Guide illustré de la Ville de Strasbourg et de la Cathédrale [8ème édition, complètement remaniée, Reprint 2022 ed.] 9783112679463

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Guide illustré de la Ville de Strasbourg et de la Cathédrale [8ème édition, complètement remaniée, Reprint 2022 ed.]
 9783112679463

Table of contents :
TABLE DES MATIERES
NOTICES POUR LES ÉTRANGERS.
HISTOIRE DE LA VILLE DE STRASBOURG
SITUATION, CLIMAT, POPULATION, FORTIFICATION, ETABLISSEMENTS D'INSTRUCTION, AUTORITÉS CIVILES, GARNISON.
GUIDE A TRAVERS LA VILLE
PROMENADES AUX ENVIRONS
EXCURSIONS DANS LES VOSGES
Hotel du Paris

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G u i d e illustré de l a

Cathédrale JUL,

EUTING. *

Strasbourg, K.cJ .Trûbner», E d i t e u r UM.IIUU

I

Fondée en 1871. Dépôt et bureau:

— An den Gewerbslauben 46 — près de la place Gutenberg. Magasins de détail: RK DEN GEWERBSLRUBEN 46 MEISENGRSSE à l'Hôtel de la Ville de Paris. KÛSS-STRASSE 14, auprès de l'Hôtel Terminus.

Cigares importés de la Havane. Téléphone 3 4 0

VI

Forêt-noire :

Kurhaus Reinerzau. Maison de comfort, installée conformément aux conditions d'anjourd'hni.

Lumière électrique, chauffage calorifère.

Ouverte toute l'année.

E n t o u r é e de g r a n d s p a i e s el de m a g n i f i q u e s f o r ê t s , de g r a n d e s places de r é c r é a t i o n et de j e u x .

Ëains de rivière (Kinzig) et dans la maison. O c c a s i o n de c h a s s e

el. de pèche.

S t a t i o n de gare

Schenkenzell.

Prospectus gratis. — On parle français. — English spoken. Propriétaire Julius Kau.

HÔTEL MÄRQUÄRDT l'ancien Hôtel SCHMUTZ

Strasbourg, Rue des Zurichois 7 Devant l'Hôtel Station du Tram électrique Place de la gare—„Germania". Logis depuis M. 1.50 — Dîner depuis M. 1.50. BIÈRE DE MUNICH es VINS RÉELS. Restaurant à la carte. Situé près de la Cathédrale, de lajjoste centrale, de l'Université et du Palais impérial, non loin de l'Orangerie.

Bonne maison bourgeoise renommée. RENDEZ-VOUS DES TOURISTES FRANÇAIS. Bains. — Téléphone 1627. — Eclairage électrique. Chauffage central.

GUIDE ILLUSTRÉ DE LA

VILLE DE STRASBOURG ET DE LA CATHÉDRALE PAR

J U L E S EUTING.

HUITIÈME ÉDITION, COMPLÈTEMENT REMANIÉE PAR

Dr. O T T O BECHSTEIN.

STRASBOURG. KARL J. TRÜBNER, ÉDITEUR. 1910.

Imprimerie M. DuMont Schauberg, Strasbourg.

TABLE DES MATIERES. Pages

Notices pour les étrangers B u r e a u x de r e n s e i g n e m e n t s , Hôtels, R e s t a u r a n t s Cafés, D é b i t s d e vin et B r a s s e r i e s C a f é s - R e s t a u r a n t s c h a m p ê t r e s , T h é â t r e , Musique, dins publics, Bains P o s t e et T é l é g r a p h e , Police, D o u a n e , F i a c r e s . Tramways Spécialités Strasbourgeoises Musées et Bibliothèques publiques

V—XII . . V VI JarVII . . VIII VIII—IX X X—XII

Histoire de la ville i—4 Situation, Climat, Population, Fortification, Etablissements d'Instruction. Autorités civiles, Garnison . . . 6—9 Guide à travers la ville 10—92 A r r i v é e , G a r e centrale 11 P l a c e de la g a r e : Bureau de p o s t e II, D i r e c t i o n g é n é rale, S e r v i c e d e s C h e m i n s de fer de l ' E m p i r e . . 12 Principales Curiosités 12 Dans la Ville jusqu'à la C a t h é d r a l e 12—13 La Ca.thédrale 13—36 Histoire de la construction 14, F a ç a d e 16, F l è c h e 18, Portails 22, Intérieur 28, H o r l o g e 32, V i s i t e à la Plate-forme et à la T o u r 34 Place de la Cathédrale, Maison K a m m e r z e l l . . . . 38 Place du Château, F r a u e n h a u s ( Œ u v r e de N o t r e - D a m e ) 38 Château (Musée municipal d e s b e a u x - a r t s et C a b i n e t d'estampes, C o l l e c t i o n d'antiquités alsaciennes, C o l l e c t i o n de r e p r o d u c t i o n s et B i b l i o t h è q u e d u Musée d e s arts industriels et A r c h i v e s i m p é r i a l e s des Monuments historiques) 39—46 L y c é e , T e r r a s s e du château, M a r c h é - a u x - c o c h o n s de-lait, G r a n d e Metzig 46 Musée municipal d e s A r t s industriels, K a u f h a u s . . 48 G œ t h e h a u s , Pont du Corbeau, H ô t e l du C o r b e a u . . 49 Musée alsacien, Porte de l'Hôpital, B i b l i o t h è q u e municipale, A r c h i v e s municip., Hôpital, E c o l e du D r a g o n 50 E c o l e St-Thomas, chapitre de S t - T h o m a s , la PetiteF r a n c e , E g l i s e S t - T h o m a s (mausolée de M a u r i c e de S a x e ) 53 Caisse d ' é p a r g n e mun., P l a c e G u t e n b e r g , H ô t e l du Commerce 55 Maison au Pigeon, P l a c e K l é b e r , M o n u m e n t de K l é b e r , Aubette • 59 G r a n d ' g a r d e , P l a c e de l'Homme-de-fer, Petite B o u cherie 62

IV

Table des matières.

Guide à travers la ville (suite).

Pages

Gymnase protest., Temple-Neuf, Gouvernement, Police, Eglise prot. St-Pierre-le-Jeune 64 Place du Broglie, Banque du Crédit foncier, Mairie, Hôtel du Commandement général, monument du roi Louis I « de Bavière, monum. du général v. Falkenstein, Banque de l'Empire, Casino militaire, Théâtre, la Fontaine Reinhardt, Résidence du Statthalter, Statue de Lezay-Marnésia 66—68 Kaiserplatz, Palais impérial, Palais du Landesausschuss, Bibliothèque de l'Université, Palais du Ministère 68 Casino civil, Palais de Justice, Eglise cath. St-Pierrele-Jeune, Sängerhaus (Vereinshaus des MännerGesangvereins), Caserne Manteuifel, Palais du cadastre, Direction des impôts, Chambre des artisans, Contades 70 Nouvelle Poste centrale, Direction des douanes et des contributions, Pont de l'Université, Eglise protestante de la Garnison 74 Place de l'Université: Monument de Gœthe, l'Université 74—76 L'Université 76—82 Musée d'histoire naturelle, Assurance régionale, les Archives de la Basse-Alsace, Eglise catholique de la Garnison, Laboratoires et cliniques, Manutention, Ecole Normale, Ecole Technique, Esplanade, Citadelle, Bain municipal 82 Collège épiscopal, Église St-Guillaume, Ecole municipale des arts industriels, Manufacture impériale des tabacs, Fontaine des Zurichois 84 Eglise St-Etienne, Maison du cercle des Vétérans, Ecole supérieure municipale des filles 86 Résidence du Statthalter, Palais épiscopal, Hôtel du Commandement Général, Mairie . . . 88 L'ancienne gare, Nouvelle Synagogue, Monument Stœber, Eglise St-Pierre-le-Vieux 90 Promenades aux environs 93—96 Orangerie 93 Contades, Niederburg, Fuchs am Buckel . . . . . . 94 Au Rhin (Promenades aux bassins, Monument Desaix, Kehl), Oberjägerhof (Neuhof) 95 Excursions dans les Vosges 96

NOTICES POUR LES ÉTRANGERS. Gare centrale à l'ouest de la ville (v. p. 11). Omnibus d'hôtels ou fiacres pour la ville 75 Pf. à 1 M., bagages à partir de 10 kilos 20 Pf. ; Tramways dans la ville 10 Pf. BUREAUX DE RENSEIGNEMENTS des voyageurs et touristes: Rue Kuss, 13; Fremdenverkehrsverein für Strassburg und die Vogesen, rue de la Mésange, 1 ; Agence de voyages et de transports de la Société internationale des Wagons-lits : Place Kléber dans l'Aubette et dans la gare. HOTELS. A la gare : *HStel Christoph, avec restaurant (Pl. B 3) ; *Hôtel National (Pl. B 3), les deux ier ordre ; TerminusHôtel, bon hôtel avec café et restaurant (Pl. B 4) ; Hôtel Pfeiffer, bon hôtel avec brasserie très fréquentée (Pl. B 3) ; Hôtel d'Alsace; Hôtel St-Gothard; Hôtel du Rhin; Hôtel des Vosges; Hôtel Victoria, rue Kuss, 7—9, près de la gare (Pl. B 4) ; Hôtel de la Poste, rue Kuss, 5 ; Hôtel Royal, rue Kuss, 3 (chambres et déjeuner seulement) ; Hôtel Schermuly, rue Kuhn, 13, recommandé (Pl. C3); Hôtel Monopole, rue Kuhn, 16. En ville: * Ville de Paris, 1er ordre (Pl. E 4), rue de la Mésange, près du Broglie; * Maison Rouge, 1 " ordre (Pl. D 4), place Kléber, avec café, brasserie et débit de vin, jardin d'hiver; Hôtel Continental (Pl. C 4), Alter Weinmarkt, avec grand café et restaurant (Pl. C 4) ; Union-Hôtel (Pl. D 3), Kellermannstaden, 8; Hôtel de France (Pl. D 3), Jung - St.-Peter-Platz, bonne cuisine ; Vignette (Pl. D 4), Gerbergraben, un peu à l'écart, mais bonne cuisine; Couronne, Kronenburger Strasse, 26 ; Hôtel Marquardt «Zum glückhafft Schiff von Zurich» (Pl. F 5), rue des Zurichois, près de l'Université, arrêt du tramway, ligne 10 (circulaire) ; Ville de Bâle (Pl. E 6), Metzgerplatz ; Hôtel d'Angleterre, hôtel garni (Pl. D 4), quai de Paris, 6 ; Evangelisches Vereinshaus, Finkmattstrasse, 7; A la croix bleue, Weissturmstrasse, 24 (Pl. B 4). — Pour long séjour : Pension internationale, rue de l'Université, 26/28. RESTAURANTS. A la gare : * Restaurant de la gare \ *Hôtel Christoph; Hôtel Maison Rouge ; Terminus (v. Hôtels) ; * Valentin, Alter Weinmarkt, 50 et 52 (Pl. D4), ordre; Sorg, Fasanengasse, 4 ; ces deux, prix très élevés (Pl. F 4) ; Zum Stiftskeller, place de la Cathédrale, dans la curieuse maison

VI

Notices pour les étrangers.

(débit de vins d'Alsace) ; Germania, à la place de l'Université (Pl. G 4), belle salle, bon rest. ; Sängerhaus, VogesenstrasseJulianstrasse, 5 (Pl. E 2 ) ; Edel, rue Kuss, 1, bon rest.; Kempf, Kinderspielgasse, 46 (Pl. C 4). V. aussi Brasseries. Restaurants automatiques: Haute Montée 15/17; Gewerbslaubenstrasse, 4, coin de la place Kléber; Alter Weinmarkt, 20; Alter Fischmarkt 6; Metzgerplatz, 16. Restaurant végétarien : Restaurant hygiénique (pas obligation de boire), rue des Juifs, 27. A la croix bleue: Maison meublée et pension, Weissturmstrasse, 24; Tavernes: rue des Fribourgeois, 3 ; rue Kuhn, 18; Metzgerplatz, 1; rue des Zurichois, 30 ; Steinstrasse 48; Alter Fischmarkt 12; place St-Etienne, 1. C A F É S . Café Westminster, Hoher Steg, Kleine Metzig; Café du Broglie, Café Viennois, ouvert la nuit aussi, tous deux sur la place du Broglie, en été service au dehors sous les arbres ; Café zum Ritter, place St-Etienne, 17 (Pl. F 4) ; Olivier (Pâtisserie), place Kléber ; Terminus, Continental et Maison Rouge (v. Hôtels). D É B I T S D E VIN. Zum, Stiftskeller (v. Restaurants) ; Germania (v. Restaurants); Hubster, Spiessgasse, 24; Weinstube Graff (propr. Kauffer), quai Finkwiller, 12, près du pont St-Thomas; Kempf (v. Rest.); Jean dit Carolis, vins rouges français, rue des Zurichois, 5 ; Raijfeisenstube, Kleine Metzig, 18/19, derrière l'Aubette, recommandé; Streicher, Kleine Kirchgasse, 2/4, bon débit. B R A S S E R I E S . Parmi les brasseries, les unes débitent de la bière de Bavière, mais souvent aussi du Pilsen (dans tous les restaurants) : Münchener Löwenbräu, nouvelle salle Gewerbslaubenstrasse, 47/49 (Pl. D 4 ) ; Luxhof (Bürgerbräu), rue L u x hof, 1 (Pl. E 4), bonne cuisine; Münchener Kindl (Franziskanerbräu), Brandgasse 12 (Pl. E 4), grande salle, style vieil allemand, bonne cuisine ; Germania (Löwenbräu); Piton (Augustinerbräu), Alter Kornmarkt, 16 (Pl. D 4), bien fréquentée; Zum tief en Keller { Münchener Hof brau), Kinderspielgasse 56, (Pl. D 4); Zum Ritter, place St-Etienne, 17 (Pl. F 4), dans la maison du Kriegerverein ; Ville de Munich (A la Marie, Franziskanerbräu), dans la curieuse maison Küfergasse, 23 (Pl. E 5) ; Zum Spaten, Schlossergasse, 31 ; Au Crocodile (Pschorrbräu), Schlauchgasse, fresque représentant une Kermess, du peintre français Grison (Pl. D 4) ; Strassburger Bratwurstglöckle (Pomme de pin), Gewerbslaubenstrasse, 7, entrée en face de la Grand'garde ;

Restaurants, Brasseries, Spectacle, Musique, Bains.

VII

Sängerhaus (Pl. E 2), Vogesenstrasse-Julianstrasse ; Fürstenberg, Alter Weinmarkt (dans les deux dernières Fürstenbergbräu). — Celles qui débitent la bière de Strasbourg sont: TerminusHôtel, place de la Gare ; Zum Münster, place de la Cathédrale, 12 ; Zur Universität, place de l'Université, n (côté nord); la Taverne alsacienne, Alter Kornmarkt, 18 (Pl. D 4) ; A l'Espérance, Kalbsgasse (beau petit cabinet) ; A la ville de Paris, Bruderhofgasse, 27, belles salles, style ancien; Adelshoffen, Studentengasse, 6. C A F E S - R E S T A U R A N T S CHAMPÊTRES. Hauptrestauration, à l'Orangerie, avec grande salle de fête, concerts plusieurs fois par semaine; Elsässisches Bauernhaus, à l'Orangerie (seulement débit de vin) ; *Backehiesel, belle salle à l'entrée de l'Orangerie ; Tivoli, devant la porte de Schiltigheim ; Zum Rheinfischer, Rheinstrasse, 5, au Petit-Rhin, arrêt du tramway (bonne friture, matelote) ; Rheinlust, au pont du Rhin, grand établissement avec terrasse et vue sur le Rhin et la Forêt-Noire. Devant la porte de Schirmeck (tramway, ligne 9): La Loutre, Aux trois Epis, Grüne Warte-, dans tous matelote. S P E C T A C L E . Théâtre municipal, Broglie (Pl. E F 3), fermé en été (mi-mai jusqu'à septembre); représentations par la troupe en été au Théâtre de l'Union; Casino (Eden), café chantant, en été place de la gare, en hiver (avec bals, etc.) rue du Jeu-desEnfants, 14 (Pl. C 4); Théâtre de l'Union, Kellermannstaden (Pl. D 3), en hiver des variétés, en été des comédies, etc.) ; Théâtre Alsacien, certains jours en hiver au Théâtre, pièces en dialecte alsacien, représentées par une association d'amateurs. MUSIQUE. En été, Musique militaire au Broglie les mardis, au Contades les vendredis, de 6 à 7 heures du soir, et tous les jours, vers midi '/*> après la levée de la Grand'garde, soit à la place Kléber, soit au Broglie. JARDINS E T PARCS. Orangerie, Contades (v. p. 93 et 94). BAINS. Bains de natation, nouvellement construits, installation moderne avec cabines et bassins de natation, tubs, bains romains, électriques et bains de soleil, Nikolausring (Pl. G 4), ouverts en novembre jusqu'en mars de 8 heures, en septembre, octobre, avril et mai de 7 heures et en juin et août de 6 heures du matin jusqu'à 8 heures du soir. Bains de rivière dans I'ILL: chez Müller au Finkwiller; Bains Matthisk la Petite-France; chez Weisz au Contades, Zornstaden 1 ; au RHIN: cabines et bassins de natation des mieux aménagés (des deux côtés du pont du Rhin) et au PETIT-RHIN près du pont (arrêt du tramway Metzgerplatz—Kehl, ligne 1). Bains de lumière et d'air

Vili

Notices pour les étrangers.

devant la porte de Schiltigheim (Pl. G i) avec douches et appareils de gymnastique, section de dames et d'hommes. GRANDE POSTE ET T É L É G R A P H E . Hohenlohestrasse (arrêt du tramway, lignes 3 et 7, aussi 2), succursale au port du Rhin; bureau de poste II, à la gare; bureau III, place de la Cathédrale; bureau IV, quai de Paris, 4; bureau V, quai Finkwiller, 4, et Bureau-poste no 23, Gare centrale, II e étage. POLICE. Blauwolkengasse 11. DOUANE à la nouvelle gare de marchandises. FIACRES. Stations : place de Gare, place Broglie, place Kléber, place Gutenberg, Schiffleutstaden (près de la place du Corbeau), Metzgerplatz, quai Dietrich (Germania), place StEtienne, Steinplatz, Hohenlohestrasse, Contades, place Lenôtre, restaurant de l'Orangerie (Orangeriering), près de la Rheinlust, de plus de 9 h. '/s le soir jusqu'à fermeture du spectacle devant le Théâtre, les Variétés (rue du Jeu-desEnfants) et l'Edentheater. VOITURES AUTOMOBILES. Stations: place de la Gare et place Broglie.

1. 2. 3. 4. 5. 6. 7.

TRAMWAYS. En ville. Les numéros sur le devant des voitures. Gare centrale—rue Kuhn—ancienne gare—Nussbaumgasse— place Kléber—place Gutenberg — Metzgerplatz — Kehl, ville et village (toutes les 10 minutes). Gare centrale — rue Kuhn — pont de Kronenbourg —Alter Weinmarkt—rue de la Mésange — Broglie — Kaiserplatz — Schwarzwaldstrasse—porte de Kehl (toutes les 5 min.). Gare centrale—Broglie (comme ligne 2), plus loin: Hohenlohestrasse—place de l'Université—Ruprechtsauer Allee—Orangerie—Robertsau (toutes les 5 minutes). Gare centrale—place Kléber — Metzgerplatz (comme ligne 1), plus loin: Neudorf—Neuhof (toutes les 10 minutes). Bischheim—Schiltigheim — Steintor — Steinstrasse — rue de la Mésange—place Kléber—Metzgerplatz—Neudorf-Est (toutes les 10 min.). Neudorf-Ouest (Schachenmühle)—Metzgerplatz—place Gutenberg — place Kléber — Alter Weinmarkt — Kronenburger Strasse—Kronenburg (toutes les 10 minutes). Königshofen (Römer)—Aurelienplatz—Weissturmstrasse — Alter Weinmarkt—rue de la Mésange—Broglie—Steinplatz— Schiltigheim—Bischheim—Hönheim (toutes les 10 minutes).

Poste, Télégraphe, Police, Douane, Fiacres, Tramways.

IX

8. Tivoli (place de Schiltigheim)—Oberlinstrasse—Giesshausgasse — Broglie — Alter Weinmarkt — Schlachthausstaden — Molsheimer Strasse — porte de Schirmeck (toutes les 5 minutes). 9. Schlachthausstaden — porte de Schirmeck (comme ligne 8); plus loin : Montagne-Verte (Grüner Berg) — Lingolsheim (toutes les demi-heures). o. RUNDBAHN : Gare ceiitrale — Kleine Renngasse — Schlachthausstaden—la Petite-France—Finkwiller—quai St-Nicolas —Rabenplatz — pont St-Guillaume—Germania—place Sébastian Brant—Vogesenstrasse—Steinplatz—Gare centrale et vice versa (toutes les 5 minutes). à à à à à à à à à à

Aux Faubourgs : Kehl: Ligne 1. Neudorf-Est : Lignes 4 et 5. Neuhof: Ligne 4. Neudorf-Ouest (Schachenmühle) : Ligne 6. Grüner Berg (Montagne-Verte) et Lingolsheim: Reinigshof en: Ligne 7 et 1 1 . Kronenburg: Ligne 6. Schiltigheim, Bischheim : Ligne 5. Schiltigheim, Bischheim, Hönheim : Ligne 7. Robertsau: Ligne 3.

Ligne 9.

A u x environs : ) H . Gare centrale—Aurelienplatz—Weissturmtor—Kœnigshofen — Eckboisheim —Wolfisheim — Achenheim — Breuschwickersheim (toutes les heures). ) 12. Metzgerplatz — Neudorf-Ouest (Schachenmühle)—Hohwart —Niederburg—Iiikirch—Grafenstaden (extrémité sud), (généralement toutes les heures). Tramways à vapeur: ) De la Gare locale, devant la porte d'Austerlitz (Metzgertor), par Grafenstaden à Markolsheim. ) Des Halles (ancienne gare) par Oberhausbergen à Truchtersheim. ) Des Halles (ancienne gare) par Oberhausbergen et Marlenheim à Westhofen.

X

Notices pour les étrangers.

SPÉCIALITÉS STRASBOURGEOISES. P Â T É S D E FOIES G R A S . L. Henry, rue du Dôme, 5; E. Doyen, rue du Dôme, 13 (fondée en 1792); J. G. Hummel, Grand'rue, 103; F. Feyel (succ. de E. Schneegans-Reeb), rue du Dôme, 27 ; Jos. Fischer, rue des Juifs, 30: Alb. Henry (Schott succ.), rue Kuss, 12; Aug. Michel, rue Mercière, 1 1 ; E. Artzner, rue des Serruriers, 18. Prix des terrines de 4—30 Mk. (emballage compris). FABRIQUES D E C O N S E R V E S : J. Clot Co., Weissenburger Strasse, 1 1 ; en vente: rue des Juifs, 2, et rue de la Mésange, 2 ; Elsässische Konservenfabrik und Import-Gesellschaft, Weissenburger Strasse, 19. CHOCOLATS, T H É E S , BISCUITS, etc. Olivier - Bätz (Héraucourt, fournisseur de la cour royale de Prusse, succ.), Gewerbslaubenstrasse 25 (place Kléber); Braunwald, rue de la Mésange, 28; Palée, Tiergartenstrasse, 15, non loin de la gare ; Rousseaic - Nürnberg, Alter Weinmarkt, 45 ; fabrique de biscuits de Strasbourg de L. Javaux Co., biscuits et gaufres, Molsheimer Strasse, 17, en vente: Neuer Markt, 12; Hartwig &> Vogel, Hoher Steg, 1 1 . MUSÉES ET BIBLIOTHÈQUES PUBLIQUES. La Bibliothèque de l'Université au Kaiserplatz, ouverte tous les jours (excepté dimanche) de 9 à 1 h. et de 3 à 6 heures; pour visiter l'aménagement intérieur et les salles d'exposition, tous les jours de 2 à 3 et le dimanche de 10 h. à midi. Grande salle de lecture et de travail (close à Pâques et en septembre pendant 8 jours). Contient 928500 volumes. Directeur: Geh. Reg.-Rat Dr. Wolfram (v. aussi page 68). Dans le même édifice est l'importante Collection de monnaies d'Alsace-Lorraine. Directeur : Geh. Reg.-Rat Professeur Dr. Ludwig Müller. Ouverte tous les jours de 11 à 1 h. — La salle de lecture de l'Université, dans l'édifice principal de l'Université («Collegiengebäude»), place de l'Université. Ouverte de 8 à 8 h. — Archives départementales de la Basse-Alsace, Schwarzwaldstrasse. Ouvertes : 9 h. à midi, 3 à 6 heures. Directeur: Dr. Kaiser. — Archives municipales, place de l'Hôpital, très riches. Ouvertes: 9 h. à midi, 3 à 6 h. Directeur: Dr. Winckelmann. — La Bibliothèque

Bibliothèques et Musées.

XI

de la Ville, place de l'Hôpital (au même édifice que les Archives municipales; directeur: Dr. Winckelmann). Salle de lecture et prêts de livres. Ouverte tous les jours de 2 à 6 et de 2 à 8 heures, du 1er août au i 5 septembre seulement la salle de lecture est ouverte de 2 à 6 heures. Contient 124000 volumes. — La Bibliothèque publique populaire, dans l'ancienne gare, Hausberger Strasse. Prêts de livres 10 à 1 et 6 à 9 h., dimanche 10 h. à midi. Salle de lecture, ouverte 10 à 1 et 6 à 9 h., les dimanches de 10 h. à midi et de 5 à 9 h. gratuit. Musée municipal des Beaux-Arts au Château (place du Château, 2), la Galerie de peintures et de sculptures anciennes et modernes et le Cabinet des estampes. Ouvert: en été, mardi à samedi 10 h. à midi '¡2, 2 à 5 h., les dimanches et jours de fête 10 à 1 h. ; en hiver, mardi à dimanche 10 h. à midi '/» et 2 à 4 h. ( F e r m é : tous les lundis, pour cause de nettoyage; en outre, les dimanches de Pâques et de Pentecôte, le jour de Noël, le jour de l'An et le Vendredi saint.) E n t r é e gratuite, excepté les mardis, vendredis et samedis (50 Pf.) E n dehors des heures réglementaires M. 1.— ; fermé aux grandes fêtes. (Directeur: le professeur Dehio.) Ce nouveau Musée, inauguré le 12 avril 1899, est, après la Cathédrale, l'une des principales curiosités de la ville (v. aussi page 40). Archives impériales des monuments historiques (collection de dessins et reproductions de monuments historiques de l'AlsaceLorraine) au Château. Salle de lecture et de travail ouverte gratuitement tous les jours de 9 h. à midi et de 3 à 6 h. La Collection d'antiquités alsaciennes de la Société pour la conservation des monuments historiques de l'Alsace, au Château (ouverte: mercredi 2'/a à 4 h., dimanche 10 h. à 12'/s)Entrée gratuite ; en dehors de ces heures s'adresser au concierge. La Collection d'archéologie classique de l'Université dans le «Collegiengebaude», place de l'Université. Directeur: le professeur Dr. Winter. Entrée gratuite tous les samedis de 2 à 4 heures, en mai jusqu'à juillet et novembre jusqu'à février. Autrement admission par le concierge Lutz. Maison d'art alsacien, Brandgasse, 6. Exposition d'œuvres d'artistes alsaciens, ouverte tous les jours. Salon d'art Grombach, rue du Jeu-des-Enfants (Kinderspielgasse), 48 ; entrée libre. Musée municipal d'art décoratif et industriel (directeur : le professeur Dr. Polaczek). 1. Grosse Metzig (au pont du Corbeau, Alter Fischmarkt, 2) : Collection d'objets d'art industriel. Entrée libre le mercredi 10 h. à midi et 2 à 4 h., dimanche, en hiver 10 à 12 '/Ï et 2 à 4 h., en été de 10

XII

Notices pour les étrangers.

à i h., les autres jours (sauf lundi) 20 Pf. l'entrée. Fermé les grandes fêtes. — 2. A u Château: Collection de copies ej: Bibliothèque, les jours de semaine, e x c e p t é lundi, de 10 h. a midi et 2 à 4 h., en été de 10 à 1 h. ; fermée les grandes fêtes. E n t r é e libre (v. pages 46 et 47). L e Musée Alsatique, quai St.-Nicolas, 23, contient de v i e u x meubles, costumes, etc. Ouvert de 10 h. à midi et de 2 à 4 h. tous les jours (sauf lundi et jeudi). Collection de l'Institut minéralogique et pétrographique, Blessigstrasse (1er étage), près de l'Université, ouverte samedi de 2 à 4 h. et dimanche de 11 h. à midi. — Collection de l'Institut géognostique-paléontologique, Blessigstrasse (IIe étage), samedi de 2 à 4, dimanche n h. à midi. — Collection de l'Institut géologique, Blessigstrasse (rez-de-chaussée), samedi 2 à 4 h. Le Musée municipal d'histoire naturelle (à l'Institut zoologique de l'Université, Nikolausring). Entrée gratuite tous les jours de 10 h. à midi et de 2 à 4 h. ( e x c e p t é lundi), en été jusqu'à 5 heures. Jardin botanique, dans la rue de l'Université, ouvert en semaine de 6 h. à midi et de 2 à 6 h., dimanches et jours de fête de 9 h. à midi et de 2 à 5 heures. Musée anatomique, dans la Spitalwallstrasse, ouvert le dimanche et jours de fête de 2 à 4 heures.

Strasbourg vers 1660 d'après Matthäus Merian.

HISTOIRE DE LA VILLE DE STRASBOURG. STRASBOURG, l'Argentorate des Romains, s'appelait au moyen-âge Sirazeburg, Strataeburgum, et se prononce Strosburj dans le dialecte du pays. Nous ne savons rien des origines de Strasbourg ni de son existence pendant la période celtique. Au 1er siècle avant J.-C. on voit d'abord apparaître, dans le pays, des Germains ; mais ceux-ci, écrasés par la supériorité des armes romaines, durent se retirer ou se soumettre. L e pays et sa capitale restèrent plus de 300 ans au pouvoir des Romains, jusqu'à ce que vers la fin du III e siècle de notre ère, l'une des plus puissantes peuplades germaniques, les Alamans, mirent fin à leur domination. L a brillante victoire remportée par Julien sur les Alamans entre Brumath et Bischwiller au nord de Strasbourg, n'avait pu arrêter que momentanément le flot de l'invasion germanique. A u x Alamans succèdent les Francs, qui, à la suite des succès militaires de leur roi Clovis (496), pénètrent en Alsace et y apportent en même temps le christianisme. Au moyen-âge la bourgeoisie de la ville de Strasbourg, après avoir lutté avec une rare persévérance contre les prétentions des évêques et de la noblesse qui la tenaient en tutelle, remporta en 1262 à Oberhausbergen une victoire éclatante, et affranchie dès lors du joug temporel de l'évêque, se donna une constitution qui révèle un grand tact politique et qui donna à l'autonomie municipale la force et la dignité qui favorisèrent dès lors le développement merveilleux de ses i

2

Histoire de la ville de Strasbourg.

franchises et de sa puissance. C'est du XIIIc siècle que date la première prospérité de la ville. A ce temps, la vallée du Rhin formait le centre du plus grand et du plus puissant empire de l ' E u r o p e ; les villes épiscopalesle long de ce fleuve et les C h â t e a u x des Staufifen étaient les résidences de la culture la plus élevée de la nation allemande. Non seulement l'Allemagne, mais la moitié du monde était gouvernée de ce centre. Année par année les empereurs allemands résidaient un certain temps en Alsace. C'était le temps où Gottfried de Strasbourg, un des plus grands p o è t e s allemands du moyenâge, composa son Tristan; où Erwin de Sleinbach, le premier artiste et architecte, y bâtit la cathédrale. Cette prospérité, bien qu'alternant avec de sombres tableaux, ne se démentit pas, malgré les querelles des corporations et des familles nobles (les Zorn et les Mùllcnheim surtout), la persécution et l'extermination des Juifs (1349), les ravages des Armagnacs (1440 à 1445), dont on finit par débarrasser le pays non sans peine. Elle devait puiser un nouvel élan dans la réformation. L a réforme avait eu ses précurseurs en Alsace. Préparée par les Mystiques (Tailler 1300 à 1360), les prédicateurs du crû, tels que Geiter de Kaysersberg (né à Schaffhouse en 1445), les satiriques, tels que Sébastien Brant (1458 à 1521), elle fut définitivement introduite à Strasbourg en 1529 par des hommes comme Matthias Zetl(në en 1477), Wotfgang Kœpfel (né en 1478), Gaspard Hedio, Martin Butzer. D u temps de la réformation la ville fleurit une seconde fois. Elle avait des hommes éminents à sa tête qui lui assuraient une puissante influence dans les luttes religieuses du X V I e siècle. L'énergique stettmeister Jacob Sturm, le défenseur de la liberté protestante contre Charles-Quint ; l'illustre humaniste Jean Sturm \ Jean Sleidan, l'historien de son temps et l'ambassadeur de la ville de Strasbourg au Concile de Trente, voilà les hommes qui firent de Strasbourg un centre de vie politique et intellectuelle. Nous pouvons nous faire une idée de la richesse qui régnait au temps de la Renaissance en regardant les monuments qui nous sont conservés et qui datent de cette époque, et nous conprendrons alors aisément qu'on parlait, dans les itinéraires de l'époque, de la ville comme urbs omnium pulcherrimal). L e s péripéties de la guerre de 30 ans provoquèrent dans les affaires d'Alsace l'immixtion de la France, qui prit possession de Strasbourg le 30 sept. 1681, sans que l'Empire d'AlleS c h m o l l e r , Strassbitrgs

Blüte

im 13. Jahrhundert.

S t r a s b o u r g , T r ü b n e r 1873.

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Histoire de la ville de Strasbourg.

magne, trop faible et trop épuisé à cette époque, s'y opposât. La paix de Ryswyk (1697) ratifia l'annexion, et Strasbourg partagea dès lors les destinées de la France. 189 ans plus tard, après un siège de 6 semaines, les Allemands s'en rendirent maîtres (27 septembre 1870). La transformation des anciennes fortifications en enceinte bastionnée commencée en 1633 s'opéra progressivement. Vauban dirigea plus tard en personne la construction de la citadelle (1682 à 1684). Les pierres nécessaires furent tirées des carrières des Vosges au moyen du canal de la Bruche que l'on creusa exprès pour cela. Lorsque les Allemands mirent le siège devant la ville le 13 août 1870, ils n'avaient devant eux que les fortifications de Vauban. Le feu fut ouvert le 18 août et le 27 sept, la ville capitulait. La capitulation fut signée dans un waggon à bagages sur la ligne du chemin de fer près de Kœnigshoffen (au pont, près de la brasserie Gruber). Le siège, dirigé d'abord par le ministre de la guerre badois v. Beyer, fut continué par le lieutenant-général v. Werder. Le point de départ des travaux d'approche était tout indiqué à partir du terrain s'élevant en pente douce près du village de Schiltigheim au NO., d'où les assiégeants poussèrent leurs parallèles vers les lunettes 52 et 53 qui s'élevaient en avant de l'ancienne Porte des Pierres. Au moment où, la brèche étant praticable, l'assaut allait être donné, le général Uhrich, commandant la place, fit hisser le drapeau blanc sur la tour de la cathédrale (27 sept. 1870 à 5 heures de l'après-midi). 17,000 prisonniers, 1277 canons de bronze, 140,000 armes portatives et 1800 chevaux tombèrent aux mains des Allemands. Pendant les 46 jours de l'investissement, il avait été tiré 193,000 coups de canon, 448 maisons avaient été entièrement détruites, entre autres la majeure partie du faubourg de Pierres, la Finkmatt, le Théâtre, la Préfecture, le Temple-Neuf, l'Aubette, etc. Aujourd'hui Strasbourg est une des plus fortes places de guerre de l'Empire d'Allemagne. Quatorze forts (11 sur la rive gauche, 3 sur la rive droite du Rhin) lui forment une ceinture ayant jusqu'à 8 km de rayon. La nouvelle enceinte fortifiée a été agrandie de façon à laisser au développement intérieur de la ville un terrain à bâtir plus grand que ne l'était l'ancienne surface de la ville.

SITUATION, CLIMAT, POPULATION, FORTIFICATION, ETABLISSEMENTS D'INSTRUCTION, AUTORITÉS CIVILES, GARNISON. Strasbourg est situé à peu de distance du Rhin au confluent de la Bruche et de 1*111 à 25 0 25' 56" de longitude de Ferro, 7 0 46' 10" de Greenwich et à 48° 35' de latitude, c'est-à-dire un peu plus au sud que Paris et Stuttgart et un peu plus au nord que Vienne et Munich, en moyenne 140 m au-dessus du niveau de la mer (la base de la cathédrale est à 143 m d'altitude). Strasbourg repose pour la plus grande partie sur les éboulis du Rhin et de 1*111 qui se sont élargis sur la diluvion (les anciens gisements de ces fleuves). De l'ouest et du nord-ouest s'avance jusqu'à la ville comme extrême contre-fort des Vosges la fertile Terrasse de Loess, sur laquelle se trouvent les faubourgs de Königshofen, Kronenburg et Schiltigheim, Bischheim etc. Le C L I M A T de Strasbourg est un des plus doux de l'Allemagne. La température moyenne est égale à celle de NewYork, Dublin, Londres, Prague, Dresde et Sebastopol. Malgré le peu de différence de la température moyenne d'hiver et d'été, des variations brusques et grandes ne sont pas rares. De nombreux et violents orages sont la caractéristique de la plaine du Rhin. La quantité de pluie tombée est assez élevée (en moyenne Strasbourg a 138 jours de pluie et de neige). L'automne est à Strasbourg la saison la plus agréable. La P O P U L A T I O N de Strasbourg s'élevait en 1871,1a garnison non comprise, à 78 130; le récensement du IER décembre 1905 fournit (y compris les faubourgs de Kronenburg, Königshofen, Neudorf, Neuhof, Robertsau et la garnison de 15 408 hommes) 167678 habitants: 85848 catholiques, 75 916 protestants, 5 I i i israélites, 803 adhérents à d'autres confessions. Les habitants de descendance allemande n'ont jamais baissé au-dessous de 8o°/o, pas même sous la domination fran-

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Population et Fortification de Strasbourg.

çaise. A p r è s l'annexion la proportion a beaucoup changé en faveur de l'élément allemand. — Nombre de maisons d'habitation (1905): 10469 avec 36862 ménages (y compris 198 établissements). L e DIALECTE POPULAIRE est l'aleman avec des assonances du patois rhénan-franc qui commence au nord de Haguenau. l i e s t intéressant parce qu'à l'exception des fleurs de rhétorique françaises assimilées, il est resté intact et contient beaucoup d'éléments antiques. Une grande partie de la population sait aussi la langue française que !a minorité de la bourgeoisie cultivée emploie de préférence, pourtant la reprise de l'allemand dans le commerce s'est assez vite accomplie. L a nouvelle enceinte fortifiée commencée en 1880 a doublé l'ancienne surface de la ville. L a superficie du canton de Strasbourg est de 7 825 hect. dont 577 en bâtiments et cours, 1 3 7 9 en chemins et eaux, le reste en champs, jardins, prairies et forêts. Depuis l'agrandissement, Strasbourg est devenu une des plus fortes places de guerre de l'Empire d'Allemagne. Celle-ci est p r o t é g é e par une ceinture renfermant, outre Strasbourg et ses faubourgs, encore 14 forts. C e sont 1. le fort F r a n s e c k y derrière la Robertsau, 2. le fort Moltke p r è s de Reichstett, 3. le fort Roon près de Vendenheim, 4. le fort Podbielsky près de Mundolsheim, 5. le fort Kronprinz près de Niederhausbergen, 6. le fort Grand-duc de Bade près d'Oberhausbergen, 7. le fort Prince Bismarck près de Wolfisheim, 8. le fort Prince Royal de S a x e près de Lingolsheim, 9. le fort von der T a n n près de Geispolsheim, 10. le fort W e r d e r près d'Illkirch-Grafenstaden, 11. le fort Schwarzhof à l'Altenheimerhof, 12. le fort Blumenthal près d'Auenheim, 13. le fort Bose près de K o r k , 14. le fort Kirchbach près de Sundheim; ces drois derniers sur la rive droite du Rhin.

Établissements d'Instruction, Autorités civiles, Garnison. Comme

ETABLISSEMENTS D'INSTRUCTION

il y

a à

9

Stras-

bourg l'Université «Empereur Guillaume», qui est très richement dotée, trois lycées (le lycée de l'Etat, le célèbre lycée protestant entretenu par le chapitre de St. T h o m a s et le lycée épiscopal fondé en 1883), d e u x écoles réaies supérieures et une école réale, un conservatoire de musique, un collège de musique, une école supérieure municipale de filles et beaucoup d'institutions privés pour jeunes filles, une école technique pour former des ingénieurs agronomes, une école des arts industriels, des écoles normales d'instituteurs et d'institutrices, de nombreuses écoles spéciales et professionnelles. AUTORITÉS

CIVILES.

Strasbourg

est

la

résidence

du

lieutenant de l'Empereur (Statthalter), le siège du ministère et du Conseil supérieur de l'enseignement pour l'AlsaceLorraine, du Commandement général du X V e corps d'armée, de la 30e et de la 31 e division, de la direction générale des chemins de fer de l'Alsace, de la direction générale des douanes et des contributions, de la direction des impôts de l'Administration des dépôts d'Etat de la Caisse centrale départementale, de l'Assurance départementale, d'une succursale centrale de la Banque Impériale, de l'évêché du diocèse de Strasbourg (La Basse et la Haute-Alsace), du directoire de la confession d ' A u g s b o u r g , de la présidence de la Basse-Alsace, de la Direction de l'arrondissement de Strasbourg-campagne, d'un Tribunal régional et d'un Tribunal de première instance etc. GARNISON. 6 e rég. d'inf. sax. N° 105. — 8 e rég. d'inf. wurttemb. N° 126. — R é g . d'inf. prussienne N° 132, N° 136, N° 143, N° 172. — 2 e rég. des hussards rhén. N° 9. — Rég. d'art, de campagne N° 15 et N° 51. — R é g . d'art, à pied N° 10. — R é g . d'art, à pied badois N° 14. — Bataillons du génie N° 15 et N° 19. — Bataillon du train N° 15. — Sans cela à Kehl le 14 e bataillon du génie.

Fresque dans le Vestibule de la Gare centrale.

GUIDE A TRAVERS L A VILLE.

~^Jtrasbourg qu'à

un

produisit

vers

c e r t a i n point

1870

jus-

l'impression

d ' u n e v i e i l l e ville, à l'étroit dans s e s murailles. C e c i s ' a p p l i q u a i t surtout à l ' é g a r d d e la disposition e x t é r i e u r e ; c a r le n o m b r e d e s m a i s o n s a n c i e n n e s p r é s e r v é e s est limité p a r suite d e n o m b r e u x é d i f i c e s é r i g é s au X V I I I e s i è c l e . Ce

sont surtout

ces

constructions

L o u i s X V (parmi e l l e s un g r a n d n o m b r e d e m o n u m e n t s publics) qui d o n n e n t à la v i l l e c e c a c h e t caractéristique

q u ' e l l e m o n t r e e n c o r e d e nos jours. D e sa

s p l e n d e u r p a s s é e il r e s t e e n c o r e q u e l q u e s m a i s o n s offrant d e r i c h e s s p é c i m e n s d ' a r c h i t e c t u r e en b o i s (Maison K a m m e r z e l l sur la p l a c e d e la C a t h é d r a l e ; u n e m a i s o n au coin de la r u e M e r c i è r e [ K r ä m e r g a s s e ] et du V i e u x - M a r c h é - a u x - P o i s s o n s [ A l t e r F i s c h m a r k t ] , une maison d ' e n c o i g n u r e sur le M a r c h é a u x - C o c h o n s - d e - L a i t [ F e r k e l m a r k t ] ) ; les n o u v e a u x é d i f i c e s

Fresque dans le Vestibule de la Gare centrale. élevés au nord de la ville (surtout ceux de l'Université, du Palais de l'Empereur, du Palais du Landesausschuss, de la Bibliothèque, du Ministère, du Palais de Justice, du Palais des Postes et d'autres édifices publics) contribueront pour leur part à la beauté de la ville dans un sens plus moderne. A R R I V É E . L e s différentes lignes du chemin de fer aboutissent toutes à la gare centrale ; celle venant du côté badois (Kehl) traverse le Rhin et un bras latéral de celui-ci, le soi-disant Petit Rhin, passe en courbe de l'Est par le Sud (gare: Netidorf 140 m) ensuite sur l'Ili et il entre du sud-ouest dans la gare. L a G A R E C E N T R A L E commencée en 1878, inaugurée en 1883 est un ornement de la ville. L e s frais de construction se montent à 14,000,000 de Marcs. L e s plans en ont été faits par les architectes de la direction générale avec la collaboration du professeur Jakobsthal de Berlin. Dans le V E S T I B U L E , auquel on descend par un escalier, se trouvent, au-dessus des guichets, deux fresques du professeur Knackfuss : l'ère ancienne (représentant l'entrée de Frédéric Barberousse à Haguenau), l'ère nouvelle (représentant l'hommage des paysans alsaciens rendu à l'empereur Guillaume aux environs de Mundolsheim en 1877; (derrière

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Guide à travers la ville.

l'empereur on voit le prince royal, M. de Moltke, le président de Mœller, le directeur général des chemins de fer^ M. Mebes, le conseiller d'Etat Gustav Bergmann et le maire de la ville, M. Back; vis-à-vis de l'empereur les maires d'Ittenheim et de Fürdenheim) (p. 10 et n ) . A droite de la gare se trouvent le nouveau B U R E A U D E P O S T E I I et le B Â T I M E N T D E L A D I R E C T I O N G É N É R A L E , à gauche celui du S E R V I C E DES C H E M I N S D E F E R . Sur la place même à droite, station des omnibus d'hôtel (les nombreux hôtels situés place de la gare n'envoient que leurs garçons d'hôtel à la gare) et les fiacres, à g. la station des tramways (lignes i, 2, 3, 4 et 7; v. p. V I I I ) qui conduisent le voyageur au centre de la ville ; 2. tout droit, station du tramway, Rundbahn (ligne io). PRINCIPALES CURIOSITÉS. E n sortant de la gare, prendre le tramway jusqu'à la place Gutenberg (monument Gutenberg). A pied ou en voiture jusqu'à la cathédrale (l'intérieur et la plateforme) par la place du Château entrer dans le Château (musée municipal des Beaux-arts), par la rue Mercière, la place Gutenberg etla rue des Serruriers jusqu'à l'église St. Thomas (monument); revenir à la place Gutenberg et par la rue des Grandes-Arcades [Gewerbslauben], la place Kléber (monument Kléber), rue de la Mésange jusqu'à la place du Broglie et la place de l'Empereur [Kaiserplatz] (le Palais impérial, la Bibliothèque, le Palais du Landesausschuss), par la rue Kaiser-Wilhelm (la nouvelle Poste centrale) jusqu'à l'Université ; avec le tramway jusqu'à l'Orangerie (ligne 3 ou 7 ; station à la place Sébastien Brant). Revenir dans la ville en tramway.

DANS L A V I L L E JUSQU'A L A C A T H É D R A L E . L'étranger ira d'abord à la cathédrale. On prend pour cela la ligne 1 ou 4 du tramway jusqu'à la place Gutenberg. L a ligne 1 conduit par la rue Kuhn et la première partie de la large Kronenburger Strasse (ancienne rue du faubourg de Saverne) (ici l'embranchement de la ligne 4 qui va tout droit par le pont de Kronenburg, ensuite par la large rue du VieuxMarché-aux-Vins [Alter Weinmarkt], à droite le M O N U M E N T

La Cathédrale.

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et rejoint la ligne 1 et puis, tournant à gauche, longe le quai Kléber. Ici à gauche la nouvelle S Y N A G O G U E en style roman (p. 90), puis I ' A N C I E N N E G A R E ; plus loin sur le «canal des fauxremparts» (en aval, perspectivedel'église St.Pierre-le-Jeune) par la rue du Noyer [Nussbaumgasse] et tournant à droite sur la place de l'Homme de fer [Eisernen Mannsplatz] et la place Kléber (points de croisement et de départ de différentes lignes de tramway) à la P L A C E G U T E N BERG. De là nous tournons dans la rue Mercière (maison du coin N° 2 à droite en bois richement sculpté où se dresse l'imposante F A Ç A D E D E L A C A T H É D R A L E ; pour avoir une idée de sa beauté la voir l'après-midi en plein soleil. STŒBER(P.9O)

L a c a t h é d r a l e e s t o u v e r t e tous les j o u r s de 8 à midi et de 2 à 6 h. (en h i v e r 2 à 5 h.) Entrée p a r le p o r t a i l de l ' o u e s t . A midi ( a n c i e n n e h e u r e l o c a l e = 1 2 , 2 9 de l a n o u v e l l e h e u r e de l ' E u r o p e c e n t r a l e ) v o i r l ' h o r l o g e ( t a x e 30 P f g . p a r p e r s o n n e entre II1/2 et 1 h. sauf le v e n d r e d i ) . E n t r é e p a r le p o r t a i l m é r i d i o n a l ( p l a c e du château). L e s g r a n d e s f ê t e s a i n s i que le lundi de P â q u e s , le l u n d i de l a P e n t e c ô t e , la f ê t e d e l ' a d o r a t i o n p e r p é t u e l l e ( 1 e r j u i l l e t d e t o u t e s l e s a n n é e s impaires), à l a S a i n t A r b o g a s t (21 j u i l l e t ) et l ' A s s o m p t i o n (le d i m a n c h e s u i v a n t le 8 d é c e m b r e ) l'horloge r e s t e f e r m é e au p u b l i c et on ne p e u t l a v o i r .

LA

CATHÉDRALE,

Monastère Ste. Mariae Virginis (d'où l'emploi du mot «das Münster» Pl. E 4 et 5) est le monument le plus grandiose de la ville, qu'aucun étranger ne doit manquer de visiter, même s'il ne dispose que de quelques h e u r e s ; 1 ) même l'habitant de la ville, soit qu'il traverse la place de la cathédrale en vaquant à ses affaires, soit en excursion sur les hauteurs des Vosges ou de la Forêt-Noire, contemple toujours avec un nouveau plaisir cet admirable monument, quand ses regards se portent sur la plaine du Rhin. L a C A T H É D R A L E de Strasbourg n'est pas, comme la cathédrale de Cologne à laquelle on la compare souvent, une œuvre d'une architecture suivie ; ses différentes parties *) E n ce c a s , p r e n d r e à l a g a r e le t r a m w a y stationnant sur l a p l a c e ( l i g n e 1 ou 4 ; v. p l u s h a u t ) j u s q u ' à la p l a c e G u t e n b e r g ; de l à à l a c a t h é d r a l e il n ' y a que quelques p a s .

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Guide à travers la ville.

nous montrent tous les degrés que l'architecture du moyenâ g e a dû parcourir; elle a son histoire de même que la/ ville dont elle fait l'orgueil. «La cathédrale est parmi les monuments de Strasbourg, de nos jours encore, ce qu'elle a été pendant tant de siècles, le plus grand et le plus imposant de tous, le plus vénérable par ses souvenirs historiques, le plus cher a u x citoyens et le plus célèbre dans le monde. 1 )» L e matériel employé pour la construction est le grès rouge des V o s g e s du Krontal (ligne de chemin de fer Molsheim-Saverne), renommé pour sa solidité. Histoire de la construction : L a construction, entreprise de l o i 5 à 1028 par l'évêque Wernheret consistant en une basilique à trois nefs avec abside et plafond plat au comble ouvert, fut fréquemment endommagée par le feu. A u XII e siècle il n'en restait que peu (la partie est de la crypte). «Ce qui existait avant cette époque, est inc o n n u ; on n'en retrouve nul vestige.» 3 ) L'incendie de 1176 ayant détruit l'église presque complètement, une nouvelle construction fut commencée par l'évêque Conrad von Lichtenberg. Elle ne fut continuée que très lentement et après de longues interruptions. C'est à cette période qu'appartiennent les parties romanes (p. 15): l e s NICHES DU CHŒUR e t l e s A I L E S DU T R A N S E P T .

Cependant

l'architecture gothique venue de France s'acclimata peu à peu et on adopta le style de transition. L e transept du sud (vers la place du Château ; celui du nord est caché en partie par un portail du style gothique flamboyant) D e h i o dans « S i r a s s b i t r g und seine Bauten», p. 141—228, a v e c de n o m b r e u s e s g r a v u r e s . P u b l i é par l ' A s s o c i a t i o n des a r c h i t e c t e s et des ingénieurs p o u r l ' A l s a c e - L o r r a i n e . S t r a s b o u r g , K . J. T r i i b n e r , 1894. — A b r é g é et résumé de tout c e qui a été é c r i t sur ce m o n u m e n t c h e z F r . X . K r a u s s , l'art et l'antiquité en A l s a c e - L o r r a i n e , S t r a s b o u r g 1877, I, p. 341—504. D ' a p r è s les r e c h e r c h e s r é c e n t e s , fils du duc F r é d é r i c de H a u t e - L o r r a i n e , b e a u - f r è r e de R a t b o d , le c o n s t r u c t e u r de la H a b s b o u r g , et non son frère, c o m m e on le supposait j u s q u ' à présent. s) D e h i o .

La partie romane de la Cathédrale.

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Guide à travers la ville.

nous montre déjà ce style de transition; tout le reste est construit dans le style gothique le plus pur. La G R A N D E NEF fut achevée en 1275 et a été construite dans le court' espace de 12 ans (après la victoire des citoyens sur leur violent évêque Walter de Geroldseck) comme une œuvre de la fierté bourgeoise qui s'était emparée de l'administration de l'église. En 1 2 7 7 on commença la construction de la F A Ç A D E et des T O U R S . A ces parties s'attache le nom à'Erwin de Steinbach, que l'on compte parmi les plus grands architectes du moyen-âge. L A F A Ç A D E . Dans la façade on remarque l'influence de l'architecture française; son modèle fut probablement Notre-Dame de Paris ; elle se compose de 3 étages, séparés par des galeries; la lourdeur de cette disposition est atténuée par des clochetons, des arcades, des colonnettes élégantes, formant saillie et par les contreforts établis à angle droit. L a grande R O S A C E (diamètre 1 3 , 5 m), sujet d'admiration pour qui comprend l'art, et les étages des tours jusqu'à la même hauteur sont l'œuvre d'Erwin. *) Un destin favorable nous a conservé le plan original de la façade et des tours (dans le Frauenhaus). L e plus ancien de ces plans provient probablement du prédécesseur d'Erwin, et est complètement d'accord avec les formes de la grande nef. Les autres plans nous montrent comment Erwin s'éleva peu à peu dans sa magnifique création à cette perfection qui nous ravit aujourd'hui. Erwin dirigea la construction jusqu'au second étage; puis il mourut le 17 janvier 1318. D a n s un d o c u m e n t de 1284 on mentionne le n o m de «Heinrich W e h e l i n c o m m e entrepreneur, et de maître E r w i n c o m m e a r c h i t e c t e » . L e nom d ' E r w i n est dans une rature s u s p e c t e du p a r c h e m i n . O n ne p e u t p r o u v e r s'il é t a i t de Steinbach, ni duquel des différents S t e i n b a c h . O n lui a é l e v é un m o n u m e n t (du s c u l p t e u r F r i e d r i c h ) à S t e i n b a c h , non loin de B a d e n - B a d e . E r w i n est mort le 17 j a n v i e r 1318.

La Cathédrale.

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eari.

Portail ouest.

Plan de la Cathédrale. D'après le plan d'Erwin les deux T O U R S devaient commencer à partir du deuxième étage actuel, mais vers le 2

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Guide à travers la ville.

milieu du X I V e siècle elles furent réunies par le pesant raccordement du troisième ctage. Ceci rompait déjà les proportions harmonieuses du plan d'Erwin, et l'on ne fil que s'en écarter encore beaucoup plus lorsqu'on renonça a u x d e u x tours pour se borner à la construction de celle du nord en e x a g é r a n t le principe gothique du développement en hauteur, et en surélevant encore l'octogone pendant la construction (Juh. Hultz de Cologne) pour le couronner enfin par la flèche gothique actuelle. Ainsi, au lieu du plan d'Erwin (A), il a été fait tout autre chose (B). L a F L E C H E , surmontée d'abord d'une croix et d'une statue de la V i e r g e (puis en 1488 d'un bouton o c t o g o n a l avec clefs et calice) fut coiffée en 1794, pour échapper à la démolition dont la menaçait la rage du niveau égalitaire, d'un énorme bonnet rouge en ferblanc, qui, conservé plus tard à la bibliothèque, fut détruit dans l'incendie du T e m p l e - N e u f (24/25 août 1870). L o r s de la révolution, une quantité de statues furent sacrifiées à la fureur iconoclaste qui sévissait sur toute l'étendue de la république. Regretter qu'on ait renoncé à la construction de la seconde tour, serait, au point de vue esthétique, se rendre coupable d'une hérésie qui ne supporte d'ailleurs pas la discussion, étant donnée la disproportion déjà choquante entre le peu de largeur de la façade et l'immense élévation de la flèche. Cette addition n'eût d'ailleurs eu pour résultat que de faire ressortir d'-une façon insupportable tous les écarts et toutes les exagérations gothiques qui petit à petit s'étaient glissées dans la façade. Hauteur : Place de la cathédrale jusqu'à la plateforme 66 m, octogone 40 m, pointe de la flèche 36 m, hauteur

La Cathédrale.

Les prophètes au portail principal.

Quatre prophètes et «ne sybille couronnée, au milieu un jeune prophète (Daniel) en costume du X l I I e siècle, soi-disant portrait de Maître Erwin. Au-dessus de gauche à droite: Dieu crée le monde; Abraham à genoux devant les anges; le crucifiement de St-Pierre; St-Marc l'évangéliste, le miracle de la multiplication des pains.

La Cathédrale.

Les prophètes au portail principal.

Cinq prophètes, à gauche lin prophète royal (David?) à droite un prêtre-prophète. Au-dessus de droite à gauche: Caïn s'enfuit de la présence du Seigneur; Conversion du roi Manasse; Crucifiement de St-Philippe; St-llatthicu l'évangéliste; le Christ guérit les malades par l'imposition des mains. Les figures et les groupes correspondent à ceux de la page 20.

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Guide à travers la ville.

totale du monument 142 m (cathédrale d'Ulm 161 m, cathédrale de Cologne 156 m, St-Nicolas à Hambourg 144 m). P O R T A I L S : T R O I S P O R T A I L S décorent la F A Ç A D E OUEST (celui du milieu est pourvu d'une nouvelle porte en bronze en remplacement de celle dont les battants furent fondus lors de la première révolution) et sont décorés de basreliefs remarquables, représentant des scènes de l'histoire de la Création et de celle de la Rédemption. L e s grandes statues du portail latéral de gauche (nord) représentent le combat des vertus et des vices; comme pendant, au portail latéral de droite (sud), les statues des vierges sages et des vierges folles ; à gauche du portail, le tentateur sous la figure d'un élégant damoiseau offrant une pomme, à droite un prophète. Dans le portail du milieu (p. 19) se trouvent les grandes statues des prophètes (p. 20 et 21), au pilier du milieu, Marie avec l'enfant J é s u s ; audessus de ceux-ci, dans le fronton ajouré, le roi Salomon sur son trône dont les marches sont gardées par des lions (I. Rois, 10, 19), et, dominant le tout, la Vierge avec l'enfant Jésus. Presque toutes ces sculptures sont encore anciennes '). L e tympan du même portail contient les scènes de la passion (de l'entrée à Jérusalem jusqu'à l'ascension). L a galerie des apôtres au-dessus de la rosace (13,5 diamètre) est une addition qui n'était pas comprise dans le plan primitif. Au centre du troisième étage, le Christ comme juge du monde. A la hauteur du premier étage, du côté nord (g.) et du côté sud (d.) des deux tours, au-dessous L a p r é s e r v a t i o n des g r a n d e s s t a t u e s des trois p o r t a i l s et des b a s - r e l i e f s d e s d e u x r a n g s i n i é r i e u r s du g r a n d p o r t a i l e s t due à l a p r é s e n c e d ' e s p r i t du P r o f e s s e u r H e r r m a n n qui fit t r a n s p o r t e r c e s s t a t u e s p e n d a n t l a r é v o l u t i o n au j a r d i n b o t a n i q u e sous p r é t e x t e de s'en s e r v i r p o u r en é t u d i e r les c o s t u m e s ; il fit c o u v r i r p a r d e s p l a n c h e s p o r t a n t les mots : l i b e r t é , é g a l i t é , f r a t e r n i t é , être s u p r ê m e , les b a s - r e l i e f s du p o r t a i l qu'il ne p o u v a i t f a i r e e n l e v e r .

La Cathédrale.

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Le portail de la chapelle Saint-Laurent. de la galerie, deux séries de bas-reliefs : du côté sud, des démons combattant entre eux et avec les hommes, des sirènes et des personnifications des passions humaines, du côté nord, des statues représentant des bêtes symbo-

Guide à travers la ville.

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liques et piliers se différents détruites

des scènes bibliques. Dans les niches des grands trouvent, sous des dais, les statues équestres de rois. Elles ont été renouvelées après avoir été pendant la Révolution.

i. Charles Martel f 7 4 1 . 2. L o u i s - l e - D é b o n n a i r e + 840. 3. L o t h a i r e I . f B55. 4. C l o v i s f 5 1 1 . 5. D a g o b e r t f 7 1 5 . 6. R o d o l p h e d e H a b s b o u r g f 1 2 9 1 . 7. L o u i s X I V . f 1 7 1 5 . 8. O t t o i l . f 983. 9. O t t o I I I . f 1002. 10. H e n r i I I . f 1 0 1 4 . 1 1 . C h a r l e s l e C h a u v e f 866. 12. L o t h a i r e I I . f 869. 13. L o u i s I I . f 875. 14. P é p i n f 768. 1 5 . C h a r l e m a g n e + 8 1 4 . 16. O t t o I. f 9 7 3 . 1 7 . H e n r i I. f 936. 1 8 . C o n r a d I I . f 1039. 19. H e n r i I I I . f 1 0 5 6 . 2 0 . H e n r i I V . f 1 1 0 6 . ( S a u f l e s n u m é r o s 1 1 u n d 20, s t a t u e s é q u e s t r e s . )

L e P O R T A I L NORD DU T R A N S E P T , primitivement roman, est masqué par la CHAPELLE S T - L A U R E N T de style gothique (1495—1505),

aujourd'hui

sacristie

(p.

23).

Au

PORTAIL

(place du Château, p. 2 5 ) au-dessus des portes couronnement et mort de Sainte-Marie. Ces sculptures sont d'admirables productions de la plastique du moyenâge. L e s originaux des deux statues de droite et de gauche: «Le Christianisme» (p. 26) et «Le Judaïsme» (p. 27) datant de la même époque et comptant parmi les plus belles que la sculpture du moyen-âge nous ait laissées, sont gardées dans l'Œuvre de Notre-Dame; celles qui se trouvent ici ne sont que d'excellentes copies (en plâtre) qu'on devrait remplacer par des copies de pierre. L a continuation de cette scène, les funérailles et l'Ascension de la SainteVierge ont été restaurées, ainsi que la statue de Salomon qui se trouve entre les deux ouvertures du portail, après que la statue de l'empereur Charles IV eût été détruite pendant la révolution. A mi-marche en avant du portail se trouvent les statues d'Erwin et de Sabine, prétendue ROMAN SUD

L a Cathédrale.

«Le C h r i s t i a n i s m e » a u p o r t a i l m é r i d i o n a l .

L a Cathédrale.

«Le Judaïsme» au portail méridional.

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Guide à travers la ville.

fille d'Erwin, dues au ciseau de Kirstein (1840). L e s statues de la Madone, de St-Etienne et de St-Laurent au premier étage et celle de l'évêque A r b o g a s t au troisième étage sont modernes. A droite, sur le mur un double trait, avec l'apostille : «DIS I S T DIE M A Z E D E S Ü B E R H A N G E S . » indique de c o m bien on pouvait avancer les étages supérieurs des maisons sur les étages inférieurs. L a TOUR OCTOGONE (ainsi que les tourelles au-dessus du chœur) est une construction moderne, très réussie et bien adaptée au style de cette partie de la cathédrale et érigée vers 1878 par l'architecte de la cathédrale K l o t z en remplacement de la construction du moyen-âge que l e peuple appelait «Bischofsmütze (la Mitre)». A p r è s l'incendie de I7S9 cette «Bischofsmütze» avait été remplacée par u n e pyramide tronquée d'un goût douteux et d'un effet inesthétique. C'était sur cette pyramide que se trouvait de 1798—1852 le télégraphe aérien qui reliait Strasbourg à Paris. De 1772 à 1778 on démolit les échoppes et les boutiques de fripiers qui déparaient les faces latérales d e la c a t h é d r a l e , e t o n l e s r e m p l a ç a p a r l e s ARCADES DE STYLE

GOTHIQUE MODERNE (J. G. Gœtz) que nous voyons aujourd'hui. Il serait cependant désirable de voir disparaître au p l u s tôt ces arcades qui masquent d'une façon fâcheuse l e s fenêtres des collatéraux. L ' I N T É R I E U R (ouvert de 8 heures à midi et de 2 à 6) [p. 17 et 29] mesure 110 m en longueur et 41 m en largeur, d'où une superficie de 4087 m carrés (cathédrale de C o logne 6166, St-Pierre de Rome 15,160). Il se compose d'un porche à 3 travées, de 3 nefs de 7 travées, et d ' u n transept à 2 nefs avec croisée surélevée en coupole précédant une abside peu profonde et quelques chapelles, et est orné de belles VERRIÈRES du XIV E et du X V E siècle, par

30

Guide

;i t r a v e r s l a

ville.

lesquelles les rayons de lumière se réfractent merveilleusement et donnent à tout l'intérieur un charme particulier. Les plus anciens vitraux, comme ceux de la nef du nord, les rois Henri I e r (p. 31), Henri II et Frédéric I e r appartiennent encore au XII e siècle et proviennent du vieux bâtiment, le petit jugement de Salomon dans la nef du nord, St-Chrysostome et les roses dans le transept sud appartiennent au XIII e siècle. L e s fenêtres principales de la nef du milieu datent du X I V e siècle, les scènes bibliques de la nef du sud, la représentation des vertus et des vices, les images des apôtres dans la chapelle de Ste-Catherine, le dernier jugement et la création des hommes dans les vitraux du portique ont leur origine au X V e siècle. L a G R A N D E N E F , séparée autrefois et jusqu'en 1 6 8 2 de la croisée et du chœur par un jubé et la chapelle de Sainte-Marie qui y était attenante, a 30 m de haut et 13 m de large. Elle contient l'orgue et la C H A I R E (œuvre de Hammerer, 1485, p. 33). Au-dessous des fenêtres à l'intérieur se développe un triforium, auquel correspond à l'extérieur une galerie ouverte. Au fond de la grande nef, entrée de l'église romane souterraine ou C R Y P T E datant des X I e ou XII e siècles (cartes d'entrée 35 Pf.). Au fond de la crypte, on descend encore par un E S C A L I E R à une profondeur de 9 m aux fondations. L e C H Œ U R , éclairé par des verrières modernes, a été, il y a quelques années, orné de fresques. L e s fresques de la grande nef, représentant le jugement dernier, ont été peints par l'Alsacien Steinheil, à Paris. L e collatéral de gauche donne accès à la C H A P E L L E S T M A R T I N (plus tard aussi chapelle St-Laurent). A côté de la sacristie (ancienne chapelle St-Laurent), portail muré remarquable (entrée de l'ancien Bruderhof autrefois résidence des membres du Chapitre?). A gauche du chœur, on descend par des marches à la C H A P E L L E S T - J E A N , renfermant

La Cathédrale.

31

le mausolée de /'cvêque Conrad de Lichtenberg (f 1299); dans l'étroit Lichthof (habituellement fermé) la tombe d'Etzvin. Dans la partie inférieure d'un des piliers du monument de Conrad deLichtenberg, près de la fenêtre, se trouve une petite statue d'homme revêtu d'un ample manteau et d'un capuchon. C'est là probablement que le maître s'est érigé un humble monument. L e collatéral de droite renfermait jusqu'en 1766 un puits, et a pour annexe la C H A P E L L E DE LA ou

de

CROIX

STE-CATHERINE.

A droite, à côté du chœur la C H A P E L L E S T ANDRÉ (fin du XII e siècle). Au milieu de l'aile sud du transept le P I L I E R d i t DES A N G E S

ou d'ERWiN, orné de riches sculptures ro-

Vieux

vitrail

> représentant le roi l'oiseleur,

Henri

mânes (8 anges et les 4 évangélistes); jusqu'en 1766 il s'y trouva un puit; à la paroi occidentale le monument de l'évêque Wernher (1840) avec un modèle de la cathé-

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Guide à travers la ville.

du commencement du 1 1 e siècle. La fameuse H O R L O G E ASTRONOMIQUE est adossée à la paroi orientale. drale

L'HORLOGE ASTRONOMIQUE. C'est en 1352 que nous trouvons les premières traces de l'existence d'une horloge astronomique dans la cathédrale de Strasbourg. Son mécanisme ayant été détérioré, une nouvelle horloge astronomique fut construite par Conrad Dasypodius, professeur de mathématique à Strasbourg, 1571—74. L'horloge fut détruite durant la révolution de 1789; les restes en sont conservés dans le Frauenhaus (voyez p. 38). Pour la troisième fois le conseil de la ville de Strasbourg ordonna de mettre un nouveau mécanisme dans la vieille châsse. Il chargea l'horloger Schwilgué {f 1856), de Strasbourg, de cette construction. Quatre ans plus tard Schwilgué avait accompli cette œuvre, unique dans son genre par son mécanisme ingénieux. L'horloge actuelle contient un calendrier perpétuel qui indique toutes les fêtes variables (Pâques, etc.) et qui se règle soi-même dans les années bissextiles. A ce mécanisme se joint encore un planétolabe qui indique le cours des planètes, les éclipses de lune et de soleil, les différentes phases de la lune, pour les siècles futurs; de plus nous y trouvons encore un globe céleste. Les autres parties du mécanisme ne sont qu'une répétition de l'ancien, mais l'exécution en est plus parfaite. Schwilgué a ajouté aux statues déjà existantes les douze apôtres. Tout comme dans l'ancienne horloge les quatre âges passent devant la mort en frappant les quarts-d'heures. Le premier coup de chaque quart-d'heure se fait par un des anges assis au-dessus du calendrier perpétuel; le second se fait par les quatre âges; l'enfant sonne le premier quart, l'adolescent le second, l'homme le troisième et le vieillard

L a Cathédrale.

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mÊêM

L a chaire. le quatrième. L a mort sonne les heures pendant que le second ange tourne le sablier qu'il tient en main. Au coup de midi (midi 2g: heure de ïEurope centrale) les 3

Guide à travers la ville.

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douze apôtres passent en s'inclinant devant le Christ, qui les bénit en levant la main; en même temps le coq chante trois fois et bat trois fois des ailes. L e coq est la curiosité historique et populaire par e x c e l l e n c e qui s'est maintenue depuis 1352, dans toutes les rénovations. Il amuse le peuple depuis plus de cinq siècles. (Il faut arriver 10 minutes avant l'heure. Entrée par le portail sud en face du château; v. p. 15). E x p l i cation de l'horloge par le «Suisse». (Gare a u x pick-pockets!) E n 1525, après l'introduction de la réformation, la cathédrale fut consacrée au culte protestant. Elle fut rendue au culte catholique en 1681. Dans la suite, la cathédrale dut subir des embellissements barbares, qu'on est heureusement parvenu à faire disparaître peu à peu. L e s tableaux qui ornent l'intérieur n'ont pas de valeur artistique; par contre, les tapisseries des gobelins dont on a coutume d'orner la grande nef à la Fête-Dieu, sont de purs chefsd'œuvre. Visite

à

l a PLATE-FORME e t à

la

TOUR.

Entrée par le logement du portier au pied de la tour à droite en tournant le coin (du côté de la poste). Cartes jusqu'à la plate-forme (20 Pf.), jusqu'aux 4 tourelles (50 Pf.). L e s cartes jusqu'à la couronne ou lanterne (2 M.) ne s'obtiennent qu'à la mairie. Station météorologique sur la flèche de la cathédrale. A p r è s avoir gravi les 330 marches on arrive à la PLATE-FORME et à la maison du gardien. VUE SPLENDIDE.

Coup d'œil sur la CATHÉDRALE même, dont la puissante coupole du chœur a reçu, dans ces dernières années, après bien des vicissitudes et des retouches, un couronnement en harmonie avec l'architecture du monument. Cette tour était surmontée jusqu'en 1852 d'un télégraphe aérien qui mettait Strasbourg en communication avec Paris. Les tours de l'abside sont également de construction récente. Le lycée et le séminaire y sont adossés. Vue intéressante sur les toits et les

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cheminées antiques de la ville. Nids de cigognes. Bonne perspective des majestueuses constructions nouvelles aux environs de la Place Impériale. L a citadelle se distingue à peine de l'enceinte. On aperçoit quelques-uns des forts détachés. L e cours du Rhin ne se décèle que par la ligne de peupliers qui le borde. L e panorama qui du haut de la plate-forme se déroule aux regards, est un des plus beaux que l'on puisse imaginer. A l'est: la F O R E T - N O I R E commençant vers le nord par l'Eichelberg au-delà de la vallée de la Murg près de BadenBade, le Mercure, l'Omerskopf, le Hochkopf, puis la large muraille de la Hornisgrinde; droit à l'est: le Renchtal ; plus loin, et séparée du Renchtal par le Mooskopf, la vallée de la Kintzig (à l'entrée de la vallée, à gauche, château d'Ortenberg) ; au sud: le Kandel, le Feldberg, le Belchen (Ballon badois), le Blauen, précédé du groupe volcanique moins élevé du Kaiserstuhl. Du côté des V O S G E S , et en commençant par le sud, on aperçoit, lorsque le temps est bien clair, le Ballon de Soultz (1427 m), point culminant de la chaîne, le Haut-Kœnigsbourg, les trois gradins de l'Ungersberg, le Macnnelstein et au-dessous la ruine de Landsberg, puis le couvent de Ste-Odile dominé par le Champ-du-Feu ; derrière, dans la vallée de la Bruche, les deux sommets du Donon, la Grande-Côte à deux sommets, le rocher de Mutzig, le Katzenberg, le Schneeberg, la dépression de l'Engental, l'Ochsenstein, puis, diminuant graduellement de hauteur, le grand Geroldseck, les blocs de rocher du Hoh-Barr; tout au nord, l'ouverture de Niederbronn; plus à droite les montagnes de Wissembourg, et, par un temps parfaitement clair, le R e h b e r g dans le Palatinat. Dans la plaine on voit d'innombrables villages ; le clocher qui se dresse au sud en f a c e du spectateur est celui de l'église d'Êrstein. L e s Alpes ne s'aperçoivent que très rarement. Sur la plate-forme, on se trouve déjà à 66 m au-dessus du sol (hauteur de Notre-Dame de Paris) ; de là à la pointe de la flèche il y a encore 76 m, ce qui porte la hauteur totale du monument à 142 m. Une foule de noms obscurs ou célèbres, Voltaire, Gœthe (v. p. 74), les frères Stolberg sont gravés au dehors et à l'entrée de la tour. Sur le côté ouest de la tour on montre les statues de l'empereur et du moine. L o r s du siège de 1870 un boulet allemand faussa la position de la croix. Celle-ci a été redressée depuis ; on prétend qu'il a fallu 30 quintaux de plomb pour la couler. N o u s r e v e n o n s à la PLACE DE LA CATHÉDRALE. U n e m a i s o n antique en bois, la MAISON KAMMERZELL, (p. 37) f r a p p e les

Maison Kammerzell. (Rez-de-chaussée: 1467, partie supérieure: 1589,)

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regards au nord de la place. Cette maison a été restaurée dernièrement en respectant le style de l'époque. L e rezde-chaussée date de l'année 1467 (date au-dessus de la porte), les autres étages de 1589 (les fresques a u x é t a g e s supérieurs ont été fidèlement reproduites d'après les anciens motifs; les peintures d u r e z - d e - c h a u s s é e d'après un plan du prof. Seder). Au-dessus de la porte on lit lesvers suivants: In alten Zeiten hingesetzt, In Krieg und Stürmen oft verletzt, Verkünd' ich in erneuter Pracht Alt-Straßburgs Herrlichkeit und Macht. 1 ) Dans la maison le « Stifts keller», débit de vins d ' A l s a c e avec restaurant; à l'intérieur, fresques par L é o n S c h n u g . A côté de celle-ci une autre vieille maison particulière. A u coin de la rue Mercière (Krämergasse) se trouve la PHARMACIE «AU CERF» dont on a déjà fait mention en 1268, riches sculptures gothiques ; les magnifiques plafonds sont peints dans le style de l'époque par L é o n Schnug, l'aménagement conforme au style de la salle a été fait par Karl Spindler. Sur la même Place, en face, le BUREAU DE POSTE 3 (jusqu'en 1899 grande poste et direction générale des postes, du temps des Français école militaire de santé) ainsi que les salles du tribunal militaire et de plusieurs branches de l'administration municipale (section 3 : Assistance publique et Service sanitaire, etc.). On remarque sur la place du Château le F R A U E N H A U S , appelé aussi Œ u v r e de Notre-Dame (p. 39) ; l'aile est, voisine du château, construite dans le style gothique fleuri, date de l'année 1347, modifiée plus tard; l'aile ouest dans le style de la Renaissance, date de 1579—85. R e m a r q u e z le curieux portail Renaissance à profil oblique dans l e C o n s t r u i t e dans le t e m p s j a d i s , S o u v e n t e n d o m m a g é e p a r la guerre et la t e m p ê t e , Je p r o c l a m e , en s p l e n d e u r r e n o u v e l é e : L a gloire et la p u i s s a n c e du V i e u x S t r a s b o u r g .

Le Frauenhaus, le Château.

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mur qui ferme la cour, et aussi la cour avec ses galeries pittoresques de style gothique fleuri. L e Frauenhaus renferme au rez-de-chaussée un musée comprenant des restes d'architecture et de sculpture de la cathédrale, les débris de l'ancienne horloge et une collection de moulages sur plâtre. On y admire également un bel escalier en spirale par Hans Thoman Ulberger (p. 41). Dans les étages supé-

Le Frauenhaus (1347, l'aile ouest 1579). rieurs on a installé des bureaux et les archives avec anciens documents et plans. Ne pas manquer de visiter une belle salle richement lambrissée et ornée de peintures sur verre. L e C H A T E A U (façade principale vers 1*111 (Pl. E 5, gr. 26) ; construit par Massol dans le style rococo, rési-

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Guide à travers la ville.

dence du cardinal de Rohan 1 7 2 8 — 4 1 . L a ville en fit l'acquisition en 1790 pour le prix de 1 2 8 0 0 0 frcs. Napoléon I e r l'échangea contre l'Hôtel de Hanau (à présent l'hôtel de ville), L o u i s Philippe le rendit à la ville. E n 1848 il s'en fallut de bien peu que le château ne fût converti en brasserie. De grands personnages y séjournèrent à tour de rôle (Marie-Antoinette le 8 mai 1770, Napoléon I e r (plusieurs fois), Joséphine, Charles X , Louis-Philippe, MacMahon en 1870). L e château a été aménagé en 1 8 7 1 par la ville pour recevoir les services principaux de l'Université, il contenait de 1 8 7 2 — 8 4 les salles d'administration, les auditoires et les collèges de philosophie et de philologie, la salle de lecture de l'Université et jusqu'en 1895 la bibliothèque impériale de l'Université. Maintenant le château est destiné à abriter les diverses C O L L E C T I O N S A R T I S TIQUES E T ARCHÉOLOGIQUES de la ville (travaux de restauration pas encore terminés). Jusqu'à présent on y trouve : Le Musée municipal des beaux-arts et le Cabinet d'estampes (tableaux anciens et modernes, estampes et sculptures), la Collection d'antiquités de la Société pour la conservation des monuments historiques ; la Collection de reproductions et la bibliothèque du musée municipal des arts industriels. ( L a collection des objets d'art industriel est provisoirement installée dans la Grande Metzig près du Pont du Corbeau, Rabenplatz) ainsi que les Archives impériales des monuments. (Pour les heures d'entrée v. p. XI). a) L e MUSÉE MUNICIPAL: L'ancienne collection municipale de peintures ayant été détruite pendant le siège de Strasbourg en 1870, le conseil municipal a employé l'indemnité accordée par le gouvernement allemand à fonder une nouvelle galerie de peinture. Les acquisitions ont été si heureuses, grâce à la savante et active collaboration de M. Bode de Berlin, que le nouveau Musée de Strasbourg occupe, dès à présent, un rang distingué parmi les collections analogues. Dernièrement il a encore été augmenté par la collection de tableaux que l'éditeur Dr. Karl Trûbner, mort en 1907, a léguée

L e F r a u e n h a u s : l'escalier.

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à la ville. Une somme de 250000 M., mise en même temps à sa disposition, donnera le moyen de faire d'autres acquisitions. (Catalogue par Dehio et Polaczek, 1903, 80 Pf., avec 29 gravures 2,50 M.). Voici les tableaux les plus remarquables: 1. Conrad Witz: Sainte-Catherine et Sainte-Madeleine. — 2. Zeitblom: Christ avec 3 apôtres. Revers: 4 scènes de la Passion. — 10. Bernh. Strigel: L'empereur Maximilien 1er. — 13 à 16. Hans Baldung Grien. —• 25. Albrecht Alldorfer: Portrait d'homme. — Ecole allemande-italienne vers 1530: Sainte famille. — 51. Hans Memling: 6 miniatures. 53 a. successeur de Gérard David de Bruges: Madone à la cuillère. — 66. Inconnu de la fin du XV' siècle: Portrait d'homme. — 69. Martin Heemskerk: Deux saints avec donateurs. — 90. D. Teniers: Joueurs de cartes, — 91. Hollandais vers 1660—70: L'astronome et sa femme. — 121 et 122. J. van Ravesteyn: Portraits. — 123. y. de Keyser: La gilde des argentiers d'Amsterdam. — 128. Pieter de Hooch: L a sortie. — 132. Jan van Goyen: Paysages de dunes. — 152. Willem Kalf: Nature morte. — Adrien van der Velde: La traversée. — 160. Aelbert Cuyp: Ruine au bord d'un fleuve. 161. J. Mienze Molenaer: Bande de joyeux viveurs. — 213. Francesco Botticini: Adoration de l'enfant Jésus. — 214. Filippino Lippi: Portrait d'un ange. — 216a. Piero di Cosimo: Madone. — 217. Carlo Crivelli: Adoration de l'enfant Jésus. — 219 et 220. G. B. Cima di Conegliano: Saint-Sébastien et Saint-Roch. — 251—256. d'après? Leonardo da Vinci: Cartons de la Sainte Cène. — 275. Giovanni Càriani: Joueur de luth. — 342 a. Giovanni Battista Tiepolo: Autel de Marie. — 352. Jusepe de Ribera: Saint-Pierre et Saint-Paul. — 353. Francesco Zurbaran: Sainte-Christine. — 362. Inconnu français: Seigneur au faucon.— 364. Claude Gelle'e Lorrain: Paysage italien. — 368. Antoine Watteau: Laveuse de vaisselle. — 370. Ecole française du XVIIIe siècle; Marie avec le Christ mort. — 371. Ph. de Champaigne: Portrait de Hugues de Lionne. Peintures modernes: 401. EmmanuelBenner-, Sainte-Madeleine. — 408. Gustave Brion: Mariage paysan. — 410. Brion: Dimanche dans une famille alsacienne. — 417. J. B. Camille Corot: L'étang de Ville-d'Avray. — 426. François-Louis Français: Vue d'Antibes. — 438. José Frappa: Une brebis parmi les loups. — 431. Victor Gabriel Gilbert: Marchande de volailles. — 436. Adolphe François Grisou: En famille. — 438. Gabriel Christophe Guérin: La Vierge et l'enfant Jésus. — 448. Léon Hornecker: Portrait d'une vieille femme. — 455. Alex. Kreyder: Fleurs. — 462. Max Liebcrmann: Orphelins hollandais. — 474. Camille



L e F c r k c l m a r k t (marché-aux-cochons-de-Iait).

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Guide à travers la ville.

Alfred Pabst: L e s nouilles. — 475. Félix Henri E. Philippoteaux: Episode de la campagne en France 1814. — 478. Joseph Sattler: L a frontière. — 498. Jean Henri Znber: Troupeau près de Vieux-Ferrette. -— 500. Marie Augustin Zwiller: Les remords d'un ivrogne. Le cabinet des estampes contient 100000 Nrs. Exposition permanente de gravures choisies. b) C O L L E C T I O N D'ANTIQUITÉS A L S A C I E N N E S . L a collection d'antiquités précieuse que Strasbourg possédait autrefois et qui contenait l'importante collection particulière du célèbre historien J. Daniel Schôpflin (18 e siècle) fut détruite dans la nuit du 24/25 août 1870 par l'incendie de la bibliothèque dans l'église des dominicains (v. p. 64) où elle se trouvait. L a collection actuelle fut fondée de nouveau par la société pour la conservation des monuments historiques de l'Alsace. Elle a été enrichie dans ces derniers temps surtout par les nombreuses trouvailles du temps des Romains faites pendant les travaux de canalisation et en démolissant de vieilles maisons dans la vieille cité. L a ville et l'Etat ont cédé les pièces qui leur appartiennent en se réservant le droit de propriété. Dans la cour sont placés de grands monuments de pierre, parmi lesquels un morceau du mur d'enceinte romain trouvé à Strasbourg, un assez grand nombre de sarcophages du cimetière romain devant l'ancienne porte de la tour blanche, des pierres tumulaires des champs mortuaires gallo-romains dans les Vosges (environs de Saverne) ; cercueil du moyen-âge, colonnes de l'ancienne église romane de Mutzig, etc. Dans~7'«?ifedroite : trouvailles et découvertes de l'époque de pierre^ de l'époque de bronze préhistorique, de la période romaine et du moyen-âge et d'une petite collection d'antiquités du moyen-âge et d'une époque postérieure. Il faut surtout remarquer les trouvailles romaines de Strasbourg parmi lesquelles sont une épée à fourreau ciselé, quelques beaux bronzes, de nombreux vases et verres terrasigillata (coupes du temps des premiers chrétiens); en outre des parties de peintures murales et de sculptures de pierre. Parmi toutes sortes d'armes, de bijoux d'or et d'argent de l'ère romaine postérieure, un casque mérovingien en cuivre doré avec application d'argent est considéré comme la pièce principale de cette section. L a collection du moyen-âge renferme quelques bonnes statues gothiques, des vitraux, d'intéressantes petites trouvailles et des armes, des armoires, des bahuts, etc.

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Guide à travers la ville.

c) L A COLLECTION D E REPRODUCTIONS et la BIBLIOT H È Q U E DU MUSÉE D E S A R T S INDUSTRIELS (Musée Hohenlohe à l'aile gauche, les anciennes écuries du château) contiennent rangées d'après les groupes techniques et stylistiques, à peu près 60000 reproductions, en outre une bibliothèque et des revues périodiques (heures d'ouverture v. p. XII). La collection d'objels d'art industriel qui fait partie de ce musée, est logée dans la grande Metzig près du Pont du Corbeau (Rabenbrucke) (v. p. 48). d) L E S A R C H I V E S IMPÉRIALES D E S MONUMENTS (dans l'avant-corps à droite) contiennent une collection de dessins et de vues de monuments historiques en AlsaceLorraine (heures d'entrée v. p. XI). Du côté est de la place du château, contigu au chœur de la cathédrale se trouve le L Y C É E (gymnase) autrefois collège des jésuites, construit 1 7 8 3 — 1 7 8 5 . Pour aller de la cathédrale à l'église St-Thomas, le chemin le plus court est rue Mercière jusqu'à la place Gutenberg et de là rue des Serruriers. Voici un parcours plus intéressant: E n t r e le château et le lycée on prend par la rue du bain-aux-roses (Rosenbadgasse) et devant le pont on traverse à droite la T E R R A S S E confinant à l'arrière du château (faç a d e principale, joli panorama à l'aval et à l'amont de 1 '111) on arrive à la place du marché-aux-poissons [Alter Fischmarkt] et ensuite à la P L A C E DU M A R C H É - A U X - C O C H O N S - D E - L A I T [Ferkelmarkt]: devant, à gauche, est une vieille maison en bois a v e c des galeries (la date au coin 1477, au-dessus de la porte 1602, un sabot sert de girouette. L e s dames de Strasbourg y achetèrent une paire de chaussures à l'empereur Sigismond lorsqu'elles l'accompagnèrent par les rues de la ville (8 juillet 1 4 1 4 ) ; au fond on aperçoit la flèche de la cathédrale : un tableau souvent reproduit (p. 43). E n continuant nous avons à gauche la G R A N D E M E T Z I G (Boucherie) construite 1 5 8 7 — 8 8 d'après les plans de Joh. Schoch, l'architecte présumé de l'Hôtel du Commerce (p. 55); à l'étage supérieur il y a la collection du M U S É E MUNICIPAL DES A R T S INDUSTRIELS ( M U S É E HOHENLOHE)

{heures d'entrée v. p. XI).

Guide à travers la ville.

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L E M U S É E MUNICIPAL D E S A R T S I N D U S T R I E L S (musée Hohenlohe fondé en 1887) se compose de deux sections séparées, l'une comprend la collection des objets des arts industriels installée dans la Grande Metzig au Pont du Corbeau et l'autre la bibliothèque et la collection de reproductions, installées au château (v. p. 46). LA

COLLECTION

D'OBJETS

D'ART

INDUSTRIEL

nous

ren-

seigne sur le développement des arts industriels du 15e siècle jusqu'à nos jours. L e s premières salles contiennent en ordre chronologique des meubles et des parties de meubles du style gothique et de la Renaissance ainsi que des styles français du 18 e siècle. Ensuite vient la riche série de fer forgé (de magnifiques portes, serrures, garnitures). Dans la section céramique on a tenu à représenter abondamment l'industrie de Jaïences et de porcelaines de Strasbourg du 18 e siècle qui sont très célèbres. Les trois générations des Hannongs (c'est le nom d'une famille immigrée en 1710), se distinguent dans le développement technique et artistique de leur fabrication: fabrication de la véritable porcelaine qu'ils obtinrent finalement. L a manufacture lorraine de Niederweiler et celle de Frankenthal fondées par les Hannongs sont suffisamment représentées tandis qu'on n'y voit que de rares échantillons des céramiques européenne et asiatique. L e s travaux sur bois, métal et ivoire sont intéressants. Dans l'orfèvrerie est surtout remarquable la grande coupe Stampfer, faite par un orfèvre de Zurich. Il faut encore mentionner une coupe qui a été faite en souvenir de la très fameuse arrivée des Zurichois à Strasbourg avec leur marmite pleine de bouillie en 1576. (v. p. 84). Les reliefs d'argent finement ciselés représentent les différentes phases du voyage. Citons parmi la céramique moderne: les vases de grès alsaciens des environs de Sufflenheim et parmi les verreries et les cristaux ceux des ateliers de Meisenthal et de Nancy (parmi lesquels il y a quelques pièces de Gallé). Aux groupes techniques se rattachent quelques ameublements de chambres; une chambre gothique, une autre en Renaissance allemande et une rococo bourgeois. Dans la salle à gauche de l'escalier est installée la collection Westercamp qui se compose de tous les groupes des arts industriels. E n f a c e de la Metzig, au-delà des rails du t r a m w a y est le KAUFHAUS (ancienne Douane) dont la partie la plus ancienne date de l'année 1 3 5 8 , a v e c des additions plus récentes ; il est maintenant changé en HALLES-AUXFRUITS, l'intérieur est c u r i e u x à voir. Près de la Metzig

Le Pont du Corbeau, Rabenhof.

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quelques pas à droite en montant la rue du Vieux-Marchéaux-Poissons, la maison Nr. 36, dans laquelle a habité de 1 7 7 0 — 7 1 Goethe, étudiant. Médaillon de bronze du jeune Goethe (moulé par Walter Eberbach). Cette maison fut récemment enlaidie par une c o u c h e de peinture jaune et des affiches. (La pension des demoiselles Lauth était rue Knobloch 22, Pl. D. 5). Il faut traverser maintenant 1*111 par le Pont du Corbeau (Rabenbrucke) nouvellement construit (perspective intéressante à l'amont et à l'aval du fleuve, p. 7, 45 et 47 ; les bateauxlavoir sur le fleuve sont originaux) ; tout près, quai des Bateliers (Schiffleut-

L e Rabenhof (quai des Bateliers n° 1).

staden), n° I (sur la place du Corbeau), Y Hôtel dti Corbeau, auberge depuis le X I V e siècle, pied-à-terre de beaucoup de personnages considérables, parmi lesquels le chancelier suédois Oxenstierna 1634, I e maréchal T u r e n n e 1647, 4

5o

Guide à travers la ville.

Frédéric le Grand 1740, avec cour et arrière-corps pittoresques (p. 49). Dans le prolongement du Pont du Corbeau, l'étroite rue d'Austerlitz (Metzgerstrafíe), très f r é quentée. Montez plus loin sur la rive droite du quai St-Nicolas. Dans la maison n° 23 le M U S É E A L S A C I E N (populaire) contient de v i e u x meubles et costumes du pays. A u bout du large Goldgiessen, la P O R T E D E L ' H Ô P I T A L (15 e siècle); à gauche dans l'édifice de l'ancienne école de médecine, l a B I B L I O T H È Q U E et les A R C H I V E S M U N I C I P A L E S (ouvertes v. p. X ) R à droite l'entrée de l'imposant vieil H Ô P I T A L (V. plus loin). — Continuez le long du quai en passant près du pont St-Nicolas (de l'autre côté du fleuve une belle maison Renaissance, rue de la Douane (Kaufhausgasse) 1 / 3 ; belle vue sur la cathédrale (p. 5) ; à droite, en face, quai St-Thomas l a maison n° 7, l'ancien Hôtel «zumGeist» où Goethe descendait comme étudiant le 2 avril 1 7 7 0 et où, en septembre, il fit la connaissance de Herder, événement qui influença Goethe profondément (plaque commémorative). Tout droit, l'école nouvellement construite ( D R A C H E N S C H U L E ) à la place de l'ancien Drachenschlossel (un relief avec l'ancien Drachenschlossel y est posé); laissant celle-ci à gauche on va jusqu'au P O N T S T - T H O M A S . Quelques pas plus loin, quai Finkwiller n° 9, l'ancien hôtel de Rappoltstein, à présent l'école St-Louis, maison natale de la comtesse Caroline de Hesse-Darmstadt, arrière-grand'mère de l'empereur Guillaume IER et de l'impératrice Augusta. (Plaque commémorative.) Du Pont St-Thomas le chemin conduit à gauche à travers l'étroite rue St-Louis et la rue Ste-Elisabeth à l'entrée principale du vaste ensemble des bâtiments destinés à l'enseignement médical de l'Université «Empereur Guillaume» ainsi que l'Hôpital civil (construit 1718—1724). C'est à cause de ce dernier (entrée près de la Porte de l'Hôpital v. en haut) qu'on a fait construire ces bâtiments dans son voisinage, en les séparant des autres bâtiments de l'Université. Pour leur faire de la. place, le rempart en cet endroit a été porté plus loin et der~

L e vieux Strasbourg.

Partie du vieux Strasbourg:

5

le Pflanzbad (Bain aux plantes).

nièrement a disparu tout-à-fait pour donner le terrain n é c e s saire à l'agrandissement de l'Hôpital. Celui-ci est a c h e v é maintenant. Sur le vaste terrain qui s'étend jusqu'au canal de détournement et qui est enfermé par un haut mur (au c ô t é sud avec des meurtrières) on va construire d'autres bâtiments pour les cliniques provisoirement installées dans l'ancienne école normale protestante. — Pour les différents b â t i m e n t s consulter le plan de la ville. Par la rue Elisabeth (à droite à l'encoignure, la grande maison des diaconesses, à gauche le haras régional, plus loin l'ancienne école normale avec les diverses cliniques) et par la rue St-Louis on revient au Pont St-Thomas. Du PONT ST-THOMAS

on a un

intéressant

panorama, 4*

L'Eglise de St-Thomas.

53

surtout à l'amont du fleuve.1) De l'autre côté de l'Ill à gauche, la nouvelle E C O L E S T - T H O M A S à la place de l'ancien hôtel de la Monnaie ; à droite, le C H A P I T R E D E S T T H O M A S avec le siège du C O N S I S T O I R E C E N T R A L et le W I L H E L M I T A N U M , internat des étudiants protestants en théologie; au chapitre St-Thomas, les portraits remarquables de J. Sturm, J. Kepler et d'autres professeurs. Derrière cette maison se trouve L ' E G L I S E P R O T E S T A N T E D E ST-THOMAS (p. 52), une simple construction gothique datant de la fin du 13 e et du commencement du 14 e siècle, montre dans ses parties les plus anciennes (partie ouest) des éléments romans. Les cartes d'entrée (40 Pf.) se prennent chez le sacristain. C'est dans le chœur que se trouve la seule curiosité de l'église, mais elle est remarquable au plus haut point: c'est le mausolée de Maurice de Saxe (né le 15 oct. 1696, fils d'Auguste I er électeur de Saxe et de la comtesse Aurore de Kœnigsmark, mort comme maréchal de France le 30 nov. 1750, inhumé à St-Thomas le 20 août 1777). Le mausolée (v. p. 54) exécuté en marbre blanc et noir, est dû au ciseau de J. B. Pigalle (f 1785). L e maréchal descend les marches conduisant au cercueil que la Mort ouvre dans une attitude impérative. L a France, symbolisée par une femme, s'efforce de le retenir, tandis que Hercule, appuyé sur sa massue, s'abandonne à la douleur. A gauche sur leurs étendards brisés, les emblèmes héraldiques des nations que le maréchal a vaincues dans la guerre des Flandres: l'aigle d'Autriche, le lion de Hollande, le léopard d'Angleterre. L e quartier (Finlcwiller) situé à l'amont aux quatre bras de l'Ill offre une partie intéressante du vieux Strasbourg, où les peintres, les dessinateurs et les photographes trouveront des vues en quantité. Il n'est pas facile de s'orienter dans ces rues tortueuses; de vieilles maisons pittoresques le long de l'Ill, en face de la «Petite France». Jolie vue sur les «Ponts Couverts» (p. 3 et 51). Des Ponts Couverts on peut atteindre directement les abattoirs municipaux.

Mausolée du Maréchal Maurice de Saxe à l'église St-Thomas.

La place Gutenberg.

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Dans une niche du chœur se trouvait autrefois le cercueil en pierre de /'évêque Adeloch; il a été transporté dans une des chapelles latérales du sud ( j 821). L'inscription: Adelochus prsesul ad Dei laudes amplificandas hanc asdem collapsam instauravit 830, est apocryphe, et ne date probablement que du XIII e siècle. On montre différentes pierres tombales: une allemande de Nicolas R œ d e r de l'année 1510, une latine du chroniqueur Jacob de Kœnigshoffen et celles de plusieurs professeurs distingués de l'ancienne Université. Il faut aussi r e m a r q u e r les vitraux dans la nef et le transept. Sortant de l'église nous tournons à droite et nous arrivons à la place St-Thomas. L à se trouve le nouveau bâtiment de la C A I S S E D ' E P A R G N E MUNICIPALE construit dans le style de la Renaissance d'après les plans de Salomon, à la place des anciennes maisons du Chapitre 9 et 11 où habitaient T w i n g e r von Königshofen et Schöpflin. On revient par la rue des Serruriers (Schlossergasse) à la P L A C E GUTENBERG (p. 56;, (ancien marché a u x herbes) (Pl. E 5). L a S T A T U E D E G U T E N BERG (v. p. 57), dont la première imprimerie a été, d'après la tradition, établie à la Montagne-Verte (Grüner Berg) hors des murs de Strasbourg, a été fondue par David d'Angers et fut inaugurée en 1840 à la fête du 4E centenaire de l'invention de l'imprimerie. L e s faces du piédestal sont ornées d e bas-reliefs allégoriques. Sur la même place se trouve le plus bel édifice profane de la ville: l'ancienne mairie; actuellement I ' H Ô T E L DU COMMERCE (siège de la Chambre d e Commerce et du Cercle alsacien), bâti 1582—1583 dans le style le plus pur de la Renaissance. On a cru longtemps que. Specklin, l'ingénieur de la place très connu, était l'architecte de cette construction. L e s recherches modernes ont prouvé l'erreur de

La statue de Gutenberg.

R u e des tonneliers (Kufergasse) 23 : au pigeon.

La place Kléber.

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cette supposition sans toutefois réussir à déterminer le nom du maître. Il est très probable que ce fût Johannes Schoch (v. p. 46) l'architecte du «Friedrichsbau» au Château de Heidelberg ; les entrepreneurs étaient Jorg Schmitt de Schaffhouse et Paul Maurerde Zurich ainsi que l'attestent leurs monogrammes de tailleurs de pierre qu'ils laissaient sur leurs travaux dans le vestibule d'entrée. — A proximité, dans la rue des Tonneliers (Kiifergasse) n° 2 3 l'intéressante maison «Au Pigeon» maintenant brasserie (p. 58). On continue dans la direction nord-ouest par les A R C A D E S (Gewerbslauben), (avec des magasins sous les arcades), la rue la plus animée de la ville, à gauche un grand bâtiment nouvellement construit avec une statue de Mercure à la façade et occupé par des magasins à droite, au bout des Arcades, la nouvelle et somptueuse brasserie «Lowenbràu» (dans la cave on peut voir un morceau bien conservé du vieux mur d'enceinte romain) et deux magasins-bazars modernes. Sur la P L A C E K L É B E R appelée autrefois place d'Armes (Pl. D 4), s'élève la S T A T U E d'un enfant de Strasbourg, le G É N É R A L K L É B E R , assassiné au Caire le 14 juin 1800 par un Mammeluk. A ses pieds un sphinx égyptien, et sur le piédestal deux bas-reliefs représentant les batailles d'Altenkirchen et d'Héliopolis. Inscriptions : J. B. Kléber, né à Strasbourg le 9 mars 1753, général de division à l'armée de Sambre•et-Meuse, général en chef en Egypte, mort au Caire le 14 juin 1800. Altenkirchen, 16 juin 1796. Héliopolis, 20 mars 1800. — «Soldats, on ne répond à une telle insolence que par des victoires. Préparez-vous à combattre!» {Proclamation à ses soldats, après que l'amiral anglais Keith l'eut sommé de se rendre.) Au nord de la place se développe l ' A U B E T T E (érigée 1765 à 1 7 7 1 par Blondel) qui contenait autrefois un musée de peinture et de sculpture, et fut brûlée en 1870. Reconstruite depuis, on y a installé le conservatoire de musique

La statue de Kléber.

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Guide à travers la ville.

(belle salle de concerts). Le rez-de-chaussée est occupé par des magasins et par la G R A N D ' G A R D E . D U côté ouest on voit le superbe Hôtel «Maison Rouge», nouvellement construit en grès blanc. Du coin nord-ouest de la place (p. 60) jolie vue sur les tours de la cathédrale et du Temple-Neuf. A quelques pas de là, la P L A C E D E L ' H O M M E - D E - F E R ( Ysere Mann, une des curiosités de la ville, garde municipal en armure avec pique et casque). Dans la rue de la Haute-Montée (Hoher Steg) les petites

L e Temple-Neuf en débris (1870).

boucheries (Kleine Metzig), nouveau bâtiment monumental construit par la ville dans le style de la Renaissance du XVI e siècle. Les P E T I T E S B O U C H E R I E S furent construites d'après les plans d'Oberthiir, avec les statues de Maître Jacob Sturm de Sturmeck et de l'ingénieur de la place Specklin (par Marzolff). En continuant la rue de la Haute Montée par la R U E D E L A M É S A N G E (Meisengasse) très animée (à gauche le grand Hôtel de la Ville de Paris), on



'S D ¡J

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Guide à travers la ville.

sentent la même idée. L e bas-relief au-dessus d'Argentina se rattache à une parole de Platon, faisant voir comment les flambeaux de la science sont transmis de génération en génération. Au-dessus de Germania des garçons déposent les armes et reprennent des études pacifiques. •—• La décoration de la partie centrale a été exécutée d'après des modèles de C.-F. Mœst, de Carlsruhe, la fonte des bronzes a été confiée à la fonderie royale de Munich. Les coins du bâtiment représentent des pavillons plus élevés ; ils sont richement décorés de 36 statues dépassant la grandeur naturelle, taillées en pierre et représentant les plus éminents coryphées de la science allemande. A l'intérieur il faut remarquer la grande C O U R V I T R É E les E S C A L I E R S , la S A L L E DES F Ê T E S (Aula), avec le tableau de l'empereur Guillaume IER, fondateur de l'Université, et de deux autres tableaux, représentations allégoriques des quatres facultés : à gauche la Théologie et la Jurisprudence, à droite la Philosophie et la Médicine par le professeur Karl Briinner de Cassel, offerts par les anciens élèves de l'Université à l'occasion du 25 ième anniversaire de fondation ; le cabinet de lecture et la C O L L E C TION A R C H É O L O G I Q U E ; le tout richement décoré. (S'adresser au concierge.) Dans le jardin derrière l'Université un buste de bronze de Goethe sur un piedestal de grès, ainsi que la S T A T I O N SISMOGRAPHIQUE bâtie en retrait dans la terre. Derrière le bâtiment principal se trouvent: à gauche (rue Goethe): 2) I'INSTITUT DE CHIMIE (pour IOO étudiants) et les serres du jardin botanique, à droite (rue de l'Université) 3 ) I ' I N S T I T U T D E P H Y S I Q U E , plus loin 4 ) I ' I N STITUT BOTANIQUE avec le J A R D I N BOTANIQUE (ouverts en été jusqu'à six heures), enfin 5) 1'OBSERVATOIRE, comprenant le bâtiment du réfracteur (une coupole) avec le plus grand instrument de ce genre existant en Allemagne

Guide à travers la ville.

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(ouverture de l'objectif : 487 millim., construit par Merz [Frauenhofer] de Munich), le bâtiment du méridien (2 coupoles) et le logement du directeur. Dans la même rue, à

droite,

6)

I'INSTITUT

DE GÉOLOGIE

ET

DE

MINÉRALOGIE

et 7) I'INSTITUT DE ZOOLOGIE (contenant aussi le Musée d'histoire naturelle de la ville (ouvert tous les jours 1 0 — 1 2 et 2 — 4 h. ; enfin, un peu séparé des autres bâtiments de l'Université 8) I'INSTITUT DE PHARMACIE dans la Schwarzwaldstrasse, près de l'église catholique de la Garnison. Dans la rue de l'Université, derrière I'INSTITUT ZOOLOGIQUE s e t r o u v e le b â t i m e n t d e I'ASSURANCE RÉGIONALE.

Dans la SCHWARZWALDSTRASSE qui est parallèle à la Goethestrasse, toute une série d'édifices publics a été construite dans ses dernières années; ce sont: à gauche les ARCHIVES DE LA BASSE-ALSACE avec de riches trésors d'arCATHOLIQUE

DE

LA

LABORATOIRE DE PHARMACIE,

chives,

I'EGLISE

le

bâtiment

GARNISON

(p.

colossal

MANUTENTION MILITAIRE e t I ' E C O L E NORMALE

81),

le

de

la

PROTESTANTE;

à droite, un peu à l'écart, I'ECOLE TECHNIQUE; au fond, dans la Môrschhauserstrasse et près de la Porte de K e h l nombreuses casernes. L e vieux quartier situé au sud (à droite) de l'Université est occupé en grande partie par des constructions militaires (l'Esplanade, champ de manœuvres avec des casernes ; dans le voisinage le Château deau, à côté la Citadelle, démolie du côté de la ville avec la caserne de l'empereur Guillaume et un monument des officiers de génie prussiens morts 1870/71); ce quartier n'offre rien de particulier pour les étrangers. D e la PLACE DE L'UNIVERSITÉ o n r e m o n t e l e s q u a i s e n

passant devant la GERMANIA (bon restaurant v. plus haut). A gauche vers le Nikolausring 1'ETABLISSEMENT MUNICIPAL DE BAINS nouvellement construit et bien aménagé avec grandes piscines ; du Pont Royal, joli point de vue sur les tours de l'Eglise protestante de la Garnison. Nous voici revenus dans la vieille cité. Nous con-

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Guide à travers la ville.

tinuons quai des bateliers, à droite le confluent des d e u x bras de 1*111 qui baignent les parties les plus anciennes de la ville, le G Y M N A S E C A T H O L I Q U E , et l'on arrive à l ' E G L I S E S T - G U I L L A U M E (Wilhelmerkirche) que les amateurs d'art ne devraient pas négliger de visiter. L'église de St-Guillaume a été fondée en l'an 1300 par Henri de Mullenheim-Rechberg, remise aux réligieux de St-Guillaume en 1303, elle sert de temple protestant depuis 1534. Elle contient de beaux VITRAUX PEINTS du X V E et du XVI» siècles représentant des scènes de l'histoire chrétienne, et particulièrement la vie de Ste-Catherine. Dans le chœur, des reliefs en bois représentant la légende de St-Guillaume d'Aquitaine. Mais le joyau de l'église ce sont deux chefsd'œuvre de la sculpture du moyen-âge: les MONUMENTS F U N É R A I R E S EN P I E R R E DE DEUX L A N D G R A V E S D ' A L S A C E ,

Celui

de Philippe de Werd (f 1332), et au-dessus, porté par deux lions, celui d'Ulrich de Werd (f 1344) en superbe armure, la tête reposant sur un casque ; œuvres de maître Wôlfelin de Rufach, l'auteur du beau mausolée de la Margravine Irmengarde (f 1260) au couvent de Lichtenthal près de Bade. Au-dessus, une fresque découverte en 1876 et représentant la mort de Sainte-Marie. On voit encore à SaintGuillaume une pierre commémorative à la mémoire de l'humaniste Jac. Wimpheling qui usa de l'hospitalité du couvent de 1501 à 1503 (quelques-uns de ses écrits sont datés «ex heremitorio divi Guilhermi Argent.») A u bout de la rue St-Guillaume, I ' E C O L E MUNICIPALE D E S A R T S I N D U S T R I E L S (directeur le prof. Seder) dans l'ancien jardin botanique à g. avec un monument élevé à la mémoire des victimes du siège. Près de là, dans le quartier de la Krutenau la M A N U F A C T U R E I M P É R I A L E D E S T A B A C S . Non loin de là, la Société pour l'embellissement de la ville a construit, dans la rue des Zurichois (Zùricherstrasse), la F O N T A I N E D E S Z U R I C H O I S (p. 83) avec le buste de Fischart (modelé par le Staatsrat Bergmann), élevée à la place où les braves Zurichois abordèrent en 1 5 7 6 avec leur marmite pleine de bouillie, devenue historique. (La rue des Zurichois était autrefois traversée par le «Rheingiessen» qui communiquait au Rhin, mais qui est maintenant couvert.) L e souvenir de

L'église St-Etienne avant la Révolution.

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Guide à travers la ville.

cette entreprise immortalisée par Johannes Fischart dans sa célèbre poésie «Das glûckhafft Schiff von Zurich» s'est conservé jusqu'à nos jours. En 1870, les Zurichois, comme nous dit l'inscription de la fontaine, ont tenu la parole donnée en 1576 par leurs ancêtres. Au moment où Strasbourg était dans la situation la plus pénible ils ont, avec la permission du général Werder, fait sortir de la ville les femmes, les vieillards et les enfants. Par la large rue des Zurichois on revient au quai. De l'autre côté du pont, dans la cour du Gymnase catholique (l'ancien Petit-Seminaire) S T - E T I E N N E (p. 85),la plus ancienne église de Strasbourg (charte confirmative de couvent donnée par le roi Lothaire, 845). Cette église était autrefois pourvue d'une tour du côté de l'ouest. Ici, comme dans la cathédrale, les absides s'ouvrent immédiatement sur la croisée. Au commencement du 19 e siècle l'église, transformée en théâtre fut fortement endommagée à l'intérieur et à l'extérieur. Devant l'église à la Place St-Etienne (Stephansplan), la M A I S O N B C E C K L I N (p. 87), construite 1598, qui appartenait en 1685—-1789 à la noblesse de la Basse-Alsace; à présent le Café «zum Ritter» propriété de l'union des vétérans (Kriegerverein). Dans la cour, splendide escalier en spirale; porte de la Renaissance à la tourelle qui sert de cage d'escalier. Au premier étage une grande salle ornée d'un riche plafond de stuc. Par la R U E - D E S - P I E R R E S (Steingasse) ont revient au fleuve (fossé de la ville ou canal des faux remparts); de là on aperçoit le côté est de l'église St-Etienne. Au-delà du pont des Pionniers se trouve l'entrée de I ' E C O L E S U P É R I E U R E MUNIC I P A L E DES F I L L E S (p. 89), nouvellement érigée dans un style pittoresque ; on a employé dans les constructions des sculptures en bois d'une ancienne maison du XVI e siècle,

Maison Böcklin, Place St-Etienne.

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Guide à travers la ville.

de la rue du Parchemin (Pergamentergasse), appelée *-Katzenroller*. Dans la salle de fête de l'école qui sert aussi de salle de gymnastique on voit deux tableaux de l'histoire de Strasbourg par Jordan et Schnug, ainsi que de beaux vitraux. Nous continuons le long du canal; à gauche le P A L A I S DU S T A T T H A L T E R (ancienne préfecture, jolie vue sur la cathédrale), et nous prenons à droite la rue Brûlée (Brandgasse) : à droite le monumental P O R T A I L D ' E N T R É E de la cour principale du Palais du Statthalter et du Palais même ;. à côté, une plaque commémorative posée à la Sturmschew Hofe (n° 15) rappelle le prince électoral Charles Emile, filsdu grand Electeur, qui y mourut le 7 décembre 1674. En face (à gauche), derrière un haut mur le P A L A I S E P I S COPAL, construit 1727 comme habitation du doyen du chapitre (entrée principale dans la rue du Parchemin). Plus loin, à droite, l'entrée de l'ancien Hôtel de Zweibriicken, à présent C O M M A N D E M E N T G É N É R A L (p. 66), enfin le bon restaurant «Münchener Kindh et dans la Luxhofgasse (à droite) le Luxhof, restaurant très fréquenté. Dans la rue Brûlée un peu plus loin à droite l'entrée de I ' H Ô T E L D E V I L L E , l'ancien Hôtel de Hanau (p. 66) vis-à-vis le musée d'art alsacien (p. XI) et plus loin à gauche dans une nouvelle construction la D I R E C T I O N M U N I C I P A L E D E S T R A V A U X (n° 4) et I ' H Ô T E L D E M A R M O U T I E R , construit 1757, piedà-terre des religieux de Marmoutier. Après 1870 bureau de Police. A l'extrémité de la rue Brûlée (Brandgasse) on tourne à. droite et on arrive en quelques pas, par la rue du Dôme (Miinstergasse), à la P L A C E DU B R O G L I E . Pour revenir à la gare, on suit la rue de la Mésange et la Haute-Montée dont nous avons déjà parlé (p. 62). Au bout de la Haute-Montée près des magasins du Louvre, on suit, à

Guide à travers la ville. droite, les rails du tramway à travers la rue du Noyer (Nussbaumgasse). Au-delà du canal-des-faux-remparts I'ANCIENNE GARE, aujourd'hui transformée en MARCHÉ PUBLIC ; à l'étage supérieur on a installé la BIBLIOTHÈQUE POPULAIRE avec salle de lecture (p. XI). A côté en amont la nouvelle S Y N A G O G U E (p. 91) sur les plans de M. L u d w i g L e v y de Karlsruhe. L'opinion publique est unamine à accorder à cet édifice la palme parmi les principaux bâtiments modernes de Strasbourg. Son prototype est la S y n a g o g u e la plus ancienne d'Allemagne, celle de W o r m s , construite au XII e siècle. L e s groupes pittoresques de ses parties sont surmontés d'un dôme octogone d'une hauteur de 52 m, indiquant l'espace central voûté de l'intérieur. L a tour de gauche est rapprochée de l'entrée principale qui se trouve à l'ouest. Nous poursuivons notre chemin le long des quais, traversons le pont de K r o n e n b u r g et nous arrivons dans la large rue du vieux-marché-aux-vins ; ici, dans un petit s q u a r e le MONUMENT STŒBER, «en l'honneur des trois p o è t e s alsaciens Ehrenfried (f 1835), A u g u s t e (f 1884) et A d o l p h e Stœber (f 1892) 1898», avec 3 médailles de bronze. En montant la rue, nous aboutissons à gauche à I'EGLISE d e ST-PIERRE-LE-VIEUX (Alt-St.-Peterkirche). Cette église se divise en d e u x parties: L a grande nef sert au culte protestant. L e choeur fut rendu au culte catholique après l'annexion française; et au 19E siècle on y a ajouté une nouvelle église en style gothique (entrée par la place St-Pierre-le-Vieux). Dans l'église, à gauche et à droite de l'entrée, on remarque 4 grands reliefs en bois, derniers restes d'un retable, représentant des scènes de l'apôtre St-Pierre et de la légende de St-Maternus, dûs au sculpteur V e i t W a g n e r de Strasbourg du commencement du 16E siècle. Sur les autels de nombreux tableaux dont quelques-uns de l'école de Martin Schongauer.

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Guide a travers la ville.

Par le pont de S t - P i e r r e - l e - V i e u x (intéressante v u e à l'amont) et la rue Kiiss (nommée ainsi en l'honneur de l'éminent maire K i i s s qui rendit de grands s e r v i c e s à la ville pendant le s i è g e ) on revient à la GARE.

Ancien sceau de la ville libre de Strasbourg. ( L ' o r i g i n a l a 96 mm de d i a m è t r e . )

PROMENADES AUX ENVIRONS. L e s environs de Strasbourg ne sont pas riches en b e a u x sites, mais ils offrent tout-de-même b e a u c o u p d'attraits par la forêt traversée par les cours d'eau de l'Ill et du Rhin. L ' é t r a n g e r qui ne séjourne que peu de temps à Strasbourg devrait visiter l'Orangerie. E n faisant le tour de la ville il prendrait le tramway à la place Sébastian Brant près de l'Université. i . * L ' O R A N G E R I E , parc public de la ville. On y arrive par la p l a c e de l'Université et la Ruprechtsauer A l l e e (tramway de la place K l é b e r et de la Germania, lignes 3 et 7). D e v a n t l'entrée à g a u c h e le «Bœckehieseh, restaurant champêtre avec grande salle, derrière celui-ci, la PLACE LENÔTRE, qui est maintenant la place de sport de la ville. Elle doit son nom au c é l è b r e dessinateur de jardins L e Nôtre. C ' e s t d'après ses plans que fut planté l'ancien parc à droite de la rue. Dans c e parc on a construit en 1804 le bâtiment de l'Orangerie. Dans la prem i è r e partie du parc transformée vers 1840 d'après le g o û t anglais, on voit un kiosque oriental, autrefois propriété du roi L o u i s II de Bavière au château de B e r g (cartes d'entrée 20 Pf. chez le gardien). Entre c e kiosque e t le derrière du bâtiment une sculpture de Ringel d'Illzach, de l'autre côté la iGànselieseh, une jeune paysanne alsacienne attaquée par une oie (par A l b e r t Schulz). Devant la f a ç a d e se trouvent le jardin d'agrément et la véritable O r a n g e r i e . Derrière le bâtiment de l'Orangerie, un p e u c a c h é , le busie sur un piedestal en grès du compositeur Victor Nessler (né 1841 à Baldenheim près de Schlestadt,

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Promenades aux Environs.

mort 1890 à Strasbourg). L e s beaux orangers proviennent du château du Landgrave de Hesse-Darmstadt à Bouxwiller. Ils furent mis en vente comme bien national pendant la Révolution française, aucun acheteur ne s'étant présenté ils furent cédés à la ville. L e s jardins de construction plus récente avec des rochers et un lac derrière l'Orangerie, à droite de l'allée du milieu, doivent leur origine à l'exposition industrielle du Sud de l'Allemagne qui a eu lieu en 1895 ; de même le restaurant avec grande salle de concert (en été, concerts plusieurs fois par semaine). T r è s intéressante aussi la «maison rustique alsacienne», construite fidèlement sur le modèle de la maison de Mölsheim. L e s vieilles sculptures de bois que l'on y remarque proviennent de cette maison de Molsheim. (Débits de vins alsaciens avec restaurant.) L e terrain de l'exposition au nord de l'avenue du milieu fut plus tard transformé en jardin. Dans ce jardin, groupe en grès deMarzolff-Strasbourg. 2. C O N T A D E S , O R A N G E R I E (on devrait faire cette promenade en voiture). Traversez le Kaiserplatz et le C O N T A D E S , sortez par la porte de Schiltigheim, passez devant le Tivoli, traversez l'île du Wacken, franchissez le pont du Canal de la Marne au Rhin et celui de l'Ill, rentrez en ville par la porte de la Robertsau et visitez I ' O R A N G E R I E (V. plus haut). 3. NIEDERBURG. Par le tramway allant à Grafenstaden on se rend à NIEDERBURG (restaurant très fréquenté le dimanche). De beaux vieux arbres le long de l'Ill. De là sur la rive droite jusqu'à I ' I L E DES PÊCHEURS, brasserie champêtre sur une île de l'Ill. 4. F U C H S AM B U C K E L . (Promenade de 4 à 5 heures.) Par la Robertsau (tramway jusqu'à l'église) au restaurant champêtre de «Fuchs am Buckel» (matelotes renommées); les étrangers feront mieux de s'y rendre en voiture. D e là, jolie promenade à pied, le long de l'eau et sous bois;

Promenades aux Environs.

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retour par la Werb (digue du Rhin). Toutefois, en plein été, cette contrée est infestée de moustiques. 5. AU RHIN. Soit par le tramway (ligne 2) par la Schwarzwaldstrasse jusqu'à la Porte de Kehl et à pied traversez le canal de détournement (à droite le port de pétrole) et le Petit-Rhin (à gauche les nouveaux B A S S I N S grandioses, P O R T COMMERCIAL E T I N D U S T R I E L ; près de celui-ci les grands établissements des moulins d'Illkirch). Ou par le tramway (ligne 1) du Metzgerplatz sur la Rheinstrasse jusqu'au Rhin. Devant la ville à gauche les ANCIENS B A S S I N S communiquant avec le canal de détournement; en route on passe le Petit-Rhin, bras du Rhin (bains) et on aperçoit, à droite, au-delà du chemin de fer, le mausolée du général Desaix, tué le 1 1 juin 1800 à la bataille de Marengo. Desaix avait défendu en 1796 le passage du Rhin contre les Autrichiens. Ce monument fut élevé le 3 mars 1801 d'après les plans de l'architecte Weinbrenner de Carlsruhe, les bas-reliefs sont de Ohmacht. A gauche, un peu à l'écart de la rue, le grand P O R T DU R H I N (V. plus haut). Sur la rive alsacienne la Rheinlust, grand restaurant. De la terrasse on a une jolie vue sur le Rhin, Kehl et la Forêt-Noire. En été, les bains du Rhin (fort courant) sur les deux rives sont très fréquentés. Au-dessus de l'ancien pont du chemin de fer un nouveau pont (achevé 1897) pour le passage des voitures, des tramways et des piétons. Au-delà du Rhin se trouve K E H L , le faubourg des brasseries de Strasbourg {*[Hôtel de la Fleur; l'Hôtel du Saumon, bons hôtels; le Cheval et le Cerf, débits de bons vins ; derrière la ville se trouve l'ancien village de Kehl avec l'hôtel de la Poste et beaucoup d'autres brasseries. 6. OBERJÀGERHOF. Par le tramway (ligne 4) à Neuhof. De là à pied à travers la forêt en 3lt h., jusqu'à la maison forestière de la ville Oberjàgerhof (bon café) située dans

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Promenades aux Environs.

la forêt du Rhin ; on peut revenir par Grafenstaden (retour par la ligne 12 du tramway).

EXCURSIONS DANS LES VOSGES. On peut en faire, partant de Strasbourg, un grand nombre et de très variées. Consulter : C. Mündel, L E S V O S G E S , Strasbourg, Trübner (prix 4,80 Mk.). A recommander surtout: la visite des environs de Saverne (ruine Hohbarr) et de Niederbronn, Donon, Nideck, mont Ste-Odile, Hohkönigsburg et les •châteaux de Rappoltstein, etc.

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I stj - s 1 Man^ff-te II.»

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friedet'"

St'hiiitn'í

Verlag von Karl i .Trübner, Si

Prübner, Straßburg.

Grand Restaurant de l'Orangerie T é l é p h o n e 436.

Etablissement municipal de premier rang contenant 3000 personnes. La plus grande Salle de concert de la Ville avec grande Terrasse et belle vue sur les Allées, le Lac, la Cascade et la Grotte.

dimanches Grands Concerts militaires et pendant l'été tous les jours des Concerts de l'Orchestre municipal, composé de 60 musiciens. Entreprise de grands Dîners de Sociétés et Réunions. DINERS de midi à 2 heures à prix fixe de M. 2,—, 3,— etc.

BIÈRE

de Strasbourg, de Munich et de Pilsen. — Café. Desserts etc. Vins du pays et de l'étranger.

Tramway tous les cinq minutes (ligne 3). J. & A. Hornung, Restaurateurs.