La Gymnastique holistique: De l’education du corps a l’équilibre de l’esprit 9782700720723

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French Pages 148 [154] Year 1997

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La Gymnastique holistique: De l’education du corps a l’équilibre de l’esprit
 9782700720723

Table of contents :
p.9 Introduction

p. 15 Chapitre I – Points de vue généraux concernant le travail de la rééducation
1. Le comportement et la respiration
2. L’équilibre
3. La tonicité

p. 61 Chapitre II- Les effets du travail de rééducation sur le jeu du mécanisme humain
1. Remarques préliminaires
2. Effets sur l’appareil moteur
3. Effets sur les organes internes
4.Effets sur le psychisme

p. 99 Chapitre III- Les résultats
1. La modification du style de vie
2. La prévention des maladies banales
3. Le rendement amélioré
4. L’effet formatif de la fonction

p. 121 Chapitre IV – Analogies et différences avec le traitement psychanalytique

p.125 Conclusion

p.127 Appendices

p.143 Bibliographie

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LA GYMNASTIQUE HOLISTIOUE

DOCTEUREHRENFRIED

LA GYMNASTIQUE HOLISTIQUE

De l'éducation du corps à l'équilibre de l'esprit

AUBIER

L'édition allemande, intitulée: KorperlicheErziehung zum seelischenGleichgewicht paraît en même temps aux éditions Westliche Berliner Verlagsgesellschaft. H. Heenemann, Berlin-Wilmersdorf.

I.S.B.N. 978-2-7007-2072-3 © 1956 by Éditions Aubier Montaigne. Droits de reproductionréseroéspour tous pays.

A GENEVIÈVE

BERGE

pour son aide efficace et infatigable.

INTRODUCTION Ce travail n'a pas pour but d'augmenterle nombrede manuels traitant de l'éducationphysique. Il vise plutôt l'éducationdu corps, et s'adressenon seulementaux sportifs, mais à ceux qui, tout en ne se sentantpas maladesau point de consulterun médecin,désirentaméliorerleur rendement corporel. L'insuffisance du rendementphysique semble créer le terrain qui favoriseraplus tard - spécialementau delà de la cinquantaine- l'éclosionde troublespouvant aller du simple malaise à la maladie.chronique.Il existe bien peu de gens dgés qui ne souffrentpas de quelquechose/ On accusel'dge et l'usure, alors que, dans la plupart des cas, ces souffrancesauraientpu etre évitéespar un mP.illeur conditionnementde leur etre physique. Le corps entier est construitpour fonctionneravec un maximum de rendement. Ceci est non seulement exact pour les muscles, les os, les jointures, mais aussi bien pour tous les organesinternes(tractusintestinal,poumons, reins, foie, glandes à sécrétioninterne, etc.). S'ils sont contraintsde fonctionnerd'une mani~reautre que la leur propre, ils s'usent prématurément,ou bien ils ne peuvent plus fournir de façon satisfaisanteni la quantité ni la qualitéde travailnécessairepour quel'ensemblefonctionne bien. Ils se fatiguent, s'encrassent,et ainsi se détériorent; leurs défaillances, d'abord imperceptibles,s'accroissent peu à peu.

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Si rien n'est entreprispour les prévenirdès le début, la santé générales' affaibliraet quelquemaladiefinira par se déclarerau point de moindrerésistance. En observantavec soin le comportementgénéral,on se rend bientdtcomptequ'il existe un rigoureuxparallélisme entre le physique et le psychismede tel individu. Il s'agit là de « réflexes», dus à des habitudes invétérées,donc conditionnéespar l'inconscient.Par conséquent,il n'est guèrepossiblede les transformerpar un actede la volonté consciente. Donnons-enun seul exemple : un homme crispé a un mode de respiration différent de celui qui appartient au nonchalant;de meme l'anxieux ne respirerapas commele courageux,etc. Si le premierse force à respirerlentement etprofondément,il agira« contresa nature » et ne deviendra pour autant ni calmeni courageux.Il ajouteraplutôt un nouveau trouble à tous ceux qui existaient déjà. Il ne pourra d'ailleurs maintenir cette respiration forcée que pendant les instants où il y fixera son attention.Dès que sa penséeen sera détournée,il retrouveraaussitôt le mode de respirationcorrespondantà son comportementhabituel, ce qui démontrebien que l'on ne peut obtenirde son organisme un changementdurable par des actes de volonté consciente. Quant aux « exercicesrespiratoires» tant prônés, que faut-il en penser?Celui qui mettraittouteson application à en Jaire quatre /ois par jour pendant quinze minutes, pourrait certesaccroîtresa « capacitérespiratoire», mesurable au spiromètre.Rien n'indique toutefoisque, durant les autres vingt-trois heures de sa journée où sa pensée serait retenueailleurs,son modede respirationserait différent de ce qu'il a toujours été. Si par contre il essayait « d'y penser» toute la journée, il en résulteraitplutôt une

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sorted'obsession,qui lui interdiraittouteautrepréoccupation... Il faut donc chercherune autre voie. Précisons,dès maintenant,quele memeproblèmese pose dans tous les domaines de l'éducation physique. Nous voyonssouvent,par exemple,des gymnastespassésmaîtres aux barresparallèlesou à la barrefixe, qui, tout en ayant très bien développéleursmusclesdu bras,de l'épauleet du dos, présententpourtant un dos fortementcyphosé.C'est que vouloirexercercertainsgroupesde muscles,au détriment de l'ensemble,est un procédécontrenature. Aussi voyons-nous disparaître telle hypertrophie musculaire, acquisepourtantau prix d'un dur labeur,dès que cessent les effortsqui l'ont produite.On ne peut doncpas obtenir un changementdurablede l'état corporelpar des procédés semblables.De tels amas de muscles puissants, cultivés isolément,ne modifient pas l' etre physique tout entier et ne donnentjamais un harmonieuxdéveloppementgénéral du corps. D'ailleurs l'ennui naît bientôt de cette sorte d'entraînementet la plupart des adeptes de l'éducation physique le délaissentassez vite. Ils échappentainsi au mal qui pourrait en résulter(claquagedemuscles,fatigue du cœur, emphysème,distensionde ligaments,etc.). Mais quellessont donc, en général,les occupationsque nous qualifions d' «ennuyeuses»? Ne sont-cepas celles contu lesquelless'insurge - « contretouteraisonlogique» disons-nous- notre subconscient?Eh bien, ce subconscient estau fondplus intelligentquenotreraisonconsciente, bien !fileses raisonnementsne puissent s'expliquerpar la logiq11e cartésienne;si nous pouvons interprétercorrectement son langage,nous voyons que les faits lui donnent souvmt raison. Nous ferons donc bien, dans le cas qui nous occupeici, d'écouterson avertissement,car il cherche,

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par les moyens dont il dispose, à nous éviter de tomber dans une impasse. Il existepourtantunefaçonde brisercecerclevicieuxdes habitudes physiques irrationnelleset du fonctionnement défectueuxqui en résulte.Lorsquenous essayonsd'entreprendre une rééducationintégraledu comportementphysique, nous ne faisons pas appel à la penséeconsciente,ni aux mouvementsexécutésvolontairement.Nous essayons au contrairede rendreperceptiblesà la sensationce qu'il y a de défectueuxdans nos mouvementset nos attitudes exécutésinvolontairement,par voie réflexe.Quand l'élève réussit à se rendre compte d'un mouvement ou d'une attitude maladroits, il en éprouve comme un sentiment désagréable,presque de g2ne. Il doit alors- seul, autant que possible,- trouver un remèdeà cette impression déplaisante.Dès qu'il y estparvenu,le fonctionnement défectueuxest modifié,·il s'est perfectionné,et reste amélioré pour le moment,sans exiger une attentionspéciale. Pour combien de temps? Pour quelques instants? Quelquesminutes? Plusieurs heures? Plusieurs jours? Nous dirons plus loin de quoi dépendentces résultats. L'essentiel est ici l'acquisitionsoudained'un meilleur rendement,indépendantde la volontémotriceconsciente. Ce nouveau mode de fonctionnement,apparaissantde façon inattendue,surprend l'élève,car il lui apporteplusieurs avantages: il lui permet un usage plus rationnel des muscleset des organesinternes,ce qui lui apporte un soulagement,une économieplus grandede ses forces.Des tensionsmusculairesexagéréesse reldchent.Le rendement devient meilleur malgré cetteéconomiesensibledes forces musculaires et nerveuses, qui est ressentie comme une détente. Il en résulteque les muscles, les jointures, les organes

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internessont mieux desservispar la circulation,doncmoins exposés à la fatigue et à l'usure. On se sent ainsi moins fatigué au soir d'une journée de travail. Quand viennent les vacancesou le congé annuel, on n'est pas à bout de forces et l'on peul mieux en profiler. Le corps s'use beaucoupmoins vite. Un grand nombre de maladiesne trouventpour ainsi dire plus l'occasionde surgir, et le déclinfin.al est repousséà bien plus lointaine échéance.Nous pensons m2me qu'il pourrait 2tre tout à fait évitable,et que l'2trehumain devraits'éteindre doucement, sans souffrance,commes'éteint une bougiequandsa matière est consumée. D'autres résultats encoreapparaissent au cours de ce travail de rééducation,résultatsqui touchentau psychisme. Nous en parlerom plus loin. Un pareil exposéapparaîtrapeut-êtreà certainscomme une bellethéoriegratuite, une spéculationhautementfantaisiste. Je m'empressedonc de préciserque ces résultats ont été déduitsd'observationset d'expériencesrelevéespendant près de quaranteans. J'essaierai dans ce livre de décrire le travail que je poursuis en commun avec mes élèves, sans méconnaître toutes les difficultésqui s'opposentà en rendre compte.Il importeen effetde décriresuccessivementce qui se produit simultanément.Les preuvesscientifiquesdes résultatsobtenus sont pratiquementinexistantes.Les explicationstentées n'ont que la valeur d'hypothèsesde travail. Pourtant les résultatssont là, observéssur plus de deux mille cas. Il m'a sembléque leur intérêtjustifiait cetteétude.Au lecteur d'en juger.

CHAPITRE PREMIER

POINTS DE VUE GÉNÉRAUX CONCERNANT LE TRA VAIL DE RÉÉDUCATION 1. Le comportement.La respiration.

2. L'équilibre. 3. La tonicité (dystonie;relaxation). Nous allons tout d'abord essayer de décrire séparément quelques facteurs de cet ensemble cohérent qu'est le corps humain. (Nous ne traiterons pas ici des cas de diathèses, de séquelles d'infections et de déficiences motrices neurologiques ou héréditaires, etc.) Un tel procédé a obligatoirement, toujours, un aspect fragmentaire, insuffisamment vivant. Les directives majeures de notre travail - comportement, respiration, problèmes de la tonicité, tendance vers l'équilibre - doivent être décrites les unes après les autres; mais au cours du travail pratique elles doivent nécessairement être considérées toutes à la fois, car elles se conditionnent l'une l'autre et ne sauraient progresser isolément. Notre technique vise à améliorer toutes les fonctions du corps. Évitant àinsi des efforts inutiles, nous éco-

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nomiserons la force nerveuse et musculaire; elle sera donc disponible pour d'autres activités, et ainsi notre rendement sera augmenté sans exiger un surcroît d'efforts. Au cours de ces tentatives une aide inattendue surgit : le corps humain semble posséder une tendance ordonnatrice, qui collabore à remettre instantanément tout « à sa place » dès qu'on lui en donne la moindre possibilité. Les observations faites et les résultats obtenus confirment l'existence d'une telle tendance; quant à décrire sa nature, nous en sommes incapables. Est-elle identique au « principe formateur » résidant dans la cellule initiale? C'est possible - sans être prouvé. Il ne s'agit donc jamais