Guide illustré de la ville de Strasbourg et de la cathedrale [6ème ed, rev. et augm. Reprint 2020] 9783112364147, 9783112364130

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French Pages 102 [120] Year 1905

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Guide illustré de la ville de Strasbourg et de la cathedrale [6ème ed, rev. et augm. Reprint 2020]
 9783112364147, 9783112364130

Table of contents :
TABLE DES MATIÈRES
STRASBOURG
CATHÉDRALE
STRASBOURG MODERNE
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G u i d e illustré de

la

Cathédrale par

JUL,

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EUTING.

Strasbourg, K.J . T r ü b n e r , E d i t e u r . )J//>'¡'I>I>1)>1>1, •. :.

niwüiiimliiiiin^

I

Dépôt et bureau: fln d e n G e w e r b s l a u b e n 46 ««« pi cs de la place Gutemberg.

Magasins de détail: Hn den Gewerbslauben 46, lîîciscngasse à l'Hôtel de la Ville KÜSS'StraSSe 14, auprès de l'Hôtel

de Paris. Terminus.

fabrique 9c pâtés 9e foie Gras

Fournisseur de plus de q u a r a n t e Cours souveraines Royales, Grand-ducales et princières. Magasin de Vente au détail:

11 R u e M e r c i è r e 11 à côté de la pharmacie (en face de la Cathédrale)

STRASBOURG. *

Terrines de foie gras à partir de 2 frs.

Les produits de la Maison Michel sont renommés pour leur exquise qualité.

III

II

II

Restaurant Sângcrhaus Strasbourg

au coin des Hues Vogesen-, Julian*. Pfalzburjçerstrasse. Halte dus Tramways. — Téléphone Nr. 356.

Bière de Munich

(Pschorr, brune),

Fîirstenbergbrâu

(blonde).

du pays et de l'étranger.

Cuisine excellente. Dîners à M. 1.20, M. 1.70 et M. 2. ^2)eux p i l l a r d s

(réduction pour les abonnés). de quilles.

£a plus belle Salle de Concert ô'^ilsace-iorraine. L a visite des salles de fêtes est permise

Le plus grand Jardin-Restaurant intra muros. Pendant la saison d'hiver à la salle de fêtes, les dimanches et les jours des fêtes à partir de 4 heures et de 8 heures et demie

Directeur

Kapellmeister Rauchenecker

Otto Haspel, Restaurateur. II

II

IV

1 §ran9-Restaurant 9e l'Orangerie Téléphone 436.

(au lac).

Téléphone 436.

Etablissement municipal (le premier rang, contenant 3000 personnes.

£a plus grande Salle 9e concert de la ville

terrasse et belle vue sur les allées, le lac, la cascade et la grotte. Tous les dimanches et pendant l'été des concerts de l'orchestre municipal,

avec grande

composé de 60 musiciens.

Grande Véranda couverte.

Longues e t belles promenades dans ie pare.

Occasion de faire des promenades en gondole. Entreprise de grands Dîners de Sociétés et de Réunions.

Dîners de midi à 2 heures à prix fixe de M. 1.50, 2.50,3 etc.

Bière de Strasbourg, de Munich et de Pilsen. Vins du pays et de l'étranger. Café, Desserts et divers. T r a m w a y tous les 5 minutes. Jos. Hornung, Restaurateur. Rue de Zurich 7.

- STRASBOURG (Alsace) -

Dépendance rue de Zurich 3

' Avi

1 Devant l'Hôtel Station du Tram électrique Place de la gare „Germania" Logis

d e p u i s Mk.

1.50.

D î n e r d e p u i s Mk.

1.50.

Bière de Munich, de Bohême et de Culmbach. Restaurant à la carte. Situé près de la Cathédrale, de la poste centrale, de l'Université et du Palais impérial, non loin de l'Orangerie.

Bonne maison bourgeoise renommée. Rendez-vous des touristes français. Bains. — Téléphone 1627 — Eclairage électrique. — Chauffage central.

GUIDE ILLUSTRÉ DE LA

VILLE DE STRASBOURG ET DE L A

CATHÉDRALE PAR

JULES EUTING.

SEPTIÈME ÉDITION, REVUE ET

AUGMENTÉE.

STRASBOURG. KARL J. T R Ü B N E R , ÉDITEUR. 1905.

Imprimerie de Y Uniott,

société d e publications, à Stuttgart.

TABLE DES MATIÈRES. Pages

Arrivée i Hôtels i Restaurants i Cafés I Débits de vin 2 Brasseries 2 Cafés-Restaurants champêtres 2 Cercles 2 Théâtre 2 Musique 2 Cabinets de Lecture . . . 2 Poste et Télégraphe . . . 2 Garnison . . . 3 Police 3 Fiacres et Tramways . . 3 Bains 3 Spécialités Strasbourgeuises 4 Musées et Bibliothèques publiques . . . . 4 à 6 Principales Curiosités . . 6 Histoire de la ville Siège

I

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. 7 à 11 j 11 à 12 j

D e s c r i p t i o n de la ville : Cathédrale 15^41 Histoire de la construction 17 Façade 21 Flèche 25 Portails 26 Intérieur . . . . . 28 Horloge 34 Chœur . . . . . 38 Plate-forme 38 Tour . . . 38

1 ! j ! j 1



Pages

Maison Kammerzell . . . Frauenhaus (Œuvre NotreDame) . . . . . . Château Musée municipal des beaux arts et le Cabinet d'estampes . . . . Collection d'antiquités de la Société pour la conserv. des monuments historiques Place Gutenberg . . . . Hôtel-du-Commerce . . . Eglise St-Thomas . . . . Mausolée du maréchal de Saxe Eglise St-Pierre-le-Vieux . Église St-Guillauine . . . Église St-Étienne . . . . Temple-Neuf Gymnase protestant . . . Église St-Pierre-le-Jeune Place du Broglie . . . . Mairie Hôtel du Commandement Général Théâtre L a Fontaine Reinhardt . . Résidence du Statthalter . Statue de Lezay-Marnésia . Place Kléber Aubette Les petites boucheries (Kleine Metzig) Monument Stœber . . . L'ancienne gare . . . .

41 41 46 47 47 48 48 48 48 50 50 52 53 53 53 53 53 53 53 53 57 57 57 58 58 58 58

IV

TABLE DES MATIÈRES. Pages

Manufacture impériale (les tabacs É c o l e municipale des arts industriels Académie Château d'eau Fontaine de Zurich . . . Maisons antiques . . . 60 à Goethehaus 62 et 8 5 , K a u f h a u s 65 et 74, etc.

Strasbourg moderne. Nouvelle gare centrale . Nouvelle Synagogue . . . Union catholique . . . . Palais de Justice . . . . E g l i s e du Sacré coeur . . Union protestante . . . Sängerhaus (Vereinshaus des Männergesang-Vereins) Palais impérial . . . . Palais du Ministère . . .

Pages Bibliothèque de l'Université 82 Palais du Landesausschuss 82 58 École supérieure municipale des filles 82 59 Nouvelle Poste centrale . 82 59 Direction des douanes . . 82 59 Église protestante de la 59 Garnison 82 74 L'Université . . . . 85 à 94 Bâtiment principal de l'Université . . . . 88 Laboratoires et cliniques 92 Observatoire . . . . 92 75 Musée d'histoire naturelle 9 2 Les A r c h i v e s de la Basse76 76 Alsace 94 79 É g l i s e catholique de la Garnison 94 80 80 Orangerie et Monument Nessler . . . 94 et 95 96 80 ; Petites promenades . . . Contades 9 6 , Pont du 80 1 Rhin 96, etc. 80 |

STRASBOURG. ARRIVEE. 6 lignes de chemin de fer aboutissent à la nouvelle gare centrale à l'ouest de la ville. La ligne venant de la rive badoise (Kehl), après avoir traversé le Rhin (arrêt aux Bains du Rhin, pendant le service d'été seulement), décrit de l'est au sud un grand arc de cercle que les trains mettent 15 minutes à parcourir, passe à la gare Neudorf, franchit l'Ili et entre dans la nouvelle enceinte près de la nouvelle porte de Schirmeck. (La nouvelle gare, voyez page 750 Omnibus d'hôtels ou fiacres pour la ville 75 Pf., bagages 20 Pf. par pièce. HÔTELS. A la gare: "Hôtel Christoph; * Terminas - Hôtel (Gruber et Cie.) ; * Hotel Natiotial ; * Hôtel Pfeiffer-, * Hôtel Victoria, rue Kuss, 7—9. En ville: *ViUe de Paris, I " ordre (Pl. E 4), rue de la Mésange; * Maison Rouge, i " ordre (Pl. D 4), place Kléber; * Hôtel d'Angleterre (Pl. Ü 4), quai de Paris; * Hôtel Continental (Pl. C 4), rue du Vieux-Marché-aux-Vins; Union-Hôtel (Pl. D 3), Kellermannstaclen, 8; Vignette (Pl. D 4), Fossé-des-Tanneurs; * Hôtel Fr. Schmutz (Pl. F 5), rue de Zurich, 3 et 7; Hôtel de l'Europe (Pl. E 3), rue de la Nuée-Bleue; Hôtel de France (Pl. D 3), place St-Pierre-le-Jeune. — A Kehl: Hôtel-Restaurant du Saumon. RESTAURANTS. A la gare: *Restaurant de la gare; *Terminus; * Hôtel Christoph-, Hôtel P/eiffer; Hôtel Victoria. En ville: * Valentin (Kœhler), Vieux-Marché-aux-Vins, 50 (Pl. D 4), 1er ordre; Hôtel Continental; Union-Hôtel-, Hôtel de l'Europe; Hôtel Maison Rouge', Café-Restaurant «Broglie«, place du Broglie; * Germania, Dietrichstaden; Luxhof; rue de la Comédie; Siingerhans, Vogesenstrasse-julianstrasse; Schmutz, rue de Zurich, 3 et 7 (vues du vieux Strasbourg) ; Zum Stiftskeller (place du Dôme, dans la Maison Kammerzell); Schrempp (Vins), rue du Faisan, 4; *Dolmeetsch, rue du Temple-Neuf, 8 ; * Backehisel, près de l'Orangerie. CAFES. Café du Broglie, Café Viennois, tous deux sur la place du Broglie, en été service au dehors sous les arbres; Continental et Maison Rouge (v. Hôtels); Café Viennois, rue des Serruriers; Café zum Ritter, belle salle bien conservée du XVIe siècle, style Renaissance, place St-Etienne.

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GUIDE DE S T R A S B O U R G .

D É B I T S D E VIN. Zum Stiftskeller, place du Dôme; Fr. Schmutz, rue de Zurich, 3 et 7 ; Germania, près de l'Université; Schrempp (v. restaurants) ; Vignette, Fossé-des-Tanneurs. B R A S S E R I E S . Parmi les brasseries, les unes débitent de la bière de Bavière. Entre autres: les Hôtels Christoph, Pfeiffer, Continental, Union, Maison Rouge, de l'Europe', en outre Luxhof, rue de la Comédie; Sängerhaus, Julianstrasse; Germania, près de l'Université; Café-Restaurant »Broglie«, place du Broglie; Zum tiefen Keller, rue du Jeu-des-Enfants, 56; Estaminet Piton, Marché-auxGrains; Löwenbräu, rue de la Lanterne; Münchener Kindl, rue Brûlée; Fr. Schmutz, rue de Zurich, 3 et 7; Au Crocodile, rue de l'Outre, fresque représentant une Kermess, du peintre français Grison. Celles qui débitent la bière de Strasbourg sont: Terminus-Hôtel, place de la gare; la Taverne alsacienne, sur le Marché-aux-Grains derrière les Petites-Arcades; Au Tannenfels, Coin des Rues du Noyer et Thomann; Brasserie Schneider, Grand'rue, 79; Ville de Paris (Bürger), rue des Frères, 2 7 ; Brasserie Adelshoffen, place des Etudiants, 6. C A F É S - R E S T A U R A N T S C H A M P Ê T R E S . *»Bœckehisel«, à la place Lenôtre , avant d'arriver à l'Orangerie ; »Hauptrestauratiom et nElsässisches Bauernhause à l'Orangerie; Rheinlust, au pont du Rhin près Kehl; Tivoli, devant la porte de Schiltigheim. En été, par bateau sur l'Ill, on part des Ponts-Couverts pour arriver en I heure à la »Tour-Verte« (friture, matelote). Cette excursion, bien que très courue, a l'inconvénient d'exposer parfois les promeneurs à l'acharnement des moustiques. A 2 heures au nord »Fuchs avi Buckel« (p. 96), tout-à-fait campagne. C E R C L E S . Casino civil allemand, Quai Sturmeck, 1 (Pl. E 2); Casino militaire, Broglie (Pl. E 3); Cercle alsacien, place Gutenberg (Hôtel-du-Commerce, Pl. G 7); Club Vosgien: Président Prof. Euting (au Château), Président de la Section de Strasbourg: Veil, Directeur du Gymnase protestant; Société pour la conservation des monuments historiques d'Alsace: Président M. le Chanoine Keller, rue des Hallebardes, 31. S P E C T A C L E . Théâtre, Broglie (Pl. E F 3 ) ; Casino, café chantant, en été place de la gare, en hiver (avec bals, etc.) rue du Jeudes-Enfants, 14 (Pl. C 4). MUSIQUE. En été, Musique militaire au Broglie les mardis et au Contades les vendredis, de 6 à 7 heures du soir. C A B I N E T S D E L E C T U R E . Bensheimer, J. (Heinrich), Broglie, 1 ; Engelhardt, rue de la Mésange. GRANDE POSTE ET TÉLÉGRAPHE. Hohenlohestrasse; succursales: place de la Cathédrale, quai de Paris, 4 , quai Finkweiler, 4, et à la gare.

GUIDE DE STRASBOURG.

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GARNISON. Infanterie: 6me Reg. Saxon No. 105; 8"»e Reg. Wurtembergeois No. 126; Reg. Prussiens No. 132, 138, 143, 172. — Cavalerie: 2me Hussards Rhénans; Détachement Chasseurs à cheval. — Artillerie: Art. de campagne No. 15 et 5 1 ; Art. à pied Io m e et 14111e Reg. — Génie : Bataillon No. 15 et 19. — Train : Bataillon No. 15. POLICE. Blauwolkengasse 1 1 . F I A C R E S . Stations: Gare, Broglie, place Kléber, place Gutenberg, à la Douane (Kaufhaus), place d'Austerlitz, place St-Etienne, place St-Pierre-le-Jeune, quai de l'Abattoir, place de l'Université, Kaiserplatz. TRAMWAYS. 1 . Gare centrale—place Kléber — porte d'Austerlitz (Metzgertor), toutes les 5 minutes. 2. Gare centrale—Finkweiler — Rabenplatz—Germania, toutes les 7*/2 minutes. 3. Gare centrale à la place de Pierres, toutes les 7*/2 minutes. 4. Porte d'Austerlitz (Metzgertor)—pont du Rhin—Kehl, toutes les 1 0 minutes. 5. Porte d'Austerlitz (Metzgertor) à Neudorf (est), toutes les 1 0 minutes, à Neuhof, toutes les 30 minutes. 6. Porte d'Austerlitz (Metzgertor)—Neudorf (ouest)—Schachenmühle, toutes les 20—30 minutes. 7. Porte d'Austerlitz (Metzgertor)—Illkirch—Grafenstaden(—Markolsheim) jusqu'à Grafenstaden, 20 fois par jour. 8. Rue du Faubourg de Saverne (ICronenburgerstrasse) à Kronenburg (Brasserie Hatt), toutes les 20 minutes. 9. Place Kléber—place de Pierres, toutes les 5 minutes, à Schiltigheim—Bischheim, toutes les 10 minutes, à Hoenheim, toutes les 20—30 minutes. 10. Gare centrale—Koenigshofen—Eckboisheim—Wolfisheim , toutes les 10 minutes jusqu'à Kcenigshofen; une fois par heure à Wolfisheim. 1 1 . Place Kléber—Poste centrale—Université - Orangerie(—Robertsau) toutes les 5 minutes jusqu'à l'Orangerie; toutes les 10 minutes à la Robertsau. 12. Porte de Schiltigheim—Broglie—Porte de Schirmeck—Lingolsheim. Entre les 2 portes, toutes les 7 m i n u t e s ; à Lingolsheim toutes les demi-heures. 1 3 . Kehl—Bühl I , , . Kehl—Ottenheim f 6 f ° 1 S P a r J 0 U r ' 14. Markthalle—Oberhausbergen—Truchtersheim, 5 fois par jour. PROMENADES E N B A T E A U (v. p. 96). J A R D I N S E T PARCS. Orangerie, Contades (v. p. 94, 96). BAINS. Bains des Roses (Schreiberstubgasse 2); Bains Kléber (Lézay-Marnésiastaden 4) [organisés aussi pour bains de vapeur]. Bains de rivière dans l'Ill chez Persohn au Finkwiller; Bains Napoléon

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GUIDE DE STRASBOURG.

à la Petite-France; chez W e i s z , Contades, Zornstaden i , Cabine» et bassins d e natation des mieux a m é n a g é s (des d e u x c ô t é s du p o n t du R h i n ) .

SPÉCIALITÉS STRASBOURGEOISES. PÂTÉS DE FOIES GRAS. Aug. Michel, rue M e r c i è r e , n ; Jos. Fischer, rue des Juifs, 3 0 ; Ch. Weber-Luthy, P l a c e St-Etienne, 6 ; L. Henry, rue d u D ô m e , 5 ; E. Schnéegans-Reeb, rue du D ô m e , 2 7 . P r i x des terrines de 4 à 3 0 M . ( e m b a l l a g e c o m p r i s ) . F A B R I Q U E S D E C O N S E R V E S : J. Clot Cie-, Société Alsacienne d'Alimentation. C H O C O L A T S , T H É E S , B I S C U I T S e t c . (Spécialité et vente des p r o d u i t s d e s f a b r i q u e s S t o l l w e r c k f r è r e s , C o l o g n e ) : Bertha Lauber, p l a c e K l e b e r , 3 1 . S U C R E R I E S E T C O N F I T U R E S c h e z Olivier, G r a n d e s - A r c a d e s (place K l é b e r ) ; Nürnberg-Rousseau, rue d e la M é s a n g e , 7. P I P E S E N B O I S S C U L P T É . Th. J. Cussler, rue des Etudiants, 8. P H O T O G R A P H I E S , à la librairie d'Oleire, p l a c e de la C a t h é d r a l e , 9 ; à l a p a p e t e r i e Lindauer, rue M e r c i è r e ; c h e z Brion (antiquaire), p l a c e d u D ô m e , 9, et c h e z le g r a v e u r Müller-Vogtenberger (place du C o r b e a u ) . MARCHANDS D'ANTIQUITÉS. Brion, p l a c e du D ô m e , 9 . Netter, rue d u V i e u x - M a r c h é - a u x - V i n s . O n t r o u v e aussi p a s mal d'antiquités et de b i b e l o t s au G i m p e l niarkt ( m a r c h é aux guenilles), qui se tient en p l e i n e rue tous les v e n d r e d i s sur la p l a c e de l'ancienne g a r e .

MUSEES ET BIBLIOTHEQUES PUBLIQUES. Musée municipal des Beaux-Arts au C h â t e a u ( p l a c e d u C h â t e a u , 2). O u v e r t : mardi à samedi 1 0 à 1 h., 2 à 4 h . — L e s dim a n c h e s et jours de f ê t e 10 à i2'/2 h. ( F e r m é : tous les lundis, p o u r cause de n e t t o y a g e ; en outre, les d i m a n c h e s d e P â q u e s et d e P e n t e c ô t e , le j o u r d e N o ë l , le j o u r d e l ' A n et le V e n d r e d i saint). E n t r é e g r a t u i t e , e x c e p t é les m a r d i s , v e n d r e d i s et samedis ( 5 0 Pf.). E n d e h o r s des h e u r e s r é g l e m e n t a i r e s M. I . — C a t a l o g u e : Verzeichnis der städtischen Gemälde-Sammlung (far MM. Dehio, Seyboth et Binder) avec 29 illustrations. 2' Ed. IÇ03. M . 2 . 5 0 — sans illustrations 80 P f . C e n o u v e a u M u s é e , inauguré l e 1 2 a v r i l 1 8 9 9 , est, a p r è s la C a t h é d r a l e , l'une des p r i n c i p a l e s curiosités d e la v i l l e . L e fameux c h â t e a u ( v o y e z p a g e s 4 6 , 72) des princese v è q u e s de S t r a s b o u r g qui f o r m e p a r lui-même une curiosité d e p r e m i e r o r d r e , g r â c e à son a r c h i t e c t u r e monumentale et

GUIDE UE STRASBOURG.

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à la décoration luxueuse de son intérieur, a été destiné à réunir toutes les collections d'art de la ville. On y a installé, en premier lieu, la Galerie de peintures et de sculptures anciennes et modernes et le Cabinet des estampes. Plus tard, le Musée Hohenlohe (Musée municipal d'art décoratif et industriel , voyez ci - après) sera transféré au rez - de - chaussée. Dans la cour et dans l'aile gauche du bâtiment se trouvent les collections d'antiquités de la Société pour la conservation des monuments historiques d'Alsace. — L'ancienne collection municipale de peintures ayant été détruite pendant le siège de Strasbourg en 1870, le conseil municipal a employé l'indemnité accordée par le gouvernement allemand à fonder une nouvelle galerie de peinture. Les acquisitions ont été si heureuses, grâce à la savante et active collaboration de M. Bode de Berlin, que le nouveau Musée de Strasbourg occupe, dès à présent, un rang distingué parmi les collections analogues. Voici quelques-unes des peintures les plus remarquables: 5 Zeitblom: Christ avec 3 apôtres. — 10 B. Strigel: l'empereur Maximilien 1er. — 13 à 16 Hans Baldung Grien. - 51 Memling : Miniatures. — 8a Rubens : Salvator mundi. —• 85 van Dyck : Portrait d'une dame. — 90 Teniers: Joueurs de cartes. — l a i , ï33 Ravcsteyn: Portraits. — i23deKeyser: La gilde des argentiers d'Amsterdam. — 135 W.v.de Velde: Bateaux à voiles. — 137 Jacob v. Ruysdael: Moulin. — 139 Hondecoeter: Paysage. — 316a Piero di Cosimo : Madone avec l'Enfant Jésus et saint Jean. — 317 Crivelli: L'adoration des mages. — 319 Cima da Conegliano : Saint Sébastien. — 351 à 356 Leonardo da Vinci: Cartons de la Sainte Cène. — 364 Sodoma: La sainte famille. Peintures modernes: 408 à 413 Brion: Scènes de la vie alsacienne. — 417 Corot: L'étang de Ville-d'Avray. — 448 Hornccker: Portrait d'une vieille jardinière alsacienne. — 499 Zuber : Haut-plateau près de Ferrette.

Le Cabinet des estampes contient 100000 Nrs. Exposition permanente de gravures choisies. Directeur: Ad. Seyboth. Conservateur: C. Binder. La Collection d'antiquités alsaciennes (ouverte: mercredi II h..à l2'/2. dimanche 10 à 12 '/a h.) se trouve dans la cour et dans l'aile droite du château. Antiquités locales, des époques préhistorique, romaine, du moyen âge et de la renaissance. Le Musée Hohenlohe (musée municipal d'art décoratif et industriel fondé en 1887) provisoirement dans le bâtiment dit de la Grande Boucherie au Pont du Corbeau, sera transféré plus tard au Château. Ouvert tous les jours (excepté lundis de 9 à 12 et de 2 à 4 h. Entrée gratuite, les dimanche) et mercredis; les autres jours, 20 Pf. Ce Musée contient environ 5000 objets d'art et de curiosité. A noter spécialement la collection de serrurerie, les meubles (chambres gothique, renaissance allemande, rococo et rustique); collection d'orfèvrerie (hanap strasbourgeois de 1545); collection de céramique (pièces remarquables de la

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GUIDE DE STRASBOURG.

Chine, du Japon, de Sèvres, deMeissen; faiences et porcelaines strasbourgeoises de Hannong); reliures (1510e au iç" 1 « siècle); bronzes; collection de tissus anciens etc. etc. Directeur : Ad. Seyboth. La Bibliothèque de l'Université au Kaiserplatz (voyez page 82), ouverte tous les jours (excepté dimanche) de 9 à 1 h. et de 3 à 6 h. (close à Pâques et en septembre pendant 8 jours). Directeur: le professeur Euting. La salle de lecture de l'Université, dans l'édifice principal de l'Université (»Collegiengebâude«), place de l'Université. Ouverte de 8 à 8 h. Gratis pour les membres de l'Université. Pour toute autre 8 M. par semestre. La Collection d'archéologie classique de l'Université dans le » Collegiengebâude «, place de l'Université. Directeur: le professeur Michaelis. Archives départementales de la Basse-Alsace. Schwarzwaldstrasse. Ouvertes: 9 h. à inidi, 3 à 6 h. Directeur: IV. tViegand. Archives municipales, place de l'Hôpital, dans l'ancien Institut de physiologie chimique. Entrée dans la cour à droite. Ouvertes 9 à 12, 3 à 6 h. Directeur: O. Winckelmann. La Bibliothèque de la Ville, place de l'Hôpital, dans l'ancien Institut de physiologie chimique. Ouverte 2 à 3, 7 à 9 h. le soir, excepté samedi et dimanche. Directeur: Blumstein. Le Musée municipal d'histoire naturelle (à l'Institut zoologique de l'Université). D u i " avril au 31 octobre ouvert les dimanches, lundis, mercredis et vendredis de 10 h. à midi, les mardis, jeudis et samedis de 2 à 4 h. et du 1 « novembre au 31 mars, tous les jours de 10 h. à midi. Directeur: le D r . Daderlein. Archives impériales des monuments historiques. Au château. Ouvertes : du 1er octobre au 31 mars 9 à 4 h . ; du 1er avril au 3 0 septembre 9 à 12, 3 à 6 h. Conservateur: F. Wolff. Gewerbehalle (Exposition permanente des arts industriels dans l'ancienne gare). Ouverte tous les jours de 10 h. à midi et de 2 à 6 h. (Dimanche 10 à 12'/a h.) Directeur: Ad. Seyboth.

PRINCIPALES CURIOSITÉS. L a Cathédrale (intérieur et plate-forme), les Musées, l'oeuvre Notre-Dame, l'Eglise St-Thomas, le Broglie, les statues de K l é b e r et de Gutenberg, le Palais impérial, la Bibliothèque de l'Université, le Palais du Landesausschuss, la nouvelle Poste centrale, la nouvelle Université et l'Orangerie.

S T R A S B O U R G , iArgentoratum des Romains, s'appelait au moyen-âge Strazeburg, Strataburgum, et se prononce Strosburj dans le dialecte du pays. Nous ne savons rien des origines de Strasbourg ni de son existence pendant la période celtique. A u 1er siècle avant J.-C. on voit d'abord apparaître, dans le pays, des Germains; mais ceux-ci, écrasés par la supériorité des armes romaines, durent se retirer ou se soumettre. Le pays et sa capitale restèrent plus de 300 ans au pouvoir des Romains, jusqu'à ce que vers la fin du Ille siècle de notre ère, l'une des plus puissantes peuplades germaniques, les Alamans, mirent fin à leur domination. La brillante victoire remportée par Julien sur les Alamans près d'Oberhausbergen, presque aux portes de Strasbourg, n'avait pu arrêter que momentanément le flot de l'invasion germanique. Aux Alamans succèdent les Francs, qui, à la suite des succès militaires de leur roi Clovis (496), pénètrent en Alsace et y apportent en même temps le christianisme. Au moyen-âge la bourgeoisie de la ville de Strasbourg, aprcs avoir lutté avec une rare persévérance contre les prétentions des évêques et de la noblesse qui la tenaient en tutelle, remporta en 1262 à Oberhausbergen une victoire éclatante, et affranchie dès lors du joug temporel de l'évêque, se donna une constitution qui révèle un grand tact politique et qui donna à l'autonomie municipale la force et la dignité qui favorisèrent dès lors le développement merveilleux de ses franchises et de sa puissance. C'est du XlIIe siècle que date la première prospérité de la ville; elle pouvait à cette époque se vanter de l'énorme nombre de 50,000 habitants. A ce temps la vallée du Rhin formait le centre du plus grand et du plus puissant empire de l'Europe; les villes épiscopales le long de ce fleuve et les Châteaux des Stauffen étaient les résidences de la

H I S T O I R E D E LA VILLE.

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Vue de Strasbourg, prise de la Porte de l'hôpital. culture la plus élevée de la nation allemande. Non seulement l'Allemagne, mais la moitié du monde était gouvernée de ce centre. Année par année les empereurs allemands résidaient un certain temps en Alsace. C'était le temps où Gottfried de Strasbourg, le premier poète allemand du moyen-âge, fut greffier dans sa ville natale; où

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HISTOIRE DE LA VILLE.

E r w i n de S t e i n b a c h , le p r e m i e r artiste et a r c h i t e c t e , y b â t i t la cathédrale. C e t t e p r o s p é r i t é , bien qu'alternant a v e c d e sombres tableaux, n e se démentit pas, m a l g r é les querelles des c o r p o r a t i o n s et des familles nobles (les Z o r n e t les Mitllenheim surtout), la p e r sécution et l'extermination des Juifs ( 1 3 4 9 ) , les ravages des A r m a g n a c s ( 1 4 4 0 à 1 4 4 5 ) , dont on finit par débarrasser le pays non sans peine. E l l e d e v a i t p u i s e r un nouvel élan dans la réformation. L a r é f o r m e avait eu ses précurseurs en A l s a c e . P r é p a r é e p a r les M y s t i q u e s ( T a u l e r 1 3 0 0 à 1360), les p r é d i c a t e u r s du c r û , tels que G e i l e r de K a y s e r s b e r g (né à S c h a f f h o u s e en 1 4 4 5 ) , les satiriques, tels que

S e b a s t i e n B r a n t ( 1 4 5 8 à 1 5 2 1 ) , elle fut définitivement introduite à S t r a s b o u r g en 1 5 2 9 par des h o m m e s comme Matthias Z e l l (né en 1 4 7 7 ) , W o l f g a n g K œ p f e l (né en 1 4 7 8 ) , G a s p a r d H e d i o , Martin Butzer. D u temps de la réformation la ville fleurit une s e c o n d e fois. E l l e avait des h o m m e s éminents à sa téte qui lui assuraient une puissante influence dans l e s luttes religieuses du X V I e siècle. L ' é n e r g i q u e stettmeister J a c o b S t u r m de S t u r m e c k , le défenseur d e la liberté protestante contre C h a r l e s - Q u i n t ; l'illustre humaniste Jean S t u r m ; Jean S l e i d a n , l'historien de son temps et l'ambassadeur de la ville de S t r a s b o u r g au C o n c i l e d e T r e n t e , v o i l à les hommes qui firent de S t r a s b o u r g un centre de v i e politique et intellectuelle. N o u s p o u v o n s nous faire u n e i d é e d e la richesse qui r é g n a i t a u temps d e la Renaissance en regardant les monuments qui nous sont conservés et qui datent de cette é p o q u e , et nous c o m p r e n d r o n s alors aisément qu'on p a r l a i t , dans les itinéraires de l ' é p o q u e , de la v i l l e c o m m e urès omnium pulcherrima '). L e s p é r i p é t i e s de la g u e r r e de 3 0 ans p r o v o q u è r e n t dans l e s affaires d ' A l s a c e l'immixtion de la F r a n c e , qui p r i t possession c ! c S t r a s b o u r g le 30 sept. 1 6 8 1 , sans que l ' e m p i r e d ' A l l e m a g n e , t r o p faible et t r o p épuisé à cette é p o q u e , s'y o p p o s â t . L a paix d e R y s w i c k ( 1 6 9 7 ) ratifia l ' a n n e x i o n , et S t r a s b o u r g p a r t a g e a dès l o r s 1) Schmoller, Strassburgs BliïUiin/j.

Jakrhwidert.

Strasbourg, TriiLncr 1873.

HISTOIRE DE LA VILLE.

II

les destinées de la F r a n c e . 1 8 9 ans plus tard, après un siège d e 6 semaines, les Allemands s'en rendirent maîtres (27 septembre 1 8 7 0 ) . L e croquis ci-avant donne une idée claire des phases successives de développement par lesquelles la ville et ses fortifications ont passé. L a transformation des anciennes fortifications en enceinte bastionnée fut exécutée de 1 5 7 7 à 1 5 8 9 d'après les plans de l'architecte municipal Daniel Specklin, un Strasbourgeois. Vauban dirigea plus

Partie du vieux Strasbourg: le Pflanzbad (Bain aux plantes) tard en personne la construction de la citadelle ( 1 6 8 2 à 1684). L e s pierres nécessaires furent tirées des carrières des V o s g e s au moyen du canal de l a Bruche que l'on creusa e x p r è s pour cela. Lorsque les Allemands mirent le siège devant la ville le 1 3 août 1 8 7 0 , ils n'avaient devant eux que les fortifications de Vauban. L e feu fut ouvert le 1 8 août et le 2 7 sept, la ville capitulait. L a capitulation fut signée dans un waggon à bagages sur la ligne du chemin de f e r près de K œ n i g s h o f f e n (au pont, près de la brasserie Gruber).

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HISTOIRE DE LA VILLE.

Le siège, dirigé d'abord par le ministre de la guerre badois v. Beyer, fut continué par le lieutenant-général v. Werder. Le point de départ des travaux d'approche était tout indiqué à partir du terrain s'élevant en pente douce près du village de Schiltigheim au NO., d'où les assiégeants poussèrent leurs parallèles vers les lunettes 52 et 53 qui s'élevaient en avant de l'ancienne Porte des Pierres. Au moment où, la brèche étant praticable, l'assaut allait être donné, le général Uhrich, commandant la place, fit hisser le drapeau blanc sur la tour de la cathédrale (27 sept. 1870 à 5 heures de l'après-midi). 17,000 prisonniers, 1200 canons de bronze, 12,000 chassepots et 1800 chevaux tombèrent aux mains des Allemands. Pendant les 46 jours de l'investissement, il avait été tiré 193,000 coups de canon, 448 maisons avaient été entièrement détruites, entre autres la majeure partie du faubourg de Pierres, la Finkmatt, le Théâtre, la Préfecture, le Temple-Neuf, l'Aubette, etc. Aujourd'hui Strasbourg est une des plus fortes places de guerre de l'Empire d'Allemagne. Quatorze forts (11 sur la rive gauche, 3 sur la rive droite du Rhin) lui forment une ceinture ayant jusqu'à 8 km de rayon. La nouvelle enceinte fortifiée a été agrandie de façon à laisser au développement intérieur de la ville un terrain à bâtir plus grand que ne l'était l'ancienne surface de la ville.

TRASBOURG, 1 5 1 , 0 4 1 habitants ( 7 7 , 9 1 2 catholiques, 67,955 protestants, 4605 juifs, 569 autres), capitale de l'Alsace-Lorraine, est située au milieu du cours supérieur du Rhin, au confluent de la Bruche et de l'Ill, à l'intersection des routes les plus importantes entre l'Allemagne, la France et la Suisse, au point de jonction des canaux de la Marne-au-Rhin et du Rhône-auRhin, et de 5 (plus exactement 6) lignes ferrées. Strasbourg est la résidence du lieutenant de l'Empereur (Statthalter), le siège du ministère pour l'Alsace-Lorraine, du commandement général du X V e corps d'armée, de ta présidence de la BasseAlsace, d'un évêché et de l'Université »Empereur Guillaume«. Il n'y a pas longtemps la ville produisait encore jusqu'à un certain point l'impression d'une vieille ville, à l'étroit dans ses murailles. De sa splendeur passée il reste encore quelques maisons offrant de riches spécimens d'architecture en bois (Maison Kämmerzell sur la place de la Cathédrale; une maison au coin de la rue Mercière et du Vieux-Marchéaux-Poissons, une maison d'encoignure sur le Marché-auxCochons-de-Lait) ; les nouveaux édifices élevés au nord et

LA c a t h é d r a l e :

généralités.

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à l'est de la ville (surtout ceux de l'Université) contribueront pour leur part à la beauté de la ville dans un sens plus moderne. Mais le joyau de Strasbourg, celui vers lequel tout étranger se sent d'abord attiré, c'est la

CATHÉDRALE (Pl. E 4). Ouverte tous les jours de 8 à midi et de s à 6 h. (en hiver 2 à 5 h.). Entrée par le portail de l'ouest. A midi (ancienne heure locale = 12,39 de la nouvelle heure de l'Europe centrale) voir l'horloge. Entrée par le portai! méridional (place du château).

Après la cathédrale de Cologne, celle de Strasbourg est regardée comme le plus grand chef-d'œuvre du style gothique en Allemagne. Tandis que la première n'était, cependant, qu'une œuvre incomplète jusqu'à nos jours, où elle a été achevée, la cathédrale de Strasbourg existe depuis prés de cinq siècles comme édifice accompli, et ses différentes parties nous montrent tous les degrés que l'architecture du m o y e n - â g e a du parcourir, depuis le style roman le plus précoce jusqu'au style gothique du X V I e siècle, si riche dans ses formes. »Chaque â g e , dit Woltmann'), y a travaillé, et chaque âge s'appuie sur le précédent. Des siècles entiers semblent parler dans cet édifice un langage muet, mais éloquent, et un charme inépuisable et pittoresque nous dédommage amplement d'un manque d'unité dans l'architecture.« C'est surtout par la multiplicité de formes diverses que la cathédrale de Strasbourg se distingue d'autres bâtiments du même genre. Les imposantes proportions de la construction romane (transept et chœur); la noble beauté de la grande n e f , qui est un des plus beaux chefs-d'œuvre qui nous soient restés des premiers temps gothiques; les riches ornements de la f a çade et de la tour; la flèche, qui de tout temps a été regardée comme une des merveilles du monde: tout se réunit pour remplir le spectateur d'admiration. L a g r a n diose impression est encore rehaussée par le splendide matériel employé pour la construction. L e grès rouge des Vosges, renommé pour sa solidité, nous a conservé les plus 1) Woitmann, Geschickte der deutschen Kunst im Elsasst p. 14. Strasbourg, Trübner.

StAndti

P o r t a i l ouest

Plan de la Cathédrale de Strasbourg.

LA CATHÉDRALE: HISTOIRE DE LA C O N S T R U C T I O N .

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minutieuses sculptures dans toute leur exactitude; sa nuance chaude et foncée sied parfaitement bien à ce grandiose édifice, si vénérable et si antique. HISTOIRE DE LA C O N S T R U C T I O N '). Depuis le VII e siècle au plus tard Strasbourg avait une église épiscopale ou cathédrale, et cette église se trouvait toujours à la place actuelle, c'est-à-dire au point le plus élevé de l'ancienne ville romaine; là où probablement il y avait autrefois un temple païen. Schadé 2 ) nous raconte que ce dernier était consacré à Hercule, et il nous donne d'après un dessin de Specklin 3 ) une copie de la statue consacrée à ce dieu, qu'on pouvait voir dans la cathédrale jusqu'en l'an 1525 sous le nom de Krutzmann. La destruction d'un temple païen au IV e siècle, suivie de la fondation d'une église chrétienne, appartient au domaine de la légende; la prétendue construction d'une église sous Clovis (504 à 510) est tout aussi apocryphe. Nous n'abordons le terrain historique que peu de temps avant Dagobert (622 à 638) avec Íes premiers évêques, saint A r bogast et saint Florent. Nous diviserons l'historique de la cathédrale en 5 périodes. VII e

I 0 Période carlovingienne. Construction en bois du

siècle, incendiée en partie en 873, ravagée en 1002 par les troupes de Hermann, duc de Souabe et d'Alsace, et entièrement détruite par la foudre en 1007. Schadé, dans l'ouvrage mentionné plus haut, nous donne un plan de ce premier temple, que Specklin est réputé d'avoir trouvé dans un ancien document. L'abbé Ermoldus Nigellus (825 à 835) mentionne l'église dans un poème latin 4 ) dédié à Louis-le-Débonnaire. Jacob Twinger de Kcenigshoffen (1346 à 1420), l'illustre historien de Strasbourg, dit, en parlant de la première cathédrale qui d'après lui a été construite par Clovis, que c'était un édifice bien simple. D'après tous ces documents, il faut se représenter la première construction comme une simple basilique sans voûte 1) Mitscher, Zur Baugeschichte des Strassburger Münsters. Strasbourg, Triibner, 1876. 2) SchadaMis* Aiis/iihrliche Beschreibiing- di's èeriihmten Munsters. 4®. 1617. Le premier ouvrage de ce genre, très précieux, à cause de la copie de six objets qui n'existent plus. 3) Architecte de la ville d e Strasbourg. Monutnenta Germanise. Scriptores II, p. 513.

La partie romane de la Cathédrale de Strasbourg.

20

LA C A T H É D R A L E : HISTOIRE DE LA C O N S T R U C T I O N .

à trois nefs, dont le seul ornement étaient des mosaïques et des dalles d'airain et peut-être quelques colonnes retirées des débris de l'ancienne ville romaine. 2° La reconstruction, entreprise de 1015 à 1028 par l'évêque Wernher, et consistant en une basilique à trois nefs avec abside et plafond plat au comble ouvert, fréquemment endommagée par le feu, auquel son toit offrait un aliment facile (en 1130, 1140, 1142, 1150, 1176). Tous ces incendies ne purent pas entièrement détruire le second bâtiment, bien plus solide que le premier. Nous en possédons encore des restes considérables, par exemple des parties de la crypte et du transept, surtout dans la partie nord; mais ce qu'il y a de plus intéressant, ce sont deux fenêtres aux arcs arrondis dans la partie sud du transept (vis-à-vis de l'horloge). Ces deux fenêtres sont les restes les plus anciens de la cathédrale; elles datent assurément du temps antérieur au grand incendie de 1176. 30 a. La construction romane (1176 à 1245), dont il subsiste encore aujourd'hui la partie occidentale de la crypte, les chapelles de St-André et St-Jean, le chœur et sa coupole et les ailes du transept. Lorsqu'on se disposa à restaurer la grande nef endommagée par le dernier incendie (1176), on abandonna le style roman, pour adopter, après quelques tâtonnements, le style de transition. D. Le style gothique pur pour la grande nef (1252 à 1275), la façade de l'ouest (1277 à 1365) et les tours. La tour du nord, la seule achevée et qui annonce de loin Strasbourg aux regards du voyageur, fut terminée en 1439. Ce n est qu'en 1205 que, pour la première fois, il est question d'une maîtrise ou oeuvre, soit d'une direction pour la construction de la cathédrale, sous le nom de fabrica ecdesiœ Argentinensis. Dans un document de l'an 1284, nous trouvons le nom de Heinrich Wehelin, comme entreprèneur, et de maître Erwin, comme architecte. Les architectes connus, chargés successivement de la continuation des travaux, sont: Gerlach (1341 à 1371), Kuntze (1372), Ulrich von Ensingen (1399 à 1449), Joh. Hultz de Cologne, le constructeur de la flèche (1419 à 1449), Mathieu von Ensingen (1450). La troisième reconstruction de la cathédrale (1176 à 1275) eut lieu pendant la transition du style roman au

LA CATHÉDRALE:FAÇADE.

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style gothique; peut-être cette transition ne peut-elle en aucun endroit être aussi bien remarquée qu'à la cathédrale de Strasbourg. Le transept avec ses proportions gigantesques, ses portails romans (celui du nord est caché en partie par un portail de l'ancien style gothique), et les trois grands piliers romans nous montrent la sublime grandeur de ce style. Le quatrième pilier, le célèbre pilier des anges, est déjà gothique. En outre, on voit clairement au mur du transept du côté de la nef que la construction a été interrompue pendant un certain temps et continuée plus tard avec d'autres formes. Les supports posés contre les murs (vis-à-vis de l'horloge) sont simplement interrompus et au-dessus l'on remarque sans aucune transition une autre forme, plus élégante. Tandis que pendant un siècle entier quatre architectes aspiraient à introduire dans ce transept un nouveau style, la grande nef se présente devant nos yeux dans le style gothique le plus pur et le plus uni. Elle fut achevée en 1275 e t a ^ construite dans le court espace de 12 ans (après la victoire des citoyens sur leur violent évêque Walter de Geroldseck) comme une oeuvre de la fierté bourgeoise qui s'était emparée de l'administration de l'église. A ce temps nous apparaît le nom de Conrad Oleymann comme magister operis. Quel que soit le nom de l'architecte de cette grande nef, il a construit un chefd'œuvre dont la noble forme gothique et les belles proportions n'ont jamais été dépassées. L'historien Twinger de Kœnigshoffen nous raconte que le 25 mai 1277 on commença la construction de la façade et des tours. A ces parties s'attache le nom d'Erwin de Steinbach, qui range parmi les plus grands architectes du moyen-âge. LA FAÇADE. Dans la façade on remarque l'influence de l'architecture française; son modèle fut probablement Notre-Dame de Paris; elle se compose de 3 étages, séparés par des galeries; la lourdeur de cette disposition est atténuée par des clochetons, des arcades, des colonnettes élégantes, formant saillie et par les contreforts établis à angle droit. La grande rosace (diamètre 13,5 m), sujet d'admiration pour qui comprend l'art, et les étages des tours

Le portail

principal.

LA C A T H É D R A L E : F A Ç A D E .

23

jusqu'à la même hauteur sont l ' œ u v r e d'Erwin. Un destin favorable nous a conservé le plan original de la façade et des tours (dans le Frauenhaus). L e plus ancien de ces plans provient probablement du prédécesseur d ' E r w i n , et est complètement d'accord a v e c les formes de la grande nef. L e s autres plans nous montrent comme Erwin s'élève peu à peu à cette perfection qui nous ravit aujourd'hui dans sa magnifique création. Erwin dirigea la construction jusqu'au second é t a g e ; puis il mourut le 1 7 janvier 1 3 1 8 1 ) . D'après le plan d'Erwin les deux tours devaient c o m mencer á partir du deuxième étage actuel, mais vers le milieu du X I V e siècle elles furent réunies par le pesant raccordement du troisième étage. Ceci rompait déjà les proportions harmonieuses du plan d ' E r w i n , et l'on ne fit que s'en écarter encore beaucoup plus lorsqu'on renonça aux deux tours pour se borner à la construction de celle du nord en exagérant le principe gothique du développement en hauteur, et en surélevant encore l'octogone pendant la construction (Joh. Hultz de C o l o g n e ) pour le couronner enfin par la flèche gothique actuelle. Ainsi, au lieu du plan d'Erwin (A), il a été fait tout autre chose (B). T o u t e f o i s cette énorme tour et pendant longtemps la plus haute tour ( 1 4 2 , 1 0 mètres ou 452 pieds) a été c o n sidérée de tout temps comme une oeuvre sublime de l'art humain. L e pape Aeneas Sylvius parle de- la tour a c h e v é e c o m m e d'une œ u v r e merveilleuse dont la tête se cache dans les nuages. Regretter qu'on ait renoncé à la construction de la seconde tour, serait, au point de v u e esthétique, se rendre coupable d'une hérésie qui ne supporte d'ailleurs pas la discussion, étant donnée la disproportion déjà choquante entre le peu de largeur de la façade et l'immense élévation de la flèche. Cette addition n'eût d'ailleurs eu pour r é Mitscher, Zur Trübner 1876.

Baugeschiclite

des Strasslnirgtr

Munsters.

Strasbourg,

24

CATHÉDRALE : r-AÇADl-:.

LA

Les prophètes sultat les

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ressortir les

glissées

d'une façon insupportable

exagérations dans

principal.

la

gothiques

façade.

qui

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petit

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LA CATHÉDRALE: FLÈCHE.

25

L e s prophètes au portail principal. L A F L È C H E , surmontée d'abord d'une croix et d'une statue de la Vierge (puis en 1488 d'un bouton octogonal avec clefs et calice) fut coiffée en 1 7 9 4 , pour échapper

26

LA CATHÉDRALE: PORTAILS.

à la démolition dont la menaçait la rage du niveau égalitaire, d'un énorme bonnet rouge en ferblanc, qui, conservé plus tard à la bibliothèque, fut détruit dans l'incendie du Temple-Neuf (24/25 août 1870). Lors de la révolution, une quantité de statues furent sacrifiées à la fureur iconoclaste qui sévissait sur toute l'étendue de la république. P O R T A I L S . Trois portails décorent la façade ouest (celui du milieu est pourvu d'une nouvelle porte en bronze en remplacement de celle dont les battants furent fondus lors de la première révolution) et sont décorés de basreliefs remarquables, représentant des scènes de l'histoire de la Création et de celle de la Rédemption. Les grandes statues du portail latéral de gauche (nord) représentent le combat des vertus et des vices; comme pendant, au portail latéral de droite (sud), les statues des vierges sages et des vierges folles; à gauche du portail, le tentateur sous la figure d'un élégant damoiseau offrant une pomme, à droite le fiancé. Dans le portail du milieu se trouvent les grandes statues des prophètes. L e troisième prophète, à gauche, est digne d'un intérêt spécial; il est représenté dans le costume du XIII m e siècle et doit être le portrait d'un contemporain, peut-être d'Erwin, du fameux, architecte de la façade. Les tympans des trois portails contiennent des reliefs d'une haute valeur artistique. Dans le portail du nord (à gauche du spectateur), l'on voit l'enfance de Jésus-Christ; toutes les sculptures des trois rangs, ainsi que celles des anges, des saints et des évèques qui les entourent, ont été démolies pendant la révolution de 1 7 8 9 et renouvelées par Vallastre. Le tympan du portail central contient les scènes de la passion (de l'entrée à Jérusalem jusqu'à l'ascension). Les deux rangs supérieurs ont été renouvelés par Vallastre; les deux autres en-dessous sont intacts. Le tympan du portail du sud (à droite du spectateur) est orné de bas-reliefs représentant le jugement dernier; au bas, la résurrection, au 2 m e r a n g , l'enfer, au rang supérieur: Jésus-Christ, comme juge, tous renouvelés par Vallastre. »Ainsi les statues et bas-reliefs des trois portails nous racontent en une suite complète l'Histoire sacrée, que le spectateur peut lire, comme un livre, de

LA C A T H É D R A L E : PORTAILS.

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gauche à droite. D'abord, la grâce préparatoire, les scènes de l'enfance du Christ, l'aurore du christianisme. Au milieu, la doctrine de la g r â c e , annoncée par les prophètes, préparée par l'histoire de l'Ancien Testament, révélée par la vie du Christ et glorifiée par l'Eglise. Enfin, au 3 m e portail la grande doctrine de la vigilance, symbolisée par les vierges sages et les vierges folles et par le jugement dernier.« (Strassburg und seine Bauten, p. 2 1 0 . ) Au-dessus du portail central, le roi Salomon sur son trône dont les marches sont gardées par des lions (I. Rois 1 0 , 1 9 ) , et, dominant le tout, la Vierge avec l'enfant Jésus; les statues sont des rénovations modernes. La galerie des apôtres au-dessus de la rosace est une addition qui n'était pas comprise dans le plan primitif '). Cependant, grâce à cette rénovation, le grandiose effet général, la splendeur solennelle de cette façade, dans laquelle l'art plastique du temps d'Erwin se manifeste avec tant d'éclat nous a été conservée. Le long des tours, au-dessous du premier étage, court une frise représentant les passions humaines. Dans les niches des galeries du I e r et du 2 e étage, différentes statues, qui ont été détruites dans la révolution et renouvelées depuis.

I. Charles Martel t 741. 2. Louis-le-Débonnaire j 840. 3. Lothaire I. + 855. 4. Clovis f 5 1 1 . 5. Dagobert t 715* 6. Rodolphe de Habsbourg t 1 2 9 1 . 7. Louis X I V . f 1 7 1 5 . 8. Otlo II. t 983. 9. Otto III. t 1002. 10. Henri II. t 1014. H . Charles le Chauve t 866. 12. Lothaire II. t 869. 13. Louis II. f 875. 14. Pépin f 768. 15. Charlemagne t 814. 16. Otto I. f 973* 1 7- Henri I. -j- 936. 18. Conrad II. t 1039. 19. Henri III. f 1056. 20. Henri IV. f 1106. (Sauf les numéros 1 1 et 20, statues équestres.)

deux

'

L a préservation des grandes statues des trois portails et des bas-reliefs des rangs inférieurs du grand portail est due à la présence d'esprit du

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LA

CATHÉDRALE:

PORTAILS.

Le portail nord du Transept, primitivement roman, est masqué par la chapelle St-Laurent du style gothique 1495—1505), aujourd'hui sacristie. Sabine, prétendue lie d'Erwin de Steinbach, a travaillé au portail roman sud. Au-dessus des portes, couronnement et mort de Sainte-Marie. Tous les deux sont d'admirables productions de la plastique du moyen-âge. La continuation de cette scène, les funérailles et l'Ascension de la Sainte-Vierge ont été restaurées, ainsi que la statue de Salomon qui se trouve entre les deux ouvertures du portail, après que la statue de l'empereur Charles IV eût été détruite pendant la révolution. Les statues de gauche et de droite représentant la religion chrétienne et la religion juive sont anciennes et prennent place parmi les plus belles créations qui nous restent de la sculpture du moyen-âge. A mi-marche en avant du portail se trouvent les statues d'Erwin et de Sabine dues au ciseau de Kirstein (1840). De 1772 à 1778 on démolit les échoppes et les boutiques parasites qui déparaient les faces latérales de la cathédrale, et on les remplaça par les arcades du style gothique moderne (J. G. Gœtz) que nous voyons aujourd'hui. Il serait cependant désirable de voir disparaître au plus tôt ces arcades qui masquent d'une façon fâcheuse les fenêtres des collatéraux. L'INTÉRIEUR (ouvert de 9 heures à midi et de 2 à 6) mesure 110 m en longueur et 41 m en largeur, d'où une superficie de 4087 m carrés (cathédrale de Cologne 6166, St-Pierre de Rome 15,160) et se compose d'un porche à 3 travées, de 3 nefs de 7 travées, et d'un transept à 2 nefs avec croisée surélevée en coupole précédant une abside peu

Professeur Herrmann qui fit transporter ces statues pendant la révolution a u j a r d i n botanique sous prétexte de s'en servir pour en étudier les costumes; il fit couvrir par des planches portant les mots: liberté, égalité, fraternité, être suprême, les bas-reliefs du portail qu'il ne pouvait faire enlever.

L e portail de la chapelle Saint-Laurent.

JO

LA CATHÉDRALE: L'INTÉRIEUR.

profonde et quelques chapelles, et orné de belles verrières du XIV e et au X V e siècle, par lesquelles les rayons de lumière se réfractent merveilleusement et donnent à tout l'intérieur un charme particulier. Les plus anciens vitraux, comme ceux de la nef du nord, les rois Henri I e r , Henri II et Frédéric Ier appartiennent encore au XII e siècle et proviennent du vieux bâtiment, le petit jugement de Salomon dans la nef du nord, St-Chrysostome et les roses dans le transept sud appartiennent au XIIIe siècle. Les fenêtres principales de la nef du milieu datent du XIV e siècle, les scènes bibliques de la nef du sud, la représentation des vertus et des vices, les images des apôtres dans la chapelle de Ste-Catherine, le dernier jugement et la création des hommes dans les vitraux du portique ont leur origine au X V e siècle. La grande nef, séparée autrefois et jusqu'en 1682 de la croisée et du choeur par un jubé, et la chapelle de SainteMarie qui y était attenante, a 30 m de haut et 13 m de large. Elle contient l'orgue et la chaire (œuvre de Hammerer, 1485). Au-dessous des fenêtres à l'intérieur se développe un triforium, auquel correspond à l'extérieur une galerie ouverte. Au fond de la grande nef, entrée de l'église romane souterraine ou crypte datant des XI e ou XII e siècles (cartes d'entre 35 Pf.). Au fond de la crypte, on descend encore par un escalier à une profondeur de 9 m aux fondations. Le collatéral de gauche donne accès à la chapelle St-Martin (plus tard aussi chapelle St-Laurent). A côté de la sacristie (ancienne chapelle St-Laurent), portail muré remarquable (entrée de l'ancien Bruderhof?). A gauche du chœur, on descend par les marches à la chapelle St-Jean, renfermant le mausolée de l'évêque Conrad de Lichtenberg (•}• 1299); dans l'étroit Lichthof (habituellement fermé) la tombe d'Erwin. La question bien naturelle des visiteurs est de demander à voir un portrait ou un monument d'Erwin de Steinbach; les guides les satisfont sans aucune hésitation. En première ligne ils désignent la maison Kammerzell (p. 39,40) sur la place de la Cathédrale comme habitation d'Erwin, malgré la date (1465) qui se trouve au-dessus de la porte. Erwin est mort 150 ans plus tôt. Puis ils montrent sur la galerie intérieure, à côté de

2

LA C A T H É D R A L E :

L'INTÉRIEUR.

l'horloge, une statuette représentant un homme s'inclinant sur une balustrade. Cet homme doit être Erwin s e lon la légende populaire, c o n templant le p i lier des anges, oeuvre de sa fille Sabine. T o u t cela n'est qu'une l é gende. Sabine n'était pas la fille d'Ërwin ; il a été prouvé que Sabine ne créa qu'une seule statue, celle située au portail sud et qui fut détruite pendant la r é volution; il est impossible que cette statuette représente E r win, à en juger d'après le c o s tume. Si t o u tefois il existe une statue r e présentant E r w i n , ce serait sans contredit celle qui se trouve au m a u L e Christianisme au portail méridional.

LA C A T H É D R A L E : L ' I N T É R I E U R .

solée de l'évêque de Lichtenberg dans la chapelle de St-Jean dont nous avons parlé plus haut et qui provient d'Erwin. Dans la partie inférieure d'un des piliers de ce monument, présdelafenêtre, se trouve une petite statue d'homme revêtu d'un ample manteau et d'un capuchon. C'est là probablement que le maitre s'est érigé un humble monument. L e collatéral de droite renfermait jusqu'en 1766une fontaine, et a iour annexe a chapelle de la Croix ou de Ste-Catherine. Dans l'aile sud du transept, au milieu des piliers dits des Anges ou d'Erwin et ornée

f

Le Paganisme au portail méridional.

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LA CATHÉDRALE: L'HORLOGE.

de riches sculptures, l'horloge astronomique est adossée à la paroi orientale. L'HORLOGE ASTRONOMIQUE1). C'est en 13 5 2 que nous trouvons les premières traces de l'existence d'une horloge astronomique dans la cathédrale de Strasbourg. Elle fut construite pour la première fois sous l'évêque Berthold de Buchegg et deux ans plus tard achevée sous l'évêque Jean de Lichtenberg. On l'avait placée contre le mur occidental, vis-à-vis de sa place actuelle dans le tran sept méridional ; outre le calendrier perpétuel il y avait un astrolabium indiquant les mouvements du soleil et de la lune et sonnant les heures et les demiheures. La partie supérieure était ornée d'un coq et de statuettes en Vieux vitrail, représentant le roi représentant les bois Henri l'oiseleur. trois Mages avec la vierge Marie. Chaque fois que l'horloge sonnait l'heure, les ') Aux jours de fête suivants: Lundi de Pâques, lundi de Pentecôte, la lete de l'adoration (xer juillet), fête du St-Arbogast (31 juillet), fête de la Conception de Notre-Dame, l'horloge est fermée pour le public. A noter tout particulier e meni que V horloge indigue Vancienne heure locale, qui est en arrêt de 2Ç minutes contre la nouvelle heure de VEurope centrale.

I.A CATHÉDRALE: L'HORLOGE.

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Mages s'inclinaient devant la vierge et le coq chantait et battait des ailes. Au commencement du X V I e siècle ce mécanisme si artificiel fit défaut de service. Sur cela le conseil de la ville libre de Strasbourg ordonna qu'une nouvelle horloge astronomique fut construite et placée vis-à-vis de l'ancienne. L'ouvrage fut confié à trois mathématiciens, Michel Herr, Chrétien Herlin et Nicolas Prugner, qui entreprirent cette œuvre sans toutefois pouvoir l'achever. En l'an 1570, Conrad Dasypodius, élève de Herlin et professeur de mathématique à Strasbourg, ainsi que son ami, le magistrat Wolkenstein, de Breslau, reprirent la tâche inachevée par leurs prédécesseurs. Tout d'abord ils conçurent un nouveau plan de construction, et l'exécution en fut confiée aux horlogers Isaac et Josias Habrecht, de Schaffhouse, et Tobias Stimmer, artistes célèbres du X V I e siècle. Les deux premiers achevèrent l'horloge en 1574, tandis que Tobias Stimmer acheva en même temps la boiserie et les peintures ornamentales qui nous sont conservées jusqu'à l'heure qu'il est, et qui sont un chef-d'œuvre de la Renaissance allemande. L'horloge fut détruite durant la révolution de 1 7 8 9 ; les restes en sont conservés dans le Frauenhaus (voyez p. 4 1 ) . Pour la troisième fois le conseil de la ville de Strasbourg ordonna de mettre un nouveau mécanisme dans la vieille châsse. Il chargea l'horloger Schwilgué (•}• 1856), de Strasbourg, de cette construction. Quatre ans plus tard Schwilgué eut accompli cette œuvre, unique dans son genre par son mécanisme ingénieux. L'horloge actuelle contient un calendrier perpétuel qui indique toutes les fêtes variables (Pâques, etc.) et qui se régie même dans les années bissextiles. A la S t - S y l vestre une foule de monde avait l'habitude de s'assembler devant l'horloge pour observer ce mécanisme curieux qui, d'après les calculs de son inventeur, se règle de soi-même. A ce mécanisme se joint encore un planétolabe qui indique le cours des planètes, les éclipses de la lune et du soleil, les différentes phases de la lune, pour les siècles futurs; de plus nous y trouvons encore un globe céleste. Les autres parties du mécanisme ne sont qu'une répétition de l'ancien, mais l'exécution en est plus parfaite. S c h w i l -

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LA C A T H É D R A L E :

L'HORLOGE.

L a chaire. guè a ajouté aux statues déjà existantes les douze apôtres. T o u t comme dans l'ancienne horloge les quatre âges passent devant la mort en frappant les quarts-d'heures. Le

L'horloge

astronomique.

LA CATHÉDRALE: LE CHŒUR.

premier coup de chaque quart-d'heure se fait par un des anges assis au-dessus du calendrier perpétuel; le second se fait par les quatre âges; l'enfant sonne le premier quart, l'adolescent le second, l'homme le troisième et le vieillard le quatrième. La mort sonne les heures pendant que le second ange tourne le sablier qu'il tient en main.

Au coup de midi les douze apôtres passent en s'inclinant devant le Christ, qui les bénit en levant la main; en même temps le coq chante trois fois et bat trois fois des ailes. Le coq est la curiosité historique et populaire par excellence qui s'est maintenue depuis 1352, dans toutes les rénovations. Il amuse le peuple depuis plus de cinq siècles. A côté du chœur à droite la chapelle St-Anaré (XI e ou XII e siècle) avec le tombeau de l'évêque Henri I er Ct « 9 0 ) .

LF. CHŒUR, éclairé par des verrières modernes, a été, il y a quelques années, orné de fresques de mérite par le prof. E. Steinle, de Francfort-sur-le-Mein. Les fresques de la grande nef, représentant le jugement dernier, ont été peints par l'Alsacien Steinheil, à Paris. En 1 5 2 5 , après l'introduction de la réformation, la cathédrale fut consacrée au culte protestant. Elle fut rendue au culte catholique en 1681. Dans la suite, la cathédrale dut subir des embellissements barbares, qu'on est heureusement parvenu à faire disparaître peu à peu. Les tableaux qui ornent l'intérieur n'ont pas de valeur artistique; par contre, les tapisseries des gobelins dont on a coutume d'orner la grande nef à la Fête-Dieu, sont de purs chefs-d'œuvre.

Visite à la plate-forme et à la tour. Entrée par le logement du portier au pied de la tour à droite en tournant le coin (du côté de la poste). Cartes jusqu'à la plate-forme ( 1 5 Pf.), jusqu'aux 4 tourelles (40 Pf.). Les cartes jusqu'à la couronne ou lanterne (2 M.) ne s'obtiennent qu'à la mairie. Après avoir gravi les 330 marches on arrive à la plate-forme et à la maison du gardien. Vue splendide (v. le Panorama).. Coup d'œil sur la cathédrale même, dont la puissante coupole du chœur a reçu, dans ces dernières années, après

PANORAMA DE LA PLATEFORME DE LA CAT

II. F o r ê t r

A. Au Nord du 1

L CATHEDRALE DE STRASBOURG dressée parJ.E. I. V o s g e s . de la vallée de la Bruche.

le la vallée de la Bruche.

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