcox 1999) ˬΔϟϮϟΎΣ ϞΗ ϊϗϮϣ ϲϓ ςγϭϷ΍ϭ ˬϱέϮη ϲϟΎϔϴϧ .ΔϴτΒϳήϤϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϲϓ ΎϬΘϋ΍έΰϟ ϰϟϭϷ΍ ΕϻϭΎΤϤϟ΍ άϨϣ ϡΎϋ ϒϟ΃ Ϧϣ ϪϴϠϋ (Gourichon et Helmer, ce volume) ΖϧΎϛ ΎϤϋ ΔϴτΒϳήϤϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϝϼΧ Ϊϴμϟ΍ ΕΎϴϠϤϋ ΖϔϠΘΧ΍ ϥ΍ϮϴΣ ϥ΃ ˬϥϻΰϐϟ΍ Ϧϣ ˱΍ΩΎϴτλ΍ ήΜϛ΃ ΖϧΎϛ ΔϴϠϴΨϟ΍ ΔϠϴμϔϟ΍ ΕΎϧ΍ϮϴΣ ϥ΄Α ϥ΍ϮϴΤϟ΍ ˯ΎϤϠϋ φΣϻ ΪϘϓ ˬ˱ΎϘΑΎγ Ω΍Ϊϋ΃ ϥ΃ϭ ˬΔϴϣΎϴΨϟ΍ϭ ΔϴϓϮτϨϟ΍ ϦϴΘϘΑΎδϟ΍ ϦϴΗήΘϔϟ΍ ϲϓ ϪϴϠϋ ΖϧΎϛ ΎϤϣ Ϣϫ΃ ΔΒΗήϣ ϞΘΣ΍ Ϊϗ κΧέϷ΍ ΐδΣ ΕΎψΣϼϤϟ΍ ϩάϫ ϝΪΗ .ϲΠϳέΪΗ ϞϜθΑ ΖόΟ΍ήΗ Ϊϗ Γήϴϐμϟ΍ ΕΎϴϳΪΜϟ΍ϭ έϮϴτϟ΍ ϞΜϣ κϨϘϟ΍ ΕΎϧ΍ϮϴΣ ˬκΧέϷ΍ ˬϝϮϴΨϟ΍) ΓήϴΒϜϟ΍ ϡΎΠΣϷ΍ Ε΍Ϋ ΕΎϧ΍ϮϴΤϟ΍ ϰϠϋ Ϊϴμϟ΍ ϝϼΧ ϥΎδϧϹ΍ ΰϴϛήΗ ϰϠϋ ˯ΎϤϠόϟ΍ ΩΎϘΘϋ΍ .(ϱήΒϟ΍ ήϳΰϨΨϟ΍ϭ ΔϳϭέϷ ˵ ΍ ˬϞϳϷ΍ ˱ΎϣΎϤΗ ˬΔϠϣΎϜϟ΍ ΎϬϧΎότϘΑ ΎϫΪϴλ ήϤΘγ΍ ΪϘϓ ˱ΎϘΑΎγ ϪϴϠϋ ΖϧΎϛ ΎϤϟ ΔΒδϨϟΎΑ ϥϻΰϐϟ΍ Ϊϴλ ΔϘϳήσ ήϴϐΘΗ Ϣϟ ϲϓϭ ΔϠϴμϔϟ΍ βϔϧ Ϧϣ ΕΎϧ΍ϮϴΤϟ ˱΍ΪΟ ΓήϴΒϛ ΐδϨΑ ϡΎψόϟ ΕΎόϤΠΗ ΍άϫ ϰϠϋ ϝΪϳϭ .ϝϮϴΨϟ΍ ΩΎϴτλ΍ ΔϘϳήτϛ .ΓΪΣ΍ϭ ΔϳήΛ΃ ΔϘΒσ ϰϠϋ ˯Ϯπϟ΍ ˬIIIA ΔΒϘΤϟ΍ ϰϟ· ˱ϻϮλϭϭ ΔϳήΛϷ΍ ΕΎϳϮδϟ΍ ϒϠΘΨϣ ϲϓ ΔϤϳΪϘϟ΍ ΕΎϧ΍ϮϴΤϟ΍ ΕΎγ΍έΩ ςϠδΗ ˬΔϘΣϼϟ΍ IIIB ΔΒϘΤϟ΍ Ϧϣ ˱΍έΎΒΘϋ΍ ϞλΎΤϟ΍ ήϴϐΘϟ΍ ϰϠϋϭ ΎϫέΎϐλ ϊϣ ΕΎϧ΍ϮϴΤϟ΍ Ϧϣ ΙΎϧϹ΍ Ϊϴλ ΔϴϤϫ΃ .ΎϬϧΎότϗ Ϧϋ ΔϠμϔϨϤϟ΍ Ω΍ήϓϷ΍ ΎϬϴϓ ΎϤΑ ˬ˱Ύπϳ΃ έϮϛάϟ΍ ΩΎϴτλΎΑ ϦϳΩΎϴμϟ΍ ΃ΪΑ ΚϴΣ ˬΕΎϧ΍ϮϴΤϟ΍ ϡΎψϋ Δγ΍έΩ ϰϠϋ ΩΎϤΘϋϻΎΑϭ ˱΍ήΧΆϣ ΔϤϳΪϘϟ΍ ΕΎόϤΘΠϤϠϟ ϲΘϗϮϟ΍ ϢϴψϨΘϟ΍ ΕΎγ΍έΩ Ζτϋ΃ ϲϓ ϝϮϴΨϟ΍ ϥΎδϧϹ΍ ΩΎτλ΍ : IIIB ΔΒϘΤϟ΍ ϲϓ ϝϮϴΨϟ΍ ϥΎότϗ ΎϬϴϓ ΕΪϴτλ΍ ϲΘϟ΍ ΕΎϗϭϷ΍ ϝϮΣ ΕΎϣϮϠόϣ .ϊϴΑήϟ΍ Ϟμϓ ϲϓϭ ˬ˯ΎΘθϟ΍ ϰΘΣϭ ϒϳήΨϟ΍ Ϧϣ ˱˯΍ΪΘΑ΍ ˬΔϨδϟ΍ Ϧϣ ϦϴϔϠΘΨϣ ϦϴΘϗϭ ϊϣ ϖϓ΍ϮΘϳ ΍άϫϭ ˬήϳίΎϨΨϟ΍ϭ ΔϳήϘΒϟ΍ϭ Δϴϧ΄πϟ΍ ΕΎϧ΍ϮϴΤϠϟ ΔΒδϨϟΎΑ έϮϛάϟ΍ ΔϴϤϫ΃ ϰϠϋ ϡΎψόϟ΍ ΐδϧ ήϴθΗ Ϧϣ ωϮϨϟ΍ ΍άϫ ΪϤΘόϳ ϥ΃ ϦϜϤϤϟ΍ Ϧϣ .κΧέϷ΍ ϥ΍ϮϴΣ ϞΜϣ ϢΠΤϟ΍ ΓήϴΒϛ ΕΎϴϳΪΜϟ΍ ΩΎϴτλ΍ ΔΒδϧ ΩΎϳΩί΍ 690

conclusion

ϲϧΎΒϤϟ΍ Ε΄θϧ΃ ΪϘϓ .ΔϴϨΑϷ΍ ωίϮΘϟ ϡΎόϟ΍ ςτΨϤϟ΍ Ϫϴϓ ΖϣήΘΣ΍ ϞϜθΑ Ϧϣΰϟ΍ ϲϓ ΔϴϟΎΘΘϤϟ΍ ϯήϘϟ΍ ΖϴϨΑ ΔϳΰϛήϤϟ΍ ϲϧΎΒϤϟ΍ ΏήϏϭ ϕήη ϰϠϋ ΔϴΤτδϟ΍ ΕϮϴΒϟ΍ ΖϋίϮΗ ΎϤϨϴΑ ϦϛΎϣϷ΍ βϔϧ ϲϓ ΓέϮϤτϤϟ΍ .ΓέϮϤτϤϟ΍ ϲϓ III ΔΒϘΤϟ΍ ϢϬϓ ϰϠϋ ΔϴτΒϳήϤϟ΍ ΓήΘϔϠϟ ΔόΑΎΘϟ΍ϭ ήϤΣϷ΍ ϑήΠϟ΍ ϊϗϮϤϟ ΔΜϳΪΤϟ΍ ΔϳήΛϷ΍ ΕΎϳήϔΤϟ΍ ΪϋΎδΗ ΔϠμϔϣϭ Δόγ΍ϭ ΓήϜϓ άΧ΄Α ΢Ϥδϳ ΎϤϣ ˬ²ϡ 1200 ϰϟ· ήϤΣϷ΍ ϑήΠϟ΍ ϲϓ ΓέϮϔΤϤϟ΍ ΔΣΎδϤϟ΍ ϞμΗ .ςΒϳήϤϟ΍ ήΜϛϷ΍ ΕΎϳϮδϟ΍ ΖϣΪϗ .(Stordeur 1999a) ΔϳϮγ 11 ϯΪϣ ϰϠϋ ΎϫέϮτΗϭ ΔϳήϘϠϟ ϱέΎϤόϤϟ΍ ϢϴψϨΘϟ΍ Ϧϋ ΔϳϮδϟ΍ ΥέΆΗ .ΔϴϠΧ΍Ω ΕΎϤϴδϘΗ ϥϭΩ ϞϜθϟ΍ Δϳή΋΍Ω ΕϮϴΑ ήϤΣϷ΍ ϑήΠϟ΍ ϊϗϮϣ ϲϓ (E/5 ˬE/6 ˬE/7) ˱ΎϣΪϗ ˬE/4 ΔϳϮδϟ΍ Ϧϣ ˱΍έΎΒΘϋ΍ ˬΔϳή΋΍Ϊϟ΍ ΕϮϴΒϟ΍ ϥ΍έΪΟ ΖΤΒλ΃ .(.ϡ .ϕ 9278 - 9689) 55 ± 9965 ˰Α E/5 ΕΎϤϴδϘΗ ΕΪϬη ΪϘϓ ˬ(.ϡ .ϕ 9595 – 9219) 70 ± 9855 ˰Α ΔΧέΆϤϟ΍ E/3 ΔϳϮδϟ΍ ΕϮϴΑ Ύϣ΃ .ΔόϠπϣ IIIB ΔΒϘΤϟ΍ άϨϣ ϑϭήόϣ ςτΨϣ Ε΍Ϋ ΕϮϴΑ E/2 ΔϳϮδϟ΍ ϲϓ ΕήϬχϭ .ΔϤϴϘΘδϣ ϥ΍έΪΟ Δτγ΍ϮΑ ΔϴϠΧ΍Ω (Coqueugniot 1998a, 1998b) ϲϓ ϢϳΪϘϟ΍ (Ώ) ϱέΎΨϔϟ΍ ϞΒϗ Ύϣ ΖϴϟϮϴϨϟ΍ ϰΘΣ ΕήϤΘγ΍ϭ ςΒϳήϤϟ΍ ϲϓ ϰϠϋ E/1 ΔϳϮδϟ΍ ϲϓ ήϤΣϷ΍ ϑήΠϟ΍ ϲϓ ήΜ˵ϋ .ϒϨσϭ ˯ΎϨϓϭ ϦϴΘϓήϏ Ϧϣ ςτΨϤϟ΍ ΍άϫ ϒϟ΄Θϳ .ΓέΎϐϤϟ΍ ΓΪόΟ ΕήϬχ ΪϘϓ ϰϟϭϷ΍ ΔϠϴτΘδϤϟ΍ ΕϮϴΒϟ΍ Ύϣ΃ .ςΒϳήϤϟ΍ ϲϓ 47 ˯ΎϨΒϟΎΑ ΔϬϴΒθϟ΍ϭ ˱ΎϴϠΧ΍Ω ΔϤδϘϤϟ΍ ΓέϮϤτϤϟ΍ ΔϴϨΑϷ΍ ϚϟΫϭ ϊϗϮϤϟ΍ Ϧϣ ϲΑήϐϟ΍ ϢδϘϟ΍ ϲϓ ΔϔϠΘΨϣ ΕΎττΨϣ Ε΍Ϋ ΕϮϴΑ ΓΪϋ Ϧϋ ϒθϛ˵ .E/0 ΔϳϮδϟ΍ ϲϓ Γήϣ ϝϭϷ ϱΰϛήϣ ϰϨΒϣ ϝϮΣ ΖϋίϮΗ ˬ(.ϡ.ϕ 9119 – 8484) 75 ± 9445 ˰Α ΔΧέΆϤϟ΍ ˬW/2 ΔϳϮδϟ΍ ϲϓ .ϢδϘϣϭ έϮϤτϣ ϥ· .Δϳΰϣέ Δϔλ Ε΍Ϋ ΎϬϧϮϛ ϰϠϋ Δϣϼϋ ΓέϮϤτϤϟ΍ ΔϴϨΑϷ΍ ϲϓ ΔϳήθΑ ΔϴϤψϋ ΎϳΎϘΑ ΩϮΟϭ ϥϮΜΣΎΒϟ΍ ήΒΘϋ΍ ϩάϫ ϥ΄Α ΩΎϘΘϋϻ΍ ϰϠϋ έϭΩέϮΘγ Ϟϴϴϧ΍Ω ΔΜΣΎΒϟ΍ ΚΤϳ Δϳΰϣήϟ΍ϭ ΔϴϠϤόϟ΍ ϒ΋ΎχϮϟ΍ ϦϴΑ ΔϴϨΑϷ΍ ϩάϫ ϊϤΟ ΓΎϤδϤϟ΍ ϮϠΒϳϮΒϟ΍ Ϟ΋ΎΒϘϟ ΔϴϋΎϤΠϟ΍ ΔϴϨΑϷΎΑ ΔϬϴΒη ϒ΋ΎχϮϟ΍ ΓΩΪόΘϣ ΔϴϋΎϤΟ ΔϴϨΑ΃ Ϧϋ ΓέΎΒϋ ϲϫ Ε΂θϨϤϟ΍ .(Stordeur 2000a) "Ύϔϴϛ" ϖϠόΘϳ ΎϤϴϓ ˱ΔλΎΧϭ ςΒϳήϤϟ΍ ϊϗϮϣ ϊϣ ΕΎϧέΎϘϤϟ΍ Ϧϣ ήϴΜϜϟ΍ ϢϳΪϘΗ ϰϠϋ ήϤΣϷ΍ ϑήΠϟ΍ ϊϗϮϣ ΪϋΎγ ΪϘϟ .έϮϤτϤϟ΍ ˯ΎϨΒϟΎΑ ΔτϴΤϤϟ΍ ΔϴΤτδϟ΍ ΎϬΗϮϴΒϛ ΔϳήϘϠϟ ϱέΎϤόϤϟ΍ ϢϴψϨΘϟΎΑ

Δϴ΋΍άϐϟ΍ Ωέ΍ϮϤϟ΍ III ΔΒϘΤϟ΍ ϲϓ ϱ΃ ˬΔϴτΒϳήϤϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ΕΎϘΒσ ϲϓ ΔϳήΒϟ΍ ΏϮΒΤϟ΍ Ϧϣ ω΍Ϯϧ΃ ΙϼΛ ΪϳΪΤΗ ΕΎΒϨϟ΍ ˯ΎϤϠϋ ωΎτΘγ΍ ΔόΑΎΘϟ΍ ϊϗ΍ϮϤϟ΍ ϲϓ ΏϮΒΤϟ΍ ϩάϬϟ ϦΟΪϣ ϞϜη ϱ΃ ϰϠϋ έϮΜόϟ΍ ϢΘϳ Ϣϟ .ϢϠϴθϟ΍ϭ ΔτϨΤϟ΍ϭ ήϴόθϟ΍ : ςΒϳήϤϟ΍ Ϧϣ ΓήΘϔϟ ϊΑΎΘϟ΍ ΓέΎϐϤϟ΍ ΓΪόΟ ϊϗϮϣ ϲϓ ϰΘΣ ϭ΃ ήϤΣϷ΍ ϑήΠϟ΍ϭ ϦδΣ Φϴθϟ΍ ϊϗϮϣ ϞΜϣ ΔϴτΒϳήϤϟ΍ ΓήΘϔϠϟ ΖϧΎϛ ΍Ϋ· ΎϤϋ ϝ΍Άδϟ΍ ΕΎΒϨϟ΍ ˯ΎϤϠϋ Ρήτϳ .(Willcox, ce volume) ϢϳΪϘϟ΍ (Ώ) ϱέΎΨϔϟ΍ ϞΒϗ Ύϣ ΖϴϟϮϴϨϟ΍ .ΎϫϮϤϧ ϦϛΎϣ΃ Ϧϣ ΔτϘΘϠϣ ϡ΃ Δϋϭέΰϣ ΏϮΒΤϟ΍ ϩάϫ ϚϠΗ ϲϓ ΔϨΟΪϣ ϪΒθϟ΍ ΔϳήΒϟ΍ ΏϮΒΤϟΎΑ ΔϘϠόΘϣ Δϴϋ΍έί ΕΎσΎθϧ αέΎϤϳ ϥΎδϧϹ΍ ϥΎϛ ϥ· Δϓήόϣ ΐόμϟ΍ Ϧϣ ΕΎΗΎΒϨϟ΍ ϝϼϐΘγ΍ ΕΎϴϠϤϋ ϲϓ ΕϻϮΤΗ ϰϟ· ήϴθΗ ΕΎϣϮϠόϣ ΓΪϋ ΖϣΪϗ ΔϳήΛϷ΍ ΕΎϳήϔΤϟ΍ ϥ΃ ϻ· ˬΓήΘϔϟ΍ Ϧϋ ΙΪΤΘΗ ϲΘϟ΍ϭ ΔϤΤϔΘϤϟ΍ ΏϮΒΤϟ΍ ΕΎγ΍έΩ ΎϬΗήϬχ΃ ϲΘϟ΍ ϚϠΗ ΎϬϨϣϭ ˬΔϴτΒϳήϤϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϝϼΧ ΔϳήΒϟ΍ Ϧϣ ϱήΒϟ΍ ήϴόθϟ΍ ήΒΘόϳ .ϲ΋΍άϏ έΪμϤϛ ϡΎϬϟ΍ ΎϫέϭΩ Ϧϋ ˬϲϟΎΘϟΎΑϭ ΔϳήΒϟ΍ ΏϮΒΤϟ΍ ΕΎϴϤϛ ϲϓ ϢΨο ΩΎϳΩί΍ ϲϓ II ϭ I ΕΎϳϮδϟ΍ ϲϓ ˱΍ΪΟ έΩΎϧϭ Γήϳήϫ ϮΑ΃ ϊϗϮϣ ϲϓ έΎΛ΁ Ϫϟ ΪΠϧ ϻ ΕΎΒϧ Ϯϫϭ ˬΏϮΒΤϟ΍ ϩάϫ Ϣϫ΃ ΔϟϭΎΤϣ ϰϠϋ (Willcox 2004) ΔϟϻΩ Ϯϫ ΏϮΒΤϟ΍ ϢΠΣ ϢΨπΗ ϥ΃ ΔϤϳΪϘϟ΍ ΕΎΗΎΒϨϟ΍ ˯ΎϤϠϋ ήΒΘόϳ .ςΒϳήϤϟ΍ ϲΘϟ΍ϭ ΓήΘϔϟ΍ ϩάϫ ϝϼΧ ΩΎμΤϟ΍ ϲϓ ΔϠϤόΘδϤϟ΍ Δϴϧ΍Ϯμϟ΍ Ε΍ϭΩϷ΍ Ω΍Ϊϋ΃ ΩΎϳΩί΍ ήϛάϟΎΑ ήϳΪΠϟ΍ Ϧϣ .ΎϬΘϋ΍έί ΔϔϴΜϛ ϝΎϤόΘγ΍ έΎΛ΁ ΎϬπόΑ ϞϤΤϳ (M.-C. Cauvin et Abbès, ce volume ; Ibáñez et al., ce volume) ϯΪόΘΗ ΔϠϳϮσ ΓήΘϓ ϯΪϣ ϰϠϋ ΖϣΪΨΘγ΍ ΎϬϧ΃ ϰϠϋ ϝΪϳ ΎϤϣ ˬΎϬϓ΍ήσϷ ΐϳάθΗϭ άΤη ΓΩΎϋ·ϭ άΤη ΕΎϣϼϋϭ ϦΤτϟ΍ Ε΍ϭΩ΃ Ω΍Ϊϋ΃ ΕΩ΍Ωί΍ ΪϘϓ ϚϟΫ ϰϟ· ΔϓΎοϹΎΑ .(Ibáñez et al., ce volume) ΕΎϋΎδϟ΍ Ε΍ήθϋ 691

j.j. ibáñez

ΓέΎϤόϟ΍ ϰϟ· ΩϮόϳ .ΓέϮϤτϤϟ΍ Δϳή΋΍Ϊϟ΍ ΔϴϨΑϷ΍ ϊϣ νέϷ΍ ΢τγ ϰϠϋ ΔϴϨΒϤϟ΍ ΔϠϴτΘδϤϟ΍ϭ Δϳή΋΍Ϊϟ΍ ΕϮϴΒϟ΍ ΖϨϣ΍ΰΗ ϲϓ ΖϴΒϟ΍ ΍άϫ ήϤσ ΪϘϟ .9ϩήΠϫ ϞΒϗ ϖϳήΤϟ ϪοήόΗ ΔΠϴΘϧ ΪϴΟ ϞϜθΑ υϮϔΤϤϟ΍ϭ 47 Ϣϗέ ˯ΎϨΒϟ΍ ΓήϴΧϷ΍ ϩάϫ ΓήϔΤϟ΍ ϩάϫ ϑ΍ϮΣ .ϡ 5ˬ60 ήϐλϷ΍ϭ ˬ.ϡ 6ˬ25 ήΒϛϷ΍ Ύϫήτϗϭ ϦϳήΘϣ ϰϟ· ΎϬϘϤϋ Ϟμϳ ΔϳϮπϴΑ ΓήϔΣ ξόΑ ϞμϔΗ .ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϲϓ ΎϤϛ ϝΎμϠμϟΎΑ Δδ˷ϴϠϣϭ ξόΒϟ΍ ΎϬπόΑ ϊϣ ΔϠμΘϣ ΔϴΒθΧ ΓΪϤϋ΄Α ΔϤϋΪϣ ˬ42 Ϣϗέ ˯ΎϨΒϟ΍ Ύϣ΃ .ϞϜθϟ΍ Δϴγ΍Ϊγ ϪΒη ΔϴϠΧ΍Ω ΔΤδϓ ϝϮΣ ΔϋίϮϤϟ΍ ˯ΎϨΒϟ΍ ΍άϫ ΎϳϼΧ Γήϴϐμϟ΍ ϥ΍έΪΠϟ΍ ΓήϔΤϟ΍ ςϴΤϣ : ΓΪϳΪΟ ΔϴϨϘΗ Ε΍έΎϜΘΑ΍ ϰϠϋ ϪΗέΎϤϋ ϝΪΗϭ ϖΑΎδϟ΍ ˯ΎϨΒϟ΍ Ϧϣ ΙΪΣ΃ ϮϬϓ ˬ˱Ύπϳ΃ έϮϤτϤϟ΍ϭ ϱή΋΍Ϊϟ΍ ΖϴΒϠϟ ςτΨϤϟ΍ ΍άϫ ήΒΘόϳ .ΔΤτδϤϟ΍ ΓέΎΠΤϟ΍ Ϧϣ ΔϔϟΆϣ Ϛϴϣ΍Ϊϣ ΓΪϋ Ϧϣ ϲϨΒϣ έ΍ΪΠΑ ϢϋΪϣ ΔϘΑΎδϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϲϓ ΔϓϭήόϤϟ΍ ΕϮϴΒϟ΍ ΕΎττΨϤϟ Δϳέ΍ήϤΘγ΍ ˬϡΎδϗ΃ ΓΪϋ ϰϟ· ϞΧ΍Ϊϟ΍ Ϧϣ ϢδϘϤϟ΍ϭ έϮϤτϤϟ΍ .III ΔΒϘΤϟ΍ Ϟϛ ϲϓ ΎϫΩϮΟϭ (Stordeur et Ibáñez, ce volume) ήϤΘδϴγ ϲΘϟ΍ϭ ΎϳϼΨϟ΍ ΢ϤδΗ ϻ .ϪΘϔϴχϭ ήϴδϔΗ ΔϴϠϤϋ ϲϓ 42 ϰϨΒϤϟ΍ Ϧϣ Ϣδϗϭ 47 ϰϨΒϤϠϟ ΓΪϴΠϟ΍ φϔΤϟ΍ ΔΟέΩ ΕΪϋΎγ ϦϳέΎΛϵ΍ ϥΈϓ ΍άϟ .ΔϴϣϮϴϟ΍ ΔτθϧϷ΍ Ϧϣ ήϴΜϜϟ΍ ΔγέΎϤϤΑ ˬΎϬϤΠΣ ήϐλ ΐΒδΑ ˬΕϮϴΒϟ΍ ϩάϫ ϲϓ ΓΩϮΟϮϤϟ΍ ΔϴϤψϋ Ε΍ϭΩ΃ 47 ˯ΎϨΒϟ΍ Ϧϣ A ΔϴϠΨϟ΍ ϲϓ ΪΟϭ .Δϴ΋΍άϐϟ΍ Ω΍ϮϤϟ΍ ϦϳΰΨΘϟ ΔϴϨΑ΄ϛ ΎϬϣ΍ΪΨΘγ΍ Δϴοήϓ ϥϮΤηήϳ φϔΣ ϭ΃ ϦϳΰΨΗ ϲϫ ΔϴϠΨϟ΍ ϩάϫ Δϔϴχϭ ϥ΄ϛϭ ΓϮϛ ϞΧ΍Ω ΔϋϮϤΠϣ Δϴϧ΍Ϯλ ϊτϗϭ ΔϠϤόΘδϣ ήϴϏ "ΓΪϳΪΟ" Ϧϣ ˳Ϟϛ ϲϓ ΓΩϮΟϮϤϟ΍ ˬϱήϬϨϟ΍ ϰμΤϟ΍ ϰϠϋ ϱϮΤΗ ϲΘϟ΍ Ϊϗ΍ϮϤϟ΍ ξόΑ ήϴθΗ ϯήΧ΃ ΔϴΣΎϧ Ϧϣ .Ε΍ϭΩϷ΍ ϲϓ ΎϬϴϠϋ ήΜϋ ˵ ϰΣέ ήϴθΗϭ .ϲϬτϟΎΑ ϖϠόΘΗ ΕΎσΎθϧ ϰϠϋ ˬ42 ϰϨΒϤϟ΍ Ϧϣ Dϭ Bϭ 47 ϰϨΒϤϠϟ H ΎϳϼΨϟ΍ ΔϓΎοϹΎΑ ΍άϫ .ΔϤψΘϨϣ ϦΤσ ΕΎϴϠϤϋ ϰϟ· ϰϨΒϤϟ΍ ΍άϬϟ C ΔϴϠΨϟ΍ ϲϓ ΎϬϴϠϋ ϝΎϤϋϷ΍ ΔγέΎϤϤϟ ΔΤϳήϣ Δϴόοϭ ϝΎϤϋ΄Α ΔϘϠόΘϣ Ω΍Ϯϣ ΎϬϠϛ ˬ(ϝΎμϠλ) ΔϴΑ΍ήΘϟ΍ϭ ΎϬϨϣ ΔϴδϠϜϟ΍ ϲϧ΍ϭϷ΍ϭ ϲδϠϜϟ΍ ΙΎΛϷ΍ϭ ν΍ϮΣϷ΍ ϥ΃ ϰϟ· Ϟϣ΍Ϯϋ ϥ΃ ϻ· ΔτϴδΒϟ΍ ΕϮϴΒϟ΍ ϲϓ ΔλΎΧ ΔϴϣϮϳ ΓΎϴΣ ΩϮΟϮΑ ΔϟΩϷ΍ ϩάϫ ϲΣϮΗ .ϦϳΰΨΘϟ΍ ϭ΃ ϲϬτϟ΍ ΔϴϨΑϷ΍ ΖτϴΣ΃˵ .ΔϳΩΎόϟ΍ ΕϮϴΒϟ΍ έϭΩ Ϧϋ ϒϠΘΨϣ ˱΍έϭΩ ϲϧΎΒϤϟ΍ ϩάϫ ˯Ύτϋ· ϰϟ· ϮϋΪΗ ϯήΧ΃ ΕΎψΣϼϣϭ ˬΔϋΎϤΠϟ΍ Ω΍ήϓ΃ Ϧϣ ήϴΒϛ Ϣδϗ ΔϛέΎθϣ ϰϠϋ ΓΪϤΘόϣ ΓήϴΒϛ ΕΎϗΎσ Ύϫ˯ΎϨΑ ϞΟ΃ Ϧϣ ΕήΨγ ϲΘϟ΍ϭ ˬΓέϮϤτϤϟ΍ ϞΟ΃ Ϧϣ ϞϤόΘγ΍ ˯Ύπϓ ΎϬϧ΃ ϰϠϋ ΔΒτμϤϟ΍ Ε΍Ϋ ΔΣϮΘϔϤϟ΍ ΔϴϠΨϟ΍ Εήδϓ˵ .νέϷ΍ ΢τγ ϰϠϋ ΔϴϨΒϣ ΕϮϴΒΑ 8 ϰϠϋ έϮΜόϟ΍ Ϯϫ ϝϭϷ΍ : ΔϳήψϨϟ΍ ϩάϬΑ ΩΎϘΘϋϻ΍ ϰϠϋ ϥΎόΠθϳ ϥϼϣΎϋ ΪΟϮϳ .ΔϴϋΎϤΘΟ΍ ϭ΃ ΔϴδϘσ Ε΍˯ΎϘϟ Ϯϫ ϲϧΎΜϟ΍ϭ ˬϱήθΑ ϱϮΜϧ΃ ϞϴΜϤΗ Ε΍Ϋ ΎϬϨϣ 7 ˬ47 ˯ΎϨΒϟ΍ ΎϳΎϘΑ ϦϴΑ βϠϜϟ΍ Ϧϣϭ ϱϮθϤϟ΍ Ώ΍ήΘϟ΍ Ϧϣ ϰϣΩ έϭΩ ϭΫ ˯ΎϤϠόϟ΍ ϩήΒΘϋ΍ ϱάϟ΍ ήϤΣϷ΍ ϑήΠϟ΍ ϊϗϮϣ Ϧϣ ΰϴϤϤϟ΍ϭ έϮϤτϤϟ΍ ˯ΎϨΒϟ΍ ϊϣ ˯ΎϨΒϟ΍ ΍άϫ ϪΑΎθΗ .(Stordeur 2000a) ϢϬϣ ϲϋΎϤΘΟ΍ ϲϓ ΔϴϨΒϣ ϯήΧ΃ Ϊϗ΍Ϯϣ ϊϣ ΔϴΟέΎΨϟ΍ ΢δϔϟ΍ ϲϓϭ 2ϭ 47 ΓέϮϤτϤϟ΍ ϲϧΎΒϤϟ΍ ϞΧ΍Ω ΔϴΤτδϟ΍ Ϊϗ΍ϮϤϟ΍ ΕΪΟϭ ΍άϬϟ ϥ΃ ΪϘΘόϳ .(Molist, ce volume) (ϖϠϐϣ ϥήϓ) ΔϘϠϐϣ ϕήΣ ΔϓήϏ Ϫϧ΃ ϰϠϋ Ϊϗ΍ϮϤϟ΍ ϩάϫ ΪΣ΃ ήδϓ˵ .ήϔΣ Ϊϗ΍Ϯϣ ϲϓ ΓήϴΧϷ΍ ϩάϫ ΎϳΎϘΑ ΔψΣϼϣ ΪόΑ ϚϟΫϭ ˯΍άϐϠϟ ΏϮΒΤϟ΍ ήϴπΤΘΑ Δϗϼϋ ϕήΤϟ΍ ΔϴϨΑ΃ Ϧϣ ΪϳΪΠϟ΍ ωϮϨϟ΍ .(Willcox 2002b) ήϤΣϷ΍ ϑήΠϟ΍ ϊϗϮϣ ΕΎττΨϣ Ε΍Ϋ ΕϮϴΑ ΓΪϋ Ϧϣ ΔϧϮϜϣ Γήϴϐλ Δόϴο ΎϬϧ΄ϛϭ III ΔΒϘΤϟ΍ ϲϓ ςΒϳήϤϟ΍ Δϳήϗ ϞϴΨΗ ϦϜϤϳ ϩάϫ ΪϋΎΒΘΗ .ΔϴϠΧ΍Ω ΕΎϤϴδϘΗ ϱΫ έϮϤτϣ ϱΰϛήϣ ˯ΎϨΒΑ ΔτϴΤϣϭ νέϷ΍ ΢τγ ϰϠϋ ΔϴϨΒϣ ΔϔϠΘΨϣ ΔϴγΪϨϫ Ϊϗ΍ϮϤΑ ΕϮϴΒϟ΍ ϩάϬϟ ΔϴΟέΎΨϟ΍ ΔϴπϓϷ΍ ΕΰϬΟ .ΎϬϨϴΑ ϝϮΠΘϟΎΑ ΎϬϧΎϜδϟ ˱ΔΤϣΎγ ξόΒϟ΍ ΎϬπόΑ Ϧϋ ΕϮϴΒϟ΍ .ήϔΣ ϲϓ ΔϴϨΒϣ

ΔϴϨΑϸϟ ΓΩϮμϘϣ ϢϳΪϬΗ έΎΛ΁ ϰϠϋ έϮΜόϟ΍ ΔϟΎΣ ϲϓ ΪΠϟ΍ ϞϤΤϣ ϰϠϋ έΎΒΘϋϻ΍ ΍άϬΑ άΧϷ΍ ϦϜϤϤϟ΍ Ϧϣ .ΩϮμϘϣ ϖϳήΤϟ΍ ΍άϫ ϥϮϜϳ Ϊϗ 9 .(Özdo÷an and Özdo÷an 1998) ϱέΎΨϔϟ΍ ΖϴϟϮϴϨϟ΍ ΓήΘϓ ϝϼΧ ΔϓϭήόϤϟ΍ ΔϴϋΎϤΠϟ΍ 692

conclusion

ϥϭΩ (Stordeur et Le Breton, ce volume) ήθΑ ϞΜϤΗ ΔϴδϠϛ ϰϣΩ ϰϠϋ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ΕΎϳϮγ ϲϓ ήΜϋ ϲϠϴϟ ΡέΎΟ ήϴτΑ ϲΣϮϳ ˱ϼΜϣ ΎϫΪΣ΄ϓ ΔϤϬΒϣ ϢϴϫΎϔϣ ϯήΧ΃ ϰϣΩ ΖϠΜϣ .βϨΠϟ΍ ΪϳΪΤΗ ϰϠϋ ΪϋΎδΗ Δϣϼϋ ϱ΃ .ϱήθΒϟ΍ α΃ήϟΎΑ ϩήϴδϔΗ ϦϜϤϳ ˯ϲη ϪΒθϳ ήΧϵ΍ ΎϫΪΣ΃ ϭ΃ ΖϗϮϟ΍ βϔϧ ϲϓ ϥΎδϧ·ϭ

ΔϴτΒϳήϤϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ΓΪΣϭ ˬςΒϳήϤϟ΍ ϊϗϮϣ Ϧϣ III ΔΒϘΤϟΎΑ ΔϠΜϤΘϤϟ΍ ˬ(΃) έΎΨϔϟ΍ ϞΒϗ Ύϣ ΖϴϟϮϴϨϟ΍ ΓήΘϓ ϭ΃ ˬΔϴτΒϳήϤϟ΍ ΔϓΎϘΜϟ΍ ϭΪΒΗ ςγϭϷ΍ Ε΍ήϔϟ΍ ϯήΠϣ Ϧϣ Ϣϛ 250 ϝϮσ ϰϠϋ ˱Ύϴϓ΍ήϐΟ ΓΪΘϤϣ ϊϗ΍Ϯϣ ΔόΒγ ϲϓ ΎϫΪϳΪΤΗ ϢΗ ΔϤΤΘϠϣ ΔϴϓΎϘΛ .ϡ .ϕ ϊγΎΘϟ΍ ϒϟϷ΍ Ϧϣ ϦϴϟϭϷ΍ ϦϴΜϠΜϟ΍ϭ ήηΎόϟ΍ ϒϟϷ΍ ΔϳΎϬϧ ϦϴΑ ˱ΎϴϨϣίϭ ήμϋ Δϳ΍ΪΑ ϲϓ ΔΑϮσήϟ΍ ΔΒδϧ ωΎϔΗέ΍ ϰϠϋ ΔϳέΎϘϟ΍ ϊϠτϟ΍ ΏϮΒΣ ΕΎϨϴϋϭ ΔϳήΤΒϟ΍ ΐγ΍ϭήϟ΍ Δγ΍έΩ ϝΪΗ ΓήΘϔϟ΍ ϝϼΧϭ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ΔϳΎϬϧ άϨϣ Ε΍ήϴϐΘϟ΍ ϩάϫ ΖψΣϮϟ Ϊϗϭ .ϡ .ϕ 9500 ϲϟ΍ϮΣ ϱ΃ ˬϦγϮϟϮϬϟ΍ ήϴΒϛ ϙϼϬΘγ΍ ϰϠϋ (van Zeist and Bakker-Heeres 1984) ΔϤΤϔΘϤϟ΍ ΏϮΒΤϟ΍ ΕΎγ΍έΩ ήϴθΗϭ .ΔϴτΒϳήϤϟ΍ ΩϮΟϭ ϰϠϋ ϕϭήΤϤϟ΍ϭ ϙϮϛΪϤϟ΍ Ώ΍ήΘϟ΍ ϰϠϋ ϞΑΎϨδϟ΍ ΕΎόΒσ ΖϟΩ ΎϤϛ .ήϴόθϟ΍ ΕΎϴϤϛ ϲϓ ΩΎϳΩί΍ϭ ΔτϨΤϠϟ ϻ ΖϧΎϛ ϲΘϟ΍ ˬΕΎΗΎΒϨϟ΍ ϩάϬϟ ϒϴΜϜϟ΍ ϙϼϬΘγϻΎΑ Ϟπϔϟ΍ ΩϮόϳ .(Willcox et Fornite 1999) ϢϠϴθϟ΍ ΕΎΒϧ ΎϬϧ΃ ϰϠϋ ΓήϫΎψϟ΍ ϩάϫ ΕήΒΘϋ΍ ΪϘϓ ϲϟΎΘϟΎΑϭ ΔΑϮσήϟ΍ ΓΩΎϳίϭ ΥΎϨϤϟ΍ ϝ΍ΪΘϋ΍ ϰϟ· ˬΔϳήΒϟ΍ ΎϬΘϟΎΣ ϲϓ ϝ΍ΰΗ .Δϴϋ΍έΰϟ΍ ΕΎσΎθϨϠϟ Δϳ΍ΪΑ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΔϠΣήϤϠϟ ΔΒδϨϟΎΑ ϝϮϤΨϟ΍ Ϧϣ ωϮϧ ΎϬϴϓ ΓΪϳΪΟ ΔϴϓΎϘΛ ΔϠΣήϣ ϊϗϮϤϟ΍ ΦϳέΎΗ Ϧϣ ΓήΘϔϟ΍ ϩάϫ ϲϓ Ε΃ΪΑ ΕΎϋΎϨμϟ΍ϭ ΓέΎϤόϟ΍ ΕΎϴϨϘΗ ϞΜϣ ΔϤϬϣ ΓΪϳΪΟ ΕΎϴϨϘΗ ΎϬϟϼΧ ΕήϬχ ˬΖϗϮϟ΍ βϔϧ ϲϓϭ ˬϦϜϟϭ ˬΔϘΑΎδϟ΍ .(Stordeur et Ibáñez, ce volume ; M.-C. Cauvin et Abbès, ce volume) ΎϫήϴϏϭ ΔϳήΠΤϟ΍ Ϛϴϣ΍Ϊϣ Ϧϣ ϑϮϔλ ϰϠϋ ϥ΍έΪΠϟ΍ ϰϨΒΘγ ˬςΒϳήϤϟ΍ ϲϓ ϥΎτϴΘγϻ΍ ΔϳΎϬϧ ϰΘΣϭ ΓήΘϔϟ΍ ϩάϫ Ϧϣ ˱΍έΎΒΘϋ΍ ΖΘΒΛ˵ .(Brenet et al. 2001 ; Sánchez-Priego, ce volume) ϡϭΪϘϟ΍ Γ΍Ω΄Α ΔΗϮΤϨϣ ΔϳϮπϴΑ ΔϴδϠϛ ΓέΎΠΣ ϦϴΤτδϟ΍ ˱Ύπϳ΃ ϰτϏ ϱάϟ΍ϭ ΔϴΗΎΒϨϟ΍ Ω΍ϮϤϟΎΑ ϲϨϐϟ΍ ϲϨϴτϟ΍ ρϼϤϟΎΑ ξόΒϟ΍ ΎϬπόΑ ϕϮϓ ΓέΎΠΤϟ΍ ϩάϫ ΍άϫ ϑήϋ ˵ ) ΓΪΣ΍ϭ ΔϓήϏ Ϧϣ ΔϔϟΆϤϟ΍ Δϳή΋΍Ϊϟ΍ ΕϮϴΒϟ΍ ϰϠϋ ΔϴϨϘΘϟ΍ ϩάϫ ΖϘΒσ .ϥ΍έΪΠϠϟ ϲΟέΎΨϟ΍ϭ ϲϠΧ΍Ϊϟ΍ (ϰϟϭϷ΍) ΔϠϴτΘδϤϟ΍ ΕϮϴΒϟ΍ ΔτϴδΒϟ΍ ΕϮϴΒϟ΍ ϩάϫ ΐϧΎΟ ϰϟ· ήϬψΗϭ .(ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ άϨϣ ΕϮϴΒϟ΍ Ϧϣ ωϮϨϟ΍ ϊϣ ϦϴΘόΑήϣ ϦϴΘϓήϏ ϱΫ ϞϴτΘδϣ ΖϴΑ ϥϮϟ ϥ΍‫ ׆‬ΔϳήϔΣ Ϧϣ XII ΔϘΒτϟ΍ ϲϓ ΪΟϭ ΚϴΣ ˬϑήϐϟ΍ ΓΩΪόΘϤϟ΍ ˬΓήΘϔϟ΍ ϩάϫ ϢπΧ ϲϓ ήϬχ .΢τδϤϟ΍ ϲδϠϜϟ΍ ήΠΤϟ΍ Ϧϣ ϊτϘΑ ϯήΧ΃ϭ ΔϳήϬϧ ϰμΤΑ ΔϓϮλήϣ ΕΎϴοέ΃ ήΜϋ .ΰϳήϓ· ΎϬϣΪϘΘϳ ϑήϏ ϊΑέ΃ ϭ΃ ΙϼΛ Ϧϣ ϒϟΆϣ ϞϴτΘδϤϟ΍ ΖϴΒϠϟ ΪϳΪΟ ςτΨϣ ˬIIIB ΔΒϘΤϟ΍ ϝϼΧ ϱ΃ ήϤΣϷ΍ ϑήΠϟ΍ϭ (J.Cauvin 1980b) ϦδΣ Φϴθϟ΍ ϞΜϣ Ε΍ήϔϟ΍ ϊϗ΍Ϯϣ ϲϓ ςτΨϤϟ΍ ΍άϫ βϔϧ ϰϠϋ ΓέΎϐϤϟ΍ ΓΪόΟ ϊϗϮϣ ϲϓ ϢϳΪϘϟ΍ (Ώ) ϱέΎΨϔϟ΍ ϞΒϗ Ύϣ ΖϴϟϮϴϨϟ΍ ΓήΘϓ ϰΘΣ ήϤΘγ΍ϭ (Stordeur 2000a) .(Coqueugniot 2000)

693

j.j. ibáñez

ϯήΧ΃ ϰϘϟϭ Ε΍ϭΩ΃

ήΑ˶·" ϞΜϣ ΓΪϳΪΟ Ε΍ϭΩ΃ ΕήϬχ ΚϴΣ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϝϼΧ ΕΎϋ΍ΪΑϹ΍ ΓήΜϜΑ ΔϴϤψόϟ΍ ΕΎϋΎϨμϟ΍ ΕΰϴϤΗ ϰϠϋ ΔϴϟϮοΎϧ΃ ϊϗ΍Ϯϣ ϲϓ Ω΍ϮϤϟ΍ ϩάϫ ϞΜϣ ϰϠϋ ήΜ˵ϋ .αϭΆϓ ξΑΎϘϣϭ φϓΎΤϣϭ ΔϨϨδϤϟ΍ ϊτϘϟ΍ϭ "ςΒϳήϤϟ΍ .ςγϭϷ΍ Ε΍ήϔϟ΍ ϯήΠϣ ΔϘτϨϤϟ ϊΑΎΘϟ΍ ϱέΎΨϔϟ΍ ϞΒϗ Ύϣ ϲΘϴϟϮϴϨϟ΍ ήμόϟ΍ Ε΍ΰϴϤϣ Ϧϣ ΎϬϧ΃ έΎΒΘϋ΍ Ϧϣ ϢϏήϟ΍ ίήΨϣ ΐϧΎΟ ϰϟ· ήΑϹ΍ Ϧϣ ΔϋϮϤΠϣ ϥϮϟ ϥ΍‫ ׆‬έΎΛϵ΍ ϢϟΎϋ ϞΒϗ Ϧϣ ΓέϮϔΤϤϟ΍ ςΒϳήϤϟ΍ ΕϮϴΑ ΪΣ΃ ϲϓ ΕΪΟϭ .Ϣψόϟ΍ Ϧϣ ΎϬόϴϤΟ ΖόϨ˵λ ϞϛΎϴϫ Ϧϣ ΔϜϠϬΘδϤϟ΍ ΔϴϤψόϟ΍ ΎϳΎϘΒϟ΍ έΎϤΜΘγ΍ ϰϠϋ ΪϤΘόΗ ϰϟϭϷ΍ : ΔϴϤψόϟ΍ Ε΍ϭΩϷ΍ ϊϨμϟ ϥΎΘϴϨϘΗ ΪΟϮϳ ΪϤΘόΗ ΎϤϨϴΑ ˬϊϴϨμΘϟ΍ ϞΟ΃ Ϧϣ ήϴΒϛ ΰϴϬΠΘϟ ΝΎΘΤΗ ϻ ϲΘϟ΍ ϊτϘϟ΍ έΎϴΘΧ΍ ϢΘϳ ΚϴΣ ΔΣϮΑάϤϟ΍ ΕΎϧ΍ϮϴΤϟ΍ ϞϜθϟ΍ ΎϬ΋Ύτϋ·ϭ ϲϠλϷ΍ ΎϬϠϜθϟ ϡΎΗ ϞϳϮΤΘΑ ϚϟΫϭ Ϣψόϟ΍ ϊτϘϟ ϢϜΤϤϟ΍ϭ ϖϴϗΪϟ΍ ϊϴϨμΘϟ΍ ϰϠϋ ΔϴϧΎΜϟ΍ .(Stordeur et Christidou, ce volume) ΎϬϠϘλ ϢΛ Ϧϣϭ ΏϮϠτϤϟ΍ ϲϓ ΕΪΟϭ ΎϤϛ .(Lebreton, ce volume) Δϴ΋΍άϏ ΕΎϳΎϐϟ βϠϜϟ΍ Ϧϣ ϥ΍ϭ΃ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ΔϳΎϬϧ ϲϓ ΖϣΪΨΘγ΍ ϊϗϮϣ ϲϓ ϊτϘϟ΍ ϩάϫ ΖϠϤόΘγ΍ .ΖϳέϮϠϜϟ΍ ήΠΣ Ϧϣ ΔϟϮϐθϣϭ ΔϟϮϘμϣ ϥΎΒπϗ Ϧϣ ϊτϗ ΓήΘϔϟ΍ ϩάϫ ΕΎϳϮγ ΎϬϣ΍ΪΨΘγ΍ Ϊϴϋ΃ Ϊϗ ϥΎΒπϘϟ΍ ϩάϫ ϥ΃ ϥϮΜΣΎΒϟ΍ ΪϘΘόϳ .(Stordeur, comm. pers.) ΕΎϗΪϤϛ ήϤΣϷ΍ ϑήΠϟ΍ ϰϟ· ϮϋΪΗ Ϟϣ΍Ϯϋ ΓΪϋ ϙΎϨϫ .ϝΎϤόΘγ΍ ΕΎϣϼϋ ϭ΃ έΎΛ΁ Δϳ΃ ϞϤΤΗ ϻ ΎϬϨϣ ΔϠϣΎϜϟ΍ ϥϷ ϚϟΫϭ Εήδϛ˵ ϥ΃ ΪόΑ ϱάϟ΍ ΖϗϮϟ΍ ˬΎϬϨϣ ΖόϨλ ϲΘϟ΍ ΔϴϟϭϷ΍ ΓΩΎϤϟ΍ ˬϝϭΎτΘϤϟ΍ ΎϬϠϜη : ϱΰϣέ έϭΩ ϥΎΒπϘϟ΍ ϩάϬϟ ϥ΄Α ΩΎϘΘϋϻ΍ .(Cauvin 1977) ΎϬΤτγ΃ ϰϠϋ ϡ΍ΪΨΘγ΍ ΕΎϣϼϋ ϱ΃ ΩϮΟϭ ϡΪϋϭ Ε΍ϭΩϷ΍ ϩάϫ ϞΜϣ ΔϋΎϨλ ϪΒϠτΘΗ ϥ΍Ϯϟ΃ϭ ϝΎϜη΃ ΎϬϟϭ ΔϋϮϨΘϣ ϡΎΠΣ΃ϭ Δϴϟϭ΃ Ω΍Ϯϣ Ϧϣ ϲϠΣ Δότϗ 230 ϰϠϋ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ΕΎϳϮγ ϲϓ ήΜϋ ˬΖϳέϮΑ΍‫׆‬Ϲ΍ έϮΨλ ˬΔϴδϠϜϟ΍ έϮΨμϟ΍ έΎΠΣ΃ ϞΜϣ ΄θϨϤϟ΍ ΔΒϳήϗ ΔϴϠΤϣ Δϴϟϭ΃ Ω΍Ϯϣ ΖϣΪΨΘγ΍ .ΓΩΪόΘϣ Gourichon et Helmer, ) ϊϗϮϤϟ΍ ϥΎϜγ ϞΒϗ Ϧϣ ΔϜϠϬΘδϤϟ΍ ΕΎϴϳΪΜϟ΍ϭ έϮϴτϟ΍ ϡΎψϋϭ ΔϳήϬϨϟ΍ ϩΎϴϤϟ΍ ϑ΍Ϊλ΃ ˬΔϳήΤΒϟ΍ ϑ΍ΪλϷΎϛ ΄θϨϤϟ΍ ΓΪϴόΑ ΔϴϠΤϣ ήϴϏ Ω΍Ϯϣ Ϧϣ ΓήΘϔϟ΍ ϩάϫ ϲϠΣ Ϧϣ ήΧϵ΍ ϢδϘϟ΍ ϊϨλ .(ce volume ϦϛΎϣ΃ Ϧϣ ΎϬϟΎϘΘϧ΍ ϦϜϤϤϟ΍ Ϧϣ ϥΎϛ ϲΘϟ΍ ΔϟϮΤΘϤϟ΍ έϮΨμϟ΍ Ϧϣϭ ΔϴΘϴϟϮϴϓϭϷ΍ έϮΨμϟ΍ϭ ΔϴΗΎϔγϮϔϟ΍ έϮΨμϟ΍ ϥΈϓ ϚϟΎΘϟ΍ ϭ΃ ΖϳέϮϠϜϟ΍ ϞΜϣ ΔθϬϟ΍ έΎΠΣϸϟ ΔΒδϨϟΎΑ Ύϣ΃ .ήϬϨϟ΍ ϯήΠϣ ήΒϋ ϊϗϮϤϟ΍ ϰϟ· ΔϴϛήΘϟ΍ ΎϬϧϮϜΗ ήδϔΗ ϲΘϟ΍ ΓΪϴΣϮϟ΍ ΔϘϳήτϟ΍ ϥΈϓ ΍άϟ ΎϫήϴϣΪΘΑ Ϟϴϔϛ ϊϗϮϤϟ΍ ϰϟ· ΔϴϛήΘϟ΍ ΎϬϠϜθΗ ϦϛΎϣ΃ Ϧϣ ήϬϨϟ΍ ήΒϋ ΎϬϟΎϘΘϧ΍ ϢΟΎϨϣ Ϧϣ ΔϴΗΎϔγϮϔϟ΍ έϮΨμϟ΍ ΓέΎΠΣ ˱Ύπϳ΃ ήϴΧϷ΍ ΍άϫ ΐϠΟ ΪϘϟ .ΎϬϟ ϥΎδϧϹ΍ ΐϠΟ ϲϫ ϊϗϮϤϟ΍ ϲϓ ΎϫΩϮΟϭ ϊϨμϟ ϚϟΫϭ (Santalier et al. 1997) ςΒϳήϤϟ΍ Ϧϣ ϞϗϷ΍ ϰϠϋ Ϣϛ 200 ΪόΑ ϰϠϋ ϊϘΗ ΔϳέϮγ ϭ΃ ΔϴϛήΗ ΢΋΍ήηϭ (Neritidae) ΔΑϮϘΜϤϟ΍ Γήϴϐμϟ΍ ϑ΍ΪλϷ΍ ϲϫ ΓΩϮΟϮϤϟ΍ ϲϠΤϟ΍ ϊτϗ ήΜϛ΃ Ϧϣ .ϪΗ΍ήϫϮΠϣ Ε΍ήϫϮΠϤϟ΍ ϊτϗϭ ΎϬϴϓ ςϴΨϟ΍ ϭ΃ ϞΒΤϟ΍ έϭήϤΑ ΢ϤδΗ ϲΘϟ΍ ΔϘϴϗΪϟ΍ ΏϮϘΜϟ΍ Ε΍Ϋ Γήϴϐμϟ΍ Δϳή΋΍Ϊϟ΍ έΎΠΣϷ΍ ϲΘϟ΍ ϚϠΗϭ ΔϴϧϻϮτϟ΍ Ε΍ΩϼϘϟ΍ έϮϬχ ΓήΘϔϟ΍ ϩάϫ ϰϟ· ΐδϨϳϭ .ΔϴΑϮΒϧϷ΍ Ϣψόϟ΍ ϊτϗϭ Δϴϧ΍Ϯτγϻ΍ ΔϳήΠΤϟ΍ βϠϜϟ΍ Ϧϣ Ε΍Ωϼϗϭ ΕΎϔγϮϔϟ΍ Ϧϣ ΔϋϮϨμϣ ϲϠΤϟ΍ Ϧϣ ϊτϗ ϙΎϨϫϭ .ΩϭΪΧ΃ ϭ΃ ΰΣ ϲϣΎϣϷ΍ ΎϬΤτγ ϞϤΤϳ Ω΍ϮϤϟ΍ ΔΠϟΎόϣ ϲϓ ΔϴϟΎϋ ΓέΪϗ ϰϠϋ ϝΪϳ Ύϣ ΍άϫϭ ˬ(ΖϴϧΎϤϴϠδϟ΍ϭ ϝϮΒϴϔϣϷ΍ ϞΜϣ) ˱΍ΪΟ ΔΒϠλ έϮΨλ Ϧϣϭ ΔϴϠΤϤϟ΍ ΔϴϟϭϷ΍ Ω΍ϮϤϟ΍ Ζ˷όϨ˵λ ΪϘϟ .ΔΒόμϟ΍ ϞϘμϟ΍ϭ ςθϜϟ΍ ΕΎϴϨϘΗ Δτγ΍ϮΑ ϲϠΤϟ΍ ϊϴϨμΗϭ ΔϴγΎϘϟ΍ Ϊϴϗ ϲϓ ϲϫϭ ΎϬϴϠϋ ήΜϋ Γήϴϐλ ΔϳήΠΣ ΔΤϳήη ΩϮΟϭ ϚϟΫ ϰϠϋ ϝΪϳϭ Ϫδϔϧ ϊϗϮϤϟ΍ ϲϓ ΄θϨϤϟ΍ ΔϴΟέΎΨϟ΍ϭ ϖϨϋ ϰϠϋ ΕΎϔγϮϔϟ΍ ΕΎΘϓ Ϧϣ ΎϳΎϘΑ ΪϳΪΤΗ ϚϟΫ ϰϟ· ΔϓΎοϹΎΑ ϢΗ ΪϘϟ .ΎϬϟΎϤϛ· Ϧϣ ΎϬόϧΎλ ϪΘϨϳ Ϣϟ ΚϴΣ ˬΐϘΜϟ΍ ϲϠΤϟ΍ ϊϴϨμΗ ϞΟ΃ Ϧϣ αϮϘϟΎΑ ΐϘΜϟ΍ ΔϘϳήσ ΖϠϤόΘγ΍ .(Ibáñez et al., ce volume) ΔϘϴϗΪϟ΍ ΐϗΎΜϤϟ΍ ΪΣ΃ Ϣϟ .ϦθΧ ήΠΤΑ ϪΒϘΛ Ω΍ήϤϟ΍ ϥΎϜϤϟ΍ ϚΣ ϥ΃ ΪόΑ ΖΒϘΛ ΪϘϓ (Neritidae) ΔϳήϬϨϟ΍ ϑ΍ΪλϷ΍ Ύϣ΃ .ΔϳήΠΤϟ΍ ωΎΒΗΈΑ (Maréchal et Alarashi, ce volume) (Gasteropoda) Δϔ΋Ύσ Ϧϣ ΔϳήΤΒϟ΍ ϑ΍ΪλϷ΍ ΐϘΜΗ .ΎϬδϔϧ ΔϘΑΎδϟ΍ ΔϘϳήτϟ΍

694

conclusion

ΔϳήΠΤϟ΍ ΕΎϴϨϘΘϟ΍ ˬΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ΔϳΎϬϧ ϰΘΣ ΎϬδϔϧ ϲϫ ΖϠχ ΪϘϓ ΎϬϓ΍Ϊϫ΃ϭ ϕήτϟ΍ ΕΎϴϨϘΗ Ϧϣ ϡΎϬδϟ΍ αϭ΅έ έϮϬχ ήϴϐϳ Ϣϟ ϰϠϋ ϒϴϔσ έϮτΗ ΃ήσ .ΔϴϨϘΘϟ΍ βϔϧ ϰϠϋ ΩΎϤΘϋϻΎΑ ΐτϘϟ΍ ΔϳΩΎΣ΃ Γήϴϐμϟ΍ ϝΎμϨϟ΍ ϕήσ ήϤΘγ΍ ΚϴΣ Δϔϴχϭ ϯΪόΘΗ Ϣϟ .ϝϭϷ΍ ΢τδϠϟ ϞΑΎϘϤϟ΍ ΪϳΪΠϟ΍ ϕήτϟ΍ ΢τγ έϮϬχ Ϯϫϭ ϡΎΨϟ΍ ϝΎμϨϟ΍ ξόΑϭ ϯϮϨϟ΍ ξόΑ Ϧϋ ΓήΘϔϟ΍ ϩάϫ ϲϓ ΙΪΤΘϟ΍ ϊϴτΘδϧ ϻ .ϕήτϟ΍ ˯ΎϨΛ΃ ˯ΎτΧ΃ ΙϭΪΣ ΔϟΎΣ ϲϓ Γ΍ϮϨϟ΍ ΔϧΎϴλ ΔϤϬϣ ΢τδϟ΍ ΍άϫ Ϯϫ ϚϟΫ ϰϠϋ ϞϴϟΪϟ΍ϭ ˬέΎθΘϧϻΎΑ Ε΃ΪΑ Ϊϗ ΖϧΎϛ Γ΍ϮϨϟ΍ ΔϧΎϴμϟ ΔϘϳήσ ϭ΃ ϞΣ Ϧϋ ΎϤϧ·ϭ ΐτϘϟ΍ Δϴ΋ΎϨΛ Γ΍Ϯϧ ΔϬΟϮϣ Γήϴϐμϟ΍ βϴϳΎϘϤϟ΍ Ε΍Ϋ ΔϤϴϘΘδϤϟ΍ ϝΎμϨϟ΍ ΖϧΎϛ .(Abbès, ce volume) ΐτϘϟ΍ Δϴ΋ΎϨΛ ϝΎμϨϟ΍ ΓέΪϧ ϝϮμΤϟ΍ Ϯϫ ΓήΘϔϟ΍ ϩάϬϟ ϕήτϟ΍ ΔϴϠϤϋ Ϧϣ ϝϭϷ΍ ϑΪϬϟ΍ ϥ΃ ΎϤΑϭ .ϡΎϬδϟ΍ αϭ΅έ ΔϋΎϨμϟ ιΎΧ ϞϜθΑ ήΒΘόϳ .ϡΎϬδϟ΍ ϲϣέ ΕΎϴϠϤόΑ ιΎΧ ϞϜθΑ ΓήΛ΄Θϣ ΖϧΎϛ ϕήτϟ΍ ΕΎϴϨϘΗ ϥΈϓ ϝΎμϨϟ΍ Ϧϣ ωϮϨϟ΍ ΍άϫ ϰϠϋ ΎϬΘϴΒΜΗ ϕήσ ωϮϨΗϭ ϡΎϬδϟ΍ αϭ΅έ έϮϬχ ϞΑΎϘϣ ˱ΎϴΠϳέΪΗ (ΔϴΘϴϟϭήϜϴϤϟ΍) ΔϘϴϗΪϟ΍ ΔϴγΪϨϬϟ΍ Ε΍ϭΩϷ΍ ˯ΎϔΘΧ΍ .ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϝϼΧ ΝϭΩΰϣ έϮτΗ Ϫϧ΃ ϰϠϋ ˬϖϨόϟ΍ Ε΍Ϋ ϚϠΗ ˱ΔλΎΧ ˬΎϫΩ΍Ϊϋ΃ ΕάΧ΃ ΚϴΣ II ΔΒϘΤϟ΍ Ϧϣ ˱΍έΎΒΘϋ΍ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ϡΎϬδϟ΍ αϭ΅έ Ω΍Ϊϋ΃ ήΜϜΗ .(M.-C. Cauvin et al., ce volume) ˱ΎϴΠϳέΪΗ ΩΎϳΩίϻΎΑ ΔϴϓΎϘΜϟ΍ Δϳέ΍ήϤΘγϻ΍ ϰϠϋ ΔϴγΪϨϬϟ΍ ΔϘϴϗΪϟ΍ Ε΍ϭΩϷ΍ ΔΒδϧ νΎϔΨϧ΍ ϞΑΎϘϣ ϡΎϬδϟ΍ αϭ΅έ Ω΍Ϊϋ΃ ωΎϔΗέ΍ ϝΪϳ ϩάϫ ϝϼΧ ΔϴϓΎϘΜϟ΍ Ε΍ήϴϐΘϟ΍ ΎϬΑ ΖόΘϤΗ ϲΘϟ΍ ΔϴϠΤϤϟ΍ Δϔμϟ΍ ϰϠϋϭ ˬΔϴϣΎϴΨϟ΍ ϰϟ· ΔϴϓϮτϨϟ΍ ΔϠΣήϤϟ΍ Ϧϣ .ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ΩΎϘΘϋϻ΍ ϰϠϋ ϊΠθϳ ΎϤϣ ϰϧΩϷ΍ ϕήθϟ΍ ΏϮϨΟϭ ϝΎϤη ϲϓ ςΒϳήϤϟ΍ ϲϓ ΕΪΟϭ ϲΘϟ΍ ΔΤϠγϷ΍ ω΍Ϯϧ΃ ΕήθΘϧ΍ .(M.-C. Cauvin et Abbès, ce volume) ϦϴΘϘτϨϤϟ΍ ϦϴΑ ˳ί΍ϮΘϣ έϮτΗ ΩϮΟϮΑ ϝϼΧ ϡϭΪϘϟ΍ Γ΍Ω΃ ϰϠϋ ήϴϐΗ ϞμΤϳ Ϣϟ .Ϟϴϣ΍ίϷ΍ϭ ϒΣΎϘϤϟ΍ ξόΑ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΔϳήΠΤϟ΍ ΕΎϋΎϨμϟ΍ ΖϨϤπΗ ϑΪϬΑ Ω΍ϮϤϟ΍ ϩάϫ ˱ΔΘΣΎϧ βϠϜϟ΍ ϭ΃ ΐθΨϟ΍ ϰϠϋ ήηΎΒϤϟ΍ ϕήτϟ΍ ΔϘϳήτΑ ϡΪΨΘδΗ ΖϴϘΑ ΚϴΣ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ .(Sanchez Priego, ce volume ; Le Breton, ce volume) ΓήϴΒϜϟ΍ ϥ΍ϭϷ΍ ϊϴϨμΗ Ϊϗ ΖϧΎϛ ΔΑάθϤϟ΍ ήϴϏ ϝΎμϨϟ΍ ξόΑ ϥ΄Α Ε΍ϭΩϷ΍ ϰϠϋ ϙϭήΘϤϟ΍ ϝΎϤόΘγϻ΍ ήΛ΃ ϡϮϠόΑ ϥϮμΘΨϤϟ΍ ΪϘΘόϳ ΓΩΎϋ· ΔΒδϧ ϰϘΒΗ .ϡϮΤϠϟ΍ ϊϴτϘΗ ϞΟ΃ Ϧϣ ϭ΃ ˬΐθΨϟ΍ ϭ΃ ϡΎψόϟ΍ ϭ΃ έΎΠΣϷ΍ ςθϛ ϞΟ΃ Ϧϣ ΖϣΪΨΘγ΍ ΐτϘϟ΍ ΔϳΩΎΣϷ΍ ΕϼϴμϨϟ΍ϭ Γήϴϐμϟ΍ ϝΎμϨϟ΍ Ϧϣ ΖόϨλ ΎϤϛ .Δϔϴόο ϡΎΨϟ΍ ϝΎμϨϟ΍ Ϟϴϫ΄Ηϭ ϝΎϤόΘγ΍ Ε΍ϭΩϷ΍ ωϮϤΠϣ Ϧϣ %30ϭ 15 ϦϴΑ ΎϬΘΒδϧ Ρϭ΍ήΘΗ ω΍ϮϧϷ΍ ΓΩΪόΘϣ ΔϘϴϗΩ ϯήΧ΃ϭ ˬΓήϴϐλ ΐϗΎΜϣ Ϊϗ Ε΍ϭΩϷ΍ ϩάϫ ϥϮϜΗ ϥ΃ ϞϤΘΤϤϟ΍ Ϧϣ .ΓέΎΠΤϟ΍ ϞΜϣ ΔϴγΎϗ Ω΍Ϯϣ ΐϘΛ ϲϓ ΐϗΎΜϤϟ΍ ϩάϫ ΖϣΪΨΘγ΍ .ΔΑάθϤϟ΍ ΐϗΎΜϤϟ΍ ϩάϫ ξόΑ ϰϠϋ ΕΪΟϭ .ΔϴϤψόϟ΍ ρΎθϣϷ΍ ξΑΎϘϣ ΐϘΛ ϲϓ ϭ΃ ίήΨϟ΍ ϊϴϨμΗ ΕΎϴϠϤϋ ϲϓ ΖϤϫΎγ ϰϠϋ ϯήΧ΃ ΐϗΎΜϣ ϰϠϋ ΓΩϮΟϮϣ ΕΎϣϼϋ ΖϟΩ ΎϤϨϴΑ Ϊϴϟ΍ Δτγ΍ϮΑ Δϳή΋΍Ω ΕΎϛήΣ Ϧϋ ΔΠΗΎϧ ϡ΍ΪΨΘγ΍ έΎΛ΁ ωϮϨϟ΍ ΍άϫ φΣϮϟ .ΐϘΜϟ΍ ΔϴϠϤϋ ϲϓ αϮϘϟ΍ Γ΍Ω΃ ϝΎϤόΘγ΍ ϰϟ· ΓΪ΋Ύϋ ΔϤϜΤϣϭ ΔϤψΘϨϣ ΕΎϛήΣ Ϧϋ ΔΠΗΎϧ έΎΛ΁ ϥΎΘϘϳήσ ΖόΒ˵Η΍ ΚϴΣ.ΔϴϤψόϟ΍ ΕΎϋΎϨμϟ΍ ϝΎΠϣ ϲϓ (Stordeur et Christidou, ce volume) ΏϮϘΜϟ΍ Ϧϣ αϮϘϟ΍ Δτγ΍ϮΑ ΐϘΜϟ΍ ΔϘϳήσ .ΔϴϨϘΘϟ΍ ϩάϬϟ ϦϴΘϔϠΘΨϣ ϦϴΘϴΠϬϨϣ ΩϮΟϭ ϰϠϋ ϝΪϳ ΍άϫϭ ΐϘΜϟ΍ ϲϓ ϞϗϷ΍ ϰϠϋ ϰϠϋ ϰϧΩϷ΍ ϕήθϟ΍ ΏϮϨΟ ϲϓ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ Ϧϣ ϊϗ΍ϮϤϟ ΔΜϳΪΤϟ΍ ΕΎϳήϔΤϟ΍ Ζϔθϛ .˱ϻΎϤόΘγ΍ Ϟϗ΃ ΖϧΎϛ .ϲϠΤϟ΍ϭ ίήΨϟ΍ ΔϋΎϨμΑ ΔΤο΍ϭ Δϗϼϋ ΎϬϟ ϥΎϛ ΔϘϴϗΪϟ΍ ΐϗΎΜϤϟ΍ Ϧϣ ΓήϴΒϛ Ω΍Ϊϋ΃

695

j.j. ibáñez

ϚϟάΑ ςΒϳήϤϟ΍ ϊϗϮϤϟ ϱϭήϘϟ΍ ϢϴψϨΘϟ΍ ΔϧέΎϘϣ ΪϨϋ ΪΠϟ΍ ϞϤΤϣ ϰϠϋ ΓέϮμϟ΍ ϩάϬΑ άΧϷ΍ ϦϜϤϳ .ΪϴΣϭ έϮϤτϣ .(ϖΑΎδϟ΍ ϊΟήϤϟ΍ ήψϧ΍) ήϤΣϷ΍ ϑήΠϟ΍ ϊϗϮϣ ϲϓ ϑϭήόϤϟ΍ ΢δϔϟ΍ ϩάϫ ΕΰϬΟϭ .ΔϳήϘϟ΍ ϲϓ ϝϮΠΘϟΎΑ ΢ϤδΗ ΔϴΟέΎΧ ΢δϓ ϯήΧϷ΍ ΔϴϨΑϷ΍ϭ έϮϤτϤϟ΍ ˯ΎϨΒϟ΍ ϦϴΑ ΖϠμϓ Ϟϫ ˬΪϗ΍ϮϤϟ΍ ϩάϬϟ ϲϋΎϤΘΟϻ΍ ϒϴχϮΘϟ΍ ΔϴϋϮϧ ΩΪΤΗ Ϣϟ .ϢϜΤϣ ϞϜθΑ ΔϴϨΒϣϭ νέϷ΍ ϲϓ ΓέϮϔΤϣ Ϊϗ΍ϮϤΑ ˮϦϴϨϴόϣ Ω΍ήϓ΃ ϭ΃ Ύϣ ΔϠ΋Ύόϟ ΖμμΧ ΎϬϧ΃ Ύϣ΃ ΎϬϠϛ ΔϋΎϤΠϟ΍ Ω΍ήϓ΃ ϞΒϗ Ϧϣ ϡΪΨΘδΗ ΖϧΎϛ

Δϴ΋΍άϐϟ΍ Ωέ΍ϮϤϟ΍ ϻ· (Willcox, ce volume) ΔϘΑΎδϟ΍ ΔϴϓϮτϨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϝϼΧ ΎϫϮϓήϋ ϲΘϟ΍ ΕΎΗΎΒϨϟ΍ ςΒϳήϤϟ΍ ΍ϮϨσϮΘδϣ ϡΪΨΘγ΍ .ΓΩϭΪΤϣ ΏϮΒΤϟ΍ ΕΎϴϤϛ ΖϧΎϛ ΚϴΣ Polygonum/ϲϋ΍ήϟ΍ Ύμϋ ΔϠϴμϓ ΕΎΗΎΒϧ ϙϼϬΘγ΍ Ϧϣ ΍ϭήΜϛ΃ ϢϬϧ΃ ΔλΎΨϟ΍ ϚϠΗ Ϧϣ ΔϓΎΜϛ ήΜϛ΃ ϞΑΎϨδϟ΍ ΩΎμΣ ΕΎϴϠϤόΑ ΔλΎΧ ϡ΍ΪΨΘγ΍ έΎΛ΁ Δϴϧ΍Ϯμϟ΍ ϝΎμϨϟ΍ ξόΑ ϞϤΤΗ έήϜΘϤϟ΍ ϝΎϤόΘγϻ΍ ΔΠϴΘϧ ΔϟϮϘμϣϭ Δόϣϻ ϑ΍ήσ΃ ϞϤΤΗ ϲΘϟ΍ ϝΎμϨϟ΍ Ω΍Ϊϋ΃ ϰϘΒΗ .ΔϴϓϮτϨϟ΍ ΓήΘϔϟΎΑ .(M.-C. Cauvin et Abbès, ce volume) ϊϗϮϤϟ΍ ϲϓ ΔϳήΠΤϟ΍ ΕΎϋΎϨμϟ΍ ωϮϤΠϣ ϊϣ ˱ΔϧέΎϘϣ ˱΍ΪΟ ΓΩϭΪΤϣ ϩάϫ ϲϓ Γήϴϓϭ ΎϫΩ΍Ϊϋ΃ ήΒΘόΗ ΚϴΣ ΏϮΒΤϟ΍ ήϴπΤΗ ϲϓ ήϴΒϛ έϭΩ ˬΕΎϗΪϤϟ΍ϭ ϰΣήϟΎϛ ˬϦΤτϟ΍ Ε΍ϭΩϷ ϥΎϛ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϝϼΧ ΔϳήΒϟ΍ ΏϮΒΤϟ΍ ΩΎμΣ ΕΎϴϠϤϋ ϲϓ ϒϴϔΧ ΩΎϳΩί΍ ˱΍Ϋ· φΣϼϧ .ΓήϴΒϛ ΎϬϣΎΠΣ΃ϭ ΓήΘϔϟ΍ ιΎΧ ϞϜθΑϭ Δϴϋ΍έΰϟ΍ ΕΎσΎθϨϟ΍ ϯϮΘδϣ Ϧϋ ΪϴόΑ ϝ΍ΰϳ ϻ ΩΎϳΩίϻ΍ ΍άϫ ϦϜϟϭ ˬΔϘΑΎδϟ΍ ΓήΘϔϠϟ ΔΒδϨϟΎΑ .ΔϴτΒϳήϤϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ˬΔϘΣϼϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϝϼΧ ΩΎμΤϟ΍ ϚϠΗ (ϊϗϮϤϟ΍ ϲϓ ˱ΎϣΪϗ ήΜϛϷ΍ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΔΒϘΤϟ΍ ϲϫϭ) IB ΔΒϘΤϠϟ ΔόΑΎΘϟ΍ ΓΩΎτμϤϟ΍ ΕΎϧ΍ϮϴΤϟ΍ ΔΒδϧ ϪΒθΗ ϝϼΘΣ΍ ϲϫ ΎϬϤϫ΃ .AII ΔΒϘΤϟ΍ ΕΎϘΒσ ϲϓ Ε΍ήϴϐΘϟ΍ ΖψΣϮϟ .ΔϴϓϮτϨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ΕΎϳϮγ ϲϓ ΓΩϮΟϮϤϟ΍ ΎϳΎϘΒϟ΍ ΎϬϠΜϤΗ ϲΘϟ΍ ΔϴϟΎόϟ΍ ΔΒδϨϟ΍ ϚϟΫ ϰϠϋ ϝΪϳϭ ζϴόϟ΍ ΕΎϴΠϴΗ΍ήΘγ΍ ϲϓ ΔϳϮϟϭϷ΍ ϥϻΰϐϟ΍ Ϊϴλ ΕΎϴϠϤϋ κϨϘϟ΍ ΕΎϧ΍ϮϴΣ ΩΪϋ κϠϘΗ ΓήϫΎχ ϙΎϨϫ Ε΃ήσ ϲΘϟ΍ ϯήΧϷ΍ Ε΍ήϴϐΘϟ΍ Ϧϣ .%70 ΓήϴΧϷ΍ ϩάϬϟ ΔϴϤψόϟ΍ ΪϨϋ ˬΔϴϓϮτϨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϝϼΧ ˬϥϻΰϐϟ΍ Ϊϴλ ΕΎϴϠϤϋ Εάϔϧ .έϮϴτϟ΍ϭ ϱήΒϟ΍ ΐϧέϷ΍ϭ ΐϠόΜϟ΍ ϞΜϣ Γήϴϐμϟ΍ ΚϴΣ ΔϘΣϼϟ΍ ΔϴτΒϳήϤϟ΍ ΓήΘϔϠϟ ΕΪϬϣ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ΔϳΎϬϧ ϊϣ Ε΍ήϴϐΗ Ε΃ήσ .ΔΒσήϟ΍ ϝϮμϔϟ΍ ϝϮϠΣ ϥ΍ϮϴΣ ΔϴϤϫ΃ ΩΎϳΩί΍ ϰϟ· ΔϓΎοϹΎΑ ϝϮϴΨϟ΍ ΢ϟΎμϟ ϥϻΰϐϟ΍ Ϊϴλ ΕΎϴϠϤϋ ϲϓ κϘϧ ϦϴμΘΨϤϟ΍ φΣϻ ΎϬΘΌϴΑ ήθΘϨΗ ϲΘϟ΍ϭ ΕΎϴτΒϟ΍ ΔϠϴμϓ έϮϴσ ΐϠϏ΃ ΖϜϠϬΘγ΍ ΪϘϓ ϯήΧ΃ ΔϬΟ Ϧϣϭ .ΖϗϮϟ΍ έϭήϣ ϊϣ κΧέϷ΍ ϲϓ υϮΤϠϣ ϞϜθΑ ΔϳέΎπΨϟ΍ ΔτΒϟ΍ ΩΎϴτλ΍ ΔΒδϧ ΖπϔΨϧ΍ .ΐϴμΨϟ΍ ϝϼϬϟ΍ ϝΎϤη ϲϓ ϡϮϴϟ΍ ΔϴόϴΒτϟ΍ (Gourichon et Helmer, ce volume) ϦϴΗήΘϔϠϟ ΔόΑΎΗ ΓΪϳΪϋ ϙΎϤγ΃ ΎϳΎϘΑ ΕΪΟϭ Ϊϗϭ .ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ΔϳΎϬϧ .ΔϴϣΎϴΨϟ΍ϭ ΔϴϓϮτϨϟ΍ ϦϳΩΎϴμϟ΍ ϥ΃ ϻ· ˬΔϴϓϮτϨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϝϼΧ ϪϴϠϋ ΖϧΎϛ ΎϤϣ Ϊϴμϟ΍ ΕΎϴϨϘΗ Ϊϴόλ ϰϠϋ ήϴϐΘϟ΍ Ϧϣ ήϴΜϜϟ΍ ΃ήτϳ Ϣϟ ϲΘϟ΍ Δϳήϛάϟ΍ ΕΎϋϮϤΠϤϟ΍ ϰϠϋ ΎϫέΎϐλ ΎϬϘϓ΍ήΗ ϲΘϟ΍ ΔϳϮΜϧϷ΍ ΕΎϧ΍ϮϴΤϟ΍ ϥΎότϗ Ϊϴλ ΍ϮϠπϓ Ϊϗ ϦϴϴϣΎϴΨϟ΍ ϡΎϬγ αϭ΅έ ΖΘΒΛϭ .ϥϻΰϐϟ΍ Ϊϴμϟ ϞπϔϤϟ΍ Ϟμϔϟ΍ Ϯϫ ΩέΎΒϟ΍ϭ ΐσήϟ΍ Ϟμϔϟ΍ ήΒΘόϳ .ΎϫΩΎϴτλ΍ ΐόμϳ ϥ΄Α ˯ΎϤϠόϟ΍ ΪϘΘόϳϭ .ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϝϼΧ ϲϣήϟ΍ ΔΤϠγ΃ ϲϓ ΔϴΘϴϟϭήϜϤϟ΍ ΔϘϴϗΪϟ΍ Ε΍ϭΩϷ΍ Ϧϋ ˱ΎοϮϋ ΔϴϘϴϘΣ .ΔϘΑΎδϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϝϼΧ ϡΪΨΘδϤϟ΍ αϮϘϟ΍ ϞϜη ϭ΃ ϞϜϴϫ Ϧϣ ˱΍ήϴΜϛ ΍ήϴϐϳ Ϣϟ αϭ΅ήϟ΍ ϩάϫ ϢΠΣϭ ϥίϭ

696

conclusion

ΓέΎϤόϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ Ϧϣ ˱ΎϣΪϗ ήΜϛϷ΍ ΔΒϘΤϟ΍ ϰϟ· (Stordeur et Ibáñez, ce volume) ςΒϳήϤϟ΍ ϲϓ ϡΪϗϷ΍ ˯ΎϨΒϟ΍ ΩϮόϳ ϝϮσ Ϟμϳ .ΔϴϠΧ΍Ω ΕΎϤϴδϘΗ ϰϠϋ ϱϮΤϳ ϻ ϞϜθϟ΍ ϱή΋΍Ω ϝΰϨϣ Ϧϋ ΓέΎΒϋ Ϯϫϭ .(IB ΔΒϘΤϟ΍) ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΖϤϋΩ Ϊϗϭ ˬϢγ 50 ϰϟ· ϪΗήϔΣ ϖϤϋ Ϟμϳ ΚϴΣ νέϷ΍ ϲϓ Ϫϔμϧ ήϤ˵σ ˬέΎΘϣ΃ 6 ϰϟ· ϲϠΧ΍Ϊϟ΍ ϩήτϗ ϰμΤϟ΍ Ϧϣ ΔϘΒσ ϕϮϓ ιϮλήϤϟ΍ Ώ΍ήΘϟ΍ Ϧϣ ϝΰϨϤϟ΍ Δϴοέ΃ ΖϴϨΑ .ϦϴτϟΎΑ ΔϴϠτϣ ΓΪϤϋ΄Α Ϫϧ΍έΪΟ ϪϋϮϧ Ϧϣ ΪϴΣϮϟ΍ ˯ΎϨΒϟ΍ ΍άϫ ήΒΘόϳ .έϮΛ ΔϤΠϤΟ ϪΗήϔΤϟ ΓΪϧΎδϟ΍ ϥέ΍ΪΠϟ΍ ϯΪΣ· ϰϠϋ΃ ϲϓ ΖϘϠϋϭ Γήϴϐμϟ΍ ϰϠϋ ΐόλ ήϣ΃ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΓέΎϤόϟ΍ έϮτΗ Δγ΍έΩ ΔϤϬϣ ϞόΠϳ Ύϣ ΍άϫϭ ˬΔϤϳΪϘϟ΍ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΓήΘϔϠϟ ϊΑΎΘϟ΍ .ϦϴΜΣΎΒϟ΍ ΔΒϘΤϟ΍ Ϟϛ ϝϼΧϭ IIA ΔΒϘΤϟ΍ Ϧϣ ˱΍έΎΒΘϋ΍ ˱ϼϴμϔΗ ήΜϛ΃ϭ ΢οϭ΃ ϞϜθΑ έϮϬψϟΎΑ ΕϮϴΒϟ΍ ΓέΎϤϋ ΢ϣϼϣ ΃ΪΒΗ ˱ΎϓϼΧ) νέϷ΍ ΢τγ ϰϠϋ ˱ΓήηΎΒϣ ΔϴϨΒϤϟ΍ ΕϮϴΒϟ΍ ϰϟϭ΃ ΕΪϴη .(Stordeur et Ibáñez, ce volume) IIB 4 ϭ 3 ϦϴΑ Ύϫήτϗ Ρϭ΍ήΗ ΚϴΣ ΔϴϠΧ΍Ω ΕΎϤϴδϘΗ ϥϭΩ ϱή΋΍Ω ϞϜθΑ (ήϔΣ ϲϓ έϮϤτϣ ϒμϨϟ΍ ϖΑΎδϟ΍ ωϮϨϠϟ ϯϮϘϤϟ΍ ϲΑ΍ήΘϟ΍ έ΍ΪΠϟ΍ϭ ςϴδΒϟ΍ ϲΑ΍ήΘϟ΍ έ΍ΪΠϟ΍ : ϥ΍έΪΠϟ΍ ˯ΎϨΑ ϞΟ΃ Ϧϣ ΕΎϴϨϘΗ ΙϼΛ ΖϣΪΨΘγ΍ .έΎΘϣ΃ ϦΤσ Ε΍ϭΩ΃ Ϧϣ ΔϔϟΆϣ ΕΎγΎγ΃ ϰϠϋ ϭ΃ Ϛϴϣ΍Ϊϣ ϰϠϋ Ϣ΋ΎϘϟ΍ ϲΑ΍ήΘϟ΍ έ΍ΪΠϟ΍ϭ ˬΔΤτδϤϟ΍ ΓέΎΠΤϟ΍ Ϧϣ ϒμΑ .(J. Cauvin 1977) ˯ΎϨΑ Ω΍ϮϤϛ ΎϬϟΎϤόΘγ΍ Ϊϴϋ΃ ΔϳήΠΣ .ϖϴϗΩ ϞϜθΑ ˱Ύόϣ ϦϴϨΛϻ΍ Ϧϣ ϭ΃ ϰμΤϟ΍ Ϧϣ ϭ΃ ΔϴδϠϜϟ΍ ΓέΎΠΤϟ΍ Ϧϣ ΔϘΒσ ϰϠϋ ΔϴΑ΍ήΘϟ΍ ΕΎϴοέϷ΍ Ζλέ ΔϳήΛϷ΍ ΕΎϳϮδϟ΍ ϲϓ ΔϴδϠϜϟ΍ ΓέΎΠΤϟ΍ Ϧϣϭ ΔϳήϬϨϟ΍ ϰμΤϟ΍ Ϧϣ ΔϘΒσ ϰϠϋ ΕΎϴοέϷ΍ ιέ ΔϴϨϘΗ ΖψΣϮϟ ΔϴϨϘΘϟ΍ ϩάϫ Ζϛή˵Η .Ε΍ήϔϟ΍ ήϬϨϟ ϯήδϴϟ΍ Δϔπϟ΍ ϰϠϋ ϊϗ΍Ϯϟ΍ ήϤΣϷ΍ ϑήΠϟ΍ ϊϗϮϣ ϲϓ ˱ΎϣΪϗ ήΜϛϷ΍ ΎϬϟΎϤόΘγ΍ ΩΎόϤϟ΍ ϥ΍έΪΠϟ΍ ΓέΎΠΣ Ϧϣ ΔϘΒσ ϰϠϋ ΔλϮλήϤϟ΍ ΕΎϴοέϷΎΑ ˱ΎϘΣϻ ΎϬϨϋ ξϴόΘ˵ γ΍ϭ ΢ϴϠμΗ ϭ΃ ΎϬϧ΍έΪΟ Ϧϣ ˯΍ΰΟϷ ˯ΎϨΑ ΓΩΎϋ· Ϧϣ Ε΍ΪϳΪΠΗ ΓΪϋ ΕϮϴΒϟ΍ ΕΪϬη .(Stordeur et al. 2000) ΎϬΑ ϰϨΒΗ ϲΘϟ΍ ΔϴϟΎμϠμϟ΍ ΔΑήΘϟ΍ ήϴπΤΗ ΕΎϴϠϤϋ ϲϓ ΔϓΎμόϟ΍ ϡ΍ΪΨΘγ΍ ϥ΃ ήϛάϟΎΑ ήϳΪΠϟ΍ϭ .Φϟ΍ ˬΎϬΗΎϴοέϷ .ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϰϟ· ΩϮόϳ ϥ΍έΪΠϟ΍ ˬνέϷ΍ ϲϓ έϮϔΤϣ ϲϠϔδϟ΍ ΎϬϤδϗ ϞϜθϟ΍ Δϳή΋΍Ω ΔϴϨΑ΃ νέϷ΍ ΢τγ ϰϠϋ ΔϤ΋ΎϘϟ΍ ΔϴϨΑϷ΍ ΐϧΎΟ ϰϟ· ήΜϋ ΎϬπόΑ ϊϣ ΔϠμΘϣ ϝΎμϠμϟΎΑ ΔϴϠτϣ ΓΪϤϋ΃ ΎϬϧ΍έΪΟ ϢϋΪΗϭ έΎΘϣ΃ 6 ϰϟ· ϲϠΧ΍Ϊϟ΍ Ύϫήτϗ ϝϮσ Ϟμϳ Ϧϋ ΔϟϮμϔϣ Γήϴϐλ ˯΍ΰΟ΃ ΓΪϋ ϰϟ· Ϣδϗ Ϊϗ ΎϬϠΧ΍Ω ϥ΃ ϻ· ˱ΎϘΑΎγ ΎϫΎϧήϛΫ ϲΘϟ΍ ΎϬΗϼϴΜϤϛ ˱ΎϣΎϤΗ ˬξόΒϟ΍ .ωΎϔΗέϻ΍ ΔϠϴϠϗ Γήϴϐλ ϥ΍έΪΟ Δτγ΍ϮΑ ξόΒϟ΍ ΎϬπόΑ Ϧϣ ΪϳΪΟ ωϮϧ ϰϟ· ΔϓΎοϹΎΑ ˬήϔΣ ϲϓ ΔϴϨΒϣ Ϊϗ΍Ϯϣϭ ϖϤόϟ΍ ΔϠϴϠϗ Ϊϗ΍Ϯϣ ΔϴϨΑϷ΍ ϩάϬϟ ΔϴΟέΎΨϟ΍ ΢δϔϟ΍ ϲϓ ΪΟϭ ΔϘτϨϤΑ ςϴΤϳ ήϴϐλ ϲΑ΍ήΗ έ΍ΪΟ Ϫϟ ΪϗϮϣ Ϧϋ ΓέΎΒϋ Ϯϫϭ ϚϟΫ ϰϟ· Ύϣϭ ϕήΤϟ΍ ΕΎϴϠϤόϟ κμΨϣ Ϊϗ΍ϮϤϟ΍ ϕήΤϟ΍ ΔϘτϨϣ ϲϓ ϢϜΤΘϟΎΑ ΢ϤδΗ ΔϴΒϧΎΟ ΔΤΘϔΑ ϊΘϤΘϳ Ϫϧ΃ ϱ΃ ˬϥΎμΤϟ΍ ΓϭΪΣ ϞϜη ϪϠϜη ϪΒθϳ ˬϕ΍ήΘΣϻ΍ ΔϴΤτγ Ϊϗ΍Ϯϣ ϰϠϋ ήΜϋ ΪϘϓ ΎϬϠΧ΍Ω ϲϓ Ύϣ΃ ˬΔϴϨΑϸϟ ΔϴΟέΎΨϟ΍ ΢δϔϟ΍ ϲϓ Ϊϗ΍ϮϤϟ΍ ήΜϛ΃ ϰϠϋ ήΜϋ .ΔϳΰϛήϤϟ΍ .ϖϤόϟ΍ ΔϠϴϠϗϭ .(Molist, ce volume ; Stordeur et Ibáñez, ce volume) ϝίΎϨϤϟ΍ ϦϤο ΔϴΤτγ Ϊϗ΍Ϯϣ ϰϠϋ ήΜϋ Ϊϗϭ ϊσΎϘϣ ΕΪϋΎγ .(Stordeur et Ibáñez, ce volume) ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΓήΘϔϟΎΑ ϖϠόΘΗ ΕΎλϼΧ ΓΪϋ ΔθϗΎϨϣ ϦϜϤϳ ϰϠϋ ΔϴϨΒϤϟ΍ Δϳή΋΍Ϊϟ΍ ΕϮϴΒϟ΍ ϦϴΑ ϊϤΠϳ ϱάϟ΍ ϲϨϣΰϟ΍ ήλΎόΘϟ΍ Ϧϣ ˯ϲη ΔψΣϼϣ ϰϠϋ ΔϳήΛϷ΍ ΕΎϘΒτϟ΍ ϲϘΒσ ϝΎμΗ΍ ΩϮΟϭ ϡΪϋ ϰϟ· ϚϟΫ ϊΟήϳϭ ΐόλ ήϣ΃ Ϯϫ ήλΎόΘϟ΍ Δϟ΄δϤϟ ϖϴϗΪϟ΍ ΪϳΪΤΘϟ΍ ϥ· .νέϷ΍ ΢τγ ΔϴϨΑϷ΍ϭ ΔϴΤτδϟ΍ ΕϮϴΒϠϟ ΔϳήΛϷ΍ ΕΎϘΒτϟ΍ ϦϴΑ ΕΎϗϼόϟ΍ ΪϳΪΤΘϳ ϖϠόΘϳ ΎϤϴϓ ˱ΔλΎΧϭ ˬΔϴϨΑϷ΍ ϩάϫ ϦϴΑ ΢ο΍ϭ ήΒϋ ΓέϮϤτϤϟ΍ ΕϮϴΒϟ΍ ϊΑΎΘΗϭ ϲϟΎΘΗ ΍ϮψΣϻ Ϊϗ ˯ΎϤϠόϟ΍ ϥ΃ ϻ· ΕΎΑϮόμϟ΍ ϩάϫ Ϧϣ ϢϏήϟ΍ ϰϠϋ .ΓέϮϤτϤϟ΍ ΔϳήϘϟ΍ ϞϴΨΗ ϦϜϤϳ .ϦϴϳήΛϷ΍ ϞΒϗ Ϧϣ ΔΒϘϨϤϟ΍ ΔϘτϨϤϟ΍ ϲϓ ϞϗϷ΍ ϰϠϋ ˬΎϫήλΎόΗ ϲϔϨϳ ϱάϟ΍ ήϣϷ΍ Ϧϣΰϟ΍ ϱή΋΍Ω ˯ΎϨΑ ϝϮΣ νέϷ΍ ΢τγ ϰϠϋ ΔϤ΋Ύϗ ΕϮϴΑ Ϧϣ ΔϔϟΆϣ ΎϬϧ΃ ϰϠϋ ΕΎϴτόϤϟ΍ ϩάϫ ˯Ϯο ϰϠϋ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ 697

j.j. ibáñez

ϊϗ΍ϮϤϟ΍ Ϧϣ ϞϴϠϗ .(Crowfoot Payne 1983) ΔϴϧΎτϠδϟ΍ ΔϓΎϘΜϟ΍ έϮϬχ ϞΒϗ (΃) ϱέΎΨϔϟ΍ ϞΒϗ Ύϣ ϱήΠΤϟ΍ ΔϳήΛϷ΍ ΎϬΗΎϘΒσϭ Δϴϓ΍ήϐϴΗ΍ήΘδϟ΍ ΎϬόσΎϘϣ ΡϮοϮΑ ϦϴΜΣΎΒϟ΍ ξόΑ ϚϜθϳ ϲΘϟ΍ϭ ˬΓήΘϔϟ΍ ϩάϬϟ ϲϤΘϨΗ ΔϳήΛϷ΍ ϩάϫ (Kuijt 1996, 1997) ΩϮΟϭ Δϴϗ΍Ϊμϣ ϝϮΣ ϢϬπόΑ ΪϨϋ Ϛθϟ΍ ωέί ΎϤϣ (Bar Yosef 1981, 1998) Ϟϛ ϲϓ .(Gopher et Barkai 1997) : ϲϟΎΘϟ΍ ϊΟήϤϟ΍ ήψϧ΍ Ϛθϟ΍ ΍άϫ ϝϮΣ έ΍ϮΤϟ΍ Δϓήόϣ ϞΟ΃ Ϧϣ .ΔϓΎϘΜϟ΍ ϕήθϟ΍ ΏϮϨΟ ϲϓ (΃) ϱέΎΨϔϟ΍ ϞΒϗ Ύϣ ΖϴϟϮϴϨϟ΍ ΓήΘϓ ϲϓ ΎϬϟ ϥΎϜϣ άΧ΄Η ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΔϓΎϘΜϟ΍ ΖϧΎϛ ϥ·ϭ ˬϝ΍ϮΣϷ΍ ΔϴϨϏ ΎϬϧϷ ϚϟΫϭ (Aurenche et al. 1981) ΔΘϟϮϨϟ΍ ϞΣ΍ήϣ Ϧϣ ΔϤϬϣ ΔϠΣήϣ ΎϬϧϮϛ Ϧϣ ϲϐϠϳ ϻ ΍άϬϓ ˬϰϧΩϷ΍ .ΔϘϴϤϋ ΔϳήϜϓϭ ΔϴϋΎϤΘΟ΍ Ε΍ήϴϐΗ ϰϠϋ Ϟ΋ϻΪΑ ϕήθϤϟ΍ ϝΎϤη ϲϓ (΃) ΔϳέΎΨϔϟ΍ ϞΒϗ Ύϣ ΔΘϴϟϮϴϨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ Δϳ΍ΪΑ ˬΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΖϠΗ ϲΘϟ΍ϭ ˬΔϴτΒϳήϤϟ΍ ΔϓΎϘΜϟ΍ ϞΜϤΗ "ΖϴϟϮϴϨϟ΍" ΢Ϡτμϣ ςΒΗήϳ ˬΔϘϴϘΤϟ΍ ϲϓϭ ."ΔϴϨϴΟΪΘϟ΍ ϞΒϗ ΎϤϟ΍ Δϋ΍έΰϟ΍" ΕΎσΎθϧ έϮϬχ ΎϬϴϟ· ΩϮόϳ ϲΘϟ΍ϭ .ϙϼϬΘγϼϟ ςϘϓ βϴϟϭ ΝΎΘϧϺϟ ϪΟϮϣ ΩΎμΘϗϻ΍ Ϫϴϓ ΢Βλ΃ ϱάϟ΍ Ϣϴψόϟ΍ ήϴϐΘϟ΍ ΍άϬΑ ϲΗΪϳΪη II ϭ IB ϦϴΘΒϘΤϟ΍ ϞπϔΑ ϕήθϤϟ΍ Ϧϣ ΔϴϟΎϤθϟ΍ϭ ϰτγϮϟ΍ ΔϘτϨϤϟ΍ ϲϓ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΔϓΎϘΜϟ΍ ϑήόΗ ϥΎϨΒϟ ϝΎΒΟ ΔϠδϠγ ϲϓ ϲϧήθϜϧ ΓέΎϐϣ ϲϓ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΔΒϘΤϠϟ έΎΛ΁ ˱Ύπϳ΃ ΪΟϮΗ .8ςΒϳήϤϟ΍ ϊϗϮϣ ϲϓ ΡϮοϮϟ΍ ΪϳΪη ΡϮοϮΑ ΰϴϤΘΗ ΔΒϘΤϟ΍ ϩάϫ έΎΛ΁ ϥΈϓ ςΒϳήϤϟ΍ ϲϓ Ύϣ΃ .(Schroeder 1991) ΔΤο΍ϭ ήϴϏ ϦϜϟϭ Δϴϗήθϟ΍ ϞΒϗ Ύϣ ΚϳΪΤϟ΍ ϱήΠΤϟ΍ ήμόϠϟ ΔόΑΎΘϟ΍ ϚϠΗ ϞΒϗϭ ΔϴϓϮτϨϟ΍ ΔΒϘΤϟ΍ ΪόΑ ϲϓ΍ήϐΗ΍ήΘγϻ΍ ΎϬϴϟΎΘΗ ϰϟ· ΔϓΎοϹΎΑ ΔϳέΎϤόϣ ΎϳΎϘΑ ϰϠϋ ΎϬ΋΍ϮΘΣΎΑ ΎϬΘϘΑΎγ Ϧϋ ˱ΎϓϼΧ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΕΎϳϮδϟ΍ ΰϴϤΘΗ .(ΔϴτΒϳήϤϟ΍ ϭ΃) (΃) ϱέΎΨϔϟ΍ .ΔϴΟέΎΧ ΢δϓ ΎϬϨϴΑ ϞμϔΗ ΓΪϋΎΒΘϣ ΔϴϨΑ΃ϭ ΖϗϮϟ΍ Ϧϣ Γήϴμϗ ΓήΘϓ ΕήϤΘγ΍ϭ .ϡ.ϕ 9700 ϭ 9600 ΩϭΪΣ ϲϓ ςΒϳήϤϟ΍ ϲϓ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΔϠΣήϤϟ΍ Ε΃ΪΑ ΓΎϴΤϟ΍ ϲϓ Ε΍ΪϳΪΠΘϟ΍ϭ Ε΍έΎϜΘΑϻ΍ Ϧϣ ΔϋϮϤΠϣ ΎϬϟϼΧ ΕήϬχ ˬϥϭήϗ ΔόΑέ΃ ϭ΃ ΔΛϼΛ ϦϴΑ ΖΣϭ΍ήΗ Ε΃ήσ Ε΍ήϴϐΘΑ ˬIB ΔΒϘΤϟΎΑ ΔϓϭήόϤϟ΍ ˬςΒϳήϤϟ΍ ϲϓ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ Δϳ΍ΪΑ ΕΰϴϤΗ .Δϳΰϣήϟ΍ϭ ΔϴϋΎϤΘΟϻ΍ ϞϜθΑ κϗΎϨΘϟΎΑ (ΔϴΘϴϟϭήϜϤϟ΍) ΔϴγΪϨϬϟ΍ ΔϘϴϗΪϟ΍ Ε΍ϭΩϷ΍ Ω΍Ϊϋ΃ ΕάΧ΃ ΚϴΣ ΔϳήΠΤϟ΍ ΕΎϋΎϨμϟ΍ ϰϠϋ ˱΍ΪϳΪΤΗ ϡΎϬγ αϭ΅έ Γήϓϭ ϞΑΎϘϣ ΔϘϴϗΪϟ΍ Ε΍ϭΩϷ΍ ϲϓ ϥΎμϘϨϟ΍ ΍άϫ ήϤΘγ΍ .ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ϡΎϬδϟ΍ ϰϟϭ΃ έϮϬχ ϊϣ ˳ί΍ϮΘϣ ˬIIB ΔΒϘΤϟ΍ ϝϼΧ ϱ΃ ˬΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ΔϳΎϬϧ ϲϓϭ .IIA ΔΒϘΤϟ΍ ϱ΃ ˬΔϘΣϼϟ΍ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΔΒϘΤϟ΍ ϲϓ ϥ΍ϮϠΣ έϮϬψϟΎΑ ϖϨόϟ΍ Ε΍Ϋ ϡΎϬδϟ΍ αϭ΅έϭ ϥ΍ϮϠΣ ϡΎϬγ αϭ΅έ ΕάΧ΃ ΎϤϨϴΑ ˱ΎϣΎϤΗ ΔϴΘϴϟϭήϜϤϟ΍ Ε΍ϭΩϷ΍ ΖϔΘΧ΍ (M.-C. Cauvin et Abbès, ce volume) ΕΎϳϮγ ϲϓ ΓήΜϜΑ ΓήθΘϨϤϟ΍ ϡΎϴΨϟ΍ ϡΎϬγ αϭ΅έ Ϧϋ ˱ΎοϮϋ .ϦϴΘϘΑΎδϟ΍ ϦϴΘϴϣΎϴΨϟ΍ ϦϴΘΒϘΤϟ΍ ΕΎϤδϟ΍ Ϧϣ ήϴΜϜϟ΍ Ε΍ήϔϟ΍ ΔϘτϨϣ ϲϓ ϚϠΗϭ ϰϧΩϷ΍ ϕήθϟ΍ ΏϮϨΟ ϲϓ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϦϴΑ ϊϤΠΗ ϡΎϬδϟ΍ αϭ΅έ ΎϬϠΤϣ ϞΤΘϟ ˱ΎϴΠϳέΪΗ ΔϘϴϗΪϟ΍ Ε΍ϭΩϷ΍ ˯ΎϔΘΧ΍ϭ ΔϓΎϘΜϟ΍ ϩάϫ ΓΪϣ ήμϗ ΎϬϨϣϭ ˬκ΋ΎμΨϟ΍ϭ ϞϜθΑ ΪϤΘόΗ ϲϬϓ ϦϴΘϘτϨϤϟ΍ ϦϴΑ ϑϼΘΧϻ΍ ρΎϘϨϟ ΔΒδϨϟΎΑ Ύϣ΃ .ϢΠΤϟ΍ Γήϴϐλ ΔϘϴϗΪϟ΍ ΐϗΎΜϤϟ΍ ΓήΜϛϭ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΔϘϳήτΑ ΔϠϤόΘδϤϟ΍ Ε΍ϭΩϷ΍ ΏΎϴϏ ϰϠϋ ˬ(Gopher comm. pers.) ήϓϮϏ ΚΣΎΒϠϟ ˱ΎϋΎΒΗ ϚϟΫϭ ˬιΎΧ .ϰϧΩϷ΍ ϕήθϟ΍ ΏϮϨΟ ϲϓ ϡΩΎμϟ΍ϭ έήϜΘϤϟ΍ ϲϣήϟ΍ ΓήϫΎχ ΕήϤΘγ΍ ΪϘϓ ˬΔϴϓϮτϨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϝϼΧ ϪϴϠϋ ΖϧΎϛ ΎϤϟ ΔΒδϨϟΎΑ ΓήϴΒϛ ΔϴΧΎϨϣ Ε΍ήϴϐΗ Δϳ΃ ΃ήτΗ Ϣϟ ΕΎϴϘϣήδϟ΍ ΔϠϴμϓ Ϧϣ ΕΎΗΎΒϨϟ΍ ΩϮΟϭ ϚϟΫ ϰϠϋ ϝΪϳϭ ˬΚϟΎΜϟ΍ αΎϳέΩ ήμϋ ϰϟ· ΔόΑΎΘϟ΍ ΔϴΒδϨϟ΍ ϑΎϔΠϟ΍ .ΓήΘϔϟ΍ ϩάϫ ϝϼΧ ϦγϮϠϬϟ΍ ήμόϟ ΥΎϨϤϟ΍ ϦδΤΗ ϢϟΎόϣ ΃ΪΒΗ .ϢϠϴθϟ΍ ΏϮΒΣϭ

ϕήθϤϟ΍ ϝΎϤη ϲϓ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ Ϧϋ ΔϤϬϣ ΕΎϣϮϠόϣ ˬΔϴϣΎϴΧ ϥΎτϴΘγ΍ ΕΎϳϮγ ϰϠϋ ϱϭΎΤϟ΍ ˬϞϣ΍ήϘϟ΍ ϞΗ ϲϓ ΕΎϳήϔΤϟ΍ Ξ΋ΎΘϧ ΎϨϴτόΘγ 8 .(2002 ˬ2001 ; Mazurowski and Yartah ˬ2000 ; Mazurowski and Jamous ˬMazurowski) 698

conclusion

ϝΎΣ ϲϓϭ ˬΐτϘϟ΍ ϱΩΎΣ΃ ϕήτϟ΍ ϰϠϋ ϞϣΎϛ ϞϜθΑ ΪϤΘόΗ ΎϬϧ΃ ϻ· ΔϴϓϮτϨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϲϓ ϕήτϟ΍ ΞϫΎϨϣ ΪόΘΗ ϩάϫ ϝϼΧ Γ΍ϮϨϟ΍ ϲϓ ΏΎτϗϷ΍ ΩΪόΗ ϥ· .ΔϴλϮμΨϟ΍ ϩάϫ Ϧϣ ˯ϲη ήϴϐϳ ϻ ΍άϫ ϥΈϓ Γ΍ϮϨϟ΍ ϲϓ ΏΎτϗϷ΍ ΩΪόΗ ϭ΃ ˬϊτϘϟ΍ ΢τγ ϰϠϋ ˯ΎτΧϷ΍ ΢ϴϠμΗϭ Γ΍ϮϨϟ΍ ϰϠϋ ΔψϓΎΤϤϟ΍ ϕέΎτϟ΍ ΓΩ΍έ· ϰϟ· Ύϣ· ΩϮόϳ ΓήϛΎΒϟ΍ Ε΍ήΘϔϟ΍ .ΎϬϟ ΪϳΪΟ ΐτϗ ΢Θϓ ϱέϭήπϟ΍ Ϧϣ ϥΎϛ ΔϤϳΪϗ Γ΍Ϯϧ Ϟϴϫ΄Η ΓΩΎϋϹ ΔΠϴΘϧ ήϴπΤΘϟ΍ ϭ΃ ϕήτϟ΍ ΕΎϴϠϤϋ ϝϼΧ ϲ΋ΎϘϠΗ ϞϜθΑ ΔΟήΨΘδϤϟ΍ϭ ΐτϘϟ΍ ΔϳΩΎΣ΃ Γήϴϐμϟ΍ ϝΎμϨϟ΍ ϞϤόΘδΗ ϩάϫ ΔϴΒϟΎϏ ϞϤΤΗ .(ΔϴΘϴϟϭήϜϴϤϟ΍) ΔϘϴϗΪϟ΍ Ε΍ϭΩϷ΍ ϊϴϨμΗ ϲϓ ˬΔϴϧ΍Ϯμϟ΍ ΔϳήϬϨϟ΍ ϰμΤϟ΍ϭ Ε΍έΪϜϠϟ ϑ΍ϮΤϠϟ ΩΎΣ ΐϳάθΗ ΕΎϣϼϋ ˬΓήϴϐμϟ΍ ΔϴγΪϨϬϟ΍ Ε΍ϭΩϷ΍ϭ ΔϘϴϗΪϟ΍ ΐϗΎΜϤϟ΍ϭ ϝΎμϨϟ΍ ˱ΔλΎΧϭ ˬΕ΍ϭΩϷ΍ .(ΐϴπϘϟ΍ ϲϓ ϢϬδϟ΍ α΃έ ΖϴΒΜΗ ϰϠϋ ΪϋΎδΗ ήλΎϨόϛ ϭ΃ ϡΎϬγ αϭ΅ήϛ Ε΍ϭΩϷ΍ ϩάϫ Ϧϣ ϡΎδϗ΃ ϞϤόΘδΗ) ΔϠϴϘΛ ϡΎϬγ αϭ˶΅έ Ϧϣϭ ˬϥίϮϟ΍ ΔϔϴϔΧ ϲϣήϠϟ ΓΰϬΠϣ Δϴϧ΍Ϯλ Ε΍ϭΩ΃ Ϧϣ ΔϴϓϮτϨϟ΍ Ϊϴμϟ΍ Ε΍Ϊόϣ ϥϮϜΘΗ ϡ΍ΪΨΘγΎΑ ΩΎϘΘϋϻ΍ ϰϟ· ϮϋΪϳ ΔϔϴϔΨϟ΍ ϲϣήϟ΍ Ε΍ϭΩ΃ ΩϮΟϭ ϥ· .Ώ΍ήΤϛ ϭ΃ ήΟΎϨΨϛ ˱Ύπϳ΃ ΎϬϟΎϤόΘγ΍ ϦϜϤϳ ϡΎϬδϟ΍ ϲϣέ Δϋήγ ϲϓ ϦϤϜΗ α΍ϮϗϷ΍ ΔϴϟΎόϓ ϥ΃ ήϴϏ .(Valla 1987) ΔϴϓϮτϨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ Ϧϣ ˱΍έΎΒΘϋ΍ α΍ϮϗϷ΍ ϡΎϬδϟ΍ ϰϣήΗ .ϲϣήϠϟ ΐϴπϘΑ ΎϬϠλϭ Δτγ΍ϮΑ ΔϘϴϗΪϟ΍ Ε΍ϭΩϷ΍ ϥίϭ ΔϔΧ ϞϳΪόΗ ϦϜϤϳ .ΎϬϧίϭ ϲϓ βϴϟϭ .Ώήϗ Ϧϋ Ώ΍ήΤϟ΍ ϭ΃ ήΟΎϨΨϟ΍ Δτγ΍ϮΑ ˬΎϬΘΑΎλ· ΪόΑ ˬϲ΋ΎϬϧ ϞϜθΑ ΎϬϠΘϗ ϢΘϳϭ ΪϴόΑ Ϧϣ ΕΎϧ΍ϮϴΤϟ΍ ϰϠϋ ϊϨλ ϲϓ ΓήΘϔϟ΍ ϩάϫ ϝϼΧ Ε΍ήϔϟ΍ ήϬϧ ϲϓ ΩϮΟϮϤϟ΍ ΔψϴϠϐϟ΍ ΕΎϣΎδϤϟ΍ ϭΫ ϱϮμΤϟ΍ ϥ΍Ϯμϟ΍ ϞϤόΘγ΍ ϭ΃ ϲϣήϠϟ Ύϣ· Ε΍ϭΩϷ΍ ϩάϫ ΖϣΪΨΘγ΍ ˬϖϨόϟ΍ Ε΍Ϋ ΔϠϴϘΜϟ΍ ϡΎϬδϟ΍ αϭ΅έϭ ϡϭΪϘϟ΍ Γ΍Ω΃ ˬΏ΍ήΤϟ΍ ˬαϭΆϔϟ΍ ˰ ϲ΋ΰΟ ϞϜθΑ Ϯϟϭ ϰΘΣ ˰ ϢϬϔΑ ϥ΍Ϯμϟ΍ Ϧϣ ωϮϨϟ΍ ΍άϬϟ ΔϴϜϴϧΎϜϴϤϟ΍ κ΋ΎμΨϟ΍ ΢ϤδΗ .έήϜΘϤϟ΍ ϕήτϠϟ ΔϳήϬϨϟ΍ ϰμΤϟ΍ ϞϜη ϥ΃ ΎϤϛ .ήδϜΗ ϥ΃ ϥϭΩ ΎϬΘϣϭΎϘϣϭ ΕΎϣΪμϟ΍ ϞϤΤΗ ϰϠϋ ΎϬΗέΪϗϭ Γ΍ΩϷ΍ Δϔϴχϭ .ΔϴΒδϧ ΔϋήδΑ ΎϬόϴϨμΗ ϰϠϋ ΪϋΎδϳ Ύϣ ΍άϫϭ ϡϭΪϘϟ΍ Γ΍Ω΃ ϢΠΣϭ ϞϜη ϊϣ ϥΎΒγΎϨΘϳ ΎϬϤΠΣϭ έϭΪϤϟ΍ Δϴϧ΍Ϯμϟ΍ ΔϴγΪϨϬϟ΍ Ε΍ϭΩϷ΍ϭ ϖϨόϟ΍ Ε΍Ϋ ϡΎϬδϟ΍ αϭ΅έϭ ΔϘϴϗΪϟ΍ ΐϗΎΜϤϟ΍ϭ ϡϭΪϘϟ΍ ˱ΔλΎΧϭ Ε΍ϭΩϷ΍ ϩάϫ ΩϮΟϭ ϥ· Ϧϣ ϯήΧ΃ ϦϛΎϣ΃ ϲϓ ΔϓϭήόϤϟ΍ ΔϴϓϮτϨϟ΍ ΔϓΎϘΜϠϟ ΓΰϴϤϣ ΔϤγ ΩϮΟϭ ϰϠϋ ϝΪϳ Ε΍ήϔϟ΍ ΔϘτϨϣ ϲϓ ΔϘϴϗΪϟ΍ Δϴϧ΍Ϯλ Ε΍ϭΩ΃ ΎϬϴϟ· ϲϤΘϨΗ .(M.-C. Cauvin 1980) "Ε΍ήϔϟ΍ ΔϤγ" ˰Α ΔϴλΎΨϟ΍ ϩάϫ ϰϤδΗ .ϰϧΩϷ΍ ϕήθϟ΍ ΔϳΪϴϠϘΘϟ΍ Ε΍ϭΩϷ΍ Ϧϣ ϡϭΪϘϟ΍ ήΒΘόϳϭ .ΔότϘϤϟ΍ Ε΍ϭΩϷ΍ϭ ΔϨϨδϤϟ΍ Ε΍ϭΩϷ΍ϭ Ϟϴϣ΍ίϷ΍ϭ ϒΣΎϘϤϟΎϛ ϯήΧ΃ :ϞϜθϟ΍ ήψϧ΍) Γήϳήϫ ϮΑ΃ ϊϗϮϣ ϰϟ· Γ΍ΩϷ΍ ϩάϬϟ ˱ΎϣΪϗ ήΜϛϷ΍ ΔϠΜϣϷ΍ ΩϮόΗ .Ε΍ήϔϟ΍ ΔϘτϨϣ ϲϓ ΔϴϓϮτϨϟ΍ ΓήΘϔϠϟ (Priego Sánchez, ce volume) ϊϴτϘΗ ϲϓ ϲδϴ΋έ ϞϜθΑ ϡϭΪϘϟ΍ ϡΪΨΘγ΍ .(Olszewski 2000) (2-6 .έΎΠΣϷ΍ ΖΤϧ ϲϓϭ ΏΎθΧϷ΍ ΎϬϨϣϭ ˬΔτϴδΑ ϊϴϨμΗ ϕήτΑ ΎϬϨϣ ΩϮΟϮϤϟ΍ άϔ˵ϧ Ϊϗϭ ˬΔϴϓϮτϨϟ΍ ΔϴϤψόϟ΍ Ε΍ϭΩϷ΍ Ϧϣ ήϴΜϜϟ΍ ΪΟϮϳ ϻ Ϛϟάϛ .(Stordeur et Christidou, ce volume) ΎϬόϴϨμΗ ΪόΑ ϭ΃ ˯ΎϨΛ΃ ˱Ύϳέ΍ήΣ ΎϬπόΑ ΞϟϮϋ ϲΘϟ΍ ίέΎΨϤϟ΍ ϥ΃ Ϯϫ ήϛάϟΎΑ ήϳΪΠϟ΍ϭ .ΔϴϓϮτϨϟ΍ ΔΒϘΤϟ΍ ΕΎϳϮγ ϲϓ ΎϬϨϣ ϞϴϠϘϟ΍ ΪΟϭ ΚϴΣ ϲϠΤϟ΍ ϊτϗ ϰϟ· ΔΒδϨϟΎΑ ϝΎΤϟ΍ Ϯϫ ΎϬόϴϨμΗ ϞΟ΃ Ϧϣ ΓΎϘΘϨϤϟ΍ ΔϴϟϭϷ΍ Ω΍ϮϤϠϟ ΎϬΗ΍έΎϴΘΧ΍ϭ ΔϴϓϮτϨϟ΍ ϲϠΤϟ΍ ϝΎϜη΃ ΙήΘγ ΔϘΣϼϟ΍ Ε΍ήΘϔϟ΍ ϲϠΣ Γήϴϐμϟ΍ ΔϳήϬϨϟ΍ ϑ΍ΪλϷ΍ ˬϑΪμϟ΍ Ϧϣ ϭ΃ ϝϮϘμϤϟ΍ ήΠΤϟ΍ Ϧϣ ϲϧ΍Ϯτγϻ΍ ίήΨϟ΍ : ϦϤπΘΗ ϲϫϭ ΔόΑΎΘϟ΍ ˱ΔλΎΧϭ ΔϔϠΘΨϣ έΎΠΣ΃ Ϧϣ ϊτϘϟ΍ ξόΑ ΖόϨλ ˵ .ΔϴϤψόϟ΍ ΔϴΑϮΒϧϷ΍ ϊτϘϟ΍ϭ ϚΤϟ΍ ΔϘϳήτΑ ΔΑϮϘΜϤϟ΍ .(Maréchal et Alarashi, ce volume) ΔϴϠΤϣ ήϴϏ ˬέΪμϤϟ΍ ΔϴΟέΎΧ έϮΨλ ϲϫϭ ˬΔϴΗΎϔγϮϔϟ΍ έϮΨμϠϟ

ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ΖϴϟϮϴϨϟ΍ ϕΎϴγ ϲϓ ˱΍ΪΟ ΔϤϬϣ ΔϠΣήϣ ϞϜθΗ ΎϬϧ΃ ϻ· ΔΤο΍ϭ ήϴϏ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϢϟΎόϣ ϥ΃ Ϧϣ ϢϏήϟ΍ ϰϠϋ ήμόϟ΍ ΔϓΎϘΜϟ Δϳ΍ΪΑ ϰϧΩϷ΍ ϕήθϟ΍ ΏϮϨΟ ϲϓ ΔϴϣΎϴΨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ήΒΘόΗ .ϕήθϤϟ΍ ϲϓ ΔΘϟϮϨϟ΍ ΔϴϠϤϋ έϮτΗ ϲϓϭ 699

j.j. ibáñez

ϥϮϜϳ ϥ΃ Ϧϣ ΪΑ ϻ ϥΎϛ ΪϘϓ ˬΓήϴμϗ ΩΎμΤϟ΍ ΓΪϣ ϥ΃ ΎϤΑϭ .ϒϴΜϛ ϝΎϤόΘγ΍ (Anderson-Gerfaud 1983) ΪϘϓ ϖΤδϟ΍ϭ ϦΤτϟ΍ Ε΍ϭΩϷ ΔΒδϨϟΎΑ Ύϣ΃ .˱ΎϔΜϜϣ ϞΟΎϨϤϟ΍ ϝΎϤόΘγ΍ (Kislev 1992 ; Ibáñez et al. 1998) .(Nierlé, ce volume) ΔϴϓϮτϨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϝϼΧ ΔϠϴϠϗ ΖϧΎϛ ϊ΋Ύθϟ΍ ΐϠόΜϟ΍ϭ ϱήΒϟ΍ ΐϧέϷ΍ ΎϬϴϠϳ ˬϥϻΰϐϟ΍ϭ ΕΎϴϠϴΨϟ΍ ϲϫ ΓήΘϔϟ΍ ϩάϫ ϲϓ ΔϜϠϬΘδϤϟ΍ ΕΎϧ΍ϮϴΤϟ΍ ήΜϛ΃ Ϧϣ κΧέϷ΍ ΕΎϧ΍ϮϴΣ Ω΍ήϓ΃ ΩΪϋ ΔϠϗ Ϧϣ ϢϏήϟ΍ ϰϠϋϭ .(Gourichon et Helmer, ce volume) έϮϴτϟ΍ϭ Ϧϣ ϞϴϠϗ ˯ΰΟ ϯϮγ ΎϬϠϴϜθΗ ϡΪϋϭ ˬϱήΒϟ΍ ήϳΰϨΨϟ΍ϭ ϦϳΪϓ΍ήϟ΍ ΩϼΑ Ϟϳ΃ϭ (ϱήΒϟ΍ ϑϭήΨϟ΍) ΔϳϭέϷ΍ϭ .˱ΎϤϬϣ ϥΎϛ ϪΘϣΪϗ ϱάϟ΍ ϚϠϬΘδϤϟ΍ ϢΤϠϟ΍ ϥίϭ ϥΈϓ ˬκϨϘϟ΍ ΕΎϧ΍ϮϴΣ ΔτΒϟ΍ ϞΜϣ ΕΎϴτΒϟ΍ ω΍Ϯϧ΃ ΎϬϴϓ Εήτϴγ ΔϋϮϨΘϣ έϮϴτϟ ΎϳΎϘΑ ΔϴϓϮτϨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϝϼΧ ϊϗϮϤϟ΍ ϲϓ ΕΪΟϭ ΩϮΟϮΑ ΪϘΘόϧ ΎϨϧ΃ ήϴϏ ˬϊϗϮϤϟ΍ ϲϓ ϚϤδϟ΍ ϙϼϬΘγ΍ Ϧϋ ΔϠμϔϣ ΕΎϣϮϠόϣ ΎϨμϘϨΗ .ϑάΤϟ΍ϭ ΔϳέΎπΨϟ΍ .7ϙΎϤγϷ΍ ΪϴμΑ ϖϠόΘΗ ΔϤϬϣ ΕΎσΎθϧ Ϟμϓ ϲϓ ˱΍έΩΎϧϭ ΔΒσήϟ΍ ϝϮμϔϟ΍ ϲϓ ΔϠϣΎϛ ΎϬϧΎότϗ ΢ΑάΗ ΖϧΎϛ Ύϣ ˱ΎΒϟΎϏϭ ΏϮϬδϟ΍ ϲϓ ϥϻΰϐϟ΍ Ϊϴλ ϢΘϳ ϝϮμϔϟ΍ ΕΎϳ΍ΪΑ ϲϓ ϥϻΰϐϟ΍ ϊϤΠΗ Δλήϓ ςΒϳήϤϟ΍ ϭΩΎϴλ ϢϨΘϏ΍ ΎϤΑέϭ .ϒϴμϟ΍ Ϟμϓ ΕΎϳ΍ΪΑϭ ϊϴΑήϟ΍ ϢΘΗ ϥ΃ ϰϟ· ΎϬΗΩΎϴϗϭ ΎϬόϓΩϭ ΎϬΗΎόϤΠΗ ΔΒϗ΍ήϣ ϝϮμϔϟ΍ ϩάϫ ϝϼΧ ϞϬδϳ ΚϴΣ ˬήΛΎϜΘϠϟ ˱ΎΒϠσ ΔΒσήϟ΍ Ϊϴμϟ΍ Ϧϣ ωϮϨϟ΍ ΍άϫ ϥ΃ ϢϳΪϘϟ΍ ϥ΍ϮϴΤϟ΍ ˯ΎϤϠϋ ξόΑ ΪϘΘόϳ .ΎϫΩΎϴτλ΍ ϢΘϳ ϢΛ Ϧϣϭ ϢϜΤϣ ϞϜθΑ ΎϬΗήλΎΤϣ ϖϠόΘϣ ϙϮϠδϟ΍ ΍άϫ .ϕήϔΗϭ ϊϤΠΗ Ϧϣ ϲϠμϔϟ΍ ϥϻΰϐϟ΍ ϙϮϠδϟ ϥΎδϧϹ΍ ϢϬϔϟ ΔΠϴΘϧ Ϯϫ ϒΜϜϤϟ΍ϭ ϢΨπϟ΍ ϥϻΰϏ ΎϬΑ ϡϮϘΗ ϲΘϟ΍ ΓήϴΒϜϟ΍ Ε΍ήΠϬϟΎΑ Δϗϼϋ Ϫϟ βϴϟϭ ςγϭϷ΍ ϕήθϟ΍ ϥϻΰϐϟ ΔΒδϨϟΎΑ ήΛΎϜΘϟ΍ Ε΍έϭΪΑ (Gourichon et Helmer, ce volume. ) ϯήΧϷ΍ Ε΍έΎϘϟ΍ ϲϫϭ ˬΓήϴΧϷ΍ ΔϴϓϮτϨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϝϼΧ ϦΟΪϣ ΐϠϛ ϡΎψόϟ έΎΛ΁ ΩϮΟϭ έϭΎΠϤϟ΍ Γήϳήϫ ϮΑ΃ ϊϗϮϣ ϲϓ φΣϮϟ ˯ΎϤϠόϟ΍ ξόΑ ϊΠη Ύϣ ΍άϫϭ .ϯήΧ΃ ΕΎϧ΍ϮϴΣ ϞΒϗ Ϧϣ ΖϤϬΘϟ΍ Ϊϗ ΖϧΎϛ ϡΎψόϟ Δϴ΋ΰΟ Ϣπϫ ΎϳΎϘΑ Ϧϋ ΓέΎΒϋ .ΓήΘϔϟ΍ ϩάϫ ϝϼΧ Ϊϴμϟ΍ ΕΎϴϠϤϋ ˯ΎϨΛ΃ ϡΎϫ έϭΩ ΐϠϜϟ΍ ΐόϟ ΔϴϧΎϜϣΈΑ ΩΎϘΘϋϻ΍ ϰϠϋ ήΠΣ Ϧϣ άϔϧ Ϊϗ ΎϬΒϠϏ΃ ϥ΃ ΪΠϧ ΚϴΣ ΔϳήΠΤϟ΍ Ε΍ϭΩϷ΍ ϊϴϨμΗ ϲϓ ϞϴϠϗ ϞϜθΑ ϥΎϳΪϴδΑϭϷ΍ ήΠΣ ϡΪΨΘγ΍ ήΠΤϟ΍ ΍άϫ ϞϘϨϳ ϱάϟ΍ Ε΍ήϔϟ΍ ήϬϧ : Ϧϴδϴ΋έ ϦϳέΪμϣ Ϧϣ ΔϴϓϮτϨϟ΍ ΕΎϋΎϤΠϟ΍ ϪΑ ΕΩϭΰΗ ϱάϟ΍ ϥ΍Ϯμϟ΍ ϱάϟ΍ (Abbès et Sánchez Priego, ce volume) ήϜδϴϣ ϲΟϮϟϮϴΠϟ΍ ϞϴϜθΘϟ΍ϭ ˬΔϳήϬϧ ϰμΣ ϞϜη ϰϠϋ ΓήΘϔϟ΍ ϲϓ ΔϗϭήτϤϟ΍ ΔϳήΠΤϟ΍ ΕΎϋΎϨμϟ΍ ϪΘΠΘϧ΃ Ύϣ ήΜϛ΃ ϥ· .Ε΍έΪϛ ϞϜη ϰϠϋ ϥ΍Ϯμϟ΍ ήΠΣ Ϫϴϓ ΪΟ΍ϮΘϳ ϰϠϋ ϝϮμΤϟ΍ Ϯϫ ΕΎϋΎϨμϟ΍ ϩάϫ ϑΪϫ ϥΎϛ .(Γήϴϐμϟ΍) ΔϘϴϗΪϟ΍ ΔϳήΠΤϟ΍ Ε΍ϭΩϷ΍ϭ ϝΎμϨϟ΍ ϲϫ ΔϴϓϮτϨϟ΍ ΔϋϮϨΘϣ ϕήσ ΕΎϴϨϘΗ ϞϴΨΗ ΎϨϴϠϋ ΐΟϮΘϳ .ΐτϘϟ΍ ΔϳΩΎΣ΃ Δϴϧ΍Ϯμϟ΍ ϯϮϨϟ΍ ϕήσ ϝϼΧ Ϧϣ Εϼϴμϧϭ ϝΎμϧ .ΎϬϓΪϫ ΪΣϮΗ Ϧϣ ϢϏήϟ΍ ϰϠϋ ϥ΍Ϯμϟ΍ ΔϠΘϛ ϢΠΣϭ ϞϜη ΐδΣ ϒϠΘΨΗ ΎϬϧϷ ϚϟΫϭ ΕΎϴϠϤόϟ΍ ϩάϫ ϢϬϓ ϞΟ΃ Ϧϣ Ϧϣ ΕΎΠΘϨϣ ˰ ϪϴϠϋ ήηΎΒϤϟ΍ ϕήτϟ΍ Δτγ΍ϮΑ ˰ Ν΍ήΨΘγ΍ϭ ϕήσ ΢τγ ΢Θϓ ϰϠϋ ˱΍άϴϔϨΗ ΕΎϴϨϘΘϟ΍ ϞϬγ΃ ΪϤΘόΗ ΩΎόϳ ϭ΃ ϚϟΫ ΪόΑ Δϴϧ΍Ϯμϟ΍ Γ΍ϮϨϟ΍ ϞϤϬΗ ϥ΃ Ύϣ· .ϰμϗ΃ ΪΤϛ 5 ϭ 4 ϦϴΑ ΎϫΩΪϋ Ρϭ΍ήΘϳ Γήϴϐμϟ΍ ϝΎμϨϟ΍ ΔϴΠϬϨϤϟ΍ βϔϨΑ Ε΍ϭΩ΃ ϊϨμϟ ΔΌϴϬϤϟ΍ ϯϮϨϟ΍ ξόΑ ήϤΗ ˬβϜόϟ΍ ϰϠϋϭ .ϯήΧ΃ ϊτϗ ϊϴϨμΘϟ ΎϬϟΎϤόΘγ΍ ϞΘϜϟ΍ έΎϤΜΘγΎΑ ΢ϤδΗ ΎϬϧ΃ ϰϟ· ΔϓΎοϹΎΑ ˬΕ΍ήϴπΤΘϟ΍ ϩάϫ ϝΪΗ .ΐϧ΍ϮΠϟ΍ϭ ϲϔϠΨϟ΍ ϢδϘϠϟ ήϴπΤΗ ΕΎϴϠϤόΑ ϰϟ· ΪΠϧ .Δϴϧ΍Ϯμϟ΍ ΕΎΠΘϨϤϟ΍ ΓΩϮΟ ϦϴδΤΘΑ ϕέΎτϟ΍ Δϴϧ ϰϠϋ ˬΓΪϘόϤϟ΍ ΕΎϨϳϮϜΘϟ΍ϭ ϝΎϜηϷ΍ Ε΍Ϋ Δϴϧ΍Ϯμϟ΍ Ύϣ ˱΍έΩΎϧ ΓήπΤϣ ϯϮϧ Ϧϣ ΔΟήΨΘδϣϭ ΪΣ΍ϭ ΐτϗ Ϧϣ Δϗϭήτϣ ΓήϴΒϛ ϝΎμϧ Δϴδϴ΋ήϟ΍ ΕΎΠΘϨϤϟ΍ ϩάϫ ΐϧΎΟ .(Abbès, ce volume) ΎϳΎψθϟ΍ Ν΍ήΨΘγϻ Ζϗήσ Ϊϗ ϯϮϧ ΩϮΟϭ φΣϼϧ ˱΍ήϴΧ΃ .ΐϳάθΗ ΕΎϣϼϋ ϞϤΤΗ

.1972 ϡΎϋ ϲϓ ϥΎϓϮϛ ϙΎΟ ϞΒϗ Ϧϣ ΕΎϳήϔΤϟ΍ ϝΎϤϋ΃ ϝϼΧ ϙΎϤγϷ΍ Ε΍ήϘϓ Ϧϣ ήϴΒϛ ΩΪϋ ϊϤΟ ϢΗ ΪϘϟ 7 700

conclusion

ϖσΎϨϤϟ΍ Ϧϣ Ύϫήϴϐϛ ΔϴϟΎϤθϟ΍ ΔϳέϮγ ΔϘτϨϣ ήΛ΄ΘΗ Ϣϟ Ϋ· .ϲϟΎΤϟ΍ ΖϗϮϟ΍ ϲϓ ϪϴϠϋ Ϯϫ ΎϤϣ ΓΩϭήΑ ήΜϛ΃ ΩϮΟϭ Ϧϋ ΎϨΛΪΤ˵Η ϲΘϟ΍ ΔϤϳΪϘϟ΍ ΔϴΗΎΒϨϟ΍ ΕΎϴτόϤϟ΍ ϚϟΫ ϰϠϋ ϝΪΗϭ ˬΚϳΪΤϟ΍ αΎϳέΩ ήμϋ Ϧϋ ΞΗΎϨϟ΍ ϑΎϔΠϟΎΑ .(Willcox, ce volume) Γήθϋ ΔϳΩΎΤϟ΍ ΔϴϔϟϷ΍ ϞϣΎϛ ϝϼΧ ςΒϳήϤϟ΍ϭ Γήϳήϫ ϮΑ΃ Ϧϣ ΏήϘϟΎΑ ΔϴΒϬγ Ν΍ήΣ΃ ϝϮτϫ ΕΎϴϤϛ ϲϓ ωΎϔΗέ΍ ϰϠϋ ( Haidar 2004 ) ςΒϳήϤϟ΍ ϲϓ Γήϴϐμϟ΍ ΔϴϳΪΜϟ΍ ΕΎϧ΍ϮϴΤϟ΍ ΕΎγ΍έΩ ήϴθΗ ΓήΘϔϟ΍ ϲϓ ϢϠϣ 230 ΩϭΪΤΑ ϥΎϛ ϥ΃ ΪόΑ ΔϴτΒϳήϤϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϲϓ ϢϠϣ 280 ϰϟ· ϝΪόϤϟ΍ ΍άϫ Ϟλϭ ΪϘϓ ˬέΎτϣϷ΍ ϰϠϋ έΎΤΒϟ΍ ϲϓ ϊϠτϟ΍ ΏϮΒΣ έΎΒϏ ΕΎγ΍έΩ ϝΪΗ ΎϤϛ .(ϢϠϣ 220 ϲϟΎΤϟ΍ ϱϮϨδϟ΍ έΎτϣϷ΍ ϝΪόϣ) ΔϴϓϮτϨϟ΍ ϲϓ ΔΒ΋ΎϏ ϪΒη ήΒΘόΗ Ε΍ήϴΛ΄Θϟ΍ ϩάϫ ϥ΃ ϻ· ˬςγϮΘϤϟ΍ ΔϘτϨϣ ϲϓ ΚϳΪΤϟ΍ αΎϳέΩ ήμϋ ήϴΛ΄Θϟ ΕΎϣϼϋ .(Bottema 1995) ΔϳέΎϘϟ΍ ϖσΎϨϤϟ΍ ΔϤϳΪϘϟ΍ ΕΎϳϮδϟ΍ ϑϼΧ ϰϠϋ ϚϟΫϭ ˬΔϴϓϮτϨϟ΍ ςΒϳήϤϟ΍ Δϳήϗ ϲϓ ΕϮϴΒϟ΍ ϞϜη Ϧϋ Γήϴϓϭ ΕΎϣϮϠόϣ ϚϠϤϧ ϻ ΔϴϨΑϷ Ϊϋ΍Ϯϗ ϥϮϜΗ Ϊϗ ϖϤόϟ΍ ΔϠϴϠϗ ήϔΤϟ έΎΛ΁ ΖϣΪϗ ϲΘϟ΍ Γήϳήϫ ϮΑ΃ ϊϗϮϣ ϲϓ ΔΜϳΪΤϟ΍ ΔϴϓϮτϨϟ΍ ΓήΘϔϠϟ ΢τγ ϰϠϋ ˬ.ϡ.ϕ 11000 Ϧϣ ΍˱έΎΒΘϋ΍ ˬϊϗϮϤϟ΍ ΍άϫ ϲϓ ΔϴϓϮτϨϟ΍ ΕϮϴΒϟ΍ ϰϟϭ΃ ΖϴϨΑ˵ .˱Ύϴ΋ΰΟ ΓέϮϤτϣ έ΍ήϗϹ΍ ΎϨϨϜϤϳ ϻ .(Moore et al. 2000) Ώ΍ήΘϟ΍ Ϧϣ ΕΎϴοέ΃ϭ ΔϴΗΎΒϧ Ω΍Ϯϣ Ϧϣ ϒϘγ΃ ΎϬϟ ΖϠόΟ ˵ ϭ ˬνέϷ΍ Ϧϣ ΙΪΣ΃ ΔϳήΛϷ΍ ΕΎϳϮδϟ΍ ϩάϫ ϥϷ ϚϟΫϭ ςΒϳήϤϟ΍ ϲϓ ϰϟϭϷ΍ ΔϴϓϮτϨϟ΍ ΕΎϳϮδϟ΍ ϲϓ ΕϮϴΒϟ΍ βϔϧ ΩϮΟϮΑ ΪϘϓ ςΒϳήϤϟ΍ ϲϓ ΔϴϓϮτϨϟ΍ ΓέΎϤόϟ΍ Ϧϋ ΕΎϣϮϠόϤϟ΍ ΔϠϗ Ϧϣ ϢϏήϟ΍ ϰϠϋϭ .Γήϳήϫ ϮΑ΃ ϲϓ ΓΩϮΟϮϤϟ΍ ϚϠΗ Ε΍Ϋ ΔΣϮΘϔϣ Ϊϗ΍ϮϤΑ Ύϣ· ΓΰϬΠϣ ΔϴΟέΎΧ ΕΎΣΎδϣϭ Ε΍˯Ύπϓ Ϧϋ ϒθϜϟ΍ ΔϳήΛϷ΍ ΕΎϳήϔΤϟ΍ ΖϋΎτΘγ΍ Ϊϗ΍ϮϤϟ΍ ϢγΎΑ ΔϓϭήόϤϟ΍ Ϊϗ΍ϮϤϟΎϛ ΖϠϤόΘγ΍ ΎϬϧ΃ ΪϘΘόϳ ήϔΣ Ε΍Ϋ Ϊϗ΍ϮϤΑ ϭ΃ ΎϬΘϳΎϤΤϟ ΎϬΑ ΔτϴΤϣ Γήϴμϗ ϥ΍έΪΟ .(Molist, ce volume) ΔϳΰϴϨϴϟϮΒϟ΍ ΕΎΒϧϭ ρΎΒτΒϟ΍ ϭ΃ ϲϋ΍ήϟ΍ Ύμϋ ΕΎΒϧ) Δϴπϴϔϟ΍ ϝϮϬδϟ΍ ΕΎΗΎΒϧ ϲϫ ΔϜϠϬΘδϤϟ΍ ΔϴϓϮτϨϟ΍ ΕΎΗΎΒϨϟ΍ ήΜϛ΃ Ϧϣ .ΓήϴΒϜϟ΍ ϢτΒϟ΍ έΎΠη΃ έΎϤΛϭ (Polygonum corricoides et Scirpus maritimus) (ϱήΤΒϟ΍ βϳΪϟ΍ ϥ΃ ϻ· .ΔϳήΒϟ΍ ΏϮΒΤϟ΍ ϙϼϬΘγ΍ ϰϠϋ ϢϠϴθϟ΍ϭ ΔΒΤϟ΍ ΓΪϴΣϭ ΔτϨΤϟ΍ Ϧϣ ΔϤΤϔΘϤϟ΍ ΕΎϨϴόϟ΍ ξόΑ ΪϛΆΗ ΎϤϛ ςΒϳήϤϟ΍ ϊϗϮϣ ΕΎϔλ ϊϣ ϖΑΎτΘϳ ϻ ΏήΘϟ΍ Ϧϣ ιΎΧ ωϮϧ ϰϟ·ϭ ΔϴΧΎϨϣ ϑϭήχ ϰϟ· ΝΎΘΤΗ ΏϮΒΤϟ΍ ϩάϫ ΏϮΒΤϟ΍ ϩάϫ ΐϠΟ ΔϴϧΎϜϣ· Ϧϋ ϝ΍Άδϟ΍ ˯ΎϤϠόϟ΍ Ρήσ ΪϘϓ ΍άϟ .ΚϳΪΤϟ΍ αΎϳέΩ ήμϋ ϝϼΧ ˱ΔλΎΧ ˬΔϴΌϴΒϟ΍ .(Willcox, ce volume) (ϞϗϷ΍ ϰϠϋ Ϣϛ 60) ΪϴόΑ ϥΎϜϣ Ϧϣ ϊϗϮϣ ϲϓ ΔλΎΧϭ ςγϭϷ΍ Ε΍ήϔϟ΍ ϱΩ΍ϭ ϲϓ ΎϫΩϮΟϭ ΐΒγ Ϧϋϭ ΏϮΒΤϟ΍ ϩάϫ Ϧϋ ϯήΧ΃ Δϴοήϓ ΖΛΪΤΗ ΔϴϔϟϷ΍ ϝϼΧ ϱ΃ ˬ(Hillman 2000) ΔϴϓϮτϨϟ΍ ΕΎϳϮΘδϤϟ΍ ϲϓ ΓήϛΎΑ Δϋ΍έί ΩϮΟϭ ΖΣήΘϗΎϓ ˬΓήϳήϫ ϮΑ΃ ϻ ΎϨϧ΃ ϻ· ˬΔϴϓϮτϨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϝϼΧ ΔτϴδΒϟ΍ϭ ΔϴϟϭϷ΍ Δϴϋ΍έΰϟ΍ Ε΍ήΒΨϟ΍ ΓήϜϓ ϞΒϘΗ ϊϴτΘδϧ .Γήθϋ ΔϳΩΎΤϟ΍ ζϫ ϲΌϴΑ ϡΎψϧ ΎϬϧϮϛ ϰϟ· ϚϟΫ ϊΟήϳϭ .ήϤΘδϣ ϱΩΎμΘϗ΍ ϡΎψϨϛ ΎϬϴϠϋ ΩΎϤΘϋϻ΍ ϦϜϤϳ Δϋ΍έί ΩϮΟϮΑ ΪϘΘόϧ αΎϳέΩ ήμϋ ϲϓ ϝ΍ϮΣϷ΍ ϪϴϠϋ ΖϧΎϛ ΎϤϟ ˱ΎϓϼΧ ˬΔΒϠϘΘϣ ήϴϏϭ ΔΘΑΎΛ ΔϴΧΎϨϣ ϑϭήχ ϰϟ· ΔΟΎΤΑϭ ˱ΎϴΒδϧ ΔϳΎϬϧ ϞΒϗ ΔϴΗ΍ήϔϟ΍ ϊϗ΍ϮϤϟ΍ ϲϓ ΔϨΟΪϣ ΏϮΒΣ ϰϠϋ ήΜόϳ Ϣϟ Ϫϧ΄Α ήϘΗ ΙΎΤΑϷ΍ ϥ΃ ϰϟ· ΔϓΎοϹΎΑ .ΚϳΪΤϟ΍ .(Willcox, ce volume) ΔόγΎΘϟ΍ ΔϴϔϟϷ΍ ΔϋΎϤΠϟ΍ Ω΍ήϓ΃ Ϟϛ ΩϮϬΟ ΕήΨγ ΎϬϧ΃ ΪϘΘόϤϟ΍ ϦϤϓ .ςΒϳήϤϟ΍ ϲϓ ΔλΎΧ ΔϴϤϫ΃ ΏϮΒΤϟ΍ ΩΎμΣ ΔϴϠϤόϟ ϥΎϛ ΩΎμΣ ϰϠϋ ΓέΩΎϗ Δϴϧ΍Ϯλ Ε΍ϭΩ΃ Ϧϋ ΚΤΒϟ΍ ϢΗ ΪϘϟ .6ΕΎΗΎΒϨϟ΍ ϩάϫ ΝϮπϧ ΓΪϣ ήμϘϟ ˱΍ήψϧ ΎϬϴϓ ϞϤόϠϟ έΎΛ΁ ϞϤΤΗ ϻ ΎϬϴϠϋ ήΜϋ ϲΘϟ΍ Ε΍ϭΩϷ΍ ϥ΃ ΎϤϛ .ΎϬϨϣ ϑΎϛ ΩΪϋ ϰϠϋ ήΜόϳ Ϣϟ ϦϜϟϭ ˬΔϳήΒϟ΍ ΏϮΒΤϟ΍ ϞϜθΑ νέϷ΍ ϰϠϋ Δόϗ΍Ϯϟ΍ ΎϬϠΑΎϨγ ϊϤΠΑ ϚϟΫϭ ΔϳήΒϟ΍ ΏϮΒΤϟ΍ ω΍Ϯϧ΃ ξόΑ ϰϠϋ ϝϮμΤϟ΍ ΔϴϧΎϜϣ· ˱΍ήΧΆϣ ϦϴΜΣΎΒϟ΍ Ϧϣ ΩΪϋ ΖΒΛ΃ ΪϘϟ 6 (ϲΟϮϟϮϴγ΍ήΘϟ΍) ϡ΍ΪΨΘγϻ΍ ήΛ΃ ΕΎγ΍έΩ ΖϟΩ ΪϘϟ .ϒϴμϟ΍ϭ ϊϴΑήϟ΍ ϲϠμϓ ϝϼΧ ˱ΓΩΎϋ ΔϴϠϤόϟ΍ ϩάϫ αέΎϤΗ .ΎϬΟϮπϧ ΪόΑ ϲόϴΒσ ϞΑΎϨγ ϊϤΟ ˱ΎϴϠόϓ ϦϜϤϳ Ϫϧ΃ Ϧϣ ϢϏήϟ΍ ϰϠϋ .ΩΎμΤϟ΍ ΕΎϴϠϤόϟ ΕΎγέΎϤϣ ϰϠϋ ΔϴϓϮτϨϟ΍ Δϴϧ΍Ϯμϟ΍ Ε΍ϭΩϷ΍ ξόΒϟ ΓΩΎΤϟ΍ ϑ΍ήσϸϟ ΓήΘϓ ϝϼΧ ϞΟΎϨϤϟ΍ ϰϠϋ ΩΎϤΘϋϻΎΑ ΔϳήΒϟ΍ ΏϮΒΤϟ΍ ΩΎμΣ ΔϴϠϤόϟ ΔϴΠϴΗ΍ήΘγϻ΍ ΔϴϤϫϷ΍ Ϧϣ ϲϐϠϳ ϻ ΍άϫ ϥΈϓ ˬΪϴϟ΍ Δτγ΍ϮΑ ΔϳήΒϟ΍ ΏϮΒΤϟ΍ .ΖϗϮϟ΍ Ϧϣ ΓΩϭΪΤϣ 701

conclusion j.j. ibáñez

ΖϣΎΣϭ Ϧϴόϣ ϲϠμϓ ΖϴϗϮΗ ΐδΣϭ ΓήϴΒϛ ϥΎότϗ ϞϜη ϰϠϋ ΏϮϬδϟ΍ ϩάϫ ϲϓ ΕΎϴϠϴΨϟ΍ϭ ϥϻΰϐϟ΍ ΖΑΎΟ .(Gourichon et Helmer, ce volume) Ύϫ˯ΎϤγ ϲϓ ΎτϘϟ΍ ήϴσϭ ϯέΎΒ˵Τϟ΍ ήϴσϭ ΔϳέΎϬϨϟ΍ ΔΣέΎΠϟ΍ έϮϴτϟ΍ ϊϴϨμΗ ϲϓ ϲδϴ΋έ ϞϜθΑ ΔϣΪΨΘδϤϟ΍ ϥ΍Ϯμϟ΍ ΓΩΎϣ ϞΜϣ ΔϴϟϭϷ΍ Ω΍ϮϤϟΎΑ ˱΍ΪΟ ΔϴϨϏ ςγϭϷ΍ Ε΍ήϔϟ΍ ΔϘτϨϣ ϥ· ϞϴϜθΗ Ϧϋ ΔΠΗΎϨϟ΍ ΢΋Ύϔμϟ΍ϭ Δϴϧ΍Ϯμϟ΍ Ε΍έΪϜϟ΍ : ϡΎΨϟ΍ ϥ΍Ϯμϟ΍ ΓΩΎϣ ϝΎϜη΃ ΩΪόΘΗ .ΔϳήΠΤϟ΍ Ε΍ϭΩϷ΍ ΔϟϮϘϨϤϟ΍ Δϴϧ΍Ϯμϟ΍ ΓήϴΒϜϟ΍ ΔϳήϬϨϟ΍ ϰμΤϟ΍ϭ ςΒϳήϤϟ΍ ϊϗϮϣ Ϧϣ ϪϤΟΎϨϣ ΏήϘΗ ϱάϟ΍ϭ (Éocène) Meskar ΖϠϤόΘγ΍ ϲΘϟ΍ βϠϜϟ΍ ΓΩΎϣ ϙΎϨϫ ΔϘτϨϤϟ΍ ϲϓ ΓήΜϜΑ ΓΪΟ΍ϮΘϤϟ΍ϭ ΔϤϬϤϟ΍ ΔϴϟϭϷ΍ Ω΍ϮϤϟ΍ Ϧϣϭ .˯ΎϤϟ΍ Δτγ΍ϮΑ .Φϟ΍ ˬϥ΍ϭϷ΍ ˬϲϠΤϟ΍ Ϧϣ ΔϔϠΘΨϣ Γήϴϐλ ϊτϗ ϊϨμϟϭ ˯ΎϨΒϟ΍ ν΍ήϏϷ

ΓήϴΧϷ΍ϭ ΔΜϳΪΤϟ΍ ΔϴϓϮτϨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ΔϠΣήϣ ΖϘΒγ ϲΘϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϝϼΧ ϚϟΫϭ ˬΕ΍ήϔϟ΍ ήϬϨϟ ϰϨϤϴϟ΍ Δϔπϟ΍ ϰϠϋ ΔϳήθΒϟ΍ ΕΎϋΎϤΠϟ΍ ξόΑ ΕήϘΘγ΍ Ε΍ήϔϟ΍ ϱΩ΍ϭ ΰϴϤΘϳ .ϡ .ϕ ΔϨγ 10200 ϮΤϧ 4ΓήΘϔϟ΍ ϩάϫ ΥέΆΗ .3ΔΘϟϮϨϟ΍ ΓήΘϓ ϪϴϤδϧ Ύϣ ϭ΃ ΔϴϓΎϘΜϟ΍ Ε΍ήϴϐΘϟ΍ 10200 ϦϴΑ ΔΧέΆϤϟ΍ ˬΓήϳήϫ ϮΑ΃ έϭΎΠϤϟ΍ ϊϗϮϤϠϟ ΔϳήΛϷ΍ ΕΎϳϮδϟ΍ ϝΪΗ .5ΔϴϓϮτϧ ΔλΎΧ ΕΎϤδΑ ΍ϮϨϜγ Ϊϗ ϦϴτϘΘϠϤϟ΍-ϦϳΩΎϴμϟ΍ ΕΎϋΎϤΟ ϥ΃ ϰϠϋ ˬΔΜϳΪΤϟ΍ ΔϴϓϮτϨϟ΍ ΓήΘϔϠϟ ΔόΑΎΘϟ΍ϭ .ϡ.ϕ 10100ϭ ϚϟΫϭ ςΒϳήϤϟ΍ ϊϗϮϣ ϲϓ ΖϨσϮΘγ΍ ϲΘϟ΍ ϰϟϭϷ΍ ΕΎϋΎϤΠϟ΍ ϞΒϗ ϥΎϜϤϟ΍ ΍άϫ ϲϓ (Moore et al. 2000) ˬ.ϡ.ϕ 11000 ϮΤϧ ˬ(Dryas III) ΚϟΎΜϟ΍ αΎϳέΩ ϲΧΎϨϤϟ΍ ήμόϟ΍ Δϳ΍ΪΑ ϲϓ ΖΛΪΣ .ϡΎϋ ϒϟ΃ Ϧϣ ήΜϛ΄Α ˱ΓΩϭήΑ ήΜϛ΃ϭ ˱ΎϓΎϔΟ ήΜϛ΃ ΥΎϨϤϟ΍ ΢Βλ΃ ΚϴΣ ΔϴοέϷ΍ ΓήϜϟ΍ ˯ΎΟέ΃ ϒϠΘΨϣ ϲϓ ΔϣΎϫ ΔϴΧΎϨϣ Ε΍ήϴϐΗ ΖϟΩ Ϋ· ˬΓήϳήϫ ϮΑ΃ ϊϗϮϣ ϲϓ .ϡ.ϕ 10900 άϨϣ Ε΍ήϴϐΘϟ΍ ϩάϫ Ε΍ήϴΛ΄Η ΖψΣϮϟ ΎϤϛ .(Berger 1990) ΔϳήΒϟ΍ ΏϮΒΤϟ΍ϭ ˬPistacia ϖΘδϔϟ΍ έΎϤΛ ϙϼϬΘγ΍ ϝΪόϣ ϲϓ νΎϔΨϧ΍ ϰϠϋ ΔϤϳΪϘϟ΍ ΕΎΗΎΒϨϟ΍ ΕΎγ΍έΩ .(Hillman 2000) Ζϔθϛ ΪϘϓ ˬϥϭήϗ ΓΪόΑ Γήϳήϫ ϮΑ΃ ϊϗϮϣ ΪόΑ ΔϴϓϮτϨϟ΍ ΕΎϋΎϤΠϟ΍ ϪΘϨϜγ ΎϧήϛΫ ΎϤϛ ϱάϟ΍ϭ ˬςΒϳήϤϟ΍ ϲϓ Ύϣ΃ ΔϠϴμϔϟ΍ ΕΎΗΎΒϧ Γήϓϭ ΎϬϨϣ ˬΚϳΪΤϟ΍ αΎϳέΩ ήμόϟ ΩϮόΗ ϑΎϔΟ ήϫΎψϣ Ϧϋ ΔϴΧΎϨϤϟ΍ ΕΎϴτόϤϟ΍ Δγ΍έΩ ίϮϠϟ΍ϭ ϢτΒϟ΍ έΎΠη΃ϭ ρϮϠΒϟ΍ έΎΠη΃ Ε΍Ϋ ΔϴΒϬδϟ΍ ΕΎΑΎϐϟ΍ έΎθΘϧ΍ϭ ϢϠϴθϟ΍ ΕΎΒϧ ΩϮΟϭ ϥ΃ ϻ· .ΔϴϘϣήδϟ΍ ϥΎϛ ΔϴϓϮτϨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϝϼΧ ΔϘτϨϤϟ΍ ϚϠΗ ϲϓ ΥΎϨϤϟ΍ ϥ΄Α ΪϘΘόϧ ΎϨϠόΠϳ ΔϳήΒϟ΍ ΏϮΒΤϟ΍ ω΍Ϯϧ΃ ξόΑϭ ϱήΒϟ΍ . « Néolithisation » Ϯϫ ϲδϧήϔϟ΍ ΢ϠτμϤϟ΍ (ΔϤΟήΘϤϟ΍ ϖϴϠόΗ) 3 ΎϫΪόΑ ΖΒΘϛ ΪϘϓ ˬϊθϤϟ΍ ϥϮΑήϜϟ΍ Δτγ΍ϮΑ ΔΧέΆϤϟ΍ ΔϳήΛϷ΍ ΕΎϨϴόϠϟ ΔΒδϨϟΎΑ Ύϣ΃ ."ΩϼϴϤϟ΍ ϞΒϗ" ϝΪόϤϟ΍ Φϳέ΄Θϟ΍ ϞϤόϟ΍ ΍άϫ ϲϓ ϡΪΨΘγ΍ 4 ϰϟ· 9119 ϭ΃ 75 -/+9445 :ϝΎΜϤϟ΍ ϞϴΒγ ϰϠϋ ˬϞϳΪόΘϟ΍ ϲϓ ΄τΨϟ΍ ϯΪϣ ϭ΃ ϝΎΠϣ ήϛΫ ."ήοΎΤϟ΍ ΖϗϮϟ΍ ϞΒϗ" ΔΤΤμϤϟ΍ Φϳέ΍ϮΘϟ΍ ΩϭΪΣ ΕέΪϗ .ϡ .ϕ 8600ϭ 9300 ϦϴΑ ΔϴϓϮτϨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ΪΘϤΗ :˱ϼΜϣ ˬϢϳϮϘΘϟ΍ Ε΍ϮϨδΑ ΎϬϴϟ· ήϴη΃ ΪϘϓ Ε΍ήΘϔϠϟ ΔΒδϨϟΎΑ Ύϣ΃ .ϡ .ϕ 8484 ΕΎϳ΍ΪΑ κΨϳ ΎϤΑ Ύϣ΃ .(ΎϤΠϴγ 1 Ϯϫ Φϳέ΄ΘϟΎΑ ΔϘΜϟ΍ ϞλΎϓ) ΓήΘϓ ϞϜϟ ϊΑΎΘϟ΍ ϝΩΎόϤϟ΍ Φϳέ΄Θϟ΍ Ξ΋ΎΘϧ ϊϣ ΎϬΠϣΩ ϢΗ ϥ΃ ΪόΑ Ε΍ϮϨδϟΎΑ Ε΍ήΘϔϟ΍ Δτγ΍ϮΑ ΓΫϮΧ΄Ϥϟ΍ ϚϠΗ Ϧϣ ˱ΎΑήϗ ήΜϛϷ΍ ΩϼϴϤϟ΍ ϞΒϗ Ύϣ ϰϟ΍ ΓΪ΋Ύόϟ΍ ΔϴΒϳήϘΘϟ΍ Φϳέ΍ϮΘϟ΍ ΕΪϤΘϋ΍ ΪϘϓ ΔϘϴϗΪϟ΍ϭ ΔϤϬϤϟ΍ Ι΍ΪΣϷ΍ ΕΎϳΎϬϧ ϭ΃ .ΔϴϣΎϴΨϟ΍ϭ ΔϴϓϮτϨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ϦϴΑ Ϟμϔϳ ϱάϟ΍ Φϳέ΄Θϟ΍ Ϯϫ 9200/9300 : ˱ϼΜϣ ˬϦϴΘϴϨϣί ϦϴΗήΘϓ ϦϴΑ ϝΎϘΘϧϻ΍ ϰϠϋ Δϟ΍Ϊϟ΍ϭ ϊθϤϟ΍ ϥϮΑήϜϟ΍ ΪϘϋ ϝϼΧ ΓάϔϨϤϟ΍ ϚϠΗ Ϧϋ ϥϮϴϟ ΔϨϳΪϣ ήΑΎΨϣ ϲϓ ΓάϔϨϤϟ΍ϭ ΓήϴΧϷ΍ Φϳέ΄Θϟ΍ ΔϠδϠδΑ άΧϷ΍ ϞϤόϟ΍ ΍άϫ ϲϓ ϥϮΜΣΎΒϟ΍ Ϟπϓ ΪϘϟ ˬ˱ΔϳΎϬϧ .(Stordeur et Evin, ce volume) ΕΎϨϴόΒδϟ΍ ϦϴΜΣΎΒϟ΍ Ϧϣ ΩΪϋ ϦϣΆϳ .ήϣϷ΍ ΉΩΎΑ ϲϓ ϝΪΠϟ΍ (ΔϴϓϮτϨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍) ςΒϳήϤϟ΍ ϲϓ (I) ΔΒϘΤϠϟ ΔόΑΎΘϟ΍ ΔϳήΛϷ΍ ΕΎϳϮδϟ΍ ΐδϧ ΔϴϠϤϋ ΕέΎΛ΃ ΪϘϟ 5 ΔϳΩΎΤϟ΍ ΔϴϔϟϷ΍ Δϳ΍ΪΑϭ Γήθϋ ΔϴϧΎΜϟ΍ ΔϴϔϟϷ΍ ΔϳΎϬϧ ϰϟ· ΎϬΨϳέ΄Η ΩϮόϳ ϲΘϟ΍ ˬΓήϳήϫ ϮΑ΃ϭ ςΒϳήϤϟ΍ ϲόϗϮϣ ϲϓ ϥΎτϴΘγϼϟ ϰϟϭϷ΍ ΕΎϳϮδϟ΍ ϥ΄Α ΓήΘϔϟ΍ ϩάϫ ϲϓ ΔϳήθΒϟ΍ ΕΎϋΎϤΠϟ΍ Ε΃ΪΑ .ϰϧΩϷ΍ ϕήθϟ΍ ΏϮϨΟ ϲϓ ΔϓϭήόϤϟ΍ ΔϴϓϮτϨϟ΍ ΓήΘϔϠϟ ΔόΑΎΗ κ΋ΎμΧ Ε΍Ϋ ΕΎϳϮγ ϲϫ ˬΓήθϋ "ΔϳΩΎϤϟ΍" ΔϓΎϘΜϟ΍ ϪΑΎθΘΗ .ΔϋϮϨΘϣϭ ΓΩΪόΘϣ Ωέ΍Ϯϣ ϰϠϋ ΎϫΩΎμΘϗ΍ ϲϓ ΕΪϤΘϋ΍ϭ Δϳή΋΍Ω ΎϬΗϮϴΑ Γήϴϐλ ϯήϗ ϲϓ ΖϨϜγ ΚϴΣ έ΍ήϘΘγϻΎΑ ϊΘϤΘΗ ϲΘϟ΍ ϚϠΘϟ ΔϬΑΎθϤϟ΍ ΔϴϓϮτϨϟ΍ ΕΎϤδϟ΍ ξόΑ ςΒϳήϤϟ΍ ϊϗϮϣ ϡΪϗ ΚϴΣ .ϕήθϤϟ΍ Ϧϣ ΔϴϟΎϤθϟ΍ϭ ΔϴΑϮϨΠϟ΍ ϦϴΘϘτϨϤϟ΍ ϼϛ ϲϓ ΓΩϮΟϮϤϟ΍ ΔϴϠϤϋ ΃ΪΒΗ .ϞϴϠΨϟ΍ ΔϘτϨϤϟ ΓΰϴϤϤϟ΍ ΔϴϓϮτϨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ Ϧϋ ϒϠΘΨΗ ΓήϴΧϷ΍ ϩάϫ ϥ΃ ϻ· ˬϒΠϨϟ΍ ˯΍ήΤλ ϲϓ ΔϓϭήόϤϟ΍ ΔϴϓϮτϨϟ΍ ΓήΘϔϟ΍ ΎϬΑ ΔϴϓϮτϨϟ΍ ΔϴϓΎϘΜϟ΍ Ϧϣ ΎϬϧϭΰΨϣ ΕΪϤΘγ΍ ϥ΃ ΪόΑ ϰϧΩϷ΍ ϕήθϟ΍ ΏϮϨΟϭ Ε΍ήϔϟ΍ ΔϘτϨϣ ϲϓ Ϧϣ΍ΰΘϣϭ ϲ΋ΎϘϠΗ ϞϜθΑ έϮϬψϟΎΑ ΔΘϟϮϨϟ΍ .ΎϬϠχ ϲϓ ΕέϮτΗϭ 702

conclusion

1

ςΒϳήϤϟ΍ ϊϗϮϣ ϲϓ ΕΎγ΍έΪϟ΍ Ξ΋ΎΘϧ 2

Juan José IBAÑEZ

ϊϗϮϣ Ϯϫϭ ˬςΒϳήϤϟ΍ ϲϓ ΖϨϜδϓ Ε΍ήϔϟ΍ ϱΩ΍ϭ ϲϓ έ΍ήϘΘγϻ΍ ΔϳήΠΤϟ΍ έϮμόϟ΍ ΕΎϋΎϤΟ ϯΪΣ· ΕέΎΘΧ΍ ΕΩΪόΗ ήϴΧϷ΍ ϱΪϴϠΠϟ΍ ήμόϟ΍ ΔϳΎϬϧ ϲϓ Ϫϧ΃ ήϛάϟΎΑ ήϳΪΠϟ΍ϭ .ΏϮϬδϟ΍ Ϧϣ ΔΒϳήϗ ΔϴϨϏ ΔϴόϴΒσ ΔΌϴΒΑ ϊΘϤΘϳ .(Willcox et Roitel 1998) ϥΎδϧϹ΍ ΎϬόϣ ϢϠϗ΄Η ϲΘϟ΍ ΔϳϮϴΤϟ΍ ΕΎΌϴΒϟ΍ ϦϤο ϲΘϴϟϮϴϨϟ΍ ήμόϟ΍ ΕΎϳ΍ΪΑ άϨϣ ϚϟΫϭ ςγϭϷ΍ Ε΍ήϔϟ΍ ϯήΠϣ ΔϘτϨϣ ϲϓ ΥΎϨϤϟ΍ ϰϠϋ Ε΍ήϴϐΗ Ε΃ήσ ΪϘϟ ϩΎΠΗΎΑ ˱ΎϘΑΎγ ϪϴϠϋ ΖϧΎϛ ΎϤϣ ˱ΎϓΎϔΟϭ ˱ΔϳέΎϗ ήΜϛ΃ ϢϴϟΎϗϷ΍ ΖΤΒλ΃ ΚϴΣ .ϕήη ΏϮϨΟ /ΏήϏ ϝΎϤη έϮΤϣ .ΔϠΣΎϘϟ΍ ΏϮϬδϟ΍ϭ ΔΒσήϟ΍ ΏϮϬδϟ΍ ϦϴΑ Ρϭ΍ήΘϳ ωϮϨΘϣ ϲΗΎΒϧ ˯ΎτϏ Ε΍Ϋϭ ϕήθϟ΍ϭ ΏϮϨΠϟ΍ ΎϤϴϓ ΖϠμϓ ϱέΎΠϣ ΓΪϋ ϚϠγ ϞΑ ΪΣ΍ϭ ϱήϬϧ ήϳήγ ςΒϳήϤϟ΍ ϲϓ ϥΎτϴΘγϻ΍ ΓήΘϓ ϝϼΧ Ε΍ήϔϟ΍ ήϬϨϟ ϦϜϳ Ϣϟ ϑ΍ήσ΃ϭ ϱΩ΍Ϯϟ΍ ϑϮΟ ΐλΎϘϤϟ΍ ΖτϏ .(1 ΓέϮμϟ΍ ήψϧ΍) ϖϤόϟ΍ ΔϠϴϠϗ ΕΎόϘϨΘδϣϭ Γήϴϐλ έΰΟ ΎϬϨϴΑ ϰϠϋ αΪϨϘϟ΍) νέ΍ϮϘϟ΍ ϞΜϣ ΕΎϴϳΪΜϠϟ ϯϭ΄ϣ ϚϟάΑ ΔϠϜθϣ ˬΔΘϗΆϤϟ΍ϭ ΎϬϨϣ ΔϤ΋΍Ϊϟ΍ ˯ΎϤϟ΍ ϙήΑ ϑ΍ϮΣϭ ήϬϨϟ΍ ϩάϫ ˬΔϳήΒϟ΍ ΕΎϴϠϴΨϟ΍ϭ ϥϻΰϐϟΎϛ ˬΏϮϬδϟ΍ ΕΎϧ΍ϮϴΣ Εέ΍ίϭ .Δϴ΋ΎϤϟ΍ έϮϴτϟ΍ ω΍Ϯϧ΃ ξόΑϭ (ϝΎΜϤϟ΍ ϞϴΒγ .˯ΎϤϟ΍ Ϧϋ ˱ΎΜΤΑ ϦϛΎϣϷ΍ ΔϴδϠϜϟ΍ έϮΨμϠϟ ϩΎϴϤϟ΍ ΖΣ ΔΠϴΘϧ ϲΛϼΜϟ΍ ήμόϟ΍ Δϳ΍ΪΑ ϊϣ ϪϠϜθΗ ϢΗ ΪϘϓ ˬΕ΍ήϔϟ΍ ϱΩ΍ϭ Ϧϋ Ύϣ΃ ϯήΠϤϟ΍ ϰϟ· ΎϬϨϣ ΔΒϳήϘϟ΍ ΖϧΎϛ ΔόΑΎΘΘϣ ΔϳήϬϧ ΐσΎμϣ ΓΪϋ Ϧϣΰϟ΍ έϭήϣ ϊϣ ϞϜη ϱάϟ΍ϭ (ΔϳήϴηΎΒτϟ΍) ΓΩϮΟϮϤϟ΍ ˬΓΪϓ΍ήϟ΍ ϝϮϴδϟ΍ ΕΎΒμϣ ΪϨϋ Ύϣ΃ .ϊϴΑήϟ΍ Ϟμϓ ϝϼΧ ΝϮϠΜϟ΍ ϥΎΑϭΫ ΪϨϋ ϲ΋ΎϘϠΗ ϞϜθΑ ϩΎϴϤϟΎΑ ήϤϐΗ ϊϣ ΔϜΑΎθΘϤϟ΍ϭ ΔϗήϔΘϤϟ΍ Ν΍ήΣϷ΍ϭ ΝϭήϤϟ΍ ΕήθΘϧ΍ ΪϘϓ ˬϪΗΎόϘϨΘδϣϭ ήϬϨϟ΍ ϯήΠϣ ΔϘτϨϣ ˯΍έϭ Ύϣ έϮΜϟ΍) κΧέϷ΍ ϞΜϣ ΕΎϧ΍ϮϴΤϟ΍ Ϧϣ ΔϔϠΘΨϣ ω΍Ϯϧ΃ ϑ΍ήσϷ΍ ϩάϫ ϰϟ· ΖϣΪϗ .Γήϴϐμϟ΍ ΕΎΒϨΠϟ΍ ΕΎϋϮϤΠϣ ή΋Ύσϭ ΔϴϛήϜϟ΍ ΔϠϴμϔϟ΍ έϮϴσϭ ίϭϹ΍ϭ ΕΎϴϠϳϷ΍ ΔϠϴμϓ Ϧϣ ωϮϧϭ ϱήΒϟ΍ ήϳΰϨΨϟ΍ϭ (νήϘϨϤϟ΍ ϱήΒϟ΍ ΔϔϟΆϣ ΔϗήϔΘϣ έΎΠη΃ Ε΍Ϋ Ν΍ήΣ΃ ˬΓήΘϔϟ΍ ϚϠΗ ϲϓ ήϬϨϟ΍ ϑ΍ήσ΃ ΪΣ΃ ΖϟϭΎσ ΎϤϛ .ϢΣ΍ϮϠϟ΍ ξόΑϭ Ν΍έΪ˵ ϟ΍ ΎϫέϭΪΑ ΖΑάΟ ϲΘϟ΍ ˬ˯Ύϓήτϟ΍ ΕΎΒϨΟϭ ϑΎμϔμϟ΍ϭ ˯ΎϤϟ΍ έΎΟϭ έ΍ΩέΪϟ΍ϭ έϮΤϟ΍ έΎΠη΃ Ϧϣ ϲδϴ΋έ ϞϜθΑ .(forêt-galerie) ˰Α Ν΍ήΣϷ΍ ϩάϫ ϰϤδΗ .έϮϴτϟ΍ϭ ΕΎϴϳΪΜϟ΍ ΔϔϟΆϣ Γήϴμϗ Δϳϭ΍ήΤλ ΕΎΗΎΒϧ ˬ(2 ΓέϮμϟ΍ ήψϧ΍) ΔΣϮΘϔϣ ΔϴόϴΒσ ΕΎτδΒϨϣ ϲϫϭ ˬΏϮϬδϟ΍ ϲϓ ϮϤϨΗ ΍άϬϟ ˱ΎόΒΗ ϞϴΨΘϧ ϥ΃ ΎϨϨϜϤϳ .ΕΎΒϨΠϟ΍ϭ έΎΠηϷ΍ ξόΑ Ϧϣϭ ΕΎϴϘϣήδϟ΍ Ϧϣϭ ΏϮΒΤϟ΍ Ϧϣ ΔϔϠΘΨϣ ω΍Ϯϧ΃ Ϧϣ (ϢτΒϟ΍ ήΠη) ΔϴϤτΒϟ΍ ΔϠϴμϔϟ΍ Ϧϣ έΎΠη΃ ΎϬϤόΗ (Ν΍ήΣ΃) ΔϴΒϬγ ΔΑΎϏ ϭ΃ ΔΑΎϐΑ ϪϴΒη ˱΍ήψϨϣ ϒλϮϟ΍ (Hillman 1996) ϕ΍έϭϷ΍ ϱΫ ρϮϠΒϟ΍ Ϧϣ ϲϬϓ ϥΎϳΩϮϟ΍ ϑ΍ϮΟ΃ϭ ΕΎπϔΨϨϤϟ΍ έΎΠη΃ Ύϣ΃ .ϱήΒϟ΍ ίϮϠϟ΍ϭ .(Helmer et al. 1998 ; Willcox et Roitel 1998) ΔτϗΎδΘϤϟ΍

.(Ύδϧήϓ) ϥϮϴϟ ϲϓ ϕήθϤϟ΍ ΖϴΑ ϭ 2 ϥϮϴϟ ΔόϣΎΟ ϲϓ Γ΍έϮΘϛΩ ΔΒϟΎσ : ϲηέ ϝ΁ ϼϫ ΔϤΟήΗ 1 Instituto Internacional de Investigaciones Prehistóricas (Asociado al CSIC) 2 703

bibliographie

Abbès F. 1992 Gestion de la matière première lithique à Cheikh Hassan, Syrie. viiie mill. b.c. Mémoire de Maîtrise, Paris i. 1993 Méthodes d’approche de la variabilité du débitage lami­­naire. Application à des armatures perçantes de Cheikh Hassan (Syrie, VIIIe millénaire B.C.). Cahiers de l’Euphrate 7 : 119-150. 1994 Techniques de débitage et gestion du silex sur le Moyen Euphrate (Syrie) au PPNA final et au PPNB ancien. In : Gebel H.G. and Kozlowski S.K. (eds), Neolithic Chipped Stone Industries of the Fertile Crescent : 299‑312. Berlin, ex oriente (Studies in Early Near Eastern Production, Subsistence and Environment 1). 1997 Étude des industries lithiques du Néolithique pré­ céramique de Syrie du xe au viiie mill. B.C. Techniques de débitage et gestion des produits laminaires. Thèse de Doctorat, Université Lumière-Lyon 2. 1998 Réflexions concernant les nucléus bipolaires et navi­formes du Proche-Orient néolithique. Cahiers de l’Euphrate 8 : 139-150. 2003 Les outillages néolithiques en Syrie du Nord : Méthode de  débitage  et  gestion  laminaire  durant  le  PPNB. Lyon, Maison de l’orient Méditerranéen / oxford, BAR Publishing (BAr Int. Ser. 1150). sous presse a Identification des intentions d’un débitage laminaire. Apport de la technologie. In : Actes du Symposium Semenov, Saint Petersbourg (31/01/2000-4/02/2000). 2007 Les débitages laminaires de la fin du PPNA (Jerf el Ahmar, Mureybet, Cheikh Hassan). In : Astruc L., Binder D. and Briois F. (éds), Systèmes techniques et communautés du Néolithique précéramique au Proche-Orient : 127-136. Éditions APDCA, Antibes. Abbès F., Balkan-Atli N., Binder D. et Cauvin M.-C. 1999 Étude technologique préliminaire de l’industrie lithique d’Aşıklı Höyük. Tüba-Ar II : 117-137.

Abbès F., Cauvin M.-C., Gratuze B., Bellot-Gurlet L., Bressy C. et Poupeau G. 2001 Nouvelles recherches sur l’obsidienne de Cheikh Hassan (Vallée de l’Euphrate, Syrie) au Néolithique : PPNA et PPNB ancien. Syria 78 : 5-17. Abbès F. et Der Aprahamian G. 2002 Pression et percussion : identification des stigmates sur des nucléus naviformes (Syrie). In : Bourguignon L., Ortega I. et Frère-Sautot M.-Ch. (éds), Préhistoire et approche expé­ri­ men­tale : 195-205. Montagnac, Éditions Monique Mergoil. Akazawa T., Muhesen S., Dodo T., Kondo O., Mizoguchi Y., Abe Y., Nishiaki Y., Ohta S., Oguchi T. and Haydal J. 1995 Neanderthal infant burial from the Dederiyeh Cave in Syria. Paléorient 21 (2) : 77-86. Altinbilek Ç., Coskunsu G., Dede Y., Iovino M.R., Lemorini C. and Özdoğan A. 2001 Drills from Çayönü. A combination of ethnographic, experimental and use-wear analysis. In : Caneva I., Lemorini Ch., Zampetti D. and Biagi P. (eds), Beyond Tools. Redefining the PPN Lithic Assemblages of the Levant : 137-143. Berlin, ex oriente (Studies in Early Near Eastern Production, Subsistence and Environment 9). Anderson P.C. 1992 Experimental cultivation, harvesting and threshing of wild cereals and their relevance for interpreting the use of Epipaleolithic and Neolithic artefacts. In : Anderson P.C. (éd.) Préhistoire de l’agriculture : nouvelles approches expérimentales et ethnographiques : 179-210. Paris, Édi­ tions du CNRS (Monographies du C.R.A. 6). 1994 Insights into plant harvesting and other activities at Hatoula, as revealed by microscopic functional analysis of selected chipped stone tools. In : Lechevallier M. et Ronen A. (éds), Le gisement de Hatoula en Judée occidentale, Israël : 277‑293. Paris, Association Paléorient (Mémoires et Travaux du Centre de Recherche Français de Jérusalem 8).

bibliographie

1995 La moisson à Aswad à travers une étude des micro­ traces d’utilisation sur un échantillon d’outils lustrés. In : Contenson H. de (éd.), Aswad et Ghoraifé, sites néoli­ thiques en Damascène (Syrie) : 219-232. Beyrouth, Institut Francais d’Archéologie du Proche-Orient.

2002 Analyse fonctionnelle et spatiale de l’outillage taillé de Khirokitia, Néolithique précéramique récent de Chypre. Paris, Éditions du CNRS (Monographies du C.R.A.).

1998 The history of harvesting and threshing techniques for cereals in the prehistoric Near East. In : Damania A.B., Valkoun J., Willcox G., and Qualset C.O. (eds), The Origins of Agriculture and Crop Domestication: 141‑155. Aleppo, ICARDA/IPGRI/GRCP/FAO.

Astruc L., Abbès F., Ibáñez J.J. et González Urquijo J.E. 2003 « Dépôts », « réserves » et « caches » de matériel lithique taillé au Néolithique précéramique au Proche-Orient : quelle gestion de l’outillage ? Paléorient 29 (1) : 59‑78. Audoin F. et Plisson H.

Anderson-Gerfaud P.C.

1982 Les ocres et leurs témoins au Paléolithique en France : enquête et expériences sur leur validité archéologique. Cahiers du Centre de Recherches Préhistoriques 8 : 33‑80.

1983 A consideration of the uses of certain backed and lustred stone tools from Late Mesolithic and Natufian levels of Abu Hureyra and Mureybet (Syria). In : Cauvin M.‑C. (éd.), Traces d’utilisation sur les outils néolithiques du ProcheOrient: 77-106. Lyon, Maison de l’Orient (TMO 5).

Aurenche O. 1980 Un exemple de l’architecture domestique en Syrie au VIIIe millénaire : la maison XLVII de Tell Mureybet. In : Margueron J.-Cl. (éd.), Le Moyen Euphrate : zone de contacts et d’échanges (Colloque de Strasbourg, 10-12 mars 1977) : 35-53. Strasbourg, Université des Sciences Humaines de Strasbourg (Travaux du Centre de Recherche sur le Proche-Orient et la Grèce Antiques 5). Leiden, E.J. Brill.

Anderson P.C. and Valla F. 1996 “Glossed tools” from Hayonim terrace: blank choice and functional tendencies. In: Kozlowski S.K. and Gebel H.G. (eds), Chipped Stone Industries of the Fertile Crescent and their Contemporaries in Adjacent Regions: 188‑212. Berlin, ex oriente (Studies in Early Near Eastern Production, Subsistence and Environment 3).

1981 La maison orientale. L’architecture du Proche-Orient ancien des origines au milieu du quatrième millénaire, 3 vol. Paris, Librairie Orientaliste Paul Geuthner.

Anderson-Gerfaud P.C., Der Aprahamian G. et Willcox G. 1991 Les premières cultures de céréales sauvages et domes­ tiques primitives au Proche-Orient néolithique : résultats préliminaires d’expériences à Jalès (Ardèche). Cahiers de l’Euphrate 5-6 : 191-232.

Aurenche O. et Cauvin J. (éds) 1989

Anell B. 1969 Running Down and Driving of Game in North America. Uppsala (Studia Ethnographica Upsaliensia XXX).

Néolithisations. Proche et Moyen Orient, Méditerranée orientale,  Nord  de  l’Afrique,  Europe  méridionale,  Chine,  Amérique  du  Sud. Lyon, Maison de l’orient Méditerranéen / oxford, BAR Publishing (BAr Int. Ser. 516).

Aurenche O., Cauvin J., Cauvin M.-C., Hours F. et Sanlaville P.

Arndt S. and Newcomer M.

Copeland L.,

1981 Chronologie et organisation de l’espace dans le Proche‑Orient de 12 000 à 5 600 avant J.-C. In : Cauvin J. et Sanlaville P. (éds), Préhistoire du Levant : 571-601. Paris, Éditions du CNRS.

1986 Breakage patterns on prehistoric bone points. In: Roe D.A. (ed.), Studies  in  the  Upper  Palaeolithic  of  Britain  and  Northwest  Europe: 165­173. oxford, BAR Publishing (BAr Int. Ser. 296).

Aurenche O., Évin J. et Gasco J. Astruc L.

1987 Une séquence chronologique dans le Proche-Orient de 14.000 à 5.700 BP et sa relation avec les données radiocarbone. In : Aurenche o., Évin J. et Hours F. (éds), Chronologies  in  the  Near  East  : 21­37. oxford, BAR Publishing (BAr Int. Ser. 379).

1994 L’artisanat lié au travail des matières minérales à Khirokitia (Néolithique précéramique, Chypre) : premiers éléments. Helinium XXXIV/2 : 235-247. 2001 Lithic tools involved in the manufacture of stone ornaments and utilitarian products at Khirokitia (Aceramic Neolithic, Cyprus). In: Caneva I., Lemorini C., Zampetti D. and Biagi P. (eds), Beyond Tools. Redefining the PPN Lithic Assemblages of the Levant: 113-128. Berlin, ex oriente (Studies in Early Near Eastern Production, Subsistence and Environment 9).

Aurenche O., Évin J. et Hours F. (éds) 1987 Chronologies du Proche-Orient. (CNRS International Symposium, Lyon 24­28 nov. 1986). Lyon, Maison de l’orient Méditerranéen / oxford, BAR Publishing (BAr Int. Ser. 379). 706

bibliographie

Aurenche O., Galet P., Régagnon-Caroline E. et Évin J.

Barnes I., Dobney K.M. and Young J.P.W.

2001 Le processus de néolithisation dans le Proche-Orient revu à la lumière de la calibration des datations radio­carbone. In : Barrandon J.-N., Guibert P. et Michel V. (éds), Datation (XXIe Rencontres internationales d’archéo­logie et d’histoire d’Antibes) : 385-399. Sophia Antipolis, Éditions APDCA.

2000 DNA-based identification of goose species from two archaeological sites in Lincolnshire. Journal of Archaeological Science 27: 91-100. Baruch U. and Bottema S. 1999 A new pollen diagram from lake Hula. In: Kawanabe H., Coulter G.W. and Roosevelt A.C. (eds), Ancient Lakes: Their cultural and Biological Diversity: 75-86. Belgium, Kenobi Productions.

Aurenche O. et Kozlowski S.K. 1999 La naissance du Néolithique au Proche-Orient ou le paradis perdu. Paris, Éditions Errance. Bacher A.

Bar Yosef D.-E.

1967 Vergleichende morphologische Untersuchungen an Einzelknochen des postkranialen Skeletts in Mitteleuropa vorkommender Schwäne und Gänse. Inaugural Dissertation, München, Ludwig-Maximilians Universität.

1997 Neolithic Shell Bead Production in Sinai. Journal of Archaeology Science 24: 97-111. Bar Yosef O. 1981 The “Pre-pottery Neolithic” period in the Southern Levant. In : Cauvin J. et Sanlaville P. (éds), Préhistoire du Levant : 389-408. Paris, Éditions du CNRS.

Baglinière J.-L., Castanet J., Conand F. et Meunier F.J. 1992 Terminologie en sclérochronologie chez les vertébrés. In : Baglinière J.-L., Castanet J., Conand F. et Meunier F.J. (éds), Tissus durs et âge individuel des vertébrés : 443‑447. Paris, ORSTOM Éditions.

1987 Direct and indirect evidence for hafting in the Epi‑Palaeolithic and Neolithic of the Southern Levant. In : Stordeur D. (éd.), La main et l’outil. Manches et emmanchements préhistoriques : 155-164. Lyon, Maison de l’Orient Méditerranéen (TMO 15).

Baharav D. 1974 Notes on the population structure and biomass of the Moutain Gazelle, Gazella gazella gazella. Israel Journal of Zoology 23: 39-44.

1998 The Natufian culture in the Levant: thresholds to the origins of agriculture. Evolutionary Anthropology 6 (5): 159-177.

1981 Food habits of the mountain gazelle in semi-arid habitats of eastern Lower Galilee, Israel. Journal of Arid Environments 4: 63-69.

Bar Yosef O. and Alon D. 1988 Nahal Hemar Cave: the excavations. Atiqot 18: 1-30.

Baird R.F.

Bar Yosef O. and Belfer-Cohen A.

1989 Fossil bird assemblages from australian caves: precise indicators of late quaternary environments? Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology 69: 241-244.

1989 The Origins of Sedentism and Farming Communities in the Levant. Journal of World Prehistory 3 (4): 447‑498. 2002 Facing environmental crisis. Societal and cultural changes at the transition from the Younger Dryas to the Holocene in the Levant. In: Cappers R.T.J. and Bottema S. (eds), The Dawn of Farming in the Near East: 55-66. Berlin, ex oriente (Studies in Near Eastern Production, Subsistence and Environment 6).

Balfet H. 1952 La vannerie, essai de classification. L’Anthropologie 2‑3 : 259-273. Barber E.J.W.

Bar Yosef O. and Gopher A. (eds)

1992 Prehistoric Textiles. The Development of Cloth in the Neolithic and Bronze Ages with Special Reference to the Aegean. Princeton, Princeton University Press.

1997 An Early Neolithic Village in the Jordan Valley. Part 1 : The Archaeology of Netiv Hagdud. (Peabody Museum of Archaeology and Ethnology American School of Prehistoric Research, Bulletin 43) Harvard University.

Barge-Mahieu H. 1990 Les outils en os emmanchés de l’habitat chalcolithique des Barres (Eygières, Bouches-du-Rhône) et les tubes en os du Midi de la France. Bulletin de la Société Préhistorique Française 87 (3) : 86-92.

Bar Yosef O. and Valla F.R. (eds) 1991 The Natufian Culture in the Levant. Ann Arbor, International Monographs in Prehistory (Archaeological Series 1). 707

bibliographie

Baumgart W.

Binford L.R.

1995 Die Vögel Syriens, eine Übersicht. Heidelberg, Max Kasparek Verlag.

1980 Willow smoke and dogs’tails: hunter-gatherer settlement systems and archaeological site formation. American Antiquity 45: 4-20.

Beck H.C.

1981 Bones: Ancient Men and Modern Myths. New York, Academic Press.

1928 Classification and Nomenclature of Beads and Pendants. Archaeologia 77: 1-76.

Binford L.R. and Bertram J.B. 1977 Bone frequencies and attritional processes. In: Binford L.R. (ed.), For Theory Building in Archaeology: 77‑153. New York, Academic Press.

Belfer-Cohen A. 1988 The Natufian Settlement of Hayonim Cave. A Hunter‑Gatherer Band on the Threshold of Agriculture. Ph.D. dissertation, Hebrew University of Jerusalem.

Binford S.R., and Binford L.R. 1968 New Perspectives in Archaeology. Chicago, Adline.

Belfer-Cohen A. and Bar Yosef O. 2000 Early Sedentism in the Near East: A Bumpy Ride to Village Life. In: Kuijt I. (ed.), Life in Neolithic Farming Communities: Social Organization, Identity, and Differentiation: 19-37. New York, Kluwer / Plenum Press.

Blank D.A. 1998 Mating behavior of the Persian Gazelle Gazella subgutturosa Güldenstaedt, 1780. Mammalia 62 (4): 499‑519.

Berger W.H.

Blunt Lady A.

1990 The Younger Dryas cold spell. A quest for causes. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology (Global and Planetary Change Section) 89: 219-237.

1968 Bedouin Tribes of the Euphrates, 2 vol. London, Frank Cass (1re édition en 1879).

Bergman C.A.

Bocquentin F. and Bar Yosef O.

1987 Hafting and use of bone and antler points from Ksar Akil, Lebanon. In : Stordeur D. (éd.), La main et l’outil. Manches et emmanchements préhistoriques : 117-126. Lyon, Maison de l’Orient Méditerranéen (TMO 15).

2004 Early Natufian remains: evidence for physical conflict from Mt. Carmel, Israel. Journal of Human Evolution 47 (1-2): 19-23. Bökönyi S.

Besançon J., Copeland L. et Hours F.

1972 Zoological evidence for seasonal or permanent occupation of prehistoric settlements. In: Ucko P.J., Tringham R. and Dimbleby G.W. (eds), Man, Settlement and Urbanism: 121-126. London, Duckworth.

1975-77 Tableaux de préhistoire libanaise. Paléorient 3 : 5‑46. Besançon J. et Sanlaville P.

Bottema S.

1984 Terrasses fluviatiles au Proche-Orient. Bulletin de l’Association Française pour l’Étude du Quaternaire 1 (2) : 186-191.

1995 The younger Dryas in the eastern mediterranean. Quaternary Science Reviews 14: 883-891. 2002 The use of palynology in tracing early agriculture. In: Cappers R.T.J. and Bottema S. (eds), The Dawn of Farming in the Near East: 27-38. Berlin, ex oriente (Studies in Near Eastern Production, Subsistence and Environment 6).

Beugnier V. 1997 L’usage du silex dans l’acquisition et le traitement des matières animales dans le Néolithique de Chalain et Clairvaux. Thèse de Doctorat, Université Paris X‑Nanterre.

Brain C.K. 1981 The Hunters or the Hunted? An Introduction to African Cave Taphonomy. Chicago, University of Chicago Press.

Beyries S. 1987 Quelques exemples de stigmates d’emmanchements observés sur des outils du Paléolithique moyen. In : Stordeur D. (éd.), La main et l’outil. Manches et emman­ chements préhistoriques : 55-62. Lyon, Maison de l’Orient Méditerranéen (TMO 15).

Brandt S.A. and Weedman K. 2002 The ethnoarchaeology of hide working and stone tool use in Konso, Southern Ethiopia: an introduction. In : Audoin-Rouzeau F. et Beyries S. (éds), Le travail du 708

bibliographie

cuir de la Préhistoire à nos jours (XXIIe rencontres internationales d’archéologie et d’histoire d’Antibes) : 113-130. Antibes, Éditions APDCA.

Cahun L. s. d.

Brenet M., Sánchez Priego J.A. et Ibáñez J.J.

Excursions sur les bords de l’Euphrate. Paris, Maurice Dreyfous édition.

Calley S.

2001 Les pierres de construction taillées en calcaire et les herminettes en silex du PPNA de Jerf el-Ahmar (Syrie), analyses technologiques et expérimentales. In : Bourguignon L., Ortega I. et Frère-Sautot M.-Ch. (éds), Préhistoire et approche expérimentale : 121‑164. Montagnac, Éditions Monique Mergoil.

1986 Technologie du débitage à Mureybet, Syrie, IXe­VIIIe mill. Lyon, Maison de l’orient Méditerranéen / oxford, BAR Publishing. (BAr Int. Ser. 312). 1988 Some questions concerning Anatolica 15: 87-92.

“upsilon”

blades.

Calley S. and Grace R.

Bridault A.

1988 Technology and function of micro-borers from Kumartepe. In  : Beyries S. (éd.), Industries  lithiques  :  tracéologie  et  technologie  : 68­81. oxford, BAR Publishing (BAr Int. Ser. 494).

1994 La fragmentation osseuse : modèle d’analyse pour les séries mésolithiques. In : Patou-Mathis M. (éd.), Outillage peu élaboré en os et bois de cervidés IV (6e Table Ronde Taphonomie / Bone modification, Paris, septembre 1991) : 155-166. Treignes (Belgique), Éditions du Centre d’Études et de Documentation Archéologiques (Artefacts 9).

Camps-Fabrer H. 1968 Industrie osseuse épipaléolithique et néolithique du Maghreb et du Sahara, Types 1-30. Fiches Typologiques Africaines, 6e Cahier, Fiches 167-199 ; Types 31-54, 7e Cahier, Fiches 220-225, Paris-Alger.

Buitenhuis H. 1996 Archaeozoology of the Holocene in Turkey: a review. In: Dermici Ş., Özer A.M. and Summers G.D. (eds), Archaeometry 94. Proceedings of the 29th International Symposium of Archaeometry (Ankara, 9-14 May 1994): 411-421. Ankara, Tübitak.

Caneva I., Lemorini C. and Zampetti D. 1996 Lithic technology and functionality trough time and space at Cayönü. In: Kozlowski S.K. and Gebel H.G.K. (eds), Neolithic Chipped Stone Industries of the Fertile Crescent, and their Contemporaries in Adjacent Regions: 385‑402. Berlin, ex oriente (Studies in Early Near Eastern Production, Subsistence and Environment 3).

Bunn H.T. 1989 Diagnosing Plio-Pleistocene hominid activity with bone fracture evidence. In: Bonnichsen R. and Sorg M. (eds), Bone modification: 299-315. Orono, Center for the Study of the First Americans, Institute for Quaternary Studies, University of Maine (Peopling of the Americas Publications Edited Volume Series).

Caron V. 1995 Étude pétrographique du mobilier de « pierre » d’un site néolithique sur le Moyen-Euphrate (Mureybet, Syrie). Maîtrise des Sciences de la Terre, Université Claude Bernard Lyon 1.

Burckhardt J.L.

Cassoli P.F.

1992 Travels in Syria and the Holy Lands, 2 vol. London, Darf Publishers Ltd (1re édition en 1822).

1972 Lo Pteroclide (Aves, Pteroclidae) fossile nei livelli del paleolithico superiore e medio nel Pleistocen dell’Italia meridionale. Quaternaria 16 : 225-245.

Burke A. 1993 Applied skeletochronology: the horse as human prey during the Pleniglacial in Southwestern France. In: Peterkin G.L., Bricker H.M. and Mellars P. (eds), Hunting and Animal Exploitation in the Later Palaeolithic and Mesolithic of Eurasia: 145-150. Washington, American Anthropological Association (Archaeological Papers of the American Anthropological Association 4).

Cauvin J. 1963 Le Néolithique de Moukhtara L’Anthropologie 67 : 489-502.

(Liban

sud).

1968 Les outillages néolithiques de Byblos et du littoral libanais. Fouilles de Byblos IV. Paris, A. Maisonneuve.

Byrd B.F.

1969 Mèches en silex et travail du basalte au ive mill. en Béka (Liban). Mélanges de l’Université Saint Joseph XLV/6 : 117-131.

1994 Public and private, domestic and corporate: The emergence of the Southwest Asian village. American Antiquity 49: 639-666.

1972a Nouvelles fouilles à Tell Mureybet (Syrie). 1971-1972. Rapport préliminaire. Annales archéologiques arabes syriennes 22 : 105-115. 709

bibliographie

1999a Le rôle du Moyen Euphrate dans la naissance et la diffusion des premières sociétés agro-pastorales. Annales Archéologiques Arabes Syriennes 43 : 51-57.

1972b Religions néolithiques de Syro-Palestine. Paris, A. Maisonneuve. 1973a Découverte sur l’Euphrate d’un village natoufien du IXe millénaire av. J.-C. à Mureybet (Syrie). Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, Paris 276, série D : 1985-1987.

1999b Le Moyen Euphrate syrien et les premières sociétés agro-pastorales. Annales archéologiques arabes syriennes 63 : 51-57.

1973b Réflexions sur la typologie des outillages néolithiques. In : L’homme d’hier et d’aujourd’hui. Recueil d’études en Hommage à André Leroi-Gourhan : 134-142. Paris, Cujas.

2000 Symboles et sociétés au Néolithique. En guise de réponse à Alain Testart. Les nouvelles de l’archéologie 79 : 49‑53.

1974 Troisième campagne de fouilles à Tell Mureybet (Syrie), 1973. Annales archéologiques arabes syriennes 23 : 47‑58.

2001 Bilan d’une rencontre : directions actuelles pour l’étude des industries lithiques au Proche-Orient. In : Caneva I., Lemorini Ch., Zampetti D. and Biagi P. (eds), Beyond Tools. Redefining the PPN Lithic Assemblages of the Levant : 449-455. Berlin, ex oriente (Studies in Early Near Eastern Production, Subsistence and Environment 9).

1977 Les fouilles de Mureybet (1971-1974) et leur signifi­ cation pour les origines de la sédentarisation au Proche‑Orient. Annual of the American School of Oriental Research 44 : 19-48. 1978 Les premiers villages de Syrie-Palestine du IXe au VIIe millénaire avant Jésus-Christ. Lyon : Maison de l’Orient Méditerranéen (TMO 4, Série archéologique 3). 1980a

Cauvin J. et Cauvin M.-C. 2000 Signification d’un l’industrie lithique El Kowm 2. Une île précéramique dans CNRS Éditions.

Les structures d’habitat aux IXe et VIIIe millénaires av. J.‑C.

à Mureybet (vallée de l’Euphrate, Syrie). Collège de France, séminaire sur les structures d’habitat. Organisation collective 1976-1978. São Paulo, Nova série XXVII : 41‑45.

outillage néolithique : l’apport de d’El Kowm. In : Stordeur D. (éd.), dans le désert. La fin du Néolithique la steppe syrienne : 197-203. Paris,

Cauvin J., Cauvin M.-C., Helmer D. et Willcox G.

1980b Mureybet et Cheikh Hassan. In : Margueron J. (éd.), Le Moyen Euphrate, zone de contacts et d’échanges, (Colloque de Strasbourg, 10-12 mars 1977) : 21-34, Strasbourg, Université des Sciences Humaines (Travaux du Centre de Recherche sur le Proche-Orient et la Grèce Antiques 5). Leiden, E.J. Brill.

1998 L’homme et son environnement au Levant nord entre 30000 et 7500 BP. Paléorient 23 (2) : 51-69. Cauvin M.-C. 1974a Flèches à encoches de Syrie : essai de classification et d’interprétation culturelle. Paléorient 2 (2) : 311-322.

1983a La mutation religieuse du Néolithique d’après les documents du Proche-Orient. Les Cahiers de l’Institut catholique de Lyon 9 : 69-82 (numéro spécial : Émergence et originalité de l’homme).

1974b Note préliminaire sur l’outillage lithique de la phase iv de Mureybet. Annales archéologiques arabes syriennes 24 : 59-61.

1983b Typologie et fonctions des outils préhistoriques : apports de la tracéologie à un vieux débat. In : Cauvin M.-C. (éd.), Traces d’utilisation sur les outils néolithiques du ProcheOrient : 259-274. Lyon, Maison de l’Orient (TMO 5).

1974c Outillage lithique et chronologie à Tell Aswad (Syrie). Paléorient 2 (1) : 429-436. 1978 L’outillage lithique. In : Cauvin M.-C. et Stordeur D., Les outillages lithiques et osseux de Mureybet, Syrie – Fouilles van Loon 1965 : 3-79. Cahiers de l’Euphrate 1.

1988 La néolithisation de la Turquie du sud-est dans son contexte proche-oriental. Anatolica XV : 70-80. 1989 La Néolithisation au Levant et sa première diffusion. In : Aurenche o. et cauvin J. (éds), Néolithisations :  3­36. Lyon, Maison de l’orient Méditerranéen / oxford, BAR Publishing (BAr Int. Ser. 516).

1979 Tello et l’origine de la houe au Proche-Orient. Paléorient 5 : 193-206. 1980 Du Natoufien sur l’Euphrate ? In : Margueron J. (éd.), Le Moyen-Euphrate, zone de contacts et d’échanges (Colloque de Strasbourg, 10-12 mars 1977) : 1120. Strasbourg, Université des Sciences Humaines de Strasbourg (Travaux du Centre de Recherche sur le Proche-Orient et la Grèce Antiques 5). Leiden, E.J. Brill.

1994 Naissance des divinités, naissance de l’agriculture. La révolution des symboles au Néolithique. Paris, CNRS Éditions (Empreintes). 1997a Naissance des divinités, naissance de l’agriculture. La révolution des symboles au Néolithique. Paris, CNRS Éditions (Empreintes). Nouvelle édition corrigée et augmentée.

1983 Les faucilles préhistoriques du Proche-Orient : données morphologiques et fonctionnelles. Paléorient 9 (1) : 63‑79.

1997b La Syrie de la révolution néolithique à la révolution urbaine. Subartu 4 : 9-12.

1991 Du Natoufien au Levant nord ? Jayroud et Mureybet (Syrie). In : Bar Yosef O. and Valla F. (eds), The Natufian Culture in the Levant : 295-314. Ann Arbor, International Monographs in Prehistory (Archaeological Series 1).

1998 Le Proche-Orient et les premières sociétés agro‑pastorales. Le trimestriel de réflexion 7 : 361-369. 710

bibliographie

1994 Synthèse sur les industries lithiques. Néolithique précéra­ mique en Syrie. In : Gebel H.G. and Kozlowski S.K. (eds), Neolithic Chipped Stone Industries of the Fertile Crescent : 279-297. Berlin, ex oriente (Studies in Early Near Eastern Production, Subsistence and Environment 1).

Childe G. 1961 De la préhistoire à l’histoire. Londres, Penguin Books ltd.

1996 L’obsidienne dans le Proche-Orient préhistorique : état des recherches en 1996. Anatolica xxii : 1-31.

Christidou R.

1964 La naissance de la civilisation. Londres, Éditions Gonthier.

1999 Outils en os néolithiques du Nord de la Grèce : étude technologique. Thèse de Doctorat, Université Paris X‑Nanterre, 418 p.

2002 L’obsidienne et sa diffusion dans le Proche-Orient néoli­ thique. In : Guilaine J. (éd.), Matériaux, productions, circu­ la­tion du Néolithique à l’Âge du Bronze : 13-30. Paris, Errance.

2006 I meleti ton osteinon ergaleion apo to Angelohori Imathias. To Arhaiologiko Ergo sti Makedonia kai Thraki, 18 (2004) : 439-454 (en grec).

Cauvin M.-C., Abbès F., Ibáñez J.J. et González Urquijo J.E.

sous presse The use of metal tools in the production of bone artifacts at two Bronze Age sites of the southwestern Balkans. In : Longo L., Dalla Riva M. and Saracino M. (eds), “Prehistoric technology” forty years later: functional studies and the Russian legacy, Proceedings of world congress, 20‑23 April 2005 Verona. Oxford: British Archaeo­logical Reports.

2001 L’outillage lithique de la structure 47 de Mureybet (9200 cal. BC) en Syrie du nord. In : Caneva I., Lemorini C., Zampetti D. and Biagi P. (eds), Beyond Tools. Redefining the PPN Lithic Assemblages of the Levant : 217-242. Berlin, ex oriente (Studies in Early Near Eastern Production, Subsistence and Environment 9). Cauvin M.-C. et Cauvin J.

2000 L’industrie en silex et en roches vertes du PPNB d’El Kowm 2. In : Stordeur D. (éd.), El Kowm 2. Une île dans le désert. La fin du Néolithique précéramique dans la steppe syrienne : 97-160. Paris, CNRS Éditions.

sous presse Bone tool production and use at the Neolithic settlement of Limenaria. In: Papadopoulos E. and Malamidou D. (eds), The Prehistoric Settlement of Limenaria. Proceedings of the Meeting “Ten Years of Excavation at the Prehistoric Settlement of Limenaria” (July 2003). Archaeological Service, Greek Ministry of Culture.

Cauvin M.-C., Der Aprahamian G. et Helmer D.

Christidou R. and Legrand A.

1987 Grattoirs à pans coupés convergents de Mureybet du viiie mill. Définition, essai de fabrication et emman­ chements. In : Stordeur D. (éd.), La main et l’outil. Manches et emmanchements préhistoriques : 257-268. Lyon, Maison de l’Orient Méditerranéen (TMO 15).

2005 Hide working and bone tools: experimentation design and applications. In : Luik H., Choyke A.M., Batey C.E. and Lõugas L. (eds), From Hooves to Horns, from Mollusc to Mammoth. Manufacture and Use of Bone Artefacts from Prehistoric Times to the Present, Proceedings of the 4th meeting of the ICAZ Worked Bone Research Group, 26‑31 August 2003 Tallinn, Estonia : 216-227. Muinasaja teadus 15, Tallinn.

1993 La séquence néolihtique PPNB au Levant nord. Paléorient 19 (1) : 23-28.

Cauvin M.-C. et Stordeur D. 1978 Les outillages lithiques et osseux de Mureybet, Syrie (Fouilles van Loon, 1965). Cahiers de l’Euphrate 1 : 3-79.

Clark J.D., Phillips J.L. and Staley P.S.

Cauvin M.-C., Gourgaud A., Gratuze B., Arnaud N., Poupeau G., Poidevin J.-L. et Chataigner C.

1974 Interpretations of prehistoric technology from Ancient Egyptian and other sources. Part 1: Ancient Egyptian bows and arrows and their relevance for African prehistory. Paléorient 2 (2) : 323-388.

1998 L’obsidienne au Proche et Moyen Orient. Du volcan à l’outil. Lyon, Maison de l’orient Méditerranéen / oxford, BAR Publishing (BAr Int. Ser. 738).

Clutton-Brock J. Cavallo C.

1989 A dog and a donkey excavated at Tell Brak. Iraq 60 : 217-224.

1997 Animals in the Steppe. A Zooarchaeological Analysis of Later Neolithic Tell Sabi Abyad, Syria. Thèse de Doctorat, Amsterdam, Universiteit van Amsterdam.

Cohen M.N. 1985 Prehistoric hunter-gatherers: The meaning of social complexity. In: Price T.D. and Brown J.A. (eds), Prehistoric Hunter-Gatherers: The Emergence of Cultural Complexity: 99-119. Orlando (FL): Academic Press.

Chesney F.R. 1969

The Expedition for the Survey of the Rivers Euphrates and Tigris, 2 vol. New York, Greenwood Press (1re édition en 1850). 711

bibliographie

Colledge S.

2001 Dja’de el-Mughara. Rapport de terrain pour la DGAM de Damas (inédit).

1998 Identifying pre-domestic cultivation using multivariate analysis. In: Damania A., Valkoun J., Willcox G. and Qualset C. (eds), The Origins of Agriculture and Crop Domestication: 121-131. Aleppo, ICARDA/IPGRI/ GRCP/FAO.

Coskunsu G. and Lemorini C. 2001 The function of Pre-Pottery Neolithic projectile points: the limits of morphological analogy. In: Caneva I., Lemorini C., Zampetti D. and Biagi P. (eds), Beyond Tools. Redefining the PPN Lithic Assemblages of the Levant: 145-159. Berlin, ex oriente (Studies in Early Near Eastern Production, Subsistence and Environment 9).

2001 Plant Exploitation on Epipalaeolithic and Early Neolithic Sites  in  the  Levant. oxford, BAR Publishing (BAr Int. Ser. 986). Contenson de H. 2000 Ramad. Site néolithique en Damascène (Syrie) aux viiie et viie millénaires avant l’ère chrétienne. Beyrouth, Institut Français d’Archéologie du Proche-Orient.

Coy J.P. 1983 Birds as food in prehistoric and historic Wessex. In: Grigson c. and clutton­Brock J. (eds), Animals  and  Archaeology:  2.  Shell  Middens,  Fishes  and  Birds: 181­195. oxford, BAR Publishing (BAr Int. Ser. 183).

Copeland L. 1991 Natufian sites in Lebanon. In: Bar Yosef O. and Valla F.R. (eds), The Natufian Culture in the Levant: 27‑42. Ann Arbor, International Monographs in Prehistory (Archaeological Series 1).

Coy J.P., Jones R.T. and Turner K.A. 1982 Absolute ageing of cattle from tooth sections and its relevance to archaeology. In: Wilson B., Grigson c. and Payne S. (eds), Ageing  and  sexing  animal  bones  from  archaeological  sites:  127­140. oxford, BAR Publishing (BAr Brit. Ser. 109).

Coqueugniot É. 1981 Les grattoirs et herminettes de Mureybet (Syrie), ixe au viie mill. av. J.C. Analyse typologique et fonctionnelle. Thèse de 3e Cycle, Université Lumière-Lyon 2. 1983 Analyse tracéologique d’une série de grattoirs et herminettes de Mureybet (Syrie). In : Cauvin M.‑C. (éd.), Traces d’utilisation sur les outils néolithiques du Proche‑Orient : 163-172. Lyon, Maison de l’Orient Méditerranéen (TMO 5).

Cramp S. 1985 Handbook of the Birds of Europe, the Middle East and North Africa: The Birds of the Western Paleartic. Vol. IV: Terns to Woodpeckers. Oxford, Oxford University Press.

1994 L’industrie lithique de Dja’de el-Mughara et le début du P.P.N.B. sur l’Euphrate Syrien (sondages 1991 et 1992). In: Gebel H.G. and Koslowski S.K. (eds). Neolithic Chipped Stone Industries of the Fertile Crescent : 313‑330. Berlin, ex oriente (Studies in Early Near Eastern Production, Subsistence, and Environment 1).

Cramp S. and Simmons K.E.L. 1977 Handbook of the Birds of Europe, the Middle East and North Africa: The Birds of the Western Paleartic. Vol. I: Ostrich to Ducks. Oxford, Oxford University Press. 1980 Handbook of the Birds of Europe, the Middle East and North Africa: The Birds of the Western Paleartic. Vol. II: Hawks to Bustards. Oxford, Oxford University Press.

1998a Dja’de el-Mughara (Moyen-Euphrate), un village néoli­ thique dans son environnement naturel à la veille de la domestication. In : Fortin M. et Aurenche O. (éds), Espace naturel, espace habité en Syrie du Nord (10e‑2e millénaires av. J.-C.) : 109-114. Toronto, Canadian Society for Mesopotamian Studies (Bull. 33), Lyon, Maison de l’Orient Méditerranéen (TMO 28).

1983 Handbook of the Birds of Europe, the Middle East and North Africa: The Birds of the Western Paleartic. Vol. III: Waders to Gulls. Oxford, Oxford University Press.

1998b Tell Dja’de el-Mughara. In: del Olmo lete G. and Montero Fenollos J.L., Archaeology of The Upper Syrian Euphrates. The Tishrin Dam Area. Proceedings of the International Symposium held at Barcelona, January 28th-30th 1998: 14-55. Barcelona, Editorial Ausa.

Crowfoot E. 1982 Textiles, matting and bakestry. In: Kenyon K. and Holland T.A. (eds), Excavations at Jericho IV: 546-550. London, British School of Archaeology in Jerusalem.

2000 Dja’de (Syrie), un village à la veille de la domestication (seconde moitié du 9e millénaire av. J.-C.). In : Guilaine J. (éd.) Premiers paysans du monde. Naissance des agricul­tures. Séminaire du Collège de France : 55‑71. Paris, Errance.

Crowfoot-Payne J. 1983 The flint industries of Jericho. In: Kenyon K.M. and Holland T.A. (eds), Excavations at Jericho V: 622-759. London, British School of Archaeology in Jerusalem. 712

bibliographie

Cucchi T.

Driver J.C.

2005 Le commensalisme de la souris et des premières sociétés néolithiques méditerranéennes. Thèse de Doctorat, Paris, Muséum d’histoire naturelle.

1995 Social hunting and multiple predation. In: Campana D.V. (ed.), Before Farming: Hunter-Gatherer Society and Subsistence: 23-38. MASCA Research Papers in Science and Archaeology (supplement to Volume 12).

Curry-Lindhal K.

Ducos P.

1980 Les oiseaux migrateurs à travers terre et mer. Neufchâtel, Delachaux et Niestlé.

1968 L’origine des animaux domestiques en Palestine. Bordeaux, Publications de l’Institut de Préhistoire de l’Université de Bordeaux (Mémoire 6).

Davis S.J.M.

1970 The Oriental Institute excavations at Mureybit, Syria: preliminary report on the 1965 campaign. Part IV: les restes d’équidés. Journal of Near Eastern Studies 29 (4) : 273-289.

1980 A note of the dental skeletal ontogeny of Gazella. Israel Journal of Zoology 29: 129-134. 1983 The age profiles of gazelles predated by ancient Man in Israël : possible evidence for a shift from seasonality to sedentism in the Natufian. Paléorient 9 (1): 55-62.

1972 The Oriental Institute excavations at Mureybit, Syria: preliminary report on the 1965 campaign. Part V : les restes de bovidés. Journal of Near Eastern Studies 31 (4) : 295-301.

Dayan T.

1975a The Oriental Institute excavations at Mureybit, Syria: Preliminary report on the 1965 campaign. Part VI : les restes de petits ruminants et de suidés. Journal of Near Eastern Studies 34 (3) : 191-199.

1994 Early domesticated dogs of the Near East. Journal of Archaeological Science 21: 633-640. De Beaunes S.A. 1989 Exemple ethnographique de l’usage pluri-fonctionnel d’un galet de quartz. Bulletin de la Société Préhistorique Française 86 : 61-64.

1975b A new find of an equid metatarsal bone from Tell Mureybet in Syria and its relevance to the identification of equids from the Early Holocene of the Levant. Journal of Archaeological Science 2 : 71-73.

Délaporte Y. et Roué M.

1975c Analyse statistique des collections d’ossements d’animaux. In : Clason A.T. (éd.), Archaeozoological Studies : 35-44. Amsterdam-Oxford, North Holland Publishing Co.

1979 La préparation de la peau de renne chez les Lapons de Kautokeino. Journal d’agriculture traditionnelle et de botanique 25 (4) : 219-244.

1978 Tell-Mureybet (Syrie, IXe-VIIe millénaires) : étude archéo­ zoo­logique et précis d’écologie humaine 1. Lyon, CNRS Éditions.

D’Hont O.

1985 Pression démographique et sédentarisation. Revue d’Archéo­métrie 9 : 65-74.

1994 Vie quotidienne des Agédât. Techniques et occupation de l’espa­ce sur le Moyen Euphrate. Damas, Publications de l’Insti­tut Français d’études arabes de Damas n° 147.

1986 The equid of Tell Muraibit, Syria. In: Meadow R.H. and Uerpmann H.-P. (eds), Equids of the Ancient World: 238-240. Wiesbaden, Dr. Ludwig Reichert (Beihefte zum Tübinger Atlas des Vorderen Orients, Reihe A, Nr.19/1).

Driesch A. von den Ducos P. et Helmer D.

1976 A Guide to the Measurements of Animal Bones from Archaeological Sites. Cambridge, Harvard University Press (Peabody Museum of Archaeology and Ethnology Bulletin 1).

1980 Le point actuel sur l’apparition de la domestication dans le Levant. In : Cauvin J. et Sanlaville P. (éds), Préhis­ toire du Levant (Colloque international du CNRS 598) : 523‑528. Paris, Éditions du CNRS.

Driesch A. von den und Boessneck J. Echallier J.-C. et Braemer F.

1974 Kritische Anmerkungen zur Widerristhöhenberechnung aus Längenmassen vor- und frühgeschichtlicher Tierknochen. Säugetierkundliche Mitteilungen 22 : 325‑348.

1995 Nature et fonctions des « desert kites » : données et hypothèses nouvelles. Paléorient 21 (1) : 35-63.

Driesch A. von den und Peters J.

Edholm S. and Wilder T.

1999 Vorläufiger Bericht über die archäozoologischen Untersuchungen am Göbekli Tepe und am Gürcütepe bei Urfa, Türkei. Istanbuler Mitteilungen 49 : 23-29.

1997 Wet-scrape Braintanned Buckskin. A Practical Guide to Home Tanning and Use. Boonville, California (Paleotechnics). 713

bibliographie

Edwards P.C.

(éds), Traces et fonctions : les gestes retrouvés (Actes du Colloque International de Liège, décembre 1990) : 177-188. Liège, Université de Liège (ERAUL 50).

1989 Problems of recognizing earliest sedentism: the Natufian example. Journal of Mediterranean Archaeology 2 (1) : 5‑48.

Ettos (groupe)

1991 Wadi Hammeh 27: An Early Natufian site at Pella, Jordan. In: Bar Yosef O. and Valla F.R. (eds), The Natufian Culture in the Levant: 123-148. Ann Arbor, International Monographs in Prehistory (Archaeological Series 1).

1985 Techniques de percussion appliquées au matériau osseux : premières expériences. Cahiers de l’Euphrate 4 : 373‑381. 1992 Chasse-lame en os ? Une étude expérimentale. In : Archéologie expérimentale (Actes du colloque international « Expérimentation en archéologie : Bilan et perspectives », Archéodrome de Beaune, avril 1988) : 63-73. Paris, Errance.

Eidlitz K. 1969 Food and emergency food in the circumpolar area. Studia Ethnographica Upsaliensia 32: Uppsala, Almquist and Wiksells, 175 p.

Évin J.

Eisenmann V.

1987 Problèmes posés par certain matériaux des datation en provenance du Proche-Orient. In : Aurenche O., Évin J. et Hours F. (éds) : Chronologies du ProcheOrient, Relative chronologies and absolute chronology 16,000-4,000 BP, CNRS International Symposium Lyon 24­28 novembre  1986.  105­119. oxford, BAR Publishing (Bar Int. Ser. 3).

1980 Les chevaux (Equus sensu lato) fossiles et actuels : crânes et dents jugales supérieures. Paris, Éditions du CNRS (Cahiers de Paléontologie). 1981 Étude des dents jugales inférieures des Equus (Mammalia, Perissodactyla) actuels et fossiles. Paleovertebrata 10 (3‑4) : 127-230.

1995 Possibilité et nécessité de la calibration des datations C‑14 de l’archéologie du Proche-Orient. Paléorient 21 (1) : 5-16.

1986 Comparative osteology of modern and fossil horses, half‑asses, and asses. In: Meadow R.H. and Uerpmann H.‑P. (eds), Equids in the Ancient World: 67-116. Wiesbaden, Dr. Ludwig Reichert (Beihefte zum Tübinger Atlas des Vorderen Orients, Reihe A, Nr.19/1).

Évin J. et Oberlin C.

1995 L’origine des ânes : questions et réponses paléontologiques. Ethnozootechnie 56 : 5-26.

2001 Les développements récents en datation par le radio­ carbone pour l’archéologie. In : Barrandon J.‑N., Guibert P. et Michel V. (éds), Datations (Actes des XXIe rencontres internationales d’archéologie et d’histoire d’Antibes) : 93‑112. Éditions APDCA.

Eisenmann V. and Beckouche S. 1986 Identification and discrimination of metapodials from Pleistocene and modern Equus, wild and domestic. In: Meadow R.H. and Uerpmann H.-P. (eds), Equids in the Ancient World: 238-240. Wiesbaden, Dr. Ludwig Reichert (Beihefte zum Tübinger Atlas des Vorderen Orients, Reihe A, Nr.19/1).

Fagnart J.-P. et Plisson H. 1997 Fonction des pièces mâchurées du Paléolithique final du bassin de la Somme : caractères tracéologiques et données contextuelles. In : Fagnart J.-P. et Thevenin A. (éds) ; préface de Delporte H., Le Tardiglaciaire en Europe du Nord-Ouest : 95-106. 119e Congrès national des Sociétés Historiques et Scientifiques, Amiens 1994. Paris, Comité des Travaux Historiques et Scientifiques.

Eisenmann V. and Mashkour M. 1999 The small equids of Binagady (Azerbaijan) and Qzvin (Iran): E. hemionus binagadensis nov. subsp. and E. hydruntinus. Géobios 32 (1): 105-122.

Feinmann G.M.

Enoch-Shiloh D. and Bar Yosef O.

1995 The Emergence of Inequality. A focus on strategies and processes. In: Price T.D. and Feinman G.M. (eds), Foundations of Social Inequality: 255-277. New York, Plenum Press.

1997 Salibiya ix. In: Bar Yosef O. and Gopher A. (eds), An Early Neolithic Village in the Jordan Valley (i): the Archaeology of Netiv Hagdud: 13-40. Cambridge, Peabody Museum of Archaeology and Ethnology, Harvard University (American School of Prehistoric Research 43).

Fernandez P. and Legendre S. 2003 Mortality curves for horses from the Middle Palaeolithic site of Bau de l’Aubesier (Vaucluse, France): methodological, palaeo-ethnological, and palaeoecological approaches. Journal of Archaeological  Science 30 (12): 1577-1598.

D’Errico F. 1993 Identification des traces de manipulation, suspension, polissage sur l’art mobilier en os, bois de cervidé, ivoire. In : Anderson P.C., Beyries S., Otte M. et Plisson H. 714

bibliographie

Fick O.K.W.

Geyer B. et Besançon J.

1974 Vergleichende morphologische Untersuchungen an Einzelknochen europäischer Taubenarten. Inaugural Dissertation. München, Ludwig-Maximilians Universität.

1997 Environnement et occupation du sol dans la vallée de l’Euphrate syrien durant le Néolithique et le Chalcolithique. Paléorient 22 (2) : 5-15.

Fischer A., Hansen P.V. and Rasmusen P.

Gifford D.P.

1984 Micro-wear traces on lithic projectile pointes. Experimental results and prehistoric examples. Journal of Danish Archeology 3: 19-46.

1981 Taphonomy and paleoecology: a critical review of archaeology’s sister disciplines. Advances in Archaeological Method and Theory 4: 365-437.

Flannery K.V.

Gifford-Gonzalez D.

1969 Origins and ecological effects of early domestication in Iran and the Near East. In: Ucko P.J. and Dimbleby G.W. (eds), The Domestication and Exploitation of Plants and Animals: 73-100. London, Duckworth.

1989 Ethnographic analogues for interpreting modified bones: some cases from East Africa. In: Bonnichsen R. and Sorg M. (eds), Bone modification: 179-246. Orono, Center for the Study of the First Americans, Institute for Quaternary Studies, University of Maine (Peopling of the Americas Publications Edited Volume Series).

Fontanille D.

Giligny F. and Sidi Maamar H.

1976 Le cuir. Solar.

1990 Simulation archéologique à partir de l’étude ethnoarchéologique des flèches de Ye Ineri (Irian JayaIndonésie). Histoire et Mesure 5 (1-2) : 145-62.

Forbes R.J. 1966 Studies in Ancient Technology V. Leiden, E.J. Brill.

González-Echegaray J. Formenti F. et Procopiou H.

1966 Excavaciones en la terraza de « el-Khiam » (Jordania). Madrid, Bibliotheca Praehistorica Hispana.

1998 Analyse chromatographique de traces d’acides gras sur l’outillage de mouture. Contribution à son interpré­ tation fonctionnelle. Cahiers de l’Euphrate 8 : 151‑177.

González Urquijo J.E., González Vázquez A., Ibáñez J.J., Moreno M., Peña Chocarro L., Ruiz Idarraga R. y Zapata L.

Gardeisen A.

2001 Tecnologías tradicionales en el Rif occidental. Avance de los resultados del trabajo de campo 1998-2000. Edades 3 : 11-36.

1997 La grotte ouest du Portel, Ariège, France. Restes fau­ni­ ques et stratégies de chasse dans le Pléistocène  supérieur pyrénéen. oxford, BAR Publishing (BAr Int. Ser. 673).

González Urquijo J.E. e Ibáñez J.J.

Gasith A. and Barash A.

1994a Metodología de análisis funcional de instrumentos tallados en sílex. Bilbao, Universidad de Deusto (Cuadernos de Arqueología 14).

1971 Freshwater Gastropods from Israel. Argamon 2: 7-10.

1994b Análisis funcional del utillaje en silex en el yacimiento de Laminak II. Kobie 21 : 111-129.

Gassin B.

2001 The contribution of functional analysis to the definition of instruments: examples of Tell Mureybet, Jerf el Ahmar and Tell Halula (N. Syrie, 10 000-7500 BP). In: Caneva I., Lemorini C., Zampetti D. and Biagi P. (eds), Beyond Tools. Redefining the PPN lithic assemblages of the Levant: 205-216. Berlin, ex oriente (Studies in Early Near Eastern Production, Subsistence and Environment 9).

1994 Caractérisation d’une activité technique dans le Chasséen provençal. Helinium 34 (2) : 248-260. 1996 Évolution socio-économique dans le Chasséen de la grotte de l’Église supérieure (Var). Paris, CNRS Éditions (Monographies du C.R.A. 17). Geneste J.M. and Plisson H.

2003a The quantification of microwear polish using image analysis. Journal of Archaeological Science 30: 481‑489.

1993 Hunting technologies and human behavior: lithic analysis of Solutrean shouldered points. In: Knecht H., Pike-Tay A. and White R. (eds), Before Lascaux: the Complex Record of the Early Upper Palaeolithic: 117‑135. New York, CRC Press.

2003b Microwear in the 1990s: potential and limits of a method. In: Moloney N. and Shott M.J. (eds), Lithic Analysis at the Millennium: 163-172. London, Institute of Archaeology, University College. 715

bibliographie

González Urquijo J.E., Ibáñez J.J., Zapata L. Chocarro L.

y

Peña

Gourichon L. and Helmer D. 2003 Preliminary analysis of the faunal remains from Tell Kosak Shamali (Syria): squares AD5, AE5, AF5, BD6 and BE6. In: Nishiaki Y. and Matsutani T. (eds), Tell Kosak Shamali. The Archaeological Investigations on the Upper Euphrates, Syria. II – Chalcolithic Technology and Subsistence: 273-282. Tokyo, The University Museum, The University of Tokyo (Monograph 2).

2001 Estudio etnoarqueológico sobre la cerámica Gzaua (Marruecos). Técnica y contexto social de un artesanado arcaico. Trabajos de Prehistoria 58/1 : 5-31. 2002 The use of pebbles in Eastern Vizcaya between 12 000 and 10 000 BP. In: Procopiou H. et Treuil R. (éds) Moudre et broyer. L’interprétation fonctionnelle de l’outillage de mou­ ture et de broyage dans la Préhistoire et l’Antiquité : 69‑80. Paris, Comité des Travaux Historiques et Scientifiques.

2004 Exploitation du petit gibier dans le Moyen Euphrate syrien du XIe au IXe millénaires av. J.-C. In : Brugal J.‑P. et Desse J. (éds), Petits animaux et sociétés humaines. Du complément alimentaire aux ressources utilitaires (Actes des XXIVe Rencontres internationales d’Archéologie et d’Histoire d’Antibes, Juan-les-Pins, 23-25 octobre 2003) : 431-449. Éditions APDCA.

Gopher A. 1996 What Happened to the EPPNB? In: Kozlowski S.K. and Gebel H.G. (eds), Chipped Stone Industries of the Fertile Crescent and their Contemporaries in Adjacent Regions: 151-158. Berlin, ex oriente (Studies in Early Near Eastern Production, Subsistence and Environment 3).

Grace R. 1989 Interpreting the Function of Stone Tools: the quantification  and  computerisation  of  microwear  analysis. oxford, BAR Publishing (BAr Inter. Ser. 474).

Gopher A., Abbo S. and Lev-Yadun S. 2001 The “when”, the “where” and the “why” of the Neolithic revolution in the Levant. Documenta Praehistorica XXVIII: 49-62.

Grant A. 1982 The use of tooth wear as a guide to the age of domestic ungulates. In: Wilson B., Grigson C. and Payne S. (eds), Ageing  and  Sexing  Animal  Bones  from  Archaeological Sites: 91­108. oxford, BAR Publishing (BAr Brit. Ser. 109).

Gopher A. and Barkai R. 1997 Here are the microliths: a reply to “ Were are the microliths?”. Neo-Lithics 1: 16-18.

Grue H. and Jensen B. Gordon B.C.

1979 Review of the formation of incremental lines in tooth cementum of terrestrial mammals. Danish Review of Game Biology 11: 1-48.

1993 Archaeological tooth and bone seasonal increments: the need for standardized terms and techniques. Archaeozoologia 5 (2): 9-16.

Guadelli J.-L. Goring-Morris A.N.

1998 Détermination de l’âge des chevaux fossiles et établisse­ ment des classes d’âge. Paléo 10 : 87-93.

1987 At the Edge. Terminal Pleistocene Hunter-Gatherers in the  Negev  and  Sinai. oxford, BAR Publishing (BAr Int. Ser. 61).

Guineau B. 1991 Analyse physico-chimique de dépôts ocre rouge observa­ bles sur un mortier et sur un pilon préhistoriques. Rapport interne, 3 p.

Gourichon L. 2002 Bird remains from Jerf el Ahmar, a PPNA site in Northern Syria, with special reference to the griffon vulture (Gyps fulvus). In: Buitenhuis H., Choyke A.M., Mashkour M. and Al-Shiyab A.H. (eds), Archaeozoology of the Near East V. Proceedings of the Fifth International Symposium on the Archaeozoology of Southwestern Asia and Adjacent Areas (ASWA, Amman, 2000): 138-152. Gröningen, Archaeological Research and ConsultancyPublicatie 62.

Gusinde M. 1930/1982 Los Indios de Tierra de Fuego. Tomo 1. Buenos Aires, Ed. CAEA. Haidar A.

2004 Faune et saisonnalité : l’organisation temporelle des activités de subsistance dans l’Épipaléolithique et le Néolithique précéramique du Levant nord (Syrie). Thèse de Doctorat, Lyon, Université Lumière-Lyon 2.

2004 Évolution de l’environnement au Levant nord de l’Epipaléolithique jusqu’à présent par l’étude de la microfaune fossile et actuelle. Thèse de doctorat, Paris : Université Nanterre-Paris X. 716

bibliographie

Harrison D.L.

Helmer D. et Courtin J.

1968 The Mammals of Arabia. Vol. II. London, Ernest Benn.

1991 Sur l’emploi de la percussion lancée en boucherie préhis­ torique : apports de l’expérimentation. In : Archéologie expérimentale 2 : la terre, l’os et la pierre, la maison et les champs. Colloque intern. « Expérimentation en archéologie : bilan et perspectives » (Archéodrome, Beaune, 6-9 avril 1988) : 39-45. Paris, Éditions Errance (Archéologie aujourd’hui).

1972 The Mammals of Arabia. Vol. III. London, Ernest Benn. Harrison D.L. and Bates P.J.J. 1971 Observations on some notable Arabian mammals, with description of a new gerbil (Gerbillus, Rodentia, Cricetidae). Mammalia 35 (1): 111-125.

Helmer D., Gourichon L. et Stordeur D.

1991 The Mammals of Arabia. Sevenoaks, Harrison Zoological Museum Publication (2nd edition).

1990 Nimrods, piscariots, pluckers and planters: the emergence of food production. Journal of Anthropolo­ gical Research 9: 31-69.

2004 À l’aube de la domestication animale. Imaginaire et symbo­ lisme animal dans les premières sociétés néo­lithi­­ques du Nord du Proche-Orient. In : Bonte P., Brisbarre A.‑M., Helmer D., Maréchal C. et Sidi Maamar H. (éds), Domesti­ cations animales : dimensions sociales et symbo­liques. Hommage à J. Cauvin. Colloque « L’Homme et l’Animal » (Lyon, novembre 2002) : 143‑163. Anthropozoologica 39 (1).

1992 Models of domestication. In: Gebauer A.B. and Price T.D. (eds), Transitions to Agriculture in Prehistory: 11‑19. Madison, Prehistoric Press.

Helmer D., Gourichon L., Monchot H., Peters J. Seguí M.

Hayden B.

and

Saña

2005 Identifying domestic cattle from early Neolithic sites on the Middle Euphrates with the help of sex determination. In: Vigne J.-D., Helmer D. and Peters J. (eds), New Methods for the Study of the First Steps of Mammal Domestication. Proceedings of the 9th Intern. Council of Archaeozoology (ICAZ) (Durham, 23rd-28th August 2002). Oxford, Oxbow Books: 86-95.

Helmer D. 1978 Les rongeurs de Tell Mureybet. Étude préliminaire. In : Ducos P. (éd.), Tell-Mureybet (Syrie, IXe-VIIe millénaires) : étude archéozoologique et problèmes d’écologie humaine 1 : 137-142. Lyon, CNRS Éditions. 1991 Étude de la faune de la Phase 1A (Natoufien final) de Tell Mureybet, fouilles Cauvin. In : Bar Yosef O. and Valla F.R. (eds), The Natufian Culture in the Levant : 359-370. Ann Arbor, International Monographs in Prehistory (Archaeological Series 1).

Helmer D., Roitel V., Saña Seguí M. et Willcox G. 1998 Interprétations environnementales des données archéo­ zoologiques et archéobotaniques en Syrie du Nord de 16 000 BP à 7000 BP, et les débuts de la domestication des plantes et des animaux. In : Fortin M. et Aurenche O. (éds), Espace naturel, espace habité en Syrie du Nord (10e-2e millénaires av. J-C.) : 9-33. Toronto, Canadian Society for Mesopotamian Studies (Bull. 33), Lyon, Maison de l’Orient Méditerranéen (TMO 28).

1992 La domestication des animaux par les hommes préhisto­ riques. Paris-Milan-Barcelone-Bonn, Masson. 1995 Biometria i arqueozoologia a partir d’alguns exemples del Pròxim Orient. Cota Zero 11 : 51-60. 1998 Les lièvres de Mureybet (fouilles Cauvin). Essai d’interpré­ tation climatique du site. Cahiers de l’Euphrate 8 : 55‑61.

Helmer D. et Stordeur D. 2000 Les outils en os d’El Kowm 2-Caracol. Matière sauvage ou domestique ? In : Stordeur D. (éd.), El Kowm 2. Une île dans le désert. La fin du Néolithique précérami­que dans la steppe syrienne : 265-280. Paris, CNRS Éditions.

1999 Origine e sviluppo dell’allevamento nel Vicino Oriente. In : Arioti M. e Casciari B. (eds), Società pastorali d’Africa e d’Asia : 25-30. Brescia, Grafo edizioni (La Ricerca Folklorica 40). 2000a Les gazelles de la Shammiya du nord et de la Djezireh du Natoufien récent au PPNB. In : Mashkour M., Choyke A.M., Buitenhuis H. and Poplin F. (eds), Archaeozoology of the Near East IVA. Proceedings of the Fourth International Symposium on the Archaeozoology of Southwestern Asia and Adjacent Areas (ASWA, Paris, 1998) : 228-241. Gröningen, ARC-Publicatie 32.

Helmer D. et Vigne J.-D. 2004 La gestion des cheptels de caprinés au Néolithique dans le midi de la France. In : Bodu P. et Constantin C. (éds), Approches fonctionnelles en Préhistoire (Actes du XXVe Congrès de la S.P.F., Nanterre, 24‑26 novembre 2000) : 397‑407. Paris : Société Préhistorique Française.

2000b Étude de la faune mammalienne d’El Kowm 2 (Syrie). In : Stordeur D. (éd.), El Kowm 2. Une île dans le désert. La fin du Néolithique précéramique dans la steppe syrienne : 233-264. Paris, CNRS Éditions.

Helms S. and Betts A. 1987 The desert “kites” of the Badiyat esh-Sham and North Arabia. Paléorient 13 (1): 41-67. 717

bibliographie

Higgins J.

Ibáñez J.J., Borrell F., Balkan-Atli N. and Molist M.

1999 Túnel: a case study of avian zooarchaeology and taphonomy. Journal of Archaeological Science 26: 1449‑1457.

sous presse Lithic tools in Akarçay Tepe (Turkey). Technical evolution between 9.000 and 7.000 bp in the Mid Euphrates Valley. Paper presented in the 4th Symposium on PPN Lithic Industries, Nigde (Turkey), 2001.

Hillman G. 1996 Late Pleistocene changes in wild plant-foods available to hunter-gatherers of the northern Fertile Crescent: possible preludes to cereal cultivation. In: Harris D.R. (ed.), The Origins and Spread of Agriculture and Pastoralism in Eurasia: 159-203. Londres, University College.

Ibáñez J.J. and González Urquijo J.E. 1996 From Tool-Use to Site Function: a New Methodological Strategy  Applied  to  Upper  Paleolithic  Sites  in  the  Basque  Country. oxford, BAR Publishing (BAr Int. Ser. 658).

2000 Plant food economy of Abu Hureyra. In: Moore A., Hillman G. and Legge T., Village on the Euphrates, from Foraging to Farming at Abu Hureyra: 372-392. Oxford, Oxford University Press. Hillman G., Hedges R., Pettitt P.

Moore A.,

Colledge S.

2002 Cesteros en la Jebala (Rif occidental, Marruecos). El Pajar 13 : 88-93. sous presse La función de los útiles en el yacimiento de Tell Halula (8700-7500 BP), valle del Eufrates (Siria). In : Molist M. (ed.), El yacimiento de Tell Halula (valle del Eufrates, Siria). Memoria de las campañas de 1994, 95 y 96. Barcelona, Universidad Autónoma de Barcelona.

and

2001 New evidence of Late Glacial cereal cultivation at Abu Hureyra on the Euphrates. Holocen 11 (4): 383-393.

Ibáñez J.J., González Urquijo J.E., Palomo A. and Ferrer A.

Hoffmann M.

1998 Pre-Pottery Neolithic A and Pre-Pottery Neolithic B lithic agricultural tools on the Middle Euphrates: the sites of Mureybet and Tell Halula. In: Damania A.B., Valkoun J., Willcox G. and Qualset C.O. (eds), The Origins of Agriculture and Crop Domestication: 132‑144. Aleppo, ICARDA/IPGRI/GRCP/FAO.

1974 The Warp-Weighted Loom. Oslo, The Norwegian Research Council for Science and the Humanities, Hestholms Boktrykkeri A.s. Hole F. and Flannery K.V.

Ibáñez J.J., González Urquijo J.E., Rodríguez Rodríguez A. and Molist M.

1967 The prehistory of Southwestern Iran: a preliminary report. Proceedings of the Prehistoric Society 33 (9): 147-206.

sous presse The use of lithic tools (flint, obsidian and limestone) in the Mid PPNB of Tell Halula (8.700-8.400 bp, Northern Syria). Paper presented in the 4th Symposium on PPN Lithic Industries, Nigde (Turkey), 2001.

Horwitz L.K. 1990 The origin of partially digested bones recovered from archaeological contexts in Israel. Paléorient 16 (1): 97‑105.

Ingold T., Riches D. and Woodburn J. (eds)

Hours F., Aurenche O., Cauvin J., Cauvin M.-C., Copeland L. et Sanlaville P.

1988 Hunters and gatherers, Vol I: History, evolution and social change, and Vol II: Property, power and ideology. Oxford, Berg Publishers and St Martin’s Press.

1994 Atlas des sites du Proche-Orient (ASPRO) (14 000‑5700 BP), 2 vol. Lyon, Maison de l’Orient Méditerranéen (TMO 24).

Iovino M.R. and Lemorini C. 2001 Stone working at Çayönü: a functional perspective. In: Caneva I., Lemorini C., Zampetti D. and Biagi P. (eds), Beyond Tools. Redefining the PPN lithic assemblages of the Levant: 129-137. Berlin, ex oriente (Studies in Early Near Eastern Production, Subsistence and Environment 9).

Hüe F. et Etchécopar R.D. 1970 Les oiseaux du Proche et du Moyen-Orient. Paris, Éditions N. Boubée et Cie.

Jarman M.R., Vita-Finzi C. and Higgs E.S.

Hutton McDonald R., McDonald K.C. and Ryan K.

1972 Site catchment analysis in archaeology. In: Ucko P.J., Tringham and Dimbleby G.W. (eds), Man, Settlement and Urbanism: 61-66. London, Duckworth.

1993 Domestic geese from medieval Dublin. Archaeofauna 2: 205-218. 718

bibliographie

Johnson E.

Tools from Le Flageolet 1 (Dordogne). Ph.D. Dissertation, Northwestern University, Illinois.

1985 Current developments in bone technology. In: Schiffer M.B. (ed.), Advances in Archaeological Method and Theory 8: 157-235. New York, Academic Press.

Kislev M.E. 1992 Agriculture in the Near East in the VIIth millennium B.C. In : Anderson P.C. (éd.), Préhistoire de l’agriculture : Nou­ velles approches expérimentales et ethnographiques : 87‑93. Paris, Éditions du CNRS (Monographies du C.R.A. 6).

1989 Human-modified bones from Early Southern Plain sites. In: Bonnichsen R. and Sorg M. (eds), Bone modification: 431-471. Orono, Center for the Study of the First Americans, Institute for Quaternary Studies, University of Maine (Peopling of the Americas Publications Edited Volume Series).

Kislev M.E., Weiss and Hartmann A. 2004 Impetus for sowing and the beginning of agriculture: Ground collecting of wild cereals. Proceedings of the National Academy of Sciences 2004, vol. 101(9): 2692‑2695.

Johnson G.A. 1982 Organizational structure and scalar stress. In: Renfrew C., Rowlands M., and Segraves-Whallon B.A. (eds), Theory and Explanation in Archaeology: 397‑421. New York, Academic Press.

Klein R.G., Wolf C., Freeman L.G. and Allwarden K. 1981 The use of dental crown height for constructing age profiles of red deer and similar species in archaeological species. Journal of Archaeological Science 8: 1-31.

Juel Jensen H. 1994 Flint Tools and Plant Working. Hidden Traces of Stone Age Technology. Aarhus, University Press.

Klevezal’ G.A. and Kleinenberg S.E. 1969 Age Determination of Mammals from Annual Layers in Teeth and Bones. Jerusalem, Israel Program for Scientific Translations (Cat. 5433).

Julien M., Vaughan P. et Lavallée D. 1987 Armes et outils emmanchés à Telarmachay. Présomptions et indices. In : Stordeur D. (éd.), La main et l’outil. Manches et emmanchements préhistoriques : 289-295. Lyon, Maison de l’Orient Méditerranéen (TMO 15).

Klingel H. 1998 Observations on social organization and behaviour of African and Asiatic wild asses (Equus africanus and Equus hemionus). Applied Animal Behaviour Science 60: 103-113.

Keeley L.H. 1980 Experimental Determination of Stone Tool Uses. A Microwear Analysis. Chicago, The University of Chicago Press.

Klingel H. and Klingel U.

1983 Neolithic novelties: the view from ethnography and microwear analysis. In : Cauvin M.-C. (éd.), Traces d’utilisation sur les outils néolithiques du Proche-Orient : 251-256. Lyon, Maison de l’Orient Méditerranéen (TMO 5).

1966 Tooth development and age determination in the plains zebra (Equus quagga boehmi Matschie). Der Zoologische Garten (NF) 33 (1-3): 34-54. Kraft E.

Kenyon K.

1972 Vergleichende morphologische Untersuchungen an Einzelknochen Nord- und Mitteleuropäischer kleinerer Hühnervögel. Inaugural Dissertation, München, Ludwig‑Maximilians Universität.

1953 Excavations at Jericho, 1953. Palestine Exploration Quarterly 85: 81-95. Kenyon K. and Holland T.A. (eds) 1981 Excavations at Jericho, Vol. III: The Architecture and Stratigraphy of the Tell. London, British School of Archaeology in Jerusalem.

Kuijt I. 1996 Where are the microliths? Lithic technology and Neolithic chronology as seen from the PPNA occupation at Dhra, Jordan. Neo-Lithics 2: 7-8.

Kersten A.M.P.

1997 Interpretation, Data, and the Khiamian of the south‑central Levant. Neo-Lithics: Southwest Asian Lithic Research 3: 3-6.

1991 Birds from the Paleolithic rock shelter of Ksar ‘Akil, Lebanon. Paléorient 17 (2): 99-116.

2000 Near Eastern Neolithic Research: Directions and Trends. In: Kuijt I. (ed.), Life in Neolithic Farming Communities: Social Organization, Identity, and Differentiation: 311‑318. New York, Kluwer Academic/Plenum Press.

Kimball L.R. 1989 Planning and Functional Variability in the Upper Palaeolithic: Microwear Analysis of Upper Perigordian 719

bibliographie

2001 Lithic inter-assemblage variability and cultural‑historical sequences: a consideration of the Pre-Pottery Neolithic A occupation of Dhra, Jordan. Paléorient 27 (1): 107‑125.

Lechevallier M., Philibert D., Ronen A. et Samzun A. 1989 Une occupation khiamienne et sultanienne à Hatoula (Israël) ? Paléorient 15 (1) : 323-332.

Kuijt I. (ed.)

Lechevallier M. et Ronen A.

2000 Life in Neolithic Farming Communities: Social Organization, Identity, and Differentiation. New York, Kluwer Academic / Plenum Press.

1985 Le site natoufien-khiamien de Hatoula près de Latroun, Israël. Fouilles 1980-1982, rapport préliminaire. Les Cahiers du Centre de Recherche Français de Jérusalem 1. 1994 Le gisement de Hatoula en Judée occidentale, Israël. Paris, Association Paléorient (Mémoires et Travaux du Centre de Recherches Français de Jérusalem 8).

Kuijt I. and Chesson M. 2005 Lumps of clay and pieces of stone: ambiguity, bodies, and identity as portrayed in Neolithic figurines. In: Pollock S., and Bernbeck R. (eds), Archaeologies of the Middle East: Critical Perspectives: 152-183. Blackwell, Malden.

Lee R.B. 1979 The Kung San: Men, Women and Working in a Foraging Society. Cambridge, Cambridge University Press.

Kuijt I. and Goring-Morris N. 2002 Foraging, farming, and social complexity in the Pre‑Pottery Neolithic of the Southern Levant: A review and synthesis. Journal of World Prehistory 16 (4): 361‑440.

Legge A.J. 1975 The fauna of Tell Abu Hureyra: preliminary analysis. In: Moore A.M.T. (ed.), The excavation of Tell Abu Hureyra in Syria: a preliminary report. Proceedings of the Prehistoric Society 41: 74-76.

Kumerloeve H. 1967 Recherches sur l’avifaune de la République Arabe Syrienne, essai d’un aperçu. Alauda 35 : 243-266.

1996 The beginning of caprine domestication in Southwest Asia. In: Harris D.R. (ed.), The Origins and Spread of Agriculture and Pastoralism in Eurasia: 238-262. London, UCL Press.

1968 Recherches sur l’avifaune de la République Arabe Syrienne, essai d’un aperçu. Alauda 36 : 1-26.

Legge A.J. and Rowley-Conwy P.A.

Lange J.

1987 Gazelle killing in Stone Age Syria. Scientific American 255 (8): 88-95.

1972 Studien an Gazellenschädeln. Ein Beitrag zur Systematik der kleineren Gazellen, Gazella (de Blainville, 1816). Säugetierkundliche Mitteilungen 20 : 193-249.

1991 “Art Made Strong with Bones”: a review of some approaches to osteoarchaeology. International Journal of Osteoarchaeology 1: 3-15.

Langer G. 1980 Vergleichende morphologische Untersuchungen an Einzelknochen in Mitteleuropa vorkommender mittel- großer Eulenarten. Munich, Inaugural-Dissertation.

2000 The exploitation of animals. In: Moore A.M.T., Hillman G.C. and Legge A.J. (eds), Village on the Euphrates. From Foraging to Farming at Abu Hureyra: 423-471. Oxford, Oxford University Press.

Laroulandie V.

Legrand A.

2000 Taphonomie et archéozoologie des oiseaux en grotte : applications aux sites paléolithiques du Bois-Ragot (Vienne), de Combe Saunière (Dordogne) et de La Vache (Ariège). Thèse de 3e cycle. Université de Bordeaux 1.

2005 Nouvelle approche méthodologique des assemblages osseux du Néolithique de Chypre. Entre technique, fonction et culture. Thèse de doctorat, Université Paris I. Le Mière M. et Picon M.

Larson P.A.

1998 Les débuts de la céramique au Proche-Orient. Paléorient 24 (2) : 27-48.

1978 Ornemental Beads from the Late Natufian of Southern Israël. Journal of Field Archaeology 5: 120-121.

Leroi-Gourhan A.

Latour B.

1943 L’homme et la matière. Évolution et Techniques I. Paris, Albin Michel.

1996 Transférer les projets dans la réalité, In : Chevallier D. (éd.), Savoir faire et pouvoir transmettre : 151-165. (1re édition 1991). Paris, Édition de la Maison des Sciences de l’Homme, Mission du patrimoine ethnolo­ gique (Collection ethnologie de la France, Cahier 6).

Leroi-Gourhan A. (éd.) 1973 Séminaire sur les structures d’habitat. Les témoins de combustion. Collège de France. Paris. 43 p. 720

bibliographie

1988 Dictionnaire de la Préhistoire. Paris, Presses Universi­ taires de France.

The Emergence of Complexity: 385-414. New York, Academic Press.

Leroi-Gourhan Arl.

Lumley H. de, Fournier A., Krzepkowska J. et Echassoux A.

1974 Études palynologiques des derniers 11 000 ans en Syrie semi-désertique. Paléorient 2 (2) : 443-451.

1988 L’industrie du Pléistocène inférieur de la grotte du Vallonnet. L’Anthropologie 92 : 501-610.

Lev-Yadun S., Gopher A. and Abbo S.

Lyman R.L.

2000 The cradle of agriculture. Science 288 (5471): 1602‑1603.

1984a Bone density and differential survivorship of fossil classes. Journal of Anthropological Archaeology 3: 259‑299.

Levine M.A.

1984b Broken bones, bone expediency tools, and bone pseudotools: lessons from the blast zone around Mount St. Helens, Washington. American Antiquity 49 (2): 315‑333.

1982 The use of crown height measurements and eruption‑wear sequences to age horse teeth. In: Wilson B., Grigson c. and Payne S. (eds), Ageing  and  sexing  animal  bones  from  archaeological  sites: 223­250. oxford, BAR Publishing (BAr Brit. Ser. 09).

1994 Vertebrate Taphonomy. Cambridge, Cambridge University Press (Cambridge Manuals in Archaeology).

1983 Mortality models and the interpretation of horse population structure. In: Bailey G. (ed.), Hunter‑Gatherer Economy in Prehistory. A European Perspective: 23-46. Cambridge, Cambridge University Press (New Directions in Archaeology).

Lyman R.L., Houghton L.E. and Chambers A.L. 1992 The effect of structural density on marmot skeletal part representation in archaelogical sites. Journal of Archaeological Science 19: 557-574.

Lieberman D.E.

McGregor A.

1991 Seasonality and gazelle hunting at Hayonim Cave: new evidence for “sedentism” during the Natufian. Paléorient 17 (1): 47-57.

1985 Bone, Antler, Ivory, and Horn. The Technology of Skeletal Materials since the Roman Period. London­ Sidney-Totowa (New Jersey), Croom Helm Ltd-Barnes and Noble Books.

1993a Life history variables preserved in dental cementum microstructure. Science 261: 1162-1164. 1993b The rise and fall of seasonality mobility among hunter‑gatherers. The case of the Southern Levant. Current Anthropology 34 (5): 599-631.

Magnin G. and Yarar M. 1997 Important Bird Areas in Turkey. Istanbul, Dogal Hayati Dernegi.

1994 The biological basis for seasonal increments in dental cementum and their application to archaeological research. Journal of Archaeological Science 21: 525‑539.

Maigrot Y. 2003 Étude technologique et fonctionnelle de l’outillage en matières dures animales. La station 4 de Chalain (Néolithique final, Jura, France). Thèse de Doctorat, Université Paris I.

Lieberman D.E., Deacon T.W. and Meadow R.H. 1990 Computer image enhancement and analysis of cementum increments as applied to teeth of Gazella gazella. Journal of Archaeological Science 17: 519-533.

Mansur-Franchomme M.E. 1983 Traces d’utilisation et technologie lithique : exemples de la Patagonie. Thèse de 3e cycle, Université de Bordeaux 1.

Lieberman D.E. and Meadow R.H.

Maréchal C.

1992 The biology of cementum increments (with an archaeolo­ gical application). Mammal Review 22 (2): 57‑77.

1982 Vaisselles blanches du Proche-Orient : El Kowm (Syrie) et l’utilisation du plâtre au Néolithique. Cahiers de l’Euphrate 3 : 218-251.

Loggers C.

1991 Éléments de parure de la fin du Natoufien : Mallaha niveau I, Jayroud 3, Jayroud 9, Abu Hureyra et Mureybet IA. In : Bar Yosef O. and Valla F.R. (eds), The Natufian Culture in the Levant : 589-611. Ann Arbor, Interna­tional Monographs in Prehistory (Archaeological Series 1).

1991 Forage availability versus seasonal diets, as determined by fecal analysis, of dorcas gazelles in Morocco. Mammalia 55 (2): 255-267. Lourandos H.

1995 Les éléments de parure de Tell Aswad. In : Contenson H. de, Aswad et Ghoraifé. Sites néolithiques en Damascène (Syrie) aux ixe et viiie millénaires avant l’ère chrétienne :

1985 Intensification and Australian Prehistory. In: Price T. and Brown J. (eds), Prehistoric Hunter-Gatherers: 721

bibliographie

131-162. Beyrouth, Institut Français d’Archéologie du Proche-Orient (Bibliothèque archéologique et historique cxxxvii).

Meshel Z. 1974 New data about the Desert Kites. Tel Aviv 1: 129-143.

Marshall L.G.

Mienis H.K.

1989 Bone modification and the “Laws of Burial”. In: Bonnichsen R. and Sorg M. (eds), Bone modification: 7‑24. Orono, Center for the Study of the First Americans, Institute for Quaternary Studies, University of Maine (Peopling of the Americas Publications Edited Volume Series).

1983 A preliminary checklist of the fresh molluscs of Israel and the administered areas. Levantina 47: 543-550. Misk N.A. and Seilem S.M. 1997 Radiographic studies on the development of cheek teeth in donkeys. Equine Practice 19 (2): 27-38.

Martin L. 2000 Gazelle (Gazella spp.) behavioural ecology: predicting animal behaviour for prehistoric environments in south-west Asia. Journal of the Zoological Society of London 250: 13-30.

Molist M. 1985 Les structures de combustion de Cafer Höyük (Malatya, Turquie). Étude préliminaire après trois campagnes. Cahiers de l’Euphrate 4 : 35-52.

Mashkour M.

1986 Les structures de combustion au Proche Orient néolithique (10 000-3700 B.C.), 3 vol. Thèse de Doctorat, Université Lumière-Lyon 2.

2001 Chasse et élevage du Néolithique à l’Âge du Fer dans la plaine de Qazvin (Iran). Étude archéozoologique des sites de Zagheh, Qabrestan et Sagzabad, 2 vol. Thèse de Doctorat, Université Paris I.

1988 Foyers et fours néolithiques de Cafer Hoyuk et d’Anatolie au VIIe millénaire BC. Anatolica XV : 111‑126. 1989 Problématique des structures de combustion fer­ mées au Proche Orient Néolithique Précéramique (10 000‑6000 BC). In : Olive M. et Taborin Y. (éds) Nature et fonctions des foyers préhistoriques (Colloque International CNRS) : 303-312. Nemours, Musée de Préhistoire d’Ile de France 2.

Masson A. 1981 Pétroarchéologie des roches siliceuses. Intérêt en Préhistoire. Thèse de 3e cycle, dactylographiée, université Lyon 1. np. Mauss M.

1998a Tell Halula 1997. Chronique archéologique en Syrie 2 : 133-140.

1923-24 Essai sur le don. Forme et raison de l’échange dans les  sociétés archaïques. L’Année Sociologique, seconde série.

2000 Tell Qaramel. Preliminary Report on the first season, 1999. In: Polish Archaeology in the Mediterranean, Reports 1999: 285-296. Warsaw, Centrum Archeologii Srodziemnomorskiej.

1998b Espace collectif et espace domestique dans le néolithique des IXe et VIIIe millénaires B.P. au nord de la Syrie : apports du site de Tell Halula (vallée de l’Euphrate). In : Fortin M. et Aurenche O. (éds), Espace naturel, espace habité en Syrie du Nord (10e-2e millénaires av. J.-C.) : 115-130. Toronto, Canadian Society for Mesopotamian Studies (Bull. 33), Lyon, Maison de l’Orient Méditerranéen (TMO 28).

Mazurowski R.F. and Jammous B.

Molist M. (ed.)

2001 Tell Qaramel. Excavations 2000. In: Gawlikowski M. and Daszewski W.A. (éds), Polish Archaeology in the Mediterranean. Reports 2000: 327-341. Warsaw, Centrum Archeologii Srodziemnomorskiej.

1996 Tell Halula (Siria). Un yacimiento neolítico del valle medio del Éufrates. Campañas de 1991 y 1992. Informe arqueologicos 4, Ministerio de Education y Cultura.

Mazurowski R.F.

Molist M. et Cauvin J.

Mazurowski R.F. and Yartah T.

1991 Les niveaux inférieurs de Cafer Höyük (Malatya, Turquie). Stratigraphie et architectures (fouilles 1984‑86). Cahiers de l’Euphrate 5-6 : 85-113.

2002 Tell Qaramel Excavations 2001. Polish Archaeology in the Mediterranean XIII: 295-308.

Molist M., Ferrer A., González Urquijo J.E., Ibáñez J.J. Palomo A.

Meadow R.H. 1986 Some equid remains from Çayönü, Southeastern Turkey. In: Meadow R.H. and Uerpmann H.-P. (eds), Equids in the Ancient World: 266-301. Wiesbaden, Dr. Ludwig Reichert (Beihefte zum Tübinger Atlas des Vorderen Orients, Reihe A, Nr.19/1).

et

2001 Élaboration et usage de l’industrie lithique de Tell Halula (Syrie du nord) depuis 8700 jusqu`à 7500 B.P. In : Caneva I., Lemorini C., Zampetti D. and Biagi P. (éds), Beyond Tools. Redefining the PPN Lithic Assemblages of the Levant : 722

bibliographie

243-256. Berlin, ex oriente (Studies in Early Near Eastern Production, Subsistence and Environment 9).

d’utilisation sur les outils néolithiques du ProcheOrient : 143-157. Lyon, Maison de l’Orient Méditerranéen (TMO 5).

Molist M., Mateu J. et Palomo T. Mourer-Chauviré C.

1994 Étude préliminaire sur les industries lithiques du PPNB moyen et récent de Tell Halula (Haute vallée de l’Euphrate, Syrie). In : Gebel H.G. and Kozlowski S.K. (eds), Neolithic Chipped Stone Industries of the Fertile Crescent : 349‑362. Berlin, ex oriente (Studies in Early Near Eastern Production, Subsistence and Environment 1).

1975 Faunes d’oiseaux du Pléistocène de France : systéma­ tique, évolu­tion et adaptation, interprétation climatique. Géobios 8 (5) : 334-354. Lyon. Mulkeen S. and O’Connor T.P. 1997 Raptors in towns: towards an ecological model. International Journal of Osteoarchaeology 7: 440-449.

Molist M. et Stordeur D. 1999 Le Moyen Euphrate syrien et son rôle dans la Néolithi­ sation. Spécificité et évolution des architectures. In : del Olmo Lete G. and Montero Fenollos J.L. (eds), Archaeology of the Upper Syria Euphrates. The Tishrin Dam Area. Proceedings of the International Symposium held at Barcelona, January 28th-30th 1998 : 395-412. Barcelone, Editorial Ausa.

Musil A. 1927 The Middle Euphrates. A Topographical Itinerary. New York, American Geographical Society (Oriental Explorations and Studies 3). 1928 Palmyrena. A Topographical Itinerary. New York, American Geographical Society (Oriental Explorations and Studies 4).

Monchot H. and Léchelle J. 2002 Statistical nonparametric methods for the study of fossil populations. Paleobiology 28 (1): 55-69.

Nadel D. 1997 The chipped stone industry of Netiv Hagdud. In: Bar Yosef O. and Gopher A. (eds), An Early Neolithic Village in the Jordan Valley (I.): the Archaeolgy of Netiv Hagdud: 71-149. Cambridge, Peabody Museum of Archaeology and Ethnology, Harvard University (American School of Prehistoric Research 43).

Monks G.G. 1981 Seasonality studies. Advances in Archaeological Method and Theory 4: 177-240. Moore A.M.T., Hillman G.C. and Legge A.J.

Nesbitt M.

1975 The excavations at Tell Abu Hureyra in Syria: a preliminary report. Proceedings of Prehistoric Society 41: 50-77. 2000 Village on the Euphrates. From Foraging to Farming at Abu Hureyra. Oxford, Oxford University Press.

2002 When and where did domesticated cereals first occur in southwest Asia? In: Cappers R. and Bottema S. (eds), The Dawn of Farming in the Near East: 113-132. Berlin, ex oriente (Studies Early Near Eastern Production, Subsistence and Environment 6).

Morales Muñiz A.

Nierlé M.-C.

1993 Ornithoarchaeology: the various aspects of bird remains from archaeological sites. Archaeofauna 2: 1-13.

1982 Mureybet et Cheikh Hassan, outillage de mouture et de broyage (9e et 8e millénaires). Cahiers de l’Euphrate 3 : 177-216.

1998 The mobile faunas: reliable seasonal indicators for archaeozoologists? In: Rocek T.R. and Bar Yosef O. (eds), Seasonality and Sedentism. Archaeological Perspectives from Old and New World Sites: 25-39. Cambridge, Harvard University (Peabody Museum Bulletin 6).

Nishiaki Y. 2000 Lithic Technology of Neolithic Syria. Oxford, BAR Publishing (BAr Int. Ser. 840).

Morlan R.E.

Noy T., Schuldenrein J. and Tchernov E.

1984 Toward the definition of criteria for the recognition of artificial bone alterations. Quaternary Research 22: 160‑171.

1980 Gilgal, a pre-Pottery Neolithic site in the Lower Jordan Valley. Israel Exploration Journal 30 (1-2): 62-82. Olsen S.L.

Moss E.H.

2001 The importance of thong-smoothers at Botai, Kazakhstan. In: Choyke A.M. and Bartosiewicz L. (eds), Crafting Bone: Skeletal Technologies through Time and Space,

1983 A microwear analysis of burins and points from Tell Abu Hureyra, Syria. In: Cauvin M.C. (éd.), Traces 723

bibliographie

Peacock D.P.S.

Proceedings  of  the  2nd  Meeting  of  the  (ICAZ)  Worked  Bone  Research  Group (Budapest, September 1999): 197­206. oxford, BAR Publishing (BAr Int. Ser. 937).

1982 Pottery of the Roman world: An ethnoarchaological approach. London, Longmans.

Olszewski D.I.

Pécheux H.

2000 The Chipped Stone and Bone Artefacts. In: Moore A., Hillman G. and Legge T. (eds), Village on the Euphrates, from Foraging to Farming at Abu Hureyra: 133-163. Oxford, Oxford University Press.

1922 Le cuir, l’os, l’ivoire, la corne, l’écaille, la nacre et les perles, le corail. Paris, Librairie J.B. Baillière et Fils. Pelegrin J.

Otto C.

2000 Les techniques de débitage laminaire au tardiglaciaire : critères de diagnose et quelques réflexions. In : L’Europe Centrale et Septentrionale au tardiglaciaire, table ronde de Nemours, 13-16 mai 1997 (Mémoires du Musée de Préhistoire d’Ile de France 7) : 73-86.

1981 Vergleichende morphologische Untersuchungen an Einzelknochen in Zentraleuropa vorkommender mittelgrosser Accipritidae I. Schädel, Brustbein, Schultergürtel und Vorderextremität. Inaugural Dissertation. München, Ludwig-Maximilians Universität.

Perlès C. Özbek M.

2001 The Early Neolithic in Greece. Cambridge, Cambridge University Press.

1979 Étude odontologique des habitants préhistoriques du village de Mureybet. Cahiers de l’Euphrate 2 : 120‑127.

Perrot J. Özdoğan A.

1966 Le gisement natoufien de Mallaha (Eynan) Israël. Paris, Association Paléorient (Mémoires et Travaux du Centre de Recherche Français de Jérusalem 7).

1999 Cayönü. In: Özdogan M. and Başgelen N. (eds), Neolithic in Turkey. The Cradle of Civilization: 35-63. Istanbul, Arkeoloji ve Sanat Yayinlari.

Peters J., Driesch A. von den and Helmer D. Özdoğan M.

2005 The Upper Euphrates Basin: cradle of agro-pastoralism? In: Vigne J.-D., Helmer D. and Peters J. (eds), New Methods for the Study of the First Steps of Mammal Domestication. Proceedings of the 9th Intern. Council of Archaeozoology (ICAZ) (Durham, 23rd-28th August 2002): Oxford, Oxbow Books: 96-124.

1999a Preface. In: Özdoğan M. and Başgelen N. (eds), Neolithic in Turkey. The Cradle of Civilization: 9-12. Istanbul, Arkeoloji ve Sanat Yayinlari. 1999b Concluding Remarks. In: Özdoğan M. and Başgelen N. (eds), Neolithic in Turkey. The Cradle of Civilization: 225‑236. Istanbul, Arkeoloji ve Sanat Yayinlari.

Peters J., Helmer D., Driesch A. Seguí M.

Özdoğan M. and Özdoğan A.

von den and

Saña

1999 Early animal husbandry in the Northern Levant. Paléorient 25 (2): 27-47.

1998 Buildings of Cult and the Cult of Buildings. In: Arsebük G. et al. (eds), Light on Top of the Black Hill: 581-593. Istanbul, Ege Yayinlari.

Petrequin P. et Petrequin A.-M. 1993 Écologie d’un outil : la hache de pierre en Irian Jaya (Indonésie). Paris, Éditions du CNRS (Monographies du C.R.A.).

Payne S. 1973 Kill-off patterns in sheep and goats: the mandibles from Aşvan Kale. Anatolian Studies 23: 281-303.

Philibert S.

1985 Ruby and how many squirrels? The destruction of bones by dogs. In: Fieller n.r.J., Gilbertson d.d. and ralph n.G.A. (eds), Paleobiological  Investigations: 31­46. oxford, BAR Publishing (BAr Int. Ser. 266).

1993 Quelle interprétation fonctionnelle pour les grattoirs ocrés de la Balma Margineda (Andorre) ? In : Anderson P.C., Beyries S., Otte M. et Plisson H. (éds), Traces et fonction : les gestes retrouvés (Actes du Colloque International de Liège, décembre 1990) : 131-137. Liège, Université de Liège (ERAUL 50).

Peabody C.

Pichon J.

1927 Red paint. Journal de la Societé d’Américanistes de Paris 19 : 207-244.

1984 L’avifaune natoufienne du Levant, 2 vol. Thèse de Doctorat, Université Pierre et Marie Curie-Paris VI.

Payne S. and Munson P.J.

724

bibliographie

1985a Les rapaces de Tell Mureybet, Syrie. Fouilles J. Cauvin 1971-1974. Cahiers de l’Euphrate 4 : 229-259.

Procopiou H. 1998 L’outillage de mouture et de broyage en Crête Minoenne, 2 vol. Thèse de Doctorat. Université de Paris I-Sorbonne.

1985b À propos d’une figurine aviaire à Mureybet (phase IIIA) 8000-7700 avant J.C. Cahiers de l’Euphrate 4 : 261‑264. 1988 Les oiseaux, gibiers de choix au Proche-Orient. Anthropozoologica 2 : 41-49.

Procopiou H., Anderson P., Formenti F. and Juan Tresserras J. 2002 Étude des matières transformées sur les outils de mouture : identification des résidus et des traces d’usure par analyse chimique et par observations en microscopie optique et électronique. In : Procopiou H. et Treuil R. (éds), Moudre et broyer. L’interprétation fonctionnelle de l’outillage de mouture et de broyage dans la Préhistoire et l’Antiquité. Vol. 1, Méthodes : 111-127. Paris, Éditions du Comité des Travaux Historiques et Scientifiques.

1994 L’avifaune. In : Lechevallier M. et Ronen A. (éds), Le gise­ ment de Hatoula en Judée occidentale, Israël : 101‑110. Paris, Association Paléorient (Mémoires et Travaux du Centre de Recherche Français de Jérusalem 8). Pike-Tay A. 1991 L’analyse du cément dentaire chez les cerfs : l’application en Préhistoire. Paléo 3 : 149-166.

Quemsiyeh M.B., Amr Z.S. and Budari A.M.

Plaziat J.-C. and Younis W.R.

1996 Status and conservation of Artiodactyla (Mammalia) in Jordan. Mammalia 60 (3): 417-430.

2005 The Modern Environments of Molluscs in Southern Mesopotamia, Iraq: a Guide to Paleogeographical Reconstructions of Quaternary Fluvial, Palustrine and Marine Deposits. Publication numérique: http://paleopolis. rediris.es/cg/CG2005_A01/

Quintero L. 1998 Evolution of Lithic Economies in the Levantine Neolithic: Development and Demise of Naviform Core Technology. Unpublished doctoral dissertation, University of California, Riverside.

Plisson H. 1985 Étude fonctionnelle d’outillages lithiques préhistoriques par l’analyse des micro-usures : recherche méthodo­logique et archéologique. Thèse de 3e cycle, Université Paris I.

Quintero L.A. and Wilke P.J. 1994 Naviform core and blade technology: assemblage character as determined by replicative experiments. In: Gebel H.G. and Kozlowski S.K. (eds), Neolithic Chipped Stone Industries of the Fertile Crescent: 30‑60. Berlin, ex oriente (Studies in Early Near Eastern Production, Subsistence and Environment 1).

Plisson H., Mallet N., Bocquet A. et Ramseyer D. 2002 Utilisation et rôle des outils en silex du Grand-Pressigny dans les villages de Charavines et de Portalban (Néoli­ thique final). Bulletin de la Société Préhistorique Française 99 (4) : 793-811.

1995 Evolution and economic significance of naviform core‑and-blade technology in the Southern Levant. Paléorient 21 (1): 17-33.

Poplin F. 1976 Étude comparative de deux séries de chasse-lame en bois de cerf néolithique de l’Yonne (France) et indienne de Missouri (USA). In : Congrès Préhistorique de France, XXe session (Provence, 1974) : 499-505.

Renfrew C. 1974 Beyond a subsistence economy: the evolution of social organization in prehistoric europe. In: Moore C.B. (ed.), Reconstructing Complex Societies: An Archaeological Colloquium: 69-95. Supplement to the Bulletin of the American Schools of Oriental Research 20.

1980 Des chasse-lame néolithiques en bois de cerf de l’Yonne, de Spiennes et pourquoi pas du Grand‑Pressigny. In : Études sur le Néolithique de la Région Centre (Actes du Colloque Interrégional Néolitique, St‑Amand‑Montrond, octobre 1977) : 41-48.

Rice P.M. Prat F.

1987 Pottery Analysis. A Sourcebook. Chicago: The University of Chicago Press.

1968 Recherche sur les équidés pléistocènes de France, 4 vol. Thèse de Sciences Naturelles, Université de Bordeaux.

Rick A.M. Price T.D. and Brown J.A. (eds)

1975 Bird medullary bone: a seasonal dating technique for faunal analysts. Canadian Archaeological Association 7: 183-190.

1985 Prehistoric hunter-gatherers: The emergence of cultural complexity. Orlando, FL: Academic Press. 725

bibliographie

Robinette W.L. and Archer A.L.

Rowley-Conwy P. et Zvelebil M.

1971 Notes on ageing criteria and reproduction of Thomson’s gazelle. East Africa Wildlife Journal 9: 83-98.

1989 Saving it for later: storage by prehistoric hunter‑gatherers in Europe. In: Halstead P. and O’Shea J. (eds), Bad Year Economics: Cultural Responses to Risk and Uncertainty: 40-56. Cambridge, Cambridge University Press.

Rodríguez Rodríguez A.C.

Roy S.

1993 L’analyse fonctionnelle de l’industrie lithique du gise­ ment épipaléolithique / mésolithique d’El Roc de Migdia (Catalogne, Espagne). Résultats préliminaires. Préhistoire Européenne 4 : 63-84.

1982 Méthodologie pour l’étude des traces d’utilisation sur les lames et éclats bruts : recherche expérimentale d’après un niveau épinatoufien de Mureybet (Syrie). Cahiers de l’Euphrate 3 : 165-176.

Roitel V.

1983 Traces d’utilisation sur des outils a posteriori de Mureybet, Syrie : méthodes d’étude. In : Cauvin M.-C. (éd.), Traces d’utilisation sur les outils néolithiques du ProcheOrient : 25-30. Lyon, Maison de l’Orient Méditerranéen (TMO 5).

1997 Végétation et action de l’homme du Natoufien au Néolithique Acéramique dans le Haut Euphrate Syrien. Thèse de Doctorat, Université de Montpellier 2. Roitel V. and Willcox G.

Ryder M.L.

2000 Analysis of Charcoal from Abu Hureyra 1. In: Moore A.M.T., Hillman G.C., and Legge A.J. Village on the Euphrates: 544-547. Oxford, University Press.

1965 Report of textiles from Çatal Hüyük. Anatolian Studies 15: 175-176. Sahlins M.

Rosenberg M.

1976 Âge de pierre, âge d’abondance L’économie des sociétés primitives. Paris, Gallimard.

1999 Hallan Çemi. In: Özdoğan M. and Başgelen N. Neolithic in Turkey. The Cradle of Civilization: 25-33. Istanbul, Arkeoloji Ve Sanat Yayinlari.

Salamini F.

Rosenberg M. and Davis M.K.

2000 La première céréale cultivée. Pour la Science 274 : 58‑63.

1992 Hallan Cemi Tepesi, a site of early aceramic Neolithic in eastern Anatolia: some preliminary observations concerning the material culture. Anatolica XVIII: 1-18.

Saña Seguí M. 1999 Arqueología de la domesticacíon animal. La gestión de los recursos animales en Tell Halula (Valle del Éufrates – Siria) de 8.800 al 7.000 BP. Barcelone. Treballs d’Arqueologia del Pròxim Orient 1 : 1-288.

Rosenberg M. and Peasnall P.L. 1998 Report on the soundings at Demirköy Höyük: an aceramic Neolithic site in eastern Anatolia. Anatolica XXIV: 195‑207.

Saña Seguí M. and Helmer D.

Rosenberg M. and Redding R.W.

1999 The process of animal domestication in the North of the Euphrates valley (Syria). Socio-economic implications. In: del Olmo Lete G. and Montero Fenollos J.L. (eds), Archaeology of the Upper Syria Euphrates. The Tishrin Dam Area. Proceedings of the International Symposium held at Barcelona, January 28th-30th 1998: 257-278. Barcelona, Editorial Ausa.

2000 Hallam Çemi and Early Village Organization in Eastern Anatolia. In: Kuijt I. (éd.), Life in Neolithic Farming Communities: Social Organization, Identity, and Differentiation: 39-61. New York, Kluwer Academic / Plenum Press. Roux V.

Sánchez Priego J.A.

1983 Étude ethnoarchéoloque du matériel de broyage (Tichitt, Mauritanie). Thèse de 3e cycle. Université Paris X‑Nanterre.

2002 Útiles de percusión tallados en el neolítico precerámico del valle alto del Éufrates (Siria) 10000­8700 cal. a.c. In : clemente I., risch r. y Gibaja J. (eds), Análisis  funcional.  Su  aplicación  al  estudio  de  sociedades  prehistóricas  : 199­213. oxford, BAR Publishing (BAr Int. Ser. 1073).

1986 Le matériel de broyage. Étude ethnoarchéologique à Tichitt, Mauritanie. Paris, Éditions Recherche sur les Civilisations. 726

bibliographie

Sanlaville P.

Semenov S.A.

1996 Changements climatiques dans la région levantine à la fin du pléistocène supérieur et début de l’Holocène. Leurs relations avec l’évolution des sociétés humaines. Paléorient 22 (1) : 7-30.

1964 Prehistoric Technology. London, Adams and Dart. Serjeantson D. 1998 Birds: a seasonal resource. Environmental Archaeology 3: 23-33.

Santallier D., Caron V., Gisclon J.-L., Jautée E., Shasikante R. 2002 Les qualités mécaniques des matériaux lithiques utilisés pour la confection du matériel de broyage et de mouture. In : Procopiou H. et Treuil R. (éds), Moudre et broyer. L’interprétation fonctionnelle de l’outillage de mouture et de broyage dans la Préhistoire et l’Antiquité. Vol. 1, Méthodes : 111-127. Paris, Éditions du Comité des Travaux Historiques et Scientifiques.

Shipman P. 1993 Life History of a Fossil. An Introduction to Taphonomy and Palaeoecology. Cambridge, Massachusetts, and London, England, Harvard University Press (first published 1981). Shipman P., Bosler W. and Davis K.L.

Santallier D., Maréchal C. et Véra R.

1981 Butchering of Giant Geladas at an Acheulian site. Current Anthropology 22 (3): 257-268.

1997 Éléments de parure du Néolithique syrien. Identification et pro­venances des matériaux. Revue d’archéométrie 21 : 55‑65.

Sigaut F. 1978 Identification des techniques de récolte des graines alimentaires. Journal d’Agriculture traditionnelle et de botanique appliquée 25 (3) : 146-161.

Savage S.H. 1998 AMS 14 carbon dates from the Predynastic Egyptian cemetery, N7000, at Naga-ed-Der. Journal of Archaeological Science 25: 235-249.

Simmons A.H. and Ilany G. 1975-77 What mean these bones? Behavioral implications of gazelle’s remains from archaeological sites. Paléorient 3: 269-274.

Schick T. 1989 Early Neolithic twined bakestry and fabrics from the Nahal Hemar Cave, Israel. In : Tissage, corderie, vannerie (IXe Rencontres Internationales d’Archéologie et d’Histoire) : 41-52. Antibes, Éditions APDCA.

Simmons T. and Nadel D.

1988 Nevalı Çori : zum Typenspektrum der Silexindustrie und der übrigen Kleinfunden. Anatolica xv : 161-201.

1998 The avifauna of the Early Epipalaeolithic site of Ohalo II (19 400 years BP), Israel: species diversity, habitat and seasonality. International Journal of Osteoarchaeology 8: 76-96.

2000 Gobekli Tepe, Southeastern Turkey. Paléorient 26 (1): 45‑54.

Simpson G.G., Roe A. and Lewontin R.C.

Schmidt K.

2002 The 2002 excavations at Göbekli Tepe (southeastern Turkey). Impressions from an enigmatic site. Neo‑Lithics 2/02: 8-13.

1960 Quantitative Zoology. New York, Harcourt, Brace et Co.

Schmidt-Burger P.

1980 Predatory birds and prehistoric man. In: Diamond S. (ed.), Theory and Practice: Essays Presented to Gene Weltfish: 79-95. The Hague – New York, Mouton.

Solecki R.L. and McGovern T.H.

1982 Vergleichende morphologische Untersuchungen an Einzelknochen in Zentraleuropa vorkommender mittelgrosser Accipitridae. II. Becken und Hinterextremität. Inaugural Dissertation. München, Ludwig-Maximilians Universität.

Sollas W.J. 1924 Ancient Hunters and their Modern Representatives. Londres, McMillan.

Schroeder B. Solti B.

1991 Natufian in the Central Beqaa Valley, Lebanon. In: Bar Yosef O. and Valla F.R. (eds), The Natufian Culture in the Levant: 27-42. Ann Arbor, International Monographs in Prehistory (Archaeological Series 1).

1996 The comparative osteomorphological study of the European small-statured falcons (Aves: Falconidae). Folio Historico Naturalia Musei Matraensis 21: 5‑282. 727

bibliographie

Spinage C.A.

et travaux du Centre de Recherche Français de Jérusalem 8).

1972 Age estimation of zebra. East African Wildlife Journal 10: 273-277.

1998 Espace naturel, espace construit à Jerf el Ahmar sur l’Euphrate (avec la participation de T. Margueron). In : Fortin M. et Aurenche O. (éds), Espace naturel, espace habité en Syrie du Nord (10e‑2e millénaires av. J.-C.) : 93108. Toronto, Canadian Society for Mesopotamian Studies (Bull. 33), Lyon, Maison de l’Orient Méditerranéen (TMO 28).

1973 A review of the age determination of mammals by means of teeth, with special reference to Africa. East Africa Wildlife Journal 11: 165-187. 1976 Age determination of the female Grant’s gazelle. Journal of Wildlife Management 14: 121-134.

1999a Organisation de l’espace construit et organisation sociale dans le Néolithique de Jerf el Ahmar (Syrie, Xe‑IXe millénaire av. J.-C.). In : Braemer F., Cleuziou S. et Coudart A. (eds), Habitat et Société (XIXe Rencontres Internationales et d’Archéologie et d’Histoire d’Antibes) : 131-149. Antibes, Éditions APDCA.

Stewart J.R. and Hernández Carrasquilla F. 1997 The identification of extant European bird remains: a review of the literature. International Journal of Osteoarchaeology 7: 364-371.

1999b Reprise des fouilles préhistoriques à Cheikh Hassan : une campagne de reconnaissance. Annales archéolo­ giques arabes syriennes 43 : 59-64.

Stordeur D. 1976 Objets dentés en os de Mureybet (Djezireh, Syrie). Des phases IB à III. 8400-7800 BC. Paléorient 2 (2): 437‑442.

2000a Jerf el Ahmar et l’émergence du Néolithique au Proche Orient. In : Guilaine J. (éd.), Premiers paysans du monde. Naissance des agricultures : 33-60. Paris, Errance (Séminaire du Collège de France).

1978 L’outillage osseux. In : Cauvin M.-C. et Stordeur D., Les outillages lithiques et osseux de Mureybet, Syrie – Fouilles van Loon 1965. Cahiers de l’Euphrate 1 : 3‑79.

2000b Un îlot sédentaire dans la steppe de Palmyre. In : Stordeur D. (éd.), El Kowm 2. Une île dans le désert. La fin du Néolithique précéramique dans la steppe syrienne : 301-310. Paris, CNRS Éditions.

1979 Les aiguilles à chas au Paléolithique. Paris, CNRS (XIIIe supplément à Gallia Préhistoire). 1981a Les derniers objets en os de l’Europe occidentale (résultats d’une enquête de 1976). In : Stordeur D. (éd.), Objets en os historiques et actuels : 63-73. Lyon, Maison de l’Orient Méditerranéen (TMO 1).

2003 Symboles et imaginaire des premières cultures néoli­ thiques du Proche-Orient (haute et moyenne vallée de l’Euphrate). In : Guilaine J. (éd.), Arts et symboles du Néolithique à la Protohistoire, Hommage à J. Cauvin : 15-37. Paris, Errance.

1981b La fabrication des peignes doubles en os de chameau à Damas (Syrie). In : Stordeur D. (éd.), Objets en os préhistoriques et actuels : 111-120. Lyon, Maison de l’Orient Méditerranéen (TMO 1).

2004 “Small finds and poor babies”. Quelques objets « divers » du Mureybétien de Jerf el Ahmar. In : Aurenche o., Le Mière M. et Sanlaville o. (eds), From  the  River  to  the  Sea.  The  Paleolithic  and  the  Neolithic  on  the  Euphrates  and  in  the  Northern  Levant  : 309­322. oxford, BAR Publishing (BAr Int. Ser. 1263).

1987 Manches et emmanchements préhistoriques : quelques propositions préliminaires. In : Stordeur D. (éd.) : La main et l’outil. Manches et emmanchements préhisto­riques : 1134. Lyon, Maison de l’Orient Méditerranéen (TMO 5). 1988a L’industrie osseuse de Cafer dans son contexte anatolien et proche oriental. Note préliminaire. Anatolica XV : 203‑213.

Stordeur D. et Abbès F. 2002 Du PPNA au PPNB : mise en lumière d’une phase de transition à Jerf el Ahmar (Syrie). Bulletin de la Société préhistorique française 99 (3) : 563-595.

1988b Outils et armes en os du gisement natoufien de Mallaha (Eynan) Israel. Paris, Association Paléorient (Mémoires et Travaux du Centre de Recherche Français de Jérusalem 6).

Stordeur D., Brenet M., Der Aprahamian G. et Roux J.-C.

1989a El Kowm 2 – Caracol et le PPNB. Paléorient 15 (1) : 102‑110.

2000 Les bâtiments communautaires de Jerf el Ahmar et Mureybet. Horizon PPNA. Syrie. Paléorient 26 (1) : 29‑44.

1989b Vannerie et tissage au Proche-Orient néolithique : IXe-Ve millénaire. In : Tissage, corderie, vannerie (IXe Rencontres Internationales d’Archéologie et d’Histoire) : 19-39. Antibes, Éditions APDCA.

Stordeur D., Brenet M. et Yartah T. 2000 Jerf el Ahmar. Un site néolithique englouti sous un lac de barrage. Une opération de sauvetage du patri­ moine. In : Weyer A. (éd.), Rettung des Kulturerbes. Projekte rund ums Mittelmeer / Sauvetage du patri­ moine culturel. Projets autour de la Méditerranée : 85-100. Hambourg, Glöss Verlag.

1993 Outils et parures en os de Ganj Dareh (Iran VIIe mill.). Cahiers de l’Euphrate 7 : 245-296. 1994 L’industrie osseuse. In : Lechevalier M. et Ronen A. (éds), Le gisement de Hatoula en Judée occidentale, Israël : 193‑210. Paris, Association Paléorient (Mémoires 728

bibliographie

Stordeur D., Coularou J. et Aigoin A.

Todorova H.

1978 Les pendeloques en crochet. Bulletin de la Société Préhis­to­ rique Française. Études et Travaux 85 (11-12) : 597‑609.

1978 The Eneolithic Period in Bulgaria in the Fifth Millennium  B.C. oxford, BAR Publishing (BAr Int. Ser. supplementary 49).

Stordeur D., Helmer D. et Willcox G.

Tohmé G. et Tohmé H.

1997 Jerf el Ahmar, un nouveau site sur le moyen Euphrate. Bulletin de la Société Préhistorique Française 93 : 1-4.

1985 Les mammifères sauvages du Liban. Beyrouth, Publications de l’Université Libanaise (Section des Sciences Naturelles 16).

Stordeur D. et Jammous B.

Tomek T. and Bochénski Z.

1996 D’énigmatiques plaquettes gravées néolithiques. Archéologia 332 : 36-41. Stordeur D., Jammous B., Helmer D. and Willcox G.

2000 The Comparative Osteology of European Corvids (Aves: Corvidae), with a Key to the Identification of their Skeletal Elements. Krakow, Wydawnictwa Instytutu Systematyki i Ewolucji, Zwierzat PAN.

1996 Jerf el Ahmar: a new Mureybetian site (PPNA) on the Middle Euphrates. Neo-lithics 2: 1-2.

Tyrberg T.

Stordeur D. et Pion G.

1998 Pleistocene Birds of the Palearctic: a Catalogue. Cambridge, R.A. Paynter Jr. (Publications of the Nuttall Ornithological Club 27).

1993 La plaquette perforée de la Fru (Azilien ancien, Savoie). Premier témoignage d’un forage alternatif. Gallia Préhistoire : 293-304.

Uerpmann H.-P. 1979 Probleme der Neolithisierung des Mittelmeerraums. Beihefte zum Tübinger Atlas des Vorderen Orients, Reihe B 28. Wiesbaden, Reichert.

Talbot G.C. 1983 Beads and pendants from the tell and tombs. In: Kenyon K. M. and Holland T.A. (eds), Excavations at Jericho, vol. v, the Pottery Phases of the Tell and Other Finds: 788-801. London, British School of Archaeology in Jerusalem.

1987 The Ancient Distribution of Ungulate Mammals  in the Near East. Beihefte zum Tübinger Atlas des Vorderen Orients, Reihe A 27. Wiesbaden, Reichert. 1991 Equus africanus in Arabia. In: Meadow R.H. and Uerpmann H.-P. (eds), Equids of the Ancient World: 238‑240. Beihefte zum Tübinger Atlas des Vorderen Orients, Reihe A (Naturwissenschaften 19/2). Wiesbaden, Reichert.

Tchernov E. 1975 The molluscs of the Sea of Galilee. Malacologia 15 (1): 147-184.

Unger-Hamilton R.

1993 Exploitation of birds during the Natufian and Early Neolithic of the southern Levant. Archaeofauna 2: 121‑143.

1988 Method in Microwear Analysis. Prehistoric Sickles and  Other Tools from Arjoune, Syria. oxford, BAR Publishing (BAr Int. Ser. 435).

1994 An Early Neolithic Village in the Jordan Valley. Part II: the Fauna of Netiv Hagdud. Cambridge, Harvard University, Peabody Museum of Archaeology and Ethnology.

1992 Harvesting wild cereals and other plants: experimental observations. In : Anderson P.C. (éd.) Préhistoire de l’agriculture : nouvelles approches expérimentales et ethnographiques : 145-152. Paris, Éditions du CNRS (Monographies du C.R.A. 6).

Tchernov E. and Valla F. 1997 Two new dogs, and other Natufian dogs, from the Southern Levant. Journal of Archaeological Science 24: 65-95.

Unger-Hamilton R., Grace R., Miller R. and Bergman C. Testart A.

1987 Drill bits from Abu Salabikh, Iraq. In : Stordeur D. (éd.) La main et l’outil. Manches et emmanchements préhistoriques : 269-285. Lyon, Maison de l’Orient Méditerranéen. (TMO 15).

1982 Les chasseurs-cueilleurs ou l’origine des inégalités. Paris, Société d’Ethnographie (Université Paris X‑Nanterre), Mémoires XXVI. 1998 Révolution, révélation ou évolution sociale. Á propos du livre de Jacques Cauvin : Naissance des divinités, nais­ sance de l’agriculture. Les nouvelles de l’archéologie 72 été 98 : 25-29.

Unger-Hamilton R., Ronen A. and Lechevalier M. 1989 A preliminary microwear analysis of borers from Hatula, Israel. Quartar 39/40: 141-149. 729

bibliographie

Valla F.R.

van

1984 Les industries de silex de Mallaha (Eynan) et du Natoufien dans le Levant. Paris, Association Paléorient (Mémoires et Travaux du Centre Français de Jérusalem 3).

1968 Wild einkorn wheat and barley from Tell Mureybet in northern Syria. Acta Botanica Neerlandica 17 (1): 44‑53.

1987 Les Natoufiens connaissaient-ils l’arc ? In : Stordeur D. (éd.) La main et l’outil. Manches et emmanchements préhisto­ riques : 165-174. Lyon, Maison de l’Orient Méditerranéen (TMO 15).

Vassen E.W.A.M. 1998 A February record of Demoiselle crane Anthropoides virgo in south Turkey. Sandgrouse 20 (2): 144. Vaughan P.C.

1988 El Khiam (pointe d’). In : Leroi-Gourhan A. (éd.) Diction­ naire de la Préhistoire : 341. Paris, Presses Universitaires de France.

1985 Use-Wear Analysis of Flaked Stone Tools. Tucson (Arizona), The University of Arizona Press.

1998 Natufian seasonality: a guess. In: Rocek T.R. and Bar Yosef O. (eds), Seasonality and Sedentism. Archaeo­ logical Perspectives from Old and New World Sites: 93‑108. Peabody Museum Bulletin 6. Cambridge, Harvard University.

Vaughan P.C. et Bocquet A. 1987 Première étude fonctionnelle d’outils lithiques néoli­ thiques du village de Charavines, Isère. L’Anthropologie 87 (3) : 353-368.

Valla F.R., Bar Yosef O., Smith P., Tchernov E. et Desse J.

Vaux R. de

1986 Un nouveau sondage sur la terrasse d’El Ouad, Israël. Paléorient 12 (1) : 21-38. van

1953 Les grottes de Murabba’at et leurs documents. Revue biblique 60 : 255-267.

Der Leeuw S.E.

Vigne J.-D., Carrère I. and Guilaine J.

1984 Pottery manufacture: some implications for the study of trade. In: Rice P.M. (ed.), Pots and potters: current approaches in ceramic archaeology: 55-69. University of California Press. van

2003 Unstable status of early domestic ungulates in the Near East: the example of Shillourokambos (Cyprus, IX‑VIIIth millennia cal. BC). In : Guilaine J. et Le Brun A. (éds), Le Néolithique de Chypre (Actes du Colloque Interna­tional, Nicosie, 2001). Bulletin de Correspondance Hellénique, suppl. 43 : 239-251.

Gijn A.

1989 The wear and tear of flint. Principles of functional analysis applied to Dutch Neolithic assemblages (Analecta Praehistorica Leidensia 22).

Vila E. 1998 L’exploitation des animaux en Mésopotamie aux IVe et IIIe millénaires avant J.-C. Paris, CNRS Éditions (Monographie du C.R.A. 21).

2005 A functional analysis of some Late Mesolithic bone and antler implements from the Dutch coastal zone. In: Luik H., Choyke A.M., Batey C.E. and Lõugas L. (eds), From Hooves to Horns, from Mollusc to Mammoth. Manufacture and Use of Bone Artefacts from Prehistoric Times to the Present, Proceedings of the 4th meeting of the (ICAZ) Worked Bone Research Group, 26‑31 August 2003 Tallinn, Estonia: 48-66. Muinasaja teadus 15, Tallinn. van

Villa P. and Bartram L. 1996 Flaked bone from a hyena Den. Paléo 8 : 143-159. Villa P., Courtin J., Helmer D., Shipman P., Bouville C. Mahieu E. (avec des contributions de Belluomini G. Branca M.)

Loon M.

et

Villa P. and Mahieu E.

Zeist W.

1991 Breakage patterns of human long bones. Journal of Human Evolution 21: 27-48.

1970 The palaeobotany of Mureybet. Journal of Near Eastern Studies 29 (3): 167-176. van

et

1986 Un cas de cannibalisme au Néolithique. Boucherie et rejets de restes humains et animaux dans la grotte de Fontbrégoua à Salernes (Var). Gallia Préhistoire 29 (1) : 143-171.

1968 The Oriental Institute excavations at Mureybit, Syria: preliminary report on the 1965 campaign. Journal of the Near Eastern Studies 27: 265-290. van

Zeist W. and Casparie A.

Vincent A.

Zeist W. and Bakker-Heeres J.H.

1985 Préliminaires expérimentaux du façonnage de l’os par percussion directe. Quelques reproductions d’artefacts reconnus dans les niveaux du Paléolithique moyen.

1984 Archaeobotanical studies in the Levant 3. Late Palaeolithic Mureybet. Palaeohistoria 26: 171-199. 730

bibliographie

Willcox G., Fornite S. and Herveux L.H.

In : Patou M. (éd.), Outillage peu élaboré en os et bois de cervidés, Deuxième réunion du Groupe de travail n° 1 sur l’industrie de l’os préhistorique : 23-30. Viroinval (Belgique), Éditions du Centre d’Études et de Documentation Archéologiques (Artefacts 1).

2008 Early Holocene cultivation before domestication in northern Syria. Vegetation History and Archaeobotany 17/3 : 313-332. Willcox G. et Roitel V.

1993 L’outillage osseux au Paléolithique moyen : une nouvelle approche. Thèse de Doctorat, Université Paris X‑Nanterre.

1998 Rapport archéobotanique préliminaire de trois sites précéra­miques du Moyen Euphrate (Syria). Cahiers de l’Euphrate 8 : 65-84.

Weesie P.D.M.

Winter H. and Ronen A.

1988 The Quaternary avifauna of Crete, Greece. Palaeo­ vertebrata 18 (1): 1-94.

1994 Microwear analysis of a sample of borers. In : Lechevallier M. et Ronen A. (éds), Le gisement de Hatoula en Judée occidentale, Israël : 259-270. Paris, Association Paléorient (Mémoires et Travaux du Centre de Recherche Français de Jérusalem 8).

Willcox G. 1991 Exploitation des espèces ligneuses au Proche‑Orient : données anthracologiques. Paléorient 17 (2) : 117‑126. 1996 Evidence for plant exploitation and vegetation history from three Early Neolithic pre-pottery sites on the Euphrates (Syria). Vegetation History and Archaeobotany 5: 143‑152.

Woelfle E. 1967 Vergleichende morphologische Untersuchungen an Einzelknochen des postkranialen skelettes in Mitteleuropa vorkommender Enten, Halbgänse und Säger. Inaugural Dissertation, München, Ludwig‑Maximilians Universität.

1999 Archaeobotanical evidence for the beginnings of agriculture in southwest Asia. In: Damania A.B., Valkoun J., Willcox G., and Qualset C.O. (eds), The Origins of Agriculture and Crop Domestication: 25-38. Aleppo, ICARDA/IPGRI/GRCP/FAO.

Yamada S. 2000 Development of the Neolithic: Lithic Use-Wear Analysis of Major Tool Types in the Southern Levant. Ph.D. Thesis. Harvard University, Cambridge (Massachusetts).

2000 Nouvelles données sur l’origine de la domestication des plantes au Proche-Orient. In : Guilaine J. (éd.), Premiers paysans du monde. Naissance des agricul­ tures. Séminaire du Collège de France : 123-139. Paris, Errance.

Yarah T.

2002a Geographical variation in major cereal components and evidence for independent domestication events in the Western Asia. In: Cappers R.T.J. and Bottema S. (eds), The Dawn of Farming in the Near East: 133-140. Berlin, ex oriente (Studies in Near Eastern Production, Subsistence and Environment 6).

2001 Emmanchements de pointes de flèches Khiamiennes de Syrie du Nord. In : Bourguignon L., Ortega I. et Frère-Sautot M.-Ch. (éds), Préhistoire et approche expérimentale : 281-292. Montagnac, Éditions Monique Mergoil. 2004 Tell’Abr 3, un village du néolithique précéramique (PPNA) sur le Moyen Euphrate. Première approche. Paléorient 30 (2) : 141-158.

2002b Charred plant remains from a 10th millennium kitchen at Jerf el Ahmar (Syria). Vegetation History and Archaeobotany 11: 55-60. 2004 Measuring grain size and identifying Near Eastern cereal domestication: evidence from the Euphrates valley. Journal of Archaeological Science 31: 145‑150.

Yasuda Y., Kitagawa H. and Nakagawa T. 2000 The earliest record of major anthropogenic deforestation in the Ghab valley, northwest Syria: a palynological study. Quaternary International 73/74: 127-136.

Willcox G. and Fornite S. 1999 Impressions of wild cereal chaff in pisé from the tenth millennium at Jerf el Ahmar and Mureybet: northern Syria. Vegetation History and Archaeobotany 8: 21-24.

Yeatman L.J. 1971 Histoire des oiseaux d’Europe. Paris, Bordas (collection Découverte).

731