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French Pages 362 [361] Year 1846
I^arbarti Collège Hibrarn
FROM THR
BRIGhHT LEG^ACY. One
half thc inconie from this Legacy, which received in iS8o under the will of
JONATHAN BROWN
was
BRIGIIT
of Waltham, Massachusetts, is to be expendcd for books for the Collège Library. The other half of the incoine is devntcd to scholarships in Harvard Univcrsity for the benefit of descendants of
HENRY BRIGHT, who
JR..
died at Watertown, Massachusetts, in i6S6. In the absence of such descendants, other persons are eli^ible to the scholarships. Thc will requires that this announcement shall oc made in evcry book added to the Library under its provisions.
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1
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IIISTOIKE DE t
LA MARTIMQliË, DEPUIS
LA COLONISATION
WeiIBBE DU
C03ISBIL COI.OAli%L
DE
JUSQU'I^iN
\,K
MARTINIQi'E.
TOME
PORT-ROYAL. E.
BUELIX,
IMFtllIBIIR
184G.
DO «OWEllXEMEKT.
4
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DÉDICACE.
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tous
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mTox»
|)cte.
de Via^^i «V&V rs appelé à
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4
PBÉFAC^.
protéger le pays con6é à 3on épée , sût , dans les
moindres
dans La Martinique, sans re-
détails , ce qui a été fait jusqu'ici
semblable circonslance
?
monter à une époque trop éloignée a ,
été attaquée
quatre
fois
par des forces formidables. La pre-
mière ,
elle
a chassé l'ennemi de ses rivages
trois dernières, elle a efforts.
succombé après d
les
;
lièroiques
Mais dans ces trois dernières circonstances
et dans la dernière surtout, des fautes graves sont signalées;
il
les officiers
,
apparaît du lécîl de ces sièges,
de
la
que
marine ou de larmée , qui
les
ont soutenus, ignoraient, à peu près, ce que leurs prédécesseurs tion, et n'ont
avaient
pu,
fait
en
ainsi, profiter
imiter leur exemple.
Il
est
pareille
situa-
de leur faute ou
remarquable que
le
marquis de Bauharnais, qui battit J*Ânglais et l'obligea de fuir en desordre, employa une tac-
un mode de combat approprié au sol, que négligèrent Levassor-Latouche, Rochambeau et Villaret-Joyeuse surtout, lesquels succombèrent malgré toute leur bravoure et celle de leurs soldats. Ajoutons que cette connaissance du tique de déieuse
,
passé, cette expérience théorique, seraient d'auplus
tant
fructueuses
au
chef militaire de
colonie, que, depuis phis de 30 ans
que
le
la
temple
de Janus est fermée il ne serait pas étonnant qu'il pu encore apprendre dans la pratique et
n'eût
sur
le
champ de
bataille,
ce grand art de la
guerre-
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PREFACE.
XVII
Et puis , un Créole ne peut voir, saus uae profonde tristesse » combien, pour ses compatriotes d'Europe , la principale des colonies de la France est si peu connue. Ce n'est certes pas dans les his-
toires écrites dans la Métropole, et par des
mes étranges
à nos contrées
hom-
qu'il faut aller
,
chercher ces détaib nécessaires à un chef de la colonie et dont nous parlions tout-à-l heure. Non
seulement
ils
ne
s'y
gne de remarque presque tous
trouvent pas
,
mais, chose di-
et affligeante à la fois, c'est
les écrivains
de
la
France
touch(; quelque chose de l'histoire de
la
que
qui ont
,
colonie
ont donné dans des erreurs que l'on ne sait comment qualifier. Dans le Dictionnaire historique et biographique des Généraux que nous avons cité plus haut, aux articles Dugoininiei\ iiehague^ Rochambeau , on lit des étrangetés qui font sourire celui qui est tant soit peu au fidt de notre histoire locale (*). Nous ne pouvons nous empêcher de citer surtout deux écrivains, des plus éminens, dont nous tenons à relever les erreurs, parce que l'autorité de leurs noms ne manquerait pas de les ,
consacrer
comme
des vérités historiques hors de
doute. M. Tropiotig clété (*)
,
page 79 de
,
tome 1" du Contrat
la Préfoce
Vos6iB!i, Dic/ioMMirt §iù$rûfliiqm
,
île
a écrit ces lignes
«ntMfMl.
.
.
60* :
.
MARTiNIQDEf priiid|iftlM places : Le fort Royal , ta fort ^.«Pierre, cenlrp du commf rci* do Pile le fort de la Trinité le (otî 4% Hfittiçol ,
le l»rt
âu MvuUtuft.
,
,
2
1*RKFACK.
XTJII
»
1026, Louis Xiil autorisa la Compagnie de , à laquelle nous devons nos lies -Christophe St. des Antilh s la Martinique, la Guadeloupe, St.-
»
Doniiiigue,
«
»
» »
Ën
:
Ses propriétés éciuivalaient à
etc.
des royaumes. Mais elle ne put ou ne sut les garder. Appauvrie, au milieu de ces riches do-
commrrce
hollandais accaparait
»
mainos dont
»
tous les produits, elle fut obligée de les vendre.
»
C'est chose curieuse
»
vente et aliéner ^ au profit des Clwwtlieis
»
St. -Christophe
«
peu près comme un
»
champ et d'un pré;
»
mdlleurs gentilhommes qu'habiles marchands, revendre uu /îot ces n'irions dout ie commerce
»
»
le
,
A/
que de
)/^//////iV///f
la voir
,
mettre en tie
Mùlu
St.-Domingue
,
,
à
particulier se défait d'un
puis les Chevaliers de Malte,
seul pouvait tirer parti.
»
Les Chevaliers de Malte qui ont , en effet, acquis St. -Christophe , n'ont jamais acquis la Martinique. C'est
Duparquet, qui
la
gouvernait déjà
,
qui Ta-
cheta , et c'est des mains de ses descendans que la
Compagnie
desT
Indes-Occidentales la prit en
leur remboursant sa valeur. Plus tard, elle de\iiil la propriété
de
l'Etat (*),
M. Thiers, tome 3, page 19 de VHUioite du Cvnsulat cl de CEinju/c^ année 1802, énuniérant *)
Père
Dn
Ivrlre,
f
))aiiir, liliap.
4m«y Qigp. |«r^ paray. 3,
po^jv
266.
46,
446, el tome 5,
IniiU;
PRÉVACK.
los conquêtes faites p^r l'Angleterre
pendant que
France
la
ti'expriine ainsi
en Amérique,
:
« Elle (l'Angleterre) avait fait
une autre acqui-
grande valeur dans le9 Antilles » c'éMartinique enlevée aux Français. Les
«•
sition d*une
•
tait la
•
moyens employés
» les
,
luttait couti*e l'Europe,
Colons de
avaient été
peu légitimes ;
Martinique, crui^wuu tm
la
des esclaves ^
•
lèvetneiil
»
dépôL dans ses rmufis
i
s*étaient mis et
car, jtau-
eux^ménws en
(Cun dépôt {'ohnlan'e
^
une propriété. » Ce n'est pas, certes « que nous doutions que. le gouvernement anglais sott capable d'une sembla»
elle
ni' ail
fait
contlukU'
hi«'
;
inais,
dans
l'intérêt
de
la vérité,
(pu
elre l'aoïe de l'histoire,
nous dirons a M. ihiers qu'il a émis une de ces erreurs dont il n'est pas impossible peut-être, mais dont il est difiicile d'ex-
mer pendant
trois
première occasion. Les Espagnols, tinuèrent leur roule vers
nie,
le Brésil.
après avoir erré sur la
semaines, souffrant
à
les
et renvoyée
St. -Martin.
la
faim et
Là, du Rossey
la soif,
se. sépara
abordèrent
de
ses
com-
pagnons qui étaient dans le malheur, et retourna en France. A son arrivée , il fut arrêté et mis â par les ordres du CardinaL D'Enambuc, ne voulut pas abandonner, au moment où ils avaient le plus besoin de son aide, ses compagnons la Bastille,
lui,
d'infortune,
(jui
lui
joie reconnaissante,
en témoignèrent (onte leur il
s'embarqua, avec une par-
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Gopgle
HISTOIRE DE LA MARTiPflQVK.
ik
tiê d'entr'eux,
sur l'unique navire qui leur restait iO:29.
débarquer à Antigue , laissant
et alla
St. -Martin,
Antigue ,
à rAnguille et
les autres à
a St. -Barthélémy.
un heureux hasard
le fit
rencontrer
A un
des navires de la flotte de Tamiral de Gussac
commandé
par
le
capitaine Giron qui avait volon-
tairemeni quitté la flotte, pour aller courir les
mers. D'Enambuc , à l'aide
du
capitaine Giron
«
passa, avec les siens, à Montserrat, plu^ habitable
qu'Antigue, Ce capitaine ne s'en tint pas poussa* jusqu'à St. -Christophe
,
là.
11
afin d'examiner
ce qui en était, et, ayant trouvé les Anglais qui se
moquant de
parole donnée à TAmiral espa-
la
gnol , étaient restés et qui refusèrent
arrogaoïment , de
le
laisser
il
empara
et
l
une de
ses prises
ft*en
chercher
de Montserrat, de l'Anguille, de
les
'
assez
prendre terre,
attaqua deux de leurs navires,
envoya
même,
Français
St, -Martin et
de
St*-Barthélemy. Ceux-ci s'^pressèrent de rega-
gner vant
St. «Christophe ,
d'Enambue
au nombre de 350. En
,
fit
sommer
les
Anglais
,
arri-
d avoir
à le laisser d'escendre avec les siens , sinon qu'il leur passerait sur le ventre. Plus nombreux, mais
moins aguerris que
les Français, ils se
soumirent
à tout ; de sorte que la colonie française reprit ses possessions,
trainte
de
les
trots
mois après avoir été con-
abandonner.
Après tout ce qui
s.'éLail
1030. passé,
d'Enambue dut
lIlSlOlRt DE LA MÂaiiiMgtb.
que
croire
plus faire
en état les
désormais ,
,
aucuns
la
,15
Compagnie ne voudrait 1630.
sacrifices qui missent les (.olous
non-seulement de se maintenir contre , mais de rfpousser les attaques aux-
,
Anglais
quelles' ils seraient sans cesse
exposés de
part
la
des Hottes espagnoles, allant au Mexique, au Pérou,
à toutes leurs autres possessions de la Terre-
Ferme. Découragé , à
la
il
se laissa aller avec les siens
funeste résolution d'abandonner
perdre ainsi
combats
et
les fruits
de leurs travaux
quelques peluns qu'ils
de leurs
de de cultiver pussent emporter avec eux.
de leurs soufiVances.
planter d'autres vivres
,
de
et
l'île
,
Ils
s'abstinrent
se contentant
Mais heureusement pour l'avenir de nos autres colonies dont St. -Christophe fut comme le berceau la
ou
pépinière, ce découragement ne fut que passager.
Oii conçoit
que
,
dans
la position dv, ces
braves
Français, qui étaient venus courir après la fortune,
dans ces mers lointaines ,
il
dut y avoir bien des
alternatives d'espérance et d'abattement.
donc
Ils
j)i
i
1
1
lU
détermination de persévérer après avoir
la
pris celle d'abandonner. Mais ils payèrent
leur premier projet d'abandon.
Ne
cher
recevant pas
de secours de France et n'ayant pas assez de vivres plantés
,
ils
lorsque ce
venu dente
si ,
souffraient horriblement
même
delà famine
navire hollandais, qui leur était
providentiellement en aide l'année précéfut
une seconde
fois leur libéra teui^
:
le
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16
UISTOIRË DE LA MARTINIQUE.
capilaiiic avait tenu à sa
promesse
II
i(
ui vendit
IGâQ,
composée de iariaes, vins^ viandes, étoffes ; prît en pmement d'une partie de ce qui lui était dû , le petun qui se trouva dan» iiie, en leur accordant six mois pour payer le reste. toute sa cargaisou
•
Ce petun de nos premiers Colons , fut si bien vendu en Zélande, que Texempte de ce navire fut imité par une foule d'autres de sa nation, qui' accoururent pourvoir
de tout ce dont
les colonies
elles avaient besoin.
Nos Colons eurent, à
cette
époque, quelque»
année» de paix et de tranquillité, qui contribuèrent
puissamment à
de
la prospérité
tant, ils n'étaient
5 ou 6,000.
les Anglais s*é1evaient, déjà, à
petit
eux
la colonie.
Pour-
encore qu'au nomlnre de d60, et
nombre des Français
et surtout le souvenir
,
leur grand
de
k
Aussi, le
nombre à
dure correction
quils avaient reçue de l'escadre de l'amiral
Cussac vexer
,
poussaient sans
les
c(*sse
de
ces Anglais à vouloir
Français ou empiéter sur leurs terres*
si rudement repoussés à chaque nne telle terrenr des Français, que,, suivant un historien de ce temps présent sur les lieux « .les plus hardis avoûoient ingénuement » qu'ils aymoient mieux avoir à faire à deux • diables qu'à un seul habitant françois. » La Compagnie, toujours guidée par ses vues d^économie, ou mal.servic par la lésinerie ourigno-
Mais,
ils
furent
fois et prirent
,
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lUSTOIKK
l)K
MARTIMQLE.
LA
rancc de ses commis, n'onvoyait que choses nécessaires à
la colonie.
\1
la
moitié des 1630.
Les iloilaiidais,
au contraire, ieur apportaient abondamment de tout et à meilleur marché. Âussi, ayant augmenté amélioré leurs productions, qui consistaient
'et
principalement en petun et en coton,
ils les donou les faisaient passer, ou apportaient, eux-mêmes, en Hollande ou en
naient à ces derniers les
,
Angleterre.
Les Seigneurs de
Compagnie, se voyant dans mal , obtinrent du 25 novembre i6«S4, une déclaration qui 1G34. la
l'impuissance de remédier à ce roi, le
défendait à tous navires
de
traiter
Christophe, sans la permission de
la
avec Saint-
Compagnie.
Cette déclaration fut sans effet.
La colonie
commerce
coiitiiiuaiil à
{)rospérer à Taidt
du
un rapprochement entre les habitans et la Compagnie qui voyait avec peine la colonie lui échapper au moment où elle aurait pu en tirer un profit. Le iH février 1635, au palais du cardinal Richelieu , fut passé 1035. un nouveau contrat sur des bases plus larges que étranger,
il
y eut
,
le
premier qui avait été presque abandomie, con-
tenant des concessions plus étendues pour
les as-
y fut dit que la Compagnie s'intitulerait laCom/mgm'e des iles de t Amérique. Pour ne pas retomber dans la faute qu'ils avaient
sociés, et
il
commise
la
première
fois, les associés
nommèrent
HISTOIRE DE
48
MARTINIQUE.
I.A
quatre directeurs, chargés spécialement de la di- 1655. reclion des affaires de la Compagnie.
le
De nouveaux secours, plus considérables, il faut croire, et aussi réunis avec plus de discerne-
ment
et expédiés avec plus
tirent pota
de précaution, par^ La Compagnie y
St. -Christophe.
passer aussi des religieux capucins et infaillible
un
fit
juge, signe
de Taccroissement qu'avait pris cette Le nombre des habitant
petite société coloniale. croissait en effet, des
défrichemens s'opéraient,
les cultures se multipliaient.
Aux engagés blancs
qui jusqu'alors avaient, seuls, cultivé la terre et
auxquels le climat n'était pas fort propice, se joignirent de nouveaux travailleurs, plus babi tués
au
soleil
On commençait à
ardent des Tropiques.
introduire dans 111e ^es esclaves africains qu'on prenait sur
1rs
déjà avaient été
Espagnols
amenés à
depuis longtems
qui
les
employer pour épar-
gner leurs compatriotes qu'un climat destructeur immolait en grande quantité. La Compagnie voyait arriver
le
moment où
elle
pourrait retirer quelques bénéfices de ses avances. 11 i
y eut, vers ce temps^là, une grande querelle les deux peuples. Elle venait toujours des
nlre
empiélemens des Anglais
et
faillit
ensanglant(u*
toute rile. Mais la fermeté et le courage résolu
d'Enambuc forcèrent encore ,
faire pleine justicç
,
le
de
cbef anglais 4 lui
et tout rentra
dans l'ordre.
. k)
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19
HISTOIRE DE LA HAHTINIQt'E.
A
l'aide
du commerce des
navires français et 1635
hollandais, et au '^moyen de Taugmentation des
bras
,
pour
travail
le
esclaves africains
que
,
qu'avaient apportée les
l'on
ne se contentait plus de
capturer sur» les Espagnols, mais que l'on
allait
aussi chercher sur les côtes d*Afrîqiie , la colonie avait pris tant
fi
extension
39.
1639 , à Fouquet , le commandeur de Poincy à qui son grade donnait une haute inspection sur
mandait qu'il n'y avait, dans qu un barpeutier, et que c'était là une nécessité â laquelle il fallait promplement pourvoir; que tous les canons de Tile avaient été démontés, parce que les affûts ne toutes les
Iles. Il lui
toute la Martinique,
valaient
rien;
qu'il
Dskit
qu'une quinzaine d'années après vons la culture de sora à un, Juif
là
.«pie
cànoe
:
ce n'est guère
,
que nous trou-
à la Martinique « et ce
Tintrod^otion de;£ette pié-
deuse plante sera éàe, Du Parquet, pour le bonheur dv son peuple et la prospérité de la colonie, ne sb contentait pas d'abandonner k taxe de pétun,, que hii devaient *
;
les
habitant aux termes de sa commission; mais
il faisait,
avec ses propres deniers, les dépenses
qu'exigeaient les intérêts de la :
t^tét public il
la c^lome*.
Compagnie
et l'in-
Au mois d>pùt 1639,
en avance de son argent, mandait à Fouquet : « Je voiïs prie Mon-
était déjà tellement
qu'il
,
• sieqr,'
« feîre «
de
,
d'avoir .|in soin pai4iculier
jugeant
que j'eniploye
de
Wen qu'il' n'est pas raisonnable ma vie, nVon lionru'ur et mes
«
biens, sans en être reln^ursé. Je vous prie
•
d'excuser
•
ayant croyance .que vous h'aymez
si
.
cette af-
je pàrle ' avec* tant 4c. Hbeclé;
il
Si, entre
ceux qui
y eu avait qucique&*uns déjà
qudques moyens de
faut reconnaître
que
Ibr-
la plupart qui
y
accouraient, étaient de ceux qui n'étaient retenus
dans
la
Métropole par aucun lien d'intérêt
position sociale,
ou de £unUle.
,
de
Soit qu'ils fussent
passés à leurs propres frais ou aux dépens des au-
mSTOIlS DE LA MARnNIQtE.
57
ires» comme engagés, ainsi que nous l'explique* iGAâ. ronsplus au long plus tard, après qu'ils avaient
accompli
leurs
sources au
temps
moyeu
et
firichées et cultivées, ils
comme
.
acquis
quelques
res-
des terres qu'ils avaient dé*
songeaient à se marier, et
moins bien pourvue de femmes que d iiommes, ils allaient eu Trance iormer des unions. La Compagnie, voulant remédier la colonie était
à cet inconvénient, à
cette absence qui privait la co-
lonie d'autant de bras pour sa culture et s'avisa d'expédier aii\ iles, des
qu'elle retirait
de
iîa
défense,
jeunes personnes
l'hôpital Saint-Joseph ,de Parts.
année qu'arriva, a la Guadeloupe, avec sa Jeune et galante suite La la fameuse FayoUe qui sut mettre à profit la faculté qu'cUc
C'est cette
,
de disposer de la main de ses compagnes, de là un si puissant crédit, qu'eUç m&rcha presque l'égale du Gouverneur de l'Ile.
avait
et tira
Le 12 mai i6&â,
la
Compagnie, appréciaat de du Parquet' dans
i6/tâ«
plus mi plus le bien que faisait
son gouvernement de
la
Martinique,
dans son poste, ajoutant au
titre
le
ronfirma
de Lieutenant-
général, celui de Sénéchal. Cette charge consistait
dans la haute-main , en quelque sorte , sur l'ad* ministration de la justice, afin qu'eMc fût libre-
ment rendue. Le Sénéchal avait le droit de pré-> sid^ dans tous les sièges de justice, d'assister â tous les jugemens sans avoir pourtant voix déli,
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58 bérativc.
Depuis
la création
de cette charge,
juge s'appela Lielitenant de Sénéchal intituler
lesjugemens au
nom
où nous sommes ,
,
et
le
i6&d.
devait
de ce dernier. A
de Sénéchal probablement phis honorifique que réel. Les
l'époque était
le titre
mœurs des habitans étaient encore la société n'était pas
que
*
.HISTOIRE DE LA UAIITIinQUE,
trop inHitaires,
encore asàez développée, pour
un cours du Parquet,
la justice civile et criminelle eût
régulier et constant. Longtemps après
nous verrons
Gouverneurs vidant eux-mêmes
les
les différends qu'ils appelaient
à leur juridiction
souveraine, jusqu'à ce que le Roi leur en presse défense, et nous avons déjà vu
fit
ex-
comment
l'administration de la justice fut inaugurée dans la colonie^
par Texpulsion de Ghiirard» premier
juge régulier qui y mit
le
pied^ AChirard succéda
Pierre Millet, en qualité de Lieutenant de Séné-
chal
civil et
Ën
criminel.
France, Louis XIII avait suivi de près son
premier ministre ; fait niiiuiler,
par
la reine
le
lontés de son royal conseil
de régence;
eomtnençait.
cédé
Au
Armand de
de Brezé, dans et
Anne d'Autriche
Parlement,
les
époux qui la minorité
avait
dernières vo-
lui
donnait un
de Louis XIY
cardinal do Richelieu, avait sucMaillé,
la
duc de Fronsac, marquis
charge de Grand-Maître > Chef
Surintendant de la navigation et du commerce. La Compagnie des îles de l'Amérique, mécon-
. k)
i.cd by
Google
nisroïKi;
59
dk la martim^ue.
lente de la mauvaise inlelli[»ence qui réi^nail eiiire
de
le Lieiilenanl-gi'iit ral des îles, le (iOinmaiidi'iir
Poincyeirintcndant Clersclier, sieur de Loumont, mésintelligence ifui excitait des plaintes continuelles et touniail eontre la
dè
ses possessions, résolut
nommer un
Bégénte ponr nant-général.
La
bonne administration
de
s
adresser à la Reine
successeur au Lteutc*-
Réj^^ente jeta les
yenx sur
d'un ancien serviteur qui avait, sous
de sa
été victime
le fds
Cardinal,
le
sur Noël de
fidélité -pour elle,
Patrocle, chevalier et seigneur de Thois>', qu'elle désip^na
aux
devant être
Sci teneurs l'objet
de
de son
la
comme
Comj)a
s'il
lui
dounaii 1646.
de suivre ponctuellement le conseil qu'il se proposait de lui donner. La Pier» rièrc lui donna sa parole d'honneur. Le Fort lui sa parole d'honneur
révéla alors que, dès le lendemain, les mufins
devaient venir le trouver et le forcer à iigaer des
à op-
articles cpii avaient été rédigés. Il l'engagea
poser d'abord quelques dre, « signer, à
difficultés,
sur la place
les faire sortir
leur ofirir à boire à la santé
du
hii^
geantsur
pavé;
Lapierrière, abaissera
de Beautort,
la tête
le
mousqueton
l'étendra sur le
ce signal ,
des'hommes prêts à en faire de gens du prétendu général.
à
le sien et le diri-
il
qu'il lui promettait, qu'à
et.
Au moment
Roi.
où' chacun tiendra son verre et
haut,
puis à se ren-
même
il
aurait
de tous les
Jamais action de cette nature ne fut mieux et plus ponctuellement accomplie; jamais bras de
Séfde ne fut mieux dirigée que celui de la Pier^ rière ne le lut, dans cette occasion, par ce Le
Fort dont la puissante et sanguinaire énergie passa tout entière dans l'âme de son chef.
Le lendemain 6 août, ,
ainsi
que Le Fort l'Avmt
aiiiioncé, Ikaufort arriva, entouré de vingt
mes
parmi, lesquels
capitaine
on
distinguait
La
hom-
Vigne,
au Prêcheur e.t qui avait conduit A bande séditieuse de ce quartier,
Saint-Pierre la
La Tour, son
lieutenant, dit le Vinaigrier, la Jeu-
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77
UISTOIRE DE LA MÀaT12ilQU£.
nesse, Bonvouiloir et la Yarenno, son matelot
de Thomas
le fiU
le
(*)
,
16&6.
Sueur, Patin, Boislevé, Cham-
le petit Charles. Us armés de mousquetons et avaient
pagne, Lespine, Bureau et étaient tous
quatre pistolets attachés à leur ceinture;
ils
res-
semblaient plutôt à des bandits prêts à se ruer sur des voyageurs égarés,
dant
la
qil'à
des citoyens deman-
réforme d'abus et la cessation d'un pou-
voir tyrannique.
Lorsque fieaufort se présenta à était
la Pi^rrière
qui
au magasin servant d'hdtel au Gouverneur,
du
situé SUT la place la inain les
Fort-Saint-Pierre,
il
tenait à
cahiersoù avaient été rédiges
les arti-
par une assemblée composée de tous que ceux qui entoucaient Beaufort, derniers se constituant en corps purement
cles délibérés
autres gens ces
exécutif, parce qu'ils étaient plus propres à
ma-
mousqueton que la plume, ^es autres se fomant en corps législatif, parce qu'ils préféraient une salle de délibération à la place publique. nier le
C'est ainsi qu'en révolution
les
hommes
se iont
tout naturellement leur position.
Beaufort, montrant à la Pierrière les articles rédigés, lui
demanda
s'il
était
décidé à
les signer.
Celui-ci, jouant parlai lemeiit son rôle, répondit (*t
lait
On appelait,
avec lut dans
«Kuih la
i
r
(ruips,
inaU loldr
(|U( I'|u"iiii
,
i
ihii
tjiii
liabi-
int-me ca^i* |»our se «K-fcudiT i-ontre Irs sur|U-is('$
(lis
Caraïbes.
4
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HISTOIRE DE LA MàRTINIQUK.
78 '
(ju'il
vovit
au moins
iii
los lire
'
avant d'apposer sa
1(>/|(>.
Gela lui tut accordé.
sigiialiiiH^.
Voici les principaux de ces articles avec leur
préambule. «
Ce sont
les articles et cahiers
que présentent
très^humbles et trcs-obéissans sujets et vas-
«
les
«
saux du Roy très-chrétien Louys XIY, Ray de
«
France et de Navarre leshabitans de
«
Marliiiitjiit
,
,
en l'Amérique, suivant
Tisle
«
tion quii&n a esté faite par les Députez;
«
ble suivant
« tiers «
de
l'avis
de
la
la dclilK'ra-
ensem-
des habitans des quatre quar-
ladite isle
,
que nous préséntons â vous,
M. Hierosmc Sarra, Escuyer, Sieur de
Picr-
la
commandant en chef le service du Roy, « en Tabsence de 11. du Parquet , Gouverneur de «
rière
«r
ladite isle.
,
Premièrement «
:
Lesdits habitants ont accordé que M. le
vemeur arrivant en « commander en cette •
«
,
Gou-
ce lieu , ne sera rcceu pour isle
qu'au préalable
il
u'aye
déclaré hautement et publiquement qu'il se dé.
K
part de toutes communications ou intelligences
«
qu'il pourroît avoir
de
avec lesdits sieurs de
Amérique,
la
Com-
de gentil-homme soldat 9 de gouverner lesdits ha^ « bilans en vertu de Commission du Roy et de «nous maintenir et protéger en nos libériez et
«
pagiiie
l
et protestera en
l'oy
«
,
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9
79
UISTOIBE DB LA MARTINIQUE. «
franchises coutre lesdits Sieurs de la Compagnie, i(i46.
«
au péril .de sa pendant son absence, nous tous recon-noissons niondit Sieur de la Picn ière pour nous gouverner et commander, vous suppliant et les autres qu'il appartiendra »
« irie; «
et
,
« «
très-humblement d'accepter cette change , nous
«
soumettant de vous obéir perpétuellement. n. «
«
Lesdits habitants désirent
ciers
que tous
les offi-
de milice, tant crëéz qu*à cr^er, feroni
«
de nouveau serment au Roy et en
«
renonceront à tous intéréats et intelligences
qu'ils
«
pourroîent avoir avec lesdits Sieurs de la
Gom-
«
pagnie
que «
:
et
pour
d'ofiiciers,
fidélité, et
les compagnies où il y a mauon vous supplie Monsieur, den
pourvoir.
m. «Lesdits habitants requèrent qu'il vous plaise, «
à l'avenir ne permettre é aucune personne
cigenl,
ou commis, ny autres quels qu'ils qu'ils se diront ou avoueront estre ou
«partisans,
«soient, •
appartenir à
«
tre
la Conipagiiit^
pied à terre
(;n
de l'Aniérique
cette isle
,
tle niel-
ny séjourner ny
«
retarder sur quel prétexte que
«
les
«
force ouverte ,
ce soit ,
ainsi
empêcher par commandement absolu, ou à si
besoin
e^t.
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HO
HISTOIRE DE LA MARTINIQUE. IV. «
Les dits habitants sont aussi d'avis que suit
«
ticc
«
cette isle,
la Jus-
un de chaque quartier, Tun des quanommez à cette délibération,
«tre qui ont esté «
l^W»
administrée par quatre habitants de
lesquels habitants seront tenus de se
'
trouver
«au Fort Saint-Pierre tous les lundis, à huict « heures du matin, pour rendre la Justice aux «parties requérantes, où sera présent, en qua«
lité (le
Juge,
le
sieur Millet qui aura sa voix déli-
«bérative. T.
50.
d*habitans aisés et riches,' et leur perroption, qui n'aurait pas été péniblement opérée au la
gêne et de
la misère,
de non plus
iiiilit'u
n'aurait pas
attiré les cris et les malédictions sur la téte
commis
de
Com-
rapaces, en qui Ton personnifiait la
pagnie tout entière, et ces terres, destinées à enrichir les Français, n'auraient pas été arrosées
que de leurs sueurs. Compagnie eût-elle adopté
de
leur sang autant
A
peine la
venu
nt le parti
dent, que Berruyer, l'un teurs
,
en donna
qu*il avait
avis à
arrangé
les
9
les îles
dont
il
dv.
ses principaux Direc-
du Parquet ,
choses de
était disposé à lui céder,
tres
définit!-
de vendre ces clomaines d'occiajoutant
lui
telle façon,
qu'on
de pn'férenco à tous au-
était le
Du
Gouverneur.
Par-
quet se hâta de se rendre en France, et , par con-
du 20 septembre 1650 , acheta
t)*at
de
la
Martinique, de Sainte-Alousie
la propriété ,
de
la
Gre-
nade et des Grenadines, moyennant 60,000 livres. Avant de repasser les mers et de revenir prendre possession de ses propriétés, du Parquet eut l'honneur de conférer trois
fois
avec
le
jeune Roi
Louis XIY, sur les colonies d'Amérique, leurs ressources, leur utilité , leur avenir. C'est, peut-être,
dans CCS conférences, cpie ce jeune Monarque, qui en lui les germes de toutes les grandes idées
avait
comprit l'importance, pour sa marine, de
ce;^
con-
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IIISTOiKIi
*
111
DE LA MARTiNIOLE.
trées lointaines ; plus tard
,
il
devait trouver dans 1650.
son ministre Golbert une conviction semblable. Louis XIY, à qui Ton avait
lait
connaître
la
va-
en Amérique par du Paripiet, lui octroya le Gouvernement et le nomma Lieutenant-général îles îles qu il
leur, les exploits et les services réndus
avait arf|n?ses
:
les lettres patentes
sont
du mois
d'août 1654.
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Dtèlitized
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ftlSTOlRE
DE LA MiRTINlQCK.
PARTIE.
TROlSfÈIlE
CHAPITRE
ir.
Un Parquet
» propriétaire et Helsnenr* el Uewicnaal'Sènéral* ponr le Moi* de la lia rii nlQuc.
l)t'
retour à
la
Martinique, en Kiol,
i|uel, propriétaire et Seigneur,
acquisition,
rlu
Par- 1651.
en vertu de son
de Sainte-Alousie, de
la
Grenade, des
Grenadines, delà Martinique, et Lieutenant-général,
pour
le
Roi, de res
îles,
ne
fui plus .ippc^lé
désormais que du uoni de Général, désignation qui se transmit, de ce moment et indistinctement, à tous ceux qui gouvernèrent la Martinique.
Du
resip. aur'un cliimp^emenl iiolable ne fut apporté
à ce qui exisLaiL auparavant,
si
ce n'est que Tau-
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fl&
U18TOI1E DK LA HARTINIQUK.
en passant des mains de plusieurs, dans 1651.. d'un seul, se raffermissait et donnait au pro-
torité, celles
prif^taire
une puissance,
à
peu de chose près, ab-
solue.
Les propriétaires et Seigneurs des nuaient à rendre au Roi de France
mage
;
ils
distribuaient les terres de leurs
nes aux conditions qu
il
conti-
Iles
foi et
hom-
domai-
leur plaisait de prescrire,
et recueillaient les redevances et impositions dues
par tous ceux qui n*en étaient pas exemptés d'une
manière spéciale;
aux emplois
administraient,
ils
et militaires;
civils
Lieutenance-générale de toutes les
nommaient
seulement, lies
la
appartenait
de droit au Monarque; personne ne pouvait venir trafiqnrr dans leurs îles sans leur consentement; les
denrées coloniah^s ne payaient aucun droit
d'entrée en France ; le Roi continuait à se réserver la
connaissance des différends qui s'élèveraient
avec
les propriétaires
des
îles,
comme
il
s'était
réservé celle des différends qui concernaient pré-
cédemment
d^^,
était
la Gompaipiie.
rendue au
La justice, au premier
nom du
propriétaire et
Seigneur; la justice souveraine était restée Tapa-
nage du Roi. Par la
contrat de rétablissement de
le
Compagnie des
vrîer
1635 ,
de l'Amérique, de fé^ de mars 1642 le Roi s'était
iles
et l'édît
rés(M'vé la faculté d'y créer
lorsque les besoins
,
une
justice souveraine
le solliciteraient, et
de pour-
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lllSTOIftR
115
DK LA MARTINIQUE.
pour la rendre, ceux qui lui Sur la requête présentée par la Compagnie, où elle exposait voir de commissioDS
i(>51.
seraient présentés par la Compagnie.
de
l'utililé
Roi
l'avait
la créalioii
déclaration et
qu
il
d'un conseil souverain,
créé par sa déclaration
que de Thoisy
avait apportée avec lui
mit à exérutioii, ^)our
avril I6/1.O, à la
le
du 1" août 16/iô,
la
Guadeloupe où
il
première
fois,
en
se trouvait alors.
D'après cette déclaration, le Roi autorisait chaque
Gouverneur à nommer lui^ême. pour conseillers, un nombre de gradués, conloiiiie aux ordonnances du iioyaume; à défaut de gradués, le Gouverneur pouvait choisir huit officiers ou hahiCe conseil souverain était présidé par le Gouverneur; le Procureur du Roi, et le greffier de la
tans.
Sénéchaussé
,
remplissaient les fonctions dv Pro-
cureur général et de greffier du ConseiL Le Conseil se réunissait
une fois par mois et jugeait les affaires La déclaration du iloi de
civiles et criminelles.
,
i6À5 , ne fut jamais ponctuellement exécutée. Les gradués, â cette époque, étaient assez rares aux Antilles; le
Gouverneur appelait toujours des officiers pour composer le Conswl. 11 ne pa-
et des habitans rait
pas qu'il s'astreignit régulièrement au
nombre
de huit fixé par la déclaration , ni que leur commission fût durable de sorte que Ton peut dire que le Gouverneur, qui choisissait ceux qu'il voulait, et ;
en nombre qui
lui plaisait
,
était à
peu prè» mal-
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116
Hl^TOlRK
l>e
t.\
MAKTINIQUK.
en dernier ressort et avait presque à J sa dévotion, le Conseil souverain de son tle. Ce Contre
de
la justice
seil, ainsi
composé
aller à sortir
l
•
cl organisé, se laissa bien vite
do ses attributions et à étendre
les
voici
temps 011 un seul exemple. Nous
s'était
toujours réservé l'évora-
limites de ses 'pouvoirs, dès avant le
nous sommes. En avons vu que le Roi tion, à
son grand Conseil, de tous tesdîiiérends qui
concerneraient la Compag[nie. Les Jésuites, qui desservaient les paroisses Preclieur,
du Carbet
el
du Fort de
la
du
Saint-Pierre,
Case-Pilote
.
les
svuh
existans alors, recevaient leurs salaires de la Corn-
pagnte, aux termes de son établissement. Soit que les
mauvaises
pêchassent,
affaires
soit tout
tant pas payés
,
de cette Compagnie Ten emautre motif, les Jcsuiles n
é-
.
s'adressèrent au Conseil souverain
pour que les habitans fussent tenus , au lieu de la Compagnie, de les mettre à même de desservir leurs paroisses. Le Conseil souverain, qui aurait dû les renvoyer à se pourvoir au Conseil d'État contre la Compagnie, fit venir Tagent de cellé-ci et lui donna Tordre de payer aux Jésuites 24,000 livres de petun.
Le Conseil Souverain, pour juger
les
procès
institué
civils et
primitivement
criminels, së chan-
gea aussi en assemblée générale où se portail cision de tout ce qui tenait à l'intérêt
dé-
la
commuii.
Alors, ce n'étaient plus des habitans et des. officiers
remplaçant
les
gradués, qui
le
composaient;
la
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117
HISTOIRE DK LA MARTINIQUE.
ri>lonie tout entière y était en quelque sorte repré- i(>oi. sentée par les principaux habitans, les officiers
de milice,
rcpréseiilans
les
€le
paroisses, cl
l
larmes aux yeux, que dans le Ciel. » Après avoir dégagé son cœur de ce qu'il ai* moit le plus au monde, il fit appeler M. Four-
»
nier, juge civil cl criminel, et l'obligea à brûler,
»
en sa présence,
ils
se quittèrent les
se plus revoir
les
iuiormations qu'il avait
fait
Digi i.u. Ly
Google
III8TOlR£
que
LA MARTINIQUE.
,i&7
»
contre Bourlet
principaux
ofiiciers et
»
habitans voulaient qu'on Ht mourir
comme un
(
les
avec eetle parole chrétienne, qu'en-
•
séditieux
»
core
»
donnoit d'aussi bon cœur
>
Dieu luy pardonnât ses
•
trouver le sieur l^'oppe, marcliaad zélandois,
»
pour retirer la permission qu'il avait extorquée de luy à ftfrce de prières, d'achepter une habîtalion dans son isle, voulant que la loy eslablie,
»
» >j
»
>
Il
)
,
qu'ii fût la
chargea
qu'il souhaitoit
-
que
fautes;
la
Borde,
jesiiile, d'aller
dans l'isie, qui défend aux hérétiques d'y avoir aucune place , subsistât. » Pendant tous ces trois jours il ne pensa plus
»
qu'à Dieu, de disions les
•
eause de sa mort, qu'il luy par-
le R. P.
»
»
moment on moment nous
luy
uns après les autres , quelque parole de TEeriture qu'il rumînoit en luyHnéme, et dont il produisit des actes tantost de pénitence
d'amour de Dieu, quelquefois de con-
»
tantost
•
fiance 9 et fort souvent d'une.parfaite résignation
>
aux volontés de Dieu, Le R, P. Bonin luy ayant demande s'il ne s'ennuïoit point de souffrir, il
» »
» > » » >
1658.
luy répondit non, non,
mou
Père,
ic
ne
voii-
que IHeuavançât ma mort d'un instant pour m'en délivrer, ie voudrois en souffrir mille fois
moy
»
qu'on
si
le R.
on
les
eût poursuivis; après qu'on eut ,
on
le
P. la Borde,
porta dans sa chapelle, le
ii.
P.
Boulongne
et
célébrasmes'la sainte messe, en attendant le portât
pour Tenlerrcr.
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UmoïKE
DE LA UARTi?(l(Hi^>
Les compagnies de M. de la Garenne, du Fort- 1658. Saint-Pierre et les deux du Carbel esloient sons »
»
armes; à dix heures du matin on com
;iik'
lys d'or
la Vierge,
du CarWtf
(|uc coin-
lai-iiiéiiic.
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150
HISTOIRE DE LA HAnTINlQt^C.
drap mortuaire; uu
»
qu'on avait mis sur
»
cier portait le casque après le corps; un. autre
»
ses gantelets, et
»
péc d'un rrospc; huit des plus coiisidt^rablcs
un
le
»
habitans porloient
gentilhomme portoit
»
puis-aisné
iusqu a l'Eglise
corps
le
,
après lequel
un
jeune M. du Parquet,
le
du le
défunt. Depuis la Montagne chemin estoit bordé de feoimes,
•
d*enfans et d'esclaves qui estoient venus de tous
»
les quairtiers
•
plus pitoîable au
»
et géniissemens, les
»
pleuroient; ie vis
•
le corps et s'arracher les cheveux,
»
leur extresme affliction. Après la grande messe
de
l'isle
;
ie n*ay rien
monde
,
entendu de
ce n'estoit que pleurs
uns soupiroient,
mesmc
les autres
des nègres se frapper
pour témoigner
»
on enlerra
»
Fort et de la mousquctcric
»
»
pour honorer la mémoire de Tillustre défunct. » Tout te peuple est icy dans une consternation effroyable chacun a perdu en la mort de Monsieur; l'Eglise y a perdu son protecteur, nous y avons perdu nostre bien-faicteur, le peuple y a perdu son appuy, les pauvres y ont perdu leur père. 11 n'y a que vostre arrivée qui nous puisse consoler. En vérité, M. de Gériliac tarde beaucoup les affaires en dépérissent à la
»
Grenade;
ie
Tanie de
l'eu
» »
» »
»
•
-»
le
1058.
troisième son épée enyelop-
»
» fils
oi\ï~
corps au bruit de tout ,
qui
fit
le
canon du
trois salves
,
,
ne recommande point
A vos prières
Monsieur, vous l'ayniiés trop pour
bigilized by
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HISTOIRE DE LA MARTINIQUE.
151
ne doute point que 1658.
»
l'oublier devant Dieu, ie
»
nos Pères ne luy rendent
»
Adieu,
•
consoler par vostre présence ceiuy qui est dans
»
la charité
mon
les
mesmcs
assistances.
très-cher Père, v(»nez prompleineal
de Jésus-Christ, »
Mon Révérend »
Père,
Fotre très-humitie et très-obéissani serviteur, .
»
A
la Marliiiique,
L'affliction
F.-J.-B.
ce k' janvier 1058.
et
»
muette d'une partie de la population
les larmes de Tautre, sentie ficatif
FEUILLET,
témoignage le plus signi-
rendu à la mémoire de
celui qui a
commandé. La mémoire du
gouverné
Propriétaire
,
Sei-
gneur et Gouverneur de la Martinique» reçut ce témoignage de la manière la plus éclatante et la plus sincère. Sa vie tout entière le lui avait mérité.
La Martinique eut ce bonheur, dont Thistoire oiire la remarque dans la création de quelques grands empires, d'avoir possédé, en quelque sorte, pour fondateur, un de ces hommes à qui la providence départit toutes les qualités éminontes propres au
but auquel
elle les destine. C'est avec les 100 hommes* de d'Enambuc, son oncle, que le jeune du Parquet, dans une île liérisséc de mornes re-
belles ù la culture, infestée et repoussent les
de reptiles qui eifraicnt
Européens, occupée par une
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I 1
152
HISTOIRK
l>E
LA HABTINIQUE.
peuplade indigène, ^nierrière, impLicable dans 1658. ses vengeances et ses haines, perfide et opiniâtre
dans sa résistance, que le jeune du Parquet, expoposé de tous
voir son
les côtés à
îlt»
onvaliie par
des nations puissantes et jalouses d'établissemens rivaux, simple Gouverneur d'abord, ayant à obéir
une Compagnie dont
le
plan inhabile , les vues
étroites ot cupides, et la
parcimonie déplorable
à
ne sont propres qu'à arrêter
l'essor
d'une colonie,
ensuite Seigneur et Propriétaire, ayant à se faire
obéir
d'hommes
indisciplinés, turbulents et gros-
siers, toujours prôls à se
mutiner,
au milieu
c'est
de toutes ces circonstances difficiles et désespérantes pour tout autre, que, colon, guerrier, administrateur, juge, homme de bien, chrétien, il parvint a conduire, agrandir, et
Tune des plus
prospérer
l'aire
du
belles colonies des Antilles
du Mexique. Colon
même l'exemple
et planteur,
il
golfe
donnait lui-
de défrîchemens nouveaux
et
de
nouvelles 2>lanlalioiis, aecordait des privilèges à
tous ceux qui l'imitaient, créa quatre quartiers et
indiqua celui du Fort-Royal
truisait des forteresses, allait
combattre
ailleurs
tenait son Ile sur
;
pour
lion
il
les
il
cons-
Caraïl^es,
l'autorité
un pied de guerre qui
à Tennemi du dehors l'en vie de administrateur,
guerrier,
domptait
du Roi, enlevait
le venir attaquer;
établit l'ordre et la siihordina-
dans sa colonie,
fit
des règleuiens de police.
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155
HISTOIRE DB LA MARTINIQUE.
respecta, autant qu'il put, le système de la
Compa- iG5H.
gnie , mais le viola quelquefois dans Tintérét de ses administrés;
dernier ressort,
grand Sén8
I>K
LA UARTIi>«IQUE.
•
iMederic Rools, sieur de Gouiselas, exeîçaul la 1G58.
»
charge de Lieutenant-général en l'absence de
compa-
>
M. d*Enambuc, sur
>»
giiies
»
entreprise iaile par
»
tous Icsdits habitans^ qui ont été découvertes et
*»
se découvrent' tous Icç jours
»
dit Conseil
do ladito
a
la plainte
de
îslc
la
des sept
mauvaise conduite
Madame
la
et
Générale, sur
de plus en plus,
le-
rôsolu et a ordoiuic que ladite
»
Dame
»
voir et
•
pour cet
»
tuelle
»
d*Armes du Prescheur, sans quelle se puisse
sera démise et dépossédée* de tout
commandement dans effet, elle
les
pou-
cette isie, et que,
aura pour sa demeure ao-
magasins au cpiarlier de
demeure en son
la
Place-
de
»
retirer et faire sa
»
Martinique, ny en aucun autre lieu que celuy
logis
la j
»
cy dessus. >
Que
défenses sont faites à toutes personnes
»
quelconques de iuy parler et communiquer
1»
sans permission de »
»
Que
l'officier
la damoiselle
de
g^arde.
de Francilloii, attendu
sa
medésobéissances au
faction intelligible avec le sieur de Maubray,
>
naces contre le» habitans et
V
public, aura sa case pour prison jusqu'à ordre.
»
nal de eette
»
dant du Fort-Saint-Pierre ;
»
quarts de poudre deubs et paycx pour l'ancra-
»
ge des uavir(»s.
»
Qiie les poudres seront isle, et
amenées dans TArscv
mises es-mains
du comman-
comme
aussi* les
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i
MlftlOiRE
Que
»
169
D£ LA MARTir«lQU£.
défenbos sont laites au\ oillciors dt'poscz 1655.
»
de leurs habilalioiis sans ordre : coniiiK^ de porter aucune arme à feu , et où ils seront trouvez trois ensemble permis aux ha-
*
bilans de leur tirer sus.
n
ce soit de les fréquenter pour quelque cause
t »
que ce puisse du quartier.
»
1er à
défenses sont faites à qui que ce soit bord d'aucuns navires ou batteaux,
\ant
les
« •
de
aussi
Qu il
»
•
:
»
sortir
est fait défenses à telles
personnes que
être , sans permission
de
l'officier
Que
*
sui-
anciennes ordonnances, et aussi sans
pcrmissioa du capitaine du quartier ou de
» cîer
d'al-
l'ofli-
de garde ^ à peine de punition corporelle.
Que
les officiers
de nouvelle création jouiront
mesmes privilèges que leurs devanciers. Que les habitans payeront, pour tous droits,
»
des
1»
50
par
les
»
anicles de la commission ^ et pour le regard
de
»
i'iarlicle
»
rout leur possible pour entretenir
»
» les »
livres
de petun ,
ainsi qu'il est porté
qui traite de
Sauvages
,
et
où
il
la
guerre, les habitans fela
paix avec
sera besoin de guerre
,
ils
de vivres et de munitions, et ainsi des 50 livres pour la guerre demeurera
se garniront
>»
l'article
»
nul.
»
krdet de remettre es-mains des habitans, et pour eux, ez-mains du sieur Plaiu^ille, leur
^ Qu'il est fait
»
commandement à
Charles Bail-
Uiyitized by
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HISTOIRE DE LA MARTINIQUE.
170
syndic, la barque nommée/*? Saint-Jnc/fues , et 1058,
*
.
comme a eux apparleMadame remplacera le batteau commandé par Jacques Adam, a eux appartetout ce qui en dépend,
»
nante » et que
» »
nant, attendu que lesdits deux bâslimens ont
» «
»
este payez et acheptez
Que
»
de 50
livres
de petun par
mise sur eux en Tannée 1655.
teste,
les
parens des enfans de M.
le
Général
»
du Parquet, d'heureuse mémoire, poseront un intendant pour la conservation de leurs biens, et pour avoir soin de ce qui sera nécessaire à
>
ladite
» ê
Dame
et à Messieurs ses enfans.
Et pour ordonner au Forl-Sainl-Pierre et aux
»
munitions, canons dudit arsenal de
la place et
»
autres choses et exploits nécessaires, le sieur de
»
Plainville, syndic desdits habitans, est
»
et posé et establi
»
venir, reconnu
en
obey,
et
commis,
ladite qualité, sera, à le
du
tout sera
lad-
néan-
3»
moins sous
»
et desdits habitans
»
rartilleric et
1»
ledit Fort
»
dite isle
»
à propos par le Conseil desdits habitans.
)»
du
»
chers, fenêtres, portes et autres choses néces-
»
saires seront achevées,
j»
servir d'Hostel-dc-villc
»
Tauthorité ,
munitions
se
de Saint-Pierre,
pour en disposer,
Qu'il sera
nii;^
sieur
Gourselas
qu*il sera fait inventaire
de
tiouveront dans
et autres lieux
de
la-
ainsi qu'il sera jugé
ordic que Tautliance et salle
Conseil sera parachevée, et que les plan-
,
en sorte
qu'elle puisse
cl lieu d'assemblée.
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I
HISTOIRE on IK MAnTlNlQtK. «
Que
amendes,
les
171
de ceux qui seront 1658,
soit
»
défectuées dans leurs gardes
»
n'entretiendront point les chemins, et généra-
>•
l£
179
LA MARTINIQLE.
nir tous ses efibrto contre les évasions d'esclaves
chacun
et
ne
savait quelle
serail
,
1658.
pas de longue
durée.
Quoiqu'une funeste expérience eût dû apprendre aux Colons à ne jamais se départir de lance cl de précautions,
cependant, par
ils
vigi-
finissaient toujours
les négliger, et oiTraient
saus cesse
aux Caraïbes des tentations auxquelles ces barbares ne savaient pas résister. Les troubles qui désolaient
colonie, favorisaient encore leur au-
la
dace et leur perlidie. Us avaient remarqué que,
parmi
les
habitans qui venaient à la Capesterre
chasser et pécher,
que matin,
il
y avait une bande qui , chaen dcMix portions, l'une qui
se divisait
s'cntoaçait dans les bois
pour chasser,
l'autre qui
pourgarder le canot , le boucan et les effets de leurs compagnons. Ils choisirent leur jour et restait
Tondirent suhiLement sur les trois
tjui
étaient
r(
s-
que leurs camarades chassaient , et les assommèrent à coups de bouton. Les trois chasseurs, de retour, trouvèrent les cadavres de leurs coni]7agnon8 et les drhris de leur canot. Pour fuir un sort semblable , ils gagnèrent promptetés
,
tandis
ment
les bois et restèrent
quatre jours avant d'at-
teindre la Case-Pîlole, en traversant par le quarI
ici-
appelé aujourd'hui
Soit
que ce
l'inspiration
le
Gros-Morne.
fût la vérité, soil
de
la frayeur, les
que ce ne
fût que;
Sauvages de
l'ile
bigiiized by
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180
m
HiSTOilŒ
LA MAKfiiMQUt.
envoyèrent , à Saint-Pierre
,
quelques jours après, 1658.
une députatioii pour assurer
qu'ils n'étaient
pour
commis ceux de ia Do-
rien dans le massacre qui venait d'être
des trois Français, que c'étaient minique et de Saint-Vincent qui en étaient
les
seuls auteurs. Elle arriva lorsqiu; la sédition était
moment où
dans toute sa force, au
les esprits,
échauffés et divisés, n'étaient plus occupés leurs discordes intestines
,
et oubliaient
que de
même les
dangers qui puuvaiciil menacer Texistence de
De Gourselas
colonie tout entière.
la
fut obligé d(>
dissimuler son mécontentement et d'avoir
l^r
d'être satisfait des excuses qu'ils offraient. Ils se
retirèrent, persuadés
que
c'était ià
une
aÛ'aire
terminée.
La discorde
avait
heureusement cessé parmi
les
Colons, et les choses avaient, à peu près, repris leurs cours, lorsque aborda à Saint-Pierre, dans sa
pirogue, ce
même
Nicolas, capitaine
parmi les Sauvages, accompagné de Ils
renommé
seize des siens.
descendirent sur la place, se mêlèrent aux
Français et se mirent à boire,
comme eux, de l'eau-
de-vie , la liqueur favorite de ces barbares. Beausoleil, l'un
de ceux qui avaient joué un
dans
la sédition
sion
du
Conseil
,
rôle actif
l'un des signataires de la déci-
du 6 août qui
avait décrété la
déchéance et .l'emprisonnement de la Grénérale
homme
cruel et entreprenant, conçut, à ce Ino-
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UlSiOiRl'
181
L\ MARTINIQLE.
Dli
la mort des trois habitans 1658. communique ù d'auti^s qui la
ment, Tidée de venger massacrés.
11
la
partagent;
ils
parcourent eusemble
cabarets
les
60 ou 80 hommes. Pour mieux surprendre les Sauvages, ils iout venir les amies par les portes de derrière et les magasins, et parviennent à réunir
des magasins qai forment ratifs sils
et
place
terminés,
ils les
de mousquetons
même. Une
la place, et, ces
prépa-
entourent et, â coups de fu* ,
ils
en tuent cinq sur
la
du
partie ayant pris la fuite
Madame du Parquet, sept y un autre, au milieu des can^*
cpté de la sucrerie de
reçoivent la mort, et
nés , trois sont arrêtés et renfermés dans le ca-
chot du cor {)>-de-garde.
Le fameux JNicolas dès ,
pagnons autour de
qu'il \it
cdté de sa pirogue. Atteint d'un
ton dans ^
le
corps,
Poursuivi
le
tiraient sur lui,
leurs coups avec
il
ses
com-
du
course
coup de mousque-
se précipita a la mer.
il
long
tomber
lui , avait dirigé sa
du
rivage par les habitans qui
plongeait à chaque fois, évitait
une adresse merveilleuse,
et,
re-
venant sur l'eau, lanraîtàceux qui se trouvaient plus proches, des cailloux qu'il rapportait
.
les
du fond
de la mer. Mais, perdant son sang et ses forces, et attdnt d'une balle à la tête, il expira, et l'on vit son cadavre flottant sur
l'eau.
Deux
seuls
de ces Ca-
raïbes échappèrent à ce massacre, et allèrent
porter la nouvelle à leurs compagnons.
en
•
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HISTOIRE DE LA MARTINIQUE.
I8'i
Beausoleil et les siens, exaltés par le silceës d*une 1658.
entreprise qui n'était pas fort honorable, qui avait été exécutée sans ordre et sans chef, ne voulurent
pas s'en tenir
proposèrent d'y donner suite
là. Ils
en allant attaquer les Sauvais à les
chassant tont-à-fait de
l'île.
la Gapesterre et
en
Beausoleil espérait
entraîner tout le monde avec lui et avoir ainsi le commandement de rexpédition. Mais de G ourselas,
qui ne se souciait plus de cette indiscipline et
de cette indépendance, modéra l'ardeur de ces tapageurs en disant que c'était à
vernante a décider rée. Celle-ci
Madame
on
habitans. Les. avis ouverts,
immenses que la
les
les esclaves;
les
principaux
revint sur les torts
barbares avaient causés en enleil
même que
fut dit
depuis que
paix avait été conclue avec eux, et nonobstant
leurs promesses, qu'ils avaient
ils
en avaient
tcms d'en
finir
fait
aucun mal
,
qu'il était
avec une peuplade aussi perfide et
sur laquelle on ne pouvait
longtemps on
plusieurs;
attiré
traltreusemeut assassiné des habi-
tans qui ne leur avaient
ils
Gou-
convoqua son Conseil, où elle appela
tous les oiricicrs des compagnies et
vant
la
cette guerre devait être décla-
si
les avait
]^liis
compter; que trop
ménagés; qu'aujourd'hui,
ne méritaient plus aucune compassion.
guerre fut donc décidée,
et
il
La
fut résolu (pi'on irait
attaquer les Caraïl>cs dans leurs quartiers de la
Gapesterre , tan! par lerre que par mer.
On
prît
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UISTOIBS DE LA MARTINIQUE. aussi des
quartiers.
mesures pour assurer fut arrêté
11
la
185
{oiuiuele de ces 'XG58.
que de Loubières cmjjorte*
avec lui les matériaux nécessaires pour y une forteresse, et qu'une garnison y serait entretenue pour le repos public, el qur eliaque
rait
élever
soldat qui la composerait aurait 120 livres de pe-
tun; que tout habitant blessé ou soldat estropié dans cette
^erre
butin
,
aurait
un nègre en indemnité; que
reste rait à ct'u\ ipii îe feraieut et les
le
nègres
à ceux qui les captureraient; qulii serait prélévé,
pour les munitions de guerre nécessaires à la garnison, 5 livres depetun, par tétede nègre, sans que personne en pût être exempt; que les soldats de la garnison auraient , en outre , ainsi que ceux qui iraient se fixer dans ces nouveau quartiers, une exemption pendant dix années, à compter du jour où le Fort serait bail tant pour eux-mêmes que pour leurs esclaves et serviteurs, de tous droits , à la réserve d'un chapon qu'ils fourniraient, chaque année, à Madame la Générale pour toute redevance seigneuriale pendant les dix années. Pour faire celte petite campagne, de Gourselas choisit, parmi les sept compagnies, six cents ,
hommes
des plus
vaillans,
des plus habitués
aux fatigues, des mailres de cases,
c'csl-à-dire
dés plus intéressés à se débarrasser des déprédations des Caraïbes.
'
«
Deux cents furent placés
dans cinq baïques, sous
le
commandement de
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HISTOIRE
ISA.
i.ouhicTes.
(Il'
Lh.
1
MARI INIQUE.
donna
Celui-ci
moaUUt
doleii, qui
m
l'ordre
Beauso- 1658.
à
une des barques, de
se déta-
cher, d'accoster au Prêcheur, de prendre par terre
avec les siens, et de rejoindre l'expédition à la Ga. pestcrre.
pour eu
Il
paraît
que ce chef
avait ses motils
agir ainsi avec Beausolcil. Les quatre cents
autres furent divisés en -deux bandes la route
de
la
:
l'une prit
Montagne-Pelée , l'autre du Morne-
Gommier.
Comme il s'agissait, en quelque sorte, de conquéune nouvelle terre, puisque les Caraïbes avaient constamment occupé la Gapesterre depuis l'arrivée de d'îaiainbuc, la relii^îon dut marcher aussi pour consacrer la conquête , empêcher de verser
rir
inutilement le sang et sauver autant de vaincus qu'elle le pourrait suites,
gue et
il
,
monta sur
Le
P.
Bonin supérieur des Jé,
la petite flotte, et le
Père Bon lon-
dominicain , suivit ceux qui allaient à pied, ^ut convenu que celui des deux religieux qui
arriverait le
premier sur les lieux, qui en prendrait
possession et y planterait la croix, aurait pour son ordre la desserte des paroisses qui seraient créées
dans cette partie de l'ile. Les Caraïbes, instruits par leurs espions des intentions des Français voir. Ils
,
se préparèrent à les rece-
appelèrent la ruse à leur secours et inven-
un stratagème qui devait rablement leurs ennemis avant tèrent
affaiblir considéqu'ils arrivassent
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1S5
HISTOIRE DE LA .MARTLMQLE.
jusqu'à eux.
counnissaient
lis
Taieat prendre les Fji*ançais taine portion
du
;
chemiu que de- 1G58. semèrent une cer-
le
ils
de flèches enterrée» et
terrain»
dont les pointes, cachées au milieu des branchages dont ils les avaient recouvertes , devaient faire aux Colons des blessures mortelles. Pour mieux assu-
de leur embûche, ils se portèrent à quelque distance en avant, et, après avoir fait mine d at-
rer Telfet
tendre leurs ennemis, tirer les
piège. Mais, par
vînt
ils
lâchèrent pied
aiiii
d
at-
Français sur le lieu où était dressé le
un heureux hasard ^ la
nuit sur-
qui empêcha les Colons d'avancer^ et
nommé Lévesque,
qui connaissait toutes
un
les iialii-
tudes de ces Sauvages, se méliant de quelque
compagnons à changer de une autre direction et
chose, engagea ses ^
route* Ils prirent en effet
arrivèrent, de
bon matin, sur
les
Caraïbes qui fu-
ient surpris à leur tour. Celui que les Sauvages avaient placé en sentinelle, revint à la hâte vers eux,
en jetant par-dessus sa tète une poignée de sable pour exprimer la grande quantité d'ennemis qui marchaient sur eux.
Ils
dre, vers leurs carbets
Mais
les
prirent la fuite, en désor-
où ils répandirent la terreur.
plus braves, voulant au moins donner aux
femmes et aux eniaas
le
temps de s'embarquer,
réunirent autour d'eux ceux qui étaient résolus de
combattre, et se portèrent au-devant des Français.
Mais à peine eurent-ils essuyé
la
première #
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186
MARTIMQLE.
UISTOiaii DE LA
drcliargc , qii(% voyant les Français se jM'écipiler 1658.
sur eux l'épccà la main fuite vers Tendroit •
où
gnes. Les Français
,
ils
ils
en
prirent de nouveau la
avaient caché leurs piro-
firent
un carnage
général,
sans distinction de sexe ni dVige. Ceux qui ])uront se
dérober aux coups des Colons, gagnèrent Saint-
Vincent et
0oininique. C'est ainsi que cette na-
la
tion se vit chasser encore d'une
Européens, et que
la
de
ses lies parles
Martinique en fut entière-
ment délivrée , sur la fin de l'année 1658. Au milieu des ténèbres qui couvrent le berceau do ce penple de ,
voyageurs qui
ce qu'il
ler, voici
histoire. îles
du
la diversité
de
golfe
du Mexique où
les autres
les
vinrent conquérir les
îles
et
gardèrent
la
parmi eux ,
le
sur les Ygneris qui en
les
tèmmes pour en
même que
celiii
dont
elles
la
langue
les
lairc
hommes
[qui
des Galibis do
Terre-Ferme, dillère de celui de leurs
mcs qui ont conservé
pro-
du continent^ qui
leurs épouses. Aussi le langage des est,
les EsIls
Les vainqueurs tuèrent
Naturels.
les
trouvèrent
nations européennes.
venaient des Galibis, nation
iiommcs
premiers
Les Caraïbes n'étaient pas originaires des
pagnols et
élai(Mit
récits des
ou en entendirent pary a de moins douteux sur leur
les visitèrent
du peuple
lèni-
vaincu,
descendaient. C'est aussi ce qui expli-
querait le peu de cas que ces Caraïbes faisaient de leurs lennnis
,
connue provenant de
la
conquête
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187
HISTOIRE DE lA MAETINfQUE.
en quelque sorte , le cachet de Tescla- 1658. les Européens arrivèrent , ils trouvèrent vivant dans une parfaite égalité,
et portant ,
vage les
(4)
•
Lorsque
indépendants lois
les
uns des autres , sans régies ou les gouTemer. Hs ne faisaient
communes pour
aucun commerce, ni entre eux, ni avec leurs voisins. Ils ne péchaient et chassaient qnc pour avoir leur nourriture de la journée. Le goût du trafic
qui
s'est,
plus tard , prodigieusement déve-
lopé chee eux , ne leur fut donné que par les Eu-
ropéens
,
au moyen de Tappât des rassadcs et de
l'eau-de-vie qu'ils aimaient avec passion. Ils étaient,
par nature, enclins à Tindolence et à la rêverie, et l'on
en voyait passer des journées entières sur la
pointe d un
i
oclicr,
regardant
n'avaient pas de religion
la
mer et
le ciel. Ils
proprement dite.
On croit
pourtant qu'ils distinguaient deux Génies
ou
,
Dieux, l'un, bienfaisant, qu'ils laissaient de côté et n'invoquaient jauiais parce qu'il ne pouvait leur faire
de mal ,
l'autre,
mauvais et malfaisant,
imploraient pour détourner les pouvait les frapper. sorciers
ou devins
appelaient Boyés, La po-
lygamie était en pleine vigueur chez eux, et teurs' les plus
comme Ils
il
avaient des espèces de
Ils
qu'ils
qu'ils
maux dont
recommandables
les
au-
les représentent
antropophages.
ne connaissaient de chefs qu'en guerre. Or-
dinairement
ils élisaient,
comme
capitaine, l'un
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HISTOIRE DE LA MARTINIQUE.
188
aisiingué d'entre eux, des plus braves, qui s'était déjà contre leur< ennemis. Lorsqu'il s'agissait
1058
d'entreprendre une guerre, le capitaine les réunissait dans soncarbcl, et, à la suite de réjouissanpaces et do débauches, quelque vieille, prenantla role
,
rappelait les souvenirs les plus propres à les au combat et à la vengeance ; le capitaine
exciter les
haranguait aussi
être convenus
,
du jour
et et
ils
du
se séparaient après lieu
de leur réunion.
Leurs armes étaient des flèches dont les extrémités étaient empoisonnées avec le lait de mancenillier, des boutons ou massur^s, et des espèces de demi-piques. Leur, principale tactique consistait à sur-
prendre leur ennemi. Lorsqu'ils
faisaient des pri-
hommes
et réduisaient les
sonniers
,
ils
femmes en cheveux libre
tuaient les
esclavage.
Le brodequin
et les longs
étaient le signe qui distinguait la
de
l'autorité
du
capitaine cessait. Leurs
querelles
particulières se vidaient avec le bouton. les
femme
Tesclave. Aussitôt la guerre terminée,
Européens qui
,
plus tard, les ont
Ce sont
fait se
batr
coups de flèches, IE .LA
Renaudoi firent d'abord leur rapport à rassemblée, 1660. puis, les députés des Compagnies ayant été entendus, il fut décidé que les deux députes seraient priés de retourner à la Guadeloupe pour traiter de la paix ensemble avec le Gouverneur de cette tle, qui serait prié de continuer ses peines et bonnes dispositions pour runion générale qu i! lui serait cependant représenté que les Caraïbes avaient été les premiers à rompre la paix conclue avec la Hap« ;
tinique, qu'ils avaient massacré plusieurs habitans
notables,
vivant sans méfiance,
sous la
foi
de
leur parole; qu'ils avaient soustrait jusqu'à 500 nègres appartenant aux babitans et les avaient fait sortir
de
File
;
qu'ils s'étaient livrés à toutes sortes
d hostilités, de telle sorte qu'il serait injuste et peu honorable de faire la paix avec eux de les recevoir dans l'tle, de leur distribuer des d'actes
terres, avant qu'ils eussent restitué les nègres enlevés
et se fussent
priété de avait
démis de toute prétention sur
l'ile.
Le
la
pro-
Conseil, considérant aussi qu'il
y parmi ces Sauvages quelques-uns qui avaient
de l'influence sur
les
autres el qui pouvaient aider
à la conclusion de la paix
,
et qu'il était nécessaire
de les gagner, autorisa les deux députés à égard ce
•
•
faire à cet
convenable, ajoutant que CCS dépenses serairnl j)ayces par la colonie. Les déqu'ils jugeraient
putés, munis de ces pouvoirs el instructions, retour-
nèrent à la Guadeloupe où
ils
trouvèrent déjà ren-
15
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ÛOk
HISTOIRE
LA MARTINIQUE.
I>E
dus, quinze des Sauvages
plus
les
renommés de iG60.
Saint-Vincent, de la Dominique et de ceux qui avaient
vXv,
On
chassés de la Martinique.
se réunit
du Gouverneur. L'assemblée se composait des deux députés de la Martinique, des quinze Sauvages, des principaux habitans de la Guadeloupe, ail
payé ce
qu'il devait.
Pour réprimer, autant que possible, la facilité à isontracter de nouvelles dettes et le penchant aux procès il {permit de saisir les meubles et nègres ,
des débiteurs
sentence
,
et enleva le droit d'appeler
d'une
du Sénéchal prononçant aurdcssous de
mille livres de petun. Il
maintint
la confiscation
taient pas portés
au poids
Tout engagé qui travail
était
des pctuns qui n'é-
royal.
battu ou astreint à
excédant ses forces , recouvrait sa
recevait ses gages jusqu'au jour
où
il
un
libert|6 et
quittait le
maître. 11
ordonna que
les feuilles
du
registre
dont se
servait le greffier, fussent paraphées par le
verneur. Le poids (*}
(*)
Le poids de Paris alail
et la
mesure
dt^
Gou-
Paris lurent
•
'IG «or-es.
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â6â
m
HtôTOIKE DE
seuls
et loules les
atliiiis,
UàRTlNlQl'E.
monnaies ayaul cours eu i66A la colonie avec la
France , passaient dans
•
même
valeur.
Tout nogre
muai d un
allant vcnidrc
au
m.'irché, devait être
de sou maitre. Le nègre, con-
billet
vaincu d'avoir volé du pet un ou des cannes , re-
50 coups de liane, en place publique, de main du bourreau, et l'acheteur était tenu de
cevait la
restituer.
U
défendit expressément à toutes personnes,'
de quelques qualité de mettre aucuiic
et condition qu'elles ftissont,
iiupositioii, ni lever
aucun
droit,
du Roi dans cette iie , outre ceux qui existaient du temps de du Parquet. Par là, il réprima un abus dont de Clcrmont et celui qui l'avait présur les sujets
'
cédé, auraient droit annuel
pour
les
usage, car
lait
de 50
jeunes Seigneurs et
représentaient,
celui
comme Gouverneurs, denrées,
ils
menté ceux ,
un
en auraient
parait qu'outre le
et
qu'ils levaient
pt opriétaires qu'ils
livres (ju'ils avaient
demi sur
le
établi d'autres
faites à
ne fussent commandées pour
du Roi,
et à tous capitaines
si
ou aug-
touks persoimes sans
de porter épée ou armes à feu
qu'elles
ger,
poids des
établis.
Défenses furent
aven
30
tic
et
il
de petun
livres
celui-ci n'était
,
à moins
le service
de prendre un passamuni d'un congé par éerit du
Gouverneur.
Digitizeci
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203
HISTOIHE DE LA MARTINIQLi:.
Telles furent les principales mesures qui signa- 16G/i.
du
lorent la veiuic
nique.
Il
Lieiilonanl-^ViK ral à
quitta cette
ile, le
Marti-
la
2b juin^ pour se rendre
à la Guadeloupe. Si, à la
ser
de
Martinique,
Clci
n'avait pas craint délais-
il
mont conlinuer
jeune du Parquet, parce
à
gouvonior pour
qu'il
ny
d'inconvénients pour les projets ultérieurs il
même
n'en fut pas de
amena
llouël
en
aller se justifier à la
vait transporter ces trois
en rade do la voile,
,
Roi,
où
lutte,
a
s
embarquer
Cour. Le navire qui de-
personnages, et qui était
la Basse-Terre, était près
de uieUre à
lorsque le Lieutenant-général, reçut
Gouverneur de
la
Anglais
aiiixjiu
av.iii
il
d'Herblay et Thcnicricour, co-pro-
,
priétaires et sans cesse
pour
du
à la Guadeloupe
le
vu
avait pas
iii
Martinique , ,
à
1
la
du
nouvelle que les
improviste, cl avee des
forces supérieures, Sainte-Lucie
où commandait
Bonnard, un parent de Madame du Parquet, que de Glermont y avait envoyé pour gouverner; que Bonnard n'ayaiiUjm 14 soldais renfermés dans une forteresse qui était
une chaumière garnie d'une sim-
ple palissade, avait capitulé à condition d'être
transporté avec ses soldats, canons, armes et bagages; quc^ les
An(j;lais
lation qu'en partie,
n'avaient exécuté la capilu-
en retenant
les
canons et
le
ba-
Le Lieutenant-général répondit au Gouverneur
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HISTOIRE, DE LA MARTI.MQLE.
^HMl '
de
la
Martinique que Boonard n'aurait pas dû ca- 166&. sans s olrc assuré de la qualité en laquelle
piliiler,
a|>iââait l'Anglais, et si c'était
gouyemement
par
les
ordres de son
qu'il avait attaqué, sans, surtout,
un
coup de mousquet; que du (louverneur de Martinique que Bounard commandait à bainle-
s'être fait tirer
puisque la
Lucie, le tenir
par
c'était
seul la
volonté
lui donnait Tordre de le faire arrêter, de en prison dans sa maison , à ses risques et
il
périls, jusqu'à ce qu'il rerùl des ordres
de Sa Ma-
jesté qu'il informait de ce qui s'était passé. 11 ajoutait qu'il fallait
,
sur-le-champ , réclamer le canon
et le bagage retenus contre les termes
de la capitu.
lalion,
De Glcnnont. dépécha donc une barque à Saintele commandant anglais' de
Lucie pour sommer lui déiclarer
occupée par
au
nom
de qui
les Français, et
tard, le canon et le bagage,
il
avait attaqué
l'ilc
de restituer, sans re-
aux termes de
la capi-
tulation.
L'Anglais, craignant
que
Lieutenant-général
le
des colonies françaises ne vînt
le
châtier de son
audace, s'empressa de répondre que les
ordres du roi d'Angleterre
de Sainte-Lucie,
et
renvoya
le
c'était
qu'il s'était
canon
et
par
emparé
une partie
seulement du bagage.
De Tracy
reçut, en
même
temps, une lettre de
lord Willougby, gouverneur de la Barbade et de
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IlISTOlUli '
DE LA MARTliMQUE.
î265
plusieurs autres îles anglaises , qui essayait de l'ap- 166ft. paiser et semblait rejeter
l'ai Laque
de
Saiiile-Liicie
compte d'aventuriers de la Barbade, qui auraient agi à son însçu. Mais de Tracy avait tout lieu de soupçonner que cette irruption avait été eisécusur
le
léeà riiistigatioii secrète de ce lord Willougby, qui s'était servi,
pour cela, d'un nommé Warner, cufaut
naturel de ce premier chef anglais de Saint-Chris»
tophe
,
contemporain de d'Enambuc
même
,
et d'une
une commission pour commander la Dominique, quoiiemuie Caraïbe , à qui
que d'après
le traité
sive eulre les la
Dominique
il
avait
délivré
d'union offensive et défen-
deux nations frauraise et Saint- Vincent
et anglaise,
dussent rester en
possession des Caraïbes, les deux peuples s'interdi-
sant de les occuper. Aussi, de Tracy répondit-il à ce
lord en termes
pas ignorer
Tout
fori |)nlis,
qu'il
n
élait
cette conduite
mais
(pii
ne
lui laissaient
pas dupe de sa duplicité.
de lord Willougby, capitaine-
général et Gouverneur en chef de la Barbade, de Saint-Christophe, Nièvre, Monserrat, Antigiies, et
qui ajoutait aussi de
la
Dominique
cent , SainterAlousie et
palement dictée par çhe d'Europe que
la
Iles
et
de Saint- Vin-
Careubes , était princi-
la nouvelle
qu'il avatî re-
guerre ne tarderait pas à écla-
ter entre l'AngletexTe et la France qui allait joindre ses forces navales à celles
ne
sera, par suite
,
qu'un
de
la
tissu
Hollande , et
elle
de dissimulation
et
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•2G0
•
HISTOIRE DE LA MAnTlNlQUE.
de perfidies indignes d'un chef, mais conformes 166&. aux fit' es que sa nation avait inspirées d'elle, dès ses premiers actes dans ces nouveaux pays. Si depuis avril et mai , l'intention du Roi et de i
,
son ministre de faire passer toutes les colonies sons la direction d'une seule et puissante Compagnie , était indubitable en France en juin c\ tait ,
,
encore, aux colonies, une chose problématique, malgré les avis secrets qu'en transmettaient les Hol-
un commerce d'environ lui-même, n était De Tracy, â millions de point, et il ne savait sur ce fixé complètement pas landais menacés de perdre livres.
encore bien positivement si les possessions d'outre-mer tomber ui lit dans le domaine exclusif de l'Etat, Il
égard lui
ou seraient concédées à une Compagnie.
manifesta plusieurs fois son incertitude à cet
,
,
car
il
avait à
peu près rempli sa mission à
qui avait été d'annihiler l'influence dés Sei-
gneurs et propriétaires,
et
de disposer
le
pays à re-
une autre autorité , quelle quelle fût. Mais, pour le cas où les lies seraient abandonnées à une Compagnie, il écrivait qu'il fallait que l'Etat se
cevoir
réservât a lui seul
le
droit de mettre des troupes
dans les Forts, et défendiit
aux associés de lever plus
de 50 livres de petun et de sucre pour leurs droits annuels.
11
pensait que la puissance militaire devait
toujours être placée dans
ment,
et
les
mains du gouverne-
que l'exorbitance des
droits, loin d'enri-
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UISTOIRt
chir les propriétaires
267
L\ MAFiTINIQUE.
l>i.
ou
les
Compagnies , détnii- 1GC4
saient leurs espérances en ap])auvrissaMt les Co-
Celait
lons.
là
un pas
vers cette
doctrine que
des co^lonies françaises force de procla-
l'histoire
mer, que, pour qu'elfes prospèrent tout-'à-'faît, iaul qu'elles soient la propriété
de
l'Etal
ou
il
qu'elles
soient entièrement libres et indép(^ndanlcsi
Le
Lientenant-jgfénéral
était
dans cet état de
doute, lorsqu'il reçut ^ au mois de juin, Farrëfté Conseil d'Etat
(pii,
saisissant l'orrasion
de; la
du
peste
qui ravageait Amsterdam et i'iessingue, et n'osant
pas encore proclamer ouvertement les vues ministre
,
défendait
lotit
conAnerce
de Hollande. Cet arrêt
et les états
du
erttre les Iles
fut lu et enregis-
à la Martinique,- et, s'il n'etcita d'abord aucun murmure, c'est que le motif apparent semblait raisonnable, quoique au fond l'on nourrît de la tré
méfiance et conçût des alarmes. Cependant,
il
est
de ne pas être porté à croire que ce iléaïi^ désolait les deux ports faisant le plus de
difficile
qui
commerce avec d'une
les
proâiibition
colonies, hâta l'applicalion
décidée
dans
les
volontés
supérieures, car, en juin i66&, la Compagnie des
Indes-Occidèntales nétait pas encore prête à
en-i-
voyer des secours à ses nouvelles possessions que la cessation
tant, livrer
En
efiêt
,
du commerce étranger allait, pourà elles-mêmes, c'est-à-dire à la famine. à peine le
commerce avec
l'étrangler 11)
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HISTOIRE DE LA HABTINIQtlE.
268
que
avait-il cessé,
la
géneet
les souffrances
mencèrent, et plus sensibles qu'elles ne 1
origiue
de
coionisalion.
la
temps, non-seulement
la
com- 160&.
le furent à
Dans ces premiers
population était moin-
dre , mais les choses de première nécessité se trouvaient en abondance. La pêche et la chasse fouriiissciient
sûrement
et
amplement
à la vie maté-
rielle. >
Mais, depuis près de trente ans
que
les
Colons,
croissant sans cesse, se livraient à la chasse el
à la pêche, les bois, les rivières et les eûtes se
dépeuplaient. Les tortues et les lamentins, les porcs, jetés par les Espagnols,
cent ans,
ment
dans
l'île
on
ils
depuis plus de
avaient prodigieuse-
multiplié, les agoutis, les perroquets, les
ramiers, les crabes
mêmes diminuaient ou avaient De plus, les soixante ou
entièrement disparu.
quatre-vingts vaisseaux hollandais qui venaient,
chaque année
ment
,
approvisionner les
iles,
non-seule-
de nécessité , mais aussi d'objets de luxe, les navires français de la Rochelle, de Diepjjc de Saint-Malo, de ISanLes et du HàvrQ qui y apportaient les marchandises de France, avaient déjà habitué les Colons â l'aisance et aux douceurs de la vie. Nos Créoles de IGG/i commençaient d'objets
déjà à
n'être plus
les
chasseurs et boucaniers
de i6âô. Lors donc que tout cela vint à manquer presque subitement, Ton conçoit la désolation
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209
UlSTOiRE DE LA MARTINIQUE
louibcrcnl ces malheureuses con- 1664.
daiis laquelle
trées , désolation qui devait bientôt
murmures,
les plaintes ,
engendrer les
Finsubordination et les
révoltes.
De Tracy, témoin de
c^amité croissant de
cette
Jour en jour, en écrÎTÎt à Golbert , réclamant avec instance Icnvoi
On était
tics
navires de la Compagnie.
en octobre
Cependant,
les
et rien
ne paraissait encore.
Hollandais ne se souciaient pas
de perdre des relations commerciales si lucratives, sans tenter de derniers efforts. La cause qui leur
commerce des îles, étant la même qui du Parquet de la propriété
enlevait le
dépouillait les jeunes
de
la
Martinique,
meaux,
le
ils
s'abouchèrent avec des Ha-
défenseur, à la Cour, des droits de ses
jeunes parens.
Ils
s'unirent
faire représenter l'état lait se
sait
trouver plongée
la
Martinique
aux enfaus de celui qui
qui était encore la privait
si
pour représenter et
misérable dans lequel
l'avait
,
si
ou
presque créée et
regretté des habitans, et si
d'un commerce qui
al-
la ravis-
la faisait
on
prospérer
que ne pouvait entièrement remplacer le commerce national, à plus lorte raison celui d'une Compagnie seulement , quelque vaste qu'elle fut Le Gouverneur deJa Martinique, de Clermont, et
fut
mis dans
la
coiilidence, et reçut la
dation d'agir de son côté. sir, il était
nécessaire
11
jugea
de mettre
recomman-
(fue,
le
pour réus-
Lieutenant-gé-
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270
UlâT01U£
l>i:
LA UARTINIQUE.
du moins, delamcner iGG4. la demande de la Cour, en lui-même, à appuyer GCMiUmiation de rancien état de choses et le rétablissement du commerce libre. Pour cela, il lui fit parvenir secrètement certains bruits sur le méeonnéral clans leurs intérêts, ou,
teutement des habitans qui avaient appris le prode les mettre sous le joug d'une nouvelle Com-
jet
pagnie;
il
alla
même jusqu'à
nant-général pour
le
en écrire au Lieute-
prévenir de ces sourdes ru-
d envoyer des dédu Roi pour exposer leurs misères demander humblement qu'on revînt au passé et
meurs
et lui insinuer le conseil
putés auprès
qu'on enlevât toute inquiétude pour Lieutenant-Général
,
pénétrant
le
l'avenir.
Le
fond de sa pen-
sée , lui répondit qu'il ne pouvait, quant à lui
9
se-
conder une pareille démarche; que, suggérée par
Gouverneur de la Martinique,
elle
le
donnerait infailli-
blement à soupçonner que celui-ci songeait toujours plus à ses intérêts propres qu'à ceux de ses parens
auxquels ainsi
elle
pourrait nuire.
De Ckrmont ayant
échoué auprès du Licuteuant-général, et
gnant pour lui-même le fâcheux tative
après
crai-
de cette tenavortée, ne manqua pas, quelque temps
,
de
fairti
effet
savoir à de Traey
que ces murmu-
méconteutemcns, dont il étaient entièrement apaisés. res et ces
lui avait parlé
Le Lieutenant-général qui avait fait publier du Conseil d'Etat interdisant toulconmK rce
l'arrêt
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LiOOgle j
avec
les clrangc^rs
fut le
premier à
271
U£ Là MARTINIQUE
UlSXOlIUi
icnioin clos besoins des Colons
,
le violer
pour venir
,
à leur aide.
Dans le mois d'octobre, il arriva à la Martinique deux navires Hollandais , Tun, ayant â son bord trois cents iK'grcs africains, l'autre,
charge de che-
vaux venant de Gorosol. De ïracy en permit la vente aux habitans. Il taxa les nègres à deux mille livres de sucre, et les chevaux à dix-huit cents li-
qu auparavaiil les premiers sevendaient seconds deux mille cinq cents. Il diminua la valeur des denrées, en général, de vingt pour cent. Ces salisfaclions que ce chef essayait de donner aux Colons pour leur soulagement et les porter à la patience, ne faisaient que rendre plus regrettable le temps oû le commerce était libre, et, si les houclics ne murmuraient pas encore hautement, l'irritation se nourrissait toujours au fond des cœurs. vres, tandis
trois mille livres, et les
L'absence du lieutenant-général, qui avait à visiter toutes les îles
population de
la
persuader des
,
ne contribua pas
à
calmer
la
Martinique, qui ne pouvait se
bons
effets
de l'administration
d'une nouvelle Compagnie, administration qu'inauguraient
les
soiiiirances et les
besoins dans
lesquels la colonie était drjà laissée.
De
la
Guadeloupe , où
était alors
de Tracy,
il
se
rendit â la Grenade en passant par la Martinique
où
il
s'appliqua à rendre la justice pendant les
16G/i.
212
HISTOIRE DE LA MARTINIQIK.
quelques jours
qu*îl y resta. Il y recruta aussi que]- 1GG4. ques Colons et planteurs pour la malheureuse co-
lonie de la Grenade.
Il
ne manqua pas de
s'effor-
cer de calmer^ autant que possible, les esprits
viTement préoccupés des changcmens qui paraient tions
,
(1
se pré-
assurer les habitans des bonnes inten-
du Hoi
et des puissantes ressources
qui ne
'Compagnie,
les
rien aussitôt qu'elle aurait courir.
Avant de quitter
la
de
la
manquer de commencé de les se-
laisserait
Martinique
,
il
voulut aussi
pourvoir au sort des Caraïbes qui Thabitaient et auxquels des terres avaient été concédées. Le
19 novembre quelle
il
,
il
rendit
une ordonnance par
la-
déiendit à ces Sauvages de s'outrager et
tuer entre eux, à peine de bannissement perpétuel.
voulut qu'en cas de différend , ils s'adressassent au Gouverneur ou au juge pour être jugés comme
Il
les Français.
'
FIN
I>fi
LA â* rARTlE.JiT DU lOME 1".
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LiOOgle
HISTOIHt
Di:
273
LA MARTlMiïLH-
(1) PAGJi
V\
Le l^'oclubrc, selon l'estime du pilote
f
du bàliment-amiral, on
était
parvenu à cinq
cent quatre-TÎngts-lieues dans l'ouest depuis le
départ des (it
voir à
îles 1
Canaries.
L'eslimc que CuKiiiil>
équipage portait cinq cent qiialrc-
vingt-quatre ; mais la véritable estime,- qu*il tint secrète, était
main,
les
de sept cent sept
lîeues.
Le lende-
herbes marines flottaient dans
la direc-
tion de l'Ëst à l'Ouest, et le troisième jour,
il
aucun oiseau en vue. » Les équipages commencèrent alors à appréhender qu ils ne fussent passés entre des îles, de Tune à Fautre desquelles s'envolaient les oiseauii n'y eut
qui avaient été vus. tains doutes
Colomb conçut
de ce genre , mais
il
aussi cer-
relusu de chan-
m
lusToiiqî
lk màrjimque.
On
»
gcr sa route à l'ouest.
»
proférer des
»
jour suivant, on fut tellement entouré de ban-
murmures
mit de rcchef à
se
et (lesmpnaces; mais^ie
»
des d'oiseaux, et les divers signes indicatifs de
^
la terre devinrent
>,
de découragement, chacun passà à un sentiment
>
d'espérance certaine.
9
mise y
»
poussaient continuellement le cri
»
Avides d'obtenir les
si
la
multipliés
,
que, d'un état
pension qui avait été pro-
marins , sur
la
moindre apparence, de terre.
>
Pour mettre une
?
produisaient d'incessantes déceptiQns,
» f
déclara que si quelqu'un donnait ce signal, et que la terre ne fût pas découTcrte dans les trois
^
jours qui succéderaient, celui-là serait dès-lors
»
déchu de tout droit à sa récompense. » Dans la soirée du 6 octobre , Martin Alonzo
»
Pinzon commença à perdre confiance dans la
fin à ces fausses alertes
qui
,
Colomb
9
route que l'on suivait, et proposa de se
»
plus au sud.
9
continua vers rOuest. Attentif à cette différence
Colomb cependant
reliisa
|)oil( r
cucorc ci
»
d^opinîon de la part d'un personnage aussi im«
»
portant dans son escadre que Alonzo Pinzon
»
redoutant que f par apcidcnt ou à dessein ,
a
bàtimei|B
»
que, dans le cas qu*uqe des caravelles se séparât
»
de
»
forcer
ne
lui, elle
de
vii^ssent à se disperser^
eût à faire route à
1
il
et les
ordonna
ouest, et à
so rallier le plus tôt possible
,
: il
s'ef-
corn-
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275
HI8T0IRB D£ LA MAftTlNIQl'E. »
manda
»
«es eaux au lever et
aussi
que
les
bâtimens se tinssent dans
»
au coucher du -soleil, parce que, dans ces inomens l'état de l'atmosplièrc
»
prête le plus favorablemeat à la déqouvertc de
,
terre à une grande distance^ Le 7 Dptobre, au matin, au leverdu soleil,
» la » j»
>
plu-
sieursgens de l équipage de l'Amiral crureiiL voir la terre
dans l'Ouest, mais d'une ntanière si peudis-
» tincte qu'aucun • cri,
d'eux ne se hasarda à en pousser le
de crainte que
s'il
venait à se tromper,
il
ne
»
perdît toute eiiancc à la récompense; iiéaamoins
»
la
9
pour
>
villon fut hissé à la
»
»
de canon partit pour annoncer la
»
se réveilla dans toute la petite escadre
Nina^
comme
fine voilière, se
vérifier le fait.
:
» les
yeux
porta en avant
Peu de temps après, un pa« tête de son mât et un coup
c étaient les signaux terre.
Une
convenus
nouvelle allégresse
s'étaient tournés vers l'Ouest.
,
et tous
A mesure
»
qu'on avançait 9 cependant, ces espérances fondées sur des nuages se dissipèrent, et, avant le
B
soir,
»
9
>
9
la terre que l'on avait rêvée nouveau évanouie dans les airs.
s'était
de
» Les équipages tombèrent alors dans un degré d'abattement proportionné à leur récei^te exal-* tation; mais survinrent de nouveaux încidens
»
qui relevèrent
•
que des
^
terre se dirigeant
les (esprits.
Coiomh ayant
reniar-
volées considérables de petits oiseaux
du côté du sud-ouest, ]en
de
coiï-
Uiyitized by
Google
â76
m
HISTOIRE DE
»
dut
»
quelque terre, où
uartiniqvr.
qu'ils devaient être assurés
et
un
ahi
H
ils
du
voisinage de
trouvaient de la nourri-* l'im
^ l^ ;ul
[)(h
(juo les
uicl;
»
liir(;
>
voyageurs portugais attachaicut aux. volées d oi-
»
seaux, et que c'était en les suivant que ceux-ci
»
avaient découvert plus d'une de leurs
»
moment,
*
distance à laquelle, d'après ses calculs,
»
trouver
»
encore nulle apparence,
»
quée par quelque erreur de
i.
t
fies.
En ce
avait fait sept ront-cinqnanto lieues,
il
l'île
de Gipango;
comme
et
il
il
pouvait l'avoir
il
latitude.
Il
devait
n'y avait
man-
se déter.
du
»
mina, en conséquence, vers
»
bre, à porter sa route à FOuest-Sud-Ouest, dircc-'
le soir
7 octo-
»
tîon dans laquelle les oiseaux tiraient générale-
»
ment leur
»
jours au moins. Après tout
vol
;
et
il
continua ainsi pendant deux
»
sans que cela fût une grande déviation à la route qu'il avait arrêtée, c'était se rendre aux vœux des Pinzons, comme
»
aussi
>
pagnons.
»
tion, et plus
•
»
>
» » »
il
réveillait
Pendant
par
là le
courage de ses corn-
trois jours, ils gardèrent^cette direcils
allaient, i)lus se
monlraienL
Ir* -
queas et encourageans les indices de terre. Des bandes de petits oiseaux de diverses couleurs, quelques uns tels que ceux qui font entendre leurs chaiilb flans les campagnes, s'en vinrent
»
voltiger autour des bàlimcus,
"
leur vol vers le Sud-Ouest;
»
d'autres voler
pendant
puis reprirent
on on entendit aussi
la nuit.
Des thons jouaient
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^11
HISTOIRE DE LA jaAiM ICSigtE. »
au milieu des eaux calmes, et Ton aperçut un
»
héron, un pciican
»
tous
»
long des bàtimens étaient fraîches et vertes,
du même
»
comme
»
l'air,
»
embaumé que les M
un canard
et
se dirigeant
côté. Les herbes qui flottaient le
venant tout récemment de terre; et
observe Colomb, était aussi suave et aussi
d avril
brises
à Séville.
Quoiqu'il en soit, toutes ces choses furent
»
considérées par les équipages
comme
»
lusions qui les attiraient à
la
»
lorsque dans la soirée
»
rent le soleil descendre sur
»
rivages
ils
,
du
autant
d'il-
destruction;
troisième jour,
ils
et vi-
un horizon sans
éclalèreat en turbulentes clameurs.
» llâ se récriaient sur cette obstination à défier le
sort
»
en persistant à naviguer sur une mer qui n'offrait aucunes limites. Ils insistaient pour s'en retour^
•
»
ner et al)an(lonner l'expédition
»
rée.
«
rôles
Colomb
s'efforça
de
comme
les apaiser
dcsespé-
par des pa-
»
de douceur et des promesses de fortes récompenses ; mais voyant qu'Os ne faisaient que redoubler de cris, il prit un Ion décidé. Il leur
»
dit qu'il était inutile
•
tien avait été envoyée par ses souverains à la re-
»
cherche des Indes, et que, quoiqu'il pût arriver,
>
était
de murmurer, que Texpédi-
déterminé ù persévérer, jusqu'à ce que,
»
il
»
par la grâce de Dieu
»
treprise.
Colomb
,
il
accomplit l'objet de
se trouvait alors
l'en-
en lutte ouverte avec
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278
HISTOIRE DB LA UilITINlQDE,
»
compagnons, et sa situation devenait désesHeureusement cependant que les manilestations du xiisiiiagcde la terre furent telles, le jour suivant 9 qu'il n'y eut plus à admettre de doute. Outre une quantité d'herbes fraîches, comme il en vient dans les rivières , on vit un
» » »
» >
ses
pérée.
,
,
»
poisson de couleurs
»
Ueut parmi les rochers; puis une branche d'épi-
»
neSy portant des baies» et récemment séparée
»
Tarbre
\
cries
,
d'une espèce qui se
vint flotter près des batimens
,
;
de
ensuite,
•
on pécha un roseau
petite
planche ,
et,
»
qui était plus que tout le reste,
un bâton
artis-
,
une
ce
comme
Toute idée sombre
»
tement
»
toute insubordination firent inalnli nanL place à
travaillé.
»
une vive attente,
»
née, chacun se mit avec ardeur en vigie, dans
et,
durant
cours de
le
la jour-
d'être le premier à découvrir cette terre lon^^emps cherchée.
» l'espoir » si »
Le
soir, alors
que, selon
la
bord de ÏÂtniml^
constante coutume
»
établie à
»
équipage eurent chanté
»
rhymnc du
»
une
>
bonté de Dieu qui
»
brises légères et favorables à travers
»
calme, ranimant sans cesse leurs espérances par
les
soir, adressée à la
vive allocution.
Il
les
marins de son
le Snh*e
Bcgina
Vierge,
montra que
il
ou
,
leur
fil
c'était la
conduisait ainsi par des
»
des nouveaux indices de terre
•
indices, à
,
une mer
multipliant les
mesure que s'augmentaient leurs ap-
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279
UISTOinE DR LA MARTINIQUE. oclte
manière les condiiisaul
une
terre promise. 11 leur
»
préhensions, cl
»
et les guidant vers
»
rappela alors Tordre
»
tant les Canaries, qui
»
»
gué dans l'Ouest pentlant s(*pt cents lieues, de ne plus faire voile après minuit. Les indication^ qui se présentaient autorisaient une telle préeauticm. Dans sa pensée il était probable qu'il ferait terre cette nuit même il ordonna, en cou* séquence 9 de faire une veille attentive sur le gaillard d'avant et promît à quiconque ferait la découverte un pourpoint de velours à ajoutera la
»
pension qui devait être accordée par
»
rains.
• > » »
» »
tic
-qu'il
avait
('lait,
donné en quit-
après avoir navi-
;
,
les
Souve-
La brise avait fraîchi pendant toute la journée; mer avait été plus forte que de coutume, et il avait été fait beaucoup de route* Au coucher du soleil, on avait mis, de nouveau, le cap à l'Ouest, »
»
n » » »)
»
» »
la
et l'on sillonnait les vagues avec rapidité
par sa marche supérieure , tenait
;
la Piiiiu^
la tête.
La plus
grande animation régnait sur la flotte ; personne ne ferma les yeux cette nuit. Quand Tobscurité survint, Colomb j)rit sou poste au haut du clia-
>
teau ou gaillard, placé tout-à-fait à l'aiTière du
»
bâtiment. Bien que, pendant le jour,
» »
une contenance pleine de sérénité et d'assurance, ce fut pourtant pour lui uti moment
»
rempli de
la
il
eût gardé
plus pénible anxiété; et quand, en-
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HISTOIRE DE LA MARTINIQUE.
280 »
veloppc des ombres de
D
tous les regards ,
»
et iuceâàantc surveillance ,
»
rhorîzon obscure, et cherchant les plus vagues
il
lut hors de une attentive parcourant des yeux
la nuit,
il
se mit à exercer
»
indicalions de la terre. Tout à coup, vers dix
»
heures ,
»
dans
il
crut apercevoir une lumière poindre
Craignant d'être, peut-être,
le lointain.
»
trompé par son ardent espoir, il appela Pedro GuLierrez, gentilhomme de la chambre du Roi, et lui demanda s'il voyait une lumière dans cette
»
dfrection
*
lomb doutant encore
»
quelque
«
»
.»
;
celui-ci
illusion
répondit affirmativement Gosi
ce ne pouvait pas être
de l'imaginaLion
drigo Sanchcz, de S^ovie
,
fit
,
et lui
venir
lit
la
Ro-
même
»
question. Mais, pendant le temps que ce dernier
»
mit
»
disparu.
»
briller
à inoâtler sur le gaiiiard, la Ils la
soudainement et par
» si c'était
une torche,
lumière avait
une ou deux
virent ensuite,
intervalle
soit placée
,
fois,
comme
sur la barque
mouvement
»
d'un pêcheur, suivant
»
soit
»
vaut ou s*abaissant selon que l'on se rendait d'une
le
des vagues,
portée par uue personne sur le rivage et
s'éle-
»
maison à une autre. Mais si fugitives et si incertain
j»
nés étaient ces lueurs, que peu y attachèrent de
»
rimportance. Néanmoins Colomb
»
comme des
»
terre, et »
On
de
signes assurés plus,
de
la
les
considéra
présence de la
que cette terre était habitée.
continua à faire route jusqu'à deux heures
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UI5T0IRB DE LÀ MARTINIQUE. » » » »
281
du malin y lorsqu'un coup de canon tiré de la donna le joyeux signal de terre. £Ue fut signalée en premier, par un marin nommé Ro~ drigo de Triana, mais la ncompensé fut. par la Pinla
,
,
i
pour avoir aperçu aupa-
»
suite, allouée à l'Amiral
»
ravant la lumière. La terre fut alors vue à clair
*
à deux lieues environ
»
queuco, on serra les voiles et mit en panne, allen-
»
dant impatiemment Taurore.
»
ce court espace de temps, durent être tiimid-
Les pensées et
»
sentimens de GolomJ), dans
les
»
lueux et violens. A
»
iiculté et
»
Le grand mystère de
»
système, qui
»
iiu
mes,
> il s'était »
Il
la fin,
de tout danger,
il
ca dépit de toute
assuré le
une
l'océan était révélé!
d une manière
»
d'une
homme
,
à Finstant
sublime découverte, quelle foule con*
de conjectures durent se presser dans son
esprit au sujet
».lui,
triompiiaiite;
luéme à l'imagination, de conco-
voir les sensations d'un tel
»
Son eux-
gloire qui devait être aussi
I»
» fiise
s i\;iiis
monde lui-même!
est diflficile.
si
dif-
avait atteint son but !
.ivail été la di;risiou di s
était établi
durable que »
de distance ; en consé-
de celte terre qui
couverte par
par
les
la végétation
qui
»
attestée
»
côtes. Il crevait aussi trouver
«
que
>
mobile
le
se tenait
ténèbres! Sa
devant
fertilité était
flottait
près de ses
dans Tair balsamî-
parfum de bosquets d'aromates. Le feu qu'il avait aperçu , avait prouvé que cette
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4
mSTOlBE DE LA MARTINIQUE.
28S »
plage servait dé résidence à rhommc. Mais, quels
»
étaient ses habitansi^ Ëtaient-îls semblables à ceux
du globe,
bien serait-ce
»
des autres parties
»
quelque race étrange
»
rimagination, à ce» époque»^ était portée à at-
>
tribuer à tontes les régions lointaines et incon-
o\i
monstrueuse,
et
telle
que
venu sur quelque Sle sauvage au ou serait-ce le fameux
»
nues?
»
fond de
»
Cipango,
>
Mille suppositions de dette nature durent Vassail-
Klait-il l
alors
océan indien lui
même,
que, avec
;
Tobjet de ses rêves dorés?
s(^s
compagnons impatiens,
»
lir,
>•
il
»
de savoir si Téclat du matin révélerait un sauvage
»
désert,
»
des temples resplendissans, des cités éclatantes
».
attendait
d or,
où
que
la
nuit se dissipât
,
s
émerveillant
éclairerait des vergers odoriférants,
eniin toutes les splendeurs de la civilisation
orientale. »
Le jour se leva, enfin,' sur ce qui devait donner Colomb la première vue du i\ou veau-Monde.
»
à
»
A mesure que,
»
naient visibles, i! voyait devant lui une belle
»
plate,
»
»
»
insensiblement, les objets deve-^ Ile
de plusieurs lieues d'étendue, couverte
d'une fraîche verdure et d'arbres qui formaient
en quelque sorte un boca|[e non interrompu. Quoique chaque chose apparût dans la sauvage
»
exubérance d'une nature primilive, c(»pendant
»
l'île
»
les
était
évidemment populeuse, car on
voyait
habitans sortir des bois, et accourir de tou-
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HISTOIRE. DE LA SJARTIMQLE.
283
*
i»
sur le rivage,
tos parts
où
ils
se tenaient, regaiv
* daiit les biiiimens. Ils étaient tous coinplctciiKMit »
nus,
»
semblaient plqngés dans rétonneinent|. Colomb
» fit
ol
d'après luiirs attitudes et leurs gestes,
signal
aux bâtimens de Jeter lancre, puis
quiper et d'armer
»
les canols.
11
se
d'é-
nùt dans
le
costume de velours et portant Tétendard royal ; en même temps , Martin Âlonzo Pinzon et Vincent Yanez , son frère ^ débordèrent ensemble dans leurs embareatîons, sien, revêtu d'un riche
»
* » *
»
chacun portant
«
hière armoriée d'une croix verte et portant des
M
deux c6xé%
»
d'une couronne, lescpielles représentaient les iniaies
la
bannière de rcxpédition , ban-
les lettres
F et Y
surmontées chacune
des Monarques de Castille, Ferdinand et
*
Il
»
Ysabellë.
»
agréal)lenient récréés par l'aspert de vastes fo-
«
réts
>
»
Gomme
'
,
qui
,
ils
approchaient
du
dans ces climats
,
extraordinaire de végétation.
» fruîtîj
rivage
,
ils
lurent
sont d'une beauté Ils
apercevaient des
d'une attrayante couleur, mais d'espèce
inçonnuc, qui pendaient aux arbres qui ombra*
geaient le rivage*
La pureté
«
l'atmosphère^
transparence cristalline
»
eaux qui baignent ces
la
îles,
et la
douceur dé
durent produire leur
»
veilleuse beauté, et
w
sur l'esprit impressionnable de. Colomb.
»
M
des
leur prêtent une mereftet 11
ne
pas plutôt débarqué qu'il se jeta à genoux
20
Digitizeci
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2H4
HlSTOllit
Dli
LA MAUJIMQrC.
»
ombrassa
I»
des larmos do joie. Sou exemple lut suivi par le
de
la terre
cl rendit
,
f^ràcm à Dieu
compagnons, dont
ses
»
i^ste
j»
étaient pleins des
les
,
avec
cœurs aussi
mêmes sentimens de gratitude.
«^Colomb, se relevant ensuite,
tira
son épée, dé-
»
ploya l'étendard royal, et rcunissaiit autour de
»
lui les deux capitaines, avec Rodrigo de E&cobedo, notaire de l'armement, Rodrigo Sancbez, et le reste de ceux qui avaient gagné la terre il prit solennellement possession de l'île au nom
»
» •
,
,
»
des souverains de GastiUe, lui donnant le nom de
»
San-Salvador. Ce fut dans la matinée
»
di
»
événement.
['2
»
Hislory of ike
ami voyages of ChrUiopher
tifs
Colonibus fy ^ashingion Innng, LVtttcnr qui
bonheur d« le
traduit
tm
iroiiTer &
lignes
du biographe «m^rieain, a eu
navire de rilluntr» Génois cherchant
w
Tune des moindres
—Vol.l!% page 96.
prit doni 1c mdnie sitlogc
peu
des émotions qui assaillirent n*cst pas
du vendré-
octobre 1492, que se passa ce mémorable
(p«nd
un Noaveau-Mood#. Le
homme ,
k
que celui du louvniir
à ce suprême mometil,
sensations qui agitent h son lour robscur
voyageur cheivhanl aussi eelto terre qui combla do ]oie et de gloire Christophe Colomb. lieues
courut eneoro le
Cuba.
Du
lUIe
do
la
En
même ebemio que
arrivant,
Tun
De si
prit
Colomb
la
Havane et par-
lonqo*il alla découvrir
des premiers objets qui attirèrent son attention
et le remplirent d^attendrissement,
mémo
Providence qui se trouve i quelques
N.-O. de^ San-Salvador, Vautrar se rendit à
fut la colonne élevée
où rinmtorlel navigateur avait mis pied à semblables éinotions et celles, que
sur IVndroit
terre.
fait naître
la
«
vue de la chûb»
faorriUemeni majestueuse du Niagara, sont les plus vives el
nobles que
rhommc
puisse ressentir eh parconranl TAniériiiue
les
plus
du Nord,
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285
HISTOIRE DE LA MARTINIQUE. L'ilgc faisait
que
Comme dans les siècles passés pluBÎeurs ont crû
que
de la zone tonide n'estoit, sil faut ainù composé que de feu^ de flammes et d'ardeurs ;
Tair
dire,
la lerre
aifreux»
qui est dessous, u'estoit qu'un désert
si stérile et si
bruslé, qu'il nesenroit qu'à
enseyelir ceux qui le Touloient habiter,
que toutes
eaux y estoient chaudes , croupies et envenimées en vn mot que r'estoit plutost vn séjoun
les
:
,
d'horreur et de supplices , qu'une demeure agréa* à ce -seul mot de du'monde se figure dans leur d'hommes barbares cruels inhu-
ble et charmante.
Sauvage esprit
,
la
De mesme,
pluspart
vue sorte
,
mains , sans raison , contrefaits grand
des
comme des ours enfin plustost monstres que des hommes raisonnables, quoy
géants , yelus
des
,
comme
:
,
qu'en vérité nos Sauvages ne soient Sauvages que
de nom, ainsi que les plantes et les fruits que là nature produit sans aucune culture dans les forests et dans les déserts, lesquelles
quoique nous
appelions Sauvages, possèdent pourtent
les
les
vrayes
vertus et les propriétés dans leur force et leur entière vigueui*,
que bien souvent nous corrompons
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295
HISTOIRE DE LA MAETINIQUB. «
par nos» artifices 9 et altérons beaucoup nous les plantons dans nos jardins. » Or, comnic ay fail voir que l'air de j ,
lors
qûe
la
Zone
torride est le plus pur, le plus saiu et le plui»
leiii-
peré de tous les airs , et que la terre y est un petit Paradis terrestre toujours verdoyant, et arrousé des plus belles eaux du faire voir
Isles
dans ce
monde que
traite »
:
il
les
est à pro]>us
de
bauvages de ces
sont les plus conteils, les plus heureux,
-
moins yicieuEy les plus sociables Jes iftoins contrefaits et les moins louruientez de maladies de toutes les nations du monde. Car ils sont tels que la nature les a produits , c'est-à-dire, dans une grande simplicité et naYfveté naturelle : ils «ont tous égaux, sans que Ton connoisso presque aucune sOrte de supériorité ny de servitude et à peine peut-on reconnoistre aucune sorte de de respect, .mesme entre les' parens, comme dn fils au père. Nul n*est plus riche, ny plus pauvrç q^son compagnon, et tous vnanimement bor* nent leurs désirs à ce qui leur est vtile, et précisément nécessaire et méprisent tout ce qu'ils ont de les
,
superflu » Ils
,
comme
chose indigne d estre possédée.
n'ont point d'autre vestement, que celui du-
quel la nature les a couverts.
cune police par eux boivent et mangeuL
:
ils
On ne remarque au-
vivent tous à Ivur liberté
quand ils ont faim el soi! quand il leur plaist
travaillent et se reposent
,
:
ils
ils
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HISTOinK D£ LA MARTINIQUE.
296
a ont aucun soucy, iv ne dis pas du ieudemainy mais du desjeiiner au disner, ne peschant ou ne chassant cfue ce ce qui icur est précisément né-
pour
cessaire
repas présent, sans se mettre en
le
peiuc de celuy qui suit, ayniant mieux se passer
de peu , que d'acheter le avec beaucoup de
An
plaisir d'une
bonne chère
travail.
reste,
ils
ne sont nv velus, nv conlreiails;
au contraire )
ils
soui d'vne belle
»
taille,
d'vn cor-
sage "bien proportionné, gras, puissans, forts et ro-
bustes
,
s!
dispots et
ment parniy eux des
si
sains , qu'on voit
vieillards
communé-
de cent ou
six vingts
ans, qui ne sçavent ce que c'est de se rendre ny
de courber
les
épaules sous le faix des
vieilles
an-
nées, et qui ont fort peu de cheveux blancs, et à
peine
le
front
marqué d'une
seule ride.
Que si plusieurs ont le front plat et le nez camus , cela ne provient pas d'vn défaut de nature »
mais de leurs
l'artifice
mains sur
le
de leurs mères, qui mettent
pourra-
iront de leurs enfans
ensemble , croyant que par cette imposition de mains, ces pauvres petits replatir et l'élargir tout
çoivent toute
la
heaulé de leur
visaii^e
:
et
|
aice
que cette première ligure imprimée dés la uaisqance de l'enfant changerait avec l'âge, les mères tiennent fort souvent leurs mains appliquées dessus
le
front de leurs petits, de
peur
qu'elle
ne
(?hange.
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HISTOIRE DE LA HiRTINIQUE. »
Les Chassieux ,
les
Chauves ,
29.7
les Boiteui^ et les
Bossus, y sont trcs^rares. II s'y rencontre peu de frisez, mais pas un seul qui ait les cheveux blonds
on roux, haïssant extrêmement
La
poil.
ntfus
seule couleur
car
;
ils
ont
leur d'olive, et
un »
la
du
peau hazanée
mesme
le
deux sortes de
ces
cuir les distingue d^avec
comme
la
cou-
blanc des yeux en tient
peu. Plusieurs t>nt asseuré
que
cette couléur
ne leur
estoit pas naturelle, et que; naissans blanc^comme les
Europeuns,
il
no devicnncul
ainsi
bazanez qu a
force de se peindre et se frotter de Roûcou. Mais
une preuve manifeste de la fausseté de cette proposition est que nous avons quantité d'enfans Sauvages parmi nous , sur lesquelles on n a jamais appliqué aucune de ces couleurs, qui néantmoins ne laissent pas d'estre bazanez comme les autres. ,
» Ils
ont
le
raisonnement bon, et
l'espriL aiilauL
que le peuvent avoir des personnes qui njpnt aucune teinture des lettres, et qui n'ont jamais esté subtilisés et polis par les siences humaines, qui bien soum ut en nous sublilizaiit l'esprit, subtil
,
nous le remplisseut de malice et ie puis dire avec vérité, que si nos Sauvages sont plus ignorans que nous qu'ils sont beaucoup moins vicieux voire mesme qu ils ne scavent presque de malice :
*
,
que ce que nos » Ils
Fraïu^ois leur
eu appreniieut.
sont grands rêveurs, et portent sur leurs vi-
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298
UISTOIRH DE LA MARTINlQtlE.
sages
une physionomie
triste et
mélancolique.
Ils
passent des demy-journées entières assis sur la pointe d'un roc , ou sur
la rive les yeux fichés en ou dans la mer, sans dire un seul mot. lis ne sçavent ce que cest de se promener^ el rient à ])leitie teste, lors qu'ils nous vôyent aller par plu-* sieurs fois d un lieu à l'autre sans avancer chemin, ce qu'ils estiment pour une des plus hautes sotti,
terre
ses qu'ils ayent »
Us
pu remarquer en nous.
Bc pi quent d'honneur, mais ce li'est qu'à no-
tre imitation
,
remarqué que
et depuis qu'ils ont
nous avons des personnes parmy nous auxquelles nous partons beaucoup de respect et déférons en ,
tout
ils sont bien aise d'en avoir
pour
Coin|)('r s'ils croyoient que ces gens qui faisoient les décentes fushabitations. Celle nouvelle irrupliou ayaul
lieu
sent encore de véritables Ygnr.ris
:
ils
répondirent
que ceux qui vivoient dans leurs montagnes estoient des esclaves fiigitifs, appelez AUoûa-
que non, gttes
,
et
qu'ils avoient pris
dans
la
guerre , lesquels
redoutant une servitude honteuse, et
saisis
dap-
])réheusioa d'estre mangez, avoient gagné les bois et les
montagnes où ils auoîcnt multiplié femmes.
qu'ils avoient leurs
,
parce
à
HlSiOiKË p£
liA
Monsieur dn-Pai
pour sa Majesté dans
que
les Saiiyages
de
la
MARTINIQUE.
([uo!
,
Liriilcnant général'
Martinique , m'a asseuré
cette Isle auoienf trouvé
dans
des cATernes certathes idoles de coton *m Ibrmc d'hoiiinies
,
ayant des grains de savonctles au lieu
d^yeux, et une espèce de casque faite de coton, sur la teste
:
ils
asseurôient que -c'estoient les Dieux des
un Sànvage
Ygnerrs qu'ils a voient massacrez , pas o'osoit entrer
dans cette caverne,
et
ils
tremblok*nt
de crainte lorsqu^ls en approchoient.
Ge Seigneup en estant auerty, y envoya de
>
ëes
habitans, avec ordre de prendre ces Idoles, et de les
apporter chez luy
sceu, furent tarît
saisis
niais
:
les
dWe telle
de ^chôses'à ces habitans/
niqnerent leur crainte ^liers qui
mirent
le
:
Sauvages
i
ayant
frayeur^ et dirent qu'ils leur
de sorte que
les
commu*-
deux pre-
pied dans cette caverne
s'é-
yanoûirent, d'OÙ on les rapporta à demi-morts, et les autres n*bserent passer
plus
aviint.
Quelque
y onuoya des gens plus h ndis, fjui sans en parler aux Sauvages y entrèrent , et les
temps après
il
enlevèrent secrètement. »
Ces Idoles (\arent cause d'une plaisante avanture car Monune caisse, dire ce que c*e8-
qui arriva à un Capitaine de saint Malo
:
sieur du-Parquet les ayant mis dans la
donna à ce Capitaine sans
toit, et
hiy
Monsii^ur
commanda
le
lui
d'envoyer cette caisse à feu
duc d Orléans,
avi*c
des lettres qu'il
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â05
DE LA MARTiNfQIJS.
NISTOIit£
ddnna pour ce
liiy
ayant esté
une
asisez^
Prince. Ce pauvre Gapîtain», mal-heurenx pour estre pris par
i'regaUî du saiul Sebastien,
il
fut n\cné
'Ë8pagne, Jbs Idoles ayaat esté trouvées,
à rinquisiUon, et
il
eiist
fat
il
en
mis
infailliblement expéri-
menté les rigueurs dues à un Sorcier, si les lettres que Monsieur du-Parquet, escrivoit à âon Altesse Royale, n'eussent découvert son innocence. » Ils c[u'jls
font aussi certaines petites statues de bois
discal
cîjLre
drs figures des Maboyas, qui
leur ont, apparu eu les mai-lraitant
,
ils
les
por-
pendus ù leur -col, mais c'est piustost pour arrôster ou au au moins diminuer les outrages de ees cruels tyrans, que par aucune iucliiialioii qu'ils ayeut iic leur rendre aucun cuite, Pour en parler sainement, tous ces devoirs que les Ichéiris aussi bien que Ics^Maboyas exigent d'eux par leurs tent
Hnyez, sonl se passe
pliistost
de viues îmilalions de ce qui
au sahat des Sorciers, que des actes d'une-
véritable religion
:
et le P. Raimoild dit dans son
Dictionnaire^ qu'ils rejettent toutes les causes des
maux
qui leur arrivent sur les Dieux des iiujez^
sur les Maboyas et sur les Sofciers,- qu'ils craignent plus les premiers qu'ils ne les aiment, qu'ils haïssent les seconds
,
et se
vengent bien souvent des
troisièmes avec fort j)eu de raison. »
Quand il
se
fait,
une
éclipse
de Lune,
ils
s'ima-
ginent que Mabôya la mange, ce qui fut qu'ils
HISTOIRE
i^UU
1>£
LA MAU11M(^>LL.
dansent toute la nuict, tant âgez, lç8
femmes
deux pieds joints,
qiic les
les
jeunes i|ue les plus
hommes,
sautelaut les
ui^u miiia sur la teste, et l'autre
derrière le dos saiis chanter i mais jettan^de
.
temps
en temps dedans rairc^rt^ns cHslugubres-etépouYCiUables. Ceux qui ont une fois commencé à danser, sont obligez de continuer jusqu'au point du jour,^ sans oser quiter pour quelque nécessité que ce *
lioit.
Cependant une fiUe tient en sa main une cadans laquelle il y a quelques pclitâ cail-
lebasse
,
loux enfermez, et en la remuant
elle tasçlie d'ac-
corder sa Yoix grossière avec ce tintamare import^n. Cette danse est dîflS^rente de celle qu41s font
quand
ils
s'enyvrent, parce
superstition, et l'autre
de
que IHine procède de
gaillardise.
une sorte de superstipour divers sujets: quand une fille a atteint l'âge de puberté, quand |iti garçon entre dans l'adolescence, quand les enfins ont perdu leur pere , ou leur mère, quand un mari a perdu sa femme ou bien la femme son mari quand iU onttué quelques-uns de leurs ennemis dans la guerre , mais surtout quand ceux qui sont nouvellemet mariés ont un garçon pour leur premier enfant, car c'est là le ])lus solennel de luui*8 jeusnes, ils passent quelquefois cinq o^ six jours sans manger, ny boire : d'aptres plus robustes se contcnlent pendant neuf ou dix jours d'un 9
11
faut aussi rapporter à
tion les jeusnes qu-ils observent
,
,
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HISTOIRE DK
peu do paio ef d'eau relises
,
U
el
307
MARTlSiqUH,
s'ils
ne faisoiont ces rigou^
absliuences, H* seraient ^en\is po^r des
lasçhes.
faut encore mettre
• 11
au nombre de leurs sude sql» de la
perstiiions, Fabstinenco qu'ils fo^t ,
de Porc, de Torliie, de Lamenlins, de
cJiaii
graisse y d'œuis» et dti quantité d'aniiuaux qui au-
roient passé potir
immondes en
la loy
de Moïse
:
et cela avec leur oonstuine d'espouser leurs cousi-
nes germaines; et que
les
cousins
lils
de deux
de surcon|n|unément un tel, fils d'un tel, conime les luift; a fait croire qu'ils estuieiU descendus des Juifs ; mais ils ne rendent au-
frères s'appellent frères » qu'il n'ont point
noms,
et qu'ils disent
,
cune raison , qui fasse conneistre qu'ils pratiquent toutes ces coustumes par aucuns motife de religion, de sorte qu'il n'y a pas lieu d'en tirer aucune conséquence. • Ils
croyent l'immortalité do l'ame, mais
nent que chaque persone en a trois
une
Irlc; et l'aulre
i
au bras.
ils tie*
une au çoeur, Celle du cœur, :
qui se manifeste par ses batlcmens, va, disent-ils,
pour y estre hien4ieude la teste qui se manifestent par le liattement du poulx, et par le mouvcmeut des artères, deviennent Maboyas, c'cst-à*
droit au Ciel après la mort,
reuse
:
celles
du bras
et
dire , esprits malins, auxquels
ils
imputent tout ce
qui leur arrive do sinistre et de funeste.
HISTOIRE DE lA ^AltTlNlQDE.^
iM)8
» Gomme 4^^'^ nMurecorrompiMi par lepo* ché de nos preiçier& pei es les lois- qnt esté absoet la liinieiit nécessaires pour rsclaircr la raison ,
,
marcher sûns erreur dans les droits sentiers de la>vé(îlé , jl ne se faut pas estonner si la' nais* saiice, la vie et les mœurs, de nos Sauvages, qui, sont privez de ces belles htniieres, ne sont rem-» plies que do superstition d'erreurs et de sottises, qui en donnant matière de risée ^ tirent en mesmo temps les larmes des yeux, dot ceux qui ont des laire
.
,
véritables seiilimens Chresliens.
Celle de leurs sottises qui est ttne jAtperstitioii la
que
les
me choque davantage liommes pratiquent à
naissance des enfans. Les l'emmes enfantent avec
peu de douleur,
et si les travaux sont
quelques-unes , elles cine d'un simple
,
les
rudes eu.
sçavent soulager par la ira-
qui a une admirable vertu
céteirel. l'en ay parlé
pour
au Traité des Plantes, cha-
pitre premier, paragraphe quatriesme. Et tant â en
faut^u elles fassent toutes rJSnrope r{u
,
après l'avoir lavé
^oton,
les
fafonsdes femmes de
l'enfant n'est pas. plustost et»
elles travaillent
mis dans son dans
la
au monde de
petit lict
comme si comme si le
Case,
rien'he s'estoit passé à leur.endroit; et
mal de la femme avoît passé jusqu'au mari , il com* meace à sr plaindre. Lorsqu ils veulent faire un de. leuis garçons Capitaine , ou ie mettre au rang de ceux qui peuvent »
DE
liiSTOlAB
4Jk
SI
309
ARTIKIQtK.
aller à la ^fÊ^m* Le garçon se munit «yielque tems auparavant, d'un certain oiseau de proyc apelé Mftiicefentl, lequel
tiné à cette
il
nourrit jusques au jour des-
çprcmonié^
leifuel estant
v^uu»
le
înTÎte les plus signalesi et les plus ancien^
amis, lesquels estant assemblez,
sur une
.sélelte, cl
après
il
fait seoir
Pere
de ses
son
fils
l'avoir- encouragé à es Ire
les combats» et â se vanger de ses. prend Toyseau par les pieliqiies
mais principalement qu. mil
,
ils
doivent lairc voyage, de leur donner au lieu de
chemise blanche, un justc-au-€orps de cette peinture, depuis
de
Idt
pîante des pieds jusqu'au
sommet
la teste. »
Plusieurs adjoustent polir rehausser cette cou-
leur,
de grandes^ moustaches ndires rCicoquillées de mesînc couleur autour des yeux
et des cernes
quelquelois
ils
se bariolent tout le corps
de rayes
noires; de telle sorte qu'ils sont aussi laids et horribles, qu'ils s'imaginent estre beàilx. »
Nos Religieux qui portent des habits blancs , ne
perdent jamais rien auprès d'eux, quand
un habit neuf ;
car
ils
ils
ont
attrapent souvent quelques
pièces de leurs habits , qu'ils ne sçauroient cacher.
Par tout où
ils
se frottent
ou
s'asseoient
,
ils
y
lais-
sent toujours de leurs marques. » Ils
ont tous les oreilles ,
la lèvre d
Tentre^d'eux des narines percez ,
ils
en-bas , et
passent dans
lentre-deux des narines de lonc^ues plumes do
Perroquet, qui leur servent
comme
de mousta-
ches : aux((uelles ils pendent quelquefois de petites
lames de cuivre larges sent des
aiiit
des épingles dans »
Ils
comme
cous dans les
les
roiiql(\
Ils se
pas-
trous des oreilles, et
trous de la lèvre.
portent à leur col de grands coliers
,
qui
leur pendent jus(pies sur l'estomach. Ces coliers
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HISTOIRE DE LA MARTINIQUE.
SJÂ
sont orclinaircn^cnt faits 'de dents d'Acauty, .de
dents de^hats- el de dents de Lébparrds quj soift proprement ajustées dans dés tresses de coton ils ;
portent aussi pendus à leur col des font des os de leurs eimenris.
.
billets
(|u ils
,
^
L'ornement duqncâ ils font le plus de' cas sont Caracolis., ou Coulloucoii qui sont ccrlarnes la-
»
le
,
mes d'un
metailf qui est une sorte d'or de bas
aloy, lequel a cette {propriété
susceptible lail
du verdet
n}
de la
cjuo les Sauv.tges l'out
qu'il
ny a que
de nesire point
rouille. C'est ce qui
en grande estime, et
les Capitaines,
ou
leurs euians qui
en portent* * »
On a crû
d'iïispaiiiola
quecesCaracolis pro^enoi'entdensle ,
les Sauvagc«s
autrement SainL-Doriiin^ie asscurent le
qu'ils les traitent avec leurs
lent Âlloiia^ues
,
par le
contraire, et
ennemis,
:
mais
disent
qu'ils appel-
moyen de quelques
intel-
parmy ceux de cetlo nation, qui leur eu l'out présent, en reconnaissance de ceux qu'ils reçoivent réciproquement d'eux. De sçavoir d'oà ces AHoûagues les prennent, c'est la difTiculté; car ils disent que les Dieux qu'ils adoligences qu'ils pt ciliquent
rent, lesquels font leur retraite dans des roehers sourcilleux y et dans des
montagnes inaccessibles
leur donnent pour les obliger à porter plus d'ho-
neur, el une rainelé.
S'il
j>lus
grande révérence à leur
est vray, ie
m'en rapporte,
il
souvc^-
se peut
Mh '
HIST01BE DE LA MiRTINIQUE.
pour lanL que le ctiaMo abuse les iuibles e&pi ils de cci ignorana par céi artifice. Quoy qu*îl en soit, CCS Caracolis soiit tres-o^res pamiy. eux , et ils les faire
apportent
cUi la
ivivc Ibrine.
Usportçntclesbraâscletsdcrassadeblanchc,
>
toges comme la main, non pas au poignet , mais au gros du bras^ proc^he Fespaule } ils en ont autant aux jaail)os au lieu de jarretières.
La
»
coifture des
femmes
est
hommes^ hormis «qu'elles
semblable à celles
de phimes, et ne portent iamais dé couronne : mais elles fichent les plus beaux peignes qu'elles ont des
dans leurs cheveux , et
il
n'y fichent point
semble que ce
soit
une
comme les hommes, et portent aussi des brasseîcts comme eux,
huppe. Elles se peignent de roûcou
non pas au gros du bras, mais au poignet. portent des coliers de diverses pierreries ,
Elles
comme
de pierre verte, d'ambre, de cristal, et de rassade. Ten ay vcu qui en avoient plus de six livres pesant
pendus au coL »
Quand elles doivent paroistre dans leursgrandes
assemblées, elles se font dés ceintures tressées de fil
de coton,
et
de chaiues de rassade blanche où
pendent eu diuers endroits de petites trousses de six ou sept chaisnons de rassade, longs Comme le doigt, et grand nombre de petites son-
elles
netcs, afin .«..4»
flqua de tout ce farce,
disant
Chresliens ne se repaissoient que de
folie,
aux
si-tost
qu'il
que
les
bien au
contraire j'ay apris des Religieux qui le recondui* sirent ils
l
aux
Isles
avoieiil
,
qu'estant arrivé à la Martinique
veu souvent soiispirer, pleurer, et re-
greter l'aveuglement des Sauvages disant qu'ils vi-
voient
comme
chez qu'il
des bestes, et qu'il disoit souvent
étoit mort mort bon Chrestien et eut bien voulu mourir de mesme.
pendant les
la traversée
Capucins
,
qu'un Sauvage qui
estoit
,
'Digitized
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TABLE DES MATIÈRES CONTENUES
SA»» UE TOUS msMsn. j)KDICàG6
•
V— xu
Prêpacb
PREMIÈAË PARTIE. tevéncmeiM
prée^l^rcni la rolralmiloa
«|ul
«le
la Mttriliitquo.
Deux g«ntilihoinmea
français abordent À
la
Mariinîque.
—
^
Ces Le Père Pélican, Doininloahi, y plante la croix. deux chefs de l'entreprise abandon oent la Harl inique.
—
Cetle première lentative infrocineuse est suifie d*nne
— Evénemens
seconde plus heureuse la colonisation
Dieppe et
al>orflc
la !\]artini({u.
la
des Anglais y abordent
au.^si.
glais, overli:§ iruti cuinplol
chaHscni de
pour
la
—
—
Il
iramé par
intéresse
Cardinal de Richelieu.
An-
Les Français et les
se la partagent.
l'Ile et
France.
qui emmenèrent
— D*Enambuc part de à St.-CUrislophc. — A même époque,
de
les
Caroïbcs
— D'Ënambuc
,
dan» son cnlreprise
— Association
—
le:*
part le
des Seigneurs de
Compagnie des Iles. Le chef des Anglais va auMÎ en Angleterre chercher des secours. On établît les la
limites des
deux nations.
—
— D^Enambuc part de nouveau
pour chercher des secours.
— Première occasion
Colons sont forcés de s'adresser a une nation
—
Arrivi'^o
Cussac.
—
de
la
llulfc
iVaii(j'.'ii>c,
Combat naval acharné
éli
oii les
aui^èrc.
rommandrc par de entre
les
deux na-
HISTOIRE DE LA MARTINIQUE.
318
—Apparnlîon trune escadre du jeune d» Parquet.
lions; wîcloirc des Français.
espagnole.
—
— Dévouemenl
Les Français quitteiil Terreur panique des Anglais. Sl.-Chrislopheet en reprennent posses^îon.— pécourage-
— Premier commcroe du petun avec — Défense aux étrangers de commercer avec Compagnie Sl.-Chrîslophc. — Nouveau contrai où AuR-rique. — Esclaves Compai^nii; des — Querelle entre deux nations. — La colo-
inciu des Français. la
Hollande.
la
Iles
s'intitule
les
africains.
nie cherche
(i
à s'étendre hors de St.-Christophe..
PfUXIËME
1—19
.
PAKTli!;.
GRAPiTRE PREHlERt
Colonlwaaon de la UarlinlaueD'Enarabtic part de Sl.-Chriiitophe pour aller coloniser la Martinique.
— Con.Mroctîon
dtt Fort-St.- Pierre.
— Caraïbes. — La paix emprisonnemoul de Dupont. —
pont remplace d Enaiiiboc.
se rétablit.
çais et h's
Parquet commander
Dubuo.
la
— Du-
Hostilités entre les
—
D Enamhuc
Martinique.
—
•
Fran-
Départ et envoie
du
Le premier des
— Mort de d'Enambuc
21—3
DEUXIEME PARTIE. CHAPITRE
Un Parquet»
II.
•
Eiicntenant-géncral
clo
la Marti-
nique* pour la Compagnie aem lie» de
1*
Amé-
rique.
—
Le Commandeur Commission envoyi'^c à du Parquet. Il de Poiucy» Licuienanl-général de toutes les Iles.
—
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519
SISTOIRB DE LA lUKTINIQUE.
à
arrive
Du Parquet s'applique
la Martinique.
nistrer ta oelonie.
Orl^iDo dè la Gaae-Pilote* Il nVziite
Martinique.
—
»
Etat de dénument de la
encore que quatre quartien.
— Ouvriers et agriculteois.
La Gempagnie envoie on
— Bruit
agent pour cultiver la oanne et faire du suore. d'une expédition des Espagnols les
colon ies françaises.
Caraïbes.
à admi-
— GenuneneaBieDt du Fort-Royal.
et des Anglais réunis,
—Projet de vengeance de
la
contre
part des
— Hommage que le Commandeur de Poincy — Des Jésuites sont envoyés à la
rend à du Parque!. Martinique par {Miiz
la
Compagnie.
— Du
Parquet amène la
entre la Guadeloupe et les Caraïbes.
ment
des privilèges
de
la
— Agrandisse-
.Gompagnie, «^Gréation d*un
—* Ooragans.
La Gompagnie envoie dans de rhftphal de St-Joseph. Du Patrocle dé Thoisy.» nommé Parquet» Sénéelial.
Intendant
nie de jeones
filles
—
Lieutenant-fiénéral des Ilesj
de Poiney. de Poîncy.
à la place du Gommandeur
Rébellion et résistance
— Du Parquet quitte
la
du Commandeur
Martinique pour aller
— — Soulèvement à — Le Fort. — Amnistie
combattre pour Patrocle de Thoisy.
Il est fait
nier à St. -Christophe.
Marie Bonard.
de
Tiioisy.
— De
prison-
la Uartinique.
proclamée par
Thoisy 'passe à la Martinique.
Commandeur équippe une
— Le
expédition contre de Thoisy.
— Gelui-oi est arrêté par Le Fort mis dans à Sl.-Glirislophe. — Sa destinée. «— Retour de do Parquet et
à
la Martinique.
envoie forcée
coloniser
de vendre
Il
va coloniser la Grenade.
Ste.-Alonsie.
— La
la propriété des Iles.
achète la Martinique..
les fers
Compagnie
— Do
Il
est
Parquet
3S-*111
890
HIflTOni DI Lk XARTnfIQ>US.
maiartim paetib.
CHAPIXKI PBBMIBH.
M Fawef pnBpa>léMM pour
et Mignear mt Iito«tele Bol» de la HarliiiUiMe»
•
iiaiilii;éiiër*l«
Do Parquet à peu
près maître abaola de la llaftiaii|ae.
Loais dë Cacqueray, sieur de Talmenières.
du Conseil souverain.
— Création
— Les Iloilaudais, chaàsés du Brcsii,
— Première plantalion consi— — Premières hahitalîons des Benjamin d'Acosta. — Arrivée daos de JDomiuîcains. — des Caraïbes. «— Expédition aboiHÎcnt â la Marlinique.
dérable de cacao.
sucrières.
i'ile
l'ordre
Hostilités
contre
St. -Vincent.
— ExéeutioD de quelqnes
Caraïbes.
Irruption de 2»000 Caraïbes sur la Uentagoe.
^ Insur-
Heureuse arrivée de trois navires Du Parqaet apprend qu'une de guerre hollandais. flotte considérable est envoyée par CromveU contre les
rection des nègres*
—
Il en prévient les Gouverneurs de Guadeloupe et de St.-Chrîstophe. De la Vigne
colonies françaises. la
—
—
avocat au parlement de Bordeaux, aborde à
que, avec son expédiiion.
—
ta
Martini-
Augeron, fondateur de St
— Ouragan furieux. — Esclaves africains. — — Du Parquet conclut paix avec Nicolas, chef des Caraïbes. — Violent treaiblement de terre. — Domingne.
.
Marronnage.
Mort de du Parquet. funèbre
la
— Description
de la cérémonie
113—
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BisTans OB Là MABnmQUE.
TROISIÈME
dât
PABim
CUAPITAE U.
HadAflie «la Paraaef» douiwnanite de te murtfoloiM*
Madame du
— Départ
Parquet rassemble un Conseil.
père Feuillet, pour aller en franco, soutenir
du
(ils
aîaé de
du Parquet.
proclamée Gouveroanle.
—
est
—
—
w
olifaivel»
brûlé «n plice piibliq|iie.
Ml rendoe à •
du Parquet
— Causes des troubles qui sur-
Mery Rool sieur de Gourselas. De Maubray, Griefs des mécontents» gentilhomme anglais. Lovis Madame la Gouvernante est IHivivier^ lîoeDoié ès-lols. Prèoliear, «— Le aitétée el emprisoaiiée de Mavinrent.
-
—
— Madame
du
les droits
la liberté*
maaaecreat des Colons.
ques Colons, ayaut
à]
Um
— Madame du Parquet
— Les Caraïbes
snrpieDiieiit et
— VengeaDoe exercée par quel•
leur téle BeaAsoleil.
contre les Caraïbes de la Capesterre.
—
—
Ils
Kipéditton
sont expulsés
— Notice historique sur Caraïbes. — Origii>ê Cn[îes!crre. — Cause pour laquelle étaient desservis parles Dominicains. — Le Pape Alexan-
de
les
l'île.
des quartiers de
la
dre VII qualifie
le Iloi
d'Amérique.
de
—
rile.
ils
de Fiance de propriétaire des
— Les anciens perturbateurs sont
— Madame
Bile part et
la
lies
chassés
Gonrernante devient paralytique.
meurt en route
155—193
Digitized by
LiOOgle
msToiBB DE Là MAKnmQms.
d32
TiioisiÉM£ PAirrii:.
CUAPITAB lU.
atné cle dn Parqoet, Gonverneor pour le Bol, de la Hartlnlqne, nonm I*aiitorIt^ de son anele* Adrien I^el de VaudroQue.
II*Eiiaiiil>ac» fll»
et I^eatenant-sfénéral,
Le Père Feuillet, de Mîrosmeiiil tent sur Tordre de Malle.
et des
— Le
fils
liamaux rempor-
atné de du Parquet
— Arrivée de de Vaudroque — Ses premiers — Première imposilucre. — Ligue offeneive et défensive entre
succède à son père. Martinique. tion
en
à la
actes,
les
Français, les Anglais ded Iles et les Geraibes. ministfie
de Louis JUY, Fouquet,
Le
jette ses vues sur la
Uartihique.
Ses vastce projets dveiUeiit les oreintes de